Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at |http: //books. google .com/l
v^
I
•
'•?.^>î
yy.^^..
/
\
• t • f
l36a4Z
QUELQUES FABLES
CHOISIES
D E
LA FONTAINE;
EN PATOIS LIMOUSIN.
.*. t
» " f
^.-.. •»*■♦*" ^4 î;
QUELQUES FABLES
CHOISIES
D E
LA FONTAINE^j
MISES EN VERS PATOIS LIMOUSIN;
■m
Dédiées à la Société d* Agriculture , des
Snences et dès 'Arts \ éïabUe à Ximoge^ ,
Par J. FO'trCAU», Membre àe cette
Société, ancien Professeur de Belles-Lettres
à l'École Centrale du Département de la
Haute - Vienne. *
Avec le texte Jiançciis à côté;
*^««'«A^V*<>W«.^A<V%'%'VW«^^
A LIMOGES,
chez J.-B. Bargeas , Imprimeur-Libraire:
\ '
AN 1809. ^
f*
Deux exemplaires de cet ouvrage ont été déposés
\ la Bibliothèque Impériale. Les loî^ 'in^efi
garantissant la propriété exclusive , je. traduirai
devant les Tribunaux les contrefacteurs • distri—
buteurs ou débilans d^ éditions contrefaites*
J,-B. BARGEAS.
■ui
t y >
sS«/sS?v
EPITRE DED.ICATOIRE
A la 'Société d'Agrkuhure ^ des Sciences
' et dés Arts , établie à Limoges.
'%
Messieurs,
L* < ' > I 4
' H o w N É u H d appartenir à cette Société
ne me Ja^s,serait rien, à i. désirer, si, en
me doiman^t le droit de partager Totre
gloire , il. m*eut aussi donne! les moyens
de partager tos travaux , .sur-touA dans une
partie qu^^ auttefpis , ne m'était pas tout-
à-fait étrangère.
Mais, Messieurs,' depuis que jai
terminé ma carrière publique dans l'en-
seignement , la littérature n a - plus été
pour moi ;Une Occupation . sérieuse. Je
n y ai plus cherché , i d'après le conseil
(le Cicéron., qi?e les moyens d'égayer \t%
loisirs de ipa yieiHegc^e^
Ccst, en; effet, le but unique vers
kqpélje tentlais' d'abord, et que j'ai atteint
en mettant en vers patbiâ quel<)ues Fables
choisies de La Ea«TiAiN.E. ., .
A5
▼I
Je communiquai les premières à quel-
ques amis qui, comme moi/ furent
frappés de. la richesse et de. Ténergie
de notre jargon ( peutTétre trop 4écrié) ,
mais sur-tout de son étonnante flexibilité
à toutes les mesures devers, à tous les
genres de styles. r ^ '
On voulut en tirer des copies; je les
laissai prendre. On me parla de Tiitipres-
sion : je m'y refusai. L'inutilité,^ 4u iiik>iiïs,
et peut-être Tinconvénient d'atimeiit^r un
^jargon que le Gouvernement allait ^^ris-
doute, faire disparaître du sol deTËmpire
français , furent alors , les motifis de
mon refus. ' •'
Aujourd'hui, 'Messieurs, ces deux
motifs me paraissent n'avoir plus le même
poids ; puisque le Gouvernement lui-
même a fait insérer dans la statistique
de ce Département , la chansoik patoîse
que je fis sur la conscription de ï8o8,
et que la morale des iFables parvenant à
la connaissance des .cultivateurs , peut
contribuer à les rendre meiUeurs, et t par
conséquent contribuer à augmenter la
masse du honheur soclaK
Vi|
Vôa& sa^e^iffussî bien que môî , Mes-
s I K'ii&s , que les Fable» du bon L A
Fo)N TRAINE sont un traita complet^ de»
mibfale *; cfoij nos devoirs e^ttcrs' Dieu,
envers ie prochain, envers nous-mêmes,
y sont li'acés avec les caractères d'une'
naïveté' inimitable ; que toutes \eà vertus
y bviAent de Téclat qui. est - ï)ropre à
chacune d*eUes , dans -quelqaétat qu'elle
$e montre ; enfm que toùs^ies vices y sont
châties, sans acception de personnes,
avec la verge salutaire i du ridicule si
difficile à manier.
J'ai donc pensé qu'un pateil tableau
mis sous les yeux ^ de Thabita'nt de nos
campagnes ne pouvait \qne hâter les
• il »
progrès de son instruction ,* et j'ai déjà
quelques données, povu* J)Ouvoir espérer
d'obtenir cet «hetireux résultat.
Pendant mon séjollr à la campagne ;
durant la belle i^aisôn, j'ai fait réciter,
le soir à la Veillée , quelques-unes de mes
Fables , dans les réunions de ces braves
gens , qui se faisaient habituellement chez •
moi. L'impression faite sur eux, en exci-
tant ma surprise l a été une jouissance
t^
1
.<
SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE.
Séance du 7 décembre 1808.
/
MoNSHuft, FpiJG AUD ofîfre à la
Société la Dédicace de quelques Fables
de La Fontaine, quil a mises en
vers patois. Après la lecture de son
épître dédicatoire. , ii communique deilx
de ces Fables dont la • versification facile
et piquapte , iconfirme i asseiad^lée daiis
la haute idée qu elle avah des talens dé
Fauteur et prouve , comme il le dit lui-
méipae') que le .patois. Limousin est4!une
telle QexibiUtév qu^if.se prête à toutes
les mesures de vers, à tous les genres
de style.
L'assemblée, après avoir témoigné sa
gratitude à M. Fqucaud, par Torgaiie
de son Pjré^4<'^t, ^tétè que ses Fables
seroat rei^voyées à une commission cbar-^.
gée d'en laire un rapport i'elle nommée
pour la composer , MM. Dumas ^ Juge^,
St-Martm ^t.BrigueU.
(; . ..i
Séance du x\ décembre:
Messieurs/
» •
NoTHE cèUègiie , M. 'Foîkîaud >
-ayant manifesté Tintention de' vous dédier
une ti'âduction en vers patois de quel-
.ques Fables qu il a choisies parmi celles
:de La Fontaine, vous- avez nommé
une comitôssion pour votis rendre compte
de iSoii ouvrage. Elle a >recoriftu^' à sa
lecture, que M. F o tic AU D avait excellé
dans le choix : du sujet en enttfe^renant
de J>arodier les Fablesid'ilh Poëte'H^fuî' a
été surnommé h Pùëte d^^la^^rïaikre, et
.qwi , ayant: j :«Ai i réunir là finiKése à ' la
naïveté, a attrapé le point de perfection
dans le genre de TàpdiogDè:
-Votre commission 'a ' ietroufvé- dans la
traiiuetioa dejM.vFoufcAi^b ks ftiémes
cliarni^ dé Texpresaioii et du t^dinage,
çt cette* ïttoUe: cftégKgence qti tdételaît
ds^s. $on modèle le 'gran<l'^4»iaîtr6' et
récrîvain original : mér^e aisanc^^ , wême
TÎvacité dans les réflexions morales que
le traducteur a cru devoir ajouter , pour
rendre l'ouvrage encore plus intéressant;
Vous allez donc accueillir l'offre qui
vous est faite, et vous n'aurez pas prÎ5 '
lecture de cet agréable ouvrage , que
vous le remettrez en souriant à vos.
épouses, pour le transmettre ensuite à
irog enfans.
M. Bargeas qui a pnomîs d'en donner
ledition sur papier fin d'Angoulême et
en caractères neufs, doit mettre en *.
regard le français et le patois Limousin /
sans quoi ce dernier idionie ne serait pas *
intelligible pour la plupart des Lecteurs;
Si ce projet est bien rempli , ce sera
un moaument pçur notre Pays, et le
premier de soin genre. Votre commission
vous proposé. Messieurs, de sou^-: ,
crire en corps , ^ raison d'un exemplaire
pour chaque IVlembre de lsi Sopiété. Le
prix de la souscription est de deux francs;
D'après le rapport ci-aessus^.la jSociété
déclare agréer la Dédicace et soiisciijrit
pour soixante exemplaires,
MARTIN , Seclrétaircj
•-. ■ ^.
A MOUSSU LO FOUNTAÎNO.
X i qu^as mëï lou noujàîi i dé lo francho-varta
Dïn de brâvèix tiéz ^ dé mèïsùnjo ,
Té* qu^àu nâz d^un grand rèï as prèï lo liberta
J)é dèiboiijas 3 loû torts d'au liounjcountré lo
jùnjo 4 f*
Lo Fountaîno ! té fâchas pas
Si vàu prénèi toun air risiblé ;
Co n'èï gro pèr té countrufas 5 ;
Sabé plô dé-sëgur que co n^èï pas poussiblé :
Mâft trobé toun libre tan béii !
3" au ay dit tan sjpuvén , m'ai t'àu dizé d'énguèiro 6
Que ïau voudrio qu'au fusso joiéu
Pèr toû loû trônèix'dé lo terro.
M' aï ïaii dizé bien tou-dé-boun.
M& suehié bé que càuqué sot n'en groundë;
li'iauro toujoùr dé grans rèïs dîsi lou iboundé ,
IH'iauro )oiuaîi Lo lountaino àégotHiO
Toû loû poyis , toû loû téns , toû loû agèix
ifïén poudran j'omaï fôs; lour prou 7;
li'oû jaunèix mal loû vièiz , loû païs maï loû
méinajeix
( I ) Le noyaiu
(a> Coque, i'
(3) Dérider,
f 4 } La génisse^
(6 j Encore.
î 7 ) Marquer asKt leur adffliralion«
• ••'
L'y trobén toû càuco bravo lèyçou
Que loû po' fâs yénî pu sàjèix.
Loû peillaïrèix d loû gros-séignours
Se mirén dî tâs porobolas ;
Loû èycouliéz maï loû dotours
Gàignén toû à légî tâs mïndras foribolai;.
Pèr fl$ lâs robâs 9 d'au tyrans
Ta parla coiimm'un diii lou lingagé d'au angèix.
Mé né jargoussé ma 10 lou potoueï d'au peyzavs
M' aï volé tou-poriëz té boillas d'au louangèix*
É pèr té peudey fâ un bravé coumplimén
N'aï gro mèitiéz "dé Védimén. '»»
Né vau œâs rép^s tâs foblas ,
Là soun tan lénas i i3 tau aimoblas !
Lour moral'o tan bounn'audour !
£ lour shvL' '4 tan bouno sobqur !
Surtou là soun tan vartodiêras ! i^
(Quoique n'iàyé d'un pàu goillêras) x6
Que si là tràilillé 17 pas sirày plo prou countén
D'ovéy si b'émptuya inioun tén.
(8) Eguenillés.
(9} "Eêire la semonce.
( 10 ) Ce mot équiyaui au français cochonner , faire maU
^ it )- Besoin.
(13) Ce mot e5t pris ici pour tous Ie« liyres qui
contiennent les préceptes de l'éloquence*
( 1 3 ) Polies , coulantes.
( 14 ) Sel.
( i5 ) Qui dit 1* yérité.
(1$) It^âans , qtd se donnent des libortés.
( 17 ) Ce mot désigne Paction-^e celui qui se YâiUttcrait
en tout sens dans de t'hçfbe déjà h«ufe. *
B
FABLE PREMIÈRE.
La Cigale et la Fourmi.
L
A Cigale ayant chanté
Tout Tété ,
Se trouva fort 4épourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un »eul petit morceau
I)e mouche ou de vermisseaux
Elle alla crier famine^
Chez la fourmi sa voisine ,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu^à la saison nouvelle»^
Je vous paîrai, lui dit-elle,
Avant Tout , foi d^ animal ,
Intérêt et principaU
Wl
NOTES DU PATOIS.
( I } Faim dévorante , faim canine.
( 3 ) Mouches de toute espèce. «
( 3 ) Panier, sac ou tout autre chose propre à mettre
du grain.
( 4 } Pasr un brin. Point du toQt«
&»
F A B L Ô P R É M I È R O.
1
Lo Cigalo é h FermL
Is màn côunta qu^uno Cigalo
L'hyvér darniér guet lo fan-galo , «
É vou volé countâs coumén
L'y survénguèt qué-l-accidéa«
Tou Feitiu- quélo parporèllo
Vlo fa so bello domoueizéllo ;
Néi-t-é jour Fiaurias pas vu fis
D'autre méytiéz que dé chantas,
Quan lo bizo fuguèt véngùdo
Ah ! dissè-t-ello , say perdudo I
Pén bri dé vermé , dé moùchan ! %
Fàu plo que ïau méré dé faiu
Lo sén onéit crédas fomino
Chaz càiico fermi so vésino
E copounas pèr-mour-dé-diii
Déqué broûtis déïch-à l'eytiu.
Bouéï ! praïto mé l'y dissè-t-ello
Par viauré , .càiico bogotello ;
Tu siras , (^fé dé parpoUCaû )
Poyado dis tou lou méy d^aii.
Té tournoraï avec uzuro
Toun gagé 3 mai %o nûrituro.
Lo fermi né praït-à dégu,
Soun trobàï faï soun révéingu :
Léï hé , couni-un sait , méinojéro
lias lo néï pén-piàu 4 éizuriero. '
Xa fourmi n'est pas prêteuse,
C'est-là son moindre défafut.
Que faisiez-vous au temps chaud ,
Dit-elle à cette empninteu&e ?
Nuit et jour à tout venant
Je chantais , ne vous déplaise.
îVous chantiez ! j^en suis fort aise :
Hé bien ! dansez maintenant.
r
(5 ) Cette année.
(6) Abondance de toute sorte de rëcoke.
( 7 ) Bourrée d'Autergnc.
(8) Couche.
(9 } Êuit hat^v.
No fermî !
Èéï co fi !
Go mai d^élmé que noû san-douto ,
' Ço sén dé louén no bancorouto ^ .
£ jomaï 'dé bancorontiës
Né roueïnoro pën fermijiéz.
— Mo paiibro sor saï plo fîchàdo
Que vou châs tiin émborossado.
Hujan 5 précisomén Fio tan dé bé-dé-diii ^
Que fogias-vous doun lou Téitiu ?
— Céqué fpgio ? pardi cha»tav£>;
Mai tou lou moundé s^arrêtàvo
Podé due. ^séï mé flotas.)
Exprèz pèr m' entendre chantas !
— Vou chantovas ? nén saï charmado ^
£h.-b-aufo dansas n'auvergniado. 2
Méinageïxl quéu counté v^aprén
Que fau bien émpluyas soun téa«
Quel dîs reïtiû dé lo' jàunésso
Qu'un tuo l'hyvér dé la vieUésso ;
E lou proverbe néi pas fàu
Çui fat tnau âaan fitt couHjo B màu,
fouîlio fas soun gronier quand lou froumën
s^eicoudio ; g
Lou tén perdu , jomaï né tourùoro » '
Quî no pas vougu quant *au poudio ,
lié poudro pu quant au voudro«
)
/
B5
I
I I. Le Corbeau et le Renard.
ItXajtre corbeau, sur un arbre perclië,
Tenait en son bec un fromage.
Maître renard, par F odeur alléché,
Lui tint à-peu-près ce langage :
Hé ! bon jour, monsieur du corbeau ,
Que vous êtes joli ! que vous nie semblés beau t
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage 9
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois»
A ces mots le corbeau ne se sent pas de Joie;
£t , pour montrer sa belle voix ,
i<ii"-i*»
{ X ) En proportion <
( a ) Aussi bien.
( 3 ^ La façon;
< '9)
I I. £otf Rénar é h GràUh.
L
r I O V I o no-vë no viëillo gràiilû
Perchàdo sur no grando gàiilo ,
Que teig-un iroumag-én soun béit >
lau von dirio pas bien enté lo lou r^aûbéit ;
Un rénar , déssou » la yistàto
Entré sé-méim-au coumplotavo
Dé lou Vy vèé , màï lou l'y guet ,
£ yéi qui coum-au s*î prënguèt :
« Adichias modaino couméillo !
« D'«rûjàttzéux vous séz la inèryéillô ;
« A moun éïvîs , ré dé.ji bëii
« Que lo 'fémélo d'un courbéu !
« Càiîs péz ! càii têto ! càir pluai«gé ! ;
« Séi mentis, M vôtre roinag^.
« Eir'à làvénén î • ' '
« Très-certainoRién
« Déssur toûloû âiizéux vous nénpourtas lo paillo
<« Dîs loû bos n'îo pén que vous vaille
« Ni pèn , ni roussîgnàii^ ni cigné , ni sénis
« N'io mâs vou que chias lou fénis. »
Dé sénténdfé vantas , Jio suflQâvo dé jôyo
£ytopâii a lo n'en poyèt lôyo. 3
Esséylou fénis d'au àiizéux !
Ah ! lo troubavo co tan béii !
Dé miér chantas que toû lo vèi-qui que jé pico ;
Pèr jnoûtrés se béUo mu^ico
( ao )
Il ouvre tm large- i^tc , laisse tomber sa proie.
Le renard s^en saisit , et dit : Mon bon monsieur ,
\« Apprenez que tout flatteur
\ . . . . , /
Vit aux dépens de celui qui Féroute.
Cette leçon vaut bien un fromage , sans-doute^
Le corbeau honteux et confus ,
Jura, mais un peu tard^ qu^on ne Y y prendrait plus.
( 4 ) ^One bouchée.
( 5 ) EiKore.
( 6 ) Penaude y honteuse , interdite.
( ^ ) Aucun.
(8) Gravé de petite-vérole.
(21)
L'élbêtidô d'aybro lou bét
Mo fé lou froumagé toumbét.
PIo countén de rovéï finado
Moun drolé dé rénar n^én faï mas no gourjado 4
Maï déngueiro 5 qud-insoléa
Uy faï , en lo quîttan , qu^eii molïn coumplimën :.
<r Aprënez bello-domoueizéllo
« Que nën côto pèr essèi belle ,
« Votre froumag-ëy nor lèyçou »
— BTaï nën, payé plo lo fèyçou !
Dissét, én^préaën lo youlado ,
Nôtro gTàiilo tou-t-éycunlàdo 6
« Né crézë pas que pëi^ 7 rënar 1 . . . /
« Jomaï pu !.. . iHàa quéiro Uo tar. »
Qù^éu count-ëi pèr noû toû , mâs sur*4ou pèr lsÊ$
fiUas;
Loû gaf*çous las Irobën îëntîllas
£ quan Faurian leurs tilE rotas 8 . ^
Las soun toutas dé las béiitas.
Quélo que prén plosèi dénténdré quëii liiigag^
Que prèigné gatd-à soun fwumagéf
)
s J
I I I. Le Renard et les Raisins,
\j £ H T A I N renard gascon , d'autres disent
normand ,
Mourant presque de faim , vit au haut d'une treille
'S^t.'s raisins , mûrs apparemment ,
Et couverts d'une peau vermeille.
Le galant en eût fait volontiers un repas*
Mais comme il n'y pouvait atteindre :
ils 90lit trop verds, dit-il, et bons pour des
goujats.
Fit-il pas mieux que de se plaindre.
«^
( I ) Sur le soir.
{ 2 ) Bien roux.
( 3 ) Bien mûr.
( 4 } Assurénaciit.
( 5 J Pour en avoir.
*^ 6 3 Sa patte.
( 7 ) K'cn touche grain.
( 8 } Cet orgueilleux.
( 9 ) , L zard .
( 10 } Un pajsaa.
(xi) Comme je suis là-bu.
(a3)
III. Lou Rénar é loû Rosïns.
U
N renar ,
Sur lou tar, i
Se cantouno •
Sous no touno
Dé muscat
Délicat
Boun é béû
Bien rousséii , a
Plo modur 5
Dé-ségur. 4
Pèr nén véï 5
Quâ-1-èinëï
Lo treill-èi hàuto
Moun rénar sàuto ,
É sàuto ! sàuto \
Sauteras tu ?
ibni^i so pàuto ^
Nén mâgno gru. 7
Quéii péto-vanto B
Alors se planto
£ dit tout-bas :
•c Nén vouilla pas.
•r Qu'éï bé tan vér
« CouirjQ luzér 9 *
m Co déix étr^âgré ^
« Coumo vinâgré,
« Càiiqué gouja
« Nàurio minja ;
« Co néi mâs bou
K Pèr un jantou. » !•
Quéii count-éi vraï
Coumo sàï làï , «i
M as qu'îs nén' rit
Dit en se méioio ,
N'homé d'esprit
Fàï plo dé méimo ,
Nécessita
Fàï no vertu
( Pèr vonita
fiién entendu )•
( ^4 >
I V. La Grenouille qid çeui se faire aussi
grosse que le Boeuf.
V/ N E grenouille vît u^ bœuf
Qdi lui sembla de belle taille.
EUe , qui n'^it pas grosse en tout comme un œuf ,
Envieuse, s^ étend',' et s^ enfle, et se travaille,
Four égaler t'animai en grosseur ;
Disant : |l égard ez~bien , ma sœur ,
Est-ce assez ? dites-moi » n'y suis-je point encore ?
Nenni, M'y voici donc ? Point du tout. M'y voilà ?
.Vous n'en approchez point. La chétive pécore
S^ enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus
sages ,
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands
seigneurs \
Tout petit prince a des âmibassadeurs ;
Tout marquis veut avoir des pages.
IV.
( I ) Asscs enflée.
(3) Noa certaineoicnt.
( 3 } ^ biçn maiqtenant.
( 4 ) ^^^ ! <r^ ^ous en êtes loin encore.
( 5 ) Elle faillit à
<6) Mon dieu!
( 7 ) Une vessie.
(6) £Uc éclata coou&« on naroa daa« ic £e«.
(a5)
I V. Lo GronouiBo i tou Bièû.
Il o gronouillo vistav-on l>iàU
Que Ty poréichio béii dé Uillo ,
EUo que n'eyro pas tan grosso coum'un jriii
Lo véiqui dé vÇiSSi%A , lo sëytén , se trobaillo
É lo se créû , dé bouno-fé ,
Déyjà tan grosso coumo se,
Ey-co vrai ? sàï ïàii prou > ufBâdo ? ^
Dissei-t-éyl~à so comorado,
— Bouey noungro. ^
— Eyb-auro ? 5
— Kii ! bé nén séz vou louën déngtiéro ! 4
Lo s^ cujét mettr-én couléro. ^
— Quëtto vé?.. . • Pas vràï que l'y sàï?
~ Bouéi 6 vou n'y toamboréz jomèï.
Lo tourno dé nouvéii fas jugas so mochoueyro
Mis Uu poyèt char quétto-vë ,
Lo sûfflèt coukno no pédoueyro 7
É lo pétèt coum-un chàûyé. 8
Quéd counté néy pas tan no fablo
K qu'aribo bé toû loû jours,
Pèr lo touâlétto, pèr lo tablo
Loû pitîs volén nas coumo dàû gros-^eîgnours ,
Modamo vonita chotouillo,
Tàu que sûfflo créii esséy gran
É lo véritablo gronouillo
Néy pas quéUo dé dis léytan* .
(^6)
V. Le Rat de iHUe et le Rat des champs.
Au tR
E F o I s le rat de ville
Invita le rat des champs ,
D'une façon fort civile ,
A des reliefs d'ortolans.
Sur un tapis de turquie.
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux^ amis.
(i ) Le i.er Janvier,
( 3 } Assiette.
(3) Fauteuil.
( 4 ) Beaucoup de lard«
( 5 ) Beaucoup ds noix.
(27)
y. Lou Ra dé viUo é hu Ra d'qù chans.
mXK dé noblesso
Un jour dé Fan i
Faï politesse
Au ra péïzan ,
Au Iqu couvldo
A no parlido ^
Dé béu dîàas
Partido fino I
E lo cousino
Dévîo bien nas.
A quello sùperbo ftto
Lou frico né manquét pas.
Chacun dé îs vio per chiêto a
Un béii fôteur 3 dé domas
Lou pâti ,
Lou rôti ,
Lou feïsan ,
L' ortolan, . .
Lou coiiar ,
Foi^o lar, 4
Porço nou , 5
Lou boun-bou ^
Mûrinado . . . ^..^.^.^-*
Bien sucrado ^
Massopéns , •* ' ' )
Bounas déns, ••• - ^ ?
Ré né mancavo — - — ** ^ i
Assuromén
(3o)
>
C'est assez , dit le rustique ,
Demain vous viendres ckes moi
Ce n^est pas que je me pique
De tous VOS festins de rm :
Mais rien ne vient m'interroÀpre f
Je mange tout à loisir.
Adieu donc. Fi du plaisir
Que la crainte peut corrompra
1
(9) Genêt. '
( lop Le bien d'antrui*
(11 j Un poison.
(la) Daas sa pcan. ,
'y, .
• ».
• • ' r
C3i)
D'a&Hm siï trMiqml--ë mëiti^
Hîs lou foun de moun pénaâ* 9
' Quan lo cou$3inço -
El dé-possinço -
Ré né faï màii.
Quéii rotou
Vio rosou , '
Co dàû^ autreis lo
Ei pèr n^autreis
No pouéizou, II
Quî mèu-'verso
Trémbl*à-yerso
Dis so péii y 13
£ lo transo
' £i . dôyanço
Soun bouréU.
« •
»--'- :. > •.
4
i
- - J
( 3a >
'. ' ■ ■ . ' ,'
V I. Le Loup et f Agneau.
-Li A raison du plus foi^ est toujours la meilleure^
Nous Talions prouver tout-^-l'heure.
Un agneau se désaltérait
Dans le courant d^une onde pure.
tm loup survient À jeuii, qui cherdhait aventure ^
Et que la faim en ces lieui^ attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?.
/
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
Sire, répond Fagneau , que votre majesté
Ne se mette pas en colère :
* Mais plutôt 4tt*êl!é"t tfroid» e
mmmmmmmmmmmÊmmÊmmmmmÊÊmmmmmmÊmmmmÊmm II i i i , i m ■
I
( I ) Qui crevait de soif.
( 2 ) Boire an coup,
( 3 ) Encore.
( 4 ) Posé.
(5) D'avoir en SDÎfT
r6^ L'eau.
(33)
s.
V I. Lou Lou é tOgnéû.
J-X'oGNÉu qu'ëytouvîavo » lo se
Un jour vau nas bëuré no-vé 3
Dîs lou courën d'u-n-aïgo puro 9
Un lou que né vîo pas dénguéro 3 déyjûna
TJn paii pu hàii séyro pouna 4
Pèr attendre càiic-avanturo.
-—Dé càii dré piti-t-insolén
Vénéî tu troublas mouri brévagë ?
Tan d^audaç-à toun âgé
Mérito chatimén. ,
-^ Mounseignour vou donxandT-escuzo
Quéy vràï y aï tor d'ovei gu se 5
QuaA votro mojesta m^occuso.
Mas Taïgo 6 yét d'ello à mé
É quan no-vé lô préï so courso
Lo né inounto pus ver so sourço*
Vou-n-préjé fozés atténsiû
Que ïaii sàï dîs lou bas dàH riii ,
Que vdtro grandour ëi ploçado
Pu haut que mé mJiï d'uno séyteirado
Ë que pèr counséquén né podé ^ mounseignour^
Gronouillas soun obeurodour.
— Taïzo-té ! sabé ce que dizé.
Mal ïamé bien qu'un vourmon moralizé I
laii sabé que dé mé tàs di dàu màii hantan*
•—Mounseignour y' é^nidëz pas tan;
(34)
Que je me vas désaltérant
Dans le courant ,
Plus de vingt pas au-dessous d'elle ;
Ht que , par conséquent , en aucune &çon ,
Je ne puis troubler sa boisson.
Tu, la troubles ! reprit cette bête cruelle ;
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
Comment l'aurais-je fait sî je n'étais pas né!
*
Reprit l'agneau , je tette encor ma mère.
Si ce n'est toi c'est donc ton frère» .
4
Je. n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens;
Car vous ne m'épargnez guère ,
Vous, vos bergers et vos chiens.
On me l'a dit, il fout que je me yenge.
Là-dessus , au fond des forêts
Le loup l'cjnporté, et puis le mange ^
Sans autre forme de procîès*
(35)
£h ! nlo pas doux méi que ïaU t^té*
— Tu nàs menti ïaii tàii répète :
Si co neî pas té , quéï toun firàï.
' — Sàï fils-uniqué de mo màï.
^- Qa'ouéï doun càiicu dé to chéno dé raço ^
Vou né chobas jomàï dé mé boillas lo chassa
"Vous , VÔtréis bafgéz vôtréis chéis
Né fas ma mé servis déinéis.
Y màii an di , ni~màï ï'aii sabé
Se fai tén que tout-o-co chabé
En méîmo tén , moun lou gaflb Tognéa
Que vio bé gréletta , tou qu^éii.tén dis so pév
Coumo lomando dis so coco ;
Au lou némport'é lou vou croco
Dîs lou béii foun d'uno fouréz ,
Séi dàutro fpurmo dé proucéz,
Qliéii rounté néy pas fa pèr rtré
£ycoutas bien ce qu'au vàii diré.^
Un rich-ey tou Jour lou pu fort ;
Un pùubré , countré se , ey ségur d'ovey tort#'
Vàurias béii crédas véngénço
Qu'éy toujour^ntàii pèr tou^
Lo fébless-é l'indigénço.
Fan pécha d'ovey rosou*
Y Ih La Mon a k Bùckemn.
\J H ^aarre bâchcroDY tout couveit de raméei
Sons le faix da ^ot , aosâ Iwen qae des ans
Gémissant et coniltë, marchût i pas pesaos,
£t tidiait de gagner sa dianmière enfbmée.
Enfin^n'en ponTant pins d^effortet de douleur;
Il met bas ton ûgot, il songe i son malhenr.
Quel plaisir a-t-il eu , deppis qn^il est au monde f
£n est-il un plus pauvre en la machine ronde !
Point de pain quelquefois, et jamais de repos:
Sa femme, ses enfans, les soldats, les impéts,
VI IL
— T ■ ' ^ —
( I ) Faubourg de Limoges^ liea d^ U naisM&ce da
Vradncteiir.
( 3 ) Petites broches de boh*
( 3 ) Ronces.
(4) fi&tons.
(5) Hache.
( 3? )
VII. Lo Mot é lou Paubré.
l^UAlc resta vo dis Moun-moillëz «
1 Hi'an counta qu'un joumoiliéx
Après quinze jours* dé joUdo
Dts l'ànnado d'au gran-t-hyver ,
Sey vey gagna peïno youmadQ ,.
lVîo minja lou' se màï lou vec.
Joio^* s'èy vu tallo misèro.
Ni fét, ni trobàï, ni argën,
9(4 po pèp mettre sou \o àén \
Pas no quîto poumo-dé-terro.
( Pèr dé détëy au iién vio pa»
Dégu Fy vio vougu préitas).
Se , so fénno , soû trey méynajeîiC
Toû^^avo-géns é toû bien sajeix
Que dé trey jours n'ovian minja
Sémblovan cin ra-t-eycourja.
£nté nas boillas dé lo této
Lou paubr-tbmmiT'n^u sobTopas» *
Fogio bé fré que lo ténipêto
Enté pourtoro-t-éîi soû pas ?
Qu^ (fi^ Ibii bo» d4 k> J^\iAo
Que lou bésouén tou-nlré lou guidlfi
Pèr fas %ouo Ëiï dé broucbilloux 3
Càticas rôundeix' 3 , càllquéis billoux 4
Dàu bouéï-mor quàu mossa-v^à terro*
Quéi vràï que s'iàu guéz-gu âo diourf^
Lou paubr-hommé dî» so misèro
(38) ,
. Le créancier , et la corvée , *
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la Mort. Elle vient sans tarder ,
Lui demahdé ce quHl faut faire.
C'est 9 dit-il , afin de m' aider
A rec^arge^ ce bois; tu ne tarderas guère.
(6) Pent-étre.
( 7 ) Barre de bois k-pen-prés de la grosseur da hnh
(8) Sureau.
(9) Flamme claire et de peu de dwrçe*
( 10 ) Ses pauyres enfans,
.in) Noix»
( 39 )
Guèz bé, béléii ^ coupa. ciiîqué bôrou 7
Ce -quéy no chàuso déféndudo ;
Ma ,» pèr bounhur sa chou éyro véndudo.
