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Full text of "Promenades dans toutes les rues de Paris"

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MARQUIS     DE     ROCHEGUDE 

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PROMENADES 
dans  TOUTES  les 

Rues  de  Paris 

PAR  ARRONDISSEMENTS 

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Promenades 

dans  TOUTES  les 

Rues  de  Paris 


Vlir  Arrondissement 


COULOMMIERS 
Imprimerie  Paul  BRODARD. 


MARQUIS   DE   ROCHEGUDE 


Promenades 

dans  TOUTES  les 

Rues  de  Paris 

PAR   ARRONDISSEMENTS 


ORIGINES  DES  RUES 

MAISONS   HISTORIQUES    OU    CURIEUSES 

ANCIENS  ET  NOUVEAUX    HOTELS 

ENSEIGNES 


VHP  Arrondissement 


PARIS 

LIBRAIRIE   HACHETTE   ET   C« 

79,  BOULEVARD   SAINT-GERMAIN,  79 

19  I  O 
Tous  droits  réservés. 


698735 


PROMENADES 


DANS    TOUTES 


LES  RUES  DE  PARIS 


VIII«  ARRONDISSEMENT 


ELYSEE 

^ev  quartier  :  Champs  Ély-  \  3'  quartier  :  Madeleine. 

sées.  5 

2°  quartier  :  Faubourg  du  l  4"  quartier  :  L'Europe. 

Roule.  l 


Place  de  la  Concorde. 

Cette  place  est  la  plus  belle  du  monde  entier,  et  la 
plus  vaste  de  Paris.  Elle  a  été  commencée  en  1754  sur 
les  dessins  de  Gabriel  et  elle  fut  inaugurée  en  1763.  Elle 
s'appela  primitivement  place  Louis  XV,  puis  place  de  la 
Révolution.  Le  dernier  décret  de  la  Convention  la 
nomma  place  de  la  Concorde.  De  1814  à  1823,  elle  s'ap- 
pela de  nouveau  place  Louis  XV,  puis  place  Louis  XVI, 
jusqu'en  1830.  Pendant  peu  de  temps  elle  porta  le  nom 
de  place  de  la  Charte  et  son  nom  actuel  lui  fut  restitué. 
(Voir  au  coin  de  la  rue  Boissy-d'Anglas  deux  inscrip- 


6        PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

tiens  juxtaposées  :  place  Louis  XVI  et  place  de  la  Con- 
corde.) 

Au  centre  de  la  place  se  trouvait  une  statue  équestre 
de  Louis  XV.  Cette  statue,  dont  le  piédestal  avait  été 
posé  en  1754,  était  de  Bouchardon,  et  le  monument  avait 
été  achevé  par  Pigalle  après  la  mort  de  Bouchardon. 
Cette  statue,  inaugurée  ainsi  que  la  place  en  1763,  fut 
renversée  en  1792  et  remplacée  par  la  Liberté  de  Lemot 
qui  resta  là  jusqu'en  1800.  La  place  était  entourée  pri- 
mitivement de  fossés  et  le  30  mai  1770,  lors  du  feu 
d'artifice  tiré  en  l'honneur  du  mariage  du  Dauphin 
(Louis  XVI),  il  se  produisit  une  panique  qui  coûta  la  vie 
à  133  victimes.  Les  fossés  furent  comblés  en  1852  et  la 
forme  actuelle  de  la  place  est  due  à  Hittorf.  L'obélisque 
de  Louqsor  a  été  érigée  en  1836  par  Tarchitecte  Lebas 
au  moyen  d'appareils  représentés  sur  une  des  faces  du 
piédestal. 

A  l'Ouest  de  la  place,  à  l'entrée  des  Champs-Elysées 
se  trouvent  les  magnifiques  chevaux,  œuvre  de  Guil- 
laume Coustou,  dits  les  chevaux  de  Marly.  Ils  avaient 
été  commandés  en  1739,  et  installés  aux  abreuvoirs  de 
Marly  en  1745.  Transférés  à  Paris  en  1794,  ils  furent 
définitivement  placés  ici  le  11  septembre  1795.  A  l'en- 
trée des  jardins  des  Tuileries,  le  Mercure  et  la 
Benommée  montés  sur  des  chevaux  ailés  sont  de  Coy- 
sevox.  Ces  monuments  étaient  antérieurement  à  Marly  ; 
ils  sont  ici  depuis  1719. 

La  plus  remarquable  des  statues  des  Villes,  qui  ornent 
la  place  est  celle  de  Strasbourg  par  Pradier.  On  prétend 
que  c'est  le  portrait  de  Mme  Pradier  :  d'autres  disent 
que  c'est  celui  de  Mme  Drouet  qui  avait  été  le  modèle  et 
l'amie  du  sculpteur  avant  d'être  l'amie  de  Victor  Hugo. 
Quoi  qu'il  en  soit,  cette  statue,  toujours  couverte  de  cou- 


VIII"    ARRONDISSEMENT.  7 

ronnes  depuis  la  Guerre,  est  restée  le  but  de  patrioti- 
ques pèlerinages.  La  tète  de  la  statue  représentant  la 
ville  de  Lille  l'ut  enlevée  par  un  boulet  pendant  la  Com- 
mune. Le  piédestal  de  la  statue  de  Brest,  œuvre  de 
Cortot  (1830),  servit  de  base  à  l'autel  où  on  célébra  le 
6  juillet  1848  une  cérémonie  funèbre  en  l'honneur  des 
victimes. 

La  guillotine,  qui  opérait  auparavant  place  du  Car- 
rousel, fut  transportée  sur  la  place  de  la  Révolution, 
entre  la  statue  de  la  Liberté  et  l'entrée  des  Champs-Ely- 
sées, pour  l'exécution  de  Louis  XVI  le  21  janvier  1793. 
La  Reine,  Charlotte  Corday,  les  Hébertistes,  les  Dan- 
tonistes,  les  Girondins,  le  duc  d'Orléans  furent  exécutes 
entre  le  Pont  Tournant  et  la  statue.  Du  21  janvier  1793 
au  3  mars  1795,  la  place  fut  le  théâtre  de  l'exécution  de 
plus  de  2  800  victimes  (Mme  Roland,  Mme  Du  Barry, 
C.  Desmoulins,  Danton,  Fabre  d'Eglantine,  St-Just, 
Couthon,  Carrier,  Robespierre,  etc.,  etc.).  La  guillotine 
fut  transportée  pendant  quelque  temps  place  du  Trône- 
Renversé  (Nation),  mais  elle  revint  place  de  la  Révolu- 
tion le  9  Thermidor,  pour  l'exécution  de  Robespierre  et 
de  ses  complices. 

En  1814,  les  Alliés  firent  célébrer  sur  la  place  un  Te 
Deum  solennel,  et,  il  faut  l'avouer,  plusieurs  dignitaires 
de  l'Empire  osèrent  y  assister.  Une  exposition  indus- 
trielle eut  lieu  sur  la  place  en  1834. 

Au  Nord,  la  place  est  bordée  par  deux  beaux  hôtels 
à  colonnades  corinthiennes,  élevés  de  1763  à  1772  sur 
les  dessins  de  Gabriel  et  destinés  primitivement  au  loge- 
ment des  ambassadeurs. 

N°  10.  Bâti  en  1775  par  Trouard,  intendant  général 
et  contrôleur  des  bâtiments  du  Roi.  Gabriel  appliqua  la 
façade.  Loué  avant  l'achèvement  au  duc  d'Aumont  (1777). 


8      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

Les  époux  Trouard  rentrent  en  possession  après  la  mort 
du  duc  (1782).  Ambassade  d'Espagne  (1782).  Les 
Trouard  vendent  en  1788  au  comte  de  Grillon.  Hôtel 
meublé  pendant  la  Révolution,  Duchesse  de  Grillon 
(1820).  Marquis  de  Grillon  (1835).  Sa  fille,  la  duchesse 
de  Polignac  (1869-1904).  Hôtel  dit  de  Grillon.  Hôtel 
meublé  depuis  1907.  Les  belles  boiseries  qui  décoraient 
cet  hôtel  ont  été  vendues  et  transportées  ensuite  en 
partie  à  l'hôtel  du  prince  de  La  Tour  d'Auvergne-Laura- 
guais  (2,  avenue  La-^Iotte-Picquet).  Il  avait  été  ques- 
tion autrefois  d'installer  ici  l'hôtel  des  Monnaies. 

N°  8.  Pierre-Louis  Moreau,  architecte  du  roi. 
M.  Lambert  de  Fougères.  Vicomtesse  de  Ghézelles. 
Péande  St-Gilles,  notaire  (1830).  M.  Gartier.  Annexé  en 
partie  à  l'Automobile  Glub.  (Numérotage  de  la  Restau- 
ration à  côté  de  la  porte.) 

N°  6.  Piouillé  de  L'Estang,  secrétaire  du  roi  (1775). 
Marquis  de  Pastoret  (1819).  Marquise  du  Plessis-Bel- 
lière,  qui  le  légua  au  Pape  pour  en  faire  une  nonciature. 
Le  pape  Léon  XIII  après  un  long  procès  en  resta  pro- 
priétaire et  le  vendit.  Automobile  Glub. 

N°  4.  Ancien  hôtel  de  la  marquise  de  Goislin,  née 
Mailly  (1776).  Gercle  de  la  rue  Royale.  Ge  cercle,  pri- 
mitivement appelé  Petit-Gercle,  avait  été  fondé  en  1852 
rue  Le-Peletier,  en  face  de  l'Opéra.  Il  alla  ensuite  boule- 
vard des  Gapucines,  rue  Boissy-d'Anglas,  puis  3,  rue 
Royale,  et  a  acheté  l'immeuble  actuel  en  1891,  moyen- 
nant la  somme  de  2  800  000  francs. 

N°  2.  Ancien  Garde-meuble  du  mobilier  de  la  Gou- 
ronne.  A  son  arrivée  d'Autriche,  Marie-Antoinette  y 
descendit.  Le  garde-meuble  fut  envahi  en  1789  et  eu 
1792.  Le  diamant  appelé  le  Régent  (actuellement  au 
Louvre),  et  d'autres  bijoux  y  furent  volés  le  17  septembre 


VIII^    ARRONDISSEMENT.  9 

1792  par  Cambon,  Douligny  et  des  complices.  Ministère 
de  la  Marine  depuis  1792.  Le  21  janvier  1793,  les  Com- 
missaii'es  chargés  de  dresser  le  procès-verbal  de  l'exé- 
cution de  Louis  XVI,  se  tinrent  au  premier  étage.  En 
1871,  le  ministère  de  la  Marine,  fut  occupé  comme  posi- 
tion militaire  par  les  insurgés  et  il  fut  sauvé  d'une  ruine 
complète  par  l'arrivée  des  troupes  régulières.  Le  minis- 
tère de  la  Marine  possède  de  beaux  salons.  A  droite  et  à 
gauche  de  la  porte  d'entrée  de  la  place  de  la  Concorde, 
nous  voyons  un  numérotage  en  blanc  sur  fond  rouge. 
C'est  ainsi  que,  d'après  le  système  Frochot,  on  numéro- 
tait les  maisons  des  rues  parallèles  à  la  Seine. 

Hue  St-Florentin  (côté  impair). 

N°  7.  Mme  de  Souza,  mère  de  Charles  de  Flahault 
(1829).  Elle  alla  ensuite  habiter  et  mourir  50,  rue  St- 
Honoré.  Ferdinand  de  Lesseps  y  habita. 

N°  9.  Le  maréchal  de  Ségur  au  commencement  du 
premier  Empire.  Le  prince  Poniatowsky  sous  Napo- 
léon IIL  (Propriété  de  M.  le  marquis  de  Las  Cases.) 

N°  11.  Hôtel  de  Chiverny.  Le  mai^quis  de  La 
Valette,  ambassadeur  à  Londres,  ministre  des  Affaires 
étrangères  sous  Napoléon  III,  y  habita  et  y  mourut.  Il 
avait  épousé  sa  cousine,  Mlle  de  Flahault,  fille  de 
Charles  de  Flahault,  le  père  du  duc  de  Moi^ny. 

N"  13.  Habité  par  M.  Gaston  Jollivet,  homme  de  let- 
tres et  M.  Victor  de  Cottens,  auteur  dramatique. 

La  rue  St-Florentin  se  termine  rue  St-Honoré,  qui 
n'a  qu'un  petit  parcours,  de  la  rue  St-Florentin  à  la  rue 
Royale,  compris  dans  notre  arrondissement.  Le  275,  où 
se  trouve  actuellement  le  restaurant  des  Fleurs,  est  sur 
l'emplacement   de   la    maison   de  Héron,  où  Marat  se 


10       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

cacha  en  1790.  Lamourette  et  Couthon  habitaient  égale- 
ment dans  ces  parages  en  1792.  Au  coin  de  la  rue  Royale, 
du  côté  impair  de  la  rue  St-Honoré,  se  trouvait  il  y  a  peu 
d'années  un  débit  de  vins  établi  là  depuis  deux  siècles. 
Ce  débit  s'ornait  d'une  enseigne  en  bois  sculpté  et  doré 
où  était  ligurée  l'ancienne  porte  St-Honoré  démolie  en 
1723. 

Rue  Richepanse  (côté  impair). 

Percée  en  1807  sur  une  partie  des  terrains  du  couvent 
de  la  Conception.  Doit  son  nom  au  général  Richepanse 
qui  mourut  à  la  Guadeloupe  (1770-1802). 

N°  9.  Ferdinand  de  Lesseps  y  habita. 

N°  11.  Cette  maison  était  occupée  il  y  a  peu  de  temps 
encore  par  l'hôtel  meublé  du  Danube,  qui  fut  habité  par 
Meyerbeer  en  1855. 

La  rue  Duphot  et  le  boulevard  de  la  Madeleine, 
qui  n'ont  que  quelques  maisons  (côté  impair)  dans  le 
VIII°  arrondissement,  nous  mèneront  place  de  la  Made- 
leine. 

Place  de  la  Madeleine. 

Formée  en  1815  sur  les  terrains  qui  dépendaient  de 
l'ancienne  église  de  la  Madeleine  qui  était  située  au 
coin  des  rues  de  la  VilIe-l'Evêque  et  de  la  Madeleine. 

*  L'église  Ste-Marie-Madeleine,  dite  la  Madeleine, 
occupe  l'emplacement  de  l'ancien  hôtel  de  Chevilly, 
qui  datait  de  1728.  L'église  fut  commencée  en  1764  par 
Contant  d'Ivry.  En  1777,  l'architecte  Coulure  voulut 
imiter  le  Panthéon  d'Agrippa  de  Rome,  et  détruisit  tout 
ce  qui  avait  été  exécuté.  Il  fut  lui-même  arrêté  dans  ses 


VIII"   ARRONDISSEMENT.  11 

travaux  par  la  Révolution.  Par  décret  de  Posen  (1806) 
Napoléon  chargea  Pierre  Vignon  de  construire  le  Temple 
de  la  Gloire,  et  l'édifice  conserva  ce  nom  jusqu'en  1815. 
Une  ordonnance  de  1816  rendit  au  temple  sa  destination 
primitive.  En  1828  l'architecte  Huvé  continua  les  travaux 
et  l'église,  terminée  en  1842,  fut  consacrée  la  même  année 
et  ouverte  au  culte  en  1843.  (Voir  l'inscription  placée 
sur  le  côté  Est  extérieur  de  Téglise.)  La  Madeleine  fut 
cédée  à  la  Ville  en  1842.  —  Le  fronton  est  de  Lemaire, 
les  portes  en  bronze  sont  deTriquetti,  les  bénitiers  sont 
d'Antonin  Moyne.  La  sculpture  des  voûtes  à  l'intérieur 
est  de  Foyatier,  Rude,  et  Pradier.  La  Madeleine  aux 
pieds  du  Christ,  derrière  le  maître  autel,  est  du  peintre 
Ziigler.  Dans  la  chapelle  basse,  dite  de  N.-Dame  de  la 
Compassion,  ont  été  inhumés  les  restes  de  l'abbé 
Deguerry,  curé  de  la  Madeleine,  fusillé  par  les  Commu- 
nards à  la  Roquette.  La  statue  qui  représente  la  victime 
est  d'une  grande  ressemblance  et  est  due  au  ciseau  du 
sculpteur  Oliva. 

Derrière  l'église  se  trouve  la  statue  de  Lavoisier, 
œuvre  de  sculpteur  Rarrias  et  de  l'architecte  Gerhardt, 
érigée  en  1900.  On  sait  que  Lavoisier,  condamné  à  mort 
comme  appartenant  au  corps  des  fermiers  généraux, 
par  le  tribunal  révolutionnaire,  demanda  en  vain  un 
délai  de  quelques  jours  pour  achever  ses  travaux  utiles 
à  l'humanité.  —  Autour  de  l'église  se  tient  le  marché 
aux  fleurs. 

A  la  place,  vient  se  terminer  la  rue  de  Sèze,  qui  n'a 
que  deux  maisons  dans  le  VHP  arrondissement 
(Voirie  IX«.) 

N°  7.  Jules  Simon  y  habita  cinquante  ans  et  y 
mourut  (1896).  Sa  statue,  œuvre  de  Denys  Puech  et  de 
Scellier  de  Gisors,  a  été  inaugurée  en  1903  en  face  de 


12   PROMENADES  DANS  TOUTES  LES  RUES  DE  PARIS. 

cette    maison  qui    fut   également  habitée    par  Amédée 
Thierry  de  1820  à  1829,  et  par  Meilhac. 

La  fontaine,  dessinée  par  Davioud,  qui  se  trouvait 
sur  l'emplacement  de  la  statue  de  J.  Simon  a  été  trans- 
portée dans  le  petit  square  qui  se  trouve  au  point  de 
rencontre  du  boulevard  de  La-Tour-Maubourg  avec 
l'avenue  de  La-Motte-Picquet  (VIP  arrondissement). 
L'autre  fontaine  qui  se  trouve  de  l'autre  côté  de  la 
place,  près  de  la  galerie  de  la  Madeleine,  doit,  dit-on, 
être  transférée  place  François  I"  pour  faire  place  au 
monument  projeté  de  Victorien  Sardou. 

N°  4.  M.  Saint-Saëns,  l'illustre  compositeur,  y  habita. 

N°  2.  Restaurant  Durand,  qui  eut  son  heure  de  célé- 
brité politique  à  l'époque  du  général  Boulanger.  Déjà  en 
1848,  c'était  le  lieu  habituel  des  réunions  des  députés  de 
l'opposition. 

N°  7.  Habité  par  M.  Adrien  Hébrard,  directeur  du 
Temps. 

N°9.  Galerie  de  la  Madeleine. 

N"  17.  Habité  par  M.  André  Rivoire,  homme  de 
lettres. 

N°  21.  Passage  de  la  Madeleine  (1815).  S'appela 
passage  de  la  VilIe-l'Evèque. 

N"  21.  Rue  Chauveau-Lagarde  (1824).  Prolongée 
en  1862  jusqu'au  boulevard  Malesherbes.  Doit  son  nom 
au  défenseur  de  Marie-Antoinette,  de  Madame  Elisabeth, 
de  Charlotte  Corday  (1756-1841).  Au  2  habite  Mlle 
Zarabelli,  de  l'Opéra. 

N°  27.  Marché  de  la  Madeleine,  construit  en  1834 
sur  les  terrains  de  la  compagnie  Ghabert. 


VII1'=    ARRONDISSEMENT.  13 

Rue  Tronchet. 

Ouverte  en  1824  jusqu'à  la  rue  des  Mathurins  et 
prolongée  en  1858  jusqu'au  boulevard  Haussmann. 
Nom  en  mémoire  du  défenseur  de  Louis  XVI  (1720-1806). 
La  rue  occupe  une  partie  de  l'emplacement  de  l'ancien 
couvent  de  la  Ville-l'Evéque,  et  de  la  ferme  des  Mathu- 
rins. 

N"  2.  Habité  par  M.  Charles  Mérouvel,  homme  de 
lettres. 

N°  5.  Fut,  dit-on,  habité  par  Chopin.  Mme  Dinah  Félix, 
la  dernière  sœur  de  Rachel,  y  mourut  en  1909.  Elle 
était  née  en  1837.  Les  autres  sœurs  de  Rachel  furent 
Sarah,  qui  était  l'aînée,  Rebecca,  et  Léa  qui  mourut  il  y 
a  peu  d'années. 

N°  7.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  E.  de  Pourtalès, 
construit  par  Duban. 

N°  13.  Fut  habité  par  Lamennais. 

N°  18.  Enseigne  :  «  A  l'Art  moderne  ». 

N°  19.  Rue  de  Castellane  (1825).  Percée  sur 
l'emplacement  de  l'hôtel  de  Castellane,  hôtel  qui  avait 
été  construit  en  1780  par  Cellerier.  Au  8  de  la  rue  de 
Castellane  s'ouvre  la  rue  GreffuUie  (1839),  qui  dut 
son  nom  au  comte  Greffulhe,   propriétaire  des  terrains. 

N°  26.  Rue  Vignon  (côté  impair).  (Voir  le  IX*"  arron- 
dissement). 

N°  35.  Maison  à  Tenseigne  des  Tortues.  Cette  maison 
surélevée  d'un  étage  faisait  partie  de  Tancienne  rue  de 
la  Ferme-des-Mathurins  (rue  Vignon).  Elle  a  été  rac- 
cordée avec  le  boulevard  Haussmann. 


14   PROMENADES  DANS  TOUTES  LES  RUES  DE  PARIS. 

Rue  des  Mathurins. 

(Partie  comprise  entre  la  rue  Tronchet 
et  le  boulevard  Malesherbes.) 

Avant  1792  cette  partie  s'arrêtait  à  la  rue  de  l'Arcade. 
Elle  fut  prolongée  à  cette  époque  jusqu'à  la  rue  de  la 
Madeleine  (Pasquier  actuellement),  à  travers  les  dépen- 
dances du  couvent  de  la  Ville-l'Évêque,  et  elle  n'attei- 
gnit le  boulevard  Malesherbes  qu'en  1862. 

N°  32.  Hôtel  de  François  de  Beauharnais,  père  d'Ale- 
xandre de  Beauharnais  qui  fut  le  mari  de  Joséphine.  (Voir 
dans  la  cour  l'inscription  du  nom  de  l'hôtel.)  Sous  le  pre- 
mier empire,  cet  hôtel  fut  habité  par  la  comtesse  de 
Choiseul-Goufûer,  plus  connue  sous  le  nom  de  princesse 
Hélène  de  BaufTremont. 

N°  34.  Hôtel  de  M.  G.  Béer. 

N"  36.  Théâtre  de  Mathurins,  fermé  pendant  plusieurs 
années  et  ouvert  de  nouveau  en  1910. 

N°  40.  Emplacement  de  Thôtel  de  l'amiral  Baudin. 
Théâtre  Michel  fondé  en  1908  par  M.  Michel  Mortier. 
Ce  théâtre  situé  en  sous-soul  fut  envahi  par  les  eaux 
lors  de  l'inondation  de  janvier  1910. 

N"  42.  Le  terrain  fut  acheté  en  177G  par  Julie 
Careau,  et  Brongniart  construisit  là  un  hôtel  qui  s'éten- 
dait sur  l'emplacement  du  67,  boulevard  Haussmann, 
qu'il  traversait  jusqu'au  prolongement  de  la  rue  de 
Provence.  Cet  hôtel  fut  achevé  en  1778  et  ce  fut  le 
vicomte  de  Ségur  qui  paya  l'achèvement.  Vendu  en 
1780  au  comte  Le  Pcletier  d'Aunay.  Le  général  Brune 
(an  IX).  Sa  veuve  le  revendit  en  1815.  Le  prince  de  la 
Paix,  don  Manuel  Godoy,  y  résida.  Cet  hôtel  a  été 
démoli  en  1895. 


VIII'    ARRONDISSEMENT.  15 

N°  44.  Hôtel  du  comte  de  Lagrange,  ministre  du  roi 
Jérôme  de  Westphalie.  Photo  Club  aujourd'hui.  A  côté 
et  du  même  côté  se  trouvait,  sous  Louis  XVI,  l'hôtel  du 
marquis  de  Louvois. 

Rue  de  l'Arcade. 

Jadis  chemin  d'Argenteuil,  puis  rue  de  Pologne  en 
1780.  Les  jardins  des  religieuses  bénédictines  de  la 
Ville-l'Evèque  qui  s'étendaient  des  deux  côtés  de  la  rue 
communiquaient  par  une  arcade  qui  existait  encore  en 
1850.  Cette  arcade  qui  datait  de  1651  se  trouvait  à 
hauteur  des  15  et  18  actuels.  Le  couvent  lui-même  se 
trouvait  du  côté  des  chiffres  pairs,  au  coin  de  la  rue  de 
Surène.  Le  conventionnel  Lebas  après  son  mariage  avec 
Elisabeth  Duplay  en  1793  vint  se  fixer  rue  de  l'Arcade 
au  numéro  21  (ancien).  Le  peintre  Brascassat  logeait 
vers  1844  au  32  (ancien),  avant  d'aller  27,  rue  de  Laval. 

N"  57.  Hôtel  du  comte  de  Pansement,  beau-père  de 
M.  de  Tournon,  gouverneur  de  Rome  et  sénateur  sous 
l'Empire.  (Propriété  de  Mme  la  marquise  de  Croix.) 

N°  40.  Hôtel  de  la  compagnie  des  Wagons-Lits  (1903). 
Sur  la  façade  qui  est  du  côté  de  la  rue  des  Mathurins  nous 
voyons  une  grande  horloge  et  un  plan  du  Transsibérien. 

N°  34.  Maison  assez  curieusement  décorée  (1856). 

N°  31.  Passage  Puteaux  (1839),  communément 
appelé  passage  Pasquier.  Nom  du  propriétaire  qui  le  fît 
construire. 

N°  17.  Hôtel  Bedford.  L'Empereur  de  Brésil  Pedro  II 
y  mourut  en  1891. 

N°  22.  Emplacement  de  l'hôtel  de  Soyecourt,  puis 
Castellane,  puis  Lubersac,  construit  en  1780  par 
Gellerier  et  où  mourut  en  1789  le  «  très  excellent  prince 


16       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

maréchal  de  Soubise  ».  L'hôtel  a  été  détruit  par  la  rue 
de  Castellane. 


Rue  Pasquier. 

Jadis  rue  de  la  Madeleine.  Prolongée  en  1862  de  la 
rue  des  Mathurins  à  la  rue  de  la  Pépinière.  Nom  actuel 
en  1865  en  l'honneur  du  chancelier  Pasquier  (1767-1862). 
Le  bailli  de  Fleury,  ambassadeur  de  la  religion  de 
Malte,  habitait  la  rue  en  1774.  Siéyès  était  au  18  (ancien) 
en  1812. 

N"  25.  Habité  par  M.  Paul  Plan,  artiste  dramatique. 

N°  27.  Rue  Tronson-du-Coudray  (1792).  S'appela 
rue  Notre-Dame-de-Grâce.  Nom  actuel  en  1867  en 
mémoire  de  l'un  des  défenseurs  de  Marie-Antoinette 
(1750-1798).  Au  3,  Eyraud  et  Gabrielle  Bompard  assas- 
sinèrent l'huissier  Gouffé  et  cachèrent  son  cadavre  dans 
une  malle. 

N°  42.  Joli  pavillon. 

La  rue  Pasquier  longe  le  square  Louis-XVI  créé 
en  1865  sur  Tancien  cimetière  de  la  Madeleine.  C'était 
jadis  l'ancien  potager  des  Bénédictines  de  la  Ville- 
l'Évêque  et  il  attenait  à  l'ancienne  église  de  la  Made- 
leine. En  1659  ce  potager  fut  transformé  en  cimetière 
de  la  Madeleine,  et  son  entrée  était  48,  rue  d'Anjou.  Là 
furent  enterrés  les  victimes  du  feu  d'artifice  de  la  place 
Louis-XV  (1770),  les  Suisses  du  10  août  (environ 
un  millier),  le  roi  Louis  XVI,  la  reine  Marie- Antoinette, 
Philippe-Égalité,  et  1  343  victimes  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire. Ici  furent  inhumés  les  Girondins  Brissot, 
Gensonné,  Valazé,  Vergniaud,  etc.,  ainsi  que  Custine, 
Charlotte  Corday,  Mme  Roland,  Bazire,  Faucher,  le 
général  Westermann,  le  général  de  Luckner,  le  con- 


VIII''    ARRONDISSEMENT.  17 

seiller  de  La  Touche,  Carra,  le  capitaine  de  vaisseau 
Duplessis-Grenedan,  l'abbé  d'Espagnac,  d'Abzac,  le 
président  Le  Pelletier  de  Rosambo,  Bailly,  Gilbert  de 
Voisins,  Barnave,  Rabaud  St-Étienne,  Mme  Du  Barry, 
Lamourette,  le  duc  de  Biron,  Hébert  et  sa  veuve,  Fabre 
d'Eglantine,  Chabot,  Camille  et  Lucile  Desmoulins, 
Hérault  de  Séchelles,  Chaumette,  Gobel,  Bochard  de 
Sarron,  Lcfebvre  d'Ormesson,  Malesherbes,  Danton, 
de  Loménie,  le  lieutenant  général  de  La  Tour-du- 
Pin,  etc.,  etc.  (2  830  corps  sans  compter  les  Suisses). 
—  Le  cimetière  fut  désaffecté  le  25  mars  1794  :  il  fut 
mis  en  vente  et  adjugé  à  Olivier  Desclozeaux,  ancien 
magistrat  royaliste  qui  avait  assisté  aux  inhumations  et 
qui  acheta  également  le  48  de  la  rue  d'Anjou.  C'est  lui 
qui  détermina  l'endroit  où  avaient  été  inhumés  le  roi  et  la 
reine  dans  la  chaux  vive.  Des  fouilles  furent  faites  le 
20  janvier  1815  et  on  retrouva  quelques  restes  du  roi  et 
de  la  reine,  restes  qui  furent  transportés  à  St-Denis. 

*La  chapelle  expiatoire  fut  construite  sur  les  ordres 
de  Louis  XVHI  par  Percier  et  Fontaine.  Elle  fut 
achevée  en  1826.  L'autel  de  la  crypte  s'élève  à  l'endroit 
précis  où  on  a  découvert  en  1815,  à  la  place  indiquée 
par  Desclozeaux,  les  restes  du  roi  et  de  la  reine,  placés 
entre  deux  lits  de  chaux  vive.  Dans  la  chapelle,  groupe 
en  marbre  blanc,  représentant  Louis  XVI  et  son  confes- 
seur (oeuvre  de  Bosio),  et  groupe  d'un  seul  bloc  de 
marbre  de  Marie-Antoinette  et  de  la  Religion  sous  les 
traits  de  Mme  Elisabeth  (œuvre  de  Cortot). 

Rue  d'Anjou. 

Ouverte  en  1049  entre  le  faubourg  St-Honoré  et  la 
rue   de   la  Ville-l'Evôque,  elle   fut  prolongée  en  1721 

VIII'   ARROND.  2 


18       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

jusqu'à  hauteur  de  la  rue  des  Mathurins  et  en  1778 
jusqu'à  la  rue  de  la -Pépinière.  Ce  dernier  tronçon  porta 
priniitiveraent  le  nom  de  rue  Quatremère,  en  mémoire 
d'un  échevin.  La  rue  s'appela  rue  des  Morfondus,  puis 
avant  1881  rue  d'Anjou-St-Honoré.  Nom  en  l'honneur 
du  duc  d'Anjou,  tlls  de  Henri  II  et  de  Catherine  de 
Mcdicis  (Henri  III). 

Mlle  Contât  habitait  en  1780  le  2  (ancien).  Mlle  La- 
guerre  habita  la  rue  ainsi  que  Mme  Récamier  qui  logea 
quelque  temps  dans  un  petit  hôtel  que  le  chancelier 
Pasquier  lui  avait  prêté.  Falconet  fut  propriétaire  dans 
la  rue.  Le  marquis  de  Rochegude,  brigadier  des  armées 
du  roi,  loua  en  1760,  dans  la  rue,  une  petite  maison  atte- 
nante à  la  maison  du  comte  de  La  Marck  (rue  de  Surène), 
pour  le  compte  d'un  régiment  des  gardes  françaises,  où 
il  était  capitaine,  et  le  maréchal  de  Biron  approuva  cette 
acquisition.  Cette  maison  appartenait  à  M.  Luzard. 
Helvétius  eut  un  hôtel  dans  la  rue,  hôtel  qui  passa  à  sa 
fille  la  comtesse  de  Meun,  puis  à  Mmes  de  Seignelay  et 
de  Beljiojoso.  L'hôtel  de  la  princesse  Beljiojoso  avait 
été  précédemment  occupé  par  Mme  de  Malesherbes.  La 
princesse  fut  l'amie  d'Alfred  de  Musset  qui,  brouillé 
avec  elle,  écrivit  les  vers  Sur  une  morte.  Les  murs  du 
salon  de  cet  hôtel  étaient  tendus  de  velours  noir  par- 
semé d'étoiles  d'argent.  La  princesse  de  Beljiojoso 
quitta  en  1848  cet  hôtel,  aujourd'hui  démoli,  pour  aller 
s'installer  rue  de  Courcelles.  La  comtesse  de  Boigne, 
auteur  des  fameux  mémoires  légués  par  elle  à  son  neveu 
le  marquis  d'Osmond,  habita  la  rue  d'Anjou  ainsi  que  le 
marquis  de  Bourgade,  la  maréchale  Maison,  la  duchesse 
de  Rozan,  le  général  Ventura,  etc.,  etc.  En  1856,  la 
Légation  de  Suède  était  située  rue  d'Anjou.  Les  parents 
des  frères  Deveria  étaient  au  297  (ancien)  en  l'an  VI. 


