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MARQUIS DE ROCHEGUDE
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698735
PROMENADES
DANS TOUTES
LES RUES DE PARIS
VIII« ARRONDISSEMENT
ELYSEE
^ev quartier : Champs Ély- \ 3' quartier : Madeleine.
sées. 5
2° quartier : Faubourg du l 4" quartier : L'Europe.
Roule. l
Place de la Concorde.
Cette place est la plus belle du monde entier, et la
plus vaste de Paris. Elle a été commencée en 1754 sur
les dessins de Gabriel et elle fut inaugurée en 1763. Elle
s'appela primitivement place Louis XV, puis place de la
Révolution. Le dernier décret de la Convention la
nomma place de la Concorde. De 1814 à 1823, elle s'ap-
pela de nouveau place Louis XV, puis place Louis XVI,
jusqu'en 1830. Pendant peu de temps elle porta le nom
de place de la Charte et son nom actuel lui fut restitué.
(Voir au coin de la rue Boissy-d'Anglas deux inscrip-
6 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
tiens juxtaposées : place Louis XVI et place de la Con-
corde.)
Au centre de la place se trouvait une statue équestre
de Louis XV. Cette statue, dont le piédestal avait été
posé en 1754, était de Bouchardon, et le monument avait
été achevé par Pigalle après la mort de Bouchardon.
Cette statue, inaugurée ainsi que la place en 1763, fut
renversée en 1792 et remplacée par la Liberté de Lemot
qui resta là jusqu'en 1800. La place était entourée pri-
mitivement de fossés et le 30 mai 1770, lors du feu
d'artifice tiré en l'honneur du mariage du Dauphin
(Louis XVI), il se produisit une panique qui coûta la vie
à 133 victimes. Les fossés furent comblés en 1852 et la
forme actuelle de la place est due à Hittorf. L'obélisque
de Louqsor a été érigée en 1836 par Tarchitecte Lebas
au moyen d'appareils représentés sur une des faces du
piédestal.
A l'Ouest de la place, à l'entrée des Champs-Elysées
se trouvent les magnifiques chevaux, œuvre de Guil-
laume Coustou, dits les chevaux de Marly. Ils avaient
été commandés en 1739, et installés aux abreuvoirs de
Marly en 1745. Transférés à Paris en 1794, ils furent
définitivement placés ici le 11 septembre 1795. A l'en-
trée des jardins des Tuileries, le Mercure et la
Benommée montés sur des chevaux ailés sont de Coy-
sevox. Ces monuments étaient antérieurement à Marly ;
ils sont ici depuis 1719.
La plus remarquable des statues des Villes, qui ornent
la place est celle de Strasbourg par Pradier. On prétend
que c'est le portrait de Mme Pradier : d'autres disent
que c'est celui de Mme Drouet qui avait été le modèle et
l'amie du sculpteur avant d'être l'amie de Victor Hugo.
Quoi qu'il en soit, cette statue, toujours couverte de cou-
VIII" ARRONDISSEMENT. 7
ronnes depuis la Guerre, est restée le but de patrioti-
ques pèlerinages. La tète de la statue représentant la
ville de Lille l'ut enlevée par un boulet pendant la Com-
mune. Le piédestal de la statue de Brest, œuvre de
Cortot (1830), servit de base à l'autel où on célébra le
6 juillet 1848 une cérémonie funèbre en l'honneur des
victimes.
La guillotine, qui opérait auparavant place du Car-
rousel, fut transportée sur la place de la Révolution,
entre la statue de la Liberté et l'entrée des Champs-Ely-
sées, pour l'exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793.
La Reine, Charlotte Corday, les Hébertistes, les Dan-
tonistes, les Girondins, le duc d'Orléans furent exécutes
entre le Pont Tournant et la statue. Du 21 janvier 1793
au 3 mars 1795, la place fut le théâtre de l'exécution de
plus de 2 800 victimes (Mme Roland, Mme Du Barry,
C. Desmoulins, Danton, Fabre d'Eglantine, St-Just,
Couthon, Carrier, Robespierre, etc., etc.). La guillotine
fut transportée pendant quelque temps place du Trône-
Renversé (Nation), mais elle revint place de la Révolu-
tion le 9 Thermidor, pour l'exécution de Robespierre et
de ses complices.
En 1814, les Alliés firent célébrer sur la place un Te
Deum solennel, et, il faut l'avouer, plusieurs dignitaires
de l'Empire osèrent y assister. Une exposition indus-
trielle eut lieu sur la place en 1834.
Au Nord, la place est bordée par deux beaux hôtels
à colonnades corinthiennes, élevés de 1763 à 1772 sur
les dessins de Gabriel et destinés primitivement au loge-
ment des ambassadeurs.
N° 10. Bâti en 1775 par Trouard, intendant général
et contrôleur des bâtiments du Roi. Gabriel appliqua la
façade. Loué avant l'achèvement au duc d'Aumont (1777).
8 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Les époux Trouard rentrent en possession après la mort
du duc (1782). Ambassade d'Espagne (1782). Les
Trouard vendent en 1788 au comte de Grillon. Hôtel
meublé pendant la Révolution, Duchesse de Grillon
(1820). Marquis de Grillon (1835). Sa fille, la duchesse
de Polignac (1869-1904). Hôtel dit de Grillon. Hôtel
meublé depuis 1907. Les belles boiseries qui décoraient
cet hôtel ont été vendues et transportées ensuite en
partie à l'hôtel du prince de La Tour d'Auvergne-Laura-
guais (2, avenue La-^Iotte-Picquet). Il avait été ques-
tion autrefois d'installer ici l'hôtel des Monnaies.
N° 8. Pierre-Louis Moreau, architecte du roi.
M. Lambert de Fougères. Vicomtesse de Ghézelles.
Péande St-Gilles, notaire (1830). M. Gartier. Annexé en
partie à l'Automobile Glub. (Numérotage de la Restau-
ration à côté de la porte.)
N° 6. Piouillé de L'Estang, secrétaire du roi (1775).
Marquis de Pastoret (1819). Marquise du Plessis-Bel-
lière, qui le légua au Pape pour en faire une nonciature.
Le pape Léon XIII après un long procès en resta pro-
priétaire et le vendit. Automobile Glub.
N° 4. Ancien hôtel de la marquise de Goislin, née
Mailly (1776). Gercle de la rue Royale. Ge cercle, pri-
mitivement appelé Petit-Gercle, avait été fondé en 1852
rue Le-Peletier, en face de l'Opéra. Il alla ensuite boule-
vard des Gapucines, rue Boissy-d'Anglas, puis 3, rue
Royale, et a acheté l'immeuble actuel en 1891, moyen-
nant la somme de 2 800 000 francs.
N° 2. Ancien Garde-meuble du mobilier de la Gou-
ronne. A son arrivée d'Autriche, Marie-Antoinette y
descendit. Le garde-meuble fut envahi en 1789 et eu
1792. Le diamant appelé le Régent (actuellement au
Louvre), et d'autres bijoux y furent volés le 17 septembre
VIII^ ARRONDISSEMENT. 9
1792 par Cambon, Douligny et des complices. Ministère
de la Marine depuis 1792. Le 21 janvier 1793, les Com-
missaii'es chargés de dresser le procès-verbal de l'exé-
cution de Louis XVI, se tinrent au premier étage. En
1871, le ministère de la Marine, fut occupé comme posi-
tion militaire par les insurgés et il fut sauvé d'une ruine
complète par l'arrivée des troupes régulières. Le minis-
tère de la Marine possède de beaux salons. A droite et à
gauche de la porte d'entrée de la place de la Concorde,
nous voyons un numérotage en blanc sur fond rouge.
C'est ainsi que, d'après le système Frochot, on numéro-
tait les maisons des rues parallèles à la Seine.
Hue St-Florentin (côté impair).
N° 7. Mme de Souza, mère de Charles de Flahault
(1829). Elle alla ensuite habiter et mourir 50, rue St-
Honoré. Ferdinand de Lesseps y habita.
N° 9. Le maréchal de Ségur au commencement du
premier Empire. Le prince Poniatowsky sous Napo-
léon IIL (Propriété de M. le marquis de Las Cases.)
N° 11. Hôtel de Chiverny. Le mai^quis de La
Valette, ambassadeur à Londres, ministre des Affaires
étrangères sous Napoléon III, y habita et y mourut. Il
avait épousé sa cousine, Mlle de Flahault, fille de
Charles de Flahault, le père du duc de Moi^ny.
N" 13. Habité par M. Gaston Jollivet, homme de let-
tres et M. Victor de Cottens, auteur dramatique.
La rue St-Florentin se termine rue St-Honoré, qui
n'a qu'un petit parcours, de la rue St-Florentin à la rue
Royale, compris dans notre arrondissement. Le 275, où
se trouve actuellement le restaurant des Fleurs, est sur
l'emplacement de la maison de Héron, où Marat se
10 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
cacha en 1790. Lamourette et Couthon habitaient égale-
ment dans ces parages en 1792. Au coin de la rue Royale,
du côté impair de la rue St-Honoré, se trouvait il y a peu
d'années un débit de vins établi là depuis deux siècles.
Ce débit s'ornait d'une enseigne en bois sculpté et doré
où était ligurée l'ancienne porte St-Honoré démolie en
1723.
Rue Richepanse (côté impair).
Percée en 1807 sur une partie des terrains du couvent
de la Conception. Doit son nom au général Richepanse
qui mourut à la Guadeloupe (1770-1802).
N° 9. Ferdinand de Lesseps y habita.
N° 11. Cette maison était occupée il y a peu de temps
encore par l'hôtel meublé du Danube, qui fut habité par
Meyerbeer en 1855.
La rue Duphot et le boulevard de la Madeleine,
qui n'ont que quelques maisons (côté impair) dans le
VIII° arrondissement, nous mèneront place de la Made-
leine.
Place de la Madeleine.
Formée en 1815 sur les terrains qui dépendaient de
l'ancienne église de la Madeleine qui était située au
coin des rues de la VilIe-l'Evêque et de la Madeleine.
* L'église Ste-Marie-Madeleine, dite la Madeleine,
occupe l'emplacement de l'ancien hôtel de Chevilly,
qui datait de 1728. L'église fut commencée en 1764 par
Contant d'Ivry. En 1777, l'architecte Coulure voulut
imiter le Panthéon d'Agrippa de Rome, et détruisit tout
ce qui avait été exécuté. Il fut lui-même arrêté dans ses
VIII" ARRONDISSEMENT. 11
travaux par la Révolution. Par décret de Posen (1806)
Napoléon chargea Pierre Vignon de construire le Temple
de la Gloire, et l'édifice conserva ce nom jusqu'en 1815.
Une ordonnance de 1816 rendit au temple sa destination
primitive. En 1828 l'architecte Huvé continua les travaux
et l'église, terminée en 1842, fut consacrée la même année
et ouverte au culte en 1843. (Voir l'inscription placée
sur le côté Est extérieur de Téglise.) La Madeleine fut
cédée à la Ville en 1842. — Le fronton est de Lemaire,
les portes en bronze sont deTriquetti, les bénitiers sont
d'Antonin Moyne. La sculpture des voûtes à l'intérieur
est de Foyatier, Rude, et Pradier. La Madeleine aux
pieds du Christ, derrière le maître autel, est du peintre
Ziigler. Dans la chapelle basse, dite de N.-Dame de la
Compassion, ont été inhumés les restes de l'abbé
Deguerry, curé de la Madeleine, fusillé par les Commu-
nards à la Roquette. La statue qui représente la victime
est d'une grande ressemblance et est due au ciseau du
sculpteur Oliva.
Derrière l'église se trouve la statue de Lavoisier,
œuvre de sculpteur Rarrias et de l'architecte Gerhardt,
érigée en 1900. On sait que Lavoisier, condamné à mort
comme appartenant au corps des fermiers généraux,
par le tribunal révolutionnaire, demanda en vain un
délai de quelques jours pour achever ses travaux utiles
à l'humanité. — Autour de l'église se tient le marché
aux fleurs.
A la place, vient se terminer la rue de Sèze, qui n'a
que deux maisons dans le VHP arrondissement
(Voirie IX«.)
N° 7. Jules Simon y habita cinquante ans et y
mourut (1896). Sa statue, œuvre de Denys Puech et de
Scellier de Gisors, a été inaugurée en 1903 en face de
12 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
cette maison qui fut également habitée par Amédée
Thierry de 1820 à 1829, et par Meilhac.
La fontaine, dessinée par Davioud, qui se trouvait
sur l'emplacement de la statue de J. Simon a été trans-
portée dans le petit square qui se trouve au point de
rencontre du boulevard de La-Tour-Maubourg avec
l'avenue de La-Motte-Picquet (VIP arrondissement).
L'autre fontaine qui se trouve de l'autre côté de la
place, près de la galerie de la Madeleine, doit, dit-on,
être transférée place François I" pour faire place au
monument projeté de Victorien Sardou.
N° 4. M. Saint-Saëns, l'illustre compositeur, y habita.
N° 2. Restaurant Durand, qui eut son heure de célé-
brité politique à l'époque du général Boulanger. Déjà en
1848, c'était le lieu habituel des réunions des députés de
l'opposition.
N° 7. Habité par M. Adrien Hébrard, directeur du
Temps.
N°9. Galerie de la Madeleine.
N" 17. Habité par M. André Rivoire, homme de
lettres.
N° 21. Passage de la Madeleine (1815). S'appela
passage de la VilIe-l'Evèque.
N" 21. Rue Chauveau-Lagarde (1824). Prolongée
en 1862 jusqu'au boulevard Malesherbes. Doit son nom
au défenseur de Marie-Antoinette, de Madame Elisabeth,
de Charlotte Corday (1756-1841). Au 2 habite Mlle
Zarabelli, de l'Opéra.
N° 27. Marché de la Madeleine, construit en 1834
sur les terrains de la compagnie Ghabert.
VII1'= ARRONDISSEMENT. 13
Rue Tronchet.
Ouverte en 1824 jusqu'à la rue des Mathurins et
prolongée en 1858 jusqu'au boulevard Haussmann.
Nom en mémoire du défenseur de Louis XVI (1720-1806).
La rue occupe une partie de l'emplacement de l'ancien
couvent de la Ville-l'Evéque, et de la ferme des Mathu-
rins.
N" 2. Habité par M. Charles Mérouvel, homme de
lettres.
N° 5. Fut, dit-on, habité par Chopin. Mme Dinah Félix,
la dernière sœur de Rachel, y mourut en 1909. Elle
était née en 1837. Les autres sœurs de Rachel furent
Sarah, qui était l'aînée, Rebecca, et Léa qui mourut il y
a peu d'années.
N° 7. Hôtel de Mme la comtesse E. de Pourtalès,
construit par Duban.
N° 13. Fut habité par Lamennais.
N° 18. Enseigne : « A l'Art moderne ».
N° 19. Rue de Castellane (1825). Percée sur
l'emplacement de l'hôtel de Castellane, hôtel qui avait
été construit en 1780 par Cellerier. Au 8 de la rue de
Castellane s'ouvre la rue GreffuUie (1839), qui dut
son nom au comte Greffulhe, propriétaire des terrains.
N° 26. Rue Vignon (côté impair). (Voir le IX*" arron-
dissement).
N° 35. Maison à Tenseigne des Tortues. Cette maison
surélevée d'un étage faisait partie de Tancienne rue de
la Ferme-des-Mathurins (rue Vignon). Elle a été rac-
cordée avec le boulevard Haussmann.
14 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Rue des Mathurins.
(Partie comprise entre la rue Tronchet
et le boulevard Malesherbes.)
Avant 1792 cette partie s'arrêtait à la rue de l'Arcade.
Elle fut prolongée à cette époque jusqu'à la rue de la
Madeleine (Pasquier actuellement), à travers les dépen-
dances du couvent de la Ville-l'Évêque, et elle n'attei-
gnit le boulevard Malesherbes qu'en 1862.
N° 32. Hôtel de François de Beauharnais, père d'Ale-
xandre de Beauharnais qui fut le mari de Joséphine. (Voir
dans la cour l'inscription du nom de l'hôtel.) Sous le pre-
mier empire, cet hôtel fut habité par la comtesse de
Choiseul-Goufûer, plus connue sous le nom de princesse
Hélène de BaufTremont.
N° 34. Hôtel de M. G. Béer.
N" 36. Théâtre de Mathurins, fermé pendant plusieurs
années et ouvert de nouveau en 1910.
N° 40. Emplacement de Thôtel de l'amiral Baudin.
Théâtre Michel fondé en 1908 par M. Michel Mortier.
Ce théâtre situé en sous-soul fut envahi par les eaux
lors de l'inondation de janvier 1910.
N" 42. Le terrain fut acheté en 177G par Julie
Careau, et Brongniart construisit là un hôtel qui s'éten-
dait sur l'emplacement du 67, boulevard Haussmann,
qu'il traversait jusqu'au prolongement de la rue de
Provence. Cet hôtel fut achevé en 1778 et ce fut le
vicomte de Ségur qui paya l'achèvement. Vendu en
1780 au comte Le Pcletier d'Aunay. Le général Brune
(an IX). Sa veuve le revendit en 1815. Le prince de la
Paix, don Manuel Godoy, y résida. Cet hôtel a été
démoli en 1895.
VIII' ARRONDISSEMENT. 15
N° 44. Hôtel du comte de Lagrange, ministre du roi
Jérôme de Westphalie. Photo Club aujourd'hui. A côté
et du même côté se trouvait, sous Louis XVI, l'hôtel du
marquis de Louvois.
Rue de l'Arcade.
Jadis chemin d'Argenteuil, puis rue de Pologne en
1780. Les jardins des religieuses bénédictines de la
Ville-l'Evèque qui s'étendaient des deux côtés de la rue
communiquaient par une arcade qui existait encore en
1850. Cette arcade qui datait de 1651 se trouvait à
hauteur des 15 et 18 actuels. Le couvent lui-même se
trouvait du côté des chiffres pairs, au coin de la rue de
Surène. Le conventionnel Lebas après son mariage avec
Elisabeth Duplay en 1793 vint se fixer rue de l'Arcade
au numéro 21 (ancien). Le peintre Brascassat logeait
vers 1844 au 32 (ancien), avant d'aller 27, rue de Laval.
N" 57. Hôtel du comte de Pansement, beau-père de
M. de Tournon, gouverneur de Rome et sénateur sous
l'Empire. (Propriété de Mme la marquise de Croix.)
N° 40. Hôtel de la compagnie des Wagons-Lits (1903).
Sur la façade qui est du côté de la rue des Mathurins nous
voyons une grande horloge et un plan du Transsibérien.
N° 34. Maison assez curieusement décorée (1856).
N° 31. Passage Puteaux (1839), communément
appelé passage Pasquier. Nom du propriétaire qui le fît
construire.
N° 17. Hôtel Bedford. L'Empereur de Brésil Pedro II
y mourut en 1891.
N° 22. Emplacement de l'hôtel de Soyecourt, puis
Castellane, puis Lubersac, construit en 1780 par
Gellerier et où mourut en 1789 le « très excellent prince
16 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
maréchal de Soubise ». L'hôtel a été détruit par la rue
de Castellane.
Rue Pasquier.
Jadis rue de la Madeleine. Prolongée en 1862 de la
rue des Mathurins à la rue de la Pépinière. Nom actuel
en 1865 en l'honneur du chancelier Pasquier (1767-1862).
Le bailli de Fleury, ambassadeur de la religion de
Malte, habitait la rue en 1774. Siéyès était au 18 (ancien)
en 1812.
N" 25. Habité par M. Paul Plan, artiste dramatique.
N° 27. Rue Tronson-du-Coudray (1792). S'appela
rue Notre-Dame-de-Grâce. Nom actuel en 1867 en
mémoire de l'un des défenseurs de Marie-Antoinette
(1750-1798). Au 3, Eyraud et Gabrielle Bompard assas-
sinèrent l'huissier Gouffé et cachèrent son cadavre dans
une malle.
N° 42. Joli pavillon.
La rue Pasquier longe le square Louis-XVI créé
en 1865 sur Tancien cimetière de la Madeleine. C'était
jadis l'ancien potager des Bénédictines de la Ville-
l'Évêque et il attenait à l'ancienne église de la Made-
leine. En 1659 ce potager fut transformé en cimetière
de la Madeleine, et son entrée était 48, rue d'Anjou. Là
furent enterrés les victimes du feu d'artifice de la place
Louis-XV (1770), les Suisses du 10 août (environ
un millier), le roi Louis XVI, la reine Marie- Antoinette,
Philippe-Égalité, et 1 343 victimes du Tribunal révolu-
tionnaire. Ici furent inhumés les Girondins Brissot,
Gensonné, Valazé, Vergniaud, etc., ainsi que Custine,
Charlotte Corday, Mme Roland, Bazire, Faucher, le
général Westermann, le général de Luckner, le con-
VIII'' ARRONDISSEMENT. 17
seiller de La Touche, Carra, le capitaine de vaisseau
Duplessis-Grenedan, l'abbé d'Espagnac, d'Abzac, le
président Le Pelletier de Rosambo, Bailly, Gilbert de
Voisins, Barnave, Rabaud St-Étienne, Mme Du Barry,
Lamourette, le duc de Biron, Hébert et sa veuve, Fabre
d'Eglantine, Chabot, Camille et Lucile Desmoulins,
Hérault de Séchelles, Chaumette, Gobel, Bochard de
Sarron, Lcfebvre d'Ormesson, Malesherbes, Danton,
de Loménie, le lieutenant général de La Tour-du-
Pin, etc., etc. (2 830 corps sans compter les Suisses).
— Le cimetière fut désaffecté le 25 mars 1794 : il fut
mis en vente et adjugé à Olivier Desclozeaux, ancien
magistrat royaliste qui avait assisté aux inhumations et
qui acheta également le 48 de la rue d'Anjou. C'est lui
qui détermina l'endroit où avaient été inhumés le roi et la
reine dans la chaux vive. Des fouilles furent faites le
20 janvier 1815 et on retrouva quelques restes du roi et
de la reine, restes qui furent transportés à St-Denis.
*La chapelle expiatoire fut construite sur les ordres
de Louis XVHI par Percier et Fontaine. Elle fut
achevée en 1826. L'autel de la crypte s'élève à l'endroit
précis où on a découvert en 1815, à la place indiquée
par Desclozeaux, les restes du roi et de la reine, placés
entre deux lits de chaux vive. Dans la chapelle, groupe
en marbre blanc, représentant Louis XVI et son confes-
seur (oeuvre de Bosio), et groupe d'un seul bloc de
marbre de Marie-Antoinette et de la Religion sous les
traits de Mme Elisabeth (œuvre de Cortot).
Rue d'Anjou.
Ouverte en 1049 entre le faubourg St-Honoré et la
rue de la Ville-l'Evôque, elle fut prolongée en 1721
VIII' ARROND. 2
18 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
jusqu'à hauteur de la rue des Mathurins et en 1778
jusqu'à la rue de la -Pépinière. Ce dernier tronçon porta
priniitiveraent le nom de rue Quatremère, en mémoire
d'un échevin. La rue s'appela rue des Morfondus, puis
avant 1881 rue d'Anjou-St-Honoré. Nom en l'honneur
du duc d'Anjou, tlls de Henri II et de Catherine de
Mcdicis (Henri III).
Mlle Contât habitait en 1780 le 2 (ancien). Mlle La-
guerre habita la rue ainsi que Mme Récamier qui logea
quelque temps dans un petit hôtel que le chancelier
Pasquier lui avait prêté. Falconet fut propriétaire dans
la rue. Le marquis de Rochegude, brigadier des armées
du roi, loua en 1760, dans la rue, une petite maison atte-
nante à la maison du comte de La Marck (rue de Surène),
pour le compte d'un régiment des gardes françaises, où
il était capitaine, et le maréchal de Biron approuva cette
acquisition. Cette maison appartenait à M. Luzard.
Helvétius eut un hôtel dans la rue, hôtel qui passa à sa
fille la comtesse de Meun, puis à Mmes de Seignelay et
de Beljiojoso. L'hôtel de la princesse Beljiojoso avait
été précédemment occupé par Mme de Malesherbes. La
princesse fut l'amie d'Alfred de Musset qui, brouillé
avec elle, écrivit les vers Sur une morte. Les murs du
salon de cet hôtel étaient tendus de velours noir par-
semé d'étoiles d'argent. La princesse de Beljiojoso
quitta en 1848 cet hôtel, aujourd'hui démoli, pour aller
s'installer rue de Courcelles. La comtesse de Boigne,
auteur des fameux mémoires légués par elle à son neveu
le marquis d'Osmond, habita la rue d'Anjou ainsi que le
marquis de Bourgade, la maréchale Maison, la duchesse
de Rozan, le général Ventura, etc., etc. En 1856, la
Légation de Suède était située rue d'Anjou. Les parents
des frères Deveria étaient au 297 (ancien) en l'an VI.
VIII^ AnnONDISSEMENT. 19
N° 76. Maison de forme cintrée, assez curieuse à voir
du côté du boulevard Haussmann.