An faï doun coum-au po soun méychan fàï dé bouéï
' Que l'iovîo màï dé ixieyta souéï 8
Co ly foro no pitito baudado 9
Pèr chàufas so pàubro méynado lo
Au sén vaï tournas ver nieijou
Countén coumo sirio no graul-én~d-uno nou n
Lou vey qui doun que. s^acho mine
' En soun piti faï sur léycbino.
A péno-o-t'éii fa vïn pas
Au sén qu^au né^o pus nas.
So positiii ey ctuello
A tou momén au chancello
Pèr né pas toumbàs sous soun fàï
Au éy vira lou )itas làï.
Quetto-vé tou-dé-boun au pèr lo trémountado
I Tout à lo vé dîs so pénsado
Au créii àuvis puras so fénno , soû pitîs
— I nan gro choba dé potîs !
Hélas ! coumo van fas quellas pàubras boun-amias ?
Au né po pus téney sas larmas.
Ma sas larmas né toumben pas
Las se jaléiî countré soun nas.
Quéii pàubré molhurou , à las fis pèr possïnço
Au eyzomino so coussïnço
Faï soun acte dé countritïd
£ se récoumand-au boun-dîu.
O mor ! se dissé-t-éli , que m^àublidas sur terro y
vVâqué ! yâqué cbiauplas terminas mo mtsèro ^
< 4o )
Le trépas rient tout guérir:
Mais ne bougeons d^où nous sommes;
Plutôt souffrir que Mourir :
C^est la devise des honânes.
ÉfelÉMaipi-*— iii»i
(il) Soroom.
( i3 ) Fait signe de Tenir* •
.( i4 ) Marchande.
{ i5) Oayerlure dans une haye^ par la^dlc ou ni
.pient passer qu'à qautre pattM.
(4i)
laO tiimH tân d'àublîgotîu !
Saï bé déija pus nior que vîîi.
Lo mor que l'énténdét , vénguèt pèr couinplozénço
Lo fîiguèt qui taiv-qué-tan.
H^bé té que crëdas tan
Que vou tu dé mo .présénço
Ma notr-hommé fiiguèt so
Quan-t-àu véguèt lo margo ;
£ dissèt à qu^U>eydéntado •
Ëscuzo , va? , t^aï mas crédado
Pèr m'eydas charjas moun fogo*
laii creyrio bîén quell-avanturô
Car lou chafTré la dé lo noturo
Ghaz loû grans , màï chaz loû ^ pitîs
Ey PUTOT POTIZ QUE MURIZ.
Lou riche màï lou peillayré
Soun bé d'occor sur qu'ëii pouén
Que lo mor néyfrèdo gaïré
Quan-t-Hin lo véii mas dé louén •
Ma quan dé préz lo nous guîgno i^
Lo pàu faï perdre lo lé
E tou lou moundé -barjigno '4
Quan fku possas quéii goulé i5
J
BS
( 42 )
y 1 1 1. La Génisse , îâ Chèçre et la Brebis ;
en société avec le Lion.
JU A génisse , la chèvre , et leur sœur la btebb ,
Avec un fier lion , seigneur du voisinage , .
Firent société , dit-on , au temps jadis ^
£t mirent en commun, le gain et le dommage.
Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris.
Vers ses associés^ aussi-tôt elle envole.
£ux venus , le lion par ses ongles compta ;
£t dit : Nous sommet quatre à pMtager la proie.
■«■M
( 1 ) Chèvre.
( a ) Mettre.
{ 3 ) Tout leur ayoir.
(4) Partageront.
{5) Invente. .
(6) Haler.
( 7 ) Co-partdgeans.
( 8 ) Ne tarda pas.
£9) Déchirer.
(lo) Quartiers.
(il) Déplie.
(la) Ongles, griCfcs.
(43 y-
V 1 1 L VauçeiUo , h Chabro è h Jùnjp
dé fnéyta caumo lou Lioun.
IN'auveillo, Tio bîbî, I no jùnjo
( Déychio qui gnio gro dé méysùnjo )
Toutas tréy coum-^ùn lioun, (risas lé vonita ) !
Se néyrén picas a dé méyta
Dé touto'lour pàubro dénado 3
.T toquén dîs las mas , no boilletl-ëy poitôado
Entré toû quatr-îs partiran 4
Toujour é tou ce- qu'îs auran.
Quouéy fâ , quouëy di , un se rétiro
E chacun dé soun coula viro.
. . Lo chabr--énginj-vn 5 troconar
Màï lo l'y rapo bien no bîcho , pèr hozar.
Plo counténto dé lo l'y véyré
EUo d'huchas 6 soû parsbuniez ! 7
E lou lioun , coum-un po "plo crëyréi
Né pngnèt 8 gro à vénî lou darniez ;
Sangiti! se dissé-l-éii à touto Fossénibla'db.
* Vol-esséy votre méytodiez ' * -^
Sabé bien partiz lo dénado.
Louvéyqui d*eycébras 9 en quatre grans partéux xo
Las chars ni-maï loû os , deych-à las qiiîtas peux
To-plo coum-aurio fa pén houn paï dé fomillo
Péy so gpïf-àu déyrégrémillo n
Péy counto sur soû andilloux ; la
Assa ! se dissé-t--ëu ^ nHàuro pas dé jolouz.
( 44)
Puis en autant de parts le cerf il. dépeça;
Prit> pour lui la première en qualité de sirç ;
Elle doit être à moi , dit-il ; et la raison ,
C'est que je m'appelle Ifon :
A cela Ton n'a rien à dire.
La seconde , par droit me doit échoir encor :
Ce droit , vous le savez , c'est le droit du plus fort.
Comme le plus vaillant , je prétends la troisième.
Si quelqu'une de vous touche à la quatrième,
Je l'étranglerai tout d'abord.
( i3 ) Gros morceau.
( i4 ) Befroigne.
( i5 ) Moisie.
( 16} Pincée.
( 17 ) Poche.
( 18 ) Les oies.
mm
C '
1(45)
( É mous tr^y assouchà de riri •! )
m Lou prémiez tros , i3 lou dëvé v^y
« Pèr-l'cmicrair que sàï vôtre réy, »
Deycho qui * n'iovio ré-t-à-dîrë ;
Toa seignour '
Tou-t-haunour !
Jomiï lo primàuta couittr-^n lioun se barjigno ;
Éytopàii dëgu se réchlgno. i4
« Dëvé vëy aussi lou sëgoun
« Pèr— cé-qué ïaîi mé pëllé lioun. »
' Chacun ley-doun counéguèt plo so fàuto
Mas pén nàazèt braalas ni péz ni pitito**
« Lou troisième Fauraï , p^r-lo-sang-pèr-Io-
* mèr !
« Pèr-cé-qué îaii sàï lou pus for. »
Quéllo rosou néy pas tan chauménido ! iS
Lo se prén toujour pèr counlan.
« Dàii quatrième bo^iisst festan
« Si càiicu soulomén vio no quîtt-émbrussido i5
m làii leytranglorio tan-qué-tàn. »
Quéii count-ëy plé dé moralo
Ma veyqui lo principalo, -
Quéd que se frétl-à-d'un leyrou
Hé ramplîs jomaï soun {[otou 17
Cambë de meyjotnP rou^ynodaa
Pèr ovey fa tou--poriezi
Chacun fazé soun meytiez
L'auchas 18 siran bien gardodas.
(46)
I X. La Montagne qui accouche.
Une montagne en mal d^ enfant
Jettait une clameur si haute , ^
Que chacun au bruit accourant,
Crut qu'elle accoucherait , sans faute ,
D'une cité plus grosse que Paris :
£lle accoucha d'une souris*
( I } Gros bourg à trois ou quatre lieues de Limoges ,
pays de montagnes.
»(3} Laide.
( 3 ) Enceinte.
(4) Cri, bruit. i
(5) La paroisse effrayée.
'^ ( 6 ) Grandes C<diqnes. ^
( 7 ) Femme Vn couches.
(8) Cris perçans.
(9) Toute entière 9 complette.
J
(47)
IX. Lo Mountagnopreyt-^'couchas.
»
U N o mountagno de Granmonn i
Oro , ^ négro roum-un démoun
Se troubav-émborossado.3
• E meyitio fort avançado •
Pèr-qué l'eyro sur soun tén
Lo nén vio dé-tën-én-tén
Càiico pitito brundido 4
E lo porofB-eypàiirido 5
Parla vo dé se cochas
Pèr lo pas veyr-ocouchas.
Mas qùaii las grandas tréncbodas i
Préngueyrën à lo jozën. 7
Lo nén gu(^t dé l'eyctcliodas 8. ^ '
Qu'eyfirédeyrén plo mo-gén. .
Toû loû bouïé?: toû loû pâtréyx
Se niéttén^dé mai^nuzas.
S'ovizén^-îs pas quîs diâtreyx
D'oyanço dé botizas
Lou méinagé ?
Co siro cSiiqué vilâgé !
Co siro càiiqué châtéii !
Co pourio b-essçy , béléH
^ Mo yilo tout-émpénado ! . • • ; 9
A las fis'Uey ocouchado ? .
Que Tyo lou boun-diu boilla
Un piti ra»
• m
(43.)
Q^àiod ie ^nge à cette fable,.
Dont le récit est meoteur
£t le sens véritable ,
«^e me figure ua auteur
Qui dit : Je chanterai la giierre
IQue firent les titans au maîtiçe du to^^narre.
£'est prome1il£e heauccmp : mais qu'en sort-il
souvent?
Du veçit.
Vey
( 10 ) Un prësomptoeuf»
<ii) Un» coqt bottée
(xa) Edos.
« « •
( 49 )
Vey-qui lou portrët d'un ëmptanco. xo
Au sait tou fus , ré né l'y manco
Que faï-t-4^ si' au ey préy au mou?
Ré dàiitou.
Qué-1-herculé n'ey ma no. raco^*
Quëii bucëphalo , no potraco ,
Qu%ii gran g<^an , un jàii-bouta ix
Quëii béii chatëii ^ no bicoco ,
Quéii sôbën n'ey ma n'entêta.
E quéu libre A)uvéu ! tan vanta dis so côCO !
Quéy— ç-co quan qu'ey eyii ? t2
Quéy-o-co quan qu'ey légi?
La bézi. ïï * '
E
X. Le Coq et la Perle.
\J N jour un coq déterra
Une perle qu'il donna
À. ' • ■
Au beau «premiei^ lapidaire ;
Je la crois fine , dît-:il ; ii
Mais le moindre grain de Itiil
»
JSeraît bien ihiei^ mon aff^re'»
• i . -i-
«BMMiMt^HMi^a^tagMHta
( 1 ) Emplacfiment où Ton fait pourrir U. feuille ,
deyant la porte des métayers.
( a ) Orfèvre , ie plus ancien de Ljnoges.
(3) Balayure.
(4) Poitral, estomac*
(Si,) ■
X. Lou Jàu que trobo un Dièman.
\J N viey jàii
Dis n'eyràii t
Tan grotèt
Quàii troutèt ^
Un dièman
Bien brillan.
Propromën ^
Aii lou prén
£n soun bèt ;
Lou pourtèt
Sur lou tar
Chaz Blanchar ^
Lou prémîéz
Bi joutiez
Dàii cartiéz*
Qu'ouey plo béiî
Dissè-t-é'ri.
Quéii rubis
3Êy Ai pris;
Ma pèr jnë
Co n'ey que
Dàii bouri; 3
Lou veyqui y ^
Fozéz nën
Forç-argén»
Moun parpaï 4
Aïmo maï
(Sa)
Un ignorant hérita ^
D'un manuscrit, qu'il porta
Chez son voisin le libraire.
Je crois , dit-il , qu'il est bon ;
Mais le moindre ducaton
Sçrait bien mieux mop affaire. -
i^i ■»
(5) Grains de nul.
(53)
- . - . V4y doÀ^riy
Grûs, dé ,mëï. 5
îTîgnoïén lïeyrëdîfèt
D'un monuscrit qu'àii pourtèt
Cbaz lou hé'4 préxniéz libr^ïré.
Crëzébien, dîssé-t-éii , que dîs qu'ëii monuscrit
L'y déii vey Lîën de T esprit ;
Ma doû-ttéy sàii-i-4lrkâ forian miermocin.o&iré»
Quan d'héybêtis que fan coumo lou j^it ^''
£ për gardas loâ tlé2, }î%tén l^it lov ÎK)B|àîi }• : l»
T
»''».• il . I .' .
I «
» »
N
i - ■ \^
.1 ' . ' ..'?/•
£5
(54)
X I. Les Animaux malades df la. pe^ie.
-m
U' ■■'"-■ ' '
N mal qui répatid la terreur, •'
Mal que le ciel en sa fureur
Invintita- pour punir les jcrim^^de la terre ,
La pe^te^ (puisqu'il faut l'appdey par son nom )
Capable "d'eojrichit PB uxijçMT J'Acbérpa ,
Faisait aux animaux, la guerre.
Ils ne mouraient pas tous; mais tous étaient frappés,
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie:
Ki loups ni renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie ;
( I } Versa abondamment.
/ ( ^ ) ^'^^ * taîhc-ouverte»
f3) Balaye sans rien laisser.
( 4 ) Labouré.
( 5 ) Grande pièce de terre où l'on ensemence le^ blé.
( 6 ) Nom du local acquis pour faire lé cimetière actuel
de Limoges.
( 7 } HurlaietI »
(B5)
X I. Las Bétias molàûdas dé h Pesto.
TT .
^ N jour lou boun-diu en couléro
fioujèt I no molàildio sur teftro,
SPèr un-piti motas messîéux loA animàiix
Que déypéy tan-dé-tén l'y fogian tan dé màiî,
I^ou boun-diii sobîo faé que jontaï' là fomino
iN^ànï^éntras .-dîs lo, cousin^ .
Dàiis réys mai dàùx courtizans
Lo n'ey mas pèr loû péïzans.
Ma lo mdlàiidi^ëyfrountado
Que. Içy-dçun fuguèt boujado
Eyssëgo lo gén tout-à-taï , a
Lo boueyfo bourî-t-é bolâï. 3 •
Qnéllo in0làiidt+-ini{]âjtQyaibl6
ÉUo tqutp soul-ey copablo
Dîs trey jours d'ovey bloda 4
Tou lou chodan 5 dé Louya. ^
Mblâtiidio <ixt.^ ré né ch^sQ -. ^
Molàiidîo qu'en un mou râtell-énté lo passo ^
Lo pesto ( pèr-qué fàu lo pelas tou-dé-boua
Vèrsàiin Véritable floto^ . > , i
Lo pesto fugpbt .doua no, tranço gén^ralo
Pèr touto lo raç-fonimalo
Le4ftWÀyx.awï loû-forisi» .lQÛ.graRS.ja4î Iqû piti5_
Créjîan toû ^én onas muriz ;
Isbromovan^7 . ^, ;
Se trëynovaii , ,
.1.-.'. ,./- ;
• • I
(56)
'*»<» • t j *
a
\j^^ tourterelles se fUyaient ;
. ( Plys d^ amour 9 partant plus de joie»
Le lion tint conseil.; et dit : Mes chers amis,
Je crois que le ciel a permis-
Pour nos péchés .cette infortune r
Que le plus coupable de nous* *'
Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;
Peut-être il obtiendra I» ^iici4son* ccnnmiinc.
L'histoire nous apprend qu'en de tek * accidens
On )fait de pareils .dévoûjnens*.
Ke nous flattons donc point, voyons sarns indulgence
L'^élat de notre conscience.
Pour moi satisfaiiani mQS appétits gloutons,
J'ai dévoré fôrfeé immtortA
( 8 ) Mile ou ftmellc 'pour i*aicoi];rféè; I - ' '
(9) Poursuivre au galûp*^ i •./( î < 1
( 10 ) Aiguillonne, ? i't v.i. -i" Jl
( X I ) Appaiscr.
(57)
Sey pensas
A chçssas.
Ordre dé fas pënit^nço ; *
Bîs tou l'eyta Fio défénço
Dé prénèy
^ Pén plotèy.
TLo fidello
ïourtërello
Pus né VIO
D'oporio 8
N'io pus dé Ion que covalé g
Loû pâtréys inàï loû moutons ;
N'io pus dé rénar qu'avalé
Ni poulettâs nî dïndous.
^y~f^^^ lou lioun que gouverno
laï v.énîa dis so côverno
Toû loû pitis màX toû loû grans
E lour dit « Mous pàubrêy-ëfans !
« Lou boun-diu noû tol<ifisso xo
« Jomaï Taï vu tan fâcha.
« Quîs lo mey tan en molisso ?
<f Co néy filas nôtreys péchai
» F osan l'y doun lou socrificé
« Dàu pu couqui d'entré noÛ
« Que quéuquî tou-sou périsse
« So mor noû sàuvoro toû.
« làï trouba dîs mo mémôrio
* Qu'à Roum-îs se fogiân glôrio
« Dé quéu pouén .dé réligiU
« Pèr opojas n lou boun^diu
« Vàu dizé coumo ïàu péiué
(58)
Que m^avaient-ils fait ? nulle offeiise.
Même il m^est arrivé quelquefois de manger
Le berger.
Je me dëvoûrai donc , s^il le faut : mais je pense
Qu'il est bon que chacun s^ accuse ainsi que moi;
Car on doit souhaiter, selon toute justice ,
Que le plus coupable périsse.
Sire , dit le reifiard , vous êtes trop bon roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicalesse.
jEh bien ! manger moutons , canaille , sotte espèce ,
£st^ce un péché ! Non , non ; vous leur fîtes ,
seigneur ,
£n les croquant beaucoup d^honneur.
( la ) Qobé , ayalé.
( i3 } Crosier.
( 14 ) Bombanee*
(59)
u £ pèr v'au prouvas ïaii couméncé
« Lou béii prérnîéz mo coufessiii
« laïpld , pèr-loû-ségur, offénça qu'éîi gran-^diii!
« Déy-pey que ïaii saï sur lo terro
« ïaii nàï fa péyno justo guerrô.
« Quan dé moutous que ïaï bouffa ! n
« Que mé vian gro jomaï ré fa
à ïaii aï méymo , no-vé , possa pèr mo gourjéro là
« No bargéro t
« Moun omita pèr^i|DÛ é pèr yâtro- ^nta
« Mé racho 10 franche varta.
' « Héb-àuro si fiû que périsse ,
«t Que Vossémblado mé chàussissë ;
« CrRé , 'pertan , crézê dé bouno-fé
« Que chacun d^éii eycî s^ôccusas coadcio mé
« Séy co lou tribunàil né sirio pas (^opabté
« lyé coufiéytté lou pu coupable.
«. Pensa- v-éntàii ? » Aplo , dit lou rénar
Que vàu fas pér-tout soun bovar*
Aplo! mal podéz-vou oyey gu lo pénsado
Que vôtro mojesta péch-essey coundamnado fi
Mai mo fë quéy pi— un béii pécha !
D'au ♦cha
Quan v'àurias fa lo dégueillo x4
Dé càiico méychant-àuveillo !
Dé càïïqueys cheytis moutous!
S'î loû minjoyan pas, à que sii4ant-î$ bousTi
V'ovéz croca càiico pitito fillo î *
Bouey ! co n'ey mas no pécodiUo»
Né dirio-t-un pas aprez-tou
Qu'une bargér'-ey lou peyrou f<
\
(6o)
Et qtiatit au berger , l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux ,
Étant de ces gens-là qui sur les animaux
. Se font un chimérique empire.
!^insi dit le renard; et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trpp approfondir
Du tigre 9 ni de l'ours, ni M autres puissances y
Les moins pardonnables offenses.'
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simple^gnâtius^
Au dire de chacun , étaient d^ petits saints^
L'tnevint à son tour, et dit: J'ai souvotiauce
• 1 Dé
^mmmmmm * f i i ■—— in^^^—MM»— m
( i5} Applaudir en batunt des mains.
i
I
(6i)
D'oiUour, l'ey dis soun tort. Dévîo-t-eyl-i sônn âgé
Emborossâs vôtre possàgé ?
Mé né vézé mâs qui un chatimén d'au céiî
iio mérita vo piéï bélëii.
Quelle conaillo ,
Quelle rocaiHo
Ey ré-qué-vaillo
Pèr iâs ripaillo
E vou lour véz fa , MoUNSEiGNOtR
En loû crocan , bëiico d'hàunour.
Qu'ey pl-énlàii que faï soun prôné
Quéii que praïch-autour d'un trôné :
Loû gràns sounffa pèr vantas,
Loû pitîs pèr cliopétas? ï5 ,
Aussi las bêtias cliopétcrén
Chacune lour tour las vénguêrén -•
S'ocusas bounomén dovan lou coumita
Dé tou lou mh'ù que las vian fa.
Loû jugéys subré chaco phrase
Pessevan coume sur le brâso ;
E l'ours, lou tigré, màï lou lou
Mougra toû leurs grans tors , guêrén toujours
roiou.
Loû pécha dàu rénar n'eyran mus no finessb ,
Quîs dàu singé dàus tours d'odresso
É lou juri, dis toû soû juj.oméiis i
Nén aurio fa dé toû presque dé pitîs s^oa/
A las fis ^ yiné çé çrésénto i . .
L'àiireill--én l'air , Tamp counténto ^ ;
Dé se ^t-àu no jomài gu. . - • >
L'en vie de fas màii à dégu.
F
( 62 )
Qu'en un pré de moiaes passant ,
La faim ^ T occasion , Fhêrbe tendre , et , je pense,
Quelque diable aussi me poussant ,
Je tondis de ce pré la largeur -de ma langue.
Je n'en avais nul droit , puisqu'il faut parler net :
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un loup 9 quelque peu clerc , prouva par sa
harangue
Qu'il fallait dévouer f.t maudit animal ,
Ce pelé , ce galeux , d'où venait tout le mal*
Sa peccadille fut jugée un cas pendable»
(16) Gratter. ,
( 17 ) Eplucher, . ♦
( 18 ) Jleligieuses/
( 19 ) Licence , li})erté non permise,
(.aô) Bouctiée, <
(31) Le pins gros de tou« les pécliés,
( !I3 ) Heligieases.
( a3 ) FîPiandé
"S
(63)
Bé béu dé grovéchas , 16 d*eypiàuzas i7 so
coi*ssïaço
Au se tras-souvèt bien cTuno ûut-assez mïnço*
làîi xn^ociisé , sé^is^è-rt-éiî
Qu'en mo charjo sur moun ponëii
Possan pèr un pra dé béguiiias ^
Séntiguéz tbu-d'un-co déyrnïnjas mâs norinajf
Quérêyqué Fàudour -mé flotèt ,
Quell-herbo fréicho mé téntèt
Béléii lo fan que mé préîssèt
Càiiqué diabté que mé poussèt
Que sabé ïaii ! mâs nén guéz n*eylampiado 19
Mïnjéi no pitito gourjado ^0
i Dé piss-ën-lièt ;
Coumo dégu lo mé boillèt,
laï régrèt que lo chio ràiibada
É mén coufess-à Tossémblado.
O lou couqui ! ô lou moràîi !
Lou veyqui ! lou veyqui ! lou pécha foumîcàu ! il
I Sfi-crédèt càuqué lou qu'eyro .dîs lo tribuno.
'(£ quéu lou n'eyro pas d'uno raço coùmuno;
I dijîan qu'au vio éyta
Un pàii cliar cbaz n'ovôuca)
.Yey qui plo d'ouD vèt lo couléro
D'au céii countré lo terro,
Coumo fhvL éytré scéléra !
Pèr ràiibas'Thérbo dlsHin pra !^
£ xhàuplas , lou pra dé lâs méras ! 33
Co n'ey pas prou dé lâs goléras.
Qu'au léchodîéz ! . . . . a3 qual-ey firounta 1
yéz-v-àuyi coum~àu s'ey vanta
(64)
Blanger Therbe d^autnti l quel criniie abominable ,
Rien que la mort n'était capable.
« • -
D'expier son forfait. On le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable ,
Xi«9 jugemehs de cour vous rendront blanc ou noir.
|B*i
I 11^ I
MRM*MB*a**H«Ma«i
( a4 ) La peine de tous.
( »5 } G)UTert de baUlons*
* •
\ .
' ( 65 )
Péno dé mor ! qu'en pensas vàutreys ?
. Tciu lou c\hb^ crédèt , brdro- ! ' -
£. sur Fané , haro ! haro !
Lq counvén^îii décrétt-én mâsso
^ qu au siro ittei
f Hor-dé-lo-léï
E pourtbro lo poulinasso H ^
É quéii molhuroû pécâta
Poy^ bien se tou soû , reyco d'au coumita »
N'iovio dégât pèr .lou défendit '
Se fouguèt bé doun léyssas pendre.
^ . Qéui.Qo^tà^lod count-asség tfro '
Que séy véy vu lo proucéduro
!Noû podén dovînas màï bien eyzadomén
Coumo siro lou jujomén ^
"Véy-€pii couméii :
Si qu'ey un riche qu'ey coupable
Chas ségur que soun cas n'ey jomàï coundamnab^é
Entré rîchéys qu'^ey n^éntéridu ;
Mâs pèr pàii qu'au cho minable a5
•Pàubré , féblé, misérable
Chas ségur qu'au siro péndn*
F 5
( 66 )
4 »
X 1 1. Comeîl tenu par les • Rais.
V/ N chat , nommé Rodilarclus •
Faisait des rats , telle déconfiture ,
»
Que l'on n'en voyait presque plus ,
_- *
Tant il en (dvait rais dedans la sépulture*
Le peu qu'il on restait , n'osant quitter son trou j
Ne trouvait à manger que le quart de son sou j
Et Rodilard passait, chez la'gentumisérable,
Non pour iin chat , mais. pour un diable.
• -* ' ' .
Or, un jour qu'au haut et au ïoln
Le galant alla chercher femme , .
( I ) Assb«
( a ) Quelquefois.
(3) Aussi-i)i«&^ avsfti» * /^
(4) ^ pc-
( 5 } Renfermé*
( 6 ) ObUgé.
( 7 } Aucun y personne.
(8 ) Besoin.
( 9 ) Fermer k verroml.
( 10 ) Matou y chat màle«
(II) A« hasard, k rayeugle.
' ( «7 )
X II. Lou ChopîM téngupèr loù Rats.
Ur , ' • • .1 .
N méytré chat nouma RodlffarOu^ ^
Vio £31 d'au rats nô talïd marmélado *
Que dis toû Idâ groniëz , ^'ën vëjio prè»^é pus
Tan lou drôle néii yio ipéï en copUoutado !
Rodillard siclia i sur soun cû
Restava càiicas vé a tout tin joui- à l'ofRl ,
. Eytbpàû 3 Rodillard gojbavo
Tan loû rats dé groniéz , c6unio loû rats dé cavo,
( Quîs damiez , dé ségur , n'eyran gro regrettas )
Lou pàii 4 que nén eyran restas
N'auzavo pus sortis pèr tias cherchas so yito ;
£ dîs chaque cros , chaque ra
. jQuIeyxû .bo£a,£ .«« w
Eyro vira 6
Jûnâs piéï qu'un harmito.
Pén 7 né vio pus m'eytiéy '8 dé horouillas 9 soun
lard
£ quéii cartoucho Rodillard
Possavo dîs l'esprit d'au peuplé misérable
Noun pèr un chat , mâs pèr un diâblë.
Un béti jour que nôtre margàii io
Sën mountèt dîs loù goUitàii' ^<' "^ .
Pèr arrêtas soun morîdagé
£ pèr éypouzas &â&-écé^briii')i ,
Lo prémiêro dàu Vésinagé
Que se trouborio dîs louslàiifc • / (
' ( 6» )
Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa dame ,
'Le demeurant' des rats tint cbapitre en un coin
Sur la nécessité présente*
Dès Tabord , leur doyen , personne fort prudente.
Opina cpi'il fallait , et plutôt ^ue plus tard ,
Attacher un gi'éiot au ton de Rodilard ;
Qu'ainsi^ quand il irait en guerre,
De sa marche avertis ils s^enfuiraieat sous terre ;
Qu'il n'y savait que ce moyen.
Chacun fut, de Tavis de monteur le doyen:
Chose fie leur parut à tous plus salutaire*
13 ) Biai^
i3 ) Se cônnaissaitr
i4 } TJb prétexte , un~ motil»
i5) Une souaette. \
»7 ) "Une épingle; .
18 ) A son col*
19} Noms ejpi^sdronw»
ao y Alor». .
31 ) Premdra le htgs d^rasncw
33 } Deux on Uoiê- pieds* -
33 ) A« moIlM»
<69)
Péndëa fué sélouo lour usagé |
lioû nôvîs fogian lour topagé.
Toû loû rats ^pié loû séntén louën
Ténén chopitré dîs un couën , -
É dëlibérén sur quëii pouén;
Pèr s^eyzantâ dé lo gobello ,
Bâtîrant-îs no dtodello ?
Quéii mouyën n'ëï pas tan s^uf
Rodillard grimporio dessur.
N'iran-t-îs otocas en masse
Lou redoutable cha-dë-chasso F
Lou cas sirio tro përîlloux.
f^ut troubas càiiqué biâï i3 pAs doux^
Ley-doun lou douyën de lo bëâdo
^ Que se counëych-ën i3 countrébëndo
Sissfet , sâbë n^ëncKéyzou i4
Pèr lou tnëttr-à lo rosou.
* "VàutrJîsn^o mâs vèy n^eychînîo , x8
Dàu fiu i6 no guill-aubé ti'eyï)ïnlo. r? '
Quan dîs souncouén'dë fët lou nrotou 'retrfdoro
£n soun càii xS bravomën cÀiiCu Teytocliord
Quan n'àuvifën* 19- quelle soui^ëitb ^ '
Ley-<loun ao sëy tambour , sèf U'jbéiAipèÛo
Chacun prëndro soun ëycampi; ai
Ê Tnéytrë Rodillard sirio cën vë pus fi
Noû sîran doû-trey pëz aa sou terre
Quan quétt MrffelUU'Tlîro-t-ën guerro*
laii ne couneïssë pas d'autre melUour mouyën*
Chacun ëï de Tovis dé moussu lou douyén ;
Mouyënan quéii tour d'odresso
Is soun d'àumïn a3 ségur dé counseryâ Fespesso ^
(70)
La difficulté fut d^ attacher le grelot*
L'un dit : Je n^y vas poiut , je ne suis pas si sot«
L'autre : Je ne saurais. Si bien que sans rien faire
On se quitta. J'ai maints chaplltres \^^s ,
Qui pour néant se sont ainsi tenus ,
.Chapitres , non de rats , mais chapitre de moines 9
Voire chapitres de chanoines.
Ne faut-îl que délibérer ?
« La cour en conseillers fobonae ;
£st-il besoin d'exécuter f
L'on ne rencontre, plus personne.*
( a4 } Maintenant.
( »5 ) Coudre,
( a6) Je Paurais bien.
( 37 J Pe même , c'est ainsi que.
, ( aS ) Aiyooid'htti finissent ceu*
I»
^ ■ .. '
» V f» ■
.'■ >>. ■ !
x\ - } • r" -J ;• .^■. : » •
J
C70
Auro 94 vé s'i^gis mâs €l'ej/>€hâs Ion grâo
Qu'î siro co ?
Noun pas me disse l l'un ; ni mé se dissët Tàutré*
Vou ? moussu lou douyén ? . . . • quëy vou sàî—
qué-dé-làï. . . «.
Mé ? . . . . l'azé fiché si quëï vràï.
E pàr-qué mé pûtd qu'un aûtxé ?
Sén troubèt pén dé prou so
Pèr nâs couséy aS lou grélo . *
làii guêy bé a6 devina d'ovanço.
Loù rats s'ey vey ré fa lévèrén le séanço.
£ntàii 37 se téignan àut^téns
L'ossémblodâ dé péniténs,
Entàii loû chopitré dàû mouéynéîs
Ëntàii au séy-d'ané aS chabén quîs dâû cho-
nouéynéîii
Quan né ÙluI màs délibéras
Jjoû counséillez plavén à verso '
Mâs s^ogîs co d'eyzécutas ... ,,
Dégu n'aïmo lo countroverso 9
Is trobén toû no porto dé dorëy
•Pèr tiras lou cû én-or-éy.