VIII^    AnnONDISSEMENT.  19 

N°  76.  Maison  de  forme  cintrée,  assez  curieuse  à  voir 
du  côté  du  boulevard  Haussmann. 

N°  59.  Rue  Lavoisier.  Percée  en  1840  sur  les 
jardins  de  riiôtel  de  Rumford.  Le  comte  de  Rumford 
avait  épousé  la  veuve  de  Lavoisier,  née  de  Chazelles.  Il 
y  eut  une  rue  de  Rumford  qui  allait  de  la  rue  Lavoisier 
à  la  rue  de  la  Pépinière.  Alfred  de  Musset  en  1851, 
habitait  au  11  de  cette  rue  de  Rumford  qui  disparut  en 
1854.  La  rue  Lavoisier  doit  son  nom  au  grand  chimiste 
né  en  1743  qui  périt  sur  l'échafaud  en  1794.  Mlle  Mars 
mourut  au  3  (ancien)  en  1847.  Alexandre  Lenoir,  fonda- 
teur du  musée  des  Monuments  français  mourut  égale- 
ment au  3  en  1839.  L'amiral  Duperré  mourut  au  22 
(ancien)  en  1846. 

N°  51.  Hôtel  de  M.  P.  Nadar.  L'atelier  a  été  fondé 
par  Félix  Nadar  qui  s'installa  d'abord  35,  boulevard  des 
Capucines,  puis  rue  St-Lazare. 

N°  52.  Hôtel  de  Bouville.  Destutt  de  Tracy,  l'idéo- 
logue, y  mourut  en  1836.  Cet  hôtel  très  remanié  est 
devenu  le  siège  de  la  Compagnie  des  Eaux  en  1880. 

N°  48.  Emplacement  de  l'hôtel  de  La  Belinaye  (1787), 
où  habita  également  le  député  Quinette.  Garage  d'auto- 
mobiles aujourd'hui. 

N°  46.  Hôtel  Froment-Meurice  bâti  en  1900  sur  une 
partie  de  l'hôtel  de  Boissy 

N°  42.  Avait  été  construit  par  le  président  Talon. 
Affermé  à  la  princesse  de  Bauffremont.  Famille 
d'Aligre.  Le  comte  de  St-Geniès,  auteur  dramatique  et 
journaliste  sous  la  Restauration,  y  naquit.  Il  avait  été 
question  d'édifier  ici  un  Alhambra.  Remanié  en  1902  de 
fond  en  comble  par  la  Compagnie  du  Creusot. 

Le  boulevard  Malesherbes  a  détruit  en  1861,  du  côté 
des  chiffres   impairs   de    la  rue  d'Anjou,  l'hôtel   de  la 


20       PnOMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

marquise  de  Créqui,  et  du  côté  des  chiffres  pairs  la 
maison  de  Chabot,  l'hôtel  Nicolay  qui  fut  ambassade  de 
Hollande,  puis  la  résidence  du  général  Moreau,  de  Ber- 
nadette et  du  comte  Clary.  La  percée  du  boulevard  a 
fait  également  disparaître  de  ce  côté  de  la  rue  d'Anjou, 
l'hôtel  de  La  Rivière.  En  face  de  cet  hôtel  de  La 
Rivière  et  s'étendant  entre  les  rues  de  Surène  et  de  la 
Ville-l'Évèque,  était  l'hôtel  d'Espagnac  formé  de  deux 
hôtels.  Le  grand  hôtel  était  habité  par  les  d'Esclignac 
(1742)  et  le  petit  hôtel  qui  y  attenait  et  donnait  rue  de 
la  Ville-l'Évêque,  était  habité  par  les  d'Espagnac  (1812). 

N°  29.  L'abbé  Morellet,  ami  d'Holbach,  y  mourut  en 
1819.  Le  général  de  Bouille.  Le  marquis  d'Aligre 
(1810).  Benjamin  Constant  y  mourut  en  1830.  (Inscrip- 
tion.) Mme  Lindsay,  TEléouore  et  la  veuve  du  grand 
homme  politique,  mourut  également  dans  la  rue  d'Anjou 
en  1845,  au  15  (ancien). 

N°  22.  Date  de  1763. 

N°  12.  Emplacement  de  l'hôtel  du  comte  de  Lassalle, 
marquis  de  Louvois  (1856). 

*  N°  11.  Hôtel  dit  jadis  de  Lorraine.  L'évêque  de  ce 
nom  était  évêque  de  Bayeux  (1720).  Le  maréchal  de 
Gontades,  doyen  des  maréchaux  de  France  (de  1789  à 
1793).  Il  y  présida  les  dernières  séances  du  tribunal  de 
connétablie.  Mairie  depuis  1860. 

N°  8.  La  Fayette  y  mourut  en  1834.  (Inscription.)  Le 
physiologiste  Magendie  y  mourut  également  en  1855. 
(Propriété  de  M.  le  comte  A.  Pastré.) 

N°  4.  Emplacement  de  l'hôtel  de  Polignac  (1780j  qui 
fut  habité  par  la  spirituelle  comtesse  Diane  de  Polignac. 
En  1830,  Mme  de  Boigne,  née  d'Osmond,  habitait  le  4 
de  la  rue  d'Anjou,  et  la  maison  appartenait  au  comte  de 
La  Tour  du  Pin-Ghambly. 


vin"    ARRONDISSEMENT.  21 

Rue  d'Aguesseau. 

Ouverte  en  1723  sur  des  terrains  appartenant  au 
chancelier  d'Aguesseau.  En  1770  G. -F.  Cliristian  de 
Montmorency-Luxembourg,  prince  de  Tingry,  lieu- 
tenant général  et  gouverneur  de  Flandi'e  et  du  Hainaut, 
avait  son  hôtel  rue  d'Aguesseau. 

N°  1.  Emplacement  de  l'hôtel  de  Castries  en  1787. 

N"  5.  Emplacement  de  l'hôtel  d'Arraaillé.  Aujourd'hui 
chapelle  anglaise. 

N°  11.  Elisa  Bonaparte,  dit-on,  y  habita  quelque 
temps  (?). 

N°  13.  M.  de  Durfort-Duras  (1773).  Le  maréchal  de 
Castellane  y  habita. 

N°  13.  Rue  Montalivet.  S'appela  rue  du  Marché- 
d'Aguesseau  de  1723  à  1877.  Nom  actuel  en  mémoire  du 
ministre  (1766-1823).  Au  7  se  trouve  l'ancien  hôtel  du 
duc  d'Aumale,  qui  passa  après  lui  à  S.  A.  R.  le  duc  de 
Penthièvre.  Cet  hôtel  est  loué  actuellement. 

N°  18.  Fut  quelque  temps  mairie  du  I'"''  arrondisse- 
ment (1803). 

N°  20.  Maison  moderne  construite  sur  l'emplacement 
de  celle  de  M.  de  Girardin  et  l'hôtel  du  marquis  de 
L'Aigle. 

Rue  de  Surène  (1672). 

Ancien  chemin  de  Suresnes.  Gommençait  jadis  à 
l'hôtel  de  Ghevilly  (emplacement  de  la  Madeleine).  Le 
maréchal  duc  de  Raguse,  major  général  de  la  garde, 
habitait  en  1830  rue  de  Surène. 

N°  23.  Hôtel  de  La  Marck-Arenberg  (1775).  (Propriété 
de  M.  le  comte  de  Pierre.) 


22       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N°  25.  Petit  hôtel  du  marquis  de  L'Aigle  au  xviii«  siècle. 
Hôtel  actuel  de  M.  le  comte  Foy.  (Propriété  de 
M.  Arnaud  de  TAriège.) 

N°  28.  Habité  par  M.  Charles  Lecocq,  compositeur 
de  musique. 

Rue  Boissy-d'Anglas. 

Ouverte  au  commencement  du  xvin"  siècle.  La  partie 
située  au  sud  du  faubourg  St-Honoré  s'appela  rue  de  la 
Bonne-Morue,  à  cause  d'une  enseigne  de  restaurateur; 
cette  partie  s'appela  ensuite  avant  1865  rue  des  Champs- 
Elysées.    La    partie   au   nord   du    faubourg  St-Honoré 
s'appelait  rue  de  la  Madeleine.  Toute  la  rue  doit  son 
nom  actuel  à  Boissy  d'Anglas  (1756-1826),  qui  habita  la 
rue  et  qui,  avant  d'être   pair  de  France  présida  avec 
énergie    et  sang-froid   la  Convention,  un  fameux  jour 
d'émeute.    Bappelons  qu'il  resta  ce  jour-là  impassible 
sur  son  siège  et  salua  respectueusement  la  tête  de  son  col- 
lègue Ferraud,  qui  lui  fut  présentée  au  bout  d'une  pique. 
*  N»  1.  Hôtel  construit  par  Grimod  de  La  Reynière, 
fermier  général  et  administrateur  des  postes  (1769).  Son 
lils  Alexandre,  gourmet  célèbre  et  auteur  de  VAhnanach 
des  Gourmands.  (Son  portrait  par  Boilly  et  un  autre  par 
Debucourt,  servirent  longtemps  d'enseignes  à  la  maison 
Corcellet  qui  était  en  1803  galerie  de  Valois  et  qui  est 
actuellement  avenue    de   l'Opéra  où   elle  conserve  ces 
portraits.)  Avec  Alexandre  de  La  Reynière,  l'hôtel  devint, 
d'après  Grimm  «  l'auberge  la  plus  distinguée  des  gens 
de   qualité  ».    Les   chevaux   y  avaient  des  mangeoires 
d'argent.  L'hôtel  fut  visité  en  1783  par  Paul  I^r,  alors 
comte  du  Nord.  Il  fut  séquestré  à  la  Révolution,  mais 
continua  à  être  habité  par  le  fameux  gourmet.  M.  de  la 


VIll''    ARIÎONDISSEMI'NT.  23 

Bouchère  (1819)  qui  le  vend  à  l'État  en  1823.  Ambassade 
de  Russie.  Ambassade  de  Turquie.  Cercle  Impérial 
(1862).  Cercle  des  Champs-Elysées.  Après  sa  fusion  en 
1887  avec  le  cercle  des  Mirlitons,  le  cercle  est  devenu 
cercle  de  l'Union  artistique,  communément  appelé  : 
l'Epatant.  Le  cercle  de  l'Union  artistique  avait  été  fondé 
en  1860,  et  s'était  installé  primitivement  rue  de  Choiseul, 
puis  place  Vendôme,  où  il  était  connu  sous  le  nom  de 
cercle  des  Mirlitons.  M.  le  marquis  de  INIassa,  l'auteur  de 
nombreuses  et  spirituelles  revues  en  est  le  président 
actuellement. 

N"  3.  Emplacement  de  la  maison  qui  fut  habitée  par 
la  veuve  du  général  de  La  Bédoyère. 

N"  10.  Emplacement  de  l'ancien  magasin  des  marbres 
du  roi  et  de  la  maison  d'éducation  de  Mile  Lorphelin,  la 
rivale  de  Mme  Campan.  Celte  pension  déjeunes  filles  très 
renommée  fut  transférée  rue  de  Chaillot,  et  Mlle  Lorphelin 
étant  morte  en  1848,  fut  remplacée  par  Mme  Sauvan. 
Le  maréchal  Sérurier  (1815).  Le  maréchal  Marmont,  duc 
de  Raguse  (1830).  Famille  d'Andlau.  Le  comte  Pelet  de 
La  Lozère,  ancien  conventionnel  (1841). 

N°  9.  Emplacement  d'un  hôtel  de  La  Trémoïlle  (1789), 
Le  peintre  de  chevaux,  Anselme  Lagrenée,  fils  du  grand 
peintre  surnommé  TAlbane  français,  et  époux  de 
Mlle  Bazire  de  la  Comédie-Française,  habitait  ici;  il 
mourut  victime  du  choléra  de  1832. 

N"  15.  Hôtel  meublé  Vouillemont.  Fut  habité  par  S .  M. 
la  Reine  de  Naples.  (Propriété  de  Mme  de  Chimay.) 

*  N"  12.  Anne-Joseph  de  Peilhon,  petit-neveu  de 
St  François  Régis  et  ancien  trésorier  général  des  bâti- 
ments et  manufactures  de  France,  en  était  possesseur 
sous  Louis  XV,  ainsi  que  d'une  grande  partie  des  terrains 
en  bordure  sur  la  rue  de  la  Bonne-Morue,  terrains  dont 


24      pnOMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

il  s'était  rendu  adjudicataire  le  4  juin  1755.  En  1766 
M.  de  Peilhon  revendit  à  la  Ville  la  partie  des  terrains 
qui  était  située  près  de  la  place,  et  c'est  sur  ces  derniers 
terrains  que  fut  élevé  l'hôtel  de  Grillon.  Après  M.  de 
Peilhon,  Fhôtel  passa  à  son  gendre,  le  marquis  de  Roche- 
gude,  chevalier  de  St-Louis,  qui  fut  pendu  à  Avignon 
pendant  la  Révolution  en  1790.  Le  fils  de  ce  dernier,  le 
marquis  de  Rochegude,  qui  fut  plus  tard  député  de  Vau- 
cluse,  en  hérita,  mais  l'hôtel  fut  vendu  pendant  sa  mino- 
rité et  adjugé  40  565  livres  au  citoyen  Decalogne,  alors 
que  M.  de  Peilhon  avait  loué  la  maison  pour  trente  ans 
en  1769  au  prix  de  11000  livres  par  an.  Acheté  par  la 
liste  civile.  Le  général  Junot,  gouverneur  de  Paris  et 
duc  d'Abrantès  :  il  remania  l'hôtel  et  lui  ajouta  les  deux 
colonnes  à  l'entrée.  Sa  veuve  la  duchesse  d'Abrantès  y 
habita  et  y  écrivit  ses  mémoires.  L'hôtel  fut  habité  par  le 
prince  de  Beauvau,  et  abrita  les  derniers  jours  du  baron 
Ilaussmann.  Mme  Languillet,  décédée  en  1906,  en  fut 
usufruitière  avant  les  propriétaires  actuels. 

N"  24.  Cité  Berryer.  S'appelait  jadis  passage  du 
Marché-d'Aguesseau.  Nom  actuel  depuis  1839.  Le 
marché  qui  se  trouvait  au  nord  de  la  rue  d'Aguesseau 
en  1723,  y  a  été  transféré  en  1745.  La  cité  Berryer,  qui 
doit  son  nom  au  célèbre  orateur  (1790-1808),  est  très 
curieuse  surtout  par  le  contraste  qu'elle  présente  avec  les 
rues  voisines,  la  rue  Royale  par  exemple,  mais  Paris  est 
fait  de  contrastes  et  c'est  ce  qui  en  fait  un  de  ses  grands 
charmes  pour  ceux  qui  savent  les  comprendre.  Au  12, 
maison  à  pignon  ;  au  14,  petits  vitraux  et  escalier  curieux. 

N"  28.  Taverne  anglaise.  Fui  le  quartier  général  de 
Brunel  le  22  mai  1871. 

N"  35.  Cité  du  Retire  Le  nom  vient  de  bucn  retira. 
C'était  jadis  la  grande  Cour  des  Coches.  On  peut  rcniar- 


VIIl"    ARRONDISSEMENT.  25 

qucr  le  13,  le  15,  le  19  qui  fut  manège  et  loge  maçon- 
nique. 

N°  28.  Emplacement  d'une  maison  qui  appartenait  à 
LuUi  et  où  il  mourut  en  1637. 


Rue  de  la  Ville-l'Évêque. 

Indiquée  sur  les  plans  du  xvii°  siècle.  Elle  commen- 
çait autrefois  rue  de  l'Arcade  et  finissait  rue  des  Saus- 
saies. La  rue  atteignit  la  rue  de  la  Pépinière  (actuelle- 
ment La-Boëlie)  en  1807.  Cette  partie  lui  fut  retirée  en 
1865  pour  devenir  rue  Gambacérès.  Les  évêques  de 
Paris  possédaient  dans  ces  parages  une  ferme  ou  villa 
{yilleta  episcopi),  depuis  le  xiii^  siècle.  11  se  forma 
autour  de  cette  ferme  un  bourg  que  l'on  appela  la  Ville- 
rÉvêque,  qui  fut  enclavé  dans  Paris  sous  Louis  XV  :  la 
rue  de  la  Ville-rÉvèque  était  Tartère  principale  de  ce 
bourg.  L'ancienne  église  de  la  Madeleine,  église  de  la 
Ville-rÉvéque  était  située  au  coin  Nord-Est  de  la  rue 
(emplacement  du  II  actuel  du  boulevard  Malesherbes). 
Cette  église  qui  datait  du  xiii*  siècle,  fut  reconstruite 
en  1659  et  démolie  en  1764.  A  l'extrémité  Est  de  la  rue 
et  s'étendant  entre  les  rues  de  Surène  et  de  l'Arcade  était 
le  couvent  des  Bénédictines  fondé  en  1613  par  Catherine 
d'Orléans-Longueville,  et  sa  sœur  Marguerite  d'Estoute- 
ville;  il  fut  supprimé  en  1790  et  démoli.  Fabre  d'Eglan- 
tine  habita  la  rue  à  l'hôtel  du  duc  d'Aumont,  au  coin  de 
la  rue  d'Astorg.  Le  conventionnel  Amar  logeait  au  54 
(ancien).  Le  maréchal  marquis  de  Grouchy  était  depuis 
longtemps  au  26  (ancien)  en  1840.  Lamartine  habita 
le  31  (ancien)  en  1854,  puis  en  1869  le  9  (ancien)  de  la 
rue  Cambacérès.  Mme  de  La  Briche,  belle-mère  du 
comte  Mole,  habitait  la  rue  en  1820,  avant  d'aller  rue 


26      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

des  Saussaies.  En  1842,  Mme  de  Souza,  mère  de 
Charles  de  Flahault,  vint  habiter,  après  avoir  quitté  son 
hôtel  de  la  rue  Verte,  le  22  de  la  rue  de  la  Ville-l'Évêque. 
En  1829  elle  quitta  cet  hôtel  qui  fut  repris  par  son  beau- 
fils  le  comte  de  Villa  Real,  fils  de  M.  de  Souza,  et  elle 
alla  7,  rue  St-Florentin.  Odilon  Barrot  mourut  au  5 
(ancien)  en  1873,  et  Guizot  au  8  (ancien)  en  1875.  La  rue 
posséda  également  un  hôtel  de  Boufflers,  un  hôlel  de 
Goulanges,  et  compta  parmi  ses  habitants  le  sculpteur 
Houdon  et  Mme  de  Balbi. 

N"  3.  Restes  de  l'hôtel  de  Rouault  (1787). 

N"'  5  et  7.  Emplacement  de  l'hôtel  d'Espagnac  qui 
fut  légation  de  Bavière  en  1855  et  hôtel  Mercy-Argenteau 
en  1860.  Cet  hôtel,  primitivement  hôtel  de  Choiseul- 
Meuse,  avait  été  construit  sur  l'emplacement  du  marché 
d'Aguesseau  qui  avait  été  ouvert  en  1723  au  Nord  de  la 
rue  d'Aguesseau  et  qui  resta  là  jusqu'en  1745,  époque 
oîi  il  fut  transféré  cité  Berr}- er. 

N"  8.  Presbytère  de  la  Madeleine.  (Propriété  de  la 
fabrique  de  la  Madeleine.) 

N"^  15.  Salle  Manzi.  M.  Fabbé  Perosi,  maître  de  cha- 
pelle de  Sa  Sainteté  le  pape  Pie  X,  s'y  fit  entendre  en  1910. 

N°  16.  Hôtel  du  maréchal  Suchet.  Le  banquier 
Bartholdi.  En  1812  cet  hôtel  attenait  par  derrière  à 
l'hôtel  Talleyrand  qui  s'ouvrait  rue  d'Anjou  et  qui  a  été 
détruit  par  le  boulevard  Malesherbes.  Au  fond  de  la 
cour  du  16,  étaient  les  Sœurs  de  la  Mère  de  Dieu. 
Depuis  1907,  Institut  normal  libre  de  la  Madeleine.  (Pro- 
priété des  héritiers  de  Kersaint.) 

N°  18.  Gracieux  pavillon  au  fond  de  la  cour.  (Propriété 
du  prince  d'Arenberg.) 

N°  20.  Hôtel  de  M.  le  prince  d'Arenberg,  membre  de 
l'Institut. 


VIH^    ARnONDISSEMENT.  27 

N°  25.  Ancien  hôtel.  Hôtel  de  Mme  la  marquise  de 
Champagne. 

N"  27.  Maison  Louis  XVI.  Fut  habitée  par  le  comte 
Mole  en  1827. 

Rue  d'Astorg. 

La  partie  entre  la  rue  de  la  Ville-rÉvèque  et  la  rue 
Roquépine  est  de  1774  :  la  partie  qui  rejoint  la  rue  La- 
Boëtie  date  de  1778.  Avant  le  percement  du  boulevard 
Malesherbes,  la  rue  allait  jusqu'à  la  rue  de  la  Bienfai- 
sance. Nom  en  mémoire  de  Louis  d'Astorg,  marquis  de 
Roquépine,  lieutenant  général  des  armées  du  roi  et 
propriétaire  du  terrain  sur  lequel  la  rue  fut  percée  :  son 
hôtel  qui  a  disparu  était  occupé  par  le  général  de  Goyon 
en  1856.  Giulia  Grisi,  la  célèbre  cantatrice  du  Théâtre 
Italien,  habitait  la  rue  en  1848. 

N°  8.  Hôtel  de  M,  le  comte  Greffulhe. 

N"  10.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  Greffulhe,  née  de 
La  Rochefoucauld. 

N°  12.  Hôtel  de  M.  le  marquis  de  L'Aigle. 

N°  19.  Grille  de  style  Empire. 

N°  26.  Enseigne  moderne  assez  baroque,  représen- 
tant une  mouette. 

Rue  Roquépine. 

Formée  en  1774  et  prolongée  jusqu'au  boulevard 
Malesherbes  en  1862.  Doit  son  nom  à  Louis  d'Astorg, 
marquis  de  Roquépine,  lieutenant  général  en  1762  et 
propriétaire  des  terrains. 

N°  4.  Église  anglaise  Wesleyan  (méthodiste)  (1862). 

N°  5.  Temple  protestant  du  St-Esprit. 


as      PnOMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

Rue  Cambacérès. 

Faisait  partie  de  la  rue  de  la  Ville-rEvêque  avant  1865. 
S'appela  rue  BerthoUet.  Nom  en  souvenir  du  deuxième 
Consul  (1752-1834).  Lamartine  habita  le  9  (ancien)  en 
1867. 

N°  14.  Ancien  hôtel  ainsi  qu'au  8.  (Propriété  de 
M.  le  comte  E,  J.  de  Barameville.) 

N°  7.  Ministère  de  l'Intérieur. 

N°  3.  Maison  de  style  Renaissance. 

Rue  des  Saussaies. 

S'appela  rue  des  Carrières  au  xvii^  siècle.  Elle  était 
bordée  de  saules,  et  on  lui  donna  sous  Louis  XV,  le 
nom  de  chemin  des  Saussayes,  puis  de  chemin  de  la 
Couldraye.  Elle  s'appela  également  ruelle  Baudet  et  en 
1837  elle  prit  le  nom  de  rue  des  Saussaies. 

La  place  des  Saussaies  a  été  formée  en  1902.  On  a 
construit  au  1  de  cette  place,  en  1905,  l'hôtel  de  la  com- 
pagnie de  St-Gobain.  Sur  cet  emplacement  se  trouvait 
en  1775  l'hôtel  de  Paroy,  qui  devint  hôtel  de  Mme  de 
La  Briche,  mère  de  Mme  Mole.  Le  comte  Mole,  qui 
habitait  avec  sa  belle-mère  lliôtel  de  La  Briche,  fit  con- 
struire à  côté  un  hôtel  pour  ses  deux  gendres,  le  mar- 
quis de  la  Ferté  et  le  comte  de  la  Ferté-Champlatreux. 
Celte  maison  fut  vendue  en  1848  au  comte  de  Béhague 
et  l'hôtel  de  La  Briche  fut  vendu  également  en  1848, 
au  comte  d'Albon,  puis  passa  au  comte  de  Grancey.  La 
famille  d'Albon  aliéna  une  partie  des  jardins  pour  com- 
plaire à  Mme  de  Persigny  qui  habitait  alors  l'hôtel 
actuel  du  ministre  de  l'Intérieur.  Après  la  guerre,  on  a 


VIII*   AMRONDISSEMENT.  29 

construit  les  locaux  du  ministère  sur  l'emplacement  de 
ce  parc,  et  l'ancien  hôtel  de  La  Briche  et  ses  dépen- 
dances ont  disparu,  pour  faire  place  à  l'iiôtel  de  la 
compagnie  de  St-Gobain.  Au  2  de  la  place  habite 
M.  E.  Risler,  l'éminent  pianiste,  professeur  au  Conser- 
vatoire. 

Nos  i3_ii_9.  Emplacement  de  rhôtel  du  Tillet  (1775). 
Le  comte  de  Scgur,  pair  de  France,  habita  en  1812  le 
11  qui  fut  acquis  en  1848  par  le  comte  de  Grancey.  Au 
11  actuel  est  une  des  portes  de  l'hôtel  du  ministère  de 
l'Intérieur  (ancien  hôtel  de  Beauvau). 

N°'  10  et  8.  Fut  hôtel  Chevenc  de  La  Chapelle  (1768). 
Le  marquis  de  Faudoas  d'Esparbès  (1787).  Là  naquit 
Mlle  d'Esparbès  qui  devint  Mme  Savary,  duchesse  de 
Rovigo.  Sous  la  Restauration  le  10  fut  habité  par 
M.  de  Gourgues,  pair  de  France.  Le  colonel  vicomte  de 
Grancey,  tué  à  Charapigny  en  1870,  y  naquit  en  1831.  Au 
8,  bandeaux  sculptés  et  au  centre  médaillon  avec  soleil 
entouré  de  couleuvres.  (Le  8  appartient  à  ^L  Ghatellier 
et  le  10  à  Mme  veuve  Hardy.) 

jRize  de  Miromesnil. 

Formée  en  1776,  entre  le  faubourg  St-Honoré  et  la 
rue  de  Penthièvre,  sous  le  nom  de  rue  Guyot  ;  terminée 
en  1862.  La  rue  doit  son  nom  actuel  à  Hue  de  Miro- 
mesnil, garde  des  sceaux  (1723-1796). 

N°  4  et  6.  Anciennes  maisons  décorées.  Au  6,  habite 
M.  Gerbault,  dessinateur, 

N°  11.  Décoré  de  mascarons. 

N"  14.  Vieille  maison. 

N°  16.  Consulat  d'Espagne. 

N°  18.  Habité  par  M.  G.    Levadé,   compositeur  de 


30      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

musique,  chef  de  chœurs  à  l'Opéra.  Au  29  habite 
Mlle  Louise  Mante,  de  l'Opéra. 

N°  31.  Fut  possédé  et  habité  par  Miss  Grâce  Elliott, 
maîtresse  de  Philippe-Egalité.  Chateaubriandy  habita  en 
1804  (dans  la  partie  voisine  du  33).  Hôtel  de  Mme  E.Tru- 
berl. 

N°  98.  Là  se  trouvait  avant  1910  le  siège  de  la 
Société  des  x\mis  des  Monuments  parisiens. 

L'abattoir  du  Roule  (1810)  s'étendait  du  côté  des 
chiffres  impairs,  entre  la  rue  de  la  Bienfaisance  et  la  rue 
de  Téhéran.  L'avenue  de  Munich  (1844  à  1857)  était  au 
Sud  de  l'abattoir  (sol  du  boulevard  Haussmann  entre 
la  rue  de  Miromesnil  et  la  rue  de  Téhéran  qui  s'appe- 
lait avenue  de  Plaisance).  Cet  abatloir  avait  son  entrée 
précédée  d'une  avenue,  dite  de  l'Abattoir  à  l'origine,  et 
appelée  avenue  Percier  à  partir  de  1844.  L'architecte  de 
ral)attoir  fut  Petit-Radel,  et  les  bâtiments  furent  livrés 
aux  bouchers  en  1818.  L'endroit  était  mal  choisi,  et 
l'abattoir  fut  supprimé  sous  Napoléon  IH. 

Rue  de  Penthièvre. 

S'est  appelée  rue  des  Marais  au  xvii"^  siècle,  puis  rue 
du  Chemin-Vert,  puis  rue  Verte,  puis  Grande-Rue-Verte 
au  xvm"  siècle.  En  1846,  elle  prit  le  nom  de  rue  de 
Penthièvre,  en  l'honneur  du  duc  de  Penthièvre,  fils  du 
comte  de  Toulouse  (1725-1793) .  Élisa  Bonaparte, 
épouse  du  général  Bacciochi,  demeurait  rue  Verte 
n*^  1125  en  1802.  Le  maréchal  de  BoufUers  habitait  le 
30  (ancien)  en  1807.  La  veuve  de  Condorcet,  habitait  la 
rue  en  1812.  Du  côté  des  chiffres  pairs  se  trouvait 
l'hôtel  du  général  de  Bachraann-Anderletz,  Suisse  au 
service  de  la  France,  qui  éraigra  après  le  10  août.  Du 


VIIl^   ARRONDISSEMENT.  31 

côté  des  chiffres  impairs  et  s'ouvrant  rue  du  Faubourg- 
St-IIonoré  se  trouvait  Thôtel  de  Ray  (1780).  Mme  de 
Flahault,  amie  de  Talleyrand,  après  son  remariage  avec 
M.  de  Souza,  ministre  portugais,  et  après  avoir  été 
12,  rue  d'Anjou,  vint  s'inslaller  dans  son  hôtel,  6,  Grande- 
Rue-Verte.  C'est  laque  fut  élevé  le  jeune  duc  de  Morny, 
qui  était  le  fils  de  Charles  de  Flahault,  fils  lui-même  de 
Mme  de  Souza. 

N"  5.  Hôtel  moderne  ainsi  qu'au  8.  (Propriété  de 
M.  Seguin.) 

N*^  11.  Maison  du  commencement  du  xix*  siècle,  avec 
sculptures. 

N°  14.  Enseigne  du  Bon  Coing. 

*  N°  26.  Maison  dite  de  Franklin  (1775).  Dut  être 
construite  en  l'honneur  du  célèbre  homme  d'État  améri- 
cain. Avant  l'Empire,  Lucien  Bonaparte  y  habita,  au  fond 
du  jardin,  un  petit  hôtel  qui  a  conservé  un  curieux 
cabinet  de  toilette,  décoré  d'un  plafond  à  coupole. 

N"  28.  Caserne  construite  en  1780,  grâce  à  l'influence 
du  maréchal  de  Biron.  C'est  une  des  survivantes  des 
dix  casei'nes  des  gardes  françaises  qui  étaient  antérieu- 
rement logés  chez  l'habitant.  La  caserne  de  la  rue  de 
Penthièvre  fut  affectée  au  logement  de  trois  compagnies 
de  gardes  françaises.  Aujourd'hui  caserne  d'infan- 
terie. 

N"  33.  Vieille  maison  ainsi  qu'au  35. 

Rue  Matignon. 

La  partie  entre  l'avenue  Matignon  et  le  faubourg  St- 
Honoré  fut  créée  de  1774  à  1780  sous  le  nom  de  rue 
Millet,  qui  était  le  nom  du  propriétaire  des  terrains, 
nom  qu'elle  porta  jusqu'en  1787.  La  partie  au  Nord  du 


32      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

faubourg  s'appelait  la  Petite-Rue-Verte.  Nom  actuel  en 
mémoire  du  maréchal  (1646-1729). 

N°  23.  Savorgnan  de  Brazza,  le  grand  explorateur 
mort  en  1905,  y  habita. 

A  l'angle  du  faubourg  était  jadis  la  porte  d'Argencourt 
ou  porte  du  Roule. 

N°  19.  La  Croix-Rouge,  Société  française  de  secours 
aux  blessés  militaires.  On  connaît  le  beau  rôle  de  cette 
société,  lors  de  la  terrible  inondation  de  janvier  1910. 

