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Full text of "Rapport des opérations de ..."

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COMMISSION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA, 

Montréal,  Avril  1878. 

Les  rapports  ci  joints,  au  sujet  des  Explorations  et  Etudes 
faites  par  les  membres  de  la  Commission  Géologique  durant 
la  saison  de  1876-77,  sont  par  le  présent  transmis  à  la  demande 
d'Alfred  R.  C.  Selwyn,  Ecr.,  M.S.R.,  Directeur  de  la  Com- 
mission, (maintenant  à  Paris  pour  veiller  à  la  représentation 
de  la  Commission  Géologique  à  l'Exposition  Internationale,) 
à  l'Honorable  David  Mills,  M.  P.,  Ministre  de  l'Intérieur, 
pour  l'information  de  Son  Excellence  le  Gouverneur-Général 
en  Conseil. 


COMMISSION   aÉOLOaiQUE   DU  CANADA.  _ 

ALFRED  R  C.  SELWYN,  M.S.R.,  M.S.G.,  Directeur. 


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RAPPORT 


DES  OPÉRATIONS 


DE 


1876-77. 


PUBLIÉ    PAR  AUTORITÉ    DU    PARLEMENT. 


1878. 


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KUMMEL  UBRARY 

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TABLE  DES  MATIERES. 


I. 

RAPPORT  SOMMAIRE  PAR  M.  SELWYN 

Travaux  80  rattachant  à  l'Bxiiosition  de  Philadetphia 

Progrès  des  explorations  et  études , 

Mort  de  M.  Billings....- 

Nomination  Je  H.  Whiteaves 

Travaux  palëontologiques 

Investigations  chimiques — 

Colkction  stratigraphique  de  roches 

Collections  distribuées  aux  établissements  d'éducation,  elc. 


H. 


ADDITIONS  A  LA  BIBLIOTHÈQUE 

Pardons 

Par  achat 

Publications  et  Journaux  scienlillques  auxquels  souscrit  ItiCom- 


III. 

RAPPORT  SUR  DES  EXPLORATIONS  DANS  LA  COLOMBIE-BRITAN- 

NiyUE,  PAR  M.  GEORGE  M.  DAWSON 17-108 

Description  gënërale  du  pays  et  routes  varcoubues „ '  18 

De  Quesnel  au  pontde  l'Eau-Noire 18 

Du  pont  de  l'Eau-Noire  à  la  rivifere  Eu-chen-i-lto,  eto 20 

Vallée  de  l'Eau-Noire  au  nord  d'as  lacs  Cluscus ', 21 

Région  qui  avoisine  le  sentier  et  la  ligne  du  tracé  à  l'ouest  des 

lacs  CluBcus,  et  vallée  de  la  rivière  au  iSaumon 25 

Du  gné  de  la  rivière  au  Saumon  à  ^Imon-tloiise,  la  Bclla-Coola 

et  Na-coont-loou ~ 31 

Lai:  Qualcbo,  et  de  là  au  la.cFrJtMfu- ......j....^,, , _  42 

Lacs  Fransois  et  PraBW.;!..;-l*l?.vl'...V."T.:  !';.:..."..:.: 51 

Lac  Siuart,  Nécbacco  inri'deure,  Chilacco j7 

OUSKMVATIONS   GÉOLOCIOUES _ 61 

Fcrmation  de  la  Crique  de  la  Caclie  Inrërieure „ 61 

Formation  porphyritique 65 

Korniation  de  la  Néchacco 82 


X  TABLE    DES   MATIÈRES. 


PAGE. 
IV. 

RAPPORT  D'UNE  RECONNAISSANCE  DE  LA  RIVIÈRE  AUX  SANG- 
SUES ET  SES  ENVIRONS,  PAR  M.  GEORGE  M.  DAWSON.    109-118 

V. 

NOTE  GÉNÉRALE  SUR  LES  MINES  ET  MINÉRAUX  D'UNE  VALEUR 

ÉCONOMIQUE  DE  LA  COLOMBIE-BRITANNIQUE,   PAR 
M.  GEORGE  M.  DAW^SON 119-173 

Or 121 

Formations  houillère  et  â  lignite 137 

Fer 149 

Argent,  cuivre,  mercure  et  autres  minerais 151 

Pierres  à  bâtir  et  d'ornementation 154 

Liste  des  localités  delà  Colombie-Britannique  qui  produisent  des  miné- 
raux d'une  valeur  ÂGONOMIQUE 155 

Or 155 

Houille  etjlignite 167 

Fer 170 

Argent 170 

Cuivre 171 

Autres  minéraux 172 


VI. 

NOTES  SUR  QUELQUES  FOSSILES  JURASSIQUES  DE  LA  COLOMBIE- 
BRITANNIQUE,  PAR  M.  J.  F.  WHITEAVES 174485 

VII. 

RAPPORT  SUR  LES  TERRAINS  HOUILLERS  DE  NANAIMO,  COMOX, 

COWITCHEN,  BURRARD-INLET  ET  SOOKE,  PAR  M. 
JAMES  RICHARDSON 186-220 

RÉGION   DE  COMOX 1^^ 

Assises  houillères  productives ^^^ 

Schistes  inférieurs ^^^ 

RÉGION  DE  NaNAIMO ^^^ 

Assises  houillères  productives ^^^^ 


Schistes  et  grès  superposés, 


o 


213 


RÉGION  DE   CoWlTCHEN •*• 21  o 

Roches  HOuaLÈRES  de  Burrard-Inlet 21*7 

Roches  TERTIAIRES  de  Sooke *1B 


TABLE  DBS  MATIÈRB8  xi 

PAOB. 
VIII. 

RAPPORT  SUR  LB8  RECHERCHES  GÉOLOGIQUES  FAITES  AU  NORD 

DU  LAC  HURON  ET  A  L'EST  DU  LAC  SUPÉRIEUR,  PAR 
M.  ROBERT  BELL 221-252 

Régions  examinées^ 221 

GÉOLOGIS  DE  LA  CÔTE  N0EI>-E8T  DE  LA  BaIE  GEORGIENNE 223 

Calcaires  cristallins  de  la  hAgick  entre  la  Baie  Géorgienne  et  le  lac 

NiPISSINGUE 231 

Lisière  de  Burton 23!S 

Lisière  de  Parry-Souod - 232 

Lisière  du  cbemiQ  de  Nipissingue ' ^  235 

Lisière  de  la  Baie  de  Robert 236 

Lisière  du  lac  Talon 237 

GftoLOGiE  DES  environs  dd  Shiiaoranirg 237 

géologie  de  la  région  au  nord  du  lac  echo 240 

Géologie  du  toisirage  de  la  Mine  Victoria 241 

GÉOLOGIE  de  la  RIVR  EST  DU  LAC  SUPÉRIEUR  ENTRE  LA  BaIE  DE  BATCHEWANA 

ET  LA  rivière   Michipicoton 243 

IX. 

SUR  LA  REGION  SALIPËRE  DE  GODERICH  ET  LES  EXPLORATIONS 

DE  M.  ATTRILL,  PAR  LE  DR.  T.  STERRY  HUNT« 253-278 

Introduction:  Historique  des  puits  de  sel  de  Goderich ^  253 

Forage  de  M.  Attrill  à  Goderich  en  1876 256 

Description  des  strates  perforées 259 

Analyse  chimique  du  sel  gemme ^  266 

Pesanteur  spécifique  du  sel  gemme  à  miner 269 

Calcul  des  résultats  de  l'exploitation  du  sel  à  Goderich 270 

Distribution  des  formations  sallfères  aux  Etats-Unis 271 

Formation  salifère  dans  la  région  de  Goderich 276 

X. 

RAPPORT  SUR  LES  EXPLORATIONS  FAITES  DANS  LES  COMTÉS  DE 

RBNFRBW,  PONTIAC  ET  OTTAWA,  AVEC  NOTES  SUR 
LES  GISEMENTS  DE  FER,  D'APATÏTE  ET  DE  PLOMBA- 
GINE DU  COMTÉ  D'OTTAWA,  PAR  M.  HENRY  G. 
VENNOR 279.363 

Travail  dans  le  comté  de  Kbkfrew,  avec  observations  sur  la  structure 

géologique  de  l'est  d'Ontario 280 

Bassin  de  McNab  et  de  la  Madawaska 283 

Le  Bassin  Nord 285 

Le  Bassin  Sud 289 

Bassin  de  Horton,  Ross  et  Bonnechère 293 

Puissance  du  calcaire ~  301 

Roches  en  dessous  des  calcaires ~  302 


i 


TABLE   DES   MATIÈRES. 

s    LIS   VOHTÉS   DE   POATIAC   ET    D'OtTAWà 316 

Les  gneiss  inférieurs 310 

LeBcalcaireB  crislalling 321 

Horizons  des  minerais  de  fer 337 

Autre  ilistributioD  des  calcaires  cris  la  11  1ns _  340 

GlSEMMTS    D'APATITB    et    de    PLOMBACINB    des    cantons    DK    BUVKlNCaAK, 

PoRTLANp,  Tehpletok  ET  Huu.,  uoMTL  h'Ottawa 343 

Apatite 344 

Plombagine - ^ 351 

XI, 

RAPPORT  SUR  LES  FORMATIONS  D'AEDOISES  DE  LA  PARTIE  NORD 
UU  COMTÉ  DE  CHARLOTTE.  NOUVEAU-BRUNSWIGK, 
AVEC  SOMMAIRE  DES  OBSERVATIONS  GÉOLOGIQUES 
DANS  LA  PARTIE  SUD-EST  DU  MÊME  COMTÉ,  PAR  M. 
G,  F.  MATTHEW 364-397 

GÉOLOGIE  W  LA  PARTIE  NoRD-ODEST  DU  CoMTÊ  DK  CbaRLOTTE 365 

Caractère,  distribution  et  Age  des  roches _  36S 

GÉOLOGIE  DE  LA  PARTIS  SuU-EsT  DU  CoHTÉ  DE  ChaRLOTT«_ 379 

Caraclère  et  distribution  des  roches 379 

Mines  et  minéraux  d'une  valeur  économique 3S9 

Ateliers  de  granit 392 

XI 

RAPPORT  SUR  LA  LISIÈRE  CARBONIFÈRE  INFÉRIEURE  DES 
COMTÉS  D'ALBERT  ET  WESTMORBLAND,  NOUVEAU- 
BRUNSWIGK,  Y  COMPRIS  LES  ARGILES  SCHISTEUSES 

D'ALBERT,  PAR  MM.  L.  W.  BAILEY  ET  H.  W.  ELLS 398-446 

Roches  r>RË-(;AimoMFËnËS „ 400 

Formation  cardonifèhkim'Éh«cii« _  401 

Conglomérais  de  base 403 

Argiiea  schisteuses  d'Albert 403 

Conglomérats  rouges 420 

Lits  Eiibleux  et  argileux,  rouges  et  gris 423 

Calcaires  et  gypses > 430 

Pormatioa  liu  grès  moulior 433 

HlvftltACX  UTILVS  DE  LA  KOHUATION  CAHUO^II^tnB  INFÊUIEIIHE 435 

Houille  d'Albert  ou  albertile 435 

Schistes  bitumineux _ 444 

Pétrole - - „  445 

Gypse  elanhydrite 445 

ANNEXE  I. — Composition  de  l'Aliiehtite  cohi'akée  a  celle  de  la  Houills 


ANNEXE  II.— HaW'OKT  spScul  fait  a  la   Compau.nje  d'Albehtitb  et  t 
Houille  de  Béliveaii ~ 


TARLE   DES   MATIÈRES. 


RAPPOBT  SUR  LA  GÉOLOGIB  DE  PARTIE  DES  COUTES  DE  VIC- 
TORIA, CAP-BRETON.  ET  RICHMOND,  NOUVELLE- 
ECOSSE,  PAR  M.  HEGH  FLETGBER *54-5n 

ROCHBS  STÉBITKJDKS.  GHEISSOIDES,  ET  ADTBES   B0CBB8  FKLDSPATHIQDE» -  458 

CAt,c:AIIIE  DE  LA  RIViÈHt    GEORGE -  ^79 

ROCBU  SILVRIEiriOS  1NPÉHI1DB18- -~ - - *f2 

ConcLOHinAT  carbokifèrk 49^ 

Calcaire  carbonifebe 4^^ 

0RÈ8jrem.iE» ~  503 

GtOLOGiB  Sdpebficielle 50* 

Uatiebebdtii.es 505 


XIV. 

RAPPORT  SUR  LES  ADDITIONS  A  LA  FAUNE  BNTOHOLOGIQUE 
DES  LIT8  TERTIAIRES  DE  QUESNEL,  COLOMBIE- 
eniTANNIQUB,  PAR  SAMUEL  H.   SCUDDBB 5I4-5SÎ 


NOTES  SUR  OUELQUES  ROCHES  ET  UINÉHAU.'C.  PAR  LE  DR.  B.  J. 

HARHlNftTON - - — - 5Î3-517 


Coloinbi«-BrilanDii|iie 

Nouveau-Brunswictc 

C«p-Rreton,  Nouvelle-Ecosse 

Tableaux  d'analyses  de  hodillbs  bt  delickites 

RtsiKlS   HINÉRALES 

UUTEIIAIS   DK  FER — HËilATlTE - 

MlMUAIB  DE  FER  TITAMIFËU 

UltlEBAISDB  FER  HACnKTIQUE  BT  SPATHtQIlE 

UAXGANàSE - 

OhETAHGENr 

SSBPimiCE,  ReNSSILaÏHITE,  CALOAIRI  RT  DOLOMIE.... 


XVI. 

CONTRIBUTIONS  OHIMJQDES  A  LA  GÉOLOGIE  DU  CANADA— SUR 

LES  GRAPHITES  CANADIENS— PAR  M.  C.  HOFFUANN.    548-572 

ApEEÇD  DES  HËTBODES  EWPLOTiES  DAME  l'ÊTDDE   DBB   SBAPHITBS 548 

Graphite  Canadien — DiSSËumt _ - _ 551 

GrAFBITE  ClDADIEN — pRÉPARË _ 554 

Obapbite  de  Cevlan — EN  VEinea - _ 564 

Graphite  des  Etats-Unis — su  Vbnes 566 

TaBLEAO  indiquant  la  COUP091TIOH   DIS   eilAPBITIS  DD  ClHADA,  DES  ETATB- 

Uris  et  DE  Cetlan 5C7 

Tableau  mstodant  la  coHBuSTiBiuTi  rklative  des  hIheb  graphites 569 

Aealises  des  feldspaths  ASBociis  Alt  graphite ., 571 


ILLUSTRATIONS  BT  CARTES  QUI  ACCOMPAGNENT 
CE  RAPPORT. 


ILLUSTRATIONS. 

MU 

1.  Vue  du  lac  TaoyabUDlcut 30 

2.  Vue  i  travers  une  terrace  dénudée,  i  uoe  éléTBtion  de  5,270  pieds,  vers  les 

pics  les  plus  élevés  de  la  chaîne  des  Il-ga^chui..^ 4Ï 

3.  Montagne  Toot-i-ai  ou  de  Pawnie,  vue  des  collines  de  l'exlrémité  est  du  lac 

Na-tal-kuz „ __ 44 

4.  Rapide  sur  la  Haut-j-Nécbacco,  au  sud  du  Fort  Praser _ &0 

5.  Rivière  Nécbacco,  vue  du  Port  Fraser. — —  5! 

6.  Canan  de  Kes-la-chick,  prés  de  la  montagne  Toot-i^i „ „.._ 8l) 

7.  Contour  de  la  cbaloe  volcanique  It-clia,  vue  des  versants  nord-est  de  l'Il-ga- 

ch»z 90 

8.  ilpficAtuou  Teudopsit ^    183 

9.  Quai  de  la  Compagnie  Houillère  de  Vancouver,  Nanaïmo „.. I9li 

10.  Mine  Wellington,  Baie  du  Départ,  G.-B „ _    ?{>8 

11.  HinsHarwood,  Nanaïmo,  C.-B -    m 

lî.  Diagramme  des  strates  traversées  dans  te  forage  fait  par  H.  Attrill  i 

Godericli - ïG6 

13.  Coupes  des  roches  renfermant  l'albertite 404 

U.  Coupes  de  coproli thés 487 

CARTES. 

15.  Carte  d'une  partie  de  ta  Colombie-Britannique  entre  la  rivière  Fraser  el  la 

chaîne  de  la  COte,  pour  illustrer  le  rapport  de  U.  Dawson. 

16.  Carte  des  terrains  houillers  de  la  câte  nord-est  de  l'Ile  de  Vancouver,  pour  illus- 

trer le  rapport  de  M.  Kicbardsou. 

17.  Carte  du  comté  d'Ultawa,  pour  illustrer  le  rapport  de  U.  Vennor. 

18.  Carte  de  parties  des  comtés  d'Albert  et  Westmoreland,  pour  illustrer  le  rapport 

de  MH.  Bailey  et  Elis. 

19.  Carte  do  partie  du  Cap-Breton,  pour  illustrer  le  rapport  de  H.  Fletcber, 


Note.— Dans  ta  carte  des  comtés  d'Albert  et  Westmoreland,  qui  fait  face  à  la 
page  398,  la  Décbe  qui  traverse  la  carte  indique  le  nord  magnétique,  la  ligne  qui 
indique  le  vrai  nord  devrait  Former  un  angle  avec  elle,  i  l'est,  de  30". 


Page  7,  ligne  29.— Au  lieu  <lc  "  seront  donnés  daos  lp   procli.iin  rspporl  annuel," 
lisRZ  :  "  soDl  donnas  dans  le  présent  ra|i])orl.'' 
-      blG,  ligne  t.— Au  lieu  de  •'  Elle."  lisez  '■  II." 


COMMISSION  GÉOLOGIQUE   DtT  CANADA. 

ALFRED  R  C.  SELWYN,  M.S.R.,  M.S.G,  DiRECTSu». 


^i^i^       RAPPORT 


DES  OPÉKxilTIONS 


1876-77. 


PUBLIÉ   PAR  AUTORITÉ    DU    PARLEMENT. 
1878. 


RAPPORT  SOMMAIRE 

EXPLORATIONS  GEOLOGIQUES, 


Alfeed  E.  C.  Selwyn,   M.S.E.,   M.S.O  , 

ADRESHA   A 

L'HONORABLE  DAVID  MILLS,  M.P., 

L'iNTÉHlKl'It. 


Monsieur, — Dans  le  rapport  des  travaux  géologiques  eiécntéa 
par  les  membree  de  la  Oommission,  qui  formait  un  volume  de 
478  pages  8vo  royal,  avec  cartes  et  illustrations,  que  j'ai  eu  l'hon- 
neur de  TOUS  présenter  l'année  dernière,  se  trouvent  consignés 
les  détails  de  la  plus  grande  partie  de  ce  qui  a  été  fait  dans  les 
douze  mois  tinissant  au  30  avril  1876. 

Durant  les  sept  premiers  mois  de  l'année  comprise  dans  leTruvaunA 
rapport  actuel,  ou  du  1er  mai  au  81  décembre,  une  grande  partie  de  phiiadei 


f^ 


Collections 
exposées. 


2  ÈXPLOKaTION  géologique  hV   CANADA. 

sera  d'une  valeur  permanente,  car  il  servira  de  guide  aui 
ressources  minérales  du  Canada. 
^Itd^**"  Les  dépenses  totales  encourues  au  sujet  de  TExposition,  y 
xposiiion.  compris  les  frais  d'impression  du  catalogue  dont  je  viens  de 
parler,  et  qui  ont  été  payés  par  la  Commission  Géologique,  se 
sont  élevées  à  $11,235.15.  Une  somme  de  |5,000  avait  été  mise 
à  ma  disposition  par  la  Commission  Canadienne,  et|1875.36m'ont 
été  fournis  conjointement  par  la  Commission  Canadienne  et  le 
Bureau  Consultatif  de  la  Colombie-Britannique.  Cette  dernière 
somme  représente  la  dépense  totale — sauf  la  plus  grande  partie 
du  fret — encourue  pour  Texposition  des  produits  de  toutes  sortes 
envoyés  par  la  Colombie,  tant  ouvrés  que  bruts. 

Ces  chiffres  montrent  une  t[>alance  de  |4,359.79,  qui  a  été  portée 
au  débit  du  crédit  affecté  à  la  Commission  Géologique. 

Outre  la  collection  stratigraphique  des  roches  et  minéraux  du 
Canada,  composée  de  1,074  échantillons,  la  section  minérale  et 
géologique  renfermait  489  articles, — dont  306  avaient  été  fournis, 
soit  par  Tentremise  de  la  Commission,  soit  directement,  par  208 
exposants,  et  le  reste  avait  été  recueilli  et  exposé  par  la  Commis- 
sion elle-même. 

Quarante  et  une  médailles  ont  été  accordées  par  les  juges 
internationaux,  et  vingt-huit  par  les  juges  britanniques,  au 
"  concours  canadien  "  spécial,  ce  qui  forme  un  total  de  soixante- 
neuf  médailles  décernées  aux  exposants  dans  cette  section.  La 
disposition  de  la  collection  a  été  universellement  reconnue  comme 
étant  la  plus  parfaite  et  la  plus  instructive  de  toute  l'Exposition. 
Je  puis  aussi  à  ce  propos  citer  le  passage  suivant  d'un  article  sur 
la  Géologie  du  Canada,  publié  dans  le  numéro  de  juillet  de  la 
Nature,  page  236  : — 

"  L'Exposition  de  Philadelphie  a  absorbé  une  bonne  partie  du 
temps  et  du  travail  des  employés  de  la  Commission,  qui  sans 
cela  auraient  pu  les  consacrer  aux  explorations,  au  laboratoire  et 
au  musée.  Mais  le  directeur  n'a  pas  lieu  de  regretter  cette  sus- 
pension temporaire  des  opérations  ordinaires  de  ses  confrères,  car 
il  ne  peut  y  avoir  aucun  doute  que  l'étalage  de  roches,  de  miné- 
raux et  de  fossiles  fait  par  le  Canada  à  l'Exposition  du  Cente- 
naire, si  universellement  admirés,  a  servi  à  faire  connaître  au 
monde  les  ressources  minérales  du  Canada,  ainsi  que  l'habileté 
de  ses  géologues,  beaucoup  mieux  que  n'auraient  pu  le  faire  les 
meilleures  cartes  et  les  plus  habiles  mémoires." 
Rapports  et  Dans  mon  dernier  rapport  sommaire,  je  disais  que  les  études  et 
d'Impression,  exploratious  avaient  été  poursuivies  dans   Ontario  par  H.  Q-, 


Médailles 
obtenues. 


BaPPort  soirMAinÈ  Par  aLfrEd  r.  c.  selwvn.  3 

Vennor,  mais  que  l'on  considérait  plus  prudent  de  différer  la 
publication  des  détails  jusqu'à  ce  que  l'on  eût  pu  vérifier  ses 
conclusions  par  de  nouvelles  observations  faites  sur  «ne  plus 
grande  échelle.  Je  disais  aussi  que  M.  James  liichardson  avait 
terminé  l'examen  des  régions  houillères  de  Nanaïmo  et  Comox, 
dans  l'Ile  de  Vancouver,  et  qu'il  serait  bientôt  prêt  à  fournir  une 
carte  complète  et  un  rapport  iinal  sur  ces  régions.  Ce  rapport 
et  cette  carte  ont  été  préparés  dans  le  cours  de  l'hiver  dernier,  et 
je  vous  les  soumets  maintenant,  avec  d'autres  contenant  les 
détails  de  mes  travaux  et  de  ceux  de  mes  collègues  exécutés 
durant  les  douze  derniers  mois  expirés  au  30  avril  1877.  L'on 
verra  par  ces  rapports  que  les  travaux  de  camp^ne  des  géolo- 
gues de  la  Commission  ont  embrassé,  nonobstant  les  interruptions 
ci-deesus  mentionnées,  plusieurs  explorations  et  études  impor- 
tantes. 

Dans  la  Colombie-Britannique,  M.  G-.  M.  Dawson  a  examiné  Kipioratioti 
une  grande  étendue  de  pays  comprise  entre  les  montagnes  des'oiombe- 
Cascades  et  la  rivière  Fraser,  y  compris  toutes  les  routes  alterna- 
tives récemment  explorées  pour  le  chemin  de  fer  du  Pacifique. 
Il  fit  aussi,  à  la  fin  de  l'automne,  un  examen  des  terrains  houillers 
de  la  vallée  de  là  Nicola,  dont  le  résultat  a  fait  voir  que  les  cou- 
ches de  houille  s'étendent  probablement  sur  un  grand  espace.  Il 
visita  aussi  les  terrains  aurifères  de  Caribou,  dans  le  but  de  donner 
des  avis  et  des  renseignements  à  ceux  qui  sont  intéressés  dans 
l'exploitation  des  rochers  de  quartz. 

Dans  Ontario,  M.  R.  Bell  a  fait  un  examen  minutieux  des  "^^s  RJ ^e  m  rii^ 
orientales  du  lac  Supérieur,  à  l'ouest  de  la  rivière  Michipicoton. '"<■«■ 
Une  partie  de  la  vallée  de  la  rivière  Des  Jardins  {Garden  river), 
et  les  environs  du  lac  de  l'Echo,  ont  aussi  été  examinés,  ainsi 
que  le  voisinage  de  She-ba-o-na-ning-,  et  toute  la  rive  nord-est  de 
la  baie  Géorgienne.  Un  examen  partiel  a  aussi  été  fait  de  la 
région  comprise  entre  Parry  Sound  et  le  lac  Nipissingue,  ainsi 
qu'une  reconnaissance  de  la  région  située  entre  ce  dernier  et  la 
rivière  des  Outaouais. 

Dans  les  comtés  de   Renfrew,  Pontiac  et  Ottawa,  une  très  Ri-ninn  de 
grande  superficie  a  été  examinée  par  M.  H.  O.  Vennor,  y  compris 
l'arpentage  de  plus  de  1,150  milles  pour  des  tins  géog-raphiques, 
et  dans  le  but  d'établir  la  position  exacte  de  certaines  bandes 
importantes  de  calcaire. 


4 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   Dt)   CANADA. 


Cantons  de 
l'Est. 


Q,uébec 


perforateur  diamanté.  Les  carottes  qui  ont  été  tirées  ont  été 
examinées  par  le  Dr.  T.  Sterry  Hunt,  et  il  a  bien  voulu  mettre  à 
ma  disposition,  pour  le  publier  avec  les  rapports  de  la  Commis- 
sion, un  fort  intéressant  et  précieux  rapport  sur  ce  forage  profond, 
qu'il  a  communiqué  en  février  dernier  à  une  réunion  de  l'Institut 
Américain  des  Ingénieurs  des  Mines  à  New-York. 

Dans  la  province  de  Québec,  il  a  été  fait  un  nouvel  examen  de 
près  de  1,900  milles  de  pays  dans  les  cantons  deTEst,  et  52  milles 
de  lignes  de  section  ont  été  mesurés  à  la  chaîne  et  nivelés  par 
M.  A.  Webster. 

Durant  le  mois  d'août — le  seul  temps  qu'il  m'ait  été  possible 
de  m'absenter — ^j'ai  fait  un  examen  préliminaire  de  la  côte  entre 
le  Petit-Métis  et  la  rivière  St.  Pierre,  sur  le  golfe  St.  Laurent, 
distance  d'environ  150  milles,  dans  le  but  de  constater  par  une 
observation  personnelle  les  véritables  rapports  qui  existent  entre 
i^pp<^»*^«du   les  différents  membres  du  groupe  de  Québec,  et  entre  eux  et  les 
prétendues  roches  de  Potsdam  du  Bic,  etc.     Et  je  crois  que  l'on 
peut  maintenant  démontrer  que  le  conglomérat  calcaire  et  les 
assises  graptolitiques  qui  lui  sont  associées  à  la  Pointe-Lévis,  l'Ile 
d'Orléans,  St.   G-ervais,  Kamouraska,  le   Bic,  le  Petit-Métis  et  la 
rivière  Ste.  Anne,  sont  tous  à  peu  près  au  même  horizon  et  font 
réellement  partie  de  la  formation  de  Lévis  du  groupe  de  Québec  ; 
de  plus,  que  les  grès  grossiers  (  "  grès  des  Piliers  "  du  rapport  de 
1845,  par  Sir  W.  E.  Logan,)  de  la  Pointe  du  Phare,  au  Petit-Métis, 
du  Cap  de  Chatte,  du  Cap  de  la  Baleine  et  d'autres  endroits  sur 
la  côte,  que  l'on  supposait  jusqu'ici  appartenir  à  la  formation  de 
Sillery,  et  occuper  une  position  plus  élevée  que  les  grès  conglo- 
mérats de  Lévis,  sont  réellement  sous  ces  derniers  et  constituent, 
probablement,  l'étage  inférieur  de  la  partie  fossilifère  du  groupe 
de   Québec.     Et  il   paraîtrait  certain  que  les  fossiles,  que  l'on 
supposait  caractériser  la  période  de  Potsdam,  et  trouvés  dans  les 
conglomérats  du  Bic,  sont  en  fragments  dérivés,  ou  bien  que  nous 
avons  dans  cette  région  un  mélange  des  deux  faunes.  Néanmoins, 
il  faudra  encore  étudier  soigneusement  la  stratigraphie  de  cette 
région  avant  que  Ton  puisse  définitivement  en  établir  la  véritable 
structure.     J'espère  que  l'on  pourra  faire  quelque  progrès  dans 
cette  étude,  durant  l'été  prochain. 

Dans  le  Nouveau-Brunswick,  M.  Elis,  le  professeur  Baily  et  M. 
G-,  F.  Matthew  ont  poursuivi  leurs  explorations,  surtout  dans  les 
comtés  d'Albert  et  de  Westmoreland,  y  compris  un  examen  des 
célèbres  mines  d'albertite,  et  un  mesurage  et  examen  soigneux  de 
la  propriété  de  la  Compagnie  Beliveau  d'Albertite  et  d'Huile, 


Nouvêftll- 
BrunsWick. 


RAPPORT   SOMMAIRE   PAR   ALFRED   R.   C.   SELWYN. 


5 


dont  un  rapport  spécial  a  été  fourni  aux  directeurs.  Cet  examen 
s'est  étendu  sur  une  superlicie  de  plus  de  220  milles  carrés,  et  160 
milles  de  chemins  et  de  cours  d'eau  ont  été  mesurés  à  Todomètre 
et  à  la  chaîne. 

Dans  la  Nouvelle-Ecosse,  M.  Scott  Barlow  a  continué  le  relevé  Nouveiie- 
et  Texamen  de  la  région  houillère  du  comté  de  Cumberland,  y 
compris  une  ligne  de  section  mesurée  à  la  chaîne  et  nivelée,  à 
partir  de  la  rivière  Phillips  en  traA^'ersant  les  montagnes  de  Cobe- 
quid  jusqu'au  Bassin  des  Mines,  longue  de  24|  milles.  Il  a  aussi 
fait  des  mesurages  pour  compléter  la  carte  de  ce  district  et  établir 
exactement  les  limites  des  formations,  lesquels  s'élèvent  à  un 
total  d'environ  140  milles 

Dans   le   Cap-Breton,  un   examen  et  relevé  géographique  et  cap-Breton. 
géologique  combinés  a  été  fait  d'une  partie  des  comtés  de  Cap- 
Breton,  Victoria  et  Eichmond,  par  M.  Fletcher,  qui  a  aussi  visité 
et  examiné  plusieurs  localités  où  l'on  disait  avoir  découvert  de 
l'or,  du  cuivre  et  de  la  houille. 

Dans  mon  dernier  rapport  annuel,  j'ai  dit  quelques  mots  de 
l'interruption  des  travaux  paléontologiques,  causée  par  la  maladie 
prolongée  de  M.  Billinffs:  moins  de  deux  mois  plus  tard,  ce  Mort  de  m. 
monsieur  était  mort,  et  le  pays  a  perdu  en  lui  un  homme  qui, 
pendant  plus  de  vingt  ans,  s'était  consacré  à  cette  branche 
importante  des  fonctions  de  la  Commission  G-éologique,  travaux 
dont  il  s'était  toujours  habilement  et  consciencieusement  acquitté. 

En  juillet,  M.  J.  F.  Whiteaves,  M.S.G.,  ci-devant  secrétaire- Nomination 
archiviste  de  la  Société  d'Histoire  Naturelle  de  Montréal  et  con-aves. 
servateur  du  musée  de  la  Société,  fut  nommé  pour  remplacer  M. 
Billings.  Il  a  depuis  complété  la  Partie  I,  vol.  I,  des  "  Figures 
et  Description  des  Fossiles  Mésozoïques  du  Canada,"  contenant 
dix  planches,  avec  92  pages  de  texte  et  une  carte.  Ce  travail  a 
été  publié  durant  l'année  et  forme  une  précieuse  et  importante 
addition  à  la  littérature  de  la  paléontologie  canadienne. 

Durant  l'hiver,  des  examens  soifrneux  ont  été  faits  des  fossiles  Paiéon- 

tolo^'le. 

recueillis  en  1875  sur  la  Haute  et  Basse  rivière  de  la  Paix,  sur 
l'Athabaskaw  et  la  rivière  à  l'Eau-Claire,  ainsi  que  ceux  qui  pro- 
venaient de  la  Mattagami,  ou  bras  sud  de  la  rivière  de  l'Orignal, 
et  les  résultats  en  ont  été  déjà  publiés  dans  le  Rapport  des  Opéra- 
dons  de  1875-76. 

Un  examen  partiel  a  aussi  été  fait  des  fossiles  recueillis  par  les 
différents  membres  de  la  Commission  en  1876;  spécialement 
d'une  très  intéressante  %érie  de  fossiles  mésozoïques  obtenus  par 
M.  Gr.  M.  Dawson  sur  la  rivière  Iltasyouco,  dans  la  Oolombie-Bri- 


l 


0  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

tannique,  qui  démontrent  que  les  roches  jurassiques  altérées  des 
Sierra  Nevada  s'étendent  au  nord  jusque  dans  la  chaîne  des 
Cascades  de  la  Colombie-Britannique. 

La  grande  collection  faite  par  M.  James  Richardson  durant 
les  années  1871  à  1875,  parmi  les  roches  houillères  de  Vancouver 
et  des  îles  voisines  dans  le  golfe  de  Gréorgie,  a  aussi  été  soigneu- 
sement examinée.  Cette  série  renferme  environ  cent  espèces,  la 
plupart  de  mollusques,  qui  seront  dessinées  et  décrites  dans  la 
seconde  partie  du  premier  volume  des  "  Fossiles  Mésozoïques 
Canadiens,"  qui  est  déjà  commencé. 
Musée.  j^  Whiteaves  dit  de  plus  qu'il  a  fait  un  examen  préliminaire 

du  contenu  des  cabinets  et  du  coffre  de  sûreté  dans  la  chambre  du 
conservateur,  ainsi  que  des  tiroirs  qui  se  trouvent  sous  les  tables 
dans  le  musée. 

Environ  200  caisses  de  fossiles  qui  étaient  dans  les  hangars  ont 
été  dépaquetées,  et  les  spécimens  ont  été  examinés.  Elles  conte- 
naient, pour  la  plupart,  soit  des  doubles  d'espèces  communes,  soit 
des  fragments  de  roches  fossilifères  d'aucune  valeur.  Néanmoins, 
l'on  y  trouva  quelques  types  des  espèces  déjà  décrites  dans  les 
publications  de  la  Commission,  mais  qui  n'avaient  pas  encore  été 
exposés.  Ils  ont  été  montés  sur  des  tablettes  et  étiquetés,  et  ils 
figureront  bientôt  dans  les  vitrines  du  Musée.  Tous  les  doubles 
qui  pouvaient  servir  aux  collections  des  écoles  ou  aux  échanges 
ont  été  séparés,  et  il  en  a  été  fait  un  catalogue.  Une  grande 
quantité  de  déchets,  qui  s'était  accumulée  depuis  plusieurs  années, 
a  été  rejetée,  et  le  nombre  des  caisses  remplies  a  été  réduit  à  180. 

Cent  quatre-vingts  espèces  du  groupe  de  Québec,  et  provenant 
de  la  province  de  Québec  et  de  Terreneuve,  ont  été  identifiées, 
montées  sur  des  tablettes,  étiquetées  et  placées  dans  les  vitrines. 
Beaucoup  d'entre  elles  n'avaient  encore  jamais  été  exhibées,  et 
celles  qui  l'avaient  été  n'étaient  ni  montées  ni  nommées.     Outre 
les  espèces  ci-dessus  mentionnées,  une  centaine  des  types  décrits 
dans  les   "Fossiles  Paléozoïques   du   Canada,"  mais  qui  ne  se 
trouvaient  pas  dans  les  cases  du  musée,  ont  été  reconnus,  montés 
et  étiquetés,  et  sont  maintenant  prêts  à  être  exposés.  La  collection 
de  fossiles  siluriens  supérieurs  faite  par  M.  Curry  à  Port-Daniel, 
en  1872,  a  été  examinée  et  classiliée,  et  les  meilleurs  spécimens 
ont  été  choisis  et  montés,  pour  être  plus  tard  étudiés  et  exposés  1 
Il  est  naturellement  à  désirer  qu'un  ou  plusieurs  bons  échantillons 
de   chacune   des   espèces   décrites   dans   les  publications  de    la 
Commission,  se  trouvent  dans  les  casiers  du  Musée,  et  j'espère  (jue 
nous  y  arriverons  avant  longtemps. 


