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Full text of "Propositions soutenues, ou, Autorisées par quelques [sic] docteurs de la Faculté de theologie de Paris"

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PROPOSITION 

De  l'Auteur  du  Livre  intitulé  DeTa- 
tlïbus  impudicis,  des  auouchemsns 
impudiques ,  «pi  le  vend  chez  J  can 
■Couceror. 

*  f\.  N  connoîc  aflez  l'Auteur  <!e 
V^P  cet  ouvrage.    Voici  fi  doctu- 

^e  à  la  page  6  o. 

Te  ut  ce  qui  ne  fe  fait  point  par 
amour  de  Dléïi  ,  il  faut  necejfairement 
a^ il  vienne  de  la  cupidité. Or  qui  eftee- 
aui  dira  que  ces  attouchcmen's  impu- 
diques fe  font  pour  Dieu  &  dans  la, 
•vît'è  de  la  charité  divipe.  Il  faut  donc 
Mw'ùer  que  ces  Attouchemens  ne  Je  font 
foi  par  une  bonne  fn  ,  &  par  consé- 
quent que  ce  font  des  péchés. 

*  Qiudsi'jid  caufa  dmni  amoris  non  fit  >  ti- 
tulo  cupiditatis  crumpat  neceirc  cft.  Quis 
vcio  dizerit  cjufmodi  ta&us,voluptatis  vc- 
per&c  caufa  ,  licet  fecundi  ordinij  ,  fieii 
propict  Deum  ,  &  habita  rarionc  charira- 
ris  dÎTÎna:  ?  Igitur  fatevi  opus  cft  non  refto 
fiuc  tffoinaari  >  adcoque  peccataconfifkrc. 


t 

On  demande  ,-  premièrement  s'il 
cftoit  necetîàire  cte  recouru  à  cerre 
preuve  exrravaganre.  z.  S'il  y  a  quel- 
que'quc  différence  encre  le  prinape 
fur  laquelle  on  l'appuyé  ,  &  le  fameux 
prinepe  de  Brus,  de  Jrmfcnius,  6c 
même  de  Molinos  ;  Icavoir  que  tout 
ce  qu'  nef}  point  cette  charité  louable, 
■par  laquelle  on  aime  Dieu  5  C?  qurlé 
S.  Efprtt  répand  dans  nos  cœurs  ,  e(k 
dette  cupidité  vicie ufe  &  coupable  par 
laqurlle  on  aime  le  monde  >  &  qui 
S.  Jean  dtffsnd.  \ .  SM  ne  s'enfuit  pas 
d:la  ,  non-fetikm.nc  qie  toutes  tes 
avions  de  l'inf.dde  ,  oj  même  tou- 
tes les  œuvres  du  pécheur  impénitent 
font  autant  d^:  pèches;  non  feulement 
eue  Pâtrrition  5c  h  douleur  du  péché 
par  .'a  pure  crainte  des  peines  eft  un 
m  uv.msnt  du  mauvais  eip'rit  ,  & 
de  la  cup  d:té  ,  ma  s  encore  que  les 
ailes  même  d  efpcrance  &  des  autres 
vertus  (ont  de  vrays  pjchésdés  qu'n  * 
ne  Corn  p  int  des  actes  de  vraye  cha- 
rité ;  c^fin  fî  ce  principe  de  Baius , 
de  Janfcnius,de  Molinos,  &:  de  l'Au- 
teur du  livre  fur  les  attouchemens  im- 

Aij 


4 
ftidiques >tl  t&  pas  félon  h  remarque 

de  Monfeigneur  l'Archevêque  de  Pa- 
ris ,  de  MefTeigneurs  les  Evêques  de 
MeauxSc  de  Chartres  dans  leur  décla- 
ration ,  le  renverfement  des  Vernis 
Chrétiennes  de  l'écablifTement  du 
Quieti/hae. 

On  laifle  plufieurs  autres  dange- 
reafes  proportions  contenues  dans 
cet  ouvrage  de  tattibus  impudicis  ,  par 
ce  qu'elles  s'y  trouvent  jointes  à 
des  deferiptions  ,  ôc  à  des  peintu- 
res que  la  pudeur  auroit  ici  peine  à 
fupporter.  On  demande  feulement 
en  gênerai  s'il  n'eft  pas  fcandalcux 
qu'un  Docteur  de  qu'un  Prêtre  def- 
cende  dans  des  détails  tels  qu'on  en 
voit  aux  pages  u.ôc  1$.  quoy  qu'ils 
fulTenc  d'ailleurs  inutiles  àfon  {ujet  , 
puisqu'il  pouvoir  fe  contenter  de  par- 
ler en  gênerai  des  attouchemens  cri- 
minels. 


AUTRE   P  ROPOSITION 

tirée  du  même  Livre  fur  les 
attouchemens  impurs. 

IL  nefr  point  Ici  c/neftion  des 
■regards  &  des  dttouchemens  ,  qui 
avant  la  cheute  du  premier  homme 
pouvaient  fe  faire  fans  qu'il  y  eût  du 
péché  :  Car  âans  ces  attouchemens  & 
dans  ces  regards  rien  ne  pouvo'u  être 
impudique  ni  corrompu  ;  puis  que  la 
concuplfcence  &  la  paffion  ne  s'état 
point  encore  élevée  ,  &  riavoit  point- 
encore  cfté  introduite  par  le  péché. 

Toat  cda  veut  d  re  mà.ijfeftemenc 
cjuc  fins  le  peché  d'Adam ,  kb  a  ton- 
chemens  les  plus- impudiques  crtre 
les  perfonnes  de  différent feye  fans 
aiican  lien  de  mar:age  n'auroient  pas 
eu  l'ombre  de  mal  3.Si  qu'ai  nfi  pj.is 

*  Qoacflio  non  eil  de  afpe&ibus»  au: 
tafribus  ,  qui  ante  lapfum  piinii  pareil- 
tis  fine  contumelii  :  eccati  fieii  potuenwt 
Dihil  enim  in  cis  v  rrum  ,  aut  libidina- 
fum  eire  poterat  ,  nondum  oita  &  inji-sîfr 
pci  peccatum  Ub;djac  (eu  cvu>idi»je, 


on  fe  rapproche  ds  l'ccat  du  prerrver 
homme  par  l'arrJortifTèment  de  la  paf- 
fion  ,  moins  ces  atcouchemens  font 
criminels. 