. • ;.'! '1'
. T
^"^ )
1
XIII. Xe Chêne et le Roseau^
«
XJe chéné un jour dît au roseau : I
iVous avez bien sujet d'accuser la nature ;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau;
Le moindre vent qui d*îaventure
Fait rider la face de l'eau
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil)
Non content d'airôter'les rayons du soleil ,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphir.
iËncory si vous naissiez à l'abri du feuillage ,
Dont je couvre le voisinage ,
Vous ta^aurîez pas tant à souffrir;
Je vous Refendrais de l'orage :
» i| I' 9 I H »|i» ■■■ ! ■
( I ) Le jeune saule ^ mie k la place du roseau parce
que l'effet produit devient le même*
( 3 ) Boitelet.
( 3 ) D'un trop g£^.â.J^oid0^ . , .
(4) Souffle.
( 5 ) Un pont.
(6) Le yent du midi.
^ ^ ) Sud-Ouest.
( 8 ) Vent redoutable sur la Garrone.
(9) Cache.
(10} Ruisseau.
(73)
• ••
XIII- Lou Rowéï é t Assoler.
\J N jour, un gran-ë-gros rouvéï
Dîgi-à-un piti-t-asjoléï i
Uoini tâs bien sujet d^ocuzas lo noturo;
Car , entré noû , forio bien la gojuro
Que lou pus piti réy-béïnéï »
Sîrio pèr té d'un tro gran péï. 3
Lou mïndré piti yen que bufo 4
Té faï bëïssas to pàubro tufo.
Pèr xné sàï ségur count-un poiin ; S
Maugra Faute , 6 maugra lo bizo ,
Maugra lou pluyàii , l'armorijo 7
Counservë toujour mon bploiin.
É lo pus toriblo témpéto
^ Mé forio pas courbas lo têto
Quan Moâcorôt 8 n^àurio jura.
Mouri froun , coumo lou moun-Jura
Catto 9 lou soléï sur lo terro.
Ité dirio pas tan ré d'énguéro
Si lou ^boun-diii
Té fbgio pas vénîÀ toujour au bord'un riiî, x«^
B^iiumïn chiàu té vio gu méï dis moun vésinagé f.
Té crubirio dé moun ourabragé;
Té virorio lou màuva-tén ;
£ lo fraïchour dé moun féillagé
Té randrio pus gaï , pû^ countén. . • r ;
" '-^ Bouey n^oyez pas tan dHnquiétuda
Ni tan d'eynéï,
. Dit l'assoléï.
Sir lo témpéto lo pus rudo G s
r>wrP^^»'t
(74)
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des royaumes rfu vent,
La nature eavers vous me semble bien injuste.
^ Votre compassion, lui. réj[>ondit T arbuste ,
JPart d^Un bon naturel , mais quittez ce souci ;
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables r
Je pUe et. ne romps pas. Vous avez j^usqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Réçisté saas courber le dos;
Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots ;
Du bout de Thorizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfans
Que le nord eût porté jusques-là dans ses flancs.
L'arVre tient bon ; le roseau pUe. ^
Le veQt redouble- ses efforts •
!l5t fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au ciel était voisine,.
Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.
( II ) Jusqu'à ce Jour*
( la ) Pevuétre.
( i3 ) Ce soir même»
( »4 ) Plier»
( i5 ] QiMnd U favt.
(17) £a Gome*ficIie. .
( iB ) Verse èi grands £lot|l<
( 19 ) Dans le rubseaii.
(75)
Béléii i^ vou irou séy tro vanta«
Moun omi ! quaii-t-tirl éy Sage ^
Fàu , pèr âé mOucaà Dàû cfiéiâ
Oifét fiodéa Cou. piCaqéé
Otcndan à dénio!...< maï béléii quétëséi.,*. "A
Pèr n^àûtréis pàûbréis assolëïs
Né i'îsquén pas tan qiié voû d'un ànrag^^
Neû soun l'eyzatnplé d'un sage
Que sêt pléjâ ^4 quan fàu i^ é que ne roumjotnaY*
Au n'aurio béléii bé di maï; i6
Mâs touMl'un-co nén vënguèt no bufado
Si torriLlo ! si b'opouyado I
Qu'àuriâ dî que tou l'uni véf
N'avo vira las châmba-n-léi'.
É quel-àubré doua \o rocino ^
Dé l'anfér éyro vézino
Quél-àubré qu'en soun chopétt
Vio tan ménoça lou téii ;
Quél-àubré tan fier, tant béii
Foguèt lo corno-budéû. 17
L'assoléï pWjèt jusqu-o-terro ,
É Fass^éï duro béléii ji^énguéro.
Jomai né méyprésan dégu ;
Un' home nén vàu toujour n'adtrëy
Quéîi que se ri d'au màii d'un àûlré
Kén àuro, chàii nén o pas gu.
Lo grandour maï lo fourtuno
Soun no méychanto cossiii ;
Loû gros maï loû pitîs , loa sovléï maï lo luno
Soun toû rodtragé dàu bouti-diti
Que boujo iS quan Ty plâs , loû pus fier di» lou
riii. '9
(76)
X I Y, Le Coç et le Renard.
O U R la branche d'un arbre était en sentinelle
Un vieux coq adroit et matois.
Frère , dit un renard adoucissant sa voix ,
Nous ne sommes plus en querelle:
Paix générale . cette fois.
Je viens te r annoncer; descends, quejet'eipbrasse.
Ne me retarde point de grâce ;
Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer:
Les tiens et toi pouvez vaquer.
Sans nulle crainte , à vos affaires ;
Nous vous y servirons en frères»
Faites-en les feux dès ce soir;
Et "cependant viens recevoir
Le baiser d'amour fraternelle. -
Ami , reprit le coq , je ne pouvais jamais
Apprendre une plus douce 'et meilleure nouvelle
Que celle
De cette paix :
Et ce m'est une double joie
De la tenir de toi. Je vois deux lévriers |
Qui , je m'assure , sont couriers
Que pour ce sujet on en^ie:
Ils vont vîte , et seront dans un moment à nous;
( I ) Le coq.
(a) Chêne.
( 3 jT Flagornait.
( 4 ) L'estomac.
(5) Lestes, dégagés.
(6) Dératés. ^ #
( j }^ Petit chemin dans la campagne.
(77Î
»^A^»W^^VWW W %^A»V^^W%^A^/V^^VW»'
XIV. Jmu Rénar é lou JàU. »
U
N jàii jucha se câravo
A lo cîmo d'un rotivéï. »
Un rënar qu^ FamioUvo 3
Lou crëjio déijâ ténei.
-— Moun boun-omi ! mouii coromaJol
Entré noi! lo guerr-éy cfaobado*
£ qu^éft mé que saï charja
Dé véniz publia lo pa
i)is tou Teîra.
Qufl-ogréablo nouTelIo
Mé rëjàÛYÎ lou parpaï: 4
l)ôvolo , lé boîllorai
Tacolado fralernéllo.
Lo pa ! réypoun lou jàii ,....• f an-mîér. !
I m'àu vian plo dî d'eypéï hier :
Mâs saï bien aïzéy dé té véyré ;
£ ce que màu forio miér crëiré
Vézé véniz doûs lébriéz
. Qu'an bien 1er dé doûs couriez
Que mén portén lo nouvello.
Ah l coum-îs soun d'eygolitaS ! 5
Is van coumo doûs déyrotas. 6
Véy loû làï dis quélo véncBo : 7
Is virén bien éyssî tou dré ,
Fàa plo que nén chio càiicoré.
Coum-ts courén ! taro-taro !
Is «iran qui si tô que véy di garo r
G5
(78)
Je descends : nous pourrons nous entrebaiser tûu$«
Adieu , dit le renard , ma traite est longue à faire,
iNous nous réjouirons du succès dé F affaire
Une autre fois. Le galant aussi-tôt
Tire ses gregues j gagne au haut ,
Mal content de son stratagème*
Et notre vieux coq en soi-même .
Se mit à rire de sa peur :
Car c^est double plaisir de tromper le trompeur.
■**!*■
( 8 ) A;nical$.
(9) Embrasserons»
( 10 ) Balaye.
(11} Décamper*
(la) Edau.
C t9 )
Is poréyssén bien omitous ; • 8
Vàu do volas , noû noû bicoran 9 toû*
Quan un rénar éntép parlas dé chéis-dé-chasia
Au 6 bè ^tô boueyfa xo lo plasso.
hi moun bertran dé déyviardasj xi
Nôtre jàil yio béiî F y crëdas
Enté vas-tu ? — ïàii vàu tournas*
— Eycouto doun ! — ïaï dàû ofas*
^- Vaqué quéiVê l'acolado.
— Mo coumissiii éï préissado.
{ Maï né méycréyrio pas qu^àu eyr-én-pà3 prëissa
Dé troubas càiiqué cros pèr l'y publia so pa )•
£ moun jàii plo counién eypoufidèt is» lou lîré^
Au Ty dignèt pas ré pus dîré ;
Mâs pèr chobas dé sén moukas ,
Au you lou régolèt d^un béii ka*ka-4a$-k2s*'
Finôtîs ! véyqui pèr vàiitréîs
Mettez quéU tour dis vôtre sa;
TàH que créa finâs loâ aûtréis
$é yéli lou prémiéz {ina« ..
.(Qu'ey bien fa.
( 8o ) .
X V. L^ Loup et h Chien.
U N loup n'avait que les os et la peau ,
Tant les chiens faisaient bonne garde :
Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau ^
Gras ^ poli , qui s^ était fourvoyé par mégarde.
ê
L'attaquer, le mettre en quartiers ,
Sîre loup l'eût fa^it volontiers :
Mais il fallait livrer bataille ; '
Et le mâtin était de taille
A se défendre hardiment*. '
Le loup donc F aborde humblement ^
^ Entre en propos , et lui fait compliment
Sur son embonpoint qu'il admire,
n ne tiendra qu'à vous, beau sire y
(i) XSn cL«mp où l'on « moi9Sonné*
( a ) Peur.
(3) Attraper.
( 8i )
X y. Lou Lou é lou Ché dé basso^our.
\J N lou mâgré Cûumwun pi ,
Que chossavo dîs n^eytouiUo , s
Mai que vio boun opéti ,
L'y vàï vëyr-un gros mâti.
Qu'eyro bien ce que. l'y fouillo
Pèr fils doû-tréy bous repas,
Hâs lou lou s*y fiavo pas. ..
Sultan ëyro plo bien gras !
Mâs sultan ëyro dé taillo
A bien défendre soun lar.
Hardi, fier coum-un cézar
, Au vio , méym-éyta soudar ,
É vu màï d'uno botaîUo
Countré lou , countré rénar.
En fêt dé quélo conaillo ,
Au né vio bounto ni pàu ^
Dé loû ropas 3 pèr lou càu«
Un Ion 6 bé d'au courage ,
Mâs au éï prudén é sage
Hàûnété méymo quan au.
Quéâ-qui à nôtre ché foguèt doun pottlitesso^
Au.vanto for so bell-espesso ,
E surtou soun émboumpouén
Qu'au visayo toujour, mâspèr-tan d'assez lottén^
Si voû fogiâ coumo n'àûtréïs |
Se Ty dissèt tan lou ché
\
( 83 )
' Voû sirias tad gras conmo ntë.
Lo fan-galo 4 n*eî pas chaz noû coumo chaz
vàûtrëîs I
Que càîicas-vé né fils pas
Pèr sénniano dous repas ,
Màï que mïnjas souvén de lo viando pârido.
Un ché dé basso-cour no jomaï lo pépido ^
Au. é'i ségur dé fas toujour
Soû tréii-quatré repas pèr jour.
Pèr me , lou lou moundé mé baîllo
Os dé gibiéz , ôs dé vouldillo ,
Os dé védéii , ôs dé moutou ;
Trapé toujour càiiqué croûtou ; • ^
Léché loû plâ , léché las chlétas ;
E loû jour-bran 6 coumo las fêtas
Mïnjé toujour, séï é moti ,
(Bien souvén séy véy d'opéti,)
Moun éïcunlado dé bréjàudo 7
Bien ossimado , bien fricàiido 8
Toillado dé boun potoutàii , 9
Mal càiicas-vé lou sobouràii.. 10
— — Quàii trobaï fas-tu dis loustàii xt
Pèr gagnas no si bouno vito ?
Se dissèt tan lou lou.
Qu'au trobaï ? . . . Presque ré dàutoa*
làii chassé ( quan l'y sKi ) loû chats dé lo cousino f
Au mandians, ûu méychanto mino
Gardé lo méïjou , lou varjéz ; la
I^=ft vouleurs àa m^' pàu dé mé que d'un arcbéi,. i2
Quan un mé piàiilo i4 sàï à-Ierlo»
Lo port-o-béU restas dhsyberto ^
( 84 ) ■
Flatter ceux du logis, à son mattre complaire:
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons,
Os de poulets , os de pigeons ;
Sans parler de mainte caresse.
XiC loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant , il vit le cou du chien pelé î
jQu' est-ce là ? lui dii-il. Rien, Quoi ! rien ! Peu de
chose.
JomàS
( i5 } lOaDge-toebi.
e«5) .
Jomàï né laïss-éntras iéga
Séï qu'au né chîo bien counogti.
Co n'ey mâs co ? se dissèt mïnj-àiivéillo , »5
lié foudrio pas bien for tiras Tàurëillo
Pèr nié fâs prénéy quel-éyta.
— Vou-tu véniz ? . . . Anén ?. — Vètquî qu'cy fa,
Xs prénén bien toû- dous , lou chomi d^àu vilagé •
E pèr éygoyas lou vouyagë j '
Méylré rojo-croûtoûs
Diji-à croco moûtous;
L'omi ! tu vas quîtas no vito
Que n'éyro, dé sëgur ni dé sén ni d^harmitof
Lou mïn que pouguéz t'oribas
Qu'eyro dé té véyr-^yréntas
I Tout-én-^to.
Tu dévias véy à tou-momén
Toû féjéîs dîs l'ôli ^Duillén,
Pèr-tou lé boillovan lo chasso ;
Tu n'ovîas pas no quîto plasso
Un quîté bôs,
Un quîté cros
I^èr dire , sàï sëgur d'êtr-én vito tantôt.
Loû cbéls t'àurian gu tar-àu-lôt.
Auro quouëy diféiën , t'en baille ino proumesèOi; •
Tu né rtscoras mâs dé nniriz dé viëlllesso.
liou lou que déycho-qui , l'ovio bien ëycouta
rVàï vëyr-én se viran , lou càii dàu cbé pela,
r— Qu'âs-tu qui ? — Noun pas ré. — Dé que ré f
— Pas gran-chàîiso»
— Nën poudrio ïàii sobéy lo càuso ?
-«^Bouey qu'éy quéréïqué moun couiUéz«,««
H
(86)
Jttaisencor? Lç collier dont je suis attaché.
De ce que vous voyez est peut--étre la cause.
Attaché ! dit le loup e vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? Pas toujours ; mais quHmporte î
U importe si bien ^ que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte ,
. £t ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître loup s^ enfuit 9 et court encor.
(16) Dans le commencemenl*
( 17 ) On m'acconttuna. •
( 18 ) Chenil*
( 19 ) Chaîne*
( ao } Un Tilaitt meuble,;
(8?)
A^o 9 vëzéy-tu-bién , tro méychan d'éti-prémi éï tO
Is m'avézérén «7 à l'éytacho ;
Mâs toù loû séîs, lou vâlé mé d^éyUcho ;
làîi vàu éaté mé plâs lo iléit , f^u forço bru ;
Épéndén tou lou jour, ïàii dérmé dis moun gru. >S
— Tu dérméî , moun-omi ? . . . dér , dër , gran-bé té
fazo !
Un lou mettre dîs âoan marçba
d'fisséy tou Idu jour éytocha ?
Noua pas^ noiin pa^^ né tén déypiazo*
Né sàï pas d'énguéi*a& proti fàii
Pir vouléy mé cârâs d^un couilléz en moun càii.
Gardo to soupo dé bréjàiido
Quan lo sirio d'énguêro pus fricàiido j
Fnguéî-lo dé toupi— mounta
Lo.né yào pas mo Kberta.
£ moun lou dé fujiz pèr loû prâ , pèr lâs terres f
Mâ'f crézé bien qu'au cour d'énguéras.
Ass-àuro parlan nén, Quéii lou vio ïàii tan tor
Dé tan fujiz dé l'esclavage ?
No chodéno 19 fusso lo dor
Néï mas-lan toujour n'ôré gagé. «>
làï àuvi dir-à un Tiéï sage
Que lou miér nûri dé l*éita
£ï quéii que mïnj-én liberta«
. ( 89 ).
S^I. Lou Cfiambolon ^ é loù dous Biss^.
\J. 19 jour (pi^âu éyro dis sâs bQuna& >.
So inojesta Jupîtèr,
Foguèt bnjndîs 5 soun lounèr
Pèrlidchas 4 loû béîtiàiis , màï las quîtas pjersovnas.
Yàûtréîs , s^ dissè-t-éii , parlas mé franchomén.
Si Yïo càilctt dé voû que né chio pas. coualéa
Dé so taillo , c)é so figura ;
Chîàu. troubÇo que lo noturo
L\>guesso fa tro grau, aube tou tro pUi,
Mâs surtou tro éybéû ^
Qu'au présenté so réquéto ;
Qu'au fazé so pétitiii ;
Lon yàu réfoundré tou viii
DM péz déychant-à lo této;
£ S\b^ nK>unK*àu sortiro
Tan fi , tan bravé qu^àu rondrow . ^
Té Singé l t'a lo poràulo
Préytno-trén pàu dé lo tàiilo , %
Sàï-qué-dé-làï 6 ïàï roâs rosoû
Pèr t'àuvîs joquétas 7 lou béu pséqii^ dé
loû.
Tu pourtas toun cœur sur \o pànto ,
.Véîan \ counéysséy-"tu dis loun coi^ càiico fàu^o ?
Anén \ déqué té plaignéf— tu ?
— Mé ? . . . . làiî n'envié ré dé dégu,
y<mdrio bé véy énvio dé cherchas no boreilld %
Pèr dire, né sàï pas countén.
H5
(90
fTai-je pas quatre pieds aussi,bi^n que les autres ?.
Mon portrait jusqu^ici ne m^a rien reproché :
Mais pour mon frère Tours , on ne l'a qu'ébauché ;
Jamais , s'il me veut croire , il ne se fera peindre.
Xi' ours venant là dessus on crut qu'il s'allait plaindre.
l^ant s'en faut : de sa forme il se loua très-fort^
Olos^ sur l'éléphant , dit qu'on pourrait encor
Ajouter à sa queue , ôter à ^es oreilles ;
Que c'était une masse informe et sans beauté.
L'éléphant étant écouté ,
Tout sage qu'il était , dit des choses pareilles :
Il jugea qu'à son appétit .
Dame balaine était trop grosse..
Dame fourmi trouva le ciron trop petit ,
> Se croyant pour elle , un colosse.
(9} yae vilaine bêle.
( 10 ) Miroir.
( 1 1 ) A coups de haclie.
( la} Un manchon.
( i3^ Aclieyé, fini de parleit.
( i4 ) Ouvrir.
f i5 ) Gentil. .
-( 16 ) Se raoquer*
-(.17) De mooie.
(18) Petit moucTieron pas plus gros qm'une pnoe,
et qui pi i^e ics jiuucs plantes.
(90
lài diàu-marc j boû péz , bounas dëns , boun^
àureillo*
Mâs pèf moun gros fraï lours quVî un pàti difArén ;
Quëo-qui né sémblo mâs no véritablo môu6 ; 9
' Tou soun cor domando Faumôno ;
ÉTy counseîUé pas, d^àumin, pèr soun plozei,
De se vizas dîs lou mirëï; lo
Qu'éï un vrai mounstré dé noturo
Quîs foguérén à co dé chou ; n
É l^iaï pas crégu fts d'ïnjuro
Quan> inàï dé catré-vé Fàï préy pèr un
manjou. 12
Quan lou Sïng-o choba ï3 véyqui Tours que
s*oproucho
En l'y vézén déybrîs i4 lo boucho
Un s'oténdi-à Fauvis réprouchâs au boun--diU
Dé l'ovéy fa pèr dérosîu.
D'au diâblé si quouéy vrai ! au se trôbo bién^
jénté. i5
Mâs l'éyléfan , di-l-éii , l'y poréy màii bâti ,
D'àurelll-àu éy tro gran é dé couô tro plti.
Li'éytéfan trob-ànssi lo boléyno tro grosso.
QueIIo~qui d'au choméu vél couyounas >6 lo bo9$o.
Toû foguérén éntàil 17 é lo quîto feniri
Trobo lou biàijjou 18 tro piti. '
Mâs lou pus fôu dé toû , lou pus. déyrosounaUé
I40U pus molïn , lou mïn trot^blé ,
Quts créyrias voû que co fuguèt f
Qyéy rhomé , véz , quan^|>-àu venguèt
Au né torîguèt pus sur îoû d^fàiis d'au aâtrëlï^
I4'àu podén bé dir-éntré a'aûlrëîs
• *
Jupin les reayoya , s^étant censura tons ,
DttTeste f contens d^enx. Mais parmi les plus fai
Notre espèce' excella ; car tout ce que nous sammi
Lynx envers nos pareils , et taupes envers nous
Nous noQS> pardonnons tout , et rieii aux autres
nommes r
On se voit d^un autre œil qu^anne voilsonprochain..
Le fabrîcateur souver^n
Nous créa besaciers tous de même manière ,
Tantceuxdu temps passéquedu temps d' aujourd'hui*
Il fit pour nos défauts la poche de derrière ^
£X celle de devant pour les défauts dWtrai»
( Z9 ) Sé< coadke*
( 30 ) D^abôrd»
( 31 ) L'épfanlë*
(a3] Défeonte*
•'
K'ioguèt pas déymé , de b^iita
Que n^oguéz lou ti au lou ta.
Pèr se , co faï no diférénço ; •
• Déypëï enté lou jour couménço
Dëyclmënté couéîjo .19 lou soulëï,
Dégu n'ey fa pèr lou Voléï.
N'io pén à soun ëyvîs que n'ayo càuco târo..M;
Léy-doun Jupiter {[rén no bâro
£ coumo d^àu pétoû
Loû cliasso toû,
É loû lëyssèt tàii eoum-ts ëyran t
Mal tàii quîs soun , faudro quîs mëyran ;
Sobëzrvou pèr calo rosou ? * .
Quëy-qué noû portën toû chacun un chamboloîl
£n-d~un bissa pèr chaque bou ;
Quîs bissâ soun pléîs dé sotîzas,
Gnîën-ô dé verdas 9 gnio dé grîzas. '
Quelles d^àû aûtréis soun dovan
» 1É noû lâs vëzèn tan-qué-tan. ao
Lâs nôtras soun doréy l'eypanlo , ^t
£ quëii bissa jomàï ne branloy
Ji'oû ne vizén jomàï dëdïn.
Nôtr-rëy molïn . \
N'ey pas pèr n'aûtrëis",-
Au né ser mâs-kan pèr loû aûtrëis*^
Quan ciiiqué moucandiéz 39 crëïro d^ovëy rosou
Qu'au dëyvîré ^3 soun chambolou* •
(94)
X YII. Lès Frelons et les Mouches à mieL
A l'OEtrvBE on connaît TartisâQ.
Quelques rayons de miel sans maître se trouvèremt ;
Des frelons les réclamèrent.
Des abeilles s^opposant ,
Devant certaine guêpe on tranduisit la cau e*
U itait mal-aisé de décider la chose -;
I
( 1 ) Frelons.
( a" J A l'œuYFe*
( 3 ) ManouTrier.
( 4 } L'année dernUrc*
( 5 ) Chicanes.
("6} Knche à raieL
( 7 ) Croupions.
(A } , Radoucir un pelh^
( 10 ) Cette expression désigne «ne personne sans
ipalice.
(u) Uq^ lowernillièrt.
C95)
XVII. Lâs béUlâs é M Burgàûs. «
X s dizën que qAouéy à Pobro 3
Que se counëï lo monobro : 3
Noû van véyré si quouéy vràï.
Hantan 4 ver lou méï dé mai\
D^'àû burgàûs à càiicas béillâs
Chercfaérën dé lâs boréillâs. 5
Se troubèt cànquë bourna 6
Abandouna ; *
Moû burgàûs lou réclioméréa ^
Lâs béillâs si opôsérén.
Dobor co se disputèt,
A-lâs-fîs co s'insultèt.
Jomàï pu poriéz topajé ; *
Déijâ dé toû loû croupignoû 7 v
£yran solis d'èû railliez d'oguilloâ
Qu'anounçovan lou carnajé.
Pertan un parvéngiïèt à loû.réprorimâsi B
Loû yéyqui d^ocor dé pléydiâs.
Loû" dous partis chàusigu^yrén lo béko ^
Quéro no bouno morio-méko lo
Pèr jujâs en prémiéz ni-niàï en damiez ré3SQ£.9
Quîs d^àû dous ovio dré au lor. '
Quëllo béko ( dit--un ) ovio de lo ooussïôçd %
Pèr s^eycléyras Foguèt bien lo possïnço
D'àuvîs , màï lo nén vio bésouén ^
No fermijàro ix dé témouéns*
( 96 )
X^es témoins déposaient qu^ autour de ces rayons
Des animaux aîiés , bourdonnans , un peu longs ,
De couleur fort tannée , et tels que les abeilles ,
Avaient long-temps paru . Mais quoi ! dans les frelons
Ces enseignes étaienf^areilles.
La gu^pe , ne sachant que dire à ces raisons ,
Fit enquête nouvelle ; et pour plus de lumière ,
f^itendit une fourmillière.
Le point n'en put être éclairci.
De grâce , à quoi bon tout ceci ?
Dit une abeille fort prudente.
Depuis tantôt six mois que la cause est pendante ^
Nous voici âDmme aux premiers jours.
Pendant cela'le miel se gâte..
Il est temps désormais que le juge se hâte ,:
N'a-t-il point assez léché Fours ?
S^ans tant de contredits et d* interlocutoires ,
Et àfi fatras et de grimoires ,
, Travaillons , les frelons et nous :
iOn verra qui sait faire , avec un suc si doux ^
Des cellules si bien bâties.
Le refus des frelons fit voir
Que cet art passait leur savoir t
Et la guêpe adjugea le miel à leurs parties.
Quîs
''pAi
( n ) Le bout dp fil par où Ton peut dévider un éclieyeai|>
( i3 } Ou\ et non. '
( i4] Fftire aller à mal.
( i5 ) Candy , gàté^
{ 16 ) La cire..
(97 ),
Quts témouéns vlan b^àuvi càîîcorÀ que roujlavo
E qu'^n voulan , bounbounavo
Toû loâ ans péndén tou l'étîti
Autour d'au boiirna en quèstiii.
JEyro co d'au burgàiis ? eyro co dé lâs béillâs î.
Co se coiinéy pas pèr Fàuréillâs.
Lâs béîllâs ni màï loû burgàiis
"Voulén é bouiU^ounén éntàii.
•Quello réssëmblénço déyrbuto
Lo bêko chuav-à grosso gouto ,
LiO n'àuzèt' pas péndén màï dé chiéz méî
Nâ én.ovan ni en oréï.
IW-béiï"d*ovéy préï dé pénô"
La vio perdu lo séncéno i^ '^
Dis toû quîs mâchiéii^-niânéîs^ i5
Bouey pas tan dé rosous , dissèt no vieillo béilloy.;
Ditiâs quîs fan lo déguélllo i4
Dé nôtréîs cors ni-màï dé nôtréîs béîs ;
THéy gro mèitîéz dé fas tan dé topagé^
Lou miàii se gât-én aténdi ,
Au siro tout-éytodi., i5
Que chacun , séy tan dé Verbiajé ,
Se métlé d'obor à Toubragé,
Noû véyran si quouey loû burgàiis
Que fan lo bràïcho i^ màï lou miàii # x7
No poràulo si-bé jitado ,
Eyboïguèt Fossémblado.
E lou burgàH que réfuzèt.
Se trohiguèt ,
Sén fiijiguèt ,
£ lo béillo gâignèt»
I
(9»)
Flût 4 IKea qu^on r^lât aÎHsi tous les procàs !
Qtte des Tores ea cela Ton suivît la méthode !
I^esinyple sens commun nous tiendrait lieu de code;
n ne faudrait point tant de frais.
Au lieu qu^on nous mange on nous gruge;
On nous mine par des longueurs :
On Enit tant, à la fin , que Thuitre est pour le juge t
* Les écaUles pour les plaideurs.
( i8 ) Prendre* eette toonmire»
( 19 ) haikyé.
^^20) Dm hvi.^siefs.
( ai ) Des Exploits.
][ aa ) Une seule noix.
( a3 } Les quatre quartiers,
1(34} Les coqa^s.
(95) Bien nettoyas.
(99)
Pléylodîii que nôtro justisso /
Vouguesso viirâs dé quéfl bîai ! >•
Ij'iDrio* hé tôt de soiin polaï ,
Bouéfa 19 lo rus--é io molisso.
Loû turcs que né souiï pas chk'étléïi
Jujéns éntàii , maï jujéns bien ,
Lou gros boiin-san é lo noturo
Fan toutd lour proûcéduro.
i^èr n^àûtréîs fàu d'au sàromén^ ^
lyhv popiéz marka., d'au témouéds(^
D'àûhùchéz, 30 d'au éypléîs , 3H d'au transpors, Aé
r enquêtas ^
Càii déféiisoÛrS^ dé lâsî réquétas.
Chaque parti vàu véy roson ;
It'un juro oM 9 l'àaiFé, naué
lioâ proucéz soun tan louns COU190 cordas dé fo%^
Noû né. pléydiorian mis pèr uno quîto nou , ^
Noû .fku d'au ovoucas que jeuguén à lâs bârasi
tiOÛ fraix mïnjén lâs catrë jâras ^^
É loû dous tiéz 94 bien éycora afi
JDoBiourén pèr quîs qu'an jura.
( loo ) •
«
X V 1 1 1. i * Hirondelle et les petits jOiseaux.
Une hirondelle en ses voyages
Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vtt
Peut avoir beaucoup retenu.
Celle-ci prévoyait jusqu^aux moindres orages ,
Et , devant qu'ils fussent éclos ,
Les annonçait aux matelots.
Il arriva qu'au temps que la chanvre se sème ,
£lle vil un manant en couvrir maints sillons.
Ceci ne me plaît pas , )lit-elle aux oisillons :
Je vous, plains; car pour moi, dans ce péril extrême ,
Je saurai m' éloigner , ou vivre en quelque coin.
,Voyez-vous cette mainjqui par les airs chemine ?
Un jour viendra qui n'est pas loin ,
(i ) Des remèdes.
( a ) Les oeuvres.
( 3 ) Personne , qui que ce soit.
(^4 ) Vous eussiez dit.
( 5 ) Sorcière.
(6) La blanchisseuse.
(-7 ) Semait son chenevis.
( 8 ) Diminutif d'oiseaux.
(9) Petits grains.
( 10 ) Se balance.
(il) Va et vient comme on peadole,
( la) Moacberons. *
( 10. )
XVIIl VAuzeilù é hù pifts Aûzéû.
i^'AUZEttO vît), dis soè tôttyàgéîs
Opréï forço secrets, tii-^màï ciillcâ merliu. i
Quelle bétio d'éspri tîo fâ tan d^ott^Atiii
A toatas Tobras > d'au bouti-diii ,
Que Tanôunçavû loû àûragéî^
Ovàn quts fuguéssan vétigu.
Parlas-^më dé véy hiétt coufgu !
Pèr nén sobéî màï que dëgu ! J
Guêssâ dl 4 que Feyro surchiéro , 5
Dis rétiii mal dis lou prïntén
L'overlichîa toujôuf 6 tén
Loti molëld ni-tnài' lo bujandiéro» ^
Q«iMi Py. dévio véy d^àu tounèr
Lo counéychio tou co dis Fèr.
Un jour que dîs no chënébiéro ,
Lo vëguèl cirnqmé jantoa ^
Que sannarVo seun chénobou. 9
y àûtrëis ! vâùtréis , se dîssk'^«Ho
A toù loû pitîs àùzHlôus , t y
« Conéy pas qui no bogotello ^
cr Méyfias toù dé quîs gruziUous. 9
• Vézéz-voû quëii peyzanqu'à chaque pâ se ntno; 10
« "Vëzéz vàÀtréîs so mo que dis Tair se dandino ; >»
« Sîrlas qu'au rhdd^o lo^à nwuchoias': ^^
« Eh bé quotiey roû qu^ *ro régafdo y 1
« T'oYerlissé prenez Fy gardo , /
15
( loa )
Que ce qu'elle répand seta votre niînc*
De là naîtront engins âi vous envelopper.
