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A5
PROCÈS-VERBAUX
TOME X
PROCÈS-VEIIBAUX
DE LA
SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE
D'EURE-ET-LOIR
TOiME X
DR. JAN VAN DER MEULEPf
355 MARBURG AN DER LAHN
Rotenberg 50'/2 Tel. 5820
CHARTRES
IMPRIMERIE GARNIER
1"). Rue fin r.raiid-r.erf, 15
1901
iHEGETTYCENTr»
BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
Président MM. Durand (Roger), Inspecteur
départemental de la Société
française d'Archéologie.
Vice-Président Bellierdelâ Chavignerie.
Id Clerval (l'abbé).
Id Sainsot (l'abbé).
Secrétaire Champagne (Georges).
Vice-Secrétaire Denizart.
Id LORIN.
Bibliothécaire-Archiviste . . Langlois (l'abbé).
Conservateur du Musée . . . Rousseau-Renvoizé.
Trésorier Maugars.
-^xéz
COMMISSION DE PUBLICATION
Président M. Roger Durand.
Secrétaire M. Tabbé Langlois.
Membres MM. Dauzat.
Sainsot (l'abbé).
Champagne (Georges).
Denizart (Raoul).
Mayeux (Albert).
Merlet (René).
MÉTAis (Fabbé).
Robin-Massé.
Rousseau-Renvoizé.
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m ^
SOCIETE ARCHEOLOGIQUE
D'EURE-EÏ-LOIR
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LISTE DES MEMBRES
MEMBRES D'HONNEUR
M. Brelet, Préfet d'Eure-et-Loir.
M.S'' MoLLiEN, Évêqiie de Chartres.
MM. Fessard, Maire de Chartres.
Dauzat, Inspecteur d'Académie.
MEMBRES TITULAIRES
MM. AcHARD (Julien), du Journal de Dreux, 10, rue de Flandre,
Dreux.
Alberque, curé de Coudray-au-Perche.
Alleaume, docteur en médecine, 10, rue de Bonneval,
Chartres.
Amblard, rue Delacroix, 4, Chartres.
Antoine, maître répétiteur au Lycée, Chartres.
Appay, propriétaire, à Lèves.
Arjuzon (le Vicomte d'), château de Saint-Rém y-sur- Avre.
Armancourt (le comte d'), 3, rue des Vieux-Rapporteurs,
Chartres.
AuBouiN (l'abbé), curé de Thivars.
AuDiGiER, 82, rue de Passy, Paris (16« arr.).
Auger (l'abbé), curé de Courville.
AuGis (l'abbé), curé de la Ferté-Villeneuil.
Atmery (le comte d'), à Tansonville, près lUiers.
Badreau, instituteur à Poisvilliers.
Balandra, professeur honoraire, 39, rue de Châteaudun,
Chartres.
VIII
MM. Barbery (l'abbé), curé de Saint-Ouen-Marchefroy, par Ber-
chère s-sur- Vesgre .
Barois, professeur honoraire, 14, place Billard, Chartres.
Barthélémy (Anatole de), membre de l'Institut, 9, rue
d'Anjou, Paris (8^ arr.).
Baulant, notaire, 15, rue des Grenets, Chartres,
Baulny (de), château de la Forêt, par Arrou.
Bay, instituteur au Goudray.
BÉALÉ, ancien négociant, à Brou.
Beauchet (rab])é), curé de Saint- Aignan, 12, place de l'Étape-
au-Vin, Chartres.
Beaudouin (l'abbé), curé de Chapelle-Guillaume, par La
Bazoche-Gouet.
Beaunier (André), (membre correspondant), 20, rue d'Edim-
bourg, Paris.
BÉGUÉ, entrepreneur, 15, rue des VieiLx-Capucins, Chartres.
Belaue (l'abbé), curé de Lumeau, par Orgères.
Bellanger (l'abbé), curé d'Yèvres, par Brou.
Bellier de la Chavignerie, propriétaire, 13, rue Sainte-
Même, Chartres.
Belnoue (l'abbé), 17, faubourg Saint-Maurice, Chartres.
Benoist, conducteur principal honoraire des ponts et chaus-
sées, 23, rue Chanzy, Chartres.
Benoit, instituteur honoraire, à Anneau.
Bernier, ancien notaire, à Cliâteauneuf-en-Tliymerais.
Besnard (Alfred), notaire honoraire, Saint-Denis (Seine).
Besnard (Gustave), notaire, 20, rue du Cheval-Blanc,
Chartres.
Bbthouart, ingénieur civil, 5, rue Chanzy, Chartres.
Biet, instituteur, à Cintray, par Chartres.
Billard (l'abbé), chapelain de la Providence, 1, rue Saint-
Eman, Chartres.
BiNEAU, chef de bureau, à la Mairie, à Chartres.
Blondel, avocat, 48, boulevard de la Courtille, Chartres.
BoiLEAu, instituteur, à Allaines, par Janville.
BoissiEU (de), propriétaire, 5, rue Cliantault, Chartres.
BoNNARD (Louis), 73, boulevard de Courcelles, Paris
(8"= arr.).
Bonnet (Raoul), publiciste, 59, route de Clamart (villa
Jeanne, 11), Vanves.
Bonvallet, commis greffier au Tribunal civil , 7 , rue
Régnier, Chartres.
Bonvallet (Félix), instituteur honoraire, rue du Grand-
Cerf, 19, Chartres.
IX
MM. BoRDiER (l'abbé), curé de Saint-Georges-sur-Eure.
Bouchard, ancien directeur d'Ecole publique, rue d'Eichtal,
Le Mans.
Bouchard, docteur en médecine, 2, place Saint-Aignan,
Cbartres.
BoucHELET, commissaire-priseur, rue de Châteaudun, Char-
tres.
BouLARD (l'abbé), curé de Dammarie.
BouLMERT (l'abbé), curé de Rouvray-St-Florentin, par Voves.
BouRciER, propriétaire, rue d'Aniilly, Chartres.
BouRDEL, ancien inspecteur des Domaines, 6, rue de la
Bienfaisance, Paris (8'^ arr.).
Bourgeois (Henri), conseiller général, 7, rue Philippe-Des-
portes, Chartres.
BouRGiNE (l'abbé), curé-doyen de La Loupe.
BouTHEMARD, entrepreneur, 18, rue de Chèvres, Chartres.
Bouvet (l'abbé), Directeur au Grand-Séminaire, Chartres.
Briault, professeur au Lycée, 11, rue de Varize, Cliartres.
Brosseron, ancien libraire, 7, rue Nicole, Chartres.
Buisson, (archiviste honoraire), 24, rue Muret, Chartres.
Buisson (Gabriel] , conservateur à la Bibliothèque munici-
pale, 15, rue des Lisses, Chartres.
Cadou, propriétaire, à la Guillerie, par Tillières (Eure).
Cantenot (l'abbé), à l'Institut catholique, Paris.
Castel, ancien notaire, rue des Capucins, Dreux.
Cavalier, conseiller référendaire à la Cour des Comptes,
1.3, rue de Turin, Paris (8= arr.).
Chamberland, professeur au Lycée, Reims (Marne).
Champagne, directeur d'assurances, avenue Terrier, Dreux.
Chantegrain, Directeur d'Ecole, à Maintenon.
Chapelain de Coubeyres, château de Moncaubet, par Clai-
rac (Dordogne).
Chapron, ingénieur civil, à la Fonderie, Chartres.
Chasles (Henri), propriétaire, 31, rue de la Baume, Paris
(8" arr.)
Chanoy (du), propriétaire, 22, rue Lavoisier, Paris (8° arr.).
Chauveau (Adelphe), propriétaire, 0, rue Chanzy, Chartres.
Chauveau (l'abbé), curé-doyen de Senonches.
Chédeville (Stanislas-Joseph), entrepreneur, rue de Chèvres,
18, Chartres.
Chedieu, avocat, à la Cour d'appel, 252, boulevard Saint-
Germain, Paris (7'= arr.).
Chesnel, docteur en médeeiiie, 12, rue des Grenets,
Chartres.
MM. Chevallier-Letartre , directeur d'Assurances, il, rue de
Beauvais, Chartres.
Chevauché, notaire à Gallardon.
Chichy (l'abbé), secrétaire de l'Evêché de Saint-Dié (Vosges).
Choinet, directeur du Didot-Bottin, 15, quai Voltaire, Paris
(7« arr.).
Choppin, Conseiller honoraire à la Cour, 16, rue Pigalle,
Paris (9« arr.).
Chouet, instituteur, à Epernon.
CiBois (l'abbé), curé d'Authon-du-Perclie.
Cintrât, instituteur à Ermenonville-la-Grande, par Bail-
leau-le-Pin.
Clairbaux (l'abbé), curé-doyen de JN.-D., à Nogent-le-Rotrou.
Clerval (l'abbé), supérieur de la Maîtrise, Chartres.
Coche-Spitzer, maire de Coulombs, par Nogent-le-Roi.
Collet (l'abbé), curé de Charonville.
CoRBY, ancien notaire, rue Gabriel-Lelong, Chartres.
CoRRARD, ancien professeur, 3, rue des Petites-Filles-Dieu,
Chartres.
Coulombeau (l'abbé), professeur à l'Inst. N.-D., Chartres.
Courage, quincaillier, 19, rue de la Tonnellerie, Chartres.
CouRcivAL (de), au château de Gourcival, par Bonnétable
(Sarthe).
Couronnet (Théophile), fabricant de tissus, rue des Tan-
neurs, Nogent-le-Rotrou.
Courtial, directeur d'Assurances, 2, rue Régnier, Chartres.
Coutanceau, ingénieur civil, 28, rue Porte-Morard, Chartres.
Crancée (l'abbé), professeur, au Petit-Séminaire de Saint-
Cheron, Chartres.
Crépy (de), trésorier général, rue de l'Etroit-Degré, Chartres.
Curet (l'abbé), curé de Fains-la-Folie, par Voves.
Damar, Directeur des Contributions directes, rue Chantault,
Chartres.
Dehors, percepteur, à Dreax.
Delacroix (Georges), propriétaire, 38, rue de Bonneval,
Chartres.
Delaunay, conseiller municipal, 40, rue Chanzy, Chartres.
Denis, professeur à l'Ecole normale, 1, rue d'Illiers, Chartres.
Denisart, artiste peintre, 8, cloître Notre-Dame, Chartres.
Denos, chef de bureau de l'état-civil, 4,place duMarché-aux-
Chcvaux, Chartres.
Deroy, peintre dessinateur, à Maintenon.
Deschanel (Paul), président de la Chambre des Députés,
Paris (7^ arr.j.
XI
MM. Desgorces, conducteur des travaux de la ville, 9, rue des
Changes, Chartres.
Deslandres, percepteur à Verneuil (Eure).
Desvignes (l'abbé), curé de la Suze (Sarthe).
Devaux (Lucien), propriétaire, rue Dorée, Nogent-le-Rotrou.
DiDOT, libraire-éditeur, 36, rue Jacob, Paris (6'' arr.).
Dion (le comte de), à Montlort-FAmaury (Seine-et-Oise).
Domain (l'abbé), curé de Trizay-Coutretot-Saint-Serge, par
Nogent-le-Rotrou.
Dongradi, docteur en médecine, 8, rue du Grand-Cerf,
Chartres.
Doré-Bonvallet , ancien entrepreneur, M, rue des Bou-
chers, Chartres.
Dubois, député , à Dreux.
DucHESNE, horloger, place Châtelet, Chartres.
Duchon, libraire, 47, rue du Soleil-d"Or, Chartres.
DuDEFOY, propriétaire, I, boulevard Chasles, Chartres.
DuHoux, négociant, J7, rue Marceau, Chartres.
DuLAU et C'% libraires, 37, Soho-Square, London.
DuLONG DE Rosnay (Joseph), au château de Frazé.
DuPARC, avoué, rue Régnier, Chartres.
Dupont, notaire, place Métezeau, à Dreux.
Durand (l'abbé), curé de Saint-Laurent, à Nogentle-Rotrou.
Durand (Georges), imprimeur, !1, rue E'ulbert, Chartres.
Durand (Roger), imprimeur, 12, rue Serpente, Chartres.
EscoFFiER, ancien receveur de rentes, i, rue des Vieux-
Rapporteurs, Chartres.
Faligan (l'abbé), 1<='" vicaire, rue Rotrou, Dreux.
Famin, propriétaire, 8, rue de lOrtie, Chartres.
Faure (Louis), marbrier à Dreux.
Fauré-Rouilli, administrateur du domaine, à Eclimont,
par GaUardon.
M^'^Fauveau, horlogerie-bijouterie, 30 et 32, place des Halles,
Chartres.
MM. Favrot (l'abbé), curé de Hautes-Follis, par Laval (Mayenne).
Foiret, notaire, 3, rue au Lin, à Chartres.
Ms'- Foucault, évêque de Saint-Dié (Vosges).
MM. Fouju (Gustave), 33, rue de Rivoli, Paris iV arr.).
Foulon (Jules), dentiste-médecin, 50, rue du Grand -Cerf,
Chartres.
François (l'abbé), aumônier de l'Hùtel-Dieu. 34. rue de Bonne-
val, Chartres.
Franqueville (de), au château de Franqueville.
Fritel (Louis), sculpteur, 28, boulevard Guillaume, Chartres.
XII
MM. Gabriel, ancien commissaire de surveillance des chemins
de fer de FEtat, 14, rue du Petit-Change, Chartres.
Gallas (Désiré), propriétaire, 10, rue du Petit-Change,
Chartres.
Galopin (Gabriel), facteur des postes, à Meslay-le-Vidame.
Gatineau (l'abbé), curé de Coulombs, par Nogent-le-Roi.
M^" Gaudepfroy, propriétaire, à Lormaye, par Nogent-le-Roi.
MM. Gaullier (l'abbé), chanoine honoraire, à la Chapelle-Montli-
geon (Orne).
Gaullier, ancien notaire, 2, place du Théâtre, Chartres.
Gautier (l'abbé), curé, à Meslay-le-Grenet, par Bailleau-le-
Pin.
Gautron (l'abbé), curé, àMoutiers-en-Beauce,par Ymonville.
Genêt (l'abbé), curé, à Epernon.
Germond , professeur honoraire , 3 , rue Daniel-Boutet ,
Chartres.
Gierzynski (Henri), docteur en médecine, à Ouarville.
Gilbert, président à la Cour, 12, rue Vauban, Dijon.
Gilbert, pharmacien, 24, rue des Grenets, Chartres.
GiLLARD (Gabriel), docteur en médecine, 44, rue du Mont-
Valérien, à Suresnes.
GiRAULT, conducteur principal des ponts et chaussées, 12,
rue de l'Epervier, Chartres.
GiRoux (l'abbé), économe des Séminaires, Chartres.
Godard (Paul), au château de Rigeard, par Chartres.
Godet (l'abbé), curé de la Cathédrale de Chartres.
GoT, instituteur, à Yermenonville, par Maintenon.
Gouju (rab])é), curé de Saint-Prest.
Goupillon (Arthur), ingénieur civil, 50, rue Saint-Brice,
Chartres.
GoussARD (l'abbé), directeur de la Voix de Noire-Dame,
Chartres.
Goussencourt (le baron de), au château de Saint-Eman,
par Illiers.
Gouvion deSaint-Cyr (le marquis de), au château de Rever-
seaux, par Voves.
Grandet, au château de Vauventriers, par Chartres.
M""' Grosvenor (la comtesse), à Londres (Angleterre).
MM. Grund (Ernest), libraire, 9, rue Mazarine, Paris.
Grossier, secrétaire des « Amis de la Beauce », 19, rue
Monsieur-le-Prince, Paris (7'= arr.).
GuÉRiN (l'abbé), curé-doyen de Saint-Pierre, 29, rue Saint-
Pierre, Chartres.
Guérin, 41, rue de Bonneval, Cliartres.
XIII
MM. GuÉRiNEAU, instituteur, à Danirnarie,
GuiLLEN, papetiiu", 20, place des Halles, Chartres.
GuiLLON, instituteur, à Souancé.
GuiLLON, instituteur, à Coudreceau.
GuiLLON (rabbé), curé de Ver-les-Chartres, par Cliartres.
GuiTTET (Henri), arcliitecte, 0, rempart Cbâtelet, Chartres.
Hais, instituteur, à Pierres, par Maintenon.
Hallier, général de brigade en retraite, 70, rue de Bonne-
val, Chartres.
Hardouin, négociant, 22, rue de la Pie, Chartres.
Harmand (Adrien), château de Beauregard, par LaBazoche-
Gouet.
Haudié, directeur particulier d'Assurances, 74, rue des
Petites-Filles-Dieu, Cliartres.
Havard (l'abbé), curé-doyen de Brezolles.
Haye (l'abbé), curé de Jouy.
Hecquard (l'abbé), curé de Villiers-en-Desœuvre, par Bueil
(Eure).
Hermeline (l'abbé), curé de Denonville.
Hermier, employé des postes, à Dreux.
Hervé, conseiller municipal, rue du Pélican, Chartres.
Hervé, directeur de la Société générale (succursale de
Chartres), 15, rue Sainte-Même, Chartres.
Hetté (Jules), secrétaire de la Mairie, Voves.
HoRNUNG, brasseur, 29, rue du Grand-Faubourg, Chartres.
HouDARD, instituteur, à Saint-Loup, par Meslay-le-Vidame.
HoYAu (Auguste), professeur honoraire, rue de la Pie,
Chartres.
Hubert, notaire, rue Sainte-Même, Chartres.
Hubert (l'abbé) , directeur au Grand-Séminaire , rue du
Cardinal-Pie, Chartres.
M'i^HuE, 11, rue Chantault, Chartres.
MM. Huet (l'abbé), curé d'Umpeau, par Béville-le-Comte.
HuGUET, (l'abbé Adrien), curé de Fontaine-la-Guyon.
IsAMBERT (Gustave), député, à Saint-Denis-les-Ponts, par
Châteaudun.
M"° Janssens (de), à Romainville, près Cloyes.
MM. Janssens (le comte de), à Romainville, près Cloyes.
Jarry (Eugène), 8, place de l'Étape, Orléans.
JoussET DE Bellême, propriétaire à Nogent-le-Rotrou.
Jubault (l'abbé), curé de Meaucé, par La Loupe.
JuTEAu, docteur en médecine, 18, rue des Grenets,
Chartres.
JuTEAU (l'abbé), curé de Saiut-Jean-de-la-Chaise, Châteaudun.
XIV
MM. Kainlis (baron de), château de Mormoulins, par Nogent-le-
Roi.
Labiche (Emile), sénateur, à Béville-le-Comte.
Labiche (Emile), président du Tribunal civil, 11, rue
d'Aligre, Chartres.
Lafond (le comte), au château d'Abondant.
Laigneau (Joseph), 5, Villa d'Arcueil, à Vanves (Seine).
Laigneau (l'abbé), curé de Montboissier, par Bonneval.
Lajoie, conseiller municipal, 37, rue de la Foulei'ie, Chartres.
Langlois (rabbé), 1«='' vicaire à Saint- Aignan, 6, rue des
Vieux-Rapporteurs, Chartres.
Lasserre, professeur au Lycée Marceau, Chartres.
Laurent, propriétaire, à la Ferté-Vidame.
Lavo (Alfred), ingénieur, 1, rue du Bourgneuf, Chartres.
Le Bel (l'abbé), professeur à l'Institution N.-D., Chartres.
Le Canu (Allain), 36, quai de Béthune, Paris (4« arr.).
Lecesne, ancien imprimeur, à Cliâteaudun.
Lecœur (Eugène), pharmacien à Vimoutiers (Orne).
Le Court (le commandeur Henri), au château de Lierre-
mont, par Trouville (Calvados).
Ledru (Emile), propriétaire à Epernon.
Mme Lefebvre (Auguste), 18, rue du Massacre, Chartres.
MM. Lefèvre-Pontalis (Amédée), ancien député, à Aunay, près
Cliâteaudun.
Legendre (l'abbé), curé de Champrond-en-Gâtine.
LÉGER (Gaston), négociant, 1 et 3, rue des Changes, Chartres.
Léger, ingénieur civil, 28, rue Porte-Morard, Chartres.
Lehr, pasteur protestant, 20, rue Saint-Thomas, Chartres.
M^^eLEJEUNE, 3, Tue du Dragon, Paris.
MM. Lelong (Albert), secrétaire du Comice agricole, 8, boulevard
de la Courtille, Chartres.
Lelong (Diogène), négociant, 9 et il, place Marceau, Chartres.
Lelong (Paul), 9 et M. place Marceau, Chartres.
Lelong (Marcel), docteur en médecine, 42, boulevard Chasles,
Chartres.
Leloup, secrétaire de l'Inspection académique, 12, rue Saint-
Lucien, Beauvais.
Leloup- FiÉvET , entrepreneur, 15, rue de Châteaudun ,
Chartres.
Leménestrel, ancien imprimeur, à Dreux.
M'"^ Lepoivre, rue de Beauvais, Chartres.
MM. Lrroy-Meigxan, propriétaire, 7, rue Félibien, Ciiartres.
Lestrade, notaire à Prunay-le-Gillon.
Lethier (l'abbé), curé de Lucé, par Chartres.
XV
MM. LÉvis-MiREPoix (le marquis de), au château do Monligny-le-
Gannelon, par Cloyes.
Lhopital, instituteur honoraire, à Villiers-Ie-Morhier.
LiiopiTEAU (Gustave), député, 79, rue d'Amsterdam, Paris
(8= arr.).
Lhuillier, pliarmacien, i, rue Delacroix, Chartres.
LoRDEREAU, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, rue
de Bonneval, Chartres.
LoRiN, peintre-verrier, 38, rue de la Tannerie, Chartres.
LoRPiN (l'abbé), curé de Gohory, par Brou.
LoRT, notaire, 26, rue du Cheval-Blanc, Chartres.
Lucas (Edgard), notaire honoraire, à Châteaudun.
Maignan, instituteur, à Cliautfours, par Bailleau-le-Pin.
Maintrieu, directeur d'assurances, 10, rue des Grenets.
Chartres.
IVIalenfant, sculpteur sur bois, à Charonville, par llliers.
Mallet, percepteur, à Palaiseau.
Marghéville (de), 1.38, boulevard Haussmann, Paris (8" arr.).
Marchon-Gougis, négociant, 4, rue des Ecuyers, Chartres.
Marcoult, tapissier, 17, rue des Changes, Chartres.
Marcy (le vicomte de), 3, impasse du Cheval-Blanc, Chartres.
Marquis (l'abbé), curé d'Illiers.
Martin (l'abbé), curé de Faverolles, par Nogent-le-Roi.
Martin (l'abbé Gustave), professeur à l'Institution Notre-
Dame, Chartres.
Massot (l'abbé) , curé de Digny.
Maugars, directeur d'assurances, 9, rue au Lin, Chartres.
Mauger, inspecteur primaire honoraire, 10, rue du 14-Juil-
let, Chartres.
Maunoury, docteur en médecine, 20, rue de Bonneval,
Chartres.
Maupeou (le marquis de), au château d'Eguilly, par llliers.
Mayeux (Alfred), architecte, 2, place Saint-Sulpice, Paris
(6« arr.).
M='«MÉLiN (Georges), 4, rue Colin-d'Harleville, Chartres.
MM. MÉLY (Fernand de), avocat, 26, rue de la Trémoille, Paris
(8" arr.).
Merlet (René), archiviste départemental, 14, rue de Beau-
vais, Chartres.
Métais (l'abbé), secrétaire-archiviste de l'Évêché, Chartres.
MiANviLLE (Maurice de), propriétaire, à laVillette-Saint-Prest.
MiLocHAU (Emile), ancien député, à Béville-le-Comte.
Moissenet, directeur de la Banque de France (Chartres),
32, rue de Bonneval, Chartres.
XVI
MM. MoNTMARiN (le comte de), lieutenant- colonel au 13° cuiras-
siers, 10, rue de Beauvais, Chartres.
MoNTUEL (de), au château de Montuel, par Brezolles.
MoREAU, instituteur, à Broué, par Bû.
Morillon, 78, rue d'Hauteville, Paris (10« arr.).
MoRiN, instituteur, à Orrouer, par Courville.
Mouton (Armand), architecte diocésain, IS, rue Chanzy,
Chartres.
Mouton (Henry), chaufournier, 30, rue, Chanzy, Chartres.
MuLLER, 128, rue de Puteaux, à Paris (Seine).
M"^ Nancy, 23, rue du Cheval-Blanc, Chartres.
INervé (l'ahbé), curé d'Orrouer, par Courville.
NoAiLLES (le duc de), maire de Maintenon.
Noël, propriétaire, à Imbermais, par Dreux.
Onillon (l'abhé), chapelain de Saint-Paul, 1, rue Avedam,
Chartres.
OuELLARD, propriétaire, 45, rue de Reverdy, Chartres.
Pardos (l'ahbé), curé de la Bazoche-Gouet.
Pasquier (l'abbé Victor), professeur à l'Institution Notre-
Dame, Chartres,
Pedoux (l'abbé), professeur au Petit-Séminaire, Nogent-le-
Rotrou.
M'"^ Peigné (Rémy), à Dreux.
MM. Pelé (Armand), négociant, à Courville.
Perier, avocat au Conseil d'État, 1, rue Magellan,! Paris
(8= arr.).
Perrier, propriétaire, à Nogent-le-Roi.
Perchellet (Henri), 26, rue Gréneta, Paris (2'' arr.).
Mme Person, 41, avenue de Poissy, à Maisons-Laffitte (S.-et-O.).
M. Peschot (l'abbé), curé de Langey, par Courtalain.
M"'^ Petrot-Garnier, 14, place des Halles, Chartres.
MM. Petrot-Lemarié , ancien commissaire-priseur, 29, rue de
Bonne val, Chartres,
Petit, notaire, à Voves.
Peulvey, ancien entrepreneur, 17, place des Epars, Chartres.
PiÉBouRG (père), ancien architecte do la Ville, 47, rue de
Châteaudun, Chartres.
PiÉBouRG (Alfred), architecte de la Ville, 15, boulevard
Chasles, Chartres.
Pierre, conseiller général, à Châteauneuf-en-Thymerais.
PiNCHON (Emile) (l'abbé), curé de Saint-Lubin-de-la-Haye.
PiNCHON (René), à Dreux.
Pintard, cultivateur, 163, rue de Chartres, à Mainvilliers,
par Chartres.
XVII
MM. PoNTOi-PoNTCARRÉ (le Hiarquïs de), à Villebon, par Courville.
Ponton-d'Amécourt (le baron de), à Saint-Calais (Sarthe).
PossESSE (le comte de), à Dangeaii.
PouLiND'ARSiGNY(le comte),9, rue de Soif ('nino, Paris (7'^ arr.).
PoYET (Georges), contrôleur des contributions directes, 20,
rue des Gaults, Dreux.
Prunelé (le comte de), au cbâteau de Saint-Germain, com-
mune de Fresnay-rÉvêque, par Janville.
Provost (l'abbé), chanoine, 18, rue Saint-Pierre, Chartres.
QuiNTART, propriétaire, à la Villette, par Saint-Prest.
Ramet (André), propriétaire à Lormaye, Nogent-le-Roi.
Raveneau-Morin, château d'Arbouville, par Brezolles.
REAL, directeur de La Dépêche d'Eure-et-Loir, iy,rueCollin-
d'Harleville, Chartres.
Redaud, notaire, à Denonville.
Reiset (le comte de), 101, rue Miromesnil, Paris (8" arr.)
Renard (Fabbé), supérieur du Grand-Séminaire, Chartres.
Renault, instituteur, à Barjouvillc, par Chartres.
Renoue, bijoutier, 30, rue du Grand-Cerf, Chartres.
Reviers de Maulny (le comte de), à la Chapelle-Guillaume,
par La Bazoche-Gouet.
M'"« Reviers de Maulny (la comtesse de), à Douy, par Château-
dun.
MM. Ricois, propriétaire, château de Moresville, commune de
Flacey, par Bonneval.
RiLLY (le comte de), château d'Oysonville, par Sainville.
Rivière, instituteur, à Béville-le-Comte.
RoBÉ (l'abbé), chanoine titulaire, 14, cloître N.-D., Chartres.
Robin, docteur en médecine, à Béville-le-Comte.
Robinet, professeur de sciences au Lycée, "68, rue de Bon-
neval, Chartres
Roger (l'abbé), chapelain de Saint-Paul, 31 bis, rue Muret,
Chartres.
RoRTHAYS (comte Eni. de), directeur du Journal de Chartres,
16, place de la Poissonnerie, Chartres,
Rotier, 4, rue des Carmélites, Blois.
Rousseau, boucher, 6, rue du Cygne, Chartres.
Rousseau, graveur, 6, place Saint-Michel, Chartres.
Rousseau (Albert), receveur de rentes, 5, rue Sainte-Même,
Chartres.
Rousseau (Irénée) , directeur de l'Ecole de la rue de la
Cathédrale, Chartres. '
Rousseau-Renvoizk (Marcel), architecte, tertre Saint- Aignan,
Chartres.
b.
XVIII
MM. RoussELOT, maître répétiteur au Lycée, 11, rue Régnier,
Chartres.
Roy, proviseur du Lycée, 14, rue Saint-Michel, Chartres.
Sainsot (l'abbé), curé-doyen de Terminiers.
Saint-Blanquat (le baron de), à Dreux.
Sainte-Beuve (dom de), bénédictin de Solesmes.
Saint-Laumer (Léon de), 8, rue Montgoutier, à Poitiers
(Vienne).
Saint-Laumer (Raoul de), maire de Barjouville, par Chartres.
Saint-Pierre, libraire, 14, place des Halles, Chartres.
Samson (l'abbé), curé, à Luigny, par Beaumont-les-
Autels.
Sautton (Eugène), à Voves.
Savigny (Georges), négociant, 1, place Châtelet, Chartres.
Seigneury (Aldéric), pharmacien, à Dreux.
Selleret, directeur de l'imprimerie Garnier, 15, rue du
Grand-Cerf, Chartres.
Semen, négociant, 23, rue des Bons-Enfants, Paris (l*"" arr.).
SÉNÉCHAL (l'abbé), curé de Villemeux.
Sevin, ancien instituteur, à la Ferté-Vidame.
SoNNTACi (l'abbé), curé du Coudray, par Chartres.
SouANcÉ (le vicomte de), 72, rue Sainte-Biaise, Alençon.
Stein, arcliiviste-paléographe, 38, rue Gay-Lussac, Paris
{o" arr.).
Tachot, propriétaire, à Thivars.
Taillefer, docteur en médecine, à Châteauneuf-en-Thyme-
rais.
Tardiveau (l'abbé), curé de Blandanville, par Illiers.
Tellot (Henri), propriétaire, à Dreux.
Temple de Rougemont (le comte du), 11, rue des Lisses,
Chartres.
Thevert (l'abbé), curé de Soulaires, par Jouy.
Thibault, menuisier, 8, rue de la Tuilerie, Chartres.
Thiverny (l'abbé), professeur à la Maîtrise, Chartres.
Thomas, boucher, 24, rue du Cygne, Chartres.
TissiER (l'abbé), directeur de l'Institution N.-D., Chartres.
TouzEAU (l'abbé), curé de Bréchamps, par Nogent-le-Roi.
Trémault (de), projjrictaire, à Vendôme.
Truphème, professeur au Lycée, 32, boulevard de la Cour-
tille, Chartres.
Vallet DE Lurriat, 17, rue Muret, Chartres.
Vangeon (rabl)é), curé de Nogent-lc-Phaye, par Ciiartres.
Vas'ort (l'abbé), curé de Levainville, par Gallardon.
Vaurabourg (l'abbé), curé de Berchères-l'Évèque.
XIX
Verret (l'abbé), supérieur du Séminaire de Saint-Cheron,
Chartres.
ViDON, entrepreneur de serrurerie, 5, rue de Beauvais,
Chartres.
ViLLEMONT (l'abbé), curé de Grandville-Gaudreville, par
Baudreville.
ViLLETTE (l'abbé), professeur à l'Institution N.-D., Chartres.
ViLLETTE (Gabriel), receveur municipal, 21, rue Saint-Tho-
mas, Chartres.
ViNET, sénateur, à Garancières-en-Beauce, par Paray-
Douasville,
Watrin, avoué honoraire, 42, rue du Grand-Cerf, Chartres.
YvoN, notaire, 9, rue Noël-Parfait, Chartres.
ir»<K>»co*»^-
SOCIÉTÉS ou REVUES CORRESPONDANTES
ECHANGE
Alenron Société historique et archéologique de
rOrne.
Id Revue Normande.
Amiens Académie des sciences, des lettres et des
arts dAmiens.
Angers Société nationale d'agriculture, sciences et
arts d'Angers.
/(/ Société d'études scientifiques d'Angers.
Angoulême Société archéologique et historique de la
Charente.
Autun Société Eduenne.
Beauvais Société académique d'archéologie, sciences
et arts du département de l'Oise.
BJois Société des sciences et lettres du Loir-
et-Cher.
Bourg Société d'émulation et d'agriculture de l'Ain.
Bourges Société des Antiquaires du Centre.
Ici Société historique, littéraire et scientifique
du Cher.
Brives Société scientifique, historique et archéolo-
gique de la Corrèze.
Bruxelles Analecta Bollandiana.
Ici Institut international de Bibliographie de
Bruxelles.
Caen Société française d'Archéologie.
Id Société des Antiquaires de Normandie.
Chiilous-s-Marne . . Société d'agriculture, de commerce, sciences
et arts de la Marne.
Châ Ions- s- Saône . . Société d'histoire et d'archéologie de Châ-
lons-sur-Saône.
Chartres Journal de Chartres.
Id Progrès d'Eure-et-Loir.
Id Dépêche d'Eure-et-Loir.
Id Croix d'Eure-et-Loir.
XXI
Châteaudun .... Société dimoise d'archéologie , histoire ,
science et arts.
Costa-Riea (Amer.) Museu nacional do Costa-Rica.
Corbeil Société liistorique et archéologique de
Corl)eil, d'Etarnpes et du Hurepoix.
Constantine (Alg.) . Société arcliéologique du département de
Constantine.
Dunkcrque Société diinlverquoise pour Fencouragement
des sciences, lettres et arts de Dunkerque.
Evreux Société libre d'agriculture, sciences, arts et
belles-lettres de l'Eure.
Fontainebleau . . . Société historique et archéologique du
Gâtinais.
Langres Société liistorique et archéologique de
Langres.
Le Mans Revue historique et archéologique du Maine.
Lille Commission historique du département du
Nord.
Lyon Société littéraire historique et archéologique
de Lyon.
Maredsous (Belg.) . Revue bénédictine.
Mortagne Société percheronne d'histoire et d'ar-
chéologie.
Montauban Société archéologique de Tarn-et-Garonne.
Moulins Société d'émulation et des Beaux-Arts du
Bourbonnais.
Moutiers Académie de la Val-d'Isère.
Nancy Société d'archéologie Lorraine.
Id Académie Stanislas.
Nantes Société archéologique de Nantes et de la
Loire-Inférieure.
Nîmes Académie de Nîmes.
Noyon Comité archéologique et historique de
Noyon.
Orléans Société archéologique de l'Orléanais.
Id Société d'agriculture, sciences, belles-lettres
et arts d'Orléans.
Id Académie de Sainte-Croix d'Orléans.
Paris ....... Académie des inscriptions et belles-lettres
[Comptes rendus, Mémoires, Antiquités de
la France).
Id Le Beauceron de Paris.
Id Société des Antiquaires de France.
Id- Société philotechnique.
XXII
Paris Annales du INlusée Guimet.
Id Le Carnet historique et littéraire.
Id L'amateur d'Autographes.
Id Société de l'Histoire de France.
Id Répertoire des Revues (D. Jordell).
Poitiers Société des Antiquaires de l'Ouest.
Rambouillet .... Société archéologique de Rambouillet.
Rio-de- Janeiro (A.). Museu nacional do Rio-de-Janeiro.
Romans Bulletin d histoire ecclésiastique et archéo-
logique de Romans (Drôme).
Rouen Commission des Antiquités de la Seine-In-
férieure.
St-Dié Société philomatique Yosgienne.
St-Pétersbourg (R.). Société impériale archéologique de Saint-
Pétersbourg.
Senlis Comité archéologique de Senlis.
Sens Société archéologique.
Stokholm (Suède) . Akademiens manadsblad Kongl. vitterhets
historié och Antiquitets.
Toulouse Société archéologique du Midi de la France.
Tours Société archéologique de la Touraine.
Troyes Société académique d'agriculture, sciences,
arts et belles-lettres du département de
l'Aube.
Valence Bull, d'histoire ecclésiastique et d'archéo-
logie religieuse des diocèses de Valence,
Gap, Grenoble et Viviers.
Vannes Société polymathique du Morbihan.
Vendôme Société archéologique, scientifique, litté-
raire du Vendômois.
Versailles Société des sciences morales, des lettres et
des arts de Seine-et-Oise.
Id Commission des Antiquités et des Arts de
Seine-et-Oise.
Id Revue de l'histoire de Versailles et de
Seine-et-Oise.
Vitry-le-François . Société des sciences et arts de Vitry-le-
François.
ACQUISITIONS
Paris Revue de l'Art chrétien.
Id Revue des Questions historiques.
XXIII
Paris Annuaire de la Société de secours des Amis
des sciences.
Chartres Archives liistoriques du diocèse de Cliartres.
Id Astrologue do la Beauce et du Perche.
Id Messager de la Beauce et du Perche.
Mortagnc Documents sur la province du Perche.
DONS A LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE d'eURE-ET-LOIR
Paris Bibliothèque d'Archéologie Africaine. (Mi-
ni sire de n. P.).
Id Bulletin Historique et Philologique {id.).
Id Bulletin Archéologique [id.).
Id Bulletin du Comité des sociétés des Beaux-
Arts des départements [id.).
Id Annuaire des Bibliothèques et des Archives
{id.).
Id Bibliographie des travaux scientifiques (/■(/.).
Id Bibliographie des travaux historiques et
archéologiques publiés par les Sociétés
savantes {id.).
Id Bulletin des sciences économiques et
sociales [id.).
Id Bulletin de Géographie historique et des-
criptive [id.)
Id Catalogue gén. des Manuscrits des Biblioth.
de France [id.).
Id Discours et Programmes des Congrès des
Sociétés savantes [id.).
Id Bibliothèque de l'Ecole des Chartes {id.).
Id Journal des Savants {id.).
Id Revue des Etudes Grecques {id.).
Id Revue des Etudes historiques [id.).
Id Journal de l'Imprimerie et de la Librairie
[don H. Durand.)
Id Bulletin de l'Alliance française {don R.
Durand.)
Id La Correspondance historique et archéo-
logique {don M. Lnnglois.)
Id La Révolution Française [don M. Langlois).
Id Bulletin du Bibliophile et du Bibliothécaire
[doit M. Langlois.)
Id Bull, de la Société des Agriculteurs de
France {don d'Armancourt.)
XXIV
Id Bull, de la Société nationale d'i\cclimatation
[don d'Armancoui't.)
Id Catalogues mensuels des librairies Cham-
pion, Cheronnet, Claudin, Cornuau, Da-
ragon, Dorbon, Dourliac, Dûment, Fou-
cault, Gâteau, Geoffroy, Gibert, Gonfre-
ville, Goupy, Herluison, Jorel, Jouan,
Lebodo, Lechanteux, Leclerc, Leroux,
Lortie, Matliias, Mounastre, Péguillet,
Picard, Randon, Rapilly, Rosentlial, Sac-
quet, Safi'roy, Simon, Voisin, Welter
[dons).
Lyon Bulletin historique du diocèse de Lyon
[don J.-D. Martin.)
Chartres Bulletin de la Société d'Horticulture et de
Viticulture [don S. d'H.)
Id Bulletin de la Société d'Apiculture d'Eure-
et-Loir [don S. d'A.)
Id Conseil général d'Eure-et-Loir {don Préfec-
ture.)
Id Compte administratif et budget de la ville
de Chartres [don Municipalité.)
Id Annuaire d'Eure-et-Loir {don Imprimerie
Garni er.)
Id Bulletin de l'Association commerciale et
industrielle d'Eure-et-Loir {don A. i. et c.
dE.-et-L.)
DONS PAR LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE d'EURE-ET-LOIR
Paris Archives Nationales, BibliotlièqueMazarine,
Bibliothèque Ste-Geneviève, Bibliothèque
de l'Université.
St-Germain-en-Laye Musée national.
Chartres Bibliothèque Municipale.
Châteaudun .... Bibliothèque Municipale.
Dreux Bibliothèque Municipale.
Nogent-le-Rotrou. . Bibliothèque Municipale.
Chartres Lycée Marceau, Collège de Jeunes Filles,
Ecole Normale d'Instituteurs, Institution
Notre-Dame, Petit Séminaire de Saint-
Cheron, Cercle des Officiers , Bibliothèque
de l'Evêché.
Nogent-le-Rotrou. . Collège, Petit Séminaire.
♦ X ♦
SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE
D'EURE-ET-LOIK
:^<
PROCÈS-VEUBAUX
SÉANCE DU 6 JANVIER 1898
Président : M. Bellier de la Chavigneiue. — M. Amblard, secrélaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Bellier de la Chavignerie,
Amblard, Buisson, Chamberland, Chevrier, Corrard, Denos,
R. Durand, Gérondeau, Lelir, de Lubriat, abb(''s Métais,
Langiois, Sainsot, Vaurabourg-.
M. le Secrétaire donne lecture du {)rocès- verbal de la
dernière séance.
M. l'abbé Sainsot aurait à faire une observation à l'occasion
du procès-verbal :
Il regrette que dans la liste des ouvrages offerts à la
Société il ne soit fait aucune mention spéciale lorsqu'un de
ces ouvrages a été offert par l'auteur.
Il regrette de plus qu'il ne soit pas fait de compte rendu
d'un ouvragé offert dans ces conditions.
ToueX,P.-V. 1
o
Il est répondu à M. l'abbé Sain sot quo si la mention qu'il
réclame ne figure pas toujours dans la liste annexée au
procès-verbal, il en est par contre toujours fait une mention
spéciale dans le corps du procès - verbal avec des remercie-
* ments adressés à l'auteur et même au donateur : les procès-
verbaux en font foi.
Quant aux comptes rendus des ouvrages offerts dont plu-
sieurs, malgré tout, figurent également aux procès-verbaux
il ne faut s'en prendre qu'aux membres eux-mêmes s'ils ne
sont pas faits i)lus régulièrement.
Admission d'un membre nouveau.
Le procès-ver1)al est adopté.
M. le Président annonce la nouvelle perte que la Société
vient de faire dans la personne de M. l'abbé Reinert.
Puis il donne la liste des ouvrages envoyés ou offerts à la
Société.
Des remerciements sont adressés à M. fabbé Langlois pour
son offre de la Bibliographie d'Eure-et-Loir.
Il donne ensuite lecture d'une lettre circulaire de la
Société archéologique et historique de l'Orléanais, annon-
çant qu'elle célébrera le dimanche '2-) janvier le cinquan-
tième anniversaire de sa fondation.
Il est décidé qu'on adressera à cette occasion une lettre de
félicitations à la Société voisine, et M. Amblard accepte de
représenter la Société archéologique d'Eure-et-Loir à cette
cérémonie.
Lecture du compte rendu suivant de M. Fouju sur l'excur-
sion de l'Ecole d'Anthropologie de Paris aux euvirons de
Dreux.
« Notre département eut, cette année encore, l'honneur
d'une excursion dirigée par M. A. de Mortillet, professeur à
l'Ecole d'Anthropologie de Paris. Cette excursion, dont le but
était l'étude de quelques monuments mégalithiques des en-
virons de Dreux, eut lieu le ])remier diuianche de juillet et
fut favorisée par uu temps niagnillque.
— -A —
Le programme adressé au bureau de notre société ainsi
qu'aux archéologues s'intéressant aux études préhistoriques
comprenait: hx visite de la collection Doré-Delente ; la visiie
du dolmen de Cocherelle, comnuinedeMontreuil ; du dolmen
et du polissoir de la Ferme-Brûlée, commune de Sorel et,
pour terminer la journée, la visite des caves d'Ezy situées à
la limite de notre département, sur le territoire du dépar-
tement de rp]ure.
Une trentaine de personnes parmi lesquelles plusieurs
membres de la Société d'Anthropologie de Paris, de la
commission des Arts et Antiquités de Seine -et- Oise, des
savants étrangers et quelques dames répondirent à l'appel du
professeur et formèrent le groupe des excursionnistes pa-
risiens. Ils arrivèrent à Dreux vers 10 heures. Nos collègues
de la société archéologique d'Eure-et-Loir, M. Tellot ,
M. Dehors et M. Champagne de Dreux, M. Durand de Chartres
les attendaient à la gare ainsi que plusieurs membres de la
société normande d'Études Préhistoriques : ^L Izambert de
Louviers, M. Védie et M. le D'' Oursel d'Evreux, M. Plaisance
de Saint-André, M. Deslandres de Verneuil, etc.
Nous devions visiter, avant le déjeuner, la collection
Doré-Delente. Mais cette collection, par suite d'un don
généreux fait à notre société, venant d'être transportée à
Chartres, les excursionnistes ont visité, grâce à l'amabilité
de nos collègues de Dreux, deux autres collections très
importantes : la collection Tellot et la collection Lanctin.
Comme nous devions voir beaucoup de choses en peu de
temps, nous nous mettons en marche, sitôt les présentations
faites, pour nous rendre chez M. Tellot.
Il faudrait plus d'une journée pour admirer, selon leur
valeur, tous les objets qui forment la collection Tellot dont
la renommée a franchi, depuis longtemps, les limites de
notre département et des départements voisins. Silex taillés,
objets en bronze, meubles, tableaux, miniatures, médailles,
faïences, etc., nos yeux sans se lasser allaient de l'un à l'autre.
Nous avons vu, dans cettte collection, de nombreux objets
présentant un réel intérêt que nous voudrions voir décrits et
figurés dans les Bulletins de notre Société.
Pai-mi lesobjetsse rapportant à l'archéologie préhistorique,
nous avons remarqué, dans une grande vitrine du rez-de-
— 4 —
chaussée, de nombreuses haches taillées et polies, des
marteaux avec trou d'emmanchure , assez rares dans notre
I)ays et datant, selon les connaisseurs, de la fin de la période
néolithique.
Au premier étage, une belle série de haches polies intactes,
d'un travail soigné, beaucoup en roches précieuses et
étrangères à notre région. Nous en avons vu de toutes les
grandeurs, depuis la petite hache amulette mesurant à peine
2 centimètres jusqu'à la hache en silex mesurant près de
40 centimètres de longueur. Puis, des pointes de flèche et
toute l'industrie néolithique; grattoirs, tranchets, couteaux
recueillis sur la station du camp Harrouard, commune de
Sorel.
L'époque du bronze est représentée par des moules de
haches complets et plusieurs haches d'une l'orme spéciale,
peu commune, pouvant dater de la fin de cette époque.
Nous sommes obligés de nous retirer et nous le faisons à
regret après avoir remercié vivement M. Tellot de nous
avoir laissé admirer les richesses de sa collection.
Quelques minutes après nous nous présentions chez
M. Lanctin qui nous attendait.
Tout d'abord, dans la cour, entouré de gazon et de fleurs,
an petit polissoir provenant de la forêt de Dreux, attire nos
regards. Il est en grès, comme presque tous les polissoirs
de notre département et mesure environ 0'" 80 de large sur
1 '" 20 de longueur. Il porte plusieurs rainures et cuvettes.
En nous rapprochant de l'habitation, sous un auvent et
sur des tablettes disposées en étagères, nous voyons des
centaines de haches taillées et polies, des ébauches, des pics,
des tranchets, des percuteurs, etc. Pièces de rebut, nous dit
M. Lanctin, mais pièces de rebut qui feraient les délices do
plus d'un d'entre nous.
Nous entrons dans l'habitation et dans une grande salle du
rez-de-chaussée, sous des vitrines placées le long des nuirs
et au centre de la salle, nous admirons, en eflbt, des pièces
do choix.
Haches acheuléennes ayant la patine blanche des plateaux,
pointes et racloirs provenant de l'argile, des haches polies
très-belles, des scies, dont une remarquable par sa forme à
encoches, dos ])()intes de flèches, etc. Le gisement de la
Hutte, (lécuuvcrt [)ar M. Tabbé Haret, a donné ;ï M. Laiictiu
une belle série d'instruments nioustériens taillés dans la
perfection. Nous retrouvons aussi, chez M. Lanctin, l'industrie
du camp Harrouard mais, en plus des silex, nous admirons
des fragments de poterie d'une pâte grossière à peine cuite,
quelques-uns ornés de dessins en creux.
Les amateurs de faïence ont pu voir, accrochées autour
de la salle et au-dessus des vitrines, de nombreuses assiettes
à emblèmes patriotiques toutes différentes les unes des autres.
Nous prenons congé de Madame et de M. Lanctin en les
remerciant de leur bonne réception et nous nous dirigeons
vers l'Hôtel du Grand-Cerf, oii notre déjeuner avait été
commandé.
Le menu, pour un déjeuner d'excursionnistes, importe
peu ; le voyage développant l'appétit , il suffît que les plats
soient confortables, le vin frais et le service actif. Ce sont
dos conditions essentielles qui, jointes à un prix modéré,
aident à laisser dans la mémoire un bon souvenir d'une
excursion : sous ce rapport nous n'avons eu que des éloges à
adresser à notre restaurateur.
Au dessert, une surprise nous était réservée par M. Cham-
pagne qui nous a montré, avant qu'il aille rejoindre à
Chartres la collection Doré-Delente , le crâne provenant de
la briqueterie de Beaudeval, commune de Bréchamps, canton
de Nogent-le-Roi. Ce crâne trouvé sous une épaisse couche
d'argile est beaucoup plus complet que celui déjà connu de
Marcilly-sur-Eure * faisant également partie de la collection
Doré-Delente.
M. de Mortillet, prenant la parole, nous a fait remarquer
les caractères distinctifs de cette race ancienne désignée
sous le nom de Néanderthaloïde tels que : arcades orbitaires
proéminentes, front bas et fuyant. Se conformant à l'usage
et avant que nous nous levions de table, notre professeur
rendit hommage à la mémoire de nos collègues disparus,
ensuite il nous proposa de boire à la santé des vivants. A
M. le comte de Reiset dont nous devons aller voir les
magnifiques collections et ({ui, \c. premier, signala ;i la
commission des Gaules, le dolmen et le polissoir de la
* l<S8i.. L'Homme, ((.mr I, i.. 'iS-ntl.
Ferme-Brûlée situés sur ses propriétés ; à M. Tellot et à
M. Lauctin (pii, par de patientes recherches, ont pu Ibrmer
des collections locales très-importantes; à M. Champagne,
notre zélé collègue, l'organisateur si ce n'est le promoteur
de cette excursion ; aux membres des diverses sociétés
jDrésentes, aux savants russes et américains ainsi qu'aux
dames qui no craignent pas de nous accompagner dans ces
courses scientifiques.
La visite des collections réunies au château du Breuil
par notre éminent collègue, M. le comte de Reiset, était
encore une surprise réservée aux excursionnistes. Nous nous
hâtons (le prendre place dans les voitures qui doivent nous
transporter aux monuments à visiter et nous quittons la
coquette ville de Dreux, précédés et flanqués par des cyclistes
excursionnistes.
Nous côtoyons la Biaise sur un parcours d'environ trois
kilomètres, puis nous tournons à gauche, nous traversons
l'aipieduc conduisant à Paris les eaux prises aux sources de
TAvre et nous arrivons au premier monument, le dolmen de
Cocherelle -.
Ce grand dolmen, déliguré par des placages de maçonnerie
qui l'ont converti en un abi'i assez grand pour former deux
pièces séparées i»ar une cloison, a été décrit et figuré
plusieurs fois, \\\ du côté du petit chemin, sous lequel
s'enfoncent les deux énormes tables renversées dont il est
formé, le visiteur se rend mieux compte de l'importance
qu'il devait avoir alors que ces tables étaient élevées sur
leurs supports.
Pendant que nous étions près du dolmen de Cocherelle,
nos collègues de Dreux nous firent remarquer, sur le haut
(fuii coteau voisin, ce qui reste encore de l'ancienne chapelle
de N.-D. de la Ronce, placc'e sur les confins du diocèse de
Chartres.
Nous remontons en voiture, nous traversons l'Avre et
nous nous trouvons sur le territoire du déi)ar(ement de
l'Eure sur lequel nous empiéterons, çii et l;ï, au courant de
l'excursion.
^ Consulter : l<Si7. LcCrvir, Annuaire du dv parlement d'Enre-cl-Loir, p. "l'.W .
18()i, \)(i \h\s\\\klU'., SUUisliquc archéulur/ique, \). 'M, cl ûg. l!2'i. ISSi,
VHomnWj'ï, I, p. 067.
Nous aii'ivoiis Ijicnlùt au cliùteau du IJreuil, bi-llr rcsidrnco
formtîo de l'ancien manoir abbatial restauré et nous sommes
reçus par M. le comte de Reiset qui uous lit iumuMliatemont
entrer dans les magnifiques salles où sont exposées, dans
un ordre parfait, les richesses archéologiques et artistiques
formant les collections du château. Ce ne sont (pie des
l^iëces dignes de nos grands musées et pour chacune d'elles,
M. de Reiset, bravant la fatigue, nous donne quelques mots
d'explication. Chaque objet rappelle à son heureux possesseur
une anecdote, un souvenir. Avant d'être ministre plénipo-
tentiaire, ^I. le comte do Reiset était archéologue et de ses
voyages à l'étranger où l'appelaient ses délicates fonctions
dij)loniatiques, il avait soin , lorsque l'occasion s'ottrait, de
rai)porter quelques souvenirs archéologiques précieux. Nous
visitons ensuite les dépendances de l'abbaye renfermant
encore de nombreuses collections, puis l'ancienne église dont
les bas-côtés et la nef ont été restaurés avec beaucoup de
soins et rendus au culte. Le chœur seul est resté en ruine
et ces ruines, en partie couvertes de lierre, vues derrière
l'autel, à travers deux petits guichets garnis l'un d'uw verre
bleu, l'autre d'un verre rouge, ont un aspect tout-à-fait
féerique.
Avant de quitter cette demeure si hospitalière nous déposons
nos signatures sur un registre spécial et nous partons,
accompagnés par M. le comte de Reiset qui désire nous
conduire lui-même au dolmen de la Ferme Brûlée.
Quoique ce monument soit en partie ruiné, il offre encore,
au milieu des arbustes qui l'entourent, un aspect assez impo-
sant et il est surprenant que l'auteur de la statistique archéolo-
gique d'Eure-et-Loir n'en ait pas eu connaissance. La première
indication qui semble en avoir été fournie, sans qu'elle soit
bien précise, se trouverait dans le dictionnaire des communes
du département d'P]ure-et-Loir, de AI. E. Lefèvre.
On le voit à peu de distance de la Ferme-Brûlée, au milieu
de quelques jeunes arbres, entre le chemin vicinal et la
rivière «[tii JusIciikmiI ;i cet endroit, (h'crit nu h'ger circuit. Il
est placé parallèlement au cours de la rivière et, vu son état
actuel, il est difficile de dire de quel coté devait être l'entrée.
Lesi)ierresquile forment, presque toutes en poudingue sont
placées sur une longueur de 7 '" GO. Sur le côté regardant le
— 8 —
chemin on voit encore quatre supports en place, le plus
grand mesurant 1 '" 15 de hauteur ; sur le côté regardant la
rivière, deux supports, dont un renversé, l'écartement entre
les supports est d'environ 2 " 20 de largeur. Une table brisée,
dont le plus grand bloc mesure 3 '" 80 de long sur 1 '" 70 de
large, repose inclinée, en forme de berceau, sur quelques
supports debout. Sept autres blocs de dimensions assez grandes
gisent à l'intérieur et autour du dolmen et peuvent provenir
de tables brisées ou de supports renversés.
Parmi ces blocs, existe un fragment de polissoir en grès
qui a pu entrer dans la construction du monument. Le fait,
assez rare, de polissoirs entrant dans la construction d'un
dolmen a déjà été observé dans la Charente, dans le Loir-et-
Cher, et dans notre département. Nous avons la table du
dolmen de Neuvy-en-I)unois qui a servi de polissoir ainsi
qu'une destable^renverséesdu granddolmon deQuincampoix,
près de Saint-Avit ^
Le polissoir du dolmen de la Ferme-Brûlée mesure dans
ses plus grandes dimensions : 1 '" 90, sur 1 '" 40. Il porte trace
de dix rainures, dont huit groupées dans un angle à proximité
de trois grandes cuvettes, une autre cuvette se trouve isolée
ainsi que deux petites rainures. La plus longue rainure me-
sure 0'"53 et la plus petite 0'" 20; les cuvettes mesurent 0™ 37
sur 0 ■" 1 0 ; 0 '" 32 sur 0 '" 13 ; 0 "■ 29 sur 0 '" 12 et 0 '" 27 sur 0 " 10.
Ce monument, existant sur les i^ropriétés de M. de Reiset,
a été signalé, récemment, comme étant sur le territoire de
Marcilly-sur-Eure (Eure). Nous avons fait constater qu'il est
bien sur le territoire de la commune de Sorel (E.-et-L.), la
rivière servant de limite aux deux départements.
Nous revenons gagner nos voitures laissées sur le chemin
et nous sommes obligés de faire nos adieux ;i un certain
nombre d'excursionnistes forcés de rentrer à Dreux pour ne
pas manquer la correspondance des trains, ainsi qu'à M. le
comte de Reiset qui insiste pour que nous retournions au
Breuil où une collation nous attendait. Nous nous séparons
avec regret et nous continuons notre route.
' (loiisiillcr : isr)(!, Lefrvre, Dlcfionnaire des communes (rE.-et-L., p. :2(K> ;
•ISH't, i;Humme, T. I. p. (KiS. IKOG, V Anthropologie, T. Vil, p. (UN. I8!)(i,
Bulletin de la Société Normande d'Etmks préhistoriques, T. IV, p. (iïJ, planche.
-a
a
•z.
S
o
Q
D
a
<
— 13 —
Nous passons au pied du coteau au haut duquel existe le
cauip HaiTouard ; un peu plus loin, sur notre gauche et de
l'autre côté de hi rivière, nous laissons, dans les prés du
Fourché, commune de Marcillj^-sur-Eure, un petit polissoir à
demi enterré et caché par les ronces. Plus loin encore, après
avoir traversé Sorel, nous passons tout près de deux grandes
pierres plates qui, à l'origine, ont dû n'en faire qu'une. Elles
sont près le Buisson-de-Croth, commune de Croth, Eure, et
elles sont appelées : le Gravier de Gargantua.
Nous traversons le village de Croth et nous arrivons au
pied du coteau où se trouvent les caves d'Ezy, dernière étape
de notre excursion.
Nous renvoyons les voitures, maintenant inutiles, et nous
gravissons la colline pour voir de près ce que sont ces caves
et quels en sont les habitants.
En ces derniers temps, plusieurs revues scientifiques : la
Revue de l'Ecole d'Anthropologie, la Nature et tout récem-
ment la Revue Encyclopédique Larousse ' ont attiré l'atten-
tion sur les caves d'Ezy. Outre les habitations, curieuses en
ce sens qu'elles sont presque toutes creusées dans la craie,
à flanc de coteau, échelonnées les unes au dessus des
autres, et pouvant donner ainsi une idée de ce que pouvaient
être les habitations primitives, les habitants, d'après ces
revues savantes , étaient eux-mêmes retournés peu à peu à
l'état primitif, et même plus : à l'animalité. Ivrognes,
débauchés, maraudeurs, ils avaient fini, placés en dehors do
tout chemin fréquenté, par se passer de vêtements.
Nous avons visité ces habitations, nous sommes entrés
dans plusieurs, nous en avons questionné les habitants et ce
que nous avons vu, comme ce que nous avons entendu, nous
a laissé une impression pénible , différente de ce à quoi nous
nous attendions. A part quelques caves abandonnées où les
gens se cachent pour satisfaire leurs besoins, celles qui sont
habitées sont propres, autant que peuvent l'être des habitations
semblables, n'ayant d'autre ouverture pour laisser passage à
l'air et à la lumière que la porte, le plus souvent très-basse.
Beaucoup, paniii les visages que nous avons aperçus ne
respirent pas la joie de vivre, mais ils sont dignes. Aucun
^ Revue encyclopédique Larousse, n° 2(20, ;20 novembre 1897.
— 14 —
des geiis que nous avons interrogés n"a eu un luot déplacé
et cependant nous venions troubler leur solitude. Ils nous
regardaient, indittérents, ne manifestant aucune surprise.
Tout en se plaignant de leur triste situation , aucun d'eux
n"a sollicité notre générosité, aucun enfant n'est venu nous
tendre la main.
Ils travaillent quand ils peuvent et si parfois des che-
mineaux, des trimardeurs viennent parmi eux chercher un
abri dans une cave abandonnée , c'est un abri momentané,
ils ne séjournent pas, ils passent.
Quelques petits jardinets sont entretenus entre les habita-
tions sur ce coteau aride.
En résumé, c'est la misère qui règne aux caves d'Ezy, mais
combien d'autres misérables, dans les grands centres indus-
triels, dans certaines cités ouvrières des quartiers éloignés
de Paris, n'ont pas ce qu'ont les habitants des caves : le bon
soleil et le grand air.
Avant de nous rendre au village d'Ezy. nous sommes allés
voir les vestiges d'un camp situé sur la Côte-aux-Bernot,
puis nous sommes descendus près la gare. Nous avons dîné
et les excursionnistes, enchantés d'une journée si bien
remplie et si instructive, sont rentrés dans la capitale en
passant par Bueil et Mantes-la-Jolie. »
M. R. Durand donne connaissance de la pièce de vers
suivante, que notre confrère, M. Bourdel, lui a envoyée
pour être communiquée à la Société.
Fiicit iudi(jnatio versus.
Eh ])ien ! vous triomphez , Poètes symbolistes ,
Do l'École moderne ardents panégyristes.
Grâce à vous , animé par vui souffle nouveau ,
Dun art indépendant s'allume le flambeau.
Arrière, Parnassiens, imitateurs serviles
D'un passé qui s'éteint sous des gloires séniles,
Et dont le faux éclat et le goût suramiè
Ne sont pkis qu'un vain songe à l'oubli condamné.
Prenons garde pourtant. Parfois Tintolérance,
Fille d'un sot orgueil, en trahit l'impuissance.
Chaque sièel(\ dit-on, veut ses réformateurs.
Mais ce nom convient-il à ces jeunes frondeurs
— 15 —
Qui, rimant pour rimei-, sans but et sans croyanco,
Sdus de pompeux décors masquent leur indig-ence?
Changer n'est pas toujours la preuve du progrès,
( >n ne fait trop souvent qu'aviver nos regrets.
Boileau Fa proclamé : les règles sont utiles,
C'est difficilement qu'on fait des vers faciles ,
Et l'esprit qu"on retient captif, ainsi que l'eau.
S'échappe plus rapide et s'élève plus haut.
L'art de la poésie, en dépit des entraves,
De nos grands écrivains a fait d'humbles esclaves,
Et leur souple génie , en ses hardis excès ,
Sans déserter la règle a conquis le succès.
Mais celui qu'au berceau la muse poétique
Au front n'a pas marqué de son doigt prophétique ,
Vainement s'évertue en stériles essais. . .
Rimeur, on le devient : mais poète , jamais ! . . .
Mais quand d'écrire en vers naît la douce manie ,
Est-ce trop d'exiger, d'abord , qu'on s'ingénie
A connaître le code où l'art dicte ses lois ,
Comme avant de chanter on consulte sa voix ".'
La règle est-elle donc un joug si redoutable
Qu'on ne puisse au talent la rendre profitable ?
Si notre vers languit sous de trop lourds fardeaux,
Pense-t-on l'alléger avec des pieds nouveaux?
L'hiatus est un heurt dont le goût s'effarouclie.
Et le fou qui le risque a besoin d'une douche.
Aisément on pardonne au libre enjambement,
Pourvu qu'en l'autre vers il ait son complément.
La césure a pour but un repos nécessaire :
L'accent donne à la voix un appui salutaire.
Voulant charmer l'oreille et non tlatter les yeux,
La rime aime avant tout les sons harmonieux,
Complète la pensée, en double la richesse ;
Dédaigne l'assonance, enfant de la paresse,
Et proteste, indignée, alors que, sans écho.
On prétend l'arracher à la moitié d'un mot.
Le rythme enfin s'impose à toute œuvre lyrique :
Son pouvoir sur nos sens est d'un effet magique,
Et notre àme, docile au doux balancement,
Se livre avec bonh(>ur à son enchantement.
La musique a pour lui des grâces fraternelles.
Et le vers sans cadence est un oiseau sans ailes...
— 1() —
Mais c'est assez prêcher.. . Salut aux nouveaux Preux !
A bientôt leurs chefs-d'œuvre et nous croirons en eux.
Des remerciements sont adressés à M. Bourdel.
M. R. Durand lit ensuite la notice destinée à la Pierre
tombale de Jean du Bec.
A Toccasion d'inexactitudes qu'il a cru devoir signaler
dans la gravure de cette pierre tombale, M. R. Durand
attaque de nouveau le système de reproduction par la gra-
vure sur bois. La reproduction par la photogravure ne don-
nerait pas lieu à de pareilles erreurs.
M. le Président répond à M. R. Durand que la question de
reproduction des gravures des Pierres tonihnles a été jugée
plusieurs fois par la Société dans le sens de la reproduction
par la gravure sur bois, et tout dernièrement encore, au
moment où allait commencer- la publication du second
volume. 11 n'y a donc plus à revenir sur cette question.
La séance est levée à quatre heures et demie.
NOUVEAU MEMBRE ADMIS
Meinhi'c fl/iilnii'i'
M. le D'' DoNGRADi, rue du Grand-Cerf, 8, à Chartres; pré-
senté par MM. Denos et Lehr.
Ouvrages reçus dans le mois de Janvier
Revue de l'Art chrrfwn, 1897.
Los Céréales y olear/inosos , 1896.
Le chanoine Alhanès, bio-bibliographie.
Ihilletin d'histoire ecclésiastique.
La HévoJution française, revue , 1897.
Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest , 1897.
Jievue des Etudes c/recques, tome X, 1897.
Archives historiques du diocèse de Chartres, déc. 1897
— 17 —
Recueil des Mémoires et documents de l' académie de lu T '<•//-
d'Isère, 1897.
Bulletin et Mémoires de la Société Nationale des Antii/naires
de France, 1897.
Mémoires et documents publiés par la Société nationale des
Antiquaires de France, Aiig. Prost, 1897.
Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France,
1896.
Bévue d'arcliéoloçjie poitevine.
Institut de France. Prix de vertu. Discours prononcé par
M. Jules Claretie. 1897.
SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1898
Président: M. L. Merlet. — M. Amblard, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. L. Merlet, Amblard, Bernier,
Brosseron, Buisson, Chamberland, Champagne, Chevrier,
Cintrât, Denos, R. Durand, Gérondeau, Lher, R. Merlet,
Petrot-Garnier, abbés Crancée, Haye, Hermeline, Langlois,
Métais.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Admission de membres nouveaux.
M. Champagne donne la note explicative des abréviations
qui figurent sur les désignations des objets de la collection
Doré-Delente.
Offre à la Société, par leurs auteurs, de deux ouvrages :
1° Le Commerce d'Importation en France au milieu du
XVP siècle, par M. Chamberland.
2° Notice sur Jacques du Lorons (1580-1605), poète, juris-
consulte et collectionneur, par M. Henry Lecourt.
Des remerciements sont adressés aux deux donateurs.
M. Amblard donne lecture du rapport suivant relatif au
cinquantenaire de la Société archéologique de l'Orléanais.
Tome X, P.- V. 2
— 18 —
« De tout temps des liens étroits ont uni les deux villes de
Chartres et d'Orléans. Durant la période gallo - romaine ,
Autricum, la Tille religieuse, Genabum, la cité commerçante,
toutes deux du même pays des Carnutes, se complétaient
pour ainsi dire Tune par l'autre. Dans les siècles qui suivent,
chacune d'elles conserve le même caractère particulier :
Orléans , avec la Loire qui coulait alors à pleins bords et lui
donnait un débouché facile pour son trafic, reste toujours la
cité commerçante ; Chartres, avec sa Cathédrale, son nom-
breux chapitre, son diocèse peut-être le plus étendu de
France, restera toujours la ville religieuse. Toutes deux elles
font partie d'une même province. Quand, plus tard, une
nouvelle division territoriale viendra donner à chacune son
autonomie , elles se rapi)elleront quand même leur commu-
nauté d'origine et garderont le souvenir de leur passé
commun.
Aussi , deux Sociétés se fondant , l'une à Orléans , l'autre à
Chartres, dans le même but de chercher, recueillir et étudier
chacune les souvenirs et les vestiges de son passé , ne pou-
vaient rester indifférentes l'une à l'autre. Plusieurs occasions
s'étaient déjii présentées pour elles d'affirmer leurs bons
rapports réciproques, et quand la Société archéologique et
historique de l'Orléanais, décidant de fêter le cinquantième
anniversaire de sa fondation, convia la Société archéologique
d'Eure-et-Loir à cet anniversaire, ce fut avec empressement
que celle-ci répondit à l'appel do son aînée. Vous avez bien
voulu me charger de la représenter en cette circonstance et
j'ai pensé que je ne pouvais mieux vous en exprimer mon
remerciement qu'en venant vous entretenir pendant quelques
instants de cette intéressante solennité.
Le 23 janvier 1848, un groupe d'érudits, au nombre desquels
se trouvaient par exemple MM. Mantellier , Bimbenet, de
Buzonnière et d'autres encore qui ont laissé après eux des
travaux d'érudition locale justement estimés se réunissaient
à Orléans chez M. l'abbé Desnoyers, alors grand vicaire
comme aujourd'hui encore, et fondaient la Société archéolo-
gique et historique de l'Orléanais. Cinquante années se sont
écoulées depuis, et comme le disait M. Baguenault de
Puchesse dans son discours d'ouverture : (* Si un demi-siècle
» ne compte guère dans la vi(^ d'une nation ou d'une cité, il
— 19 —
» y a bien quelque mérite pour les iustilutions humaines
» dont la laveur est si éphémère et que l'opinion chant^-eante
» exalte ou dénigre tour à tour ii durer au delà d'une vul-
» gaire destinée. »
De cette pléiade de savants, un seul a survécu : M^"" Des-
noyers ', qui portant allègrement le poids de ses 91 ans était
le véritable héros de la fête.
Cette fête a débuté par une messe solennelle en musique
que présidait de son trône épiscopal M^r Touchet, évêque
d'Orléans. Comme l'archéologie devait du commencement de
la journée jusqu'à la fin avoir sa part dans le programme,
on avait intercalé dans la messe de Clovis, de Gounod, un
motet de Pierre de Corbeil, archevêque de Sens au xm^ siècle,
puis un Desccuilr in horlnui d'Antoine Févin.
Ce compositeur, dont les œuvres sont très appréciées des
musicographes, est né à Orléans en 1481 ; il fut élève d'Ocke-
geim et maitre de chapelle de Louis XI à la basilique de
Cléry.
Le Descende in Jiortmn est emprunté au Cantique des Can-
tiques. Cette musique , d'une grande fraîcheur et d'une sim-
plicité de composition à la portée de tous, admirablement
chantée et accompagnée par la maîtrise de la Cathédrale,
sous la direction de son habile chef, M. l'abbé Laurent,
impressionnait délicieusement l'auditoire.
La seconde partie du programme comprenait la séance
solennelle à la Salle des Thèses, lieu de réunion de la Société
archéologique de l'Orléanais.
Plusieurs d'entre nous connaissent certainement ce petit
monument, véritable bijou de l'architecture de la période
tertiaire ogivale , vous me permettrez cependant d'en faire
une rapide description pour ceux qui n'ont pas eu occasion
de l'admirer.
Ce n'est que dans la seconde moitié du XV" siècle qu'il fut
édifié. L'Université d'Orléans existait déjà depuis 1312, mais
les désastres de la guerre de Cent ans, les ruines amoncelées
dans Orléans après le siège de 1428 ne permirent pas de
^ Les distinctions et les lioma'nrs sont venus ciit'rclii'r dans sa modeste
retraite M. l'abbé Desnoyers, qui depuis (juelijnes années a été nommé chevalier
de la Légion d'honneur et élevé à la dignité de protonotaire.
— 20 —
mettre plus tôt à exécution le projet de construction qu'on
avait formé depuis longtemps.
La salle se compose de deux nefs séparées par trois co-
lonnes octogones. Dans la nef de gauche on voit aux clefs
de voûte les armes de Charles d'Orléans, de Philippe le Bel,
de Clément V et du chapitre de Sainte-Croix ; dans celles de
droite les armes des quatre nations de l'Université, normande,
picarde , germanique et de France , de petits personnages
représentant des anges, des docteurs, des scribes servent de
consoles aux arcs des travées. Sur les piliers se voient encore
gravés au couteau les noms de plusieurs écoliers plus ou
moins disciplinés de cette époque.
Cette salle, qui tombait en ruines, fut acquise en 1876
par la Société archéologique de l'Orléanais. Restaurée par
M. Lisch, architecte des monuments historiques, elle a été
inaugurée en 1883 telle qu'on la voit maintenant avec ses
peintures polychromes.
A une heure, la salle se trouvait remplie d'un public
composé de ce que la population orléanaise comptait de
notabilités savantes- ou artistiques, empressé d'assister à
cette fête, vrai régal de l'esprit et désireux d'apporter au
fondateur de la Société le témoignage de sa profonde et
respectueuse sympathie.
M. Baguenault de Puchesse , vice-président de la Société ,
ouvre la séance en l'absence de M. Vignat, son président
empêché , assisté de Ms^ l'évêque d'Orléans , du premier pré-
sident de la Cour d'appel, de M. le général de division Gallet
et de Mgr Desnoyers. Au premier rang, les délégués de plu-
sieurs sociétés savantes, parmi lesquels M. le comte de Marsy.
M. le Président, après un tribut délicat d'hommages rendu
à Mgr Desnoyers, nous montre la Société s'étant imposé comme
barrière à ses travaux la date fatidique de 1789, allant re-
chercher en s'occupant exclusivement des affaires orléanaises
d'autrefois, jusqu'aux époques gallo-romaine, gauloise et
même jusqu'aux temps préhistoriques, les origines de notre
civilisation moderne.
Elle a produit en cinquante années 40 volumes de publica-
tions variées, a consacré ses soins à la conservation de
différents monuments.
11 donne un souvenir de regrets à tous ceux, anciens ou
— 21 —
nouveaux, qui sont disparus pendant cette lontçuc période,
et passe la parole à Mgr Desnoyers.
Le vénérable prélat, d'une voix claire et assurée, i^rononce
une allocution dont un court résumé ne peut donner qu'une
idée bien imparfaite.
Rappelant dans un style imagé cette vigoureuse composi-
tion de RafFet, intitulée, je crois, « la Revue nocturne, » oti
l'artiste, ressucitant de leurs tombeaux « tous les vieux
soldats péris » fait défiler dans une course fantastique ces
escadrons -fantômes devant Napoléon, vêtu de son costume
légendaire et monté sur son clieval blanc, Mg"" Desnoyers
se voit lui aussi général d'une armée disparue , d'une armée
de savants qui lui avaient fait l'honneur de le prendre pour
chef.
Il vient aujourd'hui, mais en plein jour, passer cette vieille
garde en revue, et dans une émouvante prosopopée, il
évoque un par un ces dix-sept vaillants, morts au champ
d'honneur de la science.
Mais une jeune garde a succédé à l'ancienne , et il peut la
présenter avec fierté marchant résolument sur les traces de
ses ancêtres.
Il termine en adressant à l'assistance le grand merci de
son âme, en espérant « que les successeurs des anciens seront
dignes du Dieu de Jeanne, dignes de la cité de 1428, dignes
de la patrie de 1898. »
M. de Marsy rappelle les cordiales relations que la Société
Française d'archéologie a toujours entretenues avec la Société
archéologique de l'Orléanais. Il énumère les deuils survenus
dans les deux Sociétés depuis le Congrès tenu à Orléans en
1894, puis les distinctions qui ont honoré celle de l'Orléanais.
Il annonce ensuite qu'il prépare pour elle le récit d'un voyage
fait à Orléans par un prêtre du Hainault, François Vinchant,
en I6I0, époque à laquelle moyennant un écu on prenait
place pour aller à Paris dans un coche inauguré en 1571.
Puis ce fut le tour de M. Huet, Secrétaire de la Société,
(pii, dans un exposé humoristique, fait le compte-rendu des
travaux de la Société. C'est un travail documenté qui de-
mande à être lu en son entier , ce que pourra faire chacun
de nous quand nous serons en possession du l)ullctin rela-
tant cette séance.
oo
M. Léon Diiiniiys fait ensuite, avec la clarté d'exposition
qu'on lui connaii , une communication sur un petit reliquaire
de Saint- Aignan , en cuivre et cristal de roche, monté sur
roulettes, resté inconnu jusqu'à présent pour des motifs
qu'expose M. Dumu3\s, et qui a pourtant figuré dans un
inventaire de la fin du XYP siècle dont il donne connais-
sance.
C'est un travail assez ordinaire au point de vue purement
artistique, auquel il ne peut assigner de date précise, mais
qui parait remonter au XIV siècle.
Cette communication est écoutée avec le plus grand intérêt
et chacun peut après la séance examiner à loisir ce petit
reliquaire qu'une autorisation spéciale de Mgr Touchet avait
fait mettre à la disposition de l'assistance.
Après M. Dupuys, M. Sorel, président de la Société de
Compiègne, prend la parole et donne un aperçu des inscrip-
tions dont sont couverts les registres déposés dans la maison
de Jeanne d'Arc à Domrémy , de 1872 à 1881 , puis il offre à
Mg'" Desnoyers le diplôme de membre correspondant de la
Société de Compiègne.
M. Baguenault de Puchesse, avant de lever la séance, offre
également à Mg'' Desnoyers un écrin renfermant une plaquette
en bronze représentant son buste accompagnée de deux mé-
dailles en vieil argent, l'une de la salle des Thèses, l'autre
commémorative de la séance du jour.
La séance levée, chacun veut féliciter le doyen de la
Société Orléanaise, Nous lui avons pour notre part présenté
les félicitations de la Société archéologique d'Eure-et-Loir
en même temps que les nôtres propres. En nous remerciant
dans une cordiale étreinte , il nous a rappelé qu'Eure-et-Loir
avait été pour lui un vaste champ de récolte. Nous savions
qu'il disait vrai et que bien des objets récoltés sur notre sol
et qui ont pris le chemin d'Orléans, auraient pu figurer dans
nos collections publiques.
La visite des musées sous la conduite des membres Or-
léanais, et un banquet, le soir, auquel des raisons toutes
particulières ne nous ont jjas permis d'assister, clôturaient
cette journée si bien remplie.
La date du 23 janvier 1898 marquera dans les annales delà
Société de l'Orléanais. Quant à nous, sept années nous sépa-
rent eiicoro du .jcnir où nous ijouitous , nous aussi, leier le
cinquantième anniversaire de notre fondation.
Nous aurons également un passé glorieux à rappeler, et
quelqu'un de notre également vaillante phalange de la pre-
mière heure sera bien encore là pour faire revivre la mémoire
des de Boisvillette, des Paul Durand, des Lecocq, des Saint-
Laumer, — je cite au hasard. Les jeunes non plus ne feront
pas défaut. Notre Société, quoique certains en manifestent la
crainte, n'a pas perdu le rang auquel elle a su se placer
parmi les autres Sociétés ses émules. Ses publications, ses
travaux qui lui ont valu k difierentes reprises les encourage-
ments de l'Administration supérieure sont là pour l'attester.
Nous en avons eu nous -même la preuve pendant cette jour-
née dont nous venons de vous entretenir où des membres de
diverses Sociétés, et non des moins autorisés, nous manifes-
taient tout l'intérêt qu'ils portaient à nos travaux en même
temps que leurs sympathies pour certains de nous qui ont su
se faire un nom dans la science. La Société archéologique
d'Eure-et-Loir peut donc attendre cette date avec confiance,
elle ne restera pas, nous en avons l'assurance, moins mémo-
rable pour elle que celle du 23 janvier vient de l'être pour
la Société archéologique et historique de l'Orléanais. »
M. Chamberland fait ensuite une communication verbale
sur « Ives de Chartres et la question des Investitures. »
Il commence par rappeler l'article de M. Lecocq ayant
pour titre : i'n symbole d'Investiture au moyen fujc paru dans
le Tome IIP des Mémoires de la Société dans lequel se trou-
vent énumérés les différents symboles usités à cette époque.
A l'occasion de l'investiture par la boite, pcr thecam,
M. le Président rappelle que le bas -relief sculpté en pierre
formant le tympan de l'ancienne église de Mervilliers (canton
de Janville), représentant une donation faite per thecam,
signalé par M. Lecocq dans son article , est une pièce peut-
être unique en France, datant du XIP siècle. Il ne sait dans
quel état de conservation il peut être à riieure présente,
mais si la Société ne peut s'en rendre acquéreur, il seraii
bien désirable qu'on en conservât le souvenir suit par le
dessin, soit par la photographie.
M. R. Durand veut bien, sur la demande de la Société, en
— 24 —
prendre une épreuve photographique sitôt qu'il hii sera
possible.
M. Chamberland ne se dissimule pas que la question qu'il
entreprend de traiter est une question très grave en même
temps que très délicate : il apportera dans cette étude toute
la réserve et toute la prudence possibles , et fera appel pour
réclairer sur certains points aux renseignements que pour-
ront lui fournir des membres de la Société qui se sont
occupés déjà de cette question.
Il a été amené à entreprendre cette étude par la lecture
d'un article de M. Paul Fournier , professeur à la Faculté de
droit de Grenoble, paru dans la Revue des Questions histo-
luques (n° du P' janvier 1898, p. 50-98) ayant pour titre
« Ives de Chartres et le droit rnnoni(/iie. »
M. Fournier se propose surtout de montrer l'influence
qu'ont eue sur le droit canonique les écrits et les actes d'Ives
de Chartres.
Dans ce premier article , il expose les principes généraux
admis par le grand canoniste et il en montre l'application à
diverses parties plus ou moins générales (investiture, juge-
ment de Dieu , admission dans le chapitre de Chartres des
hommes de condition demi-libre, pouvoir des évoques, ma-
riage).
M. Chamberland ne s'occupera que de la partie consacrée
à l'investiture.
Ce qui domine la question, c'est le droit de dispense dont
Ives a le premier formulé la théorie générale : l'Eglise peut
et doit, quand de graves circonstances l'exigent, déroger à
celles des lois canoniques qui ne sont pas la connaissance
nécessaire des principes éternels de la foi et de la morale ou
des bases fondamentales de la société chrétienne. Les canons
relatifs aux investitures rentrent dans cette catégorie.
M. Fournier expose sommairement que la question des
investitures — souvent mal comprise — est au fond une
question de droit de propriété : l'investiture des évèchés par
les princes n'est que la manifestation de ce droit de propriété
qu'ils revendiquent. Les symboles employés, la crosse et
l'anneau, provoquent des interprétations différentes, mais ils
sont mal choisis. C'est d'ailleurs des abus presque insépa-
rables de ce droit de propriété que dérivent tous les désordres
— 25 —
dont souffrait rEp:liso : simonio, suppression de la liberté des
élections, vassalité des évêques à Tégard des séculiers. Aussi
Grégoire VII s'attaque-t-il d'abord à l'investiture laïque. C'est
en partie pour assurer l'efficacité de ses défenses qu'il rétablit
la liberté des élections et que ses successeurs interdisent
aux évêques de prêter aux laïques le serment féodal
d'hommage.
M. Fournier analyse alors les idées d'Ives de Chartres.
Pour Ives, l'investiture laïque n'est pas un acte hérétique et
par suite absolument condamnable, car le laïque qui la
donne et le clerc qui la reçoit ne sauraient sans folie s'ima-
giner qu'elle confère quelque pouvoir spirituel. Par suite, —
et M. Fournier s'en étonne, — le mode d'investiture est en
soi parfaitement indifférent. Les lois sur l'investiture sont
donc contingentes ; elles peuvent être modifiées, suspendues
en vertu du droit de dispense de l'Église , pour maintenir
l'union du sacerdoce et du pouvoir civil, condition essentielle
du salut de beaucoup d'âmes.
Cependant, l'investiture laïque est un mal, car elle porte
atteinte à la liberté de l'Église ; c'est même un acte schisma-
tique, depuis que les papes l'ont interdite. Aussi faudrait-il
la supprimer radicalement, si c'était possible sans conflits.
Mais, si c'est impossible, il suffit de protester et les papes
peuvent même accorder des dispenses.
Ces idées expliquent la conduite d'Ives dans les affaires de
Galon de Beauvais (édition Juret, IGIO, p. 96; trad. de
M. Merlet, p. 206) de Dambert de Sens (Juret, p. 110; Merlet,
p. 118), de Raoul le Verd de Reims (Juret, p. 334; Merlet,
p. 342).
Quant aux élections des évêques, Ives les veut absolument
libres ; il trouve « sans doute » que l'influence de fait leur
suffit, que les droits du roi et ceux des électeurs ne sont pas
faciles à concilier et il ne fait pas « mention expresse » du
droit des rois à concourir aux élections.
Comme conclusion, M. Fournier se demande si l'évêque
de Chartres a bien saisi toute la portée de la querelle des
investitures, s'il a senti (jue la liberté de l'Église universelle
en était l'enjeu; mais il proclame hautement sa sincérité,
son désintéressement, sa modération exempte de faiblesse;
il le loue d'avoir compris et partagé les aspirations pacifiques
— 26 —
de ses contemporains et contribué pour une large part à
rendre possible le concordat de Worms (1122).
M. Chamberland fait après cet exposé quelques observa-
tions, se réservant de revenir sur certaines questions déli-
mitées, notamment celles des élections.
A propos des élections, M. L. Merlet peut affirmer qu'à
Chartres l'élection de l'évêque a toujours été faite par le
clergé.
M. l'abbé Métais dit que la nomination d'un évèque par le
roi est un fait absolument exceptionnel. L'investiture royale
pouvait correspondre à la remise actuelle de la barette par
le chef de l'Etat aux cardinaux nommés par le Saint-Siège.
De plus, le mot d'investiture changeait de signihcation à
chaque époque. C'est un peu de là qu'est née la querelle des
investitures.
M. Chamberland, d'accord en cela avec M. Merlet, fait
également observer que les lettres où sont exposées les idées
d'Ives donnent lieu à des difficultés assez graves de traduc-
tion et peut-être de texte : on peut craindre des interpolations,
des omissions. Il serait utile de coUationner non seulement
le texte de l'édition Juret avec le manuscrit de Chartres qui
est du XIF siècle (n" 1929), mais encore les divers manuscrits
existants.
Il dit aussi que les idées exposées par M. Fournier seraient
éclairées et complétées par l'ouvrage de M. Imbart de la
Tour sur les élections épiscopales en France du IX'' au XIF"
siècle. Il demande l'achat d'un ouvrage dans lequel se trouve
un article souvent cité de M. A. Esmein, professeur à l'École
pratique des Hautes Études et à la Faculté de droit de Paris
intitulé : La Question des Investitures dans les Lettres d'Ives
de Chartres.
Cette demande est prise en considération, et M. R. Durand
est chargé de se procurer le susdit ouvrage.
Vu l'heure avancée , l'exposé des comptes du trésorier est
remis à la prochaine réunion.
La séance est levée à quatre heures trois quarts.
— 27 —
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
MM. Tabbé Seigné (Eugène), curé d'Oisonville; présente
par M. de Rilly et M. l'abbé Langlois.
l'abbé François, aumônier de l'Hôtel -Dieu; présenté
par MM. les abbés Sainsot et Langlois.
Hernier (Alfred), employé des postes et télégraphes,
à Dreux, présenté par MM. Dehors et G. Champagne.
Ouvrages reçus dans le mois de Février 1898.
Journal des Savants, novembre et décembre 1897.
Revue des Questions historiques, janvier 1898.
Bulletin de la Société Archéologique de la Corrèze, t. 19,
livr. 4.
Revue populaire des Beaux-Arts, n"^ 4, 7.
Documents sur la province du Perche, octobre 1897.
Bulletin de la Société historique de F Orne, t. 16, bulletins
'^ 3 4
Archives historiques du diocèse de Chartres, n°^ 37-38.
Bulletin de la Société Dunoise, octobre 1897.
Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, 2P vol.
LeCommerce d'importation en France au milieu du A^VP siècle,
par M. Chamberland , don de l'auteur.
Sommaire-Mémento du cours d'histoire nnjderne, de 1010 à
1789, par M. Chamberland. — Don de l'auteur.
SEANCE DU 3 MARS 1898
Présidence de M. Bellier de la Chavignerie ; — M. Amblard, Secrétaire.
La séance est ouverte à trois lieures un quart.
Membres présents: MM. Bellier de la Chavignerie, Amblard,
Bernier, Brosseron, Chamberland, Champagne, Denos, U.
— 28 —
Durand, Gabriel, Gérondeaii, Guillon, de Soiiancé, Lehr,
Maugars, Ch. Petrot, Petrot - Garnier, D"" Robin, abbés
Hermeline , Langlois , Métais , Sainsot , de Sainte - Beiive ,
Vaurabourg.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Admission de membres nouveaux.
Lecture de la liste des ouvrages offerts à la Société.
M. le Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. le comte
de Marsy, président de la Société Archéologique de France ,
demandant que ladite Société et celle d'Eure-et-Loir fassent
l'échange de leurs publications.
Cette proposition est adoptée à l'unanimité.
M. le Président donne également lecture d'une lettre du
Comité d'Eure-et-Loir pour l'Exposition universelle de 1900
sollicitant le concours de la Société archéologique d'Eure-et-
Loir qui pourrait envoyer à cet effet mémoires, statistiques
ou autres travaux publiés par elle depuis la dernière exposi-
tion, permettant d'apprécier les améliorations et les résultats
obtenus.
Cette demande est prise en considération et la Société
enverra comme elle l'avait fait en 1889 ses travaux parus
depuis cette époque.
Un membre propose ensuite d'aménager la tour méridio-
nale de la porte Guillaume pour une installation convenable
de notre musée lapidaire.
Cette proposition est adoptée en principe et une commission
de trois membres, composée de MM. l'abbé Sainsot, R.
Durand et Gérondeau est chargée d'étudier les voies et
moyens et de faire à ce sujet un rapport à la Société.
M. l'abbé Langlois signale l'intérêt historique et archéo-
logique que pourrait présenter l'examen do la maison qu'il
occupe sise rue des Vieux -Rapporteurs, et désignée sous le
nom de « Maison de la Faulx » ou « P^aux »,
M. Roger Durand veut bien se charger de cette étude.
— 29 —
M. Lehr lit ensuite la communication suivante :
« Membre d'une famille sénatoriale de Strasbourg, Elie
Brackenhoffer n'était certes pas le premier venu. Il était né
en 1G18, aA'ait reçu l'éducation la plus soignée. Il passa les
années 1G44 à 1G47 à parcourir la France, l'Allemagne et
l'Italie, et en rapporta de belles collections d'antiquités et de
médailles. C'était alors un beau garçon plein de santé, dont
le visage encadré de cheveux blonds était illuminé d'une
paire d'yeux bleus singulièrement intelligents; c'est ainsi, du
moins, que le représente une miniature du temps. Plus tard,
il fut appelé aux plus hautes fonctions dans sa ville natale,
qu'il disputa à Louis XIV en 1(381 ; — elle ne détestait point
la France, mais elle tenait à son indépendance. — Elie
Brackenhoffer mourut en 1682.
Au cours de ses voyages, il a traversé deux fois notre
contrée. Il notait au jour le jour ses impressions ; sa relation,
qui remplit un gros volume et un cahier couverts d'une écri-
ture très fine, révèle un esprit net, de remarquables facultés
d'observation et un certain talent d'écrivain. On en jugera
par les fragments dont nous donnons ici une traduction.
En septembre 1644, il se dirigeait vers Paris, venant de
l'Ouest. Le 19, après s'être arrêté à La Frette \ à VEcu de
France, il atteint « ensuite Nogent, dans une jolie situation;
» c'est une longue et large rue; il y a là un grand nombre de
» couteliers, dont les femmes poursuivent les étrangers, dès
» leur arrivée, de leurs offres de couteaux. Ce bourg est à
» quatre milles - au midi ; nous avons eu un fort mauvais
» chemin qui a donné beaucoup de mal aux chevaux. Nous
» avons logé au Chaisne d'Or ; comme nous étions fatigués
» par suite des difficultés de la route, un bon repas répara
)) nos forces.
» Mardi, le 20. A Charon ^. 5 milles le matin. A Sainf-
» Martin à midi. L'après-midi, nous traversons Cour ville,
» une jolie petite ville qui a un beau château avec de beaux
» jardins entourés d'eau. Le soir, nous arrivons à Chartres*.
' La Ferté-Bernard.
' Lieues de 25 au degré.
3 Clianipiond-en-Gàtine.
* Repassant à Couiville quelques mois plus tard, il nous apprend que le chà-
— 30 —
» Chartres (7 milles depuis le diner) est la capitale de la
Beauce ; une belle grande ville, tout entourée de murailles
et de fossés profonds, mais sans eau.Ellle est située sur une
hauteur qui s'abaisse doucement sur les deux flancs et se
perd en arrière. La ville a de belles et larges rues, de
grandes places, est populeuse et assez bien pourvue de
boutiquiers et de négociants. Les rues sont jolies et propres,
les maisons bâties pour la plupart en pierres et élégantes .
Ce qu'il y a de plus noble et de meilleur, c'est l'église, l'une
des plus belles œuvres d'art et des plus renommées de
toute la France ; elle mérite bien d'être vue. Elle est entou-
rée d'une belle grande place. Sur le côté, elle a une enirée
de trois portes précédées de plusieurs marches. Ces trois
portes dont celle du milieu plus haute que les deux autres,
sont partout richement décorées d'images et presque
comparables aux portes de la cathédrale de Strasbourg. La
tour, très haute, est plus belle que toute autre en France,
complètement élevée en pierres sculptées et ornée le mieux
du monde. L'église n'est pas moins belle à l'intérieur qu'à
l'extérieur : haute, longue, large et claire. Le tour du
chœur est dégagé ; c'est un morceau fort beau à voir,
décoré tout autour, au dehors, des figures de marbre
d'assez grande dimension et d'un travail soigné ; elles
représentent la vie du Christ, divisée en beaucoup de par-
ties. Dans l'église, on voit accroché par une chaîne à un
pilier un gros boulet de fer. On m'a dit que lors du siège de
la ville par Henri IV, ce boulet fut lancé dans l'église par
la fenêtre, alla droit au crucifix qui se trouve dans le
chœur ou auprès, tomba et devint sans force par miracle ;
on l'a conservé là à titre de curiosité.
» A la vérité, les murailles sont ruinées par places à cause
des guerres qu'elles ont subies. Cependant, elles consti-
tuent encore une défense suffisante. Devant les portes il y
a de grands ravelins, encore en assez bon état, qui ne
semblent pas très anciens. Un bras de la rivière d'Eure
entre en ville sous une grille ou une herse de fer. D'un
certain côté, il y a beaucoup de vignes (où l'on faisait alors
teau appartenait à M. (fOrval, yraïul cscuyer île la reine et qu'il était à moitié
ruiné et abandonné.
— 31 —
» vendange) ; mais ailleurs, il y a de belles plaines cultivées,
» qui (comme le disait mon camarade), ressemblent aux. cam-
» pagnes de Leipzig. Lorsque l'on chevauche à travers
» champs dans cette direction, on arrive sur la hauteur : on
» découvre de là toute la ville, on se rend compte de ses
» dimensions et l'on jouit du tableau agréable de ses beaux
» édifices. »
» Nous logeâmes dans le faubourg, mi Grand Dimjihiit ^
» Nous y fûmes très bien traités et avec beancoup d'atten-
» tions.
» Le SI septeinhn-, nous sommes partis de là et nous avons
)) vu en chemin des villages dont les prés et les jardins
» étaient entourés de haies vives comme en Allemagne. A
» midi, à Giié-de-Loray -, un bourg à 4 milles. Logé à Saint-
» Jacques. L'après-midi, nous avons passé par Banville^, — nn
» château, Saint-Arnoulph, — nn bourg fermé, — Rochet'nrt,
» bourg fermé près duquel il y a un beau château et une
» maison de plaisance appartenant à Monsieur de Montbazon,
» duc et pair de France. »
De là, ils se rendent à Paris, par Bonnelles, Orsay, Palai-
seau, Bourg-la-Reine, sous la protection du messager, parce
que la route était peu sûre. BrackenhofFer resta plusieurs
mois à Paris,;s'enquérant de tout, visitant les environs; en
bon protestant, il ne manqua pas d'aller à Charenton et d'j^
communier.
Le 25 février 1645, nous le retrouvons à Gay-de-Lorré
(Gué-de-Longroy). Il s'était rais en route à 0 heures du
matin, par un épais brouillard, qui l'avait accompagné jus-
qu'à Rochefort. Il y remarque « un piédestal de pierre sur-
» monté d'une croix avec cette inscription : Voicy la croix du
» Grand Veneur de France. » Il traverse Saint-Arnoult et
Ahlis, où il voit « un beau château entouré de murs et de
» tourelles rondes, » et c'est ainsi, qu'après avoir parcouru
7 milles « sur un très bon chemin, à travers une belle et bonne
campagne bien cultivée », il arrive à l'auberge du Lion d'Or.
Le lendemain, il va jusqu'à Courville et passe par Chartres
' Aujourd'liui au Chapeau Rouge (Grand-Faubourg).
- Gué-de-Lon^roy.
^ Peut-être Bouville, commune de Bleurv.
— 32 —
sans s'y arrêter, observe que l'Eure n'est pas navigable. « A
» ce moment entrait dans la ville une mascarade que suivait
» beaucoup de peuple. Les femmes de basse condition portent
» sur les épaules des fichus de laine bleue garnis de franges,
» presque comme les femmes de jardiniers de Strasbourg
» portent leurs fourrures. Le peuple est très déférent et bien-
» veillant, le territoire ' est très bien bâti. Il est particuliè-
» rement très planté en blé. Tout près de la ville il y a plu-
» sieurs villages. C'est d'un aspect très riant. Et l'on voit des
» vignes et des treilles aussi loin que porte le regard.
» Nous eûmes l'après-midi, pour notre voyage, un temps
» charmant, agréable et doux^ mais qui ne dura pas long-
» temps. » Et arrivés à Cour ville, ils logèrent à rHoninie de
Bois.
Le lundi 27, ils partent à six heures et arrivent à Nogent à
midi, après avoir traversé Champrond, — « un bourg près
duquel il y a un grand étang où la Beausse confine au
Berche (sic) » — et Montlandon. Terminons ces extraits par
ce jugement sur le Perche : « Le Perche est petit, pas parti-
culièrement fertile, produit peu de céréales et est, par
conséquent, maigre et médiocre. »
M. Chamberland , dans un exposé verbal , reprend la suite
de son étude sur c< Ives de Chartres et la question des Inves-
titures » dont il a dc^jà entretenu la Société dans la dernière
séance.
L'article de M. Esmein , dit-il , a pour titre La Question des
Investitures dans les Lettres d'Ives de Chartres, il se trouve
dans le tome I de la collection intitulée BilAiothèque de l'Ecole
pratique des Hautes Etudes, Sciences religieuses , études de
critique et d'histoire par les membres de la section des sciences
religieuses.
Cet article fait autorité : MM. Compain, Imbart de la Tour,
P. Fournier le citent fort souvent. Il est en effet très précis
et enrichi de citations très bien choisies.
M. Esmein fait le plus brillant éloge d'Ives de Chartres ; il
voit en lui « la lumière de son temps , un esprit supérieur en
politique, qui étonne parmi ses contemporains par la largeur
^ En français dans le texte allemand.
33
de ses vues. » Il a donc étudu' de près les idées de l'évêque.
Voici le résumé de son travail :
La portée de la querelle des investitures a été souvent
dissimulée pendant la lutte. La suppression de l'investiture
laïque eût été « la séparation de TÉgiise et de TÉtat, » en ce
sens que l'Etat eut ainsi perdu la sanction véritable dos
droits de contrôle qu'il avait conservés sur l'élection dos
évêques. » M. Esmein ne parle nulle part de la question
de propriété que M. Fournier regarde comme fonda-
mentale.
Grégoire YII n'attaqua d'abord que les abus de l'investiture ;
puis, désespérant de supprimer les abus, il attaqua les droits
eux-mêmes.
Le pouvoir civil avait dans l'élection des évêques une part
importante que 'Si. Elsmein indique avec précision. L'Église
d'Occident n'avait que faiblement protesté contre ces droits.
Ce fut Grégoire 'V'II qui les battit en brèche; Urbain II com-.
plète son œuvre.
Ives de Chartres discute la question ii fond dans sa lettre
61 (de la traduction de M. Merlet) que M. Esmein analyse
avec un soin extrême. La théorie « sage et courageuse du
grand canoniste diffère beaucoup de la théorie longtemps
soutenue par Geoffroy de Vendôme, qui voit dans l'investiture
par l'anneau et la crosse un sacrement de l'Église et par suite
dans l'investiture la'ique un acte hérétique. D'ailleurs,
Geoffroy accorde dans l'opuscule intitulé : Be possessioniiin
ecclesiasticfiniin iuvestitiira, que l'investiture laïque par la
crosse et l'anneau pourrait être acceptée, à la condition
d'être reportée après la consécration. Les deux canonistes
auraient donc au fond les mêmes principes. Ives serait seule-
ment un homme plus pratique et plus sincère. » Ainsi
M. Eismen n'a pas été frappé de la contradiction qui se trou-
verait dans les idées de Geofîï'oy, contradiction relevée par
M. Compain et si forte que M. Inibart de la Tour ne veut pas
voir dans Geoffroy l'auteur du IJe jjossessioniiui ... { Encore
un problème incident à résoudre).
M. Esmein trouve « singulier >> qu'Ives et Geoffroy n'aient
pas, pour ai)puyer leur théorie, fait observer que les sei-
gneuries possédées par les ecclésiastiques créaient entre eux
et les laïques un lien féodnl loul nalurcl : c'est ce que
Tome X, /\-f. 3
— 34 —
Pascal II a reconnu en ordonnant anx évêques de renoncer
à tonte prétention sur les droits régaliens.
Du reste, l'Empereur, qui préférait à la séparation de
l'Eglise et de l'Etat la domination de l'Eglise par l'Etat, se
fit accorder par la violence et la ruse, dans des circonstances
tragiques, l'investiture des évêques par la crosse et l'anneau.
Beaucoup d'évêques protestèrent avec vivacité. Ives, tout en
invitant respectueusement le pape à se rétracter publique-
ment, excusa sa conduite et affirma même que le décret
était de ceux auxquels il fallait obéir même sans les approu-
ver. Il se rendit au concile provincial de Sens qui adressa au
légat du pape une lettre collective fameuse, dont il fut
« sûrement l'instigateur et prol)ablement le rédacteur. » C'est
la lettre 238 (de la traduction de M. Merlet), si souvent
analysée, partout citée.
M. Chamberland fait des réserves sur les assertions conte-
nues dans cette partie de l'étude de M. Esmein et présente
quelques observations générales et particulières sur la façon
d'entendre et d'expliquer les variations d'idées d'Ives de
Chartres. Il évite d'ailleurs d'être trop affirmatif, car ces
observations ont besoin d'être corroborées par des études de
détail très précises.
L'heure avancée ne lui permettant pas de terminer l'exposé
des considérations relatives à la (question qu'il a entrepris de
traiter, M. Chamberland en remet la fin à une prochaine
séance.
M. l'abbé Sainsot donne ensuite lecture de la note suivante
qui lui a été remise par M. Denisart.
« Dans son dernier numéro ;^mars 1898), la ]^oix de Notre-
Dame annonce que le vitrail situé à droite de la chapelle
Vendôme, dans la cathédrale, est enfin restauré et remis en
place.
La revue précitée intitule cette verrière : le vitrail de la
Sainte-Vierge. Ce titre est un peu inexact, car les scènes ne
représentent pas tous les épisodes de la Vie de la Sainte Vierge.
Il serait plus juste de l'intituler la Glorification de In Sain/e
Vierge,
Cette verrière a été donnée au xiii'' siècle par la corpo-
— 35 —
ration des cordonniers, comme l'attestent les trois tableanx
des médaillons inférieurs.
Mais si ce vitrail a été habilement nettoyé et restauré, on
pourrait, sans être trop exigeant, trouver à redire, quant à
la disposition des quatre médaillons renfermés dans des
armatures rondes, dont Tordre a été interverti lors de la
mise en place.
Comme dans toutes les verrières des xii** et xiii^ siècles,
les premières scènes représentées partent de la base du
vitrail pour se terminer au sommet de Togive.
Telle que la verrière se présente dans son état actuel :
Le premier et le plus inférieur des médaillons ronds
représente la mort de la Sainte Vierge ; vient ensuite un
petit médaillon à quatre lobes : Jésus-Christ, entre deux
anges, reçoit l'âme de la Sainte Vierge ; i)uis un médaillon
rond : la mise au tombeau ; médaillon à quatre lobes : anges
thuriféraires ; médaillon rond : couronnement de la Sainte
Vierge ; médaillon à quatre lobes : Assomption ; médaillon
rond : Translation du corps de la Sainte Vierge ; puis, tout
en haut de l'ogive, le dernier médaillon quadrilobé présente
deux anges tenant la couronne au-dessus delà tête de Marie.
L'ordre des petits médaillons intermédiaires a été respecté,
mais celui des médaillons ronds a été interverti.
Le premier représente la mort de la Sainte Vierge, le deu-
xième, sa mise au tombeau, mais à la place de celui-ci
devrait se trouver celui qui ne vient qu'en quatrième lieu : le
corps de la Sainte Vierge porté au tombeau. Le troisième, le
couronnement de la Vierge ; à sa place devrait se trouver
la mise au tombeau, tandis que le couronnement devrait
être tout en haut, c'est-à-dire au-dessous du médaillon
quadrilobé représentant deux anges soutenant la cou-
ronne.
Une erreur semblable ne devrait pas pouvoir se produire
lorsque des ouvriers viennent remettre en place une verrière.
Ou les panneaux devraient être numérotés avec soin avant
la pose, ou bien l'on pourrait charger quelqu'un de surveiller
ce travail. Cela serait facile, en somme, et l'on éviterait
ainsi de regrettables erreurs. »
11 sera fait part de ces observations à M. A. Mouton, repré-
— 30 —
sentant à Chartres de M. rarchitecte diocésain pour qu'il
soit remédié à Terreur signalée par M. Denisart.
La séance est levée à cinq heures un quart.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Alemhres titulaires
MM. Louis BoNNARD , Avoué à la Cour , avenue Victoria , 24 ,
Paris ; présenté par MM. Védie et R. Durand.
CouRONNET, fabricant de tissus, à Nogent-le-Rotrou ;
présenté par M. l'abbé Langlois et M. Chamberland.
Ouvrages reçus dans le mois de Mars 1898.
Revue des Etudes historiques, 1897.
IhiUt'tin de In Société des Antiquaires de l'Ouest, t. 9.
Bulletin du Comité des Sociétés des Beaux-Arts des Dépar-
tements, w'"' 3-4.
Bulletin de la Société archéologique du Vendômois , 1807 .
Kougl Vitterhest historié och antiquitets akademiens Manads-
hlad. — Stockolm , 1894.
Société d'Emulation et des Beaux- Arts du Bourbonnais,
189(3-1897.
Bulletin de la Société archéolor/ique de Touraine, t. IL
Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Comptes rendus
des séances, 1897.
Mémoires de la Société Académique de l'Oise, t. XVI.
Mémoires de la Société archéologique de Bamhouillet , 1897.
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, LVIII.
Société archéologique historicpie de l'Orléanais, t. XL
SÉANCE DU 5 MAI 1898
Président : M. Belliek de la Chavignerie. — M. Amblard, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Bellier de la Chavignerie, Amblard,
— .;/ —
Béalé, de Boissieu, Ghamborland, Champagne, Corrard,
R. Durand, Gabriel, Gérondeau, Lehr, Ch. Petrot, abbés de
Sainte-Beuve, Langlois, Métais, Sainsot.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. Aniblard fait connaître qu'il a cuniniuniquo à AI. Mouton
la note de M. Denisart relative au vitrail de la Gloridcation
de la Vierge récemment restauré. Les panneaux ont été re-
placés dans l'ordre dans lequel ils se trouvaient avant la
restauration , mais M. A. Mouton a pris bonne note de l'ob-
servation présentée à la dernière séance et à la première
occasion les sujets seront replacés dans leur ordre régulier.
Admission d'un membre nouveau.
Lecture de la liste des ouvrages otferts à la Société.
La Société de u l'American Muséum of Natural History »
de New-York demande à faire l'échange de ses publications
avec celles de notre Société.
Les études sur l'histoire naturelle ne rentrant pas dans le
cadre de nos travaux, il ne sera pas donné suite à cette
demande.
M. le Secrétaire donne lecture du travail suivant de
M. R. Merlet sur le livre récemment paru de notre confrère
M. Audigier « ]\']-s la Victoire ».
« Il y a peut-être quelque hardiesse à prétendre que le sol
fécond, mais triste et monotone de la Beauce, soit propre
à inspirer à ceux qui l'habitent le goût de la poésie. Appli-
quée à la rt^gion pittoresque du Perche la même thèse ne
trouvera pas, je crois, de contradicteur.
Le Perche, cette terre riante et boisée, qui forme, à l'oc-
cident, comme le littoral verdoyant des plaines dénudées de
la Beauce, a conservé, en certains endroits, quelque chose
de l'aspect mj^stérienx de l'antique forêt (pii la couvraii
autrefois tout entière. Les progrès de la culture ont di-
visé en parcelles éparses ce qui était primitivemnii une
barrière presque infranchissable; cependant, lorsque, du
sommet do l'un des coteaux (jui Iraverseul la contrée^ en
tous sens, on jette un regard sur le pays eiivii'onnant . il
— as-
semble que les fragments de la forêt se soudent encore intime-
ment les uns aux autres : les champs, les prés, souvent même
les villages disparaissent derrière les rideaux d'arbres qui
les enserrent de toutes parts. Parfois aussi, le panorama se
transforme ; les vallées s'élargissent, et la végétation fores-
tière cède la place à de vertes prairies qui s'étendent à perte
de vue le long des rives sinueuses de quelque cours d'eau.
C'est dans une de ces vastes clairières qu'est bâtie la jolie
ville de Nogent-le-Rotrou , qui dispute à Mortagne l'honneur
de porter le titre de capitale du Perche. Nogent, avec sa
ceinture de collines, ses eaux vives, ses frais pâturages,
avec son donjon féodal, ses églises du Moyen Age, ses hôtels
de la Renaissance, mérite de séduire les esprits qui aiment
à rêver sur les beautés d'un paysage ou sur les ruines d'un
temps qui n'est plus. N'est-ce pas à lui que revient la gloire
d'avoir donné le jour à Rémi Belleau, l'un de nos plus élégants
poètes du XVP siècle, et, naguère encore, ne s'y pressait-
on pas en foule autour d'une statue qu'un habile sculpteur
nogentais venait de consacrer à la mémoire du gentil com-
pagnon de Ronsard ?
Si aujourd'hui, Messieurs, je vous parle de Nogent, c'est
que l'un de nos collègues, que les hasards de la carrière
administrative ont rendu momentanément notre compa-
triote, travaille, depuis quelque temps déjà, à jeter un
nouvel éclat sur cette ville, qui est un peu la nôtre, et dont
il semble avoir fait sa patrie adoptive. M. Georges Audigier
n'est pas un inconnu pour vous. Vous savez tous qu'il fut en
réalité l'âme des fêtes si brillantes, organisées l'an dernier
pour l'inauguration de la statue de Rémi Belleau: beaucoup
d'entre vous se souviennent aussi sans doute des vers pleins
d'à -propos qu'il nous lut comme souhaits de bienvenue,
lorsque nous fîmes, il y a plusieurs années, une excursion
archéologique au château des comtes du Perche.
M. Audigier, en effet, est un poète, et poète des plus
délicats; je n'en veux pour garant que son livre « Vers la
Victoire, » qui vient de paraître à Paris, chez Ollendorff. —
Nul mieux que lui n'a compris et n'a chanté Nogent :
Nogent, au fier donjon, toi, dont le mur géant
S'offre comme un miroir au soleil qui s'éveille,
A la gloire du preux qui fut Rotrou le Grand,
— 39 —
Nog-ont, au fin castcl, qui sait si bion défendre,
Mùme contre l'ennui, dans son jardin rosé,
La comtesse de Bar, Yolande; de Flandre,
Qui file, en espérant le retour du croisé,
Nogent, qui sais tanner et lisser les peaux fines.
Qui sais teindre et tisser les laines et les lins,
Qui fais étinceler les riches étamines
Et moudre l'or des blés à tes vingt-trois moulins ,
Nogent ensoleillé, quand la tour Saint-Hilaire
Répond aux carillons de la tour Saint-Laurent ,
Qui ris à tes poulains dont l'œil ardent s'éclaire ,
Dont le galop joyeux bat le sol odorant.
En dépit des soucis do la politi([uc, du monde et des
affaires, je pense que notre poète a su se créer de nom-
breux loisirs, et je me l'imagine volontiers se livrant à de
longues rêveries « sous le bruit du petit Ronne qui mur-
» mure , » ou bien encore dans les prairies de l'Huisne aux
cent bras ;
Car que faire, à Nogent, à moins que l'on ne songe,
et comment douter de ce que j'avance, lorsqu'on a lu la
jolie pièce intitulée la Chanson de riluisne:
En murmurant la chanson lente
De ses flots clairs comme des yeux ,
L'Huisne coule toujours contente :
Elle brille en les prés soyeux.
Chaque soir, écartant la branche
Sans même éveiller les oiseaux,
Sa nymphe, délicate et blanche ,
S'élève au-dessus des roseaux.
Pareil au halo de la lune.
Son regard qui tremble est très doux,
Et, dans la nuit paiement brune,
Ses gestes sont légers et flous.
— 40 —
On la voit à peine. Elle chante
D"un ton délicieux et fin :
Sa voix discrète est plus touchante
Que la lyre d'un séraphin.
Elle dit :« Poète, je- t'aime !•
C'est pourquoi, je parle si bas :
Mon cœur est pur comme un baptême,
Mes paroles ne changent pas
Dans la vie, hélas ! monotone
Si fort semblable au brouillard gris ,
Fais comme moi : malgré l'automne
Ne pleure pas, vois, je souris ! »
Ce ne sont pas seulement les charmes de la nature qui ont
inspiré à M. Audigier de gracieuses compositions. En véri-
table artiste, il a le culte de tout ce qui est beau. De son
séjour à Chartres, il a conservé le souvenir du uujuument
qui est la parure de notre cité. Comment, d'ailleurs, aurait-
il pu oublier cette merveilleuse cathédrale, qui. par la
puissance de l'effort et par l'élévation des sentiments qu'elle
révèle chez ceux qui l'ont édifiée, s'impose à l'imagination
de tout homme épris d'idéal ?
Cette admiration du poète pour le chef-d'œuvre de l'époque
gothique date déjà de loin; témoin ce livre, que M. Audigier
a fait paraître il y a plusieurs années ', et dont je détache le
sonnet suivant, consacré par lui à l'une des plus belles sculp-
tures du porche septentrional, à la statue que les archéo-
logues ont baptisée du nom de sainte Modeste.
Vierge du Moyen- Age, ô tranquille Modeste,
Que tu me plais , statue au long habillement ,
Avec tes grands cheveux, ton sourire charmant.
Avec ta pose simple et ton candide geste !
Tu fus bien inspirée, en ton regard céleste.
Au temps où l'on savait travailler longuement.
' La Fidèle Chanson, Paris, Olleiulorlf, 1894, iii-8°, p. 25.
— 41 —
Où la dame filait, où, firlole an sormont,
Le chevalier mourait pour l'Idéal qui reste.
Quel charme il t'a donné , cet artiste inconnu ,
Pour qu'après six cents ans ton visage ingénu
Ait gardé sa fraîcheur sous la rouille murale !
Honneur à lui qui sut , de son ciseau vainqueur ,
Pour rajeunir sans fin la vieille cathédrale,
Sculpter naïvement la grâce de ton cœur !
Vous savez, Messieurs, que, récemment encore, un écri-
vain, dont le talent, à mon avis, n'égale pas la réputation ,
a fixé sur notre basilique l'attention du monde lettré. Certes,
d'autres que M. Huj^smans, et longtemps avant lui, ont été
profondément impressionnés par la magnificence de Notre-
Dame de Chartres. Peu de gens, ii la vérité, auront su lui
créer une aussi éclatante réclame ; mais certains en auront
mieux parlé, si même ils ne l'ont pas mieux comprise.
Je voudrais ici faire un simple rapprochement entre un }»as-
sage du livre de M. Huysmans et un court fragment de
l'œuvre de M. Audigier. — Chacun de vous, j'en suis sûr,
s'est plus d'une fois arrêté, au pourtour de la cathédrale,
devant le resplendissant vitrail, que nos aïeux, dans leur
admiration naïve, ont décoré du nom de Xotrc-Dninc de lu
Belle- Verrière. M. Huysmans, à diverses reprises, parle de
cette vénérable image de la Vierge :
« p]lle se découpait, dit-il, au milieu d"une croisée, sem-
') blable à une grande plante bleue, et ses illusoires feuil-
) lages grenat étaient soutenus par des tuteurs de fer noirs.
) Sa physionomie, un tantinet cuivrée, presque Chinoise,
) avec son long nez, ses yeux légèrement bridés, sa tête
') couverte d'un bonnet noir, nimbé d'azur, regardait fixe-
') ment devant elle ; et le bas du visage, au menton court,
') à la bouche tirée par deux graves rides, lui donnait une
> apparence de femme souffrante, un peu morose. Et là
encore..., elle assistait un bambin, vêtu d'une robe couleur
> de raisin sec, un bambin ;i peine visible dans le fouillis
> des tons foncés (pii l'entouraient. »
On se demande, eïi lisant ces lignes, quelle impression a
ressentie l'auteur en face de celle ravissante ligure, pareille
— 42 —
à une apparition. Est-ce de l'admiration qu'il a éprouvée?
N'est-ce pas plutôt de l'indifférence? Et combien je préfère
à la description froide et maniérée de M. Huj^smans les
quelques vers consacrés à la même peinture par M. Andigier!
Sur la belle Verrière , où s'effeuillent des roses ,
Où pâlit doucement for des apothéoses
Pour mieux faire valoir les tons les plus soyeux,
Au milieu des épis , des raisins , des framboises ,
La Vierge est tout azur, — et toinbent de ses yeux
Des myosotis doux, pareils à des turquoises.
Ce n'est pas que M. Andigier ne sacrifie volontiers, comme
Huysmans, à ce que je me permettrai d'appeler le style
moderne : mais, s"il le fait, c'est avec plus de tact; et puis,
l'on pardonne aisément à un poète certaines tournures de
phrase, certaines épithètes hardies, qui paraissent cho-
quantes dans un livre écrit en prose.
Comme Huysmans aussi, M. Andigier est un mystique;
mais, en cela encore, combien sa tournure d'esprit me semble
préférable à celle du romancier décadent! Son mj^sticisme,
s'il est moins orthodoxe, est infiniment plus sincère. Lors-
qu'on a lu le livre de M. Huysmans, on ne peut se défendre
d'un sentiment de trouble, voire même de dégoût; et, j"en
suis certain, malgré les professions de foi de l'auteur, ce n'est
pas ce livre qui opérera jamais la conversion d'un sceptique.
M. Andigier, au contraire, sans afficher les mêmes convic-
tions, me paraît sentir plus vivement la grandeur des mys-
tères de la religion clirétienne.
D'ailleurs, ne nous dépeint-il pas lui-même l'état de son
âme dans cette poésie intime , dédiée à ses amis ?
Sur bien des points, mes chers amis ,
Nous ne pensons jamais de môme :
Vous restez froids quand je frémis.
Chacun de vous a son système ;
Mais , vous mettez la vérité ,
Tous , au sommet de tous les faîtes ,
Avec la beauté, la bonté :
Je vous aime tels que vous êtes.
— 43 —
Nos g^oùts sont diffcronts, c'est sur;
Pour vous, l'esprit libre est sceptique,
Et moi je dis que tout cœur pur
A besoin d'idéal mystique :
Ai-je tort ? Avez-vous raison '.'
La lumière a tant de rayons! ...
Il nous plaît tant qu'on nous adule !...
Pascal l'a dit, nous le croyons :
« Incrédule le plus crédule ! »
Inclinons-nous devant la foi
Sans troubler les deuils ni les fêtes ,
Et tel que je suis, aimez-moi,
Je vous aime tels que vous êtes.
Quelques-unes des plus belles pages du livre de M. Audigier
nous retracent les scènes sublimes de l'Evangile. Je regrette
de ne pouvoir vous citer en entier le poème sur La faite en
Egypte, ou celui sur les Sept paroles du Christ. Il y a, dans
ces stances, de grandes pensées exprimées en un langage
souvent éloquent. Tel ce cantique de la Vierge, où se retrouve
comme un harmonieux écho du chant triomphant du Mar/ni-
licat :
Dans notre maison sans murailles,
Vous êtes mes délices, vous.
Le fruit béni de mes entrailles ,
Jésus, dont le nom m'est si doux!
Dormez, dans la crèche rustique
Votre souffle est tranquille et pur :
Il est comme le parfum sur
La blanche fleur du lys mystique.
La plus belle étoile de Dieu
Sur votre front s'est arrêtée :
Dormez sous le firmament bleu,
Espérance que j'ai chantée.
Mon àme semble être plus grande
Pour glorifier le Seigneur,
Dormez ! Je veux lui faire offrande
De tout mon immense bonlieur.
— 44 —
Sous votre tète gracieuse ,
La paille brille comme Tor,
Comme le soleil du Tliabor ,
Comme la pierre précieuse.
Jésus, ô mon fils bien-aimé,
Dans l'abandon, dans le mystère,
Voici que vous avez charmé
Les petits, les grands de la terre !
Vous êtes mes délices, vous.
Le fruit béni de mes entrailles :
Dans notre maison sans murailles,
Jésus, que votre nom m'est doux !
Ces quelques citations ne donnent qu'une idée impar-
faite du talent souple et original de M. Audigier. Il se plaît à
nous entretenir des sujets les plus divers. S'il professe de
l'admiration pour le christianisme, il ne se montre pas
indifférent aux religions de l'Orient; il aime les épopées des
peuples du Nord, comme il sait apprécier les productions
de nos romanciers du Moj'en Age. II chante tour à tour
l'amitié, la sagesse, la douleur et l'amour. — Ses poésies
revêtent aussi des formes multiples, et l'on dirait que les
ditlicultés mêmes ont pour lui de l'attrait. Il excelle à com-
poser les pièces légères, telles que rondeaux, ballades et
sonnets.
Mais je sens. Messieurs, qu'il est temps que je m'arrête.
Ne serait - il pas d'ailleurs superflu d'analyser en détail
l'œuvre de notre collègue ? Chacun de vous tiendra à
connaître mieux que par un compte rendu, ce volume, dont
vous garderez, je n'en doute pas, le plus agréable souvenir,
et, lorsque, plus tard, les brillants emplois, qui lui sont ré-
servés, auront entraîné M. Audigier loin de notre région,
nous conserverons ainsi la mémoire de son passage parmi
nous, certains que lui non plus n'oubliera jamais ni Chartres
ni les Chartrains,
Ni les prés verts, où THuisne et la Ronne si tendre
S'en vont, liant les fleurs d'un long ruban d'argent. »
M. l'abbé Langiois lit ensuite la note suivante relative à
— 15 —
un livre de M. le D"" Weese, ayant pour titre : L' lu- oie CAmv-
traiiie de Sculpture.
« Le travail si intéressant de M. Lehr, sur le livre du Docteur
Voge, nous en fait espérer d'autres du même genre et du
même auteur.
M. le Docteur Weese (un archevêque allemand), vient de
publier une remarquable MonogrnjjJno des sculptures de In
cathédrale de Bamherg '. Dans celles qui datent de la seconde
moitié du xiii" siècle, le savant archéologue a reconnu un
caractère français très marqué, poussant plus loin ses re-
cherches il en a retrouvé le prototjpe à Reims, et il compare
une à une les statues de Bamberg à celles de Reims. Au
point de vue de l'origine française de la sculpture médiévale
cet ouvrage a une grande importance, il n'est pas impossible
qu'il intéresse directement l'école de Chartres.
M. Marquet de Vasselot en a rendu compte dans La Chro-
ni([ue des Arts des 16 et 23 avril 1898 ; à noter le reproche
qu'il adresse à M. Weese d'avoir adopté sans restrictions
certaines théories du Docteur Voge. »
M. l'abbé Langlois demande que la Société fasse l'achat du
livre du D"^ Weese, M. Lehr pourrait alors en faire un rapport
comme il l'a fait pour celui du D'' Voge.
Cette demande sera examinée.
Puis il lit la note bibliographique suivante sur le livre de
M. Huysmans « La Cathédrale\d^e Chartres. »
« Quand, par une calme et tiède soirée d'été, le voyageur,
attardé dans la plaine beauceronne, aperçoit surgissant à
Thorizon la silhouette imposante de la cathédrale, l'admira-
tion envahit son âme, il t'prouve un religieux saisissement,
une sensation d'un caractère tout particulier venant sans
doute de 7a perspective dans une lumière atténuée ; mieux que
jamais son intelligence comprend et pénètre le chef-d'œuvre,
avec lui la pensée se dégage du sol et s'élève vers les
régions supérieures jusqu'à Dieu.
^ A. Weese. Pie Bamljcrger Donisculptureii. — Stuilieii zur deutscheii Kuiist-
geschichte. Strasbourg, Heiz, 181)7, iii-8'% 175 p., 33 planches.
— 46 —
Cette impression, l'artiste, qui est en Huysmans, a voulu
la rendre dans son livre : un tableau aux ombres nettement
accusées. Quoi qu'il en soit du procédé littéraire, les boutades
du mystique Durtal sur notre bonne ville ne seront prises au
sérieux par personne, et les archéologues chartrains trouve-
ront toujours dans La Cathédrale, des pages qu'ils aimeront à
relire, par exemple les incomparables descriptions des
vitraux ^ et des portails -.
Il a été très diversement apprécié l'auteur de Là-Bas, d'En
Route, et de La Cathédrale ; les critiques l'ont jugé, chacun à
leur point de vue personnel ; au fond, il semble que son
œuvre, comme son état d'âme échappe à l'analyse.
L'ouvrage a eu un grand retentissement; traduit en plu-
. sieurs langues, il remporte un véritable succès de librairie
en France, en Amérique, en Angleterre et en Allemagne.
Autour de lui est née une abondante littérature de comptes
rendus. Pour donner une idée du grand nombre d'articles
que la presse lui a consacrés nous apportons ici le résultat
d'un sondage provisoire, et nous devons dire que la tâche
nous a été facilitée par une personne bien renseignée ^.
Il en a été parlé dans :
Figaro [Le], 29 janvier 1898, Rodenbach.
Temps (Le) l^' février 1898, Brisson Adolphe.
Eclw de Paris (V), 6 février 1898, Descaves Lucien.
Journal de Chartres {Lc)^ 6 février 1898, non signé.
Charivari (Le), 7 février 1898, Girard Paul.
Gil Blas [Le], 11 février 1898, Baragnon Louis.
Illustration (L'). 12 février 1898, non signé.
Evénement (L'), 14 février 1898, Claretie Léo.
Eclair (L), 15 février 1898, non signé.
Nouvelle Revue (La), 15 février 1898, Ledrain.
Monde Illustré (Le), 19 février 1898, non signé.
Journal des Débats (Le), 19 février 1898, Lalo Pierre.
» P. 30-36, 81, 163-1G5, 216, 389-395, 397, 402.
2 Portail nord, p. 311, 313-334, 336-342; portail sud, p. .149-468.
•* Des extraits parurent d abord dans : Le Correspondant (10 lévrier 1897),
h' Eclw de Paris (\e mercredi de cliaque semaine, pendant les derniers mois de
1897 et les premiers de 1898), Les Annales politiques et littéraires (6 lévrier
1898).
— 47 —
Petite République {La), 22 février 1898, Sainte-Croix (C de).
Soleil (Le), 24 février 1898, Canivet.
Figaro {Le), 24 février 1898, Gille Philippe.
Liberté {La), 24 février 1898, Perret Paul.
Gaulois {Le), 26 février 1898, non signé.
Univers fL'), 26 février 1898, Veuillot.
National [Le], 28 février 1898, Royaumont.
Jour {Le), 28 février 1898, Duval Georges.
France Cbrétienne {La), 28 février 1898, Antonini.
Quinzaine {La), le^ mars 1898, Broussolle J.-C.
Mercure de France {Le), mars 1898, Valéry.
Voix de Notre-Dame de Chartres, mars 1898, non signé.
Revue Hebdomadaire {La), 5 mars 1898, Bordeaux.
Corporation {La), 5 mars 1898, Marolles (de).
Vie Parisienne {La), .5 mars 1898, non signé.
Temps {Le), 6 mars 1898, Deschamps Gaston.
Gaulois {Le), 6 mars 1898, Rod Edouard.
Correspondant {Le), 10 mars 1898, Mugnier labbé).
Peuple Français {Le), 10 mars 1898, Vigneron Paul.
Petit Moniteur {Le), 10 mars 1898, Vigneron Paul.
Journal {Le), 10 mars 1898, Coppée François.
Sillon {Le), 10 mars 1898, Lyonnais.
Droits de l'Homme {Les), 13 mars 1898, non signé.
Vérité {La), 14 mars 1898, Loth Arthur.
Fronde {La), 16 mars 1898, non signé.
Journal {Le), 16 mars 1898, Silvestre Armand.
Evénement (L'), 18 mars 1898, Dupray Paul.
Temps Nouveaux {Les), 19 mars 1898, Grave.
Voltaire {Le), 23 mars 1898, Armon (d').
Justice {La), 23 mars 1898, Armon (d').
Simple Revue {La}, 1^'' avril 1898, Créhanges André.
Hyperchimie (L'), avril 1898, F. J. C.
Revue de France (La), avril 1898, non signé.
Revue Blanche [La), l^" avril 1898, Gourmont (Remy de).
Revue des Revues {La), 1" avril 1898, non signé.
Plume {La), 1"^ avril 1898, Retté Adolphe.
Nouvelle Revue {La), 1^^ et 15 avril 1898, Pauhlan Fr.
Libertaire {Le), 2 avril 1898, Jouvion Emile.
Publiskers Circular, 2 avril 1898, non signé.
Indépendance Belge (L'), 3 avril 1898, non signé.