On  demande  fi  cette  Doctrine 
n'eft  pas  fanfle  ,  fcandalcufe  ,  dange- 
reufeôc  propre  à  fervir  de  prétexte 
aux  Quietiftes  de  nos  jours  ,  qui  pré- 
tendant être  parvenus  à  un  état  de 
perfection  ,  &  à  l'innocence  du  pre- 
mier homme  fe  croient  par  là  impec- 
cables fur  l'article  de  l'impureté  ,  ÔC 
perfuadent  aux  âmes  foibles  ,  comm; 
on  le  voit  par  les  depofitions  des  té- 
moins contre  le  fameux  Qoietifte  de 
Dijon  s  que  tous  ces  attouchemens 
n'op.t  pas  l'ombre  de  mal  clans  les  per- 
fonnes  vraiment  mortifiées. 

XZ&k  &&*k  j&3Pfc  J#£*t  #3Pfcfc*>J 

AUTRE  PROPOSITION 

dumeme  Auteur  tirée  du  même 
Livre,   pag.  20. 
*  T  L  riefl  pat  non  fins  queftkn  des 
X^attoHchemens  &  des  regards  qui 

*  Keutiquam  etism  queftio  eft  ,  <te  ra£li- 
bus  aut  ifyc&ibus  c^ujc  à  fanftis  bomimbas 


7 
dans  tétat  prefentde  la  nature  réparée 

paroijfent  a  plufieurs  pouvoir  fe  faire 
/ans  aucune  tache  de  péché  par  les  hom- 
mes Saint  s  ,cjui  font  ornés  de  la  grâce  vi- 
tlorieufe  ;  parce  que  dans  eux  t  ainfi 
que  dans  des  enfans  t  la  convoitife  eft 
afoupie  ,  &  e  xempte  de  toutes  les 
feuillures  de  la  chair.  Ceux  qui 
fça  vent  le  fonds  du  Quietifme  , 
&  qui  ont  étudié  le  langage  des  Dif- 
ciples  de  Molinos  les  plus  infâmes  , 
n'ignorent  pas  que  ce  difcours  que  le 
Docteur  de  la  faculté  tient  dans  fon 
Livre ,  eft  celui-là  même  qu'ils  tien- 
nent en  fecrct  pour  perfuader  aux 
parfaits ,  que  les  Adultères  ,  les  for- 
nications ,  &r  fur  toux  les  attouche- 
mens  impudiques  ne  font  point 
imputés  à  ceux  en  qui  l'efprt 
Saint  habite  ,"  Se  qui  ont  vaincu 
par  état  touc  le  fond  de  la  cupidité. 

&|gratiae  vi&rkis  <k)nis  exornatis  >  fine 
labe  peccati  fien  poITe  in  ftaru  naturasqui- 
bufdam  videntur  ,  in  quibusvelut  in  infan* 
tibus,  conCopita  cupiditas  ,  atque  ab  omni 
concretionc  lovdiuui  carius  fegregata  >  fmc 
ffioru  quicfcic. 


2 

(•Ju'au  rcfte  l'on  en  vient  dans  cette* 
vie  jufqu'à  cet  amortiflement  parfaic 
fies  pallions  ,  8c  qu'alors  en  matière 
d'ïmpureré  iJ  n'y  a  plus  de  péché.  Ils 
ne  prennent  plus  de  précaution   fur 
rien,  &  ne  veulent  pas  qu'on  fôge  mê- 
me à  s'interdire  les  libertés  que  les 
autres  regardent  comme  criminelles. 
On  demande  ii  la  propofition  du 
Docteur  ne  favorife  pas  toutes  ces 
horreurs;    A  la'  vérité  //  ajoute  que 
cette  fuppofition  efl   rare.   Ejuftnodi 
hypothejîs  eft  rara.    Mais  de  vouloir 
feulement  qu'il  y  ait  ou  qu'il  puifTe 
y  avoir  un  Saint  &c  un  parfait  ,  fans 
concupifcence  ,   &  à  qui  pour  cela 
même  les  actouchemens  impurs  ne 
foient  plus  imputez  ;  on  demande  fi 
ce   n'eft   pais  une   doctrine  exécra- 
ble. Il  ajoute  plu fieurs  termes   qui 
femblenc   mettre  des    modification* 
à  fa  propofition \Sçavoir  que  cette  fup~ 
■pofitien  eft  Metapbifijue  &  incroya- 
ble.Ejuffho  aie  mm  hypote/ts  rara  facre- 
dibilis  &  Metaphyfica  eft'    Mais  le 
principe  fubfifte  toujours  i  Que  U- 
Jon  pluiîsurs  ,  dont  il ,  ne  delaprou- 


ye  point  la  doctrine  ,  &  qu'il 
ne  veuc  nullement  combattre  ;  ceux 
dans  qui  la  concupifcence  eft  étein- 
te comms  dans  les  enfans  ,  peu- 
vent impunément  fe  permettre  les 
attouchemcnsjmpdrs.  Avec  ce  prin- 
cipe les  Q^ietiftes  qui  ne  croient 
point  cette  fuppoûtion  Métaphysi- 
que ,  ni  impotûble  ,  ni  même  (\  ra- 
re j  que  ne  croiront-ils  pas  devoir 
fe  permettre  ?  On  demande  donc  Ci 
l'on  doit  tolérer  cette  Doctrine  ;  & 
ne  la  pas  anarhematifer  dans  un. 
temps  où  elle  a  cauîe  tant  de  mal. 

DIVERSES   PROPOSITIONS 

extraites  de  Livre  intitulé  Hifiorï* 

Flagellamium ,  Hiftoirc  des 

Flagellans. 