£t lacets pour vous attraper ,
£niîn mainte et mainte machine
Qui causera d^ns la saison
Votre mort ou votre prison :
Gare la cage ou le chaudron !
C^est pourquoi , leur dit Fhirondelle ^
Mangez ce grain ; et croyez-moi.
Les oiseaux se moquèrent d^elle :
Ils trouvaient aux champs trop de quoi
Quand la chêne vière fut verte ,
L'hirondelle leur dit : Arrachez brin à hrîn
Ce qu* a produit ce maudit grain ;
Ou soyez sûrs de votre perte.
Prophète de malheur ! babillarde ! dit-on ,
03
) Prisons.
(4:
) répand y étend.
(>5;
) Divertissement y jonjons.
C'6;
1 Chaixt|> où l'on a récolté le Ué.
(>7:
1 En. foule.
f«8:
1 Dopais auiourd'hMi*
('9;
1 Balayez. .
< ao]
1 Becqueter.
(ai]
1 La cage.
(aa]
1 Le chanvre.
*
(a3;
1 Epaisse.
M 3
i.IKEenez à taille-ouverte.
(»5;
1 ArraOhez-là brin par bri^
(î6:
1 Barbouilleuse.
('73
1 BabiUarde.
(a»;
1 Une pie.
( io3 )
« Quouey vôtrâ mors àubé vôlrâ préïjous ; ,î3
« Ce qu'au éypan i4 éï piéï que lo yéychado.
« Quab lo cherbé siro fiolado ,
n Lou moundé siran dé-lëzéï
« Loûpitîs màï loû grans foran d'au éybotouéîs, i^
« É dis réytouiUas i6 dts loû bouëis ^
« Voù Toporans à bàubélado 17
« Loû paï lâs maï é loû pilîs.
« Moun déyé'i éï dé v'overlîs ,
tt Qrézéz mé , d'eypéï néï , 18 bouéyfâs ï9 bien
<c quello place y
« Nâ picoussâ , 30 un à un tau quëu gru.
« Si v'otëndëz quàu chio véngu
« Gâro loû sédous lo vouillêro
« É lo joloy-é ai lo tpurtiêro.
« P^r mé que troversé lo mèr
« Saurai bé mé tira d'au pèr.
Loû àûzéû lo léyssêrén dire ,
Is se méttérén toû dé rîré.
Is trobén à mïnjâ par tou
É méyprézén lou chénobou.
Lq chêrbé aa surtiguèt pinado a3 coumo telgno.
« N'oit éndéz doun pas que lo veîgno
Pus hàiito que ïd néï, se dissèt dé nouvéd
Nôty-àuzell-àû pitîs àûzéû. , -
y àûtréîs ! quouey prou dobour-s-énguêro ;
Avan que lo crubé lo têtro
Nâ l'eysségâ; H trozéz a5 lor piàii-pèr-pirû ,
Si quouey dé nou , mo-fé Ti^uro d'au màii.,
-^ a Bouéy qné noû. vàuv quelle ,brodasso ? ^
« Quello vieille traïno-TiniQibi:^^ : .,i ( . )
Éï pus bovardo 2>7 qu'une jasso, ^^
( io4 )
hc bel emploi que tu nous donnes !
Il nous faudrait mille personnes
Pour éplachcr tout ce canton*
La chanvre étant tont>à--fait crde^
L'hirondelle ajouta : Ceci ne va p«s bien \
Mauvaise graine est tôt venue ;
Mais puisque jusqu'ici Ton ne m'a crue en rien^
Dès que vous verrez que la terre
. Sera couverte et qu'à leurs blés
Les gen» n'étant phis occupé»
feront aux oisillo-ns la gtierrè ^
Quand reginglettes et réseaux
Attraperont petits oiseanx ,
Ne vol^z plus de place en place ,
Demeurez au logis ; où changez de elifittat,.
Imitez le canard , la ginie etla bécasse*
Mais voiis n'êtes pas en état
' '>■■ I — — — — <Mfciiirt«^
(î»9,) Sarcler; arracher rh^jfhc.»
(3o) Croît, profite'. •
C 3i > JjQr kévaasesw
(3i) Ils déGarap«ii|«
(36) Par lés maîiisr
' ' ^ A A j •
( 'io5 )
« Mal noû nîran plo dé-ség«r,
« Eysserbâ 29 no si grando lézo !
a Vin jardiniez né forian pas
« Ce que lo noû vaut qui fâs-fis ,
•c Que cherch-oillour càiiqué fat que lo crézo. »
Éntré-tan-di la cherbé grandîguèt.
par lo darniêro vé l'àuzello lour vénguèt,
Lo méychant-herbo frôjo 3o vite,
Vàû répëtt-ovan que voû quité,
Vovëz méyprésa mous coussëîs ;
Bién-tôt voû vén mordrez loû déîs.
Vou restp mâ-kan no réssourço ,
Quan lou péyzan àuro méï soun bla dis so bourçc
Né sortez pus dé vôtréîs nîs,
Aubé-tou fujéz lou poïs ;
Vizâ loû conar , lâs bêcbodas 3i
ïs déviardén 3a toutas Tannodas.
Mâs vou né podé pas fa-n-tàii ,
•Tàûtréîs né voulas pas ni tan louén ni tan h4&)
Vou faut doun résoudre pèr force
A vou cotas sou càiiq-éycorço ,
E déféndr-à vôtréîs pitîs
Dé sortîz.
Loû àûzéû gâtéîs 33 dé l'éntëndré ,
Lis foguérén un tour à pendre;
Is piàiilérén 34 toû-à-lové.
Co sembla Vo coum-àûtrâ-vé*
Loû Trouyén ( chaï bouno mémorio )
Quan Cossandro , séloun Ibistôrio ,
Liour prédiguèt quis àurian toû lou fonéï 35*
Pèr lâs mâs 36 d'un chovàu-dé-bouéi ^7
( »o6)
De passer , comme nous , les déserts et les-dnées,-
Ni d'aller chercher d'autres mondes :
C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui $olt sûr;
C'est de vous renfermer aux trous dequél que mur.
Les oisillons , las de 1* entendre ,
Se mirent h ja;^er aussi confusémesit
Qu« faisaient lesTroyens quand la pauvre Cassandrc
Ouvrait la bouche seulement*
Il en prit aux uns comme aux milares t
Maint oisillon se vit esclave rétenu. ' •
Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les
nôtres ^
Et ne croy<^ns le mal que quand il est verni.
t^^mmmmÊmêÊutÊtmmmmmmmmmmtmmmmÊ
( 37 ) D'un clieyal de bois.
( 38 ) Aussi bien.
( 39 ) De telle ou telle manière;
(4o) Prodigue^ dépensier,
( 41 ) Manquera , jeûnera.
e 107 )
Syto^tô 38 leâ àûz«û néa payéria plo lôyo^,
Forço dé îs piàulêrén en jol^yo ,
Loû'pûs gras fiiguêrén rôti
É loû àûtréîs méï en pâli.
PA-vpaï qu'euro noû van toû dire
Que quîs pitîs àûziéû foguerën màii dé Tiré
I . Quan l'auzello , péndén trëy vé
[ Lour j5arlavo ma pèr lour bé? ^
fihbé , pèr-tan , quéû eounlé noû rëgardo ;
« Si càîiqué boun omi noû'di dé prenez gardo 9;
Que si noû faa éntàu^ëntaii
Noû nén véndro lo mor àubé d'au màii.
Dis lo santa , dh l'oboundanço ,
Si noiî»l'àuviati- àtfé d' avance :
Un jour quéli gourman créboror^
Quél-yyrogno s'ossoumoro ,
Quéu' libertin s^éychàudoro ,
Quello lévo-nâz toumboro ,
Quëiî médisén se dannoro , \
Quél-ïmprudén se ^âtoro 1
Quéii mëchan-sujèt périro ,
Quéii mïnjo-béy 4o éytàuvioro 4^ ••• # * *
t'omiqué» pïHpl-éntàur ,
Héy mâ-ka» no* brodasso ,
£ntré^tan-di lou tén se passo ; •
E lo mor , é lou màii né soun jomàï crégtif
Mà-kan apréz quîs soûh vëngus*
• I
I
I ■ »
( io8 ) •
XIX. Les deux Mulets.
J^ EUX mulets cheminaient , Utin d'aveîne charge,
L.' autre portant l'argent de la gabelle
Celui-ci , glorieux d'une charge si belle , ^
N'eût voulvi pour beaucoup en être soulagé.
, Il marchait d'un pas relevé , '
£f faisait sonner sa sonnette :
Quand l'ennemi se présentant ,
Comme il en voulait à l'argent ,
Sur le mal et du fisc une troupe se jette ,
lie saisit au frein , et l'arrête.
XIX.
( I ) Blé-d'Espagne.
fa) A la monnaie. ' i " •
( 3 ) Petit morceau de bols pointu par les cleux boiHS
que les enfans font> sauur en l'air ^ avec une espèce
de spatule. •
( 4 ) -^ Ganse. ...
( 5 ) S'il s'approche. *
( 6 ) Retire - loi an loin.
( 7 ) Empoisonne*
(8) B&tons. -*
(9) L?» écQS.
•»•»**»
( 109 )
XIX. Loû dous Muléys.
xJovs mul.ëys fogiar^ vouyagj
L'un charja dé bigoro «
Ij'autr-ën superb-ëyquïpagé ,
Charja d'argén en lïngo
Qu'au pourtay-à lo niouné4o. *
L'un éyro vâlé dé mounié^ ^
* £ Fàiitié d^un gros financhéz ;
Quéiiqui teigno so têtd rédo
£ tan dré coum-un killola 3 •
f reigao lou bàii- d'à» peva»
Pèr-mour 4 qu'au porto lo finance <, - , -,
Au se créii .trésàuriéz dé franco , ^ %
£ vou sécou , mâs coum-àu fàii ,
Loû Iréy tours dé grëlo qu'au pourtav-én soun càiî.
Au niiëy d'au gran-chomi J au n'ovio pas prou
plass9C
Lou mounîëz yîo l'àureillo basso
E chàu se prém- 5 en— pàii dé se ,
MoussuHâu financbéz Tou chasso.
<c Çouey t'en préjé , tiro t'én-làï, 6
« Moun-diii ! qu'àii méychanto mino !
« Tu pudéy 7 à lo forino ,
« làii té dàïvoué pèr moun firàï. »
Lo corello déyjâ séyro bien éychàufado ;
No béndo de vouleurs qu'eyran en émbuscado,
Se jittén tou d'un co à gran co dé billoûs 8
Sur quéii que vio loû pigoillous; 9
Le mulet ^ en se défendant ^
Se sent percer de coups ; il gémit, \l soupire.
Est-'ce donc là , dit-il , ce qu'on m'avait promis!
.Ce mulet qui me suit du danger se retire ;
£t moi j'y tombe , et je péris l
Ami , lui dit son camarade ^
n n'est pas toujours bon d'avoir uo haut emploi x
Si tu n'avais servi qu'un meunier , comme moi f
Tu ne serais pas sv malade,
( 10 } crue bkssare, '
(il) Pite de fariAe de bté saraûn ^ bouillie dans VetTu
( Itl )
liou tr^sànriéé se vàu déf($Ddré ,
Is Tûffléyréa eoum-un védéu \
Au lour dissèt bé pîéï qu'à pendre :
Màs Fïn coûté soun argén màï lo péii.
Lou inouniéz né guet pas no dëycho *•
Car loû Youleurs sour dé lo géa
Qu^aïmén bé bien l'or é Targén ,
Mâs que né mïnjén pas souvën
m bigoTo ni pâto-^éïcho. >i
Ko gvando plaç^ï un fard^ii
Màï pus danjéyroû qu^un né créii;
Quamb-aa noû vu d^homéîs en charjas ,
Qoé lâs mas n^éyras pas pvou larjas
Pèr léyssas possas lovxs grandoi^rs^,
Ë que si-tôt que lo justisso
Guet méï lo mo sur loiir pélisso ,
Dis d^àû cA dé pitàii néyrén chobas lojirs jours.
( lia ) >
X X. Le Gland et la Citrouille.
il I EU fait bien ce qu'il fait. Sans en chercher }a .
preuve
En tout cet univers , et l'aller parcourant ,
DaAs les citrouilles je la trouve.
Un villageois , considérant
Combien ce fruit est gros et sa tige menue : i
A quoi songeait, dit-il^ l'auteur de tout cela f
U a bien mal placé cette citrouille-là !
Hé parbleu ! je l'aurais pendue
A l'un des*. chêne que voilà;
C'eût été justement l'affaire :
Tel fruit, tel arbre, pour bien faire. •
( I ) Le coq.
{ 3 ) Sa tète.
■
( 3 ) n assit y il plaça.
( 4 ) Tige.
( 5 )' Gro5 cliéne.
(6) Là haut.
( 7 } Ce çland.
\
X X.- L'OgUan é là Couyo.
XJo u boun-dîn se troumpo jomàï,
Au faï toujour bi^n ce qu'au £àï ,
Quelle varta , Lo Fountaîno l'opouyo , •
Én-d-un oglîan , én-d-uno coujo^
Séy coure de Roum-àu Péyrou ,
Soun éymë no mâ^an inéytié»-d'ua poutiroii*
Preïtan TàureilUi^ycoufan lou.
Gros-Jan, lou jàii i dé souu vilagé^
Fozén un jour soun ovouca ,
( Méyris que lou vézé planta , .
Sâs inàs doréy soun cû en soun chàï , a d^ çoilta )
Dtré, corbleu l qu'ey bîéo doumag^
Que lou boun-diii m'a^yé.pas counsulta
Quanr-t-^àu sîclièt 3 quelle ciirouillo
Subré no ^î pitito douille. 4
Ah ! Gros-Jan ! si iu vlas éika qui
Dé ségur lo sirio péndudo
En quéu gros rouvéï 5 que vèi-qul ;
Lo s'y sirio plo mièr téngudo
Mal lou moundé l'àurian mièr vudo.
Que sinifio sus 6 quél-oglian ? 7
Méyyi qu'au juro né sàï-^kan.
Tan-màïTy pensé , tan-màï vizé
E lo citrouill-é lou rouvéï,
Tan-màï dizé que fouill-ové*
Méï lo couyo , couaqu'un nén dizé
Enté quél-oglian fuguèt méï.
K5
("4)
" C'est dommage < -Garo , que ta n^es point entré
Au conseil de celui que précke ton curé ;
Tout en eût été mieux : car pourquoi, par exemple.
Le gland , qui n^est pas gros comme mon petit
doigt.
Ne pend-il pas en cet endroit ?
Dieu s'est , mépris ; plus je contemple
Ces fruits ainsi placés , plus il semble à Garo
• Que Ton' a fait^un quiproquo.
• Cette réflexion embarrassant notre faonmie :
On ne dort noint \ dit-il , quand on a tant d'espriK
Sous un chêne aussitôt' il va prendre son somme.
Un gland tombe : le nez du doripeur en^pâtit.
11 s'évielle , et portant la main sur son visage ,
. Il trouve encor le gland pris au poil du menton.
Son nez meurtri le force à charfger de langage :
Oh } oh \ dit-»-il , je saigne 1 Et que sériait— ce donc
S'il fût tombé de l'arbre une masse plus lourde y
Et ijue ce gland eût été gourde !
Dieu ne Ta pas voulu : sans doute il eut raison ;
J'en vois bien à présent la cause.
En louant Dieu de toute chose
Garo retourne à la maison»
(8J Ecrasé.
(9) Bien réjouis.
(10) Bouffis.
(xi) Fimsse e»
(iiS)
Tout-én bolllau lou bal Âno ialo critî^^ .
Vëïqui moun Gros-Jan que séndèr
Sou lou rouvëï, lou véntr-énlèr;
Au né ràïbo mâs politico ,
Quan tou-d'un-co n'ogUan vèt à toumbâ
É Fïn foguèt pissas lou nâ.
. Oh ! oh ! se dîssè-t-ëii , sirio-b-un bravé gagé
Si lou boun-diii que prévéii tau ,
En plaço dé l'oglian , guéy. méï lou pouti;-ou ?
Au m'àurio-b-éypoûti 8 tou moun pàubrë visage !
Gros-Jan ! Gros-Jan ! té méylâ' pus
Dé céqué fàï quéii quéy assÛs.
Se qu'o tou fa sèt miérqué n'àûtréî»
Ce qûé -(^Ut'à châqu^un^dé n'Àûtréîs.
• E moun Grros-Jan dé sén tourna
Apréi véï éyssuja soun nâ.
A vou messûr loû filosoféfs
«
Que séz toû gongliéîs , Q toû bien goféis , lo
Que né. chobas " jomàï , à tor é à trovèr
Dé countrérôlâ l'univèr ^
L'ofâ dé Gros-Jan vou régardo;
Y^overtissé ^ ^rénéz^-l'î gardo . .
Loû béd arguméns que vou 01 ^
Pourian bé. coum-4sé ».vou toumbâ sur lou nâ»
V
( "6)
XXI. he Paysan du Danuie:
I
L ne faut point juger des gens sur l'apparence*.
Le conseil en est bon ; mais il n^est pas nouveau.
Jadis Terreur du souriceau
Me servit à prouver le discours que J'avance :
J'ai, pour le fonder à. présent.
Le bon Socrate, Esope, et certain paysan
Des rives du Danube , homme dont Marc-Aurele
Nous fait un portrait fort fidèle.
On ébunait les premiers ; quant à l'autre , voici
Le personnag«ren raccourci.
Son menton nourrisait ane_barbe touffue ;
Toute sa personne vdue
Représentait un ours , mars* un ours mal lëchë :
Sous un sourcil épais il avait l'œil caché ,
rtMH«Mi«iBa«aMMM
( I .) Qui diable.
( ï ) Ij^acli^ im si bel etpriti
( 3 ) Sous.
( 4 ) Fuir.
( 5 ) Riyes.
(6) Mêlée. ^
( 7 ) Son menton.
(8) De travers, tournés.
(9} Sovrcils.
("7)
/ •
XXI. Lou Péyzan d*àu Donubé.
il É ftii jomàï , par lo borico
Jujâ clé lo bounta d'au vi,
Ni d'un home pèr soun hobi ,
Qu'éï no méychanto politîco.
Témouén Eyzopo lou boussu.
Qui diàuréï i guèz jomàï créga
Que lou méytré dé lo noturo
Guésso.cota n'éïmé a tan béu-
Dî no tàillo,' joû 3 no fîguro
Qu'àurian fa fugîs 4. loû àûzéux ?,
Ma voléz-vou no préuvo pus nouvello ,
Domandâs ïàii à Marc-Aurèlo ;
. Au vfiu ..dÎTQ Qtt'jin ^rà péyzan
Dé vèr lâs ribâs 5 d'au Donubé ,
Parlav-àu réï, au courtlzah
To-plo coum-àurio fa pén àurotour dé clube.
IjOU pourtrèt dé quéii péyzan qui
Lk>u vou vàu faïr-én rôcoûrçi ; ' ,
Eycoutâs mé bien lôu- vèîquî. * . . '
Dobor , uno barbo toufildo , )
Tan coutido 6 coum-un ohardou
Topissavo sotfti bobignou.- 7 ^
So péii tonad-éyro bourudo
Coumo lo péii d'un ours pnâs é^un ours màii lédia^
Soû éîs guerliéîs 8 qii'éïran eoçha .
Sou doua grandâs yaûtâs de ^silliâs ^ ^
, ( ii8)
Le regard de trader»! nez tortii grosse lèvre |
Portait sayoQ' de poil de cl^ëvre^
Et ceinture de joncs marins.
Cet homme ainsi bâti fut député des viHes
Que lave le Danube. Il n^ëtait point d'asyles
Où- r avarice dés Romains
Ke pénëtxit alors et ii« poi^ât Ibs mains^
Lé députe vint donc , et fit cette harangue :
Romains , et vous sénat , assis- pour m^ëeouter,
Je supplie avant tout les dieux de m^ assister:
<
iq) Bouche.
II ) Lèvres.
la) Mascjuea.
iT) Le cariiavaU
i4) Vilain, laid, hidettx;
i5 } En proportiott.
16} Un babftt.
17 ) Du bo^c»
18} D'un serpent.
19 ) Hauts de clUuases.
ao) Il déplie.
3^) Assù*
( '1.9 )
Fogian pàur-à toutâs lââ fillàs ;
Soua régar vistav-à lénvèr;
Au yio lou nâz fa dé trovèr ,
Gorjo 10 torto , grossâs bicâs , il
É lâs ,pûs salas mouricâs u
. Que courén pèr lou carmantran i3
Séy craignéy ni frétu-ni-bran
K^an jomàï gu dé pus ôré i4 visage
Que quéii dé nôtre pQrsounagë,
Én-un-tmou , quéyro-bé lou ,pûs héii àrë gagé
Que gnioguèz châz toû loû Gennén«
Soun Jiobl éïr-à rp-vénén. i5
Un just-àu-cor i6 dé péii dé bou 17 sauvage ^
Que l'y sembla v-un pé-t-an-rlèr ,
No cénturp dé jùn dé mèrf
i('D'àûtrëîs disén dé lo péii d'uno sèr ) 18
Nâs broyas 19 d^un gros druguè vèr.
L'y fogian tou soun éyquipagé.
Eh-bé quél^hom-éntàii bâti ,
Eh-bé qùél-hom-éntàii vîti,
N'eyro , pèr-tan pas n'eybéti.
Soù coumpoignoù Tovian cliàusi
Pèr nâ pré&éatâ no réquêto
. A Roum-é chioplas countré qyts !
Countré tob loû préfets quîs vian méï à lo tét0
fié lâs villas dé lour poyîs,
Enté déga loû poudio pus potts.
'^u par ; au cour; au Fiéy : au déypléjo ao so lïngo
Ë couménç-éntàii soun horïngo.
« Rouméns ! é vou Sénà siclia ti pèr m'eycoutâ !
^ ( Mâs ïàii préj-ayao toû lod diiis dé m'ossistft )
•( 120 )
Veuillent les immortels, conducteurs de ma langue,
Que je ne dise rien qui doive- être repris l
Sans leur aide il ne peut entrer dans les esprits
Que tout mal et toute injustice :
Faute d'y recourir on vio^ leurs lois.
Témoins nous que punit la romaine avarice :
Rome est, par nos forfaits, plus que par ses exploits,
L'instrument de notre supplice.
Craignez , Romains , craignez que le ciel quelquejour
Ne transporte chez vous lès pleurs et la misère ,
Et mettant en lios mains, par un juste retour,
Les armes dont se sert sa vengeance sé\ ère ,
Il ne vous fasse , en sa colère ,
Nos esclaves à votre tour.
JEt pourquoi sommes-nous les vôtres ? Qu'on nxe
die
En quoi vous valez mieux que cent peuples divers.
Quel droit vous a rendus maîtres de l'wiivers ?
Pourquoi venir troubler une innocente vie ?
Nous cultivions en paix d'heureux, champs: et
nos mains
£taient propres aux arts ainsi qu'au labourage.
Qu'avez- vous appris aux Germains ?
Us ont l'adresse et le courage :'
« Couaqué
j ( ai ) Rapporter , rebrousser.
( 33 ) D'esprit,
( lal )
Couaquë né chio mâs qui pèr domandâs justîçd ,
a Séy lour sëcour , ïàii sabé-bë y
« Noû né soun copablëis dé ré
« Nou-mâs détor é d'ïnjtistiço ,
« Témouén ! témpuén vôtr-ovoriçcr
tt Que noû châtio si rudoméa !
« Qu'éï nôtréîs pécha suromén
« Pû-tôt qtié l'éifor dé vôtr-armâs,
Qu'an fa quî v'àn chàusi pèr esséy Tïustrumém
« Que noû faï versa tan dé larmâs.
Tremblas ! tirémblâs ! Rouméns que lou céu
« càiiqué jour
w Né noû chausiss-à n^tré tour '
Pèr réboustiâ a» chûz vou, loû pleurs é lo mîsêro
Que vou noû véz pourta en noû pourtan lo guère;
« Loû fourçéz pâ dîs lour couléro
« A décrétas , n^àï bélëii avan pàii ,
Que noû siran chargea dé vou fâs tou lou màii
* « Que vàiitréis véz fa sur lo terro.
« E dé càu dré prétendez voû
V Esséy méillour é pus méytréîs que noû?
u "Véz-vou màï d'éymé a3 màï d'o dresse P.
« Màï dé force ? màï dé souplesse ?
<c Nan noû pas coume vou doua mâs
Pèr fts to-bé que vou ce que vou sobéz fâsP
Pèr-qué séz-veu véngus tréblas nôtr-îneuçénso P
lioû crubian en répàii oôtréîs chans dé séméoso ^
« Pén dé noû ovian-t-îs méytiéz
« Pèr aprénéï toû loû méytiéz 1
« Dé fâs sou vou n'oppréntissajé ?
Ey-co voû que noû. véz opréïloru lobouragCt
L
S^IU avalent eu TatidM ,
Gomme vous 9 et la- violence j
Peut-être ea votre place iU auvaiefit la pu^aiice ;
JLt sauraient en user sans îiihumanitë, -
'Celle que vos préteurs ont sur nous exercée«
J^T entre qu'è p^iœ m la peas4et
La majesté de vos autels
Sllle-ipéme en est otkmée ;
Car sachez que les ipnmprtels
Ont les regards sur jious, Grâces k vos exemples ;
lU n^ont clevant les yeux que des objets d^horreur ,
])e mépris d'eux et de leurs temples ;
D^ avarice qui va jusques k la fureur.
Aien nQ suffît a«¥ geq» qui qoui viflnnent de
Rome i
La terrç et le travail de l^omme
^/mmmmm^mmmmmg^t^mwmmm'mKl^imw^mmrvtt
(a4)5budié,
|9S} "Le êoc àt Uk obame.
( a6 ) lie vMf qIm.
( 37 ) Aa jour d'tnjonrd^w*
( a8 ) Denacr.
t a^ )
n Véz-^von JoniàSinogiiia H ni tranchas ni apléîs H
«c Vëz-vou)omàï pourta loû quîtéîs bouts d'au déÎA
« Sur loi! manglîé ^ de càiiqué gagé ?
tr IN^oVÎan iG'bè que y ou lo ibrç-é loil courage {
« £ si n'oguèssan gu Vôtro cupidita ,
tt Vôtr-émbitilî é vdiro toitîta,
le ït'àilrian , au séy d'anèt ay sur vou l'otorita
m Que noû éyzersorian séy inhumonîla.
t< Lou cëii , lo terro , lo noturo
« Kcyt r^rouchomn pas dé lour yéy fa d'£ri)iiA>
«r Coum>îs fan à vôtréîs préfets ^
a Que né soun mâs d'au bouto-féfs*
4# Kfm, neu\ Rouméaât jernèi d^gfi né vcfUdifA
' « créyré
«r Toutas quëllas qu^îs noû fan véyré.
«c É l<l Moîestft dfàd àtitar
ir Nén ëï ello raëlm-àufénçado.
K Sochas , Routnéns ! que loû dîiis tàt-àu-tar
• Sén vénîoran stthré qtiiéU-'aflséiiiblÀdd*
«r Vou sobéz bé quîs yézén tou.
« En vou vizan que vézén-t-îs dé Bou ?
« Lou méypri que vou fàs dé lours léïs , dé lours
« fêtas ,
» Vou né séz mis pèr ts dé gran-pbjéts d'horrour.
fc Vôtr-ovorîço yàï déycbant-à lo furour, -
w Fàn boiittr »^ nûtréts béî5, pèr sànrâ iTÔtras téta^r
« Vôtréîs préfets soun dé lo gén
« Que n'àïmén ré nou-mâ Targén ;
m Noû nén an jomàîT prou pèr quîs que noû
« coumandéft;
,♦ ]Xôtrâs terras , 4^6tfé trobàî,
( ï»4 )
font , pour les assouvir , des efforts superflus.
Retirez-les ; on ne veut plus
Cultiver pour eux les cani|>agnes.
Hous quittons les cités , nous fuyons aux mon-
tagnes;
Kous laissons nos chères compagnes,
Kous ne conversons plus qu^avec des ours affreux |
Découragés de mettre au jour des malheureux |
Et de peupler , pouT ftome , un* pays qu'elle
opprime.
Quant ^ nos enfans dé]4 nés.
Mous souhaitons de voir leurs jour^ bientôt bornés :
[Vos préteurs au malheur nous font joindre le crime.
Retirez-les . : ils ne nous apprendront
Jm
(ag) Fuit.
.( 3o )" Née.
(3i ) Sar le champ.
1(3a) JLenr coupa la gorgfe.
Il Loû sà^oolotiaa pa^ qoas gntinirio vin vé màï ;
« Tan-Kiàï îs noû n'an prëî , tan-màï ts n'en
c( cloTnandén«
R Tiras loû noâ. . . • CtiSz tiott tté Tolén pû$
w Lobonra» pèr î» lâ» cattipognas ^
le Toù sén fujén ënsûs ! énsûs !
« Sur lo cîmo dé lâs ntountognas.
t( ii^obaftdtmnétt n/^lra« mé^jotis ^
«r Mi^ufi arnio ! n^amën màï viàiirë coumo loû tous
u 1$ né soun pas tan danjëyrous.
« E coumo voléz»-vou que n'oyan lou courage
«c Dé méttr-àn jour cirtkpié fnéinagé?
« Pèr lou né}â tou viU dts no mèr dé «lolhur.
« Noun pas ! noun pas ! pèr lou ségur !
« Chacun fiû 39 dé so mélnojéro.
« Pèr loû pàul>réîs pitîs que scrnn déyjâ nâcu 3o
n Ah ! noû désirorian dé boun cq^ur que càilcu
« Tan-qué-tan, 3i do van vou , lour féndéz lo
« ^ourjêro. 3a
R liii sabé plo^ Rotiméns ( ^é ftia lui gran pécha
(c D'ovéy gu no talo pënsado,
£ dé-ségur nén sàï plo prou fâcha.
« Ma qu'éy vôtrëîs préfets que lo noû an rochado
tt ( E , ïàii nén otesté lou céii
n Qné^ lotir trimi noun-paa Ua mël i, ).
« Déyborossas noû nén , sénat ïàii vâu rëpettë |
<f Qu'i so. plaço chacun se mette ,
w Lo lour néy-mâs ( vàii^ $dbéz~bé^)
K £n-rté se fàï jomàï dé bë.
• Que noû opréndrian-t-^îs en domouran àï6à)
« n*àfûtréto;i
L5
( iî6 )
Que la mollesse et que le vice ;
Les Germains comme eux deviendront
Gens de rapine et d^ avarice.
G^est tout ce que j^ai vu dans Rome à mon abord.
N'a-t-on point de présent à faire ,
Point de pourpre à donner ; c^est en vain qu'on
espère
[Quelque refuge aux lois : encor leur ministère
A-t-îl mille longueurs. Ce discours un peu fort
Doit commencer à vous déplaire.
Je- finis : punissez de mort
Une plainte un peu trop sincère.
A ces mots , il se couche : et chacun étonné
Admire le grand cœur , le bon sens , l'éloquence
Du sauvage ainsi prosterné.
On le créa pàtrice , et ce fut la vengeance
( 33 ) De pain de froment.
( 34 ) I^ vérité.
(35) Dite. *
(36) Se co^chft.
( 37 ) S'émeryçiiia s'étonna.
( 1^7 )
tt Is forian i làs fis que tou', nôtre poyis
« Sîrio tan couqui coumo ys.
«r Car n'àï vu mâs-kan co en orib^n chaz vàûtrëîs
« Lou moundé han-t-îs ré dé boun à vou donnas !
9 Dé tàii poyis quîs chian , îs sën podén tournas.
« Pèr îs gnio pus ni léïs, ni piêta ni justiço
«f E Roum-àu séï d'anèt né viii mâs d'ovoriço.
« Sénotours ! nrioun discour éy , béléil un pàii for j
« Mâs loû péyzans châz vou né mïnjén pas dé
« micbtn 33
« làï choba... Mé véyqui... Vàûtréîs sézjoû.pûs
« for...