Univers (L'), 4 avril 1898, Ribet (chanoine J.).
Petit Dauphinois {Le), 5 avril 1898, Salom Paul.
Petit Moniteur de Rome [Le), 6 avril 1898, non signé.
Semaine des Constructeurs {La), 9 avril 1898, Lambin Emile.
— 48 —
Mémorial Diplomatique {Le), 10 avril 1898, Baragnon Loiiis-N.
Univers (L'I, 16 avril 1898, Ség-ur (A. de).
Etudes des Pères Jésuites, 20 avril 1898, Noury (le Père Jean).
Le 28 janvier 1898, M. Tabbë Mugnier, premier vicaire à
Sainte-Clotilde, a fait une conférence au cercle du Luxem-
bourg, en faveur de La Cathédrale, sur l'école naturaliste et
l'art gothique. M. Tabbë G. Périès, vicaire k la Sainte-Trinité,
a répondu par une brochure intitulée : La littérature Reli-
gieuse de M. Huysmans d'après son dernier livre « La Cathé-
drale ». Paris, Lamulle et Poisson, 1898, in-8°, 15 p. »
M. l'abbé Sainsot communique à la Société le texte
officiel des vœux émis ' par le troisième Congrès inter-
national de Bibliographie, tenu à Paris (184, boulevard
Saint-Germain), du 13 au 16 avril 1898 au sujet de la Biblio-
graphie proprement dite.
1° Que, dans les différents Etats les pouvoirs publics accor-
dent largement les crédits nécessaires à la confection inces-
sante, d'inventaires et de catalogues, aussi complets et aussi
détaillés que possible, de toutes les bibliothèques publiques.
2° De voir les Sociétés savantes, les revues périodiques et
les Bibliographes répondre à l'exemple de coopération qui
leur est adressé par l'Ins-titut international de Bibliographie
de Bruxelles, spécialement en lui envoyant les résultats de
leurs travaux -.
3'' De voir encourager la publication de Bibliographies
Locales suivant le type adopté par M. Langlois pour la
Bibliographie d'Eure-et-Loir. »
La Société décide qu'elle s'abonnera à la publication de
M. l'abbé Langlois « La Bibliograj/hie d'Eure-et-Loir, » et
qu'elle fera l'achat de la collection d'eaux - fortes de
M. P. Gillard relatives au département d'Eure-et-Loir.
M. Chamberland, dans une communication verbale, donne
la fin de son étude sur Ive de Chartres :
^ Envoya par i\l. Lehrs, de la liililiothtique Nationale, secrétaire général du
Congrès.
- Ta|)les de chaque volume.
— 49 —
M. Esmein, dit-il, fait une analyse dotailléc de la lettre
191 (trad. Merlet), où révêque de Chartres explique et excuse
sa conduite dans l'affaire de rëlection de rarclievêqne de
Reims, Raoul le Verd (1100). Il aflirme que ses priucipes
sur le serment de fidélité ou d'hommage féoihil exigé des
évêques par les roîs concordaient bien avec ses idées sur
l'investiture exposées dans les lettres 01 , 235 et 238.
Voilà pourquoi M. Esmein trouve « étrange » que dans la
lettre 104 écrite à propos de l'élection de Gualon à l'évêché
de Beauvais, Ive refuse aux rois le droit de ratifier les élec-
tions des évêques, sans lequel l'investiture laïque n'aurait
pas eu « d'importance véritable ». Il relève avec soin les
« contradictions » qui existent entre cette lettre 104 et la
célèbre lettre 01 , puis il conclut qu"il y a là une « décision
d'espèce » et qu'Ive « invoque des principes qui ne sont pas
les siens », car il désire avant tout que sa chère église de
Beauvais ait un bon évèque et que Gualon, son vertueux
ami , triomphe d'un scandaleux concurrent, lequel est sou-
tenu par le roi.
M. Chamberland s'est demandé si Févèque de Chartres
avait toujours eu les mêmes idées sur la question des droits
du pouvoir civil : elles ont pu en effet se modifier à un nu)-
ment donné de sa carrière. S'il en est ainsi les diff"érences
constatées ne seraient pas d'étranges contradictions, mais de
simples variations. Or les divergences entre la lettre 01,
écrite en 1090, et la lettre 104, écrite en 1101, peuvent s'ex-
pliquer par ce fait que le légat trouva téméraires certaines
interprétations contenues dans la lettre 01 et que le pape lui-
même (alors Urbain II) écrivit à l'évêque de Chartres une
lettre si sévère qu'il proposa sa démission : c'est ce que
montre la lettre 07. La démission ne fut pas acceptée, nuiis
il est naturel de penser que les idées d'Ives de Chartres se
modifièrent et la lettre 104 autorise précisément cette hypo-
thèse.
Quant à la fanunise lettre 238, écrite en 1112, elle n'est
pas la confirmation pure et sinq)le de la lettre 01 , écrite
seize ans auparavant. Elle est beaucoup plus sévère pour
l'investiture laïque par la crosse et l'anneau. Km oulre, c'est
une lettre « collective », adressée au légat par l'archevêque
de Sens et ses suffragants rcMiuis on synode. Sans doute Ive
Tome X, P.- l . 4
-50 - '
de Chartres est un des signataires de cette lettre, mais il est
difficile d'y chercher l'expression rigoureuse de sa pensée
personnelle : d'autant plus difficile que cette lettre 238 diffère
notablement de la lettre 235. bien personnelle celle-là et
écrite vers la même date, dans les mêmes circonstances.
Et M. Esmein , préoccupé de montrer l'invariabilité des prin-
cipes d'Ive de Chartres, a été amené à donner de cette lettre
235 une interprétation forcée. Il me paraît difficile d'essayer
d'accorder toutes ensemble les lettres Gl, 104, 235 et 238. Et
ce n'est pas du tout nécessaire, puisque la lettre 61 est ins-
pirée par des principes qu'Ive a sans doute abandonnés après
l'admonestation du Pape, et que la lettre 238 est une lettre
collective : il suffit d'accorder les lettres 104 et 2.35, et rien
n'est plus simple. Quelques-unes des difficultés de la question
seraient donc amoindries ou supprimées ; mais il en reste.
Il serait sans doute impossible de suivre de près l'évolution
de la pensée d'Ive de Chartres, car nous ne possédons qu'une
partie de sa correspondance. Mais on pourrait peut-être
trouver des renseignements précis sur les idées de l'arche-
vêque de Sens et de ses divers suffragants, et déterminer
ainsi dans quelle mesure la lettre 238 est l'expression de la
jDensée personnelle d'Ive de Chartres eu Fannée 1112. En
tout cas, si le travail de M. Esmein renferme des morceaux
excellents et définitifs, car ses analyses, ^ à une ou deux
exceptions près, — sont très précises et très rigoureuses,
son système ne paraît pas inattaquable. Une étude nouvelle
de la question des investitures dans les lettres d'Ives de
Chartres ne serait donc pas superflue.
La séance est levée à quatre heures et demie.
NOUVEAU MEMBRE ADMIS
Mcnihi'f tifiiliiiro
M. Bonnet (Raoul) rue de Bagneux, 11, à Paris; présenté
l>ar M. Cliamljcrlaud et M. l'alihé Langlois.
— 51 —
Ouvrages reçus dans le mois de Mai
Envoi (lu Ministère : CataloLi'iic dvs nijinnscrits des l)il)lio-
Ihèquos (le Paris ol de jjrovince. — Dictionnaire topogra-
pliiqnc de la France {Canin}).
Revue de l'Art chrétien, t. 9, 2'- liv.
Nofizie Historiche di Cnstelniiovo in Xnjioli, per Ferdinando
Colonna de' principi Stigliano.
Journal des Savants, janxler, février, mars cl avril 1S1)<S.
Monuments grecs, n°* 23 à 25, 2" vol.
Ilnllcfin nrchcdlocfique et Iiisfririi/uc de Tarn- cl - (itinnine ,
1897, t. XXY.
Bulletin archi'oiof/ii/uc du Comité des travaux Iiislorii/ucs,
1800, 3" livr.
Nevue des Questions Iiistorit/ues, 32*^ année, avril 1898.
Bulletin de la Société scientilique, Jiistoi'if/ue et nrcliéolo-
gique de la Corrèze, t. 20, 1'" livr.
Biblio/hrtjuc de l'Ecole des Hautes Etudes, sciences reli-
gieuses, t. 1.
Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne,
t. XYII, 1«' Bulletin.
Revue des Etudes grecques, i. X, n" 40.
Archives historiques du diocèse de Chartres, n°^ 39 et 40.
Documents sur la province du Perche, 31" fascicule.
Etudes d'ethnographie préhistorique, fouilles à Brassem-
pouy en 1890, par E. Piette et J. de la Porterie.
Mémoires de la Société Eduenne, t. XXV, 1897.
Académie des Inscriptions et Belles - Lettres , comptes
rendus des séances de 1898, t. XXYI.
Bulletin de la Société Dunkerquoise, 1897, 2'"' fascicule.
Annuaire des Bihliothèc/ues et des Archives, 1898.
Vers la Victoire, par Georges Audigier, Paris, Ollendurll,
1898. — Don de Fauteur.
SÉANCE DU 2 JUIN 1898
Président : M. rAl)bf'' Cleryal. — M. Amblard, secn-taire.
La séance est ouverte à trois heures un (juart.
Membres présents : MM. l'abbé Clorval, Amblard, Bealé,
— 52 —
Brosseron, Chamberland , Champagne, Corrard, Denos, R.
Durand, Gérondeau, Lehr, Petrot-Garnier, abbés Métais,
Sainsot, de Sainte-Beuve.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président donne la liste des ouvrages offerts ou
adressés à la Société.
Il fait ensuite connaître qu'il a reçu une lettre-circulaire
de la Société Française d'Archéologie dont il donne lecture ,
annonçant que le Congrès archéoloqique de France tiendra
cette année sa soixante -cinquième session à Bourges. Cette
session s'ouvrira le mercredi G juillet, à deux heures.
Il invite les membres de la Société qui voudraient adhérer
à ce Congrès à en donner avis à M. Henri de Grossouvre,
trésorier du Congrès à Bourges.
M. Amblard dit qu'il a l'intention d'y assister, et qu'il se
présentera dans ce cas comme délégué de la Société archéo-
logique d'Eure-et-Loir.
M. l'abbé Sainsot dit qu'il serait bon do faire dès mainte-
nant des démarches en vue d'obtenir la session d'un prochain
Congrès à Chartres.
M. Amblard répond qu'il a déjà fait à ce sujet des ouver-
tures à M. de Mars3^ qui a paru prendre sa proposition
en considération : il ne peut préjuger quelle sera sa
décision mais il a l'intention de revenir avec insistance sur
sa proposition quand il aura occasion de voir M. de Marsy
au prochain Congrès.
M. Chamberland donne communication, au nom de
M. Raoul Bonnet, de Paris, d'une lettre de Sergent-Marceau,
adressée de Nice le 8 avril 1838 à notre compatriote
M. Marescal , dans laquelle il est fait mention du don qu'il se
propose de faire à la ville de Chartres de dilférents objets
ayant appartenu au général Marceau, entre autres du sabre
du général et d'un portrait de M"'' do Château-Giron au sujet
duquel il écrit les lignes suivantes :
« Je possède le portrait do M""' Le Prêtre, comtesse de
» Château- Giron, que Marceau allait épouser; ce portrait
» était placé sur son cœur depuis quatre années, où on l'y a
— 53 —
» trouvé après sa mort. Il a été donné à Emira par celle
» qu'elle appelait sa sœur. Je le laisse après ma mort à la
» ville de Chartres. Agathoph. ne l'ayant pas connue n'y
» mettra pas autant d'intérêt, mais je l'engagerai à léguer
» après lui le sabre; son fils aura assez du vase de cendres.
» Vous pouvez annoncer ces dispositions à nos compatriotes. »
Le sabre de Marceau existe bien au Musée de la ville de
Chartres, mais il n'est à la connaissance d'aucun des mem-
bres présents que le portrait de M"" de Château-Griron signalé
dans la lettre de Sergent y ait jamais figuré.
Il y aurait intérêt à savoir d'abord si le don en a été fait
en même temps que celui du sabre, ce qui paraît facile à
vérifier, le dépôt ayant dû en être officiellement constaté.
Dans ce cas, que serait devenu ce portrait?
Dans le cas contraire, peut-être pourrait-on essayer de
découvrir dans quelles mains il a pu rester et se transmettre
par la suite.
Des recherches seront faites dans ce sens.
M. l'abbé Sainsot donne lecture de la Revue de l'année 1897.
1° ARCHÉOLOGIE
Au mois de novembre, on a trouvé a Anet, dans un terrain amiexé
au cimetière, un sarcophage en pierre que l'on croît êlre gallo-romain.
Ce sarcophage est bien conservé, mais le couvercle a été brisé par les
vignerons, lorsqu'ils défonçaient leurs vignes. Il était orienté et en-
foncé seulement à un mètre dans le sol. Sa longueur est de deux
mètres. Auprès de cet antique cerceuil, on a découvert deux corps avec
leurs têtes tournées vers le nord, ce que l'on croit indiquer une sé-
pulture antérieure à l'ère chrétienne ; une épée rongée par la rouille
était placée à gauche de ces corps. Les fouilles se poursuivaient ; il
n'a point été fait mention de nouvelles découvertes.
— Lo nouvel architecte de nos monuments religieux a voulu signa-
ler son entrée en fonctions par une entreprise qui lui fera le plus
grand honneur, si, comme tout permet de l'espérer, elle est menée à
bien. Il a commencé la restauration complète du portail méridional de
la cathédrale de Chartres qui, depuis longues années, était déshonoré
par une forêt d'étais nécessités par son peu de solidité. Les journaux
chartrains, Journal de Chartres, Croix d'Eure-et-Loir, Voix de Nôtre-
Darne de Chartres, ont donné d'intéressants (hHails sur les opi-rations
préliminaires et sur la réouverture delà troisième porte de celte façade,
qui avait été fermée, pendant la Révolution, pour établir la chapelle
du Lazare. Il suffit de signaler ici ce fait ; ceux qui voudront de plus
— 54 —
amples renseignements les demanderont aux fouilles indiquées ci-
dessus.
On me permettra cependant de saisir aux cheveux l'occasion qui se
présente de revenir sur une question que j'ai déjà, sans grand succès,
soumise à la Société Archéologique, et qui me semble pourtant digne
de son attention, car elle est de nature à produire des résultats dont
elle aurait grandement à s'applaudir.
L'emmarchement du portail en question a été enlevé tout entier, et
des fouilles, qui ont été poussées jusqu'aux murailles du monument,
ont mis à nu les fondations qui soutiennent ce vaste portique. Sans
doute les terres qu'on a enlevées avaient été rapportées, et elles n'of-
fraient pas le même intérêt qu'un terrain primitif; mais est-il témé-
raire de supposer qu'elles renfermaient quelques débris remontant à '
l'époque oîi elles avaient été déposées en ce lieu? Il aurait été utile de
s'en assurer, et une Société comme la nôtre aurait été tout-à-fait
dans son rôle, en déléguant un de ses membres pour suivre ces tra-
vaux de terrassement. Si aucune découverte n'avait récompensé le
zèle de ce surveillant volontaire, il aurait pu du moins nous faire un
rapport sur la méthode employée par les maîtres de l'œuvre du
moyen-âge, pour asseoir cette puissante construction.
De plus, puisqu'on a attehit les murs de la cathédrale dans une
partie qui n'a point été visitée depuis plusieurs siècles, n'aurait-il pas
été opportun de constater l'état de ces murs avant la construction des
portiques? Il est très probable que des traces de portes ou de fenêtres
et d'autres détails d'architecture nous auraient appris des particula-
rités aujourd'hui tombées on oubli, et que notre délégué aurait rele-
vées, pour l'instruction des archéologues présents et futurs.
La délégation que je propose pourrait rendre service, non seule-
ment dans le cas qui vient de se présenter, mais dans toutes les cir-
constances où seraient en jeu la consolidation, la conservation ou la
restauration d'un monument intéressant l'archéologie. Elle aurait pu
par exemple servir à éviter l'erreur dans la pose des vitraux qui a
été signalée dernièrement. Elle donnerait aussi autorité pour empêcher
certains actes de vandalisme, pour mettre les monuments a l'abri
d'injures volontaires, qui ne leur sont pas moins préjudiciables que les
injures du temps, comme sont les coups de pierres des écoliers, l'ins-
cripLion de leurs noms, sur les sculptures en pierre tendre, par des
passants malavisés que le poète latin llétrit d'une épithéte un peu
dure mais trop bien méritée '.
Comme la première fois, les objections ne manqueront pas de pleu-
voir sur cette projjosition ; qu'on me permette de riipondre à l'avance
à celles qu'il est facile de prévoir.
On dira d'abord : « Nous n'avons pas qualité pour cela. » 11 y a là,
je crois, une erreur, nui donc, en ell'et, peut être mieux qualifié qu'une
Société Archéologique, pour s'occuper de questions où l'archéologie
' Nomina slullornm scniper parietibus insunl. Les noms des imbéciles se
lisent toujoiii's sur les iiiin'aiiles.
— 55 —
est si grandement intéressée? Parmi les motifs qu'on met en avant
pour provoquer l'établissement d'une Société de ce genre, la conser-
vation des monuments tient toujours le premier rang. Antiqua vene-
rari, dit la devise adoptée par la nôtre ; or il ne s'agit pas d'un res-
pect purement platonique, mais d'une protection efTective, et nous
n'accomplissons la promesse contenue dans cette devise que quand
nous nous employons de tout notre pouvoir à étudier, à garantir, à
conserver les édifices , les objets et ouvrages qui sont du domaine de
l'archéologie.
On insistera en disant : « Si nous avons qualité dans l'espèce, nous
ne pourrons pas en user, car nous aurons contre nous architectes,
entrepreneurs , contre-maîtres et ouvriers. » — Qu'on remarque bien
d'abord qu'il s'agit de surveiller non pas les ouvriers, mais certains
résultats de leurs travaux. Que si, dans quelques cas, comme dans la
pose des vitraux, il y a cependant une sorte de surveillance, celle-ci
s'exerce, non pas sur la manipulation, sur l'habileté de l'operateur,
mais sur l'ordonnance, la disposition de certaines parties du travail
qui exigent un goût cultivé et des connaissances techniques.
Si une Société demande, par le canal de son Président, la libre
entrée d'un atelier de fouilles, il est de toute évidence qu'elle ne
cherche pas à s'ingérer dans l'inspection ou la conduite de travaux qui
ne sont pas de sa compétence , mais qu'elle veut seulement relever
tout ce qui peut intéresser l'archéologie ou l'architecture. Dans ces
conditions, il me semble bien difficile de lui répondre par une fin de
non recevoir: et si son représentant sait remplir sa mission avec le
tact et la discrétion nécessaires, tout le personnel des travailleurs lui
prêtera un concours bienveillant, et se fera un plaisir de lui signaler
tout ce qui sera de nature à attirer son attention. Notre défunt
confrère, M. Lecocq. — on ne l'a point oublié, — exerçait une
surveillance de cette nature pour son compte personnel ; or son ingé-
rence n'était pas prise en mauvaise part, car on ne donnait, pour ainsi
dire, pas un coup de pioche, dans un coin quelconque du vieux
Chartres, sans qu'il en fût avisé, et il n'était guère de trouvaille
antique qui ne fût soumise à son appréciation. On ne peut pas pré-
tendre qu'il devait ces procédés bienveillants a son amabilité, car celle-
ci -était assez problématique; mais il avait fait comprendre que sa
curiosité avait un but utile, et on le regardait comme le témoin obligé
de toute découverte qui pouvait avoir un intérêt rétrospectif. Croit-on
qu'un successeur de M. Lecocq dans cette partie ne rencontrerait
pas des dispositions aussi favorables, surtout s'il iiouvait se dire notre
représentant attitré?
Reste encore une objection, (jui sera la dernière que je réfuterai ici,
quoiqu'elle puisse bien n'être pas la dernière que l'on fera à ma propo-
sition. « Pour remplir le rôle assigné ici au représentant de notre
Société, il faut des connaissances spéciales, des loisirs nombreux et
beaucoup de bonne volonté ; or, comment espérer qu'il se rencontrera,
parmi les membres de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, un
personnage qui réunira ces différentes conditions?»
Je conviens que ce personnage est rara avis in terris nostris ; mais
— 56 —
ce qui est rare n'est pas introuvable, et j'ai de bonnes raisons de
croire que si l'on se donne la peine de cliercher on trouvera certai-
nement.
D'abord, parmi nos confrères chartrains , n'en est-il pas quelques-uns
qui aient les connaissances spéciales dont on parle ? Tous les
membres d'une société archéologique ne sont pas nécessairement des
archéologues ; mais on conviendra qu'il serait bien extraordinaire qu'il
ne s'en rencontrât pas plusieurs parmi eux. J'affirme que plus d'un de
nos confrères pourrait faire des observations, archéologiques ou artis-
tiques selon le cas, sans s'exposer à entendre un ouvrier lui dire avec
quelque raison :
Et vous, pour en parler, vous y connaissez-vous?
Ces connaisseurs ont-ils des loisirs assez nombreux pour accepter
la mission proposée ? Disons d'abord qu'il ne s'agit point d'une surveil-
lance, d'une inspection de tous les instants; en dehors des rares
occasions où l'on met à jour quelque objet curieux, il suffit de suivre
de loin les opérations, d'y donner un coup d'oeil en passant, plusieurs
fois par jour, et de se tenir prêl pour le moment précis où se réaliserait
une découverte. Dans ces conditions, il n'est pas nécessaire d'être
libre de tout son temps, et des loisirs même assez restreints permet-
tront de se rendre compte de la marche du travail. D'ailleurs les occa-
sions d'exercer ce zèle seront toujours peu fréquentes, et dans
certaines années cette délégation sera une véritable sinécure.
Quant a la bonne volonté, est-elle si rare qu'on semble vouloir le
dire ? Si on s'adresse à un homme compétent en quelque partie, au
nom de l'art qui lui est cher, dans l'intérêt d'une science qui lui est
familière, on le verra rarement refuser son concours. Et puis notre
Société a des dignitaires qui voudront faire preuve de dévouement
pour que celle-ci soit toujours à la hauteur de sa mission, et qui tien-
dront à honneur de se montrer digues de la confiance qu'on leur a
témoignée en les faisant primi inter pares.
Toutes les objections ainsi mises à néant, j'espère que ma propo-
sition, cette fois, ne restera pas sans effet.
— Les anciens disaient : « Tout vient à bien a qui sait attendre. »
Si nous leur empruntons parfois ce proverbe, nous le redisons sans
conviction, car nous ne savons plus attendre. Et pourtant cette
maxime se vérifie tout aussi bien aujourd'hui qu'au temps passé. La
réfection du portique signalée plus haut en est une première preuve,
et voici qu'une seconde va nous être donnée prochainement.
Souventes fois il m'est arrivé de rompre des lances en faveur de la
restauration des murailles intérieures de la cathédrale, de leur
ravallement, selon l'expression technique. Il me semblait que quand
les plus humbles églises de villages s'empressaient de faire peauneuve,
quand on les voyait se draper liéremeut dans leurs nouveaux atours,
se réjouissant de voir l(Hir,/ei(ne.s.s« renouvelée comme celle de l'aigle^
c'était une lioulc (le laisser la cathédrale de Chartres, leur reine à
toutes, vii'illir dans sa poussière S(''culairc, s't'tcrniser dans ce vête-
ment presque sordide, (lui était le l'ail du mauvais goùL bien plus
— 57 —
encore que des années. On me laissait dire, et si on voulait bien ne
pas contester l'utilité d'une restauration, on se retranchait derrière
l'impossibilité de la réaliser. Persuadé que ce qui s'était fait ailleurs
pouvait se faire à Chartres, je n'ai jamais admis cette impossibilité, et
voici que l'événement va me donner raison. On annonce en elTel
comme probable le rajeunissement des murs intérieurs de notre
cathédrale. C'est une bonne nouvelle que tous ses admirateurs, tous
les amis de l'art voudront saluer avec bonheur. Maintenant du moins
nous n'entendrons plus les étrangers nous dire : Elle est bien belle
votre cathédrale, mais pourquoi est-elle si négligée ?
Des esprits de contradiction — il s'en rencontre partout — ne vont
pas manquer de dire : « On fera perdre à la cathédrale son cachet, en
la rajeunissant. » Le badigeon jaunâtre qu'il s'agit de faire disparaître
est le cachet d'une époque de mauvais goût ; ce n'est assurément pas
celui qu'elle avait reçu des mains des maîtres de l'œuvre, ses premiers
auteurs. Applaudissons donc, sans restriction et sans arrière-pensée,
au projet qui nous est signalé.
— Je demanderai la permission de consigner ici ce qui me reste a
dire de la cathédrale, quoique l'archéologie y soit moins intéressée
que les beaux-arts.
L'attention se porte de plus en plus sur l'incomparable monument
qui fait la gloire de la cité chartraine ; les admirateurs lui viennent des
quatre vents du ciel, et il en surgit non seulement parmi les étrangors
mais même parmi les hétérodoxes et les mécréants. Naguère c'était
un Strasbourgeois , M. Voge, qui la prenait pour sujet d'une thèse
peut-être un peu allemande d'allure et de forme, mais savamment
étudiée et exposée consciencieusement. Hier c'était un juif, M. Benoît-
Lévy qui, dans un petit traité sur VArchilecture religieuse i, « re-
produisait, comme spécimens de l'art ogival, la rose du transept nord
et le vitrail où les tailleurs de pierre sont représentés à l'œuvre.
Aujourd'hui, c'est un coryphée de la littérature moderne, M. Huysmans^
qui abandonne les aventures passionnelles et les récits dramatiques
pour s'essayer à la liturgie, à la mysticité et surtout à l'architecture
religieuse, aux dépens de la basilique de Chartres.
La Cathédrale^ — tel est le titre du livre en question, — est certai-
nement une des œuvres littéraires de l'année dont la naissance a été
le plus bruyamment célébrée, et comme la cathédrale, dont le nom
est ainsi en vedette, n'est autre que notre église chartraine, celle-ci a
bénéficié quelque peu du tapage qui s'est fait autour de ce favori de
la réclame. Il y en a même qui ont été jusqu'à prétendre qu'elle allait
grandir de cent coudées dans l'estime des amis de l'art, et que Notre-
Dame de Chartres, qui voit sans cesse de nombreux cierges allumés
' L'Architecture religieuse, par E. Hciioit-Li'vy, pn'sidciit de l.i Société
populaire des Beaux-Arts, incmljre de la ('.iminiissioii sniirricurc des Expositions
rétrospectives des lîeaiix-Ai'ls à rFApdsilimi de l'JIXI. 61 p. iii-l<S. Société
Française d'Edilioii d'Ait. Liltraiiie Flenry May, Paris.
2 La Cathédrale, par J.-K. Huysuiaiis, 488 p. iu-lG. Lil)rairie Stock, Paris.
— 58 —
devant elle par la confiaiice ou la reconnaissance, devra à son tour
une belle chandelle au littérateur semi-décadent, qui lui fait l'honneur
de consacrer à glorifier son merveilleux sanctuaire sa plume a pointe
de diamant.
Il y a la une exagération flagrante dont les Chartrains ne peuvent
se faire complices. Iluysmans n'a révélé la valeur de notre cathédrale,
ni à ceux qui vivent a son ombre, ni aux vrais adeptes de la science
archéologique. Ceux qui l'ont connue par Iluysmans sont de la force
des savants qui api)ronnL'n1 l'histoire dans Alexandre Dumas, et le
nombre en est plus grand qu'on ne le pense communément.
En m'imposant la corvée de lire ce livre hybride, qui n'est ni chair
ni poisson, car il est roman pour un tiers, traité d'architecture et
d'archéologie pour un autre tiers, et ramassis de broutilles liturgiques,
hagiographiques, mystiques, symboliques pour le reste, j'avais l'inten-
tion d'rn donner un compte rendu de quelque étendue, vu la part si
large qu'il a faite a notre cathédrale. Mais, après lecture, j'ai dû
reconnaître (pi'il faudrait un volume tout entier, pour relever les
appréciations erronées, hjs interprétations hasardées ou fausses, les
incohérences de toute nature, sans parler des fautes contre la syntaxe
et contre le bon goût. Or écrire un volume ne serait guère dans mes
moyens, et ce serait faire trop d'hormeur à un ouvrage dont on ne
parlera plus demain. Si néanmoins quelques-uns désirent connaître
le fort et le faible dé cette singulière nouveauté littéraire, je les ren-
verrai à l'article qui a paru sur ce sujet dans la Voir de Notre-Dame
de Chartres, au commencement de l'année, et à l'opuscule de M. l'abbé
Péries, La Littérature religieuse de M. Iluysmans d'après son dernier
livre « La Cathédrale » i.
Cet opuscule est petit pour le nombre de ses pages, surtout si on le
compare au volumineux in-12 d'Huysmans ; mais il est bien de taille
à renouveler le prodige de David renversant Goliath, et on pourrait
très justement lui appliquer l'aphorisme célèbre de V. Ilugo ; c> Ceci
tuera cela ; » le petit livre du professeur tuera le vaste édifice du
romancier.
Il y a de belles pages, dit-on; je ne le conteste pas, je dirai même
qu'il y a des dissertations savantes, des envolées superbes, des
aperçus d'une profonde philosophie ; mais pourquoi tout cela est-il
noyé dans des pages bizarres, échevelées? Pourquoi tout cela est-il
dit dans un jargon souvent inintelligible, avec accompagnement d'ex-
pressions triviales?
On dit (pie l'auteur s'est peint lui-même dans ce Durtal qui rêve
tout- haut, et qui monologue des chapitres entiers. Je ne lui t'n fais pas
compliment, car son héros est un ennuyé incurable, qui promène son
inconstance et le vide de son âme à travers les 500 pages du volume,
et qui par malheur communique son ennui a ceux ([ui commettent
l'imprudence de vouloir le lir(\
— Oji a connuencé dans le cours de cette année la publication d'un
' 15 ji. iii-8", Luniullc (■! l'oissoii, Paris, 18118.
I
— 50 —
all)um (le planches lilhographii'rs reprodiiisaiiL la clôlurc du chœur
de hi cathédrale de Chartres '. L'auteur a ainsi réalisé, au moins en
partie, un projet qui fut proposé à notre Société, il y a quelques
années. D'après ce projet, on aurait reproduit intégralement, avec les
médaillons du soubassement dont plusieurs sont si remarquables, les
différentes scènes qui composent ce que nous appelons le Tour du,
Chœur. Cette reproduction aurait été faite par un procédé plus artistique
que celui de notre Monographie, et un texte bien approprié aurait
accompagné les illustrations. Je crois que, même après l'Album
annoncé, il y aurait utilité a reprendre le projet en question; on peut
même dire que sa réalisation s'imposera, si on persiste a laisser ina-
chevée la Monographie dont nous réclamons en vain la continuation.
— Une splendide publication, réunissant toutes les perfections connues
aujourd'hui dans l'art typographique, Les Grands Sancttiaires de la
Vierge en France, par le R. P. Fréd. Rouvier, S. J. i|400 p. gr. in-8",
Mame, Tours), est annoncée comme devant paraître prochainement;
l'auteur, dit-on, a réservé a Notre-Dame de Chartres plusieurs de ses
plus belles pages et de ses plus brillantes illustrations.
2° HISTOIRE
Carnutes. — Dans un intéressant ouvrage intitulti VAnneau de
César, Souvenirs d'un soldat de Vercingcloriœ -, M. Alfred Rambaud
a consacre plusieurs pages à nos ancêtres. On les trouvera dans le
chapitre qui a pour titre Le Named des Carnutes.
Apostolicité des églises de FRANCE. — L'i^glise de Chartres est
citée comme étant de fondation apostolique dans le tableau qui termine
un volume sur V Apostolicité de l'église de Viviers, par M. l'abbé
Constant, docteur en théologie 3.
Au point de vue de nos origines chartraines, cet ouvrage si conscien-
cieux ne nous rendra que bien peu de services ; mais les prétentions
de l'école soi-disant historique y sont appréciées à leur juste valeur,
et nos traditions si audacieusement attaquées y sont défendues victo-
rieusement. Ce livre est donc éminemment utile a la cause de l'apos-
tolicité des Eglises de France, et quiconque le lira sans parti pris sera
facilement convaincu que la science historique moderne n'oifre pas
autant de garanties qu'elle veut le faire croire ; si sûre qu'elle paraisse
d'elle-même, elle nous présente souvent des affirmations qu'il est
sage d'accepter sous bénéfice d'inventaire. Au lieu d'avancer, elle
recule; c'est une attitude qui n'est i)as faite pour nous dt^'plaire. Par
contre, la vérité sur ce point p.'irticulier de notre histoire gagne chaque
jour du terrain, et déjà on peut entrevoir le moment où auciui des
enfants de l'Église catholique ne refusera de reconnaître a la terre de
* Aiitenr, .M. \iiisol. Iilli(ii;ia|ilic, nie du (ir;iiitl-Crif, ('.li;ii'lrcs.
- "1 vol. iii-lN, ilhist., Ilclzrl, Paris, 1N!)7.
■■' ±h\ p. iii-(S». linpriiii. ilii l'alroiiage Saint-ricire, Nice, ISÎIT.
— 60 —
France Phonneur d'avoir été appelée une des premières à la lumière
de l'Evangile.
Saint- Yves. — Au congrès scientifique international des catholiques
tenu à Fribourg (Suisse), au mois d'août 1897, un professeur à la
Faculté de Girenoble, M. P. Fournier, a lu une savante étude sur
L'Œuvre canonique de Saint Yves de Chartres et son influence '.
RÉMY Belleau. — La fête littéraire préparée de longue main en
l'honneur du poète qui fait la gloire de Nogent-le-Rotrou a eu lieu le
13 juin 1807. Elle avait été organisée par un comité présidentiel dans
le(piol on avait eu l'à-propos de faire entrer les poètes qui de nos
jours ont quelque notoriété, F. Coppée, José-Maria de liérédia, Sully-
Prudhomme, tous trois académiciens, Armand Sylvestre, etc.,
M. Georges Audigier, le sous-préfet de Nogent-le-Rotrou, y figurait
comme poète et comme fonctionnaire. Le clou de la fête, — encore
une expression du vocabulaire moderne, — fut l'inauguration de la
statue de Rémy Belleau. Cette statue est l'œuvre du sculpteur Camille
Gâté, compatriote du poëte. L'attitude donnée au personnage prête
beaucoup à la critique; mais remplacement ne pouvait être mieux
choisi, car pour un chantre du printemps et de la verdure, le séjour
des prés doit sembler plein d'a-propos.
Le Siège de Chartres par Condé en 1568. — S'il y a un fait glo-
rieux dans nos annales chartraines, c'est assurément ce siège mémo-
rable dans lequel quatre ou cinq mille soldats, aidés des bourgeois de
la cité, ont repoussé toute une armée de huguenots, conduite par
le célèbre général qui s'appelait Condé. Tous les historiens ont rendu
justice à la vaillance déployée par les chartrains en cette circonstance,
et depuis trois siècles les habitants de la vieille capitale beauceronne
en honorent le souvenir, et le regardent comme une preuve incontes-
table que leurs arrière-grands-pères avaient encore dans les veines
du sang de ces intrépides Carnutes qui tinrent tète à César.
Hélas! c'est une gloire qui a fait son temps; c'est une page (pi'il
faut arracher de notre histoire. Ce siège en effet n'a point prouvé
l'héroïsme des chartrains, car à vaincre sans péril on triomphe
sans gloire, et ils n'ont eu aucun mérite a repousser Condé, en raison
de l'imbécillité et de l'ineptie avec laquelle celui-ci a entrepris, dirigé
et finalement abandonné l'investissement d'une ville dont la prise
pouvait entraîner la perte de Paris pour les Catholi(iues. C'est M. II.
Lehr, pasteur à Chartres, qui a fait cette belle découverte, et il l'a
consignée dans un petit écrit auquel il a donné le titre qu'on lit en tête
de cet article.
Ce n'est pas d'après des documents nouveaux qu'il établit cette
importante rectiiication hislorique, mais, avec un flair qui lui fait
< iM. Foiii'iiior il fiiit siiiis iloutc iiiic ('liidc très approfondie des œuvres du
saint l'vrfiiie ctiarli'aiii, car il vient aussi dr pulilicr Les rollaclioHS canoniques
attribuées à Yves de Cliaiires, "llil p. iu-8°. l'icart et iiis, l'aris, I8U7.
— 01 —
honneur, il avait deviné ([ue jusqu'à ce jour la vérité sur ce point était
demeurée dans l'ombre, et, pour la mettre en lumière, il s'est livré à
une étude approfondie de la topographie locale, de la composition des
armées belligérantes, des ressources et munitions de chaque parti; il
a discuté avec sagacité les données des dillerents historiens, et oppo-
sant à celles de Gondé ses propres connaissances stratégiques, il a
repris le siège de 1368 avec un talent hors de pair. Par ses patientes
investigations, par ses réflexions que l'on devine longues et labo-
rieuses, il a acquis la conviction intime que la gloire en cette occa-
sion appartient au moins pour moitié à ces pauvres huguenots qui,
ailaiblis par leurs victoires précédentes, conduits par un général
inexpérimenté, se sont retirés sans avoir été vaincus, et c'est avec un
accent vraiment triomphal qu'il leur crie a travers les siècles :
Gloria victis !
On ne me demandera pas de réfuter une pareille assertion ; elle
mérite une exécution en règle, j'espère qu'avant longtemps cette
satisfaction lui sera accordée. (D'ailleurs M. Lehr n'a pas toujours gardé
vis-à-vis des Chartrains la courtoisie a laquelle ils avaient droit, ce
qui est une manière un peu étrange de récompenser la bienveillance
avec laquelle ceux-ci lui ont accordé le droit de bourgeoisie parmi
eux) ; or comme dans nos joutes littéraires nous ne luttons jamais
qu'à armes courtoises, je renonce a une lutte où je ne garderais peut-
être pas tout mon sang-froid. Nos publications ont toujours été fermées
à toute polémique, je ne veux pas être le premier à manquer à une
règle si sage. Mais pourtant il ne m'est pas permis d'oublier que la
Société Archéologique d'Eure-et-Loir se regarde', non sans quelque
raison, comme le défenseur-né de toutes nos traditions chartraines,
et, en son nom, je crois devoir protester ici contre cette manière de dé-
figurer l'histoire, contre celte thèse paradoxale d'un écrivain qui a
été parfois mieux inspiré.
L'ÉDiT DE Nantes '. — Dans la petite brochure qui porte ce titre,
c'est encore M. Lehr que nous retrouvons la plume à la main. Cette
année était le 3" centenaire de cette fameuse ordonnance qu'il appelle
un « glorieux monument ». Les intellectuels du parti protestant ont
tenu à ne pas le laisser passer inaperçu, et, connue part contributive
à leurs travaux commémoratifs , M. Lehr a apporté cet opuscule où il
nous livre ses opinions sur plusieurs points importants de l'histoire
de France.
Naturellement il fait un pompeux éloge de l'Edit qu'il a entrepris de
glorifier et il fulmine contre sa « criminelle révocation ». 11 y a dans
le nouvel écrit de M. le Pasteur plus d'une assertion contestable, plus
d'une expression qui force la note, comme quand il dit que les Hugue-
' L'Kditdf Nantes, par Hfiiiry Lolir, pasteur à Cliartres, :50 p. in- 18. hnpr.
Bridel, à Lausanne. LS'.KS. Onoiqiie ce sdil nn JMipiètcnifnl snr l'année sui-
vante, j"ai (111 devoir donner place à ce travail dans la Revue de LS'JT, parce
qu'il a paru dès le connuencenieiil de rannéi! et aussi paire que la noie qui le
concerne perdrait, si elle aîteiidail un an, une partie de son actualité.
— 02 —
nots étaient les fidèles sujets du roi, qu'ils sacrifiaient tous leurs in-
térêts et toute leur politique à leurs devoirs, qu'ils ne se firent pas
les complices des grands qui abusèrent de la liberté que leur donnait
le fameux Edit, que le parti huguenot avait le droit de tout exiger
après ses victoires, qu'ils usaient de leurs droits en ayant toute une
organisation militaire qui était un danger permanent pour le royaume,
que ce parti était une minorité d'élite, que la déclaration des droits
de l'homme est admirable, que la bureaucratie française a la main un
peu trop lourde pour les églises protestantes.
L'histoire à l'usage des prétendus réformés i)eut admettre comme
vraies ces affinuations et quelques autres de même nature, mais
l'histoire impartiale, celle qui est écrite à l'usage des hommes qui
l'étudient sans parti-pris, les repoussera comme des contre-vérités.
Je ne veux pas plus polémiquer à ce sujet qu'au sujet du siège de
Chartres; aussi je me contenterai de renvoyer M. Lehr à un auteur
qu'il ne récusera pas comme trop catholique, car il s'agit d'un univer-
sitaire bien noté dans le camp libre-penseur. M. Hanotaux, dans La
France en I6li, prouve, avec son érudition bien connue, que l'Edit
de Nantes fut rendu à contre-cœur par Henri IV , assez fin politique
pour eu prévoir les funestes effets, et il établit comment Louis XIV a
dû, non pour des considérations religieuses, mais par nécessité poli-
tique, le révoquer aux applaudissements de la France.
Un avis charitable a M. Lehr pour terminer. Il semble oublier le
proverbe qui dit : Ne réveillez pas le lion qui dort. Il prend vis-à-vis
des catholiipies en général, et des Chartrains en particulier, une
altitude aggressive. A Chartres, catholique et Chartrain ne font qu'un.
Les catholiques chartrains ont autrefois, quoi qu'il en puisse dire,
fermé énergiquenient la porte de leur ville à Condé, et un peu plus
tard ils n'ont laissé entrer Henri IV dans leurs murs qu'après une résis-
tance acharnée qui permettait à un de nos historiens de dire : « La
défense fut admirable '. » Depuis ces temps reculés, ils ne se sont
jamais montrés plus sympathiques aux fils de Calvin ; toute leur his-
toire est là pour le dire, et il n'y a pas apparence que, sous le pastoral
de M. Lehr, les choses aient beaucoup changé à cet égard.
L§s Chartrains par tempérament, les catholiques par principe ne
sont pas batailleurs ; il est permis à M. Lehr, qui n'est ni catholique,
ni chartrain, d'être d'une humeur ditférente, mais qu'il sache bien,
qu'aujourd'hui comme autrefois, les catholiques chartrains se défen-
dent quand on les attaque. Ils n'ont plus, il est vrai, de boulets de
canon à envoyer aux huguenots, comme au temps de Condé; mais
attaqués par la plume, ils savent se défendre par la plume. Sur le
terrain de l'histoire, M. Lehr court grand risque de n'être pas plus
heureux en pays chartrain que ses coreligionnaires du XVP siècle
sur les champs de bataille. Il s'expose à se faire adresser des traits qui,
pour n'être pas lancés par des arbalètes, n'en seront pas moins dange-
reux pour lui. Celui (pii écrit ces lignes a les mains pleines de faits
< E. (le Lépinois, Histoire de Chartres, II, 330.
— 03 —
où les liuguenots ne jouL'ut pas un beau rôle; tel celui-ci qu'il trouve
dans les annales de sa paroisse. Los protestants de Terniiniers s' étant
montrés très remuants, le chapitre de Sainte-Croix d'Orléans envoya
pour les calmer un vénérable chanoine qui était en même temps curé
de Saint-Paterne. Les mutins, au lieu de se laisser toucher par ses
pacifiques exhortations, se saisirent de sa personne et le pendirent haut
et court à un orme du cimetière. M. Lehr demandera peut-être à
voir la corde de ce pendu, comme il demande dans Le Siège de
Chartres par Condé ce qu'est devenu le gril sur lequel des bandes
huguenotes brûlèrent un pauvre moine dans l'abbaye de Josaphat;
mais des plaisanteries de ce genre ne détruiront pas l'histoire, et ne
l'empêcheront pas de llétrir les agissements de ceux dont il veut se
faire le défenseur. Historiquement d'ailleurs il y a chose jugée, et
toute son érudition sera impuissante à faire casser le jugement.
Un Jésuite chartratx du xvif siècle. — Dans sa Bibliothèque
chartraine, M. L. Merlet dit, à propos de Poullin de Flins , que la
famille Poullin n'apparaît dans le pays chartrain qu'au XMII*= siècle.
J'apporte une preuve du contraire en même temps qu'une bonne
page pour le futur supplément de sa Bibliothèque. Un Père de la
Société de Jésus, qui fut confesseur de Louis XVI sous le nom de
H. p. Paulin, est né à Chartres. Or son nom véritable était Poullin, et
plusieurs membres de sa famille s'appelaient Poullin de Lumina,
parents sans doute de ceux qui signaient Poullin de Brustel, Poullin
d'Arsigny, etc. Ce fut par raison d'euphonie ou de convenance que
Poullin devint PatUin. Or ce savant religieux a laissé de précieux
manuscrits qui se trouvent au ministère des Affaires Étrangères. Un
de ses confrères, le R. P. Chérot, en a déjà tiré pour les Etudes reli-
gieuses des travaux très intéressants sur « La Jeunesse de Condé. » Il
vient encore d'en extraire « La Jeunesse de Louis XIV » et « Une grande
Oirétienne au XV1I<^ siècle : Anne de Caumont, 1574-1642. » Cette mine
précieuse est loin d'être épuisée ; espérons que celui qui l'exploite si
utilement saura en tirer de nouveaux lingots littéraires dont profitera
l'histoire du grand siècle.
PÉTiON. — La Revue qui s'appelle La Révolution française a publié
(17<' année, 11° l", p. 54-07) un article qui nous intéresse et par son
auteur et par l'un des personnage qui en sont le sujet. Cet article est
signé Robin-Massé; il est donc l'œuvre d'un de nos confrères qui est par-
fois infidèle à la profession médicale, pour s'occuper d'érudition. Le
sujet traité est la mort de Buzot et de Pétion. Des papiers, provenant
sans doute de la famille Pétion, sont tombés récemment entre les
mains de M. Robin-Massé. En les compulsant, il a acquis la preuve que
les deux conventionnels se sont brûlés la cervelle, comme ils en
avaient manifesté l'intention, sur la commune de Saint-Magne, canton
de Castilion, déparlement de la Gironde. Il y a une vingtaine d'années,
M. Rouiller, dans un article publié par VUnion Agricole o.t très riche-
ment documenté, était arrivé à une conclusion ditlcrente. Je crois
pourtant, avec le D"" Robin , qu'aucun doute ne peut subsister sur la
triste fin de ces deux personnages.
— 64 —
Chauveal'-Lagarde. — On ne peut guère parler de la reine de
France qui porta sa tète sur l'échafaud, sans saluer en passant la noble
figure de celui qui osa prendre sa défense devant le tribunal révolu-
tionnaire. Un nouvel historien de la royale victime de la Terreur, M. G.
Lenôtre, vient de faire mieux ; il a inséré dans son ouvrage , intitulé
Marie-Antoinette, La captivité et la mort (430 p. in-8°, Perrin, Paris,
1897), les notes que le célèbre avocat chartrain avait rédigées sur ce
grand événement de sa vie. On y trouvera un précieux appoint pour
l'histoire , car la loyauté bien connue de l'auteur est un sûr garant
qu'il y aura rendu hommage à la vérité.
Senarmont. — Dans un beau volume qui porte pour titre Grands
Artilleurs (436, p. in-12. Berger-Levrault, Paris), le capitaine Girod, de
TAin, a donné place à deux notices consacrées aux généraux de
Senarmont, père et fils, le premier, mort en 1806, des suites d'une
blessure reçue à Valmy, le second, général de division, mort à l'ennemi
devant Cadix.
Ghateaudun. — Le général de Lipowski, commandant des Francs-
Tireurs de Paris à la journée du 18 octobre 1870, vient de faire l'historique
de sa vaillante petite troupe dans un volume qu'il intitule Ablis
(8 octobre 1870) ; Châteaudun (18 octobre 1870) ; Alençon (15 jan-
vier 1871). L'an dernier un ouvrage portant le même titre précédé de
celui-ci : Les défenseurs de Châteaudun, avait paru sans nom d'auteur.
Je ne pense pas que ce soit le même ouvrage. Quoi qu'il en soit, les
principaux officiers des Francs-Tireurs de Paris ont publié une lettre
collective pour présenter ce nouveau livre comme l'expression de la
vérité en ce qui les concernait.
L'ouvrage de M. Ledeuil paru l'an dernier sur le même sujet ayant
suscité des protestations, celui-ci a repris la plume et a écrit Vérité et
preuves (Appendice a l'ouvrage « Les défenseurs de Châteaudun ».
in-S"".
LoiGNY. — Le plus célèbre fait d'armes de cette guerre dans notre
Beauce chartraine vient encore d'inspirer un petit travail dont on dit
beaucoup de bien: La bataille de Loigny [2 décembre i 870 J, par
H. Morel (64 p. in-S", librairie Berges, Lille). Il y défend à juste titre
le général de Sonis, car des envieux et des ennemis du vrai mérite
ont rendu nécessaire la défense du héros de Loigny, défense facile
d'ailleurs, les accusations tombant d'elles-mêmes.
C'est le même fait d'armes qui a inspiré l'excellente pièce de théâtre
intitulée Loigny et le drapeau du Sacré-Cœur, par l'abbé Dubois,
121 p. in-8°. Impr. Franciscaine, Vanves. Les jeunes tilles qui joue-
ront cette pièce peuvent être assurées de faire applaudir les sentiments
patriotiques dont elle est remplie.
Sainte Jeanne de Valois. — Cette illustre princesse, — qui nous
appartient par sa naissance, puisqu'elle a vu le jour à Nogent-le-Roi,
— vient d'être l'objet d'une étude pleine d'érudition sous ce titre : Une
fille de France. La bienheureuse Jehanne par la comtesse de
— (55 —
Flavigny (229 p. in-12. Finuiii Didot, Paris, 189(;). Je me permettrai de
faire à ce titre une légère criticiue. Pourqiun appeler bienheureuse,
celle qui a droit d'être ajjpelée sainte, i)iiis([irell(' a été canonisée?
Pourquoi aussi conserver la forme archaïque Jehanne depuis si long-
temps abandonnée ? Le vrai titre était Sainte Jeanne de Valois, en sup-
primant Une fille de France, qui semble n'avoir été placée ici que pour
attirer l'attention par sa singularité.
La duchesse de Montmorency (ir.OG-lBtH)), par R. de Montlaur
(in-8», 2 portraits), Pion et Nourrit, Paris), fait revivre une des plus
sympathiques figures de la noble famille qui a longtemps illustré
notre province.
De Villebresme, — Une autre vieille famille, que nous pouvons
aussi revendiquer comme nôtre, la famille de Villebresme, vient de
recevoir un nouveau lustre de l'ouvrage suivant : Souvenir du
chevalier de Villebresme , mousquetaire du Roi (1772-18lfj), publiés
par le vicomte Maurice de Villebresme, 200 p. in-S", Berger-
Levrault, Paris, 1897.
Ce récit nous fait suivre le vieux braVe partout où il s'est battu, en
France, à Saint-Domingue et à l'armée des Princes.
LITTÉRATURE
Abbé Devoille. — Un romancier fécond, qui a écrit bon nombre
de ses ouvrages au château de Louville, M. l'abbé Devoille, vient
d'être l'objet d'un travail approfondi qui a paru dans les Procès-
Verbaux et mémoires de PAcadétnie des Sciences, etc. de Besançon
(année 1896), sous ce titre Etude sur l'abbé Devoille littérateur.
Mgr d'Hulst. — Le plus beau titre de gloire de M. l'abbé Devoille
n'est pas telle ou telle de ses œuvres littéraires; c'est l'éducation qu'il
a donnée à l'enfant qui devait être Mk"" d'IIulst. Le nom du maître ne
tardera pas à tomber dans l'oubli; le nom de l'élève vivra, et déjà on
le rapproche des noms que notre siècle transmettra à la postérité. ■
C'est ce que vient de faire M. Phillippet, dans l'opscule suivant :
Mgr d'Hulst et le Père Lacordaire. Impressions et récits. Souvenirs de
prédications et de conférences par un cousin d'0'connelli98 p. in-S",
Poussielgue, Paris). — Un petit volume lui a été consacré sous ce titre :
Mgr d'Hulst député, par M. l'abbé Emile Cave (in-12, Poussielgue,
Paris).
Le nom de Ms-- d'Hulst reparaît encore parfois dans les Revues qu'il
a si souvent alimentées des productions de sa plume intarissable. Le
Bulletin de la Société générale d' Éducation (35, rue de Grenelle, Paris),
a publié ainsi dans le compte rendu du Congrès pédagogique de
Versailles ;2:J-27 août 1890! un Rapport sur l'enseignement de la phi-
losophie que M»' d'Hulst avait lu a ce Congrès, et où il traite ce sujet
avec une incontestable compétence. — M. le. chanoine Pagnelle de
Follenay, ancien vice-recteur de l'Institut catholique, a donné au cercle
Tome X, P.-V. 5
— 00 —
(lu Luxembourg une conférence sur ïinfluence de Mgr il'Hufst à l'Ins-
titut dont il fut le Recteur.
Perche. — Les récits humourisques du docte abbé Fret n'ont rien
perdu de leur saveur originelle , et ils se font lire avec un plaisir tou-
jours nouveau. C'est ce qui explique la réédition de l'opuscule sui-
vant: L'Aubergiste honnête liomme ou Scènes de mœurs percheronnes,
par Tabbé L. J. Fret, membre de la Société des Antiquaires de
Normandie, revues et annotées par l'abbé A. P. Gourlier, de la même
Société. 2<^ édition , 99 p. in-18. Irapr. et libr. de N.-D. de Montligeon.
La Chapelle de Montligeon (bibliothèque Percheronne et Normande).
Je signalerai aussi un volume qui me semble n'être chartrain que
par son sous-titre : Le Roman d'un Borgne, nouvelle du pays rhar-
train, par E.-M. de Lyden.
4" MÉLANGES
F. DE MÉLY. — La plume ^tive et féconde de notre confrère ne
cesse de mettre au jour des travaux d'érudion. A mon grand regret,
et je crois que ce sentiment est partagé par beaucoup de membres
de notre Société, ces travaux n'arrivent pas jusqu'à nous, malgré une
promesse que nous avions accueillie avec empressement. Un heureux
hasard m'a permis de relever l'indication suivante, que je me fais un
devoir de signaler : Dans la séance du 7 avril 1897 de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, M. de Mély a communiqué ses recher-
ches sur la Sainte Lance d'Allemagne. Au XVIIP siècle, on indiquait
quatre lances au trésor des Insignes de l'Empire ; il n'y en a qu'une.
La Sainte Lance dite de saint Maurice , aujourd'hui dans le trésor de
l'Empereur d'Autriche, était appelée Lance de la Passion au moyen-
âge, Lance de saint Maurice au XP siècle. Lance de Constantin
au X<= siècle. Faite pour accompagner la fausse donation de Constantin
au Pape Sylvestre, elle fut donnée plutôt a Charlemagne au jour de
son sacre, 25 décembre 800, avec les ornements impériaux qu'on disait
tenir de Constantin.
Proust (Adrien). — Dans la séance du 16 janvier de l'Académie des
Sciences morales et politiques , le docteur Proust a lu un mémoire
sur La défense de l'Europe contre la peste. Les voyages qu'il a faits
en Orient lors des dillerentes invasions du redoutable lléau donnent
à notre savant confrère une compétence toute particulière sur ce sujet.
Abbé Verret. — La Revue du Clergé Français a publié (15 mai 1897)
Une excursion à la Germania, qui a pour auteur le nouveau supérieur
du Petit Séminaire de Nogent-le-Rotrou.
Bibliographie d'Eure-et-Loir. — A première vue, il semble que
la bibliographie doit être aussi vieille que les livres ; cependant, à
l'état de science, elle est relativement moderne, et c'est de nos jours
— 67 —
seulement qu'elle a conquis définitivement sa, place au grand soleil
de la littérature. En d'autres termes, la l)ibliographie, telle qu'on la
pratique aujourd'hui, ne date que d'hier, et déjà cependant elle a pris
une importance que ses plus chauds partisans n'auraient pas osé lui
prédire. Il est facile d'en donner la raison. C'est qu'en effet la culture
des choses de l'esprit, les recherches historiques, scintifiques, litté-
raires, l'étude des hommes et des choses du passé sont plus que
jamais au goût du jour; or les livres étant les instruments indispen-
sables de ces travaux intellectuels, il est tout naturel que la connais-
sance des livres prenne un développement considérable, et comme la
bibliographie a justement pour but de favoriser cette connaissance,
elle doit, par voie de conséquence, sembler plus nécessaire et voir
grandir son importance. Ses progrès ont été tellement rapides que, en
quelques années, celle qui n'était que l'humble auxiliaire des autres
sciences est devenue une science elle-même.
Notre province beauceronne est rarement aux avant-postes, quand
il s'agit d'innovations, intellectuelles ou autres ; pourtant elle n'a pas été
la dernière a suivre le mouvement qui entraînait vers la bibliographie,
et en ce moment elle est en passe d'arriver au premier rang, grâce à
l'initiative et à la persévérence d'un de nos jeunes confrères. M. l'abbé
Langlois , après avoir , sans grand succès , essayé de communiquer à
notre .Société son ardeur pour la bibliographie, s'est lancé seul dans
l'arène ; il a inauguré, sous le nom de Bibliographie d'Eure-et-Loir,
un système de fiches destinées à fournir les matériaux d'une grande
Bibliothèque chartraine et à en favoriser le classement. Gomme il se
tient soigneusement au courant de tout ce qui s'imprime sur son sujet
favori, il a dés l'abord fait profiter son œuvre de tous les progrés que
les bibliographes de profession n'ont réalisée que lentement et après
des tâtonnement plus ou moins heureux. Aussi les fiches qu'il nous
donne sont-elles enrichies de tous les perfectionnements désirables,
et contiennent-elles toutes les indications qu'on peut souhaiter sur
un livre, sauf le prix de vente.
Ceux qui voudront connaître la méthode de M. l'abbé Langlois, ses
avantages et son fonctionnement se trouveront amplement satisfaits
en lisant l'Introduction dont il a fait précéder cette Revue d'un genre
tout nouveau.
Je souhaiterais à son entreprise de trouver tout le succès qu'elle
mérite, si ce n'était déjà chose faite; c'est un succès peu commun
en effet que d'avoir dès le premier jour obtenu autant de souscrip-
teurs que de fiches, et ce succès a reçu une éclatante consécration a
la Réunion des Sociétés savantes des départements , à Paris (séance
du 15 avril dernier), oii M. l'abbé Langlois a exposé et fait applaudir
son système de fiches pour une bibliographie départementale. Hon-
neur à notre jeune bibliographe chartrain!
68 —
3" BEAUX-ARTS
Le sculpteur Marchand. — Un archéologue de mérite, M. l'abbé
Bossebœuf, en examinant au Louvre une statue de sainte Vierge, en
marbre peint et doré, vient d'y reconnaître, à son monogrannue tracé
sur l'agrafe du manteau, l'œuvre de F. Marchand, ymaigier demeu-
rant a Chartres en 1542, où il travaillait aux sculptures de la Cathé-
drale et au Jubé de Saint-Père. F. Marchand est bien connu des
archéologues chartrains, et notre confrère, M. de Mély, lui a consacré
quelques pages qu'on n'a point oubliées.
La statue en question était primitivement dans la chapelle du
Coasnon, à Olivet (Loiret).
De Berny. — a la réunion des Sociétés des Beaux- Arts des dépar-
tements en 1897, on a lu une notice sur le chevalier de Berny, dessi-
nateur-calligraphe, né a Chartres, le 9 août 1722, mort à Strasbourg,
le 22 janvier 1779.
Sergent-Marceau. — Des amateurs Orléanais font des recherches
sur l'œuvre du graveur chartrain, Sergent-Marceau. Il y a deux hommes
dans Sergent, le Jacobin peu digne d'intérêt, et l'artiste qui mérite
une place honorable parmi nos célébrités chartraines. C'est l'habile
graveur que l'on veut mettre en relief, et ceux qui pourront fournir
quelques renseignements pour concourir à ce projet sont instamment
invités à le faire.
Bœswilwald. — L'architecte qui pendant tant d'années a travaillé
a la restauration de notre cathédrale vient d'être l'objet d'un petit
travail intitulé Emile Bœswilwald et ses collaborateurs à Notre-Dame
de Bayonne, par Ch. Bernardou (43 p. in-S», Lasserre, Bayonne.)
Salon de 1897. — Le nombre des exposants ou des objets exposés
intéressant notre département semble s'accroître chaque année; on
en jugera par la liste suivante :
peinture
Boutigny (Emile), né à Paris : 239. Marceau.
Chatrousse (M"'« Just, née Luisa Léchelle), née à Madrid, de parents
français : 372. Portrait d'Emile Chatrousse., statuaire.
Delavoipière (Philippe- Alfred), ne à Chartres: 487. Pom,mes et
Oranges.
Duvanel (Jules-Jean- Aristide), né à Nantes : 596. La vieille fon-
derie de Chartres.
Galerne (Prosper), né à Patay : 688. Le soir à Chauvigny (Vienne).
Lelong (René), né à Arrou : 1006. Portrait de M. Edmond Clément,
de V Opéra-Comique .
Leroy-Dionet ( Albert- Edmond-Laurent ) , né à Chartres : 1035. Le
Docteur Paul Cornet dans son laboratoire de l'Hôpital international.
69
DESSINS, CARTONS, AQUARELLES, PASTELS, VITRAUX, EMAUX,
PORCELAINES, FAÏENCES
Knigt (Gaston-Louis), né à Paris : 2214. Vieille teinlurie de Chartres
(aquarelle) ; 2215. Vue de Chartres (aquarelles
Le Sueur (M"' Gabriellc), née a Janville : 2•27.^. Trois miniatures.
Louvel (Victor), né a Lille : 2297. Un. hameau dans la Beauce à la
brune (pastel).
SCULPTURE
Chatrousse (feu Emile) né a Paris : 2,808. Source endormie (statue,
plâtre).
Cirasse (Joseph), né à Chartres : 2,819. Esquisse d'un projet de mo-
num,ent funéraire à la mémoire des enfants de... morts pour la
patrie
Gâté (Camille-Léon), né a Nogent-le-Rotrou : 2,971, Rémy Bclleau
(statue, bronze) ; 2,992. Portrait de M. Emile Labiche, sénateur d'Eure-
et-Loir (buste, plâtre).
Pluchet (Alphonse), né à Chartres : 3.302. Trois médaillons, bronze
et plâtre : Portrait de M. et Mme p. et de M. C...
Kicher (Paul), né à Chartres : 3,334. Départ pour les champs (bas-
relief, plâtre); 3,335. Cancalaise (statuette, plâtre).
ARCHITECTURE
Mayeux (Louis- Albert) né a Paris : 3,784. Vues de Chartres (aqua-
relles).
GRAVURE ET LITHOGRAPHIE
Berthelot (Léon-Joseph), né à Chartres : 3,870. Une gravure sur
bois : Ruines du château des évêques, à Chauvigny {Vienne), d'après
M. P. Galerne.
Truphème (Théodore), né à Paris : 4,298. Une lithographie : La
charité au moyen-âye ; Transept nord de la Cathédrale de C/iartres
(M. Truphème est professeur de dessin au lycée de Chartres).
Dreux. — Plan de la ville de Dreux à l'échelle de 1/4000, gravé par
Jérôme. Imprim. Monrocq. Paris. — Bonin-Audiger, Dreux.
6° NÉCROLOGIE
Le Marquis de la Roghejagquelein (Julien -Marie-Gaston du Vergier).
— Vers le milieu de ce siècle, la ville de Chartres comptait parmi ses
habitants le frère de Henri de la Rochejacquelein, de celui qu'on
appelle encore le héros de la Vendée. Le 27 mars 1833, naissait dans
cette même ville un rejeton do celte illustre famille. Cet enfant hérita
du nom et des vertus de ses nobles ancêtres, mais il n'eut point
— 70 —
comme la plupart d'entre eux l'occasion de s'illustrer dans la carrière
des armes. Il devint assez populaire dans sa province pour être élu
député du déparlement des Deux-Sèvres. Il est mort le 30 juillet, au
château de Clisson. — Ce fut un gentilhomme dans toute l'acception
de ce terme; les principaux organes de la presse française ont signalé
sa mort en l'accompagnant d'une note élogieuse. Déjà même une
notice biographique a retracé cette vie si bien remplie, sous ce titre à
effet : Le dernier des La Rochejacquelein, par Edmond Béraud, ancien
rédacteur de la Gazelle de France, avec préface par le Général de
Charette (in-S". H. Oudin, Paris).
Marquis de Gontault-Biron de Saint-Blancard. — Le marquis
de Gontault n'appartenait point à notre pays par sa naissance. Le
dernier duc de Montmorency laissa en mourant le château de Gour-
talain à sa nièce, la marquise de Gontault, qui depuis lit de cette vieille
demeure son séjour pendant la belle saison.
Le marquis de Gontault , plus connu a Courtalain et dans le voisi-
nage sous le nom de M. de Saint-Blancard, s'efforça toujours de faire
revivre les traditions de charité laissées par ceux qui aimaient à s'ap-
peller les premiers Barons chréliens. En 18H5 il a édité les Lettres
inédites de la duchesse de Gontault, sa mère; nous ne croyons pas
qu'il ait à son acquit d'autres productions littéraires. Il est mort à
Paris, le 31 août 18'.i7, a l'âge de 82 ans ; il a été inhumé dans le caveau
de sa famille, à Saint-Blancard (Gers).
BiLLAUT DE GÉRAiNviLLE ( Aloxandre-Ernest). — M. Billaut, écono-
miste et historien, professeur de rhétorique et d'histoire, puis employé
aux archives nationales, à Paris, est mort le 15 octobre 1897, en plein
jour, dans une rue de la capitale.
Né a Chàteaudun, en 1825, d'une honorable famille du pays, il com-
mença dans cette ville ses études qu'il acheva au Lycée Louis-le-
Grand. 11 ne s'est guère fait connaître dans notre contrée que par les
tentatives qu'il a faites inutilement pour parvenir à la députation.
Ses circulaires électorales sont restées légendaires, et elles méri-
taient d'être conservées comme curiosités. On n'a point perdu à
Chartres le souvenir d'un procès qu'il intenta avec grand tapage au
séminaire de cette ville, pour obtenir l'annulation de dispositions testa-
mentaires d'une parente. Il n'était pas dépourvu d'un certain talent
littéraire, et il a publié plusieurs volumes dont aucun n'a fait sensa-
tion. Il est notamment l'auteur des ouvrages suivantes :
Histoire de Louis- Philippe. 3 vol. in-8°, 1870-1875.
Seconde partie du choc décisif de la France et de V Allemagne, au
sentiment et d'après les pronostics les plus autorisés des étrangers.
Résultats fantastiques de l'application de In loi sur les loyers, in-8°,
1871.
Cuisine gouvernementale, 1872.
Ces deux dernières œuvres sont des brochures satyriques.
11 collabora a la Biographie de Michaud, traduisit la Vie des Philo-
sophes do Diogéne Laërce, le Câble de Plaute, réédita VEloge des
— 71 —
Perruques de Guérie, etc. Malheureiisemenl la «lualilé de ses iiroduc-
tions n'en égala pas la quantité. Il l'ut du moins un bon français, et
pendant le siège de Paris il se battit à Buzenval.
M"« Hautières ( Louise- Aglaé), morte à Chartres, le 11 décembre
1897, avait été institutrice. Avec l'âge, elle avait dû prendre sa retraite,
mais elle voidut que ses loisirss eux-mêmes fussent utiles à renfanco
qui avait été la grande préoccupation de sa vie. lîlle a écrit plusieurs
romans qui ne sont pas inférieurs à ceux que produit chaque jour
la littérature parisienne, et un connaisseur m'assurait récemment
qu'ils méritaient d'être mieux appréciés dans le pays de leur auteur.
Voici les titres de quelques-uns de ces ouvrages :
Les Vengeances de l'oncle Jacques, in-8°, 1890.
La petite Tzigane ou Venfant perdue et retrouvée, in-8°.
Les deux cousines.
Belle-mère et belle-fille, comédie en trois actes.
L'Epreuve, comédie en trois actes.
De Leusse. — Vers la fin de cette année 1897 est mort au château
d'Anet où il était en villégiature, M. le comle de Leusse. Il habitait
l'Alsace, mais il appartenait a une famille beauceronne et il est même né
au château de Montboissier, propriété de sa mère qui était née de
Golbert. Il s'occupait beaucoup d'agriculture, et il a consigné le résultat
de quelques-unes de ses expériences en cette matière dans un ou-
vrage intitulé : Distillation agricole de la pomme de terre, des topi-
nambours et des grains, 1863. A ceux qui désireraient connaître le
passé de cette famille, je signalerai l'ouvrage suivant qui vient d'être
imprimé pour la famille seulement : Histoire généalogique de la
famille de Leusse. Souvenirs de famille. Armoiries et carte généa-
logique. Gr. in-S». Impr. Pitrat. Lyon.
7» BIBLIOGRAPHIE
Almanach annuaire de l'Eure-et-Loir pour 1897, in-32, Sancerre.
André, procureur de la République, à Chartres. — Notice historique
sur la Maison de travail du Haut- Saint-Jean.
Anonyme. — La Croix d'Eure-et-Loir (Journal). Rapport annuel
1893-1896, 10 p. in-12. Impr. Notre-Dame, Chartres, 1897.
Anonyme. — Notice .sur le nouvel orgue de tribune de l'église Saint-
Aignan de Chartres, 28 mars 1897, 12 p. in-12. Impr. Mersch. Paris.
Anonyme. — Recueil choisi des cantiques par un prêtre du diocèse
de Chartres, 320 p. in-18. Impr. Notre-Dame, Chartres.
Anonyme. — Notice biographique sur Louis-Charles Léonce, m,ar-
quis de Tarragon, 1813-1897, in-8°. Châteaudun, 1897.
Arsonville (abbé Florent d'), curé de Marboué. Notice sur l'église
de Marboué, in-8" (Extrait des Annales diocésaines de Chartres par
M. l'abbé Métais).
— 72 —
Astrologue (L') Almanach pour 1897. — Un poète beauceron :
Mathurin Régnier, par M. Georges Meunier).
Baron, professeur à l'École vétérinaire d'Alfort. — Conférence pro-
noncée a Chartres, le G juin 1897, 27 p. in-8«. Impr. de VUnion Agricole.
Chartres.
Baudet (L.), maire de Ghâteaudun. La question de l'eau.
Brou (R. P.), S. J. — Saint Augustin de Canlorbéry et ses compa-
gnons, in-12. Victor Lecoffre, Paris.
Chauveau (Adolphe). — Commission théâtrale de Chartres (17° année),
48 p. in-12. Impr. de VUnion agricole, Chartres.
Constant (R. P.). — Les Juifs devant l'Eglise et devant Vhistoire,
371 p. in-8". Gaume, Paris.
— Saint François et saint Dominique ou les Ordres religieux dans
l'Église. Discours prononcé dans la chapelle des Capucins de Paris, le
4 octobre 1897. Œuvre de saint François d'Assise. Paris, 11, rue d'Assas.
Deschanel (Paul ), député d'Eure-et-Loir.— L'Agriculture et le
Socialisme. Discours prononcé à la Chambre des Députés, le 10
juillet 1897, 32 p. in-S». Impr. Pigelet. Sancerre.
DuGuÉ (Ferdinand). — Mes petits souvenirs de 1810. Impr. indus-
trielle et commerciale, Chartres.
Foucault (Mk"")» évêque de Saint-Dié. — Lettre pastorale sur la
prochaine canonisation du Bienheureux Pierre Fourier, et Mandement
de carême pour Tannée 1897, 20 p. in-S". Typ. Humbert, Saint-Dié.
Garola (C.-V.), professeur départemenlal d'agriculture. — Rapport
sur les champs d'expériences et de démonstration (1893-1895), 2 vol.
in-8», 1893-1896.
— Dix années d'expériences agricoles à Cloches, in-8». Durand,
Chartres.
GiLLARD (docteur Gabriel). — Jean-François Collette de Champseru,
chirugien et oculiste, et sa famille (16. ..-1822), 04 p. in-8°, 6 gravures
hors texte. Impr. Garnier, Chartres 1896. (Extrait des Mémoires de la
Société Archéologique d'Eure-et-Loir).
GiLLARD (Paul). — Notes historiques et archéologiques sur l'église
de Nogent-le-Roi, suivies de sa description en vers par M. Laurent
Bouchet, curé de Nogeut-le-Roi (1670-1673), avec trois belles eaux-
fortes, in-8», 1897.
Hermeline (Abbé). — A travers l'Europe, in-8° jésus, 48 illustr.
Sanard et Dérangeon, Paris.
Lagrange (Mb'')- — Oraison funèbre de Bossuet.
Lamérie (Ludovic de). — Les Sapeurs-Pompiers, chez l'auteur, à
Ghâteaudun, 1897.
LÉGER (Camille). — Fleurs de piété, 40 p. in-8°, Lefebvre-Marnay.
Dreux (15 novembre).
Lehr (Henri). — Société Archéologique d'Eure-et-Loir. Excursion
— 73 —
au Breuil-Benoist, le 27 octobre 1897. (ExtraiL des Mémoires de la
Société), 10 p. in-8». Chartres, Garnier 1898.
GiLLARD (Paul). — Notes historiques et archéologiques de Nogent-
le-Roi, suivies de sa description en vers par M. Laurent Bouchet,
curé de Nogent-le-Roi (ir)70-lG73) avec 3 belles eaux-fortes, in-8", 1897.
Janssens (G. de). — Destruction à Cloyes d'une bande de brigands
en 4m, in-8°. Impr. de la Société Typographique, Châteaudun.
— Une peinture murale du XI V<^ siècle à Boursay (Loir-et-Cher)
(in-S". Impr. de la Société Typographique, Châteaudun).
Lefèvre-Pontal[S (Pierre). — Quelques populations du nord de
l'Indo-Chine, in-S», Leroux. Paris.
Legrand (Emile), notaire a Frazé. Le ressort des notaires.
Lumière (Henri). — Ange Pitou au théâtre et dans l'histoire, in-8''.
MÉLY (de). — Le De Monstris chinois et les Bestiaires occidentaux,
21 p. in-S» avec fig. Imp. Burdin. Angers.
Merlet (René). — Réponses à quelques objections relatives à l'ori-
gine franque de Robert-le-Fort (in-S». Jacquin. Besançon).
Messager de la Beauce et du Perche(Le\i4/manoc/ipoi</' l'année 1897.
(Curiosités et particularités de la cathédrale de Chartres).
MÉTAis (Abbé). — Cartulaire de Saint-Denis de Nogent-le-Rotrou
(1031 - 1789), Gxxiv-34o p. in-S", 8 planches, nombreuses gravures.
Impr. Lafolye, Vannes, 189,';;.
— Églises et chapelles du diocèse de Chartres. l''« série (112 gravures).
Pas de pagination, in-S". Ch. Métais, éditeur, Chartres.
Meunier (Georges). — Histoire de la littérature française. 192 p.
in-32. Alcan. Paris, 1897.
— Pages choisies des auteurs contemporains. Em. Zola, 407 p.
in-18.. Colin et C'«. Paris, 1897.
— Le Bilan littéraire du A7Z<= siècle, in-12.
NOAiLLES (Vicomte de). — Monseigneur Makaire , patriarche copte.
lu p. in-8'' De Soye. Paris. (Extrait du Correspondant).
Pardos (Abbé), curé de La Bazoche-Gouet. — Notice sur le chemin
de Croix, bénit et posé dans Téglise de La Bazoche-Gouet, le IG mai
1897. 5 p. in-8". Impr. Lecomte, Nogent le-Rotrou.
Proust (docteur Adrien). — La défense de l'Europe contre la peste
et la conférence de Venise en 1891, xi-452 p. in-8» figures et cartes,
Masson. Paris.
TissiER (Abbé). — Soyons Apôtres. Discours prononcé dans la
cathédrale d'Orléans, le 13 février 1897, en faveur de l'œuvre des
cathéchistes volontaires (23 p. in-8". Herluison. Orléans, 1897).
Rey (baron E.). — Les grandes Ecoles syriennes du IV° au XII''
siècles, par le baron Rey, membre résident de la Société des Anti-
quaires de France, 3G p. in-8", Leroux. Paris. Impr. Durand. Chartres.
TomeX.P.-V. 0
— 74 —
M. le Trésorier donne lecture de l'exposé suivant des
comptes de l'année 1897 et du projet de budget de 1898.
Compte de l'année 1897.
Recettes supposées
En caisse au ler janvier 1897 478fr. 05
Rente sur l'État, 3 o/o (intérêts) 211 »
Obligations Ouest (intérêts) 287 80
Intérêts des fonds déposés à la Caisse d'épargne 10 »
220 cotisations à 10 francs 2.200 »
60 cotisations à 5 francs 300 »
Vente de publications de la Société 100 »
Total 3.586 fr. 85
Recettes opérées
En caisse au ler janvier 1897 478fr. 05
Rente sur l'État 3% (intérêts) 211 »
Obligations Ouest id 287 80
Intérêts des fonds déposés à la Caisse d'épargne 9 60
220 cotisations à 10 francs 2.200 »
93 id. à 5 francs 465 »
Vente de publications 71 75
Total 3.723 fr. 20
Dépenses proposées
Frais de recouvrement et d'affranchissement
d'envoi des publications 170 fr. »
Traitement de l'appariteur 300 »
Frais d'impression 2.200 »
Frais de gravure 250 »
Fouilles et dépenses imprévues 400 »
Reliure 50 »
Achats de livres et abonnements 120 »
Loyer 10 «
Total . . . . . . 3.500 fr. »
to
Dépenses effectuées
Frais d'envoi et de recouvrement 80 fr. 25
Traitement de l'appariteur 300 »
Frais d'impression 2.612 »
Frais de gravure 227 30
Fouilles et dépenses imprévues 135 30
Reliure 48 10
Achat de livres et abonnements ■ 86 »
Loyer 10 »
Total 3. 498 fr. 95
Les recettes se sont élevées à la somme de. . 3.723 fr. 20
Les dépenses ont été de 3.498 95
Solde en caisse au l'^'" janvier 1898 . . . 224fr. 25
M. le Trésorier donne ensuite connaissance du projet de
budget pour Tannée 1898.
Projet de budget présenté pour 1898
Recettes
En caisse au 1er janvier 1898 224fr. 25
Intérêts de la rente 3 °/„ 211 »
— des Obligations Ouest 287 80
Intérêts des fonds déposés à la Caisse d'épargne 10 »
210 cotisations à 10 francs 2.100 »
80 cotisations à 5 francs 400 »
Vente de publications de la Société 100 »
Subventions du Ministère (mémoire)
Total 3. 333 fr. 05
Dépenses
Frais de recouvrement et d'envoi de publicat. 100 fr. »
Traitement de l'appariteur 300 »
Frais d'impression 2.200
A reporter . . . 2.000
))
»
— 76 —
Report. .... 2.600
Frais de gravure 150
Reliure 25
Achat de livres et abonnements 80
Loyer 10
Fouilles et dépenses imprévues 400
Total 3.265 fr.
BALANCE
Les recettes sont évaluées à .... 3.333 fr. 05
Les dépenses à 3.265 »
Excédent de recettes ... 68 fr. 05
Les comptes sont approuvés et des remerciements sont
votés à M. le Trésorier pour sa bonne gestion.
La séance est levée à quatre heures et demie.
SEANCE DU 7 JUILLET 1898
Président : M. Bellier de la Chavignerie
La séance est ouverte à trois heures et demie.
Membres présents : MM. Bellier de la Chavignerie, Bros-
seron, Chamberland, Champagne, R. Durand, Escoffler,
Manger, Petrot-Garnier, abbés Clerval, Hermeline, Langiois,
Sainsot.
En Tabsonce de M. le Secrétaire, M. l'abbé Langiois^, invité
par M. le Président, donne lecture du procès -verbal delà
dernière séance. — Le procès-verbal est adopté.
A propos de la communication précédente de M. Raoul
Bonnet sur la fiancée de Marceau, M. le Président et M. Roger
Durand font observer qu'il y aurait lieu de faire des recher-
ches au Musée de Chartres pour savoir si le portrait de
M"" de Châteaugiron ne serait pas parmi les miniatures non
attribuées qui sont désignées sous la rubrique « portrait de
femme ».
— 77 —
M. Albert Chamberlaïul, au nom de M. Porroiul, recteur
de l'Université de Toulouse, demande à la Société des ren-
seignements biographiques sur un nommé Blot. Ce fut, dit-
on, un chartrain, ami d'enfance de Brissot; à l'époque de la
Révolution , il quitta Lyon oii il était receveur des douanes ,
et il revint à Chartres oii il joua un rôle assez important.
M. le Président indique les ouvrages reçus par la Société
depuis un mois.
Il donne ensuite lecture d'un travail de M. Lucien Merlet
sur les Redevances aux XP et XIIP siècles.
La séance est levée à quatre heures et demie.
Ouvrages reçus dans le mois de Juin 1898.
Société historique de l'Orléanais, Bulletin, t. XI, n'' 101.
Bulletin avchéologique du Comité des travaux historiques ,
1897, l"" livraison.
Mémoires de la Société des Sciences morales de Seine-et-
Oise, tome XXL
Mémoires de la Société d'archéologie Lorraine, t. XLVII.
Mémoires de la Société nationale d'agriculture d'Angers,
année 1897.
Archéologie, procédés de reproduction, par .Iules Devillard.
Mémoires de la Société hisforicpie et archéologic/ue de
Langres, 1898.
Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléa-
nais, t. XII, n" 102.
Bulletin de la Société dunoise , n° 114.
Archives historiques du diocèse de Chartres, n° 41 et 42.
Bulletin de la Société' des Antiquaires de l'Ouest, 2® série,
tome IX, 4" trimestre 1897.
Bévue historique et archéologique du Maine, tome 42.
Bibliothèque de l'École des Chartes, LIX. l--^ et 2^ liv. 1898.
Revue des Etudes grecc/ues, t. XI, n° 41.
Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne,
tomeXVII, bulletin 2.
— 78 —
Revue des questions historiques, 121" livraison.
Comité des travaux Instoviques et scienti/îques , bulletin liis-
tovique et philosophique , 1897^ n°^ 1 et 2.
Bulletin arehéolocfique du Comité des travaux historiques
et scientiliques , 1897, 2'' livraison.
Annuaire de la Société philotechnique, 1897.
Bibliographie d'Eure-et-Loir, n°^ 1 à 0. — 2*= édit. n"^ 1 à 6.
SÉANCE DU 4 AOUT 1898.
Présidence de M. Bellier de la Chavignerie ; — M. Amblard, Secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Bellier de la Chavignerie, Amblard,
Appay, Corrard, Denos, Deroy, Roger Durand, Gabriel.
Gérondeau, Maugars, Ch. Petrot. Renou-Barillet, Tachot,
abbés Langlois, Sainsot.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président annonce la grande perte qu'a faite la
Société depuis la dernière séance en la personne de son
ancien président, M. Lucien Merlet. M. Merlet, un des mem-
bres fondateurs de la Société et son premier secrétaire, y
laissera certainement un vide considérable. Il n"a pas pour
l'instant rintention de faire la notice nécrologique de
M. Merlet, mais il espère qifun des membres voudra bien se
charger de ce soin pour la prochaine séance.
La Société s'associe aux regrets exprimés par M. le Prési-
dent, et lui demande de vouloir bien se charger de relater
la vie si bien remplie de M. Merlet, principalement dans ses
rapports avec la Société archéologique.
Communicaliou d"une lettre de notre confrère, M. Besnard,
de Saint-Denis, proposant l'édition d'un portrait en photo-
gravure de M. L. Merlet qui serait joint à la notice nécro-
logique.
, Cette proposition est adoptée à l'unanimité , et une somme
de cent francs est votée à cet effet.
— 79 —
Lecture de la liste des ouvrages reçus ou offerts depuis la
dernière séance.
M. Auiblard fait savoir qu'il a vu dernièrement M. le comte
de Marsy à Bourges où il s'était rendu lui-même pour assis-
ter comme délégué de la Société au congrès de la Société
française d'archéologie. Il lui a demandé do nouveau s'il
était toujours dans l'intention de choisir Chartres comme
lieu de réunion de ce Congrès pour l'année 1000.
M. de Marsy n'a encore rien décidé et ne peut plus faire
de projets à l'avance. Ceux qu'il avait formés pour l'année
prochaine se trouvent renversés. Il devait tenir son Congrès
à Albi et Auch. Il est obligé de modifier ses plans par suite
de la tenue du Congrès des Sociétés savantes , cette même
année à Toulouse, c'est-à-dire dans la même région.
Il n'abandonne pourtant pas l'idée de venir à Chartres en
1900, mais il ne pourra rien décider d'ici quelque temps.
Il sera bon en tout cas d'insister encore auprès de
M. de Marsy en temps utile. M. le Président pourrait lui
adresser une demande olllcielle.
M. Amblard n'a pas cru devoir taire de rapport écrit
sur le Congrès de Bourges. Le temps dont il pouvait disposer
ne lui a pas permis de le suivre pendant toute sa durée. Les
deux journées qu'il a passées à Bourges ont été consacrées
à la visite et à l'étude des monuments de la ville , visite et
étude du plus haut intérêt, car peu de villes abondent autant
que Bourges en monuments remarquables de toutes les
époques, depuis la belle époque romaine, dont il reste de
merveilleux vestiges jusqu'à celle de la Renaissance, en
passant par les époques gallo-romaine, romane, des XIII%
XIV et XV^ siècles , mais tous ces monuments ont été telle-
ment décrits dans tous les guides , revues ou monographies
locales que ce qu'il pourrait en dire ne serait que la répé-
tition de ces descriptions.
Il se bornera à constater que plus heureuse que Chartres
la ville de Bourges a conservé la trace et les souvenirs de
toutes ces époques passées.
Des débris d'architecture romaine de l'époque des Antonins
(chapiteaux, frises, etc.), découverts dans des fouilles ré-
— 80 —
centes, attestent l'existence de grandioses monuments dont
aucun n'est resté debout et qui ont fourni les premières
assises de l'enceinte construite à la fin de l'Empire.
Les restes du mur d'enceinte gallo-romain subsistent
encore dans presque tout son périmètre. Une de ses parties
flanquée de deux tours a servi de soubassement au palais de
Jacques-Cœur.
Il ne parlera pas des monuments religieux ou civils (hôtel
Jacques Cœur, hôtel Lallemand, hôtel Gujas, ancien hôtel
de ville, lycée actuel) dont la description se trouve partout,
et que la gravure ou la photographie ont reproduits à Tinfîni.
A la cathédrale Saint-Etienne, si connue et si justement
célèbre par les cinq portails de sa façade principale ornés
des plus merveilleuses sculptures et la longue et prodigieuse
perspective de son intérieur, deux points ont particulière-
ment attiré son attention en ce qu'il y avait sur ces deux
points un rapprochement à établir entre elle et la cathédrale
de Chartres.
La cathédrale de Bourges est toujours citée comme venant
après Chartres pour le nombre et l'éclat de ses vitraux. On
y trouve la collection complète de l'art du verrier depuis le
XIIP jusqu'au XVP siècle. A Chartres, en dehors de ceux de
la chapelle de Vendôme qui sont du XVP siècle, et des
trois magnifiques verrières de la porte royale qui sont
du XIP, tout le reste est du XIIP siècle. Ses observations ne
porteront que sur cette dernière époque.
Les vitraux des chapelles du pourtour et de l'abside, qui
sont du XIIP' siècle, dons comme ii Chartres de différentes
corporations, représentent également des scènes tirées de
la Bible et de l'Évangile, des légendes de la vie des Saints.
Ils n'ont pas paru à M. Amblard différer sensiblement comme
facture de ceux de notre cathédrale ; seulement les panneaux
sont de structure à peu près uniforme. Les armatures de fer
n'y figurent pas comme à Chartres ces dessins variés qui
produisent un si heureux effet.
Pour les vitraux des grandes lancettes des étages supé-
rieurs représentant les figures colossales de prophètes ou de
saints, ils lui ont paru d'une exécution certainement infé-
rieure à ceux de même ordre de la cathédrale de Chartres.
Dans une des fenêtres de l'église souterraine ont été placés
— 81 —
deux petits panneaux i)r()venant d'un vitrail d'une cathédrale
antérieure , représentant rAnnonciation et rAdoration des
Mages qu'on fait remonter à la fin du XP siècle. Ce spécimen
de verrerie de cette époque mérite d'être cité.
La seconde observation se rapporte aux portails latéraux,
restes d'une église antérieure qui accusent par leur style
l'époque du XIP siècle
On entre par un porche à jour, ouvert par des baies et des
rosaces à trois et six lobes qui rappellent l'architecture
arabe. De chaque côté du portail méridional se trouvent trois
statues aux formes étroites dont celles de Chartres (porte
royale), semblent avoir, comme au Mans, comme à Saint-
Denis, etc., fourni le modèle. Là encore, l'exécution est
inférieure : moins d'expression dans les figures, moins de
soin dans les détails, moins d'âme dans l'ensemble.
M. Amblard n'a pu assister qu'à une des séances du Congrès.
Dans cette séance, M. de Goy, secrétaire-adjoint de la Société
des Antiquaires du Centre, a fait à propos de l'âge de bronze
et de l'âge de fer une communication intéressante tant au
point de vue archéologique qu'au point de vue historique.
On avait critiqué les récits de Tite-Live sur les migrations
gauloises en Italie, se basant sur l'absence au pays des Bitu-
riges des armes et des objets qui se rencontrent sur la vallée
du Pô et du Danube , mais une longue série de fouilles opé-
rées depuis plus de trente tus a donné raison à Tite-Live.
On a découvert, et principalement dans des tumulus, des
objets usuels, des poignards, des épées en fer.
En somme, une foule de documents de l'âge de bronze
permettent de déclarer que le pays des Bituriges était en
commerce avec l'Italie.
M. R. Durand donne ensuite lecture d'un article paru dans
la revue llnterniédiniredw 30 juillet dernier, oii il est signalé
l'existence à Chartres d'une maison située rue des Vieux-
Capucins, n" 7, appartenant à M. le D'" Rocque, et qui fut
habitée par Brissot. « Cette maison se trouve encore dans le
» même état qu'à la fin du siècle dernier. La salle ;i manger
» est décorée de quatre panneaux peints à l'huile représen-
» tant des scènes populaires de l'époque de la Révolution :
)) 1° La prise de la Bastille, mesurant 2 m. 75 sur 1 m. 80.
— 82 —
» 2" Arrivée en carosse du roi , de la reine et du daupliin .
» dans la soirée du 6 octobre 1789, sur la place de l'Hôtel-
» de- Ville de Paris, mesurant 1 m. 90 sur 1 m. 80.
» 3" Scène de la. Révolution représentant la queue des
') femmes du peuple à la porte d'une boulangerie, mesurant
» 0 m. 77 siu' 1 m. 80.
» 4° Autre scène de la Révolution représentant un convoi
» de blé escorté par les gardes françaises ou la garde natio-
» nale.
» Ces peintures sont des plus intéressantes, non à cause
» de leur valeur artistique, mais surtout par l'exactitude et
» la vérité des détails.
» Brissot avait acheté cette maison vers la fin du règne de
» Louis XVI, et pendant la Révolution il aimait à venir s'y
» reposer de temps en temps et y vivait procul nec/ofiis au
» milieu de sa famille, dans la retraite la plus absolue.
» Un de ses neveux, qu'il atïéctionnait beaucoup, nommé
» Brissot de Thivars, avait décoré vers la fin de 1789 la
» salle à manger des quatre panneaux décrits ci-dessus. »
Al. l'abbé Sainsot lit la notice d'une pierre tombale de
Gervais Vivien , abbé de Josaphat.
La séance est levée à quatre heures et demie.
m —
Ouvrages reçus dans le mois de Juillet 1898.
Revisfn (la Miisen A^acional du Rio Janeiro.
Journal des Savants, mai et juin 1898.
Mémoires de la Société académique de l'Aube, 1897.
Bibliographie d'Eure-et-Loir, ii" 7, 1898.
Documents sur la Province du Perche, n° 32.
Bulletin de la Société Scientifirpie et Historique de la Cor-
rèze, t. XX, liv. 2.
Archives historiques du diocèse de Chartres, n" 43.
Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, t. XX.
Bulletin de la Société historirpie de Langres, t. IV.
Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. XXVI.
Excursion dans le Morvan, par A. Béthouart.
— 88 —
(Juliilof/uc (lu Musée (le CJntrlros;.
Le Miwclw aux (ji-nins cl lu plncv des Ihdles, par Francis
Vovelle (Extrait) , don de l'auteur.
SEANCE DU 10 NOVEMBRE 1898
Président : M. Bellier de la Gh.wignehie. — M. Amblaud, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures.
Membres présents : MM. Bellier de la Chavig-nerie, Am-
blard, Balaiidra, Barrois, Béalé, Begué, G. Besnard, Bineau,
Brosseron, Chanipag-ne, Chevallier -Letartre, Couronnet,
Dauzat, Delacroix, Denisart, Denos, Deroy, Duchon, K.
Durand, Fonju, Germond, Gérondeau, Hornung-, Lehr,
Loriu. de Marcy, Maugars, R. Merlet, de Mianville, Cli.
Petrot, Petrot-Garnier, du Temple de Rougemont, Tachot,
abbés Clerval, François, Gauthier, Haye, Hermeline,
Langlois., Métais, Sainsot, Sontag, Tessier, Vaurabourg.
Lecture de la liste des ouvrages ofierts à la Société.
M. le Président donne communication d'une circulaire de
M. le Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux -Arts
annonçant que se référant à la résolution prise par son prédé-
cesseur, le 37'= Congrès des Sociétés savantes aura lieu en
1899 à Toulouse durant la semaine de Pâques. Une commu-
nication idtérieure renseignera sur les dates et l'ordre des
séances.
A cette circulaire se trouve joint, en dix exemplaires, le
programme de ce Congrès.
Puis il donne lecture de la lettre suivante de M. Lehr:
« Monsieur le Président,
A la séance du 2 juin, k laquelle j'assistais, M. Fabbé
Sainsot a donné lecture de la Revue de l'année 1897. Or il
s'est permis d'y ajouter après coup quelques passages me
concernant, qui ont paru dans la livraison d'octobre des
Procès-Verbaux, et qui sont conçus dans les termes les plus
déplacés. Nos publications ne sont pas destinées à de sem-
— 84 —
blables polémiques. Je ne relèverai donc, ni le résumé fan-
taisiste que M. Sainsot donne de mes brochures, ni les ré-
flexions diverses qu'il a cru devoir ajouter à son exposé
(entre autres l'expression désobligeante « les intellectuels
du parti protestant » que vous pouvez lire vers le bas de la
page 61). Pour le bon renom de la Société archéologique
d'Eure-et-Loir, je me borne à protester énergiquement contre
de pareils procédés.
Veuillez, etc. »
M. le Président donne acte de sa lettre à M. Lehr et, rap-
pelant que les questions personnelles ne peuvent pas trouver
place dans nos séances, passe à l'ordre du jour.
Il est ensuite procédé au scrutin pour le renouvellement
du bureau.
Le président devra être élu à la majorité absolue, les
autres membres du bureau à la majorité relative.
Président. Votants : 45 présents, 115 par correspondance.
Total : 160. Majorité absolue, 81.
Ont obtenu : M. Roger Durand, 83 voix; M. R. Merlet, 66;
M. l'abbé Clerval, 8; divers, 3.
M. Roger Durand est proclamé président.
}'icc-I*r('sidrnts. — Votants : 45 présents; 115 par corres-
pondance.
Ont obtenu : M. Bellier de la Chavignerie , 156 voix ; M.
l'abbé Clerval, 148; M. l'abbé Sainsot, 76; M. Amblard. 67
M. R. Merlet, 14; M. l'abbé Pouclée, 12; M. Lehr, 7
M. l'abbé Métais, 2; MM. Barois, Champagne, Gaullier, abbé
Langlois, chacun une.
MM. Bellier de la Chavignerie, abbés Clerval et Sainsot
sont proclamés vice-présidents.
L'heure avancée ne permettant plus de procéder au scrutin
par vote individuel pour l'élection des autres membres du
bureau, M. Amblard, sur la demande qui lui en est faite par
un certain nombre de membres, consent à continuer jusqu'à
nouvel ordre à remplir les fonctions de secrétaire.
MM. Denisart et Champagne sont acclamés vice -secré-
taires; — M. Chamberland, archiviste- bibliothécaire; —
M. Bouthemart, conservateur du Musée.
— 85 —
Au cours do cetto séance , M. Bollier de la Chavignorio lit
la notice suivante sur M. Lucien Merlet :
« Le 20 juillet dernier, mourait à Chartres, M. Lucien
Merlet, un de ses habitants les plus distingués, un lettré dont
l'existence simple et modeste ne faisait pas grand bruit dans
la ville, comme celle de tous les vrais savants, mais qui
avait su conquérir tout de suite l'estime générale, et dont la
mort laissera dans Chartres un grand vide qui se fera sentir
même en dehors de la vieille cité. Son nom ne périra pas,
car ses travaux si considérables et si divers sont connus et
recherchés de tous les travailleurs sérieux, même des
étrangers, toujours sûrs d'y trouver d'abord des sujets inté-
ressants présentés et écrits avec cette facilité , cet esprit et
cette intelligence qui le distinguaient, puis des documents,
des renseignements consciencieux et indiscutables, fruits de
ses patientes investigations.
M. Merlet n'était notre compatriote que d'occasion. Né à
Vannes, le 4 juin 1827, d'une ancienne famille originaire de
la Vendée, il conserva toujours de cette Bretagne qui fut
son berceau et qu'il aimait tant, cette foi sincère et robuste
qui le soutint toute sa vie, ce caractère franc, ferme, éner-
gique et persévérant, qui lui fît entreprendre et soutenir
jusqu'au bout les travaux les i)lus longs et les plus ardus.
Il fit ses études à Paris au collège Stanislas où il sut toujours
se maintenir à la tête de ses condisciples, où il puisa cet
amour de l'histoire qui ne le quitta plus. Bientôt il se faisait
recevoir licencié en droit et admissible à la fois à l'École
normale Supérieure et à l'École des Chartes , il opta pour
cette dernière qui répondait le mieux à ses goûts et y entra
en 1848. En même temps, il concourait avec succès pour
l'Ecole d'Administration, créée on 1848, où il resta jusqu'à la
suppression de cette école, en 1849, suivant assidûment les
deux cours à la fois. Il sortit de l'École des Chartes en 1850,
avec le titre d'archiviste-paléographe, et en 1852 il était
nommé , par arrêté préfectoral du 17 octobre , archiviste
du département d'Eure-et-Loir, poste qui n'existait pour
ainsi dire pas avant lui. Il eut donc tout d'abord à créer, à
organiser ce service, travail considérable auquel il était si
bien préparé par ses études antérieures. Il lui fallut réunir.
- 8G -
classer et inventorier l'innombrable collection de dossiers,
de documents de toute espèce, e'ipars dans les greniers du
Tribunal civil, et les transporter dans les nouveaux locaux
de la préfecture, aménagés pour les recevoir. Les sept
volumes d'inventaire qu'il a publiés, ceux que son tils a
mis ,au jour après lui, et il en reste encore à paraître, sont
le témoignage sensible de l'immense labeur qu'il a dû
fournir, et qui Justilia la bonne opinion qu'avait de lui le
directeur de l'École des Chartes, lorsqu'il disait au préfet
d'Eure-et-Loir en lui recommandant le jeune archiviste, au
moment de sa nomination à Chartres : « M. Merlet est un
homme qu'on prête mais qu'on ne donne pas. »
Mais lui ne se prêtait pas , il se donnait tout entier. Très
attaché à ses archives, dont il était fier, qu'il considérait
comme ses enfants, ajuste titre du reste, il ne voulut jamais
les quitter, et repoussant les i)ropositions les plus brillantes
et les plus flatteuses qui lui furent faites à plusieurs reprises,
il préféra rester à son poste jusqu'à ce que l'âge de la
retraite ait sonné pour lui.
Les archives du département d'Eure-et-Loir ne sont pas
les seules auxquelles il ait apporté tous ses soins, il classa
aussi et inventoria celles de Chartres et de Châteaudun,
ainsi que celles des hôpitaux de Chartres, de Châteaudun et
de Dreux qui en sont le complément naturel, les registres et
minutes des notaires du comté de Dunois. C'était pour ainsi
dire , l'histoire entière, non seulement du département d'Eure-
et-Loir, mais aussi du diocèse de Chartres, de celui qu'à cause
de son étendue, on appelait le Grand-Diocèse, qu'il créait ainsi,
forçant tous les érudits qui voulaient se consacrer à l'étude
de cet important territoire à se reporter aux bases solides et
indiscutables qu'il avait établies. Tout le premier d'ailleurs
il dut y avoir recours, car son activité prodigieuse ne se
contentait pas de ces travaux et en même temps qu'il se
livrait à la classification de ses archives, il présentait au
concours des antiquités nationales, en collaboration avec
M. Moutié de Rambouillet, en 1858 et en 1850, les deux
volumes du (Uwtiilairo dr l'ALbayo dos Vnux-dr-dcnuiy, qui
lui valurent en 1858, une mention très honorable et, en 1859,
une seconde médaille. En 18G7, au même concours, il appor-
tait, en collaboration avecM. de Lépinois, le Cartiilnire do
— 87 —
Notro-lJnnio de (lliniircs, qui l'ut récoiiipcusé d'une prcniière
médaille. Plus tard, il donna encore, le Cnrtiilaire de l'AbJniye
de Thii'oii, et en 1895, en collaboration avec M. Jarry, celui
de Tabbaye de la Madeleine de Châteaudun , ouvrages si
précieux pour qui veut aborder l'étude dos premiers temps
de notre histoire.
Au concours des sociétés savantes organisé par le Ministre
de l'Instruction publique, M. Merlet remporta, en 1861, le
premier prix pour son Dictiuinmire fopO(/j'iiphiqiic d'Eiire-ot-
I.oir, un des premiers parus de cette importante série qui se
continue encore aujourd'hui dans les autres départements de
la France, et en 18(35, le 2*^ prix pour sa Native his/ori(/iir
sur la haronnir de (Uiàleaiineiif-en-Thinievais.
Ti'availleur infatigable, M. Merlet ne cessait ses recherches
et ses publications concernant son pays d'adoption, et déjà
en 1856, quatre ans après son arrivée aux Archives, son
bagage historique et archéologique était suffisant pour le
désigner tout naturellement à M. de Caumont, venu à
Chartres pour y fonder la Société Archéologique d'Eure-et-
Loir. M. de Caumont sut l'apprécier, et il le donna comme
secrétaire à la société naissante. Dévoué à ses nouvelles
fonctions comme il l'était à ses archives, M. Merlet contribua
puissamment au développement et aux succès de la jeune
société qui prit bientôt, tant par ses publications que par ses
expositions rétrospectives, une place des plus honorables
parmi les sociétés savantes de province.
Au milieu de tous ses travaux qui nécessitèrent des inves-
tigations nombreuses, il trouvait moyen de publier des
ouvrages intéressants toujours, quoique moins sérieux, et
qui étaient pour lui un délassement, comme V Histoire des
relations des Iliirons et des Abiiaquis du ('nnada avec Notre-
Dame de Chartres, suivie de documents inédits sur la Sainte-
Chemise; la nouvelle édition de Y Histoire de l'auguste et
vénérable Kglise de Cliartres, revue et augmentée ; V Histoire
de l'Abbaye de Notre-Dame de Coulombs^ rédigée d'après les
titres originaux ; //O jo//r/7rvy de doni Geslain, souvenirs his-
toriques chartrains; L'Agriculture dans la Beauce en l'an U,
correspondance du citoyen Villeneuve avec l'administration
du département d'Eure-et-Loir ; De Catalogue des reliques et
Joyaux de Notre-Dame de Chartres; Des Assemblées de com-
— 88 —
inuuautés d'habitants dans l'ancien comté de Dunois; Les
Cérémonies puJjliqiies à Chartres pendant le XVIIP siècle;
tous ces ouvrages font partie de la bibliothèque chartraine ,
imprimée chez Garnier, à Chartres; — Les Poètes Beaucerons
antérieurs au A7.P siècle, Chartres, Durand, 1894.
Ce n'est pas seulement le pays chartrain qui l'occupait, il
faisait aussi des incursions au dehors, c'est ainsi qu'il a
publié chez Aubry le récit des Funérailles d'Anne d'Autriche,
et chez Garnier, la relation du Sièffe de Prague par les
Autrichiens en 17 4:2 ; Le Dictionnaire des noms vulgaires des
habitants des diverses localités de France.
Grand amateur de livres, et surtout de livres rares, il a
réimprimé différentes plaquettes intéressantes, mais deve-
nues introuvables , telles que V Entrée de la Royne de France
dans la ville et cité de Chartres; Les Magnificences préparées
en l'église Notre-Dame de Chartres pour les dévotes actions de
grâce du Roy et de la Royne, sa mère, de leur heureuse
entrevue et amiable réconciliation, 1619 ; enfin Les premières
Œuvres du sieur Pedoue, dédiées à Doris.
On eût dit que les presses chartraines ne pouvaient suffire
à son activité, et il leur fut quelquefois infidèle. C'est ainsi
qu'il donna au Bulletin du Comité des travaux historiques et
scient iticpies, cinq articles, dont un sur les orgues de Chartres
et un sur le compte de l'œuvre de la Cathédrale.
A l'Ecole des Chartes il devait un témoignage de recon-
naissance, il ne l'oublia pas, et il publia dans son Bulletin
sept Mémoires sur différents sujets dont quelques-uns
concernent notre pays , tels que le Catalogue de l'Abbaye de
Saint-Père, au Xl^ siècle; Les Chartes fausses de f Abbaye
de Tir on ; Lettres d'Yves de Chartres et d'autres personnages
de son temps, 1087-llSO; Les Registres de VOfficialité de
Chartres.
Aux Archives de l'Art français il réserva: Documents sur
les travaux exécutés à Notre-Dame de Chartres pendant le
XVIP siècle, en collaboration avec Emile Bellier de la
Chavignerie; Denis Grognet, peintre, et Nicolas Rigot,
orfèvre, 1595 ; enfin, Thomas Roudin, marchés et quittances
de bas -reliefs pour le tour du chœur de Notre-Dame de
Chartres, 1610, 1611.
Mais c'est envers la Société Archéologique d'Eure-et-Loir
— 89 —
qu'il fut le plus généreux et qu'il se prodigua le plus , et la
Bibliographie des ouvrages de AI. lAicicn Merle t, publiée à
l'imprimerie Garnier, ne mentionne pas moins de 34 mémoires
ou notes publiés dans ses Mémoires, parmi lesquels se trouve
la Tradiiclion en français des lettres de saint Yves, qui forme
un volume entier, trois notices sur les hôpitaux de Courville,
de Janville et d'Illiors , et 21 dans les Procès' Verbaux, en ce
non compris 33 notices accompagnant les gravures de la
publication des Pierres tombales.
Là ne s'arrête pas encore sa prodigieuse activité , et son
extrême facilité à produire le fit s'adresser à la publicité
d'autres sociétés et de quelques revues : je ne compte pas
encore moins de 32 ouvrages mentionnés dans la biblio-
graphie précitée, parmi lesquels on remarquera sa Biblio-
thèque chartraine , antérieure au XIX^ siècle, pour continuer
et compléter celle de D. Liron. Au moment de sa mort, il
avait sous presse dans les Mémoires de la Société Archéo-
logique d'Eure-et-Loir, un article sur les redevances au pays
chartrain durant le Moyen -Age, et dans les Archives
historiques du diocèse de Chartres, Les Dignitaires de Notre-
Dame de Chartres, travail de longue haleine qui jette un
jour nouveau sur l'histoire du Chapitre de Notre-Dame et
sur les anciennes familles du pays.
Tant de travaux ne pouvaient pas rester inaperçus et
méritaient des récompenses. Elles ne se firent pas attendre ,
en 1867, M. Merlet fut fait chevalier de la Légion d'Honneur
et, en 1870, officier de l'Instruction publique. Depuis plus de
vingt ans, la Société Archéologique d'Eure-et-Loir le
renommait son président toutes les fois qu'il était rééligible
et en 1878, à l'occasion de l'Exposition universelle, il reçut
une médaille d'or. L'Institut lui ouvrit aussi ses portes : en
1882, il fut élu membre correspondant de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, et en 1883, il était nommé
membre non résidant du Comité des Travaux historiques.
C'était là le couronnement tant mérité d'une carrière si bien
remplie.
Pour parvenir à une production pareille, il fallait à
M. Merlet une activité infatigable et incessante, un travail
ininterrompu; pour lui, les journées étaient toujours trop
courtes, quoique commencées de bonne heure, et sa santé s'en
Tome X, P.- 1 . 7
— 90 —
ressentait. Elle eut été beaucoup plus tôt compromise, s'il
n'eut cherché dans l'étude de la botanique , qui le forçait à
des sorties répétées, un délassement à ses fatigues intel-
lectuelles. Bientôt ces courses l'amenèrent au jardin de la
Société d'Horticulture auquel il s'intéressa, et il s'occupa de
l'administration de cette société, surtout de son jardin. Ses
confrères ne tardèrent pas à comprendre tout le parti qu'ils
pouvaient tirer d'un homme aussi bien doué, si instruit, et,
à la mort de M. Courtois, en 1888, ils le nommèrent pré-
sident de la société, poste qu'il occupa avec autorité jusqu'à
sa mort, et dans lequel il rendit de grands services. Le
Bulletin de cette société renferme aussi des articles de lui.
D'un caractère enjoué, causeur charmant, sa conversation
était toujours intéressante et instructive; avec lui les
relations étaient faciles, et il trouvait dans son intérieur
intelligent et instruit, qui savait le comprendre, l'aimait et
l'appréciait, l'encouragement et le soulagement dont il avait
besoin dans les moments de défaillance.
M. Merlet prit sa retraite en même temps qu'il était
nommé archiviste honoraire, laissant à son fils, lui aussi,
brillamment sorti de l'Ecole des Chartes , qui lui succédait
aux Archives d'Eure-et-Loir, et qui, déjà, s'était fait un nom
dans le monde savant, le soin de continuer son œuvre.
Mais il était déjà atteint de la maladie qui devait l'em-
porter, et sans cesser de travailler jusqu'au dernier moinent,
il n'apportait plus à ses travaux la même ardeur et la même
énergie : il s'afïaiblissait chaque jour et le mal triomphant
de sa robuste constitution et de son courage, malgré les
soins empressés de sa famille, il s'éteignit doucement, à
71 ans, en bon chrétien, comme il avait toujours vécu. »
Pour clore cette notice , nous croyons bon de reproduire
ici les discours prononcés sur la tombe de M. L. Merlet.
DISCOURS DE M. LE PREFET
« Messieurs,
Le regretté M. Merlet, archiviste honoraire d'Eure-et-
Loir, a droit à l'hommage ému de l'Administration
Préfectorale à l'heure oii il entre dans l'éternel repos.
Pendant plus de quarante ans, — que dis-jo ! pendant
— 91 —
près (run demi-siècle, — puisqu'après sa retraite même il
nous a conservé son précieux concours, — il a mis au service
du département, avec Tintelligence la plus lucide et la
science la plus sûre , l'incomparable activité dont il donnait
encore l'exemple il y a peu de jours.
« M. Merlet est un homme qu'on prête mais qu'on ne
donne pas », disait le directeur de l'Ecole des Chartes en
recommandant le débutant archiviste au Préfet d'Eure-et-
Loir. Plus généreux que le maître qui songeait à le reprendre
un jour pour quelque tâche plus éclatante mais non pas plus
méritoire, M. Merlet, lui, entendait se donner tout entier,
sans réserve, — comme il convient qu'on se donne — et, dès
son arrivée, ce pays devenait sien pour toujours !
A son tour, ce pays ne le distingue plus de ceux qu'il a
vus naître et, le comptant au nombre de ses enfants les
meilleurs, garde pour s'en faire honneur le souvenir d'une
vie toute de labeur, toute de dévouement au devoir profes-
sionnel, toute de production féconde et d'initiative heureuse.
L'Administration locale, enfin, fière d'un si fidèle attachement,
veut apporter la première à cette tombe le tribut de sa
reconnaissance et de ses regrets !
C'est la Bretagne, Messieurs, qui avait donné à Chartres ce
bon chartrain.
Né à Vannes, le 4 juin 1827, M. Merlet fit de brillantes
études au collège Stanislas, à Paris.
Licencié es -lettres et licencié en droit, élève de l'Ecole
d'Administration en même temps que de l'Ecole des Chartes, il
obtenait en 1850 le diplôme d'Archiviste -Paléographe et
devenait bientôt Archiviste d'Eure-et-Loir. L'arrêté qui le
nomma est du 17 octobre 1852.
Désormais il restera fidèle à son cher dépôt, insensible
aux offres fiatteuses qui plus dune fois lui seront adressées
de Paris.
Ce dépôt, dont il a découvert en partie, classé et illustré
les richesses, est son œuvre, il est vrai, et il avait le droit de
l'aimer, si je puis ainsi parler, de toute la tendresse d'un
père.
De l'effrayant et confus amas de documents qu'il avait
trouvé dans une des salles du Palais de .Justice, M. Merlet
sut tirer, en effet, la belle collection aujourd'hui aménagée à
— 92 —
la Préfecture; il en avait dépouillé presque tous les titres
antérieurs à la Révolution; il en avait publié, enfin, les sept
premiers volumes d'inventaires, cités comme des modèles
maintenant encore.
Chartres et Châteaudun lui devaient aussi le classement de
leurs archives municipales et hospitalières.
Cet écrasant travail ne pouvant encore lui suffire,
M. Merlet multipliait, cependant, publications et travaux
historiques. En épuisant pour notre inlassable archiviste les
récompenses dont il disposa, l'Institut reconnaissait tout le
prix de telles œuvres : — en 1858, mention très honorable, —
en 1859, deuxième médaille, — en 1867, première médaille !
— Même succès au concours des Sociétés savantes des
départements , succès attestés encore par les mentions et les
prix !
Les honneurs, qu'il ne cherchait pas, venaient d'eux-
mêmes à ce modeste et jamais ils ne furent mieux justifiés.
Chevalier de la Légion d'honneur en 1867, officier de
l'Instruction publique en 1870, titulaire d'une médaille d'or à
l'exposition de 1878, M. Merlet devenait membre corres-
pondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en
1883. — L'année suivante, enfin, il était nommé membre non
résident du comité des travaux historiques.
Il ne m'appartient pas, Messieurs, d'insister sur l'œuvre
en quelque sorte personnelle de M. Merlet ni de la suivre
dans toutes les manifestations d'une activité véritablement
admirable, à la Société Archéologique dont il a été l'âme
pendant plus de trente ans et jusque dans notre florissante
Société dliorticulture qu'il présidait avec tant d'autorité —
Aussi bien, ce n'est pas ici et en un semblable moment que se
peut retracer une carrière si longue et si bien remplie.
Puissé-je seulement, en rappelant quelques-uns des traits de
l'attachante figure qui fut celle de M. Merlet, l'avoir, pour un
instant encore, évoquée devant nous.
C'est un noble exemple, Messieurs, que celui de ces
hommes qui, dans le silence ami de quelque retraite studieuse
et tranquille, dédaigneux des réclames et des vaines
notoriétés, ne se veulent révéler que par leurs œuvres, —
libres en même temps que volontairement astreints aux plus
étroites disciplines , — modestes en même temps que jaloux
— m —
du bon renom do leur science , — utiles enfin , sans accabler
le monde du soin de leurs personnes et du poids de leurs
services ! — Ils se font moins nombreux, dit-on, en un temps
qui confond parfois l'agitation et le travail, la g'ioire et le
scandale. . . M. Merlet, du moins, aura été l'un de ceux-là et
il convient de lui en rendre grâces ! — 11 faut le remercier
aussi d'avoir laissé une tradition qu'un fils a su recueillir,
sans en rien laisser perdre !
Que sa famille, aujourd'hui désolée, accueille l'expression
de notre profonde et doulçureuse sympathie , cependant que
nous adressons un dernier adieu au cher et inoubliable colla-
borateur qui n'est plus ! »
DISCOURS DE M. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE
« Messieurs,
Avant de voir fermer cette tombe, permettez-moi d'expri-
mer, au nom de la Société Archéologique d'Eure-et-Loir,
toute sa reconnaissance pour celui qui a tant fait pour elle.
Natif de Bretagne , M. Lucien Merlet avait puisé dans son
pays natal cette foi profonde et sincère qui fait les hommes
forts, cette énergie, cette ténacité qui forment les érudits.
Passionné pour les études historiques, il trouva à l'Ecole des
Chartes, dont il fut un des brillants élèves, la science et la
méthode qui lui permirent de mener à bien ses nombreuses
productions.
Il sortit de l'Ecole Archiviste du département d'Eure-et-
Loir et, pendant 40 ans qu'il exerça ses modestes et
honorables fonctions, travailleur infatigable, il ne cessa de
se consacrer à son pays d'adoption, et quand M. de Caumont
vint, en 1856, fonder à Chartres la Société archéologique
d'Eure-et-Loir, il trouva dans M. Merlet, jeune alors, dont le
bagage littéraire était déjà considérable, un secrétaire dévoué
et instruit qui contribua puissamment au développement de
la société naissante. M. Merlet avait publié en collaboration
avec M. de Lépinois , V Histoire de Chartres, la plus complète
qui ait paru, le Cartulaire de Notre-Dame, de nombreux
articles dans les mémoires de la Société, tous appuyés de
documents authentiques qu'il trouvait dans les archives
confiées à sa garde.
— 94 —
Bientôt, paraissaient encore l'impression du manuscrit de
Souchet, le Cartiihiiro de Tliiron, la traduction des Lettres
de Saint- Yves, pour ne citer que les plus importants, et quand
la reconnaissance et la confiance de ses confrères l'appelèrent
à la présidence de la Société , il avait conquis parmi eux une
autorité incontestable et incontestée qui avait franchi les
portes de notre cité et lui avait ouvert celles du Palais de la
Légion d'honneur et de l'Institut dont il devint le correspon-
dant écouté.
Au milieu de cet énorme labeur, de ce travail incessant,
il avait conservé un caractère enjoué, sa conversation était
toujours animée et instructive. Sa vie simple et tranquille
s'écoulaitdoucement dans son intérieur intelligent et instruit
qui savait le comprendre, l'encourageait, le soutenait au
besoin, et, quand l'âge de la retraite a sonné pour lui, il a eu
la grande consolation de voir son fils marcher sur ses traces,
lui succéder aux Archives, s'étant déjà fait dans la Société
archéologique une place distinguée par des travaux im-
portants.
Depuis quelques années, la santé de M. Merlet, délabrée
par sa vie trop sédentaire, s'était altérée ; mais il ne s'arrêta
pas pour cela; il combattit jusqu'au bout, et il y avait à peine
quelques jours qu'il avait cessé tout travail quand la mort est
venue frappex à sa porte. Elle le trouva prêt et résigné à la
volonté divine et sa famille et ses amis trouveront dans une
fin aussi chrétienne un adoucissement à leur douleur.
Au revoir, cher Président, au revoir. »
DISCOURS DE M. DE MARC Y
« Messieurs,
C'est au nom do la Société d'Horticulture que je viens
adresser à notre regretté Président le dernier hommage de
notre profond respect et de nos souvenirs émus et reconnais-
sants.
M. Merlot, depuis bientôt douze ans, avait accepté la
direction de notre Société , lui consacrant les moments de
liberté que pouvaient lui laisser ses nombreuses occupations.
Devenu notre Président bien malgré lui, il s'était vite complu
dans ses nouvelles fonctions et le savant trouvait un plaisir
— 95 —
tout particiilior à dirig'or les travaux et les expériences de
nos jardiniers. Il allait depuis quelques années tous les jours
à son cher jardin, étudiant avec soin toutes les améliorations
compatibles avec nos ressources. Grâce à son zèle et à sa
haute intelligence, notre Société, déjà si prospère, n'a cessé
sous sa présidence de s'étendre dans notre département et d'y
rendre de nombreux services. Elle lui doit d'être restée ce
qu'elle avait été et devait être, une école de progrès pour les
horticulteurs.
En vous disant adieu et merci, cher Président, nous
exprimons le vœu que le Dieu qui a frappé soit désormais
celui qui soutienne en inspirant àla fidèle compagne de votre
vie et à vos enfants, le courage et la résignation. »
Ouvrages reçus dans le mois d'Août 1898.
Juiirnul des Su]i(nls, n"^ de juillet à octobre.
Revue de l'Art chrétien, t. IX, 4" et 5'' livr.
Congrès des Sociétés Savantes, Discours de MM. Darlu et
Rambaud.
Archives historiques du Diocèse de Chartres, w"^ AA, 45, 46.
Bil)ho(jra}jhio d'Eure-et-Loir, n°^ 8, 9, 10.
Bulletin de la Société historique de l'Orne, t. XVII, bull. 3.
Bulletin de la Société dunoise, n" 117.
Comité des travaux historiques. Liste des membres.
Revue des travaux historiques, 128'^ livraison.
Revue des Etudes grecques, n° 42.
Documents sur la Province du Perche, 33^ fascicule.
Bulletin de la Société scientifique de la Corrèze, t. XX.
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes , n" 59.
Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. XXVI.
AlTaire de la Vipère noire, don de M. Couronet.
Bulletin de la Commission des Antiquités de la Seine-Inté-
rieure, t. XI, 1'" livraison.
Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques d'Angers, 1898.
Mémoires de la Société d'Agriculture de la Marne, 1897.
Mémoires de l'Académie de Stanislas, CXLVIIP année.
Recueil des travaux de la Société libre de l'Eure, 1897.
— 00 —
Bulletin (le la Soeiété JJiuikeiujiioise , 18U8, n" 1.
La Manorière et la Bourbonnaise, par M. Devaux, don de
Fauteur.
Le Cardinal de Loménie de Brieime, par M. J. Perrin, don
de Fauteur.
Bulletin de la Société archéologique de Sens, t. XVIII.
Société de Secours des Amis des Sciences, 38*^ exercice.
Bulletin trimestriel de la Société archéologique de Tourainc.
Souvenirs d'Eure-et-Loir, eaux-fortes, parGillard, 3'" série,
don de Fauteur.
Le général Marceau et Mademoiselle de Chàteaugirun , par
Raoul Bonnet, don de Fauteur.
SÉANCE DU l'^'- DÉCEMBRE 1898
Président: M. R. Durand. — M. Amblard, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. R. Durand, Bellier de la Chavi-
gnerie, abbé Sainsot, Amblard, Brosseron, Chamberland,
Champagne, Corard, Dcnisart, Denos, Duchon. Gérondeau,
Lehr, de Marcy, Maugafs, Merlet, Ch. Petrot, Petrot-Garnier,
abbés François, Haye, Hermeline, Langiois, Le Bel, Métais,
Vaurabourg.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président présente les excuses de M. Fabbé Clerval
qui exprime le regret que le cours qu'il professe chaque jeudi
à Paris Fempêche d'assister aux séances de la Société.
Il annonce ensuite que le bureau a nommé Vice-Présidents
honoraires : MM. Fabbé Pouclée et Barois; Archiviste hono-
raire : M. Buisson , en raison de leur âge et en récompense
des services qu'ils ont rendus à la Société.
M. Gérondeau a également été nommé trésorier par le
bureau, fonction que ce dernier déclare accepter.
Il annonce ensuite le décès de M. L. Jarry, d'Orléans,
membre de la Société Archéologique et Historique de
— 07 —
rOrlëanais, qui s'était fait connaître [»ar diflcrents ouvrages
d'histoire locale et avait collaboré dcrnièrcuiient avec
M. L. Merlet au Cartulaire de l'abbaye de la Madeleine de
Châteaudun.
Admission de membres nouveaux.
M. le Président prononce l'allocution suivante :
« Messieurs et chers confrères,
Permettez au Président que vous avez élu malgré ses
faibles titres, de vous remercier de l'honneur que vous lui
avez fait.
Mon entière bonne volonté est acquise à notre Société,
mais comme je ne puis me recommander de l'expérience de
mon vénérable prédécesseur, ni du savoir de notre regretté
et éminent ancien président, M. Lucien Merlet, je demanderai
à mes collègues du Bureau l'appui de leur autorité.
Je désire assurer à notre chère Société une organisation
qui donne satisfaction à tous les membres ; et, si le fonction-
nement normal des rouages du Comité de publication ne
tend pas à ce résultat, je vous demanderai alors, Messieurs,
d'apporter à notre règlement les modifications nécessaires.
En terminant, je fais appel au zèle de tous, le champ
d'études est vaste. Au point de vue historique, chaque pays,
chaque hameau, un pont, parfois une simple pierre évoque le
souvenir d'une ancienne seigneurie dont l'histoire reste à
faire. Dans nos villes mêmes, à Chartres par exemple, l'étude
des titres de propriété de la moindre vieille demeure offre
un attrait réel et peut donner lieu à une notice intéressante.
En ce qui concerne l'archéologie notre superbe basilique
peut, à elle seule, servir d'aliment au plus passionné d'entre
nous.
Pourprècher d'exemple je vous apporte une notice sur les
premiers seigneurs de Courville et je pense vous offrir bientôt
un travail local relatif à la maison do la Faux, rue des
Vieux-Rapporteurs. »
L'ordre du jour appelle la nomination de la Commission de
publication et M. le Président donne la parole à M. Amblard,
qui a différentes observations à présenter, au sujet de la
nomination de cette commission.
— D8 —
M. Aniblard irouve antiréglemt'iitaire et inopportune la
nomination de la Commission dans la séance de ce jour.
D'après le règlement, la Commission de publication est
nommée pour trois ans. Celle qui fonctionne actuellement a
été nommée en février 1890, c'est donc en février 1899,
qu'expire son mandat. Il était également d'habitude — et le
procès-verbal de la dernière nomination en fait foi — de
prévenir à la séance d'avant que la nomination de la Commis-
sion serait inscrite à l'ordre du jour de la séance suivante.
Il fait en quelques mots l'historique du fonctionnement de
cette Commission depuis l'origine de la Société, fonctionne-
ment — il est le premier à le reconnaître — qui n'a pas
toujours été uniforme et parfaitement régulier, et c'est
encore pour lui un motif de plus de différer l'élection pour
établir auparavant d'une manière bien précise quel sera pour
l'avenir ce mode de fonctionnement.
Un membre demande qu'il y ait en tout cas suspension de
séance avant l'élection pour laisser à chacun la possibilité
de se concerter, une liste imprimée ayant été déjà distribuée
au commencement de la séance.
Ces observations appuyées par quelques n^embres sont
combattues par plusieurs qui trouvent que la Commission de
publication doit être nommée en même temps que le Bureau,
qu'il n'y a pas à tenir compte des précédents invoqués, qu'il
n'y a pas dans le cas à s'occuper du passé.
La discussion étant close, M. le Président met aux voix la
proposition de M. Amblard de surseoir à la nomination de la
Commission.
Six mains se lèvent en faveur de cette proposition.
La proposition de procéder immédiatement au vote réunit
dix suffrages.
Il est alors procédé à la nomination de la Commission par
vote au scrutin secret.
Ont obtenu :
MM. R. Merlet, 26 voix; Denisart, 24; G-érondeau , 23;
l'abbé Métais, 21; l'abbé Langlois, 20; Champagne, 10;
B'' Robin, 14; l'abbé Sainsot, 13; Bellier do la Chavignerie,
10; Chamberland, 8.
M. l'abbé Clerval, 5, MM. Chevallier-Letartre et Lehr,
— 01) —
cliaciin 4; MM. les abbés Renard ei Jlaye, chaciiii ;j ; M. Tabbc
Le Bel, 2; MM. de Marcy et Maugars, chacun 1.
En conséquence,
MM. R. Merlet, Denisart, Gérondeau, Tabbé Mêlais, Fabbé
Langlois, Champagne, I)'' Robin et l'abbé Sainsot, sont
nommés membres de la Commission de publication
M. le Président lit la description suivante d'un jeton de
Pierre Maissat, seignenr de Levéville et de Dame Elisabeth
Petaii sa femme , offert à la Société par M. l'abbé Langlois.
Jeton chartrain du xvir siècle, 5 armoiries.
Cnfr (le l'ctTKjie : « M. Pierre Maissat S"" de Levéville
S. du Con. » de... à l'arbre touffu de , au chef de...
chargé de 3 étoiles de — à 5 pointes (sommé d'un heaume de
marquis, taré de front à 7 grilles avec lambrequins.)
Revers : « Dame Elisabeth Petau sa femme. » écar-
telé : — au P'" et au 4^ contre-écartelés, au P"" et au 4'' coupés,
au l*""' de à l'aigle hissante de ... , et au 2Hle . . . à 3 besants
de (2, 1), au 2^ et au 3*' de . . . à la croix pattée de ... , au 2^
de . . . à l'étoile de . . . à 5 pointes au chef chargé de 3 trèfles ,
au 3'' de au chevron de — accompagné de trois têtes de
cerf de —
(hiventaire des Archives, E. «uppl., III, 76).
Don de M. fabbé Lane;-lois.
^»'
Lecture de la liste des ouvrages offerts ou envoyés ;i la
Société depuis la dernière séance.
M. le Secrétaire donne connaissance d'une demande du
Polrbiblion, en vue de l'envoi du dernier volume des Mémoires
de la Société pour qu'il en soit rendu compte dans une des
prochaines livraisons de cette revue.
11 est décidé qu'on fera l'envoi du volume demandé et qu'on
s'informera en même temps dans quelles conditions pourrait
se faire l'échange de publications entre cette revue et la
Société.
Communication d'une lettre du Ministre de l'Instruction
Publique et des Beaux-Arts exprimant le désir de voir les
Sociétés savantes de Paris et des départements prendre part,
sous les auspices du Ministère de l'Instruction Publitj^ue et
— 100 —
des Beaux-Arts, à l'Exposition Universelle de 1000 et les
invitant à adresser à une Commission des travaux historiques
réponse à un questionnaire rédigé par lui et détaillé dans la
circulaire.
M. le Président donne ensuite lecture de la proposition
suivante qui lui a été adressée au nom de M. l'abbé Clerval.
« M, l'abbé Clerval, vice-président de la Société Archéolo-
gique , a l'honneur de proposer à la Société de vouloir bien
souscrire pour un nombre d'exemplaires au moins égal à celui
de ses membres , à l'ouvrage qu'il va publier dans quelques
jours sur Y Ancienne Mnifrise de Notre-Dame de Chartres.
« Cet ouvrage, dont le sujet est tout chartrain, compte 32
pages d'introduction, 288 pages de texte, près de 100 pages
d'appendices et documents, in-8°, imprimées chez Garnier,
dans le format des Mémoires.