QUand  on  ne  fçauroit  pas  d'ail- 
leurs que  ce  Livre  eft  du  mefme 
Auteur,  que  l'écrit  fur  les  attouche- 
mens  impurs  ,  on  le  reconnoîtroic 
par  le  plaifir  qu'il  fcmble  Ce  faire 
dans  cet    ouvrage  ainfi  que  dans 


Ié 

l'autre  ,  de  raconter  &  de  décrrcr 
au  long  des  obfcenués  quoi  qu'inuti- 
les à  (on  (ujcc ,  pour  faire  plaifir  ap  - 
paremmentà  Con  Lecteur,  qu'il  veut 
recréer  cotnme  il  le  fait  affez  enten- 
dre dans  fa  Préface  ;  Dubitandi  locus 
non  relinquititr  ex  letllone  knjus  ope- 
ris    virorum  plorum    &  lltteratorum 
j-ucundijfima  voluptate  mentes  exple- 
tum  iri.  On  -n'oie  pas  rapporter  ces 
pages  ,  ni  ces  descriptions  &  on  ge- 
mie  devant  Dieu  d'avoir   à  en  faire 
le  n  proche  à  un  Prcftre  &  à  un  Doc- 
teur ,  mais  on  demande  à  ceux  qui 
«n  auront  pu  foutenir  jufques au  bout 
la  lecture,  s'ils  ont  pu.  voir  fans  in- 
dignation, qu'au  milieu  d'une  faculté 
&  d'un  corps  où  la  probité  ,  la  pu- 
deur &  la  fainteré  régnent  non  moins 
que  la  feience  ,  il  fe  foie  trouvé  un 
Ecrivain  qui  fait  ainfi  garnir  la  pu- 
deur.    On  demande  en  fécond  lieu 
fi  ce  n'eft  pas  une  chofe  injurieu- 
fe  aux  Saints  ,  Ôc  en  particulier  à 
S.LouisRoy  de  France,d'avoir  com- 
pris tous  ceux  qui   ont  affligé  leur 
corps  par  des  diiciplin.es ,  de  les  avoir 


ïï 
d:5-  je  compris  pour  les  rendre  ,  ce 
f  punie  ,  oîieux  $c  ridicules  fous  le 
tirrs  de  Vlagellans  Flagellantiim  qui 
ett  leteime  ordinale  dans  l'hifto're 
EccltGaftiqoe  pour  hgnificr  une  fe- 
(51e  d'herc  tiques  inatnes  appdlée  les 
Vlagellans. 

&&&&.&&$■  <&&&  &&&  <&&& 

PROPOSITION    EXTRAIT 
de  l'hiftoire  des  Fla^dlans.  p.  i  9. 

*  T  Es  Ecrivains  Sacres  ont  fait 
Y  imrntion  onz.e  fois  des  Tlaaella- 
ticns.  cinq  fais  -principalement  enpar- 
Lirit  Je  Jefus-Cbrifr  notre  Sauveur  qui 
fût  flagellé  malgré  luy  ,  j&  centre  fa 
volonté.  Invi'.o  Se  ingratiis  vapu- 
Janre. 

On  demande  quel  fens  naturel  & 
vray  on  peue  donner  à  cette  propor- 
tion entière    pour  empêcher  qu'cl- 

*  Undecics  mentionem  fecerunt  fteqella- 
tionum  feriptores  Sacri  novi  teftamenti  : 
quinnuies  potifTImè  de  Chiifto  falvatorc  , 
kiTUO  &  ingratis  vapuUnte,  nec  S;  onte  fe- 
cus  fuftineme  verbera  ,  quam  irfaai  mor- 
teirt. 


I  i 

le  ne  paroifTe  &  qu'elle  ne  foit  effe- 
ctivement tres-injur:eufc  à  J.  C.  qui 
n'a  fouffert  ,  que  parce  qu'il  l'a 
vou  lu  ,  oblatus  efi  cjaia  î-pfe  volait. 

Du  refte  on  attend  quel' Auteur  ex- 
plique luy-même  ce  qui  efl  à  la  fuice 
de  fa  propofif.on  ',  Cbrifto  falvœtore 
invito  &  ingrat iis  vapulœnte^nec  fptm- 
te  fectu  fitflinente  vnlnera  quant  ivfam 
mortem.  Quelques  uns  oiic  cru  qu'il 
voulcic  dire  que  Iefusave.it  fouffert  la 
mort  volontaire  ,  &  h  flagelluion 
contre  fa  volonté  &  malgré  luy.Iiwi  - 
to  &  in  gratiis  zapuUnte  nec  fponte> 
reconnoiflant  néanmoins  qu'il  y  avoir 
cecy  de  comtnuu  entre  fa  flagellarion 
&  fa  mort  ,quelefus  nes'étoitni  cru- 
cifié ,  ni  flagellé  lui-même.  D'autres 
croyentau  contraire  qu'il  a  voulu  dir- 
quel.C.n'a  point  fouffert  autrement 
la  flagellation  ,  que  la  mort ,  &  qu'il 
a  enduré  l'un  &c  l'autre  malgré  lui  Se 
contre  fa  volomeJjn^Vo  &  in  granit^ 
de  quelque  manière  qu'il  s'explique , 
on  demande  fi  cen'eft  pas  une  erreur 
de  dite  que  Iefus  eft  mort  ou  a  fouf- 
fert, Invito  &  in  gratin. 


*5 

AUTRE    PROPOSITION 

tirée  du  même  Livre,  pag.  254. 

*  T  h  ne  nous  paroit  pas  moins  dan- 
X  gereux  de  fe  donner  la  difcip/ïne 
avec  Pierre  Damlen ,  que  de  donner  le 
fouet  a,  de  jeunes  filles  avec  de  pentes 
cordes  on  avec  des  verges  comme  U 
f atfoient  les  SS.  Edmond  ,  Bernardin 
de  Siene  ,  &  le  Frère  Mathieu  d?Avi~ 
gnon  Capucin. 