« làii m'y otténdé bé... Voti punirez dé mor
« Lo varta... 34 Mâs l'o vàuràï dîcho. » 3S
En méimo t^n au se couéijèt 36
ïou dé véntré au miéï d'au parquet ;
L'ossémblado s'éyboïguèt 37
D'ovéy trouba dïn Fâmo d'un sauvage
Tan d'éymé , dé rosou , dé boun-san, dé courage ,
Lou séna lou noumé préfet ,
Co fuguât touto lo véngénço
( E lou séna nén counvénguèt )
Que soun discour l'y méritèt.
E per-fi que quell-ovanturo
Possess-à lo rasso futuro
Au chossèt loû c'ouquis que déypéï tan dé téns
Fojian tan dé màii àû Germéns.
E se méim-ordounè£*d'éycrîré •
Tou ce que quéii péyzan lour véigno mâs dé dîré ;
Pèr que co serviguéz toujours
Dé modéUà soû àurotours.
( laA)
Qu'on crut qu^tm iA discours mériWttt. Qa eliDuk
D^ autres préteurs $ et par écrit
Le sénat demanda ce qu^avait dît cet homme,
Poor scrrir de modèle atm parieor» k Tenir.
On ne sut pas long^temps à Rome
Cette éloquence entretenir.
«MMH
1 »1
f 39) tti gnndHOrfrfk
(99} nCoisir.
.\ ■
( 1^9 )
Mâs YiîT àuvi dir-à moun ando 3a »
(E ïàu diràï toujour, si càucu m'àu domando J
Que quéii béii régliomén
Né durèt pas loun tén ,
Tan-piéï pèr loû Rouméps ,
Tan-piéï pèr loû Germéns ,
Tan-piéï pèr touto républico
Que laïsso chàuménis Sg no tallo rëtoric»
Co néï mâs lo vertu é' lo francho-varta
Que fan lou bôunhur d'uff éyta ,
Séy quello , pouën dé liberta ;
Séy l'àiitro, pouën dé furétaa
, .» .'
(i3o)
XXIL Le Lion malade et le Renarde
X^E par le roi des animaux ^
Qui dans son antre était malade ,
Fut fait savoir à ses vassaux
2ue chaque espèce en ambassade
'învoyât 'gens le visiter ,
>ous promesse d^ bien traitef
Les députés ^ eux et leur suite»
Foi de lion , très-bien jécrîte ^
Bon passe-port Èoiitre la dent^
Contre la griffe tout autant,
Uédit du prince s^ exécute i
De chaque espèce ou lui députe.
mm
* ( I ) Alité , 0Û8 sa lit»
(3) Déconcerté.
( lil )
XXII. Lou Lioun molàûdé é lou Renard
A
UTRÉ-TÉN ts man counta
Qu'un lioun que séyr-alita «
Pèr préncipé dé santa ,
Ordounèt dm tou réyta.
Que dovan so mojesta
Loû béytiàiis dé tou-t-éyta |
De tout âgé é cglita
Vénguessan pèr députa
S'infourmâ dïn qual-éyta
Se troubavo so santa;
Soû péno d'esséy trota
Coum-^un trat--un révoulta
Aub-un criminel d'éyta.
D'au resto so mojesta
Proumèt à tou députa
Protétiii é suréta
Piéin-antiéro liberta
Pèr un éycri cochéta
En lo griffo dé Féyta.
Quan co fiigu^t troumpéta ^
Yàuriâ vu dé tou coûta
Lou béytiàu déycounorta a
\À coure , poti-pota
-Goumo dé béii déyrota
Dé pàu désséy décrets^
É dé se véyr-orèsta ,
Fouéyta, markâ, déypourta^
(iSa)
Les renard^ gardant la maison ,
Un d^eux en dit cette raison :
Les pas empreints sur la poussière
Par ceux qui s^en vont faire au malade leur cour ,
Tous y sans exception , regardent sa tanière ;
Pas un ne marque de retour.
Gela nous met en méfiance.
Que sa majesté .nous dispense:
Mal
I
I !
» < • .
( 3 ) Fins.
(4) Caclié.
( »33 )
Màï. bëléU dëjcopita^
Can lou.ré'i éyr-ëntêta,
Fouillo (as so voulounta.
Loû rénars que soun fûlâ S
Màï qulan dé 4o voaîta^ ..
Séntétëa dé lour coûta,
£ né fan aucun ëyta
D'au réï ni dé so santa
Ni dé soun Knfirmiu ,
Pas mil que dé l^oréta
Que vio préï so mojesta;
Is se domourén jcau. i.
Quai^co fuguèt ropourta
Bïn lou gran>cousséy d'ëyta
Lou lioun fut plo déypita*
Dé se véyr-éntàû* trota.
Mâs câiicu mo rocounta
Qu'un rénar vio ripousta :
m Siro , n'àurian counténta
« Votr-ïnfirmo mojesta ;
fc Mâs ïàï finomén guéyta
« L'éndr-éntë sëyran pourtt
a Toû loû péz d'au députa,
« Loù aï trouba toù planti
€ Viran d'au méymo coûta,
a Après loû Y^ bien counta
k
( i34 )
Crrand merci de son passe-port.
Je le crois bon : mais dans cet antre
Je vois fort bien comme l'on entre «
Si ne vois pas compie «n «a sort»
' t
» S-»
( .35 )
• Lour noumbré xno otesU
«c Qué^sur milo qu'an éyta
o Véyré vôtro mojesta
« Gnio dièy-cént que l'ian resta. ^
Mal qu'eyro bien lo yarta.
Véyquî moun counté counta;
Mé sàï chiàu vo counténU.
Én.nman toujour en im
Bélëti ïàu vàï entêta :
Pèr-tan îàï di lo yarta
É quéii que To ïnyénta
JN'eyro pas n'homé d'éyla.
• f '^
( i36)
XXIII. L'Oiseleur, t Autour et t Alouette.
L
E S înjuslices des pervers
Servent souvent d^ excuse aux nôtres..
Telle est la loi de F univers :
Si tu veux qu^on t^ épargne, épargne aussi les autres «
IJn manant au miroir prenait des oisillonsr--
Le fantôme brillant attire une alouette :
Aussitôt un autour planant sur les sillons
Descend des airs , fond et se jette
Sur celle qui chantait , quoique près du tombeau.
£lle avait évité la perfide machine ,
Lorsque , se rencontrant sous la main de F oiseau |
£lle sent son ongle maligne*
( I ) Miroir.
( a ) Nœuds-coi
( 3 ) Attrapait.
( 4 ) Diminutif d'oiseanx.
( 5 ) Diminuiif d^ alouette.
( 6 ) Eblouit. •
( 7 ) Diminutif de chanter.
( 8 ) Tout auprès.
(9) Lui eut
( 10 ) Ferme.
(il) Joujou , amusemeot.
{ 19 ) Tant miens.
( i3 ) Aucun.
H '37 )
XXI II. Lou Pipjéymfé ; VÈyparviéz
é lo Làmo^
JCjn-d'un miréï i é d'au sédousa
Un pipéyaïré dé châz nous
Tropav-un 3 jour d'au àûziilous 4
No jàun-é pitito l'àuvéUo 5
Que lou miréï éyblàuzîguèt
Sén vèt chantussas 7 4out au pèt. •
Un éyparviéz que lo véguët
Tound sur ello , lo vou crouchetto ;
E d'au prémiéz*co dé fourehetto
L'y guet 9 bé tôt bora 10 Iqu bèt.
Lo n'éy\atèt mâs lô mochino
Pèr servî d'eybotouéï n à l'àûzéu dé ropino-
Péndén qu'à lo pluma l'àûzéu èyr-ocupa.
Se méym-én-d'un sédou au se trobo ropa,
(Tan-mièr, xa mé diréz-vou , n'eyro pas gran
doumagé ).
— Pipéyaïré , moon boun omi l
j Se dissè-t-éii' dïn soun lïngagé ,
Souéy ! laïsso mé nâ , vàï ! pàubré piti méinagé !
Tàï jomàï causa pén x3 rovagé ,
Tàï jomàï ré fa ni ré di.
H5
( i4o )
/
XXI y. Le Geai paré des pbime^ du Paon.
\J N paon muâît : un geàî prit son plumage;
Puis après se Tacconimoda ;
Puis, parmi. d^ autres paons tout fier se panada ^
Croyant être un beau personnage.
Quelqu'un Iç reconnut : il se vit bafoua ^
Berné , sifflé , moqué , joué ,
Et par messieurs les paons plume d'étrange sorte :
Même vers ses pareils s' étant réfugié,
Il fut par eux mis à la porte*
Il est assez d'e geais à deux pieds comme lui.
Qui se parent souvent des dépouilles d' autrui ^
Et. que l'on nomme plagiaires.
Je m'en tais , et ne veux l.eur causer nul ennui :
Ce ne sont pas là mes affaires.
%
( 1 3 Volé.
( i3 ) H est obligé*
( 3 ) Muait.
( i4 ) Mieux reçu.
( 3 ) Arrangé.'
( i5 ) TJne pie.
(4) Accoatré.
( i6 ) Larron , roleor.
( 5 ] De quelque manière.
(17) Tel qu'il soit.
( 6 ) Jia roue.
.( 18 ] Beaucoup.
(y) Hérissé.
( 19 ) A deux piecls.
( 8 ) Se méie.
( 30 ) D'un bel habit.
(9) Avec.
( ai ) Quelque fois.
( 10 ) Sar<4e-cliamp.
(aa) Jolis livres.
( II ) Masque , mascarade*
( a3 ) Libres.
( la ) Si bien.
( »i ) XxoByer à redire:
. ( 4I )
XXIV. Lou Jàï que se carro dé lâs plumas
d'au Pan.
\j N jour un vîéï jàï se carravo
En lâs plumas qu^ào vio ràuba i
D'un Superbe pan que mudavo , ^
Né sàï coum-àu séyro Jouba , 3
Au séyguèî 4 bé dé càuco modo 5
Qu'àurias. di qu^àu fogio lo rodo , 6^ ^
Tan lou drôl-éyr-éybourifa 7
Dïn*t-un si superbe éyquipagé ,
Au se créii bëii coum-un éymagé
É se bouéyro 8 coumo 9 loû pân ,
Que lou couméissén tân-qué-tan. 1^
Quafnt->-fs véïén queHo tnourico x«
Co fugue t no bravo nnusico.
Dobor îs se mouquén dé se ,
Aprèz-co lou plumén to-bé la
Qu'au éï y ira ï3 quîtâ lo plaço»
Au torno vèr quts dé so raço
Mâs nén éï pas mièr ré^ànbu , i4
Au vàu fâs so cour à ne jasso x5
Que Fy ficho d'au pè-t-àu cû.
Un léyrou ifi Jàii qu'au cbîo 17 né faï jomài fourtano
In où vézén forço 18 jàïs séï pluino ,
Jàï è dous péz 19 tou coumo quéii |
Se caffïs d'un prbpé gôunéîi ao '
Que càij cas-dé- vé ^i néï pas séii, )
Fâs dé brâvéïs àî» libréts nouvéii ,
En dé lâs féîllas de inéix libréîs,
Mâs quîs darniëz , loû laï^ ^xHt^ \ U )
Lo Fountaîno nén parlo pas
M'y yolé pas troubâ M d'ofas.
( i40
XXV. Le Lion amoureux;
#^ •
I^ÉVïGNÈ, de qui les attraits
Servent aux Grâces dé modèle,
£t qui naquîtes toute belle ,
A votre indifférence près , •
, pourriez- vous être favorable
'Aux jeux iiin- cens d'une fable ,
JEt voir, sans vous épouvanter,
Un lion qu'Amour s<^t dompter P
i^oiour est un étrange maître !
Heureux, qui peut ne le connaître
Que par récit , lui ni ses coups !
Quand on en parle devant vous
Si la vérité vous offense ,
La fable au moins se peut souffrir :
Celle-ci prend bien l'assurance ~
De Venir à vos pieds s'offrir ,
Par zèle et par reconnaissance.
( I ) Alots, dans ce temps-lâu
( a ) Joli minois.
{3} Une sgoaoire^
( «43 )
XXV. Lou Lioun Amoureux.
JLI'au tën que lâs bétias parlôvani
Loû liouns éntr-àutr-ambitionovan
Dé se mondas coumo noû.
JL pèr-qué pas ? à lëy-doun i quell-énjéiuo
Ne voillo lo pas taa que noft ?
Courage, forç-intelUjënso ,
Propë muséu 9 sur lou marcha ;
Yéjan qui Vy fuguèt moucha*
•
TTn lîoun dé gran poréntagé
Possan p&r un certain pra ,
Trobo no barjêr-à soun gra
£ lo domand-én moridag&
Lou paï àurio bë mièr aïma ,
Si co guèz éyta poussiblé,
Càiiqué gendre mïn toriblé
£ qu'âurio gu mïn dé béuta«
Mâs couiitrarias un éntéta
Dé quél-éyta
L'y sëmblo , tan-màï au Ty pénso i
N'ofâ dé grando counséquénso.
BoîUas so fiUo qu^éy bien dur!
Lo réfusas , n'éy pas ségur ,
Po-ïàu ténèy so fiUo dîs n'éymari ? S
tTrouboro-lo toujoui^ un si riche partirf.
£ sîs van càiiqué béii moti i
JPossaa lou couatra sé2 lou aoatiri fi ,
( «44)
S>H' ^eiRp»' qne -les hètes pdrktîent^
Les lions, entre autres voulaient
Être admis dans notre' alliance.* '
. Pourquoi non ? puisque leur engeance
Va^it la neutre en. ce temps-U^
Ayan|, courage , intelligence ,
£t belle hure outre cela«
Voici comiBent il en alla.
Un lion de < haut pârentage y
£n passant par un certain pré.
Rencontra bergère à son gré;
Il la- demande en mariage.
Le père aurait fort sai^haitë . ^ -
Quelqne gendre un peu moins ternble.
La donner lui semblait bien dur ;
La refuser n'était pas sûr :
Même un refus eût fait, possible ,
Qu^on'eût vu quelque beau matin.
Un mariage clandestin ;
Car, outre qu'en toute manière f
La beir3 était pour les gens tiers ,
Brias
( 4 ) Se C(^ffe.facilen^ont*
( 5 ) Une toaraure , un . parti.
(6) Rosée,
( 7 ) %ratigniire«
(8) Q9ie.7e tqoi racoMraUse^
(9) Pointues.
( io)«;B9i,6er8^ eiabraH^lUjm^
(•45)
Car faut hé dire lo varta ,
Si loti golan éyr-éntéta ,
Lo fiU-éyro d^uno fiarta
Que n'àurias pas vu so porîëjrro ;
No fill-éntàii se cbuéyf-éyza 4
D'omouroû à lounjo crinîëyro.
£ vou n^àuzorias pas dît-à un tàii golan
Tou nétté de fichas soiin can.
Aussi lou paï prén n'émbaïsso S mïa duroj
Faut que vdu counté l'ovanturo.
x€ Môhnséignour , se l'y dissè-t-éii ,
« Mo fill-o lou cœur, é lo péiî
« Téftdrëîs coumo dé lo rousado • ^
•t
ce £ vôtro griffô plo filado
«L'y forio màî d'un-ëngraugnado 7
ce ,Quati vou lo voudrias coressas ,
ce Pérftiéttëz doun , ( séï vàufénças ^ ,
« Que vou brië 8 tan si pàii vôtr'ounglias tro
«r pounchudas 9
ff Pèr ,<faè lis né chian pas si rudas.
ù Sufrjréî aussi en mëymb tén
' «t î)é vou laissa limas lâs dëns.
cT Aïi moùyëiT dé quéll-ëychancruro ,♦
« Vôtre îs bicoû .10
« Pus omourôûy
«c Mïn dangéyroû ,
& N'ëyfrédoran n pas lo futuro,
cr Vàuréz màï dé plozëy loù dod. 9
Moun lioun omouroû coiinro catré ,
Sé^guëz de boun cœur laissa' battiré ;^,
Au se laïsso douii b^tioràén '
( »46 )
Fille se coeffe volontiers
D'amoureux à longue crinière.
Le père donc ouvertement
N'josant renvoyer notre amant ,
Lui 4U : Ma (ille e$t délicate;
Vos griffes la pourront blesser
, Quand vous voudrez la caresser.
Permettez donc qu'à chaque patte
On voms les rognç. ; et pour les dents y
Qu'on vous les lime en même temps :
Vos baisers en seront moins rudes ,
Et pour vous plus délicieux ,
dar ma fille y répondra mieux
Étant saqs ce3 inquiétudes,
^I^e lion consent à cela :
Tant son ame était aveuglée J
Sans dents> ni griffes le. voilà ,
Comme pl^ice démantelée. '
. On lâcha sur lui quelques chiens :
Jl fit fort peu de résistance.
Amour ! Amour ! q^and tu nous tiens ,
On peut bien dire : Adieu prudence.
la ) Du ravage,
i3) Bouleverse.
i4) Dégarnis d'onglek.
i5 ) Démanchée.
16) D'une lictte.
17 ) i^nit.
18 ) La novie , la prétenduQt
19 ) Se mirent.
30 ) l^ravaille^ use , fatigue*
ai) Fim(.
\
■ ( 47 )
Brias sas vïn grifas màï lâs dénia ,
Tan Tomour ftï dé l'éytouillo , la ^
Dîs no cervello qu'au fârfouilîo ! ï^
Quan soû péz futén déyoungliïi f4
É SôUn râtéllier déymaiiglia tS '
Is l'y lâchén loû ehéis d'uno légo i6 lo roundô.
Que l'y fitén dansas no fiêro danso-roundo.
Lou pàiibré gar que se déféndto màii
Chobèt 17 pèr toum bas d'au gran-inàii y
D'ail màii dé lo mor , volé dire ;
Lo nôvio , *8 lourbéUr-paï se boutëyrén lô dé rfri.
Jàunas fiUîas tJ jàiinéix gaîçoûl *
Quéîi counté vou regard o toû.
Quan l'otnour tèt no Jàùno teto
Au l'éytribo ao que lo témpêto- ,
Léy-doun pûs,d'éymé dé rosou
Pus ré dé béii ,' pus ré dé bôu.
Vou podéz dîr-adiii pnidénço
Lou bounhur chabo at pèr lou bou
Éoté.l'éntèioinén couniénço.
K «^ â • '— 4 ^
( i4«)
\^
XXVI. Le Curé et le Morf.
. Ui; mort s'en allait trUtement
I
S'emparer de son dernier ghe;
Un euirë s'en allait gaiment
Enterrer ce .mort ou plus vîte.
* 4
Notre défunt était en carfosse port8^;
Bien et dûment efnpaqueté ^ .
£t yétu d'une robe , hélas ! qu'on nomme biire^
Robe d'hiver^ r^e d'été. ,
« • • *
Quç \e» inofts oe dépauilleat guère.
( I ) Afin (pie.
( 3 ) Maintenant.
( 3 ) Dérotes.
( 4 ) Jours oUTraUes,
(5) Ub« fois ^e.
'«»»■•.
"(r49)
XXVI. Lou Curèt é lou Mon
\J N m or s'en navo tristomén
Pôyâ so rénd-à \o noturo.
Un curèt plo guèy , plo countén
Chanta v-àu prèz .de lo vituro ,
Ént-éyr-émbolà soun trésor.
Car fàu dîiré que quéii nior
N'èyro. pas dé pitito biêro ;
"^Mâs qu'èyro lou pus gros-sëignour
I>ë toû loû nobléîs d'alentour. ,
Quéii moundé roiilén toû cprosso ,
Méymq^^pèr nâ déych-à lo fosso^
Pèr loû nobléîs , pèr loû ricbars
L'io' toûjoïir gu^ d'au 'corbillars ,
(É'pèrfi i que dégu nén.gproundé
Auro a l'ién-o pèr tou lou moundé. ) '.
Finalomén , nôtr^ mor vîo lou séii
Pèr lou menas toû dré-t-àu ccii ,
E :so fotnillo rich-é fi'êro
4
L'ovi-éy tendu tou dé soun loun
Dïn-t-un superbe fcobi* d'é ploun f
Hobi que noû pélén no biêro,
■ Hobî d'hyvèr , holû. xl'éytiii ,
Ilobi pèr tâs lo proucessî'd ,
Hobl pèr toû soudars , hobi pèr lâs ménëtas ^
Hobi dé jourbran 4 màï dé fêtas , ^ ^
Hobi que ni gran ni pîtî
Né quittén )omàï pus y no-vé 5 qufs Fan yilu
N5 • V ^. .
* •
Le paisteur était k côti ,
' Et récitait k Tordinaire ,
Maintes dévotes oraisons ,
• • £t des pseaumes et de$ leçons ,
£t des versets et des ré|>ona :
Monsieur iç mort,, laissez-nous faire ^
On vous en dodkiiera de tontes Içs façons;
11 ne s'agit qu6 du salaire.
Messire Jean Chouart couvait deç yeux son mort ^
Comme si Ton eût dit lui ravir ce Irésor ;
Et des regards semblait lui dîréV
JVIoDsiçitr. le fiiort.<, j'wi;3i, de. yows
^ Tant en ârge^l. et tant en cii)e i
l^i tant en' autrçs niénus coûts.
11 fondait^ liniessiifr Tacba^ d'un^ feuHLette
Du meilleur vin des environs:
• • ■■ • < • - ,' ,
^ Certaio/i nièç^ assez proprette . ^
mm^tmtt
( 7 } Gran4es honneurs*
( 8 } Dra pHraûrtnake.
( 9)^ Lis àr^Uk
Cio) Cix^y
' »
r
( i5i )
Moun curèt plp countén dîs Tâmo,
_^ Chantavo për quéllo boun-amo
ForçQ déprvfhndié , fprço miâéréréi
(Tout-à-co vaut bé caiicoré)
Moussu lou mor , léyssas mé {skiré y
• Voun boîlloràï pèr païr-é maïré
D^^ù. féquiém , d'au fiCéra,
D^àû orémuâ , dé lâs létéignas ,
• Versets, ^eïponnla «t-céléra ; ' ^ '
Tîé crézë pas que vpu y'én pleignas,
L^éïssantiel ëï xlé bien poyâs ;
Sur-!-tou dé né^ pas barjignas, 6
D'obor faut ian pèr moun dré dé présénço ,
, Quëy toujour pèr-à-qui qu'un bourdorëë cou—
mënço ;
7an pèr vèï lâs grandas hàunours; 7
Tan pèr lou pâly ? dé velours ;
Tan pèr loû dréîs 9 dé lo fobrico ;
Tan pèr loû diéâ en musîco ;
'-Tan en céro ; V> ^« en argén
En un mou lou mountan dé quél-énteryoméil
Quan lou curèt l'oguèi lira dî so mémoria^
L'y dévio procuras lo glorio
Dé n'ovéy pèr so par un boun fû dé Bourdéo
D'au méillour é d'au mïn nouvéii,.
Lou service , lo coi*anténo
É l'dffrando dé lo poténo ,
( Séï c.oumprénéy lou bou dé l'an)
Dé V ian fâs h'hobillomén blan
Pér certéno pililo nésso
Qu'éyr-à lo Aour dé so jàunesso^ ;
( i50
' Et sa chambrière Pâqnette
Devaient avoir des cotillons*'
Sur cette agréable pensée
Un heurt survienf : adieu le char.
Yoilà messire Jean Chouart
Qui du choc de son mort a la tête cassëi :
Le paroissien en plomb entraîne son pasteur ;
Notre curé suit son seigneur;
Tops deux 5^ en vont de compagnie.
».
Il) Bien adventif.
1 3 ) Le détour.
i3 ) L^écrasa.
i4 ) Suivit.
i5 ) n fallut.
16) Fut.
1 7 ) £n eurent-elles ?
18) Leur morceau.
19 ) Finit là.
ao] Mettre notre nrs.
( i53 )
Màï nû jupo dé bé-vénti xK.
Pèr lo chamboriêro Coti.
Tout-én boillan lou bal à no tallo p^hsado
Coum-is ptéygnan lo déyvirado la
Né sàï coumo co se foguèt
Mâs lo corosso châvirèt ,
E lou mor bradàdàii , toumbo dré sur lo této
D'au pàubré molhurou curèt
E coum-un yàii l'éypotitlguèt i3
Countrë no pitito murètto.
Lou poroufién dé ploun éntraïno lou pastour
Lou curèt sëguèt '4 soun seignour,
Is loû mëltén dis. lo corosso ;
Fouguèt i5 fâs vite n'àutro fosso ;
É quél-occidén molhurous
Au lèt d'un mor n'en foguèt dous*
Lou casuel é lou luminâri
Tou ço fuguèt i6 pèr lou vicâri.
Lo jàuno néss-é. lo. Cotî .
N en guérén-lâs 17 chacuno Lour boussi? 18
Co-néï pas ce que noû régardo.
Lou coun(é chabo 19 qui ; l'autour nén parlopaf
Ni n'an pas bouta ao nôtre nâz,
Mâs méifian-noû dé lo comardo
L'éy toujour à nôtréîs tolous, .
Soun dar né Ki pas dé jolous ;
Touto l'herbo dé lo noturo
Éï pèr se feoujour prou moduro ,
Au Aiichb dis toutas sosous.
Dîs lou céii nétr-hour-éï fixado ,
( i54)
Proprement toute notre vie
Est le curé Chouartqui sur son mort comptait,
' Et la fable du pot au lait.
(ai ) Y cussions-how-
( aa ) Pr^ts a partir.
•mmm^
. {■
I .i . J J I
< ^ V *.
r
( i55 )
. E plçytodiu l'y guéssan-noù ai
Nôtro plaço to-bë tnarcado ,
Dé-ségur lo s'y perdrio pas ;
Car n'ovén béii dîr-é béii fis
Dé béii plans, d'au projets, d'àûchâtéii en espagnol*
£a yilt-à lo cour , en campagno ,
Lo mor déyttui tou-co d'au mïndré co dé pèt.'
Témouén lou molhurou curèt.
Né counéyssé mâs no finesso
'Pèr Vémpêchas dé noû trobis ,
Quéï dé viàuré dîs lo sogesso
B toujour tou pr«ït-à partis, aa
i
Ç i56 )
XXVII. Xtf Laitière et le Pot m hit.
P
ERRETTE, sur SA tête ayant un pot au lait,
Bien posé sur un coussinet ,
Prétendait arriver sans encombre à la ville.
Légère et court vêtue , elle allait à grands pas ,,
Ayant mis ce jour-là, pour être plus a|^le,
Cotillon simple e^ souliers plats.
Notre laitière ainsi troussée
Comptait déjà • dans sa pensée
Tout le prix de son lait; en employait Fargent;
XXVII.
■■
( I ) PétroniUe.
( a ) Pot. *■
( 3 ) Coussin.
( 4 } Jonché.
(5} Vous eussiez dît»
(6) Attaché. . '
( 7 } Habillée.
( 8 ) Papillon.
(9} ^suré.
(10) Mesure pour le lait,
ï^i) Qontte qui se donne sur le marché.
fia )'fe y en avait.
( i3 ) Trois douzaines d'^jeufi.
( i4 ) Couver.
( i5 } Mauvais grain.
(16^ Blé sarazin.
I
C'57)
XXVII. Lou Toupi dé la.
JLETROUNO I pourtavr-àu marcha
Un toupi ^ âé'la sur so této
Sur un pHi coocssif 3 lo Toyio bien jucha, %
Guéissà 5 dit qu'au Piér-ëytocha. 6
BiUado 7 comn-^n jour dé féto,
Révéillado coum-un cïn-sàu
Xiégèro coum-uo parpoiUau B »
PÛ5 lesto qu'un chat-ëycurau ;
I4o propo jupo dé saumiéro
Rétroàssado.dîs so gotiêrOf
Qi«98sad--éii aouiUéz plats , pèr né pas tan mcas'
Ni d'éntorço ni dé fau-pas«
Nôtro Péyroun-éntàîi troussaao , "
Counto déyjà dîs so pénsado
L'argén dé soun toupi dé la ;
D^ovanço 16 l'ovi-éycunla ; 9
Lio sobio loû grélous 10 que -soun toupi countéîgno
£ ( g;nio pas dé goutou xi que téigno )
Gniovio la pèr vïntocatré sàîi ;
Lo n'en dério chotas tréy doujênâs dé yiu. iS
Loû foràï couàs , «4 s^ dîgio-t-eflo ;
• 'Quts poulets , coumo dé rosou ,
Trouboran-bé doréî méyjou
Pèr vîàuré càiico bogol«Uo.
L'ofochodi i5 ^Ua, dé Moditt, i^défkotfiiién»
Loû nuriro certéncHaién ,
O
.( i58 ) \
Achelnit un cent d'œu&^ faisait triple -couvée :
La chose allait à bien par son sain diligent.
' Il m'est, disait-elle, facile
D^éleyer des poulets autour de ma maison :
Le renard sera bien habile
SHl ne m'en laisse assez pour aroir un cochon.
Le porc à s'engraisser coûtera peu de son ;
11 était, quand je l'eus , de grosseur raisonnable :
J'auMii , le revendant , de l'argent bel et bon.
Et qui m*einpêchera dç mettre en notre étable,
Vu le prix dont il est, une vache et son veau,
Que je Verrai: sauter au milieu du troupeau f
Perrette là-dessus saute aussi , transportée :
( 17 ) Le milan.
(18) Cette anijbée TienQe.jU foire de Saint^^Loop.
( 19 ) iJn |oli coclioQ, '
( 90 ) De bon appétit.
< ai } PdigB^e de spi^ à deitir. nialas.^ V
(aa) De petit? saiiu.
Sëï que m'en côté forç-argën ;
Lou rënar , màugra so (inesso ^
Jjo miàillo , >7 màugra soun odtesso ,
M'en làïssoran-bé lou jour prôu
Hujlkin , 18 çàY véygné lo St.-Lou
Pèr n'en vèï un propé gouignou. 19
Lou préndraï un ph\ï rosounablé,
I}fk bouno» gûrj-àu ^o éï çopablé
< Coumq counéyssé vèr châz nous
Dé s'6ngreis$a$ pr^squ^ tou sous.
Lo chatéigno , Voglian q^é ddmourén dessous'
'L'îàuran tôt "fi^ no bauno coueyno.
Quan'l'y foudrio dé téh-ën-tén
Yèï càiico jàufado 21 dé brën
Cq n'ëï.pas qui no grando rouéyno.
Engréissa qu^àur^çhip, loi^ vendrai
Dé raygéa que n'èa tirOràï ^ - .
Pèr mouii counté ft'én chotoriS
Un piti védéu.^màï so tnaï.
. Quéï mé méymp que gardorài
Quéu piti troupéli quan Fauraï)
É dé-ségur\ Fàuméntoraï
, Tqù lo^ ans tan 'que ïàli pouïr^ï.
Qu'àii plozéi ! Péyroun-én to gàiilô
• Dé fiïré-ft-fré lo pingràîîlo aa — -
*A tréii-quatré pilÀ védëus ,
E dé poudéy dîr-y soun • mëiis t
Méyvis que loÛ vëyzé d'ovanço
Levas toû lo couétt-én codanço , •
Eypïngas ,* fingas ^ sàuticas !
Péyrouni loû vaut couutri^fa/s ^ ,
( i6o )
Le lait tombe ; adieu veau , vache ^ cochon^ convëe^
La dame de ces biens ^ quittant d^un œil marri
Sa fortune ainsi répandue 9
Va s^ excuser à son mari ,
En grand danger d^étpe batlhie, _
Le récit en farce jca fut fait ;
On Fappella le pot au lait.
^d esprit ne bat la eampagi^?
Qui ne fait chl^eatix en Espagne ?
Picrocbole , Phyrrifus , la laitière , enfti^ tous|
Aotant les jiîages que les feux.
Chacun s&oge en veillaiit ; il h'eM^ rien de plus
doux.
Une flatteuse efreur ëâiportè db^ noi aMies ;
^ ¥out lé bien du monde est à nous ,
Tous les bonneul^ , toutes les femmes.
Quand je^uis àeiil jé fm mi phrs brave utf défi ;
Je m'écaïAé^, }« vais détrôtiei^ te Sophf ;
On ni' élit roi , inon peuple in'aime ;
Les diadéiÀéS^ voitt s>èi^ tM tfte f>lëuvati^:
Quelque atecSéent feit-d que je' rentre en moi-
même ^
Jé s^s ôrd^^éàhl comttïe <tevant.
Il w r» I iW I l i f |
( a4 ) Diminutif dfi ift«teiK
(a5) Ai «hUmu.
( 36 } Ia boue.