» L'Introduction, d'intérêt général, roule sur l'emploi des
enfants dans l'office divin durant les premiers siècles, sujet
qui n'a pas encore été traité aussi profondément ailleurs. Elle
est suivie de la BiI)IioffrapIne.
» VHistoire de l'Ancienne Maîtrise se divise en deux
époques : la première allant du v' au xn"" siècle, la 2% du
xiV siècle à la Révolution. La première époque divisée en
3 Chapitres montre les différentes phases de la Maîtrise,
d'abord très mêlée à l'école Capitulaire, puis à l'école épisco-
jDale , enfin se détachant absolument et s'organisant à part
peu à peu selon le type qu'elle devra conserver jusqu'à la fin.
On y parle de la musique si en vogue à Chartres sous Fulbert
et saint Yve.
» La 2" époque, plus développée, puisqu'elle est éclairée par
un plus grand nombre de documents, décrit, en 10 Chapitres,
tous les aspects de la Maîtrise pendant les 5 derniers siècles.
D'abord son gouvernement : on voit qu'elle était dirigée par
le Chapitre et sous lui par des maîtres de musique et de
grammaire, dont les noms et l'histoire sont presque complè-
tement remis en lumière. — Puis on passe en revue les petits
maîtrisiens eux-mêmes, et leurs conditions d'admission,
quant à l'âge, au pays, à la famille, à la voix, et quant aux
formalités d'examen, de réception, et d'installation : ces
pages sont semées de traits curieux. — Des chapitres
— 101 —
spéciaux et développés sont consacrés aux Etudes Musicales,
aux Chants liturgiques, aux Cérémonies sacrées auxquels les
enfants prenaient une part quelquefois bizarre. Il y a là des
contributions utiles à l'histoire de la musique et de la liturgie
en notre pays : Alléluia fouetté, le pigeon, fête des SS. Inno-
cents. — Enfin l'on décrit arec mille traits à l'appui la
discipline et les réjouissances parfois singulières des
enfants : par exemple la chevauchée, ce qui jette un certain
jour sur les mœurs d'alors.
» Le Chapitre ix donne tous les renseignements possibles
sur le Temporel de la Maîtrise, c'est-à-dire sur les revenus,
les salaires, les casuels des maîtres et des enfants, ainsi que
sur les fondations et institutions, canonicats, de saint Piat, de
saint Nicolas, chapellenies, etc., qui furent créés pour leur
subsistance. Il est intéressant de voir quelle était alors la
valeur de l'argent, et à quel prix l'on pouvait entretenir une
petite communauté comme celle des enfants de chœur.
» Le dernier chapitre est consacré aux derniers jours de
la Maîtrise, de 1789 à 1794.
» Il y a là 250 pages et plus, toutes pleines de traits inédits
et composées exclusivement d'après les Archives de l'Eglise
de Chartres. Les archives ont été toutes explorées, et l'on
peut dire que des trois Maîtrises qui ont une histoire un peu
développée, celles de Rouen, de Lyon et de Paris, aucune
n'est aussi documentée que celle de Chartres. Le nombre des
références au bas des pages et surtout le nombre des
Appendices le prouve. Il y en a plus de 30, contenant soit la
liste bibliographique des enfants de chœur connus , soit des
ordonnances capitulaires concernant les maîtres, les élèves,
le costume, etc., etc. Le dernier appendice est un chant du
XIII'' siècle très original : VEpitre farcie des SS. Innocents
avec les commentaires de Dom Pothier, abbé de Saint
Wandrille.
» A.ioutez à cela, en tête du volume, une chromolithogra-
phie représentant un médaillon d'un vitrail du chœur de
notre cathédrale.
» Tel sera le volume que M. Clerval présente à la Société,
suivant l'exemple donné jadis par Ms»" Foucault, évêque de
Saint-Dié , qui sollicita et obtint la souscription de la Société
pour son essai sur les Lettres de Sfiint Yve. »
— 102 —
La proposition de M. l'abbé Clerval est prise en considéra-
tion et il est décidé que la Société souscrira pour un nombre
d'exemplaires égal ii celui de ses membres à l'ouvrage qu'il
va publier sur VAiirii'iuw Maîtrise de Notre-Dame de Clutiires.
Il est décidé de plus que les membres qui ne paient qu'une
cotisation de cinq francs auront à verser à la Société, pour
le recevoir, la moitié du prix de l'ouvrage qui pourra être
fixé à 3 fr. 50 environ.
M. l'abbé Clerval a fait savoir en même temps qu'il est
disposé à terminer la Monographie de la Cathédrale, mais il
désirerait adopter pour ce travail un plan autre que celui qui
a été suivi depuis le commencement de la publication du ?>'^
volume.
L'offre de M. l'abbé Clerval est acceptée avec empressement
et il sera laissé libre de diriger son travail comme il le
jugera convenable.
^I. l'abbé Gauthier a envoyé un travail sur l'abbaye de
(Trandchamp qu'il avait déjà soumis à la Société en 1894, et à
la publication duquel il avait été fait à cette époque diffé-
rentes objections.
Ce travail sera renvoyé à la Commission de Publication.
M. Chamberland donne lecture de la lettre suivante de
Judel, maire de Chartres, au citoyen Pache, maire de Paris,
et de la note jointe par ce dernier à la lettre.
Chartres le 1 1 ventôse de L'an second de la république
française une et indivisible.
>
LIBERTÉ A N" 2484 ÉGALITÉ
Citoyen maire,
La Société populaire de Chartres a fait parvenir au Conseil
général de cette commune, une pétition très pressante, pour
l'engager à arrêter lenvoi, (à la vérité très considérable) de
pâtés à paris. L'administration municipale de Chartres, qui
attache une Extrême importance a son union avec celle de paris,
a voidu sonder les dispositions de cette dernière, avant de
statuer sur la pétition de la Société populaire ; les motifs qui
se trouvent, dans la réclamation des sans culottes de Chartres,
contre l'exportation des pàtès, sont i" que cette espèce
— 103 —
D'aliment n'est qu'a l'usage des riches, 2" que les Malveillants
peuvent se servir de ce moyen pour correspondre entre Eux,
ou faire parvenir de largent ou ils veulent, on est ici dans la
persuasion (bien ou mal fondée) que les pâtés ont servis à ce
double usage.
je tinvite, citoyen maire, a communiquer ces observations
au conseil municipal et de (sic) me faire part des réflexions
quelles y auront fait naitre, tout ce qui a trait aux subsistances,
surtout de la commune imposante (sicj qui a Eté Le Berceau
de la Liberté, doit être traitté avec une extrême circonspection;
je pense que la question que je te soumets n'est pas audessous
de ton attention.
Salut et fraternité de la part
de ton concitoyen
juDEL, maire de Chartres,
qui te fait des rémerciments
des honnêtetés, que tu as fait, il y a
environ six mois, au même judel,
alors président du dép*.
P. S. les pâtés nous enlèvent notre meilleure farine, et en
assez grande quantité, — cette dernière observation est encore
consignée dans la pétition de la Société populaire.
[De la main de Pache)
Aux subsistances avec invitation de faire une prompte réponse.
Je penserais qu'il ne faudrait point priver Paris de la ressource
de ces pâtés ; mais leur demander quils soient faits de farine
ordinaire conformément à la loi.
Répondu le 18. [autre main).
Regtré le 17 ventôse. {encore autre main).
n° 3144.
M. Chaniberland ajoute qu'il a été amené à roccasiou de
cette lettre à rechercher dans les archives de la Mairie les
documents se rapportant aux approvisionnements de la ville
de Chartres à cette époque, il donnera communication du
résultat de ses recherches à la prochaine séance.
La séance est levée à cinq heures.
— 104 —
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
MM. Jarry (Eugène), rue du Bourdon-Blanc, 4G, à Orléans ;
présenté par MM. R. Merlet et Roger Durand.
Lefebvre - Marî)! AY , imprimeur, rue Saint -Pierre, à
Dreux; présenté par MM. Roger Durand et Champagne.
Mercier (Albert), manufacturier. Grande Rue à Dreux;
présenté par MM. H. Tellot et G. Champagne.
Fabbé Le Bel, professeur à l'Institution Notre-Dame, à
Chartres ; présenté par MM. les abbés Haye et Tissier.
l'abbé Pasquier (Victor), professeur à l'Institution
Notre-Dame ; présenté par les mêmes.
l'abbé Lethiers (Joseph), professeur à l'Institution
Notre-Dame ; présenté par les mêmes.
Ouvrages reçus dans le mois de novembre 1898.
I. — OBJETS ET ouvrages OFFERTS A LA SOCIÉTÉ.
Jeton chartrain du XVIP siècle, don de M. l'abbé Langlois.
Scnonclies (église, château, forêt), offert par l'auteur,
M. l'abbé Langlois.
Montiiel {son manoir, ses seigneurs), offert par l'auteur.
Chartres, offert par MM. Benoit, Gaudubois et Selleret.
IL — ENVOIS DU MINISTÈRE.
Bulletin arrhêologique du Comité des Travaux historiques,
1897, S*^ livr.
Bibliographie des publications du Comité des Travaux his-
toriques.
Bévue des Etudes grecques.
III. — ENVOIS DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
Bulletin de la Société des Sciences et Arts de Vitry-le-
François, 1893-1890.
Bulletin de la Société des Antiquaires de France, 1897.
Mémoires — — — 1896.
— 105 —
Bulletin (le In Société des Anti(fiiaires de l'Ouest, 2*" tri-
mestre, 1890.
Mémoires ^do la Société Archéoloc/iqua de l'Orléanais.
Mémoires de la Société du (Hier.
IV. — OUVRAGES REÇUS PAR SOUSCRIPTION.
Archives historiques du Diocèse, n° 47.
Bibliographie d'Eure-et-Loir, n" 11, en feuilles et enfiches.
SÉANCE DU 12 JANVIER 1899
Président: M. R. Durand. — M. Amblard, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. R. Durand, Bellier de la Chavi-
gnerie, abbé Sainsot, Amblard, Chamberland, Denisart,
Denos, Gabriel, Gérondeau, Lehr, Petrot-Garnier, Docteur
Robin, abbés François, Haye, Métais.
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance.
A l'occasion du procès -verbal, M. le D"" Robin demande à
la Société de revenir sur le vote qu'elle a émis à la séance
précédente , décidant que les membres souscripteurs à 5 fr.
auraient à payer moitié de son prix pour recevoir l'ouvrage
de M. l'abbé Clerval sur l'Ancienne Maîtrise de Notre-Dame
de Chartres. Les droits de tous les membres doivent être les
mêmes , dit-il^ quel que soit le montant de la cotisation , et
il n'y a d'exception à établir pour aucun.
La proposition de M. le D"" Robin est adoptée à l'unanimité.
Le procès-verbal est ensuite adopté.
M. le Président présente les excuses de MM. Buisson,
Champagne et abbé Langlois, empêchés d'assister à la séance,
en même temps que les remerciements de M. l'abb*' Poucléo
pour sa nomination de vice-président honoraire
Tome X, P.-V. S
— iO() —
Admission de membres nouveaux.
M. le Président donne lecture d'un rapport au Ministre de
M. Roujon, Directeur des Beaux -Arts, inséré dans le
Bulletin n° 8 du Comité des Sociétés des Beaux -Arts des
Départements, relatif à la 23" session de ces Sociétés
en 1899.
M. le Directeur des Beaux-Arts expose que le Comité des
Sociétés des Beaux-Arts, réuni le 19 et le 20 novembre, a
pensé qu'il y aurait inconvénient à déplacer le lieu des
congrès annuels qui se tiennent à Paris depuis 22 ans et à se
joindre à Toulouse au Congrès des Sociétés savantes, qui se
tiendra cette année dans cette ville la semaine de Pâques.
Il a donc demandé au Ministre que le congrès des Beaux-
Arts continue à se tenir à Paris. Mais pour ne pas empêcher
ceux de ses correspondants qui auraient Tintention de se
rendre à Toulouse pendant la semaine de Pâques, il lui a de-
mandé le transfert à la semaine de la Pentecôte du congrès
des Sociétés des Beaux-Arts qui se tiendrait à Paris.
Le ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts,
faisant droit à la demande de M. Roujon. a arrêté que la
23" réunion de la Société des Beaux - Arts des départements
se tiendra à Paris pendant la semaine de la Pentecôte.
Les séances ouvriront à l'École des Beaux-Arts , le mardi
23 mai 1899.
Suit la circulaire en date du 27 décembre 1898 indiquant
les conditions d'admission à ce Congrès. Les mémoires pré-
parés en vue de cette session devront être adressés à la
Direction des Beaux -Arts, rue de Valois, n° 3, avant le
15 mars 1899, terme de rigueur.
Cette circulaire restera aux archives de la Société , à la
disposition des membres qui désireraient en prendre connais-
sance.
Lecture de la liste des ouvrages offerts à la Société.
M. le Secrétaire donne lecture d'une réponse qu'il a reçue
de l'administration du Polybiblion l'informant que cette
Revue, qui paraît mensuellement en deux fascicules, ne fait
pas d'échange avec les sociétés savantes, qui ne publient
annuellement qu'un ou deux volumes.
— 107 —
M. l'abbé Sainsot lit le rapport suivant sur un travail do
M. Herluison , d'Orléans , aj^ant pour titre Notice sur Sorgenl-
Marceau, peintre et graveur, offert par l'auteur à la
Société :
M. Herluison, le libraire d'Orléans bien connu des ar-
chéologues, et lui-même archéologue distingué, fait hom-
mage à notre Société d'une Notice sur Sergent-Marceau, dont
il est l'auteur, en collaboration avec M. Paul Leroy, membre
comme lui de la Société des amis des Arts d'Orléans. Cette
Notice a été lue, à titre de Mémoire, à la réunion des Sociétés
des Beaux- Arts des départements à Paris, le 14 avril 1898.
Le nom qui figure en tète de ce mémoire est bien connu à
Chartres, mais on n'y sait peut-être pas apprécier à sa juste
valeur le personnage qui l'a porté, puisque l'hommage qui
vient d'être rendu au talent de celui-ci émane d'auteurs qui ne
sont pas Chartrains.
Deux Orléanais en effet, deux amis des personnes et des
choses artistiques, ont voulu étudier notre compatriote
Sergent -Marceau et le faire connaître comme peintre et
surtout comme graveur. Afin d'établir la genèse de son œuvre
qui fut considérable, ils ont suivi les différentes phases de
son existence si tourmentée, ils l'ont montré travaillant
toujours, au faite des honneurs comme au sein de l'adversité;
ils ont apprécié en passant les plus remarquables de ses
dessins et de ses gravures, signalé les essais dans des genres
bien différents auxquels il s'est livré, mis en relief son culte
presque idolàtriquo pour Eniira, son «Epouse adorée, » et pour
Marceau, son héroïque beau-frère , et ils sont arrivés à cette
conclusion : La mémoire de Sergent-Marceau est digne
d'indulgence, « parce qu'il aimait deux choses sacrées : l'art
qui lui apparaissait comme une des belles parures de sa patrie,
et sa famille qui était, en effet , par l'héroïsme , la tendresse
et la délicatesse des sentiments, digne du culte qu'il lui voua
jusqu'au dernier jour. » (Pages 20 et 27). Il est encore une
autre chose qu"il a toujours aimée; (on pardonne à des
Orléanais de n'en avoir pas fait la remarque, mais il nous
appartient, à nous Chartrains, de le faire ressortir) ; c'est son
pays natal, c'est cette ville de Chartres qu'il a toujours
affectionnée, comme s'il avait toujours vécu à l'ombre de sa
— 108 —
cathédrale. Né dans rancienne rue des Trois-Maillets, ses
premières œuvres sont exclusivement chartraines ; il habita
Chartres pendant la majeure partie de sa jeunesse; il
épousa une chartraine ; ses fonctions à la Convention ne
Tempêchaient pas de faire de fréquentes apparitions parmi
ses concitoyens qui l'avaient en haute estime; pendant ses
pérégrinations, forcées ou volontaires, il resta en correspon-
dance suivie avec plusieurs membres de la société chartraine,
et ce fut à la ville de Chartres qu'il légua les reliques chères
à son cœur, le sabre et les cendres de Marceau, ainsi que
la miniature d'Agathe de Maugiron.
Comme s'ils avaient voulu faire chorus aux sentiments de
notre compatriote, les auteurs ont illustré leur brochure en
reproduisant trois gravures qui ont quelque intérêt pour
Chartres. En tête, ils nous donnent la reproduction de la
belle gravure à l'eau-forte qui ornait l'ancien missel de
Chartres ^ ; à la fin , nous trouvons un portrait de Sergent-
Marceau d'après le médaillon de David d'Angers, et un dessin
à la plume de Marceau fait par Sergent.
En appendice sont reproduites 44 lettres de Sergent-Marceau
qui nous prouvent que s'il était littérateur, dessinateur,
peintre et graveur, notre compatriote savait aussi compter,
sans être avare cependant, car nous croyons qu'il avait droit
de dire: « j\[on esprit a toujours été beaucoup plus tourné
vers la gloire que vers l'argent. » (Lettre n" 10).
Pour résumer en deux mots l'impression que nous a laissée
la lecture de cette Notice, nous dirons que, si elle offre de
l'intérêt pour quiconque aime les beaux -arts, elle doit
intéresser doublement ceux qui sont Chartrains par le
cœur.
Les amis des arts sauront gré aux auteurs d'avoir mis en
relief un artiste qui n'est pas sans valeur ; et les amis de
Chartres les remercieront de leur avoir fait mieux connaître
nn compatriote qui leur fait quelque honneur.
^ Cotte gravure est célèbre par la controverse à laquelle elle a ddiiné lieu.
Au plus f(irt de la {guerre qu'il avait déclarée à la liturgie gallicaïuie, Dom
Guéraiiger se ])ermit de critiquer l'œuvre de Sergent et de trouver iuconveuante
l'attitude doiniée à la Sainte Vierge. Monseigneur de .Montais prit sa bonne
plume et lança au redoutable agresseur une vigoureuse réponse. La gravure
incriminée est reproduite dans la brochure qui contient cette réponse.
— loi) —
Des remercioiiiciit.s sonl adressés ;i M. Tabbé Saiiisot en
même temps qu'à M. Herliiison.
M. Ohamberland donne communication du commencement
d'une étude qu'il a entreprise sur les Approvisioiinemcnts ù
Chartres ù l'époque de ht Révolution :
A la date où est écrite la lettre du maire Judel, Tapprovi-
sionnement de Chartres est vraiment difïîcile. En effet la
région voisine doit fournir des vivres à Paris, et les réquisi-
tions viennent d'être sextuplées. C'est le canton de Chartres
qui approvisionne la commune de Chartres : aussi est-il décidé
qu'à partir du 21 ventôse, des cartes indiquant la quantité de
pain à fournir à chaque ménage seront délivrées aux chefs
de famille.
Le 24 germinal, un fabricant de pain d'épices, « chargé
d'une femme et de trois enfants... et d'une pension alimen-
taire pour sa mère », se plaint de ne plus travailler depuis six
mois: on lui permet de se faire délivrer par décade une
mine de seigle ou de méteil.
Le 26 floréal, il n'est plus accordé aux pâtissiers que 15 sacs
de farine par mois, au lieu de 27. On veut bien leur donner
« les moyens de subsister, de continuer leur commerce » ;
mais les autres citoyens « ont également le droit d'être
approvisionnés » et la pénurie est grande; d'ailleurs « les
pâtissiers ne soilt pas en grand nombre ».
La pénurie est grande en effet. Le 7 prairial, il ne reste que
1.900 quintaux de blé et 474 sacs de farine, c'est-à-dire 18 à
20 jours de vivres; or l'approvisionnement devrait être fait
pour 60 jours : il y a donc 40 jours de déficit. En outre il y a
passage de troupes. La Municipalité s'adresse au District :
1° pour forcer les communes en retard à fournir leurs blés
réquisitionnés (ainsi deux communes sont en retard de 1064
quintaux 74 livres, ce qui représente pour Chartres 5 jours de
vivres) ; 2° pour indiquer les communes des autres cantons qui
ont un excédent : car on peut le savoir, un recensement des
grains ayant été fait le 1" ventôse. Des mesures graves sont
&
&^
prises : en particulier un recensement des grains qui se
trouvent chez les particuliers est ordonné.
Le 5 messidor, les pâtissiers demandent de la farine « pour
continuer leur état. On ne peut leur eu accorder, car il ne
— 110 —
reste plus que 10 ^dix) sacs de farine blanche « extrêmement
nécessaire soit pour faire de la bouillie aux enfants, soit pour
faire des remèdes aux personnes incommodées » ; il faudra
donc u distribuer cette farine livre par livre aux citoyens qui
en auront besoin en rapportant un certificat du besoin réel
qu'ils en auront. »
Le 11 messidor, tous les habitants de la ville sont invités à
verser dans les magasins de la commune leurs farines et
leurs grains, « à peine d'être regardés indUTérents à la chose
publique ». Le recensement a fait savoir qu'il y a 14.571 habi-
tants et assez de blé pour faire 344.060 livres de farine. Or
chaque habitant devrait être assuré de 40 livres : il y a donc
déficit de 238.780 livres de farine, c'est-à-dire de 2849 quintaux
81 livres de blé. En conséquence, la Municipalité invite le
District à faire verser cette quantité de blé dans les magasins
de la Commune.
Le 19 messidor, un citoyen est inquiété pour avoir coupé
du blé avant maturité (son cas est très compliqué).
Le 2 thermidor, la Société populaire invite la Municipalité
« à prendre des mesures pour faire vendre à un prix honnête
toutes les denrées et notamment les petites fèves à la livre. »
La Municipalité répond qu'elle n'a pas ce droit, que d'ailleurs
les vues de la Société sont« essentiellement bonnes », et elle
renvoie l'affaire au District.
Le 21 thermidor, on exprime l'espoir que les marchés
seront libres à partir du P'' fructidor. Les cultivateurs devront
faire la déclaration des espèces et quantités de grains qu'ils
ont recueillies, car la moisson est fort avancée.
Un peu plus tard, on fait dire que les porcs ne seront pas
réquisitionnés : raison de plus pour continuer à en élever et
ne pas en tuer sans faire une déclaration.
Le 10 vendémiaire an III, on constate qu'il y a beaucoup de
blé et d'avoine, mais qu'ils sont mal logés (dans le « Temple
de l'Eternel », la cathédrale, où la pluie pénètre). On y donne
ordre.
On délivre alors 8 sacs de farine par mois aux pâtissiers.
Mais, comme les réquisitions de grains sont arriérées, on
suspend la distribution le 8 brumaire. D'ailleurs le 16 brumaire,
il y a 1800 luibitants de moins et on distribue par jour aux
boulangers 7 sacs de farine de plus.
— 111 —
M. Lehr donne lecture du compte - rendu .suivant de
Chartres, par François Benoît, avec la collaboration de
M. Gaudubois , ouvrage offert récemment à la Société :
Chartres au dehors, c'est une splendide cathédrale et...
de savoureux pâtés. Muni de son .Jeanne, de son Bœdeker
ou de son Murray, le touriste court à la cathédrale entre
deux trains ; il est trop sérieux et trop pressé pour songer
aux pâtés ; et il s'en retourne satisfait, dans la douce convic-
tion que la cité des Carnutes, dont il a pu, de son wagon,
admirer la vue d'ensemble, n'a plus pour lui de mystères.
Voilà le fait brutal dont nous sommes les témoins attristés ;
et ce fait, on peut le constater ailleurs qu'à Chartres : s'il
est, dans le monde, peu de pays aussi riches en monuments
que la France, il en est également peu d'aussi mal connus.
Après tout . à qui la faute ? Certes , on aime et on apprécie
sa petite patrie; mais se donne-t-on toujours la peine de lui
faire une réclame intelligente et pratique? Sait-on y attirer
et y retenir les étrangers? Sait-on exciter leur curiosité lors-
qu'elle n'est pas spontanée ? Je suis d'autant moins embar-
rassé de le demander que les érudits de Chartres ont, à cet
égard, fait depuis longtemps leur devoir. A côté des ouvrages
savants, que le vulgaire ne va pas chercher, guides et mo-
nographies, dûs aux plumes les plus autorisées, ont vulgarisé
les beautés de notre ville.
Mais un guide , si bien fait qu'il soit , ne prêche que des
convertis ; et puis , c'est un livre de poche , trop petit pour
, solliciter les regards , et rédigé en vue de renseigner plutôt
que de faire rêver. — La monographie, pittoresque, amu-
sante à lire, il faut la chercher dans la collection d'un
périodique oii l'on sait la trouver : elle ne s'impose pas non
plus à l'attention. Il y avait donc place pour une publication
d'un autre genre ; et il faut louer la municipalité de Chartres
de l'avoir compris.
La tâche de MM. Benoit et Gaudubois était certes délicate :
ce qu'on leur demandait, c'était un « beau livre », destiné à
la table du salon ; grand , bien vêtu , bien imprimé , pas trop
lourd, plein d'images, et, de plus, bon marché. Grâce au
concours de « l'Œuvre d'Art », ce résultat a été atteint.
Quant au texte, il n'était pas facile à faire. Evidemment,
— 112 —
il lallait se borner ;i une compilation, mais une compilation
bien faite et agréablement écrite , est-ce donc si aisé à pro-
duire? D'ailleurs, il ne s'agissait pas d'écrire un livre savant,
ma:is un ouvrage de vulgarisation. — Le plan devait être
clair, logique, suggestif; l'exposition, solide, substantielle,
sans être rébarbative ; précise et complète , sans sécheresse
et sans prolixité ; savante, sans termes techniques; littéraire
sans verser dans l'écriture artiste. Faire revivre le passé en
décrivant le présent : tel était le programme. MAI. Benoît et
Gaudubois s'en sont tirés à leur honneur.
L'ouvrage se divise en deux parties, d'une inégalité signi-
ficative : Chartres laïque et Chartres religieux. Dans la
première, qui est de beaucoup la plus courte, on passe en
revue successivement le Chartres militaire, le Chartres sei-
gneurial et le Chartres bourgeois.
Voici d'abord, clairement tracées, les enceintes successives
de la ville , dont on suit ainsi la croissance ; on voit les fau-
bourgs se grouper autour de quelque édifice, le long de
quelque grand chemin, se rejoindre, se fondre dans la cité
agrandie. Inutile de dire que la Porte -Guillaume n'est point
oubliée.
Vient ensuite le Chartres seigneurial , dont la description
tient en quelques lignes.
Puis le Chartres bourgeois. « A côté du comte, del'évêque
et des abbés, dit M. Benoît, le bourgeois chartrain faisait
petite figure ; aussi n'a-t-il guère imprimé sa marque à la
cité. » L'auteur fait observer avec raison que la division
entre la haute et la basse ville n'est pas seulement topogra-
phique mais sociale. Au bord de l'Eure « se pressent les
« Métiers de In l'ivirro », s'agite la foule grouillante, retentit
le « bourdonnement de la ruche ouvrière ». Ou (Ui moins
retentissait. Toutefois, « la rivière, glissant le long des mu-
railles rugueuses et moussues, dans le fouillis pittoresque
d'appentis pavoises de loques, sous l'arche timide de vieux
ponts en dos d'âne, autour d'îlots couronnés de moulins, à
l'ombre des grands arbres, garde un peu de son aspect
d'antan et favorise l'évocation des siècles révolus. » Puisse
notre siècle utilitaire ne pas troubler cette évocation !
M. Benoît promène ensuite ses lecteurs dans la ville haute.
Il leur en montre les monuments. Il leur explique comment,
— iiy —
jusqu'à la Révolution, Tadministration municipale do Chartres
a pu se contenter de logis de hasard , « sans destination ni
caractère appropriés. » Aujourd'hui, cependant, il n'en est
plus ainsi : l'ancien hôtel de Montescot est tout à fait digne
de sa destination nouvelle. Il renferme d'ailleurs des trésors,
qui seraient peut-être mieux connus, s'ils étaient plus large-
ment installés.
Nous voici arrivés au seuil du*« Chartres religieux », et
tout d'abord du « Chartres de Notre-Dame », car si Chartres
a conquis quelque renom , elle le doit moins à son histoire
laïque, d'ailleurs intimement liée à celle des Capétiens,
qu'au culte dont elle fut le centre privilégié. »
Ce Chartres de Notre-Dame, petite ville dans la grande,
M. Benoît en décrit avec une précision colorée les limites,
la topographie, les édifices, les dépendances, entre autres
ces grandioses celliers de Loëns, qui sont, de la part des
touristes, l'objet d'un dédain immérité. C'est à Duparc (1568)
que sont empruntés les renseignements sur le Chartres de
Notre-Dame. Nous nous permettrons de demander s'il est
bien vrai que de cette époque il ne subsiste que la maison
canoniale du XIIP siècle occupée par la poste? Bien des
vestiges nous paraissent antérieurs à Duparc. Ils sont cachés,
il est vrai, sous le crépi neuf des façades, dissimulés dans
l'ombre des vieilles cours, où il est peut-être indiscret d'aller
les chercher, mais enfin, ils existent. Et puis M. Benoît
n'est-il pas bien sévère pour l'évêché? Peut-on lui reprocher
de manquer absolument de caractère ? Est-il tout entier du
XVIIP siècle? Remarque-t-on assez les curieuses vermicu-
lures de sa façade ?
Mais ce sont là des bagatelles. Il est temps d'en venir à
l'essentiel, car « entre tous les temples placés sous l'invo-
cation de Notre-Dame, la cathédrale de Chartres se place
au premier rang. » Après en avoir cité la relique insigne , la
légende et l'histoire, M. Benoît la décrit dans toutes ses par-
ties. Tâche particulièrement ditîicile : d'abord parce que, sur
ce sujet, tout a été dit; ensuite parce qu'en présence d'un
ensemble aussi colossal et aussi complexe de constructions,
il était malaisé d'être à la fois clair, complet et intéressant.
Notre auteur y a cependant réussi; il est un guide précis,
méthodique ; il donne des chiffres exacts, des énumérations
— 114 —
fidèles; il sait être discret, il vous laisse de vous-même
admirer le monument, et on lui en sait gré.
Nous ne suivrons pas M. Benoît dans sa description. Disons
seulement qu'il reconnaît aux auteurs anonymes du portail
royal « le rôle de modèles » et « la gloire des initiateurs. »
Du Chartres de Notre-Dame, nous passons au Chartres
monastique. Quatre des anciens monastères sont mentionnés :
Saint-Père, Saint-Martin-au-Yal, les Cordeliers et Saint-Jean-
en-Vallée. Saint-Père a la description développée qu'il mérite
à si haut point. Quant à Saint -Martin -au -Val, il faut rendre
grâces à M. Benoît d'en avoir signalé le réel intérêt; c'est
un des nombreux coins du Chartres inconnu et méconnu.
De Saint-Jean , on ne pouvait guère s'attendre à trouver ici
autre chose que le nom. Et quant aux Cordeliers, transportés,
après l'incendie de 1568, du Grand-Faubourg à la rue Saint-
Michel, M. Benoît ne pouvait en mentionner que la porte,
avec ses inscriptions grecque et hébraïque, et le cloître, où,
par parenthèse, on observe une si curieuse survivance de
l'ogive en pleine seconde moitié du XVP siècle. .
Reste le Chartres ecclésiastique : Saint- André, cette ruine
mélancolique autour de laquelle se pressent encore des mai-
sons de chanoines ; Notre-Dame de la Brèche , Saint- Aignan,
Sainte-Foy, vestiges des onze églises de la « Ville aux
Pierres »
« Pierres singulièrement précieuses, ajoute M. Benoît, car
de tout âge, de toute destination, de toute forme, elles évo-
quent , pour qui sait les interroger et les comprendre , dix-
huit siècles d'histoire. »
MM. Benoît et Gaudubois savent interroger et comprendre
les vieilles pierres ; ils savent aussi les expliquer et les faire
aimer. A la prose s'ajoute l'image, avec toutes les garanties
d'exactitude que lui donnent les procédés modernes. Plusieurs
des gravures sont de petits chefs-d'œuvre , toutes sont inté-
ressantes, bien qu'elles soient de valeur assez différente;
car si l'Assomption du fond du chœur de la cathédrale,
isolée de son entourage d'un autre style , fait meilleur effet
dans le livre que dans l'église, on peut regretter que dans
telle autre vue. la lentille de l'objectif ait eu de fâcheuses
— quoiqu'inévitables — défaillances.
Nous souhaitons à ce livre le plus grand succès; certes,
— 115 —
il le mérite. Il est discrètcincnt sug-gcstif. 11 est cuiiiplci sans
l'être trop, ne vous induit jamais gravement en erreur, ne
vous impose pas des jugements tout faits ou des admirations
de commande. 11 laisse de menues découvertes à faire : c'est
quelque vestige de sculpture, quelque vieille enseigne —
comme le sauvage de la rue du Cheval - Blanc ^ — c'est la
rue du Cheval-Blanc elle-même, avec ses maisons en encor-
bellement ; c'est, au-dessus des toits de la basse -ville,
quelque échappée sur les calmes horizons de la Beauce,
c'est quelque sombre ruelle, aux maisons ventrues, avec
tout au bout, resplendissant en plein soleil, un coin de la
cathédrale. Quel plaisir que de se perdre dans de vieilles
rues tortueuses , aux noms pittoresques ?
Le plan lui-même, qui accompagne l'ouvrage, conserve
un ton discret ; fixé sur la couverture , il ne saurait être em-
ployé sur le terrain, et telle n'est d'ailleurs pas son ambition,
car il est d'un dessin un peu lâché. On a mauvaise grâce de
terminer sur une critique : qu'il me soit permis, cependant,
de poser une petite question , au risque de passer pour un
grincheux : C'est fort bien d'avoir placé les armes de la ville
sous le titre de Touvrage ; mais pourquoi n'a-t-on pas pris
franchement le parti, soit d'indiquer intégralement les
émaux de l'écu , soit de ne pas les indiquer du tout ? Quel-
ques hachures horizontales dans le champ , quelques points
dans les fleurs de lys, n'auraient pas fait mal sous la cou-
ronne murale.
Mais c'est là une vétille. Souhaitons en terminant que
l'exemple de Chartres, publiant sous ses auspices une des-
cription de la \ille, soit partout suivi.
M. le Président donne lecture de la première partie de sa
Notice chronologique sur les Seigneurs de Cour ville.
La séance est levée à quatre heures et demie.
Qui donc nous ilonnera une étude sur les vieilles enseignes de Chartres?
— 110 —
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
MM. Hardoltin (Henri), négociant, rue de la Pie, à Chartres;
présenté par MM. Roger Durand et Bouthemard.
Pelé ( Armand ) , Maire de Courville ; présenté par
MM. Roger Durand et Albert Lelong.
BouRGEOis-GrAUCHERON, agent d'assurances à Terminiers;
présenté par MM. les abbés Hernieline et Sainsot.
Buisson (Gabriel), route d'Ablis; présenté par M. Tabbé
Clerval et M, Gérondeau.
l^URAND (Georges): présenté par M. Roger Durand et
M. l'abbé Métais.
ScHŒL, professeur au Lycée ; présenté par MM. Cham-
berland et Lehr.
Lelong (Paul) ; présenté par MM. Chamberland et
Lehr.
Ouvrages reçus dans le mois de Janvier 1899.
I. — envois du ministère
Catalogne général des Manuscrits, Paris. Sainte-Geneviève.
Introduction.
Id. Départements, t. XXXL
Académie des Inscriptions. Compte-rendu 1808, sep.-octob.
Bibliothèque de l'Kcole des Chartes, sept.-octob. 1898.
II. — DONS
Conseil général d'Enre-et-Loir {2^ session 1898).
Les nominations épiseopales , du XIII" au XV" siècle, par
M. le chanoine Ulysse Chevalier.
Notice sur Sergent-Marceau.
L'Orage de 1788, L'Église d'Arrou, par M. l'abbé Sainsot.
— 117 —
III. — ÉCHANGES
Société Archéologique do rOrléanais, BnUctiii u" 10.3,
2" trim. 1898.
Mémoires de la Société Dunkevqiwise , t. XXX. (1897-1898).
Bulletin d'Histoire ecclésiastique des diocèses de Valence ,
Gap, Grenoble et Viviers. Fasc. 1, 2, 3 et 4 de 1808.
Mémoires de l'Académie de Nîmes, t. XX.
IV. — ABONNEMENTS
Archives du Diocèse de Chartres, n° 48, décembre.
Bibliographie d'Eure-et-Loir, n"^ 12 et 13, décemb. et janv.
Documents sur le Perche, fasc. 34, octobre. ♦
Bévue des Questions historiques , 129'' liv., janvier 1899.
Bévue de l'Art Chrétien.
Bulletin de la Société- des Antiquaires de l'Ouest, tome XX.
Analecta Bollandiana, tomus XVII. Fasc. IV.
Bulletin du Comité des Sociétés des Beaux -Arts des Dépar-
tements, n"^ 7 et 8.
SEANCE DU 3 FEVRIER 1899
Président : M. Roger Durand. — M. Amblard, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. R. Durand, Bellier de la Chavi-
gnerie, Amblard, Buisson, Chamberland, Corrard, Denisart,
Denos, Duchon, Gabriel, Lehr, P. Lelong, Lestrade, Ch. Petrot,
D'" Robin, abbés Crancée, François, Langlois, Métais.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président présente les excuses de MM. Champagne
et Gérondeau empêchés d'assister à la séance.
Il annonce ensuite la perte que la Société vient de faire en
la personne de M. l'abbé Levassor, chanoine honoraire,
membre fondateur de la Société, de M. l'abbé Viviers et de
M. Francis Brault.
— 118 —
Communication d'une circulaire émanant du Ministère du
Commerce, annonçant que la 1"' section du comité d'admis-
sion de la classe 112, de l'Exposition universelle de 1900,
prépare l'organisation d'une Exposition rétrospective destinée
à faire connaître l'iiistoire et les progrès de l'assistance
publique et privée en France.
La commission invite les différents comités ou Sociétés
départementaux et régionaux, entre autres les sociétés histo-
riques et archéologiques, à lui confier, pendant la durée de
l'Exposition, les objets de toute nature pouvant se trouver
en leur possession qui peuvent contribuer à faire connaître
des usages charitables anciens, des modes d'assistance, des
souvenirs ou commémorations de faits, se rattachant aux
idées de bienfaisance, de relèvement et d'assistance.
M. Chamberland signale que la lettre de Judel , maire de
Chartres, dont il a donné lecture à une dernière séance, avait
été communiquée par son intermédiaire à la Société, par
notre confrère M. Raoul Bonnet, ce dont le procès-verbal de
la séance n'a pas fait mention.
M. l'abbé Langlois dépose sur le bureau une demande de
modifications au Règlement de la Société, signée de dix
membres.
La Société décide que cette proposition sera renvoyée à
l'étude d'une commission de cinq membres.
Sont nommés pour faire partie de cette commission :
MM. l'abbé Langlois, Cf. Besnard, Gabriel, D"" Gillard et
Amblard, sous la présidence de M. R. Durand.
Lecture de la liste des ouvrages offerts à la Société.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. E. Lefebvre,
notaire à Chartres, lui annonçant que notre ancien confrère,
M. Ch. Martin, décédé le 30 mai 1898, a légué à la Société
d'Archéologie d'Eure-et-Loir une somme de mille francs.
La Société accepte ce legs avec reconnaissance et décide
que les mille francs, montant de ce legs, seront employés en
publications.
Communication suivante du Trésorier sur le compte de
l'année 1898 et du projet de budget pour l'année 1899.
— 110 —
Compte de l'année 1898.
Recettes supposées
En caisse au l""- janvier 1898 224 fr. 2.5
Rente sur l'État, 3 o/o (intérêts) 211 »
Obligations Ouest (intérêts) 287 80
Intérêts des fonds déposés à la Caisse d'épargne 1 0 »
210 cotisations à 10 francs 2.100 »
80 cotisations à 5 francs 400 »
Vente de publications de la Société 100 «
Total 3.333 fr. 05
Dépenses proposées
Frais de recouvrement et d'affranchissement
d'envoi des publications lOOfr. »
Traitement de l'appariteur 300 »
Frais d'impression 2.200 »
Frais de gravure 150 »
Fouilles et dépenses imprévues 400 »
Reliure 25 »
Achats de livres et abonnements 80 »
Loyer 10
»
Total 3.265 fr, »
Recettes opérées
En caisse au ler janvier 1898 224fr. 25
Rente sur l'État 3 7o (intérêts) 211 »
Obligations Ouest id. 287 80
Intérêts des fonds déposés à la Caisse d'épargne 10 »
215 cotisations à 10 francs 2.150 «
92 id. à 5 francs 460 »
Vente de publications 66 10
Soulte provenant d'un remboursement d'obli-
gation Ouest 12 »
Total 3.421 fr. 15
— 120 —
Dépenses effectuées
Frais d'envoi et de recouvrement 79 fr. 80
Traitement de l'appariteur 300 »
Frais d'impression 2.381 65
Frais de gravure » »
Fouilles et dépenses imprévues 230 15
Reliure » »
Achat de livres et abonnements 49 80
Loyer 10 »
Total . 3.051 fr. 40
Les recettes se sont élevées à la somme de. . 3.421 fr. 15
Les dépenses ont été de 3.051 40
Solde en caisse au l*"" janvier 1899 . . . 369 fr. 75
M. le Trésorier donne ensuite connaissance du projet de
budget pour l'année 1899.
Projet de budget présenté pour 1899
Recettes
En caisse au ler janvier 1899 369 fr. 75
Intérêts de la rente 3 "/o 211 »
— des Obligations Ouest 287 80
Intérêts des fonds déposés à la Caisse d'épargne 10 »
210 cotisations à 10 francs 2.100 »
80 cotisations à 5 francs 400 »
Vente de publications de la Société 100 »
Subventions du Ministère (mémoire)
Legs Charles-François Martin 1.000 »
Total 4.478fr. 55
Dépenses
Frais de recouvrement et d'envoi de publicat. 100 fr. »
Traitement de l'appariteur 300 »
A reporter . . . 400
))
Helioo. ELMarchn
»
»
— 121 —
Frais d'impression 2.l'00
Frais de gravure 150
Reliure 25 »
Achat de livres et abonnements 80 »
Loyer 10 »
Frais d'aménagement du rez-de-chaussée de
la Porte-Guillaume 1.200 »
Fouilles et dépenses imprévues 400 »
Total 4.465 fr. »
BALANCE :
Les recettes sont évaluées à .... 4.478 fr. 55
Les dépenses à 4.465 »
Excédent de recettes ... 13 fr. 55
M. le Président donne ensuite lecture de la fin de son
travail « Notice chronologique sur les seitjneurs de Courville.»
Ce travail est renvoyé à la commission de publication.
A propos de Brissot.
M. Chamberland demande à présenter quelques observa-
tions relatives à la maison de la rue des Vieux-Capucins
signalée dans une séance précédente comme ayant appartenu
à Brissot.
Depuis cette séance ont paru, dans le Journal de Chartres,
deux articles : l'un du ;)0 septembre, l'autre du 30 dé-
cembre 1899, émanant, sous les initiales A. -H. G,., de
M. Gibon, ancien greffier à Chartres.
M. Chamberland donne lecture de ces deux articles qu'il
est bon de reproduire ici en leur entier, en raison des rensei-
gnements y consignés sur l'état civil et la parenté de Brissot.
PREMIER ARTICLE
La notice insérée dans le Journal de Cliartres du
5 août 1898 au sujet d'une maison située rue des Vieux-
Capucins, 7, renferme plusieurs inexactitudes.
11 est facile de le démontrer.
Jacques-Pierre Brissot est né à Chartres le 15 janvier 1754,
connue le constate un acte inscrit à cette date sur le registre
des baptêmes et mariages de la ])aroisse de Saint-Saturnin.
Tome X, P.-V. 9
122
Cet acte est ainsi libellé :
« L'an mil sept cent cinquante-qnatre , le quinze janvier,
a été baptisé par moi prêtre vicaire de cette paroisse, sous-
signé, un fils né ce jour du légitime mariage de Guillaume
Brissot, maître traiteur et de Marie-Louise Legrand de cette
paroisse le pârain qui a nommés Jacques-Pierre a été Jacques-
Pierre Brissot, cousin paternel, la marraine a été Anriette-
Françoise Besnard, de Saint-Luperce, qui ont signé avec le
père et nous ce présent acte.
» (Signé) : Brissot. — Henriette-Françoise
Besnard. — Brissot. — Brulard, vicaire. »
Il s'ensuit que Jacques-Pierre Brissot n'est pas né dans la
maison de la rue des Vieux-Capucins située extra-muros et
dépendant de la paroisse de Saint-Brice, mais bien dans la
maison habitée par son père rue de la Boucherie numéros 16,
aujourd'hui rue du Cygne, n" 0 (au premier étage du bâtiment
sis au fond de la cour).
M. (luillaume Brissot était propriétaire de cette maison
tant comme héritier de M'"*". Geneviève Vabois, sa mère,
femme de M. Jacques Brissot, maître cuisinier, que par suite
de la donation qui lui en avait été faite par son père suivant
son contrat de mariage passé devant M*" Leroy, notaire à
Chartres, le 8 février 1740.
Il mourut le 24 décembre 1779 après avoir fait en faveur
de sa femme Marie-Louise Legrand, devant M^ Chevard,
notaire à Chartres , le 14 décembre 1777 , un testament dont
l'exécution fut consentie suivant acte reçu par le même
notaire le 30 mai 1780, et la maison de la rue de la Boucherie
fut abandonnée à M'"'' veuve Brissot lors du partage de la
succession de son mari, suivant acte passé devant M" Chevard
le 24 août de la même année.
M'"* veuve Brissot qui avait eu 10 enfants est décédée à
Chartres le 5 thermidor an 8 (24 juillet 1800) laissant pour
seuls héritiers : M""' Marie-Françoise Brissot, l'une de ses
filles; M""' Marie-Louise-Adelaïde Brissot, son autre fille,
femme de M. Jacques Bonnet, épicier à Chartres, près la
porte Châtelet; M. Pierre-Louis Brissot, son fils, alors payeur
de la guerre de la 22'' division , première subdivision de la
résidence de Bourges, payeur général d'Eure-et-Loir en 1792;
— 123 —
Pierre-Augustin-FëlixBrissot, Edmo-Augiistin-Sylvain Brissot
et Jacques-Jérôme -Anacharsis Brissot, ses trois petits-fils
mineurs sous la tutelle de Marie-Catherine-Félicité-Françoise
Dupont, demeurant à Paris, rue de Sorbonne, division des
Thermes, veuve de Jacques-Pierre Brissot, représentant du
peuple, mort le 31 octobre 1793.
La maison de la rue de la Boucherie fut vendue par les
héritiers de M'"'' veuve Brissot à M. Charles Girard, pâtissier-
traiteur; et à M'"" Marie -Madeleine Chevard, sa femme,
suivant acte passé devant M" Lion, notaire à Chartres, le
22 août 1800.
Elle appartient aujourd'hui à M'"'' veuve Bezard.
Les dépenses occasionnées à Jacques-Pierre Brissot par
ses études de droit à Paris et par ses relations avec plusieurs
littérateurs et jurisconsultes, la publication peu fructueuse
de ses travaux juridiques et politiques , ses fréquents appels
à la bourse de ses amis, son incarcération à la Bastille, son
mariage avec M"*" Dupont, attachée à la maison de la duchesse
d'Orléans, ses voyages à Londres et aux États-Unis à la
recherche de la fortune, tout porte à croire qu'il ne fut
jamais en état d'acquérir aucun immeuble pas même la petite
propriété de la rue des Vieux-Capucins * .
Cette maison qui appartient aujourd'hui à M. Rocque,
appartenait précédemment à M. Damars et très antérieure-
ment à M. Foreau-Trizav ou à sa femme.
SECOND ARTICLE
Il a été dit, dans le Jouriml de Chartres du 30 septembre
dernier, que le conventionnel Brissot est né à Chartres, au
premier étage d'un bâtiment, sis au fond de la cour d'une
maison de la rue du Cygne, n° 6.
Des lecteurs auraient été, paraît-il , surpris de cette préci-
sion; leur étonnement cessera sûrement dès qu'ils auront
pris connaissance des explications suivantes :
« Indépendamment de la maison qui vient d'être citée,
Guillaume Brissot a possédé la maison voisine, située au fond
d'une cour à laquelle on accède par une allée portant le
' Dans l(^s Howmi's illustres de rOrléannis, (tome I", page 298),
M. André-Siituniiii .Moriii sVxpriinr ainsi sur liiissot :
n 11 ne laissait aiicinie l'urtune à sa veuve et à ses enfants. »
— 124 —
numéro 8 de la rue du Cygne , et qui appartient à M™'' veuve
Barruzier; mais il n'a acquis cette dernière, du Bureau des
Pauvres de Chartres, aux termes d'un acte passé devant
AP Defonteneau, notaire à Chartres, que le 3 février 17G4,
c'est à dire dix ans après la naissance de son fils, Jacques-
Pierre Brissot, dit de Warville, qui fut conventionnel; et
cette acquisition fut suivie d'un partage entre lui et le sieur
Antoine Loiseau , devant le même notaire, le 10 du même
mois. Il avait liabilement profité d'une occasion de mettre
plus à l'aise sa nombreuse famille.
Guillaume Brissot ne possédait, en 1754, que la maison
numéro 6 de la rue du Cygne. Il ne faut pas oublier qu'il y
exerçait sa profession de cuisinier-traiteur. En examinant
dans les titres de cette époque la désignation de cette maison
et sa distribution, on remarque que la cuisine et ses dépen-
dances occupaient tout le rez-de-chaussée du bâtiment sur la
"rue et qu'au premier étage se trouvait la salle à manger,
réservée à la clientèle. Quant au bâtiment du fond de la cour,
il comprenait au rez-de-chaussée une grande salle destinée
aux repas de noces. Il ne restait donc pour le logement de la
famille que les deux chambres et le cabinet du premier étage
au-dessus de cette salle, dont les parois intérieures de droite
et de gauche étaient encore, en 1840, recouvertes de tapis-
series fines ^ datant alors de plus de cent trente ans,
puisque leur existence est constatée dans une vente faite par
Jean Roulleau et Marie-Geneviève Bauquin, à Jacques Brissot
et à Geneviève Vabois, sa femme, devant iVP Jacques Foreau,
notaire à Chartres, le 2G mai 1708.
La maison appartenant aujourd'hui à M"" veuve Barruzier
a dû être abandonnée, lors du partage du 24 août 1780, à
Pierre-Louis Brissot, dit de Thivars, frère de Jacc[ues-Pierre
Brissot, dit de Warville.
Quant aux peintures de la maison de la rue des Vieux-
Capucins n°7, que la notice insérée dans le Journal de Chartres
du 5 août 1898, attribue à Brissot, dit de Thivars, il y aurait
peut-être lieu de rechercher si elles ne sont pas plutôt l'œuvre
* Reffcn (pour Reffin, id est — laine (loiiblement fine — par synecdoque,
tapisserie fine). Ces tapisseries ont été vendues, en 1859, à M. Lemarié, com-
missaire-priseur à Cliarlies.
— 125 —
de Félix-Saturnin Brissot, dit de Warville, car ce petit-fils
du girondin, qui est nô h Sens (Yonne), en 1818, était paysa-
giste ! A. -H. G**\ »
11 résulterait de ces deux articles, conclut M. Chamber-
land, que Brissot n'aurait jamais eu, — ce qui paraît admis-
sible — ni les loisirs ni les ressources nécessaires pour se
rendre acquéreur de la maison dont « riuterinédiairc des
chercheurs » le présente comme propriétaire. Malheureuse-
ment aucun acte authentique n'a pu établir quel pouvait être
ce propriétaire à l'époque qui nous occupe. Ne pourrait-on
cependant, dans le cas où cet immeuble aurait été vendu
comme bien national, retrouver aux Archives le nom de son
acquéreur.
Cette maison aurait encore pu être achetée par un des
frères de Brissot.
Quant aux peintures qui tapissaient la chambre, rien ne
prouve qu'elles soient, ainsi que le dit V Intermédiaire, de
Brissot de Thivars, pas plus que du petit-fils de Brissot de
Warville, comme cela parait possible au correspondant du
Journal de Chartres.
Ce sont deux questions intéressantes à résoudre qui méri-
tent de fixer l'attention des chercheurs.
M. le Président remercie M. Chamberland de sa communi-
cation.
,La séance est levée à quatre heures et demie.
Ouvrages reçus dans le mois de Février 1899.
I. — ENVOI DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Journal des Savants, livraisons de novembre et de décem-
bre 1898.
Bulletin du Comité des travaux historic/ues, année 1898 (122).
II. — DONS
Atlas du Voyage autour du Monde, par M. de Freycinet.
Mélusine, n° de novembre-décembre 1898.
— 126 —
III. — ÉCHANGES
Bulletin de hi Société liisforique et nrchéologique de l'Orne,
tome XVII, 4^ Bulletin.
Bulletin de la Société archéolof/ique de la Covrèze, tom. XX,
4"= liv.
IV. — ABONNEMENTS
Archives historiques du Diocèse de Chartres , n° 49.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 2 MARS 1899
Président: M. R. Durand. — M. Denisart, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Roger Durand, abbé Sainsot,
Bourgeois-Gaucheron , Brosseron, Buisson, Chamberland,
Champagne, Corrard, Dauzat, Denisart, Denos, Duchon,
Georges Durand; Gabriel, Germond, Gérondeau, Glin, docteur
Gillard, Lehr, de Lubriat, Maugars, Manger, Ouellard,
Petrot-Garnier, docteur Robin, Rousseau-Renvoizé, Tachot,
abbés Bellanger, Bouhiiert. Crancée, Hermeline, Langlois»
Métais, Thevert, Vaurabourg. Excusé : M. Haudié.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Admission de nouveaux membres.
Lecture do la liste des ouvrages reçus par la Société
pendant le mois de février.
M. le Président communique une circulaire de la Société
libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-lettres de TEure,
annonçant l'ouverture d'un concours littéraire (prix Lucien
Fouché).
M. Chamberland donne lecture d'une lettre inédite de
Marceau, dont notre confrère, M. R. Bonnet, a bien voulu
réserver la primeur à la Société. M. Bonnet a joint à la lettre
de Marceau un commentaire intéressant. Voici, dans son
entier, la communication de M. Bonnet :
1
Une lettre inédite de Marceau.
La lettre inédite que nous publions ci-dessous est seuleuienl
connue par les quelques lignes, d'ailleurs tronquées, que
Sergent a insérées dans ses Notices historiques sur le <jrn('riil
Mcircenii et que MM. Parfait et Maze ont reproduites dans
leurs ouvrages.
Plus heureux que ces consciencieux érudits, j'ai eu la
bonne fortune d'avoir entre les mains l'original de la lettre
où Sergent avait i^ris les lignes citées dans son ouvrage. Cet
autographe était venu, je ne sais trop comment, dans la
collection formée, sous le second Empire, par M. Danton,
un haut fonctionnaire du ministère de l'Instruction publique
et qui se trouvait être le neveu du fameux conventionnel.
Cette lettre de Marceau, datée du 11 fructidor an IV
(28 août 1796) est une des dernières qu'il ait adressées à son
beau-frère, alors à Bàle. Le jeune général demande qu'on
lui prépare un grabat où il se reposera des fatigues de la
guerre. C'était un catafalque qui s'apprêtait. Le 21 septembre
suivant , Marceau n'était plus.
La lettre contient des considérations philosophiques sur la
guerre que l'on est surpris de lire sous la plume d'un général.
On se les explique plus facilement si l'on songe que l'on a
devant soi la lettre d'un héros des guerres de la République,
quia donné maintes preuves de sa magnanimité. Le plus sur-
prenant, c'est que Sergent, si empressé à servir la gloire de
son parent, les ait passées sous silence.
Nous espérons que les futurs éditeurs de la Correspondance
de i¥arceaH trouveront de l'intérêt à cette lettre, une des plus
belles que l'on connaisse de Marceau. En attendant cette
publication, qui serait certainement très intéressante, le
Bulletin de la Société archéologique d'Eure-et-Loir nous a
paru la place indiquée pour recueillir ce souvenir d'un des
plus illustres enfants de Chartres.
Wiesbaden, le i i fructidor an 4e,
année républicaine (28 août 1796).
A son frère et ami Sergent
Marceau , général
Si la renommée à cent bouches ne vous a point encore parlé
de mes grands exploits, c'est que modestement je ne parle pas
— 128 —
non plus de ce que j"ai fait et de ce que je fais tous les jours.
Sans cesse occupé de mon métier et de ce qui peut procurer à
mon pays une paix prompte et durable j"ai peu de temps à
donner à autre chose. Je laisse aux autres à vanter leurs
exploits. Je me contente de remplir mes devoirs et je ne vise
point du tout à la réputation. Tant de gens sont à cet égard
montés sur des échasses qu'il suftit de les voir de près pour les
trouver, malgré des subterfuges, que de la hauteur des autres ,
et il sera toujours temps pour moi de me faire voir. Je ne sais
quand j'aurai fini avec ces diables de places. Je viens de donner
des ordres pour le siège d'Ehrenbreitstein * et j'espère qu'une
fois en train nous aurons bientôt fait. Après cela, à Mayence,
mais il faut que nos armes se soutiennent dans le pays. Si
elles étaient commandées par un Bonaparte, je ne douterais
de rien, mais aussi combien peu de généraux lui ressemblent.
Je ne puis rien vous promettre pour votre M. du Mail (?); il
sera, comme les autres, grillé si le commandant du fort ne
s'empresse de se rendre. J'en serai fâché, tant pour lui que
pour les autres, mais c'est une nécessité de la guerre. Il faut
en gémir. Puisque tout ce qu'elle enfante est horrible et que ce
n'est qu'au prix du sang humain que l'on élève des trophées
aux bourreaux sanguinaires que l'on nomme des héros.
Comptez sur votre jambon si je m'empare de la fameuse
ville-. Je compte aussi, moi, en aller manger avec vous.
Préparez-moi un petit grabat, que les mains de l'amitié en
préparent les ornements. J'en apporterai une assez bonne
part pour vous y faire goûter quelque plaisir.
Vous ^ aurez appris que ma mère a été entièrement dépouillée.
Des voleurs se sont introduits chez elle et lui ont tout enlevé.
J'ai fait l'impossible et suis parvenu à rassembler 25 louis que
je lui ai envoyés. Je ne sais si elle m'en tiendra jamais compte
mais comme je ne l'ai fait que pour ma propre satisfaction,
' Ehronbrpitstpin, petite ville sur la rive droite du Rhiu, en f;ice de Mayeuce.
Les Français n'y entrèrent qu'en lévrier. 17U!).
Marceau avait été laissé devant Mayeuce depuis le mois de juin 1796 avec
une armée de 30.000 hommes. 11 abandonna le siège de cette ville vers le
10 septembre, sur les ordres de Jourdau et aida puissamment à couvrir la retraite,
de son général en chef.
2 On sait rpie les Français ne rentrèrent à Mayence qu'en 1708 après le traité
de Campo-Fonnio (17 octobre 1707).
3 Ici commence la citation de Sergent; elle se termine avec le paragraphe.
— 129 —
quelle que soit son opinion à cet égard, vous sentez que je
suis toujours satisfait.
Que ma sœur partage cette lettre et mes sentiments d'amitié
qui me lient à tous deux. Je n'ai que le temps de l'embrasser
pour qu'elle vous le rende. J'espère que vous m'aurez une
certaine obligation de ce moyen de nous rendre tous trois
heureux et satisfaits.
Marceau.
A Monsieur
Monsieur Sergent , artiste
maison de M. Mieg ,
faubourg Saint-Jean
à Basle en Suisse
De vifs remerciements sont adressés à M. Bonnet. M. le
Président exprime le désir de voir les autres documents de
ce genre réunis et publiés dans nos Mémoires.
Après la correspondance, l'ordre du jour appelle la discus-
sion du Projet de revision des Statuts ^ Les modifications,
proposées dans une pétition présentée dans la séance du
2 février par M. l'abbé Langlois, avec la signature de dix
membres titulaires, ont été examinées par une Commission.
Le projet, adopté par cette Commission, est soumis à
rappréciation de la Société ; il a été envoj^é à chacun des
300 membres actuels , spécialement convoqués à cet effet en
assemblée générale, en vertu de l'article XXXI du règlement.
Après pointage, on reconnaît que le nombre des présents
s'élève à 35, et dépasse, par conséquent; le dixième requis.
La discussion est ouverte.
Article par article, M. le Président donne lecture des
Statuts de 1868 et du nouveau projet qui est adopté avec
quelques modifications.
La Société vote, sur la proposition de M. Maugars, que
« tout Sociétaire peut devenir nieniJire perpétuel en versant
une somme de trois cents francs. », — sur la proposition de
M. l'abbé Métais que « le Secrétaire convoque à chaque
séance tous les membres. » — De légères corrections de
1 Adoptés le 6 décembre 1866 {P.-V., Ill, 252, 256, 274 à 285), approuvés
par le Conseil d'Etat, le 4 juillet 1868 (P.-V., IV, 124 à 129).
— 13(J —
détail sont apportées rrun commun accord, sur la demande de
divers membres, particulièrement de MM. G. Durand, Dauzat,
Lestrade, Denos, Tachot, Grabriel. On insère les mots u mem-
bres yje/yje^Me/s' », « présidents et membres d'honneur », « le
Président élu », <■ onze membres, dont font partie de droit
M. l Inspecteur d'Académie. . . »^ « en fin d'examen )>, « dont
les travaux peuvent l'intéresser, » « une séance publique en
dehors de Chartres, » etc..
Le nouveau Projet est repris dans son ensemble et, après
une seconde lecture, il est mis aux voix et adopté à l'unani-
mité.
Voici la rédaction définitive de ces Statuts qui deviennent
dès maintenant exécutoires et seront incessamment soumis à
l'approbation du gouvernement :
STATUTS
Article P"". — La Société Archéologique d'Eure-et-Loir,
fondée en 1856, et reconnue comme établissement d'utilité
publique par décret en date du 4 juillet 1868, est placée sous
l'autorité du Ministre de Tlnstruction publique.
Elle a pour but la recherche, Tétude et la conservation
des monuments et documents historiques existant dans le
département.
Elle étend ses travaux aux sciences, à la littérature et
aux beaux-arts.
Elle s'interdit toute discussion politique et religieuse.
ORGANISATION DE LA SOCIETE
Art. II. — Le siège de la Société est fixé à Chartres , à la
Porte-Guillaume.
Art. III. — La Société se compose de membres honoraires,
de membres perpétuels, de membres titulaires, et de
membres correspondants.
Art. IV. — Le nombre des membres est illimité.
— i:51 —
Art. V. — Pour être admis incnibro titulaire ou membre
correspondaut, le candidat doit être présenté au Bureau par
deux Sociétaires : le Bureau décide l'admission au scrutin
secret.
Art. VI. — La cotisation annuelle est de 10 francs.
Les membres correspondants n'y sont point assujettis.
Cette cotisation est réduite à 5 francs pour les Desservants
et les Instituteurs.
Tout sociétaire peut devenir membre perpétuel en versant
une somme de trois cents francs.
Art. vil — Tout membre de la Société qui sera plus de
deux ans sans verser la cotisation pourra être déclaré
démissionnaire. La décision sera prise par le Bureau, à la
majorité absolue de ses membres.
Art. VIII. — Sont de droit présidents d'honneur : M. le
Préfet d'Eure-et-Loir, Mg'" TÉvèque de Chartres et M. le Maire
de la Ville de Chartres.
Sont également de droit membres d'honneur : M. le Vice-
Recteur de l'Académie de Paris et M. l'Inspecteur d'Académie
en résidence à Chartres.
Art. IX. — Les membres titulaires que leur âge empê-
cherait de prendre une part active aux travaux de la Société,
ou qui lui auront rendu des services éminents, pourront, par
délibération spéciale du Bureau, être nommés membres
honoraires.
Art. X. — Les membres correspondants prennent part
aux délibérations, mais ne peuvent voter sur les questions
de finances.
Art. XL — Les délibérations de la Société sont prises à
la majorité des membres présents. Celles qui sont relatives
à l'acquisition, l'aliénation ou l'échange d'immeubles, et à
l'acceptation des dons et legs, sont subordonnées à l'auto-
risation préalable du Gouvernement.
Art. XII. — La Société est administrée par un Bureau
composé de dix membres.
— 132 —
Un Président nommé pour trois ans et qui n'est pas immé-
diatement rééligible à cette fonction ;
Trois Vice -Présidents, un Secrétaire, deux Vice -Secré-
taires, un Bibliothécaire -Archiviste, un Conservateur du
Musée et un Trésorier, nommés également pour trois ans,
mais toujours rééligibles.
ÉLECTIONS
Art. Xlll. — Les membres du Bureau et de la Commission
de publication sont élus au scrutin secret. Les absents ont le
droit de prendre part au vote en envoyant leur bulletin dans
une enveloppe contresignée et cachetée. Le Président ouvre
cette enveloppe en présence de l'Assemblée, constate la
signature et dépose le bulletin dans l'urne après pointage
nominal du votant.
Les élections ont lieu au scrutin de liste, à la majorité
relative et autant que possible à la séance de novembre.
La qualification de Président est seule spécifiée sur le
bulletin de vote.
Les neuf membres qui, en dehors du Président élu,
obtiennent le plus grand nombre de voix, constituent le
Bureau.
Le Bureau élit au scrutin secret les titulaires de ses diffé-
rentes fonctions.
La Commission de publication est nommée pour trois ans
à la séance qui suit l'élection du Bureau.
Art. XIV. — En cas de vacance, par suite de décès ou
démission, d'un membre du Bureau, il est pourvu à son
remplacement , par la Société , en séance ordinaire.
attributions
Art. XV. — Le Président reçoit la correspondance, ordon-
nance les dépenses, signe les bons à tirer, règle l'ordre du
jour et autorise les lectures : il renvoie à la Commission de
publication celles de ces lectures qui lui paraissent de nature
à motiver l'intervention de celle-ci. ♦
Art. XVI. — Le Secrétaire rédige le procès-verbal de
— 133 —
chaque séance, surveille l'iiiipression des publications et leur
distribution.
Il convoque à chaque séance tous les membres de la
Société.
Art. XYII. — Le Bibliothécaire -Archiviste, qui a la garde
de la Bibliothèque et des Archives conservées au siège de la
Société, communique sur place aux membres de la Société
les manuscrits qu'ils désirent consulter; il leur délivre,
contre récépissé, les livres dont ils demandent communi-
cation , pour un temps qui ne pourra excéder trois mois.
Il tient au courant l'inventaire et le catalogue méthodique
et alphabétique des livres, papiers et ouvrages formant les
archives de la Société.
Art. XVIII. — Le Conservateur du Musée a la garde des
objets qui le composent. Il communique, sur place, aux
membres de la Société, les objets que ceux-ci désirent
consulter.
Il tient au courant l'inventaire et un catalogue méthodique
et alphabétique.
Art. XIX. — Dans les trois premiers mois de l'année le
Trésorier présente à Tapprobation de la Société les comptes
de l'exercice écoulé, établit le budget des recettes et
dépenses et arrête la liste définitive des membres titulaires-
Le Trésorier est dépositaire des titres de rentes ainsi que
des médailles remportées par la Société.
Il contrôle les registres de réserve des volumes et fascicules
publiés par la Société, vérifie les sorties ainsi que les
rentrées correspondantes.
COMMISSION DE PUBLICATION
Art. XX. — Une Commission de publication, composée de
onze membres, dont font partie de droit M. l'Inspecteur
d'Académie , le Président et le Secrétaire de la Société , est
chargée d'examiner les manuscrits déposés. Aucune publi-
cation ne sera faite sans son autorisation.
En cas de vacance de l'un de ses membres , il est pourvu à
son remplacement par le Bureau.
— 134 —
Elle est responsable de l'exécution matérielle de tout ce
qui est publié sous le sceau de la Société : éditions de
manuscrits, réimpressions, etc.
Elle est juge de la forme à donner aux publications et de
leur opportunité , dans les limites prévues par le Budget.
Elle est appelée à statuer, pour chaque travail d'impression,
en dehors des Fi'OL'ès-]\^rJjaux et des Mémoires, sur le
chifire de tirage et le marché à intervenir avec l'imprimeur.
Elle surveille la mise en vente des ouvrages de la Société.
La Conmiission choisit son Secrétaire parmi les huit
membres élus.
Celui-ci enregistre les entrées et sorties des manuscrits et
des épreuves et consigne sur un registre les décisions de la
Commission. Il est chargé des convocations.
Les décisions sont prises au scrutin secret et à la majorité
absolue des membres présents.
La Commission se réunit avant et après chacune des
séances de la Société et toutes les fois qu'il y a utilité.
Le Rapporteur, nommé au scrutin secret, doit, autant que
possible dans le mois . produire par écrit ses conclusions et
rendre le manuscrit coté et paraphé.
La Commission procède alors au vote pour décider : le
manuscrit sera publié tel qu'il est ; ou : le manuscrit sera, après
les modifications signalées à l'auteur, examiné à nouveau. Si le
vote , en fin d'examen , est favorable , le Secrétaire de la
Commission transmet le manuscrit au Secrétaire de la
Société avec la mention : bon à composer; s'il est défa-
vorable, le manuscrit est déposé aux Archives de la Société.
PUBLICATIONS
Art. XXL — La Société publie les Procès-Verbaux de ses
séances.
Elle publie en outre des Mémoires dans lesquels sont
insérés les travaux acceptés par la Commission de publi-
cation.
Nul travail précédemment imprimé ne doit être inséré
dans les Mémoires.
Art. XXII. — La Société peut également éditer d'anciens
manuscrits ou même réimprimer d'anciens ouvrages.
— 135 —
Ces publications, en raison de leur importance, ne pourront
se faire qu'en vertu d'une autorisation spéciale donnée par
la Société en assemblée générale.
Tous les ouvrages déposés dans les Archives de la Société
pourront être publiés par elle quand l'auteur n'aura pas
consigné son opposition sur le manuscrit.
Art. XXIII. — Tout manuscrit remis à la Société devient
sa propriété. L'auteur toutefois peut le publier à ses frais, si
la Société n'entreprend pas cette publication.
Art. XXIV. — Les membres titulaires reçoivent chacun
un exemplaire de toutes les publications de la Société.
Les membres correspondants reçoivent seulement les
procès -verbaux. Ils n'ont part aux autres distributions
qu'autant qu'ils acquittent le prix fixé par la Société pour
chacune de ses publications.
Art. XXY. — Cependant tout membre correspondant aura
droit à un exemplaire du volume oîi aura été imprimé un
mémoire fourni par lui.
Art. XXVI. — L'auteur d'un travail inséré dans les publi-
cations de la Société a droit, aux frais de celle-ci, à un tirage
à part de 20 exemplaires avec couverture qui ne pourront
être mis en vente.
Art. XXVII. — Aucun tirage à part exécuté aux frais de
l'auteur ne pourra être vendu avant la mise en vente des
volumes de la Société.
Art. XXVIII. — La Société correspond avec les autres
Sociétés françaises et étrangères dont les travaux peuvent
l'intéresser et fait avec elles des échanges de publications.
RÉUNIONS
Art. XXIX. — La Société tient, autant que possible, ses
séances ordinaires le premier jeudi de chaque mois à trois
heures.
Art. XXX. — L'Assemblée générale publique se réunit
— 136 —
chaque année, dans le courant de mai, sur convocation
spéciale.
Art. XXXI. — Indépendamment de cette assemblée géné-
rale, la Société tient des séances publiques en dehors de
Chartres.
DISPOSITIONS TRANSITOIRES
Art. XXXII. — Dans le cas où la Société cesserait d'exister,
les registres, titres, papiers, mémoires, livres, objets d'art
et fonds restant en caisse, seraient remis entre les mains de
Fadministration municipale de la ville de Chartres, pour
être répartis entre la Bibliothèque et le Musée de cette ville.
Art. XXXIII. — Aucun changement au règlement ne
peut avoir lieu , si la proposition n'en est faite par tous les
membres du Bureau ou signée par dix membres titulaires.
La discussion aura lieu dans une assemblée générale, sur
convocation spéciale.
Dans cette question , comme dans toutes celles entraînant
des dépenses importantes et non prévues au budget, la
décision ne sera valable qu'autant que le dixième au moins
des membres titulaires de la Société seront présents à la
séance.
A une seconde convocation, s'il y a lieu, la décision pourra
être prise, quel que soit le nombre des membres présents.
Tous changements faits aux Statuts seront soumis à
l'approbation du Gouvernement.
Chcii'tres, le 2 mars 1899.
M. le D'^ Gillard signale l'existence de tirages des publica-
tions de la Société faits sur papier de luxe par notre imprimeur
en dehors de la Société. Il demande que le Bureau examine
la suite à donner à cette affaire. Il exprime le vœu qu'aucun
tirage sur papier de choix ou de luxe ne soit autorisé qu'après
un avis de l'Assemblée générale ; — que le fonds de réserve
des exemplaires des publications de la Société soit reconstitué;
— que les auteurs puissent au moins surveiller la correction
des épreuves de leurs travaux. Il rappelle les réserves qu'il
— 137 —
a faites sur la destination future d'un clavecin déposé par lui
en 1803 au Musée de la Société, réserves consignées dans
nos Procès- Verbaux, t. IX, p. 122-128. M. le Président donne
acte à M. le D'" Gillard de sa communication et de ses deskle-
La séance est levée à cinq heures et demie.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
MM. OuELLARD-GiLBERT ; présenté par MM. Roger Durand et
Tabbé Langiois.
l'abbé Bellanger, curé de Fontenay-sur-Conie ; présenté
par MM. Bourgeois-Gaucheron et l'abbé Sainsot.
Ouvrages reçus dans le mois de février.
I. — envois du ministère.
Bulletin de f Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
4" série, tome XXVI, nov.-déc.
Bulletin historique du Comité des Travaux historiques, 1897,
n"' 3 et 4.
Bulletin archéoloyique du Comité des Travaux Jiistoric/ues,
1898, P" livraison.
Bévue des Ktudes grecques, tome XI, n" 44, oct-déc, 1898.
11. — ÉCHANGES.
Bulletin de la Société du Vendômois, tome XXXVII, 1898.
— — du Maine, tome XLIII, 1898, P'" sem.
— — de Touraine, t. XI, 1898, 3« et 4^ trim.
— — de l'Oise, tome XVII, 1898, 1''' partie.
— — de Bunkerque, 1898, 2"^ fascicule.
— — de Stockholm, 1895.
III. — ABONNEMENTS.
Archives historiques du Biocèse de Chartres, n^ 50.
Bibliographie dlùire-et-Loir, n° 14, février.
Tome X, P.-V. 10
— 138 —
IV. — ACHATS.
Die Baniherger domsculpturen, par le D"" Veese.
Catalogue général des Manuscrits français de la Bibliothèque
Nationale, 4 vol.
SÉANCE DU 13 AVRIL 1899
Président : M. R. Durand. — M. Denisart , secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. R. Durand, abbé Sainsot, Am-
blard, Balandra, Chaniberland, Denisart, Denos, Escoffier,
Gérondeau. Gouin, Lestrado, Maugars, Manger, Ouellard,
Ch. Petrot, D'" Robin, IV Taillefer, abbés Crancée, Haj^e,
Langlois, Métais, Peschot.
Excusés : MM. Champagne et Petrot-Garnier.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Admission de membres nouveaux.
M. le Président annonce que M. Amblard a donné sa dé-
mission de secrétaire de la Société et que le Bureau a nommé
à sa place M. Chamberland, Agrégé de l'Université, précé-
demment archiviste -bibliothécaire. Puis, à Tunanimité,
M. l'abbé Langlois, secrétaire de la Commission de publi-
cation, est élu membre du Bureau.
M. le Président annonce le décès de M. Georges Duplessis.
« La Société archéologique a perdu, dit-il, le 20 mars, un
de ses membres les plus éminents en la personne de
M. Georges Duplessis, membre de l'Institut (section des
Beaux-Arts) et directeur du département des Estampes à la
Bibliothèque Nationale. M. Duplessis a publié de remar-
quables travaux sur la gravure et les costumes historiques.
Il est de plus l'auteur de V Inventaire de la (Jolledion des
Estampes . »
— 139 —
Lecture de la liste des ouvrages reçus peudant le mois
de mars.
M. le Président fait observer qu'il est deux fois question,
dans la Revue de la Société des Eludes historiques, de notre
distingué confrère, M. l'abbé Langlois, au sujet de la
Chanson du Voltiijeur du Premier Knipire et de la Bihlio-
graphie d' Eure-et-Loir ; il fait savoir que le Bulletin do la
Société de la Charente contient un important travail de
M&' Barbier de Montault, relatif au Trésor de Cherves.
L'auteur y décrit par analogie le Triptyi/ue de X.-D. de
Chartres .
M. le Président propose d'organiser une séance publique.
La proposition est adoptée à l'unanimité.
Il expose les raisons pour lesquelles le théâtre lui semble
le lieu de réunion préférable. — Adopté.
La question de l'heure est agitée. M. le Président fait
valoir les arguments qui militent en faveur de la soirée.
Après une discussion à laquelle prennent part M. le D'' Robin
et M. l'abbé Métais, l'Assemblée se prononce pour l'après-
midi.
M. le Président parle ensuite de l'excursion archéologique
annuelle. Aller à Bonneval et à Alluyes, fort intéressantes
localités de ce département, serait très facile grâce au
tramway Lèves-Bonneval, récemment inauguré. Mais il
pense qu'il serait peut-être préférable de visiter cette année
Chantilly. Chantilly ofïre un intérêt hors ligne avec son
château, ses collections d'art, sa bibliothèque, son parc, ses
écuries monumentales. Il espère que nous aurions, cette
année, des facilités exceptionnelles et des guides hors de
pair. Après un court échange d'observations, la proposition
est adoptée.
M. Paul Balandra, fils de notre confrère, communique à la
Société une photographie de la pierre tombale de .Jean-
Armand de la Vove de Tourouvre (v. 1672-1733), mort
évêque de Rhodez, et issu dune vieille famille du Pays
Chartrain « gentem apud Carnutenses perantiqua nohilitate et
militari gloria conspiicuam. »
Cette pierre tombale se trouve dans l'église de Salles-
— 14(3 —
Curan (Aveyron). Les évoques de Rhodez avaient une rési-
dence dans ce bourg.
M. Paul Balandra se tient k la disposition do la Société
pour plus amples renseignements.
M. le Président prie M. Balandra de transmettre à son fils
les remerciements de la Société, il lui semble que cette
inscription funéraire pourrait prendre place dans notre ou-
vrage sur les Pierre.^ toiiilmics.
M. l'abbé Langlois donne lecture des passages essentiels
d'un article de M. Maurice Dumoulin, paru dans la Revue des
Etudes historiques (avril-mai 1899). L'auteur y préconise le
groupement des Sociétés savantes en vue de travaux com-
muns , notamment de recherches bibliographiques. L'As-
semblée se déclare favorable en principe au projet de
M. Dumoulin.
M. l'abbé Métais fait observer que malgré la lettre for-
melle des nouveaux Statuts, plusieurs sociétaires n'ont pas
reçu de lettres de convocation à la séance. M. le Président
déclare que le soin le plus scrupuleux sera apporté à la ré-
vision de la liste des membres de la Société et à l'envoi des
lettres de convocation.
M. l'abbé Métais dit que les sociétaires étrangers à Chartres
qui viennent retirer les publications auxquelles ils ont droit,,
ne trouvent pas toujours l'appariteur de la Société, qui est
presque toujours absent de son bureau l'après-midi. Il de-
mande que toutes les publications de la Société leur soient
envoyées régulièrement par la poste : il pense que nos
confrères éloignés s'intéresseraient davantage à nos travaux
et seraient plus attachés à la Société. 11 voudrait, d'ailleurs,
que toutes nos publications fussent périodiques, particuliè-
rement les Pierres tombales et le Cartulnire de Notre-Dame-
de-Josaphat, ce qui nous permettrait de bénéficier des tarifs
réduits. Il estime la dépense à trois cents francs au maximum,
et ne la juge pas excessive pour une Société aussi riche que
la nôtre. Après une courte discussion, la proposition de
M. l'abbé Métais est prise en considération et renvoyée à
l'examen de la Commission de publication.
La séance est levée à quatre heures et demie.
— 141 —
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
MM. GuiLLEN (Auguste), place des Halles, à Chartres; pré-
senté par MM. Roger Durand et Gérondeau.
QuiNTART (Martial), à la Villette-Saint-Prest ; présenté
par MM. Ouellard-Gilbert et l'abbé Langiois.
D'' Taillefer, à Chàteauneuf; présenté par MM. Roger
Durand et le D"" Robin-Massé.
Toussaint (Edouard), conducteur principal des Ponts
et Chaussées, rue Muret, à Chartres ; présenté par
MM. Denos et Chamberland.
Ouvrages reçus dans le mois de mars.
I. — ENVOIS DU MINISTÈRE
Metteiisi» II, fondation Post.
Bihiiothrqiie de F École des Chartes, t. LIX, 0*= livr.
Journal des Savants, cahiers de janvier et février.
II. — DONS
Documents manuscrits relatifs aux Templiers à Chartres
et en Eure-et-Loir (domaines de la Commanderie de Sours,
maison des Hospitaliers à Chartres, etc.), don de M. Lestrade.
Visite à l'abbaye du Breuil- Benoît, don de M. le comte de
Reiset.
Le masque de fer et le livre de M. Frantz Funck - Brentano ,
Légendes et archives de la Bastille, Mattioli. — Don de
Fauteur, M. Loquin.
Xote sur les Crânes humains quaternaires, Bréchamps. —
formation delà Nation française, don de M. Fouju, au nom
de M. de Mortillet.
III. — ÉCHANGES
Bévue historique et archéologique du Maine, t. XLIV.
Bulletin de la Touraine, V trim. 1898.
Mémoires de la Soci(''t('' arcJié()loffi(/uc lorraine, t. 48 (3"sér.)
Id. Compte rendu des fêtes du cinquantenaire
de la Société.
— 142 —
Bulletin-Revue du Bourbonnais.
Revue de la Société des Etudes historiques.
Bulletin et Mémoires de la Société archéologique de la Cha-
rente (1897), avec album.
L'inventaire du Musée national de Costa-Rica.
IV. — ABONNEMENTS
Bibliographie d'Eure-et-Loir, n°' de mars et avril.
Archives historiques du diocèse de Chartres (mars).
Revue des questions historiques, ISO*^ livraison.
Revue de l'Art chrétien, t. x, 1'"*' liv.
SEANCE DU 4 MAI 1899
Président : M. Roger Durand. — M. Denisart, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Roger Durand, Bellier de la
Chavignerie, abbé Sainsot, Dauzat, Bernier, Brosseron,
Buisson, Gabriel Buisson, Champagne, Choppard, Denisart,
Denos, Doré, Duchon, Escoffîer, Gabriel, Germond, Géron-
deau, Goupillon, Haudié, Lehr, Maugars, Manger, Ouellard,
Charles Petrot, D"" Robin, D"" Taillefer, abbés François, Haye,
Langlois, Métais, Vaurabourg.
M. Chamberland excusé.
Le procès verbal de la dernière séance est adopté.
Admission de membres nouveaux.
M. le Président donne lecture — du programme du Congrès
archéologique de France, qui se tiendra cette année à
Màcon , — d'une lettre de M. Fouju, relative à une excur-
sion archéologique k Chàteaudun et à Saint-Denis-les-Ponts,
proposée par M. de Mortillet, conservateur dn Musée de
Saint-Germain-en-Laye.
Liste des ouvrages reçus et des dons divers faits à la
Société en avril dernier.
— 143 —
Communication de 'SI. le Président, au sujet d'une décou-
verte de deux sarcophages mérovingiens k Dreux.
Don par M. l'abbé Guillaumin, de Testampage d'une pierre
tombale d'un professeur de Thiron. Cette pièce est inté-
ressante ; elle n'existe qu'à l'état fragmentaire. La Société
vote des remerciements au donateur.
M. l'abbé Sainsot lit un compte rendu relatif aux travaux
de la Société archéologique et fait l'historique de cette
Société depuis sa création jusqu'à nos jours.
M. Bernior, ancien notaire à Châteauneuf-en-Thimerais,
donne lecture d'une notice relative à une ancienne chapelle
située rue Saint-Thomas, à Châteauneuf. Cette chapelle, qui
n'offre que pou d'intérêt au point de vue architectural, ren-
ferme plusieurs inscriptions intéressantes gravées sur pierre.
L'une de ces inscriptions est relative à Edouard Grin, clerc
et porte-croix de Saint-Thomas de Cantorbéry (Thomas
Becket). Edouard Grin assistait au meurtre de l'évêquo de
Cantorbéry et le protégea contre ses meurtriers. (29 dé-
cembre 1170). L'auteur communique les dessins des inscrip-
tions, blasons, etc., relatifs à son sujet. Pour remettre en
mémoire dans quelles circonstances le saint prélat fut mis à
mort, aux pieds même du maître-autel de sa cathédrale, par
quatre gentilshommes de la cour de Henri II Plantagenet, duc
de Normandie et roi d'Angleterre, il lit une notice extraite
d'un livre déjà ancien. Ce récit, d'un style fort naïf, s'étend
longuement sur les miracles qui s'opéraient autour du tombeau
de saint Thomas et sur la dévotion des paysans Normands.
M. l'abbé Métais proteste en disant que des légendes sem-
blables, empruntées à des sources sans valeur et qui ne font
nullement autorité en matière d'histoire et d'archéologie, ne
sauraient être imprimées dans nos Mémoires. M. le Président
fait observer, ainsi que l'auteur lui-même, qu'il ne s'agit
point là d'opinions personnelles, mais d'une simple citation
empruntée à une chronique. Le travail de M. Bernier est
renvoyé à la Commission de publication.
On propose de nommer une Commission chargée de tenir
la Société au courant des travaux de restauration de la
— 144 —
Cathédrale. Sont nommés membres de cette Commission :
MM. Bellier de la Chavignerie, Lehr et Denisart.
La séance est levée à cinq heures nn quart.
LA CHAPELLE DE SAINT THOMAS DE tlANTORBERY
A CHATEAUNEUF
« La petite ville de Chàteauneul", chef-lieu de canton de
Farrondissement de Dreux [Eure-et-Loir), ancienne capitale,
du pays connu sous le nom de Thimeruis, plus tard siège
d'une baronnie-pairie, et, à une époque i)lus rapprochée,
chef-lieu du district du Ihnts-de-la-Mouttujnc, est aussi pauvre,
en monuments qu'elle est riche en souvenirs historiques. De
son château-fort et des trois enceintes élevées successive-
ment pour la protéger contre les incursions ennemies, il ne
reste rien, sinon des fossés fangeux. Cependant, elle possède,
dans l'un de ses faubourgs, dans une rue allant de la route
de Chartres à celle de Nogent-le-Roi, et appelée rue Saint-
Thomas, une chapelle susceptible de fixer l'attention de
riiistorien. Masquée par des maisons et des murs qui la
dérobent aux yeux des passants, ce n'est guère que de la
route de Chartres qu'on peut l'apercevoir.
Construite en maçonnerie de pierres de silex et couverte
en tuiles, cette chapelle ne diffère guère des autres bâti-
ments qui l'entourent que par quelques piliers et contreforts,
plus ou moins anciens, les uns en grisou, les autres en
moellon, et n'offre rien de remarquable au point de vue
architectural. Mais si, poussé par un sentiment de curiosité,
on veut se donner la peine de franchir l'unique porte prati-
quée dans le mur situé au midi (la porte principale ayant été
bouchée par un mur en maçonnerie), et entrer dans cette
chapelle, on est tout d'abord surpris de se trouver au milieu
d'une vaste nef de 21 mètres 35 centimètres de long sur
7 mètres de largo, éclairée jadis par quatorze fenêtres, dont
six dans le mur du côté nord, six dans le mur au midi, une
au-dessus de ce qui l'ut la porte d'entrée principale, et une
dans le mur do la pointe où devait se trouver l'autel. Aujour-
d'hui, il n'en existe plus, au midi, que quatre sur six, et encore,
dans l'une d'elles, celle du milieu, a été pratiquée la porte
— 145 —
d'entrée actuelle. Les deux autres ont été bouchées par un
mur plein, qui laisse apercevoir une partie de leur entourage
en pierres de taille. Les onze fenêtres encore existantes sont
bien conservées, sauf les vitraux qui ont été remplacés par
un mur (mi maçonnerie blanchi ;ï la chaux. Ces fenêtres du
style voiiinn. mesurent environ trois mètres de haut sur un
mètre cinquante centimètres de large, et sont entourées
d'une moulure ronde, sculptée dans la pierre. La voûte, qui
n'existe plus, devait avoir une hauteur de dix mètres environ.
Elle était supportée par une superbe charpente en bois de
chêne et de châtaignier que Ton voit encore et qui est dans
un parfait état de conservation ^ .
Après cet examen d'ensemble, si l'on se tourne du côté du
chœur, on aperçoit dans le mur oii elles sont encastrées,
sept pierres dans lesquelles sont sculptés et gravés des
dessins et des inscriptions renfermant des documents très
curieux sur l'origine de cette chapelle. Six de ces pierres
sont rangées symétriquement de chaque côté de la fenêtre,
deux par deux, de manière à se faire pendant l'une à l'autre.
La septième est placée au-dessus du cintre.
La première de ces pierres, la plus intéressante, est une
pierre carrée d'environ trente centimètres de côté, située à
gauche et portant l'inscription suivante : u Cette chapelle a
» été hâtie en l'an 1189 par Edouard Grin, celui qui a reçu sur
» le bras le premier coup d'épée porté sur la tête de saint
» Thomas^ archevêque de Cantorbéry, le 29 décembre 1170. »
Il est facile de reconnaître qu'il s'agit là de Thomas Becket.
Quant à Edouard (irin, on verra plus loin quel était cet
homme qui avait eu la pensée de venir élever une chapelle
en cet endroit. Mais avant de continuer la descrii)ti()ii des
autres pierres, il est peut-être bon de rappeler en quelques
mots la tin tragique de Thomas Becket, auquel lé roi d'Angle-
terre, Henri II, dans un moment de colère, était allé précé-
demment jusqu'à enlever l'archevêché :
« L'archevêque, dit la chronique, se débattit contre les
' Malheiireiisonient on no |;i(nil pins ju,i'cr do FelTet produit par la hauteur de
cotte voùto. La nota été coupée dans le sens de sa hautenr par un inmiouse
plandier, qui, d'en bas, empêche (rapeirevoir et la charpente qui hi sdulonait
et les parties de la chapelle les plus intéressantes à étudier. Il faut pour les voir
monter sur le plancher.
— 146 —
« quatre satellites qui étaient venus sans nul doute avec
« Tintention de le tuer, et déclara forniellement qu'il ne
» sortirait point de son église, et les contraindrait d'exécuter
■» sur la place même leurs intentions ou leurs ordres. Alors
» Reg'inald-Fitz-Urse leva son épée ; ce que voyant Edouard
)) Grin, clerc et porte-croix de l'archevêque, qui l'assistait
« comme d'habitude, tendit le bras et reçut le coup qui lui
» détacha presque le poignet. Saisi de trouble et d'efï'roi,
» l'assassin recula un instant ; mais entendant ses trois
» complices qui lui criaient: « Frappez ! Frappez ! )^ il s'élança
» de nouveau sur l'archevêque et lui fendit la tête, dont la
» cervelle jaillit sur les piliers et sur les dalles. »
Edouard Grin. qui était normand et non pas sa.xon, comme
le veulent certains chroniqueurs, revint en France en 1189,
fit élever la chapelle dont il s'agit et la dédia à saint Thomas
de Cantorbéry, qui avait été canonisé comme martyr, deux
ans après sa mort.
On lit ces mots, gravés dans l'embrasure d'une fenêtre
placée à gauche de la nef, la deuxième en partant du chœur :
« EX DONO D. NI ».
Il y a tout lieu de croire aussi qu'Edouard Grin déposa
dans cette chapelle, comme une relique précieuse; la parcelle
de la cervelle du saint prélat qu'il avait rapportée avec lui
d'outre-mer, comme le constate l'inscription suivante gravée
dans l'encadrement de la pierre placée au-dessus du cintre
de la fenêtre du chœur :
« Ba(y sous les règnes de PJiiîïppe et Richard, roïs de
» France et d'Angleterre, sous Je nom de Saint Thomas, par
n Edouard Grin, qui a apporté de la cervelle du saint martyr \
^ De son rôte, Jean de Salisbiirv, autre fidèle compagnon de Thomas Becket
et son secrétaire, avait recueilli du sang du saint Prélat, qu'il donna à l'église
cathédrale de Chartres lorsqu'il devint évèque (lt77). Voici ce qu'on lit à ce
sujet dans le Cartnlaire de Noire-Dame de Chartres, éd. 1X65, page 20 :
« Johannes fuit sexagL'sinuis (episcopus)... Hic Johannes tuerai socius Sancti
Thome. Cantariensis archiepiscopi ; Vir magna? religionis... dua vasa preciosa,
unum ciim smiguinc heati Tlioine adhuc stillante... dédit. »
Ce sang, consei'vé dans des fîliules ou ampoules, « en scmblance de vin et
d'eau, (fest-à-dire miraculeusement liquide, » dit (Tarnier de Pont-Sainte-
.Maxence, contemporain de rarchevèque, dans son poème sur la Vie et mort de
Thomas Beckel, était doimé aux rois, princes, ducs, harons et gens de lignage
et de toute langue, qui venaient le requérir en dreit pèlerinage. »
— 147 —
Quant au milieu de rencadrenieut dont on vient de parler,
il est rempli par une pierre tendre dans laquelle Touvrier
sculpteur, peu habile, a tracé :
1" Dans la partie supérieure, les armes du roi de France
(3 fleurs de lis posées deux en chef et une en pointe, et
l'écu surmonte d'une couronne ouverte, rehaussée elle-même
de fleurs de lis) ;
2° Au-dessous do ces armes, un Irianiilc dont les deux
l^ointes de la base sont terminées [)ar deux panaches produi-
sant un effet grotesque ;
3° Entre ces deux panaches, un petit vase à pied dans Fin-
térieur duquel est ligure à sa partie supérieure, un cercle, et
au-dessus de ce vase les trois lettres I H S, le tout ayant
probablement pour but de représenter le Saint Sacrement :
un calice et une hostie ;
4° Au-dessous du triangle et autour du calice, des lettres
en partie séparées les unes des autres. En rassemblant ces
lettres, on peut arriver à recomposer l'invocation suivante :
« 0 MARIA M. R. (mater) de (i), pa(r)ce redemtis fratribus. »
Ou bien :
« 0 MARIA M. R. I mater) DE(i),
(sous-entendu ora pro) fratribus face redemptis » '.
Il est fort probable que la chapelle de Saint-Thomas, placée
comme elle l'était, près et en dehors des fortifications, eut
à subir par suite des sièges que la ville de Châteauneuf fut
appelée à soutenir à diverses reprises, des dégradations très
sérieuses ayant nécessité des réparations et même une res-
tauration complète. Nous en trouvons la preuve dans une
pierre fixée à droite de la fenêtre et faisant le pendant de la
première décrite plus haut. Cette inscription est ainsi
conçue :
« DU RÈGNE DE LOUIS XV CETTE CHAPELLE RETABLIE, EN
» 1741, PAR DOM DESCORCHES, PRETRE TITULAIRE, ET PAR DOM
' La Commission rpgretto ([uc crUo Iccliirc ne suit pas accompagnée d'un
estampage.
— 148 —
» DUBOSC, PRETRE ET CHANOINE P. DE LABBAYE DE BONNEYAL
* » ET PAR LES SOINS DE P. CH. GUILLE GARDE MARTEAU '.
Pour terminer l'étude descriptive des sept pierres entou-
rant la fenêtre du chœur, il reste k examiner les quatre se
trouvant de chaque côté et au milieu.
Les deux du haut, exactement semblables et placées toutes
les deux dans un encadrement en pierres, représentent éga-
lement les armes de France et offrent cette particularité
que, sauf dans sa partie supérieure, où il est surmonté de la
couronne fleurdelisée, l'écusson est entouré par un collier
rappelant assez celui de Tordre de Saint-Michel, formé de
coquilles réunies par une chaînette d'où pendait une médaille
rei)résentant saint Michel terrassant le dragon. Dans le mé-
daillon de la pierre l'image est complètement effacée. Aussi
se demande-t-on si c'est bien le collier de cet ordre qu'on a
voulu représenter sur cette pierre? La raison principale de
douter est la suivante : Dans la partie supérieure de l'écusson
se trouve gravée l'année 1189, date de la construction de la
chapelle et ce n'est que le L"'août 14(59, que l'ordre en ques-
tion lut institué par Louis XI, à Amboise, en l'honneur de
saint Michel, patron de France. A gauche et à droite de la
fleur de lis en pointe, sont tracées les lettres e g (probable-
ment Edouard Grin).
Enfin les deux dernières pierres, également pareilles et
placées aussi dans un encadrement en pierres, représentent
une seule fleur de lis, sculptée au milieu d'un entourage par-
^ Marteau, fer avec lequel les officiers des Eaux-et-Forèts marquent les arbres
(lu'il l'aul couper lors des ventes et adjudications de bois. En vertu de Tordou-
uance de 1GG9, le marteau était déposé dans un cotlre à trois clefs, dont l'une
était entre les mains du (jarde-marteau. 11 y avait alors à Chcàteauneul une
maîtrise des Eau\-et-Foi'èts.
En ce qui concerne dom DesCorches, on trouve, dans un acte passé en 1752,
devant Jacques Gouget, principal tabellion royal de la ville, baronnie, bailliage
et siège royal de Cbàteauneui-eii-Thyuierais. paroisse de Thymer, y demeurant,
un aveu de foy et hommage rendu à très haut et très puissant seigneur Jeau-
Haptiste-François Desmaretz, marquis de Maillebois et Blévy, maréchal de
France, grand d'Espagne de première classe, seigneur chastelain de Favières,
seii^iieur. baron, capitaine et gouverneur de Chàteauneuf et autres lieux, par
dom Robert Des Corchrs, prestre et religieux de l'ordre de Saint-Benoist,
congrégation de Saint-Maur, prieur titulaire du prieuré de Saint-Thomas-lès-
Chàteauneul', membre de l'abbaye de Bonueval, diocèse de Chartres, relevant
et mourant en fief de la dite baronnie de Chàteauneuf.
— 149 —
ticulior seuiblant remplacer réciisson. A droite et à gauche,
sont placées, comme en chef, deux coquilles, et dans chacun
des angles du has, figurent deux bourdons, en snuloir. De
chaque côté de ces bourdons sont gravées encore les deux
initiales E g.
Une remarque importante à faire, relativement à l'origine
de ces pierres, est la suivante : c'est que toutes paraissent
appartenir à une époque postérieure à celle de la construction
primitive de la chapelle. La forme des lettres employées
dans les inscriptions, celle surtout des chiffres, le collier de
l'ordre de Saint Michel qui figure sur deux d'entre elles, tout
semble l'indiquer. Il est à peu i)rës certain que ces pierres
sont contemporaines du rétablissement^ effectué sous le règne
de Louis XV, époque à laquelle elles ont dû être fixées dans
la muraille.
La chapelle, dont on vient de passer en revue les parties
principales, ne paraît pas présenter d'autres particularités
dignes d'appeler fattention des archéologues ou des histo-
riens. Mais il n'est peut-être pas inutile de dire en terminant
que cet édifice fut fermé à l'exercice du culte en 1789, et
vendu à cette époque, comme bien national. »
E. Bernier.
NOUVEAUX SOCIÉTAIRES ADMIS
Membres Jionoraires
MM. DoRÉ-BoNVALLET, aucieu entrepreneur, rue des Bou-
chers ; présenté par MM. Ouellard-Gilbert et l'abbé
Langlois.
Goupillon (Arthur), ingénieur civil, ancien sous-direc-
teur de la C'"" de Y Est-Algérien ; présenté par
MM. Roger Durand et Ouellard-Gilbert.
Gdérineau (Victor), instituteur à Dammarie; présenté
par MM. Denos et le D"" Robin-Massé.
Hervé, directeur de la succursale de la Société Géné-
rale à Chartres ; présenté par MM. Roger Durand et
Chevallier-Letartre.
Huet (Albert), à Voise, par Anneau ; présenté par
MM. le D' Bouchard et Chamberland.
V
— 150 —
M. Lelong (Diogène), négociant à Chartres, place Marceau;
présenté par MM. Chamberland et l'abbé Langlois.
Membre correspondant
M. Lanore (Maurice), licencié ès-lettres, archiviste-paléo-
graphe à Bordeaux ; présenté par MM. Roger Durand
et Tabbé Lana'lois.
Ouvrages reçus dans le mois d'avril
I. — ENVOIS DU MINISTÈRE
Conipte-rendn des séances de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, janvier-février 1899.
Bulletin archéologique du Comité des Travaux historiques,
1808, 2Mivr.
Annuaire des BiJiIiothrqucs et des Archives.
IL — DONS
E. Piette et Delaporterie : Ktudes d'ethnographie préhisto-
rique.
L. Guignard de Butte ville, Blois et son état civil.
M. Besnard, de Saint-Denis : portrait sur vélin de M. Merlet.
M. Goupillon, 2 vues photographiques : Timgad et Lambèse.
Estampage d'une pierre tombale. — Don de M. l'abbé
Guillaumin.
III. — ÉCHANGES
Annuaire de la Société philotechnique, t. 57, 1898.
Bulletin de la Société de la Corrèze, janvier-mars 1809.
Bulletin de la Société de Langres, n" 58, janvier 1899.
Mémoires de la Société académique de l'Aube, 1808.
IV. — ABONNEMENTS
Archives du Diocèse de Chartres, n° du 25 avril.
— 151 —
SÉANCE DU 8 JUIN 1899
Président : M. Roger Durand. — Secrétaire : M. Chamberland.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : ]NLM. Roger Durand, abbé Sainsot,
Amblard, Appay. Bernier, Bourgeois-Gaucheron, Brosseron,
Buisson, Chamberland, Chevallier-Letartre, Denisart, Denos,
Doré, Diichon, Escoffier, Gabriel, Gérondeaii, Goupillon,
D"" Gillard, Maugars, Armand Mouton, Ouellard-Gilbert,
Ch. Petrot, D'' Robin, Tachot, D' Taillefer, abbés François,
Haye, Langlois, Métais, Thevert.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté,
après une observation de M. Armand Mouton. M. A. Mouton
fait remarquer que les membres de la Société chargés de
suivre les travaux de la Cathédrale, devront, pour entrer
dans les chantiers, obtenir Tautorisation de M. Tlnspecteur
des travaux et être accompagnés. Il y a tout lieu d'espérer
que cette autorisation sera accordée ; et M. Mouton lui-
même, à qui reviendra sans doute la mission d'accompagner
nos confrères, se met à feur entière disposition. De vifs
remerciements sont adressés à M. Mouton.
Admission de membres nouveaux.
Sur la proposition de M. l'abbé Sainsot, l'Assemblée vote
des remerciements à M. le Président, pour le zèle avec lequel
il s'emploie à recruter de nouveaux adhérents à la Société.
Lecture de la liste des ouvrages reçus pendant le mois de
mai.
Après échange d'observations entre M. l'abbé Sainsot,
M. l'abbé Métais et le D"" Robin, M. l'abbé Sainsot exprime
le désir de voir un membre de la Société faire une étude
comparative rigoureuse entre les divers ouvrages consacrés
aux Miracles de hi Vierge, en vue de résoudre la question de
priorité, de mettre en lumière des ressemblances et des
ditïérences. L'Assemblée s'associe au vœu de M. l'abbé
Sainsot.
— 152 —
M. le Président adresse des remerciements à M. l'abbé
Langlois, archiviste-bibliothécaire, pour le zèle avec lequel
il s"est employé à réorganiser et à classer la Bibliothèque de
la Société. L'Assemblée Joint ses remerciements à ceux de
M. le Président.
Dans la correspondance , M. le Président signale — une
demande de souscription à un ouvrage consacré aux fouilles
du mont Beuvray (ancienne Bibracte); — une lettre de
M. le Président de la Société du Yendômois, relative à un
échange de publications , — une lettre de M. Lanore, très
reconnaissant à la Société de Tavoir nommé membre cor-
respondant , — une lettre de M. Louis Jarry, qui exprime
l'espoir de « prendre part à nos travaux ».
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Fessard,
maire de Chartres, l'informant qu'il est heureux de mettre
le théâtre à la disposition de la Société pour sa séance pu-
blique, il faudra nécessairement remettre la réunion à la
soirée, en raison des travaux du personnel. Des remercie-
ments sont adressés à M. le Maire, et la séance est fixée au
jeudi 17 juin, à 8 heures du soir.
Lecture d'un extrait du registre de la Commission de
publications. (Séance du jeudi 4 mai :
« La Commission est consultée sur l'opportunité de l'envoi
par la poste des publications de tant fnrmnt à tous les mem-
bres. Après discussion, il est décidé qu'on fera au besoin cet
envoi tous les ans, en tin d'année (décembre); l'appariteur
tiendra une liste de ceux qui en feront la demande et il
enverra les publications de cette façon seulement à ceux qui
l'auront réclamé ; l'expédition sera faite en port dû, mais
sans frais d'emballage. Les Bulletins seront toujours envoyés
à tous comme par le passé ».
L'Assemblée adopte l'avis delà Commission de publication.
M. le Président donne lecture de deux lettres de M. Liard,
directeur de l'Enseignement supérieur, agissant au nom de
M. le Ministre de l'Instruction publique. Dans la première,
en date du 20 mai. M. le Ministre denu^nde l'envoi de trente
exemplaires de nos nouveaux statuts. De la seconde, en
— 153 —
date du 3 Juin, il ost norossairo do reproduiro los [lassages
essentiels :
« J'ai remarqué, éciàL M. Liard, que vos statuts sont loin
d'être en harmonie avec le modèle-type des statuts, adopté
par le Conseil d'Etat, et dont vous trouverez ci-joinl un
exemplaire. 11 est indispensable que vos statuts mention-
nent, notamment, l'établissement d'un fonds de réserve de
la Société, ainsi que les garanties exigées au sujet des acqui-
sitions, aliénations, échanges d'immeublos, de l'acceptation
des dons et legs, etc.... Le Conseil d'Etat se montre très
rigoureux sur les points cités plus haut «.
]M. le Président ajoute que, conformément ii l'article
du modèle-type ministériel, une assemblée générale sera
convoquée à l'effet d'élire deux délégués, ayant tout pouvoir
de consentir les modifications aux statuts demandées par
le Gouvernement.
M. Bernier donne lecture de deux extraits des registres
du Conseil de la commune de Châteauneuf concernant : le
premier, la fête de la Fédération à Châteauneuf, en 1790 ;
le second, l'évasion ou l'enlèvement de Louis XVI, en 1791.
M. le Président remercie M. Bernier de son intéressante
communication qui donne lieu à quelques commentaires de
M. le IV Robin et de AI. l'abbé Sainsot.
Le premier de ces documents est renvoyé à la Commission
de publication. Le voici, précédé du rapport de M. le iv Rolùn :
« Nous devons remercier notre aimable collègue, M. Bernier,
ancien notaire à Châteauneuf, de nous avoir procuré ce
document, car jusqu'ici on ne sait pas comment la Fête de la
Fédération de 1790, si bien connue pour Paris, s'est passée
dans les départements. Il serait à désirer que de nombreuses
pièces, pareilles à celle-ci, nous donnassent des renseigne-
ments à ce sujet. Pour Eure-et-Loir, je ne connais jusqu'ici
qu'une pièce publiée en 1790, à Chartres, de l'imprimerie de
Fr. Le Tellier, imprimeur du roi et de la municipalité, et qui
parle bien d'une grande Fédération de gardes nationales qui
eut lieu à Chartres le 9 juin 1790, mais ce n'est plus là la
grande fête du 14 juillet.
Je voudrais à ce sujet ajouter quelques observations.
Tome X, P.-V. 11
— 154 —
Cette délibération nous montre combien quelquefois il faut
se défier des pièces les plus officielles de cette époque. Ainsi
je trouve cette phrase : ** MM. les administrateurs composant
le directoire du district, accompagnés du sieur Léopold de
Stabenrath, secrétaire, etc. » or le sieur Léopold n'était
pas secrétaire du district de Chàteauneuf comme l'énoncé
pourrait le faire croire, il était alors vice-président du direc-
toire du département, il fut depuis député à l'Assemblée
législative (élection d'août 1791).
Ce procès-verbal montre encore qu'à cette époque un
certain nombre de prêtres du département acceptaient de se
joindre à ceux qui fêtaient le nouvel état de choses (pourtant
les biens du clergé avaient déjà été mis dans les mains de
l'Etat) puisque plusieurs de ces Messieurs, autres que le curé
et les vicaires de Chàteauneuf, étaient venus assister à la
cérémonie.
11 y a encore une partie de l'un des discours prononcés qui
doit nous arrêter, pour montrer quel était alors l'état des
esprits, c'est cette phrase du procureur de la commune ;
« Jurons donc, MM... d'exécuter et de faire exécuter les
» décrets de l'assemblée nationale acceptés et sanctionnés
» par Sa Majesté, de payer sans murmurer les impôts aux-
» quels nous aurons été légalement assujettis. » On ne
verrait pas bien ce que ces derniers mots viennent faire ici>
si l'on ne savait pas qu'elle était alors une des grandes
préoccupations des administrateurs du département. Les
biens des églises et des communautés religieuses avaient
été nationalisés, pour employer un euphémisme du temps, les
revenus de ces biens devaient servir à procurer des res-
sources au trésor public, toujours à court d'argent en ce
temps-là. Les dîmes et les champarts étaient conservés
jusqu'à nouvel ordre et devaient rentrer dans les caisses de
l'Etat. Mais déjii de grands désordres s'étaient produits, les
habitants des campagnes se refusaient souvent à payer ces
droits qu'ils prétendaient n'être plus dus, ou bien, ce qui est
plus curieux, les municipalités avaient la prétention de s'em-
parer de ces revenus au détriment de l'Etat. Les droits
d'aides étaient aussi très difficilement perçus. C'est à cela
que font allusion les paroles du procureur de la commune de
Chàteauneuf. Cela se comprend alors d'autant mieux que ces
— 155 —
prétentions s'étaient surtout t'ait jour dans les districts de
Dreux et de Cliâteauneuf. Certains maires se mettaient en
état de rébellion contre les arrêtés du Directoire du départe-
ment ainsi que le prouve un certain nombre de délibéra-
tions de ce Directoire ' .
Pardon d'avoir ajouté mes commentaires à un rapport qui
eût dû être fait en quelques mots. J'aurais dû me contenter
de dire que cette pièce, copiée avec un très grand soin,
conservant scrupuleusement l'orthographe fantaisiste du
secrétaire qui l'a écrite , mérite certainement d'être repro-
duite dans nos publications. »
iJclibézation de l'Assemblée municipale de la Ville de
Chàteauneuf-eii-Thimerais , contenant le compte rendu de la
fête de la Fédération, célébrée sur la place du Calvaire-, le
14 juillet l'jgo.
L'an 1790, le mercredy quatorze juillet, en la salle de l'hôtel
de ville de Chàteauneuf-en-Thimerais, où s'étaient rendus sur
les dix heures du matin, en exécution de l'arrêté pris par déli-
bération du jour d'hier, MM. Villette maire, Moisy, Loiseau,
Roger, curé de cette viUe. Douïs et Fradin, officiers munici-
paux, Herbault P^ur :< de la commune, assistés du s"- Bauquin
secrétaire et du s-" Bourgoin trésorier,
Se sont présentés devant MM. les députés envoyés par les
Municipahtés des p^^'^s de Digny, Marville-les-Bois, Blévy,
Ardelles, St-Sauveur, St-Germain, Chesne, Gastelles, Ecu-
blay, St-Jean, Hauterive, Villette, Theuvy, Favières, lesquels
après avoir dit qu'ils venaient pour prendre part à la fête qui
devait se célébrer aujourd'hui, sur l'invitation qui leur avait été
faite au nom de MM. par une circulaire que leur avait écritte
le P*^"'' de la Commune, ont présenté les pouvoirs qui leurs
avaient été données, en conséquence vérification faite desdits
pouvoirs, après avoir été trouvé en forme, ils ont été invités
^ Registre du Directoire du département. Archives d Etire-d-Loir , série L,
T. I. — fol. 14-24, 26, Chuisnes et Billancelles (24 juillet) — l» 27, dîmes de
Vert, 31 juillet — fol. 28, Rouvres, 31 juillet.
2 Aujourd'hui emplacement de la gare du tramway de Cliâteauneuf à Saint-
Sauveur.
3 Procureur.
— 150 —
de nouveau de se joindre à la garde na''^ de cette ville pour
se préparer à se rendre sur la place où devait se célébrer la
Fédération.
Ensuite sont entrés MM. Debeaussencourt major, Auzoux
aide-major, Loiseau de la Grange capitaine et autres officiers
de la garde na''-' de cette ville, lesquels ont dit à MM. que l'on
avait détaché un piquet de gardes na'*-'^ pour inviter MM. du
district pour se rendre sur la place où était actuellement as-
semblée la troupe, à la suite de laquelle marchaient MM. les
cavalliers composant la brigade de la maréchaussée de cette
ville ayant à leur tète M. Dupreuil leur commandant tous à
cheval en uniforme et sous les armes, et de suite mesdits
sieurs de la garde na'^^ ont invité MM. de venir prendre leur
place au centre de toutes les gardes tiationalles qui les atten-
daient sous les armes.
MM. les administrateurs composant la direction du district,
accompagnés du sieur Léopold de Stabenrath secrétaire, con-
duits depuis leur hôtel par un détachement des gardes na''^^
qui avaient été les y prendre jusqu'à l'hôtel de ville, étant aus-
sitôt entrés dans la salle, M. Dreux P'^"'' du Roy du bailliage,
ancien maire de cette ville, administrateur au département
d'Eure-et-Loir, s'étant également présenté à la salle sur l'invi-
tation qui lui avait été faite, MM. après avoir témoigné leur sa-
tisfaction et leur joye sont descendus ensuite avec MM. du
district, M. Dreux et plusieurs notables citoyens qui voulaient
prendre part à la fête sur la place d'armes au bas de l'escalier
et après s'être placés au centre sans aucune distinction de
rang, à l'exception de M. le maire qui était à la tète et qui était
précédé par le sieur Pipereau huissier de la Municipalité et par
le sieur Lecomte premier huissier audiencier de la maîtrise des
Eaux et forêts de cette ville, les citoyennes de cette ville et de
la campagne en très grand nombre, la plu spart \èiues en blanc
avec des rubans à la nation, pour répondre à l'invitation qui
leur avait été faite, après avoir pris place au centre à la suite
des différents corps et la troupe s'étant mis en marche à tra-
vers la principale place de cette ville aux acclamations d'une
Multitude infinies de personnes que la curiosité et la foire qui
se tenait en ce moment, avait attirés à la ville, arrivés vis-à-vis
la rue des Bouchers, MM. Lemaitre ancien curé d'Orrouer,
Baudet ancien cure de Louvillier et MM. Dufour et Lecomte
— 157 —
vicaires de la p^^^ tous revêtus de leur surplis, se sont réunis
avec tous les citoyens et ayant été invités de se placer au cen-
tre, tout le cortège rendu sur la place du calvaire où avait été
construit un autel, les gardes n'^s se sont mis en rang autour
de l'autel, MM. les administrateurs du District ainsy que MM.
placés du côté de l'autel, et les citoyens rangés sur plusieurs
lignes derrière l'autel la messe a été dite par M. Roger curé
de cette ps«e^ l'un de MM., ensuite on a chanté au bruit des
boettes: Dominé salvum fac gentem. Dominé salvam fac legem.
Dominé salvum fac Regem. MM. étant ensuite montés sur l'es-
trade où était placé l'autel accompagné de MM. du district, de
M. Dreux administrateur du département d'Eure-et-Loir et de
MM. les ecclésiastiques, MM. les Commandants et officiers de
la garde na'^ et des difterents détachements se sont approchés
de l'autel. Monsieur le maire a dit :
'î
« La fête que nous célébrons en ce jour rappelle, Mes-
» sieurs, l'époque heureuse d'une nation qui après avoir gémi
» pendant plusieurs siècles sous le joug du despotisme le plus
1' affreux, a enfin reconquis sa liberté. Nous en sommes rede-
» vables aux augustes représentants de la nation, ce sont eux
» qui par leurs travaux incroyables l'ont établie sur des bases
» fermes et inébranlables, la Constitution s'élève, ce vaste édi-
» fice fait l'admiration générale, et nous commençons dis-je à
« jouir du bonheur qu'elle doit procurer à la France. Nous
» sommes encore redevables, Messieurs, de cette liberté si
» prétieuse à nos frères de Paris, ce sont eux qui par leur bra-
» voure et leur intrépidité à affronter les plus grands périls en
» ont véritablement fait la conquête, ce sont eux qui ont dé-
» truit ce monument terrible qui faisait la honte de la nation, et
» ce sont eux enfin qui en ce moment nous invitent de s'unir a
» eux par les liens indissolubles d'une sainte fraternité.
» Au moment donc où nos frères de Paris, où une multitude
» inombrable de confédérés assemblés sous les murs de la
» capitale s'empressent de témoigner leur joye et leur allé-
» gresse, au moment où ils jouissent de la douce satisfaction
» de se voir tous réunis dans un même lieu, au moment où ils
» goûtent le bonheur inestimable de voir au milieu d'eux un
» Roy citoyen, le père de son peuple et d'y contempler les re-
» présentants de la nation, ces généreux défenseurs de nos
— 158 —
droits, si nous ne pouvons jouir d'un spectacle aussy impo-
sant, joignons-nous'à eux par la pensée, unissons nos vœux
aux leurs, que ces lieux entendent retentir les cris multipliés
de Vive la Nation, la Loy et le Roy, nous jouissons de la
liberté. Jurons donc tous dans notre enthousiasme de la
conserver et de nous porter mutuellement secours pour em-
pêcher qu'elle ne nous soit ravie, qu'un même esprit ne
cesse jamais de nous animer, soyons donc unis à jamais,
que tous les français soient nos frères et nous verrons alors
régner la paix et la tranquillité dans ce vaste empire, et c'est
à la hberté, mais à cette liberté qui a pour base le respect et
l'obéissance aux lois et qui ne peut dégénérer en licence, à
qui nous serons redevables d'un aussi grand bienfait. C'est
donc pour cimenter une union si désirable que tous les ci-
toyens sont invités de se présenter à cet autel pour y prêter
le serment patriotique; que ce serment qui se répète en ce
moment ci par des milliers de citoyens reste profondément
gravé dans nos cœurs, nous avons droit de l'attendre de
vous, d'après les exemples du patriotisme que vous nous
avez donnés! Approchez-vous donc MM. de l'autel de la
patrie, avec cette confiance qui convient à un peuple libre,
répétez avec transport et avec joye ces mots Je le jure,
après que nous vous aurons prononcé la formule de ce ser-
ment auguste et solennel et qui doit être la base et le mobile
de toutes nos actions. »
Le P*^"'' de la Commune a prononcé ensuite un discours ana-
logue aux circonstances, ainsi qu'il suit :
« Messieurs, douze mois se sont écoulés depuis que nous
» avons reconquis notre liberté avec les murs de la Bastille,
)) ce monument affreux élevé par la tirannie ; les remparts im-
» menses qui nous séparaient des prétendus grands se sont
» écroulés ; nous n'avons plus de maîtres ; ces dignités humi-
» liantes pour nous, parcequ'elles semblaient faire de nos pa-
» reils des êtres d'une nature plus élevée que la nôtre, sont
» oubliés pour toujours. Ces corps puissants qui nous asser-
» vissaient sous un joug de fer, et devant lesquels nous n'o-
» sions paraître qu'à genoux, grâce aux efforts courageux de
j) nos représentants sont à la fin détruits. D'une extrémité de
» cet Empire à l'autre nous sommes tous égaux, mais MM. en
— 150 —
» nous applaudissants de notre nouvelle dignité, gardons-nous
» que cette liberté si longtems désirée dégénère en licence ;
» cessant d'être esclaves, gardons-nous de devenir des tirans.
» La patrie notre mère commune renferme encore dans son
« sein des fils ingrats; aveuglés en naissant par des principes
)) séducteurs, ils ont avec regret vu l'édifice de notre constitu-
» tion se lever méprisons leurs vains murmures, et ne les pu-
» nissons que lorsqu'ils essayeront de Tebranler. C'est en leur
» donnant l'exemple de la modération, de l'humanité que re-
» venus de leurs erreurs ils se jetteront dans nos bras; mais
» si nous rougissions nos mains de leur sang, nous serions
» des frères dénaturés et plus coupables qu'eux.
» Jurons donc, MM., de ne former entre tous les français
» qu'une seule famille dont notre auguste Roy sera le père et
» la constitution le lien qui nous unira. Jurons de soutenir
» jusqu'à notre dernier souffle cette constitution qui nous a
» rendu le titre précieux d'hommes libres, d'exécuter et faire
» exécuter les décrets de Lassemblée nationale acceptés ou
» sanctionnés par sa majesté, de payer sans murmure les im-
» pots auxquels nous aurons été legallement assujettis. Quel-
» ques-uns d'entre nous peut-être voyent avec douleur que ce
» fardeau loin d'être allégé sappesantit de nouveau sur nos
» têtes; prenons courage, MM., redoublons d'efforts pour ac-
» celerer la restauration des finances et nos maux vont finir, la
» surveillance de nos représentants nous met a couvert de
» l'insatiable voracité des Ministres, leur zèle infatigable, leurs
» travaux soutenus nous assurent une féiïcité d'autant plus du-
» rable qu'elle deviendra notre propre ouvrage. »
Son discours fini M. Le maire a repris la parole et a pro-
noncé la formule du serment en ces termes :
« Nous jurons de rester a jamais fidèles a la nation, a la loi
» et au Roy ;
» De maintenir de tout notre pouvoir la constitution decre-
» tée par Lassemblée na'*^ et acceptée par Le roy;
» De protéger conformément aux lois la sûreté des person-
» nés et des propriétés, la fibre circulation des grains et sub-
» sistances dans l'intérieur du royaume et la perception des
» contributions pubHques sous quelques formes quelles exis-
» tent;
— 100 —
« De demeurer unis à tous les français par les liens indisso-
» lubies de la fraternité.
» Et Moy, MM. s'est aussitôt écrié M. Le maire en posant la
» main droite sur l'autel et Moy, MM., c'est avec transport et
)) avec enthousiasme qu'en présence de tous les citoyens et ci-
» toyennes ici rassemblés, je prononce sur l'autel de la patrie
» ces mots/e le jure; ils resteront gravés en caractères inefa-
» cables dans mon cœur, ils ont toujours fait et ne cesseront
)) jamais de faire la base de ma conduite. »
Ce fait MM. du district et de la Municipalité, M. Dreux ad-
ministrateur du département d'Eure-et-Loir et MM. les ecclé-
siastiques se sont approchés de L'autel et ont dit Je le jure,
ensuite M. de Bossancourt major s'est approché à la tête de
toutes les compagnies des gardes nationalles Lepée nue à la
main a dit Je le jure, s'étant ensuite placé sur lastrade a coté de
MM. et tenant lépée nue élevée en l'air au bout de laquelle était
attaché la formule du serment, chaque compagnie de garde
n'^ de la ville ayant à leur tète leur capitaine lieutenants sous-
lieutenants et bas officiers et chaque détachement des gardes
na'es des p^ses ^u canton assistant à cette cérémonie ayant aussi
à leur tète leurs commandants et officiers, au nombre des-
quelles se sont trouvés la plus grande partie des curés et un
grand nombre d'officiers municipaux des p««*^^ ci-dessus nom-
mées et MM. les cavaliers de Maréchausscs avant a leur tète
M. Dupreuil leur commandant ont défilé devant l'autel et met-
tant la main sur leurs armes ont tous dit Je /ey«re; ensuite des
citoyennes qui assistaient à la fête ayant à leur tète M. Le-
prince officier de la garde n'-^ de cette ville, défilant deux à deux
devant l'autel et levant la main droite ont toutes également fait
le serment patriotique.
La cérémonie du serment achevée toutes les gardes nai'^s
rassemblés ayant leurs chapeaux au bout de leurs armes et une
multitude de personnes assemblés sur la place ont tous dans
l'effusion de la joye la plus vive crié de toutes leurs forces
Vive la nation, la loi et Leroy. Les cris cessés le Tedemn
ayant été entonné en action de grâces a été chanté sur la place,
ensuite les compagnies de la garde na'^' de cette ville et les dé-
tachements des gardes nationales de la campagne qui n'avaient
pu garder leur rang à cause d'une pluie abondante accompa-
— 161 —
gnée d'une foudre violente survenue dans le moment où l'on
chantoit le Tedeum, ayant repris leurs rang, le corps adminis-
tratif et le corps municipal, ainsi que les citoyennes et autres
qui avaient assisté à la fête ont été reconduits avec le même
appareil jusqu'au pied du grand escalier de l'hôtel de ville, et
la MM. après avoir fait leurs remerciements à MM. du District
à M. Dreux et à MM. les ecclésiastiques, particulièrement aux
dames citoyennes qui venaient de donner une preuve éclatante
de leur patriotisme, à MM. les gardes nationales et aux déta-
chements qui avaient été envoyés par les p«s^« ci-dessus dési-
gnées et les avoir félicités sur leurs dévouement à la chose pu-
bhque dont ils venaient de donner une preuve authentique, par
l'allégresse et la joye qu'ils avaient manifestés en ce jour, en
prêtant le serment patriotique qui n'avait d'autre objet que de
resserrer de plus en plus les liens qui unissaient dès-ja les
français entre eux, en nous les faisant tous regarder comme
frères MM. se sont retirés en la salle ou se tiennent ordinaire-
ment leurs assemblées et la y ont rédigé le présent procès-ver-
bal lequel a été signé par eux par le P^ur de la Commune le tré-
sorier et le secrétaire.
{Signé) MoisY, Douys, Fradin, Roger curé de Chati" ,
LoisEAU, Herbault P^ur de la C"*^ , Bauquin,
et ViLLETTE maire.
M. l'abbé Sainsot donne lecture de la première partie de
sa Revue de l' année 1898.
M. Chamberland donne lecture de deux lettres inédites de
M. Hippolyte de Chàteaugiron, adressées à M. Agathophile
Sergent-Marceau, quelque temps après la mort de Sergent-
Marceau, le conventionnel.
Il communique — une photographie de Viirne qui a contenu
la portion des cendres de Marceau déposée dans le socle de
statue de la place des Epars — et une photographie d'un
pastel de Sergent-Marceau, malheureusement très effacé,
représentant Emira Marceau lisant une lettre à la luniirra d'un
/lambeau .
Il rappelle l'attention sur deux articles relatifs à la ques-
tion des Cendres de Marceau, parus dans le journal le
Progrès d'Eure-et-Loir et qui sont l'œuvre de deux de nos
— 162 —
confrères: le premier, de M. Henri Bourgeois, est du
2 avril 1891 ; le second, de M. Emmanuel Maunier, du
18 mai 1899.
Enfin, il donne lecture d'une étude critique sur la question
de savoir si Bernadette a réellement fait, en Tan VII, une
distribution de cendres de Marceau. M. le Président invite
M. Chamberland à continuer ses recherches.
M. le D'' Robin fait savoir que M. Charles Comte, profes-
seur au Lycée de Versailles, possède des documents impor-
tants sur le général Marceau et qu'il priera volontiers
M. Comte d'en donner communication à la Société.
M. Appay donne, sur quelques parents de Marceau, des
renseignements généalogiques très précis, qu'il y aura lieu
de reproduire plus tard en bonne place dans l'ensemble des
études relatives au général et à sa famille.
M. Donos donne lecture d'une étude sur la maison n" 7 (ou
mieux, depuis le samedi P'' juillet courant, n" 11) de la rue
des Vieux-Capucins.
MM. Ouellard, Roger Durand et Maugars donnent d'inté-
ressantes indications sur la maison, les peintures, le jardin,
les locataires qui ont occupé cette habitation. M. le Président
prie M. Denos de rechercher si un membre de la famille
Brissot n'aurait pas possédé ou occupé une maison voisine
de celle qui nous intéresse, et si la légende qu'il vient de
détruire ne s'expliquerait pas par une simple confusion. 11 le
prie également de continuer ses recherches sur les pein-
tures.
Sur la proposition de M. Maugars, il est décidé que le
travail de 'Si. Denos ne sera publié qu'avec l'agrément de
Madame Rocque.
La séance est levée à six heures moins un quart.
— 163 —
A propos de Brissot.
« Le procès-verbal de notre séance dn 4 août 1898 signale '
un article de la revue V Intermcdiairo des Chci-chciirs, du
30 juillet 1898, où il est dit qu'une maison située à Chartres,
rue des Vieux-Capucins, n° 7, et appartenant à M. le docteur
Rocque, a été achetée par Brissot, vers la fin du règne de
Louis XVI ; — que Brissot aimait ;i venir s'y reposer de
temps en temps et y vivait prociil negotiis, au milieu de sa
famille, dans la retraite la plus absolue, — et que l'une des
pièces qui la composent a été décorée des quatre panneaux
•[teints à Tliuile, que l'on j voit encore, par Brissot de
Thivars, neveu du conventionnel, vers la fin de 1789.
Un autre procès-verbal, celui du 3 février 1899, reproduit
à ce sujet -, deux entrefilets du Jonriml de Chartres, des
30 septembre et 30 décembre 1898, signés A. -H. G., initiales
de M. Adolphe-Henri Gibon, ancien greffier du tribunal de
commerce de Chartres.
M. Gibon, dont les recherches tendent à démontrer que les
assertions de Ylntermédiaire des Chercheurs sont erronées,
s'est plus particulièrement attaché à faire ressortir l'inexac-
titude de la première de ces assertions. Sous sa plume, les
renseignements, puisés dans des titres authentiques de famille
et de propriété de la famille Brissot et diverses circonstances
de la vie même du conventionnel, représentent ce dernier
comme n'ayant jamais possédé les ressources nécessaires
pour acquérir aucun immeuble.
Est-ce à dire que Brissot n'a jamais acheté la maison dont
il s'agit? Pour entraîner complètement notre conviction à
cet égard, il manque aux conclusions de M. Gibon, ainsi que
l'ont judicieusement fait observer nos collègues, MM. Amblard
et Chamberland, l'appui de documents authentiques établis-
sant à qui appartenait la maison, à l'époque oîi, contre toute
vraisemblance, Brissot eût pu s'en rendre acquéreur.
Or ces documents existent. Les indications qu'ils ren-
* Tome X, p. 81.
2 Ibid. p. 121.
— 164 —
ferment étant de nature à éclairer également d"une façon
suffisante Tobjet de la seconde assertion, nous examinerons
donc ces deux premiers points de la question soulevée par
Vlnfennéditurc des Chercheurs :
1" Brissot a-t-il acheté la maison de la rue des Yieux-
Capucins, qui vient d'être désignée ?