N°  17.  Hôtel  habité  au  moment  de  la  Révolution  par 
le  comte  Jean-Axel  de  Fersen,  fils  du  maréchal  suédois 
et  célèbre  par  son  dévouement  pour  la  reine  Marie- 
Antoinette  qu'il  tenta  en  vain  de  sauver.  Les  écuries  de 
Fersen  s'ouvraient  faubourg  St-Honoré  (la  troisième 
porte  cochère).  (Propriété  de  Mme  la  marquise  de  La- 
sruiche  et  de  Mme  la  comtesse  de  Mérode.) 

N"  16.  Fut  hôtel  de  Mortemart.  Hôtel  de  Mme  la  mar- 
quise de  Laguiche.  (Numérotage  sur  fond  vert,  datant 
de  la  Restauration,  recouvert  par  le  numérotage 
moderne.) 

N°  8.  Le  comte  de  Bari,  dernier  fils  de  Ferdinand  H, 
l'oi  des  Deux-Siciles,  y  habitait  au  moment  de  sa  mort 
survenue  à  la  Petite-Malmaison  en  1904. 


Rue  Rabelais. 

Ruelle  Rousselet  en  1769.  Elle  se  prolongeait  jadis 
jusqu'à  la  rue  du  Colisée  et  resta  fermée  pendant  vingt 
ans.  Ouverte  en  1846.  Nom  en  1850  en  l'honneur  du 
grand  écrivain  (1495-1553). 

N"  2.  Hôtel  de  M.  le  baron  Gérard. 

N°  1.  Hôtel  de  M.  Eiffel. 


Vm^   ARRONDISSEMENT.  33 

Rue  Montaigne. 

Ouverte  en  1795  sur  une  partie  des  terrains  du 
Colisée.  Nom  en  Ihonncur  du  grand  moraliste  (1533- 
1592).  En  face  du  débouché  de  la  rue  Rousselet  (Raljc- 
lais),  du  côté  impair  de  la  rue  Montaigne,  se  trouvaient  en 
1830  les  écuries  du  duc  d'Orléans. 

N°  1.  Enseigne  moderne  (mail  coach). 

N°  2.  Hôtel  meublé  Meyerbeer.  Meyerbeer  y  mourut 
en  1864. 

N°  12.  Garabetta  y  habita  de  1871  à  1878. 

N°  17.  Pranzini  y  assassina  Marie  Regnault  et  sa 
femme  de  chambre. 

N°  25.  Habité  par  M.  de  Marcère,  ancien  ministre  et 
liistorien. 

Rue  du  Colisée. 

C'était  jadis  la  Chaussée  des  Gourdes.  La  rue,  indi- 
quée en  1672,  a  pris  son  nom  actuel  en  1769.  Le  Colisée, 
qui  était  un  vaste  établissement  pour  des  fêtes  et  des 
spectacles  pouvant  contenir  40  000  personnes,  avait  été 
construit  en  1770  par  Le  Camus.  Il  se  trouvait  dans  l'es- 
pace compris  entre  les  rues  du  Colisée,  du  Faubourg-St- 
Honoré,  les  avenues  Matignon  et  des  Champs-Elysées. 
Mal  consti'uit,  il  fut  démoli  en  1780.  Une  des  entrées 
était  au  44  de  la  rue  du  Colisée,  où  se  trouvèrent  plus» 
tard  les  écuries  de  la  duchesse  de  Berry,  qui  furent 
incorporées  aux  écuries  impériales  sous  le  second 
Empire.  Le  comte  d'Artois  acheta  les  terrains  du  Colisée 
en  1784  et  sur  son  emplacement  on  ouvrit  les  rues  de 
Ponthieu  et  d'Angoulême  (rue  La-Boëtie  aujourd'hui). 

VIII«   ARROND.  3 


34      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N°   38.  La  légation  de  Belgique   s'y  trouvait  avant 
1905.  Au  36  est  le  consulat  de  Colombie. 
N"  39.  Hôtel  de  M,  le  comte  Subervielle. 
N°  18.  A  la  Bonne  Étoile. 


Rue  de  Ponthieu. 

Ouverte  en  1784  sur  une  partie  du  Colisée  et  sur  les 
terrains  de  l'ancienne  pépinière  qui  fut  donnée  au  comte 
d'Artois.   Le  pays  de  Ponthieu  de  la  Basse    Picardie 
dépendait  de  l'apanage  du  comte  d'Artois. 
N°  29.  Au  Louis  d'Or. 

N°  37.  Habité  par  M.  le  vicomte  de  St-Geniès,  bien 
connu  en  littérature  sous  le  pseudonyme  de  Richard 
0'  Monroy. 

N°  46.  ÏNIaison  de  construction  originale. 

N°  54.  Rue  Paul-Baudry.  Ouverte  en  1829  sous  le 
nom  de  rue  Fortin.  Nom  actuel  en  mémoire  du  peintre 
(1828-1886).  Au  3  est  l'hôtel  de  Mme  de  Wendel.  Au  6 
est  l'hôtel  de  JNIme  la  princesse  de  Poix.  Au  5  s'ouvre  la 
rue  Frédéric-Bastiat  (1884)  qui  s'appela  provisoire- 
ment rue  Neuve-Fortin.  Nom  en  1889  en  l'honneur  de 
Tauteur  des  Harmonies  économiques  (1801-1830). 

N"  55.  Galeries  dites  des  Champs-Elysées  (Salle  de 
bals  et  de  conférences). 

N°  57.  Hôtel  de  Mme  Sommier. 

N°  62.  Hôtel  de  M.  le  duc  de  Lesparre. 

N"  66.  La  célèbre  cantatrice,  Mme  Rosine  Laborde, 
y  mourut  en  1907  à  l'âge  de  quatre-vingts  ans.  La  maison 
lui  appartenait. 


VIII''   ARRONDISSEMENT.  35 

Rue  de  Berri. 

Ouverte  en  1778  à  travers  les  jardins  de  l'ancienne 
pépinière  du  Roi.  Ce  n'est  que  sous  le  second  Empire 
qu'elle  fut  prolongée  depuis  le  laubourg  St-Honoré  jus- 
qu'au nouveau  boulevard  Haussmann.  Elle  s'appelait 
jadis  ruelle  de  Chaillot,  ou  de  l'Oratoire,  rue  de  la  Fra- 
ternité en  1848,  puis  rue  Duquesne.  Nom  actuel  en 
l'honneur  du  duc  do  Berry,  second  fils  de  Charles  X,  né 
en  1778  et  assassiné  par  Louvel  en  1820. 

N"  29.  Hôtel  de  jM.  le  marquis  de  Casa-Riei^a. 

N°  22.  Hôtel  de  Mme  la  baronne  de  Berckheim. 

N"  20.  Fut  construit  par  Mme  de  Montesson,  tante 
de  Mme  de  Genlis.  Mme  de  INlontesson  donna  l'hôtel 
à  sa  nièce  lorsque  celle-ci  fut  chargée  de  l'éduca- 
tion des  enfants  du  duc  d'Orléans.  La  maréchale  Gérard. 
Le  marquis  de  L'Aigle.  La  duchesse  de  Lesparre.  La 
princesse  Mathilde  y  habita  depuis  la  guerre  et  y  mourut 
en  1904,  entourée  de  l'estime  universelle.  Son  salon  fut 
célèbre.  Légation  de  Belgique  depuis  1905, 

N°  12.  Habité  par  Mme  Réjane,  artiste  dramatique. 

N°  21.  Chapelle  américaine. 

N"  5.  Actuellement  Académie  Julian  et  garage  d'auto- 
mobiles. Fut,  il  y  a  quelques  années.  Bazar  de  la  Charité 
et  Palais  du  Cycle. 

Au  coin  de  l'avenue  des  Champs-Elysées,  dont  il  était 
séparé  par  un  fossé  de  19  toises  (38  mètres  environ)  se 
trouvait  le  pavillon  Langeac  qui  avait  été  construit  par 
Chalgrin.  Mme  de  Langeac  s'appelait  primitivement 
Mme  Sabalin  et  était  la  maîtresse  de  M.  de  St-Flo- 
rentin,  ministre  de  Louis  XV.  On  dit  que  le  comte 
d'Artois  prit  possession  de  ce  pavillon  après  Mme  de 


3G      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

Langeac.  Le  pavillon  fut  remplacé  sous  Napoléon  III 
par  l'hôtel  Debelleyme-Trévise,  qui  fut  habité  par  le 
prince  Jérôme.  Démoli  vers  1898. 

Santerre  de  La  Fontenelle,  frère  du  fameux  brasseur, 
avait  une  brasserie  rue  Neuve-de-Berri,  n°  1.  Le  prince 
de  la  Paix  habita  la  rue. 

Rue  d'Artois. 

Décidée  en  1778  et  ouverte  en  1822  sur  les  terrains 
de  l'ancienne  pépinière  royale  appartenant  au  comte 
d'Artois.  Elle  s'appela  rue  d'Estaing  et  rue  des  Ecuries- 
d' Artois  à  cause  du  voisinage  des  écuries  du  prince. 
Depuis  1897,  la  rue  s'appelle  simplement  rue  d'Artois. 
Les  grands  jardins  qui  s'étendent  entre  le  22  et  le  20 
sont  ceux  de  l'hôtel  de  Mme  Schneider  (137,  rue  du 
Faubourg-St-Honoré). 

N°  39.  Habité  par  M.  Jules  Lemaître,  membre  de 
l'Académie  française. 

N°  21.  Impasse  Fortin.  Nom  de  propriétaire  (1829). 

N°  14.  Rue  St-Philippe-du-Roule  (1882).  Au  6 
habite  M.  R.  Bazin,  membre  de  l'Académie  française. 

N°  10.  Rue  du  Commandant-Rivière  (1883). 
Ouverte  sur  l'ancienne  cour  du  Commerce  qui  datait  de 
1840  et  qui  était  devenue  cour  St-Philippe-du-Roule  en 
1877.  Nom  actuel  en  mémoire  du  capitaine  de  vaisseau 
massacré  en  1883  au  Tonkin  par  les  Pavillons  Noirs. 

N°  6.  Alfred  de  Vigny  y  mourut  en  1863.  (Inscrip- 
tion.) 

Rue  La-Boëtie. 

Indiquée  à  la  fin  du  xvii'=  siècle.  La  partie  entre  le 
faubourg  St-Honoré  et  la  place  St-Augustin    s'appela 


Vm"   ARRONDISSEMENT.  37 

jusqu'en  1868  rue  de  la  Pépinière,  puis  rue  Abbatucci. 
La  partie  entre  le  faubourg  St-Honoré  et  l'avenue  des 
Champs-Elysées  porta  différents  noms  :  Rue  d'Angou- 
lème-St-Honoré  (1777),  rue  de  l'Union  de  1792  à  1815, 
rue  de  la  Charte  en  1830,  rue  de  l'Union  de  nouveau  en 
1848,  rue  Lapeyrouse,  rue  d'Angoulême  en  1852,  rue  de 
Morny  en  1865,  rue  de  la  Commune  pendant  la  Com- 
mune, rue  Mac-Mahon  et  rue  Pierre-Charron  après 
1871,  et  rue  La-Boëtie  en  1879  dans  toute  son  étendue. 
Nom  en  l'honneur  du  philosophe  et  écrivain  (1530-1563). 
*  N°  111.  Très  bel  hôtel  construit  en  1784  par  l'archi- 
tecte Le  Boursier  pour  Thiroux  de  Montsauge,  admi- 
nistrateur général  des  Postes.  Le  duc  de  Richelieu,  pair 
de  France  et  lils  du  maréchal,  s'en  rendit  acquéreur  en 
1788,  mais  il  l'habita  peu,  ayant  émigré  en  1790.  Le 
comte  de  Marescalchi,  ministre  du  royaume  d'Italie  à 
Paris,  en  devint  locataire  en  1804  et  y  donna  des  fêtes 
splendides  qui  furent  le  rendez-vous  de  la  noblesse  de 
l'Empire.  L'Empereur  y  vint  souvent.  Marescalchi  quitta 
rhôtel  après  l'abdication,  et  l'hôtel  fit  retour  à  la  com- 
tesse de  Durfort,  ûlle  de  Thiroux  de  Montsauge.  Après 
avoir  été  vendu  en  1825  à  Bellel,  entrepreneur  de  bâti- 
ments, l'hôtel  fut  racheté  en  1827  par  la  fille  unique  de 
la  comtesse  de  Durfort,  la  comtesse  de  Juigné,  épouse 
du  maréchal  de  camp.  Acheté  en  1830  pour  la  somme  de 
250  000  francs  par  le  comte  de  Flahault  qui  le  revendit 
pour  780  000  francs  au  baron  Roger.  Hôtel  actuel  de 
M.  le  duc  de  Massa,  petit-fils  du  grand  juge,  ministre 
de  la  Justice  sous  Napoléon  P''.  Plusieurs  historiens 
prétendent  à  tort  que  cet  hôtel  fut  construit  par  le  comte 
d'Artois  pour  Mlle  Contât,  de  la  Comédie-Française.  Il 
ne  faut  pas  non  plus  y  voir  le  lieu  de  naissance  du  duc 
de  Morny.  Le  comte  de  Flahault  n'acheta  l'hôtel  qu'en 


38      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

1830,  et  l'acte  officiel  de  la  naissance  du  futur  duc, 
déclare  qu'Auguste  Demorny  est  né  chez  Gardien, 
accoucheur,  137,  rue  de  Montmartre  en  1811. 

N°  122.  Garnot,  qui  fut  président  de  la  République, 
y  habitait  en  1882,  Habité  par  M.  A.  Bruneau,  compo- 
siteur de  musique. 

N°  94.  Enseignes  modernes. 

N°  88.  Cour  St-Philippe-du-Roule. 

N"  66.  Jolie  enseigne.  (Panier  de  fleurs.)  Habité  par 
M.  Emile  Fabre,  auteur  dramatique. 

N°  57.  Hôtel  reconstruit  par  M.  Wildenstein. 

N°  55.  Eugène  Sue  y  habita  en  1840.  Hôtel  de 
Mme  A.  Baroche. 

N°  49.  Hôtel  de  Mme  A.  André. 

N°  45.  Salle  Gaveau  (1907),  où  ont  lieu  maintenant  les 
concerts  Lamoureux. 

N°  44.  La  comtesse  de  La  Valette  y  logea  en  1815  et 
c'est  de  là  qu'elle  partit  pour  se  rendre  à  la  Concier- 
gerie et  sauver  son  mari.  Hôtel  de  M.  le  comte  L.  de 
Ségur.  Les  jardins  de  ce  bel  hôtel  s'étendent  jusqu'à  la 
rue  de  La  Baume,  et  à  l'Est  jusqu'à  l'avenue  Percier. 

N"  39.  Université  des  Arts  fondée  en  1908  par 
Mme  Madeleine  Lemaire. 

N°  37.  M.  Rouher  y  mourut  le  3  février  1884.  Fut 
hôtel  de  Monbel.  Hôtel  actuel  de  M.  le  marquis  de 
Tracy.  (Style  romantique.) 

N°  34.  Impasse  privée,  garnie  de  bornes. 

N°  27.  Habité  par  MM.  E.  et  V.  Isola,  directeurs  du 
théâtre  lyrique  de  la  Gaîté. 

N°  4.  Rue  Roy  (1788).  S'appela  rue  St-Jean-Bap- 
tiste.  Ce  n'est  qu'en  1862  qu'elle  a  été  prolongée  de  la 
rue  de  Rigny  à  la  rue  de  Laborde.  Doit  son  nom  au 
comte  Roy,  homme  d'État  (1764-1847). 


VIIl'^    ARRONDISSEMENT.  39 

Du  côté  des  chiffres  impairs,  l'élargissement  de  la  rue  a 
détruit  dans  la  rue  La-Boëtie  deux  hôtels  qui  avaient  été 
construits  par  ÏNI.  de  Wailly,  architecte  du  roi.  L'un  fut 
l'hôtel  d'Aligre,  de  Saulty,  et  Alfonso,  et  l'autre  qui  avait 
été  construit  pour  le  sculpteur  Pajou  eut  comme  habi- 
tants le  prince  Demidoff,  M.  Hainguerlot  et  le  comte 
Branicki. 


Rue  de  la  Pépinière. 

Cette  rue,  indiquée  en  1555  et  ouverte  en  1782,  allait 
jadis  jusqu'à  St-Philippe-du- Roule.  Elle  n'a  conservé 
son  nom  que  dans  une  petite  partie  éloignée  d'ailleurs 
des  terrains  de  l'ancienne  pépinière  à  laquelle  elle  devait 
son  nom.  La  pépinière  du  roi  était  primitivement  située 
entre  les  Champs-Elysées  et  le  faubourg  du  Roule  et 
entre  les  rues  de  Berri  et  La-Boëtie.  Cette  pépinière  fut 
désaffectée  en  1720,  dans  la  prévision  de  l'établissement 
d'un  hôtel  des  Monnaies  et  le  terrain  fut  concédé  à 
Regnard,  directeur  de  la  Monnaie.  Le  comte  de  St-Flo- 
rentin,  ministre  de  la  Marine  du  roi,  se  le  fit  attribuer  à 
bail  en  1755  pour  le  céder  en  1764  à  Mme  de  Lan- 
geac  qui  le  vendit  en  1772  au  comte  d'Artois.  (Nous 
avons  vu  que  l'hôtel  de  Mme  de  Langeac  était  au 
coin  de  l'avenue  des  Champs-Elysées  et  de  la  rue  de 
Berri.)  La  nouvelle  pépinière  fut  établie  en  1720  de 
l'autre  côté  du  faubourg  du  Roule,  à  l'emplacement  de 
l'intersection  du  boulevard  Haussmann  avec  le  boulevard 
Malesherbes,  la  rue  de  Courcelles  et  l'avenue  Percier. 
Cette  nouvelle  pépinière  était  séparée  de  la  maison  du 
contrôleur  par  la  rue  de  Courcelles  :  cette  maison,  qui 
fut  reconstruite  en  1765,  était  habitée  en  1807  par  Aubert 
Dupetit-Thouars,    frère    de   l'amiral.    La   pépinière  du 


40      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

Roule  fut  supprimée  à  la  Révolution  et  disparut  défini- 
tivement en  1826.  L'abbé  Nolin,  chanoine  de  St-Marcel, 
avait  été  le  premier  directeur  de  cette  pépinière  du 
Roule  et  y  avait  acclimaté  de  nombreux  arbustes  étran- 
gers. 

N°  24.  Caserne  de  la  Pépinière,  dite  jadis  caserne  de 
la  Pologne.  Construite  en  1763  par  Goupil  pour  servir 
de  quartier  aux  gardes  françaises.  Reconstruite  en  partie 
sous  Napoléon  III. 

N°  25.  M.  Remy  y  fut  assassiné  par  ses  domestiques 
en  1908.  Hôtel  du  journal  le  Nouveau  Siècle  (1910). 

N°  8.  Galerie  de  Cherbourg.  S'appela  galerie  du 
Soleil  d'Or,  à  cause  de  l'enseigne.  Cette  galerie  qui  doit 
son  nom  actuel  au  voisinage  de  la  gare  de  l'Ouest  a  été 
ouverte  en  1832. 

N°  9.  Concert  de  la  Pépinière. 

N'^6.  Habité  par  M.  G.  Grand,  sociétaire  de  la  Comédie- 
Française.  Au  1  habite  Mlle  Blanche  Toutain,  artiste 
dramatique. 

L'emjjlacement  du  lieu  dit  jadis  la  Pologne  corres- 
pond au  cai'refour  formé  par  les  rues  du  Rocher,  de 
l'Arcade,  de  la  Pépinière,  et  St-Lazare. 

Rue  St-Lazare. 

(Partie  comprise  entre  les  rues  de  Rome  et  du  Havre.) 

Sur  l'emplacement  de  l'hôtel  Terminus,  avant  la 
transformation  de  la  gare  St-Lazare,  se  trouvait  une 
ruelle  dite  impasse  Bony,  formée  en  1826,  qui  servait 
de  dégagement  pour  le  service  des  bagages.  La  gare 
St-Lazare  primitive  datait  de  1836  :  elle  a  été  reconstruite 
en  1889.  Devant  la  gare  se  trouvent  les  cours  dites  de 
Rome  et  du  Havre.  La  cour  de  Rome  est  sur  l'emplace- 


vin''   ARRONDISSEMENT.  41 

ment  de  l'ancienne  impasse  d'Argenteuil  qui  s'ouvrait 
rue  du  Rocher.  C'est  au  café  de  l'hôtel  Terminus 
qu'Henry  commit  son  attentat  anarchiste  en  1894. 

N°  119.  Maison  originale  :  Au  Roi  de  la  Bière. 

N°  109.  Place  du  Havre,  dénommée  en  1907.  Cette 
place,  qui  compte  également  dans  le  IX^  arrondissement, 
doit  son  nom  au  voisinage  de  la  gare  de  l'Ouest. 

N°  109.  Rue  du  Havre  (côté  impair).  La  partie 
entre  le  boulevard  Haussmann  et  la  rue  de  Provence 
faisait  partie  de  la  rue  de  la  Ferrae-des-Mathurins.  Cette 
partie  a  été  alignée  en  1839  et  la  partie  entre  la  rue  de 
Provence  et  la  rue  St-Lazare  a  été  ouverte  en  1843. 
Au  9  de  la  rue  du  Havre  s'ouvre  la  rue  de  l'Isly  (1846) 
qui  doit  son  nom  à  la  victoire  de  1841  remportée  par  le 
maréchal  Bugeaud.  Victor  Hugo,  alors  membre  de 
l'Assemblée  nationale,  habita  le  5  de  la  rue  de  Tlsly 
en  1848. 

Rue  de  Rome. 

(Partie  comprise  depuis  son  origine  jusqu'au  boulevard 
des  Balignolles.) 

La  partie  située  entre  la  rue  St-Lazare  et  le  boulevard 
des  Batignolles  date  de  1850;  la  partie  qui  s'étend  entre 
la  rue  St-Lazare  et  le  boulevard  Haussmann  date  de  1868. 

N'^  4.  Rue  de  Provence,  qui  n'a  qu'un  petit  parcours 
dans  le  VHI'^  arrondissement,  entre  les  rues  de  Rome  et 
du  Havre.  Ce  tronçon  a  été  exécuté  en  1884  sur  une 
partie  de  l'ancienne  rue  St-Nicolas-d'Antin. 

N"  23.  Lycée  Racine. 

N°  35.  Rue  de  Stockholm  (1831).  Cette  rue  s'éten- 
dait primitivement  jusqu'à  la  rue  d'Amsterdam,  Les 
travaux  de  la  gare  de  l'Ouest  en  1859  et  la  construction 


42      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

de  la  rue  de  Rome  en  ont  absorbé  une  grande  partie.  Ce 
qui  en  reste  du  côté  de  la  rue  d'Amsterdam  s'appelle 
impasse  d'Amsterdam. 

N°  48.  Habité  par  M.  J.  Grand-Carteret,  homme  de 
lettres. 

N°  54.  Habité  par  M.  Léon  Gandillot,  auteur  drama- 
tique. 

N°  59.  Rue  d'Edimbourg  (1870).  Dénommée  en  1877. 
Au  11,  Skating-Palace  (1910). 

N°  62.  Habité  par  M.  G.  Clairin,  artiste  peintre. 

N°  63.  Rue  de  Naples  (1826).  Faisait  primitivement 
partie  de  la  rue  de  Hambourg  qui  allait  alors  de  la  rue 
de  Clichy  à  la  rue  de  Monceau.  Elle  a  été  fortement 
diminuée  et  a  reçu  son  nom  actuel  en  1864.  Au  22, 
ancienne  maison  des  religieuses  du  Saint-Sacrement, 
aujourd'hui  pensionnat  de  jeunes  filles  (ancien  numéro- 
tage, 48).  Au  28,  hôtel  de  Mme  Privey  (1878). 

N°  69.  Rue  de  Copenhague  (1868). 

N°  73.  Rue  Bernouilli  (18G7).  Nom  en  mémoire  du 
mathématicien  Jean  Bernouilli  (1667-1748)  qui  découvrit 
le  calcul  expérimental.  Cette  rue  longe  le  collège  Chaptal. 

Boulevard  des  BatignoUes  (1789).  (Côté  impair). 

Sur  ce  boulevard  se  trouvaient  les  barrières  de 
Monceau,  de  la  Réforme  et  de  Clichy. 

N°  63.  Place  Prosper-Goubaux.  Nom  donné  en 
1907  au  carrefour  formé  par  la  rue  du  Rocher,  la  rue  de 
Constantinople,  le  boulevard  des  BatignoUes,  et  le 
boulevard  de  Courcelles.  Cette  place,  qui  est  commune 
aux  VIII"  et  XVIP  arrondissements,  doit  son  nom  au 
fondateur  du  collège  Chaptal. 

N°  51.  Rue  Andrieux  (1883).  Nom  en  mémoire  de 


VIU'^    ARRONDISSEMENT.  43 

l'auteur  dramatique  (1759-1833).  Au  11,  s'ouvre  la  rue 
Pelouze,  classée  en  1873  et  dénommée  en  1875  en 
mémoire  du  chimiste  T.-J.  Pelouze  (1807-1867).  Au  5 
de  la  rue  Pelouze  habite  M.  P.  Lagarde,  artiste  peintre, 
et  l'un  des  directeurs  de  l'Opéra. 

N"  45.  Collège  Chaptal.  Ce  collège,  fondé  en  1844  par 
P.  Goubaux  rue  Blanche,  sur  l'emplacement  du  Casino 
de  Paris,  s'installa  ici  en  1874.  Il  s'appela  d'abord  Lycée 
Municipal,  collège  François  I",  et  Institution  St-Victor. 

N°41.  Rue  de  Moscou  (1847).  La  rue  fut  achevée 
en  1867.  Au  12  habite  INI.  Albin  Valabrègue,  auteur 
dramatique,  et  au  52  M.  Lévesque,  artiste  dramatique. 
Au  33  s'ouvre  la  rue  de  Berne  qui  s'appelait  rue 
Mosnier  avant  1884. 

N°  29.  Rue  Clapeyron.  Classée  en  1867.  Nom  en 
mémoire  de  l'ingénieur  (1797-1864). 

N°  25.  Rue  de  Turin  (1847).  La  rue  fut  achevée  en 
1857.  Au  32  s'ouvre  la  rue  de  Florence  (1826)  qui 
faisait  jadis  partie  de  la  longue  rue  de  Bruxelles,  qui 
allait  de  la  place  Blanche  à  la  rue  du  Général-Foy.  Au 
3  de  cette  rue  de  Florence  habite  Mlle  A.  Dorgère, 
artiste  dramatique.  Le  7  est  habité  par  M.  Maurice  Don- 
nay,  de  l'Académie  française,  et  le  8  par  M.  Paul  Ga- 
vault,  auteur  dramatique. 

Le  boulevard  des  Batignolles  commence  à  la  place 
de  Clichy.  (Voir  le  XVII''  arrondissement.) 

Rue  d'Amsterdam  (1826).  (Côté  impair.) 

N°  87.  Fut  habité  par  Jules  Favre  (1869). 

N°  77.  Alexandre  Dumas  père  en  1843.  Habité  aujour- 
d'hui par  M.  A.  AUar,  sculpteur,  membre  de  l'Institut, 
et  M.  Weerts,  artiste  peintre. 


44      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N"  61.  Petit  Lycée  Condorcet. 

N°  61.  Rue  de  Hambourg-.  Commencée  en  1826  et 
achevée  en  1835.  Cette  rue,  qui  allait  primitivement  de 
la  rue  de  Clicliy  à  la  rue  de  Monceau,  a  été  fortement 
diminuée. 

N°  55.  Hôtel  avec  jardin.  Hôtel  de  Mme  la  générale 
Clinchant. 

N"  37.  Habité  par  M.  Maurice  Ordonneau,  auteur 
dramatique. 

N°  21.  Impasse  d'Amsterdam.  Faisait  partie  autre- 
fois de  la  rue  de  Stockholm. 

A  l'endroit  où  le  passage  Tivoli  se  confond  avec  la 
rue  d'Amsterdam  se  trouve  la  place  de  Budapest, 
qui  compte  également  dans  le  IX''  arrondissement. 

N°  23.  Rue  de  Londres  (1826).  La  partie  comprise 
entre  la  rue  d'Amsterdam  et  la  place  de  l'Europe  fait 
seule  partie  de  notre  arrondissement.  (Voir  le  IX*^  arron- 
dissement.) 

Place  de  l'Europe. 

Tout  le  quartier,  dit  de  l'Europe,  dépendait  autrefois 
des  jardins  Tivoli.  Il  fut  transformé  en  1856  parla  Com- 
pagnie Hagermann-Riant-Mignon.  En  1826  il  y  avait 
un  jardin  au  centre  de  la  place.  En  1832  la  compagnie 
du  chemin  de  fer  de  Paris  à  St-Germain  fit  établir  un 
tunnel  sous  cette  place.  La  première  gare  de  l'Ouest  y 
fut  établie  en  1837  en  bordure  de  la  rue  de  Londres,  et 
ce  n'est  qu'en  1842  que  cette  gare  a  été  transportée  rue 
St-Lazare.  Depuis  1895  tout  a  été  modifié  par  l'agran- 
dissement des  lignes.  Le  pont  gigantesque  qui  occupe 
la  plus  grande  partie  de  la  place  a  été  exécuté  par 
l'inarénieur  Jullien. 


Vm'^    ARRONDISSEMENT.  45 

De  la  place  cle  l'Europe  se  détachent  les  rues  de 
Berlin,  de  St-Pétersl)ourg,  de  Vienne,  de  Madrid,  de 
Constautinople  que  nous  visiterons  dans  cet  ordre. 

Rue  de  Berlin  (182G). 

La  partie  comprise  entre  la  place  de  l'Europe  et  la 
rue  d'Amsterdam  fait  seule  partie  de  notre  arrondisse- 
ment et  est  peu  intéressante.  Le  28  a  été  construit  par 
VioUet-Le-Duc. 


Rue  de  St-Pétersbourg  (1826). 

N"  1.  Les  messageries  occupent  une  partie  de 
l'emplacement  de  la  première  gare  de  l'Ouest  de  1837. 

N°  26.  Ancien  couvent  des  Oblates  de  Marie-Imma- 
culée. Les  Oblates  étaient  arrivées  à  Paris  en  1859  et 
s'étaient  établies  primitivement  dans  une  maison  de  la 
rue  Darcet,  qui  s'appelait  alors  rue  du  Boulevard,  puis 
elles  vinrent  s'installer  ici.  Depuis  le  départ  des  reli- 
gieuses en  1906,  le  couvent  est  devenu  Hôtel  Canadien 
et  Colonial.  La  chapelle  qui  avait  été  construite  de  1876 
à  1900  est  devenue  une  annexe  de  St-Louis-d'Antin,  sous 
le  vocable  de  St-André-d'Antin  (1907),  et  la  petite  cha- 
pelle qui  est  au  26  bis  est  devenu  salle  Canadienne. 

N°  28.  Habité  par  Mlle  L.  Pacary,  artiste  lyrique. 

Rue  de  Vienne  (1826). 

Au  début  la  rue  allait  seulement  jusqu'à  la  rue  du 
Rocher.  En  1862,  elle  atteignit  la  place  de  Laborde.  Au 
21  habite  M.  le  comte  Léon  de  Tinseau,  homme  de 
lettres. 


46   PROMENADES  DANS  TOUTES  LES  RUES  DE  PARIS. 

Rue  de  Madrid  (1826). 

La  rue  a  été  terminée  en  1867,  Aux  16,  7  et  5  se 
trouvait  l'externat  dit  de  la  rue  de  Madrid.  Cette  école 
avait  été  fondée  par  les  Jésuites  sous  le  nom  d'école 
St-lgnace.  L'ancien  petit  collège  situé  au  16  a  clé 
acheté  en  1905  pour  le  compte  de  l'État,  et  en  1909  on 
y  a  commencé  des  travaux  pour  y  installer  le  Conser- 
vatoire. Dans  le  grand  collège  situé  au  5  se  trouve 
actuellement  l'école  Notre-Dame  (1909).  Au  27  habite 
Mme  Piaphaële  Sisos,  de  la  Comédie-Française. 

Rue  de  Constantinople  (1826). 

Cette  rue  n'offre  rien  de  particulièrement  intéressant. 
A  titre  de  curiosité  nous  indiquons  au  3.")  1'  «  Institut 
clinique  des  chiens  ».  Les  réservoirs  qui  se  trouvent  au 
coin  du  boulevard  des  Batignolles  datent  du  premier 
Empire. 

Rue  du  Rocher. 

Doit  son  nom  à  une  enseigne.  La  rue  suit  le  tracé 
d'une  ancienne  voie  romaine.  Tout  ce  quartier  possédait 
jadis  des  moulins.  Le  moulin  de  la  Marmite  était  sur 
l'emplacement  de  l'angle  des  rues  du  Piocher  et  de 
Madrid;  le  moulin  des  Prunes  était  en  face  sur  la  rue 
du  Rocher;  le  moulin  Boute-à-Feu,  un  peu  plus  bas  à 
gauche,  et  le  moulin  des  Prés  était  sur  l'emplacement 
du  chevet  de  St-Augustin,  etc. 