N° 59. Rue Lavoisier. Percée en 1840 sur les
jardins de riiôtel de Rumford. Le comte de Rumford
avait épousé la veuve de Lavoisier, née de Chazelles. Il
y eut une rue de Rumford qui allait de la rue Lavoisier
à la rue de la Pépinière. Alfred de Musset en 1851,
habitait au 11 de cette rue de Rumford qui disparut en
1854. La rue Lavoisier doit son nom au grand chimiste
né en 1743 qui périt sur l'échafaud en 1794. Mlle Mars
mourut au 3 (ancien) en 1847. Alexandre Lenoir, fonda-
teur du musée des Monuments français mourut égale-
ment au 3 en 1839. L'amiral Duperré mourut au 22
(ancien) en 1846.
N° 51. Hôtel de M. P. Nadar. L'atelier a été fondé
par Félix Nadar qui s'installa d'abord 35, boulevard des
Capucines, puis rue St-Lazare.
N° 52. Hôtel de Bouville. Destutt de Tracy, l'idéo-
logue, y mourut en 1836. Cet hôtel très remanié est
devenu le siège de la Compagnie des Eaux en 1880.
N° 48. Emplacement de l'hôtel de La Belinaye (1787),
où habita également le député Quinette. Garage d'auto-
mobiles aujourd'hui.
N° 46. Hôtel Froment-Meurice bâti en 1900 sur une
partie de l'hôtel de Boissy
N° 42. Avait été construit par le président Talon.
Affermé à la princesse de Bauffremont. Famille
d'Aligre. Le comte de St-Geniès, auteur dramatique et
journaliste sous la Restauration, y naquit. Il avait été
question d'édifier ici un Alhambra. Remanié en 1902 de
fond en comble par la Compagnie du Creusot.
Le boulevard Malesherbes a détruit en 1861, du côté
des chiffres impairs de la rue d'Anjou, l'hôtel de la
20 PnOMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
marquise de Créqui, et du côté des chiffres pairs la
maison de Chabot, l'hôtel Nicolay qui fut ambassade de
Hollande, puis la résidence du général Moreau, de Ber-
nadette et du comte Clary. La percée du boulevard a
fait également disparaître de ce côté de la rue d'Anjou,
l'hôtel de La Rivière. En face de cet hôtel de La
Rivière et s'étendant entre les rues de Surène et de la
Ville-l'Évèque, était l'hôtel d'Espagnac formé de deux
hôtels. Le grand hôtel était habité par les d'Esclignac
(1742) et le petit hôtel qui y attenait et donnait rue de
la Ville-l'Évêque, était habité par les d'Espagnac (1812).
N° 29. L'abbé Morellet, ami d'Holbach, y mourut en
1819. Le général de Bouille. Le marquis d'Aligre
(1810). Benjamin Constant y mourut en 1830. (Inscrip-
tion.) Mme Lindsay, TEléouore et la veuve du grand
homme politique, mourut également dans la rue d'Anjou
en 1845, au 15 (ancien).
N° 22. Date de 1763.
N° 12. Emplacement de l'hôtel du comte de Lassalle,
marquis de Louvois (1856).
* N° 11. Hôtel dit jadis de Lorraine. L'évêque de ce
nom était évêque de Bayeux (1720). Le maréchal de
Gontades, doyen des maréchaux de France (de 1789 à
1793). Il y présida les dernières séances du tribunal de
connétablie. Mairie depuis 1860.
N° 8. La Fayette y mourut en 1834. (Inscription.) Le
physiologiste Magendie y mourut également en 1855.
(Propriété de M. le comte A. Pastré.)
N° 4. Emplacement de l'hôtel de Polignac (1780j qui
fut habité par la spirituelle comtesse Diane de Polignac.
En 1830, Mme de Boigne, née d'Osmond, habitait le 4
de la rue d'Anjou, et la maison appartenait au comte de
La Tour du Pin-Ghambly.
vin" ARRONDISSEMENT. 21
Rue d'Aguesseau.
Ouverte en 1723 sur des terrains appartenant au
chancelier d'Aguesseau. En 1770 G. -F. Cliristian de
Montmorency-Luxembourg, prince de Tingry, lieu-
tenant général et gouverneur de Flandi'e et du Hainaut,
avait son hôtel rue d'Aguesseau.
N° 1. Emplacement de l'hôtel de Castries en 1787.
N" 5. Emplacement de l'hôtel d'Arraaillé. Aujourd'hui
chapelle anglaise.
N° 11. Elisa Bonaparte, dit-on, y habita quelque
temps (?).
N° 13. M. de Durfort-Duras (1773). Le maréchal de
Castellane y habita.
N° 13. Rue Montalivet. S'appela rue du Marché-
d'Aguesseau de 1723 à 1877. Nom actuel en mémoire du
ministre (1766-1823). Au 7 se trouve l'ancien hôtel du
duc d'Aumale, qui passa après lui à S. A. R. le duc de
Penthièvre. Cet hôtel est loué actuellement.
N° 18. Fut quelque temps mairie du I'"'' arrondisse-
ment (1803).
N° 20. Maison moderne construite sur l'emplacement
de celle de M. de Girardin et l'hôtel du marquis de
L'Aigle.
Rue de Surène (1672).
Ancien chemin de Suresnes. Gommençait jadis à
l'hôtel de Ghevilly (emplacement de la Madeleine). Le
maréchal duc de Raguse, major général de la garde,
habitait en 1830 rue de Surène.
N° 23. Hôtel de La Marck-Arenberg (1775). (Propriété
de M. le comte de Pierre.)
22 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N° 25. Petit hôtel du marquis de L'Aigle au xviii« siècle.
Hôtel actuel de M. le comte Foy. (Propriété de
M. Arnaud de TAriège.)
N° 28. Habité par M. Charles Lecocq, compositeur
de musique.
Rue Boissy-d'Anglas.
Ouverte au commencement du xvin" siècle. La partie
située au sud du faubourg St-Honoré s'appela rue de la
Bonne-Morue, à cause d'une enseigne de restaurateur;
cette partie s'appela ensuite avant 1865 rue des Champs-
Elysées. La partie au nord du faubourg St-Honoré
s'appelait rue de la Madeleine. Toute la rue doit son
nom actuel à Boissy d'Anglas (1756-1826), qui habita la
rue et qui, avant d'être pair de France présida avec
énergie et sang-froid la Convention, un fameux jour
d'émeute. Bappelons qu'il resta ce jour-là impassible
sur son siège et salua respectueusement la tête de son col-
lègue Ferraud, qui lui fut présentée au bout d'une pique.
* N» 1. Hôtel construit par Grimod de La Reynière,
fermier général et administrateur des postes (1769). Son
lils Alexandre, gourmet célèbre et auteur de VAhnanach
des Gourmands. (Son portrait par Boilly et un autre par
Debucourt, servirent longtemps d'enseignes à la maison
Corcellet qui était en 1803 galerie de Valois et qui est
actuellement avenue de l'Opéra où elle conserve ces
portraits.) Avec Alexandre de La Reynière, l'hôtel devint,
d'après Grimm « l'auberge la plus distinguée des gens
de qualité ». Les chevaux y avaient des mangeoires
d'argent. L'hôtel fut visité en 1783 par Paul I^r, alors
comte du Nord. Il fut séquestré à la Révolution, mais
continua à être habité par le fameux gourmet. M. de la
VIll'' ARIÎONDISSEMI'NT. 23
Bouchère (1819) qui le vend à l'État en 1823. Ambassade
de Russie. Ambassade de Turquie. Cercle Impérial
(1862). Cercle des Champs-Elysées. Après sa fusion en
1887 avec le cercle des Mirlitons, le cercle est devenu
cercle de l'Union artistique, communément appelé :
l'Epatant. Le cercle de l'Union artistique avait été fondé
en 1860, et s'était installé primitivement rue de Choiseul,
puis place Vendôme, où il était connu sous le nom de
cercle des Mirlitons. M. le marquis de INIassa, l'auteur de
nombreuses et spirituelles revues en est le président
actuellement.
N" 3. Emplacement de la maison qui fut habitée par
la veuve du général de La Bédoyère.
N" 10. Emplacement de l'ancien magasin des marbres
du roi et de la maison d'éducation de Mile Lorphelin, la
rivale de Mme Campan. Celte pension déjeunes filles très
renommée fut transférée rue de Chaillot, et Mlle Lorphelin
étant morte en 1848, fut remplacée par Mme Sauvan.
Le maréchal Sérurier (1815). Le maréchal Marmont, duc
de Raguse (1830). Famille d'Andlau. Le comte Pelet de
La Lozère, ancien conventionnel (1841).
N° 9. Emplacement d'un hôtel de La Trémoïlle (1789),
Le peintre de chevaux, Anselme Lagrenée, fils du grand
peintre surnommé TAlbane français, et époux de
Mlle Bazire de la Comédie-Française, habitait ici; il
mourut victime du choléra de 1832.
N" 15. Hôtel meublé Vouillemont. Fut habité par S . M.
la Reine de Naples. (Propriété de Mme de Chimay.)
* N" 12. Anne-Joseph de Peilhon, petit-neveu de
St François Régis et ancien trésorier général des bâti-
ments et manufactures de France, en était possesseur
sous Louis XV, ainsi que d'une grande partie des terrains
en bordure sur la rue de la Bonne-Morue, terrains dont
24 pnOMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
il s'était rendu adjudicataire le 4 juin 1755. En 1766
M. de Peilhon revendit à la Ville la partie des terrains
qui était située près de la place, et c'est sur ces derniers
terrains que fut élevé l'hôtel de Grillon. Après M. de
Peilhon, Fhôtel passa à son gendre, le marquis de Roche-
gude, chevalier de St-Louis, qui fut pendu à Avignon
pendant la Révolution en 1790. Le fils de ce dernier, le
marquis de Rochegude, qui fut plus tard député de Vau-
cluse, en hérita, mais l'hôtel fut vendu pendant sa mino-
rité et adjugé 40 565 livres au citoyen Decalogne, alors
que M. de Peilhon avait loué la maison pour trente ans
en 1769 au prix de 11000 livres par an. Acheté par la
liste civile. Le général Junot, gouverneur de Paris et
duc d'Abrantès : il remania l'hôtel et lui ajouta les deux
colonnes à l'entrée. Sa veuve la duchesse d'Abrantès y
habita et y écrivit ses mémoires. L'hôtel fut habité par le
prince de Beauvau, et abrita les derniers jours du baron
Ilaussmann. Mme Languillet, décédée en 1906, en fut
usufruitière avant les propriétaires actuels.
N" 24. Cité Berryer. S'appelait jadis passage du
Marché-d'Aguesseau. Nom actuel depuis 1839. Le
marché qui se trouvait au nord de la rue d'Aguesseau
en 1723, y a été transféré en 1745. La cité Berryer, qui
doit son nom au célèbre orateur (1790-1808), est très
curieuse surtout par le contraste qu'elle présente avec les
rues voisines, la rue Royale par exemple, mais Paris est
fait de contrastes et c'est ce qui en fait un de ses grands
charmes pour ceux qui savent les comprendre. Au 12,
maison à pignon ; au 14, petits vitraux et escalier curieux.
N" 28. Taverne anglaise. Fui le quartier général de
Brunel le 22 mai 1871.
N" 35. Cité du Retire Le nom vient de bucn retira.
C'était jadis la grande Cour des Coches. On peut rcniar-
VIIl" ARRONDISSEMENT. 25
qucr le 13, le 15, le 19 qui fut manège et loge maçon-
nique.
N° 28. Emplacement d'une maison qui appartenait à
LuUi et où il mourut en 1637.
Rue de la Ville-l'Évêque.
Indiquée sur les plans du xvii° siècle. Elle commen-
çait autrefois rue de l'Arcade et finissait rue des Saus-
saies. La rue atteignit la rue de la Pépinière (actuelle-
ment La-Boëlie) en 1807. Cette partie lui fut retirée en
1865 pour devenir rue Gambacérès. Les évêques de
Paris possédaient dans ces parages une ferme ou villa
{yilleta episcopi), depuis le xiii^ siècle. 11 se forma
autour de cette ferme un bourg que l'on appela la Ville-
rÉvêque, qui fut enclavé dans Paris sous Louis XV : la
rue de la Ville-rÉvèque était Tartère principale de ce
bourg. L'ancienne église de la Madeleine, église de la
Ville-rÉvéque était située au coin Nord-Est de la rue
(emplacement du II actuel du boulevard Malesherbes).
Cette église qui datait du xiii* siècle, fut reconstruite
en 1659 et démolie en 1764. A l'extrémité Est de la rue
et s'étendant entre les rues de Surène et de l'Arcade était
le couvent des Bénédictines fondé en 1613 par Catherine
d'Orléans-Longueville, et sa sœur Marguerite d'Estoute-
ville; il fut supprimé en 1790 et démoli. Fabre d'Eglan-
tine habita la rue à l'hôtel du duc d'Aumont, au coin de
la rue d'Astorg. Le conventionnel Amar logeait au 54
(ancien). Le maréchal marquis de Grouchy était depuis
longtemps au 26 (ancien) en 1840. Lamartine habita
le 31 (ancien) en 1854, puis en 1869 le 9 (ancien) de la
rue Cambacérès. Mme de La Briche, belle-mère du
comte Mole, habitait la rue en 1820, avant d'aller rue
26 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
des Saussaies. En 1842, Mme de Souza, mère de
Charles de Flahault, vint habiter, après avoir quitté son
hôtel de la rue Verte, le 22 de la rue de la Ville-l'Évêque.
En 1829 elle quitta cet hôtel qui fut repris par son beau-
fils le comte de Villa Real, fils de M. de Souza, et elle
alla 7, rue St-Florentin. Odilon Barrot mourut au 5
(ancien) en 1873, et Guizot au 8 (ancien) en 1875. La rue
posséda également un hôtel de Boufflers, un hôlel de
Goulanges, et compta parmi ses habitants le sculpteur
Houdon et Mme de Balbi.
N" 3. Restes de l'hôtel de Rouault (1787).
N"' 5 et 7. Emplacement de l'hôtel d'Espagnac qui
fut légation de Bavière en 1855 et hôtel Mercy-Argenteau
en 1860. Cet hôtel, primitivement hôtel de Choiseul-
Meuse, avait été construit sur l'emplacement du marché
d'Aguesseau qui avait été ouvert en 1723 au Nord de la
rue d'Aguesseau et qui resta là jusqu'en 1745, époque
oîi il fut transféré cité Berr}- er.
N" 8. Presbytère de la Madeleine. (Propriété de la
fabrique de la Madeleine.)
N"^ 15. Salle Manzi. M. Fabbé Perosi, maître de cha-
pelle de Sa Sainteté le pape Pie X, s'y fit entendre en 1910.
N° 16. Hôtel du maréchal Suchet. Le banquier
Bartholdi. En 1812 cet hôtel attenait par derrière à
l'hôtel Talleyrand qui s'ouvrait rue d'Anjou et qui a été
détruit par le boulevard Malesherbes. Au fond de la
cour du 16, étaient les Sœurs de la Mère de Dieu.
Depuis 1907, Institut normal libre de la Madeleine. (Pro-
priété des héritiers de Kersaint.)
N° 18. Gracieux pavillon au fond de la cour. (Propriété
du prince d'Arenberg.)
N° 20. Hôtel de M. le prince d'Arenberg, membre de
l'Institut.
VIH^ ARnONDISSEMENT. 27
N° 25. Ancien hôtel. Hôtel de Mme la marquise de
Champagne.
N" 27. Maison Louis XVI. Fut habitée par le comte
Mole en 1827.
Rue d'Astorg.
La partie entre la rue de la Ville-rÉvèque et la rue
Roquépine est de 1774 : la partie qui rejoint la rue La-
Boëtie date de 1778. Avant le percement du boulevard
Malesherbes, la rue allait jusqu'à la rue de la Bienfai-
sance. Nom en mémoire de Louis d'Astorg, marquis de
Roquépine, lieutenant général des armées du roi et
propriétaire du terrain sur lequel la rue fut percée : son
hôtel qui a disparu était occupé par le général de Goyon
en 1856. Giulia Grisi, la célèbre cantatrice du Théâtre
Italien, habitait la rue en 1848.
N° 8. Hôtel de M, le comte Greffulhe.
N" 10. Hôtel de Mme la comtesse Greffulhe, née de
La Rochefoucauld.
N° 12. Hôtel de M. le marquis de L'Aigle.
N° 19. Grille de style Empire.
N° 26. Enseigne moderne assez baroque, représen-
tant une mouette.
Rue Roquépine.
Formée en 1774 et prolongée jusqu'au boulevard
Malesherbes en 1862. Doit son nom à Louis d'Astorg,
marquis de Roquépine, lieutenant général en 1762 et
propriétaire des terrains.
N° 4. Église anglaise Wesleyan (méthodiste) (1862).
N° 5. Temple protestant du St-Esprit.
as PnOMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Rue Cambacérès.
Faisait partie de la rue de la Ville-rEvêque avant 1865.
S'appela rue BerthoUet. Nom en souvenir du deuxième
Consul (1752-1834). Lamartine habita le 9 (ancien) en
1867.
N° 14. Ancien hôtel ainsi qu'au 8. (Propriété de
M. le comte E, J. de Barameville.)
N° 7. Ministère de l'Intérieur.
N° 3. Maison de style Renaissance.
Rue des Saussaies.
S'appela rue des Carrières au xvii^ siècle. Elle était
bordée de saules, et on lui donna sous Louis XV, le
nom de chemin des Saussayes, puis de chemin de la
Couldraye. Elle s'appela également ruelle Baudet et en
1837 elle prit le nom de rue des Saussaies.
La place des Saussaies a été formée en 1902. On a
construit au 1 de cette place, en 1905, l'hôtel de la com-
pagnie de St-Gobain. Sur cet emplacement se trouvait
en 1775 l'hôtel de Paroy, qui devint hôtel de Mme de
La Briche, mère de Mme Mole. Le comte Mole, qui
habitait avec sa belle-mère lliôtel de La Briche, fit con-
struire à côté un hôtel pour ses deux gendres, le mar-
quis de la Ferté et le comte de la Ferté-Champlatreux.
Celte maison fut vendue en 1848 au comte de Béhague
et l'hôtel de La Briche fut vendu également en 1848,
au comte d'Albon, puis passa au comte de Grancey. La
famille d'Albon aliéna une partie des jardins pour com-
plaire à Mme de Persigny qui habitait alors l'hôtel
actuel du ministre de l'Intérieur. Après la guerre, on a
VIII* AMRONDISSEMENT. 29
construit les locaux du ministère sur l'emplacement de
ce parc, et l'ancien hôtel de La Briche et ses dépen-
dances ont disparu, pour faire place à l'iiôtel de la
compagnie de St-Gobain. Au 2 de la place habite
M. E. Risler, l'éminent pianiste, professeur au Conser-
vatoire.
Nos i3_ii_9. Emplacement de rhôtel du Tillet (1775).
Le comte de Scgur, pair de France, habita en 1812 le
11 qui fut acquis en 1848 par le comte de Grancey. Au
11 actuel est une des portes de l'hôtel du ministère de
l'Intérieur (ancien hôtel de Beauvau).
N°' 10 et 8. Fut hôtel Chevenc de La Chapelle (1768).
Le marquis de Faudoas d'Esparbès (1787). Là naquit
Mlle d'Esparbès qui devint Mme Savary, duchesse de
Rovigo. Sous la Restauration le 10 fut habité par
M. de Gourgues, pair de France. Le colonel vicomte de
Grancey, tué à Charapigny en 1870, y naquit en 1831. Au
8, bandeaux sculptés et au centre médaillon avec soleil
entouré de couleuvres. (Le 8 appartient à ^L Ghatellier
et le 10 à Mme veuve Hardy.)
jRize de Miromesnil.
Formée en 1776, entre le faubourg St-Honoré et la
rue de Penthièvre, sous le nom de rue Guyot ; terminée
en 1862. La rue doit son nom actuel à Hue de Miro-
mesnil, garde des sceaux (1723-1796).
N° 4 et 6. Anciennes maisons décorées. Au 6, habite
M. Gerbault, dessinateur,
N° 11. Décoré de mascarons.
N" 14. Vieille maison.
N° 16. Consulat d'Espagne.
N° 18. Habité par M. G. Levadé, compositeur de
30 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
musique, chef de chœurs à l'Opéra. Au 29 habite
Mlle Louise Mante, de l'Opéra.
N° 31. Fut possédé et habité par Miss Grâce Elliott,
maîtresse de Philippe-Egalité. Chateaubriandy habita en
1804 (dans la partie voisine du 33). Hôtel de Mme E.Tru-
berl.
N° 98. Là se trouvait avant 1910 le siège de la
Société des x\mis des Monuments parisiens.
L'abattoir du Roule (1810) s'étendait du côté des
chiffres impairs, entre la rue de la Bienfaisance et la rue
de Téhéran. L'avenue de Munich (1844 à 1857) était au
Sud de l'abattoir (sol du boulevard Haussmann entre
la rue de Miromesnil et la rue de Téhéran qui s'appe-
lait avenue de Plaisance). Cet abatloir avait son entrée
précédée d'une avenue, dite de l'Abattoir à l'origine, et
appelée avenue Percier à partir de 1844. L'architecte de
ral)attoir fut Petit-Radel, et les bâtiments furent livrés
aux bouchers en 1818. L'endroit était mal choisi, et
l'abattoir fut supprimé sous Napoléon IH.
Rue de Penthièvre.
S'est appelée rue des Marais au xvii"^ siècle, puis rue
du Chemin-Vert, puis rue Verte, puis Grande-Rue-Verte
au xvm" siècle. En 1846, elle prit le nom de rue de
Penthièvre, en l'honneur du duc de Penthièvre, fils du
comte de Toulouse (1725-1793) . Élisa Bonaparte,
épouse du général Bacciochi, demeurait rue Verte
n*^ 1125 en 1802. Le maréchal de BoufUers habitait le
30 (ancien) en 1807. La veuve de Condorcet, habitait la
rue en 1812. Du côté des chiffres pairs se trouvait
l'hôtel du général de Bachraann-Anderletz, Suisse au
service de la France, qui éraigra après le 10 août. Du
VIIl^ ARRONDISSEMENT. 31
côté des chiffres impairs et s'ouvrant rue du Faubourg-
St-IIonoré se trouvait Thôtel de Ray (1780). Mme de
Flahault, amie de Talleyrand, après son remariage avec
M. de Souza, ministre portugais, et après avoir été
12, rue d'Anjou, vint s'inslaller dans son hôtel, 6, Grande-
Rue-Verte. C'est laque fut élevé le jeune duc de Morny,
qui était le fils de Charles de Flahault, fils lui-même de
Mme de Souza.
N" 5. Hôtel moderne ainsi qu'au 8. (Propriété de
M. Seguin.)
N*^ 11. Maison du commencement du xix* siècle, avec
sculptures.
N° 14. Enseigne du Bon Coing.
* N° 26. Maison dite de Franklin (1775). Dut être
construite en l'honneur du célèbre homme d'État améri-
cain. Avant l'Empire, Lucien Bonaparte y habita, au fond
du jardin, un petit hôtel qui a conservé un curieux
cabinet de toilette, décoré d'un plafond à coupole.
N" 28. Caserne construite en 1780, grâce à l'influence
du maréchal de Biron. C'est une des survivantes des
dix casei'nes des gardes françaises qui étaient antérieu-
rement logés chez l'habitant. La caserne de la rue de
Penthièvre fut affectée au logement de trois compagnies
de gardes françaises. Aujourd'hui caserne d'infan-
terie.
N" 33. Vieille maison ainsi qu'au 35.
Rue Matignon.
La partie entre l'avenue Matignon et le faubourg St-
Honoré fut créée de 1774 à 1780 sous le nom de rue
Millet, qui était le nom du propriétaire des terrains,
nom qu'elle porta jusqu'en 1787. La partie au Nord du
32 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
faubourg s'appelait la Petite-Rue-Verte. Nom actuel en
mémoire du maréchal (1646-1729).
N° 23. Savorgnan de Brazza, le grand explorateur
mort en 1905, y habita.
A l'angle du faubourg était jadis la porte d'Argencourt
ou porte du Roule.
N° 19. La Croix-Rouge, Société française de secours
aux blessés militaires. On connaît le beau rôle de cette
société, lors de la terrible inondation de janvier 1910.
N° 17. Hôtel habité au moment de la Révolution par
le comte Jean-Axel de Fersen, fils du maréchal suédois
et célèbre par son dévouement pour la reine Marie-
Antoinette qu'il tenta en vain de sauver. Les écuries de
Fersen s'ouvraient faubourg St-Honoré (la troisième
porte cochère). (Propriété de Mme la marquise de La-
sruiche et de Mme la comtesse de Mérode.)
N" 16. Fut hôtel de Mortemart. Hôtel de Mme la mar-
quise de Laguiche. (Numérotage sur fond vert, datant
de la Restauration, recouvert par le numérotage
moderne.)
N° 8. Le comte de Bari, dernier fils de Ferdinand H,
l'oi des Deux-Siciles, y habitait au moment de sa mort
survenue à la Petite-Malmaison en 1904.
Rue Rabelais.
Ruelle Rousselet en 1769. Elle se prolongeait jadis
jusqu'à la rue du Colisée et resta fermée pendant vingt
ans. Ouverte en 1846. Nom en 1850 en l'honneur du
grand écrivain (1495-1553).