RAPPORT   SOMMAIRE  PAR    ALFRED   R.   < 

Les  plus  importantes  additions  faites  anx  collections  paléonto-  Addiiiom 
lo<riqaes  durant  l'année,  sont  comme  suit  : —  tions  p»i4on- 

I.  De  ta  rivière  de  In  Paix  supérieure,  recueillis  en    1tJT5 

par  M.  Selwyn .', 110  ppùcimuns 

S.  Des  rivii^res  de  la  Paix  inférieure.  Alhabaskaw  oi  à  l'Eau- 

Claire,  recueillis  en  1875  par  M,  Macoun 6ri        " 

3.  De  la  rivière  Illasyouco,  C.-B,  recueillis  par  M.  G.  U. 

Daw«on 100 

A.  De  la  rivière  Maltagami,  recueillis  par  M.  Bell 3B 

D'autres  petites  collections  ont  aussi  été  reçues  de  différents 
membres  de  la  Commission,  dont  la  plus  importante  est  celle  faite 
par  M.  Fletcher  dans  le  Cap-Breton,  et  elle  contient  cinq  ou  six 
espèces  de  fossiles  du  terrain  silnrien  inférieur.  C'est  là,  à 
l'exception  de  VEvphyion  trouvé  par  moi  à  Owen's  Bluffs,  en 
1870,  *  la  première  découverte  rapportée  de  fossiles  siluriens 
incontestables  dans  la  Nouvelle-Ecosse. 

Le  travail  du  laboratoire  a  compris  la  constatation  de  la  pré-  Recherchea 
sence  et  de  la  quantité  du  fer,  du  cuivre,  de  l'argent,  du  plomb 
et  de  l'or  dans  les  échantillons  provenant  de  la  Colombie-Britan- 
nique, des  régions  des  "lacs  Supérieur  et  Hnron,  ainsi  que  des 
provinces  de  Qnébec  et  de  la  Nouvelle-Ecosse,  En  sus  des 
minerais  examinés,  des  spécimens  de  bouille,  d'apatite,  de  pyrite, 
6e  calcaire,  de  dolomie  et  d?  plusieurs  autres  minéraux  et  roches 
d'an  intérêt  scientifique,  ont  été  examinés,  et  les  résultats  en  sont 
fournis  dans  le  rapport  du  Dr.  Harrington,  que  l'on  trouvera 
plus  loin. 

L'étude  des  graphites  canadiens,  mentionnée  à  la  page  464  du 
rapport  de  l'année  dernière,  a  été  poursuivie  par  M.  C.  Hoffmanui 
et  les  résultats  complets  en  seront  donnés  dans  le  prochain  rap- 
port annuel. 

Dans  le  Musée,  quelques  améliorations  ont  été  faites,  et  l'on  a  collection 
consacré  un  temps  considérable  à  étiqueter,  numéroter  et  préparer  que  dl ^hes. 
Jes  spécimens.  Un  nouveau  casier-comptoir,  correspondant  à 
ceux  qui  se  trouvaient  déjà  dans  le  Musée,  a  été  placé  dans  la 
salle  No.  4,  dans  l'aile  de  brique.  Ce  casier  a  trente-deux  pieds 
de  long,  et  il  contient  vingt-sept  tiroirs  et  dix  vitrines.  L'on  se 
propose  d'exposer  dans  cette  salle  une  collection  stratigraphique 
complète.  Tous  les  échantillons  seront,  autant  que  possible,  de 
dimensions  uniformes  de  trois  par  quatre  pouces,  et  ils  contiendront 

•  Rappiirt  des  OfH^ration?,  Exploration  Géolopiiue  du  Canada,  1870-71,  pngns 
n7-!70. 


8  EXPLORATION  GÉOLOflIQUE    DU    CANADA. 

des  roches  de  tontes  les  formations  qui  ont  été  reconnues  jusqu'ici 
dans  la  Confédération  Canadienne,  depuis  le  Cap-Breton  jusqu'à 
l'île  de  Vancouver.  Des  tranches  des  roches  cristallines  les  plus 
intéressantes  seront  taillées,  aân  qu'on  puisse  les  étudier  au 
microscope  et  en  déterminer  et  décrire  les  caractères  d'une 
manière  exacte.  Plus  de  1,000  spécimens  ont  déjà  été  préparés,  et 
500  ont  été  placés  dans  les  cases. 

En  vue  de  l'établissement  probable,  à  «ne  époque  future,  d'an 
musée  national,  l'on  a  jugé  opportun  d'utiliser  les  ressources  de 
la  Commission,  autant  que  possible,  pour  obtenir  des  échantillons 
de  pays  étrangers,  par  voie  d'échange.  Nous  avons  ainsi  pu  nous 
procurer  quelques  spécimens  précieux  à  Philadelphie,  et  j'espère 
que  la  prochaine  exposition  universelle  de  Parie  nous  fournira 
encore  une  bonne  occasion  de  nous  en  procurer  d'autres. 

Un  certain  nombre  de  demandes  de  collections  ont  été  faites 
par  des  institutions  d'éducation  et  scientiBques,  ainsi  que  par  des 
particuliers,  et  il  a  été  préparé  et  distribué,  en  conséquence,  un 
total  de  2,246  spécimens  de  minéraux  et  de  roches,  comme  suit  ; — 

1.  Commission  Géologique  da  la  Carollno  du  Nord,  Baleigh,  E.-U. 

2.  Université  du  Nouveau-Brunswick,  Frédiiricioiii  N.-B. 

3.  Université  AILcri,  Belleville,  Ont. 

4.  Département  de  l'Instruction  Publique,  Toronto,  Ont.,  douze  séries  de 

cinqu&nle  spécimens  chacune.      * 

5.  CoUége  da  Bie.  Thérèse,  Q. 

6.  EcoieNormale  Jacques-Cartier,  Montréal,  Q. 

7.  Séminaire  de  Nicolet,  Q. 

8.  Ecole  Centrale,  Galt,  Ont. 

9.  Ecole  Polytechnique,  Montréal. 
tO,  Ëcole  d'Agriculture  d'Ontario. 

M,  L'InstitQl  des  Ingénieurs  des  Mines  Américains,  Philadelphie,  E,-U. 
12.  Mueéum  du  Parc  Central,  New-York,  E.-U. 
.   13.  L'Académie  des  Sciences,  Philadelphie,  E.-U. 

14.  Commission  Géologique  d'Italie,  Gènes. 

15.  Smithsonian  Instilule,  Washington,  D.  C,  E.-U. 

16.  Club  des  Naturalistes,  Belleiîlle,  0. 

17.  Le  Commissaire  Japonais  à  Phitaitelphie. 

18.  AlberlJ.  Hill,  I.  C,  Nouvelle-Ecosse. 

19.  John  De  Lainaler,  Millford,  Del.,  E.-U.  , 

20.  T.  A.  McLcan,  Toronto,  O. 
31.  'W.  E.  Morris,  Perth,  O. 

122.  Le  Comte  de  Cavan,  Irlande. 

23.  Muséum  Géologique,  Wellington.  Nouvelle-Zélande. 

vigtteursau       Da  1er  mai  187fl  au  30  avril  1877,  il  a  été  inscrit  1,652  noms 
sur  le  registre  des  visiteurs. 
Un  plus  grand  nombre  que  d'habitude  de  précieux  rapports  et 


RAPPORT    SOMMAIRE   PAR    ALFRED   R.   C.   SEUVYN.  9 

de  publications,  dont  la  liste  est  ci-jointe,  a  été  présenté  à  la 
bibliothèque  durant  l'année,  en  échange  de  ceux  de  la  Commis- 
sion, dont  694  exemplaires  ont  été  distribués  durant  les'  douze 
mois  eipiréB  au  80  avril  1877. 

J'ai  l'honneur  d'être. 
Monsieur, 
Votre  obéissant  serviteur, 

ALFRED  E.  C.  SELWYN. 

Bureau  db  la  Commission  G-ioLOGiQUE, 
Montréal,  Mai  1877. 


ADDITIONS  A  LA  BIBLIOTHÈQUE, 

Du  1er  MAI  1876  au  30  AVRIL  1877. 


DONNÉS  PAR 

La  Société  Royale  de  Londres  :— 

Procès-verbaux Vol.  XXIII.,  No. 

"       "     XXIV., 

"       "     XXV., 


159-63 

164-70 

1871-78 


Société  Géologique  de  Manchester  : — 

Transactions Vol,  XIV 

Société  Royale  d'Edinburg  : — 

Procès-verbaux Vol.  VIII., 


Parlies  4-7. 


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Transactions *' 


Sessions  1873-74 
1874-75 
XXVII.,  Partie  2,  '«         1873-74 


i( 


Société  Philosophique  de  Glasgow  : — 

Procès-verbaux 6  Nos.,  1841-48 

Vol.  III.,     No.  1—6,  1848-55 


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IV., 

"  1  2, 

1855-60 

^•, 

"  1  4, 

1860-64 

VI., 

"  1—4, 

1864-68 

VIL, 

"  1  3. 

1868-71 

VIII., 

"  1  2, 

1871-73 

IX., 

"  1—2, 

1873-75 

Institutions  des  Ingénieurs  et  Constructeurs  de  Navires  d'Ecosse  : — 

Transactions 20e  Session,  1876-77 

Commission  Géologique  de  Vlnde. — Thomas  Oldham,  L.L.D.,  Directeur  : — 
Palaeonlologia  Indica,  Vol.  I-II.,    Série    9 — 2 
"  "         "    I-III.,      *'        9—3 

"  ««         «*    MV.,      "        9—4 

Archives "    VIJI.,  Partie  1—4 

"    IX.,         •*       1 

Département  des  Minés,  Nouvelle-Ecosse  : — 

Rapport 1876 

Institut  des  Sciences  Naturelles  de  la  Nouvelle-Ecosse  : — 

Procès-verbaux  et  Transactions.  VoU  II.,    Partie  2,        1867-68 

II.,        "       3,        1868-69 
IL,        "       4,        1869-70 
"  "  *'  **     IV.,       "       1^—2,  1875-76 

Commission  Géologique  de  Terreneuve. — Alexander  Muuhay,  M.S.G.,  Directeur  : — 
Report  of  Progress,  1875. 

Département  de  la  Marine  et  des  Pêcheries,  Ottawa  : — 

Report  on  the  Meteorological,  Magnetic  and  other  Observations  of  the  Dom'nion 
of  Canada,  for  the  Calendar  Year  ending  31st  December,  1875. 


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ADDITIONS  A   LA    BIBLIOTHÈQUE.  It 

Dépariemtnl  de  l'Inlérimir,  Ottawa  : — 

Adqu&I  Report  of  the  Department  of  Ihe  Inlerior,  for  the  year  eoding  1 876. 

Dépariemtnl  des  Travavx  Publics,  Ottawa:— 

Generol  Report  of  the  Hinister  of  Public  Works,  for  the  Fiscal  Year  endLng 

30th  JuDe,  18T6. 
Carte  (trois  feuiHea)  d'une  partie  du  Territoire  du  Nord-Ouest,  y  compris  la 

Province  de  Manitoba.    J.  Jor^stoii,  Dessinateur  en  cliof. 
Canadien  PociQo  Rail  way.— Description  of  Route. 
Hwtaii  d'Agriculture.  Ollawa  :— 

Recensement  du  Canada,  Vol.  IV. 
W.  H.  BaiUy.  M.S.D.,  Dublin  .— 

Figures  of  Charaoteristic  British  Fossils,  witli  descriptive  remarks,  Part  IV. 
Report  on  Fossils  from  the  upper  old  Red  Sandstone  of  Kiitorcan  Hilt,  in  the 
County  of  Kilkenny,  No.  1. 
Commission  Giologiqu*  lia  Territoires  des  Elats-Unii. — Dm.  F.  V.  H  aï  de  s.  Géologue 
des  Etats-Unis  :— 
A  Report  on  the  Invertebrate  Cretaceous  and  Terliary  Fossils  of  the  Upper 

Missouri  CouDtry  ;  par  F.  B.  Mebk. 
A  Monograpb  of  the  Geometrid  Maths  of  the  United  SUtes,  Vol.  IX.  :  par  A. 

S.  Packard,  Jh.,  H.D. 
Meteorologicat  Observations  made  during  Lhe  year  IS73  and  the  early  part  of 
tha  year  1874,  In  Colorado  and  Montana  Terrltories  ;  par  Geobge  B.  Chiï- 

Sketch  of  the  Origin  and  Progrcas  of  tha  United  States  Goological  and  Geo- 
graphioal  Survey  of  the  Terriloriea,  par  F.  V.  IIayben. 

Bulletin Vol.  III.,  No.  I,  2,  3. 

"      National  Muséum No.  3,  par  J.  H.  Kioder,  M.D. 

"  "  "       "    4,    '■   Gbokge  N.  Lawhevck. 

■'  "  "      "    5;    "   Geo.  Bhown  Goodb. 

Catalogue  of  the  Publications  of  the  U.  S.  Geological  and  Geographical  Survey 

of  Ihe  Terrilories  ;  par  F.  V.  Hayue». 
Drainage  Map  of  Colorado.  . 

Walter  P,  Jenny,  E.M.  :— 

The  Minerai  Weaith,  Cltmate.anii  Rainfall,  and  Natural  Resources  of  the 
Black  Hills  of  Dakota. 
J.  W.  PowELL,  Washington  :— 

Report  of  the  Geology  of  the  Eastem  portion  of  the  Uinta  Mounlains  and  a 
Région  ofCountry  adjacent  thsrelo,  with  Atlas.    Un  voL  *to. 
Commission  Géologique  de  l'Iltinais  : — A.  H.  Wohthen,  Directeur  : — 

The  Natural  History  of  Illinois,  Bulletin  No.  I. 
Cmnmission  Géologique  de  iOkio  : — Pnor.  J.  S.  Newbehby,  Géologue  en  Chef  : — 

Report  of  Ihe  Geological  Survey  of  Ohio,  Vol.  II.,  Part  !,  Palœontology. 
Burtau  d' AgriaUture  de  l'Etat  de  l'Ohio  :— 

Vingtfleuvième  Rapport  Annuel,  1874. 

C'iinmission  Géologique  de  la  Pennsylvanie. — Phoc  J.  P.  Leslie,  Géologue  de  l'Ktat  : 

Report  of  Progress  in  the  District  of  York  and  Adams  Counties,  1874  ;  jwr 

Persifoh  FxAZEn,  Jb. 
Report  of  Progress  in  the  Green  and  Washington  District,  1875  ;  par  J.  J. 

Stevehsok, 


12  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Measured  Sections  of  the  Palaeozoic  Formation  in  Middle  Pennsylvania  ;  par 
Charles  A.  Ashbcrneh. 

Commission  Géologique  du  New-Jersey. — Geo,  H.  Cooke,  Géologue  de  l'Etat  ; — 
Annual  Report  of  the  State  Goologist  of  New  Jersey,  for  the  year  1876. 
Catalogue  of  the  Centennial  Exhibit  of  the  Geologicai  Survey  of  New  Jersey, 
1876. 

Bureau  (V Agriculture  de  VEIcU  du  New-Jersey  : — 

Troisième  et  Quatrième  Rapports  Annuels,  187.">-G. 

Commission  Géologique  du  Wisconsin. — T.  C.  (^hamherli.n,  Géologue  en  Chef  : — 

Annual  Report  ofProgress  and  Resulls  of  the  Wisconsin  Geologicai  Survey 

for  the  year  1876. 
The  State  of  Wisconsin,  ombracing  Brief  Sketches  of  its  History,  Position, 

Resources  and  Industries,  and  Catalogue  of  its  Exhibils^  at  Ihe  Centennial 

at  Philadelphia,  1876. 

Commission  Géologique  du  New- Ilam\)sh  Ire. — C.  JL  IIit<:hi:o<:k,  G('ologue  en  Chef: — 
Report  of  Progross,  1870-2. 

An  Extract  from  Vol.  II.  of  the  Final  Report  upon  Lho  Geology  of  New-Hanip- 
shire  ;  par  C.  II.  Hitchcock. 

Commission  Géologique  de  VAlahama. — Eicene  A.  Smith,  Ph.  1).,  G»*ologue  de  l'Etat  : — 
Report  ofProgress  for  1876. 

Prof.  N.  H.  Winchell,  M. A.,  Géologue  de  l'Etat  du  Minnesota  : — 

Bulletin  of  the  Minnesota  Academy  of  Nalural  Sciences  for  187-i. 
Geologicai  Report  on  the  Black  Hills  ;  par  Prof.  N.  II.  Wi.ncuell. 

Inslilul  d'Essex,  Salnn  : — 

Bulletin  of  the  Essex  Institute.     Vol.  VII.,  1875. 

Muséum  d'Histoire  Naturelle  de  l'Etat  de  New-York. — James  Hall,  L.L.D.,  Directeur: — 
Fifty-aeventh  Annual  Report  of  the  Trustées  oi"  the  New  York  State  Library» 
1874. 

Société  d  Histoire  Naturelle  de  Boston  : — 

Procès-verbaux Vol.  XVIII.,  Part  3—4. 

Mémoires '*     II.,  '♦     2,      No.  i. 

Département  du  Génie  de  V Année  des  Etats-Unis,  Washi nylon  : — 

Report  upon  Geographical  and  Geologicai  Exploratious  and  Surveys  W^est  o_ 
the  One  Hundreth  Meridian,  in  charge  of  First  Lient.  Geo.  M.  Wheeler 
Vol.  III.,  Geology,    Vol.  IV.,  Part  I,  PaUeontology. 

Collège  Harvard,  Cambridge,  Mass,  E.-V.  : — 

Mémoires Vol.  II.,      No.    9 

"    IV.,      ♦'     10 

Bulletin "    III.,      "     15—16 

Annual  Report  of  the  Trustées  of  Harvard  Collège 1876. 

Société  Philosophique  Américaine,  Philadelphie  : — 

Procès-verbaux Vol.  XV.,    No.  96 

*«  **       *•     XVI.,    -    97—8 

l'Association  Américaine  po^r  r Avancement  des  Sciences,  Saiem,  Mass.  : — 

Procès-verbaux, '23 0  Réunion Vol,  XXIII.,  1874- 

Mémoires., ,„, ••     ].,  << 


ADDITIONS  A    LA    BIBLIOTHÈQUE.  (3 

Société  Géographique  Américaine  de  New-York  :— 

Journal Vol.  IV. 

Builelin ,No.    t,  Session  de  187â-G 

■■       "      2el3,       ■'         "    I87C-7 

Bibliolliique  Axior,  filé  de  New-  York  .— 

Anniiftl  Heportofthe  Trustées,  187G. 

Viiilrd  Slale.t  Coasl  Surrey.  M'ashinglon  :— 

Report  of  Progrvas  of  llie  Survcy 5  vols.,  I7G9-73 

Dèparlemml  d'Elal,  Wasliinnlnn  : — 

Iteports  or  the  CommiRsioners  or  thc  Unileil  Stales  to  the  Intcrnationn!  E\hL 

hition  lieUl  at  Vi(-nna  in  IMÏ3 4  vols.,  1— <. 

Arailémie  des  Sciences  de  SI.  Louis  ,*— 

Transactions Vol,  III.,  No.  3, 

(/biercatfiire  Naval  des  Elals-Viùs.  de  Washinglim  : — 

Instruments  et  Pulilication» 18i5-7G 

Inililiil  de  ta  Nouvelle-Zélande.— 3 \iiT.s  Hectou,  M.D.,  M.S.H.  :— 

Boporls  ofOeological  Explorations tS70-2 

The  Olliciftl  Hand-Book  of  New-Zenland. 
Critical  List  orMollusca  of  New-Zenland. 

Meteorological  Report... _ 18G9-72 

Muséum  aud  Laboratory  Report 1873-C 

Transactions  l't  Procès-verbaux 8  Vois..  1—8. 

Catalogue  or  lin'  Marine  Mollnsca. 

"  "       Land  Mollusca. 

"  "       îîirds  of  Nnw-Zealand. 

"  "       Tertinry  Molluscn  and  Ecliinodermata. 

"  "       Ecliinodermala. 

"      FisliesofNew-Zealand. 

Commission  Géologique  d'  Vieloria,  Aiislralie  : — 

Lectures  dclivered  during  the  Aulumn  Session  of  1871 . 

OUlcinl  Hecord 1872-3 

OnicinI  Catalogue  of  Kxtiibits,  Essoys,  Ac,  Centen- 

nial  Exliibilion , IM7C. 

Mining  Surveijors  mut  Regisirars,  Virlnria,  Ati.<tralie  : — 

Reports 1875-C 

lléimrlement  dfs  Mines,  New  South  Wales,  Sijdneg  : — 
Annual  Report  for  the  year  1S7J. 

Mines  and  Minorai  Staiistics;  par  IcRev.  W.  B.Gi.akke  et  le  Piior.  LrvERsror.K 
Minerais  of  New  South  Walcs,:  par  Aiuihibal.h  Livuksimik. 
llesults  of  Meteorological  Observations  made  in  New  South  Wales  during  1873. 


14  ÈXPLORAttÔP^  dÉOLOGtQVE   DtJ   CAMEDA, 

Vbisiiiut  Canadien,  Québec  : — 

Annuaire  de  l' Institut-Canadien  de  Québec,  1876,  No.  3. 

Société  Littéraire  et  Historique  de  Québec  : — 

Transactions Sessions  de  1873-4  et  1874-5. 

Resources  of  West  Virginia  ;  par  M.  T.  Maury  et  Wm.  A.  Fontaine,  M. A. 

Sandford  Fleming,  I.C,  Ingénieur  en  Chef  du  Chemin  de  Fer  Can.  du  Pacifique  — 
Report  of  Preleminary  Survey  and  Explorations  for  1875. 

E.  J.  Chapman,  PhD.,  LL.D.,  Toroi:to  :— 
An  Outline  of  the  Geology  of  Canada. 

James  Macfarlane,  A. M.  : — 

The  Coal  Régions  of  America 1874 

J.  W.  Dawson,  LL.D.  : — 
The  Dawn  of  Life. 

4 

ingénieur  en  Chef  des  Trivaux  Publics,  Ottawa  :— 

Report  on  the  Progress  of  Canal  Ënlargement  between  Lake  Erie  and  Montréal. 

Report  on  the  Progress  of  the  Iron  and  Steel  Industries  in  Foreign  Countries.    Vol 
II.,  1876  ;  par  Julian  Deby,  I.C. 

Bureau  Géologique,  Stockholm  :— 

Die  Kriede-Flora  der  Arctisch«:*n  Zone.  ^Oswald  Herr. 

Beitrâge  zur  Steinkohlen-Flora  der  Arctischen  Zone.    Oswald  Herr. 

Etudes  sur  les  Echinoidées,  et  Allas.    S.  Lovan. 

Quatre  Cartes  Géologiques. 

Société  Géologique  de  France,  Paris  : — 

Bulletin 6  Nos.  1874-5,  1875-6. 

Société  Géologique  de  Belgique,  Liège  : — 

Mémoires 4  Nos.  1876. 

Académie  Royale  des  Sciences,  Bruxelles,  Belgique  : — 

Recherchés  sur  les  Fossiles  Paléozoïques,  et  Atlas.    L.  G.  De  Koninck,  D.M. 

Commission  Géologique  du  Portugal  : — 

Menioria  iSobre  O  Abastecimento  de  Lisbon  ;  par  Carlos  Riberio. 

Descripcao  do  Solo  Quaternario  ;  par  Carlos  Riberio. 

Noticia  Acarca  das  Grutas  da  Cesareda  ;  par  J.  F.  N.  Delgado. 

Académie  des  Sciences  de  Lisbonne  : — 

Descripcao  de  Alguns  Silex  E  Quartzites  Lascados  ,  par  Carlos  Riberio. 
Sobra  A  Exislencia  do  Terreno  Siluriano  ;  par  J.  N.  F.  Delgado. 

U Académie  des  Sciences,  Belles- Lettres  et  Arts  de  Savoie  : — 

Mémoires 4  Vols.,  I  — IV. 

Nova  Acta  Acadaniœ,  Dresden  : — 

Caesareaî  Leopoldino-CarolinœGermanicœ  Natural  Curiosorum. 
Leopoldina  Amtliches  Organ  der  Kaiserlioh  Leopoldinisch-Carolinisch  Deuts- 
chen  Akademie  der  Naturforscher.    Dr.  W.  F.  G.  Behn. 

MM.  L.  Pillet  et  E.  De  Fromentel  : — 

Description  Géologique  et  Paléontologique  de  la  Colline  de  Lémenc  sur  Cham- 
béry — Atlas. 


ADDITIONS  A  LA  BtBLlOTKÊQnS. 

Commission  Géologique,  Brésil  .'— 

BraziliaD  Biographical  Aonuat,  Vols.  I.— III  ;  par  Joaqdih  Manuel  De  Mac 
The  Empii-H  ot  Braii!  al  the  Universal  Exhibition  io  PhilaJelphia,  1876. 
Archives  de  iluseu  Nacional,  Vol.  I. 


BROCHURES  : 

G.  H.  KiSAHAN.  M.R.I.A.,  Dublin  :— 

Granitic  and  ottier  Ingenite  Rocks  or  Yar^onnaughl  anil  Ihc  Lower  Owle. 
Prof.  O.  G.  Mabsb  :— 

On  the  Od ont orni thés,  or  Birds  wilh  Teclh. 
T.   B.  Bbooks:— 

On  the  Youngest  B  >ronian  Rocks  south  of  Lake  Superior,  ead  tbe  Age  of  tha 
Copper-beariDg  Séries. 
Edwin  Gilpin,  m. a.  : — 

Iron  Ores  in  Pictou  Counly.  Tor  Ihe  Philadelphia  Exhibition. 
Edwabd  HiTcHcoiiK,  D.D.,  LL.D.  :— 

Discourse  ou  the  Ruiigious  Bearings  of  Man's  Création. 
Samuel  B.  Scl'ddbr  ; — 

Report  upoD  the  Orlhoplcra  collected  by  the  expeililioa  Tor  Geotogical  Survey 
west  oftbe  lOOili  Meridian  during  Reld-season  1ST5. 

A  Cosmopolitan  Bullerfly,  its  Birtbplace  and  Nalural  History. 
James  D.  Dana  ; — 


16  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Expédition  to  Ihe  Arctic  Sea  :  John  Rae. 

Discoveries  on  the  North  Coast  of  America  ;  Thomas  Simpson.  _ 

Field  Geology  ;  W.  Henry  Penmng. 

The  Geological  Distribution  of  Animais,  2  Vols.  ;  Alfred  R.  Wallace. 

Flora  Fossillis  Arctica,  2  Vols.  ;  Du.  Oswald  Herr. 

Report  on  American  Goals  ;  Walter  R.  Johnson. 

Tlio  Goal  Trade  of  British  America  ;  Walter  R.  Johnson. 

Remarks  on  Geology  and  Mineralogy  of  Nova  Scotia  ;  Abraham  Gesner, 

Tho  Geological  Record  for  1874  ;  William  Whitaker. 

Descriptive  and  Analytical  Botany  ;  Le  Maout  and  Decaisxe. 

Cotton's  Map  of  Minnesota,  Wisconsin  and  Dakota. 

Oiïicial  Catalogue  British  Section,  International  Exh»tion,  Philadclphia. 

OlRcial  Catalogue  of  the  Japanese  Section,  International  Exhibition,  Philadelphia. 

Annual  Record  of  Science  and  Industry,  1876  ;  Spencer  P.  Baird. 

The  Naturalisas  Directory  ;  Samikl  E.  Cassino,  Saiom,  Mass. 

Bunsen's  Geometry,  London,  1857  ;  R.  Bunsen.  v. 


V 


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y 


PUBLICATIONS    ET    JOURNAUX    SCIENTIFIQUES        ^ 

AUXQUELS  SOUSCRIT  LA  COMMISSION. 

> 

Annals  and  Magazine  of  Natural  History,  Londres. 

Annales  de  Chimie  et  do  Physique,  Paris. 

Annales  des  Mines  ou  Recueil  des  Mémoires  sur  l'Exploitation  des  Mines,  Paris. 

American  Journal  of  Science  and  Arts,  New-Haven,  Conn. 

American  Ghemist,  New-York. 

Chemical  News,  Londres. 

(Comptes  Rendus,  Paris. 

Canadian  Naturalist,  Montréal. 

Canadian  Patent  Office  Magazine,  Montréal. 

Engineering  and  Mining  Journal,  New-York. 

English  Mechanic,  Londres. 

Jahresbericht  ;  Alex.  Naumaxn. 

Geological  Magazine,  Londres. 

Elsners  Ghemische-Technischo  Mittheilungen. 

Journal  of  Chemical  Society,  Londres. 

Iron  :  The  Journal  of  Science,  Metals,  Manufactures,  Londres. 

Les  Mondes,  Revue  Hebdomadaire  des  Sciences,  Paris. 

Mining  Journal,  Londres. 

Nature,  Londres. 

Popular  Sciences  Review,  Londres. 

Philosophical  Magazine,  Londres. 

Proceedings  of  the  Academy  of  Natural  Sciences,  Philadelphie. 

Quarterly  Journal  of  Science,  Londres. 

Quarterly  Journal  of  the  Geological  Society,  Londres. 

Revue  Universelle,  Paris. 

The  Iron  Age,  New-York. 

The  Zoologist,  Londres. 

Van  Nostrand's  Eclectic  Engineering  Magazine,  New-Yo<'k. 


r 


E APPORT 

,  EXPLORATIONS  DANS  LA  COLOMBIE-BRITANNIQUE,     ^ 

SUBTOUT    DANS    LES     BASSINS    DES    RIVIÈRES    A    L'EAU-NOIKE,    AU 
SAUMON   ET    NÉCHACCO,   ET   SUR    LE    LAC    FRANÇOIS, 

GEOROK  M.  DAWSON,  M-SR.  Asso<;..  M.R.G., 

ALFRED     R.    C.    SELWYN,     Ken.,    M.S.R.,     M.S.G. 


F  ivril  dernier,  aussitôt  que  le  temps  le  permit,  je  commençai  -Rfiflon 
mes  travaux  de  campagne  réguliers  eu  faisant  un  examen  prélimi-  rtîi"a^ 
lia-'  des  environs  de  la  rivière  aux  Sangsues  (Leeck  river),  dans 
l'il  e  Vancouver.  Je  fia  ensuite,  l'occasion  s'en  présentant,  une 
courte  visite  à  Bute  lulet,  et  le  19  de  mai  je  quittai  Victoria  pour 
me  rendre  dans  l'intérieur  de  la  Colombie,  où  je  passai  la  plus 
grande  partie  de  l'été.  Les  routes  suivies  et  les  localités  particu- 
lières qae  j'ai  examinées  sont  décrites  dans  les  pages  qui  suivent. 
Pou."  ;^3i  conformer  aux  instructions  qui  m'avaient  été  données, 
je  m  -  cupai  surtout  de  la  région  comprise  entre  la  rivière  Fraser 
jiontagues  de  la  Côte,  à  l'est  et  à  l'ouest,  et  entre  la  vallée  de 
'  i-Coola  et  le  lac  François,  au  sud  et  au  nord.    L'on  exami- 

■•rs  dans  cette  région  plusieurs  ligues  comme  routes  possi- 
b)  chemins  de  l'er,  et  elle  formait  aussi  une  suite  naturelle 

;  dans  laquelle  les  travaux  de  reconnaissance  avaient  été 
ivie  durant  l'été  de  1875. 

onrtes  excursions  furent  faites,  à  la  lin  de  l'automne,  dans 
'  >n  de  la  Caribou  e*  ..a  oassiu  houiller  de  la  Nicola,     Quel- 

■"1        xs  de  leurs  résui:ats,  avec  d'autres  détails  d'un  intérêt 
r  ut  économique,  c  \t  é:é  publiés  comme  Annexe  S.  du  rap- 

por.        néral  des  Explorations  du  chemin  de  fer  Canadien  du 
P  le,  publié  dernièrement,  et  sont  reproduits  ici  après  avoir 

ti'         i^és. 


18 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Remercie- 
ments. 


Directions 
vraies. 


Orthogrraphe 
des  noms 
sauvages. 


Nous  devons  des  remerciements  aux  messieurs  employés  à 
Texploration  du  chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique,  pour 
leur  courtoisie  et  leur  obligeance  à  nous  fournir  les  moyens  de 
transport,  des  provisions,  etc.,  même  au  risque  de  se  mettre  eux- 
mêmes  dans  l'embarras  en  le  faisaat.  l*endant  la  saison  des 
travaux  faits  sur  la  terre  ferme,  j'ai  été  habilement  aidé  par  M. 
Amos  Bowman,  à  qui  je  dois  de  sincères  remerciements,  ainsi 
qu'au  professeur  Macoun  et  au  Dr.  Gr.  Engelman,  qui  depuis  ont 
aidé  à  déterminer  quelques-uns  des  spécimens  botaniques  dont 
j'avais  fait  c(»llection. 

A  l'exception  des  mentions  incidentes  qui  se  rattachent  à  la 
description  générale  du  pays,  la  géologie  superficielle,  non  plus 
que  l'historique  de  la  période  glaciaire  et  de  ses  dépôts,  n'est  pas 
traitée  dans  le  présent  rapport,  le  temps  que  j'avais  à  ma  disposi- 
tion ne  me  permettant  pas  de  le  faire. 

Les  directions  données  durant  tout  le  cours  de  ce  rapport  sont  calcu- 
lées d'après  le  méridien  vrai. 

(Dans  les  noms  sauvages  de  localités,  lorsque  la  manière  de  les 
épeler  n'a  pas  été  fixée  par  un  long  usage  ou  par  une  publication 
antérieure,  j'ai  suivi  l'orthographe  du  Sniiihsonian  Standaro 
Vocabulary  aussi  près  que  possible,  sans  avoir  recours  à  doi 
caractères  spéciaux  ;  néanmoins  oo  doit  se  prononcer  ow,  comm( 
dans  "poule."  Les  mots  ainsi  épelés  d'après  leur  prononciatioi 
sont  divisés  en  syllables  par  des  traits-d'union.) 


v<sg'tatlon  â 
Que  nel. 


Bancs. 


DESCRIPTION    GÉNÉRALE   DU   PAYS,   ET   ROUTES   PARCOURUES. 

De  Quesnel  au  pont  de  V Eau-Noire, — En  approchant  de  Quesn( 
par  le  sud,  beaucoup  de  plantes  des  régions  sèches  du  plateau  d 
l'intérieur  disparaissent  et  sont  remplacées  par  d'autres  mieu 
appropriées  à  un  climat  plus  humide.  En  même  temps,  l'o 
voit  que  le  grain  peut  être  cultivé  ici  sans  irrigation,  de  mêir 
que  dans  le  nord.  Les  28  et  29  de  mai  de  l'année  dernièi 
l'amélanchier  ou  poirier  sauvage  (Amelanchier  Canadensis), 
pimbina  (Viburnum  pauciflorum)^  et  la  violette  des  bois  (Vie 
Canadensis)  étaient  en  pleine  floraison.  La  fraise  sauvage  {Fi 
garia  Virginiana)  montrait  encore  beaucoup  de  fleurs  ;  et  ' 
bractées  florales  de  la  graine  de  tourte  {Cornus  Canadensis)  co 
mençaient  à  blanchir.  Les  baies  de  la  Shepherdia  Canadien 
étaient  formées,  quoique  encore  petites. 

En  quittant  le  bord  de  la  rivière  en  face  de  Qaesnel,  le  sent 
monte   graduellement  sur  un  terrain  accidenté,  dû  à  d'ancie 


I 


5 


I 


RAPPORT   PAR    M.   GÈORGÈ   M,   t)A\VSON.  19 

éboulis  qui  ont  modifié  les  talus  des  terrasses  qui  bordent  la 
vallée  de  la  rivière.  Les  deux  plus  apparentes  et  les  mieux  for- 
mées sont  élevées  de  150  et  560  pieds  respectivement  au-dessus 
du  niveau  des  plus  hautes  eaux  de  la  Fraser,  et  la  dernière  repa- 
rait encore  à  une  élévation  de  100  pieds  au-dessus  du  cours  d'eau 
appelé  la  rivière  de  TOuest,  à  dix  milles  de  Quesnel. 
Le  niveau  ffénéral  du  plateau  est  ici  d'environ  850  pieds  au- riatenu entre 

i;  1      1  Cl  Quesnel  et 

dessus  de  la  r  raser,  ou  2,550  pieds  au-dessus  de  la  mer.  Sur  sa^'^a^-^'otre. 
sarface,  les  espaces  de  terrain  plan  cessent  de  se  montrer,  et  ils 
sont  remplacés  par  de  basses  collines  et  des  monticules,  formés 
d'argile  caillouteuse,  qui  est  ici  dure  et  partiellement  arénacée,  de 
couleur  fauve  pAle,  et  chargée  de  galets  roulés  et  de  cailloux  de 
diverses  origines,  mais  qui  proviennent  pour  la  plupart  de  roches 
que  Ton  peut  attribuer  à  la  formation  de  la  Crique  de  la  Cache 
Inférieure.  L'on  ne  rencontre  pas  de  basalte  en  place  dans  cette 
partie  du  plateau  qui  est  traversée  par  le  sentier,  mais  il  est  assez 
abondant  sous  forme  de  cailloux  là  où  l'on  atteint  le  niveau  du 
plateau  pour  la  première  fois  en  partant  de  la  vallée  de  la  Fraser. 
En  quelques  endroits,  les  basses  collines  de  transport  montrent 
une  tendance  très  générale  à  avoir  leurs  axes  les  plus  longs  sud 
et  nord,  et  dans  une  localité  une  petite  colline  rocheuse,  qui  perce 
à  travers  l'épais  dépôt  d'alluvion,  avait  un  rempart  en  forme 
d'éventail,  formé  par  des  détritus,  sur  son  côté  sud.  Une  chaîne 
de  basses  collines  qui  s'élèvent  au-dessus  du  plateau  au  sud-ouest 
du  sentier,  paraît  courir  dans  une  direction  générale  N.  55®  O. 
Leurs  sommets  peuvent  s'élever  à  500  pieds  au-dessus  du 
niveau  général.  En  arrivant  au  lac  aux  Oies  ou  Herkyelthtie, — 
à  mi-chemin  entre  Quesnel  et  le  pont  de  TEau-Noire, — cette 
chaîne  s'abaisse,  et  une  contrée  irrégulièrement  montagneuse  et 
onduleuse  s'étend  A^ers  l'ouest.  Ce  lac  se  trouve  à  environ  1,050 
pieds  au-dessus  de  la  Fraser.  Au-d^là  du  lac  aux  Oies,  un  plateau- 
terrasse  considérable  et  légèrement  onduleux,  ayant  une  éléva- 
tion moyenne  de  1,012  pieds  au-dessus  de  Quesnel,  ou  2,706 '^^  au- 
dessus  de  la  mer,  a  été  remarqué.  Les  matériaux  de  ce  plateau 
et  ceux  qui  couvrent  la  surface  du  pays  généralement  sont  d'ar- 
gile caillouteuse  comme  celle  décrite  plus  haut,  qui,  bien  qu'elle 
imi  lique  imi  dépôt  aqueux,  est  par  endroits  tellement  accidentée 
de  remparts  et  de  crêtes,  qu'elle  fait  croire  à  des  moraines.     Au 


•  La  hauteur  du  coteau  sur  Inquel  Qiipsn^l  est  construit  se  trouvant  h  une  éléva- 
tion (le  1,694  pieds,  comme  on  Ta  conslaU'  par  des  séries  simultanées  d'observations 
barométriques  faites  sur  les  lieux,  et  par  un  relèvement  fait  à  l'instrument. 