La  partie  de  la  rue  comprise  entre  la  rue  de  la  Bien* 
faisancc  et  le  boulevard  de    Courcelles    s'appelait    le 


VIII''    ARRONDISSEMENT.  47 

chemin  des  Erancis  (estropiés);  la  partie  sud  était  au 
xviii^  siècle  le  faubourg  de  la  Petite-Pologne.  En  1815 
la  rue  a  été  ouverte  sur  ce  quartier  dit  de  la  Petite- 
Pologne  et  la  rue  a  été  prolongée  en  1826  jusqu'au  bou- 
levard de  Courcellcs. 

Au  haut  de  la  rue  et  jusqu'aux  Folies  de  Chartres, 
entre  le  mur  d'enceinte  et  la  rue  de  Valois,  s'étendait 
un  terrain  vague  qui  en  1794  fut  une  voirie  révolution- 
naire. Les  inhumations  ordinaires  y  furent  faites  du  5  au 
25  mars  1794,  puis  les  guillotinés  y  furent  ensevelis  du 
25  mars  au  10  juin.  Madame  Elisabeth,  qui  fut  la  dernière 
des  vingt-quatre  victimes  qui  périrent  sur  l'échafaud  le 
10  mai  1794,  fut  inhumée  là.  Le  fossoyeur  Joly  reconnut 
le  corps  de  la  princesse  à  ses  vêtements,  mais  en  1817 
les  investigations  pour  retrouver  les  restes  furent 
vaines.  Là  aussi  furent  inhumés  les  deux  Robespierre, 
Couthon,  St-Just,  Lebas,  Bourbotte,  Romme,  Goujon, 
Henriot,  les  membres  de  la  Commune  mis  hors  la  loi  par 
le  9  Thermidor,  Simon,  le  geôlier  de  Louis  XVII,  etc. 
Sur  cet  emplacement  dit  la  Fosse  aux  Erancis,  un  bal 
s'installa  plus  tard,  puis  le  percement  du  boulevard 
Malesherbes  et  le  prolongement  de  la  rue  de  Miromesnil 
morcelèrent  le  teri^ain, 

N°  84.  Habité  par  M.  Alexandre  Georges,  composi- 
teur de  musique. 

N°  88.  Rue  Larribe.  De  1826  à  1867,  la  rue  faisait 
partie  de  la  rue  de  Bruxelles.  Le  nom  actuel  vient  du 
propriétaire.  Au  2  habite  Mlle  Lynnès,  de  la  Comédie- 
Française. 

N"  66.  École  Corneille,  installée  là  depuis  1904. 

N°  64.  Patronage  St-Joseph. 

N°  61.  Emplacement  d'une  ancienne  petite  maison 
construite  au  xviii*'  siècle  pour  les  deux  sœurs  Grandis, 


48       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

de  l'Opéra,  qui  vivaient  avec  Bandieri  de  Laval,  maître 
des  ballets  du  roi,  et  maître  à  danser  des  enfants  de 
France.  (Ce  Bandieri  mourut  en  1867  rue  Basse,  à  la 
porte  St-Denis.)  Joseph  Bonaparte  acquit  cette  propriété 
quelque  temps  avant  le  Consulat.  Mme  Lœtitia  l'habita 
ainsi  que  le  maréchal  Gouvion  St-Cyr  en  1815.  Les 
jardins  s'étendaient  sur  l'emplacement  des  rues  de 
Madrid  et  Portails.  Sous  le  second  Empire,  la  propriété 
devint  Institution  Cousin  qui  était  très  en  vogue  k  cette 
époque.  L'hôtel  actuel  de  M.  Ilochon  a  été  construit  par 
Lefuel  en  1877. 

N"  57.  A  hauteur  de  cette  maison,  la  rue  du  Rocher 
traverse  la  rue  de  Madrid,  sur  un  pont,  de  sorte  que  le 
rez-de-chaussée  de  cette  maison  se  trouve  en  même 
temps  le  second  étage  sur  la  rue  de  Madrid. 

N°  48.  Les  Sœurs  garde-malades. 

N°  44.  Habité  par  M.  Jules  Renard,  homme  de  lettres. 

N°  43.  Habité  par  Mlle  J.  Thomassin,  artiste  drama- 
tique. 

N°  42.  Impasse  Dany  (1821).  (Nom  de  propriétaire). 

N"  40.  Cour  de  l'Horloge  construite  en  1825. 

N°  30.  Emplacement  de  Ihôtel  de  Lucien  Bonaparte. 
Propriété  Riant.  Habité  par  Mlle  J.  Marié  de  L'Isle,  de 
rOpéra-Comique. 

N°  28.  Au  fond  de  la  cour,  hôtel  construit  par  le 
docteur  Fauvel.  (Armoiries  sur  la  façade.) 

N°  26.  Emplacement  d'une  petite  maison  de  Philippe- 
Egalité.  Aujourd'hui  lycée  Racine.  On  a  démoli  en  1909 
les  vieilles  maisons  qui  s'étendaient  du  26  au  16. 

N°  21.  Habité  par  Mlle  Ellen  Andrée,  artiste  drama- 
tique. 

N°  19.  Vieille  maison  au  fond  de  la  cour. 


VIII"'   ARRONDISSEMENT.  49 


Rue  de  Laborde  (1788). 

S'appela  rue  des  Grésillons.  Nom  actuel  en  1837  en 
mémoire  de  l'archéologue  A.  de  La  Borde  qui  fut  préfet 
de  la  Seine  (1774-1842).  Le  nom  de  grésillon,  qui 
signiGe  troisième  farine,  venait  sans  doute  du  voisinage 
des  moulins  à  vent.  Ce  fut  jadis  le  chemin  des  Porche- 
rons,  et  le  centre  du  quartier  dit  de  la  Petite-Pologne. 
Le  nom  de  Petite-Pologne  avait  été  donné  en  souvenir 
du  duc  d'Anjou,  roi  de  Pologne  (Henri  III),  qui  y  pos- 
sédait une  villa. 

N°  4.  On  a  réédifîé  dans  la  cour  de  cette  maison  une 
borne-limite  fleurdelisée  de  1726.  Ce  n'est  pas  son 
emplacement  primitif.  Cette  inscription  avait  été  posée 
dans  la  maison  du  sieur  Vincent  à  10  toises  de  la  rue  de 
l'Arcade,  et  marquait  l'extrême  frontière  de  la  ville  sous 
Louis  XV. 

La  place  de  Laborde  s'appelait  place  des  Grésillons 
avant  1837.  Sur  l'emplacement  du  square  de  Laborde 
se  trouvait  en  1852  un  marché  et  une  fontaine.  Au  18  de 
la  place  est  l'hôtel  de  M.  le  duc  de  Gadagne.  Dans  le 
square  groupe  en  bronze  :  le  Sauveteur,  par  Mombur. 


Place  St- Augustin. 

La  statue  de  Jeanne  d'Arc  est  de  Paul  Dubois  (1901). 
L'église  St-Augustin  a  été  commencée  en  1860  par 
Baltard  et  achevée  en  1871.  (Peintures  de  Bouguereau.) 
Elle  remplace  une  chapelle  provisoire  en  bois  (1854), 
qui  était  située  rue  de  Laborde  du  côté  des  chiffres 
impairs. 

VIU°   ARROND.  4 


50   PROMENADES  DANS  TOUTES  LES  RUES  DE  PARIS. 

Hue  du  Général-Foy  (1840). 

S'appela  rue  Malesherbes  en  1848.  Nom  actuel  en 
1879,  en  souvenir  du  général  et  homme  politique  (1775- 
1825). 

N°  16.  Habité  par  Mlle  Bartet,  sociétaire  de  la 
Comédie  Française,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

N°  23.  École  Fénclon. 

N°  26.  Œuvres  paroissiales  de  St-Augustin  (1870). 

N°  37.  Victorien  Sardou  y  habita. 

N°  46.  Fut  habité  par  M.  Massenet,  l'illustre  compo- 
siteur, qui  habita  également  le  8. 

JRize  de  la  Bienfaisance. 

La  rue,  décidée  en  1816,  fut  alignée  entre  la  rue  du 
Rocher  et  la  rue  de  Miromesnil  en  1846  et  nivelée  entre 
l'avenue  de  Messine  et  la  rue  de  Miromesnil  en  1883. 
S'appela  rue  de  l'Observance.  Nom  actuel  en  1879.  La 
partie  entre  le  boulevard  Malesherbes  et  l'avenue  de 
Messine  porta  le  nom  de  rue  de  Rovigo  en  1869.  Le  docteur 
Goëtz,  décédé  en  1813,  habitait  au  9  (ancien  5).  Sa  bien- 
faisance fut  la  cause  du  nom  actuel  de  la  rue.  Le  ministre 
Chasseloup-Laubat  habita  également  la  rue  et  la  môme 
maison. 

N°  7.  École  libre  de  la  paroisse  St-Augustin. 

N°  14.  Rue  Portails  (1859).  Achevée  en  1867.  Doit 
son  nom  au  jurisconsulte  et  homme  politique  (1745- 
1807). 

N°  11.  Avenue  Portails  (1859).  Dénommée  en  1864. 
Elle  se  trouve  sur  l'emplacement  d'une  partie  de  la  rue 
d'Astorg  qui  allait  jadis  jusqu'à  la  rue  de  la  Bienfaisance. 


VIII^   ARRONDISSEMENT.  51 

Au  8  se  trouve  le  presbytère  de  St-Augustin  et  au  2 
l'entrée  de  la  caserne  de  la  Pépinière. 

N°  28.  Lycéum  de  France. 

N°  29.  Hôtel  de  Mme  A.  Schelcher. 

N°  42.  Habité  par  Mlle  Chenal,  de  l'Opéra. 

N°  44.  Hôtel  construit  en  1866.  Hôtel  de  M.  le 
docteur  Lanceraux. 

N"  48.  Fut  hôtel  Van  Blarenberghe.  Cet  hôtel,  cons- 
truit en  1805,  fut  en  1906  le  théâtre  d  un  drame  terrible. 
M.  Van  Blai'enberghe  dans  un  accès  de  folie,  tua  sa 
mère  et  se  suicida  ensuite. 

N"  50.  Hôtel  de  M.  le  comte  de  Ribes.  Au  40  s'ouvre 
la  rue  Treilhard. 


Rue  Treilhard  (1865). 

Nom  en  mémoire  du  légiste  et  homme  d'État  (1742- 
1810). 

N°  6.  Rue  Corvetto  (1884).  Nom  en  1887  en  mémoire 
du  financier  et  homme  d'Etat  (1775-1822). 

N°  8.  Rue  Mollien  (1883).  Nom  en  mémoire  de 
l'homme  d'Etat  (1757-1850).  La  rue  Mollien  est  réunie  à 
la  rue  Corvetto  par  la  rue  Maleville,  ouverte  en  1883 
et  dénommée  en  mémoire  du  jurisconsulte  (1741-1824). 
Cette  dernière  rue,  ainsi  que  la  rue  Treilhard  et  la  rue 
Corvetto,  longe  le  marché  de  l'Europe  établi  en  1875 
sur  l'emplacement  de  l'ancienne  rue  de  Francfort.  Ce 
marché  a  été  diminué  en  1906  par  l'installation  d'un 
garage  dit  de  Messine. 

N°  15.  Habité  par  Mme  Gonsuelo  Fould,  artiste 
peintre. 


52      PROMENADES   DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

Avenue  de  Messine. 

L'ancienne  rue  de  Messine  ouverte  en  1826  allait  de 
la  rue  de  Téhéran  à  la  rue  de  Lisbonne.  Elle  fut  prolongée 
en  1862  jusqu'au  boulevard  Haussmann  à  travers  l'em- 
placement de  l'ancien  abattoir  du  Roule.  (Voir  rue  de 
Miromcsnil.)  La  rue  de  Messine  a  été  transformée  en 
avenue  par  application  d'une  décision  de  1821.  La  statue 
de  Shakespeare,  œuvre  de  Fournier,  érigée  en  1888  a 
été  offerte  à  la  Ville  par  William  Knigton. 

N°  13.  Square  de  Messine.  Au  5  du  square,  Institut 
philanthropique  fondé  par  le  docteur  Dupeyroux.  Au 
19,  école  des  frères  de  St-Philippe.  Les  jardins  quilongent 
le  côté  pair  du  square  sont  ceux  de  Thôtel  du  prince 
Murât  (28,  rue  de  Monceau). 

N°  22.  Hôtel  de  Mlle  Cavalieri,  artiste  lyrique. 

N°  23.  Rue  de  Messine,  créée  en  1905  sur  rempla- 
cement de  Tancien  couvent  des  Carmélites  qui  subsista 
là  de  1855  à  1904.  Avant  les  Carmélites,  le  terrain  était 
occupé  par  les  anciennes  écuries  du  Prince  Président, 
avant  leur  transfert  au  quai  d'Orsay,  et  l'ensemble  des 
terrains  avait  été  détaché  en  1776  de  la  propriété  du 
duc  d'Orléans  pour  son  fils  le  duc  de  Valois. 

Rue  de  Téhéran. 

Commencée  en  1810.  La  partie  située  entre  le  boulevard 
Haussmann  et  la  rue  de  la  Bienfaissance  fut  percée  sous 
le  nom  d'avenue  de  Plaisance,  et  cette  partie  longeait 
l'abattoir  du  Roule.  La  partie  nord  de  la  rue  a  été  ouverte 
en  1826.  Nom  actuel  en  1864. 

Au  15  habite  Mlle  Cleo  de  Mérode,  artiste. 


VIII''    AKRONDISSEMENT.  53 

Rue  de  Lisbonne  (1826). 

La  partie  situc-e  enire  l'avenue  dcjMessine  et  la  rue  de 
Gourcelles  date  de  1861.  La  rue  possède  de  nombreux 
hôtels  parmi  lesquels  nous  citerons  le  3,  dont  les  jardins 
donnent  7,  rue  du  Général-Foy. 

N°  6.  Hôtel  de  M.  E.  Martell.  Au  19,  hôtel  de  M.  de 
Beaux.  (Propriété  de  Mme  la  comtesse  de  Poix.) 

N°  28  Hôtel  de  Mlle  Grand  de  Dédera.  Le  32  a  un 
bandeau  sculpté. 

N°  50.  Hôtel  de  M.  le  baron  Erapain.  Au  52,  hôtel  de 
Mme  G.  Martel). 

N°  54.  Hôtel  de  iNL  E.  Rodocanachi,  homme  de 
lettres. 

N°  58.  Orné  d'un  motif  (1877).  Au  47  est  la  léga- 
tion du  Brésil. 

N°  60.  Hôtel  de  M.  Martin  Le  Roy.  Le  62  est  décoré 
de  faïences. 

N°  64.  Hôtel  de  ^L  Boivin. 

N°  55.  Hôtel  construit  en  1872.  Habité  par  M.  A.  Guil- 
laume, artiste  peintre. 

Rue  de  Monceau. 

Cette  rue,  indiquée  sur  les  plans  du  xviie  siècle  comme 
voie  conduisant  à  l'ancien  village  de  Monceau,  a  été  com- 
mencée en  1801.  La  partie  qui  s'étendait  entre  la  rue  de 
Gourcelles  et  la  rue  du  Rocher  s'appelait  rue  de  Valois- 
du-Roule.  Cette  partie  s'est  aussi  appelée  rue  Cisalpine. 
Le  nom  vient  de  l'ancien  village  de  Monceau  ou  Mous- 
seau. 

N°  14.  Joli  petit  hôtel  ancien  au  fond  de  la  cour. 
(Propriété  de  M.  Julliot.) 


54      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N"  11.  École  libre  de  filles  dirigée  par  les  sœurs.  Au 
13  les  Sœurs  de  St- Vincent-de-Paul. 

N"  15.  Dispensaire  de  l'Assistance  publique. 

N°  17.  Institution  des  religieuses  de  St-Joseph. 

N"  25.  Rue  Rembrandt  (1867).  Dénommée  en  1868 
en  l'honneur  du  grand  maître  (1608-1669).  La  rue  Rem- 
brandt possède  de  jolis  hôtels  modernes.  Citons  le  4 
(hôtel  de  M.  le  docteur  A.  Millard),  le  6  (hôtel  de  M.  de 
Billy),  le  19  (hôtel  de  M.  J.  Stillman),  le  11,  le  9 
(hôtel  de  M.  V.  Martin  Le  Roy),  le  1  (hôtel  de  M.  le 
baron  Baeyens.  Propriété  de  M.  Ziegler),  etc. 

N°  28.  Hôtel  de  S.  A.  R.  le  prince  Murât. 

N°  31.  Hôtel  de  Mme  Madeleine  Lemaire,  artiste 
peintre.  Au  33,  hôtel  de  M.  L.  Monnier.  (Propriété  de 
M,  J.  Lebaudy.)  Au  35,  hôtel. 

N°  30.  Propriété  de  la  Société  civile  Monceau.  Fait 
partie  de  l'Institution  Ste-Marie. 

N°  32.  Emplacement  de  la  maison  où  naquit  en  1799 
Oscar  I'^'',  fils  de  Bernadotte  et  de  Désirée  Clary.  Il 
passa  les  premiers  temps  de  son  enfance  dans  cette 
maison  qui  portait  alors  len"  291,  de  la  rue  Cisalpine.  Il 
alla  ensuite  à  Sceaux,  3  rue  de  la  Lune.  La  maison 
actuelle  fut  l'hôtel  de  M.  St-Georges  Armstrong.  Institu- 
tion Ste-Marie  depuis  1897. 

N'^  42.  Nous  lisons  encore  l'inscription  :  Ancienne 
rue  de  Valois-du-Roule. 

N°  41.  Avenue  Ruysdaël  (1867).  Dénommée  en 
1868,  en  l'honneur  du  peintre  hollandais  (1636-1681). 
Nous  voyons  dans  cette  avenue  de  beaux  hôtels 
modernes,  au  2,  au  1.  Le  3  est  l'hôtel  de  Mme  La  Mise  de 
Villehermose,  le  4,  est  l'hôtel  de  M.  P.  Lozouet,  le  6, 
celui  de  M.  E.  Bieckert.  Au  3,  s'ouvre  La  rue  Murillo, 
dont  la  notice  est  à  la  suite  de  la  rue  de  Monceau. 


VIII*   AnnONDlSSEMENT.  55 

Nos  45.47.  Hôtel  de  M.  le  baron  M.  de  Rothschild, 
qui  renferme  les  magnifiques  collections  formées  par  le 
baron  Adolphe  de  Rothschild. 

N"  52.  Hôtel  de  Mme  de  La  Ville  Le  Roulx.  Au  51, 
hôtel  au  fond  de  la  cour.  Au  53,  hôtel  de  Mme  P.  Béjot. 

N»  55.  Pailleron  y  mourut  (1899). 

N"  61.  Hôtel  de  M.  G.  Menier. 

N°  63.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  N,  de  Camondo. 

N°  66.  Rue  de  Vézelay  (1863).  Ouverte  sur  les  ter- 
rains de  M.  Bouret  de  Vézelay,  écuyer,  ancien  trésorier 
de  Tartillcrie  et  du  génie,  qui  possédait  des  terrains 
considérables  dans  ce  quartier  au  commencement  du 
xix"  siècle. 

Rue  Murillo  (1867). 

Doit  son  nom  au  peintre  espagnol  (1618-1682).  Cette 
rue  est  à  peu  près  uniquement  composée  d'hôtels  parti- 
culiers modernes. 

N°  1.  Fut  l'hôtel  du  financier  Crosnierqui  s'y  suicida. 
Au  3,  hôtel  ainsi  qu'au  5. 

N"  9.  Hôtel  de  M.  Clausse  construit  en  1870.  Nous 
voyons  dans  la  cour  des  chapiteaux  et  divers  fragments 
provenant  des  Tuileries,  une  pierre  romaine,  un  buste, 
etc.,  le  tout  artistiquement  disposé. 

N°  11.  Habité  par  M.  J.  Leitner,  sociétaire  de  la 
Comédie-Française. 

N*'  13.  Les  trois  médaillons  représentent  Palestrina, 
Michel-Ange  et  le  Bramante.  Le  19  est  également  orné 
d'un  médaillon. 

N"  21.  Hôtel  de  M.  Viellard.  Au  25,  hôtel  de  M.  le 
comte  J.  d'Arlincourt. 

N°  26.  Hôtel  de  M.  le  duc  de  Brissac.  (Propriété  de 
Mme  la  duchesse  d'Uzès.) 


56      PnOMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N°  24.  Hôtel  de  M.  le  comte  R.  Ghandon  de  Briailles. 
Au  22,  hôtel  de  M.  E.  Le  Normand. 

N°  20.  Reinach  s'y  suicida.  Hôtel  de  M.  de  Vief- 
ville. 

N''  18.  Hôtel  de  Mme  0.  Homberg.  Le  16,  construit 
en  1869,  est  l'hôtel  de  M.  S.  Elizade. 

N'^  6.  Habité  par  Mme  Bréval,  de  l'Opéra. 

Boulevard  Malesherbes. 

(Partie  comprise  entre  le  boulevard  de  Courcelles 
et  la  place  de  la  Madeleine.) 

Ce  boulevard  fut  décidé  en  1800  et  commencé  en 
1854  du  côté  Sud.  U  ne  fut  terminé  qu'en  1866.  Nom  en 
rhonneur  du  défenseur  de  Louis  XVI  (1721-1794).  Le 
boulevard  a  absorbé  la  rue  Rumford  qui  allait  de  la  rue 
Lavoisier  à  la  rue  de  la  Pépinière. 

N°  117.  Avenue  de  Valois.  Doit  son  nom  au  voisi- 
nage de  l'ancienne  rue  de  Valois-du-Roule,  qui  a  été 
absorbée  par  la  rue  de  Monceau. 

N°  90.  Ancien  hôtel  du  marquis  de  La  Valette,  époux 
de  Mlle  Rouher. 

N°  11,  Avenue  Vélasquez  (1861).  Doit  son  nom  au 
peintre  espagnol  (1599-1660).  Cette  avenue  est  bordée 
de  beaux  hôtels  modernes.  Au  2,  est  le  consulat  de 
Perse.  Le  4,  est  l'hôtel  de  M.  E.  Gouin.  Avant  1910,  cet 
hôtel  était  occupé  par  Mme  .1.  Gouin,  veuve  du  régent 
de  la  Banque  de  France,  qui  fut  lâchement  assassinée  en 
chemin  de  fer  en  1909,  Le  6,  est  l'hôtel  de  M.  R.  Jame- 
son.  Le  5,  était  l'hôtel  de  M.  Chauchard  qui  y 
mourut  en  1909.  On  se  souvient  qu'il  légua  une  partie 
de  ses  belles  collections  au  Louvre,  et  que  ses  funé- 
railles furent  pompeuses. 


VIU''    ARRONDISSEMENT.  57 

Au  7  de  ravenue  Vélasquez,  se  trouve  l'iiôtel  Cer- 
nuschi,  qui  est  maintenant  un  Musée  d'art  oriental. 
Henri  Cernuschi  (1821-1890),  qui  était  né  à  Milan,  prit 
part  au  soulèvement  de  cette  ville  contre  la  domination 
autrichienne  ;  il  prit  part  également  en  France  à  la 
Commune,  et  se  lit  naturaliser  Français  en  1871.  Il  fut 
d'ailleurs  un  économiste  distingué,  et,  à  sa  mort,  il  légua 
son  hôtel  et  ses  belles  collections  à  la  Ville.  Le  musée, 
sur  la  façade  duquel  nous  voyons  un  médaillon  de 
Léonard  et  un  autre  d'Arislote,  a  été  inauguré  en  1898. 
(A  visiter  de  10  heures  à  4  heures.) 

N''  66.  Était  habité  par  Coquelin  cadet,  en  1908. 

N°  53.  Rue  de  Rigny  (1788).  Jadis  rue  St-Michel. 
Nom  actuel  en  1864  en  mémoire  du  vice-amiral  de  Rigny 
(1782-1835). 

N**  56.  Bel  hôtel  moderne  de  Mme  Hébert,  dont  les 
jardins  s'étendent  jusqu'à  la  rue  du  Général-Foy.  Au  57, 
hôtel  de  Mme  de  Lassus. 

N°  50.  Habité  par  M.  Paul  Déroulède,  homme  de 
lettres,  et  président  de  la  Ligue  des  Patriotes. 

N°  36.  Habité  par  M.  Raphaël  Duflos,  sociétaire  de 
la  Comédie-Française.  Au  10  habite  Mlle  Invernizzi. 
Au  8,  est  le  Brilish-Club. 


Boulevard  Haussmann. 

(Partie  comprise  entre  la  rue  du  Havre 
et  la  rue  du  Faubourg-St-Honoré.) 

Cette  partie  a  été  commencée  en  1857,  par  le  baron 
Haussmann,  préfet  de  la  Seine  (1809-1893). 

N°  55.  Maison  ayant  comme  enseigne  des  carapaces 
de  tortues. 


58      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N°  61.  Habité  par  M  .  E.  de  Grimberghe,  artiste 
peintre. 

N°  67.  Habité  par  M.  C.  Galeotti,  compositeur  de 
musique. 

N°  82.  Maxime  Ducamp  y  habita.  Yacht-Club  de 
France. 

N°  81.  Hôtel  de  M.  E.  Mareuse,  président  de  la 
Société  historique  du  VIK"  arrondissement.  M.  Mareuse 
y  possède  une  très  belle  bibliothèque  d'ouvrages  sur 
Paris. 

N"  112.  Habité  par  S.  A.  R.  le  duc  de  Penthièvre. 

No  109.  Rue  d'Argenson  (1862).  Doit  son  nom  à 
la  famille  d'Argenson  qui  a  donné  à  la  France  plusieurs 
hommes  politiques  au  xvii®  et  au  xviii'^  siècles. 

N"  117.  Hôtel  de  M.  le  docteur  Labbé,  membre  de 
l'Institut. 

N°  121.  Charles  Franconi,  le  dernier  représentant  de 
la  famille  des  Franconi,  qui  depuis  plus  d'un  siècle 
furent  l'honneur  des  cirques,  y  mourut  en  1910.  Il  habi- 
tait antérieurement  12,  rue  Lavoisier. 

N°  121.  Avenue  Percier.  S'appelait  avant  1844 
avenue  de  l'Abattoir-du-Roule,  parce  qu'elle  aboutissait 
à  l'abattoir  de  1810.  Nom  actuel  en  l'honneur  de  l'archi- 
tecte (1764-1838).  Au  11  s'ouvre  la  rue  de  La-Baume 
(1858),  qui  fut  ouverte  sur  les  terrains  de  M.  de 
Labaume-Pluvinel.  Dans  cette  rue  se  trouvent  plusieurs 
hôtels  modernes.  Les  beaux  jardins  qui  longent  la  rue 
du  côté  Sud  sont  ceux  de  l'hôtel  du  comte  de  Ségur  (44, 
rue  la  Boëtie).  Au  15,  hôtel  de  M.  Frédéric  Masson,  de 
l'Académie  française.  Au  10  est  le  cours  Montalivet. 
Au  11,  hôtel  de  M.  Renault.  Au  5,  hôtel  de  M.  le  duc  de 
Montesquiou-Fézensac  Au  2,  hôtel  de  M.  Despeaux, 
etc. 


VIII'    ARRONDISSEMENT.  59 

N°  130.  Habitôpar  Mlle  S.  Devoyod,  de  la  Comcdic- 
Française. 

N"  144.  Habité  par  M.  L.  Bernier,  architecte, 
membre  de  l'Institut. 

N°  150.  Square  Beaujon. 

N°  155.  Habité  par  M.  Jules  Claretie,  de  l'Académie 
française,  administrateur  de  la  Comédie-Française  et 
M.  J.  Delafosse,  homme  de  lettres. 

N°  157.  Habité  par  M.  H.  Bernslein,  auteur  drama- 
tique et  M.  A.  Messager,  compositeur  de  musique,  direc- 
teur de  l'Opéra. 

N°  158.  Hôtel  de  Mme  E.  André,  née  Jacquemart. 

N°  169.  Mme  Ivrauss,  de  l'Opéra,  y  mourut  en 
1906. 

N°  173.  Hôtel  du  xviii°  siècle.  (S'ouvre  186,  rue  du 
Faubourg-St-Honoré.)  Cet  hôtel  ancien  fait  un  intéres- 
sant anachronisme  sur  le  boulevard  moderne.  (Propriété 
de  M.  Lorin.) 

N°  184.  Fut  hôtel  du  comte  de  Duranti,  et  cercle  dit 
des  Étrangers.  (Propriété  de  M.  Marcé.) 

N°  190.  Consulat  d'Haïti. 

Rue  de  Courcelles. 

(Partie  comprise  entre  l'origine  de  la  rue 
et  le  boulevard  de  Courcelles.) 

Autrefois  c'était  le  chemin  et  la  rue  de  Villiers.  Avant 
le  second  Empire  elle  se  terminait  au  boulevard  de 
Courcelles.  La  rue  de  Chartres,  qui  commençait  à  la 
barrière  de  Montceau  et  qui  s'appela  rue  de  Ghartres-du- 
Roule  et  rue  de  Mantoue  de  1798  à  1814,  fut  réunie  à  la 
rue  de  Courcelles  en  1814.  Cette  voie  menait  à  l'ancien 
village  de  Courcelles  près  de  Clichy.  Entre  la  rue  de 


60      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PAniS. 

Monceau  et  le  boulevard  de  Courcelles  elle  longeait  le 
parc  Monceau  qui  a  été  fortement  diminué.  —  La  rue  de 
Courcelles  a  été  éventrée  par  le  boulevard  Haussmann  et 
l'avenue  Hoche  (primitivement  boulevard  Monceau),  et 
elle  a  été  lardée  par  le  percement  des  rues  de  La 
Baume,  Rembrandt,  de  Lisbonne,  Murillo,  Alfred-de- 
Vigny  et  de  l'avenue  Van-Dyk. 

La  princesse  Pauline  Borghèse  habita  dans  la  rue  un 
hôtel  qui  fut  plus  tard,  la  résidence  des  Gambacères,  duc 
de  Parme,  puis  la  demeure  de  Dickens.  Le  comte  de 
Castellane  acquit  cette  propriété  en  1838.  La  princesse 
Mathilde,  avant  la  guerre,  possédait  dans  la  rue  de  Cour- 
celles, un  charmant  cottage  situé  un  peu  au-dessous  du 
point  de  section  du  boulevard  Haussmann.  Ce  cottage 
avait  été  construit  par  M.  Delorme,  avocat  au  Parle- 
ment, auquel  succédèrent  son  gendre,  le  marquis  de 
Tamisier,  puis  le  général  Herréra,  ancien  Président  du 
Pérou,  et  la  reine  Marie-Christine  sous  Louis-Philippe. 
Le  Prince  Président  en  fit  l'acquisition  et  en  dota  sa 
cousine  qui  s'était  installée  provisoirement  12,  rue  de 
Courcelles.  En  face  se  trouvait  l'ancienne  légation  de 
Danemark,  qui  fut  longtemps  occupée  par  la  princesse 
Lise  Troubetzkoy.  En  1845  Augustin  Thierry  habitait  le 
35  (ancien)  La  maison  de  M.  Nisard,  membre  de  l'Aca- 
démie française,  a  disparu  lors  du  percement  de  l'avenue 
Hoche. 

N°  9.  Presbytère  de  St-Philippe-du-Roule  (appartient 
à  la  ville). 

N°  10.  Hôtel  de  Mme  Delagarde.  Au  12,  hôtel  de  M.  le 
vicomte  de  La  Villestreux. 

N°  13.  Emplacement  d'une  des  dernières  fontaines 
marchandes  de  Paris  qui  existait  encore  en  1903.  Aujour- 
d'hui Service  municipal  des  Eaux. 


VIIl"    ARRONDISSEMENT.  61 

N°*  14  et  16.  En  pénétrant  ici  par  une  petite  allée 
particulière,  on  est  agréablement  surpris  de  trouver 
dans  ce  coin  de  Paris  des  jardins  et  des  villas  tran- 
quilles, non  loin  des  tapageuses  rues  avoisinantcs. 

N°  38.  Hôtel  de  ^I.  Bidoire. 

N"  59.  Emplacement  de  l'hôtel  Blount  démoli  en 
1907.  On  doit  tracer  ici  une  rue  nouvelle,  dans  le  pro- 
longement de  la  rue  de  Lisbonne,  rue  qui  ira  aboutir  rue 
du  Faubourg-St-ilonoré  à  travers  les  terrains  de  l'ancien 
couvent  des  Dominicains. 

N"  61.  Hôtel  de  Mlle  Grandjean,  décédée  en  1900. 
Elle  a  légué  son  hôtel  ainsi  que  ses  tableaux  et  objets 
d'art  à  l'Union  centrale  des  Arts  décoratifs,  à  charge 
pour  elle  d'organiser  un  musée  dans  l'hôtel  même, 
musée  qui  devra  prendre  le  nom  de  Musée  Grandjean. 