N" 2. Hôtel de M. le baron Gérard.
N° 1. Hôtel de M. Eiffel.
Vm^ ARRONDISSEMENT. 33
Rue Montaigne.
Ouverte en 1795 sur une partie des terrains du
Colisée. Nom en Ihonncur du grand moraliste (1533-
1592). En face du débouché de la rue Rousselet (Raljc-
lais), du côté impair de la rue Montaigne, se trouvaient en
1830 les écuries du duc d'Orléans.
N° 1. Enseigne moderne (mail coach).
N° 2. Hôtel meublé Meyerbeer. Meyerbeer y mourut
en 1864.
N° 12. Garabetta y habita de 1871 à 1878.
N° 17. Pranzini y assassina Marie Regnault et sa
femme de chambre.
N° 25. Habité par M. de Marcère, ancien ministre et
liistorien.
Rue du Colisée.
C'était jadis la Chaussée des Gourdes. La rue, indi-
quée en 1672, a pris son nom actuel en 1769. Le Colisée,
qui était un vaste établissement pour des fêtes et des
spectacles pouvant contenir 40 000 personnes, avait été
construit en 1770 par Le Camus. Il se trouvait dans l'es-
pace compris entre les rues du Colisée, du Faubourg-St-
Honoré, les avenues Matignon et des Champs-Elysées.
Mal consti'uit, il fut démoli en 1780. Une des entrées
était au 44 de la rue du Colisée, où se trouvèrent plus»
tard les écuries de la duchesse de Berry, qui furent
incorporées aux écuries impériales sous le second
Empire. Le comte d'Artois acheta les terrains du Colisée
en 1784 et sur son emplacement on ouvrit les rues de
Ponthieu et d'Angoulême (rue La-Boëtie aujourd'hui).
VIII« ARROND. 3
34 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N° 38. La légation de Belgique s'y trouvait avant
1905. Au 36 est le consulat de Colombie.
N" 39. Hôtel de M, le comte Subervielle.
N° 18. A la Bonne Étoile.
Rue de Ponthieu.
Ouverte en 1784 sur une partie du Colisée et sur les
terrains de l'ancienne pépinière qui fut donnée au comte
d'Artois. Le pays de Ponthieu de la Basse Picardie
dépendait de l'apanage du comte d'Artois.
N° 29. Au Louis d'Or.
N° 37. Habité par M. le vicomte de St-Geniès, bien
connu en littérature sous le pseudonyme de Richard
0' Monroy.
N° 46. ÏNIaison de construction originale.
N° 54. Rue Paul-Baudry. Ouverte en 1829 sous le
nom de rue Fortin. Nom actuel en mémoire du peintre
(1828-1886). Au 3 est l'hôtel de Mme de Wendel. Au 6
est l'hôtel de JNIme la princesse de Poix. Au 5 s'ouvre la
rue Frédéric-Bastiat (1884) qui s'appela provisoire-
ment rue Neuve-Fortin. Nom en 1889 en l'honneur de
Tauteur des Harmonies économiques (1801-1830).
N" 55. Galeries dites des Champs-Elysées (Salle de
bals et de conférences).
N° 57. Hôtel de Mme Sommier.
N° 62. Hôtel de M. le duc de Lesparre.
N" 66. La célèbre cantatrice, Mme Rosine Laborde,
y mourut en 1907 à l'âge de quatre-vingts ans. La maison
lui appartenait.
VIII'' ARRONDISSEMENT. 35
Rue de Berri.
Ouverte en 1778 à travers les jardins de l'ancienne
pépinière du Roi. Ce n'est que sous le second Empire
qu'elle fut prolongée depuis le laubourg St-Honoré jus-
qu'au nouveau boulevard Haussmann. Elle s'appelait
jadis ruelle de Chaillot, ou de l'Oratoire, rue de la Fra-
ternité en 1848, puis rue Duquesne. Nom actuel en
l'honneur du duc do Berry, second fils de Charles X, né
en 1778 et assassiné par Louvel en 1820.
N" 29. Hôtel de jM. le marquis de Casa-Riei^a.
N° 22. Hôtel de Mme la baronne de Berckheim.
N" 20. Fut construit par Mme de Montesson, tante
de Mme de Genlis. Mme de INlontesson donna l'hôtel
à sa nièce lorsque celle-ci fut chargée de l'éduca-
tion des enfants du duc d'Orléans. La maréchale Gérard.
Le marquis de L'Aigle. La duchesse de Lesparre. La
princesse Mathilde y habita depuis la guerre et y mourut
en 1904, entourée de l'estime universelle. Son salon fut
célèbre. Légation de Belgique depuis 1905,
N° 12. Habité par Mme Réjane, artiste dramatique.
N° 21. Chapelle américaine.
N" 5. Actuellement Académie Julian et garage d'auto-
mobiles. Fut, il y a quelques années. Bazar de la Charité
et Palais du Cycle.
Au coin de l'avenue des Champs-Elysées, dont il était
séparé par un fossé de 19 toises (38 mètres environ) se
trouvait le pavillon Langeac qui avait été construit par
Chalgrin. Mme de Langeac s'appelait primitivement
Mme Sabalin et était la maîtresse de M. de St-Flo-
rentin, ministre de Louis XV. On dit que le comte
d'Artois prit possession de ce pavillon après Mme de
3G PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Langeac. Le pavillon fut remplacé sous Napoléon III
par l'hôtel Debelleyme-Trévise, qui fut habité par le
prince Jérôme. Démoli vers 1898.
Santerre de La Fontenelle, frère du fameux brasseur,
avait une brasserie rue Neuve-de-Berri, n° 1. Le prince
de la Paix habita la rue.
Rue d'Artois.
Décidée en 1778 et ouverte en 1822 sur les terrains
de l'ancienne pépinière royale appartenant au comte
d'Artois. Elle s'appela rue d'Estaing et rue des Ecuries-
d' Artois à cause du voisinage des écuries du prince.
Depuis 1897, la rue s'appelle simplement rue d'Artois.
Les grands jardins qui s'étendent entre le 22 et le 20
sont ceux de l'hôtel de Mme Schneider (137, rue du
Faubourg-St-Honoré).
N° 39. Habité par M. Jules Lemaître, membre de
l'Académie française.
N° 21. Impasse Fortin. Nom de propriétaire (1829).
N° 14. Rue St-Philippe-du-Roule (1882). Au 6
habite M. R. Bazin, membre de l'Académie française.
N° 10. Rue du Commandant-Rivière (1883).
Ouverte sur l'ancienne cour du Commerce qui datait de
1840 et qui était devenue cour St-Philippe-du-Roule en
1877. Nom actuel en mémoire du capitaine de vaisseau
massacré en 1883 au Tonkin par les Pavillons Noirs.
N° 6. Alfred de Vigny y mourut en 1863. (Inscrip-
tion.)
Rue La-Boëtie.
Indiquée à la fin du xvii'= siècle. La partie entre le
faubourg St-Honoré et la place St-Augustin s'appela
Vm" ARRONDISSEMENT. 37
jusqu'en 1868 rue de la Pépinière, puis rue Abbatucci.
La partie entre le faubourg St-Honoré et l'avenue des
Champs-Elysées porta différents noms : Rue d'Angou-
lème-St-Honoré (1777), rue de l'Union de 1792 à 1815,
rue de la Charte en 1830, rue de l'Union de nouveau en
1848, rue Lapeyrouse, rue d'Angoulême en 1852, rue de
Morny en 1865, rue de la Commune pendant la Com-
mune, rue Mac-Mahon et rue Pierre-Charron après
1871, et rue La-Boëtie en 1879 dans toute son étendue.
Nom en l'honneur du philosophe et écrivain (1530-1563).
* N° 111. Très bel hôtel construit en 1784 par l'archi-
tecte Le Boursier pour Thiroux de Montsauge, admi-
nistrateur général des Postes. Le duc de Richelieu, pair
de France et lils du maréchal, s'en rendit acquéreur en
1788, mais il l'habita peu, ayant émigré en 1790. Le
comte de Marescalchi, ministre du royaume d'Italie à
Paris, en devint locataire en 1804 et y donna des fêtes
splendides qui furent le rendez-vous de la noblesse de
l'Empire. L'Empereur y vint souvent. Marescalchi quitta
rhôtel après l'abdication, et l'hôtel fit retour à la com-
tesse de Durfort, ûlle de Thiroux de Montsauge. Après
avoir été vendu en 1825 à Bellel, entrepreneur de bâti-
ments, l'hôtel fut racheté en 1827 par la fille unique de
la comtesse de Durfort, la comtesse de Juigné, épouse
du maréchal de camp. Acheté en 1830 pour la somme de
250 000 francs par le comte de Flahault qui le revendit
pour 780 000 francs au baron Roger. Hôtel actuel de
M. le duc de Massa, petit-fils du grand juge, ministre
de la Justice sous Napoléon P''. Plusieurs historiens
prétendent à tort que cet hôtel fut construit par le comte
d'Artois pour Mlle Contât, de la Comédie-Française. Il
ne faut pas non plus y voir le lieu de naissance du duc
de Morny. Le comte de Flahault n'acheta l'hôtel qu'en
38 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
1830, et l'acte officiel de la naissance du futur duc,
déclare qu'Auguste Demorny est né chez Gardien,
accoucheur, 137, rue de Montmartre en 1811.
N° 122. Garnot, qui fut président de la République,
y habitait en 1882, Habité par M. A. Bruneau, compo-
siteur de musique.
N° 94. Enseignes modernes.
N° 88. Cour St-Philippe-du-Roule.
N" 66. Jolie enseigne. (Panier de fleurs.) Habité par
M. Emile Fabre, auteur dramatique.
N° 57. Hôtel reconstruit par M. Wildenstein.
N° 55. Eugène Sue y habita en 1840. Hôtel de
Mme A. Baroche.
N° 49. Hôtel de Mme A. André.
N° 45. Salle Gaveau (1907), où ont lieu maintenant les
concerts Lamoureux.
N° 44. La comtesse de La Valette y logea en 1815 et
c'est de là qu'elle partit pour se rendre à la Concier-
gerie et sauver son mari. Hôtel de M. le comte L. de
Ségur. Les jardins de ce bel hôtel s'étendent jusqu'à la
rue de La Baume, et à l'Est jusqu'à l'avenue Percier.
N" 39. Université des Arts fondée en 1908 par
Mme Madeleine Lemaire.
N° 37. M. Rouher y mourut le 3 février 1884. Fut
hôtel de Monbel. Hôtel actuel de M. le marquis de
Tracy. (Style romantique.)
N° 34. Impasse privée, garnie de bornes.
N° 27. Habité par MM. E. et V. Isola, directeurs du
théâtre lyrique de la Gaîté.
N° 4. Rue Roy (1788). S'appela rue St-Jean-Bap-
tiste. Ce n'est qu'en 1862 qu'elle a été prolongée de la
rue de Rigny à la rue de Laborde. Doit son nom au
comte Roy, homme d'État (1764-1847).
VIIl'^ ARRONDISSEMENT. 39
Du côté des chiffres impairs, l'élargissement de la rue a
détruit dans la rue La-Boëtie deux hôtels qui avaient été
construits par ÏNI. de Wailly, architecte du roi. L'un fut
l'hôtel d'Aligre, de Saulty, et Alfonso, et l'autre qui avait
été construit pour le sculpteur Pajou eut comme habi-
tants le prince Demidoff, M. Hainguerlot et le comte
Branicki.
Rue de la Pépinière.
Cette rue, indiquée en 1555 et ouverte en 1782, allait
jadis jusqu'à St-Philippe-du- Roule. Elle n'a conservé
son nom que dans une petite partie éloignée d'ailleurs
des terrains de l'ancienne pépinière à laquelle elle devait
son nom. La pépinière du roi était primitivement située
entre les Champs-Elysées et le faubourg du Roule et
entre les rues de Berri et La-Boëtie. Cette pépinière fut
désaffectée en 1720, dans la prévision de l'établissement
d'un hôtel des Monnaies et le terrain fut concédé à
Regnard, directeur de la Monnaie. Le comte de St-Flo-
rentin, ministre de la Marine du roi, se le fit attribuer à
bail en 1755 pour le céder en 1764 à Mme de Lan-
geac qui le vendit en 1772 au comte d'Artois. (Nous
avons vu que l'hôtel de Mme de Langeac était au
coin de l'avenue des Champs-Elysées et de la rue de
Berri.) La nouvelle pépinière fut établie en 1720 de
l'autre côté du faubourg du Roule, à l'emplacement de
l'intersection du boulevard Haussmann avec le boulevard
Malesherbes, la rue de Courcelles et l'avenue Percier.
Cette nouvelle pépinière était séparée de la maison du
contrôleur par la rue de Courcelles : cette maison, qui
fut reconstruite en 1765, était habitée en 1807 par Aubert
Dupetit-Thouars, frère de l'amiral. La pépinière du
40 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Roule fut supprimée à la Révolution et disparut défini-
tivement en 1826. L'abbé Nolin, chanoine de St-Marcel,
avait été le premier directeur de cette pépinière du
Roule et y avait acclimaté de nombreux arbustes étran-
gers.
N° 24. Caserne de la Pépinière, dite jadis caserne de
la Pologne. Construite en 1763 par Goupil pour servir
de quartier aux gardes françaises. Reconstruite en partie
sous Napoléon III.
N° 25. M. Remy y fut assassiné par ses domestiques
en 1908. Hôtel du journal le Nouveau Siècle (1910).
N° 8. Galerie de Cherbourg. S'appela galerie du
Soleil d'Or, à cause de l'enseigne. Cette galerie qui doit
son nom actuel au voisinage de la gare de l'Ouest a été
ouverte en 1832.
N° 9. Concert de la Pépinière.
N'^6. Habité par M. G. Grand, sociétaire de la Comédie-
Française. Au 1 habite Mlle Blanche Toutain, artiste
dramatique.
L'emjjlacement du lieu dit jadis la Pologne corres-
pond au cai'refour formé par les rues du Rocher, de
l'Arcade, de la Pépinière, et St-Lazare.
Rue St-Lazare.
(Partie comprise entre les rues de Rome et du Havre.)
Sur l'emplacement de l'hôtel Terminus, avant la
transformation de la gare St-Lazare, se trouvait une
ruelle dite impasse Bony, formée en 1826, qui servait
de dégagement pour le service des bagages. La gare
St-Lazare primitive datait de 1836 : elle a été reconstruite
en 1889. Devant la gare se trouvent les cours dites de
Rome et du Havre. La cour de Rome est sur l'emplace-
vin'' ARRONDISSEMENT. 41
ment de l'ancienne impasse d'Argenteuil qui s'ouvrait
rue du Rocher. C'est au café de l'hôtel Terminus
qu'Henry commit son attentat anarchiste en 1894.
N° 119. Maison originale : Au Roi de la Bière.
N° 109. Place du Havre, dénommée en 1907. Cette
place, qui compte également dans le IX^ arrondissement,
doit son nom au voisinage de la gare de l'Ouest.
N° 109. Rue du Havre (côté impair). La partie
entre le boulevard Haussmann et la rue de Provence
faisait partie de la rue de la Ferrae-des-Mathurins. Cette
partie a été alignée en 1839 et la partie entre la rue de
Provence et la rue St-Lazare a été ouverte en 1843.
Au 9 de la rue du Havre s'ouvre la rue de l'Isly (1846)
qui doit son nom à la victoire de 1841 remportée par le
maréchal Bugeaud. Victor Hugo, alors membre de
l'Assemblée nationale, habita le 5 de la rue de Tlsly
en 1848.
Rue de Rome.
(Partie comprise depuis son origine jusqu'au boulevard
des Balignolles.)
La partie située entre la rue St-Lazare et le boulevard
des Batignolles date de 1850; la partie qui s'étend entre
la rue St-Lazare et le boulevard Haussmann date de 1868.
N'^ 4. Rue de Provence, qui n'a qu'un petit parcours
dans le VHI'^ arrondissement, entre les rues de Rome et
du Havre. Ce tronçon a été exécuté en 1884 sur une
partie de l'ancienne rue St-Nicolas-d'Antin.
N" 23. Lycée Racine.
N° 35. Rue de Stockholm (1831). Cette rue s'éten-
dait primitivement jusqu'à la rue d'Amsterdam, Les
travaux de la gare de l'Ouest en 1859 et la construction
42 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
de la rue de Rome en ont absorbé une grande partie. Ce
qui en reste du côté de la rue d'Amsterdam s'appelle
impasse d'Amsterdam.
N° 48. Habité par M. J. Grand-Carteret, homme de
lettres.
N° 54. Habité par M. Léon Gandillot, auteur drama-
tique.
N° 59. Rue d'Edimbourg (1870). Dénommée en 1877.
Au 11, Skating-Palace (1910).
N° 62. Habité par M. G. Clairin, artiste peintre.
N° 63. Rue de Naples (1826). Faisait primitivement
partie de la rue de Hambourg qui allait alors de la rue
de Clichy à la rue de Monceau. Elle a été fortement
diminuée et a reçu son nom actuel en 1864. Au 22,
ancienne maison des religieuses du Saint-Sacrement,
aujourd'hui pensionnat de jeunes filles (ancien numéro-
tage, 48). Au 28, hôtel de Mme Privey (1878).
N° 69. Rue de Copenhague (1868).
N° 73. Rue Bernouilli (18G7). Nom en mémoire du
mathématicien Jean Bernouilli (1667-1748) qui découvrit
le calcul expérimental. Cette rue longe le collège Chaptal.
Boulevard des BatignoUes (1789). (Côté impair).
Sur ce boulevard se trouvaient les barrières de
Monceau, de la Réforme et de Clichy.
N° 63. Place Prosper-Goubaux. Nom donné en
1907 au carrefour formé par la rue du Rocher, la rue de
Constantinople, le boulevard des BatignoUes, et le
boulevard de Courcelles. Cette place, qui est commune
aux VIII" et XVIP arrondissements, doit son nom au
fondateur du collège Chaptal.
N° 51. Rue Andrieux (1883). Nom en mémoire de
VIU'^ ARRONDISSEMENT. 43
l'auteur dramatique (1759-1833). Au 11, s'ouvre la rue
Pelouze, classée en 1873 et dénommée en 1875 en
mémoire du chimiste T.-J. Pelouze (1807-1867). Au 5
de la rue Pelouze habite M. P. Lagarde, artiste peintre,
et l'un des directeurs de l'Opéra.
N" 45. Collège Chaptal. Ce collège, fondé en 1844 par
P. Goubaux rue Blanche, sur l'emplacement du Casino
de Paris, s'installa ici en 1874. Il s'appela d'abord Lycée
Municipal, collège François I", et Institution St-Victor.
N°41. Rue de Moscou (1847). La rue fut achevée
en 1867. Au 12 habite INI. Albin Valabrègue, auteur
dramatique, et au 52 M. Lévesque, artiste dramatique.
Au 33 s'ouvre la rue de Berne qui s'appelait rue
Mosnier avant 1884.
N° 29. Rue Clapeyron. Classée en 1867. Nom en
mémoire de l'ingénieur (1797-1864).
N° 25. Rue de Turin (1847). La rue fut achevée en
1857. Au 32 s'ouvre la rue de Florence (1826) qui
faisait jadis partie de la longue rue de Bruxelles, qui
allait de la place Blanche à la rue du Général-Foy. Au
3 de cette rue de Florence habite Mlle A. Dorgère,
artiste dramatique. Le 7 est habité par M. Maurice Don-
nay, de l'Académie française, et le 8 par M. Paul Ga-
vault, auteur dramatique.
Le boulevard des Batignolles commence à la place
de Clichy. (Voir le XVII'' arrondissement.)
Rue d'Amsterdam (1826). (Côté impair.)
N° 87. Fut habité par Jules Favre (1869).
N° 77. Alexandre Dumas père en 1843. Habité aujour-
d'hui par M. A. AUar, sculpteur, membre de l'Institut,
et M. Weerts, artiste peintre.
44 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N" 61. Petit Lycée Condorcet.
N° 61. Rue de Hambourg-. Commencée en 1826 et
achevée en 1835. Cette rue, qui allait primitivement de
la rue de Clicliy à la rue de Monceau, a été fortement
diminuée.
N° 55. Hôtel avec jardin. Hôtel de Mme la générale
Clinchant.
N" 37. Habité par M. Maurice Ordonneau, auteur
dramatique.
N° 21. Impasse d'Amsterdam. Faisait partie autre-
fois de la rue de Stockholm.
A l'endroit où le passage Tivoli se confond avec la
rue d'Amsterdam se trouve la place de Budapest,
qui compte également dans le IX'' arrondissement.
N° 23. Rue de Londres (1826). La partie comprise
entre la rue d'Amsterdam et la place de l'Europe fait
seule partie de notre arrondissement. (Voir le IX*^ arron-
dissement.)
Place de l'Europe.
Tout le quartier, dit de l'Europe, dépendait autrefois
des jardins Tivoli. Il fut transformé en 1856 parla Com-
pagnie Hagermann-Riant-Mignon. En 1826 il y avait
un jardin au centre de la place. En 1832 la compagnie
du chemin de fer de Paris à St-Germain fit établir un
tunnel sous cette place. La première gare de l'Ouest y
fut établie en 1837 en bordure de la rue de Londres, et
ce n'est qu'en 1842 que cette gare a été transportée rue
St-Lazare. Depuis 1895 tout a été modifié par l'agran-
dissement des lignes. Le pont gigantesque qui occupe
la plus grande partie de la place a été exécuté par
l'inarénieur Jullien.
Vm'^ ARRONDISSEMENT. 45
De la place cle l'Europe se détachent les rues de
Berlin, de St-Pétersl)ourg, de Vienne, de Madrid, de
Constautinople que nous visiterons dans cet ordre.
Rue de Berlin (182G).
La partie comprise entre la place de l'Europe et la
rue d'Amsterdam fait seule partie de notre arrondisse-
ment et est peu intéressante. Le 28 a été construit par
VioUet-Le-Duc.
Rue de St-Pétersbourg (1826).
N" 1. Les messageries occupent une partie de
l'emplacement de la première gare de l'Ouest de 1837.
N° 26. Ancien couvent des Oblates de Marie-Imma-
culée. Les Oblates étaient arrivées à Paris en 1859 et
s'étaient établies primitivement dans une maison de la
rue Darcet, qui s'appelait alors rue du Boulevard, puis
elles vinrent s'installer ici. Depuis le départ des reli-
gieuses en 1906, le couvent est devenu Hôtel Canadien
et Colonial. La chapelle qui avait été construite de 1876
à 1900 est devenue une annexe de St-Louis-d'Antin, sous
le vocable de St-André-d'Antin (1907), et la petite cha-
pelle qui est au 26 bis est devenu salle Canadienne.
N° 28. Habité par Mlle L. Pacary, artiste lyrique.
Rue de Vienne (1826).
Au début la rue allait seulement jusqu'à la rue du
Rocher. En 1862, elle atteignit la place de Laborde. Au
21 habite M. le comte Léon de Tinseau, homme de
lettres.
46 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Rue de Madrid (1826).
La rue a été terminée en 1867, Aux 16, 7 et 5 se
trouvait l'externat dit de la rue de Madrid. Cette école
avait été fondée par les Jésuites sous le nom d'école
St-lgnace. L'ancien petit collège situé au 16 a clé
acheté en 1905 pour le compte de l'État, et en 1909 on
y a commencé des travaux pour y installer le Conser-
vatoire. Dans le grand collège situé au 5 se trouve
actuellement l'école Notre-Dame (1909). Au 27 habite
Mme Piaphaële Sisos, de la Comédie-Française.
Rue de Constantinople (1826).
Cette rue n'offre rien de particulièrement intéressant.
A titre de curiosité nous indiquons au 3.") 1' « Institut
clinique des chiens ». Les réservoirs qui se trouvent au
coin du boulevard des Batignolles datent du premier
Empire.
Rue du Rocher.
Doit son nom à une enseigne. La rue suit le tracé
d'une ancienne voie romaine. Tout ce quartier possédait
jadis des moulins. Le moulin de la Marmite était sur
l'emplacement de l'angle des rues du Piocher et de
Madrid; le moulin des Prunes était en face sur la rue
du Rocher; le moulin Boute-à-Feu, un peu plus bas à
gauche, et le moulin des Prés était sur l'emplacement
du chevet de St-Augustin, etc.
La partie de la rue comprise entre la rue de la Bien*
faisancc et le boulevard de Courcelles s'appelait le
VIII'' ARRONDISSEMENT. 47
chemin des Erancis (estropiés); la partie sud était au
xviii^ siècle le faubourg de la Petite-Pologne. En 1815
la rue a été ouverte sur ce quartier dit de la Petite-
Pologne et la rue a été prolongée en 1826 jusqu'au bou-
levard de Courcellcs.
Au haut de la rue et jusqu'aux Folies de Chartres,
entre le mur d'enceinte et la rue de Valois, s'étendait
un terrain vague qui en 1794 fut une voirie révolution-
naire. Les inhumations ordinaires y furent faites du 5 au
25 mars 1794, puis les guillotinés y furent ensevelis du
25 mars au 10 juin. Madame Elisabeth, qui fut la dernière
des vingt-quatre victimes qui périrent sur l'échafaud le
10 mai 1794, fut inhumée là. Le fossoyeur Joly reconnut
le corps de la princesse à ses vêtements, mais en 1817
les investigations pour retrouver les restes furent
vaines. Là aussi furent inhumés les deux Robespierre,
Couthon, St-Just, Lebas, Bourbotte, Romme, Goujon,
Henriot, les membres de la Commune mis hors la loi par
le 9 Thermidor, Simon, le geôlier de Louis XVII, etc.
