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Full text of "Procès-verbaux de la Société archéologique d'Eure-et-Loir"

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PROCÈS-VERBAUX 


TOME   X 


PROCÈS-VEIIBAUX 


DE  LA 


SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE 


D'EURE-ET-LOIR 


TOiME    X 


DR.  JAN  VAN  DER  MEULEPf 
355  MARBURG  AN  DER  LAHN 
Rotenberg  50'/2  Tel.  5820 


CHARTRES 
IMPRIMERIE     GARNIER 

1").  Rue  fin  r.raiid-r.erf,  15 


1901 


iHEGETTYCENTr» 


BUREAU     DE     LA     SOCIÉTÉ 


Président MM.  Durand  (Roger),  Inspecteur 

départemental  de  la  Société 
française  d'Archéologie. 

Vice-Président Bellierdelâ  Chavignerie. 

Id Clerval  (l'abbé). 

Id Sainsot  (l'abbé). 

Secrétaire Champagne  (Georges). 

Vice-Secrétaire Denizart. 

Id LORIN. 

Bibliothécaire-Archiviste    .    .  Langlois  (l'abbé). 

Conservateur  du  Musée    .   .    .  Rousseau-Renvoizé. 

Trésorier Maugars. 


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COMMISSION    DE    PUBLICATION 


Président M.  Roger  Durand. 

Secrétaire M.  Tabbé  Langlois. 

Membres MM.  Dauzat. 

Sainsot  (l'abbé). 
Champagne  (Georges). 
Denizart  (Raoul). 
Mayeux  (Albert). 
Merlet  (René). 
MÉTAis  (Fabbé). 
Robin-Massé. 
Rousseau-Renvoizé. 


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SOCIETE    ARCHEOLOGIQUE 

D'EURE-EÏ-LOIR 


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LISTE   DES   MEMBRES 


MEMBRES  D'HONNEUR 

M.  Brelet,  Préfet  d'Eure-et-Loir. 
M.S''  MoLLiEN,  Évêqiie  de  Chartres. 
MM.  Fessard,  Maire  de  Chartres. 
Dauzat,  Inspecteur  d'Académie. 

MEMBRES  TITULAIRES 

MM.  AcHARD  (Julien),  du  Journal  de  Dreux,  10,  rue  de  Flandre, 

Dreux. 
Alberque,  curé  de  Coudray-au-Perche. 
Alleaume,  docteur   en   médecine,    10,  rue  de  Bonneval, 

Chartres. 
Amblard,  rue  Delacroix,  4,  Chartres. 
Antoine,  maître  répétiteur  au  Lycée,  Chartres. 
Appay,  propriétaire,  à  Lèves. 

Arjuzon  (le  Vicomte  d'),  château  de  Saint-Rém y-sur- Avre. 
Armancourt  (le  comte  d'),  3,    rue  des  Vieux-Rapporteurs, 

Chartres. 
AuBouiN  (l'abbé),  curé  de  Thivars. 
AuDiGiER,  82,  rue  de  Passy,  Paris  (16«  arr.). 
Auger  (l'abbé),  curé  de  Courville. 
AuGis  (l'abbé),  curé  de  la  Ferté-Villeneuil. 
Atmery  (le  comte  d'),  à  Tansonville,  près  lUiers. 
Badreau,  instituteur  à  Poisvilliers. 
Balandra,  professeur  honoraire,  39,  rue  de  Châteaudun, 

Chartres. 


VIII 

MM.  Barbery  (l'abbé),  curé  de  Saint-Ouen-Marchefroy,  par  Ber- 
chère  s-sur-  Vesgre . 

Barois,  professeur  honoraire,  14,  place  Billard,  Chartres. 

Barthélémy  (Anatole  de),  membre  de  l'Institut,  9,  rue 
d'Anjou,  Paris  (8^  arr.). 

Baulant,  notaire,  15,  rue  des  Grenets,  Chartres, 

Baulny  (de),  château  de  la  Forêt,  par  Arrou. 

Bay,  instituteur  au  Goudray. 

BÉALÉ,  ancien  négociant,  à  Brou. 

Beauchet  (rab])é),  curé  de  Saint- Aignan,  12,  place  de  l'Étape- 
au-Vin,  Chartres. 

Beaudouin  (l'abbé),  curé  de  Chapelle-Guillaume,  par  La 
Bazoche-Gouet. 

Beaunier  (André),  (membre  correspondant),  20,  rue  d'Edim- 
bourg, Paris. 

BÉGUÉ,  entrepreneur,  15,  rue  des  VieiLx-Capucins,  Chartres. 

Belaue  (l'abbé),  curé  de  Lumeau,  par  Orgères. 

Bellanger  (l'abbé),  curé  d'Yèvres,  par  Brou. 

Bellier  de  la  Chavignerie,  propriétaire,  13,  rue  Sainte- 
Même,  Chartres. 

Belnoue  (l'abbé),  17,  faubourg  Saint-Maurice,  Chartres. 

Benoist,  conducteur  principal  honoraire  des  ponts  et  chaus- 
sées, 23,  rue  Chanzy,  Chartres. 

Benoit,  instituteur  honoraire,  à  Anneau. 

Bernier,  ancien  notaire,  à  Cliâteauneuf-en-Tliymerais. 

Besnard  (Alfred),  notaire  honoraire,  Saint-Denis  (Seine). 

Besnard  (Gustave),  notaire,  20,  rue  du  Cheval-Blanc, 
Chartres. 

Bbthouart,  ingénieur  civil,  5,  rue  Chanzy,  Chartres. 

Biet,  instituteur,  à  Cintray,  par  Chartres. 

Billard  (l'abbé),  chapelain  de  la  Providence,  1,  rue  Saint- 
Eman,  Chartres. 

BiNEAU,  chef  de  bureau,  à  la  Mairie,  à  Chartres. 

Blondel,  avocat,  48,  boulevard  de  la  Courtille,  Chartres. 

BoiLEAu,  instituteur,  à  Allaines,  par  Janville. 

BoissiEU  (de),  propriétaire,  5,  rue  Cliantault,  Chartres. 

BoNNARD  (Louis),  73,  boulevard  de  Courcelles,  Paris 
(8"=  arr.). 

Bonnet  (Raoul),  publiciste,  59,  route  de  Clamart  (villa 
Jeanne,  11),  Vanves. 

Bonvallet,  commis  greffier  au  Tribunal  civil ,  7 ,  rue 
Régnier,  Chartres. 

Bonvallet  (Félix),  instituteur  honoraire,  rue  du  Grand- 
Cerf,  19,  Chartres. 


IX 

MM.  BoRDiER  (l'abbé),  curé  de  Saint-Georges-sur-Eure. 

Bouchard,  ancien  directeur  d'Ecole  publique,  rue  d'Eichtal, 
Le  Mans. 

Bouchard,  docteur  en  médecine,  2,  place  Saint-Aignan, 
Cbartres. 

BoucHELET,  commissaire-priseur,  rue  de  Châteaudun,  Char- 
tres. 

BouLARD  (l'abbé),  curé  de  Dammarie. 

BouLMERT  (l'abbé),  curé  de  Rouvray-St-Florentin,  par  Voves. 

BouRciER,  propriétaire,  rue  d'Aniilly,  Chartres. 

BouRDEL,  ancien  inspecteur  des  Domaines,  6,  rue  de  la 
Bienfaisance,  Paris  (8'^  arr.). 

Bourgeois  (Henri),  conseiller  général,  7,  rue  Philippe-Des- 
portes,  Chartres. 

BouRGiNE  (l'abbé),  curé-doyen  de  La  Loupe. 

BouTHEMARD,  entrepreneur,  18,  rue  de  Chèvres,  Chartres. 

Bouvet  (l'abbé),  Directeur  au  Grand-Séminaire,  Chartres. 

Briault,  professeur  au  Lycée,  11,  rue  de  Varize,  Cliartres. 

Brosseron,  ancien  libraire,  7,  rue  Nicole,  Chartres. 

Buisson,  (archiviste  honoraire),  24,  rue  Muret,  Chartres. 

Buisson  (Gabriel] ,  conservateur  à  la  Bibliothèque  munici- 
pale, 15,  rue  des  Lisses,  Chartres. 

Cadou,  propriétaire,  à  la  Guillerie,  par  Tillières  (Eure). 

Cantenot  (l'abbé),  à  l'Institut  catholique,  Paris. 

Castel,  ancien  notaire,  rue  des  Capucins,  Dreux. 

Cavalier,  conseiller  référendaire  à  la  Cour  des  Comptes, 
1.3,  rue  de  Turin,  Paris  (8=  arr.). 

Chamberland,  professeur  au  Lycée,  Reims  (Marne). 

Champagne,  directeur  d'assurances,  avenue  Terrier,  Dreux. 

Chantegrain,  Directeur  d'Ecole,  à  Maintenon. 

Chapelain  de  Coubeyres,  château  de  Moncaubet,  par  Clai- 
rac  (Dordogne). 

Chapron,  ingénieur  civil,  à  la  Fonderie,  Chartres. 

Chasles  (Henri),  propriétaire,  31,  rue  de  la  Baume,  Paris 
(8"  arr.) 

Chanoy  (du),  propriétaire,  22,  rue  Lavoisier,  Paris  (8°  arr.). 

Chauveau  (Adelphe),  propriétaire,  0,  rue  Chanzy,  Chartres. 

Chauveau  (l'abbé),  curé-doyen  de  Senonches. 

Chédeville  (Stanislas-Joseph),  entrepreneur,  rue  de  Chèvres, 
18,  Chartres. 

Chedieu,  avocat,  à  la  Cour  d'appel,  252,  boulevard  Saint- 
Germain,  Paris  (7'=  arr.). 

Chesnel,  docteur  en  médeeiiie,  12,  rue  des  Grenets, 
Chartres. 


MM.  Chevallier-Letartre ,  directeur  d'Assurances,  il,  rue  de 

Beauvais,  Chartres. 
Chevauché,  notaire  à  Gallardon. 

Chichy  (l'abbé),  secrétaire  de  l'Evêché  de  Saint-Dié  (Vosges). 
Choinet,  directeur  du  Didot-Bottin,  15,  quai  Voltaire,  Paris 

(7«  arr.). 
Choppin,  Conseiller  honoraire  à  la  Cour,  16,  rue  Pigalle, 

Paris  (9«  arr.). 
Chouet,  instituteur,  à  Epernon. 
CiBois  (l'abbé),  curé  d'Authon-du-Perclie. 
Cintrât,   instituteur  à  Ermenonville-la-Grande,  par  Bail- 

leau-le-Pin. 
Clairbaux  (l'abbé),  curé-doyen  de  JN.-D.,  à  Nogent-le-Rotrou. 
Clerval  (l'abbé),  supérieur  de  la  Maîtrise,  Chartres. 
Coche-Spitzer,  maire  de  Coulombs,  par  Nogent-le-Roi. 
Collet  (l'abbé),  curé  de  Charonville. 
CoRBY,  ancien  notaire,  rue  Gabriel-Lelong,  Chartres. 
CoRRARD,  ancien  professeur,  3,  rue  des  Petites-Filles-Dieu, 

Chartres. 
Coulombeau  (l'abbé),  professeur  à  l'Inst.  N.-D.,  Chartres. 
Courage,  quincaillier,  19,  rue  de  la  Tonnellerie,  Chartres. 
CouRcivAL  (de),  au  château  de  Gourcival,  par  Bonnétable 

(Sarthe). 
Couronnet  (Théophile),  fabricant  de  tissus,  rue   des  Tan- 
neurs, Nogent-le-Rotrou. 
Courtial,  directeur  d'Assurances,  2,  rue  Régnier,  Chartres. 
Coutanceau,  ingénieur  civil,  28,  rue  Porte-Morard,  Chartres. 
Crancée  (l'abbé),  professeur,  au  Petit-Séminaire  de  Saint- 

Cheron,  Chartres. 
Crépy  (de),  trésorier  général,  rue  de  l'Etroit-Degré,  Chartres. 
Curet  (l'abbé),  curé  de  Fains-la-Folie,  par  Voves. 
Damar,  Directeur  des  Contributions  directes,  rue  Chantault, 

Chartres. 
Dehors,  percepteur,  à  Dreax. 
Delacroix  (Georges),  propriétaire,  38,   rue   de  Bonneval, 

Chartres. 
Delaunay,  conseiller  municipal,  40,  rue  Chanzy,  Chartres. 
Denis,  professeur  à  l'Ecole  normale,  1,  rue  d'Illiers,  Chartres. 
Denisart,  artiste  peintre,  8,  cloître  Notre-Dame,  Chartres. 
Denos,  chef  de  bureau  de  l'état-civil,  4,place  duMarché-aux- 

Chcvaux,  Chartres. 
Deroy,  peintre  dessinateur,  à  Maintenon. 
Deschanel  (Paul),  président  de  la  Chambre  des  Députés, 

Paris  (7^  arr.j. 


XI 

MM.  Desgorces,  conducteur  des  travaux  de  la  ville,  9,  rue  des 
Changes,  Chartres. 

Deslandres,  percepteur  à  Verneuil  (Eure). 

Desvignes  (l'abbé),  curé  de  la  Suze  (Sarthe). 

Devaux  (Lucien),  propriétaire,  rue  Dorée,  Nogent-le-Rotrou. 

DiDOT,  libraire-éditeur,  36,  rue  Jacob,  Paris  (6''  arr.). 

Dion  (le  comte  de),  à  Montlort-FAmaury  (Seine-et-Oise). 

Domain  (l'abbé),  curé  de  Trizay-Coutretot-Saint-Serge,  par 
Nogent-le-Rotrou. 

Dongradi,   docteur  en  médecine,  8,  rue  du  Grand-Cerf, 
Chartres. 

Doré-Bonvallet ,  ancien  entrepreneur,  M,  rue   des   Bou- 
chers, Chartres. 

Dubois,  député ,  à  Dreux. 

DucHESNE,  horloger,  place  Châtelet,  Chartres. 

Duchon,  libraire,  47,  rue  du  Soleil-d"Or,  Chartres. 

DuDEFOY,  propriétaire,  I,  boulevard  Chasles,  Chartres. 

DuHoux,  négociant,  J7,  rue  Marceau,  Chartres. 

DuLAU  et  C'%  libraires,  37,  Soho-Square,  London. 

DuLONG  DE  Rosnay  (Joseph),  au  château  de  Frazé. 

DuPARC,  avoué,  rue  Régnier,  Chartres. 

Dupont,  notaire,  place  Métezeau,  à  Dreux. 

Durand  (l'abbé),  curé  de  Saint-Laurent,  à  Nogentle-Rotrou. 

Durand  (Georges),  imprimeur,  !1,  rue  E'ulbert,  Chartres. 

Durand  (Roger),  imprimeur,  12,  rue  Serpente,  Chartres. 

EscoFFiER,  ancien  receveur  de  rentes,   i,  rue  des   Vieux- 
Rapporteurs,  Chartres. 

Faligan  (l'abbé),  1<='"  vicaire,  rue  Rotrou,  Dreux. 

Famin,  propriétaire,  8,  rue  de  lOrtie,  Chartres. 

Faure  (Louis),  marbrier  à  Dreux. 

Fauré-Rouilli,  administrateur  du   domaine,   à  Eclimont, 
par  GaUardon. 
M^'^Fauveau,  horlogerie-bijouterie,  30  et  32,  place  des  Halles, 

Chartres. 
MM.  Favrot  (l'abbé),  curé  de  Hautes-Follis,  par  Laval  (Mayenne). 

Foiret,  notaire,  3,  rue  au  Lin,  à  Chartres. 
Ms'-  Foucault,  évêque  de  Saint-Dié  (Vosges). 
MM.  Fouju  (Gustave),  33,  rue  de  Rivoli,  Paris  iV  arr.). 

Foulon  (Jules),  dentiste-médecin,  50,  rue  du  Grand -Cerf, 
Chartres. 

François  (l'abbé),  aumônier  de  l'Hùtel-Dieu.  34.  rue  de  Bonne- 
val,  Chartres. 

Franqueville  (de),  au  château  de  Franqueville. 

Fritel  (Louis),  sculpteur,  28,  boulevard  Guillaume,  Chartres. 


XII 

MM.  Gabriel,  ancien  commissaire  de  surveillance  des  chemins 

de  fer  de  FEtat,  14,  rue  du  Petit-Change,  Chartres. 
Gallas   (Désiré),   propriétaire,    10,   rue  du   Petit-Change, 

Chartres. 
Galopin  (Gabriel),  facteur  des  postes,  à  Meslay-le-Vidame. 
Gatineau  (l'abbé),  curé  de  Coulombs,  par  Nogent-le-Roi. 
M^"  Gaudepfroy,  propriétaire,  à  Lormaye,  par  Nogent-le-Roi. 
MM.  Gaullier  (l'abbé),  chanoine  honoraire,  à  la  Chapelle-Montli- 

geon  (Orne). 
Gaullier,  ancien  notaire,  2,  place  du  Théâtre,  Chartres. 
Gautier  (l'abbé),  curé,  à  Meslay-le-Grenet,  par  Bailleau-le- 

Pin. 
Gautron (l'abbé),  curé,  àMoutiers-en-Beauce,par  Ymonville. 
Genêt  (l'abbé),  curé,  à  Epernon. 
Germond  ,   professeur    honoraire ,    3  ,    rue   Daniel-Boutet , 

Chartres. 
Gierzynski  (Henri),  docteur  en  médecine,  à  Ouarville. 
Gilbert,  président  à  la  Cour,  12,  rue  Vauban,  Dijon. 
Gilbert,  pharmacien,  24,  rue  des  Grenets,  Chartres. 
GiLLARD  (Gabriel),  docteur  en  médecine,  44,  rue  du  Mont- 

Valérien,  à  Suresnes. 
GiRAULT,  conducteur  principal  des  ponts  et  chaussées,  12, 

rue  de  l'Epervier,  Chartres. 
GiRoux  (l'abbé),  économe  des  Séminaires,  Chartres. 
Godard  (Paul),  au  château  de  Rigeard,  par  Chartres. 
Godet  (l'abbé),  curé  de  la  Cathédrale  de  Chartres. 
GoT,  instituteur,  à  Yermenonville,  par  Maintenon. 
Gouju  (rab])é),  curé  de  Saint-Prest. 
Goupillon  (Arthur),  ingénieur  civil,  50,  rue  Saint-Brice, 

Chartres. 
GoussARD    (l'abbé),    directeur   de   la    Voix  de  Noire-Dame, 

Chartres. 
Goussencourt  (le  baron  de),   au  château  de  Saint-Eman, 

par  Illiers. 
Gouvion  deSaint-Cyr  (le  marquis  de),  au  château  de  Rever- 

seaux,  par  Voves. 
Grandet,  au  château  de  Vauventriers,  par  Chartres. 
M""'  Grosvenor  (la  comtesse),  à  Londres  (Angleterre). 
MM.  Grund  (Ernest),  libraire,  9,  rue  Mazarine,  Paris. 

Grossier,  secrétaire  des  «  Amis  de  la  Beauce  »,  19,   rue 

Monsieur-le-Prince,  Paris  (7'=  arr.). 
GuÉRiN  (l'abbé),  curé-doyen  de  Saint-Pierre,  29,  rue  Saint- 
Pierre,  Chartres. 
Guérin,  41,  rue  de  Bonneval,  Cliartres. 


XIII 

MM.  GuÉRiNEAU,  instituteur,  à  Danirnarie, 

GuiLLEN,  papetiiu",  20,  place  des  Halles,  Chartres. 
GuiLLON,  instituteur,  à  Souancé. 
GuiLLON,  instituteur,  à  Coudreceau. 
GuiLLON  (rabbé),  curé  de  Ver-les-Chartres,  par  Cliartres. 
GuiTTET  (Henri),  arcliitecte,  0,  rempart  Cbâtelet,  Chartres. 
Hais,  instituteur,  à  Pierres,  par  Maintenon. 
Hallier,  général  de  brigade  en  retraite,  70,  rue  de  Bonne- 
val,  Chartres. 
Hardouin,  négociant,  22,  rue  de  la  Pie,  Chartres. 
Harmand  (Adrien),  château  de  Beauregard,  par  LaBazoche- 

Gouet. 
Haudié,  directeur  particulier    d'Assurances,    74,   rue   des 

Petites-Filles-Dieu,  Cliartres. 
Havard  (l'abbé),  curé-doyen  de  Brezolles. 
Haye  (l'abbé),  curé  de  Jouy. 
Hecquard  (l'abbé),  curé  de  Villiers-en-Desœuvre,  par  Bueil 

(Eure). 
Hermeline  (l'abbé),  curé  de  Denonville. 
Hermier,  employé  des  postes,  à  Dreux. 
Hervé,  conseiller  municipal,  rue  du  Pélican,  Chartres. 
Hervé,   directeur  de   la   Société    générale   (succursale   de 

Chartres),  15,  rue  Sainte-Même,  Chartres. 
Hetté  (Jules),  secrétaire  de  la  Mairie,  Voves. 
HoRNUNG,  brasseur,  29,  rue  du  Grand-Faubourg,  Chartres. 
HouDARD,  instituteur,  à  Saint-Loup,  par  Meslay-le-Vidame. 
HoYAu  (Auguste),   professeur  honoraire,  rue   de   la   Pie, 

Chartres. 
Hubert,  notaire,  rue  Sainte-Même,  Chartres. 
Hubert  (l'abbé) ,   directeur   au    Grand-Séminaire ,  rue  du 

Cardinal-Pie,  Chartres. 
M'i^HuE,  11,  rue  Chantault,  Chartres. 
MM.  Huet  (l'abbé),  curé  d'Umpeau,  par  Béville-le-Comte. 
HuGUET,  (l'abbé  Adrien),  curé  de  Fontaine-la-Guyon. 
IsAMBERT  (Gustave),  député,  à    Saint-Denis-les-Ponts,   par 

Châteaudun. 
M"°  Janssens  (de),  à  Romainville,  près  Cloyes. 
MM.  Janssens  (le  comte  de),  à  Romainville,  près  Cloyes. 
Jarry  (Eugène),  8,  place  de  l'Étape,  Orléans. 
JoussET  DE  Bellême,  propriétaire  à  Nogent-le-Rotrou. 
Jubault  (l'abbé),  curé  de  Meaucé,  par  La  Loupe. 
JuTEAu,    docteur    en    médecine,    18,     rue     des    Grenets, 

Chartres. 
JuTEAU  (l'abbé),  curé  de  Saiut-Jean-de-la-Chaise,  Châteaudun. 


XIV 

MM.  Kainlis  (baron  de),  château  de  Mormoulins,  par  Nogent-le- 
Roi. 

Labiche  (Emile),  sénateur,  à  Béville-le-Comte. 

Labiche  (Emile),    président    du   Tribunal   civil,    11,   rue 
d'Aligre,  Chartres. 

Lafond  (le  comte),  au  château  d'Abondant. 

Laigneau  (Joseph),  5,  Villa  d'Arcueil,  à  Vanves  (Seine). 

Laigneau  (l'abbé),  curé  de  Montboissier,  par  Bonneval. 

Lajoie,  conseiller  municipal,  37,  rue  de  la  Foulei'ie,  Chartres. 

Langlois  (rabbé),  1«=''  vicaire   à  Saint- Aignan,  6,  rue  des 
Vieux-Rapporteurs,  Chartres. 

Lasserre,  professeur  au  Lycée  Marceau,  Chartres. 

Laurent,  propriétaire,  à  la  Ferté-Vidame. 

Lavo  (Alfred),  ingénieur,  1,  rue  du  Bourgneuf,  Chartres. 

Le  Bel  (l'abbé),  professeur  à  l'Institution  N.-D.,  Chartres. 

Le  Canu  (Allain),  36,  quai  de  Béthune,  Paris  (4«  arr.). 

Lecesne,  ancien  imprimeur,  à  Cliâteaudun. 

Lecœur  (Eugène),  pharmacien  à  Vimoutiers  (Orne). 

Le  Court  (le  commandeur  Henri),  au  château  de  Lierre- 
mont,  par  Trouville  (Calvados). 

Ledru  (Emile),  propriétaire  à  Epernon. 
Mme  Lefebvre  (Auguste),  18,  rue  du  Massacre,  Chartres. 
MM.  Lefèvre-Pontalis  (Amédée),  ancien  député,  à  Aunay,  près 
Cliâteaudun. 

Legendre  (l'abbé),  curé  de  Champrond-en-Gâtine. 

LÉGER  (Gaston),  négociant,  1  et  3,  rue  des  Changes,  Chartres. 

Léger,  ingénieur  civil,  28,  rue  Porte-Morard,  Chartres. 

Lehr,  pasteur  protestant,  20,  rue  Saint-Thomas,  Chartres. 
M^^eLEJEUNE,  3,  Tue  du  Dragon,  Paris. 

MM.  Lelong  (Albert),  secrétaire  du  Comice  agricole,  8,  boulevard 
de  la  Courtille,  Chartres. 

Lelong  (Diogène),  négociant,  9  et  il,  place  Marceau,  Chartres. 

Lelong  (Paul),  9  et  M.  place  Marceau,  Chartres. 

Lelong  (Marcel),  docteur  en  médecine,  42,  boulevard  Chasles, 
Chartres. 

Leloup,  secrétaire  de  l'Inspection  académique,  12,  rue  Saint- 
Lucien,  Beauvais. 

Leloup- FiÉvET ,    entrepreneur,    15,    rue   de   Châteaudun , 
Chartres. 

Leménestrel,  ancien  imprimeur,  à  Dreux. 
M'"^  Lepoivre,  rue  de  Beauvais,  Chartres. 
MM.  Lrroy-Meigxan,  propriétaire,  7,  rue  Félibien,  Ciiartres. 

Lestrade,  notaire  à  Prunay-le-Gillon. 

Lethier  (l'abbé),  curé  de  Lucé,  par  Chartres. 


XV 

MM.  LÉvis-MiREPoix  (le  marquis  de),  au  château  do  Monligny-le- 

Gannelon,  par  Cloyes. 
Lhopital,  instituteur  honoraire,  à  Villiers-Ie-Morhier. 
LiiopiTEAU  (Gustave),  député,  79,  rue  d'Amsterdam,  Paris 

(8=  arr.). 
Lhuillier,  pliarmacien,  i,  rue  Delacroix,  Chartres. 
LoRDEREAU,  ingénieur  en  chef  des  Ponts-et-Chaussées,  rue 

de  Bonneval,  Chartres. 
LoRiN,  peintre-verrier,  38,  rue  de  la  Tannerie,  Chartres. 
LoRPiN  (l'abbé),  curé  de  Gohory,  par  Brou. 
LoRT,  notaire,  26,  rue  du  Cheval-Blanc,  Chartres. 
Lucas  (Edgard),  notaire  honoraire,  à  Châteaudun. 
Maignan,  instituteur,  à  Cliautfours,  par  Bailleau-le-Pin. 
Maintrieu,  directeur  d'assurances,  10,  rue  des  Grenets. 

Chartres. 
IVIalenfant,  sculpteur  sur  bois,  à  Charonville,  par  llliers. 
Mallet,  percepteur,  à  Palaiseau. 

Marghéville  (de),  1.38,  boulevard  Haussmann,  Paris  (8"  arr.). 
Marchon-Gougis,  négociant,  4,  rue  des  Ecuyers,  Chartres. 
Marcoult,  tapissier,  17,  rue  des  Changes,  Chartres. 
Marcy  (le  vicomte  de),  3,  impasse  du  Cheval-Blanc,  Chartres. 
Marquis  (l'abbé),  curé  d'Illiers. 

Martin  (l'abbé),  curé  de  Faverolles,  par  Nogent-le-Roi. 
Martin  (l'abbé  Gustave),  professeur  à  l'Institution  Notre- 
Dame,  Chartres. 
Massot  (l'abbé) ,  curé  de  Digny. 

Maugars,  directeur  d'assurances,  9,  rue  au  Lin,  Chartres. 
Mauger,  inspecteur  primaire  honoraire,  10,  rue  du  14-Juil- 

let,  Chartres. 
Maunoury,   docteur  en  médecine,   20,   rue   de  Bonneval, 

Chartres. 
Maupeou  (le  marquis  de),  au  château  d'Eguilly,  par  llliers. 
Mayeux  (Alfred),  architecte,  2,  place  Saint-Sulpice,  Paris 

(6«  arr.). 
M='«MÉLiN  (Georges),  4,  rue  Colin-d'Harleville,  Chartres. 
MM.  MÉLY  (Fernand  de),  avocat,  26,  rue  de  la  Trémoille,  Paris 

(8"  arr.). 
Merlet  (René),  archiviste  départemental,  14,  rue  de  Beau- 

vais,  Chartres. 
Métais  (l'abbé),  secrétaire-archiviste  de  l'Évêché,  Chartres. 
MiANviLLE  (Maurice  de),  propriétaire,  à  laVillette-Saint-Prest. 
MiLocHAU  (Emile),  ancien  député,  à  Béville-le-Comte. 
Moissenet,    directeur  de  la  Banque  de  France  (Chartres), 
32,  rue  de  Bonneval,  Chartres. 


XVI 

MM.  MoNTMARiN  (le  comte  de),  lieutenant- colonel  au  13°  cuiras- 
siers, 10,  rue  de  Beauvais,  Chartres. 
MoNTUEL  (de),  au  château  de  Montuel,  par  Brezolles. 
MoREAU,  instituteur,  à  Broué,  par  Bû. 
Morillon,  78,  rue  d'Hauteville,  Paris  (10«  arr.). 
MoRiN,  instituteur,  à  Orrouer,  par  Courville. 
Mouton  (Armand),  architecte  diocésain,    IS,   rue  Chanzy, 
Chartres. 
Mouton  (Henry),  chaufournier,  30,  rue,  Chanzy,    Chartres. 
MuLLER,  128,  rue  de  Puteaux,  à  Paris  (Seine). 
M"^  Nancy,  23,  rue  du  Cheval-Blanc,  Chartres. 
INervé  (l'ahbé),  curé  d'Orrouer,  par  Courville. 
NoAiLLES  (le  duc  de),  maire  de  Maintenon. 
Noël,  propriétaire,  à  Imbermais,  par  Dreux. 
Onillon  (l'abhé),  chapelain  de  Saint-Paul,  1,  rue  Avedam, 

Chartres. 
OuELLARD,  propriétaire,  45,  rue  de  Reverdy,  Chartres. 
Pardos  (l'ahbé),  curé  de  la  Bazoche-Gouet. 
Pasquier  (l'abbé  Victor),  professeur  à  l'Institution  Notre- 
Dame,  Chartres, 
Pedoux  (l'abbé),  professeur  au  Petit-Séminaire,  Nogent-le- 
Rotrou. 
M'"^  Peigné  (Rémy),  à  Dreux. 
MM.  Pelé  (Armand),  négociant,  à  Courville. 

Perier,  avocat  au  Conseil  d'État,  1,  rue  Magellan,!  Paris 

(8=  arr.). 
Perrier,  propriétaire,  à  Nogent-le-Roi. 
Perchellet  (Henri),  26,  rue  Gréneta,  Paris  (2''  arr.). 
Mme  Person,  41,  avenue  de  Poissy,  à  Maisons-Laffitte  (S.-et-O.). 
M.  Peschot  (l'abbé),  curé  de  Langey,  par  Courtalain. 
M"'^  Petrot-Garnier,  14,  place  des  Halles,  Chartres. 
MM.  Petrot-Lemarié  ,  ancien  commissaire-priseur,  29,  rue  de 
Bonne  val,  Chartres, 
Petit,  notaire,  à  Voves. 

Peulvey,  ancien  entrepreneur,  17,  place  des  Epars,  Chartres. 
PiÉBouRG  (père),  ancien  architecte  do  la  Ville,  47,  rue  de 

Châteaudun,  Chartres. 
PiÉBouRG  (Alfred),    architecte  de  la  Ville,    15,   boulevard 

Chasles,  Chartres. 
Pierre,  conseiller  général,  à  Châteauneuf-en-Thymerais. 
PiNCHON  (Emile)  (l'abbé),  curé  de  Saint-Lubin-de-la-Haye. 
PiNCHON  (René),  à  Dreux. 

Pintard,  cultivateur,  163,  rue  de  Chartres,  à  Mainvilliers, 
par  Chartres. 


XVII 

MM.  PoNTOi-PoNTCARRÉ  (le  Hiarquïs  de),  à  Villebon,  par  Courville. 

Ponton-d'Amécourt  (le  baron  de),  à  Saint-Calais  (Sarthe). 

PossESSE  (le  comte  de),  à  Dangeaii. 

PouLiND'ARSiGNY(le  comte),9,  rue  de  Soif ('nino,  Paris  (7'^  arr.). 

PoYET  (Georges),  contrôleur  des  contributions  directes,  20, 
rue  des  Gaults,  Dreux. 

Prunelé  (le  comte  de),  au  cbâteau  de  Saint-Germain,  com- 
mune de  Fresnay-rÉvêque,  par  Janville. 

Provost  (l'abbé),  chanoine,  18,  rue  Saint-Pierre,  Chartres. 

QuiNTART,  propriétaire,  à  la  Villette,  par  Saint-Prest. 

Ramet  (André),  propriétaire  à  Lormaye,  Nogent-le-Roi. 

Raveneau-Morin,  château  d'Arbouville,  par  Brezolles. 

REAL,  directeur  de  La  Dépêche  d'Eure-et-Loir,  iy,rueCollin- 
d'Harleville,  Chartres. 

Redaud,  notaire,  à  Denonville. 

Reiset  (le  comte  de),  101,  rue  Miromesnil,  Paris  (8"  arr.) 

Renard  (Fabbé),  supérieur  du  Grand-Séminaire,  Chartres. 

Renault,  instituteur,  à  Barjouvillc,  par  Chartres. 

Renoue,  bijoutier,  30,  rue  du  Grand-Cerf,  Chartres. 

Reviers  de  Maulny  (le  comte  de),  à  la  Chapelle-Guillaume, 
par  La  Bazoche-Gouet. 
M'"«  Reviers  de  Maulny  (la  comtesse  de),  à  Douy,  par  Château- 

dun. 
MM.  Ricois,   propriétaire,  château  de  Moresville,  commune  de 
Flacey,  par  Bonneval. 

RiLLY  (le  comte  de),  château  d'Oysonville,  par  Sainville. 

Rivière,  instituteur,  à  Béville-le-Comte. 

RoBÉ  (l'abbé),  chanoine  titulaire,  14,  cloître  N.-D.,  Chartres. 

Robin,  docteur  en  médecine,  à  Béville-le-Comte. 

Robinet,  professeur  de  sciences  au  Lycée,  "68,  rue  de  Bon- 
neval, Chartres 

Roger  (l'abbé),  chapelain  de  Saint-Paul,  31  bis,  rue  Muret, 
Chartres. 

RoRTHAYS  (comte  Eni.  de),  directeur  du  Journal  de  Chartres, 
16,  place  de  la  Poissonnerie,  Chartres, 

Rotier,  4,  rue  des  Carmélites,  Blois. 

Rousseau,  boucher,  6,  rue  du  Cygne,  Chartres. 

Rousseau,  graveur,  6,  place  Saint-Michel,  Chartres. 

Rousseau  (Albert),  receveur  de  rentes,  5,  rue  Sainte-Même, 
Chartres. 

Rousseau  (Irénée) ,  directeur  de  l'Ecole    de  la  rue   de   la 
Cathédrale,  Chartres.  ' 

Rousseau-Renvoizk  (Marcel),  architecte,  tertre  Saint- Aignan, 
Chartres. 

b. 


XVIII 

MM.  RoussELOT,  maître  répétiteur  au  Lycée,  11,  rue  Régnier, 

Chartres. 
Roy,  proviseur  du  Lycée,  14,  rue  Saint-Michel,  Chartres. 
Sainsot  (l'abbé),  curé-doyen  de  Terminiers. 
Saint-Blanquat  (le  baron  de),  à  Dreux. 
Sainte-Beuve  (dom  de),  bénédictin  de  Solesmes. 
Saint-Laumer  (Léon  de),  8,    rue    Montgoutier,  à  Poitiers 

(Vienne). 
Saint-Laumer  (Raoul  de),  maire  de  Barjouville,  par  Chartres. 
Saint-Pierre,  libraire,  14,  place  des  Halles,  Chartres. 
Samson    (l'abbé),    curé,   à   Luigny,    par    Beaumont-les- 

Autels. 
Sautton  (Eugène),  à  Voves. 

Savigny  (Georges),  négociant,  1,  place  Châtelet,  Chartres. 
Seigneury  (Aldéric),  pharmacien,  à  Dreux. 
Selleret,  directeur  de  l'imprimerie  Garnier,  15,  rue  du 

Grand-Cerf,  Chartres. 
Semen,  négociant,  23,  rue  des  Bons-Enfants,  Paris  (l*""  arr.). 
SÉNÉCHAL  (l'abbé),  curé  de  Villemeux. 
Sevin,  ancien  instituteur,  à  la  Ferté-Vidame. 
SoNNTACi  (l'abbé),  curé  du  Coudray,  par  Chartres. 
SouANcÉ  (le  vicomte  de),  72,  rue  Sainte-Biaise,  Alençon. 
Stein,  arcliiviste-paléographe,  38,  rue  Gay-Lussac,  Paris 

{o"  arr.). 
Tachot,  propriétaire,  à  Thivars. 
Taillefer,  docteur  en  médecine,  à  Châteauneuf-en-Thyme- 

rais. 
Tardiveau  (l'abbé),  curé  de  Blandanville,  par  Illiers. 
Tellot  (Henri),  propriétaire,  à  Dreux. 
Temple  de  Rougemont  (le  comte  du),  11,  rue  des  Lisses, 

Chartres. 
Thevert  (l'abbé),  curé  de  Soulaires,  par  Jouy. 
Thibault,  menuisier,  8,  rue  de  la  Tuilerie,  Chartres. 
Thiverny  (l'abbé),  professeur  à  la  Maîtrise,  Chartres. 
Thomas,  boucher,  24,  rue  du  Cygne,  Chartres. 
TissiER  (l'abbé),  directeur  de  l'Institution  N.-D.,  Chartres. 
TouzEAU  (l'abbé),  curé  de  Bréchamps,  par  Nogent-le-Roi. 
Trémault  (de),  projjrictaire,  à  Vendôme. 
Truphème,  professeur  au  Lycée,  32,  boulevard  de  la  Cour- 
tille,  Chartres. 
Vallet  DE  Lurriat,  17,  rue  Muret,  Chartres. 
Vangeon  (rabl)é),  curé  de  Nogent-lc-Phaye,  par  Ciiartres. 
Vas'ort  (l'abbé),  curé  de  Levainville,  par  Gallardon. 
Vaurabourg  (l'abbé),  curé  de  Berchères-l'Évèque. 


XIX 

Verret  (l'abbé),  supérieur  du  Séminaire  de  Saint-Cheron, 
Chartres. 

ViDON,  entrepreneur  de  serrurerie,  5,  rue  de  Beauvais, 
Chartres. 

ViLLEMONT  (l'abbé),  curé  de  Grandville-Gaudreville,  par 
Baudreville. 

ViLLETTE  (l'abbé),  professeur  à  l'Institution  N.-D.,  Chartres. 

ViLLETTE  (Gabriel),  receveur  municipal,  21,  rue  Saint-Tho- 
mas, Chartres. 

ViNET,  sénateur,  à  Garancières-en-Beauce,  par  Paray- 
Douasville, 

Watrin,  avoué  honoraire,  42,  rue  du  Grand-Cerf,  Chartres. 

YvoN,  notaire,  9,  rue  Noël-Parfait,  Chartres. 


ir»<K>»co*»^- 


SOCIÉTÉS  ou  REVUES  CORRESPONDANTES 


ECHANGE 


Alenron Société    historique    et    archéologique     de 

rOrne. 

Id Revue  Normande. 

Amiens Académie  des  sciences,  des  lettres  et  des 

arts  dAmiens. 

Angers Société  nationale  d'agriculture,  sciences  et 

arts  d'Angers. 

/(/ Société  d'études  scientifiques  d'Angers. 

Angoulême Société  archéologique    et  historique  de  la 

Charente. 

Autun Société  Eduenne. 

Beauvais Société  académique  d'archéologie,  sciences 

et  arts  du  département  de  l'Oise. 
BJois Société  des  sciences   et   lettres   du  Loir- 
et-Cher. 

Bourg Société  d'émulation  et  d'agriculture  de  l'Ain. 

Bourges Société  des  Antiquaires  du  Centre. 

Ici Société  historique,  littéraire  et  scientifique 

du  Cher. 
Brives Société  scientifique,  historique  et  archéolo- 
gique de  la  Corrèze. 

Bruxelles Analecta  Bollandiana. 

Ici Institut  international   de  Bibliographie  de 

Bruxelles. 

Caen Société  française  d'Archéologie. 

Id Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 

Chiilous-s-Marne  .   .     Société  d'agriculture,  de  commerce,  sciences 

et  arts  de  la  Marne. 
Châ Ions- s- Saône  .   .     Société  d'histoire  et  d'archéologie  de  Châ- 

lons-sur-Saône. 

Chartres Journal  de  Chartres. 

Id Progrès  d'Eure-et-Loir. 

Id Dépêche  d'Eure-et-Loir. 

Id Croix  d'Eure-et-Loir. 


XXI 

Châteaudun   ....     Société    dimoise    d'archéologie ,   histoire  , 

science  et  arts. 
Costa-Riea  (Amer.)    Museu  nacional  do  Costa-Rica. 
Corbeil Société     liistorique    et    archéologique    de 

Corl)eil,  d'Etarnpes  et  du  Hurepoix. 
Constantine  (Alg.)   .     Société    arcliéologique  du  département  de 

Constantine. 
Dunkcrque Société  diinlverquoise  pour  Fencouragement 

des  sciences,  lettres  et  arts  de  Dunkerque. 
Evreux Société  libre  d'agriculture,  sciences,  arts  et 

belles-lettres  de  l'Eure. 
Fontainebleau  .   .   .     Société     historique    et    archéologique     du 

Gâtinais. 
Langres Société     liistorique    et    archéologique     de 

Langres. 

Le  Mans Revue  historique  et  archéologique  du  Maine. 

Lille Commission  historique  du  département  du 

Nord. 
Lyon Société  littéraire  historique  et  archéologique 

de  Lyon. 
Maredsous  (Belg.)  .     Revue  bénédictine. 

Mortagne Société    percheronne    d'histoire    et    d'ar- 
chéologie. 

Montauban Société  archéologique  de  Tarn-et-Garonne. 

Moulins Société   d'émulation  et  des  Beaux-Arts  du 

Bourbonnais. 

Moutiers Académie  de  la  Val-d'Isère. 

Nancy Société  d'archéologie  Lorraine. 

Id Académie  Stanislas. 

Nantes Société  archéologique  de  Nantes  et  de  la 

Loire-Inférieure. 

Nîmes Académie  de  Nîmes. 

Noyon Comité     archéologique    et    historique    de 

Noyon. 

Orléans Société  archéologique  de  l'Orléanais. 

Id Société  d'agriculture,  sciences,  belles-lettres 

et  arts  d'Orléans. 

Id Académie  de  Sainte-Croix  d'Orléans. 

Paris  .......     Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres 

[Comptes  rendus,  Mémoires,  Antiquités  de 

la  France). 

Id Le  Beauceron  de  Paris. 

Id Société  des  Antiquaires  de  France. 

Id- Société  philotechnique. 


XXII 

Paris Annales  du  INlusée  Guimet. 

Id Le  Carnet  historique  et  littéraire. 

Id L'amateur  d'Autographes. 

Id Société  de  l'Histoire  de  France. 

Id Répertoire  des  Revues  (D.  Jordell). 

Poitiers Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest. 

Rambouillet  ....     Société  archéologique  de  Rambouillet. 

Rio-de- Janeiro  (A.).    Museu  nacional  do  Rio-de-Janeiro. 

Romans Bulletin  d  histoire  ecclésiastique  et  archéo- 
logique de  Romans  (Drôme). 

Rouen Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-In- 
férieure. 

St-Dié Société  philomatique  Yosgienne. 

St-Pétersbourg  (R.).  Société  impériale  archéologique  de  Saint- 
Pétersbourg. 

Senlis Comité  archéologique  de  Senlis. 

Sens Société  archéologique. 

Stokholm  (Suède)   .     Akademiens  manadsblad  Kongl.  vitterhets 

historié  och  Antiquitets. 

Toulouse Société  archéologique  du  Midi  de  la  France. 

Tours Société  archéologique  de  la  Touraine. 

Troyes Société  académique  d'agriculture,  sciences, 

arts   et  belles-lettres  du  département  de 
l'Aube. 

Valence Bull,  d'histoire  ecclésiastique  et  d'archéo- 
logie religieuse  des  diocèses  de  Valence, 
Gap,  Grenoble  et  Viviers. 

Vannes Société  polymathique  du  Morbihan. 

Vendôme Société  archéologique,  scientifique,  litté- 
raire du  Vendômois. 

Versailles Société  des  sciences  morales,  des  lettres  et 

des  arts  de  Seine-et-Oise. 

Id Commission  des  Antiquités  et  des  Arts  de 

Seine-et-Oise. 

Id Revue    de    l'histoire   de   Versailles   et  de 

Seine-et-Oise. 

Vitry-le-François  .     Société  des  sciences   et   arts    de  Vitry-le- 

François. 


ACQUISITIONS 

Paris Revue  de  l'Art  chrétien. 

Id Revue  des  Questions  historiques. 


XXIII 

Paris Annuaire  de  la  Société  de  secours  des  Amis 

des  sciences. 
Chartres Archives  liistoriques  du  diocèse  de  Cliartres. 

Id Astrologue  do  la  Beauce  et  du  Perche. 

Id Messager  de  la  Beauce  et  du  Perche. 

Mortagnc Documents  sur  la  province  du  Perche. 

DONS   A  LA   SOCIÉTÉ   ARCHÉOLOGIQUE   d'eURE-ET-LOIR 

Paris Bibliothèque  d'Archéologie  Africaine.  (Mi- 
ni sire  de  n.  P.). 

Id Bulletin  Historique  et  Philologique  {id.). 

Id Bulletin  Archéologique  [id.). 

Id Bulletin  du  Comité  des  sociétés  des  Beaux- 
Arts  des  départements  [id.). 

Id Annuaire  des  Bibliothèques  et  des  Archives 

{id.). 

Id Bibliographie  des  travaux  scientifiques  (/■(/.). 

Id Bibliographie   des    travaux   historiques   et 

archéologiques  publiés  par  les  Sociétés 
savantes  {id.). 

Id Bulletin     des     sciences    économiques    et 

sociales  [id.). 

Id Bulletin  de  Géographie  historique  et  des- 
criptive [id.) 

Id Catalogue  gén.  des  Manuscrits  des  Biblioth. 

de  France  [id.). 

Id Discours  et  Programmes  des  Congrès  des 

Sociétés  savantes  [id.). 

Id Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes  {id.). 

Id Journal  des  Savants  {id.). 

Id Revue  des  Etudes  Grecques  {id.). 

Id Revue  des  Etudes  historiques  [id.). 

Id Journal  de  l'Imprimerie  et  de  la  Librairie 

[don  H.  Durand.) 

Id Bulletin    de    l'Alliance   française   {don  R. 

Durand.) 

Id La  Correspondance  historique  et  archéo- 
logique {don  M.  Lnnglois.) 

Id La  Révolution  Française  [don  M.  Langlois). 

Id Bulletin  du  Bibliophile  et  du  Bibliothécaire 

[doit  M.  Langlois.) 

Id Bull,   de  la   Société   des  Agriculteurs   de 

France  {don  d'Armancourt.) 


XXIV 

Id Bull,  de  la  Société  nationale  d'i\cclimatation 

[don  d'Armancoui't.) 
Id Catalogues  mensuels  des  librairies  Cham- 
pion, Cheronnet,  Claudin,  Cornuau,  Da- 
ragon,  Dorbon,  Dourliac,  Dûment,  Fou- 
cault, Gâteau,  Geoffroy,  Gibert,  Gonfre- 
ville,  Goupy,  Herluison,  Jorel,  Jouan, 
Lebodo,  Lechanteux,  Leclerc,  Leroux, 
Lortie,  Matliias,  Mounastre,  Péguillet, 
Picard,  Randon,  Rapilly,  Rosentlial,  Sac- 
quet,  Safi'roy,  Simon,  Voisin,  Welter 
[dons). 

Lyon Bulletin    historique   du   diocèse   de   Lyon 

[don  J.-D.  Martin.) 

Chartres Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  et  de 

Viticulture  [don  S.  d'H.) 

Id Bulletin  de  la  Société  d'Apiculture  d'Eure- 
et-Loir  [don  S.  d'A.) 

Id Conseil  général  d'Eure-et-Loir  {don  Préfec- 
ture.) 

Id Compte  administratif  et  budget  de  la  ville 

de  Chartres  [don  Municipalité.) 

Id Annuaire    d'Eure-et-Loir   {don   Imprimerie 

Garni  er.) 

Id Bulletin  de   l'Association   commerciale   et 

industrielle  d'Eure-et-Loir  {don  A.  i.  et  c. 
dE.-et-L.) 

DONS   PAR  LA   SOCIÉTÉ   ARCHÉOLOGIQUE   d'EURE-ET-LOIR 

Paris Archives  Nationales,  BibliotlièqueMazarine, 

Bibliothèque  Ste-Geneviève,  Bibliothèque 
de  l'Université. 

St-Germain-en-Laye    Musée  national. 

Chartres Bibliothèque  Municipale. 

Châteaudun    ....     Bibliothèque  Municipale. 

Dreux Bibliothèque  Municipale. 

Nogent-le-Rotrou.   .     Bibliothèque  Municipale. 

Chartres Lycée  Marceau,  Collège  de  Jeunes  Filles, 

Ecole  Normale  d'Instituteurs,  Institution 
Notre-Dame,  Petit  Séminaire  de  Saint- 
Cheron,  Cercle  des  Officiers ,  Bibliothèque 
de  l'Evêché. 

Nogent-le-Rotrou.   .     Collège,  Petit  Séminaire. 

♦  X   ♦ 


SOCIETE 

ARCHÉOLOGIQUE 

D'EURE-ET-LOIK 


:^< 


PROCÈS-VEUBAUX 


SÉANCE  DU  6  JANVIER  1898 
Président  :  M.  Bellier  de  la  Chavigneiue.  —  M.  Amblard,  secrélaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Bellier  de  la  Chavignerie, 
Amblard,  Buisson,  Chamberland,  Chevrier,  Corrard,  Denos, 
R.  Durand,  Gérondeau,  Lelir,  de  Lubriat,  abb(''s  Métais, 
Langiois,  Sainsot,  Vaurabourg-. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  du  {)rocès- verbal  de  la 
dernière  séance. 

M.  l'abbé  Sainsot  aurait  à  faire  une  observation  à  l'occasion 
du  procès-verbal  : 

Il  regrette  que  dans  la  liste  des  ouvrages  offerts  à  la 
Société  il  ne  soit  fait  aucune  mention  spéciale  lorsqu'un  de 
ces  ouvrages  a  été  offert  par  l'auteur. 

Il  regrette  de  plus  qu'il  ne  soit  pas  fait  de  compte  rendu 
d'un  ouvragé  offert  dans  ces  conditions. 

ToueX,P.-V.  1 


o 


Il  est  répondu  à  M.  l'abbé  Sain  sot  quo  si  la  mention  qu'il 
réclame  ne  figure  pas  toujours  dans  la  liste  annexée  au 
procès-verbal,  il  en  est  par  contre  toujours  fait  une  mention 
spéciale  dans  le  corps  du  procès  -  verbal  avec  des  remercie- 
*  ments  adressés  à  l'auteur  et  même  au  donateur  :  les  procès- 
verbaux  en  font  foi. 

Quant  aux  comptes  rendus  des  ouvrages  offerts  dont  plu- 
sieurs, malgré  tout,  figurent  également  aux  procès-verbaux 
il  ne  faut  s'en  prendre  qu'aux  membres  eux-mêmes  s'ils  ne 
sont  pas  faits  i)lus  régulièrement. 

Admission  d'un  membre  nouveau. 
Le  procès-ver1)al  est  adopté. 

M.  le  Président  annonce  la  nouvelle  perte  que  la  Société 
vient  de  faire  dans  la  personne  de  M.  l'abbé  Reinert. 

Puis  il  donne  la  liste  des  ouvrages  envoyés  ou  offerts  à  la 
Société. 

Des  remerciements  sont  adressés  à  M.  fabbé  Langlois  pour 
son  offre  de  la  Bibliographie  d'Eure-et-Loir. 

Il  donne  ensuite  lecture  d'une  lettre  circulaire  de  la 
Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais,  annon- 
çant qu'elle  célébrera  le  dimanche  '2-)  janvier  le  cinquan- 
tième anniversaire  de  sa  fondation. 

Il  est  décidé  qu'on  adressera  à  cette  occasion  une  lettre  de 
félicitations  à  la  Société  voisine,  et  M.  Amblard  accepte  de 
représenter  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir  à  cette 
cérémonie. 

Lecture  du  compte  rendu  suivant  de  M.  Fouju  sur  l'excur- 
sion de  l'Ecole  d'Anthropologie  de  Paris  aux  euvirons  de 
Dreux. 

«  Notre  département  eut,  cette  année  encore,  l'honneur 
d'une  excursion  dirigée  par  M.  A.  de  Mortillet,  professeur  à 
l'Ecole  d'Anthropologie  de  Paris.  Cette  excursion,  dont  le  but 
était  l'étude  de  quelques  monuments  mégalithiques  des  en- 
virons de  Dreux,  eut  lieu  le  ])remier  diuianche  de  juillet  et 
fut  favorisée  par  uu  temps  niagnillque. 


—  -A  — 

Le  programme  adressé  au  bureau  de  notre  société  ainsi 
qu'aux  archéologues  s'intéressant  aux  études  préhistoriques 
comprenait:  hx  visite  de  la  collection  Doré-Delente  ;  la  visiie 
du  dolmen  de  Cocherelle,  comnuinedeMontreuil  ;  du  dolmen 
et  du  polissoir  de  la  Ferme-Brûlée,  commune  de  Sorel  et, 
pour  terminer  la  journée,  la  visite  des  caves  d'Ezy  situées  à 
la  limite  de  notre  département,  sur  le  territoire  du  dépar- 
tement de  rp]ure. 

Une  trentaine  de  personnes  parmi  lesquelles  plusieurs 
membres  de  la  Société  d'Anthropologie  de  Paris,  de  la 
commission  des  Arts  et  Antiquités  de  Seine -et- Oise,  des 
savants  étrangers  et  quelques  dames  répondirent  à  l'appel  du 
professeur  et  formèrent  le  groupe  des  excursionnistes  pa- 
risiens. Ils  arrivèrent  à  Dreux  vers  10  heures.  Nos  collègues 
de  la  société  archéologique  d'Eure-et-Loir,  M.  Tellot , 
M.  Dehors  et  M.  Champagne  de  Dreux,  M.  Durand  de  Chartres 
les  attendaient  à  la  gare  ainsi  que  plusieurs  membres  de  la 
société  normande  d'Études  Préhistoriques  :  ^L  Izambert  de 
Louviers,  M.  Védie  et  M.  le  D''  Oursel  d'Evreux,  M.  Plaisance 
de  Saint-André,  M.  Deslandres  de  Verneuil,  etc. 

Nous  devions  visiter,  avant  le  déjeuner,  la  collection 
Doré-Delente.  Mais  cette  collection,  par  suite  d'un  don 
généreux  fait  à  notre  société,  venant  d'être  transportée  à 
Chartres,  les  excursionnistes  ont  visité,  grâce  à  l'amabilité 
de  nos  collègues  de  Dreux,  deux  autres  collections  très 
importantes  :  la  collection  Tellot  et  la  collection  Lanctin. 

Comme  nous  devions  voir  beaucoup  de  choses  en  peu  de 
temps,  nous  nous  mettons  en  marche,  sitôt  les  présentations 
faites,  pour  nous  rendre  chez  M.  Tellot. 

Il  faudrait  plus  d'une  journée  pour  admirer,  selon  leur 
valeur,  tous  les  objets  qui  forment  la  collection  Tellot  dont 
la  renommée  a  franchi,  depuis  longtemps,  les  limites  de 
notre  département  et  des  départements  voisins.  Silex  taillés, 
objets  en  bronze,  meubles,  tableaux,  miniatures,  médailles, 
faïences,  etc.,  nos  yeux  sans  se  lasser  allaient  de  l'un  à  l'autre. 
Nous  avons  vu,  dans  cettte  collection,  de  nombreux  objets 
présentant  un  réel  intérêt  que  nous  voudrions  voir  décrits  et 
figurés  dans  les  Bulletins  de  notre  Société. 

Pai-mi  lesobjetsse  rapportant  à  l'archéologie  préhistorique, 
nous  avons  remarqué,  dans  une  grande  vitrine  du  rez-de- 


—  4  — 

chaussée,  de  nombreuses  haches  taillées  et  polies,  des 
marteaux  avec  trou  d'emmanchure ,  assez  rares  dans  notre 
I)ays  et  datant,  selon  les  connaisseurs,  de  la  fin  de  la  période 
néolithique. 

Au  premier  étage,  une  belle  série  de  haches  polies  intactes, 
d'un  travail  soigné,  beaucoup  en  roches  précieuses  et 
étrangères  à  notre  région.  Nous  en  avons  vu  de  toutes  les 
grandeurs,  depuis  la  petite  hache  amulette  mesurant  à  peine 
2  centimètres  jusqu'à  la  hache  en  silex  mesurant  près  de 
40  centimètres  de  longueur.  Puis,  des  pointes  de  flèche  et 
toute  l'industrie  néolithique;  grattoirs,  tranchets,  couteaux 
recueillis  sur  la  station  du  camp  Harrouard,  commune  de 
Sorel. 

L'époque  du  bronze  est  représentée  par  des  moules  de 
haches  complets  et  plusieurs  haches  d'une  l'orme  spéciale, 
peu  commune,  pouvant  dater  de  la  fin  de  cette  époque. 

Nous  sommes  obligés  de  nous  retirer  et  nous  le  faisons  à 
regret  après  avoir  remercié  vivement  M.  Tellot  de  nous 
avoir  laissé  admirer  les  richesses  de  sa  collection. 

Quelques  minutes  après  nous  nous  présentions  chez 
M.  Lanctin  qui  nous  attendait. 

Tout  d'abord,  dans  la  cour,  entouré  de  gazon  et  de  fleurs, 
an  petit  polissoir  provenant  de  la  forêt  de  Dreux,  attire  nos 
regards.  Il  est  en  grès,  comme  presque  tous  les  polissoirs 
de  notre  département  et  mesure  environ  0'"  80  de  large  sur 
1  '"  20  de  longueur.  Il  porte  plusieurs  rainures  et  cuvettes. 

En  nous  rapprochant  de  l'habitation,  sous  un  auvent  et 
sur  des  tablettes  disposées  en  étagères,  nous  voyons  des 
centaines  de  haches  taillées  et  polies,  des  ébauches,  des  pics, 
des  tranchets,  des  percuteurs,  etc.  Pièces  de  rebut,  nous  dit 
M.  Lanctin,  mais  pièces  de  rebut  qui  feraient  les  délices  do 
plus  d'un  d'entre  nous. 

Nous  entrons  dans  l'habitation  et  dans  une  grande  salle  du 
rez-de-chaussée,  sous  des  vitrines  placées  le  long  des  nuirs 
et  au  centre  de  la  salle,  nous  admirons,  en  eflbt,  des  pièces 
do  choix. 

Haches  acheuléennes  ayant  la  patine  blanche  des  plateaux, 
pointes  et  racloirs  provenant  de  l'argile,  des  haches  polies 
très-belles,  des  scies,  dont  une  remarquable  par  sa  forme  à 
encoches,    dos  ])()intes  de  flèches,  etc.  Le  gisement  de  la 


Hutte,  (lécuuvcrt  [)ar  M.  Tabbé  Haret,  a  donné  ;ï  M.  Laiictiu 
une  belle  série  d'instruments  nioustériens  taillés  dans  la 
perfection.  Nous  retrouvons  aussi,  chez  M.  Lanctin,  l'industrie 
du  camp  Harrouard  mais,  en  plus  des  silex,  nous  admirons 
des  fragments  de  poterie  d'une  pâte  grossière  à  peine  cuite, 
quelques-uns  ornés  de  dessins  en  creux. 

Les  amateurs  de  faïence  ont  pu  voir,  accrochées  autour 
de  la  salle  et  au-dessus  des  vitrines,  de  nombreuses  assiettes 
à  emblèmes  patriotiques  toutes  différentes  les  unes  des  autres. 

Nous  prenons  congé  de  Madame  et  de  M.  Lanctin  en  les 
remerciant  de  leur  bonne  réception  et  nous  nous  dirigeons 
vers  l'Hôtel  du  Grand-Cerf,  oii  notre  déjeuner  avait  été 
commandé. 

Le  menu,  pour  un  déjeuner  d'excursionnistes,  importe 
peu  ;  le  voyage  développant  l'appétit ,  il  suffît  que  les  plats 
soient  confortables,  le  vin  frais  et  le  service  actif.  Ce  sont 
dos  conditions  essentielles  qui,  jointes  à  un  prix  modéré, 
aident  à  laisser  dans  la  mémoire  un  bon  souvenir  d'une 
excursion  :  sous  ce  rapport  nous  n'avons  eu  que  des  éloges  à 
adresser  à  notre  restaurateur. 

Au  dessert,  une  surprise  nous  était  réservée  par  M.  Cham- 
pagne qui  nous  a  montré,  avant  qu'il  aille  rejoindre  à 
Chartres  la  collection  Doré-Delente ,  le  crâne  provenant  de 
la  briqueterie  de  Beaudeval,  commune  de  Bréchamps,  canton 
de  Nogent-le-Roi.  Ce  crâne  trouvé  sous  une  épaisse  couche 
d'argile  est  beaucoup  plus  complet  que  celui  déjà  connu  de 
Marcilly-sur-Eure  *  faisant  également  partie  de  la  collection 
Doré-Delente. 

M.  de  Mortillet,  prenant  la  parole,  nous  a  fait  remarquer 
les  caractères  distinctifs  de  cette  race  ancienne  désignée 
sous  le  nom  de  Néanderthaloïde  tels  que  :  arcades  orbitaires 
proéminentes,  front  bas  et  fuyant.  Se  conformant  à  l'usage 
et  avant  que  nous  nous  levions  de  table,  notre  professeur 
rendit  hommage  à  la  mémoire  de  nos  collègues  disparus, 
ensuite  il  nous  proposa  de  boire  à  la  santé  des  vivants.  A 
M.  le  comte  de  Reiset  dont  nous  devons  aller  voir  les 
magnifiques  collections  et  ({ui,  \c.  premier,  signala  ;i  la 
commission    des    Gaules,    le   dolmen   et  le  polissoir  de  la 

*  l<S8i..  L'Homme,  ((.mr  I,  i..  'iS-ntl. 


Ferme-Brûlée  situés  sur  ses  propriétés  ;  à  M.  Tellot  et  à 
M.  Lauctin  (pii,  par  de  patientes  recherches,  ont  pu  Ibrmer 
des  collections  locales  très-importantes;  à  M.  Champagne, 
notre  zélé  collègue,  l'organisateur  si  ce  n'est  le  promoteur 
de  cette  excursion  ;  aux  membres  des  diverses  sociétés 
jDrésentes,  aux  savants  russes  et  américains  ainsi  qu'aux 
dames  qui  no  craignent  pas  de  nous  accompagner  dans  ces 
courses  scientifiques. 

La  visite  des  collections  réunies  au  château  du  Breuil 
par  notre  éminent  collègue,  M.  le  comte  de  Reiset,  était 
encore  une  surprise  réservée  aux  excursionnistes.  Nous  nous 
hâtons  (le  prendre  place  dans  les  voitures  qui  doivent  nous 
transporter  aux  monuments  à  visiter  et  nous  quittons  la 
coquette  ville  de  Dreux,  précédés  et  flanqués  par  des  cyclistes 
excursionnistes. 

Nous  côtoyons  la  Biaise  sur  un  parcours  d'environ  trois 
kilomètres,  puis  nous  tournons  à  gauche,  nous  traversons 
l'aipieduc  conduisant  à  Paris  les  eaux  prises  aux  sources  de 
TAvre  et  nous  arrivons  au  premier  monument,  le  dolmen  de 
Cocherelle  -. 

Ce  grand  dolmen,  déliguré  par  des  placages  de  maçonnerie 
qui  l'ont  converti  en  un  abi'i  assez  grand  pour  former  deux 
pièces  séparées  i»ar  une  cloison,  a  été  décrit  et  figuré 
plusieurs  fois,  \\\  du  côté  du  petit  chemin,  sous  lequel 
s'enfoncent  les  deux  énormes  tables  renversées  dont  il  est 
formé,  le  visiteur  se  rend  mieux  compte  de  l'importance 
qu'il  devait  avoir  alors  que  ces  tables  étaient  élevées  sur 
leurs  supports. 

Pendant  que  nous  étions  près  du  dolmen  de  Cocherelle, 
nos  collègues  de  Dreux  nous  firent  remarquer,  sur  le  haut 
(fuii  coteau  voisin,  ce  qui  reste  encore  de  l'ancienne  chapelle 
de  N.-D.  de  la  Ronce,  placc'e  sur  les  confins  du  diocèse  de 
Chartres. 

Nous  remontons  en  voiture,  nous  traversons  l'Avre  et 
nous  nous  trouvons  sur  le  territoire  du  déi)ar(ement  de 
l'Eure  sur  lequel  nous  empiéterons,  çii  et  l;ï,  au  courant  de 
l'excursion. 

^  Consulter  :  l<Si7.  LcCrvir,  Annuaire  du  dv parlement  d'Enre-cl-Loir,  p.  "l'.W  . 
18()i,  \)(i  \h\s\\\klU'.,  SUUisliquc  archéulur/ique,  \).  'M,  cl  ûg.  l!2'i.  ISSi, 
VHomnWj'ï,  I,  p.  067. 


Nous  aii'ivoiis  Ijicnlùt  au  cliùteau  du  IJreuil,  bi-llr  rcsidrnco 
formtîo  de  l'ancien  manoir  abbatial  restauré  et  nous  sommes 
reçus  par  M.  le  comte  de  Reiset  qui  uous  lit  iumuMliatemont 
entrer  dans  les  magnifiques  salles  où  sont  exposées,  dans 
un  ordre  parfait,  les  richesses  archéologiques  et  artistiques 
formant  les  collections  du  château.  Ce  ne  sont  (pie  des 
l^iëces  dignes  de  nos  grands  musées  et  pour  chacune  d'elles, 
M.  de  Reiset,  bravant  la  fatigue,  nous  donne  quelques  mots 
d'explication.  Chaque  objet  rappelle  à  son  heureux  possesseur 
une  anecdote,  un  souvenir.  Avant  d'être  ministre  plénipo- 
tentiaire, ^I.  le  comte  do  Reiset  était  archéologue  et  de  ses 
voyages  à  l'étranger  où  l'appelaient  ses  délicates  fonctions 
dij)loniatiques,  il  avait  soin ,  lorsque  l'occasion  s'ottrait,  de 
rai)porter  quelques  souvenirs  archéologiques  précieux.  Nous 
visitons  ensuite  les  dépendances  de  l'abbaye  renfermant 
encore  de  nombreuses  collections,  puis  l'ancienne  église  dont 
les  bas-côtés  et  la  nef  ont  été  restaurés  avec  beaucoup  de 
soins  et  rendus  au  culte.  Le  chœur  seul  est  resté  en  ruine 
et  ces  ruines,  en  partie  couvertes  de  lierre,  vues  derrière 
l'autel,  à  travers  deux  petits  guichets  garnis  l'un  d'uw  verre 
bleu,  l'autre  d'un  verre  rouge,  ont  un  aspect  tout-à-fait 
féerique. 

Avant  de  quitter  cette  demeure  si  hospitalière  nous  déposons 
nos  signatures  sur  un  registre  spécial  et  nous  partons, 
accompagnés  par  M.  le  comte  de  Reiset  qui  désire  nous 
conduire  lui-même  au  dolmen  de  la  Ferme  Brûlée. 

Quoique  ce  monument  soit  en  partie  ruiné,  il  offre  encore, 
au  milieu  des  arbustes  qui  l'entourent,  un  aspect  assez  impo- 
sant et  il  est  surprenant  que  l'auteur  de  la  statistique  archéolo- 
gique d'Eure-et-Loir  n'en  ait  pas  eu  connaissance.  La  première 
indication  qui  semble  en  avoir  été  fournie,  sans  qu'elle  soit 
bien  précise,  se  trouverait  dans  le  dictionnaire  des  communes 
du  département  d'P]ure-et-Loir,  de  AI.  E.  Lefèvre. 

On  le  voit  à  peu  de  distance  de  la  Ferme-Brûlée,  au  milieu 
de  quelques  jeunes  arbres,  entre  le  chemin  vicinal  et  la 
rivière  «[tii  JusIciikmiI  ;i  cet  endroit,  (h'crit  nu  h'ger  circuit.  Il 
est  placé  parallèlement  au  cours  de  la  rivière  et,  vu  son  état 
actuel,  il  est  difficile  de  dire  de  quel  coté  devait  être  l'entrée. 
Lesi)ierresquile  forment,  presque  toutes  en  poudingue  sont 
placées  sur  une  longueur  de  7  '"  GO.  Sur  le  côté  regardant  le 


—  8  — 

chemin  on  voit  encore  quatre  supports  en  place,  le  plus 
grand  mesurant  1  '"  15  de  hauteur  ;  sur  le  côté  regardant  la 
rivière,  deux  supports,  dont  un  renversé,  l'écartement  entre 
les  supports  est  d'environ  2  "  20  de  largeur.  Une  table  brisée, 
dont  le  plus  grand  bloc  mesure  3  '"  80  de  long  sur  1  '"  70  de 
large,  repose  inclinée,  en  forme  de  berceau,  sur  quelques 
supports  debout.  Sept  autres  blocs  de  dimensions  assez  grandes 
gisent  à  l'intérieur  et  autour  du  dolmen  et  peuvent  provenir 
de  tables  brisées  ou  de  supports  renversés. 

Parmi  ces  blocs,  existe  un  fragment  de  polissoir  en  grès 
qui  a  pu  entrer  dans  la  construction  du  monument.  Le  fait, 
assez  rare,  de  polissoirs  entrant  dans  la  construction  d'un 
dolmen  a  déjà  été  observé  dans  la  Charente,  dans  le  Loir-et- 
Cher,  et  dans  notre  département.  Nous  avons  la  table  du 
dolmen  de  Neuvy-en-I)unois  qui  a  servi  de  polissoir  ainsi 
qu'une  destable^renverséesdu  granddolmon  deQuincampoix, 
près  de  Saint-Avit  ^ 

Le  polissoir  du  dolmen  de  la  Ferme-Brûlée  mesure  dans 
ses  plus  grandes  dimensions  :  1  '"  90,  sur  1  '"  40.  Il  porte  trace 
de  dix  rainures,  dont  huit  groupées  dans  un  angle  à  proximité 
de  trois  grandes  cuvettes,  une  autre  cuvette  se  trouve  isolée 
ainsi  que  deux  petites  rainures.  La  plus  longue  rainure  me- 
sure 0'"53  et  la  plus  petite  0'" 20;  les  cuvettes  mesurent  0™  37 
sur  0  ■"  1 0  ;  0  '"  32  sur  0  '"  13  ;  0  "■  29  sur  0  '"  12  et  0  '"  27  sur  0  "  10. 

Ce  monument,  existant  sur  les  i^ropriétés  de  M.  de  Reiset, 
a  été  signalé,  récemment,  comme  étant  sur  le  territoire  de 
Marcilly-sur-Eure  (Eure).  Nous  avons  fait  constater  qu'il  est 
bien  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Sorel  (E.-et-L.),  la 
rivière  servant  de  limite  aux  deux  départements. 

Nous  revenons  gagner  nos  voitures  laissées  sur  le  chemin 
et  nous  sommes  obligés  de  faire  nos  adieux  ;i  un  certain 
nombre  d'excursionnistes  forcés  de  rentrer  à  Dreux  pour  ne 
pas  manquer  la  correspondance  des  trains,  ainsi  qu'à  M.  le 
comte  de  Reiset  qui  insiste  pour  que  nous  retournions  au 
Breuil  où  une  collation  nous  attendait.  Nous  nous  séparons 
avec  regret  et  nous  continuons  notre  route. 


'  (loiisiillcr  :  isr)(!,  Lefrvre,  Dlcfionnaire  des  communes  (rE.-et-L.,  p.  :2(K>  ; 
•ISH't,  i;Humme,  T.  I.  p.  (KiS.  IKOG,  V Anthropologie,  T.  Vil,  p.  (UN.  I8!)(i, 
Bulletin  de  la  Société  Normande  d'Etmks  préhistoriques,  T.  IV,  p.  (iïJ,  planche. 


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—  13  — 

Nous  passons  au  pied  du  coteau  au  haut  duquel  existe  le 
cauip  HaiTouard  ;  un  peu  plus  loin,  sur  notre  gauche  et  de 
l'autre  côté  de  hi  rivière,  nous  laissons,  dans  les  prés  du 
Fourché,  commune  de  Marcillj^-sur-Eure,  un  petit  polissoir  à 
demi  enterré  et  caché  par  les  ronces.  Plus  loin  encore,  après 
avoir  traversé  Sorel,  nous  passons  tout  près  de  deux  grandes 
pierres  plates  qui,  à  l'origine,  ont  dû  n'en  faire  qu'une.  Elles 
sont  près  le  Buisson-de-Croth,  commune  de  Croth,  Eure,  et 
elles  sont  appelées  :  le  Gravier  de  Gargantua. 

Nous  traversons  le  village  de  Croth  et  nous  arrivons  au 
pied  du  coteau  où  se  trouvent  les  caves  d'Ezy,  dernière  étape 
de  notre  excursion. 

Nous  renvoyons  les  voitures,  maintenant  inutiles,  et  nous 
gravissons  la  colline  pour  voir  de  près  ce  que  sont  ces  caves 
et  quels  en  sont  les  habitants. 

En  ces  derniers  temps,  plusieurs  revues  scientifiques  :  la 
Revue  de  l'Ecole  d'Anthropologie,  la  Nature  et  tout  récem- 
ment la  Revue  Encyclopédique  Larousse  '  ont  attiré  l'atten- 
tion sur  les  caves  d'Ezy.  Outre  les  habitations,  curieuses  en 
ce  sens  qu'elles  sont  presque  toutes  creusées  dans  la  craie, 
à  flanc  de  coteau,  échelonnées  les  unes  au  dessus  des 
autres,  et  pouvant  donner  ainsi  une  idée  de  ce  que  pouvaient 
être  les  habitations  primitives,  les  habitants,  d'après  ces 
revues  savantes ,  étaient  eux-mêmes  retournés  peu  à  peu  à 
l'état  primitif,  et  même  plus  :  à  l'animalité.  Ivrognes, 
débauchés,  maraudeurs,  ils  avaient  fini,  placés  en  dehors  do 
tout  chemin  fréquenté,  par  se  passer  de  vêtements. 

Nous  avons  visité  ces  habitations,  nous  sommes  entrés 
dans  plusieurs,  nous  en  avons  questionné  les  habitants  et  ce 
que  nous  avons  vu,  comme  ce  que  nous  avons  entendu,  nous 
a  laissé  une  impression  pénible ,  différente  de  ce  à  quoi  nous 
nous  attendions.  A  part  quelques  caves  abandonnées  où  les 
gens  se  cachent  pour  satisfaire  leurs  besoins,  celles  qui  sont 
habitées  sont  propres,  autant  que  peuvent  l'être  des  habitations 
semblables,  n'ayant  d'autre  ouverture  pour  laisser  passage  à 
l'air  et  à  la  lumière  que  la  porte,  le  plus  souvent  très-basse. 

Beaucoup,  paniii  les  visages  que  nous  avons  aperçus  ne 
respirent  pas  la  joie  de  vivre,  mais  ils  sont  dignes.  Aucun 

^  Revue  encyclopédique  Larousse,  n°  2(20,  ;20  novembre  1897. 


—  14  — 

des  geiis  que  nous  avons  interrogés  n"a  eu  un  luot  déplacé 
et  cependant  nous  venions  troubler  leur  solitude.  Ils  nous 
regardaient,  indittérents,  ne  manifestant  aucune  surprise. 
Tout  en  se  plaignant  de  leur  triste  situation ,  aucun  d'eux 
n"a  sollicité  notre  générosité,  aucun  enfant  n'est  venu  nous 
tendre  la  main. 

Ils  travaillent  quand  ils  peuvent  et  si  parfois  des  che- 
mineaux,  des  trimardeurs  viennent  parmi  eux  chercher  un 
abri  dans  une  cave  abandonnée  ,  c'est  un  abri  momentané, 
ils  ne  séjournent  pas,  ils  passent. 

Quelques  petits  jardinets  sont  entretenus  entre  les  habita- 
tions sur  ce  coteau  aride. 

En  résumé,  c'est  la  misère  qui  règne  aux  caves  d'Ezy,  mais 
combien  d'autres  misérables,  dans  les  grands  centres  indus- 
triels, dans  certaines  cités  ouvrières  des  quartiers  éloignés 
de  Paris,  n'ont  pas  ce  qu'ont  les  habitants  des  caves  :  le  bon 
soleil  et  le  grand  air. 

Avant  de  nous  rendre  au  village  d'Ezy.  nous  sommes  allés 
voir  les  vestiges  d'un  camp  situé  sur  la  Côte-aux-Bernot, 
puis  nous  sommes  descendus  près  la  gare.  Nous  avons  dîné 
et  les  excursionnistes,  enchantés  d'une  journée  si  bien 
remplie  et  si  instructive,  sont  rentrés  dans  la  capitale  en 
passant  par  Bueil  et  Mantes-la-Jolie.  » 

M.  R.  Durand  donne  connaissance  de  la  pièce  de  vers 
suivante,  que  notre  confrère,  M.  Bourdel,  lui  a  envoyée 
pour  être  communiquée  à  la  Société. 

Fiicit  iudi(jnatio  versus. 

Eh  ])ien  !  vous  triomphez ,  Poètes  symbolistes , 
Do  l'École  moderne  ardents  panégyristes. 
Grâce  à  vous ,  animé  par  vui  souffle  nouveau , 
Dun  art  indépendant  s'allume  le  flambeau. 
Arrière,  Parnassiens,  imitateurs  serviles 
D'un  passé  qui  s'éteint  sous  des  gloires  séniles, 
Et  dont  le  faux  éclat  et  le  goût  suramiè 
Ne  sont  pkis  qu'un  vain  songe  à  l'oubli  condamné. 
Prenons  garde  pourtant.  Parfois  Tintolérance, 
Fille  d'un  sot  orgueil,  en  trahit  l'impuissance. 
Chaque  sièel(\  dit-on,  veut  ses  réformateurs. 
Mais  ce  nom  convient-il  à  ces  jeunes  frondeurs 


—  15  — 

Qui,  rimant  pour  rimei-,  sans  but  et  sans  croyanco, 
Sdus  de  pompeux  décors  masquent  leur  indig-ence? 
Changer  n'est  pas  toujours  la  preuve  du  progrès, 
(  >n  ne  fait  trop  souvent  qu'aviver  nos  regrets. 
Boileau  Fa  proclamé  :  les  règles  sont  utiles, 
C'est  difficilement  qu'on  fait  des  vers  faciles , 
Et  l'esprit  qu"on  retient  captif,  ainsi  que  l'eau. 
S'échappe  plus  rapide  et  s'élève  plus  haut. 
L'art  de  la  poésie,  en  dépit  des  entraves, 
De  nos  grands  écrivains  a  fait  d'humbles  esclaves, 
Et  leur  souple  génie ,  en  ses  hardis  excès , 
Sans  déserter  la  règle  a  conquis  le  succès. 
Mais  celui  qu'au  berceau  la  muse  poétique 
Au  front  n'a  pas  marqué  de  son  doigt  prophétique , 
Vainement  s'évertue  en  stériles  essais. . . 
Rimeur,  on  le  devient  :  mais  poète ,  jamais  ! . . . 
Mais  quand  d'écrire  en  vers  naît  la  douce  manie , 
Est-ce  trop  d'exiger,  d'abord ,  qu'on  s'ingénie 
A  connaître  le  code  où  l'art  dicte  ses  lois , 
Comme  avant  de  chanter  on  consulte  sa  voix  ".' 
La  règle  est-elle  donc  un  joug  si  redoutable 
Qu'on  ne  puisse  au  talent  la  rendre  profitable  ? 
Si  notre  vers  languit  sous  de  trop  lourds  fardeaux, 
Pense-t-on  l'alléger  avec  des  pieds  nouveaux? 
L'hiatus  est  un  heurt  dont  le  goût  s'effarouclie. 
Et  le  fou  qui  le  risque  a  besoin  d'une  douche. 
Aisément  on  pardonne  au  libre  enjambement, 
Pourvu  qu'en  l'autre  vers  il  ait  son  complément. 
La  césure  a  pour  but  un  repos  nécessaire  : 
L'accent  donne  à  la  voix  un  appui  salutaire. 
Voulant  charmer  l'oreille  et  non  tlatter  les  yeux, 
La  rime  aime  avant  tout  les  sons  harmonieux, 
Complète  la  pensée,  en  double  la  richesse  ; 
Dédaigne  l'assonance,  enfant  de  la  paresse, 
Et  proteste,  indignée,  alors  que,  sans  écho. 
On  prétend  l'arracher  à  la  moitié  d'un  mot. 
Le  rythme  enfin  s'impose  à  toute  œuvre  lyrique  : 
Son  pouvoir  sur  nos  sens  est  d'un  effet  magique, 
Et  notre  àme,  docile  au  doux  balancement, 
Se  livre  avec  bonh(>ur  à  son  enchantement. 
La  musique  a  pour  lui  des  grâces  fraternelles. 
Et  le  vers  sans  cadence  est  un  oiseau  sans  ailes... 


—  1()  — 

Mais  c'est  assez  prêcher.. .  Salut  aux  nouveaux  Preux  ! 
A  bientôt  leurs  chefs-d'œuvre  et  nous  croirons  en  eux. 

Des  remerciements  sont  adressés  à  M.  Bourdel. 

M.  R.  Durand  lit  ensuite  la  notice  destinée  à  la  Pierre 
tombale  de  Jean  du  Bec. 

A  Toccasion  d'inexactitudes  qu'il  a  cru  devoir  signaler 
dans  la  gravure  de  cette  pierre  tombale,  M.  R.  Durand 
attaque  de  nouveau  le  système  de  reproduction  par  la  gra- 
vure sur  bois.  La  reproduction  par  la  photogravure  ne  don- 
nerait pas  lieu  à  de  pareilles  erreurs. 

M.  le  Président  répond  à  M.  R.  Durand  que  la  question  de 
reproduction  des  gravures  des  Pierres  tonihnles  a  été  jugée 
plusieurs  fois  par  la  Société  dans  le  sens  de  la  reproduction 
par  la  gravure  sur  bois,  et  tout  dernièrement  encore,  au 
moment  où  allait  commencer-  la  publication  du  second 
volume.  11  n'y  a  donc  plus  à  revenir  sur  cette  question. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


NOUVEAU     MEMBRE     ADMIS 

Meinhi'c   fl/iilnii'i' 

M.  le  D''  DoNGRADi,  rue  du  Grand-Cerf,  8,  à  Chartres;  pré- 
senté par  MM.  Denos  et  Lehr. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  Janvier 

Revue  de  l'Art  chrrfwn,  1897. 

Los  Céréales  y  olear/inosos ,  1896. 

Le  chanoine  Alhanès,  bio-bibliographie. 

Ihilletin  d'histoire  ecclésiastique. 

La  HévoJution  française,  revue ,  1897. 

Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest ,  1897. 

Jievue  des  Etudes  c/recques,  tome  X,  1897. 

Archives  historiques  du  diocèse  de  Chartres,  déc.  1897 


—  17  — 

Recueil  des  Mémoires  et  documents  de  l' académie  de  lu  T '<•//- 
d'Isère,  1897. 

Bulletin  et  Mémoires  de  la  Société  Nationale  des  Antii/naires 
de  France,  1897. 

Mémoires  et  documents  publiés  par  la  Société  nationale  des 
Antiquaires  de  France,  Aiig.  Prost,  1897. 

Bulletin  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de  France, 
1896. 

Bévue  d'arcliéoloçjie  poitevine. 

Institut  de  France.  Prix  de  vertu.  Discours  prononcé  par 
M.  Jules  Claretie.  1897. 


SÉANCE  DU  3  FÉVRIER  1898 
Président:  M.  L.  Merlet.  —  M.  Amblard,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  L.  Merlet,  Amblard,  Bernier, 
Brosseron,  Buisson,  Chamberland,  Champagne,  Chevrier, 
Cintrât,  Denos,  R.  Durand,  Gérondeau,  Lher,  R.  Merlet, 
Petrot-Garnier,  abbés  Crancée,  Haye,  Hermeline,  Langlois, 
Métais. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Admission  de  membres  nouveaux. 

M.  Champagne  donne  la  note  explicative  des  abréviations 
qui  figurent  sur  les  désignations  des  objets  de  la  collection 
Doré-Delente. 

Offre  à  la  Société,  par  leurs  auteurs,  de  deux  ouvrages  : 

1°  Le  Commerce  d'Importation  en  France  au  milieu  du 
XVP  siècle,  par  M.  Chamberland. 

2°  Notice  sur  Jacques  du  Lorons  (1580-1605),  poète,  juris- 
consulte et  collectionneur,  par  M.  Henry  Lecourt. 

Des  remerciements  sont  adressés  aux  deux  donateurs. 

M.  Amblard  donne  lecture  du  rapport  suivant  relatif  au 
cinquantenaire  de  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais. 

Tome  X,  P.-  V.  2 


—  18  — 

«  De  tout  temps  des  liens  étroits  ont  uni  les  deux  villes  de 
Chartres  et  d'Orléans.  Durant  la  période  gallo  -  romaine , 
Autricum,  la  Tille  religieuse,  Genabum,  la  cité  commerçante, 
toutes  deux  du  même  pays  des  Carnutes,  se  complétaient 
pour  ainsi  dire  Tune  par  l'autre.  Dans  les  siècles  qui  suivent, 
chacune  d'elles  conserve  le  même  caractère  particulier  : 
Orléans ,  avec  la  Loire  qui  coulait  alors  à  pleins  bords  et  lui 
donnait  un  débouché  facile  pour  son  trafic,  reste  toujours  la 
cité  commerçante  ;  Chartres,  avec  sa  Cathédrale,  son  nom- 
breux chapitre,  son  diocèse  peut-être  le  plus  étendu  de 
France,  restera  toujours  la  ville  religieuse.  Toutes  deux  elles 
font  partie  d'une  même  province.  Quand,  plus  tard,  une 
nouvelle  division  territoriale  viendra  donner  à  chacune  son 
autonomie ,  elles  se  rapi)elleront  quand  même  leur  commu- 
nauté d'origine  et  garderont  le  souvenir  de  leur  passé 
commun. 

Aussi ,  deux  Sociétés  se  fondant ,  l'une  à  Orléans ,  l'autre  à 
Chartres,  dans  le  même  but  de  chercher,  recueillir  et  étudier 
chacune  les  souvenirs  et  les  vestiges  de  son  passé ,  ne  pou- 
vaient rester  indifférentes  l'une  à  l'autre.  Plusieurs  occasions 
s'étaient  déjii  présentées  pour  elles  d'affirmer  leurs  bons 
rapports  réciproques,  et  quand  la  Société  archéologique  et 
historique  de  l'Orléanais,  décidant  de  fêter  le  cinquantième 
anniversaire  de  sa  fondation,  convia  la  Société  archéologique 
d'Eure-et-Loir  à  cet  anniversaire,  ce  fut  avec  empressement 
que  celle-ci  répondit  à  l'appel  do  son  aînée.  Vous  avez  bien 
voulu  me  charger  de  la  représenter  en  cette  circonstance  et 
j'ai  pensé  que  je  ne  pouvais  mieux  vous  en  exprimer  mon 
remerciement  qu'en  venant  vous  entretenir  pendant  quelques 
instants  de  cette  intéressante  solennité. 

Le  23  janvier  1848,  un  groupe  d'érudits,  au  nombre  desquels 
se  trouvaient  par  exemple  MM.  Mantellier ,  Bimbenet,  de 
Buzonnière  et  d'autres  encore  qui  ont  laissé  après  eux  des 
travaux  d'érudition  locale  justement  estimés  se  réunissaient 
à  Orléans  chez  M.  l'abbé  Desnoyers,  alors  grand  vicaire 
comme  aujourd'hui  encore,  et  fondaient  la  Société  archéolo- 
gique et  historique  de  l'Orléanais.  Cinquante  années  se  sont 
écoulées  depuis,  et  comme  le  disait  M.  Baguenault  de 
Puchesse  dans  son  discours  d'ouverture  :  (*  Si  un  demi-siècle 
»  ne  compte  guère  dans  la  vi(^  d'une  nation  ou  d'une  cité,  il 


—  19  — 

»  y  a  bien  quelque  mérite  pour  les  iustilutions  humaines 
»  dont  la  laveur  est  si  éphémère  et  que  l'opinion  chant^-eante 
»  exalte  ou  dénigre  tour  à  tour  ii  durer  au  delà  d'une  vul- 
»  gaire  destinée.  » 

De  cette  pléiade  de  savants,  un  seul  a  survécu  :  M^""  Des- 
noyers ',  qui  portant  allègrement  le  poids  de  ses  91  ans  était 
le  véritable  héros  de  la  fête. 

Cette  fête  a  débuté  par  une  messe  solennelle  en  musique 
que  présidait  de  son  trône  épiscopal  M^r  Touchet,  évêque 
d'Orléans.  Comme  l'archéologie  devait  du  commencement  de 
la  journée  jusqu'à  la  fin  avoir  sa  part  dans  le  programme, 
on  avait  intercalé  dans  la  messe  de  Clovis,  de  Gounod,  un 
motet  de  Pierre  de  Corbeil,  archevêque  de  Sens  au  xm^  siècle, 
puis  un  Desccuilr  in  horlnui  d'Antoine  Févin. 

Ce  compositeur,  dont  les  œuvres  sont  très  appréciées  des 
musicographes,  est  né  à  Orléans  en  1481  ;  il  fut  élève  d'Ocke- 
geim  et  maitre  de  chapelle  de  Louis  XI  à  la  basilique  de 
Cléry. 

Le  Descende  in  Jiortmn  est  emprunté  au  Cantique  des  Can- 
tiques. Cette  musique ,  d'une  grande  fraîcheur  et  d'une  sim- 
plicité de  composition  à  la  portée  de  tous,  admirablement 
chantée  et  accompagnée  par  la  maîtrise  de  la  Cathédrale, 
sous  la  direction  de  son  habile  chef,  M.  l'abbé  Laurent, 
impressionnait  délicieusement  l'auditoire. 

La  seconde  partie  du  programme  comprenait  la  séance 
solennelle  à  la  Salle  des  Thèses,  lieu  de  réunion  de  la  Société 
archéologique  de  l'Orléanais. 

Plusieurs  d'entre  nous  connaissent  certainement  ce  petit 
monument,  véritable  bijou  de  l'architecture  de  la  période 
tertiaire  ogivale ,  vous  me  permettrez  cependant  d'en  faire 
une  rapide  description  pour  ceux  qui  n'ont  pas  eu  occasion 
de  l'admirer. 

Ce  n'est  que  dans  la  seconde  moitié  du  XV"  siècle  qu'il  fut 
édifié.  L'Université  d'Orléans  existait  déjà  depuis  1312,  mais 
les  désastres  de  la  guerre  de  Cent  ans,  les  ruines  amoncelées 
dans  Orléans  après  le  siège  de  1428  ne  permirent  pas  de 


^  Les  distinctions  et  les  lioma'nrs  sont  venus  ciit'rclii'r  dans  sa  modeste 
retraite  M.  l'abbé  Desnoyers,  qui  depuis  (juelijnes  années  a  été  nommé  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur  et  élevé  à  la  dignité  de  protonotaire. 


—  20  — 

mettre  plus  tôt  à  exécution  le  projet  de  construction  qu'on 
avait  formé  depuis  longtemps. 

La  salle  se  compose  de  deux  nefs  séparées  par  trois  co- 
lonnes octogones.  Dans  la  nef  de  gauche  on  voit  aux  clefs 
de  voûte  les  armes  de  Charles  d'Orléans,  de  Philippe  le  Bel, 
de  Clément  V  et  du  chapitre  de  Sainte-Croix  ;  dans  celles  de 
droite  les  armes  des  quatre  nations  de  l'Université,  normande, 
picarde ,  germanique  et  de  France ,  de  petits  personnages 
représentant  des  anges,  des  docteurs,  des  scribes  servent  de 
consoles  aux  arcs  des  travées.  Sur  les  piliers  se  voient  encore 
gravés  au  couteau  les  noms  de  plusieurs  écoliers  plus  ou 
moins  disciplinés  de  cette  époque. 

Cette  salle,  qui  tombait  en  ruines,  fut  acquise  en  1876 
par  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais.  Restaurée  par 
M.  Lisch,  architecte  des  monuments  historiques,  elle  a  été 
inaugurée  en  1883  telle  qu'on  la  voit  maintenant  avec  ses 
peintures  polychromes. 

A  une  heure,  la  salle  se  trouvait  remplie  d'un  public 
composé  de  ce  que  la  population  orléanaise  comptait  de 
notabilités  savantes-  ou  artistiques,  empressé  d'assister  à 
cette  fête,  vrai  régal  de  l'esprit  et  désireux  d'apporter  au 
fondateur  de  la  Société  le  témoignage  de  sa  profonde  et 
respectueuse  sympathie. 

M.  Baguenault  de  Puchesse ,  vice-président  de  la  Société , 
ouvre  la  séance  en  l'absence  de  M.  Vignat,  son  président 
empêché ,  assisté  de  Ms^  l'évêque  d'Orléans ,  du  premier  pré- 
sident de  la  Cour  d'appel,  de  M.  le  général  de  division  Gallet 
et  de  Mgr  Desnoyers.  Au  premier  rang,  les  délégués  de  plu- 
sieurs sociétés  savantes,  parmi  lesquels  M.  le  comte  de  Marsy. 

M.  le  Président,  après  un  tribut  délicat  d'hommages  rendu 
à  Mgr  Desnoyers,  nous  montre  la  Société  s'étant  imposé  comme 
barrière  à  ses  travaux  la  date  fatidique  de  1789,  allant  re- 
chercher en  s'occupant  exclusivement  des  affaires  orléanaises 
d'autrefois,  jusqu'aux  époques  gallo-romaine,  gauloise  et 
même  jusqu'aux  temps  préhistoriques,  les  origines  de  notre 
civilisation  moderne. 

Elle  a  produit  en  cinquante  années  40  volumes  de  publica- 
tions variées,  a  consacré  ses  soins  à  la  conservation  de 
différents  monuments. 

11  donne  un  souvenir  de  regrets  à  tous  ceux,  anciens  ou 


—  21  — 

nouveaux,  qui  sont  disparus  pendant  cette  lontçuc  période, 
et  passe  la  parole  à  Mgr  Desnoyers. 

Le  vénérable  prélat,  d'une  voix  claire  et  assurée,  i^rononce 
une  allocution  dont  un  court  résumé  ne  peut  donner  qu'une 
idée  bien  imparfaite. 

Rappelant  dans  un  style  imagé  cette  vigoureuse  composi- 
tion de  RafFet,  intitulée,  je  crois,  «  la  Revue  nocturne,  »  oti 
l'artiste,  ressucitant  de  leurs  tombeaux  «  tous  les  vieux 
soldats  péris  »  fait  défiler  dans  une  course  fantastique  ces 
escadrons -fantômes  devant  Napoléon,  vêtu  de  son  costume 
légendaire  et  monté  sur  son  clieval  blanc,  Mg""  Desnoyers 
se  voit  lui  aussi  général  d'une  armée  disparue ,  d'une  armée 
de  savants  qui  lui  avaient  fait  l'honneur  de  le  prendre  pour 
chef. 

Il  vient  aujourd'hui,  mais  en  plein  jour,  passer  cette  vieille 
garde  en  revue,  et  dans  une  émouvante  prosopopée,  il 
évoque  un  par  un  ces  dix-sept  vaillants,  morts  au  champ 
d'honneur  de  la  science. 

Mais  une  jeune  garde  a  succédé  à  l'ancienne ,  et  il  peut  la 
présenter  avec  fierté  marchant  résolument  sur  les  traces  de 
ses  ancêtres. 

Il  termine  en  adressant  à  l'assistance  le  grand  merci  de 
son  âme,  en  espérant  «  que  les  successeurs  des  anciens  seront 
dignes  du  Dieu  de  Jeanne,  dignes  de  la  cité  de  1428,  dignes 
de  la  patrie  de  1898.  » 

M.  de  Marsy  rappelle  les  cordiales  relations  que  la  Société 
Française  d'archéologie  a  toujours  entretenues  avec  la  Société 
archéologique  de  l'Orléanais.  Il  énumère  les  deuils  survenus 
dans  les  deux  Sociétés  depuis  le  Congrès  tenu  à  Orléans  en 
1894,  puis  les  distinctions  qui  ont  honoré  celle  de  l'Orléanais. 
Il  annonce  ensuite  qu'il  prépare  pour  elle  le  récit  d'un  voyage 
fait  à  Orléans  par  un  prêtre  du  Hainault,  François  Vinchant, 
en  I6I0,  époque  à  laquelle  moyennant  un  écu  on  prenait 
place  pour  aller  à  Paris  dans  un  coche  inauguré  en  1571. 

Puis  ce  fut  le  tour  de  M.  Huet,  Secrétaire  de  la  Société, 
(pii,  dans  un  exposé  humoristique,  fait  le  compte-rendu  des 
travaux  de  la  Société.  C'est  un  travail  documenté  qui  de- 
mande à  être  lu  en  son  entier ,  ce  que  pourra  faire  chacun 
de  nous  quand  nous  serons  en  possession  du  l)ullctin  rela- 
tant cette  séance. 


oo 


M.  Léon  Diiiniiys  fait  ensuite,  avec  la  clarté  d'exposition 
qu'on  lui  connaii ,  une  communication  sur  un  petit  reliquaire 
de  Saint- Aignan ,  en  cuivre  et  cristal  de  roche,  monté  sur 
roulettes,  resté  inconnu  jusqu'à  présent  pour  des  motifs 
qu'expose  M.  Dumu3\s,  et  qui  a  pourtant  figuré  dans  un 
inventaire  de  la  fin  du  XYP  siècle  dont  il  donne  connais- 
sance. 

C'est  un  travail  assez  ordinaire  au  point  de  vue  purement 
artistique,  auquel  il  ne  peut  assigner  de  date  précise,  mais 
qui  parait  remonter  au  XIV  siècle. 

Cette  communication  est  écoutée  avec  le  plus  grand  intérêt 
et  chacun  peut  après  la  séance  examiner  à  loisir  ce  petit 
reliquaire  qu'une  autorisation  spéciale  de  Mgr  Touchet  avait 
fait  mettre  à  la  disposition  de  l'assistance. 

Après  M.  Dupuys,  M.  Sorel,  président  de  la  Société  de 
Compiègne,  prend  la  parole  et  donne  un  aperçu  des  inscrip- 
tions dont  sont  couverts  les  registres  déposés  dans  la  maison 
de  Jeanne  d'Arc  à  Domrémy ,  de  1872  à  1881 ,  puis  il  offre  à 
Mg'"  Desnoyers  le  diplôme  de  membre  correspondant  de  la 
Société  de  Compiègne. 

M.  Baguenault  de  Puchesse,  avant  de  lever  la  séance,  offre 
également  à  Mg''  Desnoyers  un  écrin  renfermant  une  plaquette 
en  bronze  représentant  son  buste  accompagnée  de  deux  mé- 
dailles en  vieil  argent,  l'une  de  la  salle  des  Thèses,  l'autre 
commémorative  de  la  séance  du  jour. 

La  séance  levée,  chacun  veut  féliciter  le  doyen  de  la 
Société  Orléanaise,  Nous  lui  avons  pour  notre  part  présenté 
les  félicitations  de  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir 
en  même  temps  que  les  nôtres  propres.  En  nous  remerciant 
dans  une  cordiale  étreinte ,  il  nous  a  rappelé  qu'Eure-et-Loir 
avait  été  pour  lui  un  vaste  champ  de  récolte.  Nous  savions 
qu'il  disait  vrai  et  que  bien  des  objets  récoltés  sur  notre  sol 
et  qui  ont  pris  le  chemin  d'Orléans,  auraient  pu  figurer  dans 
nos  collections  publiques. 

La  visite  des  musées  sous  la  conduite  des  membres  Or- 
léanais, et  un  banquet,  le  soir,  auquel  des  raisons  toutes 
particulières  ne  nous  ont  jjas  permis  d'assister,  clôturaient 
cette  journée  si  bien  remplie. 

La  date  du  23  janvier  1898  marquera  dans  les  annales  delà 
Société  de  l'Orléanais.  Quant  à  nous,  sept  années  nous  sépa- 


rent  eiicoro  du  .jcnir  où  nous  ijouitous  ,  nous  aussi,  leier  le 
cinquantième  anniversaire  de  notre  fondation. 

Nous  aurons  également  un  passé  glorieux  à  rappeler,  et 
quelqu'un  de  notre  également  vaillante  phalange  de  la  pre- 
mière heure  sera  bien  encore  là  pour  faire  revivre  la  mémoire 
des  de  Boisvillette,  des  Paul  Durand,  des  Lecocq,  des  Saint- 
Laumer,  —  je  cite  au  hasard.  Les  jeunes  non  plus  ne  feront 
pas  défaut.  Notre  Société,  quoique  certains  en  manifestent  la 
crainte,  n'a  pas  perdu  le  rang  auquel  elle  a  su  se  placer 
parmi  les  autres  Sociétés  ses  émules.  Ses  publications,  ses 
travaux  qui  lui  ont  valu  k  difierentes  reprises  les  encourage- 
ments de  l'Administration  supérieure  sont  là  pour  l'attester. 
Nous  en  avons  eu  nous -même  la  preuve  pendant  cette  jour- 
née dont  nous  venons  de  vous  entretenir  où  des  membres  de 
diverses  Sociétés,  et  non  des  moins  autorisés,  nous  manifes- 
taient tout  l'intérêt  qu'ils  portaient  à  nos  travaux  en  même 
temps  que  leurs  sympathies  pour  certains  de  nous  qui  ont  su 
se  faire  un  nom  dans  la  science.  La  Société  archéologique 
d'Eure-et-Loir  peut  donc  attendre  cette  date  avec  confiance, 
elle  ne  restera  pas,  nous  en  avons  l'assurance,  moins  mémo- 
rable pour  elle  que  celle  du  23  janvier  vient  de  l'être  pour 
la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais.  » 

M.  Chamberland  fait  ensuite  une  communication  verbale 
sur  «  Ives  de  Chartres  et  la  question  des  Investitures.  » 

Il  commence  par  rappeler  l'article  de  M.  Lecocq  ayant 
pour  titre  :  i'n  symbole  d'Investiture  au  moyen  fujc  paru  dans 
le  Tome  IIP  des  Mémoires  de  la  Société  dans  lequel  se  trou- 
vent énumérés  les  différents  symboles  usités  à  cette  époque. 

A  l'occasion  de  l'investiture  par  la  boite,  pcr  thecam, 
M.  le  Président  rappelle  que  le  bas -relief  sculpté  en  pierre 
formant  le  tympan  de  l'ancienne  église  de  Mervilliers  (canton 
de  Janville),  représentant  une  donation  faite  per  thecam, 
signalé  par  M.  Lecocq  dans  son  article ,  est  une  pièce  peut- 
être  unique  en  France,  datant  du  XIP  siècle.  Il  ne  sait  dans 
quel  état  de  conservation  il  peut  être  à  riieure  présente, 
mais  si  la  Société  ne  peut  s'en  rendre  acquéreur,  il  seraii 
bien  désirable  qu'on  en  conservât  le  souvenir  suit  par  le 
dessin,  soit  par  la  photographie. 

M.  R.  Durand  veut  bien,  sur  la  demande  de  la  Société,  en 


—  24  — 

prendre  une   épreuve  photographique   sitôt  qu'il   hii   sera 
possible. 

M.  Chamberland  ne  se  dissimule  pas  que  la  question  qu'il 
entreprend  de  traiter  est  une  question  très  grave  en  même 
temps  que  très  délicate  :  il  apportera  dans  cette  étude  toute 
la  réserve  et  toute  la  prudence  possibles ,  et  fera  appel  pour 
réclairer  sur  certains  points  aux  renseignements  que  pour- 
ront lui  fournir  des  membres  de  la  Société  qui  se  sont 
occupés  déjà  de  cette  question. 

Il  a  été  amené  à  entreprendre  cette  étude  par  la  lecture 
d'un  article  de  M.  Paul  Fournier ,  professeur  à  la  Faculté  de 
droit  de  Grenoble,  paru  dans  la  Revue  des  Questions  histo- 
luques  (n°  du  P'  janvier  1898,  p.  50-98)  ayant  pour  titre 
«  Ives  de  Chartres  et  le  droit  rnnoni(/iie.  » 

M.  Fournier  se  propose  surtout  de  montrer  l'influence 
qu'ont  eue  sur  le  droit  canonique  les  écrits  et  les  actes  d'Ives 
de  Chartres. 

Dans  ce  premier  article ,  il  expose  les  principes  généraux 
admis  par  le  grand  canoniste  et  il  en  montre  l'application  à 
diverses  parties  plus  ou  moins  générales  (investiture,  juge- 
ment de  Dieu ,  admission  dans  le  chapitre  de  Chartres  des 
hommes  de  condition  demi-libre,  pouvoir  des  évoques,  ma- 
riage). 

M.  Chamberland  ne  s'occupera  que  de  la  partie  consacrée 
à  l'investiture. 

Ce  qui  domine  la  question,  c'est  le  droit  de  dispense  dont 
Ives  a  le  premier  formulé  la  théorie  générale  :  l'Eglise  peut 
et  doit,  quand  de  graves  circonstances  l'exigent,  déroger  à 
celles  des  lois  canoniques  qui  ne  sont  pas  la  connaissance 
nécessaire  des  principes  éternels  de  la  foi  et  de  la  morale  ou 
des  bases  fondamentales  de  la  société  chrétienne.  Les  canons 
relatifs  aux  investitures  rentrent  dans  cette  catégorie. 

M.  Fournier  expose  sommairement  que  la  question  des 
investitures  —  souvent  mal  comprise  —  est  au  fond  une 
question  de  droit  de  propriété  :  l'investiture  des  évèchés  par 
les  princes  n'est  que  la  manifestation  de  ce  droit  de  propriété 
qu'ils  revendiquent.  Les  symboles  employés,  la  crosse  et 
l'anneau,  provoquent  des  interprétations  différentes,  mais  ils 
sont  mal  choisis.  C'est  d'ailleurs  des  abus  presque  insépa- 
rables de  ce  droit  de  propriété  que  dérivent  tous  les  désordres 


—  25  — 

dont  souffrait  rEp:liso  :  simonio,  suppression  de  la  liberté  des 
élections,  vassalité  des  évêques  à  Tégard  des  séculiers.  Aussi 
Grégoire  VII  s'attaque-t-il  d'abord  à  l'investiture  laïque.  C'est 
en  partie  pour  assurer  l'efficacité  de  ses  défenses  qu'il  rétablit 
la  liberté  des  élections  et  que  ses  successeurs  interdisent 
aux  évêques  de  prêter  aux  laïques  le  serment  féodal 
d'hommage. 

M.  Fournier  analyse  alors  les  idées  d'Ives  de  Chartres. 
Pour  Ives,  l'investiture  laïque  n'est  pas  un  acte  hérétique  et 
par  suite  absolument  condamnable,  car  le  laïque  qui  la 
donne  et  le  clerc  qui  la  reçoit  ne  sauraient  sans  folie  s'ima- 
giner qu'elle  confère  quelque  pouvoir  spirituel.  Par  suite,  — 
et  M.  Fournier  s'en  étonne,  —  le  mode  d'investiture  est  en 
soi  parfaitement  indifférent.  Les  lois  sur  l'investiture  sont 
donc  contingentes  ;  elles  peuvent  être  modifiées,  suspendues 
en  vertu  du  droit  de  dispense  de  l'Église ,  pour  maintenir 
l'union  du  sacerdoce  et  du  pouvoir  civil,  condition  essentielle 
du  salut  de  beaucoup  d'âmes. 

Cependant,  l'investiture  laïque  est  un  mal,  car  elle  porte 
atteinte  à  la  liberté  de  l'Église  ;  c'est  même  un  acte  schisma- 
tique,  depuis  que  les  papes  l'ont  interdite.  Aussi  faudrait-il 
la  supprimer  radicalement,  si  c'était  possible  sans  conflits. 
Mais,  si  c'est  impossible,  il  suffit  de  protester  et  les  papes 
peuvent  même  accorder  des  dispenses. 

Ces  idées  expliquent  la  conduite  d'Ives  dans  les  affaires  de 
Galon  de  Beauvais  (édition  Juret,  IGIO,  p.  96;  trad.  de 
M.  Merlet,  p.  206)  de  Dambert  de  Sens  (Juret,  p.  110;  Merlet, 
p.  118),  de  Raoul  le  Verd  de  Reims  (Juret,  p.  334;  Merlet, 
p.  342). 

Quant  aux  élections  des  évêques,  Ives  les  veut  absolument 
libres  ;  il  trouve  «  sans  doute  »  que  l'influence  de  fait  leur 
suffit,  que  les  droits  du  roi  et  ceux  des  électeurs  ne  sont  pas 
faciles  à  concilier  et  il  ne  fait  pas  «  mention  expresse  »  du 
droit  des  rois  à  concourir  aux  élections. 

Comme  conclusion,  M.  Fournier  se  demande  si  l'évêque 
de  Chartres  a  bien  saisi  toute  la  portée  de  la  querelle  des 
investitures,  s'il  a  senti  (jue  la  liberté  de  l'Église  universelle 
en  était  l'enjeu;  mais  il  proclame  hautement  sa  sincérité, 
son  désintéressement,  sa  modération  exempte  de  faiblesse; 
il  le  loue  d'avoir  compris  et  partagé  les  aspirations  pacifiques 


—  26  — 

de  ses  contemporains  et  contribué  pour  une  large  part  à 
rendre  possible  le  concordat  de  Worms  (1122). 

M.  Chamberland  fait  après  cet  exposé  quelques  observa- 
tions, se  réservant  de  revenir  sur  certaines  questions  déli- 
mitées, notamment  celles  des  élections. 

A  propos  des  élections,  M.  L.  Merlet  peut  affirmer  qu'à 
Chartres  l'élection  de  l'évêque  a  toujours  été  faite  par  le 
clergé. 

M.  l'abbé  Métais  dit  que  la  nomination  d'un  évèque  par  le 
roi  est  un  fait  absolument  exceptionnel.  L'investiture  royale 
pouvait  correspondre  à  la  remise  actuelle  de  la  barette  par 
le  chef  de  l'Etat  aux  cardinaux  nommés  par  le  Saint-Siège. 
De  plus,  le  mot  d'investiture  changeait  de  signihcation  à 
chaque  époque.  C'est  un  peu  de  là  qu'est  née  la  querelle  des 
investitures. 

M.  Chamberland,  d'accord  en  cela  avec  M.  Merlet,  fait 
également  observer  que  les  lettres  où  sont  exposées  les  idées 
d'Ives  donnent  lieu  à  des  difficultés  assez  graves  de  traduc- 
tion et  peut-être  de  texte  :  on  peut  craindre  des  interpolations, 
des  omissions.  Il  serait  utile  de  coUationner  non  seulement 
le  texte  de  l'édition  Juret  avec  le  manuscrit  de  Chartres  qui 
est  du  XIF  siècle  (n"  1929),  mais  encore  les  divers  manuscrits 
existants. 

Il  dit  aussi  que  les  idées  exposées  par  M.  Fournier  seraient 
éclairées  et  complétées  par  l'ouvrage  de  M.  Imbart  de  la 
Tour  sur  les  élections  épiscopales  en  France  du  IX''  au  XIF" 
siècle.  Il  demande  l'achat  d'un  ouvrage  dans  lequel  se  trouve 
un  article  souvent  cité  de  M.  A.  Esmein,  professeur  à  l'École 
pratique  des  Hautes  Études  et  à  la  Faculté  de  droit  de  Paris 
intitulé  :  La  Question  des  Investitures  dans  les  Lettres  d'Ives 
de  Chartres. 

Cette  demande  est  prise  en  considération,  et  M.  R.  Durand 
est  chargé  de  se  procurer  le  susdit  ouvrage. 

Vu  l'heure  avancée ,  l'exposé  des  comptes  du  trésorier  est 
remis  à  la  prochaine  réunion. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  trois  quarts. 


—  27  — 

NOUVEAUX    MEMBRES    ADMIS 

Membres  titulaires 

MM.  Tabbé  Seigné    (Eugène),   curé   d'Oisonville;   présente 

par  M.  de  Rilly  et  M.  l'abbé  Langlois. 
l'abbé  François,  aumônier  de  l'Hôtel -Dieu;  présenté 

par  MM.  les  abbés  Sainsot  et  Langlois. 
Hernier  (Alfred),  employé  des  postes  et  télégraphes, 

à  Dreux,  présenté  par  MM.  Dehors  et  G.  Champagne. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  Février  1898. 

Journal  des  Savants,  novembre  et  décembre  1897. 

Revue  des  Questions  historiques,  janvier  1898. 

Bulletin  de  la  Société  Archéologique  de  la  Corrèze,  t.  19, 
livr.  4. 

Revue  populaire  des  Beaux-Arts,  n"^  4,  7. 

Documents  sur  la  province  du  Perche,  octobre  1897. 

Bulletin  de  la  Société  historique  de  F  Orne,  t.  16,  bulletins 
'^    3    4 

Archives  historiques  du  diocèse  de  Chartres,  n°^  37-38. 

Bulletin  de  la  Société  Dunoise,  octobre  1897. 

Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  du  Centre,  2P  vol. 

LeCommerce  d'importation  en  France  au  milieu  du  A^VP  siècle, 
par  M.  Chamberland ,  don  de  l'auteur. 

Sommaire-Mémento  du  cours  d'histoire  nnjderne,  de  1010  à 
1789,  par  M.  Chamberland.  —  Don  de  l'auteur. 


SEANCE  DU  3  MARS  1898 
Présidence  de  M.  Bellier  de  la  Chavignerie  ;  —   M.  Amblard,  Secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  lieures  un  quart. 

Membres  présents:  MM.  Bellier  de  la  Chavignerie,  Amblard, 
Bernier,  Brosseron,  Chamberland,  Champagne,  Denos,  U. 


—  28  — 

Durand,  Gabriel,  Gérondeaii,  Guillon,  de  Soiiancé,  Lehr, 
Maugars,  Ch.  Petrot,  Petrot  -  Garnier,  D""  Robin,  abbés 
Hermeline ,  Langlois ,  Métais ,  Sainsot ,  de  Sainte  -  Beiive , 
Vaurabourg. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Admission  de  membres  nouveaux. 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  offerts  à  la  Société. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le  comte 
de  Marsy,  président  de  la  Société  Archéologique  de  France , 
demandant  que  ladite  Société  et  celle  d'Eure-et-Loir  fassent 
l'échange  de  leurs  publications. 

Cette  proposition  est  adoptée  à  l'unanimité. 

M.  le  Président  donne  également  lecture  d'une  lettre  du 
Comité  d'Eure-et-Loir  pour  l'Exposition  universelle  de  1900 
sollicitant  le  concours  de  la  Société  archéologique  d'Eure-et- 
Loir  qui  pourrait  envoyer  à  cet  effet  mémoires,  statistiques 
ou  autres  travaux  publiés  par  elle  depuis  la  dernière  exposi- 
tion, permettant  d'apprécier  les  améliorations  et  les  résultats 
obtenus. 

Cette  demande  est  prise  en  considération  et  la  Société 
enverra  comme  elle  l'avait  fait  en  1889  ses  travaux  parus 
depuis  cette  époque. 

Un  membre  propose  ensuite  d'aménager  la  tour  méridio- 
nale de  la  porte  Guillaume  pour  une  installation  convenable 
de  notre  musée  lapidaire. 

Cette  proposition  est  adoptée  en  principe  et  une  commission 
de  trois  membres,  composée  de  MM.  l'abbé  Sainsot,  R. 
Durand  et  Gérondeau  est  chargée  d'étudier  les  voies  et 
moyens  et  de  faire  à  ce  sujet  un  rapport  à  la  Société. 

M.  l'abbé  Langlois  signale  l'intérêt  historique  et  archéo- 
logique que  pourrait  présenter  l'examen  do  la  maison  qu'il 
occupe  sise  rue  des  Vieux -Rapporteurs,  et  désignée  sous  le 
nom  de  «  Maison  de  la  Faulx  »  ou  «  P^aux  », 

M.  Roger  Durand  veut  bien  se  charger  de  cette  étude. 


—  29  — 
M.  Lehr  lit  ensuite  la  communication  suivante  : 

«  Membre  d'une  famille  sénatoriale  de  Strasbourg,  Elie 
Brackenhoffer  n'était  certes  pas  le  premier  venu.  Il  était  né 
en  1G18,  aA'ait  reçu  l'éducation  la  plus  soignée.  Il  passa  les 
années  1G44  à  1G47  à  parcourir  la  France,  l'Allemagne  et 
l'Italie,  et  en  rapporta  de  belles  collections  d'antiquités  et  de 
médailles.  C'était  alors  un  beau  garçon  plein  de  santé,  dont 
le  visage  encadré  de  cheveux  blonds  était  illuminé  d'une 
paire  d'yeux  bleus  singulièrement  intelligents;  c'est  ainsi,  du 
moins,  que  le  représente  une  miniature  du  temps.  Plus  tard, 
il  fut  appelé  aux  plus  hautes  fonctions  dans  sa  ville  natale, 
qu'il  disputa  à  Louis  XIV  en  1(381  ;  —  elle  ne  détestait  point 
la  France,  mais  elle  tenait  à  son  indépendance.  —  Elie 
Brackenhoffer  mourut  en  1682. 

Au  cours  de  ses  voyages,  il  a  traversé  deux  fois  notre 
contrée.  Il  notait  au  jour  le  jour  ses  impressions  ;  sa  relation, 
qui  remplit  un  gros  volume  et  un  cahier  couverts  d'une  écri- 
ture très  fine,  révèle  un  esprit  net,  de  remarquables  facultés 
d'observation  et  un  certain  talent  d'écrivain.  On  en  jugera 
par  les  fragments  dont  nous  donnons  ici  une  traduction. 

En  septembre  1644,  il  se  dirigeait  vers  Paris,  venant  de 
l'Ouest.  Le  19,  après  s'être  arrêté  à  La  Frette  \  à  VEcu  de 
France,  il  atteint  «  ensuite  Nogent,  dans  une  jolie  situation; 
»  c'est  une  longue  et  large  rue;  il  y  a  là  un  grand  nombre  de 
»  couteliers,  dont  les  femmes  poursuivent  les  étrangers,  dès 
»  leur  arrivée,  de  leurs  offres  de  couteaux.  Ce  bourg  est  à 
»  quatre  milles  -  au  midi  ;  nous  avons  eu  un  fort  mauvais 
»  chemin  qui  a  donné  beaucoup  de  mal  aux  chevaux.  Nous 
»  avons  logé  au  Chaisne  d'Or  ;  comme  nous  étions  fatigués 
»  par  suite  des  difficultés  de  la  route,  un  bon  repas  répara 
))  nos  forces. 

»  Mardi,  le  20.  A  Charon  ^.  5  milles  le  matin.  A  Sainf- 
»  Martin  à  midi.  L'après-midi,  nous  traversons  Cour  ville, 
»  une  jolie  petite  ville  qui  a  un  beau  château  avec  de  beaux 
»  jardins  entourés  d'eau.  Le  soir,  nous  arrivons  à  Chartres*. 

'  La  Ferté-Bernard. 

'  Lieues  de  25  au  degré. 

3  Clianipiond-en-Gàtine. 

*  Repassant  à  Couiville  quelques  mois  plus  tard,  il  nous  apprend  que  le  chà- 


—  30  — 

»  Chartres  (7  milles  depuis  le  diner)  est  la  capitale  de  la 
Beauce  ;  une  belle  grande  ville,  tout  entourée  de  murailles 
et  de  fossés  profonds,  mais  sans  eau.Ellle  est  située  sur  une 
hauteur  qui  s'abaisse  doucement  sur  les  deux  flancs  et  se 
perd  en  arrière.  La  ville  a  de  belles  et  larges  rues,  de 
grandes  places,  est  populeuse  et  assez  bien  pourvue  de 
boutiquiers  et  de  négociants.  Les  rues  sont  jolies  et  propres, 
les  maisons  bâties  pour  la  plupart  en  pierres  et  élégantes . 
Ce  qu'il  y  a  de  plus  noble  et  de  meilleur,  c'est  l'église,  l'une 
des  plus  belles  œuvres  d'art  et  des  plus  renommées  de 
toute  la  France  ;  elle  mérite  bien  d'être  vue.  Elle  est  entou- 
rée d'une  belle  grande  place.  Sur  le  côté,  elle  a  une  enirée 
de  trois  portes  précédées  de  plusieurs  marches.  Ces  trois 
portes  dont  celle  du  milieu  plus  haute  que  les  deux  autres, 
sont  partout  richement  décorées  d'images  et  presque 
comparables  aux  portes  de  la  cathédrale  de  Strasbourg.  La 
tour,  très  haute,  est  plus  belle  que  toute  autre  en  France, 
complètement  élevée  en  pierres  sculptées  et  ornée  le  mieux 
du  monde.  L'église  n'est  pas  moins  belle  à  l'intérieur  qu'à 
l'extérieur  :  haute,  longue,  large  et  claire.  Le  tour  du 
chœur  est  dégagé  ;  c'est  un  morceau  fort  beau  à  voir, 
décoré  tout  autour,  au  dehors,  des  figures  de  marbre 
d'assez  grande  dimension  et  d'un  travail  soigné  ;  elles 
représentent  la  vie  du  Christ,  divisée  en  beaucoup  de  par- 
ties. Dans  l'église,  on  voit  accroché  par  une  chaîne  à  un 
pilier  un  gros  boulet  de  fer.  On  m'a  dit  que  lors  du  siège  de 
la  ville  par  Henri  IV,  ce  boulet  fut  lancé  dans  l'église  par 
la  fenêtre,  alla  droit  au  crucifix  qui  se  trouve  dans  le 
chœur  ou  auprès,  tomba  et  devint  sans  force  par  miracle  ; 
on  l'a  conservé  là  à  titre  de  curiosité. 
»  A  la  vérité,  les  murailles  sont  ruinées  par  places  à  cause 
des  guerres  qu'elles  ont  subies.  Cependant,  elles  consti- 
tuent encore  une  défense  suffisante.  Devant  les  portes  il  y 
a  de  grands  ravelins,  encore  en  assez  bon  état,  qui  ne 
semblent  pas  très  anciens.  Un  bras  de  la  rivière  d'Eure 
entre  en  ville  sous  une  grille  ou  une  herse  de  fer.  D'un 
certain  côté,  il  y  a  beaucoup  de  vignes  (où  l'on  faisait  alors 


teau  appartenait  à  M.  (fOrval,  yraïul  cscuyer  île  la  reine  et  qu'il  était  à  moitié 
ruiné  et  abandonné. 


—  31  — 

»  vendange)  ;  mais  ailleurs,  il  y  a  de  belles  plaines  cultivées, 
»  qui  (comme  le  disait  mon  camarade),  ressemblent  aux.  cam- 
»  pagnes  de  Leipzig.  Lorsque  l'on  chevauche  à  travers 
»  champs  dans  cette  direction,  on  arrive  sur  la  hauteur  :  on 
»  découvre  de  là  toute  la  ville,  on  se  rend  compte  de  ses 
»  dimensions  et  l'on  jouit  du  tableau  agréable  de  ses  beaux 
»  édifices.  » 

»  Nous  logeâmes  dans  le  faubourg,  mi  Grand  Dimjihiit  ^ 
»  Nous  y  fûmes  très  bien  traités  et  avec  beancoup  d'atten- 
»  tions. 

»  Le  SI  septeinhn-,  nous  sommes  partis  de  là  et  nous  avons 
))  vu  en  chemin  des  villages  dont  les  prés  et  les  jardins 
»  étaient  entourés  de  haies  vives  comme  en  Allemagne.  A 
»  midi,  à  Giié-de-Loray  -,  un  bourg  à  4  milles.  Logé  à  Saint- 
»  Jacques.  L'après-midi,  nous  avons  passé  par  Banville^,  —  nn 
»  château,  Saint-Arnoulph,  —  nn  bourg  fermé,  —  Rochet'nrt, 
»  bourg  fermé  près  duquel  il  y  a  un  beau  château  et  une 
»  maison  de  plaisance  appartenant  à  Monsieur  de  Montbazon, 
»  duc  et  pair  de  France.  » 

De  là,  ils  se  rendent  à  Paris,  par  Bonnelles,  Orsay,  Palai- 
seau,  Bourg-la-Reine,  sous  la  protection  du  messager,  parce 
que  la  route  était  peu  sûre.  BrackenhofFer  resta  plusieurs 
mois  à  Paris,;s'enquérant  de  tout,  visitant  les  environs;  en 
bon  protestant,  il  ne  manqua  pas  d'aller  à  Charenton  et  d'j^ 
communier. 

Le  25  février  1645,  nous  le  retrouvons  à  Gay-de-Lorré 
(Gué-de-Longroy).  Il  s'était  rais  en  route  à  0  heures  du 
matin,  par  un  épais  brouillard,  qui  l'avait  accompagné  jus- 
qu'à Rochefort.  Il  y  remarque  «  un  piédestal  de  pierre  sur- 
»  monté  d'une  croix  avec  cette  inscription  :  Voicy  la  croix  du 
»  Grand  Veneur  de  France.  »  Il  traverse  Saint-Arnoult  et 
Ahlis,  où  il  voit  «  un  beau  château  entouré  de  murs  et  de 
»  tourelles  rondes,  »  et  c'est  ainsi,  qu'après  avoir  parcouru 
7  milles  «  sur  un  très  bon  chemin,  à  travers  une  belle  et  bonne 
campagne  bien  cultivée  »,  il  arrive  à  l'auberge  du  Lion  d'Or. 

Le  lendemain,  il  va  jusqu'à  Courville  et  passe  par  Chartres 

'  Aujourd'liui  au  Chapeau  Rouge  (Grand-Faubourg). 

-  Gué-de-Lon^roy. 

^  Peut-être  Bouville,  commune  de  Bleurv. 


—  32  — 

sans  s'y  arrêter,  observe  que  l'Eure  n'est  pas  navigable.  «  A 
»  ce  moment  entrait  dans  la  ville  une  mascarade  que  suivait 
»  beaucoup  de  peuple.  Les  femmes  de  basse  condition  portent 
»  sur  les  épaules  des  fichus  de  laine  bleue  garnis  de  franges, 
»  presque  comme  les  femmes  de  jardiniers  de  Strasbourg 
»  portent  leurs  fourrures.  Le  peuple  est  très  déférent  et  bien- 
»  veillant,  le  territoire  '  est  très  bien  bâti.  Il  est  particuliè- 
»  rement  très  planté  en  blé.  Tout  près  de  la  ville  il  y  a  plu- 
»  sieurs  villages.  C'est  d'un  aspect  très  riant.  Et  l'on  voit  des 
»  vignes  et  des  treilles  aussi  loin  que  porte  le  regard. 

»  Nous  eûmes  l'après-midi,  pour  notre  voyage,  un  temps 
»  charmant,  agréable  et  doux^  mais  qui  ne  dura  pas  long- 
»  temps.  »  Et  arrivés  à  Cour  ville,  ils  logèrent  à  rHoninie  de 
Bois. 

Le  lundi  27,  ils  partent  à  six  heures  et  arrivent  à  Nogent  à 
midi,  après  avoir  traversé  Champrond,  —  «  un  bourg  près 
duquel  il  y  a  un  grand  étang  où  la  Beausse  confine  au 
Berche  (sic)  »  —  et  Montlandon.  Terminons  ces  extraits  par 
ce  jugement  sur  le  Perche  :  «  Le  Perche  est  petit,  pas  parti- 
culièrement fertile,  produit  peu  de  céréales  et  est,  par 
conséquent,  maigre  et  médiocre.  » 

M.  Chamberland ,  dans  un  exposé  verbal ,  reprend  la  suite 
de  son  étude  sur  c<  Ives  de  Chartres  et  la  question  des  Inves- 
titures »  dont  il  a  dc^jà  entretenu  la  Société  dans  la  dernière 
séance. 

L'article  de  M.  Esmein ,  dit-il ,  a  pour  titre  La  Question  des 
Investitures  dans  les  Lettres  d'Ives  de  Chartres,  il  se  trouve 
dans  le  tome  I  de  la  collection  intitulée  BilAiothèque  de  l'Ecole 
pratique  des  Hautes  Etudes,  Sciences  religieuses ,  études  de 
critique  et  d'histoire  par  les  membres  de  la  section  des  sciences 
religieuses. 

Cet  article  fait  autorité  :  MM.  Compain,  Imbart  de  la  Tour, 
P.  Fournier  le  citent  fort  souvent.  Il  est  en  effet  très  précis 
et  enrichi  de  citations  très  bien  choisies. 

M.  Esmein  fait  le  plus  brillant  éloge  d'Ives  de  Chartres  ;  il 
voit  en  lui  «  la  lumière  de  son  temps ,  un  esprit  supérieur  en 
politique,  qui  étonne  parmi  ses  contemporains  par  la  largeur 

^  En  français  dans  le  texte  allemand. 


33 


de  ses  vues.  »  Il  a  donc  étudu'  de  près  les  idées  de  l'évêque. 
Voici  le  résumé  de  son  travail  : 

La  portée  de  la  querelle  des  investitures  a  été  souvent 
dissimulée  pendant  la  lutte.  La  suppression  de  l'investiture 
laïque  eût  été  «  la  séparation  de  TÉgiise  et  de  TÉtat,  »  en  ce 
sens  que  l'Etat  eut  ainsi  perdu  la  sanction  véritable  dos 
droits  de  contrôle  qu'il  avait  conservés  sur  l'élection  dos 
évêques.  »  M.  Esmein  ne  parle  nulle  part  de  la  question 
de  propriété  que  M.  Fournier  regarde  comme  fonda- 
mentale. 

Grégoire  YII  n'attaqua  d'abord  que  les  abus  de  l'investiture  ; 
puis,  désespérant  de  supprimer  les  abus,  il  attaqua  les  droits 
eux-mêmes. 

Le  pouvoir  civil  avait  dans  l'élection  des  évêques  une  part 
importante  que  'Si.  Elsmein  indique  avec  précision.  L'Église 
d'Occident  n'avait  que  faiblement  protesté  contre  ces  droits. 
Ce  fut  Grégoire  'V'II  qui  les  battit  en  brèche;  Urbain  II  com-. 
plète  son  œuvre. 

Ives  de  Chartres  discute  la  question  ii  fond  dans  sa  lettre 
61  (de  la  traduction  de  M.  Merlet)  que  M.  Esmein  analyse 
avec  un  soin  extrême.  La  théorie  «  sage  et  courageuse  du 
grand  canoniste  diffère  beaucoup  de  la  théorie  longtemps 
soutenue  par  Geoffroy  de  Vendôme,  qui  voit  dans  l'investiture 
par  l'anneau  et  la  crosse  un  sacrement  de  l'Église  et  par  suite 
dans  l'investiture  la'ique  un  acte  hérétique.  D'ailleurs, 
Geoffroy  accorde  dans  l'opuscule  intitulé  :  Be  possessioniiin 
ecclesiasticfiniin  iuvestitiira,  que  l'investiture  laïque  par  la 
crosse  et  l'anneau  pourrait  être  acceptée,  à  la  condition 
d'être  reportée  après  la  consécration.  Les  deux  canonistes 
auraient  donc  au  fond  les  mêmes  principes.  Ives  serait  seule- 
ment un  homme  plus  pratique  et  plus  sincère.  »  Ainsi 
M.  Eismen  n'a  pas  été  frappé  de  la  contradiction  qui  se  trou- 
verait dans  les  idées  de  Geofîï'oy,  contradiction  relevée  par 
M.  Compain  et  si  forte  que  M.  Inibart  de  la  Tour  ne  veut  pas 
voir  dans  Geoffroy  l'auteur  du  IJe  jjossessioniiui ...  { Encore 
un  problème  incident  à  résoudre). 

M.  Esmein  trouve  «  singulier  >>  qu'Ives  et  Geoffroy  n'aient 
pas,  pour  ai)puyer  leur  théorie,  fait  observer  que  les  sei- 
gneuries possédées  par  les  ecclésiastiques  créaient  entre  eux 
et   les   laïques   un   lien    féodnl    loul    nalurcl   :   c'est  ce    que 
Tome  X,  /\-f.  3 


—  34  — 

Pascal  II  a  reconnu  en  ordonnant  anx  évêques  de  renoncer 
à  tonte  prétention  sur  les  droits  régaliens. 

Du  reste,  l'Empereur,  qui  préférait  à  la  séparation  de 
l'Eglise  et  de  l'Etat  la  domination  de  l'Eglise  par  l'Etat,  se 
fit  accorder  par  la  violence  et  la  ruse,  dans  des  circonstances 
tragiques,  l'investiture  des  évêques  par  la  crosse  et  l'anneau. 
Beaucoup  d'évêques  protestèrent  avec  vivacité.  Ives,  tout  en 
invitant  respectueusement  le  pape  à  se  rétracter  publique- 
ment, excusa  sa  conduite  et  affirma  même  que  le  décret 
était  de  ceux  auxquels  il  fallait  obéir  même  sans  les  approu- 
ver. Il  se  rendit  au  concile  provincial  de  Sens  qui  adressa  au 
légat  du  pape  une  lettre  collective  fameuse,  dont  il  fut 
«  sûrement  l'instigateur  et  prol)ablement  le  rédacteur.  »  C'est 
la  lettre  238  (de  la  traduction  de  M.  Merlet),  si  souvent 
analysée,  partout  citée. 

M.  Chamberland  fait  des  réserves  sur  les  assertions  conte- 
nues dans  cette  partie  de  l'étude  de  M.  Esmein  et  présente 
quelques  observations  générales  et  particulières  sur  la  façon 
d'entendre  et  d'expliquer  les  variations  d'idées  d'Ives  de 
Chartres.  Il  évite  d'ailleurs  d'être  trop  affirmatif,  car  ces 
observations  ont  besoin  d'être  corroborées  par  des  études  de 
détail  très  précises. 

L'heure  avancée  ne  lui  permettant  pas  de  terminer  l'exposé 
des  considérations  relatives  à  la  (question  qu'il  a  entrepris  de 
traiter,  M.  Chamberland  en  remet  la  fin  à  une  prochaine 
séance. 

M.  l'abbé  Sainsot  donne  ensuite  lecture  de  la  note  suivante 
qui  lui  a  été  remise  par  M.  Denisart. 

«  Dans  son  dernier  numéro  ;^mars  1898),  la  ]^oix  de  Notre- 
Dame  annonce  que  le  vitrail  situé  à  droite  de  la  chapelle 
Vendôme,  dans  la  cathédrale,  est  enfin  restauré  et  remis  en 
place. 

La  revue  précitée  intitule  cette  verrière  :  le  vitrail  de  la 

Sainte-Vierge.  Ce  titre  est  un  peu  inexact,  car  les  scènes  ne 

représentent  pas  tous  les  épisodes  de  la  Vie  de  la  Sainte  Vierge. 

Il  serait  plus  juste  de  l'intituler  la  Glorification  de  In  Sain/e 

Vierge, 

Cette  verrière  a  été  donnée  au  xiii''  siècle  par  la  corpo- 


—  35  — 

ration  des  cordonniers,  comme  l'attestent  les  trois  tableanx 
des  médaillons  inférieurs. 

Mais  si  ce  vitrail  a  été  habilement  nettoyé  et  restauré,  on 
pourrait,  sans  être  trop  exigeant,  trouver  à  redire,  quant  à 
la  disposition  des  quatre  médaillons  renfermés  dans  des 
armatures  rondes,  dont  Tordre  a  été  interverti  lors  de  la 
mise  en  place. 

Comme  dans  toutes  les  verrières  des  xii**  et  xiii^  siècles, 
les  premières  scènes  représentées  partent  de  la  base  du 
vitrail  pour  se  terminer  au  sommet  de  Togive. 

Telle  que  la  verrière  se  présente  dans  son  état  actuel  : 

Le  premier  et  le  plus  inférieur  des  médaillons  ronds 
représente  la  mort  de  la  Sainte  Vierge  ;  vient  ensuite  un 
petit  médaillon  à  quatre  lobes  :  Jésus-Christ,  entre  deux 
anges,  reçoit  l'âme  de  la  Sainte  Vierge  ;  i)uis  un  médaillon 
rond  :  la  mise  au  tombeau  ;  médaillon  à  quatre  lobes  :  anges 
thuriféraires  ;  médaillon  rond  :  couronnement  de  la  Sainte 
Vierge  ;  médaillon  à  quatre  lobes  :  Assomption  ;  médaillon 
rond  :  Translation  du  corps  de  la  Sainte  Vierge  ;  puis,  tout 
en  haut  de  l'ogive,  le  dernier  médaillon  quadrilobé  présente 
deux  anges  tenant  la  couronne  au-dessus  delà  tête  de  Marie. 
L'ordre  des  petits  médaillons  intermédiaires  a  été  respecté, 
mais  celui  des  médaillons  ronds  a  été  interverti. 

Le  premier  représente  la  mort  de  la  Sainte  Vierge,  le  deu- 
xième, sa  mise  au  tombeau,  mais  à  la  place  de  celui-ci 
devrait  se  trouver  celui  qui  ne  vient  qu'en  quatrième  lieu  :  le 
corps  de  la  Sainte  Vierge  porté  au  tombeau.  Le  troisième,  le 
couronnement  de  la  Vierge  ;  à  sa  place  devrait  se  trouver 
la  mise  au  tombeau,  tandis  que  le  couronnement  devrait 
être  tout  en  haut,  c'est-à-dire  au-dessous  du  médaillon 
quadrilobé  représentant  deux  anges  soutenant  la  cou- 
ronne. 

Une  erreur  semblable  ne  devrait  pas  pouvoir  se  produire 
lorsque  des  ouvriers  viennent  remettre  en  place  une  verrière. 
Ou  les  panneaux  devraient  être  numérotés  avec  soin  avant 
la  pose,  ou  bien  l'on  pourrait  charger  quelqu'un  de  surveiller 
ce  travail.  Cela  serait  facile,  en  somme,  et  l'on  éviterait 
ainsi  de  regrettables  erreurs.  » 

11  sera  fait  part  de  ces  observations  à  M.  A.  Mouton,  repré- 


—  30  — 

sentant  à  Chartres  de  M.  rarchitecte  diocésain  pour   qu'il 
soit  remédié  à  Terreur  signalée  par  M.  Denisart. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures  un  quart. 


NOUVEAUX    MEMBRES    ADMIS 

Alemhres  titulaires 

MM.  Louis  BoNNARD ,  Avoué  à  la  Cour ,  avenue  Victoria ,  24 , 
Paris  ;  présenté  par  MM.  Védie  et  R.  Durand. 

CouRONNET,  fabricant  de  tissus,  à  Nogent-le-Rotrou ; 
présenté  par  M.  l'abbé  Langlois  et  M.  Chamberland. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  Mars  1898. 

Revue  des  Etudes  historiques,  1897. 

IhiUt'tin  de  In  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  t.  9. 

Bulletin  du  Comité  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des  Dépar- 
tements, w'"'  3-4. 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  du  Vendômois ,  1807 . 

Kougl  Vitterhest  historié  och  antiquitets  akademiens  Manads- 
hlad.  —  Stockolm ,  1894. 

Société  d'Emulation  et  des  Beaux-  Arts  du  Bourbonnais, 
189(3-1897. 

Bulletin  de  la  Société  archéolor/ique  de  Touraine,  t.  IL 

Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres.  Comptes  rendus 
des  séances,  1897. 

Mémoires  de  la  Société  Académique  de  l'Oise,  t.  XVI. 

Mémoires  de  la  Société  archéologique  de  Bamhouillet ,  1897. 

Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  LVIII. 

Société  archéologique  historicpie  de  l'Orléanais,  t.  XL 


SÉANCE  DU  5  MAI  1898 
Président  :  M.  Belliek  de  la  Chavignerie.  —  M.  Amblard,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Bellier  de  la  Chavignerie,  Amblard, 


—  .;/   — 

Béalé,  de  Boissieu,  Ghamborland,  Champagne,  Corrard, 
R.  Durand,  Gabriel,  Gérondeau,  Lehr,  Ch.  Petrot,  abbés  de 
Sainte-Beuve,  Langlois,  Métais,  Sainsot. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  Aniblard  fait  connaître  qu'il  a  cuniniuniquo  à  AI.  Mouton 
la  note  de  M.  Denisart  relative  au  vitrail  de  la  Gloridcation 
de  la  Vierge  récemment  restauré.  Les  panneaux  ont  été  re- 
placés dans  l'ordre  dans  lequel  ils  se  trouvaient  avant  la 
restauration ,  mais  M.  A.  Mouton  a  pris  bonne  note  de  l'ob- 
servation présentée  à  la  dernière  séance  et  à  la  première 
occasion  les  sujets  seront  replacés  dans  leur  ordre  régulier. 

Admission  d'un  membre  nouveau. 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  otferts  à  la  Société. 

La  Société  de  u  l'American  Muséum  of  Natural  History  » 
de  New-York  demande  à  faire  l'échange  de  ses  publications 
avec  celles  de  notre  Société. 

Les  études  sur  l'histoire  naturelle  ne  rentrant  pas  dans  le 
cadre  de  nos  travaux,  il  ne  sera  pas  donné  suite  à  cette 
demande. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  du  travail  suivant  de 
M.  R.  Merlet  sur  le  livre  récemment  paru  de  notre  confrère 
M.  Audigier  «   ]\']-s  la  Victoire  ». 

«  Il  y  a  peut-être  quelque  hardiesse  à  prétendre  que  le  sol 
fécond,  mais  triste  et  monotone  de  la  Beauce,  soit  propre 
à  inspirer  à  ceux  qui  l'habitent  le  goût  de  la  poésie.  Appli- 
quée à  la  rt^gion  pittoresque  du  Perche  la  même  thèse  ne 
trouvera  pas,  je  crois,  de  contradicteur. 

Le  Perche,  cette  terre  riante  et  boisée,  qui  forme,  à  l'oc- 
cident, comme  le  littoral  verdoyant  des  plaines  dénudées  de 
la  Beauce,  a  conservé,  en  certains  endroits,  quelque  chose 
de  l'aspect  mj^stérienx  de  l'antique  forêt  (pii  la  couvraii 
autrefois  tout  entière.  Les  progrès  de  la  culture  ont  di- 
visé en  parcelles  éparses  ce  qui  était  primitivemnii  une 
barrière  presque  infranchissable;  cependant,  lorsque,  du 
sommet  do  l'un  des  coteaux  (jui  Iraverseul  la  contrée^  en 
tous  sens,  on  jette  un  regard   sur  le  pays  eiivii'onnant .   il 


—  as- 
semble que  les  fragments  de  la  forêt  se  soudent  encore  intime- 
ment les  uns  aux  autres  :  les  champs,  les  prés,  souvent  même 
les  villages  disparaissent  derrière  les  rideaux  d'arbres  qui 
les  enserrent  de  toutes  parts.  Parfois  aussi,  le  panorama  se 
transforme  ;  les  vallées  s'élargissent,  et  la  végétation  fores- 
tière cède  la  place  à  de  vertes  prairies  qui  s'étendent  à  perte 
de  vue  le  long  des  rives  sinueuses  de  quelque  cours  d'eau. 

C'est  dans  une  de  ces  vastes  clairières  qu'est  bâtie  la  jolie 
ville  de  Nogent-le-Rotrou ,  qui  dispute  à  Mortagne  l'honneur 
de  porter  le  titre  de  capitale  du  Perche.  Nogent,  avec  sa 
ceinture  de  collines,  ses  eaux  vives,  ses  frais  pâturages, 
avec  son  donjon  féodal,  ses  églises  du  Moyen  Age,  ses  hôtels 
de  la  Renaissance,  mérite  de  séduire  les  esprits  qui  aiment 
à  rêver  sur  les  beautés  d'un  paysage  ou  sur  les  ruines  d'un 
temps  qui  n'est  plus.  N'est-ce  pas  à  lui  que  revient  la  gloire 
d'avoir  donné  le  jour  à  Rémi  Belleau,  l'un  de  nos  plus  élégants 
poètes  du  XVP  siècle,  et,  naguère  encore,  ne  s'y  pressait- 
on  pas  en  foule  autour  d'une  statue  qu'un  habile  sculpteur 
nogentais  venait  de  consacrer  à  la  mémoire  du  gentil  com- 
pagnon de  Ronsard  ? 

Si  aujourd'hui,  Messieurs,  je  vous  parle  de  Nogent,  c'est 
que  l'un  de  nos  collègues,  que  les  hasards  de  la  carrière 
administrative  ont  rendu  momentanément  notre  compa- 
triote, travaille,  depuis  quelque  temps  déjà,  à  jeter  un 
nouvel  éclat  sur  cette  ville,  qui  est  un  peu  la  nôtre,  et  dont 
il  semble  avoir  fait  sa  patrie  adoptive.  M.  Georges  Audigier 
n'est  pas  un  inconnu  pour  vous.  Vous  savez  tous  qu'il  fut  en 
réalité  l'âme  des  fêtes  si  brillantes,  organisées  l'an  dernier 
pour  l'inauguration  de  la  statue  de  Rémi  Belleau:  beaucoup 
d'entre  vous  se  souviennent  aussi  sans  doute  des  vers  pleins 
d'à -propos  qu'il  nous  lut  comme  souhaits  de  bienvenue, 
lorsque  nous  fîmes,  il  y  a  plusieurs  années,  une  excursion 
archéologique  au  château  des  comtes  du  Perche. 

M.  Audigier,  en  effet,  est  un  poète,  et  poète  des  plus 
délicats;  je  n'en  veux  pour  garant  que  son  livre  «  Vers  la 
Victoire,  »  qui  vient  de  paraître  à  Paris,  chez  Ollendorff.  — 
Nul  mieux  que  lui  n'a  compris  et  n'a  chanté  Nogent  : 

Nogent,  au  fier  donjon,  toi,  dont  le  mur  géant 
S'offre  comme  un  miroir  au  soleil  qui  s'éveille, 
A  la  gloire  du  preux  qui  fut  Rotrou  le  Grand, 


—  39  — 

Nog-ont,  au  fin  castcl,  qui  sait  si  bion  défendre, 
Mùme  contre  l'ennui,  dans  son  jardin  rosé, 
La  comtesse  de  Bar,  Yolande;  de  Flandre, 
Qui  file,  en  espérant  le  retour  du  croisé, 


Nogent,  qui  sais  tanner  et  lisser  les  peaux  fines. 
Qui  sais  teindre  et  tisser  les  laines  et  les  lins, 
Qui  fais  étinceler  les  riches  étamines 
Et  moudre  l'or  des  blés  à  tes  vingt-trois  moulins , 

Nogent  ensoleillé,  quand  la  tour  Saint-Hilaire 
Répond  aux  carillons  de  la  tour  Saint-Laurent , 
Qui  ris  à  tes  poulains  dont  l'œil  ardent  s'éclaire , 
Dont  le  galop  joyeux  bat  le  sol  odorant. 

En  dépit  des  soucis  do  la  politi([uc,  du  monde  et  des 
affaires,  je  pense  que  notre  poète  a  su  se  créer  de  nom- 
breux loisirs,  et  je  me  l'imagine  volontiers  se  livrant  à  de 
longues  rêveries  «  sous  le  bruit  du  petit  Ronne  qui  mur- 
»  mure ,  »  ou  bien  encore  dans  les  prairies  de  l'Huisne  aux 
cent  bras  ; 

Car  que  faire,  à  Nogent,  à  moins  que  l'on  ne  songe, 

et  comment  douter  de  ce  que  j'avance,  lorsqu'on  a  lu  la 
jolie  pièce  intitulée  la  Chanson  de  riluisne: 

En  murmurant  la  chanson  lente 
De  ses  flots  clairs  comme  des  yeux , 
L'Huisne  coule  toujours  contente  : 
Elle  brille  en  les  prés  soyeux. 

Chaque  soir,  écartant  la  branche 
Sans  même  éveiller  les  oiseaux, 
Sa  nymphe,  délicate  et  blanche , 
S'élève  au-dessus  des  roseaux. 

Pareil  au  halo  de  la  lune. 
Son  regard  qui  tremble  est  très  doux, 
Et,  dans  la  nuit  paiement  brune, 
Ses  gestes  sont  légers  et  flous. 


—  40  — 

On  la  voit  à  peine.  Elle  chante 
D"un  ton  délicieux  et  fin  : 
Sa  voix  discrète  est  plus  touchante 
Que  la  lyre  d'un  séraphin. 

Elle  dit  :«  Poète,  je- t'aime  !• 

C'est  pourquoi,  je  parle  si  bas  : 

Mon  cœur  est  pur  comme  un  baptême, 

Mes  paroles  ne  changent  pas 


Dans  la  vie,  hélas  !  monotone 
Si  fort  semblable  au  brouillard  gris , 
Fais  comme  moi  :  malgré  l'automne 
Ne  pleure  pas,  vois,  je  souris  !  » 

Ce  ne  sont  pas  seulement  les  charmes  de  la  nature  qui  ont 
inspiré  à  M.  Audigier  de  gracieuses  compositions.  En  véri- 
table artiste,  il  a  le  culte  de  tout  ce  qui  est  beau.  De  son 
séjour  à  Chartres,  il  a  conservé  le  souvenir  du  uujuument 
qui  est  la  parure  de  notre  cité.  Comment,  d'ailleurs,  aurait- 
il  pu  oublier  cette  merveilleuse  cathédrale,  qui.  par  la 
puissance  de  l'effort  et  par  l'élévation  des  sentiments  qu'elle 
révèle  chez  ceux  qui  l'ont  édifiée,  s'impose  à  l'imagination 
de  tout  homme  épris  d'idéal  ? 

Cette  admiration  du  poète  pour  le  chef-d'œuvre  de  l'époque 
gothique  date  déjà  de  loin;  témoin  ce  livre,  que  M.  Audigier 
a  fait  paraître  il  y  a  plusieurs  années  ',  et  dont  je  détache  le 
sonnet  suivant,  consacré  par  lui  à  l'une  des  plus  belles  sculp- 
tures du  porche  septentrional,  à  la  statue  que  les  archéo- 
logues ont  baptisée  du  nom  de  sainte  Modeste. 

Vierge  du  Moyen- Age,  ô  tranquille  Modeste, 
Que  tu  me  plais ,  statue  au  long  habillement , 
Avec  tes  grands  cheveux,  ton  sourire  charmant. 
Avec  ta  pose  simple  et  ton  candide  geste  ! 

Tu  fus  bien  inspirée,  en  ton  regard  céleste. 
Au  temps  où  l'on  savait  travailler  longuement. 


'  La  Fidèle  Chanson,  Paris,  Olleiulorlf,  1894,  iii-8°,  p.  25. 


—  41  — 

Où  la  dame  filait,  où,  firlole  an  sormont, 
Le  chevalier  mourait  pour  l'Idéal  qui  reste. 

Quel  charme  il  t'a  donné ,  cet  artiste  inconnu , 
Pour  qu'après  six  cents  ans  ton  visage  ingénu 
Ait  gardé  sa  fraîcheur  sous  la  rouille  murale  ! 

Honneur  à  lui  qui  sut ,  de  son  ciseau  vainqueur , 
Pour  rajeunir  sans  fin  la  vieille  cathédrale, 
Sculpter  naïvement  la  grâce  de  ton  cœur  ! 

Vous  savez,  Messieurs,  que,  récemment  encore,  un  écri- 
vain, dont  le  talent,  à  mon  avis,  n'égale  pas  la  réputation , 
a  fixé  sur  notre  basilique  l'attention  du  monde  lettré.  Certes, 
d'autres  que  M.  Huj^smans,  et  longtemps  avant  lui,  ont  été 
profondément  impressionnés  par  la  magnificence  de  Notre- 
Dame  de  Chartres.  Peu  de  gens,  ii  la  vérité,  auront  su  lui 
créer  une  aussi  éclatante  réclame  ;  mais  certains  en  auront 
mieux  parlé,  si  même  ils  ne  l'ont  pas  mieux  comprise. 

Je  voudrais  ici  faire  un  simple  rapprochement  entre  un  }»as- 
sage  du  livre  de  M.  Huysmans  et  un  court  fragment  de 
l'œuvre  de  M.  Audigier.  —  Chacun  de  vous,  j'en  suis  sûr, 
s'est  plus  d'une  fois  arrêté,  au  pourtour  de  la  cathédrale, 
devant  le  resplendissant  vitrail,  que  nos  aïeux,  dans  leur 
admiration  naïve,  ont  décoré  du  nom  de  Xotrc-Dninc  de  lu 
Belle- Verrière.  M.  Huysmans,  à  diverses  reprises,  parle  de 
cette  vénérable  image  de  la  Vierge  : 

«  p]lle  se  découpait,  dit-il,  au  milieu  d"une  croisée,  sem- 
')  blable  à  une  grande  plante  bleue,  et  ses  illusoires  feuil- 
)  lages  grenat  étaient  soutenus  par  des  tuteurs  de  fer  noirs. 
)  Sa  physionomie,  un  tantinet  cuivrée,  presque  Chinoise, 
)  avec  son  long  nez,  ses  yeux  légèrement  bridés,  sa  tête 
')  couverte  d'un  bonnet  noir,  nimbé  d'azur,  regardait  fixe- 
')  ment  devant  elle  ;  et  le  bas  du  visage,  au  menton  court, 
')  à  la  bouche  tirée  par  deux  graves  rides,  lui  donnait  une 

>  apparence  de  femme  souffrante,   un   peu   morose.    Et  là 
encore...,  elle  assistait  un  bambin,  vêtu  d'une  robe  couleur 

>  de  raisin  sec,   un  bambin  ;i  peine  visible  dans  le  fouillis 

>  des  tons  foncés  (pii  l'entouraient.  » 

On  se  demande,  eïi  lisant  ces  lignes,  quelle  impression  a 
ressentie  l'auteur  en  face  de  celle  ravissante  ligure,  pareille 


—  42  — 

à  une  apparition.  Est-ce  de  l'admiration  qu'il  a  éprouvée? 
N'est-ce  pas  plutôt  de  l'indifférence?  Et  combien  je  préfère 
à  la  description  froide  et  maniérée  de  M.  Huj^smans  les 
quelques  vers  consacrés  à  la  même  peinture  par  M.  Andigier! 

Sur  la  belle  Verrière ,  où  s'effeuillent  des  roses , 

Où  pâlit  doucement  for  des  apothéoses 

Pour  mieux  faire  valoir  les  tons  les  plus  soyeux, 

Au  milieu  des  épis ,  des  raisins ,  des  framboises , 
La  Vierge  est  tout  azur,  —  et  toinbent  de  ses  yeux 
Des  myosotis  doux,  pareils  à  des  turquoises. 

Ce  n'est  pas  que  M.  Andigier  ne  sacrifie  volontiers,  comme 
Huysmans,  à  ce  que  je  me  permettrai  d'appeler  le  style 
moderne  :  mais,  s"il  le  fait,  c'est  avec  plus  de  tact;  et  puis, 
l'on  pardonne  aisément  à  un  poète  certaines  tournures  de 
phrase,  certaines  épithètes  hardies,  qui  paraissent  cho- 
quantes dans  un  livre  écrit  en  prose. 

Comme  Huysmans  aussi,  M.  Andigier  est  un  mystique; 
mais,  en  cela  encore,  combien  sa  tournure  d'esprit  me  semble 
préférable  à  celle  du  romancier  décadent!  Son  mj^sticisme, 
s'il  est  moins  orthodoxe,  est  infiniment  plus  sincère.  Lors- 
qu'on a  lu  le  livre  de  M.  Huysmans,  on  ne  peut  se  défendre 
d'un  sentiment  de  trouble,  voire  même  de  dégoût;  et,  j"en 
suis  certain,  malgré  les  professions  de  foi  de  l'auteur,  ce  n'est 
pas  ce  livre  qui  opérera  jamais  la  conversion  d'un  sceptique. 
M.  Andigier,  au  contraire,  sans  afficher  les  mêmes  convic- 
tions, me  paraît  sentir  plus  vivement  la  grandeur  des  mys- 
tères de  la  religion  clirétienne. 

D'ailleurs,  ne  nous  dépeint-il  pas  lui-même  l'état  de  son 
âme  dans  cette  poésie  intime ,  dédiée  à  ses  amis  ? 

Sur  bien  des  points,  mes  chers  amis , 
Nous  ne  pensons  jamais  de  môme  : 
Vous  restez  froids  quand  je  frémis. 
Chacun  de  vous  a  son  système  ; 
Mais ,  vous  mettez  la  vérité , 
Tous ,  au  sommet  de  tous  les  faîtes , 
Avec  la  beauté,  la  bonté  : 
Je  vous  aime  tels  que  vous  êtes. 


—  43  — 

Nos  g^oùts  sont  diffcronts,  c'est  sur; 
Pour  vous,  l'esprit  libre  est  sceptique, 
Et  moi  je  dis  que  tout  cœur  pur 
A  besoin  d'idéal  mystique  : 
Ai-je  tort  ?  Avez-vous  raison  '.' 


La  lumière  a  tant  de  rayons!  ... 

Il  nous  plaît  tant  qu'on  nous  adule  !... 

Pascal  l'a  dit,  nous  le  croyons  : 

«  Incrédule  le  plus  crédule  !  » 

Inclinons-nous  devant  la  foi 

Sans  troubler  les  deuils  ni  les  fêtes , 

Et  tel  que  je  suis,  aimez-moi, 

Je  vous  aime  tels  que  vous  êtes. 

Quelques-unes  des  plus  belles  pages  du  livre  de  M.  Audigier 
nous  retracent  les  scènes  sublimes  de  l'Evangile.  Je  regrette 
de  ne  pouvoir  vous  citer  en  entier  le  poème  sur  La  faite  en 
Egypte,  ou  celui  sur  les  Sept  paroles  du  Christ.  Il  y  a,  dans 
ces  stances,  de  grandes  pensées  exprimées  en  un  langage 
souvent  éloquent.  Tel  ce  cantique  de  la  Vierge,  où  se  retrouve 
comme  un  harmonieux  écho  du  chant  triomphant  du  Mar/ni- 

licat  : 

Dans  notre  maison  sans  murailles, 
Vous  êtes  mes  délices,  vous. 
Le  fruit  béni  de  mes  entrailles , 
Jésus,  dont  le  nom  m'est  si  doux! 
Dormez,  dans  la  crèche  rustique 
Votre  souffle  est  tranquille  et  pur  : 
Il  est  comme  le  parfum  sur 
La  blanche  fleur  du  lys  mystique. 

La  plus  belle  étoile  de  Dieu 
Sur  votre  front  s'est  arrêtée  : 
Dormez  sous  le  firmament  bleu, 
Espérance  que  j'ai  chantée. 


Mon  àme  semble  être  plus  grande 
Pour  glorifier  le  Seigneur, 
Dormez  !  Je  veux  lui  faire  offrande 
De  tout  mon  immense  bonlieur. 


—  44  — 

Sous  votre  tète  gracieuse  , 
La  paille  brille  comme  Tor, 
Comme  le  soleil  du  Tliabor , 
Comme  la  pierre  précieuse. 

Jésus,  ô  mon  fils  bien-aimé, 
Dans  l'abandon,  dans  le  mystère, 
Voici  que  vous  avez  charmé 
Les  petits,  les  grands  de  la  terre  ! 
Vous  êtes  mes  délices,  vous. 
Le  fruit  béni  de  mes  entrailles  : 
Dans  notre  maison  sans  murailles, 
Jésus,  que  votre  nom  m'est  doux  ! 

Ces  quelques  citations  ne  donnent  qu'une  idée  impar- 
faite du  talent  souple  et  original  de  M.  Audigier.  Il  se  plaît  à 
nous  entretenir  des  sujets  les  plus  divers.  S'il  professe  de 
l'admiration  pour  le  christianisme,  il  ne  se  montre  pas 
indifférent  aux  religions  de  l'Orient;  il  aime  les  épopées  des 
peuples  du  Nord,  comme  il  sait  apprécier  les  productions 
de  nos  romanciers  du  Moj'en  Age.  II  chante  tour  à  tour 
l'amitié,  la  sagesse,  la  douleur  et  l'amour.  —  Ses  poésies 
revêtent  aussi  des  formes  multiples,  et  l'on  dirait  que  les 
ditlicultés  mêmes  ont  pour  lui  de  l'attrait.  Il  excelle  à  com- 
poser les  pièces  légères,  telles  que  rondeaux,  ballades  et 
sonnets. 

Mais  je  sens.  Messieurs,  qu'il  est  temps  que  je  m'arrête. 
Ne  serait  -  il  pas  d'ailleurs  superflu  d'analyser  en  détail 
l'œuvre  de  notre  collègue  ?  Chacun  de  vous  tiendra  à 
connaître  mieux  que  par  un  compte  rendu,  ce  volume,  dont 
vous  garderez,  je  n'en  doute  pas,  le  plus  agréable  souvenir, 
et,  lorsque,  plus  tard,  les  brillants  emplois,  qui  lui  sont  ré- 
servés, auront  entraîné  M.  Audigier  loin  de  notre  région, 
nous  conserverons  ainsi  la  mémoire  de  son  passage  parmi 
nous,  certains  que  lui  non  plus  n'oubliera  jamais  ni  Chartres 
ni  les  Chartrains, 

Ni  les  prés  verts,  où  THuisne  et  la  Ronne  si  tendre 
S'en  vont,  liant  les  fleurs  d'un  long  ruban  d'argent.  » 

M.  l'abbé  Langiois  lit  ensuite  la  note  suivante  relative  à 


—  15  — 

un  livre  de  M.  le  D""  Weese,  ayant  pour  titre  :  L' lu- oie  CAmv- 
traiiie  de  Sculpture. 

«  Le  travail  si  intéressant  de  M.  Lehr,  sur  le  livre  du  Docteur 
Voge,  nous  en  fait  espérer  d'autres  du  même  genre  et  du 
même  auteur. 

M.  le  Docteur  Weese  (un  archevêque  allemand),  vient  de 
publier  une  remarquable  MonogrnjjJno  des  sculptures  de  In 
cathédrale  de  Bamherg  '.  Dans  celles  qui  datent  de  la  seconde 
moitié  du  xiii"  siècle,  le  savant  archéologue  a  reconnu  un 
caractère  français  très  marqué,  poussant  plus  loin  ses  re- 
cherches il  en  a  retrouvé  le  prototjpe  à  Reims,  et  il  compare 
une  à  une  les  statues  de  Bamberg  à  celles  de  Reims.  Au 
point  de  vue  de  l'origine  française  de  la  sculpture  médiévale 
cet  ouvrage  a  une  grande  importance,  il  n'est  pas  impossible 
qu'il  intéresse  directement  l'école  de  Chartres. 

M.  Marquet  de  Vasselot  en  a  rendu  compte  dans  La  Chro- 
ni([ue  des  Arts  des  16  et  23  avril  1898  ;  à  noter  le  reproche 
qu'il  adresse  à  M.  Weese  d'avoir  adopté  sans  restrictions 
certaines  théories  du  Docteur  Voge.  » 

M.  l'abbé  Langlois  demande  que  la  Société  fasse  l'achat  du 
livre  du  D"^  Weese,  M.  Lehr  pourrait  alors  en  faire  un  rapport 
comme  il  l'a  fait  pour  celui  du  D''  Voge. 

Cette  demande  sera  examinée. 


Puis  il  lit  la  note  bibliographique  suivante  sur  le  livre  de 
M.  Huysmans  «  La  Cathédrale\d^e  Chartres.  » 


«  Quand,  par  une  calme  et  tiède  soirée  d'été,  le  voyageur, 
attardé  dans  la  plaine  beauceronne,  aperçoit  surgissant  à 
Thorizon  la  silhouette  imposante  de  la  cathédrale,  l'admira- 
tion envahit  son  âme,  il  t'prouve  un  religieux  saisissement, 
une  sensation  d'un  caractère  tout  particulier  venant  sans 
doute  de  7a  perspective  dans  une  lumière  atténuée  ;  mieux  que 
jamais  son  intelligence  comprend  et  pénètre  le  chef-d'œuvre, 
avec  lui  la  pensée  se  dégage  du  sol  et  s'élève  vers  les 
régions  supérieures  jusqu'à  Dieu. 


^  A.  Weese.  Pie  Bamljcrger  Donisculptureii.  —  Stuilieii  zur  deutscheii  Kuiist- 
geschichte.  Strasbourg,  Heiz,  181)7,  iii-8'%  175  p.,  33  planches. 


—  46  — 

Cette  impression,  l'artiste,  qui  est  en  Huysmans,  a  voulu 
la  rendre  dans  son  livre  :  un  tableau  aux  ombres  nettement 
accusées.  Quoi  qu'il  en  soit  du  procédé  littéraire,  les  boutades 
du  mystique  Durtal  sur  notre  bonne  ville  ne  seront  prises  au 
sérieux  par  personne,  et  les  archéologues  chartrains  trouve- 
ront toujours  dans  La  Cathédrale,  des  pages  qu'ils  aimeront  à 
relire,  par  exemple  les  incomparables  descriptions  des 
vitraux  ^  et  des  portails  -. 

Il  a  été  très  diversement  apprécié  l'auteur  de  Là-Bas,  d'En 
Route,  et  de  La  Cathédrale  ;  les  critiques  l'ont  jugé,  chacun  à 
leur  point  de  vue  personnel  ;  au  fond,  il  semble  que  son 
œuvre,  comme  son  état  d'âme  échappe  à  l'analyse. 

L'ouvrage  a  eu  un  grand  retentissement;  traduit  en  plu- 
.  sieurs  langues,  il  remporte  un  véritable  succès  de  librairie 
en  France,  en  Amérique,  en  Angleterre  et  en  Allemagne. 
Autour  de  lui  est  née  une  abondante  littérature  de  comptes 
rendus.  Pour  donner  une  idée  du  grand  nombre  d'articles 
que  la  presse  lui  a  consacrés  nous  apportons  ici  le  résultat 
d'un  sondage  provisoire,  et  nous  devons  dire  que  la  tâche 
nous  a  été  facilitée  par  une  personne  bien  renseignée  ^. 

Il  en  a  été  parlé  dans  : 

Figaro  [Le],  29  janvier  1898,  Rodenbach. 
Temps  (Le)  l^'  février  1898,  Brisson  Adolphe. 
Eclw  de  Paris  (V),  6  février  1898,  Descaves  Lucien. 
Journal  de  Chartres  {Lc)^  6  février  1898,  non  signé. 
Charivari  (Le),  7  février  1898,  Girard  Paul. 
Gil  Blas  [Le],  11  février  1898,  Baragnon  Louis. 
Illustration  (L').  12  février  1898,  non  signé. 
Evénement  (L'),  14  février  1898,  Claretie  Léo. 
Eclair  (L),  15  février  1898,  non  signé. 
Nouvelle  Revue  (La),  15  février  1898,  Ledrain. 
Monde  Illustré  (Le),  19  février  1898,  non  signé. 
Journal  des  Débats  (Le),  19  février  1898,  Lalo  Pierre. 

»  P.  30-36,  81,  163-1G5,  216,  389-395,  397,  402. 

2  Portail  nord,  p.  311,  313-334,  336-342;  portail  sud,  p.  .149-468. 

•*  Des  extraits  parurent  d  abord  dans  :  Le  Correspondant  (10  lévrier  1897), 
h' Eclw  de  Paris  (\e  mercredi  de  cliaque  semaine,  pendant  les  derniers  mois  de 
1897  et  les  premiers  de  1898),  Les  Annales  politiques  et  littéraires  (6  lévrier 
1898). 


—  47  — 

Petite  République  {La),  22  février  1898,  Sainte-Croix  (C  de). 

Soleil  (Le),  24  février  1898,  Canivet. 

Figaro  {Le),  24  février  1898,  Gille  Philippe. 

Liberté  {La),  24  février  1898,  Perret  Paul. 

Gaulois  {Le),  26  février  1898,  non  signé. 

Univers  fL'),  26  février  1898,  Veuillot. 

National  [Le],  28  février  1898,  Royaumont. 

Jour  {Le),  28  février  1898,  Duval  Georges. 

France  Cbrétienne  {La),  28  février  1898,  Antonini. 

Quinzaine  {La),  le^  mars  1898,  Broussolle  J.-C. 

Mercure  de  France  {Le),  mars  1898,  Valéry. 

Voix  de  Notre-Dame  de  Chartres,  mars  1898,  non  signé. 

Revue  Hebdomadaire  {La),  5  mars  1898,  Bordeaux. 

Corporation  {La),  5  mars  1898,  Marolles  (de). 

Vie  Parisienne  {La),  .5  mars  1898,  non  signé. 

Temps  {Le),  6  mars  1898,  Deschamps  Gaston. 

Gaulois  {Le),  6  mars  1898,  Rod  Edouard. 

Correspondant  {Le),  10  mars  1898,  Mugnier  labbé). 

Peuple  Français  {Le),  10  mars  1898,  Vigneron  Paul. 

Petit  Moniteur  {Le),  10  mars  1898,  Vigneron  Paul. 

Journal  {Le),  10  mars  1898,  Coppée  François. 

Sillon  {Le),  10  mars  1898,  Lyonnais. 

Droits  de  l'Homme  {Les),  13  mars  1898,  non  signé. 

Vérité  {La),  14  mars  1898,  Loth  Arthur. 

Fronde  {La),  16  mars  1898,  non  signé. 

Journal  {Le),  16  mars  1898,  Silvestre  Armand. 

Evénement  (L'),  18  mars  1898,  Dupray  Paul. 

Temps  Nouveaux  {Les),  19  mars  1898,  Grave. 

Voltaire  {Le),  23  mars  1898,  Armon  (d'). 

Justice  {La),  23  mars  1898,  Armon  (d'). 

Simple  Revue  {La},  1^''  avril  1898,  Créhanges  André. 

Hyperchimie  (L'),  avril  1898,  F.  J.  C. 

Revue  de  France  (La),  avril  1898,  non  signé. 

Revue  Blanche  [La),  l^"  avril  1898,  Gourmont  (Remy  de). 

Revue  des  Revues  {La),  1"  avril  1898,  non  signé. 

Plume  {La),  1"^  avril  1898,  Retté  Adolphe. 

Nouvelle  Revue  {La),  1^^  et  15  avril  1898,  Pauhlan  Fr. 

Libertaire  {Le),  2  avril  1898,  Jouvion  Emile. 

Publiskers  Circular,  2  avril  1898,  non  signé. 

Indépendance  Belge  (L'),  3  avril  1898,  non  signé. 

Univers  (L'),  4  avril  1898,  Ribet  (chanoine  J.). 

Petit  Dauphinois  {Le),  5  avril  1898,  Salom  Paul. 

Petit  Moniteur  de  Rome  [Le),  6  avril  1898,  non  signé. 

Semaine  des  Constructeurs  {La),  9  avril  1898,  Lambin  Emile. 


—  48  — 

Mémorial  Diplomatique  {Le),  10  avril  1898,  Baragnon  Loiiis-N. 

Univers  (L'I,  16  avril  1898,  Ség-ur  (A.  de). 

Etudes  des  Pères  Jésuites,  20  avril  1898,  Noury  (le  Père  Jean). 

Le  28  janvier  1898,  M.  Tabbë  Mugnier,  premier  vicaire  à 
Sainte-Clotilde,  a  fait  une  conférence  au  cercle  du  Luxem- 
bourg, en  faveur  de  La  Cathédrale,  sur  l'école  naturaliste  et 
l'art  gothique.  M.  Tabbë  G.  Périès,  vicaire  k  la  Sainte-Trinité, 
a  répondu  par  une  brochure  intitulée  :  La  littérature  Reli- 
gieuse de  M.  Huysmans  d'après  son  dernier  livre  «  La  Cathé- 
drale ».  Paris,  Lamulle  et  Poisson,  1898,  in-8°,  15  p.  » 

M.  l'abbé  Sainsot  communique  à  la  Société  le  texte 
officiel  des  vœux  émis  '  par  le  troisième  Congrès  inter- 
national de  Bibliographie,  tenu  à  Paris  (184,  boulevard 
Saint-Germain),  du  13  au  16  avril  1898  au  sujet  de  la  Biblio- 
graphie proprement  dite. 

1°  Que,  dans  les  différents  Etats  les  pouvoirs  publics  accor- 
dent largement  les  crédits  nécessaires  à  la  confection  inces- 
sante, d'inventaires  et  de  catalogues,  aussi  complets  et  aussi 
détaillés  que  possible,  de  toutes  les  bibliothèques  publiques. 

2°  De  voir  les  Sociétés  savantes,  les  revues  périodiques  et 
les  Bibliographes  répondre  à  l'exemple  de  coopération  qui 
leur  est  adressé  par  l'Ins-titut  international  de  Bibliographie 
de  Bruxelles,  spécialement  en  lui  envoyant  les  résultats  de 
leurs  travaux  -. 