N°  63.  Hôtel  de  M.  Veil-Picard.  Au  61,  hôtel. 

N°  76.  Hôtel  de  M.  le  duc  de  Luynes. 

N"  78.  Hôtel  de  Mme  la  duchesse  d'Uzès,  née  de 
Rochechouart-Mortemart. 

N"  78.  Avenue  Van-Dyck  (1861).  Créée  sur  le  parc 
Monceau.  Doit  son  nom  au  peintre  flamand  (1597-1641). 
Au  5,  ancien  hôtel  Menier,  actuellement  hôtel  de  Mme  la 
comtesse  Lepic.  Au  6,  hôtel  de  M.  Joseph  Reinach. 

N°  30.  Rue  Alfred-de-Vigny  (1861).  S'appela  rue 
de  Vigny  de  1867  à  1902.  Nom  en  l'honneur  du  littéra- 
teur (1797-1863).  La  partie  de  la  rue  située  au  Nord  du 
boulevard  de  Gourcelles  est  située  dans  le  XVIP  arron- 
dissement. Au  2,  hôtel  de  Mme  Bertin-Mention.  Au 
4,  hôtel  de  AL  le  comte  de  La  Béraudière.  Au  8,  hôtel 
de  H,  Menier.  Au  10,  hôtel  de  M.  E.  Pereire.  Au  9 
haêite  M.  Reynaldo  Hahn,  compositeur  de  musique. 

N°  75.  Le  prince  de  la  Moskowa,  fils  du  maréchal,  y 
mourut  en  1882. 


62       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N°  75.  Rue  Daru  (1790).  Ouverte  sous  le  nom  de 
rue  de  la  Groix-du-Roule.  En  1796  elle  s'appela  rue  de 
Milan  et  en  1867  elle  reçut  son  nom  actuel  en  l'honneur 
de  l'historien  et  homme  d'État  (1767-1829).  Au  22, 
cercle  Hoche  (cercle  d'escrime).  Au  14,  bel  hôtel  de 
Mme  la  duchesse  de  Mier.  Au  12  se  trouve  l'église 
russe  édifiée  en  1861  par  souscription,  sur  les  plans  de 
Kousmine,  dans  le  style  byzantino-moscovite.  (A  l'inté- 
rieur intéressantes  peintures  des  frères  Sorokine,  de 
Bronikoff,  de  Vassilieff.) 

N°  90.  Hôtel  de  M.  A.  Rochet. 

N°  94.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  de  Louvencourt. 

Boulevard  de  Courcelles  (1789).  (Côté  impair.) 

Depuis  l'annexion  ce  boulevard  a  englobé  les  anciens 
boulevards  de  Monceau,  de  Courcelles  et  le  chemin  de 
ronde  de  la  barrière  de  Courcelles. 

N"  29.  Maison  modern-style. 

N''  33.  Hôtel  de  M.  Henri  Pereire. 

*  Le  parc  de  Monceau  dépendait  autrefois  de  la  sei- 
gneurie de  Clichy  et  ce  fut  Grimod  de  La  Reynière  qui  le 
vendit  à  la  famille  d'Orléans  (1778).  Carmontelle,  auteur 
dramatique,  y  créa  un  magnifique  jardin  anglais  pour  le 
duc  d'Orléans  (Philippe-Egalité)  (1785).  Ce  jardin  cou- 
vrait un  immense  quadrilatère  compris  entre  le  boule- 
vard Malesherbes,  la  rue  de  Valois  (aujourd'hui  rue  de 
Monceau)  et  la  rue  de  Courcelles.  Bien  national  en  1794. 
La  Convention  créa  divers  établissements  publics 
dans  ce  parc  immense  appelé  alors  :  les  Folies  de 
Chartres.  Cambacérès  en  fut  gratifié  par  Napoléon. 
Louis  XVHI  le  restitua  à  la  famille  d'Orléans  entre  les 
mains   de  laquelle    il  resta  jusqu'en  1852.  Acquis  par 


VIII*   ARRONDISSEMENT.  63 

l'État,  il  fut  tranforraé  et  diminué  par  Alpliand.  Depuis 
1870  il  appartient  à  la  Ville.  Les  constructions  du  parc 
(pavillons  du  Prince,  etc.)  remaniées  sous  le  premier 
Empire,  furent  démolies  en  1861.  Elles  occupaient 
l'emplacement  du  pâté  de  maisons  qui  se  trouve  entre 
les  rues  de  Courcelles,  de  Lisbonne,  iMurillo,  Rem- 
brandt. 

La  Nauraachie,  bassin  ovale  bordé  d'une  colonnade 
corinthienne  provient  de  N.-D.  de  la  Rotonde  à  St-Denis, 
église  qui  était  destinée  à  la  sépulture  des  Valois  et  qui 
fut  démolie  en  1719.  |La  grande  arcade  Renaissance  à 
côté  de  la  Naumachie  provient  de  l'Hôtel  de  Ville  incendié 
en  1871.  Dans  le  parc  se  trouvent  les  monuments  de 
Pailleron,  d'Ambroise  Thomas  par  Falguière,  de  Guy 
de  Maupassant  par  Verlet  (1897),  de  Gounod  par 
Mercié  (1903),  etc.  Sur  les  pelouses  nous  voyons  des 
statues  en  bronze  et  en  marbre  :  l'Abandonnée  par 
Vital  Cornu,  le  Jeune  Faune  par  F.  Charpentier,  le  Joueur 
de  billes  par  Lenoir,  la  Lionne  blessée  par  Valton, 
l'Amour  blessé  par  Mabille,  le  Semeur  par  Chapu,  le 
Moissonneur  par  Gaudez,  etc.  Les  portes  de  fer  sont  de 
Davioud. 

La  Rotonde  de  Chartres  faisait  partie  de  l'enceinte 
des  fermiers  généraux.  Elle  ne  servait  pas  d'entrée  à  la 
ville  et  avait  été  construite  en  vertu  d'un  accord  entre 
la  ville  et  le  duc  d'Orléans.  Elle  s'appelait  :  bureau  d'ob- 
servation d'Orléans.  Le  duc  y  avait  la  jouissance  d'un 
salon  installé  au  premier  dans  la  calotte  de  la  Rotonde, 
auquel  il  accédait  par  un  escalier  qui  était  également  sa 
propriété. 

N°  41.  Petit  hôtel  ancien,  et  non  loin  de  là,  au  51, 
enseigne  moderne  de  Cadet-Roussel. 

N°  73,  Rue  Pierre-le-Grand  (1830).  Doit  son  nom 


64       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    HUES    DE    PARIS. 

au  voisinage  de  l'église  russe.  Pierre  le  Grand  fut  tzar 
de  Russie  de  1682  à  1725. 

N°  77.  Rue  de  la  Neva  (1880).  Doit  son  nom  au  voi- 
sinage de  l'église  russe.  Au  15,  l'hôtel  assez  étrange  qui 
attire  l'attention  est  celui  de  Mme  Liane  de  Pougy, 
femme  de  lettres. 

Le  boulevard  de  Courcelles  aboutit  à  la  place  des 
Ternes,  qui  est  située  sur  l'emplacement  de  l'ancienne 
barrière  des  Ternes  (voir  le  XYIP  arrondissement). 

Hue  du  Faubourg-St-Honoré. 

Jadis  chaussée  du  Roule,  puis  faubourg  du  Roule. 
De  la  rue  Royale  jusqu'à  la  rue  de  Penthièvre,  la  rue 
s'appela  :  faubourg  St-Honoré.  De  là,  elle  s'appelait  : 
Bas-Roule,  et  à  partir  de  la  rue  de  Monceau  :  Haut- 
Roule.  —  Le  Roule  était  un  village  comme  la  Ville- 
l'Evêque.  Au  xiii''  siècle  il  s'y  tenait  un  grand  marché 
d'oies.  Le  Roule  fut  érigé  en  faubourg  en  1722  et  incor- 
poré dans  Paris  en  1787. 

Le  sculpteur  Bouchardon  mourut  en  1762  à  la  barrière 
du  Roule;  son  enterrement  eut  lieu  à  St-Philippe.  Hauss- 
raann  est  né  faubourg  du  Roule,  55,  en  1809.  Dans  la  rue 
du  Faubourg-St-Honoré  habita  Petion  en  1791  (au  6 
ancien).  Siéyès  mourut  à  88  ans,  en  1836,  au  116 
(ancien)  où  il  était  déjà  en  1802.  Le  maréchal  de  Boufflers 
de  1811  à  1814  était  au  114  (ancien).  Le  maréchal 
Marmont,  duc  de  Raguse,  était  au  126  en  1821. 
M.  Guizot  en  1837  était  au  52  (ancien).  Isopy,  le  coiffeur 
de  Lamartine  était  au  264  (ancien).  Le  maréchal  de  Lau- 
riston  mourut  en  1828  au  52  (ancien),  etc. 

N<'237.  Habité  par  M.  J.  Drault,  homme  de  lettres. 

N"  235.  Habité  par  M.   L.  Delaunay,  sociétaire  de  la 


VIU^    ARRONDISSEMENT.  65 

Comédie-Française  et  Mme  Rose  Delaunay,  de  l'Opéra- 
Comique. 

N°  233.  Impasse  où  se  trouvent  de  nombreux  ateliers 
d'artistes  (MM.  D.  Puech.  G.  Gasq,  etc.).  Au  34,  réunion 
évangélique. 

N°  266.  Petit  bas-relief  au-dessus  de  la  porte. 

N"  264.  Vieille  maison. 

N°223.  Square  du  Roule. 

N°  248.  Avenue  Beaucourt  (1825).  Précédemment 
impasse.  Nom  du  propriétaire  des  terrains. 

N°  222.  Ancien  couvent  des  Dominicains  jusqu'en 
190G.  Là  vécut  longtemps  le  Père  Monsabré,  le  grand 
prédicateur  décédé  au  couvent  des  Dominicains  du  Havre 
il  y  a  quelques  années.  La  chapelle  est  désaffectée  et  un 
orchestre  y  est  installé.  Une  voie  nouvelle  en  prolonge- 
ment de  la  rue  de  Balzac  sera  établie  à  travers  les  jar- 
dins du  couvent  qui  s'étendaient  presque  jusqu'à  la  rue 
de  Gourcclles. 

Au  coin  des  rues  de  Balzac  et  du  Faubourg,  vis-à-vis 
l'ancienne  chapelle  St-Nicolas  se  trouvait  l'ancienne  fon- 
derie du  Roule.  C'est  là  que  fut  fondue  d'un  seul  jet  la 
statue  équestre  de  Louis  XV  (1758).  Sous  Louis  XVI  la 
fonderie  fut  utilisée  par  Houdon  pour  ses  travaux.  En 
1817,  Lemot  y  fondit  en  bronze  la  statue  équestre 
d'Henri  IV  dans  le  même  fourneau  qui  avait  servi  à 
couler  la  statue  de  Louis  XV.  La  fonderie  fut  démolie  en 
1855  et  remplacée  par  des  constructions  nouvelles. 

N°  193.  Rue  de  Balzac.  Ouverte  en  1825  entre 
l'avenue  des  Champs-Elysées  et  la  rue  de  Chateaubriand 
sous  le  nom  d'avenue  Fortunée.  Ce  nom  était  le  prénom 
de  Mme  Hamelin  qui  en  1825  avait  acquis  les  jardins 
Beaujon  en  association  avec  MM.  Rougevin  et  Cottin. 
La  rue  fut  prolongée  en  1842  jusqu'à  la  rue  du  Faubourg- 

VIII'    ARKOND.  5 


6G       PUOMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

St-Honoré  sous  le  nom  de  rue  du  Moulin-Beaujon.  Nom 
actuel  en  1850  en  l'honneur  de  l'auteur  de  la  Comédie 
humaine  (1799-1850).  Dans  la  rue  de  Balzac  contre  le 
mur  de  l'hôtel  de  Mme  la  baronne  S.  de  Rotschild,  à 
l'endroit  où  se  trouvait  jadis  le  14  de  la  rue  F'ortunée, 
nous  lisons  l'inscription  :  «  Ici,  s'élevait  en  1850  l'hôtel 
où  mourut  en  1850  Balzac  ».  11  habitait  là  après  son 
mariage  avec  Mme  de  Hanska.  L'immeuble  devait  être 
payé  (32  800  fiancs)  en  septembre  1850  et  Balzac  y 
mourut  sans  avoir  payé,  sans  être  chez  lui.  Sa  veuve 
acquitta  la  dette  et  continua  à  habiter  la  maison,  qui  fut 
acquise  par  Mme  de  Rothschild  et  démolie  en  1890.  M.  de 
Lovenjoul,  le  célèbre  collectionneur,  acheta  une  grande 
partie  des  manuscrits  du  célèbre  écrivain  et  en  a  fait 
don  à  l'Institut.  (Ils  sont  actuellement  à  Chantilly.) 
Lhôtel  de  Balzac  touchait  à  la  petite  chapelle  St-Nicolas 
et  en  face  se  trouvait  l'Institution  Gachotte.  Cette  petite 
chapelle  St-NicoIas-du-Roule  avait  été  construite  en  1780 
par  l'architecte  Girardin  pour  le  financier  Nicolas 
Beaujon,  qui  y  fut  enterré,  mais  ses  restes  furent 
exhumés  et  jetés  au  vent  pendant  la  Terreur.  La  cha- 
pelle a  été  démolie  en  1876,  mais  la  rotonde  du  chœur  a 
été  conservée  et  annexée  à  un  pavillon  de  style  Renais- 
sance construit  sur  une  partie  de  l'ancienne  chapelle  au 
coin  de  la  rue  de  Balzac  et  du  faubourg.  (Voir  11,  rue 
Berryer.)  — J.-M.  de  Heredia,  de  l'Académie  française, 
habita  le  11  bis  de  la  rue  de  Balzac.  Au  23  est  l'hôtel  de 
Mme  E.  Joubert.  Au  14  est,  depuis  1909,  la  Société  d'en- 
couragement à  l'aviation. 

N°  191.  Rue  Berryer  (1842).  S'appela  rue  de  la 
Réforme  en  1848.  Nom  actuel  en  1877  en  l'honneur  du 
grand  orateur  (1790-1868).  L'ancienne  folie  Beaujon 
(Cliarti'euse  Beaujon),  dont  les  jardins  s'étendaient  jus- 


VIIl^    ARRONDISSEMENT.  67 

qu'à  la  barrière  de  l'Etoile  et  la  rue  de  lOratoire-du- 
Roulc  (aujourd'hui  rue  Washington),  était  sur  l'empla- 
cement de  l'hôtel  de  Mme  la  baronne  S.  de  Rothschild, 
au  11,  hôtel  qui  a  englobé  également  le  petit  hôtel 
Balzac.  Les  jardins  étaient  devenus  un  bal  en  1801.  (Au 
11,  restes  de  la  chapelle  St-Nicolas). 

*  N"  208.  Hôpital  Bcaujon,  fondé  en  1784  par  le  finan- 
cier Boaujon  qui  habitait  alors  l'hôtel  d'Evreux  (Elysée). 
L'hôpital  a  été  construit  par  l'architecte  Girardin.  Sous 
la  Convention,  ce  fut  l'hôpital  du  Houle. 

N°''  163  et  161.  Au  vieux  coin.  Vieilles  maisons, 
débris  de  l'ancien  village  du  Roule. 

N"  186.  Le  comte  de  Nogent,  émigré,  le  vendit  à 
M.  Lorin. 

N°  153.  Vieille  maison  du  xviir-  siècle. 

]\jos  141-139.  Emplacement  des  anciennes  écuries 
d'Artois,  construites  par  Bellanger.  La  façade  donnait 
rue  du  Faubourg-du-Roule.  Elles  devinrent  en  1830  écu- 
ries royales,  puis  furent  affectées  à  un  hôpital  militaire. 

N°  137.  Hôtel  de  INIme  H.  Schneider,  dont  les  jar- 
dins s'étendent  jusqu'à  la  rue  d'Artois. 

N°  135.  Ancien  hôtel  de  AL  Haentjens  ;  aujourd'hui 
hôtel  de  M.  le  comte  de  Fels. 

N°  170.  Hôtel  de  M.  de  St-Priest,  ambassadeur  à 
Constantinople  et  gouverneur  des  pages  sous  Louis  XV. 
Mme  de  Genlis  y  mourut  en  1830.  Le  maréchal  Randon 
y  habita.  (Voir  la  cour.)  La  maison  est  habitée  par 
M.  Etcheverry,  artiste  peintre.  (Propriété  de  Mme  la 
vicomtesse  du  Chàtel.) 

N°  168.  Fut  habité  par  M.  Nivelle  de  La  Chaussée, 
académicien,  puis  par  M.  Nisard.  Acheté  en  1808  par 
M.  Nicolas  Haussmann,  oncle  du  préfet  de  l'Empire. 
Surélevé  en  1853.  Le  maître  St-Saëns  y  habita  depuis 


68        PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

son  enfance  jusqu'en  1876,   époque  où  il  alla  11,   rue 
Monsicui'-le-Prince. 

N°  133.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  Martin  du  Nord. 

N°  166.  Emplacement  d'un  ancien  hôtel  Dupetit- 
Thouars,  disparu,  qui  avait  été  antérieurement  une 
maison  de  campagne  de  Mme  de  Maintenon. 

N"  127.  Emplacement  d'une  école  d'équitalion  sous 
le  second  Empire. 

N"  156.  Petit  hôtel  du  xviii"  siècle.  (Propriété  des 
héritiers  Asselin.) 

N''  154.  On  a  inauguré  en  1907  dans  la  cour  de  l'Ecole 
communale  le  buste  de  Paul  Beurdeley,  ancien  maire  de 
l'arrondissement. 

N°  123.  Euiplacement  de  l'ancien  marché  de  la  cour 
du  Commerce. 

*  L'église  St-Philippe-du-Roule  a  été  construite  de 
1774  à  1784  par  Chalgrin.  La  première  pierre  en  fut 
posée  en  1774  par  le  comte  de  Provence.  Temple  de  la 
Concorde  pendant  la  Révolution,  Agrandie  en  1833  par 
Baltard  qui  construisit  la  chapelle  de  Notre-Dame  de 
Toutes-Grâces,  affectée  aux  catéchismes.  Transformée 
intérieurement  en  1840  par  Godde.  (Peintures  de  Chas- 
sériau.  La  voûte  n'est  pas  en  pierre,  mais  en  charpente 
peinte  en  tons  de  pierre.)  Dans  le  fronton  triangulaire, 
belle  figure  de  la  Religion  par  Guadet.  L'église  est  sur 
l'emplacement  d'une  maladrerie  dite  :  Hôtel  du  Bas-Rolle 
au  xvii'^  siècle. 

N°  152.  Passage  St-PMlippe-du-Roule  (1786). 
Une  décision  de  1861  l'a  supprimé  pour  le  dégagement 
de  St-Philippe.  U  en  subsiste  une  partie. 

N°  107.  Marquis  de  Thorigny.  Maison  des  pages 
sous  Louis  XV  ;  le  général  Gardanne  en  était  gouver- 
neur sous  TEmpire.  Hôtel  du  marquis  de  Barthélémy. 


VIII^    ARRONDISSEMENT,  69 

Depuis  1909,  un  couturier  s'y  est  installé.  (Voir  la  façade 
et  les  jardins  donnant  26,  avenue  d'Antin.) 

N"  132.  Emplacement  de  l'hôtel  du  maréchal  Mortier, 
duc  de  Trévise. 

N°  128.  Hôtel  de  M.  le  duc  de  Trévise. 

N°  91.  Emplacement  d'un  ancien  hôtel  La  TrémoïUe, 
puis  de  Coigny. 

N"  89.  Bel  hôtel  de  Mme  la  marquise  d'Aligre. 

N"  124.  Lagrange,  le  grand  géomètre,  y  mourut  en 
1813. 

N°  120.  Construit  sous  Louis  XVI.  Comte  de  St- 
Didier.  Le  comte  Hocquart  jusqu'en  1849.  Acheté  à  cette 
époque  par  M.  de  Gossellin,  dans  la  famille  duquel 
l'hôtel  est  resté.  Loué  en  1908  à  l'école  privée  dite  de 
Notre-Dame,  et  en  1909  à  un  antiquaire. 

85  bis.  Ancien  bureau  du  duc  d'Aumale.  Hôtel  de  la 
Revue  de  Paris. 

N"  85.  Marquis  d'Argenteuil  (1720).  M.  de  Chas- 
tenay  (1738).  Marquis  de  La  Vaupalière  (1775).  Comte 
Mole  (1810).  Baron  Rœderer,  sénateur  (1812).  Mme  Le 
Hon.  Propriété  de  M.  le  baron  Gérard.  Hôtel  de  M.  le 
duc  de  Camastra.  La  porte  urbaine,  dite  d'Argencourt, 
qui  était  voisine  devait  son  nom  par  corruption  à  l'hôtel 
du  marquis  d'Argenteuil. 

N°83.  Emplacement  de  l'hôtel  Rampon  (1808),  devenu 
hôtel  Praslin  en  1812.  (Propriété  de  M.  le  baron  Gour- 
gaud.) 

N°  81.  Emplacement  des  écuries  du  comte  de  Fersen 
sous  Louis  XVL 

N"  118.  Ancien  hôtel  d'Entragues,  puis  d'Apchon. 
(Propriété  de  Mme  de  Corcelle.)  A  côté  de  cet  hôtel  se 
trouvait  en  1787  l'hôtel  de  Chastenoye. 

N"  116.  La  marquise  de  Louvois,  née  Monaco,  avant 


70       PnOMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PAIUS. 

la  Révolution.  Le  général  Soulès  (1808).  (Propriété  de 
M.  Méric.) 

N°  76.  Hôtel  du  xviii*'  siècle.  Chambre  de  Commerce 
italienne.  (Propriété  de  Mme  INIonthiers-Dchaynin.) 
N°  114.  Enseigne  de  pharmacien. 
N°  112.  Fut  hôtel  du  duc  de  Noailles  sous  la  Régence. 
M.  de  Damas,  aide  de  camp  de  Rochambeau  pendant  la 
campagne  d'Amérique.  Hôtel  de  Castellane,  où  fut  créée 
la  comédie  de  salon.  C'est  là  que  débuta  Augustine 
Brohan  en  1851.  Hôtel  actuel  de  M.  G.  Gandin. 

73  bis.  Fut  pendant  quelque  temps  le  couvent  des 
sœurs  dites  de  la  Mère  de  Dieu,  avant  leur  transfert  au 
18  de  la  rue  de  la  Ville-l'Evêque,  où  elles  ne  sont  plus 
depuis  1906.  Hôtel  de  M.  Moreau-Nélaton,  artiste 
peintre. 

N°  61.  Emplacement  de  l'hôtel  du  maréchal  Moncey 
en  1808,  qui  devint  hôtel  Conegliano  en  1812. 

N°  61.  Rue  du  Cirque  (1847).  Ouverte  sur  les  ter- 
rains du  duc  de  Galliera.  S'appela  rue  de  Joinville.  Elle 
conduisait  au  cirque  des  Champs-Elysées  démoli  en 
1900.  L'hôtel  que  nous  voyons  au  16  est  l'hôtel  du  baron 
G.  de  Rothschild  (23,  avenue  de  Marigny).  Lenôtre  avait 
jadis  sur  cet  emplacement  une  maison  de  campagne.  Au 
5  habite  M,  Le  Bargy,  sociétaire  de  la  Comédie-Fran- 
çaise, et  au  19  Mlle  M.  Ricotti,  de  l'Opéra. 

N°  59.  Emplacement  de  Thôtel  Simon  en  1812. 
N°  57.  Avenue  de  Marig-ny  (1767).  Doit  son  nom 
au  marquis  de  Marigny,  frère  de  Mme  de  Porapadour  et 
créateur  de  l'avenue.  Au  23,  hôtel  de  M.  le  baron  G.  de 
Rothschild. 

La  place  Beauvau  a  été  créée  en  1836. 
*  N"  96.  Hôtel  construit  par  Le  Camus  de  Mézières 
pour  le  prince  de  Beauvau.  Municipalité  en  1801.  Hôtel 


VIIl''    AIÎHONDISSEMENT.  71 

garni  sous  le  premier  Empire,  dénommé  hôtel  du  Prince 
de  Galles.  Comtesse  d'Houdetot.  Duc  de  Noailles.  La 
générale  comtesse  Dupont,  veuve  du  général  qui  capi- 
tula à  Baylen.  (Elle  alla  habiter  ensuite  au  château  des 
Ternes.)  Le  poète  St-Lambert  y  mourut.  Ernest  André. 
Ministère  de  l'Intérieur  depuis  1861.  C'est  la  duchesse 
de  Persigny  qui  exigea  le  transfert  à  la  place  Beauvau 
du  ministère  de  l'Intérieur  qui  était  antérieurement  rue 
de  Grenelle. 

N"  94.  M.  de  Cliavigny.  Baron  de  La  Fresnaye,  son 
gendre.  Dépendait  de  l'hôtel  Beauvau.  Les  œils-de-bœuf 
sont  modernes  et  ont  été  établis  lors  de  l'installation  de 
l'antiquaire  Doucet  dans  la  maison. 

*  N°  51.  Palais  de  l'Elysée,  Ijàti  en  1718  par  Mollet 
pour  le  comte  d'Évreux  (Louis-Henri  de  La  Tour  d'Au- 
vergne, époux  de  Mlle  Crozat.)  Mme  de  Pompadour 
l'acheta  500  000  francs  en  1753.  Le  marquis  de  Marigny 
y  habita.  L'hôtel  fut  embelli  par  Lassurance  et  augmenté 
de  l'enclos  Thorigny  possédé  alors  par  la  veuve  de 
Le  Nôtre  et  une  nièce  de  Bossuet.  On  y  ajouta  également 
le  jardin  des  Goulettes  qui  se  trouvait  sur  l'emplacement 
de  la  rue  de  l'Elysée.  Après  la  mort  de  la  marquise,  ce 
jardin  à  fleurs  fut  concédé  au  financier  Bouret  qui  y  fit 
construire  un  hôtel  qui  fut  plus  tard  hôtel  Sebastiani- 
Praslin.  Après  la  mort  de  la  marquise  de  Pompadour 
survenue  à  Versailles  en  1764,  son  corps,  selon  ses  der- 
niers vœux,  fut  ramené  à  son  hôtel  avant  d'être  porté  à 
l'église  des  Capucines.  Mme  de  Pompapour  légua 
l'hôtel  au  roi  pour  le  comte  de  Provence.  Louis  XV 
changea  la  destination.  Logement  des  ambassadeurs 
extraordinaires.  Garde-meubles  (1768)  pendant  peu  de 
temps.  Le  financier  Beaujon  (1773),  qui  l'agrandit. 
Louis  XVI  racheta  l'hôtel  en  1786  et  le  revendit  à  la 


72      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

duchesse  de  Bourbon,  mère  du  duc  d'Enghien  (1786).  La 
duchesse  de  Bourbon  loue  l'hôtel  au  sieur  Horvyn.  Ce 
dernier,  avec  Velloni,  en  ût  un  lieu  de  plaisir  sous  le  nom 
d'Elysée  et  de  hameau  de  Chantilly.  Le  jardin  à  la  fran- 
çaise devint  alors  un  parc  anglais;  on  y  donna  des  fêtes 
champêtres.  Séquestré  à  la  Révolution  et  vendu  comme 
bien  national  en  1798  à  la  société  Horvyn.  Mlle  Horvyn 
le  revendit  en  1805  à  Murât  et  à  sa  femme  Caroline 
Bonaparte.  Le  palais  est  remanié  par  Percier  et  Fon- 
taine et  retourne  à  la  couronne.  Napoléon  au  moment  de 
son  divorce  le  donne  à  Joséphine  qui,  préférant  la  Mal- 
maison, le  revend  à  Napoléon.  Le  palais  s'appela  Elysée 
Napoléon.  L'Empereur  y  signa  sa  seconde  abdication  et 
c'est  de  là  qu'il  partit  pour  la  Malraaison  en  1815.  Le 
duc  de  Wellington  et  l'empereur  de  Russie  l'occupèrent 
en  1815.  Le  duc  et  la  duchesse  de  Berry  (1815).  On  y 
rapporta  le  corps  du  duc  après  son  assassinat  (1820). 
Le  palais  après  la  mort  du  duc  resta  inhabité  jusqu'en 
1827,  et  la  duchesse  de  Berry,  veuve,  se  retira  aux  Tuile- 
ries. Hôtellerie  des  Princes  jusqu'en  1870  sauf  en  1850 
où  il  est  habité  par  le  Prince  Président  qui  y  prépara  le 
coup  d'État  avec  Persigny,  Morny,  et  le  général  St- 
Arnaud  (2  décembre  1851).  Sous  Louis-Philippe  le 
Palais  reçut  Méhémet  Ali  et  la  reine  Marie-Christine. 
En  1848,  il  fut  le  siège  de  la  Commission  des  dons 
patriotiques.  Sous  Napoléon  HI,  le  palais  fut  restauré 
par  l'architecte  Lacroix  et  le  peintre  Sébastien  Cornu 
qui  étaient  l'un  le  frère  et  l'autre  le  mari  de  Mme  Hor- 
tense  Cornu,  sœur  de  lait  de  l'Empereur.  C'est  de  cette 
époque  que  date  la  façade  sur  la  rue  et  l'isolement  du 
Palais  par  le  percement  de  la  rue  de  l'Elysée.  Au  4  sep- 
tembre, l'Elysée  fut  occupé  par  l'Etat-major  de  la  garde 
nationale  et  il  fut  sauvé  en  1871  par  le  conservateur  qui 


VII1'=    ABRONDISSEMENT.  73 

y  opposa  des  faux  scellés  judiciaires.  Depuis,  l'ÉIysce 
sert  de  résidence  aux  Présidents  de  la  République 
(Thiers,  maréchal  de  Mac-Mahon,  Grcvy,  Carnol, 
Gasiinir-Perier,  Félix  Faure,  M.  Loubet,  M.  Fallières). 
En  1888  on  a  construit  une  salle  des  fêtes.  (Œuvre  de 
Chancel  et  plafonds  de  Dubufe.) 

N"  82.  Fut  habité  par  Sully  Prudhomme,  mort  à  Cha- 
tenay  en  1907.  «  Foyer  du  Poète  »,  conservé  pour  ses 
amis  et  ses  disciples  (au  troisième  étage). 

N°  76.  Rue  de  Duras  ouverte  en  1723  sur  les  jar- 
dins de  l'hôtel  du  maréchal  de  Duras  (1622-1704).  Cet 
hôtel  construit  par  Bolfrand  s'étendait  sous  Louis  XVI 
jusqu'à  la  rue  d'Aguesseau.  Il  a  été  divisé  depuis  en  plu- 
sieurs lots  particuliers. 

N°  76.  Hôtel  de  Mme  Monthiers-Dehaynin.  Au  G8, 
hôtel  de  Mme  L.  Stern  sur  l'emplacement  de  l'hôlel  de 
Duras. 

N°  49.  Rue  de  TÉlysée.  Ouverte  en  1851  par  ordre 
du  président  Louis-Napoléon  pour  isoler  le  palais.  La 
rue  est  sur  l'emplacement  des  jardins  de  l'Elysée  et  sur 
celui  de  l'hôtel  Sébastiani. 

L'hôtel  Sébastiani  s'ouvrait  sur  le  faubourg  par  une 
haute  porte  cochère  ;  une  avenue  de  60  mètres  environ 
conduisait  de  cette  porte  à  l'hôtel  lui-même,  dont  les 
jardins  s'étendaient  jusqu'à  l'avenue  Gabriel.  Cet  hôtel 
avait  été  construit  pour  le  financier  Bouret  par  Bertrand 
sur  l'emplacement  des  jardins  à  fleurs  de  Mme  de  Pom- 
padour.  Le  financier  y  mourut  en  1777.  La  duchesse  de 
Fallary  (Marie-Thérèse  d'IIaraucourt),  maîtresse  du 
Régent,  y  eut  un  logement  après  la  mort  du  duc 
d'Orléans.  Elle  quitta  en  1767  cet  hôtel  où  elle  donnait 
à  jouer  et  alla  mourir  en  1782  au  19  de  la  rue  Basse-du- 
Rerapart.  Après  la  mort  de  Bouret  Fhôtel  appartint  au 


74       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

prince  de  Lusace,  à  Delpech,  fournisseur  général  des 
armées  du  Nord  (1795-1804)  et  fut  appelé  ensuite  en  1808 
hôtel  Xavier  (de  Saxe).  Le  maréchal  Sébastian!  (1811). 
Un  pavillon  donnant  sur  le  faubourg  fut  habité  par  le 
maréchal  de  Castellane.  Le  18  août  1847  le  duc  de 
Choiseul-Praslin,  pair  de  Finance,  y  assassina  sa  femme, 
née  Sébastiani. 