Sur cet emplacement dit la Fosse aux Erancis, un bal
s'installa plus tard, puis le percement du boulevard
Malesherbes et le prolongement de la rue de Miromesnil
morcelèrent le teri^ain,
N° 84. Habité par M. Alexandre Georges, composi-
teur de musique.
N° 88. Rue Larribe. De 1826 à 1867, la rue faisait
partie de la rue de Bruxelles. Le nom actuel vient du
propriétaire. Au 2 habite Mlle Lynnès, de la Comédie-
Française.
N" 66. École Corneille, installée là depuis 1904.
N° 64. Patronage St-Joseph.
N° 61. Emplacement d'une ancienne petite maison
construite au xviii*' siècle pour les deux sœurs Grandis,
48 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
de l'Opéra, qui vivaient avec Bandieri de Laval, maître
des ballets du roi, et maître à danser des enfants de
France. (Ce Bandieri mourut en 1867 rue Basse, à la
porte St-Denis.) Joseph Bonaparte acquit cette propriété
quelque temps avant le Consulat. Mme Lœtitia l'habita
ainsi que le maréchal Gouvion St-Cyr en 1815. Les
jardins s'étendaient sur l'emplacement des rues de
Madrid et Portails. Sous le second Empire, la propriété
devint Institution Cousin qui était très en vogue k cette
époque. L'hôtel actuel de M. Ilochon a été construit par
Lefuel en 1877.
N" 57. A hauteur de cette maison, la rue du Rocher
traverse la rue de Madrid, sur un pont, de sorte que le
rez-de-chaussée de cette maison se trouve en même
temps le second étage sur la rue de Madrid.
N° 48. Les Sœurs garde-malades.
N° 44. Habité par M. Jules Renard, homme de lettres.
N° 43. Habité par Mlle J. Thomassin, artiste drama-
tique.
N° 42. Impasse Dany (1821). (Nom de propriétaire).
N" 40. Cour de l'Horloge construite en 1825.
N° 30. Emplacement de Ihôtel de Lucien Bonaparte.
Propriété Riant. Habité par Mlle J. Marié de L'Isle, de
rOpéra-Comique.
N° 28. Au fond de la cour, hôtel construit par le
docteur Fauvel. (Armoiries sur la façade.)
N° 26. Emplacement d'une petite maison de Philippe-
Egalité. Aujourd'hui lycée Racine. On a démoli en 1909
les vieilles maisons qui s'étendaient du 26 au 16.
N° 21. Habité par Mlle Ellen Andrée, artiste drama-
tique.
N° 19. Vieille maison au fond de la cour.
VIII"' ARRONDISSEMENT. 49
Rue de Laborde (1788).
S'appela rue des Grésillons. Nom actuel en 1837 en
mémoire de l'archéologue A. de La Borde qui fut préfet
de la Seine (1774-1842). Le nom de grésillon, qui
signiGe troisième farine, venait sans doute du voisinage
des moulins à vent. Ce fut jadis le chemin des Porche-
rons, et le centre du quartier dit de la Petite-Pologne.
Le nom de Petite-Pologne avait été donné en souvenir
du duc d'Anjou, roi de Pologne (Henri III), qui y pos-
sédait une villa.
N° 4. On a réédifîé dans la cour de cette maison une
borne-limite fleurdelisée de 1726. Ce n'est pas son
emplacement primitif. Cette inscription avait été posée
dans la maison du sieur Vincent à 10 toises de la rue de
l'Arcade, et marquait l'extrême frontière de la ville sous
Louis XV.
La place de Laborde s'appelait place des Grésillons
avant 1837. Sur l'emplacement du square de Laborde
se trouvait en 1852 un marché et une fontaine. Au 18 de
la place est l'hôtel de M. le duc de Gadagne. Dans le
square groupe en bronze : le Sauveteur, par Mombur.
Place St- Augustin.
La statue de Jeanne d'Arc est de Paul Dubois (1901).
L'église St-Augustin a été commencée en 1860 par
Baltard et achevée en 1871. (Peintures de Bouguereau.)
Elle remplace une chapelle provisoire en bois (1854),
qui était située rue de Laborde du côté des chiffres
impairs.
VIU° ARROND. 4
50 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Hue du Général-Foy (1840).
S'appela rue Malesherbes en 1848. Nom actuel en
1879, en souvenir du général et homme politique (1775-
1825).
N° 16. Habité par Mlle Bartet, sociétaire de la
Comédie Française, chevalier de la Légion d'honneur.
N° 23. École Fénclon.
N° 26. Œuvres paroissiales de St-Augustin (1870).
N° 37. Victorien Sardou y habita.
N° 46. Fut habité par M. Massenet, l'illustre compo-
siteur, qui habita également le 8.
JRize de la Bienfaisance.
La rue, décidée en 1816, fut alignée entre la rue du
Rocher et la rue de Miromesnil en 1846 et nivelée entre
l'avenue de Messine et la rue de Miromesnil en 1883.
S'appela rue de l'Observance. Nom actuel en 1879. La
partie entre le boulevard Malesherbes et l'avenue de
Messine porta le nom de rue de Rovigo en 1869. Le docteur
Goëtz, décédé en 1813, habitait au 9 (ancien 5). Sa bien-
faisance fut la cause du nom actuel de la rue. Le ministre
Chasseloup-Laubat habita également la rue et la môme
maison.
N° 7. École libre de la paroisse St-Augustin.
N° 14. Rue Portails (1859). Achevée en 1867. Doit
son nom au jurisconsulte et homme politique (1745-
1807).
N° 11. Avenue Portails (1859). Dénommée en 1864.
Elle se trouve sur l'emplacement d'une partie de la rue
d'Astorg qui allait jadis jusqu'à la rue de la Bienfaisance.
VIII^ ARRONDISSEMENT. 51
Au 8 se trouve le presbytère de St-Augustin et au 2
l'entrée de la caserne de la Pépinière.
N° 28. Lycéum de France.
N° 29. Hôtel de Mme A. Schelcher.
N° 42. Habité par Mlle Chenal, de l'Opéra.
N° 44. Hôtel construit en 1866. Hôtel de M. le
docteur Lanceraux.
N" 48. Fut hôtel Van Blarenberghe. Cet hôtel, cons-
truit en 1805, fut en 1906 le théâtre d un drame terrible.
M. Van Blai'enberghe dans un accès de folie, tua sa
mère et se suicida ensuite.
N" 50. Hôtel de M. le comte de Ribes. Au 40 s'ouvre
la rue Treilhard.
Rue Treilhard (1865).
Nom en mémoire du légiste et homme d'État (1742-
1810).
N° 6. Rue Corvetto (1884). Nom en 1887 en mémoire
du financier et homme d'Etat (1775-1822).
N° 8. Rue Mollien (1883). Nom en mémoire de
l'homme d'Etat (1757-1850). La rue Mollien est réunie à
la rue Corvetto par la rue Maleville, ouverte en 1883
et dénommée en mémoire du jurisconsulte (1741-1824).
Cette dernière rue, ainsi que la rue Treilhard et la rue
Corvetto, longe le marché de l'Europe établi en 1875
sur l'emplacement de l'ancienne rue de Francfort. Ce
marché a été diminué en 1906 par l'installation d'un
garage dit de Messine.
N° 15. Habité par Mme Gonsuelo Fould, artiste
peintre.
52 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Avenue de Messine.
L'ancienne rue de Messine ouverte en 1826 allait de
la rue de Téhéran à la rue de Lisbonne. Elle fut prolongée
en 1862 jusqu'au boulevard Haussmann à travers l'em-
placement de l'ancien abattoir du Roule. (Voir rue de
Miromcsnil.) La rue de Messine a été transformée en
avenue par application d'une décision de 1821. La statue
de Shakespeare, œuvre de Fournier, érigée en 1888 a
été offerte à la Ville par William Knigton.
N° 13. Square de Messine. Au 5 du square, Institut
philanthropique fondé par le docteur Dupeyroux. Au
19, école des frères de St-Philippe. Les jardins quilongent
le côté pair du square sont ceux de Thôtel du prince
Murât (28, rue de Monceau).
N° 22. Hôtel de Mlle Cavalieri, artiste lyrique.
N° 23. Rue de Messine, créée en 1905 sur rempla-
cement de Tancien couvent des Carmélites qui subsista
là de 1855 à 1904. Avant les Carmélites, le terrain était
occupé par les anciennes écuries du Prince Président,
avant leur transfert au quai d'Orsay, et l'ensemble des
terrains avait été détaché en 1776 de la propriété du
duc d'Orléans pour son fils le duc de Valois.
Rue de Téhéran.
Commencée en 1810. La partie située entre le boulevard
Haussmann et la rue de la Bienfaissance fut percée sous
le nom d'avenue de Plaisance, et cette partie longeait
l'abattoir du Roule. La partie nord de la rue a été ouverte
en 1826. Nom actuel en 1864.
Au 15 habite Mlle Cleo de Mérode, artiste.
VIII'' AKRONDISSEMENT. 53
Rue de Lisbonne (1826).
La partie situc-e enire l'avenue dcjMessine et la rue de
Gourcelles date de 1861. La rue possède de nombreux
hôtels parmi lesquels nous citerons le 3, dont les jardins
donnent 7, rue du Général-Foy.
N° 6. Hôtel de M. E. Martell. Au 19, hôtel de M. de
Beaux. (Propriété de Mme la comtesse de Poix.)
N° 28 Hôtel de Mlle Grand de Dédera. Le 32 a un
bandeau sculpté.
N° 50. Hôtel de M. le baron Erapain. Au 52, hôtel de
Mme G. Martel).
N° 54. Hôtel de iNL E. Rodocanachi, homme de
lettres.
N° 58. Orné d'un motif (1877). Au 47 est la léga-
tion du Brésil.
N° 60. Hôtel de M. Martin Le Roy. Le 62 est décoré
de faïences.
N° 64. Hôtel de ^L Boivin.
N° 55. Hôtel construit en 1872. Habité par M. A. Guil-
laume, artiste peintre.
Rue de Monceau.
Cette rue, indiquée sur les plans du xviie siècle comme
voie conduisant à l'ancien village de Monceau, a été com-
mencée en 1801. La partie qui s'étendait entre la rue de
Gourcelles et la rue du Rocher s'appelait rue de Valois-
du-Roule. Cette partie s'est aussi appelée rue Cisalpine.
Le nom vient de l'ancien village de Monceau ou Mous-
seau.
N° 14. Joli petit hôtel ancien au fond de la cour.
(Propriété de M. Julliot.)
54 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N" 11. École libre de filles dirigée par les sœurs. Au
13 les Sœurs de St- Vincent-de-Paul.
N" 15. Dispensaire de l'Assistance publique.
N° 17. Institution des religieuses de St-Joseph.
N" 25. Rue Rembrandt (1867). Dénommée en 1868
en l'honneur du grand maître (1608-1669). La rue Rem-
brandt possède de jolis hôtels modernes. Citons le 4
(hôtel de M. le docteur A. Millard), le 6 (hôtel de M. de
Billy), le 19 (hôtel de M. J. Stillman), le 11, le 9
(hôtel de M. V. Martin Le Roy), le 1 (hôtel de M. le
baron Baeyens. Propriété de M. Ziegler), etc.
N° 28. Hôtel de S. A. R. le prince Murât.
N° 31. Hôtel de Mme Madeleine Lemaire, artiste
peintre. Au 33, hôtel de M. L. Monnier. (Propriété de
M, J. Lebaudy.) Au 35, hôtel.
N° 30. Propriété de la Société civile Monceau. Fait
partie de l'Institution Ste-Marie.
N° 32. Emplacement de la maison où naquit en 1799
Oscar I'^'', fils de Bernadotte et de Désirée Clary. Il
passa les premiers temps de son enfance dans cette
maison qui portait alors len" 291, de la rue Cisalpine. Il
alla ensuite à Sceaux, 3 rue de la Lune. La maison
actuelle fut l'hôtel de M. St-Georges Armstrong. Institu-
tion Ste-Marie depuis 1897.
N'^ 42. Nous lisons encore l'inscription : Ancienne
rue de Valois-du-Roule.
N° 41. Avenue Ruysdaël (1867). Dénommée en
1868, en l'honneur du peintre hollandais (1636-1681).
Nous voyons dans cette avenue de beaux hôtels
modernes, au 2, au 1. Le 3 est l'hôtel de Mme La Mise de
Villehermose, le 4, est l'hôtel de M. P. Lozouet, le 6,
celui de M. E. Bieckert. Au 3, s'ouvre La rue Murillo,
dont la notice est à la suite de la rue de Monceau.
VIII* AnnONDlSSEMENT. 55
Nos 45.47. Hôtel de M. le baron M. de Rothschild,
qui renferme les magnifiques collections formées par le
baron Adolphe de Rothschild.
N" 52. Hôtel de Mme de La Ville Le Roulx. Au 51,
hôtel au fond de la cour. Au 53, hôtel de Mme P. Béjot.
N» 55. Pailleron y mourut (1899).
N" 61. Hôtel de M. G. Menier.
N° 63. Hôtel de Mme la comtesse N, de Camondo.
N° 66. Rue de Vézelay (1863). Ouverte sur les ter-
rains de M. Bouret de Vézelay, écuyer, ancien trésorier
de Tartillcrie et du génie, qui possédait des terrains
considérables dans ce quartier au commencement du
xix" siècle.
Rue Murillo (1867).
Doit son nom au peintre espagnol (1618-1682). Cette
rue est à peu près uniquement composée d'hôtels parti-
culiers modernes.
N° 1. Fut l'hôtel du financier Crosnierqui s'y suicida.
Au 3, hôtel ainsi qu'au 5.
N" 9. Hôtel de M. Clausse construit en 1870. Nous
voyons dans la cour des chapiteaux et divers fragments
provenant des Tuileries, une pierre romaine, un buste,
etc., le tout artistiquement disposé.
N° 11. Habité par M. J. Leitner, sociétaire de la
Comédie-Française.
N*' 13. Les trois médaillons représentent Palestrina,
Michel-Ange et le Bramante. Le 19 est également orné
d'un médaillon.
N" 21. Hôtel de M. Viellard. Au 25, hôtel de M. le
comte J. d'Arlincourt.
N° 26. Hôtel de M. le duc de Brissac. (Propriété de
Mme la duchesse d'Uzès.)
56 PnOMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N° 24. Hôtel de M. le comte R. Ghandon de Briailles.
Au 22, hôtel de M. E. Le Normand.
N° 20. Reinach s'y suicida. Hôtel de M. de Vief-
ville.
N'' 18. Hôtel de Mme 0. Homberg. Le 16, construit
en 1869, est l'hôtel de M. S. Elizade.
N'^ 6. Habité par Mme Bréval, de l'Opéra.
Boulevard Malesherbes.
(Partie comprise entre le boulevard de Courcelles
et la place de la Madeleine.)
Ce boulevard fut décidé en 1800 et commencé en
1854 du côté Sud. U ne fut terminé qu'en 1866. Nom en
rhonneur du défenseur de Louis XVI (1721-1794). Le
boulevard a absorbé la rue Rumford qui allait de la rue
Lavoisier à la rue de la Pépinière.
N° 117. Avenue de Valois. Doit son nom au voisi-
nage de l'ancienne rue de Valois-du-Roule, qui a été
absorbée par la rue de Monceau.
N° 90. Ancien hôtel du marquis de La Valette, époux
de Mlle Rouher.
N° 11, Avenue Vélasquez (1861). Doit son nom au
peintre espagnol (1599-1660). Cette avenue est bordée
de beaux hôtels modernes. Au 2, est le consulat de
Perse. Le 4, est l'hôtel de M. E. Gouin. Avant 1910, cet
hôtel était occupé par Mme .1. Gouin, veuve du régent
de la Banque de France, qui fut lâchement assassinée en
chemin de fer en 1909, Le 6, est l'hôtel de M. R. Jame-
son. Le 5, était l'hôtel de M. Chauchard qui y
mourut en 1909. On se souvient qu'il légua une partie
de ses belles collections au Louvre, et que ses funé-
railles furent pompeuses.
VIU'' ARRONDISSEMENT. 57
Au 7 de ravenue Vélasquez, se trouve l'iiôtel Cer-
nuschi, qui est maintenant un Musée d'art oriental.
Henri Cernuschi (1821-1890), qui était né à Milan, prit
part au soulèvement de cette ville contre la domination
autrichienne ; il prit part également en France à la
Commune, et se lit naturaliser Français en 1871. Il fut
d'ailleurs un économiste distingué, et, à sa mort, il légua
son hôtel et ses belles collections à la Ville. Le musée,
sur la façade duquel nous voyons un médaillon de
Léonard et un autre d'Arislote, a été inauguré en 1898.
(A visiter de 10 heures à 4 heures.)
N'' 66. Était habité par Coquelin cadet, en 1908.
N° 53. Rue de Rigny (1788). Jadis rue St-Michel.
Nom actuel en 1864 en mémoire du vice-amiral de Rigny
(1782-1835).
N** 56. Bel hôtel moderne de Mme Hébert, dont les
jardins s'étendent jusqu'à la rue du Général-Foy. Au 57,
hôtel de Mme de Lassus.
N° 50. Habité par M. Paul Déroulède, homme de
lettres, et président de la Ligue des Patriotes.
N° 36. Habité par M. Raphaël Duflos, sociétaire de
la Comédie-Française. Au 10 habite Mlle Invernizzi.
Au 8, est le Brilish-Club.
Boulevard Haussmann.
(Partie comprise entre la rue du Havre
et la rue du Faubourg-St-Honoré.)
Cette partie a été commencée en 1857, par le baron
Haussmann, préfet de la Seine (1809-1893).
N° 55. Maison ayant comme enseigne des carapaces
de tortues.
58 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N° 61. Habité par M . E. de Grimberghe, artiste
peintre.
N° 67. Habité par M. C. Galeotti, compositeur de
musique.
N° 82. Maxime Ducamp y habita. Yacht-Club de
France.
N° 81. Hôtel de M. E. Mareuse, président de la
Société historique du VIK" arrondissement. M. Mareuse
y possède une très belle bibliothèque d'ouvrages sur
Paris.
N" 112. Habité par S. A. R. le duc de Penthièvre.
No 109. Rue d'Argenson (1862). Doit son nom à
la famille d'Argenson qui a donné à la France plusieurs
hommes politiques au xvii® et au xviii'^ siècles.
N" 117. Hôtel de M. le docteur Labbé, membre de
l'Institut.
N° 121. Charles Franconi, le dernier représentant de
la famille des Franconi, qui depuis plus d'un siècle
furent l'honneur des cirques, y mourut en 1910. Il habi-
tait antérieurement 12, rue Lavoisier.
N° 121. Avenue Percier. S'appelait avant 1844
avenue de l'Abattoir-du-Roule, parce qu'elle aboutissait
à l'abattoir de 1810. Nom actuel en l'honneur de l'archi-
tecte (1764-1838). Au 11 s'ouvre la rue de La-Baume
(1858), qui fut ouverte sur les terrains de M. de
Labaume-Pluvinel. Dans cette rue se trouvent plusieurs
hôtels modernes. Les beaux jardins qui longent la rue
du côté Sud sont ceux de l'hôtel du comte de Ségur (44,
rue la Boëtie). Au 15, hôtel de M. Frédéric Masson, de
l'Académie française. Au 10 est le cours Montalivet.
Au 11, hôtel de M. Renault. Au 5, hôtel de M. le duc de
Montesquiou-Fézensac Au 2, hôtel de M. Despeaux,
etc.
VIII' ARRONDISSEMENT. 59
N° 130. Habitôpar Mlle S. Devoyod, de la Comcdic-
Française.
N" 144. Habité par M. L. Bernier, architecte,
membre de l'Institut.
N° 150. Square Beaujon.
N° 155. Habité par M. Jules Claretie, de l'Académie
française, administrateur de la Comédie-Française et
M. J. Delafosse, homme de lettres.
N° 157. Habité par M. H. Bernslein, auteur drama-
tique et M. A. Messager, compositeur de musique, direc-
teur de l'Opéra.
N° 158. Hôtel de Mme E. André, née Jacquemart.
N° 169. Mme Ivrauss, de l'Opéra, y mourut en
1906.
N° 173. Hôtel du xviii° siècle. (S'ouvre 186, rue du
Faubourg-St-Honoré.) Cet hôtel ancien fait un intéres-
sant anachronisme sur le boulevard moderne. (Propriété
de M. Lorin.)
N° 184. Fut hôtel du comte de Duranti, et cercle dit
des Étrangers. (Propriété de M. Marcé.)
N° 190. Consulat d'Haïti.
Rue de Courcelles.
(Partie comprise entre l'origine de la rue
et le boulevard de Courcelles.)
Autrefois c'était le chemin et la rue de Villiers. Avant
le second Empire elle se terminait au boulevard de
Courcelles. La rue de Chartres, qui commençait à la
barrière de Montceau et qui s'appela rue de Ghartres-du-
Roule et rue de Mantoue de 1798 à 1814, fut réunie à la
rue de Courcelles en 1814. Cette voie menait à l'ancien
village de Courcelles près de Clichy. Entre la rue de
60 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PAniS.
Monceau et le boulevard de Courcelles elle longeait le
parc Monceau qui a été fortement diminué. — La rue de
Courcelles a été éventrée par le boulevard Haussmann et
l'avenue Hoche (primitivement boulevard Monceau), et
elle a été lardée par le percement des rues de La
Baume, Rembrandt, de Lisbonne, Murillo, Alfred-de-
Vigny et de l'avenue Van-Dyk.
La princesse Pauline Borghèse habita dans la rue un
hôtel qui fut plus tard, la résidence des Gambacères, duc
de Parme, puis la demeure de Dickens. Le comte de
Castellane acquit cette propriété en 1838. La princesse
Mathilde, avant la guerre, possédait dans la rue de Cour-
celles, un charmant cottage situé un peu au-dessous du
point de section du boulevard Haussmann. Ce cottage
avait été construit par M. Delorme, avocat au Parle-
ment, auquel succédèrent son gendre, le marquis de
Tamisier, puis le général Herréra, ancien Président du
Pérou, et la reine Marie-Christine sous Louis-Philippe.
Le Prince Président en fit l'acquisition et en dota sa
cousine qui s'était installée provisoirement 12, rue de
Courcelles. En face se trouvait l'ancienne légation de
Danemark, qui fut longtemps occupée par la princesse
Lise Troubetzkoy. En 1845 Augustin Thierry habitait le
35 (ancien) La maison de M. Nisard, membre de l'Aca-
démie française, a disparu lors du percement de l'avenue
Hoche.
N° 9. Presbytère de St-Philippe-du-Roule (appartient
à la ville).
N° 10. Hôtel de Mme Delagarde. Au 12, hôtel de M. le
vicomte de La Villestreux.
N° 13. Emplacement d'une des dernières fontaines
marchandes de Paris qui existait encore en 1903. Aujour-
d'hui Service municipal des Eaux.
VIIl" ARRONDISSEMENT. 61
N°* 14 et 16. En pénétrant ici par une petite allée
particulière, on est agréablement surpris de trouver
dans ce coin de Paris des jardins et des villas tran-
quilles, non loin des tapageuses rues avoisinantcs.
N° 38. Hôtel de ^I. Bidoire.
N" 59. Emplacement de l'hôtel Blount démoli en
1907. On doit tracer ici une rue nouvelle, dans le pro-
longement de la rue de Lisbonne, rue qui ira aboutir rue
du Faubourg-St-ilonoré à travers les terrains de l'ancien
couvent des Dominicains.
N" 61. Hôtel de Mlle Grandjean, décédée en 1900.
Elle a légué son hôtel ainsi que ses tableaux et objets
d'art à l'Union centrale des Arts décoratifs, à charge
pour elle d'organiser un musée dans l'hôtel même,
musée qui devra prendre le nom de Musée Grandjean.
N° 63. Hôtel de M. Veil-Picard. Au 61, hôtel.
N° 76. Hôtel de M. le duc de Luynes.
N" 78. Hôtel de Mme la duchesse d'Uzès, née de
Rochechouart-Mortemart.
N" 78. Avenue Van-Dyck (1861). Créée sur le parc
Monceau. Doit son nom au peintre flamand (1597-1641).
Au 5, ancien hôtel Menier, actuellement hôtel de Mme la
comtesse Lepic. Au 6, hôtel de M. Joseph Reinach.
N° 30. Rue Alfred-de-Vigny (1861). S'appela rue
de Vigny de 1867 à 1902. Nom en l'honneur du littéra-
teur (1797-1863). La partie de la rue située au Nord du
boulevard de Gourcelles est située dans le XVIP arron-
dissement. Au 2, hôtel de Mme Bertin-Mention. Au
4, hôtel de AL le comte de La Béraudière. Au 8, hôtel
de H, Menier. Au 10, hôtel de M. E. Pereire. Au 9
haêite M. Reynaldo Hahn, compositeur de musique.