2° Sa famille et lui-même Font-ils habitée?
Disons d'abord que cette maison, qui porte le numéro 11,
au lieu du numéro 7, depuis quelques jours, a été et est
encore, ainsi qu'on le verra plus loin, la propriété person-
nelle, non de M. le docteur Rocque, mais bien de M""^ Rocque.
aujourd'hui sa veuve.
Dans la seconde moitié du XYIP siècle — et peut-être plus
tôt — elle appartenait à M""" Marie Maubuisson, veuve de
M® Jacques Gilles, « en son vivant marchand bourgeois de
Chartres. »
W" Gilles avait une fille. M"'' Marie Poullin (issue sans
doute d'un précédent mariage), qui épousa M. Claude
Grenet, conseiller et procureur du roi en la prévôté de
Chartres. Par acte devant Guillaume Masson, notaire à
Chartres, elle fit don à ces deux derniers, le 4 mars 1675,
pour récompenser « les bons et agréables services qui luy
■» ont esté rendus par M""" Claude Grenet, conseiller et pro-
» cureur du roy en la prevosté de Chartres, son gendre, et
» par damoiselle Marie Poullin, sa fille, femme dudict sieur
» Grenet en la conduite de touttes ses affaires et qu'elle
» espère en recevoir a lad venir », de la maison dont il s'agit.
— Circonstance qui n'est pas banale et méritait, ne fût-ce
qu'<à ce titre, d'être relevée, pour l'honneur des belles-mères
et des gendres d'autrefois.
Plusieurs actes ci-après énoncés, notamment ceux des
ventes des 30 août 1765 et l"""" décembre 1813, établissent ^
que la propriété de la maison a subi, depuis le don fait aux
époux Grenet jusqu'au 3 août 1765, les mutations suivantes :
M'"'' Claude Grenet, alors veuve, l'a donnée à M^ Jean-
Baptiste Maubuisson -, prêtr'e et chanoine de Chartres;
* Sans indication de dates.
' Nom qui semblerait indiquer une parenté avec M™e Gilles et, par suite,
avec M™'^ Claude Grenet.
— 1G5 —
M^ Maubiusson l'a Iransuiise, on luouraui, à W Claude
Le Vassor, son cousin et son héritier ;
M" Claude Le Vassor l'a laissée en héritage à Jean Le
Vassor, bailli de Bonneval, et à Marie Le Vassor, femme de
Antoine Belet, ses frère et sœur ;
Demeurée indivise entre ces derniers, elle a été recueillie
dans leur succession par Marguerite -Thérèze- Françoise
Le Vassor, lille de Jean Le Vassor, et Marie-Anne-Marguerite
Belet, petite-tille des époux Belet-Le Vassor, entre lesquels
a continué son indivision.
Le 3 août 17G5, suivant acte devant Abraham-Joseph Barré
et Charles Montéage, notaires à Chartres, sieur Thomas-
Pierre Guérineau, écuyer, conseiller du roi, ancien receveur
des tailles de Châteaudun, demeurant à Châteaudun, place
de la Madeleine, et dame Marguerite-Thérèze-Françoise
Le Vassor, son épouse, — d'une part, — et messire Michel
Ragoulleau, écuyer, conseiller du roi, trésorier de France au
bureau des Finances de la généralité de Poitiers, demeu-
rant à Chartres, paroisse Sainte-Foy, et dame Marie-Anne-
Marguerite Belet, son épouse, — d'autre part, — la vendent
au sieur Jacques Ollivier, ancien directeur des hôpitaux de
la Guerre.
Au décès de celui-ci, le sieur Louis Ollivier ou Olivier,
ancien caissier de la recette des tailles du Beaujolais demeu-
rant à Lyon, place Grenouille, paroisse Saint-Nizier, son
frère « du double lien » et seul héritier, aux termes de son
testament olographe du 5 mai 1772, déposé le 20 du même
mois à M** Champion, notaire à Chartres, en devint proprié-
taire ;
Et le 17 juin 1775, par acte devant le même M^ Champion,
il la vendit au sieur Claude Marie Dufresne ou Dufrêne (il
signait « Marie Dufrêne »), bourgeois, demeurant à Chartres,
rue des Epars, paroisse Saint-Saturnin, en la personne de
M** Lin-Loup-Lô-Luc Barré, procureur aux bailliage et siège
présidial de Chartres, demeurant en cette ville, rue de la
Tonnellerie, paroisse Saint-Saturnin, fondé de procuration
de M. Claude-Marie Dufrêne, qui était alors époux de
M™c Madeleine-Françoise Lesavouray ou Le Savourey.
Ce dernier en a pris possession le 20 du même mois, aux
termes de l'acte qu'eu a dressé M*= Champion le même jour ;
— IGO —
et sa femme rayant institué son légataire universel, aux
termes de son testament reçu par AP Peluche, notaire à
Chartres, le 28 pluviôse an VI (16 février 1798), il en fut, au
décès de celle-ci ci-après indiqué, seul propriétaire, ainsi
que du jardin dont il sera parlé plus loin.
Le P' décembre 1813, il la vendit à M. Philippe- Pierre
Levassort, appelé aussi Levassort-Olivier, avocat, demeurant
à Chartres, rue des Bouchers, alors conseiller de la préfec-
ture d'F.ure-et-Loir, par acte sous signatures privées déposé
par l'héritier et par le légataire universel de l'acquéreur, en
présence et du consentement du vendeur, à AP Le Vassor,
notaire à Chartres, le 28 mars 1814.
Il importe de noter en cet endroit qu'il résulte de l'acte de
prise de possession du 20 juin 1775 et de l'acte de dépôt du
28 mars 1814 que Claude-Marie Dufrène a occupé la maison
de M""" Rocque durant les trente-huit années et neuf mois
qui ont séparé ces deux dates. M""" Dufrène, son épouse, y
est décédée le 28 ventôse an VIII (10 mars 1800). Après le
28 mars 1814, il est allé demeurer rue des Côtes, où il est
décédé le l^' mars 1828, à l'âge de 86 ans.
Par testament olographe du 14 décembre 1813, déposé le
même jour à M" Le Vassor, notaire, déjà nommé, M. Levas-
sort-Olivier institua son légataire universel, M. Philippe-
Saturnin Garnier, son neveu, négociant à Chartres, rue des
Côtes, n° 110 ^ Décédé le 24 du même mois (vingt-trois jours
après avoir acquis la maison dont il s'agit) , il laissait
pour héritier Félix- Ange-Philippe-Pierre Fournier, enfant
mineur de Marie-Lydie Levassort-Olivier, sa tille, décédée
chez lui le 20 août 1812, et de Pierre -François Fournier,
propriétaire à Luisant, puis à Paris, rue Neuve - Saint -
Martin, 28.
Au partage de sa succession, qui a eu lieu devant M'' Le
Vassor, le 5 novembre 1815, entre son petit-fds et son léga-
taire universel, la maison devint la propriété de ce dernier,
qui la vendit, le 30 mars 1810, par acte devant M"^ Soissons,
notaire à Chartres , à M'"" Thérèze - Pulchérie Coubré ,
' Ce numéro ne doit |)as être considéré (•omme propre à la rue des Côtes,
dont le nonilire des lialtitalions était loin d'atteindre un tel cliillre : il se rapporte
à la section, dont dépendait alors la rue des Côtes.
— 107 —
(leniourant rue des Côtes, veuve de M. Jacques Foreau de
Trizay, ancien magistrat.
Le 28 mai 1839, M"" Foreau de Trizay, alors propriétaire
à Paris, rue de Touruon, 1(», la vendit à son tour, suivant
acte en l'étude de JM*^ Boy, notaire à Chartres, ;i M. Etienne-
Marie Damars, maire de la commune de Couloutre (Nièvre),
et à Mi^e Gabrielle Lenormand, sa femme, demeurant en leur
château de Couloutre \ représentés, à cet efïet, par un
mandataire, M. Louis-Paul Damars, architecte, à Chartres,
boulevard Saint-Michel.
M'"^ Damars étant venue à mourir, la maison acquise au
cours de son mariage fut licitée entre ses héritiers et son
mari, qui s'en rendit acquéreur, aux termes du jugement
prononcé par le Tribunal civil de Chartres le 22 janvier 1859.
M. Damars-Lenormand fit, le 18 mars de l'année suivante,
un testament olographe qu'il déposa à M'' Poucin, notaire à
Chartres, le 21 du même mois, par lequel il instituait pour
légataires son frère et des neveux et nièces. Au nombre de
ces dernières était M'""" Elisabeth Maréchal, épouse de
M. Alban Jean, entrepreneur de constructions à Chartres,
rue des Petits-Blés, qui, avec l'assistance de son mari,
concourut, le 4 mai 1861, à l'adjudication de la maison, pro-
noncée, à titre de licitation, entre les légataires de M. Damars,
par M" Poucin, à son profit.
Et c'est par suite de son mariage, à Chartres, du 23 mai
1859, avec M"^ Marie-Elisabeth Jean, fille des époux Jean-
Maréchal, que M. le docteur Henry-Eugène Rocque, décédé
le 24 février dernier, en put prendre possession, après le
décès de M. Jean, qui a suivi, le 28 février 1872, celui de
M-^" Jean, survenu le 13 juillet 18G9.
Si nous revenons à l'acte de vente, passé entre MM. Dufrêne
et Levassort-Olivier le l"'' décembre 1813, nous remarquons
qu'il comprend, outre la maison même qui fait l'objet de la
présente discussion, le jardin ci-après désigné.
Nous y trouvons, de plus, une description des biens vendus
que l'on ne rencontre nulle part aussi minutieuse ni aussi
complète. La question qui nous occupe réclamant une cer-
^ I\l. et M"" Damars-Lenormami ont passé leur contrat de mariage devant
M'" Patrutio, notaire à Turin, déi)artenient du Pô. le "21 février I81U.
— 168 —
taine connaissance de la maison dont il s'agit, les passages
suivants de cette description ont leur place toute marquée
ici :
A. — u Une maison bourgeoise située à Chartres, faubourg
» Saint-Brice, près la porte Saint-Michel, occupée par le dit
» sieur Marie Dufrêne, composée d'une porte bâtarde sur la
» rue qui va aux Vieux-Capucins ; d'une cour dans laquelle
» se trouvent, d'un côté, un cabinet ayant croisée sur la dite
» rue, et, à la suite, d'un petit bûcher ; d'autre côté, une
» remise, four et fournil ; parterre en face de la dite maison;
» vestibule ayant son entrée par le parterre ; à droite, salon
» de compagnie, orné de boiseries et de deux glaces, l'une
» sur la cheminée avec son parquet et baguettes, l'autre, en
» face, au milieu de deux armoires, (culurc ii ]'!ini!r rcjn-i'-
» sentant un snjrt hisforif/iir (ces mots que nous soulignons
» sont soulignés dans la copie authentique que nous avons
» sous les yeux), plafond, deux croisées et portes vitrées au
» milieu, à grands carreaux, ouvrant sur le jardin potager;
» salle à manger plafonnée, boisée avec lambris et armoires,
» poêle de fayence en niche, avec table de marbre et tuyau de
» fayence, éclairée par une croisée sur le jardin et par une
)) porte vitrée sur un autre jardin ci-après énoncé ; cuisine à
» côté de la dite salle à manger, avec ses fourneaux et
» tourne-broche; laverie et autres commodités y tenant;
» cave et ses chamtiers ; basse-cour, dans laquelle se trouvent
» des poulaillers et volière en treillage ; à gauche du dit
» vestibule, autre salon de compagnie lambrissé et boisé par
» deux armoires des deux côtés de la cheminée, glace sur
» cette cheminée, paysage peint au-dessus de la dite glace,
» dessus de portes en camayeux, autre glace entre deux
)) croisées à grands carreaux sur le parterre, garnies de
» contrevents et de volets, cabinets y tenant : ce salon est
» tendu en pai)ier velouté colé sur toile ; escalier ayant sa
» première marche sur le vestibule et (^induisant au pre-
» mier. »
Nous passons le premier étage, qui n'offre aucune parti-
cularité, et nous retiendrons seulement du jardin potager
qu'il était « planté d'arbres fruitiers à haute tige, en éven-
» tail et en espalier, et orné d'une belle allée de charmille » ;
— 109 —
qu'il renfermait une serre couverte en tuiles et un puits.
Cette propriété était close de murs en baui?e.
« Le bâtiment construit en aile », est-il dit dans l'acte en
question, « a été ajouté à la maison de Maître par M. Du-
» frêne ».
B. — « Un Jardin situé sur le pavé de Saint-Brice ou de
»' Saint-Martin-au-Val ». Ce jardin avait deux entrées « sur
» le pavé de Saint-Brice ». Il renfermait « un pavillon dans un
» angle » et deux bâtiments non décrits, ceux-ci « donnant
» sur le pavé de Saint-Brice » édifiés par M. Dufrêne. Il
aboutissait à la propriété qui précède, avec laquelle il était
« en communication au bout d'un mur d'appui et par la porte
» vitrée de la salle h manger ». Une partie en était louée,
ainsi que les « deux bâtiments », à un sieur Vangeon.
Ces biens réunis s'étendaient en longueur du « chemin des
» Yieux-Capucins ou de Saint-Lubin » au <' pavé de Saint-
» Brice ou de Saint-Martin-au-Yal », et tenaient par leurs
côtés, à la succession Leroy, tuilier, à la dame veuve Barrant
et ses enfants « au lieu du sieur Baudier » et à la veuve
Marais.
Le jardin avait été acquis, par M. Dufrêne, de M. Bonna-
fos de Bellinay, prêtre chanoine de Chartres, suivant acte
devant M" Peluche, déjà nommé, le G août 1700. M. de Belli-
nay l'avait lui-même acquis, par acte devant M^ Champion,
également déjà nommé, le 10 février 1788, de M^ Crochard,
à qui l'avaient vendu les enfants et héritiers de M""^ de la
Bachellerie, par acte devant M" Leroy, prédécesseur de
M« Peluche, le 10 août 1708.
Voilà les faits, sans interruption ni lacune.
Authentiques et indiscutables, ils prouvent que le conven-
tionnel Brissot — pas plus qu'aucun autre membre de sa
famille — n'a jamais possédé ni occupé, à aucun titre, la
maison que lui attribue YlnterniédiHive des Cherclieuvs. »
G. Denos.
Tome X. P.-V. li
170
SÉANCE PUBLIQUE DU 15 JUIN 1899
Président; M. Roger Durand. — M. Chamberland, secrétaire.
La séance publique annuelle de la Société Archéologique
a eu lieu au théâtre de Chartres, le jeudi 15 juin, ;i 8 heures
du soir. L'auditoire, très restreint, était très choisi.
M. le Président ouvre la séance par rallocution suivante:
« La Société Archéologique d'Eure-et-Loir, reprenant une
ancienne tradition, tombée en désuétude, par suite, paraît-il,
du peu d'empressement de MM. les conférenciers à se faire
entendre en province, vous convie aujourd'hui, en conformité
de ses Statuts, à sa séance publique annuelle.
» Depuis dix ans, notre dernière séance publique remon-
tant au 16 mai 1889, la Société a eu le tort grave de se laisser
oublier : aussi, malgré notre aversion pour la réclame, nous
décidons-nous à faire appel à la bonne volonté de tous dans
l'espoir de grossir nos rangs, d'augmenter l'importance de
nos publications et d'élargir le champ de nos recherches.
» Je n'ai pas à vous entretenir de nos travaux, qui sont
consignés dans l'Historique de la Société, rédigé par
M. l'abbé Sainsot, en réponse au questionnaire que nous a
adressé M. le Ministre de l'Instruction publique, en vue de
l'Exposition de 1900; M. Chamberland. notre dévoué secré-
taire, va vous en donner lecture.
» Je vous signalerai seulement, en quelques mots, une
découverte qui ne manque pas d'actualité, bien que se rat-
tachant à la période gallo-romaine.
» Ainsi que vous le savez, sous la domination romaine qui
s'est fait sentir en notre ville pendant environ cinq cents
ans, Chartres, ou plus exactement Autricum, était, chose
peu facile à concevoir aujourd'hui, abondamment approvi-
sionné d'eau de source par deux canaux souterrains : l'un
destiné à alimenter la ville haute ; l'autre la ville basse.
M. de Boisvilette a consigné, dans sa Statistique archéolo-
gique, les points où ces aqueducs ont été reconnus, et relevé
leur parcours: pour le premier, de Landelles au Grand-
— 171 —
Faubourg, et, pour lo second, depuis la fontaine de PIou-
douenne jusqu'au faubourg La Grappe, où (ui a eu la bonne
fortune de mettre au jour le réservoir ou château d'eau
d'oii les eaux étaient réparties en ville au moj^en de
conduites de plomb semblables à celles de Lutèce, que nous
pouvons voir au musée Carnavalet.
» En 1897, la Société Archéologique, prévenue par M. Guil-
laume Leloup, entrepreneur du pays, de la découverte d'une
nouvelle amorce d'aqueduc, près la fontaine de Houdouenne,
vota le crédit nécessaire à de nouveaux sondages, et la trace
de ce canal a été relevée pendant plusieurs centaines de
mètres. 11 côtoie la rive gauche du ruisseau de Houdouenne,
dans la direction de Ver, presque parallèlement à celui qui
était déjà connu et dans lequel il devait déverser les eaux
des sources qu'il captait dans son parcours.
» Fait à noter qui, pour nous, n'est pas dénué d'impor-
tance, nous avons constaté à la tête de ce canal, près de son
raccordement à la fontaine, l'existence d'une source qui a
été comblée avec de la terre glaise, maintenue par d'énormes
pieux et dont le débit parait considérable.
» Le récit de nos chroniqueurs chartrains, celui du moine
Paul entre autres, nous faisant connaître que ces aqueducs
fonctionnaient librement avant les invasions des Normands,
au viir siècle, et que ces barbares n'ont pas laissé dans notre
ville une seule pierre debout, nous pouvons conjecturer
qu'avant de mettre Chartres à feu et à sang, ils avaient
commencé par affamer ses habitants et les priver d'eau
potable.
» Nous croyons avoir démontré que le gigantesque travail
des Romains n'est pas devenu caduc, mais qu'il a été volon-
tairement anéanti, puis oublié.
» Paris a vengé Lutèce en enlevant aux Normands, aujour-
d'hui nos frères, leur rivière la plus limpide, l'Avre ; nous
espérons que Chartres saura doter ses habitants des bassins
et des piscines épuratoires qui faisaient les délices des
Gallo-Romains d'Autricum ».
Le secrétaire donne lecture du rapport de M. l'abbé
Sainsot, vice-président, consacré à V flisforh/iio de la Société.
Ce travail, très substantiel, sera publié dans nos Mémoires.
— 172 —
M. le Président présente alors à l'Assemblée M. André
Beaunier, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé
de l'Université. Il fait savoir que le jeune conférencier est
un descendant du médecin Claude Huvé, qui bâtit la célèbre
maison de la rue du Grand-Cerf.
M. André Beaunier prononce alors une improvisation que
nous désirerions reproduire in extenso. Cette causerie a été
fréquemment interrompue par les applaudissements d'un
public littéralement tenu sous le charme. Nous ne croyons
pouvoir mieux faire que de reproduire les appréciations
parues dans deux journaux chartrains, dont les Directeurs
ont bien voulu appeler l'attention de leurs lecteurs sur la
remarquable conférence de M. Beaunier : le Progrès (n° du
20 juin), et la Croix (n° du 25 juin).
Le brillant conférencier, lit-on dans l'un, « a de l'à-propos,
du trait, de la malice ; il conte à merveille l'apologie et
l'anecdote, et il rencontre souvent la poésie, l'ampleur et
l'émotion voilée, mais communicative ».
On ne saurait trop louer, dit l'autre, « cette causerie
athénienne, étincelante de verve et d'esprit si français ;
.... cette logique souriante et cet accent persuasif, nuancé
d'ironie, qui caractérisent son beau talent d'improvisation.
Servi par un organe d'une délicate sonorité, avec une physio-
nomie éclairée de vie, où l'ironie se joue avec l'enthousiasme
juvénile, doué d'une intelligence très avertie d'art et de
littérature, M. Beaunier devait plaire ; et de fait, il a été
brillant ».
La séance est levée à dix heures moins un quart.
— 173 —
SÉANCE GÉNÉRALE DU 6 JUILLET 1899
Président ; M. Roger Durand. — M. Chamberland, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : AIM. Roger Durand, Dauzat, abbé
Clerval, abbé Sainsot, Bernier, Bourdel, Brosseron, Buisson,
Chamberland, Champagne, Couronnet, Denisart, Denos,
Doré, Duchon, Georges Durand; Escoffler, Germond, Géron-
deau, Goupillon, Manger, Ouellard , Charles Petrot, docteur
Robin, Tachot; abbés Crancée, Gautier, Haye, Hecquart,
Langlois.
Le procès-verbal de la séance du 8 Juin et le procès-verbal
de la séance du 15 juin sont lus et adoptés.
Admission de membres nouveaux.
M. le Président donne lecture de l'Adresse suivante :
Les Membres de la Société Archéologique d'Eiive-et-Luir,
réunis le 6 juillet 1800 en Assemblée générale,
Reconnaissants du très gracieux accueil qui leur a été fait au
Musée Condé, dans la Journée du 21 juin,
Adressent leurs unanimes remerciements à M. Maçon,
conservateur-adjoint du Musée, ainsi c/u'à M. Duplaquet, ins-
pecteur du Domaine, qui, avec tant de bonne grâce, leur ont
fait les honneurs des riches collections si intelligemment
réunies dans ce palais par le vaillant sohlat, l'éminent Français,
l'artiste que fui leur ancien confrère, Monseigneur le duc
d'Aumale.
Le texte de cette Adresse est adopté à l'unanimité.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le com-
mandeur Henry Le Court, qui exprime l'espoir de collaborer
à nos travaux. Il signale — une demande de souscription au
compte-rendu du Congrès des Sociétés savantes, tenu à Tou-
louse, du 4 au 8 avril ; — l'organisation d'une excursion à
x^rgenteuil,, par M. do Mortillet, et d'une excursion en Bre-
— 174 —
tagne, par la Société Bibliographique. Il appelle d'une façon
toute particulière l'attention de l'Assemblée sur la Revue
mensuelle publiée par la société Les Amis de la Beniice, et
intitulée Le Beauceron de Paris.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. l'abbé
Langlois, qui propose la publication de la FJibliographie
dLï!nre-et-Loiv ]^ds la Société. Après une discussion, à laquelle
prennent part MM. Roger Durand, D'' Robin, abbé Sainsot.
Brosseron, Cliamberland, l'Assemblée adopte en principe,
par un vote nnanime, la proposition, et renvoie à la Com-
mission de publication l'étude de la question de savoir
quand et comment il sera donné suite à cette délibération.
Lecture de la liste des ouvrages reçus pendant le mois de
juin.
M. le Président fait observer que le dernier volume des
Mémoires de la Société Archéologique de Ramhouillet est
presque entièrement consacré à la Révolution. On y trouve,
en particulier, la liste des niembces de la Société populaire
de Rambouillet. Cet exemple, donné par une Société dont le
président est un personnage aussi autorisé que M. le comte
de Dion, contribue à faire la preuve que l'époque révolu-
tionnaire est entrée dans le domaine de l'archéologie et de
l'histoire locale, et mérite d'être imité.
M. le Président donne lecture de quelques pages du même
ouvrage qui renferment de fort curieux renseignements
sur Chartres et la Beauce en 1807. A propos de l'inconve-
nante exhibition de cadavres, dont l'extraordinaire conser-
vation faisait un objet de curiosité, M. le D'' Robin et
M. l'abbé Sainsot échangent quelques observations sur une
étude de M. Lecocq, intitulée Le Tombeau des Challine.
M. le Président présente deux notes de M. le docteur
Gillard sur Guériu de Gallardon et sur le chartrain Gilles
Desjardins. La lecture de ces notes est renvoyée à la pro-
chaine séance.
M. Georges Champagne présente à l'Assemblée Y Liventaire
des titres et papiers de l'Hôtel de Ville de Dreux. Il donne
— 175 —
lecture de son intéressant A vanl-propos et fait observer que
l'original de VJiivni/nirc, qui existait à la mairie de Dreux en
1877, a disparu !
M. le Président adresse des remerciements à M. Cham-
pagne, dont le travail est renvoyé à la Commission de publi-
cation.
M. Tabbé Sainsot présente la fin de sa Roviic de l'aïui/'c 1808.
1» ARCHÉOLOGIE.
Au cours de l'année 1898, on a mis a jour à Péronville un certain
nombre de monnaies anciennes.
A Aunay-sous-Crécy, cette petite localité qui a déjà tant fourni à
l'archéologie, on a découvert, dans les derniers jours du mois de
décembre, deux squelettes humains. Le crâne de l'un était de grosseur
à peu près normale, plutôt petit que gros; l'autre au contraire était
énorme et mal conformé. La mâchoire en partie brisée par la pioche
du terrassier était très proéminente, et avait conservé presque toutes
ses dents qui étaient blanches et bien rangées. Les molaires étaient
petites et semblaient avoir appartenu a un sujet d'une vingtaine
d'années. Les squelettes étaient côte à côte mais presque superposés,
l'un couché sur la face, l'autre sur le dos. — Un peu plus loin, on
trouva une dizaine de pierres taillées, entre deux gros silex qui pour-
raient être des nucleus. On peut en conclure que ces traces du séjour
de l'homme remontent aux temps préhistoriques. (Voir le Journal de
Chartres du 8 janvier 1899).
Cathédrale. — Pour ne pas scinder ce qui se rapporte à la cathé-
drale de Chartres, au lieu de renvoyer chacun des renseignements qui
la concernent aux ditTérentes rubriques auxquelles ils semblent se
rapporter plus directement (archéologie, beaux -arts, histoire), je les
consignerai ici tous ensemble, de manière qu'ils forment un tout dont
les parties soient reliées par l'objet commun auquel elles se rapportent.
Il y a plusieurs années déjà que la curiosité intellectuelle se porte
avec une certaine intensité vers l'admirable monument gothique qui
fait la gloire de notre ville. C'est avec plaisir que je le constate ; ce
mouvement ne s'est pas ralenti pendant l'année qui vient de se termi-
ner. Il pourrait fournir à la chronique spéciale a ce sujet, non pas
quelques lignes seulement, mais des pages bien remplies. Aussi je
crois que si quelqu'un de nos confrères, ayant des loisirs, voulait se
charger de cette partie, et nous donner par exemple l'année prochaine
La cathédrale de Chartres pendant l'année 1899, il ferait œuvre
utile et il aurait droit à tous nos remerciements.
— « Un jour, les journaux publièrent une nouvelle qui fut peu
remarquée. C'était une pauvre nouvelle de deux lignes :
— 176 —
« M. Félix Faure a visité aujourd'hui incognito la cathédrale de
Chartres. »
Cet événement n'a pas révolutionné le monde. 11 ne méritait aucu-
nement de déranger les reporters. Que le président aille voir une
cathédrale entre deux hôpitaux, cela n'a rien qui puisse émouvoir le
populaire.
Moi, cependant, j'ai goûté une joie profonde à lire ces deux lignes,
et j'y ai trouvé une heure de rêverie très douce. J'ai revu par la
pensée les deux clochers de Chartres : « celui du midi tout écaillé
jusqu'à sa croix, comme un monstre de pierre ; celui du nord, tout
ajouré dans le ciel, comme un cône de dentelle grise. »
Ces réflexions ne sont pas miennes, elles appartiennent à Jean
Rameau, un des auteurs sélects du monde littéraire parisien. Je les
emprunte à un vulgaire almanach \Le Pèlerin pour 1899, p. 74), et
quoique les archéologues s'avisent rarement de chercher des documents
dans ces sortes d'ouvrages, je conseille a nos confrères chartrains de
lire tout l'article qui débute ainsi ; ceux qui suivront ce conseil s'en
applaudiront, comme chartrains et comme archéologues.
On me permettra bien de faire aussi quelques réflexions sur le même
sujet, car l'énoncé de ce simple fait-divers est suggestif, comme on
dit aujourd'hui; il évoque des souvenirs de plus d'une sorte dans
l'esprit de celui qui connaît notre histoire locale. Au temps passé, des
rois, des reines, des pasteurs de peuples, selon l'expression antique,
ont été vus souvent aux pieds de Notre-Dame de Chartres : mais, au
lieu de laisser dans leurs palais le luxe de la cour royale, ils
aimaient à s'entourer de tout ce qui pouvait donner plus d'éclat a
leur visite. Ainsi faisait saint Louis, ainsi les Valois qui étaient
comme les hôtes attitrés de Notre-Dame, ainsi nos rois des deux der-
niers siècles qui faisaient dans notre cathédrale des entrées solennelles
dont leur royale majesté n'avait point à soutlrLr. Dans la seconde
moitié de ce siècle qui finit, on a pu voir Monseigneur l'Evèque de
Chartres (Mgr Regnault) recevant, avec toute la pompe religieuse
possible, un impérial visiteur à la porte de sa cathédrale, et c'était un
spectacle qui ne manquait pas de grandeur. Aujourd'hui, le successeur
de nos rois accomplit ce même acte sans cortège, bourgeoisement,
comme ini vulgaire touriste. Devant ce contraste, beaucoup qui se
piquent de philosophie se contentent de conclure : « C'est un signe
des temps ». On n'en disconvient pas ; mais il serait bon de dire si ce
signe est ou n'est pas en faveur du temps qui est le nôtre. Je me
prononce pour la négative.
A ceux qui, dociles à mon conseil, auront lu l'article que je leur ai
signalé, je me permettrai de donner encore le conseil suivant. Qu'ils
ouvrent le même volume iLc Pèlerin) à la page 98, ils y trouveront
sous le titre Cathédrale et municipalité quelques couplets de poésie
qui les consoleront des railleries et épigrammes dont certains esprits
sont iirodigucs envers l'archéologie.
D'ailleurs s'ils sont quelque peu connaisseurs, ils devront trouver à
ces vers un petit goût de terroir, car l'auteur qui abrite son talent
— 177 —
poétique sous le pseudon.yme de Jacques est un compatriote ' dont
plus d'une fois les boutades agréablement rimées ont fait le tour des
journaux de France. Le sujet lui-même les intéressera; il a été em-
prunté à une délibération de la mimicipalité chartraine de 1793, déli-
bération qui vise la cathédrale dont nous sommes si liers. Après
lecture, ils diront, comme je le dis moi-même : « Si l'auteur de ces
vers n'est pas archéologue, il mérite de l'être ». J'ajouterai que si
j'avais l'autorité suffisante je décréterais qu'il a bien mérité de l'ar-
chéologie.
— Le portail de la Cathédrale de Chartres qu'on a entrepris de ra-
jeunir ne préoccupe pas seulement les. architectes et les ouvriers qui
travaillent la pierre ; les hommes de plume l'honorent de leur attention
et on travaille activement à son histoire. Déjà une grande Revue qui
s'intitule Revue du Moyen Age (avril 1898) lui a consacré un article
intitulé Le Porlail occidental de N.-D. de Chartres. Cet article a
été tiré à part (1.3 p. in -8° Librairie Bouillon, Paris. 1898) et M.
l'abbé Clerval en a rendu compte dans la Voix-de-Notre-Dame (suppl.
1897, p. 546). L'auteur, M. A. Marignan, un des rédacteurs de la
Revue en question, n'admet pas les dires des historiens chartrains
sur l'époque de la construction de ce portail. Ce travail ne fait guère
qu'énoncer les idées de l'auteur : il doit les développer dans un ouvrage
plus complet. Avec M. l'abbé Clerval, nous attendrons pour juger
quelle peut être la valeur de cette opinion nouvelle.
Dans les Archives du diocèse, M. l'abbé Métais, notre confrère, a
donné une analyse du passage des Grandes Cathédrales du monde
catholique par M. L. Cloquel, consacré à la Cathédrale de Chartres
(1 page avec trois gravures).
Dans un opuscule qui a pour titre: Les vitraux de Notre-Dame de
Dijon (.5:3 p., in-12, 2 lithogr., impr. Jobard, Dijon). Kous trouvons le
renseignement suivant : De 1874 à 1897 les vitraux de Notre-Dame de
Dijon ont été refaits d'après d'anciennes verrières des cathédrales
françaises. Celle de Chartres surtout a été mise a contribution.
Au cours d'un travail sur les Origines des villes françaises qu'il a
publié dans le Journal de la Jeunesse, année 1898 (Hachette, Paris),
M. Anthyme-Saint-Paul dont tout le monde connaît l'admiration pour
la cathédrale de Chartres a donné de celle-ci une admirable descrip-
tion. Il ne nous était pas permis de laisser passer inaperçu ce nouvel
hommage rendu par l'éminent archéologue au monument dont il amie
à vanter les splendeurs architecturales:
La Revue du clergé français flo mai 1898) a donné un article intitulé :
Le Clocher vieux de Chartres par M. l'abbé Martin, professeur au Petit-
Séminaire de la Chapelle Saint-Mesmin près Orléans. L'auteur y jjarle
en archéologue, et plus encore en admirateur passionné, de la vieille
' On rae permet de révéler le vr;ii nom dissimulé pjir eet humilie prénom.
Jacques n'est autre que M. l'abhé Bonsergent, curé iirès de Vendôme, qui appar-
tient à une famille dunoise.
— 178 —
flèche chartraine. La Voix de Notre-Dame (1898 siîppl., p. 237) a donné
les passages les plus saillants de cet article.
On ne me pardonnerait pas de terminer ce qui concerne la cathé-
drale de Chartres, sans dire un mot d'un ouvrage qui ne contribuera
pas peu a sa gloire dans les âges futurs. V Ancienne Maîtrise de Notre-
Dame de Chartres^ du V» siècle à la Révolution, par M. l'abbé Clerval,
Supérieur de la Maîtrise, est un de ces ouvrages d'histoire locale que
nous voyons apparaître beaucoup trop rarement à notre gré. Celui-ci
a été accueilli à son apparition par les éloges unanimes du monde
savant et du monde religieux, et ceux qui en ont rendu compte
semblaient regretter de ne pouvoir faire assez ressortir l'érudition de
l'auteur et la patience avec laquelle il a recueilli les matériaux, souvent
bien peu importants, cailloux minuscules et grains de sable, avec
lesquels il a élevé un solide monument à la gloire des enfants de
chœur de Notre-Dame de Chartres. C'est en efl'et aux plus petits des
serviteurs de l'insigne basilique qu'est consacré cet ouvrage remarqua-
ble, et on se demande comment un sujet si peu fécond en apparence a pu
fournir la matière d'un bel in-8° de 360 pages. Et pourtant ces pages
sont bien pleines de noms, de faits et de documents ; elles font pour
un instant revivre sous nos yeux, avec ses costumes qui varient selon
les temps, tout ce petit peuple des enfants d'aubes ; elles nous les
montrent au chœur où ils chantent en musiciens consommés, à l'étude
où ils apprennent l'art qu'ils pratiquent si bien en même temps que
les belles-lettres, dans les récréations où ils retrouvent toute l'espiè-
glerie de leur âge. Pour peu qu'on ait parcouru ce livre avec quelque
attention, on est amené à conclure que le Chapitre de Notre-Dame de
Chartres était vraiment a la hauteur de sa mission, puisqu'il savait
obtenir des plus humbles officiers de leur église qu'ils fissent honneur
a leurs fonctions.
Merci à l'auteur, notre éminent confrère, d'avoir mis au jour une
œuvre aussi méritante ; merci à notre Société d'en avoir accordé gratui-
tement un exemplaire à chacun de ses membres.
2° HISTOIRE.
Apostolicité des églises de France. — Cette question, au point de
vue exclusivement chartrain, n'a pas fait, que nous sachions, un seul
pas en avant cette année. On trouve cependant, dans les Annales
religieuses du diocèse d^Orléans, une petite note qui mérite d'être
reproduite ici. « Nous recommandons a ceux qui voudraient se faire
une idée assez complète de celte question le beau livre de M. l'abbé
Hénault : Origines chrétiennes de la Gaule celtique. ^^ C'est le directeur
de cette publication qui parle ainsi, et il fait autorité en pareille
matière.
Considérée à un point de vue plus général, l'opinion favorable a
l'apostolicité des Eglises de France regagne chaque jour une partie du
terrain que quelques savants contemporains avaient cherché à lui
faire perdre. C'est une évolution que je constate avec un sensible
— 179 —
plaisir, et comme je la suis avec une intention toute particulière, je
crois pouvoir affirmer que cette année elle s'est accentuée plus sensi-
blement encore qu'elle ne l'avait fait les années précédentes. J'en
donnerai volontiers des preuves, mais, pour en mieux saisir l'impor-
tance, on me permettra de présenter brièvement l'historique d'une
question qui intéresse au plus haut point les origines de notre Éghse
chartraine.
Il y a quelques trente ans, surgit, non pas de dessous terre, mais,
je pense, de quelque chaire d'enseignement ofticiel, une école <iui dès
le premier jour s'arrogea le titre d'école historique, sous prétexte
qu'elle n'admettait que ce qui était prouvé historiquement, que ce qui
remplissait certaines conditions qu'elle avait elle-même fixées. Elle fit
passer toute l'histoire au crible d'une critique sévère, elle rejeta en
les qualifiant erreurs, mensonges oulégendes, des faits, des assertions,
des paroles célèbres que les historiens avaient jusqu'alors acceptées
sans contester. Gomme ses verdicts furent accueillis avec une faveur
marquée, ou du moins avec une déférence un, peu trop facile, elle
s'enhardit jusqu'à battre en brèche un fait capital de notre histoire
nationale. Elle supprima d'un trait de plume les cinq premiers siècles
du christianisme dans notre pays, et prétendit que la Religion chré-
tienne n'y avait pas été prêchée avant le V" ou le VI« siècle. Tous les
savants du monde officiel embrassèrent avec ardeur la nouvelle
opinion ; l'École des Chartes en fit un des dogmes fondamentaux de
son enseignement, et, ce qui aurait dû la rendre suspecte aux catho-
liques qu'elle avait séduits, les Voltairiens, les déistes, tous les enne-
mis du catholicisme firent chorus avec les tenants d'un système qui
privait l'Église Gallicane d'un des plus beaux fleurons de sa couronne.
D'un autre côté, les défenseurs-nés de la Religion, les évêques et
autres dignitaires ecclésiastiques, surpris ainsi par cette négation
d'une croyance qu'ils regardaient comme inattaquable, ne protestèrent
point ou protestèrent un peu trop platoniquement. Quelques
braves pourtant se jetèrent résolument dans la lutte et relevèrent le
gant. Peu habitués a la polémique, et peut-être aussi insuffisamment
préparés, ils ne surent pas faire triompher la bonne cause. Leurs adver-
saires, d'ailleurs, se servaient d'armes contre lesquelles il était
difficile de se défendre ; car ceux-ci, dans une question aussi grave, se
permettaient de recourir aux épigrainmes, aux attaques personnelles,
et ils prenaient une attitude souverainement dédaigneuse vis-à-vis
d'une opinion qu'ils avaient condamnée. Notre confrère, M. l'abbé
Hénault s'est vu en butte a de semblables procédés ; mais sa thèse
n'a point été renversée par des arguments péremptoires.
Avec le temps la vérité s'est fait jour peu à peu. Revenus de la
surprise du premier moment, les soldats de la bonne cause et leurs
chefs attaquèrent à leur tour ces ennemis qui paraissaient insaisis-
sables. Devant les bonnes raisons, et surtout devant les faits positifs
qu'on leur opposa, ils se montrèrent moins intransigeants dans leurs
affirmatioris, ils reculèrent insensiblement et ils furent amenés
à concéder que la fol chrétienne avait pu être prêchée au
IVe siècle et même au IIP siècle. De concessions en concessions,
— 180 —
de reculades en reculades, ils en sont arrivés à tolérer qu'on parle
du Ile siècle, et s'ils ne reconnaissent pas avec nous que l'Église
de France a été établie, sinon par les Apôtres, au moins par
leurs disciples immédiats, c'est purement pour la forme et pour se
maintenir en opposition avec l'école traditionnelle.
J'ai parlé de témoignages nouveaux en faveur de celle-ci : en voici
qui me semblent bien avoir leur valeur.
Son Éminence le cardinal Richard, archevêque de Paris, vient de
rééditer un livre qu'il publia autrefois : Les Saints de l'Eglise de Nantes.
(347 p. in-I2 Lanné-Mazeau, Nantes, 1898). « Il y soutient l'antique tra-
dition qui fixait l'arrivée de Saint-Clair, apôtre des Nantais, à la fin
du l^f" siècle ou au commencement du second, et rattachait son apos-
tolat à la prédication primitive dans les Gaules, suivant la tradition
conservée invariablement par nos pères et qui n'avait été abandonnée
momentanément qu'a la fin du XVIIP siècle, sous l'influence de la
critique trop souvent incrédule de cette époque. Sur ce point d'impor-
tance. Son Éminence est d'accord avec le témoignage des monuments
les plus anciens de l'histoire religieuse nantaise et les suffrages des
hommes les plus versés dans les écoles historiques et hagiographiques,
notanuuent avec M^'- Bellet, l'auteur de l'ouvrage remarquable : Les
origines de nos Eglises H les fastes épiscopaux. (420 p. in- 8° Picard,
Paris, 1898). Cette appréciation de l'ouvrage du vénérable cardinal ne
m'appartient pas; je l'emprunte au Polybiblion qui fait autorité en
matière historique et bibliographique, et je trouve ainsi dans ces lignes
un double témoignage favorable à l'apostolicité (Polybiblion, mars
1899, p. 243). Celui qui émane du Polybiblion a d'autant plus de prix
qu'il est une preuve évidente de cette évolution dont j'ai parlé. Depuis
que cette question occupe le monde savant, c'est la première fois que
cette Revue émet une opinion bienveillante pour l'école traditionnelle;
toutes ses préférences avaient été jusque-là pour la prétendue école
historique et elle a même rompu quelques lances en sa faveur. Ce
changement de front n'est pas fait pour nous déplaire.
Un autre témoignage encore, et celui-ci nous intéresse directement,
nous est fourni par un des plus éloquents de nos évèques français.
Dans sa Lettre circulaire annonçant le Couronnement de Notre-Dame
de Ferrières, M^i" Touchet, évêque d'Orléans, écrit : « En ce temps-là,
onze années après l'Ascension du Christ, Savinien, le fondateur martyr
de l'illustre Église de Sens, Potentien son frère d'armes, et Altin, le
premier évêque d'Orléans, priaient dans l'oratoire étroit qu'ils avaient
construit sur les bords de la Clairie à Ferrières. Envoyés par Pierre
pour évangéliser ces régions Sénonaises et Carnutes, qui avaient donné
récemment plus d'un souci aux légions de César, les missionnaires
ne rencontraient que dureté de cœur. » Une note accentue la force
probante de ces quelques lignes : « Nous n'hésitons pas, est-il dit, a
adopter l'opinion traditionnelle quant à l'apostolicité de nos Églises.
Quelque estime que nous professions pour les connaissances de ceux
qui ont attaqué cette apostolicité, nous devons dire que leurs argu-
ments nous paraissent faibles devant les raisons de ceux qui défendent
la Thèse ancienne. (Annales religieuses du diocèse d'Orléans. (Lac.
— 181 —
cit.) '. Je disais en commençanl ce paragraphe que je n'avais rien
a signaler concernant nos origines chartraines; j'ai eu tort, car ce
texte convient aussi bien a l'iîglise de Chartres qu'à celle d'Orléans.
Hagiographie. — Dans la vie des Saints publiée chaque semaine
par la Maison de la Bonne Presse, relevons les N"= suivants qui ont
quelque intérêt pour l'église de Chartres :
N° 08-2. S. Savinien, l""" évoque de Sens, et ses compagnons martyrs.
N° 986. S. Julien, évéque du Mans, patron d'un certain nombre de
paroisses du diocèse.
N» 987. S. Piat, apôtre de Tournay, martyr.
A signaler aussi le Liber miraculorurn Sanctœ Fidis, édité par
M. l'abbé Bouillet. L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a
décerné une mention honorable au savant éditeur de cet antique
manuscrit (1094). Les dévots a Sainte-Foi, la vierge agennaise depuis
si longtemps honorée à Chartres, ne peuvent que s'en réjouir.
s' Yves. — M. Paul Fournier qui s'est attaché d'une manière parti-
culière à étudier notre grand évêque chartrain, vient de lui consacrer
dans la Revue des questions historiques (1898) un nouveau mémoire
qu'il a intitulé: L'œuvre canonique d'Yves de Chartres et son influence.
Les savantes dissertations de M. Chandjerland, résumées dans nos
Procès-Verbaux, montrent d'autre part de quelle valeur est l'autorité
de S. Yves dans les questions canoniques.
JossE Cligthoue. — La Voix de Notre-Dame (juillet, août, septembre
1898) a consacré à l'illustre docteur et chanoine chartrain une notice
composée en grande partie avec la thèse latine de M. l'abbé Glerval.
J. Clicthoue est une de nos gloires que nous commencions a oublier :
sa mémoire mérite d'être remise en honneur.
Florent d'Illiers. — Un petit opuscule vient d'être consacré au
vaillant capitaine de ce nom, sous le titre suivant : Un gentilhomme
percheron, compagnon de Jeanne d'Arc, par M. l'abbé Desvaux, curé
de Verrières; 2e édition, 30 p. in-18, imp. Levayer, Bellême, 1898. Voici
comment l'auteur explique le but qu'il s'est proposé ;
« Nous voulons remettre en lumière la part qui revient dans l'œuvre
de la délivrance à Florent d'Illiers, le brave compagnon de Jeanne
d'Arc, puis revendiquer pour notre pays un peu de la gloire dont il a
illustré une famille éminemment percheronne par les fiefs qu'elle
possédait, les charges qu'elle a remplies, les faits répandus par elle
pendant plusieurs siècles au centre de notre Perche. » Nous n'inten-
^ M?'" Touchet dans un de ses discours raille aussi très agréablement la
manie de nos réformateurs contemijorains de l'histoire dumoyen-àge qui veulent
voir partout des dates fansses. des chartes fausses, etc. Cela suppose bien des
faussaires, dit Sa Grandeur, en faisant bonne justice de ces critiques outrecui-
dantes qui n'admettent pas un document quand il contredit leur manière de
voir.
— 182 —
terons pas un procès à l'auteur pour celte phrase : mais sïl nous
permettait de remplacer les mots une famille percheronne par ceux-
ci une famille beauceronne, et les mots, centre de notre Perche^ par
ces autres : centre de notre Beauce, cette phrase n'aurait rien perdu
au point de vue de la vérité ; car si un certain nombre de membres
de la famille d'Illiers ont rayonné dans le Perche, les d'Illiers par leur
origine et par le séjour des principaux d'entre eux et notamment
de Florent d'Illiers sont des enfants de la Beauce chartraine et de la
Beauce dunoise.
ROBERTET (Florimond). — Une conférence a été faite au Salon de la
Société Bibliographique sur ce personnage par M. Dacier, qui a étudié
en lui l'homme d'État et non pas le seigneur d'Alluyes et de Brou.
Dreux. — M. Ch. Lemenestrel a publié, dans le Journal de Dreux,
une notice sur l'église S. Jean, le Couvent des Capucins et la collégiale
Saint-Etienne sous ce titre Un souvenir du vieux Dreux.
Général Marceau. — Notre confrère M. Raoul Bonnet a publié dans
la revue La Révolution Française (août 1898) un article intitulé: Le
Général Marceau et M"« de Châteaugiron ; il y donne deux lettres
inédiles adressées à Emira, sœur du général.
LoiGNY. — Dans une conférence faite à Orléans sur VÉglise et la
défense nationale depuis son origine, M. le comte Couret a chaleureu-
sement montré la charge des zouaves pontificaux à Loigny, comme
une preuve de ce que la Religion sait faire pour la patrie.
Ceux qui cherchent des renseignements sur ce fait d'armes et sur les
autres événements de la guerre franco-prussienne en trouveront dans
l'ouvrage publié en grec moderne sous ce titre : lo-ropta -ov Toàlo-
'/zpl/.uy't7.o-j ïlols^oit, par X. Néoclés. (Phexi. Athènes, 1898).
De Sonis à Loigny, pièce en 3 actes par Paul Groiset, 66 p. in-12, Haton,
Paris.
Cardinal Pie. — Une notice sur l'illustre évêque de Poitiers a été
insérée dans un ouvrage intitulé Par la plume. Les défenseurs de la foi.
par J. Laur (Paillart, Abbeville in-4o avec portrait). — On trouvera
aussi sur le cardinal Pie d'intéressants détails dans la Correspondance
de Ma"" Gay, évêque d'Anthédon, 2 vol. in-S", Oudin, Paris.
NoGËNT-LE-Roi. — Un enfant de Nogenl-le-Roi a donné quelques
pages intéressantes sur son pays natal sous le titre modeste : Notes
historiques et archéologiques sur Véglise de Nogent-le-Roi, suivies de
sa description en vers par M. Laurent Bouchet, curé de Nogent-le-Roi,
1670-1673, avec 3 belles eaux-fortes par M. Paul Gillard, in-S» 1897.
Senonghes. — Notre zélé confrère,^M. l'abbé Langlois, a publié dans
les Archives historiques du diocèse de Chartres une monographie sur
Senonches qu'il en a extraite et nous présente sous ce titre : Senonches:
— 183 —
église, château, forêt. (u6 p. in-S" 1898). La petite cité percheronne ne
pourra plus se plaindre de n'avoir pas d'histoire ; elle n'a rien a envier
maintenant à ses sœurs plus grandes et plus importantes.
GouRTALAiN. — M. l'abbé Chapron, curé de Courtalain, a entrepris de
faire revivre tout le passé de sa paroisse. Après plusieurs pages qu'il
a présentées déjà sur ce sujet intéressant, il nous donne un résumé
des délibérations de la nmnicipalité de Courtalain pendant la période
révolutionnaire. Ce travail a été lu à la Réunion des Sociétés savantes
des départements (14 avril 1898).
Vert-en-Drouais. — La Croix d'Eure-et-Loir a parlé des Notes
tirées d'un Papier des baptêmes, mariages et m,ortuaires de la
paroisse de Vert-en-Drouais par M. J . Caillé, né a Vert où il fut curé et
où il est mort en 1630, lesquelles notes ont été extraites par M. Veuclin.
correspondant du Comité des sociétés des Beaux-Arts. En signalant
ce travail le journal chartrain émettait le désir de voir la Société
Archéologique donner dans ses procès-verbaux un résumé des notes
les plus curieuses. Cette proposition me semble digne d'être prise en
considération par notre Société, puisqu'il y a profit a en espérer pour
l'histoire locale.
Monographies Paroissiales. — Ne terminons pas ce qui concerne
la partie historique sans signaler à l'attention des jeunes confrères
qui cherchent leur voie, un excellent article des Annales religieuses
d'Orléans (1899, p. 193) sur l'utilité des monographies de nos paroisses
rurales. Nous empruntons à cet article, cette citation qu'il fait à ce
sujet : « Dans les annales de la plus petite église il y a de quoi occuper
la vie d'un savant — Montrer l'action de Dieu sur un petit coin de
terre, c'est faire une grande œuvre. » C'est Léon Gautier qui donne
cet encouragement aux modestes historiens de nos campagnes ; cette
parole d'un maître est de nature à amener de nouveaux travailleurs
sur le champ un peu ingrat de notre histoire beauceronne.
Broué. — On se plaint que ces travailleurs ont été trop clairsemés
jusqu'à ce jour ; c'est une raison pour encourager ceux qui se présentent
de temps a autre. Faisons donc bon acceuil a l'annonce de VHistoire
de la commune de Broué, par L. Moreau, instituteur (400 p. in-8°,
Lefebvre-Marnay, éditeur a Dreux. Gravures et plans). • Une table
des matières très détaillée permet de penser que l'auteur a embrassé
son sujet sur toutes ses faces ; si le cadre qu'il s'est tracé est bien
rempli, il aura fait une œuvre complète capable de donner satisfaction
aux plus exigeants en pareille matière.
Clerval (Abbé). — Dans le cours d'histoire qu'il professe à l'Institut
Catholique de Paris, notre docte confrère traite de la Vie intellectuelle
et littéraire de la Société ecclésiastique au moyen-âge.
En souscription à 5 fr. et à ïJO fr. chez l'auteur à Broué (Eure-et-Loir).
— 184 —
3° LITTÉRATURE.
RÉGNIER (Mathurin). — L'œuvre de M. Joseph Vianey sur notre
poète chartraiu, intitulée Mathurin Régnier, a été récompensée d'un
prix de 500 francs par l'Académie Française (novembre 1898).
Du LORENS (Jacques). — Un nouveau travail a été consacré au
savant jurisconsulte que fut notre compatriote, par M. Henry Lecourt,
sous ce titre : M"= Jacques Du Lorens {i 580- i 665) poète, jurisconsulte
et collectionneur. Sa famille, sa postérité, sa galerie de tableaux.
Étude biographique. Impr. Ch. Valin, Caen, 1897.
Le Beauceron de Paris. — Tel est le titre d'un journal qui vient
de pousser dans le champ si fécond de la presse périodique. Il sert de
lien à une association de fraîche date qui dès son début donne des
signes d'une vitalité pleine d'espérance. — En 1897, je crois, se fondait à
Paris une association amicale de tous les enfants de la Beauce résidant
à Paris. Elle se proposait uniquement d'abord de réunir ses membres
dans un banquet annuel ; mais <lès le 15 octobre 1898, elle fondait une
Revue mensuelle à laquelle elle donnait son nom Les Amis de la
Beauce et qui devait être simplement autographiée. Mais elle ne tarda
pas à se convaincre qu'elle pouvait faire mieux encore, et elle voulut
avoir une véritable Revue à laquelle elle put donner tous les perfec-
tionnements que comporte le goût du jour. C'est fait depuis quelques
mois, et Le Beauceron de Paris est en bonne voie de se faire une
place honorable au soleil de la littérature française. Saluons cordiale-
ment son entrée en ce monde, et, en guise d'horoscope, envoyons-lui
une parole bien connue en la modifiant légèrement à son intention :
Il grandira, car il est Beauceron.
Comme renseignements complémentaires, disons que toute la
rédaction de ce journal est beauceronne et appartient en grande
partie à la Beauce chartraine. Le rédacteur en chef est M. Léon Guyon,
(de Baigneaux, Eure-et-Loir) le directeur M. Emile Dejoie. Si quelques-
uns de nos confrères aspiraient a l'honneur de collaborer à cette publi-
cation, qui est locale sans l'être, ils adresseraient leurs communications
à M. Paul Vion, gérant, a Melun, rue de l'Hôtel-de- Ville, 13.
Desghanel (Paul). — C'est au département d'Eure-et-Loir, a l'arron-
dissement de Nogent-le-Rotrou, qui l'a envoyé à la Chambre des
Députés, que la France doit un homme d"État éminent, que la Chambre
des Députés doit le président qui la dirige avec tant de distinction. Si
le département d'Eure-et-Loir n'est pas le pays d'origine de M. Paul
Deschanel, il est son pays d'adoption ; on peut même dire qu'il y a
adoption de part et d'autre, et que désormais, entre cet homme de
grande valeur et notre pays, les liens sont aussi étroits qu'ils peuvent
l'être.
î^otre Société Archéologique, étant un corps savant d'Eure-et-Loir,
— 185 —
ne trouvora donc pas étrange qu'on lui propose de s'associer aux leli-
citations qui ont été adressées à M. P. Deschauel a l'occasion de son
élection à l'Académie, par les associations politiques, sociales, commer-
ciales, etc., et par do nombreuses individualités do notre départomont.
Ce ne sera point à l'homme politiiiue que ces félicitations s'adresseront,;
par ce côté il nous échappe complètement ; mais elles s'adresseront
a l'orateur d'élite, a l'écrivain, à l'éconozuiste, au littérateur, car à tous
ces titres il nous appartient. Consignons donc ici. avec l'expression de
notre admiration pour son talent si varié, pour la correction toute
française qu'il a su ramener dans les sphères parlementaires, l'expres-
sion non moins vive de notre joie pour la haute distinction dont il
vient d'être l'objet.
Comme c'est le député et surtout lo Président de la Chambre qui
est en relief dans M. Paul Deschanel, on pourrait croire qu'il doit cet
honneur a sa dignité de Président, et que l'Académie, faisant acte de
flatterie, l'a admis dans son sein sans exiger de lui de titres vérita-
blement académiques. On me permettra de prouver le contraire, en
donnant la liste des ouvrages publiés jusqu'à ce jour par M. Paul
Deschanel. Bien qu'elle puisse n'être pas complète, elle prouve
clairement que, si le nouvel académicien est un maître dans l'art de
bien dire, il n'ignore pas non plus l'art de penser et d'écrire :
La question du Toîikin, 1883.
La politique française en Oréanie.
A propos du canal de Panama, 1884.
Les intérêts français dans l'Océan Pacifique, 1887.
Orateurs et hommes d'Etat, 1888.
Figures de femmes, 1889, in- 12, C. Lévy, Paris (il y a une 2*' édition).
Figures contemporaines.
Essais de philosophie politique.
Discours parlementaires.
La question sociale, 1898.
La République nouvelle, 1898.
La décentralisation.
4» BEAUX-ARTS.
DE MÉLY (Fernand). — Comme notre savant et infatigable confrère
oublie de nous faire part des articles et mémoires qu'il ne cesse de
produire, je suis réduit à ne signaler cette année qu'une seule de ses
œuvres : Les Lapidaires de l'antiquité et du moyen-âge , ouvrage
publié sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique et de
l'Académie des Sciences, T. IL, "Jer fascicule Les Lajndaires grecs.
Texte avec la collaboration de M. Ch. Em. Ruelle, xvn-226 p., in-4'Jt.
Leroux. Paris. 1898.
' Le 15 juillet 1(S9<S il a présenté, i l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, l'estampage d'un camée byzantin dn XI' siècle, conservé dans le trésor
de Sainte-Croix, à Vienne.
Tome X , P.- V. 13
— 186 —
Benoit (François) et Gaudubois. — Chartres, par F. Benoît, agrégé
d'Histoire, Docteur ès-letlres, avec la collaboration de M. Gaudubois,
professeur au lycée de Chartres, publié sous les auspices de la muni-
cipalité de la ville de Chartres. (Édition de VŒuvre d'art). Librairie
des publications artistiques, Paris. Selleret, Chartres, 32 p. in-lblio, 8
héliogr., 48 similigravures.
On a pensé qu'après l'étude si consciencieuse de M. René Merlet
sur notre ville de Chartres, il y avait place sur le même sujet pour
une nouvelle publication, faite surtout en vue du touriste et du
curieux qui ne cherche pas à approfondir. Ces deux professeurs
ont entrepris ce travail et nous ont donné un splendide fascicule en
tête duquel ligure pour titre ce seul mot : Chartres. Cette publication
ayant été faite surtout pour les yeux, on doit dire qu'elle a parfaite-
ment atteint son but. Les photogravures y sont prodiguées; les sujets
en sont généralement bien choisis et assez bien exécutés. Bien qu'il
ne soit ici que secondaire, le texte est digne de l'ouvrage. Il est divisé
en deux parties principales : Chartres laïque (qui est lui-même subdi-
visé en Chartres militaire, Chartres seigneurial, Chartres bourgeois) et
Chartres religieux. Celte dernière partie est plus longuement traitée,
et c'est justice, car Chartres est surtout une ville religieuse, dans
l'antiquité au temps des Druides, au moyen-âge avec ses églises et
monastères, au temps présent avec les vestiges de son passé et son
pèlerinage rajeuni. Les auteurs l'ont compris et ils ont réservé à la
cathédrale les meilleures pages et les plus belles illustrations. — On
a parlé de quelques erreurs de détails : j'ai parcouru trop rapidement
cet ouvrage pour les saisir. Je signalerai seulement celle qui concerne
la Porte-Morard qui fut détruite seulement en 1847, et non pas en 1768
(page 2).
GÉNÉRAL Marceau. — Le salon des Champs-Elysées renfermait une
toile (lu peintre Boutigny, refjrésentant La mort de Marceau.
Le peintre L. Chifflet. — A la liste des artistes chartrains, nous
pouvons ajouter un nouveau nom, qui figurera au dernier rang par
la date mais non par le mérite. Louis Chifllet, né à Chartres en 1853,
élève de MM. Leblanc et Marcille, après des commencements difficiles,
parvint par un travail opiniâtre à prouver ((u'il avait une âme d'artiste
et qu'il pourrait devenir un maître. Sa réputation, commencée en
Normandie, allait grandissant chaque jour, lorsque la mort est venue
faire tomber le pinceau d'une main qui le maniait si heureusement. 11
n'avait que 43 ans. Il laisse plusieurs œuvres qui font honneur autant
à son bon goût qu'à sa science de l'art pictural. Il a travaillé surtout
à la décoration des églises. Ceux qui veulent connaître l'homme et
l'œuvre liront la petite et intéressante notice que lui a consacrée un
*ni, M. l'abbé Lefrançois, curé de Saint-Loup, en la ville de Bayeux.
Ils ne termineront point cette lecture sans avoir acquis la conviction
que notre jeune compatriote avait une belle âme et un beau talent.
187
5° MÉLANGES.
Beauce. — Un intrépide voyageur, doublé d'un écrivain, a entrepris
de parcourir la France pour pouvoir la décrire. Plusieurs fois déjà dans
le récit de ses pérégrinations, il a touché des contrées qui nous inté-
ressent. Aujourd'hui, dans la IG" série de son Voyage en France, il va
de Vendée en Beauce. (388 p., in-lii. 30 cartes et croquis. Berger-
Levrault, Paris et Nancy, 1898). Il y décrit la Beauce dunoise, les
champs de bataille de la Beauce, la Beauce chartraine, le Perche-
Gouët, le Thimerais et le Drouais. C'est presque un voyage en Eure-
et-Loir.
Merlet (René). — Notre savant confrère a publié dans le Bulletin
de la Société Archéologique de VOrléanais, t. XII, p. 66, un article
intitulé : Texte des coutumes de Lorris. C'est aux Archives d'Eure-et-
Loir qu'il a trouvé cet ancien texte qui lui a fourni la matière de
quelques pages pleines d'érudition.
Personnages parlementaires. — Ceux qui aiment à vivre dans le
monde politique trouveront des renseignements sur les personnages
qui représentent notre contrée à la Chambre, dans un livre intitulé :
ISos Députés (1898-1902), portraits et biographies, par A. S. Grenier
(628 p. couverture tricolore, Berger-Levrault, Paris et Nancy).
Prix et Récompenses honorifiques. — Ont été l'objet de diverses
récompenses les auteurs ou travailleurs dont les noms suivent :
Lefèvre-Pontalis (Eugène). — V Architectu^re religieuse dans Vancien
diocèse de Soissons au XI^ et au XIl^ siècles a reçu de l'Académie des
Inscriptions et Belles -Lettres le prix Fould (25 novembre 1898). —
Merlet (René). — 3« nKklaille avec 500 fr. de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres pour la Chronique de Nantes. — Tardiveau (abbé),
curé de Bérou-la-Mulotière, meml)re de la SociiHé archéologique d'Eure-
et-Loir. — Médaille d'argent pour envois ininterrompus depuis 20 ans
d'observations météorologiques (septembre 1898).
Bibliographie d'Eure-et-Loir. — La publication bibliographique
de notre confrère M. l'abbé Langlois a été accueillie par le monde qui
étudie, avec curiosité d'abord, avec sympathie ensuite. Au lieu de se
montrer dédaigneuse comme elle le fait assez souvent pour les inno-
vations, la critique s'est montrée bienveillante pour celle-ci et l'a
recommandée a l'attention de ceux qui aiment les livres. Ou peut
citer notamment les appréciations flatteuses de M. Fr. Funck-
Brentano (Revue de la Société des Etudes Historiques), et (Revue
critique), de M. Aulard, (La Révolution française), du Journal de
Chartres (27 avril 1898). On peut donc promettre longue vie a la
Bibliographie d'Eure-et-Loir ; si elle ne s'éteint que lorsqu'elle aura
absorbé tout le stock de matériaux (Qu'elle a devant elle, il n'est
personne de nous, pas même son jeune fondateur, qui puisse se pro-
— 188 —
mettre d'en voir la Un, a moins qu'elle ne trouve quelque moyen de
faire plus vite tout en faisant aussi bien. Tous ceux qui s'intéressent
a elle le lui souliaitent cordialement.
Excursions archéologiques. — Ceux de nos confrères qui voudraient
utiliser leurs vacances en travaillant à développer leurs connaissances
archéologiques pourront s'adresser à la Société française des Voyages
qui, sous la direction de la Société Bibliographique, va faire pendant
la première quinzaine d'août une intéressante excursion en Bretagne.
Le programme en est bien conçu, aussi est-il particulièrement alléchant
pour ceux qui ont le goût des choses antiques et des loisirs qui leur
permettent de satisfaire ce noble sentiment. (S'adresser a la Société
Bibliographique, 5, rue Saint-Simon, Paris).
6° NÉCROLOGIE.
Arnouville (Marie-Anne Chopin d') comtesse de Gosnac, d'une
famille qui depuis longtemps appartient a la Beauce chartraine, a été
inhumée au mois de septembre à Baudreville.
AssiER (Alexandre). — M. Al. Assier, ancien chef d'institution, est
mort au mois de septembre 1898. Il n'a été chartrain que pendant un
temps assez court ; il séjourna cependant assez longtemps parmi nous
pour devenir un admirateur passionné de notre cathédrale. Il a traduit
cette admiration dans deux volumes dont l'un a pour litre : Notre-
Dame de Chartres. (VIII-240 p. in-S". Pétrot-Garuier, Chartres, 1866),
et l'autre : Construction die Notre-Dame de Chartres au XII1° siècle.
(60 p. in-12. Aug. Aubry, Paris, 1858). Il me semble qu'une édition de
ce dernier ouvrage est intitulée seulement : Construction d'une Notre-
Dame, suivie des comptes de l'œuvre de l'église de Troyes, au XIII=
siècle, in-12, Paris, 1876.
Il est regrettable que M. Assier n'ait pas fixé sa demeure à Chartres,
car c'était un curieux et un érudit de bonne marque. Jl aurait fait
sans doute pour le pays chartrain, ce qu'il a fait pour la Champagne,
son pays d'origine. Quoi qu'habitant dans les environs de Paris, oii il
était maître de pension, il entreprit la Bibliothèque d'un curieux
Champenois.
Il a publié pour cette bibliothèque de nombreux et intéressants
volumes dans lesquels il a consigné le résultat de ses recherches sur
les antiquités et les curiosités de la Champagne.
Cherville (Marquis G. de). — Cette année a vu disparaître dans la
personne du Marquis de Cherville, un grand chasseur devant l'Éternel
qui fut devant les hommes un écrivain de mérite. Issu d'une famille
qui avait emprunté son nom à un petit fief seigneurial de la paroisse
de Villemeux, il est né dans notre ville de Chartres ; ce qui nous
permet de le regarder connue un compatriote, quoiqu'il n'ait pas vécu
parmi nous. Il s'est toujours livré a la chasse avec une ardeur de grand
— 180 —
seigneur, et il se reposait de ses exploits cynégétiques en les racontant
avec le talent d'un écrivain de race. 11 écrivait et parlait des animaux
con amore, et sur leur chapitre sa verve était intarissable. On a inventé
le mot animalier pour désigner les peintres qui ont pour spécialité de
reproduire les bêtes de tout genre et de toute nature ; si on ne réser-
vait pas absolument à ces artistes en peinture le monopole de cette
expression, on appliquerait très justement celle-ci au littérateur que
fut le marquis de Cherville. On en pourra juger par la liste fort incom-
plète de ses ouvrages que l'on trouvera ici !
Pauvres bêtes et bauvres gens, in-12, F. Didot, Paris, 1869.
La vie à la campagne, in-12 carré, Dreyfous, Paris.
L'histoire naturelle en actions, contes, récits, aventures. Grav. sur
bois, F. Didot, Paris.
Contes d'un buveur de cidre, Denlu, Paris.
Les chiens et les chats, d'Eugène Lambert, avec une lettre-préface
d'Alexandre Dumas de l'Académie Française, et notes bibliographiques
par Paul Lacroix. 6 eaux-fortes, 145 dessins par Eug. Lambert, in-4»
1888.
Les bêtes en robe de chambre. Nombreuses gravures sur bois, 8 pi.
en couleurs, in-4° 1/2, F. Didot, Paris 1890.
Muguette, suivie de trois autres nouvelles, in-4° illust. Lecène et
Oudin, Paris, 189-2.
Les oiseaux chanteurs, 248 p. in-8», gravures, F. Didot, Paris, 1891,
1892.
Le gibier à plume. — Les oiseaux de chasse, description, mœurs,
acclimatation, chasse. Petit in-4'', 34 chromolith., 64 illustr. Rothschild,
Paris.
Le gibier à poil. — Les quadrupèdes de la chasse ; description,
mœurs, acclimatation, chasse. Petit in-4°, vignettes et 34 chromolith.
Rothschild, Paris.
Les contes de ma campagne, 328 p. in-4°, Impr. F. Didot, Mesnil
(Eure).
Récits de terroir, 311 p. in-S^ illustr. F. Didot. Paris, 1893.
Gouverneur (A.) — Le 9 janvier 1898, s'est éteint à Nogent-le-Rotrou,
un homme qui a bien marqué sa place parmi les littérateurs et les
imprimeurs de province. Né à Dreux, c'est là qu'il a passé toute sa vie
dans un travail tout a la fois manuel et intellectuel. Par ses soins
assidus, par son empressement à mettre à profit tous les progrès de
l'art typographique, il transforma sa modeste imprimerie nogentaise en
une vaste et belle typographie qui est bien connue des éditeursj)arisiens.
Plusieurs Revues étaient imprimées par ses presses, et de nombreux
ouvrages de science portent la mention : Imprimerie Gouverneur,
Nogent-le-Rotrou. Il ne se contentait pas de fournir aux autres des
instruments d'étude ; il les mettait lui-même à profit et il a plus d'une
fois fait gémir ses presses pour son propre compte. On peut citer de
lui : Un coin du vieux Nogent. — V Hôtel-Dieu de Nogent-le-Rotrou. —
Histoire des Comtes du Perche. L'édition définitive des Œuvres
complètes de Rémy Belleau. Il fonda et dirigea lui-même le journal
— 190 —
Le Nogentais. Ses concitoyens surent apprécier l'honneur qu'il leur
faisait ; ils l'appelèrent aux fonctions de Maire de Nogent-le-Rotrou et
de Conseiller général (1877-1892). Ils n'eurent pas lieu de regretter leur
confiance en ses capacités administratives, car il a doté leur ville de
bâtiments scolaires, de gaz d'éclairage, d'eau de source ; il a réorganisé
le collège, etc. On peut dire sans exagération que la petite capitale de
notre Perche a produit en ce siècle peu de personnages qui lui aient
fait autant d'honneur que M. Gouverneur.
Jarry (Louis). — Quoiqu'il ait toujours été exclusivement Orléanais,
M. L. Jarry a un droit incontestable à figurer parmi ceux dont nous
consignons le souvenir dans nos annales, d'abord parce qu'il était un
de nos plus anciens confrères, (il faisait partie de la Société depuis
l'amaée 1858), et aussi parce qu'on doit le considérer comme un des
historiens de notre Beauce. — L'érudition est traditionnelle dans
la famille Jarry ; aussi ne faut-il pas s'étonner si de bonne heure
il s'est appliqué à étudier le passe d'Orléans et de l'Orléanais. Il collec-
tionnait avec ardeur les manuscrits et les livres d'histoire locale, et il
puisait, dans les trésors qu'il amassait ainsi, la matière de savants
mémoires qui l'ont placé a un rang distingué parmi les érudits de
province.
Au moyen-âge l'histoire de la Beauce chartraine est presque toujours
intimement mêlée à l'histoire d'Orléans ; il ne faut donc pas s'étonner,
si, dans plusieurs de ses ouvrages, M. Jarry a eu a s'occuper de faits
qui nous intéressent directement. C'est ce qu'on remarque notamment
dans Les suites de la Fronde ; la guerre des sabotiers de Sologne et
les assemblées de la noblesse {Mémoires de la Société Archéologique
de l'Orléanais, XVII pp. 368-536). Dans le consciencieux résumé que
notre confrère M. l'abbé Haye nous en adonné, (Procès-Verbaux, VII,
pp. 222-236) on peut voir quelle importance a ce travail pour les pays
dunois et chartrains. Dans ses dernières années, M. Jarry avait dirigé
ses recherches du côté du bâtard d'Orléans, le vaillant capitaine qui
seconda si puissamment Jeanne d'Arc. Dunois est nôtre par le comté
dont il portait le nom ; aussi le curieux mémoire de M. Jarry sur le
testament et la sépulture de Dunois et de sa famille a pour nous un
intérêt tout particulier. (Voir les Mém,oires de la Société Archéologique
de rOrléanais, XXII, p. 203 et l'ouvrage qui en est tiré : Église de Notre-
Dame de Cléry : les sépultures de Marie d'Harcourt, femme du bâtard
d'Orléans, de Jean, leur fils et de François II et de Louis I"% ducs de
Longueville, leurs petits-flls; testament inédit de Dunois et autres
documents (in-8% Orléans, 1888). Enfin un de ses derniers travaux
nous appartient en propre ; c'est celui qu'il a publié pour notre sœur la
Société Dunoise, le Cartulaire de l'Abbaye de la Madeleine de Châ-
teaudun en collaboration avec M. L. Merlet, (in -8°, Château-
dun, 1897).
Disons aussi que M. Jarry faisait le plus gracieux accueil aux travail-
leurs chartrains qui recouraient a son érudition. M. Eugène Jarry,
brillant élève de l'École des Chartes, a hérité des goûts de son père;
en tenant à honneur de remplacer celui-ci comme membre de notre
— 191 —
Société, il nous permet de compter sur sou concours le plus bienveillant.
Qu'il en reçoive tous nos remerciements.
MoNTiGNY (Anselme-Guy-Gaston Crignon de). — M. de Montigny,
chevalier de la Légion d'honneur, ancien capitaine de génie, représen-
tant d'une famille dunoise, est mort à Paris le 10 octobre 1898; il a été
inhumé à Thiville le 25 avril 1899. Il était âgé de 51 ans.
Merlet (Lucien), voir P-F., X, p. 85-95.
Meunier (Georges), ■ officier d'Académie, professeur au lycée Mar-
ceau, né le 9 octobre 1863 àGuingamp,etmort a Chartres le9 janvier 1899.
Il avait été élevé à Pierres ; son enfance et son adolescence se passèrent
dans ce gracieux coin de la vallée de l'Eure, où il reparaissait si
volontiers. Après do brillantes études au collège de Chartres, puis au
lycée Henri IV a Paris, il conquit les diplômes universitaires, jusqu'à
l'agrégation inclusivement ; son amour pour l'histoire le conduisit
ensuite à l'École des Chartes, où il entra et d'où il sortit du premier
coup en très bon rang, là il fut l'ami et le secrétaire de Léon Gautier,
qui le désigna a l'attention de .Iules Ferry. Le député des Vosges trouva
en M. Meunier un précieux collaborateur et se l'attacha, pendant
quelque temps aussi, en qualité de secrétaire.
Il y avait déjà dans ce jeune homme non seulement un érudit, mais
un lettré délicat. Il lui fut donné à cette époque de jouir d'impressions
esthétiques d'un ordre supérieur; il fut chargé par le gouvernement
d'une mission scientifique en Grèce. Là-bas il vécut des heures déli-
cieuses, abîmé dans la contemplation des chefs-d'œuvre de l'antiquité.
Il devint successivement professeur de lettres au collège d'Étampes
et aux lycées de Vesoul, de Bar-le-Duc, de Sens et de Chartres. Il
nous revenait « précédé d'une excellente réputation professionnelle,
tout heureux d'être à proximité des instruments de travail, des
richesses intellectuelles que Paris seul peut offrir aux laborieux avides
de recherches et de plus de savoir. Laborieux, il l'était, en effet, lui
qui laisse, a 33 ans, plusieurs œuvres d'une érudition solide, de mul-
tiples études littéraires très finement pensées, ainsi que des pages
nombreuses d'une pédagogie originale et vivante ^. » Sur sa tombe,
M. le Proviseur disait : « de maître plus dévoué à ses élèves, plus
décidé a leur donner le meilleur de soi-même, je n'en ai pas connu s » ;
et un de ses collègues ajoutait : « quelques jours ont suffi pour nous
révéler dans toute leur étendue l'élévation et la largeur des idées de
Georges Meunier, la profondeur de ses sentiments et de ses convic-
tions— Car nous le connaissions déjà: quelques-uns avaient été ses
maîtres et l'appelaient leur ami ; nul n'ignorait ses travaux, nombreux
et variés. Nous savions que l'art et l'histoire l'avaient attiré, que la
science générale l'avait retenu ; que les lettres étaient l'objet de sa
' Ces notes nous ont été communiquées par un ami.
' Discours de M. Dauzat, inspecteur d'Académie.
3 Discours de M. Roy.
— 192 —
prédileclion. Nous savions que son esprit, souple et délié, toujours en
éveil, se plaisait à passer de nos contemporains, — qu'ils fussent écri-
vains, historiens ou critiques — aux poètes de la Renaissance et aux
tiommes du Moyen- Age ; qu'il aimait à contempler les radieuses
manifestations de Pidéal humain après avoir sondé les mystérieuses
ténèbres des époques de la nature. Et ces hautes et vastes préoccu-
pations ne lui faisaient pas oublier les hommes et les choses de ce
pays, de cette petite patrie qu'il aimait tant : n'étudiait-il pas les ori-
gines de ce collège, qu'il nommait sa vieille maison maternelle, quand
il a été si soudainement frappé ?< »
Il s'est défini lui-même, inconsciemment peut-être, dans sa notice
sur CoUin d'Harleville, où il caractérise si bien le tempérament de
l'habitant des « alentours boisés et virgiliens de Maintenon » : riche
et féconde nature, aux aspects variés, amis des contrastes, éclectique
et souriante. Il n'échappa pas à l'influence des différents milieux qu'il
traversa : il y avait en lui un poète exquis et un observateur sagace,
un érudit, un sceptique indulgent, un artiste et un penseur qui
remuait des idées. De plus, à côté de cet esprit, se trouvait un cœur
loyal, d'une générosité rare, incomparable en amitié. Il est mort en
croyant.
Nous avons déjà cité plusieurs de ses ouvrages dans nos revues
bibliographiques annuelles, rappelons ici les principaux :
Histoire de V Europe, manuel.
Les Epoques de la Nature, de Buffon, édition critique avec intro-
duction littéraire, commentaire et lexiques des termes scientifiques,
Paris, Delalain, ln-12.
La Poésie de la Renaissance : Marot, Ronsard, du Bellay, d'Aubigné
et Régnier. Études et extraits avec glossaire de la langue du XVI^
siècle. Paris, Delalain, in-12, 1896.
La littérature française au XIX^ siècle, appendice à l'Histoire des
littératures grecque, latine et française de M. Gerusez, professeur de
la Faculté des Lettres de Paris. — Deuxième partie du Cours de litté-
rature de M. Gerusez. Paris, Delalain, in-12.
Les critiques littéraires du XIX^ siècle, études et extraits, en colla-
boration avec M. Hatzfeld. Paris, Delalain et Delagrave, in-12, 1894.
Les grands historiens du XIX'^ siècle, études et extraits. Paris,
Delagrave, in-12, 1894.
Le bilan littéraire du XIX'' siècle, romantisme et naturalisme. Paris,
bibliothèque Charpentier, in-12, 1898.
Histoire de l'Art ancien et moderne, manuel, Paris, Alcan, in-16.
(Bibliothèque utile, CXX), s. d.— 192 p., in-32, 47 grav.
Pages choisies d'Emile Zola, avec introduction littéraire et commen-
taire. Paris, Colin, in-12, 1897.
Pages choisies d'Hector Malot, avec introduction littéraire et
commentaire. Paris, Colin, in-12.
* Discours de M. ChanibfM-land .
— 1*« —
CoUin d'Harlcville (Les poètes oublies). Chartres, Garnier, in-8». —
Extrait de YAslrologue.
Mathurin Régnier (Un poète beauceron). Chartres, Garnier, in-S". —
Extrait de V Astrologue.
Le centenaire de Michelet, étude (dans la Revue Encyclopédique du
9 juillet 1898).
A cette liste incomplète il faudrait joindre plusieurs articles très
remarqués, dans les périodiques de Paris et de la province, publiés
sous un pseudonyme ; des poésies, des notes, des travaux en prépa-
ration.
Il a donné des pages d'une émotion discrète et communicative. C'était
un talent très personnel, qui s'était développé à peu près seul,
malgré de nombreux obstacles, par une existence toute de volonté et
d'intelligence.
PÉAN (Docteur, Jules-Emile, alias Léon). — Grâce a un savant
Mémoire de notre confrère M. le D"^ Gillard, nous savons maintenant
qu'au siècle dernier notre pays a donne a la France, dans la personne
de Collette de Champseru, un des princes de la science médicale. En
ce siècle, il lui en a donné un second, qui ne le cède en rien au pre-
mier, dans la personne du docteur Péan, mort à Paris, le 30 janvier
1898.
Il était né à Marboué le 29 novembre 1830, d'une honorable famille
de meuniers. Il fit ses premières études au collège de Chàteaudun, et
se rendit à Paris pour faire ses études médicales. Il y reçut des leçons
de Nélaton et de Denonvilliers, et conquit le grade de docteur en 1860.
11 fut successivement chirurgien de l'Hôpital des Enfants-Assistés, de
l'Hôpital de Lourcine et des Augustines de la rue de la Santé (1867),
de Saint-Antoine (1872) et enfin de Saint-Louis. Les élèves suivaient
avec empressement les leçons de clinique qu'il donna pendant de
longues années à Saint-Louis. 11 avait toutes les qualités qui font le
vrai chirurgien : sang-froid , sûreté de main, habileté prodigieuse ;
aussi ne faut-il pas s'étonner s'il fut un véritable créateur dans l'art
chirurgical. Le premier, il osa tenter les opérations abdominales, et il
obtint les résultats les plus extraordinaires. Il inventa de précieux
instruments de chirurgie, entre autres les pinces hémostatiques pour
remplacer la ligature des vaisseaux ouverts. Sa réputation d'opérateur
était universelle et de toutes les parties du monde on accourait a ses
leçons de clinique. Celles-ci lui survivront pour le plus grand bien de
l'humanité, car il les a recueillies et éditées avec soin. La science de
son art s'alliait dans le D' Péan à d'autres qualités. Esprit sûr et
droit, homme de caractère, il ne faisait point mystère de ses senti-
ments refigieux. Il avait ainsi un point de ressemblance avec l'illustre
Pasteur, et ces deux savants de haute valeur offraient la preuve la
plus péremptoire qu'il n'y a point incompatibilité entre la Religion et
la science. Lorsqu'il dut quitter son service otliciel, le docteur Péan
ouvrit un établissement particulier où, plus que jamais, il se montra
praticien et opérateur de génie. Les honneurs les plus appréciés
— 194 —
vinrent récompenser le mérite de ce prince de la science chirurgicale.
Il était membre de l'Académie de Médecine et Commandeur de la
Légion d'Honneur. Sa supériorité était d'ailleurs universellement
reconnue, et dans les congrès internationaux on lui réservait la pre-
mière place.
Sa main si experte à manier le scalpel savait aussi employer la
plume. Il serait difficile d'établir la liste complète des articles qu'il a
publiés dans les Revues spéciales et des brochures qu'il a écrites sur
ses nombreuses expériences. Nous donnerons cependant quelques
titres dans le but d'être utile à ceux qui pratiquent la science favorite
du D"" Péan.
De la ScapulaUjie et de la résection scapulo-liumérale envisagée nu point de
vue du traitement de la scapulalgie. Thèse inaugurale (Paris, 18G0, in-8) ; —
L'Ovariotomie peut-elle être faite à Paris avec des chances favorables de succès?
Observations pour servir à la solution de cette question, présentées à l'Académie
des sciences le 7 janvier 1867 (Paris, 1867, iri-8); — Splénotomie : observation
d'ablation complète de la rate pratiquée avec succès. Considérations pathologiques.,
chirurgicales et phijsiologiques suivies d'un historique de la splénotomie fait par
M. Magdetain (Paris, 1868, in-S); — Ovariotomie et splénotomie (Paris, 1869,
in-8»); — Nélaton. Eléments de pathologie chirurgicale. Tome If, III, IV, V,
(Paris, 1869-1880, in-8); — Tumeurs des lombes. Opération pratiquée avec succès
pour l'e.rtractinn d'une énorme tumeur fihrograisseuse île la région lombaire à
forme éléphantiasique (Paris, 1869, in-8); — Etude clinique sur les ulcérations
anales. Avec M. Malassez (Paris, 1872, in-8); — Hgstérotomie. Ablation partielle
ou totale de l'utérus par la gastrotomie, étude sur les tumeurs qui peuvent
nécessiter cette opération. Avec M. L. Urdy (Paris, 1873, in-8); — Clinique
chirurgicale. De la Fo)xipressure, ou de l' Application des pinces à l'hémostasie
chirurgicale, par G. Deng et Exchaguet , d'après les leçons professées pendant
Vannée 1874 par le D" Péan (Paris, 1875, in-8); — Du pincement des vaisseaux
comme mogen d'hémostase. Leçons extraites du second volume des cliniques
chirurgicales du D< Péan. Suivies de la monographie sur la forcipressure de
MM. les docteurs Deny et Exchaguet (Paris, 1878, in-8) ; — Leçons de clinique
chirurgicale, professées à Vhopital Saint-Louis pendant les années 1874-1890
(Paris. 1879-1893, 9 vol. in-8): — Même ouvrage, années 1889 et 1890, Tome
IX, suivi des observations recueillies dans le service de l'auteur du premier jan-
vier 1889 au premier janvier 1891, dans la statistique des opérations de gastro-
tomie et hgstérectomie abdominales et vaginales pratiquées par lui du premier
janvier 1889 au 31 décembre 1891 (Paris, 1895, in-8); —Diagnostic et traite-
ment des tumeurs de l'abdomen et du bassin (Paris, 1880-1895, 3 volumes in-8.)
Parmi les articles de revue nous noterons : Etude anatomique et physiologique
sur un cas de luxation ischiatique du fémur. {Gaz-ette des hôpitaux, 1858, n" 5
14 janvier et n» 7, 19 janvier); — Du Rératoxme ou variété peu connue de tumeur de
la cornée {leçon clinique de Nélaton) {Gazette des hôpitaux, 1850, n" 53); —
De la Cataracte, anahjse de la thèse de Dubarrg (Ibiil., 1860 u" 44, le 12 avril);
— Présentation d'une tumeur de la clavicule provenant du service de M. Gosseiin
{Société de chirurgie, 1861); — De l'Endoscope {Archives de médecine, 1862); — Ob-
servation de rhinoplastic [Gazette des hôpitaux, 1862, 15 mars); — Hgdrocèles de la
cloison recto-vaginale communiquant avec la cavité abdominale {Société de
chirurgie, M février 1863j ; — Mal perforant du pied. Arthrite chronique {VoïA.,
2 mars 1863); — Tumeurs oiutriques et utérines, (Clinique de la ville) {Gazette
des hôpitaux, 1866, 15 mars); — Observations d'ovariolomie et de splénotomie
(Union médicale, 1868); — Autoplastie du cou (Ibid., 1868); — Gastrotomie
appliquée aux kystes île l'ovaire, aux tumeurs fibreuses et fibro-plastiques de
l'utérus (Gazette des hôpitaux. Revue clinique du 25 novembre 1871 , ips 139 et
142); — Nélaton et son œuvre (Ibid., 1873); — Hypertrophie de la rate (Ibid.,
1863); — Gamjlion suppuré au voisinaqe de la parotide, fistule salivaire (Ibid.,
1877); — Deux cas d'exlrophie de la vessie (ibid., I87lt, 18 mars); — Traite-
ment chirurgical de l'ostéite diffuse (Ibid., 3 mai 187'J); Pointe de couteau dans
Vapophijse mastoide (Ibid., 19 juillet 1879); — Ovariotomie et hijstérotomie
(Ibid., 20 novembre 1879).
La mort de notre illustre compatriote a provoqué un concert una-
nime d'éloges et de regrets. La ville de Châteaudun a donné son nom
à une de ses rues. Quelques jours seulement après sa mort paraissait
un petit opuscule intitulé : A la mémoire du docteur Pe'an, de l'Aca-
démie de Médecine (1830-1898). Discours prononcés à ses obsèques, (36
p. in-8° et portrait. Impr. Levé, Paris. Mars 1898).
L'illustre docteur parisien était très attaché à sa famille et a son
pays natal. Il était président de l'Union amicale d'Eure-et-Loir. « Il
gardait amoureusement son accent beauceron. » ' dit le D"- Fleury
dans un article du Figaro illustré. Il est mort a Paris, mais il a voulu
reposer au milieu des siens, dans ce petit pays de Marboué qui garde-
ra précieusement sa mémoire.
RuBLE (baron de). — M. le baron de Ruble, mort à Paris le 15 janvier
1898, mérite d'être mentionné comme l'éditeur des Mémoires de Michel
de la Huguerie pour la Société de l'Histoire de France (1877-18S0). C'est,
grâce à lui que nous connaissons ce chroniqueur français qui naquit à
Chartres en 1545. (Voir la Bibliothèque chartraine de M. L. Merlet).
Vivier (Abbé). — Le 13 décembre 1898, est mort à Boissy-sous-
Saint-Yon (Seine-et-Oise), M. l'abbé Vivier, prêtre d'une grande
distinction, qui appartenait depuis longtemps à notre Société. Il était
né à AUaines en 1822 et, parvenu au sacerdoce, il avait d'abord été
professeur au Petit-Séminaire de Saint-Cheron. Il fut ensuite curé de
Baigneaux et vicaire de Dreux. Autorisé a quitter le diocèse, il fut
' 11 y a dune un accent heaueeron, eoinme il y a un accent marseillais et un
accent auvergnat, et sur ce point nous pouvons l'ivaliser avec les enfants de la
Cannebière et les indigènes de Saint-Floin-. Nous ne noas en doutions pas,
nous qui sommes favorisés ou affligés de cet acceid, selon qu'on le trouve
harmonieux ou désagréable ; mais l'oreille fine d'un Parisien n'a pas pu s'y
tromper et une preuve infaillible de ce qu'il avance c'est qu'il a reconnu cel
accent chez le D^ Péan. 11 paraît même que cet accent du terroir natal avait
pour celui-ci un charme particulier, car il le gardait amoureusement. Il faut
malgré tout que le dit accent soit terriblement indélébile poui' avoir résisté à
quarante ans d'enseignement public, à cinquante ans de vie parisienne.
Quelques-uns pourront penser que Marboué est assez loin du centre de la
Beauce ; on y est cependant Beauceron comme à (^hartres ou à .\uneau puisqu'on
y a l'accent sui generis^.
— 196 —
nommé curé à Guerny, diocèse d'Evreux, poste qu'il échangea bientôt
contre celui de chapelain de la chapelle Saint-Ferdinand, à Neuilly. Il
fut ainsi en relation avec la famille d'Orléans, qui sut apprécier en lui
le prêtre savant et modeste. M. l'abbé Vivier avait des aptitudes
particulières pour la philosophie, et il était jeune encore quand il
publia VErmite de Soiyibreval, opuscule où il montrait qu'il y avait
en lui l'étoffe d'un penseur. II y a quelques années, il annonçait la
publication d'un nouveau Commentaire de la Bible en 10 volumes.
Nous ne savons si cette promesse s'est réalisée.
C'est aux bons ofQces de M. l'abbé Vivier, que la Société Archéolo-
gique doit les précieux volumes qu'elle a reçus autrefois des princes
de la famille d'Orléans.
7° BIBLIOGRAPHIE.
Amblard (P.). — Cérémonie du cinquantenaire de la Société Archéo-
logique de l'Orléanais. (Extrait des Procès- Verbaux de la Société
Archéologique d'Eure-et-Loir), 8 p. in-8°, imp. Garnier, Chartres, 1898.
Anonyme. — A la mémoire du docteur Péan, de l'Académie de
Médecine. Discours prononcés à ses obsèques. 36 p. in-S". Portrait.
Impr. Levé, Paris, 1898. .
Anonyme. — Bulletin de la Société de m,édecine vétérinaire d'Eure-
et-Loir. I7e année. Impr. Durand, Chartres, 1898.
Anonyme. — Le miracle perpétuel de Notre-Dame ou l'Œuvre des
clercs de Notre-Dame de Chartres pour les vocations pauvres. 183 p.
în-16. Gravures. Paillard, Abbeville, et Maison des Clercs de N.-D. de
Chartres, 1898.
Anonyme. — Réflexions et inéditations chrétiennes, par une femme
du monde. 232 p. in-12, Imprim. de la Société Typographique, Châ-
teaudun, 1898.
Astrologue de la Beauce et du Perche. — Almanach pour 1898. (Sou-
venirs chartrains : Le marché aux grains et la place des Halles, par
Francis Vovelle). Impr. Garnier, Chartres.
AuDiGiER (Georges), sous-préfet à Nogent-le-Rotrou. — Vers la vic-
toire (Poésies). P. Ollendorf, Paris, 1898.
Beillard (Alfred), directeur fondateur de l'Ecole d'Horlogerie d'Anet.
— Recherches sur^r Horlogerie, ses inventions et ses célébrités. 207 p.
in-S". E. Bernard et C'% Paris, Impr. Achard, Dreux, 1898.
Benoit (François), agrégé d'histoire, et Gaudubois, professeurs au
Lycée de Chartres. — Chartres, publié sous les auspices de la muni-
cipalité de la ville de Chartres. Edition deVŒuvre d'Art. 32p. in-folio.
Gravures, carte. Selleret, Chartres, 1898.
BÉGUIN (abbé), curé de Saint-Avit-les-Guépières. — A^o.s malades,
nos mourants et nos morts. 45 p. in-18, chez l'auteur, Impr. Notre-
Dame de Montligeon (Orne).
— 11)7 —
Bertholon (Adrien). — Colère et repentir. Poésie en faveur des
incendiés du Puits-Drouet. Sellerel, Chartres, 1898.
Bethouart (A). — Excursion dans le Morvan. 45 p. petit in-S".
Impr. Garnier, Chartres, 1898.
Bonnet. — Le Général Marceau et W^^ de Chateaugiron.
Clerv.'V.l (abbé), supérieur de la Maîtrise Notre-Dame. — L'ancienne
Maîtrise de Notre-Dame de Chartres, du V« siècle a la Révolution. 366
p. in-8°, chromolith. Selleret, Chartres, 1899.
Denis (Pierre-Augustin). — A propos de la biographie de l'abbé
Denis, son parent et notre compatriote, publiée dans la Voix de Notre-
Dame de Chartres (1899) par H. de G., M. le D-- Gillard nous commu-
nique la bibliograpliie suivante :
1865. — Œuvre nationale. — Armoriai de l'Episcopal Français ou Recueil
des armoiries et des archevêques et évèques de France par Taupin d'Auge,
accompagné de notices géographiques sur chacun de ces prélats par un comité
d'ecclésiastiques et d'hommes de lettres sous la présidence de M. l'abbé A. Denys,
curé de Saint-Eloi à Paris et publié sous la direction de Georges Bertrand. —
Ouvrage inachevé : onze séries avec couvertures de 76 à 80 p. ont paru seulement.
Les 5 premières seules portent la mention: Publié sous la direction de Georges
Bertrand.
\^^ SÉRIE (s. d.). — J. B. de Belloy, cardinal, archevêque de Paris. — Le consulat
et l'empire. — Biographie n° 1 (2 livr.) 8 p. titre-frontispice avec blason. —
Victor Sarlit, 25, rue Saint-Sulpice, à Paris. Bessuejouls de Roquelaure, arche-
vêque de Malines. — Le consulat et l'empire. — Biographie n" 2 (2 livr.,
30 cent.) 8 p. titre frontispice avec blason. — Victor Sarlit, 25, rue Saint-Sulpice,
à Paris. Claude Le Coz, arciievèque de Besançon. — Le consulat et l'empire. —
Biographie n" 3 (1 livr.) 4 p. titre frontispice avee blason. — Victor Sarlit, 25, rue
Saint-Sulpice, à Paris. Champion de Cicé, archevêque d'Aix. — Le consulat et
l'empire. — Biographie n» 9 (1 livr.) 4 p. titre frontispice avec blason. —Victor
Sarlit, 25, rue Saint-Sulpice, à Paris. M. J.-M. de Broglie, évèque d'Acqui, puis
de Gand. — Le consulat et l'empire. — Biographie n" 72 (2 liv.) 8 p. titre fron-
tispice avec blason. — Victor Sarlit, 25, rue Saint-Sulpice, à Paris. — Adminis-
tration, route d'Asnières, 125, à Clichy-la-Garenne, banlieue de Paris. — Clichy,
imprimerie de Maurice Loignon.
2e SÉRIE (1 nov. 1865). — Joseph Fesch, cardinal, archevêque de Lyon. — Le
consulat et l'empire. — Biographie n» 5'J, 60 p. titre frontispice avec blason. E.-
A. de Boulogne, archevêque-évêque de Troyes. — Le consulat et l'empire. —
Biographie n" 87, 15 p. titre frontispice avec blason. — L. Charrier de la Roche,
évêque de Versailles. — Le consulat et l'empire. Biographie n^ 12, 8 p. titre
frontispice avec blason. — I. P. Saurine, évêque de Strasbourg. — Le consulat
et l'empire. — Biographie n» 16, 8 p. titre frontispice avec blason. — Paris,
Librairie Nouvelle, boulevard des Italiens, 25, au coin de la rue de Grammont-
Clichy. Imprimerie de Maurice Loignon.
3" SÉRIE (30 nov. 1865), — Jean Siffrein Maury, cardinal, archevêque nommé
de Paris. — Le consulat et l'empire. — Biographie n» 99, 20 p. titre frontispice
avec blason. — C.-F, Daviau du Bois de Sauzay, archevêque de Bordeaux. — Le
consulat et l'empire. — Biographie n° 5, titre frontispice avec blason. — G.-B
— 198 —
Cousin de Crainville, évèque de Cahors. — Le consulat et l'empire. — Biographie
n" 48, 10 p. titre frontispice avec blason. — Joseph-Louis Colmar, évêque de
Mayence. — Le consulat et l'empire. — Biographie n° i9, 6 p. titre frontispice
avec blason. — Paris, bureaux et administration, rue de l'Ouest, 96 bis, près de
l'avenue de l'Observatoire. — Paris, imp. Wiesener et Cie, rue Delaborde, l'2.
4" SÉRIE (30 déc. 1865). — A.-E.-L. Leclerc de Juigné, archevêque de Paris.
— Le consulat et l'empire. — Biographie n» 80, 12 p. titre frontispice avec
blason. J.-C. de Villaret, évêque d'Amiens. — Le consulat et l'empire. —
Biographie n° 10, 8 p. titre frontispice avec blason. — P.-N. Dombideau de
Crousseilhes, évêque de Quimper. — Le consulat et l'empire. — Biographie n° 75,
4 p. titre frontispice avec blason. — G. -F. -M. Bienvenu de Miollis, évêque de
Digne. — Le consulat et l'empire. — Biographie n° 78, 1- p. titre frontispice
avec blason.
5« SÉRIE (s. d.). — Georges Darboy. archevêque de Paris. — La présidence et
l'empire. — Biographie n» 7, 24 p. titre frontispice avec blason. — Jean-Baptiste
Duvoisin, évêque de Nantes. — Le consulat et l'empire. — Biographie n" 50,
18 p. titre frontispice avec blason. — François Becherel, évêque de Valence. —
Le consulat et l'empire. — Biographie n» 51, 4 p. titre frontispice avec blason.
— Paris, bureaux et administration, rue de l'Ouest, 96 bis, près l'avenue de
l'Observatoire. — Paris, imp. Wiesener et C'«, rue Delaborde, 12.
6° SÉRIE (s. d.) F. A. F. Donnet, cardinal, archevêque de Bordeaux. — Le
gouvernement de juillet. — Biographie n" 16, 32 p. titre frontispice avec
blason.
7e, 8e et 9' SÉRIES (s. d.). — 7e séfie. — J. P. F. F. M. Lyonnet, archevêque
d'Alby. — Le consulat et l'empire. — Biographie n° 18, 28 p. titre frontispice
avec blason. — 8^ série. — Marc Antoine de Noë, évoque de Troyes. — Le
consulat et l'empire. — Biographie n" 36, 16 p. titre frontispice avec blason. —
9° série. — Jean Baptiste de Ghabot, évêque de Mende. — Le consulat et l'em-
pire. — Biographie n" 34, 8 p. titre frontispice avec blason. — F. G. M. F. de
Marguerge, évêque de Saint Flour, près d'Autun. — Le gouvernement de juillet.
— Biographie n*» 29, 32 p. titre frontispice avec blason.
10e et lie SÉRIES (s. d.), — 10" série. — Paul Nando , archevêque d'Avignon.
— Le gouvernement de juillet. — Biographie n° 14, 16 p. titre frontispice avec
blason. — 11' série. — Hyacinthe Louis de Quelen, archevêque de Paris. — La
Restauration. — Biographie n^ 19. 52 p. titre frontispice avec blason.
1844. — Mémoires de M. l'abbé Liaulard, fondateur du Gollège Stanislas, mort
archiprêtre, curé de Fontainebleau, ou fragments inédits politiques et religieux,
traitant de l'autel et du trône, du clergé et de son influence sur l'esprit public;
de l'instruction publique en France, considérée dans ses révolutions et en parti-
culier de l'Université, etc., etc., etc., précédés d'un essai biographique sur l'au-
teur, recueillis et mis en ordre par M. l'abbé A. Denys (du clergé de Paris),
chanoine honoraire de Montpellier, élève et ancien premier vicaire de M. l'abbé
Liautard — (Epigraphe) : Il avait compris la parole de notre divin maître, qui nous
ordonne d'être humbles et simples dans le cœur et dans l'esprit; et à la mesure
des imperfections humaines , comme le fils de l'homme, il a mérité que l'on
proclame à sa louange: Il marchait dans la vie en répandant des bienfaits! (Essai
biographique). A Paris, chez Léautey, éditeur, rue Saint Guillaume, 21, F. -S. -G.
1844. — Imprimerie de Léautey, rue Saint-Guillaume, 21 ; in 8°; T. 1", lX-3, p.,
1 grav. (Claude-Rosalie Liautard..., lith. Paul Petit et C's) avant-propos, essai
— 191) —
biographique, œuvres inédites de M, Liautard. — T. 2^, IV-348 p., avertissement,
œuvres inédites de M. Liautard (suite), pièces justificatives.
1871. — Discours funèbre en l'honneur des RR. PP. de Picpus, fusillés à
Belleville le 2G mai 1871, prononcé le 23 juin à la chapelle de la communauté
par M. l'abbé A. Denys, curé de Saint-Eloi, otage de la Commune. Paris, Adolphe
Josse, éditeur, 31, rue de Sèvres. 1871. — Paris, imp. Adrien Le Clerc, rue
Cassette, 29, petit in-12, 52 p. (Avant-propos p. 3-20, discours p. 21-51.)
1856. — La nouvelle éijlise du Faubourij Saint-Antoine par R. dcLasalle — (Epi-
graphe) : Les prédications qui se fixent le mieu.K dans la mémoire des hommes sont
celles qui arrivent à leur esprit par le cœur. (Fénelon). Prix: 25 cent. Paris, à la
librairie, 4, rue Croix-des-Petits-Champs. — 1856. Paris, imp. de Pommer et
Moreau, 17, Quai des Augustins, in 8°, 16 p.
1869. — Le palais des Tuileries en 1848, épisode de la Révolution de février,
par M. l'abbé A. Denis, curé de Saint-Éloi, chanoine honoraire de Montpellier,
membre de l'Institut historique, de la Société des Gens de Lettres, de la Société
d'Emulation de Cambrai, etc. Paris, Joseph Albanel, libraire, 15, rue de Tournon.
— 1869. — Paris, E. de Soye, imprimeur, place du Panthéon. 2, in 12'^', XI-
215 p. (XII-21G p.) (avertissement, Le palais etc.. notes et pièces à l'appui,
table des matières.)
1872. — Le clergé sur les champs de bataille. — Un otage ignoré de la
Commune, par L. de Chazeuil. — Le Sauveteur. — Moniteur du courage et des
belles actions (Gazette des Sociétés humanitaires de Belgique) paraissant tous les
mois (fondé en 1866), rédacteur en chef propriétaire Adolphe Huard. — Bureaux
rue Saint-André des Arts, 45, à Paris; 6 fr. par an, U fr. 50 le numéro. —
Argenteuil, imprimerie P. Worms. N" 9, nouvelle série, juin 1872, in-8° à 3 colon-
nes p. 156-158.
1860. — Vies des Saints, écrites par Mgr Darboy, vicaire général de Paris,
protonotaire apostolique, aujourd'hui évoque de Nancy; MM. l'abbé Deguerry,
curé de la Madeleine; l'abbé Denys, curé de Saint-Eloi; l'abbé Dufriche
Desgnettes, curé des Petits- Pères, le vicomte Alfred de Falloux; le R. P.
Lacordaire; l'abbé Martin de Noirlieu, curé de Saint-Louis d'Antin ; Louis de
Maslatrie; le comte Albert de Ressegmer ; Charles de Riancey ; Eugène Veuillot,
etc., etc. Ouvrage publié sous les auspices de NN. SS. les archevêques etévêques
et orné de 952 vignettes dessinées et gravées par les premiers artistes. Paris,
Henri Pion, éditeur, 8, rue Garancière. 1860. — La vie des Saints se publie par
cahiers comprenant les notices des Saints de la Semaine suivante. Prix du cahier :
50 centimes. (L'ouvrage complet formera 52 cahiers.) Et afin de donner à cette
publication tout son intérêt d'actualité le premier cahier comprenant les Saints
de la première semaine de janvier paraît le jeudi 21 décembre 1859. Les cahiers
suivants paraîtront tous les jeudis de manière à donner la fin de l'ouvrage en
décembre 1860. — Paris, typographie de Henri Pion, imprimeur de l'Empereur,
rue Garancière, 8.
L'Œtif de Pâques, Les Veillées de la Famille, par Alphonse Baleydier.
Echos de l'âme, méditations religieuses traduites du portugais, 1 vol in-12°.
Nouvelle Enajclopédie de ht jeunesse, partie morale et religieuse, 1 vol. in-l2o«.
Légendes Biographiques, Sainte Aure, Saint Eloi.
Biographie: Sainte Rose de Lima...
Setmons publiés dans la Tribune Sacrée: 1" Consolation de la Pénitence, T. I,
— 200 —
p. 37 ; — 2° Fête-Dieu sur l'Eucharistie, T. XIX, p. 425 ; — 3" Fête de la Toussaint,
T. XIX, p. 987. ^
L'abbé Denis a publié en outre divers articles de morale, de religion ou d'édu-
cation dans diverses Revues, sous la signature L. C. D. R.
Deschanel (Paul), de PAcadémie Française. — La question sociale^
discours politiques. Calmann-Lévy, Paris. Mars 1898.
La République nouvelle. 292 p. in-18 Jésus. Calmann-Lévy, Paris,
1898.
La décentralisation.! in-12. Berger-Levrault, Paris.
Drouin (abbé), curé de Beaumont-les- Autels. — Petit catéchisme
liturgique. L'enfant chrétien à Téglise et dans la pratique des princi-
pales dévotions, vin. 129 p. in-12. Impr. Notre-Dame de Montligeon
(Orne), chez l'auteur, 1898.
Deuzet (abbé), supérieur du Petit-Séminaire de gaint-Cheron-lès-
Chartres. — Ce que doit être un Petit-Séminaire. Ce qu'est le Petit-
Séminaire de Saint-Cheron. Discours prononcé le l^r août 1898. 9 p.
in-8°. Impr. Notre-Dame, Chartres.
Foucault (Me"-), évoque de Saint-Dié. — Mandement pour le saint
temps du Carême 1898 et Lettre pastorale sur l'Espérance. Imprim.
Humbert, Saint-Dié, 1898.
Genêt (abbé), supérieur du Grand-Séminaire de Chartres. — Caté-
chisme du diocèse de Chartres. 1898 p. iu-8° 64 grav. Paillard, Abbe-
villle, 1898.
Genty de Bonqueval (abbé), curé de Theuvy-Achéres. — Le che-
min de la Croix image de la vie. 61 p. in-32. Paillard, Abbeville, 1898.
Gillard (Paul). — Notes historiques et archéologiques sur l'église
de Nogent-le-Roi., suivies de sa description en vers par M^ Laurent
Boucher, curé de Nogent-le-Roi (1690-1693).
Herluison. — Notice sur Sergent- Marceau, peintre et graveur, par
P. Leroy et Herluison. (Extrait du compte-rendu de la Société des
Beaux-Arts, 1898.
Honoré (Vénérable Père) de Paris. — Académie évangélique ou
école théorique et pratique de la perfection évangélique. Nouvelle
édition par le R. P. Flavien de Blois. in-12.
HuLST (M^"'). — Recueil de souvenirs, à la mémoire de M»^' Le Sage
d'Hauleroche d'Hulst, in-8», 25 gravures. Institut catholique, Paris. —
Gavaéte, Paris.
Joseph (R. P.) de Dreux, capucin. Retraite séraphique ou exercices
spirituels selon le véritable esprit de S. François, 482 p. in-12.
Laborde (Jean), maître répétiteur à Chartres. — L'incendie (Poésie
au profit des incendiés du Puits-Drouet). Chez Bouvier, marchand de
journaux, Chartres, 1898.
— 201 —
Lamérie (Ludovic de). — Questions importantes (Election au
Conseil général). Juillet 1898.
Langlois (abbé M.). — Senonches. Eglise, château, forêt. (Extrait
des Archives du diocèse de Chartres) 56 p. in-8°, gravures. 1898.
Bibliographie d'Eure-et-Loir. Revue paraissant chaque mois. in-S"
et par 24 fiches. Impr. Garnier, Chartres. 1898. (U^ année).
Laur (Jean). — Un homme de caractère: le Commandant Marceau.
238 p. in-S" illustr. Paillard, Abbeville. 1898.
Lecourt (Henry). Mire Jacques du Lorens, poète, jurisconsulte et
collectionneur. Sa famille, sa postérité, sa galerie de tableaux. Impr.
Ch. Valin, Caen. 1897.
Lefrançois, curé de Saint-Loup, Baycux. — Louis Chifflef-, artiste-
peintre, 1853-1897, m p. in-16, impr. V" Domin, Caen, 1898.
Lehr (Henri). — Le Siège de Chartres par Condé. 1898.
Marquis et Cuissard (abbés). — Saint-Denys-les-Ponts, ses monu-
ments religieux, autrefois et aujourd'hui. (Extrait des Archives du
diocèse de Chartres) 36 p. in-8''. 1898.
Merlet (René). — V Émancipation de l'Église de Bretagne et le
concile de Tours (848-851). (Extrait du Moyen-Age, année 1898) 30 p.
in-S", Bouillon, Paris. Impr. Marceau, Chalon-sur-Saône.
Le poète chartrain Jehan Lemarchant, chanoine de Péronne. (Ex-
trait du Bulletin historique et philologique. Année 1897. p. 887) 3 p.
in-8».
MÉLY (Fernand de). — Les Lapidaires de l' Antiquité et du moyen-âge,
ouvrage publié sous les auspices du Ministère et de l'Académie des
Sciences. Mémoires T. II, l'"" fascicule. Les Lapidaires grecs. En colla-
boration avec M. Emile Ruelle, XVII-226 p. in-4o, Leroux, Paris, 1898.
Messager de la Beauce et du Perche. — Almanach pour 1898. — Le
roi Jean à Chartres, au Gué-de-Longroi, au Tremblay. — Deux céré-
monies funèbres à Dreux.
MoLLiEN (M9r), évêque de Chartres. — Lettre pastorale de Monsei-
gneur l'Évèque de Chartres sur la Foi, et Mandement pour le temps
du Carême 1898, 18 p. in-8°. Impr. Durand, Chartres, 1898.
Monlaur (R). — La duchesse de Montmorency (1660-1666) in-S", 2
portraits. Pion, Paris.
Durand (Roger).— Montuel, son manoir, ses seigneurs, (Extrait des
Archives du Diocèse de Chartres, 1898).
Morellet. — Lettres de l'abbé Morellet de l'Académie Française à
lord Shelbourne depuis marquis de Lansdowne, avec introduction et
notes par lord Edmond Fitzmaurice, 3 vol. in -12, Pion - Nourrit,
Paris, 1898.
Tome X, P.- W 14
— 202 —
NOAiLLES (Vicomte de). — Les Anglais en Egypte, aperçu de la
situation, 50 p. in-8°. A. Charles, Paris, 1898
Parmentier, ancien magistrat. — Rapport sur les travaux de
l'Œuvre des Écoles libres du diocèse de Chartres. Assemblée générale
du 10 mars 1898, 19 p. in-12, Impr. Notre-Dame, Chartres 1898.
Petit-Mangin. — Une mauvaise connaissance, opérette en un acte.
(Musique de L. C. Desormes), 19 p. in-S» à2coll.Joubert, Paris. (Repré-
sentée pour la 1^= fois, concert de TEldorado).
Sauvé (Abbé), licencié és-lettres, curé de Verdes, (Loir-et-Cher). —
Notre-Dame de la Brèche. Discours prononcé à la fête patronale de
rinstitution Notre-Dame, le 15 mars 1898, 10 p. in-8". Impr. Notre-Dame,
Chartres, 1898.
TissiER (Abbé), Directeur de l'Institution Notre-Dame. — Les grands
jours du collège.
— La richesse et la pauvreté, leur rôle social et le devoir chrétien.
Discours prononcé le 30 mars 1898, dans l'église Saint-Aignan de
Chartres, 16 p. in-S", Impr. Garnier, Chartres, 1898.
Verret (Abbé), supérieur du Petit-Séminaire de Nogent-le-Rotrou. —
Liberté, Egalité, Fraternité. Catholiques et citoyens. Discours pro-
noncé le dimanche 20 novembre 1898, dans l'église Saint-Hilaire de
Nogent-le-Rotrou, à l'occasion de la bénédiction des travaux de res-
tauration, 12 p. in-12. Impr. Garnier, Chartres, 1898.
Voyelle (Francis). — Le Marché aux grains et la Place des Halles
à Chartres. (Extrait de VAstrologue de la Beauce et du Perche pour
l'année 1898). Impr. Garnier, Chartres, 1898.
M. le Président rappelle que l'objet spécial de la présente
Assemblée générale est l'élection de deux délégués « ayant
tout pouvoir de consentir les modifications aux Statuts
demandées par le Gouvernement ».
M. Roger Durand, Président de la Société, et M. Dauzat,
Inspecteur d'Académie, sont élus et déclarent accepter la
mission qui leur est offerte.
M. Chamberland donne lecture d'un essai sur la Maison
11° 4 de la Place Marceau, qui appartient aujourd'hui à M. Del-
mance-Alexandre Lebreton. Les éléments essentiels de ce
travail, fait avec la collaboration de M. Denos, ont été
fournis par M. Gibon, qui les a mis à la disposition de la
Société. Il s'agit surtout de démontrer que Pierre Nicole —
baptisé à l'église Saint-Martin le lundi 13 octobre 1625 — est
né dans cette maison qui, le 4 mars 1634, faisait bien
partie de la paroisse Saint-Martin, mais qui, à la date du
— 203 —
28 juin 1603, appartenait à la paroisse Saint-Saturnin.
M. Escoffier croit pouvoir affirmer que Nicole est né dans
une des maisons voisines de celle de M. Lebreton. M. l'abbé
Haye fait observer qu'il y a des exemples de maisons chan-
geant de paroisse périodiquement et même annuellement.
De vifs remerciements sont adressés à M. Gibon, et MM. Denos
et Chamberland sont invités à continuer leur étude.
La séance est levée à cinq heures.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
MM. Courage, rue de la Tonnellerie, à Chartres ; présenté
par MM. Gérondeau et Roger Durand.
Marchon-Gougis, rue des Ecuyers, à Chartres; par
M. Maintrieu et M. l'abbé Langlois.
Pierre, conseiller général , notaire à Châteauneuf ;
par MM. Dernier et Roger Durand.
TÉTON (Emile), propriétaire, rue Doguereau, à Dreux;
par MM. Georges Champagne et Dehors.
ViLLETTE, receveur municipal, rue Chanzy, à Chartres ;
par MM. Denisart et Bineau.
Grossier (Gaston), clerc de notaire,' secrétaire de la
Société « Les Amis de la Beauce », 19, rue Monsieur,
Paris ; par MM. Fouju et Champagne.
Ouvrages reçus dans le mois de mai.
I. — ENVOIS DU MINISTÈRE
Bibliothèque de l'École des Chartes, janvier-février, 1899 :
Etienne de Gallardon, chanoine de Bourges, clerc delà chan-
cellerie de Philippe-Auguste , par M. Delisle.
— 204 —
IL — DONS
Inventaire des Archives d'Eure-et-Loir, t. IV, V, VI, VII,
VIII.
Conseil général, 17 volumes.
Annuaire d' Eure-et-Loir , 14 volumes.
M. René Meiiet : Nécrologie de M. Lucien Merlet.
M. Gillard : Gallardon, son église paroissiale, ses chapelles.
M. Langlois : Méthode de Bibliographie locale.
III. — ÉCHANGES
Société de TOrne : Tomes I à V et tome XVIII, 1" bulletin.
Société du Vendômois : ann. 1880, 1888, 1895 des Bulletins.
— Miracles de la Vierge.
— Cartulaire de Marmoutiers pour le
Vendômois.
Société nationale d'Angers , 5^ série , tome I", 1898.
Société Dunoise : n° d'octobre.
IV. — ABONNEMENTS
Archives historiques du diocèse de Chartres, n° 53.
Ouvrages reçus dans le mois de juin.
I. — ENVOIS DU MINISTÈRE
Journal des Savants, cahiers de mars, avril, mai, juin.
Revue des Etudes grecc/ues, XI, 45.
Compte rendu des séances de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres , mars-avril.
II. — DONS
Conseil général , 1" session ordinaire 1899.
Les Missions françaises catholiques.
The French Magasine, n°' 2 et 4.
Etienne Pasquier et l'intolérance religieuse au XVl^ siècle,
par Albert Chamberland.
— 205 —
III. — ÉCHANGES
Société archéologique de l'Orléanais : Bulletin n" 164, S" et
4« trimestre 1898.
Revue de l'Histoire de Versailles, n°' 1 et 2.
Mémoires de la Société de Rambouillet.
Société archéologique de Touraine : avril-juillet 1809.
Bulletin delà Société des Antiquaires de l'Ouest, t. XX, 4." tr.
Mémoires de la Société Kduenne, t. 26^
IV. — ABONNEMENTS
Archives du diocèse de Chartres, n" 44.
Bibliographie d'Eure-et-Loir, fasc. 17 et 18, en feuilles et
en fiches.
SÉANCE DU 10 AOUT 1899
Présidence de M. Roger Durand. — M. Georges Champagne, secrétaire.
La séance est ouverte à 3 heures un quart.
. Étaient présents : MM. Roger Durand, abbé Sainsot, André
Beaunier, Bernier, Bourgeois-Gaucheron, Brosseron, Gabriel
Buisson, Champagne, Denos, Doré-Bonvallet, Gérondeau,
Goupillon, Laigneau Joseph, Pétrot Charles et abbé Langlois.
M. le Président fait part du décès de M. Petrot-Garnier,
notre imprimeur, qui fut toujours très assidu à nos séances et
joint les regrets de la Société à ceux exprimés par toute la
presse locale.
La parole est donnée au Secrétaire pour la lecture du
procès-verbal de la dernière séance. Celui-ci est lu et adopté
sans discussion.
M. le Président donne connaissance :
l" D'une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique
et des Beaux- Arts, annonçant l'envoi du programme du
38' Congrès des Sociétés savantes, dont la séance d'ouverture
— 20G —
est fixée au 5 juin 1900. — Ce programme est à la disposition
des membres de la Société.
2° D'une lettre-circulaire de la « Caisse du Secours immé-
diat de la Presse Chartraine » demandant la souscription de
la Société Archéologique d'Eure-et-Loir comme membre
honoraire. A l'unanimité, moins une voix, la somme de 5 fr.,
montant de la cotisation annuelle, est votée.
3° D'une lettre de M. l'abbé Gautier, relative au cartulaire
de Grandchamp.
4° De la liste des ouvrages reçus pendant le mois de juillet.
— M. le Président signale dans la Revue de r.47'/ chrétien
un article de M. de Mély sur la Sainte-Couronne.
La société vote des remerciements à MM. Fouju et Lucien
Devaux pour le gracieux envoi du tirage à part de leur
publication.
M. le Président donne ensuite communication de la note
suivante :
« La Commission de publication a décidé, dans sa séance
» du 6 juillet 1899, que la société éditerait la « Bibliographie
» d'Eure-et-Loir, » de M. l'abbé Langlois, à partir de janvier
)) 1900 et suivant le plan adopté par l'auteur. — L'édition
» sur fascicules sera envoyée d'office à tous les membres, "
» l'édition sur fiches séparées sera adressée, au lieu de la
» précédente, à tous ceux qui auront exprimé leur préférence
» avant cette époque. »
Lecture est donnée de deux notices de M. le docteur
Gillard, deSuresnes, sur Guérin de Gallardon, archevêque
de Bourges, et Gilles Desjardins, (chartrain), professeur à la
Faculté de Droit de Bourges. La Société remercie M. le
docteur Gillard de ses deux communications qui sont
renvoyées à la commission de publication.
M. l'abbé Sainsot a la parole. Il présente d'abord la fin de
sa « Revue de l'année 1898 ». Puis il demande que la Mono-
graphie de la Cathédrale, de M. l'abbé Bulteau, soit terminée.
Il donne ensuite lecture d'une lettre-prospectus qui pourrait
être adressée au public d'Eure-et-Loir, afin, dit-il, de mieux
— 207 —
faire connaître notre Société et de recruter plus facilement
de nouveaux membres. Cette motion est renvoyée à la com-
mission de publication.
M. Laigneau demande que la bibliographie de M. l'abbé
Sainsot, sur la Cathédrale de Chartres, soit complétée et
publiée. Plusieurs membres en effet craignent que cette
publication no fasse désormais double emploi avec la « Biblio-
graphie d'Eure-et-Loir » que la Société a décidé de continuer.
Cette proposition est renvoyée à la commission de publication.
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 4 heures
trois quarts.
GUERIN DE GALLARDON
ARCHEVÊQUE DE BOURGES
Eu déposant sur le bureau, lors de notre dernière réunion,
les ouvrages reçus par la Société depuis sa précédente
séance, M. le Président signalait, comme particulièrement
intéressant pour notre histoire locale, un mémoire récem-
ment publié dans la Bibliothèque do l'Ecole des Chartes par
M. Léopold Delisle sur Etienne de Gallardon, clerc de la
chancellerie de Philippe-Auguste et chanoine de Bourges.
Préparant actuellement pour la Bévue des Archives Jiisto-
riques du diocèse de (Ihurtres une notice sur le château de
Gallardon et ses seigneurs, je m'empressai de parcourir ce
mémoire où je pensais trouver quelques indications nou-
velles : mon espoir n'a point été déçu.
Etienne de Gallardon, dont M. L. Delisle a fort judicieuse-
ment établi l'identité dans le savant travail accompagné de
plusieurs reproductions de chartes du commencement du
xiir siècle qu'il lui a consacré, appartient en effet à l'antique
et- notable maison qui posséda, à l'époque féodale, la terre
et seigneurie de Gallardon en Beauce, sous le nom de
laquelle elle est connue.
De plus, il c(Mé de lui, M. L. Delisle mentionne parmi les
clercs du diocèse de Bourges, au xiii« siècle, deux autres
membres de la même famille qu'il suppose avoir été attirés
— 208 —
en cette ville par Etienne de Gallardon ; mais par contre il
ne nous dit point à quelles circonstances Etienne de Gallar-
don dut lui-même son entrée dans le Chapitre de Bourges.
Mes recherches antérieures sur la famille de Gallardon
me permettent d'apporter sur ce point une opinion et de
vous faire connaître en même temps, à côté de ces trois
personnages dont tout à l'heure encore j'ignorais l'existence,
un autre membre de la même famille sur lequel le hasard
m'a permis de recueillir dans YHistoire du Berry, par
M. L. Raynal, de précieux renseignements, et dont jusqu'à
présent aucun des historiens de Gallardon n'a fait mention,
quoique pourtant il ait occupé, à la vérité, loin du diocèse
auquel il appartenait par sa famille, d'importantes fonctions ;
je veux parler de Garin ou Guérin de Gallardon, qui de 1173
à 1181 occupa le siège épiscopal de Bourges et porta le titre
de Primat d'Aquitaine.
Faute de documents précis, il est difficile d'établir les liens
de parenté qui unissaient à Guérin de Gallardon ' les trois
personnages dont M. L. Delisle vient, dans son intéressant
mémoire, de nous révéler l'existence. Cependant il est
permis de croire que ce fut à cette parenté et sur-
tout aux bons souvenirs qu'avait laissés après sa mort ce
prélat dans le diocèse qu'il avait administré, qu'Etienne de
Gallardon dut, en dehors de son mérite personnel, l'honneur
de faire partie du Chapitre métropolitain de Bourges.
Si les documents généalogiques nous font défaut sur ces
différents membres de la famille de Gallardon, heureusement
il n'en est pas de même pour les principaux événements de
la vie de Guérin, le plus ancien, sinon le plus important
d'entre eux, que je suis heureux d'être le premier à vous
signaler et à vous faire connaître, grâce aux renseignements
que j'ai puisés dans l'excellent ouvrage de M. Raynal et aux
bienveillantes communications de M. le Vicomte de Lau-
gardière, président de la Société des Antiquaires du Centre.
' Guérin de Gallardon, que nous voyoîls en 1159 figurer dans une charte de
N.-D. de Chartres, était, d'après une charte de 116:2 du cartulaire de Josaphat,
fils d'Hervé, S"" de Gallardon de c. i'127 à 1162. D'autre part, nous pensons
qu'Etienne, que nous voyons en 1182 signer comme témoin une ciiarte de
Saint-Jean, était le neveu de Guérin.
— 209 —
Elu en 1173 archevêque de Bourges ' en remplacement
d'Etienne de la Chapelle, décédé le 13 février de la même
année chez les moines de Saint-Victor, à Paris, Guérin de
Gallardon avait été choisi dans l'ordre auquel avait appartenu
saint Bernard. Au moment de son élection il était abbé de
Pontigny, au diocèse de Sens.
C'était dans cette abbaye, la seconde fille de Citeaux, que
Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, avait trouvé
pendant deux ans une retraite calme et sûre et peut-être ce
fut l'attachement de Guérin pour le saint martjT qui recom-
manda son nom aux clercs de saint Etienne de Bourges -.
Guérin de Gallardon fît en 1178 partie de la mission nom-
breuse envoyée au diocèse de Toulouse pour convertir
les hérétiques par la force autant que par la parole. C'est
pendant cette expédition que, suivant un chroniqueur
contemporain, l'archevêque de Bourges recueillit de la
bouche d'une femme du pays, de noble origine, qui avait
abandonné le château de son mari pour vivre au milieu des
hérétiques, les plus scandaleux détails. Ellle avoua publi-
quement à Guérin que pendant une seule nuit elle avait été
connue charnellement par cinquante de ses coreligionnaires
les plus pieux, disait-elle, de toute la secte ^.
Sous l'épiscopat de Guérin, les juifs, protégés par le roi
Louis VII qui aimait bien la religion, mais qui aimait mieux
encore l'argent, et qui avait osé leur permettre, tolérance
inouie à cette époque, de posséder des serfs chrétiens,
s'efforcèrent de construire dans le Berry de nouvelles syna-
' Ce prélat, dont la Gallia Christiana ne donne point le nom de foniille,
est désigné dans le Catalogus Reverendissimorum Antistiiim insignis ecclesiœ
Bituricensis (manuscrit de la Bibliothèque de Bourges) sous le nom de Garinus
dp Girardo, par La Thaumassière eu son histoire du Berry (Paris 1689), et par
Dom Beaunier dans son Recueil hist. chronol. et topog. des Archevéchez,
Evêchez, etc. de France (Paris, 1726) sous celui de Guérin de Gelardun.
- Pendant qu'il était à la tète de l'abbaye de Pontigny, Guérin eut l'honneur
de revêtir de l'habit de Citeaux le jeune novice qui plus tard, après être devenu
prieur claustral de Pontigny, puis abbé de Fontaine-Jean, au diocèse de Sens,
et enfui abbé de Chàlis, fut désigné après la mort d'Henry de Sully, le succes-
seur direct de Guérin, comme archevêque de Bourges et canonisé en 1218 par
le pape Honorius III, sous le nom de Saint Guillaume de Chàlis.
^ Palàm confessa est a quinquagenta religiosioribus ejusdem sectiv nocte
quàdara fuisse strupratam , cum ipsa eisdem , vitre causa sanctioris , thoro viri
spreto, se conjunxisset. Gauf. Vos. Chr. Fr. XIII, 449.
— 210 —
gogues. En 1179, le pape Alexandre III écrivit à Guérin de
Gallardon qui lui avait demandé conseil à ce sujet, de ne
tenir aucun compte de la protection qu'accordait le roi aux
juifs et de veiller à ce qu'aucune synagogue ne fut élevée en
des lieux où jusque-là il n'en avait pas existé : tout au plus
pouvait-on laisser les juifs réparer ou reconstruire celles qui
tombaient en ruines, mais sans les faire plus élevées, plus
spacieuses et plus belles '.
Après avoir assisté en 1179 au sacre de Philippe-Auguste,
puis au concile de Latran, Guérin de Gallardon mourut le
20 mars 1181 -.
Il venait d'expirer quand les clercs de Limoges arrivèrent
à Bourges pour implorer sa justice. Ils avaient osé élire un
évêque, Sebrand-Chabot, contre la volonté d'Henri II et de
Richard son fils ; aussi les deux princes, dans leur colère, les
avaient exilés, avaient brûlé leurs maisons et coupé leurs
vignes. Sebrand avait été cependant consacré à Rome par
l'archevêque de Bourges en 1179, et le pape Alexandre avait
donné mission à ce prélat de faire droit et de terminer la
querelle.
Trompés dans leur espérance, les clercs de Limoges
vinrent prier auprès du corps et l'un d'eux, l'archiprètre de
Brioude, s'en approchant, plaça dans la main du défunt la
lettre du pape encore fermée, en disant : « Ce que vivant il
n'a pu faire, que mort il l'accomplisse. » Bientôt Sebrand se
réconcilia avec ses deux persécuteurs et ce fut à la mira-
culeuse intercession de l'archevêque de Bourges qu'on attri-
bua généralement la gloire d'avoir changé les cœurs et
ramené la paix ^.