3''  De  voir  encourager  la  publication  de  Bibliographies 
Locales  suivant  le  type  adopté  par  M.  Langlois  pour  la 
Bibliographie  d'Eure-et-Loir.  » 

La  Société  décide  qu'elle  s'abonnera  à  la  publication  de 
M.  l'abbé  Langlois  «  La  Bibliograj/hie  d'Eure-et-Loir,  »  et 
qu'elle  fera  l'achat  de  la  collection  d'eaux  -  fortes  de 
M.  P.  Gillard  relatives  au  département  d'Eure-et-Loir. 

M.  Chamberland,  dans  une  communication  verbale,  donne 
la  fin  de  son  étude  sur  Ive  de  Chartres  : 


^  Envoya  par  i\l.  Lehrs,   de  la  liililiothtique  Nationale,  secrétaire  général  du 

Congrès. 

-  Ta|)les  de  chaque  volume. 


—  49  — 

M.  Esmein,  dit-il,  fait  une  analyse  dotailléc  de  la  lettre 
191  (trad.  Merlet),  où  révêque  de  Chartres  explique  et  excuse 
sa  conduite  dans  l'affaire  de  rëlection  de  rarclievêqne  de 
Reims,  Raoul  le  Verd  (1100).  Il  aflirme  que  ses  priucipes 
sur  le  serment  de  fidélité  ou  d'hommage  féoihil  exigé  des 
évêques  par  les  roîs  concordaient  bien  avec  ses  idées  sur 
l'investiture  exposées  dans  les  lettres  01 ,  235  et  238. 

Voilà  pourquoi  M.  Esmein  trouve  «  étrange  »  que  dans  la 
lettre  104  écrite  à  propos  de  l'élection  de  Gualon  à  l'évêché 
de  Beauvais,  Ive  refuse  aux  rois  le  droit  de  ratifier  les  élec- 
tions des  évêques,  sans  lequel  l'investiture  laïque  n'aurait 
pas  eu  «  d'importance  véritable  ».  Il  relève  avec  soin  les 
«  contradictions  »  qui  existent  entre  cette  lettre  104  et  la 
célèbre  lettre  01 ,  puis  il  conclut  qu"il  y  a  là  une  «  décision 
d'espèce  »  et  qu'Ive  «  invoque  des  principes  qui  ne  sont  pas 
les  siens  »,  car  il  désire  avant  tout  que  sa  chère  église  de 
Beauvais  ait  un  bon  évèque  et  que  Gualon,  son  vertueux 
ami ,  triomphe  d'un  scandaleux  concurrent,  lequel  est  sou- 
tenu par  le  roi. 

M.  Chamberland  s'est  demandé  si  Févèque  de  Chartres 
avait  toujours  eu  les  mêmes  idées  sur  la  question  des  droits 
du  pouvoir  civil  :  elles  ont  pu  en  effet  se  modifier  à  un  nu)- 
ment  donné  de  sa  carrière.  S'il  en  est  ainsi  les  diff"érences 
constatées  ne  seraient  pas  d'étranges  contradictions,  mais  de 
simples  variations.  Or  les  divergences  entre  la  lettre  01, 
écrite  en  1090,  et  la  lettre  104,  écrite  en  1101,  peuvent  s'ex- 
pliquer par  ce  fait  que  le  légat  trouva  téméraires  certaines 
interprétations  contenues  dans  la  lettre  01  et  que  le  pape  lui- 
même  (alors  Urbain  II)  écrivit  à  l'évêque  de  Chartres  une 
lettre  si  sévère  qu'il  proposa  sa  démission  :  c'est  ce  que 
montre  la  lettre  07.  La  démission  ne  fut  pas  acceptée,  nuiis 
il  est  naturel  de  penser  que  les  idées  d'Ives  de  Chartres  se 
modifièrent  et  la  lettre  104  autorise  précisément  cette  hypo- 
thèse. 

Quant  à  la  fanunise  lettre  238,  écrite  en  1112,  elle  n'est 
pas  la  confirmation  pure  et  sinq)le  de  la  lettre  01 ,  écrite 
seize  ans  auparavant.  Elle  est  beaucoup  plus  sévère  pour 
l'investiture  laïque  par  la  crosse  et  l'anneau.  Km  oulre,  c'est 
une  lettre  «  collective  »,  adressée  au  légat  par  l'archevêque 
de  Sens  et  ses  suffragants  rcMiuis  on  synode.  Sans  doute  Ive 
Tome  X,  P.-  l .  4 


-50  -       ' 

de  Chartres  est  un  des  signataires  de  cette  lettre,  mais  il  est 
difficile  d'y  chercher  l'expression  rigoureuse  de  sa  pensée 
personnelle  :  d'autant  plus  difficile  que  cette  lettre  238  diffère 
notablement  de  la  lettre  235.  bien  personnelle  celle-là  et 
écrite  vers  la  même  date,  dans  les  mêmes  circonstances. 
Et  M.  Esmein ,  préoccupé  de  montrer  l'invariabilité  des  prin- 
cipes d'Ive  de  Chartres,  a  été  amené  à  donner  de  cette  lettre 
235  une  interprétation  forcée.  Il  me  paraît  difficile  d'essayer 
d'accorder  toutes  ensemble  les  lettres  Gl,  104,  235  et  238.  Et 
ce  n'est  pas  du  tout  nécessaire,  puisque  la  lettre  61  est  ins- 
pirée par  des  principes  qu'Ive  a  sans  doute  abandonnés  après 
l'admonestation  du  Pape,  et  que  la  lettre  238  est  une  lettre 
collective  :  il  suffit  d'accorder  les  lettres  104  et  2.35,  et  rien 
n'est  plus  simple.  Quelques-unes  des  difficultés  de  la  question 
seraient  donc  amoindries  ou  supprimées  ;  mais  il  en  reste. 

Il  serait  sans  doute  impossible  de  suivre  de  près  l'évolution 
de  la  pensée  d'Ive  de  Chartres,  car  nous  ne  possédons  qu'une 
partie  de  sa  correspondance.  Mais  on  pourrait  peut-être 
trouver  des  renseignements  précis  sur  les  idées  de  l'arche- 
vêque de  Sens  et  de  ses  divers  suffragants,  et  déterminer 
ainsi  dans  quelle  mesure  la  lettre  238  est  l'expression  de  la 
jDensée  personnelle  d'Ive  de  Chartres  eu  Fannée  1112.  En 
tout  cas,  si  le  travail  de  M.  Esmein  renferme  des  morceaux 
excellents  et  définitifs,  car  ses  analyses,  ^  à  une  ou  deux 
exceptions  près,  —  sont  très  précises  et  très  rigoureuses, 
son  système  ne  paraît  pas  inattaquable.  Une  étude  nouvelle 
de  la  question  des  investitures  dans  les  lettres  d'Ives  de 
Chartres  ne  serait  donc  pas  superflue. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


NOUVEAU    MEMBRE    ADMIS 

Mcnihi'f  tifiiliiiro 

M.  Bonnet  (Raoul)  rue  de  Bagneux,  11,  à  Paris;  présenté 
l>ar  M.  Cliamljcrlaud  et  M.  l'alihé  Langlois. 


—  51  — 

Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  Mai 

Envoi  (lu  Ministère  :  CataloLi'iic  dvs  nijinnscrits  des  l)il)lio- 
Ihèquos  (le  Paris  ol  de  jjrovince.  —  Dictionnaire  topogra- 
pliiqnc  de  la  France  {Canin}). 

Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  9,  2'-  liv. 

Nofizie  Historiche  di  Cnstelniiovo  in  Xnjioli,  per  Ferdinando 
Colonna  de'  principi  Stigliano. 

Journal  des  Savants,  janxler,  février,  mars  cl  avril  1S1)<S. 

Monuments  grecs,  n°*  23  à  25,  2"  vol. 

Ilnllcfin  nrchcdlocfique  et  Iiisfririi/uc  de    Tarn-  cl  -  (itinnine , 

1897,  t.  XXY. 

Bulletin  archi'oiof/ii/uc  du  Comité  des  travaux  Iiislorii/ucs, 
1800,  3"  livr. 

Nevue  des  Questions  Iiistorit/ues,  32*^  année,  avril  1898. 

Bulletin  de  la  Société  scientilique,  Jiistoi'if/ue  et  nrcliéolo- 
gique  de  la  Corrèze,  t.  20,  1'"  livr. 

Biblio/hrtjuc  de  l'Ecole  des  Hautes  Etudes,  sciences  reli- 
gieuses, t.  1. 

Bulletin  de  la  Société  historique  et  archéologique  de  l'Orne, 
t.  XYII,  1«'  Bulletin. 

Revue  des  Etudes  grecques,  i.  X,  n"  40. 

Archives  historiques  du  diocèse  de  Chartres,  n°^  39  et  40. 

Documents  sur  la  province  du  Perche,  31"  fascicule. 

Etudes  d'ethnographie  préhistorique,  fouilles  à  Brassem- 
pouy  en  1890,  par  E.  Piette  et  J.  de  la  Porterie. 

Mémoires  de  la  Société  Eduenne,  t.  XXV,  1897. 

Académie  des  Inscriptions  et  Belles  -  Lettres ,  comptes 
rendus  des  séances  de  1898,  t.  XXYI. 

Bulletin  de  la  Société  Dunkerquoise,  1897,  2'"' fascicule. 

Annuaire  des  Bihliothèc/ues  et  des  Archives,  1898. 

Vers  la  Victoire,  par  Georges  Audigier,  Paris,  Ollendurll, 

1898.  —  Don  de  Fauteur. 


SÉANCE  DU  2  JUIN  1898 
Président  :  M.  rAl)bf''  Cleryal.  —  M.  Amblard,  secn-taire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  (juart. 

Membres  présents  :  MM.  l'abbé  Clorval,  Amblard,  Bealé, 


—  52  — 

Brosseron,  Chamberland ,  Champagne,  Corrard,  Denos,  R. 
Durand,  Gérondeau,  Lehr,  Petrot-Garnier,  abbés  Métais, 
Sainsot,  de  Sainte-Beuve. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  donne  la  liste  des  ouvrages  offerts  ou 
adressés  à  la  Société. 

Il  fait  ensuite  connaître  qu'il  a  reçu  une  lettre-circulaire 
de  la  Société  Française  d'Archéologie  dont  il  donne  lecture , 
annonçant  que  le  Congrès  archéoloqique  de  France  tiendra 
cette  année  sa  soixante -cinquième  session  à  Bourges.  Cette 
session  s'ouvrira  le  mercredi  G  juillet,  à  deux  heures. 

Il  invite  les  membres  de  la  Société  qui  voudraient  adhérer 
à  ce  Congrès  à  en  donner  avis  à  M.  Henri  de  Grossouvre, 
trésorier  du  Congrès  à  Bourges. 

M.  Amblard  dit  qu'il  a  l'intention  d'y  assister,  et  qu'il  se 
présentera  dans  ce  cas  comme  délégué  de  la  Société  archéo- 
logique d'Eure-et-Loir. 

M.  l'abbé  Sainsot  dit  qu'il  serait  bon  do  faire  dès  mainte- 
nant des  démarches  en  vue  d'obtenir  la  session  d'un  prochain 
Congrès  à  Chartres. 

M.  Amblard  répond  qu'il  a  déjà  fait  à  ce  sujet  des  ouver- 
tures à  M.  de  Mars3^  qui  a  paru  prendre  sa  proposition 
en  considération  :  il  ne  peut  préjuger  quelle  sera  sa 
décision  mais  il  a  l'intention  de  revenir  avec  insistance  sur 
sa  proposition  quand  il  aura  occasion  de  voir  M.  de  Marsy 
au  prochain  Congrès. 

M.  Chamberland  donne  communication,  au  nom  de 
M.  Raoul  Bonnet,  de  Paris,  d'une  lettre  de  Sergent-Marceau, 
adressée  de  Nice  le  8  avril  1838  à  notre  compatriote 
M.  Marescal ,  dans  laquelle  il  est  fait  mention  du  don  qu'il  se 
propose  de  faire  à  la  ville  de  Chartres  de  dilférents  objets 
ayant  appartenu  au  général  Marceau,  entre  autres  du  sabre 
du  général  et  d'un  portrait  de  M"''  do  Château-Giron  au  sujet 
duquel  il  écrit  les  lignes  suivantes  : 

«  Je  possède  le  portrait  do  M""'  Le  Prêtre,  comtesse  de 
»  Château- Giron,  que  Marceau  allait  épouser;  ce  portrait 
»  était  placé  sur  son  cœur  depuis  quatre  années,  où  on  l'y  a 


—  53  — 

»  trouvé  après  sa  mort.  Il  a  été  donné  à  Emira  par  celle 
»  qu'elle  appelait  sa  sœur.  Je  le  laisse  après  ma  mort  à  la 
»  ville  de  Chartres.  Agathoph.  ne  l'ayant  pas  connue  n'y 
»  mettra  pas  autant  d'intérêt,  mais  je  l'engagerai  à  léguer 
»  après  lui  le  sabre;  son  fils  aura  assez  du  vase  de  cendres. 
»  Vous  pouvez  annoncer  ces  dispositions  à  nos  compatriotes.  » 

Le  sabre  de  Marceau  existe  bien  au  Musée  de  la  ville  de 
Chartres,  mais  il  n'est  à  la  connaissance  d'aucun  des  mem- 
bres présents  que  le  portrait  de  M""  de  Château-Griron  signalé 
dans  la  lettre  de  Sergent  y  ait  jamais  figuré. 

Il  y  aurait  intérêt  à  savoir  d'abord  si  le  don  en  a  été  fait 
en  même  temps  que  celui  du  sabre,  ce  qui  paraît  facile  à 
vérifier,  le  dépôt  ayant  dû  en  être  officiellement  constaté. 
Dans  ce  cas,  que  serait  devenu  ce  portrait? 

Dans  le  cas  contraire,  peut-être  pourrait-on  essayer  de 
découvrir  dans  quelles  mains  il  a  pu  rester  et  se  transmettre 
par  la  suite. 

Des  recherches  seront  faites  dans  ce  sens. 

M.  l'abbé  Sainsot  donne  lecture  de  la  Revue  de  l'année  1897. 

1°  ARCHÉOLOGIE 

Au  mois  de  novembre,  on  a  trouvé  a  Anet,  dans  un  terrain  amiexé 
au  cimetière,  un  sarcophage  en  pierre  que  l'on  croît  êlre  gallo-romain. 
Ce  sarcophage  est  bien  conservé,  mais  le  couvercle  a  été  brisé  par  les 
vignerons,  lorsqu'ils  défonçaient  leurs  vignes.  Il  était  orienté  et  en- 
foncé seulement  à  un  mètre  dans  le  sol.  Sa  longueur  est  de  deux 
mètres.  Auprès  de  cet  antique  cerceuil,  on  a  découvert  deux  corps  avec 
leurs  têtes  tournées  vers  le  nord,  ce  que  l'on  croit  indiquer  une  sé- 
pulture antérieure  à  l'ère  chrétienne  ;  une  épée  rongée  par  la  rouille 
était  placée  à  gauche  de  ces  corps.  Les  fouilles  se  poursuivaient  ;  il 
n'a  point  été  fait  mention  de  nouvelles  découvertes. 

—  Lo  nouvel  architecte  de  nos  monuments  religieux  a  voulu  signa- 
ler son  entrée  en  fonctions  par  une  entreprise  qui  lui  fera  le  plus 
grand  honneur,  si,  comme  tout  permet  de  l'espérer,  elle  est  menée  à 
bien.  Il  a  commencé  la  restauration  complète  du  portail  méridional  de 
la  cathédrale  de  Chartres  qui,  depuis  longues  années,  était  déshonoré 
par  une  forêt  d'étais  nécessités  par  son  peu  de  solidité.  Les  journaux 
chartrains,  Journal  de  Chartres,  Croix  d'Eure-et-Loir,  Voix  de  Nôtre- 
Darne  de  Chartres,  ont  donné  d'intéressants  (hHails  sur  les  opi-rations 
préliminaires  et  sur  la  réouverture  delà  troisième  porte  de  celte  façade, 
qui  avait  été  fermée,  pendant  la  Révolution,  pour  établir  la  chapelle 
du  Lazare.  Il  suffit  de  signaler  ici  ce  fait  ;  ceux  qui  voudront  de  plus 


—  54  — 

amples  renseignements  les  demanderont  aux  fouilles  indiquées  ci- 
dessus. 

On  me  permettra  cependant  de  saisir  aux  cheveux  l'occasion  qui  se 
présente  de  revenir  sur  une  question  que  j'ai  déjà,  sans  grand  succès, 
soumise  à  la  Société  Archéologique,  et  qui  me  semble  pourtant  digne 
de  son  attention,  car  elle  est  de  nature  à  produire  des  résultats  dont 
elle  aurait  grandement  à  s'applaudir. 

L'emmarchement  du  portail  en  question  a  été  enlevé  tout  entier,  et 
des  fouilles,  qui  ont  été  poussées  jusqu'aux  murailles  du  monument, 
ont  mis  à  nu  les  fondations  qui  soutiennent  ce  vaste  portique.  Sans 
doute  les  terres  qu'on  a  enlevées  avaient  été  rapportées,  et  elles  n'of- 
fraient pas  le  même  intérêt  qu'un  terrain  primitif;  mais  est-il  témé- 
raire de  supposer  qu'elles  renfermaient  quelques  débris  remontant  à  ' 
l'époque  oîi  elles  avaient  été  déposées  en  ce  lieu?  Il  aurait  été  utile  de 
s'en  assurer,  et  une  Société  comme  la  nôtre  aurait  été  tout-à-fait 
dans  son  rôle,  en  déléguant  un  de  ses  membres  pour  suivre  ces  tra- 
vaux de  terrassement.  Si  aucune  découverte  n'avait  récompensé  le 
zèle  de  ce  surveillant  volontaire,  il  aurait  pu  du  moins  nous  faire  un 
rapport  sur  la  méthode  employée  par  les  maîtres  de  l'œuvre  du 
moyen-âge,  pour  asseoir  cette  puissante  construction. 

De  plus,  puisqu'on  a  attehit  les  murs  de  la  cathédrale  dans  une 
partie  qui  n'a  point  été  visitée  depuis  plusieurs  siècles,  n'aurait-il  pas 
été  opportun  de  constater  l'état  de  ces  murs  avant  la  construction  des 
portiques?  Il  est  très  probable  que  des  traces  de  portes  ou  de  fenêtres 
et  d'autres  détails  d'architecture  nous  auraient  appris  des  particula- 
rités aujourd'hui  tombées  on  oubli,  et  que  notre  délégué  aurait  rele- 
vées, pour  l'instruction  des  archéologues  présents  et  futurs. 

La  délégation  que  je  propose  pourrait  rendre  service,  non  seule- 
ment dans  le  cas  qui  vient  de  se  présenter,  mais  dans  toutes  les  cir- 
constances où  seraient  en  jeu  la  consolidation,  la  conservation  ou  la 
restauration  d'un  monument  intéressant  l'archéologie.  Elle  aurait  pu 
par  exemple  servir  à  éviter  l'erreur  dans  la  pose  des  vitraux  qui  a 
été  signalée  dernièrement.  Elle  donnerait  aussi  autorité  pour  empêcher 
certains  actes  de  vandalisme,  pour  mettre  les  monuments  a  l'abri 
d'injures  volontaires,  qui  ne  leur  sont  pas  moins  préjudiciables  que  les 
injures  du  temps,  comme  sont  les  coups  de  pierres  des  écoliers,  l'ins- 
cripLion  de  leurs  noms,  sur  les  sculptures  en  pierre  tendre,  par  des 
passants  malavisés  que  le  poète  latin  llétrit  d'une  épithéte  un  peu 
dure  mais  trop  bien  méritée  '. 

Comme  la  première  fois,  les  objections  ne  manqueront  pas  de  pleu- 
voir sur  cette  projjosition  ;  qu'on  me  permette  de  riipondre  à  l'avance 
à  celles  qu'il  est  facile  de  prévoir. 

On  dira  d'abord  :  «  Nous  n'avons  pas  qualité  pour  cela.  »  11  y  a  là, 
je  crois,  une  erreur,  nui  donc,  en  ell'et,  peut  être  mieux  qualifié  qu'une 
Société  Archéologique,  pour  s'occuper  de  questions  où  l'archéologie 


'  Nomina  slullornm  scniper  parietibus  insunl.  Les  noms  des  imbéciles  se 
lisent  toujoiii's  sur  les  iiiin'aiiles. 


—  55  — 

est  si  grandement  intéressée?  Parmi  les  motifs  qu'on  met  en  avant 
pour  provoquer  l'établissement  d'une  Société  de  ce  genre,  la  conser- 
vation des  monuments  tient  toujours  le  premier  rang.  Antiqua  vene- 
rari,  dit  la  devise  adoptée  par  la  nôtre  ;  or  il  ne  s'agit  pas  d'un  res- 
pect purement  platonique,  mais  d'une  protection  efTective,  et  nous 
n'accomplissons  la  promesse  contenue  dans  cette  devise  que  quand 
nous  nous  employons  de  tout  notre  pouvoir  à  étudier,  à  garantir,  à 
conserver  les  édifices ,  les  objets  et  ouvrages  qui  sont  du  domaine  de 
l'archéologie. 

On  insistera  en  disant  :  «  Si  nous  avons  qualité  dans  l'espèce,  nous 
ne  pourrons  pas  en  user,  car  nous  aurons  contre  nous  architectes, 
entrepreneurs ,  contre-maîtres  et  ouvriers.  »  —  Qu'on  remarque  bien 
d'abord  qu'il  s'agit  de  surveiller  non  pas  les  ouvriers,  mais  certains 
résultats  de  leurs  travaux.  Que  si,  dans  quelques  cas,  comme  dans  la 
pose  des  vitraux,  il  y  a  cependant  une  sorte  de  surveillance,  celle-ci 
s'exerce,  non  pas  sur  la  manipulation,  sur  l'habileté  de  l'operateur, 
mais  sur  l'ordonnance,  la  disposition  de  certaines  parties  du  travail 
qui  exigent  un  goût  cultivé  et  des  connaissances  techniques. 

Si  une  Société  demande,  par  le  canal  de  son  Président,  la  libre 
entrée  d'un  atelier  de  fouilles,  il  est  de  toute  évidence  qu'elle  ne 
cherche  pas  à  s'ingérer  dans  l'inspection  ou  la  conduite  de  travaux  qui 
ne  sont  pas  de  sa  compétence ,  mais  qu'elle  veut  seulement  relever 
tout  ce  qui  peut  intéresser  l'archéologie  ou  l'architecture.  Dans  ces 
conditions,  il  me  semble  bien  difficile  de  lui  répondre  par  une  fin  de 
non  recevoir:  et  si  son  représentant  sait  remplir  sa  mission  avec  le 
tact  et  la  discrétion  nécessaires,  tout  le  personnel  des  travailleurs  lui 
prêtera  un  concours  bienveillant,  et  se  fera  un  plaisir  de  lui  signaler 
tout  ce  qui  sera  de  nature  à  attirer  son  attention.  Notre  défunt 
confrère,  M.  Lecocq.  —  on  ne  l'a  point  oublié,  —  exerçait  une 
surveillance  de  cette  nature  pour  son  compte  personnel  ;  or  son  ingé- 
rence n'était  pas  prise  en  mauvaise  part,  car  on  ne  donnait,  pour  ainsi 
dire,  pas  un  coup  de  pioche,  dans  un  coin  quelconque  du  vieux 
Chartres,  sans  qu'il  en  fût  avisé,  et  il  n'était  guère  de  trouvaille 
antique  qui  ne  fût  soumise  à  son  appréciation.  On  ne  peut  pas  pré- 
tendre qu'il  devait  ces  procédés  bienveillants  a  son  amabilité,  car  celle- 
ci  -était  assez  problématique;  mais  il  avait  fait  comprendre  que  sa 
curiosité  avait  un  but  utile,  et  on  le  regardait  comme  le  témoin  obligé 
de  toute  découverte  qui  pouvait  avoir  un  intérêt  rétrospectif.  Croit-on 
qu'un  successeur  de  M.  Lecocq  dans  cette  partie  ne  rencontrerait 
pas  des  dispositions  aussi  favorables,  surtout  s'il  iiouvait  se  dire  notre 
représentant  attitré? 

Reste  encore  une  objection,  (jui  sera  la  dernière  que  je  réfuterai  ici, 
quoiqu'elle  puisse  bien  n'être  pas  la  dernière  que  l'on  fera  à  ma  propo- 
sition. «  Pour  remplir  le  rôle  assigné  ici  au  représentant  de  notre 
Société,  il  faut  des  connaissances  spéciales,  des  loisirs  nombreux  et 
beaucoup  de  bonne  volonté  ;  or,  comment  espérer  qu'il  se  rencontrera, 
parmi  les  membres  de  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir,  un 
personnage  qui  réunira  ces  différentes  conditions?» 
Je  conviens  que  ce  personnage  est  rara  avis  in  terris  nostris  ;  mais 


—  56  — 

ce  qui  est  rare  n'est  pas  introuvable,  et  j'ai  de  bonnes  raisons  de 
croire  que  si  l'on  se  donne  la  peine  de  cliercher  on  trouvera  certai- 
nement. 

D'abord,  parmi  nos  confrères  chartrains ,  n'en  est-il  pas  quelques-uns 
qui  aient  les  connaissances  spéciales  dont  on  parle  ?  Tous  les 
membres  d'une  société  archéologique  ne  sont  pas  nécessairement  des 
archéologues  ;  mais  on  conviendra  qu'il  serait  bien  extraordinaire  qu'il 
ne  s'en  rencontrât  pas  plusieurs  parmi  eux.  J'affirme  que  plus  d'un  de 
nos  confrères  pourrait  faire  des  observations,  archéologiques  ou  artis- 
tiques selon  le  cas,  sans  s'exposer  à  entendre  un  ouvrier  lui  dire  avec 
quelque  raison  : 

Et  vous,  pour  en  parler,  vous  y  connaissez-vous? 

Ces  connaisseurs  ont-ils  des  loisirs  assez  nombreux  pour  accepter 
la  mission  proposée  ?  Disons  d'abord  qu'il  ne  s'agit  point  d'une  surveil- 
lance, d'une  inspection  de  tous  les  instants;  en  dehors  des  rares 
occasions  où  l'on  met  à  jour  quelque  objet  curieux,  il  suffit  de  suivre 
de  loin  les  opérations,  d'y  donner  un  coup  d'oeil  en  passant,  plusieurs 
fois  par  jour,  et  de  se  tenir  prêl  pour  le  moment  précis  où  se  réaliserait 
une  découverte.  Dans  ces  conditions,  il  n'est  pas  nécessaire  d'être 
libre  de  tout  son  temps,  et  des  loisirs  même  assez  restreints  permet- 
tront de  se  rendre  compte  de  la  marche  du  travail.  D'ailleurs  les  occa- 
sions d'exercer  ce  zèle  seront  toujours  peu  fréquentes,  et  dans 
certaines  années  cette  délégation  sera  une  véritable  sinécure. 

Quant  a  la  bonne  volonté,  est-elle  si  rare  qu'on  semble  vouloir  le 
dire  ?  Si  on  s'adresse  à  un  homme  compétent  en  quelque  partie,  au 
nom  de  l'art  qui  lui  est  cher,  dans  l'intérêt  d'une  science  qui  lui  est 
familière,  on  le  verra  rarement  refuser  son  concours.  Et  puis  notre 
Société  a  des  dignitaires  qui  voudront  faire  preuve  de  dévouement 
pour  que  celle-ci  soit  toujours  à  la  hauteur  de  sa  mission,  et  qui  tien- 
dront à  honneur  de  se  montrer  digues  de  la  confiance  qu'on  leur  a 
témoignée  en  les  faisant  primi  inter  pares. 

Toutes  les  objections  ainsi  mises  à  néant,  j'espère  que  ma  propo- 
sition, cette  fois,  ne  restera  pas  sans  effet. 

—  Les  anciens  disaient  :  «  Tout  vient  à  bien  a  qui  sait  attendre.  » 
Si  nous  leur  empruntons  parfois  ce  proverbe,  nous  le  redisons  sans 
conviction,  car  nous  ne  savons  plus  attendre.  Et  pourtant  cette 
maxime  se  vérifie  tout  aussi  bien  aujourd'hui  qu'au  temps  passé.  La 
réfection  du  portique  signalée  plus  haut  en  est  une  première  preuve, 
et  voici  qu'une  seconde  va  nous  être  donnée  prochainement. 

Souventes  fois  il  m'est  arrivé  de  rompre  des  lances  en  faveur  de  la 
restauration  des  murailles  intérieures  de  la  cathédrale,  de  leur 
ravallement,  selon  l'expression  technique.  Il  me  semblait  que  quand 
les  plus  humbles  églises  de  villages  s'empressaient  de  faire  peauneuve, 
quand  on  les  voyait  se  draper  liéremeut  dans  leurs  nouveaux  atours, 
se  réjouissant  de  voir  l(Hir,/ei(ne.s.s«  renouvelée  comme  celle  de  l'aigle^ 
c'était  une  lioulc  (le  laisser  la  cathédrale  de  Chartres,  leur  reine  à 
toutes,  vii'illir  dans  sa  poussière  S(''culairc,  s't'tcrniser  dans  ce  vête- 
ment  presque  sordide,  (lui   était   le  l'ail  du  mauvais  goùL  bien  plus 


—  57  — 

encore  que  des  années.  On  me  laissait  dire,  et  si  on  voulait  bien  ne 
pas  contester  l'utilité  d'une  restauration,  on  se  retranchait  derrière 
l'impossibilité  de  la  réaliser.  Persuadé  que  ce  qui  s'était  fait  ailleurs 
pouvait  se  faire  à  Chartres,  je  n'ai  jamais  admis  cette  impossibilité,  et 
voici  que  l'événement  va  me  donner  raison.  On  annonce  en  elTel 
comme  probable  le  rajeunissement  des  murs  intérieurs  de  notre 
cathédrale.  C'est  une  bonne  nouvelle  que  tous  ses  admirateurs,  tous 
les  amis  de  l'art  voudront  saluer  avec  bonheur.  Maintenant  du  moins 
nous  n'entendrons  plus  les  étrangers  nous  dire  :  Elle  est  bien  belle 
votre  cathédrale,  mais  pourquoi  est-elle  si  négligée  ? 

Des  esprits  de  contradiction  —  il  s'en  rencontre  partout  —  ne  vont 
pas  manquer  de  dire  :  «  On  fera  perdre  à  la  cathédrale  son  cachet,  en 
la  rajeunissant.  »  Le  badigeon  jaunâtre  qu'il  s'agit  de  faire  disparaître 
est  le  cachet  d'une  époque  de  mauvais  goût  ;  ce  n'est  assurément  pas 
celui  qu'elle  avait  reçu  des  mains  des  maîtres  de  l'œuvre,  ses  premiers 
auteurs.  Applaudissons  donc,  sans  restriction  et  sans  arrière-pensée, 
au  projet  qui  nous  est  signalé. 

—  Je  demanderai  la  permission  de  consigner  ici  ce  qui  me  reste  a 
dire  de  la  cathédrale,  quoique  l'archéologie  y  soit  moins  intéressée 
que  les  beaux-arts. 

L'attention  se  porte  de  plus  en  plus  sur  l'incomparable  monument 
qui  fait  la  gloire  de  la  cité  chartraine  ;  les  admirateurs  lui  viennent  des 
quatre  vents  du  ciel,  et  il  en  surgit  non  seulement  parmi  les  étrangors 
mais  même  parmi  les  hétérodoxes  et  les  mécréants.  Naguère  c'était 
un  Strasbourgeois ,  M.  Voge,  qui  la  prenait  pour  sujet  d'une  thèse 
peut-être  un  peu  allemande  d'allure  et  de  forme,  mais  savamment 
étudiée  et  exposée  consciencieusement.  Hier  c'était  un  juif,  M.  Benoît- 
Lévy  qui,  dans  un  petit  traité  sur  VArchilecture  religieuse  i,  «  re- 
produisait, comme  spécimens  de  l'art  ogival,  la  rose  du  transept  nord 
et  le  vitrail  où  les  tailleurs  de  pierre  sont  représentés  à  l'œuvre. 
Aujourd'hui,  c'est  un  coryphée  de  la  littérature  moderne,  M.  Huysmans^ 
qui  abandonne  les  aventures  passionnelles  et  les  récits  dramatiques 
pour  s'essayer  à  la  liturgie,  à  la  mysticité  et  surtout  à  l'architecture 
religieuse,  aux  dépens  de  la  basilique  de  Chartres. 

La  Cathédrale^  —  tel  est  le  titre  du  livre  en  question,  —  est  certai- 
nement une  des  œuvres  littéraires  de  l'année  dont  la  naissance  a  été 
le  plus  bruyamment  célébrée,  et  comme  la  cathédrale,  dont  le  nom 
est  ainsi  en  vedette,  n'est  autre  que  notre  église  chartraine,  celle-ci  a 
bénéficié  quelque  peu  du  tapage  qui  s'est  fait  autour  de  ce  favori  de 
la  réclame.  Il  y  en  a  même  qui  ont  été  jusqu'à  prétendre  qu'elle  allait 
grandir  de  cent  coudées  dans  l'estime  des  amis  de  l'art,  et  que  Notre- 
Dame  de  Chartres,  qui  voit  sans  cesse  de  nombreux  cierges  allumés 

'  L'Architecture  religieuse,  par  E.  Hciioit-Li'vy,  pn'sidciit  de  l.i  Société 
populaire  des  Beaux-Arts,  incmljre  de  la  ('.iminiissioii  sniirricurc  des  Expositions 
rétrospectives  des  lîeaiix-Ai'ls  à  rFApdsilimi  de  l'JIXI.  61  p.  iii-l<S.  Société 
Française  d'Edilioii  d'Ait.  Liltraiiie  Flenry  May,  Paris. 

2  La  Cathédrale,  par  J.-K.  Huysuiaiis,  488  p.  iu-lG.  Lil)rairie  Stock,  Paris. 


—  58  — 

devant  elle  par  la  confiaiice  ou  la  reconnaissance,  devra  à  son  tour 
une  belle  chandelle  au  littérateur  semi-décadent,  qui  lui  fait  l'honneur 
de  consacrer  à  glorifier  son  merveilleux  sanctuaire  sa  plume  a  pointe 
de  diamant. 

Il  y  a  la  une  exagération  flagrante  dont  les  Chartrains  ne  peuvent 
se  faire  complices.  Iluysmans  n'a  révélé  la  valeur  de  notre  cathédrale, 
ni  à  ceux  qui  vivent  a  son  ombre,  ni  aux  vrais  adeptes  de  la  science 
archéologique.  Ceux  qui  l'ont  connue  par  Iluysmans  sont  de  la  force 
des  savants  qui  api)ronnL'n1  l'histoire  dans  Alexandre  Dumas,  et  le 
nombre  en  est  plus  grand  qu'on  ne  le  pense  communément. 

En  m'imposant  la  corvée  de  lire  ce  livre  hybride,  qui  n'est  ni  chair 
ni  poisson,  car  il  est  roman  pour  un  tiers,  traité  d'architecture  et 
d'archéologie  pour  un  autre  tiers,  et  ramassis  de  broutilles  liturgiques, 
hagiographiques,  mystiques,  symboliques  pour  le  reste,  j'avais  l'inten- 
tion d'rn  donner  un  compte  rendu  de  quelque  étendue,  vu  la  part  si 
large  qu'il  a  faite  a  notre  cathédrale.  Mais,  après  lecture,  j'ai  dû 
reconnaître  (pi'il  faudrait  un  volume  tout  entier,  pour  relever  les 
appréciations  erronées,  hjs  interprétations  hasardées  ou  fausses,  les 
incohérences  de  toute  nature,  sans  parler  des  fautes  contre  la  syntaxe 
et  contre  le  bon  goût.  Or  écrire  un  volume  ne  serait  guère  dans  mes 
moyens,  et  ce  serait  faire  trop  d'hormeur  à  un  ouvrage  dont  on  ne 
parlera  plus  demain.  Si  néanmoins  quelques-uns  désirent  connaître 
le  fort  et  le  faible  dé  cette  singulière  nouveauté  littéraire,  je  les  ren- 
verrai à  l'article  qui  a  paru  sur  ce  sujet  dans  la  Voir  de  Notre-Dame 
de  Chartres,  au  commencement  de  l'année,  et  à  l'opuscule  de  M.  l'abbé 
Péries,  La  Littérature  religieuse  de  M.  Iluysmans  d'après  son  dernier 
livre  «  La  Cathédrale  »  i. 

Cet  opuscule  est  petit  pour  le  nombre  de  ses  pages,  surtout  si  on  le 
compare  au  volumineux  in-12  d'Huysmans  ;  mais  il  est  bien  de  taille 
à  renouveler  le  prodige  de  David  renversant  Goliath,  et  on  pourrait 
très  justement  lui  appliquer  l'aphorisme  célèbre  de  V.  Ilugo  ;  c>  Ceci 
tuera  cela  ;  »  le  petit  livre  du  professeur  tuera  le  vaste  édifice  du 
romancier. 

Il  y  a  de  belles  pages,  dit-on;  je  ne  le  conteste  pas,  je  dirai  même 
qu'il  y  a  des  dissertations  savantes,  des  envolées  superbes,  des 
aperçus  d'une  profonde  philosophie  ;  mais  pourquoi  tout  cela  est-il 
noyé  dans  des  pages  bizarres,  échevelées?  Pourquoi  tout  cela  est-il 
dit  dans  un  jargon  souvent  inintelligible,  avec  accompagnement  d'ex- 
pressions triviales? 

On  dit  (pie  l'auteur  s'est  peint  lui-même  dans  ce  Durtal  qui  rêve 
tout-  haut,  et  qui  monologue  des  chapitres  entiers.  Je  ne  lui  t'n  fais  pas 
compliment,  car  son  héros  est  un  ennuyé  incurable,  qui  promène  son 
inconstance  et  le  vide  de  son  âme  à  travers  les  500  pages  du  volume, 
et  qui  par  malheur  communique  son  ennui  a  ceux  ([ui  commettent 
l'imprudence  de  vouloir  le  lir(\ 

—  Oji  a  connuencé  dans  le  cours  de  cette  année  la  publication  d'un 
'    15  ji.  iii-8",  Luniullc  (■!  l'oissoii,  Paris,  18118. 


I 


—  50  — 

all)um  (le  planches  lilhographii'rs  reprodiiisaiiL  la  clôlurc  du  chœur 
de  hi  cathédrale  de  Chartres  '.  L'auteur  a  ainsi  réalisé,  au  moins  en 
partie,  un  projet  qui  fut  proposé  à  notre  Société,  il  y  a  quelques 
années.  D'après  ce  projet,  on  aurait  reproduit  intégralement,  avec  les 
médaillons  du  soubassement  dont  plusieurs  sont  si  remarquables,  les 
différentes  scènes  qui  composent  ce  que  nous  appelons  le  Tour  du, 
Chœur.  Cette  reproduction  aurait  été  faite  par  un  procédé  plus  artistique 
que  celui  de  notre  Monographie,  et  un  texte  bien  approprié  aurait 
accompagné  les  illustrations.  Je  crois  que,  même  après  l'Album 
annoncé,  il  y  aurait  utilité  a  reprendre  le  projet  en  question;  on  peut 
même  dire  que  sa  réalisation  s'imposera,  si  on  persiste  a  laisser  ina- 
chevée la  Monographie  dont  nous  réclamons  en  vain  la  continuation. 

—  Une  splendide  publication,  réunissant  toutes  les  perfections  connues 
aujourd'hui  dans  l'art  typographique,  Les  Grands  Sancttiaires  de  la 
Vierge  en  France,  par  le  R.  P.  Fréd.  Rouvier,  S.  J.  i|400  p.  gr.  in-8", 
Mame,  Tours),  est  annoncée  comme  devant  paraître  prochainement; 
l'auteur,  dit-on,  a  réservé  a  Notre-Dame  de  Chartres  plusieurs  de  ses 
plus  belles  pages  et  de  ses  plus  brillantes  illustrations. 

2°  HISTOIRE 

Carnutes.  —  Dans  un  intéressant  ouvrage  intitulti  VAnneau  de 
César,  Souvenirs  d'un  soldat  de  Vercingcloriœ  -,  M.  Alfred  Rambaud 
a  consacre  plusieurs  pages  à  nos  ancêtres.  On  les  trouvera  dans  le 
chapitre  qui  a  pour  titre  Le  Named  des  Carnutes. 

Apostolicité  des  églises  de  FRANCE.  —  L'i^glise  de  Chartres  est 
citée  comme  étant  de  fondation  apostolique  dans  le  tableau  qui  termine 
un  volume  sur  V Apostolicité  de  l'église  de  Viviers,  par  M.  l'abbé 
Constant,  docteur  en  théologie  3. 

Au  point  de  vue  de  nos  origines  chartraines,  cet  ouvrage  si  conscien- 
cieux ne  nous  rendra  que  bien  peu  de  services  ;  mais  les  prétentions 
de  l'école  soi-disant  historique  y  sont  appréciées  à  leur  juste  valeur, 
et  nos  traditions  si  audacieusement  attaquées  y  sont  défendues  victo- 
rieusement. Ce  livre  est  donc  éminemment  utile  a  la  cause  de  l'apos- 
tolicité  des  Eglises  de  France,  et  quiconque  le  lira  sans  parti  pris  sera 
facilement  convaincu  que  la  science  historique  moderne  n'oifre  pas 
autant  de  garanties  qu'elle  veut  le  faire  croire  ;  si  sûre  qu'elle  paraisse 
d'elle-même,  elle  nous  présente  souvent  des  affirmations  qu'il  est 
sage  d'accepter  sous  bénéfice  d'inventaire.  Au  lieu  d'avancer,  elle 
recule;  c'est  une  attitude  qui  n'est  i)as  faite  pour  nous  dt^'plaire.  Par 
contre,  la  vérité  sur  ce  point  p.'irticulier  de  notre  histoire  gagne  chaque 
jour  du  terrain,  et  déjà  on  peut  entrevoir  le  moment  où  auciui  des 
enfants  de  l'Église  catholique  ne  refusera  de  reconnaître  a  la  terre  de 

*  Aiitenr,  .M.  \iiisol.  Iilli(ii;ia|ilic,  nie  du  (ir;iiitl-Crif,  ('.li;ii'lrcs. 

-  "1  vol.  iii-lN,  ilhist.,  Ilclzrl,  Paris,  1N!)7. 

■■'  ±h\  p.  iii-(S».  linpriiii.  ilii  l'alroiiage  Saint-ricire,  Nice,  ISÎIT. 


—  60  — 

France  Phonneur  d'avoir  été  appelée  une  des  premières  à  la  lumière 
de  l'Evangile. 

Saint- Yves.  —  Au  congrès  scientifique  international  des  catholiques 
tenu  à  Fribourg  (Suisse),  au  mois  d'août  1897,  un  professeur  à  la 
Faculté  de  Girenoble,  M.  P.  Fournier,  a  lu  une  savante  étude  sur 
L'Œuvre  canonique  de  Saint  Yves  de  Chartres  et  son  influence  '. 

RÉMY  Belleau.  —  La  fête  littéraire  préparée  de  longue  main  en 
l'honneur  du  poète  qui  fait  la  gloire  de  Nogent-le-Rotrou  a  eu  lieu  le 
13  juin  1807.  Elle  avait  été  organisée  par  un  comité  présidentiel  dans 
le(piol  on  avait  eu  l'à-propos  de  faire  entrer  les  poètes  qui  de  nos 
jours  ont  quelque  notoriété,  F.  Coppée,  José-Maria  de  liérédia,  Sully- 
Prudhomme,  tous  trois  académiciens,  Armand  Sylvestre,  etc., 
M.  Georges  Audigier,  le  sous-préfet  de  Nogent-le-Rotrou,  y  figurait 
comme  poète  et  comme  fonctionnaire.  Le  clou  de  la  fête,  —  encore 
une  expression  du  vocabulaire  moderne,  —  fut  l'inauguration  de  la 
statue  de  Rémy  Belleau.  Cette  statue  est  l'œuvre  du  sculpteur  Camille 
Gâté,  compatriote  du  poëte.  L'attitude  donnée  au  personnage  prête 
beaucoup  à  la  critique;  mais  remplacement  ne  pouvait  être  mieux 
choisi,  car  pour  un  chantre  du  printemps  et  de  la  verdure,  le  séjour 
des  prés  doit  sembler  plein  d'a-propos. 

Le  Siège  de  Chartres  par  Condé  en  1568.  —  S'il  y  a  un  fait  glo- 
rieux dans  nos  annales  chartraines,  c'est  assurément  ce  siège  mémo- 
rable dans  lequel  quatre  ou  cinq  mille  soldats,  aidés  des  bourgeois  de 
la  cité,  ont  repoussé  toute  une  armée  de  huguenots,  conduite  par 
le  célèbre  général  qui  s'appelait  Condé.  Tous  les  historiens  ont  rendu 
justice  à  la  vaillance  déployée  par  les  chartrains  en  cette  circonstance, 
et  depuis  trois  siècles  les  habitants  de  la  vieille  capitale  beauceronne 
en  honorent  le  souvenir,  et  le  regardent  comme  une  preuve  incontes- 
table que  leurs  arrière-grands-pères  avaient  encore  dans  les  veines 
du  sang  de  ces  intrépides  Carnutes  qui  tinrent  tète  à  César. 

Hélas!  c'est  une  gloire  qui  a  fait  son  temps;  c'est  une  page  (pi'il 
faut  arracher  de  notre  histoire.  Ce  siège  en  effet  n'a  point  prouvé 
l'héroïsme  des  chartrains,  car  à  vaincre  sans  péril  on  triomphe 
sans  gloire,  et  ils  n'ont  eu  aucun  mérite  a  repousser  Condé,  en  raison 
de  l'imbécillité  et  de  l'ineptie  avec  laquelle  celui-ci  a  entrepris,  dirigé 
et  finalement  abandonné  l'investissement  d'une  ville  dont  la  prise 
pouvait  entraîner  la  perte  de  Paris  pour  les  Catholi(iues.  C'est  M.  II. 
Lehr,  pasteur  à  Chartres,  qui  a  fait  cette  belle  découverte,  et  il  l'a 
consignée  dans  un  petit  écrit  auquel  il  a  donné  le  titre  qu'on  lit  en  tête 
de  cet  article. 

Ce  n'est  pas  d'après  des  documents  nouveaux  qu'il  établit  cette 
importante  rectiiication   hislorique,  mais,  avec  un  flair  qui  lui  fait 


<  iM.  Foiii'iiior  il  fiiit  siiiis  iloutc  iiiic  ('liidc  très  approfondie  des  œuvres  du 
saint  l'vrfiiie  ctiarli'aiii,  car  il  vient  aussi  dr  pulilicr  Les  rollaclioHS  canoniques 
attribuées  à  Yves  de  Cliaiires,  "llil  p.  iu-8°.  l'icart  et  iiis,  l'aris,  I8U7. 


—  01  — 

honneur,  il  avait  deviné  ([ue  jusqu'à  ce  jour  la  vérité  sur  ce  point  était 
demeurée  dans  l'ombre,  et,  pour  la  mettre  en  lumière,  il  s'est  livré  à 
une  étude  approfondie  de  la  topographie  locale,  de  la  composition  des 
armées  belligérantes,  des  ressources  et  munitions  de  chaque  parti;  il 
a  discuté  avec  sagacité  les  données  des  dillerents  historiens,  et  oppo- 
sant à  celles  de  Gondé  ses  propres  connaissances  stratégiques,  il  a 
repris  le  siège  de  1368  avec  un  talent  hors  de  pair.  Par  ses  patientes 
investigations,  par  ses  réflexions  que  l'on  devine  longues  et  labo- 
rieuses, il  a  acquis  la  conviction  intime  que  la  gloire  en  cette  occa- 
sion appartient  au  moins  pour  moitié  à  ces  pauvres  huguenots  qui, 
ailaiblis  par  leurs  victoires  précédentes,  conduits  par  un  général 
inexpérimenté,  se  sont  retirés  sans  avoir  été  vaincus,  et  c'est  avec  un 
accent  vraiment  triomphal  qu'il  leur  crie  a  travers  les  siècles  : 
Gloria  victis  ! 

On  ne  me  demandera  pas  de  réfuter  une  pareille  assertion  ;  elle 
mérite  une  exécution  en  règle,  j'espère  qu'avant  longtemps  cette 
satisfaction  lui  sera  accordée.  (D'ailleurs  M.  Lehr  n'a  pas  toujours  gardé 
vis-à-vis  des  Chartrains  la  courtoisie  a  laquelle  ils  avaient  droit,  ce 
qui  est  une  manière  un  peu  étrange  de  récompenser  la  bienveillance 
avec  laquelle  ceux-ci  lui  ont  accordé  le  droit  de  bourgeoisie  parmi 
eux)  ;  or  comme  dans  nos  joutes  littéraires  nous  ne  luttons  jamais 
qu'à  armes  courtoises,  je  renonce  a  une  lutte  où  je  ne  garderais  peut- 
être  pas  tout  mon  sang-froid.  Nos  publications  ont  toujours  été  fermées 
à  toute  polémique,  je  ne  veux  pas  être  le  premier  à  manquer  à  une 
règle  si  sage.  Mais  pourtant  il  ne  m'est  pas  permis  d'oublier  que  la 
Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir  se  regarde',  non  sans  quelque 
raison,  comme  le  défenseur-né  de  toutes  nos  traditions  chartraines, 
et,  en  son  nom,  je  crois  devoir  protester  ici  contre  cette  manière  de  dé- 
figurer l'histoire,  contre  celte  thèse  paradoxale  d'un  écrivain  qui  a 
été  parfois  mieux  inspiré. 

L'ÉDiT  DE  Nantes  '.  —  Dans  la  petite  brochure  qui  porte  ce  titre, 
c'est  encore  M.  Lehr  que  nous  retrouvons  la  plume  à  la  main.  Cette 
année  était  le  3"  centenaire  de  cette  fameuse  ordonnance  qu'il  appelle 
un  «  glorieux  monument  ».  Les  intellectuels  du  parti  protestant  ont 
tenu  à  ne  pas  le  laisser  passer  inaperçu,  et,  connue  part  contributive 
à  leurs  travaux  commémoratifs ,  M.  Lehr  a  apporté  cet  opuscule  où  il 
nous  livre  ses  opinions  sur  plusieurs  points  importants  de  l'histoire 
de  France. 

Naturellement  il  fait  un  pompeux  éloge  de  l'Edit  qu'il  a  entrepris  de 
glorifier  et  il  fulmine  contre  sa  «  criminelle  révocation  ».  11  y  a  dans 
le  nouvel  écrit  de  M.  le  Pasteur  plus  d'une  assertion  contestable,  plus 
d'une  expression  qui  force  la  note,  comme  quand  il  dit  que  les  Hugue- 


'  L'Kditdf  Nantes,  par  Hfiiiry  Lolir,  pasteur  à  Cliartres,  :50  p.  in- 18.  hnpr. 
Bridel,  à  Lausanne.  LS'.KS.  Onoiqiie  ce  sdil  nn  JMipiètcnifnl  snr  l'année  sui- 
vante, j"ai  (111  devoir  donner  place  à  ce  travail  dans  la  Revue  de  LS'JT,  parce 
qu'il  a  paru  dès  le  connuencenieiil  de  rannéi!  et  aussi  paire  que  la  noie  qui  le 
concerne  perdrait,  si  elle  aîteiidail  un  an,  une  partie  de  son  actualité. 


—  02  — 

nots  étaient  les  fidèles  sujets  du  roi,  qu'ils  sacrifiaient  tous  leurs  in- 
térêts et  toute  leur  politique  à  leurs  devoirs,  qu'ils  ne  se  firent  pas 
les  complices  des  grands  qui  abusèrent  de  la  liberté  que  leur  donnait 
le  fameux  Edit,  que  le  parti  huguenot  avait  le  droit  de  tout  exiger 
après  ses  victoires,  qu'ils  usaient  de  leurs  droits  en  ayant  toute  une 
organisation  militaire  qui  était  un  danger  permanent  pour  le  royaume, 
que  ce  parti  était  une  minorité  d'élite,  que  la  déclaration  des  droits 
de  l'homme  est  admirable,  que  la  bureaucratie  française  a  la  main  un 
peu  trop  lourde  pour  les  églises  protestantes. 

L'histoire  à  l'usage  des  prétendus  réformés  i)eut  admettre  comme 
vraies  ces  affinuations  et  quelques  autres  de  même  nature,  mais 
l'histoire  impartiale,  celle  qui  est  écrite  à  l'usage  des  hommes  qui 
l'étudient  sans  parti-pris,  les  repoussera  comme  des  contre-vérités. 

Je  ne  veux  pas  plus  polémiquer  à  ce  sujet  qu'au  sujet  du  siège  de 
Chartres;  aussi  je  me  contenterai  de  renvoyer  M.  Lehr  à  un  auteur 
qu'il  ne  récusera  pas  comme  trop  catholique,  car  il  s'agit  d'un  univer- 
sitaire bien  noté  dans  le  camp  libre-penseur.  M.  Hanotaux,  dans  La 
France  en  I6li,  prouve,  avec  son  érudition  bien  connue,  que  l'Edit 
de  Nantes  fut  rendu  à  contre-cœur  par  Henri  IV ,  assez  fin  politique 
pour  eu  prévoir  les  funestes  effets,  et  il  établit  comment  Louis  XIV  a 
dû,  non  pour  des  considérations  religieuses,  mais  par  nécessité  poli- 
tique, le  révoquer  aux  applaudissements  de  la  France. 

Un  avis  charitable  a  M.  Lehr  pour  terminer.  Il  semble  oublier  le 
proverbe  qui  dit  :  Ne  réveillez  pas  le  lion  qui  dort.  Il  prend  vis-à-vis 
des  catholiipies  en  général,  et  des  Chartrains  en  particulier,  une 
altitude  aggressive.  A  Chartres,  catholique  et  Chartrain  ne  font  qu'un. 
Les  catholiques  chartrains  ont  autrefois,  quoi  qu'il  en  puisse  dire, 
fermé  énergiquenient  la  porte  de  leur  ville  à  Condé,  et  un  peu  plus 
tard  ils  n'ont  laissé  entrer  Henri  IV  dans  leurs  murs  qu'après  une  résis- 
tance acharnée  qui  permettait  à  un  de  nos  historiens  de  dire  :  «  La 
défense  fut  admirable  '.  »  Depuis  ces  temps  reculés,  ils  ne  se  sont 
jamais  montrés  plus  sympathiques  aux  fils  de  Calvin  ;  toute  leur  his- 
toire est  là  pour  le  dire,  et  il  n'y  a  pas  apparence  que,  sous  le  pastoral 
de  M.  Lehr,  les  choses  aient  beaucoup  changé  à  cet  égard. 

L§s  Chartrains  par  tempérament,  les  catholiques  par  principe  ne 
sont  pas  batailleurs  ;  il  est  permis  à  M.  Lehr,  qui  n'est  ni  catholique, 
ni  chartrain,  d'être  d'une  humeur  ditférente,  mais  qu'il  sache  bien, 
qu'aujourd'hui  comme  autrefois,  les  catholiques  chartrains  se  défen- 
dent quand  on  les  attaque.  Ils  n'ont  plus,  il  est  vrai,  de  boulets  de 
canon  à  envoyer  aux  huguenots,  comme  au  temps  de  Condé;  mais 
attaqués  par  la  plume,  ils  savent  se  défendre  par  la  plume.  Sur  le 
terrain  de  l'histoire,  M.  Lehr  court  grand  risque  de  n'être  pas  plus 
heureux  en  pays  chartrain  que  ses  coreligionnaires  du  XVP  siècle 
sur  les  champs  de  bataille.  Il  s'expose  à  se  faire  adresser  des  traits  qui, 
pour  n'être  pas  lancés  par  des  arbalètes,  n'en  seront  pas  moins  dange- 
reux pour  lui.  Celui  (pii  écrit  ces  lignes  a  les  mains  pleines  de  faits 

<  E.  (le  Lépinois,  Histoire  de  Chartres,  II,  330. 


—  03  — 

où  les  liuguenots  ne  jouL'ut  pas  un  beau  rôle;  tel  celui-ci  qu'il  trouve 
dans  les  annales  de  sa  paroisse.  Los  protestants  de  Terniiniers  s' étant 
montrés  très  remuants,  le  chapitre  de  Sainte-Croix  d'Orléans  envoya 
pour  les  calmer  un  vénérable  chanoine  qui  était  en  même  temps  curé 
de  Saint-Paterne.  Les  mutins,  au  lieu  de  se  laisser  toucher  par  ses 
pacifiques  exhortations,  se  saisirent  de  sa  personne  et  le  pendirent  haut 
et  court  à  un  orme  du  cimetière.  M.  Lehr  demandera  peut-être  à 
voir  la  corde  de  ce  pendu,  comme  il  demande  dans  Le  Siège  de 
Chartres  par  Condé  ce  qu'est  devenu  le  gril  sur  lequel  des  bandes 
huguenotes  brûlèrent  un  pauvre  moine  dans  l'abbaye  de  Josaphat; 
mais  des  plaisanteries  de  ce  genre  ne  détruiront  pas  l'histoire,  et  ne 
l'empêcheront  pas  de  llétrir  les  agissements  de  ceux  dont  il  veut  se 
faire  le  défenseur.  Historiquement  d'ailleurs  il  y  a  chose  jugée,  et 
toute  son  érudition  sera  impuissante  à  faire  casser  le  jugement. 

Un  Jésuite  chartratx  du  xvif  siècle.  —  Dans  sa  Bibliothèque 
chartraine,  M.  L.  Merlet  dit,  à  propos  de  Poullin  de  Flins ,  que  la 
famille  Poullin  n'apparaît  dans  le  pays  chartrain  qu'au  XMII*=  siècle. 
J'apporte  une  preuve  du  contraire  en  même  temps  qu'une  bonne 
page  pour  le  futur  supplément  de  sa  Bibliothèque.  Un  Père  de  la 
Société  de  Jésus,  qui  fut  confesseur  de  Louis  XVI  sous  le  nom  de 
H.  p.  Paulin,  est  né  à  Chartres.  Or  son  nom  véritable  était  Poullin,  et 
plusieurs  membres  de  sa  famille  s'appelaient  Poullin  de  Lumina, 
parents  sans  doute  de  ceux  qui  signaient  Poullin  de  Brustel,  Poullin 
d'Arsigny,  etc.  Ce  fut  par  raison  d'euphonie  ou  de  convenance  que 
Poullin  devint  PatUin.  Or  ce  savant  religieux  a  laissé  de  précieux 
manuscrits  qui  se  trouvent  au  ministère  des  Affaires  Étrangères.  Un 
de  ses  confrères,  le  R.  P.  Chérot,  en  a  déjà  tiré  pour  les  Etudes  reli- 
gieuses des  travaux  très  intéressants  sur  «  La  Jeunesse  de  Condé.  »  Il 
vient  encore  d'en  extraire  «  La  Jeunesse  de  Louis  XIV  »  et  «  Une  grande 
Oirétienne  au  XV1I<^  siècle  :  Anne  de  Caumont,  1574-1642.  »  Cette  mine 
précieuse  est  loin  d'être  épuisée  ;  espérons  que  celui  qui  l'exploite  si 
utilement  saura  en  tirer  de  nouveaux  lingots  littéraires  dont  profitera 
l'histoire  du  grand  siècle. 

PÉTiON.  —  La  Revue  qui  s'appelle  La  Révolution  française  a  publié 
(17<'  année,  11°  l",  p.  54-07)  un  article  qui  nous  intéresse  et  par  son 
auteur  et  par  l'un  des  personnage  qui  en  sont  le  sujet.  Cet  article  est 
signé  Robin-Massé;  il  est  donc  l'œuvre  d'un  de  nos  confrères  qui  est  par- 
fois infidèle  à  la  profession  médicale,  pour  s'occuper  d'érudition.  Le 
sujet  traité  est  la  mort  de  Buzot  et  de  Pétion.  Des  papiers,  provenant 
sans  doute  de  la  famille  Pétion,  sont  tombés  récemment  entre  les 
mains  de  M.  Robin-Massé.  En  les  compulsant,  il  a  acquis  la  preuve  que 
les  deux  conventionnels  se  sont  brûlés  la  cervelle,  comme  ils  en 
avaient  manifesté  l'intention,  sur  la  commune  de  Saint-Magne,  canton 
de  Castilion,  déparlement  de  la  Gironde.  Il  y  a  une  vingtaine  d'années, 
M.  Rouiller,  dans  un  article  publié  par  VUnion  Agricole  o.t  très  riche- 
ment documenté,  était  arrivé  à  une  conclusion  ditlcrente.  Je  crois 
pourtant,  avec  le  D""  Robin ,  qu'aucun  doute  ne  peut  subsister  sur  la 
triste  fin  de  ces  deux  personnages. 


—  64  — 

Chauveal'-Lagarde.  —  On  ne  peut  guère  parler  de  la  reine  de 
France  qui  porta  sa  tète  sur  l'échafaud,  sans  saluer  en  passant  la  noble 
figure  de  celui  qui  osa  prendre  sa  défense  devant  le  tribunal  révolu- 
tionnaire. Un  nouvel  historien  de  la  royale  victime  de  la  Terreur,  M.  G. 
Lenôtre,  vient  de  faire  mieux  ;  il  a  inséré  dans  son  ouvrage ,  intitulé 
Marie-Antoinette,  La  captivité  et  la  mort  (430  p.  in-8°,  Perrin,  Paris, 
1897),  les  notes  que  le  célèbre  avocat  chartrain  avait  rédigées  sur  ce 
grand  événement  de  sa  vie.  On  y  trouvera  un  précieux  appoint  pour 
l'histoire ,  car  la  loyauté  bien  connue  de  l'auteur  est  un  sûr  garant 
qu'il  y  aura  rendu  hommage  à  la  vérité. 

Senarmont.  —  Dans  un  beau  volume  qui  porte  pour  titre  Grands 
Artilleurs  (436,  p.  in-12.  Berger-Levrault,  Paris),  le  capitaine  Girod,  de 
TAin,  a  donné  place  à  deux  notices  consacrées  aux  généraux  de 
Senarmont,  père  et  fils,  le  premier,  mort  en  1806,  des  suites  d'une 
blessure  reçue  à  Valmy,  le  second,  général  de  division,  mort  à  l'ennemi 
devant  Cadix. 

Ghateaudun.  —  Le  général  de  Lipowski,  commandant  des  Francs- 
Tireurs  de  Paris  à  la  journée  du  18  octobre  1870,  vient  de  faire  l'historique 
de  sa  vaillante  petite  troupe  dans  un  volume  qu'il  intitule  Ablis 
(8  octobre  1870)  ;  Châteaudun  (18  octobre  1870)  ;  Alençon  (15  jan- 
vier 1871).  L'an  dernier  un  ouvrage  portant  le  même  titre  précédé  de 
celui-ci  :  Les  défenseurs  de  Châteaudun,  avait  paru  sans  nom  d'auteur. 
Je  ne  pense  pas  que  ce  soit  le  même  ouvrage.  Quoi  qu'il  en  soit,  les 
principaux  officiers  des  Francs-Tireurs  de  Paris  ont  publié  une  lettre 
collective  pour  présenter  ce  nouveau  livre  comme  l'expression  de  la 
vérité  en  ce  qui  les  concernait. 

L'ouvrage  de  M.  Ledeuil  paru  l'an  dernier  sur  le  même  sujet  ayant 
suscité  des  protestations,  celui-ci  a  repris  la  plume  et  a  écrit  Vérité  et 
preuves  (Appendice  a  l'ouvrage  «  Les  défenseurs  de  Châteaudun  ». 
in-S"". 

LoiGNY.  —  Le  plus  célèbre  fait  d'armes  de  cette  guerre  dans  notre 
Beauce  chartraine  vient  encore  d'inspirer  un  petit  travail  dont  on  dit 
beaucoup  de  bien:  La  bataille  de  Loigny  [2  décembre  i 870 J,  par 
H.  Morel  (64  p.  in-S",  librairie  Berges,  Lille).  Il  y  défend  à  juste  titre 
le  général  de  Sonis,  car  des  envieux  et  des  ennemis  du  vrai  mérite 
ont  rendu  nécessaire  la  défense  du  héros  de  Loigny,  défense  facile 
d'ailleurs,  les  accusations  tombant  d'elles-mêmes. 

C'est  le  même  fait  d'armes  qui  a  inspiré  l'excellente  pièce  de  théâtre 
intitulée  Loigny  et  le  drapeau  du  Sacré-Cœur,  par  l'abbé  Dubois, 
121  p.  in-8°.  Impr.  Franciscaine,  Vanves.  Les  jeunes  tilles  qui  joue- 
ront cette  pièce  peuvent  être  assurées  de  faire  applaudir  les  sentiments 
patriotiques  dont  elle  est  remplie. 

Sainte  Jeanne  de  Valois.  —  Cette  illustre  princesse,  —  qui  nous 
appartient  par  sa  naissance,  puisqu'elle  a  vu  le  jour  à  Nogent-le-Roi, 
—  vient  d'être  l'objet  d'une  étude  pleine  d'érudition  sous  ce  titre  :  Une 
fille   de    France.  La    bienheureuse    Jehanne   par    la   comtesse   de 


—  (55  — 

Flavigny  (229  p.  in-12.  Finuiii  Didot,  Paris,  189(;).  Je  me  permettrai  de 
faire  à  ce  titre  une  légère  criticiue.  Pourqiun  appeler  bienheureuse, 
celle  qui  a  droit  d'être  ajjpelée  sainte,  i)iiis([irell('  a  été  canonisée? 
Pourquoi  aussi  conserver  la  forme  archaïque  Jehanne  depuis  si  long- 
temps abandonnée  ?  Le  vrai  titre  était  Sainte  Jeanne  de  Valois,  en  sup- 
primant Une  fille  de  France,  qui  semble  n'avoir  été  placée  ici  que  pour 
attirer  l'attention  par  sa  singularité. 

La  duchesse  de  Montmorency  (ir.OG-lBtH)),  par  R.  de  Montlaur 
(in-8»,  2  portraits),  Pion  et  Nourrit,  Paris),  fait  revivre  une  des  plus 
sympathiques  figures  de  la  noble  famille  qui  a  longtemps  illustré 
notre  province. 

De  Villebresme,  —  Une  autre  vieille  famille,  que  nous  pouvons 
aussi  revendiquer  comme  nôtre,  la  famille  de  Villebresme,  vient  de 
recevoir  un  nouveau  lustre  de  l'ouvrage  suivant  :  Souvenir  du 
chevalier  de  Villebresme ,  mousquetaire  du  Roi  (1772-18lfj),  publiés 
par  le  vicomte  Maurice  de  Villebresme,  200  p.  in-S",  Berger- 
Levrault,  Paris,  1897. 

Ce  récit  nous  fait  suivre  le  vieux  braVe  partout  où  il  s'est  battu,  en 
France,  à  Saint-Domingue  et  à  l'armée  des  Princes. 


LITTÉRATURE 

Abbé  Devoille.  —  Un  romancier  fécond,  qui  a  écrit  bon  nombre 
de  ses  ouvrages  au  château  de  Louville,  M.  l'abbé  Devoille,  vient 
d'être  l'objet  d'un  travail  approfondi  qui  a  paru  dans  les  Procès- 
Verbaux  et  mémoires  de  PAcadétnie  des  Sciences,  etc.  de  Besançon 
(année  1896),  sous  ce  titre  Etude  sur  l'abbé  Devoille  littérateur. 

Mgr  d'Hulst.  —  Le  plus  beau  titre  de  gloire  de  M.  l'abbé  Devoille 
n'est  pas  telle  ou  telle  de  ses  œuvres  littéraires;  c'est  l'éducation  qu'il 
a  donnée  à  l'enfant  qui  devait  être  Mk""  d'IIulst.  Le  nom  du  maître  ne 
tardera  pas  à  tomber  dans  l'oubli;  le  nom  de  l'élève  vivra,  et  déjà  on 
le  rapproche  des  noms  que  notre  siècle  transmettra  à  la  postérité.  ■ 
C'est  ce  que  vient  de  faire  M.  Phillippet,  dans  l'opscule  suivant  : 
Mgr  d'Hulst  et  le  Père  Lacordaire.  Impressions  et  récits.  Souvenirs  de 
prédications  et  de  conférences  par  un  cousin  d'0'connelli98  p.  in-S", 
Poussielgue,  Paris).  —  Un  petit  volume  lui  a  été  consacré  sous  ce  titre  : 
Mgr  d'Hulst  député,  par  M.  l'abbé  Emile  Cave  (in-12,  Poussielgue, 
Paris). 

Le  nom  de  Ms--  d'Hulst  reparaît  encore  parfois  dans  les  Revues  qu'il 
a  si  souvent  alimentées  des  productions  de  sa  plume  intarissable.  Le 
Bulletin  de  la  Société  générale  d' Éducation  (35,  rue  de  Grenelle,  Paris), 
a  publié  ainsi  dans  le  compte  rendu  du  Congrès  pédagogique  de 
Versailles  ;2:J-27  août  1890!  un  Rapport  sur  l'enseignement  de  la  phi- 
losophie que  M»'  d'Hulst  avait  lu  a  ce  Congrès,  et  où  il  traite  ce  sujet 
avec  une  incontestable  compétence.  —  M.  le.  chanoine  Pagnelle  de 
Follenay,  ancien  vice-recteur  de  l'Institut  catholique,  a  donné  au  cercle 

Tome  X,  P.-V.  5 


—  00  — 

(lu  Luxembourg  une  conférence  sur  ïinfluence  de  Mgr  il'Hufst  à  l'Ins- 
titut dont  il  fut  le  Recteur. 

Perche.  —  Les  récits  humourisques  du  docte  abbé  Fret  n'ont  rien 
perdu  de  leur  saveur  originelle ,  et  ils  se  font  lire  avec  un  plaisir  tou- 
jours nouveau.  C'est  ce  qui  explique  la  réédition  de  l'opuscule  sui- 
vant: L'Aubergiste  honnête  liomme  ou  Scènes  de  mœurs  percheronnes, 
par  Tabbé  L.  J.  Fret,  membre  de  la  Société  des  Antiquaires  de 
Normandie,  revues  et  annotées  par  l'abbé  A.  P.  Gourlier,  de  la  même 
Société.  2<^  édition ,  99  p.  in-18.  Irapr.  et  libr.  de  N.-D.  de  Montligeon. 
La  Chapelle  de  Montligeon  (bibliothèque  Percheronne  et  Normande). 

Je  signalerai  aussi  un  volume  qui  me  semble  n'être  chartrain  que 
par  son  sous-titre  :  Le  Roman  d'un  Borgne,  nouvelle  du  pays  rhar- 
train,  par  E.-M.  de  Lyden. 


4"    MÉLANGES 

F.  DE  MÉLY.  —  La  plume  ^tive  et  féconde  de  notre  confrère  ne 
cesse  de  mettre  au  jour  des  travaux  d'érudion.  A  mon  grand  regret, 
et  je  crois  que  ce  sentiment  est  partagé  par  beaucoup  de  membres 
de  notre  Société,  ces  travaux  n'arrivent  pas  jusqu'à  nous,  malgré  une 
promesse  que  nous  avions  accueillie  avec  empressement.  Un  heureux 
hasard  m'a  permis  de  relever  l'indication  suivante,  que  je  me  fais  un 
devoir  de  signaler  :  Dans  la  séance  du  7  avril  1897  de  l'Académie  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres,  M.  de  Mély  a  communiqué  ses  recher- 
ches sur  la  Sainte  Lance  d'Allemagne.  Au  XVIIP  siècle,  on  indiquait 
quatre  lances  au  trésor  des  Insignes  de  l'Empire  ;  il  n'y  en  a  qu'une. 
La  Sainte  Lance  dite  de  saint  Maurice ,  aujourd'hui  dans  le  trésor  de 
l'Empereur  d'Autriche,  était  appelée  Lance  de  la  Passion  au  moyen- 
âge,  Lance  de  saint  Maurice  au  XP  siècle.  Lance  de  Constantin 
au  X<=  siècle.  Faite  pour  accompagner  la  fausse  donation  de  Constantin 
au  Pape  Sylvestre,  elle  fut  donnée  plutôt  a  Charlemagne  au  jour  de 
son  sacre,  25  décembre  800,  avec  les  ornements  impériaux  qu'on  disait 
tenir  de  Constantin. 

Proust  (Adrien).  —  Dans  la  séance  du  16  janvier  de  l'Académie  des 
Sciences  morales  et  politiques ,  le  docteur  Proust  a  lu  un  mémoire 
sur  La  défense  de  l'Europe  contre  la  peste.  Les  voyages  qu'il  a  faits 
en  Orient  lors  des  dillerentes  invasions  du  redoutable  lléau  donnent 
à  notre  savant  confrère  une  compétence  toute  particulière  sur  ce  sujet. 

Abbé  Verret.  —  La  Revue  du  Clergé  Français  a  publié  (15  mai  1897) 
Une  excursion  à  la  Germania,  qui  a  pour  auteur  le  nouveau  supérieur 
du  Petit  Séminaire  de  Nogent-le-Rotrou. 

Bibliographie  d'Eure-et-Loir.  —  A  première  vue,  il  semble  que 
la  bibliographie  doit  être  aussi  vieille  que  les  livres  ;  cependant,  à 
l'état  de  science,  elle  est  relativement  moderne,  et  c'est  de  nos  jours 


—  67  — 

seulement  qu'elle  a  conquis  définitivement  sa,  place  au  grand  soleil 
de  la  littérature.  En  d'autres  termes,  la  l)ibliographie,  telle  qu'on  la 
pratique  aujourd'hui,  ne  date  que  d'hier,  et  déjà  cependant  elle  a  pris 
une  importance  que  ses  plus  chauds  partisans  n'auraient  pas  osé  lui 
prédire.  Il  est  facile  d'en  donner  la  raison.  C'est  qu'en  effet  la  culture 
des  choses  de  l'esprit,  les  recherches  historiques,  scintifiques,  litté- 
raires, l'étude  des  hommes  et  des  choses  du  passé  sont  plus  que 
jamais  au  goût  du  jour;  or  les  livres  étant  les  instruments  indispen- 
sables de  ces  travaux  intellectuels,  il  est  tout  naturel  que  la  connais- 
sance des  livres  prenne  un  développement  considérable,  et  comme  la 
bibliographie  a  justement  pour  but  de  favoriser  cette  connaissance, 
elle  doit,  par  voie  de  conséquence,  sembler  plus  nécessaire  et  voir 
grandir  son  importance.  Ses  progrès  ont  été  tellement  rapides  que,  en 
quelques  années,  celle  qui  n'était  que  l'humble  auxiliaire  des  autres 
sciences  est  devenue  une  science  elle-même. 

Notre  province  beauceronne  est  rarement  aux  avant-postes,  quand 
il  s'agit  d'innovations,  intellectuelles  ou  autres  ;  pourtant  elle  n'a  pas  été 
la  dernière  a  suivre  le  mouvement  qui  entraînait  vers  la  bibliographie, 
et  en  ce  moment  elle  est  en  passe  d'arriver  au  premier  rang,  grâce  à 
l'initiative  et  à  la  persévérence  d'un  de  nos  jeunes  confrères.  M.  l'abbé 
Langlois ,  après  avoir ,  sans  grand  succès ,  essayé  de  communiquer  à 
notre  .Société  son  ardeur  pour  la  bibliographie,  s'est  lancé  seul  dans 
l'arène  ;  il  a  inauguré,  sous  le  nom  de  Bibliographie  d'Eure-et-Loir, 
un  système  de  fiches  destinées  à  fournir  les  matériaux  d'une  grande 
Bibliothèque  chartraine  et  à  en  favoriser  le  classement.  Gomme  il  se 
tient  soigneusement  au  courant  de  tout  ce  qui  s'imprime  sur  son  sujet 
favori,  il  a  dés  l'abord  fait  profiter  son  œuvre  de  tous  les  progrés  que 
les  bibliographes  de  profession  n'ont  réalisée  que  lentement  et  après 
des  tâtonnement  plus  ou  moins  heureux.  Aussi  les  fiches  qu'il  nous 
donne  sont-elles  enrichies  de  tous  les  perfectionnements  désirables, 
et  contiennent-elles  toutes  les  indications  qu'on  peut  souhaiter  sur 
un  livre,  sauf  le  prix  de  vente. 

Ceux  qui  voudront  connaître  la  méthode  de  M.  l'abbé  Langlois,  ses 
avantages  et  son  fonctionnement  se  trouveront  amplement  satisfaits 
en  lisant  l'Introduction  dont  il  a  fait  précéder  cette  Revue  d'un  genre 
tout  nouveau. 

Je  souhaiterais  à  son  entreprise  de  trouver  tout  le  succès  qu'elle 
mérite,  si  ce  n'était  déjà  chose  faite;  c'est  un  succès  peu  commun 
en  effet  que  d'avoir  dès  le  premier  jour  obtenu  autant  de  souscrip- 
teurs que  de  fiches,  et  ce  succès  a  reçu  une  éclatante  consécration  a 
la  Réunion  des  Sociétés  savantes  des  départements ,  à  Paris  (séance 
du  15  avril  dernier),  oii  M.  l'abbé  Langlois  a  exposé  et  fait  applaudir 
son  système  de  fiches  pour  une  bibliographie  départementale.  Hon- 
neur à  notre  jeune  bibliographe  chartrain! 


68  — 


3"    BEAUX-ARTS 

Le  sculpteur  Marchand.  —  Un  archéologue  de  mérite,  M.  l'abbé 
Bossebœuf,  en  examinant  au  Louvre  une  statue  de  sainte  Vierge,  en 
marbre  peint  et  doré,  vient  d'y  reconnaître,  à  son  monogrannue  tracé 
sur  l'agrafe  du  manteau,  l'œuvre  de  F.  Marchand,  ymaigier  demeu- 
rant a  Chartres  en  1542,  où  il  travaillait  aux  sculptures  de  la  Cathé- 
drale et  au  Jubé  de  Saint-Père.  F.  Marchand  est  bien  connu  des 
archéologues  chartrains,  et  notre  confrère,  M.  de  Mély,  lui  a  consacré 
quelques  pages  qu'on  n'a  point  oubliées. 

La  statue  en  question  était  primitivement  dans  la  chapelle  du 
Coasnon,  à  Olivet  (Loiret). 

De  Berny.  —  a  la  réunion  des  Sociétés  des  Beaux- Arts  des  dépar- 
tements en  1897,  on  a  lu  une  notice  sur  le  chevalier  de  Berny,  dessi- 
nateur-calligraphe,  né  a  Chartres,  le  9  août  1722,  mort  à  Strasbourg, 
le  22  janvier  1779. 

Sergent-Marceau.  —  Des  amateurs  Orléanais  font  des  recherches 
sur  l'œuvre  du  graveur  chartrain,  Sergent-Marceau.  Il  y  a  deux  hommes 
dans  Sergent,  le  Jacobin  peu  digne  d'intérêt,  et  l'artiste  qui  mérite 
une  place  honorable  parmi  nos  célébrités  chartraines.  C'est  l'habile 
graveur  que  l'on  veut  mettre  en  relief,  et  ceux  qui  pourront  fournir 
quelques  renseignements  pour  concourir  à  ce  projet  sont  instamment 
invités  à  le  faire. 

Bœswilwald.  —  L'architecte  qui  pendant  tant  d'années  a  travaillé 
a  la  restauration  de  notre  cathédrale  vient  d'être  l'objet  d'un  petit 
travail  intitulé  Emile  Bœswilwald  et  ses  collaborateurs  à  Notre-Dame 
de  Bayonne,  par  Ch.  Bernardou  (43  p.  in-S»,  Lasserre,  Bayonne.) 

Salon  de  1897.  —  Le  nombre  des  exposants  ou  des  objets  exposés 
intéressant  notre  département  semble  s'accroître  chaque  année;  on 
en  jugera  par  la  liste  suivante  : 

peinture 

Boutigny  (Emile),  né  à  Paris  :  239.  Marceau. 

Chatrousse  (M"'«  Just,  née  Luisa  Léchelle),  née  à  Madrid,  de  parents 
français  :  372.  Portrait  d'Emile  Chatrousse.,  statuaire. 

Delavoipière  (Philippe- Alfred),  ne  à  Chartres:  487.  Pom,mes  et 
Oranges. 

Duvanel  (Jules-Jean- Aristide),  né  à  Nantes  :  596.  La  vieille  fon- 
derie de  Chartres. 

Galerne  (Prosper),  né  à  Patay  :  688.  Le  soir  à  Chauvigny  (Vienne). 

Lelong  (René),  né  à  Arrou  :  1006.  Portrait  de  M.  Edmond  Clément, 
de  V Opéra-Comique . 

Leroy-Dionet  (  Albert- Edmond-Laurent  ) ,  né  à  Chartres  :  1035.  Le 
Docteur  Paul  Cornet  dans  son  laboratoire  de  l'Hôpital  international. 


69 


DESSINS,  CARTONS,  AQUARELLES,  PASTELS,   VITRAUX,  EMAUX, 
PORCELAINES,  FAÏENCES 

Knigt  (Gaston-Louis),  né  à  Paris  :  2214.  Vieille  teinlurie  de  Chartres 
(aquarelle)  ;  2215.  Vue  de  Chartres  (aquarelles 

Le  Sueur  (M"'  Gabriellc),  née  a  Janville  :  2•27.^.  Trois  miniatures. 

Louvel  (Victor),  né  a  Lille  :  2297.  Un.  hameau  dans  la  Beauce  à  la 
brune  (pastel). 

SCULPTURE 

Chatrousse  (feu  Emile)  né  a  Paris  :  2,808.  Source  endormie  (statue, 
plâtre). 

Cirasse  (Joseph),  né  à  Chartres  :  2,819.  Esquisse  d'un  projet  de  mo- 
num,ent  funéraire  à  la  mémoire  des  enfants  de...  morts  pour  la 
patrie 

Gâté  (Camille-Léon),  né  a  Nogent-le-Rotrou  :  2,971,  Rémy  Bclleau 
(statue,  bronze)  ;  2,992.  Portrait  de  M.  Emile  Labiche,  sénateur  d'Eure- 
et-Loir  (buste,  plâtre). 

Pluchet  (Alphonse),  né  à  Chartres  :  3.302.  Trois  médaillons,  bronze 
et  plâtre  :  Portrait  de  M.  et  Mme  p.  et  de  M.  C... 

Kicher  (Paul),  né  à  Chartres  :  3,334.  Départ  pour  les  champs  (bas- 
relief,  plâtre);  3,335.  Cancalaise  (statuette,  plâtre). 

ARCHITECTURE 

Mayeux  (Louis- Albert)  né  a  Paris  :  3,784.  Vues  de  Chartres  (aqua- 
relles). 

GRAVURE  ET    LITHOGRAPHIE 

Berthelot  (Léon-Joseph),  né  à  Chartres  :  3,870.  Une  gravure  sur 
bois  :  Ruines  du  château  des  évêques,  à  Chauvigny  {Vienne),  d'après 
M.  P.  Galerne. 

Truphème  (Théodore),  né  à  Paris  :  4,298.  Une  lithographie  :  La 
charité  au  moyen-âye  ;  Transept  nord  de  la  Cathédrale  de  C/iartres 
(M.  Truphème  est  professeur  de  dessin  au  lycée  de  Chartres). 

Dreux.  —  Plan  de  la  ville  de  Dreux  à  l'échelle  de  1/4000,  gravé  par 
Jérôme.  Imprim.  Monrocq.  Paris.  —  Bonin-Audiger,  Dreux. 


6°  NÉCROLOGIE 

Le  Marquis  de  la  Roghejagquelein  (Julien -Marie-Gaston  du  Vergier). 
—  Vers  le  milieu  de  ce  siècle,  la  ville  de  Chartres  comptait  parmi  ses 
habitants  le  frère  de  Henri  de  la  Rochejacquelein,  de  celui  qu'on 
appelle  encore  le  héros  de  la  Vendée.  Le  27  mars  1833,  naissait  dans 
cette  même  ville  un  rejeton  do  celte  illustre  famille.  Cet  enfant  hérita 
du  nom  et  des  vertus  de  ses  nobles  ancêtres,  mais  il  n'eut  point 


—  70  — 

comme  la  plupart  d'entre  eux  l'occasion  de  s'illustrer  dans  la  carrière 
des  armes.  Il  devint  assez  populaire  dans  sa  province  pour  être  élu 
député  du  déparlement  des  Deux-Sèvres.  Il  est  mort  le  30  juillet,  au 
château  de  Clisson.  —  Ce  fut  un  gentilhomme  dans  toute  l'acception 
de  ce  terme;  les  principaux  organes  de  la  presse  française  ont  signalé 
sa  mort  en  l'accompagnant  d'une  note  élogieuse.  Déjà  même  une 
notice  biographique  a  retracé  cette  vie  si  bien  remplie,  sous  ce  titre  à 
effet  :  Le  dernier  des  La  Rochejacquelein,  par  Edmond  Béraud,  ancien 
rédacteur  de  la  Gazelle  de  France,  avec  préface  par  le  Général  de 
Charette  (in-S".  H.  Oudin,  Paris). 

Marquis  de  Gontault-Biron  de  Saint-Blancard.  —  Le  marquis 
de  Gontault  n'appartenait  point  à  notre  pays  par  sa  naissance.  Le 
dernier  duc  de  Montmorency  laissa  en  mourant  le  château  de  Gour- 
talain  à  sa  nièce,  la  marquise  de  Gontault,  qui  depuis  lit  de  cette  vieille 
demeure  son  séjour  pendant  la  belle  saison. 

Le  marquis  de  Gontault ,  plus  connu  a  Courtalain  et  dans  le  voisi- 
nage sous  le  nom  de  M.  de  Saint-Blancard,  s'efforça  toujours  de  faire 
revivre  les  traditions  de  charité  laissées  par  ceux  qui  aimaient  à  s'ap- 
peller  les  premiers  Barons  chréliens.  En  18H5  il  a  édité  les  Lettres 
inédites  de  la  duchesse  de  Gontault,  sa  mère;  nous  ne  croyons  pas 
qu'il  ait  à  son  acquit  d'autres  productions  littéraires.  Il  est  mort  à 
Paris,  le  31  août  18'.i7,  a  l'âge  de  82  ans  ;  il  a  été  inhumé  dans  le  caveau 
de  sa  famille,  à  Saint-Blancard  (Gers). 

BiLLAUT  DE  GÉRAiNviLLE  (  Aloxandre-Ernest).  —  M.  Billaut,  écono- 
miste et  historien,  professeur  de  rhétorique  et  d'histoire,  puis  employé 
aux  archives  nationales,  à  Paris,  est  mort  le  15  octobre  1897,  en  plein 
jour,  dans  une  rue  de  la  capitale. 

Né  a  Chàteaudun,  en  1825,  d'une  honorable  famille  du  pays,  il  com- 
mença dans  cette  ville  ses  études  qu'il  acheva  au  Lycée  Louis-le- 
Grand.  11  ne  s'est  guère  fait  connaître  dans  notre  contrée  que  par  les 
tentatives  qu'il  a  faites  inutilement  pour  parvenir  à  la  députation. 
Ses  circulaires  électorales  sont  restées  légendaires,  et  elles  méri- 
taient d'être  conservées  comme  curiosités.  On  n'a  point  perdu  à 
Chartres  le  souvenir  d'un  procès  qu'il  intenta  avec  grand  tapage  au 
séminaire  de  cette  ville,  pour  obtenir  l'annulation  de  dispositions  testa- 
mentaires d'une  parente.  Il  n'était  pas  dépourvu  d'un  certain  talent 
littéraire,  et  il  a  publié  plusieurs  volumes  dont  aucun  n'a  fait  sensa- 
tion. Il  est  notamment  l'auteur  des  ouvrages  suivantes  : 

Histoire  de  Louis- Philippe.  3  vol.  in-8°,  1870-1875. 

Seconde  partie  du  choc  décisif  de  la  France  et  de  V Allemagne,  au 
sentiment  et  d'après  les  pronostics  les  plus  autorisés  des  étrangers. 

Résultats  fantastiques  de  l'application  de  In  loi  sur  les  loyers,  in-8°, 
1871. 

Cuisine  gouvernementale,  1872. 

Ces  deux  dernières  œuvres  sont  des  brochures  satyriques. 

11  collabora  a  la  Biographie  de  Michaud,  traduisit  la  Vie  des  Philo- 
sophes do  Diogéne  Laërce,  le  Câble  de  Plaute,  réédita  VEloge  des 


—  71  — 

Perruques  de  Guérie,  etc.  Malheureiisemenl  la  «lualilé  de  ses  iiroduc- 
tions  n'en  égala  pas  la  quantité.  Il  l'ut  du  moins  un  bon  français,  et 
pendant  le  siège  de  Paris  il  se  battit  à  Buzenval. 

M"«  Hautières  (  Louise- Aglaé),  morte  à  Chartres,  le  11  décembre 
1897,  avait  été  institutrice.  Avec  l'âge,  elle  avait  dû  prendre  sa  retraite, 
mais  elle  voidut  que  ses  loisirss  eux-mêmes  fussent  utiles  à  renfanco 
qui  avait  été  la  grande  préoccupation  de  sa  vie.  lîlle  a  écrit  plusieurs 
romans  qui  ne  sont  pas  inférieurs  à  ceux  que  produit  chaque  jour 
la  littérature  parisienne,  et  un  connaisseur  m'assurait  récemment 
qu'ils  méritaient  d'être  mieux  appréciés  dans  le  pays  de  leur  auteur. 
Voici  les  titres  de  quelques-uns  de  ces  ouvrages  : 

Les  Vengeances  de  l'oncle  Jacques,  in-8°,  1890. 

La  petite  Tzigane  ou  Venfant  perdue  et  retrouvée,  in-8°. 

Les  deux  cousines. 

Belle-mère  et  belle-fille,  comédie  en  trois  actes. 

L'Epreuve,  comédie  en  trois  actes. 

De  Leusse.  —  Vers  la  fin  de  cette  année  1897  est  mort  au  château 
d'Anet  où  il  était  en  villégiature,  M.  le  comle  de  Leusse.  Il  habitait 
l'Alsace,  mais  il  appartenait  a  une  famille  beauceronne  et  il  est  même  né 
au  château  de  Montboissier,  propriété  de  sa  mère  qui  était  née  de 
Golbert.  Il  s'occupait  beaucoup  d'agriculture,  et  il  a  consigné  le  résultat 
de  quelques-unes  de  ses  expériences  en  cette  matière  dans  un  ou- 
vrage intitulé  :  Distillation  agricole  de  la  pomme  de  terre,  des  topi- 
nambours et  des  grains,  1863.  A  ceux  qui  désireraient  connaître  le 
passé  de  cette  famille,  je  signalerai  l'ouvrage  suivant  qui  vient  d'être 
imprimé  pour  la  famille  seulement  :  Histoire  généalogique  de  la 
famille  de  Leusse.  Souvenirs  de  famille.  Armoiries  et  carte  généa- 
logique. Gr.  in-S».  Impr.  Pitrat.  Lyon. 


7»    BIBLIOGRAPHIE 

Almanach  annuaire  de  l'Eure-et-Loir  pour  1897,  in-32,  Sancerre. 

André,  procureur  de  la  République,  à  Chartres.  —  Notice  historique 
sur  la  Maison  de  travail  du  Haut- Saint-Jean. 

Anonyme.  —  La  Croix  d'Eure-et-Loir  (Journal).  Rapport  annuel 
1893-1896,  10  p.  in-12.  Impr.  Notre-Dame,  Chartres,  1897. 

Anonyme.  —  Notice  .sur  le  nouvel  orgue  de  tribune  de  l'église  Saint- 
Aignan  de  Chartres,  28  mars  1897,  12  p.  in-12.  Impr.  Mersch.  Paris. 

Anonyme.  —  Recueil  choisi  des  cantiques  par  un  prêtre  du  diocèse 
de  Chartres,  320  p.  in-18.  Impr.  Notre-Dame,  Chartres. 

Anonyme.  —  Notice  biographique  sur  Louis-Charles  Léonce,  m,ar- 
quis  de  Tarragon,  1813-1897,  in-8°.  Châteaudun,  1897. 

Arsonville  (abbé  Florent  d'),  curé  de  Marboué.  Notice  sur  l'église 
de  Marboué,  in-8"  (Extrait  des  Annales  diocésaines  de  Chartres  par 
M.  l'abbé  Métais). 


—  72  — 

Astrologue  (L')  Almanach  pour  1897.  —  Un  poète  beauceron  : 
Mathurin  Régnier,  par  M.  Georges  Meunier). 

Baron,  professeur  à  l'École  vétérinaire  d'Alfort.  —  Conférence  pro- 
noncée a  Chartres,  le  G  juin  1897,  27  p.  in-8«.  Impr.  de  VUnion  Agricole. 
Chartres. 

Baudet  (L.),  maire  de  Ghâteaudun.  La  question  de  l'eau. 

Brou  (R.  P.),  S.  J.  —  Saint  Augustin  de  Canlorbéry  et  ses  compa- 
gnons, in-12.  Victor  Lecoffre,  Paris. 

Chauveau  (Adolphe).  —  Commission  théâtrale  de  Chartres  (17°  année), 
48  p.  in-12.  Impr.  de  VUnion  agricole,  Chartres. 

Constant  (R.  P.).  —  Les  Juifs  devant  l'Eglise  et  devant  Vhistoire, 
371  p.  in-8".  Gaume,  Paris. 

—  Saint  François  et  saint  Dominique  ou  les  Ordres  religieux  dans 
l'Église.  Discours  prononcé  dans  la  chapelle  des  Capucins  de  Paris,  le 
4  octobre  1897.  Œuvre  de  saint  François  d'Assise.  Paris,  11,  rue  d'Assas. 

Deschanel  (Paul  ),  député  d'Eure-et-Loir.—  L'Agriculture  et  le 
Socialisme.  Discours  prononcé  à  la  Chambre  des  Députés,  le  10 
juillet  1897,  32  p.  in-S».  Impr.  Pigelet.  Sancerre. 

DuGuÉ  (Ferdinand).  —  Mes  petits  souvenirs  de  1810.  Impr.  indus- 
trielle et  commerciale,  Chartres. 

Foucault  (Mk"")»  évêque  de  Saint-Dié.  —  Lettre  pastorale  sur  la 
prochaine  canonisation  du  Bienheureux  Pierre  Fourier,  et  Mandement 
de  carême  pour  Tannée  1897,  20  p.  in-S".  Typ.  Humbert,  Saint-Dié. 

Garola  (C.-V.),  professeur  départemenlal  d'agriculture.  —  Rapport 
sur  les  champs  d'expériences  et  de  démonstration  (1893-1895),  2  vol. 
in-8»,  1893-1896. 

—  Dix  années  d'expériences  agricoles  à  Cloches,  in-8».  Durand, 
Chartres. 

GiLLARD  (docteur  Gabriel).  —  Jean-François  Collette  de  Champseru, 
chirugien  et  oculiste,  et  sa  famille  (16. ..-1822),  04  p.  in-8°,  6  gravures 
hors  texte.  Impr.  Garnier,  Chartres  1896.  (Extrait  des  Mémoires  de  la 
Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir). 

GiLLARD  (Paul).  —  Notes  historiques  et  archéologiques  sur  l'église 
de  Nogent-le-Roi,  suivies  de  sa  description  en  vers  par  M.  Laurent 
Bouchet,  curé  de  Nogeut-le-Roi  (1670-1673),  avec  trois  belles  eaux- 
fortes,  in-8»,  1897. 

Hermeline  (Abbé).  —  A  travers  l'Europe,  in-8°  jésus,  48  illustr. 
Sanard  et  Dérangeon,  Paris. 

Lagrange  (Mb'')-  —  Oraison  funèbre  de  Bossuet. 

Lamérie  (Ludovic  de).  —  Les  Sapeurs-Pompiers,  chez  l'auteur,  à 
Ghâteaudun,  1897. 

LÉGER  (Camille).  —  Fleurs  de  piété,  40  p.  in-8°,  Lefebvre-Marnay. 
Dreux  (15  novembre). 

Lehr  (Henri).  —  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir.  Excursion 


—  73  — 

au  Breuil-Benoist,  le  27  octobre  1897.  (ExtraiL  des  Mémoires  de  la 
Société),  10  p.  in-8».  Chartres,  Garnier  1898. 

GiLLARD  (Paul).  —  Notes  historiques  et  archéologiques  de  Nogent- 
le-Roi,  suivies  de  sa  description  en  vers  par  M.  Laurent  Bouchet, 
curé  de  Nogent-le-Roi  (ir)70-lG73)  avec  3  belles  eaux-fortes,  in-8",  1897. 

Janssens  (G.  de).  —  Destruction  à  Cloyes  d'une  bande  de  brigands 
en  4m,  in-8°.  Impr.  de  la  Société  Typographique,  Châteaudun. 

—  Une  peinture  murale  du  XI  V<^  siècle  à  Boursay  (Loir-et-Cher) 
(in-S".  Impr.  de  la  Société  Typographique,  Châteaudun). 

Lefèvre-Pontal[S  (Pierre).  —  Quelques  populations  du  nord  de 
l'Indo-Chine,  in-S»,  Leroux.  Paris. 

Legrand  (Emile),  notaire  a  Frazé.  Le  ressort  des  notaires. 

Lumière  (Henri).  —  Ange  Pitou  au  théâtre  et  dans  l'histoire,  in-8''. 

MÉLY  (de).  —  Le  De  Monstris  chinois  et  les  Bestiaires  occidentaux, 
21  p.  in-S»  avec  fig.  Imp.  Burdin.  Angers. 

Merlet  (René).  —  Réponses  à  quelques  objections  relatives  à  l'ori- 
gine franque  de  Robert-le-Fort  (in-S».  Jacquin.  Besançon). 

Messager  de  la  Beauce  et  du  Perche(Le\i4/manoc/ipoi</'  l'année  1897. 
(Curiosités  et  particularités  de  la  cathédrale  de  Chartres). 

MÉTAis  (Abbé).  —  Cartulaire  de  Saint-Denis  de  Nogent-le-Rotrou 
(1031  -  1789),  Gxxiv-34o  p.  in-S",  8  planches,  nombreuses  gravures. 
Impr.  Lafolye,  Vannes,  189,';;. 

—  Églises  et  chapelles  du  diocèse  de  Chartres.  l''«  série  (112 gravures). 
Pas  de  pagination,  in-S".  Ch.  Métais,  éditeur,  Chartres. 

Meunier  (Georges).  —  Histoire  de  la  littérature  française.  192  p. 
in-32.  Alcan.  Paris,  1897. 

—  Pages  choisies  des  auteurs  contemporains.  Em.  Zola,  407  p. 
in-18..  Colin  et  C'«.  Paris,  1897. 

—  Le  Bilan  littéraire  du  A7Z<=  siècle,  in-12. 

NOAiLLES  (Vicomte  de).  —  Monseigneur  Makaire ,  patriarche  copte. 
lu  p.  in-8''  De  Soye.  Paris.  (Extrait  du  Correspondant). 

Pardos  (Abbé),  curé  de  La  Bazoche-Gouet.  —  Notice  sur  le  chemin 
de  Croix,  bénit  et  posé  dans  Téglise  de  La  Bazoche-Gouet,  le  IG  mai 
1897.  5  p.  in-8".  Impr.  Lecomte,  Nogent  le-Rotrou. 

Proust  (docteur  Adrien).  —  La  défense  de  l'Europe  contre  la  peste 
et  la  conférence  de  Venise  en  1891,  xi-452  p.  in-8»  figures  et  cartes, 
Masson.  Paris. 

TissiER  (Abbé).  —  Soyons  Apôtres.  Discours  prononcé  dans  la 
cathédrale  d'Orléans,  le  13  février  1897,  en  faveur  de  l'œuvre  des 
cathéchistes  volontaires  (23  p.  in-8".  Herluison.  Orléans,  1897). 

Rey  (baron  E.).  —  Les  grandes  Ecoles  syriennes  du  IV°  au  XII'' 
siècles,  par  le  baron  Rey,  membre  résident  de  la  Société  des  Anti- 
quaires de  France,  3G  p.  in-8",  Leroux.  Paris.  Impr.  Durand.  Chartres. 
TomeX.P.-V.  0 


—  74  — 

M.  le  Trésorier  donne  lecture   de  l'exposé  suivant  des 
comptes  de  l'année  1897  et  du  projet  de  budget  de  1898. 

Compte    de    l'année    1897. 
Recettes  supposées 

En  caisse  au  ler  janvier  1897 478fr.  05 

Rente  sur  l'État,  3  o/o  (intérêts) 211         » 

Obligations  Ouest  (intérêts) 287      80 

Intérêts  des  fonds  déposés  à  la  Caisse  d'épargne  10        » 

220  cotisations  à  10  francs 2.200        » 

60  cotisations  à  5  francs 300        » 

Vente  de  publications  de  la  Société 100        » 


Total 3.586  fr.  85 


Recettes  opérées 

En  caisse  au  ler  janvier  1897 478fr.  05 

Rente  sur  l'État  3%  (intérêts) 211  » 

Obligations  Ouest            id 287  80 

Intérêts  des  fonds  déposés  à  la  Caisse  d'épargne  9  60 

220  cotisations  à  10  francs 2.200  » 

93          id.         à    5  francs 465  » 

Vente  de  publications 71  75 


Total 3.723  fr.  20 


Dépenses  proposées 

Frais  de  recouvrement  et  d'affranchissement 

d'envoi  des  publications 170  fr.  » 

Traitement  de  l'appariteur 300  » 

Frais  d'impression 2.200  » 

Frais  de  gravure 250  » 


Fouilles  et  dépenses  imprévues 400  » 

Reliure 50  » 

Achats  de  livres  et  abonnements 120  » 

Loyer 10  « 


Total  .    .    .       .    .    .       3.500 fr.    » 


to 


Dépenses  effectuées 

Frais  d'envoi  et  de  recouvrement 80  fr.  25 

Traitement  de  l'appariteur 300        » 

Frais  d'impression 2.612         » 

Frais  de  gravure 227      30 

Fouilles  et  dépenses  imprévues 135      30 

Reliure 48       10 

Achat  de  livres  et  abonnements ■  86        » 

Loyer 10        » 

Total 3. 498 fr.  95 


Les  recettes  se  sont  élevées  à  la  somme  de.   .  3.723 fr. 20 

Les  dépenses  ont  été  de 3.498      95 

Solde  en  caisse  au  l'^'"  janvier  1898    .    .    .  224fr.  25 

M.  le  Trésorier  donne  ensuite  connaissance  du  projet  de 
budget  pour  Tannée  1898. 

Projet   de    budget   présenté   pour    1898 

Recettes 

En  caisse  au  1er  janvier  1898 224fr.  25 

Intérêts  de  la  rente  3  °/„ 211         » 

—      des  Obligations  Ouest 287      80 

Intérêts  des  fonds  déposés  à  la  Caisse  d'épargne  10        » 

210  cotisations  à  10  francs 2.100        » 

80  cotisations  à  5  francs 400        » 

Vente  de  publications  de  la  Société 100        » 

Subventions  du  Ministère (mémoire) 

Total 3. 333 fr.  05 


Dépenses 

Frais  de  recouvrement  et  d'envoi  de  publicat.  100  fr.  » 

Traitement  de  l'appariteur 300         » 

Frais  d'impression 2.200 


A  reporter  .    .    .       2.000 


)) 


» 


—  76  — 

Report.    ....  2.600 

Frais  de  gravure 150 

Reliure 25 

Achat  de  livres  et  abonnements 80 

Loyer 10 

Fouilles  et  dépenses  imprévues 400 


Total 3.265  fr. 


BALANCE 


Les  recettes  sont  évaluées  à  ....       3.333  fr.  05 
Les  dépenses  à 3.265        » 

Excédent  de  recettes  ...  68  fr.  05 


Les  comptes  sont  approuvés  et  des  remerciements  sont 
votés  à  M.  le  Trésorier  pour  sa  bonne  gestion. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


SEANCE   DU  7   JUILLET   1898 
Président  :  M.  Bellier  de  la  Chavignerie 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  et  demie. 

Membres  présents  :  MM.  Bellier  de  la  Chavignerie,  Bros- 
seron,  Chamberland,  Champagne,  R.  Durand,  Escoffler, 
Manger,  Petrot-Garnier,  abbés  Clerval,  Hermeline,  Langiois, 
Sainsot. 

En  Tabsonce  de  M.  le  Secrétaire,  M.  l'abbé  Langiois^,  invité 
par  M.  le  Président,  donne  lecture  du  procès -verbal  delà 
dernière  séance.  —  Le  procès-verbal  est  adopté. 

A  propos  de  la  communication  précédente  de  M.  Raoul 
Bonnet  sur  la  fiancée  de  Marceau,  M.  le  Président  et  M.  Roger 
Durand  font  observer  qu'il  y  aurait  lieu  de  faire  des  recher- 
ches au  Musée  de  Chartres  pour  savoir  si  le  portrait  de 
M""  de  Châteaugiron  ne  serait  pas  parmi  les  miniatures  non 
attribuées  qui  sont  désignées  sous  la  rubrique  «  portrait  de 
femme  ». 


—  77  — 

M.  Albert  Chamberlaïul,  au  nom  de  M.  Porroiul,  recteur 
de  l'Université  de  Toulouse,  demande  à  la  Société  des  ren- 
seignements biographiques  sur  un  nommé  Blot.  Ce  fut,  dit- 
on,  un  chartrain,  ami  d'enfance  de  Brissot;  à  l'époque  de  la 
Révolution ,  il  quitta  Lyon  oii  il  était  receveur  des  douanes , 
et  il  revint  à  Chartres  oii  il  joua  un  rôle  assez  important. 

M.  le  Président  indique  les  ouvrages  reçus  par  la  Société 
depuis  un  mois. 

Il  donne  ensuite  lecture  d'un  travail  de  M.  Lucien  Merlet 
sur  les  Redevances  aux  XP  et  XIIP  siècles. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  Juin  1898. 

Société  historique  de  l'Orléanais,  Bulletin,  t.  XI,  n''  101. 

Bulletin  avchéologique  du  Comité  des  travaux  historiques , 
1897,  l""  livraison. 

Mémoires  de  la  Société  des  Sciences  morales  de  Seine-et- 
Oise,  tome  XXL 

Mémoires  de  la  Société  d'archéologie  Lorraine,  t.  XLVII. 

Mémoires  de  la  Société  nationale  d'agriculture   d'Angers, 
année  1897. 

Archéologie,  procédés  de  reproduction,  par  .Iules  Devillard. 

Mémoires    de   la   Société   hisforicpie   et   archéologic/ue    de 
Langres,  1898. 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléa- 
nais, t.  XII,  n"  102. 

Bulletin  de  la  Société  dunoise ,  n°  114. 

Archives  historiques  du  diocèse  de  Chartres,  n°  41  et  42. 

Bulletin  de  la  Société'  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  2®  série, 
tome  IX,  4"  trimestre  1897. 

Bévue  historique  et  archéologique  du  Maine,  tome  42. 

Bibliothèque  de  l'École  des  Chartes,  LIX.  l--^  et  2^  liv.  1898. 
Revue  des  Etudes  grecc/ues,  t.  XI,  n°  41. 

Bulletin  de  la  Société  historique  et  archéologique  de  l'Orne, 
tomeXVII,  bulletin  2. 


—  78  — 

Revue  des  questions  historiques,  121"  livraison. 

Comité  des  travaux  Instoviques  et  scienti/îques ,  bulletin  liis- 
tovique  et  philosophique ,  1897^  n°^  1  et  2. 

Bulletin  arehéolocfique  du  Comité  des  travaux  historiques 
et  scientiliques ,  1897,  2''  livraison. 

Annuaire  de  la  Société  philotechnique,  1897. 

Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  n°^  1  à  0.  —  2*=  édit.  n"^  1  à  6. 


SÉANCE   DU   4   AOUT   1898. 
Présidence  de  M.  Bellier  de  la  Chavignerie  ;  —   M.  Amblard,  Secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Bellier  de  la  Chavignerie,  Amblard, 
Appay,  Corrard,  Denos,  Deroy,  Roger  Durand,  Gabriel. 
Gérondeau,  Maugars,  Ch.  Petrot.  Renou-Barillet,  Tachot, 
abbés  Langlois,  Sainsot. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  annonce  la  grande  perte  qu'a  faite  la 
Société  depuis  la  dernière  séance  en  la  personne  de  son 
ancien  président,  M.  Lucien  Merlet.  M.  Merlet,  un  des  mem- 
bres fondateurs  de  la  Société  et  son  premier  secrétaire,  y 
laissera  certainement  un  vide  considérable.  Il  n"a  pas  pour 
l'instant  rintention  de  faire  la  notice  nécrologique  de 
M.  Merlet,  mais  il  espère  qifun  des  membres  voudra  bien  se 
charger  de  ce  soin  pour  la  prochaine  séance. 

La  Société  s'associe  aux  regrets  exprimés  par  M.  le  Prési- 
dent, et  lui  demande  de  vouloir  bien  se  charger  de  relater 
la  vie  si  bien  remplie  de  M.  Merlet,  principalement  dans  ses 
rapports  avec  la  Société  archéologique. 

Communicaliou  d"une  lettre  de  notre  confrère,  M.  Besnard, 
de  Saint-Denis,  proposant  l'édition  d'un  portrait  en  photo- 
gravure de  M.  L.  Merlet  qui  serait  joint  à  la  notice  nécro- 
logique. 

,  Cette  proposition  est  adoptée  à  l'unanimité ,  et  une  somme 
de  cent  francs  est  votée  à  cet  effet. 


—  79  — 
Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  reçus  ou  offerts  depuis  la 
dernière  séance. 

M.  Auiblard  fait  savoir  qu'il  a  vu  dernièrement  M.  le  comte 
de  Marsy  à  Bourges  où  il  s'était  rendu  lui-même  pour  assis- 
ter comme  délégué  de  la  Société  au  congrès  de  la  Société 
française  d'archéologie.  Il  lui  a  demandé  do  nouveau  s'il 
était  toujours  dans  l'intention  de  choisir  Chartres  comme 
lieu  de  réunion  de  ce  Congrès  pour  l'année  1000. 

M.  de  Marsy  n'a  encore  rien  décidé  et  ne  peut  plus  faire 
de  projets  à  l'avance.  Ceux  qu'il  avait  formés  pour  l'année 
prochaine  se  trouvent  renversés.  Il  devait  tenir  son  Congrès 
à  Albi  et  Auch.  Il  est  obligé  de  modifier  ses  plans  par  suite 
de  la  tenue  du  Congrès  des  Sociétés  savantes ,  cette  même 
année  à  Toulouse,  c'est-à-dire  dans  la  même  région. 

Il  n'abandonne  pourtant  pas  l'idée  de  venir  à  Chartres  en 
1900,  mais  il  ne  pourra  rien  décider  d'ici  quelque  temps. 

Il  sera  bon  en  tout  cas  d'insister  encore  auprès  de 
M.  de  Marsy  en  temps  utile.  M.  le  Président  pourrait  lui 
adresser  une  demande  olllcielle. 

M.  Amblard  n'a  pas  cru  devoir  taire  de  rapport  écrit 
sur  le  Congrès  de  Bourges.  Le  temps  dont  il  pouvait  disposer 
ne  lui  a  pas  permis  de  le  suivre  pendant  toute  sa  durée.  Les 
deux  journées  qu'il  a  passées  à  Bourges  ont  été  consacrées 
à  la  visite  et  à  l'étude  des  monuments  de  la  ville ,  visite  et 
étude  du  plus  haut  intérêt,  car  peu  de  villes  abondent  autant 
que  Bourges  en  monuments  remarquables  de  toutes  les 
époques,  depuis  la  belle  époque  romaine,  dont  il  reste  de 
merveilleux  vestiges  jusqu'à  celle  de  la  Renaissance,  en 
passant  par  les  époques  gallo-romaine,  romane,  des  XIII% 
XIV  et  XV^  siècles ,  mais  tous  ces  monuments  ont  été  telle- 
ment décrits  dans  tous  les  guides ,  revues  ou  monographies 
locales  que  ce  qu'il  pourrait  en  dire  ne  serait  que  la  répé- 
tition de  ces  descriptions. 

Il  se  bornera  à  constater  que  plus  heureuse  que  Chartres 
la  ville  de  Bourges  a  conservé  la  trace  et  les  souvenirs  de 
toutes  ces  époques  passées. 

Des  débris  d'architecture  romaine  de  l'époque  des  Antonins 
(chapiteaux,  frises,  etc.),  découverts  dans  des  fouilles  ré- 


—  80  — 

centes,  attestent  l'existence  de  grandioses  monuments  dont 
aucun  n'est  resté  debout  et  qui  ont  fourni  les  premières 
assises  de  l'enceinte  construite  à  la  fin  de  l'Empire. 

Les  restes  du  mur  d'enceinte  gallo-romain  subsistent 
encore  dans  presque  tout  son  périmètre.  Une  de  ses  parties 
flanquée  de  deux  tours  a  servi  de  soubassement  au  palais  de 
Jacques-Cœur. 

Il  ne  parlera  pas  des  monuments  religieux  ou  civils  (hôtel 
Jacques  Cœur,  hôtel  Lallemand,  hôtel  Gujas,  ancien  hôtel 
de  ville,  lycée  actuel)  dont  la  description  se  trouve  partout, 
et  que  la  gravure  ou  la  photographie  ont  reproduits  à  Tinfîni. 

A  la  cathédrale  Saint-Etienne,  si  connue  et  si  justement 
célèbre  par  les  cinq  portails  de  sa  façade  principale  ornés 
des  plus  merveilleuses  sculptures  et  la  longue  et  prodigieuse 
perspective  de  son  intérieur,  deux  points  ont  particulière- 
ment attiré  son  attention  en  ce  qu'il  y  avait  sur  ces  deux 
points  un  rapprochement  à  établir  entre  elle  et  la  cathédrale 
de  Chartres. 

La  cathédrale  de  Bourges  est  toujours  citée  comme  venant 
après  Chartres  pour  le  nombre  et  l'éclat  de  ses  vitraux.  On 
y  trouve  la  collection  complète  de  l'art  du  verrier  depuis  le 
XIIP  jusqu'au  XVP  siècle.  A  Chartres,  en  dehors  de  ceux  de 
la  chapelle  de  Vendôme  qui  sont  du  XVP  siècle,  et  des 
trois  magnifiques  verrières  de  la  porte  royale  qui  sont 
du  XIP,  tout  le  reste  est  du  XIIP  siècle.  Ses  observations  ne 
porteront  que  sur  cette  dernière  époque. 

Les  vitraux  des  chapelles  du  pourtour  et  de  l'abside,  qui 
sont  du  XIIP'  siècle,  dons  comme  ii  Chartres  de  différentes 
corporations,  représentent  également  des  scènes  tirées  de 
la  Bible  et  de  l'Évangile,  des  légendes  de  la  vie  des  Saints. 
Ils  n'ont  pas  paru  à  M.  Amblard  différer  sensiblement  comme 
facture  de  ceux  de  notre  cathédrale  ;  seulement  les  panneaux 
sont  de  structure  à  peu  près  uniforme.  Les  armatures  de  fer 
n'y  figurent  pas  comme  à  Chartres  ces  dessins  variés  qui 
produisent  un  si  heureux  effet. 

Pour  les  vitraux  des  grandes  lancettes  des  étages  supé- 
rieurs représentant  les  figures  colossales  de  prophètes  ou  de 
saints,  ils  lui  ont  paru  d'une  exécution  certainement  infé- 
rieure à  ceux  de  même  ordre  de  la  cathédrale  de  Chartres. 

Dans  une  des  fenêtres  de  l'église  souterraine  ont  été  placés 


—  81  — 
deux  petits  panneaux  i)r()venant  d'un  vitrail  d'une  cathédrale 
antérieure ,  représentant   rAnnonciation  et  rAdoration   des 
Mages  qu'on  fait  remonter  à  la  fin  du  XP  siècle.  Ce  spécimen 
de  verrerie  de  cette  époque  mérite  d'être  cité. 

La  seconde  observation  se  rapporte  aux  portails  latéraux, 
restes  d'une  église  antérieure  qui  accusent  par  leur  style 
l'époque  du  XIP  siècle 

On  entre  par  un  porche  à  jour,  ouvert  par  des  baies  et  des 
rosaces  à  trois  et  six  lobes  qui  rappellent  l'architecture 
arabe.  De  chaque  côté  du  portail  méridional  se  trouvent  trois 
statues  aux  formes  étroites  dont  celles  de  Chartres  (porte 
royale),  semblent  avoir,  comme  au  Mans,  comme  à  Saint- 
Denis,  etc.,  fourni  le  modèle.  Là  encore,  l'exécution  est 
inférieure  :  moins  d'expression  dans  les  figures,  moins  de 
soin  dans  les  détails,  moins  d'âme  dans  l'ensemble. 

M.  Amblard  n'a  pu  assister  qu'à  une  des  séances  du  Congrès. 
Dans  cette  séance,  M.  de  Goy,  secrétaire-adjoint  de  la  Société 
des  Antiquaires  du  Centre,  a  fait  à  propos  de  l'âge  de  bronze 
et  de  l'âge  de  fer  une  communication  intéressante  tant  au 
point  de  vue  archéologique  qu'au  point  de  vue  historique. 

On  avait  critiqué  les  récits  de  Tite-Live  sur  les  migrations 
gauloises  en  Italie,  se  basant  sur  l'absence  au  pays  des  Bitu- 
riges  des  armes  et  des  objets  qui  se  rencontrent  sur  la  vallée 
du  Pô  et  du  Danube ,  mais  une  longue  série  de  fouilles  opé- 
rées depuis  plus  de  trente  tus  a  donné  raison  à  Tite-Live. 
On  a  découvert,  et  principalement  dans  des  tumulus,  des 
objets  usuels,  des  poignards,  des  épées  en  fer. 

En  somme,  une  foule  de  documents  de  l'âge  de  bronze 
permettent  de  déclarer  que  le  pays  des  Bituriges  était  en 
commerce  avec  l'Italie. 

M.  R.  Durand  donne  ensuite  lecture  d'un  article  paru  dans 
la  revue  llnterniédiniredw  30  juillet  dernier,  oii  il  est  signalé 
l'existence  à  Chartres  d'une  maison  située  rue  des  Vieux- 
Capucins,  n"  7,  appartenant  à  M.  le  D'"  Rocque,  et  qui  fut 
habitée  par  Brissot.  «  Cette  maison  se  trouve  encore  dans  le 
»  même  état  qu'à  la  fin  du  siècle  dernier.  La  salle  ;i  manger 
»  est  décorée  de  quatre  panneaux  peints  à  l'huile  représen- 
»  tant  des  scènes  populaires  de  l'époque  de  la  Révolution  : 

))  1°  La  prise  de  la  Bastille,  mesurant  2  m.  75  sur  1  m.  80. 


—  82  — 

»  2"  Arrivée  en  carosse  du  roi ,  de  la  reine  et  du  daupliin . 
»  dans  la  soirée  du  6  octobre  1789,  sur  la  place  de  l'Hôtel- 
»  de- Ville  de  Paris,  mesurant  1  m.  90  sur  1  m.  80. 

»  3"  Scène  de  la. Révolution  représentant  la  queue  des 
')  femmes  du  peuple  à  la  porte  d'une  boulangerie,  mesurant 
»  0  m.  77  siu'  1  m.  80. 

»  4°  Autre  scène  de  la  Révolution  représentant  un  convoi 
»  de  blé  escorté  par  les  gardes  françaises  ou  la  garde  natio- 
»  nale. 

»  Ces  peintures  sont  des  plus  intéressantes,  non  à  cause 
»  de  leur  valeur  artistique,  mais  surtout  par  l'exactitude  et 
»  la  vérité  des  détails. 

»  Brissot  avait  acheté  cette  maison  vers  la  fin  du  règne  de 
»  Louis  XVI,  et  pendant  la  Révolution  il  aimait  à  venir  s'y 
»  reposer  de  temps  en  temps  et  y  vivait  procul  nec/ofiis  au 
»  milieu  de  sa  famille,  dans  la  retraite  la  plus  absolue. 

»  Un  de  ses  neveux,  qu'il  atïéctionnait  beaucoup,  nommé 
»  Brissot  de  Thivars,  avait  décoré  vers  la  fin  de  1789  la 
»  salle  à  manger  des  quatre  panneaux  décrits  ci-dessus.  » 

Al.  l'abbé  Sainsot  lit  la  notice  d'une  pierre  tombale  de 
Gervais  Vivien ,  abbé  de  Josaphat. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 

m — 

Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  Juillet  1898. 

Revisfn  (la  Miisen  A^acional  du  Rio  Janeiro. 
Journal  des  Savants,  mai  et  juin  1898. 
Mémoires  de  la  Société  académique  de  l'Aube,  1897. 
Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  ii"  7,  1898. 
Documents  sur  la  Province  du  Perche,  n°  32. 
Bulletin  de  la  Société  Scientifirpie  et  Historique  de  la  Cor- 
rèze,  t.  XX,  liv.  2. 
Archives  historiques  du  diocèse  de  Chartres,  n"  43. 
Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  t.  XX. 
Bulletin  de  la  Société  historirpie  de  Langres,  t.  IV. 
Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  t.  XXVI. 
Excursion  dans  le  Morvan,  par  A.  Béthouart. 


—  88  — 
(Juliilof/uc  (lu  Musée  (le  CJntrlros;. 

Le  Miwclw  aux  (ji-nins  cl  lu  plncv  des  Ihdles,  par  Francis 
Vovelle  (Extrait) ,  don  de  l'auteur. 


SEANCE   DU   10  NOVEMBRE  1898 
Président  :  M.  Bellier  de  la  Gh.wignehie.  —  M.  Amblaud,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures. 

Membres  présents  :  MM.  Bellier  de  la  Chavig-nerie,  Am- 
blard,  Balaiidra,  Barrois,  Béalé,  Begué,  G.  Besnard,  Bineau, 
Brosseron,  Chanipag-ne,  Chevallier -Letartre,  Couronnet, 
Dauzat,  Delacroix,  Denisart,  Denos,  Deroy,  Duchon,  K. 
Durand,  Fonju,  Germond,  Gérondeau,  Hornung-,  Lehr, 
Loriu.  de  Marcy,  Maugars,  R.  Merlet,  de  Mianville,  Cli. 
Petrot,  Petrot-Garnier,  du  Temple  de  Rougemont,  Tachot, 
abbés  Clerval,  François,  Gauthier,  Haye,  Hermeline, 
Langlois.,  Métais,  Sainsot,  Sontag,  Tessier,  Vaurabourg. 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  ofierts  à  la  Société. 

M.  le  Président  donne  communication  d'une  circulaire  de 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  Publique  et  des  Beaux -Arts 
annonçant  que  se  référant  à  la  résolution  prise  par  son  prédé- 
cesseur, le  37'=  Congrès  des  Sociétés  savantes  aura  lieu  en 
1899  à  Toulouse  durant  la  semaine  de  Pâques.  Une  commu- 
nication idtérieure  renseignera  sur  les  dates  et  l'ordre  des 
séances. 

A  cette  circulaire  se  trouve  joint,  en  dix  exemplaires,  le 
programme  de  ce  Congrès. 

Puis  il  donne  lecture  de  la  lettre  suivante  de  M.  Lehr: 
«  Monsieur  le  Président, 

A  la  séance  du  2  juin,  k  laquelle  j'assistais,  M.  Fabbé 
Sainsot  a  donné  lecture  de  la  Revue  de  l'année  1897.  Or  il 
s'est  permis  d'y  ajouter  après  coup  quelques  passages  me 
concernant,  qui  ont  paru  dans  la  livraison  d'octobre  des 
Procès-Verbaux,  et  qui  sont  conçus  dans  les  termes  les  plus 
déplacés.  Nos  publications  ne  sont  pas  destinées  à  de  sem- 


—  84  — 
blables  polémiques.  Je  ne  relèverai  donc,  ni  le  résumé  fan- 
taisiste que  M.  Sainsot  donne  de  mes  brochures,  ni  les  ré- 
flexions diverses  qu'il  a  cru  devoir  ajouter  à  son  exposé 
(entre  autres  l'expression  désobligeante  «  les  intellectuels 
du  parti  protestant  »  que  vous  pouvez  lire  vers  le  bas  de  la 
page  61).  Pour  le  bon  renom  de  la  Société  archéologique 
d'Eure-et-Loir,  je  me  borne  à  protester  énergiquement  contre 
de  pareils  procédés. 
Veuillez,  etc.  » 

M.  le  Président  donne  acte  de  sa  lettre  à  M.  Lehr  et,  rap- 
pelant que  les  questions  personnelles  ne  peuvent  pas  trouver 
place  dans  nos  séances,  passe  à  l'ordre  du  jour. 

Il  est  ensuite  procédé  au  scrutin  pour  le  renouvellement 
du  bureau. 

Le  président  devra  être  élu  à  la  majorité  absolue,  les 
autres  membres  du  bureau  à  la  majorité  relative. 

Président.  Votants  :  45  présents,  115  par  correspondance. 
Total  :  160.  Majorité  absolue,  81. 

Ont  obtenu  :  M.  Roger  Durand,  83  voix;  M.  R.  Merlet,  66; 
M.  l'abbé  Clerval,  8;  divers,  3. 

M.  Roger  Durand  est  proclamé  président. 

}'icc-I*r('sidrnts.  —  Votants  :  45  présents;  115  par  corres- 
pondance. 

Ont  obtenu  :  M.  Bellier  de  la  Chavignerie ,  156  voix  ;  M. 
l'abbé  Clerval,  148;  M.  l'abbé  Sainsot,  76;  M.  Amblard.  67 
M.  R.  Merlet,  14;  M.  l'abbé  Pouclée,  12;  M.  Lehr,  7 
M.  l'abbé  Métais,  2;  MM.  Barois,  Champagne,  Gaullier,  abbé 
Langlois,  chacun  une. 

MM.  Bellier  de  la  Chavignerie,  abbés  Clerval  et  Sainsot 
sont  proclamés  vice-présidents. 

L'heure  avancée  ne  permettant  plus  de  procéder  au  scrutin 
par  vote  individuel  pour  l'élection  des  autres  membres  du 
bureau,  M.  Amblard,  sur  la  demande  qui  lui  en  est  faite  par 
un  certain  nombre  de  membres,  consent  à  continuer  jusqu'à 
nouvel  ordre  à  remplir  les  fonctions  de  secrétaire. 

MM.  Denisart  et  Champagne  sont  acclamés  vice -secré- 
taires; —  M.  Chamberland,  archiviste- bibliothécaire;  — 
M.  Bouthemart,  conservateur  du  Musée. 


—  85  — 

Au  cours  do  cetto  séance ,  M.  Bollier  de  la  Chavignorio  lit 
la  notice  suivante  sur  M.  Lucien  Merlet  : 

«  Le  20  juillet  dernier,  mourait  à  Chartres,  M.  Lucien 
Merlet,  un  de  ses  habitants  les  plus  distingués,  un  lettré  dont 
l'existence  simple  et  modeste  ne  faisait  pas  grand  bruit  dans 
la  ville,  comme  celle  de  tous  les  vrais  savants,  mais  qui 
avait  su  conquérir  tout  de  suite  l'estime  générale,  et  dont  la 
mort  laissera  dans  Chartres  un  grand  vide  qui  se  fera  sentir 
même  en  dehors  de  la  vieille  cité.  Son  nom  ne  périra  pas, 
car  ses  travaux  si  considérables  et  si  divers  sont  connus  et 
recherchés  de  tous  les  travailleurs  sérieux,  même  des 
étrangers,  toujours  sûrs  d'y  trouver  d'abord  des  sujets  inté- 
ressants présentés  et  écrits  avec  cette  facilité ,  cet  esprit  et 
cette  intelligence  qui  le  distinguaient,  puis  des  documents, 
des  renseignements  consciencieux  et  indiscutables,  fruits  de 
ses  patientes  investigations. 

M.  Merlet  n'était  notre  compatriote  que  d'occasion.  Né  à 
Vannes,  le  4  juin  1827,  d'une  ancienne  famille  originaire  de 
la  Vendée,  il  conserva  toujours  de  cette  Bretagne  qui  fut 
son  berceau  et  qu'il  aimait  tant,  cette  foi  sincère  et  robuste 
qui  le  soutint  toute  sa  vie,  ce  caractère  franc,  ferme,  éner- 
gique et  persévérant,  qui  lui  fît  entreprendre  et  soutenir 
jusqu'au  bout  les  travaux  les  i)lus  longs  et  les  plus  ardus. 
Il  fit  ses  études  à  Paris  au  collège  Stanislas  où  il  sut  toujours 
se  maintenir  à  la  tête  de  ses  condisciples,  où  il  puisa  cet 
amour  de  l'histoire  qui  ne  le  quitta  plus.  Bientôt  il  se  faisait 
recevoir  licencié  en  droit  et  admissible  à  la  fois  à  l'École 
normale  Supérieure  et  à  l'École  des  Chartes ,  il  opta  pour 
cette  dernière  qui  répondait  le  mieux  à  ses  goûts  et  y  entra 
en  1848.  En  même  temps,  il  concourait  avec  succès  pour 
l'Ecole  d'Administration,  créée  on  1848,  où  il  resta  jusqu'à  la 
suppression  de  cette  école,  en  1849,  suivant  assidûment  les 
deux  cours  à  la  fois.  Il  sortit  de  l'École  des  Chartes  en  1850, 
avec  le  titre  d'archiviste-paléographe,  et  en  1852  il  était 
nommé ,  par  arrêté  préfectoral  du  17  octobre ,  archiviste 
du  département  d'Eure-et-Loir,  poste  qui  n'existait  pour 
ainsi  dire  pas  avant  lui.  Il  eut  donc  tout  d'abord  à  créer,  à 
organiser  ce  service,  travail  considérable  auquel  il  était  si 
bien  préparé  par  ses  études  antérieures.  Il  lui  fallut  réunir. 


-  8G  - 

classer  et  inventorier  l'innombrable  collection  de  dossiers, 
de  documents  de  toute  espèce,  e'ipars  dans  les  greniers  du 
Tribunal  civil,  et  les  transporter  dans  les  nouveaux  locaux 
de  la  préfecture,  aménagés  pour  les  recevoir.  Les  sept 
volumes  d'inventaire  qu'il  a  publiés,  ceux  que  son  tils  a 
mis  ,au  jour  après  lui,  et  il  en  reste  encore  à  paraître,  sont 
le  témoignage  sensible  de  l'immense  labeur  qu'il  a  dû 
fournir,  et  qui  Justilia  la  bonne  opinion  qu'avait  de  lui  le 
directeur  de  l'École  des  Chartes,  lorsqu'il  disait  au  préfet 
d'Eure-et-Loir  en  lui  recommandant  le  jeune  archiviste,  au 
moment  de  sa  nomination  à  Chartres  :  «  M.  Merlet  est  un 
homme  qu'on  prête  mais  qu'on  ne  donne  pas.  » 

Mais  lui  ne  se  prêtait  pas ,  il  se  donnait  tout  entier.  Très 
attaché  à  ses  archives,  dont  il  était  fier,  qu'il  considérait 
comme  ses  enfants,  ajuste  titre  du  reste,  il  ne  voulut  jamais 
les  quitter,  et  repoussant  les  i)ropositions  les  plus  brillantes 
et  les  plus  flatteuses  qui  lui  furent  faites  à  plusieurs  reprises, 
il  préféra  rester  à  son  poste  jusqu'à  ce  que  l'âge  de  la 
retraite  ait  sonné  pour  lui. 

Les  archives  du  département  d'Eure-et-Loir  ne  sont  pas 
les  seules  auxquelles  il  ait  apporté  tous  ses  soins,  il  classa 
aussi  et  inventoria  celles  de  Chartres  et  de  Châteaudun, 
ainsi  que  celles  des  hôpitaux  de  Chartres,  de  Châteaudun  et 
de  Dreux  qui  en  sont  le  complément  naturel,  les  registres  et 
minutes  des  notaires  du  comté  de  Dunois.  C'était  pour  ainsi 
dire ,  l'histoire  entière,  non  seulement  du  département  d'Eure- 
et-Loir,  mais  aussi  du  diocèse  de  Chartres,  de  celui  qu'à  cause 
de  son  étendue,  on  appelait  le  Grand-Diocèse,  qu'il  créait  ainsi, 
forçant  tous  les  érudits  qui  voulaient  se  consacrer  à  l'étude 
de  cet  important  territoire  à  se  reporter  aux  bases  solides  et 
indiscutables  qu'il  avait  établies.  Tout  le  premier  d'ailleurs 
il  dut  y  avoir  recours,  car  son  activité  prodigieuse  ne  se 
contentait  pas  de  ces  travaux  et  en  même  temps  qu'il  se 
livrait  à  la  classification  de  ses  archives,  il  présentait  au 
concours  des  antiquités  nationales,  en  collaboration  avec 
M.  Moutié  de  Rambouillet,  en  1858  et  en  1850,  les  deux 
volumes  du  (Uwtiilairo  dr  l'ALbayo  dos  Vnux-dr-dcnuiy,  qui 
lui  valurent  en  1858,  une  mention  très  honorable  et,  en  1859, 
une  seconde  médaille.  En  18G7,  au  même  concours,  il  appor- 
tait, en  collaboration  avecM.  de  Lépinois,  le  Cartiilnire  do 


—  87  — 

Notro-lJnnio  de  (lliniircs,  qui  l'ut  récoiiipcusé  d'une  prcniière 
médaille.  Plus  tard,  il  donna  encore,  le  Cnrtiilaire  de  l'AbJniye 
de  Thii'oii,  et  en  1895,  en  collaboration  avec  M.  Jarry,  celui 
de  Tabbaye  de  la  Madeleine  de  Châteaudun ,  ouvrages  si 
précieux  pour  qui  veut  aborder  l'étude  dos  premiers  temps 
de  notre  histoire. 

Au  concours  des  sociétés  savantes  organisé  par  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique,  M.  Merlet  remporta,  en  1861,  le 
premier  prix  pour  son  Dictiuinmire  fopO(/j'iiphiqiic  d'Eiire-ot- 
I.oir,  un  des  premiers  parus  de  cette  importante  série  qui  se 
continue  encore  aujourd'hui  dans  les  autres  départements  de 
la  France,  et  en  18(35,  le  2*^  prix  pour  sa  Native  his/ori(/iir 
sur  la  haronnir  de  (Uiàleaiineiif-en-Thinievais. 

Ti'availleur  infatigable,  M.  Merlet  ne  cessait  ses  recherches 
et  ses  publications  concernant  son  pays  d'adoption,  et  déjà 
en  1856,  quatre  ans  après  son  arrivée  aux  Archives,  son 
bagage  historique  et  archéologique  était  suffisant  pour  le 
désigner  tout  naturellement  à  M.  de  Caumont,  venu  à 
Chartres  pour  y  fonder  la  Société  Archéologique  d'Eure-et- 
Loir.  M.  de  Caumont  sut  l'apprécier,  et  il  le  donna  comme 
secrétaire  à  la  société  naissante.  Dévoué  à  ses  nouvelles 
fonctions  comme  il  l'était  à  ses  archives,  M.  Merlet  contribua 
puissamment  au  développement  et  aux  succès  de  la  jeune 
société  qui  prit  bientôt,  tant  par  ses  publications  que  par  ses 
expositions  rétrospectives,  une  place  des  plus  honorables 
parmi  les  sociétés  savantes  de  province. 

Au  milieu  de  tous  ses  travaux  qui  nécessitèrent  des  inves- 
tigations nombreuses,  il  trouvait  moyen  de  publier  des 
ouvrages  intéressants  toujours,  quoique  moins  sérieux,  et 
qui  étaient  pour  lui  un  délassement,  comme  V Histoire  des 
relations  des  Iliirons  et  des  Abiiaquis  du  ('nnada  avec  Notre- 
Dame  de  Chartres,  suivie  de  documents  inédits  sur  la  Sainte- 
Chemise;  la  nouvelle  édition  de  Y  Histoire  de  l'auguste  et 
vénérable  Kglise  de  Cliartres,  revue  et  augmentée  ;  V Histoire 
de  l'Abbaye  de  Notre-Dame  de  Coulombs^  rédigée  d'après  les 
titres  originaux  ; //O  jo//r/7rvy  de  doni  Geslain,  souvenirs  his- 
toriques chartrains;  L'Agriculture  dans  la  Beauce  en  l'an  U, 
correspondance  du  citoyen  Villeneuve  avec  l'administration 
du  département  d'Eure-et-Loir  ;  De  Catalogue  des  reliques  et 
Joyaux  de  Notre-Dame  de  Chartres;  Des  Assemblées  de  com- 


—  88  — 

inuuautés  d'habitants  dans  l'ancien  comté  de  Dunois;  Les 
Cérémonies  puJjliqiies  à  Chartres  pendant  le  XVIIP  siècle; 
tous  ces  ouvrages  font  partie  de  la  bibliothèque  chartraine , 
imprimée  chez  Garnier,  à  Chartres;  — Les  Poètes  Beaucerons 
antérieurs  au  A7.P  siècle,  Chartres,  Durand,  1894. 

Ce  n'est  pas  seulement  le  pays  chartrain  qui  l'occupait,  il 
faisait  aussi  des  incursions  au  dehors,  c'est  ainsi  qu'il  a 
publié  chez  Aubry  le  récit  des  Funérailles  d'Anne  d'Autriche, 
et  chez  Garnier,  la  relation  du  Sièffe  de  Prague  par  les 
Autrichiens  en  17 4:2 ;  Le  Dictionnaire  des  noms  vulgaires  des 
habitants  des  diverses  localités  de  France. 

Grand  amateur  de  livres,  et  surtout  de  livres  rares,  il  a 
réimprimé  différentes  plaquettes  intéressantes,  mais  deve- 
nues introuvables ,  telles  que  V Entrée  de  la  Royne  de  France 
dans  la  ville  et  cité  de  Chartres;  Les  Magnificences  préparées 
en  l'église  Notre-Dame  de  Chartres  pour  les  dévotes  actions  de 
grâce  du  Roy  et  de  la  Royne,  sa  mère,  de  leur  heureuse 
entrevue  et  amiable  réconciliation,  1619  ;  enfin  Les  premières 
Œuvres  du  sieur  Pedoue,  dédiées  à  Doris. 

On  eût  dit  que  les  presses  chartraines  ne  pouvaient  suffire 
à  son  activité,  et  il  leur  fut  quelquefois  infidèle.  C'est  ainsi 
qu'il  donna  au  Bulletin  du  Comité  des  travaux  historiques  et 
scient iticpies,  cinq  articles,  dont  un  sur  les  orgues  de  Chartres 
et  un  sur  le  compte  de  l'œuvre  de  la  Cathédrale. 

A  l'Ecole  des  Chartes  il  devait  un  témoignage  de  recon- 
naissance, il  ne  l'oublia  pas,  et  il  publia  dans  son  Bulletin 
sept  Mémoires  sur  différents  sujets  dont  quelques-uns 
concernent  notre  pays ,  tels  que  le  Catalogue  de  l'Abbaye  de 
Saint-Père,  au  Xl^  siècle;  Les  Chartes  fausses  de  f  Abbaye 
de  Tir  on  ;  Lettres  d'Yves  de  Chartres  et  d'autres  personnages 
de  son  temps,  1087-llSO;  Les  Registres  de  VOfficialité  de 
Chartres. 

Aux  Archives  de  l'Art  français  il  réserva:  Documents  sur 
les  travaux  exécutés  à  Notre-Dame  de  Chartres  pendant  le 
XVIP  siècle,  en  collaboration  avec  Emile  Bellier  de  la 
Chavignerie;  Denis  Grognet,  peintre,  et  Nicolas  Rigot, 
orfèvre,  1595 ;  enfin,  Thomas  Roudin,  marchés  et  quittances 
de  bas -reliefs  pour  le  tour  du  chœur  de  Notre-Dame  de 
Chartres,  1610,  1611. 

Mais  c'est  envers  la  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir 


—  89  — 

qu'il  fut  le  plus  généreux  et  qu'il  se  prodigua  le  plus ,  et  la 
Bibliographie  des  ouvrages  de  AI.  lAicicn  Merle t,  publiée  à 
l'imprimerie  Garnier,  ne  mentionne  pas  moins  de  34  mémoires 
ou  notes  publiés  dans  ses  Mémoires,  parmi  lesquels  se  trouve 
la  Tradiiclion  en  français  des  lettres  de  saint  Yves,  qui  forme 
un  volume  entier,  trois  notices  sur  les  hôpitaux  de  Courville, 
de  Janville  et  d'Illiors ,  et  21  dans  les  Procès'  Verbaux,  en  ce 
non  compris  33  notices  accompagnant  les  gravures  de  la 
publication  des  Pierres  tombales. 

Là  ne  s'arrête  pas  encore  sa  prodigieuse  activité ,  et  son 
extrême  facilité  à  produire  le  fit  s'adresser  à  la  publicité 
d'autres  sociétés  et  de  quelques  revues  :  je  ne  compte  pas 
encore  moins  de  32  ouvrages  mentionnés  dans  la  biblio- 
graphie précitée,  parmi  lesquels  on  remarquera  sa  Biblio- 
thèque chartraine ,  antérieure  au  XIX^  siècle,  pour  continuer 
et  compléter  celle  de  D.  Liron.  Au  moment  de  sa  mort,  il 
avait  sous  presse  dans  les  Mémoires  de  la  Société  Archéo- 
logique d'Eure-et-Loir,  un  article  sur  les  redevances  au  pays 
chartrain  durant  le  Moyen -Age,  et  dans  les  Archives 
historiques  du  diocèse  de  Chartres,  Les  Dignitaires  de  Notre- 
Dame  de  Chartres,  travail  de  longue  haleine  qui  jette  un 
jour  nouveau  sur  l'histoire  du  Chapitre  de  Notre-Dame  et 
sur  les  anciennes  familles  du  pays. 

Tant  de  travaux  ne  pouvaient  pas  rester  inaperçus  et 
méritaient  des  récompenses.  Elles  ne  se  firent  pas  attendre , 
en  1867,  M.  Merlet  fut  fait  chevalier  de  la  Légion  d'Honneur 
et,  en  1870,  officier  de  l'Instruction  publique.  Depuis  plus  de 
vingt  ans,  la  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir  le 
renommait  son  président  toutes  les  fois  qu'il  était  rééligible 
et  en  1878,  à  l'occasion  de  l'Exposition  universelle,  il  reçut 
une  médaille  d'or.  L'Institut  lui  ouvrit  aussi  ses  portes  :  en 
1882,  il  fut  élu  membre  correspondant  de  l'Académie  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres,  et  en  1883,  il  était  nommé 
membre  non  résidant  du  Comité  des  Travaux  historiques. 
C'était  là  le  couronnement  tant  mérité  d'une  carrière  si  bien 
remplie. 

Pour   parvenir   à   une   production    pareille,   il    fallait  à 

M.  Merlet  une  activité  infatigable  et  incessante,  un  travail 

ininterrompu;  pour  lui,  les  journées  étaient  toujours  trop 

courtes,  quoique  commencées  de  bonne  heure,  et  sa  santé  s'en 

Tome  X,  P.-  1 .  7 


—  90  — 

ressentait.  Elle  eut  été  beaucoup  plus  tôt  compromise,  s'il 
n'eut  cherché  dans  l'étude  de  la  botanique ,  qui  le  forçait  à 
des  sorties  répétées,  un  délassement  à  ses  fatigues  intel- 
lectuelles. Bientôt  ces  courses  l'amenèrent  au  jardin  de  la 
Société  d'Horticulture  auquel  il  s'intéressa,  et  il  s'occupa  de 
l'administration  de  cette  société,  surtout  de  son  jardin.  Ses 
confrères  ne  tardèrent  pas  à  comprendre  tout  le  parti  qu'ils 
pouvaient  tirer  d'un  homme  aussi  bien  doué,  si  instruit,  et, 
à  la  mort  de  M.  Courtois,  en  1888,  ils  le  nommèrent  pré- 
sident de  la  société,  poste  qu'il  occupa  avec  autorité  jusqu'à 
sa  mort,  et  dans  lequel  il  rendit  de  grands  services.  Le 
Bulletin  de  cette  société  renferme  aussi  des  articles  de  lui. 

D'un  caractère  enjoué,  causeur  charmant,  sa  conversation 
était  toujours  intéressante  et  instructive;  avec  lui  les 
relations  étaient  faciles,  et  il  trouvait  dans  son  intérieur 
intelligent  et  instruit,  qui  savait  le  comprendre,  l'aimait  et 
l'appréciait,  l'encouragement  et  le  soulagement  dont  il  avait 
besoin  dans  les  moments  de  défaillance. 

M.  Merlet  prit  sa  retraite  en  même  temps  qu'il  était 
nommé  archiviste  honoraire,  laissant  à  son  fils,  lui  aussi, 
brillamment  sorti  de  l'Ecole  des  Chartes ,  qui  lui  succédait 
aux  Archives  d'Eure-et-Loir,  et  qui,  déjà,  s'était  fait  un  nom 
dans  le  monde  savant,  le  soin  de  continuer  son  œuvre. 

Mais  il  était  déjà  atteint  de  la  maladie  qui  devait  l'em- 
porter, et  sans  cesser  de  travailler  jusqu'au  dernier  moinent, 
il  n'apportait  plus  à  ses  travaux  la  même  ardeur  et  la  même 
énergie  :  il  s'afïaiblissait  chaque  jour  et  le  mal  triomphant 
de  sa  robuste  constitution  et  de  son  courage,  malgré  les 
soins  empressés  de  sa  famille,  il  s'éteignit  doucement,  à 
71  ans,  en  bon  chrétien,  comme  il  avait  toujours  vécu.  » 

Pour  clore  cette  notice ,  nous  croyons  bon  de  reproduire 
ici  les  discours  prononcés  sur  la  tombe  de  M.  L.  Merlet. 

DISCOURS   DE  M.    LE    PREFET 

«  Messieurs, 

Le  regretté  M.  Merlet,  archiviste  honoraire  d'Eure-et- 
Loir,  a  droit  à  l'hommage  ému  de  l'Administration 
Préfectorale  à  l'heure  oii  il  entre  dans  l'éternel  repos. 

Pendant  plus  de  quarante  ans,  —  que  dis-jo  !   pendant 


—  91  — 

près  (run  demi-siècle,  —  puisqu'après  sa  retraite  même  il 
nous  a  conservé  son  précieux  concours,  —  il  a  mis  au  service 
du  département,  avec  Tintelligence  la  plus  lucide  et  la 
science  la  plus  sûre ,  l'incomparable  activité  dont  il  donnait 
encore  l'exemple  il  y  a  peu  de  jours. 

«  M.  Merlet  est  un  homme  qu'on  prête  mais  qu'on  ne 
donne  pas  »,  disait  le  directeur  de  l'Ecole  des  Chartes  en 
recommandant  le  débutant  archiviste  au  Préfet  d'Eure-et- 
Loir.  Plus  généreux  que  le  maître  qui  songeait  à  le  reprendre 
un  jour  pour  quelque  tâche  plus  éclatante  mais  non  pas  plus 
méritoire,  M.  Merlet,  lui,  entendait  se  donner  tout  entier, 
sans  réserve, —  comme  il  convient  qu'on  se  donne  —  et,  dès 
son  arrivée,  ce  pays  devenait  sien  pour  toujours  ! 

A  son  tour,  ce  pays  ne  le  distingue  plus  de  ceux  qu'il  a 
vus  naître  et,  le  comptant  au  nombre  de  ses  enfants  les 
meilleurs,  garde  pour  s'en  faire  honneur  le  souvenir  d'une 
vie  toute  de  labeur,  toute  de  dévouement  au  devoir  profes- 
sionnel, toute  de  production  féconde  et  d'initiative  heureuse. 
L'Administration  locale,  enfin,  fière  d'un  si  fidèle  attachement, 
veut  apporter  la  première  à  cette  tombe  le  tribut  de  sa 
reconnaissance  et  de  ses  regrets  ! 

C'est  la  Bretagne,  Messieurs,  qui  avait  donné  à  Chartres  ce 
bon  chartrain. 

Né  à  Vannes,  le  4  juin  1827,  M.  Merlet  fit  de  brillantes 
études  au  collège  Stanislas,  à  Paris. 

Licencié  es -lettres  et  licencié  en  droit,  élève  de  l'Ecole 
d'Administration  en  même  temps  que  de  l'Ecole  des  Chartes,  il 
obtenait  en  1850  le  diplôme  d'Archiviste -Paléographe  et 
devenait  bientôt  Archiviste  d'Eure-et-Loir.  L'arrêté  qui  le 
nomma  est  du  17  octobre  1852. 

Désormais  il  restera  fidèle  à  son  cher  dépôt,  insensible 
aux  offres  fiatteuses  qui  plus  dune  fois  lui  seront  adressées 
de  Paris. 

Ce  dépôt,  dont  il  a  découvert  en  partie,  classé  et  illustré 
les  richesses,  est  son  œuvre,  il  est  vrai,  et  il  avait  le  droit  de 
l'aimer,  si  je  puis  ainsi  parler,  de  toute  la  tendresse  d'un 
père. 

De  l'effrayant  et  confus  amas  de  documents  qu'il  avait 
trouvé  dans  une  des  salles  du  Palais  de  .Justice,  M.  Merlet 
sut  tirer,  en  effet,  la  belle  collection  aujourd'hui  aménagée  à 


—  92  — 

la  Préfecture;  il  en  avait  dépouillé  presque  tous  les  titres 
antérieurs  à  la  Révolution;  il  en  avait  publié,  enfin,  les  sept 
premiers  volumes  d'inventaires,  cités  comme  des  modèles 
maintenant  encore. 

Chartres  et  Châteaudun  lui  devaient  aussi  le  classement  de 
leurs  archives  municipales  et  hospitalières. 

Cet  écrasant  travail  ne  pouvant  encore  lui  suffire, 
M.  Merlet  multipliait,  cependant,  publications  et  travaux 
historiques.  En  épuisant  pour  notre  inlassable  archiviste  les 
récompenses  dont  il  disposa,  l'Institut  reconnaissait  tout  le 
prix  de  telles  œuvres  :  —  en  1858,  mention  très  honorable,  — 
en  1859,  deuxième  médaille,  —  en  1867,  première  médaille  ! 
—  Même  succès  au  concours  des  Sociétés  savantes  des 
départements ,  succès  attestés  encore  par  les  mentions  et  les 
prix  ! 

Les  honneurs,  qu'il  ne  cherchait  pas,  venaient  d'eux- 
mêmes  à  ce  modeste  et  jamais  ils  ne  furent  mieux  justifiés. 
Chevalier  de  la  Légion  d'honneur  en  1867,  officier  de 
l'Instruction  publique  en  1870,  titulaire  d'une  médaille  d'or  à 
l'exposition  de  1878,  M.  Merlet  devenait  membre  corres- 
pondant de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres  en 
1883.  —  L'année  suivante,  enfin,  il  était  nommé  membre  non 
résident  du  comité  des  travaux  historiques. 

Il  ne  m'appartient  pas,  Messieurs,  d'insister  sur  l'œuvre 
en  quelque  sorte  personnelle  de  M.  Merlet  ni  de  la  suivre 
dans  toutes  les  manifestations  d'une  activité  véritablement 
admirable,  à  la  Société  Archéologique  dont  il  a  été  l'âme 
pendant  plus  de  trente  ans  et  jusque  dans  notre  florissante 
Société  dliorticulture  qu'il  présidait  avec  tant  d'autorité  — 
Aussi  bien,  ce  n'est  pas  ici  et  en  un  semblable  moment  que  se 
peut  retracer  une  carrière  si  longue  et  si  bien  remplie. 
Puissé-je  seulement,  en  rappelant  quelques-uns  des  traits  de 
l'attachante  figure  qui  fut  celle  de  M.  Merlet,  l'avoir,  pour  un 
instant  encore,  évoquée  devant  nous. 

C'est  un  noble  exemple,  Messieurs,  que  celui  de  ces 
hommes  qui,  dans  le  silence  ami  de  quelque  retraite  studieuse 
et  tranquille,  dédaigneux  des  réclames  et  des  vaines 
notoriétés,  ne  se  veulent  révéler  que  par  leurs  œuvres,  — 
libres  en  même  temps  que  volontairement  astreints  aux  plus 
étroites  disciplines ,  —  modestes  en  même  temps  que  jaloux 


—  m  — 

du  bon  renom  do  leur  science ,  —  utiles  enfin ,  sans  accabler 
le  monde  du  soin  de  leurs  personnes  et  du  poids  de  leurs 
services  !  —  Ils  se  font  moins  nombreux,  dit-on,  en  un  temps 
qui  confond  parfois  l'agitation  et  le  travail,  la  g'ioire  et  le 
scandale. . .  M.  Merlet,  du  moins,  aura  été  l'un  de  ceux-là  et 
il  convient  de  lui  en  rendre  grâces  !  —  11  faut  le  remercier 
aussi  d'avoir  laissé  une  tradition  qu'un  fils  a  su  recueillir, 
sans  en  rien  laisser  perdre  ! 

Que  sa  famille,  aujourd'hui  désolée,  accueille  l'expression 
de  notre  profonde  et  doulçureuse  sympathie ,  cependant  que 
nous  adressons  un  dernier  adieu  au  cher  et  inoubliable  colla- 
borateur qui  n'est  plus  !  » 

DISCOURS   DE   M.   BELLIER  DE  LA   CHAVIGNERIE 

«  Messieurs, 

Avant  de  voir  fermer  cette  tombe,  permettez-moi  d'expri- 
mer, au  nom  de  la  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir, 
toute  sa  reconnaissance  pour  celui  qui  a  tant  fait  pour  elle. 

Natif  de  Bretagne ,  M.  Lucien  Merlet  avait  puisé  dans  son 
pays  natal  cette  foi  profonde  et  sincère  qui  fait  les  hommes 
forts,  cette  énergie,  cette  ténacité  qui  forment  les  érudits. 
Passionné  pour  les  études  historiques,  il  trouva  à  l'Ecole  des 
Chartes,  dont  il  fut  un  des  brillants  élèves,  la  science  et  la 
méthode  qui  lui  permirent  de  mener  à  bien  ses  nombreuses 
productions. 

Il  sortit  de  l'Ecole  Archiviste  du  département  d'Eure-et- 
Loir  et,  pendant  40  ans  qu'il  exerça  ses  modestes  et 
honorables  fonctions,  travailleur  infatigable,  il  ne  cessa  de 
se  consacrer  à  son  pays  d'adoption,  et  quand  M.  de  Caumont 
vint,  en  1856,  fonder  à  Chartres  la  Société  archéologique 
d'Eure-et-Loir,  il  trouva  dans  M.  Merlet,  jeune  alors,  dont  le 
bagage  littéraire  était  déjà  considérable,  un  secrétaire  dévoué 
et  instruit  qui  contribua  puissamment  au  développement  de 
la  société  naissante.  M.  Merlet  avait  publié  en  collaboration 
avec  M.  de  Lépinois ,  V Histoire  de  Chartres,  la  plus  complète 
qui  ait  paru,  le  Cartulaire  de  Notre-Dame,  de  nombreux 
articles  dans  les  mémoires  de  la  Société,  tous  appuyés  de 
documents  authentiques  qu'il  trouvait  dans  les  archives 
confiées  à  sa  garde. 


—  94  — 

Bientôt,  paraissaient  encore  l'impression  du  manuscrit  de 
Souchet,  le  Cartiihiiro  de  Tliiron,  la  traduction  des  Lettres 
de  Saint-  Yves,  pour  ne  citer  que  les  plus  importants,  et  quand 
la  reconnaissance  et  la  confiance  de  ses  confrères  l'appelèrent 
à  la  présidence  de  la  Société ,  il  avait  conquis  parmi  eux  une 
autorité  incontestable  et  incontestée  qui  avait  franchi  les 
portes  de  notre  cité  et  lui  avait  ouvert  celles  du  Palais  de  la 
Légion  d'honneur  et  de  l'Institut  dont  il  devint  le  correspon- 
dant écouté. 

Au  milieu  de  cet  énorme  labeur,  de  ce  travail  incessant, 
il  avait  conservé  un  caractère  enjoué,  sa  conversation  était 
toujours  animée  et  instructive.  Sa  vie  simple  et  tranquille 
s'écoulaitdoucement  dans  son  intérieur  intelligent  et  instruit 
qui  savait  le  comprendre,  l'encourageait,  le  soutenait  au 
besoin,  et,  quand  l'âge  de  la  retraite  a  sonné  pour  lui,  il  a  eu 
la  grande  consolation  de  voir  son  fils  marcher  sur  ses  traces, 
lui  succéder  aux  Archives,  s'étant  déjà  fait  dans  la  Société 
archéologique  une  place  distinguée  par  des  travaux  im- 
portants. 

Depuis  quelques  années,  la  santé  de  M.  Merlet,  délabrée 
par  sa  vie  trop  sédentaire,  s'était  altérée  ;  mais  il  ne  s'arrêta 
pas  pour  cela;  il  combattit  jusqu'au  bout,  et  il  y  avait  à  peine 
quelques  jours  qu'il  avait  cessé  tout  travail  quand  la  mort  est 
venue  frappex  à  sa  porte.  Elle  le  trouva  prêt  et  résigné  à  la 
volonté  divine  et  sa  famille  et  ses  amis  trouveront  dans  une 
fin  aussi  chrétienne  un  adoucissement  à  leur  douleur. 

Au  revoir,  cher  Président,  au  revoir.  » 

DISCOURS    DE   M.    DE   MARC  Y 

«  Messieurs, 

C'est  au  nom  do  la  Société  d'Horticulture  que  je  viens 
adresser  à  notre  regretté  Président  le  dernier  hommage  de 
notre  profond  respect  et  de  nos  souvenirs  émus  et  reconnais- 
sants. 

M.  Merlot,  depuis  bientôt  douze  ans,  avait  accepté  la 
direction  de  notre  Société ,  lui  consacrant  les  moments  de 
liberté  que  pouvaient  lui  laisser  ses  nombreuses  occupations. 
Devenu  notre  Président  bien  malgré  lui,  il  s'était  vite  complu 
dans  ses  nouvelles  fonctions  et  le  savant  trouvait  un  plaisir 


—  95  — 

tout  particiilior  à  dirig'or  les  travaux  et  les  expériences  de 
nos  jardiniers.  Il  allait  depuis  quelques  années  tous  les  jours 
à  son  cher  jardin,  étudiant  avec  soin  toutes  les  améliorations 
compatibles  avec  nos  ressources.  Grâce  à  son  zèle  et  à  sa 
haute  intelligence,  notre  Société,  déjà  si  prospère,  n'a  cessé 
sous  sa  présidence  de  s'étendre  dans  notre  département  et  d'y 
rendre  de  nombreux  services.  Elle  lui  doit  d'être  restée  ce 
qu'elle  avait  été  et  devait  être,  une  école  de  progrès  pour  les 
horticulteurs. 

En  vous  disant  adieu  et  merci,  cher  Président,  nous 
exprimons  le  vœu  que  le  Dieu  qui  a  frappé  soit  désormais 
celui  qui  soutienne  en  inspirant  àla  fidèle  compagne  de  votre 
vie  et  à  vos  enfants,  le  courage  et  la  résignation.  » 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  d'Août  1898. 

Juiirnul  des  Su]i(nls,  n"^  de  juillet  à  octobre. 

Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  IX,  4"  et  5''  livr. 

Congrès  des  Sociétés  Savantes,  Discours  de  MM.  Darlu  et 
Rambaud. 

Archives  historiques  du  Diocèse  de  Chartres,  w"^  AA,  45,  46. 

Bil)ho(jra}jhio  d'Eure-et-Loir,  n°^  8,  9,  10. 

Bulletin  de  la  Société  historique  de  l'Orne,  t.  XVII,  bull.  3. 

Bulletin  de  la  Société  dunoise,  n"  117. 

Comité  des  travaux  historiques.  Liste  des  membres. 

Revue  des  travaux  historiques,  128'^  livraison. 

Revue  des  Etudes  grecques,  n°  42. 

Documents  sur  la  Province  du  Perche,  33^  fascicule. 

Bulletin  de  la  Société  scientifique  de  la  Corrèze,  t.  XX. 

Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes ,  n"  59. 

Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  t.  XXVI. 

AlTaire  de  la  Vipère  noire,  don  de  M.  Couronet. 

Bulletin  de  la  Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-Inté- 
rieure, t.  XI,  1'"  livraison. 

Bulletin  de  la  Société  d'Etudes  scientifiques  d'Angers,  1898. 

Mémoires  de  la  Société  d'Agriculture  de  la  Marne,  1897. 

Mémoires  de  l'Académie  de  Stanislas,  CXLVIIP  année. 

Recueil  des  travaux  de  la  Société  libre  de  l'Eure,  1897. 


—  00  — 

Bulletin  (le  la  Soeiété  JJiuikeiujiioise ,  18U8,  n"  1. 

La  Manorière  et  la  Bourbonnaise,  par  M.  Devaux,  don  de 
Fauteur. 

Le  Cardinal  de  Loménie  de  Brieime,  par  M.  J.  Perrin,  don 
de  Fauteur. 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  de  Sens,  t.  XVIII. 

Société  de  Secours  des  Amis  des  Sciences,  38*^  exercice. 

Bulletin  trimestriel  de  la  Société  archéologique  de  Tourainc. 

Souvenirs  d'Eure-et-Loir,  eaux-fortes,  parGillard,  3'"  série, 
don  de  Fauteur. 

Le  général  Marceau  et  Mademoiselle  de  Chàteaugirun ,  par 
Raoul  Bonnet,  don  de  Fauteur. 


SÉANCE  DU   l'^'-  DÉCEMBRE   1898 
Président:  M.  R.  Durand.  —  M.  Amblard,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  R.  Durand,  Bellier  de  la  Chavi- 
gnerie,  abbé  Sainsot,  Amblard,  Brosseron,  Chamberland, 
Champagne,  Corard,  Dcnisart,  Denos,  Duchon.  Gérondeau, 
Lehr,  de  Marcy,  Maugafs,  Merlet,  Ch.  Petrot,  Petrot-Garnier, 
abbés  François,  Haye,  Hermeline,  Langiois,  Le  Bel,  Métais, 
Vaurabourg. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  présente  les  excuses  de  M.  Fabbé  Clerval 
qui  exprime  le  regret  que  le  cours  qu'il  professe  chaque  jeudi 
à  Paris  Fempêche  d'assister  aux  séances  de  la  Société. 

Il  annonce  ensuite  que  le  bureau  a  nommé  Vice-Présidents 
honoraires  :  MM.  Fabbé  Pouclée  et  Barois;  Archiviste  hono- 
raire :  M.  Buisson ,  en  raison  de  leur  âge  et  en  récompense 
des  services  qu'ils  ont  rendus  à  la  Société. 

M.  Gérondeau  a  également  été  nommé  trésorier  par  le 
bureau,  fonction  que  ce  dernier  déclare  accepter. 

Il  annonce  ensuite  le  décès  de  M.  L.  Jarry,  d'Orléans, 
membre    de    la    Société    Archéologique    et    Historique    de 


—  07  — 

rOrlëanais,  qui  s'était  fait  connaître  [»ar  diflcrents  ouvrages 
d'histoire  locale  et  avait  collaboré  dcrnièrcuiient  avec 
M.  L.  Merlet  au  Cartulaire  de  l'abbaye  de  la  Madeleine  de 
Châteaudun. 

Admission  de  membres  nouveaux. 

M.  le  Président  prononce  l'allocution  suivante  : 

«  Messieurs  et  chers  confrères, 

Permettez  au  Président  que  vous  avez  élu  malgré  ses 
faibles  titres,  de  vous  remercier  de  l'honneur  que  vous  lui 
avez  fait. 

Mon  entière  bonne  volonté  est  acquise  à  notre  Société, 
mais  comme  je  ne  puis  me  recommander  de  l'expérience  de 
mon  vénérable  prédécesseur,  ni  du  savoir  de  notre  regretté 
et  éminent  ancien  président,  M.  Lucien  Merlet,  je  demanderai 
à  mes  collègues  du  Bureau  l'appui  de  leur  autorité. 

Je  désire  assurer  à  notre  chère  Société  une  organisation 
qui  donne  satisfaction  à  tous  les  membres  ;  et,  si  le  fonction- 
nement normal  des  rouages  du  Comité  de  publication  ne 
tend  pas  à  ce  résultat,  je  vous  demanderai  alors,  Messieurs, 
d'apporter  à  notre  règlement  les  modifications  nécessaires. 

En  terminant,  je  fais  appel  au  zèle  de  tous,  le  champ 
d'études  est  vaste.  Au  point  de  vue  historique,  chaque  pays, 
chaque  hameau,  un  pont,  parfois  une  simple  pierre  évoque  le 
souvenir  d'une  ancienne  seigneurie  dont  l'histoire  reste  à 
faire.  Dans  nos  villes  mêmes,  à  Chartres  par  exemple,  l'étude 
des  titres  de  propriété  de  la  moindre  vieille  demeure  offre 
un  attrait  réel  et  peut  donner  lieu  à  une  notice  intéressante. 
En  ce  qui  concerne  l'archéologie  notre  superbe  basilique 
peut,  à  elle  seule,  servir  d'aliment  au  plus  passionné  d'entre 
nous. 

Pourprècher  d'exemple  je  vous  apporte  une  notice  sur  les 
premiers  seigneurs  de  Courville  et  je  pense  vous  offrir  bientôt 
un  travail  local  relatif  à  la  maison  do  la  Faux,  rue  des 
Vieux-Rapporteurs.  » 

L'ordre  du  jour  appelle  la  nomination  de  la  Commission  de 
publication  et  M.  le  Président  donne  la  parole  à  M.  Amblard, 
qui  a  différentes  observations  à  présenter,  au  sujet  de  la 
nomination  de  cette  commission. 


—  D8  — 

M.  Aniblard  irouve  antiréglemt'iitaire  et  inopportune  la 
nomination  de  la  Commission  dans  la  séance  de  ce  jour. 
D'après  le  règlement,  la  Commission  de  publication  est 
nommée  pour  trois  ans.  Celle  qui  fonctionne  actuellement  a 
été  nommée  en  février  1890,  c'est  donc  en  février  1899, 
qu'expire  son  mandat.  Il  était  également  d'habitude  —  et  le 
procès-verbal  de  la  dernière  nomination  en  fait  foi  —  de 
prévenir  à  la  séance  d'avant  que  la  nomination  de  la  Commis- 
sion serait  inscrite  à  l'ordre  du  jour  de  la  séance  suivante. 

Il  fait  en  quelques  mots  l'historique  du  fonctionnement  de 
cette  Commission  depuis  l'origine  de  la  Société,  fonctionne- 
ment —  il  est  le  premier  à  le  reconnaître  —  qui  n'a  pas 
toujours  été  uniforme  et  parfaitement  régulier,  et  c'est 
encore  pour  lui  un  motif  de  plus  de  différer  l'élection  pour 
établir  auparavant  d'une  manière  bien  précise  quel  sera  pour 
l'avenir  ce  mode  de  fonctionnement. 

Un  membre  demande  qu'il  y  ait  en  tout  cas  suspension  de 
séance  avant  l'élection  pour  laisser  à  chacun  la  possibilité 
de  se  concerter,  une  liste  imprimée  ayant  été  déjà  distribuée 
au  commencement  de  la  séance. 

Ces  observations  appuyées  par  quelques  n^embres  sont 
combattues  par  plusieurs  qui  trouvent  que  la  Commission  de 
publication  doit  être  nommée  en  même  temps  que  le  Bureau, 
qu'il  n'y  a  pas  à  tenir  compte  des  précédents  invoqués,  qu'il 
n'y  a  pas  dans  le  cas  à  s'occuper  du  passé. 

La  discussion  étant  close,  M.  le  Président  met  aux  voix  la 
proposition  de  M.  Amblard  de  surseoir  à  la  nomination  de  la 
Commission. 

Six  mains  se  lèvent  en  faveur  de  cette  proposition. 

La  proposition  de  procéder  immédiatement  au  vote  réunit 
dix  suffrages. 

Il  est  alors  procédé  à  la  nomination  de  la  Commission  par 
vote  au  scrutin  secret. 
Ont  obtenu  : 

MM.  R.  Merlet,  26  voix;  Denisart,  24;  G-érondeau ,  23; 
l'abbé  Métais,  21;  l'abbé  Langlois,  20;  Champagne,  10; 
B''  Robin,  14;  l'abbé  Sainsot,  13;  Bellier  do  la  Chavignerie, 
10;  Chamberland,  8. 

M.  l'abbé  Clerval,  5,    MM.  Chevallier-Letartre  et  Lehr, 


—  01)  — 
cliaciin  4;  MM.  les  abbés  Renard  ei  Jlaye,  chaciiii  ;j  ;  M.  Tabbc 
Le  Bel,  2;  MM.  de  Marcy  et  Maugars,  chacun  1. 
En  conséquence, 
MM.  R.  Merlet,  Denisart,  Gérondeau,  Tabbé  Mêlais,  Fabbé 
Langlois,    Champagne,    I)''   Robin   et    l'abbé    Sainsot,    sont 
nommés  membres  de  la  Commission  de  publication 

M.  le  Président  lit  la  description  suivante  d'un  jeton  de 
Pierre  Maissat,  seignenr  de  Levéville  et  de  Dame  Elisabeth 
Petaii  sa  femme ,  offert  à  la  Société  par  M.  l'abbé  Langlois. 

Jeton  chartrain  du  xvir  siècle,  5  armoiries. 

Cnfr  (le  l'ctTKjie  :    «  M.   Pierre    Maissat  S""  de   Levéville 

S.  du   Con.  »  de...  à  l'arbre  touffu  de ,  au  chef  de... 

chargé  de  3  étoiles  de  —  à  5  pointes  (sommé  d'un  heaume  de 
marquis,  taré  de  front  à  7  grilles  avec  lambrequins.) 

Revers  :    «    Dame   Elisabeth    Petau   sa  femme.    »    écar- 

telé  :  —  au  P'"  et  au  4^  contre-écartelés,  au  P""  et  au  4''  coupés, 

au  l*""'  de à  l'aigle  hissante  de ... ,  et  au  2Hle . . .  à  3  besants 

de (2, 1),  au  2^  et  au  3*'  de . . .  à  la  croix  pattée  de ... ,  au  2^ 

de . . .  à  l'étoile  de . . .  à  5  pointes  au  chef  chargé  de  3  trèfles , 

au  3''  de au  chevron  de  —  accompagné  de  trois  têtes  de 

cerf  de — 

(hiventaire  des  Archives,  E.  «uppl.,  III,  76). 

Don  de  M.  fabbé  Lane;-lois. 


^»' 


Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  offerts  ou  envoyés  ;i  la 
Société  depuis  la  dernière  séance. 

M.  le  Secrétaire  donne  connaissance  d'une  demande  du 
Polrbiblion,  en  vue  de  l'envoi  du  dernier  volume  des  Mémoires 
de  la  Société  pour  qu'il  en  soit  rendu  compte  dans  une  des 
prochaines  livraisons  de  cette  revue. 

11  est  décidé  qu'on  fera  l'envoi  du  volume  demandé  et  qu'on 
s'informera  en  même  temps  dans  quelles  conditions  pourrait 
se  faire  l'échange  de  publications  entre  cette  revue  et  la 
Société. 

Communication  d'une  lettre  du  Ministre  de  l'Instruction 
Publique  et  des  Beaux-Arts  exprimant  le  désir  de  voir  les 
Sociétés  savantes  de  Paris  et  des  départements  prendre  part, 
sous  les  auspices  du  Ministère  de  l'Instruction  Publitj^ue  et 


—  100  — 

des  Beaux-Arts,  à  l'Exposition  Universelle  de  1000  et  les 
invitant  à  adresser  à  une  Commission  des  travaux  historiques 
réponse  à  un  questionnaire  rédigé  par  lui  et  détaillé  dans  la 
circulaire. 

M.  le  Président  donne  ensuite  lecture  de  la  proposition 
suivante  qui  lui  a  été  adressée  au  nom  de  M.  l'abbé  Clerval. 

«  M,  l'abbé  Clerval,  vice-président  de  la  Société  Archéolo- 
gique ,  a  l'honneur  de  proposer  à  la  Société  de  vouloir  bien 
souscrire  pour  un  nombre  d'exemplaires  au  moins  égal  à  celui 
de  ses  membres ,  à  l'ouvrage  qu'il  va  publier  dans  quelques 
jours  sur  Y  Ancienne  Mnifrise  de  Notre-Dame  de  Chartres. 

«  Cet  ouvrage,  dont  le  sujet  est  tout  chartrain,  compte  32 
pages  d'introduction,  288  pages  de  texte,  près  de  100  pages 
d'appendices  et  documents,  in-8°,  imprimées  chez  Garnier, 
dans  le  format  des  Mémoires. 

»  L'Introduction,  d'intérêt  général,  roule  sur  l'emploi  des 
enfants  dans  l'office  divin  durant  les  premiers  siècles,  sujet 
qui  n'a  pas  encore  été  traité  aussi  profondément  ailleurs.  Elle 
est  suivie  de  la  BiI)IioffrapIne. 

»  VHistoire  de  l'Ancienne  Maîtrise  se  divise  en  deux 
époques  :  la  première  allant  du  v'  au  xn""  siècle,  la  2%  du 
xiV  siècle  à  la  Révolution.  La  première  époque  divisée  en 
3  Chapitres  montre  les  différentes  phases  de  la  Maîtrise, 
d'abord  très  mêlée  à  l'école  Capitulaire,  puis  à  l'école  épisco- 
jDale ,  enfin  se  détachant  absolument  et  s'organisant  à  part 
peu  à  peu  selon  le  type  qu'elle  devra  conserver  jusqu'à  la  fin. 
On  y  parle  de  la  musique  si  en  vogue  à  Chartres  sous  Fulbert 
et  saint  Yve. 