N° 75. Le prince de la Moskowa, fils du maréchal, y
mourut en 1882.
62 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N° 75. Rue Daru (1790). Ouverte sous le nom de
rue de la Groix-du-Roule. En 1796 elle s'appela rue de
Milan et en 1867 elle reçut son nom actuel en l'honneur
de l'historien et homme d'État (1767-1829). Au 22,
cercle Hoche (cercle d'escrime). Au 14, bel hôtel de
Mme la duchesse de Mier. Au 12 se trouve l'église
russe édifiée en 1861 par souscription, sur les plans de
Kousmine, dans le style byzantino-moscovite. (A l'inté-
rieur intéressantes peintures des frères Sorokine, de
Bronikoff, de Vassilieff.)
N° 90. Hôtel de M. A. Rochet.
N° 94. Hôtel de Mme la comtesse de Louvencourt.
Boulevard de Courcelles (1789). (Côté impair.)
Depuis l'annexion ce boulevard a englobé les anciens
boulevards de Monceau, de Courcelles et le chemin de
ronde de la barrière de Courcelles.
N" 29. Maison modern-style.
N'' 33. Hôtel de M. Henri Pereire.
* Le parc de Monceau dépendait autrefois de la sei-
gneurie de Clichy et ce fut Grimod de La Reynière qui le
vendit à la famille d'Orléans (1778). Carmontelle, auteur
dramatique, y créa un magnifique jardin anglais pour le
duc d'Orléans (Philippe-Egalité) (1785). Ce jardin cou-
vrait un immense quadrilatère compris entre le boule-
vard Malesherbes, la rue de Valois (aujourd'hui rue de
Monceau) et la rue de Courcelles. Bien national en 1794.
La Convention créa divers établissements publics
dans ce parc immense appelé alors : les Folies de
Chartres. Cambacérès en fut gratifié par Napoléon.
Louis XVHI le restitua à la famille d'Orléans entre les
mains de laquelle il resta jusqu'en 1852. Acquis par
VIII* ARRONDISSEMENT. 63
l'État, il fut tranforraé et diminué par Alpliand. Depuis
1870 il appartient à la Ville. Les constructions du parc
(pavillons du Prince, etc.) remaniées sous le premier
Empire, furent démolies en 1861. Elles occupaient
l'emplacement du pâté de maisons qui se trouve entre
les rues de Courcelles, de Lisbonne, iMurillo, Rem-
brandt.
La Nauraachie, bassin ovale bordé d'une colonnade
corinthienne provient de N.-D. de la Rotonde à St-Denis,
église qui était destinée à la sépulture des Valois et qui
fut démolie en 1719. |La grande arcade Renaissance à
côté de la Naumachie provient de l'Hôtel de Ville incendié
en 1871. Dans le parc se trouvent les monuments de
Pailleron, d'Ambroise Thomas par Falguière, de Guy
de Maupassant par Verlet (1897), de Gounod par
Mercié (1903), etc. Sur les pelouses nous voyons des
statues en bronze et en marbre : l'Abandonnée par
Vital Cornu, le Jeune Faune par F. Charpentier, le Joueur
de billes par Lenoir, la Lionne blessée par Valton,
l'Amour blessé par Mabille, le Semeur par Chapu, le
Moissonneur par Gaudez, etc. Les portes de fer sont de
Davioud.
La Rotonde de Chartres faisait partie de l'enceinte
des fermiers généraux. Elle ne servait pas d'entrée à la
ville et avait été construite en vertu d'un accord entre
la ville et le duc d'Orléans. Elle s'appelait : bureau d'ob-
servation d'Orléans. Le duc y avait la jouissance d'un
salon installé au premier dans la calotte de la Rotonde,
auquel il accédait par un escalier qui était également sa
propriété.
N° 41. Petit hôtel ancien, et non loin de là, au 51,
enseigne moderne de Cadet-Roussel.
N° 73, Rue Pierre-le-Grand (1830). Doit son nom
64 PROMENADES DANS TOUTES LES HUES DE PARIS.
au voisinage de l'église russe. Pierre le Grand fut tzar
de Russie de 1682 à 1725.
N° 77. Rue de la Neva (1880). Doit son nom au voi-
sinage de l'église russe. Au 15, l'hôtel assez étrange qui
attire l'attention est celui de Mme Liane de Pougy,
femme de lettres.
Le boulevard de Courcelles aboutit à la place des
Ternes, qui est située sur l'emplacement de l'ancienne
barrière des Ternes (voir le XYIP arrondissement).
Hue du Faubourg-St-Honoré.
Jadis chaussée du Roule, puis faubourg du Roule.
De la rue Royale jusqu'à la rue de Penthièvre, la rue
s'appela : faubourg St-Honoré. De là, elle s'appelait :
Bas-Roule, et à partir de la rue de Monceau : Haut-
Roule. — Le Roule était un village comme la Ville-
l'Evêque. Au xiii'' siècle il s'y tenait un grand marché
d'oies. Le Roule fut érigé en faubourg en 1722 et incor-
poré dans Paris en 1787.
Le sculpteur Bouchardon mourut en 1762 à la barrière
du Roule; son enterrement eut lieu à St-Philippe. Hauss-
raann est né faubourg du Roule, 55, en 1809. Dans la rue
du Faubourg-St-Honoré habita Petion en 1791 (au 6
ancien). Siéyès mourut à 88 ans, en 1836, au 116
(ancien) où il était déjà en 1802. Le maréchal de Boufflers
de 1811 à 1814 était au 114 (ancien). Le maréchal
Marmont, duc de Raguse, était au 126 en 1821.
M. Guizot en 1837 était au 52 (ancien). Isopy, le coiffeur
de Lamartine était au 264 (ancien). Le maréchal de Lau-
riston mourut en 1828 au 52 (ancien), etc.
N<'237. Habité par M. J. Drault, homme de lettres.
N" 235. Habité par M. L. Delaunay, sociétaire de la
VIU^ ARRONDISSEMENT. 65
Comédie-Française et Mme Rose Delaunay, de l'Opéra-
Comique.
N° 233. Impasse où se trouvent de nombreux ateliers
d'artistes (MM. D. Puech. G. Gasq, etc.). Au 34, réunion
évangélique.
N° 266. Petit bas-relief au-dessus de la porte.
N" 264. Vieille maison.
N°223. Square du Roule.
N° 248. Avenue Beaucourt (1825). Précédemment
impasse. Nom du propriétaire des terrains.
N° 222. Ancien couvent des Dominicains jusqu'en
190G. Là vécut longtemps le Père Monsabré, le grand
prédicateur décédé au couvent des Dominicains du Havre
il y a quelques années. La chapelle est désaffectée et un
orchestre y est installé. Une voie nouvelle en prolonge-
ment de la rue de Balzac sera établie à travers les jar-
dins du couvent qui s'étendaient presque jusqu'à la rue
de Gourcclles.
Au coin des rues de Balzac et du Faubourg, vis-à-vis
l'ancienne chapelle St-Nicolas se trouvait l'ancienne fon-
derie du Roule. C'est là que fut fondue d'un seul jet la
statue équestre de Louis XV (1758). Sous Louis XVI la
fonderie fut utilisée par Houdon pour ses travaux. En
1817, Lemot y fondit en bronze la statue équestre
d'Henri IV dans le même fourneau qui avait servi à
couler la statue de Louis XV. La fonderie fut démolie en
1855 et remplacée par des constructions nouvelles.
N° 193. Rue de Balzac. Ouverte en 1825 entre
l'avenue des Champs-Elysées et la rue de Chateaubriand
sous le nom d'avenue Fortunée. Ce nom était le prénom
de Mme Hamelin qui en 1825 avait acquis les jardins
Beaujon en association avec MM. Rougevin et Cottin.
La rue fut prolongée en 1842 jusqu'à la rue du Faubourg-
VIII' ARKOND. 5
6G PUOMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
St-Honoré sous le nom de rue du Moulin-Beaujon. Nom
actuel en 1850 en l'honneur de l'auteur de la Comédie
humaine (1799-1850). Dans la rue de Balzac contre le
mur de l'hôtel de Mme la baronne S. de Rotschild, à
l'endroit où se trouvait jadis le 14 de la rue F'ortunée,
nous lisons l'inscription : « Ici, s'élevait en 1850 l'hôtel
où mourut en 1850 Balzac ». 11 habitait là après son
mariage avec Mme de Hanska. L'immeuble devait être
payé (32 800 fiancs) en septembre 1850 et Balzac y
mourut sans avoir payé, sans être chez lui. Sa veuve
acquitta la dette et continua à habiter la maison, qui fut
acquise par Mme de Rothschild et démolie en 1890. M. de
Lovenjoul, le célèbre collectionneur, acheta une grande
partie des manuscrits du célèbre écrivain et en a fait
don à l'Institut. (Ils sont actuellement à Chantilly.)
Lhôtel de Balzac touchait à la petite chapelle St-Nicolas
et en face se trouvait l'Institution Gachotte. Cette petite
chapelle St-NicoIas-du-Roule avait été construite en 1780
par l'architecte Girardin pour le financier Nicolas
Beaujon, qui y fut enterré, mais ses restes furent
exhumés et jetés au vent pendant la Terreur. La cha-
pelle a été démolie en 1876, mais la rotonde du chœur a
été conservée et annexée à un pavillon de style Renais-
sance construit sur une partie de l'ancienne chapelle au
coin de la rue de Balzac et du faubourg. (Voir 11, rue
Berryer.) — J.-M. de Heredia, de l'Académie française,
habita le 11 bis de la rue de Balzac. Au 23 est l'hôtel de
Mme E. Joubert. Au 14 est, depuis 1909, la Société d'en-
couragement à l'aviation.
N° 191. Rue Berryer (1842). S'appela rue de la
Réforme en 1848. Nom actuel en 1877 en l'honneur du
grand orateur (1790-1868). L'ancienne folie Beaujon
(Cliarti'euse Beaujon), dont les jardins s'étendaient jus-
VIIl^ ARRONDISSEMENT. 67
qu'à la barrière de l'Etoile et la rue de lOratoire-du-
Roulc (aujourd'hui rue Washington), était sur l'empla-
cement de l'hôtel de Mme la baronne S. de Rothschild,
au 11, hôtel qui a englobé également le petit hôtel
Balzac. Les jardins étaient devenus un bal en 1801. (Au
11, restes de la chapelle St-Nicolas).
* N" 208. Hôpital Bcaujon, fondé en 1784 par le finan-
cier Boaujon qui habitait alors l'hôtel d'Evreux (Elysée).
L'hôpital a été construit par l'architecte Girardin. Sous
la Convention, ce fut l'hôpital du Houle.
N°'' 163 et 161. Au vieux coin. Vieilles maisons,
débris de l'ancien village du Roule.
N" 186. Le comte de Nogent, émigré, le vendit à
M. Lorin.
N° 153. Vieille maison du xviir- siècle.
]\jos 141-139. Emplacement des anciennes écuries
d'Artois, construites par Bellanger. La façade donnait
rue du Faubourg-du-Roule. Elles devinrent en 1830 écu-
ries royales, puis furent affectées à un hôpital militaire.
N° 137. Hôtel de INIme H. Schneider, dont les jar-
dins s'étendent jusqu'à la rue d'Artois.
N° 135. Ancien hôtel de AL Haentjens ; aujourd'hui
hôtel de M. le comte de Fels.
N° 170. Hôtel de M. de St-Priest, ambassadeur à
Constantinople et gouverneur des pages sous Louis XV.
Mme de Genlis y mourut en 1830. Le maréchal Randon
y habita. (Voir la cour.) La maison est habitée par
M. Etcheverry, artiste peintre. (Propriété de Mme la
vicomtesse du Chàtel.)
N° 168. Fut habité par M. Nivelle de La Chaussée,
académicien, puis par M. Nisard. Acheté en 1808 par
M. Nicolas Haussmann, oncle du préfet de l'Empire.
Surélevé en 1853. Le maître St-Saëns y habita depuis
68 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
son enfance jusqu'en 1876, époque où il alla 11, rue
Monsicui'-le-Prince.
N° 133. Hôtel de Mme la comtesse Martin du Nord.
N° 166. Emplacement d'un ancien hôtel Dupetit-
Thouars, disparu, qui avait été antérieurement une
maison de campagne de Mme de Maintenon.
N" 127. Emplacement d'une école d'équitalion sous
le second Empire.
N" 156. Petit hôtel du xviii" siècle. (Propriété des
héritiers Asselin.)
N'' 154. On a inauguré en 1907 dans la cour de l'Ecole
communale le buste de Paul Beurdeley, ancien maire de
l'arrondissement.
N° 123. Euiplacement de l'ancien marché de la cour
du Commerce.
* L'église St-Philippe-du-Roule a été construite de
1774 à 1784 par Chalgrin. La première pierre en fut
posée en 1774 par le comte de Provence. Temple de la
Concorde pendant la Révolution, Agrandie en 1833 par
Baltard qui construisit la chapelle de Notre-Dame de
Toutes-Grâces, affectée aux catéchismes. Transformée
intérieurement en 1840 par Godde. (Peintures de Chas-
sériau. La voûte n'est pas en pierre, mais en charpente
peinte en tons de pierre.) Dans le fronton triangulaire,
belle figure de la Religion par Guadet. L'église est sur
l'emplacement d'une maladrerie dite : Hôtel du Bas-Rolle
au xvii'^ siècle.
N° 152. Passage St-PMlippe-du-Roule (1786).
Une décision de 1861 l'a supprimé pour le dégagement
de St-Philippe. U en subsiste une partie.
N° 107. Marquis de Thorigny. Maison des pages
sous Louis XV ; le général Gardanne en était gouver-
neur sous TEmpire. Hôtel du marquis de Barthélémy.
VIII^ ARRONDISSEMENT, 69
Depuis 1909, un couturier s'y est installé. (Voir la façade
et les jardins donnant 26, avenue d'Antin.)
N" 132. Emplacement de l'hôtel du maréchal Mortier,
duc de Trévise.
N° 128. Hôtel de M. le duc de Trévise.
N° 91. Emplacement d'un ancien hôtel La TrémoïUe,
puis de Coigny.
N" 89. Bel hôtel de Mme la marquise d'Aligre.
N" 124. Lagrange, le grand géomètre, y mourut en
1813.
N° 120. Construit sous Louis XVI. Comte de St-
Didier. Le comte Hocquart jusqu'en 1849. Acheté à cette
époque par M. de Gossellin, dans la famille duquel
l'hôtel est resté. Loué en 1908 à l'école privée dite de
Notre-Dame, et en 1909 à un antiquaire.
85 bis. Ancien bureau du duc d'Aumale. Hôtel de la
Revue de Paris.
N" 85. Marquis d'Argenteuil (1720). M. de Chas-
tenay (1738). Marquis de La Vaupalière (1775). Comte
Mole (1810). Baron Rœderer, sénateur (1812). Mme Le
Hon. Propriété de M. le baron Gérard. Hôtel de M. le
duc de Camastra. La porte urbaine, dite d'Argencourt,
qui était voisine devait son nom par corruption à l'hôtel
du marquis d'Argenteuil.
N°83. Emplacement de l'hôtel Rampon (1808), devenu
hôtel Praslin en 1812. (Propriété de M. le baron Gour-
gaud.)
N° 81. Emplacement des écuries du comte de Fersen
sous Louis XVL
N" 118. Ancien hôtel d'Entragues, puis d'Apchon.
(Propriété de Mme de Corcelle.) A côté de cet hôtel se
trouvait en 1787 l'hôtel de Chastenoye.
N" 116. La marquise de Louvois, née Monaco, avant
70 PnOMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PAIUS.
la Révolution. Le général Soulès (1808). (Propriété de
M. Méric.)
N° 76. Hôtel du xviii*' siècle. Chambre de Commerce
italienne. (Propriété de Mme INIonthiers-Dchaynin.)
N° 114. Enseigne de pharmacien.
N° 112. Fut hôtel du duc de Noailles sous la Régence.
M. de Damas, aide de camp de Rochambeau pendant la
campagne d'Amérique. Hôtel de Castellane, où fut créée
la comédie de salon. C'est là que débuta Augustine
Brohan en 1851. Hôtel actuel de M. G. Gandin.
73 bis. Fut pendant quelque temps le couvent des
sœurs dites de la Mère de Dieu, avant leur transfert au
18 de la rue de la Ville-l'Evêque, où elles ne sont plus
depuis 1906. Hôtel de M. Moreau-Nélaton, artiste
peintre.
N° 61. Emplacement de l'hôtel du maréchal Moncey
en 1808, qui devint hôtel Conegliano en 1812.
N° 61. Rue du Cirque (1847). Ouverte sur les ter-
rains du duc de Galliera. S'appela rue de Joinville. Elle
conduisait au cirque des Champs-Elysées démoli en
1900. L'hôtel que nous voyons au 16 est l'hôtel du baron
G. de Rothschild (23, avenue de Marigny). Lenôtre avait
jadis sur cet emplacement une maison de campagne. Au
5 habite M, Le Bargy, sociétaire de la Comédie-Fran-
çaise, et au 19 Mlle M. Ricotti, de l'Opéra.
N° 59. Emplacement de Thôtel Simon en 1812.
N° 57. Avenue de Marig-ny (1767). Doit son nom
au marquis de Marigny, frère de Mme de Porapadour et
créateur de l'avenue. Au 23, hôtel de M. le baron G. de
Rothschild.
La place Beauvau a été créée en 1836.
* N" 96. Hôtel construit par Le Camus de Mézières
pour le prince de Beauvau. Municipalité en 1801. Hôtel
VIIl'' AIÎHONDISSEMENT. 71
garni sous le premier Empire, dénommé hôtel du Prince
de Galles. Comtesse d'Houdetot. Duc de Noailles. La
générale comtesse Dupont, veuve du général qui capi-
tula à Baylen. (Elle alla habiter ensuite au château des
Ternes.) Le poète St-Lambert y mourut. Ernest André.
Ministère de l'Intérieur depuis 1861. C'est la duchesse
de Persigny qui exigea le transfert à la place Beauvau
du ministère de l'Intérieur qui était antérieurement rue
de Grenelle.
N" 94. M. de Cliavigny. Baron de La Fresnaye, son
gendre. Dépendait de l'hôtel Beauvau. Les œils-de-bœuf
sont modernes et ont été établis lors de l'installation de
l'antiquaire Doucet dans la maison.
* N° 51. Palais de l'Elysée, Ijàti en 1718 par Mollet
pour le comte d'Évreux (Louis-Henri de La Tour d'Au-
vergne, époux de Mlle Crozat.) Mme de Pompadour
l'acheta 500 000 francs en 1753. Le marquis de Marigny
y habita. L'hôtel fut embelli par Lassurance et augmenté
de l'enclos Thorigny possédé alors par la veuve de
Le Nôtre et une nièce de Bossuet. On y ajouta également
le jardin des Goulettes qui se trouvait sur l'emplacement
de la rue de l'Elysée. Après la mort de la marquise, ce
jardin à fleurs fut concédé au financier Bouret qui y fit
construire un hôtel qui fut plus tard hôtel Sebastiani-
Praslin. Après la mort de la marquise de Pompadour
survenue à Versailles en 1764, son corps, selon ses der-
niers vœux, fut ramené à son hôtel avant d'être porté à
l'église des Capucines. Mme de Pompapour légua
l'hôtel au roi pour le comte de Provence. Louis XV
changea la destination. Logement des ambassadeurs
extraordinaires. Garde-meubles (1768) pendant peu de
temps. Le financier Beaujon (1773), qui l'agrandit.
Louis XVI racheta l'hôtel en 1786 et le revendit à la
72 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
duchesse de Bourbon, mère du duc d'Enghien (1786). La
duchesse de Bourbon loue l'hôtel au sieur Horvyn. Ce
dernier, avec Velloni, en ût un lieu de plaisir sous le nom
d'Elysée et de hameau de Chantilly. Le jardin à la fran-
çaise devint alors un parc anglais; on y donna des fêtes
champêtres. Séquestré à la Révolution et vendu comme
bien national en 1798 à la société Horvyn. Mlle Horvyn
le revendit en 1805 à Murât et à sa femme Caroline
Bonaparte. Le palais est remanié par Percier et Fon-
taine et retourne à la couronne. Napoléon au moment de
son divorce le donne à Joséphine qui, préférant la Mal-
maison, le revend à Napoléon. Le palais s'appela Elysée
Napoléon. L'Empereur y signa sa seconde abdication et
c'est de là qu'il partit pour la Malraaison en 1815. Le
duc de Wellington et l'empereur de Russie l'occupèrent
en 1815. Le duc et la duchesse de Berry (1815). On y
rapporta le corps du duc après son assassinat (1820).
Le palais après la mort du duc resta inhabité jusqu'en
1827, et la duchesse de Berry, veuve, se retira aux Tuile-
ries. Hôtellerie des Princes jusqu'en 1870 sauf en 1850
où il est habité par le Prince Président qui y prépara le
coup d'État avec Persigny, Morny, et le général St-
Arnaud (2 décembre 1851). Sous Louis-Philippe le
Palais reçut Méhémet Ali et la reine Marie-Christine.
En 1848, il fut le siège de la Commission des dons
patriotiques. Sous Napoléon HI, le palais fut restauré
par l'architecte Lacroix et le peintre Sébastien Cornu
qui étaient l'un le frère et l'autre le mari de Mme Hor-
tense Cornu, sœur de lait de l'Empereur. C'est de cette
époque que date la façade sur la rue et l'isolement du
Palais par le percement de la rue de l'Elysée. Au 4 sep-
tembre, l'Elysée fut occupé par l'Etat-major de la garde
nationale et il fut sauvé en 1871 par le conservateur qui
VII1'= ABRONDISSEMENT. 73
y opposa des faux scellés judiciaires. Depuis, l'ÉIysce
sert de résidence aux Présidents de la République
(Thiers, maréchal de Mac-Mahon, Grcvy, Carnol,
Gasiinir-Perier, Félix Faure, M. Loubet, M. Fallières).
En 1888 on a construit une salle des fêtes. (Œuvre de
Chancel et plafonds de Dubufe.)
N" 82. Fut habité par Sully Prudhomme, mort à Cha-
tenay en 1907. « Foyer du Poète », conservé pour ses
amis et ses disciples (au troisième étage).
N° 76. Rue de Duras ouverte en 1723 sur les jar-
dins de l'hôtel du maréchal de Duras (1622-1704). Cet
hôtel construit par Bolfrand s'étendait sous Louis XVI
jusqu'à la rue d'Aguesseau. Il a été divisé depuis en plu-
sieurs lots particuliers.
N° 76. Hôtel de Mme Monthiers-Dehaynin. Au G8,
hôtel de Mme L. Stern sur l'emplacement de l'hôlel de
Duras.
N° 49. Rue de TÉlysée. Ouverte en 1851 par ordre
du président Louis-Napoléon pour isoler le palais. La
rue est sur l'emplacement des jardins de l'Elysée et sur
celui de l'hôtel Sébastiani.
L'hôtel Sébastiani s'ouvrait sur le faubourg par une
haute porte cochère ; une avenue de 60 mètres environ
conduisait de cette porte à l'hôtel lui-même, dont les
jardins s'étendaient jusqu'à l'avenue Gabriel. Cet hôtel
avait été construit pour le financier Bouret par Bertrand
sur l'emplacement des jardins à fleurs de Mme de Pom-
padour. Le financier y mourut en 1777. La duchesse de
Fallary (Marie-Thérèse d'IIaraucourt), maîtresse du
Régent, y eut un logement après la mort du duc
d'Orléans. Elle quitta en 1767 cet hôtel où elle donnait
à jouer et alla mourir en 1782 au 19 de la rue Basse-du-
Rerapart. Après la mort de Bouret Fhôtel appartint au
74 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
prince de Lusace, à Delpech, fournisseur général des
armées du Nord (1795-1804) et fut appelé ensuite en 1808
hôtel Xavier (de Saxe). Le maréchal Sébastian! (1811).
Un pavillon donnant sur le faubourg fut habité par le
maréchal de Castellane. Le 18 août 1847 le duc de
Choiseul-Praslin, pair de Finance, y assassina sa femme,
née Sébastiani.
La rue de l'Elysée possède des maisons construites à
la mode anglaise. Emile Pereire acheta tout l'ilot situé
à l'Est de la rue. L'impératrice Eugénie en acquit une
partie à Tangle de l'avenue Gabriel et y fît construire
par Lefuel un hôtel destiné à sa mère la comtesse de Mon-
tijo. Cet hôtel qui renferme une salle à manger prove-
nant du château de Bercy (construit par Le Vau) et un
boudoir avec des panneaux du second Empire d'A. Jour-
dan où l'on l'econnaît les traits du prince impérial
enfant, fut vendu en 1873 par M. Rouher, représentant
la comtesse de Téba, au baron de Hirsch qui fît con-
struire à côté par Peyre et Châtenay l'hôtel actuel (2, rue
de l'Elysée) et l'ancien hôtel impérial ne fut plus qu'une
aile du grand hôtel, type du palais moderne (escalier
monumental).