* Consuluit nos tua l'raternitas an sit appellationibus deferendum a carissimo
in Chiisto filio nostro L. illnstri Francoruni rege pi'o jiidœis interpositis ut
clu'isliana mancipia dtiincaiit, e( utrum sustinere dcheas quod de novo cons-
truant syiiagogas ubi eas nullateiius hal)ueruiit. Scrii>sinuis ilaque meniorato
régi... Labbe,^Conc. X, col. HU. — Scr. Fr. XV, 968.
- Et non en 1 180, comme le dit la Gallia Christirina. Geoffroy de Vigeois {Scr.
Fr. XII, 447) fixe sa mort au carême de 118U, par conséquent en 1181, avant
Pâques.
■* Ne laliorasse viderentur in vanum, archipresbyter Brivatensis doniini papœ
liUeras adluic dansas iuscniit maiini defuncti, dicens : << Ouod non poluit vivus,
expleat vel defunctus. » Cujus et meritis et intercessione. sicut dicitur, pacem
régis et ducis episcopus Lemovicensis emeruit. Rad. deDicet. — Scr. Fr. XIII,
204. - V. Gauf. Vos. Chr., cap. 70.
— 211 —
Le corps de Giiérin do Gallardon i'ni transporté dans
l'église de Pontigny où il futinliuiné. Sur sa tombe fut gravée
l'épitaphe suivante que nous a conservée la GulJia Chrislhinu :
Hic Jacct dominus Gnrinus, archiepiscopus Biluricensis,
frrfhis nhhns hiijas moiiaslcrii...
La tombe de Guérin de Gallardon existe-t-elle encore ? Le
temps jusqu'à présent m'a fait défaut pour m'en informer ^ et
pour rechercher, au cas où elle aurait disparu, s'il en est
conservé soit dans les portefeuilles de Gaignières, soit dans
les recueils topographiques de la Bibliothèque nationale ou
des départements du Cher et de l'Yonne une représentation
qu'il serait intéressant de reproduire dans la publication qu'a
entreprise notre Société des Pierres tombales du département
d'Eure-et-Loir.
G. G. ,
GILLES DESJARDINS
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DE DROIT DE BOURGES
Parmi les professeurs de la Faculté de Droit de Bourges
qui eurent la mauvaise fortune de succéder à des maîtres
trop grands pour qu'il fût possible de les remplacer, mais
dont les noms néanmoins ont mérité d'être conservés à côté
de ceux de Baron, de Duaren, d'Hotman et de Cujas,
M. L. Raynal, dans son Histoire du Berry, à laquelle déjà nous
avons fait de nombreux emprunts au sujet de Guérin de
Gallardon, fait mention d'un chartrain dont M. Merlet,
comme Dom Liron, semble avoir ignoré l'existence, et que
pour cette raison nous croyons devoir vous signaler.
Quelques années après la mort de Cujas, décédé en 1590,
' Depuis que ces lignes ont été écrites, nous avons acquis la certitude que la
tombe (le Guérin a été détruite, comme le prouve l'extrait suivant que nous a
communiqué IM. H. Monceaux, hililiothécaii'e de la ville d'Auxerre, tiré d'une
histoire inédile de fabbaye de Ponti!,aiy par boni Robinet : « (iuéi'iii mourut
dans sa ville épiscopale en 1181, après avoir ordonné qu'on l'inbumàt à Pon-
tigny avec les autres abbés, ses prédécesseurs. Son tombeau se voyait à ctMé du
grand autel en la partie de l'évangile. Mais on fut obligé de Tôter pour relever
le sanctuaire et faire un autre autel. »
— 212 —
deux chaires de la faculté de droit de Bourges furent
données, dit M. Raynal, en 1593, àla suite d'épreuves publiques,
Tune à Antoine Bengy, élève de Cujas, né à Bourges en 1564
d'une famille originaire de Dun-le-Roi et déjà fort estimé au
barreau, et l'autre à Gilles Desjardins, des environs de
Chartres, qui prenait en latin le nom d'^Egidius Hortensius,
et dont quelques ouvrages furent publiés par ses écoliers
allemands.
Malgré le zèle et le savoir de ces professeurs, la faculté de
droit vit de jour en jour diminuer l'affluence des élèves :
aussi à la mort de François Ragueau en 1605, les magistrats
de la ville, désireux d'appeler dans leurs murs quelque
docteur assez célèbre et assez habile pour rendre à l'univer-
sité son ancien éclat, décidèrent qu'on enverrait à Toulouse
des députés chargés de s'entendre avec deux professeurs qui
jouissaient alors d'une grande réputation, MM. Cadan Cabot
et Jean de la Coste, nommé en latin suivant l'usage du temps
Janus à Costa, et l'un des meilleurs élèves de Cujas. Seule-
ment il fallait obtenir d'Antoine Bengy et de Gilles Desjar-
dins qu'ils renonceraient, en faveur du nouveau venu, le
premier au titre de Doyen, le second à l'espérance de le
devenir. Ils promirent d'abord, puis mirent des restrictions à
leur consentement. 11 en résulta des discussions qui ne tar-
dèrent pas à devenir très vives. La ville alla jusqu'à décider
que si les deux docteurs persistaient dans leur mauvais vou-
loir, leurs chaires seraient déclarées vacantes. Bengy courut
se plaindre à Paris ; la ville envoya aussitôt le maire pour
combattre ses démarches. Enfin tout fut concilié au moyen
d'une augmentation annuelle de 200 livres qui fut accordée
à Bengy pour prix de son titre de Doyen. Le traité signé à
Toulouse avec Cadan éprouva d'ailleurs des difficultés et n'eut
pas de suite.
Gilles Desjardins mourut en 1609.
A ces renseignements que nous fournit sur notre compa-
triote M. L. Raynal, dans son Histoire du Derry, nous
espérons pouvoir d'ici peu, grâce à de nouvelles recherches,
joindre la liste des ouvrages de cet estimable professeur,
mis au jour par la reconnaissance de ses élèves.
G. G.
— 213 —
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membre titulaire
M. PoPOT (Henry), directeur de riniprimerie Garnier; pré-
senté par M. Roger Durand et M. l'abbé Langlois.
Membre correspondant
M. Beaunier (André), présenté par MM. Georges et Roger
Durand.
Liste des ouvrages reçus en Juillet
I. — DONS
G. Fouju: Ossements humains cV Aunay-sous-Crécy. (Extrait
du Bulletin de la Société d'anthrojwlogie de Paris).
Lucien Devaux: V église de Vichères. [Extrait des Archives
historiques du diocèse de Chartres.)
IL — ABONNEMENTS.
Bibliographie d'Eure-et-Loir, n° 19.
Archives du Diocèse, n° 55,
III. — ÉCHANGES.
FJuUetîn de la Société Dunoise, n°' 117-118.
Bulletin de la Commission des Antiquités de la Seine-Infé-
rieure, tome XI, 2'' livraison.
Bulletin de la Société des Antir/uaires de l'Ouest, tome XX,
1^"" trimestre 1899.
Bulletin de la Société de la Corrèze, tome XXI, 2" livraison.
Bulletin et Mémoires de la Société de la Charente, année 1898.
Revue des Questions historiques, SS"" année, P'' juillet 1899.
Revue de PArt chrétien, 5^ série, tome X, 3'= livraison.
nm » »i
214
SEANCE DU 9 NOVEMBRE 1899
Président: M. R. Durand. — M. Ghamberland , secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. R. Durand, Dauzat, Bellier,
abbé Sainsot, Appay, Arablard, Balandra, Barois, Bouchard,
Bourgeois-Gaucheron, Gabriel Buisson, Ghamberland, Cham-
pagne, Choppard, Corrard, Denisart, Denos, Doré, Duchon,
Georges Durand, Escoffier, Gabriel, Gérondeau, D'" Gillard,
Goupillon, Lehr, Lorin, Manger, D'" Mannoury, Charles
Petrot, Popot, D'" Robin, Marcel Rousseau, abbés Peschot, de
Sainte-Beuve.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président annonce le décès de deux denos confrères,
M. l'abbé Seigné, curé d'Oysonville, et M. Héquet, ancien
négociant, et se fait l'interprète des regrets de la Société.
Il adresse des remerciements à plusieurs de nos confrères
qui ont fait des dons à la Société.
Présentation de nouveaux membres.
Lecture de la liste des ouvrages reçus en août, septembre
et octobre.
M. le Président signale : 1° dans la Bibliothèque de l'École
des Chartes (mars 1899) une biographie de M. Lucien Merlet,
suivie de la liste de ses travaux; — dans l'Art chrétien
(1899, 4" livr.) un article de M. de Mély sur la Sainte-Cou-
ronne, et un article de M. Lanore sur le Portail royal de
N.-D. de Chartres, dont il résume les idées essentielles.
Diverses observations sont présentées par MM. Amblard,
Appay, Bellier, Robin, Sainsot... Et toute l'Assemblée s'ac-
corde à désirer que la Monoijrnplno de la Cathédrale soit
continuée ou reprise, ou qu'au moins un Chartrain entre-
prenne un travail sur ce Portail royal, étudié avec tant de
soin par tous les archéologues, même étrangers, comme le
D-- Woge.
— 215 —
M. le Président donne lecture des principaux passages dtr
Compte de Jean de Dieu, auteur du groupe du Tour du*
chœur, appelé la Femme adiiHore. Ce document a été trouvé
par M. l'abbé Clerval dans les Comptes du Chapitre, aux
Archives départementales. Des remerciements sont adressés
à l'auteur de cette importante découverte.
M. le Président appelle l'attention des membres de l'As-
semblée sur les reproductions phototypiques des dessins
inédits de M. E. Petitgrand, architecte du Gouvernement,
(salon de 1880; exposition universelle, 1889), relatifs à
Gallardon et son église paroissiale et publiées par M, le
D'" Gillard, de Suresnes.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le
Directeur de la Dépêche d'Eure-et-Loir assurant à la Société
son concours le plus entier. M. l'abbé Sainsot lit un inté-
ressant article du même journal, en date du 6 novembre,
signé M. Reinals, exposant l'histoire, le but, les travaux de
la Société. Au nom de l'Assemblée et de la Société tout
entière, M. le Président adresse à M. le Directeur et à ses
collaborateurs l'expression de ses vifs remerciements. Il
convient de signaler ici la présence à la réunion de M. Adrien
Bertholon, chef des informations à la Dépêche, et le compte-
rendu qu'il a fait de la séance dans le numéro du 11 novembre
sous le spirituel pseudonjane de Cromlech.
M. le Président communique une lettre de M. Fouju, qui
se propose d'adresser à la Société une note sur le résultat
des fouilles faites au Camp Harrouard (commune de Sorel),
riche en u_ foyers et fonds de cabanes », par la Société nor-
mande d'Études préhistoriques et la Société d'Excursions
scientifiques le 7 et le 8 octobre dernier,
M. le D'' Robin donne lecture d'une très intéressante com-
munication relative à une de ces sépultures connues sous le
nom de trous en baratte. Puis il présente à l'Assemblée deux
crânes, des ossements, des silex, etc.. Sur une question de
M. Amblard, M. le D"" Robin précise que ces trous n'ont rien
de commun avec les souterrains et les caves que l'on ren-
contre un peu partout dans notre sol beauceron. M. le Prési-
— 216 —
dent, interprète des sentiments unanimes de l'Assemblée,
exprime à M. le D'" Robin la profonde reconnaissance que
lui a la Société pour le don magnifique qu'il vient de faire.
Lecture : 1° de circulaires relatives à divers Congrès qui
se tiendront à Paris en 1900 (Congrès de l'Art public, orga-
nisé par le Conseil municipal de Paris ; Congrès de Numis-
matique) ; — 2° d'une note concernant l'Exposition rétros-
pective de la Charité ; — 3° de la note suivante relative au
prochain Congrès des Sociétés Savantes : « La question 23
posée par la Section d'Histoire et de Philologie est modifiée
ainsi qu'il suit : « Tracer... l'histoire des fêtes nationales
célébrées dans un chef-lieu de canton sous le Directoire ; —
4° de lettres demandant des subventions. L'Assemblée
regrette que l'objet propre et l'état financier de la Société
ne lui permettent pas de prêter son concours pécuniaire à
ces œuvres pourtant bien dignes d'intérêt.
M. l'abbé Sainsot saisit cette occasion pour rappeler qu'on
a, faute d'argent, laissé tomber à la Folie une église du
Xi" siècle qui renfermait des choses uniques : campanile,
piscine, chaire du prêtre, etc. Il ajoute qu'il est urgent de
voter ou d'emploj^er un crédit, si gros qu'il soit, destiné à
rendre le Musée de la Société, qu'il qualifie d'un mot impi-
toyable, à peu près digne des illustres visiteurs que lui
vaudra le Congrès national archéologique de 1900, si, dit-il,
nos espérances ne sont pas trompées.
L'Assemblée se range à l'avis de M. l'abbé Sainsot.
M. Amblard donne alors communication des principaux
passages d'une lettre à lui adressée par M. de Marsy, l'éminent
Président de la Société française d'archéologie. Cette lettre
confirme que le Congrès national sera tenu à Chartres et
indique quelques questions à examiner.
En terminant sa communication, M. Amblard rappelle
« qu'il y a cinq ans, à l'instigation de M. Merlet, il a fait les
premières démarches pour obtenir qu'une session du Congrès
national archéologique fût tenue à Chartres » ; il ajoute qu'il
est heureux que le but soit atteint et il dit que sa tâche est
terminée. M. le Président, au nom de l'Assemblée, remercie
M. Amblard de l'actif concours qu'il a déjà prêté à cette
— 217 —
œuvre et il le prie de le continuer. M. Ainblard veut bien se
mettre à la disposition de la Société.
M. le Président annonce qu'il doit lui-même incessamment
se rencontrer à Paris avec M. de Marsy. M. Tabbé Sainsot
propose un échange de vues sur l'organisation du i'utur
Congrès : visites de monuments, de stations préhisto-
riques, etc.; mémoires à présenter.
M. Bellier dit qu'il n'y aura pas lieu d'aller à Saint-Prest :
il croit les carrières éboulées; depuis longtemps il n'a guère
eu connaissance que de la découverte d'un fémur de masto-
donte qu'il regrette même de n'avoir pu acquérir. M. le
D' Robin, vivement sollicité de faire un travail d'anthropo-
logie préhistorique, se retranche derrière les difficultés de
semblables études. Mais l'Assemblée conserve l'espoir de
triompher de la modestie et des scrupules de notre savant
confrère. M. l'abbé Sainsot dit qu'une vue d'ensemble sur
l'état de la science archéologique dans notre département
serait bien intéressante. M. Amblard, rappelant ce qui s'est
fait au Congrès de Bourges, expose qu'une étude détaillée
des vitraux ou d'un portail, comme le Portail royal, obtien-
drait sûrement le plus vif succès auprès de nos savants hôtes
qui préfèrent, aux études générales, les études détaillées et
rigoureusement précises. Le nom de M. l'abbé Clerval est
alors prononcé : le savant médiéviste est tout désigné pour
étudier le Portail. Quant aux vitraux, les congressistes trou-
veront dans M. Lorin un guide de la plus rare compétence.
M. Lorin, sollicité, veut bien se mettre à la disposition de la
Société. De vifs remeciements lui sont adressés.
Il est procédé ensuite à la formation d'une Commission
provisoire. Cette Commission comprend, avec tous les
membres du Conseil d'administration de la Société, plusieurs
membres élus par l'Assemblée, dont les noms suivent :
MM. Amblard, Gr. Besnard, Lorin, abbé Métais, Merlet.
La séance est levée à cinq heures.
Tome X, P.-V. 15
— 218 — .
SÉPULTURES PRÉHISTORIQUES ET TROUS
EN BARATTE
Dans la séance du G juin 1872, le D"" Harreaux a lu à la
Société une très intéressante notice sur les excavations pré-
historiques que Ton a appelées Tirons en Jmratfe, excavations
toutes rencontrées dans le Canton d'Auneau, à Montvilliers,
Saint-Léger et Béville-le-Comte ; il concluait de ses recher-
ches que ces trous avaient servi d'habitation aux premiers
hommes qui s'étaient fixés sur notre sol Beauceron ; tous
étaient situés sur des pentes douces exposées à Test ou au
sud-est, bien à Tabri des vents du nord. Le 6 novembre 1873
il vous présentait une nouvelle note sur quinze de ces trous
placés près les uns des autres, qui venaient d'être découverts
à Béville en creusant la tranchée du chemin de fer de
Chartres à Auneau ^ .
Je ne reviendrais pas aujourd'hui sur ces découvertes si
je n'avais à les compléter et à vous demander de vouloir
bien accepter pour notre musée divers objets qui furent
trouvés alors, et y joindre divers ossements que j'ai recueillis
en 1874 près de la station signalée à Béville, section B, dite
du Pavillon, à la sortie du village, sur le chemin de Béville
à Baronville ; ces ossements sont intéressants, d'abord par
leur antiquité extrêmement reculée , ' que démontrent
l'épaisseur des crânes, leur forme et celle des os longs ;
ensuite parce qu'ils paraissent bien confirmer, par leur pré-
sence en ce lieu, l'opinion de Broca, du D'' Harreaux et
autres, que les trous en baratte sont bien des habitations,
puisque l'on a trouvé, à côté de l'un d'eux, les squelettes de
ceux qui bien probablement l'avaient creusé ou habité.
Cette découverte d'ossements humains n'avait pas été
connue alors du D'' Harreaux, ce n'est qu'en 1874 le 13 mai,
que je fus appelé par le sieur Flaix, qui avait trouvé en 1872
1 Procès-Verl.anx — T. IV, p. 455 - T. V, p. 79.
— 219 —
le trou indiqué à la sortie de Béville, en creusant sa cour;
il avait trouvé alors à un mètre environ de cette excavation
un squelette enterré à peu près à un mètre de profondeur, ce
squelette avait, m'a-t-il dit, une pierre placée sous la tète et
d'autres au dessus du corps dans une position qu'il n'a pu
m'indiquer, les pieds étaient orientés vers le sud-est et se
trouvaient à peu près à quatre mètres du chemin, le corps
était dans une fosse creusée dans la terre végétale reposant
sur le sol marneux dur.
Quand je fus appelé en 1874, c'était pour voir deux nou-
veaux squelettes que l'on venait de mettre au jour, en enle-
vant des terres en dehors du mur de la cour du Sieur Flaix.
Ces deux squelettes paraissaient assez bien conservés, ils
étaient placés, le premier à un mètre du mur, le second à
un mètre du premier. Ils étaient orientés dans la même direc-
tion que celui qui avait été découvert en 1872. — Les pieds
de tous les deux étaient placés à environ un mètre du chemin,
tous les deux reposaient sur la marne dans des fosses creu-
sées dans la terre végétale. Le plus rapproché du mur se
trouvait dans une fosse de 80 centimètres de profondeur, sa
longueur était de 1"'65. — La tète tournée à gauche, les
bras placés le long du corps, les mains ramenées sur le haut
des cuisses. Le second était à 1 "" 20 de la surface du sol,
dans la même position que le précédent, mais beaucoup plus
petit, je n'ai pu le mesurer exactement parce que les terres
se sont éboulées. Ils n'avaient ni l'un ni l'autre de pierre sous
la tête, mais avaient chacun quatre pierres posées deux à
deux, appuyées l'une sur l'autre par leur extrémité supérieure
et formant voûte, les deux premières au-dessus de la poitrine,
les deux autres au-dessus de l'abdomen. Aucun instrument,
aucune poterie ne furent trouvés auprès de ces corps.
Le premier de ces corps était très bien conservé, j'ai pu
en retirer la tête entière avec la mâchoire inférieure, la pre-
mière vertèbre, les deux clavicules, les deux humérus, les
os du bassin et les deux fémurs.
Le second était bien plus friable et je ne puis vous en pré-
senter aujourd'hui que le crâne presque entier, des os du
bassin brisés. J'avais recueilli bien d'autres parties de ces
corps, mais un accident survenu en les transportant a fait
perdre une partie de ces os et quelques autres ont été
220
mélangés de sorte que je ne puis les attribuer sûrement à
l'un ou à r autre.
J'ai joint d'autres ossements d'attribution incertaine,
mais que l'on m'a assuré provenir du même lieu, sans que
j'aie pu le vérifier '.
Je vous présente aussi un marteau qui a été trouvé dans
l'un des trous de la tranchée du chemin de fer de Chartres à
Anneau, et des bois de cerf ou de renne qui proviennent de
la station de la Queue de Collerette, dans un trou un peu
distant des autres. — Ce dernier trou nous offre une particu-
larité curieuse, qui permet de se rendre bien compte de ce
que devaient être ces habitations de nos lointains aïeux,
c'est que depuis sa découverte, il a été habité pendant plus
de 20 ans par un troglodj^te moderne, mort il y a quelques
années. Il avait établi au centre un poteau sur lequel se
rejoignaient des branchages partant de tout le pourtour du
trou, tout cela bien attaché, recouvert de mousse, de terre
et de chaume ; l'habitation n'avait qu'une ouverture creusée
par cet homme dans le flanc du trou, ce qui lui avait été
facile parce que le sol avait été remué pour en tirer de la
pierre. Je n'ai vu ce logement qu'une seule fois, après le
décès de son dernier habitant et je puis vous assurer qu'il
était tout à fait à l'abri de l'humidité.
Je serais heureux si quelque chercheur, plus compétent que
moi, pouvait étudier ces débris et nous dire à quelle période
préhistorique ils appartiennent.
Docteur Robin-Massé.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
M""" Petrot-Garnier ; présentée par MM. Charles Petrot et
Roger Durand.
^ Une note inlorme et très incomplète, que je retrouve à l'instant, me ferait
croire que ce sont les os du premier corps trouvé dans la cour même, mais je
ne puis rien affirmer.
— 221 —
M'^* Lepoivre; présentée par MM. Duchon et Frédéric
Maugars.
MM. l'abbé Augis, curé de La Ferté-Villeneiiil; présenté par
M. l'abbé de Sainte-Beuve et M. René Merlet.
Deslandres, propriétaire à Verneuil (Eure) ; présenté
par MM. Fouju et G. Champagne.
l'abbé Faligan, vicaire à Dreux; présenté par M. l'abbé
Clerval et M. G. Champagne.
l'abbé Gaulier, curé de La Chapelle-Montligeon ; pré-
senté par M. l'abbé Peschot et M. l'abbé Langlois.
Guérin, maire de Challet; présenté par M. l'abbé Lan-
glois et M. Roger Durand.
Leloup-Fiévet, entrepreneur; présenté par M. l'abbé
Clerval et M. Roger Durand.
Leroux, banquier, à Saint- André (Eure) ; présenté par
MM. Fouju et G. Champagne.
l'abbé Massot, curé de Digny; présenté par M. l'abbé
Chauveau et M. l'abbé Langlois.
Rotier, à Blois; présenté par M. Gérondeau et M. l'abbé
Langlois.
Ouvrages reçus en août; septembre et octobre
I. — DONS
Jeton des notaires de l'arrondissement de Chartres, don
de M. Bourgeois-Gaucheron.
Ossements préhistoriques, don de M. le D*" Robin.
Ossements humains découverts à Aunay-sous-Crécy, don
de M. G. Fouju.
Histoire de Cléry, par M. Louis Jarry, don de ^L Eugène
Jarry.
Des Assemblées de Communautés d'habitants dans le comté
de Dunois, don de M. René Merlet.
L'abbé P.-A. Denis, don de M. le D-" Gillard.
La Réforme à Chartres en 1562, don de M. Lehr.
— 222 —
II. — ENVOIS DU MINISTÈRE
Discours prononcé au Congrès des Sociétés Savantes à
Toulouse.
Mémoires de la Société des Antiquaires de France, & série,
t. VIII, 1877.
Bulletin de la Société des Antiquaires de France, 1898.
Mettensia — — — II.
Bulletin archéologique du Comité, 1898, S'' livr.
Bulletin de l'Académie des Inscriptions, mai-juin.
— — — juillet-août.
Bulletin du Comité des Travaux historiques, 1898, 3-4.
Bévue des Etudes c/recques, n°^ 46 et 47.
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, LX, mai-juin 1899.
Journal des Savants, juillet et août 1899.
Mémoires de l'Académie de Nîmes.
III. — ÉCHANGES
Bulletin de la Société Dunoise, juillet et octobre.
Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1898.
Bulletin de la Société d'Etudes scientiiîques d'Angers, 1898.
Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, 1897-98.
Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 2^ trim.,
1899.
Bulletin de la Société archéologique de la Corrèze, t. XXI,
3« livr.
Mémoires de la Société Dunkerquoise, 1898-99.
Mémoires de la Société d'agriculture de la Marne, 1898-99,
1" et 2« fasc.
Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France,
n°23.
Bulletin de la Société de l'Orléanais, n" 165.
Bulletin de la Société de l'Orne, t. XYIII, 2" bulletin.
Bulletin de la Société archéologique de Tour aine, 3^ trim.
Mémoires de la Société littéraire de Lyon, 1896-97.
Musée des Antiquités nationales de Stockholm, catalogue-
sommaire.
223
Commission des Antiffiiti-s des A ris (Se'me-Gi-Oiae), 17^ vol.
Miisco national r/n Cosla-Rica.
IV. — ABONNEMENTS
Revue des Questions historiques, 132® liv.
Bibliograpliie d'Eure-et-Loir^ aoùt-septembre-octobre.
Arcinves du Diocèse, —
Le Beauceron de Paris, —
Bévue de l'Art chrétien, 1899, 4" liv.
SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1899
Président : M. Roger Durand. — Secrétaire : M. Chamberland.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Amblard , Appay , Balandra ,
Barois,Benoist, Bouchard, Brosseron, Buisson, Chamberland,
Champagne, Corrard, Dauzat,Denisart, Denos,Doré, R Durand,
Escoffler, Grérondeau, Lehr, Lorin, Maugars, Merlet, Morin,
Ouellard, Popot, D'' Robin, Marcel Rousseau, D'' Taillefer,
abbés Chauveau, Langlois, Sainsot.
Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le D'" Robin fait observer que la mensuration précise
des restes préhistoriques est indispensable pour donner à
une étude qui les concerne une véritable valeur scientifique
et qu'elle ne peut se faire qu'avec des instruments spéciaux
assez difficiles à se procurer.
M. l'abbé Sainsot exprime le vœu que la Monographie delà
Catliédrah soit terminée le plus sommairement et le plus
rapidement possible sous la forme où elle a été commencée
et qu'elle soit continuée ou même reprise sur un plan nou-
veau. Après une discussion à laquelle prennent part M. le
Président, M. l'Inspecteur d'Académie, M. Amblard, la pro-
position de M. l'abbé Sainsot est adoptée à l'unanimité. Il est
— 224 —
entendu que l'on demandera l'avis de M. l'abbé Clerval, qui
s'est chargé de continuer la Monographie.
M. le Président fait part à la Société du décès de M. Pol
Maunoury, ancien magistrat et ancien député d'Eure-et-Loir,
et se fait l'interprète des regrets de l'Assemblée.
Plusieurs membres expriment le vœu que des notices plus
ou moins étendues soient consacrées à tous nos confrères
décédés. M. l'abbé Sainsot se déclare tout disposé à leur
donner satisfaction dans sa Rovne annuelle : il s'adressera
aux familles et aux amis des défunts, mais il prie instamment
ses confrères de lui envoyer tous les renseignements qu'ils
pourraient avoir ou recueillir de leur côté. Des remercie-
ments sont adressés à M. l'abbé Sainsot.
M. le Président donne lecture des lettres de remerciements
de M. l'abbé Augis et de M. l'abbé Gaulier, membres admis
à la dernière séance.
Admission de nouveaux membres.
Parmi les dons faits à la Société, M. le Président signale
une magnifique photographie de la flèche du Clocher Vieux,
obtenue par M. Arthus avec une lunette d'approche adaptée
à l'objectif d'un appareil photographique. Il adresse au
donateur des félicitations et des remerciements.
M. le Président informe l'Assemblée qu'il s'est concerté
avec M. de Marsy au sujet de l'organisation du Congrès
archéologique'etil en expose les grandes lignes. MM. Amblard,
Ouellard, Robin, Sainsot expriment des vœux, donnent de
très intéressantes indications. Les fonctions de Trésorier du
Congrès sont acceptées par M. Lorin, à qui M. le Président
adresse les plus vifs remerciements. Il est décidé que notre
Musée sera mis en état et classé.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le Prési-
dent des Amis de la Bemice l'invitant au banquet annuel de la
Société. Ce banquet aura lieu le 19 décembre, sous la prési-
dence effective de M. Paul Deschanel, Président de la
Chambre des Députés, Président d'honneur des Amis de la
Beauce.
— 225 —
Lecture de la liste des ouvrao-es reçus en novembre.
^&^
M. le Président signale dans le Bnlletin archéolor/ique du
Comité des Travaux historiques un article de M. de Mély sur
la date de la réception de la Sainte-Couronne à Paris
(12 août 1220); — dans VArt chrétien (t. X, 5« livr.), un
compte-rendu de l'excursion faite à Chartres par la Gilde de
Saint-TIiomas et de Saint-Luc; — dans la Revue historique et
archéolof/ique du Maine (p. 271) la descendance de Samuel de
Tascher, seigneur de Pouvray et de la Grange, fils aîné de
Samuel de Tascher et de Marie de Chartres.
M. Denos donne lecture d'une importante communication
sur des sépultures qu'il a étudiées à Armenonville. M. le
Président adresse des remerciements à M. Denos, dont le
travail est renvoyé à la Commission de publication. Diverses
observations sont présentées par MM. Amblard, Gabriel,
René Merlet, Robin, Sainsot.
M. Lehr fait une très intéressante communication orale,
dont il a bien voulu prendre la peine de faire le résumé
suivant :
« A l'appui de l'intéressante communication de M. Denos,
voici quelques détails sur la proportion des protestants dans
les armées de l'ancien régime. Elle a été très forte, et cela
jusqu'à la Révolution. Déjà, au moment du siège de La
Rochelle, on avait levé dans les Cévennes un corps de pro-
testants qui fut envoyé dans la République de Venise. On
voulait, par ce moyen, empêcher le recrutement de l'armée
du duc de Rohan.
« Ce qui n'avait été qu'une mesure accidentelle en 1627,
devint un système à partir de 1648. On s'applique à épuiser,
par de « douces saignées » (le mot est d'Élie Benoist), les
provinces où les protestants étaient en nombre. Voici
comment on procédait : on donnait des commissions de capi-
taine aux seigneurs huguenots, et ils recrutaient parmi
leurs gens des compagnies que l'on incorporait dans les
régiments en guerre contre l'Espagne. Ceux-ci étaient bien
vite décimés, et il fallait de nouvelles levées pour les com-
pléter. Un curieux passage du Traité' de la cliarye des Gou-
verneurs de jjlaces.de Deville, montre à quel point ces levées
— 226 —
ont dû être fortes. Il paraît que nos régiments passaient,
aux yeux des moines, pour être un ramassis d'hérétiques,
opinion assurément très exagérée, mais significative.
« L'esprit militaire est contagieux ; les montagnards sont
pauvres, braves, entreprenants; ils font d'excellents soldats,
de sorte que le système se perpétua. Sans entrer dans des
détails dénués d'intérêt, on peut dire qu'il dura Jusqu'en
1789; l'un des trois régiments qui acclamèrent le roi, le
14 octobre, était presque entièrement composé de Cévenols
protestants.
(( La Révocation de l'Édit de Nantes ne changea donc rien
à ces habitudes. Sans doute elle provoqua l'exode de
600 officiers et de 10.000 soldats huguenots, mais il en restait
encore beaucoup plus dans les rangs, puisque la France
avait, en 1684, 158.000 hommes sous les armes et qu'un
dixième de la population était protestant. C'est surtout par
la qualité de ces transfuges, par l'influence qu'ils ont eue
sur l'armée prussienne (qui n'existait pas avant eux) que ce
départ en masse a été désastreux.
« Au moment où nous reporte le travail de M. Denos, il y
avait donc un grand nombre de protestants dans quelques-
uns de nos régiments. Lesquels, parmi ceux qui viennent
d'être cités? D'abord quatre régiments suisses : Gardes Suisses,
Erlach (Arlach), Stuppa-l'Aîné et Salis, où les catholiques
étaient certainement en minorité ; puis il y a quelques-uns
de nos vieux régiments nationaux, qui se sont couverts de
gloire en Flandres : ainsi Piémont , Normandie , Touraine ,
etc. , et les fusiliers du Roi — qui devinrent plus tard
M Royal Artillerie ».
« Ainsi les conclusions de M. Denos, qui étaient solidement
appuyées sur des faits particuliers, sont encore conformes,
autant qu'on peut en juger, aux circonstances d'ordre général
que révèle une étude attentive des institutions militaires du
temps. »
M. le Président adresse des remerciements à M. Lehr.
La séance est levée à cinq heures moins un quart.
227 —
UN CIMETIERE TEMPORAIRE A ARMENONVILLE
Le village d'Armenonville, chef-lieu de la commune
d'Armenonville-les-Gâtineaux, qu'arrose la Voise et dont le
territoire consiste, en majeure partie, en une plaine assez
élevée, attenant à celles de Gas, Ecrosnes et Gallardon, est
relié au village de Gas par deux voies de communication :
au sud, la route de Chartres à Rambouillet; au nord, un
chemin, dit chemin de Gas.
Sur les côtés de cette dernière voie se trouvent, au pied
de la plaine, deux carrières à sable en exploitation : Tune,
séparée du côté nord du chemin par un champ d'une largeur
de quinze mètres, depuis six ans ; l'autre, contiguë au côté
sud, depuis une trentaine d'années. Un précédent proprié-
taire de celle-ci l'avait ouverte pour son usage personnel
vers 1850.
La première de ces carrières, qui appartient à M. Abel
Bouju, porte au cadastre les n°* 549 et 548 de la section B ;
la seconde, qui appartient à M. Denis Magdo, porte dans la
même section le n° 583.
Une ligne qui joindrait leurs centres couperait, à angles
droits, le chemin de Gas à 250 mètres de l'axe de celui qui
limite Armenon ville, à l'est, entre ce chemin et la route de
Chartres à Rambouillet, soit, en suivant cet axe, à 595 mètres
de la porte latérale de l'église.
Ces détails exposés, pour prévenir les erreurs ou confu-
sions que pourraient engendrer, dans l'avenir, les transfor-
mations qu'auront apportées à l'état de ces lieux la pelle et
la pioche du carrier, nous arrivons à l'objet de la présente
communication.
Dans la seconde des carrières en question, c'est-à-dire
celle qui est au sud du chemin de Gas, le sieur Magdo
découvrait, il y a vingt ans, un squelette humain. Peu de
temps après s'en présentaient un second, un troisième, un
quatrième, puis tant d'autres, plus tard, que la centaine en
était de beaucoup dépassée en ces temps derniers.
— 228 —
Pourquoi tous ces squelettes en cet endroit, complètement
dépourvu de tout signe de sépulture? sous un sol où crois-
saient à peine quelques prunelliers mousseux et de chétifs
cerisiers nains, ombrageant presque imperceptiblement une
friche languissante, morte Tété? au sein de ce beau sable, si
blanc et si pur, que les géologues appellent silice ou sable de
Fontainebleau, et qui, sous le nom de sablon, est vendu aux
ménagères chartraines ' , pour servir à fourbir des ustensiles
de cuisine ou de ménage?
A qui? à quelles classes de personnes ont pu appartenir
ces ossements, dont rien : tradition, souvenirs ni écrits
d'aucune sorte, ne faisait soupçonner la présence, absolument
ignorée ?
Le sable, à l'endroit où ils gisaient, se rencontre à 45 cen-
timètres de la surface du sol. Ensevelis à une profondeur de
1'" 10 à T" 15, ils se trouvaient donc bien en plein sable.
Cependant, à part une tache légèrement grisâtre ou cendrée,
se dessinant plus large que haute, dans la section transver-
sale des fosses, produite parle creusement de la carrière,
celui-ci n'en a pas moins conservé toute son éclatante blan-
cheur. Tout au plus s'y est-il isolé quelques rares parcelles
de la couche supérieure ; et l'on peut se demander comment
le comblement des fosses n'a pas opéré le mélange des cou-
ches mises en mouvement. Il semblerait qu'il y eût eu
intention de la part du fossoyeur, qui a dû prendre d'infinies
précautions pour l'éviter.
Les corps, disposés par rangées allant du sud-ouest au
nord-est, se trouvaient à un mètre environ les uns des
autres, dans des fosses de 65 à 70 centimètres de largeur. Le
dos était en dessous, le tronc et les membres étaient allongés
et les pieds orientés vers le sud-est.
Particularité dont le sens nous échappe et sur laquelle
nous appellerons l'attention : des pierres, généralement
' Co sablo, qui osl, ilétaillé à Cliartros, au prix ih 0 IV. 05 If litre, se paie,
à la cairièro, 0 i'r. 75 la (|uaii(ité qu'en peut traîner un cheval. — Il est d'usage,
dans le pays, le jour de la fête patronale et certains dinianclics ou jours de
l'éceptioii, de l'épandre, après un lavage à fond, sur le carrelage de la maison
(ju'il (Mitrclient Itrijlant et coloré, et où le balai ne fait (juc rcffleurer, afin qu'il
y séjourne le plus longtemps possible.
2''>Q
plates V seuls objets qui les accompagnaient, étaient posées
immédiatement sur les corps, qu'elles ne recouvraient que
très partiellement, ou n'en étaient séparées que par une très
petite quantité de sable. Ce fait, que nous avons pu observer
encore le dimanche 19 novembre dernier, en extrayant
d'une sépulture en partie disparue quelques côtes et les bras
et les jambes d'un squelette dont la této manquait, révèle
sûrement, par son uniformité, une préoccupation ou une
pensée spéciales, toutes de circonstance, se rattachant, par
conséquent, à un court espace de temps.
Nous nous trouvons donc en présence de sépultures déjà
anciennes, contemporaines les unes des autres; de sépul-
tures pratiquées méthodiquement, une à une, ce qui exclut
toute idée de guerre, de massacre ou tuerie quelconques, et
plus encore d'ensevelissement accidentel : éboulement ou
effondrement du sol.
On sait que c'est en mars 1085 que fut commencée la
construction de l'aqueduc, qui devait servir à conduire les
eaux de TEure de Pontgouin à Versailles, et que ce travail
dura quatre ans.
« On y employa des troupes jusques au nombre de plus de
» trente mille hommes », dit le liri'e des choses notal)les de
l'abbaye de Coulombs, qui ajoute : « La maladie survint; les
» maisons de Maintenon ne furent pas suffisantes pour loger
» les malades qui estoient habituellement au nombre de
» deux mille. Les religieux de Coulombs reçurent ordre, le
» 8 mars 1080, de sortir de leur monastère pour en faire un
» hôpital. Leurs bâtiments ne suffisant pas, on construisit
» des baraques en bois dans les jardins. Les logements étant
n encore insuffisants, on prit, au mois de juillet suivant, la
» maison abbatiale, pour servir de supplément à l'hôpital. »
Les « pertes en hommes » furent « immenses ».
Doyen, dans son Histoire du pays chnvtrnin, rapporte à son
tour, sur le même sujet, ce qui suit : « Le prétexte (de la
» construction en question) étoit de tenir sur pied une
)) armée de soixante mille hommes. On croit que l'habitude
' Toutes brutes et rie la nature rie celles que la culture rie la vigne, à peu
près complètement ahanrionnée riepuis uni; quarantaine d'années, fit expulser
autrefois, en grande (juantité, des terrains avoisinants.
— 230 —
» du travail est préférable à Toisiveté; mais des hommes
» continuellement enfouis dans des terres humides, dévoient
» nécessairement périr. Cette entreprise coûta plus de cin-
« qiiante millions et la vie à dix iiiille Jioniines. » Plusieurs
personnes qui y avaient travaillé lui ont, dit-il, assuré ce
dernier fait.
Voilà pour la construction même de l'aqueduc, considéré
dans sa relation avec les seules communes de Maintenon et
de Coulombs, ou dans son ensemble.
Mais cette construction nécessita des travaux accessoires
considérables. D'énormes quantités de sable arrivaient
d'Armenonville. Là, tout près de l'extrémité nord de cette
commune, se trouvaient des carrières appelées cari^ières du
Magasin, parce qu'elles étaient proches de constructions
établies à quelques mètres de la rivière, pour l'emmagasi-
nage du matériel et de l'outillage ^ Un peu plus loin, vers
Maintenon, Moineaux-, hameau de la commune de Gas, puis
Houx, commune contiguë à Maintenon, contribuèrent aussi
quelque peu à l'approvisionnement de l'entreprise. Gai-
lardon, à l'autre extrémité, fournit la pierre et la chaux.
Pour le transport de ces matériaux, extraits par les soldats
et de nombreux ouvriers venus de toutes parts ^, sous la
direction à' entrepreneurs de hâtiments, d'entrepreneurs de
carrières, de contrôleurs, de picpieurs et de commis des
travaux^ il fallut creuser un canal qui, tantôt se confondait
^ Les registres de la paroisse d'Armenonville, constatent, à la date du samedi
1 /( juin 16H7, rinhumatioii de Jean Renaud. « soldat au régiment d'Anjou, qui
a esté accablé sous les carrières ». L'emplacement de ces carrières, aisément
reconnaissable el fréquemment appelé folies de Louis XIV, est aujourd'hui
planté de bois taillis, de guigniors et de cerisiers.
- Le 11 août 1(388, a été inhumé François Roy, dit Brile-Hunicur , natil de
Saint-Jean-d'Angély, sergent de la compagnie de M. Tournoisin, du régiment
de la Fère, « logé à Moineaux, lequel a été malheureusement assassiné de dix
ou douze coups d'épée , en séparant des soldats (pii se hattoient ». {Reg. de la
par. de Gas, qui mentionnent dans un acte d'inhumation du 9 du même mois,
le « canal de Moineaux qui conduit à Maintenon ».)
Les piles d'un pont établi sur la Voise , à Moineaux , il \ a quelques années,
reposent sur les fondations des piliers d'une ancienne porte à bateau.
3 Notamment des provinces de la Flandre et du Limousin et aussi de la Suisse
(Reg. des paroisses. )
* Les reg. de Gallardoii, d'Armenonville et de Houx nous ont transmis quel-
ques noms: Jean Rué, alias h'un Roué; Manet; Alexandre Belquesme; Guillaume
— 231 —
avec laVoise, tantôt s'en séparait^ ; établir des écluses dont,
ainsi que du canal, on voit encore des vestiges à Armenon-
ville même.
Un manuscrit contemporain, dû à la plume du curé d'Ar-
menonville, conservé à la mairie de cette commune et
publié par M. l'abbé Métais, dans sa revue Archives du Dio-
cèse de Chai'tres, parle en ces termes du canal, en ce qui
concerne Armenonville : « Ce qu'on appelle icy canal du Roy
» a été fait et achevé en mil six cent quatre-vingt-sept-,
» pour le transport des matériaux de Gallardon Jusqu'à
» l'acqueduc de Maintenon. Le remuement des terres causa
» de grandes maladies et mortalités en cette vallée. »
D'autre part, les registres paroissiaux des années 1685-
1688, en ce qui regarde la commune d'Armenonville-les-
Gâtineaux et celles de Gallardon, Bailleau-sous-Gallardon,
Yermenonville, Gas et Houx, également baignées par la
Voise, constatent 8 mariages de soldats, 28 baptêmes d'enfants
de soldats, 56 inhumations de soldats et 29 de femmes et
enfants de soldats ou gens à la suite de l'armée,
Armenonville, à ce moment, venait en quelque sorte d'être
érigée en paroisse, puisque son érection ne date que de 1671.
Cette commune ne possédait auparavant qu'une chapelle;
mais la chapelle existait déjà en 1206; et, des registres de la
paroisse de Gas, qui remontent à 1593, et du manuscrit
Lair; Isaac Foucault; de la Fosse; Martin Boucher, entrepreneurs, à Gallardon;
Jean Rondel , époux de Catherine Laiit;lois, ingénieur dn roy, à Armenonville ;
Des RouUeaux, contrùlevu- des travaux de la rivière; Tansé, piqueur de travaux,
à Maintenon; Nicolas Mora, commis des travaux du roy; Pierre Le Maistre,
entrepreneur des bâtiments du roy, au Parcq, |)aroisse de Maintenon.
' Un autie canal, encore visible en plusieurs endroits, et qui semblerait n'avoir
pas été prévu dans le principe , car il ne figure pas dans la carte indicatrice des
travaux (Bibl. de Cli., 20,'28o) devait, traversant les communes de Saint-Piat,
Mévoisins, Yermenonville et Bailleau-sous-Gallardon, y amener un complément
d'alimentation , aux moyen des eaux de l'Eure même , prises aux environs de
Saint-Piat.
2 Les reg. d'Armenonville-les-Gàtineaux portent que le 2 aoi^it 1685 » a esté
baptisé Pierre Chilaudé , fils légitime de Jean Chilaudé , soldat des fusiliers du
roy, de la Compagnie de M. de Vaugrenan, et de Marie Belain, campés en cette
paroisse d'ArmenonvUk. »
Le premier acte relatif à des soldats , dans la vallée de la Voise , est un acte
de baptême dressé à Gallardon le 20 mai 1685; le dernier est un acte d'inhu-
mation dressé au même lieu le ±?^ octobre 1688: ces dates donnent une idée de
la durée des travaux dont il s'agit dans cette vallée.
232
d'Armenonville déjà cité , il résulte qu'un cimetière était
attenant à la chapelle, devenue l'église actuelle, par suite
d'agrandissement. Le manuscrit d'Armenonville nous apprend,
en outre, qu'après la transformation de la chapelle et la
construction du clocher, en 1G71, « il fallut aussy augmenter
n le cœmetiere, et pour cela il (le seigneur du lieu) fist
» abattre plusievu\s espaces de logis, qu'il fistrebastir ailleurs
» a ses propres frais, pour ne pas desloger ses habitant et
» leur ester tout subjet de se plaindre ».
Les personnes dont les décès sont enregistrés ont été
inhumées dans le cimetière ^ , disent les actes d'inhumations.
A Armenonville, c'est donc dans le cimetière actuel, et non
ailleurs, qu'ont eu lieu ces inhumations.
Mais il ne s'agit là que des catholiques ayant reçu les
sacrements; et leur nombre est loin de correspondre à l'im-
pression que produisent les chroniques passées en revue
tout à l'heure, lorsqu'elles parlent de l'intensité des maladies
et de la mortalité, surtout si l'on se représente l'importance
numérique des troupes qui s'y sont trouvées exposées.
Les registres du culte catholique révèlent les noms de
79 compagnies appartenant à 18 régiments, répartis dans la
vallée de la Yoise, entre les limites extrêmes de Gallardon
et de Houx-. Et l'on est d'autant plus fondé à croire incom-
' A rexceptioii d'un licutaïaiit, inhumé dans l'église de Gallai'don, (V. note
2 ci-après : régiment d' Anjou).
— Ordre dans lequel ces régiments et compagnies se présentent dans les
registres, et dates extrêmes des actes ([ui les mentionnent (les noms sont
reproduits avec l'ortliographe que leur attribuent les actes) :
1° Régiment de la Ferté : t2t> niai 1G85-7 novembre 1685. — Compagnies
des Capitaines : Chanselle et Pibey.
2° Rég. des Fusiliers du Ro/ (artilleurs) : 7 juillet 1685-17 avril 1686.
— C''' de Grenadiers et C'*'* des Capif. : de Lanfré; de Bordet «//r/.v de Bourdes;
de Vaugrenan; de la Brosse ; de Saint-Martin ; de Rabat ; de Vezain ; de Gauville
alias de (îoville; de Banville; du Cagnac (cette dernière, du !'=■• Bataillon).
— Aumônier : Antboine de la Lande, i\m fut à Armenonville même.
3° Rég. de la Sarre: 6 août 1685-29 août 1687. — G''- de Grenad. des
Capit. : Remy Villette (lieutenant en 1685, promu en 1686); de Fosses a//rts de
Fossez; de Villard, et G'*'* des Capit.: de Dobaret; de Gauville a/?'ffs de Goville;
Lambany; de Ploteanx; de Néron.
— Lieutenant-colonel : Laubanie. — Prévôt : Pierre Grosset.
4° Rég. de Salis ou des Gardes suisses des Grisons: 20 août 1685 —
8 octobre 1688. — O'^ des Capit. : de Salis; de Villard ; Sallerbe.
5° Rég. de Madame la Dauphine : 10 octobre 1685. — Jacques Le Roux,
officier, époux de Anne Bontemps.
— 233 —
plète la nomenclature que ces documents nous ont permis
d'en établir dans la note ci-dessous , qu'à côté des régiments
dont les noms ont été portés occnsionucllcuienl seulement
6° Rég. de Navarre : 29 octobre 1685. — C'<= du Capit. de Touperal.
7° Réfif. de Stoup le Naise (Stoppa ou Stiippa *. — Rég. suisse — ):
23 janvier 1686. — C*'' du Capit. Riclifrcv.
8" Rég. de Crussol : 10 février 1686. - C^ du Capil. Bousquet.
9» Rég. de Fequières : 25 mars 1086. — C'*' du Capit. de Pouzé.
10° Rég. d".\njoii : 27 avril 1686-23 septembre 1687. — G'" colonelle;
0'*=^ de Grenadiers des Capit. : de Palleville; de Picquet; du Havy, et C'" des
Capit. : de Thieu ; d'Einoiul alias d'Héraond et des Monts : de Hautmanoir alias
de .\umanoir; de Hardy alias d'Hardy el d'Ardy ; Tessier alias Texier ; de Rlaru;
de Boisanquet ; Rabutin; de Marquessac alias de Marquesac et de Marquezac;
d'Estier alias d'Estières ; de Hautventnoir ; Durand; de Boutigand ; Des Marest
alias des .Mares ; de Palingant; Bomanoire ; de Failly, dievalier, seigneur de Houx.
— Lieutenant colonel : de Blaru; — Major: Durand; — Chirurgiens:
.4nthoine Roche et Anthoinc Démarque, de la C'- de de Marquessac; Anthoine
La Salle, natif de Limoges, de la C'" de de Blaru, inhumé à Gallardon, à iO ans,
le 23 juin 1686; Anthoine Dupuy, natif de Tourtoirac en Périgueux, de la C''=
de de Marquessac, inhumé au même lieu, à 23 ans, le 1'^'' juillet 1686; Etienne
de la Marre. — Lieutenant inhumé à Gallardon, dans l'église, en la chapelle du
Rosaire, le 10 aoiit 1687 : Gaultier de la Pallu, né à Apt en Provence, écuyer,
de la C''= de des .Mares. — Sergent présent à Gallardon le 9 août 1687 : Jean
Robert, sieur de la Noyé, de la C'*^ de Hautventnoir.
1 1° Rég. de la Reine : 30 juin 1686. — C*'^ du Capit. Hôte.
12° Rég. de Piémont : 21 juillet 1686. — C'^ du Capit. d'OrIhe.
13" Rég. Lyonnais: 24 mars 1687. — C'''- du Capit. Rivery.
iio Rég. de Normandie: 8-31 octobre 1687. — C"= colonelle. G'*' des
Grenadiers et C''^'' des Capit.: d'Arnolin ; de Pohgnac ; de Troncoy.
— Sergent de la C'<= de Troncoy : Pierre Coulland, S"" de la Plante.
15» Rég. de Tuuraine : 13 novembre 1687-1''' septembre 1688. —
C'^^ des Capit.: dePraille; Danlrie; de Basenfrey; Duterraille ; de la Rainterie;
Charlet ; d'Ecossais ; de Ruellan; Fourjon ; d'Amboise; d'Anchoisne; de Coussan;
de Rouveaux; de Marconnet**.
— Chirurgien : Henry des Roches, de la C''' de Dantrie. — Sergent de la
C'"^ de de Rouveaux, en janvier 1688 : Louis Roch de la Ramée.
16o Rég. de Joceranne alias de Jocerainne : 14 janvier 1688-28 août
1688. — C''=^ des Capit. : de Romains ; d'Ambroisc.
17° Rég. de la Fère : 11- août 1688. — O' colonelle et O"^ des Capit. :
Tournoisin ; de Monpenty ,
18° Rég. d'Arlac (d'Erlach — rég. suisse) : 11 septembre 1688-23 octobre
1688. — C""* des Capit. Renard; Chanson.
— Chirurgien Major: PVançois Pallingcr, natif de Saint- Jean en Suisse,
époux de Marie - Catherine Legrand, native de Mons en Hainaut, inhumée à
Gallardon le 11 avril 1689 (après le départ des troupes et après avoii' perdu, le
23 octobre 1688, une fille, appelée Marie, qu'elle avait mise au monde la veille).
* Il existait deux régiments suisses de ce nom, qni se distinguaient par les qualificatifs Tafw^ et
U jeune; lindication h: y aise rapportée ici pourrait hien être une corruption de la première de
ces épithètes.
■■ Un bois très connu des chasseurs et plusieurs pièces de terre l'environnant, situés sur le
territoire d'Ecrosnes et tout près de Gallardon, portent ce dernier nom.
Tome X, P.- V. 16
— 234 —
clans les actes où ils figurent, il en est que ces actes men-
tionnent sans en indiquer les noms.
Il s'ensuit qu'en ce qui concerne les soldats et les ouvriers,
ainsi que leurs femmes , leurs enfants et les autres personnes
à la suite de l'armée, il faut rechercher ailleurs que dans les
registres des inhumations le chiffre exact des morts, et
ailleurs que dans les cimetières actuels la totalité des sépul-
tures.
Cette population passagère comprenait, en effet, nombre
de gens sinon sans foi ni religion , du moins sur l'état d'âme
et sur l'état civil desquels le prêtre , appelé ou non à leur
chevet, ne possédait aucun renseignement. Il suffit de savoir
comment se recrutaient les troupes du roi, oti se cou-
doyaient les sexa'génaires et les adolescents ; — les pères de
famille , accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants , et
les célibataires; — les nationaux et les étrangers, — et de
songer à la diversité des origines de cette multitude de tra-
vailleurs inconnus qui leur ont été adjoints, en la circons-
tance , pour n'en être pas surpris.
Elle comprenait aussi des protestants. Il est vrai que la
révocation de \Edit de Nantes a déterminé chez ceux-ci , à
partir du 22 octobre 1685 , de nombreux exodes dans toutes
les directions ; mais tous n'ont pas quitté l'armée ou le pays :
entre autres preuves, la présence de régiments suisses et
de nombreux actes d'abjuration après cette date ', et la décla-
ration du roi du 11 décembre 1685, enjoignant aux juges
royaux de constater les décès des protestants en présence de
deux témoins, l'établissent suffisamment; et, avant comme
après la révocation de l'édit, la mort a fait également de nom-
breux vides dans leurs rangs. Seulement, ils n'avaient pas
d'aumôniers, et Pont-Tranchefétu , Chartres ou Marsauceux
étaient trop loin pour qu'un pasteur vînt les assister et tenir
actes de leurs faits. D'un autre côté, le mode de constatation
' Abjuration de riiérésie de Calvin et profession de la religion catholique,
apostolique et romaine : par Jean Bariron, dit Sans-Souci , soldat du régira, de
Crussol, C''' de Bousquet, le 10 février 1686 [Registre de la paroisse de Bailleau-
soits-Gallardon); — par Philippe Maressal, natif de Saint-Valery de Somme, le
16 décemlire 1688 [Reg. de la par. de Houx), et d'autres dans la vallée de l'Eure
et dans les pays traversés par le canal de Pontgouin à Versailles.
— 235 —
inauguré en 1085 oflrait trop d'inconvénients et de dangers
pour qu'ils se lussent résignés à y recourir.
Enfin, il est parfaitement admissible qu'en présence d'une
mortalité qui efïrayait et de Texigmié du cimetière, les habi-
tants ont dû s'opposer à l'enterrement des étrangers au
milieu des leurs, afin de prévenir, soit la contagion, soit
l'envahissement des places qu'il est dérègle, dans les petites
localités, d'attribuer dans le cimetière aux familles du pays.
Ainsi ont pu être efïectuées hors du cimetière des inhuma-
tions religieuses, non enregistrées.
D'ailleurs, il était expressément défendu, par ordre du roi,
de « faire bruit » de la fréquence des maladies et des décès.
On conçoit aisément qu'en de telles circonstances les ordon-
nances de 1539, 1579 et 1007, par lesquelles François P"",
Henri III et Louis XIV avaient prescrit de tenir registre des
sépultures, de même que la déclaration de 1085, dont il vient
d'être parlé, n'aient pas toujours été observées, et que, par
suite, de nombreux décès soient demeurés inconnus.
Et ce qui est non moins certain, c'est que les non-catholi-
ques et, d'une manière très générale, les catholiques décédés
sans l'assistance du prêtre, ne pouvaient être déposés dans
la terre bénite. Or, jusqu'à ce jour, on n'a encore reconnu
nulle part ni le lieu ni aucun indice de leurs sépultures, pas
plus que des sépultures religieuses faites hors du cimetière ;
mais il est vraisemblable qu'en quelque endroit que les gens
aient cessé de vivre, on a dû chercher à les réunir dans un
même lieu le plus possible.
A ce point de vue, Armenonville, qui possédait un hôpital
et qui fut véritablement un point central dans la partie de la
vallée de la Voise occupée par les travailleurs du roi;
Armenonville, où se trouvaient un chantier très important
(les carrières du Magasin) et un camp à 275 mètres de la
carrière dont il s'agit, comptés à vol d'oiseau et de la rive la
plus proche du champ qui fut le centre de ce camp, soit à
493 mètres, par le chemin, Armenonville était tout désigné.
Et si le souci de rencontrer un terrain dont l'occupation
devait causer le moins de dommage, a pu entrer dans l'esprit
de ceux qui ont choisi l'emplacement, ils ne pouvaient mieux
tomber que sur le champ qui est devenu la sablière en
question.
— 236 —
Tout porte donc à croire que ce champ a servi de cime-
tière à des catholiques qui ont reçu la sépulture religieuse
hors du cimetière actuel; à ceux dont la vie spirituelle était
inconnue du prêtre, et aux protestants ayant, les uns et les
autres, appartenu ou été attachés, à quelque titre que ce fût,
à l'armée, qui a construit, sous Louis XIV, l'aqueduc de
Maintenon .
Quant à leurs ossements, voici ce qu'ils sont devenus. Au
fur et à mesure de l'extension de la carrière, le sieur Magdo
a rejeté derrière lui, à rencontre du chemin, la terre végé-
tale déplacée. Cette terre forme comme un nouveau champ,
le long du chemin et à peu près à son niveau, c'est-à-dire
beaucoup plus bas que n'était l'ancien. C'est là, sous une
plantation de pruniers et de cerisiers qui n'acquerront
jamais de bien grandes dimensions, qu'ils gisent, pêle-mêle,
à des profondeurs diverses, oii les rencontrera peut-être
encore, un jour ou l'autre, l'outil destiné à tirer de ce sol
rebelle des produits pour lesquels il n"a point été fait.
G. Denos.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
MM. l'abbé Belnoue, faubourg Saint-Maurice; présenté par
MM. les abbés Métais et Langlois.
DuDEPOY, ancien notaire, 1, boulevard Chastes; pré-
senté par MM. Alfred Piébourg et Roger Durand.
Ctot ! Clément), instituteur à Yermenonville ; présenté
par MM. Denos et Bouchard.
GuiTTET (Henri), architecte, licencié en droit, G, impasse
Châtelet ; présenté par MM. les abbés Clerval et Lan-
glois.
l'abbé HuET (Alcide), curé d'Umpeau; présenté par
MM. les abbés Sainsot et Langlois.
Seigneury (Aldéric), pharmacien à Dreux; présenté par
M. l'abbé Métais et M. Georges Champagne.
Ouvrages reçus en novembre
I. — DONS
Conseil' général d'Eure-et-Loir, 2^ session de 1899.
Journal des Savants, cahiers de septembre et octobre.
Bulletin archéologique du Comité des Travaux historiques.
II. — ÉCHANGES
Recueil des travaux de la Société libre de l'Eure, 5® série,
t. VI. . -
Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orne,
t. XVIII, 3« bulletin.
Revue historique et archéologique du Maine.
III. — ABONNEMENTS
Archives du Diocèse de Chartres, n" 59.
Bibliographie d'Eure-et-Loir, n" 23.
Le Beauceron de Paris, n" 13.
Revue de l'Art chrétien, t. X, 5*^ livr.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU 18 JANVIER 1900
Président : M. Roger Durand. — M. Chamberland, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : ^IM. Roger Durand, Dauzat, Bellier,
abbé Sainsot, Amblard, Balandra , Bourgeois-Gaucheron,
Brosseron , Chamberland , Champagne , Corrard , Denisart ,
Denos, Deroy, Doré, Escoffler, Gabriel, Gérondeau, Goupillon,
Guérineau, Lehr, Lorin, Maugars, Alauger, D'' Robin, Marcel
Rousseau, Selleret, abbés Crancée, Haye, Hermeline, Lan-
glois, Métais, Vaurabourg.
Excusés : AIM. Chapelain de Caubeyres, Fouju, D"" Taillefer.
^OO —
M. le Président annonce le décès de MM. Billard, Chevrier,
Lanctin et de M. Tabbé Buisson, curé de Sancheville, et il se
fait l'interprète des regrets de l'Assemblée.
Présentation de nouveaux membres.
M. le Président donne lecture du rapport annuel :
« Une année s'étant écoulée depuis le jour où vous m'avez
appelé à l'honneur de présider notre Société Archéologique,
je tiens à vous adresser à tous, Messieurs, un mot de remer-
ciement. C'est en effet grâce à votre précieuse collaboration
qu'il m'a été possible de mener à bien une aussi lourde tâche.
« Nous devons au zèle de M. l'abbé Langlois et de
M. Chamberland la mise en ordre de notre Bibliothèque dont
le rangement a fait découvrir de nombreuses lacunes dans
nos collections. Qu'il me soit permis à cette occasion de faire
appel à la bonne volonté de nos Confrères et de les convier à
faire de minutieuses recherches dans leurs bibliothèques où
quelques-uns de ces volumes doivent, à leur insu, se trouver
oubliés.
« MM. Gustave Fouju et Marcel Rousseau ont entrepris le
classement de la riche collection préhistorique laborieu-
sement réunie par M. Doré-Delente. Cette tâche était rendue
pénible par l'âpreté de la température, notre musée ne
possédant pas de moyen de chauffage. Malgré ces obstacles,
M. Fouju n'a pas hésité à venir plusieurs fois tout exprès de
Paris.
» Vous unirez votre voix à la mienne, mes chers Confrères,
pour dire à ces Messieurs qu'ils ont bien mérité de la Société.
^) La tentative de réunion publique que nous avons faite en
1809 n'a pas été encourageante, le public ne s'est pas montré
curieux d'entendre une Conférence sur l'Archéologie. Pour
développer en notre pays le goût de cette science, efforçons-
nous de faire des prosélytes et ayons confiance en l'avenir.
» Mieux accueillie fut notre excursion à Chantilly, dont la
réussite a dépassé nos prévisions, plus du quart de nos
membres ayant répondu à notre appel.
« Au pointde vue financier notre situation est prospère; en
effet, si nous ne pouvons régler tous les mémoires de 1899
— 23n —
avec les recettes de roxercice, il convient de rappeler que
nous avons fait face aux dépenses de notre Exposition rétros-
pective de 189G ainsi qu'aux frais nécessités par notre ins-
tallation dans ce local sans recourir à l'aliénation de capital
prévue dans nos précédents exercices. Je dois ajouter que
nous ne sommes pas encore en possession des mille francs
légués à notre Société par M. Charles Martin, somme qui
entrait dans les prévisions de recettes de notre Budget 1899
et dont vous aviez affecté le montant à l'aménagement de
notre Musée.
» La Société comptait 301 membres en 1898 ; n ous atteignons
maintenant le chiffre de 341, soit 40 nouveaux Sociétaires.
» Il me faut en terminant, Messieurs, apporter une ombre au
tableau, nous devons abandonner l'espoir d'installer conve-
nablement notre Musée dans les dépendances de la Porte-
Guillaume. L'espace dont nous disposons, sans parler du
manque de clarté, est tellement restreint que les sommes
dépensées en frais d'aménagement seraient perdues. Mieux
vaut, nous contentant actuellement de ce que nous avons,
chercher un local convenable qui nous permettra d'amé-
nager nos collections avec toute la méthode voulue. Alors
seulement nous pourrons faire œuvre vraiment utile en
créant un Musée d'enseignement que la Ville, le Département
et même l'État auront intérêt à faire progresser. »
Un échange d'observations a lieu entre M. l'abbé Métais,
M. le Président et quelques membres. M. l'abbé Métais dit
que les greniers de Loëns constitueraient un incomparable
local. Ce monument archéologique par excellence, fortignoré
d'ailleurs même de beaucoup de Chartrains, nous fournirait
pour nos pierres un magnifique musée, pour nos réunions
une salle spacieuse ; il recevrait ainsi une destination digne
de lui : il cesserait d'être une simple manutention militaire,
et échapperait peut-être à des destinations plus humbles
encore. L'Assemblée, ajoute M. l'abbé Métais, pourrait au
moins exprimer un vœu qui « sauverait » peut-être les gre-
niers de Loëns, comme nos instances ont sauvé la Porte-
Guillaume. M. le Président reconnaît le bien-fondé des
observations de M. l'abbé Métais, mais il pense que le moment
n'est pas encore venu où satisfaction pourrait lui être
— 240 —
donnée ; il craint d'ailleurs que les salles de Loëns ne
manquent de clarté et il préférerait pour la Société un autre
local. Il demande que la question soit mise à Tétude et il
invite les membres de l'Assemblée à faire des recherches.
Cet avis est partagé par la majorité de l'Assemblée et
l'incident est clos.
M. Dauzat, inspecteur d'Académie, a la parole. Il rappelle
que nos Statuts ont dû être modifiés en conformité du modèle-
type communiqué par le Gouvernement et qu'il a été, avec
M. le Président, chargé de ce travail par l'Assemblée géné-
rale extraordinaire du 0 juillet dernier. M. l'Inspecteur a cru
devoir refondre les Statuts, afin de placer les articles dans
un ordre plus logique ; il a d'ailleurs, autant que possible,
reproduit le texte ancien. En outre il a distrait des Statuts
proprements dits le Règlement intérieur. Il ajoute que la
rédaction qu'il va proposer à l'agrément de l'Assemblée a été
acceptée par le Bureau k l'unanimité. M. l'Inspecteur donne
alors lecture du projet de Statuts, en indiquant au passage
les articles modifiés (art. 3, 5) et les articles nouveaux (10, 12.
15 à 19, 24, 25), ceux-ci empruntés pour la plupart et à peu
près textuellement au modèle-type.
M. le Président exprime à M. l'Inspecteur d'Académie les
remerciements de Tx^ssemblée pour le long et important
travail qu'il a bien voulu accepter. Et après un rapide
échange de vues entre M. le Président et MM. Amblard,
Gabriel, abbé Métais, abbé Sainsot, Chamberland, les Statuts
sont adoptés à l'unanimité.
M. l'abbé Langiois donne lecture de la notice qui sera
jointe à la pierre tombale de Mo>' Armand-Jean de la \^ove de
Touronvre, évoque de Rodez.
M. Gérondeau, trésorier, donne lecture des comptes de
l'année 1899, et du projet de budget pour Tannée 1900.
Compte de l'année 1899.
Recettes supposées
En caisse au l'^'" janvier 1899 369fr. 75
Intérêts de la rente 3 °/o 211 «
A reporte?' 580 75
— 241 —
Report 580 75
Intérêts des Obligations Ouest 287 80
— des fonds déposés à la Caisse d'épargne 10 »
210 cotisations à 10 francs 2.100 »
80 cotisations à 5 francs 400 »
Vente de publications de la Société 100 »
Subventions du Ministère (mémoire)
Legs Charles-François Martin l.dOO »
Total -i.'iTBfr. 55
Dépenses proposées
Frais de recouvrement et d'envoi de publicat. 100 ir. »
Traitement de l'appariteur 300 »
Frais d'impression 2.200 »
Frais de gravure . " , ' . ..".'.■.■.■.'.■.■. 150 »
Reliure 25 »
Achat de livres e.t abonnements 80 »
Loyer KJ »
Frais d'aménagement du rez-de-chaussée de
la Porte-Guillaume 1.2U0 »
Fouilles et dépenses imprévues 400
9
Timbres-poste reçus en paiement
Vente de publications 38
»
Total 4 . 465 tr.
))
BALANCE :
Les recettes sont évaluées à .... 4.478 fr. 55
Les dépenses à 4.465 »
Excédent de recettes . . . 13fr. 55
Recettes opérées
Encaisse au ler janvier 1899 369fr. 75
Rente sur l'État 3 7o (intérêts) 211 «
Obligations Ouest id. 295 20
Intérêts des fonds déposés à la Caisse d'épargne 10 »
251 cotisations à 10 francs 2.510 »
97 id. à 5 francs 485
»
»
/o
Total 3.921 fr. 70
— 242 — .
Dépenses effectuées
Frais de recouvrement et d'affranchissement
d'envoi des publications 107 fr. »
Traitement de l'appariteur 300 »
Remboursement d'avances faites par lui . . . 14 50
Frais d'impression 1.067 60
Frais de gravure 394 50
Reliure 4 »
Achat de livres et abonnements 94 95
Dépenses faites pour la Bibliothèque. .... 102 45
Conférence du 15 juin 1899. — Allocation au
Conférencier et frais de location de salle. . 154 30
Remboursement d'avances faites par le Pré- ,
sident 20 »
Loyer de la Porte-Guillaume 10 »
Frais d'aménagement de la tourelle de droite. 1 .073 88
Cotisation de la Société de Secours aux Amis
des Sciences 10 »
Notes de M. Esnault, (charbon) 18 40
Note Vinsot, lithographe 92 50
— Samson, tourneur 37 80
— Férino, fumiste 56 75
Total 3.558 fr. 63
BALANCE :
Les recettes se sont élevées à . . . 3.921 fr. 70
Les dépenses ont été de 3.558 63
Reste en caisse au 1'"' janvier 1900 . 363 fr. 07
Projet de budget présenté pour 1900
Recettes supposées
Solde en caisse au 1" janvier 1900 363fr.07
Rente sur l'État, 3 o/o (intérêts) 211
Obligations Ouest (intérêts) 288
Intérêts des fonds déposés à la Caisse d'épargne 10
A reporter 872 07
— 243 —
Report 872 07
240 cotisations à 10 francs 2.400 »
90 cotisations à 5 francs 450 »
Vente de publications de la Société 100 »
Lees Charles-François Martin 1 . 000
»
Subventions du Ministère (mémoire)
Total 4.822 fr. 07
Dépenses proposées
B'rais d'envoi et de recouvrement 110 fr. »
Traitement de l'appariteur 300 »
Frais d'impression 3.100 »
Frais de gravure 250
»
Reliure 20 »
Achats de livres et abonnements 90 »
Loyer 10 »
Dépenses en vue du Congrès en 1900. de la
Société française d'Archéologie, à Chartres. 500 »
Fouilles et dépenses imprévues 400 »
Total 4.780 fr. »
BALANCE
Les recettes supposées étant de. . . 4.822fr.07
Les dépenses proposées s'élevant à . 4.780 »
Il resterait 42 fr. 07
Les comptes et le budget sont votés à l'unanimité et M. le
Président adresse des remerciements à M. le Trésorier.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. TAppari-
teur demandant que son traitement soit porté à 400 francs.
Cette demande est renvoyée à l'examen du Bureau.
M. le Président donne lecture du compte-rendu queM.Fou.ju
a bien voulu lui adresser sur les fouilles faites au Cainp-
Harrouard.
Puis il est procédé à l'élection d'un membre du Bureau en
remplacement de M. Bouthemard , non acceptant. La
— 244 —
candidature de. M. Marcel Rousseau, proposée par M. le
Président, est accueillie par des acclamations et M. Rousseau,
qui déclare accepter, est proclamé membre du Bureau.
Lecture de la liste des publications reçues en décembre.
M. le Président donne lecture de la notice qui doit accom-
pagner la pierre tombale de Louis de Billy et de Madeleine de
Brichanteau-Nnugis. M. Denisart précise la différence entre le
bliaii et la cotte d'armes.
La séance est levée à cinq heures moins un quart.
FOUILLES AU CAMP-HARROUARD
La Société Normande d'Etudes préhistoriques et la Société
des Excursions scientifiques, s'étaient donné rendez-vous les
7 et 8 octobre 1899 pour assister à des fouilles qui devaient
être faites au Camp-Harrouard, commune de Sorel (E.-et-L.).
Une trentaine de personnes, parmi lesquelles plusieurs
membres de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, ont
suivi avec intérêt ces fouilles dirigées par M. Védie, archéo-
logue à Evreux (Eure).
C'est sur le plateau du mamelon crayeux limité par la
vallée de l'Eure et le petit vallon que suit la route de
Marcilly sur-Eure à Abondant que se trouve, à 133 mètres
d'altitude, le Camp-Harrouard. A l'ouest, au sud et au sud-est
il est protégé naturellement par la pente très rapide du
coteau, ce qui en rend l'accès difïicile. Au nord, il est abrité
par un talus légèrement cintré formé de terres extraites
d'un large fossé extérieur. Ce talus a environ 300 mètres de
longueur et ses extrémités viennent aboutir au point où
commence la déclivité des coteaux.
Avec sa situation exceptionnelle au point de vue de la
sécurité et de la défense, à proximité de la rivière et de la
forêt, cet emplacement a été habité dès l'époque néolithique.
Nous le savions déjà par les récoltes nombreuses en silex
ouvrés qui y furent faites à la surface du sol.
— 245 —
A vrai dire, les fouilles auxquelles nous avons assisté n'ont
été que des sondages. Ce n'est pas en deux jours que l'on
pouvait faire des fouilles complètes et décisives et des
récoltes abondantes, elles ont sutR, cependant, à nous
montrer quelles richesses archéologiques renferme le sol du
Camp-Harrouard. Les foyers et les vestiges d'habitations sont
nombreux au point que n'importe oii Ton jette la pioche, on
ramène à la surface du sol des objets archéologiques allant
du commencement de l'époque de la pierre polie au commen-
cement de l'époque du bronze.
Une des tranchées nous a fait découvrir un foyer et un
fond de cabane : le foyer, caractérisé par les cendres nom-
breuses dont il était formé et le fond de cabane par diffé-
rents objets : fragments de meules et de broyeurs en grès ;
plusieurs outils en silex ; de nombreux tessons de poteries ;
des ossements d'animaux ; plusieurs blocs d'argile brûlée,
sorte de torchis ayant recouvert des branchages, car l'em-
preinte de ces derniers se trouve conservée sur la terre
durcie par le feu.
Dans une autre partie du camp, une tranchée faite au
milieu d'un humus très noir a fait découvrir deux fragments
de poterie rouge, mieux cuite, sans aucun ornement.
A la dernière réunion de la Société des Excursions scien-
tifiques, qui eut lieu le 16 novembre 1899, une présentation
collective des objets recueillis au courant des fouilles du
Camp-Harrouard nous a permis d'en prendre plus amplement
connaissance. Nous avons noté plusieurs fragments de
haches polies, des grattoirs, des percuteurs, des broyeurs,
un beau tranchet, deux lames retouchées, mais brisées, en
silex de Pressigny, une pointe de flèche en silex, un frag-
ment de bracelet en schiste, un poinçon en os, un petit peigne
en os formé de quelques dents devant servir à orner la
poterie de lignes parallèles, une fusaïole et des pesons en
terre cuite, de nombreux tessons de poteries, un orné de
lignes tracées au peigne, quelques autres ornés de dessins
autour du col obtenus par l'empreinte de l'ongle du potier
sur la terre avant sa cuisson. De grands fragments recueillis
en tas ont permis de reconstituer deux vases, l'un en forme
de pot à beurre, mesure 0 ■" 35 de diamètre sur 0 •" 30 de
hauteur, l'autre de dimensions à peu près semblables, à fond
— 246 —
très étroit, présente une panse beaucoup plus en relief,
forme commune à l'époque du bronze.
Une constatation curieuse, c'est la présence au Camp-
Harrouard de lames en silex de Pressigny (Indre-et-Loire).
Outre les deux fragments recueillis au courant des fouilles,
nous en avons vu récemment une douzaine, chez M. Ch. Blin,
secrétaire de la Société des Excursions scientifiques, prove-
nant de la surface du Camp-Harrouard. M. Doré-Delente en
avait une dizaine que nous avons retrouvés dans sa collection
et nul doute que les archéologues qui ont exploité et qui
exploitent encore le Camp-Harrouard en aient dans leurs
collections. Il faut supposer que c'est par une suite d'échanges
que ce silex si reconnaissable et si recherché alors a pu
s'éloigner ainsi de son lieu d'origine.
En résumé, les fouilles faites récemment au Camp-Har-
rouard par la Société Normande d'Etudes préhistoriques et la
Société des Excursions scientifiques ont été intéressantes.
Elles nous ont permis de constater d'une façon certaine que
le sol de ce retranchement renfermait des vestiges nombreux
de civilisations anciennes et que des fouilles méthodiques
faites avec soin donneraient pour l'archéologie des résultats
précieux.
G. Fouju.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres tilnlaires
MM. le vicomte d'ARJUZON, au château de Saint-Rémy-sur-
Avre (Eure-et-Loir) ; présenté par MM. le comte de
Reiset et Georges Champagne.
l'abbé CuRET, curé de Pains ; présenté par MM. les
abbés Roger et Langlois.
l'abbé Pedoux, licencié es lettres, professeur au sémi-
naire de Saint-Cheron ; présenté par MM. les abbés
Crancée et Langlois.
Perchellet (Henry), directeur du Beauceron de Paris ;
présenté par MM. G. Champagne et Gaston Grossier.
— 247 —
Ouvrages reçus dans le mois de décembre 1899.
877. — Art chrétien (Revue de I'), t. X, 6'' liv.
894. — Beauceron de Paris {Le), ii° 14, déc. 1899.
6G1. — Chartres {Arcliives du diocèse de), n° 60.
602. — Chevalier {UJysse), La renaissance des Etudes litur-
giques, in-12. (Don, Ulj^sse Chevalier).
720. — École des Chartes [Bibliothèque del'], juil.-oct. 1899.
892. — Études historiques [Bévue des), t. 65^, 1899.
663. — Eure-et-Loir [Bibliographie d'), fiches et fasc, n°24.
868. — Inscriptions et Belles- Lettres {Académie des).
Comptes rendus, sept.-oct., 1899.
782. — Langres {Soc. hist. et archéol. de), Mémoires, n° 140.
902. — Mélusine, revue, juil. -août 1899. (Don,imp. Garnier).
879. — Questions historiques {Bevne des), janvier 1900.
876. — Savants [Journal des), nov. et déc. 1899.
732. — Sciences [Soc. de secours des Amis des). Comptes
rendus, 1899.
769. — Touraine (Soc. archéol. de), Bulletin, oct.-déc. 1899.
820. — Val d'Isère (Académie de). Mémoires, 1^ vol., 2* liv.
796. — Valence ( Bull, d'histoire ecclésiastique des
diocèses de), 19'' année.
PÉRIODIQUES
donnés à et par la Société Archéologique d'Eure-et-Loir.
Situation au l"^"^ Janvier 1900.
I. — ÉCHANGES
Aux Sociétés suivantes ' qui lui envoient l'une de leurs
publications régulièrement, la Société d'Archéologie d'Eure-
et-Loir donne, en échange, ses Procès- Verbaux, et le titre
de membre correspondant :
' Liste établie en suivant Tordre alphabétique du titre choisi par chaque
Société; les chiffres indiquent le numéro que portent ces F'ériodiques dans le
classement de la Bibliothèque de la Société Archéologique d'Eure-et-Loir.
— 248 —
868. Académie des Jnscriplions et Belles-Lettres, Paris;
(Comptes rendus). — Journal des Savants.
783. Angers (Mém. de la Soc. nation, d'agr., sciences et
arts d').
786. Angers (Bull, de la Soc. des études scient itujues d').
Antiquaires du Centre, voir Centre.
Antiquaires de France, voir France.
Antiquaires de l'Ouest, voir Ouest.
875. Ari'héologie (Congrès annuels de la Soc. française
d'arcli. pour la conservation et la description des
monuments), Caen.
779. Auhe [Mém. de la Soc. acad. d'agric, sciences, arts et
helles-lcttres du département de Y), Troyes.
894. h'nuice {Le Beauceron de Paris, revue mensuelle,
exclusivement littéraire des Amis délai, Paris.
890. Unllaudiam (Analecta), rov. hagiographique ; Bruxelles.
790. Ilourhonnais (Bull. trim. do la Soc. d'é-niuhition et des
Beaux-Arts du). Moulins.
775. Centre (Mém. de la Soc. des Antiquaires du), Bourges.
771. Charente (Bull, de la .Soc. arch. et hist. de la) , Angoulême.
774. Cher (Mém. de la Soc. hist. litt. et scient, du). Bourges.
768. Corrèze (Bull, de la Soc. scient, hist. et archéol. de la),
Brive.
Digne, voir Valence.
777. Dunkerquoiso (Mém. de la 8. D. pour l'encourage-
ment des sciences, des lettres et des arts).
662. Dunoise (Bull, de la Soc. Dunoise nrrli., hist., sciences
et arts), Châteaudun.
776. Kduenne (Mém. de la Société), Autun.
753. Fure (Recueil des travaux de la Société libre d'agr.,
sciences, arts et heUcs-lottres de /'), Evreux.
873- France [yiém. et Bull, de Va Soc. des Antiquaires de),
874. Paris.
Gap, voir Valence.
Grenoble, voir Valence.
781- Langres (Bulletin et Mémoires de la Société liisforic/ue
782. ''/ archéologique de).
792. Lorraine (Mém. de la Soc d'arc h.), Nancy.
797. Lyon (Mém. de la Soc. littéraire hist. et arch. de).
748. Maine [Revue hist. et arch. du), Le Mans.
— 249 —
770. Marne (Mém. de la Soc. d'agr., de commerce, sciences cl
arts de la), Châlons-siir-Saône.
911. Midi de la France (Bull, de la Socirlc archcoIo(/i(/ur du],
Toulouse.
794. Nimes (Mém. de Y Académie de).
77.3. Oise (Mém. de la Soc. acad. d'ardi., sciences et arts
du département de Y), Beauvais.
251- Orléanais (Mémoire et Bulletin de la Société archéolo-
252. giciue de l).
767. Orne (Bulletin de la Société historique et archéologique
de r), Alençon.
772. Ouest (Bull, et Mém. de la Soc. des Antiquaires de F),
Poitiers,
883. PhilotcchnitjuG (Annuaire de la Société), Paris.
754. Rambouillet (Mém. de la Société archéologique de).
900. Rio-de-Janeiro (Revista do Museu nacional do).
79. Russie (Matériaux pour servir à l'archéologie de la
Russie, publiés par la Société impériale archéologique
de), Saint-Pétersbourg.
Savants (.Journal des), voir Académie.
787. Seine-Inférieure (Bull, de la Commission des Antiquités
de la), Rouen.
756. Seine-et-Oise (Commission des Antiquités et des Arts de),
Versailles.
753. Seine-et-Oise (Mém. de la Soc. des Sciences morales,
des lettres et des arts de). Versailles.
. Seine-et-Oise, voir \'ersailles.
788. Sens (Bull, de la Société archéologique de).
793. Stanislas (Mémoires de Y Académie de), Nancy.
804. Stockholm (Bull, mensuel de la Soc. arch. de), [Kongi.
vitterhets historié och antiquitets akademiens
manadsblad].
769. Touraine (Bull. trim. de la Soc. nrch. de), Tours.
820. Val d'Jsère (Recueil des Mém. et Doc. delà), Moutiers.
750. Vendômois (Bull, de la Société arch., scient., littér. du),
Vendôme .
755. Versailles (Revue de l'histoire de Versailles et de
Seine-et-Oise).
795. Vitry-le-François (Mém. de la Société des sciences et
arts de).
Tome X, P.-I. 17
250
II. — ABONNEMENTS.
Elle est abonnée aux pe^riodiques suivants :
877. Art chri'ticn {Revue de F), bimestrielle, 20 fr. par an;
dir. : A. Hellig, Paris.
000. Beaiice et Pevehe [Astrologue de la Bemiee et du Perehe),
alnianach : 40 cent., Chartres.
001. (lliartres {Areh. hisl. du dioe. de), mens., 8 fr. par an;
dir. : abbé Ch. Métais, Chartres.
870. I-Iistori(/ucs (Revue des Questions), trimestrielle, 20 fr.
par an ; dir. : de Beaucourt, Paris.
664. Perehe [Documents sur In province du), trimest., 10 fr.
par an; dir. : G. de Romanet et H. Tournouër,
Mortagne.
III. — DONS A LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE d'eURE-ET-LOIR.
Elle reçoit, du Ministère de l'Instruction publique, les pério-
diques suivants :
712. Africaine [Ribliotli. d'nrch.).
726. Archéologique [Bull.]. Comité des travaux historiques.
747. Rihliothèques et Archives (Annuaire des).
720. Ecole des Chartes (Bibliothèque de 1'), trimestrielle.
891. Grect/ues [Revue des Etudes), bimestrielle.
892. Historiques (Revue des Etudes), bimestrielle.
63-73. Manuscrits (Catalogue gén. des manuscrits des biblioth.
publiques de France).
725. Philolof/iquc (Bulletin hist. et), Comité des travaux his-
toriques.
732. Sciences [Soc de secours des amis des), (L.-J. Thénard),
Compte rendu annuel.
841. Sociétés savantes à la Sorbonne (Discours prononcé
aux Congrès des).
Elle reçoit , de particuliers :
719. Rihliographie (Journal de l'imprimerie et de la librairie,
tables alphab. et systém.), (don R. Durand).
665. Eure-et-Loir [Annuaire admin., statist. et connu, du
département d'), (don imprimerie Garnier).
— 251 —
667. Eiive-et-Loir [Conseil i/i-in'nil d', V et 2'" session (F),
(don Préfecture).
ly. — DONS PAR LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE D'EURE-ET-LOIR.
Elle envoie ses publications aux établissements suivants :
Chartres, Bibliothèque nmnicipale.
Chartres, Bibliothèque de ÏEvêchê.
Châteaudun, Bibliothèque nnniieipnle.
Dreux, Bibliothèque municipale.
Nogent-le-Rotrou, Bibliothèque municipale.
Paris, Bibliothèque de l'Université.
Saint-Germain-en-Laye, Musée national.
SÉANCE DU 8 FEVRIER 1900
Président: M. Ro^er Durand. — Secrétaire: M. Chamberland,
^3"-
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Roger Durand, Bellier de la
Chavignerie, abbé Sainsot, Bouchard, Bourgeois-Gaucheron,
Brosseron, Buisson, Gabriel Buisson, Chamberland, Corrard,
Escollier, Gérondeau, Lehr, Manger, Mayeux, Ouellard,
Charles Petrot, D'' Robin, Rousseau-Renvoizé, Selleret,
du Temple de Rougemont, abbés Crancée, Haye, Métais.
Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président dit que nous avons encore trois deuils à
déplorer : M. Fauveau, M. le colonel Piébourg et M. l'abbé
Pouclée, vice-président honoraire de la Société, sont décédés.
M. le Président se fait l'interprète des regrets de l'Assem-
blée^ puis il ajoute :
« M. l'abbé Pouclée, en particulier, laissera un grand
vide dans la Société dont il fut. à une époque où sa santé le
lui permettait, l'un des membres les plus assidus et les plus
actifs ».
— 252 —
Présentation de nouveaux membres.
Lecture 1° de la liste des ouvrages reçus en janvier ;
2" d'une circulaire ministérielle annonçant pour le 5 juin,
l'ouverture du Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne ;
3° d'une lettre du Ministre demandant communication de
quelques objets et de quelques documents appartenant à la
Société archéologique.
M. le Président donne lecture d'un manuscrit adressé par
M. J.-Ch. Traversier, homme de lettres, à Paris. C'est un
extrait des Mémoires de M. Par farrieu-Lfi fosse, alors procureur
du Roi à Paris, venu à Chartres en 1836. Cette communica-
tion, qui peut s'intituler Onze jours à Chartres en 1836,
renferme plus d'un détail piquant et même méchant sur la
Société chartraine. Elle est renvoyée à la Commission de
publication. M. le Président, au nom de la Société, remercie
M. Traversier.
La question de l'installation du Musée est débattue. Cette
importante discussion nécessite une assez longue anal3^se. On
nous pardonnera de ne pas citer les noms de tous ceux qui
ont donné leur avis.
M. le Président fait savoir qu'il a eu avec M. le Maire une
entrevue dans laquelle il lui a demandé si la Ville pourrait
mettre à la disposition de la Société un local assez vaste
pour rendre possible un aménagement méthodique de toutes
nos collections. M. le Maire a répondu qu'il portait à la
Société le plus vif intérêt, mais qu'il fallait attendre l'exten-
sion de l'Hôtel-de-Ville, oii l'on nous réservera volontiers
une place. Ces bonnes paroles méritent notre reconnaissance ;
mais de lointaines espérances ne sauraient nous donner une
satisfaction qui pour être réelle devrait être prochaine sinon
même immédiate. Dans sa séance de novembre dernier, la
Société n'a-t-elle pas décidé de rendre coûte que coûte notre
Musée « à peu près digne des illustres visiteurs que lui
vaudra le Congrès national archéologique » ? Or, il a été
constaté que « dans les dépendances de la Porte-Guillaume,
l'espace dont nous disposons, sans parler du manque de
clarté, est tellement restreint que les sommes dépensées en
— 253 —
frais d'aménagement seraient perdues. « Nous avons déjà
beaucoup dépensé pour « sauver » la Porte-Guillaume, mais
la postérité nous sera reconnaissante de lui avoir conservé
ce beau spécimen d'architecture militaire et nous ne
regrettons rien. Seulement, puisque la salle des séances est
exiguë, que notre Bibliothèque sera bientôt insuffisante, que
nous n'avons pas de dépôt pour notre stock de publications,
ne faudrait-il pas dès maintenant chercher à aménager le
Musée dans un local assez vaste pour suffire pendant plusieurs
années à tous les besoins de la Société : nous éviterions ainsi
des frais inutiles.
Sans doute cette installation serait une cause de dépenses ;
mais il y a des dépenses productives : celles qui permettent
de mettre en valeur des richesses jusqu'alors inutilisées ou
de bénéficier de la générosité de ces bienfaiteurs qui désirent
que leurs dons servent à l'instruction et à l'agrément des
sociétaires, des érudits étrangers, et même du public. Or
quelle est la situation actuelle ? Quelques faits récents vont
nous le montrer sur le vif.
M. Fouju et M. Rousseau, conservateur du Musée, se sont
donné beaucoup de peine pour classer notre Musée préhisto-
rique enrichi par la magnifique collection que les héritiers de
M. Doré-Delente nous ont généreusement donnée. Leur travail
et leur dévouement n'auront été guère récompensés : les
pièces sont entassées, difficiles à voir et à reconnaître : seuls
des espacements calculés donneraient toute sa valeur pratique
à un classement méthodique ; seuls ils permettraient de
mettre en lumière l'intérêt spécial que présentent certaines
pièces remarquables, uniques peut-être : l'étude en serait
accessible à tous ; elle serait plus facile, plus rapide pour les
initiés, dont les instants sont toujours comptés.
M. le Directeur du Louvre nous a fait l'honneur de pénétrer
dans le réduit obscur et délabré que nous sommes convenus
d'appeler notre Musée du Moyen-Age. Il voulait voir un
tympan du XIP siècle du plus haut intérêt : il n'a pas été
possible de le retrouver. Il était sans doute dissimulé derrière
quelque lourd morceau dont le déplacement eût été difficile,
sinon même dangereux pour les objets voisins, vu l'encom-
brement du local. Ce tympan introuvable serait à dix lieues
de Chartres qu'il serait plus facile à étudier ou même à voir
— 254 —
qu'au siège même de la Société Archéologique ! On le trou-
verait à Chartres moins facilement peut-être qu'àMervilliers,
par exemple.
Mervilliers possède en effet un monument d'une impor-
tance hors ligne. C'est encore un tympan, celui de l'ancienne
église. 11 n'y a aujourd'hui exactement que trente-neuf ans
et demi que M. Adolphe Lecocq, l'infatigable archéologue,
le signalait à l'attention de la Société (V. Mémoires, t. III,
p. 144; le travail de M. Lecocq est daté du 24 août 1860).
Dans la séance du 3 février 1898, M. Lucien Merlet, le savant
érudit, qui pour la dernière fois présidait notre réunion,
affirma que ce bas-relief, qui représente une cérémonie
d'investiture pov thecam (par la boite) « as/ une jiièce peut-
êlrc unique en Franee ». M. Merlet, lisons-nous au Procès-
verbal , « ne sait dans quel état de conservation ce bas-relief
peut être à l'heure présente, mais si la Société ne peut s'en
rendre acquéreur, il serait bien désirable qu'on en conservât
le souvenir, soit par le dessin, soit par la photographie. »
M. Roger Durand voulut bien se charger de ce soin et les
membres de la Société ont pu voir la belle épreuve photo-
graphique dont il nous donna connaissance à la séance de
novembre 1898. Mais de l'avis unanime des connaisseurs, le
morceau mérite encore davantage. Il est tellement précieux
qu'on a pu craindre un moment qu'il n'allât à Orléans ou en
Angleterre. Des Anglais, atîirme-t-on, en ont off'ert plusieurs
milliers de francs. Le propriétaire ne le vendra pas, nous
pouvons être rassurés ; il accorderait à la Société archéolo-
gique toutes facilités pour en prendre un moulage ou un
estampage. Il est vrai que l'opération entraînerait des frais
assez considérables ; mais si quelque généreux donateur nous
offrait gracieusement un moulage de ce précieux morceau,
il est probable que nous ne saurions où le placer, car il est
volumineux ; il est certain que nous aurions de la peine à
lui trouver une place digne de lui. Un tel état de choses est
tout à fait anormal : il ne peut durer.
M. Bourgeois-Gaucheron (de Terminiers) fait alors une
importante communication dont il a bien voulu nous donner
par écrit le résumé suivant :
— 255 —
« La Société archéologique d'Eure-et-Loir, faute de s'être
fait connaître à temps et peut-être aussi à défaut de place
pour déposer ses collections, n'a pu, à ma connaissance,
s'assurer la possession d'objets, monnaies, poteries, etc.,
présentant le plus haut intérêt.
C'est ainsi qu'on a découvert à Villours, hameau de Ter-
miniers :
1° Une fort belle mosaïque qui a été donnée au Musée de
Chàteaudun par mon grand-père, à la demande de M. Barbé,
son ami;
2° Des vases et amphores dont plusieurs étaient entiers;
3° Plusieurs cercueils en pierre blanche, très bien con-
servés. Sur la pierre fermant l'un de ces cercueils était
gravé une sorte d'écusson surmonté d'attributs guerriers ;
4" Des monnaies gallo-romaines en argent et bronze en
grande quantité.
Tous ces objets ont été dispersés par plusieurs brocanteurs
qui étaient à l'aftut auprès des terrassiers lorsque le maître
n'était pas présent.
Je n'ai pas encore entrepris les fouilles que je me propose
de faire faire dans la partie de la même propriété qui n'a
pas encore été explorée, mais je vais m'y mettre d'ici peu.
Je surveille les fouilles de la carrière à sable de Lumeau
et si on découvre des os de mastodonte, comme l'année der-
nière, j'en aviserai la Société.
J'ai prévenu les ouvriers et les ai intéressés, je suis donc
rassuré sur ce point. »
Et M. Bourgeois-Gaucheron ajoute : « Je ne demande
absolument rien à la Société qui m'a fait l'honneur de
m'admettre parmi ses membres. » De vifs remerciements
sont adressés à M. Bourgeois-Gaucheron pour son dévoue-
ment si désintéressé.
M. Selleret émet l'idée d'un recours à la presse chartraine.
Les journaux pourraient appeler l'attention du public sur
nos collections, nos travaux, et nous procurer ainsi de
nouveaux adhérents et même des dons, des legs, comme
celui que M. Martin nous a fait il y a deux ans. Peut-être
faudrait-il oser faire appel à la générosité des propriétaires
de notre ville : pourquoi ne se rencontrerait-il pas un ami
— 256 -
de la science et de la Société qui, pour un prix très réduit,
un prix de faveur, sinon même gracieusement, mettrait à
notre disposition le local qui nous est nécessaire?
M. le Président remercie vivement M. Selleret et, confor-
mément à Tavis de l'Assemblée, déclare que nous ferons
appel au dévouement des membres de la Presse, dont plu-
sieurs, et non des moindres, sont nos confrères.
Quelques membres demandent ce qu'il y aurait à faire, au
cas où nous n'aurions pas à bénéficier d'un acte de généro-
sité? Les uns proposent un emprunt à un taux peu élevé,
divisé en petites coupures, qui pourrait être souscrit par le
public ou simplement par les membres de la Société qui en
exprimeraient le désir, par ceux qui seraient le plus
convaincus de l'utilité d'un tel emprunt. Il est permis d'es-
pérer qu'un certain nombre d'actionnaires abandonneraient
capital et intérêts, ce qui allégerait nos charges. D'autres
pensent qu'on pourrait simplement employer tout ou partie
de notre capital à l'achat d'un immeuble qui nous serait cédé
à un prix avantageux, c'est-à-dire à un prix tel que si dans
quelques années la Municipalité mettait à notre disposition
un local suffisant ou même si le développement progressif
des collections de la Société nécessitait de nouveaux agran-
dissements, nous pourrions revendre l'immeuble un prix
sensiblement égal au prix d'achat: notre capital actuel ne
serait pas aventuré ; il serait tout au plus diminué. Encore
fait-on observer que dans quelques années notre capital
pourrait fort bien être augmenté. En effet, si nos collections
étaient classées et faciles à visiter, si notre salle de séances
permettait, à des heures plus commodes pour certains
d'entre nous, des réunions un peu différentes de nos séances
officielles, tous nous nous intéresserions vivement à la pros-
périté de la Société et aux travaux des sociétaires, tous nous
provoquerions avec ardeur et conviction, sans hésitation,
sans timidité, l'adhésion de nouveaux membres dont les
cotisations ne tarderaient pas à couvrir les dépenses nou-
velles. Sans doute, nos dépenses d'installation étant aug-
mentées, nous n'aurions peut-être pas, pendant plusieurs
années, de ressources plus considérables qu'aujourd'hui à
affecter à des publications, à des fouilles, mais nous aurions
la satisfaction d'être plus nombreux, d'être bien installés; il
— 257 —
nous serait possible de tirer parti des moyens d'instruction
que nous avons à portée de la main. Et nous pourrions
attendre avec patience le jour sans doute peu éloigné où,
nos dettes amorties ou notre capital dégagé, notre revenu
net, sensiblement supérieur à celui d'aujourd'hui, permet-
trait à la Société de prendre vraiment son essor.
M. le Président clôt la discussion en invitant les membres
de l'Assemblée à méditer sur les voies et moyens d'installer
nos collections, et il déclare que pour sa part il emploie tous
ses loisirs — et même un peu plus — à l'étude pratique de la
question.
M. le Président appelle l'attention de l'Assemblée sur
divers objets trouvés à Marchéville et confiés à la Société
par M. Cintrât. Il est difficile de déterminer la nature de ces
objets; mais la curiosité scientifique de tous est éveillée et il
est décidé, suivant le désir exprimé par M. Cintrât, que la
Société participera aux frais des fouilles, k la condition
d'avoir sa part des trouvailles. M. le Président et M. le
Conservateur du Musée sont délégués pour surveiller les
fouilles et au besoin les diriger.
M. le Conservateur du Musée exprime le regret que la
Bibliothèque de la Société ne soit pas ouverte plusieurs fois
par mois à jours et heures fixes. On pourrait ainsi consulter
plus facilement les recueils volumineux qu'il est difficile
d'emporter; on pourrait en tout cas faire son choix plus à
loisir que les jours de séance. Les personnes qui, comme
M. Cintrât, voudraient s'éclairer sur la nature des objets
qu'ils ont trouvés, pourraient les apporter ici avant le jour
consacré à la séance mensuelle. Les membres compétents
que le hasard ou l'habitude aurait amenés, mettraient en
commun leurs lumières, s'aideraient au besoin de tous nos
recueils qu'ils auraient sous la main : la question spéciale et
soulevée à l'improviste serait généralement résolue ; elle
serait au moins débrouillée ; des indications intéressantes
pourraient sûrement être réunies. Sans doute le Bibliothé-
caire se fait un plaisir d'accompagner à la Bibliothèque tous
les chercheurs en quête de renseignements immédiats, mais
si son dévouement est infatigable, nous n'avons pas le droit
— 258 —
'd'en abuser. Et d'ailleurs, malgré toute sa bonne volonté, le
Bibliothécaire peut être retenu ou absent au moment précis
où Ion aurait besoin de lui. ]\P le Président reconnaît que la
question est des plus intéressantes et il promet de l'étudier.
M. le Président communique un extrait des minutes du
notaire royal Jacques de Laval (9 février 1570) relatif aux
dommages causés à Chartres et dans le pays chartrain par
les guerres civiles, le siège, les troubles et les passages
incessants des armées durant les années 1567 à 1570. C'est
une attestation faite à la requête de M'' Charles , Pastey,
tabellion royal fermier, par plusieurs notables chartrains
(avocats, procureurs, marchands, échevins, etc.) que l'inter-
ruption totale ou partielle des affaires et des échanges, du
commerce et de la « marchandise », aurait « beaucoup
diminué le tabellionné et que par conséquence le tabellion
fermier ne scaurait y avoir eu profflct, mais qu'il y a eu
grande perte ». Outre des renseignements d'importance
générale, la pièce contient les qualités des notables, qui
portent des noms chartrains bien connus : Fresnot, Bou-
troue, Lambert, Le Beau, Plumé, Huvé, Halligre, etc. Elle
nous donne aussi l'âge de ces personnages, indication pré-
cieuse puisque la série des registres des baptêmes est incom-
plète ou mutilée.
M. Chamberland communique une rapide analyse du
Mémoire lu à l'Académie des Inscriptions, les 19 et
2(3 janvier 1900, par M. de Lasteyrie sur la date du Portail
roynl de Notre-Dame de Chartres. Cette analyse est extraite
(hi Jonruid des Débats (numéros des 21 et 28 janvier 1900).
Numéro du 19 janvier. — M. de Lasteyrie commence la
lecture d'un im})ortaut Mémoire sur l'âge exact de la façade
occidenfalf de la cathédrale de Chartres. Il réfute la thèse
mise en avant depuis quelques années et aux termes de
laquelle les architectes de nos grandes cathédrales du Nord
auraient été inspirés par le style des édifices religieux du
Midi — et, pour le cas spécial de Chartres, par Saint-Tro-
phime d'Arles...
Numéro du 28 janvier. — M. de Lasteyrie achève la lecture
de son Mémoire sur la date du portail royal... Il continue à
— 250 —
réfuter la thèse qui en ferait un édifice de l'époque a'othique,
et cela grâce à une étude rigoureuse des détails architecto-
niques, — figures d'angles, dais, etc., qui, k Chartres, ont un
caractère éminemment roman. Le savant archéologue com-
pare ensuite le portail de Chartres à des monuments du
xir siècle à date certaine : le portail de Moissac, la cathé-
drale de Sentis, celle du Mans, Saint-G-ermain-des-Prés de
Paris, les figures de rois et de reines provenant de N.-D. de
Corbeil et aujourd'hui à Saint-Denis. Il conclut enfin en
affirmant sa conviction que l'édifice étudié par lui appartient
à une époque postérieure à 1144, antérieure à 1195, puisqu'il
a été respecté par l'incendie qui détruisit la majeure partie
de la cathédrale de Chartres en 1194.
D'après le Journal ot'tîciel (30 janvier, p. 620), M. de Las-
teyrie aurait été plus précis encore, puisqu'il aurait placé la
date « entre les années 1160 et 1175 ».
M. Mayeux signale dans la Revue de l'Art ancien et moderne
un article oii M. Maie compare le portail de Sainte-Anne, de
Notre-Dame de Paris, au Portail de la Vierge de la cathédrale
de (Chartres. 11 offre d'en faire une analyse. INI. le Président
accueille cette proposition avec reconnaissance.
La question de la Monor/raphie de la Cathédrale est soulevée
de nouveau par M. l'abbé Sainsot. 11 est entendu que
M. l'abbé Sainsot et M. l'abbé Clerval se concerteront pour
achever le plus rapidement possible le travail de M. l'abbé
Bulteau. M. l'abbé Sainsot demande quelle méthode sera
suivie pour les études nouvelles sur la Cathédrale. Un seul
érudit sera-t-il chargé de tout le travail? Le partagera-t-on ?
L'étude de la crypte, du tour du chœur, des vitraux, etc.,
n'exige-t-elle pas des compétences diverses? Par exemple,
les vitraux du Mans, de Bourges, etc., ont fait l'objet de
publications spéciales. Plusieurs opinions sont exprimées.
M. le Président reconnaît que la question doit être étudiée,
que les travailleurs peuvent établir entre eux une entente
amicale, mais il déclare qu'il désire avant tout qu'on lui
apporte des travaux. « Peu nous importe aujourd'hui, dit -il,
ce que Ion fera ou ce que l'on pourrait faire : l'essentiel,
c'est que quelque chose soit fait et le plus tôt possible. Assez
— 260 —
de paroles ont été dites à ce sujet : il est temps de passer
aux actes ». Et sur ces mots, dont l'opportunité est plus
grande que jamais, la séance est levée à quatre heures et
demie.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
MM. Ma YEUX (Albert), architecte, 2, place Saint - Sulpice ; ^^é '
présenté par MM. René Merlet et Roger Durand.
Lavo (Alfred), Ingénieur, 1, rue du Bourgneuf ; par
MM. Lorin et Gérondeau.
ViALA (Amédée), commissaire de police, rue de
Reverdy, 28; par MM. Denos et Chamberland.
Redaud, notaire à Denonville ; par MM. Selleret et
Bourgeois-Gaucheron.
Ouvrages reçus dans le mois de janvier 1900.
877. — Art chrétien [Revue de 7'), t. XI, 1" livr.
894. — Beauceron de Paris {Le), janvier et février 1900,
n°* 15 et 16.
661. — Chartres {Archives hist. du diocèse de), n°^ 61 et 62.
768. — Corrèze {Soc. de la), Bulletin, t. XXI, 4" livr.
662. — Dunoise {Société), Bulletin, n° 121.
\A\. — FAire-et-Loir {Bibliographie d'), t. P-- (1898-1899),
édition en fascicules. (Don, M. Langlois.)
711. — Midi de la France [Soc. du). Bulletin, n° 24.
773. — Oise (Soc d'archéologie de /'). Mémoires, t. XVII,
2' partie, p. 257 à 517, 1899.
— 261 —
SÉANCE DU 15 MARS 1900
Président : M. Roger Durand. — M. Chamberland, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures précises.
Membres présents : MM. Durand, Dauzat, Bellier de la
Chavignerie, abbé Sainsot, Ealandra, Barois, Bernier,
Bourgeois-Gauclieron, Brosseron, Chamberland, Champagne,
Chevalier - Letartre , Corrard , Denisart , Denos , Doré ,
G. Durand, Escoffler, Gabriel, Germond, Gérondeau,
Goupillon , Guérineau , Lehr , Leroy - Meignan , Lorin ,
Maugars, Ouellard, Charles Pétrot, D"" Robin, Rousseau-
Renvoizé, Selleret, Tachot, abbés Crancée, Haye, Langlois,
Métais.
Excusé : M. Amblard.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
M. le Président reprend immédiatement la question de
l'installation. Il invite les membres de l'Assemblée à faire
des propositions, à donner des renseignements. Personne ne
demandant la parole, M. le Président dit qu'il a vu plusieurs
immeubles : quelques-uns lui ont paru sufllsants et les condi-
tions faites par les propriétaires ont d'abord été des plus
engageantes, mais à la fin leurs prétentions se sont élevées,
et certaines pourraient sans injustice être taxées d'exagé-
ration. Il faut donc attendre et saisir une occasion. Comme
le secret et la rapidité de la décision sont des éléments
essentiels de succès, M. le Président demande à l'Assemblée
si elle veut autoriser le Bureau à disposer du capital de la
Société, soit 17.000 francs environ, et la discussion est
ouverte.
M. Chevalier-Letartre demande la permission de présenter
quelques objections et il tient, dit-il, à s'en excuser : ce qu'il
fait de la meilleure grâce du monde. Il reconnaît la nécessité
d'une installation ; il rend hommage aux efforts tentés par
tous les sociétaires pour accroître la prospérité de la Société,
et à la valeur des travaux présentés ou élaborés par quelques-
uns de nos confrères, « dignes successeurs de nos illustres
— 2f)2 —
devanciers » . Mais il ne peut s'empêcher de trouver un peu
audacieuse une opération qui nous privera de la ressource
permanente, de la réserve même de la Société. Il se demande
si notre capital n'est pas précisément destiné à faire face à
des dépenses comme la publication d'ouvrages étendus et
coûteux que tel savant sociétaire peut d'un jour à l'autre
soumettre à notre appréciation : dépenses qu'il ne serait
guère possible de couvrir avec nos revenus annuels. Il se
demande même si en employant notre réserve à l'acqui-
sition d'un immeuble, nous n'allons pas à l'encontre de nos
Statuts.
M. l'abbé Sainsot répond que i)lus d'une fois nous avons
songé à attaquer notre capital : quand il s'est, agi de publier
la Munogvnphie, d'acheter la Maison du Médecin, d'orga-
niser l'Exposition rétrospective. Mais, ajoute-t-il, nous avons
toujours hésité et flnalement renoncé à le faire, car c'est
précisément à nous installer que nous avons, à plusieurs
reprises, résolu d'employer notre capital.
M. le Président fait observer que les ressources fournies
annuellement par ce capital sont des plus modestes, puis-
qu'elles n'atteignent pas 500 francs : ce qui équivaut à
50 cotisations. Or, depuis moins de deux ans, le nombre des
sociétaires s'est augmenté de plus d'un sixième, et la liste
des membres nouveaux admis à la présente séance ne
comprend pas moins de 16 noms. L'on peut donc sans pré-
somption alhrmer que la Société n'est pas au terme de ses
progrès et c'est justement en nous installant, en nous faisant
connaître, en faisant preuve de vitalité, que nous amènerons
de nouveaux adhérents.
M. Rousseau-Renvoizé dit que nous pourrions peut-être
demander une subvention à la ville. La ville de Chàteaudun
n'a-t-elle pas donné à la Société dunoise un vaste immeuble?
M. le Président n'ose encourager des espérances de cette
nature; il pense que, pour le moment du moins, nous ne
devons compter que sur nous-mêmes. Mais M. Tachot fait
observer qu'il ne tant pas se décourager d'avance et que la
chance doit être tentée : il est décidé qu'une démarche sera
faite auprès de la [Municipalité.
Plusieurs membres disent qu'il faut en effet employer tous
les moyens pour en finir avec l'état de choses actuel le plus
— 203 —
tôt possible : il ne faudrait pas se condamner à attendre trop
longtemps des occasions qui peuvent fort bien ne se pré-
senter jamais; les subventions et les dons qui nous seraient
si utiles, si nécessaires même pour nous installer d'une façon
vraiment digne de la Société, nous arriveront peut-être
seulement quand nous serons installés d'une façon à peu
près convenable ; autrement il est à craindre que d'ici long-
temps nous ne soyons ni installés ni subventionnés. M. Bour-
geois-Gaucheron insiste sur ce point et pour donner une
idée de ce que, faute d'installation, d'espace et de notoriété,
nous avons perdu, présente à la Société deux objets précieux
trouvés à Terminiers : un fragment d'une mosaïque magni-
fique, aujourd'hui en partie détruite, et une charmante sta-
tuette en bronze représentant sans doute un Mercure. Il fait
don à la Société du morceau de mosaïque, mais il ne peut
offrir la statuette que le propriétaire tient beaucoup à
conserver.
M. le Président adresse des remerciements àM.Bourgeois-
Gaucheron et met aux voix la question de principe : l'acqui-
sition d'un immeuble destiné à notre installation est votée à
mains levées à l'unanimité.
M. le Président demande alors de quelle somme l'Assem-
blée veut autoriser le Bureau à disposer. MM. Bernier,
Chevalier-Letartre, Gabriel et plusieurs autres membres
disent que nous ne trouverons rien de convenable pour moins
de 20.000 francs. M. le Président répond qu'il y a des mai-
sons trop vastes pour être habitées par un seul locataire et
cependant assez mal distribuées pour ne pouvoir, sans
d'onéreux remaniements, être louées à plusieurs ; une maison
de ce genre pourrait nous être vendue à un prix réellement
avantageux; ce serait une véritable occasion. On pourrait
citer des exemples dans le passé; même il y a quelques
semaines, une occasion semblable avait paru s'offrir, mais
les conditions étaient tellement inespérées qu'il n'y a pas
lieu de s'étonner qu'elles n'aient pas été maintenues.
Quelques membres disent que les vieilles maisons ont
souvent des vices cachés et qu'il faut se défier des occasions
de cette nature, que souvent du moins elles nécessitent des
réparations coûteuses. M. le D'' Robin ajoute que si nous
nous installons, il faut nous installer dignement, largement.
— 204 —
à un endroit bien placé, facilement accessible. Il faut que
nous forcions l'attention des indifférents : quand une Société
a pignon sur rue, on la connaît, on l'apprécie et on demande
à y entrer.
D'autres disent que nous avons bien le droit d'escompter
l'avenir sans témérité, mais avec décision et sang-froid;
qu'après tout il dépend de notre activité et de notre ardeur
d'attirer de nouveaux adhérents, et qu'un emprunt fait à
certaines conditions ne devrait pas nous effrayer. M. le Pré-
sident et M. l'Inspecteur d'Académie déclarent qu'ils ne sont
pas partisans d'un emprunt. Un membre affirme que, s'il suffit
d'ajouter quelques milliers de francs à notre capital pour
que la Société puisse bénéficier d'une avantageuse occasion,
plusieurs sociétaires sont disposés à en faire l'avance. Mais
M. le Président déclare qu'il ne propose aujourd'hui à
l'Assemblée que d'autoriser le Bureau à disposer du capital
de la Société. Il demande l'avis personnel du Trésorier,
M. Gérondeau, qui se prononce pour l'affirmative de la façon
la plus décidée. La proposition de M. le Président est mise
aux voix et adoptée à mains levées; à la contre-épreuve, une
seule main se lève.
En conséquence, le Bureau est autorisé à disposer du
capital de la Société — soit 17.000 francs — pour l'acqui-
sition d'un immeuble destiné à nous installer et à aménager
nos collections.
M. le Président invite tous les sociétaires à faire des
recherches. Puis, pour bien préciser la signification du vote
qui vient d'avoir lieu, il ajoute que la question du mode
d'installation reste toujours à l'étude : il accueillera donc avec
reconnaissance les projets et les combinaisons de tous, même
des sociétaires plus audacieux et plus enthousiastes qui ne se
contenteraient pas de l'installation modeste dont les res-
sources actuelles permettent la réalisation prochaine. Ses
opinions actuelles ne sont pas irréductibles. Il répète que lui
aussi est convaincu que nos ressources s'accroîtront assez
rapidement. Et comme preuve il donne lecture de la liste
des membres nouveaux et des dons faits par M"" Hubert,
notaire à Chartres, et par M. l'abbé Langlois, auxquels il
adresse au nom de la Société les plus vifs remerciements.
— 265 —
M. le Président avertit la Société que les dons d'ouvrages
pour la Bibliothèque seront toujours reçus avec reconnais-
sance. On acceptera, avec un plaisir tout particulier, les
ouvrages sur la Beauce, le Perche, le Pays chartrain et l'Or-
léanais, les monographies, les dictionnaires, les catalogues
et les inventaires, les recueils d'histoire locale, les manuels
généraux, les revues et journaux en séries ininterrompues
et brochées, les livres anciens, les gravures, etc. ; il prie
seulement M. le Bibliothécaire d'écarter, autant que pos-
sible, l'offre de ceux qui feraient double emploi.
Il annonce d'ailleurs que l'on fait tout, actuellement, pour
assurer la mise en ordre et le bon fonctionnement de la
Bibliothèque. Prochainement, elle sera rangée d'une manière
définitive. Les manuscrits et les imprimés ont été pourvus
d'un numéro de placement, bien apparent, inscrit à l'inté-
rieur sur le faux-titre et reproduit sur le dos en caractères
d'imprimerie ; ils vont être timbrés régulièrement, à l'encre
grasse et à des endroits déterminés ; les manuscrits seront
foliotés; environ 150 volumes ont été envoyés au brochage.
On n'a pas trouvé un seul périodique, sur 80 approximati-
vement, dont la série ne fût interrompue à une époque
donnée ; il ne sera pas possible de remédier entièrement à
cet état fâcheux. L'état de la réserve des publications de la
Société sera annexé au présent procès-verbal.
Un catalogue alphabétique et méthodique est en prépa-
ration. On étudie les moyens de rendre la Bibliothèque
facilement accessible.
M. le Président annonce le décès de trois de nos confrères.
« Depuis notre dernière séance, dit-il, nous avons eu la
douleur de perdre trois de nos sociétaires : MM. Bourcier-
Lefebvre, Choppard et Rossard de Mianville. Vous vous
unirez certainement à nous, Messieurs, pour adresser aux
familles de ces regrettés confrères l'expression de nos sym-
pathiques condoléances. »
Communication du Bulletin du Comité des Sociétés des
Beaux-Arts des départements, d'une circulaire relative au
Congrès international d'histoire comparée (Paris. 1900), etc.
Tome X , P.- V. 18
— 266 —
M. le Président annonce que M. l'abbé Sainsot a com-
mencé le travail relatif à la Monographie de la Cathédrale.
Il lit une lettre de notre confrère M. de Mély, qui autorise la
Société à reproduire le texte et les illustrations de ses
articles sur le Tour du Chœur et il nous fait espérer que les
bois nous seront prêtés par le Ministère de l'Instruction
publique, auquel ils appartiennent. Au nom de la Société,
M. le Président adresse à M. de Mély les plus vifs remercie-
ments.
Lecture de l'intéressant travail de M. Mayeux relatif aux
statues du Portail de Sainte-Anne de Notre-Dame de Paris et
du Portail de la Vierge de Notre-Dame de Chartres. M. le
Président communique une photographie et les illustrations
qui accompagnent le texte de l'article de M. Maie publié dans
la Revue de l'Art ancien et moderne. M. l'abbé Sainsot, M. le
D"" Robin et plusieurs membres déclarent ne pas accepter la
théorie de M. Maie et se ranger à l'avis de M. Mayeux.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. de Marsy
contenant le programme sommaire du Congrès national
d'archéologie qui sera tenu à Chartres en 1900 :
Ouverture, le 27 juin.
28 juin. — Excursions à Maintenon et Gallardon.
29 juin. — Chartres.
30 juin. — Excursion à Châteaudun.
1" juillet. — Banquet.
2 juillet. — Excursion à Etampes.
3 juillet. — Excursion à Villebon.
Lecture d'une lettre de notre confrère, M. l'abbé Jules
Guillon, curé de Ver-lès-Chartres, contenant un rapport sur
les fouilles faites à l'Ahlmye de fEau et une demande de
subvention de 150 francs. En voici les principaux passages :
« D'après les chartes émanant, en 1225, de Guy, abbé de
Saint-Père, et d'Isabelle, comtesse de Chartres, en 1226,
d'Edeline, veuve de Guillaume, seigneur de Ver, et suivantes,
Isabelle de Chartres, épouse en 1220 de Jean de Montmirail,
— 267 —
seigneur d'Oisy, fonda en 1225, un couvent de religieuses de
Tordre de Citeaux, au lieu dit Pantoison ou de l'Eau, à une
lieue et demie de Chartres, dans la paroisse de Saint- Victur-
de-Ver, qui relevait des religieux de Saint-Père, lesquels
amortirent le lieu précité.
Cette abbaye, à laquelle le GalUa attribue vingt abbesses
depuis Marguerite (1250) jusqu'à M'"'' de Vauldrez (1791), fut
prospère et célèbre : mais elle subit une double catastrophe :
en 1360, lors de l'invasion des Anglais, et en 1568, lors des
incursions des protestants. Les auteurs affirment qu'à ces
deux époques l'église fut brûlée, mais comme les murailles
étaient solides, on put après le double incendie reconstruire
sur les mêmes murs.
Or, actuellement, grâce au concours de M. Chapron — de
la Fonderie — propriétaire dudit immeuble, des fouilles
intéressantes ont lieu juste sur l'emplacement de l'ancienne
et grande église. Ces fouilles mettent à découvert les subs-
tructions imposantes parleur masse, les piliers intérieurs, le
pavage encore intact en beaucoup d'endroits. On y trouve
les traces nombreuses de l'incendie relaté par les historiens :
dalles tumulaires, pierres de consécration, verres, fers,
clous, pierres, etc., tout porte Tempreinte visible du feu.
Jusqu'à présent, comme mobilier d'église, on est en pos-
session d'un beau crucifix et d'un reliquaire fin du xiii^ siècle.
On a relevé un cimetière dont les corps ont été traités avec
le respect qui leur convient. L'abside et le chœur restent
seuls à découvrir, puisque le chœur des religieuses avec sa
grille a été trouvé.
Comme M. Rousseau se propose de faire également des
fouilles sous les dolmens curieux existant dans cette pro-
priété, la même équipe d'ouvriers locaux pourrait suffire au
double travail, et je serais honoré d'en surveiller sur place
les opérations et de tenir au courant ces Messieurs.
Le Cartnlaire de l'Abbaye de l'Eau, déjà transcrit par
M. L. Merlet, de regrettée mémoire, et qui doit être inces-
samment mis au jour, serait ainsi accompagné d'un plan
complet du susdit couvent. »
L'Assemblée décide que la Société participera aux fouilles
et que le Bureau prendra sur le crédit ordinaire inscrit au
budget la somme qu'il jugera convenable.
— 268 —
M. le Président adresse aux représentants de la Presse
présents à la réunion les plus vifs remerciements ^
La séance est levée à quatre heures et demie.
LE PORTAIL DIT DE SAINTE-ANNE DE PARIS
ET LE
PORTAIL DE LA YIERGE DE CHARTRES
Il est aisé de se rendre compte à première vue, lorsqu'on
étudie la façade de Notre-Dame de Paris, que le portail de
droite, dit de Sainte-Anne, est antérieur à la construction de
la façade et semble y avoir été rattaché ?
Un allemand, le docteur Wilhelm Voge - a , le premier, en
1894, émis l'opinion que ce tympan et celui de Chartres
devaient être du même maître sculpteur ; opinion partagée
par M. Male^.
Voici sur quoi reposent ces observations :
Les deux tympans sont tous deux ornés, au centre, de
compositions analogues : de la statue de la Vierge, assise,
présentant l'Enfant Jésus à la vénération des fidèles.
« Si Ton compare attentivement ces deux œuvres, dit
» M. Maie, on reconnaît qu'elles sont de la même main. La
» Vierge de Paris et la Vierge de Chartres sont assises exac-
» tement de face, avec la même gravité. L'Enfant repose sur
' Voir les compte rendus dans la Dépêche (17 mars) le Progrès (18), le
Journal de Chartres (21). Quelques extraits prouvent que nous avons le droit
de, compter sur le concours sympathique et dévoué de la Presse chartraine :
(( iNous espérons qu'il se trouvera une personne généreuse qui , aimant les
arts et s'intéressant à l'archéologie mettra un immeuble dans de bonnes condi-
tions à la disposition de la Société. » {Journal de Chartres).
« La Société archéologique mérite encouragement... elle a le droit d'exiger
un endroit convenable où elle pourra placer toutes ses chères reliques. »
{Dépêche}.
« La Société Archéologique est la gardienne fidèle et éclairée des plus
précieux souvenirs du passé artistique de notre région, et, à ce titre, elle a
droit à tous les encouragements: les noires ne lui feront pas défaut. » {Prof/rès).
2 Die Anfdnfje des monumentales Stiles in Mittelalter, Strasbourg.
^ Rernc de l'Art ancien et moderne, lU octobre 18i)7.
— 209 —
» leurs genoux comme sur un trône. Elles le soutiennent
>^ toutes les deux de la main droite, et cette main, à Paris
» comme à Chartres, est ornée d'une bague au doigt du
w milieu. Elles sont vêtues d'une étoffe, qu'on sent fine comme
» de la soie, et qui fait en tombant sur les pieds des faisceaux
» de plis, dont l'agencement est absolument identique. Le
» même voile couvre les cheveux et descend symétriquement
» le long des joues.
» Mais il y a de plus curieuses ressemblances. M. Voge a
» établi que l'auteur de ces deux Vierges, qu'il appelle le
» Maître aux deux Madones, avait également sculpté de sa
» main les charmantes figurines qui ornent les archivoltes
» des trois portails de la façade de Chartres. Or, une de ces
» statuettes, qui représente un des Vieillards de l'Apocalypse,
» offre les plus singulières analogies de détail avec la Vierge
» et l'Enfant de la porte Sainte-Anne. La couronne du
» Vieillard est une couronne d'or, où sont sertis des cabo-
» chons ovales ou carrés, séparés par des pierres plus
» petites : telle est exactement la couronne que porte la
» Vierge de Notre-Dame de Paris.
» Le vieillard de Chartres est peigné avec une recherche
» curieuse : quatre petites touffes de cheveux nettement
» séparées retombent sur son front. L'Enfant Jésus de Paris a
^) sur le front les mêmes petits tire-bouchons symétriques.
« Le vieillard a ramené à sa droite, sur son trône, un pan de
» son manteau, pour l'empêcher de trainer jusqu'à terre : la
>) Vierge de la porte Sainte-Anne en fait autant.
« Ajoutons que les physionomies ont des traits communs :
w le nez accusé, le globe des yeux un peu saillant, le coin de
» l'œil légèrement relevé sur les tempes. »
Le docteur Voge assigne au portail de Chartres la date de
1145. Maurice de Sully, qui fit construire Notre-Dame de
Paris, monta sur le trône épiscopal en 1160, et commença
aussitôt la construction de l'abside. A sa mort, en 1196. la
cathédrale était inachevée et toute la façade restait encore à
édifier ainsi que les deux dernières travées ; les portails ne
furent terminés qu'un peu avant l'an 1208.
Or , le tympan de Sainte-Anne représente , de chaque côté
de la Vierge, un roi et un évêque en offrande : il semble tout
probable que ce sont les portraits de Louis VII et de Maurice
— 270 —
de Sully. Ce tympan sculpté du vivant de l'Evêque aurait été
enchâssé dans la nouvelle façade par respect pour les fonda-
teurs de l'Eglise. Mais la disposition adoptée par le nouveau
maitre-d'œuvre, étant de proportions plus vastes, aurait néces-
sité les différentes adjonctions très visibles encore aujourd'hui
et le linteau, également déjà sculpté, aurait été prolongé par
les figures'et les arcatures des extrémités ; lesquelles semblent,
avec assez de certitude, avoir été taillées après coup.
Ce qui peut donner assez de vraisemblance à cette version
d'une façade sculptée et non employée, lors de l'achèvement
de l'édifice , c'est la découverte faite par Viollet-le-Duc , lors
des travaux de terrassement pour la restauration, d'un grand
tympan du XIP siècle représentant le Christ en gloire entouré
des quatre animaux évangéliques. Ce bas-relief, absolument
intact ne portait aucune trace des intempéries et paraissait
n'avoir jamais été mis en place ^
On peut donc supposer que les trois tympans représentaient,
comme à Chartres, la vie de la Vierge, le Christ en gloire, et
l'Ascension. Le premier, seul, fut mis en place, à cause des
portraits des deux fondateurs de la Cathédrale, et les deux
autres abandonnés, étant trop petits pour les nouvelles pro-
portions de l'édifice.
Telles sont, d'après MM. Vôge et Maie, les raisons de
ressemblance et de date qui font attribuer au même sculpteur
les deux tympans de Chartres et de Paris. Celui de Paris ne
serait qu'une copie de celui de Chartres, faite avec plus
d'audace et d'ampleur, par le même maitre, à quelques années
de différence.
Tout en admirant l'ingéniosité et la vraisemblance d'une
opinion présentée par des personnes d'une érudition aussi
compétente, nous nous garderons bien d'y ajouter notre
opinion personnelle, qui est loin d'être conforme en tout
point à celle exposée ci-dessus et nous laissons aux archéo-
logues chartrains, si compétents en tout ce qui touche leur
admirable portail royal, le soin de discerner, si possible, ce
qu'il peut y avoir de fondé dans cette opinion.
A. M A YEUX.
* Ce bas-relief est, paraît-il, introuvable.
— 271 —
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Menilji'L-s lilalcuvos
MM. Baulant, notaire ; présenté par MM. René Merlet et
Roger Durand.
Blondel (André), avocat; par MM. Denos et Cham-
berland.
Chapron, ingénieur ; par MM. Rousseau-Renvoizé et
Roger Durand.
Choinet (Henri), chevalier de la Légion d'Honneur,
directeur du Didot-Botlin ; par MM. Appay et Roger
• Durand.
CouRTiAL, directeur d'assurances ; par MM. Albert
Lelong et Roger Durand.
DuHOUX, négociant ; par MM. Diogène Lelong et Roger
Durand.
FoiRET (André) , notaire ; par MM. Chevalier-Letartre et
Roger Durand.
Leloup (Anatole), secrétaire de l'Inspection académique ;
par MM. Dauzat et Roger Durand.
MiANViLLE (Maurice de), conservateur de la Bibliothèque
municipale ; par MM. Bellier de la Chavignerie et
l'abbé Langlois.
Nervé (l'abbéj, curé d'Orrouer ; par MM. l'abbé Langlois
et Rousseau-Renvoizé.
REAL (Maurice), directeur de la i?^;jer/ie d' Eure-et-Loir ;
par MM. Georges Champagne et Diogène Lelong.
Renoue (Maurice), bijoutier; par MM. Diogène Lelong
et Cliamberland.
RoY, proviseur du Lycée Marceau ; par MM. Dauzat et
Chamberland.
Samson (l'abbé), curé de Luigny; par MjNL Rousseau-
Renvoizé et l'abbé Langlois.
ViDON (Maurice), entrepreneur de serrurerie, par
MM. Diogène Lelong et Chamberland.
— 272 —
Ouvrages reçus dans le mois de février 1900.
868. — Académie des Inscriptions et Belles-Lettres [Bull.
del), comptes rendus nov.-déc. 1899.
783. — Anffers [Mémoires de la Soc. départ. d'Agriculture,
Sciences et Arts), tome II, 5^ série, 1899.