»  La  2"  époque,  plus  développée,  puisqu'elle  est  éclairée  par 
un  plus  grand  nombre  de  documents,  décrit,  en  10  Chapitres, 
tous  les  aspects  de  la  Maîtrise  pendant  les  5  derniers  siècles. 
D'abord  son  gouvernement  :  on  voit  qu'elle  était  dirigée  par 
le  Chapitre  et  sous  lui  par  des  maîtres  de  musique  et  de 
grammaire,  dont  les  noms  et  l'histoire  sont  presque  complè- 
tement remis  en  lumière.  —  Puis  on  passe  en  revue  les  petits 
maîtrisiens  eux-mêmes,  et  leurs  conditions  d'admission, 
quant  à  l'âge,  au  pays,  à  la  famille,  à  la  voix,  et  quant  aux 
formalités  d'examen,  de  réception,  et  d'installation  :  ces 
pages    sont    semées    de    traits    curieux.   —  Des   chapitres 


—  101  — 

spéciaux  et  développés  sont  consacrés  aux  Etudes  Musicales, 
aux  Chants  liturgiques,  aux  Cérémonies  sacrées  auxquels  les 
enfants  prenaient  une  part  quelquefois  bizarre.  Il  y  a  là  des 
contributions  utiles  à  l'histoire  de  la  musique  et  de  la  liturgie 
en  notre  pays  :  Alléluia  fouetté,  le  pigeon,  fête  des  SS.  Inno- 
cents. —  Enfin  l'on  décrit  arec  mille  traits  à  l'appui  la 
discipline  et  les  réjouissances  parfois  singulières  des 
enfants  :  par  exemple  la  chevauchée,  ce  qui  jette  un  certain 
jour  sur  les  mœurs  d'alors. 

»  Le  Chapitre  ix  donne  tous  les  renseignements  possibles 
sur  le  Temporel  de  la  Maîtrise,  c'est-à-dire  sur  les  revenus, 
les  salaires,  les  casuels  des  maîtres  et  des  enfants,  ainsi  que 
sur  les  fondations  et  institutions,  canonicats,  de  saint  Piat,  de 
saint  Nicolas,  chapellenies,  etc.,  qui  furent  créés  pour  leur 
subsistance.  Il  est  intéressant  de  voir  quelle  était  alors  la 
valeur  de  l'argent,  et  à  quel  prix  l'on  pouvait  entretenir  une 
petite  communauté  comme  celle  des  enfants  de  chœur. 

»  Le  dernier  chapitre  est  consacré  aux  derniers  jours  de 
la  Maîtrise,  de  1789  à  1794. 

»  Il  y  a  là  250  pages  et  plus,  toutes  pleines  de  traits  inédits 
et  composées  exclusivement  d'après  les  Archives  de  l'Eglise 
de  Chartres.  Les  archives  ont  été  toutes  explorées,  et  l'on 
peut  dire  que  des  trois  Maîtrises  qui  ont  une  histoire  un  peu 
développée,  celles  de  Rouen,  de  Lyon  et  de  Paris,  aucune 
n'est  aussi  documentée  que  celle  de  Chartres.  Le  nombre  des 
références  au  bas  des  pages  et  surtout  le  nombre  des 
Appendices  le  prouve.  Il  y  en  a  plus  de  30,  contenant  soit  la 
liste  bibliographique  des  enfants  de  chœur  connus ,  soit  des 
ordonnances  capitulaires  concernant  les  maîtres,  les  élèves, 
le  costume,  etc.,  etc.  Le  dernier  appendice  est  un  chant  du 
XIII''  siècle  très  original  :  VEpitre  farcie  des  SS.  Innocents 
avec  les  commentaires  de  Dom  Pothier,  abbé  de  Saint 
Wandrille. 

»  A.ioutez  à  cela,  en  tête  du  volume,  une  chromolithogra- 
phie représentant  un  médaillon  d'un  vitrail  du  chœur  de 
notre  cathédrale. 

»  Tel  sera  le  volume  que  M.  Clerval  présente  à  la  Société, 
suivant  l'exemple  donné  jadis  par  Ms»"  Foucault,  évêque  de 
Saint-Dié ,  qui  sollicita  et  obtint  la  souscription  de  la  Société 
pour  son  essai  sur  les  Lettres  de  Sfiint  Yve.  » 


—  102  — 

La  proposition  de  M.  l'abbé  Clerval  est  prise  en  considéra- 
tion et  il  est  décidé  que  la  Société  souscrira  pour  un  nombre 
d'exemplaires  égal  ii  celui  de  ses  membres  à  l'ouvrage  qu'il 
va  publier  sur  VAiirii'iuw  Maîtrise  de  Notre-Dame  de  Clutiires. 

Il  est  décidé  de  plus  que  les  membres  qui  ne  paient  qu'une 
cotisation  de  cinq  francs  auront  à  verser  à  la  Société,  pour 
le  recevoir,  la  moitié  du  prix  de  l'ouvrage  qui  pourra  être 
fixé  à  3  fr.  50  environ. 

M.  l'abbé  Clerval  a  fait  savoir  en  même  temps  qu'il  est 
disposé  à  terminer  la  Monographie  de  la  Cathédrale,  mais  il 
désirerait  adopter  pour  ce  travail  un  plan  autre  que  celui  qui 
a  été  suivi  depuis  le  commencement  de  la  publication  du  ?>'^ 
volume. 

L'offre  de  M.  l'abbé  Clerval  est  acceptée  avec  empressement 
et  il  sera  laissé  libre  de  diriger  son  travail  comme  il  le 
jugera  convenable. 

^I.  l'abbé  Gauthier  a  envoyé  un  travail  sur  l'abbaye  de 
(Trandchamp  qu'il  avait  déjà  soumis  à  la  Société  en  1894,  et  à 
la  publication  duquel  il  avait  été  fait  à  cette  époque  diffé- 
rentes objections. 

Ce  travail  sera  renvoyé  à  la  Commission  de  Publication. 

M.  Chamberland  donne  lecture  de  la  lettre  suivante  de 
Judel,  maire  de  Chartres,  au  citoyen  Pache,  maire  de  Paris, 
et  de  la  note  jointe  par  ce  dernier  à  la  lettre. 

Chartres  le   1 1  ventôse  de   L'an  second  de  la  république 

française  une  et  indivisible. 
> 

LIBERTÉ  A  N"  2484  ÉGALITÉ 

Citoyen  maire, 

La  Société  populaire  de  Chartres  a  fait  parvenir  au  Conseil 
général  de  cette  commune,  une  pétition  très  pressante,  pour 
l'engager  à  arrêter  lenvoi,  (à  la  vérité  très  considérable)  de 
pâtés  à  paris.  L'administration  municipale  de  Chartres,  qui 
attache  une  Extrême  importance  a  son  union  avec  celle  de  paris, 
a  voidu  sonder  les  dispositions  de  cette  dernière,  avant  de 
statuer  sur  la  pétition  de  la  Société  populaire  ;  les  motifs  qui 
se  trouvent,  dans  la  réclamation  des  sans  culottes  de  Chartres, 
contre   l'exportation    des    pàtès,    sont    i"    que   cette   espèce 


—  103  — 

D'aliment  n'est  qu'a  l'usage  des  riches,  2"  que  les  Malveillants 
peuvent  se  servir  de  ce  moyen  pour  correspondre  entre  Eux, 
ou  faire  parvenir  de  largent  ou  ils  veulent,  on  est  ici  dans  la 
persuasion  (bien  ou  mal  fondée)  que  les  pâtés  ont  servis  à  ce 
double  usage. 

je  tinvite,  citoyen  maire,  a  communiquer  ces  observations 
au  conseil  municipal  et  de  (sic)  me  faire  part  des  réflexions 
quelles  y  auront  fait  naitre,  tout  ce  qui  a  trait  aux  subsistances, 
surtout  de  la  commune  imposante  (sicj  qui  a  Eté  Le  Berceau 
de  la  Liberté,  doit  être  traitté  avec  une  extrême  circonspection; 
je  pense  que  la  question  que  je  te  soumets  n'est  pas  audessous 
de  ton  attention. 

Salut  et  fraternité  de  la  part 

de  ton  concitoyen 
juDEL,  maire  de  Chartres, 
qui  te  fait  des  rémerciments 
des  honnêtetés,  que  tu  as  fait,  il  y  a 
environ  six  mois,  au  même  judel, 
alors  président  du  dép*. 

P.  S.  les  pâtés  nous  enlèvent  notre  meilleure  farine,  et  en 
assez  grande  quantité,  —  cette  dernière  observation  est  encore 
consignée  dans  la  pétition  de  la  Société  populaire. 

[De  la  main  de  Pache) 

Aux  subsistances  avec  invitation  de  faire  une  prompte  réponse. 

Je  penserais  qu'il  ne  faudrait  point  priver  Paris  de  la  ressource 
de  ces  pâtés  ;  mais  leur  demander  quils  soient  faits  de  farine 
ordinaire  conformément  à  la  loi. 

Répondu  le  18.      [autre  main). 

Regtré  le  17  ventôse.      {encore  autre  main). 
n°  3144. 

M.  Chaniberland  ajoute  qu'il  a  été  amené  à  roccasiou  de 
cette  lettre  à  rechercher  dans  les  archives  de  la  Mairie  les 
documents  se  rapportant  aux  approvisionnements  de  la  ville 
de  Chartres  à  cette  époque,  il  donnera  communication  du 
résultat  de  ses  recherches  à  la  prochaine  séance. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


—  104  — 

NOUVEAUX    MEMBRES    ADMIS 

Membres  titulaires 

MM.  Jarry  (Eugène),  rue  du  Bourdon-Blanc,  4G,  à  Orléans  ; 
présenté  par  MM.  R.  Merlet  et  Roger  Durand. 
Lefebvre  -  Marî)!  AY ,   imprimeur,   rue   Saint -Pierre,   à 
Dreux;  présenté  par  MM.  Roger  Durand  et  Champagne. 

Mercier  (Albert),  manufacturier.  Grande  Rue  à  Dreux; 
présenté  par  MM.  H.  Tellot  et  G.  Champagne. 

Fabbé  Le  Bel,  professeur  à  l'Institution  Notre-Dame,  à 
Chartres  ;  présenté  par  MM.  les  abbés  Haye  et  Tissier. 

l'abbé    Pasquier  (Victor),    professeur   à    l'Institution 
Notre-Dame  ;  présenté  par  les  mêmes. 

l'abbé    Lethiers   (Joseph),   professeur    à   l'Institution 
Notre-Dame  ;  présenté  par  les  mêmes. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  novembre  1898. 

I.    —    OBJETS    ET    ouvrages    OFFERTS    A    LA    SOCIÉTÉ. 

Jeton  chartrain  du  XVIP  siècle,  don  de  M.  l'abbé  Langlois. 
Scnonclies   (église,  château,    forêt),  offert  par  l'auteur, 
M.  l'abbé  Langlois. 
Montiiel  {son  manoir,  ses  seigneurs),  offert  par  l'auteur. 
Chartres,  offert  par  MM.  Benoit,  Gaudubois  et  Selleret. 

IL  —  ENVOIS   DU  MINISTÈRE. 

Bulletin  arrhêologique  du  Comité  des  Travaux  historiques, 
1897,  S*^  livr. 

Bibliographie  des  publications  du  Comité  des  Travaux  his- 
toriques. 

Bévue  des  Etudes  grecques. 

III.  —  ENVOIS   DES   SOCIÉTÉS   CORRESPONDANTES. 

Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  et  Arts  de  Vitry-le- 
François,  1893-1890. 

Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  1897. 
Mémoires  —  —  —        1896. 


—  105  — 

Bulletin  (le  In   Société  des  Anti(fiiaires  de  l'Ouest,  2*"  tri- 
mestre, 1890. 
Mémoires ^do  la  Société  Archéoloc/iqua  de  l'Orléanais. 
Mémoires  de  la  Société  du  (Hier. 

IV.  —  OUVRAGES   REÇUS  PAR  SOUSCRIPTION. 

Archives  historiques  du  Diocèse,  n°  47. 

Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  n"  11,  en  feuilles  et  enfiches. 


SÉANCE  DU   12  JANVIER  1899 
Président:  M.  R.  Durand.  —  M.  Amblard,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  R.  Durand,  Bellier  de  la  Chavi- 
gnerie,  abbé  Sainsot,  Amblard,  Chamberland,  Denisart, 
Denos,  Gabriel,  Gérondeau,  Lehr,  Petrot-Garnier,  Docteur 
Robin,  abbés  François,  Haye,  Métais. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  der- 
nière séance. 

A  l'occasion  du  procès -verbal,  M.  le  D""  Robin  demande  à 
la  Société  de  revenir  sur  le  vote  qu'elle  a  émis  à  la  séance 
précédente ,  décidant  que  les  membres  souscripteurs  à  5  fr. 
auraient  à  payer  moitié  de  son  prix  pour  recevoir  l'ouvrage 
de  M.  l'abbé  Clerval  sur  l'Ancienne  Maîtrise  de  Notre-Dame 
de  Chartres.  Les  droits  de  tous  les  membres  doivent  être  les 
mêmes ,  dit-il^  quel  que  soit  le  montant  de  la  cotisation ,  et 
il  n'y  a  d'exception  à  établir  pour  aucun. 

La  proposition  de  M.  le  D""  Robin  est  adoptée  à  l'unanimité. 

Le  procès-verbal  est  ensuite  adopté. 

M.  le  Président  présente  les  excuses  de  MM.  Buisson, 
Champagne  et  abbé  Langlois,  empêchés  d'assister  à  la  séance, 
en  même  temps  que  les  remerciements  de  M.  l'abb*'  Poucléo 
pour  sa  nomination  de  vice-président  honoraire 

Tome  X,  P.-V.  S 


—  iO()  — 

Admission  de  membres  nouveaux. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'un  rapport  au  Ministre  de 
M.  Roujon,  Directeur  des  Beaux -Arts,  inséré  dans  le 
Bulletin  n°  8  du  Comité  des  Sociétés  des  Beaux -Arts  des 
Départements,  relatif  à  la  23"  session  de  ces  Sociétés 
en  1899. 

M.  le  Directeur  des  Beaux-Arts  expose  que  le  Comité  des 
Sociétés  des  Beaux-Arts,  réuni  le  19  et  le  20  novembre,  a 
pensé  qu'il  y  aurait  inconvénient  à  déplacer  le  lieu  des 
congrès  annuels  qui  se  tiennent  à  Paris  depuis  22  ans  et  à  se 
joindre  à  Toulouse  au  Congrès  des  Sociétés  savantes,  qui  se 
tiendra  cette  année  dans  cette  ville  la  semaine  de  Pâques. 

Il  a  donc  demandé  au  Ministre  que  le  congrès  des  Beaux- 
Arts  continue  à  se  tenir  à  Paris.  Mais  pour  ne  pas  empêcher 
ceux  de  ses  correspondants  qui  auraient  Tintention  de  se 
rendre  à  Toulouse  pendant  la  semaine  de  Pâques,  il  lui  a  de- 
mandé le  transfert  à  la  semaine  de  la  Pentecôte  du  congrès 
des  Sociétés  des  Beaux-Arts  qui  se  tiendrait  à  Paris. 

Le  ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux- Arts, 
faisant  droit  à  la  demande  de  M.  Roujon.  a  arrêté  que  la 
23"  réunion  de  la  Société  des  Beaux  -  Arts  des  départements 
se  tiendra  à  Paris  pendant  la  semaine  de  la  Pentecôte. 

Les  séances  ouvriront  à  l'École  des  Beaux-Arts ,  le  mardi 
23  mai  1899. 

Suit  la  circulaire  en  date  du  27  décembre  1898  indiquant 
les  conditions  d'admission  à  ce  Congrès.  Les  mémoires  pré- 
parés en  vue  de  cette  session  devront  être  adressés  à  la 
Direction  des  Beaux -Arts,  rue  de  Valois,  n°  3,  avant  le 
15  mars  1899,  terme  de  rigueur. 

Cette  circulaire  restera  aux  archives  de  la  Société ,  à  la 
disposition  des  membres  qui  désireraient  en  prendre  connais- 
sance. 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  offerts  à  la  Société. 

M.  le  Secrétaire  donne  lecture  d'une  réponse  qu'il  a  reçue 
de  l'administration  du  Polybiblion  l'informant  que  cette 
Revue,  qui  paraît  mensuellement  en  deux  fascicules,  ne  fait 
pas  d'échange  avec  les  sociétés  savantes,  qui  ne  publient 
annuellement  qu'un  ou  deux  volumes. 


—  107  — 

M.  l'abbé  Sainsot  lit  le  rapport  suivant  sur  un  travail  do 
M.  Herluison ,  d'Orléans ,  aj^ant  pour  titre  Notice  sur  Sorgenl- 
Marceau,  peintre  et  graveur,  offert  par  l'auteur  à  la 
Société  : 

M.  Herluison,  le  libraire  d'Orléans  bien  connu  des  ar- 
chéologues, et  lui-même  archéologue  distingué,  fait  hom- 
mage à  notre  Société  d'une  Notice  sur  Sergent-Marceau,  dont 
il  est  l'auteur,  en  collaboration  avec  M.  Paul  Leroy,  membre 
comme  lui  de  la  Société  des  amis  des  Arts  d'Orléans.  Cette 
Notice  a  été  lue,  à  titre  de  Mémoire,  à  la  réunion  des  Sociétés 
des  Beaux- Arts  des  départements  à  Paris,  le  14  avril  1898. 
Le  nom  qui  figure  en  tète  de  ce  mémoire  est  bien  connu  à 
Chartres,  mais  on  n'y  sait  peut-être  pas  apprécier  à  sa  juste 
valeur  le  personnage  qui  l'a  porté,  puisque  l'hommage  qui 
vient  d'être  rendu  au  talent  de  celui-ci  émane  d'auteurs  qui  ne 
sont  pas  Chartrains. 

Deux  Orléanais  en  effet,  deux  amis  des  personnes  et  des 
choses  artistiques,  ont  voulu  étudier  notre  compatriote 
Sergent -Marceau  et  le  faire  connaître  comme  peintre  et 
surtout  comme  graveur.  Afin  d'établir  la  genèse  de  son  œuvre 
qui  fut  considérable,  ils  ont  suivi  les  différentes  phases  de 
son  existence  si  tourmentée,  ils  l'ont  montré  travaillant 
toujours,  au  faite  des  honneurs  comme  au  sein  de  l'adversité; 
ils  ont  apprécié  en  passant  les  plus  remarquables  de  ses 
dessins  et  de  ses  gravures,  signalé  les  essais  dans  des  genres 
bien  différents  auxquels  il  s'est  livré,  mis  en  relief  son  culte 
presque  idolàtriquo  pour  Eniira,  son  «Epouse  adorée,  »  et  pour 
Marceau,  son  héroïque  beau-frère ,  et  ils  sont  arrivés  à  cette 
conclusion  :  La  mémoire  de  Sergent-Marceau  est  digne 
d'indulgence,  «  parce  qu'il  aimait  deux  choses  sacrées  :  l'art 
qui  lui  apparaissait  comme  une  des  belles  parures  de  sa  patrie, 
et  sa  famille  qui  était,  en  effet ,  par  l'héroïsme ,  la  tendresse 
et  la  délicatesse  des  sentiments,  digne  du  culte  qu'il  lui  voua 
jusqu'au  dernier  jour.  »  (Pages  20  et  27).  Il  est  encore  une 
autre  chose  qu"il  a  toujours  aimée;  (on  pardonne  à  des 
Orléanais  de  n'en  avoir  pas  fait  la  remarque,  mais  il  nous 
appartient,  à  nous  Chartrains,  de  le  faire  ressortir)  ;  c'est  son 
pays  natal,  c'est  cette  ville  de  Chartres  qu'il  a  toujours 
affectionnée,  comme  s'il  avait  toujours  vécu  à  l'ombre  de  sa 


—  108  — 

cathédrale.  Né  dans  rancienne  rue  des  Trois-Maillets,  ses 
premières  œuvres  sont  exclusivement  chartraines  ;  il  habita 
Chartres  pendant  la  majeure  partie  de  sa  jeunesse;  il 
épousa  une  chartraine  ;  ses  fonctions  à  la  Convention  ne 
Tempêchaient  pas  de  faire  de  fréquentes  apparitions  parmi 
ses  concitoyens  qui  l'avaient  en  haute  estime;  pendant  ses 
pérégrinations,  forcées  ou  volontaires,  il  resta  en  correspon- 
dance suivie  avec  plusieurs  membres  de  la  société  chartraine, 
et  ce  fut  à  la  ville  de  Chartres  qu'il  légua  les  reliques  chères 
à  son  cœur,  le  sabre  et  les  cendres  de  Marceau,  ainsi  que 
la  miniature  d'Agathe  de  Maugiron. 

Comme  s'ils  avaient  voulu  faire  chorus  aux  sentiments  de 
notre  compatriote,  les  auteurs  ont  illustré  leur  brochure  en 
reproduisant  trois  gravures  qui  ont  quelque  intérêt  pour 
Chartres.  En  tête,  ils  nous  donnent  la  reproduction  de  la 
belle  gravure  à  l'eau-forte  qui  ornait  l'ancien  missel  de 
Chartres  ^  ;  à  la  fin ,  nous  trouvons  un  portrait  de  Sergent- 
Marceau  d'après  le  médaillon  de  David  d'Angers,  et  un  dessin 
à  la  plume  de  Marceau  fait  par  Sergent. 

En  appendice  sont  reproduites  44  lettres  de  Sergent-Marceau 
qui  nous  prouvent  que  s'il  était  littérateur,  dessinateur, 
peintre  et  graveur,  notre  compatriote  savait  aussi  compter, 
sans  être  avare  cependant,  car  nous  croyons  qu'il  avait  droit 
de  dire:  «  j\[on  esprit  a  toujours  été  beaucoup  plus  tourné 
vers  la  gloire  que  vers  l'argent.  »  (Lettre  n"  10). 

Pour  résumer  en  deux  mots  l'impression  que  nous  a  laissée 
la  lecture  de  cette  Notice,  nous  dirons  que,  si  elle  offre  de 
l'intérêt  pour  quiconque  aime  les  beaux -arts,  elle  doit 
intéresser  doublement  ceux  qui  sont  Chartrains  par  le 
cœur. 

Les  amis  des  arts  sauront  gré  aux  auteurs  d'avoir  mis  en 
relief  un  artiste  qui  n'est  pas  sans  valeur  ;  et  les  amis  de 
Chartres  les  remercieront  de  leur  avoir  fait  mieux  connaître 
nn  compatriote  qui  leur  fait  quelque  honneur. 


^  Cotte  gravure  est  célèbre  par  la  controverse  à  laquelle  elle  a  ddiiné  lieu. 
Au  plus  f(irt  de  la  {guerre  qu'il  avait  déclarée  à  la  liturgie  gallicaïuie,  Dom 
Guéraiiger  se  ])ermit  de  critiquer  l'œuvre  de  Sergent  et  de  trouver  iuconveuante 
l'attitude  doiniée  à  la  Sainte  Vierge.  Monseigneur  de  .Montais  prit  sa  bonne 
plume  et  lança  au  redoutable  agresseur  une  vigoureuse  réponse.  La  gravure 
incriminée  est  reproduite  dans  la  brochure  qui  contient  cette  réponse. 


—  loi)  — 

Des  remercioiiiciit.s  sonl  adressés  ;i  M.  Tabbé  Saiiisot  en 
même  temps  qu'à  M.  Herliiison. 

M.  Ohamberland  donne  communication  du  commencement 
d'une  étude  qu'il  a  entreprise  sur  les  Approvisioiinemcnts  ù 
Chartres  ù  l'époque  de  ht  Révolution  : 

A  la  date  où  est  écrite  la  lettre  du  maire  Judel,  Tapprovi- 
sionnement  de  Chartres  est  vraiment  difïîcile.  En  effet  la 
région  voisine  doit  fournir  des  vivres  à  Paris,  et  les  réquisi- 
tions viennent  d'être  sextuplées.  C'est  le  canton  de  Chartres 
qui  approvisionne  la  commune  de  Chartres  :  aussi  est-il  décidé 
qu'à  partir  du  21  ventôse,  des  cartes  indiquant  la  quantité  de 
pain  à  fournir  à  chaque  ménage  seront  délivrées  aux  chefs 
de  famille. 

Le  24  germinal,  un  fabricant  de  pain  d'épices,  «  chargé 
d'une  femme  et  de  trois  enfants...  et  d'une  pension  alimen- 
taire pour  sa  mère  »,  se  plaint  de  ne  plus  travailler  depuis  six 
mois:  on  lui  permet  de  se  faire  délivrer  par  décade  une 
mine  de  seigle  ou  de  méteil. 

Le  26  floréal,  il  n'est  plus  accordé  aux  pâtissiers  que  15  sacs 
de  farine  par  mois,  au  lieu  de  27.  On  veut  bien  leur  donner 
«  les  moyens  de  subsister,  de  continuer  leur  commerce  »  ; 
mais  les  autres  citoyens  «  ont  également  le  droit  d'être 
approvisionnés  »  et  la  pénurie  est  grande;  d'ailleurs  «  les 
pâtissiers  ne  soilt  pas  en  grand  nombre  ». 

La  pénurie  est  grande  en  effet.  Le  7  prairial,  il  ne  reste  que 
1.900  quintaux  de  blé  et  474  sacs  de  farine,  c'est-à-dire  18  à 
20  jours  de  vivres;  or  l'approvisionnement  devrait  être  fait 
pour  60  jours  :  il  y  a  donc  40  jours  de  déficit.  En  outre  il  y  a 
passage  de  troupes.  La  Municipalité  s'adresse  au  District  : 
1°  pour  forcer  les  communes  en  retard  à  fournir  leurs  blés 
réquisitionnés  (ainsi  deux  communes  sont  en  retard  de  1064 
quintaux  74  livres,  ce  qui  représente  pour  Chartres  5  jours  de 
vivres)  ;  2°  pour  indiquer  les  communes  des  autres  cantons  qui 
ont  un  excédent  :  car  on  peut  le  savoir,  un  recensement  des 
grains  ayant  été  fait  le  1"  ventôse.  Des  mesures  graves  sont 


& 


&^ 


prises  :   en   particulier  un  recensement   des  grains  qui  se 
trouvent  chez  les  particuliers  est  ordonné. 

Le  5  messidor,  les  pâtissiers  demandent  de  la  farine  «  pour 
continuer  leur  état.  On  ne  peut  leur  eu  accorder,  car  il  ne 


—    110   — 

reste  plus  que  10  ^dix)  sacs  de  farine  blanche  «  extrêmement 
nécessaire  soit  pour  faire  de  la  bouillie  aux  enfants,  soit  pour 
faire  des  remèdes  aux  personnes  incommodées  »  ;  il  faudra 
donc  u  distribuer  cette  farine  livre  par  livre  aux  citoyens  qui 
en  auront  besoin  en  rapportant  un  certificat  du  besoin  réel 
qu'ils  en  auront.  » 

Le  11  messidor,  tous  les  habitants  de  la  ville  sont  invités  à 
verser  dans  les  magasins  de  la  commune  leurs  farines  et 
leurs  grains,  «  à  peine  d'être  regardés  indUTérents  à  la  chose 
publique  ».  Le  recensement  a  fait  savoir  qu'il  y  a  14.571  habi- 
tants et  assez  de  blé  pour  faire  344.060  livres  de  farine.  Or 
chaque  habitant  devrait  être  assuré  de  40  livres  :  il  y  a  donc 
déficit  de  238.780 livres  de  farine,  c'est-à-dire  de  2849  quintaux 
81  livres  de  blé.  En  conséquence,  la  Municipalité  invite  le 
District  à  faire  verser  cette  quantité  de  blé  dans  les  magasins 
de  la  Commune. 

Le  19  messidor,  un  citoyen  est  inquiété  pour  avoir  coupé 
du  blé  avant  maturité  (son  cas  est  très  compliqué). 

Le  2  thermidor,  la  Société  populaire  invite  la  Municipalité 
«  à  prendre  des  mesures  pour  faire  vendre  à  un  prix  honnête 
toutes  les  denrées  et  notamment  les  petites  fèves  à  la  livre.  » 
La  Municipalité  répond  qu'elle  n'a  pas  ce  droit,  que  d'ailleurs 
les  vues  de  la  Société  sont«  essentiellement  bonnes  »,  et  elle 
renvoie  l'affaire  au  District. 

Le  21  thermidor,  on  exprime  l'espoir  que  les  marchés 
seront  libres  à  partir  du  P''  fructidor.  Les  cultivateurs  devront 
faire  la  déclaration  des  espèces  et  quantités  de  grains  qu'ils 
ont  recueillies,  car  la  moisson  est  fort  avancée. 

Un  peu  plus  tard,  on  fait  dire  que  les  porcs  ne  seront  pas 
réquisitionnés  :  raison  de  plus  pour  continuer  à  en  élever  et 
ne  pas  en  tuer  sans  faire  une  déclaration. 

Le  10  vendémiaire  an  III,  on  constate  qu'il  y  a  beaucoup  de 
blé  et  d'avoine,  mais  qu'ils  sont  mal  logés  (dans  le  «  Temple 
de  l'Eternel  »,  la  cathédrale,  où  la  pluie  pénètre).  On  y  donne 
ordre. 

On  délivre  alors  8  sacs  de  farine  par  mois  aux  pâtissiers. 
Mais,  comme  les  réquisitions  de  grains  sont  arriérées,  on 
suspend  la  distribution  le  8  brumaire.  D'ailleurs  le  16  brumaire, 
il  y  a  1800  luibitants  de  moins  et  on  distribue  par  jour  aux 
boulangers  7  sacs  de  farine  de  plus. 


—  111  — 

M.  Lehr  donne  lecture  du  compte  -  rendu  .suivant  de 
Chartres,  par  François  Benoît,  avec  la  collaboration  de 
M.  Gaudubois ,  ouvrage  offert  récemment  à  la  Société  : 

Chartres  au  dehors,  c'est  une  splendide  cathédrale  et... 
de  savoureux  pâtés.  Muni  de  son  .Jeanne,  de  son  Bœdeker 
ou  de  son  Murray,  le  touriste  court  à  la  cathédrale  entre 
deux  trains  ;  il  est  trop  sérieux  et  trop  pressé  pour  songer 
aux  pâtés  ;  et  il  s'en  retourne  satisfait,  dans  la  douce  convic- 
tion que  la  cité  des  Carnutes,  dont  il  a  pu,  de  son  wagon, 
admirer  la  vue  d'ensemble,  n'a  plus  pour  lui  de  mystères. 
Voilà  le  fait  brutal  dont  nous  sommes  les  témoins  attristés  ; 
et  ce  fait,  on  peut  le  constater  ailleurs  qu'à  Chartres  :  s'il 
est,  dans  le  monde,  peu  de  pays  aussi  riches  en  monuments 
que  la  France,  il  en  est  également  peu  d'aussi  mal  connus. 

Après  tout .  à  qui  la  faute  ?  Certes ,  on  aime  et  on  apprécie 
sa  petite  patrie;  mais  se  donne-t-on  toujours  la  peine  de  lui 
faire  une  réclame  intelligente  et  pratique?  Sait-on  y  attirer 
et  y  retenir  les  étrangers?  Sait-on  exciter  leur  curiosité  lors- 
qu'elle n'est  pas  spontanée  ?  Je  suis  d'autant  moins  embar- 
rassé de  le  demander  que  les  érudits  de  Chartres  ont,  à  cet 
égard,  fait  depuis  longtemps  leur  devoir.  A  côté  des  ouvrages 
savants,  que  le  vulgaire  ne  va  pas  chercher,  guides  et  mo- 
nographies, dûs  aux  plumes  les  plus  autorisées,  ont  vulgarisé 
les  beautés  de  notre  ville. 

Mais  un  guide ,  si  bien  fait  qu'il  soit ,  ne  prêche  que  des 
convertis  ;  et  puis ,  c'est  un  livre  de  poche ,  trop  petit  pour 
,  solliciter  les  regards ,  et  rédigé  en  vue  de  renseigner  plutôt 
que  de  faire  rêver.  —  La  monographie,  pittoresque,  amu- 
sante à  lire,  il  faut  la  chercher  dans  la  collection  d'un 
périodique  oii  l'on  sait  la  trouver  :  elle  ne  s'impose  pas  non 
plus  à  l'attention.  Il  y  avait  donc  place  pour  une  publication 
d'un  autre  genre  ;  et  il  faut  louer  la  municipalité  de  Chartres 
de  l'avoir  compris. 

La  tâche  de  MM.  Benoit  et  Gaudubois  était  certes  délicate  : 
ce  qu'on  leur  demandait,  c'était  un  «  beau  livre  »,  destiné  à 
la  table  du  salon  ;  grand ,  bien  vêtu ,  bien  imprimé ,  pas  trop 
lourd,  plein  d'images,  et,  de  plus,  bon  marché.  Grâce  au 
concours  de  «  l'Œuvre  d'Art  »,  ce  résultat  a  été  atteint. 

Quant  au  texte,  il  n'était  pas  facile  à  faire.  Evidemment, 


—  112  — 

il  lallait  se  borner  ;i  une  compilation,  mais  une  compilation 
bien  faite  et  agréablement  écrite ,  est-ce  donc  si  aisé  à  pro- 
duire? D'ailleurs,  il  ne  s'agissait  pas  d'écrire  un  livre  savant, 
ma:is  un  ouvrage  de  vulgarisation.  —  Le  plan  devait  être 
clair,  logique,  suggestif;  l'exposition,  solide,  substantielle, 
sans  être  rébarbative  ;  précise  et  complète ,  sans  sécheresse 
et  sans  prolixité  ;  savante,  sans  termes  techniques;  littéraire 
sans  verser  dans  l'écriture  artiste.  Faire  revivre  le  passé  en 
décrivant  le  présent  :  tel  était  le  programme.  MAI.  Benoît  et 
Gaudubois  s'en  sont  tirés  à  leur  honneur. 

L'ouvrage  se  divise  en  deux  parties,  d'une  inégalité  signi- 
ficative :  Chartres  laïque  et  Chartres  religieux.  Dans  la 
première,  qui  est  de  beaucoup  la  plus  courte,  on  passe  en 
revue  successivement  le  Chartres  militaire,  le  Chartres  sei- 
gneurial et  le  Chartres  bourgeois. 

Voici  d'abord,  clairement  tracées,  les  enceintes  successives 
de  la  ville ,  dont  on  suit  ainsi  la  croissance  ;  on  voit  les  fau- 
bourgs se  grouper  autour  de  quelque  édifice,  le  long  de 
quelque  grand  chemin,  se  rejoindre,  se  fondre  dans  la  cité 
agrandie.  Inutile  de  dire  que  la  Porte -Guillaume  n'est  point 
oubliée. 

Vient  ensuite  le  Chartres  seigneurial ,  dont  la  description 
tient  en  quelques  lignes. 

Puis  le  Chartres  bourgeois.  «  A  côté  du  comte,  del'évêque 
et  des  abbés,  dit  M.  Benoît,  le  bourgeois  chartrain  faisait 
petite  figure  ;  aussi  n'a-t-il  guère  imprimé  sa  marque  à  la 
cité.  »  L'auteur  fait  observer  avec  raison  que  la  division 
entre  la  haute  et  la  basse  ville  n'est  pas  seulement  topogra- 
phique mais  sociale.  Au  bord  de  l'Eure  «  se  pressent  les 
«  Métiers  de  In  l'ivirro  »,  s'agite  la  foule  grouillante,  retentit 
le  «  bourdonnement  de  la  ruche  ouvrière  ».  Ou  (Ui  moins 
retentissait.  Toutefois,  «  la  rivière,  glissant  le  long  des  mu- 
railles rugueuses  et  moussues,  dans  le  fouillis  pittoresque 
d'appentis  pavoises  de  loques,  sous  l'arche  timide  de  vieux 
ponts  en  dos  d'âne,  autour  d'îlots  couronnés  de  moulins,  à 
l'ombre  des  grands  arbres,  garde  un  peu  de  son  aspect 
d'antan  et  favorise  l'évocation  des  siècles  révolus.  »  Puisse 
notre  siècle  utilitaire  ne  pas  troubler  cette  évocation  ! 

M.  Benoît  promène  ensuite  ses  lecteurs  dans  la  ville  haute. 
Il  leur  en  montre  les  monuments.  Il  leur  explique  comment, 


—  iiy  — 

jusqu'à  la  Révolution,  Tadministration  municipale  do  Chartres 
a  pu  se  contenter  de  logis  de  hasard ,  «  sans  destination  ni 
caractère  appropriés.  »  Aujourd'hui,  cependant,  il  n'en  est 
plus  ainsi  :  l'ancien  hôtel  de  Montescot  est  tout  à  fait  digne 
de  sa  destination  nouvelle.  Il  renferme  d'ailleurs  des  trésors, 
qui  seraient  peut-être  mieux  connus,  s'ils  étaient  plus  large- 
ment installés. 

Nous  voici  arrivés  au  seuil  du*«  Chartres  religieux  »,  et 
tout  d'abord  du  «  Chartres  de  Notre-Dame  »,  car  si  Chartres 
a  conquis  quelque  renom ,  elle  le  doit  moins  à  son  histoire 
laïque,  d'ailleurs  intimement  liée  à  celle  des  Capétiens, 
qu'au  culte  dont  elle  fut  le  centre  privilégié.  » 

Ce  Chartres  de  Notre-Dame,  petite  ville  dans  la  grande, 
M.  Benoît  en  décrit  avec  une  précision  colorée  les  limites, 
la  topographie,  les  édifices,  les  dépendances,  entre  autres 
ces  grandioses  celliers  de  Loëns,  qui  sont,  de  la  part  des 
touristes,  l'objet  d'un  dédain  immérité.  C'est  à  Duparc  (1568) 
que  sont  empruntés  les  renseignements  sur  le  Chartres  de 
Notre-Dame.  Nous  nous  permettrons  de  demander  s'il  est 
bien  vrai  que  de  cette  époque  il  ne  subsiste  que  la  maison 
canoniale  du  XIIP  siècle  occupée  par  la  poste?  Bien  des 
vestiges  nous  paraissent  antérieurs  à  Duparc.  Ils  sont  cachés, 
il  est  vrai,  sous  le  crépi  neuf  des  façades,  dissimulés  dans 
l'ombre  des  vieilles  cours,  où  il  est  peut-être  indiscret  d'aller 
les  chercher,  mais  enfin,  ils  existent.  Et  puis  M.  Benoît 
n'est-il  pas  bien  sévère  pour  l'évêché?  Peut-on  lui  reprocher 
de  manquer  absolument  de  caractère  ?  Est-il  tout  entier  du 
XVIIP  siècle?  Remarque-t-on  assez  les  curieuses  vermicu- 
lures  de  sa  façade  ? 

Mais  ce  sont  là  des  bagatelles.  Il  est  temps  d'en  venir  à 
l'essentiel,  car  «  entre  tous  les  temples  placés  sous  l'invo- 
cation de  Notre-Dame,  la  cathédrale  de  Chartres  se  place 
au  premier  rang.  »  Après  en  avoir  cité  la  relique  insigne ,  la 
légende  et  l'histoire,  M.  Benoît  la  décrit  dans  toutes  ses  par- 
ties. Tâche  particulièrement  ditîicile  :  d'abord  parce  que,  sur 
ce  sujet,  tout  a  été  dit;  ensuite  parce  qu'en  présence  d'un 
ensemble  aussi  colossal  et  aussi  complexe  de  constructions, 
il  était  malaisé  d'être  à  la  fois  clair,  complet  et  intéressant. 
Notre  auteur  y  a  cependant  réussi;  il  est  un  guide  précis, 
méthodique  ;  il  donne  des  chiffres  exacts,  des  énumérations 


—  114  — 

fidèles;  il  sait  être  discret,  il  vous  laisse  de  vous-même 
admirer  le  monument,  et  on  lui  en  sait  gré. 

Nous  ne  suivrons  pas  M.  Benoît  dans  sa  description.  Disons 
seulement  qu'il  reconnaît  aux  auteurs  anonymes  du  portail 
royal  «  le  rôle  de  modèles  »  et  «  la  gloire  des  initiateurs.  » 

Du  Chartres  de  Notre-Dame,  nous  passons  au  Chartres 
monastique.  Quatre  des  anciens  monastères  sont  mentionnés  : 
Saint-Père,  Saint-Martin-au-Yal,  les  Cordeliers  et  Saint-Jean- 
en-Vallée.  Saint-Père  a  la  description  développée  qu'il  mérite 
à  si  haut  point.  Quant  à  Saint -Martin -au -Val,  il  faut  rendre 
grâces  à  M.  Benoît  d'en  avoir  signalé  le  réel  intérêt;  c'est 
un  des  nombreux  coins  du  Chartres  inconnu  et  méconnu. 
De  Saint-Jean ,  on  ne  pouvait  guère  s'attendre  à  trouver  ici 
autre  chose  que  le  nom.  Et  quant  aux  Cordeliers,  transportés, 
après  l'incendie  de  1568,  du  Grand-Faubourg  à  la  rue  Saint- 
Michel,  M.  Benoît  ne  pouvait  en  mentionner  que  la  porte, 
avec  ses  inscriptions  grecque  et  hébraïque,  et  le  cloître,  où, 
par  parenthèse,  on  observe  une  si  curieuse  survivance  de 
l'ogive  en  pleine  seconde  moitié  du  XVP  siècle.  . 

Reste  le  Chartres  ecclésiastique  :  Saint- André,  cette  ruine 
mélancolique  autour  de  laquelle  se  pressent  encore  des  mai- 
sons de  chanoines  ;  Notre-Dame  de  la  Brèche ,  Saint- Aignan, 
Sainte-Foy,  vestiges  des  onze  églises  de  la  «  Ville  aux 
Pierres  » 

«  Pierres  singulièrement  précieuses,  ajoute  M.  Benoît,  car 
de  tout  âge,  de  toute  destination,  de  toute  forme,  elles  évo- 
quent ,  pour  qui  sait  les  interroger  et  les  comprendre ,  dix- 
huit  siècles  d'histoire.  » 

MM.  Benoît  et  Gaudubois  savent  interroger  et  comprendre 
les  vieilles  pierres  ;  ils  savent  aussi  les  expliquer  et  les  faire 
aimer.  A  la  prose  s'ajoute  l'image,  avec  toutes  les  garanties 
d'exactitude  que  lui  donnent  les  procédés  modernes.  Plusieurs 
des  gravures  sont  de  petits  chefs-d'œuvre ,  toutes  sont  inté- 
ressantes, bien  qu'elles  soient  de  valeur  assez  différente; 
car  si  l'Assomption  du  fond  du  chœur  de  la  cathédrale, 
isolée  de  son  entourage  d'un  autre  style ,  fait  meilleur  effet 
dans  le  livre  que  dans  l'église,  on  peut  regretter  que  dans 
telle  autre  vue.  la  lentille  de  l'objectif  ait  eu  de  fâcheuses 
—  quoiqu'inévitables  —  défaillances. 

Nous  souhaitons  à  ce  livre  le  plus  grand  succès;  certes, 


—  115  — 

il  le  mérite.  Il  est  discrètcincnt  sug-gcstif.  11  est  cuiiiplci  sans 
l'être  trop,  ne  vous  induit  jamais  gravement  en  erreur,  ne 
vous  impose  pas  des  jugements  tout  faits  ou  des  admirations 
de  commande.  11  laisse  de  menues  découvertes  à  faire  :  c'est 
quelque  vestige  de  sculpture,  quelque  vieille  enseigne  — 
comme  le  sauvage  de  la  rue  du  Cheval  -  Blanc  ^  —  c'est  la 
rue  du  Cheval-Blanc  elle-même,  avec  ses  maisons  en  encor- 
bellement ;  c'est,  au-dessus  des  toits  de  la  basse -ville, 
quelque  échappée  sur  les  calmes  horizons  de  la  Beauce, 
c'est  quelque  sombre  ruelle,  aux  maisons  ventrues,  avec 
tout  au  bout,  resplendissant  en  plein  soleil,  un  coin  de  la 
cathédrale.  Quel  plaisir  que  de  se  perdre  dans  de  vieilles 
rues  tortueuses ,  aux  noms  pittoresques  ? 

Le  plan  lui-même,  qui  accompagne  l'ouvrage,  conserve 
un  ton  discret  ;  fixé  sur  la  couverture ,  il  ne  saurait  être  em- 
ployé sur  le  terrain,  et  telle  n'est  d'ailleurs  pas  son  ambition, 
car  il  est  d'un  dessin  un  peu  lâché.  On  a  mauvaise  grâce  de 
terminer  sur  une  critique  :  qu'il  me  soit  permis,  cependant, 
de  poser  une  petite  question ,  au  risque  de  passer  pour  un 
grincheux  :  C'est  fort  bien  d'avoir  placé  les  armes  de  la  ville 
sous  le  titre  de  Touvrage  ;  mais  pourquoi  n'a-t-on  pas  pris 
franchement  le  parti,  soit  d'indiquer  intégralement  les 
émaux  de  l'écu ,  soit  de  ne  pas  les  indiquer  du  tout  ?  Quel- 
ques hachures  horizontales  dans  le  champ ,  quelques  points 
dans  les  fleurs  de  lys,  n'auraient  pas  fait  mal  sous  la  cou- 
ronne murale. 

Mais  c'est  là  une  vétille.  Souhaitons  en  terminant  que 
l'exemple  de  Chartres,  publiant  sous  ses  auspices  une  des- 
cription de  la  \ille,  soit  partout  suivi. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  la  première  partie  de  sa 
Notice  chronologique  sur  les  Seigneurs  de  Cour  ville. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


Qui  donc  nous  ilonnera  une  étude  sur  les  vieilles  enseignes  de  Chartres? 


—  110  — 

NOUVEAUX    MEMBRES    ADMIS 

Membres  titulaires 

MM.  Hardoltin  (Henri),  négociant,  rue  de  la  Pie,  à  Chartres; 
présenté  par  MM.  Roger  Durand  et  Bouthemard. 

Pelé   (  Armand  ) ,   Maire   de   Courville  ;   présenté    par 
MM.  Roger  Durand  et  Albert  Lelong. 

BouRGEOis-GrAUCHERON,  agent  d'assurances  à  Terminiers; 
présenté  par  MM.  les  abbés  Hernieline  et  Sainsot. 

Buisson  (Gabriel),  route  d'Ablis;  présenté  par  M.  Tabbé 
Clerval  et  M,  Gérondeau. 

l^URAND  (Georges):  présenté  par  M.  Roger  Durand  et 
M.  l'abbé  Métais. 

ScHŒL,  professeur  au  Lycée  ;  présenté  par  MM.  Cham- 
berland  et  Lehr. 

Lelong   (Paul)  ;   présenté   par  MM.    Chamberland  et 
Lehr. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  Janvier  1899. 

I.  —  envois  du  ministère 

Catalogne  général  des  Manuscrits,  Paris.  Sainte-Geneviève. 

Introduction. 
Id.  Départements,  t.  XXXL 

Académie  des  Inscriptions.  Compte-rendu  1808,  sep.-octob. 
Bibliothèque  de  l'Kcole  des  Chartes,  sept.-octob.  1898. 

II.   —  DONS 

Conseil  général  d'Enre-et-Loir  {2^  session  1898). 
Les  nominations  épiseopales ,  du  XIII"  au  XV"  siècle,  par 
M.  le  chanoine  Ulysse  Chevalier. 
Notice  sur  Sergent-Marceau. 
L'Orage  de  1788,  L'Église  d'Arrou,  par  M.  l'abbé  Sainsot. 


—  117  — 

III.    —   ÉCHANGES 

Société  Archéologique  do  rOrléanais,  BnUctiii  u"  10.3, 
2"  trim.  1898. 

Mémoires  de  la  Société  Dunkevqiwise ,  t.  XXX.  (1897-1898). 

Bulletin  d'Histoire  ecclésiastique  des  diocèses  de  Valence , 
Gap,  Grenoble  et  Viviers.  Fasc.  1,  2,  3  et  4  de  1808. 

Mémoires  de  l'Académie  de  Nîmes,  t.  XX. 

IV.   —   ABONNEMENTS 

Archives  du  Diocèse  de  Chartres,  n°  48,  décembre. 
Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  n"^  12  et  13,  décemb.  et  janv. 
Documents  sur  le  Perche,  fasc.  34,  octobre.      ♦ 
Bévue  des  Questions  historiques ,  129''  liv.,  janvier  1899. 
Bévue  de  l'Art  Chrétien. 

Bulletin  de  la  Société-  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  tome  XX. 
Analecta  Bollandiana,  tomus  XVII.  Fasc.  IV. 
Bulletin  du  Comité  des  Sociétés  des  Beaux -Arts  des  Dépar- 
tements, n"^  7  et  8. 


SEANCE  DU  3  FEVRIER  1899 
Président  :  M.  Roger  Durand.   —  M.  Amblard,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  R.  Durand,  Bellier  de  la  Chavi- 
gnerie,  Amblard,  Buisson,  Chamberland,  Corrard,  Denisart, 
Denos,  Duchon,  Gabriel,  Lehr,  P.  Lelong,  Lestrade,  Ch.  Petrot, 
D'"  Robin,  abbés  Crancée,  François,  Langlois,  Métais. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  présente  les  excuses  de  MM.  Champagne 
et  Gérondeau  empêchés  d'assister  à  la  séance. 

Il  annonce  ensuite  la  perte  que  la  Société  vient  de  faire  en 
la  personne  de  M.  l'abbé  Levassor,  chanoine  honoraire, 
membre  fondateur  de  la  Société,  de  M.  l'abbé  Viviers  et  de 
M.  Francis  Brault. 


—  118  — 

Communication  d'une  circulaire  émanant  du  Ministère  du 
Commerce,  annonçant  que  la  1"'  section  du  comité  d'admis- 
sion de  la  classe  112,  de  l'Exposition  universelle  de  1900, 
prépare  l'organisation  d'une  Exposition  rétrospective  destinée 
à  faire  connaître  l'iiistoire  et  les  progrès  de  l'assistance 
publique  et  privée  en  France. 

La  commission  invite  les  différents  comités  ou  Sociétés 
départementaux  et  régionaux,  entre  autres  les  sociétés  histo- 
riques et  archéologiques,  à  lui  confier,  pendant  la  durée  de 
l'Exposition,  les  objets  de  toute  nature  pouvant  se  trouver 
en  leur  possession  qui  peuvent  contribuer  à  faire  connaître 
des  usages  charitables  anciens,  des  modes  d'assistance,  des 
souvenirs  ou  commémorations  de  faits,  se  rattachant  aux 
idées  de  bienfaisance,  de  relèvement  et  d'assistance. 

M.  Chamberland  signale  que  la  lettre  de  Judel ,  maire  de 
Chartres,  dont  il  a  donné  lecture  à  une  dernière  séance,  avait 
été  communiquée  par  son  intermédiaire  à  la  Société,  par 
notre  confrère  M.  Raoul  Bonnet,  ce  dont  le  procès-verbal  de 
la  séance  n'a  pas  fait  mention. 

M.  l'abbé  Langlois  dépose  sur  le  bureau  une  demande  de 
modifications  au  Règlement  de  la  Société,  signée  de  dix 
membres. 

La  Société  décide  que  cette  proposition  sera  renvoyée  à 
l'étude  d'une  commission  de  cinq  membres. 

Sont  nommés  pour  faire  partie  de  cette  commission  : 
MM.  l'abbé  Langlois,  Cf.  Besnard,  Gabriel,  D""  Gillard  et 
Amblard,  sous  la  présidence  de  M.  R.  Durand. 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  offerts  à  la  Société. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  E.  Lefebvre, 
notaire  à  Chartres,  lui  annonçant  que  notre  ancien  confrère, 
M.  Ch.  Martin,  décédé  le  30  mai  1898,  a  légué  à  la  Société 
d'Archéologie  d'Eure-et-Loir  une  somme  de  mille  francs. 

La  Société  accepte  ce  legs  avec  reconnaissance  et  décide 
que  les  mille  francs,  montant  de  ce  legs,  seront  employés  en 
publications. 

Communication  suivante  du  Trésorier  sur  le  compte  de 
l'année  1898  et  du  projet  de  budget  pour  l'année  1899. 


—  110  — 

Compte    de    l'année    1898. 
Recettes  supposées 

En  caisse  au  l""- janvier  1898 224  fr.  2.5 

Rente  sur  l'État,  3  o/o  (intérêts) 211  » 

Obligations  Ouest  (intérêts) 287  80 

Intérêts  des  fonds  déposés  à  la  Caisse  d'épargne  1 0  » 

210  cotisations  à  10  francs 2.100  » 

80  cotisations  à  5  francs 400  » 

Vente  de  publications  de  la  Société 100  « 


Total 3.333  fr.  05 


Dépenses  proposées 

Frais  de  recouvrement  et  d'affranchissement 

d'envoi  des  publications lOOfr.  » 

Traitement  de  l'appariteur 300  » 

Frais  d'impression 2.200  » 

Frais  de  gravure 150  » 

Fouilles  et  dépenses  imprévues 400  » 

Reliure 25  » 

Achats  de  livres  et  abonnements 80  » 

Loyer 10 


» 


Total 3.265  fr,    » 


Recettes  opérées 

En  caisse  au  ler  janvier  1898 224fr.  25 

Rente  sur  l'État  3  7o  (intérêts) 211  » 

Obligations  Ouest            id.           287  80 

Intérêts  des  fonds  déposés  à  la  Caisse  d'épargne  10  » 

215  cotisations  à  10  francs 2.150  « 

92          id.         à    5  francs 460  » 

Vente  de  publications 66  10 

Soulte  provenant  d'un  remboursement  d'obli- 
gation Ouest 12  » 


Total 3.421  fr.  15 


—  120  — 

Dépenses  effectuées 

Frais  d'envoi  et  de  recouvrement 79  fr.  80 

Traitement  de  l'appariteur 300  » 

Frais  d'impression 2.381  65 

Frais  de  gravure »  » 

Fouilles  et  dépenses  imprévues 230  15 

Reliure »  » 

Achat  de  livres  et  abonnements 49  80 

Loyer 10  » 


Total .       3.051  fr.  40 


Les  recettes  se  sont  élevées  à  la  somme  de.   .       3.421  fr.  15 
Les  dépenses  ont  été  de 3.051      40 


Solde  en  caisse  au  l*""  janvier  1899    .    .    .  369  fr.  75 

M.  le  Trésorier  donne  ensuite  connaissance  du  projet  de 
budget  pour  l'année  1899. 


Projet   de   budget   présenté   pour    1899 

Recettes 

En  caisse  au  ler  janvier  1899 369  fr.  75 

Intérêts  de  la  rente  3  "/o 211         » 

—      des  Obligations  Ouest 287      80 

Intérêts  des  fonds  déposés  à  la  Caisse  d'épargne  10        » 

210  cotisations  à  10  francs 2.100        » 

80  cotisations  à  5  francs 400        » 

Vente  de  publications  de  la  Société 100        » 

Subventions  du  Ministère (mémoire) 

Legs  Charles-François  Martin 1.000        » 

Total 4.478fr.  55 

Dépenses 

Frais  de  recouvrement  et  d'envoi  de  publicat.  100  fr.  » 

Traitement  de  l'appariteur 300        » 


A  reporter  .    .    .       400 


)) 


Helioo.  ELMarchn 


» 


» 


—  121  — 

Frais  d'impression 2.l'00 

Frais  de  gravure 150 

Reliure 25        » 

Achat  de  livres  et  abonnements 80        » 

Loyer 10        » 

Frais  d'aménagement  du  rez-de-chaussée  de 

la  Porte-Guillaume 1.200        » 

Fouilles  et  dépenses  imprévues 400        » 

Total 4.465  fr.    » 

BALANCE    : 

Les  recettes  sont  évaluées  à  ....       4.478 fr.  55 
Les  dépenses  à 4.465        » 

Excédent  de  recettes  ...  13  fr.  55 

M.  le  Président  donne  ensuite  lecture  de  la  fin  de  son 
travail  «  Notice  chronologique  sur  les  seitjneurs  de  Courville.» 
Ce  travail  est  renvoyé  à  la  commission  de  publication. 

A  propos  de  Brissot. 

M.  Chamberland  demande  à  présenter  quelques  observa- 
tions relatives  à  la  maison  de  la  rue  des  Vieux-Capucins 
signalée  dans  une  séance  précédente  comme  ayant  appartenu 
à  Brissot. 

Depuis  cette  séance  ont  paru,  dans  le  Journal  de  Chartres, 
deux  articles  :  l'un  du  ;)0  septembre,  l'autre  du  30  dé- 
cembre 1899,  émanant,  sous  les  initiales  A. -H.  G,.,  de 
M.  Gibon,  ancien  greffier  à  Chartres. 

M.  Chamberland  donne  lecture  de  ces  deux  articles  qu'il 
est  bon  de  reproduire  ici  en  leur  entier,  en  raison  des  rensei- 
gnements y  consignés  sur  l'état  civil  et  la  parenté  de  Brissot. 

PREMIER  ARTICLE 

La  notice  insérée  dans  le  Journal  de  Cliartres  du 
5  août  1898  au  sujet  d'une  maison  située  rue  des  Vieux- 
Capucins,  7,  renferme  plusieurs  inexactitudes. 

11  est  facile  de  le  démontrer. 

Jacques-Pierre  Brissot  est  né  à  Chartres  le  15  janvier  1754, 
connue  le  constate  un  acte  inscrit  à  cette  date  sur  le  registre 
des  baptêmes  et  mariages  de  la  ])aroisse  de  Saint-Saturnin. 
Tome  X,  P.-V.  9 


122  

Cet  acte  est  ainsi  libellé  : 

«  L'an  mil  sept  cent  cinquante-qnatre ,  le  quinze  janvier, 
a  été  baptisé  par  moi  prêtre  vicaire  de  cette  paroisse,  sous- 
signé, un  fils  né  ce  jour  du  légitime  mariage  de  Guillaume 
Brissot,  maître  traiteur  et  de  Marie-Louise  Legrand  de  cette 
paroisse  le  pârain  qui  a  nommés  Jacques-Pierre  a  été  Jacques- 
Pierre  Brissot,  cousin  paternel,  la  marraine  a  été  Anriette- 
Françoise  Besnard,  de  Saint-Luperce,  qui  ont  signé  avec  le 
père  et  nous  ce  présent  acte. 

»  (Signé)  :    Brissot.   —  Henriette-Françoise 
Besnard.  —  Brissot.  —  Brulard,  vicaire.  » 

Il  s'ensuit  que  Jacques-Pierre  Brissot  n'est  pas  né  dans  la 
maison  de  la  rue  des  Vieux-Capucins  située  extra-muros  et 
dépendant  de  la  paroisse  de  Saint-Brice,  mais  bien  dans  la 
maison  habitée  par  son  père  rue  de  la  Boucherie  numéros  16, 
aujourd'hui  rue  du  Cygne,  n"  0  (au  premier  étage  du  bâtiment 
sis  au  fond  de  la  cour). 

M.  (luillaume  Brissot  était  propriétaire  de  cette  maison 
tant  comme  héritier  de  M'"*".  Geneviève  Vabois,  sa  mère, 
femme  de  M.  Jacques  Brissot,  maître  cuisinier,  que  par  suite 
de  la  donation  qui  lui  en  avait  été  faite  par  son  père  suivant 
son  contrat  de  mariage  passé  devant  M*"  Leroy,  notaire  à 
Chartres,  le  8  février  1740. 

Il  mourut  le  24  décembre  1779  après  avoir  fait  en  faveur 
de  sa  femme  Marie-Louise  Legrand,  devant  M^  Chevard, 
notaire  à  Chartres ,  le  14  décembre  1777 ,  un  testament  dont 
l'exécution  fut  consentie  suivant  acte  reçu  par  le  même 
notaire  le  30  mai  1780,  et  la  maison  de  la  rue  de  la  Boucherie 
fut  abandonnée  à  M'"''  veuve  Brissot  lors  du  partage  de  la 
succession  de  son  mari,  suivant  acte  passé  devant  M"  Chevard 
le  24  août  de  la  même  année. 

M'"*  veuve  Brissot  qui  avait  eu  10  enfants  est  décédée  à 
Chartres  le  5  thermidor  an  8  (24  juillet  1800)  laissant  pour 
seuls  héritiers  :  M""'  Marie-Françoise  Brissot,  l'une  de  ses 
filles;  M""'  Marie-Louise-Adelaïde  Brissot,  son  autre  fille, 
femme  de  M.  Jacques  Bonnet,  épicier  à  Chartres,  près  la 
porte  Châtelet;  M.  Pierre-Louis  Brissot,  son  fils,  alors  payeur 
de  la  guerre  de  la  22''  division ,  première  subdivision  de  la 
résidence  de  Bourges,  payeur  général  d'Eure-et-Loir  en  1792; 


—  123  — 

Pierre-Augustin-FëlixBrissot,  Edmo-Augiistin-Sylvain  Brissot 
et  Jacques-Jérôme -Anacharsis  Brissot,  ses  trois  petits-fils 
mineurs  sous  la  tutelle  de  Marie-Catherine-Félicité-Françoise 
Dupont,  demeurant  à  Paris,  rue  de  Sorbonne,  division  des 
Thermes,  veuve  de  Jacques-Pierre  Brissot,  représentant  du 
peuple,  mort  le  31  octobre  1793. 

La  maison  de  la  rue  de  la  Boucherie  fut  vendue  par  les 
héritiers  de  M'"''  veuve  Brissot  à  M.  Charles  Girard,  pâtissier- 
traiteur;  et  à  M'""  Marie -Madeleine  Chevard,  sa  femme, 
suivant  acte  passé  devant  M"  Lion,  notaire  à  Chartres,  le 
22  août  1800. 

Elle  appartient  aujourd'hui  à  M'"''  veuve  Bezard. 

Les  dépenses  occasionnées  à  Jacques-Pierre  Brissot  par 
ses  études  de  droit  à  Paris  et  par  ses  relations  avec  plusieurs 
littérateurs  et  jurisconsultes,  la  publication  peu  fructueuse 
de  ses  travaux  juridiques  et  politiques  ,  ses  fréquents  appels 
à  la  bourse  de  ses  amis,  son  incarcération  à  la  Bastille,  son 
mariage  avec  M"*"  Dupont,  attachée  à  la  maison  de  la  duchesse 
d'Orléans,  ses  voyages  à  Londres  et  aux  États-Unis  à  la 
recherche  de  la  fortune,  tout  porte  à  croire  qu'il  ne  fut 
jamais  en  état  d'acquérir  aucun  immeuble  pas  même  la  petite 
propriété  de  la  rue  des  Vieux-Capucins  * . 

Cette  maison  qui  appartient  aujourd'hui  à  M.  Rocque, 
appartenait  précédemment  à  M.  Damars  et  très  antérieure- 
ment à  M.  Foreau-Trizav  ou  à  sa  femme. 

SECOND  ARTICLE 

Il  a  été  dit,  dans  le  Jouriml  de  Chartres  du  30  septembre 
dernier,  que  le  conventionnel  Brissot  est  né  à  Chartres,  au 
premier  étage  d'un  bâtiment,  sis  au  fond  de  la  cour  d'une 
maison  de  la  rue  du  Cygne,  n°  6. 

Des  lecteurs  auraient  été,  paraît-il ,  surpris  de  cette  préci- 
sion; leur  étonnement  cessera  sûrement  dès  qu'ils  auront 
pris  connaissance  des  explications  suivantes  : 

«  Indépendamment  de  la  maison  qui  vient  d'être  citée, 
Guillaume  Brissot  a  possédé  la  maison  voisine,  située  au  fond 
d'une  cour  à  laquelle   on  accède  par  une  allée  portant  le 

'  Dans  l(^s  Howmi's  illustres  de  rOrléannis,  (tome  I",  page  298), 
M.  André-Siituniiii  .Moriii  sVxpriinr  ainsi  sur  liiissot  : 

n  11  ne  laissait  aiicinie  l'urtune  à  sa  veuve  et  à  ses  enfants.  » 


—  124  — 

numéro  8  de  la  rue  du  Cygne ,  et  qui  appartient  à  M™''  veuve 
Barruzier;  mais  il  n'a  acquis  cette  dernière,  du  Bureau  des 
Pauvres  de  Chartres,  aux  termes  d'un  acte  passé  devant 
AP  Defonteneau,  notaire  à  Chartres,  que  le  3  février  17G4, 
c'est  à  dire  dix  ans  après  la  naissance  de  son  fils,  Jacques- 
Pierre  Brissot,  dit  de  Warville,  qui  fut  conventionnel;  et 
cette  acquisition  fut  suivie  d'un  partage  entre  lui  et  le  sieur 
Antoine  Loiseau ,  devant  le  même  notaire,  le  10  du  même 
mois.  Il  avait  liabilement  profité  d'une  occasion  de  mettre 
plus  à  l'aise  sa  nombreuse  famille. 

Guillaume  Brissot  ne  possédait,  en  1754,  que  la  maison 
numéro  6  de  la  rue  du  Cygne.  Il  ne  faut  pas  oublier  qu'il  y 
exerçait  sa  profession  de  cuisinier-traiteur.  En  examinant 
dans  les  titres  de  cette  époque  la  désignation  de  cette  maison 
et  sa  distribution,  on  remarque  que  la  cuisine  et  ses  dépen- 
dances occupaient  tout  le  rez-de-chaussée  du  bâtiment  sur  la 
"rue  et  qu'au  premier  étage  se  trouvait  la  salle  à  manger, 
réservée  à  la  clientèle.  Quant  au  bâtiment  du  fond  de  la  cour, 
il  comprenait  au  rez-de-chaussée  une  grande  salle  destinée 
aux  repas  de  noces.  Il  ne  restait  donc  pour  le  logement  de  la 
famille  que  les  deux  chambres  et  le  cabinet  du  premier  étage 
au-dessus  de  cette  salle,  dont  les  parois  intérieures  de  droite 
et  de  gauche  étaient  encore,  en  1840,  recouvertes  de  tapis- 
series fines  ^  datant  alors  de  plus  de  cent  trente  ans, 
puisque  leur  existence  est  constatée  dans  une  vente  faite  par 
Jean  Roulleau  et  Marie-Geneviève  Bauquin,  à  Jacques  Brissot 
et  à  Geneviève  Vabois,  sa  femme,  devant  iVP  Jacques  Foreau, 
notaire  à  Chartres,  le  2G  mai  1708. 

La  maison  appartenant  aujourd'hui  à  M""  veuve  Barruzier 
a  dû  être  abandonnée,  lors  du  partage  du  24  août  1780,  à 
Pierre-Louis  Brissot,  dit  de  Thivars,  frère  de  Jacc[ues-Pierre 
Brissot,  dit  de  Warville. 

Quant  aux  peintures  de  la  maison  de  la  rue  des  Vieux- 
Capucins  n°7,  que  la  notice  insérée  dans  le  Journal  de  Chartres 
du  5  août  1898,  attribue  à  Brissot,  dit  de  Thivars,  il  y  aurait 
peut-être  lieu  de  rechercher  si  elles  ne  sont  pas  plutôt  l'œuvre 


*  Reffcn  (pour  Reffin,  id  est  —  laine  (loiiblement  fine  —  par  synecdoque, 
tapisserie  fine).  Ces  tapisseries  ont  été  vendues,  en  1859,  à  M.  Lemarié,  com- 
missaire-priseur  à  Cliarlies. 


—  125  — 

de  Félix-Saturnin  Brissot,  dit  de  Warville,  car  ce  petit-fils 
du  girondin,  qui  est  nô  h  Sens  (Yonne),  en  1818,  était  paysa- 
giste !  A. -H.  G**\  » 

11  résulterait  de  ces  deux  articles,  conclut  M.  Chamber- 
land,  que  Brissot  n'aurait  jamais  eu,  —  ce  qui  paraît  admis- 
sible —  ni  les  loisirs  ni  les  ressources  nécessaires  pour  se 
rendre  acquéreur  de  la  maison  dont  «  riuterinédiairc  des 
chercheurs  »  le  présente  comme  propriétaire.  Malheureuse- 
ment aucun  acte  authentique  n'a  pu  établir  quel  pouvait  être 
ce  propriétaire  à  l'époque  qui  nous  occupe.  Ne  pourrait-on 
cependant,  dans  le  cas  où  cet  immeuble  aurait  été  vendu 
comme  bien  national,  retrouver  aux  Archives  le  nom  de  son 
acquéreur. 

Cette  maison  aurait  encore  pu  être  achetée  par  un  des 
frères  de  Brissot. 

Quant  aux  peintures  qui  tapissaient  la  chambre,  rien  ne 
prouve  qu'elles  soient,  ainsi  que  le  dit  V Intermédiaire,  de 
Brissot  de  Thivars,  pas  plus  que  du  petit-fils  de  Brissot  de 
Warville,  comme  cela  parait  possible  au  correspondant  du 
Journal  de  Chartres. 

Ce  sont  deux  questions  intéressantes  à  résoudre  qui  méri- 
tent de  fixer  l'attention  des  chercheurs. 

M.  le  Président  remercie  M.  Chamberland  de  sa  communi- 
cation. 

,La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  Février  1899. 

I.   —  ENVOI  DU  MINISTÈRE   DE  L'INSTRUCTION   PUBLIQUE 

Journal  des  Savants,  livraisons  de  novembre  et  de  décem- 
bre 1898. 
Bulletin  du  Comité  des  travaux historic/ues,  année  1898  (122). 

II.   —  DONS 

Atlas  du  Voyage  autour  du  Monde,  par  M.  de  Freycinet. 
Mélusine,  n°  de  novembre-décembre  1898. 


—  126  — 

III.    —   ÉCHANGES 

Bulletin  de  hi  Société  liisforique  et  nrchéologique  de  l'Orne, 
tome  XVII,  4^  Bulletin. 

Bulletin  de  la  Société  archéolof/ique  de  la  Covrèze,  tom.  XX, 
4"=  liv. 

IV.    —   ABONNEMENTS 

Archives  historiques  du  Diocèse  de  Chartres ,  n°  49. 


SÉANCE  GÉNÉRALE  DU  2  MARS  1899 
Président:   M.  R.  Durand.  —  M.  Denisart,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Roger  Durand,  abbé  Sainsot, 
Bourgeois-Gaucheron ,  Brosseron,  Buisson,  Chamberland, 
Champagne,  Corrard,  Dauzat,  Denisart,  Denos,  Duchon, 
Georges  Durand;  Gabriel,  Germond,  Gérondeau,  Glin,  docteur 
Gillard,  Lehr,  de  Lubriat,  Maugars,  Manger,  Ouellard, 
Petrot-Garnier,  docteur  Robin,  Rousseau-Renvoizé,  Tachot, 
abbés  Bellanger,  Bouhiiert.  Crancée,  Hermeline,  Langlois» 
Métais,  Thevert,  Vaurabourg.  Excusé  :  M.  Haudié. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Admission  de  nouveaux  membres. 

Lecture  do  la  liste  des  ouvrages  reçus  par  la  Société 
pendant  le  mois  de  février. 

M.  le  Président  communique  une  circulaire  de  la  Société 
libre  d'Agriculture,  Sciences,  Arts  et  Belles-lettres  de  TEure, 
annonçant  l'ouverture  d'un  concours  littéraire  (prix  Lucien 
Fouché). 

M.  Chamberland  donne  lecture  d'une  lettre  inédite  de 
Marceau,  dont  notre  confrère,  M.  R.  Bonnet,  a  bien  voulu 
réserver  la  primeur  à  la  Société.  M.  Bonnet  a  joint  à  la  lettre 
de  Marceau  un  commentaire  intéressant.  Voici,  dans  son 
entier,  la  communication  de  M.  Bonnet  : 


1 


Une  lettre  inédite  de  Marceau. 

La  lettre  inédite  que  nous  publions  ci-dessous  est  seuleuienl 
connue  par  les  quelques  lignes,  d'ailleurs  tronquées,  que 
Sergent  a  insérées  dans  ses  Notices  historiques  sur  le  <jrn('riil 
Mcircenii  et  que  MM.  Parfait  et  Maze  ont  reproduites  dans 
leurs  ouvrages. 

Plus  heureux  que  ces  consciencieux  érudits,  j'ai  eu  la 
bonne  fortune  d'avoir  entre  les  mains  l'original  de  la  lettre 
où  Sergent  avait  i^ris  les  lignes  citées  dans  son  ouvrage.  Cet 
autographe  était  venu,  je  ne  sais  trop  comment,  dans  la 
collection  formée,  sous  le  second  Empire,  par  M.  Danton, 
un  haut  fonctionnaire  du  ministère  de  l'Instruction  publique 
et  qui  se  trouvait  être  le  neveu  du  fameux  conventionnel. 

Cette  lettre  de  Marceau,  datée  du  11  fructidor  an  IV 
(28  août  1796)  est  une  des  dernières  qu'il  ait  adressées  à  son 
beau-frère,  alors  à  Bàle.  Le  jeune  général  demande  qu'on 
lui  prépare  un  grabat  où  il  se  reposera  des  fatigues  de  la 
guerre.  C'était  un  catafalque  qui  s'apprêtait.  Le  21  septembre 
suivant ,  Marceau  n'était  plus. 

La  lettre  contient  des  considérations  philosophiques  sur  la 
guerre  que  l'on  est  surpris  de  lire  sous  la  plume  d'un  général. 
On  se  les  explique  plus  facilement  si  l'on  songe  que  l'on  a 
devant  soi  la  lettre  d'un  héros  des  guerres  de  la  République, 
quia  donné  maintes  preuves  de  sa  magnanimité.  Le  plus  sur- 
prenant, c'est  que  Sergent,  si  empressé  à  servir  la  gloire  de 
son  parent,  les  ait  passées  sous  silence. 

Nous  espérons  que  les  futurs  éditeurs  de  la  Correspondance 
de  i¥arceaH  trouveront  de  l'intérêt  à  cette  lettre,  une  des  plus 
belles  que  l'on  connaisse  de  Marceau.  En  attendant  cette 
publication,  qui  serait  certainement  très  intéressante,  le 
Bulletin  de  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir  nous  a 
paru  la  place  indiquée  pour  recueillir  ce  souvenir  d'un  des 
plus  illustres  enfants  de  Chartres. 

Wiesbaden,  le  i  i  fructidor  an  4e, 
année  républicaine  (28  août  1796). 

A  son  frère  et  ami  Sergent 

Marceau  ,  général 
Si  la  renommée  à  cent  bouches  ne  vous  a  point  encore  parlé 
de  mes  grands  exploits,  c'est  que  modestement  je  ne  parle  pas 


—  128  — 

non  plus  de  ce  que  j"ai  fait  et  de  ce  que  je  fais  tous  les  jours. 
Sans  cesse  occupé  de  mon  métier  et  de  ce  qui  peut  procurer  à 
mon  pays  une  paix  prompte  et  durable  j"ai  peu  de  temps  à 
donner  à  autre  chose.  Je  laisse  aux  autres  à  vanter  leurs 
exploits.  Je  me  contente  de  remplir  mes  devoirs  et  je  ne  vise 
point  du  tout  à  la  réputation.  Tant  de  gens  sont  à  cet  égard 
montés  sur  des  échasses  qu'il  suftit  de  les  voir  de  près  pour  les 
trouver,  malgré  des  subterfuges,  que  de  la  hauteur  des  autres , 
et  il  sera  toujours  temps  pour  moi  de  me  faire  voir.  Je  ne  sais 
quand  j'aurai  fini  avec  ces  diables  de  places.  Je  viens  de  donner 
des  ordres  pour  le  siège  d'Ehrenbreitstein  *  et  j'espère  qu'une 
fois  en  train  nous  aurons  bientôt  fait.  Après  cela,  à  Mayence, 
mais  il  faut  que  nos  armes  se  soutiennent  dans  le  pays.  Si 
elles  étaient  commandées  par  un  Bonaparte,  je  ne  douterais 
de  rien,  mais  aussi  combien  peu  de  généraux  lui  ressemblent. 

Je  ne  puis  rien  vous  promettre  pour  votre  M.  du  Mail  (?);  il 
sera,  comme  les  autres,  grillé  si  le  commandant  du  fort  ne 
s'empresse  de  se  rendre.  J'en  serai  fâché,  tant  pour  lui  que 
pour  les  autres,  mais  c'est  une  nécessité  de  la  guerre.  Il  faut 
en  gémir.  Puisque  tout  ce  qu'elle  enfante  est  horrible  et  que  ce 
n'est  qu'au  prix  du  sang  humain  que  l'on  élève  des  trophées 
aux  bourreaux  sanguinaires  que  l'on  nomme  des  héros. 

Comptez  sur  votre  jambon  si  je  m'empare  de  la  fameuse 
ville-.  Je  compte  aussi,  moi,  en  aller  manger  avec  vous. 
Préparez-moi  un  petit  grabat,  que  les  mains  de  l'amitié  en 
préparent  les  ornements.  J'en  apporterai  une  assez  bonne 
part  pour  vous  y  faire  goûter  quelque  plaisir. 

Vous  ^  aurez  appris  que  ma  mère  a  été  entièrement  dépouillée. 
Des  voleurs  se  sont  introduits  chez  elle  et  lui  ont  tout  enlevé. 
J'ai  fait  l'impossible  et  suis  parvenu  à  rassembler  25  louis  que 
je  lui  ai  envoyés.  Je  ne  sais  si  elle  m'en  tiendra  jamais  compte 
mais  comme  je  ne  l'ai  fait  que  pour  ma  propre  satisfaction, 

'  Ehronbrpitstpin,  petite  ville  sur  la  rive  droite  du  Rhiu,  en  f;ice  de  Mayeuce. 
Les  Français  n'y  entrèrent  qu'en  lévrier.  17U!). 

Marceau  avait  été  laissé  devant  Mayeuce  depuis  le  mois  de  juin  1796  avec 
une  armée  de  30.000  hommes.  11  abandonna  le  siège  de  cette  ville  vers  le 
10  septembre,  sur  les  ordres  de  Jourdau  et  aida  puissamment  à  couvrir  la  retraite, 
de  son  général  en  chef. 

2  On  sait  rpie  les  Français  ne  rentrèrent  à  Mayence  qu'en  1708  après  le  traité 
de  Campo-Fonnio  (17  octobre  1707). 

3  Ici  commence  la  citation  de  Sergent;  elle  se  termine  avec  le  paragraphe. 


—  129  — 

quelle  que  soit  son  opinion  à  cet  égard,  vous  sentez  que  je 

suis  toujours  satisfait. 

Que  ma  sœur  partage  cette  lettre  et  mes  sentiments  d'amitié 

qui  me  lient  à  tous  deux.  Je  n'ai  que  le  temps  de  l'embrasser 

pour  qu'elle  vous  le  rende.  J'espère  que  vous  m'aurez  une 

certaine  obligation  de  ce  moyen  de  nous  rendre  tous  trois 

heureux  et  satisfaits. 

Marceau. 
A  Monsieur 

Monsieur  Sergent ,  artiste 

maison  de  M.  Mieg , 

faubourg  Saint-Jean 

à  Basle  en  Suisse 

De  vifs  remerciements  sont  adressés  à  M.  Bonnet.  M.  le 
Président  exprime  le  désir  de  voir  les  autres  documents  de 
ce  genre  réunis  et  publiés  dans  nos  Mémoires. 

Après  la  correspondance,  l'ordre  du  jour  appelle  la  discus- 
sion du  Projet  de  revision  des  Statuts  ^  Les  modifications, 
proposées  dans  une  pétition  présentée  dans  la  séance  du 
2  février  par  M.  l'abbé  Langlois,  avec  la  signature  de  dix 
membres  titulaires,  ont  été  examinées  par  une  Commission. 

Le  projet,  adopté  par  cette  Commission,  est  soumis  à 
rappréciation  de  la  Société  ;  il  a  été  envoj^é  à  chacun  des 
300  membres  actuels ,  spécialement  convoqués  à  cet  effet  en 
assemblée  générale,  en  vertu  de  l'article  XXXI  du  règlement. 
Après  pointage,  on  reconnaît  que  le  nombre  des  présents 
s'élève  à  35,  et  dépasse,  par  conséquent;  le  dixième  requis. 
La  discussion  est  ouverte. 

Article  par  article,  M.  le  Président  donne  lecture  des 
Statuts  de  1868  et  du  nouveau  projet  qui  est  adopté  avec 
quelques  modifications. 

La  Société  vote,  sur  la  proposition  de  M.  Maugars,  que 
«  tout  Sociétaire  peut  devenir  nieniJire  perpétuel  en  versant 
une  somme  de  trois  cents  francs.  »,  —  sur  la  proposition  de 
M.  l'abbé  Métais  que  «  le  Secrétaire  convoque  à  chaque 
séance  tous  les  membres.   »   —  De  légères  corrections  de 


1  Adoptés  le  6  décembre  1866  {P.-V.,  Ill,  252,  256,  274  à  285), approuvés 
par  le  Conseil  d'Etat,  le  4  juillet  1868  (P.-V.,  IV,  124  à  129). 


—  13(J  — 
détail  sont  apportées  rrun  commun  accord,  sur  la  demande  de 
divers  membres,  particulièrement  de  MM.  G.  Durand,  Dauzat, 
Lestrade,  Denos,  Tachot,  Grabriel.  On  insère  les  mots  u  mem- 
bres yje/yje^Me/s' »,  «  présidents  et  membres  d'honneur  »,  «  le 
Président  élu  »,  <■  onze  membres,  dont  font  partie  de  droit 
M.  l Inspecteur  d'Académie.  .  .  »^  «  en  fin  d'examen  )>,  «  dont 
les  travaux  peuvent  l'intéresser,  »  «  une  séance  publique  en 
dehors  de  Chartres,  »  etc.. 

Le  nouveau  Projet  est  repris  dans  son  ensemble  et,  après 
une  seconde  lecture,  il  est  mis  aux  voix  et  adopté  à  l'unani- 
mité. 

Voici  la  rédaction  définitive  de  ces  Statuts  qui  deviennent 
dès  maintenant  exécutoires  et  seront  incessamment  soumis  à 
l'approbation  du  gouvernement  : 

STATUTS 

Article  P"".  —  La  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir, 
fondée  en  1856,  et  reconnue  comme  établissement  d'utilité 
publique  par  décret  en  date  du  4  juillet  1868,  est  placée  sous 
l'autorité  du  Ministre  de  Tlnstruction  publique. 

Elle  a  pour  but  la  recherche,  Tétude  et  la  conservation 
des  monuments  et  documents  historiques  existant  dans  le 
département. 

Elle  étend  ses  travaux  aux  sciences,  à  la  littérature  et 
aux  beaux-arts. 

Elle  s'interdit  toute  discussion  politique  et  religieuse. 


ORGANISATION     DE     LA     SOCIETE 

Art.  II.  —  Le  siège  de  la  Société  est  fixé  à  Chartres ,  à  la 
Porte-Guillaume. 

Art.  III.  —  La  Société  se  compose  de  membres  honoraires, 
de  membres  perpétuels,  de  membres  titulaires,  et  de 
membres  correspondants. 

Art.  IV.  —  Le  nombre  des  membres  est  illimité. 


—  i:51  — 

Art.  V.  —  Pour  être  admis  incnibro  titulaire  ou  membre 
correspondaut,  le  candidat  doit  être  présenté  au  Bureau  par 
deux  Sociétaires  :  le  Bureau  décide  l'admission  au  scrutin 
secret. 

Art.  VI.  —  La  cotisation  annuelle  est  de  10  francs. 

Les  membres  correspondants  n'y  sont  point  assujettis. 

Cette  cotisation  est  réduite  à  5  francs  pour  les  Desservants 
et  les  Instituteurs. 

Tout  sociétaire  peut  devenir  membre  perpétuel  en  versant 
une  somme  de  trois  cents  francs. 

Art.  vil  —  Tout  membre  de  la  Société  qui  sera  plus  de 
deux  ans  sans  verser  la  cotisation  pourra  être  déclaré 
démissionnaire.  La  décision  sera  prise  par  le  Bureau,  à  la 
majorité  absolue  de  ses  membres. 

Art.  VIII.  —  Sont  de  droit  présidents  d'honneur  :  M.  le 
Préfet  d'Eure-et-Loir,  Mg'"  TÉvèque  de  Chartres  et  M.  le  Maire 
de  la  Ville  de  Chartres. 

Sont  également  de  droit  membres  d'honneur  :  M.  le  Vice- 
Recteur  de  l'Académie  de  Paris  et  M.  l'Inspecteur  d'Académie 
en  résidence  à  Chartres. 

Art.  IX.  —  Les  membres  titulaires  que  leur  âge  empê- 
cherait de  prendre  une  part  active  aux  travaux  de  la  Société, 
ou  qui  lui  auront  rendu  des  services  éminents,  pourront,  par 
délibération  spéciale  du  Bureau,  être  nommés  membres 
honoraires. 

Art.  X.  —  Les  membres  correspondants  prennent  part 
aux  délibérations,  mais  ne  peuvent  voter  sur  les  questions 
de  finances. 

Art.  XL  —  Les  délibérations  de  la  Société  sont  prises  à 
la  majorité  des  membres  présents.  Celles  qui  sont  relatives 
à  l'acquisition,  l'aliénation  ou  l'échange  d'immeubles,  et  à 
l'acceptation  des  dons  et  legs,  sont  subordonnées  à  l'auto- 
risation préalable  du  Gouvernement. 

Art.  XII.  —  La  Société  est  administrée  par  un  Bureau 
composé  de  dix  membres. 


—  132  — 

Un  Président  nommé  pour  trois  ans  et  qui  n'est  pas  immé- 
diatement rééligible  à  cette  fonction  ; 

Trois  Vice -Présidents,  un  Secrétaire,  deux  Vice -Secré- 
taires, un  Bibliothécaire -Archiviste,  un  Conservateur  du 
Musée  et  un  Trésorier,  nommés  également  pour  trois  ans, 
mais  toujours  rééligibles. 

ÉLECTIONS 

Art.  Xlll.  —  Les  membres  du  Bureau  et  de  la  Commission 
de  publication  sont  élus  au  scrutin  secret.  Les  absents  ont  le 
droit  de  prendre  part  au  vote  en  envoyant  leur  bulletin  dans 
une  enveloppe  contresignée  et  cachetée.  Le  Président  ouvre 
cette  enveloppe  en  présence  de  l'Assemblée,  constate  la 
signature  et  dépose  le  bulletin  dans  l'urne  après  pointage 
nominal  du  votant. 

Les  élections  ont  lieu  au  scrutin  de  liste,  à  la  majorité 
relative  et  autant  que  possible  à  la  séance  de  novembre. 

La  qualification  de  Président  est  seule  spécifiée  sur  le 
bulletin  de  vote. 

Les  neuf  membres  qui,  en  dehors  du  Président  élu, 
obtiennent  le  plus  grand  nombre  de  voix,  constituent  le 
Bureau. 

Le  Bureau  élit  au  scrutin  secret  les  titulaires  de  ses  diffé- 
rentes fonctions. 

La  Commission  de  publication  est  nommée  pour  trois  ans 
à  la  séance  qui  suit  l'élection  du  Bureau. 

Art.  XIV.  —  En  cas  de  vacance,  par  suite  de  décès  ou 
démission,  d'un  membre  du  Bureau,  il  est  pourvu  à  son 
remplacement ,  par  la  Société ,  en  séance  ordinaire. 

attributions 

Art.  XV.  —  Le  Président  reçoit  la  correspondance,  ordon- 
nance les  dépenses,  signe  les  bons  à  tirer,  règle  l'ordre  du 
jour  et  autorise  les  lectures  :  il  renvoie  à  la  Commission  de 
publication  celles  de  ces  lectures  qui  lui  paraissent  de  nature 
à  motiver  l'intervention  de  celle-ci.  ♦ 

Art.  XVI.  —  Le  Secrétaire  rédige  le  procès-verbal  de 


—  133  — 

chaque  séance,  surveille  l'iiiipression  des  publications  et  leur 
distribution. 

Il  convoque  à  chaque  séance  tous  les  membres  de  la 
Société. 

Art.  XYII.  —  Le  Bibliothécaire -Archiviste,  qui  a  la  garde 
de  la  Bibliothèque  et  des  Archives  conservées  au  siège  de  la 
Société,  communique  sur  place  aux  membres  de  la  Société 
les  manuscrits  qu'ils  désirent  consulter;  il  leur  délivre, 
contre  récépissé,  les  livres  dont  ils  demandent  communi- 
cation ,  pour  un  temps  qui  ne  pourra  excéder  trois  mois. 

Il  tient  au  courant  l'inventaire  et  le  catalogue  méthodique 
et  alphabétique  des  livres,  papiers  et  ouvrages  formant  les 
archives  de  la  Société. 

Art.  XVIII.  —  Le  Conservateur  du  Musée  a  la  garde  des 
objets  qui  le  composent.  Il  communique,  sur  place,  aux 
membres  de  la  Société,  les  objets  que  ceux-ci  désirent 
consulter. 

Il  tient  au  courant  l'inventaire  et  un  catalogue  méthodique 
et  alphabétique. 

Art.  XIX.  —  Dans  les  trois  premiers  mois  de  l'année  le 
Trésorier  présente  à  Tapprobation  de  la  Société  les  comptes 
de  l'exercice  écoulé,  établit  le  budget  des  recettes  et 
dépenses  et  arrête  la  liste  définitive  des  membres  titulaires- 

Le  Trésorier  est  dépositaire  des  titres  de  rentes  ainsi  que 
des  médailles  remportées  par  la  Société. 

Il  contrôle  les  registres  de  réserve  des  volumes  et  fascicules 
publiés  par  la  Société,  vérifie  les  sorties  ainsi  que  les 
rentrées  correspondantes. 

COMMISSION      DE     PUBLICATION 

Art.  XX.  —  Une  Commission  de  publication,  composée  de 
onze  membres,  dont  font  partie  de  droit  M.  l'Inspecteur 
d'Académie ,  le  Président  et  le  Secrétaire  de  la  Société ,  est 
chargée  d'examiner  les  manuscrits  déposés.  Aucune  publi- 
cation ne  sera  faite  sans  son  autorisation. 

En  cas  de  vacance  de  l'un  de  ses  membres ,  il  est  pourvu  à 
son  remplacement  par  le  Bureau. 


—  134  — 

Elle  est  responsable  de  l'exécution  matérielle  de  tout  ce 
qui  est  publié  sous  le  sceau  de  la  Société  :  éditions  de 
manuscrits,  réimpressions,  etc. 

Elle  est  juge  de  la  forme  à  donner  aux  publications  et  de 
leur  opportunité ,  dans  les  limites  prévues  par  le  Budget. 

Elle  est  appelée  à  statuer,  pour  chaque  travail  d'impression, 
en  dehors  des  Fi'OL'ès-]\^rJjaux  et  des  Mémoires,  sur  le 
chifire  de  tirage  et  le  marché  à  intervenir  avec  l'imprimeur. 

Elle  surveille  la  mise  en  vente  des  ouvrages  de  la  Société. 

La  Conmiission  choisit  son  Secrétaire  parmi  les  huit 
membres  élus. 

Celui-ci  enregistre  les  entrées  et  sorties  des  manuscrits  et 
des  épreuves  et  consigne  sur  un  registre  les  décisions  de  la 
Commission.  Il  est  chargé  des  convocations. 

Les  décisions  sont  prises  au  scrutin  secret  et  à  la  majorité 
absolue  des  membres  présents. 

La  Commission  se  réunit  avant  et  après  chacune  des 
séances  de  la  Société  et  toutes  les  fois  qu'il  y  a  utilité. 

Le  Rapporteur,  nommé  au  scrutin  secret,  doit,  autant  que 
possible  dans  le  mois .  produire  par  écrit  ses  conclusions  et 
rendre  le  manuscrit  coté  et  paraphé. 

La  Commission  procède  alors  au  vote  pour  décider  :  le 
manuscrit  sera  publié  tel  qu'il  est  ;  ou  :  le  manuscrit  sera,  après 
les  modifications  signalées  à  l'auteur,  examiné  à  nouveau.  Si  le 
vote ,  en  fin  d'examen ,  est  favorable ,  le  Secrétaire  de  la 
Commission  transmet  le  manuscrit  au  Secrétaire  de  la 
Société  avec  la  mention  :  bon  à  composer;  s'il  est  défa- 
vorable, le  manuscrit  est  déposé  aux  Archives  de  la  Société. 

PUBLICATIONS 

Art.  XXL  —  La  Société  publie  les  Procès-Verbaux  de  ses 
séances. 

Elle  publie  en  outre  des  Mémoires  dans  lesquels  sont 
insérés  les  travaux  acceptés  par  la  Commission  de  publi- 
cation. 

Nul  travail  précédemment  imprimé  ne  doit  être  inséré 
dans  les  Mémoires. 

Art.  XXII.  —  La  Société  peut  également  éditer  d'anciens 

manuscrits  ou  même  réimprimer  d'anciens  ouvrages. 


—  135  — 

Ces  publications,  en  raison  de  leur  importance,  ne  pourront 
se  faire  qu'en  vertu  d'une  autorisation  spéciale  donnée  par 
la  Société  en  assemblée  générale. 

Tous  les  ouvrages  déposés  dans  les  Archives  de  la  Société 
pourront  être  publiés  par  elle  quand  l'auteur  n'aura  pas 
consigné  son  opposition  sur  le  manuscrit. 

Art.  XXIII.  —  Tout  manuscrit  remis  à  la  Société  devient 
sa  propriété.  L'auteur  toutefois  peut  le  publier  à  ses  frais,  si 
la  Société  n'entreprend  pas  cette  publication. 

Art.  XXIV.  —  Les  membres  titulaires  reçoivent  chacun 
un  exemplaire  de  toutes  les  publications  de  la  Société. 

Les  membres  correspondants  reçoivent  seulement  les 
procès -verbaux.  Ils  n'ont  part  aux  autres  distributions 
qu'autant  qu'ils  acquittent  le  prix  fixé  par  la  Société  pour 
chacune  de  ses  publications. 

Art.  XXY.  —  Cependant  tout  membre  correspondant  aura 
droit  à  un  exemplaire  du  volume  oîi  aura  été  imprimé  un 
mémoire  fourni  par  lui. 

Art.  XXVI.  —  L'auteur  d'un  travail  inséré  dans  les  publi- 
cations de  la  Société  a  droit,  aux  frais  de  celle-ci,  à  un  tirage 
à  part  de  20  exemplaires  avec  couverture  qui  ne  pourront 
être  mis  en  vente. 

Art.  XXVII.  —  Aucun  tirage  à  part  exécuté  aux  frais  de 
l'auteur  ne  pourra  être  vendu  avant  la  mise  en  vente  des 
volumes  de  la  Société. 

Art.  XXVIII.  —  La  Société  correspond  avec  les  autres 
Sociétés  françaises  et  étrangères  dont  les  travaux  peuvent 
l'intéresser  et  fait  avec  elles  des  échanges  de  publications. 

RÉUNIONS 

Art.  XXIX.  —  La  Société  tient,  autant  que  possible,  ses 
séances  ordinaires  le  premier  jeudi  de  chaque  mois  à  trois 
heures. 

Art.  XXX.  —  L'Assemblée  générale  publique  se  réunit 


—  136  — 
chaque   année,  dans   le  courant   de  mai,  sur  convocation 
spéciale. 

Art.  XXXI.  —  Indépendamment  de  cette  assemblée  géné- 
rale, la  Société  tient  des  séances  publiques  en  dehors  de 
Chartres. 

DISPOSITIONS     TRANSITOIRES 

Art.  XXXII.  —  Dans  le  cas  où  la  Société  cesserait  d'exister, 
les  registres,  titres,  papiers,  mémoires,  livres,  objets  d'art 
et  fonds  restant  en  caisse,  seraient  remis  entre  les  mains  de 
Fadministration  municipale  de  la  ville  de  Chartres,  pour 
être  répartis  entre  la  Bibliothèque  et  le  Musée  de  cette  ville. 

Art.  XXXIII.  —  Aucun  changement  au  règlement  ne 
peut  avoir  lieu ,  si  la  proposition  n'en  est  faite  par  tous  les 
membres  du  Bureau  ou  signée  par  dix  membres  titulaires. 
La  discussion  aura  lieu  dans  une  assemblée  générale,  sur 
convocation  spéciale. 

Dans  cette  question ,  comme  dans  toutes  celles  entraînant 
des  dépenses  importantes  et  non  prévues  au  budget,  la 
décision  ne  sera  valable  qu'autant  que  le  dixième  au  moins 
des  membres  titulaires  de  la  Société  seront  présents  à  la 
séance. 

A  une  seconde  convocation,  s'il  y  a  lieu,  la  décision  pourra 
être  prise,  quel  que  soit  le  nombre  des  membres  présents. 

Tous  changements  faits  aux  Statuts  seront  soumis  à 
l'approbation  du  Gouvernement. 

Chcii'tres,  le  2  mars  1899. 

M.  le  D'^  Gillard  signale  l'existence  de  tirages  des  publica- 
tions de  la  Société  faits  sur  papier  de  luxe  par  notre  imprimeur 
en  dehors  de  la  Société.  Il  demande  que  le  Bureau  examine 
la  suite  à  donner  à  cette  affaire.  Il  exprime  le  vœu  qu'aucun 
tirage  sur  papier  de  choix  ou  de  luxe  ne  soit  autorisé  qu'après 
un  avis  de  l'Assemblée  générale  ;  —  que  le  fonds  de  réserve 
des  exemplaires  des  publications  de  la  Société  soit  reconstitué; 
—  que  les  auteurs  puissent  au  moins  surveiller  la  correction 
des  épreuves  de  leurs  travaux.  Il  rappelle  les  réserves  qu'il 


—  137  — 

a  faites  sur  la  destination  future  d'un  clavecin  déposé  par  lui 
en  1803  au  Musée  de  la  Société,  réserves  consignées  dans 
nos  Procès- Verbaux,  t.  IX,  p.  122-128.  M.  le  Président  donne 
acte  à  M.  le  D'"  Gillard  de  sa  communication  et  de  ses  deskle- 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures  et  demie. 


NOUVEAUX  MEMBRES  ADMIS 

Membres  titulaires 

MM.  OuELLARD-GiLBERT  ;  présenté  par  MM.  Roger  Durand  et 
Tabbé  Langiois. 

l'abbé  Bellanger,  curé  de  Fontenay-sur-Conie  ;  présenté 
par  MM.  Bourgeois-Gaucheron  et  l'abbé  Sainsot. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  février. 

I.  —  envois  du  ministère. 

Bulletin  de  f Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 
4"  série,  tome  XXVI,  nov.-déc. 

Bulletin  historique  du  Comité  des  Travaux  historiques,  1897, 
n"'  3  et  4. 

Bulletin  archéoloyique  du  Comité  des  Travaux  Jiistoric/ues, 
1898,  P"  livraison. 

Bévue  des  Ktudes  grecques,  tome  XI,  n"  44,  oct-déc,  1898. 

11.    —   ÉCHANGES. 

Bulletin  de  la  Société  du  Vendômois,  tome  XXXVII,  1898. 

—  —      du  Maine,  tome  XLIII,  1898,  P'"  sem. 

—  —      de  Touraine,  t.  XI,  1898,  3«  et  4^  trim. 

—  —      de  l'Oise,  tome  XVII,  1898,  1'''  partie. 

—  —      de  Bunkerque,  1898,  2"^  fascicule. 

—  —       de  Stockholm,  1895. 

III.    —   ABONNEMENTS. 

Archives  historiques  du  Biocèse  de  Chartres,  n^  50. 
Bibliographie  dlùire-et-Loir,  n°  14,  février. 

Tome  X,  P.-V.  10 


—  138  — 

IV.    —   ACHATS. 

Die  Baniherger  domsculpturen,  par  le  D""  Veese. 
Catalogue  général  des  Manuscrits  français  de  la  Bibliothèque 
Nationale,  4  vol. 


SÉANCE  DU  13  AVRIL  1899 
Président  :  M.  R.  Durand.  —  M.  Denisart  ,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  R.  Durand,  abbé  Sainsot,  Am- 
blard,  Balandra,  Chaniberland,  Denisart,  Denos,  Escoffier, 
Gérondeau.  Gouin,  Lestrado,  Maugars,  Manger,  Ouellard, 
Ch.  Petrot,  D'"  Robin,  IV  Taillefer,  abbés  Crancée,  Haj^e, 
Langlois,  Métais,  Peschot. 

Excusés  :  MM.  Champagne  et  Petrot-Garnier. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
Admission  de  membres  nouveaux. 

M.  le  Président  annonce  que  M.  Amblard  a  donné  sa  dé- 
mission de  secrétaire  de  la  Société  et  que  le  Bureau  a  nommé 
à  sa  place  M.  Chamberland,  Agrégé  de  l'Université,  précé- 
demment archiviste -bibliothécaire.  Puis,  à  Tunanimité, 
M.  l'abbé  Langlois,  secrétaire  de  la  Commission  de  publi- 
cation, est  élu  membre  du  Bureau. 

M.  le  Président  annonce  le  décès  de  M.  Georges  Duplessis. 
«  La  Société  archéologique  a  perdu,  dit-il,  le  20  mars,  un 
de  ses  membres  les  plus  éminents  en  la  personne  de 
M.  Georges  Duplessis,  membre  de  l'Institut  (section  des 
Beaux-Arts)  et  directeur  du  département  des  Estampes  à  la 
Bibliothèque  Nationale.  M.  Duplessis  a  publié  de  remar- 
quables travaux  sur  la  gravure  et  les  costumes  historiques. 
Il  est  de  plus  l'auteur  de  V Inventaire  de  la  (Jolledion  des 
Estampes .   » 


—  139  — 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  reçus  peudant  le  mois 
de  mars. 

M.  le  Président  fait  observer  qu'il  est  deux  fois  question, 
dans  la  Revue  de  la  Société  des  Eludes  historiques,  de  notre 
distingué  confrère,  M.  l'abbé  Langlois,  au  sujet  de  la 
Chanson  du  Voltiijeur  du  Premier  Knipire  et  de  la  Bihlio- 
graphie  d' Eure-et-Loir  ;  il  fait  savoir  que  le  Bulletin  do  la 
Société  de  la  Charente  contient  un  important  travail  de 
M&'  Barbier  de  Montault,  relatif  au  Trésor  de  Cherves. 
L'auteur  y  décrit  par  analogie  le  Triptyi/ue  de  X.-D.  de 
Chartres . 

M.  le  Président  propose  d'organiser  une  séance  publique. 

La  proposition  est  adoptée  à  l'unanimité. 

Il  expose  les  raisons  pour  lesquelles  le  théâtre  lui  semble 
le  lieu  de  réunion  préférable.  —  Adopté. 

La  question  de  l'heure  est  agitée.  M.  le  Président  fait 
valoir  les  arguments  qui  militent  en  faveur  de  la  soirée. 
Après  une  discussion  à  laquelle  prennent  part  M.  le  D'' Robin 
et  M.  l'abbé  Métais,  l'Assemblée  se  prononce  pour  l'après- 
midi. 

M.  le  Président  parle  ensuite  de  l'excursion  archéologique 
annuelle.  Aller  à  Bonneval  et  à  Alluyes,  fort  intéressantes 
localités  de  ce  département,  serait  très  facile  grâce  au 
tramway  Lèves-Bonneval,  récemment  inauguré.  Mais  il 
pense  qu'il  serait  peut-être  préférable  de  visiter  cette  année 
Chantilly.  Chantilly  ofïre  un  intérêt  hors  ligne  avec  son 
château,  ses  collections  d'art,  sa  bibliothèque,  son  parc,  ses 
écuries  monumentales.  Il  espère  que  nous  aurions,  cette 
année,  des  facilités  exceptionnelles  et  des  guides  hors  de 
pair.  Après  un  court  échange  d'observations,  la  proposition 
est  adoptée. 

M.  Paul  Balandra,  fils  de  notre  confrère,  communique  à  la 
Société  une  photographie  de  la  pierre  tombale  de  .Jean- 
Armand  de  la  Vove  de  Tourouvre  (v.  1672-1733),  mort 
évêque  de  Rhodez,  et  issu  dune  vieille  famille  du  Pays 
Chartrain  «  gentem  apud  Carnutenses  perantiqua  nohilitate  et 
militari  gloria  conspiicuam.  » 

Cette  pierre  tombale  se   trouve   dans  l'église   de  Salles- 


—  14(3  — 

Curan  (Aveyron).  Les  évoques  de  Rhodez  avaient  une  rési- 
dence dans  ce  bourg. 

M.  Paul  Balandra  se  tient  k  la  disposition  do  la  Société 
pour  plus  amples  renseignements. 

M.  le  Président  prie  M.  Balandra  de  transmettre  à  son  fils 
les  remerciements  de  la  Société,  il  lui  semble  que  cette 
inscription  funéraire  pourrait  prendre  place  dans  notre  ou- 
vrage sur  les  Pierre.^  toiiilmics. 

M.  l'abbé  Langlois  donne  lecture  des  passages  essentiels 
d'un  article  de  M.  Maurice  Dumoulin,  paru  dans  la  Revue  des 
Etudes  historiques  (avril-mai  1899).  L'auteur  y  préconise  le 
groupement  des  Sociétés  savantes  en  vue  de  travaux  com- 
muns ,  notamment  de  recherches  bibliographiques.  L'As- 
semblée se  déclare  favorable  en  principe  au  projet  de 
M.  Dumoulin. 

M.  l'abbé  Métais  fait  observer  que  malgré  la  lettre  for- 
melle des  nouveaux  Statuts,  plusieurs  sociétaires  n'ont  pas 
reçu  de  lettres  de  convocation  à  la  séance.  M.  le  Président 
déclare  que  le  soin  le  plus  scrupuleux  sera  apporté  à  la  ré- 
vision de  la  liste  des  membres  de  la  Société  et  à  l'envoi  des 
lettres  de  convocation. 

M.  l'abbé  Métais  dit  que  les  sociétaires  étrangers  à  Chartres 
qui  viennent  retirer  les  publications  auxquelles  ils  ont  droit,, 
ne  trouvent  pas  toujours  l'appariteur  de  la  Société,  qui  est 
presque  toujours  absent  de  son  bureau  l'après-midi.  Il  de- 
mande que  toutes  les  publications  de  la  Société  leur  soient 
envoyées  régulièrement  par  la  poste  :  il  pense  que  nos 
confrères  éloignés  s'intéresseraient  davantage  à  nos  travaux 
et  seraient  plus  attachés  à  la  Société.  11  voudrait,  d'ailleurs, 
que  toutes  nos  publications  fussent  périodiques,  particuliè- 
rement les  Pierres  tombales  et  le  Cartulnire  de  Notre-Dame- 
de-Josaphat,  ce  qui  nous  permettrait  de  bénéficier  des  tarifs 
réduits.  Il  estime  la  dépense  à  trois  cents  francs  au  maximum, 
et  ne  la  juge  pas  excessive  pour  une  Société  aussi  riche  que 
la  nôtre.  Après  une  courte  discussion,  la  proposition  de 
M.  l'abbé  Métais  est  prise  en  considération  et  renvoyée  à 
l'examen  de  la  Commission  de  publication. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


—  141  — 

NOUVEAUX     MEMBRES    ADMIS 
Membres  titulaires 

MM.  GuiLLEN  (Auguste),  place  des  Halles,  à  Chartres;  pré- 
senté par  MM.  Roger  Durand  et  Gérondeau. 

QuiNTART  (Martial),  à  la  Villette-Saint-Prest  ;  présenté 
par  MM.  Ouellard-Gilbert  et  l'abbé  Langiois. 

D''  Taillefer,  à  Chàteauneuf;  présenté  par  MM.  Roger 
Durand  et  le  D""  Robin-Massé. 

Toussaint  (Edouard),  conducteur  principal  des  Ponts 
et  Chaussées,  rue  Muret,  à  Chartres  ;  présenté  par 
MM.  Denos  et  Chamberland. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  mars. 

I.    —   ENVOIS   DU  MINISTÈRE 

Metteiisi»  II,  fondation  Post. 

Bihiiothrqiie  de  F  École  des  Chartes,  t.  LIX,  0*=  livr. 

Journal  des  Savants,  cahiers  de  janvier  et  février. 

II.    —   DONS 

Documents  manuscrits  relatifs  aux  Templiers  à  Chartres 
et  en  Eure-et-Loir  (domaines  de  la  Commanderie  de  Sours, 
maison  des  Hospitaliers  à  Chartres,  etc.),  don  de  M.  Lestrade. 

Visite  à  l'abbaye  du  Breuil- Benoît,  don  de  M.  le  comte  de 
Reiset. 

Le  masque  de  fer  et  le  livre  de  M.  Frantz  Funck - Brentano , 
Légendes  et  archives  de  la  Bastille,  Mattioli.  —  Don  de 
Fauteur,  M.  Loquin. 

Xote  sur  les  Crânes  humains  quaternaires,  Bréchamps.  — 
formation  delà  Nation  française,  don  de  M.  Fouju,  au  nom 
de  M.  de  Mortillet. 

III.    —   ÉCHANGES 

Bévue  historique  et  archéologique  du  Maine,  t.  XLIV. 
Bulletin  de  la  Touraine,  V  trim.  1898. 

Mémoires  de  la  Soci(''t(''  arcJié()loffi(/uc  lorraine,  t.  48  (3"sér.) 
Id.  Compte  rendu  des  fêtes  du  cinquantenaire 

de  la  Société. 


—  142  — 

Bulletin-Revue  du  Bourbonnais. 
Revue  de  la  Société  des  Etudes  historiques. 
Bulletin  et  Mémoires  de  la  Société  archéologique  de  la  Cha- 
rente (1897),  avec  album. 
L'inventaire  du  Musée  national  de  Costa-Rica. 

IV.  —  ABONNEMENTS 

Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  n°'  de  mars  et  avril. 
Archives  historiques  du  diocèse  de  Chartres  (mars). 
Revue  des  questions  historiques,  ISO*^  livraison. 
Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  x,  1'"*'  liv. 


SEANCE  DU  4  MAI  1899 
Président  :  M.  Roger  Durand.  —  M.  Denisart,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Roger  Durand,  Bellier  de  la 
Chavignerie,  abbé  Sainsot,  Dauzat,  Bernier,  Brosseron, 
Buisson,  Gabriel  Buisson,  Champagne,  Choppard,  Denisart, 
Denos,  Doré,  Duchon,  Escoffîer,  Gabriel,  Germond,  Géron- 
deau,  Goupillon,  Haudié,  Lehr,  Maugars,  Manger,  Ouellard, 
Charles  Petrot,  D""  Robin,  D""  Taillefer,  abbés  François,  Haye, 
Langlois,  Métais,  Vaurabourg. 

M.  Chamberland  excusé. 

Le  procès  verbal  de  la  dernière  séance  est  adopté. 

Admission  de  membres  nouveaux. 

M.  le  Président  donne  lecture  —  du  programme  du  Congrès 
archéologique  de  France,  qui  se  tiendra  cette  année  à 
Màcon ,  —  d'une  lettre  de  M.  Fouju,  relative  à  une  excur- 
sion archéologique  k  Chàteaudun  et  à  Saint-Denis-les-Ponts, 
proposée  par  M.  de  Mortillet,  conservateur  dn  Musée  de 
Saint-Germain-en-Laye. 

Liste  des  ouvrages  reçus  et  des  dons  divers  faits  à  la 
Société  en  avril  dernier. 


—  143  — 

Communication  de  'SI.  le  Président,  au  sujet  d'une  décou- 
verte de  deux  sarcophages  mérovingiens  k  Dreux. 

Don  par  M.  l'abbé  Guillaumin,  de  Testampage  d'une  pierre 
tombale  d'un  professeur  de  Thiron.  Cette  pièce  est  inté- 
ressante ;  elle  n'existe  qu'à  l'état  fragmentaire.  La  Société 
vote  des  remerciements  au  donateur. 

M.  l'abbé  Sainsot  lit  un  compte  rendu  relatif  aux  travaux 
de  la  Société  archéologique  et  fait  l'historique  de  cette 
Société  depuis  sa  création  jusqu'à  nos  jours. 

M.  Bernior,  ancien  notaire  à  Châteauneuf-en-Thimerais, 
donne  lecture  d'une  notice  relative  à  une  ancienne  chapelle 
située  rue  Saint-Thomas,  à  Châteauneuf.  Cette  chapelle,  qui 
n'offre  que  pou  d'intérêt  au  point  de  vue  architectural,  ren- 
ferme plusieurs  inscriptions  intéressantes  gravées  sur  pierre. 
L'une  de  ces  inscriptions  est  relative  à  Edouard  Grin,  clerc 
et  porte-croix  de  Saint-Thomas  de  Cantorbéry  (Thomas 
Becket).  Edouard  Grin  assistait  au  meurtre  de  l'évêquo  de 
Cantorbéry  et  le  protégea  contre  ses  meurtriers.  (29  dé- 
cembre 1170).  L'auteur  communique  les  dessins  des  inscrip- 
tions, blasons,  etc.,  relatifs  à  son  sujet.  Pour  remettre  en 
mémoire  dans  quelles  circonstances  le  saint  prélat  fut  mis  à 
mort,  aux  pieds  même  du  maître-autel  de  sa  cathédrale,  par 
quatre  gentilshommes  de  la  cour  de  Henri  II  Plantagenet,  duc 
de  Normandie  et  roi  d'Angleterre,  il  lit  une  notice  extraite 
d'un  livre  déjà  ancien.  Ce  récit,  d'un  style  fort  naïf,  s'étend 
longuement  sur  les  miracles  qui  s'opéraient  autour  du  tombeau 
de  saint  Thomas  et  sur  la  dévotion  des  paysans  Normands. 
M.  l'abbé  Métais  proteste  en  disant  que  des  légendes  sem- 
blables, empruntées  à  des  sources  sans  valeur  et  qui  ne  font 
nullement  autorité  en  matière  d'histoire  et  d'archéologie,  ne 
sauraient  être  imprimées  dans  nos  Mémoires.  M.  le  Président 
fait  observer,  ainsi  que  l'auteur  lui-même,  qu'il  ne  s'agit 
point  là  d'opinions  personnelles,  mais  d'une  simple  citation 
empruntée  à  une  chronique.  Le  travail  de  M.  Bernier  est 
renvoyé  à  la  Commission  de  publication. 

On  propose  de  nommer  une  Commission  chargée  de  tenir 
la  Société   au  courant  des   travaux  de  restauration   de   la 


—  144  — 

Cathédrale.  Sont  nommés  membres  de  cette  Commission  : 
MM.  Bellier  de  la  Chavignerie,  Lehr  et  Denisart. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures  nn  quart. 


LA  CHAPELLE  DE  SAINT  THOMAS  DE  tlANTORBERY 

A    CHATEAUNEUF 

«  La  petite  ville  de  Chàteauneul",  chef-lieu  de  canton  de 
Farrondissement  de  Dreux  [Eure-et-Loir),  ancienne  capitale, 
du  pays  connu  sous  le  nom  de  Thimeruis,  plus  tard  siège 
d'une  baronnie-pairie,  et,  à  une  époque  i)lus  rapprochée, 
chef-lieu  du  district  du  Ihnts-de-la-Mouttujnc,  est  aussi  pauvre, 
en  monuments  qu'elle  est  riche  en  souvenirs  historiques.  De 
son  château-fort  et  des  trois  enceintes  élevées  successive- 
ment pour  la  protéger  contre  les  incursions  ennemies,  il  ne 
reste  rien,  sinon  des  fossés  fangeux.  Cependant,  elle  possède, 
dans  l'un  de  ses  faubourgs,  dans  une  rue  allant  de  la  route 
de  Chartres  à  celle  de  Nogent-le-Roi,  et  appelée  rue  Saint- 
Thomas,  une  chapelle  susceptible  de  fixer  l'attention  de 
riiistorien.  Masquée  par  des  maisons  et  des  murs  qui  la 
dérobent  aux  yeux  des  passants,  ce  n'est  guère  que  de  la 
route  de  Chartres  qu'on  peut  l'apercevoir. 

Construite  en  maçonnerie  de  pierres  de  silex  et  couverte 
en  tuiles,  cette  chapelle  ne  diffère  guère  des  autres  bâti- 
ments qui  l'entourent  que  par  quelques  piliers  et  contreforts, 
plus  ou  moins  anciens,  les  uns  en  grisou,  les  autres  en 
moellon,  et  n'offre  rien  de  remarquable  au  point  de  vue 
architectural.  Mais  si,  poussé  par  un  sentiment  de  curiosité, 
on  veut  se  donner  la  peine  de  franchir  l'unique  porte  prati- 
quée dans  le  mur  situé  au  midi  (la  porte  principale  ayant  été 
bouchée  par  un  mur  en  maçonnerie),  et  entrer  dans  cette 
chapelle,  on  est  tout  d'abord  surpris  de  se  trouver  au  milieu 
d'une  vaste  nef  de  21  mètres  35  centimètres  de  long  sur 
7  mètres  de  largo,  éclairée  jadis  par  quatorze  fenêtres,  dont 
six  dans  le  mur  du  côté  nord,  six  dans  le  mur  au  midi,  une 
au-dessus  de  ce  qui  l'ut  la  porte  d'entrée  principale,  et  une 
dans  le  mur  do  la  pointe  où  devait  se  trouver  l'autel.  Aujour- 
d'hui, il  n'en  existe  plus,  au  midi,  que  quatre  sur  six,  et  encore, 
dans  l'une  d'elles,  celle  du  milieu,  a  été  pratiquée  la  porte 


—  145  — 

d'entrée  actuelle.  Les  deux  autres  ont  été  bouchées  par  un 
mur  plein,  qui  laisse  apercevoir  une  partie  de  leur  entourage 
en  pierres  de  taille.  Les  onze  fenêtres  encore  existantes  sont 
bien  conservées,  sauf  les  vitraux  qui  ont  été  remplacés  par 
un  mur  (mi  maçonnerie  blanchi  ;ï  la  chaux.  Ces  fenêtres  du 
style  voiiinn.  mesurent  environ  trois  mètres  de  haut  sur  un 
mètre  cinquante  centimètres  de  large,  et  sont  entourées 
d'une  moulure  ronde,  sculptée  dans  la  pierre.  La  voûte,  qui 
n'existe  plus,  devait  avoir  une  hauteur  de  dix  mètres  environ. 
Elle  était  supportée  par  une  superbe  charpente  en  bois  de 
chêne  et  de  châtaignier  que  Ton  voit  encore  et  qui  est  dans 
un  parfait  état  de  conservation  ^ . 

Après  cet  examen  d'ensemble,  si  l'on  se  tourne  du  côté  du 
chœur,  on  aperçoit  dans  le  mur  oii  elles  sont  encastrées, 
sept  pierres  dans  lesquelles  sont  sculptés  et  gravés  des 
dessins  et  des  inscriptions  renfermant  des  documents  très 
curieux  sur  l'origine  de  cette  chapelle.  Six  de  ces  pierres 
sont  rangées  symétriquement  de  chaque  côté  de  la  fenêtre, 
deux  par  deux,  de  manière  à  se  faire  pendant  l'une  à  l'autre. 
La  septième  est  placée  au-dessus  du  cintre. 

La  première  de  ces  pierres,  la  plus  intéressante,  est  une 
pierre  carrée  d'environ  trente  centimètres  de  côté,  située  à 
gauche  et  portant  l'inscription  suivante  :  u  Cette  chapelle  a 
»  été  hâtie  en  l'an  1189  par  Edouard  Grin,  celui  qui  a  reçu  sur 
»  le  bras  le  premier  coup  d'épée  porté  sur  la  tête  de  saint 
»   Thomas^  archevêque  de  Cantorbéry,  le  29  décembre  1170.  » 

Il  est  facile  de  reconnaître  qu'il  s'agit  là  de  Thomas  Becket. 
Quant  à  Edouard  (irin,  on  verra  plus  loin  quel  était  cet 
homme  qui  avait  eu  la  pensée  de  venir  élever  une  chapelle 
en  cet  endroit.  Mais  avant  de  continuer  la  descrii)ti()ii  des 
autres  pierres,  il  est  peut-être  bon  de  rappeler  en  quelques 
mots  la  tin  tragique  de  Thomas  Becket,  auquel  lé  roi  d'Angle- 
terre, Henri  II,  dans  un  moment  de  colère,  était  allé  précé- 
demment jusqu'à  enlever  l'archevêché  : 

«  L'archevêque,  dit  la  chronique,  se  débattit  contre  les 


'  Malheiireiisonient  on  no  |;i(nil  pins  ju,i'cr  do  FelTet  produit  par  la  hauteur  de 
cotte  voùto.  La  nota  été  coupée  dans  le  sens  de  sa  hautenr  par  un  inmiouse 
plandier,  qui,  d'en  bas,  empêche  (rapeirevoir  et  la  charpente  qui  hi  sdulonait 
et  les  parties  de  la  chapelle  les  plus  intéressantes  à  étudier.  Il  faut  pour  les  voir 
monter  sur  le  plancher. 


—  146  — 

«  quatre  satellites  qui  étaient  venus  sans  nul  doute  avec 
«  Tintention  de  le  tuer,  et  déclara  forniellement  qu'il  ne 
»  sortirait  point  de  son  église,  et  les  contraindrait  d'exécuter 
■»  sur  la  place  même  leurs  intentions  ou  leurs  ordres.  Alors 
»  Reg'inald-Fitz-Urse  leva  son  épée  ;  ce  que  voyant  Edouard 
))  Grin,  clerc  et  porte-croix  de  l'archevêque,  qui  l'assistait 
«  comme  d'habitude,  tendit  le  bras  et  reçut  le  coup  qui  lui 
»  détacha  presque  le  poignet.  Saisi  de  trouble  et  d'efï'roi, 
»  l'assassin  recula  un  instant  ;  mais  entendant  ses  trois 
»  complices  qui  lui  criaient:  «  Frappez  !  Frappez  !  )^  il  s'élança 
»  de  nouveau  sur  l'archevêque  et  lui  fendit  la  tête,  dont  la 
»  cervelle  jaillit  sur  les  piliers  et  sur  les  dalles.  » 

Edouard  Grin.  qui  était  normand  et  non  pas  sa.xon,  comme 
le  veulent  certains  chroniqueurs,  revint  en  France  en  1189, 
fit  élever  la  chapelle  dont  il  s'agit  et  la  dédia  à  saint  Thomas 
de  Cantorbéry,  qui  avait  été  canonisé  comme  martyr,  deux 
ans  après  sa  mort. 

On  lit  ces  mots,  gravés  dans  l'embrasure  d'une  fenêtre 
placée  à  gauche  de  la  nef,  la  deuxième  en  partant  du  chœur  : 
«  EX  DONO  D.  NI  ». 

Il  y  a  tout  lieu  de  croire  aussi  qu'Edouard  Grin  déposa 
dans  cette  chapelle,  comme  une  relique  précieuse;  la  parcelle 
de  la  cervelle  du  saint  prélat  qu'il  avait  rapportée  avec  lui 
d'outre-mer,  comme  le  constate  l'inscription  suivante  gravée 
dans  l'encadrement  de  la  pierre  placée  au-dessus  du  cintre 
de  la  fenêtre  du  chœur  : 

«  Ba(y  sous  les  règnes  de  PJiiîïppe  et  Richard,  roïs  de 
»  France  et  d'Angleterre,  sous  Je  nom  de  Saint  Thomas,  par 
n  Edouard  Grin,  qui  a  apporté  de  la  cervelle  du  saint  martyr  \ 


^  De  son  rôte,  Jean  de  Salisbiirv,  autre  fidèle  compagnon  de  Thomas  Becket 
et  son  secrétaire,  avait  recueilli  du  sang  du  saint  Prélat,  qu'il  donna  à  l'église 
cathédrale  de  Chartres  lorsqu'il  devint  évèque  (lt77).  Voici  ce  qu'on  lit  à  ce 
sujet  dans  le  Cartnlaire  de  Noire-Dame  de  Chartres,  éd.  1X65,  page  20  : 

«  Johannes  fuit  sexagL'sinuis  (episcopus)...  Hic  Johannes  tuerai  socius  Sancti 
Thome.  Cantariensis  archiepiscopi  ;  Vir  magna?  religionis...  dua  vasa  preciosa, 
unum  ciim  smiguinc  heati  Tlioine  adhuc  stillante...  dédit.  » 

Ce  sang,  consei'vé  dans  des  fîliules  ou  ampoules,  «  en  scmblance  de  vin  et 
d'eau,  (fest-à-dire  miraculeusement  liquide,  »  dit  (Tarnier  de  Pont-Sainte- 
.Maxence,  contemporain  de  rarchevèque,  dans  son  poème  sur  la  Vie  et  mort  de 
Thomas  Beckel,  était  doimé  aux  rois,  princes,  ducs,  harons  et  gens  de  lignage 
et  de  toute  langue,  qui  venaient  le  requérir  en  dreit  pèlerinage.  » 


—  147  — 

Quant  au  milieu  de  rencadrenieut  dont  on  vient  de  parler, 
il  est  rempli  par  une  pierre  tendre  dans  laquelle  Touvrier 
sculpteur,  peu  habile,  a  tracé  : 

1"  Dans  la  partie  supérieure,  les  armes  du  roi  de  France 
(3  fleurs  de  lis  posées  deux  en  chef  et  une  en  pointe,  et 
l'écu  surmonte  d'une  couronne  ouverte,  rehaussée  elle-même 
de  fleurs  de  lis)  ; 

2°  Au-dessous  do  ces  armes,  un  Irianiilc  dont  les  deux 
l^ointes  de  la  base  sont  terminées  [)ar  deux  panaches  produi- 
sant un  effet  grotesque  ; 

3°  Entre  ces  deux  panaches,  un  petit  vase  à  pied  dans  Fin- 
térieur  duquel  est  ligure  à  sa  partie  supérieure,  un  cercle,  et 
au-dessus  de  ce  vase  les  trois  lettres  I  H  S,  le  tout  ayant 
probablement  pour  but  de  représenter  le  Saint  Sacrement  : 
un  calice  et  une  hostie  ; 

4°  Au-dessous  du  triangle  et  autour  du  calice,  des  lettres 
en  partie  séparées  les  unes  des  autres.  En  rassemblant  ces 
lettres,  on  peut  arriver  à  recomposer  l'invocation  suivante  : 

«  0  MARIA  M.  R.  (mater)  de  (i),  pa(r)ce  redemtis  fratribus.  » 

Ou  bien  : 

«  0  MARIA  M.  R.  I  mater)  DE(i), 

(sous-entendu  ora  pro)  fratribus  face  redemptis  »  '. 

Il  est  fort  probable  que  la  chapelle  de  Saint-Thomas,  placée 
comme  elle  l'était,  près  et  en  dehors  des  fortifications,  eut 
à  subir  par  suite  des  sièges  que  la  ville  de  Châteauneuf  fut 
appelée  à  soutenir  à  diverses  reprises,  des  dégradations  très 
sérieuses  ayant  nécessité  des  réparations  et  même  une  res- 
tauration complète.  Nous  en  trouvons  la  preuve  dans  une 
pierre  fixée  à  droite  de  la  fenêtre  et  faisant  le  pendant  de  la 
première  décrite  plus  haut.  Cette  inscription  est  ainsi 
conçue  : 

«  DU  RÈGNE  DE  LOUIS  XV  CETTE  CHAPELLE  RETABLIE,  EN 
»  1741,  PAR  DOM  DESCORCHES,  PRETRE  TITULAIRE,  ET  PAR  DOM 


'  La  Commission  rpgretto  ([uc  crUo  Iccliirc   ne  suit  pas  accompagnée  d'un 
estampage. 


—  148  — 

»  DUBOSC,  PRETRE  ET  CHANOINE  P.  DE  LABBAYE  DE  BONNEYAL 
*  »  ET  PAR  LES  SOINS  DE  P.  CH.  GUILLE  GARDE  MARTEAU  '. 

Pour  terminer  l'étude  descriptive  des  sept  pierres  entou- 
rant la  fenêtre  du  chœur,  il  reste  k  examiner  les  quatre  se 
trouvant  de  chaque  côté  et  au  milieu. 

Les  deux  du  haut,  exactement  semblables  et  placées  toutes 
les  deux  dans  un  encadrement  en  pierres,  représentent  éga- 
lement les  armes  de  France  et  offrent  cette  particularité 
que,  sauf  dans  sa  partie  supérieure,  où  il  est  surmonté  de  la 
couronne  fleurdelisée,  l'écusson  est  entouré  par  un  collier 
rappelant  assez  celui  de  Tordre  de  Saint-Michel,  formé  de 
coquilles  réunies  par  une  chaînette  d'où  pendait  une  médaille 
rei)résentant  saint  Michel  terrassant  le  dragon.  Dans  le  mé- 
daillon de  la  pierre  l'image  est  complètement  effacée.  Aussi 
se  demande-t-on  si  c'est  bien  le  collier  de  cet  ordre  qu'on  a 
voulu  représenter  sur  cette  pierre?  La  raison  principale  de 
douter  est  la  suivante  :  Dans  la  partie  supérieure  de  l'écusson 
se  trouve  gravée  l'année  1189,  date  de  la  construction  de  la 
chapelle  et  ce  n'est  que  le  L"'août  14(59,  que  l'ordre  en  ques- 
tion lut  institué  par  Louis  XI,  à  Amboise,  en  l'honneur  de 
saint  Michel,  patron  de  France.  A  gauche  et  à  droite  de  la 
fleur  de  lis  en  pointe,  sont  tracées  les  lettres  e  g  (probable- 
ment Edouard  Grin). 

Enfin  les  deux  dernières  pierres,  également  pareilles  et 
placées  aussi  dans  un  encadrement  en  pierres,  représentent 
une  seule  fleur  de  lis,  sculptée  au  milieu  d'un  entourage  par- 


^  Marteau,  fer  avec  lequel  les  officiers  des  Eaux-et-Forèts  marquent  les  arbres 
(lu'il  l'aul  couper  lors  des  ventes  et  adjudications  de  bois.  En  vertu  de  Tordou- 
uance  de  1GG9,  le  marteau  était  déposé  dans  un  cotlre  à  trois  clefs,  dont  l'une 
était  entre  les  mains  du  (jarde-marteau.  11  y  avait  alors  à  Chcàteauneul  une 
maîtrise  des  Eau\-et-Foi'èts. 

En  ce  qui  concerne  dom  DesCorches,  on  trouve,  dans  un  acte  passé  en  1752, 
devant  Jacques  Gouget,  principal  tabellion  royal  de  la  ville,  baronnie,  bailliage 
et  siège  royal  de  Cbàteauneui-eii-Thyuierais.  paroisse  de  Thymer,  y  demeurant, 
un  aveu  de  foy  et  hommage  rendu  à  très  haut  et  très  puissant  seigneur  Jeau- 
Haptiste-François  Desmaretz,  marquis  de  Maillebois  et  Blévy,  maréchal  de 
France,  grand  d'Espagne  de  première  classe,  seigneur  chastelain  de  Favières, 
seii^iieur.  baron,  capitaine  et  gouverneur  de  Chàteauneuf  et  autres  lieux,  par 
dom  Robert  Des  Corchrs,  prestre  et  religieux  de  l'ordre  de  Saint-Benoist, 
congrégation  de  Saint-Maur,  prieur  titulaire  du  prieuré  de  Saint-Thomas-lès- 
Chàteauneul',  membre  de  l'abbaye  de  Bonueval,  diocèse  de  Chartres,  relevant 
et  mourant  en  fief  de  la  dite  baronnie  de  Chàteauneuf. 


—  149  — 

ticulior  seuiblant  remplacer  réciisson.  A  droite  et  à  gauche, 
sont  placées,  comme  en  chef,  deux  coquilles,  et  dans  chacun 
des  angles  du  has,  figurent  deux  bourdons,  en  snuloir.  De 
chaque  côté  de  ces  bourdons  sont  gravées  encore  les  deux 
initiales  E  g. 

Une  remarque  importante  à  faire,  relativement  à  l'origine 
de  ces  pierres,  est  la  suivante  :  c'est  que  toutes  paraissent 
appartenir  à  une  époque  postérieure  à  celle  de  la  construction 
primitive  de  la  chapelle.  La  forme  des  lettres  employées 
dans  les  inscriptions,  celle  surtout  des  chiffres,  le  collier  de 
l'ordre  de  Saint  Michel  qui  figure  sur  deux  d'entre  elles,  tout 
semble  l'indiquer.  Il  est  à  peu  i)rës  certain  que  ces  pierres 
sont  contemporaines  du  rétablissement^  effectué  sous  le  règne 
de  Louis  XV,  époque  à  laquelle  elles  ont  dû  être  fixées  dans 
la  muraille. 

La  chapelle,  dont  on  vient  de  passer  en  revue  les  parties 
principales,  ne  paraît  pas  présenter  d'autres  particularités 
dignes  d'appeler  fattention  des  archéologues  ou  des  histo- 
riens. Mais  il  n'est  peut-être  pas  inutile  de  dire  en  terminant 
que  cet  édifice  fut  fermé  à  l'exercice  du  culte  en  1789,  et 
vendu  à  cette  époque,  comme  bien  national.  » 

E.  Bernier. 

NOUVEAUX     SOCIÉTAIRES    ADMIS 

Membres  Jionoraires 

MM.  DoRÉ-BoNVALLET,  aucieu  entrepreneur,  rue  des  Bou- 
chers ;  présenté  par  MM.  Ouellard-Gilbert  et  l'abbé 
Langlois. 

Goupillon  (Arthur),  ingénieur  civil,  ancien  sous-direc- 
teur de  la  C'""  de  Y  Est-Algérien  ;  présenté  par 
MM.  Roger  Durand  et  Ouellard-Gilbert. 

Gdérineau  (Victor),  instituteur  à  Dammarie;  présenté 
par  MM.  Denos  et  le  D""  Robin-Massé. 

Hervé,  directeur  de  la  succursale  de  la  Société  Géné- 
rale à  Chartres  ;  présenté  par  MM.  Roger  Durand  et 
Chevallier-Letartre. 

Huet  (Albert),  à  Voise,  par  Anneau  ;  présenté  par 
MM.  le  D'  Bouchard  et  Chamberland. 


V 


—  150  — 
M.    Lelong  (Diogène),  négociant  à  Chartres,  place  Marceau; 
présenté  par  MM.  Chamberland  et  l'abbé  Langlois. 

Membre  correspondant 

M.  Lanore  (Maurice),  licencié  ès-lettres,  archiviste-paléo- 
graphe à  Bordeaux  ;  présenté  par  MM.  Roger  Durand 
et  Tabbé  Lana'lois. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  d'avril 

I.    —  ENVOIS   DU   MINISTÈRE 

Conipte-rendn  des  séances  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-Lettres,  janvier-février  1899. 

Bulletin  archéologique  du  Comité  des  Travaux  historiques, 
1808,  2Mivr. 

Annuaire  des  BiJiIiothrqucs  et  des  Archives. 

IL   —  DONS 

E.  Piette  et  Delaporterie  :  Ktudes  d'ethnographie  préhisto- 
rique. 

L.  Guignard  de  Butte  ville,  Blois  et  son  état  civil. 

M.  Besnard,  de  Saint-Denis  :  portrait  sur  vélin  de  M.  Merlet. 

M.  Goupillon,  2  vues  photographiques  :  Timgad  et  Lambèse. 

Estampage  d'une  pierre  tombale.  —  Don  de  M.  l'abbé 
Guillaumin. 

III.    —    ÉCHANGES 

Annuaire  de  la  Société  philotechnique,  t.  57,  1898. 
Bulletin  de  la  Société  de  la  Corrèze,  janvier-mars  1809. 
Bulletin  de  la  Société  de  Langres,  n"  58,  janvier  1899. 
Mémoires  de  la  Société  académique  de  l'Aube,  1808. 

IV.    —   ABONNEMENTS 
Archives  du  Diocèse  de  Chartres,  n°  du  25  avril. 


—  151  — 

SÉANCE  DU  8  JUIN  1899 
Président  :  M.  Roger  Durand.  —  Secrétaire  :  M.  Chamberland. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  ]NLM.  Roger  Durand,  abbé  Sainsot, 
Amblard,  Appay.  Bernier,  Bourgeois-Gaucheron,  Brosseron, 
Buisson,  Chamberland,  Chevallier-Letartre,  Denisart,  Denos, 
Doré,  Diichon,  Escoffier,  Gabriel,  Gérondeaii,  Goupillon, 
D""  Gillard,  Maugars,  Armand  Mouton,  Ouellard-Gilbert, 
Ch.  Petrot,  D''  Robin,  Tachot,  D'  Taillefer,  abbés  François, 
Haye,  Langlois,  Métais,  Thevert. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté, 
après  une  observation  de  M.  Armand  Mouton.  M.  A.  Mouton 
fait  remarquer  que  les  membres  de  la  Société  chargés  de 
suivre  les  travaux  de  la  Cathédrale,  devront,  pour  entrer 
dans  les  chantiers,  obtenir  Tautorisation  de  M.  Tlnspecteur 
des  travaux  et  être  accompagnés.  Il  y  a  tout  lieu  d'espérer 
que  cette  autorisation  sera  accordée  ;  et  M.  Mouton  lui- 
même,  à  qui  reviendra  sans  doute  la  mission  d'accompagner 
nos  confrères,  se  met  à  feur  entière  disposition.  De  vifs 
remerciements  sont  adressés  à  M.  Mouton. 

Admission  de  membres  nouveaux. 

Sur  la  proposition  de  M.  l'abbé  Sainsot,  l'Assemblée  vote 
des  remerciements  à  M.  le  Président,  pour  le  zèle  avec  lequel 
il  s'emploie  à  recruter  de  nouveaux  adhérents  à  la  Société. 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  reçus  pendant  le  mois  de 
mai. 

Après  échange  d'observations  entre  M.  l'abbé  Sainsot, 
M.  l'abbé  Métais  et  le  D""  Robin,  M.  l'abbé  Sainsot  exprime 
le  désir  de  voir  un  membre  de  la  Société  faire  une  étude 
comparative  rigoureuse  entre  les  divers  ouvrages  consacrés 
aux  Miracles  de  hi  Vierge,  en  vue  de  résoudre  la  question  de 
priorité,  de  mettre  en  lumière  des  ressemblances  et  des 
ditïérences.  L'Assemblée  s'associe  au  vœu  de  M.  l'abbé 
Sainsot. 


—  152  — 

M.  le  Président  adresse  des  remerciements  à  M.  l'abbé 
Langlois,  archiviste-bibliothécaire,  pour  le  zèle  avec  lequel 
il  s"est  employé  à  réorganiser  et  à  classer  la  Bibliothèque  de 
la  Société.  L'Assemblée  Joint  ses  remerciements  à  ceux  de 
M.  le  Président. 

Dans  la  correspondance ,  M.  le  Président  signale  —  une 
demande  de  souscription  à  un  ouvrage  consacré  aux  fouilles 
du  mont  Beuvray  (ancienne  Bibracte);  —  une  lettre  de 
M.  le  Président  de  la  Société  du  Yendômois,  relative  à  un 
échange  de  publications  ,  —  une  lettre  de  M.  Lanore,  très 
reconnaissant  à  la  Société  de  Tavoir  nommé  membre  cor- 
respondant ,  —  une  lettre  de  M.  Louis  Jarry,  qui  exprime 
l'espoir  de  «  prendre  part  à  nos  travaux  ». 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Fessard, 
maire  de  Chartres,  l'informant  qu'il  est  heureux  de  mettre 
le  théâtre  à  la  disposition  de  la  Société  pour  sa  séance  pu- 
blique, il  faudra  nécessairement  remettre  la  réunion  à  la 
soirée,  en  raison  des  travaux  du  personnel.  Des  remercie- 
ments sont  adressés  à  M.  le  Maire,  et  la  séance  est  fixée  au 
jeudi  17  juin,  à  8  heures  du  soir. 

Lecture  d'un  extrait  du  registre  de  la  Commission  de 
publications.  (Séance  du  jeudi  4  mai   : 

«  La  Commission  est  consultée  sur  l'opportunité  de  l'envoi 
par  la  poste  des  publications  de  tant  fnrmnt  à  tous  les  mem- 
bres. Après  discussion,  il  est  décidé  qu'on  fera  au  besoin  cet 
envoi  tous  les  ans,  en  tin  d'année  (décembre);  l'appariteur 
tiendra  une  liste  de  ceux  qui  en  feront  la  demande  et  il 
enverra  les  publications  de  cette  façon  seulement  à  ceux  qui 
l'auront  réclamé  ;  l'expédition  sera  faite  en  port  dû,  mais 
sans  frais  d'emballage.  Les  Bulletins  seront  toujours  envoyés 
à  tous  comme  par  le  passé  ». 

L'Assemblée  adopte  l'avis  delà  Commission  de  publication. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  deux  lettres  de  M.  Liard, 
directeur  de  l'Enseignement  supérieur,  agissant  au  nom  de 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique.  Dans  la  première, 
en  date  du  20  mai.  M.  le  Ministre  denu^nde  l'envoi  de  trente 
exemplaires   de  nos   nouveaux    statuts.    De  la   seconde,  en 


—  153  — 

date  du  3  Juin,  il  ost  norossairo  do  reproduiro  los  [lassages 
essentiels  : 

«  J'ai  remarqué,  éciàL  M.  Liard,  que  vos  statuts  sont  loin 
d'être  en  harmonie  avec  le  modèle-type  des  statuts,  adopté 
par  le  Conseil  d'Etat,  et  dont  vous  trouverez  ci-joinl  un 
exemplaire.  11  est  indispensable  que  vos  statuts  mention- 
nent, notamment,  l'établissement  d'un  fonds  de  réserve  de 
la  Société,  ainsi  que  les  garanties  exigées  au  sujet  des  acqui- 
sitions, aliénations,  échanges  d'immeublos,  de  l'acceptation 
des  dons  et  legs,  etc....  Le  Conseil  d'Etat  se  montre  très 
rigoureux  sur  les  points  cités  plus  haut  «. 

]M.  le  Président  ajoute  que,  conformément  ii  l'article 
du  modèle-type  ministériel,  une  assemblée  générale  sera 
convoquée  à  l'effet  d'élire  deux  délégués,  ayant  tout  pouvoir 
de  consentir  les  modifications  aux  statuts  demandées  par 
le  Gouvernement. 

M.  Bernier  donne  lecture  de  deux  extraits  des  registres 
du  Conseil  de  la  commune  de  Châteauneuf  concernant  :  le 
premier,  la  fête  de  la  Fédération  à  Châteauneuf,  en  1790  ; 
le  second,  l'évasion  ou  l'enlèvement  de  Louis  XVI,  en  1791. 
M.  le  Président  remercie  M.  Bernier  de  son  intéressante 
communication  qui  donne  lieu  à  quelques  commentaires  de 
M.  le  IV  Robin  et  de  AI.  l'abbé  Sainsot. 

Le  premier  de  ces  documents  est  renvoyé  à  la  Commission 
de  publication.  Le  voici,  précédé  du  rapport  de  M.  le  iv  Rolùn  : 

«  Nous  devons  remercier  notre  aimable  collègue,  M.  Bernier, 
ancien  notaire  à  Châteauneuf,  de  nous  avoir  procuré  ce 
document,  car  jusqu'ici  on  ne  sait  pas  comment  la  Fête  de  la 
Fédération  de  1790,  si  bien  connue  pour  Paris,  s'est  passée 
dans  les  départements.  Il  serait  à  désirer  que  de  nombreuses 
pièces,  pareilles  à  celle-ci,  nous  donnassent  des  renseigne- 
ments à  ce  sujet.  Pour  Eure-et-Loir,  je  ne  connais  jusqu'ici 
qu'une  pièce  publiée  en  1790,  à  Chartres,  de  l'imprimerie  de 
Fr.  Le  Tellier,  imprimeur  du  roi  et  de  la  municipalité,  et  qui 
parle  bien  d'une  grande  Fédération  de  gardes  nationales  qui 
eut  lieu  à  Chartres  le  9  juin  1790,  mais  ce  n'est  plus  là  la 
grande  fête  du  14  juillet. 

Je  voudrais  à  ce  sujet  ajouter  quelques  observations. 

Tome  X,  P.-V.  11 


—  154  — 

Cette  délibération  nous  montre  combien  quelquefois  il  faut 
se  défier  des  pièces  les  plus  officielles  de  cette  époque.  Ainsi 
je  trouve  cette  phrase  :  **  MM.  les  administrateurs  composant 
le  directoire  du  district,  accompagnés  du  sieur  Léopold  de 
Stabenrath,  secrétaire,  etc.  »  or  le  sieur  Léopold  n'était 
pas  secrétaire  du  district  de  Chàteauneuf  comme  l'énoncé 
pourrait  le  faire  croire,  il  était  alors  vice-président  du  direc- 
toire du  département,  il  fut  depuis  député  à  l'Assemblée 
législative  (élection  d'août  1791). 

Ce  procès-verbal  montre  encore  qu'à  cette  époque  un 
certain  nombre  de  prêtres  du  département  acceptaient  de  se 
joindre  à  ceux  qui  fêtaient  le  nouvel  état  de  choses  (pourtant 
les  biens  du  clergé  avaient  déjà  été  mis  dans  les  mains  de 
l'Etat)  puisque  plusieurs  de  ces  Messieurs,  autres  que  le  curé 
et  les  vicaires  de  Chàteauneuf,  étaient  venus  assister  à  la 
cérémonie. 

11  y  a  encore  une  partie  de  l'un  des  discours  prononcés  qui 
doit  nous  arrêter,  pour  montrer  quel  était  alors  l'état  des 
esprits,  c'est  cette  phrase  du  procureur  de  la  commune  ; 
«  Jurons  donc,  MM...  d'exécuter  et  de  faire  exécuter  les 
»  décrets  de  l'assemblée  nationale  acceptés  et  sanctionnés 
»  par  Sa  Majesté,  de  payer  sans  murmurer  les  impôts  aux- 
»  quels  nous  aurons  été  légalement  assujettis.  »  On  ne 
verrait  pas  bien  ce  que  ces  derniers  mots  viennent  faire  ici> 
si  l'on  ne  savait  pas  qu'elle  était  alors  une  des  grandes 
préoccupations  des  administrateurs  du  département.  Les 
biens  des  églises  et  des  communautés  religieuses  avaient 
été  nationalisés,  pour  employer  un  euphémisme  du  temps,  les 
revenus  de  ces  biens  devaient  servir  à  procurer  des  res- 
sources au  trésor  public,  toujours  à  court  d'argent  en  ce 
temps-là.  Les  dîmes  et  les  champarts  étaient  conservés 
jusqu'à  nouvel  ordre  et  devaient  rentrer  dans  les  caisses  de 
l'Etat.  Mais  déjii  de  grands  désordres  s'étaient  produits,  les 
habitants  des  campagnes  se  refusaient  souvent  à  payer  ces 
droits  qu'ils  prétendaient  n'être  plus  dus,  ou  bien,  ce  qui  est 
plus  curieux,  les  municipalités  avaient  la  prétention  de  s'em- 
parer de  ces  revenus  au  détriment  de  l'Etat.  Les  droits 
d'aides  étaient  aussi  très  difficilement  perçus.  C'est  à  cela 
que  font  allusion  les  paroles  du  procureur  de  la  commune  de 
Chàteauneuf.  Cela  se  comprend  alors  d'autant  mieux  que  ces 


—  155  — 

prétentions  s'étaient  surtout  t'ait  jour  dans  les  districts  de 
Dreux  et  de  Cliâteauneuf.  Certains  maires  se  mettaient  en 
état  de  rébellion  contre  les  arrêtés  du  Directoire  du  départe- 
ment ainsi  que  le  prouve  un  certain  nombre  de  délibéra- 
tions de  ce  Directoire  ' . 

Pardon  d'avoir  ajouté  mes  commentaires  à  un  rapport  qui 
eût  dû  être  fait  en  quelques  mots.  J'aurais  dû  me  contenter 
de  dire  que  cette  pièce,  copiée  avec  un  très  grand  soin, 
conservant  scrupuleusement  l'orthographe  fantaisiste  du 
secrétaire  qui  l'a  écrite ,  mérite  certainement  d'être  repro- 
duite dans  nos  publications.  » 

iJclibézation  de  l'Assemblée  municipale  de  la  Ville  de 
Chàteauneuf-eii-Thimerais ,  contenant  le  compte  rendu  de  la 
fête  de  la  Fédération,  célébrée  sur  la  place  du  Calvaire-,  le 
14  juillet  l'jgo. 

L'an  1790,  le  mercredy  quatorze  juillet,  en  la  salle  de  l'hôtel 
de  ville  de  Chàteauneuf-en-Thimerais,  où  s'étaient  rendus  sur 
les  dix  heures  du  matin,  en  exécution  de  l'arrêté  pris  par  déli- 
bération du  jour  d'hier,  MM.  Villette  maire,  Moisy,  Loiseau, 
Roger,  curé  de  cette  viUe.  Douïs  et  Fradin,  officiers  munici- 
paux, Herbault  P^ur  :<  de  la  commune,  assistés  du  s"-  Bauquin 
secrétaire  et  du  s-"  Bourgoin  trésorier, 

Se  sont  présentés  devant  MM.  les  députés  envoyés  par  les 
Municipahtés  des  p^^'^s  de  Digny,  Marville-les-Bois,  Blévy, 
Ardelles,  St-Sauveur,  St-Germain,  Chesne,  Gastelles,  Ecu- 
blay,  St-Jean,  Hauterive,  Villette,  Theuvy,  Favières,  lesquels 
après  avoir  dit  qu'ils  venaient  pour  prendre  part  à  la  fête  qui 
devait  se  célébrer  aujourd'hui,  sur  l'invitation  qui  leur  avait  été 
faite  au  nom  de  MM.  par  une  circulaire  que  leur  avait  écritte 
le  P*^"''  de  la  Commune,  ont  présenté  les  pouvoirs  qui  leurs 
avaient  été  données,  en  conséquence  vérification  faite  desdits 
pouvoirs,  après  avoir  été  trouvé  en  forme,  ils  ont  été  invités 

^  Registre  du  Directoire  du  département.  Archives  d Etire-d-Loir ,  série  L, 
T.  I.  —  fol.  14-24,  26,  Chuisnes  et  Billancelles  (24  juillet)  —  l»  27,  dîmes  de 
Vert,  31  juillet  —  fol.  28,  Rouvres,  31  juillet. 

2  Aujourd'hui  emplacement  de  la  gare  du  tramway  de  Cliâteauneuf  à  Saint- 
Sauveur. 

3  Procureur. 


—  150  — 

de  nouveau  de  se  joindre  à  la  garde  na''^  de  cette  ville  pour 
se  préparer  à  se  rendre  sur  la  place  où  devait  se  célébrer  la 
Fédération. 

Ensuite  sont  entrés  MM.  Debeaussencourt  major,  Auzoux 
aide-major,  Loiseau  de  la  Grange  capitaine  et  autres  officiers 
de  la  garde  na''-'  de  cette  ville,  lesquels  ont  dit  à  MM.  que  l'on 
avait  détaché  un  piquet  de  gardes  na'*-'^  pour  inviter  MM.  du 
district  pour  se  rendre  sur  la  place  où  était  actuellement  as- 
semblée la  troupe,  à  la  suite  de  laquelle  marchaient  MM.  les 
cavalliers  composant  la  brigade  de  la  maréchaussée  de  cette 
ville  ayant  à  leur  tète  M.  Dupreuil  leur  commandant  tous  à 
cheval  en  uniforme  et  sous  les  armes,  et  de  suite  mesdits 
sieurs  de  la  garde  na'^^  ont  invité  MM.  de  venir  prendre  leur 
place  au  centre  de  toutes  les  gardes  tiationalles  qui  les  atten- 
daient sous  les  armes. 

MM.  les  administrateurs  composant  la  direction  du  district, 
accompagnés  du  sieur  Léopold  de  Stabenrath  secrétaire,  con- 
duits depuis  leur  hôtel  par  un  détachement  des  gardes  na''^^ 
qui  avaient  été  les  y  prendre  jusqu'à  l'hôtel  de  ville,  étant  aus- 
sitôt entrés  dans  la  salle,  M.  Dreux  P'^"''  du  Roy  du  bailliage, 
ancien  maire  de  cette  ville,  administrateur  au  département 
d'Eure-et-Loir,  s'étant  également  présenté  à  la  salle  sur  l'invi- 
tation qui  lui  avait  été  faite,  MM.  après  avoir  témoigné  leur  sa- 
tisfaction et  leur  joye  sont  descendus  ensuite  avec  MM.  du 
district,  M.  Dreux  et  plusieurs  notables  citoyens  qui  voulaient 
prendre  part  à  la  fête  sur  la  place  d'armes  au  bas  de  l'escalier 
et  après  s'être  placés  au  centre  sans  aucune  distinction  de 
rang,  à  l'exception  de  M.  le  maire  qui  était  à  la  tète  et  qui  était 
précédé  par  le  sieur  Pipereau  huissier  de  la  Municipalité  et  par 
le  sieur  Lecomte  premier  huissier  audiencier  de  la  maîtrise  des 
Eaux  et  forêts  de  cette  ville,  les  citoyennes  de  cette  ville  et  de 
la  campagne  en  très  grand  nombre,  la  plu  spart  \èiues  en  blanc 
avec  des  rubans  à  la  nation,  pour  répondre  à  l'invitation  qui 
leur  avait  été  faite,  après  avoir  pris  place  au  centre  à  la  suite 
des  différents  corps  et  la  troupe  s'étant  mis  en  marche  à  tra- 
vers la  principale  place  de  cette  ville  aux  acclamations  d'une 
Multitude  infinies  de  personnes  que  la  curiosité  et  la  foire  qui 
se  tenait  en  ce  moment,  avait  attirés  à  la  ville,  arrivés  vis-à-vis 
la  rue  des  Bouchers,  MM.  Lemaitre  ancien  curé  d'Orrouer, 
Baudet  ancien  cure  de  Louvillier  et  MM.  Dufour  et  Lecomte 


—  157  — 
vicaires  de  la  p^^^  tous  revêtus  de  leur  surplis,  se  sont  réunis 
avec  tous  les  citoyens  et  ayant  été  invités  de  se  placer  au  cen- 
tre, tout  le  cortège  rendu  sur  la  place  du  calvaire  où  avait  été 
construit  un  autel,  les  gardes  n'^s  se  sont  mis  en  rang  autour 
de  l'autel,  MM.  les  administrateurs  du  District  ainsy  que  MM. 
placés  du  côté  de  l'autel,  et  les  citoyens  rangés  sur  plusieurs 
lignes  derrière  l'autel  la  messe  a  été  dite  par  M.  Roger  curé 
de  cette  ps«e^  l'un  de  MM.,  ensuite  on  a  chanté  au  bruit  des 
boettes:  Dominé salvum  fac gentem.  Dominé  salvam  fac  legem. 
Dominé  salvum  fac  Regem.  MM.  étant  ensuite  montés  sur  l'es- 
trade où  était  placé  l'autel  accompagné  de  MM.  du  district,  de 
M.  Dreux  administrateur  du  département  d'Eure-et-Loir  et  de 
MM.  les  ecclésiastiques,  MM.  les  Commandants  et  officiers  de 
la  garde  na'^  et  des  difterents  détachements  se  sont  approchés 
de  l'autel.  Monsieur  le  maire  a  dit  : 


'î 


«  La  fête  que  nous  célébrons  en  ce  jour  rappelle,  Mes- 
»  sieurs,  l'époque  heureuse  d'une  nation  qui  après  avoir  gémi 
»  pendant  plusieurs  siècles  sous  le  joug  du  despotisme  le  plus 
1'  affreux,  a  enfin  reconquis  sa  liberté.  Nous  en  sommes  rede- 
»  vables  aux  augustes  représentants  de  la  nation,  ce  sont  eux 
»  qui  par  leurs  travaux  incroyables  l'ont  établie  sur  des  bases 
»  fermes  et  inébranlables,  la  Constitution  s'élève,  ce  vaste  édi- 
»  fice  fait  l'admiration  générale,  et  nous  commençons  dis-je  à 
«  jouir  du  bonheur  qu'elle  doit  procurer  à  la  France.  Nous 
»  sommes  encore  redevables,  Messieurs,  de  cette  liberté  si 
»  prétieuse  à  nos  frères  de  Paris,  ce  sont  eux  qui  par  leur  bra- 
»  voure  et  leur  intrépidité  à  affronter  les  plus  grands  périls  en 
»  ont  véritablement  fait  la  conquête,  ce  sont  eux  qui  ont  dé- 
»  truit  ce  monument  terrible  qui  faisait  la  honte  de  la  nation,  et 
»  ce  sont  eux  enfin  qui  en  ce  moment  nous  invitent  de  s'unir  a 
»  eux  par  les  liens  indissolubles  d'une  sainte  fraternité. 

»  Au  moment  donc  où  nos  frères  de  Paris,  où  une  multitude 
»  inombrable  de  confédérés  assemblés  sous  les  murs  de  la 
»  capitale  s'empressent  de  témoigner  leur  joye  et  leur  allé- 
»  gresse,  au  moment  où  ils  jouissent  de  la  douce  satisfaction 
»  de  se  voir  tous  réunis  dans  un  même  lieu,  au  moment  où  ils 
»  goûtent  le  bonheur  inestimable  de  voir  au  milieu  d'eux  un 
»  Roy  citoyen,  le  père  de  son  peuple  et  d'y  contempler  les  re- 
»  présentants  de  la  nation,  ces  généreux  défenseurs  de  nos 


—  158  — 

droits,  si  nous  ne  pouvons  jouir  d'un  spectacle  aussy  impo- 
sant, joignons-nous'à  eux  par  la  pensée,  unissons  nos  vœux 
aux  leurs,  que  ces  lieux  entendent  retentir  les  cris  multipliés 
de  Vive  la  Nation,  la  Loy  et  le  Roy,  nous  jouissons  de  la 
liberté.  Jurons  donc  tous  dans  notre  enthousiasme  de  la 
conserver  et  de  nous  porter  mutuellement  secours  pour  em- 
pêcher qu'elle  ne  nous  soit  ravie,  qu'un  même  esprit  ne 
cesse  jamais  de  nous  animer,  soyons  donc  unis  à  jamais, 
que  tous  les  français  soient  nos  frères  et  nous  verrons  alors 
régner  la  paix  et  la  tranquillité  dans  ce  vaste  empire,  et  c'est 
à  la  hberté,  mais  à  cette  liberté  qui  a  pour  base  le  respect  et 
l'obéissance  aux  lois  et  qui  ne  peut  dégénérer  en  licence,  à 
qui  nous  serons  redevables  d'un  aussi  grand  bienfait.  C'est 
donc  pour  cimenter  une  union  si  désirable  que  tous  les  ci- 
toyens sont  invités  de  se  présenter  à  cet  autel  pour  y  prêter 
le  serment  patriotique;  que  ce  serment  qui  se  répète  en  ce 
moment  ci  par  des  milliers  de  citoyens  reste  profondément 
gravé  dans  nos  cœurs,  nous  avons  droit  de  l'attendre  de 
vous,  d'après  les  exemples  du  patriotisme  que  vous  nous 
avez  donnés!  Approchez-vous  donc  MM.  de  l'autel  de  la 
patrie,  avec  cette  confiance  qui  convient  à  un  peuple  libre, 
répétez  avec  transport  et  avec  joye  ces  mots  Je  le  jure, 
après  que  nous  vous  aurons  prononcé  la  formule  de  ce  ser- 
ment auguste  et  solennel  et  qui  doit  être  la  base  et  le  mobile 
de  toutes  nos  actions.  » 

Le  P*^"''  de  la  Commune  a  prononcé  ensuite  un  discours  ana- 
logue aux  circonstances,  ainsi  qu'il  suit  : 

«  Messieurs,  douze  mois  se  sont  écoulés  depuis  que  nous 
»  avons  reconquis  notre  liberté  avec  les  murs  de  la  Bastille, 
))  ce  monument  affreux  élevé  par  la  tirannie  ;  les  remparts  im- 
»  menses  qui  nous  séparaient  des  prétendus  grands  se  sont 
»  écroulés  ;  nous  n'avons  plus  de  maîtres  ;  ces  dignités  humi- 
»  liantes  pour  nous,  parcequ'elles  semblaient  faire  de  nos  pa- 
»  reils  des  êtres  d'une  nature  plus  élevée  que  la  nôtre,  sont 
»  oubliés  pour  toujours.  Ces  corps  puissants  qui  nous  asser- 
»  vissaient  sous  un  joug  de  fer,  et  devant  lesquels  nous  n'o- 
»  sions  paraître  qu'à  genoux,  grâce  aux  efforts  courageux  de 
j)  nos  représentants  sont  à  la  fin  détruits.  D'une  extrémité  de 
»  cet  Empire  à  l'autre  nous  sommes  tous  égaux,  mais  MM.  en 


—  150  — 

»  nous  applaudissants  de  notre  nouvelle  dignité,  gardons-nous 
»  que  cette  liberté  si  longtems  désirée  dégénère  en  licence  ; 
»  cessant  d'être  esclaves,  gardons-nous  de  devenir  des  tirans. 
»  La  patrie  notre  mère  commune  renferme  encore  dans  son 
«  sein  des  fils  ingrats;  aveuglés  en  naissant  par  des  principes 
))  séducteurs,  ils  ont  avec  regret  vu  l'édifice  de  notre  constitu- 
»  tion  se  lever  méprisons  leurs  vains  murmures,  et  ne  les  pu- 
»  nissons  que  lorsqu'ils  essayeront  de  Tebranler.  C'est  en  leur 
»  donnant  l'exemple  de  la  modération,  de  l'humanité  que  re- 
»  venus  de  leurs  erreurs  ils  se  jetteront  dans  nos  bras;  mais 
»  si  nous  rougissions  nos  mains  de  leur  sang,  nous  serions 
»  des  frères  dénaturés  et  plus  coupables  qu'eux. 

»  Jurons  donc,  MM.,  de  ne  former  entre  tous  les  français 
»  qu'une  seule  famille  dont  notre  auguste  Roy  sera  le  père  et 
»  la  constitution  le  lien  qui  nous  unira.  Jurons  de  soutenir 
»  jusqu'à  notre  dernier  souffle  cette  constitution  qui  nous  a 
»  rendu  le  titre  précieux  d'hommes  libres,  d'exécuter  et  faire 
»  exécuter  les  décrets  de  Lassemblée  nationale  acceptés  ou 
»  sanctionnés  par  sa  majesté,  de  payer  sans  murmure  les  im- 
»  pots  auxquels  nous  aurons  été  legallement  assujettis.  Quel- 
»  ques-uns  d'entre  nous  peut-être  voyent  avec  douleur  que  ce 
»  fardeau  loin  d'être  allégé  sappesantit  de  nouveau  sur  nos 
»  têtes;  prenons  courage,  MM.,  redoublons  d'efforts  pour  ac- 
»  celerer  la  restauration  des  finances  et  nos  maux  vont  finir,  la 
»  surveillance  de  nos  représentants  nous  met  a  couvert  de 
»  l'insatiable  voracité  des  Ministres,  leur  zèle  infatigable,  leurs 
»  travaux  soutenus  nous  assurent  une  féiïcité  d'autant  plus  du- 
»  rable  qu'elle  deviendra  notre  propre  ouvrage.  » 

Son  discours  fini  M.  Le  maire  a  repris  la  parole  et  a  pro- 
noncé la  formule  du  serment  en  ces  termes  : 

«  Nous  jurons  de  rester  a  jamais  fidèles  a  la  nation,  a  la  loi 
»  et  au  Roy  ; 

»  De  maintenir  de  tout  notre  pouvoir  la  constitution  decre- 
»  tée  par  Lassemblée  na'*^  et  acceptée  par  Le  roy; 

»  De  protéger  conformément  aux  lois  la  sûreté  des  person- 
»  nés  et  des  propriétés,  la  fibre  circulation  des  grains  et  sub- 
»  sistances  dans  l'intérieur  du  royaume  et  la  perception  des 
»  contributions  pubHques  sous  quelques  formes  quelles  exis- 
»  tent; 


—  100  — 

«  De  demeurer  unis  à  tous  les  français  par  les  liens  indisso- 
»  lubies  de  la  fraternité. 

»  Et  Moy,  MM.  s'est  aussitôt  écrié  M.  Le  maire  en  posant  la 
»  main  droite  sur  l'autel  et  Moy,  MM.,  c'est  avec  transport  et 
))  avec  enthousiasme  qu'en  présence  de  tous  les  citoyens  et  ci- 
»  toyennes  ici  rassemblés,  je  prononce  sur  l'autel  de  la  patrie 
»  ces  mots/e  le  jure;  ils  resteront  gravés  en  caractères  inefa- 
»  cables  dans  mon  cœur,  ils  ont  toujours  fait  et  ne  cesseront 
))  jamais  de  faire  la  base  de  ma  conduite.  » 

Ce  fait  MM.  du  district  et  de  la  Municipalité,  M.  Dreux  ad- 
ministrateur du  département  d'Eure-et-Loir  et  MM.  les  ecclé- 
siastiques se  sont  approchés  de  L'autel  et  ont  dit  Je  le  jure, 
ensuite  M.  de  Bossancourt  major  s'est  approché  à  la  tête  de 
toutes  les  compagnies  des  gardes  nationalles  Lepée  nue  à  la 
main  a  dit  Je  le  jure,  s'étant  ensuite  placé  sur  lastrade  a  coté  de 
MM.  et  tenant  lépée  nue  élevée  en  l'air  au  bout  de  laquelle  était 
attaché  la  formule  du  serment,  chaque  compagnie  de  garde 
n'^  de  la  ville  ayant  à  leur  tète  leur  capitaine  lieutenants  sous- 
lieutenants  et  bas  officiers  et  chaque  détachement  des  gardes 
na'es  des  p^ses  ^u  canton  assistant  à  cette  cérémonie  ayant  aussi 
à  leur  tète  leurs  commandants  et  officiers,  au  nombre  des- 
quelles se  sont  trouvés  la  plus  grande  partie  des  curés  et  un 
grand  nombre  d'officiers  municipaux  des  p««*^^  ci-dessus  nom- 
mées et  MM.  les  cavaliers  de  Maréchausscs  avant  a  leur  tète 
M.  Dupreuil  leur  commandant  ont  défilé  devant  l'autel  et  met- 
tant la  main  sur  leurs  armes  ont  tous  dit  Je  /ey«re;  ensuite  des 
citoyennes  qui  assistaient  à  la  fête  ayant  à  leur  tète  M.  Le- 
prince  officier  de  la  garde  n'-^  de  cette  ville,  défilant  deux  à  deux 
devant  l'autel  et  levant  la  main  droite  ont  toutes  également  fait 
le  serment  patriotique. 

La  cérémonie  du  serment  achevée  toutes  les  gardes  nai'^s 
rassemblés  ayant  leurs  chapeaux  au  bout  de  leurs  armes  et  une 
multitude  de  personnes  assemblés  sur  la  place  ont  tous  dans 
l'effusion  de  la  joye  la  plus  vive  crié  de  toutes  leurs  forces 
Vive  la  nation,  la  loi  et  Leroy.  Les  cris  cessés  le  Tedemn 
ayant  été  entonné  en  action  de  grâces  a  été  chanté  sur  la  place, 
ensuite  les  compagnies  de  la  garde  na'^'  de  cette  ville  et  les  dé- 
tachements des  gardes  nationales  de  la  campagne  qui  n'avaient 
pu  garder  leur  rang  à  cause  d'une  pluie  abondante  accompa- 


—  161  — 

gnée  d'une  foudre  violente  survenue  dans  le  moment  où  l'on 
chantoit  le  Tedeum,  ayant  repris  leurs  rang,  le  corps  adminis- 
tratif et  le  corps  municipal,  ainsi  que  les  citoyennes  et  autres 
qui  avaient  assisté  à  la  fête  ont  été  reconduits  avec  le  même 
appareil  jusqu'au  pied  du  grand  escalier  de  l'hôtel  de  ville,  et 
la  MM.  après  avoir  fait  leurs  remerciements  à  MM.  du  District 
à  M.  Dreux  et  à  MM.  les  ecclésiastiques,  particulièrement  aux 
dames  citoyennes  qui  venaient  de  donner  une  preuve  éclatante 
de  leur  patriotisme,  à  MM.  les  gardes  nationales  et  aux  déta- 
chements qui  avaient  été  envoyés  par  les  p«s^«  ci-dessus  dési- 
gnées et  les  avoir  félicités  sur  leurs  dévouement  à  la  chose  pu- 
bhque  dont  ils  venaient  de  donner  une  preuve  authentique,  par 
l'allégresse  et  la  joye  qu'ils  avaient  manifestés  en  ce  jour,  en 
prêtant  le  serment  patriotique  qui  n'avait  d'autre  objet  que  de 
resserrer  de  plus  en  plus  les  liens  qui  unissaient  dès-ja  les 
français  entre  eux,  en  nous  les  faisant  tous  regarder  comme 
frères  MM.  se  sont  retirés  en  la  salle  ou  se  tiennent  ordinaire- 
ment leurs  assemblées  et  la  y  ont  rédigé  le  présent  procès-ver- 
bal lequel  a  été  signé  par  eux  par  le  P^ur  de  la  Commune  le  tré- 
sorier et  le  secrétaire. 

{Signé)  MoisY,  Douys,  Fradin,  Roger  curé  de  Chati"  , 
LoisEAU,  Herbault  P^ur  de  la  C"*^  ,  Bauquin, 
et  ViLLETTE  maire. 

M.  l'abbé  Sainsot  donne  lecture  de  la  première  partie  de 
sa  Revue  de  l' année  1898. 

M.  Chamberland  donne  lecture  de  deux  lettres  inédites  de 
M.  Hippolyte  de  Chàteaugiron,  adressées  à  M.  Agathophile 
Sergent-Marceau,  quelque  temps  après  la  mort  de  Sergent- 
Marceau,  le  conventionnel. 

Il  communique  —  une  photographie  de  Viirne  qui  a  contenu 
la  portion  des  cendres  de  Marceau  déposée  dans  le  socle  de 
statue  de  la  place  des  Epars  —  et  une  photographie  d'un 
pastel  de  Sergent-Marceau,  malheureusement  très  effacé, 
représentant  Emira  Marceau  lisant  une  lettre  à  la  luniirra  d'un 
/lambeau . 

Il  rappelle  l'attention  sur  deux  articles  relatifs  à  la  ques- 
tion des  Cendres  de  Marceau,  parus  dans  le  journal  le 
Progrès  d'Eure-et-Loir  et  qui  sont  l'œuvre  de  deux  de  nos 


—  162  — 
confrères:    le  premier,    de    M.    Henri   Bourgeois,  est  du 
2  avril   1891  ;    le  second,   de   M.   Emmanuel  Maunier,    du 
18  mai  1899. 

Enfin,  il  donne  lecture  d'une  étude  critique  sur  la  question 
de  savoir  si  Bernadette  a  réellement  fait,  en  Tan  VII,  une 
distribution  de  cendres  de  Marceau.  M.  le  Président  invite 
M.  Chamberland  à  continuer  ses  recherches. 

M.  le  D''  Robin  fait  savoir  que  M.  Charles  Comte,  profes- 
seur au  Lycée  de  Versailles,  possède  des  documents  impor- 
tants sur  le  général  Marceau  et  qu'il  priera  volontiers 
M.  Comte  d'en  donner  communication  à  la  Société. 

M.  Appay  donne,  sur  quelques  parents  de  Marceau,  des 
renseignements  généalogiques  très  précis,  qu'il  y  aura  lieu 
de  reproduire  plus  tard  en  bonne  place  dans  l'ensemble  des 
études  relatives  au  général  et  à  sa  famille. 

M.  Donos  donne  lecture  d'une  étude  sur  la  maison  n"  7  (ou 
mieux,  depuis  le  samedi  P'' juillet  courant,  n"  11)  de  la  rue 
des  Vieux-Capucins. 

MM.  Ouellard,  Roger  Durand  et  Maugars  donnent  d'inté- 
ressantes indications  sur  la  maison,  les  peintures,  le  jardin, 
les  locataires  qui  ont  occupé  cette  habitation.  M.  le  Président 
prie  M.  Denos  de  rechercher  si  un  membre  de  la  famille 
Brissot  n'aurait  pas  possédé  ou  occupé  une  maison  voisine 
de  celle  qui  nous  intéresse,  et  si  la  légende  qu'il  vient  de 
détruire  ne  s'expliquerait  pas  par  une  simple  confusion.  11  le 
prie  également  de  continuer  ses  recherches  sur  les  pein- 
tures. 

Sur  la  proposition  de  M.  Maugars,  il  est  décidé  que  le 
travail  de  'Si.  Denos  ne  sera  publié  qu'avec  l'agrément  de 
Madame  Rocque. 

La  séance  est  levée  à  six  heures  moins  un  quart. 


—  163  — 


A  propos  de  Brissot. 

«  Le  procès-verbal  de  notre  séance  dn  4  août  1898  signale  ' 
un  article  de  la  revue  V Intermcdiairo  des  Chci-chciirs,  du 
30  juillet  1898,  où  il  est  dit  qu'une  maison  située  à  Chartres, 
rue  des  Vieux-Capucins,  n°  7,  et  appartenant  à  M.  le  docteur 
Rocque,  a  été  achetée  par  Brissot,  vers  la  fin  du  règne  de 
Louis  XVI  ;  —  que  Brissot  aimait  ;i  venir  s'y  reposer  de 
temps  en  temps  et  y  vivait  prociil  negotiis,  au  milieu  de  sa 
famille,  dans  la  retraite  la  plus  absolue,  —  et  que  l'une  des 
pièces  qui  la  composent  a  été  décorée  des  quatre  panneaux 
•[teints  à  Tliuile,  que  l'on  j  voit  encore,  par  Brissot  de 
Thivars,  neveu  du  conventionnel,  vers  la  fin  de  1789. 

