Skip to main content

Full text of "Purén indómito : poema"

See other formats


PUREN  INDÓMITO 


í>  O  E  IM  A 

POR 

£L  CAPITÁN 


FERNANDO^LVAREZ  DE  TOLEDg 

PUBLICADO  BAJO  LA  DIRECCIÓN 
DE 

DON  DIEGO  BARROS  ARANA 


LEIPZIG 

A.  FRA^CK'SOHE  VERLAGS-BLCHHANDLING 

(ALB.  L.  HEROLD) 

1862 

Librairie   A.   Franck,   67   me  ile  Richelieu  Paris 


F 

SOCf/ 

Ahí 


Malgré  les  recherches  que  nous  avons  faites  dans  les 
archives  des  Indes  déposées  á  Séville  et  dans  les  plus 
riches  bibliothéques ,  nous  n'avons  pu  obtenir  que  tres 
peu  de  renseig-nements  biographiques  sur  Fernando 
Alvarez  de   Toledo,  auteur  du  poéme:  Puren  Indómito. 

Le  pére  Alonso  de  Ovalle  dans  sa  relation  du  royaume 
du  Chili  imprimée  á  Rome  en  1G4G,  cite  ce  poeme  comme 
une  autorité  historique.  11  ajoute  que  Fernando  de  Toledo 
était  originaire  de  l'Andalousie,  qu'il  prit  part  á  la  guerre 
qu'il  a  chantée,  s'y  distingua  par  sa  valeur  et  y  acquit 
le  grade  de  capitaine. 

Ceux-lá  se  tromperaient  en  eíFet  qui  croiraient 
trouTer  dans  le  Puren  indómito  les  qualités  d'une  épopée. 
Ce  n  est  point  un  poéme  selon  les  regles  de  l'art.  C'est 
riiistoire  des  soldats  Espagnols  qui  firent  la  conquéte 
du  Chiii,  l'histoire  racontée  par  un  de  ees  mémes  soldats, 
l'histoire  écrite  en  strophes  prosaiques  et  avec  plus  de 
vérité  que  la  plupart  des  chroniques  de  cette  époque. 
L'auteur  n'avait  point  assez  d'imagination  pour  creer 
des  personnages  fantastiques,  inventer  des  amours  ro- 
manesques  et  des  scénes  fabuleuses.  Kous  devons  nous 
en  íeliciter  puisque  nous  y  gagnons  un  récit  fidéle. 

La  conquéte  du  Chili,  et  les  guerres  des  Espagnols 
contre  les  Araucaniens  ont  été  célébrées  par  cinq  poémes 
Espagnols,  et  par  un  grand  nombre  de  piéces  de  théatre. 
Quoi  de   plus   poétique   que   Théroisme   ayec    lequel  les 


VI 


peuplades  barbares  défendaient  leur  indépendance,  les 
actes  de  courage  de  cette  petite  troupe  d'Indiens  en 
lutte  avec  les  conquérants  d'un  nouveau  monde.  Vaincus 
plusieurs  fois,  les  Araucaniens  ne  furent  pas  longtemps 
subjugués.  Bientót  on  les  yit  se  lever  hardiment  et 
recommencer  la  guerre  avec  une  nouvelle  ardeur. 

C'est  un  de  ees  soulévements  qui  a  donné  á  Alvarez 
de  Toledo  l'idée  de  son  poéme.  Les  Araucaniens  ayant 
surpris  le  campement  du  Président  du  Chili  Don  Martin 
García  de  Loyola,  tué  ce  chef  et  la  majeure  partie  de 
ses  compagnons,  de  ce  dranie  sanglant  resulta  une  guerre 
qui  dura  longtemps. 

Alvarez  de  Toledo,  tient  compte  de  tout  dans  ses 
vers,  méme  de  la  chronologie  et  dans  le  premier  chant 
de  son  poéme  il  indique  Tannée,  le  mois,  le  jour 
(22  De'cenibre  1598)  oú  éclata  ce  desastre.  La  commence 
son  oeuvre  dans  laquelle  il  racontera  la  destruction  des 
villes  élevées  par  les  Espagnols  sur  le  territoire  arau- 
canien. 

Les  chroniqueus  n'ont  vu  dans  ees  guerres  que 
l'ardeur  des  combattants  et  les  diverses  péripéties  des 
batailles.  lis  n'ont  point  cherché  á  reconnaitre  la  cause 
morale  de  cette  longue  lutte.  Mais  Alvarez  de  Toledo 
l'a  cherchée  comme  il  le  dit  lui  méme  á  la  fin  de  son 
6^  chant  et  l'a  clairement  expliquée. 

A  chaqué  instant  dans  le  cours  de  son  récit,  il 
moralise;  á  chaqué  instant,  il  sígnale  la  corruption  des 
colons  Espagnols,  les  cruautés  exercées  par  eux  sur  les 
Indiens  et  l'exaspération  de  cette  malheureuse  peuplade 
indigéne  obligée  de  combatiré  sans  cesse  contre  ceux 
qui  envahissaient  son  domaine. 

On  verra  á  la  page  48  du  livre  d' Alvarez  de  Toledo 
un  discours  qui  nous  oífre  d'excellentes  notions  sur 
Tétat  moral  de  la  colonie.  Dans  d'autres  discours, 
l'observateur  le  moins  expérim^enté  saura  découvrir  plus 
d'un  renseignement  utile,  en  méme  qu'il  excusera  les 
efforts  que  le  poete  est  obligé  de  faire  quand  il  veut 
produire  quelque  chose  de  son  imagination.     Ainsi  dans 


VII 


le  10®  chant  l'indien  Anganaman  adresse  á  ses  com- 
pagnons  une  harangue  composée  toute  entiére  de  citations 
empruntées  aux  historiens  de  Tantiquité. 

Ainsi  que  nous  Tavons  dit,  ce  n'est  point  par  les 
qualités  littéraires  que  le  poéme  d'Alvarez  de  Toledo 
mérite  notre  attention.  II  ne  faut  y  chercher  ni  une 
riche  et  harmonieuse  versification,  ni  des  conceptions 
élevées,  ni  des  fictions  agréables  ou  originales.  C'est 
son  caractére  historique  qui  lui  donne  une  valeur  par- 
ticuliére.  La  plupart  des  poemes  relatifs  a  la  conquéte 
de  TAmérique,  quoique  tres  iníerieurs  á  celui-ci  ont  été 
publiés  plusieurs  fois  et  sont  encoré  tres  recherchés  des 
érudits. 

L'Araucana  de  Santisteban  Orsorio  qui  n'est  qu'une 
chétive  rapsodie,  et  une  píate  continuation  du  célebre 
poéme  d'Ercilla  a  eu  l'honneui'  d'étre  trois  fois  imprimée, 
et  pourtant  le  iecteur  n'y  trouvera  ni  de  bons  vers,  ni 
une  lecon  d'histoire. 

El  Furen  Indómito  de  Alvarez  de  Toledo,  inconnu 
jusqu'á  présent  vaut  mieux,  nous  le  répétons,  pour  le 
fonds,  comme  pour  la  forme  que  le  plus  grand  nombre 
de  ees  poemes. 

Composé  par  un  soldat  obscur  dans  un  pays  qui 
neut  que  deux  siécles  plus  tard  des  imprimeries,  ce 
poéme  na  été  connu  que  de  quelques  curieux.  Nous 
avons  dit  que  le  pére  Ovalle  le  cite  comme  une  autorité 
historique.  II  ajoute  que  le  pére  Diego  Rosales,  auteur 
d'une  Yolumineuse  histoire  du  Chili  écrite  dans  la  seconde 
moitié  du  17®  siécle  et  encoré  inédito,  a  suíyí  page  par  page 
le  récit  d'Alvarez  de  Toledo,  et  lui  a  méme  emprunté 
la  relation  des  présagos  et  des  miracles  qui  annoncérent 
la  mort  de  Loyola.  Plus  tard  le  savant  Gonzalos  Barcia, 
dans  son  édition  de  la  Bibliottiéque  oriéntale  et  occiden- 
tale  du  licencié  Antonio  de  Léon  Pinelo,  cite  le  Puren  in- 
dómito dans  le  chapitre  consacré  aux  historiens  du 
Chili.  Depuis  cette  époque,  l'oeuvre  d'Alvarez  de  Toledo 
n'a  plus  été  citée  ni  employée  par  les  historiens  mo- 
dernos. 


VIII 


Xous  la  croyions  perdue  comme  tant  d'autres  clocii- 
ments  relatifs  á  rAmérique  lorsque  par  im  heureiix 
hasard  nous  en  avons  découvert  dans  la  bibliothéque 
de  Madrid  une  copie  faite  sur  un  manuscrit  qui  nous 
semble  original.  ííous  avons  remarqué  qu'il  y  manque 
quelques  octaves  au  commencement  de  plusieurs  chants, 
mais  bientót  nous  avons  reconnu  que  cette  lacune  n'a 
nulle  importance,  car  ees  octaves  ne  sont  que  de  vagues 
préliminaires  qui  ne  tiennent  point  á  la  relation  historique. 

Depuis  longtemps  nous  avions  formé  le  projet  de 
publier  ce  poéme  comme  une  oeuvre  utile  pour  l'étude 
de  l'histoire  de  TAmérique.  Aujourd'hui  nous  nous 
réjouissons  d'accomplir  notre  voeu,  et  nous  faisons  de 
l'oeuvre  d'Alvarez  le  premier  tome  de  la  Bibliothéque 
Américaine. 


Canto  I. 


El  gobernador  de  Chile  don  Martin  Oñez  de  Loyola  se  hallaba  en 
la  ciudad  de  la  Imperial  cuando  supo  que  los  indios  de  Ongol  se 
hablan  sublevado  y  dado  muerte  a  dos  soldados  españoles  del  fuerte 
de  este  nombre.  Eesuelve  salir  a  castigarlos ,  pero  los  indios  tienen 
noticia  de  sus  propósitos  y  espían  sus  movimientos.  Presajios  celestes 
que  anunciaron  su  muerte  en  Chillan.  El  gobernador  siguió  su  marcha 
hasta  Curazaba,  donde  fué  sorprendido  por  el  ejército  araucano. 


En  la  Imperial  ciudad  Loyola  estaba 
Con  su  gallarda  gente  apercibida 
Para  salir  al  punto  que  aguardaba 
Contra  la  fuerza  idólatra  crecida; 
Estando  en  esto  nueva  le  llegaba, 
Que  fué  para  su  gusto  desabrida, 
De  como  Longotoro  se  habia  alzado, 
Y  a  dos  soldados  nuestros  degollado. 


Que  sin  recato  ni  orden  se  salieron 
De  su  presidio  fuerte  desmandados; 
A  ciertos  frutillares  cerca  fueron 
Solo  a  cojer  frutilla  descuidados: 
Unos  indios  amigos  que  los  vieron 
Sin  recelo  ninguno  y  desarmados 
Las  cabezas  a  entrambos  les  cortaron 
Y  con  esta  ocasión  se  rebelaron. 

1 


El  capitán  Vallejo  envió  el  aviso 
Con  amplia  relación  de  todo  el  caso 
Pidiéndole  con  ella  que  al  proviso 
A  reparar  el  daño  tienda  el  paso: 
La  estafeta  intiel  primero  quiso 
Torcer  la  recta  via,  y  dar  de  paso 
A  los  purenes  bélicos  la  nueva 
De  la  embajada  que  Loyola  lleva. 


Son  los  purenes  gente  belicosa 

Y  cabeza  de  todos  los  chilcanos; 
En  una  gran  laguna  cenagosa 
Viven  toda  cercada  de  pantanos: 
Han  gozado  de  vida  licenciosa 

Sin  haber  tributado  a  los  hispanos ; 
Arauco  j  Tucapel  se  les  sujetan, 

Y  las  demás  provincias  les  respetan. 


Navalburí  es  el  nombre  o  apellido 
Del  bárbaro  que  fué  con  el  mensaje 
Hombre  de  gravedad^  por  tal  tenido^ 
Y  en  Molchen  respetado  su  linaje : 
En  la  escuela  de  Marte  preferido^ 
Valiente  capitán,  gran  personaje, 
Sabio,  discreto,  astuto  y  belicoso 
Cauto  de  trato,  doble  y  cauteloso. 


Esta  gente,  señor,  es  novelera; 

La  ocasión  no  la  sueltan  de  la  mano; 

Fclcilmente  abatiéndola  se  altera 

Y  mas  con  la  cabeza  de  un  hispano: 

Muestra  sernos  amiga  en  lo  de  afuera 

Pero  no  tiene  dentro  el  pecho  sano 

Colmado  sí  de  fraudes  y  novelas. 

De  traiciones,  engaños  y  cautelas. 


3 


Pues  con  las  dos  cabezas  de  cristianos 
En  secreto  trataron  juntos  luego 
De  tomar  todos  armas  en  las  manos 

Y  al  español  no  dar  jamas  sosiego : 
No  fueron  sus  intentos  al  lin  vanos^ 
Que  de  aquesta  centella  prendió  el  fuego 
Que  después  encendió   toda  la  tierra^ 

Y  en  sus  ardientes  ánimos  la  guerra. 


Porque  Navalburí  se  fué  derecho 

A  Puren,  á  tratar  con  Palantaro 

De  lo  que  en  Longotoro  se  liabia  hechO; 

Y  que  esperaban  de  él  favor  y  amparo : 

Un  concierto  qued()  entre  los  dos  hecho 

Que  fuese  cada  cual  amigo  caro 

De  su  patria^  y  sus  gentes  se  juntasen 

Para  que  libertarla  procurasen. 


Ordenaron  también  que  se  fíciese 
Un»  ejército  grueso  y  se  aguardase 
A  i[ue  el  gobernador  solo  viniese^ 
Y  por  sus  propios  términos  pasase : 
Para  que  con  esfuerzo  combatiese 
Con  el  suyO;  y  la  vida  le  quitase^ 
Haciendo  a  fuego  y  sangre  después  guerra, 
Hasta  echar  los  hispanos  de  su  tierra. 


Fuese  Navalburí  en  tratando  aquesto, 
A  llevarle  a  Loyola  la  embajada, 
Otro  dia  llegó  temprano  al  puesto 
Adonde  la  Imperial  está  fundada: 
Anduvo  tan  sagaz,  astuto  y  presto 
Que  la  traición  que  atrás  dejó  tramada, 
Vino  a  salir  con  ella  tan  al  justo 
Que  salió  a  la  medida  de  su  gusto. 

1* 


Dióle  aviso  razón  y  larga  cuenta 
De  cuanto  el  enemigo  iba  ordenando, 

Y  como  los  caciques  de  mas  cuenta 
Andan  el  reino  todo  alborotando  : 

Y  que  otra  cosa  alguna  no  se  cuenta 
En  todo  cuanto  estaban  practicando 
Sino  es  del  general  levantamiento 

En  quien  ponen  el  blanco  de  su  intento. 


Pero  antes  que  el  fuego  mas  se  encienda 

Ir  a  apagarle  apriesa  le   conviene 

Que  cuando  su  llegada  alguno  entienda 

Mudará  del  propósito  que  tiene: 

Así  pues  que  no  hay  nadie  que  le  ofenda 

Ni  el  enemigo  gente  junta  tiene, 

Que  con  cualquiera  suya  bien  podia 

Partirse  para  Ongol  el  mismo  dia. 


Cuando  tuvo  la  tela  en  tan  buen  punto, 
Del  capitán  de  Ongol  le  dio  la  carta, 
En  la  cual  le  avisaba  el  mismo  asunto 
Y  que  luego  importaba  que  se  parta: 
Mandó  el  gobernador  al  mismo  punto 
Que  en  dos  partes  su  ejército  se  parta. 
La  parte  que  con  él  fué  es  de  cincuenta, 
De  buenas  partes  todos  y  de  cuenta. 


El  número  entendió  ser  suficiente 
Para  pasar  con  él  a  la  lijera, 
Asi  mandó  que  el  resto  de  la  gente 
Quede  con  Pedro  de  Olmos  de  Aguilera: 
También  dejó  ordenado  á  Andrés  Valiente, 
A  cuyo  cargo  estaba  esta  frontera. 
Que  en  pasando  seis  dias  despachase 
La  gente  con  la  escolta  que  llegase. 


El  tiempo  fácilmente  nos  engaña, 

Y  así  quien  sin  cimientos  edifica 
No  veréis  que  jamas  se  desengaña 
Si  máquinas  fantásticas  fabrica: 
La  mucha  diligencia  a  veces  daña 
OtraS;  la  dilación  nos  perjudica, 

A  su  tiempo  son  buenas  las  espuelas 

Y  al  suyo  provechosas  las  pihuelas. 


Que  si  al  tiempo  Loyola  no  creyera, 
Ni  de  él  tan  fácilmente  se  fiara, 
Quizá  pudiera  ser  no  se  perdiera 
Ki  a  Chile  tan  perdido  nos  dejara: 
Mas  él  va  ya  piasando  su  carrera, 
La  cual  pluguiera  a  Dios  no  la  empezara: 
Habréme  de  ir  tras  él,  que  me  es  forzoso 
Apresurar  mi  paso  vagoroso. 


Salió  de  la  ciudad  y  fué  a  alojarse 

A  Pailachaca,  que  es  de  allí  una  legua, 

De  do  Navalburí  quiso  apartarse 

Y  tomar  el  camino  de  Maquegua: 
Que  quiso  de  los  nuestros  desviarse, 

Y  a  Puren  despachar  a  Millategua 
Al  cual  le  despachó  con  nueva  cierta 
De  que  Loyola  va  y  estén  alerta. 


Ya  estaban  los  purenes  aguardando 
Gon  seiscientos  de  guerra  en  el  camino, 
Y  de  emboscarse  todos  ordenando 
En  un  espeso  monte  convecino: 
Millategua  llegó,  y  les  dijo:  —  "Cuando 
El  rutilante  Febo  cristalino 
Adorne  el  horizonte  de  arreboles. 
Entonces  partirán  los  españoles. 


"De  la  Imjoerial  salieron  ayer  tarde 
Todos  con  buenas  armas  j  caballos^ 
En  Pailachaca  hicieron  un  alarde 
Que  gran  temor  me  dio  solo  en  mirallos; 
No  sé  que  gente  habrá  que  les  aguarde, 
Ni  en  batallas  se  atrevan  a  esperallos; 
Cincuenta  son  con  cuatro  capitanes 
Bizarros,  fuertes,  bravos  y  galanes. 


"Aquestos  solos  son  los  que  sustentan 
El  insufrible  peso  de   la  guerra, 
Y  los  que  en  ella  mas  nos  atormentan 
Sembrando  de  cadáveres  la  tierra: 
De  nuestro  sudor  solo  se  alimentan 
Siguiéndonos  en  llano,  monte,  y  sierra. 
Así  con  todas  veras  procuremos 
Que  de  tantos  agravios  nos  venguemos. 


"Que  si  a  todos  aquestos  degollamos 
Quedará  nuestra  patria  redimida, 

Y  nuestra  libertad  reconquistamos 
Que  de  ellos  tanto  tiempo  es  oprimida: 
Los  hijos  y  mujeres  rescatamos. 
Gozaremos  de  larga  y  quieta  A'ida, 
Librándonos  de  aquesta  trabajosa 

Y  de  gente  a  nosotros  tan  odiosa. 


"Despáchense  mañana  corredores 

Que  vayan  descubriendo  por  la  cumbre, 

En  ágiles  caballos  voladores 

Y  a  do  se  alojen  traigan  certidumbre: 
Que  cuando  esconda  el  sol  sus  resplandores 

Y  lleve  a  los  antípodas  su  lumbre, 
Les  quitaremos  todos  los  caballos 
Para  poder  mejor  desbaratallos." 


Cerca  de  la  quebrada  de  la  Leña 
Mandaron  emboscar  luego  un  espía 
Con  orden  de  que  hiciera  cierta  seña 
8i  a  la  española  gente  venir  via: 
Mas  cuando  descubrió  su  crespa  greña 
El  déllico  zagal^  autor  del  dia, 
Loyola  tendió  el  paso  de  tal  suerte 
Que  se  acercó  al  horrendo  de  la  muerte. 


Partióse  lúneS;  dia  señalado 

Del  incrédulo  santo  j  benemérito^ 

El  que  metió  la  mano  en  el  costado 

Del  maestro  a  quien  antes  no  dio  crédito 

Solemne  y  santo  dia^,  mas  desdichado 

Para  Loyola  de  tal  daño  inmérito^ 

Al  fin  del  año  fué^  y  con  él  se  cuenta 

Mil  y  quinientos  ocho  con  noventa. 


Aqueste  mismo  dia  claro  vieron 
De  Chillan  una  nube  en  el  ocaso : 
Personas  de  gran  crédito  estuvieron 
A  verla  estando  el  cielo  limpio  y  raso: 
Ni  género  de  viento  no  sintieron 
Y  no  soplar  alguno  hizo  al  caso^ 
Para  verse  mejor  la  veloz  nube 
Que  unas  veces  se  baja  y  otras  sube. 


Vueltas  daba  también  á  la  redonda 

Como  suele  un  espeso  remolino^ 

Ya  se  ponia  larga^  ya  redonda 

Con  mas  velocidad  que  el  torbellino : 

Alargóse  después  mas  que  una  sonda 

Y^  a  partirse  por  medio  a  la  fin  vino ; 

De  la  parte  derecha  vi  formarse 

Un  escuadrón  de  gente  y  todo  armarse. 


Claro  se  vieron  picas  y  macanas 
En  iguales  hileras  todas  puestas, 
Lanzas,  dardos,  gorguees,  partesanas, 
Arcos,  flechas,  arpones,  j  ballestas: 
No  son  patrañas  ni  ficciones  vanas 
Ni  fábulas  poéticas  compuestas. 
Que  yo  lo  vi,  señor,  muy  claramente 
Y  en  otras  muchas  partes  mucha  gente. 


De  la  otra  mitad  al  mismo  instante 
Un  galeón  se  hizo  ver  muy  poderoso. 
Con  todas  velas  como  el  navegante 
8e  lleva  por  el  mar  tempestuoso: 
Tomó  el  navio  luego  por  avante 

Y  un  presagio  se  vido  aqui  es2:)antoso, 

Y  fué  que  de  él  salió  gran  gente  de  armas 
Con  disformes  figuras  y  visarmas. 


Pusiéronse  también  en  ordenanza 
Y  a  punto  para  darse  la  batalla. 
Puesta  en  el  ristre  cada  cual  su  lanza 
Como  para  justar  suelen  llevalla: 
No  tuvieron  minuto  de  tardanza. 
Por  que  luego  embistieron  para  dalla, 
Pero  en  llegando  todos  al  estrecho 
El  escuadrón  de  nautas  fué  deshecho. 


Después  de  rematada  aquesta  guerra 
He  vieron  mil  figuras  espantosas, 
Al  modo  de  carneros  de  la  tierra 

Y  manchas  a  pedazos  sanguinosas: 
Levant()se  tras  de  esto  una  gran  sierra 
Con  lucidas  pirámides  vistosas; 

La  sierra  vimos  luego  que  se  abaja 

Y  formarse  de  toda  una  mortaja. 


9 


A  la  fin  vino  todo  a  deshacerse 

Que  no  qued(5  señal  de  ello  en  el  cielo, 

Ni  aun  átomo  de  cosa  pudo  verse 

De  aquel  nublado  grande  y  negro  velo^ 

Que  vino  en  breve  espacio  a  resolverse 

En  menos  que  una  punta  de  un  anzuelo^ 

Y  de  aquestas  señales  colegimos 

Lo  que  con  daño  nuestro  después  vimos 


Otros  portentos  vimos  espantosos 
Aves  no  conocidas  en  poblado^ 
Los  cóndores  volaban  presurosos 
Al  canto  de  lechuzas  mal  formado: 
Abundancia  de  buhos  y  raposos, 
Fuera  de  los  estanques  el  pescado, 
Prodigios  y  presagios  inauditos 
Casos  abominables  y  esquisitos. 


Una  india  contó  públicamente 
Habiendo  vL^o  bien  estas  señales, 
Que  por  se  liaber  mostrado  en  el  poniente 
Vendrá  a  los  españoles  muchos  males: 
Pero  que  si  se  vieran  al  oriente 
Los  tuvieran  los  propios  naturales ; 
También  dijo  afirmándolo  por   cierto 
Que  Loyola  sin  falta  será  muerto. 


El  cual  iba  siguiendo  su   camino 
Apresurando  su  infelice  suerte, 
Guiándole  su  mísero  destino 
Adonde  le  aguardaba  ya  la  muerte: 
Que  como  estaba  de  ella  tan  vecino, 
Y  no  hay  quien  apartarse  de  ella  acierte. 
Quiso  llegar  en  término  mas  breve 
A  pagarle  la  deuda  que  le  debe. 


10 


Pasó  a  TaboD;  un  poco  antes  que  Apolo 
Llegase  a  la  mitad  de  su   carrera. 
También  a  Llob  después  atrás  dejólo. 
Que  si  en  él  se  alojara  mejor  fuera. 
Un  indio  descubrió  adelante  solo 
A  caballo  subiendo  una  ladera, 
Y  era  la  centinela  que  habian  puesto 
Los  indios  otro  dia  en  aquel  puesto. 


La  gente  suya  cerca  de  allí  estaba 
A  este  mismo  aguardando  a  que  llegase, 
Con  nueva,  si  la  nuestra  ya  llegaba, 
O  en  que  sitio  de  aquellos  se  alojase: 
Mas  el  gobernador  a  Curazaba 
A  la  suya  mandi»  que  caminase. 
Porque  a  su  presunción  le  con  venia 
Llegar  temprano  a  Ongol  el  otro  dia. 


Llegó  ya  noche  al  triste  alojamiento, 
Que  alojamiento  fué  bien  desdichado. 
Pues  hubo  en  él  tan  grande  perdimiento 
Que  tantos  perdimientos  ha  causado : 
Causa  fué  del  común  levantamiento 
Y  el  haberse  los  indios  levantado. 
No  querer  alojarse  mas  temprano 
En  otro  sitio,  sin  azar  y  en  llano. 


Lo  cual  se  pudo  hacer  muy  fácilmente, 
Que  yo  lo  he  visto  bien,  y  soy  testigo 
Que  hay  allí  otro  mejor  y  suñciente 
Para  se  defender  del  enemigo: 
Mas  cuando  nuestro  padre  omnipotente 
No  quiere  dilatar  mas  el  castigo. 
No  acertamos  jamas  en  cosa  alguna 
De  cuantas  hay  debajo  de  la  luna. 


11 


Hizo  la  noche  L'tbrega  y  oscura 
Que  lumbre  ni  crepúsculo  no  habia^ 
Que  la  cara  de  Febo  hermosa  y  pura 
A  \^^  antíj^oda^  daba  nuevo  dia: 
Por  10  cual  se  meti()  en  una  angostura 
Que  tres  padrastos  ásperos  tenia^ 
Una  loma  también  a  mano  diestra 
Y  el  rio  barrancoso  a  la  siniestra. 


Soltaron  los  caballos  todos  ellos 
Que  fué  mas  ocasión  para  perderse^ 
Que  si  a  tiempo  pudieran  recogellos 
Pudieran  ofender  y  defenderse. 
Mas  como  estaba  ya  Átropos  entre  ellos 
Lugar  no  les  dejó  en  que  recojerse^ 
Que  todo  lo  ocupó  con  su  guadaña 
Mostrando  su  rabiosa  y  cruda  saña. 


En  tanto  que  se  están  aquí  alojando^ 
Me  quiero  ir  a  buscar  al  enemigo^ 
A  saber  lo  que  estaban  ordenando 
Que  quiero  yo  de  todo  ser  testigo : 
Llegué  cuando  le  estaba  cuenta  dando 
La  centinela  suya  al  bando  amigO; 
De  como  ya  pasaron  los  hispanos 
Adelante  de  allí  con  pies  livianos. 


A  diez  mancebos  ágiles  y  diestros 
Prácticos^  belicosos  y  arriscados^ 
Solícitos^  astutos  y  maestros 

Y  en  los  peligros  mas  determinados: 
Para  que  reconozcan  a  los  nuestros 

Y  el  sitio  a  donde  estaban  alojados^ 
Pelantaro  envió  en  su  seguimiento 
Con  orden  que  se  vuelvan  al  momento. 


12 


Con  tal  cuidado  y  diligencia  fueron 

Que  en  poco  mas  de  una  hora  allá  llegaron, 

Sin  ser  sentidos  cerca  se  pusieron 

Y  los  caballos  vieron  que  saltaron: 

El  sitio  mal  o  bien  reconocieron: 

A  dar  cuenta  de  todo  se  tornaron : 

Al  general  dijeron  que  ya  estaba 

Nuestra  gente  alojada  en  Curazaba. 


No  recibe  contento  tan  crecido 
La  madi-e  cuando  al  hijo  ve  presente, 
Que  nueva  tuvo  cierta  era  perdido, 
O  mucho  tiempo  estado  de  ella  ausente ; 
Como  el  que  tuvo  el  bando  descreído 
Cuando  oyó  que  alojaba  nuestra  gente, 
Pues  del  placer  y  gusto  que  tenia 
En  todo  el  ancho  prado  no  cabia. 


Sin  estruendo,  ruido,  ni  alboroto 

Los  bárbaros  hicieron  su  consulta, 

Y  fueron  de  im  común  acuerdo  y  voto 

Todos  los  de  la  infame  turba  multa: 

De  que  con  gran  silencio  por  un  soto 

Aquella  gente  vaya  toda  oculta. 

Sin  que  nadie  la  sienta,  y  en  un  bosque 

Que  en  Curazaba  está,  que  en  él  se  embosque 


Ordenaron  también  que  se  partiesen 
Los  seiscientos  soklados  en  tres  partes, 

Y  que  por  otras  tres  acometiesen 
Con  ánimos  soberbios  hechos  Martes: 

Y  que  las  tres  cuadrillas  se  les  diesen 
A  tres  varones  nobles  y  de  partes: 
Pelantaro  llev()  la  una  cuadrilla 

Las  dos  Anganamon  y  Guaiquimilla. 


13 


Diéronle  a  Anganamon  los  escogidos 
Entre  todos  los  prácticos  guerreros; 
Que  fueron  señalados  y  elegidos 
A  embestii' los  hispanos  los  primeros: 
Arrogantes^  soberbios  j  atrevidos 
Traidores^  desleales  y  embusteros, 
Como  gente  intratable  que  se  cria 
Sin  fC;  sin  ley,  sin  rey,  sin  policía. 


Llegáronse  a  emboscar,  cuando  acababan 

De  velar  la  modorra  los  cristianos. 

Los  cuales  sin  temor  alguno  estaban 

De  que  están  de  la  muerte  tan  cercanos : 

Ni  creo  que  jamas  imaginaban 

De  venir  a  parar  entre  sus  manos, 

¡Pues  mirad  que  ya  tiene  alzado  el  brazo, 

Y  que  os  ha  dado  corto  y  breve  el  plazo! 


Porque  está  ya  afilando  la  tijera 
Con  que  os  ha  de  cortar  el  vital  hilo, 
Y  que  para  cortarlo  solo  espera 
No  mas  que  a  darles  su  rabioso  filo : 
Mas;  ay,  cómo  es  razón  tan  verdadera 
Lo  que  esta  parca  tiene  por  estilo, 
Venií-nos  a  buscar,  cuando  pensamos 
Que  lejos  y  apartados  de  ella  estamos! 


Estuvieron  los  nuestros  en  alerta 
Hasta  que  ya  se  vio  la  luz  del  alba 

Y  fué  de  todo  punto  descubierta 
Su  cristalina  y  reluciente  calva: 
Cuando  la  Aurora  abri(')  su  blanca  puerta 

Y  a  su  esposo  Fiton  hizo  la  salva, 
A  dormir  en  las  tiendas  se  metieron 

Y  las  rondas  también  se  recogieron. 


14 


Todas  las  armaS;  todos  las  dejaron 

Teniéndolo  ya  todo  por  seguro^ 

Desnudos  entre  sábanas  se  echaron 

Que  ellos  no  hicieran  mas  detras  de  un  muro: 

Como  la  noche  sin  parar  velaron 

Un  sueño  les  cargó  pesado  y  duro^ 

Con  el  cual  se  quedaron  adormidos 

Y  de  él  y  de  los  bárbaros  vencidos. 


No  estaba  el  enemigo  descuidado^ 
Pues  tuvo  en  medio  de  ellos  una  posta^ 
Para  que  en  viendo  tiempo  acomodado 
Le  fuese  a  dar  aviso  por  la  posta: 
Estuvo  el  indio  allí  con  mas  cuidado 
Que  el  que  tiene  la  guardia  de  la  costa, 
Cuando  se  han  descubierto  los  bajeles 
De  los  cosarios  turcos  e  infieles. 


Cuando  vio  a  cada  cual  dentro  en  su  tienda, 

Eetirada  la  ronda  centinela, 

El  indio  se  metió  por  una  senda 

Y  mas  veloz  que  el  viento  veloz  vuela: 
Como  no  le  tuvieron  de  la  rienda 

Y  el  odio  que  nos  tiene  era  la  espuela; 
No  se  paró  un  punto  en  la  carrera, 
Antes  de  su  tardanza  desespera. 


A  los  suyos  llegó,  falto  de  aliento, 
Pero  con  grande  sobra  de  alegría, 
A  todos  hizo  un  breve  parlamento 
Que  en  lengua  castellana  esto  decia: 
—  "Senado  ilustre,  heroico  regimiento, 
El  tiempo   es  ya  llegado  y  claro  dia. 
En  que  podréis  mostrar  los  bravos  hechos 
Y  el  ánimo  feroz  de  aquesos  pechos. 


15 


"Ya  están  los  españoles  descuidados^ 

Y  dentro  de  sus  tiendas  recogidos; 
Han  estado  la  noche  desvelados, 

Y  agora  podrá  ser  que  estén  dormidos: 
Vamos  presto  nosotros  recatados 

Y  lleguemos  allá  sin  ser  sentidos^ 
Que  por  esta  quebrada  tiempo  demos 
De  suerte  que  la  caza  no  espantemos. 


"No  se  pierda  ocasión  tan  importante^ 
Asidla^  pues  podéis^  de  los  cabellos; 
Que  si  una  vez  se  pasa  por  delante 
Otra  no  volveréis  jamas  a  vellos: 
Abamos  pues  que  ya  Febo  fulminante 
Descubre  sus  dorados  rayos  bellos^ 
Sigamos  nuestra  próspera  ventura^ 
Gocemos  de  la  buena  coyuntiu-a." 


No  gastó  mucho  tiempo  en  aquel  ruegO; 

Que  ya  lo  estaban  ellos  deseando: 

Así  a  caballo  se  pusieron  luego 

Y  en  orden  buena  fueron  caminando : 

Estaban  los  hispanos  con  sosiego 

Al  dios  Morfeo  todos  adorando^ 

Sin  entender  que  estaba  ya  tan  junto 

De  lo  que  representan  el  trasunto. 


Con  presteza  y  silencio  se  llegaron 

Sin  género  ninguno  de  bulliciO; 

A  vista  de  las  tiendas  se  pararon 

Al  trompeta  aguardando  haga  su  oficio : 

La  trompa  luego  al  punto  la  tocaron 

Para  ir  al  humano  sacrificio : 

Juntos  por  las  tres  partes  embistieron 

Cuando  la  ronca  voz  bélica  oyeron. 


IG 


; Eterno  padre,  poderoso  y  alto! 
Tu  divino  favor^  señor^  me  envía^ 
Con  el  cual  cantaré  sin  quedar  falto 
El  sangriento  destrozo  de  este  dia : 
El  estruendo,  alboroto,  el  sobresalto. 
La  espantosa  y  horrenda  notoniía, 
Que  en  los  tristes  y  míseros  cristianos 
Los  bárbaros  hicieron  inhumanos. 


La  cual,  pluguiera  a  vos,  señor,  pudiera 
Pasarme  sin  cantar  tan  gran  desgracia, 
O  que  para  cantarla  yo  tuviera 
Alguna  erudición,  talento  y  gracia. 
Para  que  tantas  lástimas  dijera 
Con  espíritu  vivo  y  etícacia ; 
Pero  aunque  falto  soy  de  todo  aquesto, 
Tengo  de  proseguir  con  lo  propuesto. 


Aun  no  llegó  bien  el  son  a  los  oidos 
Cuando  todos  a  un  tiempo  arremetieron; 
Con  gritos,  algazaras  y  alaridos 
A  las  tiendas  veloces  embistieron: 
¡  O  nefandos,  traidores,  fementidos ! 
¡Cuan  bien  vuestros  deseos  se  cumplieron! 
Pues  no  dejasteis  español  con  vida 
Sin  haber  recibido  alguna  herida. 


Derribaron  de  aquel  primer  encuentro 
Las  tiendas  en  el  suelo  y  pabellones; 
Quedaron  los  iberos  todos  dentro 
Cual  debajo  de  red  los  gorriones: 
A  muchos  les  sacaron  de  su  centro 
Vivos  los  palpitantes  corazones 
Comiéndoselos  crudos  á  bocados 
Sin  quedar  estos  pérfidos  vengados. 


17 


Dieron  a  Alonso  Martin  el  de  Ribera 
Al  salir  de  su  tienda  una  lanzada^ 
Que  la  vida  y  entrañas  salió  fuera 
Por  los  pechos  abiertos  y  la  )íijada: 
El  alma  por  allí  salió  lijera 
De  donde  estubo  tanto  aprisionada  ; 
Volando  fué  a  cojer  la  eterna  palma, 
Quedando  el  cuerpo  miserable  en  calma. 


Solo  Arango  tiró  un  arcabuzaso 
Sin  dejarle  poner  derecho  el  punto ; 
Que  le  dio  Longobilo  un  macanasO; 

Y  a  un  tiempo  disparó^  y  quedó  difunto: 
Belmar  dio  a  Chaplequen  un  tizonaso 

Y  él  recibió  también  al  mismo  puñtO; 
Sin  ver  quien  se  la  diese^  grave  herida: 
Salió;  por  donde  entró  el  hierro^  la  vida. 


A  la  primera  voz  saltó  desnudo 
El  desdichado  y  triste  de  Loyola^ 
Que  vestirse  la  cota  nunca  pudo 

Y  la  espada  en  la  mano  sacó  sola: 
Tomó  después  la  lanza  y  el  escudo 

Y  contra  el  enemigo  blandeóla, 
Haciendo  con  valor  gran  resistencia 
A  toda  aquella  bárbara  potencia. 


Pusiéronsele  dos  presto  a  su  lado 
Entrambos  famosísimos  caudillos; 
Juan  Guirao  era  el  uno,  un  gran  soldado. 
El  otro  el  animoso  Gallequillos : 
Bien  pudiera  Belona  y  Marte  airado 
Con  todos  sus  discípulos  seguillos, 
Que  cada  cual  hiciera  de  su  parte 
Lo  mismo  que  Belona  hiciera,   o  Marte. 

2 


18 


Pusiéronse  los  tres  juntos  a  una 
Con  ánimo  aguardando  al  enemigo ; 
Para  probar  la  última  fortuna 
Tomaron  la  barranca  por  abrigo: 
No  se  juntó  persona  otra  ninguna 
Que  en  las  tiendas  murieron  como  digo, 
Escepto  quince  o  veinte  que  escaparon 
Y  huyendo  en  el  rio  se  arrojaron. 


Los  cuales  no  serán  aquí   nombrados 

Por  haber  en  el  agua  fenecidO; 

Habranse  de  quedar  ya  sepultados 

En  la  letea' oscura  del  olvido: 

Pues  no  merecen  ellos  ser  loados 

Por  haber  tan  cobardemente  huido, 

Ki  de  hombres  tales  quiero  haya  memoria, 

Ni  nombrarles  sus  nombres  en  mi  historia. 


Mas  no  me  olvidaré  yo  en  mi  registro 
De  un  heroico  varón  de  santa  vida, 
Porque  su  gran  valor  de  Chile  al  istro 
Le  publique  la  fama  esclarecida: 
Del  glorioso  seráfico  ministro, 
De  limpia  sangre,  noble  y  conocida. 
Era  frai  Juan  Tobar  su  ilustre  nombre, 
En  letras  evangélicas  grande  hombre. 


Cuando  vio  este  varón  rota  la  gente 
Hinc(')se  de  rodillas  en  el  suelo, 
Al  soberano  padre  omnipotente 
Pidió  para  aquel  tránsito  consuelo : 
Alzó  las  manos  y  ojos  juntamente 
Con  inmensa  hu^nildad  al  alto  cielo, 
Pidiéndole  le  dé  favor  y  ausilio 
Al  celestial  angélico  concilio. 


19 


También  mi  ruda  y  torpe  lengua  pide, 
Que  le  dejen  tomar  algún  aliento, 
Porque  tan  grande  lástima  me  impide 
El  espacioso  y  tardo  movimiento: 
Así  hasta  el  otro  canto  se  despide^ 
Que  no  puede  sufrir  tan  gran  tormento, 
Y  a  dejarlo  le  obliga  mueve  y  fuerza 
Un  intenso  dolor  de  ardiente  fuerza. 


2- 


Canto  11. 


Muere  el  gobernador  y  toda  su  gente :  da  la  nueva  en  Ongol  un  indio 
amigo :  socorre  Francisco  Jofré  la  cuidad  de  Santa  Cruz :  el  cabildo 
de  la  de  Santiago  nombra  por  gobernador  al  licenciado  Pedro  de 
Vizcarra ,  y  él  por  su  teniente  a  Francisco  Jofré :  parte  para  el  Perú 
don  Luis  Jofré:  el  castellano  de  Arauco  hace  un  parlamento  a  los 
caciques  del  estado :    los  purenes :  borrachera  general. 


Quien  enemigos  tiene  no  dé  paso 

Sin  ver  como  le  da  cuando  lo  diere^ 

Haga  de  cualesquiera  mucho  caso 

Porque  quien  no^  a  sus  propias  manos  muere: 

El  ir  apercibido  a  cualquier  caso 

Es  bien,  y  mas  si  el  caso  lo  requiere; 

A  quien  puede  ofender  justo  es  se  tema, 

Que  la  centella  un  monte  a  veces  quema. 


Digo  pues  que  hace  mal  y  es  grave  yerro 
Ser  quien  tiene  enemigos  confiado 
Que  vienen  cuando  vienen  sin  cencerro 
Y  si  le  trae  alguno  es  bien  tapado: 
El  vulgo  dice  bien  —  ^^dormir  sin  perro" 
A  cualquiera  que  duerme  descuidado, 
También  dice  que  el  hombre  apercebido 
Es  cierto  que  está  menos  combatido. 


21 


Descuido  no  ha  de  haber  en  mar  ni  en  guerra^ 

Porque  al  primero  que  hay  se  pierde  todo: 

Capitán  sin  cuidado  en  todo  yerra 

Ki  en  cosa  acertará  de  ningún  modo: 

Con  la  nao  el  piloto  dará  en  tierra 

Y  a  los  que  en  ella  van  pondrá  en  el  lodo^ 

¡Si  cuando  ve  al  soberbio  mar  airado 

No  pone  en  el  gobierno  su  cmdado. 


Ha  de  ser  en  la  guerra  de  ordinario 

Eecatado  el  caudillo  y  vigilante^ 

Y  nunca  tenga  en  poco  su  contrario 

Porque  un  ratón  ofende  a  un  elefante: 

Es  le  también  lo  mismo  necesario 

Al  solícito  y  diestro  navegante^ 

Pues  cuando  menos  ¡piensa  en  la  tormenta. 

Delante  y  sin  pensar  se  le  presenta. 


Mas  hay  algunos  hombres  ignorantes 

Que  cualquiera  suceso  que  sucede^ 

Echan  a  las  estrellas  radiantes^ 

Pudiendo  el  albedrío  lo  que  puede: 

Y  cuando  así  hay  descuidos   semejantes 

Dicen:  ^^lo  que  ha  de  ser  no  hay  quien  lo  vede.' 

Es  un  notable  yerro  en  que  caemos^ 

Pues  es  libre  albedi-ío  el  que  tenemos. 


Tampoco  diga  nadie:  "¿quien  dijera 
(Después  de  haber  el  caso  sucedido) 
Que  un  caso  como  aqueste  sucediera?" 
Porque  es  un  error  grande  conocido: 
El  hombre  haga  en  todo  de  manera 
Que  esté  a  cualquiera  trance  apercebido^ 
Que  si  el  deber  él  hace  de  su  parte 
Neptuno  le  dará  favor  y  Marte. 


22 


Mas  a  mis  tristes  lástimas  volviendo; 
Digo  que  dejé  al  fin  del  primer  canto 
Al  padre  provincial  frai  Juan  pidiendo 
Favor  al  soberano  cielo  santo: 
Estando  en  su  oración^  el  bando  horrendo 
Llegó  con  tal  furor  y  orgullo  tanto. 
Que  le  hizo  pedazos  la  persona 
Con  que  ganó  de  mártir  la  corona. 


Degollaron  también  su  compañero; 
Frai  Melchor  se  llamaba  de  Arteaga: 
GuanorelmO;  el  perverso  carnicero; 
En  los  pechos  le  abrió  una  mortal  llaga: 
También  al  capitán  Gabriel  Lucero 
La  muerte  le  dio  aquí  su  triste  paga; 
Del  sargento  Luzon  de  Olea  y  Cabo 
Guaiquimilla  dio  fin  de  ellos  y  cabo. 


Mil  invenciones  hórridas  de  muertes 
Jamas  vistas  ni  oidas  inventaron; 
Crueles  todas  y  de  varias  suertes 
Con  que  a  los  tristes  mas  atormentaron: 
Porque  fuesen  mas  ásperas  y  fuertes 
Las  canillas  aun  vivos  les  sacaron 
Que  dellas  hacen  trompaS;  y  cornetas; 
PífanoS;  pitoS;  flautas  y  trompetas. 


Anduvo  Tesifone  con  Megera 
Con  Alecto  sembrando  su  venenO; 

Y  sembráronle  todos  de  manera 

Que  a  cada  un  indio  de  él  dejaron  lleno 

Y  Átropos  también  con  su  tijera 
Anduvo  allí  solícita;  sin  frenO; 
Cortándoles  el  hilo  de  la  vida 
La  inexorable  parca  desmedida. 


2B 


No  quiero  relatar  uno  por  uno 
Los  lastimosos  casos  de  este  clia, 
Porque  para  un  dolor  tan  importuno 
Requiere  mejor  pluma  que  la  mia: 
Mas  como  no  quedaba  otro  ninguno 
Vivo  de  la  cristiana  compañia^ 
Sino  es  Guirao,  Loyola  y  Galleguiilos, 
Fueron  contra  los  tres  los  tres  caudillos. 


Crecióles  el  furor  a  estos  malditos 
Cuando  vieron  que  solo  tres  quedaban; 
Con  algazaras  hórridas  y  gritos 
Derribando  las  picas  se  llegaban: 
Estaban  ellos  ya  los  tres  contritos 
Viendo  cerca  la  muerte  que  aguardaban; 
Mas  aunque  defenderse  pretendieron^ 
Por  ser  tantos  los  indios  no  pudieron. 


Una  montaña  entera  de  hastería 

En  todos  tres  a  un  tiempo  derribaron, 

Diéronles  mil  picazos  a  porfía 

Con  que  el  vital  aliento  les  quitaron: 

La  cabeza  con  bailes  y  alegría 

A  Loyola  los  pérfidos  cortaron, 

En  una  pica  larga  fué  clavada 

Y  en  alto  con  gran  grita  enarbolada. 


Era  Loyola  afable,  buen  cristiano, 
Casto,  limpio,  modesto,  limosnero, 
Pacífico,  discreto,  cortesano. 
Sufrido,  manso  y  grave  caballero: 
Conversable,  de  trato  noble  y  llano, 
Piadoso,  benévolo,  severo. 
Animoso,  compuesto,  reportado. 
Sabio,  prudente,  astuto  y  confiado. 


24 

Plabiendo  dado  fin  a  esta  batalla^ 
Si  nombre  tal  como  este  se  le  debe, 
La  tm^ba  multa  y  pérfida  canalla 
Para  el  despojo  el  paso  apriesa  mueve: 
Fué  tanta  la  riqueza  que  allí  halla. 
Que  quedó  rico  todo  el  bando  aleve, 
Habiendo  para  todos  largamente, 
Que  era  rica,  aunque  poca,  nuestra  gente. 


Pero  en  efecto  fueron  desdichados 

Pobres,  cortos  y  faltos  de  ventura. 

Por  un  descuido  solo  condenados 

A  tan  acerba  muerte,  infausta  y  dura: 

Gobernador,  caudillos  y  soldados 

Tuvieron  por  igual  la  sepiütura; 

Que  aunque,  en  la  calidad  no  eran  iguales 

Lo  fueron  en  los  vientres  de  animales. 


Cuando  a  los  cuerpos  muertos  desnudaron 
Las  sangrientas  camisas  y  vestidos, 
A  Pedro  de  Escalante  y  dos  hallaron 
Vivos  entre  los  muertos  recogidos: 
Por  librarse  con  ellos  se  mezclaron, 
Aunque  es  verdad  que  estaban  mal  heridos: 
Como  el  furor  pasó,  quedando  vivos, 
Acordaron  llevárselos  cautivos. 


Vertiendo  humor  caliente  por  los  ojos 
Fueron  los  miserables  de  contino. 
Descalzos  y  por  ásperos  abrojos 
De  Lumaco  tomaron  el  camino : 
Pero  yo  con  mis  pies  torpes  y  cojos 
Dar  por  otro  la  vuelta  determino ; 
A  Ongol  voy  a  llevar  la  triste  nueva 
Con  un  indio  anacona  que  la  lleva. 


25 


Cuando  Apolo  dejó  nuestro  liemisfero 

Y  se  entró  por  las  puertas  del  ocaso^ 
Entró  dentro  de  Ongol  el  mensajero, 

Y  en  él  la  nueva  dio  del  triste  caso: 
Mirad  si  el  yanacona  fué  lijero, 

Y  si  alargar  el  miedo  le  hizo  el  paso ; 

Mas  siempre  a  aquel  que  lleva  nuevas  malas 
El  tiem^ío  suele  darle  prestas  alas. 


Contó  el  caso  en  Ongol  publicamente, 
Mas  aunque  lo  contó  medio  al  desgaire, 
Despachó  el  capitán  incontinente 
A  un  soldado  llamado  Juan  Donaire, 
Con  el  aviso  mísero   al  teniente 
Encargándole  vaya  por  el  aire. 
Porque  la  diligencia  convenia 
Conforme  el  caso  grave  lo  pedia. 


El  dia  del  sagrado  nacimiento 

Del  soberano  hijo  de  María, 

La  nueva  entr<')  en  Chillan  del  perdimiento 

Al  salir  el  crepúsculo  del  dia: 

No  se  detuvo  en  él  solo  un  momento. 

Porque  de  Mapochó  tomó  la  via 

Juan  Donaire,  marchando  a  paso  largo 

Con  la  nueva  que  lleva  infausta  a  cargo. 


Fué  también  la  bisforme  j  cruel  giganta 
Con  sus  alas  intrépidas,  lijeras 

Y  rasgándose  a  voces  la  garganta 

A  dar  la  misma  nueva  a  las  fronteras: 
De  las  terribles  voces  que  levanta 
El  eco  resonó  por  las  laderas. 
En  las  quebradas  cóncabas  retumba 

Y  en  las  orejas  de  españoles  zumba. 


26 


La  temerosa  imagen  de  la  muerte 
A  muchos  por  delante  se  les  puso, 
El  cobarde  sin  ánimo  ni  suerte 
De  espanto  y  de  temor  quedó  confuso 
Mas  el  despecho  valeroso  y  fuerte 
Para  cualquiera  trance  se  dispuso, 
Separando  con  tiempo  su  presidio 
Sin  enfado  ninguno  ni  fastidio. 


Tenia  Martin  de  Erizar  á 
La  nueva  población  de  Millapoa, 
Persona  que  dio  siempre  buen  descargo 
De  cuanto  se  encargó  y  mucha  loa: 
También  de  la  frontera  se  hizo  cargo 
Quien  tiene  el  apelhdo  de  Gamboa 
El  bravo  capitán  Nicolás  Cerra 
Soldado  viejo  y  práctico  en  la  guerra. 


Del  castillo  de  Arauco  y  fortaleza 
Era  Miguel  de  Silva  castellano, 
De  su  valor,  esfuerzo  y  gran  presteza 
Temblaba  todo  el  término  araucano; 
Con  cuidado  solicito  y  presteza 
Empezó  donde  bate  el  mar  insano: 
José  de  Castro  luego  se  previene 
Porque  a  su  cargo  la  defensa  tiene. 


Estas  son  las  fronteras  principales, 

Y  las  dos  que  ya  tengo  dicho  arriba, 
A  donde  siempre  van  los  naturales 
A  dar  o  a  recibir  la  muerte  esquiva; 
Donde  probaron  muchos  por  sus  males 
De  aquesta  gente  indómita  y  altiva 

El  peso  de  sus  fuerzas  tan  terribles, 

Y  sus  mortales  golpes  insufribles. 


27 


Alférez  general  de  aquesta  tierra 
Y  guarda  fiel  del  híspero  estandarte, 
Era  un  hidalgo  práctico  en  la  guerra, 
De  mucha  autoridad  industria  y  arte, 
En  cuyo  pecho  el  ánimo  se  encierra 
Del  iracundo  y  vigoroso  Marte : 
Es  Francisco  su  nombre,  y  apellido 
De  Jofré,  caballero  conocido. 


Estaba  en  este  tiempo  retirado 

Por  no  sé  qué  ocasión  en  una  estancia; 

Con  Loyola  se  habia  disgustado 

Por  negocios  de  bien  poca  importancia: 

Fué  del  suceso  mísero  avisado 

Que  estaba  de  Chillan  poca  distancia; 

La  ciudad  le  avisó,  y  rogó  se  venga 

A  ella  sin  que  un  punto  se  detenga. 


En  oyendo  el  suceso  lastimoso 

Y  el  daño  que  los  bárbaros  han  hecho 
No  tuvo  mas  un  punto  de  reposo, 

Ni  sosiego  en  su  bravo  y  alto  pecho: 
Antes  que  el  enemigo  belicoso 
Pusiera  Millapóa  en  grande  estrecho. 
Quiso  por  su  persona  socorrella 

Y  allí  quedarse  a  la  defensa  de  ella. 


Estaba  esta  ciudad  entonces  falta 
De  municiones,  gente  y  bastimento ; 
Pues  ved  si  adonde  todo  aquesto  falta 
Si  pasaran  los  nuestros  detrimento: 
Y  el  pueblo  en  una  loma  seca  y  alta 
Sin  orden,  sin  compás,  sin  fundamento. 
El  fuerte  flaco,  sin  través  la  cerca. 
El  agua  lejos,  mil  azares  cerca. 


28 


Solo  al  ponerles  el  primer  asedio 
Los  bárbaros  no  mas  de  su  comarca, 
No  tenian  los  nuestros  mas  remedio 
Que  entregarse  a  los  filos  de  la  parca: 
Xi  pusieran  cual  dicen  tierra  en  medio. 
En  tomándole  el  paso  de  la  barca; 
Así  por  tantas  causas  justas  quiso 
No  ser  el  general  Jofré  remiso. 


Bien  es  verdad  que  ya  enviado  habia 
El  cabildo  con  tiempo  y  despachado 
Al  capitán  Tomas  de  Olabarría 
Con  cartas  y  poder  de   aquel  senado 
Para  Jofré;  y  en  ellas  le  pedia 
Ló  que  él  tenia  ya  determinado; 
Mas  antes  que  el  socorro  ni  él  se  parta, 
Llegó  a  Chillan  el  dicho  con  la  carta. 


Detúvose  dos  dias  aguardando 
Sus  criados,  caballos  y  el  bagaje, 

Y  al  teniente  Viz carra  despachando 
El  aviso  y  razón  de  su  viaje: 

Mas  luego  que  su  gente  fué  llegando 
Mandó  fuese  adelante  el  carruaje, 

Y  tras  de  él  él  después  tomó  el  camino 
Con  toda  la  prestesa  que  convino. 


Llevó  pocos  soldados,  pero  tales 
Tan  gallardos,  tan  bravos,  tan  valientes. 
Que  pongo  duda  hallarse  sus  iguales 
En  todo  cuanto  habitan  los  vivientes: 
Porque  sean  sus  nombres  inmortales 
Y  que  su  fama  viva  entre  las  gentes, 
Aquí  quiero  nombrar  sus  altos  nombres, 
Sus  claros  apellidos  y  renombres. 


29 


Chaves,  Antonio  Pérez  de  Aguilera, 

Figueroa,  Hernández,  y  Serrano, 

Verdugo,  Mansilla,  Juárez,  y  de  Herrera, 

Mateo  de  Pineda  el  sevillano : 

Martin  Muñoz,   y  Plaza,  que  a  do  quiera 

La  hace  con  su  brazo  y  fuerte  mano, 

Pedro  de  Silva  el  animoso  y  fuerte 

Que  él  solo  ha  dado  a  muchos  indios  muerte. 


Este  fué  solo  el  número  de  gente 
Que  llevó,  y  aunque  toda  era  tan  brava. 
No  fuera,  ni  aun  diez  tanta  suíiciente 
A  reparar  el  daño  que  aguardaba: 
También  fui  yo  con  ella  juntamente 
No  mas  de  solo  a  ver  lo  que  pasaba. 
Porque  ha  de  ser  de  todo  el  coronista 
Testigo  de  gran  crédito  y  de  vista. 


Por  lo  cual  digo  en  esto  haberme  hallado 

Y  en  todo  o  en  lo  mas  que  ha  sucedido, 

Y  de  lo  que  no  he  visto  me  he  informado 
De  gente  de  verdad,  y  que  lo  vido: 

A  la  cual  tengo  de  ir  siempre  arrimado 
Pues  es  quien  a  decirla  me  ha  movido, 

Y  no  será  pasión  ni  afición  parte 

Para  que  de  ella  un  punto  yo  me  aparte. 


No  tuve  ni  tendré  jamás  intento 
De  quitarle  a  ninguno  lo  que  es  suyo. 
Ni  menos  me  pasó  por  pensamiento 
Por  cosa  ser  de  que  yo  siempre  huyo: 
Mas  volviendo  a  tratar  de  nuestro  cuento. 
Porque  ya  con  aqueste  aquí  concluyo 
Allá  llegamos  antes  que  en  su  esfera 
Pasase  el  rubio  Apolo  su  carrera. 


30 


Habia  el  capitán  Erizar  preso 
Al  cacique  de  todo  MareguaiiO; 
Que  luego  como  supo  el  mal  suceso 
Envióle  a  llamar  j  echóle  mano: 
Ko  porque  hubiese  hecho  algún  escesO; 
Que  segiu'o  en  su  tierra  estaba  y  llano, 
Mas  antes  que  intentase  de  hacerle 
Muy  justo  y  acertado  fué  prenderle. 


Fué  la  prisión  de  aqueste  mucha  parte 
Para  tener  cual  tuvo  algún  sosiego; 
Que  sino  no  pudiera  el  mismo  Marte 
Refrenar  el  furioso  bando  ciego: 
Forzoso  me  es  pasar  de  aquí  a  otra  parte 
Aunque  de  allá  la  vuelta  daré  luego; 
Tratar  de  Arauco  quiero  ahora  un  rato 
Que  también  anda  vivo  allá  el  rebato. 


Supo  Silva  la  nueva  miserable 

Y  del  gobernador  la  triste  muerte; 
En  oyendo  la  pérdida  notable 
Redujo  la  ciudad  toda  en  el  fuerte: 
Hizo  después  un  hecho  memorable 
Fabricado  en  su  pecho  altivo  y  fuerte, 

Y  fué  que  al  mismo  punto  ha  despachado 
A  llamar  los  caciques  del  senado. 


Fué  el  primero  que  vino  Quintegüeno, 
General  de  los  bravos  araucanos, 
Que  mucho  tiempo  amigo  fué,  y  aun  bueno, 
Con  grande  lealtad  de  los  hispanos: 
Tarucan  el  señor  de  aquel  terreno 
El  segundo  llegó  con  dos  hermanos, 
Huenterai,  y  Leviande  eran  sus  nombres, 
Caciques  ricos  y  famosos  hombres. 


31 


Guache^  Alpen^  y  Biirí  también  vinieron 
Peqiieuan  el  valiente  y  Pichinciira, 
Andalí^  Quindelefe  con  él  fueron 
El  bravo  Navalgualo  y  Pincuncura: 
Ante,  Maulen^  Pillan  allí  acudieron 
Navalande  el  soberbio^   Tapancura^ 
El  último  tras  de  estos  llegó  solo 
El  nieto  del  antiguo  Coló  coló. 


Aquestos  diez  y  siete  se  juntaron 
Todos  del  araucano  regimiento^ 
Otros  muchos  caciques  no  llegaron 
Por  estar  desviados  de  este  asiento : 
Después  que  todos  juntos  se  sentaron 
Mandó  Silva  hacer  un  parlamento, 
Para  lo  cual  mandó  juntarlos 
Y  del  suceso  mísero  avisarlos. 


Sentados  sobre  pieles  y  en  esteras 
Al  modo  que  ellos  tienen  ya  por  uso, 
Un  vacío  quedó  entre  dos  hileras 
Donde  el  faraute  Góngora  se  puso : 
Hechas  los  ceremonias  agoreras 
Aquesta  breve  plática  propuso 
Que  el  castellano  Silva  les  dijera 
Y  Góngora  habló  de  esta  manera. 


'^Ya  tengo,  amigos  mios,  conocido 
El  amor,  voluntad  y  buen  deseo. 
Con  que  siempre  me  habéis  aquí  acudido 
Con  gusto  y  afición,  que  bien  lo  veo: 
Mas  ahora  sabed  que  yo  he  sabido 
Un  desastrado  caso  aleve  y  feo 
Que  los  purenes  pérfidos  han  hecho 
Por  solo  el  interés  de  su  provecho. 


32 


"A  nuestro  Apó  sabed  que  ya  le  han  muerto 
Con  todos  sus  caudillos  y  soldados ; 
Halláronles  sin  guardia  ni  concierto; 
Desnudos  y  en  sus  camas  acostados: 
Aquesto  es  lo  que  tengo  ahora  por  cierto^ 
Y  que  andan  los  purenes  alterados: 
Antes  que   ellos  viniesen  a  alteraros 
He  querido  primero  yo  avisaros. 


^Torque  no  os  inquietasen  homicidas 
Ni  engañasen  con  pláticas  dañosas^ 
De  suerte  que  perdáis  la  fama  y  vida 
Por  sus  aleves  culpas  criminosas: 
No  deis  crédito  a  gentes  fementidas, 
No  escuchéis  sus  palabras  fabulosas. 
En  paz  gocen  sus  hijos  y  mujeres 
Haciendas,  casas,  chácaras  y  haberes. 


"Pues  del  dafio  que  han  hecho  tienen  culpa, 

Páguenlo  solo  ellos,  los  traidores: 

Libres  estáis  vosotros  y  sin  culpa 

Sin  serlo  de  ello  no  os  hagáis  hechores: 

Que  no  se  ha  de  admitir  después  disculpa. 

Sino  que  paguen  todos  sus  errores, 

Que  del  Perú  vendrán  gentes  y  de  España, 

Y  habrá  mas  que  vosotros  en  campaña. 


"Que  sabed  que  ha  de  haber  de  esto  venganza, 
Que  son  los  españoles  vengativos, 
Y  de  cuantos  pudieren  tomar  lanza 
De  esos  no  han  de  quedar  ningunos  vivos: 
Vendrá  del  rei  también  nueva  ordenanza 
Para  que  los  vendamos  por  cautivos. 
Llevándolos  de  aquí  a  tierras  ajenas 
Porque  lo  paguen  bien  con  las  setenas. 


33 


"¿Piensan  por  que  a  Loyola  degollaron^ 
Que  no  ha  de  haber  Apú  ya  en  esta  tierra, 

Y  que  los  españoles  se  acabaron, 

Y  que  no  hay  quien  les  haga  ya  mas  guerra? 
Pues  credme  que  en  esto  se  engañaron, 

Y  quien  tal  imagina  que  lo  yerra 

Que  vendi'á  el  visorey  don  Luis  de  Lima, 
Si  fuere  necesario,  a  darles  cima. 


"Que  con  su  braso  heroico  y  pecho  ardiente 
Con  poderosa,  fuerte  y  diestra  mano 
Al  yugo  sometió  ya  mucha  gente 
Enemiga  feroz  del  rey  hispano: 
La  mas  soberbia  próspera  y  valiente 
Que  hay  en  todo  el  imperio  mejicano, 
Que  son  los  arrogantes  chichimecas 
En  la  provincia  de  los  zacatecas. 


"Y  no  tendrá  jamas  ningún  reposo 
Hasta  que  a  todos  estos  los  acabe, 

Y  éi  hará  con  su  brazo  vigoroso 
Que  Piiren  de  lo  hecho  no  se  alabe : 
Que  es  del  servicio  de  su  rey  celoso, 
Como  ya  por  el  mundo  bien  se  sabe; 

Y  si  el  mismo  virey  acá  no  viene 

A  otro  Apó  enviará  tal  cual  conviene. 


"No  pongáis  duda  alguna  en  lo  que  os  digo, 
Que  bien  sabéis  que  yo  nunca  os  engaño ; 
Que  por  ser  como  soy  tan  vuestro  amigo 
Con  voluntad  y  amor  os  desengaño: 
Y  si  viniere  el  pérfido  enemigo 
Con  intento  de  haceros  algún  daño. 
Yo  saldré  con  mi  gente  a  socorreros 
A  tiempo  que  no  puedan  ofenderos. 

3 


34 


"Que  bien  sabéis  que  siempre  os  he  ayudado 
En  todo  aquello  que  me  habéis  pedido^ 
Sin  haber  hombre  alguno  en  el  estado 
Que  haya  de  mí  agravio  recibido: 
Así  estoy  en  vosotros  confiado^ 
Sin  haber  cosa  en  contra  yo  entendido^ 
Que  siempre  me  daréis  aviso  y  cuenta 
De  todo  cuanto  el  enemigo  intenta." 


Con  esto  puso  fin  a  sus  razones 
Quedando  de  lo  dicho  y  aun  del  hecho 
Todos  aquellos  bárbaros  varones 
Y  el  mismo  Quintegüeno  satisfecho: 
Mas  cubriendo  sus  falsas  intenciones 
Con  sosegado  rostro  y  falso  pecho 
Mostraron  (pero  todo  fué  fingido) 
Que  de  ello  gran  pesar  han  recibido. 


Mas,  para  que  por  todo  respondiera 
Dieron  á  Quintegüneo  todos  mano. 
Por  ser  su  mano  en  todo  la  primera 
En  el  cabildo  pérfido  Araucano: 
El  cual  soltó  la  lengua  lisonjera, 
Con  rostro  mustio  dijo  al  castellano: 
"No  sé  si  he  de  poder  significarte 
Lo.  mucho  que  me  pesa  de  mi  parte. 


"DigO;  pues,  que  en  el  ánima  lo  siento, 

Y  en  mas  que  lo  que  puede  imaginarse, 
Por  que  es  notable  y  grande  el  perdimiento 

Y  ha  de  venir  el  reino  todo  a  alzarse : 
No  entendí  de  este  Apó  jamás  su  intento 
En  querer  siempre  solo  aventurarse; 
Mas¡  ay!  que  así  lo  tuve  yo  entendido 
Lo  mismo  que  le  ha  ahora  sucedido. 


35 


"Jamás  vi  yo  a  otro  Apó  como  Loyola^ 
Que  a  los  demás  vi  siempre  acompañados^ 
Y  no  como  a  este  «su  persona  sola 
Sin  gente  de  su  guardia  y  sin  criados; 
Como  si  en  la  nación  noble  española 
Faltasen  capitanes  o  soldados 
De  prueba^  confianza  y  suficiencia, 
Cursados  en  la  guerra  y  de  esperiencia, 


"A  quien  encomendar  algunas  cosas, 
Que  no  se  ha  de  hallar  el  Apó  en  todo, 
Sino  es  en  las  que  son  dificultosas 

Y  en  esas  con  recato  orden  y  modo: 
Llevando  sus  escuadras  belicosas 

De  manera  que  no  se  pierda  todo; 

Y  no  como  los  perros  callejeros 
Cruzando  los  caminos  y  senderos. 


"Tu  buena  voluntad  agradecemos 
Y  el  aviso  que  de  esto  nos  has  dado, 
Por  donde  vemos  claro  y  conocemos 
El  amor  que  nos  has  siempre  mostrado: 
De  dártele  también  procuraremos 
De  cuanto  los  purenes  han  tratado. 
Que  para  lo  saber  por  todas  vias 
Despacharé  solícitos  espías. 


"Guarda  tii  lo  que  tienes  de  encomienda 
Socorro  no  le  envíes  a  otra  parte, 
Que  siempre  que  Puren  aquesto  entienda 
Vendrá  con  grande  ejército  a  cercarte: 
Su  plaza  cada  cual  bien  la  defienda 
Haciendo  lo  que  debe  de  su  parte; 
Pues  tú  jamas  de  nadie  le  tuviste 
En  cuantas  veces  menester  le  hubiste." 

3* 


36 


Hecho  este  parlamento  se  partieron, 
Habiendo  todos  ellos  prometido, 
A  Silva  cuando  de  él  se  despidieron 
Mas  de  lo  que  ya  dejo  referido: 
Pero  ya  que  estos  bárbaros  se  fueron 
Y  yo  con  sus  razones  concluido, 
Quiero  de  aquí  bajar  a  Santiago 
A  donde  tienen  nueva  del  estrago. 


Habia  en  la  ciudad  tanto  alboroto 
Tanto  rumor,  estruendo  y  vocería. 
Como  cuando  se  siente  un  terremoto 
O  que  el  mar  de  sus  términos  salia: 
Pidiendo  todos  sin  que  falte  voto 
Con  el  mismo  cabildo  en  compañía, 
Al  teniente  Vizcarra  se  encargase 
De  este  gobierno,  y  que  él  le  gobernaíi:e. 


Hasta  en  tanto  que  el  rey  le  proveyese 
El  teniente  Vizcarra  de  él  se  encarga, 
Y  fué  gran  maravilla  que  el  quisiese 
Cargarse  sobre  sí  tan  grave  carga: 
Mas  para  que  llevarla  bien  pudiese 
De  alguna  parte  de  ella  se  descarga; 
A  Francisco  Jofré  envió  patente 
De  general  del  reino  y  su  teniente. 


Envióle  recaudo  y  provisiones 
Para  que  los  presidios  todos  vea, 
Pero  que  habiendo  justas  ocasiones 
Que  de  otros  capitanes  los  provea: 
¡Socorro  le  envi(')  de  municiones, 

Y  alguna  buena  gente  de  pelea; 

Y  que  cuidado  siempre  en  todo  tenga 

A  encargar  le  envió  hasta  que  él  venga. 


37 


Mand(5  que  Alonso  Cid  con  gran  cuidado 

Este  socorro  lleve^  y  al  proviso 

A  don  Luis  de  Jofré  ha  despachado 

Para  que  al  visorey  lleve  el  aviso: 

En  cortO;  en  breve  tiempo  fué  embarcado; 

Del  puerto  se  partió  Valparaiso 

Con  Aliento  fresco^   próspero  y  galerno 

El  mar  bonanza^  manso,  alegre,  y  tierno.    . 


Vayase  en  hora  buena  mar  abajo 
Mientras  que  yo  allá  arriba  doy  la  vuelta: 
Volver  quiero  a  Puren  por  cierto  atajo 
Que  los  purenes  andan  de  revuelta. 
Pues  ya  que  me  encargué  de  este  trabajo 
Sin  tener  mano  y  lengua  desenvuelta, 
Andaré  de  los  pies  de  la  manera 
Que  anda  la  revuelta  lanzadera. 


Que  para  lo  que  trato  me  es  forzoso 
Que  aquesta  historia  vaya  de  aquesta  arte, 
Y  para  mí  no  es  poco  trabajoso 
Bajar,  subir,  volver  á  cualquier  parte: 
Ya  que  el  inquieto  Marte  sanguinoso 
Reposar  no  me  deja  en  una  parte, 
Fuerza  será  decirlo  de  este  modo, 
Pues  no  se  puede  junto  decir  todo. 


Llegaron  los  purenes  a  Lumaco ; 
Y  en  una  fresca  y  plácida  floresta 
Para  sacrificar  a  su  dios  Baco 
Ordenaron  hacer  una  gran  fiesta: 
Con  la  ropa  que  hubieron  en  el  saco 
Aquella  gente  toda  fué  compuesta. 
Vestida  de  riquísimas  libreas 
Adornadas  de  joyas  y  preseas. 


38 


Llevaron  cueras  de  ante  aderezadas 
Con  pasamanos  de  oro  guarnecidas, 
Dagas,  espadas  finas,  plateadas 
Los  mas  de  aquestos  bárbaros  cefiidas: 
Los  tiros  y  pretinas  pespuntadas, 
Vainas  de  terciopelo  muy  pulidas, 
Terciadas  por  los  cuerpos  muchas  bandas, 
De  oro  y  plata  las  puntas  y  las  randas. 


De  raso  los  valones  aprensados 
De  vistosos  romanos  las  labores. 
Otros  de  terciopelo  acuchillados 
Con  entretelas  todas  de  colores: 
Borceguíes  de  lazos  y  argentados 
Estampados  en  ellos  muchas  flores. 
Jubones  guarnecidos  de  telillas 
Moradas,  rojas,  verdes  y  amarillas. 


Cintillos  de  esmaltados  camafeos. 
Sombreros  con  airones  y  plumajes, 
Con  otros  vistosísimos  arreos 

Y  los  cuellos  de  puntas  con  encajes: 
Que  para  mas  blasón  de  sus  trofeos 
Se  quisieron  vestir  de  nuestros  trajes, 

Y  las  tiendas  armaron  en  el  campo 

A  la  usanza  de  guerra  puesto  el  campo. 


Despacharon  de  allí  sus  mensajeros 
En  furiosos  caballos  corredores. 
Por  que  rápidos  fuesen  y  lijeros 
A  llamar  los  caciques  y  señores: 
Con  edicto  a  la  usanza  de  sus  fueros 
De  los  que  dan  o  nombran  por  traidores 
A  los  que  a  aquella  fiesta  no  vinieren, 
Solo  escluyendo  a  los  que  enfermos  fueren. 


39 


De  la  suerte  que  suelen  los  zorzales 
Acudir  al  reclamo  en  banda  espesa^ 
Así  acudieron  estos  naturales 
Al  chiflo  de  Puren  y  aun  mas  apriesa; 
O  como  van  las  bandas  de  pardales 
A  las  parvas  a  hacer  alguna  presa, 
O  por  mejor  decir  cual  las  hormigas 
Cuando  por  grano  van  a  las  espigas. 


Gente  vino  sin  número  y  sin  cuento 
A  dar  el  parabién  de  la  victoria, 
Que  por  no  ser  prolijo  no  la  cuento 
O  por  no  tener  tanta  en  la  memoria: 
Mas  digo  que  pasó  de  mas  de  un  cuento 
La  que  vino  a  gozar  de  aquella  gloria, 
Que  están  los  vencedores  ya  gozando 
Y  con  soberbia  pompa  allí  triunfando. 


Nombraré  las  provincias  solamente 
Que  en  esta  borrachera  se  juntaron, 
El  alborozo,  el  tráfago  de  gente 
Y  todo  cuanto  en  ella  practicaron: 
Aunque  no  sé  si  he  de  tener  torrente 
Para  decir  cuanto  estos  ordenaron. 
Que  con  las  voces,  trápala  y  ruido 
Me  han  de  turbar  la  lengua  y  el  sentido. 


Vino  la  de  Puren  y  de  Pedoco, 
De  Paicaví,  Guadava,  Boquilemo, 
De  Elicura,  Chichaco,  de  Malloco, 
Conunpullí,  Niningo,  y  de  Cotemo: 
De  Güeteque,  Nontuco,  y  de  Nantoco, 
Los  cuyuncos,  Molchen,  y  Michilemo, 
De  Rolomo,  Guilaco,  de  Chepimo, 
Petereve,  Rancheo,  y  Calcoimo. 


40 


La  de  Pilen^  Guareva^  Quecheregua^ 
De  Puchanque^  de  Ongol^  de  Millapca, 
De  Pilmaiquen^  Torúa^  Videregiia, 
Cayocupil;  de  Angolmo,  y  de  Clarea: 
Tucapel,  Rangoel;  de  Penqueregua^ 
Coyimcaví^  Birguen,  Coipo^  Yuncoa; 
De  Pangue,  de  Lincoya,  los  Toltenes, 
Queule,  Mangalican,  y  los  Cautenes. 


Araiico,  Lavapié,  Quedico,  Lebo, 

Millarapue,  Giiyapo,  Mareguano, 

Catiray,  Miilnilla,  Jabolebo, 

Los  Coyunches  que  viven  en  lo  llano: 

No  quedó  viejo  alguno  ni  mancebo 

Que  aquí  no  fuesen  juntos  mano  a  mano. 

Que  no  hay  para  ellos  hoy  mayor  contento 

Xi  gusto  que  el  beber  y  el  mudamiento. 


Ytata  fué,  Quinel,  y  Maguelboro, 
Gualque,  Rere,  Gualebo,  Lebopia, 
Yumbel,  Tomeco,  Paque,  Longotoro, 
Arnavilo,  y  Gualpen  en  compañia 
Guaiquipangue,  Coiton  con  todo  el  coro 
Que  el  grande  Guachemávida  tenia; 
Los  Puelches  fuertes,  bravos  y  lijeros 
De  grandes  cuerpos  y  únicos  flecheros. 


Otras  muchas  provincias  acudieron 

Que  de  los  nombres  de  ellas  no  me  acuerdo, 

Después  que  juntos  todos  estuvieron 

Todos  juntos  entraron  en  acuerdo: 

Beban  de  la  cerveza  que  trajeron 

Mientras  que  el  instrumento   humilde   encuerdo, 

Que  le  falta  la  prima  y  la  segunda 

Y  no  se  canta  bien  con  baraúnda. 


Canto  III. 


Hacen  los  purenes  borrachera  general  y  el  cacique  Pailaniaclio  un 
parlamento:  eligen  por  rey  a  Pelantaro:  despachan  embajadores  a  los 
indios  de  paz  para  que  se  rebelen :  degüellan  al  capitán  Escalante  : 
rescatan  el  sacerdote :  elige  Pelantaro  generales  para  Ongol ,  Arauco 
y  las  ciudades  de  arriba. 

Quien  *de  fortuna  sabe  la  costumbre 
Verá  que  es  como  sombra  lo  que  ofrece^ 
Pues  no  ha  mostrado  bien  alguna  lumbre 
Cuando  en  el  mismo  instante  se  oscurece : 
A  quien  mas  ensalzó  en  su  escelsa  cumbre 
Poco  en  aquel  estado  permanece: 
Es  la  mayor  firmeza  de  sus  bienes 
Estar  siempre  sujetos  a  vaivenes. 


No  hay  cosa  suya  estable  ni  segura^ 
Que  a  la  segura  firme  y  mas  estable 
Le  viene  sin  pensar  su  desventura. 
Que  es  cuando  suele  ser  irremediable: 
¡Cuan  poco  el  tiempo  próspero  nos  dura! 
¡Que  poco  a  poco  pasa  el  miserable! 
Y  es  por  que  tras  el  raudo  bien  camina 
El  espacioso  mal  a  la  contina. 


42 


Pues  mire  cada  cual  que  viva  alerta 

Y  tema  de  la  súbita  mudanza, 

Por  que  se  ha  visto,  ve,  y  es  cosa  cierta, 
La  tormenta  venir  tras  la  bonanza: 

Y  no  ha  llegado  el  mal  a  nuestra  puerta, 
Cuando  el  otro  mayor  allí  le  alcanza; 

Y  si  nos  viene  el  bien,  solo  nos  viene, 

Y  poco  en  nuestras  casas  se  detiene. 


Cuarenta  y  tantos  anos  tuvo  guerra 
Sin  tener  solo  un  dia  de  reposo 
Aquesta  trabajosa  y  pobre  tierra 
Con  contumaz  y  bárbaro  alevoso: 
Que  parece  que  en  él  solo  se  encierra 
El  furibundo  Marte  sanguinoso 
Y  tras  de  ellos  un  año  de  paz  hubo. 
Por  que  veáis  el  bien  cuan  poco  estubo. 


Vino  tras  la  bonanza  la  tormenta 
Que  ha  revuelto  este  reino  y  alterado, 
Por  que  fué  tan  soberbia  y  turbulenta 
Que  todo  o  lo  mas  de  él  tiene  anegado: 
Oid  lo  que  Puren  ahora  intenta 

Y  cuanto  en  el  acuerdo  han  acordado. 
Pues  tengo  ya  encordado  el  instrumento, 

Y  a  cantar  volveré  con  nuevo  aliento. 


Con  pompa  el  general  sentado  estaba 
En  el  mejor  asiento  y  mejor  puesto, 
Anganamon  no  mas  le  acompañaba 

Y  de  allí  para  abajo  todo  el  resto: 
Con  el  hábito  y  cruz  de  Calatrava 
Tenia  un  pardo  capotillo  puesto,- 
Que  Loyola  llevaba  de  camino, 

Y  el  bastón  con  estreñios  de  oro  fino. 


43 


De  la  suerte  que  en  Roma  algún  triunfante 
Entraba  con  esclavos  y  tesoro^ 
Que  todo  lo  llevaba  por  delante 

Y  al  triunfador  guardaban  el  decoro: 
Así  estaban  Vallejo  j  Escalante 

Y  Guzman  con  la  seda,  plata,  y  oro, 
Delante  el  general  representando 

La  victoria  de  que  él  está  triunfando. 


Asidas  y  trabadas  de  las  manos 
Bailaba  un  coro  bello  de  doncellas, 
Otro  de  aquellos  jóvenes  lozanos 
Danzando  andaba  al  parangón  con  ellas: 
Bravos  andaban  ellos  y  galanos 
Galanas,  bravas,  sueltas  también  ellas, 
Cantando  mil  romances  en  loores 
De  Pelantaro  y  fuertes  vencedores. 


De  carne  mal  asada  y  de  cerveza 
Los  estómagos  todos  embarazan, 
Y  como  se  brindaban  con  presteza 
Los  cántaros  do  está  desembarazan: 
En  subiendo  el  vapor  a  la  cabeza 
Con  soberbia  infernal  nos  amenazan, 
Quien  la  macana  rígida  voltea. 
Quien  la  pica  fornida  la  florea. 


No  hay  indio  alguno  entre  ellos  que  no  mate 
A  doce,  quince,  o  veinte  castellanos, 

Y  que  no  hiera,  prenda  y  desbarate 

A  treinta  y  a  cuarenta  por  sus  manos; 

Y  que  no  hable,  diga,  o  que  no  trate 
Mil  injurias  y  oprobios  de  cristianos: 
Aquel  que  bebe  mas  es  mas  valiente, 

Y  quien  en  menos  tiene  a  nuestra  gente. 


44 


Las  lenguas  torpemente  las  menean 
Para  decir  o  echar  estas  bravatas, 
Los  embutidos  cuerpos  bambolean 
Y  todos  o  los  mas  andan  a  gatas: 
Los  transparentes  ojos  centellean^ 
Aunque  llenos  de  paño  y  cataratas 
Al  mas  valiente  de  ellos  y  bizarro 
Los  labios  se  le  pegan  con  el  sarro. 


Cinco  dias  duró  esta  borrachera^ 
La  grita,  baile,  música  y  ruido ; 
Pero  el  brindar  anduvo  de  manera 
Que  todos  estuvieron  sin  sentido: 
Después  que  al  ser  primero  se  volvierí 
Y  el  juicio  tuvieron  recogido, 
En  él  trataron  juntos  nmchas  cosas 
Para  el  gobierno  suyo  provechosas. 


No  cantaré  yo  aquí  las  diferencias, 

Ni  pareceres  que  hubo  entre  ellos  varios. 

Ni  otras  insufribles  menudencias, 

Ni  votos  unos  de  otros  tan  contrarios: 

Ni  cuentos  muchos  llenos  de  insolencias 

Por  no  le  ser  al  mió  necesarios; 

Mas  solo  cantaré  en  esta  mi  rima 

Los  casos  graves  y  de  mas  estima. 


Pailamacho  el  cacique  mas  anciano. 

Porque  no  hubieíise  entre  ellos  disensiones 

Y  ser  el  general'  su  primo  hermano. 

Así  propuso,  y  dijo  estas  razones: 

"No  estéis  vos,  primo  mió,  tan  ufano, 

Ni  vosotros,  bravísimos  varones. 

Porque  tenéis  que  andar  mas  largo  trecho 

Que  lo  que  aquí  habéis  dicho  ni  allá  hecho. 


45 


"La  soberbia  templad,  y  ese  accidente, 

Y  tened  lo  que  os  digo  en  la  memoria, 
Que  el  capitán  famoso,  si  es  prudente, 
Ha  de  saber  gozar  de  la  victoria: 
Común  es  el  proverbio  entre  la  gente 
Que  se  viene  a  cantar  al  fin  la  gloria, 
La  cual  muchos  famosos  han  tenido 

Y  gozarla  de  torpes  no  han  sabido. 


"Anibal,  siendo  en  armas  sin  segundo, 

A  Roma  puso  un  tiempo  en  tanto  aprieto, 

Que  fuera  universal  señor  del  mundo 

Y  le  tuviera  todo  a  sí  sujeto; 

Si  como  fué  valiente  j  furibundo 

En  la  de  Canas  fuera  mas  discreto, 

El  gallardo  Scipion  no  le  venciera 

Ni  su  famosa  patria  se  perdiera. 


"Otros  muchos  sin  él  hubo  esforzados 
Que  al  tiempo  ni  ocasión  no  conocieron, 

Y  de  fortuna  fueron  ayudados. 
Mas  por  no  conocerla  se  perdieron: 
Ni  ningunos  serán  jamas  loados 
Hasta  verse  los  fines  que  tuvieron; 
Que  muchos  empezaron  en  comedia 

Y  acabaron  en  misera  trao^edia. 


'& 


"Un  ánimo  gallardo  y  valeroso 

En  quien  se  halla  el  don  de  fortaleza, 

No  ha  de  tener  descanso  ni  reposo 

Sino  siempre  afanar  por  la  nobleza: 

Que  mal  podrá  hacer  un  perezoso 

Alguna  cosa  buena  con  pereza 

Por  que  es  la  diligencia  con  cordura 

La  madre  de  la  próspera  ventura. 


46 


"Y  si  queréis  ganar  renombre  claro 
Y  ser  en  las  batallas  inv^encible^ 
Ko  seáis  con  los  vuestros  nada  avaro 
Ni  de  condición  áspera  y  terrible: 
Que  el  nombre  volará  de  Pelantaro 
En  siendo  afable^  manso  y  apacible: 
A  todos  les  haréis  buen  tratamiento 
Mandando  con  prudencia  y  sufrimiento. 


"Y  aquel  que  mereciere  algún  castigo 

Se  le  daréis  conforme  a  su  pecado^ 

Por  que  a  vos  teman  mas  que  al  enemigo, 

Y  no  por  ser  feroz  ni  acelerado: 

El  bueno  halle  en  vos  continuo  abrigo 

Que  por  amor  seréis  mas  respetado: 

Al  capitán  importa  ser  querido 

De  los  suyos  y.  ser  también  temido. 


"Ni  victoria  jamas  os  desvanezca 
Como  desvaneció  al  rey  Alejandi'o, 
Por  que  a  vos,  general,  no  os  acaezca 
Lo  que  al  joven  Palante  hijo  de  Evandro: 
Ni  rehuséis  peligro  que  se  ofrezca, 
Que  en  ánimo  seréis  otro  Leandro, 
Rompiendo  con  el  pecho  por  las  olas 
De  las  terribles  armas  españolas. 


"Mas  ha  de  ser  con  orden 
Y  cuando  fuere  tiempo  necesario, 
Que  no  se  ha  de  embestir  a  cada  rato 
A  locas  y  sin  orden  al  contrario: 
Que  no  es  valiente,  no,  sino  insensato 
1"  notado  será  de  temerario 
Aquel  que  peleare  sin  prudencia 
Porque  escede  a  las  fuerzas  la  sapiencia. 


47 


"Y  pues  que  todo  aquesto  en  vos  se  halla 

Y  el  ánimo  y  valor  en  vos  se  encierra, 
No  os  canse  el  peso  leve  de  la  malla 
Ni  los  trabajos  grandes  de  la  guerra: 
Que  si  por  arte,  industria,  o  por  batalla 
De  españoles  limpiásedes  la  tierra, 
Podi^eis  cantar  entonces  la  victoria 

Y  el  triunfo  se  os  dará,  palma  de  gloria. 


"Y  con  razón  seréis  mas  estimado 
Si  vencéis  sin  llegar  a  rompimiento. 
Conservando  las  fuerzas  del  estado. 
Evitando  cualquiera  perdimiento: 
Que  el  general  mañoso  es  mas  loado 
Que  aquel  que  suele  ser  sanguinolento: 
Mas  digna  es  la  victoria  de  alabanza 
Ganada  por  industria  que  por  lanza. 


"Ahora  es  menester  usar  de  maña 

Por  que  ya  el  español  no  tiene  gente. 

Para  poder  corrernos  la  campaña, 

Y  vos,  señor,  sois  de  ella  mas  potente: 

Antes  que  del  Perú  venga  o  de  España 

Socorro  para  ello  suficiente, 

Acertado  será  necesitallos 

De  servicios,  haciendas,  y  caballos. 


"No  pueden  sin  nosotros  sustentarse, 
Porque  son  todos  ellos  haraganes, 

Y  lo  que  mas  importa  procurarse 
Es  quitarles  pastores  y  gañanes: 

Y  que  el  servicio  venga  todo  a  alzarse 
Que  con  este  desmán  y  otros  desmanes 
A  su  tierra  se  irán,  y  nuestra  tierra 
En  paz  se  quedará,  libre  de  guerra. 


48 


"No  les  detiene  mas  a  esos  hispanos 
Que  la  codicia  grande  del  tributo, 
Que  cobran  de  los  míseros  villanos 
Sin  trabajo  ninguno  y  a  pié  enjuto : 
No  pecharan  jamas  a  los  humanos 
Si  nuestra  ley  guardaran  y  estatuto : 
Fueran  como  nosotros  caballeros, 
Y  no  villanos,  pobres  y  pecheros. 


"Mas  con  buenas  palabras  y  doctrina 
Los  tiene  el  español  así  sujetos, 
Diciendo  que  su  fé  santa  y  divina 
Se  guarda  como  guarden  diez  precetos: 

Y  entiendo  que  es  ñias  esto  golosina 
Con  que  ceban  a  aquesos  indiscretos. 
Por  que  ellos  jamas  hacen  lo  que  dicen 

Y  en  el  decir  y  hacer  se  contradicen. 


"Dicen  que  a  su  dios   de  ellos   que   le   amemos, 

Y  nunca  jamas  vemos  que  ellos  le  aman: 

Y  que  su  santo  nombre  no  juremos, 

Y  ellos  solos  le  juran  y  disíaman: 
El  día  santo  mandan  que  guardemos. 
Mas  para  trabajar  ellos  nos  llaman: 

A  nuestro  padre  y  madre  que  le  honremos 

Y  a  los  suyos  honrarlos  nunca  vemos. 


"Alegan  que  a  ninguno  no  se  mate 

Y  a  todos  nuestros  deudos  nos  han  muerto. 
Que  no  hay  ninguno,  no,  que  bien  los  trate, 
Maltratándolos  siempre  sin  concierto: 
Dicen  que  el  fornicar  que  no  se  trate 

Y  ellos  fornican  siempre  al  descubierto, 

Y  está  la  tierra  llena  de  mestizos, 
Hijos  bastardos  de  esos  venedizos. 


49 


"Manda  su  ley  católica  y  ordena, 
Según  ellos  continuo  nos  predican, 
Que  no  se  tome  alguna  cosa  ajena 

Y  aquesto  por  verdad  lo  certilican: 
La  ley  la  tengo  yo  por  santa  y  buena, 

Y  por  buena  ellos  todos  la  publican; 
Mas  son  de  nuestra  sangre  chupadores, 

Y  de  nuestras  haciendas  robadores. 


"También  su  fe  sagrada  les  defiende 
Que  falso  testimonio  no  se  diga. 
Por  que  con  él  al  prójimo  se  ofende 

Y  Dios  por  tal  pecado  les  castiga: 

Y  veis  que  en  otra  cosa  nunca  entiende 
Esa  gente  feroz  nuestra  enemiga. 

Sino  es  en  levantarnos  testimonios 
Llamándonos  de  perros  y  demonios. 


"A  la  muger  casada  la  desean 

Con  mandarles  no  tengan  tal  deseo; 

Las  calles  donde  vive  la  pasean 

Pensando  enamorar  con  su  paseo. 

Que  piensan  no  hay  ningunos  que  los  vean 

Como  ellos  nunca  ven  su  devaneo ; 

A  cuantas  ven  a  tantas  las  codician, 

Y  en  verlas  solamente  se  delician. 


"Pues  si  miráis  veréis  la  gran  codicia 
Que  tienen  todos  ellos  a  lo  ajeno. 
La  envidia,  rencor,  odio  y  avaricia. 
Que  tan  de  asiento  moran  en  su  seno: 
No  tienen  ley  con  nadie  ni  amicicia. 
Ni  de  sus  lenguas  hay  ninguno  bueno. 
No  aman  a  sus  prójimos,  ni  honran. 
Mas  antes  los  disfaman  y  deshonran. 

4 


50 


"Vereislos  en  el  templo  pasar  cuentas 
A  todos  a  gran  priesa  en  sus  rosarios; 
Que  parece  que  rezan  y  hacen  cuentas 
De  los  indios  que  tienen  tributarios: 

Y  cuando  habrán  crecido  mas  sus  rentas, 
O  menguado  los  gastos  ordinarios, 

En  el  oro  maquinan  que  atesoran, 

Y  nos  dan  a  entender  que  a  Dios  adoran. 


"Por  lo  cual  creo  yo  que  son  tiranos 
Algunos  hombres  de  esos,  y  alevosos, 

Y  que  tomaron  nombre  de  cristianos 
Con  que  encubrir  sus  artes  cautelosos: 
¡Ea  pues!  remitámoslo  a  las  manos, 

Y  mueran  los  perjuros  mentirosos, 

Pues  desde  el  hecho  al  dicho  que  ellos  dicen 
Los  largos  trechos  que  hay  les  contradicen. 


"La  causa  cada  cual  tome  por  propia 
Pues  propia  es  y  justísima  la  causa 

Y  ninguno  la  tenga  por  impropia 
Ni  pongan  dilación  punto  ni  pausa: 
Pues  tenemos  de  gente  tan  gran  copia 

Y  nos  ofende  el  híspero  sin  causa 
Pongamos  todos  manos  en  la  obra 
Pues  la  razón  y  el  ánimo  nos  sobra. 


"Mas  para  que  mejor  todo  se  haga 
A  todos  cuantos  somos  nos  conviene 
Que  soldado  ninguno  pida  paga 
Pues  nadie  para  dársela  la  tiene: 
Cualquiera  se  contente  y  satisfaga 
Con  los  despojos  que  la  guerra  tiene, 
Y  con  la  fama  eterna  y  soberana 
Que  en  restaurar  su  propia  tierra  gana. 


51 


"Impórtanos  también  que  se  respete 

A  Pelantaro  solo  y  obedezca^ 

Y  que  a  su  mando  todo  se  sugete 

Pues  no  hay  otro  como  él  que  lo  merezca: 

Que  por  mil  causas  justas  le  compete 

El  gobierno  y  de  luego  se  le  ofrezca^ 

Que  siendo  de  un  varón  tal  gobernados 

Andaremos  en  todo  concertados." 


Fué  de  este  viejo  parte  la  elocuencia 
Y  el  número  que  dijo  de  razones, 
Para  que  al  primo  diesen  la   obediencia 
De  estas  provincias  todos  los  varones. 
Que  sin  haber  entre  ellos  diferencia 
Se  conformaron  tantas  opiniones: 
De  rei  le  dieron  la  corona  y  nombre 
Con  que  de  los  purenes  rey  se  nombre. 


Mas  por  que  lijo  el  cargo  quede  y  firme 
A  todo  aquel  soberbio  ayuntamiento 
Pelantaro  pidió  se  le  confirme, 
Haciéndole  el  debido  juramento: 

Y  para  que  cualquiera  jure  y  filóme, 
Mandó  que  allí  le  traigan  al  momento 
Cantidad  de  carneros  de  la  tierra 

Y  que  a  la  usanza  estén  todos  de  guerra. 


El  ganado  llegado,  allí  llamaron 
A  ciertos  viejos  magos,  hechiceros 
Los  corazones  vivos  les  sacaron 
Los  pérfidos  insanos  agoreros: 
De  un  ramo  de  canela  los  colgaron 
En  medio  de  la  escuadra  de  guerreros, 
Y  de  una  flecha  cada  cual  la  punta 
En  ellos  mete  y  con  la  sangre  se  unta. 

4* 


52 


Con  estas  ceremonias  prometieron 
De  que  respetaran  a  su  persona: 
Un  llanto  cíe  chaquira  le  pusieron 
De  varia  pedrería  por  corona: 
Los  caciques  en  medio  le  trajeron 

Y  Pailamaclio  el  viejo  los  entona, 

Y  al  son  de  un  instrumento  dulce  y  claro. 
Cantaron:  ^^¡viva!  viva  Pelantaro!" 


La  gente  popular  iba  delante 
Bailando  juntamente  y  repetiendo 
El  canto  de  los  ^dejos  elegante 
Con  instrumentos  bélicos  y  estruendo: 
La  canción  repetían  resonante 
Cada  cual  por  sus  puntos  respondiendo 
'Tara  nuestro  remedio  bien  y  amparo 
¡Viva!  viva  el  valiente  Pelántaro!'' 


De  los  magos  un  viejo  el  mas  anciano 
Llevó  de  sangre  llena  una  cazuela 
En  la  siniestra  y  encorvada  mano 
Y  en  la  diestra  una  rama  de  canela: 
En  círculo  se  puso  el  pueblo  insano 
Como  para  jugar  la  correhuela, 
El  mago  en  medio  y  como  isopo  moja 
En  la  sangre  la  rama,  y  los  remoja. 


Después  a  Pelantaro  habló  y  bendice 

Y  con  la  misma  sangre  le  rocia, 
Con  ronca  voz  el  mágico  le  dice: 
"Siempre  nuestro  Pillan  será  tu  guia: 
Tu  reino  haga  próspero  y  felice 

Sin  un  punto  dejar  tu  compañía 

Y  te  den  gran  varón  buenos  sucesos 
Con  que  des  libertad  a  los  opresos. 


53 


"Vuele  tu  fama  escelsa  y  alto  nombre 
En  todo  cuanto  alumbra  el  rojo  ApolO; 
Con  el  zumbido  solo  de  él  se  absombre 
La  gente  que  hay  del  uno  al  otro  polo: 
Tiemble  de  tu  pujanza  cualquier  hombre^ 
Y  universal  señor  seas  tu  solo 
De  toda  la  gran  máquina  del  orbe 
Sin  que  el  poder  humano  te  lo  estorbe." 


No  quiero  gastar  mas  el  tiempo  en  esto 
Por  no  dar  mayor  nota  de  prolijo, 
Y  por  que  quiero  ser  en  todo  presto 
No  digo  todo  cuanto  el  mago  dijo: 
Mas  en  dejando  que  dejó  aquel  puesto 
Con  grande  aplauso,  pompa  y  regocijo, 
Anganamon  se  puso  en  él  ligero 
Que  quiso  en  el  jm-ar,  ser  el  primero. 


Tres  pintadas  llevó  y  agudas  flechas 
Por  las  plumas  asidas  las  tres  juntas, 
Luego  las  apuntó  y  puso  derechas 
Al  este,  norte,  y  sur,  las  crudas  puntas; 
Después  de  algunas  ceremonias  hechas 
Y  aquestas  gentes  bárbaras  conjuntas 
Anganamon  jm-ó  que  a  Pelantaro 
Obediente  será  y  amigo  caro. 


Allí  juró  también  por  su  Pillano 
De  no  tener  jamas  ningún  descanso,. 
Ni  de  soltar  las  armas  de  la  mano 
Hasta  su  reino  ver  seguro  y  manso^ 
Y  la  corriente  rauda  del  hispano 
En  sosegado  piélago  y  remanso 
Menguado  su  furor,  ánimo,  y  brio, 
O  él  quedar  de  su  espíritu  vacío. 


54 


Guaiquimilla  juró  tras  de  él  lo  mismo 
Prometiendo  él  y  todos  otro  tanto: 
Después  este  perjuro  barbarismo 
Una  ley  ordenó  que  causa  espanto: 

Y  fué  que  quien  el  agua  del  bautismo 
Recibido  la  hubiese  y  nombre   santo, 
Que  el  de  cristiano  luego  lo  desponga 

Y  que  el  suyo  gentilico  se  ponga. 


Y  que  del  padre  eterno  el  alto  nombre, 
O  el  de  la  virgen  santa  esclarecida 

Que  cualquiera  que  en  público  le  nom,bre 
Solo  por  el  nombrar  pierda  la  vida: 

Y  que  no  sea  osado  ningún  hombre 
Con  pena  de  la  pena  referida^ 
Que  sin  licencia  de  su  rei  no  trate 
De  españoles  cautivos  el  rescate. 


Las  flechas  en  que  se  hizo  el  juramento; 
A  los  indios  de  paz  las  despacharon 
Para  que  las  reciban  y  al  momento 
Lo  mismo  juren  que  ellos  ya  juraron: 
Y  a  los  que  fuesen  fuera  de  este  intento 
A  decirles  también  junto  en^-iaron, 
Que  en  ellos  se  hará  ejemplar  castigo 
Como  en  quien  de  su  patria  fué  enemigo. 


Y  a  los  que  a  Pelantaro  la  obediencia 
Dieren  y  obedecieren  su  mensaje, 
Que  el  mismo  irá  con  toda  su  potencia, 
A  sacarlos  del  duro  vasallaje: 
Ayudando  con  toda  diligencia 
Como  persona  que  es  de  su  linaje. 
Para  que  queden  libres  de  tributos 
De  fueros,  leyes,  pechos  y  estatutos. 


55 


Que  no  es  su  intento  mas  que  recatarlos 
Sacándolos  de  triste  cautiverio 

Y  del  trabajo  mísero  ayudarlos 

Con  que  tendrán  descanso  y  refrijerio : 

Y  a  los  hispanos  pérlidos  echarlos 
De  su  tierra  y  antartico  hemisferio : 
Así  es  razón  que  cada  cual  acuda 
A  libertar  su  patria  con  su  ayuda. 


Que  como  aquestos  bárbaros  no  escriben, 
Sus  cartas  son  tenor  y  provisiones 
Las  flechas  con  las  cuales  se  aperciben 
Para  las  importantes  ocasiones: 
Y  a  los  que  no  las  quieren  y  reciben. 
Sin  aguardar  mas  tiempo  ni  razones, 
Contra  ellos  mueven  luego  cruda  guerra 
Como  contra  enemigos  de  su  tierra. 


Fué  a  la  Imperial,  Valdivia,  Rica,  Osorno, 
A  llevar  una  flecha  y  el  despacho 
Con  algunas  preseas  de  soborno 
El  cauteloso  mozo  Grueracacho ; 
A  Millapoa,  Ongol  y  su  contorno 
Un  hijo  fué  del  sabio  Pailamacho, 
A  las  provincias  bélicas  de  Arauco 
Llevó  la  otra  el  joven  Jalcamauco. 


Nunca  peste  se  vio  que  mas  cundiese 
Ni  que  mas  fácilmente  se  pegase. 
Ni  que  mas  los  humores  removiese 
Ni  mas  en  general  los  alterase: 
Ni  cera  en  que  mas  pronto  se  imprimiese 
El  sello,  ni  mas  presto  se  estampase 
Como  cundió,  alteró  y  quedó  estampada 
En  esta  gente  fácil  la  embajada. 


56 


Las  flechas  todos  ellos  recibieron 

Y  la  elección  que  hicieron  aprobaron: 
Al  rey  de  los  piirenes  prometieron 
De  cumplir  todos  cuanto  allí  juraron: 
Solo  los  Mareguanos  se  eximieron^ 

Y  con  esta  razón  se  disculparon, 

Que  su  cacique  está  en  Santa  Cruz  preso 

Y  que  sin  él  no  pueden  hacer  eso. 


Cuando  oyó  Pelantaro  la  respuesta 
Que  le  envi(5  esta  gente  novelera; 
Mandó  de  nuevo  celebrar  la  tiesta 
Y  hacer  otra  grande  borrachera: 
Sola  la  de  Puren  se  halló  en  aquesfa 
Que  esotra  era  ida  ya  de  la  primera. 
Lo  que  en  ella  trataron  ni  el  decreto 
No  lo  he  sabido  por  que  fué  en  secreto. 


A  Guzman  solo  sé  que  degollaron 
Con  una  tierna  y  mansa  criatura, 
A  Pedro  de  Escalante  despacharon 
Para  lo  mismo  al  valle  de  Elicura: 
A  clérigo  Vallejos  rescataron 
Que  tuvo  por  ser  clérigo  ventura, 
O  por  saber  la  lengua  joropia  de  ellos 
Que  parte  fué  el  hablarla  y  entendellos. 


Un  pariente  del  amo  preso  estaba 
En  Ongol,  año  y  medio  o  mas  habia, 
Millacalquin  el  preso  se  llamaba 
Que  Flores  le  prendió  en  Puren  un  dia: 
Güenomilla  por  él  le  preguntaba 
Que  de  esta  suerte  el  amo  se  decia, . 
Mas  como  nueva  cierta  de  él  le  diese 
Sobre  el  rescate  dijo  que  escribiese. 


57 


Una  carta  escribió  y  despachó  luego 
Al  capitán  de  Ongol  que  era  su  tio^ 
En  la  cual  le  pidió  con  justo  ruego 
Que  para  le  librar  no  sea  tardío, 
Sino  que  con  presteza  y  sin  sosiego 
Haga  con  tierno  amor  su  poderlo, 
Y  dé  a  Millacalquin  por  su  rescate 
Sin  que  un  minuto  solo  se  dilate. 


Fué  la  muger  del  preso  mensajera, 

Y  como  era  del  bárbaro  querida, 
Mas  veloz  fué,  mas  rápida  y  lijera 

Que  cuando  al  agua  va  la  cierva  herida: 
Apresuraba  el  paso  en  la  carrera 
Que  en  fuego  del  amor  iba  encendida: 
A  Ongol  llegó  la  bárbara  temprano 

Y  al  capitán  la  carta  dio  en  su  mano. 