La  rue  de  l'Elysée  possède  des  maisons  construites  à 
la  mode  anglaise.  Emile  Pereire  acheta  tout  l'ilot  situé 
à  l'Est  de  la  rue.  L'impératrice  Eugénie  en  acquit  une 
partie  à  Tangle  de  l'avenue  Gabriel  et  y  fît  construire 
par  Lefuel  un  hôtel  destiné  à  sa  mère  la  comtesse  de  Mon- 
tijo.  Cet  hôtel  qui  renferme  une  salle  à  manger  prove- 
nant du  château  de  Bercy  (construit  par  Le  Vau)  et  un 
boudoir  avec  des  panneaux  du  second  Empire  d'A.  Jour- 
dan  où  l'on  l'econnaît  les  traits  du  prince  impérial 
enfant,  fut  vendu  en  1873  par  M.  Rouher,  représentant 
la  comtesse  de  Téba,  au  baron  de  Hirsch  qui  fît  con- 
struire à  côté  par  Peyre  et  Châtenay  l'hôtel  actuel  (2,  rue 
de  l'Elysée)  et  l'ancien  hôtel  impérial  ne  fut  plus  qu'une 
aile  du  grand  hôtel,  type  du  palais  moderne  (escalier 
monumental). 

Le  4,  qui  appartenait  à  l'impératrice,  fut  habité  par 
M.  Rouher,  avant  son  installation  au  37  de  la  rue 
La-Boétie.  (Propriété  de  Mme  Huntington  ainsi  que  le 
2,  le  6  et  le  8).  Au  10  était  avant  1906  la  nonciature  du 
St-Siège,  qui  fut  en  1906  le  théâtre  d'une  perquisition 
sensationnelle.  (Papiers  de  Mgr  Montagnini.)  (Propriété 
de  Mme  de  Hier.)  Autres  hôtels  aux  8,  12,  16.  Le  14 
est  l'hôtel  de  M.  Fenaille  (décoration  intéressante  du 
xviii^  siècle  à  l'intérieur).  Le  18  avait  appartenu  à 
l'impératrice  et  fut  occupé  par  le  duc  de  Persiguy,  puis 
par  la    comtesse  de  Mercy-Argenteau,  qui  vendit  son 


VIII''    AniiONDISSEMENT.  75 

hôlel   en    1885.  Il  correspondait  avec  rÉlysce  par  un 
souterrain.  (Hôtel  actuel  de  Mme  P.  Barrachin.) 

N°  47.  Emplacement  de  l'hôtel  de  Paris  de  Mont- 
martel,  marquis  de  Brunoy.  Cet  hôtel  était  le  clief- 
d'œuvre  de  l'architecte  Boullée  qui  battit  en  brèche  le 
style  Louis  XV  et  eut  comme  élèves  Ghalgrin  et 
Brongniart.  Les  jardins  de  l'hôtel  Brunoy  s'étendaient 
du  côté  de  l'avenue  Gabriel  et  étaient  creusés  de  pro- 
menades souterraines  pour  ne  pas  nuire  à  la  vue.  En 
1812  cet  hôtel  était  devenu  l'hôtel  Beurnonville  et  le 
général  de  ce  nom  y  mourut  en  1821.  Le  maréchal 
Marmont  y  habitait  en  1825  et  la  princesse  Bagration  en 
1843.  (Le  47  actuel  est  la  propriété  de  M.  Fenaille.) 

N°  45.  Hôtel  de  Mme  E.  Pereire,  sur  l'emplacement 
de  l'hôtel  de  Portugal  en  1812. 

N°  41.  Hôtel  Ponlalba  construit  par  Visconti  sur 
l'emplacement  de  l'hôtel  de  M.  de  Morfontaine,  époux  de 
Mlle  Le  Peletier  de  St-Fargeau,  surnommée  :  la  fille 
de  la  Nation.  —  Aujourd'hui  hôtel  de  M.  le  baron 
Edmond  de  Rothschild.  Cet  hôtel,  restauré  magnifique- 
ment, possède  le  salon  de  l'hôtel  de  Samuel  Bernard  qui 
était  rue  du  Bac  et  un  salon  du  style  arabe  le  plus  pur 
dû  à  Ambroise  Aubry,  architecte  du  khédive  Ismaël. 
(Belles  portes.) 

*N°  39.  Hôtel  du  duc  de  Charost,  un  des  fondateurs 
en  1780  de  la  Société  philanthropique.  Cet  hôtel  fut 
construit  en  1720  par  Mazin  et  resta  dans  la  famille 
Charost  de  1720  à  1800.  Pauline  Bonaparte  (1803). 
L'empereur  d'Autriche  y  logea  en  1814.  En  1815, 
Pauline,  qui  était  devenue  princesse  Borghèse,  dut  le 
céder  au  gouvernement  anglais.  Ambassade  d'Angle- 
terre depuis  1825,  La  reine  Victoria  y  descendit  en 
1867.  Le  roi  Edouard  VII  y  logea  plusieurs  fois. 


76      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    HUES    DE    PARIS. 

N°  35.  Avait  été  construit  en  1734  et  faisait  corps 
avec  le  33  comme  hôtel  Montchenu  en  1812.  Le  corps 
de  logis  sur  la  rue  est  moderne  et  a  été  terminé  en  1858 
par  Armand,  architecte  de  l'ancienne  gare  St-Lazare. 
Aujourd'hui  hôtel  de  Mme  I.  Pcreire. 

N"  33.  Hôtel  du  président  Chevalier  (1714),  de  La 
Tréraoïlle  (1742).  Le  président  Montigny,  qui  eut  comme 
locataires  le  prince  d'Egmont  et  M.  de  Guébriant.  — 
Ambassade  de  Russie.  — Actuellement  hôtel  de  M.  le 
docteur  H.  de  Rothschild,  auteur  dramatique.  Les  jardins 
de  cet  hôtel  comme  ceux  des  voisins  s'étendent  jusqu'à 
l'avenue  Gabriel,  ancien  marais  des  Gourdes. 

N°  31.  Elevé  par  Jacques  Gabriel  en  1718  pour 
Blouin,  valet  de  chambre  de  Louis  XIV,  puis  gouverneur 
de  Versailles  et  de  ]\Iarl3^  (Sa  résidence  à  Marly  a  été 
restaurée  par  V.  Sardou.)  Ce  Blouin  avait  été  l'amant  de 
Mlle  Mignard  avant  qu'elle  ne  fiât  sa  voisine  comme  mar- 
quise de  Feuquières.  M.  de  St-Amarand.  M.  Michel, 
directeur  de  la  Compagnie  des  Indes  (1754  à  1764),  dont 
la  fille  épousa  le  marquis  de  Marbeuf.  Le  marquis  do 
Marbeuf,  gouverneur  de  Corse.  M.  de  Saliani  (1789). 
Joseph  Bonaparte  (1800).  L'empereur  donna  l'hôtel 
comme  cadeau  de  noces  à  Suchet.  Actuellement  hôtel  de 
M.  le  comte  Pillet-Will.  (Belles  portes.) 

N°  29.  Hôtel  construit  en  1719  par  Lassurance  pour 
la  duchesse  de  Rohan-Montbazon,  veuve  du  duc  mort 
fou  à  Liège  en  1699.  Le  fermier  général  Richard  (1751) 
dont  le  fils  le  vendit  en  1792  à  Mme  de  St-Sauveur. 
Ses  légataires  :  MM.  de  Belletrux  et  Devèze.  M.  de 
Lapeyrière,  receveur  général  (1819).  Comte  de  La 
Panouse  (1823).  A  Test  de  cet  hôtel  St-Sauveur  se 
trouvait  en  1812  l'hôlcl  de  Prusse  (avant  d'arriver  rue 
Boissy-d'Anglas). 


vni"    ARRONDISSEMENT.  77 

N"  27.  Hôtel  du  marquis  de  Feuquières  (1740),  époux 
de  Mlle  Mignard,  fille  du  peintre.  M.  Thicrs  y  habita. 
(Propriété  de  M.  Abeille.) 

N°  30.  Cité  du  Retiro,  jadis  grande  cour  des  Coches. 
Elle  était  occupée  par  le  fermier  des  carrosses  de  la 
Cour.  Le  girondin  Guadct  y  habita.  La  loge  du  Grand- 
Orient  y  était  située.  (Voir  35,  rue  Boissy-d'Anglas.) 

N"  21.  Boutique  de  style  Empire. 

N"  19.  Cambacérès  y  habita.  En  1792  la  maison  était 
occupée  par  plusieurs  députés  à  l'Assemblée.  Cham 
(Amédée  de  Noé),  le  célèbre  caricaturiste,  y  est  né  en 
1819.  Habité  par  M.  Franc-Nohain,  homme  de  lettres. 

N°  15.  Poste  de  forts.  (Enseigne  représentant  un 
fort  de  la  halle.) 

N°  24.  Vieille  maison  ainsi  qu'au  16. 

N°  14.  Ancienne  mairie  avant  1830.  Le  colonel 
Charras  y  fut  arrêté  le  2  décembre. 

N°  4.  INIaison  moderne  assez  originale  du  chocolatier 
Pihan. 

N"  3.  Changarnier  y  fut  arrêté  le  2  décembre.  Cette 
maison  fut  incendiée  par  la  Commune  ainsi  que  le  4, 
le  2,  le  1. 

Rue  Royale  (1757). 

Jadis  chemin  des  Remparts,  puis  rue  Royalc-des- 
Tuileries  (1757).  Rue  de  la  Révolution  en  1792.  Rue 
de  la  Concorde  de  1800  à  1814.  En  1830  elle  a  repris  le 
nom  de  rue  Royale.  La  porte  St-Honoré,  qui  se  trouvait 
à  l'angle  de  la  rue  St-Honoré,  fut  construite  sous 
Louis  XIII  et  démolie  en  1733.  La  rue  est  bordée 
d'hôtels  construits  au  xviii^  siècle,  sur  un  plan  uniforme 
de  Gabriel,  mais  actuellement  elle  est  déshonorée  par 


78      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    UUES    DE    PARIS. 

de  nombreuses  réclames  commerciales.  Mme  Isnard,  qui 
eut  un  salon  célèbre,  habitait  sous  l'Empire  rue  Royale. 
La  Commune  incendia  les  maisons  numérotées  15,  16, 
19,  21,  23,  24,  25,  27. 

N°  23.  Maison  moderne  (1907)  construite  sur  l'em- 
placement d'une  ancienne  salle  des  Missions  évangé- 
liques  et  d'un  théâtre  éphémère  dit  Théâtre  Royal 
(1906). 

N°  24.  Alphonse  Allais,  homme  de  lettres,  y  habita. 

N°  22.  Le  duc  Pasquier,  président  de  la  Chambre  des 
Pairs  sous  Louis-Philippe,  y  mourut  en  1862. 

N"  14.  A  l'emplacement  du  Crédit  Lyonnais  se  trou- 
vait il  y  a  quelques  années  un  cabaret  qui  avait  comme 
enseigne  :  la  Porte  St-Honoré,  enseigne  qui  rappelait 
l'ancienne  porte  de  l'enceinte  de  Louis  XIII  qui  se  trou- 
vait en  cet  endroit.  Claude  Bernard  habita  cette  maison 
en  1859. 

N'J  13.  Suard,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie 
française,  y  mourut  en  1817. 

N°  11.  Salle  Brunner  (expositions). 

N°  9.  Maison  où  mourut  en  1827  le  duc  de  La  Roche- 
foucauld-Liancourt,  créateur  de  l'Ecole  des  Arts  et 
Métiers  de  Châlons.  Les  ouvriers,  dont  il  était  très  aimé, 
voulurent  porter  son  cercueil,  mais  la  police  intervint 
maladroitement  et  il  y  eut  une  bagarre. 

N°  8.  L'architecte  Gabriel  y  habita. 

N'^  6.  Mme  de  Staël  y  habita  à  la  fin  de  sa  vie.  Elle 
mourut  rue  Neuve-des-Malhurins  (hôtel  Sophie  Gay). 
Enseigne  d'art  moderne  en  bronze. 

N°  2.  Ministère  de  la  Marine.  (Voir  place  de  la  Con- 
corde.) Nous  voyons  sur  la  façade  donnant  rue  Royale 
une  inscription  ancienne  :  Loix  et  Actes  de  l'Autorité 
publique. 


vin"   ARRONDISSEMENT.  79 

N°  1.  L'inventeur  Philippe  de  Girard  y  mourut  en 
1845.  (Inscription.)  Cercle  de  la  rue  Royale. 

Avenue  des  Champs-Elysées. 

Jadis  grande  allée  du  Roule,  puis  avenue  des  Tuile- 
ries. Elle  s'arrêtait  alors  à  la  grande  rue  de  Ghaillot. 
Prolongée  en  1672  jusqu'à  la  porte  Maillot  par  le 
marquis  de  Marigny  et  élargie  en  1774.  L'avenue 
traverse  entre  la  place  de  la  Concorde  et  l'avenue 
d'Antin,  les  Jardins  des  Champs-Elysées,  ou  simple- 
ment les  Champs-Elysées.  L'avenue  fut  plantée  d'ormes 
sous  Louis  XIV  (1670),  par  ordre  de  Colbert  :  c'était 
alors  le  Grand  Cours.  Les  plantations  furent  renouvelées 
en  1770  par  le  marquis  de  Marigny.  Les  jardins  furent 
dessinés  par  Le  Nôtre  en  1670  :  ils  faisaient  partie  du 
domaine  de  la  couronne,  dont  ils  furent  distraits  pour 
être  réunis  au  domaine  national  en  1792.  Ils  furent 
cédés  par  l'État  (Charles  X)  à  la  Ville  en  1828.  S'il  nous 
faut  rappeler  ici,  au  point  de  vue  historique,  qu'en  1814 
les  Cosaques  du  Don  y  campent,  et  que  le  1"  mars  1871 
les  Prussiens  y  pénètrent,  hàtons-nous  de  dire  que 
l'avenue  magnifique,  la  plus  belle  du  monde,  nous 
mènera  tout  à  l'heure  à  l'Arc  de  Triomphe  qui  rappellera 
à  travers  les  siècles  les  triomphes  de  la  France  et  la 
gloire  immortelle  du  Grand  Empereur. 

Avant  1830  les  Champs-Elysées  étaient  un  endroit  peu 
sur  et  on  n'osait  guère  s'y  aventurer  le  soir.  Depuis  1900 
la  partie  sud  des  Champs-Elysées  a  été  transformée  par 
la  création  de  l'avenue  Alexandre  III,  qui  passe  sur 
l'emplacement  de  l'ancien  palais  de  l'Industrie. 

Le  palais  de  l'Industrie  avait  été  construit  en  1855 
par  l'architecte  Vial  sur  un  emplacement  appelé  le  Grand 


80   PROMENADES  DANS  TOUTES  LES  RUES  DE  PAP.IS. 

Carré  ou  la  Grande  Salle  des  Champs-Elysées.  Le 
terrain  en  avait  été  rétrocédé  à  l'Etat  par  la  Ville  en  1852. 
Ce  palais  servit  à  l'exposition  de  1855,  aux  salons  de 
1857  à  1897,  au  concours  hippique,  aux  comices  agri- 
coles, etc.  Le  4  mai  1897  on  y  apporta  les  débris  des 
malheureuses  victimes  de  l'incendie  du  Bazar  de  la 
Charité,  et  quelques  mois  après,  le  palais  de  l'Industrie 
tomba  sous  la  pioche  du  démolisseur. 

Lorsque  la  Ville  entra  en  possession  des  Champs- 
Elysées  (1828)  elle  prit  à  sa  charge  les  embellissements. 
En  compensation  elle  se  créa  des  revenus  assez  consi- 
dérables en  autorisant  moyennant  redevances  un  certain 
nombre  d'établissements  publics  (cafés,  concerts,  restau- 
rants, théâtres,  édicules  loués  à  des  marchands  de 
gâteaux  et  de  jouets,  etc.).  Du  côté  Nord  des  Champs- 
Elysées  nous  trouvons  plusieurs  de  ces  établissements. 

Le  café  des  Ambassadeurs,  construit  sur  les  plans  de 
J.-J.  Rousseau,  est  antérieur  à  la  Révolution.  Il  tirait 
son  nom  de  l'hôtel  voisin  affecté  au  logement  des  ambas- 
sadeurs. L'établissement  fut  reconstruit  en  1841.  A 
côté  est  le  café  concert  de  l'Alcazar.  On  se  souvient  des 
soirées  de  1889  où  Paulus,  le  chanteur  populaire  mort 
en  1908  à  St-Mandé,  entonnait  de  sa  voix  métallique  le 
Père  la  Victoire  et  En  revenant  de  la  Revue^  ces  chansons 
qui  eurent  alors  une  grande  influence  politique.  Non 
loin  se  trouvent  le  pavillon  de  l'Elysée  (dit  Petit  Paillard), 
le  restaurant  Laurent,  et  le  théâtre  des  Folies-Marigny. 
Ce  théâtre  s'appela  théâtre  des  Champs-Ehsées  en  1850, 
et  théâtre  Lacaze  en  1855  ;  on  y  donnait  des  séances  de 
physique.  Il  s'appela  ensuite  théâtre  Debureau  et 
Bouiles  d'Eté,  et  fut  dirigé  par  le  couple  Monrouge. 
Après  avoir  été  panorama  le  théâtre  est  devenu  :  les 
Folies-Marigny.  Dans  les  environs  se  trouve  la  statue 


VIU'-'    AIînoNDISSEMENT.  81 

d'Alphonse  Daudet,  œuvi-e  de  M.  de  St-Marceaux,  inau- 
gurée en  1902.  Du  même  côté  des  Champs-Elysées  et 
en  bordure  de  l'avenue  Matignon  s'élevait  avant  1900  le 
Cirque  d'Été  construit  par  Ilittorf  de  1841  à  1843. 
La  statue  équestre,  œuvre  de  Pradier,  qui  en  ornait 
le  fronton  représentait  Mlle  Lejars,  écuyère.  Le  direc- 
teur Franconi  avait  débuté  là  en  1835  sous  une  tente, 
puis  le  cirque  construit  s'appela  Cirque  National  de 
1843  à  1853,  cirque  de  l'Impératrice  pendant  l'Empire  et 
Cirque  d'Été  après  1870.  Il  fut  démoli  en  1900. 

Du  côté  sud  des  Champs-Elysées  nous  rencontrons  le 
Pavillon  de  la  Seine,  petit  café  qui  existait  déjà  en  1852, 
le  Jardin  de  Paris  qui  a  remplacé  l'ancien  café-concert 
de  l'Horloge,  le  restaurant  Ledoyen  qui  est  antérieur  à 
la  Révolution  mais  qui  a  été  transformé,  et  le  Palais  de 
Glace,  ancien  Panorama  du  colonel  Lamothe,  successeur 
du  colonel  Langlois,  panorama  qui  en  remplaça  un 
autre  détruit  par  l'exposition  de  1855  qui  se  trouvait 
dans  l'axe  de  la  grande  porte  sud  du  Palais  de  l'Indus- 
trie. Le  Jardin  de  Paris  primitif  longeait  l'avenue 
d'Antin  sur  l'emplacement  du  Grand  Palais  :  il  a  disparu 
de  cet  endroit  en  1899.  Les  guignols  ont  été  fondés 
en  1818  par  Anatole  Guendler. 

Le  Rond-Point  des  Champs-Elysées  fut  tracé  dès 
1670  et  aménagé  en  1815,  Au  centre  se  trouvait  un  bassin 
qui  était  gênant  pour  la  circulation  et  qui  disparut 
en  1854  pour  être  remplacé  par  six  bassins  de  moindre 
importance.  Au  rond-point  se  trouvent  des  beaux  hôtels 
modernes  :  le  12,  le  14  (hôtel  de  Mme  H.  Bamberger), 
le  9  (hôtel  de  M.  Sabatier  d'Espeyran),  le  7,  où  mourut 
Mme  J.  Stern  (Croizelte),  le  3  (hôtel  de  M.  Massion, 
ancien  hôtel  de  la  comtesse  d'Hautpoul),  le  1. 

Du  rond  point  part  l'avenue  Matignon  créée  par  le 

VIU^   ARBOKD.  6 


82       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

marquis  de  Marigny;  elle  a  été  refaite  et  améliorée 
en  184G,  et  doit  son  nom  au  maréchal  de  Matignon  (1646- 
1729).  Au  11  de  l'avenue  Matignon  mourut  Baraguay 
d'Hilliers.  Henri  Heine  habita  et  mourut  au  3,  en  1856, 
au  cinquième  étage. 

Au  2  de  l'avenue  Matignon  se  détache  longeant  les 
Champs-Elysées  la  charmante  avenue  Gabriel  qui  doit 
son  nom  au  grand  architecte  (1710-1782).  L'avenue 
Gabriel  a  été  formée  en  1818  sur  ce  qu'on  appelait 
autrefois  le  Marais  des  Gourdes.  Ce  terrain  maré- 
cageux était  situé  entre  la  place  de  la  Concorde,  la  Seine, 
le  Rond-Point  et  le  faubourg  St-Honoré.  A  l'avenue 
Gabriel  viennent  aboutir  les  jardins  des  hôtels  du 
Faubourg  St-Honoré,  qualifiés  du  nom  d'hôtels  magni- 
fiques sur  les  plans  du  commencement  du  xix"  siècle. 
Au  4,  est  riiôtel  de  M.  le  duc  de  La  TrémoïUe,  membre 
de  l'Institut.  Au  16,  sont  les  jardins  de  l'ambassade 
d'Angleteri'e.  Le  24,  ancien  hôtel  du  baron  de  Hirsch,  est 
l'hôtel  de  M.  J.  Stern.  (Voir  2,  rue  de  l'Elysée.)  La  porte 
monumentale  de  l'Elysée  a  été  établie  en  1905.  Au  36, 
hôtel  dit  des  Colonnes  en  1808  et  d'Argenson  en  1812, 
(Propriété  du  comte  de  Liedekerke-Beaufort.)  Au  38, 
qui  est  la  propriété  de  M.  le  baron  de  Vaufreland,  mourut 
en  1908  le  grand-duc  Alexis  de  Russie,  frère  de  l'empe- 
reur Alexandre  HL  En  face  de  cet  hôtel,  à  côté  du 
théâtre  Marigny  et  d'un  guignol  se  tient  tous  les  jours 
ce  qu'on  appelle  la  «  Bourse  aux  timbres  »,  un  des  mille 
curieux  petits  spectacles  de  la  vie  en  plein  air  à  Paris. 

Nous  allons  nous  engager  dans  l'avenue  des  Champs- 
Elysées,  ce  faubourg  St-Germain  du  second  Empire. 

N°  15.  Ancien  hôtel  du  duc  de  Morny,  qui  était  le 
voisin  de  Mme  Le  Hon.  (La  Niche  à  Fidèle.)  Cet  hôtel 
passa  ensuite  à  Mlle  Le  Hon  qui  épousa  en  1856  le  comte 


VIII"    AURONDISSEiMENT,  83 

Stanislas  Poniatowski,  attache  au  ministère  des  Affaires 
étrangères.  Hôtel  de  M.  K.  Archdeacon,  député  de  Paris, 
qui  y  mourut  en  1906.  Hôtel  de  Mme  E,  Archdeacon, 

N°  21.  Habité  par  Mlle  Dorziat,  artiste  dramatique. 

*  N°  25.  Hôtel  de  la  Païva,  construit  de  1850  à  18G6 
par  l'architecte  Pierre  Manguin.  (Type  de  i'archilcclure 
privée  du  second  Empire.)  Le  terrain  provenait  de  la 
faillite  du  Jardin  d'Hiver.  Il  fut  acheté  non  à  Emile  Pereire, 
ni  à  Arsène  Houssaye,  comme  le  dit  ce  dernier  dans  ses 
Confessions,  mais  à  Mme  Grelet,  née  Lemaigre  de 
St-Maurice.  INIme  de  Païva  s'appelait  Thérèse  Lachmann 
et  était  la  femme  d'un  petit  tailleur  russe.  Elle  fut  la 
maîtresse  de  Hertz,  habita  la  place  St-Georges  en  face 
de  M.  Thiers  et  épousa  en  1851  le  vicomte  Armigo  de 
Païva,  mari  falot  et  éphémère  qui  dans  la  suite  se  tira 
un  coup  de  revolver  dans  un  hôtel  borgne  de  la  rue 
Montmartre  et  mourut  à  l'hôpital  Beaujon.  Mme  de  Païva 
devint  Tamie  du  comte  Henckel  de  Donesmark,  cousin 
millionnaire  de  Bismark  et  qui  fut  plus  tard  gouverneur 
d'Alsace-Lorraine.  La  Païva  donna  des  fêtes  brillantes 
dans  cet  hôtel  et  elle  y  reçut  comme  hommes  tout  ce  qu'on 
appellerait  aujourd'hui  le  Tout  Paris.  A  la  guerre  la 
Paiva  quitta  son  hôtel  et  devint  la  femme  légitime  du 
comte  de  Donesmark.  Son  mariage  eut  lieu  en  1871  au 
temple  de  la  Fiédemption  de  l'église  évangélique  de  la 
confession  d'Augsbourg.  Elle  reparut  en  1872,  mais  peu 
de  temps,  et  1  hôtel  fut  vendu  à  un  banquier  de  Berlin, 
puis  en  1895  au  restaurateur  Cubât.  Depuis  1904  l'hôtel 
Païva  est  devenu  le  Traveiler's  Club.  (Peintures  de 
Baudry,  escalier  d'onyx,  etc.)  La  porte  monumentale 
est  du  sculpteur  Legrain. 

N°  33.  Rue  de  Marignan  (1858) .  Nom  en  souvenir  de 
la  victoire  de  1515.  Cette  rue  a  détruit  l'ancien  Jardin 


84        PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

d'Hiver  planté  d'arbres  tropicaux,  qui  s'étendait  entre 
l'avenue  Montaigne  et  la  rue  Marbeuf  et  s'ouvrait  sur 
l'avenue  des  Champs-Elysées.  Au  16  habite  M.  Pol 
Plançon,  de  l'Opéra,  ainsi  que  Mlle  Yvonne  de  Bray, 
artiste  dramatique.  Au  12  est  l'ancien  hôtel  de  la  Vénerie 
Impériale  qui  fut  habité  par  le  prince  de  la  Moskowa 
sous  le  second  Empire  :  c'est  l'hôtel  actuel  de  Mme  la 
princesse  de  Faucigny-Lucinge,  née  de  Choiseul-Gouffler, 
qui  a  artistiquement  aménagé  son  hôtel  et  y  possède  de 
précieuses  collections  d'objets  d'ai*t.  Au  3  est  l'impasse 
Bourdin  (1800).  Au  11  mourut  le  maréchal  Canrobert 
en  1895.  Au  21  habite  M.  Stephen  Liegeard,  homme  de 
lettres  et  président  de  la  Société  nationale  d'Encoura- 
gement au  Bien. 

N°  36.  Hôtel  de  M.  G.  Béjot. 

N°  37.  Rue  Marbeuf.  A  la  fin  du  xviii^  siècle,  c'était 
la  ruelle  du  Marais,  puis  rue  des  Gourdes.  Elle  dut  son 
nom  actuel  en  1829  à  la  folie  Marbeuf  dont  nous  repar- 
lerons au  sujet  de  la  rue  Lincoln.  Le  comte  de  Marbeuf 
(1712-1789)  était  maréchal  de  camp  et  gouverneur  de 
Corse.  Il  y  avait  encore  au  commencement  du  second 
Empire  une  allée  Marbeuf  qui  était  située  un  peu  plus 
haut  et  parallèle  à  la  rue  Marbeuf  qu'elle  rejoignait  à 
angle  droit,  au  milieu  à  peu  près  de  son  parcours.  La 
rue  a  été  rectifiée  et  surélevée.  A  l'emplacement  du  18 
actuel  (ancien  44)  se  trouvait  sous  le  second  Empire  la 
pension  Duplay  qui  était  tenue  par  le  petit-fils  du 
menuisier  ami  de  Robespierre  :  le  prince  C.  Bonaparte 
y  fut  élevé  ainsi  que  les  jeunes  gens  de  la  meilleure 
société  de  l'époque.  La  rue  était  à  peine  bâtie  à  cette 
époque  et  il  n'y  avait  qu'un  hôtel,  celui  de  Mme  de 
Chasseloup-Laubat. 

Au  32  de  la  rue  Marbeuf  est  la  cité  Henri-Lepage 


VIIl^   ARRONDISSEMENT.  85 

(ancien  passage  Ruffin)  qui  aboutit  17,  rue  dcMarignan. 
Au  26  est  la  rue  Robert-Estienne  (1883),  qui  doit  son 
nom  à  l'imprimeur  (1503-1553).  Cette  rue  se  bute  en 
impasse  sur  un  terrain  vague  qui  est  la  propriété  de  la 
Ville,  et  où  on  entasse  les  débris  provenant  de  l'élagage 
des  arbres  parisiens.  Ce  bois  est  distribué  aux  pauvres 
inscrits  à  l'Assistance  publique  et  l'endroit  est  dit  le 
chantier  des  pauvres.  Au  10  de  la  rue  Marbeuf  se  trouve 
la  rue  de  la  Renaissance,  ouverte  en  1884.  Au  G 
de  la  rue  Marbeuf,  habite  M.  Grosclaude,  homme  de 
lettres. 

N°  53.  Habité  par  Mlle  Polaire,  artiste  dramatique. 

N"  55.  Rue  Pierre-Charron.  (Tronçon  compris 
entre  l'avenue  des  Champs-Elysées  et  l'avenue  Marceau.) 
Celte  partie  est  tracée  à  peu  près  sur  l'emplacement  de 
l'ancienne  allée  Marbeuf.  En  1849  elle  fut  réunie  à  la  rue 
de  l'Union  (rue  La  Boëtie)  et  comme  elle,  s'appela  rue 
de  Morny  de  1865  à  1879.  En  1879  on  lui  donna  le  nom 
actuel  en  mémoire  du  moraliste  (1541-1603).  Au  36  est 
l'impasse  Pierre-Cliarron  qui  avant  1903  s'appelait 
impasse  Montesquiou.  Au  32  habite  M.  Henri  Lavedan, 
de  l'Académie  française.  Au  53  habite  M.  Maurice  Bon- 
voisin  (dessinateur  Mars). 

La  rue  Pierre-Charron  possède  quelques  belles  maisons 
de  l'apport  et  des  hôtels  modernes  comme  les  :  67  (hôtel 
de  M.  le  comte  de  La  Sizeranne),  65  (hôtel  de  Mme  de 
Bénardaki),  61  (hôtel  de  ^L  le  comte  de  St-Léon),  62 
(légation  du  Paraguay),  49  (hôtel  de  M.  de  Lapisse), 
45  (hôtel  de  M.  le  comte  du  Bourg  de  Bozas),  41  (hôtel 
de  M.  Vaïsse),  39  (hôtel  de  M.  le  comte  de  Suzannet), 
37  (hôtel  de  AL  W.  Blumenthal). 

N°  52.  Hôtel  de  M.  le  duc  de  Massa.  (Voir  111,  rue 
La  Boëtie.) 


86      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N°  63.  Habité  par  M.  Porel,  directeur  du  Vaudeville. 
Aéro-Club. 

N°  66.  Hôtel  de  M.  Amodru.  Au  68,  hôtel  de  Mme  la 
comtesse  Blanc, 

N°  72.  Rue  Lincoln  (1861).  Ouverte  sur  remplace- 
ment de  l'hôtel  d'Albe.  S'est  appelée  rue  d'Albe.  Nom 
actuel  en  mémoire  du  pi'ésident  des  Etats-Unis  (1809- 
1864).  Les  anciens  jardins  Marbeuf  s'étendaient  entre  la 
rue  de  Chaillot  et  l'allée  Marbeuf.  Le  terrain  avait  été 
primitivement  occupé  par  deux  jardins  qui  furent  achetés 
sous  Louis  XV  par  un  riche  anglais,  Jansen,  qui  les 
réunit.  En  1787  la  propriété  appartenait  à  la  comtesse 
de  Marbeuf  et  s'appelait  la  folie  Marbeuf.  Le  comte  de 
Choiseul-Gouffier  acquit  la  folie  et  les  jardins  devinrent 
Bal  d'Idalie  en  1797,  et  de  nouveau  jardins  Marbeuf 
sous  la  Restauration.  En  1844  Emile  de  Girardin  acquit 
l'ancien  hôtel  de  Choiseul-Gouffier  qui  était  presque  au 
coin  de  la  rue  de  Chaillot.  Sous  le  second  Empire  la 
comtesse  de  Montijo,  mère  de  la  duchesse  d'Albe,  acquit 
l'hôtel  d'Emile  de  Girardin,  les  restes  de  l'ancien  jardin 
Marbeuf,  et  l'hôtel  de  Lauriston  qui  devint  hôtel  d'Albe. 
L'impératrice  Eugénie,  propriétaire  de  l'ancien  hôtel 
Lauriston,  y  ayant  perdu  sa  sœur,  la  duchesse  d'Albe,  le  fît 
démolir  et  sur  cet  emplacement  fut  ouverte  la  rue  Lincoln. 