Un  autre  procès-verbal,  celui  du  3  février  1899,  reproduit 
à  ce  sujet  -,  deux  entrefilets  du  Jonriml  de  Chartres,  des 
30  septembre  et  30  décembre  1898,  signés  A. -H.  G.,  initiales 
de  M.  Adolphe-Henri  Gibon,  ancien  greffier  du  tribunal  de 
commerce  de  Chartres. 

M.  Gibon,  dont  les  recherches  tendent  à  démontrer  que  les 
assertions  de  Ylntermédiaire  des  Chercheurs  sont  erronées, 
s'est  plus  particulièrement  attaché  à  faire  ressortir  l'inexac- 
titude de  la  première  de  ces  assertions.  Sous  sa  plume,  les 
renseignements,  puisés  dans  des  titres  authentiques  de  famille 
et  de  propriété  de  la  famille  Brissot  et  diverses  circonstances 
de  la  vie  même  du  conventionnel,  représentent  ce  dernier 
comme  n'ayant  jamais  possédé  les  ressources  nécessaires 
pour  acquérir  aucun  immeuble. 

Est-ce  à  dire  que  Brissot  n'a  jamais  acheté  la  maison  dont 
il  s'agit?  Pour  entraîner  complètement  notre  conviction  à 
cet  égard,  il  manque  aux  conclusions  de  M.  Gibon,  ainsi  que 
l'ont  judicieusement  fait  observer  nos  collègues,  MM.  Amblard 
et  Chamberland,  l'appui  de  documents  authentiques  établis- 
sant à  qui  appartenait  la  maison,  à  l'époque  oîi,  contre  toute 
vraisemblance,  Brissot  eût  pu  s'en  rendre  acquéreur. 

Or  ces  documents   existent.   Les  indications  qu'ils  ren- 

*  Tome  X,  p.  81. 
2  Ibid.  p.  121. 


—  164  — 

ferment  étant  de  nature  à  éclairer  également  d"une  façon 
suffisante  Tobjet  de  la  seconde  assertion,  nous  examinerons 
donc  ces  deux  premiers  points  de  la  question  soulevée  par 
Vlnfennéditurc  des  Chercheurs  : 

1"  Brissot  a-t-il  acheté  la  maison  de  la  rue  des  Yieux- 
Capucins,  qui  vient  d'être  désignée  ? 

2°  Sa  famille  et  lui-même  Font-ils  habitée? 

Disons  d'abord  que  cette  maison,  qui  porte  le  numéro  11, 
au  lieu  du  numéro  7,  depuis  quelques  jours,  a  été  et  est 
encore,  ainsi  qu'on  le  verra  plus  loin,  la  propriété  person- 
nelle, non  de  M.  le  docteur  Rocque,  mais  bien  de  M""^  Rocque. 
aujourd'hui  sa  veuve. 

Dans  la  seconde  moitié  du  XYIP  siècle  —  et  peut-être  plus 
tôt  —  elle  appartenait  à  M"""  Marie  Maubuisson,  veuve  de 
M®  Jacques  Gilles,  «  en  son  vivant  marchand  bourgeois  de 
Chartres.  » 

W"  Gilles  avait  une  fille.  M"''  Marie  Poullin  (issue  sans 
doute  d'un  précédent  mariage),  qui  épousa  M.  Claude 
Grenet,  conseiller  et  procureur  du  roi  en  la  prévôté  de 
Chartres.  Par  acte  devant  Guillaume  Masson,  notaire  à 
Chartres,  elle  fit  don  à  ces  deux  derniers,  le  4  mars  1675, 
pour  récompenser  «  les  bons  et  agréables  services  qui  luy 
■»  ont  esté  rendus  par  M"""  Claude  Grenet,  conseiller  et  pro- 
»  cureur  du  roy  en  la  prevosté  de  Chartres,  son  gendre,  et 
»  par  damoiselle  Marie  Poullin,  sa  fille,  femme  dudict  sieur 
»  Grenet  en  la  conduite  de  touttes  ses  affaires  et  qu'elle 
»  espère  en  recevoir  a  lad  venir  »,  de  la  maison  dont  il  s'agit. 
—  Circonstance  qui  n'est  pas  banale  et  méritait,  ne  fût-ce 
qu'<à  ce  titre,  d'être  relevée,  pour  l'honneur  des  belles-mères 
et  des  gendres  d'autrefois. 

Plusieurs  actes  ci-après  énoncés,  notamment  ceux  des 
ventes  des  30  août  1765  et  l""""  décembre  1813,  établissent  ^ 
que  la  propriété  de  la  maison  a  subi,  depuis  le  don  fait  aux 
époux  Grenet  jusqu'au  3  août  1765,  les  mutations  suivantes  : 

M'"''  Claude  Grenet,  alors  veuve,  l'a  donnée  à  M^  Jean- 
Baptiste  Maubuisson  -,  prêtr'e  et  chanoine  de  Chartres; 

*  Sans  indication  de  dates. 

'  Nom  qui  semblerait  indiquer  une  parenté  avec  M™e  Gilles  et,  par  suite, 
avec  M™'^  Claude  Grenet. 


—  1G5  — 

M^  Maubiusson  l'a  Iransuiise,  on  luouraui,  à  W  Claude 
Le  Vassor,  son  cousin  et  son  héritier  ; 

M"  Claude  Le  Vassor  l'a  laissée  en  héritage  à  Jean  Le 
Vassor,  bailli  de  Bonneval,  et  à  Marie  Le  Vassor,  femme  de 
Antoine  Belet,  ses  frère  et  sœur  ; 

Demeurée  indivise  entre  ces  derniers,  elle  a  été  recueillie 
dans  leur  succession  par  Marguerite -Thérèze- Françoise 
Le  Vassor,  lille  de  Jean  Le  Vassor,  et  Marie-Anne-Marguerite 
Belet,  petite-tille  des  époux  Belet-Le  Vassor,  entre  lesquels 
a  continué  son  indivision. 

Le  3  août  17G5,  suivant  acte  devant  Abraham-Joseph  Barré 
et  Charles  Montéage,  notaires  à  Chartres,  sieur  Thomas- 
Pierre  Guérineau,  écuyer,  conseiller  du  roi,  ancien  receveur 
des  tailles  de  Châteaudun,  demeurant  à  Châteaudun,  place 
de  la  Madeleine,  et  dame  Marguerite-Thérèze-Françoise 
Le  Vassor,  son  épouse,  —  d'une  part,  —  et  messire  Michel 
Ragoulleau,  écuyer,  conseiller  du  roi,  trésorier  de  France  au 
bureau  des  Finances  de  la  généralité  de  Poitiers,  demeu- 
rant à  Chartres,  paroisse  Sainte-Foy,  et  dame  Marie-Anne- 
Marguerite  Belet,  son  épouse,  —  d'autre  part,  —  la  vendent 
au  sieur  Jacques  Ollivier,  ancien  directeur  des  hôpitaux  de 
la  Guerre. 

Au  décès  de  celui-ci,  le  sieur  Louis  Ollivier  ou  Olivier, 
ancien  caissier  de  la  recette  des  tailles  du  Beaujolais  demeu- 
rant à  Lyon,  place  Grenouille,  paroisse  Saint-Nizier,  son 
frère  «  du  double  lien  »  et  seul  héritier,  aux  termes  de  son 
testament  olographe  du  5  mai  1772,  déposé  le  20  du  même 
mois  à  M**  Champion,  notaire  à  Chartres,  en  devint  proprié- 
taire ; 

Et  le  17  juin  1775,  par  acte  devant  le  même  M^  Champion, 
il  la  vendit  au  sieur  Claude  Marie  Dufresne  ou  Dufrêne  (il 
signait  «  Marie  Dufrêne  »),  bourgeois,  demeurant  à  Chartres, 
rue  des  Epars,  paroisse  Saint-Saturnin,  en  la  personne  de 
M**  Lin-Loup-Lô-Luc  Barré,  procureur  aux  bailliage  et  siège 
présidial  de  Chartres,  demeurant  en  cette  ville,  rue  de  la 
Tonnellerie,  paroisse  Saint-Saturnin,  fondé  de  procuration 
de  M.  Claude-Marie  Dufrêne,  qui  était  alors  époux  de 
M™c  Madeleine-Françoise  Lesavouray  ou  Le  Savourey. 

Ce  dernier  en  a  pris  possession  le  20  du  même  mois,  aux 
termes  de  l'acte  qu'eu  a  dressé  M*=  Champion  le  même  jour  ; 


—  IGO  — 

et  sa  femme  rayant  institué  son  légataire  universel,  aux 
termes  de  son  testament  reçu  par  AP  Peluche,  notaire  à 
Chartres,  le  28  pluviôse  an  VI  (16  février  1798),  il  en  fut,  au 
décès  de  celle-ci  ci-après  indiqué,  seul  propriétaire,  ainsi 
que  du  jardin  dont  il  sera  parlé  plus  loin. 

Le  P'  décembre  1813,  il  la  vendit  à  M.  Philippe- Pierre 
Levassort,  appelé  aussi  Levassort-Olivier,  avocat,  demeurant 
à  Chartres,  rue  des  Bouchers,  alors  conseiller  de  la  préfec- 
ture d'F.ure-et-Loir,  par  acte  sous  signatures  privées  déposé 
par  l'héritier  et  par  le  légataire  universel  de  l'acquéreur,  en 
présence  et  du  consentement  du  vendeur,  à  AP  Le  Vassor, 
notaire  à  Chartres,  le  28  mars  1814. 

Il  importe  de  noter  en  cet  endroit  qu'il  résulte  de  l'acte  de 
prise  de  possession  du  20  juin  1775  et  de  l'acte  de  dépôt  du 
28  mars  1814  que  Claude-Marie  Dufrène  a  occupé  la  maison 
de  M"""  Rocque  durant  les  trente-huit  années  et  neuf  mois 
qui  ont  séparé  ces  deux  dates.  M"""  Dufrène,  son  épouse,  y 
est  décédée  le  28  ventôse  an  VIII  (10  mars  1800).  Après  le 
28  mars  1814,  il  est  allé  demeurer  rue  des  Côtes,  où  il  est 
décédé  le  l^'  mars  1828,  à  l'âge  de  86  ans. 

Par  testament  olographe  du  14  décembre  1813,  déposé  le 
même  jour  à  M"  Le  Vassor,  notaire,  déjà  nommé,  M.  Levas- 
sort-Olivier  institua  son  légataire  universel,  M.  Philippe- 
Saturnin  Garnier,  son  neveu,  négociant  à  Chartres,  rue  des 
Côtes,  n°  110  ^  Décédé  le  24  du  même  mois  (vingt-trois  jours 
après  avoir  acquis  la  maison  dont  il  s'agit) ,  il  laissait 
pour  héritier  Félix- Ange-Philippe-Pierre  Fournier,  enfant 
mineur  de  Marie-Lydie  Levassort-Olivier,  sa  tille,  décédée 
chez  lui  le  20  août  1812,  et  de  Pierre -François  Fournier, 
propriétaire  à  Luisant,  puis  à  Paris,  rue  Neuve  -  Saint - 
Martin,  28. 

Au  partage  de  sa  succession,  qui  a  eu  lieu  devant  M''  Le 
Vassor,  le  5  novembre  1815,  entre  son  petit-fds  et  son  léga- 
taire universel,  la  maison  devint  la  propriété  de  ce  dernier, 
qui  la  vendit,  le  30  mars  1810,  par  acte  devant  M"^  Soissons, 
notaire    à  Chartres ,    à   M'""    Thérèze  -  Pulchérie     Coubré , 


'  Ce  numéro  ne  doit  |)as  être  considéré  (•omme  propre  à  la  rue  des  Côtes, 
dont  le  nonilire  des  lialtitalions  était  loin  d'atteindre  un  tel  cliillre  :  il  se  rapporte 
à  la  section,  dont  dépendait  alors  la  rue  des  Côtes. 


—  107  — 

(leniourant  rue  des  Côtes,  veuve  de  M.  Jacques  Foreau  de 
Trizay,  ancien  magistrat. 

Le  28  mai  1839,  M""  Foreau  de  Trizay,  alors  propriétaire 
à  Paris,  rue  de  Touruon,  1(»,  la  vendit  à  son  tour,  suivant 
acte  en  l'étude  de  JM*^  Boy,  notaire  à  Chartres,  ;i  M.  Etienne- 
Marie  Damars,  maire  de  la  commune  de  Couloutre  (Nièvre), 
et  à  Mi^e  Gabrielle  Lenormand,  sa  femme,  demeurant  en  leur 
château  de  Couloutre  \  représentés,  à  cet  efïet,  par  un 
mandataire,  M.  Louis-Paul  Damars,  architecte,  à  Chartres, 
boulevard  Saint-Michel. 

M'"^  Damars  étant  venue  à  mourir,  la  maison  acquise  au 
cours  de  son  mariage  fut  licitée  entre  ses  héritiers  et  son 
mari,  qui  s'en  rendit  acquéreur,  aux  termes  du  jugement 
prononcé  par  le  Tribunal  civil  de  Chartres  le  22  janvier  1859. 

M.  Damars-Lenormand  fit,  le  18  mars  de  l'année  suivante, 
un  testament  olographe  qu'il  déposa  à  M''  Poucin,  notaire  à 
Chartres,  le  21  du  même  mois,  par  lequel  il  instituait  pour 
légataires  son  frère  et  des  neveux  et  nièces.  Au  nombre  de 
ces  dernières  était  M'"""  Elisabeth  Maréchal,  épouse  de 
M.  Alban  Jean,  entrepreneur  de  constructions  à  Chartres, 
rue  des  Petits-Blés,  qui,  avec  l'assistance  de  son  mari, 
concourut,  le  4  mai  1861,  à  l'adjudication  de  la  maison,  pro- 
noncée, à  titre  de  licitation,  entre  les  légataires  de  M.  Damars, 
par  M"  Poucin,  à  son  profit. 

Et  c'est  par  suite  de  son  mariage,  à  Chartres,  du  23  mai 
1859,  avec  M"^  Marie-Elisabeth  Jean,  fille  des  époux  Jean- 
Maréchal,  que  M.  le  docteur  Henry-Eugène  Rocque,  décédé 
le  24  février  dernier,  en  put  prendre  possession,  après  le 
décès  de  M.  Jean,  qui  a  suivi,  le  28  février  1872,  celui  de 
M-^"  Jean,  survenu  le  13  juillet  18G9. 

Si  nous  revenons  à  l'acte  de  vente,  passé  entre  MM.  Dufrêne 
et  Levassort-Olivier  le  l"''  décembre  1813,  nous  remarquons 
qu'il  comprend,  outre  la  maison  même  qui  fait  l'objet  de  la 
présente  discussion,  le  jardin  ci-après  désigné. 

Nous  y  trouvons,  de  plus,  une  description  des  biens  vendus 
que  l'on  ne  rencontre  nulle  part  aussi  minutieuse  ni  aussi 
complète.  La  question  qui  nous  occupe  réclamant  une  cer- 


^  I\l.  et  M""  Damars-Lenormami  ont  passé  leur  contrat  de  mariage  devant 
M'"  Patrutio,  notaire  à  Turin,  déi)artenient  du  Pô.  le  "21  février  I81U. 


—  168  — 

taine  connaissance  de  la  maison  dont  il  s'agit,  les  passages 
suivants  de  cette  description  ont  leur  place  toute  marquée 
ici  : 

A.  —  u  Une  maison  bourgeoise  située  à  Chartres,  faubourg 
»  Saint-Brice,  près  la  porte  Saint-Michel,  occupée  par  le  dit 
»  sieur  Marie  Dufrêne,  composée  d'une  porte  bâtarde  sur  la 
»  rue  qui  va  aux  Vieux-Capucins  ;  d'une  cour  dans  laquelle 
»  se  trouvent,  d'un  côté,  un  cabinet  ayant  croisée  sur  la  dite 
»  rue,  et,  à  la  suite,  d'un  petit  bûcher  ;  d'autre  côté,  une 
»  remise,  four  et  fournil  ;  parterre  en  face  de  la  dite  maison; 
»  vestibule  ayant  son  entrée  par  le  parterre  ;  à  droite,  salon 
»  de  compagnie,  orné  de  boiseries  et  de  deux  glaces,  l'une 
»  sur  la  cheminée  avec  son  parquet  et  baguettes,  l'autre,  en 
»  face,  au  milieu  de  deux  armoires,  (culurc  ii  ]'!ini!r  rcjn-i'- 
»  sentant  un  snjrt  hisforif/iir  (ces  mots  que  nous  soulignons 
»  sont  soulignés  dans  la  copie  authentique  que  nous  avons 
»  sous  les  yeux),  plafond,  deux  croisées  et  portes  vitrées  au 
»  milieu,  à  grands  carreaux,  ouvrant  sur  le  jardin  potager; 
»  salle  à  manger  plafonnée,  boisée  avec  lambris  et  armoires, 
»  poêle  de  fayence  en  niche,  avec  table  de  marbre  et  tuyau  de 
»  fayence,  éclairée  par  une  croisée  sur  le  jardin  et  par  une 
))  porte  vitrée  sur  un  autre  jardin  ci-après  énoncé  ;  cuisine  à 
»  côté  de  la  dite  salle  à  manger,  avec  ses  fourneaux  et 
»  tourne-broche;  laverie  et  autres  commodités  y  tenant; 
»  cave  et  ses  chamtiers  ;  basse-cour,  dans  laquelle  se  trouvent 
»  des  poulaillers  et  volière  en  treillage  ;  à  gauche  du  dit 
»  vestibule,  autre  salon  de  compagnie  lambrissé  et  boisé  par 
»  deux  armoires  des  deux  côtés  de  la  cheminée,  glace  sur 
»  cette  cheminée,  paysage  peint  au-dessus  de  la  dite  glace, 
»  dessus  de  portes  en  camayeux,  autre  glace  entre  deux 
))  croisées  à  grands  carreaux  sur  le  parterre,  garnies  de 
»  contrevents  et  de  volets,  cabinets  y  tenant  :  ce  salon  est 
»  tendu  en  pai)ier  velouté  colé  sur  toile  ;  escalier  ayant  sa 
»  première  marche  sur  le  vestibule  et  (^induisant  au  pre- 
»  mier.  » 

Nous  passons  le  premier  étage,  qui  n'offre  aucune  parti- 
cularité, et  nous  retiendrons  seulement  du  jardin  potager 
qu'il  était  «  planté  d'arbres  fruitiers  à  haute  tige,  en  éven- 
»  tail  et  en  espalier,  et  orné  d'une  belle  allée  de  charmille  »  ; 


—  109  — 

qu'il  renfermait  une  serre  couverte  en  tuiles  et  un  puits. 
Cette  propriété  était  close  de  murs  en  baui?e. 

«  Le  bâtiment  construit  en  aile  »,  est-il  dit  dans  l'acte  en 
question,  «  a  été  ajouté  à  la  maison  de  Maître  par  M.  Du- 
»  frêne  ». 

B.  —  «  Un  Jardin  situé  sur  le  pavé  de  Saint-Brice  ou  de 
»'  Saint-Martin-au-Val  ».  Ce  jardin  avait  deux  entrées  «  sur 
»  le  pavé  de  Saint-Brice  ».  Il  renfermait  «  un  pavillon  dans  un 
»  angle  »  et  deux  bâtiments  non  décrits,  ceux-ci  «  donnant 
»  sur  le  pavé  de  Saint-Brice  »  édifiés  par  M.  Dufrêne.  Il 
aboutissait  à  la  propriété  qui  précède,  avec  laquelle  il  était 
«  en  communication  au  bout  d'un  mur  d'appui  et  par  la  porte 
»  vitrée  de  la  salle  h  manger  ».  Une  partie  en  était  louée, 
ainsi  que  les  «  deux  bâtiments  »,  à  un  sieur  Vangeon. 

Ces  biens  réunis  s'étendaient  en  longueur  du  «  chemin  des 
»  Yieux-Capucins  ou  de  Saint-Lubin  »  au  <'  pavé  de  Saint- 
»  Brice  ou  de  Saint-Martin-au-Yal  »,  et  tenaient  par  leurs 
côtés,  à  la  succession  Leroy,  tuilier,  à  la  dame  veuve  Barrant 
et  ses  enfants  «  au  lieu  du  sieur  Baudier  »  et  à  la  veuve 
Marais. 

Le  jardin  avait  été  acquis,  par  M.  Dufrêne,  de  M.  Bonna- 
fos  de  Bellinay,  prêtre  chanoine  de  Chartres,  suivant  acte 
devant  M"  Peluche,  déjà  nommé,  le  G  août  1700.  M.  de  Belli- 
nay l'avait  lui-même  acquis,  par  acte  devant  M^  Champion, 
également  déjà  nommé,  le  10  février  1788,  de  M^  Crochard, 
à  qui  l'avaient  vendu  les  enfants  et  héritiers  de  M""^  de  la 
Bachellerie,  par  acte  devant  M"  Leroy,  prédécesseur  de 
M«  Peluche,  le  10  août  1708. 

Voilà  les  faits,  sans  interruption  ni  lacune. 

Authentiques  et  indiscutables,  ils  prouvent  que  le  conven- 
tionnel Brissot  —  pas  plus  qu'aucun  autre  membre  de  sa 
famille  —  n'a  jamais  possédé  ni  occupé,  à  aucun  titre,  la 
maison  que  lui  attribue  YlnterniédiHive  des  Cherclieuvs.  » 

G.    Denos. 


Tome  X.  P.-V.  li 


170 


SÉANCE  PUBLIQUE    DU   15  JUIN   1899 
Président;  M.   Roger  Durand.   —  M.   Chamberland,  secrétaire. 

La  séance  publique  annuelle  de  la  Société  Archéologique 
a  eu  lieu  au  théâtre  de  Chartres,  le  jeudi  15  juin,  ;i  8  heures 
du  soir.  L'auditoire,  très  restreint,  était  très  choisi. 

M.  le  Président  ouvre  la  séance  par  rallocution  suivante: 

«  La  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir,  reprenant  une 
ancienne  tradition,  tombée  en  désuétude,  par  suite, paraît-il, 
du  peu  d'empressement  de  MM.  les  conférenciers  à  se  faire 
entendre  en  province,  vous  convie  aujourd'hui,  en  conformité 
de  ses  Statuts,  à  sa  séance  publique  annuelle. 

»  Depuis  dix  ans,  notre  dernière  séance  publique  remon- 
tant au  16  mai  1889,  la  Société  a  eu  le  tort  grave  de  se  laisser 
oublier  :  aussi,  malgré  notre  aversion  pour  la  réclame,  nous 
décidons-nous  à  faire  appel  à  la  bonne  volonté  de  tous  dans 
l'espoir  de  grossir  nos  rangs,  d'augmenter  l'importance  de 
nos  publications  et  d'élargir  le  champ  de  nos  recherches. 

»  Je  n'ai  pas  à  vous  entretenir  de  nos  travaux,  qui  sont 
consignés  dans  l'Historique  de  la  Société,  rédigé  par 
M.  l'abbé  Sainsot,  en  réponse  au  questionnaire  que  nous  a 
adressé  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique,  en  vue  de 
l'Exposition  de  1900;  M.  Chamberland.  notre  dévoué  secré- 
taire, va  vous  en  donner  lecture. 

»  Je  vous  signalerai  seulement,  en  quelques  mots,  une 
découverte  qui  ne  manque  pas  d'actualité,  bien  que  se  rat- 
tachant à  la  période  gallo-romaine. 

»  Ainsi  que  vous  le  savez,  sous  la  domination  romaine  qui 
s'est  fait  sentir  en  notre  ville  pendant  environ  cinq  cents 
ans,  Chartres,  ou  plus  exactement  Autricum,  était,  chose 
peu  facile  à  concevoir  aujourd'hui,  abondamment  approvi- 
sionné d'eau  de  source  par  deux  canaux  souterrains  :  l'un 
destiné  à  alimenter  la  ville  haute  ;  l'autre  la  ville  basse. 
M.  de  Boisvilette  a  consigné,  dans  sa  Statistique  archéolo- 
gique, les  points  où  ces  aqueducs  ont  été  reconnus,  et  relevé 
leur  parcours:    pour   le   premier,   de   Landelles  au  Grand- 


—  171  — 

Faubourg,  et,  pour  lo  second,  depuis  la  fontaine  de  PIou- 
douenne  jusqu'au  faubourg  La  Grappe,  où  (ui  a  eu  la  bonne 
fortune  de  mettre  au  jour  le  réservoir  ou  château  d'eau 
d'oii  les  eaux  étaient  réparties  en  ville  au  moj^en  de 
conduites  de  plomb  semblables  à  celles  de  Lutèce,  que  nous 
pouvons  voir  au  musée  Carnavalet. 

»  En  1897,  la  Société  Archéologique,  prévenue  par  M.  Guil- 
laume Leloup,  entrepreneur  du  pays,  de  la  découverte  d'une 
nouvelle  amorce  d'aqueduc,  près  la  fontaine  de  Houdouenne, 
vota  le  crédit  nécessaire  à  de  nouveaux  sondages,  et  la  trace 
de  ce  canal  a  été  relevée  pendant  plusieurs  centaines  de 
mètres.  11  côtoie  la  rive  gauche  du  ruisseau  de  Houdouenne, 
dans  la  direction  de  Ver,  presque  parallèlement  à  celui  qui 
était  déjà  connu  et  dans  lequel  il  devait  déverser  les  eaux 
des  sources  qu'il  captait  dans  son  parcours. 

»  Fait  à  noter  qui,  pour  nous,  n'est  pas  dénué  d'impor- 
tance, nous  avons  constaté  à  la  tête  de  ce  canal,  près  de  son 
raccordement  à  la  fontaine,  l'existence  d'une  source  qui  a 
été  comblée  avec  de  la  terre  glaise,  maintenue  par  d'énormes 
pieux  et  dont  le  débit  parait  considérable. 

»  Le  récit  de  nos  chroniqueurs  chartrains,  celui  du  moine 
Paul  entre  autres,  nous  faisant  connaître  que  ces  aqueducs 
fonctionnaient  librement  avant  les  invasions  des  Normands, 
au  viir  siècle,  et  que  ces  barbares  n'ont  pas  laissé  dans  notre 
ville  une  seule  pierre  debout,  nous  pouvons  conjecturer 
qu'avant  de  mettre  Chartres  à  feu  et  à  sang,  ils  avaient 
commencé  par  affamer  ses  habitants  et  les  priver  d'eau 
potable. 

»  Nous  croyons  avoir  démontré  que  le  gigantesque  travail 
des  Romains  n'est  pas  devenu  caduc,  mais  qu'il  a  été  volon- 
tairement anéanti,  puis  oublié. 

»  Paris  a  vengé  Lutèce  en  enlevant  aux  Normands,  aujour- 
d'hui nos  frères,  leur  rivière  la  plus  limpide,  l'Avre  ;  nous 
espérons  que  Chartres  saura  doter  ses  habitants  des  bassins 
et  des  piscines  épuratoires  qui  faisaient  les  délices  des 
Gallo-Romains  d'Autricum  ». 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  rapport  de  M.  l'abbé 
Sainsot,  vice-président,  consacré  à  V  flisforh/iio  de  la  Société. 
Ce  travail,  très  substantiel,  sera  publié  dans  nos  Mémoires. 


—  172  — 

M.  le  Président  présente  alors  à  l'Assemblée  M.  André 
Beaunier,  ancien  élève  de  l'Ecole  normale  supérieure,  agrégé 
de  l'Université.  Il  fait  savoir  que  le  jeune  conférencier  est 
un  descendant  du  médecin  Claude  Huvé,  qui  bâtit  la  célèbre 
maison  de  la  rue  du  Grand-Cerf. 

M.  André  Beaunier  prononce  alors  une  improvisation  que 
nous  désirerions  reproduire  in  extenso.  Cette  causerie  a  été 
fréquemment  interrompue  par  les  applaudissements  d'un 
public  littéralement  tenu  sous  le  charme.  Nous  ne  croyons 
pouvoir  mieux  faire  que  de  reproduire  les  appréciations 
parues  dans  deux  journaux  chartrains,  dont  les  Directeurs 
ont  bien  voulu  appeler  l'attention  de  leurs  lecteurs  sur  la 
remarquable  conférence  de  M.  Beaunier  :  le  Progrès  (n°  du 
20  juin),  et  la  Croix  (n°  du  25  juin). 

Le  brillant  conférencier,  lit-on  dans  l'un,  «  a  de  l'à-propos, 
du  trait,  de  la  malice  ;  il  conte  à  merveille  l'apologie  et 
l'anecdote,  et  il  rencontre  souvent  la  poésie,  l'ampleur  et 
l'émotion  voilée,  mais  communicative  ». 

On  ne  saurait  trop  louer,  dit  l'autre,  «  cette  causerie 
athénienne,  étincelante  de  verve  et  d'esprit  si  français  ; 
....  cette  logique  souriante  et  cet  accent  persuasif,  nuancé 
d'ironie,  qui  caractérisent  son  beau  talent  d'improvisation. 
Servi  par  un  organe  d'une  délicate  sonorité,  avec  une  physio- 
nomie éclairée  de  vie,  où  l'ironie  se  joue  avec  l'enthousiasme 
juvénile,  doué  d'une  intelligence  très  avertie  d'art  et  de 
littérature,  M.  Beaunier  devait  plaire  ;  et  de  fait,  il  a  été 
brillant  ». 

La  séance  est  levée  à  dix  heures  moins  un  quart. 


—  173  — 

SÉANCE  GÉNÉRALE    DU    6  JUILLET   1899 
Président  ;    M.  Roger  Durand.    —    M.    Chamberland,    secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  AIM.  Roger  Durand,  Dauzat,  abbé 
Clerval,  abbé  Sainsot,  Bernier,  Bourdel,  Brosseron,  Buisson, 
Chamberland,  Champagne,  Couronnet,  Denisart,  Denos, 
Doré,  Duchon,  Georges  Durand;  Escoffler,  Germond,  Géron- 
deau,  Goupillon,  Manger,  Ouellard ,  Charles  Petrot,  docteur 
Robin,  Tachot;  abbés  Crancée,  Gautier,  Haye,  Hecquart, 
Langlois. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  8  Juin  et  le  procès-verbal 
de  la  séance  du  15  juin  sont  lus  et  adoptés. 

Admission  de  membres  nouveaux. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  l'Adresse  suivante  : 

Les  Membres  de  la  Société  Archéologique  d'Eiive-et-Luir, 
réunis  le  6  juillet  1800  en  Assemblée  générale, 

Reconnaissants  du  très  gracieux  accueil  qui  leur  a  été  fait  au 
Musée  Condé,  dans  la  Journée  du  21  juin, 

Adressent  leurs  unanimes  remerciements  à  M.  Maçon, 
conservateur-adjoint  du  Musée,  ainsi  c/u'à  M.  Duplaquet,  ins- 
pecteur du  Domaine,  qui,  avec  tant  de  bonne  grâce,  leur  ont 
fait  les  honneurs  des  riches  collections  si  intelligemment 
réunies  dans  ce  palais  par  le  vaillant  sohlat,  l'éminent  Français, 
l'artiste  que  fui  leur  ancien  confrère,  Monseigneur  le  duc 
d'Aumale. 

Le  texte  de  cette  Adresse  est  adopté  à  l'unanimité. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le  com- 
mandeur Henry  Le  Court,  qui  exprime  l'espoir  de  collaborer 
à  nos  travaux.  Il  signale  —  une  demande  de  souscription  au 
compte-rendu  du  Congrès  des  Sociétés  savantes,  tenu  à  Tou- 
louse, du  4  au  8  avril  ;  —  l'organisation  d'une  excursion  à 
x^rgenteuil,,  par  M.  do  Mortillet,  et   d'une  excursion  en  Bre- 


—  174  — 

tagne,  par  la  Société  Bibliographique.  Il  appelle  d'une  façon 
toute  particulière  l'attention  de  l'Assemblée  sur  la  Revue 
mensuelle  publiée  par  la  société  Les  Amis  de  la  Beniice,  et 
intitulée  Le  Beauceron  de  Paris. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  l'abbé 
Langlois,  qui  propose  la  publication  de  la  FJibliographie 
dLï!nre-et-Loiv  ]^ds  la  Société.  Après  une  discussion,  à  laquelle 
prennent  part  MM.  Roger  Durand,  D''  Robin,  abbé  Sainsot. 
Brosseron,  Cliamberland,  l'Assemblée  adopte  en  principe, 
par  un  vote  nnanime,  la  proposition,  et  renvoie  à  la  Com- 
mission de  publication  l'étude  de  la  question  de  savoir 
quand  et  comment  il  sera  donné  suite  à  cette  délibération. 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  reçus  pendant  le  mois  de 
juin. 

M.  le  Président  fait  observer  que  le  dernier  volume  des 
Mémoires  de  la  Société  Archéologique  de  Ramhouillet  est 
presque  entièrement  consacré  à  la  Révolution.  On  y  trouve, 
en  particulier,  la  liste  des  niembces  de  la  Société  populaire 
de  Rambouillet.  Cet  exemple,  donné  par  une  Société  dont  le 
président  est  un  personnage  aussi  autorisé  que  M.  le  comte 
de  Dion,  contribue  à  faire  la  preuve  que  l'époque  révolu- 
tionnaire est  entrée  dans  le  domaine  de  l'archéologie  et  de 
l'histoire  locale,  et  mérite  d'être  imité. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  quelques  pages  du  même 
ouvrage  qui  renferment  de  fort  curieux  renseignements 
sur  Chartres  et  la  Beauce  en  1807.  A  propos  de  l'inconve- 
nante exhibition  de  cadavres,  dont  l'extraordinaire  conser- 
vation faisait  un  objet  de  curiosité,  M.  le  D''  Robin  et 
M.  l'abbé  Sainsot  échangent  quelques  observations  sur  une 
étude  de  M.  Lecocq,  intitulée  Le  Tombeau  des  Challine. 

M.  le  Président  présente  deux  notes  de  M.  le  docteur 
Gillard  sur  Guériu  de  Gallardon  et  sur  le  chartrain  Gilles 
Desjardins.  La  lecture  de  ces  notes  est  renvoyée  à  la  pro- 
chaine séance. 

M.  Georges  Champagne  présente  à  l'Assemblée  Y Liventaire 
des  titres  et  papiers  de  l'Hôtel  de   Ville  de  Dreux.  Il   donne 


—  175  — 

lecture  de  son  intéressant  A  vanl-propos  et  fait  observer  que 
l'original  de  VJiivni/nirc,  qui  existait  à  la  mairie  de  Dreux  en 
1877,  a  disparu  ! 

M.  le  Président  adresse  des  remerciements  à  M.  Cham- 
pagne, dont  le  travail  est  renvoyé  à  la  Commission  de  publi- 
cation. 

M.  Tabbé  Sainsot  présente  la  fin  de  sa  Roviic  de  l'aïui/'c  1808. 

1»  ARCHÉOLOGIE. 

Au  cours  de  l'année  1898,  on  a  mis  a  jour  à  Péronville  un  certain 
nombre  de  monnaies  anciennes. 

A  Aunay-sous-Crécy,  cette  petite  localité  qui  a  déjà  tant  fourni  à 
l'archéologie,  on  a  découvert,  dans  les  derniers  jours  du  mois  de 
décembre,  deux  squelettes  humains.  Le  crâne  de  l'un  était  de  grosseur 
à  peu  près  normale,  plutôt  petit  que  gros;  l'autre  au  contraire  était 
énorme  et  mal  conformé.  La  mâchoire  en  partie  brisée  par  la  pioche 
du  terrassier  était  très  proéminente,  et  avait  conservé  presque  toutes 
ses  dents  qui  étaient  blanches  et  bien  rangées.  Les  molaires  étaient 
petites  et  semblaient  avoir  appartenu  a  un  sujet  d'une  vingtaine 
d'années.  Les  squelettes  étaient  côte  à  côte  mais  presque  superposés, 
l'un  couché  sur  la  face,  l'autre  sur  le  dos.  —  Un  peu  plus  loin,  on 
trouva  une  dizaine  de  pierres  taillées,  entre  deux  gros  silex  qui  pour- 
raient être  des  nucleus.  On  peut  en  conclure  que  ces  traces  du  séjour 
de  l'homme  remontent  aux  temps  préhistoriques.  (Voir  le  Journal  de 
Chartres  du  8  janvier  1899). 

Cathédrale.  —  Pour  ne  pas  scinder  ce  qui  se  rapporte  à  la  cathé- 
drale de  Chartres,  au  lieu  de  renvoyer  chacun  des  renseignements  qui 
la  concernent  aux  ditTérentes  rubriques  auxquelles  ils  semblent  se 
rapporter  plus  directement  (archéologie,  beaux -arts,  histoire),  je  les 
consignerai  ici  tous  ensemble,  de  manière  qu'ils  forment  un  tout  dont 
les  parties  soient  reliées  par  l'objet  commun  auquel  elles  se  rapportent. 

Il  y  a  plusieurs  années  déjà  que  la  curiosité  intellectuelle  se  porte 
avec  une  certaine  intensité  vers  l'admirable  monument  gothique  qui 
fait  la  gloire  de  notre  ville.  C'est  avec  plaisir  que  je  le  constate  ;  ce 
mouvement  ne  s'est  pas  ralenti  pendant  l'année  qui  vient  de  se  termi- 
ner. Il  pourrait  fournir  à  la  chronique  spéciale  a  ce  sujet,  non  pas 
quelques  lignes  seulement,  mais  des  pages  bien  remplies.  Aussi  je 
crois  que  si  quelqu'un  de  nos  confrères,  ayant  des  loisirs,  voulait  se 
charger  de  cette  partie,  et  nous  donner  par  exemple  l'année  prochaine 
La  cathédrale  de  Chartres  pendant  l'année  1899,  il  ferait  œuvre 
utile  et  il  aurait  droit  à  tous  nos  remerciements. 

—  «  Un  jour,  les  journaux  publièrent  une  nouvelle  qui  fut  peu 
remarquée.  C'était  une  pauvre  nouvelle  de  deux  lignes  : 


—  176  — 

«  M.  Félix  Faure  a  visité  aujourd'hui  incognito  la  cathédrale  de 
Chartres.  » 

Cet  événement  n'a  pas  révolutionné  le  monde.  11  ne  méritait  aucu- 
nement de  déranger  les  reporters.  Que  le  président  aille  voir  une 
cathédrale  entre  deux  hôpitaux,  cela  n'a  rien  qui  puisse  émouvoir  le 
populaire. 

Moi,  cependant,  j'ai  goûté  une  joie  profonde  à  lire  ces  deux  lignes, 
et  j'y  ai  trouvé  une  heure  de  rêverie  très  douce.  J'ai  revu  par  la 
pensée  les  deux  clochers  de  Chartres  :  «  celui  du  midi  tout  écaillé 
jusqu'à  sa  croix,  comme  un  monstre  de  pierre  ;  celui  du  nord,  tout 
ajouré  dans  le  ciel,  comme  un  cône  de  dentelle  grise.  » 

Ces  réflexions  ne  sont  pas  miennes,  elles  appartiennent  à  Jean 
Rameau,  un  des  auteurs  sélects  du  monde  littéraire  parisien.  Je  les 
emprunte  à  un  vulgaire  almanach  \Le  Pèlerin  pour  1899,  p.  74),  et 
quoique  les  archéologues  s'avisent  rarement  de  chercher  des  documents 
dans  ces  sortes  d'ouvrages,  je  conseille  a  nos  confrères  chartrains  de 
lire  tout  l'article  qui  débute  ainsi  ;  ceux  qui  suivront  ce  conseil  s'en 
applaudiront,  comme  chartrains  et  comme  archéologues. 

On  me  permettra  bien  de  faire  aussi  quelques  réflexions  sur  le  même 
sujet,  car  l'énoncé  de  ce  simple  fait-divers  est  suggestif,  comme  on 
dit  aujourd'hui;  il  évoque  des  souvenirs  de  plus  d'une  sorte  dans 
l'esprit  de  celui  qui  connaît  notre  histoire  locale.  Au  temps  passé,  des 
rois,  des  reines,  des  pasteurs  de  peuples,  selon  l'expression  antique, 
ont  été  vus  souvent  aux  pieds  de  Notre-Dame  de  Chartres  :  mais,  au 
lieu  de  laisser  dans  leurs  palais  le  luxe  de  la  cour  royale,  ils 
aimaient  à  s'entourer  de  tout  ce  qui  pouvait  donner  plus  d'éclat  a 
leur  visite.  Ainsi  faisait  saint  Louis,  ainsi  les  Valois  qui  étaient 
comme  les  hôtes  attitrés  de  Notre-Dame,  ainsi  nos  rois  des  deux  der- 
niers siècles  qui  faisaient  dans  notre  cathédrale  des  entrées  solennelles 
dont  leur  royale  majesté  n'avait  point  à  soutlrLr.  Dans  la  seconde 
moitié  de  ce  siècle  qui  finit,  on  a  pu  voir  Monseigneur  l'Evèque  de 
Chartres  (Mgr  Regnault)  recevant,  avec  toute  la  pompe  religieuse 
possible,  un  impérial  visiteur  à  la  porte  de  sa  cathédrale,  et  c'était  un 
spectacle  qui  ne  manquait  pas  de  grandeur.  Aujourd'hui,  le  successeur 
de  nos  rois  accomplit  ce  même  acte  sans  cortège,  bourgeoisement, 
comme  ini  vulgaire  touriste.  Devant  ce  contraste,  beaucoup  qui  se 
piquent  de  philosophie  se  contentent  de  conclure  :  «  C'est  un  signe 
des  temps  ».  On  n'en  disconvient  pas  ;  mais  il  serait  bon  de  dire  si  ce 
signe  est  ou  n'est  pas  en  faveur  du  temps  qui  est  le  nôtre.  Je  me 
prononce  pour  la  négative. 

A  ceux  qui,  dociles  à  mon  conseil,  auront  lu  l'article  que  je  leur  ai 
signalé,  je  me  permettrai  de  donner  encore  le  conseil  suivant.  Qu'ils 
ouvrent  le  même  volume  iLc  Pèlerin)  à  la  page  98,  ils  y  trouveront 
sous  le  titre  Cathédrale  et  municipalité  quelques  couplets  de  poésie 
qui  les  consoleront  des  railleries  et  épigrammes  dont  certains  esprits 
sont  iirodigucs  envers  l'archéologie. 

D'ailleurs  s'ils  sont  quelque  peu  connaisseurs,  ils  devront  trouver  à 
ces  vers  un  petit  goût  de  terroir,  car  l'auteur  qui  abrite  son  talent 


—  177  — 

poétique  sous  le  pseudon.yme  de  Jacques  est  un  compatriote  '  dont 
plus  d'une  fois  les  boutades  agréablement  rimées  ont  fait  le  tour  des 
journaux  de  France.  Le  sujet  lui-même  les  intéressera;  il  a  été  em- 
prunté à  une  délibération  de  la  mimicipalité  chartraine  de  1793,  déli- 
bération qui  vise  la  cathédrale  dont  nous  sommes  si  liers.  Après 
lecture,  ils  diront,  comme  je  le  dis  moi-même  :  «  Si  l'auteur  de  ces 
vers  n'est  pas  archéologue,  il  mérite  de  l'être  ».  J'ajouterai  que  si 
j'avais  l'autorité  suffisante  je  décréterais  qu'il  a  bien  mérité  de  l'ar- 
chéologie. 

—  Le  portail  de  la  Cathédrale  de  Chartres  qu'on  a  entrepris  de  ra- 
jeunir ne  préoccupe  pas  seulement  les.  architectes  et  les  ouvriers  qui 
travaillent  la  pierre  ;  les  hommes  de  plume  l'honorent  de  leur  attention 
et  on  travaille  activement  à  son  histoire.  Déjà  une  grande  Revue  qui 
s'intitule  Revue  du  Moyen  Age  (avril  1898)  lui  a  consacré  un  article 
intitulé  Le  Porlail  occidental  de  N.-D.  de  Chartres.  Cet  article  a 
été  tiré  à  part  (1.3  p.  in -8°  Librairie  Bouillon,  Paris.  1898)  et  M. 
l'abbé  Clerval  en  a  rendu  compte  dans  la  Voix-de-Notre-Dame  (suppl. 
1897,  p.  546).  L'auteur,  M.  A.  Marignan,  un  des  rédacteurs  de  la 
Revue  en  question,  n'admet  pas  les  dires  des  historiens  chartrains 
sur  l'époque  de  la  construction  de  ce  portail.  Ce  travail  ne  fait  guère 
qu'énoncer  les  idées  de  l'auteur  :  il  doit  les  développer  dans  un  ouvrage 
plus  complet.  Avec  M.  l'abbé  Clerval,  nous  attendrons  pour  juger 
quelle  peut  être  la  valeur  de  cette  opinion  nouvelle. 

Dans  les  Archives  du  diocèse,  M.  l'abbé  Métais,  notre  confrère,  a 
donné  une  analyse  du  passage  des  Grandes  Cathédrales  du  monde 
catholique  par  M.  L.  Cloquel,  consacré  à  la  Cathédrale  de  Chartres 
(1  page  avec  trois  gravures). 

Dans  un  opuscule  qui  a  pour  titre:  Les  vitraux  de  Notre-Dame  de 
Dijon  (.5:3  p.,  in-12,  2  lithogr.,  impr.  Jobard,  Dijon).  Kous  trouvons  le 
renseignement  suivant  :  De  1874  à  1897  les  vitraux  de  Notre-Dame  de 
Dijon  ont  été  refaits  d'après  d'anciennes  verrières  des  cathédrales 
françaises.  Celle  de  Chartres  surtout  a  été  mise  a  contribution. 

Au  cours  d'un  travail  sur  les  Origines  des  villes  françaises  qu'il  a 
publié  dans  le  Journal  de  la  Jeunesse,  année  1898  (Hachette,  Paris), 
M.  Anthyme-Saint-Paul  dont  tout  le  monde  connaît  l'admiration  pour 
la  cathédrale  de  Chartres  a  donné  de  celle-ci  une  admirable  descrip- 
tion. Il  ne  nous  était  pas  permis  de  laisser  passer  inaperçu  ce  nouvel 
hommage  rendu  par  l'éminent  archéologue  au  monument  dont  il  amie 
à  vanter  les  splendeurs  architecturales: 

La  Revue  du  clergé  français  flo  mai  1898)  a  donné  un  article  intitulé  : 
Le  Clocher  vieux  de  Chartres  par  M.  l'abbé  Martin,  professeur  au  Petit- 
Séminaire  de  la  Chapelle  Saint-Mesmin  près  Orléans.  L'auteur  y  jjarle 
en  archéologue,  et  plus  encore  en  admirateur  passionné,  de  la  vieille 


'  On  rae  permet  de  révéler  le  vr;ii  nom  dissimulé  pjir  eet  humilie  prénom. 
Jacques  n'est  autre  que  M.  l'abhé  Bonsergent,  curé  iirès  de  Vendôme,  qui  appar- 
tient à  une  famille  dunoise. 


—  178  — 

flèche  chartraine.  La  Voix  de  Notre-Dame  (1898  siîppl.,  p.  237)  a  donné 
les  passages  les  plus  saillants  de  cet  article. 

On  ne  me  pardonnerait  pas  de  terminer  ce  qui  concerne  la  cathé- 
drale de  Chartres,  sans  dire  un  mot  d'un  ouvrage  qui  ne  contribuera 
pas  peu  a  sa  gloire  dans  les  âges  futurs.  V Ancienne  Maîtrise  de  Notre- 
Dame  de  Chartres^  du  V»  siècle  à  la  Révolution,  par  M.  l'abbé  Clerval, 
Supérieur  de  la  Maîtrise,  est  un  de  ces  ouvrages  d'histoire  locale  que 
nous  voyons  apparaître  beaucoup  trop  rarement  à  notre  gré.  Celui-ci 
a  été  accueilli  à  son  apparition  par  les  éloges  unanimes  du  monde 
savant  et  du  monde  religieux,  et  ceux  qui  en  ont  rendu  compte 
semblaient  regretter  de  ne  pouvoir  faire  assez  ressortir  l'érudition  de 
l'auteur  et  la  patience  avec  laquelle  il  a  recueilli  les  matériaux,  souvent 
bien  peu  importants,  cailloux  minuscules  et  grains  de  sable,  avec 
lesquels  il  a  élevé  un  solide  monument  à  la  gloire  des  enfants  de 
chœur  de  Notre-Dame  de  Chartres.  C'est  en  efl'et  aux  plus  petits  des 
serviteurs  de  l'insigne  basilique  qu'est  consacré  cet  ouvrage  remarqua- 
ble, et  on  se  demande  comment  un  sujet  si  peu  fécond  en  apparence  a  pu 
fournir  la  matière  d'un  bel  in-8°  de  360  pages.  Et  pourtant  ces  pages 
sont  bien  pleines  de  noms,  de  faits  et  de  documents  ;  elles  font  pour 
un  instant  revivre  sous  nos  yeux,  avec  ses  costumes  qui  varient  selon 
les  temps,  tout  ce  petit  peuple  des  enfants  d'aubes  ;  elles  nous  les 
montrent  au  chœur  où  ils  chantent  en  musiciens  consommés,  à  l'étude 
où  ils  apprennent  l'art  qu'ils  pratiquent  si  bien  en  même  temps  que 
les  belles-lettres,  dans  les  récréations  où  ils  retrouvent  toute  l'espiè- 
glerie de  leur  âge.  Pour  peu  qu'on  ait  parcouru  ce  livre  avec  quelque 
attention,  on  est  amené  à  conclure  que  le  Chapitre  de  Notre-Dame  de 
Chartres  était  vraiment  a  la  hauteur  de  sa  mission,  puisqu'il  savait 
obtenir  des  plus  humbles  officiers  de  leur  église  qu'ils  fissent  honneur 
a  leurs  fonctions. 

Merci  à  l'auteur,  notre  éminent  confrère,  d'avoir  mis  au  jour  une 
œuvre  aussi  méritante  ;  merci  à  notre  Société  d'en  avoir  accordé  gratui- 
tement un  exemplaire  à  chacun  de  ses  membres. 


2°  HISTOIRE. 

Apostolicité  des  églises  de  France.  —  Cette  question,  au  point  de 
vue  exclusivement  chartrain,  n'a  pas  fait,  que  nous  sachions,  un  seul 
pas  en  avant  cette  année.  On  trouve  cependant,  dans  les  Annales 
religieuses  du  diocèse  d^Orléans,  une  petite  note  qui  mérite  d'être 
reproduite  ici.  «  Nous  recommandons  a  ceux  qui  voudraient  se  faire 
une  idée  assez  complète  de  celte  question  le  beau  livre  de  M.  l'abbé 
Hénault  :  Origines  chrétiennes  de  la  Gaule  celtique.  ^^  C'est  le  directeur 
de  cette  publication  qui  parle  ainsi,  et  il  fait  autorité  en  pareille 
matière. 

Considérée  à  un  point  de  vue  plus  général,  l'opinion  favorable  a 
l'apostolicité  des  Eglises  de  France  regagne  chaque  jour  une  partie  du 
terrain  que  quelques  savants  contemporains  avaient  cherché  à  lui 
faire  perdre.  C'est  une  évolution  que  je  constate  avec  un  sensible 


—  179  — 

plaisir,  et  comme  je  la  suis  avec  une  intention  toute  particulière,  je 
crois  pouvoir  affirmer  que  cette  année  elle  s'est  accentuée  plus  sensi- 
blement encore  qu'elle  ne  l'avait  fait  les  années  précédentes.  J'en 
donnerai  volontiers  des  preuves,  mais,  pour  en  mieux  saisir  l'impor- 
tance, on  me  permettra  de  présenter  brièvement  l'historique  d'une 
question  qui  intéresse  au  plus  haut  point  les  origines  de  notre  Éghse 
chartraine. 

Il  y  a  quelques  trente  ans,  surgit,  non  pas  de  dessous  terre,  mais, 
je  pense,  de  quelque  chaire  d'enseignement  ofticiel,  une  école  <iui  dès 
le  premier  jour  s'arrogea  le  titre  d'école  historique,  sous  prétexte 
qu'elle  n'admettait  que  ce  qui  était  prouvé  historiquement,  que  ce  qui 
remplissait  certaines  conditions  qu'elle  avait  elle-même  fixées.  Elle  fit 
passer  toute  l'histoire  au  crible  d'une  critique  sévère,  elle  rejeta  en 
les  qualifiant  erreurs,  mensonges  oulégendes,  des  faits,  des  assertions, 
des  paroles  célèbres  que  les  historiens  avaient  jusqu'alors  acceptées 
sans  contester.  Gomme  ses  verdicts  furent  accueillis  avec  une  faveur 
marquée,  ou  du  moins  avec  une  déférence  un,  peu  trop  facile,  elle 
s'enhardit  jusqu'à  battre  en  brèche  un  fait  capital  de  notre  histoire 
nationale.  Elle  supprima  d'un  trait  de  plume  les  cinq  premiers  siècles 
du  christianisme  dans  notre  pays,  et  prétendit  que  la  Religion  chré- 
tienne n'y  avait  pas  été  prêchée  avant  le  V"  ou  le  VI«  siècle.  Tous  les 
savants  du  monde  officiel  embrassèrent  avec  ardeur  la  nouvelle 
opinion  ;  l'École  des  Chartes  en  fit  un  des  dogmes  fondamentaux  de 
son  enseignement,  et,  ce  qui  aurait  dû  la  rendre  suspecte  aux  catho- 
liques qu'elle  avait  séduits,  les  Voltairiens,  les  déistes,  tous  les  enne- 
mis du  catholicisme  firent  chorus  avec  les  tenants  d'un  système  qui 
privait  l'Église  Gallicane  d'un  des  plus  beaux  fleurons  de  sa  couronne. 

D'un  autre  côté,  les  défenseurs-nés  de  la  Religion,  les  évêques  et 
autres  dignitaires  ecclésiastiques,  surpris  ainsi  par  cette  négation 
d'une  croyance  qu'ils  regardaient  comme  inattaquable,  ne  protestèrent 
point  ou  protestèrent  un  peu  trop  platoniquement.  Quelques 
braves  pourtant  se  jetèrent  résolument  dans  la  lutte  et  relevèrent  le 
gant.  Peu  habitués  a  la  polémique,  et  peut-être  aussi  insuffisamment 
préparés,  ils  ne  surent  pas  faire  triompher  la  bonne  cause.  Leurs  adver- 
saires, d'ailleurs,  se  servaient  d'armes  contre  lesquelles  il  était 
difficile  de  se  défendre  ;  car  ceux-ci,  dans  une  question  aussi  grave,  se 
permettaient  de  recourir  aux  épigrainmes,  aux  attaques  personnelles, 
et  ils  prenaient  une  attitude  souverainement  dédaigneuse  vis-à-vis 
d'une  opinion  qu'ils  avaient  condamnée.  Notre  confrère,  M.  l'abbé 
Hénault  s'est  vu  en  butte  a  de  semblables  procédés  ;  mais  sa  thèse 
n'a  point  été  renversée  par  des  arguments  péremptoires. 

Avec  le  temps  la  vérité  s'est  fait  jour  peu  à  peu.  Revenus  de  la 
surprise  du  premier  moment,  les  soldats  de  la  bonne  cause  et  leurs 
chefs  attaquèrent  à  leur  tour  ces  ennemis  qui  paraissaient  insaisis- 
sables. Devant  les  bonnes  raisons,  et  surtout  devant  les  faits  positifs 
qu'on  leur  opposa,  ils  se  montrèrent  moins  intransigeants  dans  leurs 
affirmatioris,  ils  reculèrent  insensiblement  et  ils  furent  amenés 
à  concéder  que  la  fol  chrétienne  avait  pu  être  prêchée  au 
IVe   siècle    et  même   au  IIP  siècle.  De  concessions  en  concessions, 


—  180  — 

de  reculades  en  reculades,  ils  en  sont  arrivés  à  tolérer  qu'on  parle 
du  Ile  siècle,  et  s'ils  ne  reconnaissent  pas  avec  nous  que  l'Église 
de  France  a  été  établie,  sinon  par  les  Apôtres,  au  moins  par 
leurs  disciples  immédiats,  c'est  purement  pour  la  forme  et  pour  se 
maintenir  en  opposition  avec  l'école  traditionnelle. 

J'ai  parlé  de  témoignages  nouveaux  en  faveur  de  celle-ci  :  en  voici 
qui  me  semblent  bien  avoir  leur  valeur. 

Son  Éminence  le  cardinal  Richard,  archevêque  de  Paris,  vient  de 
rééditer  un  livre  qu'il  publia  autrefois  :  Les  Saints  de  l'Eglise  de  Nantes. 
(347  p.  in-I2  Lanné-Mazeau,  Nantes,  1898).  «  Il  y  soutient  l'antique  tra- 
dition qui  fixait  l'arrivée  de  Saint-Clair,  apôtre  des  Nantais,  à  la  fin 
du  l^f"  siècle  ou  au  commencement  du  second,  et  rattachait  son  apos- 
tolat à  la  prédication  primitive  dans  les  Gaules,  suivant  la  tradition 
conservée  invariablement  par  nos  pères  et  qui  n'avait  été  abandonnée 
momentanément  qu'a  la  fin  du  XVIIP  siècle,  sous  l'influence  de  la 
critique  trop  souvent  incrédule  de  cette  époque.  Sur  ce  point  d'impor- 
tance. Son  Éminence  est  d'accord  avec  le  témoignage  des  monuments 
les  plus  anciens  de  l'histoire  religieuse  nantaise  et  les  suffrages  des 
hommes  les  plus  versés  dans  les  écoles  historiques  et  hagiographiques, 
notanuuent  avec  M^'-  Bellet,  l'auteur  de  l'ouvrage  remarquable  :  Les 
origines  de  nos  Eglises  H  les  fastes  épiscopaux.  (420  p.  in- 8°  Picard, 
Paris,  1898).  Cette  appréciation  de  l'ouvrage  du  vénérable  cardinal  ne 
m'appartient  pas;  je  l'emprunte  au  Polybiblion  qui  fait  autorité  en 
matière  historique  et  bibliographique,  et  je  trouve  ainsi  dans  ces  lignes 
un  double  témoignage  favorable  à  l'apostolicité  (Polybiblion,  mars 
1899,  p.  243).  Celui  qui  émane  du  Polybiblion  a  d'autant  plus  de  prix 
qu'il  est  une  preuve  évidente  de  cette  évolution  dont  j'ai  parlé.  Depuis 
que  cette  question  occupe  le  monde  savant,  c'est  la  première  fois  que 
cette  Revue  émet  une  opinion  bienveillante  pour  l'école  traditionnelle; 
toutes  ses  préférences  avaient  été  jusque-là  pour  la  prétendue  école 
historique  et  elle  a  même  rompu  quelques  lances  en  sa  faveur.  Ce 
changement  de  front  n'est  pas  fait  pour  nous  déplaire. 

Un  autre  témoignage  encore,  et  celui-ci  nous  intéresse  directement, 
nous  est  fourni  par  un  des  plus  éloquents  de  nos  évèques  français. 
Dans  sa  Lettre  circulaire  annonçant  le  Couronnement  de  Notre-Dame 
de  Ferrières,  M^i"  Touchet,  évêque  d'Orléans,  écrit  :  «  En  ce  temps-là, 
onze  années  après  l'Ascension  du  Christ,  Savinien,  le  fondateur  martyr 
de  l'illustre  Église  de  Sens,  Potentien  son  frère  d'armes,  et  Altin,  le 
premier  évêque  d'Orléans,  priaient  dans  l'oratoire  étroit  qu'ils  avaient 
construit  sur  les  bords  de  la  Clairie  à  Ferrières.  Envoyés  par  Pierre 
pour  évangéliser  ces  régions  Sénonaises  et  Carnutes,  qui  avaient  donné 
récemment  plus  d'un  souci  aux  légions  de  César,  les  missionnaires 
ne  rencontraient  que  dureté  de  cœur.  »  Une  note  accentue  la  force 
probante  de  ces  quelques  lignes  :  «  Nous  n'hésitons  pas,  est-il  dit,  a 
adopter  l'opinion  traditionnelle  quant  à  l'apostolicité  de  nos  Églises. 
Quelque  estime  que  nous  professions  pour  les  connaissances  de  ceux 
qui  ont  attaqué  cette  apostolicité,  nous  devons  dire  que  leurs  argu- 
ments nous  paraissent  faibles  devant  les  raisons  de  ceux  qui  défendent 
la  Thèse  ancienne.  (Annales  religieuses  du  diocèse  d'Orléans.  (Lac. 


—  181  — 

cit.)  '.  Je  disais  en  commençanl  ce  paragraphe  que  je  n'avais  rien 
a  signaler  concernant  nos  origines  chartraines;  j'ai  eu  tort,  car  ce 
texte  convient  aussi  bien  a  l'iîglise  de  Chartres  qu'à  celle  d'Orléans. 

Hagiographie.  —  Dans  la  vie  des  Saints  publiée  chaque  semaine 
par  la  Maison  de  la  Bonne  Presse,  relevons  les  N"=  suivants  qui  ont 
quelque  intérêt  pour  l'église  de  Chartres  : 

N°  08-2.  S.  Savinien,  l"""  évoque  de  Sens,  et  ses  compagnons  martyrs. 

N°  986.  S.  Julien,  évéque  du  Mans,  patron  d'un  certain  nombre  de 
paroisses  du  diocèse. 

N»  987.  S.  Piat,  apôtre  de  Tournay,  martyr. 

A  signaler  aussi  le  Liber  miraculorurn  Sanctœ  Fidis,  édité  par 
M.  l'abbé  Bouillet.  L'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres  a 
décerné  une  mention  honorable  au  savant  éditeur  de  cet  antique 
manuscrit  (1094).  Les  dévots  a  Sainte-Foi,  la  vierge  agennaise  depuis 
si  longtemps  honorée  à  Chartres,  ne  peuvent  que  s'en  réjouir. 

s'  Yves.  —  M.  Paul  Fournier  qui  s'est  attaché  d'une  manière  parti- 
culière à  étudier  notre  grand  évêque  chartrain,  vient  de  lui  consacrer 
dans  la  Revue  des  questions  historiques  (1898)  un  nouveau  mémoire 
qu'il  a  intitulé:  L'œuvre  canonique  d'Yves  de  Chartres  et  son  influence. 
Les  savantes  dissertations  de  M.  Chandjerland,  résumées  dans  nos 
Procès-Verbaux,  montrent  d'autre  part  de  quelle  valeur  est  l'autorité 
de  S.  Yves  dans  les  questions  canoniques. 

JossE  Cligthoue.  —  La  Voix  de  Notre-Dame  (juillet,  août,  septembre 
1898)  a  consacré  à  l'illustre  docteur  et  chanoine  chartrain  une  notice 
composée  en  grande  partie  avec  la  thèse  latine  de  M.  l'abbé  Glerval. 
J.  Clicthoue  est  une  de  nos  gloires  que  nous  commencions  a  oublier  : 
sa  mémoire  mérite  d'être  remise  en  honneur. 

Florent  d'Illiers.  —  Un  petit  opuscule  vient  d'être  consacré  au 
vaillant  capitaine  de  ce  nom,  sous  le  titre  suivant  :  Un  gentilhomme 
percheron,  compagnon  de  Jeanne  d'Arc,  par  M.  l'abbé  Desvaux,  curé 
de  Verrières;  2e  édition,  30  p.  in-18,  imp.  Levayer,  Bellême,  1898.  Voici 
comment  l'auteur  explique  le  but  qu'il  s'est  proposé  ; 

«  Nous  voulons  remettre  en  lumière  la  part  qui  revient  dans  l'œuvre 
de  la  délivrance  à  Florent  d'Illiers,  le  brave  compagnon  de  Jeanne 
d'Arc,  puis  revendiquer  pour  notre  pays  un  peu  de  la  gloire  dont  il  a 
illustré  une  famille  éminemment  percheronne  par  les  fiefs  qu'elle 
possédait,  les  charges  qu'elle  a  remplies,  les  faits  répandus  par  elle 
pendant  plusieurs  siècles  au  centre  de  notre  Perche.  »  Nous  n'inten- 

^  M?'"  Touchet  dans  un  de  ses  discours  raille  aussi  très  agréablement  la 
manie  de  nos  réformateurs  contemijorains  de  l'histoire  dumoyen-àge  qui  veulent 
voir  partout  des  dates  fansses.  des  chartes  fausses,  etc.  Cela  suppose  bien  des 
faussaires,  dit  Sa  Grandeur,  en  faisant  bonne  justice  de  ces  critiques  outrecui- 
dantes qui  n'admettent  pas  un  document  quand  il  contredit  leur  manière  de 
voir. 


—  182  — 

terons  pas  un  procès  à  l'auteur  pour  celte  phrase  :  mais  sïl  nous 
permettait  de  remplacer  les  mots  une  famille  percheronne  par  ceux- 
ci  une  famille  beauceronne,  et  les  mots,  centre  de  notre  Perche^  par 
ces  autres  :  centre  de  notre  Beauce,  cette  phrase  n'aurait  rien  perdu 
au  point  de  vue  de  la  vérité  ;  car  si  un  certain  nombre  de  membres 
de  la  famille  d'Illiers  ont  rayonné  dans  le  Perche,  les  d'Illiers  par  leur 
origine  et  par  le  séjour  des  principaux  d'entre  eux  et  notamment 
de  Florent  d'Illiers  sont  des  enfants  de  la  Beauce  chartraine  et  de  la 
Beauce  dunoise. 

ROBERTET  (Florimond).  —  Une  conférence  a  été  faite  au  Salon  de  la 
Société  Bibliographique  sur  ce  personnage  par  M.  Dacier,  qui  a  étudié 
en  lui  l'homme  d'État  et  non  pas  le  seigneur  d'Alluyes  et  de  Brou. 

Dreux.  —  M.  Ch.  Lemenestrel  a  publié,  dans  le  Journal  de  Dreux, 
une  notice  sur  l'église  S.  Jean,  le  Couvent  des  Capucins  et  la  collégiale 
Saint-Etienne  sous  ce  titre  Un  souvenir  du  vieux  Dreux. 

Général  Marceau.  —  Notre  confrère  M.  Raoul  Bonnet  a  publié  dans 
la  revue  La  Révolution  Française  (août  1898)  un  article  intitulé:  Le 
Général  Marceau  et  M"«  de  Châteaugiron  ;  il  y  donne  deux  lettres 
inédiles  adressées  à  Emira,  sœur  du  général. 

LoiGNY.  —  Dans  une  conférence  faite  à  Orléans  sur  VÉglise  et  la 
défense  nationale  depuis  son  origine,  M.  le  comte  Couret  a  chaleureu- 
sement montré  la  charge  des  zouaves  pontificaux  à  Loigny,  comme 
une  preuve  de  ce  que  la  Religion  sait  faire  pour  la  patrie. 

Ceux  qui  cherchent  des  renseignements  sur  ce  fait  d'armes  et  sur  les 
autres  événements  de  la  guerre  franco-prussienne  en  trouveront  dans 
l'ouvrage  publié  en  grec  moderne  sous  ce  titre  :  lo-ropta  -ov  Toàlo- 
'/zpl/.uy't7.o-j  ïlols^oit,  par  X.  Néoclés.  (Phexi.  Athènes,  1898). 

De  Sonis  à  Loigny,  pièce  en  3  actes  par  Paul  Groiset,  66  p.  in-12,  Haton, 
Paris. 

Cardinal  Pie.  —  Une  notice  sur  l'illustre  évêque  de  Poitiers  a  été 
insérée  dans  un  ouvrage  intitulé  Par  la  plume.  Les  défenseurs  de  la  foi. 
par  J.  Laur  (Paillart,  Abbeville  in-4o  avec  portrait).  —  On  trouvera 
aussi  sur  le  cardinal  Pie  d'intéressants  détails  dans  la  Correspondance 
de  Ma""  Gay,  évêque  d'Anthédon,  2  vol.  in-S",  Oudin,  Paris. 

NoGËNT-LE-Roi.  —  Un  enfant  de  Nogenl-le-Roi  a  donné  quelques 
pages  intéressantes  sur  son  pays  natal  sous  le  titre  modeste  :  Notes 
historiques  et  archéologiques  sur  Véglise  de  Nogent-le-Roi,  suivies  de 
sa  description  en  vers  par  M.  Laurent  Bouchet,  curé  de  Nogent-le-Roi, 
1670-1673,  avec  3  belles  eaux-fortes  par  M.  Paul  Gillard,  in-S»  1897. 

Senonghes.  —  Notre  zélé  confrère,^M.  l'abbé  Langlois,  a  publié  dans 
les  Archives  historiques  du  diocèse  de  Chartres  une  monographie  sur 
Senonches  qu'il  en  a  extraite  et  nous  présente  sous  ce  titre  :  Senonches: 


—  183  — 

église,  château,  forêt.  (u6  p.  in-S"  1898).  La  petite  cité  percheronne  ne 
pourra  plus  se  plaindre  de  n'avoir  pas  d'histoire  ;  elle  n'a  rien  a  envier 
maintenant  à  ses  sœurs  plus  grandes  et  plus  importantes. 

GouRTALAiN.  —  M.  l'abbé  Chapron,  curé  de  Courtalain,  a  entrepris  de 
faire  revivre  tout  le  passé  de  sa  paroisse.  Après  plusieurs  pages  qu'il 
a  présentées  déjà  sur  ce  sujet  intéressant,  il  nous  donne  un  résumé 
des  délibérations  de  la  nmnicipalité  de  Courtalain  pendant  la  période 
révolutionnaire.  Ce  travail  a  été  lu  à  la  Réunion  des  Sociétés  savantes 
des  départements  (14  avril  1898). 

Vert-en-Drouais.  —  La  Croix  d'Eure-et-Loir  a  parlé  des  Notes 
tirées  d'un  Papier  des  baptêmes,  mariages  et  m,ortuaires  de  la 
paroisse  de  Vert-en-Drouais  par  M.  J .  Caillé,  né  a  Vert  où  il  fut  curé  et 
où  il  est  mort  en  1630,  lesquelles  notes  ont  été  extraites  par  M.  Veuclin. 
correspondant  du  Comité  des  sociétés  des  Beaux-Arts.  En  signalant 
ce  travail  le  journal  chartrain  émettait  le  désir  de  voir  la  Société 
Archéologique  donner  dans  ses  procès-verbaux  un  résumé  des  notes 
les  plus  curieuses.  Cette  proposition  me  semble  digne  d'être  prise  en 
considération  par  notre  Société,  puisqu'il  y  a  profit  a  en  espérer  pour 
l'histoire  locale. 

Monographies  Paroissiales.  —  Ne  terminons  pas  ce  qui  concerne 
la  partie  historique  sans  signaler  à  l'attention  des  jeunes  confrères 
qui  cherchent  leur  voie,  un  excellent  article  des  Annales  religieuses 
d'Orléans  (1899,  p.  193)  sur  l'utilité  des  monographies  de  nos  paroisses 
rurales.  Nous  empruntons  à  cet  article,  cette  citation  qu'il  fait  à  ce 
sujet  :  «  Dans  les  annales  de  la  plus  petite  église  il  y  a  de  quoi  occuper 
la  vie  d'un  savant —  Montrer  l'action  de  Dieu  sur  un  petit  coin  de 
terre,  c'est  faire  une  grande  œuvre.  »  C'est  Léon  Gautier  qui  donne 
cet  encouragement  aux  modestes  historiens  de  nos  campagnes  ;  cette 
parole  d'un  maître  est  de  nature  à  amener  de  nouveaux  travailleurs 
sur  le  champ  un  peu  ingrat  de  notre  histoire  beauceronne. 

Broué.  —  On  se  plaint  que  ces  travailleurs  ont  été  trop  clairsemés 
jusqu'à  ce  jour  ;  c'est  une  raison  pour  encourager  ceux  qui  se  présentent 
de  temps  a  autre.  Faisons  donc  bon  acceuil  a  l'annonce  de  VHistoire 
de  la  commune  de  Broué,  par  L.  Moreau,  instituteur  (400  p.  in-8°, 
Lefebvre-Marnay,  éditeur  a  Dreux.  Gravures  et  plans).  •  Une  table 
des  matières  très  détaillée  permet  de  penser  que  l'auteur  a  embrassé 
son  sujet  sur  toutes  ses  faces  ;  si  le  cadre  qu'il  s'est  tracé  est  bien 
rempli,  il  aura  fait  une  œuvre  complète  capable  de  donner  satisfaction 
aux  plus  exigeants  en  pareille  matière. 

Clerval  (Abbé).  — Dans  le  cours  d'histoire  qu'il  professe  à  l'Institut 
Catholique  de  Paris,  notre  docte  confrère  traite  de  la  Vie  intellectuelle 
et  littéraire  de  la  Société  ecclésiastique  au  moyen-âge. 


En  souscription  à  5  fr.  et  à  ïJO  fr.  chez  l'auteur  à  Broué  (Eure-et-Loir). 


—  184  — 


3°  LITTÉRATURE. 

RÉGNIER  (Mathurin).  —  L'œuvre  de  M.  Joseph  Vianey  sur  notre 
poète  chartraiu,  intitulée  Mathurin  Régnier,  a  été  récompensée  d'un 
prix  de  500  francs  par  l'Académie  Française  (novembre  1898). 

Du  LORENS  (Jacques).  —  Un  nouveau  travail  a  été  consacré  au 
savant  jurisconsulte  que  fut  notre  compatriote,  par  M.  Henry  Lecourt, 
sous  ce  titre  :  M"=  Jacques  Du  Lorens  {i  580- i  665)  poète,  jurisconsulte 
et  collectionneur.  Sa  famille,  sa  postérité,  sa  galerie  de  tableaux. 
Étude  biographique.  Impr.  Ch.  Valin,  Caen,  1897. 

Le  Beauceron  de  Paris.  —  Tel  est  le  titre  d'un  journal  qui  vient 
de  pousser  dans  le  champ  si  fécond  de  la  presse  périodique.  Il  sert  de 
lien  à  une  association  de  fraîche  date  qui  dès  son  début  donne  des 
signes  d'une  vitalité  pleine  d'espérance.  —  En  1897,  je  crois,  se  fondait  à 
Paris  une  association  amicale  de  tous  les  enfants  de  la  Beauce  résidant 
à  Paris.  Elle  se  proposait  uniquement  d'abord  de  réunir  ses  membres 
dans  un  banquet  annuel  ;  mais  <lès  le  15  octobre  1898,  elle  fondait  une 
Revue  mensuelle  à  laquelle  elle  donnait  son  nom  Les  Amis  de  la 
Beauce  et  qui  devait  être  simplement  autographiée.  Mais  elle  ne  tarda 
pas  à  se  convaincre  qu'elle  pouvait  faire  mieux  encore,  et  elle  voulut 
avoir  une  véritable  Revue  à  laquelle  elle  put  donner  tous  les  perfec- 
tionnements que  comporte  le  goût  du  jour.  C'est  fait  depuis  quelques 
mois,  et  Le  Beauceron  de  Paris  est  en  bonne  voie  de  se  faire  une 
place  honorable  au  soleil  de  la  littérature  française.  Saluons  cordiale- 
ment son  entrée  en  ce  monde,  et,  en  guise  d'horoscope,  envoyons-lui 
une  parole  bien  connue  en  la  modifiant  légèrement  à  son  intention  : 
Il  grandira,  car  il  est  Beauceron. 

Comme  renseignements  complémentaires,  disons  que  toute  la 
rédaction  de  ce  journal  est  beauceronne  et  appartient  en  grande 
partie  à  la  Beauce  chartraine.  Le  rédacteur  en  chef  est  M.  Léon  Guyon, 
(de  Baigneaux,  Eure-et-Loir)  le  directeur  M.  Emile  Dejoie.  Si  quelques- 
uns  de  nos  confrères  aspiraient  a  l'honneur  de  collaborer  à  cette  publi- 
cation, qui  est  locale  sans  l'être,  ils  adresseraient  leurs  communications 
à  M.  Paul  Vion,  gérant,  a  Melun,  rue  de  l'Hôtel-de- Ville,  13. 

Desghanel  (Paul).  —  C'est  au  département  d'Eure-et-Loir,  a  l'arron- 
dissement de  Nogent-le-Rotrou,  qui  l'a  envoyé  à  la  Chambre  des 
Députés,  que  la  France  doit  un  homme  d"État  éminent,  que  la  Chambre 
des  Députés  doit  le  président  qui  la  dirige  avec  tant  de  distinction.  Si 
le  département  d'Eure-et-Loir  n'est  pas  le  pays  d'origine  de  M.  Paul 
Deschanel,  il  est  son  pays  d'adoption  ;  on  peut  même  dire  qu'il  y  a 
adoption  de  part  et  d'autre,  et  que  désormais,  entre  cet  homme  de 
grande  valeur  et  notre  pays,  les  liens  sont  aussi  étroits  qu'ils  peuvent 
l'être. 

î^otre  Société  Archéologique,  étant  un  corps  savant  d'Eure-et-Loir, 


—   185  — 

ne  trouvora  donc  pas  étrange  qu'on  lui  propose  de  s'associer  aux  leli- 
citations  qui  ont  été  adressées  à  M.  P.  Deschauel  a  l'occasion  de  son 
élection  à  l'Académie,  par  les  associations  politiques,  sociales,  commer- 
ciales, etc.,  et  par  do  nombreuses  individualités  do  notre  départomont. 
Ce  ne  sera  point  à  l'homme  politiiiue  que  ces  félicitations  s'adresseront,; 
par  ce  côté  il  nous  échappe  complètement  ;  mais  elles  s'adresseront 
a  l'orateur  d'élite,  a  l'écrivain,  à  l'éconozuiste,  au  littérateur,  car  à  tous 
ces  titres  il  nous  appartient.  Consignons  donc  ici.  avec  l'expression  de 
notre  admiration  pour  son  talent  si  varié,  pour  la  correction  toute 
française  qu'il  a  su  ramener  dans  les  sphères  parlementaires,  l'expres- 
sion non  moins  vive  de  notre  joie  pour  la  haute  distinction  dont  il 
vient  d'être  l'objet. 

Comme  c'est  le  député  et  surtout  lo  Président  de  la  Chambre  qui 
est  en  relief  dans  M.  Paul  Deschanel,  on  pourrait  croire  qu'il  doit  cet 
honneur  a  sa  dignité  de  Président,  et  que  l'Académie,  faisant  acte  de 
flatterie,  l'a  admis  dans  son  sein  sans  exiger  de  lui  de  titres  vérita- 
blement académiques.  On  me  permettra  de  prouver  le  contraire,  en 
donnant  la  liste  des  ouvrages  publiés  jusqu'à  ce  jour  par  M.  Paul 
Deschanel.  Bien  qu'elle  puisse  n'être  pas  complète,  elle  prouve 
clairement  que,  si  le  nouvel  académicien  est  un  maître  dans  l'art  de 
bien  dire,  il  n'ignore  pas  non  plus  l'art  de  penser  et  d'écrire  : 

La  question  du  Toîikin,  1883. 

La  politique  française  en  Oréanie. 

A  propos  du  canal  de  Panama,  1884. 

Les  intérêts  français  dans  l'Océan  Pacifique,  1887. 

Orateurs  et  hommes  d'Etat,  1888. 

Figures  de  femmes,  1889,  in- 12,  C.  Lévy,  Paris  (il  y  a  une  2*'  édition). 

Figures  contemporaines. 

Essais  de  philosophie  politique. 

Discours  parlementaires. 

La  question  sociale,  1898. 

La  République  nouvelle,  1898. 

La  décentralisation. 

4»  BEAUX-ARTS. 

DE  MÉLY  (Fernand).  —  Comme  notre  savant  et  infatigable  confrère 
oublie  de  nous  faire  part  des  articles  et  mémoires  qu'il  ne  cesse  de 
produire,  je  suis  réduit  à  ne  signaler  cette  année  qu'une  seule  de  ses 
œuvres  :  Les  Lapidaires  de  l'antiquité  et  du  moyen-âge ,  ouvrage 
publié  sous  les  auspices  du  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  de 
l'Académie  des  Sciences,  T.  IL,  "Jer  fascicule  Les  Lajndaires  grecs. 
Texte  avec  la  collaboration  de  M.  Ch.  Em.  Ruelle,  xvn-226  p.,  in-4'Jt. 
Leroux.  Paris.  1898. 


'  Le  15  juillet  1(S9<S  il  a  présenté,  i  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  l'estampage  d'un  camée  byzantin  dn  XI'  siècle,  conservé  dans  le  trésor 
de  Sainte-Croix,  à  Vienne. 

Tome  X ,  P.-  V.  13 


—  186  — 

Benoit  (François)  et  Gaudubois.  —  Chartres,  par  F.  Benoît,  agrégé 
d'Histoire,  Docteur  ès-letlres,  avec  la  collaboration  de  M.  Gaudubois, 
professeur  au  lycée  de  Chartres,  publié  sous  les  auspices  de  la  muni- 
cipalité de  la  ville  de  Chartres.  (Édition  de  VŒuvre  d'art).  Librairie 
des  publications  artistiques,  Paris.  Selleret,  Chartres,  32  p.  in-lblio,  8 
héliogr.,  48  similigravures. 

On  a  pensé  qu'après  l'étude  si  consciencieuse  de  M.  René  Merlet 
sur  notre  ville  de  Chartres,  il  y  avait  place  sur  le  même  sujet  pour 
une  nouvelle  publication,  faite  surtout  en  vue  du  touriste  et  du 
curieux  qui  ne  cherche  pas  à  approfondir.  Ces  deux  professeurs 
ont  entrepris  ce  travail  et  nous  ont  donné  un  splendide  fascicule  en 
tête  duquel  ligure  pour  titre  ce  seul  mot  :  Chartres.  Cette  publication 
ayant  été  faite  surtout  pour  les  yeux,  on  doit  dire  qu'elle  a  parfaite- 
ment atteint  son  but.  Les  photogravures  y  sont  prodiguées;  les  sujets 
en  sont  généralement  bien  choisis  et  assez  bien  exécutés.  Bien  qu'il 
ne  soit  ici  que  secondaire,  le  texte  est  digne  de  l'ouvrage.  Il  est  divisé 
en  deux  parties  principales  :  Chartres  laïque  (qui  est  lui-même  subdi- 
visé en  Chartres  militaire,  Chartres  seigneurial,  Chartres  bourgeois)  et 
Chartres  religieux.  Celte  dernière  partie  est  plus  longuement  traitée, 
et  c'est  justice,  car  Chartres  est  surtout  une  ville  religieuse,  dans 
l'antiquité  au  temps  des  Druides,  au  moyen-âge  avec  ses  églises  et 
monastères,  au  temps  présent  avec  les  vestiges  de  son  passé  et  son 
pèlerinage  rajeuni.  Les  auteurs  l'ont  compris  et  ils  ont  réservé  à  la 
cathédrale  les  meilleures  pages  et  les  plus  belles  illustrations.  —  On 
a  parlé  de  quelques  erreurs  de  détails  :  j'ai  parcouru  trop  rapidement 
cet  ouvrage  pour  les  saisir.  Je  signalerai  seulement  celle  qui  concerne 
la  Porte-Morard  qui  fut  détruite  seulement  en  1847,  et  non  pas  en  1768 
(page  2). 

GÉNÉRAL  Marceau.  —  Le  salon  des  Champs-Elysées  renfermait  une 
toile  (lu  peintre  Boutigny,  refjrésentant  La  mort  de  Marceau. 

Le  peintre  L.  Chifflet.  —  A  la  liste  des  artistes  chartrains,  nous 
pouvons  ajouter  un  nouveau  nom,  qui  figurera  au  dernier  rang  par 
la  date  mais  non  par  le  mérite.  Louis  Chifllet,  né  à  Chartres  en  1853, 
élève  de  MM.  Leblanc  et  Marcille,  après  des  commencements  difficiles, 
parvint  par  un  travail  opiniâtre  à  prouver  ((u'il  avait  une  âme  d'artiste 
et  qu'il  pourrait  devenir  un  maître.  Sa  réputation,  commencée  en 
Normandie,  allait  grandissant  chaque  jour,  lorsque  la  mort  est  venue 
faire  tomber  le  pinceau  d'une  main  qui  le  maniait  si  heureusement.  11 
n'avait  que  43  ans.  Il  laisse  plusieurs  œuvres  qui  font  honneur  autant 
à  son  bon  goût  qu'à  sa  science  de  l'art  pictural.  Il  a  travaillé  surtout 
à  la  décoration  des  églises.  Ceux  qui  veulent  connaître  l'homme  et 
l'œuvre  liront  la  petite  et  intéressante  notice  que  lui  a  consacrée  un 
*ni,  M.  l'abbé  Lefrançois,  curé  de  Saint-Loup,  en  la  ville  de  Bayeux. 
Ils  ne  termineront  point  cette  lecture  sans  avoir  acquis  la  conviction 
que  notre  jeune  compatriote  avait  une  belle  âme  et  un  beau  talent. 


187 


5°    MÉLANGES. 

Beauce.  —  Un  intrépide  voyageur,  doublé  d'un  écrivain,  a  entrepris 
de  parcourir  la  France  pour  pouvoir  la  décrire.  Plusieurs  fois  déjà  dans 
le  récit  de  ses  pérégrinations,  il  a  touché  des  contrées  qui  nous  inté- 
ressent. Aujourd'hui,  dans  la  IG"  série  de  son  Voyage  en  France,  il  va 
de  Vendée  en  Beauce.  (388  p.,  in-lii.  30  cartes  et  croquis.  Berger- 
Levrault,  Paris  et  Nancy,  1898).  Il  y  décrit  la  Beauce  dunoise,  les 
champs  de  bataille  de  la  Beauce,  la  Beauce  chartraine,  le  Perche- 
Gouët,  le  Thimerais  et  le  Drouais.  C'est  presque  un  voyage  en  Eure- 
et-Loir. 

Merlet  (René).  —  Notre  savant  confrère  a  publié  dans  le  Bulletin 
de  la  Société  Archéologique  de  VOrléanais,  t.  XII,  p.  66,  un  article 
intitulé  :  Texte  des  coutumes  de  Lorris.  C'est  aux  Archives  d'Eure-et- 
Loir  qu'il  a  trouvé  cet  ancien  texte  qui  lui  a  fourni  la  matière  de 
quelques  pages  pleines  d'érudition. 

Personnages  parlementaires.  —  Ceux  qui  aiment  à  vivre  dans  le 
monde  politique  trouveront  des  renseignements  sur  les  personnages 
qui  représentent  notre  contrée  à  la  Chambre,  dans  un  livre  intitulé  : 
ISos  Députés  (1898-1902),  portraits  et  biographies,  par  A.  S.  Grenier 
(628  p.  couverture  tricolore,  Berger-Levrault,  Paris  et  Nancy). 

Prix  et  Récompenses  honorifiques.  —  Ont  été  l'objet  de  diverses 
récompenses  les  auteurs  ou  travailleurs  dont  les  noms  suivent  : 
Lefèvre-Pontalis  (Eugène).  —  V Architectu^re  religieuse  dans  Vancien 
diocèse  de  Soissons  au  XI^  et  au  XIl^  siècles  a  reçu  de  l'Académie  des 
Inscriptions  et  Belles -Lettres  le  prix  Fould  (25  novembre  1898).  — 
Merlet  (René).  —  3«  nKklaille  avec  500  fr.  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-Lettres  pour  la  Chronique  de  Nantes.  —  Tardiveau  (abbé), 
curé  de  Bérou-la-Mulotière,  meml)re  de  la  SociiHé  archéologique  d'Eure- 
et-Loir.  —  Médaille  d'argent  pour  envois  ininterrompus  depuis  20  ans 
d'observations  météorologiques  (septembre  1898). 

Bibliographie  d'Eure-et-Loir.  —  La  publication  bibliographique 
de  notre  confrère  M.  l'abbé  Langlois  a  été  accueillie  par  le  monde  qui 
étudie,  avec  curiosité  d'abord,  avec  sympathie  ensuite.  Au  lieu  de  se 
montrer  dédaigneuse  comme  elle  le  fait  assez  souvent  pour  les  inno- 
vations, la  critique  s'est  montrée  bienveillante  pour  celle-ci  et  l'a 
recommandée  a  l'attention  de  ceux  qui  aiment  les  livres.  Ou  peut 
citer  notamment  les  appréciations  flatteuses  de  M.  Fr.  Funck- 
Brentano  (Revue  de  la  Société  des  Etudes  Historiques),  et  (Revue 
critique),  de  M.  Aulard,  (La  Révolution  française),  du  Journal  de 
Chartres  (27  avril  1898).  On  peut  donc  promettre  longue  vie  a  la 
Bibliographie  d'Eure-et-Loir  ;  si  elle  ne  s'éteint  que  lorsqu'elle  aura 
absorbé  tout  le  stock  de  matériaux  (Qu'elle  a  devant  elle,  il  n'est 
personne  de  nous,  pas  même  son  jeune  fondateur,  qui  puisse  se  pro- 


—  188  — 

mettre  d'en  voir  la  Un,  a  moins  qu'elle  ne  trouve  quelque  moyen  de 
faire  plus  vite  tout  en  faisant  aussi  bien.  Tous  ceux  qui  s'intéressent 
a  elle  le  lui  souliaitent  cordialement. 

Excursions  archéologiques.  — Ceux  de  nos  confrères  qui  voudraient 
utiliser  leurs  vacances  en  travaillant  à  développer  leurs  connaissances 
archéologiques  pourront  s'adresser  à  la  Société  française  des  Voyages 
qui,  sous  la  direction  de  la  Société  Bibliographique,  va  faire  pendant 
la  première  quinzaine  d'août  une  intéressante  excursion  en  Bretagne. 
Le  programme  en  est  bien  conçu,  aussi  est-il  particulièrement  alléchant 
pour  ceux  qui  ont  le  goût  des  choses  antiques  et  des  loisirs  qui  leur 
permettent  de  satisfaire  ce  noble  sentiment.  (S'adresser  a  la  Société 
Bibliographique,  5,  rue  Saint-Simon,  Paris). 


6°  NÉCROLOGIE. 

Arnouville  (Marie-Anne  Chopin  d')  comtesse  de  Gosnac,  d'une 
famille  qui  depuis  longtemps  appartient  a  la  Beauce  chartraine,  a  été 
inhumée  au  mois  de  septembre  à  Baudreville. 

AssiER  (Alexandre).  —  M.  Al.  Assier,  ancien  chef  d'institution,  est 
mort  au  mois  de  septembre  1898.  Il  n'a  été  chartrain  que  pendant  un 
temps  assez  court  ;  il  séjourna  cependant  assez  longtemps  parmi  nous 
pour  devenir  un  admirateur  passionné  de  notre  cathédrale.  Il  a  traduit 
cette  admiration  dans  deux  volumes  dont  l'un  a  pour  litre  :  Notre- 
Dame  de  Chartres.  (VIII-240  p.  in-S".  Pétrot-Garuier,  Chartres,  1866), 
et  l'autre  :  Construction  die  Notre-Dame  de  Chartres  au  XII1°  siècle. 
(60  p.  in-12.  Aug.  Aubry,  Paris,  1858).  Il  me  semble  qu'une  édition  de 
ce  dernier  ouvrage  est  intitulée  seulement  :  Construction  d'une  Notre- 
Dame,  suivie  des  comptes  de  l'œuvre  de  l'église  de  Troyes,  au  XIII= 
siècle,  in-12,  Paris,  1876. 

Il  est  regrettable  que  M.  Assier  n'ait  pas  fixé  sa  demeure  à  Chartres, 
car  c'était  un  curieux  et  un  érudit  de  bonne  marque.  Jl  aurait  fait 
sans  doute  pour  le  pays  chartrain,  ce  qu'il  a  fait  pour  la  Champagne, 
son  pays  d'origine.  Quoi  qu'habitant  dans  les  environs  de  Paris,  oii  il 
était  maître  de  pension,  il  entreprit  la  Bibliothèque  d'un  curieux 
Champenois. 

Il  a  publié  pour  cette  bibliothèque  de  nombreux  et  intéressants 
volumes  dans  lesquels  il  a  consigné  le  résultat  de  ses  recherches  sur 
les  antiquités  et  les  curiosités  de  la  Champagne. 

Cherville  (Marquis  G.  de).  —  Cette  année  a  vu  disparaître  dans  la 
personne  du  Marquis  de  Cherville,  un  grand  chasseur  devant  l'Éternel 
qui  fut  devant  les  hommes  un  écrivain  de  mérite.  Issu  d'une  famille 
qui  avait  emprunté  son  nom  à  un  petit  fief  seigneurial  de  la  paroisse 
de  Villemeux,  il  est  né  dans  notre  ville  de  Chartres  ;  ce  qui  nous 
permet  de  le  regarder  connue  un  compatriote,  quoiqu'il  n'ait  pas  vécu 
parmi  nous.  Il  s'est  toujours  livré  a  la  chasse  avec  une  ardeur  de  grand 


—  180  — 

seigneur,  et  il  se  reposait  de  ses  exploits  cynégétiques  en  les  racontant 
avec  le  talent  d'un  écrivain  de  race.  11  écrivait  et  parlait  des  animaux 
con  amore,  et  sur  leur  chapitre  sa  verve  était  intarissable.  On  a  inventé 
le  mot  animalier  pour  désigner  les  peintres  qui  ont  pour  spécialité  de 
reproduire  les  bêtes  de  tout  genre  et  de  toute  nature  ;  si  on  ne  réser- 
vait pas  absolument  à  ces  artistes  en  peinture  le  monopole  de  cette 
expression,  on  appliquerait  très  justement  celle-ci  au  littérateur  que 
fut  le  marquis  de  Cherville.  On  en  pourra  juger  par  la  liste  fort  incom- 
plète de  ses  ouvrages  que  l'on  trouvera  ici  ! 

Pauvres  bêtes  et  bauvres  gens,  in-12,  F.  Didot,  Paris,  1869. 

La  vie  à  la  campagne,  in-12  carré,  Dreyfous,  Paris. 

L'histoire  naturelle  en  actions,  contes,  récits,  aventures.  Grav.  sur 
bois,  F.  Didot,  Paris. 

Contes  d'un  buveur  de  cidre,  Denlu,  Paris. 

Les  chiens  et  les  chats,  d'Eugène  Lambert,  avec  une  lettre-préface 
d'Alexandre  Dumas  de  l'Académie  Française,  et  notes  bibliographiques 
par  Paul  Lacroix.  6  eaux-fortes,  145  dessins  par  Eug.  Lambert,  in-4» 
1888. 

Les  bêtes  en  robe  de  chambre.  Nombreuses  gravures  sur  bois,  8  pi. 
en  couleurs,  in-4°  1/2,  F.  Didot,  Paris  1890. 

Muguette,  suivie  de  trois  autres  nouvelles,  in-4°  illust.  Lecène  et 
Oudin,  Paris,  189-2. 

Les  oiseaux  chanteurs,  248  p.  in-8»,  gravures,  F.  Didot,  Paris,  1891, 
1892. 

Le  gibier  à  plume.  —  Les  oiseaux  de  chasse,  description,  mœurs, 
acclimatation,  chasse.  Petit  in-4'',  34  chromolith.,  64  illustr.  Rothschild, 
Paris. 

Le  gibier  à  poil.  —  Les  quadrupèdes  de  la  chasse  ;  description, 
mœurs,  acclimatation,  chasse.  Petit  in-4°,  vignettes  et  34  chromolith. 
Rothschild,  Paris. 

Les  contes  de  ma  campagne,  328  p.  in-4°,  Impr.  F.  Didot,  Mesnil 
(Eure). 

Récits  de  terroir,  311  p.  in-S^  illustr.  F.  Didot.  Paris,  1893. 

Gouverneur  (A.)  —  Le  9  janvier  1898,  s'est  éteint  à  Nogent-le-Rotrou, 
un  homme  qui  a  bien  marqué  sa  place  parmi  les  littérateurs  et  les 
imprimeurs  de  province.  Né  à  Dreux,  c'est  là  qu'il  a  passé  toute  sa  vie 
dans  un  travail  tout  a  la  fois  manuel  et  intellectuel.  Par  ses  soins 
assidus,  par  son  empressement  à  mettre  à  profit  tous  les  progrès  de 
l'art  typographique,  il  transforma  sa  modeste  imprimerie  nogentaise  en 
une  vaste  et  belle  typographie  qui  est  bien  connue  des  éditeursj)arisiens. 
Plusieurs  Revues  étaient  imprimées  par  ses  presses,  et  de  nombreux 
ouvrages  de  science  portent  la  mention  :  Imprimerie  Gouverneur, 
Nogent-le-Rotrou.  Il  ne  se  contentait  pas  de  fournir  aux  autres  des 
instruments  d'étude  ;  il  les  mettait  lui-même  à  profit  et  il  a  plus  d'une 
fois  fait  gémir  ses  presses  pour  son  propre  compte.  On  peut  citer  de 
lui  :  Un  coin  du  vieux  Nogent.  —  V Hôtel-Dieu  de  Nogent-le-Rotrou.  — 
Histoire  des  Comtes  du  Perche.  L'édition  définitive  des  Œuvres 
complètes  de  Rémy  Belleau.  Il  fonda  et  dirigea  lui-même  le  journal 


—  190  — 

Le  Nogentais.  Ses  concitoyens  surent  apprécier  l'honneur  qu'il  leur 
faisait  ;  ils  l'appelèrent  aux  fonctions  de  Maire  de  Nogent-le-Rotrou  et 
de  Conseiller  général  (1877-1892).  Ils  n'eurent  pas  lieu  de  regretter  leur 
confiance  en  ses  capacités  administratives,  car  il  a  doté  leur  ville  de 
bâtiments  scolaires,  de  gaz  d'éclairage,  d'eau  de  source  ;  il  a  réorganisé 
le  collège,  etc.  On  peut  dire  sans  exagération  que  la  petite  capitale  de 
notre  Perche  a  produit  en  ce  siècle  peu  de  personnages  qui  lui  aient 
fait  autant  d'honneur  que  M.  Gouverneur. 

Jarry  (Louis).  —  Quoiqu'il  ait  toujours  été  exclusivement  Orléanais, 
M.  L.  Jarry  a  un  droit  incontestable  à  figurer  parmi  ceux  dont  nous 
consignons  le  souvenir  dans  nos  annales,  d'abord  parce  qu'il  était  un 
de  nos  plus  anciens  confrères,  (il  faisait  partie  de  la  Société  depuis 
l'amaée  1858),  et  aussi  parce  qu'on  doit  le  considérer  comme  un  des 
historiens  de  notre  Beauce.  —  L'érudition  est  traditionnelle  dans 
la  famille  Jarry  ;  aussi  ne  faut-il  pas  s'étonner  si  de  bonne  heure 
il  s'est  appliqué  à  étudier  le  passe  d'Orléans  et  de  l'Orléanais.  Il  collec- 
tionnait avec  ardeur  les  manuscrits  et  les  livres  d'histoire  locale,  et  il 
puisait,  dans  les  trésors  qu'il  amassait  ainsi,  la  matière  de  savants 
mémoires  qui  l'ont  placé  a  un  rang  distingué  parmi  les  érudits  de 
province. 

Au  moyen-âge  l'histoire  de  la  Beauce  chartraine  est  presque  toujours 
intimement  mêlée  à  l'histoire  d'Orléans  ;  il  ne  faut  donc  pas  s'étonner, 
si,  dans  plusieurs  de  ses  ouvrages,  M.  Jarry  a  eu  a  s'occuper  de  faits 
qui  nous  intéressent  directement.  C'est  ce  qu'on  remarque  notamment 
dans  Les  suites  de  la  Fronde  ;  la  guerre  des  sabotiers  de  Sologne  et 
les  assemblées  de  la  noblesse  {Mémoires  de  la  Société  Archéologique 
de  l'Orléanais,  XVII  pp.  368-536).  Dans  le  consciencieux  résumé  que 
notre  confrère  M.  l'abbé  Haye  nous  en  adonné,  (Procès-Verbaux,  VII, 
pp.  222-236)  on  peut  voir  quelle  importance  a  ce  travail  pour  les  pays 
dunois  et  chartrains.  Dans  ses  dernières  années,  M.  Jarry  avait  dirigé 
ses  recherches  du  côté  du  bâtard  d'Orléans,  le  vaillant  capitaine  qui 
seconda  si  puissamment  Jeanne  d'Arc.  Dunois  est  nôtre  par  le  comté 
dont  il  portait  le  nom  ;  aussi  le  curieux  mémoire  de  M.  Jarry  sur  le 
testament  et  la  sépulture  de  Dunois  et  de  sa  famille  a  pour  nous  un 
intérêt  tout  particulier.  (Voir  les  Mém,oires  de  la  Société  Archéologique 
de  rOrléanais,  XXII,  p. 203  et  l'ouvrage  qui  en  est  tiré  :  Église  de  Notre- 
Dame  de  Cléry  :  les  sépultures  de  Marie  d'Harcourt,  femme  du  bâtard 
d'Orléans,  de  Jean,  leur  fils  et  de  François  II  et  de  Louis  I"%  ducs  de 
Longueville,  leurs  petits-flls;  testament  inédit  de  Dunois  et  autres 
documents  (in-8%  Orléans,  1888).  Enfin  un  de  ses  derniers  travaux 
nous  appartient  en  propre  ;  c'est  celui  qu'il  a  publié  pour  notre  sœur  la 
Société  Dunoise,  le  Cartulaire  de  l'Abbaye  de  la  Madeleine  de  Châ- 
teaudun  en  collaboration  avec  M.  L.  Merlet,  (in -8°,  Château- 
dun,  1897). 

Disons  aussi  que  M.  Jarry  faisait  le  plus  gracieux  accueil  aux  travail- 
leurs chartrains  qui  recouraient  a  son  érudition.  M.  Eugène  Jarry, 
brillant  élève  de  l'École  des  Chartes,  a  hérité  des  goûts  de  son  père; 
en  tenant  à  honneur  de  remplacer  celui-ci  comme  membre  de  notre 


—  191  — 

Société,  il  nous  permet  de  compter  sur  sou  concours  le  plus  bienveillant. 
Qu'il  en  reçoive  tous  nos  remerciements. 

MoNTiGNY  (Anselme-Guy-Gaston  Crignon  de).  —  M.  de  Montigny, 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  ancien  capitaine  de  génie,  représen- 
tant d'une  famille  dunoise,  est  mort  à  Paris  le  10  octobre  1898;  il  a  été 
inhumé  à  Thiville  le  25  avril  1899.  Il  était  âgé  de  51  ans. 

Merlet  (Lucien),  voir  P-F.,  X,  p.  85-95. 

Meunier  (Georges),  ■  officier  d'Académie,  professeur  au  lycée  Mar- 
ceau, né  le  9  octobre  1863  àGuingamp,etmort  a  Chartres  le9  janvier  1899. 
Il  avait  été  élevé  à  Pierres  ;  son  enfance  et  son  adolescence  se  passèrent 
dans  ce  gracieux  coin  de  la  vallée  de  l'Eure,  où  il  reparaissait  si 
volontiers.  Après  do  brillantes  études  au  collège  de  Chartres,  puis  au 
lycée  Henri  IV  a  Paris,  il  conquit  les  diplômes  universitaires,  jusqu'à 
l'agrégation  inclusivement  ;  son  amour  pour  l'histoire  le  conduisit 
ensuite  à  l'École  des  Chartes,  où  il  entra  et  d'où  il  sortit  du  premier 
coup  en  très  bon  rang,  là  il  fut  l'ami  et  le  secrétaire  de  Léon  Gautier, 
qui  le  désigna  a  l'attention  de  .Iules  Ferry.  Le  député  des  Vosges  trouva 
en  M.  Meunier  un  précieux  collaborateur  et  se  l'attacha,  pendant 
quelque  temps  aussi,  en  qualité  de  secrétaire. 

Il  y  avait  déjà  dans  ce  jeune  homme  non  seulement  un  érudit,  mais 
un  lettré  délicat.  Il  lui  fut  donné  à  cette  époque  de  jouir  d'impressions 
esthétiques  d'un  ordre  supérieur;  il  fut  chargé  par  le  gouvernement 
d'une  mission  scientifique  en  Grèce.  Là-bas  il  vécut  des  heures  déli- 
cieuses, abîmé  dans  la  contemplation  des  chefs-d'œuvre  de  l'antiquité. 
Il  devint  successivement  professeur  de  lettres  au  collège  d'Étampes 
et  aux  lycées  de  Vesoul,  de  Bar-le-Duc,  de  Sens  et  de  Chartres.  Il 
nous  revenait   «  précédé  d'une  excellente  réputation  professionnelle, 

tout  heureux d'être  à  proximité  des  instruments  de  travail,  des 

richesses  intellectuelles  que  Paris  seul  peut  offrir  aux  laborieux  avides 
de  recherches  et  de  plus  de  savoir.  Laborieux,  il  l'était,  en  effet,  lui 
qui  laisse,  a  33  ans,  plusieurs  œuvres  d'une  érudition  solide,  de  mul- 
tiples études  littéraires  très  finement  pensées,  ainsi  que  des  pages 
nombreuses  d'une  pédagogie  originale  et  vivante  ^.  »  Sur  sa  tombe, 
M.  le  Proviseur  disait  :  «  de  maître  plus  dévoué  à  ses  élèves,  plus 
décidé  a  leur  donner  le  meilleur  de  soi-même,  je  n'en  ai  pas  connu  s  »  ; 
et  un  de  ses  collègues  ajoutait  :  «  quelques  jours  ont  suffi  pour  nous 
révéler  dans  toute  leur  étendue  l'élévation  et  la  largeur  des  idées  de 
Georges  Meunier,  la  profondeur  de  ses  sentiments  et  de  ses  convic- 
tions—  Car  nous  le  connaissions  déjà:  quelques-uns  avaient  été  ses 
maîtres  et  l'appelaient  leur  ami  ;  nul  n'ignorait  ses  travaux,  nombreux 
et  variés.  Nous  savions  que  l'art  et  l'histoire  l'avaient  attiré,  que  la 
science  générale  l'avait  retenu  ;  que  les  lettres  étaient  l'objet  de  sa 


'  Ces  notes  nous  ont  été  communiquées  par  un  ami. 
'  Discours  de  M.  Dauzat,  inspecteur  d'Académie. 
3  Discours  de  M.  Roy. 


—  192  — 

prédileclion.  Nous  savions  que  son  esprit,  souple  et  délié,  toujours  en 
éveil,  se  plaisait  à  passer  de  nos  contemporains,  —  qu'ils  fussent  écri- 
vains, historiens  ou  critiques  —  aux  poètes  de  la  Renaissance  et  aux 
tiommes  du  Moyen- Age  ;  qu'il  aimait  à  contempler  les  radieuses 
manifestations  de  Pidéal  humain  après  avoir  sondé  les  mystérieuses 
ténèbres  des  époques  de  la  nature.  Et  ces  hautes  et  vastes  préoccu- 
pations ne  lui  faisaient  pas  oublier  les  hommes  et  les  choses  de  ce 
pays,  de  cette  petite  patrie  qu'il  aimait  tant  :  n'étudiait-il  pas  les  ori- 
gines de  ce  collège,  qu'il  nommait  sa  vieille  maison  maternelle,  quand 
il  a  été  si  soudainement  frappé  ?<  » 

Il  s'est  défini  lui-même,  inconsciemment  peut-être,  dans  sa  notice 
sur  CoUin  d'Harleville,  où  il  caractérise  si  bien  le  tempérament  de 
l'habitant  des  «  alentours  boisés  et  virgiliens  de  Maintenon  »  :  riche 
et  féconde  nature,  aux  aspects  variés,  amis  des  contrastes,  éclectique 
et  souriante.  Il  n'échappa  pas  à  l'influence  des  différents  milieux  qu'il 
traversa  :  il  y  avait  en  lui  un  poète  exquis  et  un  observateur  sagace, 
un  érudit,  un  sceptique  indulgent,  un  artiste  et  un  penseur  qui 
remuait  des  idées.  De  plus,  à  côté  de  cet  esprit,  se  trouvait  un  cœur 
loyal,  d'une  générosité  rare,  incomparable  en  amitié.  Il  est  mort  en 
croyant. 

Nous  avons  déjà  cité  plusieurs  de  ses  ouvrages  dans  nos  revues 
bibliographiques  annuelles,  rappelons  ici  les  principaux  : 

Histoire  de  V Europe,  manuel. 

Les  Epoques  de  la  Nature,  de  Buffon,  édition  critique  avec  intro- 
duction littéraire,  commentaire  et  lexiques  des  termes  scientifiques, 
Paris,  Delalain,  ln-12. 

La  Poésie  de  la  Renaissance  :  Marot,  Ronsard,  du  Bellay,  d'Aubigné 
et  Régnier.  Études  et  extraits  avec  glossaire  de  la  langue  du  XVI^ 
siècle.  Paris,  Delalain,  in-12,  1896. 

La  littérature  française  au  XIX^  siècle,  appendice  à  l'Histoire  des 
littératures  grecque,  latine  et  française  de  M.  Gerusez,  professeur  de 
la  Faculté  des  Lettres  de  Paris.  —  Deuxième  partie  du  Cours  de  litté- 
rature de  M.  Gerusez.  Paris,  Delalain,  in-12. 

Les  critiques  littéraires  du  XIX^  siècle,  études  et  extraits,  en  colla- 
boration avec   M.  Hatzfeld.  Paris,  Delalain  et  Delagrave,  in-12,   1894. 

Les  grands  historiens  du  XIX'^  siècle,  études  et  extraits.  Paris, 
Delagrave,  in-12,  1894. 

Le  bilan  littéraire  du  XIX''  siècle,  romantisme  et  naturalisme.  Paris, 
bibliothèque  Charpentier,  in-12,  1898. 

Histoire  de  l'Art  ancien  et  moderne,  manuel,  Paris,  Alcan,  in-16. 
(Bibliothèque  utile,  CXX),  s.  d.—  192  p.,  in-32,  47  grav. 

Pages  choisies  d'Emile  Zola,  avec  introduction  littéraire  et  commen- 
taire. Paris,  Colin,  in-12,  1897. 

Pages  choisies  d'Hector  Malot,  avec  introduction  littéraire  et 
commentaire.  Paris,  Colin,  in-12. 


*  Discours  de  M.  ChanibfM-land . 


—  1*«  — 

CoUin  d'Harlcville  (Les  poètes  oublies).  Chartres,  Garnier,  in-8».  — 
Extrait  de  YAslrologue. 

Mathurin  Régnier  (Un  poète  beauceron).  Chartres,  Garnier,  in-S".  — 
Extrait  de  V Astrologue. 

Le  centenaire  de  Michelet,  étude  (dans  la  Revue  Encyclopédique  du 
9  juillet  1898). 

A  cette  liste  incomplète  il  faudrait  joindre  plusieurs  articles  très 
remarqués,  dans  les  périodiques  de  Paris  et  de  la  province,  publiés 
sous  un  pseudonyme  ;  des  poésies,  des  notes,  des  travaux  en  prépa- 
ration. 

Il  a  donné  des  pages  d'une  émotion  discrète  et  communicative.  C'était 
un  talent  très  personnel,  qui  s'était  développé  à  peu  près  seul, 
malgré  de  nombreux  obstacles,  par  une  existence  toute  de  volonté  et 
d'intelligence. 

PÉAN  (Docteur,  Jules-Emile,  alias  Léon).  —  Grâce  a  un  savant 
Mémoire  de  notre  confrère  M.  le  D"^  Gillard,  nous  savons  maintenant 
qu'au  siècle  dernier  notre  pays  a  donne  a  la  France,  dans  la  personne 
de  Collette  de  Champseru,  un  des  princes  de  la  science  médicale.  En 
ce  siècle,  il  lui  en  a  donné  un  second,  qui  ne  le  cède  en  rien  au  pre- 
mier, dans  la  personne  du  docteur  Péan,  mort  à  Paris,  le  30  janvier 
1898. 

Il  était  né  à  Marboué  le  29  novembre  1830,  d'une  honorable  famille 
de  meuniers.  Il  fit  ses  premières  études  au  collège  de  Chàteaudun,  et 
se  rendit  à  Paris  pour  faire  ses  études  médicales.  Il  y  reçut  des  leçons 
de  Nélaton  et  de  Denonvilliers,  et  conquit  le  grade  de  docteur  en  1860. 
11  fut  successivement  chirurgien  de  l'Hôpital  des  Enfants-Assistés,  de 
l'Hôpital  de  Lourcine  et  des  Augustines  de  la  rue  de  la  Santé  (1867), 
de  Saint-Antoine  (1872)  et  enfin  de  Saint-Louis.  Les  élèves  suivaient 
avec  empressement  les  leçons  de  clinique  qu'il  donna  pendant  de 
longues  années  à  Saint-Louis.  11  avait  toutes  les  qualités  qui  font  le 
vrai  chirurgien  :  sang-froid ,  sûreté  de  main,  habileté  prodigieuse  ; 
aussi  ne  faut-il  pas  s'étonner  s'il  fut  un  véritable  créateur  dans  l'art 
chirurgical.  Le  premier,  il  osa  tenter  les  opérations  abdominales,  et  il 
obtint  les  résultats  les  plus  extraordinaires.  Il  inventa  de  précieux 
instruments  de  chirurgie,  entre  autres  les  pinces  hémostatiques  pour 
remplacer  la  ligature  des  vaisseaux  ouverts.  Sa  réputation  d'opérateur 
était  universelle  et  de  toutes  les  parties  du  monde  on  accourait  a  ses 
leçons  de  clinique.  Celles-ci  lui  survivront  pour  le  plus  grand  bien  de 
l'humanité,  car  il  les  a  recueillies  et  éditées  avec  soin.  La  science  de 
son  art  s'alliait  dans  le  D'  Péan  à  d'autres  qualités.  Esprit  sûr  et 
droit,  homme  de  caractère,  il  ne  faisait  point  mystère  de  ses  senti- 
ments refigieux.  Il  avait  ainsi  un  point  de  ressemblance  avec  l'illustre 
Pasteur,  et  ces  deux  savants  de  haute  valeur  offraient  la  preuve  la 
plus  péremptoire  qu'il  n'y  a  point  incompatibilité  entre  la  Religion  et 
la  science.  Lorsqu'il  dut  quitter  son  service  otliciel,  le  docteur  Péan 
ouvrit  un  établissement  particulier  où,  plus  que  jamais,  il  se  montra 
praticien  et  opérateur   de  génie.    Les   honneurs   les   plus  appréciés 


—   194  — 

vinrent  récompenser  le  mérite  de  ce  prince  de  la  science  chirurgicale. 
Il  était  membre  de  l'Académie  de  Médecine  et  Commandeur  de  la 
Légion  d'Honneur.  Sa  supériorité  était  d'ailleurs  universellement 
reconnue,  et  dans  les  congrès  internationaux  on  lui  réservait  la  pre- 
mière place. 

Sa  main  si  experte  à  manier  le  scalpel  savait  aussi  employer  la 
plume.  Il  serait  difficile  d'établir  la  liste  complète  des  articles  qu'il  a 
publiés  dans  les  Revues  spéciales  et  des  brochures  qu'il  a  écrites  sur 
ses  nombreuses  expériences.  Nous  donnerons  cependant  quelques 
titres  dans  le  but  d'être  utile  à  ceux  qui  pratiquent  la  science  favorite 
du  D""  Péan. 

De  la  ScapulaUjie  et  de  la  résection  scapulo-liumérale  envisagée  nu  point  de 
vue  du  traitement  de  la  scapulalgie.  Thèse  inaugurale  (Paris,  18G0,  in-8)  ;  — 
L'Ovariotomie  peut-elle  être  faite  à  Paris  avec  des  chances  favorables  de  succès? 
Observations  pour  servir  à  la  solution  de  cette  question,  présentées  à  l'Académie 
des  sciences  le  7  janvier  1867  (Paris,  1867,  iri-8);  —  Splénotomie  :  observation 
d'ablation  complète  de  la  rate  pratiquée  avec  succès.  Considérations  pathologiques., 
chirurgicales  et  phijsiologiques  suivies  d'un  historique  de  la  splénotomie  fait  par 
M.  Magdetain  (Paris,  1868,  in-S);  —  Ovariotomie  et  splénotomie  (Paris,  1869, 
in-8»);  —  Nélaton.  Eléments  de  pathologie  chirurgicale.  Tome  If,  III,  IV,  V, 
(Paris,  1869-1880,  in-8);  —  Tumeurs  des  lombes.  Opération  pratiquée  avec  succès 
pour  l'e.rtractinn  d'une  énorme  tumeur  fihrograisseuse  île  la  région  lombaire  à 
forme  éléphantiasique  (Paris,  1869,  in-8);  —  Etude  clinique  sur  les  ulcérations 
anales.  Avec  M.  Malassez  (Paris,  1872,  in-8);  —  Hgstérotomie.  Ablation  partielle 
ou  totale  de  l'utérus  par  la  gastrotomie,  étude  sur  les  tumeurs  qui  peuvent 
nécessiter  cette  opération.  Avec  M.  L.  Urdy  (Paris,  1873,  in-8);  —  Clinique 
chirurgicale.  De  la  Fo)xipressure,  ou  de  l' Application  des  pinces  à  l'hémostasie 
chirurgicale,  par  G.  Deng  et  Exchaguet ,  d'après  les  leçons  professées  pendant 
Vannée  1874  par  le  D"  Péan  (Paris,  1875,  in-8);  —  Du  pincement  des  vaisseaux 
comme  mogen  d'hémostase.  Leçons  extraites  du  second  volume  des  cliniques 
chirurgicales  du  D<  Péan.  Suivies  de  la  monographie  sur  la  forcipressure  de 
MM.  les  docteurs  Deny  et  Exchaguet  (Paris,  1878,  in-8)  ;  —  Leçons  de  clinique 
chirurgicale,  professées  à  Vhopital  Saint-Louis  pendant  les  années  1874-1890 
(Paris.  1879-1893,  9  vol.  in-8):  —  Même  ouvrage,  années  1889  et  1890,  Tome 
IX,  suivi  des  observations  recueillies  dans  le  service  de  l'auteur  du  premier  jan- 
vier 1889  au  premier  janvier  1891,  dans  la  statistique  des  opérations  de  gastro- 
tomie et  hgstérectomie  abdominales  et  vaginales  pratiquées  par  lui  du  premier 
janvier  1889  au  31  décembre  1891  (Paris,  1895,  in-8);  —Diagnostic  et  traite- 
ment des  tumeurs  de  l'abdomen  et  du  bassin  (Paris,  1880-1895,  3  volumes  in-8.) 
Parmi  les  articles  de  revue  nous  noterons  :  Etude  anatomique  et  physiologique 
sur  un  cas  de  luxation  ischiatique  du  fémur.  {Gaz-ette  des  hôpitaux,  1858,  n"  5 
14  janvier  et  n»  7, 19  janvier);  —  Du  Rératoxme  ou  variété  peu  connue  de  tumeur  de 
la  cornée  {leçon  clinique  de  Nélaton)  {Gazette  des  hôpitaux,  1850,  n"  53);  — 
De  la  Cataracte,  anahjse  de  la  thèse  de  Dubarrg  (Ibiil.,  1860  u"  44,  le  12  avril); 
—  Présentation  d'une  tumeur  de  la  clavicule  provenant  du  service  de  M.  Gosseiin 
{Société  de  chirurgie,  1861);  —  De  l'Endoscope  {Archives  de  médecine,  1862);  —  Ob- 
servation de  rhinoplastic  [Gazette  des  hôpitaux,  1862,  15  mars);  —  Hgdrocèles  de  la 
cloison  recto-vaginale  communiquant  avec  la  cavité  abdominale  {Société  de 
chirurgie,  M  février  1863j  ;  —  Mal  perforant  du  pied.  Arthrite  chronique  {VoïA., 


2  mars  1863);  —  Tumeurs  oiutriques  et  utérines,  (Clinique  de  la  ville)  {Gazette 
des  hôpitaux,  1866,  15  mars); —  Observations  d'ovariolomie  et  de  splénotomie 
(Union  médicale,  1868);  —  Autoplastie  du  cou  (Ibid.,  1868);  —  Gastrotomie 
appliquée  aux  kystes  île  l'ovaire,  aux  tumeurs  fibreuses  et  fibro-plastiques  de 
l'utérus  (Gazette  des  hôpitaux.  Revue  clinique  du  25  novembre  1871 ,  ips  139  et 
142);  —  Nélaton  et  son  œuvre  (Ibid.,  1873);  —  Hypertrophie  de  la  rate  (Ibid., 
1863);  —  Gamjlion  suppuré  au  voisinaqe  de  la  parotide,  fistule  salivaire  (Ibid., 
1877);  —  Deux  cas  d'exlrophie  de  la  vessie  (ibid.,  I87lt,  18  mars);  —  Traite- 
ment chirurgical  de  l'ostéite  diffuse  (Ibid.,  3  mai  187'J);  Pointe  de  couteau  dans 
Vapophijse  mastoide  (Ibid.,  19  juillet  1879);  —  Ovariotomie  et  hijstérotomie 
(Ibid.,  20  novembre  1879). 

La  mort  de  notre  illustre  compatriote  a  provoqué  un  concert  una- 
nime d'éloges  et  de  regrets.  La  ville  de  Châteaudun  a  donné  son  nom 
à  une  de  ses  rues.  Quelques  jours  seulement  après  sa  mort  paraissait 
un  petit  opuscule  intitulé  :  A  la  mémoire  du  docteur  Pe'an,  de  l'Aca- 
démie de  Médecine  (1830-1898).  Discours  prononcés  à  ses  obsèques,  (36 
p.  in-8°  et  portrait.  Impr.  Levé,  Paris.  Mars  1898). 

L'illustre  docteur  parisien  était  très  attaché  à  sa  famille  et  a  son 
pays  natal.  Il  était  président  de  l'Union  amicale  d'Eure-et-Loir.  «  Il 
gardait  amoureusement  son  accent  beauceron.  »  '  dit  le  D"-  Fleury 
dans  un  article  du  Figaro  illustré.  Il  est  mort  a  Paris,  mais  il  a  voulu 
reposer  au  milieu  des  siens,  dans  ce  petit  pays  de  Marboué  qui  garde- 
ra précieusement  sa  mémoire. 

RuBLE  (baron  de).  —  M.  le  baron  de  Ruble,  mort  à  Paris  le  15  janvier 
1898,  mérite  d'être  mentionné  comme  l'éditeur  des  Mémoires  de  Michel 
de  la  Huguerie  pour  la  Société  de  l'Histoire  de  France  (1877-18S0).  C'est, 
grâce  à  lui  que  nous  connaissons  ce  chroniqueur  français  qui  naquit  à 
Chartres  en  1545.  (Voir  la  Bibliothèque  chartraine  de  M.  L.  Merlet). 

Vivier  (Abbé).  —  Le  13  décembre  1898,  est  mort  à  Boissy-sous- 
Saint-Yon  (Seine-et-Oise),  M.  l'abbé  Vivier,  prêtre  d'une  grande 
distinction,  qui  appartenait  depuis  longtemps  à  notre  Société.  Il  était 
né  à  AUaines  en  1822  et,  parvenu  au  sacerdoce,  il  avait  d'abord  été 
professeur  au  Petit-Séminaire  de  Saint-Cheron.  Il  fut  ensuite  curé  de 
Baigneaux  et  vicaire  de  Dreux.  Autorisé  a  quitter  le  diocèse,  il  fut 


'  11  y  a  dune  un  accent  heaueeron,  eoinme  il  y  a  un  accent  marseillais  et  un 
accent  auvergnat,  et  sur  ce  point  nous  pouvons  l'ivaliser  avec  les  enfants  de  la 
Cannebière  et  les  indigènes  de  Saint-Floin-.  Nous  ne  noas  en  doutions  pas, 
nous  qui  sommes  favorisés  ou  affligés  de  cet  acceid,  selon  qu'on  le  trouve 
harmonieux  ou  désagréable  ;  mais  l'oreille  fine  d'un  Parisien  n'a  pas  pu  s'y 
tromper  et  une  preuve  infaillible  de  ce  qu'il  avance  c'est  qu'il  a  reconnu  cel 
accent  chez  le  D^  Péan.  11  paraît  même  que  cet  accent  du  terroir  natal  avait 
pour  celui-ci  un  charme  particulier,  car  il  le  gardait  amoureusement.  Il  faut 
malgré  tout  que  le  dit  accent  soit  terriblement  indélébile  poui'  avoir  résisté  à 
quarante  ans  d'enseignement  public,  à  cinquante  ans  de  vie  parisienne. 
Quelques-uns  pourront  penser  que  Marboué  est  assez  loin  du  centre  de  la 
Beauce  ;  on  y  est  cependant  Beauceron  comme  à  (^hartres  ou  à  .\uneau  puisqu'on 
y  a  l'accent  sui  generis^. 


—  196  — 

nommé  curé  à  Guerny,  diocèse  d'Evreux,  poste  qu'il  échangea  bientôt 
contre  celui  de  chapelain  de  la  chapelle  Saint-Ferdinand,  à  Neuilly.  Il 
fut  ainsi  en  relation  avec  la  famille  d'Orléans,  qui  sut  apprécier  en  lui 
le  prêtre  savant  et  modeste.  M.  l'abbé  Vivier  avait  des  aptitudes 
particulières  pour  la  philosophie,  et  il  était  jeune  encore  quand  il 
publia  VErmite  de  Soiyibreval,  opuscule  où  il  montrait  qu'il  y  avait 
en  lui  l'étoffe  d'un  penseur.  II  y  a  quelques  années,  il  annonçait  la 
publication  d'un  nouveau  Commentaire  de  la  Bible  en  10  volumes. 
Nous  ne  savons  si  cette  promesse  s'est  réalisée. 

C'est  aux  bons  ofQces  de  M.  l'abbé  Vivier,  que  la  Société  Archéolo- 
gique doit  les  précieux  volumes  qu'elle  a  reçus  autrefois  des  princes 
de  la  famille  d'Orléans. 


7°  BIBLIOGRAPHIE. 

Amblard  (P.).  —  Cérémonie  du  cinquantenaire  de  la  Société  Archéo- 
logique de  l'Orléanais.  (Extrait  des  Procès- Verbaux  de  la  Société 
Archéologique  d'Eure-et-Loir),  8  p.  in-8°,  imp.  Garnier,  Chartres,  1898. 

Anonyme.  —  A  la  mémoire  du  docteur  Péan,  de  l'Académie  de 
Médecine.  Discours  prononcés  à  ses  obsèques.  36  p.  in-S".  Portrait. 
Impr.  Levé,  Paris,  1898.  . 

Anonyme.  —  Bulletin  de  la  Société  de  m,édecine  vétérinaire  d'Eure- 
et-Loir.  I7e  année.  Impr.  Durand,  Chartres,  1898. 

Anonyme.  —  Le  miracle  perpétuel  de  Notre-Dame  ou  l'Œuvre  des 
clercs  de  Notre-Dame  de  Chartres  pour  les  vocations  pauvres.  183  p. 
în-16.  Gravures.  Paillard,  Abbeville,  et  Maison  des  Clercs  de  N.-D.  de 
Chartres,  1898. 

Anonyme.  —  Réflexions  et  inéditations  chrétiennes,  par  une  femme 
du  monde.  232  p.  in-12,  Imprim.  de  la  Société  Typographique,  Châ- 
teaudun,  1898. 

Astrologue  de  la  Beauce  et  du  Perche.  —  Almanach  pour  1898.  (Sou- 
venirs chartrains  :  Le  marché  aux  grains  et  la  place  des  Halles,  par 
Francis  Vovelle).  Impr.  Garnier,  Chartres. 

AuDiGiER  (Georges),  sous-préfet  à  Nogent-le-Rotrou.  —  Vers  la  vic- 
toire (Poésies).  P.  Ollendorf,  Paris,  1898. 

Beillard  (Alfred),  directeur  fondateur  de  l'Ecole  d'Horlogerie  d'Anet. 
—  Recherches  sur^r Horlogerie,  ses  inventions  et  ses  célébrités.  207  p. 
in-S".  E.  Bernard  et  C'%  Paris,  Impr.  Achard,  Dreux,  1898. 

Benoit  (François),  agrégé  d'histoire,  et  Gaudubois,  professeurs  au 
Lycée  de  Chartres.  —  Chartres,  publié  sous  les  auspices  de  la  muni- 
cipalité de  la  ville  de  Chartres.  Edition  deVŒuvre  d'Art.  32p.  in-folio. 
Gravures,  carte.  Selleret,  Chartres,  1898. 

BÉGUIN  (abbé),  curé  de  Saint-Avit-les-Guépières.  —  A^o.s  malades, 
nos  mourants  et  nos  morts.  45  p.  in-18,  chez  l'auteur,  Impr.  Notre- 
Dame  de  Montligeon  (Orne). 


—  11)7  — 

Bertholon  (Adrien).  —  Colère  et  repentir.  Poésie  en  faveur  des 
incendiés  du  Puits-Drouet.  Sellerel,  Chartres,  1898. 

Bethouart  (A).  —  Excursion  dans  le  Morvan.  45  p.  petit  in-S". 
Impr.  Garnier,  Chartres,  1898. 

Bonnet.  —  Le  Général  Marceau  et  W^^  de  Chateaugiron. 

Clerv.'V.l  (abbé),  supérieur  de  la  Maîtrise  Notre-Dame.  —  L'ancienne 
Maîtrise  de  Notre-Dame  de  Chartres,  du  V«  siècle  a  la  Révolution.  366 
p.  in-8°,  chromolith.  Selleret,  Chartres,  1899. 

Denis  (Pierre-Augustin).  —  A  propos  de  la  biographie  de  l'abbé 
Denis,  son  parent  et  notre  compatriote,  publiée  dans  la  Voix  de  Notre- 
Dame  de  Chartres  (1899)  par  H.  de  G.,  M.  le  D--  Gillard  nous  commu- 
nique la  bibliograpliie  suivante  : 

1865.  —  Œuvre  nationale.  —  Armoriai  de  l'Episcopal  Français  ou  Recueil 
des  armoiries  et  des  archevêques  et  évèques  de  France  par  Taupin  d'Auge, 
accompagné  de  notices  géographiques  sur  chacun  de  ces  prélats  par  un  comité 
d'ecclésiastiques  et  d'hommes  de  lettres  sous  la  présidence  de  M.  l'abbé  A.  Denys, 
curé  de  Saint-Eloi  à  Paris  et  publié  sous  la  direction  de  Georges  Bertrand.  — 
Ouvrage  inachevé  :  onze  séries  avec  couvertures  de  76  à  80  p.  ont  paru  seulement. 
Les  5  premières  seules  portent  la  mention:  Publié  sous  la  direction  de  Georges 
Bertrand. 

\^^  SÉRIE  (s.  d.).  —  J.  B.  de  Belloy,  cardinal,  archevêque  de  Paris.  —  Le  consulat 
et  l'empire.  —  Biographie  n°  1  (2  livr.)  8  p.  titre-frontispice  avec  blason.  — 
Victor  Sarlit,  25,  rue  Saint-Sulpice,  à  Paris.  Bessuejouls  de  Roquelaure,  arche- 
vêque de  Malines.  —  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n"  2  (2  livr., 
30  cent.)  8  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —  Victor  Sarlit,  25,  rue  Saint-Sulpice, 
à  Paris.  Claude  Le  Coz,  arciievèque  de  Besançon.  —  Le  consulat  et  l'empire.  — 
Biographie  n"  3  (1  livr.)  4  p.  titre  frontispice  avee  blason.  —  Victor  Sarlit,  25,  rue 
Saint-Sulpice,  à  Paris.  Champion  de  Cicé,  archevêque  d'Aix.  —  Le  consulat  et 
l'empire.  —  Biographie  n»  9  (1  livr.)  4  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —Victor 
Sarlit,  25,  rue  Saint-Sulpice,  à  Paris.  M.  J.-M.  de  Broglie,  évèque  d'Acqui,  puis 
de  Gand.  —  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n"  72  (2  liv.)  8  p.  titre  fron- 
tispice avec  blason.  —  Victor  Sarlit,  25,  rue  Saint-Sulpice,  à  Paris.  —  Adminis- 
tration, route  d'Asnières,  125,  à  Clichy-la-Garenne,  banlieue  de  Paris.  —  Clichy, 
imprimerie  de  Maurice  Loignon. 

2e  SÉRIE  (1  nov.  1865).  —  Joseph  Fesch,  cardinal,  archevêque  de  Lyon.  —  Le 
consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n»  5'J,  60  p.  titre  frontispice  avec  blason.  E.- 
A.  de  Boulogne,  archevêque-évêque  de  Troyes.  —  Le  consulat  et  l'empire.  — 
Biographie  n"  87,  15  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —  L.  Charrier  de  la  Roche, 
évêque  de  Versailles.  —  Le  consulat  et  l'empire.  Biographie  n^  12,  8  p.  titre 
frontispice  avec  blason.  —  I.  P.  Saurine,  évêque  de  Strasbourg.  —  Le  consulat 
et  l'empire.  —  Biographie  n»  16,  8  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —  Paris, 
Librairie  Nouvelle,  boulevard  des  Italiens,  25,  au  coin  de  la  rue  de  Grammont- 
Clichy.  Imprimerie  de  Maurice  Loignon. 

3"  SÉRIE  (30  nov.  1865),  —  Jean  Siffrein  Maury,  cardinal,  archevêque  nommé 
de  Paris.  —  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n»  99,  20  p.  titre  frontispice 
avec  blason.  —  C.-F,  Daviau  du  Bois  de  Sauzay,  archevêque  de  Bordeaux.  —  Le 
consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n°  5,  titre  frontispice  avec  blason.   —  G.-B 


—  198  — 

Cousin  de  Crainville,  évèque  de  Cahors.  —  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie 
n"  48,  10  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —  Joseph-Louis  Colmar,  évêque  de 
Mayence.  —  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n°  i9,  6  p.  titre  frontispice 
avec  blason.  —  Paris,  bureaux  et  administration,  rue  de  l'Ouest,  96  bis,  près  de 
l'avenue  de  l'Observatoire.  —  Paris,  imp.  Wiesener  et  Cie,  rue  Delaborde,  l'2. 
4"  SÉRIE  (30  déc.  1865).  —  A.-E.-L.  Leclerc  de  Juigné,  archevêque  de  Paris. 

—  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n»  80,  12  p.  titre  frontispice  avec 
blason.  J.-C.  de  Villaret,  évêque  d'Amiens.  —  Le  consulat  et  l'empire.  — 
Biographie  n°  10,  8  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —  P.-N.  Dombideau  de 
Crousseilhes,  évêque  de  Quimper.  —  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n°  75, 
4  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —  G. -F. -M.  Bienvenu  de  Miollis,  évêque  de 
Digne.  —  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n°  78,  1-  p.  titre  frontispice 
avec  blason. 

5«  SÉRIE  (s.  d.).  —  Georges  Darboy.  archevêque  de  Paris.  —  La  présidence  et 
l'empire.  —  Biographie  n»  7,  24  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —  Jean-Baptiste 
Duvoisin,  évêque  de  Nantes.  —  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n"  50, 
18  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —  François  Becherel,  évêque  de  Valence.  — 
Le  consulat  et  l'empire.   —   Biographie  n»  51,  4  p.  titre  frontispice  avec  blason. 

—  Paris,  bureaux  et  administration,  rue  de  l'Ouest,  96  bis,  près  l'avenue  de 
l'Observatoire.  —  Paris,  imp.  Wiesener  et  C'«,  rue  Delaborde,  12. 

6°  SÉRIE  (s.  d.)  F.  A.  F.  Donnet,  cardinal,  archevêque  de  Bordeaux.  —  Le 
gouvernement  de  juillet.  —  Biographie  n"  16,  32  p.  titre  frontispice  avec 
blason. 

7e,  8e  et  9'  SÉRIES  (s.  d.).  —  7e  séfie.  —  J.  P.  F.  F.  M.  Lyonnet,  archevêque 
d'Alby.  —  Le  consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n°  18,  28  p.  titre  frontispice 
avec  blason.  —  8^  série.  —  Marc  Antoine  de  Noë,  évoque  de  Troyes.  —  Le 
consulat  et  l'empire.  —  Biographie  n"  36,  16  p.  titre  frontispice  avec  blason.  — 
9°  série.  —  Jean  Baptiste  de  Ghabot,  évêque  de  Mende.  —  Le  consulat  et  l'em- 
pire. —  Biographie  n"  34,  8  p.  titre  frontispice  avec  blason.  —  F.  G.  M.  F.  de 
Marguerge,  évêque  de  Saint  Flour,  près  d'Autun.  —  Le  gouvernement  de  juillet. 

—  Biographie  n*»  29,  32  p.  titre  frontispice  avec  blason. 

10e  et  lie  SÉRIES  (s.  d.),  —  10"  série.  —  Paul  Nando  ,  archevêque  d'Avignon. 

—  Le  gouvernement  de  juillet.  —  Biographie  n°  14,  16  p.  titre  frontispice  avec 
blason.  —  11'  série.  —  Hyacinthe  Louis  de  Quelen,  archevêque  de  Paris.  —  La 
Restauration.  —  Biographie  n^  19.  52  p.  titre  frontispice  avec  blason. 

1844.  —  Mémoires  de  M.  l'abbé  Liaulard,  fondateur  du  Gollège  Stanislas,  mort 
archiprêtre,  curé  de  Fontainebleau,  ou  fragments  inédits  politiques  et  religieux, 
traitant  de  l'autel  et  du  trône,  du  clergé  et  de  son  influence  sur  l'esprit  public; 
de  l'instruction  publique  en  France,  considérée  dans  ses  révolutions  et  en  parti- 
culier de  l'Université,  etc.,  etc.,  etc.,  précédés  d'un  essai  biographique  sur  l'au- 
teur, recueillis  et  mis  en  ordre  par  M.  l'abbé  A.  Denys  (du  clergé  de  Paris), 
chanoine  honoraire  de  Montpellier,  élève  et  ancien  premier  vicaire  de  M.  l'abbé 
Liautard  —  (Epigraphe)  :  Il  avait  compris  la  parole  de  notre  divin  maître,  qui  nous 
ordonne  d'être  humbles  et  simples  dans  le  cœur  et  dans  l'esprit;  et  à  la  mesure 
des  imperfections  humaines ,  comme  le  fils  de  l'homme,  il  a  mérité  que  l'on 
proclame  à  sa  louange:  Il  marchait  dans  la  vie  en  répandant  des  bienfaits!  (Essai 
biographique).  A  Paris,  chez  Léautey,  éditeur,  rue  Saint  Guillaume,  21,  F. -S. -G. 
1844.  —  Imprimerie  de  Léautey,  rue  Saint-Guillaume,  21  ;  in  8°;  T.  1",  lX-3,  p., 
1  grav.  (Claude-Rosalie  Liautard...,  lith.  Paul  Petit  et  C's)  avant-propos,  essai 


—  191)  — 

biographique,  œuvres  inédites  de  M,  Liautard.  —  T.  2^,  IV-348  p.,  avertissement, 
œuvres  inédites  de  M.  Liautard  (suite),  pièces  justificatives. 

1871.  —  Discours  funèbre  en  l'honneur  des  RR.  PP.  de  Picpus,  fusillés  à 
Belleville  le  2G  mai  1871,  prononcé  le  23  juin  à  la  chapelle  de  la  communauté 
par  M.  l'abbé  A.  Denys,  curé  de  Saint-Eloi,  otage  de  la  Commune.  Paris,  Adolphe 
Josse,  éditeur,  31,  rue  de  Sèvres.  1871.  —  Paris,  imp.  Adrien  Le  Clerc,  rue 
Cassette,  29,  petit  in-12,  52  p.  (Avant-propos  p.  3-20,  discours  p.  21-51.) 

1856.  —  La  nouvelle  éijlise  du  Faubourij  Saint-Antoine  par  R.  dcLasalle  —  (Epi- 
graphe) :  Les  prédications  qui  se  fixent  le  mieu.K  dans  la  mémoire  des  hommes  sont 
celles  qui  arrivent  à  leur  esprit  par  le  cœur.  (Fénelon).  Prix:  25  cent.  Paris,  à  la 
librairie,  4,  rue  Croix-des-Petits-Champs.  — 1856.  Paris,  imp.  de  Pommer  et 
Moreau,  17,  Quai  des  Augustins,  in  8°,  16  p. 

1869.  —  Le  palais  des  Tuileries  en  1848,  épisode  de  la  Révolution  de  février, 
par  M.  l'abbé  A.  Denis,  curé  de  Saint-Éloi,  chanoine  honoraire  de  Montpellier, 
membre  de  l'Institut  historique,  de  la  Société  des  Gens  de  Lettres,  de  la  Société 
d'Emulation  de  Cambrai,  etc.  Paris,  Joseph  Albanel,  libraire,  15,  rue  de  Tournon. 
—  1869.  —  Paris,  E.  de  Soye,  imprimeur,  place  du  Panthéon.  2,  in  12'^',  XI- 
215  p.  (XII-21G  p.)  (avertissement,  Le  palais  etc..  notes  et  pièces  à  l'appui, 
table  des  matières.) 

1872.  —  Le  clergé  sur  les  champs  de  bataille.  —  Un  otage  ignoré  de  la 
Commune,  par  L.  de  Chazeuil.  —  Le  Sauveteur.  —  Moniteur  du  courage  et  des 
belles  actions  (Gazette  des  Sociétés  humanitaires  de  Belgique)  paraissant  tous  les 
mois  (fondé  en  1866),  rédacteur  en  chef  propriétaire  Adolphe  Huard.  —  Bureaux 
rue  Saint-André  des  Arts,  45,  à  Paris;  6  fr.  par  an,  U  fr.  50  le  numéro.  — 
Argenteuil,  imprimerie  P.  Worms.  N"  9,  nouvelle  série,  juin  1872,  in-8°  à  3  colon- 
nes p.  156-158. 

1860.  —  Vies  des  Saints,  écrites  par  Mgr  Darboy,  vicaire  général  de  Paris, 
protonotaire  apostolique,  aujourd'hui  évoque  de  Nancy;  MM.  l'abbé  Deguerry, 
curé  de  la  Madeleine;  l'abbé  Denys,  curé  de  Saint-Eloi;  l'abbé  Dufriche 
Desgnettes,  curé  des  Petits- Pères,  le  vicomte  Alfred  de  Falloux;  le  R.  P. 
Lacordaire;  l'abbé  Martin  de  Noirlieu,  curé  de  Saint-Louis  d'Antin  ;  Louis  de 
Maslatrie;  le  comte  Albert  de  Ressegmer  ;  Charles  de  Riancey  ;  Eugène  Veuillot, 
etc.,  etc.  Ouvrage  publié  sous  les  auspices  de  NN.  SS.  les  archevêques  etévêques 
et  orné  de  952  vignettes  dessinées  et  gravées  par  les  premiers  artistes.  Paris, 
Henri  Pion,  éditeur,  8,  rue  Garancière.  1860.  —  La  vie  des  Saints  se  publie  par 
cahiers  comprenant  les  notices  des  Saints  de  la  Semaine  suivante.  Prix  du  cahier  : 
50  centimes.  (L'ouvrage  complet  formera  52  cahiers.)  Et  afin  de  donner  à  cette 
publication  tout  son  intérêt  d'actualité  le  premier  cahier  comprenant  les  Saints 
de  la  première  semaine  de  janvier  paraît  le  jeudi  21  décembre  1859.  Les  cahiers 
suivants  paraîtront  tous  les  jeudis  de  manière  à  donner  la  fin  de  l'ouvrage  en 
décembre  1860.  —  Paris,  typographie  de  Henri  Pion,  imprimeur  de  l'Empereur, 
rue  Garancière,  8. 

L'Œtif  de  Pâques,  Les  Veillées  de  la  Famille,  par  Alphonse  Baleydier. 

Echos  de  l'âme,  méditations  religieuses  traduites  du  portugais,  1  vol  in-12°. 

Nouvelle   Enajclopédie  de  ht  jeunesse,  partie  morale  et  religieuse,  1  vol.  in-l2o«. 

Légendes  Biographiques,  Sainte  Aure,  Saint  Eloi. 

Biographie:  Sainte  Rose  de  Lima... 

Setmons  publiés  dans  la  Tribune  Sacrée:  1"  Consolation  de  la  Pénitence,  T.  I, 


—  200  — 

p.  37  ;  —  2°  Fête-Dieu  sur  l'Eucharistie,  T.  XIX,  p.  425  ;  —  3"  Fête  de  la  Toussaint, 
T.  XIX,  p.  987.     ^ 

L'abbé  Denis  a  publié  en  outre  divers  articles  de  morale,  de  religion  ou  d'édu- 
cation dans  diverses  Revues,  sous  la  signature  L.  C.  D.  R. 

Deschanel  (Paul),  de  PAcadémie  Française.  —  La  question  sociale^ 
discours  politiques.  Calmann-Lévy,  Paris.  Mars  1898. 

La  République  nouvelle.  292  p.  in-18  Jésus.  Calmann-Lévy,  Paris, 
1898. 

La  décentralisation.!  in-12.  Berger-Levrault,  Paris. 

Drouin  (abbé),  curé  de  Beaumont-les- Autels.  —  Petit  catéchisme 
liturgique.  L'enfant  chrétien  à  Téglise  et  dans  la  pratique  des  princi- 
pales dévotions,  vin.  129  p.  in-12.  Impr.  Notre-Dame  de  Montligeon 
(Orne),  chez  l'auteur,  1898. 

Deuzet  (abbé),  supérieur  du  Petit-Séminaire  de  gaint-Cheron-lès- 
Chartres.  —  Ce  que  doit  être  un  Petit-Séminaire.  Ce  qu'est  le  Petit- 
Séminaire  de  Saint-Cheron.  Discours  prononcé  le  l^r  août  1898.  9  p. 
in-8°.  Impr.  Notre-Dame,  Chartres. 

Foucault  (Me"-),  évoque  de  Saint-Dié.  —  Mandement  pour  le  saint 
temps  du  Carême  1898  et  Lettre  pastorale  sur  l'Espérance.  Imprim. 
Humbert,  Saint-Dié,  1898. 

Genêt  (abbé),  supérieur  du  Grand-Séminaire  de  Chartres.  —  Caté- 
chisme  du  diocèse  de  Chartres.  1898  p.  iu-8°  64  grav.  Paillard,  Abbe- 
villle,  1898. 

Genty  de  Bonqueval  (abbé),  curé  de  Theuvy-Achéres.  —  Le  che- 
min de  la  Croix  image  de  la  vie.  61  p.  in-32.  Paillard,  Abbeville,  1898. 

Gillard  (Paul).  —  Notes  historiques  et  archéologiques  sur  l'église 
de  Nogent-le-Roi.,  suivies  de  sa  description  en  vers  par  M^  Laurent 
Boucher,  curé  de  Nogent-le-Roi  (1690-1693). 

Herluison.  —  Notice  sur  Sergent- Marceau,  peintre  et  graveur,  par 
P.  Leroy  et  Herluison.  (Extrait  du  compte-rendu  de  la  Société  des 
Beaux-Arts,  1898. 

Honoré  (Vénérable  Père)  de  Paris.  —  Académie  évangélique  ou 
école  théorique  et  pratique  de  la  perfection  évangélique.  Nouvelle 
édition  par  le  R.  P.  Flavien  de  Blois.  in-12. 

HuLST  (M^"').  —  Recueil  de  souvenirs,  à  la  mémoire  de  M»^'  Le  Sage 
d'Hauleroche  d'Hulst,  in-8»,  25  gravures.  Institut  catholique,  Paris.  — 
Gavaéte,  Paris. 

Joseph  (R.  P.)  de  Dreux,  capucin.  Retraite  séraphique  ou  exercices 
spirituels  selon  le  véritable  esprit  de  S.  François,  482  p.  in-12. 

Laborde  (Jean),  maître  répétiteur  à  Chartres.  —  L'incendie  (Poésie 
au  profit  des  incendiés  du  Puits-Drouet).  Chez  Bouvier,  marchand  de 
journaux,  Chartres,  1898. 


—  201  — 

Lamérie  (Ludovic  de).  —  Questions  importantes  (Election  au 
Conseil  général).  Juillet  1898. 

Langlois  (abbé  M.).  —  Senonches.  Eglise,  château,  forêt.  (Extrait 
des  Archives  du  diocèse  de  Chartres)  56  p.  in-8°,  gravures.  1898. 

Bibliographie  d'Eure-et-Loir.  Revue  paraissant  chaque  mois.  in-S" 
et  par  24  fiches.  Impr.  Garnier,  Chartres.  1898.  (U^  année). 

Laur  (Jean).  —  Un  homme  de  caractère:  le  Commandant  Marceau. 
238  p.  in-S"  illustr.  Paillard,  Abbeville.  1898. 

Lecourt  (Henry).  Mire  Jacques  du  Lorens,  poète,  jurisconsulte  et 
collectionneur.  Sa  famille,  sa  postérité,  sa  galerie  de  tableaux.  Impr. 
Ch.  Valin,  Caen.  1897. 

Lefrançois,  curé  de  Saint-Loup,  Baycux.  —  Louis  Chifflef-,  artiste- 
peintre,  1853-1897,  m  p.  in-16,  impr.  V"  Domin,  Caen,  1898. 

Lehr  (Henri).  —  Le  Siège  de  Chartres  par  Condé.  1898. 

Marquis  et  Cuissard  (abbés).  —  Saint-Denys-les-Ponts,  ses  monu- 
ments religieux,  autrefois  et  aujourd'hui.  (Extrait  des  Archives  du 
diocèse  de  Chartres)  36  p.  in-8''.  1898. 

Merlet  (René).  —  V Émancipation  de  l'Église  de  Bretagne  et  le 
concile  de  Tours  (848-851).  (Extrait  du  Moyen-Age,  année  1898)  30  p. 
in-S",  Bouillon,  Paris.  Impr.  Marceau,  Chalon-sur-Saône. 

Le  poète  chartrain  Jehan  Lemarchant,  chanoine  de  Péronne.  (Ex- 
trait du  Bulletin  historique  et  philologique.  Année  1897.  p.  887)  3  p. 
in-8». 

MÉLY  (Fernand  de).  —  Les  Lapidaires  de  l' Antiquité  et  du  moyen-âge, 
ouvrage  publié  sous  les  auspices  du  Ministère  et  de  l'Académie  des 
Sciences.  Mémoires  T.  II,  l'""  fascicule.  Les  Lapidaires  grecs.  En  colla- 
boration avec  M.  Emile  Ruelle,  XVII-226  p.  in-4o,  Leroux,  Paris,  1898. 

Messager  de  la  Beauce  et  du  Perche.  —  Almanach  pour  1898.  —  Le 
roi  Jean  à  Chartres,  au  Gué-de-Longroi,  au  Tremblay.  —  Deux  céré- 
monies funèbres  à  Dreux. 

MoLLiEN  (M9r),  évêque  de  Chartres.  —  Lettre  pastorale  de  Monsei- 
gneur l'Évèque  de  Chartres  sur  la  Foi,  et  Mandement  pour  le  temps 
du  Carême  1898,  18  p.  in-8°.  Impr.  Durand,  Chartres,  1898. 

Monlaur  (R).  —  La  duchesse  de  Montmorency  (1660-1666)  in-S",  2 
portraits.  Pion,  Paris. 

Durand  (Roger).—  Montuel,  son  manoir,  ses  seigneurs,  (Extrait  des 
Archives  du  Diocèse  de  Chartres,  1898). 

Morellet.  —  Lettres  de  l'abbé  Morellet  de  l'Académie  Française  à 
lord  Shelbourne  depuis  marquis  de  Lansdowne,  avec  introduction  et 
notes  par  lord  Edmond  Fitzmaurice,  3  vol.  in -12,  Pion  -  Nourrit, 
Paris,  1898. 

Tome  X,  P.-  W  14 


—  202  — 

NOAiLLES  (Vicomte  de).  —  Les  Anglais  en  Egypte,  aperçu  de  la 
situation,  50  p.  in-8°.  A.  Charles,  Paris,  1898 

Parmentier,  ancien  magistrat.  —  Rapport  sur  les  travaux  de 
l'Œuvre  des  Écoles  libres  du  diocèse  de  Chartres.  Assemblée  générale 
du  10  mars  1898,  19  p.  in-12,  Impr.  Notre-Dame,  Chartres  1898. 

Petit-Mangin.  —  Une  mauvaise  connaissance,  opérette  en  un  acte. 
(Musique  de  L.  C.  Desormes),  19  p.  in-S»  à2coll.Joubert,  Paris.  (Repré- 
sentée pour  la  1^=  fois,  concert  de  TEldorado). 

Sauvé  (Abbé),  licencié  és-lettres,  curé  de  Verdes,  (Loir-et-Cher).  — 
Notre-Dame  de  la  Brèche.  Discours  prononcé  à  la  fête  patronale  de 
rinstitution  Notre-Dame,  le  15  mars  1898, 10  p.  in-8".  Impr.  Notre-Dame, 
Chartres,  1898. 

TissiER  (Abbé),  Directeur  de  l'Institution  Notre-Dame.  —  Les  grands 
jours  du  collège. 

—  La  richesse  et  la  pauvreté,  leur  rôle  social  et  le  devoir  chrétien. 
Discours  prononcé  le  30  mars  1898,  dans  l'église  Saint-Aignan  de 
Chartres,  16  p.  in-S",  Impr.  Garnier,  Chartres,  1898. 

Verret  (Abbé),  supérieur  du  Petit-Séminaire  de  Nogent-le-Rotrou.  — 
Liberté,  Egalité,  Fraternité.  Catholiques  et  citoyens.  Discours  pro- 
noncé le  dimanche  20  novembre  1898,  dans  l'église  Saint-Hilaire  de 
Nogent-le-Rotrou,  à  l'occasion  de  la  bénédiction  des  travaux  de  res- 
tauration, 12  p.  in-12.  Impr.  Garnier,  Chartres,  1898. 

Voyelle  (Francis).  —  Le  Marché  aux  grains  et  la  Place  des  Halles 
à  Chartres.  (Extrait  de  VAstrologue  de  la  Beauce  et  du  Perche  pour 
l'année  1898).  Impr.  Garnier,  Chartres,  1898. 

M.  le  Président  rappelle  que  l'objet  spécial  de  la  présente 
Assemblée  générale  est  l'élection  de  deux  délégués  «  ayant 
tout  pouvoir  de  consentir  les  modifications  aux  Statuts 
demandées  par  le  Gouvernement  ». 

M.  Roger  Durand,  Président  de  la  Société,  et  M.  Dauzat, 
Inspecteur  d'Académie,  sont  élus  et  déclarent  accepter  la 
mission  qui  leur  est  offerte. 

M.  Chamberland  donne  lecture  d'un  essai  sur  la  Maison 
11°  4  de  la  Place  Marceau,  qui  appartient  aujourd'hui  à  M.  Del- 
mance-Alexandre  Lebreton.  Les  éléments  essentiels  de  ce 
travail,  fait  avec  la  collaboration  de  M.  Denos,  ont  été 
fournis  par  M.  Gibon,  qui  les  a  mis  à  la  disposition  de  la 
Société.  Il  s'agit  surtout  de  démontrer  que  Pierre  Nicole  — 
baptisé  à  l'église  Saint-Martin  le  lundi  13  octobre  1625  —  est 
né  dans  cette  maison  qui,  le  4  mars  1634,  faisait  bien 
partie  de  la  paroisse   Saint-Martin,  mais  qui,  à  la  date  du 


—  203  — 

28  juin  1603,  appartenait  à  la  paroisse  Saint-Saturnin. 
M.  Escoffier  croit  pouvoir  affirmer  que  Nicole  est  né  dans 
une  des  maisons  voisines  de  celle  de  M.  Lebreton.  M.  l'abbé 
Haye  fait  observer  qu'il  y  a  des  exemples  de  maisons  chan- 
geant de  paroisse  périodiquement  et  même  annuellement. 
De  vifs  remerciements  sont  adressés  à  M.  Gibon,  et  MM.  Denos 
et  Chamberland  sont  invités  à  continuer  leur  étude. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


NOUVEAUX     MEMBRES     ADMIS 

Membres  titulaires 

MM.  Courage,  rue  de  la  Tonnellerie,  à  Chartres  ;  présenté 
par  MM.  Gérondeau  et  Roger  Durand. 

Marchon-Gougis,  rue  des  Ecuyers,  à  Chartres;  par 
M.  Maintrieu  et  M.  l'abbé  Langlois. 

Pierre,  conseiller  général ,  notaire  à  Châteauneuf  ; 
par  MM.  Dernier  et  Roger  Durand. 

TÉTON  (Emile),  propriétaire,  rue  Doguereau,  à  Dreux; 
par  MM.  Georges  Champagne  et  Dehors. 

ViLLETTE,  receveur  municipal,  rue  Chanzy,  à  Chartres  ; 
par  MM.  Denisart  et  Bineau. 

Grossier  (Gaston),  clerc  de  notaire,'  secrétaire  de  la 
Société  «  Les  Amis  de  la  Beauce  »,  19, rue  Monsieur, 
Paris  ;  par  MM.  Fouju  et  Champagne. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  mai. 

I.    —  ENVOIS   DU  MINISTÈRE 

Bibliothèque  de  l'École  des  Chartes,  janvier-février,  1899  : 
Etienne  de  Gallardon,  chanoine  de  Bourges,  clerc  delà  chan- 
cellerie de  Philippe-Auguste ,  par  M.  Delisle. 


—  204  — 

IL   —  DONS 

Inventaire  des  Archives  d'Eure-et-Loir,  t.  IV,  V,  VI,  VII, 
VIII. 

Conseil  général,  17  volumes. 

Annuaire  d' Eure-et-Loir ,  14  volumes. 

M.  René  Meiiet  :  Nécrologie  de  M.  Lucien  Merlet. 

M.  Gillard  :  Gallardon,  son  église  paroissiale,  ses  chapelles. 

M.  Langlois  :  Méthode  de  Bibliographie  locale. 

III.    —  ÉCHANGES 

Société  de  TOrne  :  Tomes  I  à  V  et  tome  XVIII,  1"  bulletin. 
Société  du  Vendômois  :  ann.  1880,  1888,  1895  des  Bulletins. 

—  Miracles  de  la  Vierge. 

—  Cartulaire  de  Marmoutiers  pour  le 

Vendômois. 
Société  nationale  d'Angers ,  5^  série ,  tome  I",  1898. 
Société  Dunoise  :  n°  d'octobre. 

IV.   —  ABONNEMENTS 

Archives  historiques  du  diocèse  de  Chartres,  n°  53. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  juin. 

I.    —  ENVOIS   DU  MINISTÈRE 

Journal  des  Savants,  cahiers  de  mars,  avril,  mai,  juin. 
Revue  des  Etudes  grecc/ues,  XI,  45. 

Compte  rendu  des  séances  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres ,  mars-avril. 

II.    —   DONS 

Conseil  général ,  1"  session  ordinaire  1899. 
Les  Missions  françaises  catholiques. 
The  French  Magasine,  n°'  2  et  4. 

Etienne  Pasquier  et  l'intolérance  religieuse  au  XVl^  siècle, 
par  Albert  Chamberland. 


—  205  — 

III.    —  ÉCHANGES 

Société  archéologique  de  l'Orléanais  :  Bulletin  n"  164,  S"  et 
4«  trimestre  1898. 
Revue  de  l'Histoire  de  Versailles,  n°'  1  et  2. 
Mémoires  de  la  Société  de  Rambouillet. 
Société  archéologique  de  Touraine  :  avril-juillet  1809. 
Bulletin  delà  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  t.  XX,  4."  tr. 
Mémoires  de  la  Société  Kduenne,  t.  26^ 

IV.    —  ABONNEMENTS 

Archives  du  diocèse  de  Chartres,  n"  44. 
Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  fasc.  17  et  18,  en  feuilles  et 
en  fiches. 


SÉANCE  DU  10  AOUT  1899 
Présidence  de  M.  Roger  Durand.  —  M.  Georges  Champagne,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  3  heures  un  quart. 

.  Étaient  présents  :  MM.  Roger  Durand,  abbé  Sainsot,  André 
Beaunier,  Bernier,  Bourgeois-Gaucheron,  Brosseron,  Gabriel 
Buisson,  Champagne,  Denos,  Doré-Bonvallet,  Gérondeau, 
Goupillon,  Laigneau  Joseph,  Pétrot  Charles  et  abbé  Langlois. 

M.  le  Président  fait  part  du  décès  de  M.  Petrot-Garnier, 
notre  imprimeur,  qui  fut  toujours  très  assidu  à  nos  séances  et 
joint  les  regrets  de  la  Société  à  ceux  exprimés  par  toute  la 
presse  locale. 

La  parole  est  donnée  au  Secrétaire  pour  la  lecture  du 
procès-verbal  de  la  dernière  séance.  Celui-ci  est  lu  et  adopté 
sans  discussion. 

M.  le  Président  donne  connaissance  : 

l"  D'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 
et  des  Beaux- Arts,  annonçant  l'envoi  du  programme  du 
38'  Congrès  des  Sociétés  savantes,  dont  la  séance  d'ouverture 


—  20G  — 

est  fixée  au  5  juin  1900.  —  Ce  programme  est  à  la  disposition 
des  membres  de  la  Société. 

2°  D'une  lettre-circulaire  de  la  «  Caisse  du  Secours  immé- 
diat de  la  Presse  Chartraine  »  demandant  la  souscription  de 
la  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir  comme  membre 
honoraire.  A  l'unanimité,  moins  une  voix,  la  somme  de  5  fr., 
montant  de  la  cotisation  annuelle,  est  votée. 

3°  D'une  lettre  de  M.  l'abbé  Gautier,  relative  au  cartulaire 
de  Grandchamp. 

4°  De  la  liste  des  ouvrages  reçus  pendant  le  mois  de  juillet. 
—  M.  le  Président  signale  dans  la  Revue  de  r.47'/  chrétien 
un  article  de  M.  de  Mély  sur  la  Sainte-Couronne. 

La  société  vote  des  remerciements  à  MM.  Fouju  et  Lucien 
Devaux  pour  le  gracieux  envoi  du  tirage  à  part  de  leur 
publication. 

M.  le  Président  donne  ensuite  communication  de  la  note 
suivante  : 

«  La  Commission  de  publication  a  décidé,  dans  sa  séance 
»  du  6  juillet  1899,  que  la  société  éditerait  la  «  Bibliographie 
»  d'Eure-et-Loir,  »  de  M.  l'abbé  Langlois,  à  partir  de  janvier 
))  1900  et  suivant  le  plan  adopté  par  l'auteur.  —  L'édition 
»  sur  fascicules  sera  envoyée  d'office  à  tous  les  membres,  " 
»  l'édition  sur  fiches  séparées  sera  adressée,  au  lieu  de  la 
»  précédente,  à  tous  ceux  qui  auront  exprimé  leur  préférence 
»  avant  cette  époque.  » 

Lecture  est  donnée  de  deux  notices  de  M.  le  docteur 
Gillard,  deSuresnes,  sur  Guérin  de  Gallardon,  archevêque 
de  Bourges,  et  Gilles  Desjardins,  (chartrain),  professeur  à  la 
Faculté  de  Droit  de  Bourges.  La  Société  remercie  M.  le 
docteur  Gillard  de  ses  deux  communications  qui  sont 
renvoyées  à  la  commission  de  publication. 

M.  l'abbé  Sainsot  a  la  parole.  Il  présente  d'abord  la  fin  de 
sa  «  Revue  de  l'année  1898  ».  Puis  il  demande  que  la  Mono- 
graphie de  la  Cathédrale,  de  M.  l'abbé  Bulteau,  soit  terminée. 
Il  donne  ensuite  lecture  d'une  lettre-prospectus  qui  pourrait 
être  adressée  au  public  d'Eure-et-Loir,  afin,  dit-il,  de  mieux 


—  207  — 

faire  connaître  notre  Société  et  de  recruter  plus  facilement 
de  nouveaux  membres.  Cette  motion  est  renvoyée  à  la  com- 
mission de  publication. 

M.  Laigneau  demande  que  la  bibliographie  de  M.  l'abbé 
Sainsot,  sur  la  Cathédrale  de  Chartres,  soit  complétée  et 
publiée.  Plusieurs  membres  en  effet  craignent  que  cette 
publication  no  fasse  désormais  double  emploi  avec  la  «  Biblio- 
graphie d'Eure-et-Loir  »  que  la  Société  a  décidé  de  continuer. 
Cette  proposition  est  renvoyée  à  la  commission  de  publication. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée  à  4  heures 
trois  quarts. 


GUERIN  DE    GALLARDON 

ARCHEVÊQUE  DE  BOURGES 

Eu  déposant  sur  le  bureau,  lors  de  notre  dernière  réunion, 
les  ouvrages  reçus  par  la  Société  depuis  sa  précédente 
séance,  M.  le  Président  signalait,  comme  particulièrement 
intéressant  pour  notre  histoire  locale,  un  mémoire  récem- 
ment publié  dans  la  Bibliothèque  do  l'Ecole  des  Chartes  par 
M.  Léopold  Delisle  sur  Etienne  de  Gallardon,  clerc  de  la 
chancellerie  de  Philippe-Auguste  et  chanoine  de  Bourges. 

Préparant  actuellement  pour  la  Bévue  des  Archives  Jiisto- 
riques  du  diocèse  de  (Ihurtres  une  notice  sur  le  château  de 
Gallardon  et  ses  seigneurs,  je  m'empressai  de  parcourir  ce 
mémoire  où  je  pensais  trouver  quelques  indications  nou- 
velles :  mon  espoir  n'a  point  été  déçu. 

Etienne  de  Gallardon,  dont  M.  L.  Delisle  a  fort  judicieuse- 
ment établi  l'identité  dans  le  savant  travail  accompagné  de 
plusieurs  reproductions  de  chartes  du  commencement  du 
xiir  siècle  qu'il  lui  a  consacré,  appartient  en  effet  à  l'antique 
et- notable  maison  qui  posséda,  à  l'époque  féodale,  la  terre 
et  seigneurie  de  Gallardon  en  Beauce,  sous  le  nom  de 
laquelle  elle  est  connue. 

De  plus,  il  c(Mé  de  lui,  M.  L.  Delisle  mentionne  parmi  les 
clercs  du  diocèse  de  Bourges,  au  xiii«  siècle,  deux  autres 
membres  de  la  même  famille  qu'il  suppose  avoir  été  attirés 


—  208  — 

en  cette  ville  par  Etienne  de  Gallardon  ;  mais  par  contre  il 
ne  nous  dit  point  à  quelles  circonstances  Etienne  de  Gallar- 
don dut  lui-même  son  entrée  dans  le  Chapitre  de  Bourges. 

Mes  recherches  antérieures  sur  la  famille  de  Gallardon 
me  permettent  d'apporter  sur  ce  point  une  opinion  et  de 
vous  faire  connaître  en  même  temps,  à  côté  de  ces  trois 
personnages  dont  tout  à  l'heure  encore  j'ignorais  l'existence, 
un  autre  membre  de  la  même  famille  sur  lequel  le  hasard 
m'a  permis  de  recueillir  dans  YHistoire  du  Berry,  par 
M.  L.  Raynal,  de  précieux  renseignements,  et  dont  jusqu'à 
présent  aucun  des  historiens  de  Gallardon  n'a  fait  mention, 
quoique  pourtant  il  ait  occupé,  à  la  vérité,  loin  du  diocèse 
auquel  il  appartenait  par  sa  famille,  d'importantes  fonctions  ; 
je  veux  parler  de  Garin  ou  Guérin  de  Gallardon,  qui  de  1173 
à  1181  occupa  le  siège  épiscopal  de  Bourges  et  porta  le  titre 
de  Primat  d'Aquitaine. 

Faute  de  documents  précis,  il  est  difficile  d'établir  les  liens 
de  parenté  qui  unissaient  à  Guérin  de  Gallardon  '  les  trois 
personnages  dont  M.  L.  Delisle  vient,  dans  son  intéressant 
mémoire,  de  nous  révéler  l'existence.  Cependant  il  est 
permis  de  croire  que  ce  fut  à  cette  parenté  et  sur- 
tout aux  bons  souvenirs  qu'avait  laissés  après  sa  mort  ce 
prélat  dans  le  diocèse  qu'il  avait  administré,  qu'Etienne  de 
Gallardon  dut,  en  dehors  de  son  mérite  personnel,  l'honneur 
de  faire  partie  du  Chapitre  métropolitain  de  Bourges. 

Si  les  documents  généalogiques  nous  font  défaut  sur  ces 
différents  membres  de  la  famille  de  Gallardon,  heureusement 
il  n'en  est  pas  de  même  pour  les  principaux  événements  de 
la  vie  de  Guérin,  le  plus  ancien,  sinon  le  plus  important 
d'entre  eux,  que  je  suis  heureux  d'être  le  premier  à  vous 
signaler  et  à  vous  faire  connaître,  grâce  aux  renseignements 
que  j'ai  puisés  dans  l'excellent  ouvrage  de  M.  Raynal  et  aux 
bienveillantes  communications  de  M.  le  Vicomte  de  Lau- 
gardière,  président  de  la  Société  des  Antiquaires  du  Centre. 


'  Guérin  de  Gallardon,  que  nous  voyoîls  en  1159  figurer  dans  une  charte  de 
N.-D.  de  Chartres,  était,  d'après  une  charte  de  116:2  du  cartulaire  de  Josaphat, 
fils  d'Hervé,  S""  de  Gallardon  de  c.  i'127  à  1162.  D'autre  part,  nous  pensons 
qu'Etienne,  que  nous  voyons  en  1182  signer  comme  témoin  une  ciiarte  de 
Saint-Jean,  était  le  neveu  de  Guérin. 


—  209  — 

Elu  en  1173  archevêque  de  Bourges  '  en  remplacement 
d'Etienne  de  la  Chapelle,  décédé  le  13  février  de  la  même 
année  chez  les  moines  de  Saint-Victor,  à  Paris,  Guérin  de 
Gallardon  avait  été  choisi  dans  l'ordre  auquel  avait  appartenu 
saint  Bernard.  Au  moment  de  son  élection  il  était  abbé  de 
Pontigny,  au  diocèse  de  Sens. 

C'était  dans  cette  abbaye,  la  seconde  fille  de  Citeaux,  que 
Thomas  Becket,  archevêque  de  Cantorbéry,  avait  trouvé 
pendant  deux  ans  une  retraite  calme  et  sûre  et  peut-être  ce 
fut  l'attachement  de  Guérin  pour  le  saint  martjT  qui  recom- 
manda son  nom  aux  clercs  de  saint  Etienne  de  Bourges  -. 

Guérin  de  Gallardon  fît  en  1178  partie  de  la  mission  nom- 
breuse envoyée  au  diocèse  de  Toulouse  pour  convertir 
les  hérétiques  par  la  force  autant  que  par  la  parole.  C'est 
pendant  cette  expédition  que,  suivant  un  chroniqueur 
contemporain,  l'archevêque  de  Bourges  recueillit  de  la 
bouche  d'une  femme  du  pays,  de  noble  origine,  qui  avait 
abandonné  le  château  de  son  mari  pour  vivre  au  milieu  des 
hérétiques,  les  plus  scandaleux  détails.  Ellle  avoua  publi- 
quement à  Guérin  que  pendant  une  seule  nuit  elle  avait  été 
connue  charnellement  par  cinquante  de  ses  coreligionnaires 
les  plus  pieux,  disait-elle,  de  toute  la  secte  ^. 

Sous  l'épiscopat  de  Guérin,  les  juifs,  protégés  par  le  roi 
Louis  VII  qui  aimait  bien  la  religion,  mais  qui  aimait  mieux 
encore  l'argent,  et  qui  avait  osé  leur  permettre,  tolérance 
inouie  à  cette  époque,  de  posséder  des  serfs  chrétiens, 
s'efforcèrent  de  construire  dans  le  Berry  de  nouvelles  syna- 


'  Ce  prélat,  dont  la  Gallia  Christiana  ne  donne  point  le  nom  de  foniille, 
est  désigné  dans  le  Catalogus  Reverendissimorum  Antistiiim  insignis  ecclesiœ 
Bituricensis  (manuscrit  de  la  Bibliothèque  de  Bourges)  sous  le  nom  de  Garinus 
dp  Girardo,  par  La  Thaumassière  eu  son  histoire  du  Berry  (Paris  1689),  et  par 
Dom  Beaunier  dans  son  Recueil  hist.  chronol.  et  topog.  des  Archevéchez, 
Evêchez,  etc.  de  France  (Paris,  1726)  sous  celui  de  Guérin  de  Gelardun. 

-  Pendant  qu'il  était  à  la  tète  de  l'abbaye  de  Pontigny,  Guérin  eut  l'honneur 
de  revêtir  de  l'habit  de  Citeaux  le  jeune  novice  qui  plus  tard,  après  être  devenu 
prieur  claustral  de  Pontigny,  puis  abbé  de  Fontaine-Jean,  au  diocèse  de  Sens, 
et  enfui  abbé  de  Chàlis,  fut  désigné  après  la  mort  d'Henry  de  Sully,  le  succes- 
seur direct  de  Guérin,  comme  archevêque  de  Bourges  et  canonisé  en  1218  par 
le  pape  Honorius  III,  sous  le  nom  de  Saint  Guillaume  de  Chàlis. 

^  Palàm  confessa  est  a  quinquagenta  religiosioribus  ejusdem  sectiv  nocte 
quàdara  fuisse  strupratam ,  cum  ipsa  eisdem ,  vitre  causa  sanctioris ,  thoro  viri 
spreto,  se  conjunxisset.  Gauf.  Vos.  Chr.  Fr.  XIII,  449. 