( 39 ) Xaû donnât de son biton.
(*a8 } turôn familier âux pa^siBi*
( 39 } Sont obligés.
I
. (i6i)
' -Siéï "Sungnhs ^3 que subré so tét6
L'oVîo tou Fargén dé lo féto.x
, ;Én sàtttîcarti , ^4 lo Péyroum
Foguèt sàuticas Ion couessi
Vàï-téi fâs fiché lou toupi,;
Au touihb-àru mitan; ^5 d'au chomi ;
É vèi-qui lou la. dîs lo faigno.a6
Aditi lou chatéii en £spagno ,
Ad!u lo' vache f lou yédéii ;
LQi^^pfyr.iiloii piDjuléfe, lQU;troupëU;
Lo s'en tourn~à lou^tàii plo tristo ;
S^escuzo dé soun mièr aupèt dé soun Botisto :
Màï s'en fiatèt dé ré qu^ lou bravé Tistpu. l
L,'y pijrfîsf o dé soun billpu , ?:^ ,^ j
Pèr l'y aprénéï 4 se dounas dé gardo ^
Au lèt dé tan fâs so bovardo. \
' Qûéii count-ét counogu pèr-tou~ «^
Loû messurs l'an méï ^n chansQUw -
n. opéra y en coumédio^ . .
Is risén dé quello folio
Aux déypéns d'au pàubré péyzan*
Sanjiii ! ^8 quîs nén risan pas tan , '.
Car îs nén fan bé piéï, aube d'àumïn auian',
Quan dé toupîs dé là* vézén-noÛ sur' lâs iêisis
D'au pétréîs d'au soudârs , dé lâs qùîtas ménétas ;
Mâs co fàï coum-àu coboré, ^ '
Fjàuto dé bounhur au d'odresso ^
Toû quîs que countén séi l^otesso ^ )
Saun vira ^ dé couatâ doua vé' So '
05
( i6a)
t
XXYIII. Le JLièn ikmm. çieux.
Làîl Kon i termir dka levées f
Charge d^âns , et pleurant son antique prouesse ^
Fut enfin atta^ju^ par ses^ propres sujets ,
Devenus fort» par Js» faîMesse*
Xit chey^ s'approcliaut lui donné un coup de pied,
lie lonp un coup de dent^ le besulun eoiip de coteck
Le malheèrçiii Hod ^ lauguîSâaht 9 triste et morne ,
WV««Pi«"i4WP»*««p«fWi>i«««i««PlF
1 J^Jtti avait
s) Aco«l>lé.
(3) A U fin;
4) Aucun d*MuL
5]tCtieval.
6) Loi donne I lui «ppU^i
8) Fit.
5) lennA*
10} Atl«li#.
Il) Visu
19 } DtUL feîl.
(i63.)
# •. . .
\J N lioun qù'ovio fa x tou tremblas
Dîs loû bos dé soun yésinagé ,
Obroca a sou Ion péï iè Tagé ' ' **
A le fi-dé-lâs^-fis 3 sén qu^àu né po pas nâ3,
D'àûtréîft aussi au ^ counégaêrën
£ toû loû béytiàiis s'en vénguérén
L^ As chacun so déyrosiii ;
Pén dé îs 4 n'en guet coumpossiiî
Jomàï pus taU-insoulénço.
Qu'éï lou cfaovàiiS que couménço
Au Vy par-un 6 boun co dé pèt ^<
Lou bîàu 7 Ty par-un co dé como ;
Lou pàubré KofHi an suffriguèt
É so figuro trist-^ morno
Foguèt S bé counëytré d^obor
Qu'au n'éyro pus jàunë 9 ni for»
Au met lo mo sur lo coussinço ^
£ypéro xo lo mot en possinço
É sén qu'au 6 mérita
Dé n'éysséi pas mier trota
Mis quan l'âné vénguèt xx l'y m'opouyas no ruad^
Ah l'y dissët^éii , comorado !
Moun arroo ! quéï muriz doua vé xa
Dé mé yerré ïn^olti pèr ciiica coumo té.
( »64 ')
Feula pane rogîp pari- âge' «xtropîé^
Il attend son destin sans faire aucunes pla^ites ^
Quand voyant Vâne n^me à son aktre accourir :
Ah ! c'est trop , lui dit'-il : je voulais bien mourir;
Mais c'est mourir deux, fois qu# soufinr tes
j . , ' atteintes.
(.«3} B«p<ms«er«* .
( i4 ) Tourmenter. ,
( i5 } Au lieu de.'
(163 Je vais patir.
A
I , . •
» i
\i '
v>J '£ '. •'
< .• t ; :
\
( »65 )
tlicb^s ! tou lou moandi v^énsAiif»;
Mâs l'ëyzamplé dé quéii baudet
Vou moutro que dts Féndigénço
Chac]|^n vou butirio i^ dCka pèt*
Si vôtre crédit , vtftro forço
Né servén mâs à trébla» '4 loA pkîs
Au-lèit i5 dé v'oun âa d'au omis
Quan vôtr-ptorita kyito préï càirquéatorço i
you podéz dîré vàu potiz. x6
x/
( i66)
I
XXIX. Simonide préservé par les Dieux.
v/n ne peut. trop lauer trois sortes de personnes ^
Les'^lieux , sa maîtresse , et son roi.
Malherbe le disait : j^y souscris quant à moi ;
Ce sont maximes toujours bonnes,
La louange chatouille et gagne les esprits :
Les faveurs d'une belle*en sont Souvent le prix. ^
^Voyons comme les dieux Font quelquefois payée.
Siidonide avait entrepris
L^ éloge d'un athlète; et, la. chose essayée ^
Il trouva son su|£i. pleia .4e récits tout nus.
(1^7)
XXIX. Simoumdo préserva pèr loû Dius.
JlXommé de tout iyta, jàun-àu vieï, pàubr-àu
» riche y
Sou venez- vou dé n'éysséï ^omàï chiche ,
D'éylogëîs ni dé^'coupliméns •
Envers dé tréy sortas dé gens ,
Loû diiis , loû< réis é no méytresso ,
Molherbo ïàii digi-àufré tén ;
Partagé bien soun séntimén
Que mé porëï plé dé sogesso. *
Lo louanjo chotouillo é gaigno Xoin esprits y
Lou cœur d'uno béiita nén éï souvén lou prix.
.yéjaU' coumo loû dits sur terro^ récoumpénsén .
Lo bravo gén que loû éncénsén,
Simounido , no-vé , s'éïro chargea d'au souéa
Dé vantas un dé quis oustiéras
Que se battén à co dé pouén ,
Séï sujet coumo séï bésouén.
Sur dé lâs bésugnas poriêras ^
Ce qu'un po' dîré éï bé tôt di ;
iVè*i-qui moun àurotour au bout dé sounlétiv
Coumo téindro-t-éii so proumesso ?
Coumo gâignâ loû cent ëicus
« « ~ .Que F y vian- éyt» proumëtus P -.^
D'àumïn si soun champioun guéiss-ëyta dé noblesso
Fils d'un marqui, d'uno countesso.
< i68 )
lits parens âe Tathlète étaient gens inconnus ;
iSon père Y un lik)n faoucgeois; lui sans autre mérite :
Matière infertile et petite.
lié poète d'abord paiia .de foa héros.
Après en avoir dit ce qu'il en pouvait dire ,
11 s« jette îi côté, se m^t sur le propos
De Castor et PoUux ; ne manque pas d'écrite
Que leur exemple était aux lutteurs glorieux ;
Élève leurs combats , spécifiant les lieux
Où ces frères s'étaient signalés davantage*
• «
Enfin , réloge de ces dieux
. ;Fais«j( les deux tiers de Tovriage.
L'athlète avait promis d'en payer un talent.
Mais quand il le vit, le galaiit
^Ten doQ^a-que le tioFS ; et dît , fort Sranictiement ,
Que Castor «t PôHux acqaitassent le reste :
Faites-vous contenter p,ar ce couple céleste.
;Je fMis veBX'tiaikr cepcopdattt ;
Porén
( X ) thins la chalre«
(<3) Jomeâux^'
( î690
-Porén dé èiiiqui courtlaan!
Mâs quéyro bpunomén lou , fils d'un ^rtizaa
E co n*éï gro dis no boutico
' Qaé po iMÎllas lo. r,étorico( ,
Co n'éï .pas guî que nôtréîs. àuroto|irs
S'omusèlrén jomàï à cherchas dé lâs flours.
' -Quéfoguèt doan moun Sûnounida
Pèr, né pas perdre lo partido ?
'Au s*éylanç^àu pus hàiit d'au céîis
. ff à) Véylogé d'au dous.junr^s
Que sount potrous dé lo coufriéro.
«Au rocounto' lôur vîtHantiêro ,
Van^. lour éyroé , Içur, t^iit^ ,
Ézalto for lour omita ; ^
•^AU'^âéitéi^si jofhàï' subré lour' boono-iniiio ^
LouF; poudéJL , lour forço div^no,
Lour gran crédit , lour protéctiii
Cèr léa mor couino pèr. lou ^^îi^.
£n un mou TàurotQur domouro
Dïn lo cbodiégro i mai d'un-houro
>£ ioilf diMia tiers dé. ti»u.icé;<|ii;àudiMiàt
f ' '?^ V^^^ dous bessous ^ s'odressèt.
Quant-àu céssèt
Lcnihitheur harnioux coum-un fréro,'
^JL'y.JjaillQ. cén fra;is, màï d'éi^guéro
£n blasphémàn countré Ifpi céii,
li^y dissèt « moun omi toun discour éï plo béiî
^luHliaiaââiattJiec iièr jné ».. j^Lfâs^poyayojcfiSt*
« Au .dous fràï 4é lo ^cour qélesto
« Que t as sàubù si'-bé vantas.
« Pèr-tan té yolé counténtas , ^
e
( 171 )
V Ikxi payé tantôt no riboto
,«,' A cinq-^àu chiëy dé moû omis,
jtt làT'sora dé boun vi dé-boto^
, « Vaqué n'éii béiiré couino îs ;
(t Tu yéyras d'au goillars que Âran ré^àuvis. »
3imounîdo F y n^t; au oguèt pàu san-douto
D^uno pus forto bancorouto.
Au s'oténdi-à dàû coumpliméns
L'ïn révéîgna i|o boiino dôso ,
Pèr mïa risquas , au se propose y
: £n courén loû éyv^noméns ,
I>é tiras so par éH lâs déns,
fin l'y Tàï dôun ; lo coumpoigno s^atablo 9
Liou frico vèît , lou vi se sablo.
. .ÏjOÛ ris, lo jâyo , lo gaïta
Ghassén loû ofas dé J'éyta.
Quant îs sount bien en trïn dé rîrd,
^ "Vèi-qui lo pàucho 4 que vèt dîré
A Simounido que déhor
Dous jàunéîs ëytrangers lou domandén d^obof.
"Au se léïv-àu court à lo porto ;
( Vou pensas que péndén quéii tén
Lo jouy^us-è foïo cohbrto
Ké perdèt pas un co dé dén )
L^Àurotour pk) surprèy récounëy loû dous angéîs
Uount au vio fa tan dé louangéîs.
Is véignian tout expressomén
Pèr Yj poyas lour par d'au coumpUnién , ,
Vèi-qui coumén ; .v-
«Qiiîto , se disént-îs tan-qué-tan quello fêto ,)
Car lo raéïiou vàï viras cû-sur-têto.
( l?^')
La pridktîon* en fia) vraies
Ua p^er' manque!; et le pk&tnd,
He trourant.'ptuB'rien qui Pétâiiev
Tombe sur le festin, brise aplats, et flaoons ,
ITen fait pas 'inoiiia aux- écliaiisonsi.
Ce ne>fat-pa»le pis: car pour rendre complète.'
La vengeance due an poèrte,
Une poutre cassa- les jambes à^Fathlète^^
£t renvoya les^ coavt<és^
Ponr la plnpavt eMVOpîés;
Là renommëe> eut spoin dk publk»"l^fi)lii'è :
Chacun cria , Mtf acte ! On ct^ubla<^ lè< s^yre
Que naéritaient lesver»' d'un'bomn/e'aimé^Ss dieux.
Il n'était fite de> bonnte mère '
Qui , les payant à qui mieux- mieux ,
Pour ses ancêtres' n^en^fîf' faii^.-'^
'Je reviens â mon texte ; et dis premièrement
Qu^on ne saurait manquer de louer largement
Les dieux et leurs pareils ; de plus que Melpomeno
Souvent , sans déroger , trafique de sa peine ;
JEnfin , qu'on doit tenir notre art en quelq^ie prix.
Les grands se font honneur , dis-fors qu'ils noua
• font grâce:
Jikdi».;rQly<iiipe^' et ie Parnasse
Étaient frères et boos/ aNuis.
MM*i
(5) Poutre.
(6) Appuyée.
(^7> Des déJ^rii».
( 8 ) Bles9é.
(9) Un morcetim*
( '73 )
M^ï co fugûèt bîén lo varia ;
Càiiqué gran tràii 5- ( toujour màii acouta 6
Countré lo justîsso divino }
Toumbo 9 n'éntraïno lôu plofdlin ;
Dis lou soloun , àîs lo cousino ,
Tou se coufown^
Lou firico loù plats màï Ifts chiêtas f
Lâs chambas màï loûbras ^ déych-àlâs quîtas tétas ^
Tou-ën un' mou se séntiguèt
Dé lo déyfàrdo 7 que toumbèt.
L^olhléto pèr so par guet no chanibo cossado ,
K^ién-oguèt pén dis Tossëmblado
Que né s'en toùméiss-^ndécha ,8
Chacun pourtèt chaz se un boussi 9 d'^ka pécha«
Vëz-v'àuvi , lïngas dé vipêro !
Que blasphémas countré lou céii ?
Créyréz-vou quétto-vé que so justo couléro
£ycliato pû-tôt'qu*un né créii?
Voyez béii v'éyt ourdis en Tor en lo botttéillO|
Autan v'oun pén à l'àureillo*
Quello faUo ségoundomén
Prouvo que quan un éî sobén ,
L'hàunét-homé po Ùa d'au vers për dé Targén
É coùnsei^vâ en méymo-tén
L'estîmo dé lo brâvo-gèn.
Lo rélîgiu, lo politico
!N'an jomàï méyprésa lo bouno rétorico^
Lou pâmasse é lou porodis
Sount fa pèr esséy boû omis. -
P 5
< Ï74 )
XXX. L^Mcrmsse et jk FiUe^
L
ES sages quelquefQi4« ainsi queréareyisse,
Marchent à reculons ^ tournent le dos au port.
C'est l'art des matelots : c'est aussi l'artifice
De ceux qui-, pour couttît quelque puissant effort ,
Znyisagent un point directement contraire,
£t font veis ce lieur-lâ courir leur adversaire.
Mon sujet eèt petit , cet acee^soin» est gvaod :
Je pourrais l'appliquer à certain conquérant
4
Qui tomt seul déconcerte une ligue à cent têtes*
Ce qu'il a' entreprend pas , et ce <[u'il entreprend ,
i^mm^l^m^mmmÊmmttm^flf^f^fm^
( I ) En bas.
f ») EnhUin.
(3) Irritei.
,(4) lieurt êiifim.
(«75)
XXX. L'Èycowbisso é so Fittqi
t
TCOROBISSO lo m^î
Lycorobisso lo fillo ^
Pir no pitito vétîUo
Gnéypén 9 un jour , uno grando castillo ;
Lo fillo n*én poudio pas màï.
Coumo marchas-vou ?' domoueizélo ?
Sé-dissè-t>an lo maï, vou vàz touto dé cù;
.Fàu-co yizas en làii i quant-un déii nâ en sus ! a
Boueyt mai, v'éynîdéz3 pas, se l'y réïpotmdit-
ello,
Si marche toujour en orëi
Qu'éï bé vou que m' oyez opréï.
You rëzéz-bé quello pitito tû^
Eh-bé To no grando moralo ,
Pèr loû jàunéîs màï pèr loû vîëîs :
Car n^io ré dé méillour coumo n'io ré dé piéi
- Pèr un garçoù màï pèr no filio
Que Téyzamplé dé so fomiUo ;
É quVî toujour dîs so méyjou
Que chacun couménçèt d'esséy méch.aip ^u hc^u.
Quan loû païs é lâs maïs sount s^g^î^
Vou vcyréz dé brâvéîs méiçiagéîs ,
Kâs, dovan lours pitîs , 4 s'y se coumpoui^'tén ipàS
Un jour véndro Tiiuro d*àu n^àii.
(.76)
K^Mt'd^aborë ^a?un secret 9 puis devient des
conquêtes
En vain Ton a les yeux isur ce qu'il veut cacher ,
Ce sont arrêts du Sort qu'on ne peut empêcher :
Le torrent , à la fin , devient insurmoiitahle.
Cent dieux sont impûissans contre un seul Jupiter,
XiOuis et le Destin me semble de concert
Entraîner l'univers. Venons à notre fable.
Mère écrevisse un jour à sa fille disait :
» •
Comme tu. v^s , bon dieu ! ne peux^tu marcher
droit ?
£t comme vous allez vous-même! dit la fille:
t^uis-je autrement marcher que ne fait ma famille ?
.Veut-ton que j'aille droit quand on y va tortu ?
( 5 } Quelquefois.
(6) Reculer.
(7)'Ménace.
>( 8 } De la main gauche.
(9) Greffent.
(10) Souffler.
(il) CaluM.
(.177 )'
Pèr ënftt de marcha coumo . f ycorabbso
L'tiomé sa^^ càiicas-dë-vé 5
Sèt-bé coulâ , ^ sur-toui chacio-rlo vé
Qu'au dôto lo niindi*o moUço,
Loû boteilléz
Fan tou-poriëz-
Un n^ véii joinài loup vizajë
Vira d^àu coûta d' au ^ ri va je.
Ent-îs an ényio d'obourdâ :
Is ramén hàû p^r ribas bâ.
Dis .loi)' gq^aa-t^ar^lé: lb*.iniliço.
Qu'éï-qui, véz, quîs fan bien coumo réycorobisso
Sur-tou quan loû guériéz
Sabén bien lour méytiéz.
Yizà quéii qu'6 sauva é que soûtèt lo~ Franco
Voléz-vou ré dé pu odré !
Quant au éymancho 7 d'au brâ dré
Qu'éï pèr toucâ dé lo n>o manço. 8
Soû énnénns an beii ovéîs lou fiii,
Au lour. baiÛo toujour càiiqué péyssou-d'obriU.
Pèr se quant-àu met dis so této -
No vitôrio àubé no counquéto ,
Dégu se dôt-ént-àu IRàu nâ
Mâs-kan quan-t-un lou véii tournt.
É quan toû loû réîs dé lo terro
Sémpéûtén 9 pèr F y fâs lo guerro j
M'éï éyviz que vëzë dis l'èr
Loù géans que voudrian déytrônâ Jupiter.
L'y Ûiu pas dous co dé tounèr
Pèr loû vira toû cû-sur-têto;
Au Aï bufl 10 loù véns , ochuauzo n lo témpéto.
( 178 )
Elle avait raison : la vertu
De tout exemple domçstique
£st universelle et «^ applique
En Bien , en mal , en tout ; fait des sages , des sots;
Beaucoup plus de ceux-ci. Quant à tourner le dos
A son but , j^y reviens : la méthode en est bonne ;
Sur-tout au métier de Bellone. ,
Jlai^ il faut te Jaire k propos*
( 179)
Qu'éï se (jué sur iou Coi^tinén ,
Fàï lo plôyo. màï Iou béu-tén.
Nou , nofu , NoPOULÉoUN nVî pas nliÔTn-orâlnârî
Dîriâ que Iou boun-diii l'o préï pèr sëcrétâri
É que 9 toû dous toû soû , trobaillën^dé counc^
PÈiI tOU BOUNHUR Di l'UniYÈR,
J )
f « M a •
)
I )•• ■»
)
)
X X XL Le Laboureur et ses, Enfans.
T,
RAvAiLLftz , f reliez i^e la peîne:
• C'esirle fo'iid qui manque le moins.
Un riche laboureur , sentant sa mort prochaine ^
Fit venir ^^ enfans , leur parla sans témoins.
Gardez-vous , leur dit-il , de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parens ;
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas T endroit ^ mais un peu de courage
.Vous le fera trouver; vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oùt :
Creusez , fouillez , bêchez , ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort , les fib vous retournent le champ ,
XXXI^
mmm
x) Donnons-nous du mouyem^Bt*
a } De loisir , fainéant.
3 ) Bichatd.
4) Caché.
$ ) L'endroit*
6) Regrettez.
7 ) Le 80C de U charrae.
8 } Pioche.
9 ) Divisée.
t
XXXI.- LotiMé^ean 4 s^ Mënagéîs.
'.''il !■ -Il ■'■ *
Fourtuno vizo dé mal-èy
• -lîn'tléïéîîèy;"*'"'- •"'•-' /'^
Voun-vàu boillas no préiiv'ëicrito.
Un péyzan qu'èyr-un boun pinar, 3
Sur lou pouën dé qoîtas Id'vlto' '^^ ^ ' '
Tiro soû mëinagéîs à par
£ lour dit m où éfans ! gardai vou bîën dé vendre
Lou bé qyé ïàii vou vàii léyssâ ,
L'io un trésor cota 4 né vous dîzé pas Tendre 4
Qu'éï à vàiitréîs dé lou chercha.
Né réncuréz 6 pas vôtro péno ;
Vira tou san-déssur-déssous ,
Cïnquanto vé si fàu , vou trouboréz \o véno
Qu'à lâs fir Ti or ' v m ^ftrtfdfTliurous .
Jugeas si qu'éii discour lour met martéd In tête.
Lou paï n^o pas putôt vira lou blan dé lèy ,
Que chacun dé ^s se fàï féto
I^ fils jugas lou pi, lo tréncho màï Paplèy ^ ^
V'àurias gu ploséï dé loû véyré
Moignâ lo fourcho, lou ratéif^
. Lo pâlo , lou quîté sarcéii ;
Au foudrio véy vu pèr au créyré
Coumo quéii bé fiiguèt picha ! 8
S'y troubèt pas d'argén cocha ;
Mâs lo terro bien rémudado ,
Bien fino , bien éycossounado , 9
( 1*2 )
IDeçsi i ^&àk ; paf-tbnt ; ^i bien qu'au bout de l'a»
U «a« rapportât davantage.*
D^ argent 9 point de cache. Mais le përe fui sage
. De leur montrer , ayant sa mort ,
(Jue le travail est ;un trésor-
«ta
( 10 ) Le trayait|
\, • i
« «
< *
I '■• •
. -• . r '
!» i .' / .
•' *■
'. ' V '', ' '.'I ! ^' '.
f . f
■ * I » V
: i
ti !
<•->.
•> [ jrv •/.. / di' » ;i. i /
1 ^ . ; / «
. i) 'r •.' '''f. Cil r",
• • I or. * o' • *.
( «83 )
Prodiûgit* dièy- vé raàï dé. bla . ».
Que s' lit guèz culi de lo vito
Vin t'uno terro si pîtito ;
Qu'eyro justomén lou trésor
Que vio prouméy lou pàubré Jh&f»
.ir
Proufitap ,.t9Ûj^.,$i ^oû soun sagëiit
Dé reyzamplë dé quîs méinagéix
'É^dé Ib îèyçotÉ'dé lour paï; ' ^
, rMâs^siur-rtou n'àuUidaQ iomiu ,
yué lou trésor quun déli presâ lou làiSi
Qu'éi lou trobài. w.
p.r
/* ».
. I )
.. '■ ) . 1
. ^
» .
/.
: n './.-' f :;-/;• )
» • <•»
., ■■i(»i . -■■,< ■■■ >^.
t ^
( »84 )
I
XXXII.. La^FiUe..
-VJERTAINE fille , un peu trop. fiSre
Frétendait trôuvier* un ittari ' ' '♦
Jeune , bien fail ^ et beau f Ha^iAle ms^iàrc y
Point froid ef pqint ' ialoux, ': noteï' cbi deux
^»' M . points*cf4
Cette fille roulait aussi
Qu'il eût du bien , de la naissance ,
De l'esprit , enfin tout. Mais qui peut tout avoir !
Le destin se montra soigneux de la pourvoir :
II vint des partisr d^MtpMRMce^»" '
i4aH*i
( 1 ) Effrontée y fiére.
(3) Gentille.
( 3 ) JoUc.
(4) Précieuse.
(5) La perle.
( »85 )
XXXII. Lo Fittoi
U
NO de quéllas lèvo-nâz x
( Fillô cbumô s'en manco pas ) ^
Qu'eyro dts Ip flotfr dé soun âgé,
Assez jénto » dé cor é bravo 3 dé vizagé ,
( Boun-énvio dé se 'moridas )
.Vouillo chàusîs càiicu que guèsso pèr partagé
L'éïtné, lo douçour, lo bounta,'
L'hàunour é lo délicotésso ,
Dé Fomour é dé lo sogesso,
D'au tolans, dé lo • poulitesso 9
Dé lo finesso ,
Se lo richesso ,
Dé lo noblessb.
Lo lou vouillo sobén mis s'éï étr'éniéta, t
( Chàuso raro dis qoél-éyta }
Jàuné , jénté , bien planta ;
En un mou quello .mijiuréo 4 ,
S'eyro fourado dîs Fidéo
Que quéii que sîrio soun eïpoux ," * '
Né fusso ni fré ni joloux;
( Rémarcas bien quéllas doua cliausas '
Lo lâs vouillo pèr-tan subie tout'àutras chkusàs )
£ l'y fouill-én un mou y lo perno ^ dàù ^olans |
S^én préséntèt dé pitis màï dé gransy ,.
Dé frïngansj.
D'éylégaD3 }
Q5 .
( i8R).
Laljrfte les trtmrar trop chétife-ik fl»ekf^«
Quoi j moi ! quoi j ces gtns-U ! Y^fn radote , je
pense.
A moi les proposer ! hélas ! ils font pit^^^
r
Voye» un peu la belle espèce t
L^un n^avait en resprft nutle délieiacessv ,
Vautre avait le nez fait de cette fa^on-là :
C^^il ceci , €^ était ctila ; ' ,
créait tout^ car îcs précieuses
Font' dessus tout les dédaigneuse^.
Après les bon» panrtîs les médiecrts geas
> •
Vinrent se mettre sur, les rangs.
Elle de se moquer. .Ab I ricattmf nt je suis bonne
De leu# ouvrir hi porte ! Ils pensent quiî }e suis
Fort en peine de ma personne :
Grice à I)ien ^ |e pasae.ksi nuMsi
■ » - • t . • . :
(6) Gonflée^
.{9), Pointu,
( lo) Prétexte.
(Il) DeVî^ôitv '' •? '
(la } Joujou^ amiisement.' •'.*''
•( i3 ) Fermer k Terrouil. j . • ^ r '.*
( i4 } Laiaey fatigaée*
C 18? )
Toû bîën richéîs , loû cïé noblesse.
, Jillfi\ fi^o coumo oo , (^rïnce^so ,
Lo préténtiii de toû lo blesso ; '
E tuiictîdo ^ dé vonita , • .
Lo trobo qi^vf partis trp . chèïtis dé méïu.
A méf... d^àu mound-éntàii ?... Cq^mén ! se
dissèt-ello,
Crézéa-t-îs bounomén que perde lo. cervelle?
Mo fiUo coumo më !...• Mâs lo géa soun doun fàu!
No domoiiéizélo couin-au fya
Pourio^o s'ovëzas 7 à d^un poriéa visage?.
£. lou trobë bîén éyfrounta
Dé mé parlas dé moridagé :
- Eii couasuiso co fki piéta.
Bref pén Fiogrado 3 dîs lo foulo
Quëli doqui vioF esprit pounchu 9 coumo no bouta'
Quél-àutiçë vio 1er d'un bodàll,
©'àiilréîs lou nâz éntàii-éptàii.
Qu'eyro toujour càîjc-ohîcrocho ,
Car no précius-o dîs* so pocho
Toujour càucas rosoû, d'àumïn càuqu'énchéizou >•
Quan: 1*0 énvîo dé dtré, nou. *
Opréz loû boû partis , se préséntén loû mïndréîs ^
Quî-qui lo loû foguèt viras coumo d'au guïndréîs is
Lo nén fogio soun éïbotouéï. is
Ab m oun -diii l ù» ^plo que sio bouno ^
Se dbio-t-ello, pèr né pas
Lour borouillas i3 mo port-ku nSz \
Crézén-t-îs doun que sio gâto i4 dé iho personne ?
Diàumarcé déychoqui moû jouri sount séy éjnii
Lis nets derme dé boun seu«é?
( i88)
* • .
Sans chagrin , quoique en solitude*
La belle se sut gré de 'tous ces sentimens.
L^âge la fit déchoir : adieu tous les amans.
Un an se passe et deux avec inquiétude :
Le chagrin vient ensuite : elle sent chaque jour
Délogdr quelques. . Ris , quelques Jeux , puis
• • •
Puis ses traits choquer et déplaire :
Puis cent sortes de fard$. Ses soins ne purent faire
Qu^ellc échappât au temps , cet insigne larron,.
Les ruines d'une -maison
Se peuvent réparer : que n'est cet avantage
Pour les ruines du visage !
Sa préciosité changea lors de langage.
I
( t5 ) Le derrière du co«.
f( |6 ) Pointue.
( 17 ) Tata-déyote,
( itT) Dédaigneuse.
) «
c %>
Quoique soulo risë toujour.
Quts sténthnén^ mé fan hàunour
£ que né ç^Mintan pa$ que changnîé dé lïng^gé^
Éntré-tandî lo bello prén de Tagë ;
Go- se coîsnéï ^r isenm' vrsagé. *
. Boun-sâ-bouno-nèt loû golans.
Lo domour-éntàii doù-tréy ans.
A-lâs-fis lou cbogrïift %m »èt dé- la partido ;
L'y toumbo càiico dën, l'y sunrèt càiico rîdo.
Lo preîghô lé d*îuTar " déîcho dîs tou côgoïiëriy
Mâs qu'eyro sur quëd vièï nMioiië'i )
N'émplâtrë de popiëz sur no chambo de bouëï.
Lou tén quëa vîéi léyrou qu'o lo dën prinji-é lô
^ duFO
L'y dëyfigurèt lo figuro ,
É l'y moutrèt qu^ so moursuro
Se réparo pas^sur lo péiî ,
Coumo sur lâs tours d'un châtëa»
Entré sas vîèillas déns lo bello n'en murmure
Mâs soun miréî , quéii fingogéz ,
Trénto vé pèr jour, tét-à-této
L'y fil counëïtrrtôtrtrâhgéz
De domouras tanti-ménéto ; 17
Au l'y di que se fogio tën
Si lo vouill~un piti tâtâs d'au sacromëni
Dé né pus' ranvouyas lo féto»
Lo lou créguèt finalomén ;
É quello bello dégouignouso iS
Tan prëciuso , tan orguillouso |
Se trob-à-lâs-fis bien huruso
( '9^ >'
Sont miroir lui disait : Prenee vîtcûri marî:
Je ne sais quel dësir le lui disait aussi :
Le désir peut loger chez line précieuse. '
Celle>-ci fit un choix^ qu'on n'aurait jamais cru j
Se trouvailt'k la fin toute aise et toute heureuse
De rencontrer un ibalotru •
V9>
/
t ■ I
/
I
\
fy f
I .' f
' • .1
, :i '. • i T 'x.
«
' f
<
r
:i' ' •• . 1' f .
■ *
I
\ .
■ • -■ ï
4
r-» * » • t
( '9' )
.. . D.^ëpou&as certén.xnalàutrti. ....
• Tout éyviarla, 19 tou biscournu
Que pêirio d'àu'cartiéz n'ovio jôrtiài veugu ,
Mal que fiiguèt lou bien yéngu. '
Quell-ovanturo ëï pnbado
É quëii cbunté^n'^i pas ïnvénta pèf * plozéi ,
- ♦ • Car counèissé màï d^uno. fadp ^ ,
Que s'en ëï mordudp loû déîs.
' ' ' - Mâs'quéll-historid "iiôidî ÊÏ vëyré
Que ne faut pas léyss^s possas: soun iién ,
Quant-un lou trobo l'un lou prén.