Entretanto  que  tratan  del  rescate 

Y  van  con  sus  contratos  adelante. 
Quiero  que  en  breve  término  se  trate 
Del  modo  que  trataron  a  Escalante. 
Como  vio  el  postrer  trance  del  remate 

Y  el  funesto  espectáculo  delante 
Quiso  limpiar  el  ánima  y  conciencia 

Y  Vallejos  le  oyó  de  penitencia. 


Aunque  mozo  era  afable  y  buen  cristiano, 

Y  tuvo  por  .costumbre  de  ordinario 
Oir  misa  los  sábados  temprano 

Y  rezar  a  la  TÍrgen  su  rosario: 
Así  el  inmenso  padre  soberano 
Por  librarle  del  pérfido  adversario 
Quiso  que  de  la  muerte  se  librase 
Hasta  que  sus  pecados  confesase. 


58 


Llevábanle  estos  bárbaros  desnudo 
Como  al  forzado  que  en  galeras  voga^ 
Echado  al  cuello  un  lazo  y  fuerte  nudo 
Que  le  tiene  el  anélito  y  ahoga: 
Un  bárbaro  cruel;  perverso  y  crudo 
Las  manos  le  ató  atrás  con  otra  soga^ 

Y  de  la  del  pescuezo  iban  tirando 

Y  como  a  torO;  en  coro  voces  dando. 


Cuando  se  vio  llevar  de  aqueste  talle 
Conoció  que  su  lin  estaba  cerca 
Y  por  que  no  le  fuerzen  al  matalle 
A  que  niegue  su  fé  esta  gente  terca, 
Al  padre  le  rogó  dejen  hablalle 
Que  pues  que  ya  su  muerte  se  le  acerca 
Quiere  reconciliarse;  y  lo  que  dijo 
Aquesto  fué  con  sumo  regocijo. 


"Conozco,  padre  mió,  al  padre  eterno 

Y  su  poder  conozco  que  es  inmenso, 

Y  que  al  mundo  envió  a  su  hijo  tierno 
Por  el  amor  que  al  hombre  tuvo  intenso: 

Y  por  que  al  rey  sobervio  del  infierno 
Tributo  no  pagásemos  ni  censo 

Con  su  muerte  pagó  la  deuda  nuestra. 
Como  la  fé  católica  nos  muestra. 


"Y  creo  resucitó  al  tercero  dia 

Y  se  asentó  a  la  diestra  de  su  padre, 

Y  de  la  gloriosísima  María 

Que  virgen  antes  fué  y  después  de  madre, 
A  quien  yo  le  encomiendo  el  alma  mia 
Que  su  devoto  soy,  soy  su  cofrade 
A  quien  suplico,  pido  y  ruego  ahora 
Con  su  esposo  me  sea  intercesora. 


59 


"Aquesta  es  la  verdad^  esta  profeso 
La  cual  yo  profesé  toda  mi  vida, 

Y  aquí  al  presente,  padre,  la  confieso 
Por  que  estoy  a  la  eterna  de  partida: 

Y  que  si  me  forzaren  como  a  preso 
A  decir  esta  gente  descreída 

Algo  en  contra  de  aquesto  que  aquí  digo 
Digo  que  desde  luego  me  desdigo." 


No  pudo  decir  mas  porque  se  dieron 
Priesa  aquestos  feroces  vengativos, 
Que  ya  de  tiempo  antiguo  lo  tuvieron 
El  serlo  con  los  míseros  cautivos: 
Con  sollozos  los  dos  se  despidieron 
Y  apretados  abrazos  en  fe  vivos, 
Que  como  su  congoja  y  pena  es  tanta 
Un  nudo  se  les  hizo  en  la  garganta. 


Llegado  al  fresco  valle  de  Elicura 
Por  las  picas  al  punto  le  pasaron: 
Aquesta  gente  bárbara  y  perjura 
Su  ñu'iosa  pasión  en  él  vengaron: 
¡O  gente  desleal,  ingrata  y  dura 
Como  tan  fácilmente  se  olvidaron 
Buenas  obras  que  de  este  recibisteis 
En  las  prisiones  largas  que  tuvisteis! 


Bien  sabéis  que  en  Puren  os  visitaba 
Cuando  estábades  presos  con  prisiones, 
Con  palabras,  con  obras  consolaba 
Vuestras  penas,  angustias  y  aflicciones: 
¿Porque  aquesta  obra  buena  no  ablandaba 
Vuestros  empedernidos  corazones  ? 
Mas  ¡ingratos!  el  suyo  le  sacasteis 
Y  la  buena  con  mala  le  pagasteis. 


60 


De  Ong'ol  a^oIvíó  a  Puren  con  la  respuesta 
La  que  llevó  la  carta  y  el  mensaje, 
Que  como  era  solícita  y  tan  presta 
No  se  detuvo  mucho  en  este  viaje : 
Respondieron  los  nuestros  que  a  la  cuesta 
Cuatro  leguas  de  Ongol  en  mal  paraje 
De  a  donde  fué  poblado  Ongol  el  viejo 
Que  allí  vengan  y  traigan  a  Yallejo. 


Allí  vinieron  luego  los  purenes, 

Mas  como  no  hubo  entre  ellos  puestas  treguas 

Ni  de  una  parte  ni  otra  hubo  rehenes 

Vinieron  bien  armados  y  en  sus  yeguas: 

Armados  de  los  pies  hasta  las  sienes, 

También  los  nuestros  fueron  cuatro  leguas 

Y  llegaron  al  puesto  señalado 

Con  ordenanza  buena  y  gran  cuidado. 


No  hubo  entre  ellos  mas  que  daca  y  toma 
Cada  cual  con  las  armas  en  la  mano, 
Ellos  puestos  encima  de  una  loma 

Y  los  nuestros  al  pie  de  ella  en  lo  llano : 
Cualquier  rumor  o  pájaro  que  asoma 
Piensan  que  es  emboscada  del  hispano, 

Y  los  nuestros  también  que  era  de  esotros 
Que  los  unos  se  temen  de  los  otros. 


Contó  Millacalquin  a  Pelantaro 
Cuanto  de  los  de  Ongol  habia  entendido, 
De  como  su  mandato  justo  y  daro 
Con  grande  amor  le  habían  recibido: 

Y  que  ellos  se  alzarían  sin  reparo 
Cuando  el  término  llegue  prometido, 

Y  que  Nabalvurí  cuidado  tiene 

En  todo  cuanto  a  todos  les  conviene. 


61 


Nombró  a  Nabalvurí  por  su  teniente 

Y  todo  lo  de  Ongol  se  lo  remite 
Mandándole  que  en  armas  diestramente 
A  todos  sus  vasallos  egercite: 

Y  cuando  viere  el  tiempo  conveniente 
Procm-e  con  cuidado  y  solicite^ 
Hacer  en  los  de  España  alguna  suerte 
Dando  a  los  que  pudiere  cruda  muerte. 


Envió  a  Quintegüeno  el  mismo  cargo 
Y  le  aceptó  el  traidor  de  Quintegüeno, 
Tomando  lo  de  Arauco  él  a  su  cargo 
Que  ya  estaba  tocado  del  veneno: 
No  sé  como  dará  el  traidor  descargo 
Ni  que  descargo  habrá  que  sea  bueno^ 
Pues  siendo  amigo  nuestro  nos  vendiese 
Sin  que  ocasión  alguna  se  le  diese. 


Anganamon  llevó  poder  y  mano 

Para  que  a  las  ciudades  que  hay  arriba 

Les  diese  a  fuego  y  sangre  saco  insano 

Sin  que  deje  persona  en  ellas  viva: 

El  rey  mandó  que   contra  Mareguano 

Su  belicosa  gente  se  aperciba 

Que  quiere  castigar  el  desacato 

De  no  ciunplir  al  punto  su  mandato. 


Mas  determino  yO;  señor,  en  tanto 
Que  aquesta  gente  bárbara  se  junta 
Dejar  solo  a  Puren  en  algún  tanto 
Y  dar  por  allá  arriba  alguna  punta: 
Aunque  mejor  será  dejar  el  canto 
Que  mi  cansado  espíritu  barrunta 
Que  debe  estar  alguno  ya  enfadado 
De  que  soy  mal  cantor  y  porfiado. 


Canto  IV. 


Da  vista  el  general  Anganamon  con  poca  gente  a  la  ciudad  imperial : 
salen  los  españoles  en  su  alcance :  llega  Bernardo  de  Pereda  a  la 
dicha  ciudad :  intenta  Quintegüeno  una  traición  a  Icfs  españoles  del 
presidio  de  Arauco :  rebelase  el  estado :  ponen  asedio  al  castillo  de 
diclio  Arauco :  cuéntase  el  suceso  de  él. 


Cuando  el  predicador  cristiano  hace, 
O  guarda  la  ley  misma  que  predica, 
Al  mismo  Dios  con  ello  satisface 
Porque  su  ley  católica  ampliñca: 
Pero  si  lo  que  dice  lo  deshace 
Con  lo  mal  que  lo  hace,  certifica 
A  la  idólatra  gente  maliciosa 
Ser  su  doctrina  falsa  y  engañosa. 


Muchos  vemos  que  son  en  su  doctrina 
Para  lo  que  conviene  a  su  provecho, 
Como  el  cedazo  que  echa  la  harina 
Y  se  viene  a  quedar  con  el  afrecho: 
Quien  predica  la  fe  santa  y  divina 
Confirma  lo  que  dice  con  el  hecho, 
Mas  si  es  el  hecho  al  dicho  diferente 
Será  como  campana  propiamente. 


63 


Con  gente  en  la  fe  nueva  es  necesario, 
Pues  le  será  a  su  alma  provechoso. 
Que  haga  lo  que  dice  de  ordinario 
El  que  predica  y  sea  virtuoso: 
Por  que  si  ve  que  hace  al  contrario 
Del  dicho,  le  tendi'á  por  mentiroso 
Pues  para  que  la  fe  tome  y  la  crea 
Importa  que  ningún  vicio  en  él  vea. 


El  discípulo  vemos  que  deprende 
Lo  mismo  que  ve  obrar  a  su  maestro, 
Y  que  jamas  los  vicios  le  reprende 
Aquel  que   en  ellos  es  cursado  y  diestro: 
Bien  claramente  vemos  que  pretende 
Seguir  el  potro  el  paso  del  cavestro, 
Así  cual  tras  del  manso  van  las  reses 
Irán  tras  del  pastor  sus  feligreses. 


Una  alma  es  tabla  rasa  en  quien  se  pinta 
Varias  y  finas  suertes  de  labores, 

Y  las  palabras  el  pincel  y  tinta 
De  los  de  nuestra  fe  predicadores: 
Pero  cuando  mal  obran  se  despinta 
Perdiéndose  del  todo  los  colores. 
Que  lo  que  en  ellos  ve  eso  concibe 

Y  aqueste  color  misma  lo  recibe. 


La  sagrada  y  católica  escritura 

Aqueste  ejemplo  altífico  declara 

En  las  varas  que  puso  y  la  pintura 

Al  ganado  Jacob  en  agua  clara: 

Que  de  la  misma  suerte  y  de  la  hechura 

Que  las  labores  iban  en  la  vara 

De  esa  suerte  los  hijos  concebían 

Y  si  eran  blancas  blancos  los  parían. 


64 


Pues  mire  bien  quien  de  ánimas  se  encarga 
La  carga  que  se  carga  tan  pesada^ 
Porque  ha  de  dar  de  todas  cuenta  larga 
Que  ovejas  son  al  fin  de  su  manada: 
Y  que  de  él  solamente  pende  o  carga 
Recoger  la  que  fuere  desmandada^ 
Procm-ando  no  venga  a  su  rebaño 
Por  darle  mal  ejemplo  el  algún  daño. 


Que  si  los  nuestros^  bueno  se  lo  dieran 
A  aquestos  miserables  hombres  viles^ 
Nuestra  sagrada  fe  la  recibieran 

Y  dejaran  sus  fábulas  gentiles: 

Y  allá  en  sus  borracheras  no  dijeran 
Palabras  tan  dañosas  y  sutiles: 

Mas  dimosles  nosotros  al  principio 
La  rienda  larga,  y  a  la  mano  ripio. 


Así  por  nuestras  culpas  y  pecados 
Nos  ha  enviado  Dios  de  ello  el  castigo, 

Y  quiere  que  seamos  castigados 
De  la  mano  del  bárbaro  enemigo: 
Dejar  quiero  estos  puntos  malhadados 

Y  arriba  me  quiero  ir  como  atrás  digo. 
Que  amarga  la  verdad  mucho  y  lastima, 

Y  a  quien  la  trata  en  todo  no  se  estima. 


Atrás  dejo,  señora,  referido 

Que  en  Canten  capitán  era  Valiente; 

En  obras  lo  era  como  en  apellido 

Aunque  precipitado  e  imprudente: 

Nueva  tuvo  del  paso  sucedido 

Y  muerte  de  Loyola  y  de  su  gente; 

Otro  dia  la  tuvo  y  por  la  tarde 

Con  la  suya  salió  en  vistoso  alarde. 


65 


En  la  ciudad  halló  por  lista  y  cuenta^ 

Que  salieron  armados  a  la  muestra 

Un  mimero  de  ciento  y  mas  cincuenta 

Lucida  gente  y  en  las  armas  diestra: 

Cada  cual  a  Belona  representa 

Con  las  vibrantes  lanzas  en  la  diestra. 

Aquesta  toda  fué  caballería 

Y  mas  cuarenta  y  tres  de  infantería. 


Las  casas  fuertes  del  obispo  escoje 

Con  otras  dos  que  estaban  en  la  cuadra^ 

Allí  la  gente  femenil  recojo 

Que  aquesto  a  todos  les  conviene  y  cuadra; 

A  la  de  guerra  le  mandó  se  aloje 

En  sus  cuarteles  y  que  la  una  escuadra 

De  cuatro  que  eran  por  sus  cuartos  velen 

Con  el  cuidado  mismo  con  que  suelen. 


Cerró  las  calles  todas  con  maderos 
Y  puso  el  pueblo  mísero  en  defensa, 
Trincheras  hizo,  muros,  caballeros, 
Reparos  altos  y  de  fuerza  inmensa. 
De  do  podran  hacer  nuestros  guerreros 
Al  bárbaro  pujante  mucha  ofensa. 
Que  con  recelo  están  y  sobresalto 
Que  ha  de  venir  a  darles  el  asalto. 


Estuvieron  un  mes  en  las  trincheras 
Al  bárbaro  por  horas  aguardando, 
Desplegadas  al  viento  las  banderas 
Suave  y  blandamente  tremolando. 
Estaba  el  indio  allá  en  sus  borracheras 
En  Purer;,  la  victoria  celebrando: 
Así  no  se  ofreció  cosa  ninguna 
En  que  poder  tentar  a  la  fortuna. 


66 


Hasta  que  Anganamon  llegó  a  su  tierra^ 
Que  luego  que  llegó  probó  la  mano; 
Con  setenta  famosos  en  la  guerra 
Fué  a  descubrii'  las  fuerzas  del  hispana: 
Salieron  por  las  faldas  de  una  sierra 
Vestidos  a  nuestro  uso  castellano, 
Fuertes  lanzas  traian  todos  largas, 
Cotas  puestas  y  al  cinto  las  adargas. 


No  fué  esta  gente  de  la  nuestra  vista 
Hasta  que  llegó  al  rio  de  las  Damas, 
Que  una  india  volvi(')  y  tendió  la  vista 
Al  tender  ropa  limpia  en  unas  ramas: 
Como  la  vio  y  no  vio  quien  la  resista 
Ella  y  otras  huyeron  como  gamas 
A  la  ciudad,  diciendo:  "¡al  arma!  cierra 
Que  el  enemigo  viene  a  darnos  guerra." 


Estaba  el  capitán  Andrés  Valiente 
Indispuesto  en  la  cama  y  puesto  en  cura, 
Que  de  un  fiu'ioso  y  cálido  accidente 
Se  le  encendi()  una  recia  calentiu'a: 
Mandó  saliese  al  arma  con  la  gente 
Un  capitán  y  pruebe  a  la  ventiu'a: 
A  ella  fué  con  ochenta  y  dos  soldados 
De  todas  armas,  todos  bien  armados. 


Hizo  el  contrario  sin  defensa  presa 
En  la  ropa  que  halló  en  el  rio  blanca, 
A  cogerla  se  dio  notable  priesa 
Con  mano  liberal  al  tomar  franca: 
Retiróse  con  ella  en  banda  espesa 
Tomando  por  reparo  una  barranca 
Que  una  quebrada  hace  y  alta  loma 
Por  do  el  camino  de  Puren  se  toma. 


67 


Vínole  nuestra  gente  a  dar  alcance 

En  un  -psLSO  fortísimo  y  estrecho^ 

A  donde  no  se  pudo  Lacer  buen  lance 

Ni  cosa  de  momento  ni  provecho, 

Que  como  se  vio  el  bárbaro  en  tal   trance 

Forzoso  fué  volver  su  fuerte  pecho: 

Allí  esperaron  juntos  y  apiñados 

A  vencer  ó  morii'  determinados. 


Con  tal  brio  y  tesón  se  defendieron 

Y  tan  gallai'damente  pelearon 

Que  sufrirlos  los  nuestros  no  pudieron 

Y  por  no  poder  mas  se  retii-aron: 

Y  aunque  a  los  mas  valientes  mal  hirieron 

Y  de  un  balazo  a  uno  derribaron, 
Perdieron  la  victoria  los  de  España; 
Honra;  gloria,  el  honor;  fama  y  campaña. 


Lleváronles  delante  de  los  ojos 

A  los  nuestros  los  bárbaros  la  ropa 

Volviéndose  cargados  de  despojos 

Todos  cuantos  AÚnieron  en  la  tropa: 

Que  por  mostrarse  tímidos  y  flojos 

Los  mas  fuertes  varones  de  la  Europa; 

Ganaron  los  antarticos  la  gloria 

Y  con  ser  muchos  menos  la  victoria. 


Fué  causa  aquesta  retirada  y  parte 
Para  que  conociese  el  enemigo 
Que  la  ventiu'a  estaba  de  su  parte 

Y  la  fortuna  lúbrica  consigo: 

Y  el  fm-ibundo  y  sanguinoso  Marte 
Se  le  mostraba  plácido  y  amigo; 

Y  los  planetas;  signos  y  los  hados, 
En  contra  de  nosotros  conjurados. 


68 


Por  la  soberbia  vana  y  arrogancia 
O  de  tener  en  poco  algunas  cosas 
Ocasiones  se  pierden  de  importancia 

Y  mas  las  que  no  son  dificultosas: 
Nadie  tenga  por  cierta  la  ganancia 
En  las  batallas  varias  y  dudosas, 

Que  en  nuestra  mano  está  el  acometellas 

Y  en  la  de  Dios  está  el  suceso  de  ellas. 


No  puede  sin  su  mando  cosa  alguna 
Moverse  un  solo  punto  de  su  asiento, 
Ni  el  rubicundo  sol  ni  blanca  luna 
No  hicieran  sin  él  su  movimiento: 
La  voluntad,  las  suertes,  la  fortuna 
El  fuego,  tierra,  el  mar,  el  sutil  viento. 
Las  estrellas,  los  astros,  los  planetas, 
A  su  voluntad  sola  están  sujetas. 


Antes  que  de  aquí  pase  contar  quiero 
Un  caso  cierto  y  digno  de  memoria. 
Por  ser  milagro  heroico  y  verdadero 
Que  mas  puede  el  alto  rey  de  gloria. 
En  el  segundo  canto  y  el  primero 
De  aquesta  desdichada  e  infausta  historia 
He  tratado  el  suceso  miserable 
Y  muerte  de  Loyola  lamentable. 


De  la  Imperial  salió  en  su  compañía 
Bernardo  de  Pereda,  un  buen  soldado, 
Mancebo  era  de  fama  y  nombradla 
Y  en  la  misma  ciudad  recien  casado: 
En  el  conflicto  triste  de  aquel  dia 
Quedó  con  los  demás  acribillado 
De  veinte  y  tres  heridas  penetrantes 
Que  le  dieron  los  bárbaros  pujantes. 


69 


Dejáronle  por  muerto  entre  los  muertos 
En  su  espumosa  sangre  rebolcandO; 
Los  hígados  y  bofes  descubiertos 
Le  vieron  claramente  palpitando: 
Los  canos  del  vital  humor  abiertos 
Por  donde  poco  a  poco  fué  estilando. 
Negros  los  labios,  la  color  perdida 
Como  quien  ya  perdi(3  la  dulce  vida. 


Desnudo  le  dejaron  en  el  suelo 
El  cuerpo  del  espíritu  vacío, 
El  rostro  vuelto  arriba  al  alto  cielo 
Mas  tieso  que  un  garrote  helado  y  frió: 
Cuando  Telus  tendió  su  negro  velo 
Se  levant(5  y  pasó  nadando  el  rio ; 
Metióse  al  margen  de  él  entre  unas  matas 
Como  pudo  arrastrando  el  pobre  a  gatas. 


En  el  tronco  de  un  roble  antiguo  y  seco 
Que  ya  de  viejo  estaba  carcomido. 
Capaz  concavidad  halló  en  lo  hueco, 
Donde  estuvo  ocho  dias  escondido: 
No  se  osaba  quejar  porque  del  eco 
No  retumbase  afuera  algún  ruido, 
Solo  se  sustentó  con  lagartijas 
Y  con  otras  dañosas  sabandijas. 


Dos  culebras  disformes  y  espantosas 
A  las  sabandijuelas  perseguían, 

Y  ellas  huyendo  de  ellas  temerosas 
En  el  cóncavo  tronco  se  metían: 
Las  deleznables  sierpes  ponzoñosas 
Desde  la  propia  puerta  se  volvían, 

Y  esotras  se  llegaban  a  Pereda 

Y  cada  cual  se  estaba  mansa  y  queda. 


70 


Todo  el  tiempo  que  estuvo  allí  acudieron 
Las  sucias  sabandijas  a  sus  manos_, 
Muchos  indios  también  a  ver  vinieron 
Los  míseros  cadáveres  hispanos: 
Mas  como  el  suyo  entre  ellos  no  le  vieron 
Buscándole  anduvieron  como  alanos, 
Y  llegaron  al  pié  del  roble  seco, 
Mas  ninguno  miró  dentro  del  hueco. 


Sin  estos  tristes  trances  peligrosos 
Cada  noche  sentía  otros  mayores, 
De  alaridos  que  daban  espantosos 
Con  suspiros  horrendos  y  clamores: 
Oyó  de  cascabeles  sonorosos 
Estruendo  y  de  caballos  bufadores, 
De  temerosas  quejas  los  acentos 
Disonantes  y  míseros  lamentos. 


Por  una  parte  el  miedo  le  apretaba 
De  aquel  estruendo  grande  que  allí  oia 
Y  por  otra  la  hambre  le  aquejaba 
Con  las  muchas  heridas  que  tenia: 
Por  otra  el  riezgo  en  que  el  mísero  estaba 
Por  la  distancia  que  a  poblado  había. 
Mas  una  noche  lóbrega  y  oscura 
Probar  quiso  su  próspera  ventura. 


Tomó  el  camino  de  Canten  derecho 
En  Dios  y  en  su  fortuna  confiado. 
Cosido  con  la  tierra  el  débil  pecho 
Caminó  cual  el  galgo  derrengado: 
Anduvo  cada  dia  poco  trecho. 
Que  como  estaba  ílaco  y  desangrado ; 
Diez  leguas  caminó  en  setenta  dias 
Por  ásperas  montañas  y  sombrías. 


71 


Era  su  suegro  muy  caritativo 
Humilde^  maiisO;  quieto^  afable  y  llano, 
En  público  afirmaba  que  era  vivo 
Su  yerno  y  que  esperaba  verle  sano: 
Que  no  puede  ser  muerto  ni  cautivo 
Decia,  que  el  glorioso  lusitano 
Librará  y  me  traerá  sano  a  mi  yerno 
Con  el  favor  del  alto  padre  eterno. 


Tuvo  con  este  tema  gran  poríia 

Y  por  seguro  y  cierto  lo  añrmaba; 
Diciéndolo  mil  veces  cada  dia 

Y  con  muchos  sobre  ello  porfiaba: 
Viendo  cuan  de  ordinario  lo  decia 
La  mas  gente  entendió  que  caducaba, 

Y  le  tenian  ya  por  ello  en  poco 
Haciendo  biu-la  de  él  como  de  un  loco. 


Pero  vióse  después  el  desengaño 

Que  a  lo  que  el  viejo  dijo  fue  conforme 

Cuando  él  llegó,  y  'se  vio  patente  el  daño 

En  las  señales  del  trabajo  enorme: 

Espectáculo  fué  por  cierto  estraño 

Ver  la  figura  que  llevó  disforme 

Pues  entendieron  todos  que  era  un  monstruo 

Según  llevó  de  hinchado  cuerpo  y  rostro. 


De  los  terribles  golpes  y  heridas 

Solamente  llevó  los  cardenales, 

Que  aunque  fueron  rasgadas  y  crecidas 

Sin  ungüentos  sanó  medicinales: 

Mas  como  fué  por  breñas  escondidas 

Llevó  algunos  rasguños  y  señales 

Del  viento  fué  y  del  sol  tostado  y  negro 

Que  apenas  pudo  conocerle  el  suegro. 


12 


Admirable  suceso  fué  y  de  espanto 
Este  caso  que  tengo  referido, 
Digno  de  celebrarse  en  mejor  canto 

Y  de  no  sepultarlo  en  el  olvido: 
Pues  fué  milagro  del  glorioso  santo 
El  que  tiene  de  Padua  el  apellido, 

A  quien  la  gloria  de  ello  se  atribuya 
Ya  quien  para  ello  mano  di('>  a  la  suya. 

Pues  ya  Pereda  queda  bueno  y  sano 
Sano  de  las  heridas  digo  y  bueno, 
Volver  quiero  a  tratar  del  araucano 

Y  de  lo  que  ordenaba  Quintegüeno: 
Andaba  con  el  cargo  nuevo  ufano 

Y  de  traiciones  y  maldades  lleno, 
Procurando  enviar  al  rey  presente 
De  las  cabezas  de  española  gente. 


Solícito  procura  y  solicita 

Hacer  una  traición  a  los  de  España 

Y  con  facilidad  lo  facilita 

A  los  suyos  salii'  con  su  maraña 

No  se  viera  traición  tan  esquisita 

En  cuanto  alumbra  Febo  y  el  mar  baña, 

Si  saliera  con  ella  el  araucano, 

Mas  no  se  fió  de  él  el  castellano. 


Pensó  con  su  cautela  el  cauteloso 
A  todos  los  hispanos  dar  la  muerte. 
Porque  sin  punto  algmio  de  reposo 
Así  lo  iba  ordenando  de  esta  suerte: 
Mandó  que  el  enemigo  belicoso 
Viniese  a  poner  cerco  luego  al  fuerte. 
Echando  nueva  voz  que  sobre  él  viene 
Por  la  amistad  que  con  los  nuestros  tiene. 


73 


Mandó  que  Andalican  luego  se  alzase 
Con  todos  los  demás  a  un  mismo  punto^ 
Cuando  la  nueva  cierta  les  llegase 
Que  el  bárbaro  escuadrón  ya  estaba  junto 

Y  a  un  español^  primero  que  cortase 
La  cabeza,  que  estaba  allí  conjunto, 

Y  a  Cliivilingo  el  pérñdo  y  austero 
Degollase;  j  también  a  un  molinero. 


Quintegüeno  se  fué  con  esto  luego 
A  dar  aviso  de  ello  al  castellano. 
Dejando  ya  entablado  aqueste  juego 
Acordó  de  ganarle  por  la  mano: 
Llegó  como  llegó  Sinon  el  griego 
Delante  del  incauto  rey  troyano 
Cuando  romper  de  Troya  hizo  el  muro 
Sin  recelo  del  daño  o  mal  futuro. 


Perdida  la  color  y  alborotado 
El  rostro  mustio,  pálido,  y  marchito. 
Mortal,  sudando,  laxo  y  fatigado. 
Congojoso,  espantado,  triste,  aliito: 
Ante  Silva  llegó  y  dijo:  ''el  estado 
Con  todo  lo  demás  de  su  distrito 
Están  de  parecer  sin  diferencia 
De  negar  a  Felipe  la  obediencia." 


Dijo  como  Puren  viene  marchando 

Con  soberbio  escuadi'on  según  le  han  dicho, 

Y  con  furor  sangriento,  amenazando 
A  quien  la  rebelión  ha  contradicho: 
Yo  solo  soy  quien  es  de  vuestro  bando 

Y  quien  quiso  poner  el  entredicho. 

Por  lo  cual  contra  mí  el  contrario  viene 
Con  el  poder  ind(')mito  que  tiene. 


74 


No  puedo  ya  en  mi  casa  estar  seguro 

Ni  Hbrarine  del  pérfido  enemigo, 

Así  os  pido  me  deis  dentro  del  muro 

Acojida,  favor  y  dulce  abrigo: 

Que  por  mi  firme  fe  os  prometo  y  juro 

De  seros  como  he  sido,  siempre  amigo. 

Que  el  amor  que  yo  os  tengo  y  ley  me  obliga 

A  que  vuestra  amistad  sin  fraude  siga. 


El  capitán  le  abraza  y  agradece 
La  voluntad  y  aviso  que  le  ha  dado, 
El  aposento  suyo  se  le  ofrece 
Para  que  sea  en  él  aposentado: 
Respondió  Quintegüeno:  "me  parece 
Que  será  mas  seguro  y  acertado 
Hacer  una  albarrada  suficiente. 
En  que  esté  junto  al  muro  con  mi  gente. 


Silva  le  respondió  que  él  mismo  escoja 
El  sitio  que  mejor  le  pareciere, 
A  donde  con  su  gente  se  recoja 
Haciendo  lo  que  mas  bien  le  estuviere: 
Y  que  no  tenga  pena  ni  congoja 
Porque  él  le  ayudará  en  cuanto  pudiere, 
Hasta  que  Pm^en  lleve  en  recompensa 
El  dano  propio  que  él  hacerle  piensa. 


Quedó  de  la  promesa  muy  contento 
Que  para  lo  que  el  bárbaro  intentaba, 

Y  que  tuviese  fin  su  mal  intento 
Arrimarse  al  castillo  deseaba: 
Por  poder  abasar  cada  momento 
Todo  cuanto  el  alcaide  practicaba, 

Y  en  hallando  ocasión  por  un  postigo 
Darle  franca  la  entrada  al  enemigo. 


75 


Llegó  en  aqueste  tiempo  un  mensajero 
Sin  color,  sin  aliento  y  demudado; 
En  un  caballo  vayO;  fiel,  lijero 
De  espuma  j  de  sudor  todo  bañado: 
Aviso  dio  que  han  muerto  al  molinero 

Y  Andalican  también  a  otro  soldado, 

Y  que  la  gente  toda  ya  se  altera 
Con  el  favor  que  de  Puren  espera. 


A  Quintegüeno  dijo  amenazando: 
"Te  vienen  a  buscar  los  Tucapeles, 

Y  con  voz  general  todos  tratando 
De  matarte  a  tormento  de  cordeles: 

Por  que  a  tu  nación  misma  estas  negando 

Y  tienes  amistad  con  los  fíeles, 
También  piensan  beber  con  tu  cabeza 
En  borracheras  públicas  cerbeza. 


"Pon  en  cobro  tus  hijos  y  mugeres 
Tus  parientes  amigos  y  aliados, 
Sino  es  que  por  descuido  tuyo  quieres 
Verlos  a  todos  ellos  asolados: 
Mira  que  si  hoy  socorro  no  les  dieres 
Que  los  veras  mañana  degollados, 
Pues  tienes  tiempo,  luego  los  socorre 
Que  mas  lijero  que  él,  Puren  ya  corre. 


"No  vengo  a  mas  que  a  darte  de  esto  aviso 

Y  de  que  Arauco  todo  se  levanta. 

Si  perezoso  fueres  o  remiso 

El  cuchillo  veras  en  tu  garganta: 

Vamonos  Quintegüeno,  y  al  proviso 

Tu  gente  la  recoje  por  que  canta 

La  garladora  fama  que  a  buscarla 

Los  enemigos  vienen  y  a  llevarla." 


76 


Xo  es  mas  veloz  el  mas  lijero  viento 
Cuando  Eolo  sopla  embravecido^ 
Ni  tan  lijero  el  ávido  elemento 
En  las  aristas  leves  encendido: 
Ni  de  un  raudal  el  raudo  movimiento 
Del  riguroso  tiempo  compelido^ 
Como  partió  el  aleve  Quintegüeno 
De  alevosa  maldad  colmado  el  seno. 


Como  el  furor  frenético  le  rije 

Y  el  fin  que  piensa  dar  a  su   cautela 
Sin  tasa  le  hace  al  bárbaro  que  aguije 
Sirviéndose  de  aguda  j  viva  espuela: 
La  tardanza  no  mas  es  quien  le  aliije 

Y  así  mas  que  el  alado  tiempo  vuela, 
A  su  casa  llegó  y  halló  su  tierra 
Llena  de  alteración,  rumor,  y  guerra. 


Su  intento  a  los  rebeldes  les  declara, 

La  traza  en  que  están  puestas  sus  traiciones, 

Complacida,  serena,  alegre  cara 

Sin  pompa  ni  artificio  de  razones: 

Loáronle  su  industria  heroica  y  rara 

A  todos  estos  pérfidos  varones. 

Quedando  cada  cual  tan  satisfecho 

Como  si  ya  estuviera  el  caso  hecho. 


Partióse  de  allí  luego  acelerado 

Siguiéndole  su  gente  presurosa, 

Habiendo  a  los  purenes  cuenta  dado 

De  la  dicha  marafia  cautelosa: 

Ordenado  dejó  que  con  cuidado 

La  venidera  noche  tenebrosa 

Al  escuadrón  lijero  que  se  acerque 

A  nuestro  fuerte  muro,  y  que  lo  cerque. 


77 


Cuando  el  luciente  gnomio  trasmontaba 
Por  el  ocaso  y  fín  del  orizonte, 

Y  escasa  luz  y  pálida  dejaba 

En  la  cumbre  del  mas  escelso  monte. 

Y  la  nocturna  sombra  le  incitaba 
A  que  de  todo  punto  se  remonte, 
Quintegüeno  y  su  gente  llegó  al  fuerte 

Y  al  castellano  dijo  de  esta  suerte: 


"Famoso  capitán  de  quien  la  fama 

En  alta  y  sonorosa  voz  pregona, 

En  este  polo  antartico  y  derrama 

Los  hechos  altos  de  tu  gran  persona: 

Sabe  que  con  furor  y  ardiente  llama 

El  aleve  Puren  dice  y  blasona. 

De  que  nos  ha  de  dar  la  muerte  a  todos 

Por  diferentes  géneros  y  modos. 


"De  la  victoria  están  envanecidos, 

Arrogantes,  soberbios  e  inchados. 

Coléricos,  feroces,  atrevidos, 

Y  en  su  locura  vana  confiados: 

No  entienden  que  han  de  ser  jamas  vencidos 

Ni  de  su  cumbre  altiva  derribados, 

No  tienen  miedo  ya  de  los  hispanos 

Ni  de  venir  con  ellos  a  las  manos. 


"Su  venida  la  ten  aquí  por  cierta 
Que  ya  vienen  marchando  ha  cinco  dias. 
Hoy  ha  sido  su  gente  descubierta 
Según  me  han  informado  mis  espias: 
Ten,  capitán,  cuidado,  vive  alerta. 
Por  descuido  no  tengas  averías, 
La  tuya  la  ten  junta  en  la  muralla 
Como  sueles  en  tiempo  de  batalla. 


78 


"El  tiempo  claramente  ellos  conocen 

De  que  les  es  ahora  favorable^ 

Y  que  está  de  su  parte  reconocen 

Alegi-e  la  fortuna  variable: 

Haced  que  la  victoria  no  la  gocen 

Ganándola  vosotros  memorable^ 

Que  yo  os  prometo  que  antes  que  amanezca 

Que  aquí  la  gente  pérfida  parezca. 


"No  quieren  ellos  mas  que  asediaros 

Sustentando  gran  tiempo  aqueste  asedio 

Hasta  por  hambre  mísera  obligaros 

A  que  os  rindáis  a  ellos  sin  remedio: 

Quieren  hacer  trincheras  y  reparos 

De  manera  que  el  fuerte  quede  en  medio 

Para  quitar  el-  paso  a  los  caballos 

Por  que  no  vais  en  ellos  a  inquietallos.. 


"Conozca  de  esta  vez  el  enemigo 

Sino  lo  ha  conocido  a  su  despecho 

Que  el  temor  no  halló  jamas  abrigo 

En  el  hispano  fuerte  y  bravo  pecho: 

Justo  será  que  lleven  el  castigo 

Del  daño  que  a  los  vuestros  les  han  hechO; 

Para  que  sea  ejemplo  y  escarmiento 

De  su  locura  y  vano  atre\'imiento." 


Con  la  verdad  engaña  y  asegura 

Dejando  su  traición  disimulada 

Cubierta  con  dorada  cobertura 

Como  vemos  la  pildora  dorada: 

Que  por  que  no  se  sienta  su  amargura 

Es  menester  que  vaya  disfrazada 

Con  el  metal  precioso  que  hay  de  tíbar. 

Cubierto  el  gusto  amargo  del  acíbar. 


79 


Mas  Silva  el  cuidadoso^  con  cuidado 
Su  gente  toda  luego  en  orden  pone 
Su  puesto  señaló  a  cualquier  soldado 
Trabeces,  cubos,  piezas  lo  compone: 
Repara  mira  y  vuelve  a  cualquier  lado, 
Ordena,  quita,  manda,  y  se  dispone 
Para  esperar  al  bárbaro  furioso, 
Que  ya  viene  marchando  presuroso. 


No  duerme,  no  reposa,  ni  sosiega, 

A  todos  por  momentos  vé  y  visita, 

Y  para  la  ocasión  de  la  refriega 

Esfuerza,  exorta,  mueve,  anima,  incita: 

Con  término  cortes  les  pide  y  ruega 

Que  cuando  en  ella  estén  que  no  den  grita. 

Por  que  el  silencio  importa  y  es  gran  mengua 

Cuando  es  menester  manos  tener  lengua. 


Anduvo  así  la  noche  hasta  que  el  dia 
Mostró  su  alegre  luz  por  el  oriente, 
Y  Filomena  en  dulce  melodía 
Su  venida  declara  alegremente: 
Caminando  con  él  también  venia 
El  enemigo  bárbaro  potente. 
Haciendo  con  la  grita  tal  estruendo 
Que  el  eco  retumbaba  un  son  horrendo. 


Pusiéronse  a  manera  de  un  erizo 
Formado  el  escuadrón  de  los  piqueros, 
Mas  espeso  que  un  monte  de  carrizo 
Guarnecido  de  pérfidos  flecheros: 
Como  suelen  las  guardas  del  panizo 
O  como  los  solícitos  vaqueros 
Cuando  quieren  juntar  todas  las  vacas 
Así  les  daban  voces  y  matracas. 


80 


La  gente  mal  nacida  y  bando  ciego 
En  formado  escuadrón  como  venía. 
Intentó  de  asaltar  el  fuerte  luego 
Con  ímpetu  gallardo  y  lozanía: 
Mas  el  artiñcial  y  ardiente  fuego 
Que  el  cálamo  broncino  despedía, 
Refrenó  su  furor  de  tal  manera 
Que  no  osaron  llegar  a  la  trinchera. 


De  las  tronantes  piezas  espantados 
En  confuso  montón  se  retiraron, 
En  los  mas  altos  cerros  y  collados 
Su  belicoso  ejército  alojaron: 
Con  el  capote  negro  disfrazados 
Trincheras  en  lo  llano  levantaron 
Cercaron  desde  el  pié  de  una  alta  sierra 
Hasta  do  el  mar  se  abraza  con  la  tierra. 


Fuertes  cubos  alzaron  y  bastiones, 
Revellines  murallas  y  traveses, 
Con  tierra,  con  fagina  con  cestones, 
Como  los  alemanes  o  franceses: 
Con  tablas,  palos,  duelas  y  tablones 
Parapetos  hicieron  y  paveses. 
Plataformas,  rastrillos  y  troneras 
Torres,  dientes,  tenazas,  y  tiseras. 


De  allí  la  gente  infame  se  deslengua, 

Y  los  nuestros  atentos  los  escuchan; 
Cualquiera  oprobio,  agravio,  o  cualquier  mengua 
Que  de  españoles  saben  desenbuchan: 
Dejaron  reposar  después  la  lengua 

Y  armados  corren,  saltan,  juegan,  luchan, 
Mandando  a  cada  cual  luchar  por  fuerza 
Para  que  se  ejercite  así  la  fuerza, 


81 


A  todos  los  que  en  tierra  derribaban 
Como  si  acaso  fueran  los  hispanos. 
Fingen  que  de  vida  y  alma  los  privaban 
El  corazón  sacando  con  las  manos: 
En  esta  vana  ceo-uedad  estaban 

o 

Aquestos  agoreros  inhumanos^ 

Creyendo  lo  que  linjen  por  tan  cierto 

Y  aun  mas  que  si  de  veras  fuera  al  muerto. 


Después  de  aquesto,  aquesta  vil  canalla 
Levante')  enarbolada  la  bandera, 
Diciendo  que  se  asome  a  la  muralla 
El  capitán  del  fuerte  o  salga  fuera: 
Puestos  ellos  a  punto  de  batalla 

Y  los  nuestros  también  de  esa  manera 
Fuera  salió  del  muro  el  castellano 

Y  esto  fué  lo  que  dijo  un  araucano. 


"Parece,  capitán,  que  es  desvario, 
Quereros  defender  en  ese  fuerte 
De  este  poder  tan  grande  de  gentío 
Que  os  está  amenazando  con  la  muerte: 
Tomad  mi  parecer  que  es  justo  y  pió 
Pues  no  podéis  libraros  de  otra  suerte 
Que  os  vais  y  nos  dejéis  libre  la  tierra 
Y  no  nos  hagáis  mas  injusta  guerra. 


"Que  aunque  la  vecindad  ha  sido  buena 

Y  la  favorecéis  con  tantas  veras, 
Recibimos  nosotros  mucha  pena 

De  que  la  gocen  gentes  estrangeras ; 

Y  mas  en  ver  que  está  de  viñas  llena 
Cualquiera  de  esas  ásperas  laderas: 
No  queremos  se  diga  eternamente 

Que  a  Arauco  ha  ciütivado  estraua  gente. 

tí 


82 


"El  consejo  que  os  doy  tomad  que  es  bueno 
Sabed  con  tiempo  de  él  aprovecharos; 
No  vengáis  a  gozaros  con  lo  ageno 
Cuando  no  lo  tengáis  para  libraros; 
Por  que  ese  desleal  de  Quintegüeno 
También  vendrá  después  él  a  negaros 
Como  ahora  su  patria  insano  niega 
Sin  saber  quien  al  mísero  le  ciega." 


No  quiso  responder  la  hispana  gente 
A  la  soberbia  y  bárbara  arrogancia, 
Pareciéndoles  ser  impertinente. 
La  prática  propuesta  y  sin  sustancia: 
Ni  pudo  Quintegüeno  el  insolente 
Hacer  alguna  cosa  de  importancia 
Por  que  con  él  se  tuvo  mas  cuidado 
Que  con  el  enemigo  rebelado. 


Con  voces,  gritos,  saltos,  con  clamores. 
Con  algazaras  dísonas  y  estruendo. 
Con  amenazas  crueles  los  traidores 
Están  la  tierra  y  mar  ensordeciendo, 
Llamándolos  de  perros  malhechores; 
Pero  los  españoles  no  queriendo 
Responder  a  tan  bárbaras  torpezas 
Responden  por  las  bocas  de  las  piezas. 


Doce  dias  el  cerco  sustentaron 
Sin  ofrecerse  cosa  de  momento, 
El  pasto  a  los  caballos  les  quitaron 
Que  solos  nabos  fueron  su  sustento: 
A  media  noche  el  cerco  levantaron 
Dejando  solo  y  huérfano  el  asiento. 
También  junto  con  ellos  me  levanto 
Por  no  poder  cantar  de  una  vez  tanto. 


Canto  V. 


Sale  el  castellano  de  Arauco  a  correr  la  tierra :  prende  a  un  enemigo 
de  quien  se  informa  como  el  ejército  de  los  rebeldes  estaba  en  Colican 
con  intento  de  dar  en  la  escolta :  pasados  cuatro  dias  sale  el  capitán 
TJrbaneja  a  tomar  lengua:  a  la  vuelta  encuentra  con  los  enemigos; 
traba  con  ellos  la  batalla:  muere  en  ella  el  dicho  capitán  y  siete 
españoles  :  degüella  Xavalvuri  otros  siete  de  los  que  estaban  de  presidio 
en  su  tierra  :  Polantaro  hace  muestra  general  de  su  ejército. 


Muchos  vemos  en  esta  edad  presente 
Con  máscara  de  amigos  verdaderos^ 
Que  por  de  fuera  muestran   cautamente 
Que  son  mucho  mas  mansos  que  corderos, 
Tratando  de  ordinario  con  la  gente 
Con  amorosos  tratos  lisonjeros: 
Así  con  semejante  rostro  cubren 
El  engaño  que  a  tiempo  le  descubren. 


Si  por  el  pecho  fuera  el  hombre  abierto 
Ninguna  falta  Momo  le  pusiera, 
El  corazón  se  viera  descubierto 
Y  lo  que  en  él  está  se  conociera; 
Mas  si  está  como  está,  tan  encubierto 
¿Quien  podrá  conocer  desde  acá  fuera 
Aquel  que  al  hombre  trata  trato  doble, 
O  a  quien  en  ellos  es  hidalgo  y  noble? 

6* 


84 


Al  que  es  amigo  leal  y  verdadero 

Con  justa  y  gran  razón  ha  de  estimar  se. 

Que  si  es  de  pecho  y  ánimo  sincero 

Pueden  seguramente  de  él  liarse: 

Aqueste  tal  amigo  que  retiero 

Es  con  quien  debe  el  hombre  acompañarse, 

Que  ya  no  mostrará  abierto  el  pecho 

Dejándole  cual  debe  satisfecho. 


Mas  ¿a  donde  hallaremos  uno  bueno 
Descuido  de  artiticios  y  malicia, 
Que  ya  este  mundo  pértído  está  lleno 
De  maldades  traiciones  y  codicia? 
Mirad  lo  que  decia  Quintegüeno 
Fingiendo  con  los  nuestros  amicicia, 
Y  la  traición  sutil  que  iba  transando 
Debajo  de  amistad  ¡oh  vil  nefando! 


Que  sino  se  tuviera  gran  recato 
Como  con  él  se  tuvo,  yo  prometo 
Que  dieran  a  los  hísperos  mal  rato 
Metiéndolos  quizá  en  algún  aprieto; 
Mas  viendo  el  escuadrón  bárbaro  ingrato 
Que  no  podia  ya  hacer  ningún  efeto, 
El  cerco,  como  dije,  levantaron 
Y  a  Colican  su  gente  retiraron. 


Quintegüeno  el  traidor  quedó  burlado 

Y  de  un  furor  diabólico  desecho, 

De  ver  lo  mucho  que  él  ha  prometido 

Y  que  no  es  nada  todo  lo  que  ha  hecho; 
Mas  luego  con  la  trápala  y  ruido 
Debió  de  despachar,  según  sospecho. 
Aviso  a  los  purenes  en  secreto 

Que  no  se  vayan  sin  hacer  efeto. 


85 


Salió  a  reconocer  Silva  otro  dia 
Si  estaban  emboscados  los  contrarios^ 
Llevando  su  pequeña  compania 
En  un  pequeño  término  apiñados: 
A  Pengueregua  fué  y  tomó  un  espia 
De  quien  fueron  los  nuestros  informados 
Que  en  Colican  el  campó  junto  estaba 
Y  de  cojer  la  escolta  se  trataba. 


Certiñcó  que  dentro  de  ocho  dias 
Vendrán  sin  falta  a  echar  dos  emboscadas, 
O  en  dando  nueva  cierta  sus  espias 
Que  nuestras  gentes  andan  desmandadas: 
Los  pasos  cerraran  por  todas  vias 
Con  escuadras  de  picas  apiñadas. 
De  suerte  que  no  escape  alguno  de  ella 
Ni  puedan  los  del  fuerte  socorrella. 


"La  escolta  vaya,  dijo,  hasta  la  playa 
Recogida  llevándola  y  dé  suerte 
Que  no  salga  ni  pase  de  la  raya 
Del  limitado  término  del  fuerte, 
Que  si  adelante  va  podrá  ser  vaya 
A  parar  en  las  manos  de  la  muerte: 
Ellos  no  quieren  mas  que  veros  fuera 
Para  os  cerrar  los  pasos  y  carrera." 


Por  tener-  como  tuvo  aqueste  aviso 
Que  de  importancia  fué  y  grande  interese 
No  consintió  jamas  Silva  ni  quiso 
Que  la  escolta  a  lo  largo  se  hiciese: 
Mandó  que  a  la  mañana  desde  un  viso 
Divisase  una  posta  y  descubriese, 
Mientras  que  alguna  yerba  se  cojia, 
Si  el  enemigo  pérfido  venia. 


S6 


Anduvo  recojida  así  la  gente 

Con  el  recato  y  orden  como  digo, 

Temiéndose  no  diese  de  repente 

Sobre  ella  el  escuadrón  del  enemigo. 

Pasados  cuatro  dias  justamente 

Mandó  que  con  un  indio  ñel  amigo 

Urbaneja  saliese  a  tomar  lengua 

Que  estar  mas  encerrados  es  gran  mengua. 


Salió  con  brio  y  ánimo  gallardo 
Corriendo  el  fértil  valle  y  ancha  vega, 
Llevando  el  mar  insano  por  resguardo 
Por  si  ocasión  hubiese  de  refriega: 
Lleg(>  hasta  donde  al  mar  con  paso  tardo 
Sus  cristalinas  aguas  Rauco  entrega, 
De  quien  el  alto  nombre  soberano 
Le  toma  todo  el  término  araucano. 


A  la  boca  del  rio  en  la  marina 
A  un  bárbaro  de  lejos  divisaron. 
Que  con  paso  veloz  solo  camina; 
Mas  luego  los  hispanos  le  alcanzaron 
Dentro  del  agua  clara  y  cristahna: 
Por  todas  partes  todos  le  cercaron. 
Mas  viendo  que  no  puede  defenderse 
Quiso  en  el  mar  hinchado  guarecerse. 


De  en  medio  de  entre  todos  se  escabulle, 
Sin  que  pudiese  mano  echarle  alguno, 
Que  por  no  verse  preso  se  sambulle 
En  el  salado  charco  de  Neptuno: 
Bullendo  el  agua  líquida  se  bulle 
Huyendo  del  celtíbero  importuno. 
Que  mas  quiso  morir  entre  sus  olas 
Que  vivir  entre  gentes  españolas. 


87 


Arrojóse  tras  de  él  un  indio  amigo 
Rompiendo  el  mar  soberbio  con  la  lanza, 
Que  bien  hizo  en  llevársela  consigo 
Por  que  con  ella  al  araucano  alcanza. 
No  se  quiso  rendir  el  enemigo: 
Contra  el  infiel  el  fido  se  abalanza. 
Apechugó  con  el  y  por  el  pecho 
El  mortífero  hierro  entró  derecho. 


Al  duro  corazón  el  golpe  apunta, 
Y  encaminó  la  punta  tan  derecha 
Que  le  metió  por  el  la  cruda  punta 
Dejando  por  dó  entró  la  puerta  hecha: 
El  alma  con  el  hierro  balió  junta 
Por  la  pequeña  llaga  y  boca  estrecha: 
Del  agua  bajó  al  fuego  del  infierno 
En  donde  penará  por  tiempo  eterno. 


Después  de  haber  ya  dado  al  indio  muerte, 
Sin  ser  para  cojerle  vivo  parte, 
El  yanacona,  aunque  era  bravo  y  fuerte. 
El  escuadi'on  belígero  se  parte: 
A  vísperas  entraron  en  el  fuerte 
Los  heroicos  discípulos  de  Marte, 
Habiendo  todo  el  dia  sin  provecho 
Corrido  y  sin  hacer  mas  de  lo  hecho. 


La  centinela  bárbara  lo  vido, 
Pero  ninguno  vio  a  la  centinela. 
Que  en  un  lugar  oculto  y  escondido 
Está,  y  mas  que  el  pastor  de  Juno  vela: 
Habiendo  en  el  ocaso  ya  metido 
La  lámpara  divina  su  candela, 
Salió  la  oculta  posta  de  su  puesto 
Y  a  dar  aviso  fué  a  los  suyos  presto. 


bS 


La  nueva  les  llevó  y  aviso  cierto 
De  que  los  españoles  andan  fuera, 

Y  que  dentro  del  mar  furioso  han  muerto 
A  un  indio  que  rendirse  no  quisiera. 
Fué  el  escuadrón  indómito  cubierto 

Por  detras  de  una  altísima  ladera; 
Media  milla  del  fuerte  se  emboscaron 

Y  a  que  la  nueva  luz  llegue  se  aguardaron. 


Aquesta  misma  noche  el  castellano 
Mandó  segunda  vez  correr  la  tierra. 
Dándole  para  hacerlo  toda  mano 
A  Luis  de  Urbaneja,  diestro  en  guerra: 
Mandó  correr  la  vega  monte  y  llano 
Y  del  gran  Carampangue  la  gran  sierra 
Por  que  saber  importa  y  le  conviene 
El  intento  que  el  enemigo  tiene. 


Ordenóse  que  fuese  con  cuidado 

Y  que  su  gente  lleve  recojida, 

Por  que  si  el  enemigo  está  emboscado 
No  será  bien  la  halle  dividida; 
Pero  que  si  se  viere  de  él  cercado  ^ 

Y  fuere  la  contraria  sin  medida, 
Se  venga  retirando  por  la  costa 

Con  orden,  con  concierto,  y  por  la  posta. 


Pendida  la  modorra  salió  fuera 
Que  le  fuera  mejor  tener  modorra. 
Que  para  su  salud  mejor  le  fuera 
O  que  nunca  rindieran  la  modorra. 
Cubrió  de  Carampangue  la  ladera 
Y  a  su  gente  mandó  que  luego  corra 
Para  tomar  si  puede  algún  espia 
Por  que  corriendo  viene  apriesa  el  dia. 


89 


Por  cima  de  una  altísima  cuchilla 
Nuestra  gente  pasó  sin  sentir  nada, 
A  donde  la  cruel  bárbara  cuadrilla 
Estaba  al  mismo  pié  de  ella  emboscada; 
La  pérfida  bien  vio  a  la  de  Castilla, 
Pero  dejóle  franca  la  pasada 
Sin  que  se  le  j)^isiere  algún  embargo 
Por  cojerla  de  dia  y  a  lo  largo. 


Cuando  de  Esperion  la  hija  cara 
En  el  oriente  claro  parecía, 

Y  la  nocturna  sombra  de  su  cara 
Huyendo  en  el  ocaso  se  escondía; 

Y  el  manto  nubital,  que  nunca  para, 
Los  antípodas  árticos  cubría, 
Entonces  salió  el  bárbaro  encubierto 
Mostrando  en  campo  el  suyo  descubierto. 


De  treinta  y  siete  picas  por  hilera 
Un  escuadrón  formaron  prolongado, 
Su  forma  tan  igual  y  tan  entera 
Que  tuvo  ciento  y  once  de  costado. 
Estaba  el  fondo  y  frente  de  manera 
Y  tan  perfecto  y  bien  proporcionado 
Que  mejor  no  lo  hicieran  alemanes 
Ni  en  Flandes  los  mas  diestros  capitanes. 


Solícito  el  sargento  mayor  anda 
Dando  cumplidamente  buen  descargo, 
De  cuanto  el  general  ordena  y  manda 
Sin  faltar  una  mínima  en  su  cargo. 
Pusieron  de  la  una  y  de  otra  banda 
De  a  caballo  dos  mangas  a  lo  largo, 
LTna  que  a  los  de  fuera  el  paso  impida 
Y  la  otra  a  los  del  fuerte  la  salida. 


90 


MaS;  como  el  enemigo  descubriese 
La  centinela  desde  una  garita^ 
Para  que  en  arma  luego  se  pusiese 
La  castellana  gente  ;  al  arma !  grita. 
No  quedó  quien  con  ellas  no  saliese; 
Y  viendo  que  es  la  bárbara  infinita 
Mandó  Miguel  de  Silva  diesen  luego 
A  una  pieza  reforzada  fuegO; 


Para  que  el  duro  son  terrible  y  fiero 
En  las  cavernas  cóncabas  retumbe 
Rompiendo  el  viento  bramador  lijero 
En  las  orejas  de  los  nuestros  zumbe. 
Por  que  el  pequeño  número  guerrero 
De  su  intento  a  los  bárbaros  retumbe^ 
O  abra  con  su  pecho  diamantino 
Por  medio  de  un  ejército  camino. 


Con  el  tremendo  son  de  la  respuesta 

Que  dio  la  gruesa  pieza  reforzada, 

Tembló  la  vega,  valle,  monte,  y  cuesta, 

El  mar,  la  sierra,  el  alto,  y  la  quebrada. 

El  eco  retumbó  con  la.  tempesta 

Que  dejó  a  mas  de  dos  la  sangre  helada 

Hiriendo  velocísimo  en  la  oreja 

Del  bravo  capitán  Luis  de  Urbaneja. 


El  natural  color  del  rostro  pierde. 
En  un  funesto  y  pálido  le  muda 
Con  una  mezcla  blanquecina  y  verde 
Sin  otros  muchos  que  andan  de  remuda: 
Que  al  corazón  que  el  ánimo  remuerde. 
Es  fuerza  que  la  sangre  noble  acuda 
Y  como  de  la  cara  el  propio  falte 
Queda  como  figura  sin  esmalte. 


91 


Mas  no  por  eso  el  ánimo  le  falta 
Ni  de  ver  que  es  sin  número  la  turba, 
El  miedo  ni  temor  le  sobresalta 
Ni  otra  cosa  le  espanta  ni  le  turba  : 
Ni  la  tremenda  grita  horrenda  y  alta 
Que  el  bárbaro  levanta  le  perturba^ 
Antes  con  mayor  ánimo  y  esfuerzo 
Tendi('>  las  velas  al  furioso  cierzo. 


8u  gente,  aunque  era  poca,  en  orden  puso 
Y  un  escuadrón  formó  de  ella  pequeño. 
Después  aquesta  plática  propuso 
Con  rostro  grave,  plácido,  y  risueño: 
"Ya  que  el  acerbo  hado  se  dispuso, 
Como  de  la  fortuna  propio  dueño, 
Traernos  a  peligro  tan  patente 
Importa  a  cada  cual  hoy  ser  valiente. 


"Y  entienda  que  no  hay  mas  en  todo  el  numdo 
Que  solos  estos  pocos  que  aquí  estamos. 
Fundándome  en  aquesto  que  me  fundo 
Que  no  hay  mas  tierra  que  la  que  pisamos; 
Pues  vuelen  desde  el  cielo  hasta  el  profundo 
Nuestros  heroicos  hechos,  y  hagamos, 
Que  caramente  vayan  bien  vendidas 
A  costa  de  las  suyas  nuestras  ^idas. 


"Que  no  por  que  el  ejército  es  pujante 
Y  están  los  campos  de  enemigos  llenos. 
El  temor  se  nos  ponga  por  delante 
Sino  que  estemos  de  él  todos  ágenos: 
Haciendo  que  la  famíi  resonante 
Nuestros  hechos  divulgue  como  buenos, 
Por  que  de  nuestros  nombres,  fama  y  gloria 
Eterna  quede  al  mundo  la  memoria." 


92 


Con  esto  el  miedo  torpe  sacudieron; 
Y  con  furor  honroso  y  justa  saña 
Juntos  a  los  contrarios  embistieron 
Diciendo:  —  "¡Santiago!  cierra  España! 
Al  encuentro  los  bárbaros  salieron 
Cercándoles  entorno  la  campaña; 
De  la  suerte  que  suelen  los  monteros 
A  los  venados  sueltos  y  lijeros. 


Mas  como  los  cerdosos  acosados 
Que  se  ven  de  los  mismos  perseguidos, 
Y  en  una  estrecha  parte  acorralados 
De  lanzas  y  venablos  mal  heridos. 
Que  por  entre  los  hierros  ahlados 
Se  arrojan  de  la  muerte  compehdos; 
Rompiendo  los  venablos  y  cuchillos 
Con  los  agudos  rábidos  colmillos; 


De  aquesta  misma  suerte  los  hispanos 
Embisten  a  las  armas  contrapuestas. 
Haciendo  con  las  suyas  en  las  manos 
Que  las  contrarias  queden  descompuesta; 
Pero  volviendo  en  sí  los  araucanos 
Con  ámino  gallardo  y  manos  prestas. 
Se  ponen  con  los  nuestro  íirme  a  hrme 
El  cuento  de  la  pica  en  el  pié  tírme. 


La  desigual  batalla  se  comienza 

Y  la  victoria  cada  cual  pretende, 

Mas  por  que  el  uno  al  otro  no  se  venza 
Con  golpes  pesadísimos  le  ofende: 
Movidos  los  hispanos »de  vergüenza 
En  ver  que  el  paso  el  bárbaro  defiende. 
Con  ímpetu  soberbio,  todos  parten 

Y  el  bárbaro  escuadrón  por  medio  parten. 


93 


Fué  Bernardo  de  Arroyo  en  la  vanguarda, 
Un  animoso  bravo  y  fuerte  mozo, 
Al  mas  valiente  bárbaro  acobarda 
Haciendo  por  do  pasa  gran  destrozo: 
El  capitán  llevó  la  retaguardia 
Con  sobra  de  contento  y  alborozo, 
Que  su  ánimo  invencible  no  se  espanta 
De  que  la  pértida  turba  sea  tanta. 


De  veinte  y  siete  que  eran  los  hispanos 
Pasaron  juntos  solos  diez  y  nueve 
Rompiendo  por  los  bravos  araucanos 
Haciendo  cada  cual  cuanto  se  debe : 
Mas  de  cólera  y  rabia  casi  insanos 
Aquel  poder  indómito  se  mueve; 
El  paso  abierto  cierran  al  instante 
Con  mas  de  seis  mil  puntas  de  diamante. 


El  capitán  quedó  con  otros  siete 
En  medio  de  las  picas  homicidas. 
Con  mas  denuedo  y  ánimo  acomete 
Quitando  a  muchos  pérridos  las  vidas: 
Pas()  de  una  lanzada  el  coselete, 
Abriendo  juntamente  dos  heridas, 
Al  bravo  Lienmanguen,  mozo  fuerte, 
Con  que  se  remató  su  triste  suerte. 


Quebró  la  lanza  y  con  presteza  arranca 
La  cortadora  espada,  corta  y  ancha. 
De  un  alto  a  bajo  a  Quilamangue  manca 
Y  con  su  sangre  el  verde  campo  mancha: 
A  su  caballo  hirieron  en  el  anca, 
Pero  el  bravo  español  la  plaza  ensancha. 
Cabezas,  cuerpos,  piernas,  brazos  parte. 
Sin  ser  para  impedirlo  alguno  parte. 


94 


En  el  mayor  peligro  se  comporta 

Y  un  golpe  crudo  a  Cacho  dio  en  el  hombro, 

El  brazo  a  cerce  le  derriba  y  corta 

Como  si  acaso  fuera  algún  cohombro: 

A  los  suyos  anima  y  los  exorta 

Poniendo  a  los  contrarios  grande  asombro. 

Haciendo  con  la  espada  tales  cosas 

Que  serán  de  creer  dificultosas. 


Juan  Ramírez,  Arévalo  y  Mendoza, 
Como  quien  ya  no  tiene  algún  remedio. 
Cada  cual  con  valor  rompe  y  destroza 
Cien  belicosos  ínfimos  por  medio: 
Hiriendo  y  ofendiendo  a  toda  broza. 
Tomaron  por  mejor  y  último  medio 
El  morir  peleando  en  la  batalla 
Que  rendirse  a  tan  pérfida  canalla. 


Gutiérrez,  Juan  Rodriguez  y  CoUasos, 
El  joven  belicoso  Andrés  Hurtado 
De  cuerpos  divididos  en  pedasos 
Tienen  cubierto  en  torno  el  verde  prado 
Queriendo  con  la  fuerza  de  sus  brasos 
Remediar  aquel  trance  desdichado, 
En  que  la  varia  diosa  los  ha  puesto 
Echando  por  las  vidas  todo  el  resto. 


Pero,  en  efecto,  como  variable 
En  todo  fué  a  los  míseros  contraria. 
Siendo  a  los  atrevidos  favorable : 
Con  estos  que  lo  fueron  fué  ella  varia. 
Ganaran  fama  eterna  y  perdurable 
Los  ocho  si  la  lúbrica  voltaria, 
Alegre  les  mostrara  su  semblante; 
8i  ella  con  ellos  fuera  mas  constante. 


95 


Farucari;  Perguinande;  Nabalguala, 
Quenteray^  Oninelefe^  Pichincura^ 
Con  soberbia^  infernal  horrible  y  mala 
Esfuerzan  a  su  gente  brava  y  dura: 
Pusiéronse  los  bárbaros  en  ala 
Iguales  en  el  ánimo  y  postura; 
Con  furor  infernal  bravos  embisten 
A  los  que  los  maltratan  y  resisten. 

La  gente  de  a  caballo  hecha  una  pifia 
Embistió  de  tropel  por  otra  parte, 
Y  luego  todo  el  campo  de  campiña 
Cerró  con  los  del  célebre  estandarte: 
Como  suelen  las  aves  de  rapiña 
Embestir  con  la  presa,  de  aquesa  arte 
Furiosos  embistieron  a  la  presa 
Veloces  y  hambrientos  a  gran  priesa. 

Farucan,  que  de  cólera  revienta, 

Dio  a  Gutiérrez  el  viejo  una  lanzada 

Tan  hórrida,  mortal  y  tan  violenta 

Que  abrió  la  puerta  al  alma  encarcelada 

Ya  Arévalo,  que  bravo  se  presenta, 

En  la  trabada  lid  ensangrentada. 

Antemaulen  hirió  con  tanto  brio 

Que  el  cuerpo  le  dejó  sin  alma  y  frió. 


Un  número  copioso  de  a  caballo 

Embistió  al  capitán  Luis  de  Urbaneja, 

Con  intento  del  suyo  derriballo 

Porque  a  muchos  maltrata  y  los  aqueja: 

No  pudieron  al  fin  ejeculallo 

Que  él  de  sí  los  aparta  y  los  aleja. 

Sin  que  ninguno  llegue  en  cuanto  alcanza 

De  su  braso  el  vigor  y  la  pujanza. 


96 


Conapillan  el  bélico  le  acecha 

Y  la  ocasión,  el  tiempo  mide  y  marca, 

Pero  cuando  le  vio  tira  una  flecha 

Guiada  de  la  mano  de  la  parca: 

Por  el  ojo  derecho  entró  derecha 

Con  que  rompió  la  humana  y  frágil  arca. 

De  donde  salió  el  alma  incontinente 

A  dar  cuenta  al  autor  omnipotente. 


A  Rodríguez,  Mendoza,  y  a  Oollasos, 
A  Hurtado  y  a  liamirez  de  tal  suerte, 
Hicieron  estos  bárbaros  pedasos, 
Que  a  lástima  movió  a  la  cruda  muerte: 
Cortáronles  cabezas,  piernas,  brasos 
Mostrándose  cualquiera  bravo  y  fuerte. 
Tomando  en  los  cadáveres  venganza 
Probando  en  ellos  cada  cual  su  lanza. 


Los  bárbaros  cantaron  la  victoria 
Con  solemne  algazara,  horrenda  y  grita, 
Que  su  soberbia  vana  y  vanagloria 
A  tales  crueldades  los  incita: 
Kunca  se  vio  jamas  alguna  historia 
De  gente  de  razón  hasta  hoy  escrita, 
Que  la  victoria  cante  su  ganancia 
Ni  sujeta  como  esta  a  la  ignorancia. 


Por  que  aunque  de  su  parte  hayan  perdido 
La  mayor  de  su  ejército  en  batalla 
8i  un  español  no  mas  ha  fenecido 
La  victoria  por  suya  ha  de  cantalla: 
Y  luego  el  bando  crudo  fementido 
Cuando  quiere  volver  de  nuevo  a  dalla, 
8in  número,  sin  tasa  mas  se  aumenta 
Haciendo  de  los  muertos  poca  cuenta. 


Con  las  ocho  cabezas  que  cortaron 
Se  encendió  mas  el  fuego  de  la  guerr 
Que  solamente  en  verlas  se  alteraron 
Las  gentes  de  lo  llano  y  de  la  sierra 
Que  como  a  Pelantaro  las  llevaron, 
A  todas  las  provincias  de  su  tierra 
Mandó  que  las  llevasen,  para  prueba 
De  la  victoria  que  lia  tenido  nue\a. 


Nabalvurí  el  soberbio  casi  insano 

De  honrosa  envidia  a  impulso  se  remuerde, 

En  ver  que  le  han  ganado  por  la  mano 

Y  que  su  presunción  toda  se  pierde: 

Jura  por  la  deidad  de  su  Pillano 

De  manchar  con  la  sangre  el  campo  verde 

De  los  mas  esforzados  castellanos, 

Vertida  a  pura  fuerza  de  sus  manos. 


Habia  el  fanfarrón  a  Pelantaro 

Con  juramento  eterno  prometido 

Que  el  seria  el  primero  sin  reparo 

Que  españoles  degüelle  en  su  parrido: 

Así  ahora  con  ánimo  preclaro, 

Visto  que  su  palabra  no  ha  cumplido. 

Determina  en  su  pecho  furibundo 

Ya  que  no  fué  el  primero,  ser  segundo. 


Iba  tejiendo  el  pérfido  una  tela 
Que  tenia  de  mucho  atrás  urdida. 
Solícito  trabaja  siempre,  y  vela 
Porque  en  efecto  vaya  bien  tejida: 
Mas  para  que  se  entienda  su  cautela, 
Si  vos,  señora,  sois  de  ello  servida, 
Traeros  me  conviene  a  la  memoria 
El  principio  y  oríjen  de  esta  historia. 


98 


Un  fuerte  en  Longotoro^  dije,  había 

Y  un  caudillo  con  pocos  castellanos. 
Que  guardia  importantísima  hacia 
A  los  indios  amigos  comarcanos: 
Que  a  ofenderles  un  b^írbaro  venia 
Con  los  rebeldes  bárbaros  serranos, 
Los  hijos  las  mugeres  les  llevaban 

Y  a  muchos  muchas  veces  degollaban. 


Mas  por  algunas  causas  que  no  ignoro, 
Aunque  no  las  declaro  en  mi  escritura, 
Lo  fueron  para  alzarse  Longotoro 
Y  el  principio  de  tanta  desventura: 
Perdieron  a  los  nuestros  el  decoro, 
¡O  gente  sin  verdad,  inñel,  perjura! 
Al  caudillo  mataron  y  a  un  soldado 
Como  ya  tengo  arriba  declarado. 


En  oyendo  la  nueva  del  fracaso. 

El  capitán  Vallejo  incontinente 

Salió  a  tomar  al  enemigo  el  paso 

Apresurando  el  suyo  dilijente: 

No  hizo  su  salida  nada  al  caso 

Que  ya  era  puesto  en  salvo  con  su  gente, 

Sacó  la  que  en  el  fuerte  nuestro  había 

Y  fué  a  Molchen  con  ella  el  mismo  día. 


Pidió  Nabálvurí  que  a  los  molchenes 
Guarnición  de  espafioles  les  pusiesen, 
Para  que  de  los  infidos  purenes 
Y  demás  enemigos  defendiesen: 
Por  que  mujeres,  hijos  y  sus  bienes 
Seguros  en  sus  casas  estuviesen, 
Por  que  si  no  les  ponen  el  presidio 
Tendrán  con  los  contrarios  gran  subsidio. 


99 


Con  parecer  de  niiichos  j  consejo 
Que  con  razones  justas  aprobaron^ 
De  guarnición  dejó  en  Molchen  Vallejo 
Los  que  de  Longotoro  se  libraron: 
Por  caudillo  dejó  un  soldado  viejo 
Y  catorce  con  él  no  mas  quedaron^ 
En  un  fuerte  sin  fuerza^  roto  el  muro 
Aportillado  todo  y  mal  seguro. 


El  caudillo  envió  siete  soldados 
A  descubrir  la  tierra  una  mañana, 
Para  que  de  los  indios  rebelados 
Aseguren  la  sierra  y  vega  llana: 
Quedó  con  otros  siete^  y  descuidados 
De  que  estaba  la  muerte  tan  cercana^ 
A  dormir  se  acostaron^  y  la  puerta 
La  dejaron  de  par  en  par  abierta. 


MaS;  como  la  ocasión  tan  buena  vido 
Xabalvurí  ¡o  traidor!  echóle  mano 
Para  poder  cumplir  lo  prometido 

Y  que  no  fuese  el  juramento  vano: 
Tenia  en  gran  secreto  prevenido 
El  alevoso  per  ti  do  tirano 

Que  su  gente  a  la  nuestra  visitase, 

Y  el  fuerte  cada  dia  frecuentase. 


Entraban  cada  vez  que  lo  querian 
Con  armas  o  sin  elFas  en  el  fuerte, 
Que  la  entrada  jamas  les  defendían 
Por  no  se  recelar  de  mala  suerte: 
Mas,  como  ahora  los  vándalos  dormían 
Acordaron  de  darles  cruda  muerte, 
Antes  que  se  levanten  ni  recuerden, 
Que  nunca  la  ocasión  buena  la  pierden. 

7* 


100 


Entraron  seis  o  siete  en  cada  casa 
Llevando  cada  cual  oculto  un  leño : 
De  aquesta  miserable  vida  escasa 
Sacaron  al  dormido  j  triste  dueño; 
Que  como  es  sueño  cuanto  acá  nos  pasa 
En  apacible  blando  y  dulce  sueño, 
Pasaron  los  cuitados  de  este  mundo 
Sin  despertar  de  sueño  tan  profundo. 


Habiendo  ya  los  indios  acabado 
De  rematar  el  triste  y  mortal  juego, 
A  un  tiempo  por  tres  partes  han  pegado 
Al  fuerte  y  a  las  casas  vivo  fuego: 
Después  de  haber  las  suyas  abrasado 
De  allí  se  fueron  juntos  todos  luego. 
Con  hijos  y  mugeres  a  la  sierra 
Dejando  su  nativa  y  fértil  tierra. 


Los  siete  corredores  cuando  vieron 
El  incendio  del  fuerte  repentino, 
Por  ver  lo  que  seria  se  subieron 
En  un  cerrillo  próximo  y  vecino : 
Como  el  horrendo  caso  conocieron 
De  la  ciudad  tomaron  el  camino, 
Al  capitán  la  nueva  dieron  cierta 
De  que  la  demás  gente  ya  era  muerta. 


Hubo  en  el  pueblo  llantos  y  dolores 
Por  el  amigo  caro  y  el  pariente, 
Al  cielo  levantando  los  clamores 
Según  que  cada  cual  el  dolor  siente: 
Nabalvurí  envi(5  al  rey  embajadores 
Y  las  ocho  cabezas  de  presente. 
Avisando  del  orden  modo  y  suerte 
Que  dio  a  los  españoles  cruda  nmerte. 


101 


Recibió  Pelantaro  gran  contento 
Con  el  presente,  y  próspero  suceso: 
Estubo  grave  el  bárbaro  y  atento     •• 
Mientras  le  relataban  el  proceso: 
Mandó  después  a  Palco^  su  sargento, 
Que  el  ejército  marche  fuerte  y  grueso. 
Que  quiere  ir  en  persona  y  de  su  mano 
Castigar  al  rebelde  Mareguano, 


Tenia  ya  su  campo  congregado 

Para  ir  a  hacer  el  hórrido  castigo, 

Que  por  no  haber  cumplido  su  mandado 

Puren  le  declaró  por  enemigo: 

Que  sino  estáis,  señor,  vos  trascordado 

En  el  tercero  canto  claro  digo, 

Como  la  flecha  nunca  recibieron, 

Por  lo  cual  contra  él  se  apercibieron. 


Mas  para  que  a  su  gente  en  orden  viese 
La  que  fué  de  Molchen  con  la  embajada, 
Mandó  que  allí  delante  de  él  viniese 
En  ordenanza  toda  y  bien  armada: 
Y  que  después  apriesa  prosiguiese 
Marchando  a  largo  paso  la  jcn-nada. 
Antes  que  Mareguano  tenga  nueva 
Del  poderoso  ejército  que  lleva. 


Ya  el  son  horrendo  y  bélica  armonía 
Retumba,  suena,  y  se  oye  en  cualquier  parte, 
Ya  el  belicoso  milite  venia 
Buscando  su  caudillo  y  estandarte: 
Ya  en  orden  el  sargento  los  ponia 

Y  en  iguales  hileras  los  reparte, 

Y  a  los  soldados  bravos  y  galanes 
Siguiendo  en  <)rden  van  sus  capitanes. 


102 


Estaba  Pelantaro  acompanado 

De  los  grandes  caciques  j  señores, 

En  un  alto  teatro  aderezado 

Con  rosas,  con  jazmines  y  otras  flores: 

De  un  ñierte  arnés  de  limpio  acero  armado 

En  medio  de  los  dos  embajadores 

Que  para  les  mostrar  su  gente  diestra 

Mandó  que  se  hiciese  allí  esta  nuiestra. 


Salió  Millacalquin,  bravo  el  primero, 
Con  semblante  galán  se  contonea, 
Calado  un  morrión  lleva  de  acero 
La  pica  por  el  cuento  la  florea: 
Y  todo  su  escuadrón  fuerte  y  guerrero 
Lleva  de  azul  y  blanco  la  librea: 
Son  purenes,  lumacos,  y  pidocos. 
Valientes  y  galanes  aunque  pocos. 


Tras  de  él  salió,  soberbio  y  arrogante, 
Con  orgulloso  brio  y  furia  brava. 
El  ínclito  y  famoso  Nereante 
Con  la  famosa  gente  de  Guadaba; 
Vestida  una  costosa  cuera  de  ante 
Encima  de  un  jubón  doble  llevaba, 
Y  su  gente  con  ánimo  gallardo 
Vestida  va  de  verde  azul  y  pardo. 


No  menos  que  el  gallardo  se  presenta 
Representando  a  Marte  y  a  Belona, 
Ranguel,  que  en  casos  arduos  y  de  afrenta 
Acreditada  tiene  su  persona: 
Su  gente  es  valerosa  y  de  gran  cuenta 
Arrogante,  soberbia,  y  fanfarrona: 
Es  la  del  fértil  valle  de  Elicura 
La  librea  encarnada  y  verde  oscura. 


103 

Procede  el  iinpacieiite  Guaiquimilla^ 
Mostrando  la  pasión^  rencor  y  sana 
Que  tiene  él  y  su  pérñda  cuadrilla 
A  la  nación  íbrtísima  de  España: 
Morada  es  la  librea  y  amarilla 
Y  la  gente,  que  trae  en  la  compaña^ 
De  OngolmO;  de  Turua^  de  Boroa, 
De  clara  fania^  eterna  y  alta  loa. 


El  precio  de  la  gala  llevó  y  joya 
El  bravo  Millanquen^  diestro  y  galano 
Que  pasó  con  la  gente  de  Lincoya 
Haciendo  estremecer  en  torno  el  llano 
Es  el  estribo  y  base  donde  apoya 
La  fuerza  del  ejército  araucano, 
Y  la  librea  blanca  y  de  azul  claro, 
Colores  de  su  amigo  Pelantaro. 


Viene  la  retaguardia  guarnecida 
Con  la  gente  de  Pailagüeno  sola 
Por  ser  soberbia,  indómita,  atrevida 

Y  enemiga  mortal  de  la  espafiola: 
Anganamon  la  lleva  recojida 
Armado  de  las  armas  de  Loyola, 

Y  los  suyos  con  ellas,  todos  dobles, 
Con  blasones  y  símbolos  de  nobles. 


En  pasando  los  últimos,  al  punto 

Pelantaro  mandó  que  marche  luego 

Su  campo  en  escuadrón  formado  y  junto 

Sin  género  ninguno  de  sosiego-: 

Mas  por  que  no  me  atrevo  a  ir  con  él  junto 

Os  suplico,  señor,  os  pido  y  ruego 

Me  concedáis  que  tome  algún  descanso 

Porque,  si  apriesa  marcho,  yo  me  canso. 


Canto  YL 


Llega  Pelantaro  a  ]\Iaroguano :  asalta  a  los  naturales:  el  cacique 
Quelantaro  junta  su  gente:  quita  parte  de  la  presa  que  los  purenes 
llevaban:  va  el  general  Francisco  Jofré  a  socorrerlos:  da  alcance  a  los 
enemigos :  degüella  muchos  de  ellos :  llega  don  Luis  Jofré  a  la  ciudad 
de  los  Eeyes :  el  virey  y  audiencia  nombran  por  gobernador  de  Chile 
a  don  Francisco  de  Quiñones :  vuelve  Pelantaro  a  juntar  nuevo  ejército. 


¡Olí  cuantos  nombres  bélicos  ha  habido 
En  este  nuestro  tiempo  y  el  pasado 
Que  por  su  gran  valor  han  merecido 
Subir  al"  mas  sublime  y  alto  estado! 
¡Qué  fortuna  les  ha  favorecido 
Y  su  ventura  próspera  ayudado, 
Pues  sin  ser  conocidos^  merecieron 
Llegar  a  los  estados  que  tubieron! 


Varo  de  cavador  y  vagajero 
Por  su  valor  subi<j  a  C(hisul  romano, 
Y  de  hijo  de  un  pobre  gondolero 
A  augusto  emperador,  A  alentiniano : 
Carmauola,  también,  de  ganadero 
Vino  a  ser  general  del  veneciano. 
Nícolo;  Maximino,  Cayo  Mario, 
El  Tab orlan.  Tendido  y  Belisario, 


105 


Por  el  valor  de  su  ííiiiiiio  preclaro 
Ganaron  altos  títulos  y  nombres, 
Y  a  su  linage  oscuro  hicieron  claro 
Con  nuevos  apellidos  y  renombres. 
Bien  podemos  contar  a  Pelantaro 
Con  estos  fuertes  bravos  y  altos  liombres, 
Pues  siendo  humilde;  bajo  y  vil  plebeyo 
Llegó  a  tener  mas  pompa  que  Pompeyo. 


Sin  otra  pretencion  que  ser  valiente 
Tiene  de  aqueste  reino  el  señorio; 
Y  todo  le  obedece  llanamente 
Por  su  valor,  esfuerzo,  fuerza,  y  brio: 
Pues  va  alargando  el  paso  con  su  gente 
Tender  apriesa  quiero  el  corto  mió, 
Porque  si  me  detengo  en  este  trance 
íso  podré,  sino  corro,  darle  alcance. 


Llevó  su  campo  el  orden  de  contino 
La  vigilancia  grande  y  el  silencio, 
Que  llevó  el  del  constante  Constantino 
Cuando  venció  al  tirano  cruel  Magencio: 
Mas  yo,  según  el  orden,  ya  imagino 
Y  por  sentencia  pública  sentencio 
Que  sino  se  repara  Mareguano 
Que  le  ha  de  cargar  bien  la  dura  mano. 


En  una  oculta,  honda  y  gran  quebrada 
Cerca  de  Catiray  su  gente  embosca, 
Y  estubo  tan  oculta  en  la  emboscada 
Como  pudiera  estar  sola  una  mosca: 
En  saliendo  la  luz  de  la  alborada 
Al  son  de  una  corneta  ronca  y  tosca. 
Salió  a  correr  la  bélica  cuadrilla 
Del  belicoso  y  bravo  (juaiquimilla. 


106 

Cuando  Febo  mostró  su  rostro  claro 
Sin  punta  de  nublado  en  el  oriente^ 
Al  pueblo  del  famoso  Quelantaro 
Asaltó  Guaiquimilla  de  repente: 
Como  no  tuvo  nueva  ni  reparo 
Degollaron  alguna  de  su  gente^ 
Las  casas  j  las  chácaras  quemaron 
Las  mujeres  e  hijos  les  llevaron. 


Estaba  Quelantaro  descuidado 
Del  caso  repentino  y  nueva  guerra^ 
Y  de  que  el  enemigo  fuese  osado 
A  pisarle  sin  término  su  tierra: 
Pero  viendo  el  suceso  no  pensado 
Su  gente  junta  luego  y  con  él  cierra^ 
Por  la  crecida  fuerza  de  sus  manos 
Vencieron  los  famosos  Mareguanos. 


Quitáronles  gran  parte  de  la  presa 

O  casi  todo  cuanto  les  llevaban, 

Que  como  el  hijo  es  prenda  al  ün  que  pesa 

Con  mas  valor  por  ella  peleaban: 

Despachó  Quelantaro  a  toda  priesa 

Aviso  al  general  de  como  estaban 

Revueltos  con  el  ínhdo  enemigo 

Y  que  les  fuese  a  dar  favor  y  abrigo. 


Estubo  el  general  Jofré  suspenso 
Un  rato  aqueste  caso  contemplando^ 

Y  como  capitán  viejo  en  lo  intenso 
Si  seria  traición  imaginando^ 

Por  que  el  poder  indómito  era  inmenso 

Y  poco  el  que  él  tenia  de  su  bando: 
Así  lo  mira  bien  y  considera 

Y  al  fin  determinó  de  salir  fuera. 


107 


Mandó  tocar  al  arma  y  (jue  su  gente 
La  de  a  caballo,  digo^  que  le  siga^ 
Por  que  en  lei  de  amistad  no  se  consiente 
Que  a  la  nuestra  degüelle  la  enemiga: 
Ni  es  justo  que  en  el  numdo  eternamente 
Que  su  favor  negó^  jamas  se  diga: 
Así  a  caballo  armado  salió  luego 
Brotando  por  los  ojos  vivo  fuego. 


El  capitán  Duran  salió  el  primero 
Por  ser  el  primogénito  estimado 
Del  viejo  Marcos  Veas  y  heredero 
De  su  valor^  hon(n';  fama  y  estado : 
El  segundo  fué  Barrios,  y  el  tercero 
Simón  Diaz,  hidalgo  y  buen  soldado^ 
Solícito^  animoso,  vigilante 
En  el  oticio  y  cargo  de  ayudante. 


Don  Luis  de  Fuentes,  Sánchez,  Espinosa, 
Juan  GagO;  y  Juan  Ortiz  el  de  Rivera, 
Con  otra  gente  noble  y  belicosa 
Procuraban  tomar  la  delantera: 
Alejo  de  la  Fuente  no  reposa 
Pedro  de  Silva,  Kubio,  y  Aguilera, 
Tomas  de  ,Toro,  Soto,  Liberona, 
Mas  furiosos  salieron  que  Belona. 


Francisco  Fris,  Ramírez,  Busca  y  Sande 
Martin  Mufioz,  León,  Bettrem  de  Mella, 
Entre  una  nube  van  espesa  y  grande 
Del  polvo  que  levantan  con  la  huella: 
Mandó  Jofré  que  nadie  se  desmande 
Por  que  su  gente  quiere  recogella. 
Hasta  que  toda  esté  junta  hagan  alto 
Al  pié  de  un  mogotillo  jíspe^'o  y  alto. 


108 


Bernardo  de  Madrid  sali()  y  su  hermano, 

Pineda^  Cerda,  Prados^  Alegría^ 

Antón  vSanchez^  Arenas,  y  Lircano, 

Con  Juan  Ortiz  de  Araya  en  compafiía: 

Marcos  Veas^  un  nieto  del  anciano 

Con  quien  Lautaro  habló  en  su  fuerte  un  dia^ 

Estrada,  Salvador,  y  Figueroa 

A  quien  la  heroica  fama  ensalsa  y  loa. 


Francisco  Lois  sali()  en  la  retaguarda, 
Miranda,  Alonso  Sánchez,  y  Delgado, 
Pefiafiel  un  punto  no  se  tarda, 
Ni  el  moreno  Gerónimo  de  Prado: 
Llegó  Diego  Lorenzo  a  la  vanguarda 
De  fuertes  armas  todo  bien  armado; 
Fué  Francisco  Martínez  el  postrero, 
Llegando  a  un  tiempo  allá  con  el  primero. 


Pues  junta  ya  la  escuadra  belicosa 
El  general  intrépido  se  parte, 
Delante  de  su  gente  valerosa 
Representando  va  el  sangriento  Marte: 

Y  como  si  a  la  variable  diosa 
Segura  la  llevara  de  su  parte 
Así  va  asegurando  la  victoria 

Y  de  ella  el  premio  heroico  y  alta  gloria. 


Después  de  haber  corrido  un  largo  trecho 
En  un  angosto  y  áspero  sendero, 
A  la  subida  eniesta  de  un  rej)echo 
Encontraron  segundo  mensajero : 
El  bárbaro  habló  allí  con  gran  despecho 
Al  general  Jofré  que  fué  el  primero 
Con  quien  él  se  encontró  en  la  delantera, 
Y  el  indio  dijo  allí  de  esta  manera. 


109 


"Bravos  hispanos^  si  en  la  edad  pasada 
Vuestros  brazos  indómitos  pudieron 
Poner  el  duro  yugo  con  la  espada 
A  aquestos  mismos  que  hoy  nos  destruyeron 
Y  si  por  vuestra  mano  fué  vengada 
La  injuria  que  otros  muchos  recibieron^ 
¿Por  que  no  socorréis  a  los  amigos 
Pues  los  destruyen  vuestros  enemigos? 


"Mirad  que  nos  robaron  el  ganado^ 
Mirad  que  nuestros  hijos  van  cautivos^ 
Mirad  que  nuestras  casas  han  quemado 
Aquesoe  perros  bárbaros  altivos: 
Mirad  que  va  su  ejército  cansado 
Caminad,  no  dejéis  ningunos  vivos 
Id  de  priesa  españoles.   ¿Qué  os  detiene? 
Mirad  que  andar  lijero  nos  conviene. 


"Desbaratados  van,  y  van  huyendo 
Y  nosotros  a  muchos  hemos  muerto, 
Quelentaro  los  va  solo  siguiendo 
Sin  orden,  sin  reparo,  sin  concierto: 
Mas  por  lo  que  yo  he  visto  claro,  entiendo 
Que  algún  escuadrón  suyo  está  encubierto 
En  parte  oculta,  puesto  en  emboscada 
Por  cojer  nuestra  gente  desmandada. 


"Antes  que  mal  alguno  le  suceda 
Podréis  con  gran  presteza  darle  ayuda. 
Que  bien  cerca  de  aquí  es  donde  queda 

Y  en  esto  no  pongáis  alguna  duda: 
Pues  bien  sabéis  que  la  inconstante  rueda 
Que  con  facilidad  se  vuelve  y  muda, 

Y  suele  muchas  veces  la  voltaria 
A  quien  favoreció  serle  contraria" 


lio 


En  diciendo  Guatil  estas  lazones 
Tomó  Jotré  la  lanza  y  una  adarga, 
A  su  caballo  arrima  los  talones 

Y  parte  con  furor  a  rienda  larga: 
Al  capitán  Duran  con  diez  \arones 
La  retaguardia  deja  y  se  lá  encarga, 

Y  en  la  vanguardia  va  él  tan  bravo  y  fuerte 
Que  al  indio  espanta,  y  tiembla  de  la  nmerte. 


Y  aun  que  pudiera  ser  su  lanza  entena 
De  tal  suerte  la  lleva  saca  y  libra, 
Como  a  cafia  sutil,  seca  de  avena 
O  cual  sino  pesara  media  libra: 
El  ruido  silvante  en  torno  suena, 
Cuando  el  fornido  y  grueso  fresno  vibra 
Haciendo  que  aunque  seco  y  duro  cimbre 
Como  si  fuera  junco  verde  o  mimbre. 


Iba  el  hierro  luciente  amenazando 
Con  gran  rigor  al  cielo  y  a  la  tierra, 
Y  al  bárbaro  soberbio  amedrentando 
Que  en  verle  solo  el  íntido  se  aterra: 
Su  caballo  colérico  saltando 
Ganoso  de  hallarse  ya  en  la  guerra, 
Por  que  alarguen  las  riendas  mas  relincha 
Con  las  manos  rosándose  la  cincha. 


No  hubieron  bien  dos  millas  caminado 
Cuando  encontraron  junto  el  resto  todo, 
Que  marchando  venia  descuidado 
Sin  concierto,  sin  límite,  ni  modo: 
En  viéndole,  Jofré  ha  determinado 
Probar  a  ver  si  puede  darle  un  todo, 
Así  su  gente  bélica  apercibe 
Y  al  encuentro  le  sale  y  le  recibe. 


111 

Delante  de  los  suyos  como  un  Marte 
Los  iba  asegurando  y  los  esfuerza, 
Mandando  que  ninguno  se  le  aparte 
De  su  lado  ni  que  el  camino  tuerza: 
Sino  que  con  valor  esfuerzo  y  arte 
Sacando  de  flaquesa  ánimo  y  fuerza. 
Haciendo  de  las  tripas  corazones 
Embistan  cual  a  ovejas  los  leones. 


Al  bárbaro  escuadrón  bravo  atropella 
Y  cual  hambriento  tigre  despedaza, 
Derriba,  mata,  hiende,  pisa,  huella, 
Castiga,  da  fia,  espanta,  y  amenaza: 
Parte,  corta,  machuca,  abre,  degüella. 
Atormenta,  deshace  y  hace  plaza. 
Esparce,  siembra,  estrella,  y  arrebata. 
Asuela,  descoyunta,  y  desbarata. 


íso  hay  coselete  fuerte  que  resista 
El  golpe  fuerte  de  su  brazo  y  lanza, 
ísi  bárbaro  valiente  a  quien  no  embista 
Que  en  viéndole  dañar  a  él  se  abalanza 
Puso  en  el  infido  Mávida  la  vista 
Y  con  presteza  y  ánimo  le  alcanza 
Porque  habia  a  Gerónimo  de  Prado 
En  él  de  un  recio  encuentro  derribado. 


Ya  le  tenian  los  bárbaros  asido 

Y  a  punto  de  cortarle  la  cabeza, 
Mas  fué  del  general  favorecido 

No  menos  que  con  toda  su  presteza: 
Al  que  le  derribó,  dejó  tendido 
Que  co^a  donaire  brio  y  gentileza 
La  lanza  le  metió  por  la  tetilla 

Y  el  hierro  salió  rojo  a  la  espaldilla. 


112 


Tomas  Duran  tan  duros  golpes  daba 
Que  de  ellos  los  verdugos  deja  impresos: 
El  cuero  y  blanda  carne  magullaba 
Machuca;  rompe,  (piebra;  y  muele  huesos: 
A  Pangue  en  la  cabeza  uno  alcanzaba 
Con  que  los  ojos,  cascos^  vida,  y  sesos. 
Por  el  llorido  campo  esparce  y  siembra, 
Y  a  Pailaregua  de  otros  dos  desmiembra. 


Pineda,  Juan  de  Barrios,  y  Juan  Gago, 
Juan  Ortiz,  Antón  Sánchez,  Cerda,  y  Buiza, 
Hicieron  en  los  bárbaros  estrago 
Y  cruda  mortandad  y  horrenda  riza: 
La  tierra  está  de  sangre  como  lago 
De  los  que  Simón  Diaz  descuartiza; 
Dejó  don  Luis  de  Fuentes  en  sus  pechos 
Fuentes  de  sangre  y  manantiales  hechos.- 


Pues  Toro,  cual  si  ñiera  madrigado 
Después  que  en  el  palenque  o  ancha  plaza 
Con  rígidos  rejones  le  han  picado, 
Así  los  va  siguiendo  y  dando  caza: 
Pues  Pedro  de  León,  encarnizado. 
Los  hiende,  rompe,  corta,  y  despedaza; 
Francisco  Fris  coh'rico  los  frisa 
Y  Francisco  Martinez  tumba  y  pisa. 


Pedro  de  Silva  el  fuerte  los  aqueja 

Y  con  mortales  golpes  desatina, 
Martin  Muñoz  a  todos  empareja 

Y  envía  a  la  infernal  y  horrenda  tina: 
Alejo  de  la  Fuente  los  aleja 

Y  Forcen  de  Espinosa  los  espina, 
Miguel  Sánchez  los  rompe  y  desbarata 

Y  Francisco  Delgado  ofende  y  mata. 


113 


Bernardino  Beltran  de  Mesa  solo 
Tan  grande  en  los  contrarios  las  hacia. 
Que  es  bien  que  desde  el  uno  al  otro  polo 
Se  celebren  sus  hechos  de  este  dia: 
Y  Juan  de  Liberona  dio  a  Antecolo 
Un  revez  y  en  dos  partes  le  partia; 
Mas  Hernando  de  Prado  de  los  muertos 
Los  deja  por  do  pasa  bien  cubiertos. 


El  bravo  Antonio  Pérez  de  Aguilera 
Andaba  entre  los  míseros  peones, 
Cual  águila  caudal,  suelta  j  ligera 
Entre  los  temerosos  gorriones: 
A  Calco  asienta  un  golpe  en  la  mollera, 

Y  en  dos  le  dividió  hasta  los  rifiones, 

Y  a  no  topar  primero  en  el  escudo 
Llegara  mas  abajo  el  golpe  agudo. 


Ningún  golpe  los  nuestros  dan  en  vago 
Por  que  todos  se  dan  de  lleno   en  lleno, 
Así  en  ellos  hicieron  tal  estrago 
Que  el  campo  de  los  muertos  quedó  lleno: 
Caropil  cara  a  cara  dio  a  Juan  Gago 
Sobre  el  alto  crestón  de  bueno  a  bueno 
Un  golpe  con  un  roble,  y  fué  de  suerte 
Que  le  quitó  la  vida  y  dio  la  muerte. 


El  mástil  duro  el  bárbaro  revuelve. 
Como  si  fuera  alguna  leve  paja. 
Entre  los  españoles  se  revuelve. 
Escudos,  cotas,  yelmos,  petos  raja: 
Entra,  hiere,  derriba,  sale,  y  vuelve 
Con  lijeresa  grande  a  la  baraja 
Lastima,  rompe,  tira,  abre,  trabuca. 
Señala,  quebra,  hunde,  da,  y  machuca. 

8 


114 


Alcanza  a  Juan  Ortiz  el  de  Ribera 

Un  golpe  con  el  arma  horrenda  j  basta. 

Que  la  celada  sesos  y  mollera 

Como  si  fuera  masa,  así  la  aplasta: 

Mas  viendo  el  general  de  la  manera 

Que  ofende  un  indio  solo,  enristra  el  hasta; 

Al  bárbaro  le  dio  tan  recio  encuentro 

Que  el  alma  le  envi<)  volando  al  centro. 


La  gente  castellana  junta  cierra 
Con  la  soberbia  y  pérfida  canalla, 
A  su  pesar  ganaron  fama  y  tierra 
Perdiendo  ellos  la  suya  y  la  batalla: 
Fuéronse  retirando  a  una  alta  sierra 
Y  ya  que  no  pudieron  sustentalla, 
Quisieron  guarecer  la  cara  vida 
Para  tenderla  en  otra  bien  vendida. 


Mas  como  ^ó  ^Ajjolo^'la  retirada 
Habiendo  estado  atento  a  todo  el  caso, 
Apresurí)  a  gran  priesa  su  jornada 
Y  zabullóse  en  el  profundo  ocaso: 
También  la  heroica  gente  bautizada 
A  la  ciudad  volvió  la  rienda  y  paso. 
Quedándose  los  bárbaros  corridos. 
Coléricos,  espulsos  y  vencidos. 

Al  son  horrible  de  la  ronca  trompa 
Su  gente  el  crudo  bárbaro  recoge, 
Con  morios  brio,  orgullo,  fausto,  y  pompa, 
Manda  que  aquella  noche  allí  se  aloje: 
Mas  cíntes  que  la  luz  del  alba  rompa 
Ni  el  bélico  espanol  le  desaloje, 
A  Puren  a  gran  ])riesa  se  retira 
Impaciente,  fui'ioso,  ardiendo  en  ira. 


115 

Volvieron  ios  amigos  del  alcance 

Y  fué  desbaratado  Guaiquiínilla^ 

Estubo  de  perderse  en  un  balance 

Quelantaro  con  toda  su  cuadrilla: 

íSegura  de  cualquier  peligro  y  trance 

Llegó  la  valerosa  de  Castilla 

A  la  ciudad;  j  en  ella  se  alojaron 

A  dó  a  los  mal  heridos  bien  cuidaron. 


Quiero  dejar  ahora  por  un  rato 
El  horrísono  estruendo  de  atambores^ 
Las  armaS;  el  rüido;  el  aparato, 
Y  del  sangriento  Marte  los  fiu'ores, 
La  turbación  confusa  del  rebato. 
Las  voces  de  heridos,  los  clamores 
Los  trances  peligrosos  de  la  guerra, 
Las  continuas  batallas  de  esta  tierra: 


Bajar  quiero  al  Perú  que  me  conviene 
Ver  lo  que  el  visorey  en  Lima  ordena 
Y  el  socorro  de  gente  que  previene 
Para  esta  tierra  de  miserias  llena: 
Aunque  sé  que  cuidado  grande  tiene 
Por  que  ya  en  mis  orejas  zumba  y  mena 
El  alboroto,  tráfago,"  el  bullicio 
Del  militar  y  bélico  ejercicio. 


Llegó  don  Luis  Jofré  con  la  embajada 
A  la  ciudad  famosa  de  los  Reyes, 
La  mas  rica  del  orbe  y  mas  nombrada, 
Asiento  de  los  ínclitos  vireyes: 
De  templos  y  hospitales  muy  poblada, 
Archivo  de  las  santas  y  altas  leyes. 
Cuchillo  de  los  pérfidos  tiranos. 
Asombro  de  piratas  luteranos. 

8* 


116 

Don  Luis  de  Velasco  gobernaba 
Entonces  el  gran  reyno  perüanO; 
A  cuyo  cargo  y  orden  Chile  estaba 
Y  su  vida  y  salud  puesta  en  su  mano: 
En  oyendo  que  oyó  lo  que  pasaba 
Con  celo  santo  y  ánimo  cristiano, 
Acordó  enviar  socorro  a  Chile 
Antes  que  por  su  falta  se  aniquile. 


Así  mandó  que  luego  se  juntase 
En  general  acuerdo  allí  la  audiencia, 
Para  que  al  mismo  punto  se  nombrase 
Una  persona  grave  y  de  esperiencia: 
Que  a  Chile  en  paz  y  guerra  gobernase 
Con  rectitud,  cuidado  y  diligencia, 
Y  al  bcárbaro  castigue  ásperamente 
Desarraigando  de  él  tan  vil  cimiente. 


No  gastó  mucho  tiempo  ni  razones 
En  demanda  y  respuestas  el  senado. 
Que  de  un  común  acuerdo  y  opiniones 
En  el  primero  fué  luego  acordado 
Que  fuese  don  Francisco  de  Quiñones,   ' 
Valiente  caballero  y  gran  soldado 
Tenido  en  todo  el  mundo  como  en  Lima 
En  la  reputación  de  su  alta  estima. 


Por  ser  de  estirpe  clara  y  descendiente 
De  Gonzalo  Gutiérrez  de  la  Vega, 
Vega  próspera,  florida,  excelente 
Que  al  monte  mas  escelso  iguala  y  llega; 
Fué  señor  de  la  casa  preeminente 
Villa  Padrina,  y  luego  se  la  entrega 
A  don  Diego  Gutiérrez,  su  hijo  amado, 
Que  maestre  fué  en  Alcántara  estimado. 


117 

Desciende  por  la  línea  masculina 
El  claro  don  Francisco  de  Quiñones 
De  aquesta  heroica  casa  de  Padrina 
A  donde  ha  habido  célebres  varones: 
Y  por  la  via  recta  y  femenina^ 
No  menos  que  ella  ilustre  de  blasones, 
De  la  noble  de  Sena^  casa  antigua^ 
Según  que  claramente  se  averigua. 


Siguiendo  las  pisadas  y  el  camino 
De  sus  progenitores  esforzados^ 
Fué  don  Francisco  célebre  contino 
Señalándose  en  hechos  señalados: 
Soldado  fué  en  el  reino  del  latino 
Cuando  mas  se  estimaban  los  soidados; 
A  donde  por  su  heroico  braso  y  mano 
Granó  renombre  altivo  y  soberano. 


La  prueba  y  testimonio  cierto  de  esto 

Y  del  nuicho  valor  de  su  persona 
Es  públicO;  notorio  y  manifiesto 
Como  la  clara  fama  lo  pregona: 

Y  mas  cuando  en  los  Gelbes  echó  el  resto 
Que  puso  espanto  a  Marte  y  a  Belona, 

Y  absombro  y  miedo  al  turco  bravo  y  fierO; 
El  esfuerzo  de  aqueste  caballero. 


Hallóse  en  esta  mísera  jornada 

En  la  galera  Leyba  con  su  hermano^ 

Vencida  fué  la  gente  bautizada 

Y  vencedor  el  bárbaro  otomano: 
Perdióse  la  infeliz  y  grande  armada 

Y  casi  todo  el  crédito  cristiano. 
Mas  hizo  don  Francisco  de  su  parte 
Mas  de  lo  que  pudiera  el  mismo  Marte. 


118 

Solos  ci  y  su  hermano  defendienm 
De  tres  galeras  turcas  su  galera^ 
A  muchos  turcos  bravos  rebatieron 
Echándolos  por  fuerza  de  ella  fuera : 
De  los  pesados  golpes  que  les  dieron 
El  eco  retumbaba  en  la  ribera, 
Haciendo  mas  horrenda  la  armonía 
Que  la  tremenda  y  gruesa  artillería. 


Era  de  mas  de  ser  soldado  viejo 
Caballero  del  hábito  de  Malta 
Su  hermano  don  Antonio  Mogrobejo 
De  nmcha  presunción  y  virtud  alta: 
Varón  acreditado  y  de  consejo 
En  quien  jamas  se  vio  ninguna  falta. 
Porque  supo  mostrar  en  ocasiones 
Ser  de  la  estirpe  clara  de   Quiñones. 


Mas  como  el  turco  vio  el  vigor  y  esfuerzo 
Y  de  dos  españoles  tan  gran  fuerza^ 
Mas  hinchado  que  ponzoñoso  eséuerzo 
A  los  suyos  anima,  exorta,  esfuerza: 
Así  con  mas  furor  (pie  el  brabo  cierzo 
Cuando  el  tímido  Bóreas  le  refuerza, 
Volvió  la  turba  pérhda  tm-quesca 
Con  nuevo  orgullo  v  ánimo  a  la  gresca. 