—  210  — 

gogues.  En  1179,  le  pape  Alexandre  III  écrivit  à  Guérin  de 
Gallardon  qui  lui  avait  demandé  conseil  à  ce  sujet,  de  ne 
tenir  aucun  compte  de  la  protection  qu'accordait  le  roi  aux 
juifs  et  de  veiller  à  ce  qu'aucune  synagogue  ne  fut  élevée  en 
des  lieux  où  jusque-là  il  n'en  avait  pas  existé  :  tout  au  plus 
pouvait-on  laisser  les  juifs  réparer  ou  reconstruire  celles  qui 
tombaient  en  ruines,  mais  sans  les  faire  plus  élevées,  plus 
spacieuses  et  plus  belles  '. 

Après  avoir  assisté  en  1179  au  sacre  de  Philippe-Auguste, 
puis  au  concile  de  Latran,  Guérin  de  Gallardon  mourut  le 
20  mars  1181  -. 

Il  venait  d'expirer  quand  les  clercs  de  Limoges  arrivèrent 
à  Bourges  pour  implorer  sa  justice.  Ils  avaient  osé  élire  un 
évêque,  Sebrand-Chabot,  contre  la  volonté  d'Henri  II  et  de 
Richard  son  fils  ;  aussi  les  deux  princes,  dans  leur  colère,  les 
avaient  exilés,  avaient  brûlé  leurs  maisons  et  coupé  leurs 
vignes.  Sebrand  avait  été  cependant  consacré  à  Rome  par 
l'archevêque  de  Bourges  en  1179,  et  le  pape  Alexandre  avait 
donné  mission  à  ce  prélat  de  faire  droit  et  de  terminer  la 
querelle. 

Trompés  dans  leur  espérance,  les  clercs  de  Limoges 
vinrent  prier  auprès  du  corps  et  l'un  d'eux,  l'archiprètre  de 
Brioude,  s'en  approchant,  plaça  dans  la  main  du  défunt  la 
lettre  du  pape  encore  fermée,  en  disant  :  «  Ce  que  vivant  il 
n'a  pu  faire,  que  mort  il  l'accomplisse.  »  Bientôt  Sebrand  se 
réconcilia  avec  ses  deux  persécuteurs  et  ce  fut  à  la  mira- 
culeuse intercession  de  l'archevêque  de  Bourges  qu'on  attri- 
bua généralement  la  gloire  d'avoir  changé  les  cœurs  et 
ramené  la  paix  ^. 

*  Consuluit  nos  tua  l'raternitas  an  sit  appellationibus  deferendum  a  carissimo 
in  Chiisto  filio  nostro  L.  illnstri  Francoruni  rege  pi'o  jiidœis  interpositis  ut 
clu'isliana  mancipia  dtiincaiit,  e(  utrum  sustinere  dcheas  quod  de  novo  cons- 
truant  syiiagogas  ubi  eas  nullateiius  hal)ueruiit.  Scrii>sinuis  ilaque  meniorato 
régi...  Labbe,^Conc.  X,  col.  HU.  —  Scr.  Fr.  XV,  968. 

-  Et  non  en  1 180,  comme  le  dit  la  Gallia  Christirina.  Geoffroy  de  Vigeois  {Scr. 
Fr.  XII,  447)  fixe  sa  mort  au  carême  de  118U,  par  conséquent  en  1181,  avant 
Pâques. 

■*  Ne  laliorasse  viderentur  in  vanum,  archipresbyter  Brivatensis  doniini  papœ 
liUeras  adluic  dansas  iuscniit  maiini  defuncti,  dicens  :  <<  Ouod  non  poluit  vivus, 
expleat  vel  defunctus.  »  Cujus  et  meritis  et  intercessione.  sicut  dicitur,  pacem 
régis  et  ducis  episcopus  Lemovicensis  emeruit.  Rad.  deDicet.  —  Scr.  Fr.  XIII, 
204.  -  V.  Gauf.  Vos.  Chr.,  cap.  70. 


—  211  — 
Le   corps   de   Giiérin   do   Gallardon    i'ni   transporté   dans 
l'église  de  Pontigny  où  il  futinliuiné.  Sur  sa  tombe  fut  gravée 
l'épitaphe  suivante  que  nous  a  conservée  la  GulJia  Chrislhinu  : 

Hic  Jacct  dominus  Gnrinus,  archiepiscopus  Biluricensis, 
frrfhis  nhhns  hiijas  moiiaslcrii... 

La  tombe  de  Guérin  de  Gallardon  existe-t-elle  encore  ?  Le 

temps  jusqu'à  présent  m'a  fait  défaut  pour  m'en  informer  ^  et 

pour  rechercher,  au  cas  où  elle  aurait  disparu,  s'il  en  est 

conservé  soit  dans  les  portefeuilles  de  Gaignières,  soit  dans 

les  recueils  topographiques  de  la  Bibliothèque  nationale  ou 

des  départements  du  Cher  et  de  l'Yonne  une  représentation 

qu'il  serait  intéressant  de  reproduire  dans  la  publication  qu'a 

entreprise  notre  Société  des  Pierres  tombales  du  département 

d'Eure-et-Loir. 

G.  G.     , 


GILLES    DESJARDINS 

PROFESSEUR  A  LA  FACULTÉ   DE   DROIT   DE  BOURGES 

Parmi  les  professeurs  de  la  Faculté  de  Droit  de  Bourges 
qui  eurent  la  mauvaise  fortune  de  succéder  à  des  maîtres 
trop  grands  pour  qu'il  fût  possible  de  les  remplacer,  mais 
dont  les  noms  néanmoins  ont  mérité  d'être  conservés  à  côté 
de  ceux  de  Baron,  de  Duaren,  d'Hotman  et  de  Cujas, 
M.  L.  Raynal,  dans  son  Histoire  du  Berry,  à  laquelle  déjà  nous 
avons  fait  de  nombreux  emprunts  au  sujet  de  Guérin  de 
Gallardon,  fait  mention  d'un  chartrain  dont  M.  Merlet, 
comme  Dom  Liron,  semble  avoir  ignoré  l'existence,  et  que 
pour  cette  raison  nous  croyons  devoir  vous  signaler. 

Quelques  années  après  la  mort  de  Cujas,  décédé  en  1590, 


'  Depuis  que  ces  lignes  ont  été  écrites,  nous  avons  acquis  la  certitude  que  la 
tombe  (le  Guérin  a  été  détruite,  comme  le  prouve  l'extrait  suivant  que  nous  a 
communiqué  IM.  H.  Monceaux,  hililiothécaii'e  de  la  ville  d'Auxerre,  tiré  d'une 
histoire  inédile  de  fabbaye  de  Ponti!,aiy  par  boni  Robinet  :  «  (iuéi'iii  mourut 
dans  sa  ville  épiscopale  en  1181,  après  avoir  ordonné  qu'on  l'inbumàt  à  Pon- 
tigny avec  les  autres  abbés,  ses  prédécesseurs.  Son  tombeau  se  voyait  à  ctMé  du 
grand  autel  en  la  partie  de  l'évangile.  Mais  on  fut  obligé  de  Tôter  pour  relever 
le  sanctuaire  et  faire  un  autre  autel.  » 


—  212  — 

deux  chaires  de  la  faculté  de  droit  de  Bourges  furent 
données,  dit  M.  Raynal,  en  1593,  àla  suite  d'épreuves  publiques, 
Tune  à  Antoine  Bengy,  élève  de  Cujas,  né  à  Bourges  en  1564 
d'une  famille  originaire  de  Dun-le-Roi  et  déjà  fort  estimé  au 
barreau,  et  l'autre  à  Gilles  Desjardins,  des  environs  de 
Chartres,  qui  prenait  en  latin  le  nom  d'^Egidius  Hortensius, 
et  dont  quelques  ouvrages  furent  publiés  par  ses  écoliers 
allemands. 

Malgré  le  zèle  et  le  savoir  de  ces  professeurs,  la  faculté  de 
droit  vit  de  jour  en  jour  diminuer  l'affluence  des  élèves  : 
aussi  à  la  mort  de  François  Ragueau  en  1605,  les  magistrats 
de  la  ville,  désireux  d'appeler  dans  leurs  murs  quelque 
docteur  assez  célèbre  et  assez  habile  pour  rendre  à  l'univer- 
sité son  ancien  éclat,  décidèrent  qu'on  enverrait  à  Toulouse 
des  députés  chargés  de  s'entendre  avec  deux  professeurs  qui 
jouissaient  alors  d'une  grande  réputation,  MM.  Cadan  Cabot 
et  Jean  de  la  Coste,  nommé  en  latin  suivant  l'usage  du  temps 
Janus  à  Costa,  et  l'un  des  meilleurs  élèves  de  Cujas.  Seule- 
ment il  fallait  obtenir  d'Antoine  Bengy  et  de  Gilles  Desjar- 
dins qu'ils  renonceraient,  en  faveur  du  nouveau  venu,  le 
premier  au  titre  de  Doyen,  le  second  à  l'espérance  de  le 
devenir.  Ils  promirent  d'abord,  puis  mirent  des  restrictions  à 
leur  consentement.  11  en  résulta  des  discussions  qui  ne  tar- 
dèrent pas  à  devenir  très  vives.  La  ville  alla  jusqu'à  décider 
que  si  les  deux  docteurs  persistaient  dans  leur  mauvais  vou- 
loir, leurs  chaires  seraient  déclarées  vacantes.  Bengy  courut 
se  plaindre  à  Paris  ;  la  ville  envoya  aussitôt  le  maire  pour 
combattre  ses  démarches.  Enfin  tout  fut  concilié  au  moyen 
d'une  augmentation  annuelle  de  200  livres  qui  fut  accordée 
à  Bengy  pour  prix  de  son  titre  de  Doyen.  Le  traité  signé  à 
Toulouse  avec  Cadan  éprouva  d'ailleurs  des  difficultés  et  n'eut 
pas  de  suite. 

Gilles  Desjardins  mourut  en  1609. 

A  ces  renseignements  que  nous  fournit  sur  notre  compa- 
triote M.  L.  Raynal,  dans  son  Histoire  du  Derry,  nous 
espérons  pouvoir  d'ici  peu,  grâce  à  de  nouvelles  recherches, 
joindre  la  liste  des  ouvrages  de  cet  estimable  professeur, 
mis  au  jour  par  la  reconnaissance  de  ses  élèves. 

G.  G. 


—  213  — 

NOUVEAUX    MEMBRES    ADMIS 

Membre  titulaire 

M.  PoPOT  (Henry),  directeur  de  riniprimerie  Garnier;  pré- 
senté par  M.  Roger  Durand  et  M.  l'abbé  Langlois. 

Membre  correspondant 

M.  Beaunier  (André),  présenté  par  MM.  Georges  et  Roger 
Durand. 


Liste  des  ouvrages  reçus  en  Juillet 

I.    —  DONS 

G.  Fouju:  Ossements  humains  cV Aunay-sous-Crécy.  (Extrait 
du  Bulletin  de  la  Société  d'anthrojwlogie  de  Paris). 

Lucien  Devaux:  V église  de  Vichères.  [Extrait  des  Archives 
historiques  du  diocèse  de  Chartres.) 

IL   —  ABONNEMENTS. 

Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  n°  19. 
Archives  du  Diocèse,  n°  55, 

III.    —  ÉCHANGES. 

FJuUetîn  de  la  Société  Dunoise,  n°'  117-118. 

Bulletin  de  la  Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-Infé- 
rieure, tome  XI,  2''  livraison. 

Bulletin  de  la  Société  des  Antir/uaires  de  l'Ouest,  tome  XX, 
1^""  trimestre  1899. 

Bulletin  de  la  Société  de  la  Corrèze,  tome  XXI,  2"  livraison. 

Bulletin  et  Mémoires  de  la  Société  de  la  Charente,  année  1898. 

Revue  des  Questions  historiques,  SS""  année,  P''  juillet  1899. 

Revue  de  PArt  chrétien,  5^  série,  tome  X,  3'=  livraison. 


nm    »     »i 


214 


SEANCE  DU  9  NOVEMBRE  1899 
Président:  M.  R.  Durand.  —  M.  Ghamberland ,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  R.  Durand,  Dauzat,  Bellier, 
abbé  Sainsot,  Appay,  Arablard,  Balandra,  Barois,  Bouchard, 
Bourgeois-Gaucheron,  Gabriel  Buisson,  Ghamberland,  Cham- 
pagne, Choppard,  Corrard,  Denisart,  Denos,  Doré,  Duchon, 
Georges  Durand,  Escoffier,  Gabriel,  Gérondeau,  D'"  Gillard, 
Goupillon,  Lehr,  Lorin,  Manger,  D'"  Mannoury,  Charles 
Petrot,  Popot,  D'"  Robin,  Marcel  Rousseau,  abbés  Peschot,  de 
Sainte-Beuve. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  annonce  le  décès  de  deux  denos  confrères, 
M.  l'abbé  Seigné,  curé  d'Oysonville,  et  M.  Héquet,  ancien 
négociant,  et  se  fait  l'interprète  des  regrets  de  la  Société. 

Il  adresse  des  remerciements  à  plusieurs  de  nos  confrères 
qui  ont  fait  des  dons  à  la  Société. 

Présentation  de  nouveaux  membres. 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  reçus  en  août,  septembre 
et  octobre. 

M.  le  Président  signale  :  1°  dans  la  Bibliothèque  de  l'École 
des  Chartes  (mars  1899)  une  biographie  de  M.  Lucien  Merlet, 
suivie  de  la  liste  de  ses  travaux;  —  dans  l'Art  chrétien 
(1899,  4"  livr.)  un  article  de  M.  de  Mély  sur  la  Sainte-Cou- 
ronne, et  un  article  de  M.  Lanore  sur  le  Portail  royal  de 
N.-D.  de  Chartres,  dont  il  résume  les  idées  essentielles. 
Diverses  observations  sont  présentées  par  MM.  Amblard, 
Appay,  Bellier,  Robin,  Sainsot...  Et  toute  l'Assemblée  s'ac- 
corde à  désirer  que  la  Monoijrnplno  de  la  Cathédrale  soit 
continuée  ou  reprise,  ou  qu'au  moins  un  Chartrain  entre- 
prenne un  travail  sur  ce  Portail  royal,  étudié  avec  tant  de 
soin  par  tous  les  archéologues,  même  étrangers,  comme  le 
D--  Woge. 


—  215  — 
M.  le  Président  donne  lecture  des  principaux  passages  dtr 
Compte  de  Jean  de   Dieu,   auteur  du  groupe  du  Tour  du* 
chœur,  appelé  la  Femme  adiiHore.  Ce  document  a  été  trouvé 
par  M.  l'abbé  Clerval  dans  les  Comptes  du  Chapitre,  aux 
Archives  départementales.  Des  remerciements  sont  adressés 
à  l'auteur  de  cette  importante  découverte. 

M.  le  Président  appelle  l'attention  des  membres  de  l'As- 
semblée sur  les  reproductions  phototypiques  des  dessins 
inédits  de  M.  E.  Petitgrand,  architecte  du  Gouvernement, 
(salon  de  1880;  exposition  universelle,  1889),  relatifs  à 
Gallardon  et  son  église  paroissiale  et  publiées  par  M,  le 
D'"  Gillard,  de  Suresnes. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le 
Directeur  de  la  Dépêche  d'Eure-et-Loir  assurant  à  la  Société 
son  concours  le  plus  entier.  M.  l'abbé  Sainsot  lit  un  inté- 
ressant article  du  même  journal,  en  date  du  6  novembre, 
signé  M.  Reinals,  exposant  l'histoire,  le  but,  les  travaux  de 
la  Société.  Au  nom  de  l'Assemblée  et  de  la  Société  tout 
entière,  M.  le  Président  adresse  à  M.  le  Directeur  et  à  ses 
collaborateurs  l'expression  de  ses  vifs  remerciements.  Il 
convient  de  signaler  ici  la  présence  à  la  réunion  de  M.  Adrien 
Bertholon,  chef  des  informations  à  la  Dépêche,  et  le  compte- 
rendu  qu'il  a  fait  de  la  séance  dans  le  numéro  du  11  novembre 
sous  le  spirituel  pseudonjane  de  Cromlech. 

M.  le  Président  communique  une  lettre  de  M.  Fouju,  qui 
se  propose  d'adresser  à  la  Société  une  note  sur  le  résultat 
des  fouilles  faites  au  Camp  Harrouard  (commune  de  Sorel), 
riche  en  u_ foyers  et  fonds  de  cabanes  »,  par  la  Société  nor- 
mande d'Études  préhistoriques  et  la  Société  d'Excursions 
scientifiques  le  7  et  le  8  octobre  dernier, 

M.  le  D''  Robin  donne  lecture  d'une  très  intéressante  com- 
munication relative  à  une  de  ces  sépultures  connues  sous  le 
nom  de  trous  en  baratte.  Puis  il  présente  à  l'Assemblée  deux 
crânes,  des  ossements,  des  silex,  etc..  Sur  une  question  de 
M.  Amblard,  M.  le  D""  Robin  précise  que  ces  trous  n'ont  rien 
de  commun  avec  les  souterrains  et  les  caves  que  l'on  ren- 
contre un  peu  partout  dans  notre  sol  beauceron.  M.  le  Prési- 


—  216  — 

dent,  interprète  des  sentiments  unanimes  de  l'Assemblée, 
exprime  à  M.  le  D'"  Robin  la  profonde  reconnaissance  que 
lui  a  la  Société  pour  le  don  magnifique  qu'il  vient  de  faire. 

Lecture  :  1°  de  circulaires  relatives  à  divers  Congrès  qui 
se  tiendront  à  Paris  en  1900  (Congrès  de  l'Art  public,  orga- 
nisé par  le  Conseil  municipal  de  Paris  ;  Congrès  de  Numis- 
matique) ;  —  2°  d'une  note  concernant  l'Exposition  rétros- 
pective de  la  Charité  ;  —  3°  de  la  note  suivante  relative  au 
prochain  Congrès  des  Sociétés  Savantes  :  «  La  question  23 
posée  par  la  Section  d'Histoire  et  de  Philologie  est  modifiée 
ainsi  qu'il  suit  :  «  Tracer...  l'histoire  des  fêtes  nationales 
célébrées  dans  un  chef-lieu  de  canton  sous  le  Directoire  ;  — 
4°  de  lettres  demandant  des  subventions.  L'Assemblée 
regrette  que  l'objet  propre  et  l'état  financier  de  la  Société 
ne  lui  permettent  pas  de  prêter  son  concours  pécuniaire  à 
ces  œuvres  pourtant  bien  dignes  d'intérêt. 

M.  l'abbé  Sainsot  saisit  cette  occasion  pour  rappeler  qu'on 
a,  faute  d'argent,  laissé  tomber  à  la  Folie  une  église  du 
Xi"  siècle  qui  renfermait  des  choses  uniques  :  campanile, 
piscine,  chaire  du  prêtre,  etc.  Il  ajoute  qu'il  est  urgent  de 
voter  ou  d'emploj^er  un  crédit,  si  gros  qu'il  soit,  destiné  à 
rendre  le  Musée  de  la  Société,  qu'il  qualifie  d'un  mot  impi- 
toyable, à  peu  près  digne  des  illustres  visiteurs  que  lui 
vaudra  le  Congrès  national  archéologique  de  1900,  si,  dit-il, 
nos  espérances  ne  sont  pas  trompées. 

L'Assemblée  se  range  à  l'avis  de  M.  l'abbé  Sainsot. 

M.  Amblard  donne  alors  communication  des  principaux 
passages  d'une  lettre  à  lui  adressée  par  M.  de  Marsy,  l'éminent 
Président  de  la  Société  française  d'archéologie.  Cette  lettre 
confirme  que  le  Congrès  national  sera  tenu  à  Chartres  et 
indique  quelques  questions  à  examiner. 

En  terminant  sa  communication,  M.  Amblard  rappelle 
«  qu'il  y  a  cinq  ans,  à  l'instigation  de  M.  Merlet,  il  a  fait  les 
premières  démarches  pour  obtenir  qu'une  session  du  Congrès 
national  archéologique  fût  tenue  à  Chartres  »  ;  il  ajoute  qu'il 
est  heureux  que  le  but  soit  atteint  et  il  dit  que  sa  tâche  est 
terminée.  M.  le  Président,  au  nom  de  l'Assemblée,  remercie 
M.  Amblard  de  l'actif  concours  qu'il  a  déjà  prêté  à   cette 


—  217  — 

œuvre  et  il  le  prie  de  le  continuer.  M.  Ainblard  veut  bien  se 
mettre  à  la  disposition  de  la  Société. 

M.  le  Président  annonce  qu'il  doit  lui-même  incessamment 
se  rencontrer  à  Paris  avec  M.  de  Marsy.  M.  Tabbé  Sainsot 
propose  un  échange  de  vues  sur  l'organisation  du  i'utur 
Congrès  :  visites  de  monuments,  de  stations  préhisto- 
riques, etc.;  mémoires  à  présenter. 

M.  Bellier  dit  qu'il  n'y  aura  pas  lieu  d'aller  à  Saint-Prest  : 
il  croit  les  carrières  éboulées;  depuis  longtemps  il  n'a  guère 
eu  connaissance  que  de  la  découverte  d'un  fémur  de  masto- 
donte qu'il  regrette  même  de  n'avoir  pu  acquérir.  M.  le 
D'  Robin,  vivement  sollicité  de  faire  un  travail  d'anthropo- 
logie préhistorique,  se  retranche  derrière  les  difficultés  de 
semblables  études.  Mais  l'Assemblée  conserve  l'espoir  de 
triompher  de  la  modestie  et  des  scrupules  de  notre  savant 
confrère.  M.  l'abbé  Sainsot  dit  qu'une  vue  d'ensemble  sur 
l'état  de  la  science  archéologique  dans  notre  département 
serait  bien  intéressante.  M.  Amblard,  rappelant  ce  qui  s'est 
fait  au  Congrès  de  Bourges,  expose  qu'une  étude  détaillée 
des  vitraux  ou  d'un  portail,  comme  le  Portail  royal,  obtien- 
drait sûrement  le  plus  vif  succès  auprès  de  nos  savants  hôtes 
qui  préfèrent,  aux  études  générales,  les  études  détaillées  et 
rigoureusement  précises.  Le  nom  de  M.  l'abbé  Clerval  est 
alors  prononcé  :  le  savant  médiéviste  est  tout  désigné  pour 
étudier  le  Portail.  Quant  aux  vitraux,  les  congressistes  trou- 
veront dans  M.  Lorin  un  guide  de  la  plus  rare  compétence. 
M.  Lorin,  sollicité,  veut  bien  se  mettre  à  la  disposition  de  la 
Société.  De  vifs  remeciements  lui  sont  adressés. 

Il  est  procédé  ensuite  à  la  formation  d'une  Commission 
provisoire.  Cette  Commission  comprend,  avec  tous  les 
membres  du  Conseil  d'administration  de  la  Société,  plusieurs 
membres  élus  par  l'Assemblée,  dont  les  noms  suivent  : 
MM.  Amblard,  Gr.  Besnard,  Lorin,  abbé  Métais,  Merlet. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


Tome  X,  P.-V.  15 


—  218  —  . 

SÉPULTURES     PRÉHISTORIQUES     ET     TROUS 

EN    BARATTE 


Dans  la  séance  du  G  juin  1872,  le  D""  Harreaux  a  lu  à  la 
Société  une  très  intéressante  notice  sur  les  excavations  pré- 
historiques que  Ton  a  appelées  Tirons  en  Jmratfe,  excavations 
toutes  rencontrées  dans  le  Canton  d'Auneau,  à  Montvilliers, 
Saint-Léger  et  Béville-le-Comte  ;  il  concluait  de  ses  recher- 
ches que  ces  trous  avaient  servi  d'habitation  aux  premiers 
hommes  qui  s'étaient  fixés  sur  notre  sol  Beauceron  ;  tous 
étaient  situés  sur  des  pentes  douces  exposées  à  Test  ou  au 
sud-est,  bien  à  Tabri  des  vents  du  nord.  Le  6  novembre  1873 
il  vous  présentait  une  nouvelle  note  sur  quinze  de  ces  trous 
placés  près  les  uns  des  autres,  qui  venaient  d'être  découverts 
à  Béville  en  creusant  la  tranchée  du  chemin  de  fer  de 
Chartres  à  Auneau  ^ . 

Je  ne  reviendrais  pas  aujourd'hui  sur  ces  découvertes  si 
je  n'avais  à  les  compléter  et  à  vous  demander  de  vouloir 
bien  accepter  pour  notre  musée  divers  objets  qui  furent 
trouvés  alors,  et  y  joindre  divers  ossements  que  j'ai  recueillis 
en  1874  près  de  la  station  signalée  à  Béville,  section  B,  dite 
du  Pavillon,  à  la  sortie  du  village,  sur  le  chemin  de  Béville 
à  Baronville  ;  ces  ossements  sont  intéressants,  d'abord  par 
leur  antiquité  extrêmement  reculée ,  '  que  démontrent 
l'épaisseur  des  crânes,  leur  forme  et  celle  des  os  longs  ; 
ensuite  parce  qu'ils  paraissent  bien  confirmer,  par  leur  pré- 
sence en  ce  lieu,  l'opinion  de  Broca,  du  D''  Harreaux  et 
autres,  que  les  trous  en  baratte  sont  bien  des  habitations, 
puisque  l'on  a  trouvé,  à  côté  de  l'un  d'eux,  les  squelettes  de 
ceux  qui  bien  probablement  l'avaient  creusé  ou  habité. 

Cette  découverte  d'ossements  humains  n'avait  pas  été 
connue  alors  du  D''  Harreaux,  ce  n'est  qu'en  1874  le  13  mai, 
que  je  fus  appelé  par  le  sieur  Flaix,  qui  avait  trouvé  en  1872 

1  Procès-Verl.anx  —  T.  IV,  p.  455  -  T.  V,  p.  79. 


—  219  — 

le  trou  indiqué  à  la  sortie  de  Béville,  en  creusant  sa  cour; 
il  avait  trouvé  alors  à  un  mètre  environ  de  cette  excavation 
un  squelette  enterré  à  peu  près  à  un  mètre  de  profondeur,  ce 
squelette  avait,  m'a-t-il  dit,  une  pierre  placée  sous  la  tète  et 
d'autres  au  dessus  du  corps  dans  une  position  qu'il  n'a  pu 
m'indiquer,  les  pieds  étaient  orientés  vers  le  sud-est  et  se 
trouvaient  à  peu  près  à  quatre  mètres  du  chemin,  le  corps 
était  dans  une  fosse  creusée  dans  la  terre  végétale  reposant 
sur  le  sol  marneux  dur. 

Quand  je  fus  appelé  en  1874,  c'était  pour  voir  deux  nou- 
veaux squelettes  que  l'on  venait  de  mettre  au  jour,  en  enle- 
vant des  terres  en  dehors  du  mur  de  la  cour  du  Sieur  Flaix. 
Ces  deux  squelettes  paraissaient  assez  bien  conservés,  ils 
étaient  placés,  le  premier  à  un  mètre  du  mur,  le  second  à 
un  mètre  du  premier.  Ils  étaient  orientés  dans  la  même  direc- 
tion que  celui  qui  avait  été  découvert  en  1872.  —  Les  pieds 
de  tous  les  deux  étaient  placés  à  environ  un  mètre  du  chemin, 
tous  les  deux  reposaient  sur  la  marne  dans  des  fosses  creu- 
sées dans  la  terre  végétale.  Le  plus  rapproché  du  mur  se 
trouvait  dans  une  fosse  de  80  centimètres  de  profondeur,  sa 
longueur  était  de  1"'65.  —  La  tète  tournée  à  gauche,  les 
bras  placés  le  long  du  corps,  les  mains  ramenées  sur  le  haut 
des  cuisses.  Le  second  était  à  1  ""  20  de  la  surface  du  sol, 
dans  la  même  position  que  le  précédent,  mais  beaucoup  plus 
petit,  je  n'ai  pu  le  mesurer  exactement  parce  que  les  terres 
se  sont  éboulées.  Ils  n'avaient  ni  l'un  ni  l'autre  de  pierre  sous 
la  tête,  mais  avaient  chacun  quatre  pierres  posées  deux  à 
deux,  appuyées  l'une  sur  l'autre  par  leur  extrémité  supérieure 
et  formant  voûte,  les  deux  premières  au-dessus  de  la  poitrine, 
les  deux  autres  au-dessus  de  l'abdomen.  Aucun  instrument, 
aucune  poterie  ne  furent  trouvés  auprès  de  ces  corps. 

Le  premier  de  ces  corps  était  très  bien  conservé,  j'ai  pu 
en  retirer  la  tête  entière  avec  la  mâchoire  inférieure,  la  pre- 
mière vertèbre,  les  deux  clavicules,  les  deux  humérus,  les 
os  du  bassin  et  les  deux  fémurs. 

Le  second  était  bien  plus  friable  et  je  ne  puis  vous  en  pré- 
senter aujourd'hui  que  le  crâne  presque  entier,  des  os  du 
bassin  brisés.  J'avais  recueilli  bien  d'autres  parties  de  ces 
corps,  mais  un  accident  survenu  en  les  transportant  a  fait 
perdre   une   partie   de   ces   os   et   quelques   autres  ont  été 


220  

mélangés  de  sorte  que  je  ne  puis  les  attribuer  sûrement  à 
l'un  ou  à  r autre. 

J'ai  joint  d'autres  ossements  d'attribution  incertaine, 
mais  que  l'on  m'a  assuré  provenir  du  même  lieu,  sans  que 
j'aie  pu  le  vérifier  '. 

Je  vous  présente  aussi  un  marteau  qui  a  été  trouvé  dans 
l'un  des  trous  de  la  tranchée  du  chemin  de  fer  de  Chartres  à 
Anneau,  et  des  bois  de  cerf  ou  de  renne  qui  proviennent  de 
la  station  de  la  Queue  de  Collerette,  dans  un  trou  un  peu 
distant  des  autres.  —  Ce  dernier  trou  nous  offre  une  particu- 
larité curieuse,  qui  permet  de  se  rendre  bien  compte  de  ce 
que  devaient  être  ces  habitations  de  nos  lointains  aïeux, 
c'est  que  depuis  sa  découverte,  il  a  été  habité  pendant  plus 
de  20  ans  par  un  troglodj^te  moderne,  mort  il  y  a  quelques 
années.  Il  avait  établi  au  centre  un  poteau  sur  lequel  se 
rejoignaient  des  branchages  partant  de  tout  le  pourtour  du 
trou,  tout  cela  bien  attaché,  recouvert  de  mousse,  de  terre 
et  de  chaume  ;  l'habitation  n'avait  qu'une  ouverture  creusée 
par  cet  homme  dans  le  flanc  du  trou,  ce  qui  lui  avait  été 
facile  parce  que  le  sol  avait  été  remué  pour  en  tirer  de  la 
pierre.  Je  n'ai  vu  ce  logement  qu'une  seule  fois,  après  le 
décès  de  son  dernier  habitant  et  je  puis  vous  assurer  qu'il 
était  tout  à  fait  à  l'abri  de  l'humidité. 

Je  serais  heureux  si  quelque  chercheur,  plus  compétent  que 
moi,  pouvait  étudier  ces  débris  et  nous  dire  à  quelle  période 
préhistorique  ils  appartiennent. 

Docteur  Robin-Massé. 


NOUVEAUX    MEMBRES    ADMIS 

Membres  titulaires 

M"""   Petrot-Garnier  ;  présentée  par  MM.  Charles  Petrot  et 
Roger  Durand. 


^  Une  note  inlorme  et  très  incomplète,  que  je  retrouve  à  l'instant,  me  ferait 
croire  que  ce  sont  les  os  du  premier  corps  trouvé  dans  la  cour  même,  mais  je 
ne  puis  rien  affirmer. 


—  221  — 

M'^*   Lepoivre;   présentée  par  MM.    Duchon    et    Frédéric 
Maugars. 

MM.  l'abbé  Augis,  curé  de  La  Ferté-Villeneiiil;  présenté  par 
M.  l'abbé  de  Sainte-Beuve  et  M.  René  Merlet. 

Deslandres,  propriétaire  à  Verneuil  (Eure)  ;  présenté 
par  MM.  Fouju  et  G.  Champagne. 

l'abbé  Faligan,  vicaire  à  Dreux;  présenté  par  M.  l'abbé 
Clerval  et  M.  G.  Champagne. 

l'abbé  Gaulier,  curé  de  La  Chapelle-Montligeon  ;  pré- 
senté par  M.  l'abbé  Peschot  et  M.  l'abbé  Langlois. 

Guérin,  maire  de  Challet;  présenté  par  M.  l'abbé  Lan- 
glois et  M.  Roger  Durand. 

Leloup-Fiévet,  entrepreneur;  présenté  par  M.  l'abbé 
Clerval  et  M.  Roger  Durand. 

Leroux,  banquier,  à  Saint- André  (Eure)  ;  présenté  par 
MM.  Fouju  et  G.  Champagne. 

l'abbé  Massot,  curé  de  Digny;  présenté  par  M.  l'abbé 
Chauveau  et  M.  l'abbé  Langlois. 

Rotier,  à  Blois;  présenté  par  M.  Gérondeau  et  M.  l'abbé 
Langlois. 


Ouvrages  reçus  en  août;  septembre  et  octobre 

I.    —  DONS 

Jeton  des  notaires  de  l'arrondissement  de  Chartres,  don 
de  M.  Bourgeois-Gaucheron. 

Ossements  préhistoriques,  don  de  M.  le  D*"  Robin. 

Ossements  humains  découverts  à  Aunay-sous-Crécy,  don 
de  M.  G.  Fouju. 

Histoire  de  Cléry,  par  M.  Louis  Jarry,  don  de  ^L  Eugène 
Jarry. 

Des  Assemblées  de  Communautés  d'habitants  dans  le  comté 
de  Dunois,  don  de  M.  René  Merlet. 

L'abbé  P.-A.  Denis,  don  de  M.  le  D-"  Gillard. 

La  Réforme  à  Chartres  en  1562,  don  de  M.  Lehr. 


—  222  — 

II.    —   ENVOIS   DU  MINISTÈRE 

Discours  prononcé  au  Congrès  des  Sociétés  Savantes  à 
Toulouse. 

Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  &  série, 
t.  VIII,  1877. 

Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  1898. 

Mettensia  —  —  —       II. 

Bulletin  archéologique  du  Comité,  1898,  S''  livr. 

Bulletin  de  l'Académie  des  Inscriptions,  mai-juin. 
—  —  —  juillet-août. 

Bulletin  du  Comité  des  Travaux  historiques,  1898,  3-4. 

Bévue  des  Etudes  c/recques,  n°^  46  et  47. 

Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  LX,  mai-juin  1899. 

Journal  des  Savants,  juillet  et  août  1899. 

Mémoires  de  l'Académie  de  Nîmes. 

III.    —    ÉCHANGES 

Bulletin  de  la  Société  Dunoise,  juillet  et  octobre. 

Mémoires  de  l'Académie  de  Stanislas,  1898. 

Bulletin  de  la  Société  d'Etudes  scientiiîques  d'Angers,  1898. 

Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  du  Centre,  1897-98. 

Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  2^  trim., 
1899. 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  de  la  Corrèze,  t.  XXI, 
3«  livr. 

Mémoires  de  la  Société  Dunkerquoise,  1898-99. 

Mémoires  de  la  Société  d'agriculture  de  la  Marne,  1898-99, 
1"  et  2«  fasc. 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  du  Midi  de  la  France, 
n°23. 

Bulletin  de  la  Société  de  l'Orléanais,  n"  165. 

Bulletin  de  la  Société  de  l'Orne,  t.  XYIII,  2"  bulletin. 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  de  Tour  aine,  3^  trim. 

Mémoires  de  la  Société  littéraire  de  Lyon,  1896-97. 

Musée  des  Antiquités  nationales  de  Stockholm,  catalogue- 
sommaire. 


223 


Commission  des  Antiffiiti-s  des  A  ris  (Se'me-Gi-Oiae),  17^  vol. 
Miisco  national  r/n  Cosla-Rica. 

IV.  —  ABONNEMENTS 

Revue  des  Questions  historiques,  132®  liv. 
Bibliograpliie  d'Eure-et-Loir^  aoùt-septembre-octobre. 
Arcinves  du  Diocèse,  — 

Le  Beauceron  de  Paris,  — 

Bévue  de  l'Art  chrétien,  1899,  4"  liv. 


SÉANCE   DU   7   DÉCEMBRE   1899 
Président  :  M.  Roger  Durand.  —  Secrétaire  :  M.  Chamberland. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Amblard ,  Appay ,  Balandra , 
Barois,Benoist,  Bouchard,  Brosseron,  Buisson,  Chamberland, 
Champagne, Corrard,  Dauzat,Denisart,  Denos,Doré,  R  Durand, 
Escoffler,  Grérondeau,  Lehr,  Lorin,  Maugars,  Merlet,  Morin, 
Ouellard,  Popot,  D''  Robin,  Marcel  Rousseau,  D''  Taillefer, 
abbés  Chauveau,  Langlois,  Sainsot. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  D'"  Robin  fait  observer  que  la  mensuration  précise 
des  restes  préhistoriques  est  indispensable  pour  donner  à 
une  étude  qui  les  concerne  une  véritable  valeur  scientifique 
et  qu'elle  ne  peut  se  faire  qu'avec  des  instruments  spéciaux 
assez  difficiles  à  se  procurer. 

M.  l'abbé  Sainsot  exprime  le  vœu  que  la  Monographie  delà 
Catliédrah  soit  terminée  le  plus  sommairement  et  le  plus 
rapidement  possible  sous  la  forme  où  elle  a  été  commencée 
et  qu'elle  soit  continuée  ou  même  reprise  sur  un  plan  nou- 
veau. Après  une  discussion  à  laquelle  prennent  part  M.  le 
Président,  M.  l'Inspecteur  d'Académie,  M.  Amblard,  la  pro- 
position de  M.  l'abbé  Sainsot  est  adoptée  à  l'unanimité.  Il  est 


—  224  — 

entendu  que  l'on  demandera  l'avis  de  M.  l'abbé  Clerval,  qui 
s'est  chargé  de  continuer  la  Monographie. 

M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  du  décès  de  M.  Pol 
Maunoury,  ancien  magistrat  et  ancien  député  d'Eure-et-Loir, 
et  se  fait  l'interprète  des  regrets  de  l'Assemblée. 

Plusieurs  membres  expriment  le  vœu  que  des  notices  plus 
ou  moins  étendues  soient  consacrées  à  tous  nos  confrères 
décédés.  M.  l'abbé  Sainsot  se  déclare  tout  disposé  à  leur 
donner  satisfaction  dans  sa  Rovne  annuelle  :  il  s'adressera 
aux  familles  et  aux  amis  des  défunts,  mais  il  prie  instamment 
ses  confrères  de  lui  envoyer  tous  les  renseignements  qu'ils 
pourraient  avoir  ou  recueillir  de  leur  côté.  Des  remercie- 
ments sont  adressés  à  M.  l'abbé  Sainsot. 

M.  le  Président  donne  lecture  des  lettres  de  remerciements 
de  M.  l'abbé  Augis  et  de  M.  l'abbé  Gaulier,  membres  admis 
à  la  dernière  séance. 

Admission  de  nouveaux  membres. 

Parmi  les  dons  faits  à  la  Société,  M.  le  Président  signale 
une  magnifique  photographie  de  la  flèche  du  Clocher  Vieux, 
obtenue  par  M.  Arthus  avec  une  lunette  d'approche  adaptée 
à  l'objectif  d'un  appareil  photographique.  Il  adresse  au 
donateur  des  félicitations  et  des  remerciements. 

M.  le  Président  informe  l'Assemblée  qu'il  s'est  concerté 
avec  M.  de  Marsy  au  sujet  de  l'organisation  du  Congrès 
archéologique'etil  en  expose  les  grandes  lignes. MM.  Amblard, 
Ouellard,  Robin,  Sainsot  expriment  des  vœux,  donnent  de 
très  intéressantes  indications.  Les  fonctions  de  Trésorier  du 
Congrès  sont  acceptées  par  M.  Lorin,  à  qui  M.  le  Président 
adresse  les  plus  vifs  remerciements.  Il  est  décidé  que  notre 
Musée  sera  mis  en  état  et  classé. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le  Prési- 
dent des  Amis  de  la  Bemice  l'invitant  au  banquet  annuel  de  la 
Société.  Ce  banquet  aura  lieu  le  19  décembre,  sous  la  prési- 
dence effective  de  M.  Paul  Deschanel,  Président  de  la 
Chambre  des  Députés,  Président  d'honneur  des  Amis  de  la 
Beauce. 


—  225  — 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrao-es  reçus  en  novembre. 


^&^ 


M.  le  Président  signale  dans  le  Bnlletin  archéolor/ique  du 
Comité  des  Travaux  historiques  un  article  de  M.  de  Mély  sur 
la  date  de  la  réception  de  la  Sainte-Couronne  à  Paris 
(12  août  1220);  —  dans  VArt  chrétien  (t.  X,  5«  livr.),  un 
compte-rendu  de  l'excursion  faite  à  Chartres  par  la  Gilde  de 
Saint-TIiomas  et  de  Saint-Luc;  — dans  la  Revue  historique  et 
archéolof/ique  du  Maine  (p.  271)  la  descendance  de  Samuel  de 
Tascher,  seigneur  de  Pouvray  et  de  la  Grange,  fils  aîné  de 
Samuel  de  Tascher  et  de  Marie  de  Chartres. 

M.  Denos  donne  lecture  d'une  importante  communication 
sur  des  sépultures  qu'il  a  étudiées  à  Armenonville.  M.  le 
Président  adresse  des  remerciements  à  M.  Denos,  dont  le 
travail  est  renvoyé  à  la  Commission  de  publication.  Diverses 
observations  sont  présentées  par  MM.  Amblard,  Gabriel, 
René  Merlet,  Robin,  Sainsot. 

M.  Lehr  fait  une  très  intéressante  communication  orale, 
dont  il  a  bien  voulu  prendre  la  peine  de  faire  le  résumé 
suivant  : 

«  A  l'appui  de  l'intéressante  communication  de  M.  Denos, 
voici  quelques  détails  sur  la  proportion  des  protestants  dans 
les  armées  de  l'ancien  régime.  Elle  a  été  très  forte,  et  cela 
jusqu'à  la  Révolution.  Déjà,  au  moment  du  siège  de  La 
Rochelle,  on  avait  levé  dans  les  Cévennes  un  corps  de  pro- 
testants qui  fut  envoyé  dans  la  République  de  Venise.  On 
voulait,  par  ce  moyen,  empêcher  le  recrutement  de  l'armée 
du  duc  de  Rohan. 

«  Ce  qui  n'avait  été  qu'une  mesure  accidentelle  en  1627, 
devint  un  système  à  partir  de  1648.  On  s'applique  à  épuiser, 
par  de  «  douces  saignées  »  (le  mot  est  d'Élie  Benoist),  les 
provinces  où  les  protestants  étaient  en  nombre.  Voici 
comment  on  procédait  :  on  donnait  des  commissions  de  capi- 
taine aux  seigneurs  huguenots,  et  ils  recrutaient  parmi 
leurs  gens  des  compagnies  que  l'on  incorporait  dans  les 
régiments  en  guerre  contre  l'Espagne.  Ceux-ci  étaient  bien 
vite  décimés,  et  il  fallait  de  nouvelles  levées  pour  les  com- 
pléter. Un  curieux  passage  du  Traité'  de  la  cliarye  des  Gou- 
verneurs de  jjlaces.de  Deville,  montre  à  quel  point  ces  levées 


—  226  — 

ont  dû  être  fortes.  Il  paraît  que  nos  régiments  passaient, 
aux  yeux  des  moines,  pour  être  un  ramassis  d'hérétiques, 
opinion  assurément  très  exagérée,  mais  significative. 

«  L'esprit  militaire  est  contagieux  ;  les  montagnards  sont 
pauvres,  braves,  entreprenants;  ils  font  d'excellents  soldats, 
de  sorte  que  le  système  se  perpétua.  Sans  entrer  dans  des 
détails  dénués  d'intérêt,  on  peut  dire  qu'il  dura  Jusqu'en 
1789;  l'un  des  trois  régiments  qui  acclamèrent  le  roi,  le 
14  octobre,  était  presque  entièrement  composé  de  Cévenols 
protestants. 

((  La  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  ne  changea  donc  rien 
à  ces  habitudes.  Sans  doute  elle  provoqua  l'exode  de 
600  officiers  et  de  10.000  soldats  huguenots,  mais  il  en  restait 
encore  beaucoup  plus  dans  les  rangs,  puisque  la  France 
avait,  en  1684,  158.000  hommes  sous  les  armes  et  qu'un 
dixième  de  la  population  était  protestant.  C'est  surtout  par 
la  qualité  de  ces  transfuges,  par  l'influence  qu'ils  ont  eue 
sur  l'armée  prussienne  (qui  n'existait  pas  avant  eux)  que  ce 
départ  en  masse  a  été  désastreux. 

«  Au  moment  où  nous  reporte  le  travail  de  M.  Denos,  il  y 
avait  donc  un  grand  nombre  de  protestants  dans  quelques- 
uns  de  nos  régiments.  Lesquels,  parmi  ceux  qui  viennent 
d'être  cités?  D'abord  quatre  régiments  suisses  :  Gardes  Suisses, 
Erlach  (Arlach),  Stuppa-l'Aîné  et  Salis,  où  les  catholiques 
étaient  certainement  en  minorité  ;  puis  il  y  a  quelques-uns 
de  nos  vieux  régiments  nationaux,  qui  se  sont  couverts  de 
gloire  en  Flandres  :  ainsi  Piémont ,  Normandie ,  Touraine , 
etc. ,  et  les  fusiliers  du  Roi  —  qui  devinrent  plus  tard 
M  Royal  Artillerie  ». 

«  Ainsi  les  conclusions  de  M.  Denos,  qui  étaient  solidement 
appuyées  sur  des  faits  particuliers,  sont  encore  conformes, 
autant  qu'on  peut  en  juger,  aux  circonstances  d'ordre  général 
que  révèle  une  étude  attentive  des  institutions  militaires  du 
temps.  » 

M.  le  Président  adresse  des  remerciements  à  M.  Lehr. 
La  séance  est  levée  à  cinq  heures  moins  un  quart. 


227  — 


UN  CIMETIERE  TEMPORAIRE  A  ARMENONVILLE 


Le  village  d'Armenonville,  chef-lieu  de  la  commune 
d'Armenonville-les-Gâtineaux,  qu'arrose  la  Voise  et  dont  le 
territoire  consiste,  en  majeure  partie,  en  une  plaine  assez 
élevée,  attenant  à  celles  de  Gas,  Ecrosnes  et  Gallardon,  est 
relié  au  village  de  Gas  par  deux  voies  de  communication  : 
au  sud,  la  route  de  Chartres  à  Rambouillet;  au  nord,  un 
chemin,  dit  chemin  de  Gas. 

Sur  les  côtés  de  cette  dernière  voie  se  trouvent,  au  pied 
de  la  plaine,  deux  carrières  à  sable  en  exploitation  :  Tune, 
séparée  du  côté  nord  du  chemin  par  un  champ  d'une  largeur 
de  quinze  mètres,  depuis  six  ans  ;  l'autre,  contiguë  au  côté 
sud,  depuis  une  trentaine  d'années.  Un  précédent  proprié- 
taire de  celle-ci  l'avait  ouverte  pour  son  usage  personnel 
vers  1850. 

La  première  de  ces  carrières,  qui  appartient  à  M.  Abel 
Bouju,  porte  au  cadastre  les  n°*  549  et  548  de  la  section  B  ; 
la  seconde,  qui  appartient  à  M.  Denis  Magdo,  porte  dans  la 
même  section  le  n°  583. 

Une  ligne  qui  joindrait  leurs  centres  couperait,  à  angles 
droits,  le  chemin  de  Gas  à  250  mètres  de  l'axe  de  celui  qui 
limite  Armenon ville,  à  l'est,  entre  ce  chemin  et  la  route  de 
Chartres  à  Rambouillet,  soit,  en  suivant  cet  axe,  à  595  mètres 
de  la  porte  latérale  de  l'église. 

Ces  détails  exposés,  pour  prévenir  les  erreurs  ou  confu- 
sions que  pourraient  engendrer,  dans  l'avenir,  les  transfor- 
mations qu'auront  apportées  à  l'état  de  ces  lieux  la  pelle  et 
la  pioche  du  carrier,  nous  arrivons  à  l'objet  de  la  présente 
communication. 

Dans  la  seconde  des  carrières  en  question,  c'est-à-dire 
celle  qui  est  au  sud  du  chemin  de  Gas,  le  sieur  Magdo 
découvrait,  il  y  a  vingt  ans,  un  squelette  humain.  Peu  de 
temps  après  s'en  présentaient  un  second,  un  troisième,  un 
quatrième,  puis  tant  d'autres,  plus  tard,  que  la  centaine  en 
était  de  beaucoup  dépassée  en  ces  temps  derniers. 


—  228  — 

Pourquoi  tous  ces  squelettes  en  cet  endroit,  complètement 
dépourvu  de  tout  signe  de  sépulture?  sous  un  sol  où  crois- 
saient à  peine  quelques  prunelliers  mousseux  et  de  chétifs 
cerisiers  nains,  ombrageant  presque  imperceptiblement  une 
friche  languissante,  morte  Tété?  au  sein  de  ce  beau  sable,  si 
blanc  et  si  pur,  que  les  géologues  appellent  silice  ou  sable  de 
Fontainebleau,  et  qui,  sous  le  nom  de  sablon,  est  vendu  aux 
ménagères  chartraines  ' ,  pour  servir  à  fourbir  des  ustensiles 
de  cuisine  ou  de  ménage? 

A  qui?  à  quelles  classes  de  personnes  ont  pu  appartenir 
ces  ossements,  dont  rien  :  tradition,  souvenirs  ni  écrits 
d'aucune  sorte,  ne  faisait  soupçonner  la  présence,  absolument 
ignorée  ? 

Le  sable,  à  l'endroit  où  ils  gisaient,  se  rencontre  à  45  cen- 
timètres de  la  surface  du  sol.  Ensevelis  à  une  profondeur  de 
1'"  10  à  T"  15,  ils  se  trouvaient  donc  bien  en  plein  sable. 
Cependant,  à  part  une  tache  légèrement  grisâtre  ou  cendrée, 
se  dessinant  plus  large  que  haute,  dans  la  section  transver- 
sale des  fosses,  produite  parle  creusement  de  la  carrière, 
celui-ci  n'en  a  pas  moins  conservé  toute  son  éclatante  blan- 
cheur. Tout  au  plus  s'y  est-il  isolé  quelques  rares  parcelles 
de  la  couche  supérieure  ;  et  l'on  peut  se  demander  comment 
le  comblement  des  fosses  n'a  pas  opéré  le  mélange  des  cou- 
ches mises  en  mouvement.  Il  semblerait  qu'il  y  eût  eu 
intention  de  la  part  du  fossoyeur,  qui  a  dû  prendre  d'infinies 
précautions  pour  l'éviter. 

Les  corps,  disposés  par  rangées  allant  du  sud-ouest  au 
nord-est,  se  trouvaient  à  un  mètre  environ  les  uns  des 
autres,  dans  des  fosses  de  65  à  70  centimètres  de  largeur.  Le 
dos  était  en  dessous,  le  tronc  et  les  membres  étaient  allongés 
et  les  pieds  orientés  vers  le  sud-est. 

Particularité  dont  le  sens  nous  échappe  et  sur  laquelle 
nous   appellerons  l'attention   :   des   pierres,   généralement 


'  Co  sablo,  qui  osl,  ilétaillé  à  Cliartros,  au  prix  ih  0  IV.  05  If  litre,  se  paie, 
à  la  cairièro,  0  i'r.  75  la  (|uaii(ité  qu'en  peut  traîner  un  cheval.  —  Il  est  d'usage, 
dans  le  pays,  le  jour  de  la  fête  patronale  et  certains  dinianclics  ou  jours  de 
l'éceptioii,  de  l'épandre,  après  un  lavage  à  fond,  sur  le  carrelage  de  la  maison 
(ju'il  (Mitrclient  Itrijlant  et  coloré,  et  où  le  balai  ne  fait  (juc  rcffleurer,  afin  qu'il 
y  séjourne  le  plus  longtemps  possible. 


2''>Q  

plates  V  seuls  objets  qui  les  accompagnaient,  étaient  posées 
immédiatement  sur  les  corps,  qu'elles  ne  recouvraient  que 
très  partiellement,  ou  n'en  étaient  séparées  que  par  une  très 
petite  quantité  de  sable.  Ce  fait,  que  nous  avons  pu  observer 
encore  le  dimanche  19  novembre  dernier,  en  extrayant 
d'une  sépulture  en  partie  disparue  quelques  côtes  et  les  bras 
et  les  jambes  d'un  squelette  dont  la  této  manquait,  révèle 
sûrement,  par  son  uniformité,  une  préoccupation  ou  une 
pensée  spéciales,  toutes  de  circonstance,  se  rattachant,  par 
conséquent,  à  un  court  espace  de  temps. 

Nous  nous  trouvons  donc  en  présence  de  sépultures  déjà 
anciennes,  contemporaines  les  unes  des  autres;  de  sépul- 
tures pratiquées  méthodiquement,  une  à  une,  ce  qui  exclut 
toute  idée  de  guerre,  de  massacre  ou  tuerie  quelconques,  et 
plus  encore  d'ensevelissement  accidentel  :  éboulement  ou 
effondrement  du  sol. 

On  sait  que  c'est  en  mars  1085  que  fut  commencée  la 
construction  de  l'aqueduc,  qui  devait  servir  à  conduire  les 
eaux  de  TEure  de  Pontgouin  à  Versailles,  et  que  ce  travail 
dura  quatre  ans. 

«  On  y  employa  des  troupes  jusques  au  nombre  de  plus  de 
»  trente  mille  hommes  »,  dit  le  liri'e  des  choses  notal)les  de 
l'abbaye  de  Coulombs,  qui  ajoute  :  «  La  maladie  survint;  les 
»  maisons  de  Maintenon  ne  furent  pas  suffisantes  pour  loger 
»  les  malades  qui  estoient  habituellement  au  nombre  de 
»  deux  mille.  Les  religieux  de  Coulombs  reçurent  ordre,  le 
»  8  mars  1080,  de  sortir  de  leur  monastère  pour  en  faire  un 
»  hôpital.  Leurs  bâtiments  ne  suffisant  pas,  on  construisit 
»  des  baraques  en  bois  dans  les  jardins.  Les  logements  étant 
n  encore  insuffisants,  on  prit,  au  mois  de  juillet  suivant,  la 
»  maison  abbatiale,  pour  servir  de  supplément  à  l'hôpital.  » 
Les  «  pertes  en  hommes  »  furent  «  immenses  ». 

Doyen,  dans  son  Histoire  du  pays  chnvtrnin,  rapporte  à  son 
tour,  sur  le  même  sujet,  ce  qui  suit  :  «  Le  prétexte  (de  la 
»  construction  en  question)  étoit  de  tenir  sur  pied  une 
))  armée  de  soixante  mille  hommes.  On  croit  que  l'habitude 


'  Toutes  brutes  et  rie  la  nature  rie  celles  que  la  culture  rie  la  vigne,  à  peu 
près  complètement  ahanrionnée  riepuis  uni;  quarantaine  d'années,  fit  expulser 
autrefois,  en  grande  (juantité,  des  terrains  avoisinants. 


—  230  — 
»  du  travail  est  préférable  à  Toisiveté;  mais  des  hommes 
»  continuellement  enfouis  dans  des  terres  humides,  dévoient 
»  nécessairement  périr.  Cette  entreprise  coûta  plus  de  cin- 
«  qiiante  millions  et  la  vie  à  dix  iiiille  Jioniines.  »  Plusieurs 
personnes  qui  y  avaient  travaillé  lui  ont,  dit-il,  assuré  ce 
dernier  fait. 

Voilà  pour  la  construction  même  de  l'aqueduc,  considéré 
dans  sa  relation  avec  les  seules  communes  de  Maintenon  et 
de  Coulombs,  ou  dans  son  ensemble. 

Mais  cette  construction  nécessita  des  travaux  accessoires 
considérables.  D'énormes  quantités  de  sable  arrivaient 
d'Armenonville.  Là,  tout  près  de  l'extrémité  nord  de  cette 
commune,  se  trouvaient  des  carrières  appelées  cari^ières  du 
Magasin,  parce  qu'elles  étaient  proches  de  constructions 
établies  à  quelques  mètres  de  la  rivière,  pour  l'emmagasi- 
nage du  matériel  et  de  l'outillage  ^  Un  peu  plus  loin,  vers 
Maintenon,  Moineaux-,  hameau  de  la  commune  de  Gas,  puis 
Houx,  commune  contiguë  à  Maintenon,  contribuèrent  aussi 
quelque  peu  à  l'approvisionnement  de  l'entreprise.  Gai- 
lardon,  à  l'autre  extrémité,  fournit  la  pierre  et  la  chaux. 
Pour  le  transport  de  ces  matériaux,  extraits  par  les  soldats 
et  de  nombreux  ouvriers  venus  de  toutes  parts  ^,  sous  la 
direction  à' entrepreneurs  de  hâtiments,  d'entrepreneurs  de 
carrières,  de  contrôleurs,  de  picpieurs  et  de  commis  des 
travaux^  il  fallut  creuser  un  canal  qui,  tantôt  se  confondait 


^  Les  registres  de  la  paroisse  d'Armenonville,  constatent,  à  la  date  du  samedi 
1 /(  juin  16H7,  rinhumatioii  de  Jean  Renaud.  «  soldat  au  régiment  d'Anjou,  qui 
a  esté  accablé  sous  les  carrières  ».  L'emplacement  de  ces  carrières,  aisément 
reconnaissable  el  fréquemment  appelé  folies  de  Louis  XIV,  est  aujourd'hui 
planté  de  bois  taillis,  de  guigniors  et  de  cerisiers. 

-  Le  11  août  1(388,  a  été  inhumé  François  Roy,  dit  Brile-Hunicur ,  natil  de 
Saint-Jean-d'Angély,  sergent  de  la  compagnie  de  M.  Tournoisin,  du  régiment 
de  la  Fère,  «  logé  à  Moineaux,  lequel  a  été  malheureusement  assassiné  de  dix 
ou  douze  coups  d'épée ,  en  séparant  des  soldats  (pii  se  hattoient  ».  {Reg.  de  la 
par.  de  Gas,  qui  mentionnent  dans  un  acte  d'inhumation  du  9  du  même  mois, 
le  «  canal  de  Moineaux  qui  conduit  à  Maintenon  ».) 

Les  piles  d'un  pont  établi  sur  la  Voise ,  à  Moineaux ,  il  \  a  quelques  années, 
reposent  sur  les  fondations  des  piliers  d'une  ancienne  porte  à  bateau. 

3  Notamment  des  provinces  de  la  Flandre  et  du  Limousin  et  aussi  de  la  Suisse 
(Reg.  des  paroisses.  ) 

*  Les  reg.  de  Gallardoii,  d'Armenonville  et  de  Houx  nous  ont  transmis  quel- 
ques noms:  Jean  Rué,  alias h'un  Roué;  Manet;  Alexandre  Belquesme;  Guillaume 


—  231  — 

avec  laVoise,  tantôt  s'en  séparait^  ;  établir  des  écluses  dont, 
ainsi  que  du  canal,  on  voit  encore  des  vestiges  à  Armenon- 
ville  même. 

Un  manuscrit  contemporain,  dû  à  la  plume  du  curé  d'Ar- 
menonville,  conservé  à  la  mairie  de  cette  commune  et 
publié  par  M.  l'abbé  Métais,  dans  sa  revue  Archives  du  Dio- 
cèse de  Chai'tres,  parle  en  ces  termes  du  canal,  en  ce  qui 
concerne  Armenonville  :  «  Ce  qu'on  appelle  icy  canal  du  Roy 
»  a  été  fait  et  achevé  en  mil  six  cent  quatre-vingt-sept-, 
»  pour  le  transport  des  matériaux  de  Gallardon  Jusqu'à 
»  l'acqueduc  de  Maintenon.  Le  remuement  des  terres  causa 
»  de  grandes  maladies  et  mortalités  en  cette  vallée.  » 

D'autre  part,  les  registres  paroissiaux  des  années  1685- 
1688,  en  ce  qui  regarde  la  commune  d'Armenonville-les- 
Gâtineaux  et  celles  de  Gallardon,  Bailleau-sous-Gallardon, 
Yermenonville,  Gas  et  Houx,  également  baignées  par  la 
Voise,  constatent  8  mariages  de  soldats,  28  baptêmes  d'enfants 
de  soldats,  56  inhumations  de  soldats  et  29  de  femmes  et 
enfants  de  soldats  ou  gens  à  la  suite  de  l'armée, 

Armenonville,  à  ce  moment,  venait  en  quelque  sorte  d'être 
érigée  en  paroisse,  puisque  son  érection  ne  date  que  de  1671. 
Cette  commune  ne  possédait  auparavant  qu'une  chapelle; 
mais  la  chapelle  existait  déjà  en  1206;  et,  des  registres  de  la 
paroisse  de  Gas,  qui  remontent  à  1593,   et  du    manuscrit 


Lair;  Isaac  Foucault;  de  la  Fosse;  Martin  Boucher,  entrepreneurs,  à  Gallardon; 
Jean  Rondel ,  époux  de  Catherine  Laiit;lois,  ingénieur  dn  roy,  à  Armenonville  ; 
Des  RouUeaux,  contrùlevu-  des  travaux  de  la  rivière;  Tansé,  piqueur  de  travaux, 
à  Maintenon;  Nicolas  Mora,  commis  des  travaux  du  roy;  Pierre  Le  Maistre, 
entrepreneur  des  bâtiments  du  roy,  au  Parcq,  |)aroisse  de  Maintenon. 

'  Un  autie  canal,  encore  visible  en  plusieurs  endroits,  et  qui  semblerait  n'avoir 
pas  été  prévu  dans  le  principe ,  car  il  ne  figure  pas  dans  la  carte  indicatrice  des 
travaux  (Bibl.  de  Cli.,  20,'28o)  devait,  traversant  les  communes  de  Saint-Piat, 
Mévoisins,  Yermenonville  et  Bailleau-sous-Gallardon,  y  amener  un  complément 
d'alimentation ,  aux  moyen  des  eaux  de  l'Eure  même ,  prises  aux  environs  de 
Saint-Piat. 

2  Les  reg.  d'Armenonville-les-Gàtineaux  portent  que  le  2  aoi^it  1685  »  a  esté 
baptisé  Pierre  Chilaudé ,  fils  légitime  de  Jean  Chilaudé ,  soldat  des  fusiliers  du 
roy,  de  la  Compagnie  de  M.  de  Vaugrenan,  et  de  Marie  Belain,  campés  en  cette 
paroisse  d'ArmenonvUk.  » 

Le  premier  acte  relatif  à  des  soldats ,  dans  la  vallée  de  la  Voise ,  est  un  acte 
de  baptême  dressé  à  Gallardon  le  20  mai  1685;  le  dernier  est  un  acte  d'inhu- 
mation dressé  au  même  lieu  le  ±?^  octobre  1688:  ces  dates  donnent  une  idée  de 
la  durée  des  travaux  dont  il  s'agit  dans  cette  vallée. 


232  

d'Armenonville  déjà  cité ,  il  résulte  qu'un  cimetière  était 
attenant  à  la  chapelle,  devenue  l'église  actuelle,  par  suite 
d'agrandissement. Le  manuscrit  d'Armenonville  nous  apprend, 
en  outre,  qu'après  la  transformation  de  la  chapelle  et  la 
construction  du  clocher,  en  1G71,  «  il  fallut  aussy  augmenter 
n  le  cœmetiere,  et  pour  cela  il  (le  seigneur  du  lieu)  fist 
»  abattre  plusievu\s  espaces  de  logis,  qu'il  fistrebastir  ailleurs 
»  a  ses  propres  frais,  pour  ne  pas  desloger  ses  habitant  et 
»  leur  ester  tout  subjet  de  se  plaindre  ». 

Les  personnes  dont  les  décès  sont  enregistrés  ont  été 
inhumées  dans  le  cimetière  ^ ,  disent  les  actes  d'inhumations. 
A  Armenonville,  c'est  donc  dans  le  cimetière  actuel,  et  non 
ailleurs,  qu'ont  eu  lieu  ces  inhumations. 

Mais  il  ne  s'agit  là  que  des  catholiques  ayant  reçu  les 
sacrements;  et  leur  nombre  est  loin  de  correspondre  à  l'im- 
pression que  produisent  les  chroniques  passées  en  revue 
tout  à  l'heure,  lorsqu'elles  parlent  de  l'intensité  des  maladies 
et  de  la  mortalité,  surtout  si  l'on  se  représente  l'importance 
numérique  des  troupes  qui  s'y  sont  trouvées  exposées. 

Les  registres  du  culte  catholique  révèlent  les  noms  de 
79  compagnies  appartenant  à  18  régiments,  répartis  dans  la 
vallée  de  la  Yoise,  entre  les  limites  extrêmes  de  Gallardon 
et  de  Houx-.  Et  l'on  est  d'autant  plus  fondé  à  croire  incom- 


'  A  rexceptioii  d'un  licutaïaiit,  inhumé  dans  l'église  de  Gallai'don,  (V.  note 
2  ci-après  :  régiment  d' Anjou). 

—  Ordre  dans  lequel  ces  régiments  et  compagnies  se  présentent  dans  les 
registres,  et  dates  extrêmes  des  actes  ([ui  les  mentionnent  (les  noms  sont 
reproduits  avec  l'ortliographe  que  leur  attribuent  les  actes)  : 

1°  Régiment  de  la  Ferté  :  t2t>  niai  1G85-7  novembre  1685.  —  Compagnies 
des  Capitaines  :  Chanselle  et  Pibey. 

2°  Rég.  des  Fusiliers  du  Ro/ (artilleurs)  :  7  juillet  1685-17  avril  1686. 
—  C'''  de  Grenadiers  et  C'*'*  des  Capif.  :  de  Lanfré;  de  Bordet  «//r/.v  de  Bourdes; 
de  Vaugrenan;  de  la  Brosse  ;  de  Saint-Martin  ;  de  Rabat  ;  de  Vezain  ;  de  Gauville 
alias  de  (îoville;  de  Banville;  du  Cagnac  (cette  dernière,  du  !'=■•  Bataillon). 

—  Aumônier  :  Antboine  de  la  Lande,  i\m  fut  à  Armenonville  même. 

3°  Rég.  de  la  Sarre:  6  août  1685-29  août  1687.  —  G''-  de  Grenad.  des 
Capit.  :  Remy  Villette  (lieutenant  en  1685,  promu  en  1686);  de  Fosses  a//rts  de 
Fossez;  de  Villard,  et  G'*'*  des  Capit.:  de  Dobaret;  de  Gauville  a/?'ffs  de  Goville; 
Lambany;  de  Ploteanx;  de  Néron. 

—  Lieutenant-colonel  :  Laubanie.  —  Prévôt  :  Pierre  Grosset. 

4°  Rég.  de  Salis  ou  des  Gardes  suisses  des  Grisons:  20  août  1685  — 

8  octobre  1688.  —  O'^  des  Capit.  :  de  Salis;  de  Villard  ;  Sallerbe. 

5°  Rég.  de  Madame  la  Dauphine  :  10  octobre  1685.  —  Jacques  Le  Roux, 
officier,  époux  de  Anne  Bontemps. 


—  233  — 

plète  la  nomenclature  que  ces  documents  nous  ont  permis 
d'en  établir  dans  la  note  ci-dessous ,  qu'à  côté  des  régiments 
dont  les  noms  ont   été  portés   occnsionucllcuienl  seulement 

6°  Rég.  de  Navarre  :  29  octobre  1685.  —  C'<=  du  Capit.  de  Touperal. 

7°  Réfif.  de  Stoup  le  Naise  (Stoppa  ou  Stiippa  *.  —  Rég.  suisse  — ): 
23  janvier  1686.  —  C*''  du  Capit.  Riclifrcv. 

8"  Rég.  de  Crussol  :  10  février  1686.    -   C^  du  Capil.  Bousquet. 

9»  Rég.  de  Fequières  :  25  mars  1086.  —  C'*'  du  Capit.  de  Pouzé. 

10°  Rég.  d".\njoii  :  27  avril  1686-23  septembre  1687.  —  G'"  colonelle; 
0'*=^  de  Grenadiers  des  Capit.  :  de  Palleville;  de  Picquet;  du  Havy,  et  C'"  des 
Capit.  :  de  Thieu  ;  d'Einoiul  alias  d'Héraond  et  des  Monts  :  de  Hautmanoir  alias 
de  .\umanoir;  de  Hardy  alias  d'Hardy  el  d'Ardy  ;  Tessier  alias  Texier  ;  de  Rlaru; 
de  Boisanquet  ;  Rabutin;  de  Marquessac  alias  de  Marquesac  et  de  Marquezac; 
d'Estier  alias  d'Estières  ;  de  Hautventnoir  ;  Durand;  de  Boutigand  ;  Des  Marest 
alias  des  .Mares  ;  de  Palingant;  Bomanoire  ;  de  Failly,  dievalier,  seigneur  de  Houx. 

—  Lieutenant  colonel  :  de  Blaru;  —  Major:  Durand;  —  Chirurgiens: 
.4nthoine  Roche  et  Anthoinc  Démarque,  de  la  C'-  de  de  Marquessac;  Anthoine 
La  Salle,  natif  de  Limoges,  de  la  C'"  de  de  Blaru,  inhumé  à  Gallardon,  à  iO  ans, 
le  23  juin  1686;  Anthoine  Dupuy,  natif  de  Tourtoirac  en  Périgueux,  de  la  C''= 
de  de  Marquessac,  inhumé  au  même  lieu,  à  23  ans,  le  1'^'' juillet  1686;  Etienne 
de  la  Marre.  —  Lieutenant  inhumé  à  Gallardon,  dans  l'église,  en  la  chapelle  du 
Rosaire,  le  10  aoiit  1687  :  Gaultier  de  la  Pallu,  né  à  Apt  en  Provence,  écuyer, 
de  la  C''=  de  des  .Mares.  —  Sergent  présent  à  Gallardon  le  9  août  1687  :  Jean 
Robert,  sieur  de  la  Noyé,  de  la  C'*^  de  Hautventnoir. 

1 1°  Rég.  de  la  Reine  :  30  juin  1686.  —  C*'^  du  Capit.  Hôte. 
12°  Rég.  de  Piémont  :  21  juillet  1686.  —  C'^  du  Capit.  d'OrIhe. 
13"  Rég.  Lyonnais:  24  mars  1687.  —  C'''-  du  Capit.  Rivery. 
iio  Rég.  de  Normandie:  8-31   octobre  1687.   —   C"=  colonelle.  G'*'  des 
Grenadiers  et  C''^''  des  Capit.:  d'Arnolin  ;  de  Pohgnac  ;  de  Troncoy. 

—  Sergent  de  la  C'<=  de  Troncoy  :  Pierre  Coulland,  S""  de  la  Plante. 

15»  Rég.  de  Tuuraine  :  13  novembre  1687-1'''  septembre  1688.  — 
C'^^  des  Capit.:  dePraille;  Danlrie;  de  Basenfrey;  Duterraille ;  de  la  Rainterie; 
Charlet  ;  d'Ecossais  ;  de  Ruellan;  Fourjon  ;  d'Amboise;  d'Anchoisne;  de  Coussan; 
de  Rouveaux;  de  Marconnet**. 

—  Chirurgien  :  Henry  des  Roches,  de  la  C'''  de  Dantrie.  —  Sergent  de  la 
C'"^  de  de  Rouveaux,  en  janvier  1688  :  Louis  Roch  de  la  Ramée. 

16o  Rég.  de  Joceranne  alias  de  Jocerainne  :  14  janvier  1688-28  août 
1688.  —  C''=^  des  Capit.  :  de  Romains  ;  d'Ambroisc. 

17°  Rég.  de  la  Fère  :  11-  août  1688.  —  O'  colonelle  et  O"^  des  Capit.  : 
Tournoisin  ;  de  Monpenty , 

18°  Rég.  d'Arlac  (d'Erlach  —  rég.  suisse)  :  11  septembre  1688-23  octobre 
1688.  —  C""*  des  Capit.  Renard;  Chanson. 

—  Chirurgien  Major:  PVançois  Pallingcr,  natif  de  Saint- Jean  en  Suisse, 
époux  de  Marie  -  Catherine  Legrand,  native  de  Mons  en  Hainaut,  inhumée  à 
Gallardon  le  11  avril  1689  (après  le  départ  des  troupes  et  après  avoii'  perdu,  le 
23  octobre  1688,  une  fille,  appelée  Marie,  qu'elle  avait  mise  au  monde  la  veille). 


*  Il  existait  deux  régiments  suisses  de  ce  nom,  qni  se  distinguaient  par  les  qualificatifs  Tafw^  et 
U  jeune;  lindication  h:  y  aise  rapportée  ici  pourrait  hien  être  une  corruption  de  la  première  de 
ces  épithètes. 

■■  Un  bois  très  connu  des  chasseurs  et  plusieurs  pièces  de  terre  l'environnant,  situés  sur  le 
territoire  d'Ecrosnes  et  tout  près  de  Gallardon,  portent  ce  dernier  nom. 

Tome  X,  P.-  V.  16 


—  234  — 

clans  les  actes  où  ils  figurent,  il  en  est  que  ces  actes  men- 
tionnent sans  en  indiquer  les  noms. 

Il  s'ensuit  qu'en  ce  qui  concerne  les  soldats  et  les  ouvriers, 
ainsi  que  leurs  femmes ,  leurs  enfants  et  les  autres  personnes 
à  la  suite  de  l'armée,  il  faut  rechercher  ailleurs  que  dans  les 
registres  des  inhumations  le  chiffre  exact  des  morts,  et 
ailleurs  que  dans  les  cimetières  actuels  la  totalité  des  sépul- 
tures. 

Cette  population  passagère  comprenait,  en  effet,  nombre 
de  gens  sinon  sans  foi  ni  religion ,  du  moins  sur  l'état  d'âme 
et  sur  l'état  civil  desquels  le  prêtre ,  appelé  ou  non  à  leur 
chevet,  ne  possédait  aucun  renseignement.  Il  suffit  de  savoir 
comment  se  recrutaient  les  troupes  du  roi,  oti  se  cou- 
doyaient les  sexa'génaires  et  les  adolescents  ;  —  les  pères  de 
famille ,  accompagnés  de  leurs  femmes  et  de  leurs  enfants ,  et 
les  célibataires;  — les  nationaux  et  les  étrangers,  —  et  de 
songer  à  la  diversité  des  origines  de  cette  multitude  de  tra- 
vailleurs inconnus  qui  leur  ont  été  adjoints,  en  la  circons- 
tance ,  pour  n'en  être  pas  surpris. 

Elle  comprenait  aussi  des  protestants.  Il  est  vrai  que  la 
révocation  de  \Edit  de  Nantes  a  déterminé  chez  ceux-ci ,  à 
partir  du  22  octobre  1685 ,  de  nombreux  exodes  dans  toutes 
les  directions  ;  mais  tous  n'ont  pas  quitté  l'armée  ou  le  pays  : 
entre  autres  preuves,  la  présence  de  régiments  suisses  et 
de  nombreux  actes  d'abjuration  après  cette  date  ',  et  la  décla- 
ration du  roi  du  11  décembre  1685,  enjoignant  aux  juges 
royaux  de  constater  les  décès  des  protestants  en  présence  de 
deux  témoins,  l'établissent  suffisamment;  et,  avant  comme 
après  la  révocation  de  l'édit,  la  mort  a  fait  également  de  nom- 
breux vides  dans  leurs  rangs.  Seulement,  ils  n'avaient  pas 
d'aumôniers,  et  Pont-Tranchefétu ,  Chartres  ou  Marsauceux 
étaient  trop  loin  pour  qu'un  pasteur  vînt  les  assister  et  tenir 
actes  de  leurs  faits.  D'un  autre  côté,  le  mode  de  constatation 


'  Abjuration  de  riiérésie  de  Calvin  et  profession  de  la  religion  catholique, 
apostolique  et  romaine  :  par  Jean  Bariron,  dit  Sans-Souci ,  soldat  du  régira,  de 
Crussol,  C'''  de  Bousquet,  le  10  février  1686  [Registre  de  la  paroisse  de  Bailleau- 
soits-Gallardon);  —  par  Philippe  Maressal,  natif  de  Saint-Valery  de  Somme,  le 
16  décemlire  1688  [Reg.  de  la  par.  de  Houx),  et  d'autres  dans  la  vallée  de  l'Eure 
et  dans  les  pays  traversés  par  le  canal  de  Pontgouin  à  Versailles. 


—  235  — 

inauguré  en  1085  oflrait  trop  d'inconvénients  et  de  dangers 
pour  qu'ils  se  lussent  résignés  à  y  recourir. 

Enfin,  il  est  parfaitement  admissible  qu'en  présence  d'une 
mortalité  qui  efïrayait  et  de  Texigmié  du  cimetière,  les  habi- 
tants ont  dû  s'opposer  à  l'enterrement  des  étrangers  au 
milieu  des  leurs,  afin  de  prévenir,  soit  la  contagion,  soit 
l'envahissement  des  places  qu'il  est  dérègle,  dans  les  petites 
localités,  d'attribuer  dans  le  cimetière  aux  familles  du  pays. 
Ainsi  ont  pu  être  efïectuées  hors  du  cimetière  des  inhuma- 
tions religieuses,  non  enregistrées. 

D'ailleurs,  il  était  expressément  défendu,  par  ordre  du  roi, 
de  «  faire  bruit  »  de  la  fréquence  des  maladies  et  des  décès. 
On  conçoit  aisément  qu'en  de  telles  circonstances  les  ordon- 
nances de  1539,  1579  et  1007,  par  lesquelles  François  P"", 
Henri  III  et  Louis  XIV  avaient  prescrit  de  tenir  registre  des 
sépultures,  de  même  que  la  déclaration  de  1085,  dont  il  vient 
d'être  parlé,  n'aient  pas  toujours  été  observées,  et  que,  par 
suite,  de  nombreux  décès  soient  demeurés  inconnus. 

Et  ce  qui  est  non  moins  certain,  c'est  que  les  non-catholi- 
ques et,  d'une  manière  très  générale,  les  catholiques  décédés 
sans  l'assistance  du  prêtre,  ne  pouvaient  être  déposés  dans 
la  terre  bénite.  Or,  jusqu'à  ce  jour,  on  n'a  encore  reconnu 
nulle  part  ni  le  lieu  ni  aucun  indice  de  leurs  sépultures,  pas 
plus  que  des  sépultures  religieuses  faites  hors  du  cimetière  ; 
mais  il  est  vraisemblable  qu'en  quelque  endroit  que  les  gens 
aient  cessé  de  vivre,  on  a  dû  chercher  à  les  réunir  dans  un 
même  lieu  le  plus  possible. 

A  ce  point  de  vue,  Armenonville,  qui  possédait  un  hôpital 
et  qui  fut  véritablement  un  point  central  dans  la  partie  de  la 
vallée  de  la  Voise  occupée  par  les  travailleurs  du  roi; 
Armenonville,  où  se  trouvaient  un  chantier  très  important 
(les  carrières  du  Magasin)  et  un  camp  à  275  mètres  de  la 
carrière  dont  il  s'agit,  comptés  à  vol  d'oiseau  et  de  la  rive  la 
plus  proche  du  champ  qui  fut  le  centre  de  ce  camp,  soit  à 
493  mètres,  par  le  chemin,  Armenonville  était  tout  désigné. 

Et  si  le  souci  de  rencontrer  un  terrain  dont  l'occupation 
devait  causer  le  moins  de  dommage,  a  pu  entrer  dans  l'esprit 
de  ceux  qui  ont  choisi  l'emplacement,  ils  ne  pouvaient  mieux 
tomber  que  sur  le  champ  qui  est  devenu  la  sablière  en 
question. 


—  236  — 

Tout  porte  donc  à  croire  que  ce  champ  a  servi  de  cime- 
tière à  des  catholiques  qui  ont  reçu  la  sépulture  religieuse 
hors  du  cimetière  actuel;  à  ceux  dont  la  vie  spirituelle  était 
inconnue  du  prêtre,  et  aux  protestants  ayant,  les  uns  et  les 
autres,  appartenu  ou  été  attachés,  à  quelque  titre  que  ce  fût, 
à  l'armée,  qui  a  construit,  sous  Louis  XIV,  l'aqueduc  de 
Maintenon . 

Quant  à  leurs  ossements,  voici  ce  qu'ils  sont  devenus.  Au 
fur  et  à  mesure  de  l'extension  de  la  carrière,  le  sieur  Magdo 
a  rejeté  derrière  lui,  à  rencontre  du  chemin,  la  terre  végé- 
tale déplacée.  Cette  terre  forme  comme  un  nouveau  champ, 
le  long  du  chemin  et  à  peu  près  à  son  niveau,  c'est-à-dire 
beaucoup  plus  bas  que  n'était  l'ancien.  C'est  là,  sous  une 
plantation  de  pruniers  et  de  cerisiers  qui  n'acquerront 
jamais  de  bien  grandes  dimensions,  qu'ils  gisent,  pêle-mêle, 
à  des  profondeurs  diverses,  oii  les  rencontrera  peut-être 
encore,  un  jour  ou  l'autre,  l'outil  destiné  à  tirer  de  ce  sol 
rebelle  des  produits  pour  lesquels  il  n"a  point  été  fait. 

G.  Denos. 


NOUVEAUX     MEMBRES    ADMIS 

Membres  titulaires 

MM.  l'abbé  Belnoue,  faubourg  Saint-Maurice;  présenté  par 
MM.  les  abbés  Métais  et  Langlois. 

DuDEPOY,  ancien  notaire,  1,  boulevard  Chastes;  pré- 
senté par  MM.  Alfred  Piébourg  et  Roger  Durand. 

Ctot  !  Clément),  instituteur  à  Yermenonville  ;  présenté 
par  MM.  Denos  et  Bouchard. 

GuiTTET  (Henri),  architecte,  licencié  en  droit,  G,  impasse 
Châtelet  ;  présenté  par  MM.  les  abbés  Clerval  et  Lan- 
glois. 

l'abbé  HuET  (Alcide),  curé  d'Umpeau;  présenté  par 
MM.  les  abbés  Sainsot  et  Langlois. 

Seigneury  (Aldéric),  pharmacien  à  Dreux;  présenté  par 
M.  l'abbé  Métais  et  M.  Georges  Champagne. 


Ouvrages  reçus  en  novembre 

I.  —   DONS 

Conseil' général  d'Eure-et-Loir,  2^  session  de  1899. 
Journal  des  Savants,  cahiers  de  septembre  et  octobre. 
Bulletin  archéologique  du  Comité  des  Travaux  historiques. 

II.    —   ÉCHANGES 

Recueil  des  travaux  de  la  Société  libre  de  l'Eure,  5®  série, 
t.  VI.  .  - 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orne, 
t.  XVIII,  3«  bulletin. 

Revue  historique  et  archéologique  du  Maine. 

III.   —  ABONNEMENTS 

Archives  du  Diocèse  de  Chartres,  n"  59. 
Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  n"  23. 
Le  Beauceron  de  Paris,  n"  13. 
Revue  de  l'Art  chrétien,  t.  X,  5*^  livr. 


ASSEMBLÉE  GÉNÉRALE  ORDINAIRE  DU  18  JANVIER  1900 
Président  :   M.  Roger  Durand.    —   M.   Chamberland,   secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  ^IM.  Roger  Durand,  Dauzat,  Bellier, 
abbé  Sainsot,  Amblard,  Balandra ,  Bourgeois-Gaucheron, 
Brosseron  ,  Chamberland ,  Champagne ,  Corrard ,  Denisart , 
Denos,  Deroy,  Doré,  Escoffler,  Gabriel,  Gérondeau,  Goupillon, 
Guérineau,  Lehr,  Lorin,  Maugars,  Alauger,  D''  Robin,  Marcel 
Rousseau,  Selleret,  abbés  Crancée,  Haye,  Hermeline,  Lan- 
glois,  Métais,  Vaurabourg. 

Excusés  :  AIM.  Chapelain  de  Caubeyres,  Fouju,  D""  Taillefer. 


^OO    — 

M.  le  Président  annonce  le  décès  de  MM.  Billard,  Chevrier, 
Lanctin  et  de  M.  Tabbé  Buisson,  curé  de  Sancheville,  et  il  se 
fait  l'interprète  des  regrets  de  l'Assemblée. 

Présentation  de  nouveaux  membres. 

M.  le  Président  donne  lecture  du  rapport  annuel  : 

«  Une  année  s'étant  écoulée  depuis  le  jour  où  vous  m'avez 
appelé  à  l'honneur  de  présider  notre  Société  Archéologique, 
je  tiens  à  vous  adresser  à  tous,  Messieurs,  un  mot  de  remer- 
ciement. C'est  en  effet  grâce  à  votre  précieuse  collaboration 
qu'il  m'a  été  possible  de  mener  à  bien  une  aussi  lourde  tâche. 

«  Nous  devons  au  zèle  de  M.  l'abbé  Langlois  et  de 
M.  Chamberland  la  mise  en  ordre  de  notre  Bibliothèque  dont 
le  rangement  a  fait  découvrir  de  nombreuses  lacunes  dans 
nos  collections.  Qu'il  me  soit  permis  à  cette  occasion  de  faire 
appel  à  la  bonne  volonté  de  nos  Confrères  et  de  les  convier  à 
faire  de  minutieuses  recherches  dans  leurs  bibliothèques  où 
quelques-uns  de  ces  volumes  doivent,  à  leur  insu,  se  trouver 
oubliés. 

«  MM.  Gustave  Fouju  et  Marcel  Rousseau  ont  entrepris  le 
classement  de  la  riche  collection  préhistorique  laborieu- 
sement réunie  par  M.  Doré-Delente.  Cette  tâche  était  rendue 
pénible  par  l'âpreté  de  la  température,  notre  musée  ne 
possédant  pas  de  moyen  de  chauffage.  Malgré  ces  obstacles, 
M.  Fouju  n'a  pas  hésité  à  venir  plusieurs  fois  tout  exprès  de 
Paris. 

»  Vous  unirez  votre  voix  à  la  mienne,  mes  chers  Confrères, 
pour  dire  à  ces  Messieurs  qu'ils  ont  bien  mérité  de  la  Société. 

^)  La  tentative  de  réunion  publique  que  nous  avons  faite  en 
1809  n'a  pas  été  encourageante,  le  public  ne  s'est  pas  montré 
curieux  d'entendre  une  Conférence  sur  l'Archéologie.  Pour 
développer  en  notre  pays  le  goût  de  cette  science,  efforçons- 
nous  de  faire  des  prosélytes  et  ayons  confiance  en  l'avenir. 

»  Mieux  accueillie  fut  notre  excursion  à  Chantilly,  dont  la 
réussite  a  dépassé  nos  prévisions,  plus  du  quart  de  nos 
membres  ayant  répondu  à  notre  appel. 

«  Au  pointde  vue  financier  notre  situation  est  prospère;  en 
effet,  si  nous  ne  pouvons  régler  tous  les  mémoires  de  1899 


—  23n  — 

avec  les  recettes  de  roxercice,  il  convient  de  rappeler  que 
nous  avons  fait  face  aux  dépenses  de  notre  Exposition  rétros- 
pective de  189G  ainsi  qu'aux  frais  nécessités  par  notre  ins- 
tallation dans  ce  local  sans  recourir  à  l'aliénation  de  capital 
prévue  dans  nos  précédents  exercices.  Je  dois  ajouter  que 
nous  ne  sommes  pas  encore  en  possession  des  mille  francs 
légués  à  notre  Société  par  M.  Charles  Martin,  somme  qui 
entrait  dans  les  prévisions  de  recettes  de  notre  Budget  1899 
et  dont  vous  aviez  affecté  le  montant  à  l'aménagement  de 
notre  Musée. 

»  La  Société  comptait  301  membres  en  1898  ;  n  ous  atteignons 
maintenant  le  chiffre  de  341,  soit  40  nouveaux  Sociétaires. 

»  Il  me  faut  en  terminant,  Messieurs,  apporter  une  ombre  au 
tableau,  nous  devons  abandonner  l'espoir  d'installer  conve- 
nablement notre  Musée  dans  les  dépendances  de  la  Porte- 
Guillaume.  L'espace  dont  nous  disposons,  sans  parler  du 
manque  de  clarté,  est  tellement  restreint  que  les  sommes 
dépensées  en  frais  d'aménagement  seraient  perdues.  Mieux 
vaut,  nous  contentant  actuellement  de  ce  que  nous  avons, 
chercher  un  local  convenable  qui  nous  permettra  d'amé- 
nager nos  collections  avec  toute  la  méthode  voulue.  Alors 
seulement  nous  pourrons  faire  œuvre  vraiment  utile  en 
créant  un  Musée  d'enseignement  que  la  Ville,  le  Département 
et  même  l'État  auront  intérêt  à  faire  progresser.  » 

Un  échange  d'observations  a  lieu  entre  M.  l'abbé  Métais, 
M.  le  Président  et  quelques  membres.  M.  l'abbé  Métais  dit 
que  les  greniers  de  Loëns  constitueraient  un  incomparable 
local.  Ce  monument  archéologique  par  excellence,  fortignoré 
d'ailleurs  même  de  beaucoup  de  Chartrains,  nous  fournirait 
pour  nos  pierres  un  magnifique  musée,  pour  nos  réunions 
une  salle  spacieuse  ;  il  recevrait  ainsi  une  destination  digne 
de  lui  :  il  cesserait  d'être  une  simple  manutention  militaire, 
et  échapperait  peut-être  à  des  destinations  plus  humbles 
encore.  L'Assemblée,  ajoute  M.  l'abbé  Métais,  pourrait  au 
moins  exprimer  un  vœu  qui  «  sauverait  »  peut-être  les  gre- 
niers de  Loëns,  comme  nos  instances  ont  sauvé  la  Porte- 
Guillaume.  M.  le  Président  reconnaît  le  bien-fondé  des 
observations  de  M.  l'abbé  Métais,  mais  il  pense  que  le  moment 
n'est   pas    encore    venu    où   satisfaction    pourrait  lui  être 


—  240  — 

donnée  ;  il  craint  d'ailleurs  que  les  salles  de  Loëns  ne 
manquent  de  clarté  et  il  préférerait  pour  la  Société  un  autre 
local.  Il  demande  que  la  question  soit  mise  à  Tétude  et  il 
invite  les  membres  de  l'Assemblée  à  faire  des  recherches. 
Cet  avis  est  partagé  par  la  majorité  de  l'Assemblée  et 
l'incident  est  clos. 

M.  Dauzat,  inspecteur  d'Académie,  a  la  parole.  Il  rappelle 
que  nos  Statuts  ont  dû  être  modifiés  en  conformité  du  modèle- 
type  communiqué  par  le  Gouvernement  et  qu'il  a  été,  avec 
M.  le  Président,  chargé  de  ce  travail  par  l'Assemblée  géné- 
rale extraordinaire  du  0  juillet  dernier.  M.  l'Inspecteur  a  cru 
devoir  refondre  les  Statuts,  afin  de  placer  les  articles  dans 
un  ordre  plus  logique  ;  il  a  d'ailleurs,  autant  que  possible, 
reproduit  le  texte  ancien.  En  outre  il  a  distrait  des  Statuts 
proprements  dits  le  Règlement  intérieur.  Il  ajoute  que  la 
rédaction  qu'il  va  proposer  à  l'agrément  de  l'Assemblée  a  été 
acceptée  par  le  Bureau  k  l'unanimité.  M.  l'Inspecteur  donne 
alors  lecture  du  projet  de  Statuts,  en  indiquant  au  passage 
les  articles  modifiés  (art.  3,  5)  et  les  articles  nouveaux  (10,  12. 
15  à  19,  24,  25),  ceux-ci  empruntés  pour  la  plupart  et  à  peu 
près  textuellement  au  modèle-type. 

M.  le  Président  exprime  à  M.  l'Inspecteur  d'Académie  les 
remerciements  de  Tx^ssemblée  pour  le  long  et  important 
travail  qu'il  a  bien  voulu  accepter.  Et  après  un  rapide 
échange  de  vues  entre  M.  le  Président  et  MM.  Amblard, 
Gabriel,  abbé  Métais,  abbé  Sainsot,  Chamberland,  les  Statuts 
sont  adoptés  à  l'unanimité. 

M.  l'abbé  Langiois  donne  lecture  de  la  notice  qui  sera 
jointe  à  la  pierre  tombale  de  Mo>'  Armand-Jean  de  la  \^ove  de 
Touronvre,  évoque  de  Rodez. 

M.  Gérondeau,  trésorier,  donne  lecture  des  comptes  de 
l'année  1899,  et  du  projet  de  budget  pour  Tannée  1900. 

Compte    de    l'année    1899. 

Recettes  supposées 

En  caisse  au  l'^'"  janvier  1899 369fr.  75 

Intérêts  de  la  rente  3  °/o 211         « 

A  reporte?' 580      75 


—  241  — 

Report 580  75 

Intérêts  des  Obligations  Ouest 287  80 

—      des  fonds  déposés  à  la  Caisse  d'épargne  10  » 

210  cotisations  à  10  francs 2.100  » 

80  cotisations  à  5  francs 400  » 

Vente  de  publications  de  la  Société 100  » 

Subventions  du  Ministère (mémoire) 

Legs  Charles-François  Martin l.dOO  » 


Total -i.'iTBfr.  55 


Dépenses  proposées 

Frais  de  recouvrement  et  d'envoi  de  publicat.  100  ir.  » 

Traitement  de  l'appariteur 300  » 

Frais  d'impression 2.200  » 

Frais  de  gravure     .  " ,  ' .    ..".'.■.■.■.'.■.■.  150  » 

Reliure 25  » 

Achat  de  livres  e.t  abonnements 80  » 

Loyer KJ  » 

Frais  d'aménagement  du  rez-de-chaussée  de 

la  Porte-Guillaume 1.2U0  » 

Fouilles  et  dépenses  imprévues 400 


9 


Timbres-poste  reçus  en  paiement 

Vente  de  publications 38 


» 


Total 4 .  465  tr. 


)) 


BALANCE    : 

Les  recettes  sont  évaluées  à  ....       4.478 fr.  55 
Les  dépenses  à 4.465        » 

Excédent  de  recettes  .   .    .  13fr.  55 

Recettes  opérées 

Encaisse  au  ler janvier  1899 369fr.  75 

Rente  sur  l'État  3  7o  (intérêts) 211         « 

Obligations  Ouest            id.           295      20 

Intérêts  des  fonds  déposés  à  la  Caisse  d'épargne  10        » 

251  cotisations  à  10  francs 2.510        » 

97          id.         à    5  francs 485 


» 


» 


/o 


Total 3.921  fr.  70 


—  242  —     . 

Dépenses  effectuées 

Frais  de  recouvrement  et  d'affranchissement 

d'envoi  des  publications 107  fr.   » 

Traitement  de  l'appariteur 300  » 

Remboursement  d'avances  faites  par  lui .    .    .  14  50 

Frais  d'impression 1.067  60 

Frais  de  gravure 394  50 

Reliure 4  » 

Achat  de  livres  et  abonnements 94  95 

Dépenses  faites  pour  la  Bibliothèque.  ....  102  45 
Conférence  du  15  juin  1899.  —  Allocation  au 

Conférencier  et  frais  de  location  de  salle.   .  154  30 

Remboursement  d'avances  faites  par  le  Pré-  , 

sident 20  » 

Loyer  de  la  Porte-Guillaume 10  » 

Frais  d'aménagement  de  la  tourelle  de  droite.  1 .073  88 
Cotisation  de  la  Société  de  Secours  aux  Amis 

des  Sciences 10  » 

Notes  de  M.  Esnault,  (charbon) 18  40 

Note  Vinsot,  lithographe 92  50 

—  Samson,  tourneur 37  80 

—  Férino,  fumiste 56  75 

Total 3.558  fr.  63 


BALANCE  : 

Les  recettes  se  sont  élevées  à  .    .   .       3.921  fr.  70 
Les  dépenses  ont  été  de 3.558      63 

Reste  en  caisse  au  1'"'  janvier  1900  .  363  fr.  07 

Projet   de   budget  présenté   pour    1900 
Recettes  supposées 

Solde  en  caisse  au  1"  janvier  1900 363fr.07 

Rente  sur  l'État,  3  o/o  (intérêts) 211 

Obligations  Ouest  (intérêts) 288 

Intérêts  des  fonds  déposés  à  la  Caisse  d'épargne  10 


A  reporter 872      07 


—  243  — 

Report 872  07 

240  cotisations  à  10  francs 2.400  » 

90  cotisations  à  5  francs 450  » 

Vente  de  publications  de  la  Société 100  » 

Lees  Charles-François  Martin 1 .  000 


» 


Subventions  du  Ministère (mémoire) 


Total 4.822  fr.  07 


Dépenses  proposées 

B'rais  d'envoi  et  de  recouvrement 110  fr.    » 

Traitement  de  l'appariteur 300         » 

Frais  d'impression 3.100         » 

Frais  de  gravure 250 


» 


Reliure 20  » 

Achats  de  livres  et  abonnements 90  » 

Loyer 10  » 

Dépenses  en  vue  du  Congrès  en  1900.  de  la 

Société  française  d'Archéologie,  à  Chartres.  500  » 

Fouilles  et  dépenses  imprévues 400  » 


Total 4.780 fr.    » 


BALANCE 


Les  recettes  supposées  étant  de.  .   .      4.822fr.07 
Les  dépenses  proposées  s'élevant  à .      4.780        » 

Il  resterait 42  fr.  07 


Les  comptes  et  le  budget  sont  votés  à  l'unanimité  et  M.  le 
Président  adresse  des  remerciements  à  M.  le  Trésorier. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  TAppari- 
teur  demandant  que  son  traitement  soit  porté  à  400  francs. 
Cette  demande  est  renvoyée  à  l'examen  du  Bureau. 

M.  le  Président  donne  lecture  du  compte-rendu  queM.Fou.ju 
a  bien  voulu  lui  adresser  sur  les  fouilles  faites  au  Cainp- 
Harrouard. 

Puis  il  est  procédé  à  l'élection  d'un  membre  du  Bureau  en 
remplacement    de    M.    Bouthemard ,    non    acceptant.     La 


—  244  — 

candidature  de. M.  Marcel  Rousseau,  proposée  par  M.  le 
Président,  est  accueillie  par  des  acclamations  et  M.  Rousseau, 
qui  déclare  accepter,  est  proclamé  membre  du  Bureau. 

Lecture  de  la  liste  des  publications  reçues  en  décembre. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  la  notice  qui  doit  accom- 
pagner la  pierre  tombale  de  Louis  de  Billy  et  de  Madeleine  de 
Brichanteau-Nnugis.  M.  Denisart  précise  la  différence  entre  le 
bliaii  et  la  cotte  d'armes. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures  moins  un  quart. 


FOUILLES   AU    CAMP-HARROUARD 

La  Société  Normande  d'Etudes  préhistoriques  et  la  Société 
des  Excursions  scientifiques,  s'étaient  donné  rendez-vous  les 
7  et  8  octobre  1899  pour  assister  à  des  fouilles  qui  devaient 
être  faites  au  Camp-Harrouard,  commune  de  Sorel  (E.-et-L.). 

Une  trentaine  de  personnes,  parmi  lesquelles  plusieurs 
membres  de  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir,  ont 
suivi  avec  intérêt  ces  fouilles  dirigées  par  M.  Védie,  archéo- 
logue à  Evreux  (Eure). 

C'est  sur  le  plateau  du  mamelon  crayeux  limité  par  la 
vallée  de  l'Eure  et  le  petit  vallon  que  suit  la  route  de 
Marcilly  sur-Eure  à  Abondant  que  se  trouve,  à  133  mètres 
d'altitude,  le  Camp-Harrouard.  A  l'ouest,  au  sud  et  au  sud-est 
il  est  protégé  naturellement  par  la  pente  très  rapide  du 
coteau,  ce  qui  en  rend  l'accès  difïicile.  Au  nord,  il  est  abrité 
par  un  talus  légèrement  cintré  formé  de  terres  extraites 
d'un  large  fossé  extérieur.  Ce  talus  a  environ  300  mètres  de 
longueur  et  ses  extrémités  viennent  aboutir  au  point  où 
commence  la  déclivité  des  coteaux. 

Avec  sa  situation  exceptionnelle  au  point  de  vue  de  la 
sécurité  et  de  la  défense,  à  proximité  de  la  rivière  et  de  la 
forêt,  cet  emplacement  a  été  habité  dès  l'époque  néolithique. 
Nous  le  savions  déjà  par  les  récoltes  nombreuses  en  silex 
ouvrés  qui  y  furent  faites  à  la  surface  du  sol. 


—  245  — 

A  vrai  dire,  les  fouilles  auxquelles  nous  avons  assisté  n'ont 
été  que  des  sondages.  Ce  n'est  pas  en  deux  jours  que  l'on 
pouvait  faire  des  fouilles  complètes  et  décisives  et  des 
récoltes  abondantes,  elles  ont  sutR,  cependant,  à  nous 
montrer  quelles  richesses  archéologiques  renferme  le  sol  du 
Camp-Harrouard.  Les  foyers  et  les  vestiges  d'habitations  sont 
nombreux  au  point  que  n'importe  oii  Ton  jette  la  pioche,  on 
ramène  à  la  surface  du  sol  des  objets  archéologiques  allant 
du  commencement  de  l'époque  de  la  pierre  polie  au  commen- 
cement de  l'époque  du  bronze. 

Une  des  tranchées  nous  a  fait  découvrir  un  foyer  et  un 
fond  de  cabane  :  le  foyer,  caractérisé  par  les  cendres  nom- 
breuses dont  il  était  formé  et  le  fond  de  cabane  par  diffé- 
rents objets  :  fragments  de  meules  et  de  broyeurs  en  grès  ; 
plusieurs  outils  en  silex  ;  de  nombreux  tessons  de  poteries  ; 
des  ossements  d'animaux  ;  plusieurs  blocs  d'argile  brûlée, 
sorte  de  torchis  ayant  recouvert  des  branchages,  car  l'em- 
preinte de  ces  derniers  se  trouve  conservée  sur  la  terre 
durcie  par  le  feu. 

Dans  une  autre  partie  du  camp,  une  tranchée  faite  au 
milieu  d'un  humus  très  noir  a  fait  découvrir  deux  fragments 
de  poterie  rouge,  mieux  cuite,  sans  aucun  ornement. 

A  la  dernière  réunion  de  la  Société  des  Excursions  scien- 
tifiques, qui  eut  lieu  le  16  novembre  1899,  une  présentation 
collective  des  objets  recueillis  au  courant  des  fouilles  du 
Camp-Harrouard  nous  a  permis  d'en  prendre  plus  amplement 
connaissance.  Nous  avons  noté  plusieurs  fragments  de 
haches  polies,  des  grattoirs,  des  percuteurs,  des  broyeurs, 
un  beau  tranchet,  deux  lames  retouchées,  mais  brisées,  en 
silex  de  Pressigny,  une  pointe  de  flèche  en  silex,  un  frag- 
ment de  bracelet  en  schiste, un  poinçon  en  os,  un  petit  peigne 
en  os  formé  de  quelques  dents  devant  servir  à  orner  la 
poterie  de  lignes  parallèles,  une  fusaïole  et  des  pesons  en 
terre  cuite,  de  nombreux  tessons  de  poteries,  un  orné  de 
lignes  tracées  au  peigne,  quelques  autres  ornés  de  dessins 
autour  du  col  obtenus  par  l'empreinte  de  l'ongle  du  potier 
sur  la  terre  avant  sa  cuisson.  De  grands  fragments  recueillis 
en  tas  ont  permis  de  reconstituer  deux  vases,  l'un  en  forme 
de  pot  à  beurre,  mesure  0  ■"  35  de  diamètre  sur  0  •"  30  de 
hauteur,  l'autre  de  dimensions  à  peu  près  semblables,  à  fond 


—  246  — 

très  étroit,  présente  une  panse  beaucoup  plus  en  relief, 
forme  commune  à  l'époque  du  bronze. 

Une  constatation  curieuse,  c'est  la  présence  au  Camp- 
Harrouard  de  lames  en  silex  de  Pressigny  (Indre-et-Loire). 
Outre  les  deux  fragments  recueillis  au  courant  des  fouilles, 
nous  en  avons  vu  récemment  une  douzaine,  chez  M.  Ch.  Blin, 
secrétaire  de  la  Société  des  Excursions  scientifiques,  prove- 
nant de  la  surface  du  Camp-Harrouard.  M.  Doré-Delente  en 
avait  une  dizaine  que  nous  avons  retrouvés  dans  sa  collection 
et  nul  doute  que  les  archéologues  qui  ont  exploité  et  qui 
exploitent  encore  le  Camp-Harrouard  en  aient  dans  leurs 
collections.  Il  faut  supposer  que  c'est  par  une  suite  d'échanges 
que  ce  silex  si  reconnaissable  et  si  recherché  alors  a  pu 
s'éloigner  ainsi  de  son  lieu  d'origine. 

En  résumé,  les  fouilles  faites  récemment  au  Camp-Har- 
rouard par  la  Société  Normande  d'Etudes  préhistoriques  et  la 
Société  des  Excursions  scientifiques  ont  été  intéressantes. 
Elles  nous  ont  permis  de  constater  d'une  façon  certaine  que 
le  sol  de  ce  retranchement  renfermait  des  vestiges  nombreux 
de  civilisations  anciennes  et  que  des  fouilles  méthodiques 
faites  avec  soin  donneraient  pour  l'archéologie  des  résultats 

précieux. 

G.  Fouju. 


NOUVEAUX   MEMBRES   ADMIS 

Membres  tilnlaires 

MM.  le  vicomte  d'ARJUZON,  au  château  de  Saint-Rémy-sur- 
Avre  (Eure-et-Loir)  ;  présenté  par  MM.  le  comte  de 
Reiset  et  Georges  Champagne. 

l'abbé  CuRET,  curé  de  Pains  ;  présenté  par  MM.  les 
abbés  Roger  et  Langlois. 

l'abbé  Pedoux,  licencié  es  lettres,  professeur  au  sémi- 
naire de  Saint-Cheron  ;  présenté  par  MM.  les  abbés 
Crancée  et  Langlois. 

Perchellet  (Henry),  directeur  du  Beauceron  de  Paris  ; 
présenté  par  MM.  G.  Champagne  et  Gaston  Grossier. 


—  247  — 

Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  décembre  1899. 

877.  —  Art  chrétien  (Revue  de  I'),  t.  X,  6''  liv. 

894.  —  Beauceron  de  Paris  {Le),  ii°  14,  déc.  1899. 

6G1.  —  Chartres  {Arcliives  du  diocèse  de),  n°  60. 

602.  —  Chevalier  {UJysse),  La  renaissance  des  Etudes  litur- 
giques, in-12.  (Don,  Ulj^sse  Chevalier). 

720.  —  École  des  Chartes  [Bibliothèque  del'],  juil.-oct.  1899. 

892.  —  Études  historiques  [Bévue  des),  t.  65^,  1899. 

663.  —  Eure-et-Loir  [Bibliographie  d'),  fiches  et  fasc,  n°24. 

868.  —  Inscriptions  et  Belles- Lettres  {Académie  des). 
Comptes  rendus,  sept.-oct.,  1899. 

782.  —  Langres  {Soc.  hist.  et  archéol.  de),  Mémoires,  n°  140. 

902.  —  Mélusine,  revue,  juil. -août  1899.  (Don,imp.  Garnier). 

879.  —  Questions  historiques  {Bevne  des),  janvier  1900. 

876.  —  Savants  [Journal  des),  nov.  et  déc.  1899. 

732.  —  Sciences  [Soc.  de  secours  des  Amis  des).  Comptes 
rendus,  1899. 

769.  —  Touraine  (Soc.  archéol.  de),  Bulletin,  oct.-déc.  1899. 

820.  —  Val  d'Isère  (Académie  de).  Mémoires,  1^  vol.,  2*  liv. 

796.  —  Valence (  Bull,    d'histoire    ecclésiastique    des 

diocèses  de),  19''  année. 


PÉRIODIQUES 

donnés  à  et  par  la  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir. 


Situation  au  l"^"^  Janvier  1900. 

I.    —    ÉCHANGES 

Aux  Sociétés  suivantes  '  qui  lui  envoient  l'une  de  leurs 
publications  régulièrement,  la  Société  d'Archéologie  d'Eure- 
et-Loir  donne,  en  échange,  ses  Procès-  Verbaux,  et  le  titre 
de  membre  correspondant  : 

'  Liste  établie  en  suivant  Tordre  alphabétique  du  titre  choisi  par  chaque 
Société;  les  chiffres  indiquent  le  numéro  que  portent  ces  F'ériodiques  dans  le 
classement  de  la  Bibliothèque  de  la  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir. 


—  248  — 
868.     Académie  des    Jnscriplions   et   Belles-Lettres,    Paris; 

(Comptes  rendus).  —  Journal  des  Savants. 
783.     Angers  (Mém.  de  la  Soc.   nation,  d'agr.,   sciences    et 

arts  d'). 
786.     Angers  (Bull,  de  la  Soc.  des  études  scient itujues  d'). 
Antiquaires  du  Centre,  voir  Centre. 
Antiquaires  de  France,  voir  France. 
Antiquaires  de  l'Ouest,  voir  Ouest. 
875.     Ari'héologie    (Congrès   annuels   de   la   Soc.    française 
d'arcli.  pour  la  conservation  et  la  description  des 
monuments),  Caen. 
779.     Auhe  [Mém.  de  la  Soc.  acad.  d'agric,  sciences,  arts  et 

helles-lcttres  du  département  de  Y),  Troyes. 
894.     h'nuice  {Le  Beauceron   de    Paris,    revue  mensuelle, 

exclusivement  littéraire  des  Amis  délai,  Paris. 
890.     Unllaudiam  (Analecta),  rov.  hagiographique  ;  Bruxelles. 
790.     Ilourhonnais  (Bull.   trim.    do  la  Soc.  d'é-niuhition  et  des 
Beaux-Arts  du).  Moulins. 

775.  Centre  (Mém.  de  la  Soc.  des  Antiquaires  du),  Bourges. 
771.  Charente  (Bull,  de  la  .Soc.  arch.  et  hist.  de  la) ,  Angoulême. 
774.  Cher  (Mém.  de  la  Soc.  hist.  litt.  et  scient,  du).  Bourges. 
768.     Corrèze  (Bull,  de  la  Soc.  scient,  hist.  et  archéol.  de  la), 

Brive. 
Digne,  voir  Valence. 

777.     Dunkerquoiso  (Mém.  de   la    8.  D.  pour  l'encourage- 
ment des  sciences,  des  lettres  et  des  arts). 

662.     Dunoise  (Bull,  de  la  Soc.  Dunoise  nrrli.,  hist.,  sciences 
et  arts),  Châteaudun. 

776.  Kduenne  (Mém.  de  la  Société),  Autun. 

753.     Fure  (Recueil  des  travaux  de  la  Société  libre  d'agr., 

sciences,  arts  et  heUcs-lottres  de  /'),  Evreux. 
873-     France  [yiém.  et  Bull,  de  Va  Soc.  des  Antiquaires  de), 
874.       Paris. 

Gap,  voir  Valence. 
Grenoble,  voir  Valence. 
781-     Langres  (Bulletin  et  Mémoires  de  la  Société  liisforic/ue 

782.        ''/  archéologique  de). 
792.     Lorraine  (Mém.  de  la  Soc  d'arc  h.),  Nancy. 
797.     Lyon  (Mém.  de  la  Soc.  littéraire  hist.  et  arch.  de). 
748.    Maine  [Revue  hist.  et  arch.  du),  Le  Mans. 


—  249  — 

770.     Marne  (Mém.  de  la  Soc.  d'agr.,  de  commerce,  sciences  cl 

arts  de  la),  Châlons-siir-Saône. 
911.     Midi  de  la  France  (Bull,  de  la  Socirlc  archcoIo(/i(/ur  du], 

Toulouse. 
794.     Nimes  (Mém.  de  Y  Académie  de). 
77.3.     Oise  (Mém.   de  la  Soc.  acad.  d'ardi.,  sciences  et  arts 

du  département  de  Y),  Beauvais. 
251-     Orléanais  (Mémoire  et  Bulletin  de  la  Société  archéolo- 
252.        giciue  de  l). 
767.     Orne  (Bulletin  de  la  Société  historique  et  archéologique 

de  r),  Alençon. 
772.     Ouest  (Bull,  et  Mém.  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  F), 

Poitiers, 
883.     PhilotcchnitjuG  (Annuaire  de  la  Société),  Paris. 

754.  Rambouillet  (Mém.  de  la  Société  archéologique  de). 
900.     Rio-de-Janeiro  (Revista  do  Museu  nacional  do). 

79.      Russie  (Matériaux  pour  servir  à  l'archéologie   de  la 
Russie,  publiés  par  la  Société  impériale  archéologique 
de),  Saint-Pétersbourg. 
Savants  (.Journal  des),  voir  Académie. 

787.  Seine-Inférieure  (Bull,  de  la  Commission  des  Antiquités 

de  la),  Rouen. 
756.     Seine-et-Oise  (Commission  des  Antiquités  et  des  Arts  de), 

Versailles. 
753.     Seine-et-Oise  (Mém.  de  la  Soc.  des  Sciences  morales, 

des  lettres  et  des  arts  de).  Versailles. 
.     Seine-et-Oise,  voir  \'ersailles. 

788.  Sens  (Bull,  de  la  Société  archéologique  de). 
793.     Stanislas  (Mémoires  de  Y  Académie  de),  Nancy. 

804.     Stockholm  (Bull,  mensuel  de  la  Soc.  arch.  de),   [Kongi. 

vitterhets     historié     och    antiquitets     akademiens 

manadsblad]. 
769.     Touraine  (Bull.  trim.  de  la  Soc.  nrch.  de),  Tours. 
820.     Val  d'Jsère  (Recueil  des  Mém.  et  Doc.  delà),  Moutiers. 
750.      Vendômois  (Bull,  de  la  Société  arch.,  scient.,  littér.  du), 

Vendôme . 

755.  Versailles  (Revue  de    l'histoire   de   Versailles   et  de 

Seine-et-Oise). 
795.      Vitry-le-François  (Mém.  de  la  Société  des  sciences  et 
arts  de). 
Tome  X,  P.-I.  17 


250 


II.    —   ABONNEMENTS. 

Elle  est  abonnée  aux  pe^riodiques  suivants  : 

877.     Art  chri'ticn  {Revue  de  F),  bimestrielle,  20  fr.  par  an; 
dir.  :  A.  Hellig,  Paris. 

000.  Beaiice  et  Pevehe  [Astrologue  de  la  Bemiee  et  du  Perehe), 

alnianach  :  40  cent.,  Chartres. 

001.  (lliartres  {Areh.  hisl.  du  dioe.  de),  mens.,  8  fr.  par  an; 

dir.  :  abbé  Ch.  Métais,  Chartres. 
870.     I-Iistori(/ucs  (Revue  des  Questions),  trimestrielle,  20  fr. 

par  an  ;  dir.  :  de  Beaucourt,  Paris. 
664.     Perehe  [Documents  sur  In  province  du),  trimest.,  10  fr. 

par  an;    dir.    :    G.   de   Romanet  et  H.  Tournouër, 

Mortagne. 


III.  —  DONS  A  LA   SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  d'eURE-ET-LOIR. 

Elle  reçoit,  du  Ministère  de  l'Instruction  publique,  les  pério- 
diques suivants  : 

712.  Africaine  [Ribliotli.  d'nrch.). 

726.  Archéologique  [Bull.].  Comité  des  travaux  historiques. 

747.  Rihliothèques  et  Archives  (Annuaire  des). 

720.  Ecole  des  Chartes  (Bibliothèque  de  1'),  trimestrielle. 

891.  Grect/ues  [Revue  des  Etudes),  bimestrielle. 

892.  Historiques  (Revue  des  Etudes),  bimestrielle. 

63-73.  Manuscrits  (Catalogue  gén.  des  manuscrits  des  biblioth. 
publiques  de  France). 

725.     Philolof/iquc  (Bulletin  hist.  et),  Comité  des  travaux  his- 
toriques. 

732.     Sciences  [Soc  de  secours  des  amis  des),  (L.-J.  Thénard), 
Compte  rendu  annuel. 

841.     Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne    (Discours  prononcé 
aux  Congrès  des). 
Elle  reçoit ,  de  particuliers  : 

719.     Rihliographie  (Journal  de  l'imprimerie  et  de  la  librairie, 
tables  alphab.  et  systém.),  (don  R.  Durand). 

665.     Eure-et-Loir  [Annuaire  admin.,  statist.    et  connu,  du 
département  d'),  (don  imprimerie  Garnier). 


—  251  — 

667.     Eiive-et-Loir  [Conseil  i/i-in'nil  d',  V  et  2'"  session  (F), 
(don  Préfecture). 

ly.   —  DONS  PAR  LA  SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  D'EURE-ET-LOIR. 

Elle  envoie  ses  publications  aux  établissements  suivants  : 

Chartres,  Bibliothèque  nmnicipale. 
Chartres,  Bibliothèque  de  ÏEvêchê. 
Châteaudun,  Bibliothèque  nnniieipnle. 
Dreux,  Bibliothèque  municipale. 
Nogent-le-Rotrou,  Bibliothèque  municipale. 
Paris,  Bibliothèque  de  l'Université. 
Saint-Germain-en-Laye,  Musée  national. 


SÉANCE  DU  8  FEVRIER  1900 
Président:  M.  Ro^er  Durand.  —  Secrétaire:  M.  Chamberland, 


^3"- 


La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Roger  Durand,  Bellier  de  la 
Chavignerie,  abbé  Sainsot,  Bouchard,  Bourgeois-Gaucheron, 
Brosseron,  Buisson,  Gabriel  Buisson,  Chamberland,  Corrard, 
Escollier,  Gérondeau,  Lehr,  Manger,  Mayeux,  Ouellard, 
Charles  Petrot,  D''  Robin,  Rousseau-Renvoizé,  Selleret, 
du  Temple  de  Rougemont,  abbés  Crancée,  Haye,  Métais. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  dit  que  nous  avons  encore  trois  deuils  à 
déplorer  :  M.  Fauveau,  M.  le  colonel  Piébourg  et  M.  l'abbé 
Pouclée,  vice-président  honoraire  de  la  Société,  sont  décédés. 

M.  le  Président  se  fait  l'interprète  des  regrets  de  l'Assem- 
blée^ puis  il  ajoute  : 

«  M.  l'abbé  Pouclée,  en  particulier,  laissera  un  grand 
vide  dans  la  Société  dont  il  fut.  à  une  époque  où  sa  santé  le 
lui  permettait,  l'un  des  membres  les  plus  assidus  et  les  plus 
actifs  ». 


—  252  — 

Présentation  de  nouveaux  membres. 

Lecture  1°  de  la  liste  des  ouvrages  reçus  en  janvier  ; 

2"  d'une  circulaire  ministérielle  annonçant  pour  le  5  juin, 
l'ouverture  du  Congrès  des  Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne  ; 

3°  d'une  lettre  du  Ministre  demandant  communication  de 
quelques  objets  et  de  quelques  documents  appartenant  à  la 
Société  archéologique. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'un  manuscrit  adressé  par 
M.  J.-Ch.  Traversier,  homme  de  lettres,  à  Paris.  C'est  un 
extrait  des  Mémoires  de  M.  Par farrieu-Lfi  fosse,  alors  procureur 
du  Roi  à  Paris,  venu  à  Chartres  en  1836.  Cette  communica- 
tion, qui  peut  s'intituler  Onze  jours  à  Chartres  en  1836, 
renferme  plus  d'un  détail  piquant  et  même  méchant  sur  la 
Société  chartraine.  Elle  est  renvoyée  à  la  Commission  de 
publication.  M.  le  Président,  au  nom  de  la  Société,  remercie 
M.  Traversier. 

La  question  de  l'installation  du  Musée  est  débattue.  Cette 
importante  discussion  nécessite  une  assez  longue  anal3^se.  On 
nous  pardonnera  de  ne  pas  citer  les  noms  de  tous  ceux  qui 
ont  donné  leur  avis. 

M.  le  Président  fait  savoir  qu'il  a  eu  avec  M.  le  Maire  une 
entrevue  dans  laquelle  il  lui  a  demandé  si  la  Ville  pourrait 
mettre  à  la  disposition  de  la  Société  un  local  assez  vaste 
pour  rendre  possible  un  aménagement  méthodique  de  toutes 
nos  collections.  M.  le  Maire  a  répondu  qu'il  portait  à  la 
Société  le  plus  vif  intérêt,  mais  qu'il  fallait  attendre  l'exten- 
sion de  l'Hôtel-de-Ville,  oii  l'on  nous  réservera  volontiers 
une  place.  Ces  bonnes  paroles  méritent  notre  reconnaissance  ; 
mais  de  lointaines  espérances  ne  sauraient  nous  donner  une 
satisfaction  qui  pour  être  réelle  devrait  être  prochaine  sinon 
même  immédiate.  Dans  sa  séance  de  novembre  dernier,  la 
Société  n'a-t-elle  pas  décidé  de  rendre  coûte  que  coûte  notre 
Musée  «  à  peu  près  digne  des  illustres  visiteurs  que  lui 
vaudra  le  Congrès  national  archéologique  »  ?  Or,  il  a  été 
constaté  que  «  dans  les  dépendances  de  la  Porte-Guillaume, 
l'espace  dont  nous  disposons,  sans  parler  du  manque  de 
clarté,  est  tellement  restreint  que  les  sommes  dépensées  en 


—  253  — 

frais  d'aménagement  seraient  perdues.  «  Nous  avons  déjà 
beaucoup  dépensé  pour  «  sauver  »  la  Porte-Guillaume,  mais 
la  postérité  nous  sera  reconnaissante  de  lui  avoir  conservé 
ce  beau  spécimen  d'architecture  militaire  et  nous  ne 
regrettons  rien.  Seulement,  puisque  la  salle  des  séances  est 
exiguë,  que  notre  Bibliothèque  sera  bientôt  insuffisante,  que 
nous  n'avons  pas  de  dépôt  pour  notre  stock  de  publications, 
ne  faudrait-il  pas  dès  maintenant  chercher  à  aménager  le 
Musée  dans  un  local  assez  vaste  pour  suffire  pendant  plusieurs 
années  à  tous  les  besoins  de  la  Société  :  nous  éviterions  ainsi 
des  frais  inutiles. 

Sans  doute  cette  installation  serait  une  cause  de  dépenses  ; 
mais  il  y  a  des  dépenses  productives  :  celles  qui  permettent 
de  mettre  en  valeur  des  richesses  jusqu'alors  inutilisées  ou 
de  bénéficier  de  la  générosité  de  ces  bienfaiteurs  qui  désirent 
que  leurs  dons  servent  à  l'instruction  et  à  l'agrément  des 
sociétaires,  des  érudits  étrangers,  et  même  du  public.  Or 
quelle  est  la  situation  actuelle  ?  Quelques  faits  récents  vont 
nous  le  montrer  sur  le  vif. 

M.  Fouju  et  M.  Rousseau,  conservateur  du  Musée,  se  sont 
donné  beaucoup  de  peine  pour  classer  notre  Musée  préhisto- 
rique enrichi  par  la  magnifique  collection  que  les  héritiers  de 
M.  Doré-Delente  nous  ont  généreusement  donnée.  Leur  travail 
et  leur  dévouement  n'auront  été  guère  récompensés  :  les 
pièces  sont  entassées,  difficiles  à  voir  et  à  reconnaître  :  seuls 
des  espacements  calculés  donneraient  toute  sa  valeur  pratique 
à  un  classement  méthodique  ;  seuls  ils  permettraient  de 
mettre  en  lumière  l'intérêt  spécial  que  présentent  certaines 
pièces  remarquables,  uniques  peut-être  :  l'étude  en  serait 
accessible  à  tous  ;  elle  serait  plus  facile,  plus  rapide  pour  les 
initiés,  dont  les  instants  sont  toujours  comptés. 

M.  le  Directeur  du  Louvre  nous  a  fait  l'honneur  de  pénétrer 
dans  le  réduit  obscur  et  délabré  que  nous  sommes  convenus 
d'appeler  notre  Musée  du  Moyen-Age.  Il  voulait  voir  un 
tympan  du  XIP  siècle  du  plus  haut  intérêt  :  il  n'a  pas  été 
possible  de  le  retrouver.  Il  était  sans  doute  dissimulé  derrière 
quelque  lourd  morceau  dont  le  déplacement  eût  été  difficile, 
sinon  même  dangereux  pour  les  objets  voisins,  vu  l'encom- 
brement du  local.  Ce  tympan  introuvable  serait  à  dix  lieues 
de  Chartres  qu'il  serait  plus  facile  à  étudier  ou  même  à  voir 


—  254  — 

qu'au  siège  même  de  la  Société  Archéologique  !  On  le  trou- 
verait à  Chartres  moins  facilement  peut-être  qu'àMervilliers, 
par  exemple. 

Mervilliers  possède  en  effet  un  monument  d'une  impor- 
tance hors  ligne.  C'est  encore  un  tympan,  celui  de  l'ancienne 
église.  11  n'y  a  aujourd'hui  exactement  que  trente-neuf  ans 
et  demi  que  M.  Adolphe  Lecocq,  l'infatigable  archéologue, 
le  signalait  à  l'attention  de  la  Société  (V.  Mémoires,  t.  III, 
p.  144;  le  travail  de  M.  Lecocq  est  daté  du  24  août  1860). 
Dans  la  séance  du  3  février  1898,  M.  Lucien  Merlet,  le  savant 
érudit,  qui  pour  la  dernière  fois  présidait  notre  réunion, 
affirma  que  ce  bas-relief,  qui  représente  une  cérémonie 
d'investiture  pov  thecam  (par  la  boite)  «  as/  une  jiièce  peut- 
êlrc  unique  en  Franee  ».  M.  Merlet,  lisons-nous  au  Procès- 
verbal  ,  «  ne  sait  dans  quel  état  de  conservation  ce  bas-relief 
peut  être  à  l'heure  présente,  mais  si  la  Société  ne  peut  s'en 
rendre  acquéreur,  il  serait  bien  désirable  qu'on  en  conservât 
le  souvenir,  soit  par  le  dessin,  soit  par  la  photographie.  » 
M.  Roger  Durand  voulut  bien  se  charger  de  ce  soin  et  les 
membres  de  la  Société  ont  pu  voir  la  belle  épreuve  photo- 
graphique dont  il  nous  donna  connaissance  à  la  séance  de 
novembre  1898.  Mais  de  l'avis  unanime  des  connaisseurs,  le 
morceau  mérite  encore  davantage.  Il  est  tellement  précieux 
qu'on  a  pu  craindre  un  moment  qu'il  n'allât  à  Orléans  ou  en 
Angleterre.  Des  Anglais,  atîirme-t-on,  en  ont  off'ert  plusieurs 
milliers  de  francs.  Le  propriétaire  ne  le  vendra  pas,  nous 
pouvons  être  rassurés  ;  il  accorderait  à  la  Société  archéolo- 
gique toutes  facilités  pour  en  prendre  un  moulage  ou  un 
estampage.  Il  est  vrai  que  l'opération  entraînerait  des  frais 
assez  considérables  ;  mais  si  quelque  généreux  donateur  nous 
offrait  gracieusement  un  moulage  de  ce  précieux  morceau, 
il  est  probable  que  nous  ne  saurions  où  le  placer,  car  il  est 
volumineux  ;  il  est  certain  que  nous  aurions  de  la  peine  à 
lui  trouver  une  place  digne  de  lui.  Un  tel  état  de  choses  est 
tout  à  fait  anormal  :  il  ne  peut  durer. 

M.  Bourgeois-Gaucheron  (de  Terminiers)  fait  alors  une 
importante  communication  dont  il  a  bien  voulu  nous  donner 
par  écrit  le  résumé  suivant  : 


—  255  — 

«  La  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir,  faute  de  s'être 
fait  connaître  à  temps  et  peut-être  aussi  à  défaut  de  place 
pour  déposer  ses  collections,  n'a  pu,  à  ma  connaissance, 
s'assurer  la  possession  d'objets,  monnaies,  poteries,  etc., 
présentant  le  plus  haut  intérêt. 

C'est  ainsi  qu'on  a  découvert  à  Villours,  hameau  de  Ter- 
miniers  : 

1°  Une  fort  belle  mosaïque  qui  a  été  donnée  au  Musée  de 
Chàteaudun  par  mon  grand-père,  à  la  demande  de  M.  Barbé, 
son  ami; 
2°  Des  vases  et  amphores  dont  plusieurs  étaient  entiers; 
3°  Plusieurs  cercueils  en  pierre  blanche,  très  bien  con- 
servés. Sur  la  pierre  fermant  l'un  de  ces  cercueils  était 
gravé  une  sorte  d'écusson  surmonté  d'attributs  guerriers  ; 

4"  Des  monnaies  gallo-romaines  en  argent  et  bronze  en 
grande  quantité. 

Tous  ces  objets  ont  été  dispersés  par  plusieurs  brocanteurs 
qui  étaient  à  l'aftut  auprès  des  terrassiers  lorsque  le  maître 
n'était  pas  présent. 

Je  n'ai  pas  encore  entrepris  les  fouilles  que  je  me  propose 
de  faire  faire  dans  la  partie  de  la  même  propriété  qui  n'a 
pas  encore  été  explorée,  mais  je  vais  m'y  mettre  d'ici  peu. 

Je  surveille  les  fouilles  de  la  carrière  à  sable  de  Lumeau 
et  si  on  découvre  des  os  de  mastodonte,  comme  l'année  der- 
nière, j'en  aviserai  la  Société. 

J'ai  prévenu  les  ouvriers  et  les  ai  intéressés,  je  suis  donc 
rassuré  sur  ce  point.  » 

Et  M.  Bourgeois-Gaucheron  ajoute  :  «  Je  ne  demande 
absolument  rien  à  la  Société  qui  m'a  fait  l'honneur  de 
m'admettre  parmi  ses  membres.  »  De  vifs  remerciements 
sont  adressés  à  M.  Bourgeois-Gaucheron  pour  son  dévoue- 
ment si  désintéressé. 

M.  Selleret  émet  l'idée  d'un  recours  à  la  presse  chartraine. 
Les  journaux  pourraient  appeler  l'attention  du  public  sur 
nos  collections,  nos  travaux,  et  nous  procurer  ainsi  de 
nouveaux  adhérents  et  même  des  dons,  des  legs,  comme 
celui  que  M.  Martin  nous  a  fait  il  y  a  deux  ans.  Peut-être 
faudrait-il  oser  faire  appel  à  la  générosité  des  propriétaires 
de  notre  ville  :  pourquoi  ne  se  rencontrerait-il  pas  un  ami 


—  256  - 

de  la  science  et  de  la  Société  qui,  pour  un  prix  très  réduit, 
un  prix  de  faveur,  sinon  même  gracieusement,  mettrait  à 
notre  disposition  le  local  qui  nous  est  nécessaire? 

M.  le  Président  remercie  vivement  M.  Selleret  et,  confor- 
mément à  Tavis  de  l'Assemblée,  déclare  que  nous  ferons 
appel  au  dévouement  des  membres  de  la  Presse,  dont  plu- 
sieurs, et  non  des  moindres,  sont  nos  confrères. 

Quelques  membres  demandent  ce  qu'il  y  aurait  à  faire,  au 
cas  où  nous  n'aurions  pas  à  bénéficier  d'un  acte  de  généro- 
sité? Les  uns  proposent  un  emprunt  à  un  taux  peu  élevé, 
divisé  en  petites  coupures,  qui  pourrait  être  souscrit  par  le 
public  ou  simplement  par  les  membres  de  la  Société  qui  en 
exprimeraient  le  désir,  par  ceux  qui  seraient  le  plus 
convaincus  de  l'utilité  d'un  tel  emprunt.  Il  est  permis  d'es- 
pérer qu'un  certain  nombre  d'actionnaires  abandonneraient 
capital  et  intérêts,  ce  qui  allégerait  nos  charges.  D'autres 
pensent  qu'on  pourrait  simplement  employer  tout  ou  partie 
de  notre  capital  à  l'achat  d'un  immeuble  qui  nous  serait  cédé 
à  un  prix  avantageux,  c'est-à-dire  à  un  prix  tel  que  si  dans 
quelques  années  la  Municipalité  mettait  à  notre  disposition 
un  local  suffisant  ou  même  si  le  développement  progressif 
des  collections  de  la  Société  nécessitait  de  nouveaux  agran- 
dissements, nous  pourrions  revendre  l'immeuble  un  prix 
sensiblement  égal  au  prix  d'achat:  notre  capital  actuel  ne 
serait  pas  aventuré  ;  il  serait  tout  au  plus  diminué.  Encore 
fait-on  observer  que  dans  quelques  années  notre  capital 
pourrait  fort  bien  être  augmenté.  En  effet,  si  nos  collections 
étaient  classées  et  faciles  à  visiter,  si  notre  salle  de  séances 
permettait,  à  des  heures  plus  commodes  pour  certains 
d'entre  nous,  des  réunions  un  peu  différentes  de  nos  séances 
officielles,  tous  nous  nous  intéresserions  vivement  à  la  pros- 
périté de  la  Société  et  aux  travaux  des  sociétaires,  tous  nous 
provoquerions  avec  ardeur  et  conviction,  sans  hésitation, 
sans  timidité,  l'adhésion  de  nouveaux  membres  dont  les 
cotisations  ne  tarderaient  pas  à  couvrir  les  dépenses  nou- 
velles. Sans  doute,  nos  dépenses  d'installation  étant  aug- 
mentées, nous  n'aurions  peut-être  pas,  pendant  plusieurs 
années,  de  ressources  plus  considérables  qu'aujourd'hui  à 
affecter  à  des  publications,  à  des  fouilles,  mais  nous  aurions 
la  satisfaction  d'être  plus  nombreux,  d'être  bien  installés;  il 


—  257  — 

nous  serait  possible  de  tirer  parti  des  moyens  d'instruction 
que  nous  avons  à  portée  de  la  main.  Et  nous  pourrions 
attendre  avec  patience  le  jour  sans  doute  peu  éloigné  où, 
nos  dettes  amorties  ou  notre  capital  dégagé,  notre  revenu 
net,  sensiblement  supérieur  à  celui  d'aujourd'hui,  permet- 
trait à  la  Société  de  prendre  vraiment  son  essor. 

M.  le  Président  clôt  la  discussion  en  invitant  les  membres 
de  l'Assemblée  à  méditer  sur  les  voies  et  moyens  d'installer 
nos  collections,  et  il  déclare  que  pour  sa  part  il  emploie  tous 
ses  loisirs  —  et  même  un  peu  plus  —  à  l'étude  pratique  de  la 
question. 

M.  le  Président  appelle  l'attention  de  l'Assemblée  sur 
divers  objets  trouvés  à  Marchéville  et  confiés  à  la  Société 
par  M.  Cintrât.  Il  est  difficile  de  déterminer  la  nature  de  ces 
objets;  mais  la  curiosité  scientifique  de  tous  est  éveillée  et  il 
est  décidé,  suivant  le  désir  exprimé  par  M.  Cintrât,  que  la 
Société  participera  aux  frais  des  fouilles,  k  la  condition 
d'avoir  sa  part  des  trouvailles.  M.  le  Président  et  M.  le 
Conservateur  du  Musée  sont  délégués  pour  surveiller  les 
fouilles  et  au  besoin  les  diriger. 

M.  le  Conservateur  du  Musée  exprime  le  regret  que  la 
Bibliothèque  de  la  Société  ne  soit  pas  ouverte  plusieurs  fois 
par  mois  à  jours  et  heures  fixes.  On  pourrait  ainsi  consulter 
plus  facilement  les  recueils  volumineux  qu'il  est  difficile 
d'emporter;  on  pourrait  en  tout  cas  faire  son  choix  plus  à 
loisir  que  les  jours  de  séance.  Les  personnes  qui,  comme 
M.  Cintrât,  voudraient  s'éclairer  sur  la  nature  des  objets 
qu'ils  ont  trouvés,  pourraient  les  apporter  ici  avant  le  jour 
consacré  à  la  séance  mensuelle.  Les  membres  compétents 
que  le  hasard  ou  l'habitude  aurait  amenés,  mettraient  en 
commun  leurs  lumières,  s'aideraient  au  besoin  de  tous  nos 
recueils  qu'ils  auraient  sous  la  main  :  la  question  spéciale  et 
soulevée  à  l'improviste  serait  généralement  résolue  ;  elle 
serait  au  moins  débrouillée  ;  des  indications  intéressantes 
pourraient  sûrement  être  réunies.  Sans  doute  le  Bibliothé- 
caire se  fait  un  plaisir  d'accompagner  à  la  Bibliothèque  tous 
les  chercheurs  en  quête  de  renseignements  immédiats,  mais 
si  son  dévouement  est  infatigable,  nous  n'avons  pas  le  droit 


—  258  — 
'd'en  abuser.  Et  d'ailleurs,  malgré  toute  sa  bonne  volonté,  le 
Bibliothécaire  peut  être  retenu  ou  absent  au  moment  précis 
où  Ion  aurait  besoin  de  lui.  ]\P  le  Président  reconnaît  que  la 
question  est  des  plus  intéressantes  et  il  promet  de  l'étudier. 

M.  le  Président  communique  un  extrait  des  minutes  du 
notaire  royal  Jacques  de  Laval  (9  février  1570)  relatif  aux 
dommages  causés  à  Chartres  et  dans  le  pays  chartrain  par 
les  guerres  civiles,  le  siège,  les  troubles  et  les  passages 
incessants  des  armées  durant  les  années  1567  à  1570.  C'est 
une  attestation  faite  à  la  requête  de  M''  Charles ,  Pastey, 
tabellion  royal  fermier,  par  plusieurs  notables  chartrains 
(avocats,  procureurs,  marchands,  échevins,  etc.)  que  l'inter- 
ruption totale  ou  partielle  des  affaires  et  des  échanges,  du 
commerce  et  de  la  «  marchandise  »,  aurait  «  beaucoup 
diminué  le  tabellionné  et  que  par  conséquence  le  tabellion 
fermier  ne  scaurait  y  avoir  eu  profflct,  mais  qu'il  y  a  eu 
grande  perte  ».  Outre  des  renseignements  d'importance 
générale,  la  pièce  contient  les  qualités  des  notables,  qui 
portent  des  noms  chartrains  bien  connus  :  Fresnot,  Bou- 
troue,  Lambert,  Le  Beau,  Plumé,  Huvé,  Halligre,  etc.  Elle 
nous  donne  aussi  l'âge  de  ces  personnages,  indication  pré- 
cieuse puisque  la  série  des  registres  des  baptêmes  est  incom- 
plète ou  mutilée. 

M.  Chamberland  communique  une  rapide  analyse  du 
Mémoire  lu  à  l'Académie  des  Inscriptions,  les  19  et 
2(3  janvier  1900,  par  M.  de  Lasteyrie  sur  la  date  du  Portail 
roynl  de  Notre-Dame  de  Chartres.  Cette  analyse  est  extraite 
(hi  Jonruid  des  Débats  (numéros  des  21  et  28  janvier  1900). 

Numéro  du  19  janvier.  —  M.  de  Lasteyrie  commence  la 
lecture  d'un  im})ortaut  Mémoire  sur  l'âge  exact  de  la  façade 
occidenfalf  de  la  cathédrale  de  Chartres.  Il  réfute  la  thèse 
mise  en  avant  depuis  quelques  années  et  aux  termes  de 
laquelle  les  architectes  de  nos  grandes  cathédrales  du  Nord 
auraient  été  inspirés  par  le  style  des  édifices  religieux  du 
Midi  —  et,  pour  le  cas  spécial  de  Chartres,  par  Saint-Tro- 
phime  d'Arles... 

Numéro  du  28  janvier.  —  M.  de  Lasteyrie  achève  la  lecture 
de  son  Mémoire  sur  la  date  du  portail  royal...  Il  continue  à 


—  250  — 

réfuter  la  thèse  qui  en  ferait  un  édifice  de  l'époque  a'othique, 
et  cela  grâce  à  une  étude  rigoureuse  des  détails  architecto- 
niques,  —  figures  d'angles,  dais,  etc.,  qui,  k  Chartres,  ont  un 
caractère  éminemment  roman.  Le  savant  archéologue  com- 
pare ensuite  le  portail  de  Chartres  à  des  monuments  du 
xir  siècle  à  date  certaine  :  le  portail  de  Moissac,  la  cathé- 
drale de  Sentis,  celle  du  Mans,  Saint-G-ermain-des-Prés  de 
Paris,  les  figures  de  rois  et  de  reines  provenant  de  N.-D.  de 
Corbeil  et  aujourd'hui  à  Saint-Denis.  Il  conclut  enfin  en 
affirmant  sa  conviction  que  l'édifice  étudié  par  lui  appartient 
à  une  époque  postérieure  à  1144,  antérieure  à  1195,  puisqu'il 
a  été  respecté  par  l'incendie  qui  détruisit  la  majeure  partie 
de  la  cathédrale  de  Chartres  en  1194. 

D'après  le  Journal  ot'tîciel  (30  janvier,  p.  620),  M.  de  Las- 
teyrie  aurait  été  plus  précis  encore,  puisqu'il  aurait  placé  la 
date  «  entre  les  années  1160  et  1175  ». 

M.  Mayeux  signale  dans  la  Revue  de  l'Art  ancien  et  moderne 
un  article  oii  M.  Maie  compare  le  portail  de  Sainte-Anne,  de 
Notre-Dame  de  Paris,  au  Portail  de  la  Vierge  de  la  cathédrale 
de  (Chartres.  11  offre  d'en  faire  une  analyse.  INI.  le  Président 
accueille  cette  proposition  avec  reconnaissance. 

La  question  de  la  Monor/raphie  de  la  Cathédrale  est  soulevée 
de  nouveau  par  M.  l'abbé  Sainsot.  11  est  entendu  que 
M.  l'abbé  Sainsot  et  M.  l'abbé  Clerval  se  concerteront  pour 
achever  le  plus  rapidement  possible  le  travail  de  M.  l'abbé 
Bulteau.  M.  l'abbé  Sainsot  demande  quelle  méthode  sera 
suivie  pour  les  études  nouvelles  sur  la  Cathédrale.  Un  seul 
érudit  sera-t-il  chargé  de  tout  le  travail?  Le  partagera-t-on  ? 
L'étude  de  la  crypte,  du  tour  du  chœur,  des  vitraux,  etc., 
n'exige-t-elle  pas  des  compétences  diverses?  Par  exemple, 
les  vitraux  du  Mans,  de  Bourges,  etc.,  ont  fait  l'objet  de 
publications  spéciales.  Plusieurs  opinions  sont  exprimées. 
M.  le  Président  reconnaît  que  la  question  doit  être  étudiée, 
que  les  travailleurs  peuvent  établir  entre  eux  une  entente 
amicale,  mais  il  déclare  qu'il  désire  avant  tout  qu'on  lui 
apporte  des  travaux.  «  Peu  nous  importe  aujourd'hui,  dit -il, 
ce  que  Ion  fera  ou  ce  que  l'on  pourrait  faire  :  l'essentiel, 
c'est  que  quelque  chose  soit  fait  et  le  plus  tôt  possible.  Assez 


—  260  — 

de  paroles  ont  été  dites  à  ce  sujet  :  il  est  temps  de  passer 
aux  actes  ».  Et  sur  ces  mots,  dont  l'opportunité  est  plus 
grande  que  jamais,  la  séance  est  levée  à  quatre  heures  et 
demie. 


NOUVEAUX    MEMBRES    ADMIS 

Membres  titulaires 

MM.  Ma  YEUX  (Albert),  architecte,  2,  place  Saint  -  Sulpice  ;  ^^é  ' 
présenté  par  MM.  René  Merlet  et  Roger  Durand. 

Lavo  (Alfred),  Ingénieur,  1,  rue  du  Bourgneuf  ;  par 
MM.  Lorin  et  Gérondeau. 

ViALA    (Amédée),    commissaire    de    police,    rue    de 
Reverdy,  28;  par  MM.  Denos  et  Chamberland. 

Redaud,  notaire  à  Denonville  ;   par  MM.    Selleret  et 
Bourgeois-Gaucheron. 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  janvier  1900. 

877.  —  Art  chrétien  [Revue  de  7'),  t.  XI,  1"  livr. 
894.  —  Beauceron  de  Paris  {Le),  janvier  et  février  1900, 
n°*  15  et  16. 

661.  —  Chartres  {Archives  hist.  du  diocèse  de),  n°^  61  et  62. 
768.  —  Corrèze  {Soc.  de  la),  Bulletin,  t.  XXI,  4"  livr. 

662.  —  Dunoise  {Société),  Bulletin,  n°  121. 

\A\.  —  FAire-et-Loir  {Bibliographie  d'),  t.  P--  (1898-1899), 
édition  en  fascicules.  (Don,  M.  Langlois.) 

711.  —  Midi  de  la  France  [Soc.  du).  Bulletin,  n°  24. 

773.  —  Oise  (Soc  d'archéologie  de  /').  Mémoires,  t.  XVII, 
2'  partie,  p.  257  à  517,  1899. 


—  261  — 

SÉANCE  DU  15  MARS  1900 
Président  :    M.  Roger  Durand.    —    M.   Chamberland,    secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  précises. 

Membres  présents  :  MM.  Durand,  Dauzat,  Bellier  de  la 
Chavignerie,  abbé  Sainsot,  Ealandra,  Barois,  Bernier, 
Bourgeois-Gauclieron,  Brosseron,  Chamberland,  Champagne, 
Chevalier  -  Letartre ,  Corrard  ,  Denisart ,  Denos ,  Doré  , 
G.  Durand,  Escoffler,  Gabriel,  Germond,  Gérondeau, 
Goupillon  ,  Guérineau ,  Lehr ,  Leroy  -  Meignan ,  Lorin , 
Maugars,  Ouellard,  Charles  Pétrot,  D""  Robin,  Rousseau- 
Renvoizé,  Selleret,  Tachot,  abbés  Crancée,  Haye,  Langlois, 
Métais. 

Excusé  :  M.  Amblard. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  le  Président  reprend  immédiatement  la  question  de 
l'installation.  Il  invite  les  membres  de  l'Assemblée  à  faire 
des  propositions,  à  donner  des  renseignements.  Personne  ne 
demandant  la  parole,  M.  le  Président  dit  qu'il  a  vu  plusieurs 
immeubles  :  quelques-uns  lui  ont  paru  sufllsants  et  les  condi- 
tions faites  par  les  propriétaires  ont  d'abord  été  des  plus 
engageantes,  mais  à  la  fin  leurs  prétentions  se  sont  élevées, 
et  certaines  pourraient  sans  injustice  être  taxées  d'exagé- 
ration. Il  faut  donc  attendre  et  saisir  une  occasion.  Comme 
le  secret  et  la  rapidité  de  la  décision  sont  des  éléments 
essentiels  de  succès,  M.  le  Président  demande  à  l'Assemblée 
si  elle  veut  autoriser  le  Bureau  à  disposer  du  capital  de  la 
Société,  soit  17.000  francs  environ,  et  la  discussion  est 
ouverte. 

M.  Chevalier-Letartre  demande  la  permission  de  présenter 
quelques  objections  et  il  tient,  dit-il,  à  s'en  excuser  :  ce  qu'il 
fait  de  la  meilleure  grâce  du  monde.  Il  reconnaît  la  nécessité 
d'une  installation  ;  il  rend  hommage  aux  efforts  tentés  par 
tous  les  sociétaires  pour  accroître  la  prospérité  de  la  Société, 
et  à  la  valeur  des  travaux  présentés  ou  élaborés  par  quelques- 
uns  de  nos  confrères,  «  dignes  successeurs  de  nos  illustres 


—  2f)2  — 

devanciers  » .  Mais  il  ne  peut  s'empêcher  de  trouver  un  peu 
audacieuse  une  opération  qui  nous  privera  de  la  ressource 
permanente,  de  la  réserve  même  de  la  Société.  Il  se  demande 
si  notre  capital  n'est  pas  précisément  destiné  à  faire  face  à 
des  dépenses  comme  la  publication  d'ouvrages  étendus  et 
coûteux  que  tel  savant  sociétaire  peut  d'un  jour  à  l'autre 
soumettre  à  notre  appréciation  :  dépenses  qu'il  ne  serait 
guère  possible  de  couvrir  avec  nos  revenus  annuels.  Il  se 
demande  même  si  en  employant  notre  réserve  à  l'acqui- 
sition d'un  immeuble,  nous  n'allons  pas  à  l'encontre  de  nos 
Statuts. 

M.  l'abbé  Sainsot  répond  que  i)lus  d'une  fois  nous  avons 
songé  à  attaquer  notre  capital  :  quand  il  s'est,  agi  de  publier 
la  Munogvnphie,  d'acheter  la  Maison  du  Médecin,  d'orga- 
niser l'Exposition  rétrospective.  Mais,  ajoute-t-il,  nous  avons 
toujours  hésité  et  flnalement  renoncé  à  le  faire,  car  c'est 
précisément  à  nous  installer  que  nous  avons,  à  plusieurs 
reprises,  résolu  d'employer  notre  capital. 

M.  le  Président  fait  observer  que  les  ressources  fournies 
annuellement  par  ce  capital  sont  des  plus  modestes,  puis- 
qu'elles n'atteignent  pas  500  francs  :  ce  qui  équivaut  à 
50  cotisations.  Or,  depuis  moins  de  deux  ans,  le  nombre  des 
sociétaires  s'est  augmenté  de  plus  d'un  sixième,  et  la  liste 
des  membres  nouveaux  admis  à  la  présente  séance  ne 
comprend  pas  moins  de  16  noms.  L'on  peut  donc  sans  pré- 
somption alhrmer  que  la  Société  n'est  pas  au  terme  de  ses 
progrès  et  c'est  justement  en  nous  installant,  en  nous  faisant 
connaître,  en  faisant  preuve  de  vitalité,  que  nous  amènerons 
de  nouveaux  adhérents. 

M.  Rousseau-Renvoizé  dit  que  nous  pourrions  peut-être 
demander  une  subvention  à  la  ville.  La  ville  de  Chàteaudun 
n'a-t-elle  pas  donné  à  la  Société  dunoise  un  vaste  immeuble? 
M.  le  Président  n'ose  encourager  des  espérances  de  cette 
nature;  il  pense  que,  pour  le  moment  du  moins,  nous  ne 
devons  compter  que  sur  nous-mêmes.  Mais  M.  Tachot  fait 
observer  qu'il  ne  tant  pas  se  décourager  d'avance  et  que  la 
chance  doit  être  tentée  :  il  est  décidé  qu'une  démarche  sera 
faite  auprès  de  la  [Municipalité. 

Plusieurs  membres  disent  qu'il  faut  en  effet  employer  tous 
les  moyens  pour  en  finir  avec  l'état  de  choses  actuel  le  plus 


—  203  — 

tôt  possible  :  il  ne  faudrait  pas  se  condamner  à  attendre  trop 
longtemps  des  occasions  qui  peuvent  fort  bien  ne  se  pré- 
senter jamais;  les  subventions  et  les  dons  qui  nous  seraient 
si  utiles,  si  nécessaires  même  pour  nous  installer  d'une  façon 
vraiment  digne  de  la  Société,  nous  arriveront  peut-être 
seulement  quand  nous  serons  installés  d'une  façon  à  peu 
près  convenable  ;  autrement  il  est  à  craindre  que  d'ici  long- 
temps nous  ne  soyons  ni  installés  ni  subventionnés.  M.  Bour- 
geois-Gaucheron  insiste  sur  ce  point  et  pour  donner  une 
idée  de  ce  que,  faute  d'installation,  d'espace  et  de  notoriété, 
nous  avons  perdu,  présente  à  la  Société  deux  objets  précieux 
trouvés  à  Terminiers  :  un  fragment  d'une  mosaïque  magni- 
fique, aujourd'hui  en  partie  détruite,  et  une  charmante  sta- 
tuette en  bronze  représentant  sans  doute  un  Mercure.  Il  fait 
don  à  la  Société  du  morceau  de  mosaïque,  mais  il  ne  peut 
offrir  la  statuette  que  le  propriétaire  tient  beaucoup  à 
conserver. 

M.  le  Président  adresse  des  remerciements  àM.Bourgeois- 
Gaucheron  et  met  aux  voix  la  question  de  principe  :  l'acqui- 
sition d'un  immeuble  destiné  à  notre  installation  est  votée  à 
mains  levées  à  l'unanimité. 

M.  le  Président  demande  alors  de  quelle  somme  l'Assem- 
blée veut  autoriser  le  Bureau  à  disposer.  MM.  Bernier, 
Chevalier-Letartre,  Gabriel  et  plusieurs  autres  membres 
disent  que  nous  ne  trouverons  rien  de  convenable  pour  moins 
de  20.000  francs.  M.  le  Président  répond  qu'il  y  a  des  mai- 
sons trop  vastes  pour  être  habitées  par  un  seul  locataire  et 
cependant  assez  mal  distribuées  pour  ne  pouvoir,  sans 
d'onéreux  remaniements,  être  louées  à  plusieurs  ;  une  maison 
de  ce  genre  pourrait  nous  être  vendue  à  un  prix  réellement 
avantageux;  ce  serait  une  véritable  occasion.  On  pourrait 
citer  des  exemples  dans  le  passé;  même  il  y  a  quelques 
semaines,  une  occasion  semblable  avait  paru  s'offrir,  mais 
les  conditions  étaient  tellement  inespérées  qu'il  n'y  a  pas 
lieu  de  s'étonner  qu'elles  n'aient  pas  été  maintenues. 

Quelques  membres  disent  que  les  vieilles  maisons  ont 
souvent  des  vices  cachés  et  qu'il  faut  se  défier  des  occasions 
de  cette  nature,  que  souvent  du  moins  elles  nécessitent  des 
réparations  coûteuses.  M.  le  D''  Robin  ajoute  que  si  nous 
nous  installons,  il  faut  nous  installer  dignement,  largement. 


—  204  — 

à  un  endroit  bien  placé,  facilement  accessible.  Il  faut  que 
nous  forcions  l'attention  des  indifférents  :  quand  une  Société 
a  pignon  sur  rue,  on  la  connaît,  on  l'apprécie  et  on  demande 
à  y  entrer. 

D'autres  disent  que  nous  avons  bien  le  droit  d'escompter 
l'avenir  sans  témérité,  mais  avec  décision  et  sang-froid; 
qu'après  tout  il  dépend  de  notre  activité  et  de  notre  ardeur 
d'attirer  de  nouveaux  adhérents,  et  qu'un  emprunt  fait  à 
certaines  conditions  ne  devrait  pas  nous  effrayer.  M.  le  Pré- 
sident et  M.  l'Inspecteur  d'Académie  déclarent  qu'ils  ne  sont 
pas  partisans  d'un  emprunt.  Un  membre  affirme  que,  s'il  suffit 
d'ajouter  quelques  milliers  de  francs  à  notre  capital  pour 
que  la  Société  puisse  bénéficier  d'une  avantageuse  occasion, 
plusieurs  sociétaires  sont  disposés  à  en  faire  l'avance.  Mais 
M.  le  Président  déclare  qu'il  ne  propose  aujourd'hui  à 
l'Assemblée  que  d'autoriser  le  Bureau  à  disposer  du  capital 
de  la  Société.  Il  demande  l'avis  personnel  du  Trésorier, 
M.  Gérondeau,  qui  se  prononce  pour  l'affirmative  de  la  façon 
la  plus  décidée.  La  proposition  de  M.  le  Président  est  mise 
aux  voix  et  adoptée  à  mains  levées;  à  la  contre-épreuve,  une 
seule  main  se  lève. 

En  conséquence,  le  Bureau  est  autorisé  à  disposer  du 
capital  de  la  Société  —  soit  17.000  francs  —  pour  l'acqui- 
sition d'un  immeuble  destiné  à  nous  installer  et  à  aménager 
nos  collections. 

M.  le  Président  invite  tous  les  sociétaires  à  faire  des 
recherches.  Puis,  pour  bien  préciser  la  signification  du  vote 
qui  vient  d'avoir  lieu,  il  ajoute  que  la  question  du  mode 
d'installation  reste  toujours  à  l'étude  :  il  accueillera  donc  avec 
reconnaissance  les  projets  et  les  combinaisons  de  tous,  même 
des  sociétaires  plus  audacieux  et  plus  enthousiastes  qui  ne  se 
contenteraient  pas  de  l'installation  modeste  dont  les  res- 
sources actuelles  permettent  la  réalisation  prochaine.  Ses 
opinions  actuelles  ne  sont  pas  irréductibles.  Il  répète  que  lui 
aussi  est  convaincu  que  nos  ressources  s'accroîtront  assez 
rapidement.  Et  comme  preuve  il  donne  lecture  de  la  liste 
des  membres  nouveaux  et  des  dons  faits  par  M""  Hubert, 
notaire  à  Chartres,  et  par  M.  l'abbé  Langlois,  auxquels  il 
adresse  au  nom  de  la  Société  les  plus  vifs  remerciements. 


—  265  — 

M.  le  Président  avertit  la  Société  que  les  dons  d'ouvrages 
pour  la  Bibliothèque  seront  toujours  reçus  avec  reconnais- 
sance. On  acceptera,  avec  un  plaisir  tout  particulier,  les 
ouvrages  sur  la  Beauce,  le  Perche,  le  Pays  chartrain  et  l'Or- 
léanais, les  monographies,  les  dictionnaires,  les  catalogues 
et  les  inventaires,  les  recueils  d'histoire  locale,  les  manuels 
généraux,  les  revues  et  journaux  en  séries  ininterrompues 
et  brochées,  les  livres  anciens,  les  gravures,  etc.  ;  il  prie 
seulement  M.  le  Bibliothécaire  d'écarter,  autant  que  pos- 
sible, l'offre  de  ceux  qui  feraient  double  emploi. 

Il  annonce  d'ailleurs  que  l'on  fait  tout,  actuellement,  pour 
assurer  la  mise  en  ordre  et  le  bon  fonctionnement  de  la 
Bibliothèque.  Prochainement,  elle  sera  rangée  d'une  manière 
définitive.  Les  manuscrits  et  les  imprimés  ont  été  pourvus 
d'un  numéro  de  placement,  bien  apparent,  inscrit  à  l'inté- 
rieur sur  le  faux-titre  et  reproduit  sur  le  dos  en  caractères 
d'imprimerie  ;  ils  vont  être  timbrés  régulièrement,  à  l'encre 
grasse  et  à  des  endroits  déterminés  ;  les  manuscrits  seront 
foliotés;  environ  150  volumes  ont  été  envoyés  au  brochage. 
On  n'a  pas  trouvé  un  seul  périodique,  sur  80  approximati- 
vement, dont  la  série  ne  fût  interrompue  à  une  époque 
donnée  ;  il  ne  sera  pas  possible  de  remédier  entièrement  à 
cet  état  fâcheux.  L'état  de  la  réserve  des  publications  de  la 
Société  sera  annexé  au  présent  procès-verbal. 

Un  catalogue  alphabétique  et  méthodique  est  en  prépa- 
ration. On  étudie  les  moyens  de  rendre  la  Bibliothèque 
facilement  accessible. 

M.  le  Président  annonce  le  décès  de  trois  de  nos  confrères. 

«  Depuis  notre  dernière  séance,  dit-il,  nous  avons  eu  la 
douleur  de  perdre  trois  de  nos  sociétaires  :  MM.  Bourcier- 
Lefebvre,  Choppard  et  Rossard  de  Mianville.  Vous  vous 
unirez  certainement  à  nous,  Messieurs,  pour  adresser  aux 
familles  de  ces  regrettés  confrères  l'expression  de  nos  sym- 
pathiques condoléances.  » 

Communication  du  Bulletin  du  Comité  des  Sociétés   des 
Beaux-Arts  des  départements,  d'une  circulaire  relative  au 
Congrès  international  d'histoire  comparée  (Paris.  1900),  etc. 
Tome  X  ,  P.-  V.  18 


—  266  — 

M.  le  Président  annonce  que  M.  l'abbé  Sainsot  a  com- 
mencé le  travail  relatif  à  la  Monographie  de  la  Cathédrale. 
Il  lit  une  lettre  de  notre  confrère  M.  de  Mély,  qui  autorise  la 
Société  à  reproduire  le  texte  et  les  illustrations  de  ses 
articles  sur  le  Tour  du  Chœur  et  il  nous  fait  espérer  que  les 
bois  nous  seront  prêtés  par  le  Ministère  de  l'Instruction 
publique,  auquel  ils  appartiennent.  Au  nom  de  la  Société, 
M.  le  Président  adresse  à  M.  de  Mély  les  plus  vifs  remercie- 
ments. 

Lecture  de  l'intéressant  travail  de  M.  Mayeux  relatif  aux 
statues  du  Portail  de  Sainte-Anne  de  Notre-Dame  de  Paris  et 
du  Portail  de  la  Vierge  de  Notre-Dame  de  Chartres.  M.  le 
Président  communique  une  photographie  et  les  illustrations 
qui  accompagnent  le  texte  de  l'article  de  M.  Maie  publié  dans 
la  Revue  de  l'Art  ancien  et  moderne.  M.  l'abbé  Sainsot,  M.  le 
D""  Robin  et  plusieurs  membres  déclarent  ne  pas  accepter  la 
théorie   de  M.  Maie  et  se  ranger  à  l'avis  de  M.  Mayeux. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  de  Marsy 
contenant  le  programme  sommaire  du  Congrès  national 
d'archéologie  qui  sera  tenu  à  Chartres  en  1900  : 

Ouverture,  le  27  juin. 

28  juin.  —  Excursions  à  Maintenon  et  Gallardon. 

29  juin.  —  Chartres. 

30  juin.  —  Excursion  à  Châteaudun. 
1"  juillet.  —  Banquet. 

2  juillet.  —  Excursion  à  Etampes. 

3  juillet.  —  Excursion  à  Villebon. 

Lecture  d'une  lettre  de  notre  confrère,  M.  l'abbé  Jules 
Guillon,  curé  de  Ver-lès-Chartres,  contenant  un  rapport  sur 
les  fouilles  faites  à  l'Ahlmye  de  fEau  et  une  demande  de 
subvention  de  150  francs.  En  voici  les  principaux  passages  : 

«  D'après  les  chartes  émanant,  en  1225,  de  Guy,  abbé  de 
Saint-Père,  et  d'Isabelle,  comtesse  de  Chartres,  en  1226, 
d'Edeline,  veuve  de  Guillaume,  seigneur  de  Ver,  et  suivantes, 
Isabelle  de  Chartres,  épouse  en  1220  de  Jean  de  Montmirail, 


—  267  — 
seigneur  d'Oisy,  fonda  en  1225,  un  couvent  de  religieuses  de 
Tordre  de  Citeaux,  au  lieu  dit  Pantoison  ou  de  l'Eau,  à  une 
lieue  et  demie  de  Chartres,  dans  la  paroisse  de  Saint- Victur- 
de-Ver,  qui  relevait  des  religieux  de  Saint-Père,  lesquels 
amortirent  le  lieu  précité. 

Cette  abbaye,  à  laquelle  le  GalUa  attribue  vingt  abbesses 
depuis  Marguerite  (1250)  jusqu'à  M'"''  de  Vauldrez  (1791),  fut 
prospère  et  célèbre  :  mais  elle  subit  une  double  catastrophe  : 
en  1360,  lors  de  l'invasion  des  Anglais,  et  en  1568,  lors  des 
incursions  des  protestants.  Les  auteurs  affirment  qu'à  ces 
deux  époques  l'église  fut  brûlée,  mais  comme  les  murailles 
étaient  solides,  on  put  après  le  double  incendie  reconstruire 
sur  les  mêmes  murs. 

Or,  actuellement,  grâce  au  concours  de  M.  Chapron  —  de 
la  Fonderie  —  propriétaire  dudit  immeuble,  des  fouilles 
intéressantes  ont  lieu  juste  sur  l'emplacement  de  l'ancienne 
et  grande  église.  Ces  fouilles  mettent  à  découvert  les  subs- 
tructions  imposantes  parleur  masse,  les  piliers  intérieurs,  le 
pavage  encore  intact  en  beaucoup  d'endroits.  On  y  trouve 
les  traces  nombreuses  de  l'incendie  relaté  par  les  historiens  : 
dalles  tumulaires,  pierres  de  consécration,  verres,  fers, 
clous,  pierres,  etc.,  tout  porte  Tempreinte  visible  du  feu. 
Jusqu'à  présent,  comme  mobilier  d'église,  on  est  en  pos- 
session d'un  beau  crucifix  et  d'un  reliquaire  fin  du  xiii^  siècle. 
On  a  relevé  un  cimetière  dont  les  corps  ont  été  traités  avec 
le  respect  qui  leur  convient.  L'abside  et  le  chœur  restent 
seuls  à  découvrir,  puisque  le  chœur  des  religieuses  avec  sa 
grille  a  été  trouvé. 

Comme  M.  Rousseau  se  propose  de  faire  également  des 
fouilles  sous  les  dolmens  curieux  existant  dans  cette  pro- 
priété, la  même  équipe  d'ouvriers  locaux  pourrait  suffire  au 
double  travail,  et  je  serais  honoré  d'en  surveiller  sur  place 
les  opérations  et  de  tenir  au  courant  ces  Messieurs. 

Le  Cartnlaire  de  l'Abbaye  de  l'Eau,  déjà  transcrit  par 
M.  L.  Merlet,  de  regrettée  mémoire,  et  qui  doit  être  inces- 
samment mis  au  jour,  serait  ainsi  accompagné  d'un  plan 
complet  du  susdit  couvent.  » 

L'Assemblée  décide  que  la  Société  participera  aux  fouilles 
et  que  le  Bureau  prendra  sur  le  crédit  ordinaire  inscrit  au 
budget  la  somme  qu'il  jugera  convenable. 


—  268  — 

M.  le  Président  adresse  aux  représentants  de  la  Presse 
présents  à  la  réunion  les  plus  vifs  remerciements  ^ 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


LE    PORTAIL   DIT   DE    SAINTE-ANNE    DE    PARIS 

ET     LE 

PORTAIL  DE  LA  YIERGE  DE  CHARTRES 


Il  est  aisé  de  se  rendre  compte  à  première  vue,  lorsqu'on 
étudie  la  façade  de  Notre-Dame  de  Paris,  que  le  portail  de 
droite,  dit  de  Sainte-Anne,  est  antérieur  à  la  construction  de 
la  façade  et  semble  y  avoir  été  rattaché  ? 

Un  allemand,  le  docteur  Wilhelm  Voge  -  a ,  le  premier,  en 
1894,  émis  l'opinion  que  ce  tympan  et  celui  de  Chartres 
devaient  être  du  même  maître  sculpteur  ;  opinion  partagée 
par  M.  Male^. 

Voici  sur  quoi  reposent  ces  observations  : 

Les  deux  tympans  sont  tous  deux  ornés,  au  centre,  de 
compositions  analogues  :  de  la  statue  de  la  Vierge,  assise, 
présentant  l'Enfant  Jésus  à  la  vénération  des  fidèles. 

«  Si  Ton  compare  attentivement  ces  deux  œuvres,  dit 
»  M.  Maie,  on  reconnaît  qu'elles  sont  de  la  même  main.  La 
»  Vierge  de  Paris  et  la  Vierge  de  Chartres  sont  assises  exac- 
»  tement  de  face,  avec  la  même  gravité.  L'Enfant  repose  sur 

'  Voir  les  compte  rendus  dans  la  Dépêche  (17  mars)  le  Progrès  (18),  le 
Journal  de  Chartres  (21).  Quelques  extraits  prouvent  que  nous  avons  le  droit 
de,  compter  sur  le  concours  sympathique  et  dévoué  de  la  Presse  chartraine  : 

((  iNous  espérons  qu'il  se  trouvera  une  personne  généreuse  qui ,  aimant  les 
arts  et  s'intéressant  à  l'archéologie  mettra  un  immeuble  dans  de  bonnes  condi- 
tions à  la  disposition  de  la  Société.  »  {Journal  de  Chartres). 

«  La  Société  archéologique  mérite  encouragement...  elle  a  le  droit  d'exiger 
un  endroit  convenable  où  elle  pourra  placer  toutes  ses  chères  reliques.  » 
{Dépêche}. 

«  La  Société  Archéologique  est  la  gardienne  fidèle  et  éclairée  des  plus 
précieux  souvenirs  du  passé  artistique  de  notre  région,  et,  à  ce  titre,  elle  a 
droit  à  tous  les  encouragements:  les  noires  ne  lui  feront  pas  défaut.  »  {Prof/rès). 

2  Die  Anfdnfje  des  monumentales  Stiles  in  Mittelalter,  Strasbourg. 

^  Rernc  de  l'Art  ancien  et  moderne,  lU  octobre  18i)7. 


—  209  — 

»  leurs  genoux  comme  sur  un  trône.  Elles  le  soutiennent 
>^  toutes  les  deux  de  la  main  droite,  et  cette  main,  à  Paris 
»  comme  à  Chartres,  est  ornée  d'une  bague  au  doigt  du 
w  milieu.  Elles  sont  vêtues  d'une  étoffe,  qu'on  sent  fine  comme 
»  de  la  soie,  et  qui  fait  en  tombant  sur  les  pieds  des  faisceaux 
»  de  plis,  dont  l'agencement  est  absolument  identique.  Le 
»  même  voile  couvre  les  cheveux  et  descend  symétriquement 
»  le  long  des  joues. 

»  Mais  il  y  a  de  plus  curieuses  ressemblances.  M.  Voge  a 
»  établi  que  l'auteur  de  ces  deux  Vierges,  qu'il  appelle  le 
»  Maître  aux  deux  Madones,  avait  également  sculpté  de  sa 
»  main  les  charmantes  figurines  qui  ornent  les  archivoltes 
»  des  trois  portails  de  la  façade  de  Chartres.  Or,  une  de  ces 
»  statuettes,  qui  représente  un  des  Vieillards  de  l'Apocalypse, 
»  offre  les  plus  singulières  analogies  de  détail  avec  la  Vierge 
»  et  l'Enfant  de  la  porte  Sainte-Anne.  La  couronne  du 
»  Vieillard  est  une  couronne  d'or,  où  sont  sertis  des  cabo- 
»  chons  ovales  ou  carrés,  séparés  par  des  pierres  plus 
»  petites  :  telle  est  exactement  la  couronne  que  porte  la 
»  Vierge  de  Notre-Dame  de  Paris. 

»  Le  vieillard  de  Chartres  est  peigné  avec  une  recherche 
»  curieuse  :  quatre  petites  touffes  de  cheveux  nettement 
»  séparées  retombent  sur  son  front.  L'Enfant  Jésus  de  Paris  a 
^)  sur  le  front  les  mêmes  petits  tire-bouchons  symétriques. 
«  Le  vieillard  a  ramené  à  sa  droite,  sur  son  trône,  un  pan  de 
»  son  manteau,  pour  l'empêcher  de  trainer  jusqu'à  terre  :  la 
>)  Vierge  de  la  porte  Sainte-Anne  en  fait  autant. 

«  Ajoutons  que  les  physionomies  ont  des  traits  communs  : 
w  le  nez  accusé,  le  globe  des  yeux  un  peu  saillant,  le  coin  de 
»  l'œil  légèrement  relevé  sur  les  tempes.  » 

Le  docteur  Voge  assigne  au  portail  de  Chartres  la  date  de 
1145.  Maurice  de  Sully,  qui  fit  construire  Notre-Dame  de 
Paris,  monta  sur  le  trône  épiscopal  en  1160,  et  commença 
aussitôt  la  construction  de  l'abside.  A  sa  mort,  en  1196.  la 
cathédrale  était  inachevée  et  toute  la  façade  restait  encore  à 
édifier  ainsi  que  les  deux  dernières  travées  ;  les  portails  ne 
furent  terminés  qu'un  peu  avant  l'an  1208. 

Or ,  le  tympan  de  Sainte-Anne  représente ,  de  chaque  côté 
de  la  Vierge,  un  roi  et  un  évêque  en  offrande  :  il  semble  tout 
probable  que  ce  sont  les  portraits  de  Louis  VII  et  de  Maurice 


—  270  — 

de  Sully.  Ce  tympan  sculpté  du  vivant  de  l'Evêque  aurait  été 
enchâssé  dans  la  nouvelle  façade  par  respect  pour  les  fonda- 
teurs de  l'Eglise.  Mais  la  disposition  adoptée  par  le  nouveau 
maitre-d'œuvre,  étant  de  proportions  plus  vastes,  aurait  néces- 
sité les  différentes  adjonctions  très  visibles  encore  aujourd'hui 
et  le  linteau,  également  déjà  sculpté,  aurait  été  prolongé  par 
les  figures'et  les  arcatures  des  extrémités  ;  lesquelles  semblent, 
avec  assez  de  certitude,  avoir  été  taillées  après  coup. 

Ce  qui  peut  donner  assez  de  vraisemblance  à  cette  version 
d'une  façade  sculptée  et  non  employée,  lors  de  l'achèvement 
de  l'édifice ,  c'est  la  découverte  faite  par  Viollet-le-Duc ,  lors 
des  travaux  de  terrassement  pour  la  restauration,  d'un  grand 
tympan  du  XIP  siècle  représentant  le  Christ  en  gloire  entouré 
des  quatre  animaux  évangéliques.  Ce  bas-relief,  absolument 
intact  ne  portait  aucune  trace  des  intempéries  et  paraissait 
n'avoir  jamais  été  mis  en  place  ^ 

On  peut  donc  supposer  que  les  trois  tympans  représentaient, 
comme  à  Chartres,  la  vie  de  la  Vierge,  le  Christ  en  gloire,  et 
l'Ascension.  Le  premier,  seul,  fut  mis  en  place,  à  cause  des 
portraits  des  deux  fondateurs  de  la  Cathédrale,  et  les  deux 
autres  abandonnés,  étant  trop  petits  pour  les  nouvelles  pro- 
portions de  l'édifice. 