, Tou marchan^ Sl^'<P- perdu so vindo y
Ë qu^ pèr fâs 10 countrëbëndo
i éxn^ij^o lou $é' màî^ loii '^; '
Qu'appréigttë .biéo.quëii.d)anyié& vàc
Pèc tro soras Tdoguillo l'un lo.pèr«i
■»
\
. i''. ■ j-.' ..I* rAiBt\ !'*>'[ ^^i"- 'Il •
.111 /J^/-
JLi E chat et le renard , comme beaux petîu saints «
C^ étaient deux vrafe tartufe', dcnk iaircliîipdtelains
Deux francs .patte-pelus ^ qui dos fr,ais d^. jripyage ,
Croqi»ant makite i^aîfte , < eHqroipiânè.'iQjBi^k
' Xromage
^ ' Slndeninisaîerit"^^ qui îriiê^x 'n[;ïieux.
te chemin ^l^t^t .Ippgi ^t^fa^^^yfmiffp^^ »
'- » ' PtÀt l^attiëutch^^ds ^p^<*'«<î'*'
%«a dispute est' a un grand secours :
Sans elle on dormirait toujours.
Nos pèlerins s* égosillèrent.
Ayiint bien disputé Ton parla du prochain.
XXXIII.
( I ) Saints,
(a) Mener bon train,
y ( 3 ) Escamote finement*
( 4 ) Je défie.
( 5 ) Une paire*
(6) Rassasiés.
{7} I>ésQoiivréf*
V
( ib3 )
<KW%»<,^»^^v»i<*i^<^^'v» wwv^y^>w^^/»<v^> ^^^fk^^^^f%t^'ww^ m vwu ^/yy%tm
XXXIII. £00 Chai é lou Rénar.
JLi o u rënar é lou chat , coumo dous pitîs sens , 1
S^ëa novan en pèlerinage.
( Quan d'au sens ëntàii fan voyagé
Co n'éï jornàï à lour déypénsj.
L^ua o souén d'èytribas 3 lâs poulas d^àu vibgê^
L'àlitré gamo 3 càiiqué froumagé ,
Chacun ràubav^à qui-mîèr-mièr;
Is fogian un frico d'anfer ;
£ qu«l ifioucén bodinagë
Im^îmavo lours d^ns pèr-lou sur U)ur possagë,
Vou dâïfié 4 dé troubas un poréï 5 dé léyrou^
I)« niîèT ossurtî que quîs dous.
Quan-t-îs fuguérén bien sodous 6
Lou chomi qu'éyro. loung lour poréï ëynuyous
Pèr l*éycourcîz îs disputérën,
Se chomoillèrén ,
S'ëygausilMrënr »
Lo disput-éï d'un gran sécour.
Dîs Uls TÎllas coum-à lo cour
S'ëâî ello durmirias tou^our.
Disputas éï no viéillo modo
Qu4 p^ d'à4 dëlézëîs 7 siro toujonr coumochn
Oprèz véï disputa
Is parlén d'au prouchën^.. ^
D'au ofas dé l'éyta
Mal d'au gouvernomén |
^ Toujour s'éï chorita
K
>
é
C 194)
Le renard au cbat dit enfin :
Tu prétends être fqrt habile ,
£n saîs~tu tant (pie moi ? J'ai cent ruses au sac.
Non y dit Vautre , je n'ai qu'un tour dans mon
bissac;
Mais je soutiens qu'il en vaut mille.
JSux de recommencer la dispute à l'envi.
Sur le que si , que non , tous deux étant ainsi y
Une meute appaisa la noise.
Le chat dit au renard ; Fouille en ton sac 9 ami ,
Cherche çn ta cervelle matoise
fc Un stratagème sur : pouf moi , voici le mien*
A ces mots sur un arbre il grimpa bel et bien.
L'autre fit cent tours * inutiles ,
mmmi
( 8 ) A cause qae<
(9) Mais non.
( 10 ) Mais si.
(Il) "La péav.
( igs )
E s'ëï discernomén •
Coumo fan ordinariomén
Forço gin
Que n'éypargnén pas lo déypénÇo
En politiqu'én mëdisénço*
H^-las-fi nôliëîs pélérîs
Se critiquêrén entré î^.
Tu crézM , viéï motou , to f âçô bien hobilo ^
Se vénguèt lou rénar au cha ,
Pèr*-mour 8 que v'hobitas lo villo ?
]N'én.sabë màï que vou. làï cén tours dî$ moun sa*
Mé n'àï mâs un dis moun bissa 9
Uy répoun lou margàil , lûts queîiqui n'en vàu
millo.
~ JVJânéï. 9 Mâchiéï. 10 _ Qu'éï fàu. — N'àï pas
menti*
Lour disputo n'en éyro qui
Qùan no troupo dé cbéis-dé-chassô
Intéroumpêrén lou discouf*
Xi'omi dissèt lou chat , - chercho dis to bécasse ,
Chàusis l'y vite càiiqué tour
£ té conseillé bien dé prénëï lou méillour^
Aiitromén garro tp carcasso.
Pèr mé , téy , véï ; vèiqui lou méu ,
£n m^ymo tén au grïmpo sur n'hormév
Bien haut , bien gros , bien fort , bien béH 9
Pèr quéu mouyén sàuvèt so peu. "
Lou pàiibré rénar perd lo této ,
Au èourt , à^ vàï, au vèt ; jomàï porièro féto
Né l'ovio to-bé dèigourdi.
Au s'éa fiii coumo n'éhourdi.
( >96 )
Entra dans cent terriers , mit cent fols en défaut
Tous les confrères de Brifaut.
Par-tout il tenta des asyles ;
JEt ce fot par-tout sa*is succès :
La fumée y pourvut , ainsi que les basset^
Au sortir d'un terrier deux chiens ai^ pieds agiles -
L'étranglèrent du premier bond.
Le trop d'expédiens peut gâter une affaire :
On perd du temps au choix , on tente , on yea%
tout faire
îPen ayons qu'tm vjn^is qm soit 'boB«
( x3 ) Asses.
(^97)
Atiëîitra dïn-t-un- cros ; mâs gatré n'y dom^uri)^
Au n'en cbangnio d'àiimïn diéï-vé d'ïn-t-u«
quard-houro*
Mëytré brifàii é soû coufràï
Qu'ovian boun nâz., lou pérdérén jomàî.
Au créii so vit-asségurado
£n gaignan lou foun d'un terrier;
Au n'y fut pas qui lo fumado
Vèt délîàuras lou prèijouniér.
Dous chéîs que sobian lour méytiéz^
En lou ropan pèr lo courgniolo la
Ly fan dansas lo carmoignôlo.
«
Trop d'expédiéns sount n'émboras
# • Qu^ S^^O souvén loû ofas.
A forço dé cbausis , lou méillour tén se passo ;
É pèr poudèï vénî à bou
Dé gaignà tàii proucéss , dé prénéï talo plaço
JS'io bien prou d'un , mâs qu'au cbio bou«
R5
i 198 >
XXXIV. Les deux Amis.
X^ËUX vrais amis vivaient au Monopotapa;
L^un ne possédait rien qui n'appartînt à Uautre*
Les amis de ce pays-là
Valent bien , dit-on , ceux du tiôtre.
Une nuit que chacun s^occupait au soameil,
£t mettait à profit F absence du soleil «,
Un de nos deux amis sort du lit en alarme;
Il court <chee son intime ; éveille les valets :
lAorphée avait touché le seuîl ^ce pallai». .
X^ami couché s^ étonne; il prend sa bourse, il
s' arme «
Vient trouver Vautre , et dit : il vous arrive peu
Se courir quand on dort; vous me paraissez homme
A mieux user du temps destiné pour le somme :
K' auriez vous point perdu tout votre argent au jeu !
En voici. S'il vous est venu quelque querelle ,
J'ai mon épée ; ^^lei»* V«»fi «ennuyez- vous point
«ii»
( X ) A ane heure comme ceile^.
( 2 ) Accoutume.
( 3 } Faire sortir du lit,
(4) Si mAtin.
( *<» )
X'X XIV. Loû doû3 Omis". .
JLrôUS boû omis 'restan au Mononotapa^
S'éymovan dé toun-ômita ;
Dé toii lour sënfttsquYn-<î» tbgian èii mé}^;' '
Quan Tun vio cèilquéavio l'autr~àu vouillo
d'ovanço.
D'au omis colim« co valéti bé qtiîs d'«n Franco.
Uno nèit que , toû vdous dermian ^ mâs coum-àu
Un «dé îs tou-d'un-co, se rév^ill-ëii sur-sàu,i
Siiuto dobor d'au lièt-à-terro ; •
Courguèt chaz soun omi , hargniou coum-un bcii
frêro
Révéfllo touto lo méïjou;
Domando sonn om que , coum# <lé rosou ,
IH^én guet dobor no fiéro U^a^çOf
£n so bourç-ën lo mo à-court à. soun ovanço.
i — "Qu'éï co dDun , tnoanomi ? car à tftm--ht)nt-
. . . 4irtàu I
Tu nas pas ovéza ^ dé quîtà toun ousttf .
Qu'ail molhur to pougu dé)jéivà3 si. dobooro 4
As-tu perdu toun argén à lo bouro ?
Tel , nén vèi-qui , prén , prén l'éypargniâ pas
Auriâ-tu trouba sur toû pas
Càiiqué foquïn que t'o chercha chicano r
Anén ! ïàii vàu prénèï moun éypéïo , mo cano 9
Qu'au sio diable qu'au sio #émoun
Qu'éï mé que siràï toun ségoua, -
( fiOO )
èc coticher toujours seul ? une esdavc assez belle
JËtail à mes côt^s ; voulez-vous qu'on l'appelle ?
IHon , dit l'ami , ce n^est ni l'un ni l'autre point ^
Je vous, rends grâce dp ce zèle.
Vpus m'êtes , en dormant , un peu triste apparu :
J'ai craint qu'il ne fttvrai.; je suis vite accouni.
Ce maudit songe en est la cause*
Qui d'eux aimait le mi^ux? Que t'en semble,
lecteur f
. Cett# difficulté v^aut bien qu'on la propose.
.... '
Qu'un ami' véritable est -une douce chose!
11 cherche vos besoins au fond de votre cœur;
Il vous épargne la pudeur
"* De les lui découvrir vous même :
Un «onge , un rien , tout lui fait peur ,
Quand il s'agit de ce qu'il aime.
i (5) J'ai rêvé.
(6) Mon rêve.
' * • <
^ (7} jusqu'au fond*
( aoi )
LUo^pas^qiiiidÎFé non ^ inoun or, moun ^ang , tna^
vito...-
Co n'éï Té dé tou Co qti'o causa tno vîsito ,
DUsèt J'àutrë , .niâs ïàï réyba 5
Que ïàii té, végi-émborossa ,
làii sàï véngu m^éycliarzis dé lo chàuiso ,
É co ri'éï mâs inoun-ràïbé6 que n'éï càiiso.
Sài countén que co lié sic ré
Torno-t-^n dis toun liètr, roi m'en tocné cbaz.iné«
Vou que légisséz quéll'historio
Au qu'àii d^àû dous boillorîas~vou lo glorio
É lo palmo.dé Ft)mita?
LiOtt problème vkaX bé lo péno
D'être tou-dé-boiiB médita.
Pèr mé , no cbàiîso tien certéRO j
Qu'éï que lou véritabl-omi
îyku cœur sèt troubas lou chomi
Chercfao âfttréîs i)ésouéns déychàu 7 fottn àé
nôtr-amo
Pèr noû seryiz, né crén ni f^t ni (lamoj
£ si , pèr noû , au crén càiiqué d'éyréï
Un fàïb-un bru , un ré Ty càusén dé t'éytiël?.
♦ '
.)
( 202 )
XXXV. L'Homme et son Image.
POUR M. LE DUC DE lA RoCHEFOUCAULT.
L/ N homme qui s^ aimait sans avoir de rivaux,
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde :
II accusait toujours les miroirs xl'étre faux ;
.Vivant pins que content dans son erreur profonde*
Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait par tout à ses yeux
liés conseillers muets dont se servent nos dames ;
Miroirs dans les logis , miroirs chez les marchands )
' ' Miroirs aux poches des galans ^
Miroirs aux ceintures des femmes.
Que fait potre Narcisse ? II se v? confiner
■^
• : • . j • . ; •.
( I ) La moelle. ,
( a ) Cheveux roux.
( 3 } La cire.
(4) De travew.
( 5 ) Sourcil».
( 6 ) Verroux.
( 7 ) Miroir3«
^8) Petit lampion pour l'huile de noixg
* X9) Patois.
( 5i63 )
i^^v%»»%#v^»wi.^^ w^o^^^^^^ ^v^y^
.ê
XXXV. LHomé é soun fiymagé.
v/ N fodar que s'éïmavo forço
( Mal que subr^ quéii pouën n^ovio pas dé jolous )
Dis lo méiilo < màï dîs réycorço
Se crégio bounomén lou pus b^ d'au garçous.
Chiàu se végio d'au piàii dé )iinjo ^
Chiàu fogio lo cerr-ën 3 soû éîs ,
Chiàu vio lou nâz tou dé bigouéï , 4
É dé Us cillîas 5 dé vorouéï , 6
Qa'éyro toujour lo fàuto d'au miréî. 7
Co n'éyro mâs quelle méïsùnjo
Que fogio so béiita ; so béiita , soun plozëï.
L'hozar qu'éï souvén un boun méytré^ ,
Un jour l'y vouguèt fâs counéïtré
Qu'au éyro laid coum-un choné'i 8
Mai pus ôré qu'un chopitouéï- 9
Quts counseilléz muets que nôtras jàunas^ fillias
Counsultén , pèr lou raïn , trénto-vé toû loû jours ,;
Nôtr-homé nén Irobo toujours
Sous soû déîs màï doyan sas cillias ,
Miréîs dîs so méïjou , miréîs châz soiT omis y
Miréîs mouyéns , grans é pitîs ,
Miréîs për mettre dis lo pocho,
Miréîs pèr-ci / miréîs pèr-làï ,
Miréîs châz loû séi|;nours , miréîs châz lo bosocKow
Ah! dissà-t-éii , ïàii n'y téndràï jomàS^
Quéii véyré manteur m^'nlpourtuno•
Au s'en onèt cherchas fourtùno
( *o4 )
JWh» VieiAJi les piu» cacliés qu'il- peut sUmagîner,
N'osant pln$ des miroirs éprouver l'aventure.
Mais un canal, formé par une source pure.
Se trouve en ces lieux écartés :
11 s'y voit , il se fâche ; et ses yeux irrités
il^RseDi apercevoir une chimère vaine.
Il faït tout ce qu'il peut pour éviter cette eau :
Mais quoi ! le canal est si beau ,
Qu'il ne le. quiUe- qu'avec peine.
On voit bien- où je veux venir.
Je parle à tous ; et cette erreur extrême
Dis
10) Tout k U foi«,
ii{) CafiQl.
la) Vivier».
i3 ) Effraya.
14 ) Derricre.
15 ) Chaque foif.
16) lAÎd»
( ao5 )
Dts cJiuqu'éndrë bien éycarta ,
Quéii plan n'éyro pas màu jita ,
Pèr poudéy mettr-ën surëta
Tout à^lo-vë 10 so vonita
E so préténdudo. béiita.
Mâs vèîqui bë n'àutr-ovanturo ,
No soorço d^àïgo viv-ëvpuro
Vio qui fourma un superbe conar; "
E l'argén n'éyro pas pus cliar
, Que lou distàu dé quell-ëytancho. i»
Dobor nôtr-homé s'y yéguèt ,
So figuro l'éypàuriguèt. i3
Tan-qué-tan au s'en fujiguèt ,
Pèr se cotas tras i4 càiico brancho ;
Mâs lou conar l'y plogio fort ,
Vînt vé pèr jour au l'y tournavo ,
Vînt vë pèr jour au s'y miravo ;
E chaco-lo-vé i5 s'y troubavo
Orë i6 dé pus fort en pus fort
Màï ne vouguèt jomàï vèï tort.
Quan ïàï chercha dîs mo mémorio
Quello bravo pitit-historîo ,
Qu'éï b-ëyza d'ovinas érité vouillo véniz;
Vàu vàu dîr-ovant de finiz.
Quéu count-éï tout exprèz fa pèr chacun de n'àâtrëîs
Loû miréîs sount lâs sotizas d'au àûtréîs ,
Noû n'y crézén jomàï vèïré nôtre pourtràit,,
Quoiq-àu 5*y trobé trait-pèr-trait«
£ quéii brâvë conar enté chacun se niirO|^
Que noû répoussrë noû otiro ,
S
( 2o6 )
£st un mal qae chacun se plah d^entrétenir.
Notre ami, d^est cet homme amoureux de lui-
' • même :
Tant de miroirs , ce sont les sottises dWtnii ,
Miroirs 9 de nos défauts les peintres légitimes :
Et quant au canal , c^est celui
Que chacun sait , le livre des* maximes.
«• i
É .' <i • ) < '
I
( 207 )
• Que noû dî tant ndtras Vafta ,
ti que n'éï jomàï éycouta , .
Qu'éï lâs foblas dé Lo Fountaîno.
Quëii tan bëii libr-ëï dévëngUi'
Dé l'oungan dé mitoun-mitaino
Qu'éï bou pèr toû loû màlis é né goris dégu.
Toujours , pèr-tou , chacun lou vanio
Noû trobén , dîzén-noû , so moralo charmanto ,
' E noû lou volën toujours véï
015 nôtras mas , soû nôtréîs éî ,
Mâs qual-éï lou viéillar , lo fënno , ,lou mëinagé,
Que. quéii libre tan béii ayé randu p^s sage ?,
Hélas ! chacun dé noû Vj se rëcounéï bé ,
Mâs dégu né prén co rpèr se.
^-)
( 2o8 )
I
XXXVI. Le Dépositaire infidèle.
vTràce aux Filles de mémoire.
J'ai chanté des animaux ;
Peut-être d'autres héros
M^ auraient acquis moins de gloire.
Le loup , en langue des dieux ,
Parle aux chiens dans mes ouvrages :
Les bêtes, à qui mieux mieux,
T font divers personnages , ^
Les uns fous , les autres sages ;
De telle sorte pourtant
Que lés fous vont l'emportant ,
La mesure en est plus pleine.
Je mets aussi «ur la scène
Des trompeurs , des scélérats ,
ï^^ tyrans et des ingrats ,
Mainte imprudente pécore ,
Force sots , force flatteurs :
Je pourrais y joindre encore
Des légions de menteurs.
Tout homme ment , dit le sage.
S'il n'y mettait seulement
Que les gens du bas étage.,
On pourrait aucunement
Souffrir ce défaut aux hommes ;
( I ) Grâce à
(a) Peut-être.
13) Vu9 ^ande ^aatité.
X X X V I. Lou Bépositâri ïnfidél.
vXraèH-A I lâs fillas clé mëm^^rto,
Dëypéï loun-tén ïàï chanta dts tnoû vers
Lâs bêtias dé tou l'univers ,
" ( Béléii a îàurio gu mïn dé glôrio
Si guéy chanta d'Sû gros-séignours )
làï fa véïrë , presque, toujours ,
Loû loûs coumo grans persounagèis
Parlan àû chéîs dis irloâ oubragèis
Lou lïngagé d'àA diiis à tor é à trover.
Mas bêtias fant , à qui mier-mier,
Toutd sorto dé persounagèis ,
Loû ùs &US , loû àûtréîs sâgèis ,
Dé xnoniêro , pfer-tan , ( ë cho di entré nous )
Que loû fàiis sount loû pus noumbrous,
Lo mésurp n'en éï tou jour pus assimado.
làï moûtxa no lounj-énfilado
De troumpeurs i dé scélérats,
Dé tyrans, d'eçcTavéîs , d'ingrats,
Diû ïmprudéns tan-qué-terro ,
Dàû sots, dàû fats, dàû flogotirneûr» ,
Màï pourio bé dire d'ëngu"êro
No jodlllado 3 dé manteurs.
Tout home ment , o dît lou sage.
X^àu viû.ili t^i^T^oulomén
Tout Home d'au 6aâ éyéagé ,
Se pourias b'éïsadon>|^a. y i rj '
Renias de soun séntimén ; .» >
.". 3 5
( ilO )
^ Mais que tous , tant que nous sommes ^
Mous mentions , grand et petit ^
Si quelqu^ autre Payait d|t ,
Je soutiendrais le, contraire,
£t même qui mentirait
Comme Esope et comme Homère ,
Vn vrai menteur ne serait :
« ' JLe doux charme de maint songe , ,
> Par leur bel art inventé ^
Sous les habits du mensonge
Nous offre la vérité.
L'un et l'autre a fait un livre
Que je tiens digne de vivre
Sans fin f et plus s'il se peut*
Comme eux ne ment pas qui yeut.
Mais mentir comme sut faire
Un certain dépositaire
Payé par son propre mot ,
Eist d'un méchant et d^un sot.
Voici le fait. Un trafiquant de Perse ,
^ Chez son voisin , s' eu allant en commerce ,
Mit . en dépôt un cent de fer un jour,
^lon fer? dit-U, quand il fut de retour.
iVotre fer î il u'e&t plus : j'ai regret de vous dire
Qu'un rat l'a mangé tout entier.
J'en ai grondé mts gens: mais qu'y fairc^^ un grenier
/
mpMH
{^4} Mensonge».
( 5 ) Qui diseyit la yéiitéw
(6} Cent livres.
( 7 ) Jusqu'à ^e ^e.
( ^" y
Mâs soutén^ï que sur lo terro
Toû mentent gran é piti !
Ah ! si càuqu'àutr-àu guèlsso ai M
Mo fé ïàii crëïrio bien qu'eau A^én a^rio menti,
Témouén lou boun £2op-é lou sob^n Homéroi
Jomàï d^àû maoteurs coumo quîs
Më sàurian possas pèr méntîs ;
Lours méysâùnjas 4 sount vartodièras 5
N en dit pas qui vàu dé parieras ;
liou libre dé chacun , dé toû téns tan vanta ^
Duroro n'éytemita.
Mâs n'en êi pas tout-dë^nméimo
Dé quëii manteur que se méïrao
Un jour boillèt , s'éï s'en doutas ^
Lâs verjas pèr se fôs fbuèitas.
Quéii-d-o-qui n'éyro mâs no luro;
.Voù volé countas l'ovaaturo
L'éï drôlo tout-o-faît
Vèi-qui loQ fait.
TJn marchan en partén pér cJriiquë gran vouyagi
!Nèt préjas càiiqu'omi dé dis saun vézinagé ,
Dé l'y gardas naa cent liauras 6 dé fèr
Déychio 7 qu'au véndrîo dé sur mèr,
Ént'àu fogio l'opréntissagé.
Houn fèr ! se dissèt-éd quant au fuguèt tourna,
a Vôtre f%r? dissètPàiitr-éQsounair counsterna^
« làii skï pl6 f3k:ba dé v'àu dîré ,
« Mâs loû rats lou vànt tout mïnja ^
« Vizas si au éytr-énroja t
«r Quéii moihur mé foguèt gro rîrë ,
« Bouconèi touto lo méïjou,^.
( 212 )
A toujours quelque trou. Le trafiquaat admire
,Un tel prodige , et feint de le croire pourtant*
'Au bout dft quelques jours il détourne T enfant
I>u perfide voisin; puis à souper convie
Le père , qui s^ excuse , et lui dit en pleurant ;
Dispensez-moi , je vous supplie ;
Tous plaisirs pour moi sont perdus.
J'aimais un fils plus que ma vie :
Je. n'ai que lui ; que dis-je ! helas ! je ne Fai plus !
On me l'a dérobé. Plaignez mon infortune.
Le marchand repartit : Hier au soir sur la brune
Un chat'-huan ^en vint votre fils enlever :
Vers un vieux bâtiment je le lui vis porter*
Le père dit : comment voulez-vous que je croie
Qu'un hibou pût jamais emporter cette proie?
( 8 ) Peu de chose,
(9} Stupéfait.
( ro ) H l'enleva
( 1 1 ; Inviter.
( la ) Faillit.
4
( 1 3 ) Âp))aramment«
( x4 ) Le cbat-huan*
( ai3 )
« Youillo méimo , léy-doun , chossas lo cham-**
« boriéro ;
<( Mâs tou lou moundé guet rosou.
« Voû mélmo sobéz bé que , préz dé lâs goutiéraS|'
« Quouëy lo bézi 8 que lâs rotiéras.
t( Dïn loû groniéz loû mîèr boras
<( L'io tou jour càiiquéîs cros dé rats. »
Lou marchan dèïtoumba 9 foguèt sémblan d'au
créïré ^
£ dissèt tou-bas , foiidro vëïré
Si né poudrai pas vèî moun tour.
Au trob'én-éiftt , un béii jour, ♦
Lou niéinag-éycarta , dé soun dépositâri ;
Au n^én foguèt (UgouUnâri, xo ^
Aprèz-co s'en net couvidas^i»
A soupas
Lou paï couino si dé ré n'éyro.'
Quéii pàubr-homé cujèt la fâs terro
D'au méinagé qu'au vio perdu.
« Dé châz voû , dîssèt-éii , mai* d'oillour sài véngu
« Nàï gro , pèr-lou-ségur ni min ja ni bégu ^
« Déypéï qu'àï perdu moun méinagé ;
tt IS'ovio mas quéii é càucu lou m' an gu
« Quérèîqué i3 dîs lou vézinagé* »
Moun omi ! n'occuséz dégu ^
Se dissèt lou marcban ; plaigne vdtr-înfourtun»
Mâs hièr-àu~sèi sur lo bruno
Mé m^ym-àï vu lou cbovan i4
Que n'émpourtâvo vdtr-éfan
Vers quellas yiéïllas mozur^s.
A d'àùtréîs | di lou paï | nas countâ quellàs luras |
Mon ' fils en un besoin eût pris le chat-hu ant.
Je ne vous dirai point , reprit l'autre, comment :
Mais enfin je l'ai vu , vu de mes yeux , vous dîs-je;
Et ne vois rien qui vous oblige
D'en douter un momet après ce que je dis.
Faut-il que vous trouviez étrange
Que les chats-huans d'un pays
Où le quintal de fer par un .seul rat se mange
Enlèvent .un garçon pesant un,demi-cent ?
L'autre vit où tendait cette feinte aventure :
, i il rendit le fer au marchand,
Qui lui rendit sa géniture.
Même dispute a vint entre ^deux voyageurs.
L'un d'eux était de ces conteurs
1
Qui n'ont jamais rien vu qu'avec un microscope ;
Tout est géant chez eux : écoutez-les , F Europe
Comme l'Afrique aura des monstres à foison.
Celui-ci se croyoit l'hyperbole permise;
J'ai vu f dit-4l , un chou plus grand qu'une maison^
^^^mifi^mrm^*mmm^ma0Êm0>m0mmmmmimm$mit0mm^m^mf*mmmmfmmm^m
\
( i5 ) Galetas.
( i6 ) Regorgea. '
(17) A L 9 entendre'
( 18 ^ Acres.
^ ( 19 ) tJn chou.
(â.5)
D'în quêté poïs loû choyans •
N' emporter! piM d'au drôléîs dé douj-ans ;
É vou vou séz leva tro tar pèr m'àu fâs crëïré*
— Mâs vou dizé que ïàîi ^ï vu ; *
£ mérité d'ésséy crégu ;
Mal mo-fé vou forio béii véïré
Doutas que loù chovans émpourtan loù fixisi
Dïn-t-un poïs
£nté las bétias sount si fortas ; , >
Pèr-qué loû rats d'àA golâtàiis i5
L'y mïnjén lou fèr pèr quïntàiis.
Nôtr-homé , pèr Ion co , coumprénguèt qu^
lïngàgëi
L'un ramboustièt x6 lou f%r é l'àiitré lou méinagéw
Lou càu d^àû dons fuguèt lou pus countén f^
Noû véyran co dïn-t-un momén.
» •
- Pèr-qué noû parlén dé vouyagéîs ,
Vèi-qui dons àûtréîs persounagéîs
Dé lo coufriéro d'au manteurs.
L'un éyro dé quîs grans hâbleurs
Que vézén tout én-d-uno loupo#
Is iuvirian dé louéxkioa^fi^n^jiué goloupo^^
Tout éï géan pèr îs
Is coùnéissén toû loû poïs ;
A loû àuvîs 17
En Uropo , coum--én Ofrico 9
Loû liouns s'y trobén à fouéizouJ
Dîs soun éisséz x9 dé féiir-hyperbolico f
L^un dissèt ïàï v'un chàli 19 pus gros qu'uno méïjoij
L'àîitré l'y diss^ pas nou ^ '
( ai6 )
Ct moi , <fit Fautre , un pot aussi grand qn^nne
ir église.
Le premier se maquant, Fautre reprit : Tout doux;
On le fit pour cuire Vos choux.
L*homme au pot fut plaisant : Thomme au fer. fut
habile.
Quand l'absurde est outré , Ton lui fait trop d'hon-
neur
pe Toidoir j par raison y combattre son erreur :
Enchérir est plus court , sans s'échauffer la bile.
) I
( ^ï? )
Mâs tan-qué-tan l'y réplico,
Mal qu^éï pla càiicoré dé fi !
£ mé doun qu'àï vu un toupi
Pus gran qu'uno bazilico.
Mal dë-ségur,pas-dé-pitî.
Lou prémiéz se méuèt dé tiré
. Quan vèi-qui l'àiitré dé l'y dîré ;
Quéu toupi vio *éyéa foundu
JExpfiô pèrfaâ GuCîâ Cou cfiàû que ^'o^éz vu,
L'homé au toupi fuguèt risiblé ,
Mâs l'homé d'au fèr fuguèt fi.
£n lour ézamplé * quiéï poussiblé •
Dé vou ténéï pèr overti.
Si cà'^qué gran bovar vou counto
Gàiico grando déyroziii
Pèr lou- fàïr--énrojâ tout-viîi ,
lio l'y coutitestéz pas , mâ^ pèr i'y fas bien hountdi
A vôtre tour dijâ nén piéï ,
V t
■w
\
XXXVII. Le Meunier, son Fils et tAnex
A M, D. M.
'invention des arts ^tant un droit d'aînesse ,
lUS devons ï'apologue à l'ancienne Grèce ;
L
Nous
Mais ce champ ne se peut tellement. «moissonner ^
Que les dei*niers venus n'y trouvent à glaner.
l*a feinte est un pays plein de terres désertes :
Tous les jours nos auteurs y font des découvertes.
Je t'en veux dire un trait assez bien inventer
Autrefois à Racan Malherbe l'a conté.
Ces deux rivaux d'Horace, héritiers de sa lyre.
Disciples d'Apollon , nps maîtres , pour mieux
dire ,
Se rencontrant un jour tout seuls et sans témoins ,
( Comme ils se confiaient leurs pensers et leurs
soins )
Racan commence ainsi :, Dites-moi , je vous prie ,
Vous qui devez savoir les clioses- de la vie,
Qui par tous ses dégrés avez déjà passé ,
Et que rien ne doit fuir en cet âge avancé;
A quoi me résoudrai^jfe ? Il est temps que j'y pense.
[Vous connaissez mon bien , mon talent , ma nais-
sance :
Dois-je dans la province établir mon séjour?
Prendre emploi dans l'armée, ou bien charge à la
cour ?
Tout au monde est mêlé d'amertume et de charmes.
La guerre a ses douceurs , l'hymen a ses alarmes.
Si je suivais mon goût , je saurais où buter ;
Mais j'ai les miens , la cour, le peuple à contenter.
Malherbe là-dessus : contenter tout le monde !
Écoutez ce récit avant que je réponde.
( I ) S^éreinte. ( a ) Bolteiùc.
(219)
XXXVII. Lou Moûniéz, soun Fils à l'Ané.
\J N jâun^ drôle dé quïnz^an
£ soun paï lou moûniéz que n'ovio cïn vé tan,
S'en anovan vendre lour âné.* - •
Dé pàu que lour bêtio s'éïkânè t
A forço d'ovèî marcha
É qu'au chio tou-t-èirancha a _
£n oriban au marcha ;
Is l'y méttén loû péz en liasso
E , sèi couraporosou , îs lou portén tou-viu .
Coumo qui pourtorio no chasso
.Un jour dé grando proucessiii
Dîs 1 annado dé l'osténsitl.
Pàûbréis Champolimàus ! di lou prémiéz que passo,
Lou pu âné dé vàûtréîs trèis ^
N'éï pas dé-ségur quéii qu'un pénso ,
Lou diâblé vpu séché loû dèls !