774. — Cher {Mémoires de la Société historic/ue et scien-
tifique du), 4' série, t. 14, 1899.
940. — Durand [Boger). — Chronologie des premiers Seigneurs
de Courville, 1899, in-8°, 55 p. — {Don).
937. — Fisquet. — La Franco T^ontiïîcale, Chartres, in-8°,
QOO -p. (Échange).
938. — Fisquet. — La France Pontiticale, Paris, 2 in-8o, 753
et 868 p. { Échange).
939. — Fisc/uet. — La France Pontiticale, Sens, 1 in-8°, 472 p.
{Echange).
i tz
>
Ouest {Bulletin de la Société des Antiquaires de /'),
t. XX, 3e trim., 1899.
876. — Savants {Journal des), janvier et février 1900.
757. — Vendômois {Bulletin de la Société du), t. 38, 1899.
Objets et Ouvrages reçus au commencement
du mois de mars.
Fragment d'une mosaïque trouvée à Villours, commune de
Terminiers {Don de M.Bourgeois-Gaucheron).
Plan de la ville de Chartres pour servir au terrier de la ville
et banlieue, en ce qui relève de la censive du chapitre de
Chartres Par I,-M. Breton, ingénieur et géographe,
1740. {Copie). {Don de M. Hubert, notaire à Chartres).
DON DE M. l'abbé LANGLOIS
931. — A lard. — Selectœ similitudines... per Alardum Aems-
telredanum..., 1538, 1 petit in-4°, 304 ff.
— 27a —
1298. — Cassini. — Atlas, 1758, 1 m-f°, 29 planches.
932. — Cintrât [Léon-J.). — Les Trois Marie, notice sur...
Mignières, 1895, 1 in-16, xxiii-207 p.
930. — Chois y {de). — La Vie de Salomon, 1687, 1 in-8«,
111 '«.-192 p.
934. — Collin d'Harleville. — Les querelles des deux frères on
la famille bretonne, comédie..., 1808, 1 in-8°, xvi-
102 p.
921. — Correspondance historique et archéologique (La),
revue, années 1898 et 1899, 2 in-8°, 392 et 423 p.
928. — Du Boccage (M""^). — Le Paradis terrestre... La Coloni-
hiade, poèmes, 1755 et 175G, 1 in-8°, iv ff.-122 p. et
viii-184 p., 2 portraits, grav.
920. — Duval [Louis). — Senonches, in-4", 12 p., 1 grav.
(Revue Normande et Percheronne, 1899, janvier-
février).
920 bis. — Godet (H.). — Le refuge ou l'Oppidum gaulois de la
Perrière au Val Gerniond, in-i", 6 p., 1 grav. [Revue
Normande et Percheronne, 1893, octobre).
927. — Fontanelle. — Nouvelle traduction des Métamorphoses
d'Ovide, 1767, 2 in-8°, xvi-296 et 340 p.. grav.
922. — La Quintinye (de). — Instruction pour les Jardins
fruitiers et potagers... 1697, 2 in-4°, 523 et 568 p.,
portraits, plans.
1299. — Merlet [L.). — Inventaire-sommaire des Archives
hospitalières antérieures à 1790, — hospices de
Chartres, in-4% xix-224 p.
924. — Mély (F. de). — • Bu rôle des pierres gravées au
moyen âge, 1893, in-4% 33 p.
926. — Mollet (C). — Théâtre des plans et Jardinages.. . ,
1652, 1 in-4°, viii ff.-411 p., plans.
AUTRES PROVENANCES
666. — Beauce et du Perche [Ahnanach de la), années 1855.
1856, 1857, 1858, 1859, 1860, 1861. 1862, 1864,
1865, 1879, 1882, 1885, 1886, 1888. 1889, 1896,
1897, 1898, 1899, 1900. (Acquisition).
Tome X, P.-V. 19
— 274 —
662. — Danoise (.SowV-Ve), Bulletin, tome VI, feuilles 31 et 32;
tome VU, feuilles 28, 29, 30 et 31. (Arquisifion).
665. — Eure-et-Loir (Anniiaii^e du départ.), années 1899 et
1900. [Don Selleret). — Année 1870. [Arquisition).
0G7. — Eure-et-Loir (Conseil général r/'), 2'' session 1899.
{Don Selleret).
913. — Gillard [D'^ A .-G.). — Gallardon, son église paroissiale;
reproduction phototypique des dessins inédits de
E. Petitgrand; 1900, viii planches. (Acquisition).
782. — Langres [Société hist. et archéolog. de), Mémoires,
t. III. {Échange).
935. — Livre d'Or de Rémy Belleau; Nogent-le-Rotrou, 1900,
1 in-8% 317-25-35-70 p., grav. (Acquisition).
936. — Rousset {lieutenant-colonel). — Histoire de la guerre
Franco-allemande (1870-71), tome lY, Les Armées
de Province (La guerre dans la Beauce) ; Paris,
1900, 1 in-12, 432 p. (Acquisition).
Réserve des Publications de la Société
La RÉSERVE des publications de la Société se composait, au
P'' Janvier 1900. de :
Mémoires, 11 vol. : t. I, 5 exemplaires; t. II, 10 ex.; t. III,
aucun ex. ; t. IV, 2 ex. ; t. V, 10 ex. ; t. VI. 7 ex. ; t VII, 9 ex. ;
t. VIII, (Merlet L., Lettres de Saint Jves), 10, ex.: t. IX. 5 ex.;
1. X, 10 ex.; t. XI (Clerval, Ecoles de Chartres^ 10 ex.
Procès-verbaux, 8 vol. : t. 1, 8 ex. ; t. II, 10 ex. ; t. III, 7 ex. ;
t. IV, 7 ex. ; t. V, 6 ex. ; t. VI, 7 ex. ; t. VII, aucun ex.; t. VIII,
10 ex.
Statistique archéologic/ue d'Eure-et-Loir, hidépendance Gau-
loise (de Boisvillette), 1 vol. : 8 ex.
Statistique scientifique d'Eure-et-Loir, 4 vol. : Botanique,
9 ex.; Lépidoptères, 10 ex.; Zoologie. 8 ex.; Météorologie,
10 ex.
— 275 —
SOUCHET. — Histoire du diocèse et de In ville de Chnrfres,
4 vol. : t. I, II, III, IV, 10 ex.
De LÉPiNOis et Merlet (L.) — Cartulaire deN.-D. de Chartres,
3 vol. : t. I, 10 ex. ; t. II complet, 9 ex., 2^ partie seule, 1 ex. ;
t. III complet, 6 ex., 2** partie seule, 4 ex.
Merlet (L.). — Cartulaire de la Sainte- Trinité de Tiron, 2 vol. :
t. I et II, 10 ex.
BULTEAU et Brou. — Monographie de la cathédrale de
Chartres, 3 vol., en cours de publication : 1. 1 et II, 10 ex.; t. III,
livraisons 11, 12, 13, 14, 15, carton de la feuille 11, 10 ex.
Buisson et Bellier de la Chavignerie. — TalAeau de hi
ville de Chartres en 1750 {Rues), 1 vol. : 10 ex.
Plan de Chartres en 1750, 1 carte : 10 ex.
Plan de Dreux en 1750, 1 carte : 10 ex.
Merlet (R.) et Clerval. — Un manuscrit chartrain du XP
siècle, 1 vol. : 10 ex.
Dalles tunnilaires et pierres tombales du département d'Eure-
et-Loir, tome P"" : 1 vol., 10 ex.
Foucault (abbé). — Essai sur Ives de Chartres, 1 vol. : 10 ex.
Clerval (abbé). — L'ancienne Maîtrise de N.-D. de Chartres,
1 vol. : 10 ex.
Catalogues des Expositions archéologiques et d'objets d'art
organisées par la Société, 3 vol. : 1858, 10 ex., 2^ édition;
1858, 9 ex., .3« édition ; 1896. 10 ex.
Catalogues des Expositions départementales, 3 vol. : 1869,
archéologique et artistique, 10 ex. ; 1869, industrielle, 7 ex. ;
1893, des Beaux- Arts, 2' édition, 10 ex.
Merlet (L.). — Invasion prussienne de /(Ç/O-/**?//, Rapports
des maires, 1 vol. : 9 ex.
Armoiries de la ville de Chartres (civitatis Carnotensis
insignia), avec légende et dédicace, 11 ex.; sans lég. ni déd..
10 ex.
Tous ces exemplaires ont été empaquetés, étiquetés, et mis
à part.
— 276 —
SÉANCE DU 5 AVRIL 1900
Président : M. Roger Durand. — Secrétaire : M. Chamberlaad.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Roger Durand , abbé Sainsot ,
Amblard, Béalé, Brosseron, Gabriel Buisson, Chamberland,
Corrard, Georges Champagne, Delacroix, Denisart, Denos,
Doré - Bonvallet , Georges Durand, Gabriel, Gérondeau,
Goupillon, Guérineau, Lehr, Diogène Lelong, Armand
Mouton, de Marcy, Ouellard, Charles Petrot, Renouf,
Docteur Robin, Rousseau-Renvoizé; abbés Crancée, Guillon,
Haye, Langlois, Métais.
Excusés : MM. Dauzat et Maugars*
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Présentation de nouveaux membres.
M. le Bibliothécaire donne communication de la note
suivante :
« Depuis mars 1900, suivant une décision de la Commission
de publication, la Société envoie ses Procès-Verbaux et ses
Mémoires, — ;i titre de publicité : au Lycée Marceau, à l'Insti-
tution Notre-Dame, au Petit-Séminaire de Saint-Cheron, au
Collège déjeunes filles, à l'Ecole normale d'instituteurs; au
Cercle des Olhciers ; au Collège et au Petit-Séminaire de
Nogent-le-Rotrou ; à la Bibliothèque Mazarine de Paris ; — ù
titre d'échange : à la Société d'émulation et d'agriculture de
VAin, à la Société historique et archéologique de Corbeil,
iVEtainpes et du Hurepoix, à la Société historique et archéo-
logique du Gâtinais, à la Société philomatique Vosyieune; à
l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'/lwi/e^i^.- au
Journal de Chartres, au Progrès d'Eure-et-Loir, à la Croix
d'Eure-et-Loir ; à la Dépêche d'Eure-et-Loir ; à Y Amateur
d'Autographes, revue (Paris) ; au Carnet historique et litté-
raire, revue (Paris); à la Revue Lénédictine de Maredsous
(Belgique); au Répertoire bibliographique annuel des Revues
françaises, par D. Jordell (Paris).
La Société d'Apiculture d'Eure-et-Loir et l'Association
— 277 —
commerciale et industrielle crEure-et-Loir ont promis d'offrir
leur Bulletin à la Bibliothèque de la Société.
Plusieurs établissements, sociétés et revues, iTont pas
encore répondu à la proposition qui leur a été faite. »
M. le Président ajoute que nos otfres ont été acceptées avec
le plus vif empressement : les nombreuses lettres qu'il a reçues
en font foi, elles contiennent des remerciements qu'il a le
plaisir de transmettre à la Société.
M. le Président reprend la question de l'achat dun im-
meuble. Il ne peut apporter encore de proposition ferme ;
mais il a une maison en vue et les pourparlers continuent.
M. Armand Mouton pose discrètement quelques questions,
présente diverses observations pratiques, met en garde contre
certains dangers ou surprises possibles, mais il ne veut pas
insister pour ne pas gêner les négociations en cours.
M. le Président donne lecture d'un projet proposé par
MM. Diogène Lelong et Armand Mouton. En voici la substance:
« Il n'y a pas à Chartres une maison qui puisse nous conve-
nir. Il faut acheter un terrain et bâtir : c'est le seul moyen
de faire bien et à notre convenance : c'est le seul digne de la
Société. Le prix de la construction serait de 35,000 à 40,000 fr. ,
si l'on en juge parle magasin A lu colonne Marceau, hall avec
galerie, parfaitement éclairé, très bien aéré et relativement
vaste, puisqu'il a 20 mètres de long, 12 de large et 14 de
hauteur. Il est ditïîcile d'évaluer le prix d'achat du terrain ;
supposons qu'il s'élève à une dizaine de mille francs, la
dépense totale de notre installation nous reviendra à 45,000 ou
50,000 francs. Comme nous possédons 17,000 francs, il nous
manquerait environ 30,000 francs.
i> Le Crédit foncier peut nous les prêter à 50/0 environ, soit
une annuité de 1,500 francs. Pouvons-nous les fournir avec
nos cotisations annuelles? Nous serions propriétaires au bout
de 45 ans. Nous pourrions d'ailleurs nous libérer auparavant,
si nos ressources nous le permettaient, si nous obtenions des
subventions, des dons : ce qui n'a rien d'impossible. Une com-
binaison excellente consisterait encore à émettre des actions
à 3 ou 40/0 que nous prendrions, nous et nos amis ; ces actions
seraient remboursables par tirages, selon les ressources de
la Société.
— 278 —
» Deux terrains pourraient dès maintenant être achetés :
l'un est situé à une légère distance de la Porte-Guillaume ;
l'autre, en haut du boulevard de la Courtille ».
M. le I)'' Robin dit que le quartier de la Porte-Guillaume
est trop excentrique. Si nous nous installons d'une façon défi-
nitive, il faut choisir un quartier central. Le terrain coûtera
plus cher ; mais la facilité d'accès et l'économie de temps
sont des avantages inappréciables pour tous les sociétaires,
chartrains ou non. A cette condition, le projet de construc-
tion rallierait beaucoup de sympathies hésitantes, pourrait
susciter de nombreux petits sacritices et même provoquer de
véritables actes de générosité : la question de l'emplacement
a donc une importance capitale. L'Assemblée toute entière
approuve l'avis de M. le I)'' Robin.
M. le Président dit que les ressources de la Société ne
permettent guère d'immobiliser ((u'une somme de 750 à
800 francs : soit les 500 francs de revenu fournis par notre
capital et 250 à 300 francs qui seraient prélevés sur les coti-
sations. Il trouve du reste fort intéressant le projet de
MM. Lelong et Mouton et il les prie d'établir un devis détaillé
en cherchant les combinaisons les plus économiques.
M. Mayeux déclare alors que les circonstances paraissent
l'obliger à révéler à l'Assemblée qu'une personne de sa
connaissance a fait don à la Société d'un local historique,
vaste, facile à aménager, et qu'elle désire restaurer. Il n'est
pas immédiatement disponible, mais la Société peut compter
qu'elle en deviendra propriétaire.
M. le Président remercie vivement M. Mayeux de cette
importante communication. Il conclut qu'il n'y a pas lieu de
nous presser et qu'il faut nous contenter pour le moment
d'une installation provisoire. Tel qu'il est, ajoute-t-il, le Musée
préhistorique peut être visité, et d'ailleurs le déplacement
des vitrines serait dilMcile et coûteux. Reste le Musée du
Moyen Age. — M. de Marcy dit que nous pourrions peut-être
obtenir le local occupé autrefois par les Postes, en face de la
cathédrale: l'emplacement est excellent; il faudrait voir si
la lumière est sutiîsante. — M. le Président dit que la Ville met-
trait sans doute à notre disposition deux salles vacantes de
l'école de la rue Saint-Pierre : ces salles sont bien éclairées.
— 279 —
Il est décidé qu'une demantle sera adressée k la .Municipalité.
La discussion est close. M. le Président déclare que la ques-
tion de l'installation définitive reste à l'ordre du jour et il
prie les Membres delà Société de lui apporter des renseigne-
ments, des propositions et surtout des devis détaillés, la
question financière primant en ce moment toutes les autres.
M. le D"" Robin voudrait que la Bibliothèque de la Société
fût ouverte plus souvent : les sociétaires pourraient s'y ren-
contrer pour échanger des idées et des renseignements ; l'on
apprendrait ainsi beauc^oup de choses en peu de temps. Cette
motion est approuvée à l'unanimité. M. le Président déclare
que l'étude de cette question est en bonne voie et qu'elle
nous préoccupe beaucoup dans notre projet d'installation.
M. le Président adresse de vifs remerciements à M. Dela-
croix, adjoint, qui fait don à la Société d'une collection de
nos publications, et à M. Desandre qui nous offre un volumi-
neux fragment d'amphore.
Cette amphore, dit M. Mayeux, n'a pas de caractère spécial.
Elle a été trouvée entière en 1886 lors des fouilles faites par
M. Mouton pour la construction de la maison de M. Desandre,
rue de Bonne val, en face de la Banque de France. On a
trouvé plusieurs puits, plusieurs débris d'amphores de la
même dimension.
MM. Robin, Rousseau-Renvoizé, Sainsot, disent qu'il fau-
drait bien établir une carte indiquant tous les endroits où
l'on a trouvé des objets romains ou autres. Les études de
MM. l'abbé Hénault, de Boisvillette, D"" Haraux, Lefebvre,
les indications de la carte de l'Etat-Major, faciliteraient ce
travail nécessaire décidé depuis longtemps par la Société.
M. le D"" Robin et M. l'abbé Sainsot ajoutent qu'ils pourraient
donner beaucoup de renseignements sur les régions oii ils
habitent. Il est décidé que les spécialistes se concerteront
pour trouver le mode le plus pratique d'établissement de
cette carte.
Communication : 1° d'une circulaire relative au Congrès de
la propriété foncière (Paris 1900) ;
2° D'une lettre de M. le Directeur de la Compagnie de
rOuest annonçant qu'une réduction de 50 0/0 sur les prix du
— 280 —
tarif général (prix plein à l'aller; gratuité au retour) est
accordée aux membres de la Société Archéologique se ren-
dant aux séances générales de leur Société. M. le Président
rappelle que l'Etat accorde depuis longtemps 40 0/0;
o" D'une lettre de M. le Ministre accusant réception des
publications de notre Société parues depuis 1889 qui ont été
envoyées pour l'Exposition de 1900.
M. Denisart donne lecture de son rapport sur les peintures
murales de l'église de Bérou-la-^NIulotière. — Il est écouté
avec le plus vif intérêt et renvoyé à la Commission de publi-
cation. M. l'abbé Sainsot, qui a vu ces peintures et essaj^é de
les déchiflt'rer, fait observer qu'il a fallu toute la science,
toute la pénétration, toute la dextérité de l'artiste érudit
qu'est M. Denisart pour découvrir et deviner tant de choses
intéressantes. L'Assemblée s'associe à ces éloges si mérités
et M. le Président adresse ii M. Denisart des félicitations et
des remerciements.
M. Denisart dit que les peintures continuent à se dégrader;
qu'il y a dans le mur de larges fissures, que la toiture est en
très mauvais état, que des réparations sont urgentes. M. le
Président donne lecture d'une lettre de M. l'abbé Tardiveau,
curé de Bérou, informant la Société qu'il a l'intention de
demander une subvention au Département et à l'Etat.
M. Mouton dit que l'argent manque. Quelques membres
ajoutent que la commune et la fabrique devraient faire au
moins les réparations d'entretien. M. Tachot ajoute que la
Société pourrait peut-être appeler l'attention de la Municipa-
lité de Bérou sur la valeur des peintures et qu'un avis aussi
autorisé la déciderait peut-être à faire immédiatement quel-
ques sacrifices.
Un article de M. Perchellet est signalé dans le Beauceron
de Paris du 15 mars. C'est un très agréable compte rendu de
l'intéressant ouvrage de MM. Legrand, Marquis et Ravault
sur Etampes pittoresque.
Vu l'heure avancée, la communication relative aux Origines
de la Cathédrale est renvoyée à la prochaine séance.
M. Chamberland demande la permission d'appeler dès au-
jourd'hui l'attention de l'Assemblée sur le Catalogue des auto-
— 281 —
graphes et documents historiques composant lu collection de
feu Et. Charavay (112 pages; 344 séries). Ce catalogue inté-
ressant à feuilleter, est un véritable instrument de travail. II
a été dressé par notre érudit confrère, M. Raoul Bonnet, dont
M. Tourneux a fait, dans une sul)stantielle introduction, un
éloge aussi juste qii";nitorisé. Autographes et documents se
rapportent à la Révolution. Ils sont accompagnés de rensei-
gnements difficiles ii trouver ailleurs, d'analj^ses détaillées,
de fac simile précieux, comme la raputuhdion (sic) de la
Bastille signée de L \ 1 uiiayA Klie. Beaucoup de pièces concer-
nant la Bastille (s. 145 à 105; :J12i; Valmy (s. 101); les réqui-
sitions faites dans la Beauce pour l'approvisionnement de
de Paris (s. 49) : le massacre des prisonniers d'Orléans à
Versailles (s. 190): la proscription des Brissotins (s. 212). Les
noms de Brissot, Sergent, Dusaulx reviennent souvent. Les
documents relatifs à Petion contribueront à préciser son rôle
pendant les journées révolutionnaires : les séries 13 et 190,
18 et 178 sont à noter. La série 179, consacrée à « l'envahis-
sement des Tuileries par le peuple le 20 juin 1792 » est parti-
culièrement instructive. La pièce \\° 15 de cette série est le
rapport orir/inalde Rœderer sur les événements du 20 juin et
sur la question de savoir s'il y a lieu de suspendre le Maire
de Paris. Cette pièce, en partie inédite, est capitale, car,
dit M. Bonnet, elle est « infiniment plus véridique que la
Chronii/iic des rinquantc Jours, [lubliée par Rœderer en 1832 ».
M. le Président exprime le vœu que notre confrère veuille
bien, si faire se peut, nous donner au moins les adresses des
heureux acquéreurs de ces documents précieux qui inté-
ressent non seulement l'histoire générale, mais aussi l'his-
toire des Chartrains célèbres.
La séance est levée à quatre heures et demie.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres tituhires
M. Eugène Biet, instituteur à Senainville, commune de
Coltainville ; présenté par MM. Tachot et Guérineau.
— 282 —
Henri Bonvallet, commis-greffier au Tribunal civil,
rue Régnier; par MM. Denos et Chamberland.
Briault . agrégé de l'Université , professeur au Lycée
Marceau, rue de Yarize; par MM. Roy et R. Durand.
Denis, professeur à l'École Tsormale d'Instituteurs, rue
d'Illiers; par MM. Dauzat et Chamberland.
Alcide Hervé , entrepreneur , rue au Lait ; par
MM. Denos et Rousseau-Renvoizé.
Emile Labiche, président du Tribunal civil, rue
d'Aligre ; par MM. Gérondeau et R. Durand.
Gaston Léger , négociant , rue des Changes ; par
MM. Denos et Chamberland.
Léon PiNTARD, propriétaire à Mainvilliers ; parM^I. Du-
houx et Diogène Lelong.
Charles Robinet, agrégé de l'Université, professeur
de sciences au Lycée Marceau, rue Nicole; par
MM. Dauzat et Roger Durand.
Albert Rousseau, receveur de rentes, rue Sainte-Même;
par MM. Rousseau et R. Durand.
Georges Savigny , négociant, place Chàtelet ; par
MM. Denos et R. Durand.
Ouvrages reçus à la fin du mois de Mars 1900.
818. — Alliance Française (Bulletin de 1*), n°^ 75 et 76; in-12
[Don Roger Durand).
OoO. — Apiculture d'Eure-et-Loir ^Bull. de la Soc. d'), 1. 1, II, III ;
— in-8«, 1847 à 1899 [Don de la Société dWpiculture
d'Eure-et-Loir).
726. — Archéologique iBull.i du Comité des Travaux historiques
et scientifiques, année 1899, 2« livr. [Don du Ministre
de VI. P.).
877. — Art chrétien (Revue de F), 4<^ sér., t. X, 2^ et S*^ liv., mars
et mai 1900 {Abonnement).
041 . — Autographes (L'amateur d'), revue mensuelle, rétrospective
et contemporaine, fondée en 1862; Paris, Ch'aravay;
— 28?> —
in-S", 33''' année, n"^* I, 2, 3; i:-i janv., Dlfévr., 13 mars
1900 (Echange K
952. — Autographes l'Catalogue des) de la collection Etienne
Charavay, vente 5 et fi avril 1900. Paris, in-8", Vlll-lli
p. [Don Raoul Bonnet).
894. — Beauceron de Paris (Le), revue, 3*^ an., iv 17; i:i mars
1900 (Echange).
719. — Bibliographie de la France, année 1899 ijournal général
de rimprinierie et de la Librairie; , table systématique
et table alphabétique {Don Roger Durand).
890. — Bollandiana (Analecta), revue hagiographique ; tome
XVII, lasc. III ; t. XVIII, fasc. 11,111, \\ ^in-^o (Echange).
948. — Bonvallet (Henri). — A cœur ouvert, poésies. — Chartres,
1900; in-8°, X-219 p. (Don Henri Bonvallet).
661. — Chartres (Archives historiques du diocèse de), n° 63,
6<= an., 25 mars 1900 (Abonnement).
946. — Deniker (J.). — Bibliographie des travaux scientifiques
(se. math., phys et nat.) publiés par les Sociétés
Savantes de la France, t. I, (i^" et 2*= livraison) ; in-4o
(Don du Ministre de 11. P.).
720. — Ecole des Chartes (Bibliothèque de Y), revue d'érudition
spécialement consacrée au Moyen Age, LX, 6<= livr.,
nov. déc. 1899.
945. — Géographie historique et descriptive (Bull, de), Comité
des travaux historiques et se. ; années 1886 à 1898 inclus.
— in-8°, complet (Don du Ministre de 11. P.).
943. — Historique et littéraire (Le Carnet;, revue mensuelle,
rétrospective et contemporaine ; dir. : comte Fleury ;
année 1899 complète (2" an.); année 1900, 15 janv.;
15 févr. ; 15 mars; Paris, in-S». —Extraits : Journal d'un
volontaire du 10'= bataillon en 1792, 1 in-8°, 27 p., 1898.
— Guillois (Antoine), Le duc d'Aumale, 2 exempl.
in-8°, 24 p., 1898 (Echange).
951. — Hospice mixte (Uni avant la Révolution. — L"Hôtel-Dieu
de Chûteaudun, — par A. Lamoureux, médecin aide-
major au !'='■ rég' de chasseurs à cheval. Paris, 1900;
in-8°, 31 p. (Don A. Lamoureux).
947. — Jordell (D.). — Répertoire bibliographique des principales
/{^i'?/e,s françaises pour l'année 1898; 2'- an. ; Paris,
1900 ; in-80, XI --272 — VI p. {Echangea.
134. — Lastegrie .R. de . — Bibliographie de'à travaux historiques
-^ 284 —
et scientifiques publiés par les Sociétés Savantes de la
France, t. III, 2"'<= livraison, in-4° {Don du Ministre de
ri. P.).
942. — Lyon (Bull, liist. du diocèse de) ; dir. : abbé J.-B. Martin,
!■•'' an., Ro 2; mars et avril 1900 ; in-8«, 56 p. {Don J.-
B. Martin).
64. — Manuscrits des Bibliothèques publiques de France (Cata-
logue général). — Paris. — Bibliothèque de V Arsenal;
t. VIII. Histoire de la Bibliothèque, — in-S» {Don du
Ministre de ri. P.).
73. — Manuscrits des Bibliothèques publiques de France (Cata-
logue général des — Départements — t. XXX {Lijon,
2 in-8°) ; t. XXXIII {Besançon), t. II, l'« partie, in-8») ;
t. XXXV {Carpentrns), t. II, 1 in-8° {Don du Ministre
de ri. P.).
Toi. — Orléanais (Société archéologique et historique de 1'),
Bulletin ; t. XII, n» 166, 2" trim de 1899, in-8» {Echange).
772. — Ouest (Bull, do la Soc. des Antiquaires de F), Poitiers,
4« trim. de 1899 ; 2° série, t. XX; in-8» {Echange).
949. — Progrès d'Eure-et-Loir, journal : n«* 1733 à 1736, mars 1900
{Echange).
727. — Revue des Sociétés Sayanies des Dépai'tements^—i" série,
t. III (mai, juin 1866), t. VIII (août, septembre 1868),
t. X (nov. déc. 1869) ; — 5' série, t. I (juin 1870), t. II
(oct., nov., déc. 1870), t. IV (sept., oct. 1872), t. VII
(janv,, févr., mai, juin 1874), t. VIII (sept., oct., nov.,
déc. 1874) ; — 6« série, t. I (janv., févr. 187S), t. III
(mai, juin 1876); — 7« série, t. I (!''% 2% 3-^ livr. 1879),
t. V — in-8o {Don du Ministre de VI. P.).
728. — Revue des Sociétés Savantes — Sciences mathématiques,
physiques et naturelles ; — 2*= série, t. I, II, III, IV, V,
VI, VII, VIII, IX, X, XI ; - 3" série, t. I, II, III ; —
table générale — in-8" {Don du Ministre de VI. P.).
944. — Sociales (Bull, du Comité des travaux hist. et scient. —
Section des Sciences P^conomiques et) — Séances,
rapports, mémoires aux Congrès des Sociétés Savantes,
années 1893 à 1898 — in-8° ; complet (Don du Ministre
de VI. P.).
769. — Touraine (Bulletin de la Soc. archéologique de la), t. XII,
2« partie, l'''" trim. de 1900, — et fascicule supplémen-
taire (Mémoires, t. 39), in-8° {Echange).
79b. — Vitry-le-François (Soc, des se. et arts de), t. XX, 1900,
in-8° (Echange).
- 285 —
SÉANCE DU 10 MAI 1900
Président : M. Roger Durand. — M. Chamberland, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Roger Durand, abbé Sainsot,
Appay, Balandra, Bernier, Bonvallet, Bourdel, Buisson,
Buisson Gabriel, Brosseron, Chamberland, Champagne,
Denis, Denisart, Denos, Doré-Bonvallet, Escoffler, Gabriel,
Gérondeau, Germond, Lehr, Lorin, Maugars, Mayeux, de
Mianville, Charles Petrot, Piébourg, D"" Robin, Robinet,
Truphème, abbés Guillon, Langlois, Métais, Vaurabourg.
Excusés : MM. Dauzat, Diogène Lelong, Mouton.
Présentation de nouveaux membres.
M. le Président donne lecture d'une longue liste de dons
faits par M. l'abbé Crancée et le remercie de sa générosité.
Il remercie également plusieurs autres donateurs.
M. le Président annonce que les nouveaux statuts ont été
approuvés par le Gouvernement sans modification aucune et
il donne lecture de la lettre de M. le Ministre.
MINISTÈRE REPUBLIQUE FRANÇAISE
de
l'instruction publique
et des
BEAUX -ARTS DECRET
Cabinet
Le Président de la République Française, sur le Rapport
du Ministre de rinstruction publique et des Beaux-Arts ;
Vu la délibération de TAssemblée générale de la Société
Archéologique d'Eure-et-Loir, en date du 2 mars 1899;
Vu le projet de statuts nouveaux;
— 286 —
Vu le décret du 4 juillet 1868 qui a reconnu d'utilité
publique la Société et approuvé les Statuts y annexés ;
Vu l'avis de M. le Préfet d'Eure-et-Loir, en date du
24 mai 1899 ;
La Section de l'Intérieur, des Cultes, de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts entendue ;
Décrète :
Article P^ — Sont approuvés, tels qu'ils sont annexés au
présent décret, les Statuts nouveaux de la Société Archéolo-
gique d'Eure-et-Loir.
Art. II. — Le Ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts est chargé de l'exécution du présent décret.
Fait à Paris, le 25 avril 1900.
Siffué: Emile LOUBET.
Pour le Président de la République :
Le Ministre de l'Instructiou publique et des Beaux-Arts,
Siffiié : G. LE Y GUES.
Pour ampliation :
Le Chef de bureau adjoint au Cabinet.
A. MALLET.
(Sceau)
M. le Bibliothécaire annonce que la Société a reçu une
centaine d'ouvrages nouveaux, parmi lesquels il signale les
Affiches cliavlraines, les Catalugues des Ai^chives nationales,
les publications du Musée Guimet, la Calliédralede Huysmans,
le tirage à pai^t des articles sur le Portail royal, etc.
M. Mayeux donne lecture d'un savant travail sur le portail
et les clochers de la façade occidentale de la Cathédrale de
Chartres et il communique des plans et des photographies.
M. l'abbé Métais pose des objections; MM. Piébourg, Lehr,
Sainsot, présentent diverses observations. M. Mayeux dit qu'il
espère trouver de nouveaux arguments en faveur de ses
conclusions et porter la conviction dans tous les esprits.
M. le Président lui adresse les plus vifs remerciements.
— 287 —
M. Frédéric Maugars lit une coiuinuiiication sur les l'uuilles
dp Chartùinvilliers; M. Tabbc Guillon, un rapport sur les
fouilles faites à Y ALhayc-dc-f Eau ; M. le Président donne lec-
ture du rapport de M. Rousseau-Renyoizé sur les fouilles
faites à Marchéville. Des remerciements sont, adressés aux
auteurs de ces travaux intéressants qui sont renvoyés à la
Commission do publication.
M. le Président rappelle qu'un de nos confrères, M. Tous-
saint, a été victime de l'accident de chemin de fer arrivé à
Chaville. Il se fait l'interprète des regrets de la Société et il
adresse à M'"" Toussaint et à M. Emmanuel Toussaint les
condoléances de tous les membres de VAssemblée.
M. le Président communique la lettre de M. le D"" Gillard
(deSuresnos), qui appelle l'attention de la Société sur Véglise
Saint- André. M. Gillard développe les raisons pour lesquelles,
à son sens, nous devrions nous v installer. Plusieurs
membres font observer que des dépenses énormes seraient
nécessaires et que le quartier est encore moins favorable
que celui de la Porte-Guillaume. Tout le monde du reste
s'accorde à dire que l'église Saint-André est un précieux
monument historique à la conservation duquel la Société
continue à porter le plus vif intérêt.
M. l'abbé Métais reprend en la développant une proposi-
tion quil ;i déjà présentée à la séance de janvier. Il dit que
la Société ne trouvera jamais une installation préférable à
celle que fourniraient les Greniers de Lorns. Cette proposi-
tion, motivée avec une force et une conviction communi-
catives, est prise immédiatement en considération, et une
Commission d'études est formée. Elle comprend : MM. Roger
Durand, Dauzat, abbé Métais, Denisart, Lorin, Mayeux.
Armand Mouton, Rousseau- Renvoizé, Chamberland.
Le Secrétaire donne lecture d'une note de notre confrère
M. Renouf sur les horloges de lu Cathédrale : la compétence
technique de l'auteur donne ;i cette communication un
intérêt tout particulier.
M. Denos communique le renseignement suivant, à
propos de la note I do la page 2.'U du t. X de nos /'roeè^-
— 288 —
Verbaux : « Le canal dont il s'agit avait son origine aux
Moulins-Neufs, communes de Saint-Prest et de Jouy, et son
embouchure aux Gâtineaux, commune d'Armenonville-les-
Gâtineaux. Dans son parcours, toujours assez rapproché de
l'Eure, puis de la Voise, et dont le tracé affecte la forme
d'un V renversé, il traversait ou longeait Jouy, Le Breuil,
Dionval, Saint-Piat, Mévoisins, Chimay, L'Orme-Hâlé, qu'il
ne dépassait guère, puis, changeant de direction, Yerme-
nonville. Boigneville, Coudray et Bailleau-sous-Gallardon.
Ces nouvelles indications sont tirées d'une carte des envi-
rons de Maintenon « dédiée au Roy », dépendant des remar-
quables collections de notre obligeant collègue, M. Georges
Champagne ».
M. le Président signale les innombrables Circulaires pro-
voquées par les Congrès de l'Exposition. Il appelle l'attention
sur Y Ecole internationale de l'Exposition, qui rendra des
services, malheureusement payés un peu cher.
M. l'abbé Sainsot demande oii en est l'organisation du
fJongrès national archéologique. M. le Président apporte des
renseignements qui donnent à l'Assemblée la satisfaction la
plus complète. M. l'abbé Métais demande si les membres de
la Société Archéologique d'Eure-et-Loir doivent payer la
cotisation de 10 francs pour être membres du Congrès
national. M. le Président dit qu'il prendra des informations
auprès de M. de Marsy.
Lecture d'une lettre de M. Raoul Bonnet qui déclare
se « faire un plaisir et un devoir » de donner à la Société
tous les renseignements désirables sur les autographes et do-
cuments susceptibles de nous intéresser. M. le Président
adresse à ^L Bonnet les plus vifs remerciements.
La séance est levée à cinq heures.
289 —
STATUTS
1— BUT ET COMPOSITION DE L'ASSOCIATION
Article P"'. — La Société Archéologique d'Eiire-et-Loir,
fondée en 1856, et reconnue comme établissement d'utilité
publique par décret en date du 4 juillet 1868, est placée sous
l'autorité du Ministre de l'Instruction publique.
Elle a pour but la recherche, l'étude et la conservation des
monuments et documents historiques existant dans le dépar-
tement.
Elle étend ses travaux aux sciences, à la littérature et aux
beaux-arts.
Elle s'interdit toute discussion politique et religieuse.
Son siège est fixé à Chartres,
Art. II. — Les moyens d'action de la Société sont la publi-
cation des Procès-Verbaux de ses séances et celle des
Mémoires dans lesquels sont insérés les travaux acceptés par
sa Commission de publication.
La Société peut également éditer d'anciens manuscrits.
Nul travail précédemment imprimé ne doit être inséré
dans les Mémoires.
Toutefois, dans certains cas, elle peut réimprimer d'an-
ciens ouvrages.
Ces publications de manuscrits et d'anciens ouvrages, en
raison de leur importance, ne peuvent se faire qu'en vertu
d'une autorisation spéciale donnée par la Société en assem-
blée générale.
Tous les ouvrages déposés dans les Archives de la Société
pourront être publiés par elle quand l'auteur n'aura pas
consigné son opposition sur le manuscrit.
Art. III. — La Société se compose de membres dhonneur.
Tome ïi, P.-V. M
— 200 —
de membres honoraires , de membres perpétuels , de membres
titulaires et de membres correspondants.
Pour être admis membre titulaire ou membre correspon-
dant, le candidat doit être présenté au Bureau par deux
Sociétaires: le Bureau décide l'admission au scrutin secret.
Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de
10 francs.
Cette cotisation est réduite à 5 francs pour les Desservants
et les Instituteurs.
Les membres correspondants ne sont point assujettis à
cette cotisation.
Tout sociétaire peut devenir membre perpétuel en versant
une somme de trois cents francs.
Art. IV. — Tout membre de la Société qui sera plus de
deux ans sans verser la cotisation pourra être déclaré
démissionnaire. La décision sera prise par le Bureau, à la
majorité absolue de ses membres.
Art. V. — Sont de droit présidents d'honneur, s'ils font
partie de la Société : M. le Préfet d'Eure-et-Loir, Ms^"" l'Èvêque
de Chartres et M. le Maire de la Tille de Chartres.
Sont également de droit membres d'honneur sous la
même réserve : M. le Vice-Recteur de l'Académie de Paris
et M. l'Inspecteur d'Académie en résidence à Chartres.
Art. VI. — Les membres titulaires que leur âg-e empêche-
rait de prendre une part active aux travaux de la Société,
ou qui lui auront rendu des services éminents, pourront, par
délibération spéciale du Bureau, être nommés membres
honoraires.
2. - ADMINISTRATION ET FONCTIONNEMENT
Art. VII. — La Société est adnnnistrée par un Bureau
composé de dix membres élus par l'Assemblée générale :
Un Président élu pour trois ans et qui n'est pas immédia-
tement rééligible à cette fonction ;
Trois Vice-Présidents , un Secrétaire , deux Vice-Secré-
taires, un Bibliothécaire-Archiviste, un Conservateur du
— 291 —
Musée et un Trésorier, élus également pour trois ans, mais
toujours rééligibles.
Le Bureau est assisté d'une Commission de publication
élue pour trois ans par la Société dans la séance ordinaire
qui suit l'élection du Bureau.
Art. VIII. — Les élections du Bureau et de la Commission
de publication sont faites au scrutin secret. Les membres
absents ont le droit de prendre part au vote en envoyant
leur bulletin dans une enveloppe contresignée et cachetée.
Le Président ouvre cette enveloppe en présence de l'Assem-
blée, constate la signature et dépose le bulletin dans l"urne
après pointage nominal du votant.
Les élections ont lieu au scrutin de liste, à la majorité
relative.
La qualification de Président est seule spécifiée sur le
bulletin de vote.
Les neuf membres qui , en dehors du Président élu ,
obtiennent le plus grand nombre de voix constituent le
Bureau.
Le Bureau élit au scrutin secret les titulaires de ses diffé-
rentes fonctions en dehors de celles de Président.
Art. IX. — En cas de vacance, par suite de décès ou
démission d'un membre du Bureau, il est pourvu à son rem-
placement, par la Société, en séance ordinaire. Les pouvoirs
du membre ainsi élu expirent avec ceux du Bureau.
Art. X. — Toutes les fonctions de membre du Bureau et
de la Commission de publication sont gratuites.
Art. XI. — La Société tient, autant que possible, ses
séances ordinaires le premier jeudi de cliaque mois, à trois
lieures.
Ses délibérations sont prises à la majorité des membres
présents.
Il est tenu de chaque séance un procès-verbal signé par le
Président et le Secrétaire.
Les membres correspondants prennent part aux délibéra-
tions, mais ne peuvent voter sur les questions de finances.
_ 292
Art. XII. — L'Assemblée générale se réunit chaque année ,
dans le courant de janvier, sur convocation spéciale.
Elle entend les rapports sur la gestion du Bureau , sur la
situation financière et morale de l'Association.
Elle approuve les comptes de l'exercice clos, vote le
budget de l'exercice suivant, délibère sur les questions mises
à l'ordre du jour et approuve la liste définitive des membres
titulaires de l'année, arrêtée avant la réunion.
Le rapport annuel et les comptes sont adressés, chaque
année, à tous les membres, au Préfet du département, au
Ministre de l'Intérieur et au Ministre de l'Instruction publique.
Art. XIII. — Indépendamment de l'Assemblée générale et
de ses réunions ordinaires, la Société tient des séances
publiques à Chartres et en dehors de Chartres.
Art. XIV. — Les dépenses sont ordonnancées par le Pré-
sident. L'Association est représentée en justice et dans tous
les actes de la vie civile par le Président.
Le représentant de la Société doit jouir du plein exercice
de ses droits civils.
Art. XY. — Les délibérations ordinaires de la Société,
relatives aux acquisitions, échanges et aliénations d'immeu-
bles, aliénations de biens dépendant du fonds de réserve,
prêts hypothécaires , emprunts, constitutions d'hypothèques
et baux excédant neuf années ne soni v.ilables qu'après
l'approbation par l'Assemblée générale.
Art. XVI. — Les délibérations <u'dinaires de ki Société,
relatives k l'acceptation des dons et legs, les délibérations
de l'Assemblée générale relatives aux acquisitions et
échanges d'immeubles, aliénations de biens dépendant du
fonds de réserve et prêts hypothécaires ne sont valables
qu'après l'approbation du Gouvernement.
3. — RESSOURCES ANNUELLES ET FONDS DE RÉSERVE
Art. XVII. — Les ressources annuelles de la Société se
composent :
1° Des cotisations et souscriptions de ses membres ;
— 208 —
2° Des subventions qui pourronl lui dru accordées;
3° Du produit des ressources créées à titre exceptionnel
et, s'il y a lieu, avec l'agrément de rautorité compétente;
4" Enfin du revenu de ses biens et valeurs de toute nature.
Art. XVllI. — Le fonds de réserve comprend :
1° Une première dotation de neuf mille francs ;
2° Le dixième du revenu net des biens meubles et immeu-
bles de la Société ;
3° Les sommes versées pour le rachat des cotisations ;
4" Le produit des libéralités autorisées sans affectation
spéciale.
Art. XIX. — Le fonds de réserve est placé en rentes nomi-
natives sur l'État ou en obligations nominatives de chemins
de fer dont le minimum d'intérêt est garanti par l'État.
Il peut également être employé en acquisition d'immeubles ,
pourvu que ces immeubles soient nécessaires au fonctionne-
ment de la Société, ou en prêts hypothécaires, pourvu que le
montant de ces prêts réuni aux sommes garanties par les
autres inscriptions ou privilèges qui grèvent l'immeuble ne
dépasse pas les deux tiers de sa valeur estimative.
4. — MODIFICATION DES STATUTS ET DISSOLUTION
Art. XX. — Aucun changement aux statuts ne peut avoir
lieu, si la proposition n'en est faite par tous les membres du
Bureau ou signée par le dixième des membres titulaires. La
discussion aura lieu dans une Assemblée générale, sur convo-
cation spéciale, et les modifications. devront être adoptées à
la majorité des deux tiers des membres présents.
Dans cette question , comme dans toutes celles qui peuvent
entraîner des dépenses importantes et non prévues au budget ,
notamment celles prévues à l'article XVI, la décision ne sera
valable qu'autant que le dixième au moins des membres
titulaires de la Société seront présents à la séance.
A une seconde convocation , s'il y a lieu , la décision pourra
être prise , quel que soit le nombre des membres présents.
Art. XXI. — L'Assemblée générale appelée à se prononcer
sur la dissolution de la Société et convoquée spécialement
— 294 —
à cet effet, doit comprendre, au moins, la moitié phisun des
membres en exercice. Si cette proportion n'est pas atteinte,
l'Assemblée est convoquée de nouveau, mais à quinze jours
au moins d'intervalle , et cette fois elle peut valablement
délibérer quel que soit le nombre des membres présents.
Dans tous les cas, la dissolution ne peut être votée qu'à la
majorité des deux tiers des membres présents.
Art. XXII. — En cas de dissolution ou en cas de retrait
de la reconnaissance de la Société comme établissement
d'utilité publique , l'Assemblée générale désigne un ou plu-
sieurs commissaires chargés de la liquidation des biens de
l'Association.
Sa délibération est adressée sans délai au Ministre de l'In-
térieur et au Ministre de l'Instruction publique.
Si la Société cessait d'exister, les registres, titres, papiers,
mémoires,, livres, objets d'art et biens de toute nature
seraient remis entre les nuiins de l'administration municipale
de la ville de Chartres^ pour être répartis entre la Biblio-
thèque et le Musée de cette ville.
Dans le cas où , l'Assemblée générale n'ayant pas pris les
mesures indiquées, un décret interviendrait pour y pouvoir,
les détenteurs des fonds, titres, livres et archives apparte-
nant à l'Association s'en dessaisiront valablement entre les
mains du commissaire liquidateur désigné par ledit décret.
Art. XXIII. — Les délibérations de l'Assemblée générale
prévues aux articles XX, XXI et XXII ne sont valables
qu'après l'approbation du Gouvernement.
5. — RÈGLEMENT INTÉRIEUR ET SURVEILLANCE
Art. XXIV — Un règlement, adopté par l'Assemblée géné-
rale et approuvé par le Ministre do l'Intérieur , après avis du
Ministre de l'Instruction publique, arrête les conditions de
détail propres à assurer l'exécution des présents statuts. Il
peut toujours être modifié dans la même forme.
Art. XXV. — Le Ministre de l'Instruction publique aura
— 205 —
le (Iruit de l'aire visiter par ses délégués les ('iablisseiiient.s
fondés par la Société et de se faire rendre compte de leur
fonctionnement.
Vu H la Section de rintérieur, le 28 mars 1900.
Le Utipportfiir,
Signé: F. Chapsal.
Vus et approuvés pour être annexés au décret du 25 avril 1 000.
Paris le 25 avril 1900.
Le Mi ni sir f dr l' Insli action publique
et des Beaux Arts.
Signé : G. Leygues.
Pour ampliation :
Le Chef de Bureau adjoint au Cabinet,
(Sceau) A. Mallet.
REGLEMENT INTERIEUR ET SURVEILLANCE
1.- ATTRIBUTIONS PARTICULIÈRES DES MEMBRES DU BUREAU
Article P'. — Le Président reçoit la correspondance,
signe les bons à tirer, règle Tordre du jour des séances et
autorise les lectures : il renvoie à la Commission de publi-
cation celles de ces lectures qui lui paraissent de nature à
motiver l'intervention de celle-ci.
Art. II. — Le Secrétaire rédige le procès-verbal de chaque
séance, surveille l'impression des publications et leur distri-
bution.
Au nom du Président, il convoque k chaque séance tous
les membres de la Société.
Art. III. — Le Bibliothécaire-Archiviste, qui a la garde de
la Bibliothèque et des Archives conservées au siège de la
Société , communique sur place aux membres de la Société
les manuscrits qu'ils désirent consulter; il leur délivre,
— 206 —
contre récépissé, les livres dont ils demandent communi-
cation, pour nn temps qui ne pourra excéder trois mois.
Il tient au courant l'inventaire et le catalogue méthodique
et alphabétique des livres , papiers et ouvrages formant les
archives de la Société.
Art. IV. — Le Conservateur du Musée a la garde des objets
qui le composent. Il communique sur place, aux membres de
la Société, les objets que ceux-ci désirent consulter.
11 tient au courant l'inventaire et un catalogue méthodique
et alphabétique.
Art. V. — Le Trésorier est dépositaire des titres de rentes
ainsi que des médailles obtenues par la Société.
Il contrôle les registres de réserve des volumes et fascicules
])ubliés par la Société, vérifie les sorties ainsi que les rentrées
correspondantes.
2. — COMMISSION DE PUBLICATION
Art. VI. — Une Commission de publication, composée de
onze membres, dont font partie de droit M. l'Inspecteur
d'Académie , le Président et le Secrétaire de la Société , est
chargée d'examiner les manuscrits déposés. Aucune publi-
cation n'est faite sans son autorisation.
Elle choisit son Secrétaire parmi les huit membres élus.
Celui-ci enregistre les entrées et sorties des manuscrits et
des épreuves et consigne sur un registre les décisions de la
Commission. Il est chargé des convocations.
En cas de vacance de l'un des membres de la Commission
de publication , il est pourvu à son remplacement par le
Bureau.
Art. MI. — La Commission de publication est responsable
de l'exécution matérielle de tout ce qui est publié sous le
sceau de la Société : éditions de manuscrits, réimpressions,
etc.
Elle est juge de la forme à donner aux publications et de
leur opportunité, dans les limites prévues par le budget.
Elle estappelée à statuer, pour chaque travail d'impression.
— 297 —
en dehors des Procès-Verbaux et des Mémoires, sur le chiffre
de tirage et le marché à intervenir avec l'imprimeur.
Elle surveille la mise en vente des ouvrages de la Société.
Art: VIII. — La Commission se réunit avant et après
chacune des séances de la Société et toutes les fois qu'il y a
utilité.
Ses décisions relatives ii l'examen des nicinuscrits sont
l)rises au scrutin secret et à la majorité absolue des membres
présents.
Le Rapporteur, nommé au scrutin secret, doit, autant que
possible dans le mois , produire par écrit ses conclusions et
rendre le manuscrit coté et paraphé.
La Commission procède alors au vote pour décider : le
nmnuscrit sei'èt piihlit' Ici qu'il est ; ou : le manuscrit sera , njin'-s
les niodilicntions siç/imlées à l'auteur, examiné à nouveau. Si le
vote, en fm d'examen, est favorable, le Secrétaire de la
Commission transmet le manuscrit au Secrétaire de la Société
avec la mention : hon à composer ; s'il est défavorable , le
manuscrit est déposé aux Archives de la Société.
3. — PUBLICATIONS
Art. IX. — Tout manuscrit remis à la Société devient sa
propriété. L"auteur toutefois peut le publier à ses frais, si la
Société n'entreprend pas cette publication.
Art. X. — Les membres titulaires reçoivent chacun un
exemplaire de toutes les publications de la Société.
Les membres correspondants reçoivent seulement les
Procès-Verbaux. Ils n'ont part aux autres distributions
qu'autant qu'ils acquittent le prix fixé par la Société pour
chacune de ses publications.
Art. XI. — Cependant (oui membre correspondant aura
droit à un exemplaire du volume où aura été imprimé un
mémoire fourni par lui.
Art. XII. — L'auteur d'un travail inséré dans les publica-
tions de la Société a droit, aux frais de celle-ci. sur sa
— 298 —
demande, à un tirage à part de 20 exemplaires avec couver-
ture qui ne pourront être mis en vente.
Art. XIII. — Aucun tirage à part exécuté aux frais de
Fauteur ne pourra être vendu avant la mise en vente des
volumes de la Société.
Art. XIV. — La Société correspond avec les autres Sociétés
françaises et étrangères dont les travaux peuvent l'intéresser
et fait avec elles des échanges de publications.
FOUILLES DE MARGHEVILLE
Guidés par M. Cintrât, propriétaire k Marchéville, M. Heur-
tault et moi, nous avons visité les fouilles qui ont amené la
découverte des objets présentés à la Société à la séance du
8 février dernier.
C'est en face du hameau de Moque-Souris, commune de
Marchéville, et sur la pente douce d'une vallée, que nous
trouvons la carrière ouverte par M. Cintrât pour l'extraction
des pierres. C'était, à n'en pas douter, l'emplacement d'une
habitation romaine, à proximité de la voie romaine se ter-
minant à Magny (IV statistique de M. de Boisvillette) : l'em-
placement était bien choisi, abrité des grands vents, avec un
cours d'eau qui devait être alimenté par les étangs de Ville-
bon et dont le lit desséché se trouve à deux cents mètres
de là environ.
Malheureusement les résultats obtenus sont bien minimes :
tout d'abord les fouilles n'ont été faites que pour l'extraction
du moellon et nous ne voyons que des amorces de fonda-
tions de murs sans y trouver au-dessus un appareil qui
distingue facilement les maçonneries romaines.
Nous avons vu, dans une tranchée un peu plus ouverte,
une aire de quelques mètres carrés formée de béton de 8 à
10 centimètres d'épaisseur, mais aucune mosaïque ni aucun
débris de marbre par petits cubes dont elle aurait dû être
faite.
Poursuivant nos recherches, nous avons démoli deux
— 209 —
petits massifs de maçonnerie dans lesquels, à notre grand
étonnement, nons avons trouvé des débris de tuiles
romaines, des tuiles entières même, noyées dans le mortier
et formant le massif, qui ('tait. ainsi composé de lits irrégu-
liers alternés de moellons et tuiles romaines entières ou
brisées.
Nous n'avons pu ajouter à ces documents que la récolte
de débris de poterie, tellement réduits, qu'il est ditficile de
leur assigner une forme première.
Pour résumer nos impressions, nous pourrions dire qu'il
semble probable qu'on se trouve en face de vestiges d'habi-
tation romaine détruite et dont les matériaux ont été utilisés
postérieurement.
Les tranchées, comme nous venons de le dire, ont été
faites dans le but d'extraire du moellon : elles ne permettent
pas d'étendre bien loin les investigations. Aussi émettons-
nous le vœu que si M. Cintrât, dans l'avenir, trouvait quelques
nouveaux fragments pouvant modifier notre impression
première, la Société alloue, comme elle le fait en pareil cas,
une somme pour découvrir un plus grand emplacement.
Elle aura en M. Cintrât un correspondant plein d'initiative
et que, dès à présent, on ne saurait trop remercier pour les
efforts qu'il a faits et sa participation aux découvertes qui
nous intéressent tant.
Rousseau-Renvoizé.
DÉCOUVERTE D'UN SARCOPHAGE EN PIERRE A LÉTHUIN
Au mois de février dernier, un propriétaire de Léthuin,
croyant débarrasser son champ d'une pierre qui le gênait
pour labourer trouvait un sarcophage.
Dans le sarcophage, fait de pierre calcaire, probablement
locale, était un squelette dont la tête manquait et il semble-
rait que la sépulture n'avait pas été violée, car le sarco-
phage n'avait que l'"60 de longueur, et les ossements indi-
quaient un homme de première force. Avec les ossements
étaient un anneau et une pièce de monnaie.
Le propriétaire du champ était absent lors de mon pa.ssage
— 300 —
à Léthuin. Je n'ai pu voir ces objets et, d'ailleurs, comme il
n'attachait aucune importance à sa trouA^aille, il avait réduit
en fragments le sarcophage et il a été impossible de le
reconstituer depuis.
Mon but, en faisant cette communication, est d'attirer l'at-
tention de la Société sur cette localité déjà signalée par
M. Lefèvre (Annuaires 1848-1849).
Il y a eu certainement un camp romain bordant la voie
romaine u" xxv d'Ablis à Allaines indiquée par M. de Bois-
villette et utilisée en partie à notre époque pour la traversée
de Léthuin à Sainville.
On trouvait, il y a quelques années, dans l'emplacement
avoisinant le champ où a eu lieu cette dernière découverte,
de nombreux lits de terre noire que l'on extrayait comme
engrais. En faisant ces déblaiements, on a recueilli des
pièces de monnaies romaines et débris de toute nature.
Nous sommes là à quelques kilomètres de Mérouville où
les vestiges de l'occupation romaine ont été signalés depuis
longtemps.
Rousseau-Renvoizé.
FOUILLES A L'ABBAYE DE L^EAU
(héyi'iev-Mm's 1900).
La comtesse Isabelle de rhartres avait posé en mars 1225
la première pierre de l'église abbatiale de l'Abbaye royale de
l'Eau, consacrée à la Sainte Vierge, selon les statuts de l'ordre:
et en 1226, une charte nous parle de cette église comme
déjà construite. Elle fut si solide qu'après les incendies de
1360 et 1568, les moniales de l'Eau purent bâtir à nouveau
sur les anciennes murailles. Eu 1791, elle fut démolie: les
matériaux (bois de charpente, pierres de taille, moellon,
tuiles, boiseries même) vendus aux enchères furent dispersés
aux environs, et bientôt Nicolas Gosset, propriétaire, pouvait
édifier une grange sur une partie de l'emplacement de la
susdite église; toute trace allait en être perdue,, car les an-
ciens avaient négligé de nous en laissser le plan. Chaque
nouvel acquéreur, et ils ont été nombreux, faisait subir à
— 301 —
Tenclos monacal des modifications variées et bizarres, de
sorte que, sauf quelques vieillards, personne ne s'occupait
plus de rantique monument qui pourtant avait servi de
paroissse pour les hameaux voisins, La A^arenne, Tachain-
ville, Montmureau, Gouabille. Il y a quelques années,
M. Baïonna nous avait manifesté l'intention de rétablir l'an-
cien couvent ! Mais un krack épouvantable étant survenu
dans sa fortune au Brésil, les choses en restèrent là. Or cette
année 1900. le nouveau propriétaire, l'honorable M. Chapron,
ayant remarqué l'absence de végétation soit pour les arbres
soit pour le gazon dans la partie avoisinant le mur de sépa-
tion entre les deux propriétés, enjoignit à son jardinier de
labourer le terrain. M. Julien ne fut pas longtemps à recon-
naître que la bêche et la fourche, continuellement arrêtées
par du moellon ou de fortes pierres, étaient impuissantes à
défoncer le terrain : c'est alors que les fouilles devinrent
nécessaires, et qu'elles amenèrent l'heureux résultat que l'on
sait : la découverte des substructions de l'église abbatiale,
fait assez intéressant pour que les feuilles publiques l'aient
relaté. Les premières recherches avaient mis à découvert la
nef avec ses fondations, ses murs de clôture de plus d'un
mètre d'épaisseur, ses piliers placés de 5 mètres en 4 mètres,
et dont la maçonnerie à toute épreuve avait défié les meilleurs
.outils dos ouvriers; déjà nous avions rencontré, intact en
plusieurs parties, effondré, affaissé, brûlé ou disparu en cer-
taines autres, le dallage formé de pavés rouges de 0,11 x 0,11
et 0,025 d'épaisseur. Les archives de Thivars mentionnaient
qu'un seigneur de Tachain ville avait été inhumé dans l'église
extérieure, proche et vis à vis de la grille ; à l'endroit précis
nous avons trouvé un corps à 1 m. 50 sous le dallage, mais le
caveau ou sépulture a dû être violé, car nous n'avons vu ni
cercueil, ni objet curieux. Sa pierre tombale fut retrouvée
gisante, mais hélas, brisée et incomplète ; une autre pierre
tombale, également mutilée, représente une abbesse avec son
très riche costume. C'est dans ces circonstances que la Société
eut la générosité de nous accorder un secours de cinquante
francs pour pouvoir continuer les recherches. Ces dernières
furent assez heureuses. En dépit de l'inclémence du temps,
et de la nécessité où ils étaient de respecter de malheureux
sapins, les ouvriers poussèrent vigoureusement le travail.
— ?,{yj —
L'orientation des pavés et le symbolisme chrétien nous firent
opérer le sondage dans la partie avoisinant à Test le mur de
clôture. Bientôt un nouveau pilier et le mur de clôture nous
donnèrent la certitude que nous étions encore dans l'église.
D'ailleurs nous retrouvions toujours les débris innombrables
de tuiles, d'ardoises, de pierres, de fer, brûlés et calcinés
d'une façon intense; on eût dit la cendre encore chande, à
côté de pailles brûlées ! Les pavés (0,105 x 0,105 et 0,02 épais-
seur) étaient blancs et plus durs ; un petit mur de séparation
qui supportait un couloir permettant aux serviteurs et per-
sonnes de l'abbaye de pénétrer dans l'enceinte, et qui en
même temps isolait les religieux nous fit penser que nous
étions dans le chœnr; quatre cadavres en furent exhumés;
des plaques commémoratives d'abbesses, y furent relevées,
elles étaient sans nul doute appliquées au mur. La tradition
était que 12 marches servaient d'escalier pour pénétrer du
dehors dans l'intérieur; nous les avons découvertes dans le
remblai qui entoure les cloitres.
Poussant plus ;i l'est, l'on fut arrêté par un mur assez
épais, probablement de l'époque primitive, puisqu'il supporte
le dallage récent (depuis 1568) qui en cette partie extrême
est soulevé de 0'" 25; nous sommes dans le sanctuaire. Il est
à noter qu'il ne forme pas abside ou rond-point, mais un
pan coupé ou trapèze avec pierres chaînées à l'encoignure.
Appuyée au mur du fond était une piscine, dont les pierres
avaient été enlevées ; nous n'avons plus trouvé que l'ouvrage
de maçonnerie construit avec du moellon déjà incendié et
formant un conduit ayant 1 mètre de profondeur, 1 '" 10 de
circuit latéral etO"' 30 de largeur.
Voici les dimensions de l'église monacale telles que les
fouilles actuelles nous ont permis de les établir, de concert
avec M. Leloup, maître maçon, qui dirigeait les travaux.
Largeur générale, 20 mètres. Longueur dans la nef, 35'" 50;
dans le chœur, 6 '" 50 ; dans le sanctuaire, 4 '" 80 ; lon-
gueur totale : 46 '" 80. Nous ne parlerons que pour mé-
moire des dix autres cadavres que nous avons trouvés en
dehors de l'église, car les fouilles ne se sont pas continuées
de ce côté : tous étaient tournés vers l'est, pour la plupart
privés de cercueil ; ils ont été recueillis avec respect et
inhumés dans le cimetière de Ver, le 15 mars dernier, jour
si glorieux pour Chartres et si funeste pour la banlieue
sud.
Comme objets curieux, mentionnons un superbe Christ en
cuivre du commencement du xiip siècle, une croix d'abbesse,
un anneau, des morceaux en quantité extraordinaire de
verres peints des anciens vitraux, de fer, de clous, etc., un
débris de la cloche, des poteries vertes fori nombreuses.
Cette église ayant été saccagée en 1791, que pouvait-il nous
rester après un tel vandalisme?
•Tules GllLLON, fUivr (Ir Va-.
25 Mars 1900.
NOUVEAUX MEMBRES
MM. Bachelrt, directeur de la sucrerie de Béville ; [)ré-
senté par MM. le docteur Robin-Massé et R. Durand.
CouTANCEAU (Louis), ingénieur civil, rue de la Porte-
Morard, 28; par MM. Diogène Lelong et Denos,
Petit, notaire ;i Voves ; pai* MM. Rousseau- Renvoizé
et Y von.
Rousseau (Eugène), rue du Cygne. 0 ; par MM. Denos
et Rousseau, graveur.
Truphème (Théodore), professeur de dessin au Ij'cée,
boulevard de la Courtille, 32 ; par MM. Denisart et
Chamberland.
Objets offerts à la Société :
Don de M. l'abbé Crancée :
1. — Cliché de la préparation du trône (Paul Durand; église
de Champhol). Voir Mémoires, tome IV, p. 435, fig. 19.
2. — .Telon (le François de Raisse, seigneur de la Hargerie,
avec ses armoiries : Bail, (/ni intclligil sup. egeniïi
l't pauperê, avec un Saint Jean-Baptiste tenant une
brebis dans la main gauche, accolé des deux lettres
L. I).
— mi —
3. — Jeton de Charles de Goiizague-Clèves, duc de Nèvers et
de Rethel, plus tard duc de Mantoue et Montferrat.
L'avers porte Car. Gonz. D. Nev. et Reth, 1600, avec
le buste du duc.
Le revers, ses armoiries avec « sup. princeps archen-
sis ».
Clèves, village sur la Meuse, dans le Rethelois,
appartenait en effet à Charles de Gonzague, qui fit
bâtir une ville importante sur son emplacement et
lui donna le nom de Charleville, dérivé du sien.
4. — Sceau du couvent de Bouche-d'Aigre : « S. Coventi de
Buca Ugrie (plomb).
5. — Sceau du couvent des Frères mineurs de Chartres :
« S. conventus fr. minorum carnotensium (plâtre).
0. — Sceau de Tabbesse de l'Eau (xv'' siècle). — Jehanne de
la Praslière. 1400-1500.
7. — Sceau du prieur de la Trinité de Tyron.
8 et 9. — Bague et pièce.
Ouvrages reçus en Avril 1900.
868. — Académie (les Inscriptions et Belles Lettres, Paris (Comptes
rendus) lOOO, janv.-févr. . in-8'^ Don dii Ministre de
n. P..
818. — Alliance française iBuUetin de l'i pour hi propagation de
la langue... no79, iT'-'ann.; loavril J900(/)o^; fj. Durand).
97U. — Archives nationales. — Répertoires numériques des
Archives du Parlement de Paris (série X), du Châtelet
de Paris (série Y), de la Chambre des Comptes de
Paris (série P), 3 in-i» [Don du Ministre de 11. P.).
779. — Aube (Mémoires de la Société académique d agriculture,
sciences, arts et belles lettres du département de 1')
t. XXXVl, (tome LXIII de la collection). — 3« série ;
1899 ; Troyes; in-8'' (Echange).
894. — Beauceron de Paris (Le), revue mensuelle ; 31, rue de
Rivoh, in-8°, n»^ 1 bis, 2, 3, ^, C, 7, 9, 10, 11, 13, 14, 10,
— 305 —
17, 18 (Don et échange de la Société Les Amis de la
Beauce).
906. — Bénédictine (Mélangres d'histoire), l'"^ et 2" série par dom
Berlière ; publication de la Revue Bénédictine, 2 in-S»
{Echa)tge).
907. — Bénédictine iRevuei, de Maredsous (Belgique); XVIP
année, 1899, et 1900 (janvier et avril i, in-8o [Echange).
747. — Bibliotlièques et des Archives pour 1900 (Annuaire des),
in-12 {Bon du Ministre de 11. P.].
890. — /?o//^//^//rt/^/ I Analecla), t. XIX, fasc. I; Bruxelles, 1900;
paru le 31 mars ; in-8° (Echange).
969. — Catalogues de libraires ; Daragon, n° 4, avril 1900 ; Leroux,
avril 1900; Sacquet, n° 3, février 1900, Georges Rapilly,
n" 36, mai 1900.— Joseph Baër et C", Frankfurt am Main,
Lageiivatalog, 412 idons).
775. — Centre (Mém. de la Société des Antiquaires dui, Bourges;
t. XXIir\ 1899, in-S" (Echange).
661. — C/zr;/7rt'.'; (Archives Historiques du diocèse de). — Revue
mensuelle, direct. : abbé Métais, 6*^ année ; n° 64 ; 2o
avril 1900 ; in-S" {Abonnement).
966. — C/if/r/rcs (^ Journal de), 63« année, n°s 42 à 49, in-fo [Echange).
964. — Commerciale et industrielle d'Eure-et-Loir (Bulletin de
r Association] trimestriel, t. IV, n"^ 60 et 61, janvier et
avril 1900 ; in-8o (Don de l^ Association).
768. — Corréz-e (Bull, de la Soc. se. h. a. de la), Brive, tome
XXII", l'*^ livr., janvier-mars 1900; in-8o [Echange).
662. — Danoise (Bull, de la Soc.i, n" i22, avril 1900; in-8°
{Echange).
955. — Ecclésiastique de Belgique (Documents inédits pour servir
à l'Histoire), publiés par dom Berlière, t. I, I in-8"^ ;
publication de la Revue Bénédictine [Echange}.
949. — Eure-et-Loir (Le Progrès d'j, journal, 15^ année ; n°^ 1737,
1740 à 1747, 1749; in-f° [Echange).
963. — Eure-et-Loir iLa Croix d'i, journal 15"- année, n«* 226, 227,
230, avec suppléments, in-f<J (Echange).
973. — Goussard (A.-F.). — M. l'abbé Ychard..., biographie;
Chartres, 1896; in-8°, VIH-US p. {Don abbé Crancée).
891. — Grecques (Revue df^s Etudes), trimestrielle ; t. XII; n" i8-
50, juil., déc. 1899; Paris; in-8° [Don du Ministre de
n. p.).
959. — Guimet (Annales du Musée), 1880 à 1899, série in-4"; t. I
àlX, XXIH, XXV à XXIX; les tomes XXVIII et
XXIX contiennent le magistral travail de E. Amélineau:
Histoire de la sépulture et des funérailles dans l'ancienne
Tome X, P.-I. 21
— 306 —
Egypte, avec nombreuses vignettes et 112 planches
hors texte, 2 in-4°, XXII-236 p., 680 p. [Bon du Ministre
de ri. P.).
960. — Guiniet (Annales du Musée) 1892 à 1899, série in-8°,
bibliothèque d'études ; t. I (Regnaud P. — le Rig-Véda),
t. III, Milloué (L. de) — CofTre à trésor attribué au
Shogoun iyé-yoski (1838-18o3), t. V et VI (Aymonier
, K. — Voyage dans le Laosi, t. VII (Menant D. — Les
Parsis), t. VIII (Milloué (L. dei. — Si-Do-in-Dzouj, 6
vol. [Don du Ministre de l'I. P.).
951. — Gm/wcï (Annales du Musée), Bibliothèque de vulgarisation,
série in-18 ; 1. 1 (Amélineau E. — Les moines égyptiens),
t. III (Menant J. — Les Hétéensi, t. IV (Dumontier G-.
— Les symboles, les emblèmes et les accessoires du
culte chez les Annamites), t. V (Menant J. — Les
Yézidis), t. VI ^Bournais et Paulus — Le culte des
morts), t. VII (Amélineau E. — Résumé de l'Histoire
de l'Egypte), t. VIII (Le bois sec refleuri; roman coréen),
t. IX (Dareste R. — La Saga de Nialj, t, X (Senart E.
— Les castes dans l'Inde ; les faits et le système), t. XI
(Muller M. — Introduction à la philosophie Védanta)
{Don du Ministre de l'I. P.).
962. — Guimet (Catalogue du Musée), 3 in-18 ; par L. de Milloué ;
— introduction... histoire des religions des anciens
peuples civilisés ; Catalogue, 1" partie ; Petit guide
illustré 1897 {Bon du Ministre de 11. P.).
879. — Historiques (Revue des Questions), 34^ an., 134« livr., !'=■•
avril 1900, in-8° [Abonnement).
945. — Historique et descriptive Bulletin de Géographie' ; 1899,
n°' 1 et 2 ; Paris; in-8° {Bon du Ministre de l'I. P. .
967. — //o/7/cM/^/«'g et viticulture d'Eure-et-Loir (Bulletin de la
Société), t. XXI, n" 15, mars 1900, in-S» [Bon de la
Société).
972. — Huysnians (J.-K.) — La Cathédrale ; Paris, Stock; 1898;
in-12, 488 p. {Bon A. Gerondeau).
968. — La Lande (dej. — Connaissance des temps pour l'année
commune 1775, publiée par l'ordre de l'Académie des
sciences. Paris, 1774, in-12, reliure armoriée {Bon abbé
Crancée).
781. — Langres Bull, de la Soc. hist. et arch. de); t. IV, n° 59,
l<='- mars 1900 ; in-8° {Echange).
971. — Larousse [Revue encyclopédique) n° 277, 8^ année, 24 déc.
1898 [contient un article de Huysmans sur Liguge et
— 307 —
un autre de Roger Marx sur la Catlicdrale de Huysmans],
p. Ii9;j à 1M2 {Don A. Gérmuleau).
975. — Légué (Emile). — Coup d'œil général sur l'état des Missions
de la Communauté de S' Paul pendant les années 1889,
1890, 1891. — Chai très, Garnier; 1890 ; 2 p. in-8», XV-
".6 et :)7-H(i p. (7)0» abbé E. Légué).
792. — Lorraine iMém. de la Soc. d'Archéologie L. et du musée
historique Lorrain), Nancy, 1 in-8" : 1899, t. XLIX
3'' sér., XXVII« vol.) [Echange'.
748. — Maine (Revue historique et archéologique du), in-8°, l.
XLVI, 1899; second semestre [Echange).
9b4. — Maredsolana (Analecta), seu Monumenta ecclesiasticœ
antiquitatis ex mss. codicibus nunc primum édita aut
denuû illustrata; publication de la Revue Bénédictine;
vol. I. Liber comicus sive lectionnarius missse quo
Toletana ecclesia ante annos mille et ducentos utebatur ;
vol. II, Sancti Clementis romani ad Corinthios epistulœ
versio latina antiquissima ; vol. III, Sancti Hieronymi
presbyteri Commentarioli in Psalmos, Tractatus seu
Homiliœ in Psalmos... 4m-8«' [Echange).
963. — Milloué (L. de). — Le bouddhisme dans le monde; origine,
dogmes, histoire. Paris, Leroux, 1893; id-12, IX-257 p.
[Don du Ministre de VL P.).
953. — Monasticon belge par dom Berlière, t.I (Namur, Hainaut),
in-4o ; publication de la Revue Bénédictine [Echange].
908. — Monwnental [B\x\\Q\m), Société française d'archéologie;
direct. : comte de Marsy ; 7*^ série., t. 2« (62® de la coll.),
in-8o [Echange).
958. — Orientalistes Congrès provincial des) : compte rendu de
la 3" session, Lyon, 1878, 2 in-4° ; de la i'% Saint-Etienne,
1873; 1 in-8°; — Egyptologie, l*"'' bulletin, 2<= vol., 1880,
1 in-8° [Don du Ministre de l'I. P.).
751. — Orléanais (Bulletin de la Société archéologique et
historique de V), t. XII; n° 167; 3« et 4e trimestres de
1899 ; in-80 [Echange).
767. — Orne (Bulletin de la Société historique et archéologique
de 1'), t. XVIII (y bulletin) 1899, Alençon ; in-S"
(Echange).
664. — Perche (Documents sur la province du\ publiés par
MM. de Romanet et Tournouër, 39« fasc, janvier 1900,
in-8° [Abonnement).
974. — Reinach [Sadomon). — Antiquités nationales, description
raisonnée du Musée de Saint-Oermain-en-Laye ; I
— :î()S —
époque des alluvions et des cavernes. Paris, Didot
(1889) ; 1 in-8o, XVI-322 p. [Acquisition).
756. — Seine-et-Oise (Commission dos Antiquités et Arts de)
Versailles, in-S» ; t. VII à XiX (1887-1899) et table des
X premiers vol. par Perrier du Carne [Echange].
717. — Senlis (Comité archéologique de), ln-8o ; 3'' série, t. II à
X : 4e série, t. I et II (1887-1898) [Echange).
SÉANCE nu JEUDI 7 JUIN 1900
Président : M. Roger Durand. — M. Gérondeau, secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Etaient présents : MM. Amblard, Appa}^ Bellier de la Cha-
vignerie, Besnard, notaire, Augustin Bouchard, Brosseron,
Chamberland, Denis, Denisart, Delaunay - Huart , Denos,
Doré-Bon vallet, G-ustave Fouju, Gabriel, Gérondeau, Arthur
Goupillon , Lehr, Edgar Lucas , Frédéric Maugars , Manger,
Mayeux, Pétrot-Lemarié, Baron de Ponton d'Amécourt,
Maurice Real, Renouf, Docteur Robin, Rousseau -Renvoizé,
Tachot, Truphème, Abbés Crancée, Gouju, Guillon, Haye,
Hermeline, Métais.
Excusé : M. Roy.
M. le Commandeur Henri Le Court , président de la
Société de Lisieux, présenté par notre collègue M. Besnard,
notaire à Chartres, est invité par M. le Président à prendre
place au bureau. On remarque également dans Tassistance
le R. P. Chesnel, bénédictin, frère de notre savant collègue,
M. le D'" Chesnel, de Chartres.
En l'absence de M. Chamberland, notre secrétaire, M. le
Président invite M. Gérondeau à prendre place au bureau
pour y remplir les fonctions de secrétaire.
M. le Président annonce le décès de deux de nos confrères,
MM. Bourgeois -Gaucheron. ancien notaire à Teriuiniers, et
Machelard, ancien Directeur de l'Enregistrement, et il se
fait l'interprète des regrets de la Société.
— 309 —
En notifiant à rassemblée la nouvclk' de la mort inopinée
de M. le comte Arthur de Marsy, président de la Société
Française d'Archéologie, M. le Président prévient que le
Congrès, dont l'organisation est entièrement préparée, tien-
dra néanmoins ses assises à Chartres du 27 juin au ."> juillet
prochain.
M. le pasteur Lehr donne lecture d'une longue et fort
intéressante notice concernant les recherches faites par lui
aux archives du Ministère de la Guerre, relativement
à la composition des troupes employées à la construction de
l'ancien aqueduc de Maintenon. Cette lecture est écoutée avec
un très vif intérêt et des remerciements sont adressés à
M. Lehr.
M. le Président donne lecture d"une lettre de M. Bourdel,
ancien inspecteur de l'enregistrement, contenant une pièce
de vers sur Maintenon en 1849 et une autre du même
auteur, composée à l'occasion du Congrès prochain.
M. labbé Langlois donne connaissance de la liste des
ouvrages reçus, donnés ou échangés depuis la dernière
réunion. Il appelle l'attention sur les deux importants
travaux offerts par M. Alfred Besnard, notaire honoraire à
Saint-Denis :
Généalogie de Chalo-Saint-Mard, et famille de Sainctes.
M. Georges Durand, imprimeur, fait don à la Société du
Tableau des imprimeurs diartrains depuis le XV'' siècle.
De bien vifs remerciements sont adressés à ces généreux
donateurs. .
M. le Président donne lecture d'une lettre de M. A. de
Trémault, qui signale l'existence k Brétigny, commune de
Sours, d'une galerie couverte encore inconnue. L'entrée a
été mise au jour l'année dernière: on peut y pénétrer sur
une longueur de oO à 35 mètres ; à cette distance, elle est
obstruée par des éboulements. Elle est dans le voisinage
très prochain des anciennes galeries et a pu être autrefois
en communication avec elles... Quant au travail exécuté
pour la creuser il a des dimensions assez variables (environ
1 m. 21» ;i 1 m. 30 de largeur et 1 m. <S0 de hauteur), elle est de
— 31(1 --
tout point semblable à celles anciennement connues. On n'y
a rien trouvé que quelques ossements d'animaux, peut-être
débris ou résidus de cuisine ».
' Il donne également lecture du résumé d'un travail fait par
M. Lanore, concernant la construction de la Cathédrale de
Chartres de 1140 à 1143 et inséré dans Y Art chvélieu. ' ~
Cette lecture amène M. Mayeux ;i reprendre et à conti-
nuer le développement de la théorie sur le même sujet dont
il a commencé à nous donner connaissance à la dernière
réunion. Il invoque à l'appui de ses observations l'exemple
encore existant du clocher séparé de l'église de Vendôme et
1 autrefois réuni à cette même église par un cloître aujour-
d'hui disparu complètement.
Il fait passer dans l'assemblée quatre plans par terre res-
titués par lui et venant à l'appui de la théorie qu'il a entre-
I pris de développer. Ces plans représentent les différents
! états supposés de la façade de la cathédrale avant son entier
\ achèvement : plan sans le clocher neuf, plan avec le clocher
: de Fulbert; plan sans la rose et plan avec un porche,
f M. l'abbé Métais entre dans le débat et fait quelques
; objections. M. Mayeux répond en présentant un croquis
qu'il a relevé de l'état actuel de l'église et du clocher de
Vendôme, dont il fait le rapprochement avec la cathédrale
de Chartres.
Cette discussion close, M. le Président achève la lecture
commencée. Elle suscite diverses observations présentées
par MM. Truphème, le docteur Robin, M. Mayeux, Amblard
et Merle l.
]M. Chamberland, de retour à la séance, donne lecture du
procès- verbal de la dernière réunion, lequel est adopté sans
observation ni discussion.
A une demande posée par un membre sur la question des
bâtiments de Loëns, M. le Président annonce que la com-
mission nommée à l'effet d'étudier les propositions de
M. l'abbé Métais, a été d'un avis unanime pour l'adoption d«
ce projet:- il y a lien maintenant de poursuivre auprès de
Tadministration municipale les négociations- en vue de la
cession dudit immeuble k la Société.
— 311 —
M. le Président informe l'Assemblée que les membres de
la Société pourront assister gratuitement à la séance d'ou-
verture du Congrès, mais qu'ils devront préalablement verser
entre les mains du trésorier, M. Lorin, un droit de 10 francs
s'ils désirent assister aux autres réunions ou faire partie des
excursions.
La séance est levée à 5 h. 1/2.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS:
MM. Antoine, répétiteur au lycée Marceau, présenté par
MM. Chamberland et André Foiret.
BouRGiNE (l'Abbé), premier vicaire à Dreux; par
MM. Georges Champagne et l'abbé Langlois.
Delaunay ; par MM. Maugars et Durand.
Doré ; par M. Vincent.
Lajoie ; par MM. Lorin et Maugars.
Lemenestrel , ancien imprimeur à Dreux ; par
MM. Georges et Roger Durand.
RoussELOT, maître répétiteur au tycée Marceau; par
MM. Roy et Chamberland.
Thomas - Gaubert, rue du Cygne; par MM. Doré et
Diogène Lelong.
AQUEDUC DE MAINTENON
troupes employées a sa construction
De Pontgouin à. Maintenon et au delà, les « travaux du
roy ^> forment une ruine immense : terrassements souvent
gigantesques, arcades aux allures romaines, canaux aban-
donnés. Le génie d'un Vauban a déployé làtouteslesressources
du grand siècle ; et nous les découvrons nous-mêmes, — pro-
cédés et organisation du travail — soit sur le terrain, soit dans
les rapports administratifs qui ont renseigné ou inspiré Louvois,
et qui nous révèlent par surplus les errements de la bureau-
cratie d'alors.
— 312 —
Enfin , cette entreprise a des dessous curieux ; on lui trouve,
aTec les événements contemporains, les plus bizarres et les
plus inattendues des corrélations. C'est l'étude de l'emploi
de la main d'œuvre militaire qui va nous les révéler.
Les travaux ont commencé avec le printemps de 1685 et
ont duré jusqu'à la tin de 1090 ; mais pendant les deux
dernières années, seuls, les maçons étaient encore à l'ouvrage,
ils travaillaient à la VS''"' pile de l'aqueduc (1). Dès les com-
mencements, la besogne avait été très nettement répartie
entre les divers personnels dont on disposait. Tous les
ouvriers d'état, chaufourniers, maçons, tendeurs de grès,
etc., étaient étrangers au pays ; il venaient de tous les points
de la France et même des pays voisins, et travaillaient sous
divers entrepreneurs. Etrangers aussi à la contrée, les entre-
preneurs de transport. Les matériaux encombrants, comme
le charbon, venaient par eau quand on ne les trouvait pas
sur place. Le cours de l'Eure avait été l'objet, à cet effet,
d'une étude attentive dont les résultats ne manquent pas
d'intérêt. Quand aux vivres, ils étaient amenés par voie de
terre. Bien qu'on ait des états détaillés des denrées fournies,
et que la calligraphie de ces mémoires fasse un heureux
contraste avec le griffonnage des minutes ambiantes, il est
impossible d'en tirer aucun renseignement précis sur l'ef-
fectif des travailleurs. Il faut s'en rapporter à d'autres moyens
d'évaluation.
Quant aux gens du pays, inutile de dire qu'on n'a pas
oublié leur qualité de cor\éablès. On les a employés à
l'extraction des matériaux (pierre, sable, etc.), à la coupe
des bois, et c'est eux aussi qui les charriaient à pied d'œuvre.
Le reste, c'est-à-dire les travaux de terrassement, tant
de l'aqueduc que des canaux de la Voise et de l'Eure . a été
exécuté par la main-d'œuvre militaire. Nous possédons, sur
cet emploi do l'armée, deux sources d'information : les
archives historiques de la guerre, qui fournissent à vrai dire
fort peu de documents , mais des documents précieux si on
les rapproche de ceux de l'autre source, les registres de
l'état-civil des paroisses ou des établissements hospitaliers.
< Archives hist. de la gueri'e , vol. 057, pièces S, iO, 68, 138, et vol.
7.4o el 7ii [lassini.
— ;^13 -
Les renseignements l'ournis par ces registres n'ont, il Tant le
dire, pas tonte la précision désirable. Ils sont quelqne pen
confus, car la répartition des cantonnements, si tant est
même qu'elle ait été rigoureuse (ce dont je doute), nepei-met
pas toujours de suivre la marche des travaux. Ensuite, l'énu-
mération des compagnies — travail fort ingrat — ne peut
amener à aucun résultat pratique : bien que la mortalité ait-
été énorme , le hasard a pu épargner telle ou telle compagnie,
la même a pu changer de capitaine, sans parler des antres
causes d'erreur : le nom est souvent estropié, l'indication
du corps, fautive, parfois même absente; enfin, il y a des
otïîciers en congé dans les environs, des détachements de
passage qui laissent leurs malades en route, etc. Il nous a
paru préférable, dans ces conditions, de n'être précis qu'à
bon escient.
On peut l'être sans danger pour les premiers débuts de
l'entreprise. Ici, en etiét, nous nous trouvons en présence de
deux points d'attaque bien distincts, l'un à Pontgouin, l'autre
aux alentours de Maintenon ; de deux petits corps d'armée
qui ont leur tâche bien définie et leur organisation bien nette.
Le premier fera les terrassements de l'aqueduc, jusqu'aux
arches, pendant que le second s'attaquera aux canaux de la
Yoise et de l'Eure. C'est quand ils ont fini par opérer leur
jonction que la confusion t-ommence.
Dès le mois d'octobre 1G«4, on remarque a Chartres et
dans le voisinage des mouvements de troupes inusités. Jus-
qu'à la fin de l'année , l'Hôtel-Dieu recevra quarante soldats,
appartenant aux régiments de Champagne, de Xtivarn', de
Piéinviil , de Picardie, des Vaisseaux, de IJretagne, de
Toulouse, de Dauphin- infanterie , et à un régiment de cava-
lerie qui était simplement de passage.
En mars 1085, on organise le service de santé des six
bataillons qui travailleront à Pontgouin. On traite avec les
administrateurs (le lIIotel-Dieu de Chartres, l'hôpital tempo-
raire de S'-Piat. dont nous parlerons dans la suite, étant
trop éloigné pour (pie les malades puissent y être transportés.
On s'efforcera d'obtenir des conditions pécuniaires favorables,
et il faut croire que l'on n'a pas tenu à Louvois la dragée
trop haute, car les envois de malades commencent immédia-
tement et se poursuivent tant qu'on n'est pas arrivé à
— 314 —
Maintenon * . On ne relève pas un décès de soldat dans
les villages traversés par Taqueduc, et où les troupes ont
séjourné.
Cette affluence de malades nous donne les noms des
régiments et les numéros des bataillons employés, détail que
les archives de la guerre ont négligé de transmettre à la
postérité. C'est :
Le P'' et le 2""^ bataillon de canonniers des Fusiliers du
Roi. Ce corps est. comme on sait, l'ancêtre de nos troupes
de Tartillerie et du génie. Ces troupes, qui avaient été
employées aux dragonnades , venaient de La Rochelle par
Blois et Orléans. Comme on le verra, le régiment a fourni
en outre un détachement de mineurs.
Le pr bataillon du régiment de Feuquières.
Le P'' du régiment de Crussol. L'un et l'autre ont eu, dès
le commencement de 1686, des détachements dans la vallée
de la Voise et près de Maintenon -, en compagnie de canon-
niers des fusiliers du Roi . je ne me charge pas d'expliquer
pourquoi.
Enfin le 1*=' et le 2'"*-' bataillon de LaïKjuedoc. Ce dernier
bataillon est à Epernon en décembre 1685. Par parenthèse,
il était peuplé de protestants. Peut-être a-t-il travaillé aux
terrasses encore visibles à Orphin.
Il est possible que l'aqueduc , dont le canal en zig-zag, tan-
tôt court à fleur de terre, tantôt est soutenu par d'énormes
remblais, ait été attaqué sur plusieurs points, divisé en
plusieurs sections, et les travailleurs cantonnés dans celle
des localités voisines qui offrait le plus de ressources. 11 y
avait sur ces chantiers 5.000 paires de bras : le procédé" s'im-
posait à vrai dire.
L'agglomération autour de Maintenon des ouvriers militaires
et civils avec les femmes, les marmailles, les mercantis
qu'ils traînaient à leur suite, était en effet la source de
sérieuses difïîcultés, dont on n"a peut-être pas su parfaitement
triompher.
Les soldats logeaient en général chez l'habitant, (iui recevait
' C'est-à-dire jusqu'au milieu de 1687. ' •
- Dès juin 1685. il y avait un détachement de Crussol à .Maintenon; ce
n'est à coup sûr pas le même.
— :3I5 —
à cet elïet une iiuloninité convonablo, ;i uik^ ('XC(!])lion près,
sur laquelle nous reviendrons : il s'agit des grenadiers en-
voyés à Gallardon en mars 1685 , et pour lesquels ordre est
donné de ne rien payer ^ .
'- Des magasins de vivres sont installés à Maintenon
(30 mars): ils sont en état de contenir 2.800 setiers do
blé. Enfin, c'est à S'-Piat qu'est placé l'hôpital. Cet établisse-
ment, composé de mauvaises baraques, a été dès le début
x\q la plus notoire insuffisance. A voir le soin que les ofîiciers
ont d'envoyer leurs domestiques à l'Hôtel -Dieu de Chartres,
on devine toute l'horreur de cet asile temporaire de S'-Piai,
dernier mot de l'incurie barbare du temps. Non seulement
ôii.y manquait de tout confort, mais on y manquait déplace.
Il n'y en a jamais eu assez, soit qu'on n'ait rien su prévoir,
soit que les épidémies causées par l'entassement de tout ces
êtres humains et par l'insalubrité des travaux aient dépassé
toutes les prévisions. A Mévoisins, à Changé, à Épernon .
dans toute la vallée de la Voise jusqu'à Gallardon, et sur-
tout à Maintenon , les décès sont innombrables. Encore ne
figurent-ils pas tous dans les registres, car il faut tenir
compte des inhumations enregistrées par les seuls aumôniers
des régiments, et des pertes, impossibles à évaluer, mais
certainement considérables, de Félément non catholique,
particulièrement nombreux dans les corps emploj'és aux
travaux.
Combien y at-il eu de soldats massés dans la région? C'est
également fort dirticile à dire : peut-être 7.000, sans le corps
de Pontgouin. Les régiments ont fourni des détachements de
force et de composition très variable, qui n'ont pas toujours
travaillé en même temps. Souvent, il est malaisé de faire
concorder les indications des registres paroissiaux avec
celles des archives de la guerre.
Les travaux exécutés aux environs de Maintenon se répar-
tissent entre deux chantiers principaux ; l'un pour le canal
de l'Eure à la Voise et pour la canalisation de tronçons de
l'Eure, l'autre pour le canal de la Voise, rendue naviguable
jusqu'à Gallardon. Les travaux de la A'oise ont eux mêmes
' Arcli. Guerre, 743. Lettre du ±{ mars Kiyr).
— 316 —
été divisés en deux ou trois sections ' : c'est à ce détail un
peu vague que se bornent nos renseignements.
Même après l'étude si consciencieuse de M. Denos, il est
diliicile de se rendre un compte exact de la composition des
détachements qui ont creusé le lit de la Voise; nous en avons
déjà fait connaitre la raison. Et c'est ici précisément que les
divergences s'accentuent entre des sources d'informations
également sûres, par définition. Le 18 octobre 1685, Louvois
prescrit à La Coudraie de faire préparer « un logement de
1.500 lits dans Galardon et Espernon, puisqu'il y aura 10 ba-
taillons fournissant 270 ou 80 hommes chacun, joints aux
sergents, feront h peu près le nombre nécessaire pour les
remplir ». En effet, on mettait deux hommes dans chaque
lit. Les compagnies étaient alors de 50 hommes dans les régi-
ments français, 100 dans les régiments allemands (dans celui
dWlsncr notamment), plus fortes encore dans les régiments
suisses. Nous devrions donc retrouver à partir de cette
date, à Epernon et (iallardon, dix détachements de six,
trois ou deux compagnies, suivant les corps : eh bien, on n'y
arrive pas.
D'ailleurs, à cette date du 18 octobre 1685, où Louvois
avait d'autres soucis que de faire dresser des lits militaires,
il y avait déjà depuis longtemps des troupes à Gallardon :
le 15 mars-, Louvois écrivait que « si M. de Montigny
devoit avoir besoin de quelques compagnies d'infanterie à
Galardon ». il n'avait qu'à les demander. Effectivement, du
printemps ii l'automne 1685, il y eut là au moins deux
compagnies de Lu Fertv. Le 'M avril, arrivaient en outre,
par Nogent-lc-Roi, quatre compagnies de mineurs des
fusiliers (lu lioi, auxquels se sont ajoutés plus tard (c'est
M. Denos qui nous l'apprend), des canonniers du b'' bataillon.
Quant au régiment de lu Surrc, il a fourni un détachement
([ui a pris part à toute la durée des travaux : d'abord des
grenadiers, sans doute ceux qui ont été gratuitement héber-
gés il Gallardon. puis quelques autres compagnies, canton-
nées soit dans la vallée de la Voise, soit dans celle de
l'Eure.
' Mémoire du 5 avril 1685. Arch. Guerre, 744.
- Arcli. Guerre, 7i3.
M. Denos cite ensuite le régiment de Salis, qui se recrutait
dans les Grisons. En 1791, il s'appelait llioshach et portait le
n° 85. La mention de Garde Suisse, que l'on trouve ici, doit
être une erreur: les Gardes Suisses, qui avaient alors
quatre compagnies (le tiers de leur effectif) occupées à des
travaux de canalisation à Chambord , n'ont certainement pas
été employés à Maintenon. Mais après tout, il n'est pas
impossible que le fameux Pierre Stuppa (dont nous reparle-
rons), qui cumulait avec les fonctions de colonel de son
régiment, celles de colonel des Gardes Suisses et la dignité
de colonel général des Suisses, soit venu se promener dans
le pays, avec une escorte qui aurait perdu un ou deux
hommes. M. Denos énumëre trois compagnies de Salis : il y
en avait une quatrième à Épernon.
Le régiment de J/'" le Daupinn, nommé ensuite, n'a dû
fournir qu'un très petit détachement. Navarre (encore un
régiment oii les protestants étaient nombreux) était dans
la région dès la fin de 1684 et y est demeuré jusqu'à Tau-
tomne de 1G87. Le détachement était cantonné, partie dans
la vallée de la Voise, partie à Épernon.
Voici, ensuite, le nom de Stuppa l'Aine. Combien a-t-il
envoyé de compagnies aux travaux du Roy, en 1086 et 1687?
Au moins deux, peut être davantage, car lui aussi était
recruté en pays protestant, et par conséquent, il est possible
que certaines de ses compagnies ne soient pas mentionnées
dans les registres paroissiaux.
Les frères Stuppa — Pierre, ramé. ei .Jean-Baptiste, le
cadet — étaient des condottieri originaires de la vallée de
Chiavenna, sur le versant italien des Grisons. L'aîné était,
comme on l'a tu, un gros personnage, qui avait mérité par
des services signalés les nombreuses dignités dont il était
revêtu. Avant lui, la France avait eu constamment des régi-
ments suisses à sa solde, mais c'étaient des corps tempo-
raires , qui ne survivaient pas à leurs colonels ou aux circons-
tances qui en avaient provoqué la formation. A partir de
1671, cette instabilité prend fin : les régiments suisses, après
autant d'avatars qu'ils auront de colonels, subsisteront Jus-
qu'à la Révolution. Or cette fixité est l'œuvre de Stuppa.
Louis XIV méditait l'invasion de la Hollande ; il fallait
des soldats : on s'adressa aux cantons suisses. Les plus
— :U8 —
peuplés et les plus riches étalent les cantons protestants : or
les gens instruits et sensés voyaient de fort mauvais œil ces
levées destinées à combattre des coreligionnaires. Stuppa,
chargé des négociations, s'avisa d'écrire six Lettres d'un
officier du roi à uii pnsfeur et docteur en théologie de Berne ;
il s'efforçait d'y démontrer: 1° que la guerre projetée n'avait
aucun rapport avec la religion ; 2" que les Hollandais étaient
de mauvais protestants. L'ouvrage parut simultanément en
deux éditions, à Cologne et à Paris. Prompte, vive et longue
riposte, écrite de Hollande par un pasteur, nommé Brun.
Mais cette joute intellectuelle eut le sort de toutes les polé-
miques: elle réjouit les lettrés, mais ne convertit personne.
Selon leur vieille habitude, les braves confédérés qui
aimaient les aventures, soit pour elles-mêmes, soit poiu" le
bénélice qu'ils en tiraient , atiluèrent sous les drapeaux de
la France. On forma notamment des régiments réguliers,
dont l'un est celui qui nous occupe.
Le régiment de Stuppa l'Aine s'appelait en 1791, Salis-
Saniade, et portait alors un uniforme rouge à revers jaunes
qui a souvent tenté les peintres. Mais pourquoi a-t-il fourni
des terrassiers à Vauban ?
Au moment de la Révocation do l'Édit de Nantes, il se
trouvait en Languedoc, principalement aux environs de
Pont-Saint-Esprit. Sa consigne était d'empêcher l'émigration
des religionnaires, ce qui n'était pas trop conforme aux
capitulations : on ne devait pas employer les Suisses à
molester les protestants français. Le régiment accepta le
rôle qu'on lui imposait, mais avec un tranquille sans gêne,
le joua fort mal : on s'ingéniait à procurer aux huguenots des
moyens d'évasion. Pour se mettre à couvert, Stuppa interdit
platoniquement ces manœuvres, après quoi il les ignora. Il
se savait d'ailleurs assez important, assez indispensable
même, pour pouvoir tout se permettre.
Cependant Basville eut vent de la chose. Le 5 août 1686,
il écrivait à Louvois une lettre sévère : il citait des faits
précis et des noms ; il donnait à entendre que pour un cas de
flagrant délit . il y en avait depuis longtemps bien d'autres
qu'on n'avait pu surprendre. Je n'ai pas retrouvé, et pour
cause, la réponse de Louvois. Il y avait déjà une compagnie
du Stuppa l'Aine h Gallardon au commencement de 1686.
— 319 —
Les registres de l'Hôtel -Dieu de Chartres en meiitioiiiiont,
un an plus tard, un autre dont le capitaine est notoirement
protestant. Je ne veux rien en conclure, mais il est, parfois,
des hasards bien curieux.
Arrivé au printemps de 168G, le régiment d' Anjou est
resté dans le pays Jusqu'en octobre 1687; il semble avoir
été employé presqu'en entier aux travaux. Lu Rcinc-inCnnlo-
ric a fourni au moins trois ou quatre compagnies, dont la
colonelle; Piémont , un contingent à peu près égal, canton-
né entre Maintenon et Gallardon en 1680 et 1087. Ces deux
régiments renfermaient beaucoup de protestants.
D'autres régiments, qui n'ont pas logé dans la vallée de
la Voise, ont encore laissé des traces de leur passage. Peut-
être ont-ils travaillé quand même à la rivière de Gallardon,
mais il est plus probable qu'ils étaient chargés de creuser le
canal de l'Eure.
Une lettre de Louvois du 4 avril 1085 ' , annonce l'envoi
d'un bataillon du régiment (Y Alsace, et prescrit de ne pas y
incorporer de recrues originaires de Francfort. Ce bataillon
était le 2™". La date de son arrivée est incertaine , c'est à
partir du 24 septembre 1685 que sa présence est constatée.
Le 8, Alsace, avait un bataillon en Saintonge ; le 10 novembre,
deux à Angers, dont probablement celui de Saintonge. Ils
avaient pris part aux dragonnades, et n'ont pas été employés
aux travaux. Le 2'"- bataillon avait ses 8 compagnies réparties
entre Epernon, Maintenon, Pierres, S*-Piat et Mévoisins.
Formé en 1653 (et non en 1635 comme on l'imprime souvent),
le régiment (ï Alsace portait, en 1791, le n" 53. Le fond
paraît avoir été composé d'Alsaciens et de Lorrains, auxquels
s'ajoutaient des Allemands de tous les pays, des Hollandais,
des Scandinaves, des Suisses. La proportion des protestants
y était très forte.
A côté à' Alsace , on trouve encore Normandie, Picardie,
Bourbonnais, Auvergne, Les Vaisseaux, Verniandois, Resseaux,
le l'^'" bataillon de Lyonnais. Au moment où Louvois travail-
lait de toutes ses forces à la conversion des militaires protes-
tants-, à coups de faveurs, d'argent, de menaces et de
' Archives de la Guerre , 744.
- Cf. H. Lehr. Les Protestants d'autrefois, vie et institutions militaires, passira.
— 320 —
châtiments, il est assez curieux de constater que presque
tous les régiments que nous venons de nommer étaient
pleins de huguenots. Le bataillon de Languedoc dont nous
avons mentionné la présence à Épernon, n"a pas eu moins
de 28 abjurations en trois mois, dont 14 dans une seule com-
pagnie (le tiers de l'effectif !)
En 1687, plusieurs de ces régiments ont pris le parti
d'envoj^er leurs malades à THôtel-Dieu de Chartres, soit
parce que l'avancement des travauxles rapprochait de la ville,
soit h cause de l'insuffisance notoire de l'hôpital de S'-Piat.
L'automne de cette même année fut signalé par de grands
mouvements de troupes. En octobre, on releva presque tous
les détachements qui avaient été employés jusque là aux
travaux, et on les remplaçapar un corps d'un effectif moindre
(peut-être 5.000 hommes), mais tout aussi bariolé. Ce bran-
le-bas est attesté, soit par la présence de nouveaux noms de
régiments dans les registres et par la disparition des noms
anciens, soit par la mention : « délaissé après le départ des
troupes », qu'on lit à la suite d'un acte de décès du 9 octobre
1087, à Saint-Piat.
Mineurs et canonniers des Fusiliers du Roi sont remplacés
par des Bombnrdiers. Alsace et La Sarre sont restés. Mais
avec eux, voici des compagnies de Joceranne, de La F ère, de
Béarn, d'Artois, de Lorraine, de Touraine, de Forez, du
régiment suisse iVErlach^, de G niche, de la Marine (une
seule compagnie, le fait est spécifié), de Royal Roussillon, du
Maine (un bataillon peut-être) et un peu plus tard, de Cham-
pagne et du régiment suisse L^fylTer, que les documents du
temps ne manquent jamais d'écrire <^ Fifre » ^.
Artois, Touraine, Champagne et La Fère ont pris part aux
dragonnades. Plusieurs de ces régiments venus en 1088,
Béarn notamment, avaient des soldats protestants. Ceux de
Maine s'étaient même fortement compromis. Le régiment du
Maine avait appartenu à Turenne, et avait porté son nom
jusqu'à la mort du héros ^ Protestant, ce régiment l'était
' Ernost en 1791.
2 CanleUa m 1791.
3 V. dans l'Histoire de la Milice françoise du 1'. Diiniel. qnelqnps particu-
larités t'urionsps sur rc n'cimont.
— 321 —
dès l'origino, protestant il demeura dans la suite. Lors de la
Révocation de l'Edit de Nantes, il était en garnisuii à Metz.
Il était sous les ordres du lieutenant-coloiicl de Varennes *.
Or, le 6 décembre 1685, Varennes, un certain nombre de ses
officiers, très probablement beaucoup de leurs hommes et
un fort conting'cnt de religionnaires messins, se réunissaient
dans un bois à deux lieues de la ville, et passaient la fron-
tière les armes à la main, bousculant un détachement de
dragons accouru à toute bride pour les arrêter. Les dragons
firent quatre prisonniers (au moins parmi les officiers) ; on
les emprisonna, on confisqua leurs biens. Deux de ces officiers
abjurèrent dans la suite.
L'histoire fit un beau tapage. Louvois distribua l'éloge et
le blâme, se plaignit de l'imprévoyance de ses subordonnés,
comme si l'entreprise avait pu être prévue, ordonna, un
peu tard, des mesures de surveillance qui ne mirent pas un
terme aux désertions en masse, et pendant ce temps, Varennes
et sa troupe gagnèrent la Prusse. Ils y furent bien accueillis;
les officiers eurent de l'avancement, selon l'usage, et Ton
forma un régiment de Varennes, entièrement composé de
protestants français et organisé à la française. C'est ce
dernier détail qui nous a fait supposer, malgré le silence des
documents français, qu'une bonne partie du régiment du
Maine avait suivi ses officiers; non seulement Erman et
Reclam, dans leur Histoire du Ret'iiije en Prusse, l'affirment
positivement, mais il faut remarcj[uer que les autres régiments
français à la solde de la Prusse avaient l'organisation
prussienne. Si l'on fait une exception pour le régiment de
Varennes, c'est que probablement on se trouvait en présence
de compagnies à peu près complètes, ou tout au moins,
assez fortement encadrées.
Et d'autre part, on comprend également dès lors qu'un
régiment aussi mal noté ({ue celui du Maine n'ait été envoyé
qu'aussi tard aux travaux. Il avait sans doute besoin d'être
réorganisé après l'émigration de ses chefs et d'une grosse
partie de son personnel.
' D'après des docuineiits d'origine prussienne, Varennes n'aurait commandé
qu'un bataillon ; étinit donnée l'organisation inililairc du temps, ces deux rensei-
lincments ne sont pas en contradiction.
Tome X, P.-\\ ii
^oo
Depuis rabaiidon des travaux de terrassement, à la fin de
1G88, il n'y a plus dans les hôpitaux que de rares décès de
militaires; on peut les attribuer à des mouvements de troupes
étrangers à l'entreprise. C'est à dessein que nous n'avons
parlé, ni des grenadiers du régiment de la Sarre, en garni-
son à Gallardon, ni des Dragons de la Reine, qui ont hanté
les alentours de Maintenon de 1685 à l'automne 1687 \
ni des Dragons du Colonel Général qui leur ont succédé. La
présence de ces troupes n'est en effet pas motivée par les
travaux ; elle s'explique par l'existence de nombreux
protestants dans la région. A priori déjà on ne comprend
guère l'emploi des troupes montées dans les travaux de
terrassement, et il ne faut pas songer à leur prêter le rôle
dévolu à la prévôté. Or, tout s'éclaire, si l'on veut bien consi-
dérer que tout ce pays a été un foyer du protestantisme.
Gallardon, Écrosnes, les villages de la Yoise ont longtemps
fourni le noyau de l'Église réformée de Chartres. Le loge-
ment gratuit — ou plutôt onéreux pour l'habitant — des grena-
diers n'est donc pas enveloppé de mystère ; on choisissait de
préférence, comme garnisaires, les troupes montées ou les
troupes d'élite, parce que l'entretien en était plus coûteux.
Les dragons de la Reine étaient à Orange en octobre 1685,
à Meaux en décembre. On ne saurait préciser la date de leur
arrivée en Beauce. Comme il ne menaient pas une vie bien
pénible, ils ont perdu peu de monde, et il en résulte que les
registres de l'état civil ne nous apprennent pas grand chose
à leur sujet. Toujours est-il que le 5 novembre 1085, le mar-
quis d'Huxelles recevait l'ordre de loger des sergents et
des soldats chez les religionnaires, même nobles, du diocèse
de Chartres. Le 13 décembre, ordre d'envoyer une compa-
gnie de dragons à Illiers -, et de là, dans le Perche. Le 19,
on en expédie une autre dans l'élection de Châteaudun. Le 28
janvier 1686, on enjoint à M. de Bregis d'emprisonner les
gens de la R. P. R. de Chartres qui s'obstineront à ne pas
changer de religion, y compris deux veuves qu'il avait par-
ticulièrement signalées.
^&'
' Le régiment y a peut-être été tout entier.
' Les Scalberge, père et fils, derniers pasteurs de Chartres au xvu" siècle,
avaient près d'Iliiers une ferme qui porte encore leur nom.
OQo
^^ • y-^fj ^^
Il y avait à Charlainvillicrs une Église do fief dans le
château du marquis du Péray. Il est certain qu'il avait des
dragons chez lui, car le 29 janvier 108G, on lui accordait,
sur sa demande, quinze jours pour se faire instruire; c'était
une des formules usuelles pour être délivré des garnisaires.
Il se fit instruire, non des doctrines exposées dans le caté-
chisme, mais des moyens de gagner les Provinces-Unies. Il y
parvint, comme beaucoup d'autres protestants do notre
région y sont parvenus. Il ne put emmener qu'une partie do
sa famille. Sa femme, Catherine de Courcillon, mourut au
couvent des Ursulines de Chartres en 1701.
Pour le dire en passant, dans les parties de notre départe-
ment où les réformés étaient nombreux, ceux d'entre eux
qui n'ont ni fui, ni abjuré, se sont en général concentrés en
des points situés à la périphérie de ces régions : ainsi
Marsauceux, Gaubert'. Les protestants d'Eure-et-Loir sont
presque tous originaires du département même.
En résumé, l'opinion courante que 30.000 personnes, dont
les deux tiers de soldats, ont été employées aux travaux de
Maintenon, n'est vraie qu'approximativement et demeure
plutôt au-dessus de la vérité : autant qu'on peut en juger, il
n'y a pas eu plus d'une douzaine de milliers de soldats à la
fois, et le total de ceux qu'on a envoyés ne paraît pas
supérieur à 17.000. Quant au chiffre des pertes, s'il est
impossible do l'évaluer exactement, il est incontestable que
la tradition, d'après laquelle il aurait été très élevé, est l'ex-
pression même de la vérité.
Henry LEHR.
* A Églancourt, il ne reste de protestant qu'un cimetièi-e délaissé, pi'opi'iété
du conseil presbytéral de Marsauceux.
— 324 —
L'ARCHÉOLOGIE GHAUTRAINE
EN 19 0 0
SES DÉBUTS. SES SUCCÈS. SON AVENIR
Antiqua venerari,
Brogredi ad meliora.
(Devise de la Société.)
On est imprudent à tout âge :
A dit un vieil et sage adage.
Qu'on le dise aujourd'hui pour moi,
Quand j'ose provoquer la Muse,
Sans pouvoir donner pour excuse
Le talent qui brave le droit.
Pourtant, quand un passé s'éveille,
Il est bon de prêter l'oreille
Au vieux rimeur qui, plein de foi,
Un des premiers porta sa pierre
A l'œuvre, maintenant prospère.
Qui d'abord n'eut qu'un humble toit.
Mais dès le début, qu'elle est belle
Cette pléiade qui s'appelle
Durand, Boisvillelle et Merlel!...
Que d'écrits, de savants mémoires,
Eloquents tableaux de nos gloires.
En gardent le vivant reflet.
Par le récit de notre histoire
Lépiuois, cher à ma mémoire,
Conquérait le droit de cité ;
Lecocq qu'un noble zèle entraine,
En fouillant la mine chartraine,
Y mettait l'ordre et la clarté.
Puis, dans une œuvie magistrale,
liiiltaiii, de notre cathédrale
Enchâssait les mille trésors.
Et dans leur sens symbolique
De la célèbre basilique
Expliquait les naïfs décors.
— 325 —
Crypte, portail, vitraux, statues.
Clochers géants portant aux nues
Les vœux et les coeurs des Chartrains :
Sublime hommage, élan mystique
Vers cette Vierg(î druidique
Que prophétisaient les païens.
Mais le Temps marche et la Science
Qui d'un œil jaloux le devance.
Vise aux plus vastes horizons.
Une élite, active et fervente,
Déjà se presse, impatiente
D'explorer de nouveaux sillons.
Voyez!... à cette heure féconde,
Toutes les richesses du monde
Se groupent pour nous éblouir...
Puisse l'Art, au progrès fidèle,
Y trouver la moisson nouvelle
Dont s'enrichira l'avenir.
Dans le domaine où chaque maître
Avec honneur s'est fait connaître,
Que le niveau soit dépassé ;
Qu"aux yeux du chercheur qui l'appelle,
Jaillisse encore une étincelle
Dans les ténèbres du Passé,
Et moi, dont la voix téméraire,
Pour fêter cet anniversaire,
Cherche en vain des mots éclatants...
Que n'ai-je ces accents lyriques
Qui. dans les luttes homériques.
Enflammaient tous les combattants.
E. BOURDKL.
— 326 —
LE CHATEAU DE MAINTENON
JARDINS — AQUEDUC — VIADUC
Moi, poète indulgent, je chante en ce séjour
Les faiblesses d'un cœur illustré par l'amour.
1
Au sein de la vallée où l'Eure en serpentant
Promène de ses eaux le tranquille courant,
S'élève un beau manoir dont la masse imposante
Au milieu de grands bois noblement se présente.
Ses murs ont revêtu cet air d'antiquité
Qui des vieux monuments consacre la beauté.
L'art n'y fait point briller des sculptures magiques ;
Mais d'un noble écusson les chiffres symboliques,
Dès le seuil éveillant d'amoureux souvenirs,
Attirent le touriste et charment ses loisirs.
Autrefois sa défense, aujourd'hui sa parure,
Un fossé lui compose une verte ceinture.
Le pont qui chaque soir glissait sur des anneaux,
Tandis que le gardien, à travers les créneaux.
D'un regard inquiet interrogeait la plaine,
Maintenant s'ouvre à tous, confiant et sans chaine.
Entrons : — Voici la salle où les hommes du guet
Assaisonnaient leurs nuits de vin et de piquet.
Là revit le passé : soit qu'aux récits du guide
Le château se ranime, ou que mon œil avide
Ressuscite les noms qu'en ces couloirs obscurs,
Un crayon malhabile a tracés sur les murs.
C'est qu'un charme inconnu s'attache aux moindres choses,
Quand le temps les revêt de formes grandioses,
Et l'homme, en vieillissant, aime à se souvenir
Qu'il vit dans le passé plus que dans l'avenir.
Mais quittons cette voûte, humide et froid passage
Où roula bien souvent un royal équipage.
Alors que, dans la cour, une garde d'honneur
Trahissait par son luxe un royal visitcui-.
— D'un côté, c'est la tour où les heures fidèles
Enchaînent chaque siècle à des lois éternelles ;
De l'autre, c'est la chambre où la reine du lieu
— 327 —
Au culte de son roi môlait celui de Dieu.
Là, maints objets gardés en pieuse mémoire,
De moeurs qui ne sont plus nous retracent Thistoire :
Le lit, avec son dais, qui semble chaque jour
D'une maîtresse absente attendre le retour ;
Le prie-Dieu, les rideaux, et jusqu'à la barrière,
Alors signe orgueilleux d'existence princière.
Où les grands, à distance épiant son réveil,
Venaient, nouveaux Incas, adorer le soleil.
Tout près, dans le boudoir, temple de la toilette,
Où d'un Roi conquérant se tramait la défaite.
On revoit le coffret de nacre, enrichi d'or,
Où longtemps une reine a gardé son trésor ;
La glace où se miraient ses épaules d'ivoire ;
Et sa chaise gothique, et dans son écritoire
La plume à qui peut-être, autant qu'à la beauté.
Le nom de Maintenon doit sa célébrité.
Plus loin, dans cent portraits appendus aux murailles
Louis-Quatorze apparaît à côté des Noailles :
L'un dont le fol orgueil ébranla le pouvoir ;
L'autre en l'égalité qui vit un saint devoir....
Le pinceau les unit !... curieux assemblage
Qui d'un siècle orageux nous dévoile une page ! . .
Là, vous brillez aussi sous des traits gracieux,
O vous dont le regard charme toujours ces lieux.
— Au fond du corridor, enfin, c'est la chapelle
Où l'on vit d'Aubigné, dévote autant que belle.
Esprit ambitieux, veuve et vierge à la fois,
Par un lien secret s'unir au sang des rois.
Destin, voilà tes jeux!... Cet enfant que sa mère,
D'un époux prisonnier compagne volontaire.
Déposait, nouveau-né, sur d'humides carreaux.
Et qui ne vit le jour qu'à travers des barreaux ;
Qui plus tard, pour gagner le pain de l'indigence,
A d'infimes travaux résignant son enfance,
Une gaule à la main conduisait les dindons...!
Aujourd'hui près du trône est comblé de tes dons!
Ainsi s'accomplissait cette étrange promesse
Qu'avait faite, en exil, une vieille négresse
Qui la voyant rêver et de gloire et d'amour.
Avait dit : « Mon Enfant, vous serez reine un jour ! »
Toutefois si l'amour, aveugle en son ivresse.
Fit descendre Louis à l'indigne faiblesse
— 328 —
D'asseoir à ses côtés la veuve de Scarron,
Un reste de pudeur lui fit garder son nom ;
Du monarque amoureux la vieillesse indécise
Ne paya sa vertu que du nom de marquise.
Mais aujourd'hui qu'importe un écusson royal ;
Le tien, belle marquise, est resté sans égal!
Que si de cet hymen lïnfluence coupable
Rend la fin d'un beau règne à jamais regrettable ;
Si, pour faire expier de volages amours.
Il condamna Louis à de cruels retours,
Et dans son faible cœur soufflant Fintolérance,
A cent mille Français, martyrs de leur croyance,
S'il fit subir l'exil et porter au dehors
Avec la liberté, leurs bras et leurs trésors ;
Enfin, si ramant-Roi s'abusa...., que l'histoire
D'un inflexible arrêt en charge sa mémoire.
Moi, poète indulgent, je chante en ce séjour
Les faiblesses d'un cœur illustré par l'amour !
II
La nuit tombait des monts : au ciel pur et sans voiles
S'avançait lentement, escorté des étoiles,
L'astre qui des amants reçoit les doux aveux.
D'un jour brûlant d'été calmant les derniers feux.
Une brise odorante errait dans la vallée
Et berçait les oiseaux dormant sous la feaillée.
Et moi, j'errais aussi dans ces vastes jardins.
Que Lenôtre a tracés de ses savantes mains.
J'en admirais le plan, la noble symétrie,
Et les mille canaux, trésors de la prairie,
Où Tonde en se jouant semble, par cent détours,
Sur ces bords enchanteurs vouloir fixer son cours.
Un pont ingénieux de moderne structure,
Passage aérien caché sous la verdure,
Du château dans le parc conduit le promeneur.
Tout respire en ces lieux le calme et la fraîcheur.
Le chêne élève au ciel ses palais de feuillage.
Et des bosquets en fleurs le poétique ombrage,
Quand vient le crépuscule aux regards languissants,
De mille voluptés inonde tous les sens.
Protégé par les eaux, un rocher solitaire
Conserve encor la grotte, asile de mystère,
— 320 —
Où, nouvelle Égério, une femme autrefois
Au vieux Roi, son époux, venait dicter ses lois.
Que de fois on la vit, fuyant son opulence.
Dans ces bois écartés rechercher le silence,
Remonter de ses jours le cours prodigieux ;
Puis, donnant à sa gloire un but religieux.
Des vierges de Saint-Cyr fonder le noble asile
Et créer à son cœur une sainte famille.
Tout ce qu'avait d'illustre et la ville et la cour
Alors de Maintenon honorait le séjour.
Ici, dans une fable empruntée à la Grèce,
A son royal élève enseignant la sagesse,
Fénélon, sous les fleurs, cachait la vérité.
Et léguait un chef-d'œuvre à la postérité ;
Plus loin, l'aigle de Meaux, dans sa mâle éloquence.
Au néant des grandeurs immolait la Puissance,
Et, puisant dans la foi des accents solennels,
.Jetait sur un tombeau des lauriers éternels.
Sur ce banc de gazon, le chantre d'Athalie
Épanchait de ses vers la divine harmonie,
Tandis que, près de lui, nageait silencieux
Un couple inspirateur de cygnes amoureux.
Ah ! qu'ils sont loin ces jours où notre gTand poète
Sous le faste des grands courbait sa noble tète.
Et de la vérité trop fidèle écrivain,
Encourait sa disgrâce et mourait de chagrin ;
< )ù notre Juvénal, dont la rude férule
D'un stigmate sanglant marquait tout ridicule ;
Dont la muse inflexible et fatale au pédant
Se drapait dans l'orgueil d'un vers indépendant,
A son tour emporté dans le commun délire,
Pour flatter le grand Roi désarmait la satire ;
Où tous enfin, guerriers, artistes, orateurs.
Sur le trône jetaient d'immortelles splendeurs !...
Mais alors tout cédait aux lois de la naissance :
Héritage sacré, la royale puissance,
Invoquant Dieu lui-môme à l'appui de ses droits.
Passait incontestée aux aines de nos Rois.
III
Mais tandis que, suivant ma douce rêverie,
De brillants souvenirs j'évoqaais la magie;
Que. perdu dans le parc, loin du château, mes yeux
— 330 —
Sans sommeil et sans but erraient au sein des cieux,
La lune avait grandi sous la voûte étoilée,
Et de son demi-jour animait la vallée.
Alors tu m'apparus, pour la première fois,
Levant ton front superbe au-dessus des grands bois,
Gigantesque aqueduc, dont la noble façade
Déroule entre deux monts sa longue colonnade.
Tendu sur l'horizon, ton immense rideau
Complète de ces lieux le magique tableau.
Héritier d'un grand nom, en tes jours de détresse,
Tu caches dans tes flancs tes titres de noblesse.
De la chaîne des temps anneau mystérieux,
Tu transmets à notre âge un passé radieux.
Et si ton bras géant réunit deux colUnes,
Un grand siècle se dresse aussi dans tes ruines.
Et nous parle de gloire au milieu des débris.
L'aspect de ce colosse a troublé mes esprits!...
Un pouvoir enchanteur s'étend sur ma paupière
Et verse dans mon âme une étrange lumière...
Tout s'anime au vallon : des milliers de soldats
Pour de nouveaux lauriers oubliant les combats.
Echangent le mousquet contre l'humble truelle.
Et tandis qu'au travail leur chant joyeux se môle.
L'immortel Vauban veille sur les remparts !...
Soudain d'autres tableaux ont charmé mes regards !..
Le lierre en traits profonds découpant la muraille
Me peint des cavaliers au sein d'une bataille....
Des escadrons poudreux les rapides tournois
Préludent par des jeux à de sanglants exploits !...
Longtemps l'illusion aux magiques promesses
Déroula devant moi ses menteuses richesses.
Et fascinant mes yeux par mille enchantements.
Dans un brillant mensonge enchaîna tous mes sens,
Comme on voit au désert un perfide mirage
Offrir au voyageur un fugitif ombrage;
Et quand, triste et rêveur, je quittai ce séjour,
L'horizon s'éveillait aux premiers feux du jour !
Adieu, noble aqueduc !... mais à l'heure pieuse
Où la reine des nuits brille silencieuse.
Souvent je reviendrai, sous ton ombre abrité.
Contempler de ton front l'auguste majesté.,.
— 331 —
Soyons juste pourtant : cliaquc siècle a sa gloire,
Et vient inscrire un nom au livre de riiistoire.
L'un, d'instinct féodal et qui naît grand seigneur,
Etale, avec orgueil, une vaine splendeur.
Fils de quatre-vingt-neuf, le nôtre est populaire.
Témoin, ce viaduc, à la taille légère,
Qui, joignant Félégance à la solidité,
Met son premier mérite en son utilité.
Aux progrès de notre âge on dirait qu'une fée
A, d'un coup de baguette, élevé ce trophée ;
Tandis qu'à ses côtés le colosse endormi
Dans l'oubli du passé déjà plonge à demi.
Pour des destins divers chacun d'eux prit naissance.
Mais l'un finit son règne et l'autre le commence :
Pourtant un nœud secret les unit ; leur beauté
Trouve un éclat nouveau dans la diversité,
Et ce mélange heureux de moderne et d'antique
Forme dans la vallée un spectacle magique.
C'est ainsi qu'ici-bas une invisible main
Assigne à toute chose un utile destin ;
Dï'lémcnts opposés fait naître Tharmonie,
Et réglant l'univers dans sa marche infinie.
Trace à l'humanité son immuable sort.
La nuit succède au jour, et la vie à la mort.
Mais le temps frappe en vain : de notre àme immortelle
Brille au sein des débris la divine étincelle I
IV
Quel, des deux monuments, est le plus fortuné ?
Aux caprices d'un roi l'un était destiné ;
Mais le flot qu'à grands frais et dans un but futile
De sa rive natale on croyait détourné...
Refusa d'y rouler un trésor inutile,
Et le temps, flot vengeur, sur lui s'est déchaîné !...
Au Dieu de la vapeur l'autre livrant passage
Sera, pour nos neveux, l'éclatant témoignage
Des bienfaits de ce siècle, enfant de liberté ;
La Beauce lui devra sa nouvelle richesse,
Quand des vagons ailés la magique vitesse
Y sèmera la vie et la fécondité.
E. BOURDEL.
— 332 —
SÉANCE DU 12 JUILLET 1900
Président : M. Roger Durand. — M. Chamberland, Secrétaire.
La séance est ouverte à trois heures un quart.
Membres présents : MM. Roger Durand, Dauzat, Bellier de
la Chavignerie, abbé Sainsot, Buisson, Gabriel Buisson,
Chamberland, Corrard, Denis, Denisart, Denos, Georges
Durand, Gabriel, Gérondeau, Goupillon, Lorin, Maugars,
Manger, Mayeux, Real, D'" Robin, Roy, D'' Taillefer ; abbés
Bellanger,Crancée, Guillon, Haye, Langlois, Marquis et Métais.
Excusés : MM. Amblard, Georges Champagne, Diogëne
Lelong, Merlet, Renouf.
Présentation de nouveaux membres. La listO; où figurent
les noms de M. le Préfet d'Eure-et-Loir et de Ms'" TEvêque
de Chartres, est accueillie avec une satisfaction toute parti-
culière.
M. le Président rend compte de l'entière réussite du Congrès
archéologique de Chartres et invite les membres de la Société
k prendre connaissance des Rapports très détaillés auxquels
il a donné lieu jusqu'à ce jour, dans différentes Revues qu'ils
trouveront à la bibliothèque de la Société.
M. le Président ajoute qu'il est urgent de demander à la
Municipalité de mettre à la disposition de la Société les
Greniers de Loëns. A l'unanimité, l'Assemblée décide qu'une
requête sera adressée à la Municipalité dans le plus bref délai
possible.
M. le Président donne lecture de la liste des membres de
la Société auxquels le Congrès archéologique a décerné des
récompenses.
1° Médailles de Vevmeil.
MM. LoRiN, à Chartres.
Henri I'ixlot, à Dreux.
33.3
2° Méduillos (l'Arf/rn/.
MM. rabbé Clerval, à Chartres,
l'abbé Langlois, à Chartres.
Henri Lecesne, président de la Société Dunoise,
à Chàteaudun.
René Merlet, à Chartres,
l'abbé MÉTAis, à Chartres,
l'abbé Sainsot, à Terminiers.
3" Médailles de Bronze.
MM. Buisson, ancien conducteur des Ponts et Chaussées,
à Chartres .
Gustave Fouju, de Paris.
Fabbé Guillon, curé de Ver,
GuiLLON, instituteur à Coudreceau.
En félicitant hautement ces Messieurs, il leur adresse de
chaleureux remerciements. L'honneur qui leur échoit rejaillit
sur notre compagnie tout entière dont ils relèvent le prestige
par le mérite de leurs savants travaux. Il leur souhaite de
redoubler d'efïbrts et les propose comme modèles à tous les
travailleurs de notre vaillante société.
M. le Président fait savoir que le Congrès archéologique a
eu du retentissement en France et que VAvrius de lu Presse
lui a adressé gracieusement une dizaine de coupures faites
dans des journaux de Paris et de province.
M. le Président appelle l'attention de l'Assemblée sur le
septième concours quinquennal organisé parlaSociété archéo-
logique de l'Orléanais. Il donne lecture des passages du rap-
port de M. Maxime de Beaucorps qui concernent les travaux
présentés par nos deux confrères, M. l'abbé Augis et M. l'abbé
Bellanger. M. l'abbé Augis, auteur d'un Essai historique sur
la ville et la chatcllenie de La Ferté- Villeneiiil, a mérité un
premier prix. M. l'abbé Bellanger, pour son Histoire de Fon-
teuay-sur-Coiiie, a mérité un second prix. M. le Président
leur adresse les plus vives félicitations. M. l'abbé Bellanger
fait hommage de son manuscrit à la Société arcliéologi(pie
d'Eure-et-Loir. M. le Président lui adresse des remerciements
— 334 —
et déclare que la Commission de publication statuera sur la
question de l'impression.
M. l'abbé Bellanger est invité à lire le passage de son étude
qui concerne les intermittences de la Conie. Une discussion
animée à laquelle prennent part M. l'abbé Marquis, M. le D''
Robin, M. Gabriel est suivie avec un vif intérêt.
M. le Président donne lecture de l'envoi en possession du
legs Martin.
Après un échange de vues entre M. le Président, M. Dauzat
et M. l'abbé Sainsot, l'Assemblée décide que les séances
auront lieu dorénavant à deux heures et demie précises.
M. le Président rappelle que les Amis de la Beauce ont fait
une excursion à Chartres le dimanche 17 juin. Parmi les per-
sonnes qui leur ont souhaité la bienvenue et les ont accompa-
gnés dans leur visite aux monuments de la ville, se trouvaient
plusieurs membres de la Société et notamment le Secrétaire,
remplaçant le Président empêché. De fort intéressants
comptes rendus ont paru dans les journaux de Chartres
[Dépêclie, 18 juin ; Progrès, 19; Journal di' Chartres, 20) et
dans le Beauceron de Paris (n" de juillet 1900).
M. Mayeux donne lecture d'une note chronologique très
substantielle sur le château de Crécy-Couvé. 11 communique
une reproduction très agrandie de deux gravures conservées
à la Bibliothèque nationale. 11 est heureux de faire bénéficier
la Société de l'heureuse chance qu'il a eue et il donnerait
avec le plus vif plaisir des épreuves à tous ceux qui en dési-
reront. 11 fait espérer une étude complète sur le château de
Crécy, surtout si les membres de la Société veulent bien lui
communiquer tous les renseignements qu'ils pourraient avoir
sur cotte fastueuse autant qu'éphémère construction.