Telles  sont,  d'après  MM.  Vôge  et  Maie,  les  raisons  de 
ressemblance  et  de  date  qui  font  attribuer  au  même  sculpteur 
les  deux  tympans  de  Chartres  et  de  Paris.  Celui  de  Paris  ne 
serait  qu'une  copie  de  celui  de  Chartres,  faite  avec  plus 
d'audace  et  d'ampleur,  par  le  même  maitre,  à  quelques  années 
de  différence. 

Tout  en  admirant  l'ingéniosité  et  la  vraisemblance  d'une 
opinion  présentée  par  des  personnes  d'une  érudition  aussi 
compétente,  nous  nous  garderons  bien  d'y  ajouter  notre 
opinion  personnelle,  qui  est  loin  d'être  conforme  en  tout 
point  à  celle  exposée  ci-dessus  et  nous  laissons  aux  archéo- 
logues chartrains,  si  compétents  en  tout  ce  qui  touche  leur 
admirable  portail  royal,  le  soin  de  discerner,  si  possible,  ce 
qu'il  peut  y  avoir  de  fondé  dans  cette  opinion. 

A.    M A YEUX. 
*  Ce  bas-relief  est,  paraît-il,  introuvable. 


—  271  — 

NOUVEAUX     MEMBRES     ADMIS 

Menilji'L-s  lilalcuvos 

MM.  Baulant,  notaire  ;   présenté  par  MM.  René  Merlet  et 
Roger  Durand. 

Blondel  (André),  avocat;  par  MM.  Denos  et  Cham- 
berland. 

Chapron,  ingénieur  ;  par  MM.  Rousseau-Renvoizé  et 
Roger  Durand. 

Choinet   (Henri),    chevalier  de  la  Légion  d'Honneur, 
directeur  du  Didot-Botlin  ;  par  MM.  Appay  et  Roger 
•    Durand. 

CouRTiAL,  directeur  d'assurances  ;  par  MM.  Albert 
Lelong  et  Roger  Durand. 

DuHOUX,  négociant  ;  par  MM.  Diogène  Lelong  et  Roger 
Durand. 

FoiRET  (André) ,  notaire  ;  par  MM.  Chevalier-Letartre  et 
Roger  Durand. 

Leloup  (Anatole),  secrétaire  de  l'Inspection  académique  ; 
par  MM.  Dauzat  et  Roger  Durand. 

MiANViLLE  (Maurice  de),  conservateur  de  la  Bibliothèque 
municipale  ;  par  MM.  Bellier  de  la  Chavignerie  et 
l'abbé  Langlois. 

Nervé  (l'abbéj,  curé  d'Orrouer  ;  par  MM.  l'abbé  Langlois 
et  Rousseau-Renvoizé. 

REAL  (Maurice),  directeur  de  la  i?^;jer/ie  d' Eure-et-Loir  ; 
par  MM.  Georges  Champagne  et  Diogène  Lelong. 

Renoue  (Maurice),  bijoutier;  par  MM.  Diogène  Lelong 
et  Cliamberland. 

RoY,  proviseur  du  Lycée  Marceau  ;  par  MM.  Dauzat  et 
Chamberland. 

Samson  (l'abbé),  curé  de  Luigny;  par  MjNL  Rousseau- 
Renvoizé  et  l'abbé  Langlois. 

ViDON  (Maurice),  entrepreneur  de  serrurerie,  par 
MM.  Diogène  Lelong  et  Chamberland. 


—  272  — 


Ouvrages  reçus  dans  le  mois  de  février  1900. 

868.  —  Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres  [Bull. 
del),  comptes  rendus  nov.-déc.  1899. 

783.  —  Anffers  [Mémoires  de  la  Soc.  départ.  d'Agriculture, 
Sciences  et  Arts),  tome  II,  5^  série,  1899. 

774.  —  Cher  {Mémoires  de  la  Société  historic/ue  et  scien- 
tifique du),  4'  série,  t.  14,  1899. 

940.  —  Durand  [Boger). —  Chronologie  des  premiers  Seigneurs 
de  Courville,  1899,  in-8°,  55  p.  —  {Don). 

937.  —  Fisquet.  —  La  Franco  T^ontiïîcale,    Chartres,   in-8°, 

QOO -p.  (Échange). 

938.  —  Fisquet.  —  La  France  Pontiticale,  Paris,  2  in-8o,  753 

et  868  p.  {  Échange). 

939.  —  Fisc/uet.  —  La  France  Pontiticale,  Sens,  1  in-8°,  472  p. 

{Echange). 


i  tz 


> 


Ouest  {Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  /'), 


t.  XX,  3e  trim.,  1899. 
876.  —  Savants  {Journal  des),  janvier  et  février  1900. 
757.  —  Vendômois  {Bulletin  de  la  Société  du),  t.  38,  1899. 


Objets  et  Ouvrages  reçus  au  commencement 
du  mois  de  mars. 

Fragment  d'une  mosaïque  trouvée  à  Villours,  commune  de 
Terminiers  {Don  de  M.Bourgeois-Gaucheron). 

Plan  de  la  ville  de  Chartres  pour  servir  au  terrier  de  la  ville 
et  banlieue,  en  ce  qui  relève  de  la  censive  du  chapitre  de 

Chartres Par  I,-M.  Breton,  ingénieur  et  géographe, 

1740.  {Copie).  {Don  de  M.  Hubert,  notaire  à  Chartres). 

DON   DE  M.    l'abbé   LANGLOIS 

931.  —  A  lard.  —  Selectœ  similitudines...  per  Alardum  Aems- 
telredanum...,  1538,  1  petit  in-4°,  304  ff. 


—  27a  — 

1298.  —  Cassini.  —  Atlas,  1758,  1  m-f°,  29  planches. 

932.  —  Cintrât  [Léon-J.).  —  Les  Trois  Marie,  notice  sur... 
Mignières,  1895,  1  in-16,  xxiii-207  p. 

930.  —  Chois  y  {de).  —  La    Vie  de   Salomon,    1687,    1  in-8«, 

111 '«.-192  p. 
934.  —  Collin  d'Harleville.  —  Les  querelles  des  deux  frères  on 

la  famille  bretonne,  comédie...,  1808,  1  in-8°,  xvi- 

102  p. 

921.  —  Correspondance    historique    et    archéologique    (La), 

revue,  années  1898  et  1899,  2  in-8°,  392  et  423  p. 

928.  —  Du  Boccage  (M""^).  —  Le  Paradis  terrestre...  La  Coloni- 
hiade,  poèmes,  1755  et  175G,  1  in-8°,  iv  ff.-122  p.  et 
viii-184  p.,  2  portraits,  grav. 

920.  —  Duval  [Louis).  —  Senonches,  in-4",  12  p.,  1  grav. 
(Revue  Normande  et  Percheronne,  1899,  janvier- 
février). 

920  bis.  —  Godet  (H.).  —  Le  refuge  ou  l'Oppidum  gaulois  de  la 
Perrière  au  Val  Gerniond,  in-i",  6  p.,  1  grav.  [Revue 
Normande  et  Percheronne,  1893,  octobre). 

927.  —  Fontanelle.  —  Nouvelle  traduction  des  Métamorphoses 
d'Ovide,  1767,  2  in-8°,  xvi-296  et  340  p..  grav. 

922.  —  La  Quintinye    (de).    —  Instruction   pour  les  Jardins 

fruitiers  et  potagers...  1697,  2  in-4°,  523  et  568  p., 
portraits,  plans. 

1299.  —  Merlet   [L.).  —  Inventaire-sommaire   des   Archives 

hospitalières   antérieures    à   1790,  —   hospices   de 
Chartres,  in-4%  xix-224  p. 

924.  —  Mély  (F.  de).  — •  Bu  rôle  des  pierres  gravées  au 
moyen  âge,  1893,  in-4%  33  p. 

926.  —  Mollet  (C).  —  Théâtre  des  plans  et  Jardinages.. . , 
1652,  1  in-4°,  viii  ff.-411  p.,  plans. 

AUTRES  PROVENANCES 

666.  —  Beauce  et  du  Perche  [Ahnanach  de  la),  années  1855. 
1856,  1857,  1858,  1859,  1860,  1861.  1862,  1864, 
1865,  1879,  1882,  1885,  1886,  1888.  1889,  1896, 
1897,  1898,  1899,  1900.  (Acquisition). 

Tome  X,  P.-V.  19 


—  274  — 

662.  —  Danoise  (.SowV-Ve),  Bulletin,  tome  VI,  feuilles  31  et  32; 
tome  VU,  feuilles  28,  29,  30  et  31.  (Arquisifion). 

665.  —  Eure-et-Loir  (Anniiaii^e  du  départ.),  années  1899  et 
1900.  [Don  Selleret).  —  Année  1870.  [Arquisition). 

0G7.  —  Eure-et-Loir  (Conseil  général  r/'),  2''  session  1899. 
{Don  Selleret). 

913.  —  Gillard  [D'^  A  .-G.). —  Gallardon,  son  église  paroissiale; 
reproduction  phototypique  des  dessins  inédits  de 
E.  Petitgrand;  1900,  viii  planches.  (Acquisition). 

782.  —  Langres  [Société  hist.  et  archéolog.  de),  Mémoires, 
t.  III.  {Échange). 

935.  —  Livre  d'Or  de  Rémy  Belleau;  Nogent-le-Rotrou,  1900, 

1  in-8%  317-25-35-70  p.,  grav.  (Acquisition). 

936.  —  Rousset  {lieutenant-colonel).  —  Histoire  de  la  guerre 

Franco-allemande  (1870-71),  tome  lY,  Les  Armées 
de  Province  (La  guerre  dans  la  Beauce)  ;  Paris, 
1900,  1  in-12,  432  p.  (Acquisition). 


Réserve  des  Publications  de  la  Société 

La  RÉSERVE  des  publications  de  la  Société  se  composait,  au 
P'' Janvier  1900.  de  : 

Mémoires,  11  vol.  :  t.  I,  5  exemplaires;  t.  II,  10  ex.;  t.  III, 
aucun  ex.  ;  t.  IV,  2  ex.  ;  t.  V,  10  ex.  ;  t.  VI.  7  ex.  ;  t  VII,  9  ex.  ; 
t.  VIII,  (Merlet  L.,  Lettres  de  Saint  Jves),  10, ex.:  t.  IX.  5  ex.; 
1.  X,  10  ex.;  t.  XI  (Clerval,  Ecoles  de  Chartres^  10  ex. 

Procès-verbaux,  8  vol.  :  t.  1,  8  ex.  ;  t.  II,  10  ex.  ;  t.  III,  7  ex.  ; 
t.  IV,  7  ex.  ;  t.  V,  6  ex.  ;  t.  VI,  7  ex.  ;  t.  VII,  aucun  ex.;  t.  VIII, 
10  ex. 

Statistique  archéologic/ue  d'Eure-et-Loir,  hidépendance  Gau- 
loise (de  Boisvillette),  1  vol.  :  8  ex. 

Statistique  scientifique  d'Eure-et-Loir,  4  vol.  :  Botanique, 

9  ex.;  Lépidoptères,  10  ex.;  Zoologie.  8  ex.;  Météorologie, 

10  ex. 


—  275  — 

SOUCHET.  —  Histoire  du  diocèse  et  de  In  ville  de  Chnrfres, 
4  vol.  :  t.  I,  II,  III,  IV,  10  ex. 

De  LÉPiNOis  et  Merlet  (L.)  —  Cartulaire  deN.-D.  de  Chartres, 
3  vol.  :  t.  I,  10  ex.  ;  t.  II  complet,  9  ex.,  2^  partie  seule,  1  ex.  ; 
t.  III  complet,  6  ex.,  2**  partie  seule,  4  ex. 

Merlet  (L.). —  Cartulaire  de  la  Sainte-  Trinité  de  Tiron,  2  vol.  : 
t.  I  et  II,  10  ex. 

BULTEAU  et  Brou.  —  Monographie  de  la  cathédrale  de 
Chartres,  3  vol.,  en  cours  de  publication  :  1. 1  et  II,  10  ex.;  t.  III, 
livraisons  11,  12,  13,  14,  15,  carton  de  la  feuille  11,  10  ex. 

Buisson  et  Bellier  de  la  Chavignerie.  —  TalAeau  de  hi 
ville  de  Chartres  en  1750  {Rues),  1  vol.  :  10  ex. 

Plan  de  Chartres  en  1750,  1  carte  :  10  ex. 

Plan  de  Dreux  en  1750,  1  carte  :  10  ex. 

Merlet  (R.)  et  Clerval.  —  Un  manuscrit  chartrain  du  XP 
siècle,  1  vol.  :  10  ex. 

Dalles  tunnilaires  et  pierres  tombales  du  département  d'Eure- 
et-Loir,  tome  P""  :  1  vol.,  10  ex. 

Foucault  (abbé).  —  Essai  sur  Ives  de  Chartres,  1  vol.  :  10  ex. 

Clerval  (abbé).  —  L'ancienne  Maîtrise  de  N.-D.  de  Chartres, 
1  vol.  :  10  ex. 

Catalogues  des  Expositions  archéologiques  et  d'objets  d'art 
organisées  par  la  Société,  3  vol.  :  1858,  10  ex.,  2^  édition; 
1858,  9  ex.,  .3«  édition  ;  1896.  10  ex. 

Catalogues  des  Expositions  départementales,  3  vol.  :  1869, 
archéologique  et  artistique,  10  ex.  ;  1869,  industrielle,  7  ex.  ; 
1893,  des  Beaux- Arts,  2'  édition,  10  ex. 

Merlet  (L.). — Invasion  prussienne  de  /(Ç/O-/**?//,  Rapports 
des  maires,  1  vol.  :  9  ex. 

Armoiries  de  la  ville  de  Chartres  (civitatis  Carnotensis 
insignia),  avec  légende  et  dédicace,  11  ex.;  sans  lég.  ni  déd.. 
10  ex. 

Tous  ces  exemplaires  ont  été  empaquetés,  étiquetés,  et  mis 
à  part. 


—  276  — 

SÉANCE  DU  5  AVRIL  1900 
Président  :  M.  Roger  Durand.  —  Secrétaire  :  M.  Chamberlaad. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Roger  Durand ,  abbé  Sainsot , 
Amblard,  Béalé,  Brosseron,  Gabriel  Buisson,  Chamberland, 
Corrard,  Georges  Champagne,  Delacroix,  Denisart,  Denos, 
Doré  -  Bonvallet ,  Georges  Durand,  Gabriel,  Gérondeau, 
Goupillon,  Guérineau,  Lehr,  Diogène  Lelong,  Armand 
Mouton,  de  Marcy,  Ouellard,  Charles  Petrot,  Renouf, 
Docteur  Robin,  Rousseau-Renvoizé;  abbés  Crancée,  Guillon, 
Haye,  Langlois,  Métais. 

Excusés  :  MM.  Dauzat  et  Maugars* 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

Présentation  de  nouveaux  membres. 

M.  le  Bibliothécaire  donne  communication  de  la  note 
suivante  : 

«  Depuis  mars  1900,  suivant  une  décision  de  la  Commission 
de  publication,  la  Société  envoie  ses  Procès-Verbaux  et  ses 
Mémoires,  —  ;i  titre  de  publicité  :  au  Lycée  Marceau,  à  l'Insti- 
tution Notre-Dame,  au  Petit-Séminaire  de  Saint-Cheron,  au 
Collège  déjeunes  filles,  à  l'Ecole  normale  d'instituteurs;  au 
Cercle  des  Olhciers  ;  au  Collège  et  au  Petit-Séminaire  de 
Nogent-le-Rotrou  ;  à  la  Bibliothèque  Mazarine  de  Paris  ;  —  ù 
titre  d'échange  :  à  la  Société  d'émulation  et  d'agriculture  de 
VAin,  à  la  Société  historique  et  archéologique  de  Corbeil, 
iVEtainpes  et  du  Hurepoix,  à  la  Société  historique  et  archéo- 
logique du  Gâtinais,  à  la  Société  philomatique  Vosyieune;  à 
l'Académie  des  sciences,  des  lettres  et  des  arts d'/lwi/e^i^.-  au 
Journal  de  Chartres,  au  Progrès  d'Eure-et-Loir,  à  la  Croix 
d'Eure-et-Loir  ;  à  la  Dépêche  d'Eure-et-Loir  ;  à  Y  Amateur 
d'Autographes,  revue  (Paris)  ;  au  Carnet  historique  et  litté- 
raire, revue  (Paris);  à  la  Revue  Lénédictine  de  Maredsous 
(Belgique);  au  Répertoire  bibliographique  annuel  des  Revues 
françaises,  par  D.  Jordell  (Paris). 

La  Société  d'Apiculture   d'Eure-et-Loir   et  l'Association 


—  277  — 

commerciale  et  industrielle  crEure-et-Loir  ont  promis  d'offrir 
leur  Bulletin  à  la  Bibliothèque  de  la  Société. 

Plusieurs  établissements,  sociétés  et  revues,  iTont  pas 
encore  répondu  à  la  proposition  qui  leur  a  été  faite.  » 

M.  le  Président  ajoute  que  nos  otfres  ont  été  acceptées  avec 
le  plus  vif  empressement  :  les  nombreuses  lettres  qu'il  a  reçues 
en  font  foi,  elles  contiennent  des  remerciements  qu'il  a  le 
plaisir  de  transmettre  à  la  Société. 

M.  le  Président  reprend  la  question  de  l'achat  dun  im- 
meuble. Il  ne  peut  apporter  encore  de  proposition  ferme  ; 
mais  il  a  une  maison  en  vue  et  les  pourparlers  continuent. 
M.  Armand  Mouton  pose  discrètement  quelques  questions, 
présente  diverses  observations  pratiques,  met  en  garde  contre 
certains  dangers  ou  surprises  possibles,  mais  il  ne  veut  pas 
insister  pour  ne  pas  gêner  les  négociations  en  cours. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'un  projet  proposé  par 
MM.  Diogène  Lelong  et  Armand  Mouton.  En  voici  la  substance: 

«  Il  n'y  a  pas  à  Chartres  une  maison  qui  puisse  nous  conve- 
nir. Il  faut  acheter  un  terrain  et  bâtir  :  c'est  le  seul  moyen 
de  faire  bien  et  à  notre  convenance  :  c'est  le  seul  digne  de  la 
Société.  Le  prix  de  la  construction  serait  de  35,000  à  40,000  fr. , 
si  l'on  en  juge  parle  magasin  A  lu  colonne  Marceau,  hall  avec 
galerie,  parfaitement  éclairé,  très  bien  aéré  et  relativement 
vaste,  puisqu'il  a  20  mètres  de  long,  12  de  large  et  14  de 
hauteur.  Il  est  ditïîcile  d'évaluer  le  prix  d'achat  du  terrain  ; 
supposons  qu'il  s'élève  à  une  dizaine  de  mille  francs,  la 
dépense  totale  de  notre  installation  nous  reviendra  à  45,000  ou 
50,000  francs.  Comme  nous  possédons  17,000  francs,  il  nous 
manquerait  environ  30,000  francs. 

i>  Le  Crédit  foncier  peut  nous  les  prêter  à  50/0  environ,  soit 
une  annuité  de  1,500  francs.  Pouvons-nous  les  fournir  avec 
nos  cotisations  annuelles?  Nous  serions  propriétaires  au  bout 
de  45  ans.  Nous  pourrions  d'ailleurs  nous  libérer  auparavant, 
si  nos  ressources  nous  le  permettaient,  si  nous  obtenions  des 
subventions,  des  dons  :  ce  qui  n'a  rien  d'impossible.  Une  com- 
binaison excellente  consisterait  encore  à  émettre  des  actions 
à  3  ou  40/0  que  nous  prendrions,  nous  et  nos  amis  ;  ces  actions 
seraient  remboursables  par  tirages,  selon  les  ressources  de 
la  Société. 


—  278  — 

»  Deux  terrains  pourraient  dès  maintenant  être  achetés  : 
l'un  est  situé  à  une  légère  distance  de  la  Porte-Guillaume  ; 
l'autre,  en  haut  du  boulevard  de  la  Courtille  ». 

M.  le  I)''  Robin  dit  que  le  quartier  de  la  Porte-Guillaume 
est  trop  excentrique.  Si  nous  nous  installons  d'une  façon  défi- 
nitive, il  faut  choisir  un  quartier  central.  Le  terrain  coûtera 
plus  cher  ;  mais  la  facilité  d'accès  et  l'économie  de  temps 
sont  des  avantages  inappréciables  pour  tous  les  sociétaires, 
chartrains  ou  non.  A  cette  condition,  le  projet  de  construc- 
tion rallierait  beaucoup  de  sympathies  hésitantes,  pourrait 
susciter  de  nombreux  petits  sacritices  et  même  provoquer  de 
véritables  actes  de  générosité  :  la  question  de  l'emplacement 
a  donc  une  importance  capitale.  L'Assemblée  toute  entière 
approuve  l'avis  de  M.  le  I)''  Robin. 

M.  le  Président  dit  que  les  ressources  de  la  Société  ne 
permettent  guère  d'immobiliser  ((u'une  somme  de  750  à 
800  francs  :  soit  les  500  francs  de  revenu  fournis  par  notre 
capital  et  250  à  300  francs  qui  seraient  prélevés  sur  les  coti- 
sations. Il  trouve  du  reste  fort  intéressant  le  projet  de 
MM.  Lelong  et  Mouton  et  il  les  prie  d'établir  un  devis  détaillé 
en  cherchant  les  combinaisons  les  plus  économiques. 

M.  Mayeux  déclare  alors  que  les  circonstances  paraissent 
l'obliger  à  révéler  à  l'Assemblée  qu'une  personne  de  sa 
connaissance  a  fait  don  à  la  Société  d'un  local  historique, 
vaste,  facile  à  aménager,  et  qu'elle  désire  restaurer.  Il  n'est 
pas  immédiatement  disponible,  mais  la  Société  peut  compter 
qu'elle  en  deviendra  propriétaire. 

M.  le  Président  remercie  vivement  M.  Mayeux  de  cette 
importante  communication.  Il  conclut  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de 
nous  presser  et  qu'il  faut  nous  contenter  pour  le  moment 
d'une  installation  provisoire.  Tel  qu'il  est,  ajoute-t-il,  le  Musée 
préhistorique  peut  être  visité,  et  d'ailleurs  le  déplacement 
des  vitrines  serait  dilMcile  et  coûteux.  Reste  le  Musée  du 
Moyen  Age.  —  M.  de  Marcy  dit  que  nous  pourrions  peut-être 
obtenir  le  local  occupé  autrefois  par  les  Postes,  en  face  de  la 
cathédrale:  l'emplacement  est  excellent;  il  faudrait  voir  si 
la  lumière  est  sutiîsante.  —  M.  le  Président  dit  que  la  Ville  met- 
trait sans  doute  à  notre  disposition  deux  salles  vacantes  de 
l'école  de  la  rue  Saint-Pierre  :  ces  salles  sont  bien  éclairées. 


—  279  — 

Il  est  décidé  qu'une  demantle  sera  adressée  k  la  .Municipalité. 
La  discussion  est  close.  M.  le  Président  déclare  que  la  ques- 
tion de  l'installation  définitive  reste  à  l'ordre  du  jour  et  il 
prie  les  Membres  delà  Société  de  lui  apporter  des  renseigne- 
ments, des  propositions  et  surtout  des  devis  détaillés,  la 
question  financière  primant  en  ce  moment  toutes  les  autres. 

M.  le  D""  Robin  voudrait  que  la  Bibliothèque  de  la  Société 
fût  ouverte  plus  souvent  :  les  sociétaires  pourraient  s'y  ren- 
contrer pour  échanger  des  idées  et  des  renseignements  ;  l'on 
apprendrait  ainsi  beauc^oup  de  choses  en  peu  de  temps.  Cette 
motion  est  approuvée  à  l'unanimité.  M.  le  Président  déclare 
que  l'étude  de  cette  question  est  en  bonne  voie  et  qu'elle 
nous  préoccupe  beaucoup  dans  notre  projet  d'installation. 

M.  le  Président  adresse  de  vifs  remerciements  à  M.  Dela- 
croix, adjoint,  qui  fait  don  à  la  Société  d'une  collection  de 
nos  publications,  et  à  M.  Desandre  qui  nous  offre  un  volumi- 
neux fragment  d'amphore. 

Cette  amphore,  dit  M.  Mayeux,  n'a  pas  de  caractère  spécial. 
Elle  a  été  trouvée  entière  en  1886  lors  des  fouilles  faites  par 
M.  Mouton  pour  la  construction  de  la  maison  de  M.  Desandre, 
rue  de  Bonne  val,  en  face  de  la  Banque  de  France.  On  a 
trouvé  plusieurs  puits,  plusieurs  débris  d'amphores  de  la 
même  dimension. 

MM.  Robin,  Rousseau-Renvoizé,  Sainsot,  disent  qu'il  fau- 
drait bien  établir  une  carte  indiquant  tous  les  endroits  où 
l'on  a  trouvé  des  objets  romains  ou  autres.  Les  études  de 
MM.  l'abbé  Hénault,  de  Boisvillette,  D""  Haraux,  Lefebvre, 
les  indications  de  la  carte  de  l'Etat-Major,  faciliteraient  ce 
travail  nécessaire  décidé  depuis  longtemps  par  la  Société. 
M.  le  D""  Robin  et  M.  l'abbé  Sainsot  ajoutent  qu'ils  pourraient 
donner  beaucoup  de  renseignements  sur  les  régions  oii  ils 
habitent.  Il  est  décidé  que  les  spécialistes  se  concerteront 
pour  trouver  le  mode  le  plus  pratique  d'établissement  de 
cette  carte. 

Communication  :  1°  d'une  circulaire  relative  au  Congrès  de 
la  propriété  foncière  (Paris  1900)  ; 

2°  D'une  lettre  de  M.  le  Directeur  de  la  Compagnie  de 
rOuest  annonçant  qu'une  réduction  de  50  0/0  sur  les  prix  du 


—  280  — 

tarif  général  (prix  plein  à  l'aller;  gratuité  au  retour)  est 
accordée  aux  membres  de  la  Société  Archéologique  se  ren- 
dant aux  séances  générales  de  leur  Société.  M.  le  Président 
rappelle  que  l'Etat  accorde  depuis  longtemps  40  0/0; 

o"  D'une  lettre  de  M.  le  Ministre  accusant  réception  des 
publications  de  notre  Société  parues  depuis  1889  qui  ont  été 
envoyées  pour  l'Exposition  de  1900. 

M.  Denisart  donne  lecture  de  son  rapport  sur  les  peintures 
murales  de  l'église  de  Bérou-la-^NIulotière.  —  Il  est  écouté 
avec  le  plus  vif  intérêt  et  renvoyé  à  la  Commission  de  publi- 
cation. M.  l'abbé  Sainsot,  qui  a  vu  ces  peintures  et  essaj^é  de 
les  déchiflt'rer,  fait  observer  qu'il  a  fallu  toute  la  science, 
toute  la  pénétration,  toute  la  dextérité  de  l'artiste  érudit 
qu'est  M.  Denisart  pour  découvrir  et  deviner  tant  de  choses 
intéressantes.  L'Assemblée  s'associe  à  ces  éloges  si  mérités 
et  M.  le  Président  adresse  ii  M.  Denisart  des  félicitations  et 
des  remerciements. 

M.  Denisart  dit  que  les  peintures  continuent  à  se  dégrader; 
qu'il  y  a  dans  le  mur  de  larges  fissures,  que  la  toiture  est  en 
très  mauvais  état,  que  des  réparations  sont  urgentes.  M.  le 
Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  l'abbé  Tardiveau, 
curé  de  Bérou,  informant  la  Société  qu'il  a  l'intention  de 
demander  une  subvention  au  Département  et  à  l'Etat. 
M.  Mouton  dit  que  l'argent  manque.  Quelques  membres 
ajoutent  que  la  commune  et  la  fabrique  devraient  faire  au 
moins  les  réparations  d'entretien.  M.  Tachot  ajoute  que  la 
Société  pourrait  peut-être  appeler  l'attention  de  la  Municipa- 
lité de  Bérou  sur  la  valeur  des  peintures  et  qu'un  avis  aussi 
autorisé  la  déciderait  peut-être  à  faire  immédiatement  quel- 
ques sacrifices. 

Un  article  de  M.  Perchellet  est  signalé  dans  le  Beauceron 
de  Paris  du  15  mars.  C'est  un  très  agréable  compte  rendu  de 
l'intéressant  ouvrage  de  MM.  Legrand,  Marquis  et  Ravault 
sur  Etampes  pittoresque. 

Vu  l'heure  avancée,  la  communication  relative  aux  Origines 
de  la  Cathédrale  est  renvoyée  à  la  prochaine  séance. 

M.  Chamberland  demande  la  permission  d'appeler  dès  au- 
jourd'hui l'attention  de  l'Assemblée  sur  le  Catalogue  des  auto- 


—  281  — 

graphes  et  documents  historiques  composant  lu  collection  de 
feu  Et.  Charavay  (112  pages;  344  séries).  Ce  catalogue  inté- 
ressant à  feuilleter,  est  un  véritable  instrument  de  travail.  II 
a  été  dressé  par  notre  érudit  confrère,  M.  Raoul  Bonnet,  dont 
M.  Tourneux  a  fait,  dans  une  sul)stantielle  introduction,  un 
éloge  aussi  juste  qii";nitorisé.  Autographes  et  documents  se 
rapportent  à  la  Révolution.  Ils  sont  accompagnés  de  rensei- 
gnements difficiles  ii  trouver  ailleurs,  d'analj^ses  détaillées, 
de  fac  simile  précieux,  comme  la  raputuhdion  (sic)  de  la 
Bastille  signée  de  L  \  1  uiiayA  Klie.  Beaucoup  de  pièces  concer- 
nant la  Bastille  (s.  145  à  105;  :J12i;  Valmy  (s.  101);  les  réqui- 
sitions faites  dans  la  Beauce  pour  l'approvisionnement  de 
de  Paris  (s.  49)  :  le  massacre  des  prisonniers  d'Orléans  à 
Versailles  (s.  190):  la  proscription  des  Brissotins  (s.  212).  Les 
noms  de  Brissot,  Sergent,  Dusaulx  reviennent  souvent.  Les 
documents  relatifs  à  Petion  contribueront  à  préciser  son  rôle 
pendant  les  journées  révolutionnaires  :  les  séries  13  et  190, 
18  et  178  sont  à  noter.  La  série  179,  consacrée  à  «  l'envahis- 
sement des  Tuileries  par  le  peuple  le  20  juin  1792  »  est  parti- 
culièrement instructive.  La  pièce  \\°  15  de  cette  série  est  le 
rapport  orir/inalde  Rœderer  sur  les  événements  du  20  juin  et 
sur  la  question  de  savoir  s'il  y  a  lieu  de  suspendre  le  Maire 
de  Paris.  Cette  pièce,  en  partie  inédite,  est  capitale,  car, 
dit  M.  Bonnet,  elle  est  «  infiniment  plus  véridique  que  la 
Chronii/iic  des  rinquantc  Jours,  [lubliée  par  Rœderer  en  1832  ». 

M.  le  Président  exprime  le  vœu  que  notre  confrère  veuille 
bien,  si  faire  se  peut,  nous  donner  au  moins  les  adresses  des 
heureux  acquéreurs  de  ces  documents  précieux  qui  inté- 
ressent non  seulement  l'histoire  générale,  mais  aussi  l'his- 
toire des  Chartrains  célèbres. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


NOUVEAUX     MEMBRES    ADMIS 

Membres  tituhires 

M.  Eugène  Biet,   instituteur  à  Senainville,  commune   de 
Coltainville  ;  présenté  par  MM.  Tachot  et  Guérineau. 


—  282  — 

Henri  Bonvallet,  commis-greffier  au  Tribunal  civil, 
rue  Régnier;  par  MM.  Denos  et  Chamberland. 

Briault  .  agrégé  de  l'Université ,  professeur  au  Lycée 
Marceau,  rue  de  Yarize;  par  MM.  Roy  et  R.  Durand. 

Denis,  professeur  à  l'École  Tsormale  d'Instituteurs,  rue 
d'Illiers;  par  MM.  Dauzat  et  Chamberland. 

Alcide  Hervé  ,  entrepreneur ,  rue  au  Lait  ;  par 
MM.  Denos  et  Rousseau-Renvoizé. 

Emile  Labiche,  président  du  Tribunal  civil,  rue 
d'Aligre  ;  par  MM.  Gérondeau  et  R.  Durand. 

Gaston  Léger  ,  négociant ,  rue  des  Changes  ;  par 
MM.  Denos  et  Chamberland. 

Léon  PiNTARD,  propriétaire  à  Mainvilliers  ;  parM^I.  Du- 
houx  et  Diogène  Lelong. 

Charles  Robinet,  agrégé  de  l'Université,  professeur 
de  sciences  au  Lycée  Marceau,  rue  Nicole;  par 
MM.  Dauzat  et  Roger  Durand. 

Albert  Rousseau,  receveur  de  rentes,  rue  Sainte-Même; 
par  MM.  Rousseau  et  R.  Durand. 

Georges  Savigny  ,  négociant,  place  Chàtelet  ;  par 
MM.  Denos  et  R.  Durand. 


Ouvrages  reçus  à  la  fin  du  mois  de  Mars  1900. 

818.  —  Alliance  Française  (Bulletin  de  1*),  n°^  75  et  76;  in-12 
[Don  Roger  Durand). 

OoO.  —  Apiculture  d'Eure-et-Loir  ^Bull.  de  la  Soc.  d'),  1. 1,  II,  III  ; 
—  in-8«,  1847  à  1899  [Don  de  la  Société  dWpiculture 
d'Eure-et-Loir). 

726.  —  Archéologique  iBull.i  du  Comité  des  Travaux  historiques 
et  scientifiques,  année  1899,  2«  livr.  [Don  du  Ministre 
de  VI.  P.). 

877.  —  Art  chrétien  (Revue  de  F),  4<^  sér.,  t.  X,  2^  et  S*^  liv.,  mars 
et  mai  1900  {Abonnement). 

041 .  —  Autographes  (L'amateur  d'),  revue  mensuelle,  rétrospective 
et  contemporaine,  fondée  en  1862;  Paris,  Ch'aravay; 


—  28?>  — 

in-S",  33'''  année,  n"^*  I,  2,  3;  i:-i  janv.,  Dlfévr.,  13  mars 
1900 (Echange K 

952.  —  Autographes  l'Catalogue  des)  de  la  collection  Etienne 
Charavay,  vente  5  et  fi  avril  1900.  Paris,  in-8",  Vlll-lli 
p.  [Don  Raoul  Bonnet). 

894.  —  Beauceron  de  Paris  (Le),  revue,  3*^  an.,  iv  17;  i:i  mars 
1900  (Echange). 

719.  —  Bibliographie  de  la  France,  année   1899   ijournal   général 

de  rimprinierie  et  de  la  Librairie; ,  table  systématique 
et  table  alphabétique  {Don  Roger  Durand). 

890.  —  Bollandiana    (Analecta),    revue    hagiographique  ;    tome 

XVII,  lasc.  III  ;  t.  XVIII,  fasc.  11,111,  \\  ^in-^o  (Echange). 

948.  —  Bonvallet  (Henri).  —  A  cœur  ouvert,  poésies.  —  Chartres, 

1900;  in-8°,  X-219  p.  (Don  Henri  Bonvallet). 
661.  —  Chartres  (Archives   historiques    du   diocèse   de),   n°  63, 
6<=  an.,  25  mars  1900  (Abonnement). 

946.  —  Deniker   (J.).  —   Bibliographie   des  travaux    scientifiques 

(se.  math.,  phys  et  nat.)  publiés  par  les  Sociétés 
Savantes  de  la  France,  t.  I,  (i^"  et  2*=  livraison)  ;  in-4o 
(Don  du  Ministre  de  11.  P.). 

720.  —  Ecole  des  Chartes  (Bibliothèque  de  Y),  revue  d'érudition 

spécialement  consacrée  au  Moyen  Age,  LX,  6<=  livr., 
nov.  déc.  1899. 

945.  —  Géographie  historique  et  descriptive  (Bull,  de),  Comité 
des  travaux  historiques  et  se.  ;  années  1886  à  1898  inclus. 

—  in-8°,  complet  (Don  du  Ministre  de  11.  P.). 

943.  —  Historique  et  littéraire  (Le  Carnet;,  revue  mensuelle, 
rétrospective  et  contemporaine  ;  dir.  :  comte  Fleury  ; 
année  1899  complète  (2"  an.);  année  1900,  15  janv.; 
15  févr.  ;  15  mars;  Paris,  in-S».  —Extraits  :  Journal  d'un 
volontaire  du  10'=  bataillon  en  1792,  1  in-8°,  27  p.,  1898. 

—  Guillois  (Antoine),  Le  duc  d'Aumale,  2  exempl. 
in-8°,  24  p.,  1898  (Echange). 

951.  —  Hospice  mixte  (Uni  avant  la  Révolution.  —  L"Hôtel-Dieu 
de  Chûteaudun,  —  par  A.  Lamoureux,  médecin  aide- 
major  au  !'='■  rég'  de  chasseurs  à  cheval.  Paris,  1900; 
in-8°,  31  p.  (Don  A.  Lamoureux). 

947.  —  Jordell  (D.).  —  Répertoire  bibliographique  des  principales 

/{^i'?/e,s  françaises  pour  l'année  1898;  2'-  an.  ;  Paris, 
1900  ;  in-80,  XI  --272  —  VI  p.  {Echangea. 

134.  —  Lastegrie  .R.  de  .  —  Bibliographie de'à  travaux  historiques 


-^  284  — 

et  scientifiques  publiés  par  les  Sociétés  Savantes  de  la 
France,  t.  III,  2"'<=  livraison,  in-4°  {Don  du  Ministre  de 
ri.  P.). 

942.  —  Lyon  (Bull,  liist.  du  diocèse  de)  ;  dir.  :  abbé  J.-B.  Martin, 
!■•''  an.,  Ro  2;  mars  et  avril  1900  ;  in-8«,  56  p.  {Don  J.- 
B.  Martin). 
64.  —  Manuscrits  des  Bibliothèques  publiques  de  France  (Cata- 
logue général).  —  Paris.  —  Bibliothèque  de  V Arsenal; 
t.  VIII.  Histoire  de  la  Bibliothèque,  —  in-S»  {Don  du 
Ministre  de  ri.  P.). 
73.  —  Manuscrits  des  Bibliothèques  publiques  de  France  (Cata- 
logue général  des  —  Départements  —  t.  XXX  {Lijon, 
2  in-8°)  ;  t.  XXXIII  {Besançon),  t.  II,  l'«  partie,  in-8»)  ; 
t.  XXXV  {Carpentrns),  t.  II,  1  in-8°  {Don  du  Ministre 
de  ri.  P.). 

Toi.  —  Orléanais  (Société  archéologique  et  historique  de  1'), 
Bulletin  ;  t.  XII,  n»  166,  2"  trim  de  1899,  in-8»  {Echange). 

772.  —  Ouest  (Bull,  do  la  Soc.  des  Antiquaires  de  F),  Poitiers, 
4«  trim.  de  1899  ;  2°  série,  t.  XX;  in-8»  {Echange). 

949.  —  Progrès  d'Eure-et-Loir,  journal  :  n«*  1733  à  1736,  mars  1900 
{Echange). 

727.  —  Revue  des  Sociétés  Sayanies  des  Dépai'tements^—i"  série, 

t.  III  (mai,  juin  1866),  t.  VIII  (août,  septembre  1868), 
t.  X  (nov.  déc.  1869)  ;  —  5'  série,  t.  I  (juin  1870),  t.  II 
(oct.,  nov.,  déc.  1870),  t.  IV  (sept.,  oct.  1872),  t.  VII 
(janv,,  févr.,  mai,  juin  1874),  t.  VIII  (sept.,  oct.,  nov., 
déc.  1874)  ;  —  6«  série,  t.  I  (janv.,  févr.  187S),  t.  III 
(mai,  juin  1876);  —  7«  série,  t.  I  (!''%  2%  3-^  livr.  1879), 
t.  V  —  in-8o  {Don  du  Ministre  de  VI.  P.). 

728.  —  Revue  des  Sociétés  Savantes  —  Sciences  mathématiques, 

physiques  et  naturelles  ;  —  2*=  série,  t.  I,  II,  III,  IV,  V, 
VI,  VII,  VIII,  IX,  X,  XI  ;  -  3"  série,  t.  I,  II,  III  ;  — 
table  générale  —  in-8"  {Don  du  Ministre  de  VI.  P.). 

944.  —  Sociales  (Bull,  du  Comité  des  travaux  hist.  et  scient.  — 
Section  des  Sciences  P^conomiques  et)  —  Séances, 
rapports,  mémoires  aux  Congrès  des  Sociétés  Savantes, 
années  1893  à  1898  —  in-8°  ;  complet  (Don  du  Ministre 
de  VI.  P.). 

769.  —  Touraine  (Bulletin  de  la  Soc.  archéologique  de  la),  t.  XII, 
2«  partie,  l'''"  trim.  de  1900,  —  et  fascicule  supplémen- 
taire (Mémoires,  t.  39),  in-8°  {Echange). 

79b.  —  Vitry-le-François  (Soc,  des  se.  et  arts  de),  t.  XX,  1900, 
in-8°  (Echange). 


-  285  — 

SÉANCE  DU  10  MAI  1900 
Président  :  M.  Roger  Durand.  —  M.  Chamberland,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Roger  Durand,  abbé  Sainsot, 
Appay,  Balandra,  Bernier,  Bonvallet,  Bourdel,  Buisson, 
Buisson  Gabriel,  Brosseron,  Chamberland,  Champagne, 
Denis,  Denisart,  Denos,  Doré-Bonvallet,  Escoffler,  Gabriel, 
Gérondeau,  Germond,  Lehr,  Lorin,  Maugars,  Mayeux,  de 
Mianville,  Charles  Petrot,  Piébourg,  D""  Robin,  Robinet, 
Truphème,  abbés  Guillon,  Langlois,  Métais,  Vaurabourg. 

Excusés  :  MM.  Dauzat,  Diogène  Lelong,  Mouton. 

Présentation  de  nouveaux  membres. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  longue  liste  de  dons 
faits  par  M.  l'abbé  Crancée  et  le  remercie  de  sa  générosité. 
Il  remercie  également  plusieurs  autres  donateurs. 

M.  le  Président  annonce  que  les  nouveaux  statuts  ont  été 
approuvés  par  le  Gouvernement  sans  modification  aucune  et 
il  donne  lecture  de  la  lettre  de  M.  le  Ministre. 


MINISTÈRE  REPUBLIQUE    FRANÇAISE 

de  

l'instruction  publique 
et  des 
BEAUX -ARTS  DECRET 

Cabinet 

Le  Président  de  la  République  Française,  sur  le  Rapport 
du  Ministre  de  rinstruction  publique  et  des  Beaux-Arts  ; 

Vu  la  délibération  de  TAssemblée  générale  de  la  Société 
Archéologique  d'Eure-et-Loir,  en  date  du  2  mars  1899; 

Vu  le  projet  de  statuts  nouveaux; 


—  286  — 

Vu  le  décret  du  4  juillet  1868  qui  a  reconnu  d'utilité 
publique  la  Société  et  approuvé  les  Statuts  y  annexés  ; 

Vu  l'avis  de  M.  le  Préfet  d'Eure-et-Loir,  en  date  du 
24  mai  1899  ; 

La  Section  de  l'Intérieur,  des  Cultes,  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts  entendue  ; 

Décrète  : 

Article  P^  —  Sont  approuvés,  tels  qu'ils  sont  annexés  au 
présent  décret,  les  Statuts  nouveaux  de  la  Société  Archéolo- 
gique d'Eure-et-Loir. 

Art.  II.  —  Le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts  est  chargé  de  l'exécution  du  présent  décret. 

Fait  à  Paris,  le  25  avril  1900. 

Siffué:  Emile  LOUBET. 

Pour  le  Président  de  la  République  : 

Le  Ministre  de  l'Instructiou  publique  et  des  Beaux-Arts, 

Siffiié  :  G.  LE  Y  GUES. 

Pour  ampliation  : 
Le  Chef  de  bureau  adjoint  au  Cabinet. 

A.  MALLET. 

(Sceau) 

M.  le  Bibliothécaire  annonce  que  la  Société  a  reçu  une 
centaine  d'ouvrages  nouveaux,  parmi  lesquels  il  signale  les 
Affiches  cliavlraines,  les  Catalugues  des  Ai^chives  nationales, 
les  publications  du  Musée  Guimet,  la  Calliédralede  Huysmans, 
le  tirage  à  pai^t  des  articles  sur  le  Portail  royal,  etc. 

M.  Mayeux  donne  lecture  d'un  savant  travail  sur  le  portail 
et  les  clochers  de  la  façade  occidentale  de  la  Cathédrale  de 
Chartres  et  il  communique  des  plans  et  des  photographies. 
M.  l'abbé  Métais  pose  des  objections;  MM.  Piébourg,  Lehr, 
Sainsot,  présentent  diverses  observations.  M.  Mayeux  dit  qu'il 
espère  trouver  de  nouveaux  arguments  en  faveur  de  ses 
conclusions  et  porter  la  conviction  dans  tous  les  esprits. 
M.  le  Président  lui  adresse  les  plus  vifs  remerciements. 


—  287  — 

M.  Frédéric  Maugars  lit  une  coiuinuiiication  sur  les  l'uuilles 
dp  Chartùinvilliers;  M.  Tabbc  Guillon,  un  rapport  sur  les 
fouilles  faites  à  Y ALhayc-dc-f  Eau  ;  M.  le  Président  donne  lec- 
ture du  rapport  de  M.  Rousseau-Renyoizé  sur  les  fouilles 
faites  à  Marchéville.  Des  remerciements  sont,  adressés  aux 
auteurs  de  ces  travaux  intéressants  qui  sont  renvoyés  à  la 
Commission  do  publication. 

M.  le  Président  rappelle  qu'un  de  nos  confrères,  M.  Tous- 
saint, a  été  victime  de  l'accident  de  chemin  de  fer  arrivé  à 
Chaville.  Il  se  fait  l'interprète  des  regrets  de  la  Société  et  il 
adresse  à  M'""  Toussaint  et  à  M.  Emmanuel  Toussaint  les 
condoléances  de  tous  les  membres  de  VAssemblée. 

M.  le  Président  communique  la  lettre  de  M.  le  D""  Gillard 
(deSuresnos),  qui  appelle  l'attention  de  la  Société  sur  Véglise 
Saint- André.  M.  Gillard  développe  les  raisons  pour  lesquelles, 
à  son  sens,  nous  devrions  nous  v  installer.  Plusieurs 
membres  font  observer  que  des  dépenses  énormes  seraient 
nécessaires  et  que  le  quartier  est  encore  moins  favorable 
que  celui  de  la  Porte-Guillaume.  Tout  le  monde  du  reste 
s'accorde  à  dire  que  l'église  Saint-André  est  un  précieux 
monument  historique  à  la  conservation  duquel  la  Société 
continue  à  porter  le  plus  vif  intérêt. 

M.  l'abbé  Métais  reprend  en  la  développant  une  proposi- 
tion quil  ;i  déjà  présentée  à  la  séance  de  janvier.  Il  dit  que 
la  Société  ne  trouvera  jamais  une  installation  préférable  à 
celle  que  fourniraient  les  Greniers  de  Lorns.  Cette  proposi- 
tion, motivée  avec  une  force  et  une  conviction  communi- 
catives,  est  prise  immédiatement  en  considération,  et  une 
Commission  d'études  est  formée.  Elle  comprend  :  MM.  Roger 
Durand,  Dauzat,  abbé  Métais,  Denisart,  Lorin,  Mayeux. 
Armand  Mouton,  Rousseau- Renvoizé,  Chamberland. 


Le  Secrétaire  donne  lecture  d'une  note  de  notre  confrère 
M.  Renouf  sur  les  horloges  de  lu  Cathédrale  :  la  compétence 
technique  de  l'auteur  donne  ;i  cette  communication  un 
intérêt  tout  particulier. 

M.  Denos  communique  le  renseignement  suivant,  à 
propos  de  la  note  I  do  la  page  2.'U  du  t.  X  de  nos  /'roeè^- 


—  288  — 

Verbaux  :  «  Le  canal  dont  il  s'agit  avait  son  origine  aux 
Moulins-Neufs,  communes  de  Saint-Prest  et  de  Jouy,  et  son 
embouchure  aux  Gâtineaux,  commune  d'Armenonville-les- 
Gâtineaux.  Dans  son  parcours,  toujours  assez  rapproché  de 
l'Eure,  puis  de  la  Voise,  et  dont  le  tracé  affecte  la  forme 
d'un  V  renversé,  il  traversait  ou  longeait  Jouy,  Le  Breuil, 
Dionval,  Saint-Piat,  Mévoisins,  Chimay,  L'Orme-Hâlé,  qu'il 
ne  dépassait  guère,  puis,  changeant  de  direction,  Yerme- 
nonville.  Boigneville,  Coudray  et  Bailleau-sous-Gallardon. 
Ces  nouvelles  indications  sont  tirées  d'une  carte  des  envi- 
rons de  Maintenon  «  dédiée  au  Roy  »,  dépendant  des  remar- 
quables collections  de  notre  obligeant  collègue,  M.  Georges 
Champagne  ». 

M.  le  Président  signale  les  innombrables  Circulaires  pro- 
voquées par  les  Congrès  de  l'Exposition.  Il  appelle  l'attention 
sur  Y  Ecole  internationale  de  l'Exposition,  qui  rendra  des 
services,  malheureusement  payés  un  peu  cher. 

M.  l'abbé  Sainsot  demande  oii  en  est  l'organisation  du 
fJongrès  national  archéologique.  M.  le  Président  apporte  des 
renseignements  qui  donnent  à  l'Assemblée  la  satisfaction  la 
plus  complète.  M.  l'abbé  Métais  demande  si  les  membres  de 
la  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir  doivent  payer  la 
cotisation  de  10  francs  pour  être  membres  du  Congrès 
national.  M.  le  Président  dit  qu'il  prendra  des  informations 
auprès  de  M.  de  Marsy. 

Lecture  d'une  lettre  de  M.  Raoul  Bonnet  qui  déclare 
se  «  faire  un  plaisir  et  un  devoir  »  de  donner  à  la  Société 
tous  les  renseignements  désirables  sur  les  autographes  et  do- 
cuments susceptibles  de  nous  intéresser.  M.  le  Président 
adresse  à  ^L  Bonnet  les  plus  vifs  remerciements. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


289  — 


STATUTS 


1—  BUT    ET    COMPOSITION     DE     L'ASSOCIATION 

Article  P"'.  —  La  Société  Archéologique  d'Eiire-et-Loir, 
fondée  en  1856,  et  reconnue  comme  établissement  d'utilité 
publique  par  décret  en  date  du  4  juillet  1868,  est  placée  sous 
l'autorité  du  Ministre  de  l'Instruction  publique. 

Elle  a  pour  but  la  recherche,  l'étude  et  la  conservation  des 
monuments  et  documents  historiques  existant  dans  le  dépar- 
tement. 

Elle  étend  ses  travaux  aux  sciences,  à  la  littérature  et  aux 
beaux-arts. 

Elle  s'interdit  toute  discussion  politique  et  religieuse. 

Son  siège  est  fixé  à  Chartres, 

Art.  II.  —  Les  moyens  d'action  de  la  Société  sont  la  publi- 
cation des  Procès-Verbaux  de  ses  séances  et  celle  des 
Mémoires  dans  lesquels  sont  insérés  les  travaux  acceptés  par 
sa  Commission  de  publication. 

La  Société  peut  également  éditer  d'anciens  manuscrits. 

Nul  travail  précédemment  imprimé  ne  doit  être  inséré 
dans  les  Mémoires. 

Toutefois,  dans  certains  cas,  elle  peut  réimprimer  d'an- 
ciens ouvrages. 

Ces  publications  de  manuscrits  et  d'anciens  ouvrages,  en 
raison  de  leur  importance,  ne  peuvent  se  faire  qu'en  vertu 
d'une  autorisation  spéciale  donnée  par  la  Société  en  assem- 
blée générale. 

Tous  les  ouvrages  déposés  dans  les  Archives  de  la  Société 
pourront  être  publiés  par  elle  quand  l'auteur  n'aura  pas 
consigné  son  opposition  sur  le  manuscrit. 

Art.  III.  —  La  Société  se  compose  de  membres  dhonneur. 
Tome  ïi,  P.-V.  M 


—  200  — 

de  membres  honoraires ,  de  membres  perpétuels ,  de  membres 
titulaires  et  de  membres  correspondants. 

Pour  être  admis  membre  titulaire  ou  membre  correspon- 
dant, le  candidat  doit  être  présenté  au  Bureau  par  deux 
Sociétaires:  le  Bureau  décide  l'admission  au  scrutin  secret. 

Les  membres  titulaires  paient  une  cotisation  annuelle  de 
10  francs. 

Cette  cotisation  est  réduite  à  5  francs  pour  les  Desservants 
et  les  Instituteurs. 

Les  membres  correspondants  ne  sont  point  assujettis  à 
cette  cotisation. 

Tout  sociétaire  peut  devenir  membre  perpétuel  en  versant 
une  somme  de  trois  cents  francs. 

Art.  IV.  —  Tout  membre  de  la  Société  qui  sera  plus  de 
deux  ans  sans  verser  la  cotisation  pourra  être  déclaré 
démissionnaire.  La  décision  sera  prise  par  le  Bureau,  à  la 
majorité  absolue  de  ses  membres. 

Art.  V.  —  Sont  de  droit  présidents  d'honneur,  s'ils  font 
partie  de  la  Société  :  M.  le  Préfet  d'Eure-et-Loir,  Ms^""  l'Èvêque 
de  Chartres  et  M.  le  Maire  de  la  Tille  de  Chartres. 

Sont  également  de  droit  membres  d'honneur  sous  la 
même  réserve  :  M.  le  Vice-Recteur  de  l'Académie  de  Paris 
et  M.  l'Inspecteur  d'Académie  en  résidence  à  Chartres. 

Art.  VI.  —  Les  membres  titulaires  que  leur  âg-e  empêche- 
rait de  prendre  une  part  active  aux  travaux  de  la  Société, 
ou  qui  lui  auront  rendu  des  services  éminents,  pourront,  par 
délibération  spéciale  du  Bureau,  être  nommés  membres 
honoraires. 

2.  -  ADMINISTRATION    ET  FONCTIONNEMENT 

Art.  VII.  —  La  Société  est  adnnnistrée  par  un  Bureau 
composé  de  dix  membres  élus  par  l'Assemblée  générale  : 

Un  Président  élu  pour  trois  ans  et  qui  n'est  pas  immédia- 
tement rééligible  à  cette  fonction  ; 

Trois  Vice-Présidents ,  un  Secrétaire ,  deux  Vice-Secré- 
taires,   un    Bibliothécaire-Archiviste,    un    Conservateur  du 


—  291  — 
Musée  et  un  Trésorier,  élus  également  pour  trois  ans,  mais 
toujours  rééligibles. 

Le  Bureau  est  assisté  d'une  Commission  de  publication 
élue  pour  trois  ans  par  la  Société  dans  la  séance  ordinaire 
qui  suit  l'élection  du  Bureau. 

Art.  VIII.  —  Les  élections  du  Bureau  et  de  la  Commission 
de  publication  sont  faites  au  scrutin  secret.  Les  membres 
absents  ont  le  droit  de  prendre  part  au  vote  en  envoyant 
leur  bulletin  dans  une  enveloppe  contresignée  et  cachetée. 
Le  Président  ouvre  cette  enveloppe  en  présence  de  l'Assem- 
blée, constate  la  signature  et  dépose  le  bulletin  dans  l"urne 
après  pointage  nominal  du  votant. 

Les  élections  ont  lieu  au  scrutin  de  liste,  à  la  majorité 
relative. 

La  qualification  de  Président  est  seule  spécifiée  sur  le 
bulletin  de  vote. 

Les  neuf  membres  qui ,  en  dehors  du  Président  élu , 
obtiennent  le  plus  grand  nombre  de  voix  constituent  le 
Bureau. 

Le  Bureau  élit  au  scrutin  secret  les  titulaires  de  ses  diffé- 
rentes fonctions  en  dehors  de  celles  de  Président. 

Art.  IX.  —  En  cas  de  vacance,  par  suite  de  décès  ou 
démission  d'un  membre  du  Bureau,  il  est  pourvu  à  son  rem- 
placement, par  la  Société,  en  séance  ordinaire.  Les  pouvoirs 
du  membre  ainsi  élu  expirent  avec  ceux  du  Bureau. 

Art.  X.  —  Toutes  les  fonctions  de  membre  du  Bureau  et 
de  la  Commission  de  publication  sont  gratuites. 

Art.  XI.  —  La  Société  tient,  autant  que  possible,  ses 
séances  ordinaires  le  premier  jeudi  de  cliaque  mois,  à  trois 
lieures. 

Ses  délibérations  sont  prises  à  la  majorité  des  membres 
présents. 

Il  est  tenu  de  chaque  séance  un  procès-verbal  signé  par  le 
Président  et  le  Secrétaire. 

Les  membres  correspondants  prennent  part  aux  délibéra- 
tions, mais  ne  peuvent  voter  sur  les  questions  de  finances. 


_   292  

Art.  XII.  —  L'Assemblée  générale  se  réunit  chaque  année , 
dans  le  courant  de  janvier,  sur  convocation  spéciale. 

Elle  entend  les  rapports  sur  la  gestion  du  Bureau ,  sur  la 
situation  financière  et  morale  de  l'Association. 

Elle  approuve  les  comptes  de  l'exercice  clos,  vote  le 
budget  de  l'exercice  suivant,  délibère  sur  les  questions  mises 
à  l'ordre  du  jour  et  approuve  la  liste  définitive  des  membres 
titulaires  de  l'année,  arrêtée  avant  la  réunion. 

Le  rapport  annuel  et  les  comptes  sont  adressés,  chaque 
année,  à  tous  les  membres,  au  Préfet  du  département,  au 
Ministre  de  l'Intérieur  et  au  Ministre  de  l'Instruction  publique. 

Art.  XIII.  —  Indépendamment  de  l'Assemblée  générale  et 
de  ses  réunions  ordinaires,  la  Société  tient  des  séances 
publiques  à  Chartres  et  en  dehors  de  Chartres. 

Art.  XIV.  —  Les  dépenses  sont  ordonnancées  par  le  Pré- 
sident. L'Association  est  représentée  en  justice  et  dans  tous 
les  actes  de  la  vie  civile  par  le  Président. 

Le  représentant  de  la  Société  doit  jouir  du  plein  exercice 
de  ses  droits  civils. 

Art.  XY.  —  Les  délibérations  ordinaires  de  la  Société, 
relatives  aux  acquisitions,  échanges  et  aliénations  d'immeu- 
bles, aliénations  de  biens  dépendant  du  fonds  de  réserve, 
prêts  hypothécaires ,  emprunts,  constitutions  d'hypothèques 
et  baux  excédant  neuf  années  ne  soni  v.ilables  qu'après 
l'approbation  par  l'Assemblée  générale. 

Art.  XVI.  —  Les  délibérations  <u'dinaires  de  ki  Société, 
relatives  k  l'acceptation  des  dons  et  legs,  les  délibérations 
de  l'Assemblée  générale  relatives  aux  acquisitions  et 
échanges  d'immeubles,  aliénations  de  biens  dépendant  du 
fonds  de  réserve  et  prêts  hypothécaires  ne  sont  valables 
qu'après  l'approbation  du  Gouvernement. 

3.    —    RESSOURCES    ANNUELLES    ET    FONDS    DE    RÉSERVE 

Art.  XVII.  —  Les  ressources  annuelles  de  la  Société  se 
composent  : 
1°  Des  cotisations  et  souscriptions  de  ses  membres  ; 


—  208  — 

2°  Des  subventions  qui  pourronl  lui  dru  accordées; 
3°  Du  produit  des  ressources  créées  à  titre  exceptionnel 
et,  s'il  y  a  lieu,  avec  l'agrément  de  rautorité  compétente; 
4"  Enfin  du  revenu  de  ses  biens  et  valeurs  de  toute  nature. 

Art.  XVllI.  —  Le  fonds  de  réserve  comprend  : 

1°  Une  première  dotation  de  neuf  mille  francs  ; 

2°  Le  dixième  du  revenu  net  des  biens  meubles  et  immeu- 
bles de  la  Société  ; 

3°  Les  sommes  versées  pour  le  rachat  des  cotisations  ; 

4"  Le  produit  des  libéralités  autorisées  sans  affectation 
spéciale. 

Art.  XIX.  —  Le  fonds  de  réserve  est  placé  en  rentes  nomi- 
natives sur  l'État  ou  en  obligations  nominatives  de  chemins 
de  fer  dont  le  minimum  d'intérêt  est  garanti  par  l'État. 

Il  peut  également  être  employé  en  acquisition  d'immeubles , 
pourvu  que  ces  immeubles  soient  nécessaires  au  fonctionne- 
ment de  la  Société,  ou  en  prêts  hypothécaires,  pourvu  que  le 
montant  de  ces  prêts  réuni  aux  sommes  garanties  par  les 
autres  inscriptions  ou  privilèges  qui  grèvent  l'immeuble  ne 
dépasse  pas  les  deux  tiers  de  sa  valeur  estimative. 

4.    —    MODIFICATION    DES   STATUTS    ET    DISSOLUTION 

Art.  XX.  —  Aucun  changement  aux  statuts  ne  peut  avoir 
lieu,  si  la  proposition  n'en  est  faite  par  tous  les  membres  du 
Bureau  ou  signée  par  le  dixième  des  membres  titulaires.  La 
discussion  aura  lieu  dans  une  Assemblée  générale,  sur  convo- 
cation spéciale,  et  les  modifications. devront  être  adoptées  à 
la  majorité  des  deux  tiers  des  membres  présents. 

Dans  cette  question ,  comme  dans  toutes  celles  qui  peuvent 
entraîner  des  dépenses  importantes  et  non  prévues  au  budget , 
notamment  celles  prévues  à  l'article  XVI,  la  décision  ne  sera 
valable  qu'autant  que  le  dixième  au  moins  des  membres 
titulaires  de  la  Société  seront  présents  à  la  séance. 

A  une  seconde  convocation ,  s'il  y  a  lieu ,  la  décision  pourra 
être  prise  ,  quel  que  soit  le  nombre  des  membres  présents. 

Art.  XXI.  —  L'Assemblée  générale  appelée  à  se  prononcer 
sur  la  dissolution  de  la  Société  et  convoquée  spécialement 


—  294  — 

à  cet  effet,  doit  comprendre,  au  moins,  la  moitié  phisun  des 
membres  en  exercice.  Si  cette  proportion  n'est  pas  atteinte, 
l'Assemblée  est  convoquée  de  nouveau,  mais  à  quinze  jours 
au  moins  d'intervalle ,  et  cette  fois  elle  peut  valablement 
délibérer  quel  que  soit  le  nombre  des  membres  présents. 
Dans  tous  les  cas,  la  dissolution  ne  peut  être  votée  qu'à  la 
majorité  des  deux  tiers  des  membres  présents. 

Art.  XXII.  —  En  cas  de  dissolution  ou  en  cas  de  retrait 
de  la  reconnaissance  de  la  Société  comme  établissement 
d'utilité  publique ,  l'Assemblée  générale  désigne  un  ou  plu- 
sieurs commissaires  chargés  de  la  liquidation  des  biens  de 
l'Association. 

Sa  délibération  est  adressée  sans  délai  au  Ministre  de  l'In- 
térieur et  au  Ministre  de  l'Instruction  publique. 

Si  la  Société  cessait  d'exister,  les  registres,  titres,  papiers, 
mémoires,,  livres,  objets  d'art  et  biens  de  toute  nature 
seraient  remis  entre  les  nuiins  de  l'administration  municipale 
de  la  ville  de  Chartres^  pour  être  répartis  entre  la  Biblio- 
thèque et  le  Musée  de  cette  ville. 

Dans  le  cas  où ,  l'Assemblée  générale  n'ayant  pas  pris  les 
mesures  indiquées,  un  décret  interviendrait  pour  y  pouvoir, 
les  détenteurs  des  fonds,  titres,  livres  et  archives  apparte- 
nant à  l'Association  s'en  dessaisiront  valablement  entre  les 
mains  du  commissaire  liquidateur  désigné  par  ledit  décret. 

Art.  XXIII.  —  Les  délibérations  de  l'Assemblée  générale 
prévues  aux  articles  XX,  XXI  et  XXII  ne  sont  valables 
qu'après  l'approbation  du  Gouvernement. 

5.    —    RÈGLEMENT    INTÉRIEUR    ET    SURVEILLANCE 

Art.  XXIV —  Un  règlement,  adopté  par  l'Assemblée  géné- 
rale et  approuvé  par  le  Ministre  do  l'Intérieur ,  après  avis  du 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  arrête  les  conditions  de 
détail  propres  à  assurer  l'exécution  des  présents  statuts.  Il 
peut  toujours  être  modifié  dans  la  même  forme. 

Art.   XXV.  —  Le  Ministre  de  l'Instruction  publique  aura 


—  205  — 

le  (Iruit  de  l'aire  visiter  par  ses  délégués  les  ('iablisseiiient.s 
fondés  par  la  Société  et  de  se  faire  rendre  compte  de  leur 
fonctionnement. 

Vu  H  la  Section  de  rintérieur,  le  28  mars  1900. 

Le  Utipportfiir, 
Signé:  F.  Chapsal. 

Vus  et  approuvés  pour  être  annexés  au  décret  du  25  avril  1 000. 

Paris  le  25  avril  1900. 

Le  Mi  ni  sir  f  dr  l' Insli  action  publique 
et  des  Beaux  Arts. 

Signé  :  G.  Leygues. 

Pour  ampliation  : 
Le  Chef  de  Bureau  adjoint  au  Cabinet, 
(Sceau)  A.  Mallet. 


REGLEMENT  INTERIEUR  ET  SURVEILLANCE 


1.- ATTRIBUTIONS  PARTICULIÈRES  DES  MEMBRES  DU  BUREAU 

Article  P'.  —  Le  Président  reçoit  la  correspondance, 
signe  les  bons  à  tirer,  règle  Tordre  du  jour  des  séances  et 
autorise  les  lectures  :  il  renvoie  à  la  Commission  de  publi- 
cation celles  de  ces  lectures  qui  lui  paraissent  de  nature  à 
motiver  l'intervention  de  celle-ci. 

Art.  II.  —  Le  Secrétaire  rédige  le  procès-verbal  de  chaque 
séance,  surveille  l'impression  des  publications  et  leur  distri- 
bution. 

Au  nom  du  Président,  il  convoque  k  chaque  séance  tous 
les  membres  de  la  Société. 

Art.  III.  —  Le  Bibliothécaire-Archiviste,  qui  a  la  garde  de 
la  Bibliothèque  et  des  Archives  conservées  au  siège  de  la 
Société ,  communique  sur  place  aux  membres  de  la  Société 
les  manuscrits  qu'ils  désirent   consulter;    il  leur   délivre, 


—  206  — 

contre  récépissé,  les  livres  dont  ils  demandent  communi- 
cation, pour  nn  temps  qui  ne  pourra  excéder  trois  mois. 

Il  tient  au  courant  l'inventaire  et  le  catalogue  méthodique 
et  alphabétique  des  livres ,  papiers  et  ouvrages  formant  les 
archives  de  la  Société. 

Art.  IV.  —  Le  Conservateur  du  Musée  a  la  garde  des  objets 
qui  le  composent.  Il  communique  sur  place,  aux  membres  de 
la  Société,  les  objets  que  ceux-ci  désirent  consulter. 

11  tient  au  courant  l'inventaire  et  un  catalogue  méthodique 
et  alphabétique. 

Art.  V.  — Le  Trésorier  est  dépositaire  des  titres  de  rentes 
ainsi  que  des  médailles  obtenues  par  la  Société. 

Il  contrôle  les  registres  de  réserve  des  volumes  et  fascicules 
])ubliés  par  la  Société,  vérifie  les  sorties  ainsi  que  les  rentrées 
correspondantes. 

2.   —   COMMISSION    DE    PUBLICATION 

Art.  VI.  —  Une  Commission  de  publication,  composée  de 
onze  membres,  dont  font  partie  de  droit  M.  l'Inspecteur 
d'Académie ,  le  Président  et  le  Secrétaire  de  la  Société ,  est 
chargée  d'examiner  les  manuscrits  déposés.  Aucune  publi- 
cation n'est  faite  sans  son  autorisation. 

Elle  choisit  son  Secrétaire  parmi  les  huit  membres  élus. 

Celui-ci  enregistre  les  entrées  et  sorties  des  manuscrits  et 
des  épreuves  et  consigne  sur  un  registre  les  décisions  de  la 
Commission.  Il  est  chargé  des  convocations. 

En  cas  de  vacance  de  l'un  des  membres  de  la  Commission 
de  publication ,  il  est  pourvu  à  son  remplacement  par  le 
Bureau. 

Art.  MI.  —  La  Commission  de  publication  est  responsable 
de  l'exécution  matérielle  de  tout  ce  qui  est  publié  sous  le 
sceau  de  la  Société  :  éditions  de  manuscrits,  réimpressions, 
etc. 

Elle  est  juge  de  la  forme  à  donner  aux  publications  et  de 
leur  opportunité,  dans  les  limites  prévues  par  le  budget. 

Elle  estappelée  à  statuer,  pour  chaque  travail  d'impression. 


—  297  — 

en  dehors  des  Procès-Verbaux  et  des  Mémoires,  sur  le  chiffre 
de  tirage  et  le  marché  à  intervenir  avec  l'imprimeur. 
Elle  surveille  la  mise  en  vente  des  ouvrages  de  la  Société. 

Art:  VIII.  —  La  Commission  se  réunit  avant  et  après 
chacune  des  séances  de  la  Société  et  toutes  les  fois  qu'il  y  a 
utilité. 

Ses  décisions  relatives  ii  l'examen  des  nicinuscrits  sont 
l)rises  au  scrutin  secret  et  à  la  majorité  absolue  des  membres 
présents. 

Le  Rapporteur,  nommé  au  scrutin  secret,  doit,  autant  que 
possible  dans  le  mois ,  produire  par  écrit  ses  conclusions  et 
rendre  le  manuscrit  coté  et  paraphé. 

La  Commission  procède  alors  au  vote  pour  décider  :  le 
nmnuscrit  sei'èt  piihlit'  Ici  qu'il  est  ;  ou  :  le  manuscrit  sera ,  njin'-s 
les  niodilicntions  siç/imlées  à  l'auteur,  examiné  à  nouveau.  Si  le 
vote,  en  fm  d'examen,  est  favorable,  le  Secrétaire  de  la 
Commission  transmet  le  manuscrit  au  Secrétaire  de  la  Société 
avec  la  mention  :  hon  à  composer  ;  s'il  est  défavorable ,  le 
manuscrit  est  déposé  aux  Archives  de  la  Société. 


3.    —    PUBLICATIONS 

Art.  IX.  —  Tout  manuscrit  remis  à  la  Société  devient  sa 
propriété.  L"auteur  toutefois  peut  le  publier  à  ses  frais,  si  la 
Société  n'entreprend  pas  cette  publication. 

Art.  X.  —  Les  membres  titulaires  reçoivent  chacun  un 
exemplaire  de  toutes  les  publications  de  la  Société. 

Les  membres  correspondants  reçoivent  seulement  les 
Procès-Verbaux.  Ils  n'ont  part  aux  autres  distributions 
qu'autant  qu'ils  acquittent  le  prix  fixé  par  la  Société  pour 
chacune  de  ses  publications. 

Art.  XI.  —  Cependant  (oui  membre  correspondant  aura 
droit  à  un  exemplaire  du  volume  où  aura  été  imprimé  un 
mémoire  fourni  par  lui. 

Art.  XII.  —  L'auteur  d'un  travail  inséré  dans  les  publica- 
tions de   la  Société  a  droit,  aux  frais  de  celle-ci.  sur  sa 


—  298  — 

demande,  à  un  tirage  à  part  de  20  exemplaires  avec  couver- 
ture qui  ne  pourront  être  mis  en  vente. 

Art.  XIII.  —  Aucun  tirage  à  part  exécuté  aux  frais  de 
Fauteur  ne  pourra  être  vendu  avant  la  mise  en  vente  des 
volumes  de  la  Société. 

Art.  XIV.  —  La  Société  correspond  avec  les  autres  Sociétés 
françaises  et  étrangères  dont  les  travaux  peuvent  l'intéresser 
et  fait  avec  elles  des  échanges  de  publications. 


FOUILLES  DE  MARGHEVILLE 

Guidés  par  M.  Cintrât,  propriétaire  k  Marchéville,  M.  Heur- 
tault  et  moi,  nous  avons  visité  les  fouilles  qui  ont  amené  la 
découverte  des  objets  présentés  à  la  Société  à  la  séance  du 
8  février  dernier. 

C'est  en  face  du  hameau  de  Moque-Souris,  commune  de 
Marchéville,  et  sur  la  pente  douce  d'une  vallée,  que  nous 
trouvons  la  carrière  ouverte  par  M.  Cintrât  pour  l'extraction 
des  pierres.  C'était,  à  n'en  pas  douter,  l'emplacement  d'une 
habitation  romaine,  à  proximité  de  la  voie  romaine  se  ter- 
minant à  Magny  (IV  statistique  de  M.  de  Boisvillette)  :  l'em- 
placement était  bien  choisi,  abrité  des  grands  vents,  avec  un 
cours  d'eau  qui  devait  être  alimenté  par  les  étangs  de  Ville- 
bon  et  dont  le  lit  desséché  se  trouve  à  deux  cents  mètres 
de  là  environ. 

Malheureusement  les  résultats  obtenus  sont  bien  minimes  : 
tout  d'abord  les  fouilles  n'ont  été  faites  que  pour  l'extraction 
du  moellon  et  nous  ne  voyons  que  des  amorces  de  fonda- 
tions de  murs  sans  y  trouver  au-dessus  un  appareil  qui 
distingue  facilement  les  maçonneries  romaines. 

Nous  avons  vu,  dans  une  tranchée  un  peu  plus  ouverte, 
une  aire  de  quelques  mètres  carrés  formée  de  béton  de  8  à 
10  centimètres  d'épaisseur,  mais  aucune  mosaïque  ni  aucun 
débris  de  marbre  par  petits  cubes  dont  elle  aurait  dû  être 
faite. 

Poursuivant  nos  recherches,   nous  avons    démoli    deux 


—  209  — 

petits  massifs  de  maçonnerie  dans  lesquels,  à  notre  grand 
étonnement,  nons  avons  trouvé  des  débris  de  tuiles 
romaines,  des  tuiles  entières  même,  noyées  dans  le  mortier 
et  formant  le  massif,  qui  ('tait. ainsi  composé  de  lits  irrégu- 
liers alternés  de  moellons  et  tuiles  romaines  entières  ou 
brisées. 

Nous  n'avons  pu  ajouter  à  ces  documents  que  la  récolte 
de  débris  de  poterie,  tellement  réduits,  qu'il  est  ditficile  de 
leur  assigner  une  forme  première. 

Pour  résumer  nos  impressions,  nous  pourrions  dire  qu'il 
semble  probable  qu'on  se  trouve  en  face  de  vestiges  d'habi- 
tation romaine  détruite  et  dont  les  matériaux  ont  été  utilisés 
postérieurement. 

Les  tranchées,  comme  nous  venons  de  le  dire,  ont  été 
faites  dans  le  but  d'extraire  du  moellon  :  elles  ne  permettent 
pas  d'étendre  bien  loin  les  investigations.  Aussi  émettons- 
nous  le  vœu  que  si  M.  Cintrât,  dans  l'avenir,  trouvait  quelques 
nouveaux  fragments  pouvant  modifier  notre  impression 
première,  la  Société  alloue,  comme  elle  le  fait  en  pareil  cas, 
une  somme  pour  découvrir  un  plus  grand  emplacement. 

Elle  aura  en  M.  Cintrât  un  correspondant  plein  d'initiative 

et  que,  dès  à  présent,  on  ne  saurait  trop  remercier  pour  les 

efforts  qu'il  a  faits  et  sa  participation  aux  découvertes  qui 

nous  intéressent  tant. 

Rousseau-Renvoizé. 


DÉCOUVERTE  D'UN  SARCOPHAGE  EN  PIERRE  A  LÉTHUIN 

Au  mois  de  février  dernier,  un  propriétaire  de  Léthuin, 
croyant  débarrasser  son  champ  d'une  pierre  qui  le  gênait 
pour  labourer  trouvait  un  sarcophage. 

Dans  le  sarcophage,  fait  de  pierre  calcaire,  probablement 
locale,  était  un  squelette  dont  la  tête  manquait  et  il  semble- 
rait que  la  sépulture  n'avait  pas  été  violée,  car  le  sarco- 
phage n'avait  que  l'"60  de  longueur,  et  les  ossements  indi- 
quaient un  homme  de  première  force.  Avec  les  ossements 
étaient  un  anneau  et  une  pièce  de  monnaie. 

Le  propriétaire  du  champ  était  absent  lors  de  mon  pa.ssage 


—  300  — 

à  Léthuin.  Je  n'ai  pu  voir  ces  objets  et,  d'ailleurs,  comme  il 
n'attachait  aucune  importance  à  sa  trouA^aille,  il  avait  réduit 
en  fragments  le  sarcophage  et  il  a  été  impossible  de  le 
reconstituer  depuis. 

Mon  but,  en  faisant  cette  communication,  est  d'attirer  l'at- 
tention de  la  Société  sur  cette  localité  déjà  signalée  par 
M.  Lefèvre  (Annuaires  1848-1849). 

Il  y  a  eu  certainement  un  camp  romain  bordant  la  voie 
romaine  u"  xxv  d'Ablis  à  Allaines  indiquée  par  M.  de  Bois- 
villette  et  utilisée  en  partie  à  notre  époque  pour  la  traversée 
de  Léthuin  à  Sainville. 

On  trouvait,  il  y  a  quelques  années,  dans  l'emplacement 
avoisinant  le  champ  où  a  eu  lieu  cette  dernière  découverte, 
de  nombreux  lits  de  terre  noire  que  l'on  extrayait  comme 
engrais.  En  faisant  ces  déblaiements,  on  a  recueilli  des 
pièces  de  monnaies  romaines  et  débris  de  toute  nature. 

Nous  sommes  là  à  quelques  kilomètres  de  Mérouville  où 

les  vestiges  de  l'occupation  romaine  ont  été  signalés  depuis 

longtemps. 

Rousseau-Renvoizé. 


FOUILLES   A   L'ABBAYE   DE   L^EAU 

(héyi'iev-Mm's   1900). 

La  comtesse  Isabelle  de  rhartres  avait  posé  en  mars  1225 
la  première  pierre  de  l'église  abbatiale  de  l'Abbaye  royale  de 
l'Eau,  consacrée  à  la  Sainte  Vierge,  selon  les  statuts  de  l'ordre: 
et  en  1226,  une  charte  nous  parle  de  cette  église  comme 
déjà  construite.  Elle  fut  si  solide  qu'après  les  incendies  de 
1360  et  1568,  les  moniales  de  l'Eau  purent  bâtir  à  nouveau 
sur  les  anciennes  murailles.  Eu  1791,  elle  fut  démolie:  les 
matériaux  (bois  de  charpente,  pierres  de  taille,  moellon, 
tuiles,  boiseries  même)  vendus  aux  enchères  furent  dispersés 
aux  environs,  et  bientôt  Nicolas  Gosset,  propriétaire,  pouvait 
édifier  une  grange  sur  une  partie  de  l'emplacement  de  la 
susdite  église;  toute  trace  allait  en  être  perdue,,  car  les  an- 
ciens avaient  négligé  de  nous  en  laissser  le  plan.  Chaque 
nouvel  acquéreur,  et  ils  ont  été  nombreux,  faisait  subir  à 


—  301   — 

Tenclos  monacal  des  modifications  variées  et  bizarres,  de 
sorte  que,  sauf  quelques  vieillards,  personne  ne  s'occupait 
plus  de  rantique  monument  qui  pourtant  avait  servi  de 
paroissse  pour  les  hameaux  voisins,  La  A^arenne,  Tachain- 
ville,  Montmureau,  Gouabille.  Il  y  a  quelques  années, 
M.  Baïonna  nous  avait  manifesté  l'intention  de  rétablir  l'an- 
cien couvent  !  Mais  un  krack  épouvantable  étant  survenu 
dans  sa  fortune  au  Brésil,  les  choses  en  restèrent  là.  Or  cette 
année  1900.  le  nouveau  propriétaire,  l'honorable  M.  Chapron, 
ayant  remarqué  l'absence  de  végétation  soit  pour  les  arbres 
soit  pour  le  gazon  dans  la  partie  avoisinant  le  mur  de  sépa- 
tion  entre  les  deux  propriétés,  enjoignit  à  son  jardinier  de 
labourer  le  terrain.  M.  Julien  ne  fut  pas  longtemps  à  recon- 
naître que  la  bêche  et  la  fourche,  continuellement  arrêtées 
par  du  moellon  ou  de  fortes  pierres,  étaient  impuissantes  à 
défoncer  le  terrain  :  c'est  alors  que  les  fouilles  devinrent 
nécessaires,  et  qu'elles  amenèrent  l'heureux  résultat  que  l'on 
sait  :  la  découverte  des  substructions  de  l'église  abbatiale, 
fait  assez  intéressant  pour  que  les  feuilles  publiques  l'aient 
relaté.  Les  premières  recherches  avaient  mis  à  découvert  la 
nef  avec  ses  fondations,  ses  murs  de  clôture  de  plus  d'un 
mètre  d'épaisseur,  ses  piliers  placés  de  5  mètres  en  4  mètres, 
et  dont  la  maçonnerie  à  toute  épreuve  avait  défié  les  meilleurs 
.outils  dos  ouvriers;  déjà  nous  avions  rencontré,  intact  en 
plusieurs  parties,  effondré,  affaissé,  brûlé  ou  disparu  en  cer- 
taines autres,  le  dallage  formé  de  pavés  rouges  de  0,11  x  0,11 
et  0,025  d'épaisseur.  Les  archives  de  Thivars  mentionnaient 
qu'un  seigneur  de  Tachain ville  avait  été  inhumé  dans  l'église 
extérieure,  proche  et  vis  à  vis  de  la  grille  ;  à  l'endroit  précis 
nous  avons  trouvé  un  corps  à  1  m.  50  sous  le  dallage,  mais  le 
caveau  ou  sépulture  a  dû  être  violé,  car  nous  n'avons  vu  ni 
cercueil,  ni  objet  curieux.  Sa  pierre  tombale  fut  retrouvée 
gisante,  mais  hélas,  brisée  et  incomplète  ;  une  autre  pierre 
tombale,  également  mutilée,  représente  une  abbesse  avec  son 
très  riche  costume.  C'est  dans  ces  circonstances  que  la  Société 
eut  la  générosité  de  nous  accorder  un  secours  de  cinquante 
francs  pour  pouvoir  continuer  les  recherches.  Ces  dernières 
furent  assez  heureuses.  En  dépit  de  l'inclémence  du  temps, 
et  de  la  nécessité  où  ils  étaient  de  respecter  de  malheureux 
sapins,  les  ouvriers  poussèrent  vigoureusement  le  travail. 


—  ?,{yj  — 

L'orientation  des  pavés  et  le  symbolisme  chrétien  nous  firent 
opérer  le  sondage  dans  la  partie  avoisinant  à  Test  le  mur  de 
clôture.  Bientôt  un  nouveau  pilier  et  le  mur  de  clôture  nous 
donnèrent  la  certitude  que  nous  étions  encore  dans  l'église. 
D'ailleurs  nous  retrouvions  toujours  les  débris  innombrables 
de  tuiles,  d'ardoises,  de  pierres,  de  fer,  brûlés  et  calcinés 
d'une  façon  intense;  on  eût  dit  la  cendre  encore  chande,  à 
côté  de  pailles  brûlées  !  Les  pavés  (0,105  x  0,105  et  0,02  épais- 
seur) étaient  blancs  et  plus  durs  ;  un  petit  mur  de  séparation 
qui  supportait  un  couloir  permettant  aux  serviteurs  et  per- 
sonnes de  l'abbaye  de  pénétrer  dans  l'enceinte,  et  qui  en 
même  temps  isolait  les  religieux  nous  fit  penser  que  nous 
étions  dans  le  chœnr;  quatre  cadavres  en  furent  exhumés; 
des  plaques  commémoratives  d'abbesses,  y  furent  relevées, 
elles  étaient  sans  nul  doute  appliquées  au  mur.  La  tradition 
était  que  12  marches  servaient  d'escalier  pour  pénétrer  du 
dehors  dans  l'intérieur;  nous  les  avons  découvertes  dans  le 
remblai  qui  entoure  les  cloitres. 

Poussant  plus  ;i  l'est,  l'on  fut  arrêté  par  un  mur  assez 
épais,  probablement  de  l'époque  primitive,  puisqu'il  supporte 
le  dallage  récent  (depuis  1568)  qui  en  cette  partie  extrême 
est  soulevé  de  0'"  25;  nous  sommes  dans  le  sanctuaire.  Il  est 
à  noter  qu'il  ne  forme  pas  abside  ou  rond-point,  mais  un 
pan  coupé  ou  trapèze  avec  pierres  chaînées  à  l'encoignure. 
Appuyée  au  mur  du  fond  était  une  piscine,  dont  les  pierres 
avaient  été  enlevées  ;  nous  n'avons  plus  trouvé  que  l'ouvrage 
de  maçonnerie  construit  avec  du  moellon  déjà  incendié  et 
formant  un  conduit  ayant  1  mètre  de  profondeur,  1  '"  10  de 
circuit  latéral  etO"'  30  de  largeur. 

Voici  les  dimensions  de  l'église  monacale  telles  que  les 
fouilles  actuelles  nous  ont  permis  de  les  établir,  de  concert 
avec  M.  Leloup,  maître  maçon,  qui  dirigeait  les  travaux. 
Largeur  générale,  20  mètres.  Longueur  dans  la  nef,  35'"  50; 
dans  le  chœur,  6  '"  50  ;  dans  le  sanctuaire,  4  '"  80  ;  lon- 
gueur totale  :  46  '"  80.  Nous  ne  parlerons  que  pour  mé- 
moire des  dix  autres  cadavres  que  nous  avons  trouvés  en 
dehors  de  l'église,  car  les  fouilles  ne  se  sont  pas  continuées 
de  ce  côté  :  tous  étaient  tournés  vers  l'est,  pour  la  plupart 
privés  de  cercueil  ;  ils  ont  été  recueillis  avec  respect  et 
inhumés  dans  le  cimetière  de  Ver,  le  15  mars  dernier,  jour 


si  glorieux  pour   Chartres   et   si   funeste   pour   la  banlieue 
sud. 

Comme  objets  curieux,  mentionnons  un  superbe  Christ  en 
cuivre  du  commencement  du  xiip  siècle,  une  croix  d'abbesse, 
un  anneau,  des  morceaux  en  quantité  extraordinaire  de 
verres  peints  des  anciens  vitraux,  de  fer,  de  clous,  etc.,  un 
débris  de  la  cloche,  des  poteries  vertes  fori  nombreuses. 
Cette  église  ayant  été  saccagée  en  1791,  que  pouvait-il  nous 
rester  après  un  tel  vandalisme? 

•Tules  GllLLON,    fUivr   (Ir    Va-. 
25  Mars  1900. 


NOUVEAUX    MEMBRES 

MM.  Bachelrt,   directeur  de   la  sucrerie  de  Béville  ;  [)ré- 
senté  par  MM.  le  docteur  Robin-Massé  et  R.  Durand. 

CouTANCEAU  (Louis),  ingénieur  civil,  rue  de  la  Porte- 
Morard,  28;  par  MM.  Diogène  Lelong  et  Denos, 

Petit,  notaire  ;i  Voves  ;  pai*  MM.  Rousseau- Renvoizé 
et  Y  von. 

Rousseau  (Eugène),  rue  du  Cygne.  0  ;  par  MM.  Denos 
et  Rousseau,  graveur. 

Truphème  (Théodore),  professeur  de  dessin  au  Ij'cée, 
boulevard  de  la  Courtille,  32  ;  par  MM.  Denisart  et 
Chamberland. 


Objets  offerts  à  la  Société   : 

Don  de  M.  l'abbé  Crancée  : 

1.  —  Cliché  de  la  préparation  du  trône  (Paul  Durand;  église 

de  Champhol).  Voir  Mémoires,  tome  IV,  p.  435,  fig.  19. 

2.  —  .Telon  (le  François  de  Raisse,  seigneur  de  la  Hargerie, 

avec  ses  armoiries  :  Bail,  (/ni  intclligil  sup.  egeniïi 
l't  pauperê,  avec  un  Saint  Jean-Baptiste  tenant  une 
brebis  dans  la  main  gauche,  accolé  des  deux  lettres 
L.  I). 


—  mi  — 

3.  —  Jeton  de  Charles  de  Goiizague-Clèves,  duc  de  Nèvers  et 

de  Rethel,  plus  tard  duc  de  Mantoue  et  Montferrat. 

L'avers  porte  Car.  Gonz.  D.  Nev.  et  Reth,  1600,  avec 
le  buste  du  duc. 

Le  revers,  ses  armoiries  avec  «  sup.  princeps  archen- 
sis  ». 

Clèves,  village  sur  la  Meuse,  dans  le  Rethelois, 
appartenait  en  effet  à  Charles  de  Gonzague,  qui  fit 
bâtir  une  ville  importante  sur  son  emplacement  et 
lui  donna  le  nom  de  Charleville,  dérivé  du  sien. 

4.  —  Sceau  du  couvent  de  Bouche-d'Aigre  :  «  S.  Coventi  de 

Buca  Ugrie  (plomb). 

5.  —  Sceau  du  couvent  des  Frères   mineurs  de   Chartres  : 

«  S.  conventus  fr.  minorum  carnotensium  (plâtre). 

0.  —  Sceau  de  Tabbesse  de  l'Eau  (xv''  siècle).  —  Jehanne  de 
la  Praslière.  1400-1500. 

7.  —  Sceau  du  prieur  de  la  Trinité  de  Tyron. 

8  et  9.  —  Bague  et  pièce. 


Ouvrages  reçus  en  Avril  1900. 

868.  —  Académie  (les  Inscriptions  et  Belles  Lettres,  Paris  (Comptes 
rendus)  lOOO,  janv.-févr. .  in-8'^  Don  dii  Ministre  de 
n.  P.. 

818.  —  Alliance  française  iBuUetin  de  l'i  pour  hi  propagation  de 
la  langue...  no79,  iT'-'ann.;  loavril  J900(/)o^;  fj.  Durand). 

97U.  —  Archives  nationales.  —  Répertoires  numériques  des 
Archives  du  Parlement  de  Paris  (série  X),  du  Châtelet 
de  Paris  (série  Y),  de  la  Chambre  des  Comptes  de 
Paris  (série  P),  3  in-i»  [Don  du  Ministre  de  11.  P.). 

779.  —  Aube  (Mémoires  de  la  Société  académique  d  agriculture, 
sciences,  arts  et  belles  lettres  du  département  de  1') 
t.  XXXVl,  (tome  LXIII  de  la  collection).  —  3«  série  ; 
1899  ;  Troyes;  in-8''  (Echange). 

894.  —  Beauceron  de  Paris  (Le),  revue  mensuelle  ;  31,  rue  de 
Rivoh,  in-8°,  n»^  1  bis,  2,  3,  ^,  C,  7,  9,  10,  11,  13,  14,  10, 


—  305  — 

17,  18  (Don  et  échange  de   la    Société  Les   Amis   de   la 
Beauce). 

906.  —  Bénédictine  (Mélangres  d'histoire),  l'"^  et  2"  série  par  dom 

Berlière  ;  publication  de  la  Revue  Bénédictine,  2  in-S» 
{Echa)tge). 

907.  —  Bénédictine  iRevuei,    de    Maredsous    (Belgique);    XVIP 

année,  1899,  et  1900  (janvier  et  avril i,  in-8o    [Echange). 
747.  —  Bibliotlièques  et  des  Archives  pour   1900   (Annuaire   des), 

in-12  {Bon  du  Ministre  de  11.  P.]. 
890.  —  /?o//^//^//rt/^/ I  Analecla),  t.  XIX,  fasc.  I;   Bruxelles,   1900; 

paru  le  31  mars  ;  in-8°  (Echange). 
969.  —  Catalogues  de  libraires  ;  Daragon,  n°  4,  avril  1900  ;  Leroux, 

avril  1900;  Sacquet,  n°  3,  février  1900,  Georges  Rapilly, 

n"  36,  mai  1900.— Joseph  Baër  et  C",  Frankfurt  am  Main, 

Lageiivatalog,  412  idons). 
775.  —  Centre  (Mém.  de  la  Société  des  Antiquaires  dui, Bourges; 

t.  XXIir\  1899,  in-S"  (Echange). 

661.  —  C/zr;/7rt'.';  (Archives  Historiques  du  diocèse  de).  —  Revue 

mensuelle,  direct.  :  abbé  Métais,  6*^  année  ;    n°  64  ;   2o 

avril  1900  ;  in-S"  {Abonnement). 
966.  —  C/if/r/rcs  (^ Journal  de),  63«  année,  n°s  42  à 49,  in-fo  [Echange). 
964.  —  Commerciale  et   industrielle    d'Eure-et-Loir   (Bulletin   de 

r Association]  trimestriel,  t.  IV,  n"^  60  et  61,  janvier  et 

avril  1900  ;  in-8o  (Don  de  l^ Association). 
768.  —  Corréz-e  (Bull,  de  la  Soc.  se.  h.    a.    de  la),    Brive,    tome 

XXII",  l'*^  livr.,  janvier-mars  1900;    in-8o    [Echange). 

662.  —  Danoise   (Bull,   de  la   Soc.i,    n"    i22,   avril    1900;    in-8° 

{Echange). 
955.  —  Ecclésiastique  de  Belgique  (Documents  inédits  pour  servir 

à  l'Histoire),  publiés  par  dom  Berlière,    t.    I,    I    in-8"^  ; 

publication  de  la  Revue  Bénédictine  [Echange}. 
949.   —  Eure-et-Loir  (Le  Progrès  d'j,  journal,  15^  année  ;  n°^  1737, 

1740  à  1747,  1749;  in-f°  [Echange). 
963.  —  Eure-et-Loir  iLa  Croix  d'i,  journal  15"-  année,  n«*  226,  227, 

230,  avec  suppléments,  in-f<J  (Echange). 
973.  —  Goussard   (A.-F.).  —   M.    l'abbé    Ychard...,    biographie; 

Chartres,  1896;  in-8°,  VIH-US  p.  {Don  abbé  Crancée). 
891.  —  Grecques  (Revue  df^s  Etudes),  trimestrielle  ;  t.  XII;  n"  i8- 

50,  juil.,  déc.  1899;    Paris;  in-8°  [Don  du  Ministre   de 

n.  p.). 

959.  —  Guimet  (Annales  du  Musée),  1880  à  1899,  série  in-4";  t.  I 
àlX,  XXIH,  XXV  à  XXIX;  les  tomes  XXVIII  et 
XXIX  contiennent  le  magistral  travail  de  E.  Amélineau: 
Histoire  de  la  sépulture  et  des  funérailles  dans  l'ancienne 

Tome  X,  P.-I.  21 


—  306  — 

Egypte,  avec  nombreuses  vignettes  et  112  planches 
hors  texte,  2  in-4°,  XXII-236  p.,  680  p.  [Bon  du  Ministre 
de  ri.  P.). 

960.  —  Guiniet  (Annales  du  Musée)  1892  à  1899,  série  in-8°, 
bibliothèque  d'études  ;  t.  I  (Regnaud  P.  — le  Rig-Véda), 
t.  III,  Milloué  (L.  de)  —  CofTre  à  trésor  attribué  au 
Shogoun  iyé-yoski  (1838-18o3),  t.  V  et  VI  (Aymonier 

,  K.  —  Voyage  dans  le  Laosi,  t.  VII  (Menant  D.  —  Les 

Parsis),  t.  VIII  (Milloué  (L.  dei.  —  Si-Do-in-Dzouj,  6 
vol.  [Don  du  Ministre  de  l'I.  P.). 

951.  —  Gm/wcï  (Annales  du  Musée),  Bibliothèque  de  vulgarisation, 
série  in-18  ;  1. 1  (Amélineau  E.  —  Les  moines  égyptiens), 
t.  III  (Menant  J.  —  Les  Hétéensi,  t.  IV  (Dumontier  G-. 

—  Les  symboles,  les  emblèmes  et  les  accessoires  du 
culte  chez  les  Annamites),  t.  V  (Menant  J.  —  Les 
Yézidis),  t.  VI  ^Bournais  et  Paulus  —  Le  culte  des 
morts),  t.  VII  (Amélineau  E.  —  Résumé  de  l'Histoire 
de  l'Egypte),  t.  VIII  (Le  bois  sec  refleuri;  roman  coréen), 
t.  IX  (Dareste  R.  —  La  Saga  de  Nialj,  t,  X  (Senart  E. 

—  Les  castes  dans  l'Inde  ;  les  faits  et  le  système),  t.  XI 
(Muller  M.  —  Introduction  à  la  philosophie  Védanta) 
{Don  du  Ministre  de  l'I.  P.). 

962.  —  Guimet  (Catalogue  du  Musée),  3  in-18  ;  par  L.  de  Milloué  ; 

—  introduction...  histoire  des  religions  des  anciens 
peuples  civilisés  ;  Catalogue,  1"  partie  ;  Petit  guide 
illustré  1897  {Bon  du  Ministre  de  11.  P.). 

879.  —  Historiques  (Revue  des  Questions),  34^  an.,  134«  livr.,   !'=■• 

avril  1900,  in-8°  [Abonnement). 
945.  —  Historique  et  descriptive   Bulletin  de  Géographie'  ;   1899, 

n°'  1  et  2  ;  Paris;  in-8°  {Bon  du  Ministre  de  l'I.  P.  . 

967.  —  //o/7/cM/^/«'g  et  viticulture  d'Eure-et-Loir  (Bulletin  de   la 

Société),  t.  XXI,  n"    15,  mars  1900,   in-S»   [Bon   de   la 
Société). 
972.  —  Huysnians  (J.-K.)  —  La  Cathédrale  ;  Paris,   Stock;  1898; 
in-12,  488  p.  {Bon  A.  Gerondeau). 

968.  —  La  Lande  (dej.  —  Connaissance  des  temps  pour   l'année 

commune  1775,  publiée  par  l'ordre  de  l'Académie  des 

sciences.  Paris,  1774,  in-12,  reliure  armoriée  {Bon  abbé 

Crancée). 
781.  —  Langres   Bull,  de  la  Soc.  hist.  et  arch.  de);  t.  IV,  n°  59, 

l<='-  mars  1900  ;  in-8°  {Echange). 
971.  —  Larousse  [Revue  encyclopédique)  n°  277,  8^  année,  24  déc. 

1898  [contient  un  article   de  Huysmans  sur  Liguge   et 


—  307  — 

un  autre  de  Roger  Marx  sur  la  Catlicdrale  de  Huysmans], 

p.  Ii9;j  à  1M2  {Don  A.  Gérmuleau). 
975.  —  Légué  (Emile).  —  Coup  d'œil  général  sur  l'état  des  Missions 

de  la  Communauté  de  S'  Paul  pendant  les  années  1889, 

1890,  1891.  —  Chai  très,  Garnier;  1890  ;  2  p.  in-8»,  XV- 

".6  et  :)7-H(i  p.  (7)0»  abbé  E.  Légué). 
792.  —  Lorraine  iMém.  de  la  Soc.  d'Archéologie  L.  et  du  musée 

historique  Lorrain),  Nancy,    1    in-8"  :    1899,    t.    XLIX 

3''  sér.,  XXVII«  vol.)  [Echange'. 
748.  —  Maine  (Revue  historique  et  archéologique  du),   in-8°,    l. 

XLVI,  1899;  second  semestre  [Echange). 
9b4.  —  Maredsolana   (Analecta),    seu    Monumenta  ecclesiasticœ 

antiquitatis  ex  mss.  codicibus  nunc  primum  édita   aut 

denuû  illustrata;  publication  de  la  Revue  Bénédictine; 

vol.  I.  Liber   comicus    sive    lectionnarius    missse    quo 

Toletana  ecclesia  ante  annos  mille  et  ducentos  utebatur  ; 

vol.  II,  Sancti  Clementis  romani  ad  Corinthios  epistulœ 

versio  latina  antiquissima  ;  vol.  III,  Sancti  Hieronymi 

presbyteri   Commentarioli  in  Psalmos,  Tractatus  seu 

Homiliœ  in  Psalmos...  4m-8«'  [Echange). 
963.  —  Milloué  (L.  de).  —  Le  bouddhisme  dans  le  monde;  origine, 

dogmes,  histoire.  Paris,  Leroux,  1893;  id-12,  IX-257  p. 

[Don  du  Ministre  de  VL  P.). 
953.  —  Monasticon  belge  par  dom  Berlière,  t.I  (Namur,  Hainaut), 

in-4o  ;  publication  de  la  Revue  Bénédictine  [Echange]. 
908.  —  Monwnental  [B\x\\Q\m),  Société  française   d'archéologie; 

direct.  :  comte  de  Marsy  ;  7*^  série.,  t.  2«  (62®  de  la  coll.), 

in-8o  [Echange). 
958.  —  Orientalistes   Congrès  provincial  des)  :   compte  rendu  de 

la  3"  session,  Lyon,  1878,  2  in-4°  ;  de  la  i'%  Saint-Etienne, 

1873;  1  in-8°;  —  Egyptologie,  l*"''  bulletin,  2<=  vol.,  1880, 

1  in-8°  [Don  du  Ministre  de  l'I.  P.). 
751.  —  Orléanais    (Bulletin    de    la    Société    archéologique    et 

historique  de  V),  t.  XII;  n°  167;  3«  et  4e  trimestres  de 

1899  ;  in-80  [Echange). 
767.  —  Orne  (Bulletin  de  la  Société  historique  et   archéologique 

de   1'),    t.    XVIII    (y   bulletin)   1899,    Alençon  ;    in-S" 

(Echange). 
664.  —  Perche    (Documents    sur   la   province   du\   publiés    par 

MM.  de  Romanet  et  Tournouër,  39«  fasc,  janvier  1900, 

in-8°  [Abonnement). 
974.  —   Reinach  [Sadomon).  —  Antiquités  nationales,   description 

raisonnée    du    Musée    de    Saint-Oermain-en-Laye  ;    I 


—  :î()S  — 

époque  des  alluvions  et  des  cavernes.  Paris,  Didot 
(1889)  ;  1  in-8o,  XVI-322  p.  [Acquisition). 

756.  —  Seine-et-Oise  (Commission  dos  Antiquités  et  Arts  de) 
Versailles,  in-S»  ;  t.  VII  à  XiX  (1887-1899)  et  table  des 
X  premiers  vol.  par  Perrier  du  Carne  [Echange]. 

717.  —  Senlis  (Comité  archéologique  de),  ln-8o  ;  3''  série,  t.  II  à 
X  :  4e  série,  t.  I  et  II  (1887-1898)  [Echange). 


SÉANCE    nu   JEUDI   7   JUIN  1900 
Président  :  M.  Roger  Durand.  —  M.  Gérondeau,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Etaient  présents  :  MM.  Amblard,  Appa}^  Bellier  de  la  Cha- 
vignerie,  Besnard,  notaire,  Augustin  Bouchard,  Brosseron, 
Chamberland,  Denis,  Denisart,  Delaunay  -  Huart ,  Denos, 
Doré-Bon vallet,  G-ustave  Fouju,  Gabriel,  Gérondeau,  Arthur 
Goupillon  ,  Lehr,  Edgar  Lucas ,  Frédéric  Maugars ,  Manger, 
Mayeux,  Pétrot-Lemarié,  Baron  de  Ponton  d'Amécourt, 
Maurice  Real,  Renouf,  Docteur  Robin,  Rousseau -Renvoizé, 
Tachot,  Truphème,  Abbés  Crancée,  Gouju,  Guillon,  Haye, 
Hermeline,  Métais. 

Excusé  :  M.  Roy. 

M.  le  Commandeur  Henri  Le  Court ,  président  de  la 
Société  de  Lisieux,  présenté  par  notre  collègue  M.  Besnard, 
notaire  à  Chartres,  est  invité  par  M.  le  Président  à  prendre 
place  au  bureau.  On  remarque  également  dans  Tassistance 
le  R.  P.  Chesnel,  bénédictin,  frère  de  notre  savant  collègue, 
M.  le  D'"  Chesnel,  de  Chartres. 

En  l'absence  de  M.  Chamberland,  notre  secrétaire,  M.  le 
Président  invite  M.  Gérondeau  à  prendre  place  au  bureau 
pour  y  remplir  les  fonctions  de  secrétaire. 

M.  le  Président  annonce  le  décès  de  deux  de  nos  confrères, 
MM.  Bourgeois -Gaucheron.  ancien  notaire  à  Teriuiniers,  et 
Machelard,  ancien  Directeur  de  l'Enregistrement,  et  il  se 
fait  l'interprète  des  regrets  de  la  Société. 


—  309  — 

En  notifiant  à  rassemblée  la  nouvclk'  de  la  mort  inopinée 
de  M.  le  comte  Arthur  de  Marsy,  président  de  la  Société 
Française  d'Archéologie,  M.  le  Président  prévient  que  le 
Congrès,  dont  l'organisation  est  entièrement  préparée,  tien- 
dra néanmoins  ses  assises  à  Chartres  du  27  juin  au  .">  juillet 
prochain. 

M.  le  pasteur  Lehr  donne  lecture  d'une  longue  et  fort 
intéressante  notice  concernant  les  recherches  faites  par  lui 
aux  archives  du  Ministère  de  la  Guerre,  relativement 
à  la  composition  des  troupes  employées  à  la  construction  de 
l'ancien  aqueduc  de  Maintenon.  Cette  lecture  est  écoutée  avec 
un  très  vif  intérêt  et  des  remerciements  sont  adressés  à 
M.  Lehr. 

M.  le  Président  donne  lecture  d"une  lettre  de  M.  Bourdel, 
ancien  inspecteur  de  l'enregistrement,  contenant  une  pièce 
de  vers  sur  Maintenon  en  1849  et  une  autre  du  même 
auteur,  composée  à  l'occasion  du  Congrès  prochain. 

M.  labbé  Langlois  donne  connaissance  de  la  liste  des 
ouvrages  reçus,  donnés  ou  échangés  depuis  la  dernière 
réunion.  Il  appelle  l'attention  sur  les  deux  importants 
travaux  offerts  par  M.  Alfred  Besnard,  notaire  honoraire  à 
Saint-Denis  : 

Généalogie  de  Chalo-Saint-Mard,  et  famille  de  Sainctes. 

M.  Georges  Durand,  imprimeur,  fait  don  à  la  Société  du 
Tableau  des  imprimeurs  diartrains  depuis  le  XV''  siècle. 

De  bien  vifs  remerciements  sont  adressés  à  ces  généreux 
donateurs.     . 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  A.  de 
Trémault,  qui  signale  l'existence  k  Brétigny,  commune  de 
Sours,  d'une  galerie  couverte  encore  inconnue.  L'entrée  a 
été  mise  au  jour  l'année  dernière:  on  peut  y  pénétrer  sur 
une  longueur  de  oO  à  35  mètres  ;  à  cette  distance,  elle  est 
obstruée  par  des  éboulements.  Elle  est  dans  le  voisinage 
très  prochain  des  anciennes  galeries  et  a  pu  être  autrefois 
en  communication  avec  elles...  Quant  au  travail  exécuté 
pour  la  creuser  il  a  des  dimensions  assez  variables  (environ 
1  m.  21»  ;i  1  m.  30  de  largeur  et  1  m.  <S0  de  hauteur),  elle  est  de 


—  31(1  -- 

tout  point  semblable  à  celles  anciennement  connues.  On  n'y 
a  rien  trouvé  que  quelques  ossements  d'animaux,  peut-être 
débris  ou  résidus  de  cuisine  ». 
'  Il  donne  également  lecture  du  résumé  d'un  travail  fait  par 
M.  Lanore,  concernant  la  construction  de  la  Cathédrale  de 
Chartres  de  1140  à  1143  et  inséré  dans  Y  Art  chvélieu.        '  ~ 

Cette  lecture  amène  M.  Mayeux  ;i  reprendre  et  à  conti- 
nuer le  développement  de  la  théorie  sur  le  même  sujet  dont 
il  a  commencé  à  nous  donner  connaissance  à  la  dernière 
réunion.  Il  invoque  à  l'appui  de  ses  observations  l'exemple 
encore  existant  du  clocher  séparé  de  l'église  de  Vendôme  et 
1  autrefois  réuni  à  cette  même  église  par  un  cloître  aujour- 
d'hui disparu  complètement. 

Il  fait  passer  dans  l'assemblée  quatre  plans  par  terre  res- 
titués par  lui  et  venant  à  l'appui  de  la  théorie  qu'il  a  entre- 
I  pris  de  développer.   Ces   plans  représentent  les   différents 
!  états  supposés  de  la  façade  de  la  cathédrale  avant  son  entier 
\  achèvement  :  plan  sans  le  clocher  neuf,  plan  avec  le  clocher 
:  de  Fulbert;  plan  sans  la  rose  et  plan  avec  un  porche, 
f      M.  l'abbé  Métais  entre  dans  le  débat   et  fait    quelques 
;   objections.   M.   Mayeux  répond   en   présentant  un   croquis 
qu'il  a  relevé  de  l'état  actuel  de  l'église  et  du  clocher  de 
Vendôme,  dont  il  fait  le  rapprochement  avec  la  cathédrale 
de  Chartres. 

Cette  discussion  close,  M.  le  Président  achève  la  lecture 
commencée.  Elle  suscite  diverses  observations  présentées 
par  MM.  Truphème,  le  docteur  Robin,  M.  Mayeux,  Amblard 
et  Merle l. 

]M.  Chamberland,  de  retour  à  la  séance,  donne  lecture  du 
procès- verbal  de  la  dernière  réunion,  lequel  est  adopté  sans 
observation  ni  discussion. 

A  une  demande  posée  par  un  membre  sur  la  question  des 
bâtiments  de  Loëns,  M.  le  Président  annonce  que  la  com- 
mission nommée  à  l'effet  d'étudier  les  propositions  de 
M.  l'abbé  Métais,  a  été  d'un  avis  unanime  pour  l'adoption  d« 
ce  projet:- il  y  a  lien  maintenant  de  poursuivre  auprès  de 
Tadministration  municipale  les  négociations- en  vue  de  la 
cession  dudit  immeuble  k  la  Société. 


—  311  — 

M.  le  Président  informe  l'Assemblée  que  les  membres  de 
la  Société  pourront  assister  gratuitement  à  la  séance  d'ou- 
verture du  Congrès,  mais  qu'ils  devront  préalablement  verser 
entre  les  mains  du  trésorier,  M.  Lorin,  un  droit  de  10  francs 
s'ils  désirent  assister  aux  autres  réunions  ou  faire  partie  des 
excursions. 

La  séance  est  levée  à  5  h.  1/2. 


NOUVEAUX    MEMBRES    ADMIS: 

MM.  Antoine,  répétiteur  au  lycée  Marceau,    présenté  par 

MM.  Chamberland  et  André  Foiret. 
BouRGiNE    (l'Abbé),   premier    vicaire    à    Dreux;     par 

MM.  Georges  Champagne  et  l'abbé  Langlois. 
Delaunay  ;  par  MM.  Maugars  et  Durand. 
Doré  ;  par  M.  Vincent. 
Lajoie  ;  par  MM.  Lorin  et  Maugars. 
Lemenestrel  ,     ancien     imprimeur     à    Dreux  ;     par 

MM.  Georges  et  Roger  Durand. 
RoussELOT,  maître  répétiteur  au  tycée  Marceau;  par 

MM.  Roy  et  Chamberland. 
Thomas  -  Gaubert,    rue  du  Cygne;  par  MM.   Doré  et 

Diogène  Lelong. 


AQUEDUC     DE     MAINTENON 

troupes  employées  a  sa  construction 

De  Pontgouin  à.  Maintenon  et  au  delà,  les  «  travaux  du 
roy  ^>  forment  une  ruine  immense  :  terrassements  souvent 
gigantesques,  arcades  aux  allures  romaines,  canaux  aban- 
donnés. Le  génie  d'un  Vauban  a  déployé  làtouteslesressources 
du  grand  siècle  ;  et  nous  les  découvrons  nous-mêmes,  —  pro- 
cédés et  organisation  du  travail  —  soit  sur  le  terrain,  soit  dans 
les  rapports  administratifs  qui  ont  renseigné  ou  inspiré  Louvois, 
et  qui  nous  révèlent  par  surplus  les  errements  de  la  bureau- 
cratie d'alors. 


—  312  — 

Enfin ,  cette  entreprise  a  des  dessous  curieux  ;  on  lui  trouve, 
aTec  les  événements  contemporains,  les  plus  bizarres  et  les 
plus  inattendues  des  corrélations.  C'est  l'étude  de  l'emploi 
de  la  main  d'œuvre  militaire  qui  va  nous  les  révéler. 

Les  travaux  ont  commencé  avec  le  printemps  de  1685  et 
ont  duré  jusqu'à  la  tin  de  1090  ;  mais  pendant  les  deux 
dernières  années,  seuls,  les  maçons  étaient  encore  à  l'ouvrage, 
ils  travaillaient  à  la  VS''"'  pile  de  l'aqueduc  (1).  Dès  les  com- 
mencements, la  besogne  avait  été  très  nettement  répartie 
entre  les  divers  personnels  dont  on  disposait.  Tous  les 
ouvriers  d'état,  chaufourniers,  maçons,  tendeurs  de  grès, 
etc.,  étaient  étrangers  au  pays  ;  il  venaient  de  tous  les  points 
de  la  France  et  même  des  pays  voisins,  et  travaillaient  sous 
divers  entrepreneurs.  Etrangers  aussi  à  la  contrée,  les  entre- 
preneurs de  transport.  Les  matériaux  encombrants,  comme 
le  charbon,  venaient  par  eau  quand  on  ne  les  trouvait  pas 
sur  place.  Le  cours  de  l'Eure  avait  été  l'objet,  à  cet  effet, 
d'une  étude  attentive  dont  les  résultats  ne  manquent  pas 
d'intérêt.  Quand  aux  vivres,  ils  étaient  amenés  par  voie  de 
terre.  Bien  qu'on  ait  des  états  détaillés  des  denrées  fournies, 
et  que  la  calligraphie  de  ces  mémoires  fasse  un  heureux 
contraste  avec  le  griffonnage  des  minutes  ambiantes,  il  est 
impossible  d'en  tirer  aucun  renseignement  précis  sur  l'ef- 
fectif des  travailleurs.  Il  faut  s'en  rapporter  à  d'autres  moyens 
d'évaluation. 

Quant  aux  gens  du  pays,  inutile  de  dire  qu'on  n'a  pas 
oublié  leur  qualité  de  cor\éablès.  On  les  a  employés  à 
l'extraction  des  matériaux  (pierre,  sable,  etc.),  à  la  coupe 
des  bois,  et  c'est  eux  aussi  qui  les  charriaient  à  pied  d'œuvre. 

Le  reste,  c'est-à-dire  les  travaux  de  terrassement,  tant 
de  l'aqueduc  que  des  canaux  de  la  Voise  et  de  l'Eure .  a  été 
exécuté  par  la  main-d'œuvre  militaire.  Nous  possédons,  sur 
cet  emploi  do  l'armée,  deux  sources  d'information  :  les 
archives  historiques  de  la  guerre,  qui  fournissent  à  vrai  dire 
fort  peu  de  documents ,  mais  des  documents  précieux  si  on 
les  rapproche  de  ceux  de  l'autre  source,  les  registres  de 
l'état-civil  des  paroisses  ou  des  établissements  hospitaliers. 

<  Archives  hist.  de  la  gueri'e ,  vol.  057,  pièces  S,  iO,  68,  138,  et  vol. 
7.4o  el  7ii  [lassini. 


—  ;^13  - 

Les  renseignements  l'ournis  par  ces  registres  n'ont,  il  Tant  le 
dire,  pas  tonte  la  précision  désirable.  Ils  sont  quelqne  pen 
confus,  car  la  répartition  des  cantonnements,  si  tant  est 
même  qu'elle  ait  été  rigoureuse  (ce  dont  je  doute),  nepei-met 
pas  toujours  de  suivre  la  marche  des  travaux.  Ensuite,  l'énu- 
mération  des  compagnies  —  travail  fort  ingrat  —  ne  peut 
amener  à  aucun  résultat  pratique  :  bien  que  la  mortalité  ait- 
été  énorme ,  le  hasard  a  pu  épargner  telle  ou  telle  compagnie, 
la  même  a  pu  changer  de  capitaine,  sans  parler  des  antres 
causes  d'erreur  :  le  nom  est  souvent  estropié,  l'indication 
du  corps,  fautive,  parfois  même  absente;  enfin,  il  y  a  des 
otïîciers  en  congé  dans  les  environs,  des  détachements  de 
passage  qui  laissent  leurs  malades  en  route,  etc.  Il  nous  a 
paru  préférable,  dans  ces  conditions,  de  n'être  précis  qu'à 
bon  escient. 

On  peut  l'être  sans  danger  pour  les  premiers  débuts  de 
l'entreprise.  Ici,  en  etiét,  nous  nous  trouvons  en  présence  de 
deux  points  d'attaque  bien  distincts,  l'un  à  Pontgouin,  l'autre 
aux  alentours  de  Maintenon  ;  de  deux  petits  corps  d'armée 
qui  ont  leur  tâche  bien  définie  et  leur  organisation  bien  nette. 
Le  premier  fera  les  terrassements  de  l'aqueduc,  jusqu'aux 
arches,  pendant  que  le  second  s'attaquera  aux  canaux  de  la 
Yoise  et  de  l'Eure.  C'est  quand  ils  ont  fini  par  opérer  leur 
jonction  que  la  confusion  t-ommence. 

Dès  le  mois  d'octobre  1G«4,  on  remarque  a  Chartres  et 
dans  le  voisinage  des  mouvements  de  troupes  inusités.  Jus- 
qu'à la  fin  de  l'année ,  l'Hôtel-Dieu  recevra  quarante  soldats, 
appartenant  aux  régiments  de  Champagne,  de  Xtivarn',  de 
Piéinviil ,  de  Picardie,  des  Vaisseaux,  de  IJretagne,  de 
Toulouse,  de  Dauphin- infanterie ,  et  à  un  régiment  de  cava- 
lerie qui  était  simplement  de  passage. 

En  mars  1085,  on  organise  le  service  de  santé  des  six 
bataillons  qui  travailleront  à  Pontgouin.  On  traite  avec  les 
administrateurs  (le  lIIotel-Dieu  de  Chartres,  l'hôpital  tempo- 
raire de  S'-Piat.  dont  nous  parlerons  dans  la  suite,  étant 
trop  éloigné  pour  (pie  les  malades  puissent  y  être  transportés. 
On  s'efforcera  d'obtenir  des  conditions  pécuniaires  favorables, 
et  il  faut  croire  que  l'on  n'a  pas  tenu  à  Louvois  la  dragée 
trop  haute,  car  les  envois  de  malades  commencent  immédia- 
tement  et   se    poursuivent    tant    qu'on    n'est    pas   arrivé   à 


—  314  — 

Maintenon  * .  On  ne  relève  pas  un  décès  de  soldat  dans 
les  villages  traversés  par  Taqueduc,  et  où  les  troupes  ont 
séjourné. 

Cette  affluence  de  malades  nous  donne  les  noms  des 
régiments  et  les  numéros  des  bataillons  employés,  détail  que 
les  archives  de  la  guerre  ont  négligé  de  transmettre  à  la 
postérité.  C'est  : 

Le  P''  et  le  2""^  bataillon  de  canonniers  des  Fusiliers  du 
Roi.  Ce  corps  est.  comme  on  sait,  l'ancêtre  de  nos  troupes 
de  Tartillerie  et  du  génie.  Ces  troupes,  qui  avaient  été 
employées  aux  dragonnades ,  venaient  de  La  Rochelle  par 
Blois  et  Orléans.  Comme  on  le  verra,  le  régiment  a  fourni 
en  outre  un  détachement  de  mineurs. 

Le  pr  bataillon  du  régiment  de  Feuquières. 

Le  P''  du  régiment  de  Crussol.  L'un  et  l'autre  ont  eu,  dès 
le  commencement  de  1686,  des  détachements  dans  la  vallée 
de  la  Voise  et  près  de  Maintenon  -,  en  compagnie  de  canon- 
niers des  fusiliers  du  Roi .  je  ne  me  charge  pas  d'expliquer 
pourquoi. 

Enfin  le  1*='  et  le  2'"*-'  bataillon  de  LaïKjuedoc.  Ce  dernier 
bataillon  est  à  Epernon  en  décembre  1685.  Par  parenthèse, 
il  était  peuplé  de  protestants.  Peut-être  a-t-il  travaillé  aux 
terrasses  encore  visibles  à  Orphin. 

Il  est  possible  que  l'aqueduc ,  dont  le  canal  en  zig-zag,  tan- 
tôt court  à  fleur  de  terre,  tantôt  est  soutenu  par  d'énormes 
remblais,  ait  été  attaqué  sur  plusieurs  points,  divisé  en 
plusieurs  sections,  et  les  travailleurs  cantonnés  dans  celle 
des  localités  voisines  qui  offrait  le  plus  de  ressources.  11  y 
avait  sur  ces  chantiers  5.000  paires  de  bras  :  le  procédé" s'im- 
posait à  vrai  dire. 

L'agglomération  autour  de  Maintenon  des  ouvriers  militaires 
et  civils  avec  les  femmes,  les  marmailles,  les  mercantis 
qu'ils  traînaient  à  leur  suite,  était  en  effet  la  source  de 
sérieuses  difïîcultés,  dont  on  n"a  peut-être  pas  su  parfaitement 
triompher. 

Les  soldats  logeaient  en  général  chez  l'habitant,  (iui  recevait 


'  C'est-à-dire  jusqu'au  milieu  de  1687.     '  • 

-  Dès  juin  1685.  il  y  avait  un  détachement  de  Crussol  à  .Maintenon;  ce 
n'est  à  coup  sûr  pas  le  même. 


—  :3I5  — 

à  cet  elïet  une  iiuloninité  convonablo,  ;i  uik^  ('XC(!])lion  près, 
sur  laquelle  nous  reviendrons  :  il  s'agit  des  grenadiers  en- 
voyés à  Gallardon  en  mars  1685 ,  et  pour  lesquels  ordre  est 
donné  de  ne  rien  payer  ^ . 

'-  Des  magasins  de  vivres  sont  installés  à  Maintenon 
(30  mars):  ils  sont  en  état  de  contenir  2.800  setiers  do 
blé.  Enfin,  c'est  à  S'-Piat  qu'est  placé  l'hôpital.  Cet  établisse- 
ment, composé  de  mauvaises  baraques,  a  été  dès  le  début 
x\q  la  plus  notoire  insuffisance.  A  voir  le  soin  que  les  ofîiciers 
ont  d'envoyer  leurs  domestiques  à  l'Hôtel -Dieu  de  Chartres, 
on  devine  toute  l'horreur  de  cet  asile  temporaire  de  S'-Piai, 
dernier  mot  de  l'incurie  barbare  du  temps.  Non  seulement 
ôii.y  manquait  de  tout  confort,  mais  on  y  manquait  déplace. 
Il  n'y  en  a  jamais  eu  assez,  soit  qu'on  n'ait  rien  su  prévoir, 
soit  que  les  épidémies  causées  par  l'entassement  de  tout  ces 
êtres  humains  et  par  l'insalubrité  des  travaux  aient  dépassé 
toutes  les  prévisions.  A  Mévoisins,  à  Changé,  à  Épernon . 
dans  toute  la  vallée  de  la  Voise  jusqu'à  Gallardon,  et  sur- 
tout à  Maintenon ,  les  décès  sont  innombrables.  Encore  ne 
figurent-ils  pas  tous  dans  les  registres,  car  il  faut  tenir 
compte  des  inhumations  enregistrées  par  les  seuls  aumôniers 
des  régiments,  et  des  pertes,  impossibles  à  évaluer,  mais 
certainement  considérables,  de  Félément  non  catholique, 
particulièrement  nombreux  dans  les  corps  emploj'és  aux 
travaux. 

Combien  y  at-il  eu  de  soldats  massés  dans  la  région?  C'est 
également  fort  dirticile  à  dire  :  peut-être  7.000,  sans  le  corps 
de  Pontgouin.  Les  régiments  ont  fourni  des  détachements  de 
force  et  de  composition  très  variable,  qui  n'ont  pas  toujours 
travaillé  en  même  temps.  Souvent,  il  est  malaisé  de  faire 
concorder  les  indications  des  registres  paroissiaux  avec 
celles  des  archives  de  la  guerre. 

Les  travaux  exécutés  aux  environs  de  Maintenon  se  répar- 
tissent entre  deux  chantiers  principaux  ;  l'un  pour  le  canal 
de  l'Eure  à  la  Voise  et  pour  la  canalisation  de  tronçons  de 
l'Eure,  l'autre  pour  le  canal  de  la  Voise,  rendue  naviguable 
jusqu'à  Gallardon.  Les  travaux  de  la  A'oise  ont  eux  mêmes 

'    Arcli.  Guerre,  743.  Lettre  du  ±{  mars  Kiyr). 


—  316  — 

été  divisés  en  deux  ou  trois  sections  '  :  c'est  à  ce  détail  un 
peu  vague  que  se  bornent  nos  renseignements. 

Même  après  l'étude  si  consciencieuse  de  M.  Denos,  il  est 
diliicile  de  se  rendre  un  compte  exact  de  la  composition  des 
détachements  qui  ont  creusé  le  lit  de  la  Voise;  nous  en  avons 
déjà  fait  connaitre  la  raison.  Et  c'est  ici  précisément  que  les 
divergences  s'accentuent  entre  des  sources  d'informations 
également  sûres,  par  définition.  Le  18  octobre  1685,  Louvois 
prescrit  à  La  Coudraie  de  faire  préparer  «  un  logement  de 
1.500  lits  dans  Galardon  et  Espernon,  puisqu'il  y  aura  10  ba- 
taillons fournissant  270  ou  80  hommes  chacun,  joints  aux 
sergents,  feront  h  peu  près  le  nombre  nécessaire  pour  les 
remplir  ».  En  effet,  on  mettait  deux  hommes  dans  chaque 
lit.  Les  compagnies  étaient  alors  de  50  hommes  dans  les  régi- 
ments français,  100  dans  les  régiments  allemands  (dans  celui 
dWlsncr  notamment),  plus  fortes  encore  dans  les  régiments 
suisses.  Nous  devrions  donc  retrouver  à  partir  de  cette 
date,  à  Epernon  et  (iallardon,  dix  détachements  de  six, 
trois  ou  deux  compagnies,  suivant  les  corps  :  eh  bien,  on  n'y 
arrive  pas. 

D'ailleurs,  à  cette  date  du  18  octobre  1685,  où  Louvois 
avait  d'autres  soucis  que  de  faire  dresser  des  lits  militaires, 
il  y  avait  déjà  depuis  longtemps  des  troupes  à  Gallardon  : 
le  15  mars-,  Louvois  écrivait  que  «  si  M.  de  Montigny 
devoit  avoir  besoin  de  quelques  compagnies  d'infanterie  à 
Galardon  ».  il  n'avait  qu'à  les  demander.  Effectivement,  du 
printemps  ii  l'automne  1685,  il  y  eut  là  au  moins  deux 
compagnies  de  Lu  Fertv.  Le  'M  avril,  arrivaient  en  outre, 
par  Nogent-lc-Roi,  quatre  compagnies  de  mineurs  des 
fusiliers  (lu  lioi,  auxquels  se  sont  ajoutés  plus  tard  (c'est 
M.  Denos  qui  nous  l'apprend),  des  canonniers  du  b''  bataillon. 

Quant  au  régiment  de  lu  Surrc,  il  a  fourni  un  détachement 
([ui  a  pris  part  à  toute  la  durée  des  travaux  :  d'abord  des 
grenadiers,  sans  doute  ceux  qui  ont  été  gratuitement  héber- 
gés il  Gallardon.  puis  quelques  autres  compagnies,  canton- 
nées soit  dans  la  vallée  de  la  Voise,  soit  dans  celle  de 
l'Eure. 

'  Mémoire  du  5  avril  1685.  Arch.  Guerre,  744. 
-  Arcli.  Guerre,  7i3. 


M.  Denos  cite  ensuite  le  régiment  de  Salis,  qui  se  recrutait 
dans  les  Grisons.  En  1791,  il  s'appelait  llioshach  et  portait  le 
n°  85.  La  mention  de  Garde  Suisse,  que  l'on  trouve  ici,  doit 
être  une  erreur:  les  Gardes  Suisses,  qui  avaient  alors 
quatre  compagnies  (le  tiers  de  leur  effectif)  occupées  à  des 
travaux  de  canalisation  à  Chambord ,  n'ont  certainement  pas 
été  employés  à  Maintenon.  Mais  après  tout,  il  n'est  pas 
impossible  que  le  fameux  Pierre  Stuppa  (dont  nous  reparle- 
rons), qui  cumulait  avec  les  fonctions  de  colonel  de  son 
régiment,  celles  de  colonel  des  Gardes  Suisses  et  la  dignité 
de  colonel  général  des  Suisses,  soit  venu  se  promener  dans 
le  pays,  avec  une  escorte  qui  aurait  perdu  un  ou  deux 
hommes.  M.  Denos  énumëre  trois  compagnies  de  Salis  :  il  y 
en  avait  une  quatrième  à  Épernon. 

Le  régiment  de  J/'"  le  Daupinn,  nommé  ensuite,  n'a  dû 
fournir  qu'un  très  petit  détachement.  Navarre  (encore  un 
régiment  oii  les  protestants  étaient  nombreux)  était  dans 
la  région  dès  la  fin  de  1684  et  y  est  demeuré  jusqu'à  Tau- 
tomne  de  1G87.  Le  détachement  était  cantonné,  partie  dans 
la  vallée  de  la  Voise,  partie  à  Épernon. 

Voici,  ensuite,  le  nom  de  Stuppa  l'Aine.  Combien  a-t-il 
envoyé  de  compagnies  aux  travaux  du  Roy,  en  1086  et  1687? 
Au  moins  deux,  peut  être  davantage,  car  lui  aussi  était 
recruté  en  pays  protestant,  et  par  conséquent,  il  est  possible 
que  certaines  de  ses  compagnies  ne  soient  pas  mentionnées 
dans  les  registres  paroissiaux. 

Les  frères  Stuppa  —  Pierre,  ramé.  ei  .Jean-Baptiste,  le 
cadet  —  étaient  des  condottieri  originaires  de  la  vallée  de 
Chiavenna,  sur  le  versant  italien  des  Grisons.  L'aîné  était, 
comme  on  l'a  tu,  un  gros  personnage,  qui  avait  mérité  par 
des  services  signalés  les  nombreuses  dignités  dont  il  était 
revêtu.  Avant  lui,  la  France  avait  eu  constamment  des  régi- 
ments suisses  à  sa  solde,  mais  c'étaient  des  corps  tempo- 
raires ,  qui  ne  survivaient  pas  à  leurs  colonels  ou  aux  circons- 
tances qui  en  avaient  provoqué  la  formation.  A  partir  de 
1671,  cette  instabilité  prend  fin  :  les  régiments  suisses,  après 
autant  d'avatars  qu'ils  auront  de  colonels,  subsisteront  Jus- 
qu'à la  Révolution.  Or  cette  fixité  est  l'œuvre  de  Stuppa. 

Louis  XIV  méditait  l'invasion  de  la   Hollande  ;  il  fallait 
des   soldats  :    on    s'adressa    aux   cantons   suisses.   Les   plus 


—  :U8  — 

peuplés  et  les  plus  riches  étalent  les  cantons  protestants  :  or 
les  gens  instruits  et  sensés  voyaient  de  fort  mauvais  œil  ces 
levées  destinées  à  combattre  des  coreligionnaires.  Stuppa, 
chargé  des  négociations,  s'avisa  d'écrire  six  Lettres  d'un 
officier  du  roi  à  uii  pnsfeur  et  docteur  en  théologie  de  Berne  ; 
il  s'efforçait  d'y  démontrer:  1°  que  la  guerre  projetée  n'avait 
aucun  rapport  avec  la  religion  ;  2"  que  les  Hollandais  étaient 
de  mauvais  protestants.  L'ouvrage  parut  simultanément  en 
deux  éditions,  à  Cologne  et  à  Paris.  Prompte,  vive  et  longue 
riposte,  écrite  de  Hollande  par  un  pasteur,  nommé  Brun. 
Mais  cette  joute  intellectuelle  eut  le  sort  de  toutes  les  polé- 
miques: elle  réjouit  les  lettrés,  mais  ne  convertit  personne. 
Selon  leur  vieille  habitude,  les  braves  confédérés  qui 
aimaient  les  aventures,  soit  pour  elles-mêmes,  soit  poiu"  le 
bénélice  qu'ils  en  tiraient ,  atiluèrent  sous  les  drapeaux  de 
la  France.  On  forma  notamment  des  régiments  réguliers, 
dont  l'un  est  celui  qui  nous  occupe. 

Le  régiment  de  Stuppa  l'Aine  s'appelait  en  1791,  Salis- 
Saniade,  et  portait  alors  un  uniforme  rouge  à  revers  jaunes 
qui  a  souvent  tenté  les  peintres.  Mais  pourquoi  a-t-il  fourni 
des  terrassiers  à  Vauban  ? 

Au  moment  de  la  Révocation  do  l'Édit  de  Nantes,  il  se 
trouvait  en  Languedoc,  principalement  aux  environs  de 
Pont-Saint-Esprit.  Sa  consigne  était  d'empêcher  l'émigration 
des  religionnaires,  ce  qui  n'était  pas  trop  conforme  aux 
capitulations  :  on  ne  devait  pas  employer  les  Suisses  à 
molester  les  protestants  français.  Le  régiment  accepta  le 
rôle  qu'on  lui  imposait,  mais  avec  un  tranquille  sans  gêne, 
le  joua  fort  mal  :  on  s'ingéniait  à  procurer  aux  huguenots  des 
moyens  d'évasion.  Pour  se  mettre  à  couvert,  Stuppa  interdit 
platoniquement  ces  manœuvres,  après  quoi  il  les  ignora.  Il 
se  savait  d'ailleurs  assez  important,  assez  indispensable 
même,  pour  pouvoir  tout  se  permettre. 

Cependant  Basville  eut  vent  de  la  chose.  Le  5  août  1686, 
il  écrivait  à  Louvois  une  lettre  sévère  :  il  citait  des  faits 
précis  et  des  noms  ;  il  donnait  à  entendre  que  pour  un  cas  de 
flagrant  délit .  il  y  en  avait  depuis  longtemps  bien  d'autres 
qu'on  n'avait  pu  surprendre.  Je  n'ai  pas  retrouvé,  et  pour 
cause,  la  réponse  de  Louvois.  Il  y  avait  déjà  une  compagnie 
du   Stuppa  l'Aine  h  Gallardon  au  commencement  de  1686. 


—  319  — 

Les  registres  de  l'Hôtel -Dieu  de  Chartres  en  meiitioiiiiont, 
un  an  plus  tard,  un  autre  dont  le  capitaine  est  notoirement 
protestant.  Je  ne  veux  rien  en  conclure,  mais  il  est,  parfois, 
des  hasards  bien  curieux. 

Arrivé  au  printemps  de  168G,  le  régiment  d' Anjou  est 
resté  dans  le  pays  Jusqu'en  octobre  1687;  il  semble  avoir 
été  employé  presqu'en  entier  aux  travaux.  Lu  Rcinc-inCnnlo- 
ric  a  fourni  au  moins  trois  ou  quatre  compagnies,  dont  la 
colonelle;  Piémont ,  un  contingent  à  peu  près  égal,  canton- 
né entre  Maintenon  et  Gallardon  en  1680  et  1087.  Ces  deux 
régiments  renfermaient  beaucoup  de  protestants. 

D'autres  régiments,  qui  n'ont  pas  logé  dans  la  vallée  de 
la  Voise,  ont  encore  laissé  des  traces  de  leur  passage.  Peut- 
être  ont-ils  travaillé  quand  même  à  la  rivière  de  Gallardon, 
mais  il  est  plus  probable  qu'ils  étaient  chargés  de  creuser  le 
canal  de  l'Eure. 

Une  lettre  de  Louvois  du  4  avril  1085  ' ,  annonce  l'envoi 
d'un  bataillon  du  régiment  (Y Alsace,  et  prescrit  de  ne  pas  y 
incorporer  de  recrues  originaires  de  Francfort.  Ce  bataillon 
était  le  2™".  La  date  de  son  arrivée  est  incertaine ,  c'est  à 
partir  du  24  septembre  1685  que  sa  présence  est  constatée. 
Le  8,  Alsace,  avait  un  bataillon  en  Saintonge  ;  le  10  novembre, 
deux  à  Angers,  dont  probablement  celui  de  Saintonge.  Ils 
avaient  pris  part  aux  dragonnades,  et  n'ont  pas  été  employés 
aux  travaux.  Le  2'"- bataillon  avait  ses  8  compagnies  réparties 
entre  Epernon,  Maintenon,  Pierres,  S*-Piat  et  Mévoisins. 
Formé  en  1653  (et  non  en  1635  comme  on  l'imprime  souvent), 
le  régiment  (ï Alsace  portait,  en  1791,  le  n"  53.  Le  fond 
paraît  avoir  été  composé  d'Alsaciens  et  de  Lorrains,  auxquels 
s'ajoutaient  des  Allemands  de  tous  les  pays,  des  Hollandais, 
des  Scandinaves,  des  Suisses.  La  proportion  des  protestants 
y  était  très  forte. 

A  côté  à' Alsace ,  on  trouve  encore  Normandie,  Picardie, 
Bourbonnais,  Auvergne, Les  Vaisseaux,  Verniandois,  Resseaux, 
le  l'^'"  bataillon  de  Lyonnais.  Au  moment  où  Louvois  travail- 
lait  de  toutes  ses  forces  à  la  conversion  des  militaires  protes- 
tants-, à  coups  de  faveurs,   d'argent,  de   menaces   et   de 

'  Archives  de  la  Guerre ,  744. 

-  Cf.  H.  Lehr.  Les  Protestants  d'autrefois,  vie  et  institutions  militaires,  passira. 


—  320  — 

châtiments,  il  est  assez  curieux  de  constater  que  presque 
tous  les  régiments  que  nous  venons  de  nommer  étaient 
pleins  de  huguenots.  Le  bataillon  de  Languedoc  dont  nous 
avons  mentionné  la  présence  à  Épernon,  n"a  pas  eu  moins 
de  28  abjurations  en  trois  mois,  dont  14  dans  une  seule  com- 
pagnie (le  tiers  de  l'effectif  !) 

En  1687,  plusieurs  de  ces  régiments  ont  pris  le  parti 
d'envoj^er  leurs  malades  à  THôtel-Dieu  de  Chartres,  soit 
parce  que  l'avancement  des  travauxles  rapprochait  de  la  ville, 
soit  h  cause  de  l'insuffisance  notoire  de  l'hôpital  de  S'-Piat. 

L'automne  de  cette  même  année  fut  signalé  par  de  grands 
mouvements  de  troupes.  En  octobre,  on  releva  presque  tous 
les  détachements  qui  avaient  été  employés  jusque  là  aux 
travaux,  et  on  les  remplaçapar  un  corps  d'un  effectif  moindre 
(peut-être  5.000  hommes),  mais  tout  aussi  bariolé.  Ce  bran- 
le-bas est  attesté,  soit  par  la  présence  de  nouveaux  noms  de 
régiments  dans  les  registres  et  par  la  disparition  des  noms 
anciens,  soit  par  la  mention  :  «  délaissé  après  le  départ  des 
troupes  »,  qu'on  lit  à  la  suite  d'un  acte  de  décès  du  9  octobre 
1087,  à  Saint-Piat. 

Mineurs  et  canonniers  des  Fusiliers  du  Roi  sont  remplacés 
par  des  Bombnrdiers.  Alsace  et  La  Sarre  sont  restés.  Mais 
avec  eux,  voici  des  compagnies  de  Joceranne,  de  La  F  ère,  de 
Béarn,  d'Artois,  de  Lorraine,  de  Touraine,  de  Forez,  du 
régiment  suisse  iVErlach^,  de  G  niche,  de  la  Marine  (une 
seule  compagnie,  le  fait  est  spécifié),  de  Royal Roussillon,  du 
Maine  (un  bataillon  peut-être)  et  un  peu  plus  tard,  de  Cham- 
pagne et  du  régiment  suisse  L^fylTer,  que  les  documents  du 
temps  ne  manquent  jamais  d'écrire  <^  Fifre  »  ^. 

Artois,  Touraine,  Champagne  et  La  Fère  ont  pris  part  aux 
dragonnades.  Plusieurs  de  ces  régiments  venus  en  1088, 
Béarn  notamment,  avaient  des  soldats  protestants.  Ceux  de 
Maine  s'étaient  même  fortement  compromis.  Le  régiment  du 
Maine  avait  appartenu  à  Turenne,  et  avait  porté  son  nom 
jusqu'à  la  mort  du  héros  ^  Protestant,  ce  régiment  l'était 

'  Ernost  en  1791. 

2  CanleUa  m  1791. 

3  V.  dans  l'Histoire  de  la  Milice  françoise  du  1'.  Diiniel.  qnelqnps  particu- 
larités t'urionsps  sur  rc  n'cimont. 


—  321  — 

dès  l'origino,  protestant  il  demeura  dans  la  suite.  Lors  de  la 
Révocation  de  l'Edit  de  Nantes,  il  était  en  garnisuii  à  Metz. 
Il  était  sous  les  ordres  du  lieutenant-coloiicl  de  Varennes  *. 
Or,  le  6  décembre  1685,  Varennes,  un  certain  nombre  de  ses 
officiers,  très  probablement  beaucoup  de  leurs  hommes  et 
un  fort  conting'cnt  de  religionnaires  messins,  se  réunissaient 
dans  un  bois  à  deux  lieues  de  la  ville,  et  passaient  la  fron- 
tière les  armes  à  la  main,  bousculant  un  détachement  de 
dragons  accouru  à  toute  bride  pour  les  arrêter.  Les  dragons 
firent  quatre  prisonniers  (au  moins  parmi  les  officiers)  ;  on 
les  emprisonna,  on  confisqua  leurs  biens.  Deux  de  ces  officiers 
abjurèrent  dans  la  suite. 

L'histoire  fit  un  beau  tapage.  Louvois  distribua  l'éloge  et 
le  blâme,  se  plaignit  de  l'imprévoyance  de  ses  subordonnés, 
comme  si  l'entreprise  avait  pu  être  prévue,  ordonna,  un 
peu  tard,  des  mesures  de  surveillance  qui  ne  mirent  pas  un 
terme  aux  désertions  en  masse,  et  pendant  ce  temps,  Varennes 
et  sa  troupe  gagnèrent  la  Prusse.  Ils  y  furent  bien  accueillis; 
les  officiers  eurent  de  l'avancement,  selon  l'usage,  et  Ton 
forma  un  régiment  de  Varennes,  entièrement  composé  de 
protestants  français  et  organisé  à  la  française.  C'est  ce 
dernier  détail  qui  nous  a  fait  supposer,  malgré  le  silence  des 
documents  français,  qu'une  bonne  partie  du  régiment  du 
Maine  avait  suivi  ses  officiers;  non  seulement  Erman  et 
Reclam,  dans  leur  Histoire  du  Ret'iiije  en  Prusse,  l'affirment 
positivement,  mais  il  faut  remarcj[uer  que  les  autres  régiments 
français  à  la  solde  de  la  Prusse  avaient  l'organisation 
prussienne.  Si  l'on  fait  une  exception  pour  le  régiment  de 
Varennes,  c'est  que  probablement  on  se  trouvait  en  présence 
de  compagnies  à  peu  près  complètes,  ou  tout  au  moins, 
assez  fortement  encadrées. 

Et  d'autre  part,  on  comprend  également  dès  lors  qu'un 
régiment  aussi  mal  noté  ({ue  celui  du  Maine  n'ait  été  envoyé 
qu'aussi  tard  aux  travaux.  Il  avait  sans  doute  besoin  d'être 
réorganisé  après  l'émigration  de  ses  chefs  et  d'une  grosse 
partie  de  son  personnel. 


'  D'après  des  docuineiits  d'origine  prussienne,  Varennes  n'aurait  commandé 
qu'un  bataillon  ;  étinit  donnée  l'organisation  inililairc  du  temps,  ces  deux  rensei- 
lincments  ne  sont  pas  en  contradiction. 

Tome  X,  P.-\\  ii 


^oo  

Depuis  rabaiidon  des  travaux  de  terrassement,  à  la  fin  de 
1G88,  il  n'y  a  plus  dans  les  hôpitaux  que  de  rares  décès  de 
militaires;  on  peut  les  attribuer  à  des  mouvements  de  troupes 
étrangers  à  l'entreprise.  C'est  à  dessein  que  nous  n'avons 
parlé,  ni  des  grenadiers  du  régiment  de  la  Sarre,  en  garni- 
son à  Gallardon,  ni  des  Dragons  de  la  Reine,  qui  ont  hanté 
les  alentours  de  Maintenon  de  1685  à  l'automne  1687  \ 
ni  des  Dragons  du  Colonel  Général  qui  leur  ont  succédé.  La 
présence  de  ces  troupes  n'est  en  effet  pas  motivée  par  les 
travaux  ;  elle  s'explique  par  l'existence  de  nombreux 
protestants  dans  la  région.  A  priori  déjà  on  ne  comprend 
guère  l'emploi  des  troupes  montées  dans  les  travaux  de 
terrassement,  et  il  ne  faut  pas  songer  à  leur  prêter  le  rôle 
dévolu  à  la  prévôté.  Or,  tout  s'éclaire,  si  l'on  veut  bien  consi- 
dérer que  tout  ce  pays  a  été  un  foyer  du  protestantisme. 
Gallardon,  Écrosnes,  les  villages  de  la  Yoise  ont  longtemps 
fourni  le  noyau  de  l'Église  réformée  de  Chartres.  Le  loge- 
ment gratuit  —  ou  plutôt  onéreux  pour  l'habitant  —  des  grena- 
diers n'est  donc  pas  enveloppé  de  mystère  ;  on  choisissait  de 
préférence,  comme  garnisaires,  les  troupes  montées  ou  les 
troupes  d'élite,  parce  que  l'entretien  en  était  plus  coûteux. 

Les  dragons  de  la  Reine  étaient  à  Orange  en  octobre  1685, 
à  Meaux  en  décembre.  On  ne  saurait  préciser  la  date  de  leur 
arrivée  en  Beauce.  Comme  il  ne  menaient  pas  une  vie  bien 
pénible,  ils  ont  perdu  peu  de  monde,  et  il  en  résulte  que  les 
registres  de  l'état  civil  ne  nous  apprennent  pas  grand  chose 
à  leur  sujet.  Toujours  est-il  que  le  5  novembre  1085,  le  mar- 
quis d'Huxelles  recevait  l'ordre  de  loger  des  sergents  et 
des  soldats  chez  les  religionnaires,  même  nobles,  du  diocèse 
de  Chartres.  Le  13  décembre,  ordre  d'envoyer  une  compa- 
gnie de  dragons  à  Illiers  -,  et  de  là,  dans  le  Perche.  Le  19, 
on  en  expédie  une  autre  dans  l'élection  de  Châteaudun.  Le  28 
janvier  1686,  on  enjoint  à  M.  de  Bregis  d'emprisonner  les 
gens  de  la  R.  P.  R.  de  Chartres  qui  s'obstineront  à  ne  pas 
changer  de  religion,  y  compris  deux  veuves  qu'il  avait  par- 
ticulièrement signalées. 


^&' 


'  Le  régiment  y  a  peut-être  été  tout  entier. 


'  Les  Scalberge,  père  et  fils,  derniers  pasteurs  de  Chartres  au  xvu"  siècle, 
avaient  près  d'Iliiers  une  ferme  qui  porte  encore  leur  nom. 


OQo    

^^    •  y-^fj    ^^ 

Il  y  avait  à  Charlainvillicrs  une  Église  do  fief  dans  le 
château  du  marquis  du  Péray.  Il  est  certain  qu'il  avait  des 
dragons  chez  lui,  car  le  29  janvier  108G,  on  lui  accordait, 
sur  sa  demande,  quinze  jours  pour  se  faire  instruire;  c'était 
une  des  formules  usuelles  pour  être  délivré  des  garnisaires. 
Il  se  fit  instruire,  non  des  doctrines  exposées  dans  le  caté- 
chisme, mais  des  moyens  de  gagner  les  Provinces-Unies.  Il  y 
parvint,  comme  beaucoup  d'autres  protestants  do  notre 
région  y  sont  parvenus.  Il  ne  put  emmener  qu'une  partie  do 
sa  famille.  Sa  femme,  Catherine  de  Courcillon,  mourut  au 
couvent  des  Ursulines   de  Chartres  en  1701. 

Pour  le  dire  en  passant,  dans  les  parties  de  notre  départe- 
ment où  les  réformés  étaient  nombreux,  ceux  d'entre  eux 
qui  n'ont  ni  fui,  ni  abjuré,  se  sont  en  général  concentrés  en 
des  points  situés  à  la  périphérie  de  ces  régions  :  ainsi 
Marsauceux,  Gaubert'.  Les  protestants  d'Eure-et-Loir  sont 
presque  tous  originaires  du  département  même. 

En  résumé,  l'opinion  courante  que  30.000  personnes,  dont 
les  deux  tiers  de  soldats,  ont  été  employées  aux  travaux  de 
Maintenon,  n'est  vraie  qu'approximativement  et  demeure 
plutôt  au-dessus  de  la  vérité  :  autant  qu'on  peut  en  juger,  il 
n'y  a  pas  eu  plus  d'une  douzaine  de  milliers  de  soldats  à  la 
fois,  et  le  total  de  ceux  qu'on  a  envoyés  ne  paraît  pas 
supérieur  à  17.000.  Quant  au  chiffre  des  pertes,  s'il  est 
impossible  do  l'évaluer  exactement,  il  est  incontestable  que 
la  tradition,  d'après  laquelle  il  aurait  été  très  élevé,  est  l'ex- 
pression même  de  la  vérité. 

Henry  LEHR. 


*  A  Églancourt,  il  ne  reste  de  protestant  qu'un  cimetièi-e  délaissé,  pi'opi'iété 
du  conseil  presbytéral  de  Marsauceux. 


—  324  — 

L'ARCHÉOLOGIE    GHAUTRAINE 

EN     19  0  0 

SES  DÉBUTS.  SES  SUCCÈS.  SON  AVENIR 

Antiqua  venerari, 
Brogredi  ad  meliora. 

(Devise  de  la  Société.) 

On  est  imprudent  à  tout  âge  : 
A  dit  un  vieil  et  sage  adage. 
Qu'on  le  dise  aujourd'hui  pour  moi, 
Quand  j'ose  provoquer  la  Muse, 
Sans  pouvoir  donner  pour  excuse 
Le  talent  qui  brave  le  droit. 

Pourtant,  quand  un  passé  s'éveille, 
Il  est  bon  de  prêter  l'oreille 
Au  vieux  rimeur  qui,  plein  de  foi, 
Un  des  premiers  porta  sa  pierre 
A  l'œuvre,  maintenant  prospère. 
Qui  d'abord  n'eut  qu'un  humble  toit. 

Mais  dès  le  début,  qu'elle  est  belle 
Cette   pléiade  qui  s'appelle 
Durand,  Boisvillelle  et  Merlel!... 
Que  d'écrits,  de  savants  mémoires, 
Eloquents  tableaux  de  nos  gloires. 
En  gardent  le  vivant  reflet. 

Par  le  récit  de  notre  histoire 
Lépiuois,  cher  à  ma  mémoire, 
Conquérait  le  droit  de  cité  ; 
Lecocq  qu'un  noble  zèle  entraine, 
En  fouillant  la  mine  chartraine, 
Y  mettait  l'ordre  et  la  clarté. 

Puis,  dans  une  œuvie  magistrale, 
liiiltaiii,  de  notre  cathédrale 
Enchâssait  les  mille  trésors. 
Et  dans  leur  sens  symbolique 
De  la  célèbre  basilique 
Expliquait  les  naïfs  décors. 


—  325  — 

Crypte,  portail,  vitraux,  statues. 
Clochers  géants  portant  aux  nues 
Les  vœux  et  les  coeurs  des  Chartrains  : 
Sublime  hommage,  élan  mystique 
Vers  cette  Vierg(î  druidique 
Que  prophétisaient  les  païens. 

Mais  le  Temps  marche  et  la  Science 
Qui  d'un  œil  jaloux  le  devance. 
Vise  aux  plus  vastes  horizons. 
Une  élite,  active  et  fervente, 
Déjà  se  presse,  impatiente 
D'explorer  de  nouveaux  sillons. 

Voyez!...  à  cette  heure  féconde, 
Toutes  les  richesses  du  monde 
Se  groupent  pour  nous  éblouir... 
Puisse  l'Art,  au  progrès  fidèle, 
Y  trouver  la  moisson  nouvelle 
Dont  s'enrichira  l'avenir. 

Dans  le  domaine  où  chaque  maître 

Avec  honneur  s'est  fait  connaître, 

Que  le  niveau  soit  dépassé  ; 

Qu"aux  yeux  du  chercheur  qui  l'appelle, 

Jaillisse  encore  une  étincelle 

Dans  les  ténèbres  du  Passé, 

Et  moi,  dont  la  voix  téméraire, 
Pour  fêter  cet  anniversaire, 
Cherche  en  vain  des  mots  éclatants... 
Que  n'ai-je  ces  accents  lyriques 
Qui.  dans  les  luttes  homériques. 
Enflammaient  tous  les  combattants. 


E.   BOURDKL. 


—  326  — 
LE   CHATEAU   DE  MAINTENON 

JARDINS  —  AQUEDUC  —  VIADUC 

Moi,  poète  indulgent,  je  chante  en  ce  séjour 
Les  faiblesses  d'un  cœur  illustré  par  l'amour. 

1 

Au  sein  de  la  vallée  où  l'Eure  en  serpentant 
Promène  de  ses  eaux  le  tranquille  courant, 
S'élève  un  beau  manoir  dont  la  masse  imposante 
Au  milieu  de  grands  bois  noblement  se  présente. 
Ses  murs  ont  revêtu  cet  air  d'antiquité 
Qui  des  vieux  monuments  consacre  la  beauté. 
L'art  n'y  fait  point  briller  des  sculptures  magiques  ; 
Mais  d'un  noble  écusson  les  chiffres  symboliques, 
Dès  le  seuil  éveillant  d'amoureux  souvenirs, 
Attirent  le  touriste  et  charment  ses  loisirs. 

Autrefois  sa  défense,  aujourd'hui  sa  parure, 

Un  fossé  lui  compose  une  verte  ceinture. 

Le  pont  qui  chaque  soir  glissait  sur  des  anneaux, 

Tandis  que  le  gardien,  à  travers  les  créneaux. 

D'un  regard  inquiet  interrogeait  la  plaine, 

Maintenant  s'ouvre  à  tous,  confiant  et  sans  chaine. 

Entrons  :  —  Voici  la  salle  où  les  hommes  du  guet 

Assaisonnaient  leurs  nuits  de  vin  et  de  piquet. 

Là  revit  le  passé  :  soit  qu'aux  récits  du  guide 

Le  château  se  ranime,  ou  que  mon  œil  avide 

Ressuscite  les  noms  qu'en  ces  couloirs  obscurs, 

Un  crayon  malhabile  a  tracés  sur  les  murs. 

C'est  qu'un  charme  inconnu  s'attache  aux  moindres  choses, 

Quand  le  temps  les  revêt  de  formes  grandioses, 

Et  l'homme,  en  vieillissant,  aime  à  se  souvenir 

Qu'il  vit  dans  le  passé  plus  que  dans  l'avenir. 

Mais  quittons  cette  voûte,  humide  et  froid  passage 

Où  roula  bien  souvent  un  royal  équipage. 

Alors  que,  dans  la  cour,  une  garde  d'honneur 

Trahissait  par  son  luxe  un  royal  visitcui-. 

—  D'un  côté,  c'est  la  tour  où  les  heures  fidèles 

Enchaînent  chaque  siècle  à  des  lois  éternelles  ; 

De  l'autre,  c'est  la  chambre  où  la  reine  du  lieu 


—  327  — 

Au  culte  de  son  roi  môlait  celui  de  Dieu. 

Là,  maints  objets  gardés  en  pieuse  mémoire, 

De  moeurs  qui  ne  sont  plus  nous  retracent  Thistoire  : 

Le  lit,  avec  son  dais,  qui  semble  chaque  jour 

D'une  maîtresse  absente  attendre  le  retour  ; 

Le  prie-Dieu,  les  rideaux,  et  jusqu'à  la  barrière, 

Alors  signe  orgueilleux  d'existence  princière. 

Où  les  grands,  à  distance  épiant  son  réveil, 

Venaient,  nouveaux  Incas,  adorer  le  soleil. 

Tout  près,  dans  le  boudoir,  temple  de  la  toilette, 

Où  d'un  Roi  conquérant  se  tramait  la  défaite. 

On  revoit  le  coffret  de  nacre,  enrichi  d'or, 

Où  longtemps  une  reine  a  gardé  son  trésor  ; 

La  glace  où  se  miraient  ses  épaules  d'ivoire  ; 

Et  sa  chaise  gothique,  et  dans  son  écritoire 

La  plume  à  qui  peut-être,  autant  qu'à  la  beauté. 

Le  nom  de  Maintenon  doit  sa  célébrité. 

Plus  loin,  dans  cent  portraits  appendus  aux  murailles 

Louis-Quatorze  apparaît  à  côté  des  Noailles  : 

L'un  dont  le  fol  orgueil  ébranla  le  pouvoir  ; 

L'autre  en  l'égalité  qui  vit  un  saint  devoir.... 

Le  pinceau  les  unit  !...  curieux  assemblage 

Qui  d'un  siècle  orageux  nous  dévoile  une  page  ! . . 

Là,  vous  brillez  aussi  sous  des  traits  gracieux, 

O  vous  dont  le  regard  charme  toujours  ces  lieux. 

—  Au  fond  du  corridor,  enfin,  c'est  la  chapelle 

Où  l'on  vit  d'Aubigné,  dévote  autant  que  belle. 

Esprit  ambitieux,  veuve  et  vierge  à  la  fois, 

Par  un  lien  secret  s'unir  au  sang  des  rois. 

Destin,  voilà  tes  jeux!...  Cet  enfant  que  sa  mère, 

D'un  époux  prisonnier  compagne  volontaire. 

Déposait,  nouveau-né,  sur  d'humides  carreaux. 

Et  qui  ne  vit  le  jour  qu'à  travers  des  barreaux  ; 

Qui  plus  tard,  pour  gagner  le  pain  de  l'indigence, 

A  d'infimes  travaux  résignant  son  enfance, 

Une  gaule  à  la  main  conduisait  les  dindons...! 

Aujourd'hui  près  du  trône  est  comblé  de  tes  dons! 

Ainsi  s'accomplissait  cette  étrange  promesse 

Qu'avait  faite,  en  exil,  une  vieille  négresse 

Qui  la  voyant  rêver  et  de  gloire  et  d'amour. 

Avait  dit  :  «  Mon  Enfant,  vous  serez  reine  un  jour  !  » 

Toutefois  si  l'amour,  aveugle  en  son  ivresse. 
Fit  descendre  Louis  à  l'indigne  faiblesse 


—  328  — 

D'asseoir  à  ses  côtés  la  veuve  de  Scarron, 
Un  reste  de  pudeur  lui  fit  garder  son  nom  ; 
Du  monarque  amoureux  la  vieillesse  indécise 
Ne  paya  sa  vertu  que  du  nom  de  marquise. 
Mais  aujourd'hui  qu'importe  un  écusson  royal  ; 
Le  tien,  belle  marquise,  est  resté  sans  égal! 

Que  si  de  cet  hymen  lïnfluence  coupable 
Rend  la  fin  d'un  beau  règne  à  jamais  regrettable  ; 
Si,  pour  faire  expier  de  volages  amours. 
Il  condamna  Louis  à  de  cruels  retours, 
Et  dans  son  faible  cœur  soufflant  Fintolérance, 
A  cent  mille  Français,  martyrs  de  leur  croyance, 
S'il  fit  subir  l'exil  et  porter  au  dehors 
Avec  la  liberté,  leurs  bras  et  leurs  trésors  ; 
Enfin,  si  ramant-Roi  s'abusa....,  que  l'histoire 
D'un  inflexible  arrêt  en  charge  sa  mémoire. 
Moi,  poète  indulgent,  je  chante  en  ce  séjour 
Les  faiblesses  d'un  cœur  illustré  par  l'amour  ! 

II 

La  nuit  tombait  des  monts  :  au  ciel  pur  et  sans  voiles 

S'avançait  lentement,  escorté  des  étoiles, 

L'astre  qui  des  amants  reçoit  les  doux  aveux. 

D'un  jour  brûlant  d'été  calmant  les  derniers  feux. 

Une  brise  odorante  errait  dans  la  vallée 

Et  berçait  les  oiseaux  dormant  sous  la  feaillée. 

Et  moi,  j'errais  aussi  dans  ces  vastes  jardins. 

Que  Lenôtre  a  tracés  de  ses  savantes  mains. 

J'en  admirais  le  plan,  la  noble  symétrie, 

Et  les  mille  canaux,  trésors  de  la  prairie, 

Où  Tonde  en  se  jouant  semble,  par  cent  détours, 

Sur  ces  bords  enchanteurs  vouloir  fixer  son  cours. 

Un  pont  ingénieux  de  moderne  structure, 

Passage  aérien  caché  sous  la  verdure, 

Du  château  dans  le  parc  conduit  le  promeneur. 

Tout  respire  en  ces  lieux  le  calme  et  la  fraîcheur. 

Le  chêne  élève  au  ciel  ses  palais  de  feuillage. 

Et  des  bosquets  en  fleurs  le  poétique  ombrage, 

Quand  vient  le  crépuscule  aux  regards  languissants, 

De  mille  voluptés  inonde  tous  les  sens. 

Protégé  par  les  eaux,  un  rocher  solitaire 

Conserve  encor  la  grotte,  asile  de  mystère, 


—  320  — 

Où,  nouvelle  Égério,  une  femme  autrefois 

Au  vieux  Roi,  son  époux,  venait  dicter  ses  lois. 

Que  de  fois  on  la  vit,  fuyant  son  opulence. 

Dans  ces  bois  écartés  rechercher  le  silence, 

Remonter  de  ses  jours  le  cours  prodigieux  ; 

Puis,  donnant  à  sa  gloire  un  but  religieux. 

Des  vierges  de  Saint-Cyr  fonder  le  noble  asile 

Et  créer  à  son  cœur  une  sainte  famille. 

Tout  ce  qu'avait  d'illustre  et  la  ville  et  la  cour 

Alors  de  Maintenon  honorait  le  séjour. 

Ici,  dans  une  fable  empruntée  à  la  Grèce, 

A  son  royal  élève  enseignant  la  sagesse, 

Fénélon,  sous  les  fleurs,  cachait  la  vérité. 

Et  léguait  un  chef-d'œuvre  à  la  postérité  ; 

Plus  loin,  l'aigle  de  Meaux,  dans  sa  mâle  éloquence. 

Au  néant  des  grandeurs  immolait  la  Puissance, 

Et,  puisant  dans  la  foi  des  accents  solennels, 

.Jetait  sur  un  tombeau  des  lauriers  éternels. 

Sur  ce  banc  de  gazon,  le  chantre  d'Athalie 

Épanchait  de  ses  vers  la  divine  harmonie, 

Tandis  que,  près  de  lui,  nageait  silencieux 

Un  couple  inspirateur  de  cygnes  amoureux. 

Ah  !  qu'ils  sont  loin  ces  jours  où  notre  gTand  poète 

Sous  le  faste  des  grands  courbait  sa  noble  tète. 

Et  de  la  vérité  trop  fidèle  écrivain, 

Encourait  sa  disgrâce  et  mourait  de  chagrin  ; 

<  )ù  notre  Juvénal,  dont  la  rude  férule 

D'un  stigmate  sanglant  marquait  tout  ridicule  ; 

Dont  la  muse  inflexible  et  fatale  au  pédant 

Se  drapait  dans  l'orgueil  d'un  vers  indépendant, 

A  son  tour  emporté  dans  le  commun  délire, 

Pour  flatter  le  grand  Roi  désarmait  la  satire  ; 

Où  tous  enfin,  guerriers,  artistes,  orateurs. 

Sur  le  trône  jetaient  d'immortelles  splendeurs  !... 

Mais  alors  tout  cédait  aux  lois  de  la  naissance  : 

Héritage  sacré,  la  royale  puissance, 

Invoquant  Dieu  lui-môme  à  l'appui  de  ses  droits. 

Passait  incontestée  aux  aines  de  nos  Rois. 


III 

Mais  tandis  que,  suivant  ma  douce  rêverie, 
De  brillants  souvenirs  j'évoqaais  la  magie; 
Que.  perdu  dans  le  parc,  loin  du  château,  mes  yeux 


—  330  — 

Sans  sommeil  et  sans  but  erraient  au  sein  des  cieux, 
La  lune  avait  grandi  sous  la  voûte  étoilée, 
Et  de  son  demi-jour  animait  la  vallée. 
Alors  tu  m'apparus,  pour  la  première  fois, 
Levant  ton  front  superbe  au-dessus  des  grands  bois, 
Gigantesque  aqueduc,  dont  la  noble  façade 
Déroule  entre  deux  monts  sa  longue  colonnade. 
Tendu  sur  l'horizon,  ton  immense  rideau 
Complète  de  ces  lieux  le  magique  tableau. 
Héritier  d'un  grand  nom,  en  tes  jours  de  détresse, 
Tu  caches  dans  tes  flancs  tes  titres  de  noblesse. 
De  la  chaîne  des  temps  anneau  mystérieux, 
Tu  transmets  à  notre  âge  un  passé  radieux. 
Et  si  ton  bras  géant  réunit  deux  colUnes, 
Un  grand  siècle  se  dresse  aussi  dans  tes  ruines. 
Et  nous  parle  de  gloire  au  milieu  des  débris. 

L'aspect  de  ce  colosse  a  troublé  mes  esprits!... 
Un  pouvoir  enchanteur  s'étend  sur  ma  paupière 
Et  verse  dans  mon  âme  une  étrange  lumière... 
Tout  s'anime  au  vallon  :  des  milliers  de  soldats 
Pour  de  nouveaux  lauriers  oubliant  les  combats. 
Echangent  le  mousquet  contre  l'humble  truelle. 
Et  tandis  qu'au  travail  leur  chant  joyeux  se  môle. 
L'immortel  Vauban  veille  sur  les  remparts  !... 
Soudain  d'autres  tableaux  ont  charmé  mes  regards  !.. 
Le  lierre  en  traits  profonds  découpant  la  muraille 
Me  peint  des  cavaliers  au  sein  d'une  bataille.... 
Des  escadrons  poudreux  les  rapides  tournois 
Préludent  par  des  jeux  à  de  sanglants  exploits  !... 

Longtemps  l'illusion  aux  magiques  promesses 
Déroula  devant  moi  ses  menteuses  richesses. 
Et  fascinant  mes  yeux  par  mille  enchantements. 
Dans  un  brillant  mensonge  enchaîna  tous  mes  sens, 
Comme  on  voit  au  désert  un  perfide  mirage 
Offrir  au  voyageur  un  fugitif  ombrage; 
Et  quand,  triste  et  rêveur,  je  quittai  ce  séjour, 
L'horizon  s'éveillait  aux  premiers  feux  du  jour  ! 
Adieu,  noble  aqueduc  !...  mais  à  l'heure  pieuse 
Où  la  reine  des  nuits  brille  silencieuse. 
Souvent  je  reviendrai,  sous  ton  ombre  abrité. 
Contempler  de  ton  front  l'auguste  majesté.,. 


—  331  — 

Soyons  juste  pourtant  :  cliaquc  siècle  a  sa  gloire, 

Et  vient  inscrire  un  nom  au  livre  de  riiistoire. 

L'un,  d'instinct  féodal  et  qui  naît  grand  seigneur, 

Etale,  avec  orgueil,  une  vaine  splendeur. 

Fils  de  quatre-vingt-neuf,  le  nôtre  est  populaire. 

Témoin,  ce  viaduc,  à  la  taille  légère, 

Qui,  joignant  Félégance  à  la  solidité, 

Met  son  premier  mérite  en  son  utilité. 

Aux  progrès  de  notre  âge  on  dirait  qu'une  fée 

A,  d'un  coup  de  baguette,  élevé  ce  trophée  ; 

Tandis  qu'à  ses  côtés  le  colosse  endormi 

Dans  l'oubli  du  passé  déjà  plonge  à  demi. 

Pour  des  destins  divers  chacun  d'eux  prit  naissance. 

Mais  l'un  finit  son  règne  et  l'autre  le  commence  : 

Pourtant  un  nœud  secret  les  unit  ;  leur  beauté 

Trouve  un  éclat  nouveau  dans  la  diversité, 

Et  ce  mélange  heureux  de  moderne  et  d'antique 

Forme  dans  la  vallée  un  spectacle  magique. 

C'est  ainsi  qu'ici-bas  une  invisible  main 

Assigne  à  toute  chose  un  utile  destin  ; 

Dï'lémcnts  opposés  fait  naître  Tharmonie, 

Et  réglant  l'univers  dans  sa  marche  infinie. 

Trace  à  l'humanité  son  immuable  sort. 

La  nuit  succède  au  jour,  et  la  vie  à  la  mort. 

Mais  le  temps  frappe  en  vain  :  de  notre  àme  immortelle 

Brille  au  sein  des  débris  la  divine  étincelle  I 


IV 


Quel,  des  deux  monuments,  est  le  plus  fortuné  ? 

Aux  caprices  d'un  roi  l'un  était  destiné  ; 

Mais  le  flot  qu'à  grands  frais  et  dans  un  but  futile 

De  sa  rive  natale  on  croyait  détourné... 

Refusa  d'y  rouler  un  trésor  inutile, 

Et  le  temps,  flot  vengeur,  sur  lui  s'est  déchaîné  !... 

Au  Dieu  de  la  vapeur  l'autre  livrant  passage 
Sera,  pour  nos  neveux,  l'éclatant  témoignage 
Des  bienfaits  de  ce  siècle,  enfant  de  liberté  ; 
La  Beauce  lui  devra  sa  nouvelle  richesse, 
Quand  des  vagons  ailés  la  magique  vitesse 
Y  sèmera  la  vie  et  la  fécondité. 

E.  BOURDEL. 


—  332  — 

SÉANCE  DU  12  JUILLET  1900 
Président  :  M.  Roger  Durand.  —  M.  Chamberland,  Secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  trois  heures  un  quart. 

Membres  présents  :  MM.  Roger  Durand,  Dauzat,  Bellier  de 
la  Chavignerie,  abbé  Sainsot,  Buisson,  Gabriel  Buisson, 
Chamberland,  Corrard,  Denis,  Denisart,  Denos,  Georges 
Durand,  Gabriel,  Gérondeau,  Goupillon,  Lorin,  Maugars, 
Manger,  Mayeux,  Real,  D'"  Robin,  Roy,  D'' Taillefer  ;  abbés 
Bellanger,Crancée,  Guillon,  Haye,  Langlois,  Marquis  et Métais. 

Excusés  :  MM.  Amblard,  Georges  Champagne,  Diogëne 
Lelong,  Merlet,  Renouf. 

Présentation  de  nouveaux  membres.  La  listO;  où  figurent 
les  noms  de  M.  le  Préfet  d'Eure-et-Loir  et  de  Ms'"  TEvêque 
de  Chartres,  est  accueillie  avec  une  satisfaction  toute  parti- 
culière. 

M.  le  Président  rend  compte  de  l'entière  réussite  du  Congrès 
archéologique  de  Chartres  et  invite  les  membres  de  la  Société 
k  prendre  connaissance  des  Rapports  très  détaillés  auxquels 
il  a  donné  lieu  jusqu'à  ce  jour,  dans  différentes  Revues  qu'ils 
trouveront  à  la  bibliothèque  de  la  Société. 

M.  le  Président  ajoute  qu'il  est  urgent  de  demander  à  la 
Municipalité  de  mettre  à  la  disposition  de  la  Société  les 
Greniers  de  Loëns.  A  l'unanimité,  l'Assemblée  décide  qu'une 
requête  sera  adressée  à  la  Municipalité  dans  le  plus  bref  délai 
possible. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  la  liste  des  membres  de 
la  Société  auxquels  le  Congrès  archéologique  a  décerné  des 
récompenses. 

1°  Médailles  de   Vevmeil. 

MM.  LoRiN,  à  Chartres. 

Henri  I'ixlot,  à  Dreux. 


33.3 


2°  Méduillos  (l'Arf/rn/. 