Le 4, qui appartenait à l'impératrice, fut habité par
M. Rouher, avant son installation au 37 de la rue
La-Boétie. (Propriété de Mme Huntington ainsi que le
2, le 6 et le 8). Au 10 était avant 1906 la nonciature du
St-Siège, qui fut en 1906 le théâtre d'une perquisition
sensationnelle. (Papiers de Mgr Montagnini.) (Propriété
de Mme de Hier.) Autres hôtels aux 8, 12, 16. Le 14
est l'hôtel de M. Fenaille (décoration intéressante du
xviii^ siècle à l'intérieur). Le 18 avait appartenu à
l'impératrice et fut occupé par le duc de Persiguy, puis
par la comtesse de Mercy-Argenteau, qui vendit son
VIII'' AniiONDISSEMENT. 75
hôlel en 1885. Il correspondait avec rÉlysce par un
souterrain. (Hôtel actuel de Mme P. Barrachin.)
N° 47. Emplacement de l'hôtel de Paris de Mont-
martel, marquis de Brunoy. Cet hôtel était le clief-
d'œuvre de l'architecte Boullée qui battit en brèche le
style Louis XV et eut comme élèves Ghalgrin et
Brongniart. Les jardins de l'hôtel Brunoy s'étendaient
du côté de l'avenue Gabriel et étaient creusés de pro-
menades souterraines pour ne pas nuire à la vue. En
1812 cet hôtel était devenu l'hôtel Beurnonville et le
général de ce nom y mourut en 1821. Le maréchal
Marmont y habitait en 1825 et la princesse Bagration en
1843. (Le 47 actuel est la propriété de M. Fenaille.)
N° 45. Hôtel de Mme E. Pereire, sur l'emplacement
de l'hôtel de Portugal en 1812.
N° 41. Hôtel Ponlalba construit par Visconti sur
l'emplacement de l'hôtel de M. de Morfontaine, époux de
Mlle Le Peletier de St-Fargeau, surnommée : la fille
de la Nation. — Aujourd'hui hôtel de M. le baron
Edmond de Rothschild. Cet hôtel, restauré magnifique-
ment, possède le salon de l'hôtel de Samuel Bernard qui
était rue du Bac et un salon du style arabe le plus pur
dû à Ambroise Aubry, architecte du khédive Ismaël.
(Belles portes.)
*N° 39. Hôtel du duc de Charost, un des fondateurs
en 1780 de la Société philanthropique. Cet hôtel fut
construit en 1720 par Mazin et resta dans la famille
Charost de 1720 à 1800. Pauline Bonaparte (1803).
L'empereur d'Autriche y logea en 1814. En 1815,
Pauline, qui était devenue princesse Borghèse, dut le
céder au gouvernement anglais. Ambassade d'Angle-
terre depuis 1825, La reine Victoria y descendit en
1867. Le roi Edouard VII y logea plusieurs fois.
76 PROMENADES DANS TOUTES LES HUES DE PARIS.
N° 35. Avait été construit en 1734 et faisait corps
avec le 33 comme hôtel Montchenu en 1812. Le corps
de logis sur la rue est moderne et a été terminé en 1858
par Armand, architecte de l'ancienne gare St-Lazare.
Aujourd'hui hôtel de Mme I. Pcreire.
N" 33. Hôtel du président Chevalier (1714), de La
Tréraoïlle (1742). Le président Montigny, qui eut comme
locataires le prince d'Egmont et M. de Guébriant. —
Ambassade de Russie. — Actuellement hôtel de M. le
docteur H. de Rothschild, auteur dramatique. Les jardins
de cet hôtel comme ceux des voisins s'étendent jusqu'à
l'avenue Gabriel, ancien marais des Gourdes.
N° 31. Elevé par Jacques Gabriel en 1718 pour
Blouin, valet de chambre de Louis XIV, puis gouverneur
de Versailles et de ]\Iarl3^ (Sa résidence à Marly a été
restaurée par V. Sardou.) Ce Blouin avait été l'amant de
Mlle Mignard avant qu'elle ne fiât sa voisine comme mar-
quise de Feuquières. M. de St-Amarand. M. Michel,
directeur de la Compagnie des Indes (1754 à 1764), dont
la fille épousa le marquis de Marbeuf. Le marquis do
Marbeuf, gouverneur de Corse. M. de Saliani (1789).
Joseph Bonaparte (1800). L'empereur donna l'hôtel
comme cadeau de noces à Suchet. Actuellement hôtel de
M. le comte Pillet-Will. (Belles portes.)
N° 29. Hôtel construit en 1719 par Lassurance pour
la duchesse de Rohan-Montbazon, veuve du duc mort
fou à Liège en 1699. Le fermier général Richard (1751)
dont le fils le vendit en 1792 à Mme de St-Sauveur.
Ses légataires : MM. de Belletrux et Devèze. M. de
Lapeyrière, receveur général (1819). Comte de La
Panouse (1823). A Test de cet hôtel St-Sauveur se
trouvait en 1812 l'hôlcl de Prusse (avant d'arriver rue
Boissy-d'Anglas).
vni" ARRONDISSEMENT. 77
N" 27. Hôtel du marquis de Feuquières (1740), époux
de Mlle Mignard, fille du peintre. M. Thicrs y habita.
(Propriété de M. Abeille.)
N° 30. Cité du Retiro, jadis grande cour des Coches.
Elle était occupée par le fermier des carrosses de la
Cour. Le girondin Guadct y habita. La loge du Grand-
Orient y était située. (Voir 35, rue Boissy-d'Anglas.)
N" 21. Boutique de style Empire.
N" 19. Cambacérès y habita. En 1792 la maison était
occupée par plusieurs députés à l'Assemblée. Cham
(Amédée de Noé), le célèbre caricaturiste, y est né en
1819. Habité par M. Franc-Nohain, homme de lettres.
N° 15. Poste de forts. (Enseigne représentant un
fort de la halle.)
N° 24. Vieille maison ainsi qu'au 16.
N° 14. Ancienne mairie avant 1830. Le colonel
Charras y fut arrêté le 2 décembre.
N° 4. INIaison moderne assez originale du chocolatier
Pihan.
N" 3. Changarnier y fut arrêté le 2 décembre. Cette
maison fut incendiée par la Commune ainsi que le 4,
le 2, le 1.
Rue Royale (1757).
Jadis chemin des Remparts, puis rue Royalc-des-
Tuileries (1757). Rue de la Révolution en 1792. Rue
de la Concorde de 1800 à 1814. En 1830 elle a repris le
nom de rue Royale. La porte St-Honoré, qui se trouvait
à l'angle de la rue St-Honoré, fut construite sous
Louis XIII et démolie en 1733. La rue est bordée
d'hôtels construits au xviii^ siècle, sur un plan uniforme
de Gabriel, mais actuellement elle est déshonorée par
78 PROMENADES DANS TOUTES LES UUES DE PARIS.
de nombreuses réclames commerciales. Mme Isnard, qui
eut un salon célèbre, habitait sous l'Empire rue Royale.
La Commune incendia les maisons numérotées 15, 16,
19, 21, 23, 24, 25, 27.
N° 23. Maison moderne (1907) construite sur l'em-
placement d'une ancienne salle des Missions évangé-
liques et d'un théâtre éphémère dit Théâtre Royal
(1906).
N° 24. Alphonse Allais, homme de lettres, y habita.
N° 22. Le duc Pasquier, président de la Chambre des
Pairs sous Louis-Philippe, y mourut en 1862.
N" 14. A l'emplacement du Crédit Lyonnais se trou-
vait il y a quelques années un cabaret qui avait comme
enseigne : la Porte St-Honoré, enseigne qui rappelait
l'ancienne porte de l'enceinte de Louis XIII qui se trou-
vait en cet endroit. Claude Bernard habita cette maison
en 1859.
N'J 13. Suard, secrétaire perpétuel de l'Académie
française, y mourut en 1817.
N° 11. Salle Brunner (expositions).
N° 9. Maison où mourut en 1827 le duc de La Roche-
foucauld-Liancourt, créateur de l'Ecole des Arts et
Métiers de Châlons. Les ouvriers, dont il était très aimé,
voulurent porter son cercueil, mais la police intervint
maladroitement et il y eut une bagarre.
N° 8. L'architecte Gabriel y habita.
N'^ 6. Mme de Staël y habita à la fin de sa vie. Elle
mourut rue Neuve-des-Malhurins (hôtel Sophie Gay).
Enseigne d'art moderne en bronze.
N° 2. Ministère de la Marine. (Voir place de la Con-
corde.) Nous voyons sur la façade donnant rue Royale
une inscription ancienne : Loix et Actes de l'Autorité
publique.
vin" ARRONDISSEMENT. 79
N° 1. L'inventeur Philippe de Girard y mourut en
1845. (Inscription.) Cercle de la rue Royale.
Avenue des Champs-Elysées.
Jadis grande allée du Roule, puis avenue des Tuile-
ries. Elle s'arrêtait alors à la grande rue de Ghaillot.
Prolongée en 1672 jusqu'à la porte Maillot par le
marquis de Marigny et élargie en 1774. L'avenue
traverse entre la place de la Concorde et l'avenue
d'Antin, les Jardins des Champs-Elysées, ou simple-
ment les Champs-Elysées. L'avenue fut plantée d'ormes
sous Louis XIV (1670), par ordre de Colbert : c'était
alors le Grand Cours. Les plantations furent renouvelées
en 1770 par le marquis de Marigny. Les jardins furent
dessinés par Le Nôtre en 1670 : ils faisaient partie du
domaine de la couronne, dont ils furent distraits pour
être réunis au domaine national en 1792. Ils furent
cédés par l'État (Charles X) à la Ville en 1828. S'il nous
faut rappeler ici, au point de vue historique, qu'en 1814
les Cosaques du Don y campent, et que le 1" mars 1871
les Prussiens y pénètrent, hàtons-nous de dire que
l'avenue magnifique, la plus belle du monde, nous
mènera tout à l'heure à l'Arc de Triomphe qui rappellera
à travers les siècles les triomphes de la France et la
gloire immortelle du Grand Empereur.
Avant 1830 les Champs-Elysées étaient un endroit peu
sur et on n'osait guère s'y aventurer le soir. Depuis 1900
la partie sud des Champs-Elysées a été transformée par
la création de l'avenue Alexandre III, qui passe sur
l'emplacement de l'ancien palais de l'Industrie.
Le palais de l'Industrie avait été construit en 1855
par l'architecte Vial sur un emplacement appelé le Grand
80 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PAP.IS.
Carré ou la Grande Salle des Champs-Elysées. Le
terrain en avait été rétrocédé à l'Etat par la Ville en 1852.
Ce palais servit à l'exposition de 1855, aux salons de
1857 à 1897, au concours hippique, aux comices agri-
coles, etc. Le 4 mai 1897 on y apporta les débris des
malheureuses victimes de l'incendie du Bazar de la
Charité, et quelques mois après, le palais de l'Industrie
tomba sous la pioche du démolisseur.
Lorsque la Ville entra en possession des Champs-
Elysées (1828) elle prit à sa charge les embellissements.
En compensation elle se créa des revenus assez consi-
dérables en autorisant moyennant redevances un certain
nombre d'établissements publics (cafés, concerts, restau-
rants, théâtres, édicules loués à des marchands de
gâteaux et de jouets, etc.). Du côté Nord des Champs-
Elysées nous trouvons plusieurs de ces établissements.
Le café des Ambassadeurs, construit sur les plans de
J.-J. Rousseau, est antérieur à la Révolution. Il tirait
son nom de l'hôtel voisin affecté au logement des ambas-
sadeurs. L'établissement fut reconstruit en 1841. A
côté est le café concert de l'Alcazar. On se souvient des
soirées de 1889 où Paulus, le chanteur populaire mort
en 1908 à St-Mandé, entonnait de sa voix métallique le
Père la Victoire et En revenant de la Revue^ ces chansons
qui eurent alors une grande influence politique. Non
loin se trouvent le pavillon de l'Elysée (dit Petit Paillard),
le restaurant Laurent, et le théâtre des Folies-Marigny.
Ce théâtre s'appela théâtre des Champs-Ehsées en 1850,
et théâtre Lacaze en 1855 ; on y donnait des séances de
physique. Il s'appela ensuite théâtre Debureau et
Bouiles d'Eté, et fut dirigé par le couple Monrouge.
Après avoir été panorama le théâtre est devenu : les
Folies-Marigny. Dans les environs se trouve la statue
VIU'-' AIînoNDISSEMENT. 81
d'Alphonse Daudet, œuvi-e de M. de St-Marceaux, inau-
gurée en 1902. Du même côté des Champs-Elysées et
en bordure de l'avenue Matignon s'élevait avant 1900 le
Cirque d'Été construit par Ilittorf de 1841 à 1843.
La statue équestre, œuvre de Pradier, qui en ornait
le fronton représentait Mlle Lejars, écuyère. Le direc-
teur Franconi avait débuté là en 1835 sous une tente,
puis le cirque construit s'appela Cirque National de
1843 à 1853, cirque de l'Impératrice pendant l'Empire et
Cirque d'Été après 1870. Il fut démoli en 1900.
Du côté sud des Champs-Elysées nous rencontrons le
Pavillon de la Seine, petit café qui existait déjà en 1852,
le Jardin de Paris qui a remplacé l'ancien café-concert
de l'Horloge, le restaurant Ledoyen qui est antérieur à
la Révolution mais qui a été transformé, et le Palais de
Glace, ancien Panorama du colonel Lamothe, successeur
du colonel Langlois, panorama qui en remplaça un
autre détruit par l'exposition de 1855 qui se trouvait
dans l'axe de la grande porte sud du Palais de l'Indus-
trie. Le Jardin de Paris primitif longeait l'avenue
d'Antin sur l'emplacement du Grand Palais : il a disparu
de cet endroit en 1899. Les guignols ont été fondés
en 1818 par Anatole Guendler.
Le Rond-Point des Champs-Elysées fut tracé dès
1670 et aménagé en 1815, Au centre se trouvait un bassin
qui était gênant pour la circulation et qui disparut
en 1854 pour être remplacé par six bassins de moindre
importance. Au rond-point se trouvent des beaux hôtels
modernes : le 12, le 14 (hôtel de Mme H. Bamberger),
le 9 (hôtel de M. Sabatier d'Espeyran), le 7, où mourut
Mme J. Stern (Croizelte), le 3 (hôtel de M. Massion,
ancien hôtel de la comtesse d'Hautpoul), le 1.
Du rond point part l'avenue Matignon créée par le
VIU^ ARBOKD. 6
82 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
marquis de Marigny; elle a été refaite et améliorée
en 184G, et doit son nom au maréchal de Matignon (1646-
1729). Au 11 de l'avenue Matignon mourut Baraguay
d'Hilliers. Henri Heine habita et mourut au 3, en 1856,
au cinquième étage.
Au 2 de l'avenue Matignon se détache longeant les
Champs-Elysées la charmante avenue Gabriel qui doit
son nom au grand architecte (1710-1782). L'avenue
Gabriel a été formée en 1818 sur ce qu'on appelait
autrefois le Marais des Gourdes. Ce terrain maré-
cageux était situé entre la place de la Concorde, la Seine,
le Rond-Point et le faubourg St-Honoré. A l'avenue
Gabriel viennent aboutir les jardins des hôtels du
Faubourg St-Honoré, qualifiés du nom d'hôtels magni-
fiques sur les plans du commencement du xix" siècle.
Au 4, est riiôtel de M. le duc de La TrémoïUe, membre
de l'Institut. Au 16, sont les jardins de l'ambassade
d'Angleteri'e. Le 24, ancien hôtel du baron de Hirsch, est
l'hôtel de M. J. Stern. (Voir 2, rue de l'Elysée.) La porte
monumentale de l'Elysée a été établie en 1905. Au 36,
hôtel dit des Colonnes en 1808 et d'Argenson en 1812,
(Propriété du comte de Liedekerke-Beaufort.) Au 38,
qui est la propriété de M. le baron de Vaufreland, mourut
en 1908 le grand-duc Alexis de Russie, frère de l'empe-
reur Alexandre HL En face de cet hôtel, à côté du
théâtre Marigny et d'un guignol se tient tous les jours
ce qu'on appelle la « Bourse aux timbres », un des mille
curieux petits spectacles de la vie en plein air à Paris.
Nous allons nous engager dans l'avenue des Champs-
Elysées, ce faubourg St-Germain du second Empire.
N° 15. Ancien hôtel du duc de Morny, qui était le
voisin de Mme Le Hon. (La Niche à Fidèle.) Cet hôtel
passa ensuite à Mlle Le Hon qui épousa en 1856 le comte
VIII" AURONDISSEiMENT, 83
Stanislas Poniatowski, attache au ministère des Affaires
étrangères. Hôtel de M. K. Archdeacon, député de Paris,
qui y mourut en 1906. Hôtel de Mme E, Archdeacon,
N° 21. Habité par Mlle Dorziat, artiste dramatique.
* N° 25. Hôtel de la Païva, construit de 1850 à 18G6
par l'architecte Pierre Manguin. (Type de i'archilcclure
privée du second Empire.) Le terrain provenait de la
faillite du Jardin d'Hiver. Il fut acheté non à Emile Pereire,
ni à Arsène Houssaye, comme le dit ce dernier dans ses
Confessions, mais à Mme Grelet, née Lemaigre de
St-Maurice. INIme de Païva s'appelait Thérèse Lachmann
et était la femme d'un petit tailleur russe. Elle fut la
maîtresse de Hertz, habita la place St-Georges en face
de M. Thiers et épousa en 1851 le vicomte Armigo de
Païva, mari falot et éphémère qui dans la suite se tira
un coup de revolver dans un hôtel borgne de la rue
Montmartre et mourut à l'hôpital Beaujon. Mme de Païva
devint Tamie du comte Henckel de Donesmark, cousin
millionnaire de Bismark et qui fut plus tard gouverneur
d'Alsace-Lorraine. La Païva donna des fêtes brillantes
dans cet hôtel et elle y reçut comme hommes tout ce qu'on
appellerait aujourd'hui le Tout Paris. A la guerre la
Paiva quitta son hôtel et devint la femme légitime du
comte de Donesmark. Son mariage eut lieu en 1871 au
temple de la Fiédemption de l'église évangélique de la
confession d'Augsbourg. Elle reparut en 1872, mais peu
de temps, et 1 hôtel fut vendu à un banquier de Berlin,
puis en 1895 au restaurateur Cubât. Depuis 1904 l'hôtel
Païva est devenu le Traveiler's Club. (Peintures de
Baudry, escalier d'onyx, etc.) La porte monumentale
est du sculpteur Legrain.
N° 33. Rue de Marignan (1858) . Nom en souvenir de
la victoire de 1515. Cette rue a détruit l'ancien Jardin
84 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
d'Hiver planté d'arbres tropicaux, qui s'étendait entre
l'avenue Montaigne et la rue Marbeuf et s'ouvrait sur
l'avenue des Champs-Elysées. Au 16 habite M. Pol
Plançon, de l'Opéra, ainsi que Mlle Yvonne de Bray,
artiste dramatique. Au 12 est l'ancien hôtel de la Vénerie
Impériale qui fut habité par le prince de la Moskowa
sous le second Empire : c'est l'hôtel actuel de Mme la
princesse de Faucigny-Lucinge, née de Choiseul-Gouffler,
qui a artistiquement aménagé son hôtel et y possède de
précieuses collections d'objets d'ai*t. Au 3 est l'impasse
Bourdin (1800). Au 11 mourut le maréchal Canrobert
en 1895. Au 21 habite M. Stephen Liegeard, homme de
lettres et président de la Société nationale d'Encoura-
gement au Bien.
N° 36. Hôtel de M. G. Béjot.
N° 37. Rue Marbeuf. A la fin du xviii^ siècle, c'était
la ruelle du Marais, puis rue des Gourdes. Elle dut son
nom actuel en 1829 à la folie Marbeuf dont nous repar-
lerons au sujet de la rue Lincoln. Le comte de Marbeuf
(1712-1789) était maréchal de camp et gouverneur de
Corse. Il y avait encore au commencement du second
Empire une allée Marbeuf qui était située un peu plus
haut et parallèle à la rue Marbeuf qu'elle rejoignait à
angle droit, au milieu à peu près de son parcours. La
rue a été rectifiée et surélevée. A l'emplacement du 18
actuel (ancien 44) se trouvait sous le second Empire la
pension Duplay qui était tenue par le petit-fils du
menuisier ami de Robespierre : le prince C. Bonaparte
y fut élevé ainsi que les jeunes gens de la meilleure
société de l'époque. La rue était à peine bâtie à cette
époque et il n'y avait qu'un hôtel, celui de Mme de
Chasseloup-Laubat.
Au 32 de la rue Marbeuf est la cité Henri-Lepage
VIIl^ ARRONDISSEMENT. 85
(ancien passage Ruffin) qui aboutit 17, rue dcMarignan.
Au 26 est la rue Robert-Estienne (1883), qui doit son
nom à l'imprimeur (1503-1553). Cette rue se bute en
impasse sur un terrain vague qui est la propriété de la
Ville, et où on entasse les débris provenant de l'élagage
des arbres parisiens. Ce bois est distribué aux pauvres
inscrits à l'Assistance publique et l'endroit est dit le
chantier des pauvres. Au 10 de la rue Marbeuf se trouve
la rue de la Renaissance, ouverte en 1884. Au G
de la rue Marbeuf, habite M. Grosclaude, homme de
lettres.
N° 53. Habité par Mlle Polaire, artiste dramatique.
N" 55. Rue Pierre-Charron. (Tronçon compris
entre l'avenue des Champs-Elysées et l'avenue Marceau.)
Celte partie est tracée à peu près sur l'emplacement de
l'ancienne allée Marbeuf. En 1849 elle fut réunie à la rue
de l'Union (rue La Boëtie) et comme elle, s'appela rue
de Morny de 1865 à 1879. En 1879 on lui donna le nom
actuel en mémoire du moraliste (1541-1603). Au 36 est
l'impasse Pierre-Cliarron qui avant 1903 s'appelait
impasse Montesquiou. Au 32 habite M. Henri Lavedan,
de l'Académie française. Au 53 habite M. Maurice Bon-
voisin (dessinateur Mars).
La rue Pierre-Charron possède quelques belles maisons
de l'apport et des hôtels modernes comme les : 67 (hôtel
de M. le comte de La Sizeranne), 65 (hôtel de Mme de
Bénardaki), 61 (hôtel de ^L le comte de St-Léon), 62
(légation du Paraguay), 49 (hôtel de M. de Lapisse),
45 (hôtel de M. le comte du Bourg de Bozas), 41 (hôtel
de M. Vaïsse), 39 (hôtel de M. le comte de Suzannet),
37 (hôtel de AL W. Blumenthal).
N° 52. Hôtel de M. le duc de Massa. (Voir 111, rue
La Boëtie.)
86 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N° 63. Habité par M. Porel, directeur du Vaudeville.
Aéro-Club.
N° 66. Hôtel de M. Amodru. Au 68, hôtel de Mme la
comtesse Blanc,
N° 72. Rue Lincoln (1861). Ouverte sur remplace-
ment de l'hôtel d'Albe. S'est appelée rue d'Albe. Nom
actuel en mémoire du pi'ésident des Etats-Unis (1809-
1864). Les anciens jardins Marbeuf s'étendaient entre la
rue de Chaillot et l'allée Marbeuf. Le terrain avait été
primitivement occupé par deux jardins qui furent achetés
sous Louis XV par un riche anglais, Jansen, qui les
réunit. En 1787 la propriété appartenait à la comtesse
de Marbeuf et s'appelait la folie Marbeuf. Le comte de
Choiseul-Gouffier acquit la folie et les jardins devinrent
Bal d'Idalie en 1797, et de nouveau jardins Marbeuf
sous la Restauration. En 1844 Emile de Girardin acquit
l'ancien hôtel de Choiseul-Gouffier qui était presque au
coin de la rue de Chaillot. Sous le second Empire la
comtesse de Montijo, mère de la duchesse d'Albe, acquit
l'hôtel d'Emile de Girardin, les restes de l'ancien jardin
Marbeuf, et l'hôtel de Lauriston qui devint hôtel d'Albe.
L'impératrice Eugénie, propriétaire de l'ancien hôtel
Lauriston, y ayant perdu sa sœur, la duchesse d'Albe, le fît
démolir et sur cet emplacement fut ouverte la rue Lincoln.
N° 74. Hôtel de Mme Sommier (rue de Ponlhieu, 57).
A côté, au 76, hôtel de M. Dufayel construit en 1905 sur
l'emplacement de l'ancien hôtel de Mme la duchesse
d'Uzès. ,
N° 90. Hôtel des Publications P. Lafitte (1907), qui
renferme une salle des fêtes et le Théâtre Fémina.
N°77. Hôtel de M. L. Dreyfus. Au 79, hôtel.