Mas  como  estaban  ambos  mal  heridos 

Y  descubiertos  los  fornidos  huesos, 
Cansados  fueron  pero  no  vencidos 

Y  de  los  otomanos  al  lin  presos: 
Por  poca  cantidad  fueron  vendidos 
Que  el  precio  no  subió  de  nueve  pesos,- 
Por  estar  don  Antonio  maltratado 

Y  don  Francisco  todo  acribillada». 


119 


Don  Antonio  nniri<)  de  las  lioridas: 
Estiibo  don  Francisco  a  punto  de  ello, 
Que  poi'  doce  mortales  y  crecidas 
Echaba  fuera  el  ánimo  y  resuello: 
Pero  siendo  ciu'adas  y  cosidas 
El  padre  eterno  quiso  guarescello; 
Que  no  hay  fuerzas  humanas  en  el  suelo 
Que  puedan  contrastar  con  las  del  cielo. 


Asi  no  es  necesario  (|ue  aqui  diga 
El  gran  trabajo,,  enorme  y  espresivo, 
Las  miserias,  afanes,  la  fatiga^, 
Que  en  Bizancio  })asó  siendo  cautivo: 
Xi  de  la  gente  bárbara  enemiga 
El  tratamiento  mísero  y  esquivo 
Xi  como  a  pura  fuerza  de  dinero 
Sali(')  de  la  opresión  del  turco  hero. 


Ni  deciros  tampoco  es  necesario 
De  cuando  en  el  combate  y  desafío 
El  golpe  horrendo  crudo  y  temerario 
Que  a  su  enemigo  di<'>   con  tanto  brio, 
Que  le  cortí)  cual  junco  a  su  contrario 
El  montante  por  medio,  y  el  vacío 
Del  cerebro  le  abri(»  todo  de  un  golpe 
C-on  que  en  tierra  cay('>  nmerto  de  golpe. 


Ni  los  naufragios  grandes  ni  tormenta 
Que  en  servicio  del  rei  ha  padecido. 
Que  ya  os  habrá  de  todas  dado  cuenta 
Mejor  de  lo  que  yo  lo  he  referido: 
Por  que  han  sido  sin  número  y  sin  cuenta 
Las  peregrinaciones  que  ha  corrido 
De  las  cuales  no  trata  aquí  el  suceso 
Que  la  historia  se  fuera  toda  en  eso. 


120 


Mas  digo  que  de  cuanto  tuvo  a  cargo 
Así  en  cosas  de  paz  como  de  guerra, 
Que  dio  de  todas  ellas  buen  descargo 
Mostrando  el  gran  valor  que  en  él  se  encierra; 
Como  en  el  tiempo  venturoso  j  largo 
Que  fué  corregidor  en  esa  tierra, 
El  cuidado  que  puso  y  diligencia 
Cuando  la  mortal  hambre  y  pestilencia. 


Aquello  que  faltaba  hizo  que  sobre 
Y  tuvo  en  procurarle  tan  buen  modo, 
Que  jamas  le  faltó  para  el  mas  pobre, 
Hallándolo  a  do  quiera  siempre  arrodo 
Que  como  caridad  fabrique  y  obre 
Con  gran  facilidad  se  hace  todo, 
Así  h)  halló  todo  siempre  hecho 
Por  obrar  caridad  dentro  en  su  pecho. 


Alerta  estuvo  a  todo  el  nuevo  Atlante 

Y  puesto  de  ordinario   en  centinela. 
Tan  íirme  cuidadoso  y  vigilante 
Como  suele  la  grulla  cuando  vela: 

Y  desde  que  a  la  lumbre  radiante 
Cubría  la  nocturna  y  negra  tela 
Hasta  que  nuevamente  se  mostraba 
La  ciudad  sin  parar  siempre  rondaba. 


Limpióla  de  ladrones  holgazanes 
Que  fué  siempre  enemigo  de  ladrones. 
De  mosos  perniciosos,  araganes, 
Romjjedores  de  poyos  y  cantones. 
De  inquietos,  vagabundos  y  rufianes 
Blasfemos,  arrogantes,  fanfarrones  : 
Al  malo  castigaba  su  malicia, 
Usando  de  equidad  y  de  pulicia. 


121 

También  mostró  valor  estraordinario 
En  el  gobierno  de  la  infantería, 
Siendo  maese  de  campo  y  comisario 
General  de  la  gran  caballería: 
Y  cuando  del  pirata  ingles  corsario 
El  virey  don  Martin  nueva  tenia^ 
Por  general  le  enviaba  con  la  plata 
Del  rey  a  Panamá,  y  contra  el  pií-ata. 


El  mar  se  le  mostraba  alegre  y  blando 

Haciéndole  Keptuno  mil  favores 

Y  la  fortuna  y  Marte  de  su  bando 

Como  subditos  suyos  o  factores: 

Así  sus  hechos  bélicos  mirando 

El  ínclito  virey  y  los  oidores 

Le  cargan  sobre  sí  el  chileno  cargo 

Por  dar  de  los  que  tuvo  buen  descargo. 


Acéptale  contento,  y  no  se  usa 

Hacer  a  Dios  y  al  rey  tan  gran  servicio, 

Que  no  por  ser  como  es  viejo  se  escusa 

Que  siempre  fué  el  servirle  su  ejercicio: 

Quisiera  yo  tener  sonora  musa. 

Erudición,  talento  y  artificio, 

Para  que  en  dulce  canto  y  contrapunto 

Sus  méritos  subii'  en  su  alto  punto. 


Mas  aunque  la  verdad  anda  corrida 
Huyendo  de  mordaces  atrevidos, 
Será  de  sus  amigos  recibida 
Aunque  vayan  mis  versos  mas  corridos: 
Que  no  queda  ella  manca  ni  tullida 
Porque  ellos  vayan  mancos  y  tullidos, 
Ni  por  ser  dicho  en  rústico  lenguage 
No  es  justo  que  la  haga  nadie  ultrage. 


122 

No  pierde  su  alto  precio  la  esmeralda 
Por  estar  engastada  en  bajo  cobre^ 
Ni  su  valor  la  perla  entre  la  grialda 
Ni  el  oro  en  casa  mísera  aunque  sobre 
Ni  su  vistosa  vista  la  guirnalda 
En  la  cabeza  humilde  de  algún  pobre, 
Ni  la  Quifiónea  gloria  que  celebro 
Por  ser  yo  falto  y  pobre  de   cerebro. 


Que  aunque  es  tan  rica  y  alta  la  materia 

Y  el  estilo  tan  pobre  humilde  y  basto. 
No  pierde  porque  es  grande  mi  laceria, 

Y  sí  en  metal  mas  rico  no  la  engasto: 
Que  causa  muchas  veces  la  miseria 


Ser  mayor  el  recibo  que  no  el  gasto 

que  el  dicho  al 
No  ha  de  perder  el  hecho  lo  que  vale. 


por  que  el  dicho  al  hecho  no  se  iguale 


Las  fábulas,  mentiras,  las  ficciones 
Es  menester  que  vayan  adornadas, 
Con  nuevos  tragos,  galas  e  invenciones 
Por  que  no  las  conozcan  disfrazadas: 
Pero  sin  artificio  de  razones 
Compuestas  de  atavíos  ni  afectadas 
A  decir  la  verdad  limpia  y  descubierta 
No  con  rebozo  o  máscara  cubierta. 


Por  que  tiene  ella  en  sí  tanta  hermosura, 
Tanta  gracia,  donaire  y  gentileza, 
Tan  agradable  y  bella  la  figura 
Que  no  creó  otra  tal  naturaleza: 
No  ha  menester  adorno  o  compostura 
Que  siempre  ha  sido  amiga  de  llaneza, 
Es  vergonzosa,  afable,  grave,  honesta 
Y  mas  grave  desnuda  que  comjmesta. 


123 


Pero  aunque  Ünca  tiene  tanta    fuerza 
Que  por  mas  que  adelgase  no  se  quebra. 
En  el  mayor  peligro  mas  se  esfuerza 
Teniendo  firme  la  delgada  hebra: 
Y  aunque  han  querido  muchos  que  se  tuerza 
De  estos  heroicos  triunfos  que  celebra, 
No  han  podido  en  efecto  convencella 
Con  ser  tantos  los  enemigos  de  ella. 


Mas  ha  de  poder,  pudo  y  puede  tanto 
Que  ha  de  salir  triunfando  con  la  suya, 
Tan  lirme  como  roca  o  peua  en  tanto 
Por  quererle  ofender  se  le  atribuya: 
Dejando  estos  asuntos  vuelvo  al  canto 
Antes  que  algún  mordaz  muerda  y  me  arguya^ 
Que  me  entretengo  en  esto  por  que  falta 
Materia  pues  la  tengo  heroica  y  alta. 


No  faltaran  Catones  envidiosos 

Calígulas,  Caines,  Adrianos, 

Que  mas  que  canes  rábidos  furiosos 

Morder  quieran  sus  hechos  soberanos: 

Ni  Salustios,  Tofilos  maliciosos 

Momos,  Mucios,  Ginosoristas  varios 

Que  adiccionen  mis  faltas  y  mis  menguas, 

Mas  no  me  detendrán  mordaces  lenguas. 


Ofrece  su  persona  y  mas  su  hacienda 
Y  demás  de  su  hacienda  y  su  persona, 
Don  Francisco  empeñó  su  casa  en  prenda 
Por  mas  servir  a  la  real  corona: 
Que  no  con  ser  tan  áspera  la  senda 
Del  inmortal  trabajo  le  perdona, 
A  su  querido  hijo  don  Antonio 
Por  dar  de  su  valor  mas  testimonio. 


124 


Pero  para  le  dar  yo  verdadero 

De  todos  los  sucesos  de  esta  historia 

Volverme  a  Chile  por  la  posta  quiero 

Que  de  él  perdido  habia  la  memoria: 

Yo  volveré  a  su  tiempo  mas  lijero 

A  eternizar  su  fama  tan  notoria 

Que  me  es  forzoso  hallarme  en  el  presente 

Mientras  que  en  el  Perú  levantan  gente. 


En  viva  rabia  y  cólera  deshecho 
A  Puren  llegó  roto  Pelantaro^ 

Y  su  escuadrón  soberbio  con  despecho 
Del  costoso  suceso  horrendo  y  caro: 
Para  tomar  venganza  de  lo  hecho 

Y  levantar  su  nombre  al  cielo  claro, 
Mandó  juntar  de  nuevo  gente  nueva 

Y  que  se  reformase  la  que  lleva. 


Juntóse  en  breve  tiempo  una  caterva 
De  gente  bulliciosa  y  holgazana, 
Indómita,  feroz,  cruel,  proterva, 
Colérica,  soberbia,  e  inhumana: 
Del  oficio  marcial  no  se  reserva 
La  juvenil  robusta  ni  la  anciana 
Que  su  descanso,  gloria  y  su  contento 
íSolo  tiene  en  la  guerra  el  fundamento. 


Viendo,  pues,  Pelantaro  tan  gran  suma 
De  gente  belicosa  y  bien  armada, 

Y  que  su  campo  crece  como  espuma 
En  Canten  quiere  echar  una  emboscada; 

Y  yo  también  cortar  quiero  la  pluma 
Para  que  esté  mas  blanda  y  delicada. 
Que  ya  la  siento  dura,  gruesa  y  bronca 

Y  cansada  mi  voz,  cerrada  y  ronca. 


Canto  YII. 


Pelantaro  va  con  poderoso  ejército  sobre  la  Imperial-:  los  españoles 
tienen  aviso  de  ello:  sale  con  algunos  a  reconocer  el  capitán  Pedro 
de  Olmos:  traba  con  el  enemigo  batalla:  muere  en  ella  y  otros  seis 
españoles :  retíranse  los  enemigos  a  Puren  con  la  victoria :  el  teniente 
va  en  busca  de  Anganamon  a  su  tierra :  llega  el  gobernador  a  Pencocea : 
Nabalvurí  con  otro  ejército  sobre  la  ciudad  de  Ongol. 


Excelente  virtud  es  la  obediencia 
Y  la  que  mucho  al  sumo  verbo  agrada. 
Por  ser  de  la  humildad  j  de  paciencia 
Hija  la  mas  querida  j  mas  amada: 
Guia  de  las  demás  por  su  excelencia 
De  la  concordia  madre  regalada, 
De  la  voluntad  propia  es  enemiga 
Guarda  de  la  justicia  y  fiel  amiga. 


La  religión  con  ella  se  sustenta; 
Por  ella  las  repúblicas  florecen; 
El  ser  de  los  monarcas  alimenta; 
Sus  estados  con  ella  permanecen: 
La  fuerza  en  los  ejércitos  se  aumenta 
Si  a  los  que  los  gobiernan  obedecen; 
Mas  valen  mil  soldados  obedientes 
Que  setecientos  mil  desobedientes. 


126 


El  que  perfectamente  obedeciere 
Lo  que  su  superior  le  ordena  o  manda; 
Ann(][ue  sea  cualquiera  que  se  fuerC; 
Merece  mucho  mas  que  quien  le  manda: 
Y  quien  del  justo  límite  saliere 
O  del  término  puesto  se  desmanda 
No  guardando  lo  que  el  mayor  ordena 
Es  digno  de  cualquiera  grave  pena. 


Por  no  ser  olícdientes  se  lian  perdido 
Muchos  que  si  lo  fueran»  se  ganaran, 
Mas  por  haber  las  órdenes  rompido 
No  suenan  tanto  al  fin  como  sonaran: 
No  hubieran  tantos  daños  sucedido 
Si  al  puesto  limitado  repararan: 
Ejemplos  se  verán  de  lo  que  digo 
En  este  mismo  canto  que  prosigo. 


Así  volviendo  al  hilo  de  la  historia 
Digo  que  Pelantaro  partió  luego 
A  cobrar  su  perdida  fama  y  gloria 
Mas  rápido  ♦¥  veloz  que  el  veloz  fuego 
Y  de  como  perdió  tan  gran  victoria 
Furioso  de  ]a  ctUera  iba  ciego 
Camino  de  Canten  con  presupuesto 
De  echar  para  vengarse  todo  el  resto. 


Pero  el  eterno  padre  poderoso 
Como  de  su  rebano  no  se  olvida. 
Permitió  que  del  bando  cauteloso 
Un  bárbaro  anticipe  su  partida: 
Y  a  la  ciudad  camine  presuroso 
A  dar  la  nueva  en  ella  no  sabida 
Del  orden,  la  manera,  como  y  cuando. 
Llegará  Pelantaro  con  su  bando. 


127 


Avisu  dio  de  todo  y  que  no  salgan 
Fuera  de  la  ciudad^  que  no  conviene 
Sino  que  dentro  de  ella  que  se  valgan 
Contra  el  potente  ejército  que  ^'iene : 
Que  como  muchas  veces  se  desgalgan 
Sin  concierto^  ni  el  vándalo  le  tiene, 
Quieren  sacarlos  de  ella  y  desviados 
Asaltar  la  ciudad  por  todos  lados. 


Xo  hicieron  caudal  del  indio  amigo 

Ni  de  su  aviso  práctica  o  razones^ 

Pero  tuviéronle  por  enemigo 

Que  venia  con  tramas  de  traiciones, 

A  ver  o  conocer  el  fuerte  abrigo 

Los  reparos,  trincheras,  y  bastiones, 

La  gente,  la  ciudad,  artillería, 

Y  todo  cuanto  dentro  de  ella  habia. 


Pero  no  pas»'»  mucho  sin  que  viesen 
A  su  pesar  el  triste  desengafio. 
Para  que  claramente  conociesen 
Que  el  bárbaro  no  vino  con  engaño: 

Y  quiso  el  redentor  que  recibiesen 
Los  mas  de  los  incrédulos  el  daño, 

Y  que  a  su  misma  costa  viesen  cierto 
Lo  que  tuvieron  antes  por  incierto. 


De  la  suerte  que  dejo  referido 
Dejó  el  artihcioso  Pelantaro, 
Su  belicoso  ejército  escondido 
Cerca  de  la  ciudad  con  gran  reparo: 
Después  de  haber  ya  claro  amanecido 
Y  vístose  la  luz  de  Apolo  claro. 
Poca  gente  envió  a  trabaí-  refriega 
Con  los  indios  amigos  de  la  vega. 


128 

No  fueron  los  indómitos  sentidos 
Por  estar  los  domésticos  durmiendo, 
Pero  salieron  luego  apercibidos 
Al  encuentro  mortífero  y  horrendo: 
De  las  tremendas  voces  y  alaridos 
En  la  ciudad  oyeron  el  estruendo; 
Al  arma  tocan  luego,  y  de  improviso 
Al  capitán  Valiente  dan  aviso. 


Estaba  todavia  enfermo  y  falto 

De  salud  en  la  cama  Andrés  Valiente, 

Y  así  mandó  que  hiciesen  todos  alto 

Y  que  en  orden  esté  toda  la  gente: 
Por  que  se  recelaba  del  asalto 

Que  el  acuerdo  se  entiende  fácilmente, 

Y  no  quiere  que  salga  nadie  fuera 
Por  ser  cierta  la  nueva  y  verdadera. 


Puso  fuego  a  unos  ranchos  el  contrario 

Y  volviéronse  luego  en  vivas  brasas. 

Que  ya  es  costumbre  entre  ellos,  de  ordinario 

Quemarse  las  haciendas  y  las  casas: 

Por  parecerle  que  era  necesario 

Ayudar  a  las  fuerzas  mas  escasas, 

Pedro  de  Olmos  pidió  para  ir  licencia 

Contra  la  turba  y  pérfída  potencia. 


Eran  suyos  los  indios  de  la  vega, 
Y  por  el  interese  de  su  hacienda, 
Al  teniente  importuna,  pide  y  ruega 
Que  el  socorrer  su  gente  no  defienda: 
La  licencia  el  teniente  se  la  niega 
Diciendo  que  su  intento  se  suspenda. 
Pues  claramente  ve  que  se  ve  cierto 
El  cauteloso  engaño  descubierto. 


129 

Otra  vez  Pedro  de  Olmos  le  suplica 
Que  le  dé  dos  docenas  de  soldados, 
Que  él  le  da  su  palabra  y  certiñca 
De  no  pasar  los  términos  vedados: 
Visto  que  tantas  veces  lo  replica 
Con  otros  tres  o  cuatro  interesados. 
Contra  sií  voluntad  y  el  orden  dado 
8e  las  dio  por  no  ser  mas  porfiado. 


Pero  con  íu'den,  limite  y  concierto, 
Que  de  un  término  puesto  no  pasase, 
Y  en  descubriendo  al  bárbaro  encubierto 
Que  con  gran  brevedad  se  retirase: 
No  guarde)  el  que  le  di<)  por  no  ver  cierto 
Quien  ir  mas  adelante  le  estorbase, 
Pero  para  traer  razón  del  hecho 
Pasó  mas  adelante  no  gran  trecho. 


Cual  suele  andar  huyendo  el  dehncuente 
De  la  justicia  a  sombra  de  tejados, 
Y  a  cualquiera  rumor  o  voz  que  siente 
De  temor  vuelve  y  mira  a  todos  lados: 
Así  va  de  ese  modo  nuestra  gente 
La  vista  pronta  y  cuellos  levantados, 
A  cualquiera  ruido  que  se  ofrece 
Que  es  el  bravo  enemigo  le  parece. 


Pero  con  ir  como  iban  con  cuidado 
No  vieron  la  insidiosa  infantería 
Que  con  intento  y  ánimo  dañado 
Oculta  entre  unos  médanos  venia: 
Con  el  robusto  braso  en  alto  alzado 
La  bárbara  canalla  se  movía 
Para  trabar  dispuesta  ¡  oh  cruel  canalla ! 
Con  nuestra  brava  gente  la  batalla. 


130 

De  la  ciudad  la  vieron  claramente 
Y  el  orden  con  que  viene  y  ligereza, 
Mas  para  dar  aviso  a  nuestra  gente 
Al  punto  dispararon  una  pieza: 
Pero  en  oyendo  el  son  incontinente 
Pedro  de  Olmos  revuelve  con  presteza 
Que  bien  entendió  luego  ser  aviso; 
Mas  no  pudo  volverse  como  quiso. 


Que  como  entró  sin  orden  tan  adentro 
Y  pasó  de  la  raya  señalada, 
Al  revolver  saliéronle  al  encuentro 
Los  caballos  que  estaban  de  emboscada: 
Tuvieron  con  los  bárbaros  reencuentro 
No  mas  de  solamente  a  la  pasada, 
Al  pueblo  nuestra  gente  dio  la  vuelta 
Mezclada  con  la  indómita  y  revuelta. 


Venia  recogiendo  por  delante 
Su  gente  Pedro  de  Olmos  de  Aguilera, 
Y  deteniendo  al  bárbaro  pujante 
Con  mano  poderosa,  horrenda  y  ñera; 
Pero  la  fuerza  humana  no  es  bastante. 
Cuando  la  rueda  lúbrica  y  ligera 
Quiere  volver  su  curso  miserable, 
A  detener  su  vuelta  variable. 


Iba  delante  de  él  pequeño  trecho 
Juan  López  del  Ollaure,  un  buen  soldado, 
Mostrando  al  enemigo  fuerte  pecho 
Con  denuedo  y  valor  determinado: 
Su  caballo  cayó  en  un  paso  estrecho. 
De  los  bárbaros  fué  despedazado. 
Mas  como  Pedro  de  Olmos  le  seguia 
Encima  de  él  cayó  en  la  propia  via. 


131 


A  Pecli'o  de  Olmos  iba  dando  caza 
El  furibundo  bárbaro  de  Ongolmo, 
Lleva  el  robusto  y  pérñdo  por  maza 
Un  fornido  y  macizo  tronco  de  olmo : 
Pudiera  al  mas  valiente  en  campo  y  plaza 
Llenarle  bien  las  manos  con  su  colmO; 
El  español  gallardo  y  belicoso 
Según  era  valiente  y  animoso. 


Mas,  como  por  desgi-acia  su  caballo 
En  el  de  Ollaure  súbito  tropieza. 
Hubo  lugar  y  tiempo  de  alcanzallo 
Con  un  terrible  golpe  en  la  cabeza: 
No  hizo  mas  que  en  tierra  derriballo 
Y  el  árbol  luego  arbola  con  presteza; 
Encima  de  Vetanzos  le  derriba 
Y^del  vital  aliento  y  alma  priva. 


A  la  tercera  vez  que  alzó  la  viga 
Tan  gran  desaforcido  golpe  asienta 
Que  cual  si  fuera  miserable  hormiga 
Así  con  él  deshizo  a  Juan  de  Armenta: 
A  los  nuestros  el  bárbaro  castiga 
Espanta,  daña,  ofende,  y  atormenta; 
A  Martin  de  Herrera  de  la  cuarta 
Del  mortal  cuerpo  el  alma  aparta. 


Al  joven  Juan  Orosco  de  Velasco 
Otra  mortal  el  bárbaro  endereza, 
Y  sin  valerle  un  acerado  casco 
Menudos  le  hizo  sesos  y  cabeza: 
Xo  se  vio  roca  firme  ni  peñasco, 
Oso,  tigre,  o  león  de  tal  braveza 
Ni  toro  bravo  de  Jarama  en  coso. 
Como  el  gallardo  bárbaro  furioso. 

9* 


132 


Viend(j  de  la  ciudad  lu  que  pasaba 

Y  el  término  en  que  estaban  los  hispanos 

Y  del  modo  que  Ongolnio  los  trataba 
Con  los  terribles  golpes  inhumanos: 
El  teniente  salió  con  furia  brava 
Con  otros  treinta  y  cinco  castellanos 
A  vengar  a  los  nuestros  de  la  injuria, 

Y  refrenar  del  bárbaro  la  furia. 


Juntos  en  orden  buena  y  recojidos 
Los  valerosos  héroes  de  la  España 
Embisten  con  los  indios  atrevidos 
Bailando  con  su  sangre  la  campaña; 
Pero  como  se  vieron  ofendidos, 
Revuelven  con  orgiülo  nuevo  y  saña, 
A  su  pesar  los  nuestros  dan  la  vuelta 
Segunda  vez  huyendo  a  rienda  suelta. 


El  que  tiene  caballo  mas  ligero 
Se  tiene  por  mas  bien  aventurado 

Y  el  que  pesado,  tépido  y  zorrero 
No  se  quisiera  ver  en  tal  estado: 

¡  Oh  como  era  euA-idiado  el  delantero ! 
¡Oh  como  viene  el  último  espantado! 
¡Oh  que  largo  el  camino  se  le  antoja 

Y  se  le  aumenta  de  ello  la  (jongoja! 


La  desenvuelta  y  bárbara  canalla 
Tras  ellos  va  con  ímpetu  maligno 
Diciéndoles:  —  "volved  a  la  batalla. 
Cobardes,  que  ya  habéis  perdido  el  tino." 
Mas,  como  entre  los  últimos  se  halla 
El  capitán  Arana,  el  vizcaíno. 
Revuelve,  de  la  honra  compelido, 
A  sustentar  él  solo  aquel  partido. 


133 


Al  bárbaro  escuadrón^  que  era  sin  cuenta, 
El  cantabres  magnáninio  acomete, 
íSin  hacer  de  la  dulce  vida  cuenta 
Cual  bravo  león  feroz  por  él   se  mete: 
¡Oh  como  su  valor  los  ahuyenta! 
¡Oh  cuan  gallardamente  que  arremete! 
A  todos  los  maltrata  y  los  deshonra 
Ganando  con  sus  altos  hechos  honra. 


Con  ánimo  invencible  los  ofende 

Y  con  mortales  golpes  los  quebranta, 

Mata,  desgarra,  rompe,  corta,  hiende. 

Atemoriza,  muele,  daña,  espanta: 

Cada  vez  que  su  brazo  heroico  tiende 

A  uno,  a  dos,  a  tres,  en  tierra  planta 

Pero  al  que   en  lleno  un   golpe  alcanza  a  darle 

No  es  menester  con  otro  asegundarle. 


Mas  viendo  su  vigor  exelso,  y  como 

Un  solo  braso  humano  los  baraja, 

Y  la  cerviz  eniesta  y  duro  lomo 

La  supedita,  rinde,  humilla,  y  baja ; 

Con  furibunda  cólera  Eolomo 

De  un  seco  roble  un  ramo  abre  y  desgaja, 

Con  él  se  vuelve  rápido  y  furioso 

A  la  batalla  el  bárbaro  orgulloso. 


Con  el  maciso  y  duro  tronco  en  alto 

El  infido  gallardo  aguarda  venga 

El  español  a  darle  algún  asalto 

O  a  que  con  otro  alguno  se  entretenga: 

Dio  al  pasar  cerca  ele  ('1  Rolomo  un  salto 

Y  a  su  caballo  r;ípido  derrenga ; 

Que  como  al  dueño  no  pudo  alcanzallo 

El  golpe  dio  en  las  ancas  del  caballo. 


134 

El  temerario  golpe  fué  tan  recio 

Que  le  sumif5  al  caballo  toda  una  anca, 

Y  con  ser  de  valor  subido  y  precio 
De  aquel  solo  le  tulle,  muele  y  manca: 
Teniendo  al  español  en  menosprecio 

El  infido  dej()  la  dura  tranca, 

Y  del  brazo  derecho  le  echó  mano 

Y  del  primer  tirón  le  bajó  al  llano. 


En"  viéndole  los  bárbaros  caldo 

Sin  caballo,  sin  lanza  y  en  el  suelo. 

Acudió  todo  el  bando  fementido 

Cual  los  pájaros  sueltos  al.  señuelo: 

Y  sin  querer  concierto  ni  partido 

Le  parten  los  idolatras  sin  duelo 

Cada  cual  cortándole  una  pieza 

O  pierna,  o  brazo,  mano,  o  la  cabeza. 


La  vuelta  di(j  a  Puren  la  gente  insana 
Victoriosa  y  pagada  de  lo  hecho 
Arrogante,  soberbia,  alegre,  vana, 
Y  pagado  su  rey  y  satisfecho: 
Mustia  y  triste  quedó  la  gente  hispana 
El  corazón  saltándole  en  el  pecho, 
Que  del  presente  daño  horrendo  y  duro 
Ya  se  le  figuraba  lo  futuro. 


Mas  para  sacudir  el  torpe  miedo 
Que  apoderado  estaba  del  cobarde, 
Hernando  Ortiz  salió  con  gran  denuedo 

Y  setenta  españoles  una  tarde, 

Que  no  era  tiempo  ya  de  estarse  quedo; 

Y  habiendo  de  los  suyos  hecho  alarde. 
En  busca  se  parti()  del  enemigo. 

Con  el  pequeño  número  que  digo. 


135 

Por  altos  cerros^  riscos^  por  collados 
Por  lomaS;  montes  ásperos  enhiestos^ 
Por  breñas^  y  caminos  desusados^ 
Por  mil  inconvenientes  contrapuestos^ 
Por  recios  matorrales  intrincados 
Los  nuestros  pasan  ágiles  y  prestos, 
Y  con  ser  tan  incógnita  la  via 
Llegan  a  Piulagiien  antes  del  dia. 


Sin  ser  sentidos  llegan  de  repente 
Y  la  gente  que  hallaron  descuidada 
La  pasó  con  coraje  y  ñu*ia  ardiente 
A  toda  por  el  filo  de  la  espada: 
Anganamon  estaba  de  allí  ausente, 
Que  desde  la  infelice  y  desdichada 
Derrota  de  los  milites  de  España 
A  su  casa  dojó  por  la  montaña. 


Que  como  capitán  y  gran  soldado 
Se  recató,  guardó  y  tuvo  entendido. 
Que  él  habia  de  ser  solo  buscado 

Y  de  los  españoles  perseguido : 
Así  con  vijilancia  y  gran  cuidado 
De  dia  estaba  siempre  apercibido; 

Y  en  trasmontando  Delio  el  horizonte 
Con  toda  su  familia  se  iba  al  monte. 


Aquesta  sola  noche  dejó  en  casa 
La  mas  bella  de  todas  sus  mujeres, 
Con  quien  pasaba  el  bárbaro  sin  tasa 
Sus  amorosos  gustos  y  placeres: 
Mas  como  la  fortuna  vuela  y  pasa 
Usando  por  do  quiera  sus  poderes, 
Volvió  como  lo  tiene  de  costumbre 
Y  derribe'»  a  esta  dama  de  su  cumbre. 


136 

No  sé  yo  quien  fué  el  rústico  villano 
Que  con  airada  mano  criminosa 
fSin  lástima  y  sin  duelo  el  inhumano 
Degolló  aquesta  bárbara  hermosa; 
Mas  luego  el  breve  número  cristiano 
A  Canten  dio  la  vuelta  presurosa: 
La  venganza  cruel  diré  adelante 
Que  por  su  dama  hizo  el  tino  amante. 


Quedaron  los  cautenes  satisfechos 

Y  con  aquesta  suerte  sosegados, 

Y  quietos  ya  sus  animosos  pechos, 
Que  inquietos  los  tenian  y  alterados; 
Que  como  son  tan  fáciles  y  estrechos 
De  corazones  y  ánimos  dañados 
Cualesquiera  victorias  les  obligan 

A  que  la  parte  victoriosa  sigan. 


Estaban  a  la  mira  y  aguardando 
Todos  los  naturales  de  esta  tierra, 
Algún  suceso  malo  a  nuestro  bando 
Para  irse  en  habiéndolo  a  la  sierra: 
Y  el  nuevo  Apó,  que  viene  ya  marchando, 
Que  de  Mapocho  gente  trae  a  la  guerra 
Por  que  conforme  fuere  la  que  viene 
Verán  lo  que  a  ellos  todos  les  conviene. 


Pero  fueron  las  cosas  de  manera 
Que  nadie  de  ellas  hizo  ningún  caso, 
Que  si  como  era  justo  se  hiciera 
Detuvieran  con  tiempo  al  daño  el  paso: 
Mas  Dios  sabe  quien  gusto  recibiera 
De  Loyola  la  pérdida  y  fracaso 
Por  sus  interesables  ambiciones 
Y  el  odio  de  sus  íntimas  pasiones. 


13^ 


No  se  pudo  encubrir  el  mal  intento 

Que  claramente  vimos  las  albricias, 

Que  a  quien  la  nueva  dio  del  perdimiento 

Le  dieron  con  alhagos  y  caricias: 

Por  cuya  causa  y  otras  que  no  cuento 

De  vicios  infernales  y  delicias 

Es  la  total  ruina  de  esta  tierra 

Y  la  ocasión  de  haber  en  ella  guerra. 


Y  con  no  haber  persona  que  no  entienda 
De  adonde  nuestro  daño  nos  redunda, 
No  veo  que  jamas  nadie  se  enmienda 
Antes  quiere  que  el  vicio  mas  se  cunda: 

Y  quiere  mas  hollar  la  imnunda  senda 
Adonde  mas  el  ánima  se  inunda, 
Dejando  la  derecha  inperdurable 

Por  la  breve  caduca  y  miserable. 


Así  fueron  las  cosas  sucediendo 
Tan  mal  como  se  hizo  de  ellas  cuenta 
Y  nuestra  perdición  también  creciendo 
Al  paso  que  crecía  la  tormenta: 
Fueron  algunas  plazas  proveyendo 
En  mancebos  inhábiles  sin  cuenta: 
Alguno,  sí,  la  dio  en  lo  que  guardaba 
Como  de  su  persona  se  esperaba. 


Sesenta  y  cinco  dias  se  detubo 
En  cinco  leguas  menos  de  camino. 
Porque  veáis,  señor,  cuan  poco  andubo 
El  socorro  y  la  priesa  con  que  vino: 
Xi  de  él  provecho  alguno  después  hubo 
Por  no  ser  suficiente  cual  cománo, 
Que  solo  fué  de  veinte  aduladores 
De  públicos  oficios  pretensores. 


138 


Pudieron  bien  traer  gente  bastante 

Para  ofender  al  pérfido  enemigo^ 

Y  a  detenerle  el  ímpetu  pujante 

Haciendo  en  él  un  h<)rrido  castigo: 

Con  que  estuviera  firme  y  mas  constante 

El  incrédulo  bando  del  amigo^ 

Que  como  vio  ser  poca  nuestra  fuerza 

La  suya  mas  y  su  ánimo  se  esfuerza. 


Pasó  la  nueva  entre  ellos  luego  al  punto 
De  como  ya  eran  pocos  los  hispanos^ 
Que  bien  claro  se  ha  visto  en  el  trasunto, 
Pues  vienen  a  la  guerra  los  ancianos: 
Así  determinó  este  reino  junto 
De  venir  con  nosotros  a  las  manos 
Y  todo  con  Puren  se  reconcilia 
Para  librar  su  patria  y  su  familia. 


Con  su  breve  y  anciana  compañía 
Llegó  el  gobernador  Vizcarra  a  Penco, 
A  do  a  reconocer  y  oler  venia 
El  bárbaro  vecino  cual  podenco: 

Y  de  cuanto  pasaba  o  entendía 
Aviso  daba  el  pérfido  mostrenco 

A  todos  los  que  estaban  conjurados 

Y  en  contra  de  nosotros  declarados. 


Jamas  entre  ellos  hubo  quien  nos  diese 
Aviso  cierto  de  lo  que  intentaban, 
Ni  por  pago  ni  amor  ni  otro  interese 
Perpetuamente  cosa  declaraban: 
Hasta  que  el  mal  suceso  sucediese 
Con  grande  sufrimiento  lo  ocultaban, 
Sin  querer  descubrir  jamas  su  intento 
Ni  por  muertes,  martirios,  ni  tormento. 


139 

El  general  Jofré  cuii  justo  ruego 
Por  embajadas  públicas  demanda^ 
A  Pedro  de  Vizcarra  que  entre  luego 
En  Santa  Cruz  con  una  gruesa  banda; 
Porque  se  va  encendiendo  mas  el  fuego 

Y  Mareguano  en  todo  se  desmanda^ 

Y  a  la  ciudad  no  viene  ni  parece 
Xi  las  órdenes  suyas  obedece. 


Y  la  gente  que  tiene  en  su  distrito 
Le  pierde  sin  respeto  la  vergüenza, 

Y  a  cumplir  su  deseo  y  apetito 
La  pértida  canalla  ya  comienza; 
Que  como  su  poder  es  intinito 

Con  grande  libertad  se  desvergüenza. 
Haciendo  al  descubierto  mil  insultos 
Borracheras,  concilios  y  consultos. 


Mas  con  tener  por  cierto  aqueste  aviso 

El  licenciado  Pedro  de  Vizcarra, 

Tirar  a  Millapoa  nunca  quiso 

Por  ser  el  peso  grande  de  la  barra: 

Dejando  pues  así  lo  mas  preciso 

A  Penco  echó  las  áncoras  y  amarra: 

Agradable,  seguro  y  ancho  puerto 

De  tormenta  v  borrascas  encubierto. 


Estubo  de  propósito  y  de  asiento 
En  aquesta  ciudad,  y  despachando 
Algunos  negocillos  de  momento, 
Y  gente  nueva  del  Perú  aguardando: 
Eepartió  en  general  repartimiento 
Los  indios  que  Loyola  fué  en  durando 
Los  mas  y  los  mejores  se  llevaba 
Quien  mejor  y  mas  veces  adulaba. 


140 


Capitanes  nombró  y  corregidores 
De  todas  las  ciudades  j  partidos, 

Y  fueron  los  que  son  mas  habladores 
En  los  mejores  cargos  admitidos; 

Que  como  es  tierra,  en  fin,  de  aduladores 
En  todo  tiempo  han  sido  preferidos: 
Aquesos  solos  son  los  que  aquí  valen 

Y  de  cuentos  sofísticos  se  valen. 


Era  este  reino  al  fin  de  belutría 
Pues  él  de  menos  partes  y  servicios, 
Viendo  como  se  daban  pretendía, 
¡Sin  calidad  ni  méritos,  oficios: 

Y  a  quien  primeramente  los  pedia 

O  se  entendió  quererlos  por  indicios, 
Sin  dilación  alguna  se  los  daban 

Y  con  ellos  a  muchos  convidaban. 


El  general  también,  por  otra  parte. 
Con  el  poder  que  tubo  y  provisiones. 
Las  plazas  de  nnportancia  da  y  reparte 
En  los  faltos  de  partes  y  razones: 
]\Iirad  como  será  servido  Marte 
Si  le  sirven  inútiles  varones, 
O  como  puede  haber  buenos  efetos 
Adonde  mandan  mozos  indiscretos. 


Pudiera  acerca  de  esto  decir  tanto 

Aunque  en  estilo  bajo  y  escabroso. 

Que  al  mundo  admiración  fuera  y  espanto; 

Pero  no  tengo  tiempo  ni  reposo: 

Volver  la  pluma  a  Ongol,  quiero  y  el  canto 

Que  el  infido  soberbio  y  belicoso 

íso  me  deja  poner  los  pies  en  tierra 

Ki  las  manos  levanta  de  la  iruerra. 


141 


No  descansa  sosiega  ni  reposa 

Nabalvurí  el  indómito  y  gallardo^ 

Que  con  su  escuadra  bélica  j  famosa 

Mas  bravo  anda  y  feroz  que  un  suelto  pardo: 

A  la  española  gente  valerosa 

La  campana  le  corre  a  paso  tardo; 

El  servicio  le  lleva  y  el  ganado. 

Las  estancias  destruve  v  el  sembrado. 


Inquieta  a  los  amigos  y  levanta 
Degüella^  disminuye  y  alborota, 
Consume;  apoca,  hiere,  corta,  espanta, 
Acribilla,  cercena,  mata,  escota: 
Los  ánimos  hispánicos  quebranta, 
Ya  siguen  los  amigos  su  derrota. 
Todo  lo  desbarata  y  lo  destruye 
Y  al  eco  de  su  voz  cualquiera  huye. 


Aviso  tuvo  y  nueva  verdadera 

De  un  indio  que  tomó  en  una  emboscada, 

Que  a  pretender  a  Penco  ida  era 

De  la  gente  de  Ongol  la  mas  granada, 

Y  entre  tanto  que  vuelve,  que  pudiera 

Hacer  alguna  cosa  señalada 

Sin  haber  quien  le  estorbe  ni  le  impida 

La  entrada  en  cual'quier  parte  ni  salida. 


Con  pagas,  por  amor,  por  fuerza,  y  ruego, 
Al  vecino,  al  amigo  y  al  pariente 
Incita,  obliga,  mueve  y  junta  luego 
De  a  caballo  y  de  a  pie  infinita  gente: 
Y  como  el  infernal  ardiente  fuego 
Parte  el  bélico  bárbaro  valiente 
La  vuelta  de  Mavel,  donde  se  encierra 
En  las  mismas  entrañas  de  la  tierra. 


142 


Estubo  dia  y  medio  allí  aguardando 
Con  toda  aquella  bárbara  caterba, 
A  que  de  Ongol  viniese  nuestro  bando 
AI  valle  de  Mavel  por  lena  o  yerba: 
Y  su  guadaña  rábida  atilando 
La  vengativa  parca^  cruel  acerba, 
Para  cortar  a  muchos  el  estambre 
De  la  vida,  y  hartar  su  mortal  hambre. 


Estando  pues  del  modo  que  he  contado 
La  escuadra  de  los  pérfidos  guerreros, 
Con  ()rden,  con  silencio,  con  cuidado 
Oculta  entre  unos  ásperos  oteros: 
El  capitán  Gutiérrez,  gran  soldado. 
Salió  con  solos  once  compañeros 
De  la  ciudad  en  guardia  del  servicio 
Que  de  herbajeros  tienen  el  oficio. 


Entró  en  el  verde,  fresco  y  ancho  valle 
Con  el  cuidado  al  fin  que  convenia. 
Sin  entender  que  hay  quien  pueda  enojalle 
Ni  que  tan  cerca  al  bárbaro  tenia: 
Mas  cuando  le  vio  el  pérfido  detalle 
C¿ue  a  la  ciudad  volverse  no  podia, 
Al  son  salió  de  roncos  instrumentos 
Haciendo  estremecer  los  elementos. 


En  viendo  la  gran  cáfila  que  sale 
Y  al  bárbaro  escuadrón  cerrado  y  junto. 
Por  no  perder  el  resto  sino  el  vale 
No  quiere  por  que  tiene  poco  punto: 
Antes  que  el  enemigo  al  morro  cale 
Con  todo  su  poder  y  cruel  conjunto 
Con  la  velocidad  que  va  una  vira, 
Para  una  casa  fíierte  se  retira. 


143 


Que  como  a  la  ciudad  volver  no  pudo 
Protestar  el  contrario  puesto  en  medio 
Por  librarse  del  trance  horrendo  y  crudo 
Tomó  por  mas  seguro  aqueste  medio: 
A  los  suyos  sirviendo  va  de  escudo, 
Pero  no  pudo  a  todos  dar  remedio: 
A  cuatro  yanaconas  degollaron 
Que  largo  trecho  de  él  se  desviaron. 


Estaba  la  bodega  cerca  y  fuerte 

Del  capitán  Gamboa  y  con  su  cerca, 

Que  para  se  librar  todos  de  muerte 

De  grande  efecto  fué  él  estar  tan  cerca: 

Mas  viendo  ya  perdida  aquesta  suerte 

Yolvióse  desde  allí  la  gente  terca 

A  recojer  al  valle  los  caballos 

Que  fuerza  fué  a  los  híspalos  dejallos. 


A  la  ciudad  la  fama  fué  volando 
Y  de  ello  aviso  dio  a  la  gente  de  ella, 
De  como  el  inclemente  y  crudo  bando 
A  nuestra  gente  mísera  degüella: 
Apenas  dio  el  aviso  triste  cuando 
Salieron  treinta  y  tres  a  socorrella 
Con  ímpetu  gallardo  y  deseosos 
De  alcanzar  a  los  bárbaros  famosos. 


Estaba  el  capitán  Vallejo  ausente, 
Que  a  Penco  también  fué  a  procurar  parte, 
En  su  lugar  quedó  por  su  teniente 
Quien  lo  pudiera  ser  del  mismo  Marte, 
El  capitán  Ortiz,  diestro  y  prudente 
Persona  de  valor,  industria  y  arte. 
Varón  acreditado  de  esperiencia 
En  obras,  en  consejo,  en  diligencia. 


144 


Mas  como  nuestra  gente  lleg(')  y  viese 

De  bárbaros  el  valle  todo  lleno^ 

Quien  duda  que  el  mas  bravo  no  sintiese 

De  frígido  temor  colmado  el  seno: 

Y  que  el  miedo  cobarde  le  pusiese 

Al  ímpetu  primero  dm-o  freno^ 

Que  aqiiel  de  quien  aqueste  se  apodera 

Parar  de  golpe  le  hace  en  la  carrera. 


Así  los  españoles  se  pararon 

En  viendo  el  gran  poder  del  enemigo, 

La  c(jlera,  la  furia  mitigaron 

Después  que  el  miedo  en  ellos  halló  abrigo: 

Y  mas  cuando  a  la  escolta  no  hallaron 

Ni  español  vieron  de  ella  ni  indio  amigo; 

Ent()nces  el  temor  nuicho  mas  crece 

Y^  cada  ár])ol  un  indio  les  parece. 


En  viendo  que  vio  el  pérfido  hacer  alto 
A  la  española  gente  detenida, 
Despachó  un  escuadrón  por  lo  mas  alto 
Para  que  le  tomase  la  huida 
Mas  como  el  capitán  se  vio  tan  falto 
De  fuerza  y  la  ciudad  desguarnecida, 
Antes  que  el  paso  estrecho  le  tomasen 
A  los  suyos  mandó  se  retirasen. 


No  hubieron  bien  las  ancas  todos  \aielto 
Para  de  la  ciudad  tomar  la  vuelta, 
Cuando  gente  del  bando  desen\iielto 
Ya  con  la  nuestra  andaba  desenvuelta: 
Mezclado  todo  estaba  ya  y  revuelto 
Y  la  sangrienta  lid,  cruel  revuelta, 
Cuando  Kabalvurí  con  todo  el  resto, 
A  socorrer  su  gente  vino  presto. 


145 

El  sabio  capitán  viendo  la  fuerza 
Que  viene  de  la  bárbara  enemiga^ 
Y  que  con  ella  el  ánimo  refuerza 
Con  quien  la  suya  bélica  litiga. 
Volverse  a  su  camino  le  fué  fuerza; 
Así  a  su  gente  manda  que  le  siga, 
Que  no  es  varón  discreto  ni  maduro 
Quien  pone  en  contingencia  lo  seguro. 


Apriesa  los  talones  van  batiendo, 
Aquel  que  corre  mas  piensa  que  tarda. 
Cualquiera  por  librarse  va  corriendo 
Que  al  deudo  ni  al  amigo  nadie  aguarda: 
El  bárbaro  feroz  los  va  siguiendo 
Entre  una  polvadera  espesa  y  parda : 
Con  palabras  de  afrenta  los  ofende 
Mas  todos  sordo,s  son  que  nadie  entiende. 


Nabalvuri,  Molchen,  y  Longotoro, 

Los  siguen  con  valor  denuedo  y  brio, 

Haciéndoles  sudar  por  cada  poro 

De  frígido  vapor  un  grueso  rio: 

A  Juan  de  León  alcanza  Magüelvoro, 

El  infido  Molclien  a  Kiofrio, 

Que  por  no  traer  caballos  mas  ligeros 

Vinieron  a  quedarse  los  postreros. 


Cojieron  vivo  a  Alonso  de  Toledo 

Por  estar  su  caballo  fatigado. 

Que  le  faltó  el  aliento  y  el  denuedo 

Y  no  pudo  pasar  de  allí  encalmado: 

Ki  yo  pasar  de  aquí  tampoco  puedo 

Que  demás  de  que  estoy  también  cansado. 

De  ver  la  gran  barbárica  braveza 

Un  vahído  me  ha  dado  de  cabeza. 

. 10 


Cauto  YIIL 


Si^en  los  enemigos  el  alcance  hasta  las  puertas  de  la  ciudad,  de 
donde  se  volvieron :  llévanse  los  bueyes  y  caballos  de  la  vega :  vienen 
los  pretensores  el  mismo  día,  y  los  enemigos  a  la  bodega  de  Gamboa : 
degüellan  en  ella  a  tres  españoles :  reveíanse  los  naturales  de  MicMIemo : 
asalta  Xabalvurí  la  ciudad  de  Ongol :  muere  en  el  asalto  mucha  de  su 
gente:  vuelve  segunda  vez  con  nuevo  ejército:  quema  gran  parte  del 
pueblo.  Despuebla  el  general  Francisco  Jofré  la  ciudad  de  Santa  Cruz 
de  Oñez :  cerca  Talcamavida  el  fuerte  de  Jesús :  cuéntase  el 
suceso  de  él. 


De  una  pequeña  llaga  o  rascadura 
Muchas  veces  se  hace  una  gran  llaga, 
Que  como  a  su  principio  no  se  cura 
Es  fuerza  que  mayor  después  se  haga: 
Asi  cuando  el  remedio  se  procura 
Ninguno  hay  que  al  presente  satisfaga, 
Y  por  que  cuando  llega  a  encancerarse 
Con  hierro  es  menester  al  fin  curarse. 


Que  por  no  hacer  con  tiempo  de  ella  caso 
Se  estiende,  cunde,  ensancha  de  tal  modo, 
Que  si  en  un  dedo  estaba  el  daño  escaso 
Se  estiende  por  las  manos  hasta  el  codo: 
Y  cuando  quieren  detenerle  el  paso 
Por  que  no  se  corrompa  el  cuerpo  todo. 
Se  toma  por  el  último  remedio 
Cortar  el  miembro  inútil  por  el  medio. 


147 


Así  por  no  cortar  a  Chile  un  dedo 
Que  dañado  y  corrupto  le  tenia^ 
El  cáncer  subió  arriba  del  molledo 
Y  después  por  el  cuerpo  le  tendia: 
Mirad  lo  que  ha  causado  un  torpe  miedo 
O  el  caso  no  hacer  que  convenía^ 
Que  por  guardar  un  dedo  afistolado 
El  cuerpo  se  haya  todo  encancerado. 


Y  tanto  el  mal  pestífero  ha  cundido 
Que  apenas  ha  dejado  miembro  sano, 
Por  descuido  se  ha  todo  corrompido 
Cabeza,  cuerpo,  piernas,  braso,  y  mano: 
Pero  para  cumplir  lo  prometido 
Volver  quiero  a  cantar  mi  canto  llano. 
Que  aunque  he  subido  ya  a  tan  alto  trono 
En  canto  llano  canto,  y  bajo  tono. 


Huyendo  van  los  nuestros  todavía 

Y  el  orgulloso  bííi'baro  tras  de  ellos,     ' 
Que  de  ver  tan  infame  cobardía 

El  ánimo  y  la  furia  creció  en  ellos: 

Y  no  porque  a  los  últimos  heria 
Fué  parte  para  un  punto  detenellos. 
Ni  el  ver  caído  a  Juan  de  Balmaseda 
Ni  que  otro  compañero  entre  ellos  queda. 


Juntos  a  la  ciudad  todos  llegaron. 

Mas  en  llegando  ya  a  la  entrada  de  ella, 

El  ánimo  perdido  recobraron 

Los  nuestros  con  temor  de  no  perdella: 

A  la  canalla  bárbara  enfrenaron 

Y  a  su  pesar  hicieron  detenella, 

Que  a  no  mostrarles  pechos  de  diamante 

Lleváransela  toda  por  delante. 

10* 


148 


En  viendo  a  los  católicos  que  vuelven 
Con  el  ánimo  nuevo  que  lian  cobrado, 
Los  pérfidos  apostatas  revuelven 

Y  tiéndense  por  todo  el  verde  prado: 
En  un  parecer  todos  se  resuelven 

Que  es  llevarse  los  bueyes  y  el  ganado. 
Los  caballos  que  estaban  en  la  vega 

Y  en  no  dejar  estancia  ni  bodega. 


Lleváronselo  todo  de  camino 
í^in  dejar  en  el  campo  cosa  alguna, 
Kobaron  la  bodega,  estancia  y  vino 
Del  capitán  Juan  Albarez  de  Luna: 
Victorias  han  tenido  de   continuo 
Gozando  de  su  próspera  fortuna. 
Que  siempre  la  han  tenido  de  su  parte 
Y  al  iracundo  y  encendido  Marte. 


A  las  seis  justamente  de  la  tarde, 
Al  trasmontar  la  luz  del  claro  dia. 
Cuando  el  fuego  de  Febo  menos  arde 
Isi  el  bárbaro  escuadrón  no  parecia; 
Con  temor  de  que  el  infido  no  aguarde 
A  la  española  y  triste  comj^añía. 
La  escolta  lleg()  al  pueblo  libremente 
Sin  encontrar  al  bárbaro  potente. 


Pusieron  fin  al  tierno  y  triste  llanto 
Y  alivio  a  la  fogosa  y  dura  pena, 
Al  horrendo  temor  al  grande  espanto 
De  que  la  ciudad  toda  estaba  llena: 
Pero  después  de  haberse  puesto  el  manto 
La  noche  escura  lóbrega  y  serena. 
Quedando  de  un  color  solo  las  flores. 
Vinieron  los  ausentes  pretensores. 


149 

Don  Juan  Rodulfo  vino  con  la  plaza 
De  sargento  mayor  del  reino  todo; 
Y  luego  el  otro  dia  ordena  y  traza 
De  cercar  la  ciudad  a  piedra  y  lodo: 
Las  casas  del  cabildo^  iglesia  y  plaza 
Fortifica  y  repara  de  tal  modo^ 
Que  pudieran  estar  allí  seguros 
Mas  que  dentro  de  los  troyanos  muros. 


La  victoriosa  gente  dio  la  vuelta 
A  ganar  mas  renombre  fama  y  loa, 
Y  con  intento  y  voluntad  resuelta 
De  quemar  la  bodega  de  Gamboa: 
Ordena  que  una  escuadra  vaya  suelta 
Al  pasage  del  rio,  y  la  canoa 
Que  la  quemen  al  punto,  y  sin  estremo 
Degüellen  sino  se  alza  a  Michilemo. 


En  cuanto  intenta  y  quiere  le  sucede 
Tan  cabal  tan  medido  y  tan  al  justo, 
Que  la  fortuna  todo  le  concede 
Cortado  al  mismo  talle  de  su  gusto ; 
Y  tanto  cuanto  quiere  tanto  puede 
El  orgulloso  bárbaro  robusto, 
Pues  no  intentó  jamas  alguna  cosa 
Que  fácil  no  le  fuese  y  provechosa. 


Como  veremos  claro  en  la  presente 

Y  lo  liemos  visto  en  todas  las  pasadas, 

Y  no  quedará  en  ellas  solamente 

Que  aun  no  son  las  mas  hórridas  llegadas: 

Pero  como  llegase  aquesta  gente 

A  ejecutar  las  ordenanzas  dadas. 

Hallan  en  la  bodega  descuidados 

A  un  vecino  de  Ongol  y  dos  soldados. 


150 


Pusiéronse  los  tres  en  resistencia 
Defendiendo  con  ánimo  la  vida. 
Por  saber  que  no  tiene  la  clemencia 
Con  esta  gente  bárbara  cabida; 
Pero  como  era  grande  su  potencia 
Y  la  ventaja  fuera  desmedida, 
Aunque  mostraron  pecho  y  brazo  fuerte 
No  pudieron  librarse  de  la  muerte. 


Quemaron  la  bodega  en  un  momento 

Y  el  fuego  se  emprendió  de  tal  manera. 
Que  desde  el  bajo  j  último  cimiento 

Al  punto  se  encendió  hasta  la  cumbrera; 

Y  como  le  ayudaba  el  recio  viento, 

Y  la  furiosa  rábida  Mejera 

De  su  parte  también  sopla  y  atiza, 
En  breve  se  volbió  toda  en  ceniza. 


Alzóse  la  soberbia  y  varia  gente 
Del  brabo  Michilemo  y  Biobio, 
Quitaron  el  pasage,  barca  y  puente 
Al  raudo,  caudaloso  y  ancho  rio: 
Nabalvurí  de  bravo  no  consiente 
Que  una  hora  esté  su  ejercito  valdío, 
Que  como  gente  nueva  se  le  ofrece 
Mas  la  soberbia  y  ánimo  le  crece. 


C<jrriendo  el  campo  tala  cuanto  halla. 
Abrasa,  quema,  corta  sin  sosiego, 
No  deja  cosa  en  él  de  vitualla 
Que  toda  se  la  entrega  al  vivo  fuego: 
Pretende  a  la  ciudad  necesitalla 

Y  estando  que  lo  esté,  cercalla  luego 

Y  apretar  a  los  nuestros  de  manera 
Que  nadie  entre  ni  salga  de  ella  fuera. 


151 


Mas  cuando  mas  soberbio  el  indio  estaba 
Mas  bravO;  mas  inchado;  j  mas  pomposo, 

Y  mas  en  su  fortuna  contíaba 

Y  en  su  potente  ejército  copioso: 
Cuando  menos  al  híspero  estimaba 

Y  de  él  estaba  menos  temeroso; 
Un  caso  les  sucede  áspero  y  fuerte 

En  que  se  vio  en  los  brazos  de  la  muerte. 


Que  como  estaba  ya  desvanecido 
Y  puesto  en  lo  mas  alto  de  la  cumbre 
Por  dos  Adctorias  solas  que  ha  tenido, 
Como  es  de  vencedores  la  costumbre, 
Con  ánimo  soberbio  y  atrevido 
Al  señalar  la  nueva  y  clara  lumbre 
Del  hijo  de  Latona  en  lo  mas  alto, 
A  la  ciudad  de  súbito  dio  asalto. 


Por  entender  que  estaban  descuidados 
Los  españoles  de  ella  y  divididos, 
O  en  sus  alojamientos  apartados 
Y  no,  como  lo  estaban,  recojidos, 
8e  fué  con  solamente  los  soldados 
Mas  bravos,  mas  valientes  y  atrevidos. 
Que  en  número  llegaron  a  trescientos. 
De  nobles  y  de  honrosos  pensamientos. 


Pero  como  ya  estaba  de  otra  suerte 
Cercada  de  muralla  y  en  defensa. 
Cabildo,  iglesia,  plaza,  digo,  y  fuerte 
El  bárbaro  no  pudo  hacerLa  ofensa: 
Mas  antes  como  suele  estar  la  muerte 
A  donde  el  hombre  nunca  jamas  piensa. 
Allí  con  ella  muchos  encontraron 
Cuando  menos  en  ella  imaginaron. 


152 

Estaba  lo  ciernas  del  pueblo  vaco 
Por  no  poder  estar  allí  seguros, 
Así  los  enemigos  dieron  saco 
A  cuanto  estaba  fuera  de  los  muros: 
Mas  como  la  codicia  rompe  el  saco 

Y  romperán  con  ella  montes  duros, 
¡Siguiéndola  los  indios  se  derraman 

Y  en  los  desvanes  altos  se  encaraman. 


Dejaron  junto  al  muro  poca  gente 
Con  quien  los  españoles  se  entretengan, 

Y  para  que  con  ánimo  valiente 
8i  salieren  a  fuera  los  detengan 
Mostrando  con  valor  altiva  frente 

De  modo  que  no  pasen  sin  que  vengan 
Con  ellos  a  batalla  y  dura  prueba 

Y  a  los  que  están  robando  con  la  nueva. 


Muy  luego  los  hispanos  conocieron 
La  poca  fuerza  de  ellos  y  el  engaño, 
Así  con  furia  bélica  salieron 
Jugando  apriesa  todos  de  calcaño: 
A  defender  el  paso  se  pusieron 
Con  un  furor  diabólico  y  estraño, 
Aquellos  que  quedaron  de  resguardo 
Mostrando  pecho  y  ánimo  gallardo. 


Delante  de  los  suyos  largo  trecho 
El  bravo  Pailaguala  se  adelanta 
Desnudo,  mas  no  de  ánimo,  su  pecho. 
Que  a  mas  de  dos  celtíberos  espanta: 
El  cuento  de  la  pica  y  pié  derecho 
Con  ligereza  grande  en  tierra  planta 
Bajando  el  hasta  larga  con  denuedo 
Poniendo  a  los  de  mas  ánimo  gran  miedo. 


153 


En  medio  de  la  calle  se  atraviesa 
El  iracundo  bárbaro  importuno; 
Jugando  de  la  pica  tan  apriesa 
Que  tiempo  ni  lugar  no  di(5  a  ninguno : 
Pero  blandiendo  una  hasta  dura  y  gruesa 
Con  la  pujante  fuerza  que  Neptuno 
Cuando  le  mueve  el  bravo  cierzo  guerra^ 
El  capitán  Vallejo  con  él  cierra. 


Del  encuentro  primero  le  derriba 

Y  trabuca  de  espaldas  en  el  suelo, 
De  vida,  del  aliento,  de  alma  priva, 
De  gloria,  de  esperanza  y  de  consuelo: 
A  aquel  que  la  perdió  cayó  de  arriba 
Abajo  a  visitar  en  raudo  vuelo 

A  donde  verá  claro  el  desengaño 

Y  de  su  error  idólatra  el  engaño. 


En  viéndole  los  suyos  sin  aliento 
La  faz  difunta,  la  color  perdida. 
Con  mas  miedo  y  temor  que  sufrimiento 
Anticipan  sin  tiempo  la  huida; 
Creció  el  vigor  orgullo  y  ardimiento 
En  la  gente  de  España  esclarecida, 
Y  hacen  en  los  contrarios  cruel  estrago 
De  su  temeridad  en  justo  pago. 


Los  unos  y  los  otros  van  huyendo 
A  la  vuelta  del  barrancoso  rio, 

Y  los  hispanos  bélicos  siguiendo 
Con  denuedo,  valor,  ánimo  y  brio: 
Ya  van  los  enemigos  conociendo 
8u  atrevimiento  y  loco  desvarío, 

Y  maldiciendo  el  hado  triste  y  fuerte 

Que  en  tal  trance  les  puso  y  de  tal  suerte. 


154 


Va  c4  sargento  mayor  Don  Juan  delante 
Haciendo  riza  cruel  con  cruda  manO; 
Tan  bravO;  tan  valiente^  tan  pujante 
Que  no  hay  quien  se  le  oponga  en  todo  el  llano 
Sigúele  Juan  Pulgar  y  su  ayudante 
ValiejO;  Alvaro  Nufiez;  Maturano^ 
Juan  de  AgurtO;  don  Pedro  la  Barrera, 
Gonzalo  Rodriguez,  Córdova;  Olivera. 


Una  legua  siguieron  el  alcance 
Los  bravos  españoles  raudamente: 
Perdió  Nabalvuri  en  aqueste  trance 
El  tercio  de  su  mas  lucida  gente: 
El  estubo  también  a  punto  y  trance 
De  perderse  con  ella  de  imprudente : 
Cosióle  adarga,  cota,  cuerpo  y  braso. 
De  un  bote  duro  el  joven  Juan  Tuaso. 


Los  demás  fueron  rotos  y  heridos 
Rasgadas  las  entrañas  y  los  pechos, 
Despedazados,  tristes,  abatidos 
Y  de  vergüenza  rábida  desechos: 
Que  como  pocas  veces  son  vencidos 
Ni  a  volver  las  espaldas  están  hechos, 
Sienten  en  mayor  grado  la  huida 
Que  perder  en  batalla  el  alma  y  vida. 


¿Que  griegos,  que  franceses,  que  romanos 

O  que  gente  del  mundo  belicosa. 

Ni  que  godos,  flamencos,  o  africanos, 

Osaran  emprender  tan  ardua  cosa. 

Que  a  ciento  y  veinte  y  cinco  castellanos, 

Siendo  gente  tan  brava  y  tan  famosa. 

Estando  tras  de  muros  bien  armados 

Acometan  trescientos  desarmados? 


155 


Pocos  dias  después  de  este  volvieron 
Con  mas  temeridad  que  valentía, 
Segunda  vez  al  pueblo  acometieron 
Estando  ausente  el  grande  autor  del  dia: 
Pero  como  ganarle  no  pudieron 
Por  el  mucho  valor  que  dentro  habia, 
A  todo  cuanto  estaba  en  lo  de  afuera 
Abrasan  con  furor  j  llama  fiera. 


Qiiiero  antes  que  del  todo  se  consuma; 
Pues  yo  en  decirlo  solo  me  consumO; 
Volver  a  Santa  Cruz  mi  débil  pluma 
Que  no  hay  allá  en  efecto  tanto  humo: 
Y  no  pretenda  nadie  ni  presuma 
Lo  que  yo  no  pretendo  ni  presumo, 
Que  suceso  ninguno  verdadero 
Que  se  quede  olvidado  en   el  tintero. 


Ni  entienda  que  es  pasión  la  que  me  obliga, 
Ni  que  por  afición  menos  me  obligo, 
Para  que  la  verdad  llana  no  diga 
Como  en  todo  lo  dicho  atrás  la  digo: 
Que  por  haber  persona  que  la  siga 
Y  yo  la  digo,  trato  en  esto  y  sigo 
Me  siguen  y  persiguen   cautelosos. 
Trapaceros,  falsarios  y  envidiosos. 


Entiendo  que  es,  señor,  notable  falta 

Decirla  en  parte  donde  nunca  se  usa. 

Que  como  en  esta  de  ella  hay  tan  gran  falta 

Decirla  cualesquiera  se  reusa: 

Pues  ved  si  adonde  no  hay  virtud  tan  alta 

Si  la  discordia  o  guerra  estará  infusa. 

Que  a  donde  no  hay  verdad  no  habrá  justicia 

Ni  paz,  ni  amor,  ni  fe,  ley,  ni  amicicia. 


15G 


Mas  diga  quien  dijere  que  yo  trato 

Verdad  de  que  mi  historia  va  amplia  y  llena, 

Y  aquel  que  le  pesare  envíese  el  plato 
Del  modo  que  el  proverbio  antiguo  suena: 
Pues  es  de  ella  el  trasunto  ella  y  retrato, 
No  hay  para  que  reciba  nadie  pena, 

Y  no  es  razón,  ni  justo  la  reciba 
De  que  la  verdad  justamente  escriba. 


Pues  como  vio  Jofré  de  tal  manera 
Que  van  los  varios  casos  sucediend-o, 
Profundo  mira  bien  y  considera 
Lo  presente  y  pasado  revolviendo: 
Después  de  haberlo  visto,  delibera 
Su  pretendido  ün  al  fin  siguiendo, 
Que  el  pueblo  de  su  puesto  se  moviese 
A  parte  do  mas  cómodo  estuviese. 


Aprueba  con  razones  y  sustenta 
Que  adonde  está  que  estaba  mal  seguro, 
Por  que  para  los  trances  que  hay   de  afrenta 
No  tiene  casa  fuerte  ni  alto  muro: 

Y  que  es  la  gente  poca,  aunque  es  de  cuenta, 

Y  el  peligro  en  que  están  horrendo  y  duro. 
De  bastimento  falto  y  municiones 

Y  por  hacer  algunas  prevenciones. 


Dice,  pues,  con  aquesto  que  si  acaso 
Con  el  barco  el  amigo  se  levanta. 
Que  quedaran  tomándoles  el  paso 
Con  la  soga  y  cuchillo  a  la  garganta: 
O  que  si  por  desdicha,  suerte  o  caso 
El  pérüdo  su  campo  a  vista  saca, 
Que  les  quitará  el  agua  y  la  salida 
Y  con  eso  después  también  la  vida. 


157 


Así  que  le  parece  temerario^ 
O  vano  parecer  y  loco  intento 
Aguardar  allí  el  golpe  del  contrario 
Y  el  miserable  y  triste  ñn  violento; 
Pero  que  es  conveniente  y  necesario 
Antes  que  todo  venga  en  rompimiento; 
Ni  el  sospechoso  amigo  se  declare 
Que  con  tiempo  el  futuro  se  repare. 


Ejemplo  manifiesto  nos  ha  dado 
Para  que  remediemos  lo  presente; 
Michilemo  en  haberse  rebeladO; 
Cosa  que  nunca  hizo  eternamente: 
Pues  ¿como  estar  en  esta  confiado 
Siendo  tan  novelera  y  varia  gentC; 
O  como  tendré  en  ella  confianza 
Siendo  cual  es  amiga  de  mudanza? 


Pues  antes  que  este  tiempo  vuele  y  pase 
Volemos  y  pasémonos  con  tiempO; 
Que  el  buen  tiempo  es  razón  se  mida  y  tase 
Para  que  no  nos  falte  después  tiempo: 
Por  que  si  el  tiempo  a  tiempo  nos  faltase 
Y  nos  queremos  ir  después  sin  tiempO; 
Nos  dará  un  temporal  de  tiempo  incierto 
Que  no  deje  tomar  con  tiempo  el  puerto. 


Del  general  el  áspero  mandato 
La  gente  popular  fué  obedeciendo; 
Prepara  y  adereza  el  aparato 
Para  le  despoblar  sin  causa  habiendo: 
Y^a  revuelto  anda  todo  y  de  rebatO; 
Todo  es  murmullo;  trápala  y  estruendo; 
Quien  entra  en  casa;   salC;  vuelve,  y  torna; 
Quien  tienta;  lia,  envuelve;  quien  trastorna. 


158 


Quien  grita,  quien  suspira,  quien  se  queja, 
Quien  se  aflige  y  angustia,  quien  se  amarga, 
Quien  mira,  quien  coloca,  y  apareja. 
Quien  lamenta,  quien  llora,  quien  ya  carga. 
Quien  el  tercio  tantea  y  empareja. 
Quien  busca  cincha,  lazo,  o  sobrecarga. 
Quien  con  el  lio  sale,  quien  con  caja. 
Quien  alza,  quien  no  puede,  quien  se  ataja. 

Quien  ata,  quien  aprieta,  quien  afloja. 
Quien  por  llevarlo  todo  nada  abarca. 
Quien  los  trastos  inúlites  arroja. 
Quien  los  hombros  encoje  y  ceja  enarca, 
Quien  suda,  quien  no  puede  y  se  congoja, 
Y  quien  quisiera  verse  ya  en  la  barca, 
Quien  parte,  quien  camina,  quien  se  para, 
Quien  vuelve  suspirando  atrás  la  cara. 


Quien  se  muerde  los  labios,  quien  la  barba 
Se  tira  con  la  una  y  btra  mano, 

Y  quien  con  la  certeza  el  suelo  escarba 
Haciendo  cuentas  fríbolas  en  vano: 

Y  quien  cual  las  hormigas  a  la  parva 
Van  y  vienen  cargadas  con  el  grano, 
Así  del  pueblo  salen  y  otros  entran 

Y  cargados  los  míseros  se  encuentran. 


Ninguno  anda  despacio  ni  valdío 
Cualquiera  va  cargado  con  su  carga, 
Al  margen  del  famoso  Biobio 
Ya  sin  aliento  y  fuerza  la  descarga: 
Quien  se  mete  con  ella  por  el  rio. 
Quien  antes  de  llegar  a  él  la  alarga. 
Quien  con  ella  y  consigo  da  en  el  charco 
Por  quererse  arrojar  con  tiempo   al  barco. 


159 

Apriesa  van  pasando  a  la  otra  parte 
Y  quiere  cada  cual  pasar  primerO; 
Sin  ser  para  estorbarlo  alguna  parte 
El  afligido  y  mísero  varquero: 
Era  el  espanto  y  miedo  de  tal  arte 
Que  no  quiere  ninguno  ser  postrero. 
Seguro  estando  todo  quieto  y  llano; 
Fuera  del  temeroso  pueblo  hisp¿ino. 


La  priesa  y   el  cuidado  fué  de  modo 
Y  la  solicitud  de  quien  lo  manda. 
Que  en  meónos  de  dos  dias  pasó  todo 
Con  no  poco  trabajo  a  la  otra  banda: 
El  rio  al  pie  del  cerro  hace  un  recodo 
Cubierto  con  menuda  arena  blanda, 
Allí  estaba  hecha  una  estacada 
Mal  hecha,  mal  segura,  y  mal  trazada. 


Tenia  ya  con  tiempo  apercibido. 
Como  de  despoblar  era  su  intento. 
El  cauto  general  y  prevenido 
Que  se  fortificase  aquel  asiento: 
El  sitio  era  arenoso  y  removido 
Del  áspero  intratable  y  recio  viento, 
Y  aun  cuando  el  blando  céfiro  soplaba 
El  movedizo  suelo  levantaba. 


¡Oh  cuanto  la  pasión  puede  y  obliga 
A  aquel  que  está  de  ella  tocado, 
A  que  la  sin  razón  sin  causa  siga 
Mostrando  el  pecho  pésimo  dañado! 
Y  quiere  mas  que  el  vulgo  no  lo  diga 
Aunque  el  mismo  conozca  que  va  errado, 
Que  tanto  esta  pestífera  le  ciega 
Que  a  la  misma  verdad  confunde  y  niega. 


160 

Yo  sé  que  si  Loyola  no  poblara 
Contra  la  voluntad  de  alguna  gente, 
Que  nunca  esta  ciudad  se  despoblara 
Como  se  despobló  tan  fácilmente: 

Y  que  con  mas  calor  se  reparara 
Pues  tiempo  j  lugar  hubo  suñciente. 
Para  poderlo  hacer  y  abastecerla 

Y  de  lo  necesario  proveerla. 


Demás  de  que  en  sus  términos  tenia 
Maiz,  cebada  y  trigo  en  abundancia. 
Ganado  de  cualquiera  especie  habia, 
Con  otras  muchas  cosas  de  sustancia: 
Pero  como  a  ninguno  le  dolia 
Prevención  no  se  hizo  de  importancia, 
Que  cuando  está  doliente  la  cabeza 
También  el  cuerpo  lánguido  empereza. 


No  falta  quien  en  público  sustente 

Que  esta  ciudad  convino  despoblarse, 

Sin  dar  razón  para  ello  suficiente 

Ki  aun  rastro  de  ella  halle  a  que  arrimarse 

Mas  yo  sé  que  oti'a  cosa  dentro  siente 

Y  que  ha  venido  ya  a  desengañarse; 
Pues  el  tiempo  nos  ha  desengañado 

Y  el  daño  que  de  hacerlo  ha  redundado. 


Ko  tiene  ya  remedio  ni  yo  alabo, 
Ki  apruebo,  ni  condeno  aqueste  hecho, 
Ko  dé  en  la  herradura  y  no  en  el  clavo, 
Alegue  cada  cual  en  su  derecho: 
Pasar  quiero  con  tiempo  al  otro  cabo 
A  ver  el  sitio  blando  y  fuerte  estrecho. 
Que  2^or  no  porfiar  con  el  barquero 
Hube  de  ser  el  último  y  postrero. 


161 


Apenas  hubo  todo  allá  pasado. 
Cuando  niand()  Jofré  y  ordenó  al  punto 
¡Se  vayan  los  casados  a  poblado 
Con  hijos  y  mujeres  todo  junto: 
Después  de  haber  a  todos  despachado 
Buscaron  otro  sitio  allí  conjunto, 
A  donde  con  presteza  se  nuidaron 
Y  otra  estacada  en  breve  levantaron. 


En  unos  pantanales  con  madera 

Levantaron  apriesa  un  nuevo  fuerte^ 

Mas  no  para  que  allí  permaneciera. 

Que  bien  se  vio  en  su  traza,  modo  y  suerte 

Cuando  un  enfermo  muda  cabecera 

Es  que  anda  ya  arqueando  con  la  muerte, 

Y  como  está  a  la  eterna  de  partida 

No  le  da  cosa  gusto  en  esta  vida. 


Así  andaban  los  nuestros  arqueando 
Para  partir  de  allí  con  todo  el  resto, 
Por  lo  cual  no  hallaban  lugar  blando 
Ni  gusto  ni  contento  en  algún  puesto : 
Estaban  por  minutos  aguardando 
Que  dársele  pudiera  solo  aquesto, 
Respuesta  o  mandamiento  de  Vizcarra, 
Para  levar  las  áncoras  y  amarra. 


Mas  como  el  campo  limpio  quedó  y  raso 
Y"  puerta  franca  abierta  al  enemigo. 
Llano,  libre,  seguro,  y  ancho  el  paso, 
Por  despoblar  el  pueblo  que  atrás  digo. 
Haciendo  de  los  nuestros  poco  caso 
Talcamavida,  un  cauteloso  amigo. 
Con  silencio  y  secreto  en  tiempo  breve 
Juntó  su  gente  el  partido  y  aleve. 

11 


162 


A  vista  de  su  tierra  luego  en  frente 
Pasado  Biobio  de  esta  parte, 
Estaba  de  presidio  poca  gente 
En  un  pequeño  j  flaco  baluarte: 
El  bárbaro  despacha  ocultamente 
De  su  escuadrón  belígero  una  parte 
Para  que  con  presteza,  industria  y  maña 
Dejen  a  pié  a  los  milites  de  España. 


Tenia,  Talcamavida,  por  cierto 

Que  como  los  caballos  les  quitasen. 

Que  era  imposible  haciendo  buen  concierto 

Que  españoles  algunos  se  librasen: 

Por  que  en  sacando  el  campo  al  descubierto 

Y  el  fuerte  al  mismo  punto  les  cercasen, 

Los  cojeran  a  pié  entre  las  paredes 

Cual  suelen  a  los  pájaros  con  redes. 


Estaban  los  hispanos  confiados 
En  estos  alevosos  y  perjuros, 

Y  los  caballos  sueltos  apartados 
Paciendo  largo  trecho  de  los  muros: 
Estando  como  digo  descuidados 

En  el  fuerte,  los  bándalos,  seguros 
Vieron  que  los  caballos  les  llevaban 

Y  que  en  ellos  apriesa  caminaban. 


Luego  vieron  venir  tres  escuadrones 
Pasando  a  vado  el  ancho  Biobio, 
Y  al  fuego  de  sus  bravos  corazones 
Herbir  las  aguas  frígidas  del  rio: 
No  desmayan  ni  temen  los  varones 
De  ver  tan  temerario  poderío. 
Antes  cuando  mas  número  parece 
Mas  el  orgullo  bélico  les  crece. 


163 


Repáranse  con  tiempo  y  aperciben 
Lo  mas  menesteroso  y  necesario, 
Y  en  sus  ardientes  ánimos  conciben 
Sumo  gusto  y  contento  estraordinario : 
Pesar  de  cosa  alguna  no  reciben 
Sino  es  de  que  se  tarda  ya  el  contrario, 
Que  siempre  le  parece  a  quien  aguarda 
Que  a  quien  está  esperando  que  se  tarda. 


Estaba  cada  cual  puesto  en  su  puesto 
Por  el  caudillo  de  antes  señalado, 
Para  tirar  mas  cierto  y  de  manpuesto 
El  mosqueto  tenia  ya  asestado, 
Cuando  llegó  el  indómito  dispuesto 
De  asaltar  el  castillo  por  un  lado 
Que  el  mas  bajo  de  todos  parecía, 
A  causa  de  un  padrasto  que  tenia. 


El  capitán  del  fuerte  estaba  ausente, 

Mas  no  fué  necesaria  su  persona. 

Que  era  Hernando  de  Andrade,  su  teniente, 

Particular  amigo  de  Pelona: 

El  cual  con  pecho  y  ánimo  valiente 

Y  digno  de  inmortal  fama  y  corona 

A  los  suyos  esfuerza  de  tal  arte 

Que  infunde  en  el  mas  flaco  al  fiero  Marte. 


Anímalos  diciendo  que  no  tengan 
Espanto  ni  temor  del  barbarismo. 
Aunque  vean  que  en  contra  suya  vengan 
Todos  cuantos  están  en  el  abismo : 
Y  que  con  la  mitad  ellos  se  avengan 
Por  que  a  la  otra  mitad  se  atreve  el  mismo 
Enviar  con  su  brazo  furibundo 
Las  ánimas  dañadas  al  profundo. 

11* 


164 


En  esto  ya  los  bárbaros  llegaban 

Con  ímpetu  soberbio  junto  al  fuerte, 

Y  para  el  duro  asalto  se  aprestaban 

Los  de  mas  valor,  ánimo  y  de  suerte: 

Los  instrumentos  bélicos  tocaban, 

A  cuyo  horrendo  son  la  horrenda  muerte 

Acudió  veloz,  rápida  y  ligera. 

Con  Tesifone,  Alecto,  y  con  Mejera. 


Comienzan  el  combate  bravo  y  duro 
La  furia,  la  soberbia,  el  tesón  crece. 
El  suelo,  cubos,  fuerte,  plaza,  el  muro. 
El  rio,  el  cerro,  el  llano,  se  estremece; 
El  cielo,  el  sol,  el  fuego,  el  aire  puro, 
8e  turba,  ofusca,  cubre,  y  obscurece; 
El  muro  cual  áspid  bravo  se  eriza 
Con  las  flechas  que  el  bárbaro  graniza. 


De  retorno  le  vuelven  los  hispanos, 
Aunque  no  tan  espesas,  duras  balas, 
Abaten  los  mas  bravos  y  lozanos 
El  corazón,  el  ánimo  y  las  alas: 
Mas  otros,  mas  coléricos  y  vanos, 
Subir  quieren  arriba  sin  escalas 
Por  las  fornidas  picas  gateando, 
Y  por  el  aire  van  tierra  ganando. 


Al  estrépito  grande  y  vocería 

Al  horrendo  estallido  de  las  hondas, 

A  todo  la  triste  Eco  respondía 

De  las  quebradas  cihicavas  y  hondas; 

Dentro  del  fuerte  trémulo  caía 

Lluvia  de  guijas  lisas  y  redondas, 

Tiradas  de  los  infidos  furiosos 

A  fuerza  de  sus  brazos  vigorosos. 


165 


No  estaba  el  capitán  Andrade  ocioso 
Que  como  capitán  astuto  manda, 
Y  ofende  con  su  brazo  vigoroso 
Al  indio  que  de  bravo  se  desmanda: 
También  Martin  Melendez  orgulloso 
En  el  cuartel  solícito  él  solo  anda 
Tan  bravo,  tan  feroz,  tan  denodado 
Que  está  seguro  el  fuerte  de  aquel  lado. 


Diez  y  seis  horas  justas  pelearon 
Con  un  furor  diabólico  y  sanguino, 
Los  bárbaros  al  fin  se  retiraron 
Después  que  la  cerrada  noche  vino: 
Otros  dos  sin  aqueste  pelearon 
Con  el  mismo  tesón  y  desatino, 
Sin  dejar  solo  un  punto  la  baraja 
Ni  conocerse  punto  de  ventaja. 


Tres  leguas  de  este  fuerte  rio  arriba 
Estaba  el  general  Jofré  alojado. 
Aviso  tuvo  cierto  y  nueva  viva 
Que  estaba  de  los  bárbaros  cercado: 
Mandó  que  al  mismo  punto  se  aperciba 
Alguna  de  su  gente,  y  a  Delgado 
Que  con  ella  socorra  los  del  fuerte. 
Antes  que  les  dé  el  bárbaro  la  muerte. 


Catorce  solos  fueron  los  soldados 
Que  osaron  emprender  tan  alto  hecho^ 
En  muchos  como  en  este  señalados, 
Varón  cualquiera  de  animoso  pecho: 
No  estaban  los  contrarios  descuidados,. 
Pero  a  su  pesar  de  ellos  y  despecho 
Entraron  en  el  fuerte  los  de  España, 
Dejando  limpia  en  torno  la  campaña. 


16G 


Que  luego  que  rió  el  pérfido  que  entraron 
En  él  los  españoles  francamente^ 
El  cerco  en  aquel  punto  levantaron 
Con  temor  de  la  nueva  y  brava  gente. 
Al  general  aviso  despacharon 
De  todo  lo  pasado  y  lo  presente: 
Mandóles  que  al  momento  se  voviesen 
Antes  que  los  contrarios  revolviesen. 


También  mandó  que  el  fuerte  desmantelen 
Sin  dilación  algima  al  mismo  instante. 
Primero  que  los  bárbaros  le  asuelen 
Pues  para  sustentarle  no  es  bastante: 

Y  que  ellos  en  la  noche  obscura  vuelen 
Sin  que  rumor  alguno  se  levante, 

Y  al  suyo  sin  parar  en  orden  vengan 

Y  que  descuido  alguno  no  le  tengan. 


Caballos  envi('),  y  para  este  efeto 
A  Pedro  de  León  con  mas  soldados: 
Volvieron  con  silencio  y  gran  secreto 
Sin  ser  de  los  contrarios  infestados; 
Pero  por  no  se  ver  en  tanto  aprieto 
Como  él  en  que  se  vieron  los  sitiados, 
Antes  que  \Tielva  la  nocturna  niebla 
Al  nuevo  fuerte  el  general  despuebla. 


No  quiso  con  algunos  considtallo 
Ki  aguardar  de  Vizcarra  el  mandamiento, 
Después  que  ya  estubieron  a  caballo 
Entonces  descubrió  a  todos  su  intento: 
Mas  yo  que  en  estos  términos  me  hallo 
A  pié,  cansado,  flaco,  sin  aliento. 
Para  tener  con  ellos  me  es  forzoso 
Descansar  o  tomar  algún  reposo. 


Canto  IX. 


Desmantela  el  general  Francisco  Jofré  el  segundo  fuerte.  Anganamon 
asalta  el  fuerte  de  los  Magues.  Eevélanse  los  indios  de  los  términos 
de  la  Imperial :  sale  de  la  ciudad  el  capitán  Andrés  Valiente  con  toda 
la  mas  gente  de  ella  en  alcance  de  los  rebelados :  muere  con  toda  su 
gente:  despacha  la  ciudad  a  pedir  socorro  a  la  de  Ongol. 

Quien  de  su  parecer  solo  se  fia 
En  todo  o  en  lo  mas  irá  errado, 
Del  modo  que  va  el  ciego  sin  la  guia 
Por  el  camino  de  árboles  cerrado, 
O  cual  suele  el  piloto  hacer  la  via 
Sin  aguja  y  timón  yendo  engolfado 
Que  por  la  fantasía  va  y  a  tiento 
A  solo  el  disponer  de  mar  y  viento. 


En  todo  y  en  la  guerra  mayormente 

Es  el  consejo  al  hombre  necesario, 

El  cual  debe  tomar  el  que  es  prudente 

Y  por  guia  llevarle  de  ordinario: 

Mas  él  que  no  le  admite  es  imprudente, 

Confiado,  soberbio,  temerario. 

Falto  de  entendimiento  y  de  cordm-a. 

Pues  tendi'á  por  contraria  a  la  ventura. 


168 


Que  la  fortuna  y  ella  favorecen 

Y  en  las  adversidades  dan  la  mano 
A  los  que  de  consejo  se  guarnecen^ 

Y  el  áspero  camino  le  hacen  llano: 
El  nombre  de  prudentes  bien  merecen 
Aquellos  que  imitaren  mas  a  Jano, 

Y  con  tiempo  rej^aran  y  previenen 

Que  las  victorias  de  esto  siempre  vienen. 


Las  cuales  no  tendrá  de  ningún  modo 
El  tépido  remiso  y  descuidado, 
Porque  importa  tener  cuidado  en  todo 

Y  prevenir  en  todo  con  cuidado: 
Quien  sabe  ¡^revenir  antes  de  todo 
No  se  verá  después  necesitado, 

Y  el  que  hace  las  justas  prevenciones 
No  pondrá  su  oj)inion  en  opiniones. 


Que  a  nadie  el  vulgo  pésimo  perdona; 
Que  como  de  maldades  está  lleno, 
Lo  malo  y  feo  en  público  pregona, 

Y  calla  y  obscurece  lo  que  es  bueno: 
No  queda  estado  alguno  de  persona 
De  que  no  hable  el  rústico  sin  freno, 

Y  mas  cuando  algún  blanco  ve  y  sujeto 
Es  cuando  apunta  y  habla  el  indiscreto. 


Su  objeto  no  a  de  dar  al  envidioso 

El  hombre  que  es  de  suerte,  lastre  y  vaso, 

Para  que  de  él  hable  el  malicioso 

De  vicios  lleno  y  de  virtud  escaso: 

Ni  será  en  ningún  caso  presuroso 

Que  de  serlo  quien  digo  en  este  caso, 

Por  despoblar  sin  causa  tiempo  ni  orden 

Ha  sido  causa  de  mayor  desorden. 


169 

Que  gran  parte  del  daño  sucedido 
De  esto  solamente  ha  redundado, 
De  haber  sin  ocasión  desguarnecido 
Este  segundo  fuerte  y  despoblado: 
Si  se  hubiera  dos  horas  detenido 
Y  sin  tiempo  no  hubiera  madrugado, 
Socorro  le  llegara  suñciente 
De  buena,  de  lucida  y  brava  gente. 


Porque  el  gobernador  mandó  y  previno. 
Que  de  Penco  y  Chillan  luego  saliese 
El  número  de  gente  que  convino, 
Y  adonde  el  general  estaba  fuese: 
Encontróle  el  socorro  en  el  camino 
Por  que  antes  que  Fetonio  pareciese. 
Salió  del  flaco  fuerte  a  largo  paso 
Por  entre  niebla  obscura  y  campo  raso. 


Jofré  al  gobernador  escrito  habia 

Y  su  parecer  solo  despachado. 
Que  despoblar  con  tiempo  convenia 
Por  cuanto  andaba  el  bárbaro  alterado: 
Mas  como  la  respuesta  no  venia 

Y  el  hivierno  furioso  era  llegado. 

El  fuerte  despobló  antes  que  cargasen 
Las  aguas,  y  los  pasos  les  cerrasen. 


A  la  salida  de  él  y  de  Timbreo 

Encontró  la  gallarda  y  brava  gente. 

Que  con  fogoso  y  bélico  deseo 

Al  fuerte  iba  marchando  raudamente: 

Pareciéndole  que  era  devaneo, 

Y  el  socorro  que  le  iba  insuíiciente, 

Sin  atender  al  público  provecho 

Con  el  resto  a  Chillan  se  fué  derecho. 


lio 


Sintió  el  gobernador^  como  era  jiisto^ 
íso  haber  del  orden  suyo  hecho  caso^ 
Y  que  siguiendo  el  suyo  y  propio  gusto 
En  caminó  a  Chillan  el  raudo  j^aso: 
Ko  fué  poca  la  pérdida  y  disgusto 
Que  recibió  este  reino  de  este  caso, 
Que  de  haber  despoblado  como  digo 
Creció  mas  el  furor  del  enemigo. 


Los  Cuyunches  quedaron  agrabiados 
De  que  sin  haber  causa  los  dejasen, 

Y  con  los  enemigos  empeñados, 

Pues  ved  si  era  razón  que  se  agrabiasen: 
Sirvieron  a  Loyola  de  soldados 

Y  como  a  muchos  de  ellos  degollasen 
Quedaban  con  temor  de  la  venganza, 
Por  ser  mayor  la  indómita  pujanza. 


Los  míseros  sucesos  de  allá  arriba. 

La  turbación  confusa,  el  sobresalto, 

Y  la  violencia  bárbara  y  esquiva, 

Me  obligan  que  a  Canten  pase  de  un  salto 

Anganamon  con  mano  vengativa 

Al  fuerte  de  los  Magues  dio  un  asalto: 

Estando  los  de  dentro  descuidados, 

Fueron  sin  resistencia  degollados. 


Con  un  granado  ejército  orgullc»so 
El  campo  corre  el  bárbaro  y  rodea, 
Vengando  con  su  brazo  vigoroso 
La  muerte  de  su  dama  Millarea: 
No  intenta  cosa  alguna  el  victorioso 
Que  no  le  salga  al  fin  como  desea. 
Con  un  furor  violento  crudo  y  ciego 
Lo  lleva  todo  a  hecho,  a  sangre  y  fuego. 


171 


Despachó  a  los  de  paz  embajadores 
Mandándoles  que  se  alcen  sin  tardanza, 

Y  sean  de  su  patria  defensores^ 
Sino  que  tomará  de  ellos  venganza: 
Pues  conocen  del  tiempo  los  favores 
Que  les  da  con  su  próspera  mudanza^ 
Que  de  él  antes  que  pasen  se  aprovechen 

Y  que  su  libertad  no  la  desechen. 


De  temor  muchos  de  ellos  sacudieron 
El  yugo  duro  y  áspero  del  cuello^ 
O  por  que  el  tiempo  afable  conocieron 
O  por  que  voluntad  tubieron  de  ello: 
Otros  en  gran  secreto  respondieron 
Que  ocasión  buscaran  para  hacello, 
Y  no  la  perderán  en  ningún  modo 
Por  el  precio  mayor  del  mundo  todo. 


En  cumplimiento,  pues,  de  esta  promesa 
La  gente  de  Maquegua  cautelosa, 
Hizo  primero  que  se  alzase,  presa 
En  alguna  de  España  belicosa, 
Que  como  verdad,  ley,  ni  fé  profesa, 
Ki  tiene  lealtad  jamas  en  cosa, 
A  siete  castellanos  dieron  muerte 
Que  de  presidio  estaban  en  un  fuerte. 


Amigos  los  Maqueguas  eran  nuestros 
Sin  querer  revelarse  vez  alguna, 
Y^  soldados  muy  prácticos  y  diestros, 
Pero  al  fin  mas  mudables  que  la  luna: 
En  viendo  nuestros  hados  tan  siniestros 
De  Anganamon  siguieron  la  fortuna. 
Haciendo  al  duro  suelo  que  se  esponje 
Con  la  sangre  del  bravo  Martin  Monge. 


172 


Conocen  los  demás  por  esperiencia 

De  Españoles  la  pérdida  y  ruina, 

Y  que  su  alcázar  alto  y  excelencia 

Para  venii'  al  suelo  se  declina: 

Viendo  de  Anganamon  la  gran  potencia 

De  seguirle  cualquiera  determina, 

Pero  con  gran  silencio  lo  trataban 

Hasta  que  el  tiempo  llegue  que  aguardaban. 


No  fué  el  concierto  j  trato  tan  secreto. 
Que  de  la  rebelión  escandalosa 
Aviso  el  capitán  tubo  en  efeto 
De  la  bárbara  gente  cautelosa: 
A  revocar  el  áspero  decreto, 
Antes  que  se  declare  mas  la  cosa, 
JSalió  de  la  ciudad  Andrés  Valiente 
Con  toda  la  granada  y  noble  gente. 


Iba  a  Rangalican,  y  en  el  camino 
ÍSupo  como  Boroa  se  alteraba; 
Volver  a  Boroa  el  paso  le  convino 
Y  dejar  el  primero  que  llevaba: 
Pretendían  hacer  que  pierda  el  tino, 
Que  era  lo  que  el  indómito  trataba. 
Para  le  divertir  de  aquesta  suerte 
Hasta  traerle  al  trance  de  la  muerte. 


En  llegando  a  Boroa  tuvo  nueva 
Que  a  darla  solo  vino  una  estafeta, 
Que  al  fuerte  donde  estaba  Villanueva 
El  furibundo  bárbaro  le  aprieta, 

Y  que  la  gente  amiga  anda  de  leva 
Para  se  revelar  y  muy  inquieta, 

Y  que  están  en  gran  riesgo  los  cristianos 
Aguardando  el  remedio  de  sus  manos. 


17 


Salió  al  socorro  de  él  Andrés  Valiente 
Con  furor  iracundo  y  repentino, 
Dejó  en  Boroa  parte  de  su  gente 
Que  dejarla  en  el  fuerte  le  convino : 
Habia  caminado  justamente 
Una  de  las  tres  partes  del  camino. 
Cuando  los  enemigos  de  Clarea 
Asaltaron  el  fuerte  de  Boroa. 


Defienden  con  valor  el  recio  asalto 

Los  invencibles  ánimos  de  dentro. 

Haciéndoles  bajar  en  raudo  salto 

A  muchos  de  los  reprobos  al  centro : 

Y  aunque  con  gran  denuedo  y  valor  alto 

Resistían  los  nuestros  el  encuentro, 

No  sé  como  el  fin  de  ello  sucediera 

Si  el  capitán  Valiente  no  volviera. 


Oyó  las  voces  grandes  y  alarido, 

Y  del  polvo  flamígero  el  estruendo. 

Que  en  el  opaco  bosque  y  monte  erguido 

Retumbaba  la  voz  del  son  tremendo : 

Volvió  como  era  lícito  al  ruido 

El  acicate  rígido  batiendo, 

Pero  cuando  los  bárbaros  le  vieron 

El  asalto  dejaron  y  huyeron. 


Allí  se  averiguó  por  caso  cierto. 

Con  número  bastante  de  testigos. 

Que  vieron  pelear  al  descubierto 

Con  los  nuestros  los  infidos  amigos: 

Por  donde  se  entendió  mas  no  fué  incierto 

Ser  los  unos  como  otros  enemigos; 

Así  viendo  el  peligro  en  que  se  hallaba 

A  la  ciudad  de  todo  aviso  daba, 


17-4 

Pidiendo  que  al  momento  se  juntasen 
En  el  cabildo  el  clero  y  seculares, 

Y  que  al  acuerdo  y  cónclave  llamasen 
A  todos  los  monásticos  reglares : 

Y  que  con  santo  celo  le  avisasen, 
íSin  las  causas  mirar  particulares, 
Pero  atendiendo  al  general  provecho, 
Lo  que  mas  le  convenga  a  su  derecho. 


Luego  que  su  demanda  justa  vieron 
Los  prelados,  el  clero,  y  regimiento. 
Todos  juntos  a  un  tiempo  respondieron 
Que  a  la  ciudad  la  vuelta  dé  al  momento: 
Que  pues  tan  claramente  conocieron 
De  los  dañosos  Boroas  el  intento, 
Que  sin  aguardar  mas  se  vuelva  y  guarde 
La  ciudad,  que  eso  importa  y  que  no  tarde. 


Que  pues  que  los  Maqueguas  se  han  alzado 
ÍSin  ser  a  tal  impulso  compelidos, 

Y  los  de  Boroa  y  otros  declarado 

Que  es  claro  que  están  todos  corrompidos; 

Y  con  presteza  importa  y  gran  cuidado 
Estar  en  tales  trances  recogidos, 

Pues  al  presente  en  riesgo  está,  se  venga 

Y  para  lo  futuro  se  prevenga. 


Dentro  de  un  cuarto  de  hora  despacharon 
El  parecer  de  todos  y  el  aviso. 
Con  dos  indios  amigos  le  enviaron. 
Porque  a  sus  manos  fuese  en  un  proviso : 
En  el  fuerte  de  Boroa  le  hallaron 
Mas  partirse  de  allí  luego  no  quiso. 
Dos  dias  mas  sin  causa  se  detubo 
Para  la  perdición  que  después  hubo. 


175 


De  Valdivia  salió  este  mismo  dia 

Para  ir  a  la  Imperial  Liñan  de  Yera^ 

A  traer  plomo  y  pólvora  venia 

Que  falta  estaba  de  esto  esta  frontera: 

Trece  solos  llevó  en  su  compafiía^ 

Mas  cuando  fueran  mas  lo  mismo  fuera^ 

Que  mal  puede  guardarse  un  hombre  humano 

Del  traidor  que  está  en  casa  quieto  y  llano. 


Tres  veces  cuatro  leguas  caminaron 
En  cosa  de  diez  horas  raudamente^ 
A  Queule  rio  pianífero  llegaron 
Cuando  Febo  se  entró  en  el  occidente: 
En  dos  barcas  los  siete  al  íin  pasaron^ 
Y  el  capitán  y  resto  de  la  gente 
Sin  pasar  se  quedó  por  que  ya  el  cielo, 
Cubierto  estaba  del  nocturno  velo. 


O  por  que  el  padre  eterno  lo  dispuso 
Permitiéndolo  así  de  esa  manera, 
O   Cioío  no  tener  aun  lleno  el  uso, 
O  el  Átropos  a  mano  su  tijera, 
O  fué  que  su  ventura  se  antepuso 
Porque  no"  pase  allá  Liñan  de  Vera 
Y  los  seis  que  con  él  allí  quedaron. 
Que  de  la  parca  horrible  se  libraron. 


Los  otros  siete  míseros  soldados 

Sin  recelo  ninguno  ni  sospechas 

Aquella  noche  fueron  hospedados 

Del  cacique  en  su  casa  aunque  era  estrecha: 

Estaban  ya  los  Queules  congregados 

Y  recibido  ¡oh  pérfidos!  la  flecha 

Para  se  rebeiar  y  alzar  el  cuello, 

Pero  aguardaban  causas  para  ello. 


176 


Mas  como  esta  ocasión  ella  se  vino 
Tan  buena  y  a  propósito  a  sus  manos 
Para  su  intento  péríido  y  malino, 
No  quisieron  perderla  los  tiranos: 
Mediado  habia  la  noche  su  camino 
Y  en  dulce  suefio  estaban  los  hispanos, 
Cuando  llegó  la  bárbara  canalla 
Con  la  resolución  de  ejecutalla. 


No  fueron  de  los  crédulos  sentidos 
Los  incrédulos,  pérñdos  y  malos 
Por  estar  ocupados  los  sentidos 
De  Morfeo  en  los  últimos  regalos: 
En  cera  se  encontraron  convertidos 

Y  a  porrazos  horrísonos  y  a  palos 
Les  hicieron  pedazos  las  cabezas, 

Y  de  los  duros  cascos  blandas  piezas. 


Cual  suelen  los  tiznados  caldereros 
Batir  con  vehemencia  una  caldera, 
De  los  golpes  que  dan  los  indios  lieros 
Asi  retumba  el  son  de  esa  manera: 
En  oyendo  el  estruendo  los  guerreros 
Que  atrás  quedaron  con  Liñan  de  Vera, 
Por  no  verse  en  el  trance  que  se  vieron, 
Para  Valdivia  rápidos  volvieron. 


Los  traidores  queulenses  despacharon 
El  aviso  y  cabezas  a  la  sierra 
De  los  siete  españoles  que  mataron 
Debajo  de  amistad  dentro  en  su  tierra: 
Todos  las  recibieron  y  alteraron 
Contentos  y  gritando  ¡guerra!  guerra! 
Mueran  mueran  los  pértidos  cristianos, 
De  nuestra  patria  próspera  tiranos! 


177 

Alzáronse  de  todos  los  primeros 
Los  prácticos  Cautenes  y  ladinos 
Cansados  de  sufrir  los  desafueros 
De  sus  encomenderos  y  vecinos; 
Que  de  labrar  los  cóncabos  mineros 

Y  de  otros  mil  horrendos  desatinos 
Estaban  macilentos  y  apurados^ 

Y  de  los  españoles  enfadados. 


El  lúcido  fulgente  autor  del  año 
Del  antartico  polo  estaba  ausente. 
Cuando  a  la  rebelión  y  nuevo  daño 
Principio  dio  esta  variable  gente: 
A  dos  hombres  y  a,  Malta,  un  hermitaño 
Gran  siervo  del  señor  y  penitente 
Con  bárbaro  furor  y  airado  intento 
Les  dieron  muerte  cruel  y  tin  violento. 


En  los  caminos  ásperos  y  estrechos 
En  ciénegas,  pantanos,  en  quebradas, 
Pusieron  estos  bárbaros  a  trechos 
Tres  armadas  cuadrillas  emboscadas: 
En  los  mogoles,  cerros,  y  rej^echos, 
A  la  vista  unas  de  otras  amparadas, 
Atalayas  que  avisen  prestamente 
ÍSi  vuelve  a  la  ciudad  Andrés  Valiente. 


Quitaron  las  canoas  del  pasage 

Al  rio  de  Canten  manso  y  fondoso, 

A  la  vista  del  pueblo  al  desparage 

Un  escuadrón  le  puso  poderoso: 

Hicieron  en  su  bárbaro  lenguage 

Aqueste  parlamento  ponzoñoso: 

"Al  tiempo,  al  plazo,  al  término  has  llegado 

Para  pagar  las  deudas  de  contado. 

12 


178 


"Mañana  moriréis  sin  falta  alguna 

Embusteros  tiranos  invasores^ 

Hoy  podéis  solo  ver  el  sol^  la  luna^ 

Las  estrellas^  el  cielo,  el  campO;  y  flores: 

Que  ya  nos  favorece  la  fortuna 

Contra  vosotros,  pérfidos  traidores." 

Diciendo  aquesto^  corren,  vuelven,  cruzan, 

Y  en  tropel  ordenado  escaramuzan. 


Quedóse  la  ciudad  maravillada, 

De  ver  la  novedad  de  aquella  gente, 

Y  de  la  alteración  jamas  usada 
M  de  ella  imaginada  eternamente: 
Pero  viéndola  junta  y  alterada 

Y  el  peligro  en  que  estaba  tan  urgente 
Una  pieza  disparan  rimbombante 

Por  que  el  capitán  venga  vijilante. 


Ya  venia  Valiente  caminando 

La  vuelta  de  Canten  con  gran  presteza, 

Cuando  el  eco  en  los  montes  retumbando 

Oyó  de  la  respuesta  de  la  pieza: 

No  quiso  ir,  a  los  suyos  aguardando 

Que  atrás  habian  quedado  una  gran  pieza. 

Con  los  que  allí  venían  a  su  lado 

Caminó  a  la  ciudad  acelerado. 


Creyendo  que  los  infidos  purenes 
Descubierto  se  hubiesen  cerca  de  ella, 
O  que  el  Anganamon  y  Pailaguenes 
Como  suelen  vinieran  a  ofendella; 
No  entendió  que  los  pérfidos  cautenes 
Rebelado  se  hubiesen  contra  ella. 
Por  esto  se  partió  cual  raudo  viento 
Que  al  imprudente  engaña  el  pensamiento. 


179 


Cuando  le  vio  venir  el  atalaya 
Aviso  de  ello  dio  a  la  tiu'ba  multa, 
En  entrando  en  sus  términos  y  raya 
Salió  del  puesto  a  donde  estaba  oculta: 
Tomáronle  los  pasos  dando  vaya 
Como  es  costumbre  de  esta  gente  insulta. 
Ofende  con  sus  lenguas  ponzoñosas 
En  las  duras  batallas  sanguinosas. 


Al  rio  de  Canten  llegó  Valiente; 
Mas  como  ya  no  estaba  en  él  la  barca 
ííi  tiene  vado  en  él,  balsa  ni  puente 
Ni  en  toda  su  rivera  ni  comarca, 
Arrojóse  en  el  rio  incautamente 
Huyendo  de  los  filos  de  la  Parca, 
Mas  como  itja  herido  y  todo  armado 
En  el  rio  acabó  el  mísero  ahogado. 


Y  como  los  demás  iban  llegando 
A  do  estaba  la  bárbara  potencia 
Uno  a  uno  los  iba  degollando 
Sin  resistir  la  pérfida  violencia: 
Cristóbal  Conde  pasó  el  rio  a  nado 
Apesar  de  la  idólatra  inclemencia, 
El  solo  se  libró  aunque  mal  herido 
Por  ser  mas  ágil,  suelto  y  atrevido. 