20 


EXPLORATION   GÉOLOGJQtlE   DU   CANADA. 


Effet  (les 
Incendies. 


bout  de  quelques  milles,  la  chaîne  redevient  assez  bien  définie  à 
l'ouest,  et  atteint  sa  première  hauteur  ;  elle  court  parallèlement 
au  sentier  à  une  distance  moyenne  d'environ  trois  milles,  mais 
elle  en  est  séparée  par  une  large  vallée  qui  contient  une  chaîne 
de  petits  lacs  et  de  grandes  prairies  marécageuses.  Du  bord 
septentrional  de  la  vallée  de  l'Eau-Noire,  Ton  a  une  vue  très 
étendue,  et  Ton  y  voit  la  continuation  nord-ouest  de  cette  chaîne 
— appelée  la  chaîne  du  Télégraphe — et  la  région  plus  basse  qui 
s'étend  vers  le  fort  G-eorge. 

De  grands  et  fréquents  incendies  ont  ravagé  les  forêts  entre 
Quesnel  et  l'Eau-Noire,  et  ont  détruit  la  forte  crue  primitive  de 
pin  gris  de  l'ouest  (P.  contorta)  et  de  sapins  de  Douglas  (Abies 
Dovglasti)^  et  en  certains  endroits,  ils  ont,  sur  des  espaces  consi- 
dérables, fait  disparaître  complètement  les  arbres  abattus  par  le 
vent.     De  petits  aulnes,  des  trembles  et  quelques  pins  gris  épars 
viennent  sur  ces  étendues  brûlées,  ainsi  qu'une  herbe  qui,  bien 
que  parfois  coriace  et  "  sûre,"  est  souvent  de  bonne  qualité  et  est 
mélangée  de  pois  et  de  vesces  sauvages.     Il  est  évident  que  la 
destruction  de  la  forêt  a  amené  l'assèchement  du  sol,  car  l'on 
rencontre   des   endroits  qu'il  avait  fallu  couvrir  de  "  corderoi  " 
lorsque  le  sentier  a  été  ouvert,  et  qui  sont  aujourd'hui  tout  à  fait 
secs  et  durs.     La  végétation  sur  le  plateau  est  sensiblement  plus 
tardive  qu'à  Quesnel,  et  cette  différence  devient  plus  apparente 
lorsqu'on  atteint  à  des  hauteurs  de  plus  de  2,000  pieds.     Le  seul 
terrain  propre  à  l'agriculture  se  trouve  à  quelques  milles   de 
Quesnel,  et  celui  qui  se  trouve  au-delà  de  la  vallée  immédiate  de 
la  Fraser  est  d'une  étendue  fort  limitée. 

La  vallée  de  l'Eau-Noire  près  du  pont,  avec  ses  côtés  bordés  de 
i'Eau-Noire.  tcrrasscs  singulières,  a  été  décrite  dans  un  rapport  antérieui 
(1876-76,  page  269).  La  hauteur  de  la  rivière  elle-même  au 
dessus  de  la  mer,  rapportée  par  le  baromètre  à  partir  du  point  de 
repère  le  plus  rapproché  qui  se  trouve  sur  la  ligne  de  tracé  cl< 
M.  Bell  de  1875,  est  de  2,170  pieds. 

Dupont  de  t Eau-Noire  à  la  rivière  Eu-chen-i-ko^  etc. — Sur  L 
bord  septentrional  de  la  vallée  de  l'Eau-Noire,  le  prétendu  sentie 
de  la  Bella-Coola  quitte  le  sentier  bien  battu  du  Télégraphe,  e 
suivant  la  rivière  à  l'Eau-Noire  et  ses  tributaires  jusqu'à  ce  qu 
l'on  atteigne  ceux  de  la  rivière  au  Saumon,  finit  par  conduire  a 
Comptoir  du  Saumon  (Salmon  House),  près  de  la  tête  du  canal  d 
Dean,  et  aux  villages  de  Sauvages  établis  sur  la  rivière  Belb 
Coola,  qui  se  décharge  dans  le  Bras  de  Bentinck  (Bentinck  Arm 
Ce  sentier  paraît,  d'après  les  marques  faites  sur  les  arbres  et  ce 


Hauteur  de 
la  rivière  A 


Sentier  de 
Bella-Coola. 


RAPPORT   PAU    M.   GEORGE    M     DAWSON.  21 

tailles  aatres  circonstanceB,  être  très  ancien,  et  de  fait,  nous  Barjîns 
par  le  récit  de  Sir  A.  Mackenzie  de  son  voyage  à  l'océan  Pacifi- 
que, qu'il  était  d'un  usage  constant  à  ceij^e  époque  (1793).  Il  eu 
parle  comme  étant  un  sentier  bien  battu,  et  il  a  probablement  été 
longtemps  l'une  des  grandes  routes  de  commerce  entre  les  tribus 
du  littoral  et  celles  de  l'intérieur.  Ainsi  que  tous  les  autres  sen- 
tiers des  Sauvages  dans  la  partie  septentrionale  de  la  Colombie- 
Britannique,  depuis  la  grande  diminution  de  la  population  abori- 
gène par  1»  petite  vérole,  il  est  devenu  en  beaucoup  d'endroits 
fort  encombré  d'arbres  abattus  par  le  vent. 

A  cinq  milles  du  pont  de  l'Eau-Noire,  le  sentier  quitte  le  bord  p]j';î.he^ .,. 
de  ia  rivière  et  se  dirige  vers  l'ouest  en  traversant  la  chaîne  du  t'.^'"  ^''■' 


22  EXPLORATION    r.ÉOLOGIQi:E    Dl'    CANADA. 

begiucoup  d'îles  allongées  formées  par  des  crêtes  de  gravier  comme 
celles  dont  je  viens  de  parler,  mais  dont  le  faite  n'est  pas  distincte- 
ment plat.     Dans  les  deux  cas,  ces  crêtes  paraissent  être  des 
moraines,  mais   aux   niveaux  inférieurs  elles  doivent  avoir  été 
quelque  peu  modifiées  par  l'action  presque  contemporaine  de 
l'eau.     A  cinq  milles  en  amont  du  lac  Tas-un-tlat  se  trouve  celui 
de  Klun-chat-is-tîi,  d'un  mille  trois  quarts  de  longueur,  avec  une 
éléA^ation  de  3,070  pieds.     Près  de  l'extrémité  occidentale  de  ce 
lac,  le  ruisseau  Tai-uk  se  jette  dans  l'Eu-chen-i-ko  en  venant  du 
sud-ouest.     Ce  ruisseau  avait,  le  6  de  juin,  une  largeur  d'une        ^ 
dizaine  de  pieds,  un  courant  très  rapide,  et  douze  pouces  d'eau. 
Nous  fûmes  obligés  de  le  suivre  dans  notre  exploration,  la  rivière 
conservant  beaucoup  le  même  aspect  qu'elle  avait  présenté  jusque 
pmbLbîedu    ^^'  ^.^'^^   ^^^^  direction  générale  N.  42^  0.     Les   Sauvages  me 
lignite.  dirent  qu'il  existait  dans  la  vallée,  à  environ  une  journée  de 

marche  de  cet  endroit,  des  roches  d'une  couleur  remarquable, 
d'où  il  s'échappe  de  la  vapeur  ou  de  la  fumée  en  hiver.  Cela 
peut  très  probablement  être  un  cas  de  combustion  spontanée 
d'une  couche  de  lignite,  comme  celle  que  l'on  rencontre  à  Quesnel 
et  qui  a  été  décrite  dans  le  rapport  de  1875. 
caraçtèredes      La  partie  de  la  vallée  de  l'Ku-chen-i-ko  que  nous  avons  suivie 

la  vallée  de  -^  * 

rKu-chen-i-    ^  une  direction  générale  N.  05^  O.     Au  nord,  elle  est  bornée  par 
un  terrain   qui   s'élève   graduellement   et  par  des  collines  qui 
forment  partie  de  la  chaîne  du  Télégraphe  ou  les  flanquent.  Des 
collines  se  montrent  du  côté  sud  à  quelques  milles  de  sa  jonction 
avec  la  Na-tan-i-ko,  et  elles  continuent  à  augmenter  en  hauteur 
et  en  largeur  à  mesure  qu'elles  s'avancent  vers  le  nord-ouest.  En 
quelques  endroits  elles  peuvent  s'élever  de  1,000  à  1,500  pieds 
au-dessus  de  la  rivière.     La  vallée  est  large  et  à  fond  plat,  et 
tandis  que  son  côté  sud  est  fortement  boisé,  sauf  en  certains 
endroits  où  l'incendie  a  passé,  le  côté  nord,  ainsi  qu'une  partie 
considérable  du  terrain  plat  qui  longe  la  rivière,  est  généralement 
découvert  et   offre  un  aspect  fort  attrayant,  car  il  est    couvert 
d'herbe  en  touffe  (bunch-grass,)  avec  des  talles  d'oignons  sauvages 
et  quelques  touffes  de  sauge  {Ariemisiafrigida).     Il  y  a  peu   cle 
terre  arable  dans  la  vallée,  mais  il  y  en  a  une  étendue  considéra- 
ble qui  peut  servir  de  pâturage.     Le  5  de  juin,  l'herbe  nouvelle 
se  montrait  déjà  et  dépassait  l'ancienne,  tandis  que  de  petits  espa- 
ces, qui  avaient  été  brûlés,  étaient  d'un  vert  éclatant.  Un  Sauvage 
qui  a  l'habitude   d'hiverner   quelques  chevaux  ici  fauche  ixiic 
meule  de  foin  pour  leur  usage  en  automne,  et  il  ne  s'occupe  pl-cii 
d'eux  jusqu'au  printemps  suivant. 


RAPPORT   PAR    M.   GBORGE  M.   DAWSON.  23 

Là  OÙ  il  se  trouve  des  grèves  sablonneuses,  le  pin  gris  vég^^tation. 
forme  invariablement  des  bosquets,  dans  lesquels  j'ai  remarqué 
que  beaucoup  d'arbres  étaient  morts  ou  dépérissaient  sous  Taction 
d'un  parasite,  VArcuthobium^  qui  pend  aux  branches  par  masses. 
La  rivière  est  généralement  bordée  de  bosquets  de  hautes  épinettes 
noires  symétriques  (Abies  Engelmanni)^  tandis  que  de  petits  trem- 
bles couvrent  les  pentes.  On  peut  regarder  cette  vallée  comme 
étant  le  type  de  beaucoup  d'autres  qui  croisent  la  partie  nord  du 
plateau  intérieur,  dont  la  plupart  sont  encore  inconnues,  mais 
qui  doivent  représenter  au  total  une  grande  superficie  capable  de 
nourrir  des  bestiaux  et  chevaux.  En  montant  sur  les  plateaux 
plus  élevés  ou  les  petites  collines  qui  bordent  la  vallée,  on  trouve 
que  la  surface  en  est  composée  d'argile  endurcie,  généralement 
pierreuse,  et  qu'elle  est  couverte  d'une  épaisse  forêt  de  pin 
gris,  ou  d'une  nouvelle  pousse  qui  succède  aux  incendies. 
Lorsque  le  bois  a  été  assez  complètement  détruit  par  le  feu,  et 
que  les  arbres  qui  restent  encore  debout  ont  été  abattus  par  le 
vent,  et  que  ceux-ci  sont  à  leur  tour  brûlés  par  un  ou  plusieurs 
autres  incendies,  il  en  résulte  fréquemment  un  assez  bon  pâturage, 
et  en  beaucoup  d'endroits  l'herbe,  les  pois,  les  vesces  et  autres 
plantes  nutritives  viennent  en  abondance. 

En  suivant  le  Tai-uk  sur  un  parcours  de  huit  milles,  on  enixïTai-uk. 
trouve  la  source  dans  le  lac  Choo-tan-li,  à  une  élévation  de  3,600 
pieds.  La  vallée  de  ce  cours  d'eau  est  étroite,  et  ses  côtes  s'élè- 
vent plus  rapidement  que  la  surface  générale  du  pays  ne  gagne 
en  élévation,  en  sorte  qu'en  arrivant  au  lac,  on  parait  être  à  peu 
près  au  niveau  du  plateau.  Les  montagnes  Kuy-a-kuz,  qui 
s'élèvent  à  l'ouest,  laissaient  voir  de  grandes  plaques  de  neige  sur 
leurs  sommets  à  cette  date  (7  juin). 

C'est  sur  le  prolongement  nord-ouest  de  cette  chaîne   que   se 
trouve  la  montagne  Fawnie  ou  Toot-i-ai. 

Des  terrasses  sont  bien  déployées  dans  la  vallée  de  l'Eu-chen-i-ko,  Terrasses, 
à  des  hauteurs  que  l'on  estime,  près  du  lac  Tas-un-tlat,  à  40,  100, 
et  250  pieds  au-dessus  de  la  rivière.  La  plus  haute  d'entre  elles 
aurait  une  élévation  d'environ  3,280  pieds  au-dessus  de  la  mer. 
Près  du  Tai-uk,  l'on  trouve  des  terrasses  de  3,400  à  3,500  pieds 
au-dessus  de  la  mer. 

En  voyageant  du  lac  Choo-tan-li  vers  le  sud  jusqu'à  la  rivière  iiégion  entre 
à  l'Eau-Noire,  une  partie  du  sentier  des  Sauvages,  très  obscur  et  l'Eau-Noîre.^ 
presque  abandonné,  qui  part  du  lac  To-tuk  et  se  dirige  vers  les 
lacs  Cluscus,  a  été  suivie.     La  contrée  que  l'on  traverse  est  une 
suite  de  crêtes,  qui  couvrent  plus  ou  moins  régulièrement  dans  îj 


24  EXPLORATION    GÉOLOGIQUE    DU    C 

des  directions  est  et  ouest,  séparées  par  do' 
par  des   savanes  et  des  lacs.     Leur  élév 
environ   4,500   pieds,  et   leurs  flancs  no 
épaisse  forêt  de  hautes  épinettes  noires  ti 
sapin  baumier  [Abies  lestocarpa)^  qui  pousî 
et  mousseux,  sur  lequel  il  y  avait  enco 
Tombre  des  arbres  le  7  de  juin.     Les  fl: 
sont  moins  fortement  boisés,  mais  il  sV 
abattus  et  déracinés   qu'il   est  presqi 
Dans  cette  haute  région,  Ton  voit  rare 
y  avoir  une  grande  épaisseur  de  sédî 
sont  dispersés  à  la  surface  en  beaucc 
-Noi^e.         dallée  de  T Eau-Noire  au  nord  d( 
de  la  vallée  de  TEau-Noire,  de  mên 
de  son  étendue  entre  cet  endroit  et 
inférieur,  ressemble  beaucoup  à 
viens  de  décrire,  mais  sur  une  pi 
nord  est  généralement  nu,  ou  léf 
en  touffe,  des  oignons  sauvages, 
et  Galium  boréale^  tandis  que  des 
nains  (Betula  glandulosa)  l)ordei 
sente  un  assemblage  de  plant 
beaucoup  plus  fortement  boisé' 
tremble,  et  de  temps  à  autres  (" 
pect  de  la  vallée  est  agréable 
dance  pour  les  animaux,  que 
pas  entièrement,  en  sorte  quf 
leurs  chevaux  se  tirer  d'affaî 
saison.    Les  bords  en  pente 
nais  ne  montrent  que  peu 
lents  qui  forment  terrasse 
banc  "  très  distinct,  qu' 

usieurs  milles  à  une    é 

pelé  lac  Eu-chen-i-ko  s 

ière,  ou  de  3,476  piedf 

me  coule  assez  rapid( 

ac  qui  la  caractérise 

)aysage.     Je  n'ai  p; 

ies  barrières  roch 

port. 

înviron  un  mille 
rivière  tombe  <? 


Rapport  par  m.  oeorge  m.  dawsom.  25 

SUT  an  Ht  de  basalte  colonnaire  gris.  Cette  chute  eet  symétrique 
et  forme  comme  un  rideau,  et  l'eau  en  est  d'une  couleur  d'ambre 
foncé. 

A  deux  milles  au  nord  du  lac  Cush-ya,  à  une  élévation,  d'après  Lac  Kuy-a. 
les  cartes  du  chemin  de  fer,  de  500  pieds  au-deesus  de  lui,  se 
tronve  le  lac  Kuy-a-kuz,  qui  va  presque  de  l'est  à  l'ouest,  comme 
larallée  de  l'Eau-Noire,  mais  décharge  ses  eaux  vers  le  nord 
daRs  la  Néchacco.  Il  est  remarquable  qu'à  l'exception  de  l'Eu-chen-  RemarqQabie 
i-ko, — qui  coule  dans  une  Vi^llée  presque  parallèle — l'Eau-Noire  plateau  d'e- 
ue reçoit  aucun  affluent  important  du  nord,  la  surface  du  plateau 
paraissant  pencher  vers  le  nord,  en  général,  à  partir  du  bord 
même  de  la  vallée.  Ce  fait  est  particulièrement  visible  dans  la 
partie  inférieure  de  son  cours,  où  des  ruisseaux  qui  finissent 
pat  se  jeter  dans  la  Chilacco  s'avancent  presque  à  portée  de  fusil 
de  son  rebord  nord.  Le  côté  nord  et  nord-est  du  lac  £uy-a-kuz 
est  bordé  par  les  montagnes  de  la  chaîne  des  Kuy-a^kuz,  tandis 
que  le  plateau  légèrement  ondulenx,  et  dont  le  sol  est  sablonneux 
et  rocheux,  qui  le  sépare  de  l'Eau-Noire,  a  une  élévation  moyenne 
d'environ  8.700  pieds. 

Région  qui  avoisine  le  Sentier  et  la  ligne  du  tracé,  vers  CovesLonénie 
"  ^  ni-        l'Eau-NoIra. 

par  tes  lacs  Cluscvs  et  la  vallée  de  la  rivière  au  Saumon  fusqu  à  la 

rivière  Tltasr/oiicor—La  rivière  à  l'Eau-Noire  est  traversée  en  plu- 
sieurs endroits  par  les  Sauvages  qui  se  rendent  aux  lacs  Cluscus, 
mais  le  plus  couna  de  ceux-ci  est  celui  qui  se  trouve  à  son  con- 
finent avec  la  rivière  Cluscus.  A  l'eau  hante,  on  ne  peut  traverser 
k  rivière  dans  ces  parages  qu'au  moyen  de  radeaux,  mais  cela  se 
fait  facilement.  La  rivière  Cluscus  paraissait  avoir,  le  15  de  juin, 
une  largeur  de  vingt  pieds  et  une  profondeur  de  deux  pieds, 
irec  une  pente  d'environ  un  sur  dix.     L'eau  avait  une  tempéra- 


26 


EXPLORATION    GÉOLOGIQUE   OU    CANADA. 


Terrasseg. 


Haut  de  la 
rivière  A 
l 'Eau-Noire. 


savanes.     Le  côté  nord  du  premier  de  ces  lacs  a  un  aspect  très 
agréable,  car  le  terrain  s'abaisse  en  douces  ondulations  jusqu'au 
bord  de  l'eau  et  est  parsemé  de  bosquets  de  trembles  et  d'épinettes, 
lorsqu'il  n'est   pas  couvert   d'une   herbe   luxuriante.    La  côte 
nord  du  lac  supérieur  est  semblable,  mais  plus  raide,  et  elle  offre 
une  moindre  étendue  de  terre  à  pâturage.    Le  lac  d'en  bas  se 
trouve  à  une  quarantaine  de  pieds  plus  élevé  que  l'Eau-Noire. 
Une  terrasse,  que  l'on  estime  avoir  100  à  120  pieds  d'élévation, 
est  visible,  et  l'on  en  voit  une  seconde,  près  de  son  extrémité 
inférieure,  qui  atteint  environ  300  pieds  de  hauteur.     On  voit  la 
vallée  qui  renferme  le  lac  se  continuer  à  l'est  au-delà  de  sa 
décharge.     A  l'extrémité  ouest  du  premier  lac  se  trouve  une 
cabane  de  Sauvage,  et  elle  sert  depuis  longtemps  de  rendez-vous 
pour  les  aborigènes,  l'emplacement  d'un  ancien  établissement  de 
la  Compagnie  de  la  Baie  d'Hudson  étant  visible  tout  près  de  là. 
Le  sentier  que  je  viens  de  décrire  est  celui  qui  a  été  suivi  par  Sir 
Alexander  Mackenzie  dans  son  voyage  vers  la  mer,  le  nom  sous 
lequel  il  désigne  les  Sauvages   de   la  localité  étant  Slova-euaS' 
Dînais.     Il  y  avait,  à  l'époque  de  sa  visite,  deux  maisons  à  l'ex- 
trémité supérieure  du  lac,  qui,  dit-il,  occupaient  une  position  des 
plus  délicieuses.  * 

En  quittant  la  partie  supérieure  du  second  lac,  le  pays  change 
pour  le  pire.     Des  fragments  brisés  de  basalte  parsèment  la  sur- 
face en  beaucoup  d'endroits,  et  un  sol  sec  et  sablonneux  alterne 
avec  des  savanes.    Au  bout  de  trois  milles,  on  arrive  à  la  rivière 
Cush-ya  des  cartes  (la  Tsan-tsed-a-ko  des  Sauvages).     Le  16  juin, 
on  estimait  qu'elle  avait  quinze  pieds  de  largeur  et  deux  de  pro- 
fondeur, avec  un  courant  rapide.    Au  sud,  à  une  légère  distance, 
la  face  nord  du  plateau  basaltique  apparaît  comme  une  basse 
falaise  brisée  de  basalte  colonnaire  ;  elle  court  au  sud-ouest  jus- 
qu'à une  certaine  distance  de  ce  point,  et  elle  a  été  notée  par  Sir 
A.  Mackenzie  comme  étant  une  "haute  crête  rocheuse"  f  <l^i 
s'avance  vers  la  gauche.     La  région  traversée  par  le  sentier  à 
partir  de  cet  endroit  jusqu'au  troisième  gué  de  l'Eau-Noire  peut, 
de  fait,  être  regardée  comme  formant  la  bordure  déchiquetée  et 
plus  ou  moins  dénudée  qui  sépare  le  flanc  nord  du  plateau  vol- 
canique et  la  rivière  à  l'Eau-Noire.     Cependant,  l'on  voit  de  plu.e 
anciennes  roches  à  la  surface,  en  quelques  endroits.     Le  sentiei 


•  ''Voyages  from  Montréal  on  fhe  River  Si.  Laurence ^  Ihrough  Ihe  Conlinenl  of  Anx 
rica,  io  ifie  Frozen  and  Pacific  Océans.''    Londres,  1801,  page  '298. 

t  Op.  cit.,  page  300. 


BAPPORT   par    m.   GEOBGE    m.    DAWSOPf.  27 

suit,  pendant  environ  trois  milles,  la  rive  sud  du  lac  Tsa-cha,  * 
en  traversant  trois  cours  d'eau.  Le  premier  et  le  plus  important 
d'entre  eux  avait  un  volume  de  dix  pieds  par  deni,  et  une  pente 
d'environ  un  sur  dix.  Ici,  l'ancien  sentier  de  l'exploration  du 
C.  F.  G.  P.,  qui  conduit  au  lac  Chizicut,  s'en  éloigne,  et  à  environ 
nn  mille  pins  haut,  des  roches  de  la  formation  du  lignite  tertiaire 
sont  visibles  sons  les  basaltes,  quoique  l'on  ne  rencontre  pas  de 
charbon.  Le  côté  nord  du  lac  Tsa-cha,  qui  est  l'un  des  élargisse- 
ments de  l'Eau-Claire,  est  en  partie  découvert  et  herbeux,  avec 
quelques  bouquets  de  tremble,  épinette  et  pin,  et  il  s'élève  à  peu 
de  distance  en  collines  rocheuses  et  disloquées. 

A.  huit  milles  plus  loin  se  trouve  le  lac  Tse-tzi,  qui  a  près  d'un  Lac». 
mille  de  longueur,  et  qui  est  bordé  de  falaises  basaltiques  basses 
du  côté  sud-est,  et  un  peu  plus  loin  on  arrive  au  lac  Klootch-oot-ai 
qui  a  près  d'un  mille  et  demi  de  longueur  et  se  décharge  dans  le 
premier.  Entre  ces  deux  lacs,  le  sentier  des  Sauvages  qui  conduit 
à  Bella-Coola  ou  au  Bras  de  Bentinck  fait  un  coude,  et  il  en  sera 
question  plus  loin.  Ici  encore  il  y  a  quelques  cabanes  ou  maisons 
Sauvages,  et  des  prairies  marécageuses  d'une  étendue  considé- 
rable. A  environ  un  mille  plus  loin  que  le  lac  en  dernier  lieu 
mentionné,  l'on  arrive  au  lac  Tsil-be-kuz  (Kultus-Cootie  des 
cartes)  par  son  extrémité  est.  Il  se  décharge  à  l'ouest  dans 
l'Eau-Noire,  qui  f.iit  ici  un  crochet  autour  de  ce  dernier  lac  et  des 
deux  précédents.  A  son  troisième  gué,  au  nord  du  lac  Tsil-be- 
knz,  l'Eau-Noire,  au  lieu  de  couler  dans  une  profonde  vallée 
comme  auparavant,  est  presque  au  niveau  général  du  plateau,  et 
qnoiqne  l'oa  puisse  facilement  la  passer  â  gué  au  milieu  de  l'été, 
elle  avait  un  courant  très-rapide  en  juin,  ce  qui  la  rendait  difficile 
à  traverser  en  radeau  et  pour  les  chevaux,  qui  sont  obligés  de 
la  passer  à  la  nage. 

Do  la  rive  nord,  l'on  a  une  magnifique  vue  d'une  chaîne  de  AncienneH 
montagnes  neigeuses,  dont  les  parties  les  plus  élevées  sont  com-  volcaniques, 
prises  entre  S.  ST.S**  O.  et  S.  5°  O.  La  snr&ce  du  pays  monte 
graduellement  vers  leur  base,  et  les  cimes  en  sont  plus  ou  moins 
couvertes  de  neige,  dans  les  parties  qui  se  trouvent  à  l'ombre, 
durant  tout  l'été.  Les  pics  atteignent  probablement  une  élévation 
de  7,000  pieds  au-dessus  de  la  mer,  ou  près  de  3,500  au-dessus  du 
point  de  vue.  Ces  montagnes  forment  la  chaîne  centrale  de  trois 
chaînes  neigeuses  qui  se  trouvent  à  l'est  des  moutt^nes  de  la  Côte, 

■  Ce  nom  s  gniOe  grosso  picrrp,  ou  morilagne,  et  pour  désigner  la  colline  roclieuse 
qni  se  b^>uve  sur  sa  berge  nord,  il  est  changé  en  Thracha  sur  quelques  cai-lcs. 


28 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 


Lac  Ellguck 
ou  Uhl-ghak. 


Lac  Gatcho. 


entre  les  vallées  principales  de  l'Eau-Noire  et  de  la  rivière  au 
Saumon  au  nord,  et  celles  de  la  Bella-Coola  et  de  ses  affluents  au 
sud.     Elles  sont  appelées  Il-ga-chuz  par  les  Sauvages,  tandis  que 
celles  qui  se  trouvent  entre  elles  et  celles  de  la  Côte  sont  dési- 
gnées sous  le  nom  de  Tsi-tsutl,  et  celles  de  Test  sont  nommées  It- 
cha.     Entre  les  chaînes  d'Il-ga-chuz  et  de  Tsi-tsutl,  il  se  trouve 
une  remarquable  montagne  isolée  appelée  le  Pic  de  Beece,  ou 
d'Anahim,  et  elle  est  située  sur  le  côté  ouest  de  la  partie  sud  de 
la  rivière  au  Saumon.     L'on  supposait  d'abord,  d'après  leur  appa- 
rence, que  ces  montagnes  étaient  formées  de  lits,  comme  celles 
des  environs  du  lac  Tatlayoco,  renversés  à  des  angles  doux  sur  les 
flancs  des  roches  métamorphiques.    Je  constatai  néanmoins  plus 
tard  qu'elles  se  composent  entièrement  de  matières  volcaniques, 
et  qu'elles  marquent  le  site  de  trois  grandes  ouvertures  qui,  à 
l'époque  tertiaire,  ont  dû  fournir  la  plus  grande  partie  du  basalte 
dont  la  région  est  inondée. 

En  avançant  à  l'ouest  environ  dix  milles  et  demi,  l'on  suit  la 
vallée  de  rUhl-gha-ko,  qui  est  un  tributaire  important  de  l'Eau- 
Noire,  et  l'on  arrive  au  lac  Eliguck  (ou  plus  correctement  Uhl- 
ghak).     Le  pays  est  plat  ou  légèrement  onduleux,  et  le  sol  est 
sablonneux  ou  pierreux,  plus  ou  moins  boisée  de  petits  pins,  et,  à 
l'exception  de  quelques  endroits  de  peu  d'étendue,  il  n'offre  pas 
même  d'herbe  pouvant  servir  à  la  nourriture  des  animaux.    Le 
ruisseau  qui  sert  de  décharge  au  lac  avait  une  largeur  d'une 
quinzaine  de  pieds,  près  du  lac,  et  une  profondeur  de  deux  pieds, 
avec  un  courant  presque  imperceptible.  Au  lac,  il  y  a  une  prairie 
de  belle  herbe,  ainsi  qu'une  maison  de  Sauvage  appartenant  à  un 
homme  d'une  certaine  importance  appelé  Smi-you,  et  quelques 
fosses  d'Indiens.    Je  crois  que  c'est  l'endroit  décrit  à  la  page  304 
du  récit  de  Mackenzie.     Le  lac  Uhl-ghak  a  environ  trois  milles 
de  longueur,  et  il  s'y  trouve  une  colline  rocheuse  assez  élevée  du 
côté  nord. 

A  environ  seize  milles  à  l'ouest-sud-ouest  d'Uhl-ghak,  l'on  arrive 
à  la  rivière  au  Saumon,  après  avoir  traversé  les  eaux  qui  forment 
les  sources  sud-ouest  de  la  Néchacco,  dans  la  région  intermé- 
diaire.   La  région  située  entre  les  lacs  Uhl-ghak  et  Gatcho  (pins 
correctement  Ilgatcheo)  est  accidentée  et  montagneuse,  bien  que 
sans  élévations  considérables,  les  parties  les  plus  élevées  de  lau 
surface  étant  des  débris  de  roches  basaltiques  et  autres  du  platea.xi 
volcanique,  tandis  que  des  couches  plus  anciennes  se  montrexxt 
dans  le  terrain  bas.     La  surface  des  coteaux  ou  hautes  terres   esl 
pierreuse,  sèche  et  stérile,  alternant  avec  des  savanes  mousseuse; s 


RAPPORT   PAR   U.    GEORGE   M.   DAWSON'.  â9 

dans  lesquelles  l'Abisi  Engelmanni  atteint  parfois  un  diamètre  de 
trois  pieds,  et  avec  d'épaisses  forêts  de  pin  gris  de  l'onest,  qui 
s'élève  à  une  grande  hauteur  et  atteint  en  beancoup  d'endroits 
un  diamètre  de  plus  de  dix-huit  pouces.  Au  lac  Qatcho  se  trouve 
une  autre  maison  de  Sanvage  et  quelques  tombes,  ta  maison  m 
étant  la  mieux  construite  de  toutes  celles  que  j'ai  vues  à  l'inté- 
TÎenr,  et  quoiqu'elle  ait  été  réparée  pour  un  grand  poWo/cA  cet  été, 
elle  porte  des  signes  évidents  d'une  grande  antiquité.  Je  n'ai 
aucun  donte  que  c'est  la  maison  mentionnée  par  Mackenzie  à  la 
page  807,  et  que  la  "  rivière  "  qu'il  traversa  (p.  308)  était  la 
décharge  du  lac  G-atcho,  qui  se  jette  dans  la  Kéchacco. 

Entre  le  lac  Gatcho  et  la  rivière  au  Saumon,  l'aspect  du  pays 
est  à  peu  près  le  même,  mais  en  quelques  endroits,  là  ou  l'épaisse 
forêt  de  pin  gris  ou  cyprès  a  été  partiellement  détruite  par  le  feu, 
nous  avons  remarqué  une  abondante  venue  de  graminées.    Quel- 


30 


EXPLOftAÏlON   GÉOLOr.IQfE    hV   CANADA. 


Chute  de  la 
rivière  au 
Saumon. 


Rivière 
liiaHyuuoo. 


dioicum  el  la  Smilacina  ste.Uala  ftaiont  communs  sur  les  rives  her- 
beuses. 

Plus  bas  sur  la  rivière   au  Saumon,   qui   offre   des   preuves 
constautes  de  pluies  plus  abondantes,  la  forêt  n'a  pas  été  bruire 
et  se  compose  en  grande  partie  de  jnn  gris  en  hauts  bosquets 
foncés.     Une  ou  deux  petites  plaques  de  neige  ont  été  obser\'ées 
dans  les  parties  les  plus  ombragées  du  bois.     Un  changement 
correspondant  se  produit  dans  les  broussailles,  car  le  Lycopoditm 
complanatum  devient  abondant,  tandis  que  la  magnifique   Calypso 
boreaiis  couvre  de  grands  espaces  du  sol  mousseux,  et  la  Viola 
sarmentosa  et  Pachy»tinia  myrtinites  apparaissent.     A  environ  six 
milles  en  amont  de  l'embouchure  de  la  rivière  Iltasyouco  (appelle 
par  les  Sauvages  Pun-chi-as-ko),  la  rivière  au  Saumon  fait  son 
premier  grand  saut,  dans  une  chute  d'environ  quatre-vingts  i)ieds 
de  hauteur,  qui  descend  i)ar  plusieurs  marches.  L'eau  ne  s'arrête 
pas  au  pied  de  la  chute,  mais  elle  continue  à  former  un  rapide 
bouillonnant  aussi  loin  que  la  vue  peut  porter;  puis, quittant  ici  le 
niveau  général  du  plateau,  elle  entre  dans  son  ramm^  et  à  une 
distance  de  quarante-cinq  milles  elle  atteint  la  mer  après  avoir 
accompli    une    descente   de   près   de   3,000   pieds.     La  .  rivière 
Iltasyouco,  qui  se  jette  dans  la  rivière  au  Saumon  du  côté  nord,  a 
environ  sept  milles  de  longueur  entre  sa  sortie  du  lac  Si-gut-lat  ou 
Tse-houts  et  sa  jonction  avec  la  rivière  au  Saumon.     La  teinte 
bleuâtre  de  son  eau  forme  contraste  avec  la  teinte  ambrée  de  cette 
dernière.  En  juin,  elle  paraissait  charrier  moitié  ou  les  deux  tiers 
du  volume  d'eau  de  la  rivière  au  Saumon.  La  vallée  de  la  rivière 
est  de  800  pieds  au  moins  au-dessous  de  l'élévation  moyenne  du 
pays,  et  elle  aflecte  la  forme  d'un  bassin  carré,  avec  un  large  fond 
arrondi.     11  y  a  de  basses  terrasses  à  plusieurs  niveaux  près  de  la 
rivière,  et  l'une  d'entre  elles,  qui  est  bien  distincte  près  du  lac 
Si-gut-lat,  a  une  élévation  d'environ  200  pieds  au-dessus  de  celui- 
ci,  et  se  compose  de  gravier  roulé  et  de  sable.     La  rivière  elle- 
même,  quoique  souvent  bordée  d'un  côté  ou  de  l'autre  par  des 
berges  élevées,  ne  coule  jamais  dans  ce  qu'on  peut  appeler  un 
canon,     A  un  mille  au-dessus  de  son  embouchure,  elle  forme  une 
chute  très  pittoresque,  sur  des  roches  de  la  formation  volcanique 
mésozoïque  qui  caractérisent  cette  vallée.    Le  premier  saut  de  la 
chute  se  fait  par  une  largo  nappe  d'eau  qui  se  déploie  en  rideau, 
sur  les  arêtes  d'une  roche  feldspathique  bleuâtre  et  dure,  laquelle 
plonge  dans  une  direction  opposée  à  celle  de  la  rivière.     Après 
cette  chute  d'environ  vingt-cinq  pieds,  l'eau  bouillonne  et  écume 
dans  un  vaste  bassin  rocheux,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  resserrée  par 


RAPPORT  Par   m.  ÛEORGB  M.   DAWSON.  31 

les  rochers  dans  le  gonlet  d'un  abîme  très  étroit  et  tombe  d'une 
^gale  hauteur  entre  des  murs  de  roche  perpendiculaires,  comme 
une  masse  de  bulles  savonneuses. 