On  demande  fi  c'efl;  là  le  difcours 
d'un  Théologien  Catholique  ou  d'un 
Hérétique  &  d'un  libercin  dont  ce 
Docteur  l'aura  emprunté  ;  fî  l'on 
doit  foufîrir  que  dans  la  tacrée  Fa- 
culté de  Théologie  d--  Paris ,  où  l'on 
voit  tant  de  perfonnes  d'u°e  eminen- 
te  vertu  9  on  déchire  ainfi  les  Saints, 

x  Non  minus  periculofum  nobis  yide- 
tuc  cum  rétro  Damiani  fc  ipfum  flagellis 
caedere  quam  cum  fan&is  Edmundo  &  Ber- 
nardino  Senenfi  &  Fiacre  Matthaco  Avcnio- 
nenfi  Capucino  puellas  flagellis  betullis  aux 
Cannabiuis  diveibeiare, 

B 


14> 

&  que  l'on  donne  ces  fnjets  detrii 
phe  au  libertinage  Se  àl'herefie  >  Si 
pendant  que  i'Eglife  loiie  exprefTé- 
mene  dans  f es  prières  publiques  ,  ou 
par  la  bouche  de  fts  Prédicateurs  un 
S.Caieran%unS.Loiiis,  une  S  té  T  hè- 
re fe  ,  &  tant  d'autres  Saints  d'avoir 
pratiqué  ces  exercices  depénitence»H 
•n'eft  pas  impie  s  téméraire,  feanda- 
leux  de  blâmer  6c  de  condamner  fans 
reftrictinn  ces  pratiques  comme  âan- 
gereufes  à  la  pudeur ,  &  comme  une 
occafion  où  l'on  le  jette  volontaire- 
ment de  tomber  dans  l'impureté. 

a  Dans  les  leçons  dn  Bréviaire  au  jour  de  fa 
le  ce. 

AUTRE    PROPOSITION 

tirée  du  même  Livre  ,  pag.  i  y. 

a  T    Es  chofes  étant  ainfî  ,  non  feu- 
I  ,4  lement  il  efl  befotn  ,  mais  il  efi 

*  Qux  cum  ira  fint  non  foîum  opus ,  ve- 
rorri  etiarti  neçeflc  eft  concludeve  lege  divi- 
ria  pelle rri  decidere  vetitum  elTe  ,  &  corio 
vit  '«s  infliaere  ne  laceiarum    videretur., 


encore  necejfûlre  de  conclure  ,  ejit  d 
cfi  défendu  far  Loy  divine  de  Je 
macérer  la  peau  ,  &  d'y  laitfer  des 
vefii^es  de  font 't  ,  afin  quelle  ne 
■paroijfe  pas  lacérée  :  Qu'ainfî  de  ces 
difciplines  il  refaite  une  turpitude  hor- 
rible &  odieufe  devant  Dieu. 

Se  ex  his  flagdlationibus  exurgere  foedita- 
tem  ,  &  concurncliana  horribilem  ac  Deo 
invifam. 

AUTRE    PROPOSLTIO  N 

extraite  du  même  Livre,  pag.32.9- 

NEceJîe  efi  cum  mufcnli  lui, 
res  virgis  aut  fiagelhs  diverb-e- 
rantur  fpiritus  vitales  revelli ...  adeo- 
que  falaces  motus  ob  viciniam  par- 
tium  genitalium  &  te  [Hum  excltari, 
qui  venereis  imagimbus  ac  illecebris 
cerebrum  mentemque  faficinavt  ac  vir- 
tutem  cafiitatis  ad  txtremas  angufiuu 
rtdigunt. 

On    a  horreur    de    rapporter   ccî 
naroles  :  Se  c'cltait  bien  icy   où  le 

Bij 


Do&eur  devoit  s'écrier  :  Seigneur, 
■purifie^  &  mon  efprit  &  mes  lèvres. 
Sans  donc  tractaire  cette  propofition 
également  faufTc  Se  infâme  ,  qui  n'eft 
capable  que  d'offenfer  la  pudeur  ,  à 
Iiquelle  cependant  ce  Docteur  offre 
fan  Livre  caflis  &  non  allls  ,  on  de- 
mande fi  l'on  doit  tolérer  le  fcandale 
de  ces  deux  proportions ,  où  ce  Doc- 
teur fait  pa{Ter  tant  d'affemblées  de 
faintes  Vierges ,  tant  de  Communau- 
tez  de  faitus  Ecc'efiaftiques  ôc  de 
faints  Religieux  pour  un  amasdeper- 
fonnes  qui  pèchent  contre  la  Loy, 
lortque  iuivant  les  règles  de  leurs  Sts 
Fondateurs ,  approuvées  pour  la  pluf- 
part  par  le  Lint  Siège  ,  ils  veulent 
rendre  leur  corps  fournis  à  la  Loy  j 
ôc  qui  nccejfairement  excitent  dans  eux 
le*  parlions  impures  J  5c  reduilent  la 
chafteié  aux  dernières  extrémitez,  par 
les  mêmes  moyens  qu'ils  employant 
avec  la  grâce  pour  con/èrver  leur 
vertu. 

On  demande  s'il  en  faut  croire  ce 
Do&eur  ,  qui  apparemment  n'a  ja- 
mais pratiqué  ce  faint  exercice  de 


17 
crainte  d'offenfêr  Die.i ,  ori  oui  fe  per- 
faade  que  rimaginap.cn  des  autres  a 
la  niefme  facilité  qee  la  tienne  pour 
peindre  vivement  les  plus  g  andes  la- 
lecez  à  l'occafion  des  faintes  pra 
ques  de  la  ch.it.  é  mefmej 

AUTRE  PROPOSITION 
du  mer.-re  Aureur  -  extraite  du  Li- 
vre intitulé  de  U"  Contrition  necef- 
faïre  pour  obtenir  Li  remiffi'&n  des 
péchez,  dans  le  Sacrement  tic  l 
tence>  pige  <;o. 

L'UNITE'  DE  PERSONNES 
EN  JESUS-CHRIST  FAIT  L\ 
DOCTRINE  DU  CONCILE 
D'E  PHE  SE. 

ÎL  cft  certain  q  l'admettre  dans  T"e- 
lus-Curiit  r unité  de  personnes  ,  au 
pluriel  ,  aulica  de  l'unité  d 
a  a  fmgulicr  cft  un  ramnemer:  &  ire 
impiété  de  Ncftonus  ,  imitât  cm  fer- 
fonarum,  comme  S.  Cyrille  le  repru- 
cholt  à  cet  Hereiïarque  qui  pie 


doit  par  là  cacher  Ton  erreur  6V  foute- 
nir  que  dans  Jefus-Chrift  l'homme  Se 
Dieu  croient  deux  perlonnes  qui  n'en 
faifoient  qu'une  >  à  peu  prés  comme 
ont  dit  que  deux  amis  ne  font  qu'un. 