N°  74.  Hôtel  de  Mme  Sommier  (rue  de  Ponlhieu,  57). 
A  côté,  au  76,  hôtel  de  M.  Dufayel  construit  en  1905  sur 
l'emplacement  de  l'ancien  hôtel  de  Mme  la  duchesse 
d'Uzès.  , 

N°  90.  Hôtel  des  Publications  P.  Lafitte  (1907),  qui 
renferme  une  salle  des  fêtes  et  le  Théâtre  Fémina. 

N°77.  Hôtel  de  M.  L.  Dreyfus.   Au  79,  hôtel. 

N"  79.  Rue  de  Cliaillot.  (Partie  comprise  entre 
l'avenue  des  Cliamps-Elysées  et  l'avenue  iNIarceau.)  Le 


VIII»    ARRONDISSEMENT.  87 

prolongement  de  cette  partie  qui  est  situé  dans  le 
XVP  arrondissement,  était  jadis  la  rue  principale  du 
village  de  Chaillot.  L'hospice  Ste-Perine  se  trouvait  au 
commencement  du  second  Empire  au  Nord  de  la  rue, 
sur  l'emplacement  de  l'avenue  de  TAlma  et  des  rues 
Bassano,  Magellan,  Christophe-Colomb  et  Euler.  Cet 
hospice,  qui  était  devenu  un  asile  de  vieillards  en  1806, 
grâce  à  la  protection  de  l'impératrice  Joséphine,  était 
autrefois  l'abbaye  de  N.-D.  de  la  Paix,  dite  de  Ste-Gene- 
viève,  à  cause  des  religieuses  de  Nanterre,  qui  étaient 
venues  Toccuper  en  1659.  La  communauté  s'appela 
Ste-Perine  en  1749  et  fut  supprimée  en  1790;  l'hospice 
qui  en  avait  gardé  le  nom  disparut  de  cet  endroit  en  1858, 
pour  le  percement  de  l'avenue  de  TAlma,  et  fut  trans- 
féré  17,  rue  Ghardon-Lagache  (XVl"  arrondissement). 

La  rue  de  Chaillot  fut  habitée  par  Neuville,  Tépoux 
de  la  Montansier,  et  il  y  mourut,  par  Barras  en  1829,  par 
Cora  Pearl  (en  18G5),  dont  l'hôtel  aujourd'hui  démoli  fut 
occupé  par  Blanche  d'Anligny.  Mme  de  Girardin  (Del- 
phine Gay),  qui  avait  habité  11,  rue  St-Georges  puis  41, 
rue  Laffitte,  vint  habiter  en  1843  dans  la  rue  de  Chaillot, 
à  l'hôtel  du  comte  de  Choiseul-Gouffier.  C'est  là  qu'elle 
mourut  en  1845.  Cet  hôtel  avait  été  édifié  en  1812  sur 
le  modèle  d'un  temple  grec  et  portait  le  n°  104  en  1853. 

La  rue  de  Chaillot  dans  notre  arrondissement  possède 
quelques  beaux  hôtels  modernes.  Au  52  est  l'hôtel  de 
M.  le  duc  de  Gramont,  qui  occupe  l'emplacement  d'une 
caserne  qui  existait  là  au  commencement  du  second 
Empire.  Au  50  est  l'hôtel  de  Mme  E.  Roussel.  Le  40  est 
l'hôtel  de  M.  le  marquis  de  La  Ferronnays.  Le  38  dont 
les  jardins  s'étendent  jusqu'à  l'avenue  de  l'Aima  et  la  rue 
Pierre-Charron  était  l'hôtel  de  M.  de  Kerjégu,  décédé  en 
1909,  etc. 


88      PFÎOMEXADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

Au  37  de  la  l'ue  de  Ghaillot  s'ouvre  la  rue  Magellan, 
ouverte  en  1865  et  dénommée  en  1867.  Le  6  est  l'hôtel 
de  M.  le  comte  d'Evry  (propriété  de  Mme  la  baronne 
Seillière)  et  le  14  est  la  salle  de  fêtes  dite  Washington 
Palace.  Le  10  est  la  propriété  du  comte  de  Gramont. 

N°  99.  Habité  par  Mlle  Sorel,  sociétaire  de  la  Comédie- 
Française. 

N°  101.  Rue  de  Bassano.  (Tronçon  compris  entre 
l'avenue  des  Champs-Elysées  et  l'avenue  Marceau.)  Une 
partie  de  la  rue  existait  en  1730  sous  le  nom  de  ruelle 
des  Jardins.  La  partie  entre  la  rue  Vernet  et  l'avenue  des 
Champs-Elysées  s'appelait  rue  du  Château-des-Fleurs  et 
servait  de  limite  orientale  au  Promenoir  de  Ghaillot  qui 
avait  été  créé  en  1777.  Nom  actuel  en  1881  en  mémoire 
de  Maret,  duc  de  Bassano,  confident  de  Napoléon  I" 
(1763-1839).  Beaux  hôtels  modernes  au  31  (hôtel  de 
M.  P.  J.  Hennessy),au40  (hôtel  de  Mlle  Texeira-Leite), 
au  48  (hôtel  de  M.  Léon  Bonnat,  artiste  peintre,  membre 
de  l'Institut  et  directeur  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts).  Au 
37  habite  Mlle  Luce  Herpin,  bien  connue  en  littérature 
sous  le  pseudonyme  de  Lucien  Perey. 

N°  102.  Hôtel  de  M.  Binder. 

N°  104.  Rue  Washington  (1789).  S'appela  rue 
Neuve-de-l'Oratoire,  rue  de  l'Oratoire-du-Roule,  rue  de 
Bougainville,  rue  Billaud  en  1867.  Nom  actuel  en  1879 
en  l'honneur  du  premier  Président  des  Etats-Unis 
(1732-1798),  Au  34  est  la  cité  Odiot  (1848)  qui  a  une 
autre  entrée  au  26  (cité  J.-B.-C. -Odiot)  et  une  sortie 
aboutissant  13,  rue  de  Berri.  Dans  cette  cité  assez 
curieuse  se  trouve  un  square.  Au  13  se  trouve  un  pas- 
sage privé  aboutissant  11,  rue  de  Chateaubriand  et  dans 
ce  passage  se  trouvent  plusieurs  ateliers  d'artistes,  entre 
auti^es  celui  de  M.  E.  de  INIarcilly,  sculpteur.  Au  16  habite 


VIII'''    ARRONDISSEMENT.  89 

M.  Héron  de  Villefosse,  membre  de  l'Institut.  Au  20  est 
l'hôtel  de  M.  le  prince  de  Ilcnin.  Au  42  nous  voyons  les 
jardins  de  l'hôtel  du  marquis  de  Casa  Riera  (29,  rue  de 
Berri). 

No  116  bis.  Hôtel  de  M.  A.  Dufaur.  Au  124,  hôtel.  Au 
136,  hôtel  de  Mme  G.  B.  de  Beistegui.  Au  140,  hôtel  de 
M.  le  baron  Edouard  de  Rothschild.  (Propriété  Bischoffs- 
heim).  Au  142,  hôtel  de  M.  Soubiran. 

N°  103.  Hôtel  meublé  dit  l'Élj'sée  Palace  construit 
en  1900  sur  l'emplacement  de  deux  hôtels  en  briques, 
qui  avait  été  construits  par  M,  de  Fontenilliat  pour  ses 
deux  filles  :  la  duchesse  Pasquier  et  Mme  Casimir- 
Perier,  mère  de  l'ancien  Président  qui  y  était  né. 

N°  115.  Rue  Galilée.  (Tronçon  compris  entre 
l'avenue  des  Champs-Elysées  et  l'avenue  Marceau.) 
Chemin  des  Bouchers  en  1790.  Rue  du  Banquet  en 
1848.  La  rue  fut  achevée  en  18G4  et  reçut  son  nom 
actuel  en  1867,  en  l'honneur  de  l'astronome  italien 
(1.564-1642).  Au  58,  hôtel  de  M.  le  marquis  de  Sers.  Au 
61,  hôtel  de  M.  F.  Schmit. 

N°  115.  Le  maréchal  Pélissier,  duc  de  Malakoff,  y 
habita. 

N°  119.  Hôtel  meublé  (Carlton)  (1907). 

N°  125.  Maison  construite  en  1856  par  Tarchitectc 
Levicomte  et  décorée  de  cariatides,  œuvre  du  sculpteur 
Aimé  Millet.  (Propriété  de  Mme  Revenaz.) 

N°  127.  Hôtel  de  M.  Wanamaker,  construit  en  1905 
sur  l'emplacement  de  l'hôtel  de  la  marquise  de  Lamber- 
tye,  qui  était  devenu  l'hôtel  de  M.  le  marquis  de  Beauvoir. 

N°  133.  Hôtel  meublé  (Astoria),  construit  en  1907 
sur  l'emplacement  de  l'hôtel  du  duc  de  La  Force.  L'élé- 
vation exagérée  et  agressive  de  cet  hôtel  détruit  la  belle 
harmonie  de  la  place  de  l'Etoile. 


90      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    nUES    DE    PARIS. 

N°  135.  Rue  de  Presbourg  (1854).  Ex-rue  Circu- 
laire. Nom  actuel  en  1864  en  mémoire  du  traité  de  1805. 
Cette  rue  n'a  qu'un  petit  parcours  dans  le  VIII^  arron- 
dissement, entre  l'avenue  des  Champs-Elysées  et 
l'avenue  Marceau. 

N°  152.  Rue  Arsène-Houssaye.  Percée  en  1825 
jusqu'à  la  rue  de  Chateaubriand  ;  prolongée  en  1842 
jusqu'à  la  rue  de  la  Chartreuse-Beaujon.  S'appela  avenue 
du  Bel-Respiro  avant  1900.  Nom  actuel  en  mémoire  du 
littérateur  (1815-1896).  Au  3,  hôtel.  Au  6  habita  Coquelin 
cadet,  décédé  en  1909. 

N"  154.  Rue  de  Tilsitt.  (Partie  comprise  entre 
l'avenue  des  Champs-Elysées  et  l'avenue  de  Wagram) 
(1854).  Nom  en  mémoire  du  traité  de  1807.  Cette  rue 
possède  de  beaux  hôtels  construits  sur  un  plan  uniforme 
en  1868,  Le  1  est  l'hôtel  do  la  marquise  de  Carcano.  Au 
3,  où  mourut  Mme  Le  lion  en  1880,  mourut  en  1908 
M.  de  Lapparent,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 
sciences. 

Place  de  l'Étoile. 

Au  commencement  du  second  Empire,  elle  était 
encore  en  dehors  de  l'enceinte  de  Paris  et  l'avenue  des 
Champs-Elysées  s'arrêtait  à  la  grande  rue  de  Chaillot. 
En  1729,  l'Etoile  de  Chaillot,  comme  on  l'appelait,  for- 
mait un  octogone.  La  butle  de  l'Etoile  fut  aplanie  en 
1762  et  1774,  et  la  place  devint  circulaire  en  1777.  Elle 
fut  entourée  d'amphithéâtres  gazonnés  formant  le  prome- 
noir de  Chaillot.  La  transformation  de  la  place  date  de 
1854  et  lancienne  Etoile  de  Chaillot,  qui  s'était  appelée 
Rond-Point  de  Ncuilly,  prit  en  1863  le  nom  de  place  de 
ri^^toilc.  Les  hôtels  qui  la  l)ordent  datent  de  1868. 


VIII'    ARRONDISSEMENT.  91 

La  Place  de  l'Etoile  est  le  sommet  de  la  montagne  du 
Roule  (rotulus).  Dès  Louis  XV,  on  avait  eu  l'idée  d'une 
décoration  monumentale  en  ce  point  culminant,  et  on 
étudia  plusieui's  projets,  notamment  la  construction  d'un 
éléphant  colossal,  projet  ébauché  plus  tard  place  de  la 
Bastille.  Napoléon  décréta,  le  18  février  1806,  la  con- 
struction de  l'Arc  de  Triomphe,  en  commémoration  des 
victoires  françaises.  Chalgrin  en  posa  la  première  pierre 
le  15  août  180G.  Quand  Napoléon  épousa  Marie-Louise, 
l'arc  n'était  pas  achevé  et  Chalgrin  fît  exécuter  par  une 
charpente  recouverte  de  toile,  le  simulacre  de  l'arc 
achevé,  et  Napoléon  passa  dessous,  dans  la  voilure  du 
sacre  (1"  avril  1810). 

Rappelons  brièvement  les  événements  historiques 
dont  l'Arc  de  Triomphe  fut  le  théâtre  :  Entrée  du  duc 
d'Angoulcme  en  1824  à  son  retour  d'Espagne;  inaugu- 
ration de  l'arc  achevé  (1836);  entrée  de  la  duchesse 
d'Orléans  (1837);  retour  des  cendres  de  l'Empereur 
(15  décembre  1840);  funérailles  du  duc  d'Orléans 
(1842);  distribution  des  drapeaux  à  la  garde  nationale 
par  les  membres  du  gouvernement  provisoire  (1848); 
entrée  de  la  reine  d'Angleterre,  lors  de  l'Exposition  de 
1855  ;  campement  des  Prussiens  (  du  1"''  au  4  mars  1871)  ; 
réception  du  Schah  de  Perse  par  le  Conseil  municipal 
(1873);  funérailles  de  Victor  Hugo  (31  mars  1885),  etc. 

L'Arc  de  Triomphe  est  magnifiquement  décoré  de 
sculptures.  Le  groupe  du  Départ  est  de  Rude  ;  au-dessus, 
les  Funérailles  de  Marceau  par  Lemaire.  Le  groupe  du 
Triomphe  est  de  Corlot;  au-dessus,  Murât  faisant  pri- 
sonnier le  pacha  Mustapha  à  Aboukir,  par  Seurre.  La 
Résistance  contre  les  envahisseurs  et  les  Bienfaits  de  la 
Paix  sont  d'Etex  ;  au-dessus,  le  Passage  du  Pont 
d'Arcole  par  Feuchères  et    la  Prise   d'Alexandrie  par 


92       PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

Chaponnière.  Les  bas-reliefs  sont  de  Gechter  et  de 
Marochetti.  Les  Victoires  à  côté  des  voûtes  so"nt  de  Pra- 
dier.  La  frise  représente  le  départ  et  le  retour  des 
armées.  Nous  lisons  les  noms  des  généraux  qui  ont 
figuré  dans  les  guerres  de  l'Empire;  les  noms  soulignés 
sont  ceux  des  généraux  morts  au  champ  d'honneur. 
(Ascension  tous  les  jours  de  10  heures  à  6  heures  et  de 
10  heures  à  4  heures  en  hiver.) 

De  la  place  de  l'Etoile,  qui  compte  également  dans  le 
XVI"  et  le  XVIP  arrondissements,  rayonnent  dans  notre 
arrondissement  plusieurs  belles  avenues  :  Wagram, 
Hoche,  Friedland,  Marceau,  que  nous  allons  visiter 
successivement. 

Avenue  de  Wagram. 

(Côté  pair  du  tronçon  compris  entre  la  place  de  l'Etoile 
et  la  place  des  Ternes.) 

Cette  avenue,  comme  les  anciens  boulevards  exté- 
rieurs, date  de  1789.  S'appela  boulevard  de  l'Etoile. 
Nom  actuel  en  1864  en  mémoire  de  la  victoire  de  1809. 

N°  34.  Maison  raodern-style  (façade  en  grès),  con- 
struite par  l'architecte  Lavirotte  en  1904. 

N°  26.  Habité  par  M.  le  vicomte  d'Epinay,  statuaire. 
Au  8  s'ouvre  la  rue  Beaujon. 

Rue  Beaujon  (1842). 

La  rue  a  été  terminée  en  1857  sur  les  terrains  de 
l'ancienne  folie  Beaujon. 

N°  15.  Hôtel  de  M.  H.,Prat.  Au  32,  hôtel  de 
M.  R.  de  Madrazo,  artiste  peintre. 

N°  11.  Hôtel  de  S.  A.  II.  Mgr  le  duc  d'Alençon.  Le 


VIll*^    AlinONDISSEMENT.  93 

gracieux  portique  que  l'on  aperçoit  au  coin  de  l'avenue 
Hoche  provient  de  la  chapelle  du  château  de  St-Cloud. 
Il  a  été  réédiûé  ici  par  le  duc  de  Neniours  ainsi  que  les 
intéressants  restes  qui  sont  dans  la  cour  et  qui  pro- 
viennent également  du  château  de  St-Cloud. 

N"  9.  Hôtel.  Au  7,  hôtel  de  M.  E.  Halphen. 

N°  24.  Tattersall  (1854). 

N°  20.  Là  se  trouvait  avant  1906  la  congrégation  des 
Sœurs  de  Notre-Dame  et  le  couvent  dit  du  Roule  qui 
s'étendait  jusqu'au  29,  avenue  Hoche.  Ecole  primaire 
pour  jeunes  filles.  Une  grande  partie  du  couvent  a  dis- 
paru par  suite  du  percement  de  l'avenue  du  Parc- 
Monceau  et  il  est    question  de  démolir  le  tout. 

N°  18.  Hôtel  de  M.  le  docteur  A.  Robin,  membre  de 
l'Académie  de  médecine. 

Avenue  Hoche  (1854). 

Tracée  en  1854  à  peu  près  sur  l'emplacement  de 
l'ancienne  avenue  Ste-iMarie  (1822-1857).  S'appela  bou- 
levard de  Monceau  et  avenue  de  la  Reine-Hortense. 
Nom  actuel  en  1879  en  Ihonneur  du  général  (17G8-1797). 

N°  50.  Eglise  catholique  anglaise  dite  de  Sl-Joseph 
et  ancien  couvent  des  Pères  Passionnistes  anglais. 

N°  29.  Emplacement  du  couvent  des  Dames  Augus- 
tines  dites  Chanoinesses  religieuses  de  St-Augustin  de 
la  congrégation  de  Notre-Dame.  Ce  couvent,  commu- 
nément appelé  Le  Roule,  a  été  fermé  en  1906  et  démoli 
en  grande  partie.  H  en  reste  un  bâtiment  aux  37,  35.  Sur 
l'emplacement  du  couvent  on  a  ouvert  en  1908  une  rue 
nouvelle  qui  s'appelle  avenue  du  Parc-Monceau. 

N°  28.  Mlle  Wanda  de  Boncza,  sociétaire  de  la 
Comédie-Française,  enlevée  prématurément,  y  habita. 


94      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N°  18.  Consulat  d'Espagne. 

N°  14.  Habité  par  M.  Georges  Hiie,  compositeur  de 
musique. 

L'avenue  Hoche  possède  plusieurs  belles  maisons  ou 
hôtels  particuliers  modernes  parmi  lesquels  on  peut 
citer  : 

Les  60  (hôtel  de  Mme  de  Sand),  58  (hôtel  de 
M.  R.  Huet),  54,  40  (hôtel  de  M.  le  marquis  d'Albu- 
féra),  34  (hôtel  de  M.  Dupont),  32  (construit  en  1908 
par  l'architecte  E.  Bertrand),  30  (hôtel  de  Mme  Robert), 
20,  18  bis  (hôtel  de  M.  Gentil),  12  (hôtel  de  M.  Arman 
de  Gaillavet),  6,  4  bis  (hôtel  de  Mme  A.  Dumez),  4  (qui 
fut  légation  de  Chine  et  qui  possède  une  salle  de  fêtes), 
5  (hôtel  de  M.  le  comte  de  Ségur-Lamoignon),  7  (ambas- 
sade du  Japon),  9  (salle  Hoche  et  atelier  de  M.  G.  Van 
der  Straeten,  statuaire),  15, 19  (hôtel  de  M.  A.  Bathala), 
21  (hôtel  de  Mme  M.  Heine),  23  (hôtel  de  Mlle  M. 
Courbe),  47,  57,  etc. 

Avenue  de  Friedland. 

Ouverte  en  1814  entre  la  place  de  l'Etoile  et  la  rue  de 
Tilsitt,  et  prolongée  jusqu'au  faubourg  St-Honoré  en 
1857.  Nom  en  1864  en  mémoire  de  la  victoire  de  1807. 
S'est  appelée  boulevard  Beaujon. 

Le  pavillon  de  la  Chartreuse-Beaujon  donnait  10, 
avenue  de  Friedland.  Ce  pavillon  avait  été  construit  par 
l'architecte  Girardin  dans  le  parc  de  la  folie  Beaujon, 
qui  était  planté  de  cèdres  et  renfermait  un  moulin  à  vent. 
En  1787,  Bergerac,  receveur  général  des  finances,  acquit 
la  propriété  qui  passa  ensuite  entre  les  mains  de  la 
famille  Wanderberghe  ;  elle  fut  morcelée  et  le  parc  fut 
converti  en  jardin  public  sous  le  nom  de  jardin  Beaujon 


vin*    ARRONDISSEMENT.  95 

OÙ  on  éleva  à  grands  frais  les  montagnes  françaises,  qui 
étaient  un  divertissement.  Le  jardin  disparut  en  1824  et 
fut  vendu  par  lots. 

Le  pavillon  de  la  Chartreuse  appartint  alors  à 
Théodore  Gudin,  peintre  de  marines,  il  fut  remplacé  par 
rhôtel  S.  de  Rothschild  (11,  rue  Berryer).  Les  murs  de 
cette  propriété  portent  actuellement  le  numéro  12  sur 
l'avenue  Friedland.  A  l'angle  de  la  rue  Beaujon  et  de  la 
rue  Arsène-Houssaye  sur  l'emplacement  du  28  environ 
actuel  de  l'avenue  se  trouvait  l'hôtel  rose  du  duc  de 
Brunswick,  hôtel  qui  après  avoir  appartenu  au  duc  de 
Trévise  a  disparu  en  1870.  Cet  hôtel  avait  été  construit 
par  Lola  Montes,  cette  fameuse  danseuse  qui,  sifOée  sur 
une  scène  de  théâtre,  détacha  ses  jarretières  rouges  pour 
les  jeter  par  manière  de  défi  au  nez  des  spectateurs,  et 
eut  des  aventures  si  bruyantes  en  Bavière. 

N°  42.  Hôtel  de  INIme  la  baronne  J.  de  Rothschild.  Au 
38,  hôtel  de  Mme  la  comtesse  de  Puyfontaine.  Au  43, 
hôtel  de  M.  le  baron  R.  de  Rothschild. 

N°  39.  Hôtel  de  style  Renaissance  avec  médaillons  de 
Glésinger.  Construit  par  Arsène  Houssaye  qui  y  habita, 
y  donna  des  redoutes  célèbres  et  y  mourut  en  1896.  Fut 
habité  avant  1907  par  son  fils  M.  H.  Houssaye,  l'éminent 
académicien.  Hôtel  de  M.  A.  David. 

N°  37.  Hôtel  de  style  mauresque  construit  comme  le 
39  par  Arsène  Houssaye,  et  loué  ensuite  à  la  marquise 
de  Caux.  Hôtel  de  M.  H.  Ehrmann.  Ces  deux  hôtels  39 
et  37  sont  sur  l'emplacement  du  jardin  du  château  à 
trois  tours  qu'Arsène  Houssaye  avait  fait  construire.  Ce 
château  avec  parc,  fontaines,  bosquets,  grottes,  treilles 
a  été  détruit  par  l'avenue  Friedland.  H  s'élevait  lui- 
même  sur  un  emplacement  précédemment  occupé  par 
deux  petits  hôtels  d'architecture  gothique  et  chinoise, 


96      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

élevés  par  le  comte  de  Lamscone.  Houssaye  loua  son 
hôtel  à  lord  Seyraour. 

N"  33.  Visiter  ici  la  rue  de  Chateaubriand  dont  la 
notice  est  plus  bas. 

N"  27.  Hôtel  de  M.  le  comte  N.  Potocki. 

N°  23.  Eglise  espagnole  du  Corpus  Christi  (1874). 
Elle  était  desservie  avant  1906  par  les  Pères  du 
St-Sacrement,  dont  le  couvent  sous  le  second  Empire 
s'étendait  jusqu'au  14  de  la  rue  de  Chateaubriand. 

En  face  de  l'église  espagnole,  de  l'autre  côté  de 
l'avenue  se  trouve  la  statue  de  Balzac,  œuvre  de  Fal- 
guière,  érigée  en  1902  par  la  Société  des  gens  de  lettres. 

N°  18.  Habité  par  M.  M.  Lobre,  artiste  peintre. 

N°  21.  Rue  Lamennais  (1842).  S'appela  jusqu'en 
1881  rue  du  Centre,  parce  qu'elle  avait  été  percée  au 
centre  de  la  folie  Beaujon.  Nom  actuel  en  mémoire  du 
philosophe  et  théologien  (1782-1854).  Hôtels  aux  4,  5, 
6,  10.  Au  13,  est  la  légation  du  Mexique. 

N°  11.  Hôtel  de  M.  E.  Porgès,  et  non  loin  beaux 
immeubles,  aux  5,  3,  etc. 

Rue  de  Chateaubriand  (1825). 

Percée  sur  une  partie  des  jardins  Beaujon,  partie  qui 
avait  été  acquise  par  Mme  Hamelin.  S'appela  avenue 
puis  rue  en  1863.  Nom  en  l'honneur  du  litltérateur  et 
homme  politique  (1769-1848).  Béranger  habita  l'avenue 
de  Chateaubriand. 

N°  16.  Écuries  de  l'hôtel  du  comte  N.  Potocki.  (27, 
avenue  de  Friedland.) 

N°  17.  Décoré  de  bustes  et  de  statues. 

N''  12.  Le  général  marquis  de  Galliffet  y  mourut  en 
1909. 


VIII"    ARRONDISSEMENT.  97 

N°  11.  Passage  privé  aboutissant  13,  rue  Washington. 

N"  13.  Rue  Lord-Byron  (1825).  Doit  son  nom  au 
poète  anglais  (1788-1824),  qui  habita  ainsi  que  Théophile 
Gautier  une  maison  qui  se  trouvait  sur  l'emplacement 
du  16.  Au  1  habita  Lamennais  en  1848  :  c'est  aujourd'hui 
l'hôtel  de  M.  le  comte  Durieu  de  Lacarelle.  Le  5  est 
d'un  style  pseudo-Renaissance.  Au  18,  hôtel  de  M.  J. 
Comte,  membre  de  l'Institut,  directeur  de  la  Revue  de 
l'Art  ancien  et  moderne. 

Avenue  Marceau  (côté  pair). 

Commencée  en  1854  du  côté  de  l'Étoile  et  achevée  en 
1860.  S'appela  avenue  Joséphine.  Nom  actuel  en  1879 
en  l'honneur  du  général  (1769-1796).  Elle  a  été  tracée 
sur  une  partie  de  l'hospice  Ste-Perine  et  a  absorbé  une 
partie  de  la  rue  Bizet,  une  partie  de  la  ruelle  Ste-Gene- 
viève  (Kepler)  et  une  partie  de  la  rue  Newton. 

N°  84.  Rue  Vernet.  Cette  rue  a  été  formée  sur 
l'ancien  chemin  des  Vignes  qui  existait  à  la  fin  du 
xviie  siècle,  et  une  partie  de  l'ancien  promenoir  de 
Chaillot  qui  avait  été  créé  en  1777.  La  partie  comprise 
entre  l'avenue  Marceau  et  la  rue  de  Bassano  a  été  ouverte 
de  1848  à  1866  sur  l'emplacement  de  l'ancien  Château 
des  Fleurs.  Cet  établissement  était  le  rival  de  Mabille  : 
Marie  Cabel  y  débuta.  L'entrée  faisait  face  à  la  rue  du 
Château-des-Fleurs  (Bassano).  L'établissement  fut 
détruit  pour  le  prolongement  de  la  rue  de  Bassano  à 
travers  les  jardins  de  l'hospice  Ste-Perine.  Le  nom  de 
Vernet  a  été  donné  en  1864  à  l'ancienne  rue  des  Vignes 
en  l'honneur  des  Vernet  :  Joseph  (1712-1789),  Cari 
(1738-1836),  Horace  (1789-1863)  qui  furent  des  peintres 
célèbres. 

VIII*   ABROND.  ' 


98      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

La  rue  Vernet  possède  plusieurs  belles  maisons  où 
hôtels  particuliers  comme  les  37  (hôtel  de  M.  Salomon, 
propriété  de  M.  Espivent  de  La  Villeboisnet),  35  (hôtel 
de  Mme  R.  Colman),  29  (hôtel  de  Mme  la  comtesse 
de  Brye),  25  (hôtel  de  M.  R.  Etienne),  22,  9  (propriété 
de  M.  Demachy),  etc. 

N"  82.  Hôtel  de  M.  le  prince  de  Vicovaro.  Au  80, 
hôtel  de  M.  Espivent  de  La  Villeboisnet.  Au  78,  hôtel 
de  M.  Houette. 

N°  70.  Habité  par  Mlle  M.  Brandès,  artiste  drama- 
tique. 

N°  68.  Rue  Euler.  Tracée  en  1865  sur  l'emplace- 
ment de  l'hospice  Ste-Perine.  Nom  en  1867  en  l'honneur 
du  mathématicien  (1707-1783).  Au  16,  hôtel  de  Mme  de 
Francisco-Martin.  Au  14  hôtel  de  M.  F.  C.  Lawrance. 
Au  10,  hôtel.  Au  8,  hôtel  de  M.  J.  Lacourte.  Au  7,  hôtel 
de  Mme  la  baronne  E.  Leonino,  etc. 

N°  64.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  de  Breteuil.  Au  62, 
hôtel  de  M.  Marcuard. 

N°  58.  Légation  de  Suède.  Appartient  à  TEtat  de 
Suède. 

N°  56.  Rue  Christoplie-Coloinb  (1865),  Dénommée 
en  1867  en  l'honneur  du  célèbre  navigateur  génois  (1436- 
1506).  Au  16,  habitait  M,  Mascart,  membre  de  l'Institut, 
décédé  en  1908.  Au  10,  maison  de  Ste-Geneviève  fondée 
par  les  paroissiens  en  1876.  Au  8,  hôtel  de  M.  le  comte 
de  Ghabrillan,  etc. 

N°  54.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  de  Salverte. 

N"  42.  Hôtel  de  Mme  Duprada.  Au  38,  hôtel  de  M.  le 
baron  de  Montremy. 

N°  36.  Hôtel  de  M.  L.  Lefébure.  Au  30,  hôtel  de 
Mme  Watel. 

N°   32.   La   princesse    de    la    Moskowa,    veuve    en 


VIIl^    ARRONDISSEMENT.  99 

premières  noces  du  comte  de  La  Bédoyère,  y  mourut 
en  1884.  Habité  par  M.  le  comte  Vandal,  le  très  éminent 
membre  de  FAcadémie  française. 

N°  24.  Hôtel  de  M.  le  marquis  de  Panisse-Passis.  Cet 
hôtel,  construit  en  1882,  fut  il  y  a  quelques  années 
victime  d'un  curieux  cambriolage,  les  voleurs  s'y  étant 
facilement  introduits  sous  prétexte  de  perquisition. 

Nous  arrivons  à  la  place  de  l'Aima  formée  en  1858, 
qui  doit  son  nom  à  la  victoire  de  1854.  De  la  place  part 
l'avenue  du  Trocadéro  (1858),  ex-avenue  de  l'Empe- 
reur qui  n'a  qu'un  petit  parcours  (du  2  au  6)  dans  le 
VHP  arrondissement.  Au  6  de  l'avenue  est  le  consulat 
de  Perse. 

Avenue  de  l'Aima  (1858). 

A  l'angle  de  cette  avenue  et  de  celle  du  Trocadéro  se 
trouvait  l'Hippodrome  de  1877  à  1793.  Le  premier 
hippodrome  était  place  de  l'Étoile  (extra  muros).  Lors 
de  l'ouverture  de  l'avenue  du  Roi-de-Rome  (Kléber),  il 
fut  ti'ansféré  place  d'Eylau  (Victor-Hugo),  où  il  fut 
incendié  en  1869.  L'avenue  de  l'Aima  possède  plusieurs 
beaux  hôtels  modernes. 

N°  3.  Hôtel  de  M.  le  comte  de  Caraman. 

N°  5.  Habité  par  M.  le  comte  Albert  de  Mun,  de  l'Aca- 
démie française. 

N°  9.  Hôtel  de  M.  le  marquis  de  Ganay.  Au  11,  hôtel 
de  M.  de  Rouvre. 

N"  10.  Habité  par  Mlle  Arbell,  de  l'Opéra. 

N"  14.  Rue  La  Trémoïlle  (1884).  Nom  en  l'honneur 
de  Louis  de  La  Trémoïlle,  lieutenant  général  et  gouver- 
neur de  Bourgogne  (1460-1525). 

N°  15.  Hôtel  de  M.  le  prince  de  Wagram. 