MM.  rabbé  Clerval,  à  Chartres, 
l'abbé  Langlois,  à  Chartres. 
Henri  Lecesne,  président  de  la  Société   Dunoise, 

à  Chàteaudun. 
René  Merlet,  à  Chartres, 
l'abbé  MÉTAis,  à  Chartres, 
l'abbé  Sainsot,  à  Terminiers. 

3"  Médailles  de  Bronze. 

MM.  Buisson,  ancien  conducteur  des  Ponts  et  Chaussées, 
à  Chartres  . 
Gustave  Fouju,  de  Paris. 
Fabbé  Guillon,  curé  de  Ver, 
GuiLLON,  instituteur  à  Coudreceau. 

En  félicitant  hautement  ces  Messieurs,  il  leur  adresse  de 
chaleureux  remerciements.  L'honneur  qui  leur  échoit  rejaillit 
sur  notre  compagnie  tout  entière  dont  ils  relèvent  le  prestige 
par  le  mérite  de  leurs  savants  travaux.  Il  leur  souhaite  de 
redoubler  d'efïbrts  et  les  propose  comme  modèles  à  tous  les 
travailleurs  de  notre  vaillante  société. 

M.  le  Président  fait  savoir  que  le  Congrès  archéologique  a 
eu  du  retentissement  en  France  et  que  VAvrius  de  lu  Presse 
lui  a  adressé  gracieusement  une  dizaine  de  coupures  faites 
dans  des  journaux  de  Paris  et  de  province. 

M.  le  Président  appelle  l'attention  de  l'Assemblée  sur  le 
septième  concours  quinquennal  organisé  parlaSociété  archéo- 
logique de  l'Orléanais.  Il  donne  lecture  des  passages  du  rap- 
port de  M.  Maxime  de  Beaucorps  qui  concernent  les  travaux 
présentés  par  nos  deux  confrères,  M.  l'abbé  Augis  et  M.  l'abbé 
Bellanger.  M.  l'abbé  Augis,  auteur  d'un  Essai  historique  sur 
la  ville  et  la  chatcllenie  de  La  Ferté-  Villeneiiil,  a  mérité  un 
premier  prix.  M.  l'abbé  Bellanger,  pour  son  Histoire  de  Fon- 
teuay-sur-Coiiie,  a  mérité  un  second  prix.  M.  le  Président 
leur  adresse  les  plus  vives  félicitations.  M.  l'abbé  Bellanger 
fait  hommage  de  son  manuscrit  à  la  Société  arcliéologi(pie 
d'Eure-et-Loir.  M.  le  Président  lui  adresse  des  remerciements 


—  334  — 

et  déclare  que  la  Commission  de  publication  statuera  sur  la 
question  de  l'impression. 

M.  l'abbé  Bellanger  est  invité  à  lire  le  passage  de  son  étude 
qui  concerne  les  intermittences  de  la  Conie.  Une  discussion 
animée  à  laquelle  prennent  part  M.  l'abbé  Marquis,  M.  le  D'' 
Robin,  M.  Gabriel  est  suivie  avec  un  vif  intérêt. 

M.  le  Président  donne  lecture  de  l'envoi  en  possession  du 
legs  Martin. 

Après  un  échange  de  vues  entre  M.  le  Président,  M.  Dauzat 
et  M.  l'abbé  Sainsot,  l'Assemblée  décide  que  les  séances 
auront  lieu  dorénavant  à  deux  heures  et  demie  précises. 

M.  le  Président  rappelle  que  les  Amis  de  la  Beauce  ont  fait 
une  excursion  à  Chartres  le  dimanche  17  juin.  Parmi  les  per- 
sonnes qui  leur  ont  souhaité  la  bienvenue  et  les  ont  accompa- 
gnés dans  leur  visite  aux  monuments  de  la  ville,  se  trouvaient 
plusieurs  membres  de  la  Société  et  notamment  le  Secrétaire, 
remplaçant  le  Président  empêché.  De  fort  intéressants 
comptes  rendus  ont  paru  dans  les  journaux  de  Chartres 
[Dépêclie,  18  juin  ;  Progrès,  19;  Journal  di' Chartres,  20)  et 
dans  le  Beauceron  de  Paris  (n"  de  juillet  1900). 

M.  Mayeux  donne  lecture  d'une  note  chronologique  très 
substantielle  sur  le  château  de  Crécy-Couvé.  11  communique 
une  reproduction  très  agrandie  de  deux  gravures  conservées 
à  la  Bibliothèque  nationale.  11  est  heureux  de  faire  bénéficier 
la  Société  de  l'heureuse  chance  qu'il  a  eue  et  il  donnerait 
avec  le  plus  vif  plaisir  des  épreuves  à  tous  ceux  qui  en  dési- 
reront. 11  fait  espérer  une  étude  complète  sur  le  château  de 
Crécy,  surtout  si  les  membres  de  la  Société  veulent  bien  lui 
communiquer  tous  les  renseignements  qu'ils  pourraient  avoir 
sur  cotte  fastueuse  autant  qu'éphémère  construction. 

M.  Manger  signale  immédiatement  à  M.  Mayeux  un  travail 
de  M.  Langiois,  instituteur  à  Fontaine-Simon,  et  M.  l'abbé 
Métais  donne  de  précieux  renseignements  sur  un  bas-relief 
placé  dans  l'église  et  qui  a  disparu  pendant  la  vacance  de  la 
cure.  M.  le  Président  remercie  M.  Manger  et  M.  l'abbé  Métais 


—  335  — 

et  il  adresse  k  M.  Mayeux  des  lelicitatiuns  ci  des  remercie- 
ments. 

M.  Denisart  croit  devoir  appeler  l'attention  des  membres 
de  la  Société  sur  les  erreurs  commises  dans  le  compte  rendu 
qu'un  journal  local  a  consacré  à  son  mémoire  relatif  à 
Y  Ancienne  porte  du  couvent  des  CordeUers,  mémoire  lu  à  la 
séance  de  clôture  du  Congrès  Archéologique.  M.  le  Président 
sollicite  l'indulgence  de  M.  Denisart  en  faveur  du  reporter, 
obligé  de  faire  avec  une  hâte  fiévreuse  un  travail  difficile  et 
délicat.  Il  saisit  cette  occasion  de  rendre  hommage  à  la  sûreté 
et  à  rétendue  des  connaissances  de  l'un  de  nos  confrères  les 
plus  modestes,  mais  les  plus  savants,  de  l'un  de  ceux  qui  font 
le  plus  d'honneur  à  la  Société. 

La  lecture  du  travail  sur  Y  horloge  de  In  Cathédrale,  que 
M.  Renouf  a  présenté  au  Congrès  archéologique,  est  écoutée 
avec  l'attention  que  mérite  toute  étude  faite  par  un  spécia- 
liste compétent.  Elle  présente  aussi  l'intérêt  particulier  que 
suscite  la  réfutation  d'une  erreur  commise  par  quiconque  se 
plaît  à  relever  sans  ménagements  académiques  les  erreurs 
des  confrères.  M.  Renouf  pense  en  elfet  prendre  M.  Lecocq 
(cf.  Mémoires  ,  t.  III,  p.  315,  juin  1865)  en  flagrant  délit 
d'inattention  dans  la  lecture  d'un  texte  capital  et  d'incompé- 
tence dans  une  appréciation  de  caractère  technique  '. 

Voici  la  substance  de  l'étude  de  M.  Renouf  : 

«(  En  1359,  il  y  a  deux  horloges  à  la  Cathédrale  :  l'une,  la 
grosse,  extérieure,  pour  le  public;  l'autre,  la  petite,  inté- 
rieure, pour  le  culte.  Elles  sont  usées  :  on  les  répare.  La 
grosse  horloge,  la  seule  dont  nous  nous  occuperons,  est 
placée  dans  un  bâtiment  spécial  située  dans  la  partie  méri- 
dionale du  cloître.  Elle  n'est  pas  à  sonnerie  ;  un  homme  en 
surveille  la  marche  et  sonne  chaque  heure  sur  une  cloche. 

Cette  cloche  est  certainement  placée  dans  le  même  bâti- 
ment que  l'horloge.  En  effet,  en  septembre  1392,  Philippot 
Mauvoisin  adapta  une  sonnerie  automatique  au  mouvement 


*  Dans  le  marché  du  9  juillet  1547,  tirô  par  Lecocq  des  Couti'ats  du  Cha- 
pitre (Arch.  d''^^  G.  211,  page  255)  il  est  lacile  de  constater  de  nombreuses 
fautes  de  lecture  et  d'importantes  omissions. 


—  330  — 

existant.  Or,  dans  le  marché  qu'il  passa  avec  le  Chapitre, 
nous  trouvons  une  indication  précieuse  :  la  longueur  de  la 
chesne  servant  à  tirer  le  marteau.  Comme  cette  longueur  est 
un  rapport  direct  entre  le  levier  de  l'horloge  et  la  branche 
du  marteau  frappant  sur  la  cloche,  nous  avons  d'une  façon 
très  précise  la  distance  do  la  cloche  à  l'horloge  :  elle  est 
seulement  de  deux  toises^  soit  six  pieds  ou  3  '"  996. 

En  1392,  nous  voyons  que  la  cloche  sur  laquelle  sonnera 
désormais  l'horloge  transformée  est  placée  dans  le  clocher 
appelé  la  Gviie,  situé  au-dessus  de  la  clef  de  voûte  de  Tinter- 
transept.  Comme  les  rouages  d'une  horloge  qui  doit  sonner 
à  4  m.  de  distance  sont  calculés  à  cet  effet  et  seraient  insuf- 
fisants pour  une  distance  même  de  25  mètres,  l'horloge  a  dû 
être  déplacée  :  on  a  dû  la  transporter  du  Cloître  dans  la 
Cathédrale,  en  l'installant,  autant  que  possible,  dans  la  per- 
pendiculaire du  timbre,  à  4  m.  environ  de  la  cloche,  c'est-à- 
dire  à  l'intertransept,  vers  le  milieu  de  l'église.  Et  nos  histo- 
riens locaux  athrment  bien  qu'il  y  a  eu  au  xV^  siècle  une 
horloge  placée  au  milieu  de  la  Cathédrale.  Malheureusement 
les  documents  font  défaut  pour  cette  époque. 

En  1519,  le  Chapitre  décide  :  1°  la  construction  d'un  édifice 
spécial  destiné  à  l'horloge  ;  2°  la  fonte  d'un  nouveau  timbre. 
Cet  édifice  n'est  autre  que  le  célèbre  Pavillon  placé  au  pied 
du  Clocher  Neuf.  L'horloge  y  fut  installée  en  1520.  Ainsi,  en 
1520,  la  grosse  Horloge  a  été  transportée  de  l'intertransept 
dans  le  Pavillon.  Bientôt  de  grosses  réparations  furent  né- 
cessaires, en  raison  du  manque  de  force  de  la  sonnerie,  à 
laquelle  on  demande  de  soulever  un  marteau  plus  lourd  (le 
timbre  nouveau  étant  plus  fort)  à  une  hauteur  plus  que 
double  de  la  précédente. 

M.  Ad.  Lecocq,  dans  une  étude  très  érudite  (Mémoires, 
t.  111,  juin  18G5),  afïh-me  qu'il  n'y  a  jamais  eu  d'horloge  au 
milieu  de  la  cathédrale  et  que  la  Grosse  horloge  a  été  trans- 
portée en  1520  du  Cloitre  dans  le  Pavillon.  Mais  on  voit  qu'il 
a  contre  lui  :  1°  des  observations  techniques  fondées  sur  des 
connaissances  professionnelles  ;  2"  le  témoignage  des  histo- 
riens locaux;  3*"  le  passage  capital  du  texte  de  1392  invoqué 
plus  haut  (la  longueur  de  la  chesne).  M.  Lecocq,  'jni  ci/c  le  texte 
en  l'iilier,  n'a  pas  remarqué  ce  passage  ou  n'en  a  pas  com- 
pris la  valeur,  car  il  n'était  pas  un  homme  du  mcHier. 


—  337  — 

C'est  pour  la  même  raison,  sans  doute,  qu'il  a  fait  à  Jean 
Mazure,  un  des  derniers  horlogers  de  la  Cathédrale,  un 
reproche  immérité.  Mazure  a  exécuté,  en  1804,  la  roue 
d'échappement  en  cuivre  qui  existe  encore,  on  se  contentant 
de  perfectionner  l'échappement  à  roue  de  rencontre.  Il  eût 
dû,-  selon  M.  Lococq,  adapter  à  l'horloge  l'échappement  à 
chevilles  qiù  est  plus  précis  et  donne  une  oscillation  du 
pendule  plus  normale.  Mais  l'échappement  à  chevilles 
est  trop  fragile  pour  une  semblable  machine,  car  les 
chevilles  se  faussent  ou  se  brisent  :  l'autre,  moins  régulier, 
est  plus  robuste,  mieux  fait  pour  résister  aux  acoups  de  tels 
rouages,  par  suite,  plus  durable.  Et  c'est  pour  cette  raison 
que  l'horloge  a  marché  jusqu'en  188G.  A  cette  date  une  pièce 
principale  se  rompit;  une  restauration  eût  été  trop  coûteuse; 
en  outre,  l'horloge  électrique  d'Albert  Renouf  commençait  à 
fonctionner.  La  Municipalité  abandonna  l'ancienne  horloge 

et  pressa  les  essais  de  la  nouvelle Et  depuis  treize  ans,  la 

foudre  qui  trop  souvent  détruisait  l'antique  martel  vient, 
asservie  par  la  science,  nous  rappeler,  chaque  demi-heure, 
que  le  temps  va  toujours  vite  ». 

M.  le  Président  signale  l'ouvrage  de  M.  Léon  Marquis  inti- 
tulé (Ihalo-Snint-Mard.  C'est  un  curieux  poème,  suivi  de  l'his- 
toire légendaire  du  pèlerin  Eudes-le-Maire,  dit  Chalo-Saint- 
Mard,  accompagné  de  notes  historiques  et  généalogiques  très, 
précises  sur  son  innombrable  postérité.  Une  bonne  bibliogra 
pliie  (39  numéros)  termine  cette  œuvre  intéressante. 

M.  le  D""  Robin  donne  lecture  du  curieux  procès-verbal  de 
la  remise  des  ouvrages  envoyés  par  Pierre -François  Pallo}^ 
à  la  municipalité  de  Chartres,  en  même  temps  qu'une  de  ces 
«  petites  Bastilles  »  qu"il  répandit  dans  la  France  entière,  et 
qu'il  disait  formées  de  pierres  de  la  vieille  forteresse.  M.  le  D"" 
Robin  fait  remarquer  que  la  «  Bastille  »  du  Musée  de  Chartres 
est  en  plâtre,  et  il  se  demande  si  Palloy,  qui  se  range  au 
nombre  de  ceux  qui  ont  attaqué  la  vraie  Bastille,  ne  s'est  pas 
contenté  d'en  «attaquer»  ladémolition.  M.  Roy  dit  que  Palloy 
lui  paraît  un  mystificateur  ou  du  moins  un  faiseur.  Il  fait 
observer,  en  efîet,  que  la  petite  Bastille  envoyée  à  Sauniur  est 
en  pierre,  et  il  voudrait  savoir  si  Palloy  a  fait  véritablement 
Tome  X,  P.-V.  23 


—  338  — 

les  Irais  de  ces  dons  patriotiques  fort  onéreux,  ou  s'il  a  été 
payé  directement  ou  indirectement. 

M.  le  D'  Robin  dit  que  le  plan  de  la  Bastille  qui  se  trouve  à 
Chartres  vient  de  Pithiviers  ;  il  ne  sait  si  l'exemplaire 
imprimé  de  la  relation  de  la  Prise  de  la  Bastille  annoncé  par 
Palloy  se  trouve  vraiment  à  la  Bibliothèque  de  la  Ville. 
M.  Flammermont  s'est  en  eftet  demandé  si  jamais  cette  rela- 
tion avait  eu  les  honneurs  de  l'impression.  M.  Bellier  de  la 
Chavignerie  donne  alors  sur  la  formation  de  la  Bibliothèque 
de  précieux  détails  qui  aideront  à  résoudre  cette  question 
bibliographique. 

M.  Chamberland  dit  qu'il  a  pu  rencontrer  il  y  a  quelque 
temps  déjà  M.  Charles  Comte,  aujourd'hui  professeur  au  lycée 
Condorcet.  M.  Comte  a  bien  voulu  lui  déclarer  qu'il  ne  possé- 
dait aucun  document  sur  le  général  Marceau  —  qu'il  avait  eu 
seulement  entre  les  mains  des  documents  appartenant  à  un 
propriétaire  dont  le  nom  ne  peut  encore  être  livré  à  la  publi- 
cité. M.  Comte  a  bien  voulu  faire  hommage  aux  membres  de 
la  Société  d'une  vingtaine  d'exemplaires  du  tirage  à  part  de 
l'important  article  publié  par  lui  en  1880  dans  la  Révolution 
française  sous  le  titre  «  Notes  et  documents  sur  Marceau  ».  C'est 
la  réfutation  documentée  d'une  accusation  posthume  de  con- 
cussion portée  contre  Marceau  par  un  certain  Alexandre, 
commissaire  des  guerres  à  l'armée  de  Sambre-et-Meuse.  Si 
peu  fondée  qu'elle  fût,  cette  grave  imputation  avait  été  rele- 
vée par  M.  Albert  Duruy  dans  un  article  de  la  Revue  des 
Deux-Mondes  (15  juin  1884),  oii  il  reconnaît  pourtant  que 
Hoche,  victime  d'une  accusation  semblable,  s'était  justifié 
complètement  en  publiant  les  pièces  de  sa  comptabilité.  — 
M.  Comte  adresse  également  à  la  Société  la  copie  du  glorieux 
état  des  services,  campagnes  et  blessures  d'un  frère  de 
Marceau,  Louis-Augustin  Marceau  (1778-1839],  dont  il  est  le 
petit-neveu  et  auquel  il  a  consacré  deux  pages  fort  intéres- 
santes à  la  lin  de  l'article  cité.  M.  le  Président  adresse  à 
M.  Charles  Comte,  au  nom  de  la  Société,  les  plus  vifs  remer- 
ciements. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  trois  quarts. 


-  339  — 

NOUVEAUX  MEMBRES 

1"  Membres  honoraires. 

M.  Brelet,  préfet  d'Eure-et-Loir  ;  présenté  par  MM.  Georges 
Fessard  et  Roger  Durand. 

Mg'"  MoLLiEN,  évêquo  de  Chartres  ;  par  MM.  l'abbé  Beauchet 
et  Roger  Durand. 


2°  Membres  titulaires. 

MM.  CoRBY,    ancien    notaire,    rue    Gabriel -Lelong  ;    par 
MM.  Georges  Champagne  et  Lorin. 

Louis  Fritel,  28,  boulevard  Guillaume,  présenté  par 
MM.  Armand  Mouton  et  Roger  Durand. 

Le  docteur  Henri  Gierzynski,  à  Ouarville,  par  MM.  le 
D'  Robin-Massé  et  Frédéric  Maugars. 

LÉGER,  ingénieur  civil,  28,  rue  de  la  Porte-Morard,  par 
MM.  Doré  et  Diogène  Lelong. 

Le  duc  de  Noailles,  au  château  de  Maintenon  ;  par 
MM.  René  Merlet  et  Roger  Durand. 

Ernest  Thibault,  8,  rue  de  la  Tuilerie  ;  par  MJVL  l'abbé  de 
Sainte-Beuve  et  Denos. 


—  340  — 

NOTE    CHRONOLOGIQUE 

SUR     LE    CHATEAU     DE     GRÉGY-GOUVÉ 


Lorsqii'en  1875,  M.  le  comte  de  Reiset  publia  rintéressant 
travail  sur  le  château  de  Crécy,  lu  à  la  séance  publique 
de  la  Société  française  d'archéologie  à  Dreux,  il  s'écriait  en 
terminant  cette  notice  :  «  Que  dirai-je,  Messieurs,  de  ce  qui 
reste  du  château  de  Crécj'!  Hélas,  presque  rien  !  » 

En  effet,  tout  semble  y  avoir  été  détruit  comme  à  plaisir, 
et  rien  ne  signale  plus  au  voyageur  hâtif  rem})lacement  de 
cette  magnifique  demeure  royale,  la  plus  grande  après  Ver- 
sailles et  Vaux,  par  l'étendue  de  ses  canaux. 

En  attendant  de  pouvoir  vous  présenter  la  reconstitution 
complète  des  jardins  et  des  bâtiments  qui  la  composaient, 
j'ai  l'honneur  de  vous  rapporter  quelques  documents  qui 
compléteront,  je  l'espère,  les  archives  historiques  de  ce 
monument  trop  oublié. 

Le  château  de  Crécy  fut  construit,  de  1750  à  1754,  par 
L'Assurance,  contrôleur  des  bâtiments  du  roi.  architecte  de 
la  partie  monumentale  de  la  machine  de  Marly  (voyez 
Belidor). 

Ce  L'Assurance  est  le  fils  du  célèbre  L'Assurance,  archi- 
tecte du  Roy,  élève  d'Hardouin  Mansard,  qui  collabora  au 
Palais-Bourbon  et  construisit  les  Hôtels  de  Rotelin,  de 
Béthune,  de  Alontbazon,  de  Roquelaure,  de  Noailles,  etc. 

Il  ne  semblopas  que  L'Assurance,  le  père,  ait  dirigé  person- 
nellement les  travaux  de  Crécy,  il  est  certain  cependant  que 
son  influence  s'y  fit  sentir  (fune  façon  considérable,  car  les- 
plans  de  Crécy  offrent,  avec  ceux  des  constructions  préci- 
tées, des  rapports  de  dispositions  indiscutables. 

Nous  réservant  d'étudier  plus  tard,  à  fond,  ces  dispositions, 
nous  nous  contenterons  de  donner,  cette  fois,  la  liste  com- 
plète des  propriétaires  de  Crécj'. 

î]n  1757,  trois  ans  après  son  achèvement,  le  château  de 
Crécy  fut  déménagé  (Journal  de  Duvaux)  puis  vendu,  le 
21  septembre  de  la   même  année  ,  à   Louis-Jean-Marie   d  e 


—  341    — 

Bourbon,  duc  de  Peiithièvre,  qui  lo  Iransl'oi-iua  en  rendez- 
vous  de  chasse. 

Il  semble,  d'après  les  comptes  conservés  aux  Archives 
d'Eure-et-Loir,  que  le  seul  but  du  duc  fut  d'y  loger  le  plus  de 
monde  possible,  aussi  ne  se  fit-il  aucun  scrupule  do  le  dété- 
riorer en  divisant  les  plus  grandes  pièces  par  des  cloisons. 
Une  partie  du  parterre  fut  transformée  en  jardin  anglais,  à 
la  mode  du  jour,  une  autre  reçut  des  bâtiments  pour  la  basse- 
cour  et  des  annexes  de  cuisine.  Les  canaux  furent  abandon- 
nés à  cause  de  leur  coûteux  entretien  ;  de  même  l'ancien 
Vertugadin,  qui  décorait  la  colline  du  bois  des  Aises,  fut 
livré  à  l'envahissement  de  la  nature  et  ne  tarda  pas  à  dispa- 
raître. Le  2  décembre  1775,  le  Prince  de  Montmorency  acheta 
Crécy,  mais  le  laissa  dans  le  plus  complet  abandon. 

M"''^  Louise-Paulino-Françoise  de  Montmorency-Luxem- 
bourg, sa  veuve,  ayant  émigré  en  1791,  le  domaine  fut  pillé, 
puis  confisqué,  le  29  février  1792,  et  divisé  en  deux  parts. 

Il  fut  racheté  le  6  messidor  an  V  (25  juin  1796),  par  M.  Par- 
ker, citoyen  américain.  De  cette  époque,  croyons-nous,  date 
le  plan  de  Crécy  conservé  aux  Archives  d'Eure-et-Loir  qui 
montre  dans  quel  état  de  délabrement  étaient  déjktombés  les 
jardins  et  les  bâtiments  de  Crécy.  L'aile  dite  de  la  Rôtisserie 
existait  seule  comme  aujourd'hui,  toutes  les  rampes  de  la 
terrasse  étaient  devenues  des  sentiers,  le  chemin  à  voiture 
avait  disparu  par  l'envahissement  des  riverains  et  des  car- 
rières s'étaient  déjà  creusées  au  bas  de  la  terrasse. 

Le  domaine  fut  ensuite  vendu  à  M.  Moriarty,  le  13  messi- 
dor an  X  (10  mars  1799);  le  bois  des  Aises  fut  acheté,  le 
2  ventôse  an  XIII  (  22  février  1805  )  ,  par  M.  .Joachim 
Rigault,  ayant  agi  au  nom  de  M'""  de  Montmorency'.  Puis 
par  M.  Nicolas  Thariat,  qui  le  revendit  le  3  juin  1807  au 
duc  de  Septeuil.  Il  devint  l'héritage,  le  26  octobre  1812, 
de  Jean-Louis-Hippolyte  Tourteau,  Comte  de  Septeuil. 

Tel  fut  le  sort  de  cette  magnifique  demeure  qu'on  peut 
estimer  avoir  coûté  cinquante  millions. 

Les  bâtiments  couvraient  11,280  mètres  superficiels,  et 
les  canaux  plus  de  trois  kilomètres  de  longueur. 

A.  Ma  YEUX. 


—  342  — 

ÉTAT 

DES 

SERVICES,   CAMPAGNES    ET    BLESSURES 

DE 

Monsieur   MARCEAU  -  DESGRAVIERS    (Louis- Augustin) 
Lieutenant-Colonel  de  Cavalerie  (en  non-activité) 


DETAIL     DES     SERVICES 

Né  à  Chartres  (Eure-et-Loir),  le  26  novembre  1778. 

Chasseur  au  11^  Régiment,  3  frimaire  an  III,  le  23  novembre  1794. 

Brigadier,  6  ventôse  an  IV,  le  25  février  1796. 

Sous-lieutenant,  25  nivôse  an  V,  le  14  janvier  1797. 

Aide  de  camp  du  général 
Kléber,  20  pluviôse  an  VI,        le  8  février  1798. 

Employé  à  Tétat-major  de  la 
8«  Division,  20  messidor  an  VII,     le  8  juillet  1798. 

Jusqu'au  8  décembre  1798,         18  frimaire  an  VII, 

Lieutenant,  21  pluviôse  an  Vil,      le  9  février  1799. 

Nommé  secrétaire  par  le  gé- 
néral Masséna,  17  prairial  an  Vil,        le  5  juin  1799. 

Passé  adjoint  à  l'armée 
d'Italie  par  ordre  du  mi- 
nistre de  la  Guerre.  26  frimaire  an  Vlll,      le  17  décembre  1799. 

Confirmé  dans  le  grade  de 
capitaine  par  arrêté  du 
Premier  Consul,  21  floréal  an  VIII,        le  11  mai  1800. 

Chef  d'escadron  par  le  géné- 
ral Masséna,  12  prairial  an  VIII,       le  l^""  juin  1800. 

Confirmé  pour  prendre  rang 
à  dater  du  jour  de  sa  pro- 
motion par  arrêté  du  Pre- 
mier Consul,  3  brumaire  an  IX,       le  25  octobre  1800. 

Passé  avec  ce  grade  au  25= 
Régiment  de  Chasseurs,         19  vendémiaire  an  X,  le  11  octobre  1801. 


—  343  — 
Emploi  de  nouvelle  création. 

Par   arrêté   du   Premier  Consul,   nommé  major  du 
lO*"'  de  Chasseurs  par  décret  du  7  avril  18(Ji». 

Compris  dans  l'org-anisation  du  nouveau  lO*",  le  l"  septembre  1814. 

En  non  activité,  le  14  juin  1815. 

Repris  du  service  en   1830.   Nomme  Colonel  au  12« 
Chasseurs  le  17  janvier  1831. 

Mis  en  retraite,  le  5  juillet  1833. 

CAMPAGNES,    ACTIONS,    BLESSURES 

A  fait  celles  des  années  3,  4,  5,  6,  7,  8  et  9  aux  armées  de  Sambre-et- 
Meuse,  d'Angleterre,  du  Danube  et  d'Italie. 

Celles  des  années  14,  1806,  1807,  1808,  1809,  aux  armées  d'Italie  et  de 
Naples,  de  1810  à  l'armée  de  la  tête  de  Flandre  où  il  a  organisé  et  com- 
mandé le  l*""  Régiment  de  Chasseurs  provisoires  dont  il  avait  été  nommé 
Colonel  par  son  Altesse  le  Prince  de  Ponte-Corvo. 

Celles  de  1811  et  de  1812  à  l'armée  d'Espagne  où  il  a  commandé  le  10"=  de 
Chasseurs  à  cheval. 

A  été  blessé  à  la  tête  le  10  avril  1800  à  laffaire  de  Cogoletto  (20  germi- 
nal an  VIII)  d'un  coup  de  feu. 

Au  pied,  le  30  avril  même  année,  à  l'affaire  de  Keezie  (10  floréal  an  VIII) 
d'un  coup  de  feu. 

Au  bras  droit,  d'un  coup  de  feu,  le  11  mai  1800,  au  Monte-Parizone 
(21  floréal  an  VIII), 

Ces  trois  affaires  ont  eu  lieu  pendant  le  blocus  de  Gênes. 

Eut  un  cheval  tué  sous  lui  à  la  bataille  de  Jacile,  le  16  avril  1800,  en 
chargeant  sur  un  régiment  Autrichien. 

Eut  un  autre  cheval  tué  sous  lui,  le  26  juillet  1812,  à  l'affaire  de  Ribera, 
en  Estramadure,  contre  les  Anglais. 

Certifié  le  présent  état  conforme  à  l'original,  par  moi,  Sous-Intendant 
militaire  chargé  de  la  police  des  officiers  en  non-activité. 

Chevalier  de  la  Légion  d'Honneur  en  1804.  —  Olïicier  le  7  juin  1832.  . 
Mort  à  Sainte-Ruffine  (Moselle),  le  10  juin  1839. 


344  — 


Ouvrages  reçus  en  Mai,  Juin,  Juillet  1900. 

980.  —  Ain  {Ann.  de  la  Soc.  d'émul.  et  d'ar/r..  I.  se   et  a.  de  /'), 

33«  an.,  1900,  janv.-fév.-mars  ;  in-8°  {éclian//e). 

726.  —  Archéolorjique...  (Bulletin),  1899,  3«^  livr.  (Don  du  Mi- 
nistre de  IL  P.) 

875.  —  Archéologiques  de  France  [Congrès);  Morlaix  et  Brest 
en  1896  ;  Nîmes  en  1897  ;  Procès-verbaux  et  Mé- 
moires ;  2  vol.  Guides  pour  les  excursions  :  Abbe- 
ville  (1893),  Saintes  et  La  Rochelle  (1895),  Nîmes 
(1896)  ;  3  fasc.  Listes  des  membres  du  Congrès  : 
Clermont-Ferrand  (1895),  Morlaix  et  Brest  (1896), 
Chartres  (1900),  3  fasc.  [Echange). 

877.  —  Art  Chrétien  [Revue  de  F),  b"  série,  t.  XI  (49^,  3"  et  4^ 

livr.,  mai  et  juillet  1900  (A bonnement). 
957.  —  Bénédictine  (Revue),  17«  ann.,  n°  3,  juil.  1900  [échange), 

890.  —  Bollandiana  (Analecta),  revue  hagiographique;  t.  XIX, 

fasc.  2  [Echange). 
790.  —  Bourbonnais  (Soc.  d'Emul.  et  des  B.-A.  du),  bull.-rev., 

t.  VII,  1899,  Moulins,  in-8"  [Échange). 

Brissot  [Œuvres  diverses  de)  : 

981.  —  Précis  adressé  à  F  Assemblée  générale  des  électeurs 

de  Paris  pour  servir  à  la  rédaction  du  Cahier  des 
doléances  de  cette  ville  ;  mai  1789. 

982.  —  Observations  sur  la  nécessité  d'établir  dans  les  diffé- 

rents districts  et  dans  l'assemblée  générale  des 
électeurs  de  Paris,  des  Comités  de  corespondance 
avec  les  députés  de  Paris  aux  États-Généraux; 
suivies  d'un  récit  de  quelques  faits  arrivés  dans 
l'élection  du  district  des  Filles-Saint-Thomas  ;  mai 
1789,  16  p. 

983.  —  Rapport  dans  l'affaire  de  MINI.  Dhésier  et  Petit-Jean  ; 

août  1790,  47  p. 

984.  —  Discours  prononcé  à  la  section  de  la  Bibliothèque, 

dans  son  Assemblée  générale  du  26  octobre  1790, 
sur  la  question  du  renvoi  des  ministres  ;  30  p. 


—  lil")  — 

985.  —  Discours  sur  la  quesliou  de  savoir  si  le  Roi  peut  être 

jugé...,  10  Juillet  1791;  2.7  p. 

986.  —  iJiscoiirs   sur  la  nécessité   de   maintenir  le   décret 

rendu  le  15  mai  1791,  en  faveur  des  hommes  de 
couleur  libres....  (septembre  1791),  in-8°,  28  p. 

987.  —  Discours  sur  l'utilité  des  sociétés  patriotiques  et  po- 

pulaires, sur  la  nécessité  de  les  maintenir  et  de  les 
multiplier  partout....  (28  sept.  1791),  in-S",  23  p. 

988.  —  Second  discours  sur  la  nécessité  de  faire  la  guerre 

aux  Princes  allemands...  (30  déc.  1791),  in-8%  29  p. 

989.  —  r rejet  de  déclaration  de  l'Assemblée  nationale  aux 

puissances  étrangères,  in-8'',  7  p. 

990  —  Rapport  sur  les  hos^tilités  du  Roi  d'Angleterre  et  du 
Stathouder  des  Provinces-Unies  et  sur  la  nécessité 
de  déclarer  que  la  République  française  est  en 
guerre  avec  eux;  in-8",  12  p. 

991.  —  Discours  de  MM.  Brissot  et  Guadet,  députés  à  1" As- 

semblée Nationale,  prononcés  à  la  séance  des 
Amis  de  la  Constitution,  le  25  avril  1792,  l'an  V  de 
la  liberté,  in-8'\  71  p. 

992.  —  Discours  sur  le  procès  de  Louis,  prononcé  à  la  Con- 

vention Nationale  le  1"  janvier  1793,  l'an  II  de  la 
République;  in-8°,  19  p.  [Don  Albert  Chnmherhnd). 

771.  —  Cliarente  (Bull,  et  Mém.  de  la  Soc.  A.  et  S.  de  la), 
1889,  G«  série,  t.  IX  :  in-8°,  XCVII,  399  p.  [Échange). 

720.  —  (Ihartes  {Biblioth.  de  l'Ecole  des),  revue  d'érudition... 
du  moyen-àge  ;    LXI,    1'^    livr.,  janv.-févr.    1900 

[Don  du  Minisire  de  FI.  P.] 

661.  —  Chartres  [Archiv.  liisl.  du  diocèse  de),  revue  men- 
suelle, direct.:  abbé  Ch.Métais;  6"  année,  n"' 65 
et  66,  25  mai  et  25  juin  1900  (Abonnement). 

966.  —  Chartres  (Journal  de),  65<=  année,  n"^  50,  54  à  81 
[Echange). 

842.  —  Congrès  des  Soc.  Savantes  à  la  Sor bonne  en  1900. 
Ordre  du  jour  des  séances  de  la  sectiou  d'histoire 
et  de  philologie.  Adresse  de  MM.  les  délégués  à 
Paris  ;  Programme.  —  Liste  des  Congrès  interna- 


—  346  — 
tionaux  de  F  Exposition  de  1900,  in-4°  [Don  du  Mi- 
nistre de  ri.  P.). 

111 .  —  Dunkerqnoise  {Mémoire  de  la  Soc),  1899,  32*  vol., 
in-8°,  406-LXXXVi  p.  (Echange). 

776.  —  Éduenne  [Mémoires  de  la  Soc.),  noiiv.  sér.,  t.  XXVII, 
1899;  in-8«,  xxx-444  p.  [Échange). 

965,  —  Eure-et-Loir  (La  Croix  d'),  n°  231  à  239  (Échange). 

949.  —  Eure-et-Loir  (Le  Progrès  d'),  journal,  n°^  1748,  1750 
{Echange). 

979.  —  H.  Herluison  et  Paul  Leroy.  —  Notice  sur  Sergent- 
Marceau,  peintre  et  graveur.  Orléans,  1898,  in-8°, 
70  p.  (Don  Herluison). 

879.  —  Historiques  (Revue  des  questions),  t.  68,  l^""  juil.  1900 

(Abonnement). 
921.  —  Historique    et   Archéologique    {La    Correspondance), 

revue  mensuelle  ;  Paris,  in-8°,  janv.-juill.  1900  (Don 

M.  Lan gl ois).' 
943.  —  Historique  et  littéraire  [Le  Carnet),  revue  mensuelle 

rétrospective  et  contemporaine  ;   direct.  :   comte 

Fleury,  Paris  ;  3*  an.,  n°=  6  et  7, 15  juin  et  15  juillet 

1900  (Échange). 

12h.  —  Historique  et  philologique  [Bulletin),  1899,  n°^  1  et  2 
{Don  du  Ministre  de  IL  P.). 

967.  —  Horticulture  et  viticulture  d'Eure-et-Loir  {Bull,  de  la 
Soc),  t.  XXI,  n°^  16  et  17,  avril  et  mai  1900  [Don  de 
la  S.  dH.  et  de  V.  d'E.-et-L.). 

977.  —  Gàtinais  [S.  L.  et  A.  du),  &  an.;  Bulletin,  1891  (1« 
livr.),  1897  (2^  livr.),  1898  [V'  et  2«),  1899  (P^  et  2«); 
Annales,  1900  (1^"  et  2''  trim.)  ;  Mémoires  et  docu- 
ments, t.  II,  1900  (Echange). 

891.  —  Grecques  [Revue  des  Etudes),  t.  XIII,  n°51,  janv. -avril 
1900  (Don  du  Ministre  de  II.  P.). 

959.  —  Guimet  [Annales  du  Musée),  série  in-4°,  t.  XXVI,  4e  p.; 
Recueil  de  talismans  béotiens  publiés  et  décrits  par 
Pierre  Lefèvre-Pontalis;  V.)00  (Don  du  Ministre  de 
TL  P.). 

969.  —  Livres  d'occasion  anciens  et  modernes,  Catalogue 


—  347  — 

mensuel  de  la  librairie  Joseph  Gibert,  n°^  100,  101, 
103,  104,  106,  107,  lOS  (Don  J.  Giherl). 

994.  —  Loffo  maçonnique.  Règlement  de  la  R  .-.  de  la  Fran- 
chise, à  ro  .•.  de  Chartres,  de  l'imprimerie  du  F  .•. 
Labalte  fils,  an  de  la  V  .-.  L  .-.  5820;  in-12,  iv-32 
p.,  avec  2  pages  de  notes  manuscrites  [Aequisilion], 

942.  —  Lvon  {IJuII.  hist.  du  diocèse  de],  bimestriel  ;  direct.  : 
(  abbé  J.-B.  Martin;  l»-*  an.,  n°'3et  4,  mai-août  1900, 

\\°  5  [Don  J.-B.  Martin). 

748.  —  Maine  {Revue  hist.  et  arch.  du),  1885,  t.  XVIII,  V'  livr., 
in-8,  128  p.  {Échange). 

978.  —  Normande  [La  Revue),  mensuelle,  V  an.,  n°"  1  et  2, 
mai  et  juin  1900  {Echange). 

767.  —  Orne  {Bull,  de  la  Soc.  H.  et  A.  de  F),  t.  XIX,  pr  bull. 

[Echange). 

876.  —  Savants  {Journal  des),  janv.,  fév.,  mars,  avr.  1900 
{Don  du  Ministre  de  ÏI.  P.). 

944.  —  Sociales  {Congrès  des  Soc.  savantes  en  1900  à  Toulouse, 
Sciences  économiques  et)  —  [Doji  du  Ministre  de  ri. 
P-)- 

993.  —  Tahourrier  [Pierre-Nicolas).  Défense  de  la  constitution 
civile  du  clergé,  avec  des  réflexions  sur  l'excom- 
munication dont  nous  sommes  menacés...  Chartres, 
1791,  in-8^  48  p.  {Acquisition). 

769.  —  Touraine  [Bull.  trim.  de  la  Soc.  Arch.  de),  t.  XII  (2*=  p.), 
2''  trim.,  avril-juin  1900  {Echange). 

976. —  Vosgienne  [Bull,  de  la  Soc.  jjhilomati(/ue),  Saint-Dié  ; 
25«  an.,  1899;  in-8",  444  p.  [Échange). 


348 


SÉANCE  DU  2  AOUT  1900 
Président:  M.  Roger  Duiiand.  —  M.  Georges  Champagne,  secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie. 

Membres  présents  :  MM.  Antoine,  Appay,  Béalé,  Buisson, 
Georges  Champagne,  Doré,  Roger  Durand,  Escoffler,  Grossier, 
Goupillon,  Lehr,  Manger,  Mayenx.  abbé  Métais,  Charles 
Pétrot,  D'"Robin-Massé,  Rousseau-Renvoizé,  Rousselot,  abbé 
Sainsot,  Tachot. 

Excusés  :  MM.  Chamberland,  Dauzat,  Denisart,  Georges 
Durand,  Louis  Fritel,  Gérondeau,  abbé  Langlois,  Maugars, 
René  Merlet,  Piébourg. 

Admission  de  membres  nouveaux. 

Lecture  de  la  liste  des  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière 
séance. 

M.  le  Président,  en  excellents  termes,  fait  part  à  la  Société 
de  la  récente  nomination  d'officier  d'Académie ,  de  M.  Cham- 
berland, notre  sympathique  secrétaire.  L'assemblée  applandit 
ses  paroles  et  le  charge  de  transmettre  à  M.  Chamberland  les 
bien  vives  félicitations  de  la  Société. 

M.  l'abbé  Sainsot  demande  la  parole  pour  renouveler  le 
vœu  qu'il  a  déjà  formulé  à  une  séance  précédente,  d'envoyer 
aux  maires  et  aux  instituteurs  du  déi^artement  une  lettre 
prospectus  afin,  dit-il,  de  mieux  faire  connaître  notre  Société 
et  d'y  amener  de  nouveaux  membres.  Cette  motion  est  ren- 
voyée à  la  Commission  de  publication  pour  y  être  étudiée. 

M.  le  Président  rend  compte  ensuite  de  plusieurs  démarches 
qu'il  a  faites  : 

P  Au  sujet  de  la  vente  du  rétable  de  Crécy-Couvé.  Après 
une  discussion  à  laquelle  prennent  part  MM.  les  abbés  Sainsot 
et  Métais,  il  est  décidé  que  M.  le  Président  informera  de  cette 
vente  la  Conuuission  des  Moniimenis  Historiques  ; 


—  349  — 

2°  Au  sujet  des  <<  (iiunipr^  de  Loëns  »  :  les  négociations 
commencées  seront  longues  ot  M.  le  Président  tiendra  la 
Société  au  courant. 

M.  le  Président  donne  ensuite  la  parole  à  M.  Béalé  qui, 
avec  M.  l'abbé  Sainsot,  nous  entretient  de  l'excursion  proje- 
tée à  BroLi-Courtalain  etBois-Rufïin.  Après  discussion  elle  est 
fixée  au  jeudi  27  septembre  et  le  programme  suivant  est 
élaboré  :  Départ  de  Chartres  par  chemin  de  fer  pour  Brou. 
Visite  de  l'Eglise  et  de  la  Maison  de  bois.  Déjeuner  à 
11  heures.  Départ  en  voitures  vers  midi  pour  Arrou.  Visite 
de  l'Eglise.  La  Tour  de  Bois-Rutîin  et  Courtalain.  Visite  de 
l'Eglise  et  du  Château.  M.  l'abbé  Sainsot  veut  bien,  à  la 
demande  de  M.  le  Président,  l'aire  Thistorique  do  la  Tour  do 
Bois-Rulhn  pour  en  donner  lecture  le  jour  de  l'excursion. 

Continuant  l'ordre  du  jour,  M.  Mayeux  prend  la  parole  et 
complète  sa  très  intéressante  communication  du  Congrès 
Archéologique  de  France,  sur  «  les  Clochers  et  le  Porche  de 
la  Cathédrale  de  Chartres  ».  Il  remet  son  manuscrit  qui  est 
renvoyé  à  la  Commission  de  publication  et  de  l'avis  unanime 
de  l'assemblée,  ce  travail  doit  être  publié  sans  retard. 

M.  l'abbé  Sainsot  donne  communication  de  trois  dessins  de 
Mervilliers  et  demande  qu'ils  soient  reproduits,  ainsi  que  le 
bas-relief  lui-même,  parce  que,  selon  lui.  ils  indiquent  bien 
la  fin  du  X''  siècle  ou  le  commencement  du  xr'  siècle. 

La  séance  est  levée  à  trois  heures  et  demie. 


NOUVEAUX    MEMBRES 

Moml)i'es  til iihiires 

MM.  Paul  Godard,  au  château  de   Rigeard  ;   présenté   par 
MAL  Mayeux  et  Roger  Durand. 

D"'  Marcel  Lelong,  1,  boulevard  Chasles;  par  MM.  Albert 
Lelong  et  Roger  Durand. 


-   350  — 

Le  comte  de  Montmarin,  lieutenant-colonel  au  13®  cui- 
rassiers, rue  de  Beauvais;  par  MM.  Tabbé  Sainsot  et 


Roger  Durand. 


SEANCE  DU   11   OCTOBRE  1900 
Président:  M.  Roger  Durand.  —  Secrétaire:  M.  Georges  Champagne. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  et  demie. 

Membres  présents  :  MM.  Roger  Durand,  Dauzat,  abbé 
Sainsot,  Georges  Champagne.  Appay,  Balandra,  Benoît, 
Brosseron,  Buisson,  Corby,  Denos,  Doré-Bon vallet,  EscofRer, 
Fouju,  Gabriel,  Guérineau,  abbés  Guillon,  Haye  et  Langlois, 
Lehr,  Lorin,  Maugars,  Mayeux,  Charles  Pétrot,  Rousseau- 
Renvoizé,  Selleret,  Tachot  et  Truphême. 

Excusés  :  MM.  Georges  Durand,  Mauger,  René  Merlet, 
D»"  Robin  et  Seigneury. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
Admission  de  membres  nouveaux. 

Lecture  des  ouvrages  et  publications  reçus  en  août  et 
septembre. 

M.  le  Président  dit  que  notre  Société  a  été  gravement 
éprouvée  depuis  la  dernière  réunion  par  la  perte  de  deux  de 
ses  membres  : 

L'un  de  nos  doyens  d'âge,  M.  Lefebvre,  ancien  notaire  à 
Paris,  est  décédé  dans  son  château  d'Auneau,  dont  il  nous 
avait  fait  si  gracieusement  les  honneurs  lors  d'une  excursion 
récente.  Il  ajoute  que  son  nom  est  à  jamais  attaché  à  cette 
antique  demeure  dont  il  a  écrit  l'histoire. 

M.  Gérondeau,  notre  trésorier,  dont  tout  le  monde  con- 
naissait l'attachement  à  notre  Société,  a  succombé  au  mal 
qui,  depuis  de  longues  années,  le  minait  sans  l'abattre. 
Chercheur  et  curieux,  il  avait  formé  une  très  importante 


—  351  — 

bibliothèque  d'histoire  locale  ainsi  qu'une  collection  d'es- 
tampes remarquable.  Dessinateur  à  ses  moments  perdus,  nous 
lui  sommes  redevables  de  plusieurs  esquisses  de  notre  publi- 
cation des  Pierres  Tombales. 

Madame  Gérondeau,  sa  mère,  dispose  d'une  partie  de  ses 
collections  en  faveur  de  la  Société  Archéologique.  Sur  la 
proposition  de  M.  le  Président  une  adresse  de  remerciements 
est  votée  à  l'unanimité. 

M.  le  Président  dit  ensuite  que  le  départ  de  M.  Chamberland 
pour  Reims  nous  prive  du  zélé  concours  d'un  secrétaire  tout 
dévoué  à  la  Société,  que  l'éloignement  (il  nous  en  a  donné 
l'assurance)  ne  lui  fera  pas  oublier.  Tout  en  nous  réjouissant 
de  cette  promotion  au  point  de  vue  de  l'avenir  de  notre  ami, 
nous  regrettons  très  vivement  son  départ  et  pour  nous  et 
pour  la  Société. 

M.  le  Président  nous  donne  lecture  : 

P  De  l'inventaire  des  publications  à  vendre  ou  à  distribuer 
que  la  Société  possédait  en  magasin  au  1^''  octobre  1900, 
dressé  par  M.  l'abbé  Langlois,  Archiviste,  qui  l'a  rédigé  après 
les  avoir  fait  soigneusement  empaqueter. 

On  pourra  donc  désormais  tenir  une  comptabilité  en  règle 
de  l'entrée  et  de  la  sortie  des  publications  ;  un  registre  est 
ouvert  à  cet  effet  au  siège  de  la  Société. 

Cet  état  montre  les  défauts  du  tirage  :  les  lacunes  et  l'en- 
combrement. Il  ne  comprend  ni  les  ouvrages  précédemment 
déposés  chez  les  libraires  ni  les  feuilles  de  défets  (sauf  pour 
Souchet  et  les  Cartulaires  de  Notre-Dame  et  de  Tiron.) 

Des  remerciements  sont  votés  à  M.  l'abbé  Langlois. 

2"  D'un  exploit  d'huissier  relatif  au  legs  de  1.000  francs, 
fait  à  la  Société  par  M.  Charles  Martin,  ledit  exploit  déposé 
aux  archives. 

3°  De  la  lettre  suivante  de  M.  C.  Houdard,  instituteur  à 
Saint-Loup,  relative  à  la  découverte  d'un polissoir  un x  Hordes, 
commune  de  Boisvillette. 


—  352  — 

«  Saint-Loup,  le  30  septembre  19U0. 

))   A   Monsieur  le   Président  de  la  Société  d'Archéologie, 
à  Chartres. 

»  Monsieur  le  Président, 

»  J'ai  l'honneur  de  vous  donner  avis  de  l'existence  d'un 
polissoir  que  je  crois  n'avoir  pas  encore  été  signalé. 

»  Informé  il  y  a  une  huitaine  de  jours  par  M.  Gallopin, 
facteur  à  Meslay-le-Vidame,  qu'une  pierre,  portant  un  certain 
nombre  de  stries,  se  trouvait  dans  une  propriété  appartenant 
à  Madame  veuve  Saucier,  aux  Bordes,  commune  de  Boisvil- 
lette,  je  me  rendis  le  jeudi  27  courant,  en  compagnie  de 
M.  Gouin,  instituteur  à  Boisvillette,  à  l'endroit  désigné,  afin 
de  reconnaître  si  la  pierre  qui  m'avait  été  signalée  pouvait 
avoir  quelque  valeur  au  point  de  vue  archéologique. 

»  Arrivés  près  de  ladite  pierre,  nous  reconnûmes  sans 
peine  que  c'était  un  polissoir,  dont  la  longueur,  suivant  la 
direction  nord-sud,  est  de  1  '"  15  et  la  largeur  de  0  '"  85. 

»  Une  fort  belle  cuvette  se  remarque  à  l'extrémité  sud  de 
la  pierre.  Contiguës  à  cette  cuvette  sept  rainures,  suivant  la 
direction  du  grand  axe,  sont  tracées  assez  profondément,  et, 
au  bord  oriental  de  la  pierre,  une  autre  cavité,  intermédiaire 
entre  la  cuvette  et  la  rainure,  se  rapprochant  toutefois 
davantage  de  la  forme  de  la  cuvette,  mais  plus  allongée  et 
parallèle  aux  sept  rainures  ci-dessus,  s'y  trouve  pratiquée. 

»  Perpendiculairement  aux  sept  rainures  ci-dessus  et 
parallèlement  au  petit  axe  de  la  pierre,  deux  autres  rainures 
sont  tracées  aussi  profondément  que  les  premières.  A  côté, 
vers  le  nord,  une  autre  cuvette  également  bien  visible,  et  à 
côté  de  celle-ci,  une  autre  cavité  moins  large. 

»  Enfin,  vers  l'extrémité  nord,  et  toujours  au  bord 
oriental,  la  pierre  usée  forme  une  sorte  de  chanfrein  sur  une 
petite  longueur,  et  indique  que  là  aussi  on  doit  avoir  travaillé 
au  polissage. 

"  Ce  polissoir  a  des  dimensions  plus  modestes  que  celui  de 
Houdouenne,  mais  les  cavités  sont  plus  nombreuses. 

»  Il  paraît  être  en  ladère,  sorte  de  roche  très  dure  dont  on 
trouve  de  nombreux  spécimens  aux  environs  de  Bonne  val.  Il 
est  contigu  et  semble  faire  corps  avec  un  massif  dont  nous 


n'avons  pas  déterminé  la  substance,  mais  qui  est,  soit  du 
conglomérat,  soit  simplement  de  la  maçonnerie.  Les  dimen- 
sions de  ce  massif,  y  compris  le  polissoir,  sont  :  longueur 
nord-sud,  3°' 25;  largeur  est-ouest,  l'"80.  Il  servait  en  partie 
de  fondations  à  un  bâtiment  qui  vient  d'être  démoli.  Le 
polissoir  seul  se  trouvait  en  dehors  de  la  construction. 

»  Nous  n'avons  rencontré,  ni  près  de  ce  polissoir,  ni  aux 
alentours,  aucun  fragment  de  silex  indiquant  qu'à  cet  endroit 
il  avait  pu  y  avoir  un  atelier  d'armes  et  outils  de  l'époque 
préhistorique.  .J'ai  prié  la  propriétaire  et  son  fils  d'opérer 
quelques  fouilles  afin  de  rechercher  si  l'on  ne  rencontrerait 
pas  quelques  objets  appartenant  à  l'âge  de  la  pierre.  Ils 
m'ont  promis  de  le  faire,  et  de  plus,  comme  ils  ont  l'intention 
de  faire  éclater  cette  pierre  à  l'aide  de  la  poudre,  ils  ont 
consenti  à  attendre,  pour  le  cas  oii  quelques  amateurs 
auraient  le  désir  d'aller  voir  cette  pierre,  dont"  je  n'ai  connu 
que  fortuitement  l'existence. 

»  Je  joins  à  la  présente  note  un  plan,  dressé  par  mon  fils, 
présentant  les  différentes  cavités  remarquées  sur  la  pierre. 
Seul,  le  chanfrein  existant  à  l'extrémité  nord  n'est  pas 
indiqué,  le  plan  étant  tracé  à  une  trop  grande  échelle. 
Cette  dernière  marque  n'a  d'ailleurs  qu'un  intérêt  très 
relatif. 

Si  je  puis  recueillir  d'autres  renseignements  concernant  ce 
polissoir,  je  m'empresserai  de  vous  en  donner  connaissance, 
si  cette  communication  peut  vous  intéresser. 

»  Veuillez  agréer.  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de 
mes  sentiments  les  plus  distingués. 

»    C.    HOUDARD, 
»  Membre  de  la  Société  Archéologique.  » 

4°  D'une  communication  du  Ministère  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts  donnant  le  programme  du 
Congrès  des  Sociétés  savantes  de  Paris  et  des  départements, 
qui  se  tiendra  à  Nancy,  en  1901 . 

5°  Du  bulletin  du  Comité  des  Sociétés  des  Beaux- Arts  des 

départements,  n°  14,  du  10  juin  1900,  dans  lequel  on  lit  au 

chapitre  «  Mémoires  et  notices  lus  devant  la  section   des 

Beaux-Arts  en  1900,  »  classe  VI,  vitraux,  M.Veuclin  (V.  E.).: 

Tome  X,  P.-V.  24 


—  354  — 
Un  spécimen  de  la  peinture  sur  verre  ;  peintres  verriers  de 
la  ville  de  Dreux. 

Enfin  6''  de  la  demande  faite  par  la  Société  archéologique 
du  Finistère,  dont  le  siège  est  à  Quimper,  d'échanger  ses 
publications  avec  les  nôtres,  ce  qui  est  adopté. 

M.  l'abbé  Sainsot  demande  qu'il  soit  fait,  pour  nos 
Mpmoire^,  un  rapport  détaillé  sur  le  Congrès  archéologique 
de  France  de  1900,  à  Chartres. 

[  M.  Mayenx  a  la  parole  pour  sa  très  intéressante  communi- 
cation sur  la  peinture  des  voûtes  en  bardeau  des  églises  des 
environs  de  Chartres,  dont  il  a  consciencieusement  relevé 
les  dessins.  Ce  n'est  que  le  commencement  d'un  travail  que 
notre  érudit  confrère  veut  aussi  complet  que  possible,  aussi 
fait-il  appel  à'  tous  les  membres  de  la  Société  pour  qu'ils  lui 
communiquent  des  renseignements  et  des  indications. 

Au  sujet  des  clochers  de  la  cathédrale  de  Chartres  et  de 
l'étude  qu'il  a  faite  de  la  façade  de  cet  édifice  M.  Mayeux 
signale  à  la  Société  un  article  de  M.  François  Benoit, 
paru  dans  la  revue  (VHistoive  moderne  et  contemporaine^ 
')S  t.  Il,  n°  1  de  mai-juin  lUOO. 
'  11  lit  ensuite  un  article  sur  le  même  sujet  paru  dans  l'an- 
nuaire d'Eure-et-Loir  de  1845. 

Et  enfin  il  nous  communique  la  lettre  suivante  de 
M.  Maurice  Lanore,  archiviste  paléographe,  auteur  de  plu- 
sieurs articles  parus  dans  la  Revue  de  lArt  Chrétien, 
confirmant  ses  afîirmations. 

«  Arcachon,  14  septembre  1900. 
»  Monsieur, 

»  J'apprends  par  un  de  mes  amis  qui  assista  aux  séances 
du  Congrès  archéologique  de  Chartres  en  juin  dernier,  que 
vous  avez  proposé  une  théorie  qui  m'intéresse  spécialement. 
J'ai  fait  à  l'école  des  Chartes  une  thèse  sur  la  cathédrale  de 
Chartres,  dont  j'ai  publié  un  chapitre,  cette  année  et 
l'année  dernière,  dans  la  Revue  de  l'Art  Chrétien.  J'ai  essayé 
d'y  démontrer  que  le  clocher  neuf  dans  sa  partie  ancienne 


355  — 


est  antérieur  au  clocher  vieux,  qu'il  fut  construit  isolé  en 
avant  de  la  cathédrale  de  Fulbert  entre  li:>4  et  1145;  qu'en 
1145  on  reconstruisit  la  façade,  tangente  à  l'arrière  du 
clocher  neuf,  et  d'un  nouveau  clocher,  symétrique  du  clocher 
neuf,  qui  est  le  clocher  vieux.  Puis  cessant  d'être  révolu- 
tionnaire je  me  rangeais  à  l'ancienne  opinion  d'ai)rès 
laquelle  en  1194  on  aurait  déplacé  les  trois  portails  de  façade 
épargnés  par  l'incendie,  pour  les  remployer  dans  la  façade 
qui  subsiste  aujourd'hui.  Depuis,  en  étudiant  la  disposition 
des  joints  au  point  de  raccord  de  la  façade  et  des  clochers 
je  me  suis  demandé  s'il  était  juste  de  soutenir  que  les  portails 
furent  déplacés  en  1194,  et  s'il  n'était  pas  plus  naturel  de  les 
attribuer  à  un  porche,  saillant  sur  la  façade  de  toute 
l'épaisseur  des  clochers.  Dans  cette  hypothèse  ils  auraient 
toujours  occupé  la  place  où  on  les  voit  aujourd'hui.  Ils  reste- 
raient de  1145,  date  qu'il  me  paraît  difficile  de  ne  pas  leur 
attribuer. 

»  Veuillez  agréer,  etc. 

»  Maurice  Lanore.  » 

Au  nom  de  la  Société,  M.  le  Président  remercie  M.  Mayeux 
de  ses  communications  pleines  d'intérêt. 

M.  le  Président  nous  informe  que  la  Société  Archéologique 
de  Tarn-et-CTaronne,  faisant  cette  année  son  excursion  à 
l'Exposition  universelle,  en  a  profité  pour  visiter  les  environs 
de  Paris.  Ses  membres  passèrent  à  Chartres  le  vendredi 
31  août;  ils  ont  admiré  en  compagnie  de  plusieurs  mem))i'es 
de  notre  Société ,  nos  monuments  et  nos  richesses  archéo- 
logiques, et  sont  repartis  le  lendemain  pour  Voves  et 
Châteaudun. 

M.  le  Président  annonce  à  la  Société  que  MM.  Denisart,  Fritel 
et  Rousseau-Rcnvoizé,  ont  moulé  avec  succès  le  bas -relief  de 
Mervilliers,  ce  qui  permettra  d'en  déchiffrer  plus  facilement 
l'inscription.  Des  remerciements  sont  adressés  à  ces  dé- 
voués confrères. 

L'excursion  de  Brou,  Arrou  et  Rois-Ru(Tin  qui  n'a  pu  avoir 


—  35C  — 

lieu  à  la  date  primitivement  indiquée,  est  remise  à  l'année 
prochaine. 

Continuant  Tordre  du  jour  on  procède  au  vote  pour  le 
remplacement  de  deux  membres  du  bureau  :  M.  Gérondeau, 
décédé,  et  M.  Chamberland,  qui  a  quitté  le  département. 

Membres  présents  :  28  ;  vote  par  correspondance  :  1  ;  total 
des  votants  :  29;  majorité  absolue  :  15. 

Ont  obtenu  :  MM.  Maugars 24  voix.  Élu 

Lorin 18  voix.  Elu 

Divers 14  voix. 

M.  Maugars  demande  la  parole  et  en  termes  émus  remercie 
l'assemblée  de  la  confiance  qu'elle  leur  a  accordée,  à 
M.  Lorin  et  à  lui.  Il  assure  la  Société  de  leur  tout  dévoué 
concours. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  un  quart. 

A  l'issue  de  la  réunion  le  bureau  de  la  Société  s'est  réuni 
sous  la  présidence  de  M.  Roger  Durand  et  il  a  été  décidé  que 
M.  Georges  Champagne  remplirait  les  fonctions  de  Secré- 
taire, M.  Lorin  celles  de  Vice-Secrétaire  et  M.  Maugars, 
celles  de  Trésorier. 


NOUVEAUX     MEMBRES    ADMIS 

Membres  titulaires 

MM.  le  Vicomte  Dulong  de  Rosnay,  au  château  de  Frazé; 
présenté  par  MM.  Maurice  de  Possesse  et  Raoul  de 
Saint-Laumer. 

Galopin  (Gabriel),  facteur  à  Meslay-la-Vidame  ;   par 
MM.  01.  Houdard  et  Roger  Durand. 


357  — 


INVENTAIRE 

des  Publications  de  la  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir 
en  magasin  au  1"  Octobre  1900 

MÉMOIRES 

Tome  I,        1  exemplaire. 
-'     II,       2  — 

—  IV,      1  — 

—  V,     30  — 

—  VI,      1  - 

—  VII,  14  — 

—  VIII,  (Meiiet  Lucien  — 
Lettres  de  S.  /v't's)124exompl. 

Tome  IX,     8  exemplaires. 

—  X,     82  - 

—  XI,  (Clerval  A.  —  E rôles 
de  C/j'ar^res) 27 exempl.broch. 
191  exempl.  non  brochés. 

Foucault  A.  —  Essai  sur  Ives  de  Chartres  d'après  sa  correspon- 
dance :  57  exemplaires. 

Clerval    A.   —    L'Ancienne    Maîtrise    de   N.-D.    de    Chartres  : 
96  exemplaires. 

Statistique  scientifique  d'Eure-et-Loir  : 

Lefèvre  Ed.  —  Botanique:       28  exemplaires. 

GuENÉE  Ach.  —  Lépidoptères  ;  11  — 

Marchand,  Lamy,de  Boisvillette.  — Zoo/ogr/e,  Ichthyologie, 
Ornitliologie  :  9  exemplaires. 

Marchand,  Lamy,  de  Boisvillette. —  A/eVeoro/or/ie.- 1  exempl. 

Invasion  Prussienne  de  1870-1871.  —  Rapport  des  Maires  d'Eure- 
et-Loir  :  1  exemplaire. 


PROCES -VERBAUX 

Tome  I, 

1 

exemplaire 

-     H, 

14 

— 

-    m, 

1 

— 

-     IV, 

22 

— 

-     V, 

1 

— 

-     VI, 

1 

— 

-     VII, 

1 

— 

—     VIII, 

68 

— 

-     IX, 

107 

— 

Souchet  J.-B.  —  Histoire  de  la  Ville  et  du  Diocèse  de  Chartres 

Tomes  I,  II,  III,  IV 

Tome  I 

—  II 

—  III 

Tome  I,       (2"  partie  seulement) 

—  II,  -  - 

—       m,         irc     _  _ 


19  exemplaires. 

1  — 

9  — 

1  — 

9  — 

7  — 

10  — 


—  358  — 

Buisson  P.  et  Bellier  de  la  Chavignerie  P.  —  Tubltmi  de  In 
Ville  (le  Chnrlrcs  en  1/50  :  (59  exemplaires. 

BuLTEAU  M.  —  MoiiOffniphin  do  In  Cntliédrale  de  Chartres  : 

Tome  1,  73  exemplaires. 

—  II,  108  — 

Merlet  René  et  Clerval.  A.  —  Un  manuscrit  clinrtrain  dn  A7« 
siècle  :  222  exemplaires . 

Dalles  liiinulaircs  et  pierres  tombales  du  département  d'Em-e-et- 
Loir.  Tome  I,  67  exemplaires. 

LÉPiNOis  (de)  et  Merlet  Lucien.  —  Cnrtulnire  de  Notre-Dame  de 
Chartres  : 

Tome  I,  1'"  partie         3  exemplaires. 

—  I,  2«         -  1  — 

—  II,  2'-       —  16  — 

—  III,  2<'       —  29  — 

Merlet  Lucien.  —  Cnrinlaire  de  Tiron  : 

Tomes  I  et  II,  125  exemplaires  brochés,  27  en  fascicules. 

Introduction,  50  exemplaires. 

Tome  I,  2''  livraison,  45  exemplaires. 

Tome  II,  2  exemplaires  brochés,  4  en  fascicules. 

Tome  II,  l""*^  livraison,  29  exemplaires. 

—  II,  S'^  —         27  — 

Catalogues  d'Expositions  : 

1858  (10  au  31  mai).  Exposition  archéologique  d'objets  d'art, 

à  Chartres,  2<=  édition,  24  exemplaires. 
1858  (10  mai  au  10  juin),  3°  édition,  45  exemplaires. 
1860  Exposition  départementale  (ind.,  ant.,  beaux-arts),  à 

Chartres,  3"  édition,  13  exemplaires. 
i5Po,  Exposition  départementale  des  beaux-arts,  à  Chartres, 

2"  édition,  124 exempl.,  (corrections  et  additions)  62  exempl 
1896  (31  mai  au  21  juin),  Exposition  rétrospective  d'objets 

d'art  à  Chartres,  130  exemplaires,  (supplément)  24  exempl. 

Plnn  de  la    Ville  de  Dreux  en  1725  :   en  noir,   6  exemplaires,  en 
bistre,  21  exemplaires. 


—  359  — 
Ouvrages  reçus  en  août  1900. 

1°    ACOUISITIONS 

1063.  —  A7îef  (Description  du  chûtcdu  cl'),  in-12,  109  p.  ;   Paris, 

Desprez,  1789. 
996.  —  Annuaire  d' Eure-et-Loir,  in-12,  années  1806,  1807,  1808, 
1812,  1819,  1820,  1827. 

1049.  —  Assier  [AXQxwaàxQ).  —  Notre-Dame  de  Cliartres;  in-8'', 
240  p.  ;  Paris,  Dumoulin,  1866  [Acquisition). 

1068.  —  Auneau  (Rapport  de  la  Commission  de  visite  de  la  cul- 
turc  industrielle  de  la  betterave  dans  le  canton  d'),  in-8°; 
12  p.  ;  Chartres,  Garnier  ;  1877. 

1062.  —  Auneau  (Explication  doctrinale  des  peintures  deFég-lisede 
Saint-Reniii-d'),  siège  du  pèlerinage  de  Saint  Maur; 
2«  édition,  in-12,  71  p.  ;  1872,  Chartres,  Garnier. 

1096.  —  Baillif  (Anatole).  —  Notice  sur  Emile  Egger,  sa  vie  et  ses 
travaux  ;  in-S»,  240  p.  ;  Orléans,  Herluison;  d886  (Acqui- 
sition). 

1048.  —  Beauceron  {Le  Moniteur),  journal  gouvernemental  d'Eure- 
et-Loir  (Adolphe  Méliot),  prospectus-spécimen,  1  f. 
in-fo. 

1086.  —  Beauhaire  (Abbé  Joseph).  —  Chronologie  des  évoques,  des 
curés,  des  vicaires  et  des  autres  prêtres  de  ce  diocèse 
depuis  les  temps  les  plus  reculés  jusqu'à  nos  jours  ; 
Châteaudun,  Pigelet  ;  in-8°,  710  p.  ;  1892. 

1025.  —  Bellier  de  la  Chavignerie.  —  Prospectus  des  Annales  du 
Monastère  de  la  Visitation  de  Chartres;  Chartres,  imp. 
Garnier,  in-8°,  3  p. 

1053.  —  Bellier  de  la  Chavignerie  (Emile).  —  Fêtes  célébrées  à 
Chartres  les  dimanche  28  octobre,  mardi  14  et  lundi 
19  novembre  1781,  à  Foccasion  de  la  naissance  du 
dauphin,  m-H°,  8  p.  1855. 

1059.  —  Bezard  {E.).  —  Agriculture  du  Perche.  Conseils  adressés 
aux  habitants  des  campagnes,  in- 18,  36  p.  ;  1849.  Ven- 
dôme. 

1061.  —  Blévy  (Statuts  des  frères  de  la  noble  Charité  de  Saint- 
Pierre  de) ;  in-12,  62  p. 

1078.  —  Boutet  (D.).  —  La  culture  de  la  Beauce,  son  passé,  son 
état  actuel,  son  avenir  ;  iu-S»,  72  p.  ;  1864.  Orléans, 
imp,  Emile  Puget  et  C'=. 


—  360  — 

1082.  —  Boulet  (D.).  —  Question  des  laines;  la  liberté  et  la  pro- 
tection; in-12,  41  p.  ;  Chartres,  Durand,  1870. 

995.  —  Bref  ou  Brève,  ou  Ordo  divini  ofïîcii  recitandi  {Annuaire 
ecclésiastique  du  diocèse  de  Chartres),  in-8°;  années 
1813;  1823,  1826,  1832  à  1835,  1837  à  1860,  1866  à  1870, 
1873,  1874,  1877  à  1884,  1886  à  1889,  1891,  1893,  1894, 
1895. 

1011.  —  Brière  (Abbé  Louis-Jacques).  —  Panégyrique  de  S.  Vin- 
cent de  Paul;  90  p.;  Chartres,  imp.  Garnier,  1855.  — 
Notice  Biographique  sur  Jacques-Louis  Brière,  suivie 
des  pièces  relatives  à  son  arrestation,  à  son  procès  et 
à  son  exécution  ;  61  p.  ;  Chàteaudun,  imp.  Lecesne, 
1866,  in-8°. 

1015.  —  Brou  (Projet  de  reconstitution  de  l'Hospice  de),  in-4o,  8  p., 
1847. 

1045.  —  Bulteau  (Abbé).  —  Mois  de  Marie  de  N.-D.  de  Chartres  ou 
liistoire  abrégée  de  cette  célèbre  Madone  ;  in-12,  iv- 
283  p,  ;  Cambrai,  1873. 

1002.  —  Caillot.  —  Les  Prussiens  à  Cliartres,  par  Ernest  Caillot, 
in-8o;  119  p.,  1871  ;  Cliartres,  Petrot-Garnier. 

1081.  —  Charles.  —  Mémoire  sur  les  maladies  des  bestiaux;  in-8°, 
43  p.  ;  Chartres,  Durand. 

1077.  —  Charles  et  Hogard.  —  Notice  sur  la  culture  du  colza 
rédigée  par  MM.  Charles,  secrétaire  en  chef  du  Comice, 
et  Hogard,  professeur  d'agriculture  ;  Chartres,  Durand, 
8  p.  in-8°. 

1022.  —  Chartres  (Notice  historique  sur  les  anciennes  fortifica- 

tions de  la  ville  de),  in-8°,  4  p.  (signée  L.),  1835. 

1023.  --  Chartres  {Muséum  d'Histoire  naturelle  de  la  ville  de),in-8'', 

8  p. 

1026.  —  Chartres  (Une  fête  à  VHospice  des  pauvres  de)  en  1867; 
12  p.  in-12  ;  1868  ;  imp.  Garnier. 

1029.  —  Chartres  (Nouvel  Hôtel-Dieu  de  la  ville  de),  29  août  1858, 
affiche. 

1031.  —  Chartres,  Monument  à  élever  à  la  Mémoire  de  l'Abbé 
Jumentier;  lettre  de  la  Commission,  in-12. 

1034.  —  Chartres  {Église  de),  par  Doublet  de  Boisthibault  ;  imp. 
Richelet,  Le  Mans,  1839,  16  p. 

1036.  —  Chartres,  Église  Saint-Foy,  lettre  du  P.  Choizin,  in-8°, 
4  p. 

1039.  —  Chartres  (Nouvel  Hôtel-Dieu  de).  —  Pose  de  la  première 


—  :501  — 

pierre,    procès-verbal    et   discours;    Chartres,   imp. 
Garnier,  1859,  in-8°,  24  p. 

1042.  —  Chartres  (Notice  sur  N.-D.  de),  in-12,  32  p.;  Abbeville, 

Paillart. 

1043.  —  Chartres  (Petit  mamiel  du  Pèlerin  à  N.-D.  de),  indiquant 

les  cérémonies,  les  cantiques  et  les  prières  en  usage  ; 
brochure  in-12,  32  p.,  A.bbeville,  Paillart. 

1044.  —  Chartres  (Une  heure  à  N.-D.  de),  guide  du  touriste  et  du 

pèlerin,  in-12,  72  p.,  1860. 

1046.  —  Chartres  (Histoire  de  N.-D.  de),  par  un  des  rédacteurs 
de  la  Voix  de  N.-D.  ;  in-12,  viii-180  p.  ;  1864.  —  vni- 
170  p.,  2«  édition  ;  1873,  par  la  baronne  de  Chabannes. 

lObl.  —  Chartres  illustré  par  des  Chartrains  ;  1885,  numéro 
unique  ;  souvenir  du  concours  régional  de  1885,  in-f», 
16  p. 

1075.  —  Chartres  (Le  concours  régional  de  1863  de)  ;  in-8°,  16  p.  ; 

Chartres,  Garnier,  1864. 

1079.  —  Chartres  (Concours  régional  de),  du  6  au  14  juin  1885; 
in-8o,  51  p.;  Chartres,  Garnier. 

1076.  —  Chasles  (député).  —  Rapport  sur  les  établissements  chari- 

tables ;  in-8%  13  p.  ;  Paris,  Brière. 

1004.  —  Châteaiidun.  —  Poésies,  par  Henri  de  Bornier  (Chàteau- 

dun,    Une   petite    bourgeoise,  les  Assiégées)  ;  Paris, 
Lachaud,  1870;  in-8o,  8  p. 

1005.  -    Châteaiidun  (Campagne  de  1870-71),  par  Edouard  Ledeuil, 

2e  édition  ;  in-8»,  135  p.,  1871  ;  Paris,  André  Sagnier. 

1012.  —  Claiisel  de  Montais  (Abbé).  —  La  religion  prouvée  par  la 
Révolution  ou  exposition  des  préjugés  décisifs  qui 
résultent  en  faveur  du  christianisme,  de  la  Révolution, 
de  ses  causes  et  de  ses  effets  ;  Paris,  Egron,  1816  ; 
m-8°,  213  p. 

1040.  —  Clausel  de  Montais.  —  Lettre  de  Ms''  FÉvêque  de  Chartres, 
à  son  Excellence  Ms""  de  Vatismenil,  au  sujet  de  la 
formation  des  Comités  cantonaux  du  département 
d'Eure-et-Loir,  1828;  in-8o,  16  p. 

1019.  —  Cointeraux.  —  Perfectionnement  de  la  manière  expédi- 
tive  de  bâtir,  dessins  d'une  machine  propre  à  solidifier 
la  terre,  de  l'invention  du  sieur  Cointeraux  ;  réparation 
à  faire  aux  anciens  pressoirs,  construction  de  la  ma- 
chine à  comprimer  la  terre  lorsqu'on  manque  de  pres- 
soir ;  in-8",  32  p.  ;  modèle  pour  guider  les  ouvriers  dans 


—  :5C)2  — 

la  construction  de  la  machine  propre  à  solidifier  la 
terre,  6  p.  ;  dans  la  réparation  qu'ils  auront  à  faire 
aux  anciens  pressoirs  à  solidifier  la  terre,  6  p. 

1065.  —  Comice  agricole  de  Chartres  (Bulletin  du);  années  1831, 
1836  à  1838,  1840  à  1852,  1853,  1855  à  1862,  186i  à  1868, 
1870,  1872  à  1876,  1878  à  1884,  1886  à  1896,  in-8°. 

1083.  —  Compte -rendu  g-énéral  du   Concours   régional    agricole 

d'Eure-et-Loir  ;  in-12,  166  p.  ;  Chartres,  Durand,  1869. 

1056.  —  Condamnation  à  mort  et  Exécution  de  Hem^y  et  de  sa 
femme  (1836,  S.  EUph),  in-12,  12  p. 

1021.  —  Coudray-Maunier.  —Description  du  théâtre  de  Chartres; 
ChaiHres,  1861  ;  in-8",  24  p.  ;  Petrot-Garnier. 

1087.  —  Chrétien  (L.  T.,  père,  de  Dreux).  —  Dreux  ancien  et  Dreux 
nouveau.  Histoire  do  la  ville  et  de  ses  sept  cantons  ; 
in-8o,  546  p.  ;  Clichy,  Loignon  et  O^,  1867. 

1033.  —  Delessert.  —  Précis  sur  V incendie  de  la  Cathédrale  de 
Chartres,  in-8<',  12  p. 

1035.  —  Depping  (G.-B.).  —  Notice  sur  deux  anciens  Cartulaires. 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  du  Roi  ;  1831,  in-8o,  40  p. 
Paris. 

1032.  —  Ditlron.  —  Rapport  sur  la  monographie  de  la  Cathédrale  de 
Chartres  ;  in-8°,  16  p.  ;  Paris,  imp.  Paul  Dupont,  1839. 

1020.  —  Doyen.  —  Prospectus  d'une  histoire  de  la  ville  de 
Chartres,  du  pays  chartrain  et  de  la  Beauce,  depuis 
son  origine  connue,  jusqu'à  nos  jours,  par  M.  Doyen; 
4  p.  in-8°  ;  2  volumes  in-S»  proposés  par  souscription. 

1024.  —  Dubois.  —  Incendie  de  la  Cathédrale  de  Chartres,  par 
Élie  Dubois  ;  mars  1845,  in-8°,  16  p. 

1866.  —  Dupanloup.  —  Discours  sur  Vagriculture  prononcé  par 
Mfe'f  l'Evèque  d'Orléans,  à  l'occasion  du  concours 
régional  agricole,  1861,  32  p.,  in-8'', 

1058.  —  Fret.  —  Le  Diseur  de  vérité,  Almanach  spécial  du 
Perche,  5"  année,  1842;  in-12,  176  p.;  Chartres,  Ray- 
Garnier. 

1071.  —  Garola  (C.-V)   —  De  l'emploi  des  engrais,  111  p.,  in-12, 

1890  ;  Amiens,  Bibliothèque  du  Progrès  agricole. 

1084.  —  Garola  (C.-V.).  —  Rapports  sur  les  champs  d'expériences 

et  de  démonstration  ;  années  1886-87,  160  p.  ;  1888-89, 
152  p.  ;  1889-90,  191  p.  ;  Chartres,  Durand. 

1072.  -   Carreau  i.J.).  —  Disette  des  fourrages,  moyens  d'y  sup- 

pléer; in-8",  72  p.,  18(î4;  Chartres,  Durand. 


lOUU.  —  Guillon  (M.  G.)-  —  Pèlerinage  de  Dreux,  dédié  ù  Sa 
Majesté  le  Roi  des  Français  ;  in-8°,  281  p.  ;  Paris,  Didot, 
1846. 

1028.  —  Hérisson.  —  Notice  sur  VAganon  Vêtus,  cartulaire  du 
xi'=  siècle  ;  Chartres,  imp.  Garnier,  183(')  ;  in-8",  8  p. 

1050.  —  Uérissnn.  —  Notice  historique  sur  .S'.  Pial  ;  in-8'',  86  p.  ; 

Chartres,  Hervé,  1816. 

1073.  —  Heuze'.  —  Ouverture  du  cours  d'enseignemenl  agricole, 
11  décembre  1862,  15  p.,  in-8°,  Chartres,  Garnier. 

1047.  --  Jolg  (Abbé).  —  Notice  historique  sur  Saint-Jacques-le- 
Majeur;  Chartres,  1862;  in-12,  28  p. 

1051.  —  Jourdain  (André).  —  Échos  de  la  vallée  d'Eure,  Chansons 

et  poésies  intimes;  in-12,  36  p.,  !'"«  livraison;  Paris, 
L.  Labbé,  1887. 

1067.  —  Lefèvre  (E.).  —  Notice  historique  sur  la  tulipe:  in-S", 
4  p. 

1037.  —  Lejeune.  —  Notice  historique  sur  la  fondation  de  la  Ma- 

ladrerie  ou  léproserie  du  Grand-Beaulieu,  au  diocèse 
de  Chartres,  en  1054  par  Tibault  III,  comte  de  Chartres; 
20  p.,  in-80,  1833,  Orléans,  Imp.  Danicourt-Huet. 

1014.  —  Leroy.  —  Notice  statistique  et  historique  sur  Pontgouin, 
par  Leroy,  percepteur  à  Pontgouin  ;  Chartres,  1849, 
in-12,  24  p. 

1038.  —  Lettre  adressée  au  Journal  de  Chartres  par  un  conseiller 

municipal  à  propos  du  vote  qu'il  a  émis  sur  des  dé- 
penses à  faire  au  collège  de  jeunes  filles  ;  mai  1895;  in-12, 
19  p. 

1001.  —  Merlet  (Lucien).  —  Robert  de  Gallardon,  Scènes  de  la 
vie  féodale  au  xiu"  siècle;  in-80,  230  p.  ;  1860,  Chartres, 
Garnier. 

1030.  —  Merlet.  —  Inventaire  des  reliques  et  joyaux  de  l'église 
N.-D.  de  Chartres,  en  1682,  Garnier  ;  prospectus,  in-8°, 
4  p. 

1085.  -  Mélij  (F.  de).  —  Le  Trésor  de  Chartres;  1310-1793,  in-8% 
xLix-134  p.  ;  Paris,  Picard,  1886. 

1088.  —  Méhj  (F.  de).  —  François  Marchand  et  le  tombeau  de 
François  I«'';  in-i",  16  p.,  Chartres,  Selleret,  1887. 

1003.  —  Pi.  P.  Monsabré.  (Une  ville  héroïque,  Discours  pour 
l'anniversaire  de  Chateaudun,  pari  e),  1872,  in-12,  65  p.; 
Paris,  Joseh  Albanel. 


—  364  — 

1064.  —  Mont-Carmel  (Instruction  sur  la  Confrérie  do  N.-D.  du), 
in-12,  91  p.  ;  Chartres,  Félix  Durand,  1836. 

1006.  —  Ozeray.  —  Histoire  générale  civile  et  religieuse  de  la 

cité  des  Carnutes  et  du  Pays  chartrain,  depuis  la  1'''= 
migration  des  Gaulois  jusqu'à  l'année  de  Jésus-Christ 
1697,  époque  de  la  dernière  scission  de  notre  territoire 
par  l'établissement  du  diocèse  de  Blois  ;  2  vol.,  t.  I, 
399  p.,  1834;  t.  II,  480  p.,  1836;  in-8«  ;  Chartres, 
Garnior. 

1007.  —  Ox-eray.  —  Défense  de  l'histoire  générale  civile  et  reli- 

gieuse de  la  cité  des  Carnutes  et  du  Pays  chartrain  ;  et 
de  la  discussion  sur  les  critiques  de  cette  histoire 
contre  les  assertions  fausses  du  livre  de  M.  de  Santeuil 
sur  le  trésor  de  N.-D.  de  Chartres  et  l'article  du  Jour- 
nal de  Chartres  du  7  février  1841  ;  1  vol.  1846,  in-S", 
Sedan. 

1008.  —  Oxeray.  —  Précis  sur  l'Histoire  de  la  ville  de  Chartres. 

N.-D.  de  Chartres  depuis  son  origine  jusqu'à  nos 
jours  suivi  de  l'appréciation  de  l'Histoire  de  Chartres, 
par  M.  de  Lépinois,  et  d'un  coup  d'œil  sur  le  régime 
féodal  ;  35  p.  in-8°,  1856. 

1017.  —  Paty.  —  Histoire  monumentale  de  Dreux,  par  Emmanuel 

Paty  ;  Paris,  Derache  ;  1850,  in-8°,  62  p. 

1060.  —  Percheronnet  (Le),  almanach  religieux  spécial  pour  le 
département  d'Eure-et-Loir  ;  1844,  144  p.,  in-12. 

1009.  —  Person  (Léonce).  —  Person  (Jean-Baptiste-Édouard),  Direc- 

teur des  Écoles  normales  d'Albi  (Tarn)  et  de  Chartres 
fE.-et-L.);  1805-1877;  1  vol.,  ix-232  p.;  in-8  ;  1884; 
Paris,  Léopold  Cerf. 

1018.  —  Petit.  —  Note  pour  servir  à  la  description  du  Donjon  de 

Chdteaudun,  par  Victor  Petit  ;  p.  401  à  412,  in-8°,  1850. 

1052.  —  Pie.  —  Notice  historique  sur  N.-D.  de  la  Brèche,  suivie 
des  prières  de  la  procession  et  de  la  messe  propre  ; 
in-8°,  69  p.,  Chartres,  Garnier,  1843. 

1054.  —  Pitou  (L.-A.).  —  Prières  au  tombeau  des  Bourbons  mois- 
sonnés par  la  Révolution  ;  in-r2,  24  p.,  Paris,  1818. 

1016.  —  Préau.  —  Méreau  inédit  du  chapitre  de  la  collégiale  de 
Dreux,  par  Charles  Préau;  Bruxelles,  1888,  in-8°,  14  p. 

1080.  —  Précis  des  expériences  qui  ont  été  faites  par  ordre  du 
Roi  à  Trianon  sur  la  cause  de  la  corruption  des  Bleds 
et  sur  les  moyens  de  la  prévenir;  à  la  suite  duquel 


—  305  — 

est  une  inslructiou  propre  à  guider  les  laboureurs 
dans  la  manière  dont  ils  doivent  préparer  le  grain 
avant  de  le  semer  ;  34  p.,  in-12;  1756,  Paris,  Briasson. 

1055.  —  Progrès  illustre  (Le),  Supplément  du  Progrès;  n»  1, 
novembre  1886,  in-f",  2  f. 

1010.  —  Provost  (abbé).  —  Notice  historique  sur  Mri'  Rrgnault 
(Louis-Eugène),  évoque  de  Chartres;  1  vol.,  127  p., 
in-8o  ;  1889,  Chartres,  imp.  Garnier. 

1070.  —  Piobert  (Gustave).  —  La  culture  de  la  betterave  à  sucre  ; 
37  p.,  in-8o,  1878,  Paris. 

1069.  —  Pioussille  (Albert).  —  Les  polders  de  la  baie  du  Mont 
Saint-Michel,  in-8°,  6  p. 

1074.  —  Roussille.  —  De  la  culture  et  de  l'emploi  du  sorgho  sucré 
comme  plante  fouragère  ;  111-8°,  65  p.  ;  1862,  Chartres, 
Durand. 

^013.  —  Sablon  (J.-B.).  —  Histoire  de...  léglise  de  Chartres; 
Chartres,  in-12. 

1013  A,  édition  de  1715,  148  p.  —  1013  b,  1774,  119  p.  — 
1013  c,  1780,  134  p.  —  1013  d,  1808,  183  p.  —  1013  e, 
1860,  211  p. 
1027.  —  Sainte-Beuve  (de).  —  Notice  sur  le  bureau  des  pauvres  et 
l'hospice  Saint-Brice  de  la  ville  de  Chartres,  par 
E.  de  Sainte-Beuve  ;  in-8",  68  p.  ;  Chartres,  1885,  imp. 
Durand. 

997.  —  Statistique  d'Eure-et-Loir,  in-12,  39  f.  (manuscrit  du  com- 

mencement du  xix«  siècle). 

999.  —  Vilbert.  —  Abrégé  historique  des  antiquités  de  la  ville 
et  du  Comté  de  Dreux,  par  Eustache  de  Rotrou  et 
Tabbé  Vilbert,  in-8°,  96  p.  ;  Dreux,  Lacroix,  1864. 

998.  —  Vivier  (abbé).  —  Notice  sur  Sainte  Eve;  Dreux;  Lacroix, 

1863  ;  in-8°,  59  p. 


366 


Ouvrages  reçus  en  août  et  septembre  1900 

2"     DONS     ET     ÉCHANGES 

81)8.  —  Académie  des  inscriptions  et  belles  lettres  Bull,  de  mai-juin, 
1900';  Paris,  Picard  (Echange). 

980.  —  Ain  (Ann.  de  la  Soc.  d'émul.  et  d'agr.  de  F),  .3.3"  an.,  avril- 
mai-juin  1900;  in-S"  {Echange). 

H\8.  —  Alliance  française  CBiûl.  de  F»,  u"  78,  l'i  janvier  1900; 
in-8°,  4;i  p.  {Don  Roger  Durand). 

1011.  —  Annonces,  affiches  et  avis  divers  du  Pays  Chartrain,  4« 
année,  1785,  feuilles  3,  8,  9,  13  à  19,  21  à  24,  26,  27, 
31,  32,  35,  39  à  52;  9<=  année,  1819,  (complet)  [Don  abbé 
Sainsot). 
9 i\.  —  Autographes  {\J?imKXQ\xT  à"].  Revue  rétrospective  et  con- 
temporaine :  Noël  Charavay;  33'"  année,  nouvelle  série, 
n°  8,  15  août  1900  {Don  M.  Langlois). 

894.  —  Beauce  (Le  Beauceron  de  Paris),  revue  mensuelle  exclu- 
sivement littéraire  des  Amis  de  la)  ;  Paris,  n"  20,  juillet  ; 
n°  22,  août  {Echange). 
1091.  —  Bernier  (£.).  —  La  Chapelle  de  S.  Thomas  de  Cantorbérg  à 
Chàtoauneuf,  in-8<',  8  p.,  1  grav.  ;  Chartres,  Garnier, 
1899  {Don  E.  Bernier). 

1094.  —  Besnard  (Alfred).  — ■  Généalogie  de  la  famille  des  fonda- 
teurs du  Cùllèg'e  de  Boissy  ou  de  la  Lignée  de  Chalo- 
Saint-Mard  ;  reproduction  en  fac-similé  par  photogra- 
vure des  éditions  originales  précédée  d'une  Notice  expli- 
cative par  Alfred  Besnard.  Paris,  Champion;  1899; 
in-f-^,  18  planches  (Don  Alfred  Besnard). 

1098.  —  Besnard  (Alfred).  —  La  lignée  de  Chalo-Saint-Mard  et  la 
famille  de  Sainctes  ;  in-4°,  48  p.  ;  Vannes,  imp.Lafolye, 
1899  {Don  Alfred  Besnard). 

719.—  Bibliographie  (Journal  de  l'imprimerie  et  de  la  librairie, 
II«  série,  t.  XLIII  ;  année  1899  ;  Paris  {Don  B.  Durand). 

747.  —  Bibliothèques  et  Archives  (Annuaire  des),  in-8°,  283  p.  ; 
lo«  année,  1908;  Paris,  Hachette  {Don  Ministre  de  l'I.  P.). 

969.  —  Catalogue  lYII,  1900,  juin),  de  Breslauer  et  Meyer,  libraires 
à  Berlin,  in-8"',  152  p.  iJ)on  Breslauer  et  Meger). 

<o(ii.  —  Chartres  (Arch.  hist.  du  dioc.  de),  mens.;  dir.  Abbé 
Ch.  Métais,  juillet,  août,  septembre,  1900,  Chartres 
[Abonnement). 


—  307  — 

!KHi.  —  <:h(iiires  (Journal  de),  u""  82  à  111  iEclianf/e). 

077.  —  Corbeil,  d'Etampes  et  du  Hurepoix  (Bull,  de  la  Soc.  II.  et 
A.  de),  6*^  année,  1900,  1'"  livr.  Paris,  Alphonse  Picard 
et  tils  {Echange). 

768.—  Corrèze  (Bull,  de  la  Soc.  se.  h.  et  arch.  de  la),  t.  22, 
2''  livraison  ;  in-8°  {Echange). 

m2.—  Ditnoise  (Bull,  de  la  Soc),  n"  12.3,  juillet  1900;  in-8° 
(Echange). 

1097.  —  Durand  (Georgesl.  —  Les  imprimeurs-typographes  de 
Chartres  de  1482  à  1900,  tableau  (Bon  Georges  Durand). 

720.  —  Ecole  des,  Chartes  (Bihliothèque  de  F),  revue  d'érudition, 
LXI,  2^  livraison,  mars-avril,  1900;  in-S»;  Paris,  Pi- 
card et  fils  {Don  Mi)iistre  de  11.  P.). 

9^9.—  Eure-et-Loir  {Le  Progrès  d'),  journal;  1900;  n°'  1777  à 
1802;  1804  cà  1807  {Echange). 

964.  —  Eure-et-Loir  (Association  commerciale  et  industrielle  d')  ; 

bull.  trim.,  in-8°,  n°  62,  juillet,  1900;  Chartres,  Durand 
{Don  Association  commerciale). 

965.  —  Eure-et-Loir  (La  Croix  d'),  journal,  1900  ;  n"'  240,  247,  249  ; 

(Echange). 

967.  —  Eure-et-Loir  (Bull,  de  la  Société  d'horticulture  et  de  viti- 
culture d');  n»  18;  juin  ;  no  19,  juillet  1900;  Chartres, 
Garnier  {Don  Société  d'horticulture). 

1100.  —  Fouju  (G.).  —  Fouilles  au  camp  Harrouard  (Extr.  desP.-V. 
de  la  S.  A.  d'E.-et-L.)  ;  1900;  in-S^.  3  p.  (Dépôt). 

945.  —  Géographie  hist.  et  descriptive  {Bull,  de);  n"  3,  1896,  Paris, 
1900  (Don  Ministre  de  11.  P.). 

969.  —  Gibert  (Joseph).  —  Catalogue  mensuel,  n»  111  :  septembre 
1900,  Paris  (Don  J.  Gibert). 

1101. —  Gillard  (G.).  —  Guérin  de  Gallardon,  Gilles  Desjardins 
(Extr.  des  P.-V.  de  la  S.  A.  d'E.-et-L.);  1900;  in-8», 
8  p.  (Dépôt). 

lou:;.  —  Histoire  de  France  (Annuaire-bulletin  de  la  Société  de  T), 
année  1899;  Paris,  Renouard  ;  in-8".  2:)6-XYI  p. 
{Echange). 

943.  —  Historique  et  littéraire  (Le  Carnet),  revue  mensuelle 
rétrospective  et  contemporaine;  2"  année;  n°'*  6,  7,8 
et  9;  15  mai,  juillet,  août,  septembre  1900  {Echange). 

921. —  Uislorique    et  archéologique  {La  Correspondance),    revue 


—  368  — 

mensuelle,  n°  79  et  80  ;  juillet-août  1900;  Paris,  Fonte- 
moine:  {Don  M.  Langlois). 

868.  —  Inscriptions  et  belles  lettres  (Académie)  ;  Bull,  de  mars- 
avril  1900;  in-8;  Paris,  Alplionse  Picard.  {Echange). 

1099.  —  Lanore  (Maurice).  —  Reconstruction  de  la  façade  de  la 
Cathédrale  de  Chartres  au  xii^  siècle  ;  extrait  de  la  revue 
de  Fart  chrétien;  t.  XI,  livr.  de  1899-1900;  in-4»,  23  p. 
{Don  Maurice  Lanore). 

942.  —  Lyon  (Bull.  hist.  du  diocèse  de)  ;  n°  S,  septembre  et  octo- 
bre  1900;   Lyon,   impr.   Emmanuel  Vitte   [Don  J.-B. 

Martin). 

1108.  —  Massé  (H.-J.-L.-J.).  —  Gloucester  the  cathedral;  in-8°,  132 
p.,  gravures  ;  London,  Bell  et  Sons,  1898  {Echange). 

1300.  —  Merlet  (L.).  —  Inventaire  sommaire  des  Archives  Hospi- 
talières antérieures  à  1790;  Hospices  de  Châteaiidun; 
in-4,  Chàteaudun,  Lecesne,  1867  {Do?i  abbé  Crancée). 

ii02.— Merlet  (René).  —  L'ancienne  chapelle  de  Notre-Dame- 
Sous-Terre  et  le  Puits  des  Saints-Forts  dans  les  Cryptes 
de  la  Cathédrale  de  Chartres.  Chartres,  imp.  Garnier 
(BibUoth.  de  l'amateur  d'Eure-et-Loir)  ;  1900;  in-) 2, 
31 -IV  p.  {Don  René  Merlet). 

794.  —  Nimes  (Mémoires  de  l'Académie  de),  VIP  série;  t.  XXII; 
année  1899;  Nîmes,  Chastanier  {Echange). 

978.  —  Normande  (La  revue)  ;  mensuelle  ;  littérature,  sciences, 
arts;  in-8»;  n°  3,  juillet;  n"  4,  août  1900;  Alençon,  Her- 
pin.  [Echange). 

772.  —  Ouest  (Bull,  de  la  Soc.  des  antiquaires  de  I');  l^^  trimestre 
1900.  Poitiers  [Echange). 

664. —  Perche  (Documents  sur  la  province  du),  de  Romanet  et 
H.  Tournouër;  44''  fasc;  avril  1900;  m-%°  {Abonnement). 

883.  —  Philotechnique  {Kmm^iVQ  de  la  Société);  t.  58^  1900;  Paris, 
Fontemoing  {Echange). 

876.  —  Savants  (Journal  des),  mai,  juin,  juillet  et  août  1900  ;  in-4° 
[Echange). 

787.—  Seine-Inférieure  (Bull,  de  la  Com.  des  antiquités  de  la); 
3«  livr.,  t.  XI;  1900,  Rouen  [Echange). 

193.— StMiislas  [Mémoives  de  l'Académie);  in -8°,  XCVIII- 
402  p.;  1899-1900,  S«  série;  t.  XVII;  Nancy,  Berger- 
Levrault  et  C'S  1900  {Echange). 


—  360  — 

SÉANCE   nu   JEUDI  15  NOVEMBRE  1900 
Présidenl  :  M.  Roger  Duuand.  —  M.  Georges  Champagne,  secrdtaire. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  trois  quarts. 

Membres  présents  :  MM.  Roger  Durand,  abbé  Sainsot, 
Georges  Champagne,  abbé  Alberque,  Amblard,  Balandra, 
Brosseron,  Buisson,  Corby,  Denisart,  Denos,  Gabriel, 
Goupillon,  abbés  Guillon,  Haye  et  Langlois,  Lehr,  Lorin, 
Manger,  abbé  Métais,  Ouellard,  Maurice  Real,  Docteur  Robin 
et  Selleret. 

Excusés  :  MM.  Dauzat,  Georges  Durand,  Lefebvre-Marnay, 
Maugars,  Mayeux,  Roy  et  Seigneury. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  Séance  est  lu  et  adopté. 

Admission  de  quatre  nouveaux  membres. 

M.  le  Président  donne  lecture  des  ouvrages  envoyés  ou 
offerts  à  la  Société  en  octobre  1900  et  communique  à 
l'assemblée  : 

l"  Une  lettre  de  M.  Fouju,  relative  an  polissoir  des  Bordes 
dont  la  conclusion  est  de  faire  une  démarche  près  M.  le 
Maire  de  Boisvillette  afin  de  conserver  ce  polissoir  oîi  il  se 
trouve. 

2"  Une  lettre  de  M.  Bulteau,  peintre-verrier,  à  Noyon 
(Oise),  neveu  de  M.  l'abbé  Bulteau,  demandant  :  1"  Si  l'im- 
pression du  travail  de  son  oncle  «  Mono(ji'iiphie  de  la 
Cathédrnle  de  Chavires  »  est  terminé  ;  2"  si  la  condition  de 
don  de  l'ouvrage  à  chacun  des  membres  de  sa  famille  est 
bien  exacte  ;  enfin  3"  si  la  Société  peut  disposer  en  leur 
faveur  de  six  exemplaires.  D'après  une  convention  faite  avec 
M.  l'abbé  Bulteau,  lors  de  la  remise  de  son  manuscrit,  il  sera 
envoyé  les  exemplaires  promis. 

3°  Une  lettre  de  M.  Fernand  de  Mély  au  sujet  de  son  étude 
sur  le  Tour  du  Chœur  et  sur  les  Vitraux  de  la  Cathédrale  de 
Chartres.  Ce  travail  a  été  fait  pour  la  monographie   que  le 
T.  X,  P.-  V.  25 


--  370  — 

Ministre  de  rinstruction  Publique  avait  demandée,  mais  le 
format  du  Bulletin  du  Comité  ne  permettant  pas  de  donner 
aux  gravures  Timportance  qu'elles  comportent,  le  Ministère 
serait  tout  disposé  à  faire  les  frais  des  gravures  si  la  Société 
Archéologique  voulait  bien  prendre  le  texte  à  sa  charge. 

Après  discussion  et  bien  que  cette  proposition  soit  favora- 
blement accueillie,  il  est  décidé  qu'avant  de  prendre  une 
décision  ferme,  M.  le  Président  demanderait  à  M.  de  MélJ^ 
communication  de  son  manuscrit  du  Tour  du  Chœur,  lequel 
serait  examiné  par  la  Commission  de  publication,  qui  en  fera 
un  rapport  détaillé. 

Quant  à  la  Monographie  des  Vitraux  de  la  Cathédrale,  elle 
ne  pourrait  être  entreprise  qu'après.  M.  Lorin  dit  que  le 
Ministère  possède  au  moins  trente  calques  de  ces  verrières, 
qu'il  pourrait  donnera  notre  savant  confrère. 

4°  La  curieuse  note  suivante  de  M.  Chamberland  : 

PIERRE-FRANÇOIS    PALLOY 

Démolisseur  de  la  Bastille 

«  M.  le  D'"  Robin  a  fait  à  la  séance  de  juillet  dernier  une 
communication  des  plus  intéressantes  sur  Pierre-François 
Palloy.  Au  moment  oîi  nous  avons  mis  au  point  —  (bien 
tardivement,  et  nous  nous  en  excusons  de  nouveau)  —  le 
compte  rendu  de  cette  séance,  nous  avons  songé  à  consulter 
le  Catalogue  de  la  Collection  Cliaravay,  œuvre  de  notre 
-  confrère  M.  Raoul  Bonnet,  sur  laquelle  l'attention  de  la 
Société  a  été  appelée  à  la  réunion  du  mois  de  mai  dernier. 
Cette  mine  précieuse  nous  a  fourni  .deux  grandes  pages, 
p.  106-107,  de  renseignements  sur  l'homme  singulier  dont  le 
principal  titre  de  gloire  paraît  avoir  simplement  consisté  — 
selon  le  mot  piquant  du  D''  Robin  —  à  attaquer  la  démolition 
de  la  Bastille. 

»  Parmi  les  nombreux  autographes  et  documents  inven- 
toriés et  résumés  par  M.  Bonnet,  il  convient  de  signaler  : 
une  copie  de  toutes  les  pièces  qui  concernent  la  démolition 
de  la  Bastille  ;  —  des  lettres  de  correspondants  et  des 
pièces  imprimées  relatives  à  des  envois  de  Souvenirs  de  la 
Bastille.  — En  outre,  le  Catalogue  mentionne  :  1°  une  cliquette 
en  fer  et  bois  do  la  Bastille,   à  l'usage  personnel  du  démo- 


QT]     


lisseur  ;  2"  un  tableau  formé  des  pierres  de  la  Bastille  et 
orné  d'un  glaive  «fatal  aux  tyrans  »,  souvenir  offert  par 
Pallo}^  à  la  Convention  qui  l'accepta  dans  sa  séance  du  9  août 
1793  ;  —  '.*>"  une  inôdaillo  du  9  thermidor  faite  avec  les  bar- 
reaux du  cachot  où  il  avait  été  jeté  pendant  la  Terreur  ;  — 
A"  huit  vignettes,  à  la  gloire  de  Louis  XVIII.  Et  ce  n'est  peut- 
être  pas  tout. 

»  Ce  démolisseur  avait  en  effet  la  manie,  la  rage  des 
souvenirs  patriotiques.  «  Tout  ce  qui  me  vient  dans  l'idée, 
écrit-il,  est  exécuté  sur-le-champ.  Je  travaille  jour  et  nuit, 
et  me  prive  de  tout  pour  terminé  ce  patriotisme  d'époque  si 
heureusement  commencé  {sic)  ;  ils  valent  bien  les  soixante 
mille  et  plus,  tant  vignettes  que  médailles,  dont  j'ai  peuplé 
et  mis  au  monde  (sic)  depuis  1789...  »  Stjde,  langue,  ortho- 
graphe, tout  est  misérable  et  si  notre  entrepreneur  avait 
recherché  la  gloire  d'écrivain,  on  eût  pu  lui  réciter  avec  un 
rare  k  propos  le  vers  de  Boileau:  «  Soyez  plutôt  maçon...  » 
Mais  Palloy  n'a  voulu  être  que  «  toujours  patriote  pour  la 
vie  ».  «  Tel  a  été,  dit-il,  ma  première  devise.  Je  suis  le 
premier  qui  ait  eu  le  courage  d'ajouté  ce  prénom  (sic),  en 
face  des  cinq  cent  électeurs,  le  12  juillet  1789,  k  la  maison 
commune  » .  Une  remarque  en  passant  :  si  la  langue  de 
Palloy  brillait  par  la  propriété  des  termes,  il  faudrait 
l'appeler,  non  pas  le  patriote  Palloy,  mais  bien  Patriote 
Palloy. 

»  Palloy  était  architecte  du  Temple,  au  moment  oîi  la 
famille  royale  y  fut  enfermée,  et  il  fit  des  travaux  aux  Tui- 
leries. Accusé  de  concussion,  il  fut  jeté  en  prison:  ce  (pii 
refroidit  ses  sentiments  républicains.  Au  reste,  en  1789,  il 
était  royaliste  constitutionnel  ;  il  abandonna  le  Directoire, 
gouvernement  «  sans  consistance  »,  et  il  se  rallia  k  l'Empire, 
parce  qu'il  avait  ramené  l'ordre  et  la  victoire,  puis  aux 
Bourbons,  parce  qu'ils  avaient  ramené  la  paix.  Ce  n'est  pas 
k  un  démolisseur  de  consumer  son  activité  patriotique  en 
regrets  stériles  sur  les  régimes  tombés  ;  il  sait  que  le  destin 
des  choses  est  la  destruction  :  même  il  en  vit. 

»  L'inconstance  politique  n'est  sans  doute  un  crime,  aux 
yeux  de  Palloy,  que  pour  ceux  qui  ont  reçu  les  faveurs  d'un 
gouvernement.  Au  moins  exhale-t-il  avec  véhémence  son 
indignation  contre  les  renégats.  Cette  indignation  lui  donne. 


—  372  — 

pour  une  fois,  un  peu  de  style  (d'emprunt,  semble-t-il).  Il 
«  abhorre  ces  êtres,  ingrats  aux  bienfaits  de  leur  maître, 
hommes  à  double  face,  caméléons  de  tous  les  partis,  singes 
en  révolution,  qui  tourne  à  tous  les  vent  comme  des 
girouettes  ».  Or  nous  avons  vu  que  lui,  Palloy,  avait  des  rai- 
sons de  tourner,  et  il  semble  que  ce  n'est  pas  lui  qui  ait  été 
ingrat,  mais  bien  les  gouvernements  successifs  qu'il  a  com- 
mémorés avec  une  fougue  et  une  ténacité  peu  ordinaires. 
Son  patriotisme,  fécond  en  petites  bastilles  de  pierre  et  de 
plâtre,  en  médailles  et  en  vignettes,  ne  dut  pas  être  un 
métier  lucratif.  En  1825,  il  a  plus  de  70  ans  et  sa  femme,  qui 
a  partagé  tous  ses  travaux  patriotiques,  vit  encore  :  «  ils 
comptent  cinquante  ans  de  mariage  et  ils  vont  renouveler 
leur  nœud  conjugal  à  la  face  des  autels  ».  Et  bien  !  ce  couple 
héroïque  a  pour  vivre  un  revenu  dérisoire  :  600  francs,  en 
viager  !  La  fille  de  Palloy,  veuve  d'un  aide  de  camp  de  l'Em- 
pereur, mère  d'un  officier  au  48*=  de  ligne,  ajuste  800  francs 
de  pension!  Enfin,  toute  «  espérance  »  du  côté  de  la  famille 
s'est  évanouie  :  un  vieil  oncle  du  Lyonnais  qui  devait 
laisser  800.000  francs  à  Palloy  vient  d'épouser  sa  cuisi- 
nière ! 

»  Palloy  avait  peut-être  dépensé  00.000  livres  en  souvenirs 
patriotiques,  en  escomptant  l'héritage  d'un  oncle,  qui  dut 
s'obstiner  à  ne  pas  mourir  et  finit  par  déshériter  son  ma- 
niaque neveu.  Palloy,  donc,  n'était  peut-être  ni  un  mystifica- 
teur ni  un  roué ,  mais  simplement  un  brave  homme 
d'entrepreneur  à  qui  la  démolition  du  symbole  d'un  «  régime 
abhorré  »  avait  tourné  la  tête.  Frotté  d'art;  c'était  peut-être 
un  enthousiaste  naïf  et  borné,  «  sensible  «,  à  la  mode  de  89 
et  désireux  de  voir  son  nom  passer  à  la  postérité.  C'était 
peut-être  —  pour  parler  familièrement  —  un  «  gobeur  »  ou 
un  «  emballé  ». 

M.  le  Président  donne  avis  aux  membres  de  la  Société  que 
deux  importants  travaux  restent  à  exécuter  :  la  Table  géné- 
i-iilo  des  Procès-  Verbaux  et  des  Mémoires  depuis  1850  et  le 
(latcilo(/iie  des  quelque  deux  cents  manuscrits  modernes  de 
notre  bibliothèque  et  de  nos  archives. 

Ceux  de  nos  confrères  qui  voudront  s'en  charger  sont 
assurés  de  faire  œuvre  éminemment  utile.  Le  Bureau  et  la 


—    .  )  /  O    — 

Commission  de  publication  ne  leur  ni('iiagoron1  ni  les  encou- 
ragements ni  les  conseils  et  ils  auront  droit  aux  remer- 
ciements de  tous.  Un  plan  nettement  arrêté  leur  serait  fourni. 

M.  l'abbé  Langlois,  notre  tout  dévoué  et  très  compétent 
Archiviste,  communique  à  l'assemblée;  les  tables  des  ma- 
nuscrits inscrits  sous  les  n»^  22,  12.31  et  1232. 

Au  sujet  du  Questionnaire  Archéologique  d'Eure-et-Loir 
fait  en  1859,  par  M.  de  Boisvillette  —  manuscrit  n°  12.32  — 
M.  le  Président  constate  que  nous  n'avons  les  réponses  de 
MM.  les  conducteurs  des  Ponts-et-Chaussées  que  pour  08 
communes  seulement  sur  426.  Après  avis  de  M.  Buisson,  il 
est  décidé  que  M.  Roger  Durand  fera  une  démarche  auprès 
de  M.  l'Ingénieur  en  chef  du  Département,  pour  le  prier 
de  faire  rechercher  dans  ses  archives  le  complément  de  ce 
travail  intéressant. 

Par  suite  de  l'absence  de  M.  Mayeux,  M.  le  Président 
renvoie  à  la  prochaine  séance  la  suite  de  l'Étude  sur  les 
voûtes  en  bardeau  des  églises  de  la  région  et  signale  à  la 
Société  un  article  de  notre  érudit  confrère,  M.  l'abbé  Métais, 
sur  un  vitrail  de  l'Église  de  Courville ,  du  xvi-  siècle , 
paru  dans  le  Bulletin  Archéologique  du  Comité  des  Travaux 
Historiques. 

Avant  de  lever  la  séance  M.  le  Président  propose  de  voter 
des  remerciements  à  M.  le  Président  de  la  Commission  Impé- 
riale d'archéologie  de  Saint-Pétersbourg,  qui  vient  de  nous 
envoyer  toute  une  série  de  fascicules  illustrés  :  les  n°^  3 
et  13  à  23  des  Matériaux  pour  servir  à  l'archéologie  de  la 
Russie  et  les  livraisons  1  et  2,  texte  et  atlas,  du  Recueil 
d'antiquités  de  la  Scythie. 

M.  l'abbé  Sainsot,  demande  la  parole,  pour  présenter  une 
observation  à  propos  d'un  mémoire  lu  à  une  séance  du 
Congrès  Archéologique  de  France,  par  M.  Léon  Toureaux. 
Après  cette  communication  un  membre  du  Congrès  semblait 
affirmer  que  la  Beauce  aurait  toujours  été  un  pays  de  culture. 
Au  contraire,  tout  le  pays  Chartrain  était  boisé;  non 
seulement  tous  les  historiens  sont  d'accord  sur  les  Druides, 


O'- 


71  — 

ces  prêtres  des  Gaulois  qui  habitaient  les  forêts  qui  s'éten- 
daient de  Dreux  à  Chartres  et  couvraient  tout  le  pays,  mais 
encore  tons  les  noms  des  villages  d'Eure-et-Loir  qni  dérivent 
de  bois  ne  sont-ils  pas  légion  et  n'en  sont-ils  pas  la  meilleure 
preuve.  Il  est  d'ailleurs  certain  que  les  Gaulois  ne  défrichè- 
rent point  et  que  ce  sont  les  Romains  qui  commencèrent  à 
cultiver  la  terre  de  Beauce. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 


NOUVEAUX  MEMBRES  ADMIS 

Membres  titulaires 

]y[me    fauveau,  place  des  Halles;  par  MM.  Georges  Delacroix 
et  Maugars. 

MM.  Belaue  (l'abbé),  curé  de  Lumeau;  par  AOL  les  abbés 
Métais  et  Sainsot. 

Coche-Spitzer  ,  maire  de  Coulombs ,  à  l'abbaye  de 
Coulombs;  par  MM.  le  Comte  d'Arjuzon  et  Georges 
Champagne. 

Gautron  (l'abbé),  curé  de  Moutiers-en-Beauco;  présenté 
par  MM.  Rousseau-Renvoizé  et  l'abbé  Langlois. 


Table  du  QUESTIONNAIRE  ARCHÉOLOGIQUE  D'EURE-ET-LOIR 

(ms.  22,    6   volumes) 


Abondant,  lU,  73-80. 
Allaines,  V,  184-19.5. 
Allonnes,V,312-315;—1, 339-342. 
Anet,  in,  69-72  ;  —  V,  339-398. 
Ardelles,  III,  210-213. 
Ardelu,  V,  4-1 L 
Armenonville-les-Gàt.,  V,  258- 

26L 
Aunay-sous-Crécy,  III,  6--9. 


Autheuil,  II,  135-1;^8. 
Authon,  IV,  47-50. 
Balgneaux,  V,  348-3.55. 
Baignolet,  I,  343-340. 
Bailleau-le-Pin,  I,  211-214. 
Bailleau-rÉvôquc,  I,  10-17; 

V,  89-92. 
Barjoiivillc,  i,  ()()-()9. 
Barmainville,  V,  190-199. 


.wo 


Bazoclie-Goui't  (lai,  l\\  ôl-'yH. 
Bazoches-en-Dunois,V,356-3t)0. 
Bazoches-les-Hautes,V, 361-361-. 
Beauche,  III,  117-120. 
Belhomert  -  Guchouville,      IV, 

110-117. 
Berchères-sur-VesgTe,  III,  81- 

84. 
Bérou-la-Mulotière,  III,  120-127. 
Béthonvilliers,  IV,  59-66. 
Béville-le-Comte,  V,  12-15. 
Blandain ville,  I,  215-222. 
Bleury,  V,  262-265. 
Blévy,  III,  214-21 7  ;  —  V,  401-402. 
Boisg-asson,  II,  139-142. 
Boissy-en-Drouais,  III,  10-13. 
Boissy-Ie-Sec,  III,  280-287. 
Boisville-Ia-S'-Père,  I,  347-350. 
Boisvillette,  I.  223-226. 
Boncé,  I,  351-358. 
Boncourt.  III.  85-88. 
Boullay- les -deux -Églises,  V, 

403-406;  -  III,  218-^221. 
Boullay-Mivoye(le)  ,111,311-314. 
Boiillay-Thierry  (le)  ,111,31 5-322. 
Boutigny,   III,  323-326;   —  V, 

428-429. 
Bréchamps.  III,  327-334;  —  V, 

430-433. 
Briconville,  I.  18-21. 
Bû,  III,  89-96. 
Bullainville,  II,  74-77. 
Challet,  I,  22-29  ;  —  V,  93-94. 
Cliampagne.  III,  97-100. 
Champhol,  I.  30-37. 
Champi'ond  -  en- Gàtiîie,     IV, 

118-121. 
Champseru,  V,  16-23. 
Chapelle-d'AunainvilIe,  V,  24- 

27. 
Chapelle-Forainvilliers  (la),  III, 

14-21. 
Chapelle-Guillaume,  IV,  67-74; 

—  V,  447-448. 


(:iiii|.rllc-Huyak",  IV,  75-82. 
Ghai-onville,  I,  227-230. 
Charpont.  III,  22-25. 
Cliarray,  II,  143-146. 
Gliartainviiliors,  V,  266-273. 
Chartres-Nord,  M,  1-2. 
Chartres-Sud,  VI,  3-4. 
Châtaincourt,  III,  128-135. 
Chàteaudun,  VI,  9-10. 
Chàtoauncuf .  III,  205-209  ;  —VI, 

11-12. 
Chàtelliers-Notre-Dame,  I,  231- 

234. 
Chàtenay,  V,  28-35. 
Chaudon,  III,  335-338. 
Chauffeurs,  I,  235-238. 
Chêne- Chenu,  III,  222-226;  — 

V,  408-411. 
Chuisnes,  I,  1.50-153;  —  V,  153- 

1.58. 
Civry,  II,  33-37. 
ClévilIiers-le-Moutiers,  1, 38-41. 
Coltainville,  1, 42-45  ;  —  V,  95-98. 
Combres,  IV,  179-185. 
Conie-Molitard,  II,  38-41. 
Corancez,  I,  70-73. 
Cormainville,  V,  365-368. 
Coudray,  I,  74-77  ;  —V,  117-120. 
Coulombs,  III,  339-350;  —  30.5- 

310. 
Courtalain,  II,  147-150. 
Crécy-Couvé,  III,  26-33. 
Croisilles,  III,  .351-358. 
Dampierre-sous  Brou,  11,5-16; 

—  V,  342-343. 
Dampierre-sur-Avre,  III,    136- 

143. 
Dampierre-sur-Blévy,  III,  438- 

446. 
Dancy,  II,  78-81. 
Dangeau,  II,  17-20  ;  —  344-345. 
Digny,  II,  151-154. 
Dreux.  VI.  13-14. 
Droué,  I,  321-324. 


—  3' 

Écluzelles,  III,  34-41. 
ÉcuLlc,  III,  227-230. 
Épeautrolles,  I,  239-242  ;  —  Y, 

166-170. 
Épernon,  V,  274-277. 
Ermenonville-la-Grande,  1, 243- 

248. 
[manquent  245-246 ,  faute  de  pagina- 
tion]. 
Étilloux,  IV,  83-85  bis. 
Faverolles,  III,  359-366. 
Favièrcs,  III,  231-238. 
Favril  (Le),  I,  154-164. 
Ferté-Viclame,  VI,  15-16. 
Fessanvilliers,  III,  144-151. 
Feiiilleuse,  III,  455-458. 
Flacey,  II,  82-85  ;  —  V,  330-333. 
Fontaine-les-Ribouts.    V,  412- 

415;  —  III,  239-242. 
Fontaine-Simon,  IV,  122-129. 
Fontcnay-sur-Eure,  I,  78-81. 
Framboisière  (La),  III,  459-462. 
Francourville ,    I,   130-137;  — 

V,  35  bis -36. 
Fresnay-le-Gihiiert,  I,  46-49, 
Friaize,  IV,  130-133. 
Gadeliôre  (La),  III,  152-160. 
[p.  155  oubliée,  faute  de  pagination] 
Gallardon,  V,  278-282. 
Garancières-en-Beauce,  I,  138- 

141  ;  —  V,  36  bis-39. 
Gas,  I,  325-329  ;  —  V,  283-284. 
Gasville,  I,  50-53. 
Gaudaine  (La),  IV,  11-18. 
Gellainville,  I,  82-89. 
Germainville,  III,  42-49. 
Germig-nonville,  1 ,  359-362  ;  — 

V,  316-317. 
Gironville,  III,  243-246;   —  V, 

416-419. 
Gohory,  II,  21-24. 
Grandville-Gaiidreville,  V,  200- 

207. 
Giiainvillc,  III,  101-104. 


76  — 

Happonvilliors,  IV,  186-193. 
Intreville,    I,    301-304;    —    V, 

208-215. 
Janville,    I,    297-300;    —   VI, 

5-6. 
Jaudrais,  III,  463-466. 
Langey,  II,  155-158. 
Léthuin,  V,  40-47. 
Lèves,  V,  99-106. 
Lovesville,  V,  216-223. 
LogTon,  II,  42-45. 
Loigny,  V,  369-372. 
Lormaye,  111,367-371  ;  —V,  434- 

435. 
Louville-la-Chenard,  1, 363-370. 
LoiiviIliers-les-Perches,III,467- 

474. 
Lucé,  V,  107-112. 
Luigny,  IV,  86-93. 
Luisant,  I,  90-93. 
Lumeaii,  V,  373-376. 
Luplanté,  I,  249-252. 
Magny,  I,  253-256;  V,  170-173. 
Maisons,  V,  48-51. 
Mancelière  (Lai,  III,  161-164. 
Manon,  IV,  134-137. 
Marboué,  II,  46-49. 
Marchévillc,  1,257-260. 
Margon,  IV,  19-22. 
Marville-les-Bois,  III,  247-250. 
MarvilIe-MoLitiers  -  Brûlé,  III, 

50-52. 
Meaucé,  IV,  138-145. 
Méréglise,  I,  261-268. 
Mervilliers,  1 ,  305-309  ;  —V,  224- 

229. 
MesIay-le-Gcnet,  I,  269-272;  — 

V,  174-177. 
MesIay-le-Vidame,  II,  86-89, 
Mévoisins,  V,  285-288. 
Mierniaignc,  IV,  94-97. 
Mittainvilliers,   I,   165-172;-- 

V,  159-161. 
Moléans,  II,  50-53. 


377 


Montainville,  I,  371-378;  —  \', 

318-321. 
Montharvillo,  II,  90-93. 
Montigny-sur-Avre,    III,    1G5- 

168. 
Montigny-le-Gannelon,  II,  159- 

170. 
Montlandon,  IV,  146-154. 
Morancez,  I,  94-97;  —  V,  121- 

124. 
Moriers,  II,  94-97. 
Morvilliers,  III,  288-291. 
Moulhard,  IV,  98-109. 
Néron,  111,371-384. 
Neiivy-en-Beauce,  V,  230-233. 
Neuvy-en-Dumois,  II,  98-102. 
Nogent-le  Phaye,  V,  125-128  ;  — 

I,  98-105. 
Nogent-le-Roi,  III,  300-304  ;  — 

V,  436-440;  — VI,  17-18. 
Nogent-le-Rotrou,  IV,  6-10  ;  — 

V,  451-452. 
Nogent-sur-Eure,  I,  273-276. 
Nonvilliers  -  Grandhoux,     IV, 

194-201. 
Ollé,  I,  277-280. 
Orgères,  V,  377-380. 
Orlu,  V,  58-65. 
Ormoy,  III,  385-405. 
OiTOUcr,  I,  173  180. 
Ouarville,  I,  379-382  ;  —  V,  322- 

325. 
Oulins,  III,  105-108. 
Oisonville,  I,  102-145;  —  V,  52- 

57. 
Pézy,  I,  383-390. 
Pierres,  I,  330-333. 
Poisvilliers,  I,  54-57;  — V,  113- 

116. 
Pontgouiii,  I,  181-184. 
Poupry,  V,  381-388. 
Pré-St-Évroult,  II,  103-106. 
Pré-St-Martin,  II,  107-118. 
Prudemanche,  III,  169-172. 


Pi-unay-le-Gillon,  I,  106-121;  — 

V,  129-148. 
Puiset  (Le),  V,  234-241. 
Puiseux,    III,   251-254;    -   V, 

420-423. 
Ressuintes,  III,  292-295. 
Revercourt,  III,  173-175  bis. 
Rohaire,  III,  296-299;  — V,  424- 

427. 
Rouvray-S'-Denis,  I,  309-312; 

—  V,  242-253. 
Rueil,  III,  176-183. 
Sainvillo,  V,  66-71. 
Sandarville,   I,  293-296;  —  V, 

178-183. 
Santeuil,  I,  146-149. 
Santilly,  I,  313-316  ;  —  V,  254- 

257. 
Saulnières,  III,  53-56. 
Saumcray,  II,  123-126. 
Saiissay,  III,  109-112. 
Senantes,    III,   418-421;  —  V, 

441-442. 
Senonches,  VI,  19-20. 
Sorazereux,  III,  272-275. 
Sorel-Moussel,  III,  113-116. 
Souancé,  IV,  31-38. 
Soulairês,  V,  301-304. 
Sours,  I,  122-125. 
St-Aubin-des-Bois,  I,  58-61. 
S'-Clieron-des-Champs,  III,  255- 

258. 
S'-Christophe,  II,  54-61. 
St-CIoud,  II,  62-65. 
St-Denis-d'Authou,  IV,  202-205. 
S'-Denis-de-Moronval,  III,  57- 

64. 
St-Denis-des-Puits,  IV,  155-159. 
S'-Donis-des-Ponts,  II,  66-69. 
St-Éliph,  IV,  159-162  ;  —  V,  449- 

450. 
S'-Éman,  I,  281-288. 
S'-Georgcs-sur-Eurc,  1. 185-192; 

—  V,  162-163. 


—  ;"}78 


S«-Germain-la-Gàtine,  I,  (t2-()5. 
St-Gennaiu-le-Gaillard,  1,  193- 

196. 
St-Hilaire-sur-Yorre,  II,  171-182; 

—  V, 346-347. 
St-Jean-Pierre-Fixte,  IV,  23-30. 
S'-Laurent-la-Gàtino,  III.  406- 

409  ;  —  V,  443-444. 
S'-Léger-des-Aubées,  V,  71  bis- 

74. 
S«-Loup,  I.  289-292. 
S'-Lubin-de-Cravant,    III,    184- 

187. 
St-Lubin-des -Joncherets,V,399- 

400  ;  —  III,  188-196, 
Si-Lucien,  III,  410-417. 
St-Maixme,  III,  259-266. 
S'-Maur,  II.  119-122. 
S'-Piat,  V,  289-296. 
S^-Rémy-sur-Avre,     III,    197- 

204. 
St-Sauveur-Levasville,  III,  267- 

271. 
St-Symphorien,  V,  297-300. 
Tardais,  III,  475-478. 
Theuvy-Achères,  III,  276-279. 
Thieulin  (Le),  IV,  163-170. 
Tillay-le-Péneux,  V,  389-396. 
Toury,  I,  317-320. 


Tréon.  III,  65-68. 
Trizay-Coutretot-S'-Serge,  IV, 

39-46. 
Trizay-lès-Bonneval,    II,    127- 

130  ;  —  V,  334-337. 
Uni  peau,  V,  75-80. 
Vacheresses- les -Basses,    III, 

422-425. 
Vaupillon,  IV,  171-174. 
Vérigny,  I,  197-210:  —  V,  161- 

165. 
Ver-Ies-Chartres,  1,126-129;- 

V,  149-152. 
Vierville,  V,  81-88. 
Villampuy,  II,  70-73. 
Villars,  L  391-394;  —  V,  326- 

329. 
Villebon,  IV,  175-178. 
Villemeux,  V,  445-446  ;  —  III, 

426-429. 
Villeneuve-St-Nicolas,  1,395-404 
Villette,  V,  407. 
Villiers-le-Morhier,  III, 430-437. 
Villiers-S«-Orien,  V,  338-341 . 
Mtray-en-Beauce,  II,  131-134. 
Voves,  VI,  7-8  ;  —  I,  334-338. 
Yermenonville,  V,  305-311. 
Yèvies,  II,  25-32. 
Ymonville,  I,  405-408. 


Table  des  NOTES  SUR  PLUSIEURS  ÉGLISES  D'EURE-ET-LOIR 

PAR     M.     PAUL     DURAND 

(ms.  1281,  2  volumes) 


Allonnes,  tome  I,  164,  167. 
Amilly,  I,  67,  127,  128, 143,  144, 

167,  178. 
Bailleau,  I,  68. 

Bazoches-en-Dunois,  I,  25-32. 
Berchères,  I,  163,  165. 


Béville-le-Comte,  I,  177. 
Bonneval,  I,  120-121  ;  —  II,  17- 

21. 
Bouville,  1,  47. 
Champhol,   I,  67,  97,  181,  183; 

—  II,  23.  Voir  Vauventriers. 


—  :m) 


Charonvillc,    I,    .%,   57;  —  II, 

98-100. 
Chartainvilliers,  I,  47,  48. 
Chartres  Cathédrale,  I,  77,  78; 

—  II,  83-87,  96,  159,  183. 
Hôtel-Dieu,  II,  56. 
Itinéraire     archéologique , 

II,  22-34. 
Lithographie    de     Notre  - 

Dame,  11,  35-39. 
Mesures,  II,  40-44. 
Notice,  II,  49. 
St«-Foy,  I,  72. 
S'-Jean,  II,  53. 
S'-Martin-au-Val,  I,  71-72. 
S»  -  Martin  -  le  -Viandier,   I , 

184. 
S'-Pierre,  I,  182;  —  II,   46. 
«  Si-Serge  et  St-Bach  »,  I, 

2-24. 
Maisons,   I,  185,  208-210; 

—  II,  57-70. 
Chàteaudun,  II,  89-91,  101-107 
Chàteauneuf,  I,  57. 

Chêne- Chenu,  I,  64. 

Cloyes  (Yron),  I,  179;  —II,  92- 

94. 
Corancez,  I,  129,  131,  133,  135, 

137,  138,  141. 
Coudray  (Le),  I,  178. 
Coulombs,  I,  124-126,  170-172, 

176;  —  11,  13. 
Dangers,  I,  49-50. 
Dreux,  I,  68. 

Ermenonville-la-Petite,  I,  56. 
Fresnay-le-Gilmert,  I,  70. 
Gallardon,  I,  33-46. 
Gastelles,  1,  50-52. 
Generville,  I,  129,  131,  141. 


llouville,  1,94. 
llliers,  I,  177. 
Jouy,  I,  59. 
Lèves,  I,  144,  167. 
Levesville,  1,  76. 
Lucô,  I,  96-98,  144,  145,  167,  180 
Luisant,  I,  65,  69. 
Magny,  I,  61,  62. 
Mainvihiers,  II,  14-15. 
Maintenon,  I,  47-48. 
Marché  ville.  I,  60. 
Meslay-le-Grenet,  I,  65-66. 
Mignières,  I,  129,  136,141,142. 
Mondonville-St-Jcan,  II,  16. 
Montireau,  I,  186-205;—  11,92- 

94, 
Nogent-le-Roi,  I,  122,  123,  146, 

158,  173,  175;  —  II,  13. 
Orgères,  L  25-28. 
Prasville,  I,  160-162,  167. 
Prunay-le-Gillon,  I,  60. 
S*-Arnoult-des-Bois,  I,  49,  95, 
S*-Avit,  I,  63. 
St-Éhph,  I,  206. 
S'-Léger~des-Aubées,  1,  76,82, 

83,  93,  94. 
S'-Ouen-Marchefroy,  1,  73-75. 
Santeuil,  I,  79-81,  83-92. 
Saumeray,  I,  99-116. 
Sours,  voir  Generville. 
Thimert,  1,  54,  55. 
Thiron,  I,  129,  130,  132,  139. 
Vauventriors,  I,  180,  181. 
Ver,  I,  125,  131. 
Vérigny,  I,  53. 
Villebon,  I.  178,  185. 
Voise,  I,  95. 
Umpeau,  131,  140. 
Yèvres,  I,  76. 


—  380 


Table  des  RÉPONSES  DES  CONDUCTEURS  DES  PONTS  -  ET - 
CHAUSSÉES  AU  QUESTIONNAIRE  ARCHÉOLOGIQUE  D'EURE- 
ET-LOIR  DE  L'INGÉNIEUR  EN  CHEF  (1859). 

(Eglises,  pierres  druidiques,  camps  romains) 

(ms.  123^,  1  vohimu). 


Alluyes,  39-43. 
Amilly,  3. 
AiTou,  31,  66. 

Aimay-sous-Auneau,  57-60. 
Auneau,  37-38,  51-56,  62. 
Autels- Villevillon  (Les),  31. 
Bailleau-rÉvèque,  4. 
Barjouville,  15. 
Bazoche-Gouet  (La),  31. 
Berchères-la-Maingot,  5. 
Berchères -l'Évoque,  16. 
Boissy-le-Sec,  74-79. 
Brezolles,  74-79. 
Brou,  31. 
Challet,  6. 
Charbonnières,  31. 
Chàteaudun,  32. 
Chuisnes,  45-48. 
Ciévilliers,  7. 
Coltainville,  8. 
Corancez,  17. 
Coudray  (Le),  18. 
Daniniario,  19. 
Danipierre-sous-Brou,  31. 
Dampierre-sur-Avre,  74-79. 
Épernon,  67-68. 
Favril  (Le),  46-48,  83. 
Fontenay-sur-Eure,  20. 
Frazé,  31. 

Fresnay-le-Comte,  21. 
Fresnay-le-Gilmert,  9. 
[  Frète  val  ],  69-72. 
Gallardon,  36. 
Gasville,  10. 
Gellainville,  22. 
Gomracrville,  44. 


Illiers,  31. 
Jouy,  11. 
Landellcs,  46-48. 
Lèves,  85. 
Loigny,  65. 
Loupe  (La),  91. 
Luigny,  31. 
Luisant,  23. 
M ér église,  31. 
Mignières,  24. 
[  Mondoubleau  ],  73. 
[  Montargis  J,  34,  35. 
Montarville,  40-41,  63. 
Montlandon,  61. 
Montigny-le-Chartif,  31. 
Morancez,  25. 
Moulhard,  31. 
Nogent-le-Phaye,  26. 
Uinville-S'-Liphard,  64. 
Poisvilliers,  12. 
Pontgouin,  49-50. 
Prudemanche,  74-82. 
Prunay-le-Gillon,  27. 
Sours,  28. 

S'-Aubin-des-Bois,  13. 
S'-Avit,  31. 

S'-Lubin-de-Cravant,  74-79. 
S»-Piat,  87-89,  92. 
S'-Prest,  14. 
Thiron,  33. 
Thivars,  29. 
Trizay,  40-41. 
Unverre,  31. 
Ver-les-Chartres,  30. 
Yèvres,  31. 


—  381  — 

Ouvrages  reçus  en  Octobre  1900. 

868.  —  Académie  des  Inscriptio}is  et  BeUes-Lettres  (Comptes  ren- 
dus), 1900.  Bull,  de  juillet-août;  Paris,  V\cst.vé.  [Echange). 

980.  —  Ain  (Annales  de  la  Soc.  d'émulation  et  d'agriculture  de  F)  ; 
juillet-août-septembre  1900;  Bourg,  impr.  du  Couvrier 
de  l'Ain  [Echange). 

818.  —  Alliance  française  (Bull,  de  1')  ;  u"  81,  octobre  1900,  Paris. 
[Echange). 

79.—  Antiquités  de  la  Scythie  (Recueil  d"),  publié  par  la  Com- 
mission impériale  archéologique  de  Saint-Pétersbourg, 
livraisons  1'''  et  2«  ;  2  fasc.  de  texte  et  2  atlas  ;  1806  et 
1873  ;  in-40  et  in-fo  [Echange). 

79.  —  Archéologie  de  la  Russie  [Matériaux  pour  servir  à  r),i)ubliés 
par  la  Commission  impériale  archéologique  de  Saint- 
Pétersbourg  ;  n'^^  3,  13  à  23  ;  in-4"  [Echange). 

726.  —  Archéologique  (Bulletin)  du  Comité  des  travaux  histo- 
riques et  scientifiques,  1900  ;  n»  1  [Don  Ministre  [de 
ri.  P.). 

4114.  —  Architecture  (F),  journal  hebdomadaire  de  la  Société  cen- 
trale des  Architectes  français  ;  13^  année  ;  n°^  37  et  38; 
1900  ;  Paris,  Ch.  Schmid  ;  in-4°  [Don  Alfred  liesnard). 

877.  —  Art  chrétien  (Revue  de  F),  bimestrielle  ;  dir.  A.  Hellig. 
S<=  série,  ^^  livr.,  septembre  1900  [Abonnement). 

841.  —  Aulard  (M.  A.).  —  Discours  prononcé  à  la  séance  géné- 
rale du  congrès  des  Sociétés  savantes,  le  9  juin  1900, 
Paris  ;  in-S",  25  p.  (Don  Ministre  de  l'I.  P.). 

894.  —  Beauce  (Le  Beauceron  de  Paris, revue  mensuelle,  exclusi- 
vement littéraire  des  Amis  de  la)  ;  in-8'^,  Paris  ;  n"^  23 
et  24,  septembre-octobre  1900  {Echange). 

1263.  —  Bellier  de  la  Chavignerie  (Emile).  —  La  correspondance 
administrative  sous  le  règne  de  Louis  XIV  envisagée 
au  point  de  vue  chartrain.  —  10  lettres  au  sujet  du 
Pentateuchus  de  Jacques  Félibien,  chanoine  et  archi- 
diacre de  N.-D.  de  Chartres  ;  in-8"^,  14  p.  [Don  B.  de  Sainte- 
Beuve). 

1269.  —  Bibliographie  (Bull,  de  Flnstitut  international  de)  ;  ")''  an- 
née; fasc.  1-2,  1900;  Bruxelles,  Institut  (Echange). 

957.  —  Bénédictine  (Revue)  ;  n°  4,  octobre  1900,  Belgique,  abbaye 
de  Maredsous  ;  in-80  (Echange). 


—  382  — 

890.  —  Bo//r/??r//Vy??a  (Analocta),  revue  ha^iograpliique  ;   t.  XIX, 
l'asc.  III,  19U0,  8  nov.  ;  iii-s»  (Echange). 

IIOG.  —  Bond  (Francis).  —  Engiish  catliedrals  illustrated  (Bristol, 
Canterbury,  Carlisle,  Chester,  Cliichester,  Durham, 
Ely,  Exeter,  Gloucester,  Hereford,  Lichfield,  Lincoln, 
London,  Norwich,  Oxford,  Peterborougli,  Ripon,  Ro- 
chester,  Saint-AIbans,  Salisbury,  Southwell,  Wells, 
AMnchester,  Worcester,  Yorlv,  Liverpool,  Manchester, 
Newcastle,  Truro,  Wakefield,  Bangor,  Llandaft",  Saint- 
Asaph's,  Saint-David^s),  in-S»,  XX-316  p.;  1900,  Lon- 
don, George  Newnes  ;  2"^  édit.  ;  nombreuses  photogra- 
vures {Bon  George  Bell  et  fils). 

1207.  —  Bournisien  (M.-L.).  —  Rapport  sur  l'historiciue,  le  but  et 
Tutilité  des  Bazoches,  l'ait  à  la  Basoche  de  Chartres, 
dans  sa  séance  du  26  novembre  1839  ;  in-S",  31  p.  ;  1840  ; 
Chartres,  Garnier  {Don  H.  de  Sainte-Beuve]. 

1259.  —  Brière  (abbé).   —  Notice  biographique  sur  M^'''  Claude- 

Hippolyte  Clausel  de  Montais;  in-8°,  123-149  p.  (Don 
R.  de  Sainte-Beuve). 

969.  —  Catalogne  de  George  Bell  et  fils,  éditeurs  à  Londres  ;  in-8°, 
56  p.  {Don  George  Bell  et  fih). 

llli.—  Clifton  (A.-B.).  —  Lichfield,  1900;  in-8°,  138  p.;  London 
{Don  George  Bell  et  fils). 

1109.—  Clutton-Brock  (A.).  —  York,  1889,  in-8o,  lljS  p.  ;  London 
{Don  George  Bell  et  fils). 

964.  —  Commerciale  et  industrielle  d'Eîire-et- Loir  [Bull,  de  l'Asso- 
ciation), trimestriel,  n°  63  ;  oct.  1900  (Don  Assoc). 

768.  —  Corrèz-e  (Bull,  de  la  Soc.  scient.,  hist.  et  archéol.  de  la), 
t.  22«,  3'^  livr.,  juillet-septembre  1900  {Echange). 

901 .  —  Costa-Rica  (Museu  nacional),  informe  de  1899  à  1900  ;  in-i" 
(Echange). 

1260.  —  Dauvin  (A.).   —  Vie  de  M*?'-  Clausel  de  Montais;   in-8°, 

16  p.  ;  Chartres,  1857  {Don  de  Sainte-Beuve). 

Ù61.  —  Eure-etlj)ir  (Conseil   général  d"),    l""*"    session  de  1900; 
Chartres,  Garnier  (Don  Préfecture  d'Eure-el-Loir). 

89 \.  —  Grecques  {Revue  des  études),  bimestrielle;  n"  51;   mai- 
juin  1900  ;  Paris,  Leroux  (Don  Ministre  de  l'I.  P.). 

1110.  —  Hartleg  Withers  (B.-A.).  —  Canterbury,  1889,  in-8°,  134  p.  ; 
London  (Don  George  Bell  et  fils). 

1268.—  Haye  (abbé).  —  Martyrologe  de  Téghso  de  Chartres,  pré- 


~  383  — 

cédé  d'une  étude  sur  les  Liuiiles  du  diocèse;  in-H»,  131 
p.,  Chartres,  impr.  J.  Langlois  {Don  R.  de  Sainte-lieiive,. 

129.  —  HénauU  (A.-C).  —  Supplément  aux  recherches  histo- 
riques sur  la  fondation  de  l'église  de  Chartres  el  des 
églises  de  Sens,  de  Troyes  et  d'Orléans.  — Réponse  aux 
objections  des  contradicteurs  ;  in-H",  40  p.  ;  Chartres, 
Selleret;  188;;  [Don  R.  de  Sainle-Beuve,. 

92[.—  Uistoritjiw  et  archéologique  (La  correspondance),  revue 
mensuelle,  n"  81,  septembre  1900;  Paris,  A.  Fonte- 
moing  [Don  M.  Langlois). 

945.  —  Historique  et  descriptive  (Bull,  de  géographie);  n°  .3,  année 
1899  ;  Paris,  Impr.  Nationale  {Don  Ministre  de  11.  P.). 

9i3.  —  Historique  et  littéraire  (Le  Carnet),  rev.  mens.;  n"  10, 
octobre  1900  {Echange). 

879.  —  Historiques  (Revue  des  questions),  trimestrielle,  136'' livr., 
l^""  oct.  1900,  Paris  {Abonnement). 

967.  —  Horticulture  et  viticulture  d'Eure-et-Loir  {BuW.  de  la  Soc. 
d')  n°*  20-21,  t.  XXI,  1900;  Chartres,  Garnier  {Don  Soc. 
d'H.). 

1270.  —  Huet  (Em.).  —  Promenades  pittoresques  dans  le  Loiret 
(châteaux,  monuments,  paysages).  —  Pro.'^pectus,  1900  ; 
ln-4°,  16  p.  (Don  Paul  Pigelet). 

1924.  —  Institution  Notre-Dame,  Ghavh'es,;  prospectus,  petite  notice 
historique  et  règlement  général  ;  Chartres,  1900  ;  in-8°, 
49  p.  ;  nombr.  photographies  (Don  Joseph  Tissier). 

1266.  —  Lagrange  (F.).  —  Lettre  pastorale  sur  la  pacification  reli- 
gieuse et  quelques-unes  des  raisons  qui  éloignent  au- 
jourd'hui de  la  religion;  2"  édit.,  in-12,  02  p.;  1892; 
Chartres,  Garnier  [Don  R.  de  Sainte-Beuve). 

134.  —  Lasteijrie  (Robert  dej.  —  Bibliogr.  des  trav.  hist.  etarch. 
publiés  par  les  Soc.  savantes  de  la  France,  t.  III. 
3«livr.  ;  in-4o,  1900  {Don  Ministre  de  FI.  P.). 

748.  —  Maine  'Rev.  hist.  et  arch.  du)  ;  1900,  t.  47"  ;  l"""  semestre  ; 
in-8«,  320  p.  ;  Le  Mans  'Ech-inge). 

73.  —  Manuscrits  des  Biblioth.  publ.  de  France  (Catalogue  géné- 
ral des)  ;  départements,  t.  XXXVII;  Tours  (l'"  partie) 
[Don  Ministre  de  11.  P.). 

1112.  —  .l/fl,s,s(/(H.-J.-L.-J.).  —  Chartres,  1900;   in-8»,  120  p.  {Don 

George  Bell  et  fils). 

1113.  —  Mas.^é  (H.-J.-L.-J.).  —  Chartres;  1900  ;  in-S».  120  p.  ;Lon- 

don  (Don  George  Bell  et  fils). 


—  384  — 

nos.  — Massé  (H,-J.-L.-J.).  —  Gloucester;  1900;  in-8°,  130  p.; 
London  [Don  George  Bell  et  fils). 

1107.—  Massé  [E.-J.-L.-J.).  —  Tewkesbury  Abbey  et  Deerhurst 
priory;  1900;  ln-8°,  Xli,  132  p.;  London  {Don  George 
Bell  et  fils). 

1250.  -  Mageiix  (Albert).  —  (La  façade  de  la  Cathédrale  de  Char- 
tres du  x'^  au  xiir  siècle  par)  ;  in-8°,  18p.;  Chartres, 
Garnier,  1900;  tirage  à  part  (Don  Albert  Mayeiix). 

1203.—  Mély  (F.  de).  —  Le  Trésor  de  la  Cathédrale  de  Chartres, 
brochure  in-16  {Don  B.  de  Sainte-Beuve). 

875.  —  Merlet  (René).  —  Guide    archéologique    du  Congrès    de 

Chartres  ;  1900  ;  in-8°,  42  p.  ;  Paris,  Picard  (Echange). 
962.—  Milloué  (de).  —  Musée  Guimet   (Petit  guide  illustré  au)  ; 

4«  recension;  Paris,  Leroux  Ernest,  1900  [Echange). 
978.  —  Normande  (Revue^,  littérature,  sciences,  arts  ;  mensuelle  ; 

l''-   an.,  n°  0;    directeur:    Paul  Blaizot  ;  octobre  1900 

{Echange). 

767.  —  Orne  (Bull,  de  la  Soc.  hist.  et  archéol.  de  l'j,  t.  XIX, 
2«  bull.  1900  ;  Alençon  {Echange). 

772.  —  Ouest  (Bull,  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  F),  t.  XX, 
2«  série  ;  avril-mai-juin  1900;  Poitiers  {Echange). 

751.  —  Orléanais  (Bull,  de  la  Soc.  archéol.  et  hist.  de  1"),  t.  XII, 
n°  108  ;  Orléans,  H.  Herluison  (Echange). 

1257.  —  Pie  (Ms'-).  —  Discours  du  six  centième  anniversaire  de  la 

consécration  de  l'Eglise  de  N.-D.  de  Chartres  (17  octo- 
bre 1800);  in-8",  18  p.  ;  Chartres,  Garnier;  1800  (Do»  B. 
de  Sainte-Beuve). 

1258.  —  Pie  (Mê'').  —  Homélie  à  l'occasion  de  la  restauration  de 

la  Crypte,  1857  {Don  de  B.  Sainte-Beuve). 
1256.  —  Pichot  (abbé).-  Discours  en  faveur  de  l'Œuvre  des  jeunes 
apprentis  ouvriers  ;   m-H°,    10  p.;    Chartres,    Garnier; 
1893  {Don  B.  de  Sainte-Beuve). 

1115.  —  Botier[J.).  —  Etude  historique  sur  le  clocher  et  les  cloches 
de  la  Cathédrale  de  Blois  ;  2«  édition,  in-8o.  41  p.  1899  ; 
Blois,  C.  Migault  et  G'""  {DonJ.  Botier). 

1264.  —  Sainte-Beuve  (Ernest  de).  —  Expédition  de  Crimée,  siège 
et  prise  de  Sébastopol;  Chartres,  185G;'in-12,  57  p. 
(Don  H.  de  Sainte-Beuve). 

841.  —  Sociétés  savantes  (Programme  du  Congrès  des)  (in-8°),  à 
la  Sorbonne  en  1900 ,  14  p.;  et  à  Nancy  en  1901,  18  p. 
(Don  Ministre  de  11.  /*.). 


—  385  — 

769.  —  Touraim  (Bull.  trim.  do  la  Soc.  arch.  de),  t.  XII  (2"  par- 
lie)  ;  .3''  trim.  de  1900;  Tours,  in-8"  [Echange). 

1255.  —  Verret  (abbé).  —  L'Eglise  et  l'Ouvrier  dans  le  passé,  dans 
le  présent  (Discours);  in-8",  IG  p.  ;  Solesuies,  iniprim. 
Saint-Pierre;  1892  [Bon  R.  de  Sainte-Beuve). 


Ouvrages  reçus  en  novembre  1900 

1271.  —  Allée  (abbé).  —  Notice  sur  Paray-Douaville  et  description 
de  son  église;  Paris,  1849,  in-8%  66  p.  {Bon  M.  Lan- 
(jlois). 

[281.  —  Anciens  élèves  du  Collège  et  du  Lycée  de  Cluoires  ; 
Chartres,  Durand  ;  1900,  in-8°  (Bon  Lycée). 

79.  —  Antiquités  de  la  Scythie  (Recueil  d'),  publié  par  la  Com- 
mission impériale  archéologique  de  la  Russie  ;  texte, 
2  livraisons;  atlas,  2  livraisons;  —  Saint-Pétersbourg, 
in-fo  et  format  atlantique  ;  —  en  français,  n°'  1  et  2 
[Echange). 

79.  —  Archéologie  de  la  Russie  (Matériaux  pour  servir  à  1')  ;  en 
russe  ;  publiés  par  la  Commission  Impériale  archéolo- 
gique de  la  Russie  ;  in-^  ;  n°^  .3,  13  à  23  ;  Saint-Péters- 
bourg {Echange). 

PiQCj.  —  Beauce  et  du  Perche  (Almanach  de  la),  l''^  année,  1854; 
Châteaudun,  in-lS  {Acquisition). 

909.  —  Beauce  et  du  Perche  (Le  Messager  delà),  almanach,  in-18; 
années  1834,  1869,  1874,  1886,  1888,  1889,  1892,  1894 
(  Acquisition J. 

1286.  — Beauceron  {Le),  almanach  d'Eure-et-Loir;  Chartres,  Du- 
rand, in-18;  années  1861  et  1862  (Acquisition). 

969.  —  Catalogue  de  livres,  mensuel,  J.  Gibert,  n«  113,  oct.  1900; 
n°  114,  nov.  1900  [Bon  J.  Gibert). 

969.  —  Catalogue  de  livres  ;  E.  ,Jorel  ;  n»  68,  Paris  ;  in-8"  {Don 
E.  Jorel). 

969.  —  Catalogue  de  vente  de  livres  ;  Ed.  Lortic  (déc.  1900)  ;  Paris, 
in-8°  [Bon  IL  Leclerc). 

^M).  — Chartres  (Le  Journal  de);  n*"*  3  et  7  (1857;  don  R.  de 
Sainte-Beuve);  n"*  112  à  141  (Echange). 

ToMii  X.  P.-V.  26 


—  380  — 

1301.—  CMteaudun  (Ville  de)  ;  Inventaire-sommaire  des  archives 
communales  antérieures  à  1790,  par  L.  Merlet,  archi- 
viste ;  Châteaudun,  1885,  in-4°  [Don  Municipalité  de 
Cliateaudun). 

1274.  —  Chœur  de  l'éKlise  de  Chartres  ^Histoire  du  tuur  dui  ;  in-4''. 
4  p.  {Don  M.  Langlois). 

i283.—  Critique  d'iiistoire  et  de  littérature  (Revue),  liebdom.  ; 
direct.:  A.  Chuquet  ;  33"  an.  (1899),  !<='•  sem.,  nouv. 
série,  t.  47  ;  Paris,  1899;  in-8<'  (Don  Roger  Durand). 

11'.  —  Dunkerquoise  {Mémoives  de  la  Soc);  33"  volume,  tome 
XXXIII,  1899-1900,  Dunkerque  ;   in-8o,  LXXIX-469  p. 

(Echange). 

720.  —  École  des  Chartes  (Bibliothèque  de  V),  trimestrielle  ;  LXI, 
3==  et  4''  livr.  ;  mai-août  1900  ;  Paris,  Picard  et  fils  (Don 
du  Ministre  de  II.  P.). 

^61.—  Eure-et-Loir  (Conseil  général  d'),  2"  session,  1900  in-8o 
(Don  Préfecture  d'Eure-et-Loir). 

9i9.—  Eure-et-Loir  (Le  Progrès  d'),  journal;  n"^  1808  à  1837 
(Echange). 

965.  —  Eure-et-Loir  (La  Croix  d'),  journal;  n"* 230  à  260  (Echange). 

128o.  —  Glaneur  (Le),  almanach  d'Eure-et-Loir,  in-18  ;  années  1875, 
1879,  1882,  1886  (Acquisition). 

1276.  —  Godet  des  Marais.  —  Lettre  pastorale...  sur  le  livre  inti- 
tulé :  Explication  des  Maximes  des  Saints  ;  Lyon,  veuve 
d'Antoine  Tomas,  1698  ;  in-12,  197-2-26  p.  (Don  M.  Lan- 
glois). 

1273.—  Gouverneur  (A.).  —  Les  armoiries  de  la  ville  de  Nogent- 
/g-/?ofrott  (extrait  du  Nogentais,  1879),  in-S»,  4  p.  (Don 
M.  Langlois). 

9i3.  —  Historique  et  littéraire  (Le  Carnet),  revue  mensuelle.... 
dir.  :  Comte  A.  Fleury  ;  3°  an.,  n"  11,  in-S»  ;  15  nov. 
1900  (Echange). 

967.  —  Horticulture  et  viticulture  d'E.-et-L.  (Bull,  de  la  Soc.  d'), 
in-8o;  t.  m  (1863-1864),  t.  IV  (1865-18661,  t.  V  (1867- 
1868),  t.  VI  (1869-1870),  t.  VII  (1871-1872)  ("7)0W  J.  Bros- 
seron);  t.  VIII  (1873-1874),  t.  XI,  XII,  XIII  (1879-1884) 
(Don  M.  Langlois). 

{■1S1.  —  Lalizel  (H.).   — Notice  sur  l'abbaye   royale  d'Arcisses; 


—  387  — 

(Revue  des  archives  hist.  du  dioc.  de  Chartres  ;  1900  ; 
Pièces  détachées,  II),  in  8°,  p.  127-184  fDo??  //.  Lalizel). 

1278.  —  La  Salle  (J.-B.  de).  —  Les  règles  de  la  bienséance  et  de 

la  civilité  chrétienne.  Chartres,  chez  Hervé  ;  1S20  ;  in-8", 
YlII-lOO p. (caractères  genre  manuscrit) ffion  M.Lanijlois). 

1284.—  Leboucq.  —  Y{QQ,\XQ\\  in-8°  {Acquisition). 

Exercice  en  forme  de  Plaidoyers Chartres, Et.  Cormier, 

1767. 

Im  Harpe  (de).  —Eloge  de  Voltaire;  Paris,  Pissot,  1780. 

Mémoire  —pour  M"  Ch.  D.  de  Vyssery  de  Bois-Vah'\...  de 
St-Omer,  —  contre.  Valeur,  petit  bailly  de  la  môme 
ville  (au  sujet  d'un  paratonnerre)  ;  Arras,  1782; 

Discours  sur  le  bonheur  des  gens  de  Lettres  ;  1763  ;  Bor- 
deaux. 

SuariL—  Apologie  de  M''«  J.-Ch.-P.  Le  Noir,  1789;  Paris. 

Jean-Jaques  fs/cj  Rousseau  vengé. 

942.  —  Lyon  (Bull.  hist.  du  dioc.  de),  bimestriel;  in-S"  ;  1'''^  an., 
n"  0,  nov.-déc.  1900  (Don  J.-B.  Martin). 

1281.  —  Mai7'e  (A.).  —  Manuel  pratique  du  Bibliothécaire  ;  Paris, 
Picard  A.  et  fils,  1896  ;  in-8<',  o87  p.  (Acquisition). 

1279.  —  Manuscrits  de  la  bibliothèque  de   la  ville   de  Chartres 

(Catalogue  des)  ;  Chartres,  Garnier  ;  1840  ;  ln-8°,  XII- 
212  p.  (Don  M.  Langlois). 

978.  —  Normande  (La  Revue)  ;  mens.,  l'^  année,  n"  7,  nov.  1900 
Alençon,  Herpin. 

1277.  —  Office  de  la  Réparation...  (sur  la  permission  de  Mg'^rEvè- 
que  de  Versailles)  ;  Chartres,  veuve  Deshayes  ;  in-8°, 
33  p.  (Don  M.  Langlois). 

1272.  —  Pitard  (P.).  —  Légendes  et  récits  percherons  ;  2«  série  ; 
Alençon,  1875,  in-8°,  36  p.  (Don  M.  Lan(ih)is). 

1275.—  Prieuré  [Le]  des  deux  Amants,  chronique  normande,  par 
M.  L...;  Chartres,  Garnier,  1851  ;  in-8o,  16  p.  (Don  M. 
Langlois). 

1280.  —  Prou  (Maurice).  —  Manuel  de  paléographie  latine  et  fran- 

çaise du  VI''  au  xvir  siècle,  suivi  d'un  dictionnaire  des 
abréviations  avec  23  fac-similés  en  photutypie  ;  in-S", 
383  p.  ;  Paris,  Picard  A.;  1890  (Acquisition). 

863.—  Udden  (Johan-August).  —  An  old  Indian  village  (Augus- 
tana  library  publications,  nomber  2)  ;  suite  de  la  Smith- 
soniar  Institution  de  Washington.  Roekisland.  ill.;  1900  ; 
in-4",  80  p.  (Echange). 


388 


SÉANCE  DU  13  DÉCEMBRE  1900 
Président  :  M.  Roger  Durand.  —  M.  Georges  Champagne,  Secrétaire. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  trois  quarts. 

Membres  présents  :  MM.  Roger  Durand,  Bellier  de  la 
Chavignerie,  abbé  Sainsot,  Georges  Champagne,  Balandra, 
Brosseron,  Buisson,  Corby,  Couronnet,  Delacroix,  Denizart, 
Denos,  Duchesne,  Dulongde  Rosnay,  Escoffier,  Fouju,  Gabriel, 
Goupillon,  abbés  Guillon,  Haye  et  Langlois,  Lehr,  Lorin, 
abbé  Marquis,  Manger,  Mayeux,  Merlet,  abbé  Métais, 
Ouellard,  abbé  Pardos,  Docteur  Robin,  Robinet,  Rousseau- 
Renvoizé,  Truphème,  abbé  Vauraboiirg. 

Membres  excusés  :  MM.  Dauzat,  Georges  Durand,  Maugars. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 
Admission  de  nouveaux  membres. 
Liste  des  ouvrages  reçus  en  novembre. 

M.  le  Président  donne  communication  à  la  Société  : 

1°  D'une  lettre  de  M.  Emile  Lefebvre,  notaire  à  Chartres, 
l'informant  que  la  Société  Centrale  de  Sauvetage  des  Naufra- 
gés, légataire  universelle  de  M.  Martin,  sera  sous  quelques 
jours  en  mesure  de  délivrer  le  legs  fait  à  notre  Société. 

2"  De  la  lettre  suivante  de  M.  Lefèvre-Pontalis,  Président 
de  la  Société  Française  d'Archéologie  : 

«  Après  avoir  entendu  la  lecture  de  l'intéressante  étude 
»  de  M.  Mayeux,  publiée  dernièrement  parles  soins  de  votre 
»  Société,  le  Congrès  de  Chartres  avait  émis  le  vœu  que  des 
»  fouilles  soient  exécutées  entre  les  deux  tours,  pour  détermi- 
»  nor  l'emplacement  de  la  façade  primitive  de  la  Cathédrale 
»  au  XIP  siècle.  Sur  ma  demande  M.  l'architecte  Selmersheim 
»  veut  bien  faire  ouvrir  une  tranchée  de  recherches  en 
»  arrière  de  la  façade  actuelle,  mais,  pour  éviter  toute 
»  difficulté  administrative,  j'ai  dû  prendre  l'engagement  per- 
»  sonnel  de  supporter  tous  les  frais  de  ce  travail. 


—  389  — 

»  La  Société  Française  d'Archéologie,  ayant  voté  une  sub- 
»  vention  de  cinquante  francs,  je  viens  demander  à  la  Société 
»  Archéologique  d'Eure-et-Loir  si  elle  serait  disposée  à 
»  suivre  le  même  exemple  pour  résoudre  une  question  qui 
»  doit  intéresser  tous  les  chartrains. 

»  Les  fouilles  commenceraient  après  les  fêtes  du  jour  de 
»  l'an  et  seraient  conduites  très  rapidement  pour  ne  pas 
»  gêner  l'exercice  du  culte.  » 

Les  cinquante  francs  demandés  sont  votés  à  l'unanimité  et 
M.  le  Président  se  charge  d'en  informer  M.  Lefèvre-Pontalis. 

Après  discussion  entre  plusieurs  membres  et  sur  la  propo- 
sition de  M.  l'abbé  Métais,  la  société  émet  le  vœu  que  des 
fouilles  soient  faites  également  dans  la  crypte  pour  retrou- 
ver le  puits  des  Saints-Forts. 

3°  D'une  lettre  de  la  Société  d'Emulation  et  d'Agriculture 
de  l'Ain,  demandant  l'échange  de  nos  publications.  Accordé. 

4"  D'une  lettre  de  M.  Bulteau,  faisant  la  même  demande 
pour  la  Société  de  Noj^on  (Oise).  Accordé. 

M.  Mayeux  a  la  parole  pour  nous  donner  communication 
de  la  suite  de  son  intéressante  étude  sur  «  les  Peintures  des 
voûtes  en  bardeau  des  Églises  des  environs  de  Chartres.  » 

De  nouveaux  remerciements  lui  sont  adressés. 

M.  l'abbé  Marquis,  curé  doyen  d'Illiers,  lit  ensuite  une 
notice  très  curieuse  sous  ce  titre  :  «  Chartres  en  1588  : 
Henri  III  et  la  Cour  avant  les  Etats  de  Blois  »  renvoyée  à  la 
Commission  de  publication. 

Au  nom  de  la  Société  M.  le  Président  adresse  des  remer- 
ciements à  M.  l'abbé  Marquis  qui  a  puisé  ses  précieux  rensei- 
gnements dans  les  minutes  d'un  notaire  de  Chartres. 

Avant  de  lever  la  séance  M.  le  Président  présente  à  l'as- 
semblée le  moulage  du  bas-relief  de  Meryilliers,  si  bien 
exécuté  par  MM.  Denisart,  Fritel  et  Rousseau-Renvoizé. 

La  Société  vote  des  remerciements  à  nos  trois  confrères 
qui  ont  doté  notre  musée,  non  seulement  d'un  document  exact 
de  haute  antiquité,  mais  encore  d'une  véritable  oeuvre  d'art. 

Revue  des  années  1899  et  1900,  par  M.  l'abbé  Sainsot. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures  trois  quarts. 


—  390  — 

NOUVEAU     MEMBRE    ADMIS 

Membre  titulaire 

M.  Charles  Duchesne,  horloger,  place  Châtelet,  4  ;  présenté 
par  MM.  G.  Denos  et  R.  Denisart. 


HENRI  m  ET  LA  COUR  A  CHARTRES 

(1588) 

L'étude  des  minutes  de  maître  Yves  Cornu,  tabellion  royal, 
en  la  paroisse  Saint-Martin-le-Viandier,  à  Chartres,  m'a 
permis  de  recueillir  quelques  renseignements  historiques, 
que  je  prends  la  liberté  de  soumettre  à  votre  bienveillante 
attention. 

Il  s'agit  de  faits  relatifs  à  1588,  avant  la  réunion  des  Etats 
de  Blois. 

Henri  III  fait  une  première  apparition,  en  cette  ville,  au 
mois  de  mai,  puis  il  va  visiter  quelques  places  de  Nor- 
mandie. 

Les  actes  de  maître  Yves  attestent,  déjà,  la  présence  de  la 
cour  dans  nos  murs,  en  ce  même  mois.  Noble  homme  Jacques 
Faie,  sieur  d'Epaisses,  avocat  général  au  Parlement  passe 
une  procuration  à  sa  belle-mère  et  à  sa  femme  le  18  mai. 
C'est  cet  orateur  courtisan  qui,  dans  un  discours,  plaçait 
Henri  III,  au  rang  des  saints. 

Pierre  Fougeu,  sieur  des  Cures,  maréchal  des  logis  du  Roi, 
fait  dresser  un  acte,  le  20  mai,  en  vertu  duquel  il  appert 
qu'il  a  les  droits  cédés  de  dame  Marie  Raguier,  femme  de 
Messire  Louis  Guillard,  sieur  de  Tlsle  et  de  TEpicellière.  Ce 
dernier  est  parent  de  deux  de  nos  Evoques. 

Le  19,  Jacques  Griault,  officier  de  cuisine  du  Roi,  reçoit 
ses  gages  du  dernier  trimestre,  c'est-à-dire  25  écus  d'or,  des 
mains  du  notaire,  au  nom  de  Claude  de  Montescot,  trésorier 
receveur  général  de  la  maison  de  sa  Majesté. 


—  391  — 

Le  27  mai,  il  s'agit  d'un  acte  plus  solennel.  Les  signataires 
ne  sont  rien  moins  que  l'ex-chancelier  du  royaume  et  le 
capitaine  de  Chartres.  René  de  la  Perrière,  chevalier  de 
l'ordre  du  Roi,  bailly  et  capitaine  de  cette  ville,  sieur  de 
Bullou,  y  demeurant,  pays  du  Perche,  est  investi  de  la  pro- 
curation de  François  de  Resnard,  chevalier,  sieur  de  Rilly, 
capitaine  et  gouverneur  de  la  ville  et  château  d'Amboise. 
Lecture  est  donnée  d'un  contrat  conclu  entre  messire  Henri 
Hurault  de  Cheverny,  sieur  d'Esclimont  et  dame  Philippe  de 
Saint-Maurice,  épouse  du  sieur  de  Rilly,  et,  par  lui,  fondée  de 
pouvoir.  Après  cette  lecture,  ledit  sieur  de  Bullou  consent  à 
la  cession  de  la  charge  de  gouverneur  d'Amboise,  au  profit 
de  Henri  Hurault,  sieur  d'Esclimont. 

Ce  dernier  est  absent,  ainsi  que  le  sieur  de  Rilly,  mais 
monsieur  de  Cheverny  stipule  pour  lui,  et  la  dame  de  Rilly 
représente  son  mari.  Cette  cession  est  faite  à  la  condition 
que  le  sieur  d'Esclimont  verse,  incontinent,  à  cette  dame  ou 
à  ses  héritiers,  4000  écus  d'or.  Réserve  est  faite  de  la  survi- 
vance, par  François  de  Resnard. 

Témoins  :  Messire  Raoul  Halligre,  sire  de  Chauvilliers,  et 
noble  homme  Florent  Chouayne,  receveur  des  tailles.  Marin 
de  Roques,  sire  de  Boisrouy,  tous  demeurant  à  Chartres  : 
Hurault,  de  la  Ferrière. 

Noble  homme  Jean  Nicot,  conseiller  du  Roi  et  trésorier  des 
menues  affaires  de  sa  chambre  recourt  lui-même  au  minis- 
tère de  M^  Yves. 

Le  26  mai,  c'est  un  homme  de  lettres,  un  poète,  notre 
compatriote,  qui  vient  se  fixer  à  Chartres.  Philippe  des 
Portes,  abbé  commendataire  de  la  Sainte-Trinité  de  Thiron, 
par  l'entremise  de  Jean  Poussin,  marchand  de  Chartres  et 
receveur  de  son  abbaye,  loue  la  cinquième  partie  d'une 
grande  maison,  autrefois  njipeléc  les  An/jclofs,  rue  de  Beau- 
vais,  moyennant  six  vingts  écus  sol.  Cette  maison  était  la 
propriété  de  dame  Marie  de  la  Vove,  épouse  de  Jacques  de 
Seurouer,  sieur  de  Saint-Lubin  de  Cravant.  Elle  l'avait  reçue 
en  don  de  Jean  de  la  Bruière,  son  ayeul. 

La  venue  des  troupes  royales,  dans  la  contrée,  et  la 
surexcitation  des  esprits  en  fav.eur  de  la  Ligue,  motivent  les 
alarmes  des  habitants  de  la  campagne.  De  Mignières  et  des 
environs  on  vient  acheter  force  arquebuses  à  Chartres. 


—  392  — 

Quelques  ecclésiastiques  se  munissent  d'un  poitrinal,  moins 
apparent  et  plus  portatif. 

Chez  maître  Yves  Cornu,  les  hauts  fonctionnaires,  les 
membres  de  la  noblesse  et  les  otîiciers  de  la  maison  du  Roi 
viennent  tour  à  tour  passer  des  procurations,  régler  des 
affaires  d'intérêts,  toucher  des  gages. 

Voici  Jean  Dallonville,  sieur  de  Réclainville,  Vierville  et 
la  Maisoneuve,  lieutenant  de  la  ville  de  Chartres,  pour  sa 
Majesté,  en  l'absence  de  M.  de  Sourdis,  gouverneur.  Il  fait 
un  règlement  de  fin  de  compte  de  tutèle,  avec  D"^  Yolande 
Dallonville,  veuve  de  Mathurin  de  Cosne,  sieur  d'Andeville 
et  du  Belluet.  Tous  deux  étaient  héritiers  de  feu  Jean  de 
Réclainville,  leur  père,  et  de  Claude  Dallonville. 

Voici  Jean  de  Gauville,  écuier,  sieur  de  Manou,  lieutenant 
criminel.  Un  personnage  plus  célèbre  prend  place  au  registre. 
C'est  messire  Nicolas  de  Harla3%  chevalier,  sieur  de  Sancy 
et  de  Grosbois.  C'est  lui  qui  fut  ambassadeur  à  Constanti- 
nople,  lui  qui,  pour  subvenir  aux  finances  épuisées  de 
Henri  IV,  vendit  aux  Juifs  de  Metz,  nn  diamant  de  grand 
prix.  Passé  aux  mains  du  Régent,  le  Sancy  a  changé  son  nom, 
pour  celui  de  Régent.  Trouvant  sur  notre  chemin  le  nom  de 
dame  Marguerite  Plumé,  veuve  de  noble  homme  Claude 
Accarie,  sieur  du  Noisement,  nous  en  profitons  pour  relever 
une  erreur  de  l'excellent  historien  du  Dunois,  l'abbé  Bordas. 
Il  a  confondu  le  mari  de  Madame  Marguerite  Plumé,  nommé 
Claude,  avec  Pierre  Acarie  de  Villemor,  maître  des  comptes 
à  Paris,  d'un  rang  et  d'une  fortune  supérieurs  à  ceux  du 
Seigneur  chartrain.  Ce  sire  de  Villemor,  dont  les  propriétés 
étaient  situées  en  Champagne,  fut  ardent  ligueur,  figura  au 
nombre  des  Seize  et  vit,  ensuite,  tous  ses  biens  confisqués. 
Nous  n'avons  pu  trouver  aucun  lien  de  parenté  entre  les 
doux  familles.  Le  Noisement,  hameau  de  la  commune  de 
de  Membrolles  (Loir-et-Cher)  a,  depuis  lors,  changé  son  nom 
pour  celui  de  Corbet.  En  suivant  la  série  des  minutes,  on 
arrive  à  l'époque  du  retour  de  Henri  III  à  Chartres.  Cette 
fois,  c'est  l'acheminement  vers  Blois.  Mais  avant  de  signaler  la 
présence  de  la  Cour,  dans  nos  murs,  qu'il  me  soit  permis  de 
jeter  un  coup  d'œil  sur  l'état  de  cette  ville,  en  1588.  L'ins- 
truction n'y  est  pas  négligée.  On  y  trouve  l'Ecole  du  cha- 
pitre, celle  du  chancelier,  le  collège  Pocquet  fondé  l'année 


—  393  — 

précédente  et  alors  llorissaut  :  rensoignciiient  y  est  assuré 
aux  élèves  indigents  ;  les  écoles  de  Saint-Père,  celle  de  la 
paroisse  Saint-Michel,  tenue  par  maître  Le  Texier,  en  face 
du  presbytère,  enfin  une  école  de  théologie,  chez  les  Cor- 
deliers. 