Dos  o  tres  de  los  últimos  guerreros 
Se  libraron  también  de  nuestro  bando, 
Que  como  vieron  muertos  los  primeros 
A  la  Rica  volvieron  galopando: 
Valióles  los  caballos  ser  ligeros 
Y  el  irse  a  tan  buen  tiempo  retirando, 
Que  por  no  verse  en  pasos  tan  estrechos 
Trocaron  las  espaldas  con  los  pechos. 

12* 


ISO 

Si  vinieran  los  nuestros  recojidos 
Con  el  recato  y  orden  de  soldados^ 
Ko  fueran  del  contrario  acometidos, 
Ni  de  sus  crudas  manos  degollados; 
Pero  como  venian  divididos 
Y  del  horrendo  trance  descuidados 
Fenecieron  a>í  tan  tristemente^ 
Por  ser  precipitado  Andrés  Valiente. 


Fué  aquesta  grande  pérdida  y  quebranto 
La  mayor  que  este  reino  ha  padecidO; 
De  donde  ha  redundado  todo  cuanto 
En  todo  lo  de  arriba  ha  sucedido: 
Y  el  jueves  de  la  cena  sacrosanto 
Que  el  redentor  del  mundo  fué  vendido 
Para  que  fuese  obrado  aquel  piisterio 
Con  que  nos  libertó  del  cautiverio^ 


Gran  parte  acabó  aquí  de  los  vecinos 

De  la  propia  ciudad  y  forasteros. 

Por  justos  juicios,  altos  y  divinos 

Y   sus   desaforados   desafueros. 

Ko  son  de  gloria^  fama,  ni  honra  dinos, 

Por  no  haber  muerto  como  caballeros 

Ni  es  justo  ni  razón  que  aquí  los  nombre, 

Pues  no  correspondieron  con  el  nombre. 


¡Oh  cuanto  fué  el  dolor  y  las  querellas. 
La  turbación,  las  voces,  los  lamentos, 
De  las  dueñas,  las  viudas,  las  doncellas. 
Los  clamores  horrísonos,  y  acentos! 
Punzaban  con  el  llanto  a  las  estrellas, 
Turbaban  los  confusos  elementos, 
Pidiendo  al  soberano  rey  del  cielo. 
Para  tan  grande  lástima  consuelo. 


181 

Lloraron  por  su  pueblo  aquestos  dias 
Con  tiernos  y  afligidos  corazones^ 
Cual  hizo  el  gran  profeta  Jeremias 
Por  la  ciudad  de  Dios  lamentaciones: 
Contritas,  tristes,  pálidas,  y  frias, 
Iban  a  las  tinieblas  y  estaciones. 
Por  la  pasión  de  Cristo  y  suya  propia 
Derramaban  de  lágrimas  gran  copia. 


Los  pocos  hombres  que  quedaron  de  ella 

Lamentaban  con  órgano  mas  bajo 

Llevando  al  tiple  de  ellas  y  querella 

Un  disonante  y  triste  contrabajo: 

No  hay  mas  que  llanto  horrendo  dentro   de  ella 

Insufribles  angustias,  y  trabajos 

Aflicciones  inmensas  y  dolores. 

Voces  horrendas,  dísonos  clamores. 


Estaba  el  criador  y  rey  del  mundo 
En  la  iglesia  mayor  solo  encerrado, 
Con  sentimiento  fué  y  dolor  profundo 
Al  fuerte  luego  al  punto  trasladado. 
Por  que  si  del  contrario  furibundo 
El  templo  santo  fuese  profanado. 
No  llevasen  de  Cristo  el  cuerpo  sacro, 
Ni  de  su  madre  santa  el  simulacro. 


Estubo  en  la  capilla  y  oratorio 
Del  obispo  famoso  de  Cisneros 
Los  dias  que  fué  gloria  el  purgatorio, 
Y  de  el  sacó  a  los  santos  prisioneros 
Después  que  en  el  sagrado  consistorio 
De  nuestros  padres  míseros  primeros 
Se  decretó  el  perdón  y  alzó  el  destierro 
Pagando  Dios  la  culpa  de  su  yerro. 


182 

Llevaron  juntamente  allí  a  su  madi'e 
Con  suma  devoción  j  reverencia^ 
Pidiéndole  que  pida  al  alto  padi-e 
Que  los  mire  con  ojos  de  clemencia: 
Puso  un  devoto  suyo  y  su  cofrade 
Mucha  solicitud  y  diligencia 
Para  que  la  sagrada  virgen  pura 
Fuese  a  estar  con  el  liijo  allí  segura. 


Los  oficios  divinos  de  este  dia 
Con  gran  solemnidad  y  sentimiento 
El  mismo  celebró  cual  convenia 
Y  adornó  el  relicario  y  monumento: 
Después  con  ansia  intensa  y  agonía 
Recojió  de  la  iglesia  el  ornamento 
Que  un  punto  no  sosiega  ni  se  para 
El  presbítero  Pedro  de  Guevara. 


Hecho  pues  el  divino  sacrificio 
Hicieron  lista  y  muestra  de  la  gente, 
Los  españolos  e  indios  de  servicio 
Llegaron  a  seiscientos  justamente; 
Y  para  el  dui-o,  bélico  ejercicio 
Catorce  hubo  con  armas  solamente: 
Con  clérigos  y  viejos  desannados 
A  noventa  llegaron  numerados. 


Con  toda  diligencia  y  gran  cuidado 
Metieron  en  el  fuerte  algún   sustento, 
Antes  que  el  enemigo  rebelado 
Les  viniese  a  quitar  el  alimento: 
Estaba  el  pueblo  de  él  necesitado 
Y  falto  de  cualquiera  bastimento, 
Que  todo  en  las  estancias  le  tenían 
Por   ser  cuando  las  mieses  se  cogían. 


183 

Tendió  la  negra  noche  el  velo  oscuro 
Privando  de  la  luz  a  los  mortales^ 
Los  pocos  españoles  en  el  muro 
Velaban  por  sus  términos  iguales: 
Dejaron  en  sus  casas  por  seguro 
Los  indios  de  servicio  desleales^ 
Mas  ellos  por  quitarse  de  contiendas 
Alzáronse  con  todas  las  haciendas. 


Lleváronse  las  mas  preciosas  joyas 
Las  preseas  mas  ricas  y  estimadas. 
En  las  quebradas  íntímas  y  hoyas 
Las  dejaron  ocultas  y  enterradas: 
Pasaron  a  Canten  después  cual  boyas 
A  avisar  a  las  gentes  rebeladas. 
Cual  al  ganado  va  el  hambriento  lobo 
Así  fueron  los  bárbaros  al  robo. 


Metieron  la  ciudad  a  saco  mano 
¡Sin  haber  español  que  la  defienda^ 
Entreg(5se  el  apóstata  y  tirano 
Sin  defensa  ninguna  en  la  hacienda: 
Hallaron  del  licor  que  halló  Taño 
Cantidad  de  botijas  en  la  tienda 
Del  prevenido  y  práctico  Macuelas, 
Que  fué  para  el  ñu'or  vivas  espuelas. 


A  su  contento  y  gusto  se  brindaron 
Y  cual  hizo  el  primero  que  le  puso, 
Los  bárbaros  con  él  se  embriagaron 
Del  sentido  y  razón  perdiendo  el  uso: 
Pero  el  término  viendo  a  que  llegaron 
Una  india  ladina  se  dispuso 
A  hacer  una  aguda  estratagema 
Industriosa,  sutil,  grave,  y  suprema. 


184 


Al  fuerte  fué  la  bárbara  envaidora 
Finjiendo  que  iba  triste  y  sollozando, 
Y  diü  por  nueva  cierta  la  traidora 
Que  estaban  dos  mil  indios  aguardando : 
Asi  del  fuerte  salen  a  deshora, 
O  así  con  vigilancia  están  velando 
Con  orden  que  si  algún  descuido  hubiesen 
Que  a  cualquiera  ocasión  acometiesen. 


Pero  que  ella  de  lástima  movida 
Y  del  amor  que  tiene  a  los  hispanos, 
Vino  a  darles  aviso  apercibida 
De  que  no  la  sintiesen  sus  hermanos: 
Criada  era  esta  pérfida  y  nacida 
Entre  los  españoles  y  en  sus  manos, 
Ladina  de  razón,  y  así  le   dieron 
Crédito  y  el  aviso  agradecieron. 


La  india  se  volvió  y  salió  encubierta 

Y  fué  a  la  bacanal  y  dulce  escuela. 

La  palabra  pasó  en  el  fuerte  alerta 

Téngase  gran  cuidado  con  la  vela: 

Después  llegó  y  llamó  un  indio  a  la  puerta 

Diciendo  en  baja  voz  al  centinela, 

Que  avise  al  capitán  y  de  segm'o 

Para  que  entre  con  él  dentro  en  el  muro. 


La  ronda  de  ella  aviso  di()  al  teniente 
El  cual  con  presta  diligencia  y  maña, 
Alistó  y  puso  en  ()rden  a  su  gente 
Por  si  traición  sutil  fuese  y  maraña: 
Abrieron  un  postigo  cautamente 
Puestos  a  punto  todos  los  de  España, 
Por  donde  el  indio  entró  y  fué  conocida 
Que  en  la  misma  ciudad  era  nacido. 


185 

Gaspar  era  su  nombre  del  ladino^ 
El  cual  con  dulce  término  y  suave. 
Con  estilo  fecundo  y  peregrino 
Aquesto  dijo  el  mozo  en  tono  grave: 
"De  vuestro  hado  y  mísero  destino 
No  es  la  parte  menor  la  que  me  cabe 
Que  por  la  fe  sagrada  que  mantengo 
Que  es  mayor  la  que  yo,  señoreS;  tengo. 


"Al  sumo  Dios  presento  por  testigo. 

Que  es  el  amor  que  os  tengo   quien  me  obliga^ 

Para  que  con  amor  y  fé  de  amigo 

Un  aviso  importante  os  traiga  y  diga: 

Dad  crédito,  señor;  a  lo  que  digo 

Sin  que  mi  dicho  nadie  contradiga 

Ni  entienda  que  es  mi  trato  fraudulento. 

Pues  vengo  con  buen  celo  y  sano  intento. 


"Digo  que  están  los  bárbaros  tendidos 
Sin  sentido,  borrachos,  y  beodos, 
Embriagados  todos  y  perdidos, 
Y  si  vais  les  daréis  la  muerte  a  todos. 
¡Oh  varones  de  España  esclarecidos! 
Heroicos  descendientes  de  los  godos. 
No  perdáis  la  ocasión,  tomad  venganza 
De  esa  gente  perversa  sin  tardanza. 


"Vamos,  vamos,  venid,  yo  iré  delante 

Que  no  hay  en  la  ciudad  quien  nos  ofenda, 

Dad  materia  a  la  fama  resonante 

Porque  el  mundo  la  vuestra  claro  entienda: 

Mirad  que  la  ocasión  es  importante. 

Asidla  con  presteza  de  la  rienda. 

Que  el  varón  que  la  halla  buena  y  pierde 

No  es  de  seso  maduro  sino  verde." 


18G 

Del  aviso  j  la  plática  admirados 
Quedaron  los  de  España  y  temerosos. 
Confusos;  encojidos;  alterados. 
Creyendo  que  eran  tratos  ardidosos, 
Y  que  de  ios  rebeldes  obstinados 
Como  perversos,  malos,  alevosos. 
Era  enviado  el  indio  y  mensagero 
Creyendo  le  creyesen  de  ligero. 


Al  aviso  primero  se  arrimaron 
Que  dio  la  india  bárbara  ladina, 
Por  verdadero  y  cierto  lo  afirmaron, 

Y  el  indio  que  pretende  su  ruina: 
Después  el  caso  cierto  averiguaron 

Y  fué  que  la  india  pérfida  y  malina 
Para  librar  su  gente  usó  aquel  modo, 

Y  que  verdad  el  indio  dijo  en  todo. 


Incitados  los  bárbaros  del  vino 
Que  a  semejantes  casos  los  incita. 
Quemaron  del  beático  Agustino, 
Patrón  de  esta  ciudad,  la  santa  hermita: 
Con  el  mismo  furor  luciferino. 
Alzando  una  espantosa  y  grande  grita, 
A  toda  la  ciudad  pusieron  luego 
Sin  perdonar  los  templos  vivo  fuego. 


La  llama,  el  humo,  el  fuego,  las  centellas, 
Las  voces,  el  estruendo,  el  alarido. 
Llegaban  a  las  últimas  estrellas. 
Formando  allá  un  horrísono  ruido: 
Nunca  el  fuego  llegó  tan  cerca  de  ellas 
Cuando  a  la  heroica  fábrica  de  Dido, 
El  ejército  bélico  romano 
íSe  le  entregó  a  la  furia  de  Vulcano. 


187 


Cuando  el  claro  luciente  rey  de  Délo 
Mostró  su  luz  fulgente  en  los  collados; 
Los  altos  edificios  por  el  suelo 
Estaban  de  los  templos  consagrados: 
Recibieron  los  nuestros  pena  y  duelo 
De  ver  los  monasterios  abrasados^ 
Y  a  una  ciudad  antigua  y  tan  nombrada 
Deshecha;  consumida,  y  abrasada. 


Cercados  de  temor,  puestos  en  medio 
De  tantas  y  tan  grandes  aflicciones, 
Sin  esperanza  alguna  de  remedio 
Que  aliviar  les  pudiese  sus  pasioneS; 
Antes  que  les  pusiesen  el  asedio 
Trataron  que  se  nombren  dos  varoneS; 
Que  en  fé  de  una  cerrada  noche  obscura 
A  Ongol  vayan  a  dar  la  nueva  dura. 


A  dos  famosos  hombres  eligieron 
Personas  de  valor  y  conocidas. 
Que  a  morir  por  la  patria  se  ofrecieron; 
Cual  los  heroicos  Cebóla  y  Leónidas: 
Con  gran  denuedo  y  ánimo  salieron 
Sin  temor  ni  estimar  las  caras  vidas, 
Que  por  la  libertad  de  ella  pusieran 
Dos  mil  en  sacrificio  que  tubieran. 


Diré  el  viage  de  ellos  adelante 

Y  el  paso  en  que  se  vido  el  uno  estrechO; 
El  socorro  que  a  tiempo  fué  y  bastante 
Pero  de  poco  fruto  ni  proA^echo: 

Que  aquí  es  fuerza  dejarlo  y  que  no  cante 
Que  la  garganta,  voz,  órgano  y  pecho, 
De  tanto  porfiar  se  me  ha  cerrado 

Y  de  anhélito  estoy  necesitado. 


Canto  X. 


Llegan  los  embajadores  a  la  ciudad  de  Ongol:  el  gobernador  despacha 
al  maese  de  campo  Gómez  Romero  por  mar  con  el  socorro  para  la 
Imperial :  los  nuevamente  rebelados  de  ella  piden  favor  a  Anganaraon 
para  sitiarla:  rebelase  la  provincia  de  Calla-Calla:  pone  cerco  Angana- 
mon  a  la  dicha  ciudad :  pide  a  los  españoles  de  ella  que  se  den 
a  buena  guerra.  ' 


Grandes  nombres  y  famas  adquirieron 
Por  sus  heroicos  hechos  y  ganaron 
Aquellos  semidioses  que  pusieron 
La  vida  por  su  patria  que  ensalzaron: 
Cualquiera  gloria  y  honra  merecieron 
Y  los  blasones  altos  que  alcanzaron^ 
Pues  por  su  gran  valor  y  para  ejemplo 
Estatuas  les  pusieron  en  el  templo. 


Muchas  cosas  hicieron  los  antiguos 
De  que  noticia  tienen  los  modernos 
Por  la  querida  patria,  por  amigos 
Por  su  ley,  por  su  rey,  por  su  gobierno: 
Confirman  esto  el  mundo  de  testigos 
Con  sus  heroicos  pechos  sempiternos 
Ensalzando  sus  famas  y  naciones 
Como  los  Decios,  Mucios  y  Cipiones. 


189 


MalciadeS;  OresteS;  y  Teseo, 
TemístocleS;  Horacio,  el  gran  romano 
Marco  CurciO;  Damon,  Kiso,  y  Opleo, 
Codi'O;  Pitias,  Timanta,  Corioíano: 
Lelio,  Pílades,  Asinta,  Tolomeo, 
Don  Esteban  Millan  el  Toledano, 
Y  otros  muchos  varones  de  altos  nombres 
Que  al  mundo  eternizaron  sus  renombres. 


La  misma  gloria  y  títulos  merecen 
Estos  indios  de  Chile  y  mas  loores 
Pues  por  su  cara  patria  ellos  padecen 
Muertes,  penas,  afanes,  y  dolores: 
Y  con  lo  que  mas  todos  se  engrandecen 
Es  preciarse  de  ser  sus  defensores, 
Pues  quieren  mas  perder  la  dulce  vida 
Que  verla  de  españoles  oprimida. 


Aquesto  en  general  todos  pretenden, 
Y  no  ser  tributarios  ni  pecheros, 
Que  estrafiamente  sienten  y  se  ofenden 
Hugetarse  a  varones  estrangeros: 
Aquestas  causas  son  las  que  deñenden 
Sin  tener  mas  franquezas  ni  otros  fueros, 
Que  como  son  gallardos  y  lozanos 
No  quieren  sujetarse  a  los  hispanos. 


También  merecen  ser  aquí  asentados 
Con  esta  famosísima  cuadrilla 
Y  entre  otros  mas  heroicos  y  nombrados, 
Don  Baltasar  y  el  padi-e  Lagunilla: 
Estos  son  los  valientes  y  esforzados 
Que  a  lástima  movidos  y  a  mancilla. 
De  la  Imperial  salieron  con  intento 
De  padecer  por  ella  fin  violento. 


190 

Cuando  los  claros  rayos  bordadores 
Del  lúcido  fulgente  y  crespo  Apolo 
Bordaban  el  ocaso  de  colores 
Dando  la  luz  entera  al  otro  polo^ 
Y  en  el  nuestro  los  varios  de  las  flores 
Reducido  se  habian  a  uno  solo^ 
Salieron  los  nombrados  mensageros 
En  dos  caballos  rápidos  ligeros. 


Con  no  poco  trabajo  ni  cuidado 

De  verse  en  tales  trances  j  apretura 

Caminaron  a  paso  apresurado 

El  resto  todo  de  la  noche  obscura: 

Cuando  se  vio  la  luz  del  sol  dorado 

En  una  gran  montaña  y  espesura 

El  rastro  desmintiendo  se  emboscaron 

Y  a  la  nocturna  sombra  allí  aguardaron. 


Luego  que  la  siguiente  noche  vino 
Y  cubrió  con  su  manto  el  hemisfero 
El  comenzado  y  áspero  camino 
Volvieron  a  seguir  como  primero: 
Cuando  se  vio  el  lucero  cristalino 
Del  alba  clara  claro  mensagero 
Don  Baltasar  de  Osorio  a  su  caballo 
No  pudo  de  cansado  meneallo. 


Cuatro  leguas  de  Ongol  no  mas  estaba 
Y  en  el  mayor  peligro  y  riesgg  puesto. 
Cuando  al  caballo  el  ánimo  faltaba 
Perdiendo  de  las  fuerzas  todo  el  resto; 
Pero  el  Padre  frai  Juan  al  fin  llevaba 
Mas  alentado  el  suyo,  ágil,  y  presto, 
En  viendo  en  tal  estado  al  compañero 
De  él  se  arrojó  cual  pájaro  üjero. 


191 


Diciéndole  que  en  él  luego  subiese 

Y  apriesa  en  paso  largo  caminase^ 
Porque  antes  que  el  rey  del  fico  saliese 
A  Ongol  siendo  posible  que  llegase: 

Y  después  que  la  nueva  en  él  la  diese 
Con  número  de  gente  se  tornase, 

A  la  parte  y  lugar  do  le  dejaba 

Que  allí  en  un  monte  espeso  le  aguardaba. 


La  mañana  mas  clara  y  de  consuelo 
De  mas  contento,  gloria  y  regocijo 
Que  fué  cuando  del  alto  rey  del  cielo 
Kesucitó  el  eterno  y  sacro  IiijO; 
Cuando  su  clara  faz  mostró  el  de  Délo 
Llegó  don  Baltasar  a  Ongol  y  dijo. 
De  Valiente  y  su  patria  el  mal  suceso 
Y  de  su  grande  pérdida  el  proceso. 


Contó  como  a  frai  Juan  de  Lagunilla 
A  pié  lo  dejó  solo  y  emboscado 
En  un  espeso  monte  y  a  la  orilla 
De  adonde  Ongol  estuvo  antes  poblado: 
Fue  Juan  Ortiz  de  Araya  y  su  cuadrilla 
Y  en  un  pequeño  término  abreviado 
Llegó  a  donde  frai  Juan  estaba  cuando 
Le  andaban  ya  los  bárbaros  buscando. 


Por  el  reciente  rastro  le  buscaban, 
Cual  al  venado  suelen  los  ventores, 
A  donde  estaba  el  fraile  ya  llegaban 
Cuando  llegaron  nuestros  corredores: 
Pudieron  con  la  priesa  que  llevaban 
Y  alentados  caballos  de  colores, 
Sacarles  a  los  pérñdos  profanos 
La  presa  buena  de  las  crudas  manos. 


192 


A  dos  valientes  bárbaros  prendieron 
Que  el  rastro  de  los  dos  liabian  seguido, 
Dentro  del  mismo  monte  los  cojieron 
Donde  el  padre  frai  Juan  quedó  escondido: 
A  la  ciudad  a  priesa  se  volvieron 
Y  de  cuanto  en  Canten  ha  sucedido 
Avisan  a  Vizcarra  prestamente, 
Con  un  bárbaro  amigo  diligente. 


A  Penco  llegó  el  presto  mensagero 
Y  visto  de  Canten  el  triste  estado, 
Para  que  se  repare  el  venidero 
En  general  consulta  fué  acordado 
Que  fuese  el  capitán  Gómez  Romero, 
Varón  en  muchos  trances  aprobado, 
Con  un  tercio  de  prácticos  guerreros 
A  castigar  los  indios  noveleros. 


A  Valdivia  ordenaron  c[ue  se  fuese 
Por  el  salado  campo  de  Neptuno, 

Y  que  en  llegando  allá  que  apercibiese 
Los  soldados  sin  reservar  ninguno: 

Y  luego  a  la  Imperial  socorro  diese 
A  pesar  del  indómito  importuno, 

Y  a  todos  los  demás  favor  y  ayuda, 

Y  adonde  menester  fuere  que  acuda. 


De  maese  de  campo  el  nombre  honroso 
Le  dieron  con  el  título  debido 
Por  ser  igual  en  todo  y  tan  famoso 
A  Julián  aquel  de  su  apellido: 
Comisión  y  poder  llevó  copioso 
Amplio,  lleno,  bastante,  y  muy  cumplido. 
Para  que  de  la  hacienda  real  gastase 
Cuanto  a  su  real  servicio  le  importase. 


193 

Con  la  plaza  mayor  de  los  sargentos 
Don  Francisco  salió  de  Valenzuela^ 
Caballero  de  honrosos  pensamientos 
Nacido  en  la  marcial  y  dura  escuela: 
A  la  furia  inclemente  de  los  vientos 
Entregaron  la  blanca  y  naval  vela^ 
Por  el  rumbo  derecho  parten  luego, 
Hirviendo  el  charco  túmido  a  su  fuego. 


Con  viento  fresco  en  popa  se  partieron 
Contrastando  las  ondas  de  Nereo, 
El  puerto  al  cuarto  dia  descubrieron 
De  Valdivia  y  el  fin  de  su  deseo: 
Sin  detenerse  mas  por  él  subieron 
Y  a  la  ciudad  se  van  sin  mas  rodeo; 
En  lo  mas  abrigado  manso  y  hondo 
Alargaron  las  áncoras  al  fondo. 


Echaron  a  la  mar  la  barca  luego, 

Y  así  como  llegaron  a  Valdivia 

De  Marte  se  entibió  el  ardiente  fuego, 

Y  para  el  suyo  Venus  los  alivia: 

Que  adonde  halla  entrada  el  niño  ciego 
Otro  cualquier  calor  presto  lo  entibia, 
Que  adonde  está  este  pérfido  encerrado 
No  quiere  dar  lugar  a  mas  cuidado. 


En  pasatiempos,  fiestas,  en  regalos, 
En  lascivos  deleites  y  amorosos, 
En  banquetes  espléndidos  y  malos 
Se  entretienen  en  ocios  pegajosos: 
En  los  vicios  son  ya  Sardanapálos, 
Y  de  ágiles  y  prestos  perezosos, 
Que  de  la  misma  suerte  les  avino 
Cual  en  Capua  el  ejército  Braguino. 

13 


194 

Aquí  es  a  donde  Marte  quedó  asido 
En  las  sutiles  redes  de  A^ilcanO; 
Que  con  tanto  primor  liabia  tejido 
Y  fabricado  el  mismo  de  su  mano: 
De  su  consorte  asiento  patria  y  nido. 
Mas  ameno  que  el  fresco  Cipriano 
Albergue  de  su  hijo  el  dios  vendado, 
Aquí  mas  que  en  su  reino  respetado. 


Quédense  en  torpes  vicios  sepultados, 
Que  yo  quiero  pasar  de  aquí  a  otra  parte 
Huyendo  de  los  pésimos  soldados 
Que  siguen  del  dios  ciego  el  estandarte: 
Volver  quiero  a  Canten  do  están  cercados 
Los  mártires  y  olífices  de  Marte, 
Pues  tengo  en  el  principio  prometido 
De  no  cantar  hazañas  de  Cupido. 


Después  que  la  ciudad  toda  quemaron 

Y  la  purpurea  luz  del  alba  vino. 
Los  bárbaros  feroces  la  dejaron 
Mitigada  la  fuerza  ya  del  vino: 

A  Anganamon  la  nueva  despacharon 
De  cuanto  con  Valiente  les  avino, 

Y  del  estado  mísero  en  que  estaba 
La  miserable  gente  que  quedaba. 


Con  esto  le  enviaron  juntamente. 
Como  en  recordación  de  vasallage. 
Un  próspero  agradable  y  gran  presente 
De  lo  mejor  habido  en  el  pillage, 

Y  el  caballo  y  las  armas  de  Valiente 
Con  un  vestido  rico  a  nuestro  trage, 

Y  mas  dos  españoles  en  prisiones 
Para  que  vengue  en  ellos  sus  pasiones. 


195 


Rogándole  con  esto  venga  al  punto 
A  hacer  con  su  ejército  el  estrago 
En  el  pueblo,  cual  hizo  al  de  Sagunto 
El  capitán  famoso  de  Cartago: 

Y  que  después  pondrán  su  campo  juntos 
A  Valdivia  darán  el  mismo  pago^ 

Y  de  OsornO;  la  Rica  y  la  de  Castro, 
No  dejaran  memoria  alguna  o  rastro. 


Recibió  Anganamon  coma  tributo 
El  próspero  presente  y  la  embajada; 
Delante  de  su  ejército  el  astuto 
Mandó  que  fuese  luego  relatada, 
Y  sin  perder  el  tiempo  ni  un  minuto 
Ante  él  mandó  que  traigan  a  Quijada, 
Que  es  uno  de  los  dos  soldados  presos 
Para  informarse  bien  de  los  sucesos. 


A  quien  el  sagaz  bárbaro  pregunta 
Que  número  será  el  de  los  cautivos, 
Y.  que  gente  del  pueblo  es  la  difunta 

Y  los  hombres  que  en  él  quedaron  vivos; 
Por  que  según  sospecha,  cree  y  barrunta, 
Que  para  los  trabajos  escesivos. 

Que  son  pocos  los  que  hay  y  desarmados 

Y  de  todo  favor  necesitados. 


Entendió  el  español  el  crudo  intento 
Del  bárbaro  ardidoso  y  su  demanda, 

Y  que  su  intención  era  y  pensamiento 
Con  la  insigne  ciudad  dar  a  la  banda: 
Así  le  respondió  al  mismo  momento 
Que  de  españoles  hay  dentro  una  banda 
Bastante  a  defendella  y  ofendellos, 

Y  a  Xerges  cuando  fuera  en  contra  de  ellos, 

18* 


196 

Por  estar  reparada  y  bastecida 
De  bastimientoS;  armas^ 

Y  de  lo  necesario^  j  guarnecida 
De  valientes  y  prácticos  varones, 

Y  demás  de  la  gente  referida 

En  semejantes  trances  y  ocasiones 
FraileS;  clérigos^  jóvenes,  ancianos, 
Tomaran  todos  armas  en  las  manos. 


Oida  la  agudísisma  respuesta 
Del  joven  español  discreto  j  cauto. 
Mandó  venir  su  gente  en  orden  puesta 
Como  es  costumbre  de  ellos  al  coy  auto : 
Sentados  a  su  modo  en  la  floresta 
Los  capitanes  todos  con  el  llanto, 
Insignia  del  oficio  preheminente 
Anganamon  propuso  lo  siguiente. 


"Famosos  capitanes  esforzados, 

De  quien  la  cara  trompa  de  la  fama 

Vuestros  heroicos  hechos  señalados 

En  el  trópico  Antartico  derrama. 

El  deseo  que  tengo  y  los  cuidados 

De  vuestra  libertad,  es  quien  me  inflama. 

Obliga,  mueve,  incita,  y  apresura, 

A  no  perder  el  tiempo  ni  ventura. 


"Bien  sabéis  el  suceso  venturoso 
Que  los  Cautenes  bravos  y  lozanos 
Han  tenido,  y  estrago  sanguinoso 
Que  han  hecho  en  esos  pérfidos  tiranos; 
Pues  de  todo  su  ejército  copioso 
Quedaron  vivos  solos  dos  cristianos. 
Que  son  aquestos  dos  que  veis  delante, 
Victoria  en  estos  tiempos  importante. 


'  197 

"Pues  ha  podido  gente  desarmada 
Alcanzar  a  ganar  tan  gran  victoria^ 
Sin  ser  en  la  milicia  ejercitada, 
Menos  de  fama,  nombre,  ni  memoria, 
Mejor  podéis  vosotros  con  la  espada 
Eternizar  al  mundo  vuestra  gloria. 
Siendo  como  sois  todos  tan  famosos 
De  esfuerzo,  fuerza  y  ánimos  fogosos. 


"En  las  armas  estáis  ejercitados 

De  que  siempre  os  preciasteis  como  buenos, 

En  la  guerra,  en  trabajos  apiu-ados 

Con  que  el  nombre  ensalzáis  de  pailagüenos, 

De  vuestros  altos  hechos  señalados 

Las  historias  están  y  libros  llenos, 

Con  lo  cual  vuestros  nombres  se  engrandecen 

Y  entre  los  mas  heroicos  resplandecen. 


"Dad  sujeto  a  la  fama  nuevamente 
Y  materia  a  los  nuevos  escritores. 
Para  que  en  lo  futuro  y  lo  presente 
Canten  de  vuestros  méritos  loores: 
Antes  que  el  tiempo  pase  floreciente 
Que  tanto  nos  ayuda  con  favores, 
De  él  nos  aprovechemos  y  hagamos 
Por  donde  mayor  gloria  merezcamos. 


"Ya  veis  de  la  manera  traza  y  suerte 
Que  están  los  españoles  recojidos 
En  la  Imperial,  metidos  en  un  fuerte, 
Necesitados,  tristes,  y  afligidos: 
Podemos  fácilmente  darles  muerte 
Primero  que  sean  ellos  socorridos. 
Por  que  en  viéndose  un  dia  o  dos  cercados 
Se  rendirán  de  sed  y  hambre  apurados. 


198 

"No  perdamos  el  tiempo  venturoso; 
Nuestra  querida  patria  libertemos^ 
Que  el  lauro,  triunfo^  y  título  glorioso. 
De  defensores  de  ella  ganaremos: 
Mirad  que  cual  Panículo  el  famoso 
Dejar  memoria  eterna  bien  podemos, 
Y  famosos  renombres  soberanos 
Cual  Codro  y  otros  célebres  romanos. 


"Conviene  que  allá  vamos  con  presteza 
Que  suele  muchas  veces  la  tardanza. 
La  flogedad,  descuido  y  la  pereza 
Que  en  el  efecto  cierto  haya  mudanza; 
Que  a  donde  la  fortuna  ye  tibieza 
Tibiamente  ella  muestra  su  pujanza, 
Mas  cuando  ven  los  hombres  al  contrario 
Allí  es  a  donde  acude  de  ordinario. 


"Con  la  solicitud  presta  y  cuidado 
Que  tuvo  Julio  Cesar  el  famoso, 
Ganó  renombre  eterno  de  soldado. 
De  fuerte,  de  valiente,  de  animoso : 
Cipion  el  que  fué  de  África  nombrado. 
Si  al  peno  no  siguiera  presuroso, 
Victoria  tan  famosa  no  alcanzara 
Ni  fama  tan  escelsa  no  dejara. 


"Así  que,  valentísimos  guerreros. 
Con  la  deliberada  diligencia 

Y  con  tan  esforzados  compañeros, 
Llegar  pienso  a  su  altílica  escelencia: 
Mostrad  de  vuestros  brazos  los  aceros, 
Sacudamos  la  torpe  negligencia. 
Mirad  que  los  trabajos  perfecciona 

Y  quilata  con  ellos  la  persona. 


199 


"Yo  estoy  ciertO;  señores^  y  seguro 
Que  la  victoria  está  segura  y  cierta^ 

Y  que  con  vuestro  esfuerzo  y  brazo  duro 
Abriréis  para  ella  franca  puerta. 

Que  no  es  el  de  Milán  su  flaco  muro 
Para  que  la  tengamos  por  incierta^ 

Y  aun  cuando  fuera  al  dicho  semejante 
Para  mas  vuestro  brazo  era  bastante. 


"Cuanto  mas  que  por  cierta  cuenta  hallo 
Que  no  son  los  cristianos  aun  cincuenta, 
Y  esos  no  tienen  arma  ni  caballo, 
Decrépitos  los  mas  y  no  de  cuenta: 
Por  que  el  fuerte  no  vamos  a  cercallo 
Mayor  hizo  Quijada  aquesta  cuenta, 
Que  yo  lo  conocí  en  su  nnistia  cara 
Que  es  la  que  mas  lo  intrínseco  declara. 


"De  señoras,  viudas  y  doncellas 
'Bien  se  yo  que  es  el  número  crecido, 
Y  que  es  justa  razón  servirnos  de  ellas 
Como  ellos  de  las  nuestras  se  han  servido: 
Podremos  engendrar  hijos  en  ellas 
Y^a  que  las  nuestras  de  ellos  han  parido. 
Que  pues  así  las  suertes  se  han  mudado 
Jugaremos  con  ellos  al  trocado." 


En  esta  borrachera  o  parlamento 

Hicieron,  estos  bárbaros  varones. 

Entre  ellos  general  repartimiento 

De  las  damas,  conforme  a  sus  blasones: 

Y  teniendo  por  cierto  ya  su  intento 

Movieron  sus  escuadras  y  escuadrones, 

Con  valerosos  ánimos  y  pechos 

De  allí  a  la  Imperial  fueron  derechos. 


200 

En  el  valle  espacioso  se  alojaron 
Que  está  entre  la  ciudad  y  Pailachaca^ 
De  donde  para  el  pueblo   caminaron 
A  la  angustiada  gente  a  dar  matraca: 
De  diferente  suerte  les  hallaron 

Y  no  como  pensaron  ellos  flaca, 

Que  ya  se  habian  de  armas  pertrechado 

Y  cuatro  cubos  altos  levantado. 


Hicieron  de  las  pieles  de  novillos 
Fuertes  y  defensivos  coseletes 

Y  de  los  mismos  cueros  no  sencillos 
Celadas,  grebas,  agolas,  capacetes: 
Por  orden  de  los  prácticos  caudillos 
En  breve  aderezaron  diez  mosquetes 

Y  mas  de  treinta  y  tantos  arcabuces, 
Lanzas,  dalles,  templones,  y  gorguees. 


En  casa  del  factor  del  rey  hallaron 
De  pólvora  afinada  tres  botijas. 
Antes  del  fuego  allí  las  enterraron 
Con  balas,  cuerdas,  y  otras  varatijas; 
Agua  cuanta  pudieron  encerraron 
Y  llenaron  con  tiempo  las  vasijas. 
Cinco  escuadras  hicieron  de  la  gente 
De  a  diez  y  nueve  todas  justamente. 


En  los  cuatro  traveces  se  pusieron 
Cuatro  de  las  nombradas  compañias, 
Los  nombres  a  los  cuatro  cubos  dieron 
De  las  cuatro  sagradas  cofradías. 
Los  estandartes  de  ellas  los  tendieron 
Encima  de  ellos  con  entrañas  pias. 
La  puerta  de  la  quinta  fué  el  asiento 
Con  el  guión  del  santo  sacramento. 


201 

Los  ancianos^  los  frailes^  y  ordenantes^ 
Los  clérigos,  mancebos,  los  soldados, 
Con  firmes  pechos  y  ánimos  constantes 
Estaban  a  morir  determinados: 
Entretanto  los  bárbaros  pujantes 
Aguardaban  los  nuevos  rebelados, 
Los  cuales  otro  dia  en  la  floresta 
Se  congregaron  para  mas  gran  fiesta. 


Todos  los  mas  famosos  de  la  tierra 
Sin  interés  ni  paga  y  a  su  costa 
A  la  fama  y  zumbido  de  esta  guerra 
Veloces  acudieron  por  la  posta: 
Desde  la  grande  Ninguida,  alta  sierra, 
Hasta  el  furioso  mar  o  brava  costa 
Ningún  varón  quedó  como  pudiese 
Que  a  aquesta  borrachera  no  viniese. 


Con  fausto  aplauso  y  pompa  se  visitan. 

Los  imos  a  los  otros  y  saludan. 

Ya  en  el  brindar  apriesa  se  ejercitan. 

Ya  no  saben  do  están  ni  adonde  acudan. 

Ya  riñen,  ya  vocean  alto  y  gritan. 

Ya  descansan,  ya  caen  ya  el  vapor  sudan 

Ya  Ceres  anda  suelta  y  Baco  sobra, 

Ya  la  diosa  de  Pafos  fuerza  cobra. 


En  medio  de  esta  turba  grande  y  trulla 
Andaba  don  Felipe  Ladmo,  puesta 
Una  alba,  estola,  cíngulo,  y  casulla. 
Solemnizando  el  infido  la  fiesta, 
Que  como  andaba  todo  tan  de  bidla 
Y  la  canalla  bárbara  compuesta. 
Con  ricas  vestiduras  y  estimadas 
El  pérfido  salió  con  las  sagradas. 


202 

Cacique  de  Tolten  era  este  y  rico^ 
LadiiiO;  poderoso^  y  estimadu^ 
Criado  entre  españoles  desde  chicO; 
De  ellos  querido  el  bárbaro  y  honrado : 
Cual  otro  Baltasar  aqueste  inicuo 
Los  vasos  de  su  templo  ha  profanado^ 
Y  todos  los  sagrados  ornamentos 
Menospreciando  el  culto  y  sacramentos. 


Por  ser  hombre  de  mucha  suerte  y  tomo 
Respetado  de  muchos  y  querido; 
Por  elección  fué  electo  mayordomo 
De  la  iglesia  mayor  de  su  partido; 
Mas  como  vio  el  estrago  hecho,  y  como 
Se  habia  nuestro  crédito  perdido, 
No  quiso  en  rebelarse  ser  postrero, 
Mas  fué  en  apostatar  este  el  primero. 


En  esta  fiesta  y  junta  el  bando  inculto 

Con  gran  cuidado  y  mucha  diligencia 

En  público  trataron  y  en  oculto 

Que  a  Anganamon  den  todos  la  obediencia: 

Con  un  cucurro  bárbaro  y  tumulto 

La  gente  rebelada  en  su  presencia 

De  general  el  título  le  dieron 

Y  a  su  mandado  todos  sometieron. 


No  descansa  la  turba  ni  sosiega 
En  la  célebre  fiesta  y  borrachera, 

Y  tanta  gente  pérfida  se  llega 
Que  apenas  cave  toda  en  la  ribera, 
Con  regocijo  grande  se  congrega 
La  natural  de  allí  y  forastera 

Y  bajo  de  amistad  y  fé  jurada 
Quedó  la  turba  multa  congregada.    - 


203 

Todos  ellos  hicieron  juramento^ 
Sin  alguno  quedar  de  la  canalla^ 
Que  hasta  dar  a  los  nuestros  fin  violento 
No  dejaran  la  lanza  ni  la  malla: 
Acabado  este  largo  parlamento 
Despacharon  apriesa  a  Calla-calla, 
Provincia  de  Valdivia,  embajadores 
Haciéndoles  del  todo  sabedores. 


De  esta  provincia  bélica  y  remota 
Ninguna  gente  vino  a  aquesta  junta, 
De  que  la  congregada  se  alborota 
Y  alguna  novedad  de  ella  barrunta, 
O  que  tuerce  del  rumbo  la  derrota 
Por  estar  a  Valdivia  tan  conjunta, 
Pues  así  la  palabra  prometida 
Sin  causa  ni  razón  la  ven  rompida. 


Aquí  veréis,  señor,  muy  claramente 
Las  maldades,  engaños,  las  traiciones, 
Las  sutiles  cautelas  de  esta  gente, 

Y  el  odio  pertinaz  en  sus  pasiones. 
En  cuanto  alumbra  Febo  refulgente 

Y  en  todas  las  antarticas  regiones, 
Traición  nunca  se  vi(5  jamas  como  esta, 
Ni  gente  para  ella  mas  dispuesta. 


Quintolien  en  oyendo  la  embajada 

Allí  luego  a  los  seis  embajadores 

Con  dura  mano  y  con  soberbia  airada. 

Las  cabezas  cortó  como  a  traidores : 

Y  con  industria  pérfida  y  malvada 

Las  llevaron  dos  indios  corredores 

A  Valdivia  y  presentan  al  teniente. 

Por  que  el  corregidor  de  ella  está  ausente. 


204 

Diciéndole  que  aquellos  seis  vinieron 
De  parte  de  los  pérñdos  a  alzallos, 
Con  toda  la  embajada  que  trajeron 
Enviando  con  ella  a  amenazallos ; 
Pero  que  rebelarse  no  quisieron 
Por  ser  del  rey  católico  vasallos^ 
Así  que  ya  dejando  el  viejo  olí  ció 
De  nuevo  vuelven  al  real  servicio. 


Recibióle  la  paz  que  antes  se  habia 
Calla-calla  sin  causa  rebelado, 
Y  a  decir  le  envió  que  agradecía 
El  presente  y  la  nueva  paz  que  ha  dado: 
Mas  viendo  Anganamon  la  rebeldía 
De  Quintulien  al  punto  ha  despachado 
La  mitad  de  su  ejército  violento 
A  degollar  el  bárbaro  sangriento. 


Pero  tubo  Andrés  Pérez  de  esto  avisO; 
Que  entonces  en  Valdivia  era  teniente, 
A  don  Alonso  le  envió  al  proviso 
Que  en  los  llanos  estaba  con  la  gente. 
A  buscarlos  salió  y  con  grande  aviso 
Marchó  toda  una  noche  raudamente, 
Tres  leguas  los  halló  de  Calla-calla; 
Donde  trabó  con  ellos  la  batalla. 


Hizo  en  los  enemigos  cruel  estrago, 
Y  aunque  fué  esta  batalla  tan  famosa 
De  ella  ni  de  otras  seis  mención  no  hago 
Por  no  me  detener  en  cada  cosa: 
Mas  después  de  les  dar  el  justo  pago 
La  vuelta  di()  a  Valdivia  presurosa, 
A  do  llegó  después  también  Romero 
Con  el  tercio  que  fué  por  mar  ligero. 


205 

Habiendo  allí  por  cierto  averiguado 

El  serlo  el  general  levantamiento^ 

Y  que  la  paz  que  Quintulien  ha  dado 

Era  falsa  traición  y  ñngimientO; 

En  consulta  quedó  determinado 

Qu;e  para  que  sean  de  otros  escarmiento, 

Se  haga  luego  un  ejemplar  castigo 

En  el  ñngido  y  cauteloso  amigo. 


Para  lo  cual  mandaron  que  se  fuese 
Don  Alonso  con  fuerza  de  soldados 
A  los  llanos  a  donde  luego  hiciese 
Juntar  a  los  traidores  combocados, 
Y  a  socorrer  la  Rica  se  partiese 
Con  noventa  españoles  esforzados 
Romero,  y  en  llegando  a  Calla-calla 
Junte  también  la  pérñda  canalla. 


Al  teniente  dejaron  ordenado 
Que  en  la  misma  ciudad  sin  que  se  diga 
A  los  ladinos  prenda  con  cuidado 
Por  ser  también  con  ellos  en  la  liga, 
Y  el  propio  dia  que  quedó  asignado 
En  las  tres  partes,  con  rigor  se  siga 
El  castigo  propuesto  y  con  presteza 
Cabeza  no  quede  alta  de  cabeza. 


Mas  llegado  Romero  a  Calla-calla 
Mudó  de  parecer  por  parecerle 
Que  estaba  quieta  toda  la  canalla, 

Y  ser  gran  crueldad  así  ofenderle : 
Hizo  la  ejecución  no  ej centalla 

Y  el  rigoroso  brazo  suspendelle 
Decirle  Quintulien  ¡o  cruel  perjuro! 
Que  estaba  todo  lo  demás  segui'o. 


206 

Pero  que  de  Quinchilca  a  la  otra  parte 
No  pase  que  esta  alzado  certitica^ 

Y  que  no  ha  de  poder  ni  será  parte 
A  socorrer  sin  mas  gente  a  la  JRica: 
Vista  la  relación  de  allí  se  parte 

Y  raudo  sin  parar  apriesa  pica^ 

El  socorro  dejó  y  volvió  a  los  llanos^ 

Y  a  Quintulien  catorce  castellanos 


Para  que  en  Calla-calla  residiesen, 

Y  un  fuerte  de  madera  levantasen, 
Donde  los  naturales  se  metiesen, 

Y  de  los  enemigos  reparasen, 

Y  que  los  españoles  estubiesen 
Juntamente  con  ellos  y  guardasen, 
Haciendo  frente  al  bárbaro  pujante 
Por  que  no  los  ofenda  ni  levante. 


Pocos  dias  después  que  allí  quedaron. 
Estando  descuidados  los  hispanos. 
Debajo  de  amistad  los  degollaron 
A  todos,  ¡o  traidores  inhumanos! 
Cabezas,  pies,  y  brazos  les  cortaron, 

Y  del  hecho  contentos  y  lozanos 

A  donde  Anganamon  estaba  fueron, 

Y  con  aplauso  allí  les  recibieron. 


Alentados  con  esta  buena  suerte 
Amenazando  al  mundo,  a  tierra,  y  cielo. 
Animosos  caminan  para  el  fuerte 
Haciendo  estremecer  el  duro  suelo 
Y  a  los  de  dentro  de  él  y  aun  a  la  muerte,. 
Según  iban  los  bárbaros  de  vuelo. 
Coléricos,  soberbios,  arriscados. 
Orgullosos  valientes  y  ordenados. 


207 


El  campo  con  el  suyo  se  cubría 
Y  el  cielo  con  el  polvo  que  levantan, 
Con  la  espantosa  grita  y  vocería 
Los  animales  sórdidos  espantan : 
Con  gallardo  denuedo  y  bizarría 
Algunos  íanfarrones  se  adelantan 
Dando  muestra  y  señales  del  asalto 
Llevando  el  brazo  fuerte  y  mazo  en  alto. 


En  tres  cuarteles  fuertes  anchurosos 
Alojaron  su  ejército  y  legiones. 
Sirviéndoles  de  muros  y  de  fosos 
Las  tapias  de  los  altos  paredones: 
Y  con  valientes  ánimos  fogosos 
Se  acercaron  los  bravos  escuadrones, 
Poniendo  al  español  en  tanto  estrecho 
Cuanto  era  del  contrario  el  ancho  pecho. 


Estando  así  los  nuestros  apretados 
Con  el  áspero  fuerte  y  duro  asedio, 
Tras  de  unos  paredones  levantados 
Anganamon  se  puso  calle  en  medio 
Diciendo  en  altas  voces,  a  sus  soldados; 
"Españoles  perdidos,  si  remedio 
Y  liberdad  queréis,  yo  os  la  aseguro 
Si  le  dais  para  hablar  de  aquí  seguro. 


"Al  caudillo  decid  de  aquesa  gente 
Que  pues  tiene  la  vida  breve  y  corta. 
Si  la  quiere  alargar  que  atentamente 
Una  razón  me  escuche  que  le  importa." 
En  oyendo  la  plática  el  teniente 
A  sus  soldados  bélicos  reporta 
Y  al  bárbaro  responde  que  bien  puede 
Hablar,  seguro  que  él  se  lo  concede. 


208 

El  general  salió  de  adonde  estaba 
De  dos  o  tres  no  mas  acompañado, 
Mas  cerca  de  los  muros  se  llegaba 
Para  poder  hablar  mas  descansado  : 
Las  razones  que  dijo  interpretaba 
Un  faraute  mestizo  rebelado, 
Pérfido,  proditor,  malo,  proterbio, 
Y  aquesto  dijo  el  bárbaro  soberbio: 


"Si  lástima  y  piedad  no  me  moviera 
Ni  el  intenso  dolor  que  me  ha  movido. 
De  vosotros  jamas  no  pretendiera 
Recibir  ni  aceptar  ningún  partido: 
Que  bien  con. este  ejército  pudiera 
Haberos  totalmente  consumido, 
Y  no  fuera  el  hacerlo  grande  cosa 
Ni  para  mi  otra  mas  dificultosa. 


"Sin  mirar  los  trabajos  y  aflicciones 

Que  en  vuestro  tiempo  pr<')spero  nos  disteis 

Ni  la  larga  prisión  ni  a  las  prisiones 

En  que  sin  causa  alguna  me  tuvisteis; 

Ni  menos  las  pasadas  opresiones, 

Ni  el  gran  rigor  con  que  nos  oprimisteis, 

Ni  vuestras  ordinanas  injusticias. 

Ni  sobra  de  maldades  ni  malicias, 


"Ni  la  grande  crueldad  ni  muerte  horrenda 
Que  disteis  a  la  vida  de  mi  vida, 
A  Millarea,  dulce  y  cara  prenda, 
Prenda  cara  de  mi  la  mas  querida. 
Que  si  antes  que  la  cólera  se  encienda 

Y  la  batalla  rígida  y  reñida. 
Veniros  a  hablar  y  aconsejaros, 

Y  con  la  paz  sabrosa  convidaros. 


209 

"Pues  digo  que  os  rindáis  luesco  vosotros 
Sino  queréis  perder  la  vida  amada; 
Que  mejor  viviréis  entre  nosotros^ 
Teniéndola  segura  y  descansada; 
Que  los  pasados  tiempos  ya  son  otros 
Y  está  toda  la  tierra  levantada: 
No  tienen  fuerza^  no^  ya  los  cristianos 
Para  poder  sacaros  de  mis  manos. 


"Mejor  os  mantendremos  en  justicia^ 
A  vosotros  nosotros  honraremos 
Que  a  nosotros  vosotros,  y  amicicia 
Con  mas  voluntad  fé  y  amor  tendremos, 
Que  por  vuestra  ambición  y  gran  codicia 
Padecéis  las  miserias  que  ahora  vemos, 
Pues  jamas  con  lo  bueno  os  contentasteis, 
Ni  la  codicia  y  p^sca  de  oro  hartasteis. 


"Si  con  lo  moderado,  justo  y  bueno 
Contentado  os  hubiérades,  yo  os  digo 
Que  nunca  en  todo  el  término  chileno 
Tuviérades  jamas  indio  enemigo : 
Mas  como  sois  amigos  de  lo  ageno 
Y  agudos  en  el  áspero  castigo, 
Acordamos  sufrir  antes  la  muerte 
Que  una  vida  vivir  tan  cruda  y  fuerte. 


"Así  por  la  impiedad  vuestra  y  maldades 
La  inmensa  magestad  de  Dios  eterna 
Os  envía  cual  veis   calamidades, 
Por  su  justa  justicia  que  es  suprema: 
Si  vuestras  perniciones  y  maldades 

Y  la  codicia  viérades  interna. 
El  freno  de  razón  os  governara, 

Y  nadie  de  vosotros  disparara. 

14 


210 


"Pero  como  sin  el  os  arrojastes 
En  pos  de  vuestra  mísera  codicia, 
Los  limitados  términos  pasastes 
De  clemencia,  piedad  y  de  justicia; 
Pero  ya  que  a  los  últimos  llegastes 
De  la  vida  y  al  lin  de  la  malicia 
El  partido  aceptad  que  ahora  os  ofrezco, 
Pues  de  la  que  pasáis  me  compadezco." 


La  soberbia  del  bárbaro  hinchado 
Puso  a  los  españoles  nuevo  espanto, 
Y  el  nuevo  parlamento  delicado 
No  poca  confusión  con  nuevo  llanto: 
La  respuesta  diré  que  dio  el  senado 
Con  nueva  voz,  señor,  y  nuevo  canto, 
Que  para  referir  cosa  tan  alta 
Aliento,  lengua,  mano,  y  voz  me  falta. 


Canto  XL 


Viendo  Anganamon  que  los  españoles  no  se  quieren  rendir,  apercibida 
su  gente,  da  el  asalto :  defiéndense  valerosamente  los  españoles  :  retíranse 
los  bárbaros  con  pérdida  de  mucLos  de  ellos :  vuelven  el  segundo  dia 
con  mas  valor  a  dar  el  segundo  asalto :  retíranse  a  la  noche  de  él  en 
la  cual  volvieron  con  artificios  de  fuego:  queman  gran  parte  del  fuerte: 
otro  dia  salieron  de  él  los  españoles  y  abrasan  el  alojamiento  de  los 
enemigos,  los  cuales  apretaron  mas  el  cerco :  estando  los  cristianos 
necesitados  de  agua,  fueron  socorridos  del  cielo  milagrosamente. 


Adonde  no  florece  la  justicia 
La  paz  allí  tampoco  permanece. 
Que  como  va  creciendo  la  malicia 
La  guerra  y  la  discordia  también  crece: 
Conviértese  largueza  en  avaricia, 
La  verdad  se  desmaya  y  enflaquece, 
Los  vicios  solos  son  los  que  producen 
Y  a  ellos  las  virtudes  se  reducen. 


En  el  reino  do  falta  sobran  males, 
En  él  la  cruda  guerra  mas  se  esfuerza, 
Ko  hay  bonanza  ni  buenos  temporales 
Todo  se  abrasa  muda  y  vase  en  verza: 
Declara  San  Gregorio  en  sus  morales 
Que  es  del  pueblo  la  paz  ella  y  la  fuerza. 
Firmeza  de  la  patria  y  la  templanza, 
Libertad  de  la  gente  y  la  bonanza. 

14* 


212 


También  San  Juan  Clúsóstonio  la  tiene 

Por  el  fin  o  remate  de  la  vida. 

San  Ambrosio  que  de  ella  justo  viene 

Condigno  el  premio  al  mérito  y  medida^ 

Y  pena  de  la  culpa  igual  que  tiene 

Cualquiera  por  su  causa  merecida. 

San  Isidoro  afirma  según  suena 

Que  es  orden  e  igualdad  que  al  hombre  ordena. 


La  paz  y  la  justicia  se  besaron 
En  un  salmo  el  Profeta  David  dice^ 

Y  adonde  justicia  liay  otros  trataron 
Que  será  la  República  felice: 

Pero  que  adonde  de  ella  nunca  usaron 
Trabajosa^  cansada,  e  infelice. 
Porque  sin  ella  se  inficiona  y  rompe, 

Y  cual  cuerpo  sin  alma  se  corrompe. 


Dicen  mas  otros  santos  escritores, 

Y  por  su  boca  propia  el  mismo  Cristo, 

Que  a  donde  no  hay  justicia  hay  sinsabores, 

Y  no  estará  jamas  el  pueblo  quisto: 
Lo  mismo  que  declaran  los  doctores 
En  este  Reino  claro  lo  hemos  visto. 

Que  por  no  haber  justicia  de  el  se  ausenta 
La  paz,  y  mas  la  guerra  se  acrecienta. 


Aquí  anda  la  verdad  siempre  abatida. 
La  concordia  y  la  paz  acobardadas. 
Es  la  mentira  pésima  atrevida, 
Las  virtudes  están  aprisionadas. 
La  traición  es  aquí  favorecida, 
La  fé,  la  lealtad  menospreciadas. 
Los  malos  permanecen,  a  esos  precian, 
Y  a  los  buenos  por  serlo  menosprecian. 


213 

Aquí  mueren  de  viejos  los  ladrones^ 
Aquí  son  los  honestos  ultrajados^ 
Aquí  viven  en  paz  los  valadrones^ 
Y  quietos  los  que  están  amancebados: 
Aquí  es  el  odio  eterno  j  las  pasioneS; 
Aquí  son  los  incestos  perdonados; 
Adúlteros^  nefandos^  homicidas^ 
Cercenadores  de  honras  y  de  vidas. 


Aquí  se  engendra  el  fraude  y  la  mentira^ 
Los  falsos  y  perversos  testimonios^ 
De  aquí  todo  lo  bueno  se  retira; 
Aquí  asisten  continuo  los  Demonios; 
En  Dios  no  pone  nadie  aquí  la  mira. 
Sino  es  en  perturbar  los  matrimonios; 
Aquí  anda  siempre  suelto  el  apetitO; 
Y  la  razón  cual  pega  en  el  garlito. 


Por  estas  y  otras  causas  que  no  tratO; 
Aunque  tratar  de  todas  bien  pudiera; 
Anda  todo  cual  anda  de  revato 

Y  suelta  la  infernal  cruel  Megera: 
Quisiérame  aquí  estar,  señor;  un  rato, 
Pero  como  enfadaros  no  quisiera 

A  largo  lo  que  puedo  el  corto  paso 

Y  por  la  brevedad  por  muchas  paso. 


Demás  de  que  la  historia  cuando  es  larga 

Y  va  tratando  siempre  de  una  cosa 
Aunque  sea  verdad;  pesada  carga. 
Desabrida;  cansada;  y  enfadosa: 

Y  la  que  mas  en  ñibulas  se  alarga 

Es  mas  dulcC;  agradable;  y  mas  gustosa. 
Como  al  gusto  de  Alarios  paladares 
Las  varias  diferencias  de  manjares. 


214 

Pero  como  en  razón  no  se  consiente 
Mezclar  con  la  v^erdad  las  variedades 
De  fábulas,  por  ser  tan  diferente 
Las  unas  de  las  otras  calidades; 
Y  por  que  cuando  alguno  mucho  miente 
Crédito  no  le  dan  a  sus  verdades, 
La  una  sola  va  pobre  y  desnuda, 
Por  que  la  variedad  engendra  duda. 


Sin  la  cual  bien  los  bárbaros  creyeron 
Que  los  nuestros  al  punto  se  rindieran, 
Como  en  el  canto  décimo  pidieron 
O  que  de  la  ciudad  luego  se  fueran, 
Para  lo  cual  caballos  ofrecieron 
Y  todo  cuanto  menester  hubieran, 
Pero  con  falsa  fe  y  alevosía 
Era  cuanto  el  traidor  les  prometia. 


Luego  que  nuestra  gente  hubo  entendida 
La  pretensión  del  bárbaro  insolente, 
A  lo  por  el  propuesto  ha  respondido, 
Que  el  tiempo  no  le  gaste  vanamente. 
Por  que  no  se  ha  de  dar  así  a  partido 
A  tan  infame,  varia,  y  fácil  gente. 
Que  aunque  se  ve  en  tal  trance  y  apretura. 
Esperaba  remedio  de  la  altura. 


"Tenemos,  dice,  un  Dios  tan  justo  y  bueno 
Que  cuanto  en  la  justicia  es  poderoso. 
Como  de  amor  inmenso  está  tan  lleno 
Es  justamente  misericordioso: 
Y  aquellos  que  le  llaman  en  su  seno 
Acude  como  padre  piadoso, 
A  sus  hijos  amados  y  queridos 
En  dando  dos  intrínsecos  gemidos. 


215 


"Asi  tenemos  todos  confianza 
Que  nos  vendrá  el  remedio  de  sus  manos, 
Por  que  la  caridad^  fé,  la  esperanza, 
Es  el  bien  que  tenemos  los  cristianos: 
Pero  aunque  sus  secretos  nadie  alcanza 
Por  mas  que  lo  escudriñen  los  humanos, 
Sabemos  que  a  su  ira  justa  aplaca 
La  penitencia,  y  altos  bienes  saca. 


''Mas  aunque  la  divina  mano  ordena, 
Por  nuestras  graves  culpas  y  maldades 
Que  nos  venga  por  ellas  tan  gran  pena. 
Con  tanta  perdición  y  mortandades. 
Con  la  misma  de  amor  y  piedad  llena 
Nos  enviará  después  prosperidades, 
Y  tras  de  esta  tormenta  la  bonanza. 
Cual  tras  de  invierno  frió  la  templanza. 


"Pero  que  si  tan- fácil  le  parece 
El  ganar  como  dice  la  muralla. 
Que  se  acabe  la  plática  y  empiezo 
El  horrendo  combate  y  la  batalla. 
Que  pues  de  entrambas  partes  se  apetece 
No  hay  para  que  mas  tiempo  dilatalla." 
El  bárbaro  calló,  y  echó  a  lo  largo : 
Entendió  en  los  negocios  de  su  cargo. 


Toda  su  gente  luego  ordena  y  parte 
En  cuatro  bien  formados  escuadrones. 
Mandando  que  cualquiera  por  su  parte 
Embista  juntamente  a  los  bastiones: 
Ya  suena  el  ronco  son  del  ronco  Marte, 
Ya  tienden  las  banderas  y  pendones. 
Ya  la  canalla  bárbara,  pujante. 
Mueve  el  paso  con  ímpetu  arrogante. 


21ti 


Con  voceS;  gritos  altos,  y  clamores, 

Disparan  arcabuces  y  escopetas, 

Los  pifaros,  rocinas,  y  atambores, 

Caracoles  retumban,  y  cornetas : 

Y  a  vuelta  del  estrépito  y  temblores 

Sacabuches,  clarines  y  trompetas. 

Con  tal  ferocidad  ira  y  denuedo. 

Poniendo  espanto  el  indio,  al  mundo  y  miedo. 


Cual  en  festivos  dias  señalados 

Desde  balcones  miran  y  barreras, 

En  el  coso  a  los  toros  madrigados 

Las  vueltas  que  van  dando  y  las  carreras, 

Desde  el  muro,  ventanas,  y  tejados. 

De  los  cubos,  traveses,  y  troneras. 

El  bando  de  los  nuestros  pavoroso 

Así  miraba  al  infido  furioso. 


Arrimados  los  bárbaros  al  fuerte 

Comienzan  el  asalto  y  la  batalla. 

Sin  que  temor,  espanto,  miedo,  o  nmerte, 

Detubiese  a  la  pérfida  canalla: 

Los  bravos  Españoles  de  tal  suerte 

Su  partido  defienden  y  muralla, 

Que  el  escuadrón  perverso  imaginaba 

Que  todo  el  mundo  dentro  de  ella  estaba. 


Al  sol,  al  cielo,  al  campo,  el  aire  cubre 

Una  nube  de  humo  y  polvo  densa. 

Cual  las  que  en  nuestra  España  por  octubre 

Se  engendran  de  granizo  y  agua  inmensa: 

Pero  no  porque  cosa  se  descubre 

Está  la  gente  bárbara  suspensa, 

Antes  tiene  por  cierta  la  victoria. 

El  peligro  mayor  por  suma  gloria. 


217 

Con  la  gente  mas  brava,  y  mas  gallarda; 
Mas  valiente,  animosa,  y  mas  sufrida, 
El  general  llevaba  la  vanguardia 
Para  dar  la  ¡primera  arremetida, 
Y  al  bravo  Millanguen  para  su  guarda, 
Con  quien  tenia  amistad  firme  y  crecida. 
Entre  los  dos  atado  iva  Quijada 
Sirviéndoles  de  escudo  y  pavesada. 


Mas  como  la  española  brava  gente 
De  disparar  un  punto  no  cesaba. 
Una  bala  llegó  rasa  y  ardiente 

Y  a  Millanguen  el  cuerpo  atravesaba; 
Muerto  en  tierra  cayó  súbitamente, 

Y  visto  el  general  lo  que  pasaba 

Y  al  compañero  muerto,  ardiendo  en  ira 
Por  no  lo  ser  en  todo,  se  retira. 


Con  el  temor  que  tuvo  y  sobresalto 
Del  cautivo  Quijada  no  se  acuerda. 
Que  al  tiempo  que  volvió  y  dejó  el  asalto 
De  la  mano  dejó  también  la  cuerda: 
El  Español  que  el  suyo  vio,  dio  un  salto, 
Por  que  él  ni  la  ocasión  no  se  le  pierda. 
Cual  va  la  piedra  rápida  a  su  centro 
Al  fuerte  fué  corriendo  y  entró  dentro. 


Una  ventana  de  él  apriesa  abrieron 
Por  donde  le  metieron  al  proviso, 
A  recibirle  allí  todos  vinieron 
Con  algazara,  júbilo,  y  con  riso: 
Los  intentos  del  bárbaro  supieron 
Que  de  todos  Quijada  dio  el  aviso. 
Negocio  de  importancia  y  gran  provecho 
El  saber  del  contrario  el  falso  pecho. 


218 


Anganamon  de  ver  el  triste  caso 

Espantado  y  atónito  se  vuelve^ 

Y  su  campo  tras  del  en  raudo  paso 

A  los  cuarteles  rápido  se  revuelve: 

De  polvo,  de  sudor  cubierto  y  laso 

Entre  el  sueno  y  descanso  al  fin  se  em vuelve; 

El  general  de  cólera  y  enojos 

No  duerme  ni  aun  cerrar  puede  los  ojos. 


Revuelve  en  la  revuelta  fantasía 
Aquello  que  le  ocurre  al  pensamiento, 
Sin  que  gusto,  descanso,  ni  alegría. 
Halle  en  tantos,  ni  alivio  de  im  momento: 
Al  despuntar  la  luz  del  claro  dia. 
Por  aliviar  un  tanto  su  tormento, 
A  esotro  su  cautivo  que  quedaba 
Le  dio  muerte  cruel  con  furia  brava. 


El  duro  y  corvo  cuerno  al  punto  arrima 
El  furibundo  bárbaro  a  la  boca. 
En  la  infernal  caverna  y  honda  sima 
Retumba  él  trepidante  son  que  toca. 
Poniendo  gran  temor,  espanto,  y  grima, 
En  la  región  ardiente  a  do  revoca, 
A  cuyo  ronco  y  bélico  ruido 
Acudía  todo  el  vando  fementido. 


Junto  pues  el  ejércití^  furioso. 
Camina  junto  luego  para  el  muro 
A  dar  el  nuevo  asalto  peligroso, 
Pareciéndole  estaba  ya  seguro: 
De  españoles  el  vando  belicoso 
Estaba  ya  esperando  el  trance  duro, 
Y  toda  la  pasada  noche  entera 
8e  les  pasó  también  de  esa  manera. 


.      219 

Disciplinas^  ayunos^  y  plegarias, 
Era  de  las  Señoras  el  oíicio, 
Tan  continuas  en  ellas  y  ordinarias 
Que  lo  tenian  ya  por  ejercicio: 
De  noche  con  ardientes  luminarias 
De  su  sangre  hacian  sacrilicio, 
De  dia  sin  faltar  como  es  notorio 
En  la  capilla  estaban  y  oratorio. 


Giras  veces  armados,  los  varones, 
Por  la  espaciosa  y  ancha  plaza  de  armas 
Hacian  de  ordinario  procesiones, 
Cuando  libres  estaban  de  las  armas: 
Los  bonetes  que  llevan  son  morriones 
í^obrepellices  cotas  y  otras  armas. 
Picas  largas,  imágenes  y  cruces, 
Las  cuerdas  encendidas  eran  luces. 


Así  fueron  tres  veces  socorridos 
De  Ifi  virgen  sagrada  santa  y  pura, 
Cuando  estaban  mas  tristes  y  afligidos 
Como  dirá  adelante  mi  escritura: 
Estaban  los  de  España  apercibidos 
Aguardando  la  nueva  desventura. 
Mas  cuando  mostró  Cintio  la  luz  nueva 
Los  bárbaros  llegaron  a  la  prueba. 


Comenzaron  de  nuevo  la  batalla 
Haciendo  estremecer  el  bajo  centro. 
Mas  con  ser  baja  toda  la  muralla 
Con  valor  la  detíenden  los  de  adentro: 
La  furibunda  bárbara  canalla 
Pensó  del  primer  ímpetu  y  encuentro 
Llevarla  fácilmente  por  delante, 
Pero  mas  dura  estaba  que  el  diamante. 


220 


Con  tanto  esfuerzo  y  ánimo  defienden 

IjOS  valerosos  vándalos  la  cerca; 

Y  a  los  contrarios  pérfidos  ofenden 

Que  de  su  sangre  han  hecho  ya  una  alberca: 

A  muchos  sin  aliento  y  alma  tienden; 

Tendiendo  su  cerviz  tan  dura  y  terca 

Al  yugo  de  la  Parca  inexorable; 

Bajando  el  alma  al  sótano  espantable. 


Viendo  el  bárbaro  el  daño  que  recibe 
8u  belicosa  gente  sin  provechO; 
De  la  rabiosa  pena  que  concibe 
Está  un  enponzonado  escorpión  hecho: 
Al  punto  manda  luego  y  apercibe 
Que  se  retire  atrás. un  largo  trechO; 
Y  traiga  cantidad  de  lena  luego 
Para  pegar  al  fuerte  vivo  fuego. 


Los  cuatro  cubos  altos  de  madera 
Llegaban  con  las  puntas  al  tejadO; 
Estaba  de  alto  abajo  por  de  fuera 
De  tabla  con  madera  engalanado: 
Salia  de  el  un  cubo  una  barrera 
De  la  misma  manera  de  estacado 
Hecha  de  vigas  secas  y  de  talle 
Que  cerraba  los  pasos  de  una  calle. 


Volvió  de  los  indómitos  la  tropa 
Cada  cual  con  un  haz  de  leña  seca; 
Cual  van  los  labradores  en  Europa 
A  la  parva  cargados  con  mies  hueca: 
O  coiüo  el  linO;  cáñamo  o  estopa; 
Que  de  noche  le  hilaU;  si  la  rueca 
Acaso  y  por  descuido  al  candil  llega; 
Así  en  la  empalizada  el  fuego  pega. 


221 

El  fuerte  sin  remedio  se  quemara 
íSegun  ardiendo  el  fuego  iba  adelante^ 
Si  del  cubo  a  apagarle  no  bajara 
El  joven  Juan  de  Arévalo^  estudiante^ 
Que  ayudado  de  Pedro  de  Guevara 
Pudo  el  mozo  animoso  y  fué  bastante 
A  romper  con  presteza  la  estacada 
A  pesar  de  la  turba  congregada. 


Tan  gallardo  el  mancebo  en  esto  andubo 
Y  entre  los  enemigos  y  la  llama. 
Que  al  elemento  cálido  detubo 
Por  mas  que  con  el  fresco  viento  brama: 
Ketiróse  contento  luego  al  cubo 
Después  de  haber  ganado  eterna  fama, 
Causando  a  los  de  dentro  sumo  gozo 
El  valeroso  esfuerzo  de  este  mozo. 


Encima  de  la  cumbre  del  tejado 
Estuvo  el  provisor  Guevara  puesto, 
Hasta  cortar  el  joven  esforzado 
De  los  maderos  secos  todo  el  resto: 
Y  aimque  estuvo  por  blanco  señalado 
Tirándole  los  indios  de  manpuesto, 
Fueron  tantos  los  ripios  que  el  les  tira 
Que  de  su  puesto  heridos  los  retira. 


Quedóse  un  indio  péríido  y  ladino, 
Debajo  de  unos  árboles  gritando. 
Diciendo  como  espíritu  malino 
De  la  virgen  mil  males  blasfemando: 
Pero  su  hijo  eterno  alto  y  divino 
Permitió  que  al  apóstata  nefando 
Le  diese  en  pago  de  su  atrevimiento, 
Don  Pedro  de  Ibacache  fin  violento. 


22^ 


No  piidiendo  sufrir  la  desvergüenza 
Del  bárbaro  insolente  que  blasfema; 
Encendido  de  cólera  y  vergüenza 
Por  ser  devoto  suyo  mas  se  estrema^ 
Y,  al  tiempo  que  el  incrédulo  comienza 
La  plática  infernal  del  falso  tema^ 
Don  PedrO;  el  arcabuz  al  punto  encara 
Puesta  la  mente  en  Dios,  v  en  él  la  cara. 


Al  seco  polvorín  apenas  toca 

El  clabo  de  la  cuerda^  cuando  luego 

Escupió  del  cañón  la  negra  boca 

Un  rayo  artificial  de  ardiente  fuego: 

Por  la  del  indio  pésimo  le  emboca 

Al  tiempo  que  iba  a  echar  otro  reniegO; 

Los  labioS;  dientes,  lengua,  el  alma,  y  vida. 

Junto  escupió  también  por  la  herida. 


Quedaron  otros  pérfidos  tendidos 
De  los  que  mas  allí  se  aventajaron, 
Con  otra  mayor  copia  de  heridos 
Que  nuesiros  arcabuces  maltrataron: 
Con  estruendo  confuso  de  alaridos 
Después  de  anochecer  se  retiraron 
A  sus  cuarteles,  fuertes  y  aívarradas 
Poco  de  nuestro  fuerte  desviadas. 


Sin  reposar  volvieron  al  momento 
Con  hachas  encendidas,  o  almenaras 
De  lino  seco  y  cáñamo  sin  cuento 
Atados  en  las  puntas  de  unas  baras: 

Y  apresurando  el  ímpetu  violento 
Con  sus  acostumbradas  algazaras, 
Al  fuerte  sin  parar  todos  se  llegan 

Y  al  ala  del  tejado  el  fuego  pegan. 


Cual  banda  de  enfadosos  moscardones 
Que  vienen,  van,  j  vuelven  cucurrando. 
Así  los  indios  van  con  los  hachones^ 
Vuelven,  tornan  apriesa,  voces  dando; 
O  cual  la  de  langosta  o  cigarrones 
Con  vehemencia  intré2:)ida  saltando, 
Va  la  turba  soberbia,  y  el  estruendo 
La  tierra,  cielo,  y  mar  ensordeciendo. 


Los  bravos  españoles  no  sosiegan 
Ni  dejan  de  tirar  arcabuz az os, 
Y  a  los  que  a  las  paredes  mas  se  allegan 
Los  hacen  con  las  balas  mil  pedazos: 
Mas  son  tantos  los  bárbaros  que  llegan 
Con  tan  poco  temor  de  los  balazos, 
Que  mientras  mas  herian  o  mataban 
Con  mas  denuedo  y  ánimo  cerraban. 


En  los  canes  y  tablas  secas  prende 
El  ávido  elemento  y  viva  llama, 
El  mas  sutil  le  avÍA^a  mas  y  enciende. 
Le  cunde,  alienta,  esfuerza,  y  encarama: 
La  codiciosa  llama  mas  se  tiende 
Y  con  gran  vehemencia  se  derrama, 
Arde  la  tablazón  seca  y  humea 
Cual  si  de  algustran  fuera  o  seca  tea. 


Los  soldados  del  cubo  en  viendo  luego 
Irse  el  fuego  de  todo  apoderando 
Gritaron:  socorred  con  agua  el  fuego 
Que  se  está  todo  el  fuerte  ya  abrasando. 
Nó  queda  fraile,  clérigo,  ni  lego. 
Que  no  acudiese  rápido  volando 
Con  vinagre,  agua,  vino,  tierra,  lodo, 
Y  suma  deligencia  que  fué  el  todo. 


224 

Con  esto  y  con  la  priesa  que  se  dieron, 
Pudieron  pues  los  nuestros  hacer  tanto 
Que  al  furibundo  fuego  detubieron, 
Al  miedO;  muerte,  confusión,  y  espanto: 
Corridos  los  contrarios  se  volvieron 
De  ver  que  su  poder  con  todo  cuanto 
Han  hecho,  no  han  podido  ni  son  parte 
Para  ganar  tan  flaco  baluarte. 


El  general  indómito  se  afrenta. 

Se  aflige,  angustia,  hincha,  y  apostema, 

Suspira,  gime,  rabia,  y  atormenta, 

Y  a  su  Pillan  maldice  y  de  el  blasfema: 

Pero  aplacado  ya,  de  nuevo  intenta 

Una  nueva  y  sutil  estratagema. 

Pensando  de  acabar  solo  con  ella 

De  esta  vez  nuestra  gente  y  su  querella. 

Mandó  que  Andrés  González,   un  cautivo 
Soldado  antiguo,  práctico  y  gallego 
Que  solo  de  los  presos  quedó  vivo. 
Que  allí  delante  de  él  le  traigan  luego: 
Llegado  pues  le  dijo  el  indio  altivo 
Con  mucha  magestad  y  gran  sosiego: 
"Si  quieres  libertad,  vida,  y  contento. 
Escúchame  español  y  estáme  atento. 


"Digo,  pues,  que  pretendo  por  tu  mano 
Acabar  lo  que  nunca  yo  he  podido 
Con  los  de  aqueste  ejército  Araucano, 
De  que  estoi  afrentado  y  muy  corrido: 

Y  juro  al  potentísimo  Pillano 

De  que  seras,  después  de  agradecido 

Y  dádote  la  vida,  bien  pagado 

De  mí  querido  siempre  y  estimado. 


225 

"Puedes  ganar  si  quieres  fácilmente 
J\Ii  gracia;  fé,  tu  libertad  y  vida^ 
Renombre  de  animoso^  de  valiente^ 
Honor,  descanso,  fama  esclarecida : 
Harete  capitán  de  mucha  gente, 
Darete  por  mujer  mi  hija  querida, 
Serete  en  todo  amigo  y  compañero. 
Haciendo  lo  que  yo  mandarte  quiero. 


"I  es  que  vayas  y  arrimes  una  escala 
Con  ánimo  y  silencio  grande  al  muro, 
Y  subirás  por  ella  y  en  el  ala 
Del  tejado  pon  fuego,  y  ve  seguro. 
Que  no  te  tiraran  ninguna  bala 
Ni  menos  te  verán  que  hace  obscuro, 
Lleva  el  fuego  cuvierto  y  escondido 
En  una  olla  o  cántaro  metido. 


"Con  el  hecho  saldrás  que  yo  pretendo 
Si  tu  quisieres  darte  buena  maña. 
Aventúrate  pues  y  ve  corriendo 
Que  quien  no  se  aventura  no  guadaña: 
Dirás  que  de  nosotros  vas  huyendo 
Si  acaso  te  sintieren  los  de  España, 
Así  podras  seguro  fácilmente 
Subir  arriba  libre  de  tu  gente." 


Partió  el  cautivo  al  hecho  tan  ligero 
Como  toro  que  sale  alestocado, 
Un  látigo  de  lino  por  cintero 
Llevó  por  el  pescuezo  trasdoblado: 
El  cabo  quedó  asido  a  un  bramadero 
Dentro  de  las  trincheras  amarrado, 
Y  asidos  de  el  diez  bárbaros  de  fuerza 
Para  en  tirando  de  él  traerlo  por  fuerza. 

15 


226 


Supuesto  que  el  gallego  se  dispuso 

Para  cumplir  del  general  el  ruego, 

No  le  culpo,  condeno,  ni  le  acuso 

Por  ser  forzado  a  ello  j  ser  gallego: 

A  la  mitad  del  fuerte  fuego  puso, 

Y  con  tanto  vigor  se  prendió  el  fuego 

Que  a  un  cuarto  todo  entero  de  unas  casas 

En  breve  lo  volvió  en  ardientes  brasas. 


Quedóse  la  pared  sana  y  entera 
¡Sirviendo  todavía  de  muralla. 
Quemóse  solamente  la  madera 
Sin  poder  nuestra  gente  reparalla 
Por  que  acudió  la  bárbara  ligera 
Con  ímpetu  soberbio  a  la  batalla, 
Y  con  denuedo  y  ánimo  gallardo 
Llovía  piedras  dentro,  flecha,  y  dardo. 


Dieron  a  Andrés  González  un  balazo 
Que  le  abrió  una  mortal  y  grande  herida, 
Los  lomos  le  pasó  y  el  espinazo 
Y  a  punto  estuvo  de  perder  la  vida: 
Tiraron  los  indómitos  del  lazo 
Cuando  la  casa  vieron  encendida. 
Volviéronle  por  fuerza  y  arrastrando 
El  hecho  en  altas  voces  publicando. 


Apretaron  con  esto  mas  de  hecho 
Los  bárbaros  furiosos  el  asalto. 
Poniendo  por  escudo  el  fuerte  pecho 
De  miedo  y  de  temor  desnudo  y  falto: 
Pero  viendo  los  nuestros  el  estrecho 

Y  el  peligro  en  que  están  con  valor  alto 
Los  desvian,  rebaten,  rompen,  hienden, 

Y  al  fin  como  españoles  se  defienden. 


227 


Mas  de  fuerza  que  grado  se  volvierou 
Los  infidos  furiosos  del  combate^ 
Muchos  muchas  heridas  recibieron, 
Y  de  la  vida  muchos  el  remate: 
Cumplirle  la  palabra  no  quisieron 
Al  gallego  ni  darle  por  rescate, 
Después  por  gran  ventura  y  buena  suerte 
Huyendo  se  volvió  de  ellos  al  fuerte. 


Mas  viendo  el  general  bravo  y  astuto 
Como  la  mas  granada  gente  pierde 
En  los  asaltos  ásperos,  sin  fruto 
Impulso  de  coraje  se  remuerde: 
Mandó  juntar  de  lino  que  este  enjuto 
Y  de  leña  gran  máquina  y  no  verde, 
Que  para  se  esquitar  está  dispuesto 
Echar  picado  en  otra  mano  el  resto. 


Pensó,  mas  no  era  frivolo  su  intento. 
En  juntando  la  máquina  aristosa, 
Arrimarla  en  el  cubo  y  al  momento 
A  ella  el  fuego  y  llama  licenciosa: 
Y  romper  la  pared  por  el  cimiento 
Cuando  ya  en  el  través  no  hubiese  cosa 
De  donde  le  impidiesen  los  hispanos 
La  ejecución  de  sus  intentos  vanos. 


El  chantre  don  Alonso  de  Aguilera 
Descubrió  desde  encima  de  un  tejado 
El  lino,  caña,  cáñamo,  y  madera. 
Que  hablan  los  idólatras  juntado: 
Aviso  dio  y  salió  del  cubo  afuera 
El  capitán  Godoy  acompañado 
De  solos  doce  o  trece  compañeros, 
Y  puso  fuego  al  cáñamo  y  maderos. 

15^ 


22S 

Y  como  de  los  Godos  descendiente 
Echó  de  las  trincheras  al  contrario^ 
Quemóle  las  barracas  juntamente 
Con  ánimo  y  valor  estraordinario : 
Volvióse  al  cubo  libre  con  su  gente 

Y  del  atrevimiento  temerario 
Quedó  el  aleve  bárbaro  furioso^ 
Espantado;  corrido^  y  temeroso. 


Puso  tanto  terror  al  indio  y  miedo 
Del  capitán  Godoy  la  buena  suerte 
Que  atirmar  con  verdad  y  razón  puedo 
Que  temblaba  de  él;  mas  que  de  la  muerte 

Y  al  español  aflicto  tal  denuedo 

Que  apenas  ya  cabia  en  todo  el  fuerte. 
Según  era  el  orgullo  y  \áz arría 

Y  el  ánimo  fogoso  que  tenia. 


Tubieron  por  agüero  y  mal  presagio 
El  quemarles  asi  el  alojamiento^ 
Temiendo  el  general  algún  naufragio 
En  otra  parte  hizo  nuevo  asiento: 
Paréceme  que  dice  un  cierto  adagio 
Que  es  sabio  parecer  mudar  de  intento. 
Así  Anganamon  mordiendo  el  labio 
Mudo  de  parecer  como  hombre  sabio. 


No  quiere  mas  él,  cauto,  en  los  asaltos 

Aventurar  su  gente  ni  fortuna, 

Por  ser  donde  los  jóvenes  mas  altos 

Fenecen  sin  hacer  cosa  ninguna: 

Sabe  que  están  los  nuestros  de  agua  faltos 

Y  que  dentro  no  tienen  fuente  alguna; 

Quiere  aguardar  que  salgan  a  cogella 

O  a  que  se  rindan  a  él  por  falta  de  ella.: 


229 

No  estaba  en  esto  el  bcdrbaro  engañado 
Que  dos^  o  treS;  o  mas  días  habia 
Qne  estaba  el  español  necesitado 
De  ella^  y  sed  insufrible  padecía: 
Vinagre,  vinO;  y  agua  hablan  gastado. 
En  apagar  con  ello  cuando    ardia 
El  elemento  cálido  y  terrible 
Que  en  el  tejado  puso  el  indio  horrible. 


Un  pozo  hondo  que  tenian  dentro 
Con  el  tiempo  y  calor  se  fué  secando, 

Y  aunque  le  socavaron  hasta  el  centro 
Ningún  jugo  la  tierra  fué  mostrando: 

Y  mientras  mas  cavaban  mas  adentro 
Eterna  sequedad  de  si  iba  dando, 
Que  por  ser  en  el  tiempo  del  estío 
Estaba  seco  todo  y  bajo  el  rio. 


Viendo  el  poco  remedio  que  tenian 

Y  la  necesidad  tan  grande  y  falta 

]Jel  agua,  y  sed  mortal  que  padecían 

Acuden  a  la  fuente  eterna  y  alta: 

A  aquella  fuente  altítica  acudían 

Que  por  mas  sequedad  que  haya  no  falta, 

Ko  habiéndola  en  los  míseros  mortales. 

Eternos  y  celestes  manantiales. 


A  la  Virgen,  que  es  fuente  de  consuelo, 
Y  amparo  de  los  tristes  pecadores, 
Regando  con  sus  lágrimas  el  suelo 
Acuden  con  gemidos  y  clamores: 
Gimiendo  sus  angustias,  pena  y  duelo. 
Le  piden  que  interceda  y  de  favores 
Con  su  querido  esposo,  y  que  los  saque 
Del  peligro  en  que  están  y  su  ira  aplaque. 


230 

En  procesión  solemne  la  sacaron 
De  su  pequeña  celda  o  pobre  hermita; 
Por  el  angosto  patio  la  llevaron^ 
La  gente  sollozando  iba  y  contrita: 
Con  humildad  inmensa  suplicaron 
A  la  gloriosa  Virgen  y  bendita^ 
Que  con  piadosos  ojos  los  mirase 
Y  de  la  falta  de  agua  remediase. 


¡  O  magostad  de  Dios  alta  y  gloriosa ! 
j  Y  como  buen  señor  os  condolistes 
De  la  afligida  gente  lacrimosa^ 

Y  con  amor  intenso  socorristes! 
¡Y  vos  sagrada  virgen  piadosa 

Cuan  bien  con  vuestro  hijo  intercedisteS; 
Cuan  bien  que  consoláis  a  quien  os  llama 

Y  tiernamente  ama  a  quien  os  ama! 


El  cielo  estaba  limpio  y  despejado 
Alegre^  rasO;  plácido^  y  sereno^ 
Sin  átomo  ni  punta  de  nublado 
Y  de  parleras  aves  todo  lleno. 
El  mar  en  calma,  el  viento  sosegado. 
Cuando  sin  un  relámpago  ni  trueno 
Del  orizonte  ven  que  arriba  sube 
Una  pequeña  densa  y  negra  nube. 


Con  tanta  ligereza  se  encarama 
La  nube  procelosa  y  sube  arriba, 
Que  en  breve  por  el  cielo  se  derrama 

Y  de  su  clara  luz  a  Febo  priva: 

Tan  recio  el  viento  Norte  a  priesa  brama 
Que  todo  cuanto  encuentra  lo  derriba, 

Y  con  ser  en  la  fuerza  del  verano 
Roble  no  dejó  en  pié  ni  pino  sano. 


231 


La  congelada  nube  turbulenta 

Se  rasga;  parte,  rompe,  abre,  y  despliega. 

Con  el  preñado  túrbido  revienta, 

Al  soto,  al  prado,  al  monte,  al  fuerte  riega 

La  gente  devotísima  y  sedienta 

A  la  mitad  del  patio  entonces  llega, 

En  viendo  tan  heroica  marabilla 

Delante  de  la  imagen  se  arrodilla. 


Por  que  las  blancas  ropas  vii'ginales 
Del  simulacro  santo  no  se  mojen. 
Dando  de  devoción  claras  señales 
Con  el  al  oratorio  se  recojen: 
El  agua  que  destilan  las  canales 
En  tinas,  ollas,  cántaros  la  cojen, 
Y  tanta  cuanta  Acuario  derramaba 
Apriesa  nuestra  gente  envasijaba. 


Los  pocos  animales  que  quedaban 
Como  era  la  sed  grande  que  sufrían 
Las  bocas  para  el  cielo  levantaban 

Y  abiertas  largo  espacio  las  tenian: 
Las  esponjadas  lenguas  refrescaban 
Con  el  fresco  roció  que  cojian, 

Y  aunque  faltos  de  todo  entendimiento 
Algunas  muestras  daban  de  contento. 


Fué  tal  la  tempestad  tan  recia  y  tanta 

Que  sufrii'la  los  indios  no  pudieron. 

De  tal  manera  y  suerte  los  espanta 

Que  con  mas  tempestad  que  ella  se  fueron; 

A  la  sagrada  virgen  sacrosanta 

A  dar  gracias  los  nuestros  también  fueron, 

Y  yo  mientras  las  dan  quiero  entre  tanto 

Pedirle  su  favor  para  otro  canto. 


Canto  XII. 


Asaltan  los  indios  la  Imijerial:  corren  las  mujeres  a  asilarse  en  el 
fuerte  :  el  capitán  Kodrigo  de  Bastidas  dispone  una  salida :  los  españoles 
combaten  heroicamente;  pero  se  ven  obligados  por  el  mayor  número 
de  los  contrarios  a  replegarse  al  fuerte:  levantan  los  indios  el  sitio: 
reúnen  mayores  tropas  y  vuelven  al  asedio  de  la  ciudad:  trazas  de 
los  indios  para  engañar  a  los  españoles:  estos  las  descubren  y  prin- 
cipian un  nuevo  combate:  los  de  España  rechazan  nuevamente  a  sus 
enemigos:  Pelantaro  les  anuncia  que  les  pone  cerco  para  rendirlos 
por  hambre. 


Corrían  por  las  calles  desmandadas 
Las  casadas,  viudas^  las  doncellas, 
Confusas,  temerosas,  espantadas, 
Que  lástima  y  dolor  causaba  el  vellas: 
Cual  lobos  tras  de  ovejas  desmandadas 
Así  corren  los  bárbaros  tras  de  ellas, 
Pero  como  el  temor  las  aguijaba 
Cualquiera  mas  que  una  ííguila  volaba. 


Al  fuerte  sin  parar  apriesa  corren. 
Que  no  les  dan  lugar  para  ir  despacio 
Los  bárbaros  feroces  que  las  corren 
Hasta  las  mismas  puertas  de  palacio: 
Mas  ya  los  españoles  las  socorren, 
Que  en  breve  tiempo,  término  y  espacio 
Salieron  a  la  plaza  denodados. 
Ellos  y  sus  caballos  bien  armados. 


Vi z carra  desde  Penco  babia  enviado 
Con  provisiones  amplias  y  cumpbdas^ 
Por  justicia  mayor  de  aquí  y  nombrado 
Al  capitán  Rodrigo  de  Bastidas: 
El  cual  su  gente  habiendo  al  ün  juntado 
Y  a  las  contrarias  visto  divididas, 
Dejando  el  fuerte  flaco  guarnecido 
Salió  con  parte  de  ella  apercibido. 


Andaban  los  contrarios  derramados 
Las  casas  y  los  templos  saqueando. 
Otros  mas  vengativos  y  arriscados 
La  gente  de  servicio  degollando: 
L^na  banda  de  pérfldos  soldados 
A  una  dueña  llevaban  arrastrando 
Hermosa  principal,  rica,  y  vecina. 
De  semejante  afrenta  y  daño  indina. 


Con  esta  banda  cruel  de  estos  guerreros, 
Que  en  número  llegaban  a  seiscientos, 
Bastidas  embistió  y  sus  compa fieros 
Que  de  venganza  justa  iban  sedientos: 
Recívenles  los  bárbaros  guerreros 
En  hierros  atilados  y  sangrientos, 
Mas  de  el  primero  encuentro  en  raudo  vuelo 
Rodrigo  de  Bastidas  vino  al  suelo. 


En  viendo  al  capitán  caido  en  tierra. 
Herido,  sin  aliento  y  maltratado. 
El  capitán  Alonso  de  Becerra 
Delante  de  él  se  puso  denodado: 
Solo  con  el  poder  contrario  cierra 
Con  audacia  y  valor  determinado. 
Por  medio  de  la  espesa  turba  hiende 
Y  a  su  pesar  al  capitán  deliende. 


234 

Desgarra;  corta,  raja,  rompe,  abolla 
Celadas  de  grandísima  dureza, 
Caballos,  indios,  picas,  todo  arrolla, 
Que  cosa  no  se  impide  su  braveza: 
A  Victor  cual  si  fuera  de  cebolla 
Le  rompe  de  alto  abajo  la  cabeza, 
Y  al  cabo  principal  de  aquella  escuadra 
El  cuerpo  de  una  punta  le  taladra. 


Ko  deja  pica  eniesta  ni  derecha 
Que  a  todas  las  abate  y  las  derriba, 
Al  andar  que  con  él  algo  se  estrecha 
Del  vigoroso  aliento  y  alma  priva: 
Amarrada  y  de  lágrimas  desecha 
A  la  matrona  vio  llevar  cautiva. 
Doliéndose  de  verla  el  Trujillano 
Las  piernas  arrimó  a  su  rabicano. 


El  paso  deja  franco  por  do  pasa 
Que  no  le  impide  nadie  su  derrota, 
Y  cual  si  de  papel  fuera  o  de  masa 
A  Pilcoturo  pasa  cuerpo  y  cota: 
A  Lebopar  la  espada  toda  envasa, 
Al  Chuleo  la  cabeza  deja  rota. 
Pasando  de  esta  suerte  pasa  y  llega 
A  do  la  dueña  está  de  llorar  ciega. 


Hallóla  sola,  triste  y  sollozando, 
Que  bárbaro  ninguno  ya  la  guarda. 
Ni  de  todo  el  soberbio  y  crudo  bando 
Menos  al  español  nadie  le  aguarda: 
En  las  ancas  la  puso  y  galopando 
Al  fuerte  va,  que  un  punto  no  se  tarda. 
Porque  la  fuerza  bárbara  venia 
Cerrándole  los  pasos  y  la  via. 


235 

En  el  fuerte  la  deja  y  volvió  apriesa 
En  busca  de  los  pocos  españoles, 
Entre  la  turba  indómita  y  espesa 
Los  halla  cual  al  viento  los  peñoles: 
Por  el  cerrado  ejército  atraviesa 
Que  al  retumbante  son  de  caracoles, 
Las  picas  largas  rábidos  vibrando 
Iban  con  los  hespéricos  cerrando. 


El  capitán  Bastidas  puesto  habia 

A  Conapil  de  un  golpe  duro  en  tierra, 

Con  otro  mas  soberbio  a  Longopia 

El  ánima  del  mundo  le  destierra: 

En  esto  ya  el  ejército  venia 

Corriendo  al  son  horrísono  de  guerra 

Diciendo  los  idólatras  imanos: 

Tened,  cercad,  no  vuelvan  los  cristianos. 


Pablo  Hernández,"  Sánchez,  Luis  de  Obiedo, 
El  hijo  de  Juan  Alvar ez  de  Luna, 
Hacen  con  gran  valor,  brio,  y  denuedo. 
De  la  sangre  enemiga  una  laguna: 
Viveros,  Martin  Arias,  Juan  Saucedo, 
Siguiendo  tras  su  próspera  fortuna 
Destrozan,  rompen,  hienden,  atrepellan. 
Matan,  cortan,  machucan,  y  degüellan. 


Con  rabia,  con  tesón,  corage  y  brio. 
Los  contumaces  bárbaros  bravean. 
Con  esfuerzo  gallardo  a  su  albedrío 
Las  rígidas  macanas  montasean: 
En  medio  del  indómito  gentío 
Los  hispanos  bien  se  gallardean 
Dejando  cuanto  alcanzan  lastimado. 
Roto,  blando,  molido  y  magullado. 


236 


Fuerza  fué  y  aun  forzoso  retirarse, 
Como  se  retiraron  para  el  fuerte^ 
Que  mal  pudieran  de  ellos  escaparse 
Ni  de  la  horrenda  parca  de  otra  suerte: 

Y  aun  fué  temeridad  el  arrojarse 
Entre  los  crudos  brazos  de  la  muerte, 
Que  de  seis  mil  los  pérfidos  pasaban, 

Y  a  veinte  y  seis  los  nuestros  no  llegaban. 


Quedaron  los  contrarios  por  senores 
De  la  ciudad,  haciendas,  y  campana, 
Soberbios,  iracundos,  vencedores; 
Humildes  y  vencidos  los  de  España. 
Robaron  (o  sacrilegos  traidores) 
Los  templos,  y  con  grande  furia  y  sana 
A  Frai  Cristóbal  Coronel  mataron; 
El  pueblo  y  los  comventos  abrasaron. 


La  cuadra  fuerte  sola  defendieron 
Con  gallardo  denuedo  los  hispanos, 

Y  lo  demás  del  pueblo  no  pudieron, 
Por  ser  pocos,  y  muchos  los  tiranos: 
Cargados  de  despojos  se  volvieron 
Triunfantes,  victoriosos,  y  lozanos. 
Dejando  a  los  domésticos  alzados, 

Y  a  los  de  España  pobres  y  encerrados. 


Volvióse  el  general  para  su  tierra 

Después  de  haber  cual  digo  levantado 

Los  indios  de  la  Rica  y  alta  sierra, 

Y  todos  sus  contornos  alterado: 

Del  trabajo  y  provechos  de  la  guerra 

Estaba  rico  próspero  y  cansado, 

A  descansar  se  vuelve  a  Pailagueno, 

De  gloria,  fama,  triunfos,  y  honra,  lleno. 


2d\ 


De  paso  a  la  Imperial  ciudad  dio  vista 

Pensando  de  cojerla  descuidada^ 

Mas  como  en  arma  estaba  siempre  y  lista 

Una  carga  les  dieron  bien  pesada: 

Y  por  ser  tan  costosa  su  conquista 

Dejóla  j  prosiguieron  su  jornada; 

A  su  casa  lleg(5^  y  en  pasatiempo 

En  ella  se  entretuvo  un  breve  tiempo. 


Luego  que  Pelantaro  tuvo  aviso 
De  como  el  general  volvió  a  su  tierra^ 
Y  que  así  a  la  ciudad  dejarla  quiso 
Sin  acabar  la  comenzada  guerra, 
Su  gente  juntó  luego  y  al  proviso. 
Marchando  por  las  faldas  de  la  sierra 
Con  grande  orgullo  j  furia  repentina, 
Pensando  darla  fin  a  ella  camina. 


Tras  de  él  Anganamon  partió  furioso 
Con  otro  nuevo  ejército  granado, 
Que  dejar  el  regalo  fué  forzoso 
Por  no  perder  el  crédito  ganado: 
Y  aunque  era  el  español  tan  cuidadoso, 
Estaba  de  este  cerco  descuidado, 
Mas  coA  ser  como  fué  tan  repentino 
De  agua  aunque  no  mucha  se  previno. 


Pusieron  los  dos  bárbaros  valientes 
Con  mas  calor  que  antes  el  asedio, 
Pensando  de  esta  vez  los  impacientes, 
Romper  los  Españoles   sin  remedio: 
Con  ardides  y  trazas  diferentes 
Para  ello  buscaban  cualquier  medio, 
Mas  estaban  los  bravos  cesarinos 
Mas  bravos  que  los  bravos  saguntinos. 


238 

De  tres  asaltos  grandes  que  les  dieron, 
Sangrientos  todos  tres  y  porfiados. 
Con  el  propio  valor  se  defendieron 
Que  de  esotros  durísimos  pasados; 
Mas  viendo  que  llevarlos  no  pudieron, 
De  su  fortuna  ya  desconfiados, 
Trataron  los  idólatras  de  paces 
Habiendo  retirado  antes  sus  haces. 


Treguas  hubo  y  seguro  de  ambas  partes, 
Mas,  por  sino  guardaban  el  seguro, 
Los  nuestros  se  pusieron  hechos  Martes 
Armados  con  recato  sobre  el  muro: 
Con  fingidos  y  cautelosos  artes 
Procuraba  el  indíhnito  perjuro 
Descuidar  aquel  dia  a  los  de  el  fuerte 
Para  poder  hacer  con  ellos  suerte. 


Mas  con  paso  espacioso,  blando,  y  lento, 
Pasó  diciendo  un  indio  por  la  puerta: 
"Españoles,  cuidado,  estad  con  tiento, 
Guardaos,  mirad,  vivid,  el  ojo  alerta." 
Con  este  aviso  breve  y  parlamento 
La  traición  afirmaron  que  era  cierta. 
Así  con  gran  cuidado  prevenidos 
Les  dieron  a  sus  pláticas  oidos. 


No  salieron  con  trato  ni  partido 
Que  bien  a  los  hisjjanos  estubiese. 
Que  como  traición  todo  era  y  fingido. 
Lo  encaminaban  todo  a  su  interese: 
Quedó  de  entrambas  partes  concluido 
Que  cuando  la  luz  nueva  pareciese 
Para  fijar  la  paz  de  los  cautenes 
Que  de  una  parte  y  otra  diesen  rehenes. 


239 

Llegado  el  dia  y  tiempo  señalado 
Los  indios  se  pusieron  en  sus  puestos^ 
Y  en  el  suyo  los  nuestros  con  cuidado 
Apercibidos  ágiles  y  prestos: 
Compuesto  el  capitán  salió  y  armado, 
Armados  los  soldados  y  compuestos^ 
Por  no  ser  el  varón  en  mas  tenido 
Del  precio  que  valiese  su  vestido. 


Pusieron  en  el  muro  cautamente 
Armados  a  los  indios  de  servicio, 
Para  mostrar  mas  tráfago  de  gente 
Del  militar  y  bélico  ejercicio: 

Y  fué  la  industria  al  lin  tan  escelente 

Y  tan  grande  el  estrépito  y  bullicio^ 
Que  de  verlo  los  bárbaros  creyeron 
Que  los  dientes  de  Cadmo  allí  nacieron. 


Viendo  el  orden,  la  gente,  brio,  el  recato, 
La  guardia,  gala,  orgullo,  y  el  aspecto, 
La  plática  entretuvo  a  posta  un  rato 
Sin  efectuarse  cosa  el  rey  electo: 
Para  que  le  tuviese  aquel  contrato 
Como  se  deseaba  buen  efecto, 
Al  capitán  pedian  por  rehenes 
Y  a  Pelantáro  daban  los  purenes. 


No  vinieron  en  esto  a 
Ni  en  otra  cosa  alguna  hubo  concierto, 
Fuerza  fué  al  español  desconcertarse, 
Antes  que  fuese  mas  el  desconcierto: 
Hicieron  a  los  indios  retirarse 
Viendo  su  marañoso  trato  incierto, 
Dándoles  una  carga  bien  pesada 
Con  una  culebrina  reforzada. 


240 


Saltando  cual  el  gato  del  rescoldo 

Sin  aguardar  mas.  tiempo  ni  recado, 

Pelantaro  volvió  para  su  toldo 

Del  estruendo  bombísono  espantado: 

Con  menos  incliazon  y  menos  toldo 

Que  aquel  que  hasta  entonces  ha  mostrado. 

Cual  suele  el  escaldado  de  agua  fría, 

El  general  también  así  huia. 


Pasado  ya  el  temor  y  sobresalto 
Y  vuelto  el  humor  cáhdo  al  vacío, 
Volvieron  los  contrarios  al  asalto 
Con  todo  su  ¡íoder,  pujanza  j  brio: 
Con  suma  diligencia  y  valor  alto 
El  general  y  el  rey  a  su  gentío 
Incitaban  con  obras  y  razones 
Al  duro  trance  y  arduas  ocasiones. 


El  combate  fué  tal  y  tan  apriesa 
Que  dio  el  insulto  bando  banderizo. 
Que  la  piedra  llovía  tan  espesa 
Cual  nube  congelada  de  granizo: 
Por  ser  redonda,  lisa,  dura,  y  gruesa. 
El  tejado  ceniza,  y  polvos  hizo. 
Sin  ser  los  españoles  poderosos 
A  desviar  los  bárbaros  furiosos. 


Tendidos  en  los  altos  baluartes 
Tenían  los  iberos  vencedores 
Los  cuatro  tremolantes  estandartes 
De  símbolos  diversos  y  colores: 
Hicieron  a  los  tres  trescientas  partes 
Con  las  flechas  y  piedras  los  traidores. 
Dejando  las  efigies  solas  sanas 
De  sus  advocaciones  soberanas. 


241 

Pero  aunque  a  esotro  el  pérñdo  profano 
Romper  como  a  los  otros  tres  procura, 
Quedó  sin  mancha,  limpio,  libre  y  sano, 
Sin  mácula,  mancilla,  ni  rotura; 
Con  prima  artificial  y  diestra  mano 
Bordada  en  medio  estaba  la  figura 
De  la  gloriosa  virgen  del  Socorro 
Entre  el  angelical  y  sacro  corro. 


Movido  a  compasión,  un  su  devoto, 

De  ver  el  riesgo  grande  en  que  está  puesto, 

Antes  que  fuese  maltratado  y  roto 

A  socorrerlo  fué  piadoso  y  presto: 

Entonces  con  mas  grita  y  alboroto 

El  furibundo  bárbaro  molesto 

Piedras,  flechas,  balazos,  sobre  él  llueve, 

Mas  el  español  hace  lo  que  debe. 