L'on  remarque  dans  cette  vallée  un  changement  considérable  Apparition 
dans  le  caractère  de  la  végétation,  La  forêt  est  composée  d'essen-*!'''»'**»- 
ces  plus  mélangées,  les  pins  et  épineltes  étant  mêlés  à  quelques 
trembles.  Le  sapin  baumier  {Abies  lesiocarpa)  se  montre  en  abon- 
dance,  tandis  que  le  pin  gris  atteint  de  plus  grandes  proportions 
qu'on  ne  l'a  remarqué  ailleurs,  et  VAbies  Enselmanni  dépasse 
souvent  trois  pieds  de  diamètre  et  atteint  à  une  gprande  hauteur. 
Une  autre  espèce  de  pin  {Pinus  aîbicaulis)  a  été  observé,  quoique 
rarement.  La  pruche  (Abies  Mertensiana)  se  montre  aussi;  et  à 
la  chute  l'on  voit  des  représentants  rabougris  du  cèdre  géant 
(Thvja  gigantea).  Parmi  les  plantes  qui  forment  les  broussailles, 
le  sureau  {Sambucus  pubem)  et  la  massue  du  diable  {Echinopanax 
horrida)  commencent  à  se  montrer.  Tout  cela  indique  peut-être 
non  pas  tant  un  climat  plus  dons  que  plus  Humide. 

Du  gué  de  la  rivière  au  Saumon  d  Salmon-House,  côté  nord  de  la 
Vallée  de  la  Bella-Coola  et  Na-coont-loon. — Revenant  maintenant 
au  gué  des  Sauvages  de  la  rivière  an  Saumon,  dont  j'ai  parlé  dans 
une  page  précédente,  je  rais  décrire  le  pays  depuis  cet  endroit 
jusqu'à  Salmon-House,  et  ensuite  la  régiou  qui  s'étend  vers  le  sud 
jusqu'à  la  Tallée  de  la  Bella-Coola. 

'""  -"nvant  au  gué  le  7  de  juillet,  nous  y  trouvâmes  toute  la  Faible  popu- 
n  indienne  réunie,  se  rendant  à  8almon>House  pour  y  iStHenne. 
êche  annuelle.    Elle  pouvait  se  composer  de  cinquante 
te  individus,  qui  représentaient  la  population    d'une 
■tendant  jusqu'au-delà  du  lac  Tschich  au  nord,  et  presque 
t  lacs  Cluscus  à  l'est,  ou  environ  2,500  milles  carrés  de 
Je  me  séparai  ici  de  M.  Gambie,  qui  continua  à  l'est 
endre  à  Quesnel,  mon  propre  parti  se  composant  mainte- 
art  moi-même,  de  A.  Bowman,  assistant,  d'un  Mexicain 
auvage  de  Lillonet,  préposés  aux  bagages,  et  le  dernier 
issi  l'office  de  cuisinier.    J'engageai  quelques  Indiens  à 
jr  à  construire  un  radeau,  qui  fut  bientôt  fait,  et  avant  la 
re   équipage  de  campement  et  nos  provisions  étaient 
;  les  animaux  traversèrent  un  peu  plus  bas,  dans  un 
de,  sans  perdre  fond.     Les  Sauvages  ne  furent  pas  lents  Traveme  de 
r  du  radeau  pour  la  confection  duquel  ils  avaient  été  saumon, 
nous  suivant  sur  la  rive  sud,  ils  établirent  leur  campe- 
kUcoup  plus  près  du  nôtre  que  nous  ne  l'aurions  souhaité. 
7i. — Suivi  le  sentier  vers  le  sud-ouest  jusqu'au  lac  Tanya- 


32 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Caractère  du 
pays. 


Végétation 
sur  le  terrain 
brûlé. 


Lac  Tanya- 
bunkut. 


bunkut  (plus  correctement  Tai-a-taisli-bun-kut).  Forte  pluie  dans 
Taprès-midi  et  mauvais  chemins,  les  mulets  s'embourbant  plusieurs 
fois,  et  il  nous  fallut  réparer  deux  ponts  avant  de  pouvoir  les 
traverser.     Nous  dépassâmes  les  Sauvages  sur  la  voie,  chaque 
homme,  femme  et  entant,  et  même  les  chiens,  portant  des  paquets 
appropriés  à  leurs  forces.    Ils  paraissaient  tous  de  bonne  humeur 
et  se  rendaient  à  leur  grande  fête  annuelle,  la  pêche  du  saumon, 
et  toute  la  scène  ressemblait  beaucoup  à  celle  décrite  par  Sir  A. 
Mackenzie,  qui  parcourut  une  partie  de  ce  même  chemin  avec 
les  Sauvages  qui  se  rendaient  à  leur  pêcherie,  le  15  juillet  1793. 

La  région  traversée  aujourd'hui  est  rocheuse  et  stérile,  et  la 
plus  grande  partie  des  bois  a  été  détruite  par  le  feu.  Les  quelques 
premiers  milles  après  avoir  quitté  la  Traverse  de  la  rivière  au 
Saumon  sont  sur  des  roches  de  la  formation  basaltique,  mais  près 
du  lac  Hatly  de  la  carte,  la  surface  devient  accidentée  et  ressemble 
à  la  région  située  dans  Tangle  formé  par  les  rivières  Iltasyouco  et 
au  Saumon  ;  elle  est  aussi  déposée  sur  de  plus  anciennes  roches. 
L'on  rencontre  cependant,  de  temps  à  autre,  de  grandes  prairies 
marécageuses,  qui  fournissent  une  bonne  nourriture  aux  animaux, 
mais  sont  impropres  à  la  culture.     Près  de  l'extrémité  nord  de 
Tanyabunkut,  Ton  passe  sur  des  moraines  de  gravier,  et  son  côté 
sud-est  est  bordé,  sur  une  courte  distance,  de  colonnes  basaltiques 
très  élevées. 

L'état  beaucoup  plus  avancé  de  la  végétation  dans  les  endroits 
ravagés  par   les   incendies,   est   tout-à-fait    remarquable.       J'ai 
aujourd'hui  remarqué  les  plantes  qui  suivent,  dans  les  terrains 
découverts  : — Lonicera  involucrata,  en  fleurs  ;   Pyrola  rotundifolia, 
montrant    couleur;    Fragaria   Virginiana^   encore   en   fleurs,    et 
Anémone  multifida,  Rubus  arcticus,  et  Castilleia  pallida^  en  fleurs  ; 
Achillea  millejoliuvi,  commençant  à  fleurir;  Linnœa  borealis,  en 
boutons  ;  Ledum  latifoUum,  fleurissant  dans  les  situations  chaudes  ; 

Sedum ?   en  fleurs  ;  Epilobium  angustifolium^  pas  encore  en 

fleurs. 

9  Juillet, — Belle  matinée  ;  gros  orages  accompagnés  de  ton- 
nerre dans  l'après-midi.  Arrêté  pour  prendre  quelques  photogra- 
phies des  lacs  et  des  montagnes,  et  suivi  ensuite  le  côté  nord 
ouest  du  lac  en  descendant,  puis  campé  à  environ  cinq  milles  d< 
son  extrémité  inférieure.  Le  lac  Tanyabunkut  a  environ  cin^ 
milles  de  longueur;  il  est  étroit  et  encaissé  entre  de  liante 
berges  rocheuses  et  escarpées,  composées  de  matières  volcanic^we 
qui  sont  creusées  par  la  vallée.  A  son  extrémité  inférieure,  ! 
vallée  s'élargit,  une  haute  falaise  basaltique  la  bornant  an  nord 


T 


Rapport  par  m.  obohce  m.  dawson.  ;)3 

10  Juillet. — Suivi  le  sentier  au  sud-ouest  à  peu  près  sept  milles, 
faisant  dans  le  dernier  mille  une  descente  de  plusieurs  centaines 
de  pieds.  Le  sentier  passe  à  mi-chemin  entre  la  rivière  au  Sau- 
mon à  droite  et  la  Tai-a-taesli  à  gauche,  cette  dernière  servant  de 
décharge  au  lac  Tanyabunkut,  décrit  hier.     La  première  partie 

da  chemin  passe  sur  des  remparts  et  crêtes  de  moraines  qui,  bien  Mornine 
que  d'abord  presque  entièrement  formés  de  blocs  de  granit,  mon- 
trent bientôt  une  prépondérance  de  roches  dioritiques  et  porphy- 
ritiques  grisâtres  ou  verdàtres,  comme  celles  des  formations  vol- 
caniques les  plus  anciennes.  Après  avoir  fait  la  descente  ci' 
dessns  mentionnée,  nous  trouvâmes  un  petit  étang  et  une  prairie 
herbeuse.  Ne  voulant  pas  emporter  les  charges  pesantes  plus 
loin,  nous  les  quittâmes  ici  avec  les  mulets  de  bat,  sous  les  soins 
de  notre  Sauvage,  Johnny.  Continuant  à  cheval  sur  une  distance 
de  trois  milles  et  demi,  par  un  sentier  fort  indistinct  et  rempli  de 
chablis  récents,  nous  débouchâmes  subitement  sur  le  bord  décou- 
vert d'un  coteau,  d'où  le  comptoir  de  la  rivière  au  Saumon  (Sa/-f^im<in- 
mm-House),  et  une  étendue  considérable  de  la  rivière  elle-même, 
■étaient  visibles.  La  vallée  de  la  rivière  Tahyesco — dont  la  Tai- 
a-taesli  est  un  bras — entre  ici  dans  la  rivière  an  Saumon  du  côté 
de  l'est,  une  étendue  de  terrain  comparativement  bas,  ayant  la 
forme  d'un  triangle  presque  éqnilatéral,  se  trouvant  à  la  jonction 
des  deox  rivières,  La  pointe  du  triangle,  dirigée  en  aval  des 
ririères,  est  occupée  par  une  petite  colline  rocheuse,  tandis  que 
le  reste,  élevé  d'une  centaine  de  pieds  au-deesas  de  la  rivière  au 
Sanmon,  est  une  plaine  graveleuse,  qui  descend  par  de  rudes 
degrés  du  côté  de  la  Tahyesco.  Opérant  la  descente  d'environ 
ôOO  pieds  par  un  sentier  très  à  pic  et  fort  dangereux,  qui  forme 
nue  suite  de  zig-zags  aigus,  nous  arrivâmes  à  la  plaine  vers 
quatre  heures. 

Les  roches  de  ce  voisinage  sont  principalement  des  felsites 
très  dures  et  des  porphyrites  de  la  formation  mésozoique  volca- 
nique, renversées  dans  une  attitude  verticale,  et  traversées  par  des 
dykes  de  granit.  La  rivière  est  excessivemcut  rapide  et  turbu- 
lente, et  elle  est  encaissée  entre  des  falaises  rugueuses,  qui,  néan- 
moins, ne  forment  pas  une  gorge  très  profonde.  A  partir  des 
bords  des  falaises,  les  montagnes  s'élèvent  en  rampes  rudes,  d'une 
inclinaison  plus  ou  moins  grande,  jusqu'à  une  hauteur  de  proba- 
Mement  3,000  pieds. 

11  y  a  ici  deux  maisons  de  Sauvages,  une  de  chaque  côté  de  lat>cch?di 
ririère  au  Saumon,  en  face  d'une  petite  chute,  oii  les  indigènes îp"îSii"v 
font  leur  pêche  annuelle.     Un  pont  fort  précaire,  construit  de 


L 


34  ÈXPLOllATlON   oéOLÛGlQUE   Dt   CAKaDA. 

perches  et  de  bâtons,  traverse  le  torrent,  et  ils  disposent  une  série 
de  paniers  sur  le  devant  de  la  chute,  dans  lesquels  tombe  le  sau- 
mon lorsqu'il  cherche  à  la  sauter.  Deux  Sauvages,  qui  s'étaient 
attachés  à  nous  jusqu'ici,  parurent  fort  désappointés  de  la  hau- 
teur de  l'eau  et  de  l'absence  de  poisson  qui  en  était  la  consé- 
quence. Ils  me  dirent  qu'autrefois  le  pont  était  permanent,  mais 
qu'aujourd'hui  le  roc  du  milieu  de  la  rivière,  sur  lequel  il  e^t 
en  partie  'appuyé,  a  tellement  diminué  de  grandeur,  que  cette 
construction  est  emportée  chaque  hiver, 
îiu  »ap?n  dl^"  A  Salmon-House,  le  sapin  de  Douglas,  qui  ne  se  montre  pas  à 
i>ougra«.        l'çg^  (jg  Ç0  point  sur  une  étendue  considérable  du  pays,  se  revoit 

de  nouveau  comme  grand  arbre.  Il  y  a  quelques  tombes  mo- 
dernes de  Sauvages  sur  les  plateaux,  et  trois  petits  tas  de  pierres, 
probablement  aussi  funéraires,  auxquels  se  rattachent  des  his- 
toires superstitieuses,  et  chaque  passant  y  fait  l'offrande  d'un 
rameau. 

11  Juillet. — Je  pris  trois  vues  photographiques  et  m'empressai 
ensuite  de  retourner  à  l'endroit  où  nous  avions  laissé  nos  mulets. 
^ntlc?aiiant  -^P^^^  Ics  avoir  chargés,  nous  repartîmes  par  le  sentier  pour  l'ex- 
looiî!"*^"**"^''  trémité  inférieu^re  du  lac  Tanyabunkut.  Nous  y  trouvâmes  la 
tribu  de  Sauvages,  qui  attendait  des  nouvelles  favorables  de 
Salmon-House  pour  s'y  rendre.  J'avais  appris,  en  questionnant 
les  Sauvages,  qu'il  existait  un  sentier,  suivi  quelquefois,  entre 
cet  endroit  et  le  lac  Na-coont-loon,  au  sud  de  la  rivière  au  Saumon. 
Je  désirais  vivement  l'examiner,  mais  j'éprouvai  de  grandes  diffi- 
cultés à  trouver  un  guide,  partie  à  cause  de  la  répugnance  des 
Sauvages  pour  le  travail  dur,  et  partie  aussi,  je  crois,  parce  que 
peu  d'entre  eux  avaient  passé  par  le  sentier  que  je  voulais  suivre. 
Cependant,  en  donnant  au  chef  un  petit  présent  de  tabac,  et  après 
beaucoup  de  pourparlers,  un  homme  fut  enfin  persuadé  de  nous 
promettre  de  venir  avec  nous. 
•'Pierre a  fen."  \2  Juillet,— 3 &  partis  à  pied  pour  visiter  une  localité  que  les 
Sauvages  m'avaient  dit  produire  la  "pierre  à  feu."  Je  suivis  le 
sentier  vers  Bella-Coola,  en  traversant  la  Tai-a-taesli  à  l'endroit 
où  elle  quitte  le  lac,  et  où  elle  a  vingt  pieds  de  largeur  par  deux 
de  profondeur,  avec  un  courant  lent  ;  la  Tsul-tel-a-ko,  cours  d'eau 
de  quarante  par  deux  pieds,  avec  une  pente  d'environ  un  sur  dix, 
peu  de  temps  après  avoir  levé  le  camp  ;  et  la  Ko-has-gan-ko,  de 
soixante  pieds  de  largeur  par  deux  de  profondeur,  et  dont  la  pente 
est  également  forte.  Ces  deux  derniers  cours  d'eau  descendent  des 
flancs  de  la  chaîne  des  Tsi-tsutl,  et  sont  principalement  alimentés 
à  cette  saison  par  les  neiges  fondantes,  car  ils  sont  beaucoup  plus 


riAPPonT  Par  m.  grosoë  m,  oawson.  55 

^06  dans  l'après-midi  qne  dans  la  matinée,  après  le  froid  de  la 
nuit.  Sur  la  Ko-has-gan-ko,  à  cinq  milles  du  campement,  nous 
trouvâmes  la  "  pierre  à  fen,"  qui  était  un  lignite  de  bonne  qualité 
et  qui,  ainsi  que  les  rochcB  qui  l'accompagnent,  plonge  sous  les 
amoncellements  volcaniques  qui  forment  les  montagnes  Tsi-tsutl. 
13  Juillet. — Partis  arec  notre  guide  Sauvage,  en  suivant  le  sen- 
tier parcouru  hier  jusqu'à  la  Ko-has-gan-ko,  et  continué  au-delà, 
vers  le  sud,  sur  une  distance  d'environ  six  milles.  Les  Sauvages  nous 
nraient  dit  que  nous  devions  nous  attendre  à  trouver  un  mauvais 
chemin,  maie  ils  ne  nous  avaient  pas  trompés,  Kous  traversâmes 
encore  un  ruisseau  considérable,  de  dix  pieds  de  largeur  par  six 
de  profondeur,  avec  un  courant  rapide,  et  continuâmes  à  monter 
diagonalement  sur  le  versant  nord-ouest  de  la  chaîne.  Des  rem- 
parts et  crêtes  de  graviers,  paraissant  morainiques,  et  fortement 
boisés,  alternent  avec  des  savanes  dans  lesquelles  nos  mules  s'em- 
bourbent constamment.  Campé  à  la  brune  à  une  hauteur  de 
3,700  pieds,  dans  une  échancnire  où  il  se  trouvait  une  savane  et 
nn  peu  d'herbe,  et  séparant  un  monticule  rocheux  du  flanc  prin- 
cipal de  la  montagne  Tsi-tsutl.  Du  haut  de  ce  monticule,  on  anoiievi 
une  vue  magnifique  de  tout  le  pays  environnant.  A  l'ouest,  IesT«i-iBui 
pics  dentelés  et  neigeux  des  chaînes  intérieures  des  montagnes 
de  la  Côte  sont  visibles  de  l'autre  côté  de  collines  arrondies  et  de 
la  vallée  de  la  Tahyesco.  A  travers  ces  collines,  le  creux  de  la 
vallée  de  la  rivière  au  Saumon  était  indiqué  par  une  vapeur  bleue, 
dont  elle  était  remplie,  tandis  que  la  rivière  elle-même  était  com- 
plètement cachée  par  le  terrain  intermédiaire  élevé.  Au  nord, 
nne  partie  du  lac  Si-gut-Iat  parait  en  haut  de  la  vallée  de  l'Iltas- 
yonco,  tandis  que  des  montagnes  couvertes  de  neige  très  éloignées 


36 


ÈXPLOftATÎON   ÔÉOLOGlOtJE   DtJ   CANAM. 


sur  environ  un  mille  et  demi,  après  quoi  nous  traversons  tiû  cours 
d'eau  de  quarante  pieds  de  largeur  et  six  pouces  de  profondeuT, 
qui  coule  rapidement  à  l'ouest  et  se  jette  dans  la  Tahyesco.   A 
partir  de  là,  on  monte  encore  graduellement,  et  le  sentier  passe 
ensuite  vers  le  sud  sur  une  distance  de  quelques  milles  à  travers 
une  vallée  remarquablement  droite,  séparée  de  la  Tahyesco  par 
de  basses  collines  à  l'ouest.     Une  étroite  prairie  herbense  suit  la 
vallée,  et  elle  descend  en  pente  au  nord  et  au  sud  à  partir  de  sa 
partie  la  plus  élevée,  toute  la  surface  étant  saturée  d'humidité  et 
parsemée  de  petits  creux  remplis  d'eau  claire.     Les  graminées  et 
caricées  sont  vertes  et  hautes  à  cette  date,  et  l'on  pourrait  sans 
doute  obtenir  de  bons  pâturages  ici  durant  l'été.     Après  aroir 
traversé  deux  autres  cours  d'eau — le  premier  de  dix  pieds  de 
largeur  et  six  pouces  de  profondeur,  avec  un  courant  rapide,  et  le 
second  de  quinze  pieds  six  pouces,  avec  une  pente  d'un  sur  dix— 
nous  atteignîmes  la   Tahyesco  et  campâmes  sur  ses  bords  au 
milieu  de  bois  brûlés,  à  une  élévation  d'environ  8,690  pieds,  après 
avoir  fait  une  marche  de  onze  milles  et  demi  dans  la  journée. 
EpaiBseurde  L'épaisscur  de  la  neiffe  dans  ces  bois  durant  l'hiver  doit  être 

la  neige  ©ï*  ,  , 

hiver.  considérable,  à  en  juger  par  la  hauteur  des  branches  qui  ont  été 

brisées  par  elle,  et  par  les  souches  des  arbres  abattus  par  les 
Sauvages  dans  cette  saison.     La  ligne  au-dessus  de  laquelle  on 
voit  de  grandes  plaques  de  neige  durant  l'été,  sur  cette  chaîne  des 
Tsi-tsult,  est  beaucoup  plus  basse  que  celle  de  la  chaîne  des 
Il-ga-chuz,  à   l'est,  dont  les   conditions   climatériques  doivent, 
d'ailleurs,  être  à  peu  près  les  mêmes.  G-ros  orage  accompagné  de 
tonnerre  dans  l'après-midi,  suivi  d'une  pluie  continue  dans  la 
soirée. 

15  Juillet, — Après  avoir  traversé  un  bras  de  la  Tahyesco,  large  de 
vingt  pieds  et  d'un  pied  de  profondeur,  avec  un  courant  rapide, 
nous  avançâmes  vers  l'est  en  suivant  la  rivière  principale,  que 
nous  estimions  avoir  trente  pieds  de  largeur  par  un  pied  de  pro- 
fondeur, en  montant  graduellement  à  travers  une  région  alpine 
qui  s'élève  à  plus  de  4,000  pieds  au-dessus  de  la  mer,  et  au-delà 
des  limites  d'une  épaisse  forêt.  La  vallée  du  bras  de  la  Tahyesco 
que  Ton  suit  ici  a  parfois  un  mille  de  largeur  et  court  vers  le  sud 
entre  deux  rangées  de  collines, — celles  de  l'ouest  étant  les  plus 
hautes  et  laissant  voir,  à  travers  leurs  échancrures,  les  pics  plus 
élevés  de  la  chaîne  de  la  Côte.  A  une  couple  de  milles  du  cajampe- 
ment,  le  cours  d'eau  principal  de  la  Tahyesco  entre  dans  la  vallée 
que  remonte  le  sentier,  du  côté  droit,  en  formant  une  magnifiqnc 
chute.    Les  arbres,  qui  continuent  encore  à  pousser  en  toufles 


Haut  <le  la 
faliyesco. 


T 


\ 


RAPPORT   PAR    M.   GXOHGE    H.   DAWSON.  3  y 

là  OÙ  de  grands  amas  de  neige  dure  convient  une  bonne  partie 
de  la  surface,  appartiennent  à  trois  espèces  : —  Pinus  concoria,  Pinus  ^\^J'^l 
albicauli»,  et  Abiet  lasiocarpa — tons  plus  ou  moins  rabougris.  Le 
premier  Tient  médiocrement,  mais  il  fourche  souvent  en  montant, 
ce  en  quoi  il  s'écarte  de  son  habitude  dans  les  régions  plus  basses. 
Le  second  n'est  pas  aussi  commun  ;  et  le  dernier  paraît  être  le 
pins  vigoureux,  car  il  devient  gros  et  porte  de  nombreuses  bran- 
ches basses  qui  rasent  la  terre.  Les  plantes  plus  petites  ont  une 
apparence  assez  arctique,  et  on  les  voit  en  beaucoup  d'endroits 
s'élever  eu  bandes  successives  le  long  des  bords  de  la  neige  à 
mesure  qu'elle  se  retire.  Une  Galtha  blanche  particulière  [C- 
ieplosepala),  une  Ranunculus  {R.  macTanlhus),  avec  une  Ka/mia 
glauca  (var.  microphylla),  et  parfois  des  Spiranthes  et  Ledum  latifo' 
lium,  prospèrent;  dans  des  situations  plus  tempérées,  une  espèce 
de  Menziesia,  bruyère  {M.  empetrijormis),  avec  VAndromeda  cuprasù 
na,  étaient  abondantes. 

Le  sentier  était  à  peine  visible  ici,  mais  notre  guide  Sauvage  vaiiÉedc 
connaissant  bien  le  pays,  nous  conduisit  avec  conhance  et  nous 
rendit  enfin  sur  le  rebord  nord  de  la  grande  gorge  de  la  vallée 
de  la  Bella-Coola.  Il  s'arrêta  ici  et  nous  dit  qu'il  était  tout  à  fait 
impossible  de  descendre  dans  la  vallée  avec  des  animaux,  ou  de 
suivre  le  sentier  qui  en  suit  le  fond,  jusqu'à  Na-coont-loon,  comme 
je  m'en  étais  flatté,  Il  paraissait  n'avoir  pas  compris  mon 
intention  en  venant  de  ce  côté,  pensant  que  je  voulais  simplement 
voir  la  vallée  de  la  Bella-Coola  et  m'en  retourner  ensuite  comme 
j'étais  venu.  Dans  cet  état  de  choses,  nous  décidâmes  dewtourvt 
redescendre  la  Tabyesco  sur  une  distance  de  quelques  milles,  etioon. 


38  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

marche.  A  un  mille  et  demi  de  notre  campement  du  matin,  nous 
rencontrâmes   un  petit   lac   appelé   Si-ka-ta-pa,  où  notre  guide 
espérait  trouver  une  route  qui  devait  nous  mener  à  Na-coont- 
loon,  et  où  le  sentier  "  saghalie"  venant  de  Tanyabunkut  descend 
le  versant  sud  des  montagnes  Tsi-tsutl,  dans  sa  course  vers  Bella- 
Coola.     C'est   ce   sentier   "  saghalie  "   ou  de  montagne  que  je 
voulais  d'abord  que  notre  guide  suivît.     C'est  évidemment  celui 
par  lequel  Sir  Alexander  Mackenzie  se  rendit  à  la  vallée  de  la 
Bella-Coola,  et   le   lac   Si-ka-ta-pa  est  probablement  celui  qu'il 
décrit  à  la  page  316  de  sa  narration,  et  qu'il  dépassa  il  y  a  quatre- 
vingt-quatre  ans,  juste  un  jour  plus  tard  dans  le  mois  de  juillet 
que  la  date  de  notre  visite. 

La  région  qui  se  trouve  au  sud  de  notre  route  est  accidentée, 
avec  des  collines  rocheuses  ;  et  une  remarquable  chaîne  neigeuse, 
s'élevant  probablement  à  700  pieds  au-dessus  du  niveau  général, 
forme  le  rebord  nord  de  la  vallée  de  la  Bella-Coola.     Au  nord,  la 
surface  s'élève  en  degrés,  qui  marquent  les  différents  épanche- 
ments  de  basalte,  jusqu'aux  pics  les  plus  altiers  et  les  restes  brisés 
de  plateaux  qui  forment  les  sommets  des  montagnes  Tsi-tsutl. 
raractôredu       La  régîou  parcourue  est  légèrement  boisée  de  bosquets  des 
essences  mentionnées  hier,  et  bien  que  très  rocheuse  par  endroits, 
elle  montre  un  peu  d'herbe  sur  les  versants,  et  parfois  quelques 
belles  prairies.     Nous  campâmes  dans  une  large  vallée  dont  les 
fonds  étaient  couverts  de  belle  herbe,  et  dans  laquelle  passe  la 
rivière  Tsed-a-kul-ko  (la  Cheddakulk  de  l'exploration  de  la  vallée 
de  la  Bella-Coola  par  Palmér). 
Affluents  de       Nous  faillîmes  perdre  aujourd'hui,  dans  un  torrent  rocailleux, 
cooia.  l'un  de  nos  mulets  de  charge,  qui  portait  l'appareil  photographique 

et  ma  collection  de  plantes,  outre  une  partie  de  nos  provisions. 
Les  plus  importants  cours  d'eau  que   nous  rencontrâmes  sont 
comme   suit  : — Des  bras  de  la  Né-ti-kun-as-ko  ;    un  torrent  de 
quinze  pieds  par  deux  ;  un  cours  d'eau  de  quinze  pieds  par  un, 
avec  une  pente  de  un  sur  vingt- cinq  ;  bras  principal  à  la  sortie 
du  lac  Si-ka-ta-pa,  avec  addition  du  torrent  en  dernier  lieu  men- 
tionné, trente  pieds  par  cinq  de  profondeur.     Un  ruisseau  qui  se 
jette  dans  le  haut  de  la  rivière  principale,  de  douze  pieds  par 
deux;  pente,  un-  sur  dix  ;  rivière  principale,  près  de  sa  source, 
six  pieds  par  six  pouces,  rapide.     Bras  de  la  Tsed-a-kul-ko  : — bras 
ouest  (Tsan-tsal-ko),  vingt-cinq  pieds  par  deux  ;    pente,   un   siii 
vingt;  rivière  principale,  quarante  par  deux  pieds,  un  sur   dix 
Tous  ces  cours  d'eau  sont  maintenant  pleins,  par  suite  de  la  fout^ 
des  neiges  des  parties  les  plus  élevées  des  montagnes. 


17  Juillet. — Fait  environ  quatorze  milles  à  l'est,  la  plupart  du  i>ei«;pnte  vern 
temps  à  travers  ane  région  découverte  comme  celle  qui  vient  'o»""- 
d'être  décrite,  avec  nombreuses  savanes  et  des  lacs  de  peu 
d'étendue.  En  descendant  graduellement  du  flanc  sud-est  de  In 
chaîne  Tsi-tsutl,  le  bois  devient  plus  fort.  Le  Pinus  contorta  et 
VAbies  Engelmanni  dominent,  bien  que  d'abord  passablement 
rabougris.  Néanmoins,  les  savanes  et  prairies  remplies  de  belle 
herbe  sont  encore  abondantes.  Campé  sur  le  bord  d'un  gros 
ruisseau  ou  d'une  petite  rivière  appelée  la  Tus-ul-ko,  qui  a  ici 
trente  pieds  par  trois,  avec  un  léger  courant,  tributaire  de  la 
rivière  an  Saumon,  à  une  élévation  d'environ  4,234  pieds.  Vu 
peu  de  neige  aujourd'hui,  même  en  voyageant  à  une  haute  alti- 
tude dans  la  matinée,  fait  qui  démontre  que  l'influence  de  la 
chaîne  de  la  Côte,  en  produisant  une  plus  grande  précipitation, 
diminue  rapidement  vers  l'est.  Nous  trou»r&me8  ensuite  que  cela 
était  encore  plus  marqué  sur  la  chaîne  des  Il-ga-chuz,  où  la  limite 
de  la  vigoureuse  croissance  des  arbres  est  de  beaucoup  plus  élevée, 
et  où  la  végétation  n'est  pas  aussi  arctique.  L'immense  quantité  nuinc  .ios 
de  neige  qui  tombe  sur  la  chaîne  de  la  Côte  et  immédiatement  à  <i«  neige, 
l'est,  en  retardant  la  marche  de  l'été,  réussit  à  contrebalancer  les 
effets  que  le  voisinage  de  la  mer  devrait  produire.  Il  est  aussi 
très  probable,  quoiqu'il  n'ait  pas  été  fait  d'observations  exactes 
sur  ce  point,  que  les  montagnes  des  environs  de  Dean  Inlet,  qui 
reçoivent  les  vents  du  Pacifique  de  l'ouest  et  du  sud-ouest,  sans 
être  arrêtés  par  de  hantes  îles,  ont  en  conséquence  une  plus 
^ande  quantité  de  pluie  et  de  neige  que  d'ordinaire,  même  dans 
cette  chaîne.  Notre  guide  nous  avoue  maintenant  qu'il  n'est  pas 
Tenu  dans  cette  région  depuis  qu'il  était  enfant,  et  le  sentier  que 
nous  sommes  supposés  suivre  est  fort  indistinct,  les  apparences 
étant  que  cette  partie  du  pays  a  été  presque  totalement  Caban- 
donnée  par  les  Sauvages.  Néanmoins,  Jim  sait  fort  bîeu  juger  des 
lieni  qu'il  parcourt,  et  il  semble  choisir  d'instinct  le  bon  chemin- 

18  Juillet. —  Après  avoir  parcouru  quelques  milles,  nous  arrivons  iwgion  .i^  la 
à  un  ancien  sentier  de  Sauvages,  qui,  bien  qu'encombré ^de  non-  î"»"- 
Telles  pousses,  nous  a  épargné  beaucoup  de  travail  à  la  hache- 
Saîvi  la  vallée  de  la  Tus-ul-ko  d'assez  près  jusqu'à  ce  que  nous 
fûmes  arrivés  à  la  rivière  au  Saumon,  à  une  courte  distance  au- 
dessus  de  sa  jonction  avec  ce  cours  d'eau,  et  à  l'extrémité^infé  rieur  e 
du  lac  A-bon-tlnt,  le  plus  septentrional  des  lacs  Na-coont-looa.  Le 
terrain  descend  graduellement  vers  la  rivière  au  Saumon,  mais 
il  paraît  presque  plat.  Le  sol  est  généralement  sablonneux  et 
graveleux,  sec  et  maigre  ;  mais  des  prairies  marécageuses,  cou- 


40  EXALORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

vertes  de  bonne  herbe,  abondent.  Beaucoup  de  tas  de  roches  et 
de  crêtes  à  Taspect  de  moraines  se  rencontrent,  courant  est  et 
ouest.     Des  roches  de  l'époque  volcanique  tertiaire  supportent  le 

Slummi?"  sol-  La  rivière  au  Saumon  est  ici  à  une  élévation  de  8,440  pieds 
et  se  dirige  vers  le  nord  dans  une  large  vallée,  à  partir  de  laquelle 
s'élèvent  les  bases  en  pentes  douces  des  chaînes  Tsi-tsutl  et  Il-ga- 
chuz,  sur  les  côtés  ouest  et  est  respectivement.  Au  sud  et  au  sud- 
est,  toute  la  surface  du  pays  paraît  basse  et  plate,  avec  un  horizon 
uni  comme  la  mer,  mais  elle  est  probablement  à  une  trop  grande 
élévation  pour  rendre  l'agriculture  possible.  Peu  après  notre 
arrivée,  deux  Sauvages,  père  et  fils,  vinrent  à  notre  campement  et 
nous  informèrent  que  plusieurs  familles  passaient  l'été  au  lac  Na- 
coont-loon.  On  nous  avait  dit  auparavant  que  tous  les  Sauvages 
de  cette  partie  du  pays  étaient  partis  pour  la  rivière  Chilcotin 
d'après  l'avis  des  prêtres. 

loon^**"^^^"^"  ^^  Juillet, — Bowman  se  dirigea  vers  le  sud-est  à  pied,  guidé 
par  l'un  de  nos  nouveaux  amis,  pour  se  rendre  au  lac  Na-coont- 
loon.  Au-delà  du  lac  A-bun-tlut  se  trouve  un  autre  petit  lac 
appelé  Nat-se-den-la,  et  à  environ  sept  milles  de  notre  campe- 
ment la  rivière  au  Saumon  sort  de  l'extrémité  nord  du  lac 
Na-coont-loon  proprement  dit,  lequel  est  une  vaste  nappe  d'eau, 
probablement  longue  de  plus  de  cinq  milles,  quoique  je  n'aie  pas 
vu  sa  partie  supérieure,  qui  tourne  à  l'ouest. 

20  Juillet. — Traversé  nos  effets  de  l'autre  côté  de  la  rivière  sur 
un  radeau,  que  nous  avons  construit. hier,  les  mulets  la  traversant 
facilement,  sans  perdre  pied  ni  s'embourber.  Fait  environ  onze 
milles  est-nord-est,  sous  la  conduite  du  plus  vieux  des  Sauvages 
de  Na-coont-loon,  qui  nous  montra  un  sentier  de  Sauvages  qui 
n'est  plus  en  usage,  dont  une  partie  était  encore  en  assez  bon  état, 
mais  qui  était,  en  beaucoup  d'endroits,  fort  encombré  d'arbres 

îi-*a-chu?     renversés,  ce  qui  nous  forçait  à  faire  de  longs  détours.     Campé 
à  5.80,  ayant  perdu  le  sentier,  au  milieu  d'an  chablis  et  d'une 
véritable  nuée  de  moustiques.     Nous  sommes  maintenant  sur  ce 
qu'on  appelle  le  sentier  de  Bella-Coola,  qui  conduit  de  la  vallée 
de  la  Bella-Coola,  via  Na-coont-loon,  au  lac  Tse-tsi,  déjà  men- 
tionné.    En  quittant  les  fonds  de  la  rivière  au  Saumon,  il  monte 
graduellement  le  long  versant  sud  de  la  chaîne  des  Il-ga-chuz,  et 
passe  ensuite  sur  leur  flanc  est. 

y^^p^tation  de  21  Juillet. — Retrouvé  le  sentier  ce  matin,  dit  adieu  à  notre  ami 
de  Na-coont-loon,  et  continué  notre  ascension  graduelle  jusqu'à 
ce  que,  au  bout  de  quelques  milles,  nous  nous  trouvâmes  sur  un 
plateau  irrégulier,  sur  lequel  il  n'y  avait  que  quelques    touffes 


RAPPORT    t>AR   U.    GEORGE   M.   DAWSON.  41 

d'arbies  éparses,  et  presque  nu  sar  les  parties  supérieures,  ressem- 
blant à  la  haute  contré  dénudée  de  la  chûne  des  Tsi-tsutl.  La 
surface  est  parsemée  d'étangs  et  petits  lacs,  et  l'on  traverse  de 
nombreux  petits  ruisseaux  remplis  d'eau  de  neige.  La  végétation 
est  tout  à  fait  alpine,  mais  plus  variée  que  sur  les  montagnes 
Tsi-tfiutl.  Les  espèces  qui  suivent,  entre  autres,  furent  recueillies  : 
Sedum  Rkodiola,  Aster  salsuginoius,  Pedicularis  eupkrasoîdes,  Pedicu- 
larit  Qroenlamlica,  var,  surrecta,  Menziesia  glanduUfera,  Dryai  octo- 
petatn,  Campanula  lasiocarpa,  gentiana  glauca.  Noua  vîmes  plusieurs 
cuibous  dans  le  courant  de  la  journée,  cette  région  élevée  étant  leur 
retraite  d'étÊ  favorite.  Campé  dans  an  renfoncement  abrité  sur 
l'angle  nord-est  des  montagnes  d'Il-ga-cbuz,  à  une  hauteur  de  5,'200 
pieds.  Bonne  nourriture  pour  les  animaux  ;  mais  quoiqu'il  y  ait  de 
grands  bancs  de  neige  tout  autour  de  nous,  les  moustiques  nous  in- 
commodent beaucoup.  Les  pics  les  plus  élevés  de  la  chaîne,  com- 
plètement dénués  de  végétation,  s'élèvent  dans  l'ouest.  Nous  fûmes 
fort  tentés  de  rester  une  journée  ici  et  de  les  gravir,  mais  nos 
provisions  se  faisant  rares,  et  ne  sachant  pas  exactement  jusqu'où 
il  nous  faudrait  aller  pour  atteindre  la  division  G-  de  l'exploration 
da  chemin  de  fer,  nous  crûmes  qu'il  était  plus  prudent  de 
poursuivre  notre  route.  Nous  avons  néanmoins,  même  de  cette  vae  étendue 
hauteur,  une  vue  très  étendue  du  pays.  A  l'est  l'œil  se  reporte 
sur  la  continuation  du  large  plateau  élevé  et  uni  que  nous  avons 
traversé,  jusqu'à  la  base  de  l'It-cha,  la  chaîne  volcanique  neigeuse 
lapins  éloignée  dans  l'est,  que  l'on  voit  d'ici  avoir  en  à  l'origine 
la  forme  d'un  large  dôme,  comme  doivent  prendre  des  matières 
volcaniques  tombant  dans  l'eau.  Des  restes  brisés  et  à  faîte  plat 
de  sa  surface,  sont  cependant  aujourd'hui  tout  ce  qu'il  en  reste 
snr  les  flancs,  tandis  que  la  région  centrale  montre  des  pics  irré* 
gnliers  et  déchiquetés,  qui  n'ont  conservé  aucune  trace  de  leur 
forme  primitive. 