En  169  3.  un  Auteur  releva  cette 
proportion  d.t  Livre  fur  la  contrition^ 
&  infinua  dans  une  dénonciation 
adrcfTée  à  la  Sorbonne  ,  &  intitulée 
le  Neflorianifme  renaijfant  (  z.  parc, 
pag.  I  3  )  qu'il  croiroit  fini  peine  que 
ce  mot  de  perfonnes  au  pluriel  ,  étoic 
une  faute  d'impretfîon  reftée  dans  un 
ouvrage  ou  néanmoins  toutes  les  au- 
tres avoient  été  corrigées  très-exa- 
ctement par  un  Errata;pouïvû.  cepen- 
dant qri'il  plût  au  Do&eur  qui  avoit 
donné  ce  livre  au  public  de  dire  feu- 
lement un  mot  qui  puft  corriger  l'er- 
reur. Il  demandoit  cela  avec  d'autant 
plus  d'infhnce  ,  que  dans  Louvain 
même  où  le  Docteur  avoit  fait  im- 
primer (on  livre  ,  cette  Thcfe  dange- 
reufe  s' étoic  foutenuë  ,  de  Dieu  &  de 
l'homme  dans  Ièfus-Cbrift ,  il  s'eftfait 
une  même  perfonne  ,  non  que  V un  & 
l'autre  >  ou  que  l'un  des  deux  ait  cejfé 


19 

a  avoir  fa  propre  fitbfî fiance  ou  per- 
fonaVité  ,  maïs  farce  quelles  fe  font 
jointes  chacune  de  fon  coté  par  une 
union  réciproque  &  naturelle. 

Le  Do&eur  x  gardé  fur  cela  un  pro- 
fond fïlence,  &  fans  nulle  précaution 
le  livre  fe  deb.te  comme  auparavant 
dans  Pari*  avec  ces  parolesqui  y  fonc 
contenues  CZJnitê  de  p  rfonnes  enje- 
fus-Chrifl  fait  la  dotlrine  du  Concile 
d'Ephefe, 

On  demande  fi  fur  un  article  de 
ectie  'mcortance  où  il  s'agifïoit  de 
marquer  précifement  la  Doctrine 
d'un  Concile  ,  Se  où  une  lettre  de 
plus  ou  de  moins  fait  fouvent  d'un 
point  de  foy  une  herefie  condamnée, 
ce  Docteur  a  dû  garder  le  filence  ,  & 
ne  pas  retrader  un  tel  blafpheme  qui 
anéantit  au  fonds  la  Divinité  de  Je.- 
fus-Chrift  ,  cV  toute  Tceconomie  de 
l'incarnation. 


$4  ^w  é#w*î  :<**  <x>!  e*î  &*3  <**  5*3  ** 

PROPOSITIONS  EXTRAITES 

d'un  Livre  intiru'c  ,  De  Antiquo 

jure  Presbyte rorum. 

L'Auteur  qui  fie  imprimer  ce  petit 
.ouvrage  en  1  67  8  ,  &  qui  pour 
ie  cacher  prit  le  nom  fuppofé  de 
ï 'ont ci  us  ,  eft  aujourd'huy  plus  que 
fuffilamment  connu.  Voicy  Tes  pro- 
portions; 

lJag.  ^î%  *  Il  eft  clair  par  les  Actes 
des  Apoftrc,  ,  que  S.  Paul  commande 
a.  I' ' Eglife  de  garder  les  Ordonnances 

*  Planum  fit  ex  A&is  Apoftolorum,  Pres- 
byterorum  mandata  à  fandto  Paulo  obfer- 
vanda  Rcclcfiae  pia:cipi  ficut  &  Epifcopo- 
rum  ,  lîve  Apoftoloium  (  Confîrmans  Eo 
clefîas  pisecipiens  euftodhe  prxcepta  Apo- 
ftolorum &  Seniorum  )  Quamobrçm  inter- 
pres  Sorbonicus  ,  (Do&or  Sorbonicus  qui 
vernacula  lingm  novum  teftametitum  vertit 
womibus  imprefnim  )   qui  sempbr  cogi- 

TATA     DIVINA      PARI     CUM      DIGN1TATK 

refert  i  aequabili,  candida,  ac  dulci  pol- 
lens eloquencia  fie  gratu  adverfum  me  labo- 
je  vertit ,  leur  ordonnant  de  garder  les  ie- 
glcmens  des  A  poftr.es  &  des  Pu-lires. 


2T 

des  Prejfrés  comme  celles  des  Evê<pie$ 
eu  des  j4po(lres.  C ' efl  pourquoy  le 
Dcfteurde  Sorbonne  auteur  de  la  ver- 
fien  du  Nouveau  Teflament  impri- 
mée a  Mon  s  y  &  qui  plein  d'une  élo- 
quence douce  ,  nette  t  &  non  varia  bis 
exprime  toujours  les  pensées  de  Dieu 
d'une  manière  qui  les  égale ,  a  traduit 
ces  mots  de  S.Paul  d'une  façon  qui 
me  fait  plaifir  Confirmans  Ecclefîas., 
■praecipiens  cuftoiire  praecepta  Apo- 
ftolorurn  &T  Seniorum  ,  ordonnant  de 
garder  les  reglemens  des  Apoflres  & 
des  Preflres. 

On  demande  i.  fi  ce  n'eft  pas  faire 
injure  à  l'Epifcopat  que  de  prétendre 
égaler  ainfi  les  ordonnances  des  Prê- 
tres à  celles  des  Evcques.  i.  Si  de 
telles  louanges  données  fur  tout  à 
une  verfiMi  du  Nouveau  Teft«ment  t 
condamnée  par  le  Pape  &  parles  Ar- 
chevêques de  Paris  .  dont  les  Ceniu— 
res  eft^ienr  Se  fubfrftent  encore  dani 
toute  kur  force ,  ne  font  pas  témérai- 
res &  fcandaleufes. 


22, 
&*  &#ï  S*3  6*3  &#H^*#**#*S#3 

AUTRE    PROPOSITION 

tirée  du  mefme  Livre,  pag.  55. 