Apesar  de  la  bárbara  inclemencia 
Que  con  audacia  y  ánimo  pretende 
Del  simulacro  santo  la  violencia. 
El  clérigo  Guevara  la  defiende: 
Mal  herido  salió  de  la  pendencia, 
Mas  al  fin  el  guión  sano  desciende, 
Dejando  el  paso  abierto  a  seis  guerreros 
Valientes  y  esforzados  mosqueteros, 


Que  puestos  sobre  el  alto  baluarte, 
Como  la  causa  es  justa  y  suya  propia, 
De  balas  despidieron  tan  gran  parte 
Que  huyen  los  contrarios  con  inopia: 
Quedó,  antes  que  la  gente  infiel  se  aparte, 
De  muertos  y  heridos  grande  copia. 
Por  lo  cual  Pelantaro  furibundo 
Se  retiró  del  muro  verecundo. 

16 


242 

De  su  Pillano  el  bárbaro   reniega 
Frenético;  furioso^  de  ira  insano, 
Porque  así  su  favor  sin  mas  le  niega 

Y  se  lo  da  al  soberbio  castellano: 

Y  como  tan  gran  cólera  le  ciega 
Propone  de  no  alzar  jamas  la  mano 
Del  trabajoso  asedio,  sin  que  vea 
Él  próspero  suceso  que  desea. 


Ordena  luego  apriesa,  manda,  y  traza, 
Que  la  pérñda  gente  esté  de  suerte 
Que  en  ninguna  manera  de  la  plaza 
Fuera  salga  por  agua  la  del  fuerte, 
A  quien  con  infernal  furia  amenaza 
Con  la  espantosa,  triste,  asada  muerte. 
Que  ya  el  soberbio  bárbaro  sabia 
La  falta  que  en  el  fuerte  de  agua  habia. 


Puesto  cerca  del  muro  y  por  reparo 
Los  edificios  míseros  caídos. 
Habló  con  los  de  España,  Pelantaro, 
Segunda  vez  tratando  de  partidos: 
"Yo  entiendo,  dijo,  sé,  y  he  visto  claro^ 
Que  estáis  como  lo  estáis  arrepentidos, 
Y  que  entrañablemente  a  todos  pesa 
De  no  haber  aceptado  mi  promesa. 


"Negasteis  el  partido,  que  era  el  medio 
Para  vivh'  en  paz  siempre  y  concordia, 
Libres  de  las  miserias  de  este  asedio, 
De  trabajos,  afanes,  y  discordia: 
Pero  no  tienen  ya  ningún  remedio, 
Ni  de  vosotros  yo  misericordia. 
Por  que  de  sed  y  de  hambre  fatigados 
Os  habéis  de  rendir  a  mi  forzados. 


243 

"El  agua  y  bastimento  sé  que  os  falta^ 
Municiones^  socorro,  aliento,  y  fuerza, 
Pues  ved  si  con  aquesta  tan  gran  falta, 
El  rendiros  será  forzoso  y  fuerza: 
Entregaron  a  Rodas  los  de  Malta 
Con  ser  inexpugnable  aquella  fuerza, 
Por  no  perder  la  cara  y  dulce  vida 
Que  tanto  así  tenéis  aborrecida. 


"Mejor  os  fuera,  y  fuera  bien  contado, 
El  aceptar  con  tiempo  algún  partido. 
Antes  que  aqueste  término  llegado. 
Pues  fué  con  tiempo  y  término  ofrecido." 
Habiendo  sus  razones  escuchado 
Le  fué  de  nuestra  gente  respondido 
Que  cuanto  trama,  teje,  urde,  y  maraña, 
Es  la  labor  inútil  de  la  arana. 


Por  que  la  soberana  mano  inmensa 
A  tiempo  les  dará  lo  necesario. 
Librándoles  de  aquella  grande  ofensa 
Que  reciben  del  pérfido  incendiario: 

Y  cuanto  trata,  dice,  ordena,  y  piensa. 
Verá  el  remate  y  fin  de  ello  al  contrario^ 

Y  socorridos  a  ellos  y  triunfantes 
Como  le  vieron  pocos  dias  antes. 


Retírase  con  esto  el  impaciente 
A  su  tienda  veloz  en  raudo  vuelo, 
Y  al  bajo,  frió,  y  húmido  tridente 
El  deifico  Fetonio  rey  de  Délo: 
La  española  oprimida  y  pobre  gente 
A  la  reina  de  tierra,  mar  y  cielo, 
A  pedir  su  favor  y  ausilio  parte 
De  lágrimas  vertiendo  mucha  parte. 

16* 


244 


Ya  que  todos  se  fueron  y  yo  quedo 
Cansado^  solO;  sin  vigor,  ni  aliento, 
Agotado  el  anhélito  y  denuedo, 
Con  falta  de  caudal  y  de  talento, 
Sentarme  a  descansar  un  rato  puedo 
Que  no  he  de  estar  cantando  solo  al  viento. 
Demás  de  que  no  es  justo  que  perturbe 
A  la  devota  gente  ni  la  turoe. 


Canto  XIII. 


Piden  los  españoles  devotamente  a  la  gloriosa  reina  del  cielo  que  los 
socorra  :  cuando  luego  vieron  la  nube  que  subió  como  la  vez  primera 
por  el  cielo :  fué  tanta  el  agua  que  despidió  que  no  la  pudieron  sufrir 
los  enemigos  y  se  retiraron:  declárause  por  enemigos  los  Coyunches : 
hacen  daño  en  el  término  de  Penco  :  sale  el  gobernador  con  los  españoles  : 
quítales  la  presa  que  llevaban  de  ganados.  Sale  de  Lima  el  Gober- 
nador don  Francisco  de  Quiñones :  tiene  una  espantable  tormenta  en 
la  copta  de  Chile:  escapa  de  ella  y  entra  milagrosamente  en  Penco. 


Levanta^  sube^  ensabia^  y  engrandece, 

A  los  audaces,  fuertes,  y  atrevidos, 

La  inconstante  fortuna,  y  favorece 

A  los  gallardos  ánimos  subidos: 

Las  prósperas  victorias  ennoblece 

A  los  humildes,  bajos  y  avatidos 

Los  hincha,  ensoberbece,  alza,  y  levanta, 

Cual  suele  el  agua  y  sol  la  chica  planta. 


Patente  se  verá  este  ejemplo  y  claro 

En  la  escelente  cumbre  en  que  ha  subido 

El  gallardo  y  valiente  Pelantaro 

Que  tanto  la  voltaria  a  favorido: 

El  cual  por  restaurar  su  reino  caro 

Con  su  potente  ejército  crecido 

A  puesto  al  español  de  mas  conecto 

En  mucha  confusión  y  en  mucho  aprieto. 


246 


El  invencible  bárbaro  animoso 
Conociendo  su  próspera  fortuna^ 
Pretende  el  iracundo  victorioso 
Sus  hechos  levantar  sobre  la  luna: 
Y  los  de  el  Español  bravo  y  famoso 
Sumirlos  en  la  Estígica  laguna^ 
Procurando  por  fuerza^  industria^  y  maua^ 
Desarraigar  de  Chile  a  los  de  Espafía. 


Cualquiera  cosa  intenta  con  intento 

El  cauteloso  bárbaro  pujante^ 

De  dar  a  los  hispanos  fin  violento 

Y  de  ganar  renombre  de  triunfante: 
Mas  viendo  el  falto  fin  de  su  argumento 

Y  que  con  persuasiones  no  es  bastante 
A  que  se  rindan  a  él  sin  mas  contienda^ 
Hinchado  se  volvió  para  su  tienda. 


También  los  españoles  juntos  fueron 
De  sed,  cansancio  j  hambre  fatigados, 
En  la  capilla  todos  se  metieron 
En  la  sagrada  virgen  confiados: 
Con  lágrimas  de  sangre  le  pidieron 
Perdón  de  sus  ofensas  y  pecados, 
Y  ¡íara  tan  gran  falta,  pena  y  duelo, 
Socorro,  su  favor,  y  alto  consuelo. 


Hora  y  media  faltaba  solamente 
Para  mediar  la  noche  tenebrosa. 
Cuando  vieron  subir  por  el  oriente 
La  fusca  nubécula  procelosa: 
Privó  de  luz  a  Cintia  refulgente, 
Y  rápida,  veloz,  suelta,  y  furiosa. 
Todo  el  cielo  entoldó  de  la  manera 
Que  se  vio  la  pasada  vez  primera. 


247 


Despide  la  preñada  nube  espesa 
Con  truenos  j  relámpagos  tanta  agua; 
(<¿u.e  parece  avenida  de  represa^ 
O  que  la  mar  por  ella  se  desagua: 
Como  Acuario  se  daba  tan  gran  priesa 
El  contento  a  los  bárbaros  les  agua^ 
Mojados  a  Pufen  se  retiraron. 
Donde  por  algún  tiempo  reposaron. 


Quedaron  los  iberios  fatigados 

Con  sobra  de  agua,  y  faltos  de  sustento^ 

Pobres,  tristes,  heridos,  maltratados. 

Sin  género  ninguno  de  contento: 

De  mil  trabajos  ásperos  cercados, 

Y  para  tanto  afán,  pena  y  tormento. 

Perdida  totalmente  la  esperanza 

De  ver  jamas  el  rostro  a  la  bonanza. 


Los  bárbaros  rebeldes  de  la  villa 
Las  estancias  quemaron  y  el  sembrado, 
Sin  dejar  en  su  término  ni  orilla 
Una  sola  cabeza  de  ganado: 
Pusieron  a  la  gente  de  castilla 
En  el  mas  miserable  y  bajo  estado, 
Que  jamas  los  varones  de  la  Iberia 
Han  visto  ni  sufrido  tal  miseria. 


En  los  términos  ricos  de  Valdivia, 
Quinchilca,  y  Tenguelen,  se  rebelaron, 
JVIariquina,  el  soberbio,  no  se  entibia, 
Que  los  llanos  con  él  se  declararon: 
Cualquiera  de  los  bárbaros  se  alivia 
Para  la  cruda  guerra,  y  congregaron 
Cuantos  hay  de  Coquimbo  al  sur  helado 
Con  los  del  archipiélago  apartado. 


248 


Cuneo  y  Chabra  se  alzaron  en  Osorno^ 
Llangillangillo  y  todo  su  terreno^ 
Y  todos  los  demás  de  su  contorno 
Quedaron  todos  llenos  del  veneno: 
En  el  fuerte  de  Arauco,  a  donde  torno. 
Se  levantó  el  traidor  de  Quintegüeno, 
Haciendo  cada  cual  siempre  en  su  tierra, 
Al  mísero  español  sangrienta  guerra. 


Catorce  cercos  ásperos  pusieron 

Al  castellano  Silva  los  de  Arauco, 

Con  sangre  de  ambas  partes  le  tiñeron 

El  atavio  al  venerable  Rauco: 

Y  con  el  gran  ruido  ensordecieron 

A  Tetis,  a  Neptuno,  Dores,  Clauco, 

Metiéronse  las  focas  y  las  ninfas 

De  espanto  en  las  cavernas  y  hondas  linfas. 


Con  furor  infernal  y  cruda  saña 
Corrían  a  los  pueblos  comarcanos, 
Talando  a  fuego  y  sangre  la  campaña, 
Infestando  a  los  miseros  hispanos: 
Viendo  la  poca  gente  que  hay  de  España 
Quinel,  Fomeco,  Rere,  Palgue,  y  llanos. 
Las  suyas  juntan  luego  con  intento 
De  al  marítimo  Penco  dar  un  tiento. 


Son  estos  Cuyunches  grandes  soldados 

Y  los  mas  belicosos  de  esta  tierra. 
Bravos,  diestros,  valientes,  esforzados. 
Mansos  en  paz,  soberbios  en  la  guerra 
Temidos  fueron  siempre  y  respetados 
De  todos  los  rebeldes  de  la  sierra. 

En  el  tiempo  que  fueron  enemigos 

Y  del  gobernador  Loyola  amigos. 


249 

Mas    como  los  hispanos  los  dejaron 
Sin  fuerte^  sin  presidio  en  su  frontera^ 
Con  Pelantaro  al  ñn  se  congregaron 
Por  no  poder  vivir  de  otra  manera: 
Para  se  acreditar  con  él  juntaron 
K^u  belicosa  gente  brava  y  fiera^ 
Y  el  distrito  de  Penco  corren  luego 
Haciendo  guerra  cruel  a  sangre  y  fuego. 


Pusieron  estos  bárbaros  en  campo 
Todo  lo  principal  de  su  aillaregua, 
Ocupaban  con  él  del  verde  campo 
Mas  término  y  espacio  de  una  legua: 
El  capitán  Gurráo  y  Juan  de  Orampo 
(Por  orden  del  cacique  Longotegua) 
El  ganado  y  estancias  les  robaron 
Y  a  los  pastores  miseros  mataron. 


En  oyendo  esta  triste  nueva  en  Penco 
El  nuevo  Apo  Vizcarra^  aunque  era  viejo^ 
Mas  veloz  saltó  y  presto  que  el  podenco 
Tras  del  tímido  y  rápido  conejo^ 
Sentido  de  que  el  bárbaro  mostrenco 
Con  tanta  desvergüenza  y  sin  consejo^ 
Tan  cerca  de  sus  canas  y  presencia 
Hiciese  tan  gran  daño  con  violencia. 


Movido  de  vergüenza  y  grande  saña 
Que  a  la  venganza  justa  le  compele^ 
Gallardo  sale  y  bravo  a  la  campana 
Con  el  denuedo  y  ánimo  que  suele: 
Poca  gente,  mas  buena,  le  acompaña 
Pero  el  prudente  viejo  antes  que  vuele 
La  ocasión,  ni  la  pérfida  pujante 
Movi(5  la  suya  bélica  a  delante. 


250 

Los  bárbaros  soberbios  se  volvían 
Con  la  soberbia  presa  que  habían  hecho, 
Y  para  sus  lugares  dividían 
El  escuadi'on  sin  orden  j  deshecho. 
Cuando  a  nuestros  ginetes  descubrían 
Cerca  de  un  montezuelo  y  paso  estrecho, 
Pero  al  punto  cerr<)  nuestra  vanguardia 
Con  su  mal  ordenada  retaguardia. 


Con  voces  y  algazaras  resonantes 
Longotegua  a  los  suyos  apelHda, 
Y  con  los  que  allí  estaban  ch'cunstantes 
Comenzó  la  guacábara  reñida: 
Pero  los  españoles  militantes 
Menospreciando  la  costo-sa  vida, 
Movidos  de  la  c<)lera  y  venganza 
En  ellos  hacen  riza  y  cruel  matanza. 


Cercenan  con  gran  priesa  y  acrívillan, 
Rompen,  cortan,  derriban,  muelen,  matan. 
Machucan,  quiebran,  hunden,  pisan,  trillan, 
Descuartizan,  escotan,  y  maltratan: 
Abren,  rengan,  abollan,  amancillan. 
Quebrantan,  descoyuntan,  desvaratan, 
A  la  gente  de  Chepe  y  de  Chepino, 
Martín  Muñoz,  Ríguelme,  y  Diego  Sino, 


Miguel  de  Vendesu,  Silva,  y  Serrano, 
Lancha,  y  Antonio  Pérez  de  Aquilera, 
Melendez,  Juan  Hurtado,  Altamirano, 
El  capitán  Quiros,  Cuebas,  Herrera: 
De  verde  vuelven  rojo  todo  el  prado 
Con  mano  cruda  horrenda  y  carnicera, 
Pantoja,  Fuensalida,  Guabo,  y  Bravo, 
Bravamente  dan  fin  de  ellos  y  cabo. 


251 


Los  demás  indios  que  iban  delanteros, 
Como  el  estruendo  armígero  sintieron 
Y  a  los  hispanos  bélicos  guerreros, 
Sin  aguardar  los  últimos  huyeron: 
Veloces,  sueltos,  rápidos,  ligeros 
Los  bravos  españoles  los  siguieron. 
Aquí  derriban,  muelen,  matan,  prenden. 
Allí  castigan,  dañan,  rompen,  hienden. 


El  tesón  animoso  iba  creciendo 
La  soberbia,  el  denuedo,  la  osadía, 
En  el  bando  español  fuerte  y  horrendo 
La  fuerza,  la  pujanza,  y  gallardía: 
Y  al  bárbaro  feroz  disminuyendo 
Que  flojo  y  tardo  el  brazo  le  movía. 
Cabezas,  tripas,  brazos,  cubre  el  suelo, 
Los  clamores  retumban  en  el  cielo. 


Viendo  el  gobernador  la  cruel  matanza 
Y  dar  a  Cintia  al  mar  color  de  plata. 
Temiendo  alguna  súbita  mudanza 
Tocar  a  recojer  mand(5  a  Capata: 
El  cual  obedeciendo  sin  tardanza 
El  orden  un  momento  no  dilata. 
El  tímpano  retumba,  y  al  estruendo 
Se  van  los  españoles  recogiendo. 


Quedaron  muchos  bárbaros  tendidos 
Abiertas  las  cabezas  y  costados. 
Los  deilias  fueron  rotos,  mal  heridos 
Huyendo  sin  la  presa  avergonzados: 
Pero  siendo  los  nuestros  recojidos 
Con  toda  la  gran  presa  de  ganados, 
Victoriosos  con  ella  se  voMeron 
A  la  propia  ciudad  de  do  salieron. 


252 


Ya  que  mi  gran  ventura^  dicha^  y  suerte^ 
A  querido  a  este  puesto  encaminarme, 

Y  del  trabajo,  pena,  afán  y  muerte, 

Y  del  horrendo  bárbaro  librarme. 

Quiero  antes  que  ha  volver  el  cruel  acierte 
Pues  tiempo  y  ocasión  hay,  embarcarme. 
Pues  ella  me  a  forzado  a  que  le  deje 
Al  sanguinoso  Chile  y  de  el  me  aleje. 


Volver  quiero  al  Perú,  pues  me  convida 
La  causa  referida  y  la  presente 
De  estar  a  pique  y  punto  de  partida 
Una  nao  con  el  áncora  pendiente : 
Apenas  me  embarqué  cuando  tendida 
Fué  la  vela  del  nauta  prestamente, 
Con  viento  fresco  y  próspero  llegamos 
Al  puerto  del  Callao  donde  ancoramos. 


Estando  ya  para  saltar  en  tierra 
De  pie  sobre  los  bordes  de  la  barca. 
Oí  el  rumor  y  estrépitos  de  guerra 
Que  en  la  ciudad  retumba  y  su  comarca: 
En  las  montanas,  valles,  en  la  sierra 

Y  en  cuanto  ciñe  el  término  y  abarca, 
Los  retumbantes  pifaros  resuenan 

Y  en  las  costas  los  tímpanos  resuenan. 


Cuando  a  la  gran  ciudad  iba  llegando 
Vi  en  las  ventanas  altas  y  en  balcones 
Las  banderas  tendidas  tremolando 
Gallardos  estandartes  y  pendones: 
Soldados  por  acá  y  allá  cruzando 
Mozos,  bravos,  bizarros,  fanfarrones, 
Capitanes,  Alféreces,  Sargentos, 
De  Marte  los  sonoros  instrumentos. 


253 

Era  el  bélico  estruendo  j  rumor  tanto 
Que  dentro  en  la  ciudad  Limense  habia, 
El  murmuUo;  el  estrépito,  que  espanto 
Al  viejo  y  cano  Rimace  ponia: 
Por  aquel;  por  aqueste,  en  aquel  canto 
vSe  ve  la  gala,  orgullo,  y  bizarría, 
Todo  es  furor  y  máquinas  de  guerra 
Cuanto  dentro  en  sus  límites  se  encierra. 


En  toda  la  ciudad  retumba  y  mena 
Martillos,  fraguas,  limas,  y  bigornias. 
Armas  forjaban  de  que  estaba  llena 
Con  puntas  largas  ligidas  y  bornias: 
Nueva  \'ino  en  aquesto  (aunque  no  buena) 
Que  allá  por  las  ocultas  californias 
Un  Pirata  pasó,  y  con  grande  flota 
Al  Perú  encaminaba  su  derrota. 


Por  esta  y  la  que  vino  de  las  Charcas 
Del  intento  y  designio  de  Cabrera, 
Mandó  el  virrey  estar  las  liminarcas 
A  punto  a  cada  cual  en  su  frontera: 
Alerta  estaban  ya  las  crudas  Parcas 
El  trofeo  aguardando  que  se  espera. 
De  las  civiles  guerras  de  tiranos, 
Y  de  los  nautas  pérfidos  germanos. 


Aquestas  causas  justas  fueron  causa 

Para  que  a  la  de  Chile  se  pusiese 

Alguna  dilación  forzosa  y  pausa, 

Y  que  el  socorro  en  parte  menos  fuese: 

La  nueva  sedición  tirana,  causa 

Nuevo  acuerdo  al  Virrey,  mas  que  partiese 

Don  Francisco  mandó  con  los  soldados 

Que  a  la  sazón  estaban  alistados. 


254 

Fueron  cuantos  estaban  prevenidos 
Noventa  y  tres  soldados  solamente, 
Mozos  bravos,  gallardos,  atrevidos, 
Cualquiera  de  ellos  de  ánimo  valiente: 
Pero  con  ser  tan  buenos  y  escogidos. 
Era  poco  este  número  de  gente 
Para  allanar  la  pértida  potencia 
Y  castigar  su  bárbara  insolencia. 


Bien  quisiera  el  Virrey  y  era  su  intento 
Enviar  un  ejercito  copioso. 
Armas,  ropa,  dineros,  bastimento. 
Con  todo  lo  demás  menesteroso. 
Para  que  al  iníiel  bárbaro  sangriento 
Le  abajasen  el  ímpetu  orgulloso, 
Pero  a  su  intento  y  ánimo  cristiano 
Atajó  los  intentos  del  tirano. 


Promete  a  don  Franzisco  que  adelante 

Le  enviará  gran  número  de  gente 

Con  que  pueda  al  indómito  pujante 

Aplacarle  la  cólera  impaciente: 

Con  la  pequeña  escuadra  militante 

De  la  ciudad  se  parte  en  continente, 

De  la  nobleza  de  ella  acompañado. 

En  Dios  mas  que  en  sus  fuerzas  confiado. 


A  dar  a  aqueste  reino  algún  alivio 
Que  tanto  a  su  alma  santa  le  lastima, 
Venir  con  él  queria  don  Toribio 
Arzobispo  dignísimo  de  Lima: 
No  con  el  pecho  lánguido  ni  tibio.^ 
Que  mas  ardiente  que  el  ardiente  clima 
Le  tenia  el  prelado  fervoroso 
Por  predicar  al  bárbaro  alevoso. 


255 


Pero  la  gran  ciudad  no  vino  en  ello^ 
Ni  en  que  este  gran  varón  faltase  de  ella, 
Que  fuera  tan  gran  pérdida  perdello 
Cuanto  pudiera  serlo  perderse  ella: 
Pudo  el  amor  tan  grande  detenello 
Y  la  fé  y  voluntad  que  vido  en  ella, 
Así  corrió  el  pastor  con  sus  obejas 
En  voluntad,  amor,  y  fé,  parejas. 


Mas  con  celo  piadoso  y  pecho  humano 
(Que  siempre  fueron  estos  sus  cuidados,) 
De  su  renta  envió  el  patrón  cristiano 
A  los  de  Chile  treinta  mil  ducados: 
Mandando  que  se  den  con  larga  mano 
A  los  pobres  y  mas  necesitados, 
A  las  viudas,  huérfanas,  doncellas, 
Casando  las  que  son  mas  pobres  de  ellas. 


Llegado  a  la  marítima  ribera 

Se  embarcó  don  Francisco  de  Quiñones, 

Que  con  las  corvas  áncoras  ya  fuera 

Le  aguardaban  dos  fuertes  galeones: 

Recíbele  la  gente  placentera 

Con  resonante  son  de  varios  sones. 

Los  milites  con  tímpanos  y  flautas. 

Con  algazaras  jubilas  los  nautas. 


Corren  los  marineros  y  grumetes 
A  las  trizas,  escotas,  y  escotines, 
A  las  bolmas,  braxas,  chafaldetes. 
Cual  al  ladrón  corchetes  y  malsines 
Masteleo,  la  gavia,  y  tamboretes. 
Bastardo,  racamento,  palanquines. 
Cabos,  cuerdas,  filásigas,  amuras, 
iSe  rompe,  las  ostagas  y  ataduras. 


256 


El  seco  y  duro  mangle  así  se  encoraba 
Como  si  fuera  junco  verde  y  tierno, 
El  furibundo  mar  brama  y  rimbomba 
Volviendo  al  mar  de  fuera  el  mar  interno 
Los  nautas  sin  cesar  dan  a  la  bomba^ 
Cual  las  bramantes  llamas  del  infierno 
Enotas^  jarcias,  gúmenas,  se  estiran, 
Los  navegantes  míseros  suspiran. 


Las  quillas,  ruedas,  planes,  corbatones 
Tarugos,  puercas,  llaves,  sobrequillas, 
Yerganetes,  puntales,  puntalones, 
Pernos,  estantes,  mesas,  varandillas. 
Cubiertas,  cuitas,  latas  y  fogones, 
Púyeos,  valdes,  vitácora,  escotillas. 
Pringues,  cabestrantes  se  estremecen, 
Crugen,  ruedan,  se  rompen,  desfallecen. 


Las  velas  amain(5  la  capitana 
Rasgada  del  trinquete  la  relinga. 
Cruje  el  mástil  mayor  y  la  mesana 
Desde  lo  mas  escelso  a  la  carlinga: 
La  combatida  nao  cual  paja  vana 
Arfa,  prende,  ya  asalta,  ya  respinga. 
Ya  llega  con  los  mástiles  al  cielo, 
Ya  con  la  baja  quilla  al  bajo  suelo. 


Pero  para  librar  el  lefio  corbo 
Antes  que  el  mar  furioso  le  deshaga. 
Le  arrojan  cuanto  hay  dentro  sin  estorbo 
Pensando  de  aplacarle  con  tal  paga: 
Mas  él  el  rico  don  de  solo  un  sorbo 
Con  mas  braveza  y  furia  se  lo  traga, 
Y  cual  el  rico  y  necio  se  enbravece. 
Se  hincha,  se  levanta  y  desvanece. 


257 


Levanta  cerros^  montes  y  collados^ 

De  espumantes;  bramosas  y  altas  olas^ 

Combaten  a  la  nao  por  los  costados 

Rompiendo  las  ferradas  portañolas: 

Tanta  priesa  le  dan  por  ambos  lados 

Que  creyeron  las  gentes  españolas 

Que  entraba  a  cada  golpe  y  crudo  encuentro 

El  crudo  mar,  y  airada  muerte  dentro. 


Corren  todos  acá  y  allá  a  gran  priesa 
Sin  hallar  en  la  nao  parte  segura, 
Quien  sus  culpas  en  público  confiesa 
Perdida  la  color  y  sin  figura: 
Quien  hace  voto  tácito  y  promesa 
De  vivir  en  monástica  clausura. 
Quien  de  ir  a  Jerusalen  o  a  Santiago 
En  saliendo  del  furibundo  lago. 


El  general  magnánimo  y  prudente 
Encima  de  la  popa  se  mostraba 
Animando  con  ánimo  a  su  gente, 
Que  a  toda  sin  faltar  nadie  faltaba; 
Pero  en  lo  interior,  devotamente 
Al  sumo  altisonante  suplicaba 
Con  oraciones  pias  y  lamentos. 
Concorde  los  discordes  elementos. 


Decia:  "Eterno  Padre  sacrosanto, 

A  cuya  voluntad  está  sujeto 

En  todo  lo  criado,  todo  cuanto 

Por  vuestra  voluntad  tiene  sujeto: 

La  luna,  el  sol,  el  estrellado  manto, 

A  vos  está  mirando  como  a  objeto 

La  tierra,  el  mar,  el  fuego,  el  firmamento, 

Y  del  movible  globo  el  movimiento. 

17 


258 


''A  vos  estaii;  señor^  siempre  obedientes 
Aves,  pues,  las  plantas,  animales, 
Las  savandijas  reptiles,  serpientes, 
Los  brutos  sin  razón,  y  racionales: 
Piedras,  yervas,  el  mar,  rios,  las  fuentes, 
Las  causas,  e  influencias  celestiales. 
Sin  vuestra  voluntad  nada  se  mueve 
Y  a  vuestro  gran  poder  todo  se  debe. 


"Los  cuatro  poderosos  elementos 
De  nada  por  vos  fueron  fabricados, 
Señalastes  les  términos  y  asientos. 
Los  unos  con  los  otros  abrazados: 
Mandastes  que  sus  ímpetus  violentos 
No  pasasen  los  puestos  señalados, 
A  las  aguas  del  mar  que  no  anegasen 
Al  mundo,  ni  los  límites  pasasen. 


"Pues  como  aliora,  señor,  tanto  se  inquieta 
Contra  esta  nave  vuestra  el  mar  airado 
Como  si  fuera  dentro  aquel  profeta 
Que  no  quiso  cumplir  \T.iestro  mandado: 
A  vuestra  fé  católica  sugeta 
La  gente  de  ella  está  (o  Dios  increado) 
Que  por  hacer  a  vos  y  al  rey  servicio 
Padecemos  tan  áspero  suplicio. 


"Por  ensanchar  la  ley  que  profesamos 
Que  es  la  propia,  señor,  que  vos  nos  distes, 
En  este  leño  frágil  todos  vamos 
Atormentados,  míseros  y  tristes: 
Humildemente,  padre,  os  suplicamos 
Por  la  pasión  acerba  que  sufristes. 
Que  la  furia  aplaquéis  y  movimientos 
De  los  dos  alterados  elementos." 


259 

Puera  con  la  oración  mas  adelante^ 
Sino  se  antepusiera  en  el  camino 
Un  monte  de  agua  rápido  y  volante 
Que  forzado  del  viento  Noto  vinO; 
Y  un  encuentro  a  la  nao  dio  tan  pujante 
Que  al  enturbiado  charco  neptunino 
Con  mas  fuerza,  corage,  furia  y  rabia, 
Otro  golpe  mas  recio  dio  la  gabia. 


Pué  tan  soberbio  el  golpe  y  recio  encuentro 
Que  el  vaso  recibió  por  el  costado. 
Que  entró  por  estribor  tanta  agua  dentro 
Que  el  batel  dentro  de  el  quedó  anegado: 
Y  a  recibii'  tras  de  este  otro  reencuentro 
Oon  el  quedara  el  pleito  rematado. 
Porque  el  mástil  quedó  inclinado  al  peso, 
Cual  suele  a  donde  hay  mas  el  fiel  del  peso. 


El  joven  don  Antonio  de  Quiñones 

Y  el  sargento  mayor  don  Juan  de  Añasco 

Corrieron  al  batel,  y  otros  varones 

Cual  con  viento  las  hojas  del  carrasco: 

Con  hacha,  palos,  tablas,  con  tizones. 

Hicieron  del  batel  piezas  el  casco. 

Alijada  la  carga  y  peso  grave 

De  un  valance  se  puso  en  fil  la  nave. 


Volvió  el  humor  caliente  a  los  vacíos 
Con  súvito  alborozo  y  alegría. 
Que  el  frígido  temor  los.  dejó  fríos 
Y  la  sangre  cuajada  helada  y  fría: 
Pero  no  aplacó  el  mar  sus  bravos  brios. 
Ni  el  implacable  viento  su  porfía. 
La  sombra  de  la  tierra  el  orbe  cubre, 
Que  ni  una  sola  estrella  se  descubre. 

17* 


260 

La  tenebrosa  noche,  obscura  y  larga, 
Con  mayor  tempestad  volando  vino. 
La  negra  cerra  con  piedra  descarga 
Agua,  truenos,  reálmpagos  contino: 
El  sibilante  viento  Cierzo  carga. 
Brama  Neptuno,  crece  el  torbellino, 
Del  trémulo  navio  en  los  lujares 
Eevienta  la  hinchazón  de  gruesos  mares. 


La  blanca  espuma  con  que  el  mar  escupe 
Kelumbrando  llegaba  hasta  el  cielo, 
Con  la  cual  las  condensas  nubes  tupe 
Engrosando  con  ella  el  turbio  velo: 
Xo  hay  lugar  descubierto  que  no  ocupe 
Dentro  del  miserable  navichuelo. 
Metiendo  dentro  de  el  mas  golpes  de  agua 
Que  chispos  echa  la  chisposa  fragua. 


El  resto  de  la  noche  y  otro  dia 
Con  otro  y  otra  noche  tiu'bulenta, 
fSin  aplacar  un  punto  su  porfía. 
Duró  la  tempestad  y  gran  tormenta: 
Volvieron  a  seguir  la  recta  via. 
La  fatigada  gente  iba  contenta, 
Pero  duróle  poco  este  contento 
Por  no  tener  jamas  seguro  asiento. 


Tres  dias  y  tres  noches  navegaron 

Con  tiempo  bueno  al  parecer  eterno, 

Al  ensenado  Penco  enderezaron 

El  herrado  espolón  con  buen  gobierno: 

Mas  cuando  a  vista  o  cerca  de  él  llegaron^ 

Como  era  en  el  rigor  del  crudo  hibierno, 

Ln  huracán  saltó  de  travesía 

Que  amenazando  al  piélago  venia. 


261 

Un  espantable  negro  y  turbio  velo 
(Al  de  la  noche  obscura  semejante, 
Que  apriesa  caminaba  en  raudo  vuelo) 
El  huracán  traia  por  delante : 
El  general  que  vio  entoldarse  el  cielo 
Con  el  nublado  alígero  volante. 
Antes  que  el  viento  llegue  ni  albaroto 
Que  mandase  amainar  mandó  al  piloto. 


Por  presto  que  fué  el  presto  marinero 
A  cumplir  del  piloto  el  mandamiento. 
Tan  presto  llegó  el  rápido  aguacero 
Con  furibundo  estruendo  violento, 
Kompió  por  la  mitad  el  mastelero 
La  violencia  indómita  del  \'iento. 
Quedó  de  las  dos  bordas  amarrado 
Sobre  la  obencadura  atravesado. 


Un  suelto  marinero  suvió  arriba 
Por  las  no  bien  seguidas  escaleras 
Con  un  agudo  alfange  j  ansia  viva 
Las  bordas  cortó,  escotas,  y  escoteras: 
El  tronco  del  tronchado  árbol  derriba 
Encima  de  las  aguas  lisongeras. 
Amainan  los  demás  todas  las  vergas 
Echando  el  tomador  y  las  subergas. 


Volvió  el  fecundo  piélago  a  alterarse. 
Con  mucha  mayor  fiu'ia  que  primero 
Los  indensos  nublados  a  densarse, 
Cubriendo  en  torno  todo  el  emisfero: 
La  temerosa  gente  a  alborotarse 
Alzando  un  alarido  lastimero, 
Pidiendo  al  general  que  arribe  al  puerto, 
De  Coquimbo,  seguro,  manso,  y  cierto. 


262 


Respondió  el  general  que  su  escelencia 
A  Penco  le  mandó  que  caminase^ 
Y  que  el  no  trae  mas  orden  ni  licencia^ 
Para  que  puerto  atrás  otro  tomase: 
Mas  que  contra  los  hados  j  violencia 
De  viento  y  mar  el  mismo  se  guardase, 
Porque  se  han  de  cumplir  orden  y  leyes 
Que  en  servicio  del  Rey  dan  sus  viiTcyes. 


Mas  por  tener  tan  próxima  y  vecina 
De  bajos  y  arrecifes  toda  llena 
La  brava  costa  y  lóbrega  marina, 
A  donde  la  resaca  horrenda  suena, 
Con  el  trinquete  bajó  a  la  bolina 
Con  no  poco  trabajo,  afán,  y  pena. 
Saltando  va  la  nao  mas  que  una  sorza 
Contrastando  el  furioso  mar  a  orza. 


Podrá  ser  que  pregunte  algún  curioso 
Si  en  los  demás  autores  tuvo  cuenta, 
Como  en  aqueste  mar  Cliileno  undoso 
Siempre  pasan  las  naos  gran  tormenta: 
Respondo  que  ordinario  el  Norte  odioso 
En  Mayo,  Junio,  y  Jidio,  siempre  avienta 
En  aqueste  parage  y  a  gran  costa 
Entonces  se  navega  hasta  la  costa. 


Pero  sin  ver  el  sol,  cielo,  ni  tierra. 
Entraron  sin  saber  por  do  en  el  puerto,. 
Que  la  gran  cerrazón  todo  lo  cierra 
Sin  dejar  farellón  al  descubierto: 
Al  pie  de  Talcaguano  y  alta  sierra' 
Del  turbulento  Bóreas  a  cubierto 
Los  nuestros  se  hallaron  con  espanto, 
A  donde  dieron  fondo,  y  fin  yo  al  canto» 


Canto  XIV. 


Llega  el  gobernador  a  la  ciudad  de    la   Concepción :    recibenle    los    de 

la   ciudad   con    gran   fiesta:    hace   una   plática   a   los    vecinos    de  ella; 

socorre   al   presidio    de  Arauco    con    gente:     el   corregidor    de    Chillan 

prende  al  cacique  Millachingue. 


No  sé  que  cuerpo  habrá  de  bestia  fiera^ 
Ni  que  bruto  animal  en  todo  cuanto 
Alumbra  la  fetónica  lumbrera, 
Ki  sé  yo  quien  podrá  ni  quien  pudiera, 
Que  como  él  mió  débil  sufra  tanto. 
No  siendo  de  algún  dui'o  roble  o  canto, 
Llevar  tan  ponderosa  y  grave  carga. 
Por  áspero  camino  y  senda  larga. 


Si  voy  por  la  Chilena  infausta  tierra 

A  donde  reposar  no  hallo  parte. 

Todo  es  furor,  batallas,  muertes,  guerra, 

Asedios,  hambre,  estrépitos  de  Marte : 

No  hay  valle,  monte,  llano,  ni  alta  sierra 

Donde  no  esté  arbolado  su  estandarte. 

Ni  ciudad  tan  segura  de  rumores 

Do  no  retumben  trompas  y  atambores. 


264 

Y  si  al  Perú  me  voy,  que  es  reino  quieto. 

Veréis  que  resucitan  los  tiranos. 

Que  sin  tener  a  Dios  ni  al  Rey  respeto 

Guerras  mueven  por  sus  intentos  vanos: 

O  allá  por  el  angosto  mar  secreto 

Desembocan  piratas  luteranos, 

Alterando  sus  costas  de  manera 

Que  no  hay  lugar  seguro  en  su  ribera. 


Pues  si  me  voy  a  el  mar  ya  veis  cual  anda 

Jugando  con  la  nao  a  la  pelota, 

Y  los  de  dentro  de  una  en  otra  vanda. 

Que  cual  ala  de  viento  así  los  bota: 

Si  alguna  sola  vez  se  muestra  blanda. 

Mas  de  cuarenta  y  cinco  se  alborota, 

Alzando  tan  horrísona  tormenta 

Con  que  me  cansa,  espanta,  y  atormenta. 


Pues  viendo  claramente  lo  que  pasa 
Y  que  si  al  mar  de  tierra  huyendo  llego, 
Salto  de  la  sartén,  caigo  en  la  brasa, 
O  del  rescoldo  muerto,  en  vivo  fuego : 
Si  a  la  tierra  me  vuelvo  llana  y  rasa 
No  hallo  a  do  tener  algún  sosiego. 
Que  el  furibundo  Marte,  cruel,  airado 
No  me  deja  lugar  desocupado. 


Pero  yendo  cual  voy  por  un  sendero 
Tan  áspero  y  tan  lleno  de  malezas, 
(Con  un  discurso  siempre  verdadero 
Desnudo  de  poéticas  proezas,) 
No  es  mucho  que  mi  cántico  grosero 
Vaya  cual  va  con  tantas  asperezas. 
Pues  la  gran  multitud  de  alteraciones 
No  me  deja  limpiar  estos  borrones. 


265 

Que  si  como  otros  haceii;  yo  pudiera 
Kamilletes  hacer  de  varias  flores^ 
Amorosos  efectos  escribiera 
Con  que  diera  mas  gusto  a  los  lectores 
Pero  como  es  historia  verdadera 
No  lleva  cuento  o  fábula  de  amores, 
Por  que  de  la  verdad  patente  y  pura 
Es  con  lo  que  se  adorna  mi  escritura. 


Pero  para  que  yo,  señor,  os  cuente 
El  soberano  esfuerzo  esclarecido 
Del  claro  Don  Francisco,  atentamente 
Con  grata  voluntad  prestadme  oido: 
Libre  de  la  gran  furia  del  tridente 
En  Talcaguano  dije  habia  surgido, 
A  donde  el  almirante  surto  habia 
Que  otro  camino  trajo  rumbo  y  via. 


No  fueron  bien  las  áncoras  echadas 
Cuando  mandó  salir  la  gente  a  tierra, 
En  cuatro  grandes  barcas  artilladas 
En  ordenanza  van  todos  de  guerra: 
Disparan  gruesas  piezas  reforzadas 

Y  allá  en  la  Andalicana  áspera  sierra 
El  eco  retumbó  del  son  tremendo, 

Y  en  el  estado  indómito  el  estruendo. 


Los  vecinos,  Vizcarra,  y  moradores, 
En  la  playa  le  estaban  aguardando. 
Los  pífanos,  trompetas,  y  atambores. 
Los  convecinos  montes  atronando: 
En  soberbios  caballos  corredores 
Soldados  por  acá  y  allá  cruzando. 
Las  lanzas  esgrimiendo  y  las  espadas 
Con  sangre  de  los  bárbaros  manchadas. 


266 

Con  palio  de  damasco  turquesado 
Esperando  le  estaba  el  regimiento, 
Y  un  candido  caballo  enjaezado, 
De  perlas,  oro,  y  plata,  el  guarnimiento 
Los  infantes  en  escuadrón  formado 
Solemnizaban  el  recibimiento, 
Eecibiendo  la  gente  mas  lucida 
Contento  singular  con  su  venida. 


Con  todo  aquel  aplauso  que  pudieron, 
Pero  no  tanto  cuanto  deseaban, 
Los  de  aquesta  ciudad  le  recibieron. 
Que  al  deseo  las  obras  no  igualaban: 
Las  festivales  salvas  que  le  hicieron 
En  todo  el  ancho  cóncabo  sonaban. 
Apriesa  disparaban  los  infantes 
Artificiales  truenos  rimbombantes. 


Acabada  la  tiesta  y  el  bullicio 
A  los  soldados  nuevos  alojaron, 
Hallando  en  el  alegre  y  dulce  hospicio 
Colmado  todo  cuanto  desearon: 
El  padecido  afán,  pena,  y  suplicio, 
Con  el  refresco  espléndido  olvidaron, 
Costumbre  antigua  de  hisperos  soldados 
No  acordarse  de  tránsitos  pasados. 


Pero  el  Gobernador  en  continente 
Mandó  llamar  la  gente  veterana. 
Estando  toda  junta  alegremente 
Dijo  con  elocuencia  mas  que  humana: 
"Del  furibundo  bárbaro  inclemente 
La  feroz  violencia,  atroz,  insana, 
Y  lo  que  habéis  señores  padecido 
Todo  está  en  mis  entrañas  escidpido. 


267 


'Tor  aliviar^  amigos^  tan  gran  carga, 
Tantos  trabajos,  penas  tan  terribles, 
Como  en  vuestros  cansados  hombros  carga 
Con  tantas  vejaciones  insufribles, 
Me  puse,  j  a  pasar  la  mar  amarga. 
Tantas  tormentas  ásperas  y  horribles, 
No  de  caudal  ni  honor  necesitado 
Que  todo,  gloria  a  Dios,  tengo  sobrado. 


"Mas  por  seros  en  todo  compañero 

Y  a  Dios  y  a  nuestro  rey  hacer  servicio. 
Con  pecho  vengo  y  ánimo  sincero 

A  ofrecerme  por  él  en  sacrificio: 
Pero  una  sola  cosa  pedir  quiero, 

Y  es  que  dejéis  de  hoy  mas  el  torpe  vicio, 
A  Dios  primera  causa  nos  volvamos 

Pues  es  suya  y  por  ella  militamos. 


"Do  falta  la  verdad,  do  la  ley  falta. 
También  faltará  el  culto  a  Dios  debido, 
Y  el  mas  largo  dará  de  corto  falta. 
Pues  juega  al  desigual  con  mal  partido: 
Quien  no  ama  la  justicia,  vii'tud  alta. 
Quien  sin  ella  camina  va  perdido, 
Mas  quien  con  la  razón  y  ella  se  ajusta 
Ninguna  cosa  hará  que  no  sea  justa. 


"Lo  que  os  quiero  decir,  patente  y  claro 
Lo  muestran  los  pretéritos  sucesos, 
A  cuyo  inmenso  mal  sino  hay  reparo 
Ygual  vendi'á  el  castigo  a  los  escesos: 
Procuremos  tomar  por  nuestro  amparo 
Los  favores  celestes  que  con  esos 
Venceremos  al  bárbaro  gallardo. 
Mejor  que  con  la  espada,  lanza,  o  dardo. 


268 


'Cuando  el  cerúleo  humor  del  mar  salobre 
En  cólera  robusto  el  color  pierde^ 
Deseando  el  marinero  que  no  sobre 
El  barco  aflicto  algún  sepulcro  verde^ 
O  a  falta  de  advertencia  se  zozobre 
Antes  que  otro  remedio  nuevo  acuerde, 
Al  chico  barco  da  segunda  amarra 
En  viendo  que  arfa  y  con  el  ancla  agarra. 


"Pues  si  por  no  perder  un  leño  corbo 
En  la  inclemencia  del  revuelto  octubre^ 
Le  basta  ver  al  nauta  el  rostro  torbo 
Con  que  su  interno  intento  el  mar  encubre, 
¿Que  incombeniente  habrá,  decid,  que  estorbo 
Viendo  claro  que  el  tiempo  nos  descubre 
Que  nuestro  barco  va  siempre  agarrando, 
Para  que  no  le  vamos  amarrando? 


"Amarrémonos  pues  con  el  amarra 
De  Dios,  que  es  el  amarra  verdadera, 
Que  firme  nos  tendrá  su  diestra  garra 
Contra  la  tempestad  terrible  j  fiera: 
Y  veréis  como  el  barco  mas  no  agarra 
Amarrándonos  bien  de  esta  manera. 
Haremos  que  el  batel  frágil  se  afirme 
Por  que  sin  Dios  no  habrá  ni  hay  cosa  firme.' 


Con  esto  puso  fin  a  su  altiloquio 
Dejando  satisfecho  aqael  colegio. 
Declarando  con  el  sin  circunloquio 
Cuanto  decir  pudiera  un  docto  elegió: 
Hubo  después  de  aquesto  un  gran  soloquio 
De  como  se  hará  el  servicio  regio, 
Pero  quiero  decir  sin  tratar  de  esto 
En  el  puesto  que  halló  este  Reino  puesto. 


269 

Perdido  lo  halló  todo  y  destrozado; 
Lleno  de  mil  trabajos  y  fastidios^ 
De  miseria  y  afanes  rodeado^ 
De  pérdidas  inmensas  y  subsidios: 
El  castillo  de  Arauco  asediado. 
Con  poca  gente  todos  los  presidios, 
A  tres  ciudades  prósperas  quemadas, 
A  las  demás  confusas  y  alteradas. 


La  tierra  con  la  sangre  enpantanada 
De  los  valientes  cesares  hispanos, 
De  muros  de  cadáveres  sembrada, 
Pujantes  a  los  bárbaros  profanos: 
La  nueva  ciudad  de  Ofíez  despoblada, 
Rebelados  los  indios  mareguanos, 
Vencedores,  soberbios,  victoriosos, 
Y  a  los  hispanos  bélicos  medrosos. 


A  todos  los  amigos  comvocados 
Para  se  levantar  la  primavera, 
De  bastimento  falto  y  de  ganados, 
Sin  guarnición  alguna  esta  frontera: 
De  caballos  los  mas  necesitados, 
Y  todo  lo  demás  de  esta  manera, 
¿Pues  quien  podrá  o  será  tan  sufíciente 
Que  pueda  reparar  tanto  sin  gente? 


Habiendo  pues  del  todo  conocido 

La  falta  irremediable  que  hay  de  gente, 

Y  el  intento  del  bárbaro  atrevido 
Al  visorey  avisa  prestamente: 
De  todo  cuanto  habia  sucedido 
Relación  le  envió  cumplidamente, 

Y  a  pedir  le  enviase  mil  soldados, 
Por  ser  mil  veces  mil  los  rebelados. 


270 


Por  que  con  menor  número  que  aqueste 

No  puede  reparar  ni  guardar  tanto, 

Y  en  no  habiendo  en  campaña  una  graii  hueste 

Estará  de  perderse  el  reyno  a  canto: 

Así  que  le  suplica  que  se  apreste 

La  gente  que  le  pide,  que  entre  tanto 

Que  viene,  juntará  la  veterana 

Para  salir  en  busca  de  la  insana. 


Despacho  envi(5  a  Santiago  juntamente 
(Ciudad  de  aqueste  rejno  la  cabeza,) 
Al  maese  de  campo  con  patente 
Para  levantar  gente  con  presteza. 
En  el  soberbio  e  indómito  tridente 
Una  nao  y  tres  barcos  adereza 
En  que  vayan  a  Arauco  cien  soldados 
A  socorrer  los  bándalos  sitiados. 


Del  Neptunino  piélago  salado 
Nombró  por  general  a  un  caballero 
Don  Juan  de  Añasco  y  Cárdenas  llamado, 
Tanto  cuanto  galán  bravo  y  severo: 
Por  almirante  suyo  a  Juan  Hurtado 
Mas  soldado  que  diestro  marinero, 
A  Don  Lope  también  por  castellano 
Del  indómito  término  Araucano. 


Habia  el  castellano  Silva  escrito 
Suplicando  a  Quiñones  le  hiciese 
Merced  en  proveer  aquel  distrito 
En  persona  que  el  cargo  mereciese: 
Que  el  trabajo  que  el  pasa  es  infinito, 
Y  que  sin  paga,  sueldo,  ni  interese, 
A  servido  a  su  Rey  allí  seis  años 
Padeciendo  su  hacienda  sumos  daños. 


271 


Así  por  la  razón  justa  que  tiene 

De  ver  a  su  mujer^  hijos^  j  hacienda, 

A  Don  Lope  Ruiz  allí  entretiene 

En  la  Araucana  bélica  contienda: 

Con  esta  breve  máquina  previene 

Para  que  el  paso  angosto  abran  j  senda, 

Vayan  ciento  y  cincuenta  indios  Piqueros 

Animosos  y  amigos  verdaderos. 


Embarcada'  la  gente  le  partieron 
Con  viento  bueno,  fresco,  y  favorable, 
Cerca  de  la  Isla  fértil  fondo  dieron 
Del  nombre  de  la  virgen  memorable: 
A  la  Ai-aucana  costa  de  allí  fueron 
Por  el  furioso  piélago  intratable 
En  las  chatas  no  mas  enpavesadas, 
Que  van  cual  las  galeras  despalmadas. 


Viendo  los  belicosos  Araucanos 
Que  llegaban  los  barcos  a  la  costa 
A  defender  el  paso  a  los  hispanos, 
A  priesa  fueron  todos  por  la  posta; 
En  medio  de  unos  húmidos  pantanos. 
Por  donde  va  el  camino  y  senda  angosta, 
Los  bárbaros  se  emboscan  de  manera 
Que  el  hijo  de  Aristoro  no  los  viera. 


Pero  viendo  del  modo,  traza  y  suerte 
Que  está  la  gente  pérfida  emboscada, 
Los  españoles  bélicos  del  fuerte 
Alzaron  una  banda  colorada: 
Señal  para  que  huya  de  la  muerte 
La  que  por  el  mar  viene  descuidada 
De  que  están  en  los  médanos  metidos 
Los  pérfidos,  insanos,  atrevidos. 


272 

En  viendo  el  general  Don  Juan  la  vanda 
Encima  del  Castillo  tremolando 
Conoció;  que  la  gente  cruel,  nefanda. 
Que  en  la  playa  le  estaba  ya  aguardando^ 
Al  piloto  mayor  con  tiempo  manda 
Que  se  vaya  de  tierra  algo  apartando, 
Y  en  el  rio  de  Rauco  raudo  se  entre 
JSin  que  en  los  bajos  hórridos  encuentre. 


Sin  pérdida  ninguna  ni  desastre 
Veloces  se  metieron  en  el  rio, 
Quitaron  a  las  barcas  todo  el  lastre 
Por  que  boyantes  pasen  el  bajío: 
Ya  no  hay  bárbara  gente  que   contraste 
Con  el  bélico  hispano  poderío. 
En  pasando  los  barcos  de  la  barra 
Las  áncoras  alargan  y  el  amarra. 


Apenas  el  corbado  tenaz  diente 

En  el  lamoso  y  blando  suelo  afierra 

Cuando  saltó  la  valerosa  gente 

Mas  presto  que  pensarlo  toda  entierra: 

Fué  el  primero  mas  presto  y  diligente 

El  capitán  Gonzalo  cíe  Becerra, 

En  poniendo  los  pies  sobre  la  arena 

Un  formado  escuadrón  al  punto  ordena. 


De  ciento  y  veinte  y  dos  indios  piqueros 
En  cuadro  le  formó  y  en  los  costados 
Puso  cuarenta  y  cuatro  mosqueteros 
En  dos  mangas  iguales  ordenados: 
Y  en  frente  cincuenta  arcabuceros 
Diestros,  bravos  y  prácticos  soldados. 
Formado  el  escuadi-on  de  aquesta  suerte 
Marcharon  en  buen  orden  para  el  fuerte. 


273 

En  viendo  los  contrarios  la  ordenanza 
Con  que  los  nuestros  van  y  desmentido 
El  intento  mortal  de  su  esperanza 
Salieron  con  estruendo  y  gran  ruido: 
Vibrando  cada  cual  su  fuerte  lanza 
Al  escuadi'on  envisten  guarnecido 
Tocando  caracoles  v  cornetaS; 
PitoS;  flautaS;  bocinas  y  trompetas. 


Pero  como  en  montón  viene  confuso 

La  tui'ba  alaraquienta  congregada 

Y  el  español  valiente  fuego  puso 

A  la  materia  negra  salitrada^ 

El  bárbaro  escuadrón  se  descompuso; 

A  la  primera  y  presta  rociada 

El  toqui  Perquiñande  quedó  muerto 

El  pecho  de  un  balazo  cruel  abierto. 


De  la  suerte  que  suelen  los  venados 
Su^drse  a  las  montañas  pavorosos 
Por  lomaS;  montes,  cerros^  por  collados, 
De  los  truenos  flamígeros  medrosos. 
Asi  los  idolatras  espantados 
De  los  tronantes  rayos  fulminosos, 
Y  de  ver  a  su  toqui  muerto  en  tierra 
Corriendo  van  a  la  fragosa  sierra. 


SaKeron  del  castillo  los  caballos 
Y  fueron  a  los  pérfidos  siguiendo, 
Pero  nunca  pudieron  alcanzallos, 
Que  corren  mucho  los  que  van  huyendo: 
Fuerza  fué  en  breve  término  dejallos 
Por  no  verse  en  algún  peligro  horrendo. 
Que  muchas  veces  echan  emboscadas 
En  ciénegas,  pantanos  y  quebradas. 

18 


274 

En  dejando  el  indómito  Araucano 
Con  afrentosa  mengua  franco  el  paso^ 
A  recibir  el  bando  castellano 
Del  fuerte  salió  Silva  en  raudo  paso: 
Habiendo  saludado  al  Sevillano 
Por  ser  el  dia  corto,  el  tiempo  escaso. 
Desembarcar  mandaron  al  momento 
Las  municiones,  ropa,  y  bastimento. 


Habiendo  en  el  castillo  al  tin  metido 
El  bastimento,  ropa,  municiones,. 
De  leña,  y  otras  cosas  bastecido. 
Se  volvieron  los  ínclitos  varones: 
A  todos  tiernamente  ha  recibido 
El  audaz  Don  Francisco  de  Quiñones, 
Con  sólidas  palabras  agradece 
El  victorioso  trance  y  engrandece. 


Ahora  me  conviene  que  atrás  vuelva 
El  paso,  y  con  veloz  discurso  y  presto, 
Lo  atrasado,  señor,  con  esto  envuelva 
Con  que  el  caso  se  os  de  mejor  dispuesto: 
Pues  para  que  el  calor  virtual  resuelva 
La  pasta  del  manjar  no  bien  dijesto, 
Del  vigor  atrasado  fuerzas  cobra 
Con  que  le  endensa  y  perfecciona  su  obra. 


Supuesto  me  prefiero  a  no  ser  largo 
Diré,  posible  siendo  al  arte,  breve 
Lo  que  he  de  relatar  y  está  a  mi  cargo 
Deseando  no  enfadar  mas  que  se  apruebe: 
Pues  dudo  puede  haber  jarave  amargo 
Que  tanto  ofenda  al  gusto  que  le  bebe, 
Ni  purga  de  ruibarbo  envuelto  en  opio, 
Cuanto  lo  dicho  por  lenguage  impropio. 


275 


Digo  pues  que  en  llegándole  el  recado, 

El  poder,  nombramiento,  y  la  patente, 

De  Viz carra,  a  Jofré,  en  que  le  ha  nombrado 

Como  ya  declaré  por  su  teniente. 

Que  luego  el  mismo  dia  ha  despachado 

A  un  yerno  suyo,  mozo  diligente. 

Con  el  suyo  a  Chillan  y  sin  embargo 

Toda  aquella  frontera  y  pueblo  a  cargo. 


En  el  segundo  canto  dije  como 
Era  aquí  capitán  Nicolás  Cerra, 
Soldado  viejo,  práctico,  y  de  tomo, 
De  mas  de  treinta  cursos  en  la  guerra: 
Mas  cuando  es  menester  el  pie  de  plomo. 
Que  así  va  siempre  todo  en  esta  tierra. 
Cabezas  buscan,  sin  meollo,  vanas, 
Y  mas  que  plumas  de  águila  livianas. 


No  supe  yo,  ni  se  que  causas  hubo 
Para  que  al  capitán  Cerra  quitase, 
Pues  pocos  o  ninguno  Chile  tuvo 
Que  en  servicio  del  Rey  se  le  igualase: 
Que  desde  su  niñez  armado  andubo 
Sin  que  de  su  servicio  se  apartase, 
En  África,  en  Italia,  naval  guerra 
Y  mas  veinte  y  un  año  en  esta  tierra. 


Mas  por  lo  que  se  ha  visto  y  yo  he  entendido; 
Sin  haber  otra  causa  que  esta  sola, 
Para  ser  de  su  puesto  removido 
Solo  fué  ser  hechura  de  Loyola, 

Y  haber  en  tiempo  de  él  los  dos  tenido 
Un  liviano  reencuentro  o  cherinola. 
Por  que  veáis  el  odio  cuanto  ciega 

Y  la  pasión  intrínseca  a  do  llega. 

18* 


276 


Habiendo  el  capitán  nuevo  llegado 
A  la  ciudad  que  tiene  el  mismo  nombre 
De  aquel  que  fué  en  Albania  desollado^ 
Con  el  de  los  Gamboas  por  renombre^ 
Un  bárbaro  su  amigo  le  lia  informado, 
Que  la  cabeza  de  un  famoso  hombre, 
El  que  en  Lumaco  fué  por  Key  eleto 
A  su  distrito  envió  con  gran  secreto. 


Mandando  a  los  amigos  comarcanos 
Que  se  rebelen  todos  al  momento. 
En  contra  de  los  pérfidos  hispanos 
Sin  dilatar  un  punto  el  alzamiento : 
Antes  de  rebelarse  los  serranos, 
Serrano,  sin  razón  ni  fundamento, 
Prendió  algunos  Caciques  principales 
Con  otros  muchos  bárbaros  leales. 


En  ásperas  prisiones  los  metia 
De  adonde  uno  a  uno  los  sacaba, 
Con  grandes  amenaza  les  hacia 
Decir  lo  que  jamas  se  imaginaba: 
Y  a  quien  confesar  cosa  no  queria 
Con  horrenda  crueldad  tormentos  daba, 
De  las  partes  secretas  y  viriles 
Colgándolos  con  látigos  sutiles. 


Al  uno  de  los  indios  principales 
En  aquestos  tormentos  tan  crueles. 
Las  binzas  y  los  miembros  genitales 
Le  arrancó  retorciendo  los  cordeles: 
Sin  merecer,  señor  aque  estos  males. 
Que  como  tengo  dicho  eran  fieles, 
A  los  demás  domésticos  cerbices 
Les  cortava  los  pies  y  las  narices. 


2(i 


Aquestas  y  otras  hórridas  crueldades, 
Cual  las  que  voy  tratando  aquí  al  presente, 
Hizo  mudar  las  íirmes  amistades 
En  aborrecimiento  y  odio  ardiente: 
Han  sido  tan  infandas  las  maldades 
De  la  española  cruel  y  airada  gente, 
Que  como  el  cielo  de  ellas  es  testigo 
Justamente  al  esceso  envió  el  castigo. 


Estando  así  las  cosas  como  cuento 
Y  todos  los  caciques  en  prisiones, 
Padeciendo  los  míseros  sin  cuento 
Grandes  agravios,  muchas  vejaciones: 
Llegó  Jofré  a  Chillan  en  salvamento 
Con  el  vagage,  piezas,  municiones. 
Reliquias  miserables  que  escaparon 
De  la  infausta  ciudad  que  despoblaron. 


Mandó  en  llegando  luego  al  punto  y  hora 

Soltar  los  presos  y  cesar  agrabios. 

Mordiéndose  rabioso  un  quilo  dora 

Por  los  que  estaban  hechos  y  a  los  labios: 

Pero  como  la  gente  fundadora 

Olbida  tarde  o  nunca  los  agravios. 

Oiréis  si  atento  estáis  una  maraña, 

Y  cuanto  un  hombre  malo  a  un  bueno  daña. 


Con  esta  turba  multa  preso  ectaba 
Don  Juan  Millachingue  indio  famoso, 
A  quien  la  cordillera  respetaba 
Por  sagaz,  por  valiente  y  generoso: 
De  cuya  voluntad  pendiente  estaba 
La  paz,  la  guerra,  la  inquietud,  el  reposo, 
Que  era  cuanto  querido  respetado, 
De  mucha  gravedad  y  emparentado. 


278 


Con  los  demás  Jofré  mandó  soltarle  ^ 
De  la  prisión  do  estaba  tan  estrecha^ 
Por  no  ser  justo  a  un  hombre  así  agraviarle 
Sin  mas  razón  que  sola  una  sospecha: 
Hizo  en  su  misma  casa  regalarle 
En  pago  de  la  ofensa  grande  hecha^ 
Diciéndole  después  a  esto  se  fuese 
Libremente  a  su  tierra  si  quisiese. 


Fuese  Millachingue  con  la  licencia 
Que  el  general  le  dio  graciosamente^ 
Mostrando  en  el  semblante  y  aparencia 
Haber  agradecido  el  bien  presente: 
Así  llegado  a  Guete  que  en  presencia 
De  todos  sus  hermanos^  a  su  gente 
Loó  del  general  lo  referido    - 
Sin  tratar  del  agravio  referido. 


Mas  un  cunado  suyO;  mozo  inquietO; 
AlevC;  contumaz^  hombre  liviano, 
Habia  de  Puren  en  gran  secreto 
La  flecha  recibido  ya  en  su  mano, 
Y  prometido  al  reyecillo  eleto 
Con  juramento  que  hizo  a  su  Pillano, 
De  ser  mientras  viviere  en  esta  vida 
De  sus  contrarios  del  cruel  homicida. 


Pocos  dias  después  de  haber  llegado 
Don  Juan  Millachingue  a  la  cordillera, 
Kavalande  le  dijo,  su  cuñado, 
De  como  ya  la  flecha  recibiera: 
Y  para  dar  principio  a  su  cuidado 
Saber  su  voluntad  no  mas  espera, 
La  cual  pide  que  al  punto  le  declare 
Para  que  él  en  sabiéndola  se  aclare. 


279 


Pero  por  no  ser  largo  en  este  cuento 
Digo  que  estos  dos  bárbaros  llegaron 
De  todo  punto  a  todo  rompimiento 
Y  las  armas  en  contra  levantaron: 
En  un  reencuentro  durO;  cruel;  sangriento; 
Gente  de  entrambas  partes  degollaron; 
Mas  viéndose  Don  Juan  en  parte  estrecha 
Forzado  vino  a  recibir  la  flecha. 


Recibióla  con  trato  cauteloso; 

Que  la  necesidad  a  tiempos  fuerza; 

Por  librarse  del  trance  peligroso 

Que  fué  de  Navalande  mas  la  fuerza: 

Pero  después  el  indio  valeruso; 

Antes  que  el  fiel  intento  alguien  le  tuerza; 

Siguiendo  la  opinión  del  castellano 

Dejó  la  cordillera  por  el  llano. 


Bajóse  a  Panguelemo  con  su  gente 
Por  ser  su  natural  nativa  tierra. 
Huyendo  de  la  nuestra  antiguamente 
La  dejó  por  valerse  de  la  sierra: 
Aqui  pensaba  el  bárbaro  prudente 
Estar  seguro  y  libre  de  la  guerra. 
Siendo  del  español  favorecido; 
Pero  salióle  caro  este  partido. 


Fuese  para  Chillan  de  aqueste  puesto 

Y  al  general  Jofré  dio  cuenta  larga. 
De  como  Navalande  está  dispuesto 

A  sacudir  del  hombro  la  gran  carga: 
Sobre  lo  cual  echó  con  él  el  resto 

Y  combatió  en  batalla  en  hora  amarga. 
Mas  que  por  no  perder  su  gente  en  ella 
Forzado  concedió  con  su  querella. 


280 

Y  que  por  no  se  ver  en  trance  estrecha 
Como  el  en  que  se  vio  con  los  serranos,. 
Se  viene  con  su  gente  y  sano  pecho 
A  vivir  y  morir  entre  cristianos: 
Mas  por  que  esté  cual  debe  satisfecho 
De  que  es  amigo  fiel  de  castellanos^ 
Que  en  la  parte  y  lugar  que  el  ehgiere 
Se  pondrá  o  en  el  puesto  que  quisiere. 


Así  que  le  suplica  que  al  momento 
Despache  al  capitán  a  señalarle 
A  donde  se  haga  un  fuertC;  algún  asiento 
Que  quiere  con  presteza  levantarle, 
Antes  que  Kavalande  el  cruel,  ^áolento 
Viniese  con  su  ejercito  a  infestarle, 
Que  cuando  la  palabra  vea  quebrada 
En  busca  de  él  vendrá  con  mano  airada. 


El  general  manilo  que  al  mismo  punto 
El  capitán  serrano  se  partiere, 

Y  con  Millachingue  se  fuese  junto 

Para  que  el  fuerte  trace  a  do  el  quisiere  r 
En  un  cerro  alto  al  gran  paipai  conjunto 
El  sitio  señaló  a  do  se  pusiere. 
Dejóle  en  este  puesto  señalado 

Y  apriesa  se  volvió  para  poblado. 


Llegado  a  Penco,  Don  Francisco  habia. 
En  este  tiempo  que  es  cuando  ya  el  norte 
Las  tempestades  frígidas  envía 
Mostrando  de  su  agudo  alfange  el  corte: 
Pero  para  el  verano  apercibía 
Las  cosas  necesarias  y  de  porte, 
Armas,  gente,  caballos,  provisiones, 
Pertrechos,  bastimentos,  municiones. 


281 


Fué  el  general  a  darle  el  bien  venido 

Y  razón  de  las  cosas  de  la  guerra^ 
Como  quien  a  su  cargo  la  ha  tenido 
Por  ser  práctico  en  ella  y  en  la  tierra: 
De  Don  Francisco  fué  bien  recibido 
Con  la  severidad  que  en  el  se  encierra^ 

Y  a  la  gente  que  en  ella  le  acompaña 
Con  magostad  benévola  y  estraña. 


Trataron  los  dos  solos  muchas  cosas 

Acerca  de  la  paz  y  de  justicia, 

Para  el  bien  de  este  Reyno  provechosas 

Desnudas  de  ambición  y  de  codicia: 

Y  atropellando  las  difícultosas 

Con  el  recato  y  orden  de  milicia, 

Acordado  quedó  que  en  el  verano 

En  campo  salga  el  escuadrón  cristiano. 


Y  que  cuando  Fetonio  refulgente 
Pise  del  Equinoccio  los  humbrales, 
Partiendo  entre  Pluton  y  él  justamente 
La  sombra  y  luz  en  términos  iguales, 
Que  partiese  Jofré  con  la  mas  gente 
Que  pudiese  juntar,  y  naturales, 
A  socorrer  a  Ongol  que  se  entendía 
Que  mil  necesidades  padecía. 


Tratadas  otras  cosas  de  gobierno, 
Demás  de  lo  que  dejo  declarado. 
Volvió  Jofré  a  Chillan  y  fué  su  yerno 
A  darse  a  conocer  al  magistrado: 
De  las  terribles  furias  del  infierno 
El  iracundo  mozo  iba  incitado, 
Para  hacer  el  mas  enorme  hecho 
Que  jamas  se  fraguó  en  humano  pecho. 


282 

Estaba  de  su  suegro  algo  sentido 
Porque  de  las  prisiones  echó  fuera. 
Como  ya,  mi  señor,  habéis  oido, 
Al  gran  Curaca  de  la  cordillera: 
Así  para  vengarse  lleva  urdido 
Un  cauteloso  engaño,  y  de  manera 
Lo  supo  relatar  y  encarecello. 
Que  como  lo  ordenó  salió  con  ello. 


Conociendo  Serrano  el  justo  intento. 
La  voluntad,  el  ánimo,  el  deseo, 
Que  Quiñones  tenia  y  ardimiento 
De  castigar  al  pésimo  indio  reo. 
Con  apariencias  falsas  y  argumentos 
Afirmativamente  y  sin  rodeo. 
Claramente  le  dijo,  y  no  es  sospecha, 
Como  Millachingue  tomó  la  flecha. 


Y  que  el  haber  bajádose  a  su  sierra 
Mostrándose  de  España  fiel  amigo. 
Es  por  dejarle  el  paso  de  la  sierra 
Desocupado  al  pérfido  enemigo: 
Mas  antes  que  el  traidor  moviese  guerra 
Hacerse  en  él  conviene  un  gran  castigo, 
O  ponerle  en  prisión  áspera  y  dura 
Por  que  con  esto  todo  se  asegura. 


Quejóse  do  su  suegro  porque  habia 
Teniendo  vi  a  Don  Juan  aprisionado, 
Con  toda  la  granada  compañía 
De  las  ])risiones  ásperas  sacado: 
Informóle  también  que  convenia. 
Por  ser  el  general  muy  confiado. 
Que  no  se  le  de  cuenta  de  lo  dicho 
Por  que  pondrá  sin  falta  a  ello  entredicho. 


283 


Así  que  dándole  (5rden^  que  el  se  atreve^ 
Siendo  el  gobernador  de  ello  servido, 
A  ponerle  en  prisión  en  tiempo  breve 
Con  silenciO;  recato,  y  sin  ruido: 
A  ira  a  Don  Francisco  y  saña  mueve, 
Cual  Drances  al  Rey  Turno  habia  movido, 
Que  para  los  demás  cual  estos  trances 
Ko  faltaran,  señor,  aquí  mil  Drances. 


Así  el  Gobernador  creyendo  fuese 
Todo  lo  que  le  ha  dicho  verdadero, 
Al  punto  le  mandó  que  se  partiese 
Y  a  Millachingue  traiga  prisionero: 
El  orden  que  le  dio  mandó  no  abriese 
Hasta  que  de  colton  pase  el  estero, 
Que  porque  no  publiquen  su  decreto 
Por  la  sesruridad  le  dio  en  secreto. 


'&' 


En  llegando  a  Chillan  partió  Serrano 
Con  la  gente  que  en  el  había  granada. 
Cuando  llegó  a  colton  ante  escribano 
La  comisión  abrió  que  iba  cerrada. 
Donde  el  Grobernador  como  cristiano 
Mandó  que  siendo  bien  justihcada 
La  causa,  prenda  luego  a  los  culpados 
Que  con  Don  Juan  estaban  congregados. 


El  orden  que  le  dio  fué  santo  y  justo 
Porque  es  hacer  justicia  justo  y  santo, 
Mas  fué  el  ejecutor  en  ella  injusto 
Que  una  pasión  odiosa  puede  tanto: 
Diré  lo  que  pasó,  señor,  al  justo 
Con  verdadera  historia  en  otro  canto. 
Si  fuese  para  tanto  suficiente 
Mi  torpe  lengua  y  mísero  torrente.    ^ 


Canto  XV. 


Prende    el    capitán  Diego  Serrano,    abajo    de  seguro,    al  cacique  Don 

Juan    Willacliingue  con  toda  su   gente:  Gonzalo  Quilacan  junta  ejército 

para  la  venganza :    asalta  a  la  ciudad   de  San  Bartolomé    de  Gamboa : 

cuéntase  el  suceso  del  asalto. 


Los  gentiles  asirioS;  persas^  griegos, 
Babilonios,  egipcios,  y  romanos, 
Con  estar  en  la  fe  divina  ciegos. 
Hicieron  mas  justicia  que  cristianos: 
Pues  jamas  por  amor,  pagas,  ni  ruegos. 
Con  tener  los  efectos  de  tiranos 
Las  propias  leyes  que  ellos  impusieron 
De  su  derecho  un  punto  no  torcieron. 


Lo  dicho  el  gran  Solento  verifica 
Según  Valerio  Máximo  nos  dijo, 
Y  no  como  la  fama  lo  publica 
Que  por  guardar  su  ley  castigó  al  hijo: 
Postronio  el  dictador  lo  certifica 
Pues  el  suyo  venciendo  un  gran  letijo, 
Porque  rompió  su  ley  puesta  y  mandato 
La  vida  le  costó  como  a  Torcuato. 


285 


Pues  siendo  el  Rey  Cambises  imprudente 
Hizo  un  heroicO;  loable  y  alto  liecho; 
En  desollar  a  Sisanes  regente 
Por  haber  recibido  un  gran  cohecliO; 
Y  que  quedase  el  cuero  eternamente 
Asiento  de  jueces  otros  liecho^ 
Para  ejemplilicar  con  tal  justicia 
A  los  que  eran  tocados  de  avaricia. 


Aquí,  señor,  se  hace  de  otro  modo. 
Que  los  jueces  son  los  que   desuellan 
A  todos  los  de  aqueste  reino  todo, 

Y  a  los  mas  miserables  los  degüellan: 
Las  manos  meten  todos  hasta  el  codo 

Y  después  todos  ellos  se  querellan, 

De  ver  cuan  mal  se  hace  aquí  justicia 
Siendo  quien  de  su  quicio  la  desquicia. 


Jamas  vi  yo  aquí  nadie  que  pretenda 
Algún  oficio  o  cargo  con  intento, 
Que  en  la  república  haya  alguna  enmienda 
Ki  menos  en  el  pueblo  regimiento: 
Hacer  cualquiera  quiere  su  hacienda 
Que  solo  en  esto  pone  el  pensamiento 
O  en  vengar  sus  pasiones  atrasadas, 
Desmandando  las  lenguas  desmandadas- 


Pero  para  probar  cuanto  he  tratado 
De  la  gran  sinjusticia  de  esta  tierra, 
La  sentencia  diré  que  dio  un  letrado 
Mientras  me  da  lugar  la  cruda  guerra: 
Fué  un  mozo  suyo  en  público  hallado 

ÍDe  la  nación  de  aquesta  gente  perra,) 
^on  una  yegua  el  bárbaro  nefando 
El  torpe  y  carnal  vicio  mal  usando. 


286 


Informado  el  juez  de  esto  que  digo 

Ante  el  mandó  le  traigan  al  proviso, 

Al  bárbaro,  la  yegua,  y  el  testigo, 

Que  de  todo  le  dio  bastante  aviso: 

Mas  visto  al  delincuente  y  que  es  su  amigo 

A  muerte  condenarle  nunca  quiso, 

Pero  acordó  de  hacer  luego  una  cosa 

Espantable,  ridicula,  y  graciosa. 


Al  bárbaro  mandó  que  se  apartase 
Del  cómplice  bestial  un  poco  trecho. 
Para  ver  cual  a  cual  de  ellos  buscase 
Primero  al  otro,  y  esto  siendo  hecho. 
La  yegua  le  buscó  y  como  a  él  llegase 
La  cara  le  arrimó  luego  a  su  pecho, 
Dando  claras  señales  de  holgarse 
La  muda  bestia  allí  empezó  a  rascarse. 


Porque  la  yegua  fué  al  indio  ha  buscarle, 

Y  no  el  indio  a  la  yegua,  mandó  luego 
Al  bárbaro  por  ser  suyo  soltarle 

Y  a  la  bestia  entregarla  al  vivo  fuego: 
Diciendo  esta  razón  para  salvarle. 
Negocio  al  parecer  de  burla  y  juego, 
Que  si  el  hombre  a  la  yegua  se  llegara 
Como  ella  hizo  a  él,  que  a  él  quemara. 


Que  claro  por  el  hecho  se  parece 
Que  la  bestia  merece  ser  quemada, 

Y  que  el  bárbaro  pena  no  merece 
Pues  es  la  yegua  sola  la  culpada: 
Quien  de  favor,  señor,  aquí  carece 
Su  causa  justa  queda  condenada, 

Y  son  los  que  le  tienen  perdonados 

Y  los  pobres  y  mudos  condenados. 


287 


Si  algiin  sabio  Solento  aquí  viniera 
Cambises,  y  Postumio,  ya  nombrados^ 
Cuantos  ciegos  adúlteros  hubiera 
Y  cuantos  jueces  malos  desollados: 
Las  órdenes^  ni  ley  nadie  rompiera, 
Andubiéramos  todos  concerta  dos. 
Hubiera  mas  templanza  y  mas  justicia 
Mas  paz,  mas  bien,  mas  ley,  mas  amicicia. 


Mas  es  dar  voces  esto  en  el  desierto 
Que  las  mias  a  nadie  no  despierta, 
O  palos  en  cabeza  de  asno  muerto 
Que  la  gente  aquí  está  dormida  y  muerta; 
Volver  quiero  a  seguir  mi  curso  cierto 
Diciendo  la  verdad  desnuda  y  cierta. 
Que  por  no  renovar  la  pena  mia 
La  dilataba  tanto  y  detenia. 


Llegado  al  gran  Paipai,  Diego  Serrano, 
Mandó  tocar  al  punto  la  trompeta. 
Rompiendo  el  ronco  son  el  aire  vano 
A  Don  Juan  y  a  su  gente  toda  inquieta: 
Del  monte  salió  luego  al  verde  llano 
Con  mas  velocidad  que  una  cometa. 
Que  por  no  haber  su  fuerte  levantado 
En  la  montaña  estaba  retirado. 


Preguntó  al  capitán  que  es  lo  que  manda 
Que  allí  está  con  su  gente  a  su  servicio, 
Que  por  solo  servir  a  nuestra  banda 
A  tomado  lo  dicho  por  oñcio:. 
Serrano  le  responde  con  voz  blanda 
Que  en  pago  de  tan  alto  beneficio. 
Con  una  escuadra  viene  heroica  y  grande 
Ha  buscar  su  enemigo  Navalande. 


288 


Así  que  se  aperciba  con  la  gente 
Que  tiene  allí  mas  práctica  en  la  guerra, 
Y  sea  la  que  fuere  suliciente 
Para  tomar  los  pasos  de  la  sierra: 
Que  quiere  a  Kavalande,  el  insolente; 
Castigar  y  abrasar  toda  su  tierra. 
Pues  con  poco  temor  y  sin  vergüenza 
A  declararse  el  pérñdo  comienza. 


Millachingue  le  dijo  que  su  intento 

Fué  siempre  de  ir  el  propio  a  tal  jornada, 

Y  que  recive  de  ir  con  él  contento 

Por  cuanto  la  tenia  deseada. 

Que  se  vuelva  de  allí  a  su  alojamiento. 

Que  al  apuntar  la  luz  de  la  alborada 

Tendrá  toda  su  gente  apercibida 

Por  que  no  se  dilate  la  partida. 


Acordado  lo  dicho  se  volvieron 

Al  puesto  a  do  los  nuestros  se  alojaron, 

A  verlos  muchos  bárbaros  vinieron, 

Yerva,  leña,  y  perdices,  les  llevaron, 

Y  cuando  la  luz  nueva  asomar  vieron 

Para  el  real  apriesa  caminaron, 

De  dos  en  dos,  de  tres  en  tres  armados, 

A  la  usanza  de  prácticos  soldados. 


Mas  como  iban  los  míseros  llegando 
Al  sitio  a  donde  estaban  los  hispanos. 
Les  iban  fuertemente  atrás  atando 
Con  látigos  de  cánamo  las  manos, 
Y  en  las  tiendas  de  todos  ocultando 
Hasta  prender  a  todos  sus  hermanos,   . 
¡  O  caso  diu'o,  enorme,  cruel,  sangriento. 
Inaudito,  nefario,  atroz,  violento! 


289 


Prendió  sin  culpa,  causü;  y  sin  defensa, 
A  todos  cuantos  bárbaros  vinieron; 
Que  tal  maldad;  traición;  fuerza;  ni  ofensa. 
Que  con  ellos  se  usara  no  entendieron: 
Cuando  así  a  los  varones  tuvO;  piensa. 
Porque  del  monte  espeso  no  salieron; 
Que  orden  tendi-á;  traza  o  que  manera; 
Para  que  las  mugeres  salgan  fuera. 


Después  de  haber  en  esto  algo  pensado 
A  Millacan  soltó  que  preso  estaba. 
Hermano  de  Don  Juan;  hombre  estimadO; 
A  quien  como  a  él  su  gente  respetaba; 
Diciéndole:  yo  estoy  determinado. 
Demás  de  que  el  Apo  así  lo  mandaba. 
Llevaros  a  Talcar  con  vuestra  gente 
A  donde  viviréis  seguramente. 


Allí  estaréis  seguros  y  contentos 
De  vuestros  enemigos  apartados. 
Por  horas,  por  minutoS;  por  momentos, 
Seréis  de  los  de  España  visitados: 
Aquí  estáis  con  peligro  y  descontentos 
Y  de  los  españoles  desviados; 
A  donde  no  podremos  socorreros 
Por  la  distancia  que  hay  y  los  esteros. 


Con  aquestas  palabras  cautelosas 
Obligó  a  Millacan  a  que  trajese 
HijoS;  mujeres,  vírgenes  hermosas, 
Creyendo  que  lo  dicho  verdad  fuese: 
Apoderóse  de  ellas  y  otras  cosas 
Que  fueron  de  grandísimo  interese. 
Piedras,  ropa,  ganado,  llancas,  oro, 
Chaquiras  que  es  entre  ellos  gran  tesoro. 

19 


290 


No  hizo  la  información  ni  diligencia 

Que  es  la  que  Don  Francisco  habia  mandado^ 

Mas  con  poco  temor  y  sin  demencia 

Al  sin  culpa  prendió  como  al  culpado: 

Partió  la  chusma  luego  allí  en  presencia 

De  todoS;  y  a  cualquiera  parte  ha  dado, 

Reservó  para  si  ganado  y  ropa 

Y  de  la  gente  nueva  una  gran  tropa. 


Después  que  se  partió  tuvo  noticia 
Que  una  yunta  de  bueyes  se  quedaba 
Del  mísero  Don  Juan,  que  sin  malicia 
Su  hermano  Millacan  cerca  dejaba: 
Por  ser  tan  se  diosa  su  codicia 
Por  ella  luego  al  punto  despachaba 
A  un  cacique  ladino,  famoso  hombre; 
Gonzalo  Quilacan  era  su  nombre. 


Dos  dias  antes  de  este  habia  venido 
A  verse  con  Don  Juan  él  y  su  gente. 
Que  era  demás  de  ser  su  conocido 
De  su  mujer  Guallancarel  pariente: 
En  la  prisión  sin  culpa  fué  metido, 
Pero  por  ser  ladino  y  diligente 
Soltóle  el  capitán  diciendo  fuese 
Por  la  yunta  y  al  pueblo  la  trújese. 


A  él  llegado,  a  los  demás  vendieron 
Como  esclavos  herrados  de  Guinea, 
Dándolos  a  quien  mas  por  ellos  dieron 
Que  creo  que  no  habrá  quien  esto  crea; 
Cual  esta  otra  maldad  gentes  no  vieron 
Ni  en  todo  cuanto  el  Délhco  rodea. 
Codicia  semejante  que  así  hiciese 
Que  por  esclavo  el  libre  se  vendiese. 


291 


Del  cielo  son  juicios  soberanos 

Los  cuales  no  penetra  algún  humano^ 

El  librarse  Don  Juan  de  los  serranos^ 

Y  venir  a  las  manos  de  Serrano: 

¡Oh;  pensamientos  míseros  y  vanos 

De  aqueste  miserable  mundo  vano. 

Que  adonde  piensa  hallar  hombre  contetno 

Halle  mas  presto  allí  su  perdimiento ! 


Después  de  haber  vendido  a  los  cautivos^ 
Hizo  una  información  con  los  soldados 
De  como  eran  traidores  fugitivos 
Y  que  estaban  del  todo  rebelados: 
Quedaron  los  oyentes  pensativos 
Atónitos  del  caso  y  espantados, 
Afirmando  los  mas  que  aqueste  hecho 
Injustamente  y  sin  razón  fué  hecho. 


Mas  el  gobernador  como  prudente 
No  quiso  castigar  el  desatino, 

Y  aunque  en  el  alma  el  hecho  injusto  siente 
Disimular  entonces  le  convino: 
Despachó  a  Santiago  por  la  gente. 
Mandando  que  apresuren  el  camino, 

Y  que  antes  que  en  la  Virgen  Febo  entrase 
A  Chillan,  o  a  sus  términos  llegase. 


Escribió  al  general  Jofré  diciendo 
Que  viviese  con  orden  y  cuidado. 
Habiendo  vijilancia,  anteponiendo 
Cuanto  ha  por  no  haberla  redundado: 
Y  a  Serrano  que  fuese  recogiendo 
El  miserable  pueblo  derramado. 
En  la  parte  o  lugar  mas  suficiente 
Para  se  acomodar  toda  la  gente. 

19* 


292 

Y  que  con  brevedad  y  diligencia 
La  cerque  fuertemente  con  madera, 
De  suerte  que  la  bárbara  violencia 
En  arte  no  le  ofenda  ni  en  manera, 
Ni  a  persona  alguna  de  licencia 
Para  que  de  los  miu'os  salga  fuera, 
Habiendo  guardia  siempre  con  recato 
Porque  no  cueste  caro  lo  barato. 


No  fué  una  vez,  ni  dos,  ni  tres,  ni  cinco, 

Las  que  el  gobernador  escribió  aquesto, 

Que  con  ansia  eficaz,  y  grande  ahinco 

Mas  de  veinte  escribió  tratando  de  esto: 

Que  como  estaba  el  infido  propincuo 

A  Chillan,  y  a  cualquier  traición  dispuesto, 

De  algún  suceso  malo  se  temia. 

Que  a  tiempos  es  temer  de  gran  valía. 


Pero  no  es  de  provecho  ni  momento 
Dar  consejo  a  quien  sobra  la  ignorancia. 
Por  que  su  gran  locura  y  vano  intento 
En  hinchazón  consiste  y  arrogancia: 
Quien  sobre  arena  funda  o  sin  cimiento 
No  le  arriendo,  señora,  la  ganancia. 
Que  el  que  en  el  movedizo  polvo  estriva 
Cualquiera  tempestad  se  lo  derriva. 


Menos  caudal  Jofré  hizo  que  su  yerno 
Del  orden  de  Quiñones  y  mandato. 
Pues  dijo  que  en  la  furia  del  hibierno 
Escusado  era  haber  tanto  recato: 
Que  cuando  Agreo  seca  el  barro  tierno 
Y  en  los  estanques  frios  nada  el  pato. 
Es  cuando  mas  airado  el  crudo  Marte 
Los  ánimos  enciende  en  esta  parte. 


293 

Mas  fué  como  si  acaso  les  dijera: 
No  es  menester  tener  ningún  cuidado; 
Que  ya  la  guerra  cruda  feneciera 

Y  bárbaro  ninguno  no  ha  quedado: 

Y  aun  cuando  así  fuera  esto  no  viviera 
Un  hombre  de  razón  tan  descuidado: 
Los  descuidos  han  hecho  en  esta  tierra 
Mas  que  los  enemigos  cruda  guerra. 


A  la  gente  mas  práctica  y  granada 
De  mas  obligación  y  suficiencia, 
En  la  guerra  la  mas  ejercitada. 
Para  salir  del  pueblo  dio  licencia: 
Quedó  la  que  quedó  tan  descuidada 
Que  descuido  con  tanta  inadvertencia 
No  se  vio  que  a  este  fuese  semejante 
En  cuanto  alumbra  Delio  radiante. 


Mas  no  le  tuvo  el  indio  belicoso 

Que  apriesa  la  venganza  iba  tramando, 

Gonzalo  Quilacan,  digo,  el  famoso, 

Aquel  que  fué  los  bueyes  rastreando: 

Diligente,  solícito,  orgulloso. 

El  tósigo  infernal  fué  derramando 

Entre  los  agraviados  naturales 

Cual  Amata  en  las  huestes  saturnales. 


No  menos  que  la  cruda  pestilencia 
Removió  los  humores  sosegados. 
Poniendo  su  cuidado  y  gran  potencia 
En  alzar  a  los  indios  asentados: 
Sin  dilación  le  dieron  la  obediencia 
Cuatrocientos  carníficos  soldados 
Indómitos,  perversos,  revoltosos. 
Noveleros,  inquietos,  sediciosos. 


294 

Nueva  tuvo  Jofré  del  nuevo  intento 
Que  tenia  esta  gente  congregada; 
Para  la  sosegar  envió  al  momento 
A  EpucheO;  el  traidor^  con  embajada : 
Era  este  un  indio  suyo  a  quien  tormento 
Serrano  dio  con  mano  algo  pesada^ 
Sacóle  el  general  de  las  prisiones 
Cuando  a  Mili  achingue  y  demás  varones. 


Llegado  a  Guachemábida  EpucLeo 
En  consultas  halló  a  la  compañía 
Que  el  nuevo  capitán  Quilacaneo 
Levantado  en  sus  términos  habia: 
En  \dendo  aquella  leva  y  el  deseo 
Que  de  vengarse  el  pérfido  tenia^ 
Como  estaba  él  cual  ellos  agraviado. 
Propuso  aquesta  plática  al  senado. 


'La  cara  patria  y  libertad  perdida 

Y  el  amor  general  que  le  tenemoS; 
Ha  sido  la  ocasión  de  mi  venida 
Para  que  restaurarla  procuremos: 
A  todos  la  razón  justa  convida 

Y  aquella  obligación  con  que  nacemos^ 
A  morir  o  librarla  cual  procuro 

Del  Español  nefariO;  cruel;  perjuro. 


"Podemos  bien,  fortísimos  soldados, 
Con  la  focilidad  que  yo  esto  digo. 
Del  agravio  quedar  desagraviados 
Que  nos  ha  hecho  el  pésimo  enemigo: 
Porque  están  todos  ellos  descuidados 
Sin  guardia,  cerca,  fuerte,  ni  otro  abrigo 
En  que  se  recoger,  y  la  mas  gente 
Está  del  derramado  pueblo  ausente. 


295 


"Las  casas  con  carrizo  están  tejadas, 

La  guardia  de  ella  son  dueñas  hermosaS; 

Las  unas  de  las  otras  apartadas 

Cual  las  obejas  sin  pastor  medrosas: 

Cojerlas  heis  a  todas  tan  turbadas 

Como  con  luz  nocturnas  mariposas, 

Que  no  hay  en  la  ciudad  quien  las  defienda 

K^i  quien  ¡oh  gente  brava!  nos  ofenda. 


"No  dilatéis  el  tiempo  ni  la  suerte 
Por  que  no  la  hallareis  jamas  tan  buena, 
Ni  dolor  que  lastime  tanto  o  muerte 
Cuanto  perder  lo  que  fortuna  ordena: 
O  varones,  asid  con  mano  fuerte 
La  importante  ocasión  por  la  melena. 
Pues  nos  está  ella  propia  voces  dando, 
Y  nuestra  gran  ventura  espoleando. 


"Sabed  que  esta  Jofré  aguardando  gente 
La  cual  viene  marchando  en  raudo  vuelo, 

Y  a  que  Fetonio  Deifico  caliente 

Y  derrita  en  aquesta  parte  el  yelo. 
Para  salir  entonces  diligente 

A  correros  el  campo,  sin  recelo 
De  que  podréis  vosotros  ofenderle, 
Ni  el  paso  en  parte  alguna  defenderle. 


"A  que  os  dé  cuenta  de  ello  me  ha  enviado 

Y  a  que  no  os  alteréis  sin  causa  alguna. 
Que  no  parece  bien  que  así  un  senado 
Tenga  las  variedades  de  la  luna: 

Para  que  esté  Jofré  mas  descuidado, 

Y  mas  de  nuestra  parte  la  fortuna. 
Quiero  volver  a  darle  la  respuesta 
Que  será  si  os  parece  a  todos,  esta: 


296 

''Que  jamas  no  tuvisteis  pensamiento 
De  apartaros  del  vinculo  cristiano, 
Pero  que  la  maldad  y  cruel  intento 
Que  con  Millachingue  tuvo  Serrano, 
Os  obligó  a  dejar  el  patrio  asiento 

Y  a  venir  a  la  sierra  de  lo  llano, 
Temiéndoos  que  volviesen  a  buscaros 

Y  cual  a  los  demás  presos  llevaros. 


"También  dii'é  que  estáis  determinados 
A  volvei*os  de  paz  y  arrepentiros, 
De  lo  que  habéis  propuesto,  y  afrentados 
De  las  alteraciones  y  corridos: 

Y  que  siendo  del  crimen  perdonados 

Y  bajo  de  su  amparo  recibidos, 
Las  armas  volvereis  contra  serranos 
En  ayuda  y  favor  de  los  cristianos. 


':Con  lo  cual  quedará  Jofré  contento 

Y  con  mayor  descuido  del  que  tiene. 
Podré  yo  con  cuidado  ver  atento 

Lo  que  a  nuestro  propósito  conviene: 

La  gente  que  hay,  la  guardia,  y  nuevo  intenta 

Y  si  al  pueblo  ha  llegado  la  que  viene 
De  Mapocho,  que  hay  nueva  que  venia 
Una  gruesa  y  granada  compafn'a. 


"Tan  en  tanto  que  voy  todo  mii'ando 
Con  cuidado  y  silencio  vijilante. 
Podéis  a  la  ciudad  iros  llegando 
Con  las  espías  siempre  por  delante: 
De  todo  cuanto  hubiere  iré  avisando, 
Que  negocio  será  muy  importante, 
Y  a  todos  los  amigos  comarcanos 
Para  que  estén  con  armas  en  las  manos.'* 


297 

Dejaron  las  dañadas  persuasiones 
De  Epucheo  a  los  bárbaros  contentos^ 
Y  encendidos  sus  bravos  corazones 
Al  fuego  de  sus  ánimos  sangrientos: 
Así  <iual  bravosísimos  leones 
O  cual  feroces  tigueres  hambrientos; 
A  las  vecinas  armas  corren  luego 
Para  ensayarse  en  el  bélico  juego. 


Quien  toma  el  arco,  alfange  porra,  o  lanza,. 
Quien  el  bastón  herrado  en  torno  esgrime, 
Quien  vibrando  la  pica  se  abalanza 
Como  que  al  español  mísero  oprime. 
Quien  corre,  vuelve,  salta,  baila,  o  danza, 
Y  al  estrépito  el  suelo  tiembla  y  gime. 
Haciendo  el  ronco  estruendo  de  atambores- 
Disonantes  y  horrísonos  rumores. 


El  dia  en  estos  juegos  le  gastaron, 
Costumbre  antigua  entre  ellos  muy  usada. 
El  siguiente  a  Epucheo  despacharon 
A  dar  el  orden  dado  y  la  embajada: 
La  noche  tras  de  él  todos  caminaron 
Por  parte  que  no  fué  jamas  hollada, 
Haciendo  paradillas  y  escuchando 
A  la  ciudad  se  fueron  acercando. 


En  un  monte  que  está  dos  millas  de  ella 
Emboscados  tres  dias  estuvieron, 
A  do  el  poco  recato  que  hay  en  ella 
Por  orden  de  Epucheo  aviso  dieron, 
Que  luego  que  llegó  el  traidor  a  ella 
Los  comarcanos  pérfidos  supieron 
Cuanto  tratado  el  pésimo  dejaba, 
Y  como  ya  la  gente  caminaba. 


298 

Fueron  a  visitarlos  todos  ellos 
Llevándoles  refrescp  cada  dia^ 
Y  a  consultar  los  fáciles  con  ellos 
El  intento  que  cada  cual  tenia: 
Alzar  de  la  opresión  dura  los  cuellos 
Sus  pretensiones  eran,  y  porfía, 
Pero  para  cumplir  su  mal  deseo 
Aguardaban  al  infido  Epuchéo. 


El  cual  llegó  a  Chillan;  y  a  Jofré  dijo 
Como  toda  la  gente  congregada 
Recibió  con  amor  y  regocijo 

Y  singular  contento  su  embajada: 

Y  que  el  temor  que  tuvo  de  su  hijo 
Fué  causa  de  esta  andar  desenfrenada, 
Huyendo  de  su  furia  inexorable 

Y  de  su  condición  abominable. 


JPero  que  si  les  da  su  fé  y  promete 

De  que  será  sin  falta  lo  pasado, 

En  las  cabernas  ínfimas  de  lete 

Sin  que  se  trate  de  ello  sepultado, 

Y  que  Serrano  mas  no  los  inquiete 

Como  a  otros  muchos  de  ellos  ha  inquietado, 

Que  a  donde  está  vendrán  para  servillo 

Con  sano  pecho  y  ánimo  sencillo. 


No  dijo  bien  lo  dicho  el  indio,  cuando 
Le  mandó  el  general  que  se  volviese 
A  decir  de  su  parte  al  infiel  vando 
Que  en  su  provecho  hará  cuanto  pudiese: 
Y  que  sin  ir  el  término  alargando 
A  la  ciudad  al  punto  se  viniese. 
Que  él  de  su  parte  lo  asegura  todo 
En  toda  parte  y  de  cualquiera  modo. 


299 


Al  punto  que  ya  el  bárbaro  partía 

Así  dijo  a  su  amo  alegremente^ 

Pero  fué  dicho  al  fin  con  ironía: 

Yo  traeré  aquí;  señor,  presto  a  esa  gente. 

Cuando  la  refulgente  luz  del  día 

Las  puertas  entornó  del  occidente 

A  la  montaña  el  pérfido  llegaba 

A  donde  la  canalla  junta  estaba. 


Quien  pudiera  contar  en  suma  breve 
Sin  que  faltase  un  punto,  el  alborozo 
Que  con  su  vista  tuvo  el  vando  aleve, 
El  gran  contento,  el  gusto,  el  sumo  gozo 
Pero  pues  no  podré  como  se  debe, 
Digo  que  no  quedó  viejo  ni  mozo. 
Que  no  saliese  júvilo  al  camino 
A  recibir  al  bárbaro  malino. 


Después  de  haberle  dado  el  bien  venido     • 
Y  un  rato  sobre  el  caso  platicado. 
Para  el  pueblo  Español  inadvertido 
Con  silencio  caminan  y  cuidado: 
Jamas  fué  cazador  tan  encojido 
Por  entre  la  montaña  arrodillado 
Cuando  ha  visto  la  liebre  estar  durmiendo, 
Como  fué  el  escuadrón  cruel,  horrendo. 


La  noche  tenebrosa  en  raudo  vuelo     ' 
Su  curso  natural  mediado  había, 
Y  la  tri forme  hermana  de  el  de  Délo 
Su  media  faz  infausta  descubría: 
Con  el  fresco  rocío  que  envía  el  cielo 
El  verde  campo  todo  se  cubría, 
Del  notival  silencio  convidados 
Gozando  están  los  cuerpos  fatigados. 


300 

FantasoS;  Ylison  con  Pasiltéa 
Rocían  a  los  míseros  la  cara, 
Con  la  transportadora  agua  letéa 
Que  en  dulce  olvido  a  todos  transportara: 
El  dios  Mercurio  entre  ellos  se  pasea 
Y  les  infunde  el  sueño  con  su  vara 
Después  de  haberles  dado  la  comida 
Masista  en  dulce  miel  toda  cocida. 


Cuando  llegó  la  bárbara  pujanza 
A  la  ciudad  vacía  de  cordura, 
Pero  llena  de  sueno  y  de  confianza, 
De  soberbia,  descuidos,  y  locura. 
Viendo  el  principio  ya  de  su  esperanza 
Y  tanto  de  su  parte  a  la  ventura, 
En  una  mano  el  hierro,  en  otra  el  fuego, 
Envistió  de  tropel  furiosa  luego. 


No  fué  asaltada  así,  tan  de  repente, 
Ki  con  tanto  furor  acometida. 
La  troyana  infortunada  gente 
De  la  que  en  el  caballo  entró  metida, 
Como  la  nuestra  fué  furiosamente 
De  la  soberbia  bárbara  atrevida, 
Ni  tan  gran  sobresalto  ni  alboroto 
Jamas  se  vio  del  norte,  al  seco  noto. 


Lo  primero  cercó  el  indio  perjuro 
La  casa  fuerte  en  do  Jofré  vivia, 
Por  ser  a  donde  en  tiempo  mal  seguro 
La  gente  femenil  se  recojia: 
Después  con  mano  airada  y  pecho  duro 
A  todas  las  demás  fuego  ponia. 
Las  codiciosas  llamas  sonadoras 
Dimanas  hacían  las  nocturnas  horas. 


301 

El  estruendo,  rumor,  la  grita  horrenda, 
El  tropel,  alboroto,  los  clamores, 
La  vocería  bárbara,  estupenda. 
Sin  término  acrecientan  ios  temores: 
No  hay  quien  su  casa  mísera  defienda 
De  los  rebeldes  pérfidos  traidores, 
Salen  los  mas  sin  armas  y  desnudos. 
De  espanto  y  de  temor  sordos  y  mudos. 


Las  temorosas  vírgenes  y  dueñas. 
Como  se  ven  así  desamparadas. 
Saltan  cual  corzas  tímidas  las  breñas 
Del  gran  temor  y  estrépito  alentadas: 
Y  las  madejas  de  oro  o  rubias  greñas 
Al  amoroso  céfiro  entregadas. 
De  las  purpúreas  plantas  de  alabastro 
Sangriento  queda  el  abreviado  rastro. 


Socorro  piden  todas  a  gran  priesa. 

Mas  no  hay  en  la  •  ciudad  quien  las  socorra. 

Que  la  cuadrilla  indómita  y  espesa 

Le  hace  a  cada  cual  que  apriesa  corra: 

No  vale  deudo,  amigos,  ni  promesa. 

Ni  persona  con  otra  no  se  ahorra. 

El  hijo  no  se  acuerda  de  su  madi-e. 

Ni  de  él  ni  de  mujer  menos  el  padi-e. 


A  la  bizarra  Dama  de  la  Corte, 

Gallarda,  bella,  hermosa,  y  cortesana 

Tanto  cuanto  cualquiera  de  su  porte, 

La  primera  prendió  la  gente  insana: 

No  pudo  socorrerla  su  consorte 

Que  ausente  de  ella  estaba,  y  cosa  es  llana 

Que  si  en  esta  ocasión  allí  estuviera 

La  vida  por  librarla  y  diez  perdiera. 


302 

Diéronle,  los  id()latras  sayones 
Por  quitarle  las  ropas  y  camisa^ 
Sin  duelo  y  sin  piedad  mil  rempujones, 
Con  üesta,  mofa,  zambra,  grita,  y  risa: 
Cual  hizo  Aristotimo,  los  ladrones 
Desnuda  la  llevaron  a  gran  prisa 
Las  carnes  descubiertas  y  belleza 
A  donde  se  estremó  naturaleza. 


En  Doña  Ana  María  de  Toledo, 
Otros  dos  indios  pérfidos  tiranos, 
Con  ferocidad  bárbara  y  sin  miedo 
Pusieron  con  violencia  crudas  manos: 
Mas  ella  con  valor,  brio  y  denuedo 
Viéndose  maltratar  de  estos  villanos, 
A  entrambos  los  asió  por  los  cabellos 
Y  de  un  tirón  en  tierra  dio  con  ellos. 


Después  de  haber  en  tierra  derribado 
A  los  dos  esta  bélica  matrona, 
Y  con  su  brazo  heroico  ganado 
De  vencedora  insigne  la  corona. 
Una  lanzada  cruel  por  un  costado 
Le  dio  Millan,  un  indio,  su  anacona, 
Fué  el  golpe  tan  soberbio  y  de  tal  arte 
Que  el  cuerpo  le  pasó  de  parte  a  parte. 


Quebró  la  lanza  el  bárbaro  por  medio 
Y  un  trozo  se  quedó  dentro  del  asta. 
Viéndose  maltratada  y  sin  remedio 
La  valerosa  duefia,  hermosa  y  casta 
Con  una  niña  en  brazos  de  ano  y  medio, 
Como  su  fuerza  indómita  no  basta 
A  contrastar  el  bélico  gentío. 
Huyendo  se  metió  en  un  gran  bohío. 


303 


Allí  se  defendió  con  tal  pujanza 
Que  rendii'la  no  pudo  el  vando  ciego, 
Mas  perdida  de  haberla  la  esperanza 
A  la  casa  pagiza  puso  fuego: 
Aquesta  dueña  digna  de  alabanza 
'Feneció  entre  las  llamas  vivas  luego. 
Que  por  ser  tan  constante  en  no  ser  presa 
El  fin  tuvo  que  Juana  la  francesa. 


A  tres  nobles  hermanas  de  esta  dama 
Aldonza,  Leonor,  y  Bernardina, 
Cualquiera  del  valor  alto  de  cama 
Prendió  esta  gente  infiel,  luciferina: 
Doña  Aldonza  acabó,  pero  la  fama 
Con  la  sonante  trompa  cristalina, 
La  suya  hará  que  eternamente  viva 
Pues  quiso  mas  ser  muerta  que  cautiva. 


Quedó  Doña  Leonor  también  de  suerte 
Con  mil  golpes  terribles  maltratada, 
Que  un  dedo  escaso  estuvo  de  la  muerte 
Sin  forma,  ni  facción,  desfigurada: 
A  Doña  Bernardina,  un  indio  fuerte 
El  cuerpo  le  pasó  de  una  lanzada, 
Cautiva  la  llevó  aunque  mal  herida 
Llevando  entre  los  labios  alma  y  vida. 


Era  tanto  el  tropel  y  la  tormenta 
La  grita,  voces,  altos  y  alaridos 
De  la  bárbara  trulla  alaraquienta 
Que  ensordecen  a  todos  los  nacidos: 
Crece  el  fuego,  la  furia  se  acrecienta 
Y  el  número  de  muertos  y  heridos, 
Alecto  sopla,  Terifone  incita, 
La  rabiosa  Megera  solicita. 