Le  plateau  élevé  qui  entoure  les  trois  chaînes  volcaniques,  et 
qui  relient  entre  elles  les  deux  orientales,  sera  un  jour  précieux 
eu  ce  qu'il  offrira  un  bon  pâturage  d'été  de  l'espèce  la  plus 
Bntritive.  On  pourra  probablement  y  garder  des  troupeaux 
pendant  trois  mois,  après  quoi  il  faudra  les  faire  descendre  à  un 
niveau  moins  élevé. 

£2  Juillet. — En  quittant  notre  campement,  nous  nous  trouvâmes  T""""^"  * 
à  peu  près  au  niveau  d'un  grand  terrain  plat,  quoiqu'un  peu  acci- 
denté et  dénudé,  qm  s'étend  le  long  du  versant  nord  de  la  chaîne 
des  Il-ga-chuz.    Les  matériaux  qui  forment  cette  terrasse  sont 
iodés  et  usés  par  l'eau,  et  quoique  provenant  principalement  des 


42  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

roches  volcaniques  du  voisinage,  il  s'y  rencontre  aussi  des 
fragments  de  transport  provenant  d'autres  roches.  Elle  marque 
évidemment  une  ancienne  ligne  d'eau,  probablement  de  la  mer, 
mais  elle  est  plus  élevée  que  tout  ce  que  j'ai  vu  jusqu'ici.  (Voir 
planche  II.) 

pÊtTu-Noire.        Avaucé  vcrs  le  nord,  après  avoir  retrouvé  le  sentier  des  Sauva- 
ges peu   de  temps   après  notre   défart.      Le   terrain  s'abaisse 
graduellement  vers  les  niveaux  inférieurs,  les  bois  deviennent  en 
même  temps  plus  épais,  ayec  de  grandes  étendues  de  brûlés  et  de 
chablis,  et  des  savanes  dans  lesquelles  nos  animaux  s'embourbè- 
rent plus  d'une   fois.     Traversé  d'abord  plusieurs  petits  cours 
d'eau  courant  au  nord-est,  puis  un  plus  grand,  large  de  quarante 
pieds  et  profond  de  six  pouces,  avec  une  pente  d'un  pied  sur 
cinquante,  provenant  de  la  partie  centrale  de  la  chaîne.    Après 
avoir   traversé    cette   petite   rivière   deux  fois  encore,  dans  ses 
méandres,  nous  la  quittâmes,  et  bientôt  après  nous  arrivâmes  sans 
nous  y  attendre  au  lit  principal    de    l'Eau-Noire,  qui  court  à 
Vouest,  avec  un  fort  courant  régulier  ;  elle  était  ici  large  d'environ 
quarante-cinq  pieds  et  avait  une  profondeur  moyenne  de  deux 
pieds.     Campé  sur  sa  rive  nord,  après  avoir  parcoiiru  à  peu  près 
treize  milles.  La  rivière  à  l'Eau-Noire  parait  venir  d'une  direction 
sud-est,  de  la  chaîne  des  It-cha  et  du  plateau  qui  se  trouve  entre 
elle  et  celui  que  nous  venions  de  descendre,  où  Ton  peut  dire 
qu'elle  prend  sa  source. 

ialÏT^-t^i"  ^^  Juillet, — Après  avoir  fait  quatre  milles  et  demi  au  nord-est, 
à  travers  un  terrain  fortement  boisé  et  rempli  de  petits  lacs,  nous 
arrivâmes  au  lac  Tse-tsi,  ainsi  qu'à  la  rivière  à  l'Eau-Noire  prin- 
cipale et  au  sentier  de  la  rivière  au  Saumon.  Trouvé  une  petite 
cache  de  provisions  et  une  malle,  laissées  là  pour  nous  par  M.  C. 
Seymour,  qui  se  rendait  de  Quesnel  à  Salmon-House  avec  des 
approvisionnements. 

LacQuaicho.  Lqc  Qualcho  et  de  là  au  lac  Fraser, — En  partant  de  cet  endroit, 
nous  nous  avançâmes  encore  vers  l'ouest  jusqu'au  lac  Gratcho,  par 
le  sentier  qui  a  déjà  été  décrit  ;  et  de  là,  vers  le  nord-oaest, 
sur  une  distance  de  sept  milles,  par  un  sentier  de  Sauvages, 
jusqu'au  lac  Qualcho,  où  nous  trouvâmes  M.  Hunter,  qui  est 
chargé  du  parti  Y  de  l'exploration  du  chemin  de  fer  d.u 
Pacifique.  Le  lac  Qualcho  se  décharge  à  l'ouest  dans  le  la< 
Si-  gut-lat  ;  il  est  long  de  cinq  milles  environ  ;  ses  eaux  son 
limpides  et  ses  rives  rocailleuses,  provenant  principalement  â.< 
roches  de  la  formation  porphy  ri  tique,  dont  beaucoup  sont  sillorsi 
nées  par  les  glaces.    La  berge  s*élève  assez  abruptement  du  bor- 


RAPPORT    PAR    M.   GEORGE   M. 

du  lac  à  des  hantears  de  100  à  150  pieds,  et  tout  le  pays  envi- 
TODDant  est  fortement  boisé,  sauf  dans  les  endroits  où  il  est  passé 
des  incendies,  et  où  le  sol  est  trop  sablonneux  et  trop  pauvre 
pour  supporter  «ne  forte  croissance. 

A.  quatre  milles  à  l'est  du  lac  Qualcho,  sans  hauteurs  intermé-R^^ondeo 
diaires,  la  décharge  du  lac  Gatcho — déjà  mentionnée  comme  et  oawho. 
étant  la  source  sud-est  de  la  Néchacco  dans  cette  direction — est 
rencontrée.  L'élévation  générale  du  pays  dans  ce  voisinage  est 
d'environ  3,300  pieds.  Il  parait  reposer  sur  de  vastes  terrasses 
qui,  bien  que  quelque  peu  irrégulières,  forment  des  plateaux  de 
hauteur  différente.  Les  vallées  des  cours  d'eau  y  sont  creusées, 
généralement,  sans  atteindre  le  roc  solide;  et  des  remparts  et 
chaînes  de  collines  de  peu  d'élévation  projettent  par  endroits  sur 
la  surface.  Les  matières  qui  composent  ces  bancs  ou  terrasses 
sont  le  sable,  le  gravier  et  de  petits  cailloux,  en  aifférentes  pro- 
portions, mais  provenant  principalement  de  la  formation  porphy- 
ritique.  Le  sol  est  presque  invariablement  maigre,  et  l'on  ne  ren- 
contre que  quelques  prairies  à  foin  çà  et  là.  Il  n'y  a  rien  de 
remarquable  entre  cette  région  et  la  chaîne  de  la  Côte,  qui  borne 
la  vue  à  l'ouest.  Le  30  juillet,  l'herbe  de  feu  {Epilobium  angusti- 
falium)  commençait  à  fleurir,  la  Linnœa  barealis  était  en  pleine 
fleuraîson,  et  les  fraises  des  champs  étaient  mûres  et  abondantes 
eu  certains  endroits. 

En  partant  du  campement  de  la  division  Y,  sur  la  décharge  du  voyante  nu 
lac  Gatcho,  je  me  dirigeai  vers  le  fort  Fraser,  le  7  août,  avec  un 
renfort  de  deux  bûcherons  du  parti  de  M.  Hunter  et  quelques 
nouvelles  bétes  de  somme.  Il  est  inutile  d'entrer  dans  les  détails 
journaliers  de  cette  partie  de  notre  voyage  ;  il  suffit  de  dire  qu'a- 
près vingt-cinq  jours  d'un  travail  ardu  dans  un  pays  terriblement 
encombré  de  chablis  et  d'une  épaisse  forêt,  nous  atteignîmes  le 
sentier  du  Télégraphe  près  du  lac  Ta-chick.  N''anmoins,je  vais 
donner  une  courte  description  de  la  route. 


44 


ÏIXPLORATION    GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 


T^ac  En-ti-a- 
kwé-ta-chlck. 


Rivière  Kes- 
la-chick. 


chure,  se  dirige  S.  44^"  E,,  et  elle  doit  égoutter  une  vaste  super- 
ficie située  à  Touest  du  prolongement  sud-est  des  montagnes 
Toot-i-ai  et  de  la  rive  nord  de  TUlil-gliak  et  de  TEau-Noire.  La 
surface  du  pays  conserve  une  apparence  qui  ressemble  beaucoup 
à  celui  décrit  en  dernier  lieu,  mais  les  cours  d'eau,  à  mesure  qu'on 
les  descend,  creusent  la  surface  du  plateau  beaucoup  plus  profondé- 
ment. L'aspect  de  la  végétation  porte  à  croire  qu'il  ne  tombe  que 
peu  de  pluie  dans  cette  région  ;  et  lorsque  le  sol  est  pauvre,  et 
que  les  incendies  ont  détruit  les  pins  gris  qui  le  recouvrent,  il 
arrive  souvent  qu'ils  ne  sont  pas  remplacés.  Dans  les  vallées  des 
rivières,  cependant,  et  le  long  de  quelques-uns  des  lacs  et  étangs, 
l'on  rencontre  de  magnifiques  prairies  herbeuses,  dont  l'étendue 
totale,  quoique  fort  restreinte  comparativement  à  celle  de  tout  le 
pays,  doit  être  considérable.  Dans  les  vallées  abritées,  et  sur  les 
versants  sud  des  lacs,  l'on  trouve  des  épinettes  d'Engelmann  qui 
atteignent  de  bonnes  dimensions.  Le  sapin  de  Douglas  ne  s'y 
trouve  pas. 

Le  lac  Eu-ti-a^kwé-ta-chick,  de  huit  milles  de  longueur  et  d'une 
largeur  moyenne  d'un  demi-mille,  allant  du  nord-est  au  sud-est, 
est  une  belle  nappe  d'eau.     Les  berges  sont  altières,  le  terrain 
atteignant  sa  pleine  hauteur  de  150  à  200  pieds  près  du  lac.    Le 
côté  nord-est  est  un  peu  plus  bas  et  plus  accidenté  que  le  sud-est, 
lequel  est  plus  fortement  boisé.     A  l'extrémité  inférieure  du  lac, 
la  vallée  est  prolongée  par  un  terrain  plat  et  marécageux  d'une 
largeur  égale  à  celle  du  lac,  et  qui  n'est  guère  plus  haut  que  son 
niveau.     La  décharge  du  lac,  maintenant  appelée  Kes-la-chick, 
y  serpente  sur  un  parcours  de  trois  milles,  après  quoi  l'on  ren- 
contre des  rives  basses  de  gravier  et  de  matières  de  transport,  puis 
faisant  un  angle  droit,  elle  tourne  subitement  à  gauche  dans  une 
étroite  gorge  rocheuse,  dont  les  parois  ont  près  de  300  pieds  de 
hauteur.     A  une  courte  distance  plus  loin,  la  rivière  revient  dans 
la  vallée  principale.     Ce  détour  parait  avoir  été  causé  par  une 
barrière  formée  de  matériaux  de  transport  accumulés  durant  la 
période  glaciaire,  qui  a  dû  être  beaucoup  plus  élevée  et  beaucoup 
plus  complète  lorsque  le  changement  se  fit  en  premier  lieu. 

A  partir  de  ce  point  jusqu'au  lac  Na-tal-kuz,  la  rivière,  quoique 
se  dirigeant  en  somme  dans  une  direction  nord-ouest,  est  très 
tortueuse  en  beaucoup  d'endroits.  Les  côtés  de  sa  vallée  devien- 
nent escarpés,  et  en  approchant  des  hauteurs  qui  entourent  le 
pied  de  la  montagne  Toot-i-ai,  elles  deviennent  absolument  per- 
pendiculaires et  prennent  la  forme  d'un  canon^  et  elles  ont  de  100 
à  près  de  200  pieds  de  hauteur.     Il  y  a  généralement  un  peu  de 


M^l. 


46  ÈX!>L0RATI0N  GÉOLOGlOrE  DC   CANADA. 

mesurée  précisément  à  la  bifurcation  des  bras,  est  d'environ  deux       i 
milles  et  demi.     Celui  du  sud  reçoit  les  eaux  du  lac  Tetachuck  et       i 
de  la  rivière  Kes-la-chick,  tandis  que  celui  du  nord  est  prolongé        îI 
par  une  grande  série  de  lacs  et  de  rivières,  explorés  par  M.  Gambie        J 
après  l'époque  de  ma  visite.    Je  pus  avoir,  du  haut  d'une  colline        a 
rocheuse  qui  s'élevait  d'environ  300  pieds  au-dessus  du  niveau        i 
général  du  pays,  une  bonne  vue  du  lac  et  de  ses  environs,  et  j'en        i\ 
fis  une  esquisse  topographique.     Le  côté  sud  du  lac  et  de  son        i 
bras  sud  s'élève  d'une  manière  assez  abrupte  jusqu'à  100  ou  200         \ 
pieds,  et  la  surface  ne  gagne  ensuite  que  légèrement  en  élévation        j 
à  mesure  qu'elle  s'éloigne  vers  Toot-i-ai.  Il  se  rencontre  quelqi7p8        i 
prairies  et  pentes  herbeuses,  mais  la  plus  grande  partie  de  cette        ; 
rive  est  couverte  d'une  épaisse  venue  de  grands  pins  droits  (  Pinus        ^ 
contorta),  de  bouleaux  et  de  trembles.     La  vallée  du  bras  sud  est         - 

Vue  de  la       prolongée  à  l'ouest  par  un  terrain  bas,  et  l'on  y  aperçoit,  à  une 

Côte.  grande  distance,  les  montagnes  de  la  Côte.     La  pointe  qui  se 

trouve  entre  les  bras  sud  et  nord  s'élève  aussi  par  une  rampe  pas- 
sablement à  pic  jusqu'à  un  sommet  plat  ou  légèrement  arrondi. 
Au-delà,  des  montagnes  bleues,  qui  se  trouvent  à  une  distance  de 
vingt  à  trente  milles,  ferment  la  vue,  La  vallée  du  bras  nord 
tourne  vers  le  nord,  et  de  ce  point  de  vue  elle  paraît  fermée  par 
une  montagne  assez  remarquable,  à  sommet  carré,  qui  doit  s'élever 
à  plus  de  1,000  pieds  au-dessus  du  niveau  de  l'eau.  La  rive  nord 
du  lac,  à  l'est  du  point  de  réunion  des  deux  bras,  s'élève  assez 
abruptement,  d'abord  en  terrasses  bien  marquées  à  une  hauteur 
de  200  pieds  problement,  puis  ensuite  par  des  ondulations  irrégu- 
lières jusqu'aux  sommets  d'une  rangée  de  collines  qui  paraissent 
atteindre  une  élévation  de  800  à  1,000  pièces  au-dessus  du  lac,  et  à 
une  distance  d'un  mille  ou  deux  de  celui-ci.  Un  peu  à  l'est  de  ces 
collines,  et  plus  loin,  l'on  voit  une  autre  chaîne  plus  élevée, aune 
distance  de  huit  à  dix  milles.  Au  nord-ett,  l'on  voit  les  monta- 
gnes basses  éloignées  de  la  c  laîne  du  Télégraphe,  avec  la  vallée 
de  la  Néchacco  qui  court  au  milieu  d'elles.  Le  versant  oriental 
des  montagnes  Toot-i-ai  est  assez  indéfini,  et  il  descend  graduel- 
lement vers  une  basse  contrée. 

Kivière  La  Néchacco,  à  sa  sortie  de  l'extrémité  est  du  lac  Na-tal-knz, 

est  une  noble  rivière,  de  près  de  200  pieds  de  largeur,  profonde, 
avec  un  fort  courant,  et  dont  les  eaux  sont  d'un  bleu  limpide.  Le 
lac  est  assez  évidemment  barré  par  des  matières  de  moraines,  à 
travers  lesquelles  la  rivière  s'est  depuis  frayé  un  passage.     Les 

Moraines  bien  moraîncs  sc  sout  micux  couscrvées  ici  que  je  ne  les  ai  vues  ailleurs, 
et  elles  forment  des  crêtes  à  sommets  aigus  et  légèrement  sinueu- 


ftA^PORt  t»AR   il,  GÊOUGE   If.  DAWSûK.  47 

866,  qui  se  courbent  en  larges  rayons,  presque  parallèlement  à  la 
vallée  de  la  rivière,  sur  une  distance  de  quelques  milles.  Elles 
sont  séparées  par  d'étroites  et  profondes  vallées,  en  forme  de  V, 
et  elles  ont  parfois  probablement  plus  de  200  pieds  de  hauteur. 
Les  versants  de  ces  crêtes  singulières  sont  couverts  d'herbe  en 
touffe  {bufich  grass),  et  parfois  de  sauge  {Artemisia  frigida)^  tandis 
qu'en  beaucoup  d'endroits  l'amélanchier  ou  poirier  sauvage  est 
abondant,  et  ses  fruits  étaient  murs  le  18  août. 

A  environ  quatre  milles  au-delà  de  la  décharge  du  lac  Na-tal-  f  tiwi-a-kuz- 
kuz,  la  rivière  reçoit  un  important  affluent  du  côté  sud.  Ce  cours 
d'eau  est  appelé  Ched-a-kuz-ko  par  les  Sauvages,  et  il  reçoit  les 
eaux  des  lacs  Kuy-a-kuz  et  Ta-tel-kuz,  dont  j'ai  déjà  parlé.  Le  18 
août,  il  avait  à  peu  près  dix-huit  pieds  de  largeur,  par  environ 
huit  pouces  de  profondeur,  et  un  rapide  courant.  La  vallée,  près 
de  la  Néchacco,  est  large  et  à  fond  plat,  avec  de  jolies  prairies  à 
travers  lesquelles  il  serpente.  Du  haut  d'un  monticule  des 
environs,  on  peut  la  voir  se  continuer  sous  forme  de  large  dépres- 
sion sur  une  distance  d'au  moins  huit  milles,  dans  une  direction 
S.  19^  E. 

A  l'est  du  Ched-a-kuz-ko,  le  caractère  morainique  des  dépôts  f'^rRctArc  du 
superficiels  n'est  pas  aussi  bien  marqué,  car  les  sommets  des  crêtes 
montrent  une  tendance  à  s'aplatir,  et  elles  finissent  par  se  confon- 
dre avec  de  grandes  plaines  sablonneuses,  à  une  légère  élévation 
au-dessus  de  la  rivière,  qui  sont  couvertes  de  pins  clairsemés. 
Depuis  ce  point  jusqu'à  son  premier  grand  détour — onze  milles — 
la  Néchacco  fait  de  longues  courbes  dans  une  large  vallée,  et  elle 
est  bordée  d'un  côté  ou  de  l'autre  par  de  grands  espaces  de  terrain 
plat.  Le  courant,  autant  qu'on  pouvait  en  juger  du  sentier,  parait 
partout  régulier,  et  l'eau  profonde.  Les  rampes  les  plus  élevées 
de  la  vallée  et  de  la  région  qui  la  borde  continuent  d'être  forte- 
ment  boisées,  et  il  ne  s'y  trouve  que  peu  d'espaces  de  prairie, 
même  sur  la  rive  nord.  Des  terrasses  sont  bien  conformées  en 
certains  endroits,  et  elles  atteignent  souvent  de  200  à  300  pieds 
d'élévation  au-dessus  de  la  rivière.  Un  grand  cours  d'eau  de 
vingt-cinq  pieds  par  six  pouces,  avec  une  pente  d'un  sur  200,  entre 
dans  la  rivière  à  son  angle,  venant  de  l'est.  En  haut  de  sa  vallée, 
à  trois  ou  quatre  milles  de  distance,  se  trouve  une  remarquable 
montagne  étagée,  que  l'on  peut  voir  du  lac  Na-tal-kuz.  Elle  forme 
partie  de  la  région  accidentée  des  crêtes  occidentales  de  la  chaîne 
du  Télégraphe,  qui,  courant  en  travers  de  la  Néchacco  en  cet 
endroit,  dans  une  direction  presque  nord  et  sud,  la  fait  se  replier 
sur  elle-même. 


48  EXPLORATION   GiSoLOGIOt'E   HU   CANAOA. 

Séchac^œ  *  Au-delà  du  premier  grand  coude,  le  courant  devient  plus  vif  et 
la  rivière  se  rétrécit  davantage  ;  il  s'y  trouve  des  rapides  par  inter- 
valles que  Ton  entend  en  passant  dans  les  bois  qui  la  dominent. 
A  six  milles  plus  bas,  où  Ton  se  rapproche  de  nouveau  de  la  rire, 
nous  vîmes  la  rivière  plonger  sur  des  roches  et  entre  de  petites 
jles  rocheuses,  avec  des  falaises  d'une  centaine  de  pieds  de  chaque 
côté.  Celles-ci  sont  composées  de  lits  épais  de  roches  basaltiques 
et  autres  roches  ignées,  inclinées  à  angles  doux,  et  supportées  par 
des  lits  tertiaires  plus  tendres  près  de  la  ligne  d'eau.  Une  terrasse 
continue  à  se  montrer  à  une  hauteur  d'environ  200  pieds  au-dessus 
de  l'eau.     (Voir  planche  IV.) 

Le  chablis  devint  tellement  impénétrable  dans  cette  partie  de 
la  vallée  que  nous  fûmes  obligés  de  la  quitter  et  de  gagner  le 
nord-est  à  travers  le  plateau  qui  la  domine,  mais  ce  chemin  n'était 
pas  beaucoup  plus  avantageux.  Une  vallée  nord  et  sud  court  ici 
à  quelques  milles  à  l'est  de  celle  de  la  rivière  principale,  formant 
avec  elle  comme  la  corde  d'un  arc,  et  contenant  un  petit  ruisseau 
bordé  de  vastes  prairies  de  castor  marécageuses  et  de  restes  de 
chaussées  de  castor.  Cette  vallée  court  au  nord  et  a  été  suivie 
autrefois  par  un  sentier  de  Sauvages,  dont  il  reste  quelques  traces, 
mais  qui  a  évidemment  été  abandonné  depuis  longtemps.  La 
surface  du  plateau  est  accidentée  et  rugueuse,  et  il  s'y  trouve 
quelques  petits  coteaux  détachés  de  roches  basaltiques.  Il  y  a 
cependant  de  bonne  herbe  pour  les  animaux  le  long  du  ruisseau, 
bien  que  la  surface  du  plateau  n'en  fournisse  que  fort  peu,  même 
dans  les  savanes,  et  qu'elle  soit  tout  à  fait  impropre  à  l'agriculture. 
J'écrivis  plus  tard  à  M.  Hunter,  en  lui  mentionant  l'existence  de 
la  vallée  de  ce  cours  d'eau,  que  je  nommai  le  Cut-off  Brook^  en  lui 
suggérant  la  possibilité  de  le  suivre  pour  éviter  la  courbe  et  le 
travail  de  cette  partie  de  la  Néchacco,  pour  la  ligne  du  chemin  de 
fer.     Je  crois  qu'elle  a  plus  tard  été  examinée. 

Bancs  de  vase  Au-delà  de  l'cmbouciirTe  du  Cut-off  Brook,  la  vallée  de  la 
Néchacco  se  continue  sur  une  distance  d'environ  huit  milles  dans 
une  direction  nord-ouest  et  dans  une  vallée  de  médiocre  largeur, 
bordée  de  ba^ics  ou  terrasses  élevés  de  200  à  800  pieds  au-dessus 
du  niveau^  de  l'eau.  Ces  bancs  sont  formés  de  belle  argile 
arénacée  grisâtre,  passablement  dure  lorsqu'elle  est  sèche,  mais 
évidemment  sujette  à  de  grands  éboulis  dans  la  saison  des  pluies. 
C'est  un  prolongement  du  dépôt  de  vase  blanche  que  je  trouvai 
plus  tard  en  si  grande  abondance  dans  le  bassin  de  la  Néchacco 
inférieure.  En  même  temps  que  ce  changement  dans  les  matériaux 
superficiels,  le  sol  devient  beaucoup  plus  fertile  *^et  supporte  des 


blanche. 


RAPPORT   Par    m.    IIEOUGB   M.    DAVVSûN.  49 

arbres  de  haute  venue.  Sur  les  bancs  inférieurs,  l'épinette 
d'Engelmann  dépasse  fréquemment  trois  pieds  de  diamètre,  et  le 
tremble  atteint  un  diamètre  de  deux  pieds  et  vient  haut  et  droit. 
L'on  voit  aussi  parfois  de  grands  peupliers  (Pudulus  balsami/era), 
et  des  bouquets  de  bouleaux  de  belles  dimensions.  L'aulne  et  le 
pimbiua  abondent  comme  broussailles.  Sur  les  terrasses  plus 
élevées,  l'épinette  et  le  tremble  caractérisent  les  endroits  humides 
et  plus  abrités,  tandis  qu'ailleurs  le  pin  gris,  haut  et  droit,  forme 
la  forêt. 

A  partir  de  cet  endroit,  la  rivière,  faisaut  un  second  coude  saf^ma  «t 
considérable,  tourne  presque  directement  au  nord.  A  son  angle,  ^i:fi"ic«i 
elle  reçoit  un  ruisseau  d'une  vingtaine  de  pieds  de  largeur  par 
neuf  ponces  de  profondeur,  dont  le  courant  est  rapide,  et  dans  la 
vallée  duquel  le  tracé  du  chemin  de  fer  a  été  fait.  La  Néchacco 
coule  ensuite,  sur  une  distance  d'environ  cinq  milles,  à  travers 
une  région  côtoyeuse  accidentée,  qui  forme  comme  une  pointe  de 
la  chaine  du  Télégraphe,  dans  une  vallée  fortement  boisée  et  dont 
lee  bords  sont  escarpés.  Les  flancs  des  coteaux  ont  été  complète- 
ment brûlés  en  beaucoup  d'endroits,  ot  ils  sont  aujourd'hui 
partiellement  couverts  de  pois  sauvages  et  de  vesces,  de  framboi- 
siers et  de  plusieurs  espèces  de  graminées.  La  rivière  est  bordée 
de  falaises  d'argile,  de  sable  et  de  gravier.  , 

Eu  sortant  du  pays  de  montagnes,  la  Néchacco  poursuit  son 
cours  vers  le  nord  jusqu'aux  environs  du  lac  Ernser  dans  une 
région  basse  et  unie,  qui  paraît  être  eu  grande  partie  fortement 
boisée  sur  ses  bords.  D'après  M,  Bowman,  qui  a  examiné  cette 
partie  de  la  rivière  en  canot,  son  courant  est  uniforme  et  tranquille, 
à  l'exception  de  deux  petits  rapides,  chacun  desquels  pouvait 
avoir  une  couple  de  pieds  de  descente.  Les  berges  montrent 
souvent  des  bandes  de  vase  blanche. 

Quittant  la  rivière  en  même  temps  que  le  sentier,  pendant  que  Arriv.v? 
nona  étions  encore  engagés  dans  la  région  montagneus  ,  nous 
nous  dirigeâmes  au  nord-est  dans  la  direction  où  nous  v^nsions 
que  se  trouvai!  le  lac  Ta-chick,  et  nous  atteignîmes  le  sMitier  du 
Télégraphe,  sur  son  côté  sud -est,  le  3 1  août,  à  court  de  provisions, 
et  avec  des  animanx  exténués  par  suite  des  privations  qu'ils 
avaient  endurées  dans  le  cours  du  voyage.  La  région  qui 
sépare  la  partie  la  plus  rapprochée  du  lac  Ta-chick  de  la  Néchacco, 
à  l'ouest,  est  basse,  mais  elle  s'élève  graduellement  vers  le  sud. 
Elle  a  été  en  grande  partie  dévastée  par  les  incendies,  mais  il  s'y 
trouve  encore  de  très  mauvais  amas  de  bois  chablis.  Le  terrain 
plus  élevé  est  assez  léger  et  sablonneiix,  et  forme  des  crêtes  ondu- 


5û 


0 


ÈXPLOhAtloK'   GéoLOCilQUË  Dt  CANADA. 


Appa 
de  fa 


)arenco 
contrée 
vers  le  lac 
Ta-chlck. 


Arrange- 
luents  pour 
une  expédi- 
tion au  lac 
François. 


leuses  ;  mais  en  approchant  du  lac  il  devient  presque  de  nireatl 
et  descend  en  pente  douce  jusqu'au  terrain  fertile  qui  le  borde. 

La  région  qui  avoisine  les  lacs  Ta-chick  et  Nool-ki,  s'étendant 
à  l'ouest  jusqu'au  lac  Fraser  et  à  l'est  en  bas  de  la  Néchacco, 
est    généralement    unie,    ou    légèrement    onduleuse,    et    d'une 
apparence    plus   fertile    qu'aucun    terrain   vu   jusqu'ici   sur  la 
route  parcourue.     Elle  repose  sur  les  vases  blanches  très  fertiles 
du  bassin  de   la  Basse-Néchacco,   et  il   ne   s'y  rencontre  que 
quelques  crêtes  basses   avec  gravier  et   cailloux,  qui  peuvent 
appartenir  à  l'argile  endurcie  sous-jacente.     Des  bosquets  clairs 
et  des  touffes  éparses  de  trembles,  avec  des  étendues  de  bois  plus 
épais  çà  et  là,  formées  de  pin  gris  alternent  avec  des  prairies  et 
des  terrains  vagues,  qui  sont  couverts  d'une  belle  couche  d'herbe 
naturelle,  de  pois  et  de  vesces.  (Voir  planche  V.)   Les  penchants 
étaient  couverts  de  buissons  de  poiriers  (Amelanchier  Canadensis), 
qui  étaient  chargés  de  beaux  fruits.     En  nous  rendant  au  fort 
Fraser  par  l'ancien  sentier  du  Télégraphe,  nous  trouvâmes  de 
nombreuses  familles  de  Sauvages  qui  faisaient  la  récolte  des  petites 
poires,  qu'on  nous  dit  être  plus  abondantes  cette  année  que  de 
^coutume.    Elles  étaient  parfaitement  mûres  à  la  fin  d'août.   Près 
du  fort  Fraser,  le  cerisier  à  grappes  {Prunus  Virginiana)  se  montre 
en  quelques  endroits,  avec  le  petit  poirier,  sur  les  berges  nord 
exposées  au  soleil  ;  et  je   puis  ajouter  ici  que  nous  l'avons  aussi 
trouvé  dans  des  positions  semblables  sur  le  lac  François,  et  près 
du  fort  St.  James  sur  le  lac  Stuart. 

En  arrivant  au  fort  Fraser,  je  trouvai  qu'il  était  trop  tard,  vu  le 
temps  que  nous  avions  perdu  dans  la  région  difficile  située  entre 
le  lac  G-atcho  et  ce  point,  pour  tenir  l'engagement  que  j'avais  pris 
avec  M.  Gambie,  qui  était  parti  quelques  jours  auparavant.  Grâce 
à  la  complaisance  de  M.  Alexander,  chef  du  poste  de  la  Baie 
d'Hudson,  je  pus  néanmoins  me  ravitailler  des  pro^  sions  les  plus 
indispensables, — car  il  avait  heureusement  encore  assez  de  farine 
et  de  blé  pour  pouvoir  m'en  céder, — et  il  me  prêta  en  même 
temps  une  seine  et  un  bon  canot  creusé,  et  me  procura  deiix: 
Sauvages  pour  me  conduire.     Ayant  engagé  un  jeune  Sauvage 
pour  aider  au  paqueteur,  je  le  renvoyai  chercher  des  provisions 
au  dépôt  de  TEau-Noire  avec  ceux   des  bêtes   de  somme   qui 
pouvaient  encore  marcher,  tandis  que  j'allais  examiner  en  canot 
les  lacs  Fraser  et  François,  ce  qui  me  prit  quatorze  jours.     Je 
donnerai  plus  loin  une  description  de  ces  lacs  et  des  régions  qui 
les  avoisinent. 

Vus  dans  leur  ensemble,  les  lacs  François  et  Fraser  occupent 


BAPPOIiT  PaH   m.   GEORGE  M.  DaWSOR. 

ntale  d'une  dépression  qui  coïncide 
ciuquante-q«atrième  parallèle  de  latitude.  La  partie  supérieure  el 
de  la  Néchacco — que  nous  avions  suivie  dans  notre  précédent 
.  voyage — atteignant  cette  dépression  du  côté  sud,  l'adopte  immé- 
diatement pour  son  cours,  et  recevant  à  son  angle  la  décharge 
des  deux  grands  lacs,  coule  presque  directement  à  l'est  jusqu'à  la 
rivière  Fraser  au  fort  George.  La  cause  première,  ou  le  mode  de 
formation  de  cette  dépression,  n'a  pas  pu  être  déterminée,  mais 
elle  est  semblable  à  d'autres  de  même  nature  qui  constituent  des 
traits  caractéristiques  importants  dans  la  topographie  de  cette 
région. 

Le  lac  Fraser  (le  Nau-tley  des  Sauvng^'s)  a  environ  douze  milles  Lac  Fraser 
de  longueur  ;  il  est  bas  aui  deux  extrémités,  mais  profond  dans 
la  partie  centrale.  Son  élévation  est  d'environ  2,225  pieds.  Il 
se  décharge  à  l'ouest,  sur  un  terrain  bas  qui  fait  suite  au  bassin 
dans  lequel  il  repose,  et  sur  une  partie  duquel  le  fort  Fraser  est 
situé.  La  région  qui  entoure  son  extrémité  occidentale  est  aussi 
basse  et  eu  partie  marécageuse.  Près  du  fort  Fraser  se  trouve  le 
village  sauvage  de  Nautley,  et  à  l'autre  extrémité  celui  de  Stella. 
Chacun  de  ces  villages  est  habité  par  quelques  familles,  débris 
d'une  tribu  autrefois  nombreuse,  qui  paraissent  vivre  dans  une 
aisance  comparative  et  cultivent  de  petits  iaidins  ;  mais  ces  Sau- 
vages ue  sont  ni  industrieux  ni  propres. 

Le  lac  est  bordé  au  nord  et  au  sud  par  des  collines  assez  élevées 
et  déchiquetées,  dont  quelques-unes  s'élèvent  probablement  de 
600  à  800  pieds  an-dessus  de  son  niveau,  et  sont  formées  de  roches 
volcaniques  tertiaires.  Il  y  a  cependant,  par  places,  des  morceaux 
de  terrasses  plates  assez  considérables,  qui  seraient  propres  à 
l'agricultre,  là  où  les  baies  d'un  ancien  lac  plus  grand  ont  été 
remplies  de  sédiments.  L'on  distingue  des  "  bancs  "  sur  les  pentes  TerraMeH. 
les  plus  élevées,  à  une  hauteur  que  l'on  porte  à  200  pieds  au-des- 
sus du  lac,  ou  à  2,450  pieds  au-dessus  de  la  mer.  Les  collines  du 
côté  nord  montrent  une  tendance  à  former  des  chaînes,  qui  vont 
dn  lac  dans  une  direction  nord-ouest,  et  qui  présentent  des  flancs 
escarpés  du  côté  sud,  et  des  pentes  plus  longues  au  nord-est. 

Le  sapin  de  Doiiglas  se  montre  de  nouveau  en  certaine  abon- 
bauee  sur  les  collines  qui  avoisinent  le  lac  Fraser,  bien  que  nous 
ne  l'ayons  pas  remarqué  dans  aucune  partie  de  la  région  du  haut 
de  la  Néchacco. 

La  rivière  Stellako,  qui  unit  les  lacs  François  et  Fraser,  estm^'^re 

,  '    ^  '  '  stellako. 

large  et  dormante  à  son  embouchure,  et  le  village  Sauvage  est 
situé  sur  son  côté  sud.     Du  côté  nord,  elle  est  rejointe  par  un 


52  EXPLORATION  GÉOLOGIQLE  DU  CANADA. 

cours  d'eau  appelé  En-da-ko,  qui  vient  d'une  direction  un  pou  au 
nord  de  l'ouest,  et  qui  est  navigable  pour  les  canots  pendant  un 
jour  de  marche,  jusqu'à  un  lac  que  l'on  me  dit  n'être  pas  très 
grand.  La  Stellako  devient  bientôt  plus  rapide  à  mesure  qu'on 
la  remonte,  et  sur  la  plus  grande  partie  de  son  cours  elle  peut 
être  décrite  comme  étant  une  suite  de  rapides,  diflBciles  pour  les 
canots,  à  cause  de  leur  peu  de  profondeur  et  de  la  quantité  de 
cailloux  et  de  pierres  qui  les  encombrent.  Dans  un  endroit,  il  se 
trouve  une  chute  d'environ  cinq  pieds,  où  il  faut  faire  un  portage, 
et  dans  plusieurs  autres  rapides  il  devient  nécessaire  d'alléger  les 
canots  en  toute  saison  pour  les  remonter. 