M. Manger signale immédiatement à M. Mayeux un travail
de M. Langiois, instituteur à Fontaine-Simon, et M. l'abbé
Métais donne de précieux renseignements sur un bas-relief
placé dans l'église et qui a disparu pendant la vacance de la
cure. M. le Président remercie M. Manger et M. l'abbé Métais
— 335 —
et il adresse k M. Mayeux des lelicitatiuns ci des remercie-
ments.
M. Denisart croit devoir appeler l'attention des membres
de la Société sur les erreurs commises dans le compte rendu
qu'un journal local a consacré à son mémoire relatif à
Y Ancienne porte du couvent des CordeUers, mémoire lu à la
séance de clôture du Congrès Archéologique. M. le Président
sollicite l'indulgence de M. Denisart en faveur du reporter,
obligé de faire avec une hâte fiévreuse un travail difficile et
délicat. Il saisit cette occasion de rendre hommage à la sûreté
et à rétendue des connaissances de l'un de nos confrères les
plus modestes, mais les plus savants, de l'un de ceux qui font
le plus d'honneur à la Société.
La lecture du travail sur Y horloge de In Cathédrale, que
M. Renouf a présenté au Congrès archéologique, est écoutée
avec l'attention que mérite toute étude faite par un spécia-
liste compétent. Elle présente aussi l'intérêt particulier que
suscite la réfutation d'une erreur commise par quiconque se
plaît à relever sans ménagements académiques les erreurs
des confrères. M. Renouf pense en elfet prendre M. Lecocq
(cf. Mémoires , t. III, p. 315, juin 1865) en flagrant délit
d'inattention dans la lecture d'un texte capital et d'incompé-
tence dans une appréciation de caractère technique '.
Voici la substance de l'étude de M. Renouf :
«( En 1359, il y a deux horloges à la Cathédrale : l'une, la
grosse, extérieure, pour le public; l'autre, la petite, inté-
rieure, pour le culte. Elles sont usées : on les répare. La
grosse horloge, la seule dont nous nous occuperons, est
placée dans un bâtiment spécial située dans la partie méri-
dionale du cloître. Elle n'est pas à sonnerie ; un homme en
surveille la marche et sonne chaque heure sur une cloche.
Cette cloche est certainement placée dans le même bâti-
ment que l'horloge. En effet, en septembre 1392, Philippot
Mauvoisin adapta une sonnerie automatique au mouvement
* Dans le marché du 9 juillet 1547, tirô par Lecocq des Couti'ats du Cha-
pitre (Arch. d''^^ G. 211, page 255) il est lacile de constater de nombreuses
fautes de lecture et d'importantes omissions.
— 330 —
existant. Or, dans le marché qu'il passa avec le Chapitre,
nous trouvons une indication précieuse : la longueur de la
chesne servant à tirer le marteau. Comme cette longueur est
un rapport direct entre le levier de l'horloge et la branche
du marteau frappant sur la cloche, nous avons d'une façon
très précise la distance do la cloche à l'horloge : elle est
seulement de deux toises^ soit six pieds ou 3 '" 996.
En 1392, nous voyons que la cloche sur laquelle sonnera
désormais l'horloge transformée est placée dans le clocher
appelé la Gviie, situé au-dessus de la clef de voûte de Tinter-
transept. Comme les rouages d'une horloge qui doit sonner
à 4 m. de distance sont calculés à cet effet et seraient insuf-
fisants pour une distance même de 25 mètres, l'horloge a dû
être déplacée : on a dû la transporter du Cloître dans la
Cathédrale, en l'installant, autant que possible, dans la per-
pendiculaire du timbre, à 4 m. environ de la cloche, c'est-à-
dire à l'intertransept, vers le milieu de l'église. Et nos histo-
riens locaux athrment bien qu'il y a eu au xV^ siècle une
horloge placée au milieu de la Cathédrale. Malheureusement
les documents font défaut pour cette époque.
En 1519, le Chapitre décide : 1° la construction d'un édifice
spécial destiné à l'horloge ; 2° la fonte d'un nouveau timbre.
Cet édifice n'est autre que le célèbre Pavillon placé au pied
du Clocher Neuf. L'horloge y fut installée en 1520. Ainsi, en
1520, la grosse Horloge a été transportée de l'intertransept
dans le Pavillon. Bientôt de grosses réparations furent né-
cessaires, en raison du manque de force de la sonnerie, à
laquelle on demande de soulever un marteau plus lourd (le
timbre nouveau étant plus fort) à une hauteur plus que
double de la précédente.
M. Ad. Lecocq, dans une étude très érudite (Mémoires,
t. 111, juin 18G5), afïh-me qu'il n'y a jamais eu d'horloge au
milieu de la cathédrale et que la Grosse horloge a été trans-
portée en 1520 du Cloitre dans le Pavillon. Mais on voit qu'il
a contre lui : 1° des observations techniques fondées sur des
connaissances professionnelles ; 2" le témoignage des histo-
riens locaux; 3*" le passage capital du texte de 1392 invoqué
plus haut (la longueur de la chesne). M. Lecocq, 'jni ci/c le texte
en l'iilier, n'a pas remarqué ce passage ou n'en a pas com-
pris la valeur, car il n'était pas un homme du mcHier.
— 337 —
C'est pour la même raison, sans doute, qu'il a fait à Jean
Mazure, un des derniers horlogers de la Cathédrale, un
reproche immérité. Mazure a exécuté, en 1804, la roue
d'échappement en cuivre qui existe encore, on se contentant
de perfectionner l'échappement à roue de rencontre. Il eût
dû,- selon M. Lococq, adapter à l'horloge l'échappement à
chevilles qiù est plus précis et donne une oscillation du
pendule plus normale. Mais l'échappement à chevilles
est trop fragile pour une semblable machine, car les
chevilles se faussent ou se brisent : l'autre, moins régulier,
est plus robuste, mieux fait pour résister aux acoups de tels
rouages, par suite, plus durable. Et c'est pour cette raison
que l'horloge a marché jusqu'en 188G. A cette date une pièce
principale se rompit; une restauration eût été trop coûteuse;
en outre, l'horloge électrique d'Albert Renouf commençait à
fonctionner. La Municipalité abandonna l'ancienne horloge
et pressa les essais de la nouvelle Et depuis treize ans, la
foudre qui trop souvent détruisait l'antique martel vient,
asservie par la science, nous rappeler, chaque demi-heure,
que le temps va toujours vite ».
M. le Président signale l'ouvrage de M. Léon Marquis inti-
tulé (Ihalo-Snint-Mard. C'est un curieux poème, suivi de l'his-
toire légendaire du pèlerin Eudes-le-Maire, dit Chalo-Saint-
Mard, accompagné de notes historiques et généalogiques très,
précises sur son innombrable postérité. Une bonne bibliogra
pliie (39 numéros) termine cette œuvre intéressante.
M. le D"" Robin donne lecture du curieux procès-verbal de
la remise des ouvrages envoyés par Pierre -François Pallo}^
à la municipalité de Chartres, en même temps qu'une de ces
« petites Bastilles » qu"il répandit dans la France entière, et
qu'il disait formées de pierres de la vieille forteresse. M. le D""
Robin fait remarquer que la « Bastille » du Musée de Chartres
est en plâtre, et il se demande si Palloy, qui se range au
nombre de ceux qui ont attaqué la vraie Bastille, ne s'est pas
contenté d'en «attaquer» ladémolition. M. Roy dit que Palloy
lui paraît un mystificateur ou du moins un faiseur. Il fait
observer, en efîet, que la petite Bastille envoyée à Sauniur est
en pierre, et il voudrait savoir si Palloy a fait véritablement
Tome X, P.-V. 23
— 338 —
les Irais de ces dons patriotiques fort onéreux, ou s'il a été
payé directement ou indirectement.
M. le D' Robin dit que le plan de la Bastille qui se trouve à
Chartres vient de Pithiviers ; il ne sait si l'exemplaire
imprimé de la relation de la Prise de la Bastille annoncé par
Palloy se trouve vraiment à la Bibliothèque de la Ville.
M. Flammermont s'est en eftet demandé si jamais cette rela-
tion avait eu les honneurs de l'impression. M. Bellier de la
Chavignerie donne alors sur la formation de la Bibliothèque
de précieux détails qui aideront à résoudre cette question
bibliographique.
M. Chamberland dit qu'il a pu rencontrer il y a quelque
temps déjà M. Charles Comte, aujourd'hui professeur au lycée
Condorcet. M. Comte a bien voulu lui déclarer qu'il ne possé-
dait aucun document sur le général Marceau — qu'il avait eu
seulement entre les mains des documents appartenant à un
propriétaire dont le nom ne peut encore être livré à la publi-
cité. M. Comte a bien voulu faire hommage aux membres de
la Société d'une vingtaine d'exemplaires du tirage à part de
l'important article publié par lui en 1880 dans la Révolution
française sous le titre « Notes et documents sur Marceau ». C'est
la réfutation documentée d'une accusation posthume de con-
cussion portée contre Marceau par un certain Alexandre,
commissaire des guerres à l'armée de Sambre-et-Meuse. Si
peu fondée qu'elle fût, cette grave imputation avait été rele-
vée par M. Albert Duruy dans un article de la Revue des
Deux-Mondes (15 juin 1884), oii il reconnaît pourtant que
Hoche, victime d'une accusation semblable, s'était justifié
complètement en publiant les pièces de sa comptabilité. —
M. Comte adresse également à la Société la copie du glorieux
état des services, campagnes et blessures d'un frère de
Marceau, Louis-Augustin Marceau (1778-1839], dont il est le
petit-neveu et auquel il a consacré deux pages fort intéres-
santes à la lin de l'article cité. M. le Président adresse à
M. Charles Comte, au nom de la Société, les plus vifs remer-
ciements.
La séance est levée à quatre heures trois quarts.
- 339 —
NOUVEAUX MEMBRES
1" Membres honoraires.
M. Brelet, préfet d'Eure-et-Loir ; présenté par MM. Georges
Fessard et Roger Durand.
Mg'" MoLLiEN, évêquo de Chartres ; par MM. l'abbé Beauchet
et Roger Durand.
2° Membres titulaires.
MM. CoRBY, ancien notaire, rue Gabriel -Lelong ; par
MM. Georges Champagne et Lorin.
Louis Fritel, 28, boulevard Guillaume, présenté par
MM. Armand Mouton et Roger Durand.
Le docteur Henri Gierzynski, à Ouarville, par MM. le
D' Robin-Massé et Frédéric Maugars.
LÉGER, ingénieur civil, 28, rue de la Porte-Morard, par
MM. Doré et Diogène Lelong.
Le duc de Noailles, au château de Maintenon ; par
MM. René Merlet et Roger Durand.
Ernest Thibault, 8, rue de la Tuilerie ; par MJVL l'abbé de
Sainte-Beuve et Denos.
— 340 —
NOTE CHRONOLOGIQUE
SUR LE CHATEAU DE GRÉGY-GOUVÉ
Lorsqii'en 1875, M. le comte de Reiset publia rintéressant
travail sur le château de Crécy, lu à la séance publique
de la Société française d'archéologie à Dreux, il s'écriait en
terminant cette notice : « Que dirai-je, Messieurs, de ce qui
reste du château de Crécj'! Hélas, presque rien ! »
En effet, tout semble y avoir été détruit comme à plaisir,
et rien ne signale plus au voyageur hâtif rem})lacement de
cette magnifique demeure royale, la plus grande après Ver-
sailles et Vaux, par l'étendue de ses canaux.
En attendant de pouvoir vous présenter la reconstitution
complète des jardins et des bâtiments qui la composaient,
j'ai l'honneur de vous rapporter quelques documents qui
compléteront, je l'espère, les archives historiques de ce
monument trop oublié.
Le château de Crécy fut construit, de 1750 à 1754, par
L'Assurance, contrôleur des bâtiments du roi. architecte de
la partie monumentale de la machine de Marly (voyez
Belidor).
Ce L'Assurance est le fils du célèbre L'Assurance, archi-
tecte du Roy, élève d'Hardouin Mansard, qui collabora au
Palais-Bourbon et construisit les Hôtels de Rotelin, de
Béthune, de Alontbazon, de Roquelaure, de Noailles, etc.
Il ne semblopas que L'Assurance, le père, ait dirigé person-
nellement les travaux de Crécy, il est certain cependant que
son influence s'y fit sentir (fune façon considérable, car les-
plans de Crécy offrent, avec ceux des constructions préci-
tées, des rapports de dispositions indiscutables.
Nous réservant d'étudier plus tard, à fond, ces dispositions,
nous nous contenterons de donner, cette fois, la liste com-
plète des propriétaires de Crécj'.
î]n 1757, trois ans après son achèvement, le château de
Crécy fut déménagé (Journal de Duvaux) puis vendu, le
21 septembre de la même année , à Louis-Jean-Marie d e
— 341 —
Bourbon, duc de Peiithièvre, qui lo Iransl'oi-iua en rendez-
vous de chasse.
Il semble, d'après les comptes conservés aux Archives
d'Eure-et-Loir, que le seul but du duc fut d'y loger le plus de
monde possible, aussi ne se fit-il aucun scrupule do le dété-
riorer en divisant les plus grandes pièces par des cloisons.
Une partie du parterre fut transformée en jardin anglais, à
la mode du jour, une autre reçut des bâtiments pour la basse-
cour et des annexes de cuisine. Les canaux furent abandon-
nés à cause de leur coûteux entretien ; de même l'ancien
Vertugadin, qui décorait la colline du bois des Aises, fut
livré à l'envahissement de la nature et ne tarda pas à dispa-
raître. Le 2 décembre 1775, le Prince de Montmorency acheta
Crécy, mais le laissa dans le plus complet abandon.
M"''^ Louise-Paulino-Françoise de Montmorency-Luxem-
bourg, sa veuve, ayant émigré en 1791, le domaine fut pillé,
puis confisqué, le 29 février 1792, et divisé en deux parts.
Il fut racheté le 6 messidor an V (25 juin 1796), par M. Par-
ker, citoyen américain. De cette époque, croyons-nous, date
le plan de Crécy conservé aux Archives d'Eure-et-Loir qui
montre dans quel état de délabrement étaient déjktombés les
jardins et les bâtiments de Crécy. L'aile dite de la Rôtisserie
existait seule comme aujourd'hui, toutes les rampes de la
terrasse étaient devenues des sentiers, le chemin à voiture
avait disparu par l'envahissement des riverains et des car-
rières s'étaient déjà creusées au bas de la terrasse.
Le domaine fut ensuite vendu à M. Moriarty, le 13 messi-
dor an X (10 mars 1799); le bois des Aises fut acheté, le
2 ventôse an XIII ( 22 février 1805 ) , par M. .Joachim
Rigault, ayant agi au nom de M'"" de Montmorency'. Puis
par M. Nicolas Thariat, qui le revendit le 3 juin 1807 au
duc de Septeuil. Il devint l'héritage, le 26 octobre 1812,
de Jean-Louis-Hippolyte Tourteau, Comte de Septeuil.
Tel fut le sort de cette magnifique demeure qu'on peut
estimer avoir coûté cinquante millions.
Les bâtiments couvraient 11,280 mètres superficiels, et
les canaux plus de trois kilomètres de longueur.
A. Ma YEUX.
— 342 —
ÉTAT
DES
SERVICES, CAMPAGNES ET BLESSURES
DE
Monsieur MARCEAU - DESGRAVIERS (Louis- Augustin)
Lieutenant-Colonel de Cavalerie (en non-activité)
DETAIL DES SERVICES
Né à Chartres (Eure-et-Loir), le 26 novembre 1778.
Chasseur au 11^ Régiment, 3 frimaire an III, le 23 novembre 1794.
Brigadier, 6 ventôse an IV, le 25 février 1796.
Sous-lieutenant, 25 nivôse an V, le 14 janvier 1797.
Aide de camp du général
Kléber, 20 pluviôse an VI, le 8 février 1798.
Employé à Tétat-major de la
8« Division, 20 messidor an VII, le 8 juillet 1798.
Jusqu'au 8 décembre 1798, 18 frimaire an VII,
Lieutenant, 21 pluviôse an Vil, le 9 février 1799.
Nommé secrétaire par le gé-
néral Masséna, 17 prairial an Vil, le 5 juin 1799.
Passé adjoint à l'armée
d'Italie par ordre du mi-
nistre de la Guerre. 26 frimaire an Vlll, le 17 décembre 1799.
Confirmé dans le grade de
capitaine par arrêté du
Premier Consul, 21 floréal an VIII, le 11 mai 1800.
Chef d'escadron par le géné-
ral Masséna, 12 prairial an VIII, le l^"" juin 1800.
Confirmé pour prendre rang
à dater du jour de sa pro-
motion par arrêté du Pre-
mier Consul, 3 brumaire an IX, le 25 octobre 1800.
Passé avec ce grade au 25=
Régiment de Chasseurs, 19 vendémiaire an X, le 11 octobre 1801.
— 343 —
Emploi de nouvelle création.
Par arrêté du Premier Consul, nommé major du
lO*"' de Chasseurs par décret du 7 avril 18(Ji».
Compris dans l'org-anisation du nouveau lO*", le l" septembre 1814.
En non activité, le 14 juin 1815.
Repris du service en 1830. Nomme Colonel au 12«
Chasseurs le 17 janvier 1831.
Mis en retraite, le 5 juillet 1833.
CAMPAGNES, ACTIONS, BLESSURES
A fait celles des années 3, 4, 5, 6, 7, 8 et 9 aux armées de Sambre-et-
Meuse, d'Angleterre, du Danube et d'Italie.
Celles des années 14, 1806, 1807, 1808, 1809, aux armées d'Italie et de
Naples, de 1810 à l'armée de la tête de Flandre où il a organisé et com-
mandé le l*"" Régiment de Chasseurs provisoires dont il avait été nommé
Colonel par son Altesse le Prince de Ponte-Corvo.
Celles de 1811 et de 1812 à l'armée d'Espagne où il a commandé le 10"= de
Chasseurs à cheval.
A été blessé à la tête le 10 avril 1800 à laffaire de Cogoletto (20 germi-
nal an VIII) d'un coup de feu.
Au pied, le 30 avril même année, à l'affaire de Keezie (10 floréal an VIII)
d'un coup de feu.
Au bras droit, d'un coup de feu, le 11 mai 1800, au Monte-Parizone
(21 floréal an VIII),
Ces trois affaires ont eu lieu pendant le blocus de Gênes.
Eut un cheval tué sous lui à la bataille de Jacile, le 16 avril 1800, en
chargeant sur un régiment Autrichien.
Eut un autre cheval tué sous lui, le 26 juillet 1812, à l'affaire de Ribera,
en Estramadure, contre les Anglais.
Certifié le présent état conforme à l'original, par moi, Sous-Intendant
militaire chargé de la police des officiers en non-activité.
Chevalier de la Légion d'Honneur en 1804. — Olïicier le 7 juin 1832. .
Mort à Sainte-Ruffine (Moselle), le 10 juin 1839.
344 —
Ouvrages reçus en Mai, Juin, Juillet 1900.
980. — Ain {Ann. de la Soc. d'émul. et d'ar/r.. I. se et a. de /'),
33« an., 1900, janv.-fév.-mars ; in-8° {éclian//e).
726. — Archéolorjique... (Bulletin), 1899, 3«^ livr. (Don du Mi-
nistre de IL P.)
875. — Archéologiques de France [Congrès); Morlaix et Brest
en 1896 ; Nîmes en 1897 ; Procès-verbaux et Mé-
moires ; 2 vol. Guides pour les excursions : Abbe-
ville (1893), Saintes et La Rochelle (1895), Nîmes
(1896) ; 3 fasc. Listes des membres du Congrès :
Clermont-Ferrand (1895), Morlaix et Brest (1896),
Chartres (1900), 3 fasc. [Echange).
877. — Art Chrétien [Revue de F), b" série, t. XI (49^, 3" et 4^
livr., mai et juillet 1900 (A bonnement).
957. — Bénédictine (Revue), 17« ann., n° 3, juil. 1900 [échange),
890. — Bollandiana (Analecta), revue hagiographique; t. XIX,
fasc. 2 [Echange).
790. — Bourbonnais (Soc. d'Emul. et des B.-A. du), bull.-rev.,
t. VII, 1899, Moulins, in-8" [Échange).
Brissot [Œuvres diverses de) :
981. — Précis adressé à F Assemblée générale des électeurs
de Paris pour servir à la rédaction du Cahier des
doléances de cette ville ; mai 1789.
982. — Observations sur la nécessité d'établir dans les diffé-
rents districts et dans l'assemblée générale des
électeurs de Paris, des Comités de corespondance
avec les députés de Paris aux États-Généraux;
suivies d'un récit de quelques faits arrivés dans
l'élection du district des Filles-Saint-Thomas ; mai
1789, 16 p.
983. — Rapport dans l'affaire de MINI. Dhésier et Petit-Jean ;
août 1790, 47 p.
984. — Discours prononcé à la section de la Bibliothèque,
dans son Assemblée générale du 26 octobre 1790,
sur la question du renvoi des ministres ; 30 p.
— lil") —
985. — Discours sur la quesliou de savoir si le Roi peut être
jugé..., 10 Juillet 1791; 2.7 p.
986. — iJiscoiirs sur la nécessité de maintenir le décret
rendu le 15 mai 1791, en faveur des hommes de
couleur libres.... (septembre 1791), in-8°, 28 p.
987. — Discours sur l'utilité des sociétés patriotiques et po-
pulaires, sur la nécessité de les maintenir et de les
multiplier partout.... (28 sept. 1791), in-S", 23 p.
988. — Second discours sur la nécessité de faire la guerre
aux Princes allemands... (30 déc. 1791), in-8% 29 p.
989. — r rejet de déclaration de l'Assemblée nationale aux
puissances étrangères, in-8'', 7 p.
990 — Rapport sur les hos^tilités du Roi d'Angleterre et du
Stathouder des Provinces-Unies et sur la nécessité
de déclarer que la République française est en
guerre avec eux; in-8", 12 p.
991. — Discours de MM. Brissot et Guadet, députés à 1" As-
semblée Nationale, prononcés à la séance des
Amis de la Constitution, le 25 avril 1792, l'an V de
la liberté, in-8'\ 71 p.
992. — Discours sur le procès de Louis, prononcé à la Con-
vention Nationale le 1" janvier 1793, l'an II de la
République; in-8°, 19 p. [Don Albert Chnmherhnd).
771. — Cliarente (Bull, et Mém. de la Soc. A. et S. de la),
1889, G« série, t. IX : in-8°, XCVII, 399 p. [Échange).
720. — (Ihartes {Biblioth. de l'Ecole des), revue d'érudition...
du moyen-àge ; LXI, 1'^ livr., janv.-févr. 1900
[Don du Minisire de FI. P.]
661. — Chartres [Archiv. liisl. du diocèse de), revue men-
suelle, direct.: abbé Ch.Métais; 6" année, n"' 65
et 66, 25 mai et 25 juin 1900 (Abonnement).
966. — Chartres (Journal de), 65<= année, n"^ 50, 54 à 81
[Echange).
842. — Congrès des Soc. Savantes à la Sor bonne en 1900.
Ordre du jour des séances de la sectiou d'histoire
et de philologie. Adresse de MM. les délégués à
Paris ; Programme. — Liste des Congrès interna-
— 346 —
tionaux de F Exposition de 1900, in-4° [Don du Mi-
nistre de ri. P.).
111 . — Dunkerqnoise {Mémoire de la Soc), 1899, 32* vol.,
in-8°, 406-LXXXVi p. (Echange).
776. — Éduenne [Mémoires de la Soc.), noiiv. sér., t. XXVII,
1899; in-8«, xxx-444 p. [Échange).
965, — Eure-et-Loir (La Croix d'), n° 231 à 239 (Échange).
949. — Eure-et-Loir (Le Progrès d'), journal, n°^ 1748, 1750
{Echange).
979. — H. Herluison et Paul Leroy. — Notice sur Sergent-
Marceau, peintre et graveur. Orléans, 1898, in-8°,
70 p. (Don Herluison).
879. — Historiques (Revue des questions), t. 68, l^"" juil. 1900
(Abonnement).
921. — Historique et Archéologique {La Correspondance),
revue mensuelle ; Paris, in-8°, janv.-juill. 1900 (Don
M. Lan gl ois).'
943. — Historique et littéraire [Le Carnet), revue mensuelle
rétrospective et contemporaine ; direct. : comte
Fleury, Paris ; 3* an., n°= 6 et 7, 15 juin et 15 juillet
1900 (Échange).
12h. — Historique et philologique [Bulletin), 1899, n°^ 1 et 2
{Don du Ministre de IL P.).
967. — Horticulture et viticulture d'Eure-et-Loir {Bull, de la
Soc), t. XXI, n°^ 16 et 17, avril et mai 1900 [Don de
la S. dH. et de V. d'E.-et-L.).
977. — Gàtinais [S. L. et A. du), & an.; Bulletin, 1891 (1«
livr.), 1897 (2^ livr.), 1898 [V' et 2«), 1899 (P^ et 2«);
Annales, 1900 (1^" et 2'' trim.) ; Mémoires et docu-
ments, t. II, 1900 (Echange).
891. — Grecques [Revue des Etudes), t. XIII, n°51, janv. -avril
1900 (Don du Ministre de II. P.).
959. — Guimet [Annales du Musée), série in-4°, t. XXVI, 4e p.;
Recueil de talismans béotiens publiés et décrits par
Pierre Lefèvre-Pontalis; V.)00 (Don du Ministre de
TL P.).
969. — Livres d'occasion anciens et modernes, Catalogue
— 347 —
mensuel de la librairie Joseph Gibert, n°^ 100, 101,
103, 104, 106, 107, lOS (Don J. Giherl).
994. — Loffo maçonnique. Règlement de la R .-. de la Fran-
chise, à ro .•. de Chartres, de l'imprimerie du F .•.
Labalte fils, an de la V .-. L .-. 5820; in-12, iv-32
p., avec 2 pages de notes manuscrites [Aequisilion],
942. — Lvon {IJuII. hist. du diocèse de], bimestriel ; direct. :
( abbé J.-B. Martin; l»-* an., n°'3et 4, mai-août 1900,
\\° 5 [Don J.-B. Martin).
748. — Maine {Revue hist. et arch. du), 1885, t. XVIII, V' livr.,
in-8, 128 p. {Échange).
978. — Normande [La Revue), mensuelle, V an., n°" 1 et 2,
mai et juin 1900 {Echange).
767. — Orne {Bull, de la Soc. H. et A. de F), t. XIX, pr bull.
[Echange).
876. — Savants {Journal des), janv., fév., mars, avr. 1900
{Don du Ministre de ÏI. P.).
944. — Sociales {Congrès des Soc. savantes en 1900 à Toulouse,
Sciences économiques et) — [Doji du Ministre de ri.
P-)-
993. — Tahourrier [Pierre-Nicolas). Défense de la constitution
civile du clergé, avec des réflexions sur l'excom-
munication dont nous sommes menacés... Chartres,
1791, in-8^ 48 p. {Acquisition).
769. — Touraine [Bull. trim. de la Soc. Arch. de), t. XII (2*= p.),
2'' trim., avril-juin 1900 {Echange).
976. — Vosgienne [Bull, de la Soc. jjhilomati(/ue), Saint-Dié ;
25« an., 1899; in-8", 444 p. [Échange).
348
SÉANCE DU 2 AOUT 1900
Président: M. Roger Duiiand. — M. Georges Champagne, secrétaire.
La séance est ouverte à deux heures et demie.
Membres présents : MM. Antoine, Appay, Béalé, Buisson,
Georges Champagne, Doré, Roger Durand, Escoffler, Grossier,
Goupillon, Lehr, Manger, Mayenx. abbé Métais, Charles
Pétrot, D'"Robin-Massé, Rousseau-Renvoizé, Rousselot, abbé
Sainsot, Tachot.
Excusés : MM. Chamberland, Dauzat, Denisart, Georges
Durand, Louis Fritel, Gérondeau, abbé Langlois, Maugars,
René Merlet, Piébourg.
Admission de membres nouveaux.
Lecture de la liste des ouvrages reçus depuis la dernière
séance.
M. le Président, en excellents termes, fait part à la Société
de la récente nomination d'officier d'Académie , de M. Cham-
berland, notre sympathique secrétaire. L'assemblée applandit
ses paroles et le charge de transmettre à M. Chamberland les
bien vives félicitations de la Société.
M. l'abbé Sainsot demande la parole pour renouveler le
vœu qu'il a déjà formulé à une séance précédente, d'envoyer
aux maires et aux instituteurs du déi^artement une lettre
prospectus afin, dit-il, de mieux faire connaître notre Société
et d'y amener de nouveaux membres. Cette motion est ren-
voyée à la Commission de publication pour y être étudiée.
M. le Président rend compte ensuite de plusieurs démarches
qu'il a faites :
P Au sujet de la vente du rétable de Crécy-Couvé. Après
une discussion à laquelle prennent part MM. les abbés Sainsot
et Métais, il est décidé que M. le Président informera de cette
vente la Conuuission des Moniimenis Historiques ;
— 349 —
2° Au sujet des << (iiunipr^ de Loëns » : les négociations
commencées seront longues ot M. le Président tiendra la
Société au courant.
M. le Président donne ensuite la parole à M. Béalé qui,
avec M. l'abbé Sainsot, nous entretient de l'excursion proje-
tée à BroLi-Courtalain etBois-Rufïin. Après discussion elle est
fixée au jeudi 27 septembre et le programme suivant est
élaboré : Départ de Chartres par chemin de fer pour Brou.
Visite de l'Eglise et de la Maison de bois. Déjeuner à
11 heures. Départ en voitures vers midi pour Arrou. Visite
de l'Eglise. La Tour de Bois-Rutîin et Courtalain. Visite de
l'Eglise et du Château. M. l'abbé Sainsot veut bien, à la
demande de M. le Président, l'aire Thistorique do la Tour do
Bois-Rulhn pour en donner lecture le jour de l'excursion.
Continuant l'ordre du jour, M. Mayeux prend la parole et
complète sa très intéressante communication du Congrès
Archéologique de France, sur « les Clochers et le Porche de
la Cathédrale de Chartres ». Il remet son manuscrit qui est
renvoyé à la Commission de publication et de l'avis unanime
de l'assemblée, ce travail doit être publié sans retard.
M. l'abbé Sainsot donne communication de trois dessins de
Mervilliers et demande qu'ils soient reproduits, ainsi que le
bas-relief lui-même, parce que, selon lui. ils indiquent bien
la fin du X'' siècle ou le commencement du xr' siècle.
La séance est levée à trois heures et demie.
NOUVEAUX MEMBRES
Moml)i'es til iihiires
MM. Paul Godard, au château de Rigeard ; présenté par
MAL Mayeux et Roger Durand.
D"' Marcel Lelong, 1, boulevard Chasles; par MM. Albert
Lelong et Roger Durand.
- 350 —
Le comte de Montmarin, lieutenant-colonel au 13® cui-
rassiers, rue de Beauvais; par MM. Tabbé Sainsot et
Roger Durand.
SEANCE DU 11 OCTOBRE 1900
Président: M. Roger Durand. — Secrétaire: M. Georges Champagne.
La séance est ouverte à deux heures et demie.
Membres présents : MM. Roger Durand, Dauzat, abbé
Sainsot, Georges Champagne. Appay, Balandra, Benoît,
Brosseron, Buisson, Corby, Denos, Doré-Bon vallet, EscofRer,
Fouju, Gabriel, Guérineau, abbés Guillon, Haye et Langlois,
Lehr, Lorin, Maugars, Mayeux, Charles Pétrot, Rousseau-
Renvoizé, Selleret, Tachot et Truphême.
Excusés : MM. Georges Durand, Mauger, René Merlet,
D»" Robin et Seigneury.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Admission de membres nouveaux.
Lecture des ouvrages et publications reçus en août et
septembre.
M. le Président dit que notre Société a été gravement
éprouvée depuis la dernière réunion par la perte de deux de
ses membres :
L'un de nos doyens d'âge, M. Lefebvre, ancien notaire à
Paris, est décédé dans son château d'Auneau, dont il nous
avait fait si gracieusement les honneurs lors d'une excursion
récente. Il ajoute que son nom est à jamais attaché à cette
antique demeure dont il a écrit l'histoire.
M. Gérondeau, notre trésorier, dont tout le monde con-
naissait l'attachement à notre Société, a succombé au mal
qui, depuis de longues années, le minait sans l'abattre.
Chercheur et curieux, il avait formé une très importante
— 351 —
bibliothèque d'histoire locale ainsi qu'une collection d'es-
tampes remarquable. Dessinateur à ses moments perdus, nous
lui sommes redevables de plusieurs esquisses de notre publi-
cation des Pierres Tombales.
Madame Gérondeau, sa mère, dispose d'une partie de ses
collections en faveur de la Société Archéologique. Sur la
proposition de M. le Président une adresse de remerciements
est votée à l'unanimité.
M. le Président dit ensuite que le départ de M. Chamberland
pour Reims nous prive du zélé concours d'un secrétaire tout
dévoué à la Société, que l'éloignement (il nous en a donné
l'assurance) ne lui fera pas oublier. Tout en nous réjouissant
de cette promotion au point de vue de l'avenir de notre ami,
nous regrettons très vivement son départ et pour nous et
pour la Société.
M. le Président nous donne lecture :
P De l'inventaire des publications à vendre ou à distribuer
que la Société possédait en magasin au 1^'' octobre 1900,
dressé par M. l'abbé Langlois, Archiviste, qui l'a rédigé après
les avoir fait soigneusement empaqueter.
On pourra donc désormais tenir une comptabilité en règle
de l'entrée et de la sortie des publications ; un registre est
ouvert à cet effet au siège de la Société.
Cet état montre les défauts du tirage : les lacunes et l'en-
combrement. Il ne comprend ni les ouvrages précédemment
déposés chez les libraires ni les feuilles de défets (sauf pour
Souchet et les Cartulaires de Notre-Dame et de Tiron.)
Des remerciements sont votés à M. l'abbé Langlois.
2" D'un exploit d'huissier relatif au legs de 1.000 francs,
fait à la Société par M. Charles Martin, ledit exploit déposé
aux archives.
3° De la lettre suivante de M. C. Houdard, instituteur à
Saint-Loup, relative à la découverte d'un polissoir un x Hordes,
commune de Boisvillette.
— 352 —
« Saint-Loup, le 30 septembre 19U0.
)) A Monsieur le Président de la Société d'Archéologie,
à Chartres.
» Monsieur le Président,
» J'ai l'honneur de vous donner avis de l'existence d'un
polissoir que je crois n'avoir pas encore été signalé.
» Informé il y a une huitaine de jours par M. Gallopin,
facteur à Meslay-le-Vidame, qu'une pierre, portant un certain
nombre de stries, se trouvait dans une propriété appartenant
à Madame veuve Saucier, aux Bordes, commune de Boisvil-
lette, je me rendis le jeudi 27 courant, en compagnie de
M. Gouin, instituteur à Boisvillette, à l'endroit désigné, afin
de reconnaître si la pierre qui m'avait été signalée pouvait
avoir quelque valeur au point de vue archéologique.
» Arrivés près de ladite pierre, nous reconnûmes sans
peine que c'était un polissoir, dont la longueur, suivant la
direction nord-sud, est de 1 '" 15 et la largeur de 0 '" 85.
» Une fort belle cuvette se remarque à l'extrémité sud de
la pierre. Contiguës à cette cuvette sept rainures, suivant la
direction du grand axe, sont tracées assez profondément, et,
au bord oriental de la pierre, une autre cavité, intermédiaire
entre la cuvette et la rainure, se rapprochant toutefois
davantage de la forme de la cuvette, mais plus allongée et
parallèle aux sept rainures ci-dessus, s'y trouve pratiquée.
» Perpendiculairement aux sept rainures ci-dessus et
parallèlement au petit axe de la pierre, deux autres rainures
sont tracées aussi profondément que les premières. A côté,
vers le nord, une autre cuvette également bien visible, et à
côté de celle-ci, une autre cavité moins large.
» Enfin, vers l'extrémité nord, et toujours au bord
oriental, la pierre usée forme une sorte de chanfrein sur une
petite longueur, et indique que là aussi on doit avoir travaillé
au polissage.
" Ce polissoir a des dimensions plus modestes que celui de
Houdouenne, mais les cavités sont plus nombreuses.
» Il paraît être en ladère, sorte de roche très dure dont on
trouve de nombreux spécimens aux environs de Bonne val. Il
est contigu et semble faire corps avec un massif dont nous
n'avons pas déterminé la substance, mais qui est, soit du
conglomérat, soit simplement de la maçonnerie. Les dimen-
sions de ce massif, y compris le polissoir, sont : longueur
nord-sud, 3°' 25; largeur est-ouest, l'"80. Il servait en partie
de fondations à un bâtiment qui vient d'être démoli. Le
polissoir seul se trouvait en dehors de la construction.
» Nous n'avons rencontré, ni près de ce polissoir, ni aux
alentours, aucun fragment de silex indiquant qu'à cet endroit
il avait pu y avoir un atelier d'armes et outils de l'époque
préhistorique. .J'ai prié la propriétaire et son fils d'opérer
quelques fouilles afin de rechercher si l'on ne rencontrerait
pas quelques objets appartenant à l'âge de la pierre. Ils
m'ont promis de le faire, et de plus, comme ils ont l'intention
de faire éclater cette pierre à l'aide de la poudre, ils ont
consenti à attendre, pour le cas oii quelques amateurs
auraient le désir d'aller voir cette pierre, dont" je n'ai connu
que fortuitement l'existence.
» Je joins à la présente note un plan, dressé par mon fils,
présentant les différentes cavités remarquées sur la pierre.
Seul, le chanfrein existant à l'extrémité nord n'est pas
indiqué, le plan étant tracé à une trop grande échelle.
Cette dernière marque n'a d'ailleurs qu'un intérêt très
relatif.
Si je puis recueillir d'autres renseignements concernant ce
polissoir, je m'empresserai de vous en donner connaissance,
si cette communication peut vous intéresser.
» Veuillez agréer. Monsieur le Président, l'assurance de
mes sentiments les plus distingués.
» C. HOUDARD,
» Membre de la Société Archéologique. »
4° D'une communication du Ministère de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts donnant le programme du
Congrès des Sociétés savantes de Paris et des départements,
qui se tiendra à Nancy, en 1901 .
5° Du bulletin du Comité des Sociétés des Beaux- Arts des
départements, n° 14, du 10 juin 1900, dans lequel on lit au
chapitre « Mémoires et notices lus devant la section des
Beaux-Arts en 1900, » classe VI, vitraux, M.Veuclin (V. E.).:
Tome X, P.-V. 24
— 354 —
Un spécimen de la peinture sur verre ; peintres verriers de
la ville de Dreux.
Enfin 6'' de la demande faite par la Société archéologique
du Finistère, dont le siège est à Quimper, d'échanger ses
publications avec les nôtres, ce qui est adopté.
M. l'abbé Sainsot demande qu'il soit fait, pour nos
Mpmoire^, un rapport détaillé sur le Congrès archéologique
de France de 1900, à Chartres.
[ M. Mayenx a la parole pour sa très intéressante communi-
cation sur la peinture des voûtes en bardeau des églises des
environs de Chartres, dont il a consciencieusement relevé
les dessins. Ce n'est que le commencement d'un travail que
notre érudit confrère veut aussi complet que possible, aussi
fait-il appel à' tous les membres de la Société pour qu'ils lui
communiquent des renseignements et des indications.
Au sujet des clochers de la cathédrale de Chartres et de
l'étude qu'il a faite de la façade de cet édifice M. Mayeux
signale à la Société un article de M. François Benoit,
paru dans la revue (VHistoive moderne et contemporaine^
')S t. Il, n° 1 de mai-juin lUOO.
' 11 lit ensuite un article sur le même sujet paru dans l'an-
nuaire d'Eure-et-Loir de 1845.
Et enfin il nous communique la lettre suivante de
M. Maurice Lanore, archiviste paléographe, auteur de plu-
sieurs articles parus dans la Revue de lArt Chrétien,
confirmant ses afîirmations.
« Arcachon, 14 septembre 1900.
» Monsieur,
» J'apprends par un de mes amis qui assista aux séances
du Congrès archéologique de Chartres en juin dernier, que
vous avez proposé une théorie qui m'intéresse spécialement.
J'ai fait à l'école des Chartes une thèse sur la cathédrale de
Chartres, dont j'ai publié un chapitre, cette année et
l'année dernière, dans la Revue de l'Art Chrétien. J'ai essayé
d'y démontrer que le clocher neuf dans sa partie ancienne
355 —
est antérieur au clocher vieux, qu'il fut construit isolé en
avant de la cathédrale de Fulbert entre li:>4 et 1145; qu'en
1145 on reconstruisit la façade, tangente à l'arrière du
clocher neuf, et d'un nouveau clocher, symétrique du clocher
neuf, qui est le clocher vieux. Puis cessant d'être révolu-
tionnaire je me rangeais à l'ancienne opinion d'ai)rès
laquelle en 1194 on aurait déplacé les trois portails de façade
épargnés par l'incendie, pour les remployer dans la façade
qui subsiste aujourd'hui. Depuis, en étudiant la disposition
des joints au point de raccord de la façade et des clochers
je me suis demandé s'il était juste de soutenir que les portails
furent déplacés en 1194, et s'il n'était pas plus naturel de les
attribuer à un porche, saillant sur la façade de toute
l'épaisseur des clochers. Dans cette hypothèse ils auraient
toujours occupé la place où on les voit aujourd'hui. Ils reste-
raient de 1145, date qu'il me paraît difficile de ne pas leur
attribuer.
» Veuillez agréer, etc.
» Maurice Lanore. »
Au nom de la Société, M. le Président remercie M. Mayeux
de ses communications pleines d'intérêt.
M. le Président nous informe que la Société Archéologique
de Tarn-et-CTaronne, faisant cette année son excursion à
l'Exposition universelle, en a profité pour visiter les environs
de Paris. Ses membres passèrent à Chartres le vendredi
31 août; ils ont admiré en compagnie de plusieurs mem))i'es
de notre Société , nos monuments et nos richesses archéo-
logiques, et sont repartis le lendemain pour Voves et
Châteaudun.
M. le Président annonce à la Société que MM. Denisart, Fritel
et Rousseau-Rcnvoizé, ont moulé avec succès le bas -relief de
Mervilliers, ce qui permettra d'en déchiffrer plus facilement
l'inscription. Des remerciements sont adressés à ces dé-
voués confrères.
L'excursion de Brou, Arrou et Rois-Ru(Tin qui n'a pu avoir
— 35C —
lieu à la date primitivement indiquée, est remise à l'année
prochaine.
Continuant Tordre du jour on procède au vote pour le
remplacement de deux membres du bureau : M. Gérondeau,
décédé, et M. Chamberland, qui a quitté le département.
Membres présents : 28 ; vote par correspondance : 1 ; total
des votants : 29; majorité absolue : 15.
Ont obtenu : MM. Maugars 24 voix. Élu
Lorin 18 voix. Elu
Divers 14 voix.
M. Maugars demande la parole et en termes émus remercie
l'assemblée de la confiance qu'elle leur a accordée, à
M. Lorin et à lui. Il assure la Société de leur tout dévoué
concours.
La séance est levée à quatre heures un quart.
A l'issue de la réunion le bureau de la Société s'est réuni
sous la présidence de M. Roger Durand et il a été décidé que
M. Georges Champagne remplirait les fonctions de Secré-
taire, M. Lorin celles de Vice-Secrétaire et M. Maugars,
celles de Trésorier.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
MM. le Vicomte Dulong de Rosnay, au château de Frazé;
présenté par MM. Maurice de Possesse et Raoul de
Saint-Laumer.
Galopin (Gabriel), facteur à Meslay-la-Vidame ; par
MM. 01. Houdard et Roger Durand.
357 —
INVENTAIRE
des Publications de la Société Archéologique d'Eure-et-Loir
en magasin au 1" Octobre 1900
MÉMOIRES
Tome I, 1 exemplaire.
-' II, 2 —
— IV, 1 —
— V, 30 —
— VI, 1 -
— VII, 14 —
— VIII, (Meiiet Lucien —
Lettres de S. /v't's)124exompl.
Tome IX, 8 exemplaires.
— X, 82 -
— XI, (Clerval A. — E rôles
de C/j'ar^res) 27 exempl.broch.
191 exempl. non brochés.
Foucault A. — Essai sur Ives de Chartres d'après sa correspon-
dance : 57 exemplaires.
Clerval A. — L'Ancienne Maîtrise de N.-D. de Chartres :
96 exemplaires.
Statistique scientifique d'Eure-et-Loir :
Lefèvre Ed. — Botanique: 28 exemplaires.
GuENÉE Ach. — Lépidoptères ; 11 —
Marchand, Lamy,de Boisvillette. — Zoo/ogr/e, Ichthyologie,
Ornitliologie : 9 exemplaires.
Marchand, Lamy, de Boisvillette. — A/eVeoro/or/ie.- 1 exempl.
Invasion Prussienne de 1870-1871. — Rapport des Maires d'Eure-
et-Loir : 1 exemplaire.
PROCES -VERBAUX
Tome I,
1
exemplaire
- H,
14
—
- m,
1
—
- IV,
22
—
- V,
1
—
- VI,
1
—
- VII,
1
—
— VIII,
68
—
- IX,
107
—
Souchet J.-B. — Histoire de la Ville et du Diocèse de Chartres
Tomes I, II, III, IV
Tome I
— II
— III
Tome I, (2" partie seulement)
— II, - -
— m, irc _ _
19 exemplaires.
1 —
9 —
1 —
9 —
7 —
10 —
— 358 —
Buisson P. et Bellier de la Chavignerie P. — Tubltmi de In
Ville (le Chnrlrcs en 1/50 : (59 exemplaires.
BuLTEAU M. — MoiiOffniphin do In Cntliédrale de Chartres :
Tome 1, 73 exemplaires.
— II, 108 —
Merlet René et Clerval. A. — Un manuscrit clinrtrain dn A7«
siècle : 222 exemplaires .
Dalles liiinulaircs et pierres tombales du département d'Em-e-et-
Loir. Tome I, 67 exemplaires.
LÉPiNOis (de) et Merlet Lucien. — Cnrtulnire de Notre-Dame de
Chartres :
Tome I, 1'" partie 3 exemplaires.
— I, 2« - 1 —
— II, 2'- — 16 —
— III, 2<' — 29 —
Merlet Lucien. — Cnrinlaire de Tiron :
Tomes I et II, 125 exemplaires brochés, 27 en fascicules.
Introduction, 50 exemplaires.
Tome I, 2'' livraison, 45 exemplaires.
Tome II, 2 exemplaires brochés, 4 en fascicules.
Tome II, l""*^ livraison, 29 exemplaires.
— II, S'^ — 27 —
Catalogues d'Expositions :
1858 (10 au 31 mai). Exposition archéologique d'objets d'art,
à Chartres, 2<= édition, 24 exemplaires.
1858 (10 mai au 10 juin), 3° édition, 45 exemplaires.
1860 Exposition départementale (ind., ant., beaux-arts), à
Chartres, 3" édition, 13 exemplaires.
i5Po, Exposition départementale des beaux-arts, à Chartres,
2" édition, 124 exempl., (corrections et additions) 62 exempl
1896 (31 mai au 21 juin), Exposition rétrospective d'objets
d'art à Chartres, 130 exemplaires, (supplément) 24 exempl.
Plnn de la Ville de Dreux en 1725 : en noir, 6 exemplaires, en
bistre, 21 exemplaires.
— 359 —
Ouvrages reçus en août 1900.
1° ACOUISITIONS
1063. — A7îef (Description du chûtcdu cl'), in-12, 109 p. ; Paris,
Desprez, 1789.
996. — Annuaire d' Eure-et-Loir, in-12, années 1806, 1807, 1808,
1812, 1819, 1820, 1827.
1049. — Assier [AXQxwaàxQ). — Notre-Dame de Cliartres; in-8'',
240 p. ; Paris, Dumoulin, 1866 [Acquisition).
1068. — Auneau (Rapport de la Commission de visite de la cul-
turc industrielle de la betterave dans le canton d'), in-8°;
12 p. ; Chartres, Garnier ; 1877.
1062. — Auneau (Explication doctrinale des peintures deFég-lisede
Saint-Reniii-d'), siège du pèlerinage de Saint Maur;
2« édition, in-12, 71 p. ; 1872, Chartres, Garnier.
1096. — Baillif (Anatole). — Notice sur Emile Egger, sa vie et ses
travaux ; in-S», 240 p. ; Orléans, Herluison; d886 (Acqui-
sition).
1048. — Beauceron {Le Moniteur), journal gouvernemental d'Eure-
et-Loir (Adolphe Méliot), prospectus-spécimen, 1 f.
in-fo.
1086. — Beauhaire (Abbé Joseph). — Chronologie des évoques, des
curés, des vicaires et des autres prêtres de ce diocèse
depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours ;
Châteaudun, Pigelet ; in-8°, 710 p. ; 1892.
1025. — Bellier de la Chavignerie. — Prospectus des Annales du
Monastère de la Visitation de Chartres; Chartres, imp.
Garnier, in-8°, 3 p.
1053. — Bellier de la Chavignerie (Emile). — Fêtes célébrées à
Chartres les dimanche 28 octobre, mardi 14 et lundi
19 novembre 1781, à Foccasion de la naissance du
dauphin, m-H°, 8 p. 1855.
1059. — Bezard {E.). — Agriculture du Perche. Conseils adressés
aux habitants des campagnes, in- 18, 36 p. ; 1849. Ven-
dôme.
1061. — Blévy (Statuts des frères de la noble Charité de Saint-
Pierre de) ; in-12, 62 p.
1078. — Boutet (D.). — La culture de la Beauce, son passé, son
état actuel, son avenir ; iu-S», 72 p. ; 1864. Orléans,
imp, Emile Puget et C'=.
— 360 —
1082. — Boulet (D.). — Question des laines; la liberté et la pro-
tection; in-12, 41 p. ; Chartres, Durand, 1870.
995. — Bref ou Brève, ou Ordo divini ofïîcii recitandi {Annuaire
ecclésiastique du diocèse de Chartres), in-8°; années
1813; 1823, 1826, 1832 à 1835, 1837 à 1860, 1866 à 1870,
1873, 1874, 1877 à 1884, 1886 à 1889, 1891, 1893, 1894,
1895.
1011. — Brière (Abbé Louis-Jacques). — Panégyrique de S. Vin-
cent de Paul; 90 p.; Chartres, imp. Garnier, 1855. —
Notice Biographique sur Jacques-Louis Brière, suivie
des pièces relatives à son arrestation, à son procès et
à son exécution ; 61 p. ; Chàteaudun, imp. Lecesne,
1866, in-8°.
1015. — Brou (Projet de reconstitution de l'Hospice de), in-4o, 8 p.,
1847.
1045. — Bulteau (Abbé). — Mois de Marie de N.-D. de Chartres ou
liistoire abrégée de cette célèbre Madone ; in-12, iv-
283 p, ; Cambrai, 1873.
1002. — Caillot. — Les Prussiens à Cliartres, par Ernest Caillot,
in-8o; 119 p., 1871 ; Cliartres, Petrot-Garnier.
1081. — Charles. — Mémoire sur les maladies des bestiaux; in-8°,
43 p. ; Chartres, Durand.
1077. — Charles et Hogard. — Notice sur la culture du colza
rédigée par MM. Charles, secrétaire en chef du Comice,
et Hogard, professeur d'agriculture ; Chartres, Durand,
8 p. in-8°.
1022. — Chartres (Notice historique sur les anciennes fortifica-
tions de la ville de), in-8°, 4 p. (signée L.), 1835.
1023. -- Chartres {Muséum d'Histoire naturelle de la ville de),in-8'',
8 p.
1026. — Chartres (Une fête à VHospice des pauvres de) en 1867;
12 p. in-12 ; 1868 ; imp. Garnier.
1029. — Chartres (Nouvel Hôtel-Dieu de la ville de), 29 août 1858,
affiche.
1031. — Chartres, Monument à élever à la Mémoire de l'Abbé
Jumentier; lettre de la Commission, in-12.
1034. — Chartres {Église de), par Doublet de Boisthibault ; imp.
Richelet, Le Mans, 1839, 16 p.
1036. — Chartres, Église Saint-Foy, lettre du P. Choizin, in-8°,
4 p.
1039. — Chartres (Nouvel Hôtel-Dieu de). — Pose de la première
— :501 —
pierre, procès-verbal et discours; Chartres, imp.
Garnier, 1859, in-8°, 24 p.
1042. — Chartres (Notice sur N.-D. de), in-12, 32 p.; Abbeville,
Paillart.
1043. — Chartres (Petit mamiel du Pèlerin à N.-D. de), indiquant
les cérémonies, les cantiques et les prières en usage ;
brochure in-12, 32 p., A.bbeville, Paillart.
1044. — Chartres (Une heure à N.-D. de), guide du touriste et du
pèlerin, in-12, 72 p., 1860.
1046. — Chartres (Histoire de N.-D. de), par un des rédacteurs
de la Voix de N.-D. ; in-12, viii-180 p. ; 1864. — vni-
170 p., 2« édition ; 1873, par la baronne de Chabannes.
lObl. — Chartres illustré par des Chartrains ; 1885, numéro
unique ; souvenir du concours régional de 1885, in-f»,
16 p.
1075. — Chartres (Le concours régional de 1863 de) ; in-8°, 16 p. ;
Chartres, Garnier, 1864.
1079. — Chartres (Concours régional de), du 6 au 14 juin 1885;
in-8o, 51 p.; Chartres, Garnier.
1076. — Chasles (député). — Rapport sur les établissements chari-
tables ; in-8% 13 p. ; Paris, Brière.
1004. — Châteaiidun. — Poésies, par Henri de Bornier (Chàteau-
dun, Une petite bourgeoise, les Assiégées) ; Paris,
Lachaud, 1870; in-8o, 8 p.
1005. - Châteaiidun (Campagne de 1870-71), par Edouard Ledeuil,
2e édition ; in-8», 135 p., 1871 ; Paris, André Sagnier.
1012. — Claiisel de Montais (Abbé). — La religion prouvée par la
Révolution ou exposition des préjugés décisifs qui
résultent en faveur du christianisme, de la Révolution,
de ses causes et de ses effets ; Paris, Egron, 1816 ;
m-8°, 213 p.
1040. — Clausel de Montais. — Lettre de Ms'' FÉvêque de Chartres,
à son Excellence Ms"" de Vatismenil, au sujet de la
formation des Comités cantonaux du département
d'Eure-et-Loir, 1828; in-8o, 16 p.
1019. — Cointeraux. — Perfectionnement de la manière expédi-
tive de bâtir, dessins d'une machine propre à solidifier
la terre, de l'invention du sieur Cointeraux ; réparation
à faire aux anciens pressoirs, construction de la ma-
chine à comprimer la terre lorsqu'on manque de pres-
soir ; in-8", 32 p. ; modèle pour guider les ouvriers dans
— :5C)2 —
la construction de la machine propre à solidifier la
terre, 6 p. ; dans la réparation qu'ils auront à faire
aux anciens pressoirs à solidifier la terre, 6 p.
1065. — Comice agricole de Chartres (Bulletin du); années 1831,
1836 à 1838, 1840 à 1852, 1853, 1855 à 1862, 186i à 1868,
1870, 1872 à 1876, 1878 à 1884, 1886 à 1896, in-8°.
1083. — Compte -rendu g-énéral du Concours régional agricole
d'Eure-et-Loir ; in-12, 166 p. ; Chartres, Durand, 1869.
1056. — Condamnation à mort et Exécution de Hem^y et de sa
femme (1836, S. EUph), in-12, 12 p.
1021. — Coudray-Maunier. —Description du théâtre de Chartres;
ChaiHres, 1861 ; in-8", 24 p. ; Petrot-Garnier.
1087. — Chrétien (L. T., père, de Dreux). — Dreux ancien et Dreux
nouveau. Histoire do la ville et de ses sept cantons ;
in-8o, 546 p. ; Clichy, Loignon et O^, 1867.
1033. — Delessert. — Précis sur V incendie de la Cathédrale de
Chartres, in-8<', 12 p.
1035. — Depping (G.-B.). — Notice sur deux anciens Cartulaires.
manuscrits de la Bibliothèque du Roi ; 1831, in-8o, 40 p.
Paris.
1032. — Ditlron. — Rapport sur la monographie de la Cathédrale de
Chartres ; in-8°, 16 p. ; Paris, imp. Paul Dupont, 1839.
1020. — Doyen. — Prospectus d'une histoire de la ville de
Chartres, du pays chartrain et de la Beauce, depuis
son origine connue, jusqu'à nos jours, par M. Doyen;
4 p. in-8° ; 2 volumes in-S» proposés par souscription.
1024. — Dubois. — Incendie de la Cathédrale de Chartres, par
Élie Dubois ; mars 1845, in-8°, 16 p.
1866. — Dupanloup. — Discours sur Vagriculture prononcé par
Mfe'f l'Evèque d'Orléans, à l'occasion du concours
régional agricole, 1861, 32 p., in-8'',
1058. — Fret. — Le Diseur de vérité, Almanach spécial du
Perche, 5" année, 1842; in-12, 176 p.; Chartres, Ray-
Garnier.
1071. — Garola (C.-V) — De l'emploi des engrais, 111 p., in-12,
1890 ; Amiens, Bibliothèque du Progrès agricole.
1084. — Garola (C.-V.). — Rapports sur les champs d'expériences
et de démonstration ; années 1886-87, 160 p. ; 1888-89,
152 p. ; 1889-90, 191 p. ; Chartres, Durand.
1072. - Carreau i.J.). — Disette des fourrages, moyens d'y sup-
pléer; in-8", 72 p., 18(î4; Chartres, Durand.
lOUU. — Guillon (M. G.)- — Pèlerinage de Dreux, dédié ù Sa
Majesté le Roi des Français ; in-8°, 281 p. ; Paris, Didot,
1846.
1028. — Hérisson. — Notice sur VAganon Vêtus, cartulaire du
xi'= siècle ; Chartres, imp. Garnier, 183(') ; in-8", 8 p.
1050. — Uérissnn. — Notice historique sur .S'. Pial ; in-8'', 86 p. ;
Chartres, Hervé, 1816.
1073. — Heuze'. — Ouverture du cours d'enseignemenl agricole,
11 décembre 1862, 15 p., in-8°, Chartres, Garnier.
1047. -- Jolg (Abbé). — Notice historique sur Saint-Jacques-le-
Majeur; Chartres, 1862; in-12, 28 p.
1051. — Jourdain (André). — Échos de la vallée d'Eure, Chansons
et poésies intimes; in-12, 36 p., !'"« livraison; Paris,
L. Labbé, 1887.
1067. — Lefèvre (E.). — Notice historique sur la tulipe: in-S",
4 p.
1037. — Lejeune. — Notice historique sur la fondation de la Ma-
ladrerie ou léproserie du Grand-Beaulieu, au diocèse
de Chartres, en 1054 par Tibault III, comte de Chartres;
20 p., in-80, 1833, Orléans, Imp. Danicourt-Huet.
1014. — Leroy. — Notice statistique et historique sur Pontgouin,
par Leroy, percepteur à Pontgouin ; Chartres, 1849,
in-12, 24 p.
1038. — Lettre adressée au Journal de Chartres par un conseiller
municipal à propos du vote qu'il a émis sur des dé-
penses à faire au collège de jeunes filles ; mai 1895; in-12,
19 p.
1001. — Merlet (Lucien). — Robert de Gallardon, Scènes de la
vie féodale au xiu" siècle; in-80, 230 p. ; 1860, Chartres,
Garnier.
1030. — Merlet. — Inventaire des reliques et joyaux de l'église
N.-D. de Chartres, en 1682, Garnier ; prospectus, in-8°,
4 p.
1085. - Mélij (F. de). — Le Trésor de Chartres; 1310-1793, in-8%
xLix-134 p. ; Paris, Picard, 1886.
1088. — Méhj (F. de). — François Marchand et le tombeau de
François I«''; in-i", 16 p., Chartres, Selleret, 1887.
1003. — Pi. P. Monsabré. (Une ville héroïque, Discours pour
l'anniversaire de Chateaudun, pari e), 1872, in-12, 65 p.;
Paris, Joseh Albanel.
— 364 —
1064. — Mont-Carmel (Instruction sur la Confrérie do N.-D. du),
in-12, 91 p. ; Chartres, Félix Durand, 1836.
1006. — Ozeray. — Histoire générale civile et religieuse de la
cité des Carnutes et du Pays chartrain, depuis la 1'''=
migration des Gaulois jusqu'à l'année de Jésus-Christ
1697, époque de la dernière scission de notre territoire
par l'établissement du diocèse de Blois ; 2 vol., t. I,
399 p., 1834; t. II, 480 p., 1836; in-8« ; Chartres,
Garnior.
1007. — Ox-eray. — Défense de l'histoire générale civile et reli-
gieuse de la cité des Carnutes et du Pays chartrain ; et
de la discussion sur les critiques de cette histoire
contre les assertions fausses du livre de M. de Santeuil
sur le trésor de N.-D. de Chartres et l'article du Jour-
nal de Chartres du 7 février 1841 ; 1 vol. 1846, in-S",
Sedan.
1008. — Oxeray. — Précis sur l'Histoire de la ville de Chartres.
N.-D. de Chartres depuis son origine jusqu'à nos
jours suivi de l'appréciation de l'Histoire de Chartres,
par M. de Lépinois, et d'un coup d'œil sur le régime
féodal ; 35 p. in-8°, 1856.
1017. — Paty. — Histoire monumentale de Dreux, par Emmanuel
Paty ; Paris, Derache ; 1850, in-8°, 62 p.
1060. — Percheronnet (Le), almanach religieux spécial pour le
département d'Eure-et-Loir ; 1844, 144 p., in-12.
1009. — Person (Léonce). — Person (Jean-Baptiste-Édouard), Direc-
teur des Écoles normales d'Albi (Tarn) et de Chartres
fE.-et-L.); 1805-1877; 1 vol., ix-232 p.; in-8 ; 1884;
Paris, Léopold Cerf.
1018. — Petit. — Note pour servir à la description du Donjon de
Chdteaudun, par Victor Petit ; p. 401 à 412, in-8°, 1850.
1052. — Pie. — Notice historique sur N.-D. de la Brèche, suivie
des prières de la procession et de la messe propre ;
in-8°, 69 p., Chartres, Garnier, 1843.
1054. — Pitou (L.-A.). — Prières au tombeau des Bourbons mois-
sonnés par la Révolution ; in-r2, 24 p., Paris, 1818.
1016. — Préau. — Méreau inédit du chapitre de la collégiale de
Dreux, par Charles Préau; Bruxelles, 1888, in-8°, 14 p.
1080. — Précis des expériences qui ont été faites par ordre du
Roi à Trianon sur la cause de la corruption des Bleds
et sur les moyens de la prévenir; à la suite duquel
— 305 —
est une inslructiou propre à guider les laboureurs
dans la manière dont ils doivent préparer le grain
avant de le semer ; 34 p., in-12; 1756, Paris, Briasson.
1055. — Progrès illustre (Le), Supplément du Progrès; n» 1,
novembre 1886, in-f", 2 f.
1010. — Provost (abbé). — Notice historique sur Mri' Rrgnault
(Louis-Eugène), évoque de Chartres; 1 vol., 127 p.,
in-8o ; 1889, Chartres, imp. Garnier.
1070. — Piobert (Gustave). — La culture de la betterave à sucre ;
37 p., in-8o, 1878, Paris.
1069. — Pioussille (Albert). — Les polders de la baie du Mont
Saint-Michel, in-8°, 6 p.
1074. — Roussille. — De la culture et de l'emploi du sorgho sucré
comme plante fouragère ; 111-8°, 65 p. ; 1862, Chartres,
Durand.
^013. — Sablon (J.-B.). — Histoire de... léglise de Chartres;
Chartres, in-12.
1013 A, édition de 1715, 148 p. — 1013 b, 1774, 119 p. —
1013 c, 1780, 134 p. — 1013 d, 1808, 183 p. — 1013 e,
1860, 211 p.
1027. — Sainte-Beuve (de). — Notice sur le bureau des pauvres et
l'hospice Saint-Brice de la ville de Chartres, par
E. de Sainte-Beuve ; in-8", 68 p. ; Chartres, 1885, imp.
Durand.
997. — Statistique d'Eure-et-Loir, in-12, 39 f. (manuscrit du com-
mencement du xix« siècle).
999. — Vilbert. — Abrégé historique des antiquités de la ville
et du Comté de Dreux, par Eustache de Rotrou et
Tabbé Vilbert, in-8°, 96 p. ; Dreux, Lacroix, 1864.
998. — Vivier (abbé). — Notice sur Sainte Eve; Dreux; Lacroix,
1863 ; in-8°, 59 p.
366
Ouvrages reçus en août et septembre 1900
2" DONS ET ÉCHANGES
81)8. — Académie des inscriptions et belles lettres Bull, de mai-juin,
1900'; Paris, Picard (Echange).
980. — Ain (Ann. de la Soc. d'émul. et d'agr. de F), .3.3" an., avril-
mai-juin 1900; in-S" {Echange).
H\8. — Alliance française CBiûl. de F», u" 78, l'i janvier 1900;
in-8°, 4;i p. {Don Roger Durand).
1011. — Annonces, affiches et avis divers du Pays Chartrain, 4«
année, 1785, feuilles 3, 8, 9, 13 à 19, 21 à 24, 26, 27,
31, 32, 35, 39 à 52; 9<= année, 1819, (complet) [Don abbé
Sainsot).
9 i\. — Autographes {\J?imKXQ\xT à"]. Revue rétrospective et con-
temporaine : Noël Charavay; 33'" année, nouvelle série,
n° 8, 15 août 1900 {Don M. Langlois).
894. — Beauce (Le Beauceron de Paris), revue mensuelle exclu-
sivement littéraire des Amis de la) ; Paris, n" 20, juillet ;
n° 22, août {Echange).
1091. — Bernier (£.). — La Chapelle de S. Thomas de Cantorbérg à
Chàtoauneuf, in-8<', 8 p., 1 grav. ; Chartres, Garnier,
1899 {Don E. Bernier).
1094. — Besnard (Alfred). — ■ Généalogie de la famille des fonda-
teurs du Cùllèg'e de Boissy ou de la Lignée de Chalo-
Saint-Mard ; reproduction en fac-similé par photogra-
vure des éditions originales précédée d'une Notice expli-
cative par Alfred Besnard. Paris, Champion; 1899;
in-f-^, 18 planches (Don Alfred Besnard).
1098. — Besnard (Alfred). — La lignée de Chalo-Saint-Mard et la
famille de Sainctes ; in-4°, 48 p. ; Vannes, imp.Lafolye,
1899 {Don Alfred Besnard).
719.— Bibliographie (Journal de l'imprimerie et de la librairie,
II« série, t. XLIII ; année 1899 ; Paris {Don B. Durand).
747. — Bibliothèques et Archives (Annuaire des), in-8°, 283 p. ;
lo« année, 1908; Paris, Hachette {Don Ministre de l'I. P.).
969. — Catalogue lYII, 1900, juin), de Breslauer et Meyer, libraires
à Berlin, in-8"', 152 p. iJ)on Breslauer et Meger).
<o(ii. — Chartres (Arch. hist. du dioc. de), mens.; dir. Abbé
Ch. Métais, juillet, août, septembre, 1900, Chartres
[Abonnement).
— 307 —
!KHi. — <:h(iiires (Journal de), u"" 82 à 111 iEclianf/e).
077. — Corbeil, d'Etampes et du Hurepoix (Bull, de la Soc. II. et
A. de), 6*^ année, 1900, 1'" livr. Paris, Alphonse Picard
et tils {Echange).
768.— Corrèze (Bull, de la Soc. se. h. et arch. de la), t. 22,
2'' livraison ; in-8° {Echange).
m2.— Ditnoise (Bull, de la Soc), n" 12.3, juillet 1900; in-8°
(Echange).
1097. — Durand (Georgesl. — Les imprimeurs-typographes de
Chartres de 1482 à 1900, tableau (Bon Georges Durand).
720. — Ecole des, Chartes (Bihliothèque de F), revue d'érudition,
LXI, 2^ livraison, mars-avril, 1900; in-S»; Paris, Pi-
card et fils {Don Mi)iistre de 11. P.).
9^9.— Eure-et-Loir {Le Progrès d'), journal; 1900; n°' 1777 à
1802; 1804 cà 1807 {Echange).
964. — Eure-et-Loir (Association commerciale et industrielle d') ;
bull. trim., in-8°, n° 62, juillet, 1900; Chartres, Durand
{Don Association commerciale).
965. — Eure-et-Loir (La Croix d'), journal, 1900 ; n"' 240, 247, 249 ;
(Echange).
967. — Eure-et-Loir (Bull, de la Société d'horticulture et de viti-
culture d'); n» 18; juin ; no 19, juillet 1900; Chartres,
Garnier {Don Société d'horticulture).
1100. — Fouju (G.). — Fouilles au camp Harrouard (Extr. desP.-V.
de la S. A. d'E.-et-L.) ; 1900; in-S^. 3 p. (Dépôt).
945. — Géographie hist. et descriptive {Bull, de); n" 3, 1896, Paris,
1900 (Don Ministre de 11. P.).
969. — Gibert (Joseph). — Catalogue mensuel, n» 111 : septembre
1900, Paris (Don J. Gibert).
1101. — Gillard (G.). — Guérin de Gallardon, Gilles Desjardins
(Extr. des P.-V. de la S. A. d'E.-et-L.); 1900; in-8»,
8 p. (Dépôt).
lou:;. — Histoire de France (Annuaire-bulletin de la Société de T),
année 1899; Paris, Renouard ; in-8". 2:)6-XYI p.
{Echange).
943. — Historique et littéraire (Le Carnet), revue mensuelle
rétrospective et contemporaine; 2" année; n°'* 6, 7,8
et 9; 15 mai, juillet, août, septembre 1900 {Echange).
921. — Uislorique et archéologique {La Correspondance), revue
— 368 —
mensuelle, n° 79 et 80 ; juillet-août 1900; Paris, Fonte-
moine: {Don M. Langlois).
868. — Inscriptions et belles lettres (Académie) ; Bull, de mars-
avril 1900; in-8; Paris, Alplionse Picard. {Echange).
1099. — Lanore (Maurice). — Reconstruction de la façade de la
Cathédrale de Chartres au xii^ siècle ; extrait de la revue
de Fart chrétien; t. XI, livr. de 1899-1900; in-4», 23 p.
{Don Maurice Lanore).
942. — Lyon (Bull. hist. du diocèse de) ; n° S, septembre et octo-
bre 1900; Lyon, impr. Emmanuel Vitte [Don J.-B.
Martin).
1108. — Massé (H.-J.-L.-J.). — Gloucester the cathedral; in-8°, 132
p., gravures ; London, Bell et Sons, 1898 {Echange).
1300. — Merlet (L.). — Inventaire sommaire des Archives Hospi-
talières antérieures à 1790; Hospices de Châteaiidun;
in-4, Chàteaudun, Lecesne, 1867 {Do?i abbé Crancée).
ii02.— Merlet (René). — L'ancienne chapelle de Notre-Dame-
Sous-Terre et le Puits des Saints-Forts dans les Cryptes
de la Cathédrale de Chartres. Chartres, imp. Garnier
(BibUoth. de l'amateur d'Eure-et-Loir) ; 1900; in-) 2,
31 -IV p. {Don René Merlet).
794. — Nimes (Mémoires de l'Académie de), VIP série; t. XXII;
année 1899; Nîmes, Chastanier {Echange).
978. — Normande (La revue) ; mensuelle ; littérature, sciences,
arts; in-8»; n° 3, juillet; n" 4, août 1900; Alençon, Her-
pin. [Echange).
772. — Ouest (Bull, de la Soc. des antiquaires de I'); l^^ trimestre
1900. Poitiers [Echange).
664. — Perche (Documents sur la province du), de Romanet et
H. Tournouër; 44'' fasc; avril 1900; m-%° {Abonnement).
883. — Philotechnique {Kmm^iVQ de la Société); t. 58^ 1900; Paris,
Fontemoing {Echange).
876. — Savants (Journal des), mai, juin, juillet et août 1900 ; in-4°
[Echange).
787.— Seine-Inférieure (Bull, de la Com. des antiquités de la);
3« livr., t. XI; 1900, Rouen [Echange).
193.— StMiislas [Mémoives de l'Académie); in -8°, XCVIII-
402 p.; 1899-1900, S« série; t. XVII; Nancy, Berger-
Levrault et C'S 1900 {Echange).
— 360 —
SÉANCE nu JEUDI 15 NOVEMBRE 1900
Présidenl : M. Roger Duuand. — M. Georges Champagne, secrdtaire.
La séance est ouverte à deux heures trois quarts.
Membres présents : MM. Roger Durand, abbé Sainsot,
Georges Champagne, abbé Alberque, Amblard, Balandra,
Brosseron, Buisson, Corby, Denisart, Denos, Gabriel,
Goupillon, abbés Guillon, Haye et Langlois, Lehr, Lorin,
Manger, abbé Métais, Ouellard, Maurice Real, Docteur Robin
et Selleret.
Excusés : MM. Dauzat, Georges Durand, Lefebvre-Marnay,
Maugars, Mayeux, Roy et Seigneury.
Le procès-verbal de la dernière Séance est lu et adopté.
Admission de quatre nouveaux membres.
M. le Président donne lecture des ouvrages envoyés ou
offerts à la Société en octobre 1900 et communique à
l'assemblée :
l" Une lettre de M. Fouju, relative an polissoir des Bordes
dont la conclusion est de faire une démarche près M. le
Maire de Boisvillette afin de conserver ce polissoir oîi il se
trouve.
2" Une lettre de M. Bulteau, peintre-verrier, à Noyon
(Oise), neveu de M. l'abbé Bulteau, demandant : 1" Si l'im-
pression du travail de son oncle « Mono(ji'iiphie de la
Cathédrnle de Chavires » est terminé ; 2" si la condition de
don de l'ouvrage à chacun des membres de sa famille est
bien exacte ; enfin 3" si la Société peut disposer en leur
faveur de six exemplaires. D'après une convention faite avec
M. l'abbé Bulteau, lors de la remise de son manuscrit, il sera
envoyé les exemplaires promis.
3° Une lettre de M. Fernand de Mély au sujet de son étude
sur le Tour du Chœur et sur les Vitraux de la Cathédrale de
Chartres. Ce travail a été fait pour la monographie que le
T. X, P.- V. 25
-- 370 —
Ministre de rinstruction Publique avait demandée, mais le
format du Bulletin du Comité ne permettant pas de donner
aux gravures Timportance qu'elles comportent, le Ministère
serait tout disposé à faire les frais des gravures si la Société
Archéologique voulait bien prendre le texte à sa charge.
Après discussion et bien que cette proposition soit favora-
blement accueillie, il est décidé qu'avant de prendre une
décision ferme, M. le Président demanderait à M. de MélJ^
communication de son manuscrit du Tour du Chœur, lequel
serait examiné par la Commission de publication, qui en fera
un rapport détaillé.
Quant à la Monographie des Vitraux de la Cathédrale, elle
ne pourrait être entreprise qu'après. M. Lorin dit que le
Ministère possède au moins trente calques de ces verrières,
qu'il pourrait donnera notre savant confrère.
4° La curieuse note suivante de M. Chamberland :
PIERRE-FRANÇOIS PALLOY
Démolisseur de la Bastille
« M. le D'" Robin a fait à la séance de juillet dernier une
communication des plus intéressantes sur Pierre-François
Palloy. Au moment oîi nous avons mis au point — (bien
tardivement, et nous nous en excusons de nouveau) — le
compte rendu de cette séance, nous avons songé à consulter
le Catalogue de la Collection Cliaravay, œuvre de notre
- confrère M. Raoul Bonnet, sur laquelle l'attention de la
Société a été appelée à la réunion du mois de mai dernier.
Cette mine précieuse nous a fourni .deux grandes pages,
p. 106-107, de renseignements sur l'homme singulier dont le
principal titre de gloire paraît avoir simplement consisté —
selon le mot piquant du D'' Robin — à attaquer la démolition
de la Bastille.
» Parmi les nombreux autographes et documents inven-
toriés et résumés par M. Bonnet, il convient de signaler :
une copie de toutes les pièces qui concernent la démolition
de la Bastille ; — des lettres de correspondants et des
pièces imprimées relatives à des envois de Souvenirs de la
Bastille. — En outre, le Catalogue mentionne : 1° une cliquette
en fer et bois do la Bastille, à l'usage personnel du démo-
QT]
lisseur ; 2" un tableau formé des pierres de la Bastille et
orné d'un glaive «fatal aux tyrans », souvenir offert par
Pallo}^ à la Convention qui l'accepta dans sa séance du 9 août
1793 ; — '.*>" une inôdaillo du 9 thermidor faite avec les bar-
reaux du cachot où il avait été jeté pendant la Terreur ; —
A" huit vignettes, à la gloire de Louis XVIII. Et ce n'est peut-
être pas tout.
» Ce démolisseur avait en effet la manie, la rage des
souvenirs patriotiques. « Tout ce qui me vient dans l'idée,
écrit-il, est exécuté sur-le-champ. Je travaille jour et nuit,
et me prive de tout pour terminé ce patriotisme d'époque si
heureusement commencé {sic) ; ils valent bien les soixante
mille et plus, tant vignettes que médailles, dont j'ai peuplé
et mis au monde (sic) depuis 1789... » Stjde, langue, ortho-
graphe, tout est misérable et si notre entrepreneur avait
recherché la gloire d'écrivain, on eût pu lui réciter avec un
rare k propos le vers de Boileau: « Soyez plutôt maçon... »
Mais Palloy n'a voulu être que « toujours patriote pour la
vie ». « Tel a été, dit-il, ma première devise. Je suis le
premier qui ait eu le courage d'ajouté ce prénom (sic), en
face des cinq cent électeurs, le 12 juillet 1789, k la maison
commune » . Une remarque en passant : si la langue de
Palloy brillait par la propriété des termes, il faudrait
l'appeler, non pas le patriote Palloy, mais bien Patriote
Palloy.
» Palloy était architecte du Temple, au moment oîi la
famille royale y fut enfermée, et il fit des travaux aux Tui-
leries. Accusé de concussion, il fut jeté en prison: ce (pii
refroidit ses sentiments républicains. Au reste, en 1789, il
était royaliste constitutionnel ; il abandonna le Directoire,
gouvernement « sans consistance », et il se rallia k l'Empire,
parce qu'il avait ramené l'ordre et la victoire, puis aux
Bourbons, parce qu'ils avaient ramené la paix. Ce n'est pas
k un démolisseur de consumer son activité patriotique en
regrets stériles sur les régimes tombés ; il sait que le destin
des choses est la destruction : même il en vit.
» L'inconstance politique n'est sans doute un crime, aux
yeux de Palloy, que pour ceux qui ont reçu les faveurs d'un
gouvernement. Au moins exhale-t-il avec véhémence son
indignation contre les renégats. Cette indignation lui donne.
— 372 —
pour une fois, un peu de style (d'emprunt, semble-t-il). Il
« abhorre ces êtres, ingrats aux bienfaits de leur maître,
hommes à double face, caméléons de tous les partis, singes
en révolution, qui tourne à tous les vent comme des
girouettes ». Or nous avons vu que lui, Palloy, avait des rai-
sons de tourner, et il semble que ce n'est pas lui qui ait été
ingrat, mais bien les gouvernements successifs qu'il a com-
mémorés avec une fougue et une ténacité peu ordinaires.
Son patriotisme, fécond en petites bastilles de pierre et de
plâtre, en médailles et en vignettes, ne dut pas être un
métier lucratif. En 1825, il a plus de 70 ans et sa femme, qui
a partagé tous ses travaux patriotiques, vit encore : « ils
comptent cinquante ans de mariage et ils vont renouveler
leur nœud conjugal à la face des autels ». Et bien ! ce couple
héroïque a pour vivre un revenu dérisoire : 600 francs, en
viager ! La fille de Palloy, veuve d'un aide de camp de l'Em-
pereur, mère d'un officier au 48*= de ligne, ajuste 800 francs
de pension! Enfin, toute « espérance » du côté de la famille
s'est évanouie : un vieil oncle du Lyonnais qui devait
laisser 800.000 francs à Palloy vient d'épouser sa cuisi-
nière !
» Palloy avait peut-être dépensé 00.000 livres en souvenirs
patriotiques, en escomptant l'héritage d'un oncle, qui dut
s'obstiner à ne pas mourir et finit par déshériter son ma-
niaque neveu. Palloy, donc, n'était peut-être ni un mystifica-
teur ni un roué , mais simplement un brave homme
d'entrepreneur à qui la démolition du symbole d'un « régime
abhorré » avait tourné la tête. Frotté d'art; c'était peut-être
un enthousiaste naïf et borné, « sensible «, à la mode de 89
et désireux de voir son nom passer à la postérité. C'était
peut-être — pour parler familièrement — un « gobeur » ou
un « emballé ».
M. le Président donne avis aux membres de la Société que
deux importants travaux restent à exécuter : la Table géné-
i-iilo des Procès- Verbaux et des Mémoires depuis 1850 et le
(latcilo(/iie des quelque deux cents manuscrits modernes de
notre bibliothèque et de nos archives.
Ceux de nos confrères qui voudront s'en charger sont
assurés de faire œuvre éminemment utile. Le Bureau et la
— . ) / O —
Commission de publication ne leur ni('iiagoron1 ni les encou-
ragements ni les conseils et ils auront droit aux remer-
ciements de tous. Un plan nettement arrêté leur serait fourni.
M. l'abbé Langlois, notre tout dévoué et très compétent
Archiviste, communique à l'assemblée; les tables des ma-
nuscrits inscrits sous les n»^ 22, 12.31 et 1232.
Au sujet du Questionnaire Archéologique d'Eure-et-Loir
fait en 1859, par M. de Boisvillette — manuscrit n° 12.32 —
M. le Président constate que nous n'avons les réponses de
MM. les conducteurs des Ponts-et-Chaussées que pour 08
communes seulement sur 426. Après avis de M. Buisson, il
est décidé que M. Roger Durand fera une démarche auprès
de M. l'Ingénieur en chef du Département, pour le prier
de faire rechercher dans ses archives le complément de ce
travail intéressant.
Par suite de l'absence de M. Mayeux, M. le Président
renvoie à la prochaine séance la suite de l'Étude sur les
voûtes en bardeau des églises de la région et signale à la
Société un article de notre érudit confrère, M. l'abbé Métais,
sur un vitrail de l'Église de Courville , du xvi- siècle ,
paru dans le Bulletin Archéologique du Comité des Travaux
Historiques.
Avant de lever la séance M. le Président propose de voter
des remerciements à M. le Président de la Commission Impé-
riale d'archéologie de Saint-Pétersbourg, qui vient de nous
envoyer toute une série de fascicules illustrés : les n°^ 3
et 13 à 23 des Matériaux pour servir à l'archéologie de la
Russie et les livraisons 1 et 2, texte et atlas, du Recueil
d'antiquités de la Scythie.
M. l'abbé Sainsot, demande la parole, pour présenter une
observation à propos d'un mémoire lu à une séance du
Congrès Archéologique de France, par M. Léon Toureaux.
Après cette communication un membre du Congrès semblait
affirmer que la Beauce aurait toujours été un pays de culture.
Au contraire, tout le pays Chartrain était boisé; non
seulement tous les historiens sont d'accord sur les Druides,
O'-
71 —
ces prêtres des Gaulois qui habitaient les forêts qui s'éten-
daient de Dreux à Chartres et couvraient tout le pays, mais
encore tons les noms des villages d'Eure-et-Loir qni dérivent
de bois ne sont-ils pas légion et n'en sont-ils pas la meilleure
preuve. Il est d'ailleurs certain que les Gaulois ne défrichè-
rent point et que ce sont les Romains qui commencèrent à
cultiver la terre de Beauce.
La séance est levée à quatre heures.
NOUVEAUX MEMBRES ADMIS
Membres titulaires
]y[me fauveau, place des Halles; par MM. Georges Delacroix
et Maugars.
MM. Belaue (l'abbé), curé de Lumeau; par AOL les abbés
Métais et Sainsot.
Coche-Spitzer , maire de Coulombs , à l'abbaye de
Coulombs; par MM. le Comte d'Arjuzon et Georges
Champagne.
Gautron (l'abbé), curé de Moutiers-en-Beauco; présenté
par MM. Rousseau-Renvoizé et l'abbé Langlois.
Table du QUESTIONNAIRE ARCHÉOLOGIQUE D'EURE-ET-LOIR
(ms. 22, 6 volumes)
Abondant, lU, 73-80.
Allaines, V, 184-19.5.
Allonnes,V,312-315;—1, 339-342.
Anet, in, 69-72 ; — V, 339-398.
Ardelles, III, 210-213.
Ardelu, V, 4-1 L
Armenonville-les-Gàt., V, 258-
26L
Aunay-sous-Crécy, III, 6--9.
Autheuil, II, 135-1;^8.
Authon, IV, 47-50.
Balgneaux, V, 348-3.55.
Baignolet, I, 343-340.
Bailleau-le-Pin, I, 211-214.
Bailleau-rÉvôquc, I, 10-17;
V, 89-92.
Barjoiivillc, i, ()()-()9.
Barmainville, V, 190-199.
.wo
Bazoclie-Goui't (lai, l\\ ôl-'yH.
Bazoches-en-Dunois,V,356-3t)0.
Bazoches-les-Hautes,V, 361-361-.
Beauche, III, 117-120.
Belhomert - Guchouville, IV,
110-117.
Berchères-sur-VesgTe, III, 81-
84.
Bérou-la-Mulotière, III, 120-127.
Béthonvilliers, IV, 59-66.
Béville-le-Comte, V, 12-15.
Blandain ville, I, 215-222.
Bleury, V, 262-265.
Blévy, III, 214-21 7 ; — V, 401-402.
Boisg-asson, II, 139-142.
Boissy-en-Drouais, III, 10-13.
Boissy-Ie-Sec, III, 280-287.
Boisville-Ia-S'-Père, I, 347-350.
Boisvillette, I. 223-226.
Boncé, I, 351-358.
Boncourt. III. 85-88.
Boullay- les -deux -Églises, V,
403-406; - III, 218-^221.
Boullay-Mivoye(le) ,111,311-314.
Boiillay-Thierry (le) ,111,31 5-322.
Boutigny, III, 323-326; — V,
428-429.
Bréchamps. III, 327-334; — V,
430-433.
Briconville, I. 18-21.
Bû, III, 89-96.
Bullainville, II, 74-77.
Challet, I, 22-29 ; — V, 93-94.
Cliampagne. III, 97-100.
Champhol, I. 30-37.
Champi'ond - en- Gàtiîie, IV,
118-121.
Champseru, V, 16-23.
Chapelle-d'AunainvilIe, V, 24-
27.
Chapelle-Forainvilliers (la), III,
14-21.
Chapelle-Guillaume, IV, 67-74;
— V, 447-448.
(:iiii|.rllc-Huyak", IV, 75-82.
Ghai-onville, I, 227-230.
Charpont. III, 22-25.
Cliarray, II, 143-146.
Gliartainviiliors, V, 266-273.
Chartres-Nord, M, 1-2.
Chartres-Sud, VI, 3-4.
Châtaincourt, III, 128-135.
Chàteaudun, VI, 9-10.
Chàtoauncuf . III, 205-209 ; —VI,
11-12.
Chàtelliers-Notre-Dame, I, 231-
234.
Chàtenay, V, 28-35.
Chaudon, III, 335-338.
Chauffeurs, I, 235-238.
Chêne- Chenu, III, 222-226; —
V, 408-411.
Chuisnes, I, 1.50-153; — V, 153-
1.58.
Civry, II, 33-37.
ClévilIiers-le-Moutiers, 1, 38-41.
Coltainville, 1, 42-45 ; — V, 95-98.
Combres, IV, 179-185.
Conie-Molitard, II, 38-41.
Corancez, I, 70-73.
Cormainville, V, 365-368.
Coudray, I, 74-77 ; —V, 117-120.
Coulombs, III, 339-350; — 30.5-
310.
Courtalain, II, 147-150.
Crécy-Couvé, III, 26-33.
Croisilles, III, .351-358.
Dampierre-sous Brou, 11,5-16;
— V, 342-343.
Dampierre-sur-Avre, III, 136-
143.
Dampierre-sur-Blévy, III, 438-
446.
Dancy, II, 78-81.
Dangeau, II, 17-20 ; — 344-345.
Digny, II, 151-154.
Dreux. VI. 13-14.
Droué, I, 321-324.
— 3'
Écluzelles, III, 34-41.
ÉcuLlc, III, 227-230.
Épeautrolles, I, 239-242 ; — Y,
166-170.
Épernon, V, 274-277.
Ermenonville-la-Grande, 1, 243-
248.
[manquent 245-246 , faute de pagina-
tion].
Étilloux, IV, 83-85 bis.
Faverolles, III, 359-366.
Favièrcs, III, 231-238.
Favril (Le), I, 154-164.
Ferté-Viclame, VI, 15-16.
Fessanvilliers, III, 144-151.
Feiiilleuse, III, 455-458.
Flacey, II, 82-85 ; — V, 330-333.
Fontaine-les-Ribouts. V, 412-
415; — III, 239-242.
Fontaine-Simon, IV, 122-129.
Fontcnay-sur-Eure, I, 78-81.
Framboisière (La), III, 459-462.
Francourville , I, 130-137; —
V, 35 bis -36.
Fresnay-le-Gihiiert, I, 46-49,
Friaize, IV, 130-133.
Gadeliôre (La), III, 152-160.
[p. 155 oubliée, faute de pagination]
Gallardon, V, 278-282.
Garancières-en-Beauce, I, 138-
141 ; — V, 36 bis-39.
Gas, I, 325-329 ; — V, 283-284.
Gasville, I, 50-53.
Gaudaine (La), IV, 11-18.
Gellainville, I, 82-89.
Germainville, III, 42-49.
Germig-nonville, 1 , 359-362 ; —
V, 316-317.
Gironville, III, 243-246; — V,
416-419.
Gohory, II, 21-24.
Grandville-Gaiidreville, V, 200-
207.
Giiainvillc, III, 101-104.
76 —
Happonvilliors, IV, 186-193.
Intreville, I, 301-304; — V,
208-215.
Janville, I, 297-300; — VI,
5-6.
Jaudrais, III, 463-466.
Langey, II, 155-158.
Léthuin, V, 40-47.
Lèves, V, 99-106.
Lovesville, V, 216-223.
LogTon, II, 42-45.
Loigny, V, 369-372.
Lormaye, 111,367-371 ; —V, 434-
435.
Louville-la-Chenard, 1, 363-370.
LoiiviIliers-les-Perches,III,467-
474.
Lucé, V, 107-112.
Luigny, IV, 86-93.
Luisant, I, 90-93.
Lumeaii, V, 373-376.
Luplanté, I, 249-252.
Magny, I, 253-256; V, 170-173.
Maisons, V, 48-51.
Mancelière (Lai, III, 161-164.
Manon, IV, 134-137.
Marboué, II, 46-49.
Marchévillc, 1,257-260.
Margon, IV, 19-22.
Marville-les-Bois, III, 247-250.
MarvilIe-MoLitiers - Brûlé, III,
50-52.
Meaucé, IV, 138-145.
Méréglise, I, 261-268.
Mervilliers, 1 , 305-309 ; —V, 224-
229.
MesIay-le-Gcnet, I, 269-272; —
V, 174-177.
MesIay-le-Vidame, II, 86-89,
Mévoisins, V, 285-288.
Mierniaignc, IV, 94-97.
Mittainvilliers, I, 165-172;--
V, 159-161.
Moléans, II, 50-53.
377
Montainville, I, 371-378; — \',
318-321.
Montharvillo, II, 90-93.
Montigny-sur-Avre, III, 1G5-
168.
Montigny-le-Gannelon, II, 159-
170.
Montlandon, IV, 146-154.
Morancez, I, 94-97; — V, 121-
124.
Moriers, II, 94-97.
Morvilliers, III, 288-291.
Moulhard, IV, 98-109.
Néron, 111,371-384.
Neiivy-en-Beauce, V, 230-233.
Neuvy-en-Dumois, II, 98-102.
Nogent-le Phaye, V, 125-128 ; —
I, 98-105.
Nogent-le-Roi, III, 300-304 ; —
V, 436-440; — VI, 17-18.
Nogent-le-Rotrou, IV, 6-10 ; —
V, 451-452.
Nogent-sur-Eure, I, 273-276.
Nonvilliers - Grandhoux, IV,
194-201.
Ollé, I, 277-280.
Orgères, V, 377-380.
Orlu, V, 58-65.
Ormoy, III, 385-405.
OiTOUcr, I, 173 180.
Ouarville, I, 379-382 ; — V, 322-
325.
Oulins, III, 105-108.
Oisonville, I, 102-145; — V, 52-
57.
Pézy, I, 383-390.
Pierres, I, 330-333.
Poisvilliers, I, 54-57; — V, 113-
116.
Pontgouiii, I, 181-184.
Poupry, V, 381-388.
Pré-St-Évroult, II, 103-106.
Pré-St-Martin, II, 107-118.
Prudemanche, III, 169-172.
Pi-unay-le-Gillon, I, 106-121; —
V, 129-148.
Puiset (Le), V, 234-241.
Puiseux, III, 251-254; - V,
420-423.
Ressuintes, III, 292-295.
Revercourt, III, 173-175 bis.
Rohaire, III, 296-299; — V, 424-
427.
Rouvray-S'-Denis, I, 309-312;
— V, 242-253.
Rueil, III, 176-183.
Sainvillo, V, 66-71.
Sandarville, I, 293-296; — V,
178-183.
Santeuil, I, 146-149.
Santilly, I, 313-316 ; — V, 254-
257.
Saulnières, III, 53-56.
Saumcray, II, 123-126.
Saiissay, III, 109-112.
Senantes, III, 418-421; — V,
441-442.
Senonches, VI, 19-20.
Sorazereux, III, 272-275.
Sorel-Moussel, III, 113-116.
Souancé, IV, 31-38.
Soulairês, V, 301-304.
Sours, I, 122-125.
St-Aubin-des-Bois, I, 58-61.
S'-Clieron-des-Champs, III, 255-
258.
S'-Christophe, II, 54-61.
St-CIoud, II, 62-65.
St-Denis-d'Authou, IV, 202-205.
S'-Denis-de-Moronval, III, 57-
64.
St-Denis-des-Puits, IV, 155-159.
S'-Donis-des-Ponts, II, 66-69.
St-Éliph, IV, 159-162 ; — V, 449-
450.
S'-Éman, I, 281-288.
S'-Georgcs-sur-Eurc, 1. 185-192;
— V, 162-163.
— ;"}78
S«-Germain-la-Gàtine, I, (t2-()5.
St-Gennaiu-le-Gaillard, 1, 193-
196.
St-Hilaire-sur-Yorre, II, 171-182;
— V, 346-347.
St-Jean-Pierre-Fixte, IV, 23-30.
S'-Laurent-la-Gàtino, III. 406-
409 ; — V, 443-444.
S'-Léger-des-Aubées, V, 71 bis-
74.
S«-Loup, I. 289-292.
S'-Lubin-de-Cravant, III, 184-
187.
St-Lubin-des -Joncherets,V,399-
400 ; — III, 188-196,
Si-Lucien, III, 410-417.
St-Maixme, III, 259-266.
S'-Maur, II. 119-122.
S'-Piat, V, 289-296.
S^-Rémy-sur-Avre, III, 197-
204.
St-Sauveur-Levasville, III, 267-
271.
St-Symphorien, V, 297-300.
Tardais, III, 475-478.
Theuvy-Achères, III, 276-279.
Thieulin (Le), IV, 163-170.
Tillay-le-Péneux, V, 389-396.
Toury, I, 317-320.
Tréon. III, 65-68.
Trizay-Coutretot-S'-Serge, IV,
39-46.
Trizay-lès-Bonneval, II, 127-
130 ; — V, 334-337.
Uni peau, V, 75-80.
Vacheresses- les -Basses, III,
422-425.
Vaupillon, IV, 171-174.
Vérigny, I, 197-210: — V, 161-
165.
Ver-Ies-Chartres, 1,126-129;-
V, 149-152.
Vierville, V, 81-88.
Villampuy, II, 70-73.
Villars, L 391-394; — V, 326-
329.
Villebon, IV, 175-178.
Villemeux, V, 445-446 ; — III,
426-429.
Villeneuve-St-Nicolas, 1,395-404
Villette, V, 407.
Villiers-le-Morhier, III, 430-437.
Villiers-S«-Orien, V, 338-341 .
Mtray-en-Beauce, II, 131-134.
Voves, VI, 7-8 ; — I, 334-338.
Yermenonville, V, 305-311.
Yèvies, II, 25-32.
Ymonville, I, 405-408.
Table des NOTES SUR PLUSIEURS ÉGLISES D'EURE-ET-LOIR
PAR M. PAUL DURAND
(ms. 1281, 2 volumes)
Allonnes, tome I, 164, 167.
Amilly, I, 67, 127, 128, 143, 144,
167, 178.
Bailleau, I, 68.
Bazoches-en-Dunois, I, 25-32.
Berchères, I, 163, 165.
Béville-le-Comte, I, 177.
Bonneval, I, 120-121 ; — II, 17-
21.
Bouville, 1, 47.
Champhol, I, 67, 97, 181, 183;
— II, 23. Voir Vauventriers.
— :m)
Charonvillc, I, .%, 57; — II,
98-100.
Chartainvilliers, I, 47, 48.
Chartres Cathédrale, I, 77, 78;
— II, 83-87, 96, 159, 183.
Hôtel-Dieu, II, 56.
Itinéraire archéologique ,
II, 22-34.
Lithographie de Notre -
Dame, 11, 35-39.
Mesures, II, 40-44.
Notice, II, 49.
St«-Foy, I, 72.
S'-Jean, II, 53.
S'-Martin-au-Val, I, 71-72.
S» - Martin - le -Viandier, I ,
184.
S'-Pierre, I, 182; — II, 46.
« Si-Serge et St-Bach », I,
2-24.
Maisons, I, 185, 208-210;
— II, 57-70.
Chàteaudun, II, 89-91, 101-107
Chàteauneuf, I, 57.
Chêne- Chenu, I, 64.
Cloyes (Yron), I, 179; —II, 92-
94.
Corancez, I, 129, 131, 133, 135,
137, 138, 141.
Coudray (Le), I, 178.
Coulombs, I, 124-126, 170-172,
176; — 11, 13.
Dangers, I, 49-50.
Dreux, I, 68.
Ermenonville-la-Petite, I, 56.
Fresnay-le-Gilmert, I, 70.
Gallardon, I, 33-46.
Gastelles, 1, 50-52.
Generville, I, 129, 131, 141.
llouville, 1,94.
llliers, I, 177.
Jouy, I, 59.
Lèves, I, 144, 167.
Levesville, 1, 76.
Lucô, I, 96-98, 144, 145, 167, 180
Luisant, I, 65, 69.
Magny, I, 61, 62.
Mainvihiers, II, 14-15.
Maintenon, I, 47-48.
Marché ville. I, 60.
Meslay-le-Grenet, I, 65-66.
Mignières, I, 129, 136,141,142.
Mondonville-St-Jcan, II, 16.
Montireau, I, 186-205;— 11,92-
94,
Nogent-le-Roi, I, 122, 123, 146,
158, 173, 175; — II, 13.
Orgères, L 25-28.
Prasville, I, 160-162, 167.
Prunay-le-Gillon, I, 60.
S*-Arnoult-des-Bois, I, 49, 95,
S*-Avit, I, 63.
St-Éhph, I, 206.
S'-Léger~des-Aubées, 1, 76,82,
83, 93, 94.
S'-Ouen-Marchefroy, 1, 73-75.
Santeuil, I, 79-81, 83-92.
Saumeray, I, 99-116.
Sours, voir Generville.
Thimert, 1, 54, 55.
Thiron, I, 129, 130, 132, 139.
Vauventriors, I, 180, 181.
Ver, I, 125, 131.
Vérigny, I, 53.
Villebon, I. 178, 185.
Voise, I, 95.
Umpeau, 131, 140.
Yèvres, I, 76.
— 380
Table des RÉPONSES DES CONDUCTEURS DES PONTS - ET -
CHAUSSÉES AU QUESTIONNAIRE ARCHÉOLOGIQUE D'EURE-
ET-LOIR DE L'INGÉNIEUR EN CHEF (1859).
(Eglises, pierres druidiques, camps romains)
(ms. 123^, 1 vohimu).
Alluyes, 39-43.
Amilly, 3.
AiTou, 31, 66.
Aimay-sous-Auneau, 57-60.
Auneau, 37-38, 51-56, 62.
Autels- Villevillon (Les), 31.
Bailleau-rÉvèque, 4.
Barjouville, 15.
Bazoche-Gouet (La), 31.
Berchères-la-Maingot, 5.
Berchères -l'Évoque, 16.
Boissy-le-Sec, 74-79.
Brezolles, 74-79.
Brou, 31.
Challet, 6.
Charbonnières, 31.
Chàteaudun, 32.
Chuisnes, 45-48.
Ciévilliers, 7.
Coltainville, 8.
Corancez, 17.
Coudray (Le), 18.
Daniniario, 19.
Danipierre-sous-Brou, 31.
Dampierre-sur-Avre, 74-79.
Épernon, 67-68.
Favril (Le), 46-48, 83.
Fontenay-sur-Eure, 20.
Frazé, 31.
Fresnay-le-Comte, 21.
Fresnay-le-Gilmert, 9.
[ Frète val ], 69-72.
Gallardon, 36.
Gasville, 10.
Gellainville, 22.
Gomracrville, 44.
Illiers, 31.
Jouy, 11.
Landellcs, 46-48.
Lèves, 85.
Loigny, 65.
Loupe (La), 91.
Luigny, 31.
Luisant, 23.
M ér église, 31.
Mignières, 24.
[ Mondoubleau ], 73.
[ Montargis J, 34, 35.
Montarville, 40-41, 63.
Montlandon, 61.
Montigny-le-Chartif, 31.
Morancez, 25.
Moulhard, 31.
Nogent-le-Phaye, 26.
Uinville-S'-Liphard, 64.
Poisvilliers, 12.
Pontgouin, 49-50.
Prudemanche, 74-82.
Prunay-le-Gillon, 27.
Sours, 28.
S'-Aubin-des-Bois, 13.
S'-Avit, 31.
S'-Lubin-de-Cravant, 74-79.
S»-Piat, 87-89, 92.
S'-Prest, 14.
Thiron, 33.
Thivars, 29.
Trizay, 40-41.
Unverre, 31.
Ver-les-Chartres, 30.
Yèvres, 31.
— 381 —
Ouvrages reçus en Octobre 1900.
868. — Académie des Inscriptio}is et BeUes-Lettres (Comptes ren-
dus), 1900. Bull, de juillet-août; Paris, V\cst.vé. [Echange).
980. — Ain (Annales de la Soc. d'émulation et d'agriculture de F) ;
juillet-août-septembre 1900; Bourg, impr. du Couvrier
de l'Ain [Echange).
818. — Alliance française (Bull, de 1') ; u" 81, octobre 1900, Paris.
[Echange).
79.— Antiquités de la Scythie (Recueil d"), publié par la Com-
mission impériale archéologique de Saint-Pétersbourg,
livraisons 1''' et 2« ; 2 fasc. de texte et 2 atlas ; 1806 et
1873 ; in-40 et in-fo [Echange).
79. — Archéologie de la Russie [Matériaux pour servir à r),i)ubliés
par la Commission impériale archéologique de Saint-
Pétersbourg ; n'^^ 3, 13 à 23 ; in-4" [Echange).
726. — Archéologique (Bulletin) du Comité des travaux histo-
riques et scientifiques, 1900 ; n» 1 [Don Ministre [de
ri. P.).
4114. — Architecture (F), journal hebdomadaire de la Société cen-
trale des Architectes français ; 13^ année ; n°^ 37 et 38;
1900 ; Paris, Ch. Schmid ; in-4° [Don Alfred liesnard).
877. — Art chrétien (Revue de F), bimestrielle ; dir. A. Hellig.
S<= série, ^^ livr., septembre 1900 [Abonnement).
841. — Aulard (M. A.). — Discours prononcé à la séance géné-
rale du congrès des Sociétés savantes, le 9 juin 1900,
Paris ; in-S", 25 p. (Don Ministre de l'I. P.).
894. — Beauce (Le Beauceron de Paris, revue mensuelle, exclusi-
vement littéraire des Amis de la) ; in-8'^, Paris ; n"^ 23
et 24, septembre-octobre 1900 {Echange).
1263. — Bellier de la Chavignerie (Emile). — La correspondance
administrative sous le règne de Louis XIV envisagée
au point de vue chartrain. — 10 lettres au sujet du
Pentateuchus de Jacques Félibien, chanoine et archi-
diacre de N.-D. de Chartres ; in-8"^, 14 p. [Don B. de Sainte-
Beuve).
1269. — Bibliographie (Bull, de Flnstitut international de) ; ")'' an-
née; fasc. 1-2, 1900; Bruxelles, Institut (Echange).
957. — Bénédictine (Revue) ; n° 4, octobre 1900, Belgique, abbaye
de Maredsous ; in-80 (Echange).
— 382 —
890. — Bo//r/??r//Vy??a (Analocta), revue ha^iograpliique ; t. XIX,
l'asc. III, 19U0, 8 nov. ; iii-s» (Echange).
IIOG. — Bond (Francis). — Engiish catliedrals illustrated (Bristol,
Canterbury, Carlisle, Chester, Cliichester, Durham,
Ely, Exeter, Gloucester, Hereford, Lichfield, Lincoln,
London, Norwich, Oxford, Peterborougli, Ripon, Ro-
chester, Saint-AIbans, Salisbury, Southwell, Wells,
AMnchester, Worcester, Yorlv, Liverpool, Manchester,
Newcastle, Truro, Wakefield, Bangor, Llandaft", Saint-
Asaph's, Saint-David^s), in-S», XX-316 p.; 1900, Lon-
don, George Newnes ; 2"^ édit. ; nombreuses photogra-
vures {Bon George Bell et fils).
1207. — Bournisien (M.-L.). — Rapport sur l'historiciue, le but et
Tutilité des Bazoches, l'ait à la Basoche de Chartres,
dans sa séance du 26 novembre 1839 ; in-S", 31 p. ; 1840 ;
Chartres, Garnier {Don H. de Sainte-Beuve].
1259. — Brière (abbé). — Notice biographique sur M^''' Claude-
Hippolyte Clausel de Montais; in-8°, 123-149 p. (Don
R. de Sainte-Beuve).
969. — Catalogne de George Bell et fils, éditeurs à Londres ; in-8°,
56 p. {Don George Bell et fih).
llli.— Clifton (A.-B.). — Lichfield, 1900; in-8°, 138 p.; London
{Don George Bell et fils).
1109.— Clutton-Brock (A.). — York, 1889, in-8o, lljS p. ; London
{Don George Bell et fils).
964. — Commerciale et industrielle d'Eîire-et- Loir [Bull, de l'Asso-
ciation), trimestriel, n° 63 ; oct. 1900 (Don Assoc).
768. — Corrèz-e (Bull, de la Soc. scient., hist. et archéol. de la),
t. 22«, 3'^ livr., juillet-septembre 1900 {Echange).
901 . — Costa-Rica (Museu nacional), informe de 1899 à 1900 ; in-i"
(Echange).
1260. — Dauvin (A.). — Vie de M*?'- Clausel de Montais; in-8°,
16 p. ; Chartres, 1857 {Don de Sainte-Beuve).
Ù61. — Eure-etlj)ir (Conseil général d"), l""*" session de 1900;
Chartres, Garnier (Don Préfecture d'Eure-el-Loir).
89 \. — Grecques {Revue des études), bimestrielle; n" 51; mai-
juin 1900 ; Paris, Leroux (Don Ministre de l'I. P.).
1110. — Hartleg Withers (B.-A.). — Canterbury, 1889, in-8°, 134 p. ;
London (Don George Bell et fils).
1268.— Haye (abbé). — Martyrologe de Téghso de Chartres, pré-
~ 383 —
cédé d'une étude sur les Liuiiles du diocèse; in-H», 131
p., Chartres, impr. J. Langlois {Don R. de Sainte-lieiive,.
129. — HénauU (A.-C). — Supplément aux recherches histo-
riques sur la fondation de l'église de Chartres el des
églises de Sens, de Troyes et d'Orléans. — Réponse aux
objections des contradicteurs ; in-H", 40 p. ; Chartres,
Selleret; 188;; [Don R. de Sainle-Beuve,.
92[.— Uistoritjiw et archéologique (La correspondance), revue
mensuelle, n" 81, septembre 1900; Paris, A. Fonte-
moing [Don M. Langlois).
945. — Historique et descriptive (Bull, de géographie); n° .3, année
1899 ; Paris, Impr. Nationale {Don Ministre de 11. P.).
9i3. — Historique et littéraire (Le Carnet), rev. mens.; n" 10,
octobre 1900 {Echange).
879. — Historiques (Revue des questions), trimestrielle, 136'' livr.,
l^"" oct. 1900, Paris {Abonnement).
967. — Horticulture et viticulture d'Eure-et-Loir {BuW. de la Soc.
d') n°* 20-21, t. XXI, 1900; Chartres, Garnier {Don Soc.
d'H.).
1270. — Huet (Em.). — Promenades pittoresques dans le Loiret
(châteaux, monuments, paysages). — Pro.'^pectus, 1900 ;
ln-4°, 16 p. (Don Paul Pigelet).
1924. — Institution Notre-Dame, Ghavh'es,; prospectus, petite notice
historique et règlement général ; Chartres, 1900 ; in-8°,
49 p. ; nombr. photographies (Don Joseph Tissier).
1266. — Lagrange (F.). — Lettre pastorale sur la pacification reli-
gieuse et quelques-unes des raisons qui éloignent au-
jourd'hui de la religion; 2" édit., in-12, 02 p.; 1892;
Chartres, Garnier [Don R. de Sainte-Beuve).
134. — Lasteijrie (Robert dej. — Bibliogr. des trav. hist. etarch.
publiés par les Soc. savantes de la France, t. III.
3«livr. ; in-4o, 1900 {Don Ministre de FI. P.).
748. — Maine 'Rev. hist. et arch. du) ; 1900, t. 47" ; l""" semestre ;
in-8«, 320 p. ; Le Mans 'Ech-inge).
73. — Manuscrits des Biblioth. publ. de France (Catalogue géné-
ral des) ; départements, t. XXXVII; Tours (l'" partie)
[Don Ministre de 11. P.).
1112. — .l/fl,s,s(/(H.-J.-L.-J.). — Chartres, 1900; in-8», 120 p. {Don
George Bell et fils).
1113. — Mas.^é (H.-J.-L.-J.). — Chartres; 1900 ; in-S». 120 p. ;Lon-
don (Don George Bell et fils).
— 384 —
nos. — Massé (H,-J.-L.-J.). — Gloucester; 1900; in-8°, 130 p.;
London [Don George Bell et fils).
1107.— Massé [E.-J.-L.-J.). — Tewkesbury Abbey et Deerhurst
priory; 1900; ln-8°, Xli, 132 p.; London {Don George
Bell et fils).
1250. - Mageiix (Albert). — (La façade de la Cathédrale de Char-
tres du x'^ au xiir siècle par) ; in-8°, 18p.; Chartres,
Garnier, 1900; tirage à part (Don Albert Mayeiix).
1203.— Mély (F. de). — Le Trésor de la Cathédrale de Chartres,
brochure in-16 {Don B. de Sainte-Beuve).
875. — Merlet (René). — Guide archéologique du Congrès de
Chartres ; 1900 ; in-8°, 42 p. ; Paris, Picard (Echange).
962.— Milloué (de). — Musée Guimet (Petit guide illustré au) ;
4« recension; Paris, Leroux Ernest, 1900 [Echange).
978. — Normande (Revue^, littérature, sciences, arts ; mensuelle ;
l''- an., n° 0; directeur: Paul Blaizot ; octobre 1900
{Echange).
767. — Orne (Bull, de la Soc. hist. et archéol. de l'j, t. XIX,
2« bull. 1900 ; Alençon {Echange).
772. — Ouest (Bull, de la Soc. des Antiquaires de F), t. XX,
2« série ; avril-mai-juin 1900; Poitiers {Echange).
751. — Orléanais (Bull, de la Soc. archéol. et hist. de 1"), t. XII,
n° 108 ; Orléans, H. Herluison (Echange).
1257. — Pie (Ms'-). — Discours du six centième anniversaire de la
consécration de l'Eglise de N.-D. de Chartres (17 octo-
bre 1800); in-8", 18 p. ; Chartres, Garnier; 1800 (Do» B.
de Sainte-Beuve).
1258. — Pie (Mê''). — Homélie à l'occasion de la restauration de
la Crypte, 1857 {Don de B. Sainte-Beuve).
1256. — Pichot (abbé).- Discours en faveur de l'Œuvre des jeunes
apprentis ouvriers ; m-H°, 10 p.; Chartres, Garnier;
1893 {Don B. de Sainte-Beuve).
1115. — Botier[J.). — Etude historique sur le clocher et les cloches
de la Cathédrale de Blois ; 2« édition, in-8o. 41 p. 1899 ;
Blois, C. Migault et G'"" {DonJ. Botier).
1264. — Sainte-Beuve (Ernest de). — Expédition de Crimée, siège
et prise de Sébastopol; Chartres, 185G;'in-12, 57 p.
(Don H. de Sainte-Beuve).
841. — Sociétés savantes (Programme du Congrès des) (in-8°), à
la Sorbonne en 1900 , 14 p.; et à Nancy en 1901, 18 p.
(Don Ministre de 11. /*.).
— 385 —
769. — Touraim (Bull. trim. do la Soc. arch. de), t. XII (2" par-
lie) ; .3'' trim. de 1900; Tours, in-8" [Echange).
1255. — Verret (abbé). — L'Eglise et l'Ouvrier dans le passé, dans
le présent (Discours); in-8", IG p. ; Solesuies, iniprim.
Saint-Pierre; 1892 [Bon R. de Sainte-Beuve).
Ouvrages reçus en novembre 1900
1271. — Allée (abbé). — Notice sur Paray-Douaville et description
de son église; Paris, 1849, in-8% 66 p. {Bon M. Lan-
(jlois).
[281. — Anciens élèves du Collège et du Lycée de Cluoires ;
Chartres, Durand ; 1900, in-8° (Bon Lycée).
79. — Antiquités de la Scythie (Recueil d'), publié par la Com-
mission impériale archéologique de la Russie ; texte,
2 livraisons; atlas, 2 livraisons; — Saint-Pétersbourg,
in-fo et format atlantique ; — en français, n°' 1 et 2
[Echange).
79. — Archéologie de la Russie (Matériaux pour servir à 1') ; en
russe ; publiés par la Commission Impériale archéolo-
gique de la Russie ; in-^ ; n°^ .3, 13 à 23 ; Saint-Péters-
bourg {Echange).
PiQCj. — Beauce et du Perche (Almanach de la), l''^ année, 1854;
Châteaudun, in-lS {Acquisition).
909. — Beauce et du Perche (Le Messager delà), almanach, in-18;
années 1834, 1869, 1874, 1886, 1888, 1889, 1892, 1894
( Acquisition J.
1286. — Beauceron {Le), almanach d'Eure-et-Loir; Chartres, Du-
rand, in-18; années 1861 et 1862 (Acquisition).
969. — Catalogue de livres, mensuel, J. Gibert, n« 113, oct. 1900;
n° 114, nov. 1900 [Bon J. Gibert).
969. — Catalogue de livres ; E. ,Jorel ; n» 68, Paris ; in-8" {Don
E. Jorel).
969. — Catalogue de vente de livres ; Ed. Lortic (déc. 1900) ; Paris,
in-8° [Bon IL Leclerc).
^M). — Chartres (Le Journal de); n*"* 3 et 7 (1857; don R. de
Sainte-Beuve); n"* 112 à 141 (Echange).
ToMii X. P.-V. 26
— 380 —
1301.— CMteaudun (Ville de) ; Inventaire-sommaire des archives
communales antérieures à 1790, par L. Merlet, archi-
viste ; Châteaudun, 1885, in-4° [Don Municipalité de
Cliateaudun).
1274. — Chœur de l'éKlise de Chartres ^Histoire du tuur dui ; in-4''.
4 p. {Don M. Langlois).
i283.— Critique d'iiistoire et de littérature (Revue), liebdom. ;
direct.: A. Chuquet ; 33" an. (1899), !<='• sem., nouv.
série, t. 47 ; Paris, 1899; in-8<' (Don Roger Durand).
11'. — Dunkerquoise {Mémoives de la Soc); 33" volume, tome
XXXIII, 1899-1900, Dunkerque ; in-8o, LXXIX-469 p.
(Echange).
720. — École des Chartes (Bibliothèque de V), trimestrielle ; LXI,
3== et 4'' livr. ; mai-août 1900 ; Paris, Picard et fils (Don
du Ministre de II. P.).
^61.— Eure-et-Loir (Conseil général d'), 2" session, 1900 in-8o
(Don Préfecture d'Eure-et-Loir).
9i9.— Eure-et-Loir (Le Progrès d'), journal; n"^ 1808 à 1837
(Echange).
965. — Eure-et-Loir (La Croix d'), journal; n"* 230 à 260 (Echange).
128o. — Glaneur (Le), almanach d'Eure-et-Loir, in-18 ; années 1875,
1879, 1882, 1886 (Acquisition).
1276. — Godet des Marais. — Lettre pastorale... sur le livre inti-
tulé : Explication des Maximes des Saints ; Lyon, veuve
d'Antoine Tomas, 1698 ; in-12, 197-2-26 p. (Don M. Lan-
glois).
1273.— Gouverneur (A.). — Les armoiries de la ville de Nogent-
/g-/?ofrott (extrait du Nogentais, 1879), in-S», 4 p. (Don
M. Langlois).
9i3. — Historique et littéraire (Le Carnet), revue mensuelle....
dir. : Comte A. Fleury ; 3° an., n" 11, in-S» ; 15 nov.
1900 (Echange).
967. — Horticulture et viticulture d'E.-et-L. (Bull, de la Soc. d'),
in-8o; t. m (1863-1864), t. IV (1865-18661, t. V (1867-
1868), t. VI (1869-1870), t. VII (1871-1872) ("7)0W J. Bros-
seron); t. VIII (1873-1874), t. XI, XII, XIII (1879-1884)
(Don M. Langlois).
{■1S1. — Lalizel (H.). — Notice sur l'abbaye royale d'Arcisses;
— 387 —
(Revue des archives hist. du dioc. de Chartres ; 1900 ;
Pièces détachées, II), in 8°, p. 127-184 fDo?? //. Lalizel).
1278. — La Salle (J.-B. de). — Les règles de la bienséance et de
la civilité chrétienne. Chartres, chez Hervé ; 1S20 ; in-8",
YlII-lOO p. (caractères genre manuscrit) ffion M.Lanijlois).
1284.— Leboucq. — Y{QQ,\XQ\\ in-8° {Acquisition).
Exercice en forme de Plaidoyers Chartres, Et. Cormier,
1767.
Im Harpe (de). —Eloge de Voltaire; Paris, Pissot, 1780.
Mémoire —pour M" Ch. D. de Vyssery de Bois-Vah'\... de
St-Omer, — contre. Valeur, petit bailly de la môme
ville (au sujet d'un paratonnerre) ; Arras, 1782;
Discours sur le bonheur des gens de Lettres ; 1763 ; Bor-
deaux.
SuariL— Apologie de M''« J.-Ch.-P. Le Noir, 1789; Paris.
Jean-Jaques fs/cj Rousseau vengé.
942. — Lyon (Bull. hist. du dioc. de), bimestriel; in-S" ; 1'''^ an.,
n" 0, nov.-déc. 1900 (Don J.-B. Martin).
1281. — Mai7'e (A.). — Manuel pratique du Bibliothécaire ; Paris,
Picard A. et fils, 1896 ; in-8<', o87 p. (Acquisition).
1279. — Manuscrits de la bibliothèque de la ville de Chartres
(Catalogue des) ; Chartres, Garnier ; 1840 ; ln-8°, XII-
212 p. (Don M. Langlois).
978. — Normande (La Revue) ; mens., l'^ année, n" 7, nov. 1900
Alençon, Herpin.
1277. — Office de la Réparation... (sur la permission de Mg'^rEvè-
que de Versailles) ; Chartres, veuve Deshayes ; in-8°,
33 p. (Don M. Langlois).
1272. — Pitard (P.). — Légendes et récits percherons ; 2« série ;
Alençon, 1875, in-8°, 36 p. (Don M. Lan(ih)is).
1275.— Prieuré [Le] des deux Amants, chronique normande, par
M. L...; Chartres, Garnier, 1851 ; in-8o, 16 p. (Don M.
Langlois).
1280. — Prou (Maurice). — Manuel de paléographie latine et fran-
çaise du VI'' au xvir siècle, suivi d'un dictionnaire des
abréviations avec 23 fac-similés en photutypie ; in-S",
383 p. ; Paris, Picard A.; 1890 (Acquisition).
863.— Udden (Johan-August). — An old Indian village (Augus-
tana library publications, nomber 2) ; suite de la Smith-
soniar Institution de Washington. Roekisland. ill.; 1900 ;
in-4", 80 p. (Echange).
388
SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1900
Président : M. Roger Durand. — M. Georges Champagne, Secrétaire.
La séance est ouverte à deux heures trois quarts.
Membres présents : MM. Roger Durand, Bellier de la
Chavignerie, abbé Sainsot, Georges Champagne, Balandra,
Brosseron, Buisson, Corby, Couronnet, Delacroix, Denizart,
Denos, Duchesne, Dulongde Rosnay, Escoffier, Fouju, Gabriel,
Goupillon, abbés Guillon, Haye et Langlois, Lehr, Lorin,
abbé Marquis, Manger, Mayeux, Merlet, abbé Métais,
Ouellard, abbé Pardos, Docteur Robin, Robinet, Rousseau-
Renvoizé, Truphème, abbé Vauraboiirg.
Membres excusés : MM. Dauzat, Georges Durand, Maugars.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
Admission de nouveaux membres.
Liste des ouvrages reçus en novembre.
M. le Président donne communication à la Société :
1° D'une lettre de M. Emile Lefebvre, notaire à Chartres,
l'informant que la Société Centrale de Sauvetage des Naufra-
gés, légataire universelle de M. Martin, sera sous quelques
jours en mesure de délivrer le legs fait à notre Société.
2" De la lettre suivante de M. Lefèvre-Pontalis, Président
de la Société Française d'Archéologie :
« Après avoir entendu la lecture de l'intéressante étude
» de M. Mayeux, publiée dernièrement parles soins de votre
» Société, le Congrès de Chartres avait émis le vœu que des
» fouilles soient exécutées entre les deux tours, pour détermi-
» nor l'emplacement de la façade primitive de la Cathédrale
» au XIP siècle. Sur ma demande M. l'architecte Selmersheim
» veut bien faire ouvrir une tranchée de recherches en
» arrière de la façade actuelle, mais, pour éviter toute
» difficulté administrative, j'ai dû prendre l'engagement per-
» sonnel de supporter tous les frais de ce travail.
— 389 —
» La Société Française d'Archéologie, ayant voté une sub-
» vention de cinquante francs, je viens demander à la Société
» Archéologique d'Eure-et-Loir si elle serait disposée à
» suivre le même exemple pour résoudre une question qui
» doit intéresser tous les chartrains.
» Les fouilles commenceraient après les fêtes du jour de
» l'an et seraient conduites très rapidement pour ne pas
» gêner l'exercice du culte. »
Les cinquante francs demandés sont votés à l'unanimité et
M. le Président se charge d'en informer M. Lefèvre-Pontalis.
Après discussion entre plusieurs membres et sur la propo-
sition de M. l'abbé Métais, la société émet le vœu que des
fouilles soient faites également dans la crypte pour retrou-
ver le puits des Saints-Forts.
3° D'une lettre de la Société d'Emulation et d'Agriculture
de l'Ain, demandant l'échange de nos publications. Accordé.
4" D'une lettre de M. Bulteau, faisant la même demande
pour la Société de Noj^on (Oise). Accordé.
M. Mayeux a la parole pour nous donner communication
de la suite de son intéressante étude sur « les Peintures des
voûtes en bardeau des Églises des environs de Chartres. »
De nouveaux remerciements lui sont adressés.
M. l'abbé Marquis, curé doyen d'Illiers, lit ensuite une
notice très curieuse sous ce titre : « Chartres en 1588 :
Henri III et la Cour avant les Etats de Blois » renvoyée à la
Commission de publication.
Au nom de la Société M. le Président adresse des remer-
ciements à M. l'abbé Marquis qui a puisé ses précieux rensei-
gnements dans les minutes d'un notaire de Chartres.
Avant de lever la séance M. le Président présente à l'as-
semblée le moulage du bas-relief de Meryilliers, si bien
exécuté par MM. Denisart, Fritel et Rousseau-Renvoizé.
La Société vote des remerciements à nos trois confrères
qui ont doté notre musée, non seulement d'un document exact
de haute antiquité, mais encore d'une véritable oeuvre d'art.
Revue des années 1899 et 1900, par M. l'abbé Sainsot.
La séance est levée à quatre heures trois quarts.
— 390 —
NOUVEAU MEMBRE ADMIS
Membre titulaire
M. Charles Duchesne, horloger, place Châtelet, 4 ; présenté
par MM. G. Denos et R. Denisart.
HENRI m ET LA COUR A CHARTRES
(1588)
L'étude des minutes de maître Yves Cornu, tabellion royal,
en la paroisse Saint-Martin-le-Viandier, à Chartres, m'a
permis de recueillir quelques renseignements historiques,
que je prends la liberté de soumettre à votre bienveillante
attention.
Il s'agit de faits relatifs à 1588, avant la réunion des Etats
de Blois.
Henri III fait une première apparition, en cette ville, au
mois de mai, puis il va visiter quelques places de Nor-
mandie.
Les actes de maître Yves attestent, déjà, la présence de la
cour dans nos murs, en ce même mois. Noble homme Jacques
Faie, sieur d'Epaisses, avocat général au Parlement passe
une procuration à sa belle-mère et à sa femme le 18 mai.
C'est cet orateur courtisan qui, dans un discours, plaçait
Henri III, au rang des saints.
Pierre Fougeu, sieur des Cures, maréchal des logis du Roi,
fait dresser un acte, le 20 mai, en vertu duquel il appert
qu'il a les droits cédés de dame Marie Raguier, femme de
Messire Louis Guillard, sieur de Tlsle et de TEpicellière. Ce
dernier est parent de deux de nos Evoques.
Le 19, Jacques Griault, officier de cuisine du Roi, reçoit
ses gages du dernier trimestre, c'est-à-dire 25 écus d'or, des
mains du notaire, au nom de Claude de Montescot, trésorier
receveur général de la maison de sa Majesté.
— 391 —
Le 27 mai, il s'agit d'un acte plus solennel. Les signataires
ne sont rien moins que l'ex-chancelier du royaume et le
capitaine de Chartres. René de la Perrière, chevalier de
l'ordre du Roi, bailly et capitaine de cette ville, sieur de
Bullou, y demeurant, pays du Perche, est investi de la pro-
curation de François de Resnard, chevalier, sieur de Rilly,
capitaine et gouverneur de la ville et château d'Amboise.
Lecture est donnée d'un contrat conclu entre messire Henri
Hurault de Cheverny, sieur d'Esclimont et dame Philippe de
Saint-Maurice, épouse du sieur de Rilly, et, par lui, fondée de
pouvoir. Après cette lecture, ledit sieur de Bullou consent à
la cession de la charge de gouverneur d'Amboise, au profit
de Henri Hurault, sieur d'Esclimont.
Ce dernier est absent, ainsi que le sieur de Rilly, mais
monsieur de Cheverny stipule pour lui, et la dame de Rilly
représente son mari. Cette cession est faite à la condition
que le sieur d'Esclimont verse, incontinent, à cette dame ou
à ses héritiers, 4000 écus d'or. Réserve est faite de la survi-
vance, par François de Resnard.
Témoins : Messire Raoul Halligre, sire de Chauvilliers, et
noble homme Florent Chouayne, receveur des tailles. Marin
de Roques, sire de Boisrouy, tous demeurant à Chartres :
Hurault, de la Ferrière.
Noble homme Jean Nicot, conseiller du Roi et trésorier des
menues affaires de sa chambre recourt lui-même au minis-
tère de M^ Yves.
Le 26 mai, c'est un homme de lettres, un poète, notre
compatriote, qui vient se fixer à Chartres. Philippe des
Portes, abbé commendataire de la Sainte-Trinité de Thiron,
par l'entremise de Jean Poussin, marchand de Chartres et
receveur de son abbaye, loue la cinquième partie d'une
grande maison, autrefois njipeléc les An/jclofs, rue de Beau-
vais, moyennant six vingts écus sol. Cette maison était la
propriété de dame Marie de la Vove, épouse de Jacques de
Seurouer, sieur de Saint-Lubin de Cravant. Elle l'avait reçue
en don de Jean de la Bruière, son ayeul.
La venue des troupes royales, dans la contrée, et la
surexcitation des esprits en fav.eur de la Ligue, motivent les
alarmes des habitants de la campagne. De Mignières et des
environs on vient acheter force arquebuses à Chartres.
— 392 —
Quelques ecclésiastiques se munissent d'un poitrinal, moins
apparent et plus portatif.
Chez maître Yves Cornu, les hauts fonctionnaires, les
membres de la noblesse et les otîiciers de la maison du Roi
viennent tour à tour passer des procurations, régler des
affaires d'intérêts, toucher des gages.
Voici Jean Dallonville, sieur de Réclainville, Vierville et
la Maisoneuve, lieutenant de la ville de Chartres, pour sa
Majesté, en l'absence de M. de Sourdis, gouverneur. Il fait
un règlement de fin de compte de tutèle, avec D"^ Yolande
Dallonville, veuve de Mathurin de Cosne, sieur d'Andeville
et du Belluet. Tous deux étaient héritiers de feu Jean de
Réclainville, leur père, et de Claude Dallonville.
Voici Jean de Gauville, écuier, sieur de Manou, lieutenant
criminel. Un personnage plus célèbre prend place au registre.
C'est messire Nicolas de Harla3% chevalier, sieur de Sancy
et de Grosbois. C'est lui qui fut ambassadeur à Constanti-
nople, lui qui, pour subvenir aux finances épuisées de
Henri IV, vendit aux Juifs de Metz, nn diamant de grand
prix. Passé aux mains du Régent, le Sancy a changé son nom,
pour celui de Régent. Trouvant sur notre chemin le nom de
dame Marguerite Plumé, veuve de noble homme Claude
Accarie, sieur du Noisement, nous en profitons pour relever
une erreur de l'excellent historien du Dunois, l'abbé Bordas.