304 

Solo  cinco  soldados  se  juntaron 
A  piC;  con  arcabuces  y  desnudos, 
Con  unos  paredones  se  abrigaron 
Que  sirvieron  de  cóncabos  escudos: 
De  a  donde  a  muchos  indios  maltrataron 
Con  balazos  mortíferos  y  crudos, 
Libraron  de  las  manos  robadoras 
A  mas  de  la  mitad  de  las  señoras. 


No  es  justo  que  se  queden  sepultados 
En  las  oscuras  aguas  del  olvido 
Varones  tan  heroicos  y  esforzados 
Que  tanto  por  su  esfuerzo  han  merecido 
Merecen  con  razón  ser  estimados 
Por  el  hecho  que  digo  esclarecido; 
Y  que  sus  nombres,  méritos  y  gloria 
Vivan  eternamente  en  esta  historia. 


Martin  Muñoz,  soldado  veterano, 
Uno  fué  de  estos  cinco  compañeros, 
Y  Baltasar  González  Lusitano 
Intrépido  salió  de  los  primeros, 
Juan  Gómez,  Porras,  Cerda,  cuya  mano 
Muerte  dio  a  muchos  bárbaros  guerreros, 
Por  ser  tan  reportado  cuanto  diestro 
Del  arcabuz,  y  bélico  maestro. 


Viéndose  pues  así  tan  rodeados 
De  señoras  y  bárbai'os  perjuros, 
A  pie,  desnudos,  pocos,  desarmados. 
Sin  foso,  cerco,  torres,  o  altos  muros, 
A  la  iglesia  se  van  determinados 
A  defenderse  allí  con  pechos  duros. 
Donde  los  dejaré  mientras  que   corto 
La  péndola  y  cual  ellos  me  reporto. 


Canto  XYI. 


Retíranse  los  bárbaros  después  de  haber  saqueado  la  ciudad :  álzanse 
los  amigos  del  valle :  la  misma  mañana  entra  eu  ella  el  capitán  Tomas 
de  Olabarria  con  la  gente  que  venia  de  Santiago:  sale  el  general 
Francisco  Jofré  en  alcance  del  enemigo :  el  gobernador  envía  a  Cliillan 
por  su  teniente  a  Miguel  de  Silva:  viene  don  José  de  Rivera  con 
gente  del  Perú. 


¡  Oh;  cuanto  al  hombre  importa  y  le  conviene 
Ser  en  trances  dudosos  reportado! 
Mas  es  don  que  del  alto  cielo  viene 
Con  el  de  la  virtud  acompauado : 
Lugar  seguro  en  cualquier  parte  tiene 
El  que  es  de  esfuerzo  y  ánimo  dotado^ 
Ko  hay  tiu'bacion^  temor^  muerte  ni  miedo, 
Que  de  su  honroso  intento  mude  un  dedo. 


Mas  a  quien  esto  falta  de  ordinario 
Da,  como  falto  está;  de  bien  falta^ 

Y  apenas  oye  el  grito  del  contrario 
Cuando  el  temor  mortal  le  sobresalta: 

Y  en  dando  que  da  entrada  a  este  nefario 
La  fuerza,  la  honra,  el  ánimo  le  falta, 

Por  que  al  pecho  a  do  el  pérfido  se  encierra 
Le  turva,  corta,  espanta,  y  hace  guerra. 

20 


306 


Probado  queda  bien  esto  que  digo 
Con  los  que  del  temor  fueron  tocados^ 
Que  en  sintiendo  el  rumor  de  este  enemiga 
Huyeron  con  pavor  desatinados: 
Que  como  el  miedo  en  ellos  halló  abrigo 
Quedaron  sin  valor  y  despulsados, 
Enterrándose  en  caños  y  en  acequias. 
Haciéndose  ellos  mismos  las  exequias. 


Si  fueran  todos  de  ánimos  constantes 

Y  en  tres  o  cuatro  tropas  se  juntaran, 
No  volvieran  los  bárbaros  triunfantes 

Y  sus  casas  los  míseros  guardaran: 
Pues  pudieron  los  cinco  militantes 
Defender  con  valor  que  no  quemaran 
A  toda  la  ciudad,  que  sino  fuera 
Por  ellos  totalmente  se  perdiera. 


Los  cuales  su  valor  siempre  mostrando 
Y  el  esfuerzo  sin  par  de  sus  personas, 
A  la  iglesia  se  fueron  retirando 
Llevando  en  medio  de  ellos  las  matronas: 
Los  bárbaros  detras  iban  gritando 
Diciendo  con  palabras  fanfarronas: 
''Hartaos  de  ver  los  astros,  sol,  y  luna, 
Que  presto  no  veréis  cosa  ninguna. 


"Aqueste  dia  es  nuestro,  que  el  pasado 
El  vuestro  fué  y  gozastes  de  la  tiesta. 
Queremos  pues  que  el  nuestro  es  ya  llegado 
Holgamos  y  gozar  también  de  aquesta: 
¿A  donde  el  capitán  está  encerrado? 
¿Por  que  no  viene  aquí  por  la  respuesta 
De  los  bueyes,  o  como  no  pregunta 
8i  vino  Don  Gonzalo  con  la  yunta? 


307 


^'Decidle  que  la  trae  lucida  y  mansa; 
Que  viene;  cual  hidrópico^  redonda^ 
Que  es  buena  carretera  y  no  se  cansa, 
Que  salga  pues  por  ella  y  no  se  esconda: 
¿No  responde  ?  do  está,  tanto  descansa 
bin  tener  centinela  puesta  o  ronda^ 
Sin  cuidado  dormida^  guardia  y  perro 
Habiendo  él  hecho  tan  notable  yerro? 


''Por  el  agravio  que  hizo  a  nuestra  gente 
El  redentor  del  mundo  esto  permite^ 
Y  como  justo  padi'e  omnipotente 
A  nosotros  la  paga  nos  remite: 
No  quiere  Dios  que  al  mísero  inocente 
Hacienda^  vida,  ni  honra  se  le  quite, 
Que  nunca  su  bondad  alta  dispensa 
Para  que  haga  un  prójimo  a  otro  ofensa. 


"En  pago  de  la  que  hemos  recibido 

Venimos  a  llevarle  la  cabeza, 

Con  ella  paga  bien  lo  bien  debido 

Y  no  queremos  mas  de  aquesta  pieza: 

A  Pelantaro  la  hemos  prometido 

Para  que  beba  en  ella  mas  cerbeza, 

La  cual  recibirá  de  buena  gana 

Que  amigo  es  de  efusión  de  sangre  hispana.' 


A  cosa  de  lo  dicho  respondieron 
Los  bien  afortunados  castellanos, 
En  la  iglesia  mayor  se  recojieron 
A  pesar  de  los  bárbaros  profanos: 
La  priesa  fué  tan  grande  que  se  dieron 
A  despedir  balazos  de  sus  manos. 
Que  al  soberbio  enemigo  se  le  antoja 
Que  son  rayos  que  Júpiter  le  arroja. 

20=^ 


3'J8 

Hicieron  retirarle  en  tiempo  breve^ 
En  torno  de  la  iglesia  nadie  para, 
Que  las  ardientes  pildoras  que  llueve 
A  mas  de  dos  la  cólera  templara: 
El  mas  valiente  de  ellos  no  se  atreve 
A  ponerse  con  ellos  cara  a  cara, 
Y  si  alguno  se  pone  al  descubierto 
Del  primer  tiro  cae  en  tierra  muerto. 


Pero  como  en  efecto  su  cuidado 
Era  solicitar  con  diligencia, 
Por  ser  la  del  indómito  malvado 
Mayor  en  perseguirlos  sin  clemencia, 
La  pólvora  les  lia  toda  faltado 
Cuando  andaba  mas  A'iva  la  pendencia, 
Algunos  que  la  falta  de  ella  vieron 
De  espanto  y  de  temor  enmudecieron. 


Los  unos  a  los  otros  se  miraban 
Con  no  poca  congoja  ni  tristeza, 
La  falta  que  tenian  declaraban 
Con  manos,  ojos,  hombros,  y  cabeza: 
Pues  viendo  como  ya  no  disparaban 
Y  de  los  Españoles  la  tivieza. 
Una  doncella  noble  les  pregunta 
Que  que  ocasión  así  los  descoyunta. 


Pero  el  valiente  Cerda  alzando  el  dedo 
Le  respondió  con  voz  algo  alentada, 
Kinguna  cosa  puede  darme  miedo 
Sino  es  tener  la  pólvora  tasada: 
Mas  Dona  Catalina  de  Toledo, 
Que  así  la  bella  virgen  es  llamada. 
Como  furiosa  leona  veloz  salta 
Diciendo:  no  temáis,  que  esa  no  falta. 


309 

Salió  sin  decir  mas  por  un  postigo^ 
Cual  por  el  monte  Cíntico  Diana, 
A  su  casa  fué  sola  j  sin  abrigo 
Que  de  la  Iglesia  estaba  algo  cercana 
Apesar  del  indómito  enemigo 
Volvió  con  una  cántara  mediana^ 
De  pólvora  finísima  de  Quito 
Y  díjoles  con  ánimo  inaudito: 


"Tened;  no  desmayéis,  bravos  soldados, 
Tomad  nuevo  vigor^  fuerzas  y  aliento ; 
Sacudan  el  temor  los  macerados. 
Recibid  con  la  pólvora  contento." 
Volvieron  a  cobrar  los  despulsados 
Nuevo  esfuerzo,  corage  y  ardimiento. 
Que  la  vergüenza  a  todos  les  inflama 
Y  el  ánimo  incentivo  de  esta  Dama. 


Al  fin  de  aquí  después  se  retiraron 
Los  iracundos  bárbaros  ligeros, 
Que  por  decirles  mal  se  levantaron 
Con  perdida  de  treinta  compañeros: 
Minar  la  casa  fuerte  otros  trataron 
Para  sacar  de  allí  a  los  prisioneros, 
Que  sobraron  en  la  última  almoneda 
Por  no  haber  compradores  o  moneda. 


Ya  estaban  las  paredes  derribando 
Con  puntas  de  barretas  aceradas, 

Y  los  adobes  macedos  quebrando 
Con  estacas  de  cañas  aguzadas, 
Cuando  al  fuerte  venir  vieron  volando 
A  dos  mozos,  entrambos  camaradas, 

Y  de  una  misma  edad,  fuertes,  briosos, 
De  quien  huyen  los  indios  temerosos. 


310 

Dormían  estos  dos  en  una  casa 

De  seca  paja  toda  mal  cubierta^ 

Hasta  que  estuvo  envuelta  en  A'iva  brasa 

Del  dulce  sueno  nadie  se  despierta: 

Entonces  viendo  claro  lo  que  pasa 

Y  a  los  contrarios  puestos  a  la  puerta^ 

Por  escaparse  de  ellos  y  la  llama 

Dejaron  sola  la  sabrosa  cama. 


Las  cotas  solamente  se  pusieron 

Sobre  las  blandas  carnes  j  camisa. 

En  sus  caballos  ágiles  subieron 

Sin  otro  adorno  gala  ni  divisa: 

Por  entre  el  fuego  y  bárbaros  salieron 

Batiendo  los  talones  a  gran  prisa, 

Con  las  lanzas  en  mano  y  fuerte  pecho 

El  paso  ensanchan  del  camino  estrecho. 


Al  fuerte  fueron  cual  Neblis  ligeros 
Por  entender  que  estaban  los  soldados 
En  el  como  es  usanza  de  guerreros 
Con  las  armas  apunto  y  aprestados: 
Cercado  estaba  de  ladrones  fieros 
Y  dentro  el  general  con  sus  criados, 
Defendiendo  la  entrada,  y  como  vieron 
Venir  los  dos,  los  infidos  huyeron. 


Andaba  todo  en  fin  de  tal  manera 

Y  los  feroces  bárbaros  de  suerte. 

Que  no  se  yo  quien  si  áspide  no  fuera 

Que  no  le  enterneciera  un  mal  tan  fuerte 

Acullá  suena  grita  lastimera. 

Acá  la  inexorable  cruda  muerte. 

Todo  es  temor,  dolor,  pena,  quebranto. 

Confusión,  fuerzas,  robos,  fuego,  y  llanto. 


311 

Quemaron  estos  pérfidos  traidores 
Sin  respeto,  temor,  ni  miramiento, 
JDe  los  sagrados  Padres  Redentores 
La  sacra  Iglesia  y  único  convento: 
Con  grande  mofa  y  júbilos  rumores 
Partieron  luego  al  punto  el  ornamento. 
Quien  lleva  cáliz,  ara,  o  corporales, 
Quien  la  casulla,  almática,  o  ciriales. 


í^l  manto  noctival  adelgazaba 
Por  el  híspero  claro  del  oriente, 
Y  el  lucero  y  behiculo  llegaba 
Las  ruedas  volteando  al  occidente, 
Cuando  la  trompa  bélica  tocaba 
A  recojer  el  bárbaro  su  gente. 
Que  quiere  retirarse  antes  que  el  dia 
Descubriese  la  poca  que  tenia. 


Por  aquí,  por  allí,  por  la  otra  parte. 
Cargada  gente  pérfida  parece. 
Con  los  despojos,  presa,  o  con  la  parte. 
Que  su  ventura  a  cada  cual  le  ofrece: 
Quien  paños,  seda,  plata,  oro,  reparte. 
Que  cosa  alguna  de  estas  no  apetece. 
Por  tener  una,  dos  o  tres  doncellas 
JVIas  hermosas  que  el  sol  y  las  estrellas. 


Otros  por  parecerles  que  llevaban 
Pesada  carga  en  ellas  y  enfadosa, 
Por  rocines  matados  las  trocaban 
O  por  otra  cualquiera  baja  cosa: 
Aquello  que  estos  brutos  desechaban. 
Por  ser  de  vista  turbia  y  tenebrosa, 
Y  de  aquellos  en  mas  precio  tenido 
Que  si  fuera  crisólito  subido. 


312 

Pasando  por  el  ancho  cementerio 
Con  una  dueña  presa,  seis  tiranos. 
Que  para  mas  valdon  y  vituperio 
Desnuda  la  llevaban  los  susanos, 
O  fué  ventura  suya  o  gran  misterio, 
O  del  cielo  secretos  soberanos. 
El  pasar  por  allí  esta  gente  esquiva 
Para  que  se  librase  la  cautiva. 


Volvió  la  triste  dueña  la  cabeza 
Cuando  fué  con  la  puerta  emparejando,. 
A  la  virgen  sagrada  de  limpieza 
Iba  con  tierno  espíritu  imbocando: 
Como  abierta  la  vio  con  gran  presteza 
Corriendo  se  fué  rápida  y  entrando. 
Diciendo  a  toda  priesa,  aquí,  señores: 
Que  me  lleban  los  bárbaros  traidores. 


Sin  haber  visto  mas  que  una  linterna 
Que  en  la  Iglesia  de  si  alguna  luz  daba. 
Se  aventuró  a  correr  la  dama  tierna 
Y  mas  que  el  pensamiento  caminaba: 
Dentro  de  ella  se  entró  y  con  ansia  tierna 
A  un  español  que  allí  a  la  puerta  estaba. 
La  espada  le  quitó  diciendo  aquesto: 
Venid  tras  mi,  señores,  todos,  presto. 


A  la  calle  volvió  cual  tigre  hircana 
Repitiendo  a  gran  priesa  esto  que  digo. 
Venid  tras  mi,  venid  de  buena  gana. 
Desechad  el  temor,  venid  conmigo: 
Venid,  livertareis  a  Doña  Juana, 
Venid,  que  aquí  la  tiene  el  enemigo, 
A  eUa  y  a  otras  dueñas  en  prisiones: 
Seguidme,  pues,  venid,  bravos  varones. 


313 


Ea,  sus  pueS;  venid  ya  voy  delante; 

Acabad  de  venir  no  tengáis  miedo^ 

Que  no  es  la  fuerza  bárbara  bastante 

A  resistir  la  mia  que  mas  puedo. 

Esto  dijo  con  ánimo  constante 

Doña  Isabel  ]\Iegia  de  Toledo^ 

Que  este  es  el  nombre  de  esta  heroica  dama 

De  honesta  vida  y  excelente  fama. 


Pero  ninguno  de  ellos  no  se  atreve 
A  pasar  de  la  puerta  un  solo  paso, 
Por  ser  mucha  la  gente  infiel  aleve 
Para  verse  con  ella  a  campo  raso: 
En  este  punto  cual  la  blanca  nieve 
Descuidada  del  sanguinoso  caso^ 
Cubierta  de  esmaltada  argentería 
La  blanca  hija  de  Hipirion  salía. 


Mas  en  viendo  que  vio  el  infausto  duelo 
Con  duelo  infausto,  lacrimosa  y  triste. 
Se  cubrió  luego  con  un  negro  velo 
Por  no  ver  espectáculo  tan  triste: 
Haciendo  sentimiento  el  claro  cielo 
También  de  luto  lúgubre  se  viste, 
Los  rayos  de  Titán  no  resplandecen, 
Lucina  y  las  estrellas  se  obscm'ecen. 


Los  astros,  globos,  signos,  y  planetas. 
La  tierra,  viento,  fuego,  el  firmamento, 
Truenos,  rayos,  relámpagos,  cometas. 
Hicieron  del  conflicto  sentimiento: 
Las  procelosas  nubes,  antes  quietas. 
Con  gran  revolución  hacen  lamento, 
Rasgándose  con  pena,  tristes  braman, 
Y  en  abundancia  lás^rimas  derraman. 


314 


Mas  ya  la  gente  bárbara  proterva 
Marchando  apriesa  va  cual  malliechora_, 
AlegrC;  contentísima^  superba; 
Arrogante,  gallarda,  y  vencedora: 
Vése  de  la  que  fué  mísera  sierva 
En  tiempo  corto  próspera  señora, 
Vengada,  libre,  rica,  poderosa, 
Opiüenta,  triunfante,  y  victoriosa. 


Viendo  de  la  manera,  modo,  y  talle. 
Que  a  la  ciudad  los  pérfidos  dejaron, 
Los  amigos  domésticos  del  valle 
Sin  aguardar  a  mas  se  rebelaron: 
Y  por  que  cosa  suya  no  se  halle 
Casas  y  bienes  muebles  se  abrasaron, 
Fm-iosos,  iracundos,  indignados. 
Del  padecido  agravio  estimulados. 


Bien  así  como  cuando  crece  un  rio 
Que  todos  cuantos  hay  en  su  ribera, 
Con  ímpetu  del  suyo  y  raudo  brio 
Huyen  que  de  temor  nadie  no  espera; 
De  aquesa  suerte  misma  el  gentío 
Retirándose  fué  a  la  cordillera, 
Por  ser  el  odio  mas  que  la  codicia 
Sin  lástima  su  hacienda  desperdicia. 


Después  de  haber  pasado  la  tormenta 

Y  la  enlutada  luz  aparecido, 

A  ver  la  ciudad  mísera  y  sangrienta 
Salió  Jofré  del  fuerte  apercibido : 
La  ira  y  el  dolor  se  le  acrecienta, 
El  ánimo,  el  corage  cuando  vido 
Tantos  cuerpos  desechos,  sin  cabezas, 

Y  cabezas  sin  cuerpos  hechas  piezas. 


315 

Las  opulentas  y  soberbias  casas 
Que  en  altura  frisaban  con  el  cielo, 
Convertidas  en  polvo  y  vivas  brasas 
Ahora  las  ve  humildes  por  el  suelo: 
Las  señoras  de  lágrimas  no  escasas 
Desnudas,  tristes,  sin  algún  consuelo, 
Andaban  por  aquí  y  allí  cruzando 
Sus  maridos  las  míseras  buscando. 


De  la  montaña  sale  uno  desnudo 
Cual  si  fuera  hermitaño  del  desierto. 
El  otro  que  vestirse  nunca  pudo 
Viene  con  una  sábana  cubierto: 
Aquel  habla  de  espanto  tartamudo, 
Aqueste  la  color  trae  como  muerto, 
Acullá  vienen  otros  espantados 
Con  los  cabellos  todos  chamuscados. 


Otros  de  sangre  y  todo  vienen  llenos 
Pálidos,  tristes,  flacos,  afligidos, 
Unos  echan  a  sus  mugeres  menos. 
Las  mujeres  sus  hijos  y  maridos: 
No  tienen  que  llorar  duelos  ágenos 
Siendo  los  suyos  propios  tan  crecidos, 
Eráclitos  parecen  todos  ellos 
En  los  túmidos  ojos  y  agua  de  ellos. 


Su  pérdida  y  dolor  cada  cual  siente, 

Pero  Jofré  la  suya  y  mas  la  agena. 

No  puede  remediar  el  mal  presente 

Que  es  lo  que  mas  le  angustia  y  le  da  pena: 

Las  lástimas  ve  grandes  de  su  gente," 

La  ciudad  de  lamentos  toda  llena. 

Quísola  consolar,  pero  no  pudo. 

Que  se  le  puso  en  la  garganta  un  nudo. 


316 

Movióle  a  mas  dolor  una  Anacona 

Del  clérigo  ¡Salinas  que  traia 

La  cabeza  del  amo,  y  cual  matrona 

Con  ella  muchas  lástimas  decia: 

Conoció  ser  aquella  su  corona 

Que  en  lo  demás  facción  sana  no  habia, 

Lloraba  el  fido  amigo  de  manera 

Que  al  corazón  mas  duro  enterneciera. 


Pero  en  temor  su  llanto  se  resuelve 

Que  en  este  punto  vino  uno  gritando, 

Diciendo  como  el  bárbaro  revuelve 

Al  pueblo  nuevamente  amenazando: 

A  su  guarida  cada  cual  se  vuelve 

Como  si  fuera  alígero,  volando, 

Que   el  miedo   aunque  es  gigante  no  es  cerrero 

Sino  suelto,  alentado,  y  muy  ligero. 


Cuales  tímidos  pollos  que  en  sintiendo 

Del  milano  las  alas  o  la  sombra, 

A  las  maternas  van  todos  huyendo 

Que  con  cualquiera  de  ellas  los  asombra, 

Así  los  miserables  en  oyendo 

Cual  furioso  enemigo  el  otro  nombra. 

Como  estaban  cual  dicen  escaldados 

Huyendo  todos  van  desatinados. 


Pero  la  causa  fué  del  sobresalto 
El  cantabres  Tomas  de  Olavarria, 
Que  asomó  con  su  gente  por  un  alto; 
Descubriendo  la  que  en  el  pueblo  habia 
Mandó  hacer  luego  en  el  a  todos  alto 
Por  ver  bien  si  el  contrario  parecía, 
Que  según  el  rumor  que  en  el  andaba 
Pensó  que  todavía  dentro  estaba. 


317 

Contado  tengo  ya  sino  me  olvido^ 
Que  soy,  señora;  frágil  de  memoria; 
Y  con  voluntad  sola  he  proseguido 
Falto  de  lo  demás  aquesta  historia. 
Como  luego  después  de  haber  salido 
De  Neptuno  Quiñones  con  victoria; 
Aun  sin  tomar  el  pulso  de  la  tierra 
Quiso  tentar  primero  el  de  la  guerra. 


Para  lo  cual  con  suma  diligencia 
De  que  dotado  fué  cuanto  prudente; 
Que  es  legítima  madi-e  la  prudencia 
Del  capitán  que  fuere  diligente; 
Sin  aguardar  que  pase  la  violencia 
Del  riguroso  hibierno  envió  por  gentC; 
A  Mapocho;  mandando  que  viniese 
Con  toda  la  presteza  que  pudiese. 


Y  que  una  compañía  a  la  ligera 

A  diez  del  mes  que  siguC;  el  de  setiembre; 

Que  es  cuando  apunta  aquí  la  primavera; 

Esté  en  Chillan;  y  el  resto  por  noviembre: 

Antes  que  la  solícita  Meguera 

El  tósigo  infernal  aii-ada  siembre. 

En  el  revuelto  ejército  dañado 

El  antídoto  ya  esté  preparado. 


MaS;  con  mandar  que  venga  sin  embargo 
La  gente  a  la  ligera;  cual  Belona; 
El  despacharla  fué  tan  a  lo  largo 
Que  fué  como  el  socorro  de  Escalona: 
No  halló  que  pretenda  aquí  alguien  cargo 
Para  mas  que  hinchar  mas  su  persona; 
Con  la  hinchazón  que  trae  vana  consigo 
O  para  se  vengar  de  su  enemigo. 


318 

Treinta  dias  después  del  señalado 
Según  hallo;  señora,  por  mi  cuenta^ 
Llegó  a  Chillan  habiendo  ya  pasado 
La  sanguinosa  y  áspera  tormenta: 
El  número  de  veinte  fué  tasado 
Con  mandar  que  pasase  de  cincuenta, 
Eran  los  que  vinieron,  desarmados 
Los  mas  pobres  y  mas  necesitados. 


Hizo  las  diligencias  que  convino, 
Mas  no  le  aprovechó  ser  diligente, 
Al  cuidadoso  y  ágil  vizcaíno 
Por  despacharle  mal  con  poca  gente: 
Siguió  con  paso  rápido  el  camino 
Marchando  sin  pararse  raudamente, 
Hasta  llegar  al  cerro  a  donde  digo 
Que  paró  a  divisar  al  enemigo. 


Habíase  alojado  la  noche  antes 
En  la  vega  de  Nuble  en  sitio  bueno. 
Por  dar  a  los  cuadrápides  volantes 
Sabroso  pasto  allí  de  grama  y  heno: 
Mas  cuando  oyó  los  tiros  rimbombantes 

Y  el  pueblo  vio  de  fuego  todo  lleno, 
El  vagage  dejó  sin  quien  le  guarde 

Y  a. socorrerle  fué,  pero  fué  tarde. 


Mas  a  tiempo  llegó  que  si  llevara 
La  gente  que  venir  mandó  Quiñones, 
A  media  milla  o  antes  alcanzara 
A  los  traidores,  pérfidos,  ladi^ones: 
La  presa  o  la  mas  de  ella  les  quitara 
Y  a  todos  cuantos  iban  en  prisones, 
Pero  siem23re  se  da  la  traza  y  medio 
Cuando  no  tiene  ya  ningún  remedio. 


19 


A  la  ciudad  se  fué  después  que  vido 
Que  el  bárbaro  se  había  retir ado; 
Así  como  fué  eu  ella  conocido 
El  llanto  fué  de  nuevo  comenzado: 
No  pudo  el  buen  hidalgo  enternecido 
Dejar  de  consolar  al  mas  penado^ 
Y  sintiendo  la  pérdida  de  todos 
A  todos  confortó  con  graves  modos. 


Xo  estuve  a  tan  gran  pérdida  presente 
Pero  recibí  mas  que  el  que  mas  daño, 
Mis  haciendas  perdí^  ganado  y  gente 
Que  guardaba  el  lanígero  rebaño: 
La  causa  fué  y  razón  de  estar  ausente 
Ser  alcalde  ordinario  aquí  aquel  año, 
Y  haberme  Don  Francisco  antes  escrito 
Le  avisase  de  todo  mi  distrito. 


Viendo  el  descuido  que  el  pueblo  tenia 
Y  a  los  vecinos  bárbaros  alzados, 
A  avisarle  partí  aquel  mismo  dia 
Que  vinieron  los  pérfidos  airados: 
Solamente  llevé  en  mi  compañía 
A  dos  hombres,  entrambos  mis  cuñados; 
En  Itata  durmiendo  estaba  cuando 
El  conflicto  pasó  atroz,  infando. 


L"na  hora  o  dos  después  de  amanecido 
Un  indio  me  dio  nueva  del  fracaso. 
Estuve  media  larga  sin  sentido. 
Sentido  con  razón  del  triste  caso: 
Mas  aunque  de  dolor  mortal  herido 
Me  volví  a  la  ciudad  a  todo  paso. 
Cuatro  leguas  anduve  en  hora  y  media 
Por  ir  a  ver  la  mísera  tragedia. 


320 

Ko  se  que  corazón  tan  duro  hubiera 
Aunque  fuera  de  acero^  bronce;  o  canto. 
Que  si  lo  que  yo  vi,  sefiora,  viera 
Que  no  se  enterneciera  tanto  cuanto: 
La  lástima  que  vi  fué  de  manera 
Y  el  dolor  que  sintió  mi  alma  tanto, 
Que  a  no  ser  la  razón  el  contrapeso 
Pudiera  ser  perder  del  todo  el  seso. 


Y  no  de  ver  las  bárbaras  crueldades 
Que  a  ver  otras  mayores  estoy  hechO; 

Y  para  cualesquier  calamidades 

Tuve,  tengo,  y  tendré,  constante  pecho: 
Infortunios  he  visto  y  tempestades 
En  el  mar  de  Noruega  y  paso  estrecho, 
Muertes,  naufragios,  espantables  guerras, 
En  partes  varias  y  en  remotas  tierras. 


Un  dia  triste  vi  en  la  Paroiba 
Provincia  de  los  indios  Petiguares, 
Asar  en  barvacoa  y  brasa  viva 
De  mujeres  y  niños  seis  millares: 
Pues  en  otras  provincias  mas  arriba 
Quemar  mas  de  setenta  mil  casares, 
Y  con  ser  gentes  bárbaras  velaban 
Que  nunca  como  aquí  se  descuidaban. 


Pero  que  sin  cuidado  así  viviesen 
Españoles  en  cosa  que  iba  tanto, 
Y  que  guardia  ninguna  no  tuviesen 
Teniendo  el  enemigo  tan  a  canto, 
Ni  a  los  avisos  crédito  no  diesen 
Aquesto  es  lo  que  a  mi  me  puso  espanto. 
Que  lo  demás  el  sumo  rey  de  gloria 
A  quien  él  es  servido  da  victoria. 


321 

Veinte  y  seis  horas  eran  ya  pasadas 
Después  que  sucedió  el  funesto  caso. 
Cuando  fuimos  siguiendo  las  pisadas 
Del  bárbaro  con  tibio  y  lento  paso: 
En  partes  no  quedaron  estampadas 
Que  con  ir  por  camino  abierto  y  raso 
No  dejaron  señal,  huella,  ni  rastro, 
Cual  si  fueran  por  losas  de  alabastro. 


Anduvimos  buscándole  perdidos 
Sin  descansar  un  punto  el  dia  entero. 
Los  arroyos  hallábamos  crecidos 
De  la  gran  tempestad  del  aguacero: 
Estando  ya  cansados  y  afligidos 
A  la  orilla  de  un  caudaloso  estero, 
Queriéndonos  volver  con  dolor  sumo, 
Al  ponerse  del  sol  vimos  un  humo. 


Cual  suele  suceder  perdiendo  el  tino 
Al  cazador  incauto  en  la  montaña. 
Del  mal  hollado  y  áspero  camino 
Que  revuelve  en  contorno  la  campana, 

Y  vuscando  la  seña  por  do  Wno 
El  humo  vi(5  salir  de  la  cabana, 

Y  dejando  el  intento  comenzado 
Allá  encamina  el  paso  acelerado^ 


Así,  cuando  nosotros  descubrimos 
El  humo  espeso  en  la  montaña  Rala, 
Los  feroces  caballos  revolvimos 
A  buscar  la  perversa  gente  mala: 
En  dos  mangas  'de  a  veinte  nos  partimos, 
Que  cuarenta  no  mas  fuimos  en  ala. 
Llegamos  sin  que  fuésemos  sentidos 
Al  fuego,  como  digo,  apercibidos. 

21 


322 

Siete  bárbaros  solos  allí  estaban, 
Todos  siete  mancebos  desarmados, 
Una  escuadra,  que  atrás  quedó,  aguardaban 
De  los  mas  belicosos  y  arriscados: 
Cerca  de  allí  dijeron  que  ya  estaban 
Los  demás  con  los  presos  alojados: 
Pasamos  adelante  como  gamos 
Después  que  las  cabezas  les  cortamos. 


Mas  templó  nuestra  furia  y  rabia  ardiente 
De  un  estero  el  raudal  arrebatado, 
Que  quitaba  la  vista  su  corriente 
Sin  tener  en  alguna  parte  vado: 
Pasado  habia  ya  la  infernal  gente 
Toda  por  un  recodo  manso  a  nado, 
Hallamos,  por  pasar  el  paso  acedo, 
A  Dona  Bernardina  de  Toledo. 


Quedóse  atrás  como  iba  mal  herida 

Con  el  indio  no  mas  que  la  llevaba, 

Dejóla  allí  por  no  dejar  la  vida 

Con  la  que  ya  sin  ella  casi  estaba: 

Valióse  de  sus  pies  el  homicida. 

Que  aunque  encima  de  un  buen  caballo  estaba, 

De  el  se  arrojo  y  después  en  el  estero. 

El  cual  pasó  nadando  mas  ligero. 


No  pudimos  pasar  mas  adelante 
Por  la  profundidad  del  arroyuelo, 
Demás  de  que  también  ya  por  levante 
Mostraba  Telus  su  nocturno  velo: 
La  vuelta  dimos  todos  al  instante 
Con  no  poco  cansancio,  hambre  y  duelo, 
A  la  triste  ciudad  llegamos  cuando 
Ocupa  lo  mas  alto  el  sueno  blando. 


323 

Mas  no  porque  persona  allí  durmiese, 
Que  a  pesar  suyo  todos  ya  velaban, 
O  fué  que  el  gran  temor  eso  hiciese 
O  porque  a  tiempo  tal  nos  aguardaban: 
Mas  antes  que  Fetonio  pareciese, 
Que  ya  sus  rayos  Deíficos  luz  daban, 
Miguel  de  Mendem  partió,  y  Delgado, 
A  contar  a  Quiñones  lo  pasado. 


El  cual,  cuando  la  nueva  lastimosa 
Oyó  del  triste  caso  desastrado. 
Lo  sintió  tanto  cuanto  fué  espantosa, 
Mas  con  ánimo  quieto  no  turbado: 
Que  mal  puede  turbarle  alguna  cosa 
Al  fuerte  pecho  de  valor  armado. 
Ni  caso  adverso,  pérdida  o  ganancia 
Movió  jamas  el  fil  de  su  constancia. 


Mas  con  la  caridad  y  amor  piadoso 
De  que  su  alma  estuvo  guarnecida. 
Envió  luego  un  número  copioso 
De  ropa,  a  la  ciudad  desguarnecida, 
Con  orden  que  la  parta  un  religioso 
A  la  gente  que  mas  quedó  perdida. 
De  manera  que  a  toda  parte  alcance 
Conforme  a  lo  perdido  en  aquel  trance. 


Pero  la  que  envió  fué  tan  bastante 
De  su  casa  el  magnánimo  Quiñones, 
Que  le  dieron  a  cada  militante 
Dos  camisas,  jubón,  capa,  y  valones, 
Sayo,  medias,  sombrero,  y  lo  restante. 
Aforro,  tafetán,  seda,  y  botones, 
Y  a  todas  las  señoras  de  la  tropa 
Chapines,  tocas,  manto,  saya,  y  ropa. 

2V 


324 


Saliera  luego  en  campo  diligente 

A  tomar  de  los  íntídos  venganza, 

Si  tuviera  mas  número  de  gente 

Para  poder  salii-  con  gran  pujanza: 

A  Silva  envió  a  Chillan  por  su  teniente 

Para  que  con  cuidado  y  sin  tardanza 

Le  fortifique;  cerque  y  le  repare, 

Y  a  los  amigos  que  hay  que  los  ampare. 


Para  lo  cual  le  dio  los  oficiales 
Que  fueron  menester  para  esta  obra, 
Carpinteros,  canteros,  materiales. 
Pisos,  cunas,  almádenas,  de  sobra: 
Hachas,  hocinos,  sierras,  esenciales 
Para  romper  maderas  sin  zozobra, 
Clabos,  palas,  barretas,  azadones. 
Adoberas,  machetes,  y  esportones. 


La  fábrica  empezó  con  tal  cuidado 
El  cuidadoso  Silva  y  de  tal  suerte. 
Trabajó  que  en  un  mes  solo  ha  acabado 
Tres  cubos,  la  muralla,  y  contrafuerte : 
No  faltó  caballero  ni  soldado 
De  baja,  pobre,  humilde,  ó  alta  suerte, 
Aquel  que  es  mas  ilustre  su  prosapia. 
Con  mas  fuerza,  vigor  y  aliento,  tapia. 


Tomaban  los  mas  ínclitos  varones 
Sin  que  se  lo  mandasen  sus  tareas. 
Los  robustos  pisaban  con  pisones, 
Los  restantes  cal  llevan  en  bateas: 
Otros  asierran  cédricos  tablones, 
Paran  tapiales,  puertas,  y  trincheas. 
Las  mugeres  tampoco  descansaban 
Que  ladrillos  y  adobes  amasaban. 


325 

Acabada  la  fábrica  que  cuento 
De  Mapocho  llegó  carta  de  aviso^ 
De  que  había  llegado  a  salvamento 
Del  Perú  nueva  gente  a  Valparaíso: 
Nueva  fué  para  todos  de  contento 
Y  así  mandó  Quiñones  que  al  proviso, 
Marche  para  Chillan  por  ser  presidio, 
Que  tiene  poca  fuerza  y  gran  subsidio. 


Visto  el  Virey  de  Don  Francisco  el  pliego 

Y  relación  que  envió  tan  verdadera 
Del  modo  que  halló  a  este  reyno  ciego 

Y  el  proceder  del  bárbaro  y  manera. 
En  viéndole,  envió  de  Lima  luego 
Con  esta  a  Don  José  de  Rivera, 

Para  que  en  las  fronteras  se  entretenga 
Hasta  que  otro  mayor  número  venga. 


Para  lo  cual  mandó  que  en  su  distrito 
Un  tercio  se  levante  prestamente, 
Con  que  castigue  el  bárbaro  delito 
En  Valdivia,  el  del  campo  diligente, 
Y  en  Loja,  Cuenca,  Piura,  Paita^  y  Quito, 
Otro  tercio  también  de  buena  gente. 
Con  lo  cual  y  la  vieja  de  esta  tierra 
Corra  el  Gobernador  toda  la  sierra. 


Que  por  ser  este  reyno  tan  distinto, 
Y  estarlo  unas  ciudades  de  otras  tanto, 
Es  menester  los  campos  que  aquí  pinto 
Para  poner  al  bárbaro  en  quebranto: 
Mas  ya  que  soy  en  todo  tan  sucinto 
Razón  será  dar  fin  a  aqueste  canto. 
Que  quien  corre  cual  yo  carrera  larga, 
No  tiene  de  llevar  pesada  carga. 


Canto  XYIl. 


Llegada  la  nueva  gente  a  Chillan :  sale  de  ella  el  Capitán  Miguel  de 
Silva  a  correr  la  tierra :  el  enemigo  asalta  el  fuerte  de  Colbe  a  donde 
se  habia  recojido :  entran  por  el  estrecho  de  Magallanes  tres  gruesas 
naos  de  cosarios :  en  Lavapié  degüella  Antemaulen  al  general  ingles : 
los  de  la  Imperial  hacen  un  barco :  sale  en  él  don  Pedro  de  Yvacache 
por  el  rio  Canten:  va  a  la  ciudad  de  la  Concepción  a  pedir  socorro. 
Gerónimo  de  Bello  hace  fu^a. 


No  deben  ser  en  cargos  elegidos 
Ni  en  oficios  de  guerra  preeminentes, 
Mancebos  sino  son  muy  conocidos. 
Solícitos,  discretos  y  prudentes: 
Ejércitos  se  lian  visto  consumidos, 
Grandes  armadas,  máquinas  potentes. 
Pueblos,  reynos,  imperios  asolados 
Por  ser  por  imprudentes  gobernados. 


No  puede  ser  servido  no  bien  Marte 
Cuando  le  sirven  necios  servidores. 
Faltos  de  entendimiento,  industria  y  arte 
De  esperiencia  y  políticos  primores: 
En  lugar  de  sus  triunfos  les  reparte 
Tristes  penas,  desastres,  y  dolores. 
Menguas,  angustias,  pérdidas  notables, 
Grandes  daños,  deshonras  incurables. 


321 


A  de  tener  quien  manda  edad  madura^ 
Que  es  cuando  la  razón  tiene  mas  fuerza, 
Que  en  la  verde  es  adonde  la  locura 
La  suya  tiene,  y  mas  allí  se  esfuerza: 
Y  aquello  que  endereza  la  ventura 
Muchas  veces  es  causa  que  se  tuerza, 
Ser  el  capitán  falto  de  prudencia, 
De  edad,  valor,  consejo  y  de  esperiencia. 


Es  ella  quien  a  costa  de  mil  vidas. 
De  tanta  perdición,  de  tantos  daños, 
De  tantas  desventuras  tan  crecidas, 
Nos  ha  mostrado  bien  los  desengaños: 
Y  con  ver  cuantas  son  aquí  perdidas 
Por  honrar  a  los  deudos  y  no  a  estraños, 
Sobrando  a  aquestos  lo  que  a  aquellos  falta 
Cada  dia  se  da  mayor  la  falta. 


Y  lo  peor  que  en  ello  hallo  y  veo 

Es  que,  cuando  pretenden  remediallo. 

Como  siguen  su  gusto  y  su  deseo. 

Hacen  mayor  error  por  enmendallo: 

Pero  por  que  no  diga  algún  bolseo 

Que  digo  mal  en  lo  qiie  digo  callo. 

Que  aunque  es  verdad,  señora,  es  de  tal  arte 

Que  es  mala  cuando  es  dicha  en  mala  parte. 


Volver  quiero  a  anudar  el  débil  hilo 
Y  a  seguir  mi  camino  trabajoso, 
Que  si  muestro  sangriento  mas  el  filo 
Temo   que  me  tendrán  por  sospechoso: 
Aunque  no  de  que  habrá  ningún  Zoilo 
Que  maltrate  mi  libro  de  envidioso, 
Pero  de  vuestra  gloria  se  que  hay  tantos 
Que  son  mas  que  los  versos  de  mis  cantos. 


^  328 

Llegado  don  José  de  la  Ribera 
Mandó  el  gobernador  que  Silva  fuese 
A  correr  de  Chillan  la  cordillera 
Para  que  al  enemigo  daño  hiciese. 
Dejando  guarnecida  esta  frontera 
Con  número  bastante  que  pudiese 
Defenderla,  partió  con  cien  soldados 
Y  doscientos  amigos  arriscados. 


Aviso  le  dio  cierto  un  indio  amigo 
Que  a  donde  nace  Cato  caudaloso 
Estaba  retirado  el  enemigo 
En  fuerte  sitio,  áspero  y  montuoso: 

Y  que  'tiene  tomado  por  abrigo 
De  Colbe  el  gran  cerro  pedregoso, 

Y  en  lo  mas  alto  de  él  una  albarrada 
Sin  tener  por  alguna  parte,  entrada. 


¡Oh  cuanto  gusto  dio  j  cuanto  contento 
Al  valeroso  Silva  aquesta  nueva! 
Y  mas  de  que  el  indómito  sangriento 
Pensaba  de  venir  con  él  a  prueba: 
En  busca  se  partió  de  el  al  momento 
Con  el  pequeño  ejército  que  lleva, 
Pasando  rebentones  mil  que  habia 
A  Colbe  llegó  al  ponerse  el  dia. 


Es  el  monte  tan  alto  y  el  camino 
Tan  áspero  y  tan  agria  la  subida, 
Cual  la  de  Atlante,  Tauro,  o  Apenino, 
O  cual  el  Alpe,  Olimpo,  Osa,  o  Yda: 
Junto  de  un  arroyuelo  cristalino 
En  una  vega  de  árboles  ceñida. 
Que  con  sus  aguas  riega  el  raudo  cato 
Estuvimos  la  noche  con  recato. 


329 

Con  las  riendas  y  lanzas  en  la  mano 
En  pié  velando  todos  estuvimos, 
Hasta  que  ya  los  rayos  soberanos 
Del  clarísimo  Apolo  claro  vimos: 
Entonces^  diez  y  siete  castellanos 
Con  algunos  amigos,  nos  partimos 
Por  mandado  de  Silva  a  ver  el  puesto 
A  donde  el  enemigo  estaba  puesto. 


No  dimos  bien  diez  pasos  adelante 

Cuando  dimos  allá  con  la  emboscada 

Que  tenia  el  indómito  arrogante^ 

Mas  fué  de  poca  gente  y  mal  armada: 

En  viendo  que  nos  hizo  luego  al  instante 

Arriba  se  fué  huyendo  a  la  alborrada^ 

Pero  fué  con  intento  de  guiarnos 

Por  donde  ellos  pensaban  despenarnos. 


Para  lo  cual  de  industria  hecho  hablan 
Un  camino  anchuroso  por  la  parte 
Mas  áspera  del  fuerte^  a  do  tenian 
De  peñas  movedizas  grande  parte: 
Con  tanta  sutileza  que  podian 
Dos  indios  solamente  con  el  arte^ 
A  dos  mil  y  a  diez  mil  sin  embarazos 
Hacerlos  fácilmente  mil  pedazos. 


Mas  como  Silva  tuvo  antes  de  todo 

Aviso  de  la  maquina  y  engaño^ 

Del  intento,  designio,  traza  y  modo 

Que  el  bárbaro  tenia  tan  estraño: 

El  camino  dejó  y  por  un  recodo 

De  mayor  aspereza  y  menor  daño^ 

Que  a  m|».iidere<íha  está;  su  gente  adiestra, 

Dejando  el  paso  malo  a  la  siniestra. 


330 

Estando  a  vista  ya  de  la  albarrada 
A  descansar  el  paso  detuvimos^ 
Que  por  ser  la  gran  cuesta  levantada 
Con  no  poco  trabajo  la  subimos: 
Mas  después  que  a  la  gente  libertada 
En  lo  mas  alto  de  ella  puesta  vimos, 
Al  son  del  sanguinoso  inquieto  Marte 
El  asalto  se  dio  por  esta  parte. 


El  de  Camora  fué;  como  a  quien  toca 
La  vanguardia  este  dia  en  el  asalto, 
Subiendo  mas  constante  que  una  roca 
Animando  a  su  gente  a  lo  mas  alto : 
Al  glorioso  patrón  de  Espafia  imboca 
Mas  de  esfuerzo  y  valor  ninguno  falto, 
Le  sigue  la  gallarda  compañía 
Con  gallardo  denuedo  y  gallardía. 


Envían  los  idolatras  bizarros 
Desde  los  rebellines  y  trincliea, 
Tan  gran  copia  de  flechas  y  guijarros 
Que  obscurece  la  clara  luz  febea: 
Ya  se  oyen  las  bravezas  y  desgarros^ 
Ya  el  fuego  artificial  relampaguea; 
Ya  la  fogosa  rabia  vengativa 
A  los  ardientes  ánimos  aviva. 


Ganando  tierra  van  nuestros  guerreros, 
Mas  es  con  grande  pérdida  y  trabajo, 
Reciben  mucho  daño  los  postreros 
Con  las  piedras  que  van  rodando  abajo: 
Echan  tantas  los  bárbaros  lijeros 
Que  arrancando  los  árboles  de  cuajo, 
PenaS;  robles^  caballos,  cuanto  topan 
Hechos  piezas  a  todos  los  atropan. 


331 


Sin  dar  herida  y  muchas  recibiendo, 
Con  gallardo  denuedo  y  paso  presto, 
Don  Luis  de  Fuentes  va  y  otros  subiendo 
Procurando  ganar  al  indio  el  puesto: 
Vanlos  también  con  ánimo  siguiendo 
De  los  valientes  vándalos  el  resto, 
Pedro  Plaza;  Villegas,  Sánchez,  Bello, 
Simón  Diaz,  Hidalgo,  Juan  Cabello, 


Pedi'o  Guajardo,  Córdova,  y  Olmedo, 
Don  Pedro,  Don  Manuel,  y  Delgadillo, 
Pedi'o  de  S  ando  val,  Luis  de  Toledo, 
Don  Diego  Bravo,  Heredia,  Jaramillo, 
Moltien,  Delgado,  Góngora,  Accevedo, 
Juan  Gómez,  Mendem,  Gangas,  Castillo, 
Cerda,  Lizcano,  Prados,  y  Becerra, 
Ortiz,  Miguel,  Marchan,  Nicolás  Cerra. 


Llegando  iban  también  por  otra  parte 

Forcen,  Foro  Herrera,  Juan  Bautista 

Montero,  y  Montañés,  al  baluarte 

Deseando  dar  fin  a  la  conquista; 

Y  Pedro  Ortiz,  entrando  como  un  Marte, 

Cuando  perdí  de  súbito  la  vista 

Que  de  un  gran  lanternazo  que  me  dieron 

Sin  ella  y  sin  sentido  me  tendieron. 


Fué  tan  terrible  y  recia  la  pedrada 
Que  a  no  ser  de  tan  grande  fortaleza 
Ni  de  tan  fino  temple  la  celada. 
Agua  me  hicieran  sesos  y  cabeza: 
Quedóme  de  tal  suerte  atormentada 
Que  sin  sentido  estuve  una  gran  pieza 
Sin  poderme  tener  en  pié  derecho. 
Ni  ser  en  mas  de  una  hora  de  provecho. 


332 

Pero  cuando  volví  del  parosismo, 
Que  me  tuvo  gran  rato  transportado, 
Claro  vi  que  el  perjuro  barbarismo 
Ya  se  había  del  fuerte  retirado: 
Así  no  puedo  dar  ni  aun  de  mí  mismo 
Mas  cuenta  ni  razón  de  lo  pasado; 
Por  tanto,  si  de  alguno  no  me  acuerdo 
No  se  queje  pues  vio  perdí  el  acuerdo. 


Solos  seis  enemigos  fenecieron 
En  esta  cruel  batalla  y  dura  guerra; 
Los  demás  cual  venados  se  subieron 
A  lo  mas  levantado  de  la  sierra: 
Los  amigos  a  diez  presos  nos  trajeron 
Y  después  de  taládoles  la  tierra, 
Sin  ofrecerse  cosa  de  momento 
Nos  volvimos  a  nuestro  alojamiento. 


Por  el  estrecho  paso  y  senda  angosta 
Que  es  adonde  esta  tierra  se  remata. 
Pasó  un  gemían  cosario  por  la  posta 
En  busca  del  metal  goloso  y  plata: 
Habiéndole  pasado  en  esta  costa 
El  hivierno  pasó  el  anchipirata, 
Cuatro  vajeles  trajo  y  perdió  el  uno 
En  el  angosto  cuello  de  Neptuno. 


Con  los  tres  a  la  entrada  del  verano 
Porque  ya  el  bastimento  le  faltaba. 
Tierra  a  tierra  surcando  el  mar  insano 
En  la  bárbara  costa  le  buscaba: 
Al  belicoso  término  araucano, 
Sin  saber  a  la  parte  a  do  llegaba. 
El  general  llegó  solo  y  perdido 
Por  haberse  desotros  dividido. 


333 

Pero  en  la  lancha  luego  a  vela  y  remo 
A  tierra  fué  con  treinta  y  dos  soldados, 
Briosos  eran  todos  por  estremo 
Y  de  lucientes  láminas  armados: 
A  donde  vais  cosarios  que  ya  os  temo. 
No  saltéis  en  la  Playa  descuidados. 
Que  en  ella  hallaréis  otros  mayores 
Infidos  cual  vosotros,  y  traidores. 


Pero  que  digo  yo  no  es  necesario 
Avisaros  según  aquel  proverbio, 
Que  dicO;  de  cosario  va  a  cosario, 
Mas  mirad  que  es  el  bárbaro  soberbio: 
Las  armas  trae  sangrientas  de  ordinario 
Por  ser  el  duro  brazo  y  fuerte  nervio 
De  la  provincia  indómita  araucana 
Regada  con  la  sangre  castellana. 


Mas  ya  que  sois  los  unos  y  los  otros 
Tan  sutiles  en  cautelosos  artes, 

Y  enemigos  mortales  de  nosotros 

La  victoria  de  Dios  a  entrambas  partes; 

Y  ninguna  jamas  tengáis  vosotros 
Contra  los  Españoles  estandartes. 

Ni  el  redentor  del  mundo  tal  permita 
Que  triunféis  de  su  ley  santa  y  bendita. 


Llegó  Simón  de  Cordes  con  su  gente 
A  Lavapié,  provincia  populosa. 
Poblada  toda  de  la  mas  valiente 
Que  produce  esta  tierra  belicosa: 
No  saltó  en  ella  así  tan  raudamente 
Cuanto  la  vuelta  fué  de  presurosa. 
Que  Antemaulen  no  quiere  ver  en  ella 
De  estrangera  nación  señal  ni  huella. 


334 

Como  a  la  lancha  vio  venir  a  tierra 
Pensando  que  eran  nuestros  castellanos, 
Juntó  de  los  mas  prácticos  en  guerra 
Cuatrocientos  valientes  Araucanos: 
Cuando  en  ella  los  vio  con  ellos  cierra, 
Pero  los  miserables  Luteranos 
Con  el  temor  que  en  verlos  recibieron 
Mas  que  de  paso  al  barco  se  volvieron. 


Estando  dentro  de  él  y  mal  segm-os, 
Dijeron  medio  en  lengua  castellana 
A  los  traidores,  bárbaros,  perjuros. 
Que  no  son  de  nación  ni  ley  cristiana, 
Sino  enemigos  de  ella  y  de  los  muros 
De  la  Iglesia  católica  Romana, 
Asi  que  de  la  suya  a  aquesta  tierra 
Vienen  solo  a  hacer  a  España  guerra. 


Estaba  un  indio  entre  ellos  que  sabia 
Hablar  la  lengua  hispana  claramente, 
Oyendo  lo  que  el  deguasor  decia 
De  paz  llegó  y  propuso  lo  siguiente: 
Señores  Luteranos  si  este  dia 
Os  ha  ofendido  en  algo  nuestra  gente 
Perdonad  que  entendió  érades  hispanos 
Enemigos  mortales  de  Araucanos. 


Pero  ya  que  no  sois  sino  enemigos 
De  ellos  como  lo  dice  el  lenguage, 
Queremos  que  seáis  nuestros  amigos 
Y  en  nuestras  casas  daros  hospedage: 
Venid,  que  aun  no  es  el  tiempo  de  los  higos, 
A  descansar  del  áspero  viage. 
Que  aquí  está  de  españoles  cerca  un  fuerte 
A  donde  iremos  luego  a  darles  muerte. 


335 

Pagaros  hemos  bien  en  oro  íino 
En  buenos  bastimentos  ropa  y  plata, 
Si  nos  echáis  de  aquí  tan  mal  vecino 
Que  tanto  nos  persigue  y  nos  maltrata. 
No  dijo  mas  el  pérfido  ladino 
Para  engañar  al  ábido  Pirata, 
En  tierra  salt<5  luego  alegremente 
Guiado  del  metal  resplandeciente. 


Hiciéronle  los  bárbaros  gran  fiesta 

Y  buen  recibimiento  a  la  salida, 
Antemaulen  la  mesa  tenia  puesta 

Y  a  merendar  a  todos  los  convida: 
Bebieron  y  comieron  sobre  apuesta 
Aunque  el  precio  era  el  propio  de  la  vida, 
Pues  no  les  costó  menos  el  escote 

De  la  espléndida  mesa  y  lanciscote. 


Cuando  el  brindar  andaba  mas  apriesa 
Y  mas  el  vaporoso  vino  ardia, 
Salió  de  una  emboscada  en  vanda  espesa 
Con  gran  pujanza  gran  caballería: 
Tres  pages  que  servían  a  la  mesa 
De  toda  la  flamenca  compañía, 
Haciéndosele  angosta  la  playa  ancha 
Llegar  pudieron  vivos  a  la  lancha. 


Este  es  el  fin  que  tuvo  miserable 
El  audaz  general,  cosario  fiero. 
Por  la  gula  y  codicia  insaciable 

Y  dar  crédito  a  un  bárbaro  ligero: 
Quien  vive  mal  y  en  ley  abominable 
Aqueste  viene  a  ser  su  paradero, 

Y  créame  quien  fé  viva  tuviere 

Que  como  el  hombre  vive  que  así  muere. 


336 

Viendo  desde  la  Nao  los  que  quedaron 
La  cabeza  de  su  cabeza  rota, 
A  Giraldo  de  Boninguen  nombraron 
Por  general,  j  truecan  la  derrota : 
A  la  vuelta  del  sur  otra  tomaron 
Garando  a  la  bolina  la  una  escota, 
Que  por  no  verse  en  paso  mas  estrecho 
8e  volvieron  por  el  a  su  despecho. 


La  una  de  las  dos  pasó  adelante 

Y  llegó  a  la  Jacobica  marina, 

En  entrando  en  el  puerto  al  mismo  instante 

Forzados  se  rindieron  a  Molina: 

Mamocha,  el  intrépido,  almirante, 

La  suya  ligerísima  encamina, 

Pero  en  ella  encontró  del  modo  y  suerte 

Que  acá  su  general  la  cruda  muerte. 


Andaba  Marte  aquí  tan  alterado 

Y  el  alevoso  bárbaro  a  do  quiera, 
Que  no  habia  lugar  aun  reservado 

En  puertos.  Calas,  Islas,  ni  en  riberas: 
No  fué  menester  mas  que  haber  hollado 
Esta  tierra  el  ladrón  para  que  muera, 

Y  lleve  que  contar  si  vuelve  a  Flandes 
El  que  se  libró  de  ella  cosas  grandes. 


También  tengo  yo  bien  de  que  dar  cuenta 
Si  el  lleva  que  contar  algo  en  su  casa, 
No  es  menor  que  la  suya  mi  tormenta 
Ni  la  que  la  Imperial  ahora  pasa: 
Ha  mucho  que  no  hago  de  ella  cuenta 
Mas  caúsalo  el  no  ser  estotra  escasa, 
Y  el  haberla  de  dar  larga  de  todas 
Que  soy  cual  el  petis  de  muchas  bodas. 


337 


Pasar  allá  de  aquí,  señora,  quiero, 

Que  aunque  es  estrecho  el  paso  y  peligroso 

Del  mal  pisado  y  áspero  sendero, 

Lo  tengo  de  pasar  que  me  es  forzoso : 

Después  de  haber  pasado  el  aguacero 

8e  pasó  el  audaz  bárbaro  fui-ioso. 

Su  paso  a  paso  en  paso  concertado 

A  Puren,  como  dige,  remojado. 


Pero  a  los  españoles  de  tal  suerte 
Los  pérfidos  implácidos  dejaron. 
Que  estuvieron  a  vista  de  la  muerte 
De  las  calamidades  que  pasaron: 
La  hambre  que  sufrieron  fué  tan  fuerte 
Y  tanto  en  estos  trances  se  apuraron, 
Que  no  se  si  se  ha  visto  en  escrituras 
Quien  pasa  de  tamañas  desventuras. 


Viéndose  como  digo,  y  que  no  llega 
Socorro,  ni  Frai  Juan  de  Lagunilla, 
Para  poder  tomar  lengua  en  la  vega 
Hicieron  no  se  como  una  barquilla: 
Con  ella  por  Canten  manso  navega 
Don  Pedro  de  Yvacache,  v  en  la  orilla 
La  deja  en  parte  al  parecer  segura, 
Y  en  busca  fué  del  bárbaro  Antecura. 


Aqueste  infiel  sacrilego  habia  hecho 
Al  pueblo  mucho  mas  que  muchos  daño, 
Y  sin  razón,  sin  causa,  ni  derecho 
Cortado  la  cabeza  al  Hermitaño : 
Vivia  sin  temer,  quieto  su  pecho 
Sin  recelo  ninguno,  ¡  oh  ciego  engaño. 
Que  quien  tanto  mal  hizo  se  descuide 
Que  aun  de  su  vida  el  mísero  descuide! 

22 


338 


Estaba^  como  digo,  descuidado 

El  pérfido  Antecm-a  en  su  bohío, 

Sin  recelo,  sin  miedo,  sin  cuidado. 

Con  gusto,  con  quietud,  por  guardia  el  rio 

Habia  al  español  visto  encerrado 

¡Sin  valor,  sin  vigor,  sin  fuerza,  y  brio. 

Sin  ánimo,  sin  barco,  sin  aliento, 

De  sed,  hambre,  y  trabajos  macilento. 


Todas  aquestas  causas  bien  pudieron 
Asegurar  al  infido  Antecura, 
Pero  no  así  como  ellos  lo  hicieron 
Su  causa  criminosa  j  desventura: 
Marchando  con  silencio  grande  fueron 
A  sombra  de  la  noche  obscura 
Don  Pedro  de  Yvacache,  y  sus  soldados. 
Mas  que  de  fuerzas  de  valor  armados. 


Llegaron  todos  juntos  a  su  puerta 
Sin  ser  de  nadie  vistos  ni  sentidos, 
Que  la  desgracia  de  Antecura  abierta 
La  tenia,  y  cerrados  sus  sentidos: 
En  viendo  la  ocasión  la  presa  cierta 
Entraron  dentro  seis  apercividos: 
Al  damnifico  solo  degollaron 
Y  a  toda  su  familia  maniataron. 


Volviéronse  con  esto  raudamente, 
Que  no  fuera  esperar  mas  valentía, 
Llegaron  a  embarcar  cuando  en  oriente 
Se  veia  ya  el  crepúsculo  del  dia: 
Supieron  de  los  presos  largamente 
Todo  cuanto  el  contrario  pretendía, 
Y  como  no  anda  ejército  en  campana 
Por  ser  poca  la  gente  que  hay  de  Espafia. 


339 


Teniéndolo  por  cierto  dieron  corte 
En  si  sabrán  hacer  luego  otro  barco 
Mas  fuerte  que  no  esotro,  j  de  mas  porte^ 
Con  que  salir  al  Neptunino  charco: 
Pusiéronlo  por  obra  y  no  hay  quien  corte' 
El  modelo^  la  forma,  el  plan,  el  marco, 
Pero  al  fin  dio  la  traza  el  garbo,  el  modo^ 
El  chantre  don  Alonso,  diestro  en  todo. 


Con  su  favor  y  pocos  materiales 
Acabaron  al  fin  de  tal  manera 
Que  se  vio  intervenir  los  celestiales, 
Que  sin  ellos  hacerse  no  pudiera: 
Sacaron  corbatones  de  perales 
Y  de  manzanos  la  demás  madera, 
Las  tablas  de  sobrados,  cajas,  puertas, 
Muchas  de  ellas  por  mil  partes  abiertas. 


Con  trapos  viejos  mádidos  taparon 
Por  no  tener  estopa  las  junturas, 
Clavos  y  estoperoles  que  le  echaron 
Fueron  de  varias  suertes  y  hechuras: 
Estando,  como  digo  así,  no  hallaron 
Brea  con  que  brear  las  aberturas, 
Pero  Dios  que  a  los  suyos  jamas  falta 
Ocurrió  como  tal  en  esta  falta. 


Seis  botijas  de  vino  habian  guardado 
Para  el  divino  y  santo  sacrificio, 
Con  aquesta  intención  fué  reservado 
Por  no  dejar  de  hacer  tan  alto  oficio : 
En  brea  las  dos  de  ellas  se  han  trocado^ 
¡  Oh  gran  milagro,  o  soberano  indicio, 
De  que  Dios  favorece  a  aquesta  gente 
Como  se  a  visto  en  todo,  claramente! 

22* 


340 

Es  Dios  tan  poderoso,  es  tan  benino, 
Que  para  que  mejor  quien  es  se  vea. 
En  las  bodas  veréis  de  Architiclino 
Que  del  agua  hace  vino,  aquí  de  el  brea 
j  Oh,  dichoso  lugar,  oh,  pueblo  indino 
De  la  calamidad  que  te  rodea! 
;0h,  bárbaro  gentil,  alza  la  mano 
De  a  do  pone  la  suya  el  soberano! 


Acabáronle  al  fin,  y  tan  derecho 

Quedó,  y  con  tal  primor,  sin  que  en  él  haya 

Falta  ninguna,  cual  si  fuera  hecho 

Por  el  mejor  maestro  de  Vizcaya: 

Echáronle  después  por  un  repecho 

Para  que  por  allí  rodando  vaya 

Al  rio  de  las  damas  raudamente. 

Por  no  poder  llevarle  allá  sin  gente. 


Mas  fué,  señor,  rodando,  de  manera 
Tan  veloz,  tan  derecho  y  de  tal  arte, 
Como  si  por  el  mar  con  viento  fuera 
Sin  trastornarse  a  la  una  ni  otra  parte: 
Estaba  al  mismo  pié  de  la  ladera 
Hecho  de  piedi-a  tosca  un  baluarte, 
O  por  mejor  decir,  los  paredones 
De  unos  A'iejos  y  antiguos  casáronos. 


Un  caso  sucedió  aquí  misterioso 

Digno  de  ser  aquí  manifestado. 

No  es  poético  cuento  fabuloso, 

Qiie  de  ellos  voy,  señora,  desviado: 

Y  fué  que  yendo  el  barco  así,  furioso, 

A  la  pared  derecha  encaminado 

A  donde  mil  pedazos  se  hiciera 

8i  con  la  fuerza  que  iba  el  golpe  diera, 


341 


Mas  en  lo  mas  derecho  del  camino^ 

Cuando  ya  iba  llegando  a  dar  el  golpe, 

Algún  celeste  espíritu  dimano 

Llegó;  y  allí  parar  le  hizo  de  golpe: 

Iba  cual  por  canal  va  de  molino 

Bajando  de  agua  líquida  un  gran  golpe, 

Mas  detenerse  a  donde  se  detuvo 

No  hay  que  dudar  que  Dios  fué  quien   le  tuvo. 


Pero  acudiendo  luego  los  soldados. 
De  mas  vigor,  espíritu,  y  aliento, 
A  fuerza  de  sus  brazos  fatigados 
En  el  agua  le  echaron  al  momento: 
Fueron  en  él  los  mas  determinados 
A  buscar  en  la  vega  bastimento, 
Con  él,  aunque  no  mucho,  se  tornaron 
Que  a  precio  de  su  sangre  le  compraron. 


Viéndose  pues  con  barco  y  ya  perdida 
De  que  vendrá  socorro  la  esperanza, 
Las  fuerzas  apuradas  y  la  A^ida 
Sin  tener  un  momento  de  bonanza. 
Salieron  a  buscar  con  él  la  vida 
Para  el  mar  rio  abajo  sin  tardanza. 
Que  pues  por  tierra  no  hay  traza  ni  medio 
Buscar  quieren  por  agua  su  remedio. 


Con  toda  diligencia  le  buscaron 

Sin  tomar  ningún  modo  de  reposo, 

En  él  barra,  ni  boca  no  la  hallaron. 

Que  es,  aunque  es  grande  el  rio,  impetuoso: 

En  bancos,  bajos,  islas  encallaron 

Muchas  veces  con  ímpetu  furioso, 

Viéronse  todas  ellas  en  gran  riesgo 

En  la  resaca  horrenda  del  mar  sesojo. 


342 

También  por  la  una  y  otra  vanda  fueron 

Dos  vanólas  poderosas  de  gentío^ 

A  vista  del  vatel  siempre  andubieron 

Pensando  de  cojerle  en  un  bajío: 

De  ellos  con  gran  valor  se  defendieron, 

Que  en  los  pasos  mas  ásperos  del  rio 

Le  daban  al  pasar  de  cada  vanda 

Con  no  menos  valor  gran  zurribanda. 


Pasados  todos  estos  tristes  trances 
Se  volvieron  aflictos  y  penosos. 
Llegan  a  la  ciudad  y  en  sus  alcances 
Los  iracundos  pérfidos  furiosos: 
Hicieron  en  la  vega  muchos  lances 
Con  el  barco  en  los  tiempos  mas  dudosos. 
Trayendo  inquieto  siempre  a  su  contrario 
Y  al  fuerte  bastimentos  de  ordinario. 


Hacian  dentro  de  el  todos  los  dias 
Rogativas,  plegarias,  procesiones. 
Penitencias,  limosnas,  obras  pias, 
Ayunos,  ejercicios,  oblaciones: 
Disciplinas,  novenas,  romerías. 
Prácticas  exortantes,  oraciones. 
Confesión  general,  votos,  promesas 
De  castidad,  de  religión  espresas. 


Pudiérase  llamar  mejor,  convento 
De  santos  religiosos  consagrados, 
Que  habitación,  cuartel  o  alojamiento 
De  lánguidos  y  míseros  soldados: 
Puesto  en  el  alto  cielo  el  pensamiento 
Y  en  Dios,  primera  causa,  sus  cuidados. 
Habiéndolo  a  su  madre  encomendado 
Segunda  vez  el  barco  han  despachado. 


343 

A  buscar  el  canal  del  mar  undoso 
-Que  su  remedio  estaba  solo  en  eso, 
Hallarle  en  él,  que  entienden  que  forzoso 
Le  tiene  de  tener  el  rio  grueso : 
A  Don  Pedro  por  ser  mas  cuidadoso, 
Caballero  constante  de  gran  peso, 
Amigo  de  la  patria  j  de  constancia. 
Remitieron  la  empresa  de  importancia. 


Hecho  pues  el  oficio  de  cristiano, 
■Como  el  peligro  a  que  se  pone  pide, 
A  pesar  del  potente  mar  insano. 
Tiernamente  de  todos  se  despide 
"Con  lagrimoso  rostro  y  pecho  humano. 
Que  con  furia  inclemente  se  lo  impide, 
Rompió  bancos,  restingas,  y  bajíos. 
Mostrando  en  lo  mas  áspero  sus  brios. 


Ko  digo  el  riesgo,  trances,  ni  apretura 
En  que  se  vio  al  pasar  el  paso  ignoto, 
Ni  la  tormenta  grande  y  desventm-a 
-Que  pasó  contrastando  al  frió  Noto: 
Mas  digo  que  con  sobra  de  ventura. 
Sin  aguja,  sin  carta,  sin  piloto. 
Sin  comer,  sin  beber,  sin  marinero. 
En  Penco  entró  el  valiente  caballero. 


Mías  cuando  los  cautenes  salir  vieron 
El  barco  y  por  el  mar  ir  navegando, 
Por  ominoso  caso  lo  tuvieron. 
Que  ya  en  su  daño  se  iba  declarando 
Airados,  de  tropel,  furiosos  fueron, 
A  la  ciudad  paupérrima  volando, 
A  do  con  ademanes  de  embaidores 
Dieron  por  nueva  cierta  los  traidores, 


344 


Que  a  do  Canten  con  mano  franca  ofrece 
8u  tributo  al  amargo  señorío 

Y  su  nombre  clarífico  fenece, 

El  barco  feneció  en  un  gran  bajío, 

Y  que  los  españoles,  cuando  crece 
La  marea  en  las  márgenes  del  i'io, 
Parecen  todos  ellos  hechos  piezas 

Y  que  para  señal  traen  las  cabezas. 


Levantaban  en  alto  un  negro  bulto 
Que  cabeza  de  lejos  parecía, 
Alzando  y  arbolándola  con  sulto 
Horrenda  y  espantable  vocería: 
Era  tan  grande  el  bárbaro  tumulto 
Que  tierra,  cielo  y  mar  estremecía, 
Haciendo  que  se  aumente  su  denuedo,. 
El  temor  en  el  fuerte  pena  y  miedo. 


Pero  no  faltó  dentro  quien  tuviese 
Los  hígados  pestíferos  dañados, 

Y  de  Dios  olvidándose  se  fuese 
A  los  bárbaros  pértidos  alzados: 

Y  sin  mirar  el  pésimo  a  que  fuese 
Hijo  de  nobles  padres  muy  honrados^ 
Fuese  a  su  propia  patria  mas  dañoso 
Que  todo  el  vando  bárbaro  alevoso. 


Es  Gerónimo  Bello,  un  mozo  inquieto. 
El  produtor,  insano,  pernicioso. 
Criollo  de  esta  ciudad,  de  mal  respeto, 
De  mala  inclinación,  libidinoso : 
A  todos  cuantos  vicios  hay  sujeto. 
Jugador,  trapacero,  revoltoso; 
Con  una  bella  dama  era  casado 
Pero  siempre  vivía  amancebado. 


345 


Estaba  sin  prisión  el  vellón  preso 
Y  hecha  una  información  con  un  testigo^ 
De  que  intentaba  de  irse  el  mozo  avieso 
El  y  un  mal  sacerdote  al  enemigo: 
Viendo  pues  la  cabeza  del  proceso 
Temiéndose  del  áspero  castigO; 
Antes  de  llegar  la  causa  a  prueba 
A  los  indios  se  fué  con  su  manceba. 


Predicóles,  el  pésimo  cristiano^ 

Sectas,  leyes  infandas,  heregías, 

Cual  otro  heresiarca  Samontano 

Al  infierno  buscaba  nuevas  vias: 

Que  aquel  a  quien  le  da  el  señor  de  mano 

Por  sus  obstinaciones  y  porfías, 

La  hora,  el  di  a,  el  mes,  el  afio,  piensa 

En  que  le  podrá  mas  hacer  ofensa. 


Fueron  por  orden  de  este  perseguidos. 
Recibiendo  continuo  sumo  daño, 
Los  míseros  hispanos,  ya  afligidos 
Con  mas  rigor  y  con  furor  estraño: 
Mil  soldados  le  dieron  atrevidos 
Dispuestos  a  cualquier  traición  y  engaño. 
Aleves,  contumaces,  deguasores, 
Perniciosos,  nefarios,  fraudadores. 


Con  esta  buena  gente  fatigaba 

La  nuestra  sin  parar  solo  un  momento. 

Emboscadas  apriesa  les  echaba 

Dentro  de  la  ciudad,  que  no  las  cuento: 

Las  indias  de  servicio  se  llevaba 

Por  quitarles  con  ellas  el  sustento. 

Que  aquestas  a  buscar  fuera  salían 

Malvas  por  que  otra  cosa  no  comían. 


346 

Viendo  como  el  traidor  los  afligía, 
Le  dijo  con  gran  lástima  su  madre. 
Que  como  así  sin  ella  perseguía 
A  la  mujer  e  hijos  de  su  padre ; 
Que  se  volviese  a  Dios  pues  que  tenia 
El  título  y  señal  de  su  cofadi-e, 
Pero  el  mozo  sin  miedo  ni  enbarazo 
A  su  madi'e  tiró  un  arcabuz az o. 


]  Oh;  pérfidO;  alevoso,  mal  cristiano. 
Impúdico,  perverso,  parricida. 
Anatema,  cruel,  sin  íe  tirano. 
Enemigo  de  Dios,  de  su  alma  y  vida! 
Ko  ofendieron  así  al  género  humano, 
Cuanto  de  ti  tu  patria  fué  ofendida, 
Maximino,  Nerón,  Minos,  Tutíla, 
Oenserico,  Diomedes,  Mario,  y  8íla. 


Miraras  pues,  traidor,  sin  fé  perjui'O, 
Cuanto  a  su  patria  deben  los  humanos, 
Y  aquel  valor  y  amor  tan  hrme  y  puro 
Con  que  la  defendían  los  Romanos: 
Si  a  aquesto,  no  a  que  están  dentro  del  muro 
Tu  madre,  tu  muger,  deudos  y  hermanos. 
Pues  no  hay  león  ni  tigre  tan  furioso 
Que  no  sea  con  ellos  piadoso. 


Y  acuérdate  también  sino  te  acuerdas. 
Pues  es  justo  y  aun  lícito  acordarte, 
Antes  que  el  alma  miserable  pierdas 
Lo  que  padeció  el  Cristo  por  salvarte: 
Mas  ya  que  no  aflojar  quiero  las  cuerdas 
A  mi  cansado  espíritu,  y  dejarte 
Juntamente  enemigo,  con  el  canto. 
Pues  por  tu  perdición  te  dabas  tanto. 


Canto  XVIII. 


Eebélanse  los  enemigos  de  los  términos  de  Valdivia :  pone  el  maese 
de  campo  gente  de  presidio  en  los  llanos:  tratan  los  indios  ladinos 
de  la  otra  ciudad  de  alzarse  con  ella:  sabido  por  el  teniente,  castiga 
a  los  agresores:  véase  un  presajio  inaudito  en  el  cielo:  júntanse  los 
enemigos :  asaltan  la  ciudad  estando  los  españoles  descuidados 
y  durmiendo. 


¡Que  buena  y  cuan  forzosa  es  la  justicia 

Para  todos  los  géneros  de  estados! 

Sin  ella  la  república  se  envicia, 

Por  ella  son  los  hombres  mas  templados: 

Mayor  fuera  sin  ella  la  malicia, 

Por  ella  son  menores  los  pecados. 

Sin  ella  no  viviéramos  seguros, 

Por  ella  en  campo  estamos  tras  de  muros; 


Que  conociendo  Dios  las  condiciones 
Del  frágil  ser  humano  y  calidades, 
Del  cielo  la  envió,  con  otros  dones, 
Para  evitar  insultos  y  maldades: 
Hubiera  mas  dañadas  intenciones. 
Muchas  y  mas  horrendas  impiedades. 
Si  a  las  conciencias  anchas  no  ajustara 
Y  a  los  desenfrenados  no  enfrenara. 


348 

Mas  ha  llegado  a  tanto  la  insolencia 
En  este  reyno  triste,  que  le  han  dado 
A  la  hijusticia  nombre  de  clemencia, 
Y  de  piadoso  al  necio  juez  malvado:  - 
Al  malo  perdonarle  es  dar  licencia 
Para  que  viva  el  tal  desenfrenado^ 
Es  tirano  traidor  que  no  clemente 
Quien  las  maldades  públicas  consiente. 


Es  clemente,  es  magnánimo,  es  piadoso, 
Quien  limpia  la  república  y  castiga 
Al  malo,  al  insolente,  al  pernicioso, 
Antes  que  otro  mayor  delito  siga: 
A  su  patria  no  fuera  tan  dañoso. 
Sino  hubiera  ella  sido  su  enemiga, 
En  consentirle  a  Bello  tantas  cosas 
Horrendas  todas  ellas  y  dañosas. 


Si  el  paso  a  los  principios  le  atajaran 
Con  castigarle  algunas  liviandades, 
A  donde  ahora  llegaron  no  llegaran 
Ni  tanto  así  cundieran  sus  maldades: 
Veráse  en  otra  parte  a  donde  paran 
Y  cual  pasó  primero  a  otras  ciudades. 
Que  a  Valdivia  de  aquí  volverme  quiero 
A  ver  un  Minotauro  monstruo  fiero. 


Después  que  el  capitán  Gómez  Komero, 
Como  ya  tengo  dicho  fué  a  los  llanos, 
Y  en  Calla-calla  Quintolien  austero 
Degolló  a  los  catorce  castellanos: 
Por  mandado  de  aqueste  vandolero 
Se  alteraron  después  sus  comarcanos. 
Mas  viendo  que  iba  todo  de  esta  suerte 
En  los  llanos  Romero  puso  un  fuerte. 


349 

Dejó  por  capitán  en  esta  fuerza 
A  Gonzalo  Hernández  con  cuarenta 
Soldados  buenos^  pero  es  poca  fuerza 
Para  conforme  andaba  la  tormenta: 
La  priesa  con  que  voy  me  hace  tuerza 
A  otra  parte  la  pluma^  sin  dar  cuenta 
De  quien  la  dio  de  si  de  tal  manera 
Que  nadie  le  llevó  la  delantera. 


Mas  diré  solamente  en  su  alabanza^ 

Que  ganó  en  estas  partes  tal  renombre 

El  Gonzalo  Hernández  por  su  lanza, 

Que  el  nombre  mereció  de  el  de  su  nombre: 

Cacalla,  pues,  un  hijo  tal  alcanza, 

El  suyo   ensalce   cuanto   el   de  aqueste  hombre, 

Le  hará  que  de  hoy  mas  mas  alto  suene 

Que  el  que  por  el  licor  antiguo  tiene. 


Mas  volviendo  a  Valdivia,  como  digo. 
Digo  que  por  mandado  de  Romero 
Andrés  Pérez  dejó  de  hacer  castigo 
En  el  ladino  bando  vandolero : 
Aunque  prendió  después  a  un  indio  amigo, 
Por  cierto  indicio  que  hubo  verdadero. 
El  cual  dijo  apurándose  contratos 
De  los  ladinos  pérfidos  los  tratos. 


Y  fué  que  con  los  indios  comarcanos 
Tienen  liga,  concierto  y  trato  hecho 
De  darles  la  ciudad  toda  en  sus  manos. 
Con  cuanto  tiene  dentro  de  provecho, 
Por  que  los  libren  ellos  de  tiranos. 
De  aquella  sujeción,  de  aquel  estrecho, 
De  aquella  esclavitud,  de  aquella  vida 
En  que  su  libertad  está  oprimida. 


350 


La  trazR;  industria^  práctica^  y  conciertos. 
El  modO;  el  trato,  el  orden,  la  manera 
Para  que  fuesen  sus  intentos  ciertos 
Estaba  dado  ya  de  esta  manera: 
Que  a  cuatro,  a  seis,  a  diez  indios  cubiertos^ 
En  su  casa  cualquier  de  ellos  tubiera, 
Y  cuando  al  arma  los  demás  tocasen 
Que  al  señor  dentro  de  ella  degollasen. 


Yista  la  información  y  la  resulta 
De  ella  contra  los  pérfidos  traidores. 
Entró  con  los  alcaldes  en  consulta 
Y  con  los  mas  ancianos  regidores: 
Con  diligencia  y  sutileza  oculta 
Luego  al  punto  prendió  a  los  agresores; 
Ellos  y  los  que  estaban  mas  culpados 
Fueron  el  mismo  di  a  justiciados. 


Y  sin  tomar  descanso  ni  reposo 
Cerró  con  fuertes  vigas  las  entradas, 
Del  desdichado  pueblo  delicioso 
Con  gruesos  clavos  todas  enclavadas: 
En  el  convento  del  de  Asis  glorioso 
Por  tener  las  paredes  levantadas, 
Metió  la  gente,  ropa,  y  bastimento, 
Fortificando  mas  aquel  convento. 


Después  que  todo  estuvo  puesto  a  punto, 
Por  orden  como  digo  del  teniente, 
íSin  del  tiempo  perder  un  solo  punto. 
Que  era  sagaz  solícito  y  prudente, 
Aviso  envió  de  todo  luego  al  punto 
Al  maese  de  campo,  que  al  presente 
Andaba  campeando  en  el  contorno 
De  la  ciudad  magnífica  de  Osorno. 


351 


Detúvose  en  hacer  algunos  dias 

Malocas^  saltos,  dafioS;,  emboscadas^ 

Alcances^  suertes,  mil  corredurías, 

Presas  grandes,  heroicas  cabalgadas: 

Quemando  pueblos,  ranchos^  alquerías^ 

De  las  pervessas  gentes  reveladas, 

Después   fué   a  la   ciudad   que  a  Dios  pluguiera 

Que  a  ella  el  miserable  nunca  fuera. 


Fueron  con  el  algunos  capitanes, 
Mozos  sin  presunción,  lividinosos, 
De  gallardos  aspectos  y  galanes, 
Pero  lascivos  mas  que  belicosos: 
Y  todos  los  demás  eran  guzmanes 
De  menos  presunción  que  deliciosos, 
Inclinados  a  Venus  mas  que  a  Marte, 
Mas  respetada  aquí  que  en  otra  parte. 


Vendían  aquí  los  hijos  a  sus  madres. 
Las  madres  a  sus  hijas  dulterinas. 
Tenia  cualquier  hijo  treinta  padres. 
Cada  padre  otras  tantas  concubinas: 
A  menudo  se  veían  las  comadres, 
Y  en  casas  de  paríentas  o  vecinas 
Juntábanse  a  hacer  el  almoneda 
Valiendo  todas  clases  de  moneda. 


No  les  aprovecharon  peticiones. 
Promesas,  ruegos,  lástimas,  ni  quejas, 
Requerimentos  ni  protestaciones, 
Que  a  cosa  de  estas  quiso  dar  orejas: 
Haciendo  al  cielo  mil  esclamaciones 
Y  enarcando  los  mas  de  ellos  las  cejas, 
Del  convento  salieron  desnudados 
Cual  los  que  van  a  muerte   condenados. 


oo2 


No  fué  el  yerro  tau  grande  que  hicieron 
En  haber  sin  razón  dejado  el  fuerte 
Como  los  que  después  acometieron. 
¡Oh  gran  dislate!  oh^  desdichada  suerte! 
Las  calles  que  cerró  el  teniente  abrieron 
Para  que  entrase  mas  franca  la  muerte^ 
De  la  cual  ni  de  Dios  nos  acordamos 
Cuando  en  los  vicios  mas  nos  sepultamos. 


Estaban  los  ministros  principales 
En  el  mar  de  los  vicios  engolfados, 
Y  en  el  con  amorosos  temporales 
Navegaban  del  ábrego  olvidados: 
Siendo  los  capitanes  sensuales 
Mal  serán  abstinentes  los  soldados, 
Al  mismo  paso  que  ellos  caminaban 
Siguiendo  el  propio  rumbo  que  llevaban. 


En  siendo  desmandado  aquel  que  manda 
No  puede  ser  el  pueblo  bien  mandado, 
La  república  luego  se  desmanda 
Cual  sin  pastor  el  mísero  ganado: 
No  quiere  obedecer  cosa  que  manda 
Ni  se  hará  jamas  bien  su  mandado, 
Si  no  es  que  a  si  primero  se  corrige 
Pues  es  por  quien  el  subdito  se  rige. 


Viendo  pues  los  ladinos  sediciosos 
El  descuido  tan  grande  que  tenian, 
Y  como  los  soldados  licenciosos 
Que  a  sus  anchuras  sin  velar  dormian, 
Solícitos,  alegres,  cuidadosos. 
Para  salir  con  cuanto  pretendían. 
En  secreto  enviaron  mensageros 
Avisando  de  todo  a  los  guerreros. 


353 

En  Mariquina  luego  se  juntaron 

Los  mas  famosos  hombres  de  la  guerra, 

Y  allí  los  mensajeros  publicaron 

La  embajada  y  descuidos  de  la  tierra : 
Hechos  sus  parlamentos  despacharon 
Correos  con  las  flechas  a  la  sierra 

Y  a  Puren,  a  decir  a  Pelantaro 
Que  en  la  ciudad  se  vive  sin  reparo. 


Y^  a  que  les  enviase  alguna  gente 

De  la  suya,  en  la  guerra  ejercitada^ 

Animosa,  solícita,  y  valiente. 

Por  quien  la  nueva  sea  gobernada: 

Con  la  cual  bien  podran  seguramente 

Entrar  en  la  ciudad  de  si  olvidada, 

Que  según  avisaban  los  ladinos, 

¿5Ín  guardia  están  ni  fuerte  los  vecinos. 


Llevó  a  Puren  la  flecha  y  el  mensage 
Pedro,  un  indio  ladino  de  los  llanos, 
De  ingenio  claro,  obscuro  de  linage, 
Traidor,  de  pensamientos  inhumanos, 
Sagaz,  sutil,  discreto  en   su  lenguage. 
Pertinaz  enemigo  de  cristianos. 
Vertible,  lenguaraz,  malo,  alevoso, 
Seditor  arrogante  y  belicoso. 


Tardaron  mas  en  ir  los  mensajeros. 
Con  ir  mas  velocísimos  que  el  viento, 
Que  en  venir  los  armígeros  guerreros 
A  la  obediencia  y  nuevo  llamaitiiento : 
Mil  soldados  vinieron  forasteros. 
Cuatro  mil  naturales  y  no  cuento 
Pages,  mozos,  caciques,  y  guzmanes, 
Ni  de  Puren  cuarenta  capitanes. 

23 


354 

Envió  el  general  toda  su  gente, 
Digo  la  natural,   de  Pailaqueno, 

Y  a  Calleuman,  su  suegro,  por  teniente^ 
Hombre  arrogante  de  ambiciones  lleno: 
No  se  halló  en  esta  ocasión  presente 
Por  cuanto  estaba  de  salud  ageno. 
Llevó  Bello  la  escuadra  de  Cautenes 

Y  Juan  Sánchez  la  suya  de  l\>ltenes. 


Otra  cuadrilla  fué  de  arcabuceros 
Mestizos  y  anaconas  foragidos, 
Indios  ladinos,  negros  vandoleros, 
Zambahigos,  mulatos,  malnacidos: 
Juntos  fueron  los  bárbaros  guerreros 
En  tres  escuadras  todos  recogidos, 
Una  de  los  armígeros  infantes. 
Las  dos  de  los  ginetes  militantes. 


Llegaron  todos  juntos  aquel  dia 

Y  en  orden  como  cuento  a  Calla-calla> 
A  donde  Quintolien  junta  tenia 

Gran  suma  de  cerbeza  y  vitualla: 
Allí  con  fiestas,  bailes  y  alegría 
!Se  refrescó  la  bárbara  canalla, 

Y  a  música  de  tímpanos  grosera 
Empezaron  la  osada  borrachera. 


Cuando  ya  en  los  estómagos  calientes 
Los  manjares  espléndidos  hervían, 
Y  los  vapores  cálidos,  ardientes, 
Al  trémulo  pináculo  subían, 
Llegaron  de  Valdivia  diligentes 
Los  mas  de  los  idólatras,  que  habían 
Enviado  el  aviso  y  la  enbajada, 
A  dar  priesa  a  la  gente  revelada. 


355 

Diéronles  relación  estos  entera 
De  todo  cuanto  en  ella  se  trataba, 
Del  deleite  en  que  estaba  y  la  manera 
Que  la  viciosa  gente  se  alojaba: 
De  la  vida  que  vive  placentera, 
Del  gran  descuido  y  poco  que  velaba, 
Del  orden  que  tendrán  en  el  asalto 
Y  por  donde  entraran  sin  sobresalto. 


Acabada  la  tiesta,  caminaron 
Sin  detenerse  un  punto,  raudamente, 
En  mal  seguras  góndolas  pasaron 
De  Angacliilla  la  rápida  corriente: 
Media  milla  del  pueblo  se  alojaron 
Cuando  el  Latonio  Rey  en  occidente. 
Queriendo  rematar  el  tardo  dia, 
El  dorado  behículo  escondía. 


Fueron  con  tal  silencio  caminando 

Y  con  tanto  recato  apercibidos, 

Que  con  ser  de  seis  mil  el  crudo  vando 

De  ningún  español  fueron  sentidos: 

Apenas  se  alojaron  todos  cuando 

Vinieron  dos  malimes  o  atrevidos, 

A  decir  que  en  el  pueblo  aun  no  es  sabida 

Ki  menos  se  barrunta  su  venida. 


Caso  es  digno  de  ser  considerado 
Y  de  que  no  se  olvide  eternamente. 
Pues  con  razón  es  justo  ser  loado 
El  grande  sufrimiento  de  esta  gente: 
Que  habiendo  su  venida  consultado 
Con  toda  la  del  pueblo  finalmente. 
Siendo  tanta  como  era  que  no  hubiese 
Quien  aviso  a  la  nuestra  de  ello  diese. 

23* 


356 

Y  si  alguno  le  dio  no  le  entendieron 
Porque  el  oido;  vista  y  el  olfato, 
De  puros  estragados  le  perdieron 

Y  solo  les  quedó  el  gusto  y  el  tato: 
Pues  como  estaban  ciegos,  nunca  vieron 
Este  caso  monstrítíco  que  trato, 

Que  por  ser  la  verdad  y  tan  notoria 
Autorizar  con  él  quiero  esta  historia. 


En  esta  ciudad  mísera  vivia 

Un  español  hidalgo,  ya  hombre  anciano, 

En  cuya  muestra  claro  parecia 

La  señal  de  católico  cristiano: 

A  un  jar  din  pequeñuelo  que  tenia 

A  rezar  se  salia  en  el  verano. 

Que  la  oración  mejor  es  la  secreta 

Por  ser  al  mismo  Dios  la  mas  aceta. 


Estando  allí  una  noche  en  su  ejercicio 
Oon  devoción  altífica  rezando. 
Para  ofrecer  a  Dios  su  sacrificio 
Los  ojos  alzó  al  cielo  contemplando, 
A  un  ángel  vio  que  airado  por  el  vicio 
Al  triste  pueblo  estaba  amenazando 
Con  una  espada  aguda  alta  en  la  diestra 
Y  una  antorcha  encendida  en  la  siniestra. 


El  fuego  claramente  parecia 

Que  sobre  el  mismo  pueblo  le  arrojaba, 

Con  el  cual  al  instante  le  encendia 

Y  con  el  totalmente  se  abrasaba: 

De  esta  visión  que  vio  luego  a  otro  dia 

A  mucha  gente  cuenta  de  ella  daba, 

Pero  crédito  alguno  no  le  dieron 

Antes  haciendo  burla  se  rieron. 


357 

No  fué  este  gran  portento  alguna  parte 
Para  que^  de  la  mal  seguida  senda^ 
El  terco  pueblo  impúdico  se  aparte 
Volviendo  a  la  de  la  virtud  la  rienda: 
Parécese  quien  peca  mucho  en  parte 
Al  hidrópico  hinchado  en  la  contienda 
Que  mientras  bebe  mas  mas  sed  padece 
Y  aquello  que  es  dañoso  eso  apetece. 


Así  como  esta  miserable  gente 
De  los  vicios  estaba  tan  sedienta. 
Cuanto  pecaba  mas  la  sed  ardiente 
Sin  poderse  abstener  se  le  acrecienta: 
Y  como  así  vivía  ciegamente 
Por  su  mal  no  cayó  antes  en  la  cuenta^^ 
Hasta  que  por  sus  culpas  y  malicia 
Cayó  sobre  ella  el  rayo  de  justicia. 


Un  año,  diez,  cuarenta,  y  ciento  aguarda 
El  poderoso  Dios  a  que  se  enmiende 
El  pecador,  mas  viendo  que  se  tarda 
Y  que  sin  tasa  o  limite  le  ofende. 
No  arroja  rayo  asi  la  nube  parda, 
Ni  tan  fogoso  y  rápido  desciende. 
Como  el  de  su  justicia  cuando  viene 
Sobre  el  que  de  ofenderle  no  se  abstiene. 


Vayan,  pues,  como  van,  sigan  sus  gustos, 
Que  presto  se  verán  arrepentidos,. 
Y  sus  contentos  vueltos  en  disgustos 
Rotos,  muertos,  deshechos,  y  abatidos: 
Que  a  do  dejé  a  los  bárbaros  robustos 
Me  vuelvo  a  ver  si  están  apercibidos. 
Para  dar  como  tienen  concertado 
Al  miserable  pueblo  descuidado. 


358 

Querían  los  id(51atras  se  diese 

Con  ímpetu  al  primer  sueño  el  asalto^ 

Para  que  de  mayor  espanto  fue&e 

A  la  gente  dormida  el  sobresalto, 

Y  para  que  también,  si  mal  les  fuese, 

Poderse  retirar  sin  hacer  alto 

A  su  salvo  sin  pérdida,  ordenados, 

Con  el  nocturno  manto  cobijados. 


Mas  Gerónimo  Bello  los  detiene 
Diciendo  se  dilate  la  jornada, 
Que  a  hora  tal  hacerse  no  conviene 
Porque  aun  no  está  la  gente  sosegada: 
Que  cuando  mas  sosiego  y  sueño  tiene 
Es  cuando  ya  la  luz  de  la  alborada 
Se  va  por  el  oriente  levantando 
Y  al  ocaso  las  sombras  derribando. 


Entonces  dice  que  es  cuando  reposa 
La  gente  que  a  sin  orden  trasnochado, 

Y  cuando  el  sueño  duerme  la  viciosa 
Mas  dulce,  mas  sabroso,  y  regalado, 

Y  el  tiempo  en  que  podran  sin  temer  cosa 
Entrar  por  donde  tienen  ordenado, 
Cercando  la  ciudad  de  toda  suerte 

Que  nadie  no  se  libre  de  la  muerte. 


Con  estas  y  otras  cosas  que  propuso 
El  pérfido  enemigo,  mal  cristiano, 
Mud()  su  intento  el  bárbaro  y  dispuso 
Para  seguir  el  suyo  por  mas  sano: 
La  gente  toda  en  ordenanza  puso 
Que  para  todo  a  Bello  dieron  mano, 
Mandándole  que  mande,  quite  y  ponga 
Y  a  su  voluntad  todo  se  disponga. 


359 


Estaba  ya  el  traidor  bien  informado 

De  que  en  el  fuerte  nadie  no  asistía, 

Y  de  como  Romero  descuidado 

A  sueño  suelto  sin  velar  dormia: 

Así  todo  el  ejército  dañado 

En  doce  tropas  todo  dividía, 

Para  que  a  un  tiempo  y  hora  como  Martes 

Embistiesen  las  once  en  once  partes. 


A  esotra,  que  es  la  mas  lucida  banda 
De  la  gente  gallarda  y  de  mas  suerte, 
Antes  que  las  demás  embistan  manda 
Que  cerquen  con  silencio  grande  el  fuerte: 
Y  que  por  la  una  ni  por  la  otra  banda 
A  Calleuman,  que  va  con  ella,  advierte 
Que  no  entre  alguna  de  la  nuestra  dentro, 
Mas  que  salgan  con  ímpetu  al  encuentro. 


Llegada  pues  la  hora  desdichada 
En  que  por  el  derceto  de  los  hados, 
Y  mano  de  la  cruda  Parca  airada 
Habrán  de  ser  tantos  degollados. 
La  pérfida  cuadrilla  congregada 
Con  gran  silencio  y  paso  concertados 
Entró  por  la  ciudad  desguarnecida. 
De  torpe  sueño  y  vicios  bastecida. 


jOh  poderoso  Dios!  y  quien  tuviera 
Caudal,  estilo  y  vena  mas  copiosa. 
Para  que  por  sus  términos  dijera 
Este  conflicto  sin  faltar  en  cosa: 
Del  bárbaro  la  furia  y  la  manera 
Que  a  solo  esta  ciudad  tan  poderosa 
Fuerzas,  robos,  crueldades,  asechanzas, 
Rencores,  iras,  muertes  y  venganzas. 


360 

Mas  sin  ayuda  vuestra  yo  no  puedo 
Pasar  de  aquí,  señor,  mas  adelante, 
Que  es  poco  mi  valor  y  mucho  el  miedo 
Que  tengo  del  indómito  arrogante: 
Mas  si  me  dais  vigor  y  mas  denuedo 
Esfuerzo  firme  y  ánimo  constante 
Pasaré  sin  temor,  mas  si  esto  falta 
Mal  podré  sin  que  de  mas  de  una  falta. 


Y  vos  también,  ilustre  Luciana, 
Me  socorred  en  trance  tan  dudoso, 

Que  el  viento  carga  y  la  tormenta  insana 

Y  estoy  dentro  del  piélago  furioso: 

Y  de  ver  su  gran  furia  que  no  cesa 
Que  no  llegaré  a  puerto  receloso, 
Mas  antes  en  el  mas  profundo  golfo 
Rota  mi  nave  y  sin  timón  me  engolfo. 


Mas  si  volvéis.  Señora  poderosa. 
Vuestros  benignos  ojos  a  mi  barca, 
No  temeré  la  mar  tempestuosa 
Ni  menos  a  los  filos  de  la  Parca: 
La  cual  alegre,  suelta,  y  presurosa. 
De  la  de  Flegeton  se  desembarca, 
Y  a  Valdivia  se  va  revuelta  en  saña 
Afilada  en  la  diestra  su  guadaña. 


Las  tres  rabiosas  furias  infernales 

Con  ponzoñosas  viveras  incitan 

A  los  precipitados  naturales, 

Y  así  con  mas  furor  se  precipitan: 

Pero  los  españoles  sensuales 

A  Pasitea  plácidos  visitan. 

Hasta  que  dando  golpes  a  su  puerta 

La  inexorable  Parca  los  despierta. 


361 


Sin  guardia,  sin  temor,  sin  centinela, 
Sin  atalaya,  espías,  sin  escucha, 
Sin  posta,  sin  recelo,  ronda,  y  vela. 
Cansados  duermen  de  la  dulce  lucha: 
De  la  de  Marte  nadie  se  recela 
¡Oh  gran  descuido!  oh  desventura  nr^icha! 
Que  así  cegase  a  tantos  el  dios  ciego 
Con  los  fogosos  rayos  de  su  fuego. 


Españoles,  ¿decid  que  sueno  es  este? 
¿Habéis  bebido  el  opio  y  el  beleño. 
Que  así  se  os  va  pegando  como  peste 
El  blando,  torpe,  triste  y  mortal  sueño? 
No  durmáis,  despertad  antes  que  os  cueste 
El  resto  todo  de  que  fuistes  dueño. 
Levantad  la  cabeza,  ¿no  os  da  pena 
Ni  escarmentáis  de  ver  rgta  la  agena? 


Mas  ¡  ay !  que  no  es  el  sueño  no  el  que  digo 
El  que  os  transporta  tanto  y  adormece. 
Ni  es  la  fuerza  del  opio  ni  el  tosigo 
El  que  vuestros  sentidos  entorpece: 
Mas  es  de  vuestras  culpas  el  castigo 
Quien  os  ofende,  olvida  y  desvanece, 
Y  el  sueño  de  los  vicios  y  pecados 
En  que  estábades  todos  sepultados. 


Fué  un  escuadrón  de  aquellos  a  Carmenga^ 
Barrio  de  la  ciudad  algo  apartado, 

Y  antes  que  a  socorrerle  alguno  venga 
A  puro  fuego  fué  todo  asolado : 

Y  sin  que  allí  un  momento  se  detenga 
Pasó  luego  adelante  acelerado. 
Habiendo  aquestos  bárbaros  cosarios 
Degollado  a  los  padi-es  Mercenarios. 


362 

Oanaron  los  demás  la  plaza  y  fuerte 
Antes  de  ser  los  pérfidos  sentidos^ 
Por  estar  los  hispanos  de  la  suerte 
Que  dije,  descuidados  y  dormidos: 
Y  amenazando  a  todos  con  la  muerte 
Coléricos,  rabiosos,  atrevidos, 
Tocaron  las  campanas  dando  voces 
Los  iracundos  bárbaros  feroces. 


Los  míseros  cristianos  cuando  oyeron 
El  rumor  y  la  voz  de  la  campana, 
A  las  vecinas  armas  acudieron 
Tomando  cada  cual  la  mas  cercana, 
Pero  como  perdidos  ya  se  vieron 
Y  a  la  gente  cruel,  feroz,  insana 
Dentro  de  la  ciudad,  sin  esperanza 
De  vivir,  procuraban  la  venganza. 


Ko  les  daban  lugar  para  juntarse, 

Que  al  salir  de  sus  casas  muchos  mueren, 

Mas  con  rabiosas  ganas  de  vengarse 

Matando  a  su  enemigo  morir  quieren: 

Ko  pretenden  algunos  de  salvarse, 

!Ni  vivir  en  el  mundo,  mas  no  quieren, 

Que  aborreciendo  las  sabrosas  vidas 

Son  de  sus  homicidas  homicidas. 


Mas  como  los  contrarios  eran  tantos 

Y  de  ellos  la  ciudad  estaba  llena, 
En  aquel,  en  aqueste,  y  todos  cantos, 
A  priesa  vidas  Átropos  cercena: 

I  Oh,  cuantos  sin  sentir  mueren,  y  a  cuantos 
Les  acaba  el  dolor  y  grave  pena 
De  ver  su  cara  patria  enagenada 

Y  en  poder  de  una  gente  tan  malvada! 


363 

Aquellos  que  a  los  nuestros  mas  ofenden 
Son  los  indios  ladinos  sus  criados, 
Que  como  libertarse  ellos  pretenden 
Mas  que  esotros  se  muestran  denodados: 
Las  casas  con  rabiosa  furia  encienden 
Sin  perdonar  los  templos  consagrados, 
Centellas;  humo,  fuego,  y  las  pavesas. 
Bramando  a  su  región  suben  espesas. 


Con  los  sesos  y  sangre  que  llovia 
De  rojo  y  sangre  se  matiza  el  suelo, 
La  negra  polvareda  que  subia 
Entolda  en  torno  a  todo  el  claro  cielo: 
Las  voces,  grita  y  lástimas  que  liabia, 
Angustias,  penas,  lágrimas,  y  duelo. 
El  llanto  de  mugeres  y  alarido 
Privaban  a  los  hombres  del  sentido. 


Unos  en  largas  picas  levantados 
Despiden  por  cien  partes  alma  y  vida, 
Otros  entre  los  pies  mueren  pisados 
El  aliento  y  la  fuerza  ya  perdida: 
Los  de  menores  ánimos,  turbados 
Por  temer  a  la  muerte  desabrida, 
Escondidos  en  casa  se  quedaron 
Y  entre  las  vivas  llamas  acabaron. 


Algunos  que  del  fuego  se  libraban 

Y  de  los  enemigos  cautelosos 

Apriesa  para  el  fuerte  caminaban, 

Que  les  hizo  el  temor  ir  presurosos: 

Mas  cuando  a  vista  o  cerca  de  el  llegaban 

Quisieran  haber  sido  perezosos. 

Que  mientras  mas  apriesa  van  al  fuerte 

Mas  presto  se  abrazaban  con  la  muerte. 


364 


Mas  aquellos  a  quien  temor  no  pudo 

No  verlos  a  que  fuesen  de  su  bando. 

Desnudos  de  el  y  el  pecho  allí  desnudo 

En  la  contienda  mueren  peleando: 

Ni  muerte,  ni  dolor  de  golpe  crudo 

A  ninguno  jamas  fué  amedrentando, 

Que  aunque  las  blandas  carnes  son  sensibles 

Les  hace  el  odio  y  cólera  insensibles. 


Don  Antonio  de  Córdova  y  su  tio 
El  diestro  Don  Alonso  de  Zurita, 
Con  gallardo  valor  ánimo  y  brío 
La  diestra  cada  cual  bien  ejercita: 
Don  Alonso  al  valiente  Calcolío 
La  vida  de  un  revés  mortal  le  quita, 
Y  volviendo  la  espada  por  lo  hueco 
Hasta  la  guarnición  metió  a  Angaleco. 


Pero  el  gallardo  joven  no  olvidando 

Su  prosapia,  como  hombre  mas  soberbio, 

La  vida  y  enemigos  despreciando 

Se  mete  por  el  bando  cruel,  proterbio, 

La  vida  y  enemigos  despreciando 

Correspondiendo  bien  a  su  proberbio 

Castiga,  descalabra,  rasga,  hiende, 

Al  bárbaro  feroz  que  mas  ofende. 


Después  de  haber  dos  horas  peleado 
Como  valiente  y  bravo  caballero, 

Y  a  muchos  de  los  bárbaros  quitado 
La  vida  con  semblante  airado  y  fiero. 
Mas  de  seis  cientos  indios  le  han  cercado 

Y  en  medio  de  este  número  guerrero. 
Quedó  el  honor  de  Córdovas  difunto 
Sin  dejar  de  ofender  hasta  aquel  punto. 