Il  nous  fallut  dix  heures  et  vingt-cinq  minutes  de  travail  assidu 
pour  remonter  du  lac  Fraser  au  lac  François  par  cette  rivière. 
Elle  est  très  tortueuse,  mais  la  distance  en  ligne  droite  n'est  pas 
de  plus  de  six  milles.     La  rivière  est  bordée  en  quelques  endroits 
par  des  terrasses  de  graviers  roulés  et  de  gros  sable,  qui,  à  en 
juger  par  leur  nombre  et  leur  disposition,  montrent  qu'elle  a  dû 
se  frayer  son  lit  par  degrés  jusqu'à  son  niveau  actuel.  Des  falaises 
de  granit,  de  quarante  à  cinquante  pieds  de  hauteur,  se  rencon- 
trent en  certains  endroits.     L'aspect  du  pays  au  sud  est  agréable, 
car  il  est  en  grande  partie  couvert  de  bois  clairs,  avec  quelques 
grandes  prairies  herbeuses,  et  le  sol  paraît  en  être  très  fertile. 
i^cPrançoiP.      Le  lac  François — plus  correctement  appelé  le  lac  du  Français, 
traduction  du    nom  Sauvage  •  Né-to-bun-kut — a  une  longueur, 
d'après  mon  mesurage  à  la  marche,  qui  a  été  soigneusement  con- 
trôlé par  des  mesurages  micrométriques,  de  cinquante-sept  milles 
trois  quarts,  avec  une  largeur  moyenne  d'environ  un  mille  et 
demi,  et  une  élévation  de  2,375  pieds  environ.  Il  repose,  au  total, 
presque  est  et  ouest,  mais  il  est  légèrement  sinueux  et  montre 
une  tendance  marquée  à  se  rétrécir  à  son  extrémité  occidentale. 
Il  ressemble  à  la  vallée  d'une  ancienne  rivière  qui,  par  suite  du 
changement  de  niveau  de  son  extrémité  inférieure,  ou  de  quelque 
autre  obstacle  opposé  à  son  écoulement,  a  été  convertie  en  lac. 
Les  deux  côtés  conservent  un  parallélisme  remarquable,  car  ils 
se  suivent  l'un  l'autre  dans  leurs  inflexions  de  manière  à  mainte- 
nir une  largeur  du  lac  presque  uniforme,  mais  son  aspect  s'écarte 
sensiblement  de  l'apparence  d'ue  vallée  de  rivière  sous  un  rapport. 
Les  parties  les  plus  larges  du  lac  paraissent  exister  plutôt  dans  les 
parties  montagneuses  de  sa  longueur  que  dans  celles  qui  sont 
comparativement  plates  et  basses.     Le  lac  François  reproduit  sur 
une  plus  grande  échelle  dans  la  plupart  des  détails  les  particula- 
rités du  lac  Tatla,  situé  plus  au  sud,  et  qui  occupe  aussi  à  pen 


OBOL.  angy.  ctw. 


i!l!;ii;!j!iiîi 


y  ,.n..,i:;.M'!aii 


RAPPORT   PAR    M.   GEORGE    M.    DAWSON.  53 

près  la  même  position  relativement  aux  montagnes  de  la  chaîne 
de  la  Côte.  La  profondeur  du  lac  François  doit,  sur  la  plus  grande 
partie  de  son  cours,  être  très  grande,  car  les  rives  plongent  souvent 
à  pic  à  partir  de  la  base  des  hauteurs  qui  Teutourent.  Par  suite, 
sans  doute,  de  sa  profondeur,  il  ne  se  congèle  pas  facilement  en 
hiver.  Les  Sauvages  disent  qu'il  reste  libre  longtemps  après  que 
la  neige  a  couvert  le  pays  environnant,  et  que  dans  certains  hivers 
doux,  il  ne  gèle  pas  du  tout  d'un  bord  à  l'autre.  Généralement, 
cependant,  la  glace  s'y  forme  et  y  reste  quelque  temps,  et  dans 
les  hivers  très  froids,  elle  le  couvre  pendant  quatre  mois,  mais 
même  alors  elle  part  beaucoup  plus  tôt  que  celle  d'autres  lacs  du 
voisinage.  Le  lac  Fraser,  par  exemple,  est  couvert  de  glace,  dit- 
on,  pendant  cinq  mois  tous  les  hivers.  Le  seul  autre  lac  que  les 
Sauvages  savent  se  comporter  comme  le  lac  François,  est  le  Na- 
to-bun-kut,  ou  lac  Sabine.  La  plus  haute  marque  des  eaux  vue 
sur  les  roches  était  à  environ  quatre  pieds  au-dessus  de  son 
niveau  en  septembre  dernier.  D'après  les  rapports  des  Sauvages, 
il  a  presque  atteint  cotte  marque  au  commencement  de  l'été  der- 
nier. La  principale  terrasse  qui  se  trouve  sur  le  lac  est  à  une  Terrasse, 
centaine  de  pieds  au-dessus  de  lui,  ce  qui,  en  tenant  compte  de 
la  différence  de  niveau  entre  les  deux  lacs,  est  à  peu  près  au  même 
horizon  que  celle, déjà  mentionnée  sur  le  lac  Fraser,  et  elle  a  du 
être  produite  à  une  époque  où  leurs  eaux  étaient  réunies.  Sur  la 
montagne  Tah-cho,  Ton  voit  des  terrasses  faiblement  marquées,  à 
une  hauteur  de  probablement  300  pieds  au-dessus  du  lac. 

La  décharge  du  lac  François  n'est  pas  située  à  son  extrême  Décharge 
bout  est,  qui  forme  un  cul-de-sac,  car  la  Stellako  s'ouvre  un 
passage  à  travers  sa  rive  nord-est  à  plus  d'un  mille  du  fond  de  la 
baie.  La  vallée  du  lac  se  continue  dans  une  direction  S.  59^  E. 
par  une  large  dépression,  qui  a  beaucoup  l'apparence  d'avoir  été 
autrefois  la  vallée  de  sa  décharge.  Près  de  l'extrémité  est  du  lac 
se  trouve  une  colline  appelée  Tah-cho  par  les  Sauvages,  qui  peut  Mwitajrne 
s'élever  à  environ  800  pieds  au-dessus  de  son  niveau.  La  rive 
nord  du  lac,  sur  une  longueur  de  vingt  milles,  à  l'exception  de 
quelques  coteaux  rocheux  de  peu  d'élévation,  est  basse,  et  en 
beaucoup  d'endroits,  après  s'être  élevée  assez  abruptement  à  une 
hauteur  de  cinquante  à  cent  pieds,  elle  s'étend  très  loin  en  arrière 
avant  d'atteindre  une  plus  grande  hauteur.  Une  petite  chaîne 
de  collines,  que  l'on  rencontre  à  mi-chemin  dans  cette  distance, 
atteint  une  hauteur  de  800  pieds  au-dessus  du  lac,  maiâ  elle  ne 
s'élève  que  fort  graduellement.  Le  sol  paraît  être  fertile.  La  rive 
sud  est  beaucoup  plus  rude  et  plus  abrupte,  car  elle  atteint  une 


54 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 


Ruisseau 
Un-cha. 


Montagnes 
qui  bordent 
le  lac. 


hauteur  de  300  à  400  ou  500  pieds  au-dessus  du  lac,  à  moins  d'un 
mille  de  la  grève,  et  en  quelques  endroits  elle  a  des  pentes  raboteu- 
ses et  rocheuses.  Elle  est  aussi  en  général  assez  fortement  boisée, 
ce  qui  fait  contraste  avec  le  caractère  partiellement  découvert  du 
côté  opposé.     Des  bas-fonds  sablonneux  et  graveleux,  qui  s'avan- 
cent en  pointes  dans  le  lac,  ne  sont  pas  rares  dans  toutes  ses 
parties,  et  ajoutent  beaucoup  à  sa  beauté.     Le  ruisseau  Un-cha, 
qui   vient   d'un   lac  du  même  nom  au  sud,  entre  dans  le  lac 
François  à  la  distance  ci-dessus  indiquée  de  son  extrémité  infé- 
rieure.    Les  Sauvages  quittent  leurs  canots  ici  et  se  rendent  par 
terre  au  lac  Un-cha,  qui  paraît  être  une  place  importante  pour 
eux,  probablement  à  cause  de  l'abondance  du  poisson.  A  environ 
vingt-deux   milles   e)i   remontant   le   lac,   des   montagnes  assez 
éminentes  s'élèvent  de  chaque  côté,  celle  du  côté  nord  se  nommant 
Ta-tzan-ta-cho-nun,  et  celle  du  sud  Hun-cha-yuz.     La  première 
fut  estimée  avoir  une  hauteur  de  plus   de   800    pieds,  et   elle 
s'élève  par  une  rampe  à  pic  sur  un  mille  ou  plus  le  long  du  lac, 
avec  des  flancs  nus,  herbeux  et  rocheux.  Elle  s'abaisse  graduelle- 
ment au  nord  vers  une  contrée  plus  basse,  que  je  n'ai  pas  vue. 
Hun-cha-yuz,  qui  a  probablement  plus  de  1,000  pieds  de  hauteur, 
forme  un  point  de  repère  remarquable  de  plusieurs  parties  du  lac  ; 
sa  cime  la  plus  élevée,  qui  est  arrondie,  se  trouve  à  quelque 
distance  au  sud  du  lac,  sa  plus  grande  longueur  étant  presque 
transversale  à  celle  du  lac. 
Belle  région.       La  rive  sud  continue  d'être  généralement  basse  à  partir  de 
cet  endroit  jusqu'à  l'extrémité  supérieure  du  lac,  c'est-à-dire  sur 
une  distance  d'environ  trente-deux  milles,  car  elle  s'élève  rare- 
ment à  plus  de  100  pieds  au-dessus  de  lui.     La  pente  raide  qui 
borde  immédiatement  le  lac  est  généralement  fortement  boisée, 
mais  au-delà,   le  pays,  vu  d'une  hauteur,  est  beaucoup  moins 
couvert  de  bois,  le  tremble  et  le  pin  alternant  avec  beaucoup  de 
terrain  nu  et  herbeux.     La  surface,  quoique  parfois  elle  s'élève 
en  collines  de  800  à  près  de  800  pieds  au-dessus  du  lac,  est  en 
somme   légèrement   onduleuse   et    d'une    apparence    fertile    et 
attrayante. 

La  rive  nord,  sur  une  distance  d'environ  huit  milles  au-delà  de 
la  chaîne  des  Ta-tzan-ta-cho-nun,  est  basse  et  ressemble  à  celle 
qui  vient  d'être  décrite.  Les  huit  milles  suivants  sont  plus  acci- 
dentés, et  ces  accidents  de  terrain  se  terminent  par  la  montagne 
Ches-nun.  Elle  est  formée,  au  sommet,  de  roches  basaltiques, 
qui  s'avancent  par  une  pointe  détachée  vers  le  lac,  avec  une 
felaise  perpendiculaire  de  quatre-vingts  pieds,  qui  forme  la  crête 


Montagne 
Ches-nun. 


RAPPORT   PAR    H.    GEORGE   M.   UAWSON.  55 

d'nae  rampe  raide  et  rocheuse  qui  eélève  à  partir  du  bord  du 
lac.  Sa  hauteur  est  de  800  pieds,  et  elle  offre  unemagnilique  vue 
qui  embrasse  presque  toute  la  vallée  du  lac  François,  ainsi  que 
beaucoup  de  pics  de  la  chaîne  de  la  Côte  et  ses  lambeaux  détachés 
à  l'est,  la  montagne  Toot-i-ai  au  sud,  et  plusieurs  autres  chaînes 
de  montagnes  éloignées,  Le  sommet  de  la  t'hes-nun  s'avance  au 
Bord  à  quelque  distance  du  lac  sans  beaucoup  diminuer  en  éléva- 
tion, et  les  hautes  terres  qui  s'y  rattachent  courent  au  nord-ouest, 
formaut  la  limite  nord-est  d'une  grande  étendue  de  terrain  bas  etrcrram 
plat,  qui  borde  le  lac  sur  une  distance  de  dix  milles  à  l'ouest.  Ce 
terrain,  de  même  que  la  basse  région  qui  a  déjà  été  décrite,  est 
en  partie  découvert,  les  parties  boisées  étant  principalement 
couvertes  de  peupliers-trembles.  Le  poirier  sauvage  est  abon- 
dant, et  les  hautes  graminées,  mélangées  de  grande  herbe  de  feu 
{Epilobium  angustifolium),  de  panais  à  vache  (Herncleum  lanatum), 
et  d'une  masse  enchevêtrée  de  pois  sauvages  et  de  vesces,  sont 
la  preuve  d'une  grande  fertilité  du  sol.  Des  galets  arrondis, 
différents  de  ceux  de  la  montagne  elle-même,  se  trouvent  sur  le 
sommet  de  la  Gbes-nun. 

A  cinq  milles  de  l'extrémité  ouest  du  lac,  il  se  trouve  une  >'a-<ii-nB- 
coUiue  élevée,  dont  je  n'ai  pu  apprendre  le  nom,  entourée  d'un 
terrain  accidenté.  TJne  grève  basse  et  sablonneuse,  longue  d'envi" 
ron  un  demi-mille,  avec  un  terrain  plat  en  arrière,  forme  la  partie 
supérieure  du  lac.  Aucun  cours  d'eau  de  quelque  importance 
n'entre  dans  le  lac,  soit  du  côté  sud,  soit  au  côté  nord.  La  Na-di-na- 
ko,  qui  descend  de  la  vallée  qui  se  continue  à  l'ouest  à  partir  de 
la  tête  du  lac,  est  large  et  tranquille  à  sou  embouchure,  mais  en 
la  remontant,  elle  devient  bientôt  basse  et  très  tortueuse,  avec  un 
courant  rapide  par  endroits.  A  trois  milles  de  son  embouchure, 
elle  n'avait  que  trente  pieds  de  largeur  et  neuf  pouces  de  profon- 
deur, le  12  septembre,  et  nous  fûmes  alors  obligés  de  retourner 
en  arrière  avec  notre  canot  pesamment  chargé.  Elle  doit  prendre 
sa  source  dans  le  voisinage  de  la  montagne  Na-di-ua,  de  son  nom 


56  EXPLORATION    GÉOLOfiIQUE    DU    CANADA. 

télescope  micromètre — est  de  2,880  pieds,  ou  à  peu  près  5,255 
pieds  au-dessus  de  la  mer.  Sa  forme  est  symétrique,  à  sommet 
tronqué,  et  elle  s'élève  en  relief  au  milieu  d'un  terrain  bas.  La 
vue  que  Ton  peut  avoir  de  son  sommet  doit  êtrefortbelle,  car  elle 
peut  embrasser  toute  la  région  comprise  entre  l'extrémité  occi- 
dentale du  lac  François  et  la  chaîne  de  la  Côte,  dans  laquelle  on 
me  dit  qu'un  tributaire  de  la  Skeena  prend  sa  source.  Malheu- 
reusement, mes  Sauvages  ne  connaissaient  pas  du  tout  cette 
partie  du  pays  ;  ils  ne  savaient  même  pas  s'il  existait  quelque 
sentier  conduisant  au  voisinage  de  la  montagne,  et  comme  j'avais 
peu  de  temps  à  ma  disposition,  je  crus  plus  prudent  de  ne  pas 
aller  la  visiter. 
Il®»-  Il  y  a  huit  îles  en  tout  dans  le  lac  François.     La  plus  grande, 

Noo-cho,  et  deux  autres  plus  petites — dont  l'une  n'est  qu'un 
simple  rocher — sont  situées  près  de  la  rive  nord,  à  cinq  milles  de 
l'extrémité  supérieure  du  lac.  Deux  très  petits  ilôts  graveleux 
sont  situés  près  de  la  rive  sud,  à  treize  milles  de  la  tête  du  lac,  et 
l'île  Tat-gaz-noo,  qui  se  trouve  aussi  près  de  la  rive  sud,  est  à  vingt 
milles  du  même  point.  A  huit  milles  de  l'extrémité  est  du  lac,  il 
y  a  encore  deux  autres  îles,  petites  mais  hautes. 

iforestiers  ^^®  ^^^^  ^^®  cuvirons  du  lac  François  sont  beaucoup  plus  variés 

que  d'ordinaire.  L'épinette  d'Engelmann  est  assez  abondante, 
surtout  sur  les  berges  sud  ombragées,  le  sapin  de  Douglas  est 
commun  sur  les  coteaux,  mais  VAbies  lasiocarpa  est  rare.  Le  pin 
gris  (Pinus  contorta)  se  rencontre,  quoique  peu  abondant.  Un 
genévrier  (Juntperus  Virginiana)  a  été  remarqué  comme  devenant 
arborescent  en  certains  endroits,  car  il  atteint  une  hauteur  de 
vingt  pieds,  avec  un  diamètre  du  tronc  de  quatorze  pouces,  et  une 
écoTce  rude  et  filandreuse  comme  celle  du  cèdre.  Le  peuplier- 
tremble  abonde,  et  l'on  rencontre  de  beaux  peupliers  (P.  balsami' 
fera)  sur  les  rives.  Il  s'y  trouve  aussi  du  merisier  blanc  et  rouge» 
tandis  que  les  saules  et  les  aulnes  atteignent  les  proportions 
d'arbres  sur  les  pointes  alluviennes  basses.  Le  poirier  sauvage 
atteint  parfois  une  hauteur  de  douze  pieds,  le  cerisier  à  grappes 
pousse  comme  arbrisseau  sur  les  pentes  exposées  au  soleil,  et 
des  buissons  de  pembina,  chargés  de  fruits,  se  rencontrent  dans 
les  localités  ombragées.  Le  16  septembre,  les  peupliers  et  trem- 
bles  commençaient  à  jaunir  sensiblement. 

possibiiitô         Une  étendue  très  considérable  de  terrain  bas  et  onduleux,  près 

*  du  lac  François,  repose  au-dessous  de  la  ligne  de  contour  de  trois 

mille  pieds,  dont  une  grande  partie  a  probablement  une  altitude 

moyenne  de  2,500  pieds.     S'il  n'y  a  pas  de  fortes  gelées  d'été, 


RAPPORT    PAR    M.    GEORGE    M.    DAWSON.  57 

cette  région  devrait  être  propice  à  Tagriculture,  et,  à  en  juger  par 
sa  flore  seule,  je  crois  qu'il  n'y  a  guère  de  doute  que  la  plupart  en 
serait  an  moins  propre  à  la  culture  de  l'orge,  de  l'avoine,  et  des 
légumes  potagers  les  plus  vigoureux.  Le  sol  est  très  fertile,  et  le 
pays  en  général,  comme  celui  du  voisinage  du  lac  Fraser,  est  très 
propre  à  l'élevage  des  bestiaux.  La  superficie  du  terrain  onduleux 
et  plat,  dans  le  voisinage  du  lac  François,  peut  être  estimée  à 
environ  200  milles  carrés. 
Nous  arrivâmes  au  fort  Fraser  à  notre  retour  dans  l'après-midi  arrivée  au 

^  fort  Fraser. 

du  20  septembre,  et  après  avoir  fait  des  arrangements  à  propos  de 
nos  approvisionnements  et  du  paiement  des  Sauvages,  je  partis  le 
23  par  le  sentier  pour  me  rendre  au  lac  Stuart,  et  j'envoyai  M. 
Bowman  en  canot  pour  examiner  une  partie  de  la  Néchacco  au 
sud  du  fort  Fraser,  où  Ton  disait  qu'il  existait  de  la  houille.  Le 
sentier  du  fort  Fraser  au  lac  Stuart  est  suivi  par  la  compagnie  de  Rentier  entre 
la  Baie  d'Hudson,  et  n'est  pas  en  bien  mauvais  état.  D'après  mon  I^^JJt  ®* 
mesurage  fait  à  la  marche,  une  ligne  tirée  du  fort  Fraser  au  fort 
James,  sur  le  lac  Stuart,  passerait  à  environ  trente  degrés  à  l'est 
du  vrai  nord,  ce  qui  donnerait  aux  lacs  une  position  relative  bien 
différente  de  celle  qu'on  leur  fait  occuper  sur  les  cartes  publiées. 
J'évalue  la  distance  entre  ces  deux  points  à  une  trentaine  de 
milles  en  ligne  droite.  En  avançant  au  nord-est  à  partir  du  fort 
Fraser,  et  tournant  ensuite  au  nord,  on  pourrait  établir  une  roule 
entre  les  deux  forts  sur  un  terrain  bas  ;  mais  le  sentier  en  courant 
directement  au  nord  à  partir  du  fort  Fraiser,  s'élève  graduelle- 
ment, en  longeant  pendant  quelques  milles  une  chaîne  de  collines 
basses  à  l'ouest,  après  quoi  il  monte  plus  rapidement  le  penchant 
sud  d'une  haute  crête  qui  court  presque  est  et  ouest.  Une 
remarquable  échancrure  qui  se  produit  à  la  cime  de  cette  crête, 
appelée  la  Porte-d'Enfer,  y  fait  traverser  le  sentier,  à  une  éléva- 
tion de  8,790  pieds.  L'on  descend  ensuite  dans  la  vallée  d'un 
petit  ruisseau  qui  court  à  l'ouest,  puis  on  passe  une  seconde  crête 
à  cime  aplatie,  à  une  hauteur  de  4,910  pieds.  Ces  deux  crêtes 
sont  couvertes  de  matériaux  qui  ressemblent  à  l'arffile  caillouteuse  Argriie  caii- 

,     ,,         ,         7  „  -I  .11  1      louteuse  sur 

de  mon  rapport  de  lan  dernier,  et  renfermant  des  cailloux  roulés  les  hauteurs. 
et  des  pierres  de  transport.  Descendant  ensuite  graduellement 
sur  la  plaine,  l'on  passe  le  lac  Whool-tan  ou  Kwa,  et  une  petite 
nappe  d'eau  appelée  Chaz-kan,  puis  l'on  arrive  au  lac  Stuart  près 
de  l'embouchure  du  ruisseau  Sovv-chee,  rapide  cours  d'eau  d'envi- 
ron dix  pieds  de  largeur  par  six  pouces  de  hauteur.  UAbies 
Insiocarpa  est  assez  abondant  sur  les  deux  hautes  crêtes,  tandis 
qu'il  y  a  de  beaux  sapins  de  Douglas,  de  plus  de  trois  pieds  de 


58 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 


Moraines. 


lU'coltes  au 
lort  James. 


Descente  de 
luNéchacco. 


diamètre,  et  de  grands  trembles  droits  près  du  lac  Stuart.  Sa  rive 
sud  est  bordée  par  des  étages  de  remparts  de  moraines.  Il  y  a 
peu  de  terre  propre  à  l'agriculture  sur  cette  route,  mais  la  basse 
région  de  Test  est  fort  étendue  et  paraît  avoir  un  sol  fertile. 

A  fort  St.  James,  nous  trouvâmes  dans  le  jardin  de  M.  Gravin 
Hamilton  de  beaux  choux,  des  choux-fleurs,  des  navets,  betteraves, 
carrottes  et  oignons,  venus  de  la  graine  en  plein  air  sans  avoir  été 
forcés.  L'orge  et  les  pommes  de  terre  sont  cultivés  sur  une  plus 
grande  échelle  pour  l'usage  du  fort.  Dans  son  jardin  de  fleurs,  • 
malgré  la  gelée  assez  forte  de  la  nuit  du  26  septembre,  une  espèce 
de  passe-rose,  la  mignonnette,  un  mesembryanthemum,  le  pour- 
pier (Portucula),  et  des  pois  d'odeur  étaient  encore  en  fleurs.  Dans 
la  soirée  du  23  septembre,  il  tomba  un  peu  de  neige  sur  les  hautes 
crêtes  ci-dessus  mentionnées,  mais  elle  se  convertit  en  pluie  dans 
les  niveaux  inférieurs. 

Les  environs  du  lac  Stuart  ont  été  décrits  plus  amplement  par 
vous-même  dans  votre  rapport  de  1876-76. 

Le  2  octobre,  je  quittai  le  fort  Fraser  avec  deux  Sauvages  du 
lac  Fraser — Ja-sen  et  Benita — pour  descendre  la  Néchacco  infé- 
rieure en  canot  jusqu'au  fort  George,  après  y  avoir  envoyé  les 
bêtes  de  somme  par  le  sentier.  Cette  partie  de  la  rivière  coule 
pour  la  plupart  à  travers  un  terrain  bas  et  fertile,  nulles  collines 
élevées  n'étant  visibles  d'aucun  côté.  Elle  offre  quelques  traits 
géologiques  intéressants,  dont  je  parlerai  plus  loin,  mais  il  n'est 
pas  nécessaire  de  coiisacrer  beaucoup  de  temps  à  sa  description 
générale. 

A  environ  un  mille  en  aval  de  son  confluent  avec  la  décharge 
du  lac  Fraser,  il  se  trouve  un  rapide  assez  difficile,  bordé  de 
chaque  côté  de  falaises  de  basalte  basses.  Un  terrain  bas  d'appa- 
Terre  fertile,  reucc  fertile  bordc  la  rivière  sur  une  distance  de  six  milles  à 
partir  du  même  point,  après  quoi  elle  se  letrécit  et  devient  rapide, 
et,  tournant  subitement  au  nord,  elle  passe  à  travers  des  collines 
Rapides.  rochcuscs  basscs.  A  trois  milles  plus  loin,  l'on  rencontre  un 
second  rapide,  parsemé  de  petits  ilôts  rocheux,  et  de  cet  endroit 
jusqu'au  confluent  de  la  rivière  Stuart — distance  de  trente  et  un 
milles  en  ligne  droite— la  rivière,  tout  en  faisant  quelque  détours 
abruptes,  suit  en  général  une  direction  passablement  droite  à 
travers  une  région  fertile  généralement  couverte  de  trembles,  qui 
s'élève  rarement  à  plus  de  cinquante  pieds  au-dessus  du  niveau 
de  l'eau  dans  la  partie  supérieure  du  cours  d'eau,  mais  à  mesure 
que  la  rivière  descend,  elle  parait  être  à  une  centaine  de  pieds 
au-dessus  d'elle.  Néanmoins,  en  bas  de  l'embouchure  de  la  crique 


n APPORT   PAR    M.   GEORGE   M.   DAWSON.  59 

Sin-kut,  quelques  collines  arrondies,  d'un  peu  plus  de  100  pieds 
de  hauteur,  existent  sur  le  côté  sud. 

Le  confluent  des  rivières  Stuart  et  Néchacco  est  connu  par  les  confluent  des 

rivières 

Sauvaffes  sous  le  nom  de  Chin-lak.  Sur  un  parcours  de  neuf  miles  «tuan et 

°  ^  ,         Néchacco. 

et  demi  en  aval  de  ce  point,  le  terrain  plat  ordinaire  borde  la  rivière 
des  deux  côtés,  et  il  s'y  trouve  plusieurs  terrasses  plus  basses, 
qui  s'étendent  entre  la  rivière  et  le  niveau  général  de  la  plaine, 
et  sont  généralement  couvertes  d'un  sol  assez  sablonneux.  La 
rivière  tourne  ici  au  nord  et  décrit  un  demi-cercle  en  passant  à 
travers  une  rangée  de  collines  basses,  sur  le  côté  est  de  laquelle 
se  trouve  le  rapide  de  Tlle-de-Pierre,  l'un  des  plus  méchants  de  Rapide  de 
la  rivière.  De  cet  endroit  à  l'embouchure  de  la  Chilacco — distance 
de  douze  milles  en  ligne  droite — la  rivière  est  passablement  tor- 
tueuse, et  elle  s'enfonce  de  150  à  200  pieds  au-dessous  du  niveau 
général  de  la  surface  du  pays.  A  un  mille  en  amont  de  la  Chi- 
lacco, le  rapide  Na-tsen-kuz  ou  de  la  Vase-Blanche  est  formé  par  Eiapide  de 
un  lit  de  basalte  qui  projette  dans  la  rivière  et  repose  sur  des  Blanche. 
argiles  tertiaires  molles.  De  l'embouchure  de  la  Chilacco  au  fort 
G-eorge,  au  cofafluent  de  la  Néchacco  et  de  la  Fraser — dix  milles 
— la  rivière  fait  le  double  de  cette  distance,  par  un  grand  détour 
et  de  nombreuses  circonvolutions  secondaires. 

Sur  la  partie  supérieure  de  la  Basse-Néchacco,  Ton  rencontre  uts  de  va«e 
beaucoup  d'endroits  couverts  de  cette  vase  blanche  fine  dont  il  a  de  galets. 
déjà  été  question.  En  bas  de  l'embouchure  de  la  Chilacco,  il  ne 
s'en  trouve  plus,  mais  elle  parait  se  confondre  avec  d'épaisses 
couches  de  galets  roulés,  que  l'on  voit  dans  de  nombreuses  falaises 
aux  replis  convexes  de  la  rivière,  et  qui  forment  à  un  endroit,  près 
du  fort  George,  la  grande  falaise  de  gravier,  haute  de  200  pieds, 
connue  par  les  Sauvages  sous  le  nom  de  Uz-us-ki-v^hal-kla,  et 
mentionnée  dans  le  rapport  de  l'an  dernier.  En  même  temps  que 
ce  changement  dans  la  nature  des  dépôts,  le  sol  paraît  devenir 
moins  uniformément  fertile. 

Au  fort  G-eorge,  l'on  peut  cultiver  avantageusement  le  blé  et  Agriculture 
les  grains  de  toutes  sortes.  L'on  arrachait  de  très  belles  et  grosses  George. 
pommes  de  terre  à  l'époque  de  ma  visite,  ei  le   10  octobre,  les 
tiges  étaient  tuées  par  la  gelée,  à  l'exception  des  feuilles  les  plus 
basses. 

Ayant  congédié  mes  deux  Sauvages,  l'attendis  plusieurs  ioursvaiu^edeia 

ni/Nif-ri  .  -Il  1  r.     Chilacco. 

au  fort  George  1  arrivée  des  animaux  de  charge,  et  lorsqu  enfin 
ils  furent  arrivés,  je  partis  par  le  sentier  pour  descendre  la  Chi- 
lacco jusqu'au  dépôt  de  l'Eau-Noire  et  Quesnel.  La  partie  infé- 
rieure de  la  vallée  de  la  Chilacco  est  large  et  à  fond  plat,  car  elle 


60 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Mont-af  ne  A 
Deux-Tôtes. 


Rebord  mid 
de  la  vase 
blanche. 


Retour  A 
Queunei. 


mesure  probablement  un  mille  d'un  bord  à  Tautre.  Elle  forme 
comme  un  grand  bassin  dan?  la  surface  généralement  plane  du 
pays,  et  est  bordée  de  pentes  abruptes,  avec  quelques  falaises  nues 
formées  de  vase  blanche.  Quelques  parties  du  bas-fond  sont 
fortement  boisées  de  sapin  de  Douglas,  d'épinette  d'Engelmann, 
et  d'Abies  lasiocarpa,  haute  et  droite, — les  deux  premiers  atteignant 
souvent  un  diamètre  de  trois  pieds.  Il  y  a  bon  nombre  de  grandes 
étendues  de  terre  nue  et  herbeuse,  élevées  de  cinq  à  dix  pieds 
au-dessus  de  la  rivière,  et  couvertes  d'une  forte  couche  de  grami- 
nées hautes  de  quatre  à  cinq  pieds  par  endroits,  et  mélangées 
d* Heracleum  et  autres  plantes  vigoureuses  et  fortes.  Ces  terrasses 
paraissent  être  plus  ou  moins  sujettes  aux  inondations,  mais  le  sol 
doit  en  être  très  fertile.  Par  intervalles,  Ton  trouve  de  beaux  bos- 
quets de  liards,  qui  atteignent  souvent  une  grande  hauteur  et  parfois 
jusqu'à  cinq  pieds  de  diamètre.  Plus  haut,  la(  vallée  devient  plus 
étroite,  surtout  près  de  la  base  de  la  montagne  à  Deux-Têtes,  car 
elle  n'a,  là,  probablement  pas  plus  d'un  demi-mille  de  largeur. 
La  surface  du  plateau  ou  de  la  plaine  qui  la  domine  est  formée  de 
matières  désagrégées  qui  constituent  la  vase  blanche,  et  elle  est 
couverte  d'une  assez  belle  forêt,  là  où  elle  n'a  pas  été  ravagée  par 
l'incendie. 

En  amont  de  la  montagne  à  Deux-Têtes  {Double-headed  moun- 
tain),  la  vallée  de  la  rivière  s'élargit  de  nouveau  et  forme  éven- 
tuellement une  vaste  dépression  peu  profonde,  qui  s'élève  graduel- 
lement vers  la  région  élevée,  près  de  la  rive  nord  de  l'Eau-Noire 
On  perd  ici  les  dépôts  de  vase  blanche,  l'argile  endurcie  pierreuse 
revenant  à  la  surface  avec  son  apparence  ordinaire. 

Le  12  octobre,  les  trembles  étaient  tout  à  fait  nus,  et  il  y  avait 
eu  de  fortes  gelées  la  nuit.  La  massue  du  diable  (Echinopanax 
horrida)  fut  rencontrée  en  plusieurs  endroits  dans  la  vallée  de  la 
Chilacco,  ce  qui  indique  une  plus  grande  quantité  de  pluie  que 
d'habitude  dans  cette  partie  de  l'intérieur. 

Nous  arrivâmes  à  Quesnel  le  19  octobre,  puis,  après  avoir  pris 
des  dispositions  pour  mettre  nos  tentes  et  nos  eflfets  à  couvert,  je 
fis  une  courte  visite  à  Caribou  avec  M.  Bow^man,  et  je  revins  à 
Quesnel  1^  28.  Quelques  jours  de  novembre — du  premier  au  sept 
— furent  employés  à  faire  un  examen  précipité  des  vallées  de  la 
Kamloops  et  de  la  Nicola,  et  le  11  de  novembre  j'étais  de  retour 
à  "Victoria. 


RAPPORT   PAR    M.   GEORGE   M.    DAWSON.  61 

Observations   Gtéolcgiques. 

L'on  observera  que  la  région  qui  a  plus  particulièrement  **^^^^^  ^^^^Jj^^He 
notre  attention  durant  la  dernière  saison  se  trouve  comprise  entre  ^ar^ffjon^ 
les  latitudes  52^  30'  et  5  4°  10',  et  les  longitudes  122^  50»  et  126° 
40  ',  notre  but  étant  d'obtenir  au  moins  une  connaissance  approxi- 
mative de  la  structure  d'environ  15,000  milles  carrés  de  surface. 
Les  explorations,  tout  en  produisant  quelques  résultats  importants 
au  sujet  des  rapports  mutuels  des  roches  de  la  terre  ferme,  dans 
la  Colombie-Britannique,  ont  en  même  temps  fait  naître  quelques 
nouveaux  éléments  d'incertitude  que  la  nature  du  pays  examiné, 
boisé  comme  il  l'est  et  d'un  accès  difficile,  n'était  pas  propre  à 
expliquer.  Cependant,  l'on  peut  aujourd'hui  affirmer  avec  assez 
de  certitude  que  les  roches  désignées  sous  le  nom  de  formation 
porphyritique  dans  le  rapport  de  l'an  dernier,  supportent,  proba- 
blement d'une  manière  concordante,  la  formation  fossilifère  du  Fossiles 

'  caractôrlstl- 

lac  Talayoco,  et,  par  conséquent,  ont  la  même  relation  avec  les  ^^^jf^^^^^^»"- 
couches  de  la  montagne  de  l'Ane  de  la  classification  préliminaire. 
Cette  induction  est  surtout  basée  sur  les  fossiles  découverts  sur 
la  rivière  Iltasyouco,  décrits  par  M.  "Whiteaves  dans  une  note 
annexée  au  présent  rapport.  Un  second  fait  intéressant  est  la 
découverte  de  Fnsvlma  dans  les  calcaires  de  la  Cache  Inférieure 
sur  le  lac  Stuart,  qui  assignent  un  horizon  de  grande  importance 
aux  formations  rocheuses  de  la  contrée,  quand  on  les  compare 
aux  calcaires  à  Fusulina  très  étendus  des  autres  parties  de  l'ouest. 
Ces  points,  ainsi  que  plusieurs  autres,  seront  néanmoins  plus  Mode  suivi 

■*  dans  la  des- 

amplement  développés  dans  les  pages  suivantes,  dans  lesquelles  crij^uon  des 
les  roches  observées  seront  groupées,  autant  que  possible,  sous  la 
classification  déjà  adoptée,  parce  qu'il  vaut  mieux  éviter  tout 
changement  de  nomenclature  jusqu'à  ce  que  beaucoup  de  faits 
encore  douteux  soient  élucidés.  Je  dois  dire  aussi  tout  d'abord 
que,  dans  quelque  cas,  il  peut  subsister  de  grands  doutes  à  l'égard 
des  rapports  qui  existent  entre  les  roches  d'alfleurements  isolés  ; 
mais  dans  tous  les  cas,  tout  en  classant  ces  roches  provisoirement, 
je  iû'effi)rcerai  de  conserver  l'identité  de  la  localité,  afin  que  les 
changements  que  de  nouvelles  études  pourront  nécessiter  puissent 
se  faire  sans  que  l'on  ait  besoin  de  recourir  à  un  nouvel  examen. 

Nous  n'avons  obtenu  aucuns  faits  d'importance,  dans  la  région 
examinée,  au  sujet  des  roches  classées  comme  appartenant  à  la 
formation  cristalline  des  Cascades. 