U2N7  Eve  que  ri  eft  point  autrement 
juge  d'un  Preftre  que  d'un  autre 
Evêque- 

On  demande  (1  ce  n'efl  pas  là  un 
attentat  contre  la  Juridiction  &  con- 
tre la  dignité  Epitcopale. 

**£«**  ^  «#3  É*3  £3>3  «Wfcfc?  &  &#*€#* 

DIVERSES  PROPOSITIONS 
extraites  du  Livre  intitulé  Hiftoria 
Confie JJionis  Auricularis  Autore  Ja-* 
cobo  Boileau  Tbeologo  Parîfîenfi 
Ecclûjtts  Adetropolita.wi  Senonenjfls 
Decano  ,  ôc  approuvé  par  Mef- 
fieurs  ChafTebras,  ôc  A.  Favre. 

C'Eft  un  amas  de  plufîeurs  propo- 
fitions  qui  tendent  toutes  à  prou- 
ver q  ie  les  péchez  de  penfées  &  hs 
délectations  qu'on  nomme  morofes 
font  rarement  des  péchez  mortels  & 


*3 

«lie 'le  font  jamais  à  tnoins  qu'elles  ne 

foicnt  accompagnées  du  confentement^ 
par  où  il  ne  parole  pas  que  l'Auteur 
entende  le  confentement  au  plaifir  de 
la  penféc  ,  mais  fimplement  la  volon- 
té de  faire  l'action  deffendué'  à  la- 
quelle on  penfe  ,  encore  qu'on  ne  la 
fafle  pas  en  effet. 

Pag.  54.  a  Les  péchez  de  pen- 
sées font  rarement  des  péchez  mor- 
tels ,  bien  qu'on  ne  puijfe  douter 
qu'il  ri  y  tn  ayt  quelques  unes  qui 
le  foient. 

Pag.  55.    b    MAINTENANT 

J^ZJE  L'EGLISE  EST  SV.R 

SON  DECLIN   ET  VIEILLIT* 

rarement  les  mawvai/ês   pensées 

font  des  péchez,  mortels  .... 

a  Facile  eft  rcfpondere  minus  crebrô. 
peccata  cogitationum  efle  Lethalia,  quam- 
vis  qua:dam  ita  c(ïc  non  fit  dubitandum  .  .  . 

b  Raro  jam  Ecclcfi*  actate  prove&a  ,  & 
?d  fenium.  vc:£cn:c  malas  cogitationes  elle 
lcthalcs. 


*4 

*  //  faut  cependant c  avouer  que 

dés  les  premiers  temps  de  l*E<r/i/è 
ON  PRATIgVOlT  LA  P£Nl- 
TENCR  PZJBLIgVE  POVR 
^VEL^VES  PECHEZ  DE 
P  EN  S  E*  E  ,  Jcavoir  pour  ceux 
aufqttels  avo'it  cjlê  joint  LE  CON- 
SENTEMENT DE  LA  VOLON- 
TE' par  ou  ils  efioient  devenus 
des  pecheT^  mortels  ,  &  nejloient 
plus  Jimplement  des  pecheZ^  vé- 
niels. 

Pag.    57.  b  De  ntefme  qu'au 
temps  de  S.  Cyprien  ,  c'eftoit  par 

a  Verumtamcn  fateri  neceffe  eft ,  primis 
Ecclefïx  temporibus  confcllim  attam  fuiffc. 
quamdam  poenitenciam  publictm  pro.  qui- 
bufdam  peccatis  cogitationum,  quibusvo- 
Iuntatis  confcnfus  conjunftus  fuerar  ,  quo 
non  aroplius  \enialia  fed  mortalia  evafe- 
rant. 

b  Quftmdmodum  serati  fànôi  Cjpriani 
prava  cogitatio  confentiente  voluntare  ad 
eownittcndam  idololatriara  pleiic  poenî- 

u 


*5 
la  pénitence  publique  ,   que  ion 

effacoit    LA  MAVVAISE  PBN* 

se'e  Jointe  av  consen- 
tement  de  la  volon- 
te* povk  commettre 

L'IDOLATRIE  ,  il  efl  non  feu. 
lement  croyable  ,  mais  probable  » 
cjfs'on  a  obfèrvé  la  mcfme  pratique 
pour  les  pensées  d'Adultère  ,  & 
d'Homicide. 

C'eft  doncàdire,felon  ce  Docteur,  r. 
que  parmi  les  péchés  de  penfcés  il  n'y 
a  de  péchez  mortels  que  ceux  qui 
étoient  fournis  anciennement  à  la  ne- 
ceflité  de  la  pénitence  publique,  i- 
Q^i'emre  les  penfées  mauvaifès  ,  Se 
les  délégations  morofes  ,  qui  font  des 
péchés ,  il  y  en  a  rarement  qui  foient 
des  péchés  mortels  ,  mefmc  dans  ce 
temsde  corruption, ou  par  un  langage 

tentia  publics  purgabatur  ,  idem  de  cogi- 
tationibus  mœchias ,  &  homicidii  obfer- 
\atum  fuilTe  ,  non  folum  credibile  veruna 
eùam  piobabilc  e(h 

c 


ïê 

cnii  lui  c(l  partiel' !;cr.  fi  dit  anc  CEriife 
Vitittit.  5.  Que  ks  pec  es  de  ft 
q  h  é  oient  fournis  à  !a  ncceflité  de 
la  pénitence  .publique  ,  éoient  ceux 
qui  é  oient  jpin£s  an  co:'i(\,utrn(nt  de 
la  volonté  pour  co  m  meure  p.ir  e- 
xemple  hdo  amc  ,  ou  bien  i\  dulterc 
&  roonùride  ou  quelque  aine 
action  dcffeiniuc  tous  pen.edc  cevbé 
mortel 

On  demande  fur  'ont  (\  cette  doc- 
trine ne  contient  pas  une  morale  tres- 
relichée  ,  &  fte  ju&ifie  p  i>  u  c  uifi  • 
niré  de  peenez  mortels  de  m.iuvaire 
peri'éc  pu  le  consentement  lie  /ê  cet  - 
mine  qu'au  p'aifir  de  ne1 1er  a  une 
aCl  on  déenduë  ,  par  exemple  ,  à 
une  impur eré  ,  ou  a  une  vengean- 
ce. 