100      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N"  17.  Hôtel  de  M.  le  marquis  de  Moustier,  construit 
par  l'architecte  Parent  décédé  en  1909.  (Cet  architecte 
avait  également  construit  entre  autres  l'hôtel  de  M.  le 
baron  E.  Seillière,  l'hôtel  de  M.  J.  Doucet,  etc.) 

]N°  20.  Hôtel  de  M.  A.  R,  Pick.  (Propriété  du  comte 
de  Beaumont.)  Au  22,  hôtel.  (Propriété  de  M.  Laurent.) 

N°  23.  Eglise  épiscopale  américaine  delà  Ste-Trinité. 
Le  clocher  nouveau  a  été  érigé  en  1907. 

N°  28  bis.  Chapelle  des  cathcchismes  de  St-Pierre  de 
Chaillot. 

N°  33.  Hôtel  de  M.  le  comte  B.  de  Blacas. 

N°  38.  Est  le  même  que  le  53  rue  François-I",  et  le 
40  est  le  même  que  le  55  de  la  môme  rue.  Au  29 
s'étendent  les  jardins  de  l'ancien  hôtel  de  M.  de  Kerjégu. 

N°  44.  Hôtel  de  Mme  A.  Darblay  (1,  rue  Vernet). 

N°  46.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  A.  de  Gramont 
d'Aster,  etc. 

Rue  François-!'^  (1861). 

Cette  rue  possède  plusieurs  beaux  hôtels  modernes. 

N°  55.  Hôtel  de  M.  P.  Lebaudy. 

N°  53.  Hôtel  de  Mme  la  baronne  Roger. 

N"  51.  Hôtel  de  M.  N.  Térestschenko.  (Propriété  de 
Mme  la  baronne  Roger.)  Au  48,  hôtel  de  Mme  A.  Panc- 
kouke.  Au  34,  hôtel  de  M.  le  comte  de  Ruillé.  Au  33, 
hôtel,  propriété  du  comte  de  Franqueville. 

N"  32.  Hôtel  de  M.  le  comte  de  Pange.  Au  30,  hôtel 
de  Mme  P.  Mantin. 

N°  21.  Hôtel  de  M.  le  marquis  de  Chabert  d'Ansac. 
Au  13,  hôtel  de  Mme  Demachy. 

N°  11.  Hôtel  de  M.  le  baron  de  Bleichrôder. 

N°  9.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  Foucher  de  Careil. 


VIII*    ARRONDISSEMENT.  101 

La  place  François-I"  a  été  formée  en  1823.  On  doit 
y  transporter  une  fontaine  qui  se  trouve  encore  en  1910 
place  de  la  Madeleine. 

N"  12.  Ancien  hôtel  Laurent.  Hôtel  de  Mme  la 
comtesse  B.  de  Clermont-Tonnerre. 

N"  8.  Ancien  couvent  des  Assomptionnistes  (Chapelle). 
École  Jeanne-d'Arc. 

N°  5.  Fut  hôtel  de  Mme  Ridgway.  Ambassade  des  Etals- 
Unis  depuis  1907.  M.  Roosevelt  y  descendit  en  1910. 

Le  cardinal  Mathieu,  membre  de  l'Académie  française, 
décédé  à  Londres  en  1908,  avait  un  pied-à-terre  au  55. 

Rue  Jean-Goujon  (1823). 

Nom  en  l'honneur  du  grand  sculpteur  et  architecte 
(1520-1572). 

N°  35.  Hôtel  de  M.  de  Villeroy.  Au  31,  hôtel  de 
M.  F.  Rainbeaux  (propriété  de  M.  Johnston). 

N°  27.  Hôtel  de  S.  A.  R.  Mgr  le  duc  de  Chartres. 
Le  prince  Henri  d'Orléans,  le  vaillant  explorateur  mort 
en  1903,  y  habitait. 

N°  25.  Hôtel  de  M.  Ternaux-Compans. 

N°  23.  Chapelle  de  Notre-Dame  de  Consolation, 
érigée  sur  l'emplacement  du  Bazarde  la  Charité  incendié 
le  4  mai  1897  et  où  tant  de  malheureuses  victimes 
périrent,  parmi  lesquelles  la  duchesse  d'Alençon.  Le 
nom  de  ces  martyrs  de  la  Charité  est  gravé  sur  le 
marbre  dans  le  Chemin  de  Croix  qui  entoure  la  cha- 
pelle. 

N°  14.  Habité  par  M,  Pierre  Decourcelle,  homme  de 
lettres. 

No  12.  Hôtel  de  M.  D.  de  Rougeraont. 

N°  15.  Éo-lise  arménienne. 


102      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N°  9.  Victor  Hugo  y  habita  en  1833  (au  deuxième 
étage).  La  maison  appartenait  alors  à  M.  de  Mortemart 
et  à  Cavaignac.  Imbert  de  St-Amand  y  naquit  en  1834. 
La  maison  a  été  reconstruite  en  1859,  et  fut  l'hôtel  de  la 
comtesse  de  Marie, 

N"  7  bis.  Hôtel  de  Mme  F.  Moreau.  Au  6,  hôtel  de 
Mme  M.  Bianchi. 

N°  4.  Habité  par  Mme  E.  Eames,  artiste  lyrique. 

Avenue  d'Antin. 

Plantée  en  1723  parle  duc  d'Antin.  Avant  1830,  c'était 
un  endroit  peu  sûr.  Au  rond-point  se  trouvait  le  bal  de 
Flore.  Plus  bas  florissaient  le  bal  d'Isis,  le  bal  des 
Nègres  et  plus  récemment  le  Jardin  de  Paris  qui  a  dis- 
paru en  1900  lors  de  la  création  du  Grand  Palais.  Le  pro- 
longement de  l'avenue  d'Antin,  du  Rond-Point  à  la  rue 
du  Faubourg-St-Honoré,  a  été  exécuté  après  la  guerre.  On 
doit  inaugurer  au  coin  de  l'avenue  et  du  Gours-la-Reine 
le  monument  de  Musset,  œuvre  du  sculpteur  Moncel. 

N°  1.  Nélaton  y  mourut  en  1893. 

N''  9.  Marguerite  Gauthier  (la  Dame  aux  Camélias)  y 
habita. 

N°  9.  Hôtel  de  Mme  la  comtesse  Le  Marois. 

N°  19.  Le  président  Carnot  y  habita.  Aujourd'hui 
Légation  du  Danemark. 

N°  25.  Mme  Réjane,  artiste  dramatique,  y  habita 
en  1900,  puis  elle  alla  au  15,  qu'elle  quitta  pour  aller 
12,  rue  du  Berri. 

N»  27  his.  Impasse  d'Antin  (1800). 

N"  31.  Hôtel  de  M.  le  docteur  Roussy.  Au  43,  hôtel 
de  Mme  la  baronne  Gourgaud. 

N"  49.  Félix  Nadar  y  mourut  en  1910.  H  fut  un  des 


VIII*    ARRONDISSEMENT.  103 

premiers  apôtres  du  «  plus  lourd  que  l'air  »  et  prévit 
dès  1864  le  succès  de  Blériot  de  1909.  Ce  fut  lui  qui 
construisit  l'immense  ballon  le  Géant.  Nadar  fut  photo- 
graphe, chroniqueur,  auteur  dramatique,  aéronaute, 
caricaturiste,  etc. 

N^'  53.  Institut  Rody  (1860).  (Salle  pour  conférences 
et  auditions.) 

N°  10.  Hôtel  de  M.  le  prince  N.  d'Obidine.  Au  24, 
hôtel  de  M.  le  vicomte  de  Bonneval.  Au  22,  hôtel  de  M.  le 
baron  de  Mackau. 

N°  26.  Nous  voyons  ici  une  façade  de  l'hôtel  du 
marquis  de  Barthélémy  (107,  rue  du  F'aubourg-St- 
Honoré),  occupé  aujourd'hui  par  un  couturier. 

Avenue  Montaigne. 

Ancienne  allée  des  Soupirs  en  1730  et  allée  des 
Veuves  en  1731.  Gréée  en  1770  par  le  marquis  de  JNIarigny, 
qui  créa  également  l'avenue  Matignon  et  l'avenue  de 
Marigny.  Allée  Montaigne  en  1850  puis  avenue  Mon- 
taigne en  1852.  Nom  en  l'honneur  du  célèbre  philosophe 
et  moraliste  français  (1533-1592).  Mlle  Raucourt  habita 
allée  Montaigne.  A  l'extrémité  du  côté  de  la  Seine  se 
trouvait  la  chaumière  de  Mme  Tallien  (31,  allée  des 
Veuves).  La  chaumière  fut  morcelée  et  Tallien  y  habitait 
encore  en  1817  une  aile  qui  subsistait  et  oîi  la  princesse 
de  Chimay  le  forçait  d'accepter  un  modeste  pied-à-lerre. 
L'autre  partie  était  devenue  un  vide-bouteille  à  l'enseigne 
de  l'Acacia.  Tallien  mourut  en  1820  et  fut  enterré  au 
Père-Lachaise.  En  1891,  un  comité  organisa  une  matinée 
à  rÉlysée-Montmartre  pour  le  rachat  et  la  conservation 
de  sa  sépulture  abandonnée. 

N°'  53-51.  Le  53  est  sur  l'emplacement  de  la  ruelle 


104   PROMENADES  DANS  TOUTES  LES  RUES  DE  PARIS. 

de  la  Buvette-Champêtre  en  1813.  Les  53,  51,  49,  sont 
sur  l'emplacement  du  bal  Mabille  (1840)  qui  avait  été 
créé  lui-même  sur  l'emplacement  de  l'ancien  Petit- 
Moulin-Rouge.  Primitivement  ce  fut  un  bal  de  gens 
de  maison.  Acheté  par  le  père  Mabille  et  transformé 
en  1844.  Ce  fut  le  rendez-vous  des  lionnes.  Pomaré 
(Rose  Sergent)  y  créa  la  polka.  Le  danseur  Chicard  (de 
son  vrai  nom  Lévêque)  y  tournait  au  son  de  l'orchestre 
de  Pilodo.  Sous  l'Empire,  l'orchestre  était  celui  d'Olivier 
Métra  et  Rosalba  la  nouvelle  étoile.  Céleste  Mogador  y 
apprit  à  tirer  le  pistolet.  Cet  établissement  fréquenté  et 
resté  célèbre  fut  fermé  en  1875.  Au  47,  était  l'impasse 
Ruffin  fermée  aujourd'hui. 

N"  50.  Bel  hôtel  de  M.  le  comte  de  La  Riboisière. 

N°  30.  Hôtel  de  M.  de  Verneuil  (propriété  de 
Mme  Boselli).  Au  28,  hôtel  de  Mme  la  comtesse  de 
Saint-Vallier.  Au  35,  hôtel  (propriété  de  Mme  Legrand 
de  Villers).  Au  31,  hôtel  de  Mme  A.  Magne,  etc. 

N°  22.  Au  fond  de  la  cour,  maison  mauresque  con- 
struite par  J.  de  Lesseps.  Abd-el-Kader  y  descendit. 

N"  20.  Emplacement  de  la  maison  gothique  du  comte 
de  Quinsonas,  œuvre  de  Lassus.  Aujourd'hui  hôtel  de 
M.  E.  Stern. 

N°  18.  Emplacement  de  la  maison  pompéienne  du 
prince  Napoléon  (1860).  Cet  hôtel,  qui  était  voisin  de 
l'hôtel  Soltykoff,  avait  été  construit  par  l'architecte 
Normand  et  possédait  un  péristyle,  un  atrium  avec 
bassin  central,  et  appartements  particuliers  contournant 
la  cour.  (Il  existe  une  autre  maison  pompéienne  à 
St-Denis,  rue  Franciade,  construite  vers  1860  par 
M.  Cailleux.)  L'hôtel  du  prince  Napoléon  a  disparu  en 
1891,  et  il  est  remplacé  aujourd'hui  par  le  monumental 
hôtel  de  M.  J.  Porgès. 


Vin*    ARRONDISSEMENT.  105 

N°  33.  Habité  par  M.  F.  Vandcrera,  homme  de  lettres. 
Siège  de  la  Société  hippique  française. 

N°21.  Rue  Clément-Marot  (1881).  Dénommée  en 
1883  en  mémoire  du  poète  (1495-1544),  valet  de  chambre 
de  Marguerite  de  Valois.  Au  1  est  l'hôtel  de  M.  de 
Bonnechose.  Au  3,  hôtel  de  Mme  la  comtesse  de  Casa- 
Miranda.  Au  19  est  un  passage  conduisant  à  la  chapelle 
des  catéchismes  de  St-Pierre  de  Chaillot  (28  bis,  avenue 
de  l'Aima) .  Au  14  s'ouvre  la  rue  de  Cérisoles  (1884)  qui 
doit  son  nom  à  la  victoire  de  1544. 

N°  29.  Habité  par  M.  G.  Schlumberger,  membre  de 
l'Institut. 

N°31.  Rue  du  Boccador  (1881).  Dénommée  en  1883 
en  1  honneurde  l'architecte  italien  Dominique  de  Cortone, 
dit  le  Boccador  (xvi'=).  Au  1,  hôtel  de  Mme  Deschamps, 
construit  en  1896.  Au  3  habite  M.  Jean  Béraud,  artiste 
peintre,  et  au  5,  M.  J.-A  Rixens,  artiste  peintre.  Au  6 
habita  Catulle  Mendès,  le  poète,  mort  accidentellement 
en  1909.  Au  10  s'ouvre  la  rue  Chambiges  (1883)  qui 
doit  son  nom  à  l'architecte  français  du  XVI^  siècle. 

N"  17.  A  côté  de  l'ancien  hôtel  de  Heeckeren  (1856), 
qui  est  au  17,  se  trouvait  officiellement  avant  1881  le 
passage  des  Douze-Maisons  pu  habita  Alphonse  Daudet 
dans  sa  jeunesse.  Avant  1792  ce  passage  se  nommait 
Passage  du  Marais-des-Gourdes  .  Il  existe  encore 
aujourd'hui  en  partie,  comme  impasse,   mais  est  fermé. 

N°  15.  Là  se  trouvait  encore  en  1910  le  bel  hôtel  de 
Mme  la  marquise  de  Lillers.  Le  roi  Georges  V  de 
Hanovre,  atteint  de  cécité,  et  sa  fille  la  princesse  Frédé- 
rique  y  résidèrent  longtemps.  Ce  bel  hôtel  a  été  acheté  en 
1910  par  les  actionnaires  du  Théâtre  des  Champs-Elysées, 
et  malheureusement  cet  hôtel  vient  de  disparaître  pour 
faire  place  au  théâtre  projeté  (avril  1910). 


106      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

N"  11.  Fut  l'hôtel  de  Ferdinand  de  Lesseps  et  appar- 
tient encore  à  ses  enfants. 

N°  9.  Construit  en  1883.  Fut  hôtel  de  la  comtesse  de 
Chateaubriand.  Hôtel  actuel  de  M.  le  comte  de  Durfort. 


Cours-la-Reine. 

Gréé  par  Marie  de  Médicis  en  1618  sur  d'anciennes 
cultures  de  maraîchers.  Replantée  par  le  duc  d'Antin, 
cette  promenade,  qui  était  à  la  mode  sous  la  Fronde, 
était  fermée  par  deux  grilles  et  bordée  de  fossés  creusés 
aux  frais  de  Bassompierre  qui  avait  sa  maison  de 
campagne  à  Chaillot.  Au  centre  de  cette  promenade  se 
trouvait  un  rond-point  et  aux  extrémités  se  trouvaient 
deux  demi-lunes.  La  demi-lune  de  l'extrémité  ouest 
occupait  l'emplacement  où  se  trouve  actuellement  un 
petit  square  triangulaire  à  l'angle  de  l'avenue  Montaigne. 
Cet  emplacement  fut  occupé  durant  l'exposition  de  1900 
par  le  pavillon  de  M.  Rodin. 

N°  42.  A  l'angle  de  la  rue  Jean-Goujon,  emplacement 
d'un  joli  hôtel  démoli  en  1907.  Cet  hôtel  possédait  une 
rotonde  soutenue  par  d'élégantes  colonnes  et  deux 
étages  surmontés  d'un  attique  centenaire.  Il  servit  de 
résidence  à  la  duchesse  de  Berghes  et  fut  utilisé  pour 
les  expositions  de  la  Société  artistique  des  Amateurs. 
Sur  l'emplacement  de  cette  maison  disparue,  se  trouvait 
en  1788  le  bureau  des  Carabas,  diligences  qui  allaient  à 
Versailles  en  six  heures. 

N°  40.  Hôtel  modern-style  de  M.  Lalique,  orfèvre. 
Mlle  Calvé,  artiste  lyrique,  habita  ici  avant  1908. 

N°  38.  Hôtel  de  M.  le  comte  de  Vibraye.  Au  36, 
hôtel  de  M.  L.  Fould  (propriété  de  M.  de  Villeroy). 


VIII"    ARRONDISSEMENT.  107 

N°  34.  Ancien  hôtel  de  La  Ferronnays.  Hôtel  de 
M.  E.  Schneider. 

N»  32.  Hôtel  de  Mme  P.  Boselli.  Le  30,  décoré  de 
statues,  est  l'hôtel  de  Mme  G.  Ville. 

N°  28.  Hôtel  meublé  du  Palais.  Communiquait  par 
une  petite  fenêtre  avec  le  terrain  vague  qui  longeait  le 
Bazar  de  la  Charité  de  la  rue  Jean-Goujon,  et  par  cette 
ouverture  plusieurs  personnes  purent  échapper  à  l'incen- 
die du  4  mai  1897. 

N°  26.  Hôtel  de  Mme  Andral  (propriété  de  Mme  la 
comtesse  de  Cossé-Brissac).  Au  24,  hôtel  de  Mme  la 
comtesse  d'Anthenaise. 

N°  22  bis.  Propriété  de  la  Société  Jeanne  d'Arc  (hôtel 
de  Mme  Pugat). 

Le  20  appartient  aux  sœurs  de  l'Assomption. 

N°  18.  Hôtel  construit  par  M.  Charles  Ferry,  ancien 
sénateur  décédé  en  1909.  Son  frère  Jules  Ferry  y 
mourut  en  1893.  Hôtel  de  Mme  J.  Ferry. 

N"  16.  Rue  Bayard  (1823).  Nom  en  l'honneur  de 
l'illustre  chevalier  sans  peur  et  sans  reproche  (154G- 
1624).  Au  2,  hôtel  de  M.  lecorated'Ussel.  Au  8,  hôtel  de 
M.  G.  Roussigné.  Au  22,  hôtel  de  M.  Nivert,  etc.  Au  17, 
est  l'église  écossaise. 

*  N°  16.  Maison  dite  de  François  I".  Les  sculptures 
sont  de  Jean  Goujon  et  la  maison  a  été  rapportée  pierre 
par  pierre  en  1826  deMoretoù  elle  avait  été  édifiée.  Sur 
la  façade,  inscription  latine  qui  signifie  :  «  Celui  qui  sait 
réfréner  sa  langue  et  dompter  ses  sens  est  plus  fort  que 
celui  qui  brise  les  villes  par  la  force  ».  Cet  hôtel  fut 
possédé  par  le  duc  d'Acquaviva  qui  y  mourut  en  1871. 

N"  14.  Hôtel  de  M.  Thierry-Delanoue,  Au  12  nous 
voyons  une  façade  de  l'ambassade  des  Etats-Unis  qui 
s'ouvre  5,  rue  François-I*'". 


lOS      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

A  l'entrée  du  Cours-la-Reine,  à  l'endroit  où  se  trou- 
vait en  1900  la  Salamandre  surmontée  de  la  Parisienne, 
se  trouvait  jadis  le  charmant  pavillon  de  Perronet  qui 
devint  le  restaurant  Boulet  et  disparut  en  1860.  Le 
monument  d'Armand  Silvestre  qui  se  trouve  sur  le 
Cours-la-Reine  a  été  inauguré  en  1906. 

Le  Cours-la-Reine  longe  le  quai  de  la  Conférence. 


Quai  de  la  Conférence. 

Construit  en  1769  et  achevé  sous  le  premier  Empire. 
Doit  son  nom  à  Tancienne  porte  de  Paris  dite  de  la  Con- 
férence par  où  entrèrent  en  1660  les  ambassadeurs  espa- 
gnols chargés  de  conférer  avec  Mazarin  au  sujet  du 
mariage  de  Marie-Thérèse  avec  Louis  XIV. 

Le  quai  longe  le  port  de  la  Conférence  et  le  port  dit 
des  Champs-Elysées.  Le  pont  de  l'Aima  a  été  décidé 
en  1854  et  il  ne  fut  achevé  qu'en  1857  par  l'entrepre- 
neur Gabriel.  Toutefois,  le  2  avril  1856,  il  livra  pas- 
sage au  cortège  impérial  qui  se  rendait  au  Champ- 
de-Mars  pour  la  remise  des  drapeaux  aux  régiments 
revenus  de  Crimée.  Le  pont  est  orné  de  quatre  statues 
de  soldats.  Le  zouave  et  le  soldat  d'infanterie  de  ligne 
sont  de  Dieboldt,  l'artilleur  et  le  chasseur  à  pied  sont 
d'Arnaud.  (Le  pont  appartient  également  aux  VIP  et 
XVI*^  arrondissements.)  Le  pont  des  Invalides  est 
de  1855. 

Nous  parlons  du  pont  de  la  Concorde  dans  le 
VU"  arrondissement.  Le  port  dit  de  la  Concorde  s'étend 
de  la  rampe  amont  à  la  rampe  aval  du  pont.  Rappelons 
que  les  statues  qui  ornaient  ce  pont  sont  actuellement 
dans  la  cour  du  palais  de  Versailles.  Elles  avaient  été 
exécutées  dans  des   ateliers  instalh's  place  de  l'Espla- 


VIII*    ARRONDISSEMENT.  109 

nade  et  étant  trop  grandes  elles  furent  retirées  à  cause  du 
mauvais  effet, 

La  première  pierre  du  pont  Alexandre-III  fut  posée 
par  le  tzar  Nicolas  II  en  présence  du  président  Félix 
Faure  (1896).  Le  pont,  formé  d'une  seule  arche  de 
107  mètres,  sortant  des  ateliers  du  Creusot,  a  été  achevé 
en  1900.  A  l'entrée  se  trouvent  des  pylônes  surmontés 
de  Pégases  dorés  que  conduisent  des  Renommées.  Ceux 
de  la  l'ive  droite  sont  de  M.  Frémiet;  ceux  de  la  rive 
gauche  de  MM.  Goutan  et  Marqueste.  Les  quatre  lions 
conduits  par  des  enfants  sont  de  M.  Gardet  (rive  droite)  ; 
ceux  de  la  rive  gauche  sont  de  Dalou.  Au  milieu  de 
l'arche  les  groupes  allégoriques  sont  de  Recipon. 

Avenue  Alexandre-III  (1900). 

Reçut  primitivement  le  nom  d'avenue  Nicolas-II.  Nom 
actuel  en  1901,  en  l'honneur  du  tzar  de  Russie  (1845- 
1894). 

Le  Grand  Palais  a  été  construit  pour  l'Exposition 
universelle  de  1900,  sous  la  direction  de  MM.  Deglane, 
Louvet,  Thomas,  et  décoré  par  MM.  Verlet,  Roucher, 
Gasq,  Cariés,  Cordonnier,  etc.  C'est  le  Grand  Palais  des 
Beaux-Arts,  élevé  à  la  gloire  de  l'Art  français.  Malgré 
son  titre  officiel  de  Palais  des  Beaux-Arts,  le  Grand 
Palais  sert  à  diverses  expositions  et  au  concours  hip- 
pique (salons  des  automobiles,  du  mobilier,  etc.).  Le 
premier  salon  de  l'Aéronautique,  s'y  est  tenu  en  1909  et 
a  été  inauguré  le  jour  même  de  la  terrible  catastrophe 
du  dirigeable  République. 

Le  Petit  Palais,  qui  passe  pour  le  chef-d'œuvre  de 
l'architecture  contemporaine,  a  été  construit  sous  la 
direction  de  M.  Charles  Girault,  actuellement  architecte 


110      PROMENADES    DANS    TOUTES    LES    RUES    DE    PARIS. 

du  Louvre,  et  inaugure  en  1900.  Il  contient  le  Musée  des 
Beaux-Arts  de  la  Ville  de  Paris  et  des  collections  parmi 
lesquelles  se  trouve  la  magnifique  collection  Dutuit,  la 
collection  Garriès  (don  de  M.  Hœntschel),  la  collection 
Courbet  (don  de  Mlle  Courbet),  le  legs  Henner,  la  col- 
lection Ziem,  etc.  Le  conservateur  actuel  est 
M.  H.  Lapauze,  qui  est  logé  au  Petit  Palais,  ainsi  que 
Mme  Lapauze,  bien  connue  en  littérature  sous  le  nom 
de  Daniel  Lesueur.  (M.  Lapauze  a  publié  à  la  fin  de  1909 
une  monographie  du  Palais  des  Beaux-Arts  de  la  Ville 
de  Paris.) 

En  1904,  on  a    donné   le   nom  d'avenue  Dutuit  à 
l'avenue  qui  du  Petit  Palais  conduit  au  Cours-la-Reine. 


RÉPERTOIRE   ALPHABETIQUE 
DES   RUES   DU   VIII«   ARRONDISSEMENT 


Aguesseau  (d'),  21. 
Alexandre-Ill  (av.),  109. 
Alexandre-III  (pont),   109. 
Alfred-de-Vigny,  61. 
Aima  (av.  de  1'),  99. 
Aima  (place  de  1'),  99. 
Aima  (pont  de  1'),  108. 
Am.sterdam  (imp.  d'),  44. 
Amsterdam,  (d'),  43. 
Andrieux,  42. 
Anjou  (d'),  17. 
Antin  (av.  d'),  102. 
Antin  (imp.  d'),  102. 
Arcade  (de  1'),  15. 
Argenson  (d'),  58. 
Arsène-Houssaye,  90. 
Artois  (d'),  36. 
Astorg  (d'),  27. 

Balzac  (de),  65. 
Bassano  (de),  88. 
Batignolles  (boul.  des),  42 
Bayard,  107. 
Beaucourt  (av.),  G5. 
Beaujon  (sq.),  59. 
Beaujon,  92. 
Beauvau  (place),  70. 
Berlin  (de),  45. 
Berne  (de),  43. 
Bernouilli,  42. 
Berri  (de),  35. 


Berryer  (cité),  24. 
Berryer,  66. 
Bienfaisance  (delà),  50. 
Boccador  (du),  105. 
Boissy-d'Anglas,  22. 
Bourdin  (imp.),  84. 
Budapest  (place  de),  44. 

Gambacères,  28. 
Gastellane  (de),  13. 
Gérisoles  (de),  105. 
Ghaillot  (de),  86. 
Ghambiges,  105. 
Champs-Elysées  (av.  des),  79. 
Ghamps-Elysées  (jardin  des), 79. 
Ghamps-Elysées  (port  des),  108. 
Champs-Elysées    (rond-point 

des),  81. 
Chateaubriand  (de),  96. 
Chauveau-Lagarde,  12. 
Cherbourg  (gai.  de),  40. 
Christophe-Colomb,  98. 
Cirque  (du),  70. 
Clapeyron,   43. 
Clément-Marot,  105. 
Clichy  (place  de),  43. 
Colisée  (du),  33. 
Commandant-Rivière    (du),   36. 
Concorde  (place  de  la),  5. 
Concorde  (pont  de  la),  108. 
Concorde  (port  de  la),  108. 


112 


RÉPERTOIUE  ALPHABETIQUE  DES  DUES. 


Conférence  (port  de  la),  108. 
Conférence  (quai  de  la),  108. 
Constanlinople  (de),  46. 
Copenhague  (de),  42. 
Corvetto,  51  . 
Courcelles  (boni,  de),  62. 
Gourcelles  (de),  59. 

Dany  (imp.),  48. 

Daru,  62. 

Douze-Maisons  (imp.   des),  105. 

Duphot,  10. 

Duras  (de),  73, 

Dutuit  (av.),  110. 

Edimbourg  (d'),  42. 
Elysée  (de  1'),  73. 
Etoile  (place  de  1'),  90. 
Euler,  98. 
Europe  (place  de  1'),  44. 

Faubourg-St-Honoré    (du),    64. 
Florence  (de),  43. 
Fortin  (imp.),  36. 
François  l"'  (place),  101. 
François  I",  100. 
Frédéric-Bastiat,  34. 
Friedland  (av.  de),  94, 

Gabriel  (av.),  82. 
Galilée,  89. 
Général-Foy  (du),  50, 
Greffulhe,  13, 

Hambourg  (de),  44. 
Haussmann  (bouL),  57. 
Havre  (cour  du),  40. 
Havre  (place  du),  41. 
Havre  (du),  41. 
Henri-Lepage  (cité),   84. 
Hoche  (av.),  93. 
Horloge  (cour  de  1'),  48, 

Invalides  (pont  des),  108. 
Isly  (de  1'),  41. 


Jean-Goujon,  101. 

La-Baume  (de),  58. 
La-Boëtie,  36. 
Laborde  (place  de),  49. 
Laborde  (de),  49. 
Laborde  (sq.  de),  49. 
Lamennais,  96. 
Larribe,  47. 
La-TrémoïUe,   99. 
Lavoisier,  19, 
Lincoln,  86. 
Lisbonne  (de),  53. 
Londres  (de),  44. 
Lord-Byron,  97. 
Louis-XVI(sq.),  16. 


Madeleine  (boul.   de  la),  10. 
Madeleine  (gai.  de  la),  12. 
Madeleine  (pass.  de  la),  12. 
Madeleine  (place  de   la),  10. 
Madrid  (de),  46. 
Magellan,  88. 
Malesherbes   (boul.),  56. 
Maleville,  51. 
Marbeuf,  84, 
Marceau  (av.),  97. 
Marignan  (de),  83. 
Marigny  (av.  de),  70. 
Mathurins  (des),  14. 
Matignon  (av.),  81, 
Matignon,  31. 
Messine  (av.  de),  52. 
Messine  (de),  52. 
Messine  (sq.  de),  52. 
Miromesnil  (de),  29. 
MoUien,  51. 
Monceau  (de),  53. 
Monceau  (parc  de),  62. 
Montaigne  (av.),  103. 
Montaigne,  33. 
Montalivet,  21. 
Moscou  (de),  43. 
Murillo,  55. 


RÉPERTOIRE    ALPHABETIQUE    DES    nuiiS. 


113 


Naples  (de),  42. 
Neva  (de  la),  6'i. 

Odiot  (cité),  88. 

Parc-Monceau  (av.  du),  93. 
Pasquier,  IG. 
Paul-Baudiy,  34. 
Pelouze,  43. 
Penlhièvre  (de),  30. 
Pépinière  (de  la),  39. 
Percier  (av.),  58. 
Pierre-Charron  (inip.),  85. 
Pierre-Charron,  85. 
Pierre-le-Grand,  C3. 
Ponthieu  (de),  34. 
Portalis  (av.),  50. 
Portails,  50. 
Presbourg  (de),  90. 
Prosper-Goubaux  (place),  42. 
Provence  (de),  41. 
Poteaux  (pass.),   15. 

Rabelais,  32. 
Reine  (cours  la),  106. 
Rembrandt,  54. 
Renaissance  (de  la),  85. 
Retiro  (cité  du),  24  et  77. 
Richepanse,   10. 
Rigny  (de),  57. 
Robert-Estienne,  85. 
Rocher  (du),  46. 
Rome  (cour  de),  40. 
Rome  (de),  41. 
Roquépine,  27. 
Roule  (sq.  du),  65. 
Roy,  38. 
Royale,  77. 


Ruffin  (imp.),  104. 
Ruysdaél  (av.),  54. 

Saussaies  (place  des),  28. 
Saussaies  (des),  28. 
Sèze  (de),  11. 
Stockliolm  (de),  41. 
Surène  (de),  21. 
St-Augustin  (place),   49. 
St-Florentin,  9. 
St-IIonorc,  9. 
St-Lazare,  40. 
St-Pétersbourg  (de),  45. 

St-Philippe-du-Roulo    (pass.). 
68. 

St-Philippe-du-Roule,  36. 

Téhéran  (de),  52. 
Ternes  (place  des),  64. 
Tilsitt  (de),  90. 
Treilhard,  51. 
Trocadéro  (av.  du),  99, 
Tronchet,  13. 
Tronson-du-Coudray,  16. 
Turin  (de),  43. 

Valois  (av.  de),  56. 
Van-Dyck  (av.),  61. 
Velasquez  (av.),  56. 
Vernet,  97. 
Vezelay  (de),  55. 
Vienne  (de),  45. 
Vignon,  13. 
Ville-l'Evéque  (de  la),  25. 

Wagram  (av.  de),  92, 
Washington,  88. 


■444-10.  —  Coulommicrs.  Imp.  Paul   BRODARD.   —  5-10 

Vni"   ARROND.  g 


DC  Rochegude,  Félix,  marquis  de 

761  Promenades  dans  toutes 

R63  les  rues  de  Paris 


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