365 

Teñido  el  brazo  en  sangre  hasta  el  codo 
Con  gallardo  denuedo  y  peregrino. 
Imitándole  bien  contino  en  todo 
Don  Alonso  siguiendo  fué  al  sobrino: 
Hasta  que  de  la  misma  suerte  j  modo 
El  alma  dio  al  celeste  rey  divino, 
Dejando  aqueste  par  de  caballeros 
Muertos  muchos  de  los  contrarios  fieros. 


Mas  de  quinientos  bárbaros  llegaron 
Antes  de  que  empezasen  la  reyerta, 
Y  sin  hacer  estrépito  ganaron 
Del  maese  de  campo  calle  y  puerta: 
Rompiéndola  con  hachas  dentro  entraron, 
Peso  por  otra  falsa  de  la  huerta 
Armado  y  a  caballo  salió  fuera 
Cuando  sintió  el  rumor  y  voz  primera. 


En  la  silla  los  muslos  apretando. 
Jugando  sin  cesar  de  las  espuelas. 
Pasó  por  medio  de  ellos  galopando 
Sin  ser  de  algún  efecto  sus  cautelas, 
A  la  banda  del  rio  peleando 
Halló  a  los  dos  hermanos  Yalenzuelas, 
Y  a  dos  o  tres  valientes  compañeros 
Con  una  escuadra  de  infidos  guerreros. 


Estaba  con  la  plancha  puesta  en  tierra 
La  Nave  de  Antolin  Saez  G allano, 
A  quien  acometió  esta  gente  perra 
Pensando  de  entrar  dentro  a  paso  llano: 
Pero  Yillarroel  la  desafierra 
Y  alargando  las  áncoras  a  mano 
A  lo  largo  se  puso  con  presteza 
Por  no  perder  la  nao  con  la  cabeza. 


366 

Mas  algunas  mujeres  cuando  vieron 
La  gran  furia  del  bárbaro  sangriento, 
Y  que  a  los  mas  hispanos  muerte  dieron 
En  aquel  primer  ímpetu  violento, 
Pensándose  enbarcar  a  la  mar  fueron, 
Pero  salióles  vano  aqueste  intento, 
Que  ya  tomado  el  pérfido  tenia 
Los  pasos  de  la  playa  mucho  habia. 


Así  a  donde  pensaron  guarecerse 

Y  librarse  mejor  de  los  tiranos, 
Allí  vinieron  antes  a  perderse 

Y  a  dar  de  golpe  entre  las  crudas  manos: 
Mas  como  no  pudieron  defenderse 

De  aquellos  enemigos  inhumanos, 
Socorro  con  gran  lástima  pidieron 

Y  a  dársele  los  Valenzuelas  fueron. 


Trabaron  pues  con  ellos  la  batalla 
Y  por  su  libertad  hicieron  tanto. 
Que  al  bárbaro  traidor  de  Calla-calla 
En  confusión  pusieron  y  en  quebranto: 
Libráronles  al  fin  de  la  canalla 
Pero  el  de  ellos  diré  en  esotro  canto. 
Porque  el  dolor  me  aprieta  de  manera 
Que  no  puedo  la  voz  ecliarla  fuera. 


Canto  XIX. 


Prosigúese  el  asalto:  mueren  todos  los  españoles:  queman,  roban  y 
asuelan  toda  la  ciudad :  hacen  los  enemigos  solemne  fiesta  o  borrachera 
en  memoria  de  la  celebrada  victoria  que  han  tenido:  hacen  sacrificio 
al  Demonio  de  la  sangre  de  los  españoles  que  llevaron  presos :  cuéntase 
el  mal  tratamiento  que  hicieron  y  estupro  a  las  doncellas  y  como  mi- 
lagrosamente se  libró  el  teniente  Andrés  Pérez  del  bárbaro  sacrificio.    • 


Es  Dios  de  la  justicia  tan  amigo, 

Que  aunque  su  amor  a  veces  la  suspende, 

Jamas  dejó  a  ninguno  sin  castigo 

Como  de  sus  errores  no  se  enmiende: 

No  deja  por  temor  de  su  enemigo 

De  cestigarle  luego,  mas  pretende 

La  enmienda  del,  mas  cuando  va  a  la  larga 

Su  poderosa  mano  en  el  descarga. 


Castiga  pues  por  modos  diferentes 
A  los  que  no  obedecen  sus  mandados, 
A  malechores,  a  los  consintientes, 
A  cada  cual  conforme  a  sus  pecados: 
Los  ángeles  del  cielo  inobedientes 
Por  la  soberbia  fueron  derri vados, 
A  los  primeros  padres  los  sentencia 
A  muerte  por  su  grande  inobediencia. 


368 

Por  la  lujuria  el  mundo  fué  anegado, 
Con  fuego  consumió  a  los  Sodomitas, 
Y  por  la  idolatría  castigado 
El  pueblo  fué  de  los  Israelitas: 
Cualquier  juez  mandó  fuese  ahorcado 
Cuando  con  las  mujeres  Madianitas 
Consintieron  tratar  a  los  hebreos 
A  su  gusto  cumpliendo  sus  deseos. 


A  Datan,  y  Abiron,  mandó  a  la  tierra 
Por  la  murmuración  se  los  tragase, 
Al  rey  Saúl  que  mueva  cruda  guerra 
A  Amalee  y  el  reyno  le  quitase: 
Por  instrucción  le  dio  que  cuanto  encierra 
El  reyno  en  si  que  todo  lo  asolase, 
Desde  el  Rey  al  mas  bajo  y  mas  sencillo 
Pase  y  los  animales  a  cuchillo. 


Mandó  también  al  ángel  percuciente 
Que  con  su  destructora  espada  fuese 

Y  al  viejo,  al  mozo,  al  niño,  al  inocente, 
Sin  perdonar  ninguno  muerte  diese: 

Y  porque  nadie  piense  vanamente 
Que  algún  lugar  sagrado  le  valiese, 
Que  el  castigo  comience  para  ejemplo 
Por  el  gran  sacerdote  de  su  templo. 


Por  lo  cual  creo  yo  sino  me  engaño 
Que  del  cielo  ha  venido  aquel  castigo, 
Y  que  permite  Dios  que  venga  el  daño 
Por  mano  del  idólatra  enemigo: 
Pues  vemos  que  jamas  en  todo  el  año 
Dejaban  de  ofenderle  como  digo. 
Corriendo  tras  del  vicio  a  rienda  larga 
Cargando  de  pecados  mas  la  carga. 


369 

Y  porque^  como  padi-e  piadoso^ 
Antes  que  su  sentencia  ejecutase, 
Quiso  que  aquel  arcángel  luminoso 
Que  airado  cual  se  vio  le  amenazase. 
Para  que  el  pueblo  mísero  y  vicioso 
Temiendo  su  castigo  se  enmendase, 
Pero  apel(5  con  sobra  de  malicia 
De  su  misericordia  a  su  justicia. 


Mas  fué  de  tal  manera  ejecutada, 

Que  otra  destrucción  jamas  se  a  visto 

Que  pueda  ser  con  esta  comparada 

Con  la  de  la  ciudad  do  murió  Cristo. 

Volver  a  seguir  quiero  mi  jornada 

Que  el  bárbaro  feroz  anda  tan  listo, 

En  el  duro  certamen  sanguinoso 

Que  aun  no  me  da  un  momento  de  reposo. 


Después  que  a  las  cautivas  libertaron 
Los  valientes  hermanos  como  cuento, 
Y  en  un  batel  que  estaba  allí  embarcaron 
Poniéndolas  con  el  en  salvamento. 
Llegó  Eomero,  y  siete  se  juntaron. 
Armados,  a  caballo,  y  sin  aliento. 
Que  del  haber  con  tantos  combatido 
Le  habían,  mas  no  el  ánimo,  perdido. 


Vinieron  otros  trece  arcabuceros 
Huyendo  de  los  bárbaros  malvados. 
Que  por  ventanas  puertas  y  agujeros 
Atónitos  salieron  y  espantados: 
Viéndose  pues  con  veinte  companeros. 
Aunque  los  mas  estaban  despulsados, 
Don  Alonso  le  dijo  allí  a  Romero 
Lo  que  yo  aquí  en  mi  cántico  refiero. 

24 


370 

"Ya  vemos  la  ciudad  toda  perdida^ 
Muertos  nuestros  amigos  y  parientes^ 

Y  en  poder  de  esta  gente  descreída 
Las  mujeres  y  niños  inocentes: 

Y  aunque  podemos  bien  salv^ar  la  vida, 
Ko  podemos  vivir  entre  las  gentes 

8i  con  ella  quedamos  y  sin  honra, 

Pues  es  nuestra  la  infamia  y  la  deshonra. 


"Aquí  será  mejor  que  la  perdamos 
Combatiendo  con  estos  escuadrones, 
Que  no  que  así,  sin  mas  ni  mas,  vivamos 
A  poner  nuestra  honra  en  opiniones: 
¿Que  dirán  de  nosotros  si  dejamos 
En  poder  de  estos  bárbaros  ladrones, 
Mi  cara  patria^,  huérfanas  doncellas, 
Y  así  nos  Abamos  sin  morir  por  ellas? 


"Dirán  que  fuimos  cual  los  dos  Troyanos, 

Eneas  y  Antenor,  cuando  dejaron 

Su  cara  patria  entre  las  griegas  manos, 

Y  con  deshonor  suyo  se  libraron: 

Muramos  como  bélicos  Romanos, 

De  quien  la  escelsa  fama  que  ganaron 

Continuo  vivirá  mientras  que  hubiere 

Gente  en  el  mundo,  que  esa  jamas  muere. 


"Vamos,  pues,  socorramos  los  amigos. 
Si  es  que  han  quedado  algunos  con  las  vidas, 
Y  cuando  no  a  los  crudos  enemigos 
Venderemos  las  nuestras  bien  vendidas: 
Que  aquí  solo  servimos  de  testigos 
Pudiendo  de  estas  gentes  fementidas 
Tomar  justa  venganza,  pues  la  muerte 
Vemos  que  junta  en  nuestra  triste  suerte." 


371 


Ya  en  este  tiempo^  Febo  cristalino, 
Rompiendo  el  negro  velo  liabia  mostrado 
Su  rostro  envuelto  en  un  color  sanguino 
JEn  medio  de  un  gran  círculo  morado: 
Y  el  furibundo  bárbaro  malino 
A  toda  la  ciudad  triste  abrasado. 
Andaba  así  tan  bravo  y  tan  furioso 
Cual  suele  acontecer  al  virtuoso. 


Mas  como  vio  Romero  el  mucho  brio 
De  Don  Alonso  y  causas  tan  bastantes, 
Remitiéndolo  todo  a  su  albedrío 
Cerraron  con  los  pérfidos  pujantes, 
Habiendo  antes  dejado  junto  al  rio 
Al  capitán  San  Juan  con  los  infantes. 
Para  que  el  paso  guarde  y  le  defienda 
Cuando  ganarle  el  bárbaro  pretenda. 


Pero  los  siete,  cual  hambrientos  pardos 
A  tímidas  objas,  acometen, 
Y  los  que  son  mas  bravos  y  gallardos 
A  aquesos  con  mas  ímpetu  arremeten: 
Rompiendo  picas,  flechas,  lanzas,  dardos. 
Por  ellos  apesar  suyo  le  meten. 
Privando  a  muchos  del  vital  aliento 
Los  fueron  retirando  hasta  el  convento. 


Allí  con  los  demás  se  entremetieron 
Y  a  los  nuestros  revuelven  de  tal  suerte, 
Que  con  pequeña  pérdida  les  dieron 
A  los  tres  de  los  siete  cruda  muerte: 
Pero  los  cuatro  al  fin  tanto  pudieron 
Que  apesar  de  los  bárbaros  del  fuerte. 
Sacaron  libre  y  a  sus  compañeros 
Al  padre  Fray  Antonio  de  Viveros. 

24* 


Estuviéronse  dentro  en  San  Francisco 

Con  no  poco  temor^  de  la  manera 

Que  suelen  los  corderos  en  su  aprisco 

Cuando  a  los  lobos  sienten  que  andan  fuera; 

Pero  libres  del  fiero  basilisco 

En  un  barco  que  estaba  en  la  ribera^ 

Sin  mirar  si  los  hábitos  se  moja-n 

Con  el  agua  a  los  pechos  a  el  se  arrojan. 


Embarcados  los  Padres  dio  la  vuelta 
Romero  con  el  terno  de  guerreros, 
Entró  por  la  ciudad  a  rienda  suelta 
Atropellando  bárbaros  ligeros: 
Con  una  gran  cuadrilla  desenvuelta 
Se  revuelven  los  cuatro  compañeros, 
Tan  bravos,  tan  soberbios,  tan  airados, 
Que  solo  en  verlos  huyen  despulsados. 


Mas  al  rumor  que  andaba  y  al  estruendo 

De  los  arneses  finos  y  la  malla, 

Vinieron  los  demás  indios  corriendo 

Y  atacaron  con  tiempo  la  batalla: 

Mas  no  por  ser  tan   grande   el  vando   horrendo 

Dejaron  los  Ibéricos  de  dalla. 

Antes  como  aborrecen  ya  la  vida 

Pefíian  la  pendencia  mas  reñida. 


En  los  terribles  golpes  que  se  daban 
Los  unos  a  los  otros  a  porfía, 
Parecian  Ciclopes  que  majaban 
Apriesa  en  la  V^ulcana  herrería: 
Los  golpes  cerca  y  lejos  atronaban 
Y  el  recinto  del  hierro  reteñía. 
Que  como  se  concute  tanto  zumba 
Que  a  do  quiera  el  bombísono  retumba. 


373 

El  mago  Pirempan,  gran  hechicero^ 
Exortando  a  su  gente  andaba  a  priesa, 
Mas  feroz  que  un  león  el  delantero 
Vibrando  una  tostada  pica  gruesa: 
Pero  con  el  cerró  Gómez  Eomero 
Y  el  cuerpo  con  la  suya  le  atrabiesa, 
Rompióle  pecho,  huesos,  y  ternillas, 
Entrañas,  lomos,  bofes,  y  costillas. 


Alzaron  los  demás  grande  alarido 
Cuando  vieron  al  mago  muerto  en  tierra, 
Pero  con  mayor  ímpetu  y  ruido 
Refrescaron  de  nuevo  mas  la  guerra: 
Con  Anteleo,  un  jayán  muy  atrevido. 
El  sargento  mayor  furioso  cierra, 
Y  dando  un  crudo  golpe  el  indio  en  vago 
Quedó  por  compañero  allí  del  mago. 


Mas  fueron  los  contrarios  apretando 
La  sanguinosa  lucha  de  manera, 
Que  a  los  nuestros  llevaron  retirando 
Hasta  que  los  detuvo  la  ribera: 
Pero  siempre  rompiendo  y  maltratando 
A  la  contraria  gente  brava  y  fiera. 
Mas  como  vencedores  que  vencidos 
Aunque  con  los  caballos  mal  heridos. 


Allí  se  renovó  la  lid  sangrienta. 
Porque  salió  San  Juan  con  sus  infantes, 
Dándoles  una  carga  y  otra  en  cuenta 
De  ardientes  truenos,  rayos  ribombantes: 
Pero  como  la  fuerza  le  acrecienta 
A  los  reveldes  pérfidos  pujantes, 
Cerraban  con  mas  ánimo  y  denuedo 
8in  tener  de  la  muerte  ningún  miedo. 


374 

Mas  no  por  ser  tan  grande  la  ventaja 
El  número  menor  un  punto  afloja^ 
Antes  con  mas  esfuerzo  se  aventaja 
Haciendo  al  enemigo  se  recoja: 
La  furia  crecC;  cólera  y  baraja^ 
La  tierra  seca  en  sangre  se  remoja; 
Ya  se  retiran  estos  de  la  guerra, 
Ya  esotros  pierden  la  ganada  tierra. 


Anduvieron  asi  de  aquesta  suerte 
Perdiendo  y  ganado  mas  de  una  hora, 
Y  en  medio  de  ellos  la  terrible  muerte 
¡Sangrienta  la  guadaña  cortadora, 
Hasta  que  la  fortuna  hecho  la  suerte 
En  favor  de  la  gente  malhechora, 
Que  siendo  de  ella  mas  favorecida 
Quedó  la  nuestra  mísera  y  vencida. 


Con  tal  denuedo  y  ánimo  cerraron 
Con  todo  su  poder,  pujanza,  y  brio^ 
Que  a  los  hispanos  bélicos  echaron 
A  picazos  a  todos  en  el  rio: 
Dos   de  ellos  solamente  se  escaparon 
Y  llegaron  heridos  al  navio, 
Kompiendo  con  los  músculos  el  lago 
San  Juan  el  uno,  el  otro  era  Buytrago. 


Varón  era  Romero  acreditado 
Cuidadoso,  magnánimo,  vahente, 
Cuerdo  en  las  ocasiones,  reportado. 
Solícito,  sagaz,  sabio,  y  prudente: 
Por  estar  en  tal  tiempo  descuidado 
Aquí  acabó  tan  desastradamente, 
¡Oh,  mundo  y  como  truecas  cuando  quieres 
En  míseros  pesares  tus  placeres! 


375 


Cuan  bien  dijo  quien  dijo  que  del  tiempo 
Era  despojo  el  hombre  y  sin  firmeza, 
Imagen  de  inconstancia  en  cualquier  tiempo 
Ejemplo  memorable  de  flaqueza. 
De  la  fortuna  varia,  pasatiempo, 
Mundo  abreviado  por  naturaleza, 
Balanza  llena  de  la  desventura. 
De  envidia,  de  soberbia  y  de  locura. 


Quien  vio  a  Romero  puesto  en  lo  mas  alto 
De  la  inconstante  rueda  de  fortuna, 
Juzgara  sin  temor  ni  sobresalto 
Ser  mas  inm(5bil  que  una  gran  coluna: 
Pero  para  que  diese  mayor  salto 
En  los  cuernos  le  puso  de  la  luna, 
Y  cuando  allá  esta  pérfida  le  tuvo 
Cuan  poco  en  dar  su  vuelta  se  detuvo. 


¡Oh  que  soberbia  grida  y  alaridos 
Levantaron  los  infidos  traidores, 
Cuando  vieron  los  vándalos  vencidos 

Y  que  quedaban  ellos  vencedores! 
Mas  pujantes,  soberbios  y  atrevidos. 
Con  mas  esfuerzo  y  ánimos  mayores. 
Vuelven  a  la  ciudad  a  saquealla 

Y  a  dar  del  todo  fin  a  la  batalla. 


No  con  tanta  crueldad  el  pueblo  Griego 

Hizo  en  Troya  el  sangriento  y  cruel  estrago, 

Y  la  hueste  Romana  cuando  al  fuego 

Entregó  al  infelice  de  Cartago, 

Como  este  vando  cruel,  aleve,  y  ciego, 

Aqueste  dia  triste  y  aciago: 

Si  Nerón,  Sila,  y  Gíivalo,  le  vieran 

De  lástima  y  dolor  se  enternecieran. 


376 


¿Que  es  esto^  justo  Dios?  a  tanto  llega 
Vuestra  ira  justa  que,  con  gente  vuestra, 
Permitáis  que  la  que  es  en  la  fe  ciega 
Se  muestre  tan  feroz  como  se  muestra? 
Mas  ¡ay!  que  quien  a  vos,  sefior,  os  niega, 
Conociendo  el  ¡Doder  de  vuestra  diestra, 
Y  vuestros  mandamientos  no  obedece 
Le  dais  la  justa  paga  que  merece. 


No  dejaron  los  pérfidos  malvados 
Tesoro  en  la  ciudad  que  no  robasen, 
Ni  conventos,  ni  templos  consagrados 
Que  con  furia  inclemente  no  abrasasen: 
Ni  muros,  ni  edificios  levantados, 
Torres,  fuerte,  pared,  que  no  arrasasen, 
Ni  huerta  que  no  fuese  destruida, 
Ni  a  sacerdote  alguno  con  la  vida. 


La  imagen  sacra  de  quien  hizo  el  cielo 

Con  la  de  la  beática  María, 

Aladas  y  arrastrando  por  el  suelo 

Las  trajeron  con  sobra  de  alegría: 

I  Oh,  Virgen!  Santa  Reina  de  consuelo, 

Amparo  de  mi  alma,  madi^e  pía. 

Que  al  hijo  que  paristes  que  así  traten 

Y  consienta  también  que  a  vos  maltraten! 


Bastara  cuando  pérfidos  Hebreos 
Para  nuestro  remedio  le  quitaron 
La  vida,  y  los  dañados  Fariseos 
Sin  piedad  alguna  maltrataron, 
Y  en  los  tormentos  ás^Deros  y  feos 
Con  horrendos  azotes  afearon 
Su  delicado  rostro  y  cuerpo  sacro. 
Sino  que  aquí  también  su  simulacro. 


377 


Mas  ¡ay!  que  yo  de  aquesto  no  me  espanto, 
Que  al  fin  son  estos  bárbaros  gentiles, 
Idólatras,  sin  fe,  sin  razón  cuanto 
En  sus  errores  pésimos  sutiles: 
Pues  vemos  a  los  de  su  gremio  santo, 
Conociéndole  bien,  con  lenguas  viles, 
Por  horas,  por  momentos  blasfemarle, 
Y  no  una  vez,  mas  muchas  injuriarle. 


Después  que  con  barbárica  braveza 

Arrastraron  los  bultos  soberanos, 

Cortó  un  mulato  al  Cristo  la  cabeza 

Diciendo:  "Ya  no  hay  Dios  de  los  cristianos; 

Auméntese  el  poder  y  la  grandeza 

De  nuestros  potentísimos  Pillanes, 

Seguros  viviremos  de  contraste, 

Pues  hemos  ya  con  este  dado  al  traste. 


"Hagamos,  pues,  por  símbolo  y  memoria 
Nuestro  gran  Reguetun  acostumbrado, 
De  los  heroicos  triunfos  y  victoria 
Que  con  tanto  valor  hemos  ganado: 
D arémosle  la  palma,  lauro  y  gloria 
A  quien  a  nuestra  patria  ha  libertado, 
Y  para  el  Guecubi  tener  propicio 
Es  bien  hacerle  hiunano  sacrificio. 


Ordenada  la  fiesta  se  salieron 
Fuera  de  la  ciudad  a  celebralla. 
En  un  florido  j)rado  que  eligieron 
Se  juntó  luego  toda  la  canalla: 
La  suma  de  riquezas  que  trageron 
No  se  con  quien  podré  yo  comparalla, 
Por  ser  innumerable  la  riqueza 
De  este  infelice  pueblo  y  la  braveza. 


378 


Quien  doS;  quien  tres,  quien  cuatro  y  seis  mugere; 
De  los  rubios  cabellos  llevó  asidas, 
Cargadas  de  oro,  plata,  y  sus  haberes, 
Maltratadas,  llorosas,  y  afligidas: 
La  grita,  tiesta,  música  y  placeres. 
De  las  bárbaras  gentes  homicidas, 
De  las  huérfanas  tristes  el  lamento 
Llegaba  todo  junto  al  firmamento. 


Pero  para  mayor  lástima  de  ellas 

Mandaron  los  inciviles  cesasen 

Los  llantos,  duelos,  lágrimas,  querrellas, 

Y  que  con  grande  aplauso  se  holgasen: 
Haciendo  a  las  viudas  y  doncellas 
Que  los  vestidos  todas  se  quitasen, 

Y  a  la  usanza  se  vistan  luego  de  ellos, 
La  ropa  corta  y  sueltos  los  cabellos. 


Mas  por  que  desnudarse  rehusaron 
Por  la  honestidad  grande  y  la  vergüenza, 
Con  bárbaro  furor  las  destocaron 
¡Sin  dejarles  algún  copete  o  trenza: 
Las  ropas  sin  piedad  también  quitaron 
Con  mucha  libertad  y  desvergüenza, 
Y  en  lugar  de  las  túnicas  delgadas 
Fueron  de  lana  bm-da  otras  cambiadas. 


Sin  pliegues,  sin  alforza  y  sin  costura 
Es  el  bárbaro  trage,  y  tan  mal  hecho 
Que  no  señala  talle,  ni  cintura. 
Forma,  garvo,  facción,  espalda  o  pecho: 

Y  demás  de  que  es  mala  su  hechura 
Áspero,  deshonesto,  corto,  etrecho. 
Tanto  que  se  descubren  las  costillas 

Y  llega  cuando  mucho  a  las  rodillas. 


379 

Por  ser  como  es  tan  grande  su  aspereza 
Del  impolido  arreo  mal  tallado, 
Las  blandas  carnes  pone  cual  corteza 
Del  cuerpo  que  a  vestirle  no  era  usado: 
Con  esto  y  con  la  sobra  de  estrecheza, 
Quien  conocer  quisiere  su  pecado 
Y  por  Dios  lo  llevare  con  paciencia, 
Hará  en  traerlo  estrecha  penitencia. 


Después  que  las  vistieron  de  su  trage, 
O  por  mejor  decir,  puesto  un  silicio, 
Para  mayor  baldón  pena  y  ultrage 
Las  hicieron  servir  a  su  servicio: 
Mandando  a  las  que  son  de  su  linage 
Que  si  no  hicieren  bien  cualquier  uticio, 
Que  las  traten  del  modo  que  trataban 
A  ellas  cuando  en  su  servicio  estaban. 


Oh,  duelo  triste  i  oh  trance  desdichado ! 
Oh,  lástima  jamas  en  parte  oida! 
Oh,  dolor  insufrible  y  despiadado! 
Oh,  muerte  amarga,  amarga  muerte  en  vidaí 
Oh,  caso  adverso,  enorme  y  desastrado! 
Oh,  pena  desigual  tan  sin  medida! 
Que  estén  señoras  nobles  y  discretas 
A  bárbaras  idólatras  sujetas! 


Las  suertes  hemos  visto  aquí  trocadas 
En  mucho  menos  tiempo  de  dos  horas, 
Pues  vemos  las  sirvientas  levantadas. 
Humildes  y  abatidas  las  señoras: 
Quedando  por  cautivas  y  criadas 
De  las  que  fueron  ya  sus  servidoras. 
Es  mundo  cruel  que  de  esta  suerte  paga 
A  quien  le  sirva  mas  y  el  mas  le  a] 


380 


Que  animalejo  vemos  que  se  mude^ 
De  los  que  el  viento  cria  en  mas  colores^ 
Como  el;  ni  quien  a  darnos  tanto  ayude 
Pesares,  penas,  ansias,  j  dolores: 
Es  mundo  al  fin,  y  a  quien  el  es  acude 
Pagando  así  a  sus  necios  servidores: 
Es  el  que  de  el  se  fia  necio  y  loco. 
Cuerdo  y  discreto  quien  le  tiene  en  poco. 


No  se  vio  en  entremés,  ni  aun  en  comedia, 
Los  ademanes,  juegos,  ni  visages. 
Que  aquí  en  aquesta  mísera  tragedia 
Hicieron  estos  bárbaros  salvages: 
Largamente  duró  mas  de  hora  y  media 
La  representación  de  personages 
Adornados  de  galas  y  de  arreos 
Para  mas  esplendor  de  sus  trofeos. 


A  sus  cuitados  amos  remedaban 
Haciendo  mil  visages  placenteros. 
De  la  manera  que  les  demandaban 
Servicio  personal,  ropa,  y  dineros: 
Las  Malleues  también  menospreciaban 
A  sus  señoras,  y  con  gritos  fieros 
Les  llamaban  de  perras  y  mitayas, 
Dándoles  sin  aquestas,  otras  vayas. 


Que  pena,  que  aflicción,  que  desventura, 
Que  lástima  tan  grande,  que  quebranto. 
Que  duelo,  que  martirio,  que  amargm-a. 
Que  angustia,  que  fatiga,  ni  que  espanto, 
Que  pérdida,  tormento,  que  apretura. 
Habrá,  ni  que  dolor  que  duela  tanto. 
Como  el  que  aquestas  dueñas  sentii'ian 
De  verse  de  la  suerte  que  se  vian. 


381 


Viéronse  muy  poco  antes  respetadas 
Señoras  ricas^  prósperas^  servidas^ 
Contentas^  con  cuidado  regaladas^ 
Y  en  gran  veneración  todas  tenidas: 
Aquí  se  ven  desnudas^  maltratadas 
De  tan  infame  gente,  y  abatidas. 
Pues  siendo  aquesto  así  no  se  le  niegue 
Que  no  hay  dolor  alguno  que  a  este  llegue. 


La  prisión  el  señor  les  de  por  pena, 

Y  su  favor,  con  que  en  tan  graves  penas, 
Imiten  en  ser\drle  a  Magdalena, 

Ya  que  en  los  vicios  fueron  magdalenas: 

Y  rasgando  de  lágrimas  la  vena 
Llorando  sus  errores  salgan  buenas. 
Cuando  su  indignación  justa  se  aplaque 

Y  de  cautividad  triste  las  saque. 


Pero  para  que  mas  solemnes  fuesen 
Las  fiestas  de  estos  bárbaros  insanos, 
Ordenaron  que  al  punto  se  hiciesen 
Sacrificios  a  sus  Pillanes  vanos: 
Y  que  para  el  efecto  se  trajesen 
Amarrados  los  míseros  cristianos 
Que  trajeron  del  pueblo  allí  cautivos 
Para  inmolarlos  a  sus  Dioses,  vivos. 


Así  como  con  ásj^ero   cintero, 
Después  de  haber  un  toro  agarrochado^ 
Le  llevan  arrastrando  al  matadero 
De  las  manos  y  pies  desjarretado. 
Aqueste  vando  indómito,  agorero, 
En  mil  partes  herido  y  maltratado. 
Con  grita,  risa,  y  mofa  de  la  gente. 
Trajeron  sin  pararse  allí  al  teniente. 


382 

Habia  su  persona  defendido 

Con  ánimo  invencible  hasta  cuando 

Fué  su  caballo  muerto  y  el  herido 

Y  el  aliento  vital  casi  faltando: 

Así  por  ser  como  era  conocido 

De  toda  o  la  mayor  parte  del  vando, 

Allí  le  reservaron  de  la  muerte 

Para  dársela  aquí  mas  cruda  y  fuerte. 


Así  fué  al  mismo  instante  sentenciado, 
De  aquestos  perros  bárbaros  malinos, 
A  que  el  mísero  muera  degollado, 
Sentencia  propia  que  el  dio  a  los  ladinos: 

Y  que  sea  después  descuartizado 

Y  en  cuatro  palos  puesto  en  los  caminos; 
Mas  revocaron  luego  esta  sentencia 

Por  no  ser  aun  conforme  a  su  inclemencia. 


Era  el  intento  bárbaro  quitarle. 
Con  el  mayor  dolor  que  ser  pudiese, 
Al  mísero  la  vida,  sin  dejarle 
De  atormentar  hasta  que  la  rindiese: 
Para  lo  cual  mandaron  desnudarle 

Y  que  amarrado  en  tierra  se  tendiese, 

Y  al  Mágico  Picol  le  saque  luego 
El  corazón  amargo  sin  sosiego. 


El  cuchillo  en  la  mano  y  a  el  desnudo 
Sin  género  ninguno  de  vestido. 
El  sátrapa  feroz,  sangriento,  y  crudo. 
Para  la  ejecución  tenia  tendido: 
Cuando  le  dio  una  voz  el  vando  crudo 
Díciéndole  y  alzando  un  alarido, 
Deten  Picol  el  brazo,  aguarda,  espera. 
Désele  mas  tormento  antes  que  muera. 


383 


Traían  otros  diez  cristianos  presos 

Desnudos^  malheridos  y  amarrados 

Con  recios  cabos^  duroS;  fuertes,  gruesos^ 

Por  los  pescuezos  todos  enlazados: 

Y  entre  dos  montes  de  aitas  mas  espesos 

Que  aquellos  de  la  Armefia  tan  nombrados, 

A  Frai  Pedro  Peroa,  porque  liabia 

Reprendido  a  un  bárbaro  aquel  dia. 


Estaban  a  una  virgen  tres  violando 
En  público,  sin  duelo  ni  vergüenza, 
Y  la  noble  doncella  gritos  dando 
Ambas  manos  ligadas  con  su  trenza: 
Así  como  Frai  Pedro  vio  el  infando 
Atrevimiento,  y  tanta  desvergüenza, 
Llegó  y  como  católico  cristiano 
Quitó  del  acto  al  bárbaro  villano. 


Por  ello  y  por  un  gran  sermón  que  hizo 
Exortando  a  las  hembras  desdichadas, 
A  morir  con  amor  por  quien  las  hizo 
Antes  que  ser  de  bárbaros  forzadas, 
Mandaron  que  de  un  álamo  rollizo 
Liso  de  pie  y  las  ramas  levantadas. 
Que  a  la  sombra  colgado  se  quedase 
Porque  en  su  daño  mas  no  predicase. 


Y  a  los  demás  como  iban  amarrados 
Con  látigos  cual  dije  fuertemente. 
Que  sean  todos  diez  despedazados 
En  parte  a  donde  bien  los  vea  el  teniente: 
Solo  para  que  en  verlos  desmembrados 
Mas  el  dolor  mortal  se  le  acreciente. 
Pues  no  fué  el  detenerle  otro  su  intento 
Que  darle  mas  pesar  pena  y  tormento. 


384 

Pero  como  su  lin  no  era  llegado, 
Estando  como  dije  de  aquel  modo, 
Fué  sin  saber  de  quien  arrebatado 
Y  echado  en  un  fangal  en  blando  lodo: 
Allí  se  vio  después  desamarrado 
Ya  una  india  taparle  el  cuerpo  todo, 
Con  las  hojas  del  pangue,  de  manera 
Que  nadie  no  le  vio  desde  acá  fuera. 


Cuando  los  sacrificios  acabaron 
Los  sátrapas  idólatras,  volvieron 
A  buscarle  al  lugar  do  le  dejaron, 
Pero  como  en  el  puesto  no  le  vieron. 
Linfáticos  apriesa  le  buscaron 
Y  el  dia  todo  en  esto  se  andubieron: 
Pasaron  por  do  estaba  muchas  veces 
Sin  verle  los  verdugos  ni  los  jueces. 


Mas  el  bien  vido  a  todos  claramente 
Desde  el  pantano  a  donde  oculto  estaba, 

Y  como  por  el  rastro  aquella  gente 
Entre  los  mismos  Pangues  le  buscaba: 

Y  aunque  el  dolor  de  las  heridas  siente 
Apenas  el  cuitado  resollaba, 

Que  por  ser  mas  el  miedo  no  le  deja 
Quejarse  aunque  sin  límite  le  aqueja. 


Cuatro  dias  estubo  de  esta  suerte 
A  vista  de  los  indios  emboscado, 
Batallando  continuo  con  la  muerte, 
Con  el  temor,  dolor,  pena,  y  cuidado: 
Por  diez  y  siete  partes  sangre  vierte 
Pero  cuando  se  vio  ya  desangrado. 
En  cieno  de  la  ciénega  se  baña 
Y  con  aquesta  cura  la  restaña. 


385 

Diré  después  el  fin  de  este  portento 
Sino  es  que  ya,  señor,  os  desagrada. 
De  verme  caminar  a  paso  lento 
Teniendo  por  andar  tan  gran  jornada: 
Mas  como  soy  tan  falto  de  talento 
De  pies  torpe  y  la  carga  tan  pesada, 
Y  la  senda  con  tantos  reb entones 
A  cada  paso  doy  mil  tropezones. 


Pero  por  el  camino  de  mi  aldea 
Con  la  sorna  que  voy,  voy  relatando 
En  todo  la  verdad,  sin  que  se  vea 
Patraña  que  la  vaya  deslustrando: 
La  cosa  con  que  mas  se  vuelve  fea 
Es  ir  con  ella  fábulas  mezclando, 
Como  los  falsigráficos  han  hecho 
Torciendo  en  ello  el  punto  del  derecho. 


Quien  escribe  verdad  en  verso  llano 

No  tiene  de  preciarse  de  poeta. 

Según  Erasmo  dice  de  Lucano 

Por  tratarla  en  su  historia  limpia  y  reta: 

Petrarca,  el  Ariosto,  el  Mantiiano, 

Quien  las  transformaciones  interpreta. 

Aquestos  este  título  tuvieron 

Por  las  ficciones  grandes  que  escribieron. 


Aunque  es  verdad  que  el  verso  no  es  tenido 

En  algo  sino  trata  a  cada  paso 

Enredos  fabulosos   de  Cupido, 

De  Apolo,  o  do  las  Ninfas  del  Parnaso: 

Por  ir  a  vos  el  mió  dirigido. 

Aunque  de  la  elegancia  tan  escaso. 

Lo  será  sin  haber  quien  se  le  atreva 

Que  esta  defensa  sola  buena  lleva. 

25 


386 

Si  de  vuestro  favor  yo  careciera 

O  en  el  no  confiara  cual  confío^ 

Ko  pasara  tras  de  Ona  la  carrera 

En  un  rocin  tan  flaco  como  el  mió: 

A  grande  liviandad  se  me  tuviera 

Y  aun  fuera  disparate  o  desvarío, 

A  quien  delante  va  en  tan  buen  caballo 

Pensar  con  otro  lánguido  alcanzallo 


Es  temerario  y  loco  desatino 
Imaginar  poder  darles  alcance, 
A  las  volantes  alas  de  un  latino 
Con  las  peladas  plumas  de  romance: 
Hasta  el  Febeo  cielo  cristalino 
Aquellas  solas  suben  de  un  balance, 
Aquestas  como  son  de  poco  vuelo 
No  se  levantan  mínima  del  suelo. 


Sino  me  viera  ya  tan  empeñado, 
O  mi  palabra  en  tanto  no  tuviera. 
Por  acabar  dejara  lo  empezado 
Por  ir  cual  va  y  no  como  yo  quisiera 
Pero  pues  a  camplirla  soy  forzado 
El  paso  vuelvo  a  ver  la  borrachera; 
Oid,  que  es  acromática  esta  historia 
Y  de  tenerla  impresa  en  la  memoria. 


Dos  mil  y  mas  arrobas  de  buen  vino 
Anejo  de  tres  anos,  claro,  ardiente, 
Quesos,  lomos,  pemiles  de  tocino. 
Trajo  de  la  ciudad  allí  esta  gente: 
Al  margen  de  un  arroyo  cristalino 
Que  al  oido  alegraba  su  corriente, 
Y  a  la  vista  la  plácida  floresta 
A  beber  empezaron  y  la  fiesta. 


387 

El  lazo  del  lascivo  niño  al  cuello 
Con  dos  hermanas  como  Apolo  bellas^ 
Echado  estaba  sin  vergüenza  Bello 
En  público  desnudo  en  medio  de  ellas: 
No  recibía  empacho  alguno  de  ello 
Ni  de  querer  sin  lástima  ofendellas, 
Por,  ser  cuanto  Calígula,  vicioso, 
Pérfido,  estuprador,  incestuoso. 


Cuando  con  el  licor  fuerte  quedaron 
Los  vencedores  bárbaros  vencidos, 

Y  los  brutos  estómagos  llenaron 
De  manjares  salados  mal  cocidos, 

Y  los  vapores  túrvidos  dejaron 
Deslumhrados  a  todos  los  sentidos, 
Venus  estando  Baco  en  su  presencia 
Les  dio  para  su  música  licencia. 


Ciento  y  cincuenta  vírgenes  compuestas 
Mas  hermosas  que  lirios  ni  que  flores. 
Bellas,  nobles,  graciosas,  bien  dispuestas 
Llevaron  estos  pérfidos  traidores: 
En  las  celebraciones  de  sus  fiestas 
¡Oh,  crudos  sin  razón  estupradores! 
Ninguna  no  quedó  sin  ser  violada. 
Ni  dueña  que  no  fuese  allí  forzada. 


¿Que  lástima  tan  grande,  ni  que  duelo. 
Que  pérdidas  a  visto  desastradas 
En  todo  cuanto  mira  el  Rey  de  Délo, 
Que  puedan  ser  con  estas  comparadas? 
No  quiero  ya  cantarlas  como  suelo 
Por  ser  mucho  mejor  para  lloradas. 
Así  dejando  aqueste  triste  canto 
Comenzaré   de  nuevo  un  nuevo  llanto. 
25" 


Canto  XX. 


Eetiranse  los  enemigos  a  Calla-calla,  adonde  celebraron  de  nuevo  la 
fiesta :  llega  el  coronel  Francisco  del  Campo  a  Valdivia ,  a  pocos  dias 
después  de  su  ruina  con  gente  del  Perú  para  socorrer  aquella  y  otras 
ciudades :  el  gobernador  don  Francisco  de  Quiñones  despacha  a  don 
Pedro  de  Ivacache  por  mar  con  ropa  y  municiones  para  la  ciudad 
Imperial :  cuéntase  un  caso  milagroso  que  sucedió  al  cacique  Guaturlo 
en  una  boi-racliera. 


bon  la  solicitud  y  vigilancia 
La  prevención  en  todo  que  conviene. 
El  cuidado,  la  industria,  la  constancia 
Manjares  con  que  Marte  se  mantiene: 
El  ánimo,  el  valor,  la  tolerancia 
Quien  en  estado  próspero  le  tiene, 
Y  sobre  todo  aquesto,  la  prudencia 
Acompañada  con  la  diligencia. 


Por  un  descuido  y  necia  confianza. 
Cuanto  ganado  en  mil  anos  habernos. 
Cuando  tememos  menos  la  mudanza. 
En  una  hora  sola  lo  perdemos: 
Quien  por  el  mar  navega  con  bonanza 
Cual  solemos  decir  a  vela  y  remos. 
Si  a  la  tormenta  entonces  no  temiere 
Burlado  quedará  cuando  viniere. 


389 


Mas  vemos  que  hay  algunos  que  adivinan 
O  piensan  que,  la  lúbrica  fortuna, 
Cuando  con  tiempo  próspero  camina 
Que  se  estará  en  un  ser  como  coluna: 
Y  en  esto  confiados,  no  imaginan 
Que  nunca  fué  constante  en  cosa  alguna, 
Ni  en  que  con  sus  mudanzas  infinitas 
Cual  las  del  Lago  de  los  Trogloditas. 


Aquel  a  quien  ha  sido  favorable 
Debe  con  mas  razón  temerse  de  ella 
Que  quien  no  vio  jamas  a  esta  inestable, 
Pues  mal  podrá  no  viéndola  temella: 
Que  siendo  como  dicen  variable 
Fiarse  no  se  tiene  nadie  de  ella. 
Sino  vivir  continuo  recatado 
Con  mucha  vigilancia  y  gran  cuidado. 


Que  si  esta  fraudadora  no  mostrara 
Tan  plácido  a  Komero  su  semblante. 
Pudiera  ser  que  en  ella  no  fiara 
Y  viviera  quizas  mas  vijilante: 
Mas  como  le  mostró  siempre  la  cara 
Benévola,  entendió  que  era  constante,. 
Pero  como  mudable  y  tan  resuelta 
Cuando  seguro  estaba  dio  su  vuelta. 


Así,  si  le  hallare  con  cuidado, 
Y  dentro  de  su  fuerte  apercivido. 
No  fuera  de  su  trono  derribado. 
Mas  fuera  vencedor  y  no  vencido: 
Ni  aqueste  pueblo  mísero  asolado. 
Ni  tanto  caballero  consumido. 
Mas  andan  siempre  juntos  cuido 
Los  vicios,  la  pereza,  y  el  descuido. 


390 


Ejemplos  muchos  hay  de  hombres  famosos 
Que  habiendo  sido  bien  afortunados, 
Les  hizo  el  vicio  j  ocio  de  animosos 
Cobardes,  sin  valor,  afeminados: 
De  gallardos  y  sueltos,  perezosos, 
Y  al  fin  de  cuidadosos,  descuidados, 
Annibal  lo  dirá  y  KSardanapalo, 
De  los  Godos  el  último  Rey  malo. 


Otros  hubo  sin  estos  que  quisieron 
Ser  del  lascivo  Dios  fieles  amigos, 
Y  por  ser™le  siempre  tanto  fueron 
De  sus  patrias  y  Reinos  enemigos: 
íSolo  por  culpa  suya  se  perdieron, 
Como  lo  verifican  mil  testigos, 
Cartago,  Troya,  África,  y  Boecia 
Chipre,  que  de  servirle  mas  se  precia. 


Perdidoso  a  también  por  otro  tanto 
Cual  ellos  este  Reino  desdichado. 
Pues  hemos  visto  claro  todo  cuanto 
Los  vicios  y  descuidos  han  causado: 
De  aquestos  cantos  flébiles  que  canto 
El  de  mayor  dolor  es  el  pasado. 
Pues  fueron  tantas  vírgenes  violadas 
Por  culpa  de  personas  descuidadas. 


Que  ni  los  duelos  ni  llantos  que  hicieron 
Lástimas,  ruegos,  quejas,  ni  querellas. 
Poco  con  estos  infidos  pudieron 
Para  dejar  un  punto  de  ofendellas: 
Después  que  sus  señores  las  hubieron 
Contra  la  voluntad  y  gusto  de  ellas, 
A  todos  cuantos  indios  las  querían 
Por  cualquiera  interés  se  las  vendían. 


391 

Después  que  allí  del  todo  desfondaron 
La  cantidad  de  cántaros  de  vino 
Y  a  las  cuitadas  vírgenes  violaron, 
De  Calla-calla  toman  el  camino, 
A  donde  nuevamente  comenzaron 
El  Eequetun  y  falso  desatino: 
Pasaron  sin  cesar  cuarenta  dias 
En  juegos,  fiestas,  bailes  y  alegrías. 


Cuando  Andrés  Pérez  vio  desocupado 
El  primer  sitio  y  puesto   a  do  bebieron, 
Del  pantano  salió  medio  pasmado, 
A  gatas,  que  los  pies  se  le  entumieron: 
A  la  playa  lleg(5  desfigurado. 
En  el  navio  al  fin  le  recogieron. 
Curáronle  las  llagas  nada  buenas 
De  barro  y  sangre  helada  todas  llenas. 


Acuerdóme  haber  dicho  en  una  rima 
Del  canto  sesto  décimo  el  cuidado 
Con  que  mandó  el  Vii-rey  hacer  en  Lima 
La  gente  que  en  el  dejo  declarado. 
Para  que  con  su  gran  valor  oprima 
La  cerbiz  del  soberbio  indio  alterado 
En  Valdivia  y  los  pueblos  apartados 
Al  coronel  Corona  da  soldados. 


Con  un  gallardo  tercio  de  trescientos 
Usados  en  el  belicoso  juego. 
Con  ropa,  munición,  con  bastimentos, 
A    \  aldivia  llegó  después  del  fuego: 
Mas  visto  derribados  sus  cimientos, 
Para  Osorno  con  todo  pasó  luego: 
8u  fin,  diré,  los  triunfos  y  victoria 
En  la  segunda  parte  de  esta  historia. 


392 

Si  en  esto  solo  he  sido  un  poco  breve 
Y  pai'a  la  segunda  me  descargo. 
Es  por  llevar  la  carga  algo  mas  leve^ 
Que  mal  podré  si  toda  me  la  cargo: 
Demás  de  que  no  irá  como  se  debe 
Este  cansado  estilo  si  es  mas  largo, 
Por  ser  la  brevedad  cosa  tan  buena 
Que  ninguna  dará  siéndolo  pena. 


Con  toda  la  mayor"^que  yo  pudiere 

Diré  sin  detenerme  lo  restante, 

No  con  la  dulce  voz  que  al  alma  hiere 

Del  consagrado  Apolo  rutilante, 

Mas  con  la  mia,  que  al  nacer  se  muere. 

Pasaré,  no  faltándome,  adelante. 

Aunque  volver  atrás  es  lo  mas  cierto 

A  tomar  con  don  Pedro  en  Penco  puerto. 


Arriba  dije  ya  de  la  manera 
Que  salió  de  Canten  necesitado, 
Y  que  mostrando  en  todo  quien  el  era 
Entró  dentro  del  puerto  deseado: 
Dejando  el  gran  batel  en  la  ribera 
Por  no  tener  una  áncora  varado, 
A  cumplii'se  partió  con  paso  largo 
Con  las  obligaciones  de  su  cargo. 


En  oyendo  Quiñones  la  embajada 
Que  de  la  Imperial  le  envió  el  concejo^ 
Para  ver  si  podia  ser  remediada 
Llamó  a  sus  capitanes  a  consejo: 
La  orden  que  se  dio  mas  acertada 
Conforme  al  tiempo,  gente  y  aparejo. 
Fué  que  antes  que  del  todo  se  perdiese 
Que  por  el  mismo  mar  se  socorriese. 


393 

Una  nao  de  seiscientas  toneladas^ 
Con  dos  barcas  de  mucha  ligereza^ 
Para  que  por  Cauten  entren  cargadas 
Despachó  luego  al  punto  con  presteza 
Camisas  envió^  paño  y  frazadas, 
Munición,  bastimentos,  con  largueza, 
Y  avisó  que  saldrá  presto  por  tierra 
A  librarlos  de  tan  prolija  guerra. 


El  orden  que'  le  dio  fué  que  estuviese 
La  poderosa  nao  sobre  el  amarra 
En  alguna  caleta  mientras  fuese 
A  buscar  el  batel  mayor  la  barra: 

Y  que  si  descubrirla  no  pudiese 

Y  con  el  ancla  de  la  nao  agarra. 

Que  a  Valdivia  sin  falta  den  la  vuelta 
Con  la  vela  mayor  seguida  y  cierta. 


Cuatro  dias  continuos  andubieron 
Con  las  barcas  implácidos  buscando 
La  entrada  de  Cauten,  mas  no  pudieron 
Entrar  en  el  sino  entraban  volando: 
Que  las  potentes  mares  que  allí  vieron 
En  los  peñascos  tétricos  quebrando. 
Con  tal  ferocidad  se  levantaban 
Que  al  rutilante  Febo  rociaban. 


Reconocida  bien  la  barra  y  nota 
Y  que  pasar  por  ella  es  imposible. 
De  Valdivia  tomaron  la  derrota 
Después  que  hicieron  todo  lo  posible, 
Por  no  tener  aun  nueva  de  la  rota 
Ni  del  calamitoso  trance  horrible. 
Entendieron  hallar  allí  remedio 
Con  que  a  la  Imperial  librar  de  asedia 


394 

Hasta  que  cerca  de  el  fueron  lleg-ando 
La  nueva  nadie  oyó  del  nuevo  dañO; 
Mas  cuando  al  pueblo  vieron  humeando 
Se  les  representó  luego  el  engaño : 
Quien  iba  por  su  patria  procurando 
En  viendo  aquel  destrozo  tan  estraño, 
Que  pena  tan  intensa  sentiria 
De  verlo  y  no  poder  lo  que  quería. 


La  nave  de  Gallano  surta  estaba 
Media  milla  no  mas  de  la  ribera^ 
Que  ya  declaré  arriba  en  otra  octa\'a 
Como  Villa  Roel  la  sacó  fuera: 
Alguna  gente  nuestra  rescataba 
De  la  contraria  pértída  guerrera, 
La  decr('pita  digo  tremolenta 
De  quien  el  enemigo  no  hizo  cuenta. 


Mas  como  dio  don  Pedro  fondo  y  vido 
Quemada  la  ciudad,  muerta  la  gente, 
Antes  de  ser  del  bárbaro  sentido 
Con  la  suya  fué  a  tierra  raudamente: 
Perdió  el  color,  la  habla,  y  el  sentido 
En  viendo  el  espectáculo  presente, 
Y  a  tantos  valerosos  caballeros 
Por  pasto  de  animales. carniceros. 


Los  patios,  plazas,  calles^  vio  sembradas 
De  piernas,  brazos,  cuerpos,  de  cabezas, 
De  manos,  tripas,  sesos,  de  quijadas, 

Y  a  otros  hechos  aun  mas  menudas  piezas: 
Iglesias,  templos,  casas  levantadas. 
Palacios,  salas,  cuadras,  ricas  piezas, 
Deshechas,  llanas,  rasas,  abatidas, 

Y  en  ceniciento  polvo  convertidas. 


395 

Después  que  el  corazón  hizo  su  oficio 
La  pena  por  los  ojos  desfogando^ 
Hicieron  por  los  muertos  sacrificio 
Las  lágrimas  ardientes  derramando : 
Halláronse  para  este  beneficio 
Que  fueron  a  don  Pedro  acompañando 
Frai  Juan  Tobar  García  de  Albarado 
Y  el  Padre  Frai  Gregorio  de  Mercado. 


En  siendo  los  oficios  sacros  hechos, 
En  funestas  cavernas  enterraron 
Los  míseros  cadáveres  deshechos, 
Que  en  poco  tiempo  mucho  trabajaron; 
A  refrescar  los  calurosos  pechos 
A  las  seguras  naos  se  retiraron, 
Que  por  estar  en  tierra  mal  seguros 
Hicieron  de  las  aguas  fuertes  muros. 


No  sacaron  los  pies  bien  de  la  barca 
Para  meterlos  dentro  del  navio, 
Cuando  llegó  de  toda  la  comarca 
A  la  ciudad  el  bélico  gentío: 
Mas  viendo  que  del  filo  de  la  Parca 
Los  reparó  el  amargo  señorío, 
Aguardaron  los  bárbaros  furiosos 
A  ver  si  a  tierra  vuelven  insidiosos. 


Pasó  tres  veces  Delio  la  carrera 

De  su  fulgente  carro  tan  trillada. 

Otras  tantas  su  hermana  placentera 

Mostró  su  media  faz  aljofarada: 

Y  la  insidiosa  gente  vandolera 

Un  punto  no  salió  de  la  emboscada. 

Que  como  en  ella  aguardaba  a  la  nuestra 

Por  no  dar  muestra  de  ello  no  se  muestra. 


396 

Después  que  de  esperar  desesperados 
8e  vieron  y  cansados  de  aguardarles, 
Salieron  tres  o  cuatro  desarmados 
A  probar  si  podran  fuera  sacarles: 
Ladinos  eran  todos^  o  malvados^ 
Y  en  castellano  empiezan  a  llamarles, 
Diciéndoles  si  quieren  que  se  trate 
De  rescatar  la  gente  de  rescate. 


En  oyendo  la  nuestra  valerosa 
La  voz  de  aquellos  infidos  crueles, 
De  rescatar  alguna  codiciosa 
Se  arroja  luego  al  punto  a  los  bateles: 
Armada,  vigilante  y  cuidadosa 
Por  no  ser  trato  fiel  el  de  infieles. 
Así  por  si  se  viere  dolo  en  ellos 
Va  para  defenderse  y  ofendellos. 


Antes  que  a  la  barranca  alta  llegase 
O  en  laja  diese,  peña  o  arrecife, 
Ivache  mandó  que  se  quedase 
Algo  apartado  atrás  el  fuerte  esquife: 
Y  porque  si  rifarse  alguien  pensase 
La  rifa  desde  allí  mejor  se  rife 
Lanzando  en  el  tablero  ancho  los  dados 
A  fuerza  de  cañones  reforzados. 


En  viendo  que  a  la  playa  no  llegaron 
Temiendo  la  traición  nuestros  guerreros. 
Los  pérfidos  apóstatas  hablaron 
Ganando  por  la  mano  los  primeros: 
Diciendo,  y  para  atrás  se  retiraron. 
Teneos  allá  si  sois   arcabuceros, 
Y  si  lo  sois  llegad,  pero  sin  fuego 
Sino  queréis  turbar  nuestro  sosiego. 


397 


Vengo  con  el  j  con  amor  sincero^ 
El  mas  ladino  dijO;  a  que  se  traten 
Tratos  seguros  entre  noS;  que   quiero 
Que  algunas  dueñas  nobles  se  rescaten: 
Mas  a  de  ser  de  todos  el  primero 
Que  las  ardientes  cuerdas  que  se  maten, 
Porque  con  mas  seguridad  tratemos 
De  que  las  escopetas  nos  tememos. 


Mas  no  de  que  algún  daño  hayamos  hecho 
Que  no  somos  nosotros  los  dañados 
Cristianos,  si  de  molde  y  sano  pecho 
Y  en  esta  ciudad  mísera  criados: 
Guardaros  hemos  si  guardáis,  derecho, 
Venid  a  tierra,  pero  desarmados. 
Porque  no  aguardaremos  de  otra  suerte, 
Ki  a  que  el  concierto  dicho  se  concierte. 


El  bárbaro  se  dio  tan  buena  mana 
Y  tanto  importunó  con  sus  razones, 
Que  con  ser  de  ella  todos  los  de  España 
Mudarles  hizo  al  fin  sus  intenciones: 
De  tal  manera  y  suerte  les  engaña 
Con  aquellas  sutiles  persuasiones. 
Que  a  tierra  cuanto  quiso  le  llegaron. 
Después  que  el  fuego  muchos  apagaron. 


Como  los  vi(5  llegar  tan  cerca  de  ella 
Volvió  a  decir  el  pérfido  malvado: 
Bien  podéis  sin  temor  saltar  en  ella 
En  fé  de  la  palabra  que  os  he  dado. 
Pero  como  si  fuera  el  indio  de  ella, 
Diego  Bello,  y  García  de  Albarado, 
Solos  en  una  góndola  pequeña 
A  tierra  fueron  con  la  blanca  seña. 


398 


Estuvieron  con  ellos  platicando 
En  la  misma  ribera  mas  de  una  hora, 
Y  el  precio  del  rescate  concertando 
De  una  dama  a  quien  Diego  Bello  adora; 
Concertados  estaban  todos^  cuando 
Salió  la  gente  pérfida,  traidora, 
Alzando  mil  confusas  algazaras, 
Tirando  piedras,  lanzas,  dardos,  jaras. 


Un  bárbaro  feroz  medio  gigante 

Dio  un  bote  a  manteniente  a  Diego  Bello^ 

Cortóle  con  la  punta  de  diamante 

El  hilo  de  la  vida  por  el  cuello: 

En  el  agua  cayó  muerto  el  amante 

Sin  que  pudiese  nadie  socorrello, 

Pero  llegó  nadando  el  compañero 

En  salvamento  al  barco  mas  ligero. 


Tantas  piedras  tiraban,  con  tal  brio, 

Que  de  ellas  el  batel  quedara  lleno, 

A  no  llenar  también  aquel  vacío 

Espindola,  Mardones,  y  Centeno: 

Que,  opuestos  al  barbárico  gentío. 

Despiden  tras  de  un  rayo  ardiente  un  trueno, 

El  rayo  hiere  a  aquel,  a  aqueste  mata, 

Al  otro  el  trueno  horrendo  hace  se  abata. 


Con  todo  lo  pasaran  malamente. 
Según  apriesa  piedras  granizaban, 
A  no  sacarlos  fuera  la  corriente 
Un  poco  mas  atrás  de  donde  estaban: 
Que  como  de  lo  alto  a  manteniente 
Las  mayores  con  ímpetu  arrojaban. 
Estuvo  a  riesgo,  a  pique,  y  en  un  tumbo, 
Del  fondo  del  batel  botar  un  rumbo. 


399 

Pero  cuando  se  vieron  apartados 
De  tierra  nuestros  ínclitos  guerreros; 
Y  de  la  gran  corriente  arrebatados 
Vogar  mandaron  presto  a  los  remeros: 
Llegaron  a  la  nao  descalabrados^ 
Tristes,  mudos,  corridos,  y  ligeros: 
Estando  dentro  de  ella  lian  descubierto 
Entrar  otra  volando  por  el  puerto. 


En  viéndola  cualquiera  el  color  muda 

Y  demás  de  quedar  la  faz  turbada 
Pensando  que  es  Inglesa  nao  armada. 
Un  helado  sudor  de  temor  suda: 

Ko  saben  que  se  liaran  por  que  sin  duda 
A  do  quiera  la  muerte  ve  cifrada; 
Ingleses  en  el  mar,  indios  en  tierra, 

Y  a  el  en  medio  de  tan  dudosa  guerra. 


Viendo  el  temor,  peligro,  el  pasmo,  el  miedo^ 

La  turbación  tan  grande  de  su  gente, 

El  capitán  don  Pedro  con  denuedo 

En  medio  de  ella  dijo  lo  siguiente: 

"Amigos  y  señores,  yo  no  puedo 

Del  riesgo  en  que  nos  vemos  al  presente, 

Libraros,  ni  librarme,  de  otro  modo 

Sino  es  aventurándome  jo  a  todo. 


"Quiérolo,  pues,  hacer,  que  de  otra   suerte 
Sino  es  de  la  que  pienso,  no  podemos 
Librarnos  todos  de  la  cruda  muerte 
Por  mas  que  los  talones  apretemos: 
Alzado  el  brazo  sanguinoso  y  fuerte 
Del  bárbaro  feroz  en  tierra  vemos, 

Y  si  a  ella  vamos  no  hay  donde  valemos 

Y  el  esperar  aquí  será  perdernos. 


400 

"Con  la  señal  de  paz,  juntas  las  manos, 
Determinado  estoy  de  ir  a  ponerme 
En  las  de  aquesos  infidos  Britanos 
A  rogarles  que  quieran  socorrerme: 
Que  aunque  son  anatemas,  luteranos, 
Podrá  ser  con  amor  favorecerme. 
Que  si  dieren  oido  a  mis  razones 
Con  ellas  moveré  sus  corazones. 


"Mas  cuando  no  y  la  vida  me  costare, 
Perderla  por  la  patria  es  bien  perdida. 
Que  quien  de  cargo  de  ella  se  encargare 
En  poco  a  de  estimar  la  cara  vida." 
Con  esto  se  partió,  y  antes  que  pare 
La  nave  fué  de  muchos  conocida. 
Era  de  castellanos  que  venia 
Cargada  del  Perú  con  mercancía. 


Como  don  Pedro  vio  ser  la  nao  nuestra 

Para  la  suya  luego  se  retira. 

De  la  fortuna  implácida  y  siniestra 

8e  queja  en  altas  voces  y  suspira: 

"¡Oh  muerte!  dice,  pues  en  flechas  diestra 

Eres,  acaba,  enplea  en  mi  tu  ira. 

Que  pues  mi  patria  socorrer  no  puedo 

Aquí  te  aguardo,  ven,  no  tengas  miedo. 


"Si  con  la  sangre  propia  de  mis  venas 
Comprar  tu  libertad,  patria,  pudiera, 
Aunque  no  fueran  cuantas  con  tus  penas 
Por  verte  libre  de  ellas  yo  lo  hiciera: 
Hijo  no  tuvo  la  famosa  Atenas 
Que  por  ella,  cual  yo  por  ti,  la  diera, 
JVlas  pues  mi  voluntad  sabida  tienes 
Mi  tardanza  no  culpes  ni  condenes. 


401 


"Pero  puedes  tener  por  entendido 
Que  todo  cuanto  puedo  por  ti  hagO; 
Y  que  de  no  te  haber  favorecido 
Que  en  lágrimas  ardientes  me  deshago: 
A  Caribdis  ni  a  Circes  no  he  temido. 
Ni  a  los  peligros  del  potente  lago. 
Hambres,  sedes,  naufragios,  ni  tormenta. 
Aunque  las  que  he  pasado  son  sin  cuenta. 


"Jamas  rehusaré  trabajo  alguno 
De  cuantos  puede  la  fortuna  darme, 
Hasta  que  a  ti  te  vea  sin  ninguno 
A  cosa  dejaré  de  aventurarme: 
Lucharé  con  las  fuerzas  de  Neptuno 
No  una  vez,  sino  muchas  sin  cansarme, 
A  la  gente,  a  la  mar,  al  viento,  al  cielo^ 
Pregonaré  mis  ansias  y  tu  duelo." 


Siguiendo  nuevamente  su  cuidado 
A  Penco  se  volvió  por  donde  vino, 
Y  siendo  del  austral  viento  ayudado 
Anduvo  en  poco  tiempo  este  camino: 
De  Valdivia  el  suceso  desastrado 
Con  cuanto  en  el  viage  les  avino, 
Como  a  Osorno  pasó  la  gente  nueva 
A  Quiñones  de  todo  dio  la  nueva. 


Y  pliego  del  Virrey  en  que  le  avisa 
Que  los  soldados  viejos  juntos  tenga. 
Que  él  en  habiendo  la  primera  brisa 
Mandará  que  otro  tercio  nuevo  venga: 

Y  que  en  llegando  con  los  dos  aprisa 
Sin  que  un  momento  solo  se  detenga, 
Socorra  los  castillos  y  ciudades 

Que  han  padecido  mas  calamidades. 

2G 


402 

No  estaba  en  Penco  don  Francisco  ocioso 
Que  ya  su  gente  habia  recojido, 

Y  con  esfuerzo  válido^  furioso 
Los  comarcanos  bárbaros  corrido: 

Y  si  tuviera  ejército  copioso 
Hubiera  las  fronteras  socorrido^ 
Mas  no  era  el  que  tenia  suficiente 
Para  mas  de  lo  dicho  solamente. 


El  número  de  gente  no  llegaba 

A  dos  veces  cuarenta,  y  tres  hileras 

De  a  tres  en  cada  una,  pero  estaba 

La  mitad  de  presidio  en  dos  fronteras: 

El  hijo  con  el  resto  paseaba 

Del  gran  Nibequeten  ambas  riberas, 

Que  a  pedimento  de  la  propia  gente 

Su  padre  le  nombró  por  su  teniente 


Por  ser  idóneo  el  joven  confidente, 
Impávido,  solicito,  avisado. 
Constante,  cuidadoso,  diligente. 
Práctico,  valeroso,  recatado, 
Sabio,  diestro,  magnánimo,  prudente 
Sagaz,  presto,  industrioso,  astuto,  amado, 
Vigilante,  abstinente,  grave,  honroso. 
Valiente,  afable,  manso,  y  generoso. 


En  este  reino  mísero  reinaban 
Insultos,  fraudes,  trampas,  odios,  iras. 
Adulterios,  incestos  no  faltaban. 
Envidia,  ambiciones,  ni  mentiras: 
Los  vicios  todos  sin  cansar  se  andaban 
Tirando  apriesa  ponzofiosas  viras 
A  las  mezquinas  ánimas  dolientes 
De  aquellas  miserables  sus  sirvientes. 


403 


Conociendo  Quiñones  la  dolencia 

Que  a  todo  el  Reyno  ya  iba  inficionando^ 

Fué  con  severidad  y  gran  prudencia 

Salutífero  antídoto  aplicando: 

Así  la  contagiosa  pestilencia 

Con  aqueste  remedio  fué  aplacando, 

Que  como  viejo  médico  y  tan  sabio 

A  cada  cual  curó  del  mal  resabio. 


A  los  amancebados  desterraba, 
Por  un  estilo  y  término  tan  bueno, 
Que  la  causa  por  que  no  imaginaba 
El  mismo  causador  del  daño  ageno: 
Con  esto  la  república  limpiaba 
Echando  al  vicio  sensual  un  freno 
Tan  áspero  y  tan  recio  de  bocado 
Con  que  le  hizo  parar  mal  de  su  grado. 


Halló  los  sublimados  abatidos, 
A  los  mas  abatidos  sublimados, 
Honrados  los  infames  fementidos, 
A  todos  los  famosos  infamados. 
Inquietos  los  pacíficos  sufridos. 
Los  bulliciosos  mas  asosegados. 
Despedidos  los  sabios  elegantes. 
Asalariados  necios  ignorantes. 


Llaman  al  temerario  aquí  esforzado, 
Al  importuno  y  torpe,  diligente, 
Al  cobarde  y  medroso,  recatado, 
Al  hablador  sin  término,  elocuente, 
Al  escaso,  modesto  y  concertado, 
Al  pródigo,  magnánimo  prudente, 
Al  malicioso,  simple,  sabio  al  necio. 
Tibio  al  honesto,  flojo  al  fuerte  y  recio. 

26* 


404 

Menos  valia  ei  noble  que  el  villanO; 

Gobernaba  el  cobarde  al  animoso^ 

Al  con  OJOS;  el  ciego,  el  cojo  al  sano. 

El  fácil  al  constante  valeroso. 

El  soberbio  al  humilde,  el  mozo  al  cano^ 

El  sin  piedad  alguna  al  piadoso, 

El  ignorante  al  sabio,  el  loco  al  cuerdo, 

Al  despierto  el  dormido  y  sin  acuerdo. 


Era  este  Reyno  basca  desfondada. 
Un  juego  de  ajedrez  mal  entablado, 
Cota  rota,  mohosa,  desmallada. 
Libro  de  confusión  no  encuadernado, 
Navio  sin  timón,  red  sin  plomada. 
Disonante  instrumento  destemplado. 
Molino  tremulento  sin  rodezno, 
Potro  nuevo,  colérico  y  sin  trezno. 


Andaba  todo  aquí  de  tal  manera, 

Tan  sin  compás,  medida  y  tan  sin  tiento^ 

Que  a  no  lo  remediar  tan  presto,  diera 

En  tierra  el  edificio  sin  cimiento: 

Pero  no  se  yo  quien  así  pudiera. 

No  teniendo  celéstico  talento. 

Moderar  solamente  tanto  esceso 

Con  la  prudencia  de  maduro  seso. 


Puso  todas  los  cosas  en  su  punto 
Apuntándolo  todo  tan  al  justo. 
Que  no  salió  jamas  un  solo  punto 
De  los  límites  justos  el  injusto: 
Sonó  su  clara  voz  de  contrapunto, 
Causó  la  dulce  música  tal  gusto. 
Que  las  redujo  a  temples  consonantes 
Las  destempladas  voces  disonantes. 


405 

Fue  siempre  de  mentiras  enemigo^ 
De  soberbios;  hinchados^  ambiciosos^ 
Cuanto  de  las  verdades  caro  amigo 
Como  de  los  humildes  virtuosos: 
Padre  de  religiosos^  dulce  abrigo 
De  viudas  y  pobres  vergonzosos, 
Largo  retributor  de  los  servicios, 
Estirpador  de  pegajosos  vicios. 


Néstor  seipiente,  sutil  ArchimedeS; 
Genofonte  en  plática  suave. 
Dédalo  en  trazas,  en  la  ciencia  Eucüdes, 
Pompilio  en  Religión,  Catón  en  grave, 
En  la  memoria  nuevo  Simonides, 
Elocuente  Demóstenes,  que  sabe 
Premiar  los  buenos,  castigar  los  malos, 
Templarse  como  Curio  en  los  regalos. 


Mostró  ser  &i|)rudencia  Quinto  Fabio, 
En  lealtades  Kégulo  famoso. 
En  el  consejo  Cristomenes  sabio, 
En  largueza  otro  Tito  dadivoso, 
Y  en  no  hacer  a  la  justicia  agra"sdo 
Trajano,  y  mas  que  Eneas  piadoso, 
Fabricio  en  la  virtud,  j  Belisario 
En  la  solicitud  contra  el  contrario. 


Pacífico  en  la  paz  era  querido. 
En  la  guerra  valiente  y  esforzado. 
En  los  peligros  de  ánimo  atrevido, 
En  plática  discreto  y  sosegado. 
En  las  adversidades  muy  sufrido. 
En  las  prosperidades  humanado, 
Reformador  de  vidas  y  costumbres 
Por  quien  brotaron  las  virtudes  lumbres. 


406 

!0h;  gran  legislador  ¡Numa  moderno  f 
Perseguidor  mortal  de  la  malicia, 
Asombro  de  las  ñirias  del  infierno, 
Abismador  de  la  cruel  codicia, 
8i  tu  duraras  mas  en  el  gobierno 
Pusieras  en  su  punto  a  la  justicia, 
Volviéndola  a  su  trono  del  destierro, 
Y  al  primer  siglo  de  oro  este  de  hierro. 


Tuviéramos  celestiales  regalos. 

Los  campos  de  granadas  mieses  llenos. 

Hubiera  mil  lucidos  intervalos. 

Fueran  los  latrocinios  muchos  menos: 

Que  a  donde  no  castigan  a  los  malos 

Poca  seguridad  tienen  los  buenos, 

Ki  habrá  donde  temor  de  el  no  hay  ninguno 

Ki  esperanza  de  premio,  bien  alguno. 


En  tanto  que  la  nueva  gente  llega 

Que  el  Virrey  del  Perú  escribi(5  enviaría^ 

Aunque  conforme  al  tiempo  ya  navega 

A  la  Imperial  volver  quiero  la  via: 

En  lo  mas  agradable  de  la  vega 

Un  cacique  damnifico  vivia. 

Contumaz,  pernicioso,  traidor,  reo. 

El  nombre  propio  de  este,  es  Guatureo. 


Hallóse  en  el  asalto  sanguinoso 

De  Valdivia,  y  en  otros  que  no  cuento,. 

Aqueste  perro,  bárbaro,  alevoso, 

Por  ser  feroz,  malévolo,  y  sangriento. 

Cuando  volvió  a  su  casa  victorioso 

Rico  con  los  despojos  de  un  convento. 

Como  para  triunfar  de  la  victoria 

Hizo  un  gran  Kequetun  con  suma  gloriar 


407 

Convidó  a  mucha  gente,  porque  sea 
La  borrachera  espléndida,  solene, 
Que  como  la  ambición  le  señorea 
Quiere  que  mas  que  la  victoria  suene: 
Cuanto  al  humano  gusto  se  desea 
El  bárbaro  arrogante  junto  tiene 
A  la  sombra  de  una  arboleda  verde 
Donde  Filesio  mas  sus  fuerzas  pierde. 


Venidos  a  comer  los  convidados, 
Con  los  términos  buenos  de  crianza, 
Fueron  en  sus  asientos  asentados 
Según  que  cada  cual  el  nombre  alcanza: 
Muchas  maneras  hubo  de  guisados 
Al  un  suyo  como  a  nuestra  usanza, 
Las  copas  llenas  de  cerveza  espesa 
Vacías  quedan  del  brindarse   apriesa. 


Estando  en  lo  mejor  de  la  comida, 
Tomó  el  aleve  bárbaro  violento 
El  vaso  a  donde  el  gran  dador  de  vida 
Su  sangre  dio  a  su  santo  ayuntamiento, 
Con  el  lleno  de  Pulco  a  otro  convida, 
Pero  es  entre  ellos  ley  o  mandamiento 
Que  el  señor  del  convite  esté  obligado 
A  hacerle  la  salva  al  convidado 


Para  que  se  carezca  de  sospecha 
Que  no  les  dan  veneno  con  la  chicha, 
Fué  aquesta  ley  espresa  entre  ellos  hecha 
Hacer  la  salva  que  ya  tengo  dicha: 
Mas  dime  Guatureo  ¿que  aprovecha 
Tenerte  por  Abaron  de  tan  gran  dicha, 
O  para  que,  traidor,  tanto  te  ufanas 
Si  los  sagrados  cálices  profanas? 


408 

¿No  ves  que  ofendes  al  señor  en  ello? 
Que  aunque  de  su  divina  fé  estas  falto, 
Al  punto  te  dará  la  paga  de  ello 
Que  no  querrá  pasar  eso  por  alto: 
No  te  arrojes  apóstata  a  bebello, 
Sino  quieres  bajar  de  solo  un  salto 
Al  báratro  profundo,  a  donde  veas 
Lo  que  por  ofenderle  así  grangeas. 


Apenas  puso  el  cáliz  consagrado 
En  la  boca  pestífera  y  sedienta. 
Cuando  por  los  Lijares,  el  cuitado. 
Con  no  pequeña  turbación  rebienta: 
Entrañas,  bofes,  tripas  por  un  lado, 
Y  el  vientre  todo  por  el  otro  avienta, 
Con  un  estruendo  igual  al  de  una  pieza 
Cuando  del  fuego  escupe  la  braveza. 


Cual  si  fueran  estatuas  de  madera, 
O  en  insensibles  mármoles  mudados. 
Quedaron  los  demás  de  esa  manera 
Del  suceso  monstrítico  espantados: 
Enarbolado  había  su  bandera 
La  noche  tenebrosa  en  los  collados 
A  donde  se  recojen  mal  hechores. 
Cuando  del  pasmo  vuelven  los  traidores. 


Mirábanse  unos  a  otros  sin  hablarse, 
Atónitos  de  ver  a  Guaturéo 
Echando  por  tres  partes  sin  cansarse 
Un  infernal  resuello  cual  Tifeo: 
Cuando  el  fuego  vital  vino  a  apagarse 
Quedó  tan  espantable,  negro  y  feo, 
Cumo  el  mal  sacerdote  codicioso 
Que  de  Ziboria  fué  hijo  y  esposo. 


409 

Así  pagó  el  apóstata  su  culpa; 
Pero  los  demás  infidos  dijeron: 
Que  quien  hizo  la  chicha  tiene  culpa 
Porque  con  ella  tósigo  le  dieron: 
No  le  valió  a  la  bárbara  disculpa 
Y  sin  mas  ocasión  muerte  la  dieron^ 
Que  a  tanto  cuanto  tengo  dicho  llega 
La  ceguedad  de  aquesta  gente  ciega. 


Mas  no  faltó  entre  tanto  barbarismo 
Quien  recibido  el  bálsamo  j  la  crisma^ 
Hubiese  con  las  aguas  del  bautismo 
Para  que  los  sacase  de  esta  cisma: 
El  cual  dijo  el  cristiano  catecismo 
Yo  bieu;  señores^  se  la  causa  misma 
De  haber  así  acabado  Guaturéo; 
Fué  haber  llegado  al  cáliz  según  creo. 


La  muerte  de  esto  al  triste  le  sucede, 

Y  sabed  que  del  cielo  es  duro  azote. 
Porque  beber  con  el  otro  no  puede 
Sino  es  el  ordenado  sacerdote: 

Solo  al  que  lo  es  no  mas  se  le  concede 

Y  no  hay  para  que  nadie  se  alborote, 
Que  si  la  chicha  tósigo  tuviera 

A  mas  de  cuatro  parte  nos  cupiera. 


Acate  Guagueten  injustamente 
Quitastes  como  bárbaro  la  vida, 
Por  solo  imaginar  que  a  su  pariente 
Le  dio  la  muerte  envuelta  en  la  bebida; 
Fuera  si  fuera  clara  vuestra  mente 
La  verdad  de  vosotros  entendida, 
Mas  como  la  tenéis  obscura  y  turbia 
El  uso  de  razón  ella  os  enturbia. 


410 


No  quiere  Dios  eterno  ni  se  agrada 

De  que  se  haga  en  su  templo  algún  insulto, 

Ni  que  se  llegue  a  cosa  consagrada 

De  las  que  están  para  el  divino  culto: 

Así  por  haber  sido  esta  ensuciada 

Cual  vistes  de  este  mísero  inconsulto, 

A  sido  de  su  mano  castigado 

Conforme  a  la  malicia  del  pecado. 


Por  lo  que  el  indio  fiel  dijo  mandaron 
Que  con  vaso  sagrado  nadie  beba, 
Y  el  cáliz  de  común  acuerdo  echaron 
A  donde  mas  hondura  Cauten  lleva: 
Su  ejército  después  de  esto  juntaron 
Para  mover  al  pueblo  guerra  nueva, 
Diré  el  suceso  en  otro  si  pudiere. 
Que  nueva  guerra  nuevo  canto  quiere. 


Cauto  XXI. 


Huyese  de  la  ciudad  Imperial  don  Juan  Barva  a  los  enemigos,  por 
cuyo  consejo  apretaron  a  los  miserables  españoles  de  ella :  pídeles  con 
grande  instancia  el  general  Auganamon  que  dejándoles  la  ropa  los 
dejaran  libremente:  viendo  el  teniente  Hernando  Ortiz  el  poco  remedio 
que  tenian  y  mucbo  aprieto  en  que  estaban  sale  de  ella  una  noche 
para  la  de  Ongol  en  busca  de  socorro:  un  español  de  los  del  fuerte 
da  aviso  de  ello  a  Anganamon. 


Ninguno  por  pujante  que  se  vea, 
Soberbio,  rico,  hinchado  j  victorioso. 
Si  quiere  acabar  bien  a  nadie  sea 
Ni  a  la  sagrada  religión  dañoso: 

Y  aunque  la  baja  máquina  posea 

Crea  que  Dios  que  es  mas  que  el  poderoso, 

Y  que  castiga  de  su  mano  inmensa 
A  aquel  que  le  hiciere  alguna  ofensa. 


Puede  tener  por  cierto  quien  mal  obra 
Que  a  de  acabar  en  mal,  y  así  lo  entienda^ 
Que  quien  ofende  a  muchos  con  la  obra 
Que  a  de  tener  con  muchos  la  contienda: 
Ultra  de  que  también  por  ello  cobra 
Un  enemigo  en  Dios,  sino  se  enmienda, 
Tan  recto,  tan  cabal,  tan  justiciero, 
Que  paga  acá  y  sino  al  plazo  postrero. 


412 


Pudiera  bien  traeros  por  ejemplo 
En  lo  que  otros  mil  príncipes  pararon^ 
Por  haber  profanado  el  sacro  templo 
Que  poco  del  potente  Rey  curaron; 
Pero  por  lo  que  dije  atras^  me  templo ; 
Cuando  los  enemigos  se  juntaron 
Para  volver  al  pueblo^  y  porque  creo 
Que  basta  para  prueba  Guaturéo. 


La  fuga  relaté  ya  en  otra  parte 
De  aquel  facineroso  y  traidor  Bello; 
El  clérigo  aquien  el  dio  de  ella  parte 
Salir  no  pudo  entonces  ni  con  ello: 
Prendióle  su  Juez,  mas  no  fué  de  arte 
La  prisión  que  pudiese  detenello. 
Como  estaba  sin  ellas,  cuando  quiso 
8e  fué  por  gran  descuido  y  poco  aviso. 


Es  don  Juan  Barva  el  bárbaro  que  digo. 

Que  bien  podemos  bárbaro  llamarle; 

Al  que  es  de  Dios,  del  Rey,  de  si  enemigo^ 

Y  con  cualquiera  bruto  compararle: 

Como  jamas  no  tuvo  este  castigo, 

Ki  pach'e  que  pudiese  castigarle. 

Fué  tan  perverso,  impúdico  y  tan  malo 

Cuanto  pudiera  ser  Sardanapalo. 


Siendo  en  la  Villa  Rica  doctrinero 
(\"ed  pues  que  tal  seria  su  doctrina,) 
Fué  gran  consultor  suyo  un  hechicero 
Con  quien  trataba  el  arte  de  Abspicina: 
Hacia  idolatrar  al  pueblo  entero, 
Kegaba  la  verdad  sacra  y  divina, 
En  lugar  de  las  hostias  consagradas 
Alzaba  de  papel  otras  cortadas. 


413 


En  secreto  a  los  bárbaros  decía 
Que  cuanto  los  cristianos  predicaban 
Era  mentira^  engafíO;  y  burlería, 

Y  que  con  falta  íe  los  engañaban: 
Sus  hijas  sin  vergüenza  les  pedia 

Y  ellos  con  mucha  menos  se  las  daban, 
Dejábales  vivir  así  a  su  modo. 
Siendo  peor  que  todos  el,  en  todo. 


Cuenta  por  cierto  caso  mucha  gente 

De  crédito  y  verdad,  y  un  Fraile  honrado. 

Que  tres  dias  estubo  justamente 

Con  una  india  en  público  pegado: 

De  cuanto  hizo  y  dijo  este  insolente 

No  fué  de  cosa  alguna  castigado. 

Dejáronle  sahr  con  todas  ellas 

Por  no  admitir  de  muchos  las  querellas. 


Como  tampoco  cuenta  de  el  tuvieron, 
Y  el  mísero  ninguna  de  su  alma, 
Cuando  mas  confianza  de  el  hicieron 
Entonces  los  dejó  a  todos  en  calma: 
A  vísperas  se  fiié,  mas  no  le  vieron 
Con  ser  por  donde  fué  como  la  palma 
De  la  mano  el  camino,  llano,  abierto. 
Limpio,  raso,  anchuroso,  y  descubierto. 


Llegó  a  donde  las  fiestas  hecho  habia 
El  mal  aconsejado  Guaturéo, 
Cuando  cansado  del  prolijo  dia 
Bajó  a  ver  a  Neptuno  el  gran  Timbreo 
Halló  aquella  insomniosa  compañía 
Sin  alguna  memoria  de  Morféo, 
Tratando  del  suceso  milagroso 
No  poco  para  todos  ominoso. 


414 

Holgáronse  los  bárbaros  de  vello 
Que  era  de  todos  ellos  conocido^ 
Echóle  Tecaman  el  brazo  al  cuello, 
Diéronle  los  demás  el  bien  venido: 
Vino  después  también  a  vello  Bello 
Que  un  malo  de  los  malos  es  querido, 
Después  de  haberse  visto  y  abrazado 
Trataron  de  las  cosas  de  su  estado. 


Contóle  Bello  a  Barva  en  poca  pieza 
Cuanto  ya  de  Valdivia  he  ya  contado. 
Muertes,  robos,  incendios,  la  riqueza 
Que  hallaron  en  el  saco  no  pensado: 
Hambres,  sedes,  trabajos,  y  estrecheza 
Fatigas,  pena,  angustias,  y  el  cuidado 
En  que  la  Imperial  se  ve  al  presente 
A  los  bárbaros  Barva  estensamente. 


También  les  avisó  que  no  tenian 
Manjares  que  comer  mas  sustanciales 
Que  las  silvestres  yervas  que  cojian 
En  huertas,  cementerios,  y  en  corrales: 
Las  cuales  sin  cocer  se  las  comian 
Como  si  fueran  brutos  animales, 
De  que  estaban  tan  flacos  y  amarillos 
Que  bien  podran  sin  pérdida  rendillos. 


Luego  que  Tecaman  oyó  el  aviso 
Que  el  clérigo  le  dio  sin  mas  dislate. 
Con  su  gente  marchó  al  mismo  proviso 
A  dar  a  la  ciudad  nuevo  combate: 
Antes  que  Pelantaro  venga  quiso 
Que  la  cuestión  antigua  se  remate. 
Pretendiendo  ganar  solo  la  gloria 
Que  da  a  los  vencedores  la  victoria 


415 

A  Bello,  Tecaman,  mand(5  llevase 

A  su  cargo  la  gran  caballería, 

Y  al  clérigo  también  que  gobernase 

El  tercio  de  la  brava  infantería: 

Con  orden  que  en  el  pueblo  se  enboscase 

Antes  que  la  luz  del  siguiente  día 

Sin  que  el  menor  estrepito  se  hiciese 

Ni  el  anhélito  propio  se  sintiese. 


Con  todo  aquel  silencio  que  pudieron 
Por  el  camino  entraron  mas  seguro, 
Detras  de  unas  paredes  se  pusieron 
De  las  que  estaban  próximas  al  muro: 
Cuando  los  rayos  deíficos  rompieron 
El  velo  noctival  triste  y  obscuro, 
Salieron  de  tropel  juntos  gritando, 
Al  cielo,  tierra,  y  fuerte,  amenazando. 


Enderezaron  todos  a  la  puerta 

Con  intento  de  entrar  por  ella  dentro, 

Y  como  si  la  hubieran  visto  abierta 
Iban  cual  la  pesada  piedra  al  centro: 
Estaban  pues  los  nuestros  en  alerta 

Y  así  salieron  prestos  al  encuentro, 
Hiciéronles  volver  mas  que  de  paso 
Danzando  al  duro  con  el  contrapaso. 


Talaron  con  furor  a  la  pasada 
Con  que  satisficieron  sus  enojos 
Algunas  chacarillas  de  cebada. 
Nacida  de  milagro  en  los  rastrojos 
En  quien  tenia  la  gente  sitiada 
Para  se  sustentar  puestos  los  ojos. 
Sin  tener  en  cuanto  hay  bajo  del  cielo 
Otra  esperanza  ni  mayor  consuelo. 


41G 

Mas  para  que  del  todo  desmayase 
El  español  aflicto  y  congojoso. 
Le  dijo  Bello  que  no  imaginase 
De  tener  en  el  mundo  algún  reposo, 
Ni  que  socorro  menos  aguardase, 
Sino  es  al  triste  tránsito  espantoso, 
Pues  fué  Valdivia  siendo  mas  potente 
Quemada  toda  con  furor  ardiente. 


Y  que  llegará  presto  Pelantaro 

A  postrarle  los  muros  por  el  suelo. 

Debajo  cuyo  esfuerzo  y  fuerte  amparo 

El  mundo  todo  viene  en  raudo  vuelo: 

Jurando  por  la  vida  de  Ancaitaro, 

Su  paternal  y  respetado  abuelo. 

De  no  dejar  un  punto  aquesta  guerra 

Aunque  sobre  el  viniesen  cielo  y  tierra. 


Volvióse  Tecaman  con  menos  furia 
De  la  que  trajo,  pero  con  gran  sana, 
De  si  se  queja,  a  los  demás  injuria 
Por  cuanto  no  se  dieron  mejor  maña: 
Temiendo  la  misérrima  penuria 
En  que  esperaban  verse  los  de  España, 
Metieron  agua,  leña,  y  malvas  dentro 
Para  aguardar  el  último  reencuentro. 


Después  para  saber  si  es  verdadera 
La  nueva  de  Valdivia  desastrada, 
Y  todo  cuanto  Bello  les  digera 
Echaron  una  noche  una  emboscada: 
Antes  una  hora  o  dos  que  amaneciera 
Volvió  al  pueblo  la  gente  revelada. 
Por  el  camino  de  ella  mas  trillado 
Sin  aflojar  un  punto  su  cuidado. 


417 


En  este  mismo  paso  se  pusieron 
Diez  y  seis  Españoles  esforzados^ 
Con  tanta  vijilancia  que  no  fueron 
?:?entidos  de  los  indios  depravados^ 
Hasta  que  en  medio  de  ellos  se  metieron 
Así  como  venian  descuidados^ 
Diéronles  en  llegando  tan  gran  carga 
Que  fué  para  los  pértídos  amarga. 


Una  docena  sola  trompicaron 

De  aquellos  mas  indómitos  y  altivos, 

Al  fuerte  presos  dos  solos  llevaron 

Que  solos  estos  dos  quedaron  vivos : 

Por  librarse  las  armas  se  dejaron 

Los  bárbaros  traidores  fugitivos. 

Caballos,  ropa,  mucho  bastimento, 

Cosa  que  dio  a  los  nuestros  gran  contento. 


Después  de  haber  los  presos  afirmado 
Ser  cierto  de  Valdivia  el  triste  paso, 
Y  el  Tagalejo  Deifico  llegado 
Cuarenta  y  cinco  grados  del  ocaso, 
Anganamon  llegó  determinado 
Al  rio  de  las  damas  a  gran  paso, 
En  llegando  su  gente  a  su  ribera 
Enarboló  de  paz  una  bandera. 


Asi  como  los  nuestros  conocieron 
Del  general  la  bandereta  blanca, 
Que  suba  con  algunos  le  dijeron 
!Si  tiene  que  tratar  en  la  barranca: 
Dos  capitanes  suyos  con  el  fueron, 
Machopillan  el  fuerte  y  Pichonllanca, 
Que  son  de  los  que  mas  el  se  fiaba 
Y  en  cualquiera  ocasión  acompañaba. 

27 


418 

Llegado  pues  al  puesto  señalado 
Entre  los  dos  Anganamon  se  y)uso, 
Y  habiendo  a  los  del  fuerte  saludado 
La  plática  fué  aquesta  que  propuso : 
'"Como  si  me  tubiérades  pagado 
Para  defensor  vuestro^  no  reuso 
El  mirar  sin  descuido  vuestra  causa, 
Poniendo  a  las  demás  tan  justa  pausa. 


"A  lo  que  ahora  vengo,  y  se  os  advierte, 
Es  que  se  a  publicado  la  sentencia 
Contra  vosotros  de  afrentosa  muerte 
En  los  estrados  propios  de  mi  Audiencia: 
Si  queréis  no  pasar  trago  tan  fuerte 
O  que  yo  la  reboque  con  clemencia, 
Entregaos  luego  a  mi  que  yo  me  obligo 
A  seros  siempre  en  todo  buen  amigo. 


"Con  la  benignidad  juro  trataros 

Que  trato  a  aquesta  gente  de  mi  tropa, 

Y  con  tanto  cuidado  regalaros 

Que  no  fuérades  tanto  en  vuestra  Europa: 

Pero  sino  quisiéredes  quedaros 

Con  nosotros,  dejándonos  la  ropa, 

Os  dejaremos  ir  seguramente 

Dándoos  ayuda  en  todo  suficiente. 


"Si  es  que  os  liáis  en  la  de  los  vecinos. 
Bien  podéis  de  ella  estar  desconfiados, 
Porque  los  miserables  y  mezquinos 
Han  sido  a  manos  nuestras  acabados: 
No  seáis  como  aquellos  Saguntinos 
Que  murieron  después  desesperados. 
Por  no  ser  socorridos  cual  vosotros 
Los  unos  se  mataron  a  los  otros. 


419 


"Sino  viene  al  socorro  vuestra  España 

Mal  os  podréis  librar  de  tanta  guerra^ 

Que  a  tuerza  de  hierro,  fuego,  sangre,  y  maña, 

Hemos  ganado  toda  nuestra  tierra: 

El  ánimo  a  vosotros  os  engaña 

Os  degüella,  consume,  y  os  atierra. 

Alargad,  pues  podéis,  mas  vuestras  vidas, 

No  seáis  de  vosotros  homicidas. 


"Mirad  que  a  tiempo  es  lícito  el  partido 
Y  mas  cuando  está  echando  todo  el  resto, 
Pues  todo  en  esta  mano  está  metido, 
Tomad,  de  que  amistad  os  hago  en  esto: 
Desfigurado  estáis,  lleváis  perdido 
Con  tres  figuras  a  primera  puesto. 
En  A^einte  habéis  de  dar  yo  os  satisfago 
Que  he  de  tirar  con  todo  que  flus  hago. 


"Haced  si  habéis  de  hacer  esto  que  os  digo 
Antes  que  Pelantaro  airado  venga. 
Que  no  podré  después  seros  amigo 
!Ni  que  un  solo  momento  se  detenga: 
Padre  tendréis  en  mi,  favor,  y  abrigo. 
Mirase  por  aquello  que  os  convenga, 
Usando  de  los  términos  humanos 
Como  pudiera  usar  con  mis  hermanos.'^ 


Por  respuesta  se  dio  que  no  querían 
A  bárbaros  rendirse  tan  soeces, 
Porque  de  largo  tiempo  conocían 
Sus  traiciones,  engaños  y  dobleces: 
Demás  de  que  entregarle  no  podían, 
Como  se  lo  han  ya  dicho  muchas  veces, 
Sin  licencia  del  Rey  la  fortaleza. 
Que  entre  españoles  es  grande  bajeza. 


420 

Y  que  a  los  parlamentos  lisonjeros 

Y  amenazas  horrendas  del  caudillo, 
Tienen  hecho  el  oido  cual  herreros 
A  los  pesados  golpes  del  martillo; 
Que  no  hay  para  que  mas  hacer  ñeros 
Porque  otra  vez  no  piensan  consentillo. 
Que  no  son  ellos  ni  nos,  ni  con  ellos 
Pretendan  espantarles  como  a  ellos. 


Mas  si  les  quiere  dar  algún  contento 
Del  mucho  que  les  tiene  prometido, 
Que  un  español  les  de  luego  al  momento 
De  los  que  de  Valdivia  le  han  traido, 
De  quien  poder  saber  su  asolamiento, 
Cosa  que  jamas  ellos  no  han  creido, 
Que  una  ciudad  como  ella  se  perdiese 
Ki  tanto  caballero  pereciese. 


Respondió  Anganamon  que  le  enviarla 

Como  en  rehenes  ellos  le  enviasen, 

Otro  primero  por  que  no  queria 

Que  allá  con  su  cautivo  se  quedasen: 

Que  solamente  de  esto  se  temia 

Y  de  que  la  palabra  le  quebrasen, 

Así  que  si  saber  cuanto  hay  desean 

Que  el  dará,  en  dando  prendas,  a  quien  crean. 


Viendo  los  españoles  el  intento 
Del  malicioso  bárbaro  pujante. 
En  rehenes  le  dieron  al  momento 
Al  capitán  Macuelas  vijilante. 
Por  ser  varón  de  gran  conocimiento 
Y  en  el  lenguage  de  ellos  elegante. 
Para  que  escudriñase  los  intentos 
De  aquellos  enemigos  fraudulentos. 


421 

Túbole  Anganamon  un  rato  en  peso 
Entre  sus  mismos  brazos  recojido^ 
Eecibiendo  un  gusto  el  indio  en  eso^ 
Que  era  de  tiempo  atrás  su  conocido 
Cuando  en  la  Imperial  estubo  preso 
Fué  solo  de  Macuelas  socorrido^ 
Pero  como  el  hacer  bien  no  perece 
Con  palabras  ahora  lo  agradece. 


Jamas  se  me  pasó  de  la  memoria 
El  general  le  dice,  amigo  amado^ 
Las  obras  buenas  dignas  de  alta  gloria 
Que  de  ti  recibí  el  tiempo  pasado: 
Pero  si  mi  Pillan  me  da  victoria 
Contra  vosotros^  tu  seras  pagado^ 
De  aquesta  mano  mia  generosa 
Sin  quedarte  a  deber  alguna  cosa. 


Todo  el  bien  que  pudiere  el  hombre  haga 

Y  a  nadie  dañe  aunque  dañarle  pueda^ 
Que  como  el  vulgo  dice  al  fin  se  paga 
Complido  el  plazo  en  la  propia  moneda: 
El  discreto,  pues  lo  es^  se  satisfaga. 
Que  es  la  costumbre  de  la  varia  rueda, 
Levantar  a  los  míseros  caídos 

Y  abatir  a  los  prósperos  subidos. 


Mas  ya  que  así  a  nosotros  a  mostrado 
ÍSu  rostro  la  Fortuna  tan  jocundo, 
Y  por  Adiestras  soberbias  arrojado 
A  vosotros  allá  en  lo  mas  profundo: 
Quisiera  como  tengo  ya  tratado 
(Y  es  porque  no  saliésedes  del  mundo,) 
Que  os  entreguéis  a  buena  guerra  luego 
8i  es  que  queréis  tener  algún  sosiego. 


422 

Es  vana  presunción,  es  devaneo 
Y  aun  frenesí  parece  de  hombres  locos 
Siendo  tres  menos  dos  faltos  laneo 
Estar  haciéndome  mil  cocos: 
Para  mantenedores  de  un  torneo 
Cuando  fuérades  mas  érades  pocos, 
Pues  ved  como  podéis  sufrir  la  carga 
De  esta  prolija  guerra,  dura,  y  larga. 


Si  fuere  menester  desengañarles 
De  que  ya  no  hay  quien  pueda  socorrellos. 
Vaya  Juan  Diaz  Tellez  a  informarles 
Quizá  podrá  mejor  que  yo  vencellos: 
Que  bien  se  que  sabrá  desengañarles 
De  aquello  que  creer  no  quieren  ellos. 
Como  quien  fué  presente  a  tanto  daño 
Y  verán  como  yo  no  les  engaño. 


Fuese  con  esto  Tellez  para  el  fuerte 
A  donde  ya  le  estaban  aguardando. 
Con  un  dolor  igual  al  de  la  muerte 
A  todos  uno  a  uno  fué  abrazando: 
De  su  patria  infeliz  la  triste  suerte 
Fué  con  ardientes  lágrimas  contando. 
Las  bárbaras  crueldades  que  hicieron 
En  ciento  treinta  y  siete  que  murieron. 


De  la  manera  con  que  son  tratados 

Los  míseros  que  están  en  cautiverio, 

Y  con  mas  aspereza  molestados 

Que  los  que  están  en  el  Turquesco  imperio 

Contó  que  una  gran  tropa  de  soldados 

A  Valdivia  llegó  no  sin  misterio 

Once  dias  después  de  su  ruina 

Como  a  Osorno  se  fué  por  la  marina. 


423 

Pero  que  entre  los  bárbaros  se  trata^ 
Después  de  haber  llegado  aquella  gente. 
Que  con  todas  sus  fuerzas  se  combata 
Antes  que  aquesta  se  alimente : 
Cualquiera  de  nosotros  se  recata 
Y  entre  ellos  lo  platican  solamente. 
Por  do  sospecho  yo  que  no  fué  sola 
Esta  que  del  Perú  vino  Española. 


Dicen  que  el  coronel  vino  con  ella, 

Que  es  lo  que  mas  lo  dicho  certifica, 

Y  que  saldrá  de  Osorno  y  con  la  de  ella 

A  socorrer  la  pobre  ciudad  Rica: 

No  se  yo  si  podran  llegar  a  ella 

Mas  esto  solamente  se  platica. 

Entre  los  enemigos  fraudulentos 

De  nuestra  sangre  púdica  sedientos. 


Aquí  bien  se  que  son  los  toros  ciertos 
Porque  ya  esos  traidores  se  alborotan. 
Los  campos  están  de  ellos  tan  cubiertos 
Que  las  yerbas  parece  que  los  brotan: 
Caminos  quedan  de  su  rastro  abiertos 
Los  caudalosos  rios  los  agotan, 
Y  dejan  la  campana  toda  rasa 
Cual  suele  el  raudo  fuego  por  do  pasa. 


A  los  purenes  solamente  aguardan 
Para  dar  el  asalto  a  aqueste  fuerte, 
Hoy  creo  llegaran,  mas  si  mas  tardan 
Tarde  habrán  de  llegar  a  ver  su  suerte: 
Muchos  reparos  traen  con  que  se  guardan 
De  los  tremendos  golpes  de  la  muerte. 
La  cual  sobre  ellos  venga  y  tan  esquiva 
Que  no  deje  persona  de  ellas  viva. 


424 

Quiera  el  señor;  amigos,  socorreros 

Que  bien  es  menester  del  cielo  ayuda 

Por  que  no  hay  fuerza  humana,  no  hay  aceros, 

Que  contraste  la  de  esta  gente  cruda: 

A  los  santos  rogad  que  os  sean  terceros, 

A  la  virgen  pedidla  que  os  acuda, 

Y  ruegue  al  unigénito  su  esposo 

0^  libre  de  este  trance  peligroso. 


No  os  fiéis  en  palabras  de  hombres  viles 
Aunque  a  partidos  mas  la  puerta  os  abran, 
Que  si  ahora  son  blandas  y  sutiles 
Después  con  ellos  propias  descalabran: 
^(m  bcárbaros,  idólatras,  gentiles, 
Y  a  puro  fuego  a  los  cristianos  labran, 
Que  a  los  faltos  de  fe  palabras  sobran, 
No  las  guardan  ni  lo  que  dicen  obran. 


No  tengo  mas,  señores,  que  deciros 

8ino  que  siempre  hagáis  lo  que  habéis  hecho. 

Dejareis  fama  eterna  en  no  rendiros 

Y  al  mundo  de  quien  fuistes  satisfecho: 

Lanzando  mil  intrínsecos  suspiros 

Regándose  con  lágrimas  el  pecho. 

Cuando  llegó  la  hora  señalada 

íSe  volvió  con  la  faz  desfigurada. 


La  propia  nueva  dio  Gómez  Macuelas 

Y  de  que  Pelantaro  era  llegado, 
Las  máquinas,  designios,  las  cautelas. 
Con  todo  cuanto  trae  determinado: 
Pusieron  rondas,  guardias,  centinelas, 

Y  en  sus  cuarteles  todos  con  cuidado. 
Por  que  si  acaso  fuesen  asaltados 

No  estén,  pues  nunca  fueron,  descuidados. 


425 

Siendo  informado  bien  del  crudo  intento 
Con  que  el  furioso  bárbaro  venia^ 
La  gran  pujanza^  fuerzas,  ardimiento. 
Las  máquinas,  peltrechos  que  traia. 
Viendo  la  falta  que  hay  de  bastimento, 
Las  pocas  municiones  que  tenia, 
Para  poder  sufrir  tan  duro  asedio 
Buscó  el  teniente  el  último  remedio. 


Pues  como  vio  los  términos  pasados 

Que  dio  a  los  que  a  pedir  socorro  fueron, 

Y  que  por  tierra  o  mar  no  eran  llegados 
Creyó  que  en  el  camino  fenecieron: 
Estando  juntos  todos  los  prelados 

Con  los  que  del  cabildo  allí  vinieron, 

Y  las  demás  personas  principales 
Les  dijo  estas  palabras  sustanciales. 


"Señores,  bien  sabéis  como  he  llevado 
Del  cargo  la  gran  carga  ponderosa, 
Y^  en  estos  firmes  hombros  sustentado 
Como  otro  atlante  sin  faltar  en  cosa: 
Es  carga  que  me  tiene  tan  cansado 
Cuanto  ella  suele  ser  a  otros  gustosa. 
Mas  es  un  gusto  amargo  el  cual  estraga 
Al  gusto  que  del  suyo  no  se  paga. 


''Pagado  si  lo  estoy  de  vuestros  hechos 
Cuanto  jamas  no  fué  alguno  pagado. 
Pues  habéis  hasta  los  sidéreos  techos 
Mi  nombre  con  los  vuestros  levantado: 
Y  se  bien  que  tenéis  constantes  pechos 
Para  sustentar  mas  lo  sustentado, 
Pero  es  bien  que  con  tiempo  procuremos 
Como  de  estos  traidores  nos  libremos. 


426 


"El  bastimento  y  pólvora  nos  falta, 

Las  fuerzas  se  nos  van  debilitando, 

El  esmalte  del  rostro  se  desmalta 

Y  la  color  en  pálida  mudando: 

Si  el  bárbaro  robusto  nos  asalta 

Que  es  lo  que  ahora  estamos  aguardando, 

Podremos  resistir  su  furia  ardiente 

Ocho  dias  o  diez  tasadamente/^ 


Canto  XXII. 


Prosigue  el  viage  del  teniente  y  los  enemigos  el  rastro :  hallanlo  en 
el  valle  de  Coipo  dando  de  comer  a  sus  caballos :  vuelven  con  ellos 
a  Real:  Pelantaro  pone  cerco  a  la  ciudad:  pide  a  los  españoles  que 
se  rindan:  hacen  sacrificio  de  los  dos  cautivos:  y  los  españoles  una 
plegaria  a  la  virgen  pidiéndole  los  socorra :  milagrosamente  se  llenó 
el  pozo  de  agua :  alzan  espantados  los  enemigos  el  cerco. 


No  hay  cosa  tan  odiada  en  esta  vida 
Ni  con  mas  justa  causa  condenada, 
Que  la  traición  cuanto  es  acometida 
Debajo  de  amistad  o  fé  jurada: 
Es.  de  DioSj  de  la  gente  aborrecida 
Y  en  general  de  todos  afeada^ 
Mácula  que  las  honras  amancilla^ 
Destruye,  mancha,  roe,  y  apolilla. 