Il  y  a  aussi  des  écoles  de  filles  :  Marie  de  Glatigny  devra 
y  être  envoyée  pour  apprendre  les  éléments  de  la  science, 
le  travail  à  l'aiguille,  la  tapisserie  et  la  civilité.  La  cité, 
profondément  chrétienne,  pourvoit  au  soin  des  malades.  Elle 
possède  l'Hôtel-Dieu,  près  de  la  cathédrale,  l'hospice  de 
Saint-André,  contigu  à  l'église,  la  maison  de  Saint-Julien,  un 
petit  hospice  voisin  de  l'abbaye  de  Saint-Jean  et  qui  lui  sur- 
vécut. Sans  doute  l'afïluence  et  la  multiplicité  des  pauvres 
ont  épuisé  les  ressources  de  la  charité,  car  René  de  Grenet, 
receveur  des  tailles,  déclare  par  devant  notaire,  qu'il  n'a 
plus  rien  en  caisse. 

Nous  désirons  surtout  esquisser  la  physionomie  du  com- 
merce, à  cette  époque.  On  promène  par  les  rues,  le  chef- 
d'œuvre  des  épiciers-merciers.  La  corporation  des  tailleurs, 
elle-même,  fait  montre  du  savoir  faire  de  l'un  de  ses  mem- 
bres, admis  à  la  dignité  de  maître.  Claude  Cottereau  est 
l'imprimeur  de  la  ville.  Chez  lui  viennent  s'approvisionner 
de  livres  d'église,  d'antiphoniers  à  20  écus  sol,  les  gagers 
des  paroisses  du  diocèse.  Son  compagnon  libraire,  Lubin 
Peigné,  épouse  la  fille  de  maître  Cottereau,  en  cette  même 
année.  Près  de  la  rivière,  se  débite  le  poisson  d'eau  douce. 
Mais  un  commerce  beaucoup  plus  important,  est  celui  du 
poisson  de  mer  ou  poisson  salé. 

Point  de  frais  de  publicité,  point  de  luxe  de  magasin.  De 
vieilles  et  honorables  maisons,  en  possession  de  la  confiance 
et  auxquelles  les  clients  gardent  une  fidélité  traditionnelle. 
Il  n'y  a  pas  moins  de  sept  maisons  où  se  traitent  des  aff'aires 
dans  cette  branche.  Les  jours  d'abstinence  absorbent  à  cette 
époque,  la  moitié  de  l'année.  Le  Jubilé,  dont  maître  Yves 
Cornu  n'a  point  passé  sous  silence  les  solennités,  n'a  pu 
qu'ajouter  encore  aux  jours  de  pénitence  ^ 


'  Les  marchands  de  la  Beauce  entière ,  depuis  iMéréville  jusqu'à  Vendôme 
et  Illiers  viennent  s'approvisionner  à  Chartres.  Le  Perche  sillonné  d'étangs,  ne 
figure  pas  dans  celle  clientèle. 


—  394  — 

Pierre  Boutheroue,  Jeanne  Maubuisson,  veuve  Langlois,  et 
surtout  Catherine  Maubuisson,  veuve  Boisset,  tiennent  le 
premier  rang  parmi  ces  commerçants.  Cette  dernière  habite 
la  belle  maison  du  Saumon  ' ,  l'une  des  plus  curieuses  de  notre 
ville.  Simple  bourgeoise,  aux  allures  très  modestes,  illettrée, 
elle  possède  une  métairie  près  Sancheville,  et  quand  elle  va 
rendre  foi  et  hommage  au  seigneur  du  Boulay-Thierry,  elle 
n'oublie  point  ses  droits.  C'est  alors  la  dame  de  Borville. 
Elle  a  le  génie  du  commerce.  Par  la  batellerie  de  la  rivière 
d'Eure,  elle  tire  ses  denrées  de  la  ville  de  Rouen.  Mais,  en 
personne  intelligente,  elle  fait  de  l'exportation,  en  même 
temps  que  des  achats.  Au  lieu  de  naviguer  sur  lest,  son 
bateau  emporte  un  chargement  de  tonneaux  de  prunes  d'Or- 
léans. Rendus  à  Rouen,  pour  la  foire  de  la  Chandeleur,  à 
l'approche  du  Carême,  ces  fruits  seront  d'un  facile  débit. 
Elle  a  un  commis  sur  le  quai  de  Nogent-le-Roi.  L'acte  passé 
avec  le  batelier  a  tout  stipulé,  tout  prévu.  Le  voiturier  ;)flr 
eau  s'engage  à  livrer  la  marchandise,  au  correspondant,  que 
dame  Maubuisson  salarie,  à  Rouen,  dans  un  délai  fixé.  A  sa 
charge,  tous  les  péages  à  payer  en  cours  de  voyage,  les 
droits  des  ponts  et  la  taxe,  en  arrivant  à  la  tour  du  Vicomte. 
Les  glaces  de  l'hiver  et  les  débordements  seuls  pourront 
faire  rompre  le  marché.  Autrement  le  conducteur  est  res- 
ponsable des  avaries.  Ce  serait  un  sujet  intéressant  et  digne 
des  recherches  de  nos  collègues  chartrains  que  celui  de  la 
batellerie  de  l'Eure,  du  commerce  de  la  rivière.  Si  la  vente 
du  poisson  est  prospère^  il  n'en  est  pas  de  môme  de  toutes 
les  branches  de  commerce.  Il  est  une  corporation  que  de 
sérieuses  atteintes  portées  à  ses  droits  rendent  inconsolable  : 
C'est  celle  des  chapeliers.  La  raison  ?  Contrairement  aux 
statuts,  les  merciers,  sans  scrupules,  se  sont  emparés  de  la 
vente  des  chapeaux.  On  a  bien  fait  contre  eux  quelques 
poursuites,  saisi  quelques  chapeaux,  c'est  sans  résultat  : 
l'abus  continue.  Jean  Pousteau,  mercier,  a  fait  à  Verneuil, 
d'importantes  commandes.  Des  douzaines  de  chapeaux 
d'hommes,  de  pages  et  d'enfants,  voire  môme  des  chapeaux 
d'agnelin  pour  dames,  arriveront  de  quinzaine  en  quinzaine. 

^  C'est  cette  grande  maison  XV«  siècle,  dont  la  façade  est  sculptée  et  porte 
en  relief  un  saumon,  (|ue  Ton  admire  au  marché  de  la  Poissonnerie. 


—  305  — 

Et  cette  déloyale  concuiTence  se  produit  à  une  heure,  qui  la 
rend  beaucoup  plus  préjudiciable,  beaucoup  plus  pénible  :  à 
l'heure  où  l'horizon  de  la  chapellerie  était  plein  do  sourires, 
à  l'heure  où  elle  allait  s'honorer  de  coiffer  les  têtes  les  plus 
illustres  de  France  !  Car  la  Cour  arrive,  elle  est  arrivée. 
Henri  III  est  descendu  à  l'Evôché,  chez  Ms-"  de  Thou  ^ .  Le 
duc  de  Guise  a  son  logement  marqué  au  cloître  Saint-]Martin, 
chez  la  veuve  Olive.  C'est  dans  le  voisinage  deVEcritoirc  de 
maître  Yves  Cornu. 

La  présence  de  tant  de  personnages  de  marque  attire  déjà 
certains  commerçants  étrangers.  De  Blois,  on  vient  offrir 
des  logements.  Le  maître  de  l'hôtel  de  la  Corne-de-Cerf,  en 
cette  dernière  ville,  marchand  de  drap  et  de  soie  a  bien  en 
vue  quelques  aff'aires,  mais  il  est  surtout  désireux  de  louer 
des  appartements.  Il  traite,  après  discussion  des  conditions, 
avec  deux  personnages. 

Il  aura  la  spécialité  des  aumôniers  royaux.  Le  premier  de 
ses  hôtes  est  messire  Chalumeau,  aumônier  de  la  Reine.  Le 
second,  est  messire  François  de  Castelnau,  aumônier  du  Roi. 
En  son  absence,  c'est  son  frère  Michel  de  Castelnau,  sieur  de 
la  Mauvissière,  chevalier,  conseiller  du  Roi  en  son  Conseil 
d'Etat  et  privé,  qui  le  représente.  C'est  un  des  hommes  les 
plus  instruits  et  les  plus  distingués  de  l'époque  qui  figure  ici 
dans  la  modeste  étude  de  maître  Yves  Cornu.  Tour  à  tour 
capitaine  de  navire,  ambassadeur,  guerrier  illustre,  Michel 
de  Castelnau  a  pris  rang  parmi  les  historiens  de  France,  et 
c'est  avec  un  vif  intérêt  qu'on  lit  ses  Mémoires. 

Le  mois  d'août  amène  encore,  dans  la  même  étude,  Phi- 
lippe Des  Portes  avec  bon  nombre  de  membres  de  sa  famille. 
L'abbé  de  Thiron  est  beau-frère  du  père  de  Régnier,  et  par 
conséquent  oncle  du  poète  chartrain.  Les  succès  littéraires 
de  son  oncle  ont  pu  déterminer  sa  vocation.  Parmi  les  signa- 
taires de  cette  pièce  qui  est  un  acte  de  partage,  on  trouve 
Giiilleauine  Patti,  dit  Baïf.  Serait-ce  le  poète  de  ce  nom  ?  un 
fils  illégitime,  surtout  dans  un  acte  notarié,  n'a  droit  qu'au 
nom  de  sa  mère  et  Baïf  était  dans  ce  cas. 

'  M«''  (le  Thou  l'ut  du  uonibrc  dos  cvèqucs  cl  ccdésiasliqucs  distingués, 
qui,  le  13  juillot  ir)93,  dans  une  conféroncn  tenue  à  Saint-Denis,  donnèrent 
des  réponses  si  satisfaisantes  aux  objections  de  Henri  IV,  ([ue  ce  prince  em- 
brassa avec  conviction  le  catholicisme, 


—  306  — 

C'est,  pendant  le  séjour  de  la  Cour,  un  défilé  continuel  de 
fonctionnaires  ou  d'officiers  de  la  maison  royale. 

Nommons  le  personnel  des  postes  :  Jean  Le  Royer,  che- 
vaucher de  l'écurie  du  Roi,  Mathurin  Pyvron,  commis  des 
postes  à  la  suite  de  la  cour,  Tanquerel,  courrier  de  messire 
Pinart,  secrétaire  du  Roi,  Jacques  Hardouin,  contrôleur  de 
son  domaine  ;  Jacques  Menot,  trésorier-payeur  de  la  compa- 
gnie du  sieur  d'Entragues;  Conrard  de  Bienvenu,  écuier  de 
panneterie;  Théodore  de  Thyard,  sieur  de  Bissy,  écuier  de 
la  grande  écurie  ;  Vincent  Boyer,  sieur  de  Beaumarchais 
trésorier-payeur  pour  l'écurie.  Et  si  la  gravité  de  l'histoire 
me  permet  de  le  mentionner,  Jacques  du  Bue,  sieur  de 
Saint-Aubin,  préposé  à  la  garde  des  épagneuls  de  sa  Majesté. 
En  général,  les  officiers  viennent  donner  quittance  d'un 
trimestre  de  leurs  gages,  qui  est  de  34  écus  d'or  20  sols. 
Quelques-uns  achètent  des  chevaux  ou  en  échangent. 

Parmi  les  comparants,  Louis  de  l'Hôpital,  écuier,  sieur  de 
Vittrj^  demeurant  à  Conbier,  en  Brie,  vend  un  cheval  à 
Rouxel  de  Médary,  pour  500  écus  d'or  :  ce  qui  est  un  prix 
énorme  pour  l'époque.  Mais  le  maître  d'hôtel  ordinaire  et 
conseiller  du  Roi,  François  Foyal,  chevalier,  ne  pourra 
suivre  plus  loin  la  Cour,  ni  assister  aux  États  ni  comparaître 
en  un  procès  au  Parlement.  Malade  et  alité,  il  fait  constater 
par  le  notaire  «  qu'il  luy  est  impossible  de  soy  desporter  aux 
champs  soit  à  pied,  soit  à  cheval,  en  coche,  lictière  ou  autre- 
ment ».  Il  trace  une  belle  signature,  d'une  main  très-ferme 
pour  un  malade.  Quelques  notes  acquittées  indiquent  l'itiné- 
raire des  troupes.  L'armée  des  Princes  commandée  par 
Pompadour  est  passée  par  Saint-Arnoul-des-Bois;  l'auber- 
giste vient  se  faire  rembourser  des  dépenses  faites  en  sa 
maison. 

Messire  Mathurin  Baudouin,  curé  de  Prunay-le-Gilon  fait 
aussi  un  versement  à  un  hôtellier  de  Chartres,  pour  vin 
offert  à  des  Gens  d'armes,  passés  en  cette  paroisse,  et  venus 
en  cette  ville.  Il  représente  M.  d'Imor ville  et  Nicolas  Le 
Charron,  sans  doute  marguillers  de  Prunay.  Cet  ecclésias- 
tique, était  délégué  aux  États  de  Blois. 

Il  nous  reste  à  parler  de  deux  personnages  autrement 
importants,  autrement  célèbres.  En  trouvant  leurs  noms  si 
rapprochés  dans  le  même  volume  des  minutes,  sous  la  plume 


—  397  — 

du  même  notaire,  on  éprouve  une  sorte  de  frisson.  Au  pre- 
mier, un  roi  va  proposer  bientôt  de  poignarder  le  second. 
Ce  dernier  n'a  plus  que  quelques  mois  à  vivre,  et  cet  acte, 
vulgaire  en  soi,  revêt,  aux  yeux  du  lecteur,  le  caractère  d'un 
testament  suprême. 

J'ai  nommé  le  maréchal  d'Aumont  et  le  duc  de  Guise. 

Si  d'Aumont  recourait  à  la  même  étude,  c'est  qu'il  logeait 
dans  le  même  quartier,  et  s'il  était  si  voisin  du  Duc,  il  est  à 
présumer  qu'il  avait  été  placé  là,  en  observation. 

Le  Duc  de  Lorraine  était  l'idole  des  Chartrains,  depuis 
qu'il  les  avait  délivrés  desReîtres,  vaincus  et  mis  en  déroute, 
à  la  bataille  d'Auneau. 

Aussi  les  vivats  l'accueillaient-ils  partout,  quand  il  parais- 
sait dans  la  ville.  De  plus,  aux  yeux  de  ses  habitants,  il  était 
le  champion  de  la  foi  catholique.  Pendant  son  séjour,  un  de 
ses  serviteurs,  Louis  Perron  vient  quelquefois  dans  l'étude 
de  maître  Yves  et  y  sert  de  témoin.  Nicolas  Malfîllastre  est 
le  pourvoyeur  de  sa  maison.  Il  achète  une  certaine  quantité 
de  bœufs  à  un  marchand  de  Tours,  et  s'engage  à  verser,  à 
Paris,  une  somme  de  deux  cents  écus  d'or.  Voici  la  procura- 
tion du  Maréchal  : 

«  Le  samedi  13  août  haut  et  puissant  Seigneur  Jehan 
Daumont,  Comte  de  Chàteauroux,  etc.  Capitaine  de  100 
hommes  d'armes,  maréchal  de  France,  baron  de  Chappes, 
près  de  Yillemoyenne,  de  présent  à  Chartres  constitue  son 
procureur  général  Denitel,  Sieur  de  Chaussepierre,  avocat 
au  Siège  de  Troyes  et  bailly  de  Chappes  auquel  il  donne  plein 
pouvoir  d'élire  Messire  N.  de  Saultour,  chevalier,  député  aux 
États  de  Blois,  pour  le  baillage  de  Troyes.  Daumont  »  (grande 
et  belle  signature). 

Quant  au  Prince  de  Lorraine,  maître  Yves  se  transporte  en 
son  hôtel,  pour  rédiger  l'expression  de  ses  volontés. 

C'est  à  Chartres,  d'après  l'historien  Souchet,  que  Henri  III 
lui  fit  délivrer  le  diplôme  de  Lieutenant  général  de  ses 
armées.  Sans  doute  pour  mieux  dissimuler  ses  intentions. 
L'Etoile  donne  la  date  du  4  août  à  la  concession  de  ce  titre 
d'honneur. 

La  mention  qui  va  en  être  faite,  sera  probablement  la 
première. 

«  Le  lundi,  28  d'aoust,  1588,  fut  présent  très-haut  et  puis- 


—  398  — 
»  sant  messire  Henri  de  Lorraine.  Duc  de  Guise,  baron  de 
))  Remigny,  Paire  et  Grand  Maître  de  France,  Gouverneur  et 
»  Lieutenant  général  pour  le  Roi  en  ses  armées,  lequel  a  fait, 
»  nommé  et  constitué  son  procureur  général  et  certain  mes- 
))  sager  spécial  M"  Nicolas  de  Rostin,  son  procureur  fiscal 
»  en   sa  baronnie   de   Rumigny   et  seigneurie   d'Aubenton 
»  auquel  ledit  Seigneur  constituant  a  donné  et  donne  par  ces 
»  présentes   autorité   et  mandement  spécial  de  comparoir 
»  pour  lui  en  sa  personne  respective  par  devant  tous  juges 
»  en  jugement,  etc.,  soutenir  ses  biens  et  droits  quelconques 
»  etc.,  et  spécialement  pouvoir  audit  commissaire  spécial, 
))  pour  et  au  nom  dudit  Seigneur  constituant,  comparoir  par 
»  devant  le  bailly  du   Duché   de  Guise  ou  son  Lieutenant 
»  général  es  sièges  de  Rumigny  et  Aubenton,  en  certaine 
»  cause    entre    ledit  Seigneur  constituant    demandeur  en 
»  retrait  féodal,  contre  Marin  Roque,  maître   des  forges, 
»  demeurant  à  Regniowez,  pour  cause  et  raison  des  deux- 
))  tiers   des  terres  et  seigneuries  d'Antheny   et  Champlin, 
»  appartenances  et  dépendances,  mouvant  et  tenus  en  foi  et 
»  hommage  dudit  Seigneur  constituant,  à  cause  de  sa  dite 
»  baronnie  de  Rumigny  ^  naguères  acquis  par  ledit  dessus- 
»  nommé,   du   Comte  de  Boussu,  a  avoué  et  avoue  pour 
»  agreigé,  comme  de  fait  il  avoue  et  a  pour  agréable,  par  ces 
»  présentes,  la  poursuite  et  action  qui  est,   à  sa  requête, 
»  commencée,  et  tout  ce  qui  a  été  fait  jusqu'à  présent,  par 
)j  ledit  de  Rostin,  son  procureur,  et  de  poursuivre  ladite 
»  cause  jusque  en  définitive,  et  en  tant  que  besoin  est  ou 
»  serait,  affirmer  pour  au  nom  et  en  l'âme  dudit  Seigneur 
»  constituant  «  que  le  retrait  qu'il  poursuit  est  pour  lui  et  en 
»  son  nom,  sans  fraude...  Les  deniers  déboursés  par  ledit 
»  défenseur  pou''  les  deux  tiers  de  ses  Seigneuries  pourront 
»  lui  être  soldés  avec  les  frais  provenants  de  la  recette  de 
»  ses  Terres  de  Château-Regnault,  Larchant  et  autres  lieux, 
»  lesquels  il  a  ordonné  et  ordonne  à  son  Receveur  desdites 
»  terres,  de  les  délivrer...  Il  avoue  ce  que  son  procureur 
»  fera  dans  cette  cause,  et  que  ce  qui  a  été  fait  et  poursuivi 
»  en  ladite  matière  de  retrait,  est  à  droit,  etc. 


'  Regiiiowe,  Rumigny,  Aiitlieny  et  Champlin  sont  dans  Farrondissement  de 
Rocroy  :  Aubenton,  dans  celui  de  Venins 


—  399  — 

»  Fait  et  passé  audit  Chartres,  on  l'hôtel  diulit  Seigneur 
»  constituant,  en  présence  de  honnête  homme  AP  Jacques 
»  Allard,  procureur  au  baillage  de  Chartres,  M"  J.  Courtin, 
»  Elu  pour  le  Roi,  notre  Sire,  en  l'Election  de  Chartres.  — 
»  Ont  signé,  en  la  minute,  avec  ledit  Seigneur  constituant, 
»  avant  midi.  » 

Cet  acte  était  rédigé  la  veille  même  du  départ  du  roi  :  car 
il  quitta  la  ville  de  Chartres,  le  29  août,  avec  les  reines  et 
les  princes,  pour  aller  coucher  à  Bonneval.  Les  États  deBlois, 
interrompus,  par  le  tragique  événement  de  l'assassinat  du 
prince  de  Lorraine,  n'eurent  aucun  résultat  utile,  et 
Henri  III,  décrié  et  affaibli,  en  revint  chargé  d'un  crime 
dont  ni  la  conscience  publique  ni  l'histoire  n'ont  pu  l'ab- 
soudre. 

L'année  suivante,  le  2G  avril.  Marin  de  Hanneval,  roulier  et 
voiturier  par  terre,  d'Orléans  à  Rouen,  se  présentait  à  l'étude 
de  maître  Yves  Cornu.  Là,  AP  Jacques  Allard,  procureur  au 
baillage,  en  vertu  d'une  lettre  a  lui  adressée,  par  le  sieur  de 
Pellicard,  serviteur  du  feu  Duc  de  Guise,  lui  «  Ijnille  et  délivre 
quatre  bahuts,  couverts  de  cuir  noir,  à  serrures  fermant  à 
clé..,  plus  une  petite  malle  de  bois  et  une  chaise  couverte  de 
velours,  le  tout  appartenant  au  sieur  de  Pellicard,  pour  les 
conduire  en  la  ville  de  Rouen  ».  —  Sous  la  plume  du  notaire 
le  nom  du  destinataire  a  été  un  peu  altéré.  Il  s'agit  de 
Péricard,  secrétaire  du  duc  de  Guise,  d'une  famille  parlemen- 
taire de  Rouen,  proche  parent,  peut-être  frère  des  deux 
Péricard,  qui  se  succédèrent,  à  cette  époque,  sur  le  siège 
épiscopal  d'Avranches.  Aussitôt  après  l'assassinat  de  son 
maître,  il  fut  arrêté,  avec  les  principaux  personnages  qui  for- 
maient la  famille  ou  l'entourage  du  duc.  Si  l'on  en  croit 
Mézeray,  il  aurait  racheté  sa  liberté  et  sa  vie  en  livrant  les 
secrets  de  son  maître.  Il  nous  est  permis  de  repousser  une 
aussi  grave  accusation. 

Le  roi,  dit  M.  de  la  Saussaye,  ordonna  des  informations 
contre  le  duc  —  c'était  malheureusement  trop  tard,  après 
l'avoir  mis  à  mort. 

Péricard,  son  secrétaire,  et  Bernardin  de  Codonic,  son 
valet  de  chambre  furent  arrêtés  et  interrogés.  Péricard  avait 
eu  le  temps  de  brûler  une  partie  des  papiers  de  son  maître. 
Cependant  on  sut,  par  ceux  qu'on  avait  trouvés,  et  par  les 


—  400  --^ 

dépositions  mêmes  des  serviteurs  de  Guise,  que  le  duc,  en 
correspondance  avec  Philippe  II  et  le  duc  de  Savoie,  avait 
reçu  de  l'Espagne,  des  sommes  considérables,  environ  deux 
millions  de  ducats.  On  remarquera  que  Péricard,  en  la  cir- 
constance, n'avoue  que  ce  qu'il  ne  peut  pas  nier.  La  note 
trouvée  sur  la  personne  de  la  victime,  après  sa  mort,  éva- 
luait les  frais  d'une  guerre  à  faire  en  France.  Les  papiers 
échappés  à  la  vigilance  de  Péricard  disaient  le  reste  et  pré- 
cisaient. Ses  réticences  n'eussent  pas  sauvé  la  mémoire  de 
son  maître,  et  eussent  causé  sa  propre  perte. 

S'il  eut  voulu  faire  sa  cour  au  roi,  il  n'avait  qu'à  laisser 
prendre  toutes  les  pièces  accusatrices,  au  lieu  de  les  brûler. 
On  voit,  au  contraire,  son  zèle  à  faire  disparaître  ce  qu'il  y 
avait  de  compromettant,  pour  son  maître.  Il  le  sert  même 
après  sa  mort. 

C'est  ce  même  Péricard,  qui  essaya,  au  dernier  moment, 
de  faire  parvenir  à  Henri  de  Guise,  un  billet,  caché  dans  un 
mouchoir,  pour  l'avertir  du  danger.  Le  billet  fut  arrêté  dans 
l'antichambre. 

On  a  peine  à  reconnaître  un  traître,  dans  un  serviteur  qui 
se  dévoue,  ainsi,  jusqu'à  la  dernière  heure.  Remis  en  liberté, 
il  n'abandonna  point  le  parti  de  la  maison  de  Lorraine.  C'est 
à  Chartres,  ville  au  pouvoir  de  la  Ligue  et  fidèle  à  la  mé- 
moire de  Guise,  qu'il  adresse  ses  malles  :  c'est  à  i\P  Allard 
qu'il  a  connu  à  son  passage,  qu'il  écrit.  Et  c'est  vers  Rouen. 
sa  patrie,  soulevée  contre  Henri  III,  qu'il  dirige  ses  pas. 
Enfin  dans  Avranches,  où  le  trône  épiscopal  est  occupé  par 
un  Péricard,  on  va  soutenir  un  siège,  pour  la  défense  de  la 
Sainte  Union.  » 

L'abbé  Marquis, 

doyen  d'IlUers. 


—  401  — 

REVUE  DES  ANNÉES  1899  ET  1900    ''^  ^>^  •  ^^^- 

X"  ARCHEOLOGIE  "^      '  * 

Le  21  avril  1899,  des  terrassiers  ont  découvert  à  Dreux,  dans 
un  ancien  parc,  un  sarcophage  en  pierre  meulière  (longueur  2  ™  10, 
largeur  0  ""  82,  liauteur  0  ^  60).  Le  couvercle  fait  de  môme  subs- 
tance (0™19  d'épaisseur)  était  brisé  en  plusieurs  morceaux.  Un 
second  sarcophage  plus  petit  et  moins  bien  conservé,  fut  décou- 
vert un  peu  plus  loin.  On  croit  être  sur  remplacement  d'un 
cimetière  mérovingien. 

Cathédrale.  —  Dans  les  travaux  de  restauration  du  portail  sud 
de  la  Cathédrale  de  Chartres,  on  a  trouvé  une  obole  de  Charles  II, 
comte  d'Anjou  et  du  Maine  (1285-1290). 

Plus  que  jamais  l'attention  s'est  portée  sur  notre  insigne 
basilique  au  cours  de  ces  deux  années. 

Les  travaux  de  réfection  du  portail  méridional  ont  été  achevés 
au  cours  de  Tannée  1900  ^  Commencés  le  17  juillet  1897,  ils  ont 
donc  été  achevés  en  trois  ans.  Ils  ont  été  exécutés  sous  la  haute 
direction  de  M.  Selmersheim,  inspecteur  général  des  monuments 
historiques,  architecte  diocésain,  et  surveillés  par  notre  confrère 
M.  Armand  Mouton  ;  ce  travail  leur  fait  à  tous  deux  le  plus 
grand  honneur  '^. 

Pour  bien  comprendre  la  difficulté  qu'offrait  cette  entreprise, 
il  faut  savoir  qu'on  a  démonté  pierre  par  pierre  ce  portique  tout 
entier,  y  compris  les  marches  nombreuses  qui  le  relient  au  sol 
du  cloître.  Une  forêt  d'échafaudages  s'est  dressée  pendant  tout 
ce  temps  au-dessus  de  la  clôture  en  planches  qui  cachait  au 
public  le  travail  exécuté.  C'est  seulement  au  mois  d'août  1900 
que  cette  forêt  a  été  enlevée,  laissant  voir  dans  toute  sa  beauté 
notre  portail  rajeuni,  consolidé,  on  pourrait  dire  renouvelé,  car 
môme  pour  les  Chartrains,  il  a  désormais  un  aspect  qu'on  no 
lui  connaissait  pas,  puisqu'on  l'avait  toujours  vu  étayé. 

Les  pierres  descendues  une  à  une  ont  été  remontées  de  môme, 
mais  seulement  après  avoir  subi  des  retouches  que  leur  état 
défectueux  rendait  nécessaires.  Les  cercles  de  fer  qui  consoli- 
daient  certaines  statues  ont   disparu,   des  bas-reliefs  ont  été 

'  \'oix  ai  Notre-Dume  de  Chartres,  août  1900,  p.  "ZO'i. 

-  Entrepreneur:  M.  Meunier,  de  Pierrefontls  ;  contre-maître:  M.  Venomère 
Dépense  totale  :  150.000  francs. 

TomeX,  P.-C  27 


—  402  — 

remis  en  état,  des  membres  cassés  ont  été  remplacés  ;  il  y  a  eu, 
en  un  mot,  un  long  et  minutieux  travail  de  restauration  à  opérer, 
et  on  peut  dire  qu'il  Ta  été  dans  des  conditions  qui  devront 
satisfaire  les  plus  difficiles. 

La  Cathédrale  a  gagné  encore  à  cette  restauration  de  voir 
s'ouvrir  une  des  trois  baies  de  ce  portique,  fermée  au  commen- 
cement de  ce  siècle  pour  y  établir  une  chapelle.  L'autel  en 
marbre  de  cette  chapelle  provenait  de  l'église  Saint-Saturnin, 
le  tableau  qui  garnissait  le  fond  du  rétable  avait  été  enlevé  aux 
Récollets  de  Chàteaudun  ;  l'un  et  l'autre  viennent  de  disparaître, 
sans  que  les  arts  aient  à  le  regretter,  et  la  fenêtre  que  cachait 
le  rétable  a  été  rouverte.  Le  badigeon  des  murailles  et  de  la 
voûte  a  été  gratté  dans  ce  bras  du  transept  ;  c'est  le  commence- 
ment de  cette  transformation  que  l'on  souhaite  depuis  longtemps 
à  l'intérieur  tout  entier  de  nôtre  Cathédrale  ^ . 

—  La  rose  du  portail  royal  qui,  depuis  si  longtemps,  n'offrait 
aux  regards  des  visiteurs  que  des  planches  vulgaires  et  un 
échafaudage  peu  gracieux,  là  où  on  avait  l'habitude  d'admirer 
une  incomparable  verrière,  cette  rose,  vient  de  nous  réapparaître 
dans  toute  sa  splendeur,  restaurée  elle  aussi  et  pour  ainsi  dire 
remise  à  neuf.  J'allais  dire  qu'elle  est  maintenant  telle  qu'elle 
dut  sortir  des  mains  de  l'artiste  verrier  qui  Fa  mise  au  jour  ; 
mais  c'est  un  éloge  qu'elle  ne  mérite  pas  entièrement.  Il  y  a,  en 
effet,  une  partie  neuve  qui,  comme  coloris,  fait  disparate  avec 
le  reste  du  vitrail  ;  c'est  ce  qu'en  terme  d'atelier  on  appelle  une 
pièce  mal  mise. 

Puisque  nous  avons  abordé  le  chapitre  des  verrières,  ne  le 
quittons  pas  sans  avoir  signalé  tout  ce  qui  le  concerne.  Le 
15  janvier  1899,  un  panneau  de  la  grande  rosace  du  portail  nord 
a  été  détaché  par  le  vent  qui  soufflait  en  tempête  et  s'est  brisé 
sur  le  pavé.  Le  meneau  contigu  à  ce  panneau  menaçait  égale- 
ment de  céder  à  la  violence  du  vent,  mais  il  a  résisté. 

En  attendant  que  les  négociations  concernant  la  monographie 
complète  des  vitraux  de  la  Cathédrale  aient  abouti  au  gré  de 
nos  désirs,  on  nous  fait  espérer  la  reproduction  des  vitraux  de 
la  chapelle  Saint-Piat,  qui  offrent  de  l'intérêt  comme  spécimen  de 
la  vitrerie  religieuse  du  xiv°  siècle,  vitrerie  fort  rare  en  France. 

La  fenêtre  qu'on  vient  de  rouvrir  dans  le  transept  méridional 
est  garnie  de  simple  verre  blanc  avec  bordure  de  couleur  (lis  et 
couronnes  entremêlés).  La  lumière  y  gagne,  néanmoins  l'œil 
n'est  pas  satisfait. 

^  Voir  sur  cette  l'estaiiiatioii  lui  article  de  la  Dépêche  d' Eure-et-Loir  du 
30  novembre  190U. 


—  403  — 

—  La  date  de  la  construction  de  la  façade  royale  continue  de 
préoccuper  le  monde  archéologique.  M.  Marig-nan  avait  cru 
établir  victorieusement  que  cette  façade  n'avait  pu  ôtre  cons- 
truite qu'après  1194  *.  Notre  érudit  confrère,  M.  l'abbé  Clerval, 
en  rendant  compte  de  cette  théorie,  réservait  son  opinion  2. 
M.  Maurice  Lanore,  archiviste-paléographe  est  à  son  tour  des- 
cendu dans  la  lice.  Dans  la  thèse  qu'il  a  soutenue  à  lEcole  des 
Chartes,  il  établit  que  cette  construction  a  eu  lieu  de  1145  à  1150, 
confirmant  ainsi  le  récit  de  nos  historiens  chartrains  {Les  pre- 
mières cathédrales  de  Chartres.  Chàlons-sur-Saône,  1899).  Dans 
un  nouveau  travail  (Heconstruction  de  la  façade  de  la  Cathédrale 
de  Chartres  au  xw-  siècle,  23  p.  in-4",  2  col.  Extrait  de  la  Revue 
de  l'Art  chrétien,  1899-19U0,  t.  XI),  il  croit  pouvoir  reculer  la 
construction  du  clocher  neuf,  jusqu'aux  années  qui  ont  suivi 
l'incendie  de  1134;  le  clocher  vieux  aurait  été  élevé  de  1144  à 
1194,  ce  qui  tendrait  à  démontrer  que  nos  clochers  sont  dénom- 
més d'une  manière  erronée.  L'erreur  est  facile  à  expliquer  ;  le 
plus  élevé  de  nos  clochers  s'appelait  primitivement  le  clocher  de 
plomb,  et  on  ne  l'a  appelé  le  clocher  neuf  qu'après  la  construc- 
tion de  sa  nouvelle  flèche. 

Deux  de  nos  confrères  ont  pensé  que  les  étrangers  ne  devaient 
pas  être  seuls  admis  à  dire  leur  mot  dans  la  question.  L'un, 
M.  René  Merlet,  a  fait  appel  à  son  érudition  ;  l'autre,  M.  Maycux, 
à  sa  science  technique,  et  ils  nous  ont  donné  de  savantes  disser- 
tations qui  ont  été  un  des  grands  charmes  de  nos  séances.  Au 
moment  où  s'ouvrait  le  Congrès  organisé  par  la  Société  française 
d'Archéologie,  la  question  était  encore  trop  brûlante  pour  être 
mise  de  côté.  M.  Mayeux  y  lut  un  mémoire  qui  fut  écouté  avec 
intérêt.  Un  des  congressistes,  aujourd'hui  président  de  cette 
savante  Société,  M.  E.  Lefèvre-Pontalis  a  fait  sur  place  une 
conférence  que  n'ont  point  oublié  ceux  qui  ont  eu  le  bonheur  de 
l'entendre.  Les  études  se  poursuivent  avec  ardeur,  et  il  y  a  lieu 
d'espérer  qu'elles  amèneront  la  pleine  lumière  sur  un  point  aussi 
important  pour  l'histoire  de  notre  basilique  chartraine. 

Cette  question  a  franchi  l'enceinte  de  notre  ville,  car  un 
maître,  M.  de  Lasteyrie,  l'a  portée  devant  l'Académie  des  Ins- 
criptions et  Belles-Lettres.  Dans  un  mémoire  qu'il  a  lu  à  l'illustre 
et  docte  Compagnie  ^,  il  cherche  à  établir  que  notre  portail 
occidental  est  postérieur  à  1144  et  antérieur  à  1195.  Nous  voyons 

^  Le  Mojien  Aye,  1898,  p.  341. 

«  Voix  de  Notre-Dame,  1898,  p.  449,  556. 

3  Séances  des  19  et  ;26  janvier  1900. 


—  404  — 

que  malgré  sa  grande  autorité,  il  n'a  pas  tranché  la  question, 
puisque  le  débat  continue. 

—  Les  annales  religieuses  du  diocèse  d'Orléans  (année  1900, 
p.  700)  signalent  une  Pli'ta,  œuvre  de  Michel  Bourdin,  un  des 
artistes  qui  ont  le  plus  travaillé  au  tour  du  chœur  de  Chartres. 
Elle  se  trouve  à  Sainte-Croix  d'Orléans,  chapelle  de  Notre-Dame- 
la-Blanche  et  daté  de  1622. 

—  Nous  devons  remercier  M.  René  Merlet  d'avoir  bien  Voulu 
se  consacrer  à  une  question  éminemment  chartraine.  Un  mé- 
moire sur  Y  Ancienne  Chapelle  de  Notre-Daïne-sous-Terre  et  le 
Puits  des  Saints-Forts  dans  les  cryptes  de  la  Cathédrale  de 
Chartres  a  été  lu  par  lui  dans  une  séance  du  Congrès  archéolo- 
gique, tenu  à  Chartres,  cette  année  (27  juin  1900).  La  nombreuse 
assistance  a  écouté  cette  lecture  avec  un  visible  intérêt.  Dans 
ce  mémoire,  l'auteur  rappelle  tout  ce  qui  établit  l'existence  du 
Puits  des  Saints-Forts,  et  comme  il  regrette  sa  disparition,  il 
donne  des  indications  qui  doivent  faciliter  sa  découverte. 

Puisque  je  relève  ici  tout  ce  qui  concerne  la  Cathédrale,  on 
me  permettra  de  signaler  un  article  du  journal  La  Dépêche 
d'Eure-et-Loir  où  M.  Adrien  Bortholon  proteste  énergique- 
ment  contre  les  malavisés  qui  gravent  sur  le  tour  du  chœur  des 
inscriptions  où  l'art  et  l'archéologie  n'ont  rien  à  voir.  Il  propose 
comme  mesure  préventive  d'y  apposer  des  écriteaux  portant 
défense,  sous  les  peines  de  droit,  d'écrire  quoi  que  ce  soit  sur 
les  pierres  de  cette  clôture  monumentale.  Cette  mesure  n'aurait 
peut-être  pas  toute  l'efificacité  désirable,  mais  elle  serait  préfé- 
rable à  l'indifférence  avec  laquelle  on  assiste  depuis  trop  long- 
temps à  la  dégradation  incessante  d'une  œuvre  qui  mériterait 
plus  d'attention.  Ne  pourrait-on  pas,  dans  une  de  nos  séances, 
étudier  les  voies  et  moyens  à  employer  pour  mettre  fin  à  des 
méfaits  comme  ceux-ci  et  comme  le  suivant  qui  me  reste  à 
signaler  ? 

Le  24  septembre  1900,  un  membre  de  la  Société  historique  et 
archéologique  du  Vexin  visitait  notre  belle  église  Saint-Pierre. 
Pendant  qu'il  admirait  l'élégance  et  la  légèreté  de  cette  œuvre 
du  xiv"  siècle,  il  fut  désagréablement  surpris  par  la  chute  d'un 
panneau  de  vitraux  qui  vint  se  briser  à  ses  pieds.  Un  caillou 
qui  tomba  en  même  temps  lui  en  fit  connaître  la  cause  :  c'étaient 
des  enfants  qui  exerçaient  leur  adresse  en  lançant  des  pierres 
dans  les  fenêtres.  Justement  indigné,  l'étranger  sortit  et  trouva 
les  coupables  en  flagrant  délit  ;  il  porta  plainte  à  qui  de  droit  et 
les  jeunes  casseurs  de  vitres  comparurent  en  justice,  mais 
l'admonition  paternelle  qui  fut  leur  unique  punition  sera-t-elle 
suffisante    pour   empêcher   le  retour   de   pareils  faits  "?    11   me 


—  405  — 
semble  qu'il  y  aurait  mieux  à  faire  et  qu'il  nous  appartient 
d'aviser. 

Il  y  a  un  autre  vandalisme  plus  dangereux  encore,  c'est  celui 
qui  modernise  ou  modifie  sans  raison  les  monuments  anciens.  Le 
Congrès  des  Sociétés  savantes  de  Belgique,  réuni  à  Engliien 
(Hainaut)  du  7  au  11  août  1900  (3«  section,  archéologie  et  beaux- 
arts)  a  pris  contre  ce  fléau  des  constructions  antiques  le  vœu 
suivant  qui  serait  opportun  autre  part  qu'en  Belgique  :  «  Qu'il 
soit  apporté  une  grande  réserve  dans  les  travaux  qui,  sous 
prétexte  de  ramener  l'unité  de  style,  causeraient  la  destruction 
de  parties  ayant  une  valeur  artistique  et  historique.  » 

Le  Congrès  d'archéologie  religieuse,  tenu  à  Rome  en  1899,  a 
émis  le  vœu  de  voir  l'archéologie  sacrée  enseignée  dans  les 
séminaires.  Au  cours  de  l'année  dernière,  plusieurs  diocèses  ont 
vu  s'établir  des  cours  spéciaux  sur  cette  branche  de  la  science 
ecclésiastique  ou  des  comités  diocésains  d'archéologie.  Les  curés 
ont  la  charge  de  l'église  matérielle  aussi  bien  que  de  l'église 
spirituelle  ;  il  est  juste  qu'ils  soient  également  prépai-és  à  remplir 
l'un  et  l'autre  de  ces  devoirs  de  leurs  charges. 


2o  HISTOIRE 

Hagiographie.  —  Les  Vies  des  Saints  publiées  par  la  Bo7ine 
Presse  ont  donné  des  notices  sur  saint  Tugdual  (no  1030),  sainte 
Soline  (n"  1020),  qui  intéressent  à  différents  titres  l'hagiographie 
char  tr  aine. 

Le  Bulletin  de  littérature  ecclésiastique  de  l'Institut  catholique 
de  Toulouse  (juin  1899)  a  publié  La  Passion  de  sainte  Foij  et  de 
saint  Caprais,  œuvre  de  la  fin  du  vi<=  siècle  ou  du  commencement 
du  vn%  composée  d'après  un  manuscrit  du  commencement  du 
v^  siècle. 

Marceau.  —  Le  Beauceron  de  Paris  a  publié  (juin  1900)  un 
article  intitulé  :  «  Une  visite  au  monument  de  Marceau  »,  par 
Emile  Dubuisson.  —  Au  sujet  des  cendres  de  Marceau,  on  peut 
consulter  la  Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  couverture  du  fasci- 
cule de  juin  1899  et  fiche  427.—  Un  article  du  Journal  de  Chartres 
(17  mai  1899)  parle  de  mémoires  ou  plutôt  d'un  journal  de  ce 
qu'il  aurait  fait  chaque  jour,  laissé  par  Marceau  et  qui  aurait 
disparu.  On  le  suppose  égaré  dans  quelque  bibliollièquo  alle- 
mande. —  Notre  confrère,  M.  Raoul  Bonnet,  a  publié  dans 
V Amateur  d'autographes  un  compte  rendu  d'une  notice  sur  Sergent- 
Marceau. 


—  406  — 

SiEYÈs.  —  Sieyès,  d'après  des  documents  inédits,  par  Albéric 
Neton,  in-S"  ;  Perrin,  Paris,  19U0. 

No  AILLES.  —  La  nouvelle  édition  des  Mémoires  d'Outre-Tombe 
de  Chateaubriand,  par  Edmond  Biré  (Garnier,  Paris),  contient 
de  précieux  éclaircissements  sur  la  comtesse  de  Noailles  (tome  II). 

LoiGNY.  —  Le  dernier  chapitre  d'un  beau  livre,  qui  vient  de 
paraître  :  La  Reine  de  France  ;  De  ToUnac  à  Lourdes.  Société  Saint- 
Augustin,  Paris  et  Lille,  avec  gravures,  1899)  est  intitulé  :  Lourdes 
et  Lolgny  (299,  in-8°),  par  le  colonel  H.  de  Ponchalon. 

Une  brochure  qui  contient  des  détails  intéressants  sur  la 
bataille  de  Loigny  et  ses  conséquences  immédiates  a  paru 
naguère  sous  ce  long  titre  :  Relation  historique  et  chirurgicale 
de  la  blessure  de  M.  le  général  de  Sonis,  commandant  en  chef 
du  17«  corps  d'armée  de  la  Loire  et  de  l'amputation  qu'elle  a 
nécessitée,  par  M.  le  médecin-inspecteur  Dujardin-Beaumetz, 
président  du  Comité  technique  de  santé  ;  26  p.  in-8°  ;  veuve 
Rozier,  Paris,  1900. 

—  Une  collection  qui  s'intitule  :  «  Portefeuille  de  l'Amateur 
percheron  »,  annonce  la  publication  d'un  volume  sur  une  légende 
bien  connue  sous  ce  titre  :  «  La  Dame  de  Margon  ou  Histoire 
véritable  de  la  Bourbonnaise  de  Nogent  (1832)  »  ;  A.  Filleul,  édi- 
teur, Nogent-le-Rotrou.  C'est  une  reproduction  d'articles  publiés 
en  1832  par  Fillcul-Pétigny  dans  le  Glaneur  d'Eure-et-Loir. 


30  LITTERATURE 


La  Ruche  beauceronne.  —  Les  journaux  de  Chartres  et  du 
département  (août  et  septembre  1899)  ont  publié,  sous  la  signa- 
ture Yvan  Camille,  un  Appel  aux  Poètes  beaucerons,  qui  avait 
pour  objectif  la  fondation  d'une  revue  poétique  locale.  L'auteur 
de  cet  article  ne  semble  pas  soupçonner  qu'on  ait  pu,  avant  lui, 
s'occuper  des  poètes  de  Beauce,  et  il  doit  avoir  peu  cultivé  nos 
auteurs  chartrains,  car  il  cite  seulement  comme  poètes  :  Mathu- 
rin  Régnier  et  Panard  ;  englobant  tous  ceux  qu'il  oublie  ou  qu'il 
néglige  dans  cette  mention  d'un  laconisme  un  peu  sans  gène  «  et 
tant  d'autres  qui  n'osèrent  pas  se  montrer  bruyamment  ». 
Contentons-nous  de  le  renvoyer  à  l'ouvrage  de  M.  L.  Merletsur 
les  Poètes  beaucerons  et  souhaitons  un  heureux  succès  à  son 
entreprise,  dont  on  n'a  pas  eu  d'ailleurs  d'autres  nouvelles. 


—  407  — 

MoRELLET.  —  L'académicicn-littérateur  et  philosophe  MoreUet, 
nous  appartient  en  qualité  de  dernier  prieur  de  Thimert  où  il 
résida  un  certain  temps.  On  vient  de  publier  :  «  Lettre  de  l'abbé 
Morellet,  de  l'Académie  française  à  lord  Shelburne  (1792-1863), 
avec  introduction  et  notes  par  lord  Fitzmaurice  ;  in-8°  ;  Pion, 
Nourrit  et  C'^,  Paris,  1899. 

Ange  Pitou.  —  Depuis  quelques  années,  notre  compatriote,  le 
chanteur  royaliste  Ange  Pitou,  bénéficie  d'un  regain  de  célébrité. 
L'Académie  vient  de  couronner  un  ouvrage  qui  a  pour  titre  : 
Aiige  Pitou,  agent  royaliste  et  chanteur  des  rues  (in-8°,  Leroux, 
Paris,  1899).  Les  Contemporains,  série  publiée  par  la  «  Bonne 
Presse  »,  s'est  inspirée  de  ce  travail  pour  donner  une  intéressante 
notice  sur  le  chanteur  dunois  (n»  i-33)  qu'elle  a  intitulée  :  Ange 
Pitou,  chanteur  des  rues  sous  la  Révolution  ;  16  p.  in-8o  avec  gra- 
vure . 

R.  P.  Poisson.  —  Au  temps  où  Vendôme  appartenait  au  dio- 
cèse de  Chartres,  il  y  eut  dans  cette  ville,  chez  les  oratoriens, 
un  religieux  qui  eut  assez  de  notoriété  pour  porter  ombrage 
pendant  de  longues  années  au  gouvernement  pourtant  peu 
pusillanime  du  roi  Louis  XIV.  La  raison  en  est  que  le  Père 
Poisson  était  un  partisan  fanatique  du  cartésianisme  et  que  le 
roi  prétendait  avoir  de  bonnes  raisons  pour  empêcher  qu'on 
enseignât  la  philosophie  de  Descartes.  Le  récit  des  ennuis  qui 
en  résultèrent  pour  ce  savant,  car  le  Père  Poisson  était  non 
seulement  un  philosophe,  mais  un  mathématicien,  un  canoniste 
et  un  érudit  de  grande  distinction,  —  vient  de  nous  être  fait 
avec  beaucoup  de  talent  par  M.  l'abbé  A.  Clément,  aumônier  du 
lycée  de  Vendôme,  sous  ce  titre  :  «  Le  Cartasianisme  à  Vendôme  ; 
Le  Père  Nicolas-Joseph  Poisson  (1637-1710)  supérieur  du  collège 
de  l'Oratoire  ».  Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  archéologique, 
scientifique  et  littéraire  du  Vendômois,  52  p.  in-8o.  Impr.  F.  Ein- 
paytaz.  Vendôme,  1899. 

Bibliographie  d'Eure-et-Loir,  —  Un  article  très  explicatif 
et  en  même  temps  très  laudatif,  sur  la  Bibliographie  d'Eure-et- 
Loir,  a  paru  dans  le  Polybillion  (juillet  1899).  L'auteur,  M.  Louis 
Robert,  conseille  aux  amateurs  de  bibliographie  d'adopter  la 
méthode  qui  y  est  employée.  Il  regrette  aussi  qu'il  n'y  ait  pas 
un  signe  conventionnel  à  l'aide  duquel  on  puisse  reconnaître 
les  ouvrages  de  premier  ordre,  dans  le  but  d'éviter  aux  cher- 
cheurs une  perte'de  temps  plus  ou  moins  considérable,  avec  les 
ouvrages  de  peu  d'autorité  ou  de  peu  d'importance. 

RoTROU.  —  Notre  poète  drouais  a  été  l'objet  de  l'attention  des 


—  408  — 

magistrats  de  la  Cour  d'appel  d'Orléans,  grâce  au  discours  très 
littéraire  prononcé  à  l'audience  de  rentrée  en  1899  par  M.  l'avocat 
général  Peysonnié,  qui  avait  pris  pour  thème  :  Rotrou,  magistrat 
et  auteur  dramatique. 

Carnet  historique  et  littéraire  (Le;.  —  Revue  mensuelle, 
rétrospective  et  contemporaine.  Paris  (Bibliothèque  de  la  S.  A. 
d'E.-et-L,  11°  943). 

Nous  tenons  à  signaler  aux  membres  de  la  Société  cette  inté- 
ressante publication  qui  est  à  leur  disposition  depuis  deux  ans 
à  la  bibliothèque  de  la  Société. 

Elle  contient  un  grand  nombre  de  documents  et  de  mémoires 
du  xviii«  et  du  xix^  siècle,  extraits  des  archives  privées  ;  elle  est 
riche  en  renseignements  biographiques  sur  les  hommes  de  la 
période  napoléonienne  et  sur  les  artistes  français. 

Parmi  les  principaux  collaborateurs,  on  remarque  MM.  Albert 
Vandal,  A.  Tuetey,  G.  Monval,  Paul  Marmottan,  F.  Chambon, 
Foulon  des  Vaux,  et,  à  leur  tête,  l'infatigable  directeur  :  M.  le 
Comte  Fleury. 

Voici  quelques-uns  des  articles  parus  en  1899  et  en  1900  : 
comte  Fleury,  Les  Femmes^  à  l'année  pendant  la  Révolution  et 
sous  l'Empire  ;  Lettres  de  Femmes  politiques  ;  Lettres  de  Marie- 
Louise;  Berthier,  Mariage  de  Marie-Louise;  Souvenirs  d'une  actrice 
pendant  VEmigration  ;  Guillois  (Antoine),  Correspondance  (ÏHel- 
ve'tius  avec  sa  femme  ;  Lettres  médites  de  soldats,  poètes,  savants, 
philosophes  français  ;  Journal  de  Gourgaud  à  Saint-Hélène  ;  Journal 
de  Bellot  de  Hergarre  ;  Carnet  de  campagnes  du  duc  de  S.  Simon  ; 
Souvenirs  et  campagnes  de  Volfe  dans  Tarmée  française  ;  Bouvbaki  ; 
Souvenirs  sur  Villebois-Mareuil  ;  Lumbroso  (A.),  Humbert  I" 
intime  ;  Bertin  G.,  Souvenirs  militaires  de  Doisy  de  Yillargennes; 
le  duc  de  Bassano  pendant  les  cent  jours  ;  Campagne  de  Murât 
en  1815  ;  —  Bataille  de  Villaviciosa  (1710)  ;  comte  Fleury,  Les 
journées  de  Brumaire;  Souvenirs  de  Jouslin  de  la  Salle  sur  le 
Théâtre-Français  ;  C°=i  Biot,  Moscou  ;  Garson  (J.),  Le  duc  de 
Reichstadt  et  les  poètes,  L'Evolution  napoléonienne  de  Victor 
Hugo  ;  Denormandie,  Gounod,  intime  ;  R.  Vallery-Radot,  La  jeu- 
nesse de  Pasteur  ', 

40  BEAUX-ARTS 

De  Mély.  —  Dans  les  séances  du  9  et  du  l(j  février  1900  de 
l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  M.  de  Mély  a  lu 

*  Coimminiqué  par  M.  l'abbé  Langlois. 


—  409  — 

une  note  sur  un  coPfrct  crarg-cnl  déposé  eu  383  par  saint  Ambroise 
dans  un  tombeau  de  Saint-Nazaire  à  Milan. 

Chifflet.  —  Les  Annales  religieuses  des  Prémontres  de  France, 
dans  leur  numéro  de  janvier  1900  contiennent  un  article  très 
élogieux  sur  notre  peintre  chartrain,  Louis  Chifflet. 

5°  MÉLANGES 

Tour  de  Babel.  —  M.  de  Mély  a  fait  ime  communication  sur 
la  description  de  la  tour  de  Babel,  trouvée  dans  un  manuscrit 
grec  non  exploré  jusqu'à  ce  jour  (Voix  de  Notre-Dame  de  Chartres, 
1900,  p.  286). 

Sainte  couronne  d'épines.  —  Au  mois  de  mars  1899,  M.  de 
Mély  a  communiqué  à  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres  le  résultat  des  recherches  qu'il  a  faites  sur  la  distribution 
des  épines  de  la  sainte  couronne.  Il  compte  60  de  ces  épines 
authentiquement  offertes  par  les  rois  de  France  ;  Saint-Louis, 
pour  sa  part,  en  distribua  23. 

Archéologie  beauceronne.  —  Sous  ce  titre,  la  revue  Le 
Beauceron  de  Paris,  dont  nous  avons  sympathiquement  salué  la 
naissance  en  1898,  a  donné  un  tracé  des  Limites  de  la  Beauce, 
par  Gaston  Grossier  (2"  année,  juin  1899,  p.  15). 

Jeanne  d'Arc.  —  Une  précieuse  collection  d'ouvrages  sur 
Jeanne  d'Arc  formée  avec  intelligence  par  notre  compatriote 
dunois,  M.  Crignon  de  Montigny,  a  été  par  lui  léguée  à  la 
Société  archéologique  de  l'Orléanais  (Bulletin  T.  XII,  p.  462). 
Nous  ne  pouvons  que  nous  réjouir  d'une  disposition  testamen- 
taire si  judicieuse  qui  va  permettre  à  Orléans  d'ajouter  encore 
aux  précieux  matériaux  qu'elle  amasse  sur  la  Pucelle. 

Francs-maçons.  —  Le  journal  La  Croix  d'Eure-et-Loir  du 
22  avril  1900  a  donné  un  historique  très  succinct  de  la  Loge  La 
Franchise,  établie  à  Chartres,  rue  du  Petit-Beauvais,  le  11  sep- 
tembre 1788,  entrée  en  sommeil  le  28  janvier  1891. 

Fleury.  —  L'Amateur  d'Autographes  du  15  mars  1899  contient 
une  Note  de  M.  Raoul  Bonnet  sur  Abraham-Joseph  Benard, 
acteur  chartrain  sociétaire  du  Théâtre-Français,  connu  dans  le 
monde  dramatique  sous  le  nom  de  Fleury  (1750-1822). 

Martin  (de  Gallardon).  —  Le  mystérieux  personnage  qui  joua 
un  rôle  si  singulier  dans  la  première  partie  du  siècle  dernier, 
occupe  encore  parfois  l'attention.  Le  journal  La  Plume  ayant 
consacré  exceptionnellement  un  numéro  à  Louis  XVII,  a  rappelé 


—  410  — 

le  souvenir  de  Martin  de  Gallardon  (fascicules  V  et  VI,  p.  637- 
639)  dans  un  article  de  M.  Romaney.  Un  supplément  à  cet  article 
suit  immédiatement  (p.  639-641)  ;  il  a  pour  auteur  M.  Otto 
Friedrichs  (Librairie  31,  rue  Bonaparte,  Paris). 

Maintenon.  —  En  flânant,  par  André  Hallays  (416  p.  in-8. 
Société  d'éditions  artistiques.  Paris,  s.  d.).  L'auteur,  qui  est  un 
artiste  et  un  érudit,  a  promené  sa  flânerie  dans  Maintenon,  dont 
il  parle  d'une  manière  intéressante. 

Chateaudun.  —  C'est  Chàteaudun  et  lieux  circonvoisins  que 
la  Socii'ti'  (les  Excursions  scientifiques  a  pris  pour  but  d'excursion 
en  l'année  1899  (22  mai).  VEcho  Dunois  du  8  juin  en  a  donné 
un  compte  rendu.  —  Le  Bulletin  trimestriel  de  la  Société  archéo- 
logique de  la  Touraine  (juillet-septembre  1900,  p.  170)  a  publié 
sans  nom  d'auteur  un  article  intitulé  :  Le  Mystère  de  la  Passion 
à  Amboise  et  à  Chàteaudun. 

De  Lamolère.  —  Cette  famille  beauceronne  et  surtout  dunoise 
a  trouvé  des  historiens  dans  M.  Le  Comte,  conseiller  général  de 
la  Sarthe,  et  le  général  Demimuid  Treuille  de  Beaulieu,  qui,  de 
concert,  ont  rédigé  et  fait  autographier  une  notice  sur  la  famille 
de  Lamolère,  40  p.  in-12,  s.  1.  1899. 

Protestantisme.  —  Notre  confrère,  M.  Henry  Lehr,  a  publié 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  de  VHistoire  du  Protestantisme  (1900, 
p.  50),  un  article  ayant  pour  titre  :   Arpentigny.  lieu  d'exercice. 


Perche.  —  Après  les  Amis  de  la  Beauce,  association  amicale 
des  Beaucerons  que  renferme  Paris,  voici  qu'une  association 
similaire  se  fonde  pour  les  enfants  du  Perche  qui  se  trouvent 
dans  les  mômes  conditions  de  séjour  dans  la  capitale.  Les 
Percherons  de  Paris,  c'est  le  nom  de  la  nouvelle  Société,  ont 
célébré  leur  fête  d'inauguration  le  20  janvier  1901,  sous  la  prési- 
dence de  M.  Paul  Deschanel,  président  de  la  Chambre  et  membre 
de  l'Académie.  Souhaitons  la  bienvenue  à  la  nouvelle  Société 
dans  laquelle  nous  comptons  plusieurs  do  nos  confrères. 

De  Mély.  —  Le  6  janvier  1899,  M.  de  Mély  a  donné  lecture  à 
l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres  d'une  note  relative 
à  la  pancarte  du  cierge  pascal  de  la  Sainte-Chapelle  de  Paris. 

CoNiE.  —  M.  Louis  "Vallée,  ingénieur  des  Arts  et  Manufactures, 
propriétaire  à  Fontenay-sur-Conie,  a  publié  une  petite  brochure 
intitulée:  La  Conie  en  1900,  son  assainissement  (15  p.  in-8°; 
impr.  A.  Schiffer,  Paris,  1900).  Après  avoir  reproduit  une  partie 
de  la  notice  que  son  père,  M.  E.  Vallée,  ingénieur  des  Ponts  et 
Chaussées,  en  retraite,  publia,,  en  1874,  sur  Les  Eaux  de  la  Beauce, 


—  411  — 

il  conclut  à  la  nccessité  pour  les  riverains  de  la  Conio  de  se 
syndiquer  s'ils  veulent  arriver  à  un  résultat  que,  depuis  si  long- 
temps, on  poursuit  sans  atteindre. 

6°  NÉCROLOGIE 

CHARNACÉ.  —  M.  d'Ecurolles,  baron  de  Charnacé,  épousait, 
au  mois  de  février  1899,  M"<=  Marie  de  Grandmaison,  et,  au  mois 
d'avril  suivant,  il  mourait  à  Tunis  au  cours  d'un  voyage.  Sa 
famille  est  sortie  d'Ecurolles,  commune  de  Charonvillc. 

DE  MENOU.  —  Comtesse  Amaury  de  Becdelièvre,  née  Mathilde 
de  Menou,  est  morte  au  château  de  Boursay,  le  20  juin  1899,  à 
59  ans. 

ROULLIER.  —M.  Rouiller  (Valentin-Stanislas),  juge  honoraire, 
ancien  membre  du  Conseil  général  d'Eure-et-Loir,  est  décédé  à 
Chartres,  le  13  février  1899,  dans  sa  97''  année.  Il  était  né  auprès 
d'Artenay  (Loiret),  et  il  fit  ses  études  au  séminaire  de  Termi- 
niers,  qui  recevait  alors  tous  les  jeunes  étudiants  de  cette  partie 
de  la  Beauce.  Sa  vie  de  magistrat  s'est  écoulée  à  Nogent-le- 
Rotrou  et  à  Chartres.  Il  eut  toujours  du  goût  pour  l'histoire 
locale.  Pendant  son  séjour  à  Nogent-le-Rotrou,  il  publia  dans 
un  journal  quelques  articles  sur  le  Perche.  C'était  surtout  la 
Révolution  qui  attirait  son  attention.  Dans  toutes  les  communes 
où  il  passait,  il  allait  consulter  les  registres  de  la  mairie  sur  la 
période  révolutionnaire.  Ce  fut  ainsi  qu'il  découvrit  dans  les 
registres  de  Saint-Avit-lcs-Guépières,  l'acte  d'inhumation  de 
l'abbé  Bordas,  l'hiistorien  du  Dunois.  Il  consignait  ses  notes  sur 
des  feuilles  volantes  qu'il  négligeait  de  classer,  en  sorte  qu'il 
retirait  peu  de  profit  de  ses  recherches.  Il  put  pourtant  rédiger 
quelques  notices  sur  un  certain  nombre  de  prêtres  déportés  et 
de  personnages  do  la  période  révolutionnaire.  Les  principales 
de  ces  notices  parurent  dans  l'almanach  Le  Messager  de  la  Beauce 
et  du  Perche,  d'une  manière  un  peu  intermittente.  Il  a  donné 
aussi  plusieurs  articles  à  VUnion  Agricole.  Son  travail  le  plus 
important  est  un  opuscule  intitulé  :  «  Nicolas  Bonnet  ».  Il  a 
donné  de  son  vivant,  à  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Chartres,  la 
majeure  partie  de  ses  livres  et  de  ses  notes.  Espérons  que 
celles-ci  ne  tarderont  plus  beaucoup  à  être  classées  et  mises  à 
la  disposition  du  public  K 

*  Dans  ses  dernières  années,  il  m'engagea  vivement  et  à  dilïcrentes  reprises 
à  l'aire  un  article  sur  un  fait  dont  il  avait  été  témoin  et  qui  n'avait  jamais,  à  sa 
connaissance,  été  consigné  dans  l'histoire  locale.  11  avait  une  douzaine  d'années, 


—  412  — 

SIMON  (D''  Jules-Fénélon).  —  L'année  1899  a  vu  s'éteindre  à 
Paris  une  célébrité  médicale  dont  notre  département  peut  s'ho- 
norer à  bon  droit.  C'est  seulement  par  son  article  nécrologique 
que  j'ai  appris  son  origine  chartraine  et  je  pense  que  beaucoup 
partageaient  sur  ce  point  mon  ignorance.  Le  D"-  Simon  nous 
appartient  pourtant  bien  par  sa  naissance  et  nous  pouvons  lui 
donner  place  auprès  des  Collette  de  Champseru,  des  Péan  et 
autres  praticiens  qui  ont  illustré  notre  pays.  —  N'ayant  sur  lui 
aucun  renseignement  particulier,  je  me  contente  de  reproduire 
les  lignes  élogieuses  que  lui  a  consacrées  le  Polybiblion  dans  son 
numéro  d'octobre  1899. 

—  La  mort  de  M.  le  D^  Jules-Fénélon  Simon,  survenue  le  12  sep- 
tembre 1899.  ne  plongera  pas  seulement  dans  le  deuil  le  corps 
médical  tout  entier,  mais  encore  une  grande  partie  du  public. 
Nombreux  sont  en  effet  les  parents  redevables  de  la  vie  de  leurs 
enfants  à  ce  praticien  émérite  qui  fut  pendant  près  de  vingt  ans 
le  maitre  renommé  à  qui  l'on  s'adressait  dans  les  cas  inspirant 
de  cruelles  inquiétudes.  Né  en  1831,  à  Prunay-le-Gillon  (Eure-et- 
Loir),  lauréat  au  concours  des  internes  en  1860,  il  obtint  la  même 
année  une  médaille  de  bronze  des  hôpitaux.  Il  devint  docteur  en 
1861  et  se  fit  recevoir  agrégé  en  1866.  Nommé  bientôt  médecin 
de  l'Hôpital  des  Enfants  malades,  établissement  où  il  passa  son 
existence  hospitalière  presque  tout  entière,  il  y  entreprit  une 
série  de  conférences  sur  la  thérapeutique  infantile  qui,  presque 
toutes  pieusement  recueillies  par  ses  élèves  dans  le  Bulletin 
médical,  la  Gazette  des  hôpitaux,  VUnion  médicale  et  surtout  le 
Progrès  médical,  resteront  comme  un  modèle  du  genre.  Son 
enseignement  fut  très  goûté  de  ses  auditeurs,  ses  leçons  étaient 
variées,  les  unes  traitant  de  la  clinique  des  maladies  aiguës,  les 
autres  de  la  thérapeutique  infantile.  Il  fut  moins  un  savant  de 
laboratoire  qu'un  clinicien  de  premier  ordre,  et  c'est  probable- 
ment à  ses  trop  nombreuses  occupations  de  praticien  qu'il  dut 
de  ne  pas  entrer  à  l'Académie  de  médecine,  faveur  dont  son 

et  son  occupation  était  de  veiller  sur  les  champs  de  son  père  où  les  pigeons 
faisiiient  de  grands  dégâts.  Il  fut  plusieurs  fois  réquisitionné  pour  conduire  des 
soldats  dans  des  localités  du  voisinage.  C'était  quelques  jours  avant  l'abdication 
de  Fontainebleau,  et  Davout,  avec  une  forte  armée,  gardait  les  bords  de  la  Loire 
pour  arrêter  les  années  alliées.  Il  put  voir  ainsi  les  préparatifs  d'une  grande 
bataille,  que  l'on  croyait  devoir  être  livrée  dans  le  voisinage.  Dans  cette  jirévi- 
sion,  les  connnandaiits  des  troupes  françaises  avaient  fait  évacuer  les  habitations 
sur  une  assez  grande  étendue.  Tous  ces  prépai'alifs  fiu-ent  faits  en  pure  pei'te  ; 
les  alliés  ne  vinrent  pas  de  ce  côté  et,  après  huit  jours  d'attente,  Davout  se 
retirait  sans  avoir  tiré  un  coup  de  canon.  —  Ce  souvenir  d'enfance  était  encore 
bien  vivant  dans  l'esprit  du  bon  vieillard  ;  mais  il  m'a  semblé  qu'il  n'aurait  pas 
pour  les  autres  l'intérêt  qu'il  avait  pour  lui. 


—  413  — 

talent  et  ses  capacités  Tavaient  cependant  rendu  bien  digne. 
C'est  grâce  à  lui  et  à  son  école,  que  les  méthodes  de  Trousseau, 
qu'il  avait  faites  siennes  tout  en  les  rajeunissant,  doivent  d'être 
toujours  en  honneur,  encore  que  hi  clinique  semble  à  l'avenir 
devoir  suivre  une  orientation  quelque  peu  différente.  Après  avoir 
quitté  l'Hôpital  des  Enfants  malades,  il  devint  médecin  consul- 
tant des  maisons  de  la  Légion  d'honneur.  11  sera  profondément 
regretté  de  tous  ceux  qui  l'ont  approché  et  surtout  de  ses  anciens 
internes  qu'il  continuait  à  recevoir  dans  sa  propriété  de  Conflans 
Sainte-Honorine  où  il  vient  de  succomber.  Membre  de  la  Société 
dv  botanique  de  France,  de  la  Société  médicale  des  hôpitaux,  etc., 
collaborateur  de  la  Revue  nunisuelle  des  inaladles  de  Fenfanee  dès 
sa  fondation  en  1883,  du  Progrès  wMical,  et  de  nombreux  autres 
périodiques,  il  a  donné  au  Nouvecni  Dictionnaire  de  médecine  et  de 
chirurgie  pratiques,  publié  sous  la  direction  du  D"-  Jaccoud,  les 
articles  :  Contracture,  Crampes,  Ictère,  Muguet  et  surtout  Ci'oup  et 
Foie.   Sans  énumérer  la  liste  de    ses  nombreuses  conférences 
publiées  dans  diverses  revues,  ce  qui  serait  oiseux  puisque  la 
plupart  ont  été  réunies  dans  les  2  vol.  parus  en  1887  et  1889,  nous 
indiquerons  quelques-unes  de  celles  qui  furent  imprimées  posté- 
rieurement à  cette  dernière  date.  Quant  aux  tirages  à  part,  nous 
les  signalerons  tous,  car  parfois  notre  auteur  a  été  confondu 
avec  deux  autres  médecins,  ses  homonymes  :  De  la  Leucocythèmie. 
Thèse  de  doctorat  (Paris,  1861,  in-4°)  ;  —  Des  maladies  puerpérales. 
Thèse  d'agrégation  (Paris,  1866,  in-8)  ;  —  De  la  Dyspepsie  des 
nouveau-ncs  (Paris,  1877,  in-8;  extrait  de  VUnion  médicale,  3*^  sé- 
rie, 1876)  ;  —  Conférences  de  thérapeutique  infantile  recueillies  par 
M.  Chambard  (Paris,  1876,  in-8.  Publications  du  Progrès  médical)  ; 
—  Conférences  thérapeutiques  et  cliniques  sur  les  maladies  des 
enfants  (Paris,  1880,  in-8  ;  3"  éd.  Paris,  1889,  in-8)  ;  tome  H  (Paris, 
1884,  in-8  ;  2*^  éd.  Paris,  1887,  in-8)  ;  —  Contribution  à  l'emploi  du 
sulfate  de  quinine  chez  les  enfants  (Rev.  mens,  des  maladies  de 
l'enfance,  t.  I,  février  1883,  p.  87-88)  ;  —  De  la  Sclérose  cérébrale 
chez  les  enfants  (Ibid.,  t.  1,  déc.  1883,  p.  555-572,  t.  II,  janv.  1884, 
p.  1-16,  mars  1884,  p.  99-1U3,  tirage  à  part.  Paris,  1884,  in-8)  ;  — 
Symptômes  d'intoxication  par  le  sulfure  de  carbone  chez  un  enfant 
de  5  mois,  consécutifs  à  V enveloppement  avec  la  toile  caoutchouquée 
[Ibid.,  t.  2,  nov.  1884,  p.  507-510)  ;  —  Contribution  à  l'étude  du 
diabète  sucré  chez  les  enfants  {Ibid.,  t.  5,  oct.  1887,  p.  450-8  ;  tirage 
à  part.  Paris,  1887,  in-8)  ;  —  Empoisonnement  aigu  par  le  coton 
phéniqué  chez  une  petite  fille  de  22  'mois  {Gazette  des  hôpitaux,  t.  5, 
mars,  1887,  p.  119-22)  ;  —De  la  Bronchopneumonie  chez  les  enfants 
{Ibid.,  n«^  97  et  99,  11  et  18  août  1887)-;  —  Diagnostic  différentiel 
de  la  méningite  tuberculeuse  {Ibid.,  n>'   132,  3  nov.  1887)  ;  —  Du 


—  414  — 

Pronostic  chez  les  enfants  [Ibid.,  n"*  110, 114, 117. 120,  des  25  sept., 
4,  11,  18  oct.  1888)  ;  —  De  la  Nature  de  la  diphtérie  d'après  les 
nouveaux  progrès  de  la  science.  Conférence  recueillie  et  rédigée 
par  Pierre  J.  Mercier  (Paris,  1889,  in-8)  ;  —  Nouvelles  études  sur 
la  diphtérie  (Paris,  1889,  in-8)  ;  —  Un  cas  de  paralysie  infantile  à 
symptômes  anormaux.  Traitement  de  la  paralysie  infantile  {Gaz. 
des  liôp.  n°  139,  4  déc.  1890)  ;  —  De  Vlnsomnie  chez  les  enfants 
envisagée  au  double  point  de  vue  de  l'étiologie  et  du  traitement 
{Rev.  mens,  des  maladies  de  Veuf.,  t.  8,  n"  de  mars  1900,  p.  97-106, 
avril  1890,  p.  156-160,  mai  1890,  p.  206-221.  Tiré  à  part.  Le  Havre, 

1890,  in-8)  ;  —  Les  Céphalées  dans  r enfance  {Gaz.  des  hop.,  mars 

1891,  no*  36  et  37)  ;  —  Un  cas  de  croup  d'emblée  {Ibid.,\5  déc.  1891, 
n°  146)  ;  —  Les  Pleurésies  dans  Venfanceet  leur  traitement  {Progrès 
médical,  1891,  n»  5,  p.  89-92)  ;  —  Des  Accidents  prémonitoires  des 
typhlites,pérityphlites  et  appendicites  {Bull.  fuéd. ,  sept.  1891 ,  p.  849)  ; 

—  Formes  et  causes  des  bronclio-pneumonies  chez  Foi  faut  {Gaz.  des 
hop.,  n°  25,  28  fév.  1893)  ;  —  Les  Affections  organiques  du  cœur 
chez  r  enfant  {Ibid.,  n°  140,  7  déc.  1893)  ;  —  Des  fausses  Paraplégies 
chez  les  garçons  hystériques  {Bull.  méd.,rïo  100, 17  déc.  1893,  p.  1131)  ; 

—  Sur  un  signe  constant  de  la  méningite  au  début  {Gaz.  des  hôp., 
n°  26,  28  fév.  1895)  ;  —  Programme  des  cours  d'hygiène  à  Vnsage 
des  maisons  de  la  Légion  d'honneur  (Paris,  1898,  in-8). 

MILNE-EDWARDS  (Alphonse).  —  Nous  pouvons  revendiquer 
aussi  comme  nôtre,  non  pas  par  droit  de  naissance,  mais  parce 
qu'il  avait  élu  domicile  à  Nogent-le-Rotrou  depuis  un  certain 
nombre  d'années,  un  personnage  dont  les  sciences  et  surtout 
rhistoire  naturelle  déplorent  la  perte  récente.  M.  Milne-Edwards, 
né  à  Paris  en  1835,  d'un  savant  naturaliste  français,  se  fît  rece- 
voir docteur  en  médecine,  fut  professeur  en  plusieurs  chaires  de 
facultés  et  devint  directeur  du  Muséum  d'histoire  naturelle.  Les 
honneurs  récompensèrent  son  mérite  et  son  érudition  ;  il  fut  élu 
membre  de  l'Académie  des  sciences  en  1879,  membre  de  l'Aca- 
démie de  médecine  en  1885,  commandeur  de  la  Légion  d'honneur. 
II  a  déployé  une  science  hors  de  pair  dans  des  ouvrages  très 
remarqués  sur  Thistoire.  Il  est  mort  à  Paris  le  21  avril  1900.  — 
Voici  ce  qu'a  dit  de  lui  dans  le  discours  qu'il  a  prononcé  à  la 
séance  annuelle  de  l'Académie  des  sciences,  M.  Maurice  Lévy, 
président  : 

(c  Alphonse  Milne-Edwards,  qui  nous  a  été  enlevé  le  23  avril, 
était  zoologiste,  anatomiste,  paléontologue,  agronome,  géogra- 
phe, voyageur  intrépide,  administrateur  de  grande  initiative  et, 
par-dessus  tout,  passionné  pour  la  science,  passionné  pour  ce 
Jardin  des  Plantes  et  ce  Muséum  où  il  est  né  et  où  il  est  mort. 


—  415  — 

après  ravoir  administré  dopais  1894  avec  une  activité  sans 
mesure  qui  l'a  conduit  au  tombeau,  mais  aussi  avec  la  joie  d'y 
laisser  des  collections  plus  complètes  et  mieux  classées  que 
celles  qu'il  avait  trouvées,  d'avoir  mérité  la  confiante  affection 
de  ses  collègues  et,  ce  qui  est  la  plus  haute  récompense  en  ce 
monde,  la  satisfaction  d'avoir  fait  un  peu  de  bien. 

«  Ses  principaux  travaux  portent  d'une  part  sur  la  paléon- 
tologie des  oiseaux,  où  il  est  un  créateur,  et  d'autre  part  sur  la 
zoologie  sous-marine.  Tout  le  monde  a  entendu  parler  de  ses 
explorations  scientifiques  sous-marines  sur  le  Travailleur  et  le 
Talmnan. 

«  Ces  deux  genres  de  recherches,  et  celles  plus  particulières 
qu'il  a  faites  sur  la  zoologie,  l'anatomie  de  mammifères  impar- 
faitement connus  et  nouveaux  dans  la  science,  ou  des  vertébrés 
et  des  crustacés,  tendent  vers  un  l)ut  philosophique  commun  et 
très  haut  :  la  connaissance  de  la  distribution  géographique 
actuelle  et  les  migrations  à  diverses  époques  des  animaux  à  la 
surface  de  notre  globe. 

«  Son  oeuvre  aura  ajouté  une  nouvelle  auréole  à  un  nom  qu'il 
avait  re(;u  déjà  glorieux  ». 

GATE  (Camilley.  —  M.  Camille  Gâté,  officier  d'Académie,  est 
mort  subitement  à  Nogent-le-Rotrou,  sa  patrie,  le  20  août  1899, 
à  l'âge  de  43  ans.  Littérateur  distingué,  on  cite  de  lui  des 
romans  qui  ne  sont  pas  sans  valeur  et  aussi  des  Eludes  el 
Contes.  C'était  surtout  comme  sculpteur  qu'il  s'était  fait  un  nom. 
Il  a  exposé  à  plusieurs  Salons  et  a  obtenu  une  médaille  à 
l'Exposition  de  1889.  Il  est  Fauteur  de  la  statue  deRemy  Belleau, 
qui  orne  les  promenades  de  Nogent-le-Rotrou,  oeuvre  qui  a  été 
très  diversement  appréciée. 

DUPLESSIS  (Georges).  —  Il  nous  faut  accorder  une  place 
d'honneur  dans  cette  galerie  mortuaire  à  un  compatriote  qui 
avait  acquis  un  nom  glorieux  dans  le  monde  des  beaux-arts. 
M.  Georges  Duplessis,  né  à  Chartres,  le  19  mars  1834,  y  a  fait 
ses  premières  études  et  y  a  toujours  conservé  quelques  relations. 
Il  était  d'ailleurs  de  famille  beauceronne.  Son  père,  M.  Gratet- 
Duplessis,  avait  été  maître  de  pension  à  Janville  '.  Vers  la  fin  de 


'  La  famillp  (iratel-Diipiossis  devait  être  originaire  de  Janville  ;  on  y  trouve 
en  effet  Pierre-Etienne  Gratet,  greffier  de  justice  de  paix  en  1791.  M.Gratet- 
Duplessis  ne  manquait  pas  d'érudition .  C'est  lui  qui  a  édité  le  Livre  des 
Miracles  de  Notre-Dame  de  CJiarlres  par  J(^han  Le  Àlareiiaiid,  in-S",  Garnier, 
Chartres,  1855.  Il  a  écrit  parfois  sous  le  pseudonyme  de  Hilaire  le  Gai  ;  c'est 
de  ce  nom  qu'il  a  signé  le  Petit  trésor  de  Poésies  récréatives,  m-M,  Paris, 
1848.  —  Il  est  aussi  l'auteur  de  La  fleur  des  Proverbes  français,  recueillis  et 


—  416  — 

sa  carrière,  M.  Georges  Duplessis  a  cherché  le  repos  dans  le 
pays  chartrain  qu'un  long  séjour  à  Paris  ne  lui  avait  point  fait 
oublier.  Il  passait  la  belle  saison  dans  une  propriété  dont 
il  avait  fait  l'acquisition  dans  la  commune  de  Landelles.  Il  est 
mort  à  Paris  le  26  mars  1899.  —  M.  Georges  Duplessis  était, 
paraît-il,  naturellement  timide,  cherchant  plutôt  à  éviter  qu'à 
attirer  l'attention  du  monde.  Cependant  il  y  a  fait  brillamment 
son  chemin,  grâce  à  un  travail  opiniâtre  que  favorisait  un  goût 
artistique  peu  ordinaire.  La  gravure  et  tout  ce  qui  s'y  rapporte 
n'avaient  aucun  mystère  pour  lui  et  son  opinion  en  cette  matière 
faisait  loi  absolue.  Le  nombre  des  ouvrages  d'art  qu'il  a  com- 
posés ou  auxquels  il  a  collaboré  est  considérable  et  je  ne  sais 
pas  si  on  a  pu  dresser  la  liste  complète  de  ses  œuvres.  Sa 
carrière  officielle  s'est  passée  toute  entière  à  la  Bibliothèque 
Nationale  ;  attaché  en  1855  au  cabinet  des  estampes,  il  en  devint 
avec  le  temps  directeur  (1885).  En  1891,  il  fut  élu  ifiembre  libre 
de  l'Institut  (section  des  Beaux- Arts).  La  nouvelle  de  sa  mort  a 
provoqué  dans  le  monde  savant  des  éloges  nombreux  et  d'una- 
nimes regrets.  Voici  ce  que  dit  à  son  sujet  le  Pohjbiblion 
(avril  1899)  :  «  Son  zèle  pour  le  dépôt  où  il  consacra  plus  de 
quarante  ans  de  sa  vie  et  dont  il  devint  plus  tard  lors  de  la 
retraite  du  comte  de  Laborde  (1885)  le  conservateur,  ne  se 
démentit  jamais.  Il  s'est  acquis  des  titres  durables  à  la  gratitude 
des  travailleurs  et  par  le  soin  qu'il  a  pris  de  leur  faciliter  la 
connaissance  du  Cabinet  des  estampes  et  par  le  courage  qu'il  a 
eu  d'entreprendre  des  travaux  bibliographiques  assez  ardus, 
comme  sa  bibliographie  générale  des  beaux-arts. 

Voici  les  titres  des  ouvrages  qu'il  a  donnés  au  public  savant  : 

1855.  —  Iâi  Gravure  française  au  salo)i  de  '1853,  (in-12,  Paris). 
1855.  —  Le  Livre  des  pei)itres  et  graveurs   de   Michel  Marolles, 

nouvelle  édition,  in-12,  Paris. 
1858.  -   La  vie  et  les  travaux  de  Gérard  Audran,  (in-8",  Lyon,  1858). 
1860.  —  Be  la  gravure  et  du  portrait  en  France,  (in-8o,  Rapilly, 

Paris). 

1860.  —  Le  Département  des  estampes  à  la  Bibliothèque  Impériale 

(gr.  in-8°,  Paris,  1875,  20  p.  gr.  in-8a). 

1861.  —  Histoire  de  la  gravure  en  France  (in-8",  Paris). 

1861.  —  Jehan  de  Paris,  valet  de  chambre  et  peintre  ordinaire  des 
rois  Charles  VIII  et  Louis  XII  par  Jules  Renouvier 
(in-8°,  Lyon). 

annotés  par  M.  G.  Dnplfissis,  in-18,  Paris,  1851.  —  Fables  en  vers  du 
XUP  siècle  publiées  pour  la  première  l'ois  d'après  le  manuscrit  de  la  bibliothèque 
de  Chartres,  63  p.  in-8°,  Chartres  1834  (tiré  à  48  exemplaires). 


—  417  — 

1861.  —  Mémoires  et  Journal  de  J.-G.  \Ville{2  iii-8»,  Paris). 

1862.  —  Essai  de   bibliixjrapliie  contenant   la    liste  des   ouvrages 

relatifs  à  Hiistoire  de  la  gravure  et  des  graveurs  (in-S», 
Paris). 
1864-1873.  —  Costumes  historiques  des  xvi»,  xvii"  et   xviir  siècles 
(2  in-4«,  Paris). 

1865.  —  Le  Peintre-graveur  français,  do  Robert  Dumesnil,  l.  IX 

(in-8o,  Paris). 
1869  et  1871.  —  Les   Merveilles   de  la  gravure   (in-12,  Haciiette, 
Paris). 

1866.  —  Essai  d'une  bibliographie  générale  des  beaux-arts  (in-8", 

Paris). 
1869.  —Michel  de  Marolles,  abbé  de  Villeloin,  amateur  d'estampes 
{in-8°,  Paris). 

1869.  —  Le  Cabinet  du  Roi  (in-8°,  Paris). 

1870.  —  Roger    de    Gaignières  et  ses  collections   iconographiques 

(in-4°,  Paris). 
1874.  —  Les  ventes  de  tableaux,  dessins,  estampes,  d'objets  d'art  atix 
xvii'^  et  xwm"  siècles  (1611-1800).  Essai  de  bibliographie 
(in-8^  Paris). 

1874.  —  Un  curieux  du  xvii^  siècle,  Michel  Begon,  intendant  de 

la  Rochelle.  Correspo)idance  et  documents  inédits  recueillis 
et  annotés  (in-8°,  Aubry,  Paris). 

1875.  —  De  la  gravure  du  portrait  en  France  (in-8'',  Paris). 

1876.  —  Le  Livre  de  bijouterie  de  René  Boy  vin,  nouvelle  édition 

(in-8o,  Paris). 

1876.  —  Gavarni-Etude  (in-8°,  Paris). 

1877.  —  OEuvre  d'Albert  Durer  (in-fol.,  Paris). 

1879.  —  Essai  sur  la  gravure  dans  les  livres  en  tête  des  Catalogues 
illustrés  des  livres  précieux  etc.,  faisant  partie  de  la 
Bibliothèque  de  M.  Ambroise  Firmiu-Didot  (in-i»,  Paris). 

1879.  —  Histoire  de  la  gravure  en  Italie,  en  Espagne,  dans  les 
Pays-Bas,  en  Angleterre  et  en  France,  suivie  d'indi- 
cations pour  former  une  collection  d'estampes  (in-4'>, 
Paris,  1879,  in-8°  110  grav.,  1880). 

1881-1885.  —  Inventaire  de  la  collection  d'estampes  relatives  à 
l'histoire  de  France,  léguées  en  1863  à  la  Bibliothèque 
Nationale  par  M.  Michel  Hennin  (5  vol.  in-8"). 

1881.  —  Catalogue  de  la  collection  de  pièces  sur  les  beaux-arts, 
imprimées  et  manuscrites,  recueillies  par  Pierre-Jean 
Mariette,  Charles-Nicolas  Cochin  et  A.  Deloynes, 
auditeurs  des  Comptes,  et  acquises  récemment  par  le 
département  des  estampes  de  l;i  Bibliothèque  Natio- 
nale (in-8^  Paris), 

T.  X.  P.-V.  28 


—  418  — 

1883.  —  OEuvre  de  Lucas  de  Leijdes  (in-fol.,  Paris). 

1884.  —  Les  livres  à  figures  du  xvi<=  siècle  :  Les  Emblèmes  dWlciat 

(111-8°,  Paris). 

1885.  —  Catalogue  des  dessins,  aquarelles  et  estampes  de  Gustave 

Doré,  avec  une  notice  biographique  (in-16,  Paris). 
1885.  —  Iconographie  de  la  reine  Marie-Antoinette   (in-4°,  Paris). 
1886-1887.  —  Dictionnaire  des  marques  et  monogrammes  des  graveurs, 

(avec  M.  Henri  Bouchot)  (3  in-16,  Paris). 
1889.  —  Essai  bibliographique  avec  les   différentes  éditions  des 

œuvres    d'Ovide,   ornées   de  planches,  publiées    aux 

xV  et  aux  xvi'^  siècles  (in-8°,  Paris). 
181)2.  —  Les  Audran  (in-8°,  Paris). 

1893.  —  Notice  sur  la  vie  et  les  cnuvres  de  Henriqiiet-Dupont  (in-8'', 

Paris). 

1894.  —  Le  château  de  Villebon,  (T.  V.  de  La  France  artistique  et 

monumentale). 
1896  et  suiv.  —  Catalogue  de  la  collection  de  portraits  conservés 
au    Département    des    estampes   de   la   Bibliothèque 
nationale  (2  vol.  in-8°,  un  3°  sous  presse,  Paris). 
Coup    dheil    sur    l'histoire   de   la   gravure   (nombreuses 
gravures)  (in-4",  Paris). 


NECROLOGIE  DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIETE 

A  différentes  reprises  on  a  demandé,  pour  nos  confrères 
décédés,  une  mention  un  peu  moins  succincte  que  celle  dont  on 
s'est  contenté  jusqu'à  présent  et  qui  consiste  à  annoncer  leur 
décès  au  procès-verbal.  Cette  demande  était  trop  juste  pour 
n'être  pas  accueillie  favorablement,  aussi  il  a  été  décidé  qu'on 
leur  consacrerait  quelques  lignes  dans  la  partie  nécrologique  de 
la  Revue  de  l'année.  Pour  que  cette  décision  obtienne  l'effet 
qu'on  s'est  proposé  d'atteindre,  il  est  nécessaire  que  chacun  se 
fasse  un  devoir  de  communiquer  au  secrétaire  les  détails  biogra- 
phiques qu'il  possède  sur  les  confrères  défunts  dont  plusieurs 
sont  peu  ou  point  connus  du  chroniqueur.  C'est  ce  que  notre 
zélé  confrère  M.  Denos  vient  de  faire  pour  nos  confrères  décédés 
à  Chartres.  Il  y  a  lieu  de  l'en  remercier,  car  ce  sont  ses  notes 
qui  vont  faire  les  frais  de  cette  nécrologie.  Je  me  permettrai 
seulement  d'ajouter  quelques  détails  sur  trois  ou  quatre  de  ces 
défunts  qui  ont  mieux  marqué  leui'  passage  comme  membres  de 
notre  société,  ou  qui  à  d'autres  titres  ont  semblé  avoir  droit  à 
une  mention  spéciale. 

«  Chevrier  (Louis-Alexandre),  né  à  Chartres  le  3  mars  1816  de 


—  419  — 

parents  épiciers,  rue  de  la  Porte-Morard  (en  la  maison  où  il  est 
né).  Fut  lui-même  épicier,  rue  de  la  IMe,  en  l'immeuble  où  il  est 
décédé  le  4  janvier  1901  et  qui  porte  aujourd'hui  le  u"  12.  » 

M.  Chevrier  a,  pendant  bien  des  années,  assisté  à  nos  réunions 
avec  une  exactitude  qui  avait  ses  intermittences.  Si  pour  être 
archéologue,  il  suffisait  d'avoir  la  passion  des  vieilles  choses,  il 
aurait  mérité  ce  titre  plus  que  qui  que  ce  soit  ;  mais  je  ne  le  lui  don- 
nerai pas,  parce  que  pour  être  un  archéologue  digne  de  ce  nonij  il 
faut  au  moins  quelques  notions  précises  de  la  science  archéolo- 
gique et  M.  Chevrier  n'en  avait  que  des  notions  très  confuses. 
Pourrait-on  au  moins  l'appeler  un  antiquaire  ?  Oui,  pourvu 
qu'on  n'attache  pas  à  ce  nom  le  sens  de  connaisseur  et  de  maître 
irréfragable  en  tous  genres  d'antiquités. 

11  avait  d'abord  été  à  la  tète  d'un  magasin  de  mercerie  ;  ce  ne 
fut  certainement  pas  en  aunant  la  ganse  et  la  passementerie 
qu'il  conti'acta  le  goût  des  vieilles  choses,  et  pourtant  à  peine 
eut-il  renoncé  aux  affaires  qu'il  se  livra  avec  une  incomparable 
ardeur  à  la  recherche  des  objets  anciens.  Vieilles  pierres,  vieux 
livres,  vieilles  monnaies,  vieilleries  de  toute  nature  et  de  toute 
provenance,  tout  lui  sembla  digne  d'attention  ;  il  suffisait  qu'un 
objet  eût  une  apparence  de  vétusté  pour  qu'il  fût  tenté  d'en  faire 
son  profit,  réalisant  ainsi  à  la  lettre  le  type  du  collectionneur 
maniaque  contre  lequel  nos  littérateurs  de  haut  et  bas  étage 
aiment  à  lancer  quelques  plaisanteries.  A  force  de  collectionner 
il  se  forma  une  sorte  de  musée  qui  tenait  du  bazar  et  du  ma- 
gasin de  bric-à-brac,  où  des  épaves  du  passé  de  toute  prove- 
nance et  de  toute  nature  s'entassaient  dans  un  désordre  qui 
n'était  point  un  effet  de  l'art.  Tout  n'était  pas  à  dédaigner 
pourtant  dans  ce  ramassis  d'objets  hétéroclites,  et  il  y  avait 
sans  doute  quelques  paillettes  précieuses  dans  ce  sable  limoneux, 
puisque,  1ors  de  sa  vente,  un  certain  nombre  d'amateurs  se  sont 
disputé  ces  singulières  antiquailles.  11  s'était  laissé  vieillir  au 
milieu  de  ces  vieilles  choses,  mais  comme  l'âge  ne  lui  avait  rien 
fait  perdre  de  son  ardeur,  il  a  pu  jusqu'à  la  fin  fureter,  fouiller, 
butiner,  racoler,  augmentant  toujours  les  nombreuses  collec- 
tions qu'il  formait  avec  un  éclectisme  peu  scrupuleux.  Il  s'était 
formé  seul  à  la  science  archéologique,  il  la  pratiquait  seul,  et 
seul  aussi  il  profitait  de  ses  conquêtes  dont  il  se  plaisait  à  jouir 
jalousement.  Quoi  qu'il  en  soit,  dans  la  personne  de  M.  Chevrier 
disparaît  un  type  chartrain  qui  ne  manquait  pas  d'originalité. 

«  PoucLÉE  (abbé  Pierre-Charles),  âgé  de  86  ans,  natif  de 
Montsecret  (Orne),  chanoine  titulaire,  décédé  le  7  février  1900, 
en  sa  demeure,  rue  de  Fresnay,  17.  » 


—  420  — 

M.  Tabbé  Pouclée  a  été  aussi  en  cVautres  temps  un  assistant 
assez  assidu  de  nos  séances  ;  il  avait  cessé  en  partie  depuis  que 
rage  lui  avait  apporté  une  surdité  assez  accentuée.  Ce  qui  chez 
lui  ne  s'est  jamais  ralenti,  c'est  Tintérét  qu'il  portait  à  notre 
Société  et  à  ses  travaux.  Souventes  fois  il  avait  pris  part  aux 
discussions  qui  donnent  de  la  vie  à  nos  séances  et  comme  on 
avait  remarqué  que  ses  observations  étaient  toujours  marquées 
au  coin  du  bon  sens,  on  aimait  à  le  nommer  membre  des  com- 
missions et  à  lui  confier  des  rapports  à  rédiger.  On  crut  devoir 
récompenser  ses  bons  offices  par  le  titre  de  vice-président  qui 
lui  a  été  maintenu  jusqu'aux  dernières  élections.  —  Il  est  juste 
pourtant  de  le  reconnaître,  pour  M.  l'abbé  Pouclée,  l'archéologie 
n'était  quune  science  secondaire,  c'était  en  quelque  sorte  la 
distraction  qui  le  reposait  de  travaux  plus  graves.  Il  donnait  en 
effet  le  meilleur  de  son  temps  à  la  science  théologique  qu'il  a 
enseignée  pendant  vingt-six  ans  au  Grand-Séminaire  de  Chartres 
et  à  d'autres  fonctions  ecclésiastiques  qui  pouvaient  se  concilier 
avec  son  professorat.  Successivement  ou  simultanément  vicaire, 
curé,  professeur,  aumônier  de  l'Ecole  normale,  chapelain  puis 
supérieur  de  Bon-Secours,  chanoine  titulaire,  il  s'est  montré 
partout  à  la  hauteur  de  ses  fonctions  ;  homme  de  bon  conseil  et 
rempli  d'aménité,  il  avait  su  se  concilier  l'estime  et  la  confiance 
de  tous  ceux  qui  l'approchaient.  Aussi  ses  confrères  en  archéo- 
logie, aussi  bien  que  ses  confrères  dans  le  sacerdoce  conserveront 
de  M.  l'abbé  Pouclée  le  plus  agréable  souvenir  '. 

«  Chopard  (Pierre-Toussaint),  né  à  Epoisses,  canton  de  Semur 
(Côte-d'Or),  le  26  avril  1817.  —  S'établit  confiseur  à  Chartres, 
rue  de  la  Pie,  n°  actuel:  15,  en  août  18i-r2.  —  Avait  épousé  à 
Chartres,  le  26  mars  1843,  Victoire-Léon  Ossude,  de  famille 
cliartraine.  —  Mort  le  16  février,  en  sa  demeure,  boulevard  de 
la  Courtille,  50,  où  il  vivait  retiré  des  affaires. 

BouRciER  (Victor-Joseph-Marie),  né  à  Vitré  (Ille-et-Vilaine),  le 
21  mai  1837.  Epousa,  à  Chartres,  le  15  avril  1873,  Mme  Lefebvre 
Marie-Hortense,  de  fan'iille  beauceronne,  veuve  de  M.  Bricon 
Ernest,  marchand  de  nouveautés,  à  la  «  Maison  Verte  »,  rue 
Marceau,  w°^  actuels:  12,  14  et  16,  maison  à  la  tète  de  laquelle 
l'avait  placée  la  mort  de  M.  Bricon,  et  dont  M.  Bourcier  est 
devenu  propriétaire  et  directeur,  par  son  mariage.  Retiré  des 

^  Les  lioiiiieiiis  ne  pouvaient  manqner  de  récompenser  le  mérite  de  M.  l'alibé 
Pouclée.  Il  fut  nommé  chanoine  honoraire  en  1845,  vicaire-général  honoraire 
en  1 850, officiai  en  I8()U, chanoine  titnlaiie  en  1809,  grand  pénitencier  en  1878, 
pour  la  deuxième  l'ois  vicaire-général  honoraire  en  188:2,  il  fut  memhre  du 
Conseil  épiscopal  sous  quatre  évèques. 


—  421    - 

affaires,  M.  Boiu-cioi'  est  morL  le  2'k  février,  on  son  domicil(3, 
rue  d'Ainilly,  72. 

RossARD  DE  MiANviLLE  (Edmond),  né  à  Chartres,  place  de 
FEtape-au-Vin,  n°  actuel  :  10,  en  la  maison  qu'il  habitait  et  où  il 
est  décédé  le  26  février.  Date  do  sa  naissance:  3  juin  1830.  Fils 
des  époux  Augustin-Pierre-Henry  Rossard  de  Mianvilh",  jug-e 
au  tribunal  de  l'"  instance  de  Chartres  (lors  de  la  naissance  — 
en  1830)  —,  et  Marie-Anne  Vallou  de  Boisroger  ;  conservateur 
à  la  Bibliothèque  municipale  de  Chartres. 

Toussaint  (Edouard-Paul- Adolphe),  conducteur  principal  des 
Ponts  et  chaussées  en  retraite,  né  à  Chartres,  le  6  mai  1845  et  y 
demeurant,  rue  Muret,  il. 

M.  Toussaint  était  entré  dans  l'administration  des  Ponts  et 
chaussées  le  l"^""  mars  1863.  Il  fut  nommé  conducteur  le 
l"''  septembre  1872  et,  en  cette  qualité,  chargé  de  la  subdivision 
de  Janville  le  !'='■  octobre  suivant  ;  de  celle  d'Uliers,  où  il  exerça 
la  fonction  de  lieutenant  do  la  Compagnie  de  sapeurs-pompiers, 
le  1"  septembre  1877  ;  de  celle  de  Chartres-nord,  du  l**""  février 
1887  à  avril  1899. 

Admis  à  faire  valoir  ses  droits  à  la  retraite,  à  partir  du 
l""-  janvier  1900,  il  était  conducteur  principal  depuis  le  l*""  mai 
1896. 

Il  est  décédé  le  6  mai  1900,  à  Sèvres,  où  il  avait  été  transporté 
victime  de  la  catastrophe  de  Chaville  (tamponnement  de  trains 
sur  la  ligne  de  l'Ouest). 

GÉRONDEAU  (Charles- Jérôme- Armand),  né  à  Villeneuve-Saint- 
Nicolas  (Eure-et-Loir),  le  9  septembre  1845,  décédé  le  3  septembre 
1900  en  sa  demeure,  à  Chartres,  rue  Muret,  54.  —  Il  était  parent 
de  M.  l'abbé  Juteau,  curé  de  Saint-Jean,  à  Chàteaudun,  secré- 
taire de  la  Société  dunoise. 

Au  lendemain  de  la  mort  de  notre  regretté  confrère, 
M.  Chamberland  qui,  à  Reims,  n'oublie  pas  notre  société  char- 
traine,  m'écrivait  pour  me  prier  de  rendre,  dans  la  Revue  de 
fin  d'année,  un  juste  hommage  à  un  confrère  si  zélé  et  si 
sympathique.  Pour  répondre  à  ce  désir  de  notre  ancien  secré- 
taire et  au  mien,  il  faudrait  tout  un  article  spécial  ;or  comme  la 
place  m'est  Ihnitée  je  me  contenterai  de  faire  ressortir  en 
quelques  lignes  le  dévouement  que  M.  Gérondeau  n'a  cessé  de 
mettre  au  service  de  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir. 

Il  était  trop  chartrain  de  cœur  pour  ne  pas  s'intéresser  à  une 
société  qui  a  pour  but  de  glorifier  Chartres  dans  son  passé  et 


—  422  — 

qui  contribue  autant  qu'elle  le  peut  à  lui  faire  honneur  dans  le 
présent.  Il  s'empressa  d'en  faire  partie  dès  qu'il  la  connut,  et  si 
au  début  il  ne  manifesta  pas  son  désir  de  lui  être  utile,  il  faut 
l'attribuer  à  une  certaine  timidité  qui  paralysait  sa  bonne 
volonté.  Souvent  alors  j'ai  été  le  confident  de  ses  pensées  à  ce 
sujet,  et  je  puis  bien  le  dire  aujourd'hui,  un  certain  nombre  des 
observations  que  j'ai  présentées  en  séance  m'ont  été  suggérées 
par  ce  jeune  confrère  qui  tenait  à  rester  dans  l'ombre.  Peuàpeu 
on  a  compris  qu'il  nous  était  tout  dévoué  ;  on  a  fait  appel  à  son 
concours  pour  des  Commissions,  on  a  utilisé  son  activité  pour 
l'organisation  de  notre  dernière  Exposition  rétrospective,  et 
quand  pour  récompenser  son  zèle  on  lui  offrit  de  remplacer, 
comme  Trésorier,  M.  Roger  Durand  devenu  Président,  il  accepta 
avec  empressement  cette  nouvelle  occasion  de  se  dépenser  pour 
la  Société  Archéologique.  Malgré  sa  faible  santé  qui  déclinait 
toujours,  il  a  rempli  cette  fonction  à  la  satisfaction  de  tous,  et 
je  dois  dire  qu'il  avait  une  qualité  qu'on  ne  rencontre  pas  tou- 
jours chez  les  trésoriers,  c'est  que  quand  il  reconnaissait  qu'une 
dépense  devait  être  utile  à  la  Société  il  était  le  premier  à  en  faire 
la  proposition.  —  La  Société  Archéologique  d'Eure-et-Loir  con- 
servera un  souvenir  reconnaissant  à  M.  Gérondeau  qui  lui  a 
toujours  témoigné  un  si  sincère  dévouement  '. 


BIBLIOGRAPHIE 

Amblard  (P.).  —  Cérémonie  du  Cinq  liant  ena  ire  de  la  Société 

archéologique  de  VOrléanais  (Extrait  des  Mémoires  de  la  Société 

archéol.    d'Eure-et-Loir),    8   p.    in-8.    Impr.    Garnier,  Chartres. 
Annuaire)^  1899  et  1900. 

Anonymes.  —  Méli-Mclo,  chanson  -  scie  locale,  créée  le 
9  avril  1900  au  banquet  anniversaire  de  la  Basse-Ville.  3  p.  in-40, 
2  colonnes.  Impr.  Industrielle  et  Commerciale,  Chartres,  1900. 

—  Compte  rendti  des  Travaux  de  la  Chambre  de  Commerce  de 
Chartres  pendant  l'anîiée  189S.  131  p.  in-S».  Impr.  Garnier, 
Chartres,  1899. 

—  Souvenirs  d'une  Bisaïeule,  poésies  d'hiver.  71  p.  in-S".  Impr. 
Prud'homme,  Chàteaudun. 


^  Il  était  le  principal  promoteur  du  vœu  «  que  des  notices  plus  ou  moins 
étendues  soient  consacrées  à  tous  nos  confrères  décédés  »,  vœu  qui  a  été 
approuvé  dans  la  séance  du  7  décembre  1899  (X,  p.  224).  Il  était  bien  juste 
qu'on  lui  accordât  à  lui-même  un  honneur  qu'il  avait  revendiqué  pour  les  autres. 


—  423  — 

—  Rapport  fiur  les  Champs  (Vexpc'rience  et  de  démonstration  en 
1898  el  1899  (Commission  météorologique  d'Eure-et-Loir). 

BÉTHOUART  (A.).  —  Beaulieu,  Cap  Ferrât,  Monaco,  Er.e,  l'iigel- 
Tliéniers,  Arles,  Orange.  Séjour  d:itiver,  excursions,  tourisme, 
alpinisme,  72  p.  in-8°  jésus,  gravures.  Impr.  Garnier,  Chartres. 
Cliez  Fauteur,  5,  rue  Ghanzy,  Chartres. 

Beauchet  (Abbé).  —  Discours  prononcé  à  la  bénédiction  de  la 
cloche  de  la  chapelle  des  Soeurs  de  Bon-Secours,  à  Chartres,  le 
mercredi  7  juin  1899.  14  p.  in-8°.  Iropr.  Durand,  Chartres,  1899. 

BoRDiER  (Commandant),  né  à  Epcrnon.  —  La  Tunisie  en  1900. 

Brou  (R.  P.  A.)  de  la  Société  de  Jésus.  —  Art  et  Foi,  poésies. 
Retaux,  Paris,  19U0. 

Bronzin  (Guy)  '.  —  Les  Gouttelettes,  Y>oésies.  Librairie  Selleret, 
Chartres,  1899. 

Buisson,  instituteur  à  Sours.  —  Monographie  agricole  de  la 
commune  de  Sonrs  (présentée  à  l'Exposition  universelle). 

Camuset  (Docteur).—  Notice  sur  r  Asile  départemental  d'aliénés 
de  Bonneval  (Eure-et-Loir),  24  p.  in-8°.  Impr.  Hérissey,  Evreux. 

Cantenot  (Abbé  J.).  —  Controverses  religieuses  du  temps  pré- 
sent (Américanisme,  religieuses  enseignantes,  démocratie  chré- 
tienne, résistance  des  catholiques),  J.  Victorion,  Paris. 

Champagne  (Georges).  —  Inventaire  des  registres,  titres  et 
papiers  de  l'Hôtel  de  Ville  de  Dreux,  fait  en  l'année  1765  par 

Laurent  Desjardins,  greffier  dudit  Hôtel  de  Ville Documents 

collectionnés  et  annotés  par  G.  Champagne  (Extrait  de  la  Société 
archéol.j,  103  p.  in-8°.  Impr.  Garnier,  Chartres,  1900. 

Clerval  (Abbé),  et  Tannery  (Paul).  —  Une  Correspondance 
d'écoldtres  du  xi-^  siècle.  61  p.  in-4».  Impr.  Nationale;  librairie 
Klincksiech,  Paris,  1900. 

Dauzat,  inspecteur  d'Académie.  —  Notice  sur  Vorganisation  et 
le  fonctionnement  de  la  Société  des  Secours  mutuels  des  Instituteurs 
d'Eure-et-Loir,  par  M.  Dauzat,  son  président. 

Denos  (G.).  —  Un  Cimetière  temporaire  à  ArmenonviUe  (Extrait 
de  la  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir),  10  p.  in-8''.  Impr. 
Garnier,  Chartres,  1900. 

Durand  (Georges).  —  Les  Imprimeurs-typographes  de  Chartres, 
depuis  1482.  In-plano  à  col.  1  page.  Impr.  Durand,  Chartres. 
Durand  (Roger),  président  de  la  Société  archéologique.  — 

'  M.  Viala,  commissaire  de  police  à  Chartres  (Note  de  M.  Vahhè  Langlois). 


—  424  — 

Chronologie  des  premiers  Sciyiteui's  de  Courville,  notice  généalo- 
gique (Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  arcliéologique  d'Eure- 
et-Loir),  53  p.  in-8°.  Impr.  Garnier,  Cliartres,  1899. 

Foucault  (Mgr),  évéque  de  Saint-Dié.  —  Lettre  pastorale  sur 
les  péchés  opposés  à  Vespérance,  et  mandement  pour  le  saint  temps 
du  Carême  1899.  20  p.  in-S».  Impr.  Huml)ert,  Saint-Dié,  1899. 

—  Lettre  pastorale  sur  les  reproches  dont  l'espérance  chrétienne 
est  rolrjet,  et  mandement  pour  le  saint  temps  du  Carême  1900.  21  p. 
in-8o.  Impr.  Cuny,  Saint-Dié,  1900. 

—  Lettre  pastorale  ordonnant  des  prières  publiques  pour  le  repos 
de  l'âme  de  M.  Félix  Faure.  4  p.  in-12.  Typogr.  Humbert,  Saint- 
Dié,  1899. 

Genty  (Abbé)  de  Bonqueval,  curé  de  Theuvy-Achères.  —  Mère 
aimable  (mater  amabilisj,  48  p.  in-16.  Paillart,  Abbeville,  1899. 

—  Mère  toujours  Vierge  (mater  inviolata),  77  p.  in-16.  Ibid. 

—  Sainte  Marie  (sancta  Maria),  124  p.  in-16.  Ibid. 

GiLLARD  (Docteur  G.).  —  Gallardon,  son  église  paroissiale,  ses 
chapelles.  Notice  illustrée  de  22  gravures  et  de  32  vignettes  dans 
le  texte.  250  exempl.  numérotés,  paraphés,  timbrés  (Extrait  des 
archives  du  diocèse  de  Chartres),  IV-116  p.  in-8».  Librairie  histo- 
rique des  Provinces.  Emile  Lechevallier,  Paris,  1899. 

—  Eglise  de  Gallardon.  Reproduction  phototypique  des  dessins 
inédits  de  E.  Petitgrand,  architecte  du  gouvernement.  7  plan- 
ches, grand  in-8°.  Docteur  Gillard,  Suresnes  (Seine). 

—  L'Abbé  P.-A.  Denis,  IS03-1879  (Extrait  de  la  Voix  de  Notre- 
Dame,  1899),  26  p.  in-12,  plus  4  p.  de  bibhographie.  Impr.  Gar- 
nier, Chartres,  1899). 

Gromard  (Abbé).  —  Etincelles  philosophiques  et  religieuses. 
Impr.  Firmin-Didot,  1899. 

HuLST  (Mgr  d').  —  Nouveaux  mélanges  ora/o/?Y,s  (Panégyriques 
et  oraisons  funèbres,  discours  et  allocutions  de  circonstance), 
III-392  p.  in -8»,  1900.  (Le  discours  prononcé  à  Loigny  se  trouve 
dans  ce  volume),  IV-in-S»,  1901.  Poussielgue,  Paris. 

Lalizel  (Abbé  H.).  —  Abbaye  royale  d'Arcisses.  Notice  (Extrait 
des  Archives  du  diocèse  de  Chartres),  60  p.  in-8o.  L'abbé  Métais, 
éditeur,  Chartres. 

Langlois  (Abbé  M.).  —  Méthode  de  Bibliographie  locale  (Extrait 
de  la  Revue  des  Etudes  historiques,  I,  1899),  6  p.  in-8''.  Fonte- 
moing,  Paris. 

—  Bibliographie  d'Eure-et-Loir.  Année  1899,  année  1900. 

—  A  publié,  en  1899  et  en  1900,  de  différents  côtés,  des  comptes 


—  425  — 

rendus  de  :  Clio,  d'Anatole  France  ;  Pr/f/cs  catholiques,  de  Huys- 
mans  ;  Les  Dupont-Lcterrier,  d'André  Beaunier  ;  Sucdoia  et  Norvé- 
giens chez  eux,  de  Quillardet  ;  Pensées  d'automne,  do  Tournier  ; 
du  Répertoire  des  Revues  pour  I89S,  de  Jordell  ;  —  Une  lettre 
inédite  de  M.  de  Caumont  :  A  propos  du  Congrès  archéologique 
de  Chartres. 

Lamouroux  (Docteur  A.).  —  Un  hospice  mixte  avant  la  Révo- 
lution. L'Hôtel-Dieu  de  Châteaudun. 

Lanore  (Maurice),  archiviste-paléographe.  —  Reconstruction 
de  la  Cathédrale  de  Chartres  au  xn"  siècle  (Extrait  de  la  Revue 
de  l'Art  chrétien,  XI,  année  1899-1900),  23  p.  in-4o  à  colonnes. 

Lefèvre-Pontalis  (Germain).  —  Vue  fausse  Jeanne  crArc. 
Gr.  in-8".  Emile  Barrillon,  Paris. 

Legrand  (Emile),  notaire  à  Frazé.  —  La  Réforme  du  Notariat 
et  l'unification  du  ressort  des  notaires  (Revue  politique  et  parle- 
mentaire ;  mai  1899). 

LiGNEUL  (R.  P.),  missionnaire  au  Japon,  né  à  Chàtillon.  —  Les 
Dames-Noires  ou  Dames  de  Saint-Maur. 

—  Abrégé  de  Philosophie. 

—  Les  Trappistes  de  Notre-Dame  de  Phare  dans  le  Yedo  (Tous 
ces  ouvrages  sont  en  langue  japonaise).  Extrait  du  compte  rendu 
de  la  Société  des  Missions  étrangères  de  Paris  1898). 

LuNiÈRE  (H.).  —  La  Dame  aux  Camélias  :  une  lettre  inédite  de 
Marie  Duplessis,  in-8'^,  1850. 

Masse  M.  A.  (H.  L.  J.).  —  The  ritu  of  Chartres  ils  cathedrall  et 
churchs  with  Forlg-Leven.  Illustrations  George  Bell  et  Sons. 
London,  1900. 

Merlet  (René).  —  Les  Comtes  de  Chartres,  de  Châteaudun  et  de 
Riais  aux  lyJ"  et  x"  siècles  (Extrait  des  Mémoires  de  la  Société 
archéologique  d'Eure-et-Loir) ,  88  p.  in-8°.  Impr.  Garnier,  Chartres, 
1900. 

Merlet  (René).  —  U ancienne  chapelle  de  Notre-Dame-sous- 
Terre  et  le  Puits  des  Saints-Forts,  dans  la  Crypte  delà  Cathédrale 
de  Chartres.  (Mémoire  lu  au  Congrès  de  la  Société  Française 
d'Archéologie  à  Chartres),  IV-32  p.,  in-8°.  Impr.  Garnier,  1900. 

—  Guide  archéologique  de  Chartres  et  ses  environs,  Châteaudun 
et  Etampes.  42  p.,  in-8°  (Extrait  du  Rullelin  Monumental),  1901. 

MÉTAis  (Ahbé).  —  Un  vitrail  du  xvr'  siècle  à  Courville  (Eure-et- 
Loir).  (Extrait  du  Bulletin  Archéologique)  12  p.  in-S".  Impr.  Natio- 
nale, Paris,  1900. 


—  426  — 

MoLLiEN  (Mer),  évoque  de  Chartres.  —  Lettre  pastorale  nui 
l'Espc'rnncc  et  Mandement  pour  le  Carême  IS99.  23  p.  in-8°.  Impr. 
Durand,  Chartres,  1899. 

—  Lettre  pour  demander  des  prières  à  l'occasion  de  la  mort  de 
M.  Félix  Faure,  président  de  la  République,  2  p.  in-8°. 

—  Lettre  pastorale  de  Ms"-  TÉvèque  de  Chartres  sur  l'amour  de 
Dieu  et  Mandement  pour  le  Carême  1900,  22  p.  in-8°.  Impr. 
Durand,  Chartres,  1900. 

Pedoux  (Abbé).  —  De  l'enthousiasme.  Discours  prononcé  le 
31  juillet  1899  à  la  distribution  des  prix  du  Petit-Séminaire  de 
Saint-Cheron,  12  p.  in-16.  Impr.  Notre-Dame,  Chartres,  1899. 

PopoT  (Chanoine).  —  Ensemble  de  la  religion  catholique  en 
cantiques  populaires  pour  les  principales  fêtes,  etc.  164  p.,  petit 
in-8o.  Librairie  Salésienne,  Paris,  1899. 

Provendier,  médecin-major  au  48''  régiment  d'infanterie  à 
Guino-amp.  —  Quelques  considérations  sur  les  conditions  climato- 
hi/giéniques  de  la  ville  de  Chartres  (Ouvrage  récompensé  d'une 
médaille  de  bronze.  Voir  le  Journal  de  Chartres,  28  déc.  1899). 

Roussille  (Pierre).  —  Monographie  agricole  du  département 
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Quarré-Reybourbon  (L.).  — Congrès  archéologique  de  Chartres 
du  28  juin  au  3  juillet  1900  (Extrait  du  Bulletin  de  la  Société 
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Saint-Pol  (vicomte  de),  agriculteur  à  Pézy.  —  La  Volaille  à  la 
ferme.  (2"=  prix  au  Concours  agronomique  des  agriculteurs  de 
France).  Chez  l'auteur  à  la  ferme  de  Pézy,  1899. 

Tiercelin  (François-Joseph).  —  Synthèses  de  pharmacie  pré- 
sentées et  soutenues  à  l'Ecole  supérieure  de  pharmacie  de  Paris, 
8  p.,  in-8°  carré.  Librairie  Pichon,  Paris. 

TissiER  (Abbé).  —  Les  grands  jours  du  collège,  il! ]^.in-lSjésns, 
Victor  Retaux,  Paris,  1899. 

—  Institution  ISotre-Dame.  Petite  notice  historique  et  règle- 
ment général.  Gravures  d'après  les  photographies  de  M.  l'abbé 
Tafforeau,  48  p.  in-8°.  Impr.  Garnier,  Chartres,  1900. 

—  Le  Prêtre,  homme  de  Dieu,  homme  de  son  temps.  Discours 
prononcé  à  la  fête  de  saint  Charles,  le  5  novembre  1900,  au 
Grand-séminaire  de  Chartres.  (Extrait  de  la  Revue  du  Clergé, 
1"  janvier  1901),  16  p.  in-8«.  Letouzey  et  Ané,  Paris,  1900. 

Vallée  (Louis),  ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  proprié- 
taire à  Fontenay-sur-Conie.  —  La  Conie  en  1900,  son  assainisse- 
ment, 15  p.  in-8o.  Impr.  A  Schiffer,  Paris,  1900. 


—  427  — 

VmoN  (Emile).  —  Causerie  sur  la  situation  actuelle  du  blé,  de 
la  farine  et  du  pain.  Echelle  inoliile,  loi  du  cadenas,  droit  fixe, 
in-S". 

Vkiîy  (Jules)  ^.  —  Cantiques  choisis.  Iuiin-.Ms,rce\  Laffray,  Char- 
tres, 1900.  Se  vendent  chez  l'auteur  au  presbytère  de  Vérijçny. 

TuRQUAN  (Joseph).  —  Les  favorites  de  Louis  XVIII,  avec  por- 
trait de  Mme  du  Cayla.  Librairie  Mongredien 

Watrin  (H.),  Docteur  en  droit,  avoué  honoraire.  —  Code  rural 
(texte  et  commentaire)  et  droit  rural,  650  p.  in-S»,  G.  Saint- 
Pierre,  Chartres,  1899. 

Ouvrages  reçus  en  décembre  1900 

8()8.  —  Académie  des  Inscriptions  et  Belles  -  Lettres ,  Com])ies- 
rendus  des  séances  de  l'année  1900,  Bull,  de  septembre- 
octobre  1900;  Paris,  A.  Picard  [Echange). 

818.  —  Alliance  Française  (L').  —  Bulletin  n»  82,  iij  nov.  1900 
{Do7i  Roger  Durand). 

786.  —  Angers  (Bull,  de  la  Soc.  d'Études  scientifiques  d').  — 
29'^  année,  1899,  in-S",  xlvii-263  p.  ;  Angers,  Germain 
et  G.  Grassin,  1900  (Échange). 

726.  —  Archéologique  (Bull.).  —  Comité  des  travaux  historiques 
et  scientifiques,  1900,  2«  livr.  {Don  Ministre  de  11.  P.) 

1303.  —  Archives  départementales  (Inventaire  sommaire  des)  anté- 

rieures à  1790  —  Orne  —  ; 

Série  H,  rédigée  par  Louis  Duval;  Archives  Ecclésias- 
tiques, tome  I,  n°^  1-1920  (Abbayes  d'hommes),  ln-4°, 
xxvi-378  p.;  1891;  —  tome  II,  n°^  1921-3351  (Prieurés 
d'hommes),  in-4",  xcii-26o  p.;  1894;  —  tome  III, 
n"^  3352-4738  (Abbayes  de  femmes),  in-4°,  Lxvin-329p.; 
1899.  —  E.  Renaut  de  Broise. 

Séries  C  et  D,  rédigées  par  Gravelle  Désulis;  Archives 
Civiles,  t.  II,  426  p.;  1877;  Paris,  imprimerie  de  Paul 
Dupont  [Échange]. 

1304.  —  ArcJiives  Dc'/'a/'^cwc/?^/ /es  (Inventaire-Sommaire  des)  «///(;'- 

rieures  à  1190  —  Sarthe  —  ; 
T.  I,  Archives  civiles,  séries  A  à  E  et  supplément,  rédigé 
par   MM.    Bellee   et    Moulard:    in-4°.    1870.    Lr    Mans, 
Monnoyer. 

'  .M.  Tabljé  Thouvay. 


—  428  — 

T.  II,  Archives  ecclésiastique?,  série  G,  rédigé  par  Armand 

Bellec;  in-4°,  379  p.;  1870. 
T.  III,  Archives  ecclésiastiques,  série  H  (i''"  partie)  n°* 
i-1000,  rédigé  par  Bellce  et  V.  Duchemin;  in-4°,  420  p.; 
1881. 
T.  IV  (!'•''  partie),  Archives  ecclésiastiques,  suite  et  fln 
de  la  série  H,  n°'  1001  à  1973,  rédigé  par  Y.  Duchemin; 
in-4°,  244  p.;  1883. 
T.   V.    Archives  judiciaires,   supplément   à   la   série  B, 
rédigé  par  V.  Duchemin  et  Du  Noyer  de  Segonzac;  in-i°, 
372  p.;  1890. 
Postérieures  à  nS9,  1  vol.,  série  L,  Documents  de  la 
liériode   Révolutionnaire    (1789    an   VIII),   rédigé   par 
J.  Du  Noyer  de  Segonzac  et  J.  Chavanon  ;  in-4°,  292  p.  ; 
1898  [Échange). 
1302.  —  Archives   des   Hospices   de   Nogent-le-Rotrou  (Inventaire- 
Sommaire  des)    depuis   leur   fondation   jusqu'à    1790, 
rédigé  par  M.   Stanislas   Proust  ;  m- i°,  226   p.;    1869, 
Nogent-le-Rotrou,  imp.  Clouverneur  [Ècliange). 

877.  —  Art  chrétien  (Revue  de  F),  "ô^-  série,  1900,  t.  XI,  6«  livr.  ; 
1901,  t.  XII,  l'-"  livr.;  Paris,  dir.  A.  Hellig  [Abon- 
nement). 

894.  —  Beauce  (Le  Beauceron  de  Paris,  revue  mens.,  exclusive- 
ment littéraire  des  amis  de  la)  ;  3^  année,  n"  26,  décembre 
1900  {Échange). 

%9.  —  Biologiriue  (L'Année),  prospectus  in-8°,  o6  p.  Comptes 
rendus  annuels  des  travaux  de  hiologie  générale  pul)liés 
sous  la  direction  de  Yves  Delage.  Paris,  Sclileider 
frères,  1898  (Don  Schleider). 

890.  —  Bollandiana  (Analecta),  T.  XIX,  l'asc.  IV,  Bruxelles,  1900 
[Échange). 

969.—  r(7^a/of/»<' délivres  anciens,  lil)rairie  Henri  Leclerc,  Paris; 
VI,  1900;  in-12  (Don  H.  Leclerc). 

969.  —  Catalogue  de  livres  anciens  et  modernes,  librairie  Paul 
Cormiau.  Paris,  in-8°  (Don  P.  CormiauJ. 

969.  —  Catalogue  de  livres  anciens  et  modernes,  lilu-airie  Lebodo 
frères.  Tours;  n"  31,  décem])re  1900,  in-8°  (Don  Lebodo). 

969.  —  Catalogue  de  livres  d'occasion  anciens  et  modernes,  lil)rai- 
rie  Joseph  Gibert.  Paris,  n"  llo,  2S  décembre  1900, 
in-8"  (Don  J.  Gibert). 

969.  —  Catalogue  de  livres.  Le  J)Ouquiniste  normand,  décembre 
190(1,  iu-8,  60  p.;  Jouan  (L.),  Caen  (Don  L.  Jouan). 

969.  —  Catalogue  de  livres.  Arcliives  du  bibliophile.  Paris,  Clau- 
cUn  (A.)  (Don  A.  Claudin). 


—  429  — 

6G1.  —  Chartres    (Arcli.  liisl.    du   diuc.    de),    reviiu    uuinsucllti, 
6°  année,  n»  71,  novcnibrc  1900;  n'"  72,  décembre  1900 
CAbo7înementJ. 
96&.  —  Cliartrcs  (Journal  de).    N°=    142-l!;:{,  1900;  —  1-5,  1901 

[Eclian(i('\ 
1289.—  Cliaiires-souveiiir,  carnet  ulfert  i)ar  le  Café  de  TOuest  et 
de  l'Etat,  Gouin-Lepicard;  1900,  imprimerie  L'Angluis, 
à  Chartres  (Do)i  Fr.  Hangars). 
1294.  —  rjowte  (Charles).  —Notes  et   documents  sur  Marceau, 
extrait  de  La  Révolution  française,  in-8",  12  p.  Paris, 
Cliaravay  frères,  1886  (Don  Cliamberland). 
1290.  —  Confrérie  de  Saint-Gorgon  à   Fontaine-la-Guyon    (Bulle 
et  statuts  de  la).  Cliarires,  Garnier,  1837,  iu-12  (Don 
M.  Langlois). 
87F).  —  Congrès  archéologique  de  Chartres,  iOOO;  compte  rendu  par 
L.  Quarré-Reyhourdon.  Lille,  1900,  in-8°,  46  p.,  1  gra- 
vure (Don  L.  Quarré-Reybourbon) . 
943.  —  Diesbach  (publication  de  M.  le  comte  A.  de).  —  Récit  de 
mes  souvenirs  et  campagnes  dans  l'armée  française, 
par  William  Tiiéohald-Wolfe  Tone;  1899.  Paris,  Paul. 
—  Extrait  du  Carnet  historique  (  Echange). 
1^8.—  Eure  (Recueil  des  travaux  de   la   Société  libre    d'agr., 
sciences,  arts  et  belles-lettres  de  1');  t.  VII,  5'=  série; 
année  1899;  Evreux,  Charles  Hérissey  (Echange). 
949.  —  Eure-et-Loir  (Le  Progrès  d'),  no"  1838-18oo  (Echange). 
96F).  —  Eure-et-Loir  (La  Croix  d').  Journal,  n""  262-266  (Echange). 
943.  —  Garsou  (Jules;.  —  L'évolution   napoléonienne  de  Victor 
Hugo  sous  la    Restauration;  in-S",  24  p.;  1900.  Paris, 
Paul,  Extrait  du  Carnet  historique  (Echange). 
1956.  —  Gatinais  (Annales  de  la  Soc.  Hist.  et  Arch.  du)  ;  XV,  1897  ; 
in-8°,  de  277-356.  Fontainebleau,  Maurice  Bourges,  3*01 
i"  trimestres  de  1900;  176-364  (Echange). 
875.—  Germain  de  Maidy  (Léon).  —  Le  comte  de  Marsg  (Extrait 
du  Journal  de  la  Soc.  Archéol.  lorraine);  in-8°,  4  [). 
(bon  Germain  de  Maidy  (Léon). 
879.  —  Historiques  {Revue  des  Questions)  trimestrielle,  35'"  année, 

1370  iiy_;  janvier  190L  Paris  (Abonnement). 
943.—  Historique  et  Littéraire  (Le  Carnet),  revue;  3«  ann.,  n"  12, 

15  décembre  1900  (Echange). 
725.  —  Historique  et  philologique  (Bull.),  Comité  des  trav.  hist., 

année  1899,  n»^  3  et  4.  (Bon  Ministre  de  II.  P.). 
9&1 '.  — Horticulture  et  Viticulture  d'E.-et-L.,  in-8^  t.  XXI,  n"  22. 

uctoi)re  1900;  n"  23,  novembre  1900  ^Echange). 
1291.—  Le  Mans.  —  Catalogue  de  la  Bibliothèque  municipale,  par 


—  430  — 

M.  Fénélon  Gruérin,10  iii-S".  Le  Mans,   impr.  Albert 
Drouin, 
I.  Théologie,  1879,  i  vol. 
II.  Sciences  et  arts,  1879,  1  vol. 

III.  Belles-Lettres,  1880,  1  vol. 

IV.  Jurisprudence,  1881,  1  vol. 

Y.  Histoire,  l-"*  partie,  1883,  1  vol. 
VI.        —        2«  partie,  1884,  1  vol. 

VII.  Maine  (Ouvrages  relatifs  à  la  province  du).  Théolo- 
gie, Jurisprudence,  Sciences  et  Arts,  1891,1  vol. 
VIII.  Maine  (Ouvrages  relatifs  à  la  province  du),  Belles- 
Lettres,  Histoire,  1892,  1  vol. 
IX.  1"  supplément  (Théologie,  Sciences  et  Arls,  Belles- 
Lettres  ,  Jurisprudence,  Histoire;    province    du 
Maine).  —  Incunables,  Géologie,  Ouvrages  impri- 
més au  Mans  età  La  Flèche,  à  partirdu  xvi"  siècle, 
1892,  1  vol. 
X.  2'=  supplément  (id.),  suivi  du  Catalogue  de  la  Biblio- 
thèque du  D'Etoc-Demazy,  \S9o,i  vol.  (Echange). 
943.  —  Marmottan  (Paul).  —  (Documents  sur  le  Royaume  d'Etrurie 
(1801-1807);  in-8o,  78  p.,  1900.  Paris,  Paul.  Extrait  du 
Carnet  historique  (Echange). 
875.  —  Marîiy  (Obsèques  du  comte  de),  2  juin  1900;  in  8°,  16  p. 

Compiègne,  impr.  E.  Levéziel  (Echange). 
108.  —  Mc'tai^  (Abbé  Ch.).  —  Cartulaire  de  la  Trinité  de  Vendôme, 
tome  [V  (Bullaire,  Chartes  supplémentaires,  Statuts  et 
Règlements,  Coutumes  et  Cérémonies,  Nécrologie  et 
Calendrier,  Chronique).  Chartres  (Vannes),  1900,  in-8'', 
vni-505  p.  (Acquisition). 
061.  —  Metais  (Abbé  Ch.).  —  Défaite  de  Condé  et  des  protestants 
devant  Chartres  en  lîîGS  (Réponse  à  M.  Lher,  pasteur 
protestant).  Chartres,  in-8°,  50  p.  (Don  Ch.  Metais). 
661.  —  Metais  (Abbé).  —  Un  vitrail  du  xvi'^   siècle  à  Courville 
(E.-et-L.),  in-8°,  12  p.  Paris,  impr.  Nationale  (Don  Ch. 
Metais). 
915.  —  Midi  de  la  France  (Bull,  de  la  Soc.  Arch.  du),  série  in-8°, 

n°s  25  et  26.  Toulouse,  1900  (Echange). 
i29-2.  —  Nantes  (Bull,   de  la  Soc.   Arch.   de),   1900,  tome  XLI'=; 

!<='■  fasc.  ;  in  8°,  xxxi-IOl  p.  Nantes  (Echange). 
978.—  Normande  (La  Revue);  mensuelle,  n°  8,  décembre  1900. 

Alençon,  Herpin  (Echange). 
94.3. —  Pelissier  (L.-G.).  —  La  jeunesse  du  marquis  d'Antonelle; 
in-8°,  27  p.;  1900.  Paris,  Emile  Paul.  Extrait  du  Carnet 
historique  (Echange). 


—  431  — 

i]ù^.—  Perclw  (Documents  sur   la  pruvince  du),  trimosl.;   dir. 

O.  de  Rumanet  et  H.  Tournoiler;  41'"-  fascicule;  juillet 

1900.  Mortagne,  V^*^  Georges  Meaux  (Abonnement). 
i28S.  —  Bomsille  (M. -P.)-   —  Perche    et   Beauce.    Monographie 

agricole  du  département  d'E.-et-L.;  in-S»,  2'i  j).  Chartres, 

Durand,  1900  (Do«  P.  Roussille). 
788.  —  Sens  (Riill.  do  la  Soc.   Arch.   de);   l.  XIX,  iii-8",  300  p.; 

1900.  Sens,  Paul  Duchemin  (Échange). 
944.  —  Sociales  (Section  des  sciences  écon.  et),  Comité  des  trav. 

liist.  et  scientifiques,  année    1899.    (Don   Ministre   de 

ri.  p.). 

796.  —  Valence,  Gap,  Grenoble  et  Viviers  (Bull,  d'histoire  ecclé- 
siastique et  d'archéologie  religieuse  des  diocèses  de), 
20«  année,  1900;  l"'',  2%  3%  4«  trimestres  [Échange). 

75o.  —  Versailles  (Revue  de  l'histoire  de  Versailles  et  de  Seine- 
et-Oise),  !■•'=  année,  1899,  n°s  3  et  4;  2«  année,  n"'*  1  à  4 
[Échange]. 

795.  —  Vitrii-le-François  (Soc.  des  Sciences  et  arts  de),  1896  à 
1899;  in-8%  648  p.  Vitry-le-François,  1899  (Échange). 

N.  B.  —  Désormais,  l'inventaire  des  périodiques.  Bulletins, 
Mémoires,  Revues,  Journaux,  Annuaires,  Ouvrages  en  cours  de 
publication,  vei^us  par  la  Société,  ne  sera  communiqué  qu'une  lois 
l'an,  à  la  séance  de  janvier;  il  sera  annexé  au  procès-verbal. 


TABLE  DES  SÉANCES 


Séance  du  6  janvier  1898 1 

Compte  rendu  de  l'Excursion  de  l'Ecole  d'Anthropoloijie  aux 

environs  de  DrcAix,  pav 'SI.  Foiiiu 2 

Poésie,  par  M.  Bourdel 14 

Séance  du  3  février  1898 il 

Rapport  sur  le  «  Cinquantenaire  de  la  Société  Archéologique 

rf<' /'Or/(''(7«û7',s  »,  par  M.  Aniblard 18 

Yves  de  Chartres  et  la  question  des  Investitures,  par  M.  Cham- 

berland 23 

Séance  du  3  mars  1898 27 

Communication  sur  le  «■  Voyage  en  Perche  et  Beaucc  par  un 

Alsacien  au  XVII'' siècle»,  pâT  M.  Lehr 29 

lues  de  Chartres  et  les  Investitures,  par  M,  Chamberland  .  32 
Communication  sur  un  vitrail  de  la  Cathédrale,  par  M.  De- 

nisart 34 

Séance  du  :j  mai  1898 36 

Vers  la  Victoire,  poésie  par  M.  Audigier  (Compte  rendu  par 

M.  Amblard 37 

Note  sur  «  l'Ecole  Chartraine  de  sculpture,  livre  du  /)■•  Weese  », 

par  M.  Tabbé  Langlois 43 

Ives  de  Chartres,  fin  de  TEtude  de  M.  Cbamberland    ...  48 

Séance  du  2  juin  1898 51 

Revue  de  Vannée  1897,  par  M.  labbé  Sainsot 53 

Séance  du  7  juillet  1898 76 

Séance  du  4  août  1898 78 

Rapport  sur  «  le  Congrès  de  Bourges  »,par  M.  Amblard  .   .  79 

Séance  du  10  novembre  1898 83 

Notice  nécrologique  de  M.  Merlet,  par  M.  Bellier  de  la  Cba- 

vignerie 85 

Séance  du  f''  décembre  1898 96 

Allocution  de  M.  Roger  Durand 97 

Histoire  de  l'Ancienne  Maîtrise  de  Chartres,  communication 

par  M.  l'abbé  Clerval 100 

Séance  du  12  janvier  1899 103 

Notice  sur  «  Sergent  Marceau  »,  par  M.  Herluison  d'Orléans, 

Rapport  de  M.  Fabbé  Sainsot 107 

T.  X.,  P.-V.  29 


—  434  — 

Etude  sur  «  les  Approvisionnements  de  Chartres  à  Vépoque 

de  la  Révolution  »,  par  M.  Chamberland 109 

Chartres,  par    MM.    Benoit   et   Gaudubois ,    Rapport    par 

M.  Lehr 111 

Séance  du  3  février  1899 117 

Etude  sur  ((Brissot  le  Conventionnel  »,parM.  Chamberland.  121 

Séance  générale  du  2  mars  1899 126 

Etude  sur  a  Une  lettre  inédite  de  Marceau»,  par  M.  Chami- 

berland 127 

Nouveaux  Statuts 130 

Séance  du  13  avril  1899 138 

Séance  du  4  mai  1899 142 

Notice  sur  «  la  Chapelle  de  Saint-Thomas  de  Cantorhéry  à 

Châteauneuf,  »  par  M.  Bernier 144 

Séance  du  8  juin  1899 151 

Communication  sur  «  la  Fête  de  la  Fédération  à  Château- 
neuf,  par  M.  Bernier  »,  Rapport  par  M.  le  docteur  Robin.  153 

Etude  sur  «  La  Maison  de  Brissot  »,  par  M.  Denos 163 

Séance  publique  du  lo  juin  1899 170 

A//or2/f/ow,  par  M.  Roger  Durand 170 

Conférence,  par  M.  André  Beaunier 172 

Séance  générale  du  6  juillet  1899 173 

Revue  de  Vannée  1898,  par  M.  l'abbé  Sainsot 175 

Séance  du  10  août  1899 205 

Notice  sur  «  Guérin  de  Gallardon  ».  par  M.  le  docteur  Gillard.  207 

Notice  sur  «  Gilles  Desjardins  »,  par  le  même 211 

Séance  du  9  novembre  1899 214 

Communication  sur  «  les  Sépultures  préhistoriques  et  les 

Trous  en  baratte»,  "pàT  M.  le  docteur  Robin 218 

Séance  du  7  décembre  1899 223 

Un  Cimetière  temporaire  à  Armenonville,  par  M.  Denos  .   .  227 

Assemblée  générale  ordinaire  du  18  janvier  1900 237 

Rapport  annuel,  par  M.  Roger  Durand 238 

Fouilles  au  camp  Harrouard,  compte  rendu  par  M.  Fouju.  244 

Séance  du  8  février  1900 251 

Séance  du  15  mars  1900 261 

Etude  sur  «  le  Portail  de  la  Vierge  de  Notre-Dame  de  Char- 
tres »,]}ar  M.  ^hiYeux 268 

Rapport  sur  f<^  les  Fouilles  de  l'Abbaye  de  fEau,  par  M.  l'abbé 

Guillon " 266 

Séance  du  5  avril  1900 276 

Séance  du  10  mai  1900 283 

Nouveaux  statuts  approuvés 289 

Fouilles  de  Marchéville,  Rapport  par  M.  Rousseau-Renvoizé.  298 


—  435  — 

Découverte  d'un   mrcophaqe  en   pierre  à  Létlmin,  par  le 

même 299 

Fouilles  à  l'Abbaye  de  l'Eau,  Rapport  par  M.  ral)b6  Guillon.  300 

Séance  du  7  juin  1900 308 

Communication  sur  la  Découverte  d'une  galerie  couverte  à 

Brétigny,  par  M.  de  Trémault 309 

Notice  sur  «  la  Composition  des  Troupes  employées  à  Vaque- 
duc  de  Maintenon  »,  par  M.  Lehr 311 

«  V Archéologie  Chartraine  en  i900  »,  poésie,  par  M.  Bour- 

del 324 

Le  Château  de  Maintenoji,  poésie,  par  le  même 326 

Séance  du  12  juillet  1900 332 

L'Horloge  de  la  Cathédrale,  par  M.  Renouf 335 

Note  chronologique  sur  le  «  Château  de  Crécy-Couvé  »,  par 

M.  Mayeux 340 

Etat  des  services  de«  Louis-Augustin  Marceau  »,  communi- 
qué par  j\I.  Comte 342 

Séance  du  2  août  1900 348 

Séance  du  H  octobre  1900 350 

Communication  sur   «    la  Découverte  d'un   polissoir   aux 

Bordes,  commune  de  Boisvillette  »,  ])(iY  M.  Rouda^rd  ...  3S1 

Séance  du  15  novembre  1900 3«9 

Note  sur  «  Palloy,  démolisseur  de  la  Bastille  »,  par  M.  Cham- 

berland 370 

Séance  du  13  décembre  1900 388 

Notice  siir  «  Henri  III  et  la  Cour  à  Chartres  en  1388  »,  par 

M.  l'abbé  Marquis 390 

Bévue  des  années  1899  et  1900,  par  M.  l'abbé  Sainsot  .   .   .  401 


TABLE    ANALYTIQUE 

DES    MATIÈRES 


Procès-Verbaux ,  tome  X) 


Amblard  (M.),  chargé  d'une  mis- 
sion, p.  2;-  lit  un  rapport, 
p.  17;  —  fait  une  communica- 
tion, p.  37,52,  79,21G;  —  nommé 
secrétaire,  p.  84;  —  fait  une 
observation,  p.  97;  —  résigne 
ses  fonctions  de  secrétaire , 
p.  138;  —  membre  d'une  com- 
mission, p.  217;  — fait  une  pro- 
position, p.  217. 

Ancic7ineMaîlrisecleCliarlrcs,\).\Q0. 

Antoine  (M.),  son  admission,  p.  311. 

Appay  (M),  fait  une  communica- 
tion, p.  162. 

Approvisionneinent     de     Chartres 


pendant  la  Révolution,  p.  109. 

Aqueduc  de  Maintenon,  p.  227,  288, 
309,  311.  330. 

Archéologie  chartraine  (L'),  poème, 
p.  324." 

Arjuzon  (M.  le  Vicomte   d'),  son 

-    admission,  p.  246. 

Armeno}iville-les-Gâtineaux,Tp.22b, 
288. 

Arthus  (M.),  fait  un  don,  p.  224. 

.\uDiGiER  (M.),  son  admission,  p.  37. 

AuGis  (Abbé),  son  admission,  p. 22 1  ; 
—  ses  remerciements,  p.  224;  — 
lauréat  de  la  Société  de  l'Orléa- 
nais, p.  333. 


B 


Bachelet(M.)  son  admission,  p.  303. 

Dailleau-sous-Gallardon,  p.  288. 

Balandra  (M.),  fait  une  commu- 
nication, p.  139. 

Barois  (M.),  vice-président  hono- 
raire, p.  96. 

Baulant  (M.),  son  admission,  p.  27 1 . 

Béalé  (M.),  fait  une  communica- 
tion, p.  349. 

Beaiice  {Pays  de),  p.  373. 

Beaunier  (M.  André) ,  fait  une 
conférence,  p.  172  ;  —  membre 
correspondant,  ]).  213. 

Belaue  (Abbé),  son  admission, 
p.  374. 

Bellanger  (Abbé),  son  admission, 
p.  137;  —  lauréat  de  la  Société 
de  l'Orléanais,  p.  333;  —fait  un 
don,  p.  333. 


Bellier  de  la  Ghavignerie  (M.), 
fait  une  réponse,  p.  16;  — 
soulève  une  question,  p.  76  ;  — 
Vice-Président,  p.  84;  —  lit  une 
notice,  p.  85  ;  —  membre  d'une 
Commission,  p.  144;  —  fait  une 
communication,  p.  217. 

Bel.noue  (Abbé),  son  admission, 
p.  236. 

Bérou-la-Mtdotière,  p.  280. 

Bernier  (M.),  fait  une  lecture, 
p.  143,  153. 

Besn'ard  (M.  Gustave),  membre 
d'une  Commission,  p.  217. 

Besnard  (M.,  de  Saint-Denis),  fait 
une  proposition,  p.  78. 

Bàville-le-Comle,  p.  218. 

Bibliographie  d  Eure-et-Loir,  p.  206. 

DiET  (M.),  son  admission,  p.  281. 


—  437  — 


Billard,  ancien  notaire  à  Illiers; 

—  sa  mort,  p.  238. 
Bleury,  p.  31. 

BlondeliM.),  son  ailmission,p.27!. 

Dlot ,  Cliarlraia  de  l'époque  de 
Brissot,  p.  77. 

Bois-Bu//in  ijuur  de),  p.  349. 

Boisvillette,  p.  351, 

BoNNARD  (M.  Louis),  son  admis- 
sion, p.  36. 

Bonnet  (M.  Raoul),  son  admission, 
p.  50;  —  fait  une  communica- 
tion, p.  52,  288. 

BoNVALLET  (M.  Henri),  son  admis- 
sion, p.  282. 

Bourgier-Lefebvre  (M.),  sa  mort, 
p.  265. 

BouRDEL  (M.),  lit  une  poésie,  p.  14; 

—  envoie  deux  poésies,  p.  309. 
Bourgeois  -  Gaugheron   (M.) ,  son 

admission,  p.  116;  —  fait  une 
communication,  p.  255;  —  fait 
un  don,  p.  263  ;  —  sa  mort,  p.  308. 


Bourgine  (Abbé),  son  admission, 
p.  311. 

BouTHEMARD  (M.),  conservatcur  du 
Musée,  p.  84  ;  —  rési^me  ses  fonc- 
tions, p.  244. 

Brault  (M.),  sa  mort,  p.  117. 

Brelet  (M.),  Préfet  d'Eure-et-Loir, 
membre  d'honneur,  p.  339. 

Brl^ult  (M.),  son  admission,  p.  282. 

Brichanteau-Nangis  {Madeleine  de), 
p.  244. 

Brissot  le  Conventionnel,  p.  82, 121, 
163. 

Brissot  de  Thivars,  p.  82. 

Buisson  (M.),  archiviste  honoraire, 
p.  96;  —  lauréat  du  Congrès, 
p.  333. 

Buisson  (Abbé),  sa  mort,  p.  238. 

Buisson  (M.  Gabriel),  son  admis- 
sion, p.  116.  -        ■ 

BuLTEAU,  peintre-verrier  à  Noyon, 
fait  une  demande,  p.  369. 


Caisse  du  Secours  Immédiat,  de- 
mande une  subvention,  p.  206. 

Camp  Harrouard  (le),  p.  13,  244. 

Carte  des  découvertes,  p.  279. 

Cathédrale  de  Chartres,  p.  34,  40, 
41,  214,  215,  258,  259,  266,  268, 
286,  387,  310,  335,  349,  354,  355, 
370,  388,  389. 

Chalo-Saint-Mard,  p.  337. 

Chalo-Saint-Mard  (famille  de). 
p.  309. 

Chamberland  (M.),  fait  un  don, 
p.  17;  —  fait  une  communica- 
tion, p.  23,  32,  48,  53,  118,  280, 
338,  370;  —  pose  une  question, 
p.  77;  —  Archiviste-Bibliothé- 
caire, p.  84;  —  fait  une  lecture, 
p.  102,  109,  126,  161,  162,  202,  258; 
—  fait  une  observation,  p.  121  ; 
Secrétaire,  p.  138;  — membre  de 
Commission,  p.  287;  —  Officier 


d'Académie,  p.  348;  —  son  dé- 
part de  Chartres,  p.  351. 

Champagne  (M.),  fait  une  lecture, 
p.  17, 175;  — vice-secrétaire,  p.  84; 
—  membre  de  la  Commission 
de  publication,  p.  98  ;  —  secré- 
taire, p.  356. 

Cliamprond-en~Gâtine,  p.  29. 

Chapelle  de  Noire-Dame  de  la  Ronce, 
p.  6. 

Chapron(M.),  son  admission,  p.  271. 

Chartres,  p.  30,  31,  32,  34,  81,  163, 
174,  202,  214,  252,  258,  -266,  286, 
309,  316,  335,  337,  349,  354,  355, 
370,  388,  389,  390. 

Château  de  Maintenon  (Le),  poésie, 
p.  .326. 

Chdteauneuf-en-Thymerais,  p.  143, 
155. 

Ghevallier-Letartre  (M.),  fait  une 
objection,  p.  261. 


—  438  — 


Ghevrier  (M.),  sa  mort,  p.  238. 

Choinet  (M.),  son  admission, p.  271 . 

Choppard  (M.),  sa  mort,  p.  265. 

Clerval  (Abbé),  vice-président, 
p.  84;  —  présente  des  excuses, 
p.  96  ;  —  fait  une  proposition , 
p.  100;  —  chargé  d'un  travail, 
p.  259;  —  lauréat  du  Congrès, 
p.  333. 

Coghe-Spitzer  (M.),  son  admission, 
p.  374. 

Commission  de  publication  (La) 
émet  un  avis,  p.  152,  206. 

Commission  de  Travaux  de  Res- 
tauration de  la  Cathédrale, 
p.  143. 

Comte  (M.  Charles),  fait  un  don, 
p.  338. 

Congrès  Archéologique  de  France, 
p.  142. 


Congrès  Archéologique  de  Char- 
tres, p.  266,  288,  308,  311,  332, 
333. 

GoRBY  (M.),  son  admission,  p.  339. 

Coteaux  Bernot  {Camp  de  la),  p.  14. 

Courage  (M  .  ) ,  son  admission , 
p.  203. 

CouRONNET  (M.),  son  admission, 
p.  36. 

CouRTiAL  (M.),  son  admission, 
p.  271. 

Courville,  p.  29,  30,  373. 

Coutanceau  (M.),  son  admission, 
p.  303. 

Crancée  (Abbé),  fait  des  dons, 
p.  285. 

Crécy-Couvé,  p.  334,  340,  348. 

CuRET  (Abbé),  son  admission, 
p.  246. 


Dauzat  (M.),  chargé  d'une  mis- 
sion, p.  202;  —  fait  un  rapport, 
p.  240;  —  membre  d'une  Com- 
mission, p.  287. 

Delacroix  (M.),  fait  un  don,  p.  279. 

Delaunay  (M.),  son  admission, 
p.  311. 

Denis  (M.),  son  admission,  p.  282. 

Denisart  (M.),  fait  une  communi- 
cation, p.  34,  244,  335  ;  —  vice- 
secrétaire,  p.  84;  —  membre  de 
la  Commission  de  publication, 
p.  98;  —  membre  de  Commis- 
sions, p.  144,  287;  —  lit  un  rap- 
port, p.  280;  a  fait  un  travail, 
p.  355. 

Denos  (M.),  fait  une  lecture,  p.  162; 
fait  une  communication,  p.  225, 
288. 

Dépêche  d' Eure-et-Loir  (Journal  la), 
fait  une  communication,  p.  215. 

Des.\ndre  (M.),  fait  un  don,  p.  279. 

Deslandres  (M.),  son  admission, 
p.  221. 


Doré  (M.),  de  Saint-Vincent,  son 
admission,  p.  311. 

Doré-Bonvallet  (M.),  son  admis- 
sion, p.  149. 

Dongradi  (Docteur) ,  son  admis- 
sion, p.  16. 

Dreux,  p.  354. 

Dughenne  (M.),  son  admission, 
p.  390. 

Dudefoy  (M.),  son  admission, 
p.  236. 

DuHOUx  (M.),  son  admission, 
p.  271. 

Dulong  de  Rosnay  (Vicomte),  son 
admission,  p.  356. 

Duplessis  (M.),  sa  mort,  p.  138. 

Durand  (M.  Georges),  son  admis- 
sion, p.  116;  —  fait  un  don, 
p.  309. 

Durand  (M.  Roger),  fait  une  lec- 
ture, p.  16,  81,  115,121,  172,  174, 
215,  244,  252,  258,  288,  310,  332, 
334, 337  ;  —  soulève  une  question, 
p.  16, 76;— membre  d'une Gom- 


439 


mission,  p.  28;  —  chargé  d'une 
étude,  p.  28;  —président,  p.  84, 
—  prononce  une  allocution,  p.  97, 
170,  238;  —  fait  une  communi- 
cation, p.  139,  143,  152,  162,  216, 


224,  252,  261,  262,  265,  266,  277, 
278,285,  311,  348,  351,  373;  —  fait 
des  propositions,  p.  139,  332;  — 
chargé  d'une  mission,  p.  202. 


Escoffîer  (M.),  fait  une  observa- 
tion, p.  203. 
Excursions,  p.  3,  349,  355. 


Exercices  financiers,  p.  1 19,  240. 
Ezi/,  p.  13. 


Faligan  (Abbé),  son  admission, 
p.  221. 

Fauveau  (M.),  sa  mort,  p.  251. 

Fauveau  (M""^),  son  admission, 
p.  374. 

Ferié-Villeneuil  (la.),  p.  333. 

Fessard  (M.),  fait  une  communi- 
cation, p.  152. 

Fidèle  chanson  (la),  poème,  p.  40. 

FoiRET  (M.),  son  admission,  p.  271. 

Fonienay-sur-Conie,  p.  333. 


Fouilles,  p.  244,  257,  206,  287,  298, 
299,  309,  389. 

Fouju  (M.),  fait  une  communica- 
tion, p.  3,  142,  215,  243;  —  lau- 
réat du  Congrès,  p.  333;  —  fait 
une  demande,  p.  369. 

François  (Abbé),  son  admission, 
p.  27. 

Fritel  (M.),  son  admission,  p.  339: 
—  a  fait  un  travail,  p.  355. 


Gallardon,  p.  215. 

Galopin  (M.),  son  admission,  p.  356. 

Gaulier  (Abbé),  son  admission, 
p.  221  ;  —  remerciements,  p.  224. 

Gauthier  (Abbé),  envoie  un  tra- 
vail, p.  1.02. 

Gautier  (Abbé),  fait  une  demande, 
p.  206. 

Gautron  (Abbé),  son  admission, 
p.  374. 

Gérondeau  (M.),  membre  d'une 
Commission,  p.  28  ;  —  trésorier, 
p.  96;  —  membre  de  la  Com- 
mission de  publication,  p.  98;  — 
sa  mort,  p.  350. 

Gervais-Vivien,  abbé  de  Josaphat, 
p.  82. 


GiERZYNSKi  (Docteur),  son  admis- 
sion, p.  339. 

Gillard  (Docteur),  pose  des  ques- 
tions, p.  136;  —  fait  des  lectures, 
p.  206;  —  fait  une  proposition, 
p.  287. 

Gilles  Desjardins,  p.  211. 

Godard  (M.  Paul),  son  admission, 
p.  349. 

GoT  (M.),  son  admission,  p.  236. 

Goupillon  (M.),  son  admission, 
p.  149. 

Grandckamp  (Abbaye  de),  p.  102, 

Grossier  (M.),  son  admission, 
p.  203. 

Gué-de-Longroy,  p.  31. 

GuÉRiN  (M.),  son  admission,  p.  221. 


440 


Gtiérin  de  Gallardon,  p.  206  et  270. 
GuÉRiNEAu  (M.),    son    admission, 

p.  149. 
GuiLLAUMiN  (Abbé),  fait  un   rlon, 

p.  143. 
GuiLLEN  (M.),  son  admission,  p.  141. 
GuiLLON  (Abbé),  fait  un  rapport, 


p.  266,  287;  —  lauréat  du  Con- 
grès, p.  333. 

GuiLLON  (M.),  instituteur  à  Cou- 
dreceau,  lauréat  du  Congrès, 
p.  333. 

GuiTTET  (M.),  son  admission,  p.  236. 


H 


Hardouin  (M.),  son  admission, 
p.  116. 

Haye  (Abbé),  fait  une  observation, 
p.  203. 

Hermier  (M.),  son  admission,  p.  27. 

Héquet  (M.),  sa  mort,  p.  214. 

Hervé  (M.),  directeur  de  la  So- 
ciété générale,  son  admission, 
p.  149. 


Hervé  (M.),  Conseiller  municipal, 
son  admission,  p.  282. 

HouDARD  (M.),  fait  une  commu- 
nication, p.  351. 

Hubert  (M.),  fait  un  don,  p.  264. 

Huet  (M.),  son  admission,  p.  149. 

HuET  (Abbé),  son  admission,  p. 
236. 


/mmeuft/e  (Acquisition),  p.  263,  277, 

287,  310,  332. 
Imprimeurs  Ghartrains,  p.  309. 


Installation  d'un  Musée  lapidaire, 

p.  28. 
Invent,  des  Publications,  p.  351,  357. 


Jarry  (M.  Eugène),  son  admis- 
sion, p.  104. 

Jarry  (M.  Louis),  écrit  une  lettre, 
p.  152. 

Jean  de  Dieu,  sculpteur,  p.  215. 


Jean  du  Bec,  p.  16. 

Jetons  Ghartrains,  p.  99. 

Jouy,  p.  288. 

Judel,  maire  de  Chartres,  p.  102. 


Labiche(M.),  son  admission,  p.  282. 

Laigneau  (M.  Joseph),  fait  une 
proposition,  p.  207. 

Lajoie  (M.),  son  admission,  p.  311. 

Lanctin  (M.),  sa  mort,  p.  238. 

Langlois  (Abbé),  fait  un  don.  p.  2, 
99,  264;  —  Signale  un  travail, 
p.  28,  45;  —  fait  une  lecture. 


p.  45;  —  membre  delà  Commis- 
sion (le  publication,  p.  98;  — 
fait  une  communication,  p.  276, 
286,  309,  373;  -  fait  une  propo- 
sition, p.  118,  140,  174;  membre 
du  bureau,  p.  138;  —  lauréat  du 
Congrès,  p.  333. 
Lanore (M.  Maurice),  membre  cor- 


441  — 


respondant,  p.  150;  —  écrit  une 
lettre,  p.  152;  —  fait  un  travail, 
p.  214;  —  fait  une  communica- 
tion, p.  355. 

Lavo  (M.),  son  admission,  p.  2G0. 

Le  Bel  (Abbé),  son  admission, 
p.  104. 

Lecesne  (M.),  lauréat  du  Congrès, 
p.  333. 

Le  Court  (Commandeur  Henry), 
fait  un  don.  p.  17;  —  adresse 
une  lettre,  p.  173. 

Lefebvre  (M.),  sa  mort,  p.  350. 

Lefebvre  (M.  Emile),  fait  une 
communication,  p.  388. 

Lekedvbe-Marnay  (M.),  son  ad- 
mission, p.  104. 

Lefèvre-Pontalis  (M.),  fait  une 
demande,  p.  388. 

Léger  (M.  Gaston],  son  admission, 
p.  282. 

Léger  (M.),  ingénieur,  son  admis- 
sion, p.  339. 

Legs  Martin,  p.  118,351,  388. 

Lehr  (Pasteur),  fait  une  commu- 
nication, p.  ^9,  225;  — fait  un 
rapport,  p.  1 1 1  ;  —  membre  d'une 
Commission,  p.  144;  —  fait  une 
lecture,  p.  309. 


Lelong  (M.  Diogène),  son  admis- 
sion, p.  150;  —  fait  une  propo- 
sition, p.  277. 

Lelong  (M.  Marcel),  son  admission, 
p.  349. 

Lelong  (M.  Paul),  son  admission, 
p.  116. 

Leloup  (M.  Anatole),  son  admis- 
sion, p.  271 . 

Leloup-Fiévet  (M.),  son  admis- 
sion, p.  22 L 

Lemenestrel  (M.j,  son  admission, 
p.  311. 

Lepoivre  (M'i"),  son  admission, 
p.  221. 

Leroux  (M.),  son  admission,  p.  221. 

Lethiers  (Abbé),  son  admission, 
p.  104. 

Lclhuin,  p.  299. 

Levassor  (Abbé),  sa  mort.  p. 
117. 

Lorens  {Jacques  du,  1580-1665), 
•poète^  p.  17. 

LoRiN  (M.),  membre  d  une  Com- 
mission, p.  217,  287;  —trésorier 
du  Congrès,  p.  224;  —  lauréat 
du  Congrès,  p.  332  ;  —  vice-se- 
crétaire, p.  356. 


M 


Machelard  (M.),  sa  mort,  p.  308. 

Maintcnon,  p.  288,  309,  311,  326. 

Marceau,  P-  127,  161,  162,  .338. 

Marceau  [Louis-Augiisle,  1778-1839), 
p.  338,  342. 

MarchévMe,  p.  257,  287.  298. 

Marchon-Gougis  (M.),  son  admis- 
sion, p.  203. 

Margy  (M.  de),  fait  une  proposi- 
tion, p.  278. 

Marquis  (Abbé),  fait  une  lecture, 
p.  389,  390. 

Marsy  (Comte  de),  fait  une  de- 
mande, p.  28  ;  —  fait  une  com- 
munication, p.  266;  —  sa  mort, 
p.  309. 


Massot  (Abbé),  son  admission, 
p.  221. 

Maugars  (M.),  fait  une  communi- 
cation, p.  162;  —  fait  une  pro- 
position, p.  162  ;  — fait  une  lec- 
ture, p.  287;  —trésorier,  p.  356; 
—  remerciements,  p.  3S6. 

Mauger  (M.),  fait  une  communi- 
cation, p.  334. 

Maunoury  (M.    Polj,  sa  mort,  p. 


00 


ii. 


Mayeux  (M.),  fait  une  communi- 
cation, p.  259,  278,  279,  310,354; 
—  son  admission,  p.  260;  —  fait 
une  lecture,  p.  266,  286,  334,  389, 
lit  un  travail,  p.  349,  354. 


442 


MÉLY  (M.  de),  fait  une  communi- 
cation, p.  266,  369. 

Mercier  (M.),  son  admission, 
p.  104. 

Merlet  (M.  Lucien),  fait  une  com- 
munication, p.  23,  26,  28;  —  iit 
un  travail,  p.  77;  —  sa  mort, 
p.  78;  —  sa  Biograpliie ,  p.  214. 

Merlet  (M.  René),  fait  un  rapport, 
p.  37;  —  membre  de  la  Com- 
mission de  publication,  p.  98  ; 
—  membre  d'une  Commission,  p. 
217;  — lauréat  du  Congrès,  p.  333. 

Mervilliers,  p.  23,  254,  349,  355. 

MÉTAis  (Abbé),  fait  une  commu- 
nication, p.  26,  334  ;  —  membre 
de  la  Commission  de  publica- 
tion, p.  98;  —  fait  une  observa- 
tion, p.  140,  143;  —  membre  de 
Commissions,  p.  217,  287;—  fait 
une  proposition,  p.  239,  389;  — 
pose  une  question,  p.  288;  — 
lauréat  du  Congrès,  p.  333;  — 
a  fait  un  travail,  p.  373. 


Mcvoisins,  p.  288. 

MiANviLLE  (M.  Maurice  de),  son 
admission,  p.  271. 

Ministère  du  Commerce  (Circulaire), 
p.  118. 

Ministère  de  l'Instruction  publique 
(Circulaires),  p.  83,  99,  106,  152, 
205,  252,  352;— Communication, 
p.  280;  —  Approbation  des  sta- 
tuts, p.  285. 

MoLLiEN  (Mgr),  évêque  de  Chartres, 
membre  d'honneur,  p.  339. 

MoNTMARiN  (Comte  de),  son  admis- 
sion, p.  350. 

Monuments  mégalithiques^  p.  6,  7, 
8,  13,  352. 

Moulages,  p.  355,  389. 

Mouton  (M.  Armand),  fait  une  ob- 
servation, p.  151;  —  fait  une 
l)roposition,  p.  277;  —  membre 
de  Commission,  p.  287. 

Musée,  p.  252  etsuiv.,  261  etsuiv., 
277. 


N 


Nangis  (Louis  de),  p.  244. 

Nervé   (Abbé),    son    admission, 

p.  271. 
Nicole,  p.  202. 


NoAiLLEs  (Duc  de),  son  admission, 

p.  339. 
Nogent-le-Rotrou,  p.  29. 


0 


Orléans,  p.  18  et  suiv. 
Orval  (d'),  p.  30. 

OUELLARD-GlLBERT    (M.),    SOU     ad- 

mission,  p.  137;  —  t'ait  une  com- 


munication, p.  162. 
Ouest  (Compagnie   de  1'),    demi- 
tarif  pour  les  membres  de  la 
Société,  p.  279. 


Palloy,  p.  370. 

Pasquier  (Abbé),  son  admission, 

p.  104. 
Pedoux  (Abbé),   son    admission, 

p.  246. 


Peintres-  Verriers  de  Dreux,  p.  354. 
Peintures  de  la  Rôvolulion,  p.  81. 
Peintures  sur  voûtes,  p.  354,  389. 
Pelé  (M.  Armand),  son  admission, 
p.  116. 


443  — 


Pe7Xlie  (le),  p.  32. 

Perchellet  (M.  Henry),  son  ad- 
mission, p.  246. 

Petit  (M.),  son  admission,  p.  ;i03. 

Petrot-Gaenier  (M.),  sa  mort, 
p.  205. 

Petrot-Garnier  (M™"),  son  admis- 
sion, p.  220. 

PiÉuouRG  (Colonel),  sa  mort,  p. 
251. 

Pierre  (M.),  son  admission  ,  p.  203. 

Pierres  tombales,  p.  139,  2i4. 


Perriaux  (M.),  fait  une  demande, 
p.  243. 

PiNTAED  (.M.),  son  admission,  p. 282. 

Polybiblion  (  Le  ) ,  fait  une  de- 
mande, p.  99. 

PopoT  (M.  Henri),  son  admission, 
p.  213. 

PouGLiiE  (Abbé),  vice-président 
honoraire,  p.  96;  —  sa  mort, 
p.  251. 

Préhistorique,  p.  244. 

Puils  des  Saints-Forts,  p.  389. 


Q 


Quesltotviairearclicologique  d'Eure- 
et-Loir,  p.  373,  374  et  suiv.,  380. 


QUINTART     (  M.  )  . 

p.  141. 


son   admission, 


R 


RkA.h  (M.  Maurice),  son  admis- 
sion, p.  271. 

RÉDAUD  (M.)j  son  admission,  p.  260. 

Reinert  (Abbé),  sa  mort,  p.  2. 

Renouf(M.),  son  admission,  p.  271; 
—  fait  une  communication  , 
p.  287;  — fait  une  lecture,  p.  335. 

Revision  des  statuts,  p.  129. 

Revue  de  l'aimée,  p.  53,  175,  401. 

Robin  (Docteur),  membre  de  la 
Commission  de  publication,  p.  98; 
fait  une  i)roposition,  p.  105,  278, 
299;  —  lit  un  rapport,  p.  153;  — 
fait  une  communication,  p.  162, 
215;  —  fait  une  observation, 
p.  223;  —  fait  une  lecture,  p.  337. 

Robinet  (M.),  son  admission,  p.  282. 


Rossard  de  Ml  an  ville  (M.),  sa 
mort,  p.  265. 

Rotier  (M.),  son  admission,  p.  221. 

Rousseau  (M.  Albert),  son  admis- 
sion, p.  282. 

Rousseau  (M.  Eugène),  son  admis- 
sion, p.  303. 

Rousseau-Renvoizé  (M.),  membre 
du  bureau,  p.  244;  —  fait  des 
propositions,  p.  257,  202,  279;  — 
membre  d'une  Commission  , 
p.  287;  —  fait  un  travail,  p.  355. 

Rousselot  (M.),  son  admission, 
p.  311. 

Roy  (M.),  son  admission,  p.  271; 
—  fait  une  communication , 
p.  337. 


Sainctes  (Famille  de),  p.  309. 

Sainsot  (Abbé),  fait  une  observa- 
tion, 1,  373;  —  membre  d'une 
Commission,  p.  28;  —  fait  des 
communications,  p.  48,  280,  349  ; 


—  fait  une  proposition,  p.  52, 
151,  206,  Î16,  223.  279,  348;  — 
fait  une  lecture,  p.  53,  82,  143, 
175,  280,  401  ;  —  vice-président, 
p.  84;  — membre  de  la  Commis- 


444 


sioii  de  publication,  p.  98;  —  lit 
un  rapport,  p.  107;  —  chargé 
d'un  travail,  p.  259,  349;  —  réfute 
une  objection,  p.  262;  —  lauréat 
du  Congrès,  p.  333;  —  fait  une 
demande,  p.  354. 

Saint- Piat,  p.  288. 

Saint- Pr est,  p.  288. 

Samson   (Abbé),    son    admission, 
p.  271. 

Savigny  (M.  Georges),  son  admis- 
sion, p.  282. 

ScHOEL  (M.),  son  admission,  p.  116. 

Séance  publique,  p.  170. 

Séances  fixées  à  2  heures  1,2,  p.  334. 

Seigné   (Abbé),    son   admission, 
p.  27;  —  sa  mort,  p.  214. 

Seigneurs  de  Courville  (les),  p.  1 15. 

Seigneury  (M.),    son   admission, 
p.  236. 

Selleret  (M.),  fait  une  proposi- 
tion, p.  255. 

Sépultures,]).  143,  215,  218,  227,  299. 

Sergent-Marceau,  p.  52,  107. 

Sociétés  correspondantes  : 
American  Muséum   of  Natural 


History  de  New-York,  fait  une 
demande,  p.  37. 

Les  Amis  de  la  Beauce,  com- 
munication, p.  224. 

Beaux  -  xVrts ,  communication , 
p.  353. 

Commission  impériale  d'Archéo- 
logie de  Saint-Pétersbourg , 
fait  un  don,  p.  373. 

Emulation    et    Agriculture    de 
l'Ain,  faitune demande,  p.  389. 

Libre  de  l'Eure,  fait  une  com- 
munication, p.  126. 

Archéologique  du  Finistère,  fait 
une  demande,  p.  354. 

Française  d'Archéologie,  faitune 
communication,  p.  52. 

Orléanais,  faitune  communica- 
tion, p.  2. 

Archéologique  de  Tarn-et-Ga- 
ronne,  son  excursion  à  Char- 
tres, p.  355. 

Vendômois,  fait  une  communi- 
cation, p.  152. 
Soret,  p.  244. 
Sours,  p.  309. 
Statuts,  p.  130,  240,  249. 


Table  générale  des  procès-verbaux 
et  mémoires  (Projet  de),  p.  372. 

Tachot  (M.),  appuie  une  proposi- 
tion, p.  262,  380. 

Taillefer  (Docteur),  son  admis- 
sion, p.  141. 

Tardiveau  (Abbé),  fait  une  de- 
mande, p.  280. 

Tellot  (M.),  lauréat  du  Congrès, 
p.  332. 

Téton  (M.),  son  admission,  p.  203. 


Thomas-Gaubert  (M.),  son  admis- 
sion, p.  311. 

Thibault  (M.),  son  admission, 
p.  339. 

Toussaint  (M.),  son  admission, 
p.  141  ;  —  sa  mort,  p.  287. 

Traversier  (M.),  fait  un  don,  p.  252. 

Trémault  (M.  de),  fait  une  com- 
munication, p.  209. 

Trous  à  baratte,  p.  218. 

TuuPHÈME  (M.),  son  admission, 
p.  303. 


Vcr-les-Chartres,  p.  266,  287,  300. 
ViALA  (M.),  son  admission,  p.  260. 


Victoire  (La),  poème,  p.  37  et  suiv. 
ViDON  (M.),  son  admission,  p.  271. 


—  445 


ViLLETTE   (M.),  SOU    admissiou , 

p.  203. 
Vitrmix,  p.  34,  370,  373. 
Viviers  (Abbô),  sa  mort,  p.  117. 


Vove  (Jean-Armand  de  la.  de  Tou- 

rouvre,  1072-1733),  p.  1.39. 
Voûtes  en  bardeau,  p.  354,  389. 


Yermenonville,  p.  288. 


Yves  de  Chartres,  p.  23. 


FIN    DE    LA    TABLE 


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IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMIIIIIIIIMIlilllllllllllllllllllllllllll