On  doit  f.ure  d'autant  plus  d'at- 
tention à  cette  doctrine  ,  que  Moli- 
nos  d'une  part  çompuic  pour  peu  où 
pour  rien  les  péchés  de  peniéc;  impu- 
res ,  &  que  d'une  autre  paît  on  v.oic 
dans  un  livre  nouvellement  dénonce 
à  l'aflemblcc  du  Clergé  de  France,  ôc 
intitulé  Théologie   Morale    de  faint 


17 
j4u%u(lin  .  une  doctrine  aflez  fcm- 
bLbie  r»r  lespechés  de  penfées» 

A  h  Ver i:c  \l\  Boile.iu  femble  s'en- 
tre repenti  cTavo  r  lou.cnu  cct:e  do- 
&rirr  ,  au  Si  moins  kmble  reron- 
noîcredaiis  un  livre  qj'oh  luy  attri- 
bue ,  ai  qui  pft  poftérieurà  celu\-U, 
que  le>  «klcïbaùom  morofes  peuvent 
eftredes  péchés  mortels,  mais  îln'effc 
pas  qucllnn  de  ce  qu'il  a  pu  enfei- 
^ner  depuis  dans  q  iciq  Je  écrit  qu'il 
n'a  point  autnrfe  de  i^n  nom  -,  Il 
s'agic  de  ce  qu'il  a  enieigé  d-ins  ion 
h  i  Maire  de  la  confection  airic  îlaire, 
&  1  on  demande  11  rien  n'eft  à  blâ- 
mer ,  &  à  ret  ncV.r  poluivement 
dans  ce  te  Doctrine.  On  deman  le 
pourquov  &:  comment  il  a  dic'q  tt 
p.'ché>  mor:e  s  de  peniée  lent  fi  ra<es, 
p  »is  qu'au  contraire  parmi  le  p:c 
tno  tels  d'imp  ireic  ,  il  n'y  en  a  point 
de  (î  co  nrauns  cjne  les  délégations  mo- 
rofes. C'tft  furquov  on  attend  qu'il 
daigne  luy-mcme  s'cxpliqiu-r. 


e.j 


28 

jeq^  #^  ^^  ^qpgi  j0$$t  <*? 

PROPOSITIONS 

Autorisées  &C  approuvées  par  Mef- 
fieurs  Boileau  &  Roulani  com- 
me la  pute  doctrine  de  S.  Auguftin 
ÔC  comme  la  doctrine  de  toute  l'E- 
glifedans  un  Livre  qui  porte  pour 
titre  ,  Explication  de  fOrafon  Do- 
micale  composée  des  pensées  &  des 
paroles  mêmes  de  S.  Angnfïin. 

I.  Proportion  extraite  des  pages 
176.  &  177^ 

Dieu  fauve  tous  ceuxqrfit  vent 
fauver  ...  Lors  que  nous  enten- 
dons &  que  nous  Ufons  dans  l'Ecritu- 
re faint e  >  *  Q^e  Dieu  veut  que  tous 
les  hommes  (oient  fauvez  ,  quoique 
nous  foyons  certains  que  tous  les  bo?nmes 
ne  font  pas  fauves.  ,  nous  ne  devons  pas 

*  Qui  vult  omnes  homines   vult  falyos- 
iieri,  î.Timot.  z.  \.. 


19 

■neanmo  ins  rien  oflerà  la  toute- put ffarth 
volonté  de  Dieu  ,  niait  nom  devons 
entend -e  cette  propofinon  ,  Dieu  vent 
q-ie  tous  les  ht-nncs  [oient  fauve"^. 
Comme  s'il  avo;t  dit  que  nul  homme 
ricfl  fauve  ,  que  celuy  que  Dieu  veut 
gui  foi?  fli  uvé  ;  le  fens  rie  fiant  pas 
qu'il  n'y  a  pérfsïïne  que  Dieu  ne  veuil- 
le qui  foi?  fauve. 

On  voie  allez  pourquoy  Meilleurs 
Bo  Lau5e  Rojiando.it  autorité  cette 
Doc^rme.  Mai'i  poir  ne  rien  dire 
de  pi  >s  ,  on  deuunde  fi  l'en  devoir, 
fur  to  k  dans  une  explication  dj  Pa- 
ter ,  laq  ie:le  e(t  pour  le  pe  ipie  de 
mMne  que  pour  les  fçavans  ,  exclu- 
re to  ice  autre  i  uerpretation  des  pa- 
roles de  l'A  sortie  ,  Se  ofter  au  Sau- 
veur la  vo'o  ité  de  fa  ivcf  une  in. 
huité  de  pefcKe  irs  qtii  f£  perdent  po-ir 
ne  vo  ilo  rpis  corre' poudre  aux  dei- 
fei.is  de  Duu  lur  eux:  On  de  *art- 
dc  s'il  ne  faut  pis  rxp'iqier  &  e  - 
icigner  pli.s  que  jamais  le  dogme  de- 
là volonté  (încere  de  Dieu  pour  le 
falut  de  tous  ,  dans  un  remps  où  les 
Qjjerifttfj  pretcad^nt  comme  le  Cu- 

C  iij 


ré  dt  Seiire  ,  que  jefus-Chrift  n'eft 
mort,  3c  n'a  prié  pour  lefalut  d'au- 
cun autre  que  de  ceux  qu'il  fauverst 
en  effet  ;  d'où  il  concluent  ,  avec 
^' Auteur  du  Miroir  de  pieté  ,  qu'il 
ne  falloir,  point  Ce  mettre  enpeinede 
noftre  falïtt ,  &  que  tout  ce  qui  nous 
refto't  à  faire  étoitde  nous  abandon- 
ner pour  le  lalut  ou  pour  la  damna- 
Bon  à  la  volonté  de  Dieu. 

AUTRE  PROPOSITION 

tirée  du  me/me  Livre,  &  approu- 
vée par  Mefliears  Boileau  &  Rou- 
land  comme  la  pure  Doctrine  de  S. 
^uguftin,  pag.  510. 