Il a confondu le mari de Madame Marguerite Plumé, nommé
Claude, avec Pierre Acarie de Villemor, maître des comptes
à Paris, d'un rang et d'une fortune supérieurs à ceux du
Seigneur chartrain. Ce sire de Villemor, dont les propriétés
étaient situées en Champagne, fut ardent ligueur, figura au
nombre des Seize et vit, ensuite, tous ses biens confisqués.
Nous n'avons pu trouver aucun lien de parenté entre les
doux familles. Le Noisement, hameau de la commune de
de Membrolles (Loir-et-Cher) a, depuis lors, changé son nom
pour celui de Corbet. En suivant la série des minutes, on
arrive à l'époque du retour de Henri III à Chartres. Cette
fois, c'est l'acheminement vers Blois. Mais avant de signaler la
présence de la Cour, dans nos murs, qu'il me soit permis de
jeter un coup d'œil sur l'état de cette ville, en 1588. L'ins-
truction n'y est pas négligée. On y trouve l'Ecole du cha-
pitre, celle du chancelier, le collège Pocquet fondé l'année
— 393 —
précédente et alors llorissaut : rensoignciiient y est assuré
aux élèves indigents ; les écoles de Saint-Père, celle de la
paroisse Saint-Michel, tenue par maître Le Texier, en face
du presbytère, enfin une école de théologie, chez les Cor-
deliers.
Il y a aussi des écoles de filles : Marie de Glatigny devra
y être envoyée pour apprendre les éléments de la science,
le travail à l'aiguille, la tapisserie et la civilité. La cité,
profondément chrétienne, pourvoit au soin des malades. Elle
possède l'Hôtel-Dieu, près de la cathédrale, l'hospice de
Saint-André, contigu à l'église, la maison de Saint-Julien, un
petit hospice voisin de l'abbaye de Saint-Jean et qui lui sur-
vécut. Sans doute l'afïluence et la multiplicité des pauvres
ont épuisé les ressources de la charité, car René de Grenet,
receveur des tailles, déclare par devant notaire, qu'il n'a
plus rien en caisse.
Nous désirons surtout esquisser la physionomie du com-
merce, à cette époque. On promène par les rues, le chef-
d'œuvre des épiciers-merciers. La corporation des tailleurs,
elle-même, fait montre du savoir faire de l'un de ses mem-
bres, admis à la dignité de maître. Claude Cottereau est
l'imprimeur de la ville. Chez lui viennent s'approvisionner
de livres d'église, d'antiphoniers à 20 écus sol, les gagers
des paroisses du diocèse. Son compagnon libraire, Lubin
Peigné, épouse la fille de maître Cottereau, en cette même
année. Près de la rivière, se débite le poisson d'eau douce.
Mais un commerce beaucoup plus important, est celui du
poisson de mer ou poisson salé.
Point de frais de publicité, point de luxe de magasin. De
vieilles et honorables maisons, en possession de la confiance
et auxquelles les clients gardent une fidélité traditionnelle.
Il n'y a pas moins de sept maisons où se traitent des aff'aires
dans cette branche. Les jours d'abstinence absorbent à cette
époque, la moitié de l'année. Le Jubilé, dont maître Yves
Cornu n'a point passé sous silence les solennités, n'a pu
qu'ajouter encore aux jours de pénitence ^
' Les marchands de la Beauce entière , depuis iMéréville jusqu'à Vendôme
et Illiers viennent s'approvisionner à Chartres. Le Perche sillonné d'étangs, ne
figure pas dans celle clientèle.
— 394 —
Pierre Boutheroue, Jeanne Maubuisson, veuve Langlois, et
surtout Catherine Maubuisson, veuve Boisset, tiennent le
premier rang parmi ces commerçants. Cette dernière habite
la belle maison du Saumon ' , l'une des plus curieuses de notre
ville. Simple bourgeoise, aux allures très modestes, illettrée,
elle possède une métairie près Sancheville, et quand elle va
rendre foi et hommage au seigneur du Boulay-Thierry, elle
n'oublie point ses droits. C'est alors la dame de Borville.
Elle a le génie du commerce. Par la batellerie de la rivière
d'Eure, elle tire ses denrées de la ville de Rouen. Mais, en
personne intelligente, elle fait de l'exportation, en même
temps que des achats. Au lieu de naviguer sur lest, son
bateau emporte un chargement de tonneaux de prunes d'Or-
léans. Rendus à Rouen, pour la foire de la Chandeleur, à
l'approche du Carême, ces fruits seront d'un facile débit.
Elle a un commis sur le quai de Nogent-le-Roi. L'acte passé
avec le batelier a tout stipulé, tout prévu. Le voiturier ;)flr
eau s'engage à livrer la marchandise, au correspondant, que
dame Maubuisson salarie, à Rouen, dans un délai fixé. A sa
charge, tous les péages à payer en cours de voyage, les
droits des ponts et la taxe, en arrivant à la tour du Vicomte.
Les glaces de l'hiver et les débordements seuls pourront
faire rompre le marché. Autrement le conducteur est res-
ponsable des avaries. Ce serait un sujet intéressant et digne
des recherches de nos collègues chartrains que celui de la
batellerie de l'Eure, du commerce de la rivière. Si la vente
du poisson est prospère^ il n'en est pas de môme de toutes
les branches de commerce. Il est une corporation que de
sérieuses atteintes portées à ses droits rendent inconsolable :
C'est celle des chapeliers. La raison ? Contrairement aux
statuts, les merciers, sans scrupules, se sont emparés de la
vente des chapeaux. On a bien fait contre eux quelques
poursuites, saisi quelques chapeaux, c'est sans résultat :
l'abus continue. Jean Pousteau, mercier, a fait à Verneuil,
d'importantes commandes. Des douzaines de chapeaux
d'hommes, de pages et d'enfants, voire môme des chapeaux
d'agnelin pour dames, arriveront de quinzaine en quinzaine.
^ C'est cette grande maison XV« siècle, dont la façade est sculptée et porte
en relief un saumon, (|ue Ton admire au marché de la Poissonnerie.
— 305 —
Et cette déloyale concuiTence se produit à une heure, qui la
rend beaucoup plus préjudiciable, beaucoup plus pénible : à
l'heure où l'horizon de la chapellerie était plein do sourires,
à l'heure où elle allait s'honorer de coiffer les têtes les plus
illustres de France ! Car la Cour arrive, elle est arrivée.
Henri III est descendu à l'Evôché, chez Ms-" de Thou ^ . Le
duc de Guise a son logement marqué au cloître Saint-]Martin,
chez la veuve Olive. C'est dans le voisinage deVEcritoirc de
maître Yves Cornu.
La présence de tant de personnages de marque attire déjà
certains commerçants étrangers. De Blois, on vient offrir
des logements. Le maître de l'hôtel de la Corne-de-Cerf, en
cette dernière ville, marchand de drap et de soie a bien en
vue quelques aff'aires, mais il est surtout désireux de louer
des appartements. Il traite, après discussion des conditions,
avec deux personnages.
Il aura la spécialité des aumôniers royaux. Le premier de
ses hôtes est messire Chalumeau, aumônier de la Reine. Le
second, est messire François de Castelnau, aumônier du Roi.
En son absence, c'est son frère Michel de Castelnau, sieur de
la Mauvissière, chevalier, conseiller du Roi en son Conseil
d'Etat et privé, qui le représente. C'est un des hommes les
plus instruits et les plus distingués de l'époque qui figure ici
dans la modeste étude de maître Yves Cornu. Tour à tour
capitaine de navire, ambassadeur, guerrier illustre, Michel
de Castelnau a pris rang parmi les historiens de France, et
c'est avec un vif intérêt qu'on lit ses Mémoires.
Le mois d'août amène encore, dans la même étude, Phi-
lippe Des Portes avec bon nombre de membres de sa famille.
L'abbé de Thiron est beau-frère du père de Régnier, et par
conséquent oncle du poète chartrain. Les succès littéraires
de son oncle ont pu déterminer sa vocation. Parmi les signa-
taires de cette pièce qui est un acte de partage, on trouve
Giiilleauine Patti, dit Baïf. Serait-ce le poète de ce nom ? un
fils illégitime, surtout dans un acte notarié, n'a droit qu'au
nom de sa mère et Baïf était dans ce cas.
' M«'' (le Thou l'ut du uonibrc dos cvèqucs cl ccdésiasliqucs distingués,
qui, le 13 juillot ir)93, dans une conféroncn tenue à Saint-Denis, donnèrent
des réponses si satisfaisantes aux objections de Henri IV, ([ue ce prince em-
brassa avec conviction le catholicisme,
— 306 —
C'est, pendant le séjour de la Cour, un défilé continuel de
fonctionnaires ou d'officiers de la maison royale.
Nommons le personnel des postes : Jean Le Royer, che-
vaucher de l'écurie du Roi, Mathurin Pyvron, commis des
postes à la suite de la cour, Tanquerel, courrier de messire
Pinart, secrétaire du Roi, Jacques Hardouin, contrôleur de
son domaine ; Jacques Menot, trésorier-payeur de la compa-
gnie du sieur d'Entragues; Conrard de Bienvenu, écuier de
panneterie; Théodore de Thyard, sieur de Bissy, écuier de
la grande écurie ; Vincent Boyer, sieur de Beaumarchais
trésorier-payeur pour l'écurie. Et si la gravité de l'histoire
me permet de le mentionner, Jacques du Bue, sieur de
Saint-Aubin, préposé à la garde des épagneuls de sa Majesté.
En général, les officiers viennent donner quittance d'un
trimestre de leurs gages, qui est de 34 écus d'or 20 sols.
Quelques-uns achètent des chevaux ou en échangent.
Parmi les comparants, Louis de l'Hôpital, écuier, sieur de
Vittrj^ demeurant à Conbier, en Brie, vend un cheval à
Rouxel de Médary, pour 500 écus d'or : ce qui est un prix
énorme pour l'époque. Mais le maître d'hôtel ordinaire et
conseiller du Roi, François Foyal, chevalier, ne pourra
suivre plus loin la Cour, ni assister aux États ni comparaître
en un procès au Parlement. Malade et alité, il fait constater
par le notaire « qu'il luy est impossible de soy desporter aux
champs soit à pied, soit à cheval, en coche, lictière ou autre-
ment ». Il trace une belle signature, d'une main très-ferme
pour un malade. Quelques notes acquittées indiquent l'itiné-
raire des troupes. L'armée des Princes commandée par
Pompadour est passée par Saint-Arnoul-des-Bois; l'auber-
giste vient se faire rembourser des dépenses faites en sa
maison.
Messire Mathurin Baudouin, curé de Prunay-le-Gilon fait
aussi un versement à un hôtellier de Chartres, pour vin
offert à des Gens d'armes, passés en cette paroisse, et venus
en cette ville. Il représente M. d'Imor ville et Nicolas Le
Charron, sans doute marguillers de Prunay. Cet ecclésias-
tique, était délégué aux États de Blois.
Il nous reste à parler de deux personnages autrement
importants, autrement célèbres. En trouvant leurs noms si
rapprochés dans le même volume des minutes, sous la plume
— 397 —
du même notaire, on éprouve une sorte de frisson. Au pre-
mier, un roi va proposer bientôt de poignarder le second.
Ce dernier n'a plus que quelques mois à vivre, et cet acte,
vulgaire en soi, revêt, aux yeux du lecteur, le caractère d'un
testament suprême.
J'ai nommé le maréchal d'Aumont et le duc de Guise.
Si d'Aumont recourait à la même étude, c'est qu'il logeait
dans le même quartier, et s'il était si voisin du Duc, il est à
présumer qu'il avait été placé là, en observation.
Le Duc de Lorraine était l'idole des Chartrains, depuis
qu'il les avait délivrés desReîtres, vaincus et mis en déroute,
à la bataille d'Auneau.
Aussi les vivats l'accueillaient-ils partout, quand il parais-
sait dans la ville. De plus, aux yeux de ses habitants, il était
le champion de la foi catholique. Pendant son séjour, un de
ses serviteurs, Louis Perron vient quelquefois dans l'étude
de maître Yves et y sert de témoin. Nicolas Malfîllastre est
le pourvoyeur de sa maison. Il achète une certaine quantité
de bœufs à un marchand de Tours, et s'engage à verser, à
Paris, une somme de deux cents écus d'or. Voici la procura-
tion du Maréchal :
« Le samedi 13 août haut et puissant Seigneur Jehan
Daumont, Comte de Chàteauroux, etc. Capitaine de 100
hommes d'armes, maréchal de France, baron de Chappes,
près de Yillemoyenne, de présent à Chartres constitue son
procureur général Denitel, Sieur de Chaussepierre, avocat
au Siège de Troyes et bailly de Chappes auquel il donne plein
pouvoir d'élire Messire N. de Saultour, chevalier, député aux
États de Blois, pour le baillage de Troyes. Daumont » (grande
et belle signature).
Quant au Prince de Lorraine, maître Yves se transporte en
son hôtel, pour rédiger l'expression de ses volontés.
C'est à Chartres, d'après l'historien Souchet, que Henri III
lui fit délivrer le diplôme de Lieutenant général de ses
armées. Sans doute pour mieux dissimuler ses intentions.
L'Etoile donne la date du 4 août à la concession de ce titre
d'honneur.
La mention qui va en être faite, sera probablement la
première.
« Le lundi, 28 d'aoust, 1588, fut présent très-haut et puis-
— 398 —
» sant messire Henri de Lorraine. Duc de Guise, baron de
)) Remigny, Paire et Grand Maître de France, Gouverneur et
» Lieutenant général pour le Roi en ses armées, lequel a fait,
» nommé et constitué son procureur général et certain mes-
)) sager spécial M" Nicolas de Rostin, son procureur fiscal
» en sa baronnie de Rumigny et seigneurie d'Aubenton
» auquel ledit Seigneur constituant a donné et donne par ces
» présentes autorité et mandement spécial de comparoir
» pour lui en sa personne respective par devant tous juges
» en jugement, etc., soutenir ses biens et droits quelconques
» etc., et spécialement pouvoir audit commissaire spécial,
)) pour et au nom dudit Seigneur constituant, comparoir par
» devant le bailly du Duché de Guise ou son Lieutenant
» général es sièges de Rumigny et Aubenton, en certaine
» cause entre ledit Seigneur constituant demandeur en
» retrait féodal, contre Marin Roque, maître des forges,
» demeurant à Regniowez, pour cause et raison des deux-
)) tiers des terres et seigneuries d'Antheny et Champlin,
» appartenances et dépendances, mouvant et tenus en foi et
» hommage dudit Seigneur constituant, à cause de sa dite
» baronnie de Rumigny ^ naguères acquis par ledit dessus-
» nommé, du Comte de Boussu, a avoué et avoue pour
» agreigé, comme de fait il avoue et a pour agréable, par ces
» présentes, la poursuite et action qui est, à sa requête,
» commencée, et tout ce qui a été fait jusqu'à présent, par
)j ledit de Rostin, son procureur, et de poursuivre ladite
» cause jusque en définitive, et en tant que besoin est ou
» serait, affirmer pour au nom et en l'âme dudit Seigneur
» constituant « que le retrait qu'il poursuit est pour lui et en
» son nom, sans fraude... Les deniers déboursés par ledit
» défenseur pou'' les deux tiers de ses Seigneuries pourront
» lui être soldés avec les frais provenants de la recette de
» ses Terres de Château-Regnault, Larchant et autres lieux,
» lesquels il a ordonné et ordonne à son Receveur desdites
» terres, de les délivrer... Il avoue ce que son procureur
» fera dans cette cause, et que ce qui a été fait et poursuivi
» en ladite matière de retrait, est à droit, etc.
' Regiiiowe, Rumigny, Aiitlieny et Champlin sont dans Farrondissement de
Rocroy : Aubenton, dans celui de Venins
— 399 —
» Fait et passé audit Chartres, on l'hôtel diulit Seigneur
» constituant, en présence de honnête homme AP Jacques
» Allard, procureur au baillage de Chartres, M" J. Courtin,
» Elu pour le Roi, notre Sire, en l'Election de Chartres. —
» Ont signé, en la minute, avec ledit Seigneur constituant,
» avant midi. »
Cet acte était rédigé la veille même du départ du roi : car
il quitta la ville de Chartres, le 29 août, avec les reines et
les princes, pour aller coucher à Bonneval. Les États deBlois,
interrompus, par le tragique événement de l'assassinat du
prince de Lorraine, n'eurent aucun résultat utile, et
Henri III, décrié et affaibli, en revint chargé d'un crime
dont ni la conscience publique ni l'histoire n'ont pu l'ab-
soudre.
L'année suivante, le 2G avril. Marin de Hanneval, roulier et
voiturier par terre, d'Orléans à Rouen, se présentait à l'étude
de maître Yves Cornu. Là, AP Jacques Allard, procureur au
baillage, en vertu d'une lettre a lui adressée, par le sieur de
Pellicard, serviteur du feu Duc de Guise, lui « Ijnille et délivre
quatre bahuts, couverts de cuir noir, à serrures fermant à
clé.., plus une petite malle de bois et une chaise couverte de
velours, le tout appartenant au sieur de Pellicard, pour les
conduire en la ville de Rouen ». — Sous la plume du notaire
le nom du destinataire a été un peu altéré. Il s'agit de
Péricard, secrétaire du duc de Guise, d'une famille parlemen-
taire de Rouen, proche parent, peut-être frère des deux
Péricard, qui se succédèrent, à cette époque, sur le siège
épiscopal d'Avranches. Aussitôt après l'assassinat de son
maître, il fut arrêté, avec les principaux personnages qui for-
maient la famille ou l'entourage du duc. Si l'on en croit
Mézeray, il aurait racheté sa liberté et sa vie en livrant les
secrets de son maître. Il nous est permis de repousser une
aussi grave accusation.
Le roi, dit M. de la Saussaye, ordonna des informations
contre le duc — c'était malheureusement trop tard, après
l'avoir mis à mort.
Péricard, son secrétaire, et Bernardin de Codonic, son
valet de chambre furent arrêtés et interrogés. Péricard avait
eu le temps de brûler une partie des papiers de son maître.
Cependant on sut, par ceux qu'on avait trouvés, et par les
— 400 --^
dépositions mêmes des serviteurs de Guise, que le duc, en
correspondance avec Philippe II et le duc de Savoie, avait
reçu de l'Espagne, des sommes considérables, environ deux
millions de ducats. On remarquera que Péricard, en la cir-
constance, n'avoue que ce qu'il ne peut pas nier. La note
trouvée sur la personne de la victime, après sa mort, éva-
luait les frais d'une guerre à faire en France. Les papiers
échappés à la vigilance de Péricard disaient le reste et pré-
cisaient. Ses réticences n'eussent pas sauvé la mémoire de
son maître, et eussent causé sa propre perte.
S'il eut voulu faire sa cour au roi, il n'avait qu'à laisser
prendre toutes les pièces accusatrices, au lieu de les brûler.
On voit, au contraire, son zèle à faire disparaître ce qu'il y
avait de compromettant, pour son maître. Il le sert même
après sa mort.
C'est ce même Péricard, qui essaya, au dernier moment,
de faire parvenir à Henri de Guise, un billet, caché dans un
mouchoir, pour l'avertir du danger. Le billet fut arrêté dans
l'antichambre.
On a peine à reconnaître un traître, dans un serviteur qui
se dévoue, ainsi, jusqu'à la dernière heure. Remis en liberté,
il n'abandonna point le parti de la maison de Lorraine. C'est
à Chartres, ville au pouvoir de la Ligue et fidèle à la mé-
moire de Guise, qu'il adresse ses malles : c'est à i\P Allard
qu'il a connu à son passage, qu'il écrit. Et c'est vers Rouen.
sa patrie, soulevée contre Henri III, qu'il dirige ses pas.
Enfin dans Avranches, où le trône épiscopal est occupé par
un Péricard, on va soutenir un siège, pour la défense de la
Sainte Union. »
L'abbé Marquis,
doyen d'IlUers.
— 401 —
REVUE DES ANNÉES 1899 ET 1900 ''^ ^>^ • ^^^-
X" ARCHEOLOGIE "^ ' *
Le 21 avril 1899, des terrassiers ont découvert à Dreux, dans
un ancien parc, un sarcophage en pierre meulière (longueur 2 ™ 10,
largeur 0 "" 82, liauteur 0 ^ 60). Le couvercle fait de môme subs-
tance (0™19 d'épaisseur) était brisé en plusieurs morceaux. Un
second sarcophage plus petit et moins bien conservé, fut décou-
vert un peu plus loin. On croit être sur remplacement d'un
cimetière mérovingien.
Cathédrale. — Dans les travaux de restauration du portail sud
de la Cathédrale de Chartres, on a trouvé une obole de Charles II,
comte d'Anjou et du Maine (1285-1290).
Plus que jamais l'attention s'est portée sur notre insigne
basilique au cours de ces deux années.
Les travaux de réfection du portail méridional ont été achevés
au cours de Tannée 1900 ^ Commencés le 17 juillet 1897, ils ont
donc été achevés en trois ans. Ils ont été exécutés sous la haute
direction de M. Selmersheim, inspecteur général des monuments
historiques, architecte diocésain, et surveillés par notre confrère
M. Armand Mouton ; ce travail leur fait à tous deux le plus
grand honneur '^.
Pour bien comprendre la difficulté qu'offrait cette entreprise,
il faut savoir qu'on a démonté pierre par pierre ce portique tout
entier, y compris les marches nombreuses qui le relient au sol
du cloître. Une forêt d'échafaudages s'est dressée pendant tout
ce temps au-dessus de la clôture en planches qui cachait au
public le travail exécuté. C'est seulement au mois d'août 1900
que cette forêt a été enlevée, laissant voir dans toute sa beauté
notre portail rajeuni, consolidé, on pourrait dire renouvelé, car
môme pour les Chartrains, il a désormais un aspect qu'on no
lui connaissait pas, puisqu'on l'avait toujours vu étayé.
Les pierres descendues une à une ont été remontées de môme,
mais seulement après avoir subi des retouches que leur état
défectueux rendait nécessaires. Les cercles de fer qui consoli-
daient certaines statues ont disparu, des bas-reliefs ont été
' \'oix ai Notre-Dume de Chartres, août 1900, p. "ZO'i.
- Entrepreneur: M. Meunier, de Pierrefontls ; contre-maître: M. Venomère
Dépense totale : 150.000 francs.
TomeX, P.-C 27
— 402 —
remis en état, des membres cassés ont été remplacés ; il y a eu,
en un mot, un long et minutieux travail de restauration à opérer,
et on peut dire qu'il Ta été dans des conditions qui devront
satisfaire les plus difficiles.
La Cathédrale a gagné encore à cette restauration de voir
s'ouvrir une des trois baies de ce portique, fermée au commen-
cement de ce siècle pour y établir une chapelle. L'autel en
marbre de cette chapelle provenait de l'église Saint-Saturnin,
le tableau qui garnissait le fond du rétable avait été enlevé aux
Récollets de Chàteaudun ; l'un et l'autre viennent de disparaître,
sans que les arts aient à le regretter, et la fenêtre que cachait
le rétable a été rouverte. Le badigeon des murailles et de la
voûte a été gratté dans ce bras du transept ; c'est le commence-
ment de cette transformation que l'on souhaite depuis longtemps
à l'intérieur tout entier de nôtre Cathédrale ^ .
— La rose du portail royal qui, depuis si longtemps, n'offrait
aux regards des visiteurs que des planches vulgaires et un
échafaudage peu gracieux, là où on avait l'habitude d'admirer
une incomparable verrière, cette rose, vient de nous réapparaître
dans toute sa splendeur, restaurée elle aussi et pour ainsi dire
remise à neuf. J'allais dire qu'elle est maintenant telle qu'elle
dut sortir des mains de l'artiste verrier qui Fa mise au jour ;
mais c'est un éloge qu'elle ne mérite pas entièrement. Il y a, en
effet, une partie neuve qui, comme coloris, fait disparate avec
le reste du vitrail ; c'est ce qu'en terme d'atelier on appelle une
pièce mal mise.
Puisque nous avons abordé le chapitre des verrières, ne le
quittons pas sans avoir signalé tout ce qui le concerne. Le
15 janvier 1899, un panneau de la grande rosace du portail nord
a été détaché par le vent qui soufflait en tempête et s'est brisé
sur le pavé. Le meneau contigu à ce panneau menaçait égale-
ment de céder à la violence du vent, mais il a résisté.
En attendant que les négociations concernant la monographie
complète des vitraux de la Cathédrale aient abouti au gré de
nos désirs, on nous fait espérer la reproduction des vitraux de
la chapelle Saint-Piat, qui offrent de l'intérêt comme spécimen de
la vitrerie religieuse du xiv° siècle, vitrerie fort rare en France.
La fenêtre qu'on vient de rouvrir dans le transept méridional
est garnie de simple verre blanc avec bordure de couleur (lis et
couronnes entremêlés). La lumière y gagne, néanmoins l'œil
n'est pas satisfait.
^ Voir sur cette l'estaiiiatioii lui article de la Dépêche d' Eure-et-Loir du
30 novembre 190U.
— 403 —
— La date de la construction de la façade royale continue de
préoccuper le monde archéologique. M. Marig-nan avait cru
établir victorieusement que cette façade n'avait pu ôtre cons-
truite qu'après 1194 *. Notre érudit confrère, M. l'abbé Clerval,
en rendant compte de cette théorie, réservait son opinion 2.
M. Maurice Lanore, archiviste-paléographe est à son tour des-
cendu dans la lice. Dans la thèse qu'il a soutenue à lEcole des
Chartes, il établit que cette construction a eu lieu de 1145 à 1150,
confirmant ainsi le récit de nos historiens chartrains {Les pre-
mières cathédrales de Chartres. Chàlons-sur-Saône, 1899). Dans
un nouveau travail (Heconstruction de la façade de la Cathédrale
de Chartres au xw- siècle, 23 p. in-4", 2 col. Extrait de la Revue
de l'Art chrétien, 1899-19U0, t. XI), il croit pouvoir reculer la
construction du clocher neuf, jusqu'aux années qui ont suivi
l'incendie de 1134; le clocher vieux aurait été élevé de 1144 à
1194, ce qui tendrait à démontrer que nos clochers sont dénom-
més d'une manière erronée. L'erreur est facile à expliquer ; le
plus élevé de nos clochers s'appelait primitivement le clocher de
plomb, et on ne l'a appelé le clocher neuf qu'après la construc-
tion de sa nouvelle flèche.
Deux de nos confrères ont pensé que les étrangers ne devaient
pas être seuls admis à dire leur mot dans la question. L'un,
M. René Merlet, a fait appel à son érudition ; l'autre, M. Maycux,
à sa science technique, et ils nous ont donné de savantes disser-
tations qui ont été un des grands charmes de nos séances. Au
moment où s'ouvrait le Congrès organisé par la Société française
d'Archéologie, la question était encore trop brûlante pour être
mise de côté. M. Mayeux y lut un mémoire qui fut écouté avec
intérêt. Un des congressistes, aujourd'hui président de cette
savante Société, M. E. Lefèvre-Pontalis a fait sur place une
conférence que n'ont point oublié ceux qui ont eu le bonheur de
l'entendre. Les études se poursuivent avec ardeur, et il y a lieu
d'espérer qu'elles amèneront la pleine lumière sur un point aussi
important pour l'histoire de notre basilique chartraine.
Cette question a franchi l'enceinte de notre ville, car un
maître, M. de Lasteyrie, l'a portée devant l'Académie des Ins-
criptions et Belles-Lettres. Dans un mémoire qu'il a lu à l'illustre
et docte Compagnie ^, il cherche à établir que notre portail
occidental est postérieur à 1144 et antérieur à 1195. Nous voyons
^ Le Mojien Aye, 1898, p. 341.
« Voix de Notre-Dame, 1898, p. 449, 556.
3 Séances des 19 et ;26 janvier 1900.
— 404 —
que malgré sa grande autorité, il n'a pas tranché la question,
puisque le débat continue.
— Les annales religieuses du diocèse d'Orléans (année 1900,
p. 700) signalent une Pli'ta, œuvre de Michel Bourdin, un des
artistes qui ont le plus travaillé au tour du chœur de Chartres.
Elle se trouve à Sainte-Croix d'Orléans, chapelle de Notre-Dame-
la-Blanche et daté de 1622.
— Nous devons remercier M. René Merlet d'avoir bien Voulu
se consacrer à une question éminemment chartraine. Un mé-
moire sur Y Ancienne Chapelle de Notre-Daïne-sous-Terre et le
Puits des Saints-Forts dans les cryptes de la Cathédrale de
Chartres a été lu par lui dans une séance du Congrès archéolo-
gique, tenu à Chartres, cette année (27 juin 1900). La nombreuse
assistance a écouté cette lecture avec un visible intérêt. Dans
ce mémoire, l'auteur rappelle tout ce qui établit l'existence du
Puits des Saints-Forts, et comme il regrette sa disparition, il
donne des indications qui doivent faciliter sa découverte.
Puisque je relève ici tout ce qui concerne la Cathédrale, on
me permettra de signaler un article du journal La Dépêche
d'Eure-et-Loir où M. Adrien Bortholon proteste énergique-
ment contre les malavisés qui gravent sur le tour du chœur des
inscriptions où l'art et l'archéologie n'ont rien à voir. Il propose
comme mesure préventive d'y apposer des écriteaux portant
défense, sous les peines de droit, d'écrire quoi que ce soit sur
les pierres de cette clôture monumentale. Cette mesure n'aurait
peut-être pas toute l'efificacité désirable, mais elle serait préfé-
rable à l'indifférence avec laquelle on assiste depuis trop long-
temps à la dégradation incessante d'une œuvre qui mériterait
plus d'attention. Ne pourrait-on pas, dans une de nos séances,
étudier les voies et moyens à employer pour mettre fin à des
méfaits comme ceux-ci et comme le suivant qui me reste à
signaler ?
Le 24 septembre 1900, un membre de la Société historique et
archéologique du Vexin visitait notre belle église Saint-Pierre.
Pendant qu'il admirait l'élégance et la légèreté de cette œuvre
du xiv" siècle, il fut désagréablement surpris par la chute d'un
panneau de vitraux qui vint se briser à ses pieds. Un caillou
qui tomba en même temps lui en fit connaître la cause : c'étaient
des enfants qui exerçaient leur adresse en lançant des pierres
dans les fenêtres. Justement indigné, l'étranger sortit et trouva
les coupables en flagrant délit ; il porta plainte à qui de droit et
les jeunes casseurs de vitres comparurent en justice, mais
l'admonition paternelle qui fut leur unique punition sera-t-elle
suffisante pour empêcher le retour de pareils faits "? 11 me
— 405 —
semble qu'il y aurait mieux à faire et qu'il nous appartient
d'aviser.
Il y a un autre vandalisme plus dangereux encore, c'est celui
qui modernise ou modifie sans raison les monuments anciens. Le
Congrès des Sociétés savantes de Belgique, réuni à Engliien
(Hainaut) du 7 au 11 août 1900 (3« section, archéologie et beaux-
arts) a pris contre ce fléau des constructions antiques le vœu
suivant qui serait opportun autre part qu'en Belgique : « Qu'il
soit apporté une grande réserve dans les travaux qui, sous
prétexte de ramener l'unité de style, causeraient la destruction
de parties ayant une valeur artistique et historique. »
Le Congrès d'archéologie religieuse, tenu à Rome en 1899, a
émis le vœu de voir l'archéologie sacrée enseignée dans les
séminaires. Au cours de l'année dernière, plusieurs diocèses ont
vu s'établir des cours spéciaux sur cette branche de la science
ecclésiastique ou des comités diocésains d'archéologie. Les curés
ont la charge de l'église matérielle aussi bien que de l'église
spirituelle ; il est juste qu'ils soient également prépai-és à remplir
l'un et l'autre de ces devoirs de leurs charges.
2o HISTOIRE
Hagiographie. — Les Vies des Saints publiées par la Bo7ine
Presse ont donné des notices sur saint Tugdual (no 1030), sainte
Soline (n" 1020), qui intéressent à différents titres l'hagiographie
char tr aine.
Le Bulletin de littérature ecclésiastique de l'Institut catholique
de Toulouse (juin 1899) a publié La Passion de sainte Foij et de
saint Caprais, œuvre de la fin du vi<= siècle ou du commencement
du vn% composée d'après un manuscrit du commencement du
v^ siècle.
Marceau. — Le Beauceron de Paris a publié (juin 1900) un
article intitulé : « Une visite au monument de Marceau », par
Emile Dubuisson. — Au sujet des cendres de Marceau, on peut
consulter la Bibliographie d'Eure-et-Loir, couverture du fasci-
cule de juin 1899 et fiche 427.— Un article du Journal de Chartres
(17 mai 1899) parle de mémoires ou plutôt d'un journal de ce
qu'il aurait fait chaque jour, laissé par Marceau et qui aurait
disparu. On le suppose égaré dans quelque bibliollièquo alle-
mande. — Notre confrère, M. Raoul Bonnet, a publié dans
V Amateur d'autographes un compte rendu d'une notice sur Sergent-
Marceau.
— 406 —
SiEYÈs. — Sieyès, d'après des documents inédits, par Albéric
Neton, in-S" ; Perrin, Paris, 19U0.
No AILLES. — La nouvelle édition des Mémoires d'Outre-Tombe
de Chateaubriand, par Edmond Biré (Garnier, Paris), contient
de précieux éclaircissements sur la comtesse de Noailles (tome II).
LoiGNY. — Le dernier chapitre d'un beau livre, qui vient de
paraître : La Reine de France ; De ToUnac à Lourdes. Société Saint-
Augustin, Paris et Lille, avec gravures, 1899) est intitulé : Lourdes
et Lolgny (299, in-8°), par le colonel H. de Ponchalon.
Une brochure qui contient des détails intéressants sur la
bataille de Loigny et ses conséquences immédiates a paru
naguère sous ce long titre : Relation historique et chirurgicale
de la blessure de M. le général de Sonis, commandant en chef
du 17« corps d'armée de la Loire et de l'amputation qu'elle a
nécessitée, par M. le médecin-inspecteur Dujardin-Beaumetz,
président du Comité technique de santé ; 26 p. in-8° ; veuve
Rozier, Paris, 1900.
— Une collection qui s'intitule : « Portefeuille de l'Amateur
percheron », annonce la publication d'un volume sur une légende
bien connue sous ce titre : « La Dame de Margon ou Histoire
véritable de la Bourbonnaise de Nogent (1832) » ; A. Filleul, édi-
teur, Nogent-le-Rotrou. C'est une reproduction d'articles publiés
en 1832 par Fillcul-Pétigny dans le Glaneur d'Eure-et-Loir.
30 LITTERATURE
La Ruche beauceronne. — Les journaux de Chartres et du
département (août et septembre 1899) ont publié, sous la signa-
ture Yvan Camille, un Appel aux Poètes beaucerons, qui avait
pour objectif la fondation d'une revue poétique locale. L'auteur
de cet article ne semble pas soupçonner qu'on ait pu, avant lui,
s'occuper des poètes de Beauce, et il doit avoir peu cultivé nos
auteurs chartrains, car il cite seulement comme poètes : Mathu-
rin Régnier et Panard ; englobant tous ceux qu'il oublie ou qu'il
néglige dans cette mention d'un laconisme un peu sans gène « et
tant d'autres qui n'osèrent pas se montrer bruyamment ».
Contentons-nous de le renvoyer à l'ouvrage de M. L. Merletsur
les Poètes beaucerons et souhaitons un heureux succès à son
entreprise, dont on n'a pas eu d'ailleurs d'autres nouvelles.
— 407 —
MoRELLET. — L'académicicn-littérateur et philosophe MoreUet,
nous appartient en qualité de dernier prieur de Thimert où il
résida un certain temps. On vient de publier : « Lettre de l'abbé
Morellet, de l'Académie française à lord Shelburne (1792-1863),
avec introduction et notes par lord Fitzmaurice ; in-8° ; Pion,
Nourrit et C'^, Paris, 1899.
Ange Pitou. — Depuis quelques années, notre compatriote, le
chanteur royaliste Ange Pitou, bénéficie d'un regain de célébrité.
L'Académie vient de couronner un ouvrage qui a pour titre :
Aiige Pitou, agent royaliste et chanteur des rues (in-8°, Leroux,
Paris, 1899). Les Contemporains, série publiée par la « Bonne
Presse », s'est inspirée de ce travail pour donner une intéressante
notice sur le chanteur dunois (n» i-33) qu'elle a intitulée : Ange
Pitou, chanteur des rues sous la Révolution ; 16 p. in-8o avec gra-
vure .
R. P. Poisson. — Au temps où Vendôme appartenait au dio-
cèse de Chartres, il y eut dans cette ville, chez les oratoriens,
un religieux qui eut assez de notoriété pour porter ombrage
pendant de longues années au gouvernement pourtant peu
pusillanime du roi Louis XIV. La raison en est que le Père
Poisson était un partisan fanatique du cartésianisme et que le
roi prétendait avoir de bonnes raisons pour empêcher qu'on
enseignât la philosophie de Descartes. Le récit des ennuis qui
en résultèrent pour ce savant, car le Père Poisson était non
seulement un philosophe, mais un mathématicien, un canoniste
et un érudit de grande distinction, — vient de nous être fait
avec beaucoup de talent par M. l'abbé A. Clément, aumônier du
lycée de Vendôme, sous ce titre : « Le Cartasianisme à Vendôme ;
Le Père Nicolas-Joseph Poisson (1637-1710) supérieur du collège
de l'Oratoire ». Extrait du Bulletin de la Société archéologique,
scientifique et littéraire du Vendômois, 52 p. in-8o. Impr. F. Ein-
paytaz. Vendôme, 1899.
Bibliographie d'Eure-et-Loir, — Un article très explicatif
et en même temps très laudatif, sur la Bibliographie d'Eure-et-
Loir, a paru dans le Polybillion (juillet 1899). L'auteur, M. Louis
Robert, conseille aux amateurs de bibliographie d'adopter la
méthode qui y est employée. Il regrette aussi qu'il n'y ait pas
un signe conventionnel à l'aide duquel on puisse reconnaître
les ouvrages de premier ordre, dans le but d'éviter aux cher-
cheurs une perte'de temps plus ou moins considérable, avec les
ouvrages de peu d'autorité ou de peu d'importance.
RoTROU. — Notre poète drouais a été l'objet de l'attention des
— 408 —
magistrats de la Cour d'appel d'Orléans, grâce au discours très
littéraire prononcé à l'audience de rentrée en 1899 par M. l'avocat
général Peysonnié, qui avait pris pour thème : Rotrou, magistrat
et auteur dramatique.
Carnet historique et littéraire (Le;. — Revue mensuelle,
rétrospective et contemporaine. Paris (Bibliothèque de la S. A.
d'E.-et-L, 11° 943).
Nous tenons à signaler aux membres de la Société cette inté-
ressante publication qui est à leur disposition depuis deux ans
à la bibliothèque de la Société.
Elle contient un grand nombre de documents et de mémoires
du xviii« et du xix^ siècle, extraits des archives privées ; elle est
riche en renseignements biographiques sur les hommes de la
période napoléonienne et sur les artistes français.
Parmi les principaux collaborateurs, on remarque MM. Albert
Vandal, A. Tuetey, G. Monval, Paul Marmottan, F. Chambon,
Foulon des Vaux, et, à leur tête, l'infatigable directeur : M. le
Comte Fleury.
Voici quelques-uns des articles parus en 1899 et en 1900 :
comte Fleury, Les Femmes^ à l'année pendant la Révolution et
sous l'Empire ; Lettres de Femmes politiques ; Lettres de Marie-
Louise; Berthier, Mariage de Marie-Louise; Souvenirs d'une actrice
pendant VEmigration ; Guillois (Antoine), Correspondance (ÏHel-
ve'tius avec sa femme ; Lettres médites de soldats, poètes, savants,
philosophes français ; Journal de Gourgaud à Saint-Hélène ; Journal
de Bellot de Hergarre ; Carnet de campagnes du duc de S. Simon ;
Souvenirs et campagnes de Volfe dans Tarmée française ; Bouvbaki ;
Souvenirs sur Villebois-Mareuil ; Lumbroso (A.), Humbert I"
intime ; Bertin G., Souvenirs militaires de Doisy de Yillargennes;
le duc de Bassano pendant les cent jours ; Campagne de Murât
en 1815 ; — Bataille de Villaviciosa (1710) ; comte Fleury, Les
journées de Brumaire; Souvenirs de Jouslin de la Salle sur le
Théâtre-Français ; C°=i Biot, Moscou ; Garson (J.), Le duc de
Reichstadt et les poètes, L'Evolution napoléonienne de Victor
Hugo ; Denormandie, Gounod, intime ; R. Vallery-Radot, La jeu-
nesse de Pasteur ',
40 BEAUX-ARTS
De Mély. — Dans les séances du 9 et du l(j février 1900 de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, M. de Mély a lu
* Coimminiqué par M. l'abbé Langlois.
— 409 —
une note sur un coPfrct crarg-cnl déposé eu 383 par saint Ambroise
dans un tombeau de Saint-Nazaire à Milan.
Chifflet. — Les Annales religieuses des Prémontres de France,
dans leur numéro de janvier 1900 contiennent un article très
élogieux sur notre peintre chartrain, Louis Chifflet.
5° MÉLANGES
Tour de Babel. — M. de Mély a fait ime communication sur
la description de la tour de Babel, trouvée dans un manuscrit
grec non exploré jusqu'à ce jour (Voix de Notre-Dame de Chartres,
1900, p. 286).
Sainte couronne d'épines. — Au mois de mars 1899, M. de
Mély a communiqué à l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres le résultat des recherches qu'il a faites sur la distribution
des épines de la sainte couronne. Il compte 60 de ces épines
authentiquement offertes par les rois de France ; Saint-Louis,
pour sa part, en distribua 23.
Archéologie beauceronne. — Sous ce titre, la revue Le
Beauceron de Paris, dont nous avons sympathiquement salué la
naissance en 1898, a donné un tracé des Limites de la Beauce,
par Gaston Grossier (2" année, juin 1899, p. 15).
Jeanne d'Arc. — Une précieuse collection d'ouvrages sur
Jeanne d'Arc formée avec intelligence par notre compatriote
dunois, M. Crignon de Montigny, a été par lui léguée à la
Société archéologique de l'Orléanais (Bulletin T. XII, p. 462).
Nous ne pouvons que nous réjouir d'une disposition testamen-
taire si judicieuse qui va permettre à Orléans d'ajouter encore
aux précieux matériaux qu'elle amasse sur la Pucelle.
Francs-maçons. — Le journal La Croix d'Eure-et-Loir du
22 avril 1900 a donné un historique très succinct de la Loge La
Franchise, établie à Chartres, rue du Petit-Beauvais, le 11 sep-
tembre 1788, entrée en sommeil le 28 janvier 1891.
Fleury. — L'Amateur d'Autographes du 15 mars 1899 contient
une Note de M. Raoul Bonnet sur Abraham-Joseph Benard,
acteur chartrain sociétaire du Théâtre-Français, connu dans le
monde dramatique sous le nom de Fleury (1750-1822).
Martin (de Gallardon). — Le mystérieux personnage qui joua
un rôle si singulier dans la première partie du siècle dernier,
occupe encore parfois l'attention. Le journal La Plume ayant
consacré exceptionnellement un numéro à Louis XVII, a rappelé
— 410 —
le souvenir de Martin de Gallardon (fascicules V et VI, p. 637-
639) dans un article de M. Romaney. Un supplément à cet article
suit immédiatement (p. 639-641) ; il a pour auteur M. Otto
Friedrichs (Librairie 31, rue Bonaparte, Paris).
Maintenon. — En flânant, par André Hallays (416 p. in-8.
Société d'éditions artistiques. Paris, s. d.). L'auteur, qui est un
artiste et un érudit, a promené sa flânerie dans Maintenon, dont
il parle d'une manière intéressante.
Chateaudun. — C'est Chàteaudun et lieux circonvoisins que
la Socii'ti' (les Excursions scientifiques a pris pour but d'excursion
en l'année 1899 (22 mai). VEcho Dunois du 8 juin en a donné
un compte rendu. — Le Bulletin trimestriel de la Société archéo-
logique de la Touraine (juillet-septembre 1900, p. 170) a publié
sans nom d'auteur un article intitulé : Le Mystère de la Passion
à Amboise et à Chàteaudun.
De Lamolère. — Cette famille beauceronne et surtout dunoise
a trouvé des historiens dans M. Le Comte, conseiller général de
la Sarthe, et le général Demimuid Treuille de Beaulieu, qui, de
concert, ont rédigé et fait autographier une notice sur la famille
de Lamolère, 40 p. in-12, s. 1. 1899.
Protestantisme. — Notre confrère, M. Henry Lehr, a publié
dans le Bulletin de la Société de VHistoire du Protestantisme (1900,
p. 50), un article ayant pour titre : Arpentigny. lieu d'exercice.
Perche. — Après les Amis de la Beauce, association amicale
des Beaucerons que renferme Paris, voici qu'une association
similaire se fonde pour les enfants du Perche qui se trouvent
dans les mômes conditions de séjour dans la capitale. Les
Percherons de Paris, c'est le nom de la nouvelle Société, ont
célébré leur fête d'inauguration le 20 janvier 1901, sous la prési-
dence de M. Paul Deschanel, président de la Chambre et membre
de l'Académie. Souhaitons la bienvenue à la nouvelle Société
dans laquelle nous comptons plusieurs do nos confrères.
De Mély. — Le 6 janvier 1899, M. de Mély a donné lecture à
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres d'une note relative
à la pancarte du cierge pascal de la Sainte-Chapelle de Paris.
CoNiE. — M. Louis "Vallée, ingénieur des Arts et Manufactures,
propriétaire à Fontenay-sur-Conie, a publié une petite brochure
intitulée: La Conie en 1900, son assainissement (15 p. in-8°;
impr. A. Schiffer, Paris, 1900). Après avoir reproduit une partie
de la notice que son père, M. E. Vallée, ingénieur des Ponts et
Chaussées, en retraite, publia,, en 1874, sur Les Eaux de la Beauce,
— 411 —
il conclut à la nccessité pour les riverains de la Conio de se
syndiquer s'ils veulent arriver à un résultat que, depuis si long-
temps, on poursuit sans atteindre.
6° NÉCROLOGIE
CHARNACÉ. — M. d'Ecurolles, baron de Charnacé, épousait,
au mois de février 1899, M"<= Marie de Grandmaison, et, au mois
d'avril suivant, il mourait à Tunis au cours d'un voyage. Sa
famille est sortie d'Ecurolles, commune de Charonvillc.
DE MENOU. — Comtesse Amaury de Becdelièvre, née Mathilde
de Menou, est morte au château de Boursay, le 20 juin 1899, à
59 ans.
ROULLIER. —M. Rouiller (Valentin-Stanislas), juge honoraire,
ancien membre du Conseil général d'Eure-et-Loir, est décédé à
Chartres, le 13 février 1899, dans sa 97'' année. Il était né auprès
d'Artenay (Loiret), et il fit ses études au séminaire de Termi-
niers, qui recevait alors tous les jeunes étudiants de cette partie
de la Beauce. Sa vie de magistrat s'est écoulée à Nogent-le-
Rotrou et à Chartres. Il eut toujours du goût pour l'histoire
locale. Pendant son séjour à Nogent-le-Rotrou, il publia dans
un journal quelques articles sur le Perche. C'était surtout la
Révolution qui attirait son attention. Dans toutes les communes
où il passait, il allait consulter les registres de la mairie sur la
période révolutionnaire. Ce fut ainsi qu'il découvrit dans les
registres de Saint-Avit-lcs-Guépières, l'acte d'inhumation de
l'abbé Bordas, l'hiistorien du Dunois. Il consignait ses notes sur
des feuilles volantes qu'il négligeait de classer, en sorte qu'il
retirait peu de profit de ses recherches. Il put pourtant rédiger
quelques notices sur un certain nombre de prêtres déportés et
de personnages do la période révolutionnaire. Les principales
de ces notices parurent dans l'almanach Le Messager de la Beauce
et du Perche, d'une manière un peu intermittente. Il a donné
aussi plusieurs articles à VUnion Agricole. Son travail le plus
important est un opuscule intitulé : « Nicolas Bonnet ». Il a
donné de son vivant, à la bibliothèque de la ville de Chartres, la
majeure partie de ses livres et de ses notes. Espérons que
celles-ci ne tarderont plus beaucoup à être classées et mises à
la disposition du public K
* Dans ses dernières années, il m'engagea vivement et à dilïcrentes reprises
à l'aire un article sur un fait dont il avait été témoin et qui n'avait jamais, à sa
connaissance, été consigné dans l'histoire locale. 11 avait une douzaine d'années,
— 412 —
SIMON (D'' Jules-Fénélon). — L'année 1899 a vu s'éteindre à
Paris une célébrité médicale dont notre département peut s'ho-
norer à bon droit. C'est seulement par son article nécrologique
que j'ai appris son origine chartraine et je pense que beaucoup
partageaient sur ce point mon ignorance. Le D"- Simon nous
appartient pourtant bien par sa naissance et nous pouvons lui
donner place auprès des Collette de Champseru, des Péan et
autres praticiens qui ont illustré notre pays. — N'ayant sur lui
aucun renseignement particulier, je me contente de reproduire
les lignes élogieuses que lui a consacrées le Polybiblion dans son
numéro d'octobre 1899.
— La mort de M. le D^ Jules-Fénélon Simon, survenue le 12 sep-
tembre 1899. ne plongera pas seulement dans le deuil le corps
médical tout entier, mais encore une grande partie du public.
Nombreux sont en effet les parents redevables de la vie de leurs
enfants à ce praticien émérite qui fut pendant près de vingt ans
le maitre renommé à qui l'on s'adressait dans les cas inspirant
de cruelles inquiétudes. Né en 1831, à Prunay-le-Gillon (Eure-et-
Loir), lauréat au concours des internes en 1860, il obtint la même
année une médaille de bronze des hôpitaux. Il devint docteur en
1861 et se fit recevoir agrégé en 1866. Nommé bientôt médecin
de l'Hôpital des Enfants malades, établissement où il passa son
existence hospitalière presque tout entière, il y entreprit une
série de conférences sur la thérapeutique infantile qui, presque
toutes pieusement recueillies par ses élèves dans le Bulletin
médical, la Gazette des hôpitaux, VUnion médicale et surtout le
Progrès médical, resteront comme un modèle du genre. Son
enseignement fut très goûté de ses auditeurs, ses leçons étaient
variées, les unes traitant de la clinique des maladies aiguës, les
autres de la thérapeutique infantile. Il fut moins un savant de
laboratoire qu'un clinicien de premier ordre, et c'est probable-
ment à ses trop nombreuses occupations de praticien qu'il dut
de ne pas entrer à l'Académie de médecine, faveur dont son
et son occupation était de veiller sur les champs de son père où les pigeons
faisiiient de grands dégâts. Il fut plusieurs fois réquisitionné pour conduire des
soldats dans des localités du voisinage. C'était quelques jours avant l'abdication
de Fontainebleau, et Davout, avec une forte armée, gardait les bords de la Loire
pour arrêter les années alliées. Il put voir ainsi les préparatifs d'une grande
bataille, que l'on croyait devoir être livrée dans le voisinage. Dans cette jirévi-
sion, les connnandaiits des troupes françaises avaient fait évacuer les habitations
sur une assez grande étendue. Tous ces prépai'alifs fiu-ent faits en pure pei'te ;
les alliés ne vinrent pas de ce côté et, après huit jours d'attente, Davout se
retirait sans avoir tiré un coup de canon. — Ce souvenir d'enfance était encore
bien vivant dans l'esprit du bon vieillard ; mais il m'a semblé qu'il n'aurait pas
pour les autres l'intérêt qu'il avait pour lui.
— 413 —
talent et ses capacités Tavaient cependant rendu bien digne.
C'est grâce à lui et à son école, que les méthodes de Trousseau,
qu'il avait faites siennes tout en les rajeunissant, doivent d'être
toujours en honneur, encore que hi clinique semble à l'avenir
devoir suivre une orientation quelque peu différente. Après avoir
quitté l'Hôpital des Enfants malades, il devint médecin consul-
tant des maisons de la Légion d'honneur. 11 sera profondément
regretté de tous ceux qui l'ont approché et surtout de ses anciens
internes qu'il continuait à recevoir dans sa propriété de Conflans
Sainte-Honorine où il vient de succomber. Membre de la Société
dv botanique de France, de la Société médicale des hôpitaux, etc.,
collaborateur de la Revue nunisuelle des inaladles de Fenfanee dès
sa fondation en 1883, du Progrès wMical, et de nombreux autres
périodiques, il a donné au Nouvecni Dictionnaire de médecine et de
chirurgie pratiques, publié sous la direction du D"- Jaccoud, les
articles : Contracture, Crampes, Ictère, Muguet et surtout Ci'oup et
Foie. Sans énumérer la liste de ses nombreuses conférences
publiées dans diverses revues, ce qui serait oiseux puisque la
plupart ont été réunies dans les 2 vol. parus en 1887 et 1889, nous
indiquerons quelques-unes de celles qui furent imprimées posté-
rieurement à cette dernière date. Quant aux tirages à part, nous
les signalerons tous, car parfois notre auteur a été confondu
avec deux autres médecins, ses homonymes : De la Leucocythèmie.
Thèse de doctorat (Paris, 1861, in-4°) ; — Des maladies puerpérales.
Thèse d'agrégation (Paris, 1866, in-8) ; — De la Dyspepsie des
nouveau-ncs (Paris, 1877, in-8; extrait de VUnion médicale, 3*^ sé-
rie, 1876) ; — Conférences de thérapeutique infantile recueillies par
M. Chambard (Paris, 1876, in-8. Publications du Progrès médical) ;
— Conférences thérapeutiques et cliniques sur les maladies des
enfants (Paris, 1880, in-8 ; 3" éd. Paris, 1889, in-8) ; tome H (Paris,
1884, in-8 ; 2*^ éd. Paris, 1887, in-8) ; — Contribution à l'emploi du
sulfate de quinine chez les enfants (Rev. mens, des maladies de
l'enfance, t. I, février 1883, p. 87-88) ; — De la Sclérose cérébrale
chez les enfants (Ibid., t. 1, déc. 1883, p. 555-572, t. II, janv. 1884,
p. 1-16, mars 1884, p. 99-1U3, tirage à part. Paris, 1884, in-8) ; —
Symptômes d'intoxication par le sulfure de carbone chez un enfant
de 5 mois, consécutifs à V enveloppement avec la toile caoutchouquée
[Ibid., t. 2, nov. 1884, p. 507-510) ; — Contribution à l'étude du
diabète sucré chez les enfants {Ibid., t. 5, oct. 1887, p. 450-8 ; tirage
à part. Paris, 1887, in-8) ; — Empoisonnement aigu par le coton
phéniqué chez une petite fille de 22 'mois {Gazette des hôpitaux, t. 5,
mars, 1887, p. 119-22) ; —De la Bronchopneumonie chez les enfants
{Ibid., n«^ 97 et 99, 11 et 18 août 1887)-; — Diagnostic différentiel
de la méningite tuberculeuse {Ibid., n>' 132, 3 nov. 1887) ; — Du
— 414 —
Pronostic chez les enfants [Ibid., n"* 110, 114, 117. 120, des 25 sept.,
4, 11, 18 oct. 1888) ; — De la Nature de la diphtérie d'après les
nouveaux progrès de la science. Conférence recueillie et rédigée
par Pierre J. Mercier (Paris, 1889, in-8) ; — Nouvelles études sur
la diphtérie (Paris, 1889, in-8) ; — Un cas de paralysie infantile à
symptômes anormaux. Traitement de la paralysie infantile {Gaz.
des liôp. n° 139, 4 déc. 1890) ; — De Vlnsomnie chez les enfants
envisagée au double point de vue de l'étiologie et du traitement
{Rev. mens, des maladies de Veuf., t. 8, n" de mars 1900, p. 97-106,
avril 1890, p. 156-160, mai 1890, p. 206-221. Tiré à part. Le Havre,
1890, in-8) ; — Les Céphalées dans r enfance {Gaz. des hop., mars
1891, no* 36 et 37) ; — Un cas de croup d'emblée {Ibid.,\5 déc. 1891,
n° 146) ; — Les Pleurésies dans Venfanceet leur traitement {Progrès
médical, 1891, n» 5, p. 89-92) ; — Des Accidents prémonitoires des
typhlites,pérityphlites et appendicites {Bull. fuéd. , sept. 1891 , p. 849) ;
— Formes et causes des bronclio-pneumonies chez Foi faut {Gaz. des
hop., n° 25, 28 fév. 1893) ; — Les Affections organiques du cœur
chez r enfant {Ibid., n° 140, 7 déc. 1893) ; — Des fausses Paraplégies
chez les garçons hystériques {Bull. méd.,rïo 100, 17 déc. 1893, p. 1131) ;
— Sur un signe constant de la méningite au début {Gaz. des hôp.,
n° 26, 28 fév. 1895) ; — Programme des cours d'hygiène à Vnsage
des maisons de la Légion d'honneur (Paris, 1898, in-8).
MILNE-EDWARDS (Alphonse). — Nous pouvons revendiquer
aussi comme nôtre, non pas par droit de naissance, mais parce
qu'il avait élu domicile à Nogent-le-Rotrou depuis un certain
nombre d'années, un personnage dont les sciences et surtout
rhistoire naturelle déplorent la perte récente. M. Milne-Edwards,
né à Paris en 1835, d'un savant naturaliste français, se fît rece-
voir docteur en médecine, fut professeur en plusieurs chaires de
facultés et devint directeur du Muséum d'histoire naturelle. Les
honneurs récompensèrent son mérite et son érudition ; il fut élu
membre de l'Académie des sciences en 1879, membre de l'Aca-
démie de médecine en 1885, commandeur de la Légion d'honneur.
II a déployé une science hors de pair dans des ouvrages très
remarqués sur Thistoire. Il est mort à Paris le 21 avril 1900. —
Voici ce qu'a dit de lui dans le discours qu'il a prononcé à la
séance annuelle de l'Académie des sciences, M. Maurice Lévy,
président :
(c Alphonse Milne-Edwards, qui nous a été enlevé le 23 avril,
était zoologiste, anatomiste, paléontologue, agronome, géogra-
phe, voyageur intrépide, administrateur de grande initiative et,
par-dessus tout, passionné pour la science, passionné pour ce
Jardin des Plantes et ce Muséum où il est né et où il est mort.
— 415 —
après ravoir administré dopais 1894 avec une activité sans
mesure qui l'a conduit au tombeau, mais aussi avec la joie d'y
laisser des collections plus complètes et mieux classées que
celles qu'il avait trouvées, d'avoir mérité la confiante affection
de ses collègues et, ce qui est la plus haute récompense en ce
monde, la satisfaction d'avoir fait un peu de bien.
« Ses principaux travaux portent d'une part sur la paléon-
tologie des oiseaux, où il est un créateur, et d'autre part sur la
zoologie sous-marine. Tout le monde a entendu parler de ses
explorations scientifiques sous-marines sur le Travailleur et le
Talmnan.
« Ces deux genres de recherches, et celles plus particulières
qu'il a faites sur la zoologie, l'anatomie de mammifères impar-
faitement connus et nouveaux dans la science, ou des vertébrés
et des crustacés, tendent vers un l)ut philosophique commun et
très haut : la connaissance de la distribution géographique
actuelle et les migrations à diverses époques des animaux à la
surface de notre globe.
« Son oeuvre aura ajouté une nouvelle auréole à un nom qu'il
avait re(;u déjà glorieux ».
GATE (Camilley. — M. Camille Gâté, officier d'Académie, est
mort subitement à Nogent-le-Rotrou, sa patrie, le 20 août 1899,
à l'âge de 43 ans. Littérateur distingué, on cite de lui des
romans qui ne sont pas sans valeur et aussi des Eludes el
Contes. C'était surtout comme sculpteur qu'il s'était fait un nom.
Il a exposé à plusieurs Salons et a obtenu une médaille à
l'Exposition de 1889. Il est Fauteur de la statue deRemy Belleau,
qui orne les promenades de Nogent-le-Rotrou, oeuvre qui a été
très diversement appréciée.
DUPLESSIS (Georges). — Il nous faut accorder une place
d'honneur dans cette galerie mortuaire à un compatriote qui
avait acquis un nom glorieux dans le monde des beaux-arts.
M. Georges Duplessis, né à Chartres, le 19 mars 1834, y a fait
ses premières études et y a toujours conservé quelques relations.
Il était d'ailleurs de famille beauceronne. Son père, M. Gratet-
Duplessis, avait été maître de pension à Janville '. Vers la fin de
' La famillp (iratel-Diipiossis devait être originaire de Janville ; on y trouve
en effet Pierre-Etienne Gratet, greffier de justice de paix en 1791. M.Gratet-
Duplessis ne manquait pas d'érudition . C'est lui qui a édité le Livre des
Miracles de Notre-Dame de CJiarlres par J(^han Le Àlareiiaiid, in-S", Garnier,
Chartres, 1855. Il a écrit parfois sous le pseudonyme de Hilaire le Gai ; c'est
de ce nom qu'il a signé le Petit trésor de Poésies récréatives, m-M, Paris,
1848. — Il est aussi l'auteur de La fleur des Proverbes français, recueillis et
— 416 —
sa carrière, M. Georges Duplessis a cherché le repos dans le
pays chartrain qu'un long séjour à Paris ne lui avait point fait
oublier. Il passait la belle saison dans une propriété dont
il avait fait l'acquisition dans la commune de Landelles. Il est
mort à Paris le 26 mars 1899. — M. Georges Duplessis était,
paraît-il, naturellement timide, cherchant plutôt à éviter qu'à
attirer l'attention du monde. Cependant il y a fait brillamment
son chemin, grâce à un travail opiniâtre que favorisait un goût
artistique peu ordinaire. La gravure et tout ce qui s'y rapporte
n'avaient aucun mystère pour lui et son opinion en cette matière
faisait loi absolue. Le nombre des ouvrages d'art qu'il a com-
posés ou auxquels il a collaboré est considérable et je ne sais
pas si on a pu dresser la liste complète de ses œuvres. Sa
carrière officielle s'est passée toute entière à la Bibliothèque
Nationale ; attaché en 1855 au cabinet des estampes, il en devint
avec le temps directeur (1885). En 1891, il fut élu ifiembre libre
de l'Institut (section des Beaux- Arts). La nouvelle de sa mort a
provoqué dans le monde savant des éloges nombreux et d'una-
nimes regrets. Voici ce que dit à son sujet le Pohjbiblion
(avril 1899) : « Son zèle pour le dépôt où il consacra plus de
quarante ans de sa vie et dont il devint plus tard lors de la
retraite du comte de Laborde (1885) le conservateur, ne se
démentit jamais. Il s'est acquis des titres durables à la gratitude
des travailleurs et par le soin qu'il a pris de leur faciliter la
connaissance du Cabinet des estampes et par le courage qu'il a
eu d'entreprendre des travaux bibliographiques assez ardus,
comme sa bibliographie générale des beaux-arts.
Voici les titres des ouvrages qu'il a donnés au public savant :
1855. — Iâi Gravure française au salo)i de '1853, (in-12, Paris).
1855. — Le Livre des pei)itres et graveurs de Michel Marolles,
nouvelle édition, in-12, Paris.
1858. - La vie et les travaux de Gérard Audran, (in-8", Lyon, 1858).
1860. — Be la gravure et du portrait en France, (in-8o, Rapilly,
Paris).
1860. — Le Département des estampes à la Bibliothèque Impériale
(gr. in-8°, Paris, 1875, 20 p. gr. in-8a).
1861. — Histoire de la gravure en France (in-8", Paris).
1861. — Jehan de Paris, valet de chambre et peintre ordinaire des
rois Charles VIII et Louis XII par Jules Renouvier
(in-8°, Lyon).
annotés par M. G. Dnplfissis, in-18, Paris, 1851. — Fables en vers du
XUP siècle publiées pour la première l'ois d'après le manuscrit de la bibliothèque
de Chartres, 63 p. in-8°, Chartres 1834 (tiré à 48 exemplaires).
— 417 —
1861. — Mémoires et Journal de J.-G. \Ville{2 iii-8», Paris).
1862. — Essai de bibliixjrapliie contenant la liste des ouvrages
relatifs à Hiistoire de la gravure et des graveurs (in-S»,
Paris).
1864-1873. — Costumes historiques des xvi», xvii" et xviir siècles
(2 in-4«, Paris).
1865. — Le Peintre-graveur français, do Robert Dumesnil, l. IX
(in-8o, Paris).
1869 et 1871. — Les Merveilles de la gravure (in-12, Haciiette,
Paris).
1866. — Essai d'une bibliographie générale des beaux-arts (in-8",
Paris).
1869. —Michel de Marolles, abbé de Villeloin, amateur d'estampes
{in-8°, Paris).
1869. — Le Cabinet du Roi (in-8°, Paris).
1870. — Roger de Gaignières et ses collections iconographiques
(in-4°, Paris).
1874. — Les ventes de tableaux, dessins, estampes, d'objets d'art atix
xvii'^ et xwm" siècles (1611-1800). Essai de bibliographie
(in-8^ Paris).
1874. — Un curieux du xvii^ siècle, Michel Begon, intendant de
la Rochelle. Correspo)idance et documents inédits recueillis
et annotés (in-8°, Aubry, Paris).
1875. — De la gravure du portrait en France (in-8'', Paris).
1876. — Le Livre de bijouterie de René Boy vin, nouvelle édition
(in-8o, Paris).
1876. — Gavarni-Etude (in-8°, Paris).
1877. — OEuvre d'Albert Durer (in-fol., Paris).
1879. — Essai sur la gravure dans les livres en tête des Catalogues
illustrés des livres précieux etc., faisant partie de la
Bibliothèque de M. Ambroise Firmiu-Didot (in-i», Paris).
1879. — Histoire de la gravure en Italie, en Espagne, dans les
Pays-Bas, en Angleterre et en France, suivie d'indi-
cations pour former une collection d'estampes (in-4'>,
Paris, 1879, in-8° 110 grav., 1880).
1881-1885. — Inventaire de la collection d'estampes relatives à
l'histoire de France, léguées en 1863 à la Bibliothèque
Nationale par M. Michel Hennin (5 vol. in-8").
1881. — Catalogue de la collection de pièces sur les beaux-arts,
imprimées et manuscrites, recueillies par Pierre-Jean
Mariette, Charles-Nicolas Cochin et A. Deloynes,
auditeurs des Comptes, et acquises récemment par le
département des estampes de l;i Bibliothèque Natio-
nale (in-8^ Paris),
T. X. P.-V. 28
— 418 —
1883. — OEuvre de Lucas de Leijdes (in-fol., Paris).
1884. — Les livres à figures du xvi<= siècle : Les Emblèmes dWlciat
(111-8°, Paris).
1885. — Catalogue des dessins, aquarelles et estampes de Gustave
Doré, avec une notice biographique (in-16, Paris).
1885. — Iconographie de la reine Marie-Antoinette (in-4°, Paris).
1886-1887. — Dictionnaire des marques et monogrammes des graveurs,
(avec M. Henri Bouchot) (3 in-16, Paris).
1889. — Essai bibliographique avec les différentes éditions des
œuvres d'Ovide, ornées de planches, publiées aux
xV et aux xvi'^ siècles (in-8°, Paris).
181)2. — Les Audran (in-8°, Paris).
1893. — Notice sur la vie et les cnuvres de Henriqiiet-Dupont (in-8'',
Paris).
1894. — Le château de Villebon, (T. V. de La France artistique et
monumentale).
1896 et suiv. — Catalogue de la collection de portraits conservés
au Département des estampes de la Bibliothèque
nationale (2 vol. in-8°, un 3° sous presse, Paris).
Coup dheil sur l'histoire de la gravure (nombreuses
gravures) (in-4", Paris).
NECROLOGIE DES MEMBRES DE LA SOCIETE
A différentes reprises on a demandé, pour nos confrères
décédés, une mention un peu moins succincte que celle dont on
s'est contenté jusqu'à présent et qui consiste à annoncer leur
décès au procès-verbal. Cette demande était trop juste pour
n'être pas accueillie favorablement, aussi il a été décidé qu'on
leur consacrerait quelques lignes dans la partie nécrologique de
la Revue de l'année. Pour que cette décision obtienne l'effet
qu'on s'est proposé d'atteindre, il est nécessaire que chacun se
fasse un devoir de communiquer au secrétaire les détails biogra-
phiques qu'il possède sur les confrères défunts dont plusieurs
sont peu ou point connus du chroniqueur. C'est ce que notre
zélé confrère M. Denos vient de faire pour nos confrères décédés
à Chartres. Il y a lieu de l'en remercier, car ce sont ses notes
qui vont faire les frais de cette nécrologie. Je me permettrai
seulement d'ajouter quelques détails sur trois ou quatre de ces
défunts qui ont mieux marqué leui' passage comme membres de
notre société, ou qui à d'autres titres ont semblé avoir droit à
une mention spéciale.
« Chevrier (Louis-Alexandre), né à Chartres le 3 mars 1816 de
— 419 —
parents épiciers, rue de la Porte-Morard (en la maison où il est
né). Fut lui-même épicier, rue de la IMe, en l'immeuble où il est
décédé le 4 janvier 1901 et qui porte aujourd'hui le u" 12. »
M. Chevrier a, pendant bien des années, assisté à nos réunions
avec une exactitude qui avait ses intermittences. Si pour être
archéologue, il suffisait d'avoir la passion des vieilles choses, il
aurait mérité ce titre plus que qui que ce soit ; mais je ne le lui don-
nerai pas, parce que pour être un archéologue digne de ce nonij il
faut au moins quelques notions précises de la science archéolo-
gique et M. Chevrier n'en avait que des notions très confuses.
Pourrait-on au moins l'appeler un antiquaire ? Oui, pourvu
qu'on n'attache pas à ce nom le sens de connaisseur et de maître
irréfragable en tous genres d'antiquités.
11 avait d'abord été à la tète d'un magasin de mercerie ; ce ne
fut certainement pas en aunant la ganse et la passementerie
qu'il conti'acta le goût des vieilles choses, et pourtant à peine
eut-il renoncé aux affaires qu'il se livra avec une incomparable
ardeur à la recherche des objets anciens. Vieilles pierres, vieux
livres, vieilles monnaies, vieilleries de toute nature et de toute
provenance, tout lui sembla digne d'attention ; il suffisait qu'un
objet eût une apparence de vétusté pour qu'il fût tenté d'en faire
son profit, réalisant ainsi à la lettre le type du collectionneur
maniaque contre lequel nos littérateurs de haut et bas étage
aiment à lancer quelques plaisanteries. A force de collectionner
il se forma une sorte de musée qui tenait du bazar et du ma-
gasin de bric-à-brac, où des épaves du passé de toute prove-
nance et de toute nature s'entassaient dans un désordre qui
n'était point un effet de l'art. Tout n'était pas à dédaigner
pourtant dans ce ramassis d'objets hétéroclites, et il y avait
sans doute quelques paillettes précieuses dans ce sable limoneux,
puisque, 1ors de sa vente, un certain nombre d'amateurs se sont
disputé ces singulières antiquailles. 11 s'était laissé vieillir au
milieu de ces vieilles choses, mais comme l'âge ne lui avait rien
fait perdre de son ardeur, il a pu jusqu'à la fin fureter, fouiller,
butiner, racoler, augmentant toujours les nombreuses collec-
tions qu'il formait avec un éclectisme peu scrupuleux. Il s'était
formé seul à la science archéologique, il la pratiquait seul, et
seul aussi il profitait de ses conquêtes dont il se plaisait à jouir
jalousement. Quoi qu'il en soit, dans la personne de M. Chevrier
disparaît un type chartrain qui ne manquait pas d'originalité.
« PoucLÉE (abbé Pierre-Charles), âgé de 86 ans, natif de
Montsecret (Orne), chanoine titulaire, décédé le 7 février 1900,
en sa demeure, rue de Fresnay, 17. »
— 420 —
M. Tabbé Pouclée a été aussi en cVautres temps un assistant
assez assidu de nos séances ; il avait cessé en partie depuis que
rage lui avait apporté une surdité assez accentuée. Ce qui chez
lui ne s'est jamais ralenti, c'est Tintérét qu'il portait à notre
Société et à ses travaux. Souventes fois il avait pris part aux
discussions qui donnent de la vie à nos séances et comme on
avait remarqué que ses observations étaient toujours marquées
au coin du bon sens, on aimait à le nommer membre des com-
missions et à lui confier des rapports à rédiger. On crut devoir
récompenser ses bons offices par le titre de vice-président qui
lui a été maintenu jusqu'aux dernières élections. — Il est juste
pourtant de le reconnaître, pour M. l'abbé Pouclée, l'archéologie
n'était quune science secondaire, c'était en quelque sorte la
distraction qui le reposait de travaux plus graves. Il donnait en
effet le meilleur de son temps à la science théologique qu'il a
enseignée pendant vingt-six ans au Grand-Séminaire de Chartres
et à d'autres fonctions ecclésiastiques qui pouvaient se concilier
avec son professorat. Successivement ou simultanément vicaire,
curé, professeur, aumônier de l'Ecole normale, chapelain puis
supérieur de Bon-Secours, chanoine titulaire, il s'est montré
partout à la hauteur de ses fonctions ; homme de bon conseil et
rempli d'aménité, il avait su se concilier l'estime et la confiance
de tous ceux qui l'approchaient. Aussi ses confrères en archéo-
logie, aussi bien que ses confrères dans le sacerdoce conserveront
de M. l'abbé Pouclée le plus agréable souvenir '.
« Chopard (Pierre-Toussaint), né à Epoisses, canton de Semur
(Côte-d'Or), le 26 avril 1817. — S'établit confiseur à Chartres,
rue de la Pie, n° actuel: 15, en août 18i-r2. — Avait épousé à
Chartres, le 26 mars 1843, Victoire-Léon Ossude, de famille
cliartraine. — Mort le 16 février, en sa demeure, boulevard de
la Courtille, 50, où il vivait retiré des affaires.
BouRciER (Victor-Joseph-Marie), né à Vitré (Ille-et-Vilaine), le
21 mai 1837. Epousa, à Chartres, le 15 avril 1873, Mme Lefebvre
Marie-Hortense, de fan'iille beauceronne, veuve de M. Bricon
Ernest, marchand de nouveautés, à la « Maison Verte », rue
Marceau, w°^ actuels: 12, 14 et 16, maison à la tète de laquelle
l'avait placée la mort de M. Bricon, et dont M. Bourcier est
devenu propriétaire et directeur, par son mariage. Retiré des
^ Les lioiiiieiiis ne pouvaient manqner de récompenser le mérite de M. l'alibé
Pouclée. Il fut nommé chanoine honoraire en 1845, vicaire-général honoraire
en 1 850, officiai en I8()U, chanoine titnlaiie en 1809, grand pénitencier en 1878,
pour la deuxième l'ois vicaire-général honoraire en 188:2, il fut memhre du
Conseil épiscopal sous quatre évèques.
— 421 -
affaires, M. Boiu-cioi' est morL le 2'k février, on son domicil(3,
rue d'Ainilly, 72.
RossARD DE MiANviLLE (Edmond), né à Chartres, place de
FEtape-au-Vin, n° actuel : 10, en la maison qu'il habitait et où il
est décédé le 26 février. Date do sa naissance: 3 juin 1830. Fils
des époux Augustin-Pierre-Henry Rossard de Mianvilh", jug-e
au tribunal de l'" instance de Chartres (lors de la naissance —
en 1830) —, et Marie-Anne Vallou de Boisroger ; conservateur
à la Bibliothèque municipale de Chartres.
Toussaint (Edouard-Paul- Adolphe), conducteur principal des
Ponts et chaussées en retraite, né à Chartres, le 6 mai 1845 et y
demeurant, rue Muret, il.
M. Toussaint était entré dans l'administration des Ponts et
chaussées le l"^"" mars 1863. Il fut nommé conducteur le
l"'' septembre 1872 et, en cette qualité, chargé de la subdivision
de Janville le !'='■ octobre suivant ; de celle d'Uliers, où il exerça
la fonction de lieutenant do la Compagnie de sapeurs-pompiers,
le 1" septembre 1877 ; de celle de Chartres-nord, du l**"" février
1887 à avril 1899.
Admis à faire valoir ses droits à la retraite, à partir du
l""- janvier 1900, il était conducteur principal depuis le l*"" mai
1896.
Il est décédé le 6 mai 1900, à Sèvres, où il avait été transporté
victime de la catastrophe de Chaville (tamponnement de trains
sur la ligne de l'Ouest).
GÉRONDEAU (Charles- Jérôme- Armand), né à Villeneuve-Saint-
Nicolas (Eure-et-Loir), le 9 septembre 1845, décédé le 3 septembre
1900 en sa demeure, à Chartres, rue Muret, 54. — Il était parent
de M. l'abbé Juteau, curé de Saint-Jean, à Chàteaudun, secré-
taire de la Société dunoise.
Au lendemain de la mort de notre regretté confrère,
M. Chamberland qui, à Reims, n'oublie pas notre société char-
traine, m'écrivait pour me prier de rendre, dans la Revue de
fin d'année, un juste hommage à un confrère si zélé et si
sympathique. Pour répondre à ce désir de notre ancien secré-
taire et au mien, il faudrait tout un article spécial ;or comme la
place m'est Ihnitée je me contenterai de faire ressortir en
quelques lignes le dévouement que M. Gérondeau n'a cessé de
mettre au service de la Société archéologique d'Eure-et-Loir.
Il était trop chartrain de cœur pour ne pas s'intéresser à une
société qui a pour but de glorifier Chartres dans son passé et
— 422 —
qui contribue autant qu'elle le peut à lui faire honneur dans le
présent. Il s'empressa d'en faire partie dès qu'il la connut, et si
au début il ne manifesta pas son désir de lui être utile, il faut
l'attribuer à une certaine timidité qui paralysait sa bonne
volonté. Souvent alors j'ai été le confident de ses pensées à ce
sujet, et je puis bien le dire aujourd'hui, un certain nombre des
observations que j'ai présentées en séance m'ont été suggérées
par ce jeune confrère qui tenait à rester dans l'ombre. Peuàpeu
on a compris qu'il nous était tout dévoué ; on a fait appel à son
concours pour des Commissions, on a utilisé son activité pour
l'organisation de notre dernière Exposition rétrospective, et
quand pour récompenser son zèle on lui offrit de remplacer,
comme Trésorier, M. Roger Durand devenu Président, il accepta
avec empressement cette nouvelle occasion de se dépenser pour
la Société Archéologique. Malgré sa faible santé qui déclinait
toujours, il a rempli cette fonction à la satisfaction de tous, et
je dois dire qu'il avait une qualité qu'on ne rencontre pas tou-
jours chez les trésoriers, c'est que quand il reconnaissait qu'une
dépense devait être utile à la Société il était le premier à en faire
la proposition. — La Société Archéologique d'Eure-et-Loir con-
servera un souvenir reconnaissant à M. Gérondeau qui lui a
toujours témoigné un si sincère dévouement '.
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étendues soient consacrées à tous nos confrères décédés », vœu qui a été
approuvé dans la séance du 7 décembre 1899 (X, p. 224). Il était bien juste
qu'on lui accordât à lui-même un honneur qu'il avait revendiqué pour les autres.
— 423 —
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depuis 1482. In-plano à col. 1 page. Impr. Durand, Chartres.
Durand (Roger), président de la Société archéologique. —
' M. Viala, commissaire de police à Chartres (Note de M. Vahhè Langlois).
— 424 —
Chronologie des premiers Sciyiteui's de Courville, notice généalo-
gique (Extrait des Mémoires de la Société arcliéologique d'Eure-
et-Loir), 53 p. in-8°. Impr. Garnier, Cliartres, 1899.
Foucault (Mgr), évéque de Saint-Dié. — Lettre pastorale sur
les péchés opposés à Vespérance, et mandement pour le saint temps
du Carême 1899. 20 p. in-S». Impr. Huml)ert, Saint-Dié, 1899.
— Lettre pastorale sur les reproches dont l'espérance chrétienne
est rolrjet, et mandement pour le saint temps du Carême 1900. 21 p.
in-8o. Impr. Cuny, Saint-Dié, 1900.
— Lettre pastorale ordonnant des prières publiques pour le repos
de l'âme de M. Félix Faure. 4 p. in-12. Typogr. Humbert, Saint-
Dié, 1899.
Genty (Abbé) de Bonqueval, curé de Theuvy-Achères. — Mère
aimable (mater amabilisj, 48 p. in-16. Paillart, Abbeville, 1899.
— Mère toujours Vierge (mater inviolata), 77 p. in-16. Ibid.
— Sainte Marie (sancta Maria), 124 p. in-16. Ibid.
GiLLARD (Docteur G.). — Gallardon, son église paroissiale, ses
chapelles. Notice illustrée de 22 gravures et de 32 vignettes dans
le texte. 250 exempl. numérotés, paraphés, timbrés (Extrait des
archives du diocèse de Chartres), IV-116 p. in-8». Librairie histo-
rique des Provinces. Emile Lechevallier, Paris, 1899.
— Eglise de Gallardon. Reproduction phototypique des dessins
inédits de E. Petitgrand, architecte du gouvernement. 7 plan-
ches, grand in-8°. Docteur Gillard, Suresnes (Seine).
— L'Abbé P.-A. Denis, IS03-1879 (Extrait de la Voix de Notre-
Dame, 1899), 26 p. in-12, plus 4 p. de bibhographie. Impr. Gar-
nier, Chartres, 1899).
Gromard (Abbé). — Etincelles philosophiques et religieuses.
Impr. Firmin-Didot, 1899.
HuLST (Mgr d'). — Nouveaux mélanges ora/o/?Y,s (Panégyriques
et oraisons funèbres, discours et allocutions de circonstance),
III-392 p. in -8», 1900. (Le discours prononcé à Loigny se trouve
dans ce volume), IV-in-S», 1901. Poussielgue, Paris.
Lalizel (Abbé H.). — Abbaye royale d'Arcisses. Notice (Extrait
des Archives du diocèse de Chartres), 60 p. in-8o. L'abbé Métais,
éditeur, Chartres.
Langlois (Abbé M.). — Méthode de Bibliographie locale (Extrait
de la Revue des Etudes historiques, I, 1899), 6 p. in-8''. Fonte-
moing, Paris.
— Bibliographie d'Eure-et-Loir. Année 1899, année 1900.
— A publié, en 1899 et en 1900, de différents côtés, des comptes
— 425 —
rendus de : Clio, d'Anatole France ; Pr/f/cs catholiques, de Huys-
mans ; Les Dupont-Lcterrier, d'André Beaunier ; Sucdoia et Norvé-
giens chez eux, de Quillardet ; Pensées d'automne, do Tournier ;
du Répertoire des Revues pour I89S, de Jordell ; — Une lettre
inédite de M. de Caumont : A propos du Congrès archéologique
de Chartres.
Lamouroux (Docteur A.). — Un hospice mixte avant la Révo-
lution. L'Hôtel-Dieu de Châteaudun.
Lanore (Maurice), archiviste-paléographe. — Reconstruction
de la Cathédrale de Chartres au xn" siècle (Extrait de la Revue
de l'Art chrétien, XI, année 1899-1900), 23 p. in-4o à colonnes.
Lefèvre-Pontalis (Germain). — Vue fausse Jeanne crArc.
Gr. in-8". Emile Barrillon, Paris.
Legrand (Emile), notaire à Frazé. — La Réforme du Notariat
et l'unification du ressort des notaires (Revue politique et parle-
mentaire ; mai 1899).
LiGNEUL (R. P.), missionnaire au Japon, né à Chàtillon. — Les
Dames-Noires ou Dames de Saint-Maur.
— Abrégé de Philosophie.
— Les Trappistes de Notre-Dame de Phare dans le Yedo (Tous
ces ouvrages sont en langue japonaise). Extrait du compte rendu
de la Société des Missions étrangères de Paris 1898).
LuNiÈRE (H.). — La Dame aux Camélias : une lettre inédite de
Marie Duplessis, in-8'^, 1850.
Masse M. A. (H. L. J.). — The ritu of Chartres ils cathedrall et
churchs with Forlg-Leven. Illustrations George Bell et Sons.
London, 1900.
Merlet (René). — Les Comtes de Chartres, de Châteaudun et de
Riais aux lyJ" et x" siècles (Extrait des Mémoires de la Société
archéologique d'Eure-et-Loir) , 88 p. in-8°. Impr. Garnier, Chartres,
1900.
Merlet (René). — U ancienne chapelle de Notre-Dame-sous-
Terre et le Puits des Saints-Forts, dans la Crypte delà Cathédrale
de Chartres. (Mémoire lu au Congrès de la Société Française
d'Archéologie à Chartres), IV-32 p., in-8°. Impr. Garnier, 1900.
— Guide archéologique de Chartres et ses environs, Châteaudun
et Etampes. 42 p., in-8° (Extrait du Rullelin Monumental), 1901.
MÉTAis (Ahbé). — Un vitrail du xvr' siècle à Courville (Eure-et-
Loir). (Extrait du Bulletin Archéologique) 12 p. in-S". Impr. Natio-
nale, Paris, 1900.
— 426 —
MoLLiEN (Mer), évoque de Chartres. — Lettre pastorale nui
l'Espc'rnncc et Mandement pour le Carême IS99. 23 p. in-8°. Impr.
Durand, Chartres, 1899.
— Lettre pour demander des prières à l'occasion de la mort de
M. Félix Faure, président de la République, 2 p. in-8°.
— Lettre pastorale de Ms"- TÉvèque de Chartres sur l'amour de
Dieu et Mandement pour le Carême 1900, 22 p. in-8°. Impr.
Durand, Chartres, 1900.
Pedoux (Abbé). — De l'enthousiasme. Discours prononcé le
31 juillet 1899 à la distribution des prix du Petit-Séminaire de
Saint-Cheron, 12 p. in-16. Impr. Notre-Dame, Chartres, 1899.
PopoT (Chanoine). — Ensemble de la religion catholique en
cantiques populaires pour les principales fêtes, etc. 164 p., petit
in-8o. Librairie Salésienne, Paris, 1899.
Provendier, médecin-major au 48'' régiment d'infanterie à
Guino-amp. — Quelques considérations sur les conditions climato-
hi/giéniques de la ville de Chartres (Ouvrage récompensé d'une
médaille de bronze. Voir le Journal de Chartres, 28 déc. 1899).
Roussille (Pierre). — Monographie agricole du département
d Eure-et-Loir. Perche et Beauce.
Quarré-Reybourbon (L.). — Congrès archéologique de Chartres
du 28 juin au 3 juillet 1900 (Extrait du Bulletin de la Société
géographique de Lille), 46 p. in-8". Impr. Quarré, Lille, 1900.
Saint-Pol (vicomte de), agriculteur à Pézy. — La Volaille à la
ferme. (2"= prix au Concours agronomique des agriculteurs de
France). Chez l'auteur à la ferme de Pézy, 1899.
Tiercelin (François-Joseph). — Synthèses de pharmacie pré-
sentées et soutenues à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris,
8 p., in-8° carré. Librairie Pichon, Paris.
TissiER (Abbé). — Les grands jours du collège, il! ]^.in-lSjésns,
Victor Retaux, Paris, 1899.
— Institution ISotre-Dame. Petite notice historique et règle-
ment général. Gravures d'après les photographies de M. l'abbé
Tafforeau, 48 p. in-8°. Impr. Garnier, Chartres, 1900.
— Le Prêtre, homme de Dieu, homme de son temps. Discours
prononcé à la fête de saint Charles, le 5 novembre 1900, au
Grand-séminaire de Chartres. (Extrait de la Revue du Clergé,
1" janvier 1901), 16 p. in-8«. Letouzey et Ané, Paris, 1900.
Vallée (Louis), ingénieur des Arts et Manufactures, proprié-
taire à Fontenay-sur-Conie. — La Conie en 1900, son assainisse-
ment, 15 p. in-8o. Impr. A Schiffer, Paris, 1900.
— 427 —
VmoN (Emile). — Causerie sur la situation actuelle du blé, de
la farine et du pain. Echelle inoliile, loi du cadenas, droit fixe,
in-S".
Vkiîy (Jules) ^. — Cantiques choisis. Iuiin-.Ms,rce\ Laffray, Char-
tres, 1900. Se vendent chez l'auteur au presbytère de Vérijçny.
TuRQUAN (Joseph). — Les favorites de Louis XVIII, avec por-
trait de Mme du Cayla. Librairie Mongredien
Watrin (H.), Docteur en droit, avoué honoraire. — Code rural
(texte et commentaire) et droit rural, 650 p. in-S», G. Saint-
Pierre, Chartres, 1899.
Ouvrages reçus en décembre 1900
8()8. — Académie des Inscriptions et Belles - Lettres , Com])ies-
rendus des séances de l'année 1900, Bull, de septembre-
octobre 1900; Paris, A. Picard [Echange).
818. — Alliance Française (L'). — Bulletin n» 82, iij nov. 1900
{Do7i Roger Durand).
786. — Angers (Bull, de la Soc. d'Études scientifiques d'). —
29'^ année, 1899, in-S", xlvii-263 p. ; Angers, Germain
et G. Grassin, 1900 (Échange).
726. — Archéologique (Bull.). — Comité des travaux historiques
et scientifiques, 1900, 2« livr. {Don Ministre de 11. P.)
1303. — Archives départementales (Inventaire sommaire des) anté-
rieures à 1790 — Orne — ;
Série H, rédigée par Louis Duval; Archives Ecclésias-
tiques, tome I, n°^ 1-1920 (Abbayes d'hommes), ln-4°,
xxvi-378 p.; 1891; — tome II, n°^ 1921-3351 (Prieurés
d'hommes), in-4", xcii-26o p.; 1894; — tome III,
n"^ 3352-4738 (Abbayes de femmes), in-4°, Lxvin-329p.;
1899. — E. Renaut de Broise.
Séries C et D, rédigées par Gravelle Désulis; Archives
Civiles, t. II, 426 p.; 1877; Paris, imprimerie de Paul
Dupont [Échange].
1304. — ArcJiives Dc'/'a/'^cwc/?^/ /es (Inventaire-Sommaire des) «///(;'-
rieures à 1190 — Sarthe — ;
T. I, Archives civiles, séries A à E et supplément, rédigé
par MM. Bellee et Moulard: in-4°. 1870. Lr Mans,
Monnoyer.
' .M. Tabljé Thouvay.
— 428 —
T. II, Archives ecclésiastique?, série G, rédigé par Armand
Bellec; in-4°, 379 p.; 1870.
T. III, Archives ecclésiastiques, série H (i''" partie) n°*
i-1000, rédigé par Bellce et V. Duchemin; in-4°, 420 p.;
1881.
T. IV (!'•'' partie), Archives ecclésiastiques, suite et fln
de la série H, n°' 1001 à 1973, rédigé par Y. Duchemin;
in-4°, 244 p.; 1883.
T. V. Archives judiciaires, supplément à la série B,
rédigé par V. Duchemin et Du Noyer de Segonzac; in-i°,
372 p.; 1890.
Postérieures à nS9, 1 vol., série L, Documents de la
liériode Révolutionnaire (1789 an VIII), rédigé par
J. Du Noyer de Segonzac et J. Chavanon ; in-4°, 292 p. ;
1898 [Échange).
1302. — Archives des Hospices de Nogent-le-Rotrou (Inventaire-
Sommaire des) depuis leur fondation jusqu'à 1790,
rédigé par M. Stanislas Proust ; m- i°, 226 p.; 1869,
Nogent-le-Rotrou, imp. Clouverneur [Ècliange).
877. — Art chrétien (Revue de F), "ô^- série, 1900, t. XI, 6« livr. ;
1901, t. XII, l'-" livr.; Paris, dir. A. Hellig [Abon-
nement).
894. — Beauce (Le Beauceron de Paris, revue mens., exclusive-
ment littéraire des amis de la) ; 3^ année, n" 26, décembre
1900 {Échange).
%9. — Biologiriue (L'Année), prospectus in-8°, o6 p. Comptes
rendus annuels des travaux de hiologie générale pul)liés
sous la direction de Yves Delage. Paris, Sclileider
frères, 1898 (Don Schleider).
890. — Bollandiana (Analecta), T. XIX, l'asc. IV, Bruxelles, 1900
[Échange).
969.— r(7^a/of/»<' délivres anciens, lil)rairie Henri Leclerc, Paris;
VI, 1900; in-12 (Don H. Leclerc).
969. — Catalogue de livres anciens et modernes, librairie Paul
Cormiau. Paris, in-8° (Don P. CormiauJ.
969. — Catalogue de livres anciens et modernes, lilu-airie Lebodo
frères. Tours; n" 31, décem])re 1900, in-8° (Don Lebodo).
969. — Catalogue de livres d'occasion anciens et modernes, lil)rai-
rie Joseph Gibert. Paris, n" llo, 2S décembre 1900,
in-8" (Don J. Gibert).
969. — Catalogue de livres. Le J)Ouquiniste normand, décembre
190(1, iu-8, 60 p.; Jouan (L.), Caen (Don L. Jouan).
969. — Catalogue de livres. Arcliives du bibliophile. Paris, Clau-
cUn (A.) (Don A. Claudin).
— 429 —
6G1. — Chartres (Arcli. liisl. du diuc. de), reviiu uuinsucllti,
6° année, n» 71, novcnibrc 1900; n'" 72, décembre 1900
CAbo7înementJ.
96&. — Cliartrcs (Journal de). N°= 142-l!;:{, 1900; — 1-5, 1901
[Eclian(i('\
1289.— Cliaiires-souveiiir, carnet ulfert i)ar le Café de TOuest et
de l'Etat, Gouin-Lepicard; 1900, imprimerie L'Angluis,
à Chartres (Do)i Fr. Hangars).
1294. — rjowte (Charles). —Notes et documents sur Marceau,
extrait de La Révolution française, in-8", 12 p. Paris,
Cliaravay frères, 1886 (Don Cliamberland).
1290. — Confrérie de Saint-Gorgon à Fontaine-la-Guyon (Bulle
et statuts de la). Cliarires, Garnier, 1837, iu-12 (Don
M. Langlois).
87F). — Congrès archéologique de Chartres, iOOO; compte rendu par
L. Quarré-Reyhourdon. Lille, 1900, in-8°, 46 p., 1 gra-
vure (Don L. Quarré-Reybourbon) .
943. — Diesbach (publication de M. le comte A. de). — Récit de
mes souvenirs et campagnes dans l'armée française,
par William Tiiéohald-Wolfe Tone; 1899. Paris, Paul.
— Extrait du Carnet historique ( Echange).
1^8.— Eure (Recueil des travaux de la Société libre d'agr.,
sciences, arts et belles-lettres de 1'); t. VII, 5'= série;
année 1899; Evreux, Charles Hérissey (Echange).
949. — Eure-et-Loir (Le Progrès d'), no" 1838-18oo (Echange).
96F). — Eure-et-Loir (La Croix d'). Journal, n"" 262-266 (Echange).
943. — Garsou (Jules;. — L'évolution napoléonienne de Victor
Hugo sous la Restauration; in-S", 24 p.; 1900. Paris,
Paul, Extrait du Carnet historique (Echange).
1956. — Gatinais (Annales de la Soc. Hist. et Arch. du) ; XV, 1897 ;
in-8°, de 277-356. Fontainebleau, Maurice Bourges, 3*01
i" trimestres de 1900; 176-364 (Echange).
875.— Germain de Maidy (Léon). — Le comte de Marsg (Extrait
du Journal de la Soc. Archéol. lorraine); in-8°, 4 [).
(bon Germain de Maidy (Léon).
879. — Historiques {Revue des Questions) trimestrielle, 35'" année,
1370 iiy_; janvier 190L Paris (Abonnement).
943.— Historique et Littéraire (Le Carnet), revue; 3« ann., n" 12,
15 décembre 1900 (Echange).
725. — Historique et philologique (Bull.), Comité des trav. hist.,
année 1899, n»^ 3 et 4. (Bon Ministre de II. P.).
9&1 '. — Horticulture et Viticulture d'E.-et-L., in-8^ t. XXI, n" 22.
uctoi)re 1900; n" 23, novembre 1900 ^Echange).
1291.— Le Mans. — Catalogue de la Bibliothèque municipale, par
— 430 —
M. Fénélon Gruérin,10 iii-S". Le Mans, impr. Albert
Drouin,
I. Théologie, 1879, i vol.
II. Sciences et arts, 1879, 1 vol.
III. Belles-Lettres, 1880, 1 vol.
IV. Jurisprudence, 1881, 1 vol.
Y. Histoire, l-"* partie, 1883, 1 vol.
VI. — 2« partie, 1884, 1 vol.
VII. Maine (Ouvrages relatifs à la province du). Théolo-
gie, Jurisprudence, Sciences et Arts, 1891,1 vol.
VIII. Maine (Ouvrages relatifs à la province du), Belles-
Lettres, Histoire, 1892, 1 vol.
IX. 1" supplément (Théologie, Sciences et Arls, Belles-
Lettres , Jurisprudence, Histoire; province du
Maine). — Incunables, Géologie, Ouvrages impri-
més au Mans età La Flèche, à partirdu xvi" siècle,
1892, 1 vol.
X. 2'= supplément (id.), suivi du Catalogue de la Biblio-
thèque du D'Etoc-Demazy, \S9o,i vol. (Echange).
943. — Marmottan (Paul). — (Documents sur le Royaume d'Etrurie
(1801-1807); in-8o, 78 p., 1900. Paris, Paul. Extrait du
Carnet historique (Echange).
875. — Marîiy (Obsèques du comte de), 2 juin 1900; in 8°, 16 p.
Compiègne, impr. E. Levéziel (Echange).
108. — Mc'tai^ (Abbé Ch.). — Cartulaire de la Trinité de Vendôme,
tome [V (Bullaire, Chartes supplémentaires, Statuts et
Règlements, Coutumes et Cérémonies, Nécrologie et
Calendrier, Chronique). Chartres (Vannes), 1900, in-8'',
vni-505 p. (Acquisition).
061. — Metais (Abbé Ch.). — Défaite de Condé et des protestants
devant Chartres en lîîGS (Réponse à M. Lher, pasteur
protestant). Chartres, in-8°, 50 p. (Don Ch. Metais).
661. — Metais (Abbé). — Un vitrail du xvi'^ siècle à Courville
(E.-et-L.), in-8°, 12 p. Paris, impr. Nationale (Don Ch.
Metais).
915. — Midi de la France (Bull, de la Soc. Arch. du), série in-8°,
n°s 25 et 26. Toulouse, 1900 (Echange).
i29-2. — Nantes (Bull, de la Soc. Arch. de), 1900, tome XLI'=;
!<='■ fasc. ; in 8°, xxxi-IOl p. Nantes (Echange).
978.— Normande (La Revue); mensuelle, n° 8, décembre 1900.
Alençon, Herpin (Echange).
94.3. — Pelissier (L.-G.). — La jeunesse du marquis d'Antonelle;
in-8°, 27 p.; 1900. Paris, Emile Paul. Extrait du Carnet
historique (Echange).
— 431 —
i]ù^.— Perclw (Documents sur la pruvince du), trimosl.; dir.
O. de Rumanet et H. Tournoiler; 41'"- fascicule; juillet
1900. Mortagne, V^*^ Georges Meaux (Abonnement).
i28S. — Bomsille (M. -P.)- — Perche et Beauce. Monographie
agricole du département d'E.-et-L.; in-S», 2'i j). Chartres,
Durand, 1900 (Do« P. Roussille).
788. — Sens (Riill. do la Soc. Arch. de); l. XIX, iii-8", 300 p.;
1900. Sens, Paul Duchemin (Échange).
944. — Sociales (Section des sciences écon. et), Comité des trav.
liist. et scientifiques, année 1899. (Don Ministre de
ri. p.).
796. — Valence, Gap, Grenoble et Viviers (Bull, d'histoire ecclé-
siastique et d'archéologie religieuse des diocèses de),
20« année, 1900; l"'', 2% 3% 4« trimestres [Échange).
75o. — Versailles (Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-
et-Oise), !■•'= année, 1899, n°s 3 et 4; 2« année, n"'* 1 à 4
[Échange].
795. — Vitrii-le-François (Soc. des Sciences et arts de), 1896 à
1899; in-8% 648 p. Vitry-le-François, 1899 (Échange).
N. B. — Désormais, l'inventaire des périodiques. Bulletins,
Mémoires, Revues, Journaux, Annuaires, Ouvrages en cours de
publication, vei^us par la Société, ne sera communiqué qu'une lois
l'an, à la séance de janvier; il sera annexé au procès-verbal.
TABLE DES SÉANCES
Séance du 6 janvier 1898 1
Compte rendu de l'Excursion de l'Ecole d'Anthropoloijie aux
environs de DrcAix, pav 'SI. Foiiiu 2
Poésie, par M. Bourdel 14
Séance du 3 février 1898 il
Rapport sur le « Cinquantenaire de la Société Archéologique
rf<' /'Or/(''(7«û7',s », par M. Aniblard 18
Yves de Chartres et la question des Investitures, par M. Cham-
berland 23
Séance du 3 mars 1898 27
Communication sur le «■ Voyage en Perche et Beaucc par un
Alsacien au XVII'' siècle», pâT M. Lehr 29
lues de Chartres et les Investitures, par M, Chamberland . 32
Communication sur un vitrail de la Cathédrale, par M. De-
nisart 34
Séance du :j mai 1898 36
Vers la Victoire, poésie par M. Audigier (Compte rendu par
M. Amblard 37
Note sur « l'Ecole Chartraine de sculpture, livre du /)■• Weese »,
par M. Tabbé Langlois 43
Ives de Chartres, fin de TEtude de M. Cbamberland ... 48
Séance du 2 juin 1898 51
Revue de Vannée 1897, par M. labbé Sainsot 53
Séance du 7 juillet 1898 76
Séance du 4 août 1898 78
Rapport sur « le Congrès de Bourges »,par M. Amblard . . 79
Séance du 10 novembre 1898 83
Notice nécrologique de M. Merlet, par M. Bellier de la Cba-
vignerie 85
Séance du f'' décembre 1898 96
Allocution de M. Roger Durand 97
Histoire de l'Ancienne Maîtrise de Chartres, communication
par M. l'abbé Clerval 100
Séance du 12 janvier 1899 103
Notice sur « Sergent Marceau », par M. Herluison d'Orléans,
Rapport de M. Fabbé Sainsot 107
T. X., P.-V. 29
— 434 —
Etude sur « les Approvisionnements de Chartres à Vépoque
de la Révolution », par M. Chamberland 109
Chartres, par MM. Benoit et Gaudubois , Rapport par
M. Lehr 111
Séance du 3 février 1899 117
Etude sur ((Brissot le Conventionnel »,parM. Chamberland. 121
Séance générale du 2 mars 1899 126
Etude sur a Une lettre inédite de Marceau», par M. Chami-
berland 127
Nouveaux Statuts 130
Séance du 13 avril 1899 138
Séance du 4 mai 1899 142
Notice sur « la Chapelle de Saint-Thomas de Cantorhéry à
Châteauneuf, » par M. Bernier 144
Séance du 8 juin 1899 151
Communication sur « la Fête de la Fédération à Château-
neuf, par M. Bernier », Rapport par M. le docteur Robin. 153
Etude sur « La Maison de Brissot », par M. Denos 163
Séance publique du lo juin 1899 170
A//or2/f/ow, par M. Roger Durand 170
Conférence, par M. André Beaunier 172
Séance générale du 6 juillet 1899 173
Revue de Vannée 1898, par M. l'abbé Sainsot 175
Séance du 10 août 1899 205
Notice sur « Guérin de Gallardon ». par M. le docteur Gillard. 207
Notice sur « Gilles Desjardins », par le même 211
Séance du 9 novembre 1899 214
Communication sur « les Sépultures préhistoriques et les
Trous en baratte», "pàT M. le docteur Robin 218
Séance du 7 décembre 1899 223
Un Cimetière temporaire à Armenonville, par M. Denos . . 227
Assemblée générale ordinaire du 18 janvier 1900 237
Rapport annuel, par M. Roger Durand 238
Fouilles au camp Harrouard, compte rendu par M. Fouju. 244
Séance du 8 février 1900 251
Séance du 15 mars 1900 261
Etude sur « le Portail de la Vierge de Notre-Dame de Char-
tres »,]}ar M. ^hiYeux 268
Rapport sur f<^ les Fouilles de l'Abbaye de fEau, par M. l'abbé
Guillon " 266
Séance du 5 avril 1900 276
Séance du 10 mai 1900 283
Nouveaux statuts approuvés 289
Fouilles de Marchéville, Rapport par M. Rousseau-Renvoizé. 298
— 435 —
Découverte d'un mrcophaqe en pierre à Létlmin, par le
même 299
Fouilles à l'Abbaye de l'Eau, Rapport par M. ral)b6 Guillon. 300
Séance du 7 juin 1900 308
Communication sur la Découverte d'une galerie couverte à
Brétigny, par M. de Trémault 309
Notice sur « la Composition des Troupes employées à Vaque-
duc de Maintenon », par M. Lehr 311
« V Archéologie Chartraine en i900 », poésie, par M. Bour-
del 324
Le Château de Maintenoji, poésie, par le même 326
Séance du 12 juillet 1900 332
L'Horloge de la Cathédrale, par M. Renouf 335
Note chronologique sur le « Château de Crécy-Couvé », par
M. Mayeux 340
Etat des services de« Louis-Augustin Marceau », communi-
qué par j\I. Comte 342
Séance du 2 août 1900 348
Séance du H octobre 1900 350
Communication sur « la Découverte d'un polissoir aux
Bordes, commune de Boisvillette », ])(iY M. Rouda^rd ... 3S1
Séance du 15 novembre 1900 3«9
Note sur « Palloy, démolisseur de la Bastille », par M. Cham-
berland 370
Séance du 13 décembre 1900 388
Notice siir « Henri III et la Cour à Chartres en 1388 », par
M. l'abbé Marquis 390
Bévue des années 1899 et 1900, par M. l'abbé Sainsot . . . 401
TABLE ANALYTIQUE
DES MATIÈRES
Procès-Verbaux , tome X)
Amblard (M.), chargé d'une mis-
sion, p. 2;- lit un rapport,
p. 17; — fait une communica-
tion, p. 37,52, 79,21G; — nommé
secrétaire, p. 84; — fait une
observation, p. 97; — résigne
ses fonctions de secrétaire ,
p. 138; — membre d'une com-
mission, p. 217; — fait une pro-
position, p. 217.
Ancic7ineMaîlrisecleCliarlrcs,\).\Q0.
Antoine (M.), son admission, p. 311.
Appay (M), fait une communica-
tion, p. 162.
Approvisionneinent de Chartres
pendant la Révolution, p. 109.
Aqueduc de Maintenon, p. 227, 288,
309, 311. 330.
Archéologie chartraine (L'), poème,
p. 324."
Arjuzon (M. le Vicomte d'), son
- admission, p. 246.
Armeno}iville-les-Gâtineaux,Tp.22b,
288.
Arthus (M.), fait un don, p. 224.
.\uDiGiER (M.), son admission, p. 37.
AuGis (Abbé), son admission, p. 22 1 ;
— ses remerciements, p. 224; —
lauréat de la Société de l'Orléa-
nais, p. 333.
B
Bachelet(M.) son admission, p. 303.
Dailleau-sous-Gallardon, p. 288.
Balandra (M.), fait une commu-
nication, p. 139.
Barois (M.), vice-président hono-
raire, p. 96.
Baulant (M.), son admission, p. 27 1 .
Béalé (M.), fait une communica-
tion, p. 349.
Beaiice {Pays de), p. 373.
Beaunier (M. André) , fait une
conférence, p. 172 ; — membre
correspondant, ]). 213.
Belaue (Abbé), son admission,
p. 374.
Bellanger (Abbé), son admission,
p. 137; — lauréat de la Société
de l'Orléanais, p. 333; —fait un
don, p. 333.
Bellier de la Ghavignerie (M.),
fait une réponse, p. 16; —
soulève une question, p. 76 ; —
Vice-Président, p. 84; — lit une
notice, p. 85 ; — membre d'une
Commission, p. 144; — fait une
communication, p. 217.
Bel.noue (Abbé), son admission,
p. 236.
Bérou-la-Mtdotière, p. 280.
Bernier (M.), fait une lecture,
p. 143, 153.
Besn'ard (M. Gustave), membre
d'une Commission, p. 217.
Besnard (M., de Saint-Denis), fait
une proposition, p. 78.
Bàville-le-Comle, p. 218.
Bibliographie d Eure-et-Loir, p. 206.
DiET (M.), son admission, p. 281.
— 437 —
Billard, ancien notaire à Illiers;
— sa mort, p. 238.
Bleury, p. 31.
BlondeliM.), son ailmission,p.27!.
Dlot , Cliarlraia de l'époque de
Brissot, p. 77.
Bois-Bu//in ijuur de), p. 349.
Boisvillette, p. 351,
BoNNARD (M. Louis), son admis-
sion, p. 36.
Bonnet (M. Raoul), son admission,
p. 50; — fait une communica-
tion, p. 52, 288.
BoNVALLET (M. Henri), son admis-
sion, p. 282.
Bourgier-Lefebvre (M.), sa mort,
p. 265.
BouRDEL (M.), lit une poésie, p. 14;
— envoie deux poésies, p. 309.
Bourgeois - Gaugheron (M.) , son
admission, p. 116; — fait une
communication, p. 255; — fait
un don, p. 263 ; — sa mort, p. 308.
Bourgine (Abbé), son admission,
p. 311.
BouTHEMARD (M.), conservatcur du
Musée, p. 84 ; — rési^me ses fonc-
tions, p. 244.
Brault (M.), sa mort, p. 117.
Brelet (M.), Préfet d'Eure-et-Loir,
membre d'honneur, p. 339.
Brl^ult (M.), son admission, p. 282.
Brichanteau-Nangis {Madeleine de),
p. 244.
Brissot le Conventionnel, p. 82, 121,
163.
Brissot de Thivars, p. 82.
Buisson (M.), archiviste honoraire,
p. 96; — lauréat du Congrès,
p. 333.
Buisson (Abbé), sa mort, p. 238.
Buisson (M. Gabriel), son admis-
sion, p. 116. - ■
BuLTEAU, peintre-verrier à Noyon,
fait une demande, p. 369.
Caisse du Secours Immédiat, de-
mande une subvention, p. 206.
Camp Harrouard (le), p. 13, 244.
Carte des découvertes, p. 279.
Cathédrale de Chartres, p. 34, 40,
41, 214, 215, 258, 259, 266, 268,
286, 387, 310, 335, 349, 354, 355,
370, 388, 389.
Chalo-Saint-Mard, p. 337.
Chalo-Saint-Mard (famille de).
p. 309.
Chamberland (M.), fait un don,
p. 17; — fait une communica-
tion, p. 23, 32, 48, 53, 118, 280,
338, 370; — pose une question,
p. 77; — Archiviste-Bibliothé-
caire, p. 84; — fait une lecture,
p. 102, 109, 126, 161, 162, 202, 258;
— fait une observation, p. 121 ;
Secrétaire, p. 138; — membre de
Commission, p. 287; — Officier
d'Académie, p. 348; — son dé-
part de Chartres, p. 351.
Champagne (M.), fait une lecture,
p. 17, 175; — vice-secrétaire, p. 84;
— membre de la Commission
de publication, p. 98 ; — secré-
taire, p. 356.
Cliamprond-en~Gâtine, p. 29.
Chapelle de Noire-Dame de la Ronce,
p. 6.
Chapron(M.), son admission, p. 271.
Chartres, p. 30, 31, 32, 34, 81, 163,
174, 202, 214, 252, 258, -266, 286,
309, 316, 335, 337, 349, 354, 355,
370, 388, 389, 390.
Château de Maintenon (Le), poésie,
p. .326.
Chdteauneuf-en-Thymerais, p. 143,
155.
Ghevallier-Letartre (M.), fait une
objection, p. 261.
— 438 —
Ghevrier (M.), sa mort, p. 238.
Choinet (M.), son admission, p. 271 .
Choppard (M.), sa mort, p. 265.
Clerval (Abbé), vice-président,
p. 84; — présente des excuses,
p. 96 ; — fait une proposition ,
p. 100; — chargé d'un travail,
p. 259; — lauréat du Congrès,
p. 333.
Coghe-Spitzer (M.), son admission,
p. 374.
Commission de publication (La)
émet un avis, p. 152, 206.
Commission de Travaux de Res-
tauration de la Cathédrale,
p. 143.
Comte (M. Charles), fait un don,
p. 338.
Congrès Archéologique de France,
p. 142.
Congrès Archéologique de Char-
tres, p. 266, 288, 308, 311, 332,
333.
GoRBY (M.), son admission, p. 339.
Coteaux Bernot {Camp de la), p. 14.
Courage (M . ) , son admission ,
p. 203.
CouRONNET (M.), son admission,
p. 36.
CouRTiAL (M.), son admission,
p. 271.
Courville, p. 29, 30, 373.
Coutanceau (M.), son admission,
p. 303.
Crancée (Abbé), fait des dons,
p. 285.
Crécy-Couvé, p. 334, 340, 348.
CuRET (Abbé), son admission,
p. 246.
Dauzat (M.), chargé d'une mis-
sion, p. 202; — fait un rapport,
p. 240; — membre d'une Com-
mission, p. 287.
Delacroix (M.), fait un don, p. 279.
Delaunay (M.), son admission,
p. 311.
Denis (M.), son admission, p. 282.
Denisart (M.), fait une communi-
cation, p. 34, 244, 335 ; — vice-
secrétaire, p. 84; — membre de
la Commission de publication,
p. 98; — membre de Commis-
sions, p. 144, 287; — lit un rap-
port, p. 280; a fait un travail,
p. 355.
Denos (M.), fait une lecture, p. 162;
fait une communication, p. 225,
288.
Dépêche d' Eure-et-Loir (Journal la),
fait une communication, p. 215.
Des.\ndre (M.), fait un don, p. 279.
Deslandres (M.), son admission,
p. 221.
Doré (M.), de Saint-Vincent, son
admission, p. 311.
Doré-Bonvallet (M.), son admis-
sion, p. 149.
Dongradi (Docteur) , son admis-
sion, p. 16.
Dreux, p. 354.
Dughenne (M.), son admission,
p. 390.
Dudefoy (M.), son admission,
p. 236.
DuHOUx (M.), son admission,
p. 271.
Dulong de Rosnay (Vicomte), son
admission, p. 356.
Duplessis (M.), sa mort, p. 138.
Durand (M. Georges), son admis-
sion, p. 116; — fait un don,
p. 309.
Durand (M. Roger), fait une lec-
ture, p. 16, 81, 115,121, 172, 174,
215, 244, 252, 258, 288, 310, 332,
334, 337 ; — soulève une question,
p. 16, 76;— membre d'une Gom-
439
mission, p. 28; — chargé d'une
étude, p. 28; —président, p. 84,
— prononce une allocution, p. 97,
170, 238; — fait une communi-
cation, p. 139, 143, 152, 162, 216,
224, 252, 261, 262, 265, 266, 277,
278,285, 311, 348, 351, 373; — fait
des propositions, p. 139, 332; —
chargé d'une mission, p. 202.
Escoffîer (M.), fait une observa-
tion, p. 203.
Excursions, p. 3, 349, 355.
Exercices financiers, p. 1 19, 240.
Ezi/, p. 13.
Faligan (Abbé), son admission,
p. 221.
Fauveau (M.), sa mort, p. 251.
Fauveau (M""^), son admission,
p. 374.
Ferié-Villeneuil (la.), p. 333.
Fessard (M.), fait une communi-
cation, p. 152.
Fidèle chanson (la), poème, p. 40.
FoiRET (M.), son admission, p. 271.
Fonienay-sur-Conie, p. 333.
Fouilles, p. 244, 257, 206, 287, 298,
299, 309, 389.
Fouju (M.), fait une communica-
tion, p. 3, 142, 215, 243; — lau-
réat du Congrès, p. 333; — fait
une demande, p. 369.
François (Abbé), son admission,
p. 27.
Fritel (M.), son admission, p. 339:
— a fait un travail, p. 355.
Gallardon, p. 215.
Galopin (M.), son admission, p. 356.
Gaulier (Abbé), son admission,
p. 221 ; — remerciements, p. 224.
Gauthier (Abbé), envoie un tra-
vail, p. 1.02.
Gautier (Abbé), fait une demande,
p. 206.
Gautron (Abbé), son admission,
p. 374.
Gérondeau (M.), membre d'une
Commission, p. 28 ; — trésorier,
p. 96; — membre de la Com-
mission de publication, p. 98; —
sa mort, p. 350.
Gervais-Vivien, abbé de Josaphat,
p. 82.
GiERZYNSKi (Docteur), son admis-
sion, p. 339.
Gillard (Docteur), pose des ques-
tions, p. 136; — fait des lectures,
p. 206; — fait une proposition,
p. 287.
Gilles Desjardins, p. 211.
Godard (M. Paul), son admission,
p. 349.
GoT (M.), son admission, p. 236.
Goupillon (M.), son admission,
p. 149.
Grandckamp (Abbaye de), p. 102,
Grossier (M.), son admission,
p. 203.
Gué-de-Longroy, p. 31.
GuÉRiN (M.), son admission, p. 221.
440
Gtiérin de Gallardon, p. 206 et 270.
GuÉRiNEAu (M.), son admission,
p. 149.
GuiLLAUMiN (Abbé), fait un rlon,
p. 143.
GuiLLEN (M.), son admission, p. 141.
GuiLLON (Abbé), fait un rapport,
p. 266, 287; — lauréat du Con-
grès, p. 333.
GuiLLON (M.), instituteur à Cou-
dreceau, lauréat du Congrès,
p. 333.
GuiTTET (M.), son admission, p. 236.
H
Hardouin (M.), son admission,
p. 116.
Haye (Abbé), fait une observation,
p. 203.
Hermier (M.), son admission, p. 27.
Héquet (M.), sa mort, p. 214.
Hervé (M.), directeur de la So-
ciété générale, son admission,
p. 149.
Hervé (M.), Conseiller municipal,
son admission, p. 282.
HouDARD (M.), fait une commu-
nication, p. 351.
Hubert (M.), fait un don, p. 264.
Huet (M.), son admission, p. 149.
HuET (Abbé), son admission, p.
236.
/mmeuft/e (Acquisition), p. 263, 277,
287, 310, 332.
Imprimeurs Ghartrains, p. 309.
Installation d'un Musée lapidaire,
p. 28.
Invent, des Publications, p. 351, 357.
Jarry (M. Eugène), son admis-
sion, p. 104.
Jarry (M. Louis), écrit une lettre,
p. 152.
Jean de Dieu, sculpteur, p. 215.
Jean du Bec, p. 16.
Jetons Ghartrains, p. 99.
Jouy, p. 288.
Judel, maire de Chartres, p. 102.
Labiche(M.), son admission, p. 282.
Laigneau (M. Joseph), fait une
proposition, p. 207.
Lajoie (M.), son admission, p. 311.
Lanctin (M.), sa mort, p. 238.
Langlois (Abbé), fait un don. p. 2,
99, 264; — Signale un travail,
p. 28, 45; — fait une lecture.
p. 45; — membre delà Commis-
sion (le publication, p. 98; —
fait une communication, p. 276,
286, 309, 373; - fait une propo-
sition, p. 118, 140, 174; membre
du bureau, p. 138; — lauréat du
Congrès, p. 333.
Lanore (M. Maurice), membre cor-
441 —
respondant, p. 150; — écrit une
lettre, p. 152; — fait un travail,
p. 214; — fait une communica-
tion, p. 355.
Lavo (M.), son admission, p. 2G0.
Le Bel (Abbé), son admission,
p. 104.
Lecesne (M.), lauréat du Congrès,
p. 333.
Le Court (Commandeur Henry),
fait un don. p. 17; — adresse
une lettre, p. 173.
Lefebvre (M.), sa mort, p. 350.
Lefebvre (M. Emile), fait une
communication, p. 388.
Lekedvbe-Marnay (M.), son ad-
mission, p. 104.
Lefèvre-Pontalis (M.), fait une
demande, p. 388.
Léger (M. Gaston], son admission,
p. 282.
Léger (M.), ingénieur, son admis-
sion, p. 339.
Legs Martin, p. 118,351, 388.
Lehr (Pasteur), fait une commu-
nication, p. ^9, 225; — fait un
rapport, p. 1 1 1 ; — membre d'une
Commission, p. 144; — fait une
lecture, p. 309.
Lelong (M. Diogène), son admis-
sion, p. 150; — fait une propo-
sition, p. 277.
Lelong (M. Marcel), son admission,
p. 349.
Lelong (M. Paul), son admission,
p. 116.
Leloup (M. Anatole), son admis-
sion, p. 271 .
Leloup-Fiévet (M.), son admis-
sion, p. 22 L
Lemenestrel (M.j, son admission,
p. 311.
Lepoivre (M'i"), son admission,
p. 221.
Leroux (M.), son admission, p. 221.
Lethiers (Abbé), son admission,
p. 104.
Lclhuin, p. 299.
Levassor (Abbé), sa mort. p.
117.
Lorens {Jacques du, 1580-1665),
•poète^ p. 17.
LoRiN (M.), membre d une Com-
mission, p. 217, 287; —trésorier
du Congrès, p. 224; — lauréat
du Congrès, p. 332 ; — vice-se-
crétaire, p. 356.
M
Machelard (M.), sa mort, p. 308.
Maintcnon, p. 288, 309, 311, 326.
Marceau, P- 127, 161, 162, .338.
Marceau [Louis-Augiisle, 1778-1839),
p. 338, 342.
MarchévMe, p. 257, 287. 298.
Marchon-Gougis (M.), son admis-
sion, p. 203.
Margy (M. de), fait une proposi-
tion, p. 278.
Marquis (Abbé), fait une lecture,
p. 389, 390.
Marsy (Comte de), fait une de-
mande, p. 28 ; — fait une com-
munication, p. 266; — sa mort,
p. 309.
Massot (Abbé), son admission,
p. 221.
Maugars (M.), fait une communi-
cation, p. 162; — fait une pro-
position, p. 162 ; — fait une lec-
ture, p. 287; —trésorier, p. 356;
— remerciements, p. 3S6.
Mauger (M.), fait une communi-
cation, p. 334.
Maunoury (M. Polj, sa mort, p.
00
ii.
Mayeux (M.), fait une communi-
cation, p. 259, 278, 279, 310,354;
— son admission, p. 260; — fait
une lecture, p. 266, 286, 334, 389,
lit un travail, p. 349, 354.
442
MÉLY (M. de), fait une communi-
cation, p. 266, 369.
Mercier (M.), son admission,
p. 104.
Merlet (M. Lucien), fait une com-
munication, p. 23, 26, 28; — iit
un travail, p. 77; — sa mort,
p. 78; — sa Biograpliie , p. 214.
Merlet (M. René), fait un rapport,
p. 37; — membre de la Com-
mission de publication, p. 98 ;
— membre d'une Commission, p.
217; — lauréat du Congrès, p. 333.
Mervilliers, p. 23, 254, 349, 355.
MÉTAis (Abbé), fait une commu-
nication, p. 26, 334 ; — membre
de la Commission de publica-
tion, p. 98; — fait une observa-
tion, p. 140, 143; — membre de
Commissions, p. 217, 287;— fait
une proposition, p. 239, 389; —
pose une question, p. 288; —
lauréat du Congrès, p. 333; —
a fait un travail, p. 373.
Mcvoisins, p. 288.
MiANviLLE (M. Maurice de), son
admission, p. 271.
Ministère du Commerce (Circulaire),
p. 118.
Ministère de l'Instruction publique
(Circulaires), p. 83, 99, 106, 152,
205, 252, 352;— Communication,
p. 280; — Approbation des sta-
tuts, p. 285.
MoLLiEN (Mgr), évêque de Chartres,
membre d'honneur, p. 339.
MoNTMARiN (Comte de), son admis-
sion, p. 350.
Monuments mégalithiques^ p. 6, 7,
8, 13, 352.
Moulages, p. 355, 389.
Mouton (M. Armand), fait une ob-
servation, p. 151; — fait une
l)roposition, p. 277; — membre
de Commission, p. 287.
Musée, p. 252 etsuiv., 261 etsuiv.,
277.
N
Nangis (Louis de), p. 244.
Nervé (Abbé), son admission,
p. 271.
Nicole, p. 202.
NoAiLLEs (Duc de), son admission,
p. 339.
Nogent-le-Rotrou, p. 29.
0
Orléans, p. 18 et suiv.
Orval (d'), p. 30.
OUELLARD-GlLBERT (M.), SOU ad-
mission, p. 137; — t'ait une com-
munication, p. 162.
Ouest (Compagnie de 1'), demi-
tarif pour les membres de la
Société, p. 279.
Palloy, p. 370.
Pasquier (Abbé), son admission,
p. 104.
Pedoux (Abbé), son admission,
p. 246.
Peintres- Verriers de Dreux, p. 354.
Peintures de la Rôvolulion, p. 81.
Peintures sur voûtes, p. 354, 389.
Pelé (M. Armand), son admission,
p. 116.
443 —
Pe7Xlie (le), p. 32.
Perchellet (M. Henry), son ad-
mission, p. 246.
Petit (M.), son admission, p. ;i03.
Petrot-Gaenier (M.), sa mort,
p. 205.
Petrot-Garnier (M™"), son admis-
sion, p. 220.
PiÉuouRG (Colonel), sa mort, p.
251.
Pierre (M.), son admission , p. 203.
Pierres tombales, p. 139, 2i4.
Perriaux (M.), fait une demande,
p. 243.
PiNTAED (.M.), son admission, p. 282.
Polybiblion ( Le ) , fait une de-
mande, p. 99.
PopoT (M. Henri), son admission,
p. 213.
PouGLiiE (Abbé), vice-président
honoraire, p. 96; — sa mort,
p. 251.
Préhistorique, p. 244.
Puils des Saints-Forts, p. 389.
Q
Quesltotviairearclicologique d'Eure-
et-Loir, p. 373, 374 et suiv., 380.
QUINTART ( M. ) .
p. 141.
son admission,
R
RkA.h (M. Maurice), son admis-
sion, p. 271.
RÉDAUD (M.)j son admission, p. 260.
Reinert (Abbé), sa mort, p. 2.
Renouf(M.), son admission, p. 271;
— fait une communication ,
p. 287; — fait une lecture, p. 335.
Revision des statuts, p. 129.
Revue de l'aimée, p. 53, 175, 401.
Robin (Docteur), membre de la
Commission de publication, p. 98;
fait une i)roposition, p. 105, 278,
299; — lit un rapport, p. 153; —
fait une communication, p. 162,
215; — fait une observation,
p. 223; — fait une lecture, p. 337.
Robinet (M.), son admission, p. 282.
Rossard de Ml an ville (M.), sa
mort, p. 265.
Rotier (M.), son admission, p. 221.
Rousseau (M. Albert), son admis-
sion, p. 282.
Rousseau (M. Eugène), son admis-
sion, p. 303.
Rousseau-Renvoizé (M.), membre
du bureau, p. 244; — fait des
propositions, p. 257, 202, 279; —
membre d'une Commission ,
p. 287; — fait un travail, p. 355.
Rousselot (M.), son admission,
p. 311.
Roy (M.), son admission, p. 271;
— fait une communication ,
p. 337.
Sainctes (Famille de), p. 309.
Sainsot (Abbé), fait une observa-
tion, 1, 373; — membre d'une
Commission, p. 28; — fait des
communications, p. 48, 280, 349 ;
— fait une proposition, p. 52,
151, 206, Î16, 223. 279, 348; —
fait une lecture, p. 53, 82, 143,
175, 280, 401 ; — vice-président,
p. 84; — membre de la Commis-
444
sioii de publication, p. 98; — lit
un rapport, p. 107; — chargé
d'un travail, p. 259, 349; — réfute
une objection, p. 262; — lauréat
du Congrès, p. 333; — fait une
demande, p. 354.
Saint- Piat, p. 288.
Saint- Pr est, p. 288.
Samson (Abbé), son admission,
p. 271.
Savigny (M. Georges), son admis-
sion, p. 282.
ScHOEL (M.), son admission, p. 116.
Séance publique, p. 170.
Séances fixées à 2 heures 1,2, p. 334.
Seigné (Abbé), son admission,
p. 27; — sa mort, p. 214.
Seigneurs de Courville (les), p. 1 15.
Seigneury (M.), son admission,
p. 236.
Selleret (M.), fait une proposi-
tion, p. 255.
Sépultures,]). 143, 215, 218, 227, 299.
Sergent-Marceau, p. 52, 107.
Sociétés correspondantes :
American Muséum of Natural
History de New-York, fait une
demande, p. 37.
Les Amis de la Beauce, com-
munication, p. 224.
Beaux - xVrts , communication ,
p. 353.
Commission impériale d'Archéo-
logie de Saint-Pétersbourg ,
fait un don, p. 373.
Emulation et Agriculture de
l'Ain, faitune demande, p. 389.
Libre de l'Eure, fait une com-
munication, p. 126.
Archéologique du Finistère, fait
une demande, p. 354.
Française d'Archéologie, faitune
communication, p. 52.
Orléanais, faitune communica-
tion, p. 2.
Archéologique de Tarn-et-Ga-
ronne, son excursion à Char-
tres, p. 355.
Vendômois, fait une communi-
cation, p. 152.
Soret, p. 244.
Sours, p. 309.
Statuts, p. 130, 240, 249.
Table générale des procès-verbaux
et mémoires (Projet de), p. 372.
Tachot (M.), appuie une proposi-
tion, p. 262, 380.
Taillefer (Docteur), son admis-
sion, p. 141.
Tardiveau (Abbé), fait une de-
mande, p. 280.
Tellot (M.), lauréat du Congrès,
p. 332.
Téton (M.), son admission, p. 203.
Thomas-Gaubert (M.), son admis-
sion, p. 311.
Thibault (M.), son admission,
p. 339.
Toussaint (M.), son admission,
p. 141 ; — sa mort, p. 287.
Traversier (M.), fait un don, p. 252.
Trémault (M. de), fait une com-
munication, p. 209.
Trous à baratte, p. 218.
TuuPHÈME (M.), son admission,
p. 303.
Vcr-les-Chartres, p. 266, 287, 300.
ViALA (M.), son admission, p. 260.
Victoire (La), poème, p. 37 et suiv.
ViDON (M.), son admission, p. 271.
— 445
ViLLETTE (M.), SOU admissiou ,
p. 203.
Vitrmix, p. 34, 370, 373.
Viviers (Abbô), sa mort, p. 117.
Vove (Jean-Armand de la. de Tou-
rouvre, 1072-1733), p. 1.39.
Voûtes en bardeau, p. 354, 389.
Yermenonville, p. 288.
Yves de Chartres, p. 23.
FIN DE LA TABLE
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