Formation  de  la  Crique  de  la  Cache  Inférieure, — Une  excursion  Pormation 

,      rt  de  la  crique 

du  fort  Fraser  au  lac  Stuart,  dans  le  but  spécial  de  constater  la  de  la  cache 

'  *^  Inférieure. 


62 


EXPLORATION   6ÉO:.OGI0tE   Dt   CANADA. 


Calcaire  du 
lac  Stuart. 


Conches 
siliclflées. 


relation  de  ces  conches  arec  celles  de  la  formation  mésozoïque  à 
Touest,  n'a  produit  aucun  résultat  sous  ce  rapport,  car  immédiate- 
mont  après  avoir  quitte  le  lac  Fraser,  je  trouvai  la  surface  occupée 
par  des  roches  tertiaires  volcaniques,  qui  se  maintiennent  jusqu'à 
quelques  milles  du  lac  Stuart.  A  trois  milles  du  lac  Stuart  par  le 
sentier,  et  sur  les  bords  du  ruisseau  Sovr-che,  il  y  a  un  petit 
affleurement  assez  élevé,  que  l'on  peut  incontestablement  ratta- 
cher à  cette  formation.  La  roche  est  une  argile  schisteuse 
endurcie  noir-verdâtre  foncé,  avec  joints  rouilleux.  C'est  là 
l'affleurement  le  plus  rapproché  du  rebord  nord-est  des  basaltes 
en  cet  endroit;  mais  les  sédiments  sont  en  grande  partie  compo- 
sés, sur  une  distance  de  quelques  milles  au  sud,  de  fragments  de 
roches  de  la  même  formation,  qui  caractérisent  aussi  la  grève  de 
la  rive  sud  du  lac  Stuart. 

En  traversant  au  fort  St.  James,  du  côté  nord-est  du  lac,  près 
de  sa  décharge,  l'on  rencontre  les  calcaires  massifs  décrits  dans 
votre  rapport  de  1875-76  (page  88).  Ces  calcaires,  vus  de  la  rive 
sud,  paraissent  fermer  la  masse  entière  des  montagnes  qui  bordent 
la  rive  nord-est  du  lac,  y  compris  celle  appelée  le  Berceau  de 
Pope  (ou  du  Pape),  qui  s'élève  à  2,600  pieds  au-dessus  de  lui. 
Cette  montagne  est  connue  des  Sauvages  sous  le  nom  de  Na-kat), 
et  ressemble  d'une  manière  frappante,  par  sa  forme  et  l'absence 
générale  de  forêt,  à  quelques-uns  des  pics  de  calcaire  des  Mon- 
tagnes-Rocheuses. A  partir  de  l'embouchure  du  ruisseau  Sow-che, 
les  cîmes  les  plus  éloignées  de  la  chaîne  de  calcaire  dont  celle-ci 
fait  partie,  courent  N.  83^  O.,  à  une  distance  que  l'on  peut  porter 
à  quarante  milles;  et  si  l'on  peut  se  fier  le  moindrement  à  la 
carte,  dans  son  état  d'imperfection  actuelle,  elles  se  trouveraient 
entre  le  lac  aux  Trembles  ou  à  la  Crosse  et  le  lac  Tatla. 

Les  roches  près  du  fort  St.  James  sont  principalement  des 
calcaires,  d'apparence  variée  et  parfois  très  singulière,  mais  ils 
sont  interstratifiés  de  bandes  siliceuses  qui  ressemblent  exacte- 
ment aux  quarizites  caractéristiques  de  cette  formation  ailleurs. 
Leur  direction  générale  est  N.  48°  O.,  et  les  lits  sont  perpendicu- 
laires ou  à  peu  près.  Le  calcaire,  lorsqu'il  est  exposé  à  l'air,  est 
généralement  gris  pâle  ou  presque  blanc,  et  il  présente  des 
surfaces  raboteuses  par  suite  du  relief  de  ses  parties  silicifiées. 
La  silicification  a  parfois  modifié  des  bandes  qui  suivent  la  strati- 
fication, de  plusieurs  pieds  d'épaisseur,  lesquelles  sont  souvent  bor- 
nées en-dessus  et  en-dessous  par  des  lignes  de  division  bien  tran- 
chées qui  les  séparent  des  lits  plus  calcarifères.  Quelques-unes  des 
couches  silicifiées  paraissent  avoir  été  des  grès  à  l'origine,  dans 


RAPPOUT   PAR    M.  OEORGE   M.   DAWSOK.  63 

lesquels  la  silice,  y  pénétrant  par  solution,  a  remplacé  toutes  les 
parties  calcaires  et  rempli  les  interstices.  L'on  y  rencontre 
rarement  des  traces  de  fossiles.  D'autres  couches,  tout  en  étant 
encore  en  plus  grande  partie  siliceuses,  deviennent  grossièrement 
poreuses,  par  l'enlèvement  de  la  matière  calcaire,  qui  constitue 
ici  la  substance  des   fragments   organiques.     Dans   le* calcaire ^^odeuecon- 

°  ^  D  1  servatlon  des 

proprement  dit,  les  organismes  sont  ordinairement  eux-mêmes  ^'^«s"^»- 
silicifiés  et  projettent  en  relief  à  la  surface,  sous  l'action  de  la 
température  ;  et  la  ligne  qui  sépare  les  bandes  calcarifères  des 
siliceuses  est  parfois  si  bien  tranchée  que  l'on  peut  mettre  le  doigt 
sur  la  surface  de  manière  à  ce  qu'il  repose  d'un  côté  sur  des 
fossiles  calcarifères  dans  une  matrice  siliceuse,  et  de  l'autre,  sur 
des  fossiles  pétrifiés  dans  une  pâte  de  calcaire.  Dans  quelques 
parties,  les  pustules  siliceuses  du  calcaire  se  montrent  irréguliè- 
rement. 

Dans  certaines  couches,  le  calcaire  lui-même  est  brecciolaire,  ^^Icc/ofaire 
une  matière  calcaire  s^renue  remplissant  les  crevasses  entre  des 
fragments  plus  compactes  de  texture  variée.  Ce  poudingue  s'est 
probablement  formé  en  même  temps  que  le  dépôt  de  la  roche,  et 
longtemps  avant  l'action  solfatarique  qui  paraît  avoir  causé  le 
dépôt  de  la  silice,  et  qui  a  eu  pour  résultat,  l'infiltration  de  cette 
matière,  sur  de  grandes  étendues,  dans  de  grandes  masses  de 
couches  feuilletées  et  arénacées  de  la  formation,  et  la  création, 
dans  ces  couches  et  dans  les  calcaires,  d'innombrables  veines  de 
quartz.  Les  veines  de  quartz  qui  traversent  ces  roches,  cependant, 
ne  paraissent  contenir  que  peu  ou  point  d'or,  car  dans  certaines 
parties  de  la  rive  du  lac  Stuart,  en  grande  partie  formée  de 
fragments  de  quartz,  on  n'a  pas  même  pu  trouver  la  plus  légère 
trace  d'or  par  le  lavage 

Les  plus  intéressants  fossiles,  en  même  temps  que  les  plus  Fuseaux. 
al>ondants,  trouvés  dans  le  calcaire,  sont  les  Fvsulinœ,  dont  il  a 
déjà  été  question.  Les  spécimens  les  mieux  conservés  de  ce  fossile 
concordent  beaucoup  avec  ceux  du  comté  de  Shasta,  dans  la  Cali- 
fornie, appelés  Fusulina  robusta  par  Meek.  Sa  forme  est  à  peu 
près  la  même,  mais  il  montre  des  transitions  vers  le  F.  cylindrica 
typique.  La  longueur  des  plus  gros  spécimens  est  presque  la 
même  que  celle  donnée  comme  étant  le  maximum  du  F.  robusta, 
mais  leur  largeur  est  moindre  en  proportion.  Néanmoins,  en 
suivant  le  Dr.  0.  A.  White,  il  vaut  peut-être  mieux  rapporter 
toutes  ces  formes  au  F.  cylindrica,  comme  variétés,  dont  les 
Fuseaux  peuvent  avoir  été  aussi  féconds  que  les  Foramifères 
modernes. 


64 


EIPLOBATION  GEOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Calcaire  A 
fuseau  de 
l'ouest. 


Quartz  lies  et 
schistes  sur 
laBasse- 
Néchacco. 


La  Fraser 
entre  le  fort 
Qeocffe  et 
(^uesnel. 


Le  calcaire  à  fuseau  est  probablement  la  roche  de  l'ouest  dont 
Thorizon  paléontologique  est  établi  avec  le  plus  de  certitude,  et 
il  a  été  reconnu  du  Mississippi  au  Pacifique,  et  de  la  côte  de  Tocéan 
Arctique  à  la  Californie.  Les  localité^»  connues  du  fossile  les  plus 
rapprochées  des  calcaires  du  lac  Stuart  sont  celles  des  Montagnes- 
Rocheuses,  décrites  par  le  Dr.  Hector.  Le  genre  Fuseau  est 
caractéristiquement  carbonifère,  mais,  d'après  Lyell,  il  atteint 
quelquefois  la  formation  permienne. 

De  grandes  quantités  de  disques  de  colonnes  encrinales  se 
rencontrent  aussi  dans  les  calcaires  du  lac  Stuart,  ainsi  que  des 
spécimens  imparfaits  de  corail  qui  ressemble  à  V Alvéolites.  Tn 
examen  microscopique  n'a  {-as  fait  découvrir  de  plus  petits 
organismes  foraminifères,  mais  a  démontré  que  nonobstant  la 
conservation  parfaite  des  formes  extérieures  des  fuseaux,  leurs 
caractères  internes  les  plus  menus  sont  pour  la  plupart  disparus. 
Au  point  de  contact  des  bandes  calcarifères  et  siliceuses,  la  matière 
siliceuse  cristalline,  transparente,  se  montre  sous  le  microscope 
en  pustules  irrégulièrement  disposées  dans  une  pâte  calcarifère 
moins  transparente. 

A  sept  milles  en  aval  de  la  jonction  de  la  décharge  du  lac 
Fraser  avec  le  lac  Néchacco,  des  roches  appartenant  à  la  formation 
de  la  Crique  de  la  Cache  Inférieure  reparaissent  de  nouveau  en 
sortant  de  sous  les  produits  volcaniques  tertiaires.     On  les  voit 
d'abord  à  un  petit  rapide  de  la  rivière,  sous  forme  de  quartzites 
dures  vertes  et  vert-grisâtre,  avec  lits  schisteux  noirâtres;   les 
premières  sont  mouchetées  et  veinées  de  couleurs  plus  foncées, 
qui  pour  la  plupart  suivent  des  lignes  irrégulières  de  fissures  et 
de  joints.     La  direction  de  ces  roches  est  ici  N.  23*^  O.,  et  les 
couches  sont  verticales  ou  à  peu  près.     A  quatre  milles  plus  bas 
sur  la  rivière,  l'on  trouve  plusieurs  afiîeurements  de  quartzites 
rubanées,  foncées,  avec  lits  schisteux  plus  tendres,  et  contenant 
assez  de  charbon  anthracitique  pour  les  rendre  brillants.  Ces  lits, 
avec  les  quartzites  associées,  ressemblent  beaucoup  aux  roches 
du  voisinage  du  pont  de  l'Eau-Noire,  décrites  dans  le  rapport  de 
l'an  dernier  (p.  275).  Les  lits  sont  presque  tous  verticaux,  et  leur 
direction  varie  de  N.  3°  O.  à  N.  18^  0.,  cette  dernière  étant  la 
plus  générale.  Il  n'y  a  pas  d'autres  affleurements  de  roches  de  cet 
âge  sur  la  Basse-Néch^cco,  et  la  région  dans  laquelle  on  pourrait 
s'attendre  à  trouver  les  épais  calcaires  du  lac  Stuart  est  couverte 
de  dépôts  tertiaires  et  de  transport. 

La  rivière    Fraser,   entre   l'embouchure  de  la    Néchacco    et 
Quesnel — 70  milles — bien   qu'elle  ait  été  examinée   avec   vous 


nAt»PORT   PAR    M.    GEOnGE    M.    DAWSON.  65 

dans  Tautomne  de  1875,  n'a  pas  encore  été  décrite  ;  et  comme  les 
roches  que  l'on  voit  sur  la  Néchacco  traversent  la  région  intermé- 
diaire et  reparaissent  sur  la  Fraser,  il  n'est  pas  hors  de  propos  de 
décrire  brièvement  les  affleurements  que  Ton  rencontre  sur  cette 
dernière. 

Au  grand  coude  que  fait  la  rivière  à  onze  milles  en  amont  de 
l'embouchure  de  TEau-Noire.  l'on  trouve  des  lits  de  la  formation 
de  la  Néchacco,  A  quelque  distance  plus  bas,  ces  lits  sont 
compliqués  par  la  présence  d'une  grande  masse  de  diorite  d'ori- 
gine incertaine,  après  quoi  les  roches  de  la  formation  de  la 
Néchacco  paraissent  de  nouveau  et  sont  ensuite  remplacées,  à 
environ  six  milles  en  amont  de  TEau-Noire,  par  des  schistes 
luisants  noirâtres  et  noir-bleuâtres,  plus  métamorphosés  que  les 
roches  vues  jusque-là,  mais  n'en  différant  pas  beaucoup  sous  le 
rapport  de  la  texture.  La  nature  du  contact  des  deux  formations 
n'a  pas  été  observée,  mais  leurs  directions  sont  parallèles.  En 
descendant  la  rivière,  des  roches  sem[)lables  en  lits  minces,  plus 
oa  moins  soyeuses  et  parfois  talqueuses,  se  montrent  jusque  près 
de  la  tète  du  carton  du  Liard  (CoUonwood  canon),  à  huit  milles  en 
aval  «de  l'Eau-Noire.  A  l'extrémité  inférieure  du  canon,  les  roches 
sont  des  quartzites  et  des  schistes  en  lits  minces,  siliceuses,  très 
repliées  et  devenant  jaunes  à  l'air,  alternant  avec  des  lits  plus 
foncés,  souvent  noir-bleuâtre.  Ces  roches  appartiennent  évi- 
demment à  la  formation  de  la  Crique  de  la  Cache  Inférieure, 
mais  leur  direction  concorde  avec  celle  des  roches  décrites  en 
dernier  lieu.  On  les  voit  en  plusieurs  autres  endroits  entre  le 
canon  et  Quesnel,  et  dans  cette  dernière  localité,  sous  des  lits 
tertiaires.  Les  schistes  soyeux  et  chloritiques  ressemblant  aux 
roches  aurifères  de  Caribou  et  les  représentent  probablement, 
mais  elles  semblent  adhérer  de  si  prèn  aux  roches  de  la  formation 
de  la  Crique  de  la  Cache  qu'elles  ont  été  réunies  sur  la  carte  sous 
une  même  couleur. 

Forma/ion  Porphyritique. — Les  coupes  de  ces  roches  les  plus  inté-  Formation 

'     '  /    •  ^  ^  porphyritl- 

ressantes  et  les  plus  typiques  examinées  l'été  dernier  sont  celles  des  Q^e. 
environs  des  rivières  Iltasyouco  et  Islaho  ou  au  Saumon.  Les  roches 
que  l'on  voit  ici  représentent  celles  décrites  l'année  dernière  sur 
le  lac  Tatlayoco,  et  quoiqu'elles  n'aient  plus  été  observées  en 
contact  avec  les  lits  supérieurs  arénacés  et  de  conglomérat  des 
coupes  du  lac  Tatlayoco,  la  découverte  de  fossiles  sur  la  rivière 
Iltasyouco,  d'un  horizon  rapproché,  bien  que  probablement  infé- 
rieur, de  celui  du  groupe  de  la  Montagne  de  l'Ane,  ainsi  que 
d'autres  faits  qui  paraissent  démontrer  que  les  sédiments  aqueux 

F 


i/< 


6G 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE   Dt  CANADA. 


Nomencla- 
ture des 
formations. 


Coupe  de  la 
formation 
porphyrlti- 
que. 


ordinaires  de  la  partie  supérieure  de  la  formation  de  la  Montagne 
de  TAne  se  confondent  arec  les  produits  ignées  de  la  formation 
porphyri tique,  ne  laissent  que  peu  de  doute  sur  le  fait  que  cette 
dernière  est  la  continuation  descendante  de  la  première,  et  que  le 
tout  constitue  une  formation  qui  remplit,  jusqu'à  un  certain  point, 
le  vide    que  Ton  rencontre  ordinairement  entre  les  formations 
crétacée  et  jurassique.  Durant  la  dernière  saison,  j'ai  trouvé  que  les 
roches  doléritiques  et  quelque  peu  basiques  occupaient  une  position 
plus  élevée  dans  certaines  parties  de  la  formation  des  porphyrites 
qu'on  ne  l'avait  observé  jusqu'alors,  mais  ce  nom  de  Porphyrite 
peut  encore  être  conservé  pour  la  désigner,  parce  qu'il  représente 
mieux  son  caractère  distinctif,  jusqu'à  ce  que  l'on  ait  acquis  une 
connaissance  plus  exacte  de  l'étendue  et  des  rapports  de  ses  lits. 
Il  nous  semble  plus  sûr,  dans  l'examen  nécessairement  sans  suite 
d'un  grand  territoire  comme  celui  de  la  Colombie-Britanniquo, 
d'employer  des  noms  locaux  lorsque  la  chose  se  peut,  même  au 
risque  de  paraitre  compliquer  le  sujet,  plutôt  que  d'essayer  dès 
l'abord  de  classifier  les  roches  d'une  manière  trop  absolue  sous 
un  petit  nombre  de  désignations.     Ces  noms  seront  plus   tard 
graduellement  élagués,  à  mesure  que  l'on  recueillera  les  faits  qui 
permettront  de  faire  une  classification  paléontologique  complète. 

En  passant,  dans  le  voisinage  des  rivières  Iltasyouco  et  au 
Saumon,  de  la  région  reposant  sur  le  basalte,  avec  son  caractère 
général  de  plateau,  à  celle  des  roches  volcaniques  plus  anciennes 
de  la  formation  porphyritique,  on  voit  que  la  surface  revêt  une 
apparence  "  bossuée  "  et  irrégulière,  localement  caractéristique 
de  ces  roches.  Le  district  est,  pour  la  plupart,  couvert  d'une 
épaisseforêt,  mais  de  petits  monticules  ou  des  coteaux  rocheux 
abruptes  projettent  très  fréquemment  à  travers  la  couche  de  terre 
végétale  et  de  mousse.  Ils  continuent  d'augmenter  en  importance 
en  approchant  de  la  base  orientale  de  la  chaîne  des  Cascades  ou 
de  la  Côte,  et  ils  finissent  par  constituer  les  collines  rugueuses  et 
rocheuses  qui  forment  ici  les  crêtes  de  ses  flancs. 

La  meilleure  coupe  que  j'aie  pu  obtenir  de  la  formation 
porphyritique  a  été  mesurée  dans  la  forêt,  au  nord  de  la  chute  de  la 
rivière  au  Saumon,  décrite  à  la  page  30.  Les  roches  ne  sont  pas 
exposées  d'une  manière  continue,  mais  on  les  voit  généralement 
à  des  intervalles  fréquents.  La  plus  basse  qui  ait  été  observée 
est  une  brèche  feldspathique  à  gros  éléments,  dont  la  pâte  est 
grisâtre  et  renferme  des  fragments  anguleux  et  irréguliers  de 
roche  feldspathique  compacte,  de  teintes  généralement  pâles,  et 
parfois  de   plusieurs  pouces  de  diamètre.     On  y  trouve  aussi 


Rapport  par  m.  r.Eonr.K  m.  dawson.  07 

parfois  de  petits  morceanx  arrondis  qui,  lorsqu'ils  sont  fraîchement 
exposés,  sont  presque  aussi  tendres  que  la  cire,  mais  qui  deviennent 
ensuite  un  peu  plus  durs.  Quelques-uns  des  fragments  felsitiques 
plus  compactes  ont  des  surfaces  de  fines  lamelles  enroulées  d'une 
manière  toute  particulière.  Au-dessus  de  cette  brèche  se  trouve 
une  épaisseur  considérable  de  porphyrite-hornblende  d'un  gris- 
noirâtre  foncé,  avec  cristaux  de  feldspath  d'un  gris  clair,  imparfai- 
tement formés,  et  de  la  hornblende  noire.  Ces  roches  constituent 
ensemble  une  épaisseur  d'environ  180  pieds.  Vient  ensuite  une 
roche  porphy  ri  tique  pourpre  foncé,  qui  doit  avoir  été  formée  par 
des  cendres  volcaniques  d'un  grain  fin,  mais  qui  est  aujourd'hui 
très  compacte.  Au-dessus  de  celle-ci  est  une  porphyrite  vert- 
s^risâtre,  avec  cristaux  luisants  assez  gros,  dont  la  teinte  se 
distingue  à  peine  de  celle  de  la  matrice.  Cette*  dernière  est 
recouverte  par  une  roche  grise  à  grain  fin,  ressemblant  à  une 
diorite,  mais  qui  est  probablement  une  diabase — d'un  type  commun 
dans  ces  roches,  et  plus  amplement  décrite  dans  une  pag^e  subsé- 
quente—  au-dessus  de  laquelle  se  trouvée  un  autre  lit  de  poudingue 
d'une  puissance  de  près  de  200  pieds  probablement,  et  dont  la 
partie  inférieure  ressemble  à  la  brèche  déjà  décrite,  tandis  que 
plus  haut,  dans  quelques  couches,  les  fragments  deviennent  plus 
ou  moins  parfaitement  arrondis,  comme  s'ils  eussent  été  usés  par 
l'eau,  et  la  pâte  montre  des  taches  cuivreuses  vertes.  Superposés 
à  cette  dernière  roche,  235  pieds  de  la  coupe  sont  représentés  par 
des  porphyrites,  que  l'on  ne  voit  qu'en  quelques  endroits  seule- 
ment, mais  dont  la  couleur  varie  du  grès  au  pourpre, — ceux  de 
cette  dernière  teinte  formant  une  roche  dure,  finement  grenue, 
dans  laquelle  des  cristaux  de  feldspath  sont  souvent  à  peine 
discernables.  Les  240  pieds  suivants  montrent  en  deux  endroits 
de  la  dolérite,  ou  diabase,  du  caractère  ordinaire,  au-dessus  de 
laquelle  vient  une  felsite  grisâtre  compacte,  avec  quelques  plaques 
hornblendiques,  suivie  par  une  diorite  noirâtre.  Au-dessus  de 
cette  dernière,  une  épaisseur  de  950  pieds  est  formée — autant  que 
les  affleurements  permettent  d'en  constater  la  composition — de 
porphyrites  et  felsites  foncées,  parfois  à  grains  très  fins,  avec  un 
lit,  près  du  sommet,  d'une  nature  assez  remarquable.  Ce  lit 
parait  être  un  tufau,  d'une  espèce  qui  ne  manque  pas  d'être 
commune  dans  la  formation  tertiaire,  mais  qui  est  ici  fort  altéré. 
La  masse,  qui  est  d'une  couleur  gris-jaunâtre,  et  encore  un  peuTufai^-ré. 
poreuse,  est  traversée  dans  toutes  les  directions  par  des  filets 
noirâtres  irréguliers,  et  elle  renferme  parfois  des  fragments  feldspa- 
thiques  compactes,  avec  de  petits  cristaux  épars  de  feldspath  rosâtre. 


68  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Puissance^defl      j^a  puissance  totale  des  roches  comprises  dans  cette  coupe  est 
d'environ  2,290  pieds.    Je  n'y  ai  pas  observé  de  lits  comme  ceux 
formés  par  les  sédiments  aqueux  ordinaires,  et  je  n'y  ai  presque 
pas  vu  de  preuves  de  l'action  de  l'eau,  autre  que  celle  requise 
pour  la  dispersion  de  ces  matières,  qui  ont  dû  être  d'abord  des 
cendres  ou  des  tufs  volcaniques.    Presque  toutes  sont  plus  ou 
moins  calcarifères.  Les  roches  de  cette  formation,  vues  en  d'autre 
endroits  sur  cette  partie  de  la  rivière  au  Saumon,  sont  d'un  carac- 
tère fort  identique.     A  sept  milles  plus  bas  que  la  traverse  du 
sentier  des  Sauvages,  l'on  voit  la  roche  en  plusieurs  endroits  près 
de  la  rivière,  avec  un  plongement  général  de  S.  61^  O.  <  35. 
Les  lits  sont  composés  de  porphyrites  et  de  brèches  verdâtres  et 
vert-grisâtre.     A  cinq  milles  plus  bas  sur  la  rivière,  et  pas  loin 
de  la  base  de  la  coupe  mesurée,  la  roche  la  plus  basse  que  j'aie 
^kfibalse.      ^^^  (Station  8,483,  E.  C.  0.  P.)  a  une  base  feldspathique  pale, 
rougeâtre,  tachetée, — apparemment  par  la  décomposition  do  par- 
ticules  de  pyrites, — pustulée  de  grands  cristaux   de   feldspath 
jaunâtre,  et  renfermant  des  cristaux  de  quartz  dispersés,  qui  diffè- 
rent de  ceux  des  granits  ordinaires  et  ressemblent  à  ceux  du 
quartz-porphyre,  en  ce  qu'ils  ont  développé  leurs  formes  cristal- 
lines sans  égards  aux  minéraux  de  la  matrice.     Il  y  a  aussi  quel- 
ques petites  paillettes  de  talc  empâtées  de  la  même  manière.    Je 
n'ai  pas  pu  constater  d'une  manière  certaine  si  cette  roche  a  été 
injectée,  ou   si   elle  provenait  d'une   matière  altérée;   mais  au 
pieds  d'un  petit  rapide,  elle  est  immédiatement  surmontée  par 
une  roche  feldspathique  très  compacte,  d'un  rouge  terne,  avec 
petits  ciistaux  de   feldspath  blanc  porphyritiquement  empâtés, 
laquelle  plonge  S.  46°  0.  <  80°,  et  est  suivie,  en  ordre  ascendant, 
par  une  épaisseur  considérable  de  porphyrites  de  diverses  nuan- 
ces, et  de  brèches  feldspathiques.     Dans  l'une  de  ces  dernières, 
j'ai  trouvé  un  petit  fragment  de  silex  noir,  ressemblant  à  la  quart- 
zite  du  groupe  de  la  Crique  de  la  Cache  Inférieure,  et  distincte- 
ment arrondi  par  l'action  de  l'eau. 
Roches  A  A  la  chuto  de  la  rivière  au  Saumon,  la  roche  est  une  porphyrite 

deiiitas-  homoffène  d'un  vert  grisâtre,  avec  cristaux  de  feldspath  luisants, 
à  peine  discernables  de  la  base,  sauf  sous  certains  eff*ets  de 
lumière.     Le  plongement  est  N.  34^  O.  -<  70°.  ♦ 

La  pointe  étroite  qui  se  trouve  au  confluent  des  rivières  Iltas- 
youco  et  au  Saumon,  est  formée,  sur  le  bord  de  l'eau,  d'une  roclie 
qui,  quoique  ne  renfermant  pas  de  cristaux  de  quartz,  ressemble 
beaucoup,  d'ailleurs,  à  celle  décrite  plus  haut  comme  constituant 
l'une  des  plus  basses  de  la  coupe.  La  pâte,  comme  précédemment, 


RAPPORT   PAR    M.   GEORGE   M.   DAWSON.  69 

est  un  feldspath  d'un  rose  terne  et  pâle,  et  elle  est  parsemée  de 
menues  particules  d'un  minéral  foncé,  qui  peut  être  de  la  horn- 
blende. Dispersés  dans  la  roche  se  trouvent  aussi  de  gros  cristaux 
verdâtre  pâle,  qui  montrent  la  striation  caractéristique  des  feld- 
spaths  tricliniques,  et  sont  associés  à  de  plus  petits  cristaux  d'un 
vert  foncé,  qui  les  pénètrent  quelquefois  et  sont  probablement  de 
hornblende.  La  roche  est  lamellée,  le  plan  des  feuillets  parais- 
sant représenter  le  véritable  plongement  et  concordant  de  très 
près  en  direction  avec  celle  des  affleurements  voisins,  qui  appar- 
tiennent évidemment  à  la  formation  porphyrite.  Je  ne  sais  pas 
au  juste  si  je  dois  regarder  cette  roche  comme  appartenant  à  la 
formation  des  porphyrites,  ou  à  un  groupe  inférieur,  ou  bien  encore 
si  elles  réprésentent  une  injection.  Néanmoins,  comme  une  matière 
semblable  est  associée  aux  porphyrites  dans  d'autres  localités,  sans 
offrir  aucune  nouvelle  raison  d'adopter  l'une  ou  l'autre  de  ces 
alternatives,  et  comme  des  roches  qui  paraissent  avoir  un  carac- 
tère de  transition  entre  celle-ci  et  les  sédiments  et  épanchements 
moins  altérés  d'autres  parties  de  la  région  se  rencontrent  aussi,  je 
suis  porté  à  croire  qu'elle  a  été  produite  par  la  cristallisation 
exceptionnellement  parfaite  d'un  lit,  peut-être  propre  par  sa  com- 
position à  subir  un  métamorphisme  facile. 

Dominant  cette  roche,  en  apparence  de  tous  côtés,  sont  des 
porphyrites  d'un  pourpre  terne  qui  ressemblent  à  celles  déjà 
décrites  dans  plusieurs  localités,  mais  renfermant  ici  de  petites 
masses  de  calcite  blanc,  qui  ont  probablement  rempli,  à  l'origine, 
des  cavités  amygdaloïdes,  mais  qui  sont  aujourd'hui  informes. 

A  un  mille  et  demi  de  l'embouchure  de  l'Iltasyouco  se  trouve  la  Roches  a  la 
chute  déjà  décrite,  où  il  y  a  un  bel  affleurement  de  felsites  l'iitasyouco. 
bleuâtres  à  grain  serré,  généralement  en  lits  assez  puissants,  et 
montrant  rarement  beaucoup  de  structure  porphyritique.  La 
puissance  totale  des  lits  de  ce  genre  exposés  ici  doit  dépasser  150 
pieds.  Dans  un  endroit  seulement,  près  du  haut  de  la  coupe,  on 
voit  une  petite  brèche  fine.  Ces  lits,  quoique  fort  disloqués  à  une 
légère  distance  au-dessus  de  la  chute,  sont  très  réguliers  dans  son 
voisinage  immédiat,  et  ont  un  plongement  N.  6°  E.  <  18^  ;  ils 
sont  probablement  aussi  beaucoup  plus  élevés  dans  la  série  que 
ceux  décrits  en  dernier  lieu.  En  bas  du  premier  saut  de  la  chute, 
une  large  surface  de  stratification  égale,  penchée  à  l'angle  ci- 
dessus,  est  exposée.  Elle  est  parsemée,  en  beaucoup  d'endroits, 
de  petites  cavités  presque  circulaires  et  profondes  d'un  demi-pouce 
à  un  pouce,  ressemblant  presque  aux  forages  d'un  mollusque 
lithodome,  mais  probablement  causées  par  l'enlèvement  de  con- 


0 


EXPLORATION    GEOLOGIQUE    DU    CANxVDA. 


Fossiles. 


I>escription 
df  la  coupe 
renfermant 
les  fossiles. 


crétions  plus  tendres — peut-être  ealcarifères — par  l'action  de  la 
température.  Il  s'y  trouve  aussi  des  fossiles,  mais  en  petite  quan- 
tité. J'ai  vu  une  belle  empreinte  d'ammonite,  mais  tellement 
enfoncée  qu'il  m'a  été  impossible  de  l'extraire  ;  j'ai  aussi  vu  des 
moules  de  Belevmites,  une  Pinna,  et  un  Inoceramvs.  Le  caractère 
lithologique  de  ces  roches  est  plus  amplement  décrit  plus  loin. 

Il  ne  se  trouve  pas  de  bons  affleurements  de  tranche  prés  de  la 
rivière,  sur  un  parcours  d'environ  trois  milles  en  amont  de  la 
chute,  mais  alors  les  roches  se  montrent  encore  très  bien  sur  une 
certaine  distance.  Elles  ont  été  minutieusement  observées  et 
mesurées,  et  je  les  ai  trouvées,  dans  certaines  bandes,  très  fossili- 
fères. Les  lits,  dans  leur  ensemble,  peuvent  être  décrits  comme 
étant  des  feldspaths  compactes,  bleuâtres  et  gris-verdâtre,  souvent 
l)orphyritiques,  avec  petits  cristaux  empâtés,  et  en  apparence 
tous  composés  de  matière  volcanique  qui  doit,  néanmoins,  dans 
certains  cas,  avoir  été  une  vase  très  fine.  Un  lit  de  diabase  à 
grain  fin  est  le  plus  élevé  dans  la  formation,  et  il  recouvre  de 
quelques  pieds  seulement  celui  dans  lequel  on  a  découvert  des 
fossiles  en  premier  lieu.  Les  roches  sont  toutes  plus  ou  moins 
ealcarifères,  y  compris  la  diabase,  et  quelques  bandes  sont  telle- 
ment chargées  de  chaux  que  l'on  pourrait  presque  les  appeler 
des  calcaires  impurs.  Dans  la  plupart  des  cas,  cependant,  la 
matière  calcaire  remplit  de  petites  cavités  irrégulières,  qui  forment 
de  petits  puits  et  trous  dans  les  surfaces  exposées  à  l'air.  La  stra- 
tification est  généralement  très  parfaite,  quoique  les  lits  soient 
souvent  épajs  ;  mais  certaines  couches  n'ont  que  quelques  pouces 
d'épaisseur,  et  il  s'en  trouve  même  parfois  de  feuilleiées.  Là  où 
les  tranches  des  lits  affleurent  sur  de  grandes  surfaces,  le  caractère 
uniforme  du  dépôt  est  apparent,  et  dans  un  cas  au  moins  la  surface 
est  formée  de  façon  à  démontrer  l'action  d'une  eau  courante, 
quoique  les  rides  n'ont  aucune  direction  déterminée.  L'un  des  lits 
renferme  de  grosses  masses  noduleuses,  qui  se  confondent  sur  les 
bords  avec  la  matrice  porphyritique,  mais  sont  beaucoup  plus  eal- 
carifères et  contiennent  des  fossiles  bien  conservés.  La  transition 
lithologique  de  ces  roches  à  celles  plus  distinctement  cristallines 
et  d'origine  é^âdemment  volcanique,  est  si  complète  qu'il  n'y 
aurait  aucune  raison  de  douter  qu'elles  appartiennent  à  une  même 
formation,  même  sans  la  preuve  offerte  parla  stratigraphie,  quoique 
sans  cette  transition  quelques-unes  d'entre  elles  pourraient  presque 
être  appelées  des  argilolithes  métamorphiques.  Leur  ressem- 
blance avec  quelques  roches  appelées  quartzites  bleues  dans  la 
coupe  du  lac  Tatlayoco,   du  rapport  de   l'année  dernière,  est 


RAPPORT   PAR   M.   GEORGE   M.   DAWSON. 


71 


aussi  très  étroite.  La  direction  générale  du  plongement  peut  être 
portée  comme  N.  36^  E.,  à  un  angle  moyen  de  35^,  ce  qui  place- 
rait ces  lits  beaucoup  au-dessus  de  ceux  que  Ton  voit  à  la  chute 
de  riltasyouco.  Il  ne  peut  guère  y  avoir  de  doute  que  cette 
coupe  est  tout  à  fait  plus  haute  dans  la  formation  que  celle  mesu- 
rée au  nord  de  la  chute  de  la  rivière  au  Saumon,  quoique  nous 
ne  sachions  pas  encore  quelle  peut  être  l'importance  de  la  lacune- 
Néanmoins,  pour  donner  une  idée  de  Talternance  des  lits  dans 
cette  formation,  ces  deux  coupes  peuvent  être  disposées  en  un 
même  système  comme  suit.  La  coupe  supérieure  a  été  mesurée 
au  galon,  et  Tinférieure  au  pas.  Les  lits  se  suivent  en  ordre 
descendant. 

La  puissance  totale  des  deux  coupes  est  à  peu  près  exacte, 
quoique  celle  assignée  à  chaque  lit  en  particulier  peut  ne  Têtre 
pas  toujours,  parce  que  les  divisions  précises  n'étaient  pas  souvent 
visibles. 

PIEDS. 

1.  Diabase  vert-gris  à  grain  fin,  avec  un  lit  intercalé  de  roche  feldspa- 

thique  noirâtre,  schisteuse 35 

2.  Porphyrite  hornblendique  (?)  noirAtre 64 

3.  Porphyrite  bleuâtre  compacte.    Fossilifère. 

4.  Hoche  feldspathique  bleuâtre  compacte.    Fossilifère. 

5.  Roche  feldspathique  bleuâtre  compacte.    Surface  ridée. 

6.  Roche  feldspathique  bleuâtre,  finement  ponctuée. 

7.  Roche  bleuâtre  compacte.    Fossilifère. 

8.  Roche   feldspathique  grisâtre  et  gris-verdâtre    pâle,   avec 

bandes  et  nodules  calcarifères.    Beaucoup  de  fossiles. 

9.  Roche  feldspathique  grise,  compacte. 
10.  Roche  feldspathique  gris-verdâtre  foncé.    Quelques  fossiles. 


Coupe 
mesurée. 


1^ 


432 


531 


(Lacune  d'étendue  inconnue.) 