CEux  dont  la  do  firme  eft  plus  fai- 
ne &  les  mœurs  plus  irreprehenfi- 
bles  peuvent  eflre  chaj[el(^de  la  Com- 
munion de  l '  Eglife  par  des  calomnies 
&  des  troubles .  .  .  ......  fouvent 

aujfi  la  divine  Providence  permet  que 
même  des  gens  de  bien  [oient  chafîès  de 
la  Communion  de  f 'Eglife par  des  trou- 


,  if 

blés  &  des  tumultes  que  des  hommêf 
charnels  excitent  contre  eux  .  .  .  Le 
Père  celefte  voyant  ces  personnes  dans 
le  fecret ,  les  couronne  aujjl  dans  le  fe- 
cret.  Ces  hommes  par -olffent  rares  j  mais 
en  en  a  pourtant  des  exemples  &  mê- 
me on  en  a  plus  qu'on  ne  fçauroit 
croire. 

Chacun  entend  ce  langage.  On 
fçait  que  cctce  Doctrine  fuit  mfînuée 
dans  ce  livre  pour  juftifîer  le  refus  que 
quelques  gens  failoienc  de  foubfcnre 
au  Formulaire  &  pour  fe  mettre  i 
couvert  auprès  du  public  des  excom- 
munications qui  les  menaçoienc.  On 
demande  s'il  n'eft  pas  fcandaleux  ÔC 
téméraire  d'avancer  fans  preuves 
qu'il  arrive  fouvent  que  ceux  dont  la 
doctrine  eft  la  plus  faine  &  la  v;e 
la  plus  intègre  foient  condamnez  & 
chalfcz  dc-1'Eglife  ,  &c  que  le  nombre 
en  cft  plus  grand  qu'on  ne  fçauroit 
croire. 

C'cft  récemment  ce  que  les  Quîe- 
tiftes  de  Dijon  &  de  Sure  diloient 
en  termes  exprés  à  leurs  dévotes 
pour  les  tranqu.lbfer  fur  la  coadam- 


nation  de  Molinos  ,  comme  i!  pa- 
role par  la  déposition  des  témoins. 
Quoiqu'il  en  puifTs  eftre  ,  on  de- 
mande (î  ce  nvcft  pas  donne-  aux  en- 
fans  rebel'eîi  lEglife  ,  aux  Hère- 
tiques  ,  &  aux  Schitmstïq  les  ,  une 
ocea(To:i'&  un  preeexte  defe  c  oiie 
en  fecret  agrea  jle  aux  yeux  dit  Per? 
eelefte,  tandis  que  chaffez  de  la  Com- 
rôuriion  de  l'E  *life ,  ils  fe  cachent  &c 
entretiennent  en  fecret  leurs  er- 
reurs, 

ç£}$5  <*>}  fc**  ww  *f  d**fc*>îs*3«ftfc<W 

PROPOSITION 

A   UT   Ô   R'IJE'E 

Par  MonuV.ir  R  ouîand'  dans  le  Li- 
vre ,  qui  porte  po  ir  titre  InftrnBion 
Chrétienne  fu~  les  Alyftcres  de  notre 
Seigneur  ,  &  fur  les  Evangiles  & 
les  E pitres  de  ton*  les  Dimanches  de 
l'année,  tom.-^.  p.  1^8  . 

Pag.  15?  8.  C  Ncore  que  Dieu  fer- 
M~J  mette  çiie!?r<fois    que 


3'3 

les  fidelles  foient  tentez,  du  dejfus  de 
leurs  forces  ,  &  que  la  tentation  les 
abbatte  ,  comme  il  arriva  à  S ,  Fier» 
re  ,  néanmoins  il  ri  arrive  jamais  que 
la  tentation  les  sépare  enfin  de  Dieu , 
félon  ce  qice  CApoftre  dit ,  fi  Dieu  eft 
pour  nous  ,  qui  eft -ce  qui  fera  contre 
nous  ,  qui  nous  fcparera  de  la  charité 
de  lefus  Chrijt  ? 

On  demande  fi  de  tenir  ce  'anea- 
ge  ce  n  eft  pas  autori  er  Ja  doctrine 
foû'enuc  dans  les  fomeufes  proposi- 
tions de  M.  Arnaud  cenfurées  au- 
trefois en  Sorbonne  ;  fi  ce  n'eft 
pas  contredire  l'Apoftre  qui  nous  af- 
fûte que  nous  ne  fommes  point  ten- 
tez au  défi  .1  s  de  nos  forces  ;  fi  ce 
n'eft  pas  donner  aux  Juftes  qui  font 
des  chû:es  femblabiesà  celle  de  faine 
Pierre  ,  occafion  de  croire  qi'iîs  ne 
font  poinr  feparez  deJefus-Chnft. 

Ce  n'eft  encore  là  que  comme  un 
eiTii  de  ce  qu'on  trouve  à  reprendre 
dans  des  Tiàefcs  on  dans  des  écrits  ; 
de  quelques  DoAeurs ,  fur  tout  dans 
les  ouvrages  qui  ontéce  compofésou. 
approuvés  par   Monfieur  du   Pin, 


3  * 
ou  le  myfterc  de  l'incarnation  &  de 

la  divinité  de  Jefos-Chrift  cil  abfo- 
lument  décruir. 

On  fe  Convient  qu'il  y  aq-eîq-ies 
amées  q'.ie  Monfiem*  B  **  *  fe  plai- 
gnit en  fatuité  >  qw 'il  Te  trouvoit  un 
grand  nombre  de  proposons  erro- 
né -s  ,  &  quelque;  unes  même  (oci- 
nienes  da'">s  des  livres  autonfés  par 
les  Doct.urs  de  fa  Faculté,  li  nepen- 
Coit  pas  apparenment  à  celtes  qu'on- 
vient  de  reprendre  dans  {es  ouvrages. 
Quoy  qu'il  en  foit  on  peut  voir  par  là 
qu'on  a  encore  b-aucoup  d'erreurs  à' 
relever.  Zélé  comme  11  eft  ,  il  de  - 
devtoit  être  ce  femble  le  premier  à 
les  dénoncer  à  la  Faculté  j  en  retia- 
ârant  en  même  temps  celles  qu'il  a 
avancé  luy-même. 


C.R.C.