N" 79. Rue de Cliaillot. (Partie comprise entre
l'avenue des Cliamps-Elysées et l'avenue iNIarceau.) Le
VIII» ARRONDISSEMENT. 87
prolongement de cette partie qui est situé dans le
XVP arrondissement, était jadis la rue principale du
village de Chaillot. L'hospice Ste-Perine se trouvait au
commencement du second Empire au Nord de la rue,
sur l'emplacement de l'avenue de TAlma et des rues
Bassano, Magellan, Christophe-Colomb et Euler. Cet
hospice, qui était devenu un asile de vieillards en 1806,
grâce à la protection de l'impératrice Joséphine, était
autrefois l'abbaye de N.-D. de la Paix, dite de Ste-Gene-
viève, à cause des religieuses de Nanterre, qui étaient
venues Toccuper en 1659. La communauté s'appela
Ste-Perine en 1749 et fut supprimée en 1790; l'hospice
qui en avait gardé le nom disparut de cet endroit en 1858,
pour le percement de l'avenue de TAlma, et fut trans-
féré 17, rue Ghardon-Lagache (XVl" arrondissement).
La rue de Chaillot fut habitée par Neuville, Tépoux
de la Montansier, et il y mourut, par Barras en 1829, par
Cora Pearl (en 18G5), dont l'hôtel aujourd'hui démoli fut
occupé par Blanche d'Anligny. Mme de Girardin (Del-
phine Gay), qui avait habité 11, rue St-Georges puis 41,
rue Laffitte, vint habiter en 1843 dans la rue de Chaillot,
à l'hôtel du comte de Choiseul-Gouffier. C'est là qu'elle
mourut en 1845. Cet hôtel avait été édifié en 1812 sur
le modèle d'un temple grec et portait le n° 104 en 1853.
La rue de Chaillot dans notre arrondissement possède
quelques beaux hôtels modernes. Au 52 est l'hôtel de
M. le duc de Gramont, qui occupe l'emplacement d'une
caserne qui existait là au commencement du second
Empire. Au 50 est l'hôtel de Mme E. Roussel. Le 40 est
l'hôtel de M. le marquis de La Ferronnays. Le 38 dont
les jardins s'étendent jusqu'à l'avenue de l'Aima et la rue
Pierre-Charron était l'hôtel de M. de Kerjégu, décédé en
1909, etc.
88 PFÎOMEXADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Au 37 de la l'ue de Ghaillot s'ouvre la rue Magellan,
ouverte en 1865 et dénommée en 1867. Le 6 est l'hôtel
de M. le comte d'Evry (propriété de Mme la baronne
Seillière) et le 14 est la salle de fêtes dite Washington
Palace. Le 10 est la propriété du comte de Gramont.
N° 99. Habité par Mlle Sorel, sociétaire de la Comédie-
Française.
N° 101. Rue de Bassano. (Tronçon compris entre
l'avenue des Champs-Elysées et l'avenue Marceau.) Une
partie de la rue existait en 1730 sous le nom de ruelle
des Jardins. La partie entre la rue Vernet et l'avenue des
Champs-Elysées s'appelait rue du Château-des-Fleurs et
servait de limite orientale au Promenoir de Ghaillot qui
avait été créé en 1777. Nom actuel en 1881 en mémoire
de Maret, duc de Bassano, confident de Napoléon I"
(1763-1839). Beaux hôtels modernes au 31 (hôtel de
M. P. J. Hennessy),au40 (hôtel de Mlle Texeira-Leite),
au 48 (hôtel de M. Léon Bonnat, artiste peintre, membre
de l'Institut et directeur de l'Ecole des Beaux-Arts). Au
37 habite Mlle Luce Herpin, bien connue en littérature
sous le pseudonyme de Lucien Perey.
N° 102. Hôtel de M. Binder.
N° 104. Rue Washington (1789). S'appela rue
Neuve-de-l'Oratoire, rue de l'Oratoire-du-Roule, rue de
Bougainville, rue Billaud en 1867. Nom actuel en 1879
en l'honneur du premier Président des Etats-Unis
(1732-1798), Au 34 est la cité Odiot (1848) qui a une
autre entrée au 26 (cité J.-B.-C. -Odiot) et une sortie
aboutissant 13, rue de Berri. Dans cette cité assez
curieuse se trouve un square. Au 13 se trouve un pas-
sage privé aboutissant 11, rue de Chateaubriand et dans
ce passage se trouvent plusieurs ateliers d'artistes, entre
auti^es celui de M. E. de INIarcilly, sculpteur. Au 16 habite
VIII''' ARRONDISSEMENT. 89
M. Héron de Villefosse, membre de l'Institut. Au 20 est
l'hôtel de M. le prince de Ilcnin. Au 42 nous voyons les
jardins de l'hôtel du marquis de Casa Riera (29, rue de
Berri).
No 116 bis. Hôtel de M. A. Dufaur. Au 124, hôtel. Au
136, hôtel de Mme G. B. de Beistegui. Au 140, hôtel de
M. le baron Edouard de Rothschild. (Propriété Bischoffs-
heim). Au 142, hôtel de M. Soubiran.
N° 103. Hôtel meublé dit l'Élj'sée Palace construit
en 1900 sur l'emplacement de deux hôtels en briques,
qui avait été construits par M, de Fontenilliat pour ses
deux filles : la duchesse Pasquier et Mme Casimir-
Perier, mère de l'ancien Président qui y était né.
N° 115. Rue Galilée. (Tronçon compris entre
l'avenue des Champs-Elysées et l'avenue Marceau.)
Chemin des Bouchers en 1790. Rue du Banquet en
1848. La rue fut achevée en 18G4 et reçut son nom
actuel en 1867, en l'honneur de l'astronome italien
(1.564-1642). Au 58, hôtel de M. le marquis de Sers. Au
61, hôtel de M. F. Schmit.
N° 115. Le maréchal Pélissier, duc de Malakoff, y
habita.
N° 119. Hôtel meublé (Carlton) (1907).
N° 125. Maison construite en 1856 par Tarchitectc
Levicomte et décorée de cariatides, œuvre du sculpteur
Aimé Millet. (Propriété de Mme Revenaz.)
N° 127. Hôtel de M. Wanamaker, construit en 1905
sur l'emplacement de l'hôtel de la marquise de Lamber-
tye, qui était devenu l'hôtel de M. le marquis de Beauvoir.
N° 133. Hôtel meublé (Astoria), construit en 1907
sur l'emplacement de l'hôtel du duc de La Force. L'élé-
vation exagérée et agressive de cet hôtel détruit la belle
harmonie de la place de l'Etoile.
90 PROMENADES DANS TOUTES LES nUES DE PARIS.
N° 135. Rue de Presbourg (1854). Ex-rue Circu-
laire. Nom actuel en 1864 en mémoire du traité de 1805.
Cette rue n'a qu'un petit parcours dans le VIII^ arron-
dissement, entre l'avenue des Champs-Elysées et
l'avenue Marceau.
N° 152. Rue Arsène-Houssaye. Percée en 1825
jusqu'à la rue de Chateaubriand ; prolongée en 1842
jusqu'à la rue de la Chartreuse-Beaujon. S'appela avenue
du Bel-Respiro avant 1900. Nom actuel en mémoire du
littérateur (1815-1896). Au 3, hôtel. Au 6 habita Coquelin
cadet, décédé en 1909.
N" 154. Rue de Tilsitt. (Partie comprise entre
l'avenue des Champs-Elysées et l'avenue de Wagram)
(1854). Nom en mémoire du traité de 1807. Cette rue
possède de beaux hôtels construits sur un plan uniforme
en 1868, Le 1 est l'hôtel do la marquise de Carcano. Au
3, où mourut Mme Le lion en 1880, mourut en 1908
M. de Lapparent, secrétaire perpétuel de l'Académie des
sciences.
Place de l'Étoile.
Au commencement du second Empire, elle était
encore en dehors de l'enceinte de Paris et l'avenue des
Champs-Elysées s'arrêtait à la grande rue de Chaillot.
En 1729, l'Etoile de Chaillot, comme on l'appelait, for-
mait un octogone. La butle de l'Etoile fut aplanie en
1762 et 1774, et la place devint circulaire en 1777. Elle
fut entourée d'amphithéâtres gazonnés formant le prome-
noir de Chaillot. La transformation de la place date de
1854 et lancienne Etoile de Chaillot, qui s'était appelée
Rond-Point de Ncuilly, prit en 1863 le nom de place de
ri^^toilc. Les hôtels qui la l)ordent datent de 1868.
VIII' ARRONDISSEMENT. 91
La Place de l'Etoile est le sommet de la montagne du
Roule (rotulus). Dès Louis XV, on avait eu l'idée d'une
décoration monumentale en ce point culminant, et on
étudia plusieui's projets, notamment la construction d'un
éléphant colossal, projet ébauché plus tard place de la
Bastille. Napoléon décréta, le 18 février 1806, la con-
struction de l'Arc de Triomphe, en commémoration des
victoires françaises. Chalgrin en posa la première pierre
le 15 août 180G. Quand Napoléon épousa Marie-Louise,
l'arc n'était pas achevé et Chalgrin fît exécuter par une
charpente recouverte de toile, le simulacre de l'arc
achevé, et Napoléon passa dessous, dans la voilure du
sacre (1" avril 1810).
Rappelons brièvement les événements historiques
dont l'Arc de Triomphe fut le théâtre : Entrée du duc
d'Angoulcme en 1824 à son retour d'Espagne; inaugu-
ration de l'arc achevé (1836); entrée de la duchesse
d'Orléans (1837); retour des cendres de l'Empereur
(15 décembre 1840); funérailles du duc d'Orléans
(1842); distribution des drapeaux à la garde nationale
par les membres du gouvernement provisoire (1848);
entrée de la reine d'Angleterre, lors de l'Exposition de
1855 ; campement des Prussiens ( du 1"'' au 4 mars 1871) ;
réception du Schah de Perse par le Conseil municipal
(1873); funérailles de Victor Hugo (31 mars 1885), etc.
L'Arc de Triomphe est magnifiquement décoré de
sculptures. Le groupe du Départ est de Rude ; au-dessus,
les Funérailles de Marceau par Lemaire. Le groupe du
Triomphe est de Corlot; au-dessus, Murât faisant pri-
sonnier le pacha Mustapha à Aboukir, par Seurre. La
Résistance contre les envahisseurs et les Bienfaits de la
Paix sont d'Etex ; au-dessus, le Passage du Pont
d'Arcole par Feuchères et la Prise d'Alexandrie par
92 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
Chaponnière. Les bas-reliefs sont de Gechter et de
Marochetti. Les Victoires à côté des voûtes so"nt de Pra-
dier. La frise représente le départ et le retour des
armées. Nous lisons les noms des généraux qui ont
figuré dans les guerres de l'Empire; les noms soulignés
sont ceux des généraux morts au champ d'honneur.
(Ascension tous les jours de 10 heures à 6 heures et de
10 heures à 4 heures en hiver.)
De la place de l'Etoile, qui compte également dans le
XVI" et le XVIP arrondissements, rayonnent dans notre
arrondissement plusieurs belles avenues : Wagram,
Hoche, Friedland, Marceau, que nous allons visiter
successivement.
Avenue de Wagram.
(Côté pair du tronçon compris entre la place de l'Etoile
et la place des Ternes.)
Cette avenue, comme les anciens boulevards exté-
rieurs, date de 1789. S'appela boulevard de l'Etoile.
Nom actuel en 1864 en mémoire de la victoire de 1809.
N° 34. Maison raodern-style (façade en grès), con-
struite par l'architecte Lavirotte en 1904.
N° 26. Habité par M. le vicomte d'Epinay, statuaire.
Au 8 s'ouvre la rue Beaujon.
Rue Beaujon (1842).
La rue a été terminée en 1857 sur les terrains de
l'ancienne folie Beaujon.
N° 15. Hôtel de M. H.,Prat. Au 32, hôtel de
M. R. de Madrazo, artiste peintre.
N° 11. Hôtel de S. A. II. Mgr le duc d'Alençon. Le
VIll*^ AlinONDISSEMENT. 93
gracieux portique que l'on aperçoit au coin de l'avenue
Hoche provient de la chapelle du château de St-Cloud.
Il a été réédiûé ici par le duc de Neniours ainsi que les
intéressants restes qui sont dans la cour et qui pro-
viennent également du château de St-Cloud.
N" 9. Hôtel. Au 7, hôtel de M. E. Halphen.
N° 24. Tattersall (1854).
N° 20. Là se trouvait avant 1906 la congrégation des
Sœurs de Notre-Dame et le couvent dit du Roule qui
s'étendait jusqu'au 29, avenue Hoche. Ecole primaire
pour jeunes filles. Une grande partie du couvent a dis-
paru par suite du percement de l'avenue du Parc-
Monceau et il est question de démolir le tout.
N° 18. Hôtel de M. le docteur A. Robin, membre de
l'Académie de médecine.
Avenue Hoche (1854).
Tracée en 1854 à peu près sur l'emplacement de
l'ancienne avenue Ste-iMarie (1822-1857). S'appela bou-
levard de Monceau et avenue de la Reine-Hortense.
Nom actuel en 1879 en Ihonneur du général (17G8-1797).
N° 50. Eglise catholique anglaise dite de Sl-Joseph
et ancien couvent des Pères Passionnistes anglais.
N° 29. Emplacement du couvent des Dames Augus-
tines dites Chanoinesses religieuses de St-Augustin de
la congrégation de Notre-Dame. Ce couvent, commu-
nément appelé Le Roule, a été fermé en 1906 et démoli
en grande partie. H en reste un bâtiment aux 37, 35. Sur
l'emplacement du couvent on a ouvert en 1908 une rue
nouvelle qui s'appelle avenue du Parc-Monceau.
N° 28. Mlle Wanda de Boncza, sociétaire de la
Comédie-Française, enlevée prématurément, y habita.
94 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N° 18. Consulat d'Espagne.
N° 14. Habité par M. Georges Hiie, compositeur de
musique.
L'avenue Hoche possède plusieurs belles maisons ou
hôtels particuliers modernes parmi lesquels on peut
citer :
Les 60 (hôtel de Mme de Sand), 58 (hôtel de
M. R. Huet), 54, 40 (hôtel de M. le marquis d'Albu-
féra), 34 (hôtel de M. Dupont), 32 (construit en 1908
par l'architecte E. Bertrand), 30 (hôtel de Mme Robert),
20, 18 bis (hôtel de M. Gentil), 12 (hôtel de M. Arman
de Gaillavet), 6, 4 bis (hôtel de Mme A. Dumez), 4 (qui
fut légation de Chine et qui possède une salle de fêtes),
5 (hôtel de M. le comte de Ségur-Lamoignon), 7 (ambas-
sade du Japon), 9 (salle Hoche et atelier de M. G. Van
der Straeten, statuaire), 15, 19 (hôtel de M. A. Bathala),
21 (hôtel de Mme M. Heine), 23 (hôtel de Mlle M.
Courbe), 47, 57, etc.
Avenue de Friedland.
Ouverte en 1814 entre la place de l'Etoile et la rue de
Tilsitt, et prolongée jusqu'au faubourg St-Honoré en
1857. Nom en 1864 en mémoire de la victoire de 1807.
S'est appelée boulevard Beaujon.
Le pavillon de la Chartreuse-Beaujon donnait 10,
avenue de Friedland. Ce pavillon avait été construit par
l'architecte Girardin dans le parc de la folie Beaujon,
qui était planté de cèdres et renfermait un moulin à vent.
En 1787, Bergerac, receveur général des finances, acquit
la propriété qui passa ensuite entre les mains de la
famille Wanderberghe ; elle fut morcelée et le parc fut
converti en jardin public sous le nom de jardin Beaujon
vin* ARRONDISSEMENT. 95
OÙ on éleva à grands frais les montagnes françaises, qui
étaient un divertissement. Le jardin disparut en 1824 et
fut vendu par lots.
Le pavillon de la Chartreuse appartint alors à
Théodore Gudin, peintre de marines, il fut remplacé par
rhôtel S. de Rothschild (11, rue Berryer). Les murs de
cette propriété portent actuellement le numéro 12 sur
l'avenue Friedland. A l'angle de la rue Beaujon et de la
rue Arsène-Houssaye sur l'emplacement du 28 environ
actuel de l'avenue se trouvait l'hôtel rose du duc de
Brunswick, hôtel qui après avoir appartenu au duc de
Trévise a disparu en 1870. Cet hôtel avait été construit
par Lola Montes, cette fameuse danseuse qui, sifOée sur
une scène de théâtre, détacha ses jarretières rouges pour
les jeter par manière de défi au nez des spectateurs, et
eut des aventures si bruyantes en Bavière.
N° 42. Hôtel de INIme la baronne J. de Rothschild. Au
38, hôtel de Mme la comtesse de Puyfontaine. Au 43,
hôtel de M. le baron R. de Rothschild.
N° 39. Hôtel de style Renaissance avec médaillons de
Glésinger. Construit par Arsène Houssaye qui y habita,
y donna des redoutes célèbres et y mourut en 1896. Fut
habité avant 1907 par son fils M. H. Houssaye, l'éminent
académicien. Hôtel de M. A. David.
N° 37. Hôtel de style mauresque construit comme le
39 par Arsène Houssaye, et loué ensuite à la marquise
de Caux. Hôtel de M. H. Ehrmann. Ces deux hôtels 39
et 37 sont sur l'emplacement du jardin du château à
trois tours qu'Arsène Houssaye avait fait construire. Ce
château avec parc, fontaines, bosquets, grottes, treilles
a été détruit par l'avenue Friedland. H s'élevait lui-
même sur un emplacement précédemment occupé par
deux petits hôtels d'architecture gothique et chinoise,
96 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
élevés par le comte de Lamscone. Houssaye loua son
hôtel à lord Seyraour.
N" 33. Visiter ici la rue de Chateaubriand dont la
notice est plus bas.
N" 27. Hôtel de M. le comte N. Potocki.
N° 23. Eglise espagnole du Corpus Christi (1874).
Elle était desservie avant 1906 par les Pères du
St-Sacrement, dont le couvent sous le second Empire
s'étendait jusqu'au 14 de la rue de Chateaubriand.
En face de l'église espagnole, de l'autre côté de
l'avenue se trouve la statue de Balzac, œuvre de Fal-
guière, érigée en 1902 par la Société des gens de lettres.
N° 18. Habité par M. M. Lobre, artiste peintre.
N° 21. Rue Lamennais (1842). S'appela jusqu'en
1881 rue du Centre, parce qu'elle avait été percée au
centre de la folie Beaujon. Nom actuel en mémoire du
philosophe et théologien (1782-1854). Hôtels aux 4, 5,
6, 10. Au 13, est la légation du Mexique.
N° 11. Hôtel de M. E. Porgès, et non loin beaux
immeubles, aux 5, 3, etc.
Rue de Chateaubriand (1825).
Percée sur une partie des jardins Beaujon, partie qui
avait été acquise par Mme Hamelin. S'appela avenue
puis rue en 1863. Nom en l'honneur du litltérateur et
homme politique (1769-1848). Béranger habita l'avenue
de Chateaubriand.
N° 16. Écuries de l'hôtel du comte N. Potocki. (27,
avenue de Friedland.)
N° 17. Décoré de bustes et de statues.
N'' 12. Le général marquis de Galliffet y mourut en
1909.
VIII" ARRONDISSEMENT. 97
N° 11. Passage privé aboutissant 13, rue Washington.
N" 13. Rue Lord-Byron (1825). Doit son nom au
poète anglais (1788-1824), qui habita ainsi que Théophile
Gautier une maison qui se trouvait sur l'emplacement
du 16. Au 1 habita Lamennais en 1848 : c'est aujourd'hui
l'hôtel de M. le comte Durieu de Lacarelle. Le 5 est
d'un style pseudo-Renaissance. Au 18, hôtel de M. J.
Comte, membre de l'Institut, directeur de la Revue de
l'Art ancien et moderne.
Avenue Marceau (côté pair).
Commencée en 1854 du côté de l'Étoile et achevée en
1860. S'appela avenue Joséphine. Nom actuel en 1879
en l'honneur du général (1769-1796). Elle a été tracée
sur une partie de l'hospice Ste-Perine et a absorbé une
partie de la rue Bizet, une partie de la ruelle Ste-Gene-
viève (Kepler) et une partie de la rue Newton.
N° 84. Rue Vernet. Cette rue a été formée sur
l'ancien chemin des Vignes qui existait à la fin du
xviie siècle, et une partie de l'ancien promenoir de
Chaillot qui avait été créé en 1777. La partie comprise
entre l'avenue Marceau et la rue de Bassano a été ouverte
de 1848 à 1866 sur l'emplacement de l'ancien Château
des Fleurs. Cet établissement était le rival de Mabille :
Marie Cabel y débuta. L'entrée faisait face à la rue du
Château-des-Fleurs (Bassano). L'établissement fut
détruit pour le prolongement de la rue de Bassano à
travers les jardins de l'hospice Ste-Perine. Le nom de
Vernet a été donné en 1864 à l'ancienne rue des Vignes
en l'honneur des Vernet : Joseph (1712-1789), Cari
(1738-1836), Horace (1789-1863) qui furent des peintres
célèbres.
VIII* ABROND. '
98 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
La rue Vernet possède plusieurs belles maisons où
hôtels particuliers comme les 37 (hôtel de M. Salomon,
propriété de M. Espivent de La Villeboisnet), 35 (hôtel
de Mme R. Colman), 29 (hôtel de Mme la comtesse
de Brye), 25 (hôtel de M. R. Etienne), 22, 9 (propriété
de M. Demachy), etc.
N" 82. Hôtel de M. le prince de Vicovaro. Au 80,
hôtel de M. Espivent de La Villeboisnet. Au 78, hôtel
de M. Houette.
N° 70. Habité par Mlle M. Brandès, artiste drama-
tique.
N° 68. Rue Euler. Tracée en 1865 sur l'emplace-
ment de l'hospice Ste-Perine. Nom en 1867 en l'honneur
du mathématicien (1707-1783). Au 16, hôtel de Mme de
Francisco-Martin. Au 14 hôtel de M. F. C. Lawrance.
Au 10, hôtel. Au 8, hôtel de M. J. Lacourte. Au 7, hôtel
de Mme la baronne E. Leonino, etc.
N° 64. Hôtel de Mme la comtesse de Breteuil. Au 62,
hôtel de M. Marcuard.
N° 58. Légation de Suède. Appartient à TEtat de
Suède.
N° 56. Rue Christoplie-Coloinb (1865), Dénommée
en 1867 en l'honneur du célèbre navigateur génois (1436-
1506). Au 16, habitait M, Mascart, membre de l'Institut,
décédé en 1908. Au 10, maison de Ste-Geneviève fondée
par les paroissiens en 1876. Au 8, hôtel de M. le comte
de Ghabrillan, etc.
N° 54. Hôtel de Mme la comtesse de Salverte.
N" 42. Hôtel de Mme Duprada. Au 38, hôtel de M. le
baron de Montremy.
N° 36. Hôtel de M. L. Lefébure. Au 30, hôtel de
Mme Watel.
N° 32. La princesse de la Moskowa, veuve en
VIIl^ ARRONDISSEMENT. 99
premières noces du comte de La Bédoyère, y mourut
en 1884. Habité par M. le comte Vandal, le très éminent
membre de FAcadémie française.
N° 24. Hôtel de M. le marquis de Panisse-Passis. Cet
hôtel, construit en 1882, fut il y a quelques années
victime d'un curieux cambriolage, les voleurs s'y étant
facilement introduits sous prétexte de perquisition.
Nous arrivons à la place de l'Aima formée en 1858,
qui doit son nom à la victoire de 1854. De la place part
l'avenue du Trocadéro (1858), ex-avenue de l'Empe-
reur qui n'a qu'un petit parcours (du 2 au 6) dans le
VHP arrondissement. Au 6 de l'avenue est le consulat
de Perse.
Avenue de l'Aima (1858).
A l'angle de cette avenue et de celle du Trocadéro se
trouvait l'Hippodrome de 1877 à 1793. Le premier
hippodrome était place de l'Étoile (extra muros). Lors
de l'ouverture de l'avenue du Roi-de-Rome (Kléber), il
fut ti'ansféré place d'Eylau (Victor-Hugo), où il fut
incendié en 1869. L'avenue de l'Aima possède plusieurs
beaux hôtels modernes.
N° 3. Hôtel de M. le comte de Caraman.
N° 5. Habité par M. le comte Albert de Mun, de l'Aca-
démie française.
N° 9. Hôtel de M. le marquis de Ganay. Au 11, hôtel
de M. de Rouvre.
N" 10. Habité par Mlle Arbell, de l'Opéra.
N" 14. Rue La Trémoïlle (1884). Nom en l'honneur
de Louis de La Trémoïlle, lieutenant général et gouver-
neur de Bourgogne (1460-1525).
N° 15. Hôtel de M. le prince de Wagram.
100 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N" 17. Hôtel de M. le marquis de Moustier, construit
par l'architecte Parent décédé en 1909. (Cet architecte
avait également construit entre autres l'hôtel de M. le
baron E. Seillière, l'hôtel de M. J. Doucet, etc.)
]N° 20. Hôtel de M. A. R, Pick. (Propriété du comte
de Beaumont.) Au 22, hôtel. (Propriété de M. Laurent.)
N° 23. Eglise épiscopale américaine delà Ste-Trinité.
Le clocher nouveau a été érigé en 1907.
N° 28 bis. Chapelle des cathcchismes de St-Pierre de
Chaillot.
N° 33. Hôtel de M. le comte B. de Blacas.
N° 38. Est le même que le 53 rue François-I", et le
40 est le même que le 55 de la môme rue. Au 29
s'étendent les jardins de l'ancien hôtel de M. de Kerjégu.