La  cual  dicen  que  nace  de  flaqueza, 

Y  en  aviltados  ánimos  se  arraiga 
Con  tal  vigor,  que  en  esta  gran  vileza 
Al  frágil  corazón  hace  que  caiga: 

Y  como  tiene  allí  su  fortaleza 
Por  maravilla  de  el  se  desarraiga. 
Antes  como  en  nativa  o  propia  tierra 
Se  afirma,  tiene,  agarra,  prende,  afierra. 


428 


Los  ramos  de  ella  son  alevosías, 
Asechanzas,  cautelas,  emboscadas, 
Caso  pensado,  ardides,  tiranías, 
Fraudes,  astucias,  dolos  y  celadas: 
Las  cuales  tienen  ya  por  valentías 
Y  estratagemas  son  ahora  llamadas. 
Poniendo  al  que  es  mas  práctico  en  hacellas 
En  par  de  las  inmóviles  estrellas. 


Que  como  haya  llegado  la  malicia 
Adonde  mas  pasar  de  allí  no  puede, 
A  hecho  corrompiendo  a  la  justicia 
Que  la  virtud  atrás  cansada  quede: 
A  crecido  tras  de  esto  la  codicia. 
De  donde  vemos  claro  que  procede 
El  engaño,  mentiras,  falsedades. 
Tratos  dobles,  enbustes,  mil  maldades. 


Y  como  de  estos  nacen  otros  males 
Cual  son  envidias,  odios,  y  rencores. 
No  tienen  mas  de  vida  los  leales 
De  la  que  darle  quieren  los  traidores: 
En  la  cuadrilla  de  los  desleales 
Bien  podemos  poner  con  los  mayores, 
Al  que  preso  quedó  por  otro  tanto 
En  el  remate  del  pasado  canto. 


Así  para  probar  como  fué  vero 
Cuanto  dijo  la  bárbara  prudente, 
¡Seguir  el  rastro  por  la  posta  quiero 
Del  valeroso  y  mísero  teniente: 
En  pasando  Atavon  copioso  estero 
Encontró  con  alguna  de  la  gente. 
Que  de  Puren,  Laniaco,  y  de  Gruadaba, 
A  la  ciudad  apriesa  caminaba. 


429 

Con  ella  sin  que  fuesen  conocidos 
Los  dos  valientes  vándalos  cerraron, 
Dejaron  muertos  tres,  seis  mal  heridos, 
Y  adelante  a  gran  priesa  caminaron: 
Por  sentir  los  caballos  afligidos 
En  el  valle  de  Coypo  se  pararon 
Ancho,  fértil,  de  verde  grama  lleno. 
Que  es  para  los  caballos  pasto  bueno. 


Para  que  mas  en  breve  se  alentasen, 
Que  de  sudor  espeso  iban  ya  llenos, 
Y  con  la  fresca  yerba  refrescasen 
Las  sillas  les  quitaron  y  los  frenos: 
Fundiéndola  iban  bien  sin  que  dejasen 
De  con  ella  embutir  los  flojos  senos. 
Cuando  vieron  los  míseros  señores 
Asomar  los  cuarenta  corredores. 


Así  como  a  los  nuestros  descubrieron 
Enristrando  las  rábidas  cuchillas^ 
A  ellos  de  tropel  arremetieron 
Cual  hambrientos  leones  a  corcillas: 
Sin  defensa  ninguna  los  prendieron, 
Por  estar  los  caballos  sin  las  sillas, 
Si  con  ellas  y  frenos  estubieran 
Con  ser  tantos  no  se  si  los  prendieran. 


Como  rabiosos  perros  mal  sufridos 
Al  que  en  trabada  lucha  derribaron, 
O  a  hidalgos  villanos  ofendidos 
Así  sobre  los  dos  todos  cargaron: 
No  les  dejaron  armas  ni  vestidos 
Que  de  todo  a  los  tristes  despojaron, 
Dándoles  los  indómitos  feroces 
Rempujones,  puñadas,  palos,  coces: 


430 

Volviéronse  a  Canten  a  toda  priesa 
Después  de  haber  enviado  embajadores 
Con  el  aviso  de  la  nueva  presa^ 
Por  dar  mayor  contento  a  sus  mayores: 
Con  una  soga  de  cabuya  gruesa 
(Como  si  acaso  fueran  salteadores^) 
Atados  llevan  a  los  dos  hispanos 
Por  los  brazos  atrás  vueltas  las  manos. 


Que  música^  que  tiestas^  que  contentos^ 
Que  bailes,  ni  que  júbilos  placeres. 
Que  danzas,  que  saraos,  ni  que  concentos, 
Hicieron  a  Himeneo,  Baco,  y  Ceres, 
Como  aquestos  idólatras  sangrientos 
Enterpolados  hombres  y  mugeres, 
Tocando  trompas,  flautas,  caracoles, 
Al  recibir  los  presos  Españoles. 


No  tuvo  así  contento  tan  crecido 
El  valeroso  génito  de  Anchises, 
Cuando  al  gallardo  Turno  vio  rendido 
Ni  cuando  se  libró  de  los  Fenises: 
Ni  aquella  casta  Griega  cuando  vido 
Después  de  largo  tiempo  al  cauto  Ulises, 
Ni  el  joven  indiscreto  al  padre  caro 
Como  cuando  a  los  presos  Pelantaro. 


Pasado  todo  aquel  solemne   dia. 

Que  con  tanto  placer  solemnizaron. 

De  aquella  belicosa  compafiía 

A  los  mas  arriscados  despacharon: 

Toman  de  la  ciudad  recta  la  via, 

Pero  en  llegando  al  fuerte  preguntaron. 

Haciéndose  de  nuevas  tibiamente 

Cual  solian  hacer,  por  el  teniente. 


431 


Pero  los  Españoles  entendiendo 
El  fraude  de  esta  gente  fraudadora^ 
Respondieron  al  punto^  está  durmiendo 
Que  acabó  de  rondar  su  cuarto  ahora: 
Un  indio  dijo  de  ellos   sonriendo: 
Dejarle  reposar,  duerma  en  buen  hora, 
Guardadle  el  sueño,  duerma,  que  no  es  justo 
Despertar  a  quien  duerme  tan  a  gusto. 


Sin  decir  otra  cosa  se  volvieron 
Con  ciertos  ademanes  de  arrogancia. 
De  que  los  Españoles  coligieron 
Que  andaban  los  reveldes  de  ganancia: 
Con  toda  diligencia  previnieron 
Aquello  que  mas  era  de  importancia, 
Limpian  fosos,  traveses,  la  muralla, 
Arcabuces,  mosquetes,  y  la  malla. 


Después  de  haber  lo  dicho  todos  hecho 
Con  la  solemnidad  tal  cual  conviene^ 
En  la  ceñida  plaza  o  patio  estrecho 
Una  gran  procesión  hacen  solene : 
Con  tierno  corazón  y  ardiente  pecho 
Las  culpas  dice  cada  cual  que  tiene, 
Pidiendo  a  Dios  perdón  de  todas  ellas 
Levantaba  la  voz  a  las  estrellas. 


Estando  pues  los  míseros  pidiendo 
Con  suma  contrición  al  sumo  verbo, 

Y  ardentísimas  lágrimas  vertiendo 
Que  los  libre  del  trance  tan  acerbo: 
Oyeron  el  estrépito  estupendo 

Que  el  enemigo  bárbaro  superbo. 
Haciendo  viene  raudo  mas  que  el  fuego 

Y  así  a  las  armas  acudieron  luego. 


432 

Pusiéronse  con  ellas  en  sus  puestos 
Con  gallardo  valor  y  gran  presteza^ 
Que  en  valerosos  pechos  como  aquestos 
Nuevas  fuerzas  engendra  la  flaqueza: 
Venían  pues  los  bárbaros  dispuestos 
A  morir  o  ganar  la  fortaleza, 
Que  como  al  capitán  preso  tenian 
Ganarla  sin  contrastes  entendian. 


Tomó  para  mejor  seguir  su  intento 
El  caudillo  feroz  del  adversario, 
Por  mas  seguro  y  fuerte  alojamiento 
El  sitio  del  colegio  seminario: 
Con  el  acostumbrado  parlamento 
Que  solia  hacerles  de  ordinario 
Nuevamente  pidió  que  se  rindiesen 
Antes  que  a  manos  de  ellos  feneciesen. 


Volvióles  a  traer  a  la  memoria 
La  vida  que  vivian  miserable, 
De  Valdivia  la  péi-dida  notoria,  • 
El  gran  riesgo  en  que  están  indubitable: 
La  prisión  del  teniente  y  la  victoria 
Que  a  ganado  su  ejército   indomable, 
Las  pocas  fuerzas  que  Espafioles  tienen, 
El  intento  con  que  los  indios  vienen. 


No  faltaron  aP  bárbaro  discreto 
Otras  muchas  dulcísimas  razones, 
Que  pudieran  hacer  algún  efeto 
En  otros  menos  fuertes  corazones: 
Pero  como  el  valor  era  perfeto 
De  aquellos  constianimos  varones. 
Por  no  quedar  al  cántico  dormidos 
Se  taparon  con  cera  los  oídos. 


433 

Mas  como  responderle  no  quisieron 
Xi  de  el  menos  hicieron  algún  caso, 
El  bárbaro  y  los  suyos  se  volvieron 
A  las  tiendas  corridos  a  gran  paso : 
Cuando  al  pastor  Fetonio  puesto  vieron 
Entre  el  Oriente  claro  y  el  ocaso 
Haciendo  a  la  fecunda  Tellus  guerra 
Abrasaron  los  pérfidos  la  tierra. 


En  toda  la  campana  no  dejaron 
Ningún  modo  ni  género  de  yerba^ 
Mostaza;  lamO;  y  malvas  abrasaron 
A  posta  la  feroz  gente  proterva: 
Los  árboles  frutales  arrancaron 
De  que  una  gran  montaña  había  superba 
Por  que  los  españoles  no  tuviesen 
Con  que  los  lasos  cuerpos  mantuviesen. 


Presentáronles  luego  el  mismo  dia 

Con  sobra  de  arrogancia  (o-  pueblo  ingrato) 

A  los  cautivos  dos  en  quien  se  veia 

De  toda  la  aflicción  vivo  el  retrato: 

Pues  ved  pues  quien  los  vio  que  sentiría 

Andar  en  tales  términos  y  trato, 

A  tan  esforzadísimos  guerreros 

Y  en  poder  de  traidores  carniceros. 


Como  Galdames  vio  al  teniente  preso 

Y  de  la  estratagema  tuvo  aviso, 
Para  reparo  de  cualquier  suceso 
Guarneció  los  traveses  al  proviso: 

Y  como  las  mas  nobles  en  Efeso 
Todas  las  principales  damas  quiso 
Que  estén  sobre  el  mas  alto  baluarte 
Con  las  insignias  ásperas  de  Marte. 

28 


434 

Aquí  se  vía  en  armas  y  en  nobleza, 
En  apostura;  en  ánimO;  en  divisas, 
En  talle,  en  gallardía,  en  gentileza, 
Camilas,  Bradamantes,  y  Marfisas, 
Policenas,  y  Elenas,  en  belleza. 
En  castidad  Lucrecias  y  Fenisas, 
En  gracia,  en  discreción,  en  hermosura 
Todo  cuando  engendrar  pudo  natura. 


Andaba  Dona  Inés  por  la  muralla 
Armada  fuertemente  su  persona, 
Con  una  cota  de  luciente  malla 
Ejerciendo  el  oficio  de  Belona: 
Puede  la  fama  con  razón  loalla 
Mejor  que  a  la  mas  célebre  matrona. 
Que  antiguamente  en  la  gran  Roma  hubo 
Cuando  el  monarquical  título  tubo. 


Llevaba  en  la  derecha  mano  una  asta 
Hecha  del  corazón  de  un  seco  roble, 
Y  en  la  siniestra  de  templada  pasta 
Gravado  escudo,  reluciente  y  doble: 
En  campo  blanco  de  su  ilustre  casta 
Como  blasón  o  símbolo  tan  noble. 
Dos  olmos  con  una  águila  ligera 
Antigua  insignia  de  Olmos  de  Aguilera. 


A  todos  los  soldados  visitaba 
Requiriendo  pur  horas  los  cuarteles, 
Y  con  palabras  tales  animaba 
Que  leones  hacia  de  lebreles : 
Su  hija  la  menor  le  acompañaba 
Tan  bella  que  otra  tal  no  pintó  Apeles, 
El  pastor  la  manzana  si  la  viera 
A  Dona  Lies  de  Córdova  la  diera. 


435 

Detuvo  el  carro  Apolo  para  vella 
De  tan  grande  beldad  maravillado, 
Pensando  fuese  Dafne  en  ser  tan  bella 
De  quien  estubo  tanto  aficionado: 
Así  como  los  ojos  puso  en  ella 
Quedó  de  su  divina  luz  privado. 
Como  suele  quedar  la  de  una  vela 
Cuando  la  ponen  junto  a  la  candela. 


Mas  para  que  su  luz  el  Rey  de  Délo 
Al  orbe  diese  como  suele  clara, 
Puso  sus  claros  ojos  en  el  suelo 
Y  con  el  antifaz  cubrió  la  cara: 
Cubierta  pues  la  dama  con  el  velo 
Que  su  gran  calidad  y  honor  declara; 
A  los  soldados  dijo  estas  razones 
Con  que  encendió  los  muertos  corazones. 


"Ahora  es  tiempo,  mas  que  humanos  hombres, 

En  que  podéis  subir  a  las  estrellas, 

Vuestros  heroicos  y  famosos  nombres 

Haciéndolos  eternos  como  ellas: 

Y  vuestras  descendencias  con  renombres 

Las  dejareis  ilustres  cuanto  bellas 

8i  vuestra  ley,  la  patria,  honor  y  vidas 

Defendéis  con  las  fuerzas  no  vencidas. 


"Pero  cuando  no  fuésedes  bastantes 
Para  nos  defender  de  esos  tiranos, 
Las  mugeres  con  ánimos  constantes 
Tomaremos  las  armas  en  las  manos: 
Seremos  a  las  Cimbrias  semejantes 
Cuando  de  los  indómitos  Romanos 
Quedaron  los  inválidos  maridos 
Por  ellas  vencedores  de  vencidos. 

28 


436 

"Y  no  penséis  que  cosa  nueva   sea 
Vestirse  las  mugeres  la  camisa 
Que  el  iracundo  Marte  en  la  pelea 
Con  la  colchada  túnica  j  divisa: 
Pues  ejemplo  nos  da  Pentesilea, 
TomiriS;  Semiramis,  Artemisa^ 
Rosimunda^  las  Setnas  y  Boemia 
Las  Cúrenlas  a  quien  la  fama  premia. 


''Y  cuando  nos  saliere  mal  la  suerte 
Por  la  fe  de  quien  soV;  seuoreS;  juro. 
Que  sin  temor  alguno  de  la  muerte^ 
Me  pondré  a  la  defensa  de  este  muro: 
Haciendo  con  esfuerzo  y  brazo  fuerte 
Que  mi  nombre  resuene  en  lo  futuro^ 
Como  el  de  aquella  virgen  de  honra  dina 
Que  gloria  fué  de  la  Nación  Latina. 


''Mas  pues  que  conocido  de  atrás  tengo 
El  fuego  de  esos  bravos  corazones, 
Xo  se  yo  para  que  mas  me  entretengo 
Gastando  el  tiempo  en  valde  y  mis  razones; 
Parecese  decir  que  os  entretengo; 
Ea,  pues,  valentisimos  varones, 
Asestad  los  cañones,  poned  el  punto 
A  donde  el  escuadrón  está  mas  junto/^ 


Pudo  tanto  el  valor  de  aquesta  dama. 
La  gravedad,  el  ánimo,  el  sosiego. 
Que  por  las  frias  médulas  derrama 
A  todos  un  ardor  de  vivo  fuego: 
Hierve  la  sangre,  el  corazón  se  inflama, 
Enciéndese  la  cólera,  y  el  juego 
L)e  Marte  se  empezó  de  tal  manera 
Que  no  piensan  ganarle  los  de  afuera. 


437 


Mas  viendo  la  ventaja  conocida 
Que  tienen^  con  ser  pocos^  los  de  España, 
Pelantaro  por  no  perder  la  vida 
Determinó  de  hacer  el  juego  maña: 
Con  muestra  de  amistad,  pero  fingida, 
Disimulando  su  rabiosa  sana, 
Pidió  seguro  para  que  se  trate 
De  los  dos  prisioneros  el  rescate. 


Después  que  se  le  dio  lo  que  pedia 
Salió  de  las  trincheas  libremente, 

Y  en  medio  de  una  gruesa  compañia 
En  altas  voces  dijo  lo  siguiente: 
"El  ánimo,  el  esfuerzo,  la  osadia. 
Que  en  vosotros  he  visto,  noble  gente, 

Y  la  necesidad  que  habéis  pasado 
A  piedad  me  tiene  estimulado. 


"Debajo  de  mi  fe  podéis  seguros 

Entregando  las  armas  entregaros. 

Que  mal  podran  las  fuerzas  de  esos  muros, 

De  las  mias  indómitas  libraros. 

Ni  de  los  golpes  de  la  muerte  duros. 

Aunque  seáis  mas  diestros,  repararos. 

Porque  ja  tiene  su  tajante  espada 

Sobre  vuestras  cabezas  levantada. 


"No  reparéis  así  con  la  cabeza 
Que  no  tengo  por  bueno  tal  reparo. 
Mas  cierto,  mas  seguro,  y  mas  destreza. 
Será  si  os  reparáis  con  Pelantaro: 
Es  no  querer  hacerlo  gran  torpeza. 
Es  incierto,  es  costoso,  es  duro,  es  caro, 
La  vida  va  y  la  muerte  solo  en  ello 
El  aceptarlo  o  no  querer  hacello. 


438 


"No  hay  ley  humana  escrita  que  os  obligue 
A  mas  de  lo  que  habéis,  señores,  hecho, 
Ni  príncipe  ninguno  que  os  castigue 
Por  rendiros  estando  en  tanto  estrecho: 
Ni  aun  hombre  tan  injusto  que  litigue 
Contra  los  estatutos  del  derecho. 
Ni  quien  menos  condene  lo  que  es  bueno 
Sino  quien  es  de  la  razón  ageno. 


"De  mas  de  que  es  cual  veis  mandato  espreso 
Del  caudillo  que  tiene  aquesto  a  cargo. 
Que  manda  que  os  rindáis  y  aunque  está  preso 
Habéis  de  obedecerle  sin  embargo: 
El  es  quien  a  de  dar  la  cuenta  de  eso. 
La  cual  dará  que  tiene  buen  descargo. 
Que  es  haberle  faltado  juntamente 
Munición,  bastimentos  y  la  gente. 


"Habéis  con  sobra  de  ánimo  sufrido 
Sed,  hambre,  fuego,  peste,  cruel  dolencia. 
Cuarenta  y  nueve  asaltos  renitido 
A  toda  la  barbárica  potencia: 
Poco  a  poco  las  fuerzas  consumido. 
Como  lo  muestra  claro  la  esperiencia. 
No  se  cuando  aguardáis  a  tomar  puerto 
Viendo  dudoso  el  bien,  el  daño  cierto/^ 


No  pasó  con  la  plática  molesta 
El  iracundo  bárbaro  adelante, 
Por  que  para  volverle  la  respuesta 
Gualdames  le  atajó  en  aqueste  instante, 
La  cual  fué  con  audacia  dicha  aquesta: 
"Jamas  temor  alguno  fué  bastante. 
Ni  será  mientras  yo  tuviere  vida, 
A  que  flaqueza  en  mi  sea  conocida. 


439 

"Ni  de  la  vida  estoy  aficionado^ 

La  cual  no  estimo  ni  la  tengo  en  nada 

Si  a  de  quedar  la  honra  que  he  ganado^ 

Solo  por  no  perderla,  maculada: 

Y  que  estando  el  Teniente  aprisionado 

La  gente  suya  no  estará  obligada 

A  cumplir  ni  aun  hacer  lo  que  dijere 

Ni  a  obedecer  las  órdenes  que  diere. 


"Asi  que  si  desea  que  se  haga 
Lo  que  el  teniente  dice  y  el  procura. 
Que  le  de  libertad  o  de  por  paga, 
Pues  nada  o  poco  en  ello  se  aventura: 
Que  podrá  ser  que  al  punto  satisfaga 
En  cuanto  con  palabras  le  asegura. 
Que  él  es  el  que  podrá  mejor  haeello 
Por  ser  quien  a  de  dar  la  cuenta  de  ellu/' 


No  fueron  estas  ni  otras  mil  razones 
(Que  Francisco  Goldames  dijo)  parte 
Para  sacar  los  dos  presos  varones 
Ni  pudo  con  industria  ni  con  arte: 
Conociendo  las  malas  intenciones ' 
Desde  un  secreto  y  alto  baluarte 
Mandó  que  a  los  reveldes  insolentes 
Los  arrojen  diez  pildoras  ardientes. 


Tenian  a  los  presos  maniatados 
Con  durísimas  guascas  fuertemente^ 
Látigos  a  los  cuellos  enlazados 
Asidos  de  ellos  toda  la  mas  gente: 
Como  estaban  del  caso  descuidados 

Y  la  carga  fué  tal  y  de  repente 
Alargaron  los  cabos,  diez  las  vidas 

Y  los  demás  se  van  a  las  guaridas. 


440 

En  viendo  pues  la  suerte  como  pinta 
Los  cautivos  y  andar  así  la  cosa, 
Pusiéronse  las  faldas  en  la  cinta 
Y  como  dicen  pies  en  polvorosa: 
De  entre  la  gente  bárbara  distinta 
(Cual  con  viento  la  nube  procelosa) 
íSalieroUj  en  caballos  corredores^ 
Aquellos  dos  apóstatas  traidores. 


Iban  los  desdichados  prisioneros 
Con  la  puerta  mayor  emparejando^ 
Y  a  recibirles  quince  arcabuceros 
Que  salieron  por  ella  disparando, 
Cuando  de  las  maromas  o  cinteros 
Les  asieron,  y  vuelven  arrastrando, 
Así  como  a  los  perros  que  los  llevan 
Muchachos  a  la  horca  en  quien  se  ceban. 


Sin  parar  como  digo  los  llevaron 

Al  lugar  diputado  al  sacrificio, 

A  su  modü  gentil  los  degollaron 

Padeciendo  primero  gran  suplicio: 

Así  los  dos  amigos  acabaron 

Por  hacer  a  su  Patria  y  Re}^  servicio, 

Llamando  siempre  a  Dios  y  el  que  le  llama 

Al  pecho  siente  su  divina  llama. 


Murieron  pues  al  fin  como  cristianos, 
Por  donde  pueden  creer  piadosamente 
Que  están  con  los  celestes  Cortesanos 
Gozando  de  aquel  ser  omnipotente: 
Delante  de  los  Césares  romanos 
Lugar  tubiera  honíu'ico  el  teniente, 
Si  como  fué  al  principio  al  fin  llegara 
Y  el  fuerte  al  mejor  tiempo  no  dejara. 


Perdió  por  esto  solo  la  corona 
Que  con  tanto  valor  ganado  habia^ 
Como  aquel  que  en  el  cerco  de  Verona 
Igual  era  en  las  armas  y  valia^ 
Y  a  su  sangriento  hermano  de  Belona 
Le  mostró  con  su  brava  valentía, 
Pero  con  un  borrón  lo  borró  todo 
Poniendo  a  lo  adquirido  antes  del  todo. 


Estando  en  estos  juegos  gradiales 
Los  bárbaros  sin  ley  embebecidos, 
Se  les  huyó  Francisco  de  Banales 
Uno  de  los  mestizos  forajidos: 
Aviso  dio  de  que  los  naturales, 
Como  en  aquel  oficio  envejecidos. 
Están  en  su  propósito  constantes 
Con  mas  dañados  ánimos  que  de  antes. 


Luego  como  llegó  dijo  en  la  plaza 
Todo  cuanto  Francisco  dicho  habia, 
De  como  aquel  traidor  de  mala  raza 
En  la  que  están  al  bárbaro  vendia: 
El  intento,  el  ardid,  ficción,  la  traza. 
Que  para  la  entregar  dada  tenia, 
Y  que  hay  también  sin  él  otros  traidores 
Que  son  de  la  traición  encubridores. 


Con  aquesta  que  fué  segunda  nueva 
Por  ser  a  la  primera  semejante, 
A  muerte  le  condena  sin  mas  prueba 
Que  la  de  los  testigos  es  bastante: 
Para  la  ejecución  de  ella  le  lleva 
Al  son  de  una  trompeta  resonante. 
Cuando  del  capitán  cargó  la  gente 
Haciéndole  soltar  al  delincuente. 


442 


Al  fin  le  perdonó;  mas  fué  por  fuerza 

Que  no  pudo  hacer  allí  otra  cosa^ 

Que  aquí  la  gente  ruin  tiene  gran  fuerza 

Y  es  mas  que  la  de  suerte  poderosa: 

No  hay  nadie  que  al  juez  haga  que  tuerza 

La  ley  por  el  de  sangre  generosa^ 

Pero  por  un  plebeyo  todos  ruegan, 

Que  para  solo  aquesto  se  congregan. 


Mas  como  el  verbo  eterno  es  poderoso 

Y  su  poder  sin  fin  no  es  limitado, 
Aunque  lo  dilató  a  aqueste  alevoso 
Le  vino  a  castigar  de  su  pecado : 
En  el  tiempo  que  estaba  mas  gozoso 

Y  de  la  parca  cruel  mas  olvidado. 
Con  ella  se  abrazó  suvitamente 
Atribuyéndolo  a  esto  la  mas  gente. 


Pero  la  rebelada  inoficiosa 

Apretó  a  la  de  España  de  manera, 

Que  de  trabajo,  hambre  y  sed  rabiosa 

El  alma  tuvo  para  echarla  fuera: 

A  la  del  Redentor  única  esposa 

Otra  vez  acudió  que  fué  tercera, 

A  pedirle  llorando  que  le  acuda 

Como  en  las  dos  pasadas  con  su  ayuda. 


Oyó  el  señor  sus  justas  peticiones 
Como  a  Ismael  en  el  desierto  cuando 
Su  madre  Agar  con  sobra  de  aflicciones 
De  sed  ardiente  le  dejó  acabando: 
Es  el  manjar  de  Dios  los  corazones 
De  los  que  se  los  dan  con  pecho  blando, 
En  cuyas  voluntades  reconoce 
Al  que  su  santo  espíritu  conoce. 


443 

Así  como  a  la  Virgen  vio  la  cara 
La  gente  aflicta  y  agua  la  pidiese, 
Llenóse  el  pozo  seco  de  ella  clara 
Con  mucho  mas  fervor  que  si  hirviese: 
No  fué  aquí  menester  que  con  la  vara 
En  la  piedra  de  Oreb  Moisés  hiriese, 
Por  que  la  de  Gese  mas  virtud  tiene 
Que  ya  la  ley  de  gracia  se  mantiene. 


Si  tubiera  caudal,  Reina  del  Cielo, 
Talento  celestial,  viva  eíicacia, 
Levantara  en  loaros  algo  el  vuelo 
Con  un  vigor  de  mas  que  humana  audacia: 
Pero  si  soy  humilde  gusanuelo 
Falto  de  lo  que  digo  y  de  la  gracia, 
Como  podré  decir  cosa  que  os  cuadre 
Sino  es  decir  que  sois  del  Verbo  madre. 


Alabemos  los  coros  de  los  santos. 
Serenísima  Reyna  cortesana. 
Los  Angeles,  Arcángeles,  y  cuantos 
Asisten  en  la  corte  soberana: 
Cantemos  himnos,  celestiales  cantos. 
Puerta  del  cielo,  luz  de  la  mañana. 
Por  las  grandes  mercedes  y  favores 
Que  reciben  de  vos  los  pecadores. 


Gracias  te  damos,  Reyna  esclarecida. 
Cantando  estaba  en  la  capilla  santa. 
La  gente  castellana  enriquecida 
Con  tanto  don  glorioso  y  merced  tanta, 
Cuando  la  revelada  descreída 
Oyendo  la  canción  dulce  que  canta. 
De  temor  llena  mas  que  de  esperanza 
La  causa  preguntó  de  la  mudanza. 


444 


Así  como  la  voz  oyó  una  dama 
Hija  de  aquel  famoso  Castañeda^ 
Que  con  los  otros  trece  de  la  fama 
Ercilla  encumbra  en  la  encumbrada  rueda 
A  vista  de  los  bárbaros  derrama 
Una  botija  de  agua  y  con  faz  leda. 
Les  dijo:  de  aquí  nace  nuestro  gozo, 
De  ver  llenarse  de  ella  el  seco  pozo. 


Ya  nuestro  Redentor  se  condolece 
De  nosotros  por  quien  milagros  obra, 
El  cielo,  tierra,  el  mar  nos  favorece, 
No  hay  cosa  que  nos  cause  mas  zozobra: 
De  ninguna  en  el  fuerte  se  carece 
Todo  cuanto  faltaba  eso  nos  sobra, 
Airado  está  el  señor  contra  vosotros 
Y  se  muestra  benévolo  a  nosotros. 


Ko  aguardaron  a  mas  porque  en  oyendo 
De  la  gallarda  dueña  las  razones 
Perdida  la  color  vuelven  huyendo 
Sin  pulsos,  sin  vigor,  sin  corazones: 
No  volvieron  el  rostro  atrás  creyendo 
Que  todos  los  dañados  escuadrones, 
Y  las  demás  cuadrillas  criminosas 
En  sus  alcances  iban  presurosas. 


Con  todo  aquel  temor  con  que  partieron 
Con  ese  sin  perderle  caminaron. 
El  paso  en  parte  alguna  detubieron 
Hasta  que  a  sus  estancas  allegaron: 
Pero  los  Españoles  como  vieron 
Que  libres  de  los  bárbaros  quedaron, 
A  Dios  de  ello  las  gracias  dieron  luego 
Abrasados  de  amor  en  santo  fuego. 


445 

Así  como  se  fueron  los  perjuros 
Huyendo  de  aquel  súbito  alborozo^ 
Para  señal  de  que  ya  están  seguros 
Volvióse  a  su  primero  ser  el  pozo: 
Viendo  el  grande  milagro  de  los  muros 
Los  hispanos  salieron  con  gran  gozo^ 
Bien  así  como  cuando  el  Patriarca 
Después  del  largo  afán  salió  del  Arca. 


Los  campos  verdes  hallan  abrasados 
Cubiertos  todos  con  cenizas  pardas^ 
Los  árboles  fructíferos  cortados 
Como  cosa  que  estaba  sin  sus  guardas: 
Entre  los  muladares,  y  vallados, 
¡Sobre  los  paredones  en  la  bardas, 
Algunas  yerbas  hay  no  conocidas 
Que  fueron  el  sustento  de  sus  vidas. 


Sin  saber  si  eran  buenas  o  dañosas 
Con  ellas  los  estómagos  llenaban, 
Cocíanlas  sin  grasa  ni  otras  cosas, 
Como  si  fueran  puercos  se  hartaban: 
l'odas  las  inmundicias  asquerosas 
Crudas  cual  gallinazas  se  tragaban, 
Cualquiera  cosa  de  virtud  agena 
Era  para  comer  aquí  muy  buena. 


Espaldares  de  sillas,  cueros  viejos. 
Las  suelas  de  chapines  no  baratos, 
K^avandijas  hediondas,  los  pellejos 
De  caballos,  ratones,  perros,  gatos, 
Cxuadamecíes,  látigos  añejos. 
Adargas,  cueras,  botas,  y  zapatos. 
Volviendo  al  cuerpo  lánguido  las  heces 
De  lo  que  ya  sirvió  en  el  otras  veces. 


446 


La  hambre  general  que  hubo  en  Italia 
Cuando  por  el  Rey  Godo  fué  asolada, 
La  de  África,  ni  la  de  Farsalia, 
No  puede  ser  con  esta  comparada: 
No  fué  en  Europa,  en  Asia,  o  en  la  Galia, 
En  Sagunto  Numancia  la  nombrada, 
En  Coron,  en  Verona,  ni  en  Samaría 
Ni  aun  en  Jerusalén,  tan  ordinaria. 


De  unas  semillas  duras  como  un  palo 
Pan  mas  negro  que  pólvora  hacian, 
Pero  como  a  la  hambre  no  hay  pan  malo 
Cual  si  fuera  de  leche  le  comian: 
Aquellos  que  se  vieron  en  regalo 
Con  cuanta  pena  lágrimas  vertían. 
De  ver  que  totalmente  les  faltaba 
Aquello  que  otro  tiempo  les  sobraba. 


Los  unos  en  hidrópicos  hinchados 
Con  tan  malas  viandas  se  volvían. 
Cual  éticos  los  otros  descarnados 
Fantasmas  propiamente  parecían : 
Quedaron  todos  ellos  tan  trocados 
Que  con  diíicultad  se  conocían. 
Odres  parecen  estos  en  la  suerte. 
Aquestos  el  traslado  de  la  muerte. 


Como  viejos  perláticos  temblaban 

Y  cual  faltos  de  sueño  dan  bostezos, 

Por  la  falta  de  aliento  no  pasaban 

Las  tituvantes  voces  de  los  bezos: 

Los  pechos  mas  que  lánguidos  se  alzaban 

Haciendo  un  ronco  son  con  los  accesos, 

Cáese  debilitada  la  cabeza 

Los  desmayados  cuerpos  de  flaqueza. 


44' 


Las  tiernas  criaturas  desmedradas. 
Como  es  la  hambre  tanta  que  padecen, 
Con  las  piadosas  madres  abrazadas 
Al  criador  las  ánimas  ofrecen: 
Ellas  con  las  entrañas  traspasadas 
Como  madres  al  tln  se  condolecen, 
Mas  como  remediarlas  no  podian 
Con  sollozos  mil  lágrimas  vertian. 


Cuando  ya  iba  fijando  el  pie  la  muerte 
Para  les  dar  asalto  en  sus  umbrales. 
Llegaron  ciertos  bárbaros  al  fuerte 
De  Tirua  y  Rolomo  naturales: 
Doliéndose  de  verlos  de  tal  suerte 
Tres  o  cuatro  Caciques  principales. 
Se  ofrecieron  a  darles  al  momento 
Por  un  precio  escesivo  bastimento. 


Sin  reparar  en  el  se  concertaron 
Que  no  hay  alguno  igual  al  de  la  vida. 
Harina  de  cebada  les  compraron 
Tostada,  por  cerner,  y  mal  molida: 
Largo  tiempo  el  rescate  continuaron 
Y  aunque  fué  con  ponzoña  la  comida, 
No  quiso  Dios  que  nadie  pereciese 
Ni  que  este  pueblo  suyo  se  perdiese. 


Aunque  por  un  descuido  que  tubieron 

Cuando  era  menester  mas  el  cuidado. 

Catorce  desmandados  se  perdieron 

Por  ser  el  uno  de  ellos  desmandado: 

La  mucha  confianza  con  que  fueron 

Fué  causa  de  su  fin  acelerado, 

Y  de  que  yo  le  de  a  este  canto  amargo 

Que  no  lo  es  poco  en  ser  como  es  tan  largo. 


Canto  XXIII. 


Degüellan  los  enemigos  de  Tenia  catorce  castellanos  en  el  rescate  del 
bastimento:  prende  el  capitán  Francisco  Goldames  al  cacique  Guaiqui- 
milla:  llega  del  Perú  al  Puerto  de  la  Concepción  gente  de  socorro: 
sale  don  Francisco  de  Quiñones  a  socorrer  las  ciudades  de  Ongol  e 
Imperial:  junta  el  enemigo  poderoso  ejército  y  en  el  valle  de 
Yumbelle  da  la  batalla. 


J_)e  enemigos  ni  amigos  sospechosos 

No  se  lia  de  ñar  ningún  prudente, 

Que  son  todos  sus  tratos  cautelosos 

Con  que  engañar  pretenden  a  la  gente: 

Y  con  los  enemigos  alevosos 

Es  lícito  el  tratar  dobladamente, 

No  dando  algún  lugar  a  sus  cautelas 

Que  al  traidor  la  ocasión  le  pone   espuelas. 


]\íil  historias  antiguas  vemos  buenas 

JJe  príncipes  que  se  han  solo  perdido 

Por  dar  la  entrada  libre  a  manos  llenas 

A  quien  no  se  debiera  dar  oídos: 

El  último  de  Roma,  otro  de  Atenas, 

Don  Sancho  a  quien  mató  el  traidor  Belido, 

Julio  Cesar,  dos  mil  emperadores, 

Que  acabaron  a  manos  de  traidores. 


449 

Mal  hiciera  Sinon  en  Troya  tiro 
8i  el  Rey  Priamo  de  el  no  se  fiara, 
Ni  Bausanias  al  sucesor  de  Ciro 
A  quien  fortuna  fué  por  ello  avara : 
Burló  a  los  Babilónicos  Zopiro 
Las  orejas  cortándose  y  la  cara, 
Pudo  con  la  crueldad  que  usó  consigo 
Entregar  la  ciudad  al  Key  su  amigo. 


Son  de  naturaleza  los  gentiles 
Como  faltos  de  fé  y  de  ley,  traidores, 
Mentirosos,  aleves,  falsos,  viles. 
Codiciosos,  tiranos,  envaidores, 
Disimulados,  pórfidos,  sutiles. 
Sin  honra,  sin  palabra,  engañadores, 
Y  sobre  todos  cuantos  hay  nacidos 
Aquestos  idolatras  fementidos. 


No  han  tratado  verdad  en  esta  vida 

Y  quieren  que  con  ellos  que  se  trate. 
Ni  cumplen  la  palabra  prometida 

Y  así  es  fiarse  de  ella  disparate: 

Aquí  veréis  cuan  mal  que  fué  cumplida 
La  que  dieron  acerca  del  rescate, 

Y  los  que  de  ella  tanto  se  fiaron 
Cuan  desastradamente  que  acabaron. 


Cuando  el  gran  capitán  de  las  estrellas 
Al  mundo  su  luciente  faz  mostraba, 
Quitándoles  la  clara  luz  que  en  ellas 
Como  en  claro  cristal  reverberaba, 
Al  rio  de  las  damas  cien   doncellas 
Y  un  escuadrón  de  bárbaros  llegaba. 
Cargadas  las  mujeres  con  sus  yoles 
A  donde  tran  maiz,  trigo,  y  frisóles. 

29 


450 

Desarmados  los  pérfidos  veniari; 
Para  que  sin  sospecha  ni  recelo 
Fuesen  a  rescatar  como  solian 
Los  Españoles  miseros  de  vuelo: 
Apriesa  los  llamaban  y  decian 
Que  fuesen  a  comprar  antes  que  Délo 
¡Subiese  a  lo  mas  alto  de  la  cumbre 
A  darles  con  sus  rayos  pesadumbre. 


No  acude  la  perdiz  asi  al  reclamo 
Del  perdigón  cantor  que  está   cautivo, 
Ni  a  la  fontana  fria  el   suelto  gamo 
Cuando  Pitro  arde  mas  en  tiempo  estivo. 
Ni  a  las  sonoras  voces  de  su  amo 
Transido  Tagarote  infugitivo, 
Como  a  las  de  los  bárbaros  sangrientos 
Los  miserables  vándalos  hambrientos. 


Desde  los  altos  muros  se  arrojaban 
Los  de  menos  quilates  y  paciencia, 
Que  por  tener  tan  poco  no  aguardaban 
Del  capitán  solícito  licencia: 
El  cual  viendo  las  cosas  que  pasaban 
Y  en  los  suyos  perdida  la  obediencia. 
Con  todo  aquel  rigor  que  convenia 
A  los  desobedientes  oprimía. 


Mas  era  ya  el  desorden  de  tal  suerte 
Y  la  necesidad  que  los  aflige, 
Que  con  ver  como  vian  a  la  muerte 
La  razón  ni  el  temor  no  les  corrige: 
Salieron  los  incrédulos  del  fuerte 
Contra  la  voluntad  de  quien  los  rige, 
Bajaron  velocísimos  el  cerro 
Desarmados  que  fué  doblar  el  yerro. 


451 

Setecientos de  la  costa 

En  la  ciudad  estaban  emboscados. 
Desde  que  se  rindió  la  primer  posta 
Para  cercar  a  tiempo  los  cercados; 
Los  catorce  que  fueron  por  la  posta 
De  la  necesidad  estimulados^ 
Dejaron  en  las  manos  homicidas 
De  sacrilegos  pértídos  las  vidas. 


Tantos  palos  les  dieron  con  garrotes 
De  temO;  palo  duro  que  cortaron^ 
Que  por  las  Hacas  sienes  y  cogotes 
Los  palpitantes  sesos  reventaron: 
Degollaron  dos  nobles  sacerdotes^ 
Vivo  a  Fray  Juan  Suarez  se  llevaron;, 
Tres  Españoles,  niños  inocentes. 
Con  otros  muchos  indios  sus  parientes. 


Uno  de  los  catorce  que  murieron, 
Pereda,  fué  a  quien  estos  hombres  vanos 
Por  inmortal  o  mágico  tubieron, 
O  por  el  Ibumche  de  los  cristianos. 
La  cabeza  del  cuerpo  dividieron 
Diciendo  como*  bárbaros  insanos. 
Veamos  si  este  cuerpo  sin  cabeza 
(Como  hizo  en  Curaraba)  se  endereza. 


Estaban  los  cristianos  desde  lo  alto 

Mirando  aquel  conflicto  sanguinoso. 

Cuando  salió  con  ímpetu  al  asalto 

El  escuadrón  de  bárbaros  famoso: 

El  denuedo,  la  priesa,  el  sobresalto 

Fué  tanto  j  el  valor  del  victorioso. 

Que  a  no  estar  Juan  de  Ybarra  puesto  apunto 

Entrara  por  la  puerta  todo  junto. 

29* 


452 


Pero  acudiendo  luego  Don  Fernando 
Montiel;  Quijada;  Conde  y  Juan  de  Vega, 
Fueron  tanto  a  los  infidos  cerrando 
Que  forzados  dejaron  la  refriega: 
Recogidos  se  fueron  retirando 
Como  los  segadores  de  la  siega^ 
Cuanto  Titon  colérico  en  la  siesta 
Con  sus  ardientes  flechas  les  infesta. 


Pasados  pocos  mas  de  quince  dias 
Sin  vergüenza  los  bárbaros  volvieron^ 
Al  trato  con  las  mismas  mercancías 
Que  tan  costosas  para  tantos  fueron: 
Los  Españoles  por  diversas  vias 
Inteligencias  útiles  tuvieron; 
Hasta  que  asegurando  a  los  perjuros 
Los  hicieron  entrar  dentro  en  los  muros. 


Como  si  amigos  fueran  verdaderos 
Entró  al  rescate  dentro  una  cuadrilla; 
De  los  mas  revoltosos  bandoleros 
Cargados  de  maiz;  trigo  y  frutilla: 
En  prisión  los  pusieron  los  iberos 
A  todoS;  y  al  Cacique  Guait^uimilla 
Por  el  respeto  de  este  y  mandamiento 
Al  fuerte  vino  siempre  bastimento. 


Era  ademas  de  ser  emparentado 
Valiente;  principal;  sagaZ;  discretO; 
Bien  quistO;  generosO;  respetado; 
Comedido;  varón  de  gran  conecto: 
Xo  fué  mas  nuestro  fuerte  fatigado 
Por  tener  a  este  bárbaro  respeto 
Antes  le  alimentaba  su  aillaregua 
Con  quien  se  hizo  una  inviolable  tregua. 


453 

Así  ya  pues  que  aquí  tienen  bonanza 
Y  el  paso  franco  el  bárbaro  me  deja^ 
Dejarlos  quiero  que  de  mi  tardanza 
Quiñones  con  razón  justa  se  queja: 
Con  el  socorro  nuevo  nueva  usanza 
Para  salir  en  campo  se  apareja 
Que  quiere  con  gallardo  contoneo 
Easgar  las  sordas  aguas  del  Leteo. 


Gallardas  compañías  seis  reparte 
En  seis  gallardos  jóvenes  briosos, 
Que  cada  cual  escede  al  crudo  Marte 
En  memorables  hechos  vigorosos: 
¡  Oh  bárbara  canalla^  guartO;  guarte ! 
No  te  pongas  en  términos  dudosos^ 
Conserva  tu  feliz  prospera  suerte^ 
Guarda  que  te  amenaza  ya  la  muerte. 


No  fies  en  tu  vana  confianza 
Ni  menos  en  la  lúbrica  fortuna^ 
Que  cuando  quiere  hace  su  mudanza 
Imitando  a  las  varias  de  la  Luna: 
Ya  llena  ya  vacía  su  balanza^ 
Ya  ninguno  le  da  colmada  alguna, 
Demás  de  qué  no  es  menos  que  Quiñones 
Quien  rige  tan  soberbios  escuadrones. 


Así  de  hoy  mas  es  bien  la  fama  rompa 

El  aire  vago  con  el  soplo  horrendo, 

Y  de  los  demás  globos  interrompa 

En  trepidante  son  y  en  suave  estruendo: 

O  ya  el  Olimpo  la  sonora  trompa 

Con  que  se  va  mi  canto  engrandeciendo, 

Cantando  aunque  no  en  versos  tan  sutiles 

Cual  los  del  Griego  del  segundo  Aquiles. 


454 


Dichoso  yo  en  mil  siglos  pues  que  puedo 
En  verso  heroico  y  dilatada  suma, 
Ageno  de  sospechas,  pena,  o  miedo, 
Batir  las  alas  y  tender  la  pluma: 
Y  con  la  transparente  vista  quedo 
Fijo  mirar  al  sol,  sin  que  presuma 
Podrá  desfallecerme  un  solo  punto 
De  estos  heroicos  cantos  que  aquí  apunto. 


Por  lo  cual  con  la  voz  mas  entonada, 
Con  mas  razón  y  relación  mas  cierta, 
Con  la  verdad  mas  pura  y  acendrada 
Y  sin  ficción  de  caso  o  zuza  incierta: 
Cantar  quiero  por  obra  señalada 
Al  mundo,  dando  por  insigne  oferta 
Noticia  de  los  célebres  blasones 
Del  sinpar  Don  Francisco  de  Quiñones. 


Aqueste  solo  fué  quien  vencer  pudo 
Al  invencible  bárbaro  Araucano, 
Orlando  a  pesar  suyo  el  fuerte  escudo 
Con  mil  trofeos  insignes  de  su  mano: 
A  quien  temió  el  airado  Puren  crudo, 
Catira,  Tucapel,  y  Mareguano, 
Que  por  su  ley  y  Key  cuanto  pretende 
Todo  lo  atierra,  rinde,  asuela,  enciende. 


Ninfas  que  el  carro  de  oro  hasta  el  ocaso 
La  venida  aguardando  del  hermano. 
Atentas  contempláis  desde  el  Parnaso 

Y  con  voluble  esfera  y  blanca  mano 
Le  vais  midiendo  el  curso  paso  a  paso 
Por  el  diafano  abjecto  y  aire  vano. 
Dejad  de  hoy  mas  el  rumbo  y  planisferio 

Y  atentas  asistid  a  otro  emisferio. 


455 


Formad  una  no  vista  laureola 

Con  el  blanco  jazmín  y  rojo  acantO; 

Rosa^  liriO;  alelí,  jacinto^  y  viola, 

Y  tal  que  a  envidia  muev¿i  al  mismo  espanto 

Que  yo  os  afirmo  y  juro  sercá  sola 

Digna  de  aquel  que  en  rudo  verso  canto, 

Los  loores  que  encubriendo  va  mi  pluma 

Cuanto  pretendo  mas  buscarle  suma. 


Ko  os  pido  yo  el  favor  no  de  Elicona 

Hermanas  nueve  del  intenso  Apolo, 

Que  Don  Juan  de  Mendoza  es  quien  abona 

Mi  heroica  historia  y  basta  el  suyo  solo : 

El  cual  pues  de  Elio  quiso  la  corona. 

Ya  es  bien  vaya  del  uno  al  otro  Polo 

La  fama  eternizando  las  hazañas 

Del  Marte  nuevo  honor  de  las  Espanas. 


Habiendo  guarnecido  las  fronteras 
Dejando  en  todas  ellas  buen  reparo. 
En  vistosas  escuadras  e  hileras 
De  Penco  sale  el  escuadrón  preclaro 
Como  en  las  cristalinas  vidrieras. 
En  las  lucientes  armas  del  sol  claro 
Reverberan  sus  rayos  celestiales 
Ofendiendo  con  ellos  los  visuales. 


Con  orden  militar  y  vigilancia 
En  dos  jornadas  a  Quenel  llegaron. 
En  cuya  verde  y  deleitosa  estancia 
La  veterana  gente  allí  aguardaron: 
Con  ella  con  denuedo  y  sin  jactancia 

le  mostraron 

Con  muestra  tal,  que  al  bárbaro  desdeña 
La  bélica  cuadi'illa,  aunque  pequeña. 


4513 


Son  aquestos  dos  ínclitos  varones 
Antiquísimos  hombres  en  la  tierra^ 
Temidos  de  las  bárbaras  naciones 
Tanto  en  los  valles  como  en  la  gran  sierra, 
Por  lo  cual  les  mandó  venir  Quiñones 
Para  que  le  aconsejen  en  la  guerra, 
Que  como  tan  prudente,  sabio  y  viejo 
Jamas  dio  paso  alguno  sin  consejo. 


Al  capitán  Alonso  Cid  encarga 
La  guardia  de  Chillan,  tan  importante. 
Porque  para  tener  tan  grave  carga 
Tiene  robustos  hombros  como  Atlante: 
Aquí  no  hago  de  él  historia  larga 
Por  estar  como  estoy  tan  adelante, 
Pero  basta  decir  que  siempre  ha  sido 
Igual  al  gran  varón  de  su  apellido. 


El  campo  junta  de  la  gente  nueva 

Con  las  reliquias  de  la  veterana, 

La  trompa  suena  belicosa  a  leva 

Que  incita  y  mueve  a  la  nación  hispana ; 

Deseando  venir  con  ella  a  prueba 

En  busca  se  partió  de  la  pagana, 

Llegó  a  Nivequeten,  rio  famoso. 

Que  Biobío  hace  mas  copioso. 


En  la  espaciosa  margen  de  el  se  aloja 
Cuando  el  gran  corazón  del  cuarto  cielo 
Al  orbe  de  su  clara  luz  despoja 
Y  a  la  penosa  Circe  da  consuelo: 
Mandó  el  gobernador  que  se  recoja 
Su  gente  toda  entre  el  y  un  arroyuelo 
Que  paga  su  tributo  al  ancho  rio 
Antes  que  el  pague  el  suyo  a  Biobío. 


457 

Eligió  como  práctico  soldado 
A  donde  esté  su  campo  recojido 
Un  sitio  fuerte  en  puesto  acomodado 
Para  cualquiera  bélico  rugido : 
Este  fué  siempre  solo  su  cuidado 
Y  estar  a  cualquier  hora  prevenido^ 
Teniendo  mas  que  todos  vijilancia 
En  todas  las  facciones  de  importancia. 


Habiendo  pues  el  campo  en  orden  puesto 

Y  su  rostro  clarificó  la  Luna^ 
Despacha  el  general  gente  de  presto 
Para  que  traigan  nueva  o  lengua  alguna: 
Subió  de  Conilebo  el  gran  recuesto 

Que  está  sirviendo  al  cielo  de  coluna, 

Y  al  gran  rio  llegó  cuando  la  Am-ora 
Las  claras  puertas  del  Oriente  dora. 


Al  pié  del  reventón  junto  a  BiobíO; 
En  unos  matorrales  enredados, 
A  do  jamas  entró  el  calor  ni  frió 
Hallamos  ciertos  indios  emboscados: 
Algunos  se  arrojaron  en  el  rio 
Huyendo  de  el  temor  estimulados, 
A  toda  la  demás  gente  prendimos 
Y  al  campo  con  la  presa  vuelta  dimos. 


El  cauto  Don  Francisco,  que  su  intento 
Era  solo  saber  el  que  tenia 
El  iracundo  idolatra  sangriento 
La  máquina  o  designios  que  traia, 
Ante  el  mandó  le  traigan  al  momento 
Los  presos,  que  saber  de  ellos  queria 
En  que  parte  de  aquellas  le  aguardaba 
O  que  ejército  trae  o  adonde  estaba. 


458 


Pero  entre  quince  que  eran  no  hubo  alguno 

Que  dijese  verdad  en  cosa  alguna, 

Que  con  examinarlos  uno  a  uno 

La  respuesta  que  dieron  todos  fué  una: 

Y  fué  que  en  el  Marcial  juego  importuno 

Jamas  probaron  ellos  su  fortuna, 

Por  ser  hombres  cursados  en  el  arte 

De  Ceres  a  quien  quieren  mas  que  a  Marte. 


Que  no  hay  gente  junta,  ni  parecen 
Ningunos  de  los  subditos  de  Marte, 
Que  todos  de  hambre  rábida  perecen 
Y  asi  cada  cual  anda  por  su  parte: 
Que  los  Purenes  son  los  que  florecen 
En  el  sangriento  juego  y  bélica  arte. 
Que  los  demás  están  arrepentidos, 
Pobres,  tristes,  hambrientos,  y  aburridos. 


Cuando  en  la  cueva  lóbrega  de  Atlante 

La  noche  tenebrosa  se  metia. 

Huyendo  de  Filesio  radiante 

Que  en  sus  alcances  rápidos  venia, 

La  castellana  gente  vigilante 

Posó  a  Nivequeten  por  do  tenia 

De  espacio  desde  la  una  a  la  otra  orilla 

Con  mil  canales  raudos  una  milla. 


Llevó  a  su  cargo  en  orden  la  vanguardia 
Con  una  bella  escuadra  de  Piqueros 
Don  Antonio  y  con  otra  que  la  guarda 
De  valientes  y  bravos  mosqueteros: 
Quedó  el  gobernador  de  retaguardia 
Con  todos  los  mas  prácticos  guerreros. 
Pasó  en  el  batallón  el  carruage 
Piezas,  cargas,  los  mozos  y  el  bagage. 


459 

Llegó  sin  daño  alguno  a  la  otra  parte 
Que  ya  está  la  Fortuna  de  la  nuestra^ 
Y  el  soberbio  feroz  sangriento  Marte 
Humilde^  manso^  y  plácido  se  muestra: 
Mandó  el  gobernador  luego  se  aparte, 
De  la  caballería  la  mas  diestra, 
Para  que  vayan  siempre  los  mejores 
Viendo  si  hay  del  contrario  esplor adores. 


Tras  de  ellos  luego  al  punto  nos  partimos 
Con  no  menos  silencio  que  cuidado, 
Al  valle  de  Yumbel  derechos  fuimos, 
Que  será  para  siempre  celebrado: 
Cerca  de  Maquelboro  descubrimos 
A  dos  indios  encima  de  un  collado, 
Mas  luego  conocimos  ser  espías 
Por  no  se  haber  mostrado  en  tantos  dias. 


El  diestro  general  con  diligencia 
El  campo  puso  en  orden  de  batalla. 
Por  si  acaso  la  bárbara  potencia 
Aguardando  estubiese  para  dalla: 
y  para  resistirle  su  violencia 
De  fuertes  picas  hizo  una  muralla. 
Adelante  pasamos  como  digo 
Sin  haberse  mostrado  el  enemigo. 


Mas  la  bárbara  hueste  junta  estaba 

Entre  el  uno  y  el  otro  caudal  rio, 

A  vista  de  la  nuestra  siempre  andaba 

Con  bélico  furor,  ánimo,  y  brío: 

Trabar  la  lid  horrísona  pensaba 

Al  paso  del  famoso  Biobío, 

Por  ser  difícil,  raudo  y  tan  molesto 

Que  a  gran  peligro  nuestro  está  dispuesto. 


460 

Pero  como  el  inmenso  padre  amado 
De  sus  hijos  un  punto  no  se  olvida. 
Permitió  que  un  apóstata  soldado 
Volviese  arrepentido  a  la  guarida: 
El  cual  dijo;  después  de  perdonado, 
Que  el  número  de  gente  que  está  unida 
De  todas  las  Antárticas  regiones, 
Era  de  a  cuatro  mil  cuatro  escuadi'ones. 


Y  que  los  generales  en  consulta 
Que  son  Talcalaguen  y  Quelentaro, 
Kabalvuri  tras  quien  la  turba  multa 
Viene  desde  Molchen  al  rio  claro. 
Trataron  que  su  gente  vaya  oculta 
A  la  nuestra  siguiendo  j  por  reparo, 
A  Biobío  lleve  hasta  cuando 
Al  paso  de  el  nos  fuésemos  llegando. 


Ko  pudo  aquel  gran  número  de  gente, 
Que  dijo  el  español  que  junta  estaba. 
Turbar  un  punto  el  ánimo  valiente 
De  quien  la  poca  hispana  gobernaba: 
Antes  con  juvenil  furor  ardiente 
Para  el  combate  duro  se  aprestaba, 
Mas  porque  siempre  de  el  se  sacan  bienes 
Llamó  a  consejo  a  los  de  blancas  sienes. 


Juntos  los  capitanes  y  soldados 
Mas  antiguos  en  el  servicio  Kegio, 
Mandó  que  fuesen  todos  asentados 
Guardando  a  cada  cual  su  privilegio: 
Con  sílabas  y  acentos  bien  cortados 
Preguntó  cuanto  al  vando  sacrilegio 
Se  jiodia  sustentar  junto  en  campaña 
Sin  perder  la  soberbia  furia  y  saña. 


461 


Kespondiéronle  todos  al  momento 
Que  tres  dias  podían  tasadamente 
Sustentarse,  que  es  poco  el  bastimento 
Que  tienen  j  sin  número  la  gente: 
Oyendo  Don  Francisco  aquel  concento 
Volvió  a  decir  con  sosegada  frente: 
Aunque  el  tiempo  sea  mas  yo  determino 
Cortar  con  tiempo  el  bárbaro  desino. 


Lo  que  ordenado  tiene  ya  sabemos, 
Que  es  como  astutamente  nos  aguarda 
A  que  a  algún  paso  estrecho  nos  lleguemos 
Para  picar  allí  en  la  retaguardia, 
Repararnos  con  tiempo  bien  podemos 
Pues  hay  sol  como  dicen  en  la  barda, 
Antes  que  a  ver  a  Tetís  baje  Pítio 
Es  menester  buscar  un  fuerte  sitio. 


Que  quiero  en  alojándome  forzalle 
A  que  de  si  a  de  darnos  la  batalla. 
En  el  lugar  mas  cómodo  del  valle 
Y  no  adonde  pretende  o  quiere  dalla: 
O  cuando  no  podi'é  necesitalle. 
De  suerte  que,  en  faltándole  vitualla, 
A  deshacerse  venga  tan  en  breve 
Como  en  el  agua  sal  o  al  fuego  nieve. 


Su  parecer  conformes  aprobaron 

Todos  cuantos  estaban  en  consejo. 

La  traza,  industria,  ardid,  facción  loaron. 

Alzando  cada  cual  el  sobrecejo: 

El  sitio  fuerte  cerca  de  allí  hallaron 

A  donde  junto  todo  el  aparejo, 

Hizimos  una  fuerte  palviada 

Con  bejucos  fortísimos  trabada. 


462 

Dos  veces  se  descubre  y  se  presenta 
El  antipoda  Nomio  limpio  y  clarO; 
Otras  tantas  Lucina  turbulenta 
Suple  la  falta  de  su  hermano  caro: 
Y  el  Español  ejército  de  cuenta 
Recogido  se  estaba  en  el  reparo^ 
Mas  cuando  el  tercer  curso  comenzaba 
El  bárbaro  furioso  se  mostraba. 


Estando  así  cual  digo  en  este  puesto^ 

Entró  por  el  ejército  gritando 

Un  español;  diciendo:  al  arma  presto! 

Que  ya  se  viene  el  infido  llegando; 

Mas  gallardo  que  el  sol^  en  (5rden  puesto, 

A  largo  paso  viene  caminando, 

Frisar  puede  en  el  número  su  campo 

Con  toda  cuanta  yerba  tiene  el  campo. 


Vimos  luego  los  montes  y  los  cerros 
De  bárbaras  escuadras  coronados, 
Relumbran  de  las  picas  tersos  hierros 
Cual  los  rayos  Fetónicos  dorados: 
De  pellejos  de  tigres  y  de  perros, 
De  blanco  y  negro  todos  variados. 
Eran  las  sobrevestas  y  celadas 
En  otros  cueros  duros  aforradas. 


El  pérfido  de  industria  puesto  habia 
Por  cuatro  partes  fuego  a  la  sabana 
Al  Este,  al  Oeste,  al  Norte,  al  Mediodía, 
Por  divertir  la  gente  Castellana 
Mostrándose  por  la  una  y  otra  vía; 
Mas  al  fin  le  salió  su  industria  vana 
Que  conoció  Quiñones  su  cautela, 
Que  la  prudencia  todo  le  revela. 


463 


Mas  el  soberbio  bárbaro  perjuro 
Después  de  haber  mostrádose  en  alarde, 
Su  ejército  alojó  en  sitio  seguro 
A  la  vista  del  nuestro  aquella  tarde. 
Nuestro  gobernador  como  maduro 
Para  dar  algún  ánimo  al  cobarde, 
Con  elocuencia  trujo  a  la  memoria 
Con  que  asegura  el  triunfo  j  la  victoria. 


Contó  cuando  Alejandro  Macedonio 
Venció  con  poca  fuerza  al  Rey  Dario, 
Lo  que  perdió  con  muchas  Marco  Antonio 
Por  tener  tan  en  poco  a  su  contrario: 
Otras  de  que  dan  claro  testimonio 
Las  antiguas  historias  de  ordinario, 
La  del  Salado,  j  Kabas  de  Tolosa 
Que  a  nuestra  España  hacen  mas  gloriosa. 


Con  aquestas  historias  entretubo 
A  los  que  les  tocó  el  cuarto  primero, 
Rondando,  sin  hallarle,  el  sueño  andubo 
Esotro  que  le  sigue  y  el  tercero : 
En  esto  solamente  se  detubo 
Hasta  que  vio  venir  al  mensagero 
De  la  dama  tras  quien  Titon  camina 
Por  ver  aquella  faz  alabastrina. 


Mas  cuando  volvió  a  ver  a  Febo  clicie 
Salir  por  entre  rojos  carmesíes. 
Mostrando  la  dorada  superficie 
Cuajada  de  piropos  y  rubies. 
Para  que  reconozca  y  le  justicie 
Al  vando  de  los  pérfidos  Monfies, 
Despachó  al  general  Miguel  de  Silva 
Que  piensa  que  ya  el  bárbaro  le  silva. 


464 

No  pudimos  hacer  cosa  ninguna 
Por  estar  alojados  los  tiranos 
A  donde  Yumbel  hace  media  luna 
Y  sus  vertientes  ciénegas  los  llanos: 
Tenian  por  resguardo  una  laguna^ 
A  los  costados  húmidos  pantanos, 
Los  ángulos  cercaban  en  redondo 
Yumbel,  pantanos,  cieno,  y  lago  hondo. 


Mas  como  no  pudimos  ofendellos 

ísi  menos  por  el  sitio  entrar  en  vuelta. 

Después  de  haber  hablado  algo  con  ellos 

Dimos  para  el  ejército  la  vuelta: 

Aun  no  estubimos  bien  dos  cuadras  de  ellos 

Cuando  una  manga  de  caballos  suelta 

De  su  campo  salió,  en  un  cerro  alto 

Sin  temor  junto  al  nuestro  hicieron  alto. 


Allí  por  ver  lo  que  los  nuestros  hacen 

ÍSe  pusieron  cual  águilas  al  blanco. 

Los  caballos  sin  frenos  sueltos  pacen 

La  verde  grama  y  granujento  lanco, 

Yerbas  que  donde  quiera  en  Chile  nacen, 

Y  para  todos  es  el  pasto  franco. 

Que  la  fertilidad  de  aquesta  tierra 

Es  grande,  aunque  es  gran  fuego  el  de  la  guerra. 


Viendo  el  gobernador  la  desvergüenza 
De  aquella  gente  bárbara  y  tacana. 
El  ánimo,  el  corage,  la  vergüenza 
La  faz  de  ardiente  púrpura  le  baña. 
Para  que  le  castigue  rompa  y  venza 
Mandó  que  vaya  el  capitán  Magana 
¡Solo  con  su  gallarda  compafiía 
Que  es  la  que  de  Chillan  venido  habia. 


465 

Ordenóle  primero  que  no  pase 
8i  se  fueren  los  pérfidos  del  cerro^ 
Pero  que  si  aguardaren  que  les  pase 
Por  las  entrañas  pésimas  el  hierro: 
No  hay  máquina  que  así  se  desencase^ 
Con  tal  rumor  ni  tan  veloz  el  perro 
Se  arroja  tras  la  liebre  y  la  corcilla, 
Como  partió  la  bélica  cuadrilla. 


Los  indios  que  en  el  cerro  estaban  viendo 

Que  salieron  los  Vándalos  apriesa^ 

Los  ágiles  caballos  recogiendo 

Como  venados  van  en  vanda  espesa: 

Los  nuestros  que  el  alcance  iban  siguiendo^ 

Deseosos  de  hacer  alguna  presa^ 

En  llegando  al  mogote  revolvieron 

Con  la  velocidad  con  que  partieron. 


Estaban  las  dos  márgenes  del  rio 
Pobladas  de  dos  ásperas  montañas, 
Alegre  habitación  para  el  estío 
Por  ser  de  juncos  verde  y  espadaña: 
Dos  cuadrillas  de  aquí  con  mucho  brio. 
Bien  así  como  cuando  juegan  cañas. 
Salieron  a  la  nuestra  que  iba  en  vuelta 
Con  la  suya  mas  presto  dio  la  vuelta. 


El  número  pequeño  de  guerreros 
Usando  de  el  valor  antiguo  hispano, 
Recogidos  vinieron  siempre  enteros 
Sacando  a  los  contrarios  a  lo  llano: 
Cuando  llegaron  a  el  revuelven  fieros 
Y  entretienen  al  bárbaro  losano, 
Hasta  que  Don  Francisco  diligente 
Mandó  saliera  el  resto  de  la  gente. 

30 


466 

Al  son  salió  del  instrumento  ronco 
La  verde,  floreciente,  escelsa  rama 
Del  Quiñoneo  preclaro  antiguo  tronco 
A  eternizar  su  nombre  al  mundo  y  fama 
Entró  por  el  robusto  vando  brioso 
Cual  madrigado  toro  de  Jarama, 
Se  gallardea  el  joven  sin  segundo 
Echando  vidas  y  almas  al  profundo. 


El  sucesor  de  Marte  le  acompaña^ 

Que  solo  en  verle  el  bárbaro  se  asombra, 

A  quien  el  betiz  sacro  siempre  vana 

La  llana  paternal  y  verde  alfombra ; 

Gallardo  se  presenta  en  la  campaña 

Don  Juan  de  Añasco  y  Cárdenas  se  nombra. 

Su  gentileza,  brio  y  compostura 

Cualquier  suceso  próspero  asegm-a. 


Dejando  el  viento  atrás,  labrando  apriesa 
A  un  caballo  morcillo  los  costados. 
Jugando  una  fornida  lanza  tiesa 
Con  dos  agudos  hierros  acerados ; 
Armado  de  luciente  malla  espesa. 
Firme  entre  los  arzones  tachonados, 
Representando  al  vivo  al  Dios  guerrero 
El  general  Jofré  salió  el  tercero. 


Cubierto  de  metal  resplandeciente 
Desde  las  blancas  sienes  a  la  planta, 
Los  ojos  de  color  de  fuego  ardiente. 
El  semblante  feroz  que  al  mundo  espanta, 
La  adarga  de  ante  del  arzón  pendiente. 
En  un  rucio  cual  viento  se  adelanta 
El  general  Miguel  de   Silva,  sale 
A  mostrar  su  valor  al  que  mas  vale. 


467 

Si  aquí  sus  altos  méritos  no  alabo 
Es  porque  para  tanto  no  soj  parte, 
Que  si  YO  fuera  parte  para  tanto 
El  fuera  el  todo  de  mi  humilde  canto. 
Cuya  fama  j  renombre  en  alabastro 
Estamparse  justo  fuera  con  oro, 
Que  tan  heroico  nombre  y  fama  altiva 
Es  bien  que  este  mundo  siempre  viva. 


El  valeroso  anciano  cuyo  nombre 
En  Chile  para  siempre  será  eterno, 
Salió  para  que   el  bárbaro  se  asombre 
Acompañado  solo  de  su  yerno, 
Pedro  Cortes  del  uno  es  el  renombre, 
El  otro  cuyo  esfuerzo  sempiterno 
Eterna  dejará  también  su  fama 
Francisco  Hernández  mas  Ortiz  se  llama. 


Entre  una  parda  nube  polvorosa. 
De  el  polvo  que  levantan  densa  y  parda 
Salió  la  demás  gente  belicosa 
Belicosa,  feroz,  brava,  y  gallarda: 
En  la  horrenda  batalla  sanguinosa 
Quien  con  venablo,  lanza  o  alabarda, 
Alfange,  pica,  estoque,  pistolete. 
Como  entre  obejas  león  así  se  mete. 


Al  bárbaro  feroz  sangriento  y  fiero 
Ningún  temor  le  pone  ni  quebranta, 
Ver  muerto  caer  en  tierra  al  compañero 
Ni  le  acobarda,  admira  ni  le  espanta: 
Antes  con  mayor  brío,  mas  entero 
Enviste,  rompe,  rasga  y  se  adelanta, 
Y  del  amigo  muerto  al  baco  puesto 
Suceden  a  porfía  muchos  presto. 


468 


El  bravo  Quelentaro  ardiendo  en  sana 
Con  un  denuedo  bárbaro  y  profundo. 
Salió  al  cuentro  airado  a  los  de  España 
Teniendo  en  poco  a  España  y  aun  al  mundo; 
A  diestro  y  a  siniestro  ofende  y  daña 
Colérico,  soberbio  y  furibundo, 
El  solo  pretendiendo  por  sus  manos 
Limpiar  su  cara  patria  de  tiranos. 


Navalvuri  con  brio,  orgullo,  y  pompa, 
En  un  veloz  caballo  embiste  y  rompe, 
Al  son  horrendo  de  la  corva  trompa 
Haciendo  que  en  el  aire  vuelva  y  trompe, 
Y  que  salte,  arremeta,  corra,  y  rompa. 
Por  el  valor  que  nunca  se  corrompe. 
De  los  de  Santiago  y  su  proverbio 
A  quien  no  estima  el  bárbaro  soberbio. 


Talcalaneguen  tampoco  no  se  asombra 
Que  al  mundo  a  muerte,  miedo  a  guerra  emplaza, 
Y  en  altas  voces  su  apellido  nombra 
Haciendo  lo  que  dice  con  la  maza, 
El  sangriento  lugar  en  torno  escombra 
Abriendo  a  fuerza  calle  y  ancha  plaza 
Amenazando  con  furor  y  saña 
Al  bélico  valor  de  toda  España. 


Las  belicosas  trompas  resonando. 
Los  demás  instrumentos  sonorosos. 
Estruendo  de  los  tiros  rimbombantes 
Al  estrépito  y  golpes  espantosos. 
El  tumulto,  las  voces  disonantes. 
Relinchos  de  caballos  animosos. 
La  priesa,  el  arma,  turbación,  espanto, 
Aquí  me  fuerzan  a  dejar  el  canto. 


Cauto  XXIV. 


Trátase    el  fin    que   tuvo   la    famosa    batalla    de    Yumbel    y   la    famosa 

victoria   que    los    Españoles    ganaron:     mueren    en    ella    los    generales 

Quelentaro  y  Talcalanguen  y  gran  número  de  los  mas  señalados 

bárbaros. 


No  se  que  gusto  habrá;  si  es  gusto  bueno, 
Que  no  esté  de  escucharme  atosigado, 
Pues  no  hay  jarabe,  purga  ni  veneno 
Peor  que  un  largo  método  cansado: 
El  faisán,  la  perdiz,  pavo,  el  relleno. 
El  manjar  mas  gustoso  y  delicado. 
Si  es  ordinario  cansa,  enfada,  estraga, 
Al  gusto  ,da  fastidio  y  empalaga. 


Está  obligado  a  dar  el  que  combida 
A  una  gran  multitud  de  combidados. 
Espléndida  y  sabrosa  la  comida 
Y  mil  diversidades  de  guisados: 
Que  como  nunca  son  a  una  medida 
Los  gustos  como  bien  vemos  cortados, 
Es  menester  para  cumplir  con  todos 
La  comida  guisar  de  muchos  modos. 


470 

Cocido  quiere  aquel;  aqueste  asado, 
Aquello  ni  esto  al  otro  no  le  agrada. 
La  pepitoria,  el  frito,  el  lampreado, 

Y  la  torta  real  al  otro  enfada: 
Unos  quieren  jamón,  otros  pescado, 
Aquestos  aceitunas  y  ensalada. 

El  manjar  blanco  aquellos  aborrecen 

Y  mejor  los  tasajos  les  parecen. 


Los  mismos  gustos  hay  en  escrituras 
Que  unos  gustan  leer  cuentos  de  amores, 
Otros  fábulas,  guerras,  aventuras, 
Y"  muchos  en  jardin  de  varias  flores. 
Infaman  o  acreditan  las  lecturas 
Conforme  son  los  gustos  de  lectores. 
Los  unos  ponen  faltas,  otros  sobras, 
Que  no  dan  gusto  a  todos  todas  obras. 


Ko  a  habido  ni  hay  ni  habrá  jamas  humano 

Que  de  con  un  manjar  a  todos  gusto. 

Pues  el  manjar  del  cielo  soberano 

No  le  dio  al  pueblo  Hebreo  siendo  justo; 

Ki  estilo  tan  cabal  ni  cortesano 

Que  le  de  en  general  al  vulgo  injusto. 

Como  le  dará  pues  este  si  a  sido 

De  sangre  todo  y  todo  desabrido. 


Mas  gustos  hay  que  gustan  de  obrecillas 
A  los  cuales  será  mi  libro  aceto, 

Y  los  que  son  amigos  de  rencillas 
Aquí  hallan  también  capaz  su  objeto. 
Que  a  do  dejé  las  bélicas  cuadrillas 

Me  vuelvo  a  ver  el  fin  de  aquel  aprieto, 

Y  de  Talcalanguen  la  furia  insana 
Vestiglo  cruel  de  la  nación  hispana. 


471 

En  viendo  de  este  bárbaro  el  denuedo^ 
La  cólera^  soberbia  y  la  pujanza^ 
El  sargento  ma^^or  Luis  de  Toledo 
En  los  estrivos  firme  a  el  se  abalanza: 
Metióle  por  debajo  del  molledo 
La  mitad  justamente  de  la  lanza 
Rompióle  las  entrañas  vida  y  huesos^ 
Que  fué  señal  de  ^^rosperos  sucesos. 


Al  fuerte  Qüetelao  de  Flor  endereza 

La  fulminante  espada  con  un  tajo. 

Cortóle  de  aquel  solo  la  cabeza 

Y  aquel  pan  le  hendió  de  un  alto  abajo 

De  un  revés  Angarere  descabeza 

A  Coliguen  la  vida,  el  alma^  el  cuajO; 

Rodando  tripas^  vientre,  el  asadura, 

Rosar  le  hizo  de  una  puntadura. 


Iban  los  tercos  bárbaros  perdiendo 
Gente,  sangre,  vigor,  fuerzas,  campaña, 
Y  los  mas  pusilánimes  huyendo 
De  ver  tanto  valor  en  los  de  España: 
Cuando  el  Toque  Alepil  vino  diciendo 
Con  un  corage  ardiente  envuelto  en  saña. 
Vuelta,  vuelta  soldados,  que  quien  huye 
Su  patria,  libertad  y  honra  destruye. 


Mallacan,  Remolchen,  Falpellanga 
Gruentepil,  Chillayan,  y  Mareguano, 
Antenao,  Curalongo,  Quepolanga 
Furiman,  Napaicurai,  Filtiguano, 
Revuelven  todos  hechos  una  manga 
Y  el  resto  del  ejército  araucano 
Con  tal  valor,  furor,  aire  tan  brava. 
Que  ambigua  la  victoria  se  mostraba. 


472 


Quien  anda  ya  tan  bravo  y  tan  soberbiO; 
Quien  rompiendo  la  maza  el  arco  acomba^ 
Tirando  del  torcido  y  seco  nervio 
Hasta  el  límite  cierto  trae  la  comba: 
Quien  nombrando  sus  nombres  y  superbio 
Al  horrísono  son  de  la  zambouba^ 
Revuelve  al  valeroso  fratricida 
Aunque  en  la  ejecución  deje  la  vida. 


Mas  suelto  y  mas  ligero  que  una  lebra 

Revolviendo  un  bastón  de  duro  cidrO; 

Andaba  el  iracundo  y  suelto  Guebra 

Y  un  golpe  alcanza  en  lleno  a  Juan  Esidro; 

La  celada  durísima  le  quiebra 

Cual  si  fuera  de  blando  y  sutil  bidrio, 

Dejando  al  dueño  mísero  aturdido 

Perdida  la  memoria  y  sin  sentido. 


Sustenta  Guenoraque  y  se  adelanta 
A  los  valientes  vándalos  la  tela, 
Que  de  los  arcabuces  no  se  espanta 
Ni  de  cosa  ninguna  se  recela: 
En  alto  un  grueso  Líbano  levanta 
Y  para  Antonio  Bello  raudo  vuela^ 
El  cual  como  furioso  torbellino 
Al  bárbaro  feroz  salió  al  camino. 


Oféndense  los  dos  con  mano  armada, 

Y  el  indio  al  Español  un  golpe  asesta 

Encima  del  crestón  de  la  celada 

Que  los  sentidos  todos  le  atormenta: 

Del  caballo  cayó  la  faz  turbada, 

La  sangre  ¡Dor  los  órganos  rebienta 

Del  mísero  cristiano,  atormentado 

Sin  alma  quedó  el  cuerpo  en  tierra  helado. 


473 


Tal  fué  de  aquestos  bárbaros  la  vuelta 

Y  el  valor  adquirido  nuevamente, 

Que  nuestra  gente  en  miedo  toda  envuelta 

Vacila^  temO;  duda  j  se  arrepiente: 

En  retii-arse  al  fuerte  está  resuelta 

Cuando  llega  un  soldado  diligente 

Que  Don  Francisco  envió  a  decir  a  todos 

Que  mueran  o  que  venzan  pues  son  Godos. 


Estaba  en  el  real  en  atalaya 
Con  la  vista  del  lince  un  Argos  hecliO; 
Que  por  que  su  opinión  ni  honor  no  caiga 
Se  subió  en  lo  mas  alto  de  un  repecho: 
Antes  que  la  ocasión  buena  se  vaya 
Con  furia;  sana,  cólera^  y  despecho. 
Les  envía  a  mandar  calen  el  morro 
Y  en  seguida  cien  hombres  de  socorro. 


Creció  en  la  gente  hispana  el  vigor  tanto 
Con  el  nuevo  socorro  que  le  vino. 
Que  para  el  reino  oscuro  del  espanto 
Abrió  a  la  gente  indómita  el  camino : 
O  cuanto  brio,  orgullo,  ánimo,  y  cuanto 
Esfuerzo   aquí  hoy  se  vio   en  el  vando  austero, 
Que  valor,  que  osadía,  que  denuedo. 
Bastante  a  dar  al  crudo  Marte  miedo. 


El  Alférez  Don  Diego  de  Sanabria, 

Juan  Ramos,  Juan  Pulgar,  y  Juan  Hurtado, 

Simón  Diaz,  Don  Alfaro  de  Nabia, 

Diego  Simo  Melendez,  Juan  Jurado, 

Bolonia;  Sandoval,  Leíbia,  Sanabria, 

Cortes,  Tapia,  Quiñones,  Atorgado  ^f^ 

Francisco  Brabo,  Aguayo,  Buica,  Umafia, 

De  cadáveres  siembran  la  campaña. 


474 

Montero,  MonteS;  Montañés,  Montejo, 
Calva,  Calvo,  Calvete,  y  Moncalvillo, 
Ovalle,  Valle,  Valladar,  Vallejo, 
Castilla,  Castellanos,  y  Castillo, 
Lancha,  Losada,  Marmol,  Marmolejo 
Laso,  Luengo,  Delgado,  Delgadillo, 
Barros,  Barroso,  Barrial,  Barrera, 
Barrenan  cuerpos  y  echan  almas  fuera. 


En  confusión  mas  negro  que  azabache 
Colérico,  soberbio,  y  de  buen  trueno. 
El  capitán  Don  Pedro  de  Yvacache 
Eugando  apriesa  andaba  un  duro  frezno 
En  el  siniestro  lado  topó  a  Mache 
Y  cual  si  fuera  rápido  rodezno. 
Anduvo  dando  vueltas  de  esa  suerte 
Hasta  que  le  cortó  el  hilo  la  muerte. 


De  una  tortuga  vieja  la  gran  concha 
Ampalangue  traia  por  escudo, 
A  donde  el  suelto  bárbaro  se  aconcha 
Con  ser  de  grandes  huesos  y  membrudo: 
La  fuerte  lanza  rompe  en  ella  y  troncha 
De  un  encuentro  soberbio  horrendo  y  crudo 
El  impar  Don  Diejo  Flores  bravo  y  fuerte 
Que  fué  el  primero  que  le  cupo  en  suerte. 


Al  corbo  alfange  puso  presto  mano 
Resplandeciente  mas  que  el  vivo  fuego, 
Templado  de  la  diestra  de  Vulcano 
En  las  templadas  aguas  de  Mondego: 
Al  sucesor  del  viejo  Mareguano 
Un  volante  revés  se  tiró  luego. 
Cortóle  de  aquel  solo  el  vital  hilo 
Cual  hizo  el  Rey  Ebandro  al  Rey  Erilo. 


475 


De  un  tajo  cuerpo  j  venas  rasgó  a  Quempo 

Y  a  pesar  suyo  le  hizo  que  se  sangre, 
Al  mísero  Talquen  con  otro  tiempo 
Que  del  humor  caliente  se  desangre: 

Y  que  por  la  herida  a  un  mismo  tiempo 
El  alma  salga  envuelta  con  la  sangre^ 
Que  como  el  golpe  crudo  y  filo  encarne 
Los  duros  huesos  corta  y  blanda  carne. 


Taladra  de  una  ¡xmta  el  cuerpo  a  Guebra 

Y  de  dos  a  Motun  entrambos  brazos^ 
Costillas  corta^  muelC;  parte  y  quebra 
Cabezas,  lomos,  piernas,  y  espinazos: 
No  se  si  híibrá  algún  médico  o  algebra 
Que  se  atreva  a  juntar  tantos  pedazos 
De  los  huesos  que  rompe,  corta  y  saja 

Y  de  sus  coyunturas  desencaja. 


A  Perumellachen  y  a  Millatome 
Les  hace  a  su  despecho  el  joven  fuerte 
Que  la  cerviz  en  hiesta  cualquer  dome 
Al  yugo  inexorable  de  la  muerte, 

Y  a  Guenopilque  el  bélico  que  tome 
La  propia  desdichada  y  triste  suerte, 

Y  que  den  todos  cuatro  a  un  instante  mismo 
El  mortal  y  postrero  parasismo. 


Estando  yo  mirando  los  excesos 
Del  lúgubre  espectáculo  y  obscuro. 
Me  salpicó  la  cara  con  los  sesos 
De  Quelen  que  mató  de  un  golpe  diu'o: 
Que  para  ver  seguros  los  sucesos 
A  su  lado  me  puse  y  que  el  seguro 
Y  le  pudiera  estar  de  Chile  al  Gange 
En  fé  de  su  vigor  brazo  y  alfange. 


476 

No  hay  peto,  arnes^  jubon^  cota^  ni  cuera^ 
Loriga;  corazinaS;  coselete^ 
Túnica  laminada,  dentro  o  fuera, 
Escaupil,  remalla,  donisa,  j  ete, 
Celada,  gola,  morrión,  visera. 
Casco,  yelmo,  crestón,  ni  capacete. 
Broquel,  pabes,  rodela,  adarga,  escudo 
Que  baste  a  resistir  su  alfange  duro. 


Cercena  de  un  revés  volante  a  Palco 
Por  encima  del  codo  el  brazo  diestro. 
Con  otro  mas  pujante  a  Guilacalco 
Las  camillas  y  nervios  del  siniestro: 
Como  el  anciano  Pedido  cuando  a  Maleo 
Queriendo  defender  a  su  maestro 
A  Catiman  la  oreja  y  la  quijada 
Con  el  duro  faldón  de  la  celada. 


Tan  gallarda  y  soberbiamente  lidia 
Y  con  tanto  vigor  y  orgullo  tanto. 
Que  a  la  bárbara  gente  cruel  perfidia 
Pone  gran  turbación  temor  y  espanto: 
Ya  la  nuestra  el  gallardo  mozo  envidia 
Que  de  ver  su  valor,  esfuerzo  y  cuanto 
Hace  deshace,  rompe  a  entranbos  lados 
Están  todos  suspensos  y  elevados. 


El  anciano  Cortes  sin  cortesía 

A  los  soberbios  bárbaros  ofende 

Con  tal  vigor  que  adonde  el  brazo  guia 

Todo  lo  corta,  rompe,  rasga,  hiende: 

Aunque  su  mucha  edad  la  sangre  enfría 

La  cólera  fogosa  se  la  enciende 

En  tanto  estremo  que  es  estrema  y  dura 

A\  tin  como  quien  es  de  Estremadura. 


477 


Con  plumas  de  Nebli  de  águila  o  garza 
Las  suyas  la  volante  fama  cange^ 
Para  que  el  nombre  de  Cortes  espanza 
De  Guadiana  al  Pó^  del  Rin  al  Gange: 
Y  ensálcese  de  hoy  mas  y  crea  la  zarza 
La  que  goza  del  título  de  AlangC; 
Que  si  otro  nuevo  mundo  se  hallara 
Que  su  hijo  Cortes  le  conquistara. 


Bien  muestra  ser  de  la  sublime  patria 

De  aquellos  celebérrimos  varones^ 

Que  apesar  del  antipoda  idolatría 

Propagaron  de  España  los  mojones: 

Si  el  que  venció  a  Cenobia  y  a  Cicopatria 

Si  los  DecioS;  Metellos^  Scipiones^ 

A  Roma  dieron  gloria  templo  a  Febo, 

Aquestos  a  su  patria  un  mundo  nuevo. 


Corteses  a  brotado  Estremadura 
En  este  polo  antartico  bizarros^ 
Sotomayores  de  mayor  ventura 
Que  fueron  los  Valdivias  y  Pizarros: 
Alvarados  de  quien  la  fama  dura 

Y  durará  mientras  que  los  dos  carros 
De  Delio  y  Delia  el  Cielo  pasearon 

Y  de  nuestro  Cénit  al  Nadir  pasaron. 


Ya  no  se  adonde  voy  ni  quien  me  saca 
Fuera  de  mi  camino  sanguinoso^ 
Amor  debe  de  ser,  que  el  me  matraca 
Porque  no  sigo  al  suyo  cenagoso : 
Sabiendo  bien  que  soy  de  fuerza  flaca 
No  me  quiere  dejar  el  envidioso, 
Pero  yo  volveré  a  tomar  el  rastro 
Del  dios  adulterino  su  padrasto. 


478 


Al  general  Miguel  de  Silva  cercan 
Por  todas  partes  bárbaros  feroces^ 
Los  mas  desA^ergonzados  se  le  acercan 
Ensordeciendo  el  campo  con  sus  voces: 
MaS;  como  en  estas  ferias  siempre  mercan 
La  muerte  los  que  van  a  ellas  veloces, 
Así  los  que  a  estas  fueron  de  corrida 
En  cambio  de  ella  dan  la  dulce  vida. 


Madrid,  Cordova^  CacereS;  Toledo, 
Glorio,  Toro,  Luis  de   Villalobos, 
Antón  Sánchez,  Guzman,  Andrade,  Glmedo, 
Juan  González^  Araya,  Cuevas,  Cobos, 
Antonio  Pérez,  León  RiquelmC;  Andedo 
Como  entre  mansas  reses  bravos  lobos, 
Así  destrozan  indios  j  degüellan 
Quebrantan,  rasgan^  muelen^  y  atropellan: 


Juan  Moreno,  Juan  Gómez,  Juan  de  Mena 
Pedro  Guajardo,  Récio^  Cariaga, 
Alfonso  de  Miranda^  Juan  de   Vera^ 
El  capitán  Zamora,  Juan  de  Arteaga^ 
Juan  Grtiz;  Juan  Ruiz,  Melchor  de  Vega 
Juan  Martínez,  Juan  Suarez  de  Moraga, 
Fuensalida,  Contreras,  Alencastro 
Por  donde  pasan  dejan  rojo  el  rastro. 


También  destrozan  bien  en  otra  parte 
Pedro  de  Silva,  Fris,  Galán,  Arenas, 
Cristóbal,  Salvador,  Machín,  Linarte, 
Y  a  los  contrarios  dan  las  manos  llenas: 
Becerra,  Don  Manuel  Marchan  Duarte 
Humedecen  con  sangre  las  arenas, 
Diego  Sánchez  y  el  proveedor  Serrano 
Sangriento  lleva  el  tilo  hasta  la  mano. 


479 


No  menos  que  los  nuestros  se  presentan 
Los  animosos  bárbaros  gallardos^ 
Espesas  nubes  por  el  aire  abientan 
Aladas  flechas  j  nocivos  dardos: 
Frenéticos  de  cólera  rebientan 
Encarnizados  mas  que  hambrientos  pardos^ 
De  la  sabrosa  vida  no  hacen  caso^ 
Perderla  quieren  mas  que  atrás  dar  paso. 


Cristoval  de  Quiñones,  Juan  de  Orias 
Cartagena;  Escobar,  Valdes^  Gamarra; 
Melgarejo;  AbileS;  Velandia;  Olias. 
Antonio  Ortiz;  Mansillas;  Chavy,  Parra, 
Martin  de  Santander,  Martin  de  Hervías, 
Antonio  de  Sepúlveda,  Cegarra, 
Gutiérrez,  Santofimia,  Figueroa, 
Ganan  por  su  valor  eterna  loa. 


Con  un  tesón  colérico  a  pié  quedo 

Los  unos  j  los  otros  se  combaten, 

No  pierden  de  sus  puestos  ni  aun  un  dedo 

Golpes  se  dan  y  muchos  que  rebaten: 

Alcanzados  de  anhélito  j  denuedo 

Apriesa  acicau;  los  hijares  laten, 

Pero  no  hay  aflojar  un  solo  punto. 

Porque  el  rencor  se  está  en  su  primer  punto. 


Al  bravo  Liparque  no  le  admira 
El  infinito  número  de  muertos, 
Ni  de  temor  un  punto  se  retira 
Aunque  ve  sus  propósitos  inciertos: 
VuelvC;  revuelve;  reconoce,  y  mira. 
El  valor  de  los  vándalos  espertos, 
Y  mas  quiere  morir  allí  o  vengarse 
Que  con  afrenta  allá  retirarse. 


480 


Arrojóse  el  gallardo  y  suelto  mozo 
Adonde  vio  mas  viva  la  refriega^ 
Hace  sangriento  daño  y  cruel  destrozo 
Con  los  golpes  mortíferos  que  pega: 
Quebró  la  maza  y  con  el  duro  trozo 
Aquí  hombres  amontona  allí  segrega, 
Caballos  mata,  hiere,  muele,  y  manca, 
A  aquel  los  cascos  sume  a  aqueste  el  anca. 


Hacen  el  mismo  dano  Guaturéo, 
Manquelien,  Guenolievo,  Curimaque, 
Catiman,  Millaquete,  Perencheo, 
Licaman,  Margretu,  Cayoande  y  Paque, 
Guentecol,  Catebilo,  Millaqueo, 
Palquitala,  Aipinan,  de  Quepachaque 
Quechocoyan,  Puchanq^ue,  Ciirilemo, 
Biloner,  Farnande,  y  Uuaiquepemo. 


Jugaba  Licoman  una  guadaña 
Hecha  de  un  ramo  verde  de  peomo 
Tan  fácil  cual  si  fuera  leve  caña 
Pesando  mucho  mas  que  pesa  el  plomo 
En  la  celada  un  golpe  dio  a  Magaña 
De  suerte  que  cimbrando  por  el  lomo, 
A  cuerpo  le  dejó  de  tal  manera 
Como  si  un  monte  encima  le  cayera. 


Los  dientes  traspillados  bascas  dando 
Estuvo  y  sin  sentido  mas  de  una  hora, 
Cual  si  fuera  perlático  temblando 
O  como  si  pasara  por  el  ahora: 
Pero  del  parasismo  en  si  tornando 
Apretando  la  lanza  vengadora, 
Y  al  caballo  belígero  el  calcaño 
La  vida  le  quitó  en  pago  del  daño. 


481 


Pasa  por  nuestro  ejército  de  claro, 
Con  un  bastón  herrado  que  gobierna 
Como  si  fuera  junco,  Quelantaro, 

Y  al  de  mayor  gobierno  desgobierna: 
Como  a  sus  golpes  no  hay  ningún  reparo 
A  Juan  Martin  Gralan  quebró  una  pierna,, 

Y  al  caballo  de  Lancha  la  testera 
Como  si  de  algún  frágil  vidrio  fuera. 


No  hay  español  alguno  tan  valiente 
Que  delante  del  bárbaro  se  ponga, 
Que  con  el  bastón  hace  el  impaciente 
Al  mas  compuesto  que  se  descomponga: 
Rebate  espadas  y  astas  diestramente. 
Dispuesto  a  lo  que  no  hay  quien  se  disponga, 
Que  es  a  perder  la  vida  por  su  patria 
Que  tanto  la  ama  el  infido  idolatra. 


El  general,  gallardo  mas  que  Marte, 
Siguiendo  a  Chicallande  se  apresura, 
Con  un  revés  mortal  le  alcanza  y  parte 
El  cuerpo  en  dos  por  junto  a  la  cintura: 
Y  tras  de  Quelantaro  al  punto  parte 
Que  con  mano  cruel,  sangrienta  y  dura 
Destroza,  como  dije,  ofende  y  daña 
Gran  parte  del  ejército  de  España. 


Mas  el  soberbio  bárbaro  atrevido 
Al  cruel  combate  sale  tan  airado. 
Que  otro  cualquiera  de  ánimo  subido 
Quedara  solo  en  verle  desmayado: 
Pero  el  valiente  joven  no  vencido 
No  desistió  al  intento  comenzado, 
Antes  con  un  valor  mas  que  preclaro 
Mas  bravo  embistió  al  bravo  Quelantaro. 

31 


482 


El  ganar  honra  y  fama  en  la  campaña 
Están  los  dos  sin  par  solicitando, 
Y  la  destreza,  el  arte,  fuerza,  y  maña. 
Con  maña,  fuerza,  y  arte,  ejercitando: 
Retumba  eco  tremendo  en  la  montaña 
De  los  tremendos  golpes  que  están  dando, 
Ya  se  endereza  aquel,  ya  este  se  dobla, 
Alzase  aqueste,  aquel  golpes  redobla. 


Ya  parten,  ya  se  encojen,  ya  se  alargan. 
Ya  se  cierran,  ya  se  abren,  ya  se  tienden 
Ya  se  afirman,  ya  tientan,  ya  se  adargan. 
Ya  se  nueven,  ya  van,  ya  se  suspenden, 
Ya  de  golpes  mortíferos  se  cargan, 
Ya  corren,  ya  se  paran,  ya  se  ofenden, 
Ya  se  apartan,  ya  vuelven,  ya  se  ciñen. 
Ya  de  sangre  y  sudor  los  rostros  tiñen. 


Marte  se  admira,  espántase  Belona 
De  ver  aquel  horrísono  combate. 
Tiembla  Júpiter,  cruje  la  gran  zona 
A  los  golpes  que  dan,  y  el  mas  se  abate; 
La  Parca  cruel  que  a  nadie  no  perdona. 
Las  palmas  juntas  de  contento  bate, 
Y  alegre  rostro  y  plácido  mostraba 
Por  el  despojo  y  triunfo  que  aguardaba. 


Estando  rostro  a  rostro  pretendiendo 
Cada  cual  al  contrario  dar  asalto, 
El  bárbaro  feroz  partió  corriendo 
El  brazo  y  el  bastón  nudoso  en  alto, 
Dióle  al  pasar  un  golpe  tan  horrendo 
Que  de  vista  memoria  y  vigor  falto 
El  de  Flores  quedó,  y  en  tierra  diera 
Si  de  la  clin  con  tiempo  no  se  asiera. 


483 

Puesto  sobre  el  arzoii;  sangre  brotando 
Por  las  orejas^  boca^  j  las  narices^ 
Quedó  y  a  las  lucientes  armas  dando 
A  costa  de  ella  purpúreos  matices: 
Pero  del  mortal  sueño  dispertando 
Cual  Banarice  badó  a  las  perdices^ 
Asi  se  arroja  el  joven  al  salvage 
Con  fuerzas  nuevas,  ánimO;  y  corage. 


Con  el  dolor  intenso  que  llevaba 
De  verse  así  de  un  bárbaro  ofendido. 
Los  puñoS;  dientes,  piernas  apretaba, 
En  ira,  en  saña,  en  cólera^  encendido: 
Alfange,  fuerzas,  furia  descargaba 
Encima  del  idólatra  fornido. 
Celada,  escofia,  cascos,  sesos,  ojos. 
Le  rasgó,  y  satisfizo  sus  enojos. 


En  tierra  cayó  muerto  el  monstruo  horrendo, 

Y  el  valeroso  mozo  aun  no  vengado. 
Se  arroja  con  estrépito  estupendo 

A  donde  vio  el  combate  mas  travado: 
Tendió  en  el  verde  llano  a  Talcaguendo 
De  aliento,  de  alma  y  vida  despojado, 

Y  al  homicida  cruel  de  Antonio  Bello 
Le  rasga  de  un  revés  rasgado,  el  cuello. 


En  medio  de  la  rígida  batalla 
Cercado  de  Macanas  y  de  Aclides, 
Al  ministro  mayor  de  Marte  halla 
Haciendo  mucho  mas  que  hiciera  Alcides: 
Así  cercena  vidas,  rompe  mallas, 
Cual  diestro  podador  las  tiernas  vides, 
De  la  gallarda  gente  y  fanfarrona 
Sin  ánimas  los  cuerpos  amontona. 

31* 


484 

Derriba  a  Perquiñari;  y  Putabilo 
Le  tiende  sin  sentido  por  el  llano. 
Cortóle  a  Tipaicura  el  vital  hilo 
De  un  golpe  solo  que  le  dio  de  llano 
Pero  corriendo  de  revés  el  filo 
En  dos  divide  al  triste  Tilquecuano, 
Sin  que  fuese  bastante  a  defendello 
Un  cuero  seis  doblado  de  Camello. 


Quebró" en  un  duro  arnés  la  dura  espada 

Y  con  tal  fuerza  cólera  y  enojo, 
En  la  sien  a  Coyan  dio  una  puñada 
Que  saltar  de  los  cascos  le  hizo  un  ojo: 
Sacó  la  daga  luego  acicalada 

Y  en  el  humor  vital  caliente  y  rojo, 
Rompiéndole  la  cota  la  embarniza 
Con  que  a  los  que  lo  ven  atemoriza. 


Con  esto  y  con  que  ya  los  [capitanes 
De  mas  esfuerzo  y  ánimo  faltaban, 
Aquellos  mas  indómitos  guzmanes 
Las  velas  a  sus  bríos  amainaban, 
En  las  posturas,  cuerpos,  ademanes 
Se  ve  como  las  fuerzas  les  menguaban, 
Mas  no  se  irán  pediendo  la  ventaja 
Porque  es  hacerlo  entre  ellos  cosa  baja. 


Dos  aquí,  tres  allí,  y  acullá  cuatro, 
De  los  de  mas  estima  y  de  mas  suerte, 
Quedan  representando  en  el  teatro 
Al  vivo  la  figura  de  la  muerte: 
No  quedaba  ya  mas  del  Toque  Guateo 
Soberbio  mozo,  desembuelto  y  fuerte. 
Este  con  gran  esfuerzo  los  ánima 
Que  mas  la  honra  que  la  vida  estima. 


485 

Porque  el  traidor  Navalvurien  sabiendo 
De  los  dos  generales  el  quebranto^ 
Con  los  caballos  revolvió  huyendo 
Cual  hizo  el  Calabres  allá  en  Lepanto: 
Así  la  infantería  no  pudiendo 
Hacer  por  ser  infantes  otro  tantO; 
Hubieron  de  aguantar  allí  a  pié  quedo 
A  tragar  de  la  muerte  el  trago  azedo. 


Tres  veces  los  Cristianos  los  deshacen 

Y  otras  tantas  los  indios  se  reforman, 
En  el  mayor  peligro  se  rehacen 

Y  sus  escuadi'as,  y  escuadrones  forman: 
Pero  aunque  aquí  lo  de  potencia  hacen 
En  el  son  de  las  armas  desconforman, 
Unos  baten  en  láminas  de  acero 

Los  otros  sobre  lana  y  blando  cuero. 


Corrido  ya  el  caudillo  mas  valiente 

De  que  tan  pocos  indios  puedan  tanto, 

Naciendo  del  honor  honrosa  rabia 

Hizo  lo  que  aun  contándolo  da  espanto: 

Subiendo  pues  la  cólera  a  la  gavia 

Que  es  la  que  obliga  en  pecho  noble  a  tanto, 

Con  la  insignia  del  Rey  en  la  siniestra 

Se  arrojó  a  la  mortífera  palestra. 


El  escuadrón  rompió  por  el  costado 
Que  estaba  mas  de  picas  guarnecido, 
Con  llevar  el  caballo  vien  armado 
Salió  en  los  pechos  del  encuentro  herido: 
Llevóse  por  delante  al  suelto  Guado 
Gallardo  mozo  de  valor  subido, 
A  Millar ecul,  Manguelien,  a  Gatro, 
Billoner,  Pelquitaca  y  otros  cuatro. 


486 

Por  el  portillo  que  rompió  colaron 
Don  Pedro  y  Don  Gonzalo  de  los  Rios^ 
Garei^  Gutiérrez^  Flores^  do  dejaron 
Muchos  cuerpos  sin  ánimas  ya  frios : 
Aquí  no  menos  su  valor  mostraron 
Su  esfuerzO;  fuerzas,  ánimos^  y  bríos, 
Acosta  del  idólatra  indiscreto 
Camora,  Silva,  Ortíz,  Castro  y  Carreto. 


Ya  iban  los  enemigos  de  vencida, 

No  hay  quien  los  acaudille  ya  y  esfuerce, 

A  quien  el  dulce  hilo  de  la  vida 

Se  le  adelgaza,  quiebra,  y  se  destuerce: 

Quien  ya  está  para  el  Orco  de  partida. 

Quien  a  la  muerte  el  rostro  ya  le  tuerce, 

A  quien  de  un  golpe  solo  ya  le  vuelca 

Y  en  su  espumosa  sangre  se  revuelca. 


O  como  su  tijera  horrendamente 

En  esta  gente  mísera  la  Parca, 

Y  cuan  apriesa  el  Nauta  vil  del  Lete 

En  su  ribera  fétida  la  embarca: 

No  lleva  del  pasage  ningún  flete 

De  su  asquerosa,  negra  y  sucia  barca. 

Que  ya  lo  han  de  pagar  en  el  infierno 

En  pena  perdurable  y  llanto  eterno. 


Cualquier  soldado  de  cualquiera  suerte 
Apriesa  vidas  pérfidas  chapoda. 
Con  el  humor  purpúreo  que  se  vierte 
Empantanada  está  la  vega  toda: 
Yumbel  en  mar  bermejo  se  combierte, 
Sanguínea  espuma  hierve  a  do  recoda, 
Y  como  es  tanta  al  fin  la  que  se  pierde 
La  yerba  muda  en  rojo  el  color  verde. 


487 


A  mas  andar  se  van  todos  quedando 
Entre  los  brazos  de  la  Parca  dura^ 

Y  las  mezquinas  ánimas  volando 
Al  profundo  de  la  región  obscura: 
Los  cuerpos  hechos  piezas  convidando 
A  que  den  en  sus  vientres  sepultura, 
Están  a  las  hambrientas  bestias  fieras 

Y  a  las  inmundas  aves  carniceras. 


Ya  Lauriga  celeste  recojia 

Al  hondo  hospicio  el  fatigado  gremio, 

Y  su  enemiga  alaotica  cubria 

Con  su  argentado  y  plácido  boemio: 

Cansado  el  tardo  buey  del  tardo  dia 

Procuraba  el  solaz  nocturno  premio 

Cuando  se  dio  el  remate  a  la  victoria 

Que  dio  a  Quiñones  mas  sublime  gloria. 


Setecientos  y  mas  quedaron  muertos 
De  los  mas  fuertes  bravos  y  lozanos, 
Muchos  por  muchas  partes  descubiertos 
Los  hígados  entrañas  y  libianos: 
Otros  de  la  cabeza  al  pecho  abiertos 
De  los  terribles  golpes  inhumanos 
Que  aplazada  la  cólera  y  rencilla 
Lástima  daba  verlos,  y  mancilla. 


Sembrado  quedó  el  campo  de  macanas. 
De  petos,  cascos,  cotas,  jacerinas, 
Templónos,  picas,  lanzas,  partesanas. 
Corazas,  coseletes,  corazinas. 
Mazas,  porras,  martillos,  y  tananas. 
Bastones,  arcos,  flechas,  javalinas. 
Venablos,  grevas,  golas,  dardos,  loques, 
Alfanges,  dagas,  láminas,  y  estoques. 


488 

Como  se  zabulló  en  el  Océano 
El  ojo  celestial  resplandeciente, 
El  piadoso  Eneas  Quiñoneano, 
Manda  tocar  a  recojer  su  gente: 
Al  fuerte  se  retira  el  bando  hispano 
Y  el  valeroso  capitán  prudente^ 
Temiendo  de  los  Indios  las  cautelas 
Mandó  poner  dobladas  centinelas. 


DespueS;  cuando  dejó  el  nocturno  velo 
Las  florecillas  candidas  marchitas, 
El  nuevo  Gedeon  dio  al  Rey   del  Cielo 
Dentro  en  su  tienda  gracias  infinitas. 


Imprimerie  de  Bar  &  Hermann  a  Leipsic. 


University  of  California 

SOUTHERN  REGIONAL  LIBRARY  FACILITY 

405  Hilgard  Avenue,  Los  Angeles,  CA  90024-1388 

Return  thls  material  to  the  library 

from  whích  it  was  borrowed. 


J-  -  r  '^H- 


- 

1 
1 

— 

GAYLORD 

PRI 

NTED  IN 

USA 

A     000  625  779