Lou moûniéz counéguèt léy-doun soun ignorén^o
, E s'éntiguèt lou déyplozéï
Dé pourtâ no sâlo bourico
Coumo qui porto lio rélico^f
ïan-qué-tan vèi-qui l'ân'a-bâ.
Au s'en pîénguèt dîs soun parlât
Qu'éïro, se digio-t-éii tou-bâ ,
Pu bravé dé se fas pourtâ
Que dé troutâ.
Mâs lou moûniéz n'en lénguèt pas dé counté ,
Méym'àu vàu que soun drôle mounté.
Pèr se doréï, trimavo dé soun pèt,
Quéii viéï crég;io bien fas d'énguér*iu se troumpètr
( 220 )
J'ai lu dans quelque endroit qu'un Meunier et son
fils ,
L'un vieillard, l'autre enfant, non pas des plus petits
Mais garçon de quinze ans , si j'ai bonne mémoire ,
Allaient vendre leur âne un certain jour de foire.
Afin qu'il fut plus frais et de meilleur débit ,
On lui lia les pieds, on vous le suspendît:
Puis cet homme et son fils le portent comme un
lustre.
Pauvres gens ! idiots ! couple ignorant et rustre !
Le .premier qui les vit de rire s éclata :
Quelle farce , dit-il , vont jouer ces gens-là ?
te plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense.
JjC meunier , à ces mots , connaît son ignorance :
11 met sur pieds sa bête, et la fait détaler.
L'àne, qui goûtait fort l'autre façon d'aller.
Se plaint en son patois. Le meunier n^en a cure ;
Il fait monter son fils , il suit : et , d'aventure ^
Passent trois bons marchans. Cet objet leur déplut.
Le plus vieux au garçon s'écria tant qu'il pût ;
Oh là ! oh ! descendez , que Ton ne vous le dise ,
Jeune homme qui menez laquais à barbé grise î
C'était à vous de suivre , au vieillard ée monter.
Messieurs , dit le meunier , il vous faut contenter.
L'enfant met pied à terre et puis le vieillard monte.
Quand trois filles passatit ; l\ine dit : C'est grand-
honte
Qu'il faille voit ainsi dodicr ce jeune fils ,
landis que ce nigaud, Gontme un évême assis^,
JFait le vearu sur son âne , et pense être oitn sage.
11 n'est ,*dit le meunier , plus de veauîC à mon âge ;
Passez votre chemin , la fille , et m'en croyez.
Après maints quolibets coup sur coup tenvoyés ^
( 5 ) Presque. . ( 7 ) Etendu.
X 4 ) Auprès. ( 8 ) Le veau.
(5) Tir vwilfafiî. (^) Cûtu^ntihes«
;( 221 )
Trèis marchans que ffer-ro vanturo
Possovan bellomén .3 au pèt , 4
Vézés-vou quello grando luro
Se cârâ subré quéii sàumèt ,
Péndén que lou viéï 5 vàï d'a-pètl . ^
N'éï co pas , disén-t-Î6 , \o pu crucll-ïnjuro
Qu'un ^èché fiur-à lo noturo ?
Queii béii moussur à bësouën dé mounturo !
Màï mo-fé noû tén boilloran
Ën-d-un local à barbo grîso !
Sàut-à terro ^n-qué-tan. 6
Loa paï qu'o pàu de' càiico crîso^
Lour dit ^ messieus vou fâchez pas ,
JNoû vou volën bë counténtas.
Vèi-qui doua lou paï dé mountas
Au n'oguët pas fa trénto pas ,
Quîs s'en van rancpuntrâ . trèis ^las.
— ' Vizas chiàuplâ quèii viéï motou
Quécrébp quëii jénté garçou ^
Qu'o déijâ bésouén dé héquillas;
Pendén que quéii viéï sopQjoa
Se câro tou-soû èi scrupulo
Coumo lou Pâpo sur so mulo^^
Ëivéala 7 subré soun ponéxt
Vizas coum-àu faï lou védéii ! 9
Màï d'énguér-àu créii esséy sage?
JM'io pu dé védéii à moun âgé
Se dissk lou viéï tou trébla ,
Vàu dizé tou-pur é toa-pla,
' ' Grandas brïngas ! 9 dounft~rou gardo
Sénté déijâ que lo moutardo
TS
( 222 5
LTiomirtê cral avolrtoirt , et tnîk son fils ett crcmpei
Au bout àe tt^Mt pas , une troisième troupe
Trouve encore à gloser. L'un dit: Ces gens sont fous«i
Le baudet n'en peut plus i il mauira sonsleurs coups.
Hé quoi ! charger ainsi tettè^pâterre bonriquef
N'ont-ils point de pitié de leur vieux domestique!
Sans doute qu'à la foire ils Tont vendre sb peau.
I*art)leii ! ' dit le meûnifer , test bien fbu du cerveau
Qui prétend contenter toutlifr monde et son père.
Essayons toutefois si par quelque ntanière
Nous en viendront à bout. Hs descendent tous deuxr
L'âne en prélassant mafche sfeul devant eux.
Un quidam les rencontre , et dit : Est-ce la mode
Que baudet aîUiè à l'aise , et meànîèr &'îttcon»mode ?
Qui dfeï'àne t)u du tikaître dst fait pour's'e tasser ?
Je conseille à ses gens dé le faite ênthâsser.
Ils u^ntJeiirs souUerî? y ti conservent leur âne f
Nicoléi, au t-Àotrt ; tar, quand il va' Voir Jeanne ^
Il monte sur sa bête ; et îa tbànsnn le dit.
Beau trît> de baudets f le meùnifet* i*epaftit :
Je suis âné i'il e^ vr'ai , j'en conviens , Je F avoue ;
Mais que dorttiâVlanrft on tnc bfilÀnë, on me loue^
Qu'on disfe'quélc^e cfio^c , ou qu'on nh dise rien ;
J'en veux faire h itiA têtfe. fl ïe fit' et fit bien.
Quant à vous, suivez Marsou l'amour, ou le prince ,
Allez , venez , courez ; demeurer en province ;
Prenez femme , abbaye ^ emploi , gouvernement t
Les gens eh parleront y n'en doutez nnBemenf*
(10} Abasourdirent,
< Il ) Peut-être»
( la) ilf^cdire.
^•mm^mi^t^mmmi^l^m^imimmimtmmmiém^
( ^A)
Mâs lâs K borêréti ïou bel ^
Éh châcuno saun colibèt.
Au réypoundèt , las rëpliquêréo ;
Au se fâchèt , las se fâchêrén ; *
' Las réyLudïnguérén >o si for
Qu'au çhobèt bouaoTnén pèr créyré d'ovëî tor.
Au fàï mountâ soun fils en croupo.
Mâs vM-qui bientôt n^àutro troupo
Que IcFu trato mais coum-àu f^u.
— Moun-diu î qucllo gén sount ftu.
faut yèï lo coussïnço plo larjo (
Quél-âné n'en po pu , au plèjo sou so charma»
Is van en féîro mâs béléii vi
Cb n'éï mâs pèr vendre I0 péii
ï)é quello chèïtîvo mounturo.
IjOû mfoànîéz àt quél-ôvanturo
I>'éyfetigiik ioâi €& tou-d'un co»
Ah î dis^^^éii \ C6 n'éï m^ co ?
Bouéy fouîllo que fuguez l^ién so
Dé vouléîxplàïré à tou lou moundé^r
ïàii viàuràî cbumo mé plèîro
E si i'io càiicu que n'ëp groundë 7
* Pèr mo fig-àu se grotoro» . •
* * *
N'éïcoutan jorna? lo l'àiga
D'au dëlézéîs
- Is troùborîan toujour ofa* sur uti'éîpîngOy
Qu'ici lt)urt plozéîs.
Pfa* n'en cofinténtâ ttii y féudrio dëyplànr-à cafré
Max béléii cTîobâ pèr se battrez
Làissan dire, fozan lou bé^
Las lïhgas se té&oran bé^
( 222 y
Llîomnté cmi avoii^ tort , et mît son fils eu croupe^i
Au bout àe trfeht« pis , une troisième troupe
Trouve encore à gloser. L'un dit: Ces gens sont fous«i
Le baudet n'en peut plu«: il mcourra sonsleurs coups,;
Hé quoi ! charger ainsi tettè* pafuTfe bouriquet
N'ont-ils point de pitié de leur vieux domestique !
Sans doute qu'à la foine ils Yont vendre sa peau.
Pattleii ! • dit le mfeûnifer , fest bien fou du cerveau
Qui prétend contenter tout le mtjnde et son père.
Essayons toutefois si par quelque nWinière
Nous en viendront à bout. Us descendent tous deuxr
L'âne en prélassant mafcHe sfeul dfevant eux.
Un quidam Ifes rehèontre , et dit : Est-ce la mode
Que baudet âîlk à l'aise, etmfednîèri'îttcommode?
Qui dte l'àne t>u du nkaître dst fait pout'se lasser ?
Je conseille à sies gens dé le faitîe ènthâsser.
Ils ui^ntfleiirs souUetîj ^ et conservient l«tir âne f
Nicoléi, au ^Aoin*i ; târ, quand il va' Voir Jeanne ^
Il monte sur sa bê^te ; et îa cbàmsnn le dit.
Beau trio de baudets ! le meunier Irepàftit :
Je suis âne i'H é^ vr'ai , f èri conviens , je l' avoue ;
Mais que doi^éîVâS^t on ttie Wtinè, on me loue ^
Qu'on dise'quélc^e cfio^ , ou qu'on nte dise rien ;
J'en veux faire i^ ^â têtfe. fl ïe fit , et fit bien.
Quant .à vous, suivez Marsou l'amour, ou le prince ,
Allez , venez , courez ; demeurez en province ;
Prenez femme , abbaye ^ emploi , gouvernement t
Les gens eh parleront y n'en douiez nullement.
tim
( lo) Abasourdirent.
j( Il ) I*cttt-étre.
( la) ilf^cdire.
( ^^3 )
Mâs lâs !i borêréti tou bel ^
Eh châcuno soun colibèt.
Au réypoundèt , las rëpliquêrén ;
Au se fâchèt , las se fâchérén ; ^
Las réyUidïoguérén >o si for
Qu'au çhobèt bouuomén pèr créyré d'ovéîf tor»
Au fàï mountâ soun fils en croupo.
Mâs vèî-qui bientôt n'àutro troupo
Que lofu trato tnâs coum-àu ftu»
-^~- Moun-kltii r quelle gén sount ftu»
Faut tM lo coussïnço plo larjo !
Quél-ânë n'en po pu , au plèjo sou so charma»
Is van en féiro mâs bëléii ii
Cb n'éï mâs pèr vendre la péii
I)é quelle cbèïtivo mounturo.
lioti ttmànîéï dé quél-ôvanturo
D'ëyfetijuk lofe éfe tou-d'un co»
Ah î dis&èt^éii ^ eo si'^élf mais co ?
Bouëy fouillo que fuguez bien so
Dé vouléïxplàîré à tou lou moundéy.
làîi vîàuràî côumo mé plèiro
£ si l'io càiicu qné n'ëp groundé f
' Pèr mo fig-àtu se grotoro» . *
!N'éicoufan jornàf lo Imga
D'au délézéîs
Is troiïbonan tou jour ofa» sur uti'éîpingOy
QuVi loufs plozits.
Ptr n'en connténtâ Htfi ^ féudrio dëyplàn-'â catré
Màt béléii cRobâ pèr se battrez
Làissan dîré y fozan lou bé^
Las luigas se té'&oraa hé^
XXXVIII. Le Trésor et les deux Hommes.
lî
N homme n^ayant plus ni crédit ni ressource ,
£t logeant le diable -en sa bonrse,
C*'est-à-dire n'y logeant rîen^
SUmagina qu'il ferait bien
I>e se pendre et finir lui-même sa misère ^
Puisqu' aussi bien sans lui la faim le Tiendrait faire :
Grenre de mort qui ne duit pas
A gens peu curieux de goûter le trépas.
Dans cette intention, une vieille masure
Fut ia scène où derait se passer F aventure :
Il y pçrte une corde , et veut avec un clou
Au haut d'un certain mur attacher le Kcott.
>
La muraille , vieille et peu forte ,
S* ébranle aux premiers coups, tombe avec un
trésor.
Notre ^désespéré le ramasse, et Feroportc;
Laisse là le licou, s'en retourne avec l'or.
Sans compter: rbnde ou non , la somme plut an sire^
Tandis que le galant à grands pas se retire ,
L'homme au trésor arrive, et. trouve son argent
Absepl.
( 225^
•
X,XXV1II. Lou Trésor é hû dous Hométs:
U
N homé n'oyan pu ni crédi ni ressonrço ,
Que vio , pèr-counséquén , lou diâblé dîs sa
bourço y
(*Co vàu dire qu^àu n'y vlo ré , )
Vio talomén lo pàu au yéntré.
Dé muriz dé fan au dé se ,
Qu'au dissèt fkut que m'ané péndré
Car m'oriboro càiicoré. ,
4 Au chàusîs no riéiHo mozuro
Pèr théâtre dé Tovanturo ;
Au se muniz d'un boun sédou
En-d-un propé cliàu dé lambourdo ;
Sèi ré dîr-à dégu , préu se lanlerno sourdo ^
Oribo sur lou talr vSr lo viéiïlo inéïjou ,
E d'uno mo bien résoludo
Au cougn-*-à grans co dé martéû
Soun gros cliàu dis lou mur que n'éyro pas nouvéti.
Dé lo prémiéro sécoududo
Vèi-qui que lou mur éybercha
Toumb-àré -qu'un trésor que l'y éyro cocha»
Nôtre désespéra lou masso
S'éï s'omuzâ
A lou countà ,
L'émporto vîlomén é vou pàus-ën so plaço.
Soun cliàu, soun martéiî , soun liocàu.
Lou méylré d'au trésor oribo , *
Au jur-àu credo coum-un fàu ,
Au Youleur ! au sécour ! ma piii ! dégu n'arih<^
( a^G )
Qnoi ! dit-il , sans mourir je perdrai cette somtne f
ffe ne me pendrai pas ! Eh ! vraiment si ferai ,
Ou de corde je manquerai.
Le lacs ^tait tout prêt, il n'y manquait qu'un homme
Celui-ci se rattache , et se pend bien et beau.
Ce qui le consola , peut-être ,
JTut qu'un autre eût, pour lui, fait les. frais du
cordeau.
Aussi bien que Pargent le licou trouva' maître.
Il' avare rarement finit ses jours sans pleurs :
Il a le moins de part au trésor qu'il enserre f
Thésaurisant pour les voleurs,
Pour ses parens , ou pour la terre.
Mais que dire du troc que la Fortune fit ?
Ce sont là de ses traits ; elle s'en divertit :
Plus le tour est bizarre , et plus elle est contente»
Cette déesse inconstante
Se mit alors en l'esprit
De voir un. homme se pendre:
Et celui qui se pendit
S'y devait le moins attendre.
( ^^7 )
Coumén ! se dissët-éîi , isiràï dévolisa
Dé tan d^or qu^ovio qui pàusa ,
Que fojio tonto mo fortuno !
£ né mé péndràï pas ? . . . Moun armo ! si foràl
Auhé dé cordo mancoràï.
Mâs pèr bounhur n'iovio qui uno ,
Car lou vouleur vio tou prévu
N'y mancavo ma lou pendu.
L'avare n'en foguèt l'office
( D'énguêrâ bien hurou pèr se
Qvié lo cordo l'y coutèt ré).
Fourtuno ! qual~èï touh copriçé T
N'ioguèt ré dé perdu ; argén , pendu , lîocàu v
Tou fuguèt ploça coum-àu fàu.
Qu'àii léïçou podén-noû tira dé q'uello fablo ?
Que fo fourtuno n'éï pas fiablo.
Soû copricéîs sount danjéyroû ;
Souvén quan- lo ndu ri lo se mouco dé noû.
Quan quelWngrato vàù véyré n'homé sé"péndré
Vou podéz dire qu'éï ficha
Fàudro qu'au chio péndigouilla ,
Lou pàubr-homë è Jbéii s'en défendre :
Jjilts bien souvén qu'éï quéii qu'éï lou pendu ^
Que s'y dévio lou mïn attendre.
Lou boun-diii 6 éntàii vougu;
Tàii créii étr-én pa qu'éï en guerro;
Vou né trouboréz sur lo terro ,
Ré dé scgur nou-mâ-kan lo vertu,
Quello'-qui né troumpo dégu.
( 2a8 )
XXXIX. Les Merfibres et t Estomac.
O E devais par la royauté
Avoir commencé mon ouvrage ;
A la voir d'un certain côté ,
Messer Gaster en est Timage;
S'il a quelque besoin , tout le corps s'en ressent.
De travailler pour lui les membres se lassant ,
Chacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme ,
Sans rien faire , alléguant l'exemple de* Gaster.
11 faudrait, disaient-ils, sans nous qu'il vécût d'air.
Nous suons, nous peinons comme bête de somme;
Et pour qui? pour lui seul : nous n'en profilons pas:
Notpe soin n'aboutit qu'à fournir ses repas.
£hômons , c'est un métier qu'il veut, nous faire
apprendre.
Ainsi dit, ainsi fait. Les main$ cessent dLe prendre^
^ Les bras d'agir , les- jambe3 de marcher :
Tous dirent à Gaster qu'il en allât chercher.
.Ce leur fut une erreur dout ils se repentirent.
XXXIX.
( I ) Estomac.
(a) Dérangement.
(S.) Se piquén^nt.
(4) De grands imbéciles^i
( 5 } Les kacliis.
(6} Engourdissement.
( 7 ) Borne*'
( 8 ) Garde-manger.
(9) Q^'^1 souifle sa yes«e.
XXXIX. Loû Mémbréis é tErtouma.^ ,
A u dévio j pèr lo royàuta ,.
Ovéy couménça moun oubragé,
A lo vizâ d'au boun coûta
Nôtre péïtràu » n en éï l'éymagé;
Chàu ô càiiqué déyrèi , a tou lôu cof s'en réssén,
TJn béu jour , countré se , loû niénibréîs st*
poufféyrén 3-
Pèr saromén îs s'^ngogéréa
Dé viàurë toû bourjézomën.
« Pardi ! noù sount de grandas luras 4
<r (Se dissérént~îs bétiomén ) , \
m Dé. noû boillâ tan dé tunhën *
« Pèr préporas las farciduras 5
« Dé quéii moussu wjo-foun-één,! *
. <c Oh ! faut qu'au gaignë so journado
<f Au qu'au vivo dé l'air d'au tén ^
« Qu'ëï no chàiiso bien dfécidado ;
«c E quétto-vé n'an préï nôtre parti. »
Mal. fitén. bien coum-îs vian di.
JLioû vèi-qui doun toû qu'an lo louéyno , 6
Xias mas né yolén rjè pus fas; .^ ^*y
Las déns né volén pus mâchas;
Loû péz , planta coumo no bouëyno , 7
'RéfuMA nélté-4ë-iiiaKhas«.. -
Que rertouma n'.aoo ..chercha»; » ( , ^
Se mëimo dis lo mïnjodouéyrp. 6
Aube qu'au httfé ffiofi^douéyro. j9 ^ ;
V
C a3o)
Bientôt les pauvres gens tombk*ent en langueur ^
Il ne se forma plus de nouveau sang au cœur :
Chaque membre en souffrit ; le» forces se perdirent
Par ce moyen les mutins virent
Que celui qu'ils croyoient oisif et paresseux
A r intérêt commun contribuait plus qu'eux.
Ceci peut s"* appliquer à la grandeur royale.
JElle reçoit et donne ; et la chose est égale,
.Tout travaille pour elle ; et réciproquement
Tout tire d'elle l'aliment.
Elle fait subsister l'artisan de ses peines,
£nrichit le marchand , gage le magistrat ,
Maintient le laboureur , donne paie au soldat ,
Distribue en cent- lleUx ses' grâces souveraines ,
Entretient seule tout l'état.
Ménénius le sut bien dire.
La commune s'alloit séparer du sénat.
Les mécontens disaient qu'il avait tout l'ei^ipire ,
Le pouvoir, les trésors , l'honneur , la dignité :
Au lieu que tout le mal était de leur coté ,
Les tributs , les impôts , les fatigues de Guerre*
Le peuple hors des murs était déjà poste:
La plupart s'en allaient chercher une autre terre ,
Quand Ménénius leur fit voir
Qu'ils étaient aux membres semblables :
Et *pat cet apologue , î'nsigne entre les fd>les y
Lies Ramena dans' leur*, devoirl
K, , -r
FiK des Fahi^^ àiiptenïier Tome.
I '
I lih U i ' i lii iifc K \ii ^témtmU^màiiitmttt
(xo) I>epuiilé idiituéAtt
( II ) tir kbtit fcw^»* '
( 13 ) BU 'pàî^ B^Cfrotté â'^i i
< ; < ; . ; » ! ' ' '
( a3i )
I>îssêrënt-îs toû à lové.
Mâs , bién-tôt îs bisquérën bë
I>éypèy Ténsèï lo^î;^ laoguîguérén
É lou léndémo counéguêrén .
Que quéii quîs crégian poressoû j
Xroboillavo lou màï dé toû ;
£ que lou sang que coulo dis ^las vénas ,
Wëï mas-kan lou fruit dé sas pénas;
Que s*h né volén paj xùunz
Is sount viras n dé lou nuriz.
Co-quî po s'oppUças à lo grandeur royalo
Lo baillo màï lo prën ; Ip chàus-éï tout cjgalo j
Si noû trobaillén pèr lou lléï
Au noû" coun'servo tidtréts béï ^
E si noû l'y payén lo taiUo ,
Pèr noû nèit-é jour au trobaîllo ,
Au payo loû soudars ; protéjo lou marchan ;
E lou bourjéï màï lou péyzan,
N'àurian soulomén pas uno quîto frétisso %»
S'iau lour randio pas lo justisso. *
Jj'éyt^ nuriz lou Rëï; lou Réï soutèt Féyta ;
Qu'ëï un randu pir un préyta.
Ti dé las Foilas d'au prémiéz 76mé.
( a32 )
Je croià faire piàiâir au PuGUc en inâêmni, à
(a fin De ce VoCume , Ca 'CRanàon paioiùe du
même Auteur , ei dont iC e^t parte Danâ PÉpilre
Dédicatoire*
BARGE AS, ëditenr.
'é'^'^^^.'^^é^'é^^^^m^m'ê'^'i^
CHANSOU NOUVELO
Facho pèr no Péyzanio dé lo Brégéwl
lou béu 'four d'au Mardi-gras.
1 808.
Sur- TAîr : A\?ec ma Pipe de taCac.
E
NTÉ sount toû quîs géntéîs drôleîs
Qu^hantan véillovan coumo noû ^ .
Qjuë fogîan loû ch^uvèz loû bôléîs
£n mïnjan nôtréîs golétoû.
Hélas quîs que van en Russio
Bufforan plo lours pàiibréis dëiS|
£ qaîs que sount dis ritoHo
Se cramen io peu au souléï.
Qu'eî plo bravé que lo jàunësso
Onan fas lour {^i dé lauriéz ;
Is véndran un iour à la messo
Ea lour pounpoun dé grénodiëz.
(^SU.)
iCié.y
iGU.)
(a33)
Mis que van fas las' pàubras filUas?
Entré-tan faut perdre soun téns^
S'is né' baillén mâs las nouzillias
Quan lou moundé n'an pus dé déns. ( 6iô* )
Panchj&I iné vouill-én moridagé
L'AmpÉrour roumpèt lou marcha ;
Afoun armo sîrio plo doumagé
Qu'au lou mé tournéss-éndêcha. ( Ciô. )
Car lou goillar 6 bouno pàilto
Mâs loû ennemis au sàubran,
Cbiau lo pàiiso sur càiico jàiito
flïo-ft las mouchas l'y b^iiran.-^ (^Giâ.)
Moun-diii ! coum-àu déii esséy jénté
Dis l'uniforme dé soudar !
Nèt-é-jour lou mé représenté
En soun bravé sabré d'àuzar. ÇSij.^
Soun béii chovàU d'au réï dé PrussQ ,
Soun bél-^hobit dé dra anglèy
Garni d'uno péUsso Russe
E doubla d'un cœur dé françiy. ( Cù. )
Loû bourgéîs an toû càuco târo
Quan faut nas défendre Feyta ,
Toû loû ans méymo rifanf^ro
Loû richéis n'an pus de sanla. ( ùù, )
N'io pas d'hounto que loû rétéïgno i
Is se fàn d'au éîs dé cristàu
£ chant en las gàugnîas , lo téigno
&^îs Qé'tounibén pas d'au gr^n màii. ( Cid, )
y 5 ^
(234)
N'en veiriÉ d'âu-ûs que se Y^ndîn
Coumo lo viando dîs.loù baxts,
Màï rîo d^àû marchàns que prétend^
Quîs Yùé chatin tro char hujan. ( Clâ. )
Quéii dîré n'éï mâs no sottiso
Car coumo pOrt-un vèi dtéygréu ,
Que n'en côté- mâs lo chomiso
Quan s'ogîs dé sauvas To péiî. ( Sùf, )
Anén ^arçoû ! faut d'au courage
Que loû péyzans né boudan pas?
Qùéii que vou créd-ét boun é sage ,
Au vou tiroro bé d'ofTas. ( 6id, )
Souténéz-vou bien entré vàûtr^s
Un jour co se troiiboro bé,
Qui dëfén bien lo'u bé d'au àûtréîs
Éï dîgné dé n'^én véï pèr se. ( 6id^ )
< Quan you vendrez cuber dé glôrio
Vou direz iVW ét/ta counâcnt ,
£ dis lou tëmpIë âè mémôrio
Toû vôiréîs nouns siran éycrit# (tf/i. )
É quan I'Ampérour dé lo Franco
Au moundé aura boilla ïp pa ,
Vou direz d^un toun d'âs^uranço ,
S[éï nàûtiéU n'iovio ri. dé fa. X^id. )
Mé gariez pas de quîs onstiéra»
Qu'abandounén lours ëytandàrs ,
Pèr ^'agrumir dis lours chàûiniéraa
Coumo dis d'au cros dé rénars. (^tV*)
.\
( ^35 )
Co n'éï gro Pargén que jn'otiro
Mâs nàïmé.pas n'homé s'éï cceur,
Méîrio pûtôt vicrg-é niaflrtira
Que d'éïpou7as péa dé^arteur, (^(}id»y
Vivo lo )àunésso dé Franco
Pèr bien fâs dé toû loû voéyliéz |
A lo gu^rro coum-à lodanço
S'éï jomàï ré vu dé poriéz. (^Clâ.^
Faut co coure? qu'éï dé las téïbrét».
Faut co nudâ ? qn'éï d?àû péïssoû.
Dîs no botailla qu'éï d*àû tigréis,
Sount-^îs vénqueurs qa'éï d'au nu)utoù. ^GiJ^^
Lo bella ehàusa ^ué lo guerro l
Sur-tou (|uant'un en éï tourna. «
Lo galo , loû péïs , lo miséro
Dîs catré jours sount àublida. Çûid,")
Co n'éï raâs Fhonour é lo glôrro ,
Que fan- lou bounbur d^ua fraAçéï
É mâs qu^^àu gaigné la vitôrio ^
S^éymaio-t-éu d'àûtréîs plozéï; ^ {Gid.}
Loû prussiens dis lo Silésio
Sount à lour darniéz sàu-marka ^
É dis l'éïràu dé Warsavio
Loù Russas se sount énléïgna* ( 6id. y
Boillâ d^àu po no boïounélto '
Entré lâs mas d'un boun péyzan ,
Lou fré lou chàii , ré né Uorréto
Quan soun méy tré passo dovatx. ( ûûf, )
(a36)
Loû Anglais fan toujourUs minas
BoUNOPARTQ n'en yàu finis,
Au lours taillo dé las molinas
D'au pus béii drap- dé loup poïs^ (^/V. )
Is van véïré bravo ^bésugnq
S*ts né méttén pas lou pàuzé ,
Car lou moundé si co countugno
Né sirio pas prou gran pèr se. ( CiJ, ')
Co n'éï gro pèr essey pu riche
Qu'au cherch-à mossâ tan dé bé f
Car dé-ségur au n'éï pas chiche
Ce qu'au gaign-àu ïàU bailo-^bé. ( Ciâ. )
JVIâs për lou bounhur dé lo terro
Au vaut , pèr fâs no bouno pa ,
Borâ lou temple dé la guerre
£ véï lo cliàii d'au codéna. ( Gld. )
Yizà mé qualo politiquo !
Qui guéz sungna ré dé poriéz ?
Dé lo mhr négr-à lo balliquo
Au plant^un plàï dé grénpdiéz. ( ^ed. )
Pàubr-Aléxandro dé Russio !
Que té mesura coumo se ,
Quand l'Aléxandro dé l'Osio
L'y véndrio pas déych-àu coudé. ÇCiâ.^
Né sàï mâs no pàubro bargéro
Mâs ïàii nàï pas moun cœur dé fer,
Mandi-é-séï dis mo préjôro
L'y dizè tou)our an pakr^ {^6iâ.')
( 237 )
Pèr que lou boun-diii lou préservé
Dé mort dé molàudio d'éynéï
É que St. MarsaU noû counservé
Nôtr-AMPÉROUR é moun Panchèi. (ftV.)
Viyo doun quéii gran BoUNOPARTO !
Quéîi-qui no pas pàu dé so péii ,
Sitôt qu'un se bât faut qu'au parto
Au n'irio déchiant-àii bourés. (ftV. )
Qu'éï lou pus grand^homé dé guerro
Qu'un aïé jomàï couronna
Au siro bé pus gran d'énguêro
Quan moun Panghéi siro tourna, (^ûié, )
T A B L
De las Foblas qu'an chobi dïn lou
prémi& Tômé.
t-io Cyafo i 16 Fermi^ pajo i5
Lou Rénar é £o GràûCo ; 19
Lou Rénar é (où Roâïnâ ^ sa
Lo GwnouiUo é fou Biàu f 25
Cou fi.a dé iHÛb é Cou Ra d*àû çRanâi 27-
Lou Lou é COgnéû ^ 33
Lo Mor é Cou Pàu6ré / ' Sy
L*Au9eiC£o , lo CHaGro é Co Jùnjo dé mé^ia
coumo Cou Lwufii Jfi
Lo Mountagno prèifi^h-^coucHaà i 4?
Lou Jàii que IfùGo un diêmanf 5i
Laà Bêtiaâ moCàudaâ dé Co Peàto , 55
Lou CRopiiré iéngu pèr Co(k Rai^ i 67
Lou RouQéï é CAââoCéïj 78
Lou Rénar é Cou Jàû , • 77
Lou Lou é Cou CHé dé GaâSo-cour ; 81
Lou CfiamCofou é Cou doua BiôSâ i 89
Laà BéiCCââ é Cou Burgaûâ , gS
L'AuzeCCo é Coû pitîâ Aûzéûâ i. loi
Lou doua MuCéyài 109
VOgCian é Co Couyo j ii3
Lou Péyzan d'au DonuGé , 117
Lou Lioun moCàûdé é Cou Rénar f • x3i
hou Pipéyàtrê ,• PEypaméz é Co Làuoo ,• ,187
Lou Jai que âé carro dé fâd pfumad d*àu Pan i i4z
Lou Lioun amouwux f i43
Lou Curèi é fou Mor^ 149
Lou Toupi dé fUi iSj
Lou Lioun qu'fi çéngu Qtét i i63
Simounido préâetvà pèr.foû Diûâ f 167
L'Éycoroûiâào é âo litto , 17$
Lou Péyzan é ôoù Méinagétâ i 181
Lo FiUo , i85
Lou Cfiat é Cou Rénar^ jigS
Loû Doua Omiâ y - ^99
L'Homé é âoun Eymagéf 2o3
Lou Dépoâitâri ïnjidéf ^ 209
Lou Mouniéz i âoun FiCâ é CAnÀ^ 219
Lou Tréâor é Coû doua Homéù , 2^5
Loû MémCréU é CErtoumaty s^zq
CRanâou nou0e(lo , â3^
ERRATUM.
A la page 177, troisième ligne , au lieu de coûta $
lisez cuCâ,
f «
t ■ •
■/.,
îê-
7:-
1 '