N° 44. Hôtel de Mme A. Darblay (1, rue Vernet).
N° 46. Hôtel de Mme la comtesse A. de Gramont
d'Aster, etc.
Rue François-!'^ (1861).
Cette rue possède plusieurs beaux hôtels modernes.
N° 55. Hôtel de M. P. Lebaudy.
N° 53. Hôtel de Mme la baronne Roger.
N" 51. Hôtel de M. N. Térestschenko. (Propriété de
Mme la baronne Roger.) Au 48, hôtel de Mme A. Panc-
kouke. Au 34, hôtel de M. le comte de Ruillé. Au 33,
hôtel, propriété du comte de Franqueville.
N" 32. Hôtel de M. le comte de Pange. Au 30, hôtel
de Mme P. Mantin.
N° 21. Hôtel de M. le marquis de Chabert d'Ansac.
Au 13, hôtel de Mme Demachy.
N° 11. Hôtel de M. le baron de Bleichrôder.
N° 9. Hôtel de Mme la comtesse Foucher de Careil.
VIII* ARRONDISSEMENT. 101
La place François-I" a été formée en 1823. On doit
y transporter une fontaine qui se trouve encore en 1910
place de la Madeleine.
N" 12. Ancien hôtel Laurent. Hôtel de Mme la
comtesse B. de Clermont-Tonnerre.
N" 8. Ancien couvent des Assomptionnistes (Chapelle).
École Jeanne-d'Arc.
N° 5. Fut hôtel de Mme Ridgway. Ambassade des Etals-
Unis depuis 1907. M. Roosevelt y descendit en 1910.
Le cardinal Mathieu, membre de l'Académie française,
décédé à Londres en 1908, avait un pied-à-terre au 55.
Rue Jean-Goujon (1823).
Nom en l'honneur du grand sculpteur et architecte
(1520-1572).
N° 35. Hôtel de M. de Villeroy. Au 31, hôtel de
M. F. Rainbeaux (propriété de M. Johnston).
N° 27. Hôtel de S. A. R. Mgr le duc de Chartres.
Le prince Henri d'Orléans, le vaillant explorateur mort
en 1903, y habitait.
N° 25. Hôtel de M. Ternaux-Compans.
N° 23. Chapelle de Notre-Dame de Consolation,
érigée sur l'emplacement du Bazarde la Charité incendié
le 4 mai 1897 et où tant de malheureuses victimes
périrent, parmi lesquelles la duchesse d'Alençon. Le
nom de ces martyrs de la Charité est gravé sur le
marbre dans le Chemin de Croix qui entoure la cha-
pelle.
N° 14. Habité par M, Pierre Decourcelle, homme de
lettres.
No 12. Hôtel de M. D. de Rougeraont.
N° 15. Éo-lise arménienne.
102 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N° 9. Victor Hugo y habita en 1833 (au deuxième
étage). La maison appartenait alors à M. de Mortemart
et à Cavaignac. Imbert de St-Amand y naquit en 1834.
La maison a été reconstruite en 1859, et fut l'hôtel de la
comtesse de Marie,
N" 7 bis. Hôtel de Mme F. Moreau. Au 6, hôtel de
Mme M. Bianchi.
N° 4. Habité par Mme E. Eames, artiste lyrique.
Avenue d'Antin.
Plantée en 1723 parle duc d'Antin. Avant 1830, c'était
un endroit peu sûr. Au rond-point se trouvait le bal de
Flore. Plus bas florissaient le bal d'Isis, le bal des
Nègres et plus récemment le Jardin de Paris qui a dis-
paru en 1900 lors de la création du Grand Palais. Le pro-
longement de l'avenue d'Antin, du Rond-Point à la rue
du Faubourg-St-Honoré, a été exécuté après la guerre. On
doit inaugurer au coin de l'avenue et du Gours-la-Reine
le monument de Musset, œuvre du sculpteur Moncel.
N° 1. Nélaton y mourut en 1893.
N'' 9. Marguerite Gauthier (la Dame aux Camélias) y
habita.
N° 9. Hôtel de Mme la comtesse Le Marois.
N° 19. Le président Carnot y habita. Aujourd'hui
Légation du Danemark.
N° 25. Mme Réjane, artiste dramatique, y habita
en 1900, puis elle alla au 15, qu'elle quitta pour aller
12, rue du Berri.
N» 27 his. Impasse d'Antin (1800).
N" 31. Hôtel de M. le docteur Roussy. Au 43, hôtel
de Mme la baronne Gourgaud.
N" 49. Félix Nadar y mourut en 1910. H fut un des
VIII* ARRONDISSEMENT. 103
premiers apôtres du « plus lourd que l'air » et prévit
dès 1864 le succès de Blériot de 1909. Ce fut lui qui
construisit l'immense ballon le Géant. Nadar fut photo-
graphe, chroniqueur, auteur dramatique, aéronaute,
caricaturiste, etc.
N^' 53. Institut Rody (1860). (Salle pour conférences
et auditions.)
N° 10. Hôtel de M. le prince N. d'Obidine. Au 24,
hôtel de M. le vicomte de Bonneval. Au 22, hôtel de M. le
baron de Mackau.
N° 26. Nous voyons ici une façade de l'hôtel du
marquis de Barthélémy (107, rue du F'aubourg-St-
Honoré), occupé aujourd'hui par un couturier.
Avenue Montaigne.
Ancienne allée des Soupirs en 1730 et allée des
Veuves en 1731. Gréée en 1770 par le marquis de JNIarigny,
qui créa également l'avenue Matignon et l'avenue de
Marigny. Allée Montaigne en 1850 puis avenue Mon-
taigne en 1852. Nom en l'honneur du célèbre philosophe
et moraliste français (1533-1592). Mlle Raucourt habita
allée Montaigne. A l'extrémité du côté de la Seine se
trouvait la chaumière de Mme Tallien (31, allée des
Veuves). La chaumière fut morcelée et Tallien y habitait
encore en 1817 une aile qui subsistait et oîi la princesse
de Chimay le forçait d'accepter un modeste pied-à-lerre.
L'autre partie était devenue un vide-bouteille à l'enseigne
de l'Acacia. Tallien mourut en 1820 et fut enterré au
Père-Lachaise. En 1891, un comité organisa une matinée
à rÉlysée-Montmartre pour le rachat et la conservation
de sa sépulture abandonnée.
N°' 53-51. Le 53 est sur l'emplacement de la ruelle
104 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
de la Buvette-Champêtre en 1813. Les 53, 51, 49, sont
sur l'emplacement du bal Mabille (1840) qui avait été
créé lui-même sur l'emplacement de l'ancien Petit-
Moulin-Rouge. Primitivement ce fut un bal de gens
de maison. Acheté par le père Mabille et transformé
en 1844. Ce fut le rendez-vous des lionnes. Pomaré
(Rose Sergent) y créa la polka. Le danseur Chicard (de
son vrai nom Lévêque) y tournait au son de l'orchestre
de Pilodo. Sous l'Empire, l'orchestre était celui d'Olivier
Métra et Rosalba la nouvelle étoile. Céleste Mogador y
apprit à tirer le pistolet. Cet établissement fréquenté et
resté célèbre fut fermé en 1875. Au 47, était l'impasse
Ruffin fermée aujourd'hui.
N" 50. Bel hôtel de M. le comte de La Riboisière.
N° 30. Hôtel de M. de Verneuil (propriété de
Mme Boselli). Au 28, hôtel de Mme la comtesse de
Saint-Vallier. Au 35, hôtel (propriété de Mme Legrand
de Villers). Au 31, hôtel de Mme A. Magne, etc.
N° 22. Au fond de la cour, maison mauresque con-
struite par J. de Lesseps. Abd-el-Kader y descendit.
N" 20. Emplacement de la maison gothique du comte
de Quinsonas, œuvre de Lassus. Aujourd'hui hôtel de
M. E. Stern.
N° 18. Emplacement de la maison pompéienne du
prince Napoléon (1860). Cet hôtel, qui était voisin de
l'hôtel Soltykoff, avait été construit par l'architecte
Normand et possédait un péristyle, un atrium avec
bassin central, et appartements particuliers contournant
la cour. (Il existe une autre maison pompéienne à
St-Denis, rue Franciade, construite vers 1860 par
M. Cailleux.) L'hôtel du prince Napoléon a disparu en
1891, et il est remplacé aujourd'hui par le monumental
hôtel de M. J. Porgès.
Vin* ARRONDISSEMENT. 105
N° 33. Habité par M. F. Vandcrera, homme de lettres.
Siège de la Société hippique française.
N°21. Rue Clément-Marot (1881). Dénommée en
1883 en mémoire du poète (1495-1544), valet de chambre
de Marguerite de Valois. Au 1 est l'hôtel de M. de
Bonnechose. Au 3, hôtel de Mme la comtesse de Casa-
Miranda. Au 19 est un passage conduisant à la chapelle
des catéchismes de St-Pierre de Chaillot (28 bis, avenue
de l'Aima) . Au 14 s'ouvre la rue de Cérisoles (1884) qui
doit son nom à la victoire de 1544.
N° 29. Habité par M. G. Schlumberger, membre de
l'Institut.
N°31. Rue du Boccador (1881). Dénommée en 1883
en 1 honneurde l'architecte italien Dominique de Cortone,
dit le Boccador (xvi'=). Au 1, hôtel de Mme Deschamps,
construit en 1896. Au 3 habite M. Jean Béraud, artiste
peintre, et au 5, M. J.-A Rixens, artiste peintre. Au 6
habita Catulle Mendès, le poète, mort accidentellement
en 1909. Au 10 s'ouvre la rue Chambiges (1883) qui
doit son nom à l'architecte français du XVI^ siècle.
N" 17. A côté de l'ancien hôtel de Heeckeren (1856),
qui est au 17, se trouvait officiellement avant 1881 le
passage des Douze-Maisons pu habita Alphonse Daudet
dans sa jeunesse. Avant 1792 ce passage se nommait
Passage du Marais-des-Gourdes . Il existe encore
aujourd'hui en partie, comme impasse, mais est fermé.
N° 15. Là se trouvait encore en 1910 le bel hôtel de
Mme la marquise de Lillers. Le roi Georges V de
Hanovre, atteint de cécité, et sa fille la princesse Frédé-
rique y résidèrent longtemps. Ce bel hôtel a été acheté en
1910 par les actionnaires du Théâtre des Champs-Elysées,
et malheureusement cet hôtel vient de disparaître pour
faire place au théâtre projeté (avril 1910).
106 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
N" 11. Fut l'hôtel de Ferdinand de Lesseps et appar-
tient encore à ses enfants.
N° 9. Construit en 1883. Fut hôtel de la comtesse de
Chateaubriand. Hôtel actuel de M. le comte de Durfort.
Cours-la-Reine.
Gréé par Marie de Médicis en 1618 sur d'anciennes
cultures de maraîchers. Replantée par le duc d'Antin,
cette promenade, qui était à la mode sous la Fronde,
était fermée par deux grilles et bordée de fossés creusés
aux frais de Bassompierre qui avait sa maison de
campagne à Chaillot. Au centre de cette promenade se
trouvait un rond-point et aux extrémités se trouvaient
deux demi-lunes. La demi-lune de l'extrémité ouest
occupait l'emplacement où se trouve actuellement un
petit square triangulaire à l'angle de l'avenue Montaigne.
Cet emplacement fut occupé durant l'exposition de 1900
par le pavillon de M. Rodin.
N° 42. A l'angle de la rue Jean-Goujon, emplacement
d'un joli hôtel démoli en 1907. Cet hôtel possédait une
rotonde soutenue par d'élégantes colonnes et deux
étages surmontés d'un attique centenaire. Il servit de
résidence à la duchesse de Berghes et fut utilisé pour
les expositions de la Société artistique des Amateurs.
Sur l'emplacement de cette maison disparue, se trouvait
en 1788 le bureau des Carabas, diligences qui allaient à
Versailles en six heures.
N° 40. Hôtel modern-style de M. Lalique, orfèvre.
Mlle Calvé, artiste lyrique, habita ici avant 1908.
N° 38. Hôtel de M. le comte de Vibraye. Au 36,
hôtel de M. L. Fould (propriété de M. de Villeroy).
VIII" ARRONDISSEMENT. 107
N° 34. Ancien hôtel de La Ferronnays. Hôtel de
M. E. Schneider.
N» 32. Hôtel de Mme P. Boselli. Le 30, décoré de
statues, est l'hôtel de Mme G. Ville.
N° 28. Hôtel meublé du Palais. Communiquait par
une petite fenêtre avec le terrain vague qui longeait le
Bazar de la Charité de la rue Jean-Goujon, et par cette
ouverture plusieurs personnes purent échapper à l'incen-
die du 4 mai 1897.
N° 26. Hôtel de Mme Andral (propriété de Mme la
comtesse de Cossé-Brissac). Au 24, hôtel de Mme la
comtesse d'Anthenaise.
N° 22 bis. Propriété de la Société Jeanne d'Arc (hôtel
de Mme Pugat).
Le 20 appartient aux sœurs de l'Assomption.
N° 18. Hôtel construit par M. Charles Ferry, ancien
sénateur décédé en 1909. Son frère Jules Ferry y
mourut en 1893. Hôtel de Mme J. Ferry.
N" 16. Rue Bayard (1823). Nom en l'honneur de
l'illustre chevalier sans peur et sans reproche (154G-
1624). Au 2, hôtel de M. lecorated'Ussel. Au 8, hôtel de
M. G. Roussigné. Au 22, hôtel de M. Nivert, etc. Au 17,
est l'église écossaise.
* N° 16. Maison dite de François I". Les sculptures
sont de Jean Goujon et la maison a été rapportée pierre
par pierre en 1826 deMoretoù elle avait été édifiée. Sur
la façade, inscription latine qui signifie : « Celui qui sait
réfréner sa langue et dompter ses sens est plus fort que
celui qui brise les villes par la force ». Cet hôtel fut
possédé par le duc d'Acquaviva qui y mourut en 1871.
N" 14. Hôtel de M. Thierry-Delanoue, Au 12 nous
voyons une façade de l'ambassade des Etats-Unis qui
s'ouvre 5, rue François-I*'".
lOS PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
A l'entrée du Cours-la-Reine, à l'endroit où se trou-
vait en 1900 la Salamandre surmontée de la Parisienne,
se trouvait jadis le charmant pavillon de Perronet qui
devint le restaurant Boulet et disparut en 1860. Le
monument d'Armand Silvestre qui se trouve sur le
Cours-la-Reine a été inauguré en 1906.
Le Cours-la-Reine longe le quai de la Conférence.
Quai de la Conférence.
Construit en 1769 et achevé sous le premier Empire.
Doit son nom à Tancienne porte de Paris dite de la Con-
férence par où entrèrent en 1660 les ambassadeurs espa-
gnols chargés de conférer avec Mazarin au sujet du
mariage de Marie-Thérèse avec Louis XIV.
Le quai longe le port de la Conférence et le port dit
des Champs-Elysées. Le pont de l'Aima a été décidé
en 1854 et il ne fut achevé qu'en 1857 par l'entrepre-
neur Gabriel. Toutefois, le 2 avril 1856, il livra pas-
sage au cortège impérial qui se rendait au Champ-
de-Mars pour la remise des drapeaux aux régiments
revenus de Crimée. Le pont est orné de quatre statues
de soldats. Le zouave et le soldat d'infanterie de ligne
sont de Dieboldt, l'artilleur et le chasseur à pied sont
d'Arnaud. (Le pont appartient également aux VIP et
XVI*^ arrondissements.) Le pont des Invalides est
de 1855.
Nous parlons du pont de la Concorde dans le
VU" arrondissement. Le port dit de la Concorde s'étend
de la rampe amont à la rampe aval du pont. Rappelons
que les statues qui ornaient ce pont sont actuellement
dans la cour du palais de Versailles. Elles avaient été
exécutées dans des ateliers instalh's place de l'Espla-
VIII* ARRONDISSEMENT. 109
nade et étant trop grandes elles furent retirées à cause du
mauvais effet,
La première pierre du pont Alexandre-III fut posée
par le tzar Nicolas II en présence du président Félix
Faure (1896). Le pont, formé d'une seule arche de
107 mètres, sortant des ateliers du Creusot, a été achevé
en 1900. A l'entrée se trouvent des pylônes surmontés
de Pégases dorés que conduisent des Renommées. Ceux
de la l'ive droite sont de M. Frémiet; ceux de la rive
gauche de MM. Goutan et Marqueste. Les quatre lions
conduits par des enfants sont de M. Gardet (rive droite) ;
ceux de la rive gauche sont de Dalou. Au milieu de
l'arche les groupes allégoriques sont de Recipon.
Avenue Alexandre-III (1900).
Reçut primitivement le nom d'avenue Nicolas-II. Nom
actuel en 1901, en l'honneur du tzar de Russie (1845-
1894).
Le Grand Palais a été construit pour l'Exposition
universelle de 1900, sous la direction de MM. Deglane,
Louvet, Thomas, et décoré par MM. Verlet, Roucher,
Gasq, Cariés, Cordonnier, etc. C'est le Grand Palais des
Beaux-Arts, élevé à la gloire de l'Art français. Malgré
son titre officiel de Palais des Beaux-Arts, le Grand
Palais sert à diverses expositions et au concours hip-
pique (salons des automobiles, du mobilier, etc.). Le
premier salon de l'Aéronautique, s'y est tenu en 1909 et
a été inauguré le jour même de la terrible catastrophe
du dirigeable République.
Le Petit Palais, qui passe pour le chef-d'œuvre de
l'architecture contemporaine, a été construit sous la
direction de M. Charles Girault, actuellement architecte
110 PROMENADES DANS TOUTES LES RUES DE PARIS.
du Louvre, et inaugure en 1900. Il contient le Musée des
Beaux-Arts de la Ville de Paris et des collections parmi
lesquelles se trouve la magnifique collection Dutuit, la
collection Garriès (don de M. Hœntschel), la collection
Courbet (don de Mlle Courbet), le legs Henner, la col-
lection Ziem, etc. Le conservateur actuel est
M. H. Lapauze, qui est logé au Petit Palais, ainsi que
Mme Lapauze, bien connue en littérature sous le nom
de Daniel Lesueur. (M. Lapauze a publié à la fin de 1909
une monographie du Palais des Beaux-Arts de la Ville
de Paris.)
En 1904, on a donné le nom d'avenue Dutuit à
l'avenue qui du Petit Palais conduit au Cours-la-Reine.
RÉPERTOIRE ALPHABETIQUE
DES RUES DU VIII« ARRONDISSEMENT
Aguesseau (d'), 21.
Alexandre-Ill (av.), 109.
Alexandre-III (pont), 109.
Alfred-de-Vigny, 61.
Aima (av. de 1'), 99.
Aima (place de 1'), 99.
Aima (pont de 1'), 108.
Am.sterdam (imp. d'), 44.
Amsterdam, (d'), 43.
Andrieux, 42.
Anjou (d'), 17.
Antin (av. d'), 102.
Antin (imp. d'), 102.
Arcade (de 1'), 15.
Argenson (d'), 58.
Arsène-Houssaye, 90.
Artois (d'), 36.
Astorg (d'), 27.
Balzac (de), 65.
Bassano (de), 88.
Batignolles (boul. des), 42
Bayard, 107.
Beaucourt (av.), G5.
Beaujon (sq.), 59.
Beaujon, 92.
Beauvau (place), 70.
Berlin (de), 45.
Berne (de), 43.
Bernouilli, 42.
Berri (de), 35.
Berryer (cité), 24.
Berryer, 66.
Bienfaisance (delà), 50.
Boccador (du), 105.
Boissy-d'Anglas, 22.
Bourdin (imp.), 84.
Budapest (place de), 44.
Gambacères, 28.
Gastellane (de), 13.
Gérisoles (de), 105.
Ghaillot (de), 86.
Ghambiges, 105.
Champs-Elysées (av. des), 79.
Ghamps-Elysées (jardin des), 79.
Ghamps-Elysées (port des), 108.
Champs-Elysées (rond-point
des), 81.
Chateaubriand (de), 96.
Chauveau-Lagarde, 12.
Cherbourg (gai. de), 40.
Christophe-Colomb, 98.
Cirque (du), 70.
Clapeyron, 43.
Clément-Marot, 105.
Clichy (place de), 43.
Colisée (du), 33.
Commandant-Rivière (du), 36.
Concorde (place de la), 5.
Concorde (pont de la), 108.
Concorde (port de la), 108.
112
RÉPERTOIUE ALPHABETIQUE DES DUES.
Conférence (port de la), 108.
Conférence (quai de la), 108.
Constanlinople (de), 46.
Copenhague (de), 42.
Corvetto, 51 .
Courcelles (boni, de), 62.
Gourcelles (de), 59.
Dany (imp.), 48.
Daru, 62.
Douze-Maisons (imp. des), 105.
Duphot, 10.
Duras (de), 73,
Dutuit (av.), 110.
Edimbourg (d'), 42.
Elysée (de 1'), 73.
Etoile (place de 1'), 90.
Euler, 98.
Europe (place de 1'), 44.
Faubourg-St-Honoré (du), 64.
Florence (de), 43.
Fortin (imp.), 36.
François l"' (place), 101.
François I", 100.
Frédéric-Bastiat, 34.
Friedland (av. de), 94,
Gabriel (av.), 82.
Galilée, 89.
Général-Foy (du), 50,
Greffulhe, 13,
Hambourg (de), 44.
Haussmann (bouL), 57.
Havre (cour du), 40.
Havre (place du), 41.
Havre (du), 41.
Henri-Lepage (cité), 84.
Hoche (av.), 93.
Horloge (cour de 1'), 48,
Invalides (pont des), 108.
Isly (de 1'), 41.
Jean-Goujon, 101.
La-Baume (de), 58.
La-Boëtie, 36.
Laborde (place de), 49.
Laborde (de), 49.
Laborde (sq. de), 49.
Lamennais, 96.
Larribe, 47.
La-TrémoïUe, 99.
Lavoisier, 19,
Lincoln, 86.
Lisbonne (de), 53.
Londres (de), 44.
Lord-Byron, 97.
Louis-XVI(sq.), 16.
Madeleine (boul. de la), 10.
Madeleine (gai. de la), 12.
Madeleine (pass. de la), 12.
Madeleine (place de la), 10.
Madrid (de), 46.
Magellan, 88.
Malesherbes (boul.), 56.
Maleville, 51.
Marbeuf, 84,
Marceau (av.), 97.
Marignan (de), 83.
Marigny (av. de), 70.
Mathurins (des), 14.
Matignon (av.), 81,
Matignon, 31.
Messine (av. de), 52.
Messine (de), 52.
Messine (sq. de), 52.
Miromesnil (de), 29.
MoUien, 51.
Monceau (de), 53.
Monceau (parc de), 62.
Montaigne (av.), 103.
Montaigne, 33.
Montalivet, 21.
Moscou (de), 43.
Murillo, 55.
RÉPERTOIRE ALPHABETIQUE DES nuiiS.
113
Naples (de), 42.
Neva (de la), 6'i.
Odiot (cité), 88.
Parc-Monceau (av. du), 93.
Pasquier, IG.
Paul-Baudiy, 34.
Pelouze, 43.
Penlhièvre (de), 30.
Pépinière (de la), 39.
Percier (av.), 58.
Pierre-Charron (inip.), 85.
Pierre-Charron, 85.
Pierre-le-Grand, C3.
Ponthieu (de), 34.
Portalis (av.), 50.
Portails, 50.
Presbourg (de), 90.
Prosper-Goubaux (place), 42.
Provence (de), 41.
Poteaux (pass.), 15.
Rabelais, 32.
Reine (cours la), 106.
Rembrandt, 54.
Renaissance (de la), 85.
Retiro (cité du), 24 et 77.
Richepanse, 10.
Rigny (de), 57.
Robert-Estienne, 85.
Rocher (du), 46.
Rome (cour de), 40.
Rome (de), 41.
Roquépine, 27.
Roule (sq. du), 65.
Roy, 38.
Royale, 77.
Ruffin (imp.), 104.
Ruysdaél (av.), 54.
Saussaies (place des), 28.
Saussaies (des), 28.
Sèze (de), 11.
Stockliolm (de), 41.
Surène (de), 21.
St-Augustin (place), 49.
St-Florentin, 9.
St-IIonorc, 9.
St-Lazare, 40.
St-Pétersbourg (de), 45.
St-Philippe-du-Roulo (pass.).
68.
St-Philippe-du-Roule, 36.
Téhéran (de), 52.
Ternes (place des), 64.
Tilsitt (de), 90.
Treilhard, 51.
Trocadéro (av. du), 99,
Tronchet, 13.
Tronson-du-Coudray, 16.
Turin (de), 43.
Valois (av. de), 56.
Van-Dyck (av.), 61.
Velasquez (av.), 56.
Vernet, 97.
Vezelay (de), 55.
Vienne (de), 45.
Vignon, 13.
Ville-l'Evéque (de la), 25.
Wagram (av. de), 92,
Washington, 88.
■444-10. — Coulommicrs. Imp. Paul BRODARD. — 5-10
Vni" ARROND. g
DC Rochegude, Félix, marquis de
761 Promenades dans toutes
R63 les rues de Paris
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