IL  Porphyrites  et  felsites  foncées,  avec  le  lit  de  tuf  altéré 280 

12.  Porphyrites,  et  assises  cachées 670 

13.  Diorite  (?)  noirâtre 55 

14.  Felsite  grise 100 

15.  Dolérites  où  diabases  (en  partie  cachées) 240 

16.  Porphyrite  pourprée  (en  partie  cachée) 235 

17.  Brèche  200 

18.  Diorite  (?) ^ 30 

19.  Porphyrites  grises  et  pourprées 300 

20.  Porphyrite  à  hornblende 130 

21.  Brèche 50 


2,290 


Le  plan  général  de  la  distribution  de  ces  roches  vers  la  jonction  ^l^^^^^^ly'^!^ 
de  la  Saumon  et  de  riltasyouco  pgirait  assez  simple.     La  rivière  roches, 
W  Saumon,  bien  cjue  (^i^elque  pe^  tortu§use,  semble  enivre  la 


72 


EXPI.aRATlON    GÉOLOniQrE   Di;    CANADA. 


vallées  des 
rivières 


Puissance 
totale  (le  la 
formation. 


crête  brisée  d'une  anticlinale  qui  court  un  peu  au  sud  de  l'ouest. 
L'Iltasyouco,  on  sortant  du  lac  Si-gut-lat,  court  presque  franc 
sud  jusqu'à  la  rivière  au  Saumon  et  la  rejoint  à  un  angle  presque 
droit.  Dans  l'angle  intermédiaire,  les  lits  du  sud  plongent  en 
s'éloignant  de  l'anticlinale  de  la  riA'ière  au  Saumon,  et  ensuite, 
faisant  une  courbe  vers  le  nord,  courrent  obliquement  à  travers 
riltasyouco.  Le  lac  Si-gut-lat,  au  nord,  repose  dans  une  vallée 
parallèle  à  celle  de  la  rivière  au  Saumon,  tandis  que  celle  de 
structure  qui  riltasvouco,  qui  prcud  la  forme  d'un  bassin,  les  réunit.  A  l'endroit 

cause  les  .7  »    i        x  1 

déjà  mentionné,  c'est-à-dire  au  confluent  des  deux  rivières,  des 
lignes  de  fissure  ou  de  joint  très  distinctes  traversent  les  roches 
dans  deux  directions  principales  :  à  peu  près  N.  21^  E.  et  S.  69° 
E.  respectivement.  Les  dernières  paraissent  suivre  l'axe  de  l'anti- 
clinale, tandis  que  les  premières  font  partie  d'une  série  de  lignes 
transversales,  qui  ont  tracé  le  cours  de  l'Iltasyouco,  et  que  l'on 
revoit  de  nouveau  sur  une  grande  échelle,  avec  exactement  la 
même  direction,  à  la  gorge  de  la  chute. 

Les  coupes  ne  sont  pas  telles  qu'elles  puissent  permettre  le 
mesurage  réel  de  la  formation  dans  son  ensemble,  mais  en  tenant 
compte  de  toutes  les  circonstances,  je  n'hésite  pas  à  dire  qu'elle 
doit  avoir  près  de  10,000  pieds  de  puissance. 

Les  roches  qui  forment  les  collines  du  côté  nord-ouest  du  lac 
Si-gut-lat,  si  l'on  en  juge  d'après  leur  couleur  et  leur  apparence, 
appartiennent  sans  doute  à  la  formation  dos  porphyrites.  Les 
circonstances  ne  m'ont  pas  permis  de  les  étudier,  mais  M.  W.  B. 
Ross  a  eu  l'obligeance  de  me  donner  plusieurs  fossiles  trouvés 
détachés  dans  les  environs. 

Au  sud  de  la  rivière  au  Saumon,  sur  le  sentier  indien  qui 
conduit  du  lac  Hatty  au  lac  Tanyabunkut,  des  roches  de  cette 
formation  s'élèvent  encore  au-dessus  des  épanchements  basal- 
tiques, en  formant  des  collines  disloquées  vers  le  lac  Hatty,  et  une 
crête  qui  court  à  l'ouest  et  s'approche  de  la  rivière  au  Saumon. 
La  roche  la  plus  en  vue  ici  est  une  brèche  volcanique  qui  i^longe 
S.  41°  O.  <  20°. 

Les  roches  des  environs  du  lac  Tanyabunkut  appartiennent  à 
la  formation  volcanique  tertiaire,  mais  à  son  extrémité  inférieure,  il 
y  a  un  groupe  de  basses  collines  arrondies,  qui  paraissent  blanches 
à  distance,  et  sont  composées  de  granit,  qui,  vu  son  association 
avec  les  pori>hyrites,  doit  être  mentionné  ici.  Le  massif  est  d'une 
étendue  considérable,  et  est  évidemment  injecté,  non-seulement 
par  son  identité  minéralpgique  avec  d'autres  roches  semblables 
dont  les  rapports  sont  bien  visibles,  mais  aussi  par  le  fait  qu'il 


Roches  prèK 
du  lac  Uatty. 


Crranit 
d'injection. 


RAPPORT    PAR    M.   GEORGE   M.    DAWSON.  73 

contient  des  fragments  anguleux  de  roches  dioritiques  et  feldspa- 
thiques  probablement  dérivés  de  la  formation  des  porphyrites. 
La  roche  est  un  granit  syénitique,  à  grain  de  médiocre  grosseur, 
et  de  covileur  grise,  avec  deux  espèces  de  feldspaths — probable- 
ment de  Torthoclase  et  de  Toligoclase — de  la  hornblende  noire,  et 
quelques  paillettes  de  mica  foncé.  Elle  ferait  une  bonne  pierre 
à  bâtir,  mais  elle  a  probablement  trop  de  joints  pour  qu'on  puisse 
Vextraire  en  gros  blocs. 

En  continuant  d'approcher  du  comptoir  de  la  rivière  au  Saumon 
{Sulmon-House)  par  le  sentier,  la  roche  en  place  ne  se  montre  pas, 
mais  le  granit  cesse  de  prédominer  parmi  les  fragments  détachés, 
et  il  est  remplacé  par  des  roches  dioritiques  et  feldspathiques 
grisâtres  et  verdâtres,  de  la  formation  des  porphyrites.  La  première 
roche  que  Ton  voit  ensuite  in  situ  est  une  porphyrite  foncée,  à 
grain  fin,  contenant  peut-être  assez  de  hornblende  pour  que  Ton 
puisse  la  classer  comme  diorite. 

A  environ  un  mille  et  demi  plus  loin,  Ton  voit  des  affleurements  Porphyrites 
considérables  de  roche  rougeâtres  d'un  aspect  granitique.  En 
les  examinant  de  plus  près,  cependant.  Ton  voit  qu'une  variété 
de  ces  roches  ressemble  en  tous  points  à  celle  décrite  comme 
existant  à  l'embouchure  de  Tlltasyouco,  sauf  sa  teinte  générale- 
ment rougeâtre.  Dans  une  seconde  variété,  étroitement  alliée  à 
la  dernière,  la  base  est  plus  grossièrement  cristalline  et  couleur  de 
chair,  tandis  que  les  cristaux  de  feldspath  porphyritiquement 
empâtés  sont  d'un  rouge-jaunâtre  pâle.  Ces  roches  n'ont  aucune 
stratification  apparente,  mais  je  suis  porté  à  croire  qu'elles  sont 
intimement  alliées  à  la  formation  porphyritique,  et  même  qu'elles 
en  sont  probablement  une  partie  plus  altérée. 

On  ne  voit  aucune  roche  entre  cet  endroit  et  le  coteau  escarpé  Roches  pr68 

•  n        de  rtalraon- 

qui  se  trouve  en  haut  de  Salmon-House — environ  deux  milles.  House. 
Dans  le  voisinage  du  comptoir,  et  sur  la  Tahyesco,  près  de  son 
confluent  avec  la  rivière  au  Saumon,  bien  que  situées  bien  en-deçà 
du  rebord  oriental  de  la  chaîne  de  la  Côte,  toutes  les  roches 
paraissent  appartenir  à  la  formation  des  porphyrites,  dont  le 
contact  avec  les  roches  cristallines  des  Cascades  proprement  dites, 
doit  se  trouver  plus  bas  sur  la  rivière  au  Saumon  et  n'a  pas  été 
observé  ;  les  collines  et  montagnes,  aussi  loin  qu'on  en  peut 
distinguer  les  caractères,  paraissent  composées  des  mêmes  roches. 
Elle  consistent,  en  somme,  en  porphyrites  grisâtres  ou  rouge- 
grisâtre,  avec  feldspaths  compactes,  se  transformant,  par  des 
variétés  intermédiaires,  en  diabases  et  probablement  aussi  en 
dolérites  et  diorites,  qui  sont  parfois  porphyritiques  et  quelquefois 


74 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Roches  sur 
la  Tahyesco. 


Dykesde 
granit. 


Jonctions  des 
roches  ter- 
tiaires et 
porphyrltes. 


ponctuées  et  pustulées  de  telle  façon  que  Ton  peut  croire  à  une 
action  concrétionnairc,  ou  à  une  structure  primitivement  amygda- 
loïde.  Sur  la  Tahyesco,  près  du  pont  des  Sauvages,  ces  roches 
sont  verticales,  avec  une  direction  S.  36^  O.,  et  elles  se  montrent 
très  bien  là  où  elles  ont  été  polies  par  la  rivière.  De  l'autre  côté 
de  la  rivière,  et  plus  loin  en  la  remontant,  elles  forment  des 
falaises  de  plusieurs  centaines  de  pieds  de  hauteur,  et  par  la  posi- 
tion verticale  de  leurs  lits,  combinée  avec  les  joints  de  structure, 
elles  présentent  parfois  une  apparence  presque  colonnaire,  qui 
leur  donne  à  distance  Taspect  de  basaltes.  Les  lits  sont  généra- 
lement d'un  pied  à  six  ou  dix  pouces  d'épaisseur,  et  montrent 
une  tendance  à  l'irrégularité  sous  ce  rapport,  car  ils  s'amincissent 
quelquefois  subitement  dans  une  direction.  Elle  paraissent  avoir 
été  pour  la  plupart,  ou  même  entièrement,  le  résultat  d'épanche- 
ments  ignés,  et  n'ont  pas  été  déposées  par  les  eaux.  Formant 
un  contraste  frappant  avec  ces  roches  foncées,  l'on  voit  des  massifs 
irréguliers  et  des  dykes  de  granit  d'un  rouge  vif,  généralement 
lenticulaires,  et  renfermant  souvent  des  fragments  évidents  des 
roches  encaissantes.  Le  granit  est  composé  de  feldspath  couleur 
de  chair  et  de  quartz  blanc  en  proportions  presque  égales,  avec 
cristaux  de  mica  irréguliers  et  répartis  en  petite  quantité.  Une 
roche  d'injection,  à  base  felsitique  grise  et  compacte,  et  renfermant 
des  cristaux  isolés  et  parfaitement  formés  de  feldspath  rose,  se 
rencontre  en  dykes  plus  minces,  et  peut  être  une  matière  sembla- 
ble au  granit,  mais  refroidie  dans  des  conditions  différentes.  Dans 
le  voisinage  immédiat  de  la  bâtisse  appelée  Salmon-House,  ou 
Yeltas  par  les  Sauvages,  les  roches  sont  disloquées  et  compliquées 
par  un  massif  d'injection  granitique,  dont  l'existence  a  sans  doute 
une  influence  sur  la  chute  qui  se  produit  ici  dans  la  rivière,  et 
dont  les  Sauvages  se  servent  pour  leur  pêche  du  saumon. 

^En  suivant  le  sentier  des  Sauvages  au  sud,  du  lac  Tanyabunkut 
vers  la  vallée  de  la  Bella-Coola,  et  tournant  ensuite  vers  l'ouest 
(suivant  la  description  donnée  dans  une  page  précédente,  sous  la 
date  des  13,  14  et  15  juillet),  l'on  voyage  dans  une  large  vallée 
entre  la  chaîne  des  Tsi-tsutl  et  les  versants  orientaux  de  la  chaîne 
de  la  Côte,  en  suivant  de  près  la  ligne  de  réunion  des  roches 
volcaniques  tertiaires  des  premières,  et  de  roches  plus  anciennes, 
qui  peuvent  toutes  appartenir  à  la  ft^rmation  des  porphyrites.  En 
quelques  endroits,  cependant,  ces  anciennes  roches  sont  telle- 
ment altérées  et  schisteuses,  qu'elles  font  quelque  peu  douter  si 
une  partie  n'en  devrait  pas  être  rapportée  à  la  formation  cristal- 
line des  Cascades,  mj^is  Ton  ne  peut  tirer  «^ucmie  ligne  de  démaî*'» 


RAPPORT    PAB    M.   GEORGE    M,   0AW80N.  '3 

cation  entre  elles  et  les  roches  plus  tj'piques  de  la  formation  des 
porphyrites.  Toutes  les  roches  sont  fort  disloquées,  bien  qu'elles 
eoneervent,  dans  leur  ensemble,  des  directions  nord  et  sud.  Les 
injections  granitiques  sont  fréquentes,  et  en  quelques  endroits  inJ^-tionB 
importantes.  La  roche  est  généralement  d'une  couleur  rouge 
pâle,  très  souvent  homblendique,  et  parfois  elle  ne  contient 
presque  pas  de  mica.  Le  long  du  versant  sud  de  la  chaîne 
des  Tsi-tsutl,  la  ligne  qui  sépare  les  épanchements  basaltiques  et 
autres  épanchements  tertiaires,  qui  s'élèvent  en  gradins  succes&ifs 
en  forme  de  terrasses,  et  la  surface  plus  rugueuse  et  accidentée 
des  porphyrites,  est  fort  distincte,  et  la  vue  la  plus  éloignée  des 
montagnes  permet  de  distinguer  les  deux  formations.  Les  assises 
volcaniques  plus  anciennes  consistent  en  felsites  et  porphyrites 
plus  ou  moins  compactes,  grisâtres,  verdâtres  et  pourprées,  avec 
(jiielqnes  lits  composés  de  diorites  ou  de  dolérites  à  grain  fin. 
Dans  une  localité,  j'ai  remarqué  une  masse  considérable  de 
matière  brèchiforme,  mais  dans  la  plupart  des  cas  il  est  presque 
impossible  de  dire  aujourd'hui  quels  sont  les  lits  qui  ont  été 
]>rimitivemeut  fondus,  et  quels  sont  ceux  qui  étaient  composés  de 
fragments  cendreux  ou  de  tufau.  Ces  lits,  dont  les  directions  sont 
en  général  nord-ouest  et  sud-est,  sont  penchés  à  des  angles 
élevés,  qui  dépassent  en  certains  endroits  cinquante  degrés.  Les 
montagnes  du  rebord  nord  de  la  vallée  de  la  Bella-Coola  sont 
composées  de  roches  semblables,  qui,  sans  doute,  se  montrent 
aassi  dans  les  côtés  de  cette  étonnante  dépression. 
Ci-suit  un  détail  des  plus  menus  caractères  de  ouelques-unesPiraoterB 

'  .  .  ,  Uthologldue 

(les  roches  typiques  de  la  formation  des  porphyrites,  tels  que  ^f^J^'f"''" 
constatés  au  microscope  et  au  chalumeau. 

Chute  de  ClUasyouco. — Belle  felsite  bleuâtre,  avec  cassure  con- chute  et 
choidale,  renfermant  des  cubes  épars  de  pyrite  d'une  ligne  de  ntasiouco, 
diamètre.  Renferme  des  fossiles,  tel  que  déjà  décrit;  est  strati- 
fiée, et  représente  probablement  une  roche  de  cendre  à  grain  fin. 
Se  fond  au  chalumeau  en  verre  poreur  gris.  Base  finement  gre- 
nue, nuageuse,  assez  opaque,  avec  cristaux  de  feldspath  transpa- 
lent  disséminés,  qui  ressortissent  davantage,  ainsi  que  beaucoup 
d'antres  jusqu'alors  invisibles,  au  moyen  du  polariscope.    Petits 


76  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

lement  devant  le  chalumeau.  Sa  base  ressemble  à  la  dernière  et 
à  la  prochaine  décrites,  mais  avec  une  forte  proportion  de  matière 
calcaire,  qui  rond  le  tout  plus  transparent.  Dé  petits  fragments 
de  coquilles  et  d'autres  organismes,  y  compris  des  cellules  de 
foraminifères  et  peut-être  de  crinoïdes. 

latf^*'^"^"  ^^^  Si'fçut'lat. — Porphyrite  grise,  renfermant  des  fossiles, 
comme  celle  décrite  plus  haut.  Koche  de  cendres.  Fond  sur  les 
bords  en  verre  gris.  Base  grenue  d'une  couleur  brunâtre,  opaque, 
avec  gros  cristaux  de  feldspath,  et  des  masses  pas  évidemment 
cristallines.  Beaucoup  de  cristaux  ont  été  brisés  et  empâtés  tel 
qu'on  les  trouve  maintenant.  Partie,  au  moins,  de  feldspath 
orthoclase. 

TihyeJco.  Rivière  Tahyesco,  près  de  Sahum-House. — Une  porphyrite  grise  ; 

probablement  un  trapp  altéré.  Fond  facilement  devant  le  chalu- 
meau. Base  grenue,  mais  différente  de  celle  des  roches  décrites 
ci-dessus  comme  étant  des  cendres  modifiées,  en  ce  qu'elle  est 
plus  grossière,  et  ses  granules  sont  évidemment  de  petits  cristaux 
'  non  mécaniquement  empâtés.  Petits  octahèdres  épars  de  fer 
oxydulé.  Porphyritique,  avec  gros  cristaux  de  feldspath  blan- 
châtre, as^ez  opaques,  et  en  apparence  un  peu  altérés.  Plus 
petits  cristaux  de  pyroxène  aussi  porphyritiquement  empâtés,  et 
la  plupart  du  temps  entourés  par  des  masses  de  matière  chlori- 
tique  formée  par  leur  décomposition. 

Rivière  Tahyesco,  près  de  Salmon-House, — Probablement  un 
trapp  altéré.  Roche  tachetée  de  gris-vert.  Une  aggrégation 
cristalline  confuse  de  cristaux  de  feldspath,  quelque  peu  décompo- 
sés et  opaques.  Beaucoup  de  grains  de  fer  oxydulé.  Beaux 
cristaux  aciculaires  d'apatite  (?)  et  grandes  plaques  d'un  minéral 
chloritique.     Probablement  une  dîabase. 

Rivière  Tahyesco^  près  de  Belfa-Coola. — Roche  mouchetée  de 
diflFérentes  couleurs,  et  probablement  une  brèche  volcanique  ou 
un  conglomérat  à  grain  fin.  Les  fragments  ont  été  applatis 
parallèlement  aux  plans  du  clivage  ou  des  lits  par  une  pression 
ultérieure.  Fond  au  chalumeau.  Base  lamellée,  avec  contours 
lenticulaires  fort  indéfinis  indiquant  les  fragments  originaux,  qui 
sont  parfois  plus  foncés  et  ailleurs  plus  transparents  que  la 
matrice.  Grains  de  fer  oxydulé.  Plus  fortement  grossi,  le  tout 
paraît  être  granuleux,  et  probablement  en  grande  partie  feldspa- 
thique. 

Après  avoir  ainsi  décrit  les  roches  des  affleurements  les  plus 
typiques  do  la  formation  des  porphyrites  rencontrés  dans  le 
voisinage  des  rivières  au  Saumon,  Bella-Coola  et  Iltasyouco,  dont 


RAPPORT   PAR    M.   GEORGE    M.    DAWSON.  /  é 

l'âge  est  établi  avec  assez  de  certitude  par  les  fossiles  trouvés  dans 
cette  dernière  localité,  il  est  nécessaire  de  mentionner  plus  briè- 
vement celles  d'autres  localités — dans  aucune  desquelles  il  n'a 
été  trouvé  de  fossiles  distinctifs — sur  les  rapports  de  quelques-unes 
desquelles  il  peut  exister  quelque  doute. 

Près  de  Tembouchure  du  Tai-uk,  qui  se  iette  dans  la  rivière  i^^^»  "^^- 
Eu-chen-i-ko  précisément  en  amont  du  lac  Klun-chat-is-tli,  une^^^ai-uk. 
étendue  considérable  de  roches  plus  anciennes  sort  de  dessous 
les  basaltes.     Elles  plongent  N.  48^  E.,  à  un  angle  d'environ  70^, 
là  où  on  les  voit  le  mieux  ;  puis,  courant  au  sud-est,  elles  paraissent 
former  les  hauteurs  qui  se  trouvent  au  sud  de  l'Eu-chen-i-ko. 

Les  circonstances  ne  m'ont  permis  de  faire  qu'un  examen  préci- 
pité de  ces  lits,  et  la  plupart  des  spécimens  que  j'avais  recueillis 
furent  ensuite  perdus.     Cependant,  il  se  rencontre  des  conglomé- 
rats et  des  grès,  ainsi  que  des  roches  volcaniques,  et  le  tout  peut 
représenter  quelque  partie  de  la  formation  de  la  montagne  de 
l'Ane.  Après  avoir  passé  sur  une  largeur  considérable  de  basalte, 
au  sud  des  lacs  Choo-tan-li  et  Ky-na-bun-kut,  l'on  rencontre  de 
nouveau  des  roches  d'un  aspect  assez  semblable  aux  dernières, 
qui  s'élèvent  en  quelques  endroits  sous  forme  de  bosses  arrondies 
dans  les  bois.  Un  grès  grossier,  dont  les  grains  sont  imparfaitement 
arrondis — principalement  de  feldspath  et  de  roches  feldspathiques 
— est  ici  associé,  cependant,  à  une  brèche  volcanique  contenant 
de  grosses  masses  sub-anguleuses  parfois  de  plus  d'un  pied  de 
diamètre,  le  tout  ayant  une  teinte  verte.     On  a  observé,  dans  un 
endroit,  que  la  direction  était  N.  24^  0.  Des  roches  de  cette  série 
couvrent  probablement  une   lisière  assez  étendue  par  ici.     M. 
McMillan  fait  rapport  qu'il  existe  des  roches  granitiques  à  l'ouest, 
près   de  l'extrémité   supérieure   du   lac   Choo-tan-li,  lesquelles, 
d'après  un  échantillon  qu'il  en  a  rapporté,  paraissent  être  des 
granits  syénitiques  gris  pâle,  et  sont  probablement  injectées  dans 
des  roches  ressemblant  aux  porphyrites.     En  voyageant  au  sud  Roches  près 
jusqu'au  lac  Cush-ya  sur  la  rivière  à  l'Eau-Noire,  on  ne  rencontre  };jis»i-y«  et 
que  peu  d'affleurements,  mais  tous  paraissent  appartenir  au  plus 
ancien  horizon  volcanique,  à  l'exception,  peut-être,  de  quelques 
roches  que  l'on  voit  près  du  rebord  nord  de  la  vallée  de  l'Eau- 
Noire,  qui  peuvent  être  de  l'époque  tertiaire.    Les  collines  qui  se 
trouvent  entre  les  lacs  Cush-ya  et  Kuy-a-kuz  paraissent  aussi 
formées  de  roches  de  la  formation  des  porphyrites.  Entre  les  lacs 
Cluscus  supérieur  et  inférieur,  il  y  a  une  roche  que  je  vois  désignée 
sous  le  nom  de  porphyrite-hornblende  dans  mes  notes,  mais  dont 
les  échantillons  ont  malheureusement  été  perdus,  et  dont  le 


7r<  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

plongement  est  N.  51^  E.  <  50^.  La  stratification  est  assez  distincte 
en  certains  endroits,  et  la  roche  paraît  alterner  avec  des  couches 
plus  tendres,  dont  le  caractère  n'a  pas  été  constaté.  C'est  proba- 
blement là  une  pointe  des  montagnes  du  voisinage  du  lac 
Kuy-a-kuz,  et  des  collines  que  Ton  voit  au  sud  dans  le  sens  de 
leur  direction  sont  probablement  composées  de  lits  semblables. 

LacTsa-cha.  A  Textrémité  ouest  du  lac  Tsa-cha,  sur  l'Eau-Noire,  il  y  a 
plusieurs  affleurements  de  roches  dioritiques  tachetées,  passant  au 
blanc  sous  l'action  de  l'atmosphère,  qui  ne  ressemblent  pas  à  celles 
de  la  formation  tertiaire.  J'ai  remarqué,  à  une  certaine  distance,  un 
grand  lit  sur  le  côté  nord  de  l'Eau-Noire,  plongeant  à  l'ouest  à  un 
angle  d'environ  quinze  dégrés.  La  montagne  Tsa-cha,  et  la 
région  accidentée  et  côtoyeuse  qui  s'y  rattache  au  nord  des  lacs, 
sont  probablement  aussi  formées  de  ces  anciennes  roches.    Sur  la 

LacKiootch-  rive  uord  du  lac  Klootch-oot-a,  l'on  voit  un  affleurement  isolé  de 
roche  feldspathique  d'un  gris  jaunâtre  pâle,  et  de  structure  feuil- 
letée. Elle  est  tellement  dilapidée  qu'elle  n'offre  aucune  véritable 
indication  de  son  attitude,  mais  elle  ressemble  beaucoup  à  quel- 
ques-uns des  lits  décrits  l'année  dernière  comme  existant  à  la 
montagne  de  la  Bataille,  sur  la  rivière  Chilcotin. 

Lac  uhi-ghak     Près  du  lac  Uhl-ffhak,  une  autre  île  de  plus  anciennes  roches 

et  ses  envi-  o  »  ^    ^  x- 

s'élève  au-dessus  des  basaltes  tertiaires  horizontaux.  A  une  légère 
distance  en  aval  de  l'extrémité  inférieure  du  lac,  l'on  voit  une 
roche  qui  n'a  ni  direction  ni  plongement  visibles;  elle  est  de 
couleur  gris-verdâtre,  a  un  grain  fin,  et  peut  être  une  diorite  ou 
une  diabase.  Elle  renferme  quelques  gros  cristaux  effilés,  en 
forme  de  lames  de  couteaux,  de  feldspath  plagioclase,  est  calcari- 
fère  et  ressemble  à  une  amygdaloïde  altérée  en  ce  qu'elle 
montre  des  globules  de  calcite  cristallin  irrégulièrement  dissé- 
minés. Sur  le  côté  nord-ouest  du  lac,  où  une  côte  qui  descend 
jusqu'au  bord  de  l'eau  forme  une  falaise  escarpée,  se  montre  une 
roche  feldspathique  compacte,  d'un  vert  noirâtre  foncé,  quelque 
peu  calcarifère,  avec  des  veinules  d'épidote  vert  pâle  et  de 
quartz.  Entre  les  lacs  Uhl-ghak  et  Basalte — environ  un  mille  et 
demi — l'on  trouve  plusieurs  autres  affleurements  qui  appartien- 
nent probablement  à  la  même  formation.  Près  du  premier,  il 
y  a  une  roche  dioritique  à  grain  serré,  grise,  calcarifère,  qui  peut 
être  injectée,  mais  à  une  courte  distance  de  là,  elle  est  remplacée 
par  des  brèches  volcaniques  grisâtres  et  gris-bleuâtre,  fort  alté- 
rées et  comprimées  en  certains  endroits,  et  qui  ressemblent  à 
quelques-unes  des  roches  que  l'on  voit  sur  les  flancs  occidentaux 


rons. 


• 


Rapport  par  m.  georce  m.  daWson.  79 

de  Tsî-tsutl.     Il  doit  y  en  avoir  une  épaisseur  considérable,  mais 
leur  direction  et  leur  angle  de  plongement  sont  irréguliers. 

Près  du  lac  Lilly,  à  mi-chemin  du  lac  Gatcho  au  gué  de  la  Granit 
rivière  au  Saumon,  il  y  a  une  étendue  de  granit  dioritique  grisâtre. 
Cette  roche,  quoique  probablement  injectée  ici  comme  ailleurs, 
n'a  été  vue  que  dans  des  monticules  isolés  dans  la  forêt. 

En  suivant  la  décharge  du  lac  Q-atcho  et  la  rivière  Kes-la-chick  f^pC'cimensde 

T-KTiiT  •  1  1  •■!  transport  des 

jusquau  lac  Na-tal-kuz,  les  premières  roches  en  place  évidem- porp^yntes. 

ment  plus  anciennes  que  celles  de  la  formation  volcanique  tertiaire 

se  montrent  à  environ  trois  milles  en  aval  du  lac  Eu-ti-a-kwé-ta- 

chick.    Près  du  lac,  cependant,  beaucoup  de  pierres  de  Talluvion 

sont  des  roches  de  la  formation  porphyrite,  et,  par  analogie,  on 

peut  supposer  qu'il  s'en  trouve  une  étendue  assez  considérable  à 

peu  de  distance.     Les  fragments  que  j'ai  vus  diflFèrent  quelque 

peu  des  roches  de  l'Iltasyouco  et  de  ses  environs,  dans  les  plus 

grandes  proportions  que  prennent  les  éléments  des  conglomérats 

et  poudingues,  et  dans  le  fait  que  dans  beaucoup  de  ceux-ci  les 

fri^ments  montrent  la  preuve,  par  leurs  formes  arrondies,  d'une 

action  aqueuse  considérable,  car  quelques-uns  ne  renferment  en 

réalité  que  fort  peu  de  matières  purement  volcaniques.   Ces  roches 

ressemblent  beaucoup  à  celles  que  l'on  voit  sur  le  ruisseau  Tai-uk. 

tin  fragment,  fort  usé  par  l'eau,  dans  une  pâte   feldspathique 

dense,  renfermait  plusieurs  débris  de  fossiles  calcarifères.     Au 

premier  des  endroits  mentionnés  dans  la  phrase  précédente,  un 

trapp  feldspathique  particulier,  lamelle,  gris-jaunâtre,  que  je  crois 

d'âge  tertiaire,  repose  sur  des  roches  granitiques  comme  celles  que 

Ton  rencontre  si  souvent  associées  ailleurs  avec  les   porphyrites. 

Celles-ci  occupent  la  vallée  de  la  rivière  sur  un  espace  d'environ  Granit. 

cinq  milles  et  sont  généralement  des  granits  syénitiques   avec 

feldspath  rouge  pâle  et  blanc  mat,   et  un  peu  de  quartz.      La 

plupart  du  temps,  elles  paraissent  être  très  divisées  par  des  plans 

de  joints,  mais  au-dessous  de  la  surface  elles  peuvent  être  assez 

compactes  pour  que  l'on  puisse  les  tirer  en  gros  blocs  pour  en 

faire  de  la  pierre  à  bâtir  ;  dans  tous  les  cas,  elles  fourniraient  de  pierre  à  bâtir. 

bons  moellons  pour  la  maçonnerie  qui  n'exigerait  pas  des  pierres 

de  grandes  dimensions. 

Au  nord  de  la  superficie  granitique,  près  de  la  rivière,  après  un 
court  intervalle  caché,  la  première  roche  que  l'on  voit  est  une 
felsite  compacte,  pâle,  mouchetée,  de  texture  à  peine  porphyriti- 
que,  mais  ne  ressemblant  pas  aux  roches  tertiaires.  Au-delà,  une 
étendue  considérable  de  terrain — environ  un  mille  et  demi — 
repose  sur  une  roche  blanchâtre  particulière,  qui  forme  des  falaises 


80 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


chlck. 


Tuf8  m<^ta- 
morphosés. 


le  long  de  la  rivière,  dans  lesquelles  elle  paraît  plonger  parfois 
dans  une  direction,  parfois  dans  une  autre. 
LitB  de  cendre     ^  peu  près  à  mi-chemin  entre  la  base  de  la  Toot-i-ai  et  le  lac 

Îjourprées  sur  ^         ^ 

a  Kes-ia-       Na-tal-kuy,  une  anticlinale  escarpée  traverse  la  rivière  dans  une 

direction  N.  14^  O.,  et  amène  à  la  surface  des  lits  de  cendres 
pourprées  à  un  angle  d'environ  70^.  Ils  se  montrent  dans  des 
falaises  de  100  à  150  pieds  de  hauteur  sur  une  étendue  de  quelques 
centaines  de  mètres,  après  quoi  les  lits  blancs  ci-dessus  mentionnés 
les  remplacent  de  uouveau  et  paraissent  se  continuer  presque 
jusqu'à  la  grève  du  lac.  La  roche  blanche  semble  avoir  eu  pour 
origine  un  tuf  trachy  tique  fin,  comme  celui  que  Ton  trouve  encore 
dans  un  état  un  peu  altéré  dans  la  formation  tertiaire,  mais  il  est 
ici  beaucoup  plus  endurci.  Lorsqu'elle  est  bien  exposée,  on  voit 
qu'elle  est  distinctement  stratifiée,  les  lits  différant  plutôt  en 
couleur  qu'en  texture,  mais  étant  parfois  brecciolaires.  La  variété 
la  plus  ordinaire  est  d'un  blanc  jaunâtre,  avec  une  structure 
grenue  partout,  mais  sans  cristallisation  visible.  Les  esquilles 
rayent  facilement  le  verre,  et  quelques  formes  sont  tellement 
compactes  qu'elles  résonnent  sous  le  marteau.  Il  s'y  rencontre 
du  quartz  en  petite  quantité  et  en  menues  pustules  assez  irrégu- 
lières, et  de  petits  cristaux  cubiques  de  pyrite  sont  sortis  de 
quelques  spécimens,  en  laissant  des  taches  brunes.  Par  la  même 
cause,  toute  la  roche,  à  un  pouce  ou  plus  de  la  surface,  est  deve- 
nue brune  sous  l'action  atmosphérique.  N'ayant  pas  eu  l'occasion 
de  suivre  les  lits  particuliers,  je  ne  puis  afiirmer  qu'ils  passent 
par  une  plus  grande  modification  aux  roches  que  je  vais  décrire, 
mais  ils  leur  sont  certainement  associés.  Ces  roches  sont  plus 
distinctement  cristallines,  les  cristaux  étant  de  feldspath  vitreux 
et  séparés  par  un  peu  de  matière  amorphe  blanche,  et  elles  sont 
plus  abondamment  chargées  de  quartz.  Par  une  modification 
ultérieure,  celles-ci  semblent  se  changer  en  une  matière  encore 
plus  évidemment  cristalline,  avec  feldspath  d'un  rouge  pâle  et 
terne,  des  cristaux  de  quartz  distincts,  plus  ou  moins  parfaitement 
formés,  et  des  paillettes  noires  qui  peuvent  être  de  hornblende  ; 
le  tout  se  brise  avec  une  cassure  rude  et  a  l'apparence  générale 
du  granit:  c'est,  de  fait,  un  trachyte  ou  un  porphyre  quartzeux. 
La  roche  sous-jacente,  d'une  couleur  générale  pourprée,  est 
évidemment  brecciolaire,  mais  elle  a  aussi  eu  de  petites  cavités 
anguleuses,  aujourd'hui  remplies  d'un  minéral  siliceux.  Les 
fragments  et  la  pâte  sont  tellement  semblables  sous  le  rapport  dé 
la  couleur  qu'iji  est  assez  difficile  de  les  distinguer,  mais  les 
premiers  çnt,.en  somme,  une  teinte  pourpre  plus  foncée.     Des 


A 


ftA^t>ORT  PAR   M.   GBORGË  M.   DAWSÔT^.  81 

cristaux  de  feldspath  blanc  sont  porphyritiqnement  empâtés  dans 
les  fragments  et  dans  la  matrice,  quoique  dans  cette  dernière  ils 
paraissent  avoir  quelque  peu  souffert  par  le  frottement. 

La  roche  en  place  n'a  été  vue  qu'en  deux  endroits  près  de  laçoçheRprc^s 

-  *  ^  .     ,  .     du  lac  Na- 

rive  sud  du  lac  Na-tal-kuz,  le  premier  à  peu  près  a  mi-chemm  tai-kuz. 
entre  l'embouchure  de  la  rivière  Kes-la-chick  et  l'extrémité  infé- 
rieure et  décharge  du  lac,  et  le  second,  près  de  la  décharge,  dans 
une  petite  colline  appelée  la  Butte  de  la  Vue.  Dans  les  deux  cas, 
c'est  une  matière  feldspathique  compacte,  grise,  qui  n'offre  aucun 
intérêt  particulier. 
La  montagne  Toot-i-ai  ou  de  Fawnie,  et  ses  chaînes  associées,  Roche»  de  ia 

o  '  montagne  de 

si  l'on  en  juge  par  la  direction  des  roches  que  l'on  voit  sur  la  Fawnie. 
rivière,  doivent  être  composées  de  lits  semblables  ;  et  cette  suppo- 
sition est  confirmée  par  la  grande  quantité  de  fragments  de  cette 
espèce  de  roche,  mélangés  de  granit,  apportés  de  sa  base  par  les 
cours  d'eau.  Des  lignes  qui  paraissent  indiquer  de  grands  lits 
stratifiés,  avec  une  direction  probable  de  S.  31®  O.,  se  voient  près 
da  sommet. 

En  continuant  à  suivre  la  Néchacco,  après  avoir  dépassé  Taflleu-  çchiste»  avec 
rement  décrit  en  dernier  lieu,  l'on  passe  sur  des  roches  volca- 
niques tertiaires  sur  une  certaine  distance,  mais  au  premier  grand 
coude  de  la  rivière,  à  quatorze  milles  en  aval  du  lac  Na-tal-kuz, 
des  lits  plus  anciens  reviennent  à  la  surface.  Ils  ont  été  vus  par 
petits  aflBieurements  en  deux  endroits — l'un  au  nord,  l'autre  au 
sud  de  l'embouchure  du  ruisseau  qui  entre  ici.  Dans  la  localité 
sud,  les  lits  les  plus  importants  sont  des  argiles  schisteuses  noires 
et  calcarifères,  tout  à  fait  différentes  de  toutes  celles  vues  jusque- 
là  sur  la  rivière.  Elles  sont  associées  à  d'autres  roches,  néan- 
moins, dont  quelques-unes  sont  évidemment  fragmentaires  et  en 
partie  probablement  d'origine  volcanique.  La  surface  de  roche 
que  l'on  voit  se  trouve  près  du  bord  de  l'eau  et  n'est  pas  très 
étendue,  mais  les  lits  sont  presque  sur  tranche,  avec  une  direction 
S.  44®  E.,  et  paraissent  former  la  crête  d'un  pli  anticlinal  aigu. 
£lles  sont  toutes  calcarifères,  et  dans  un  fragment  détaché  du 
schiste,  qui,  bien  que  je  n'aie  pu  trouver  sa  position  exacte  dans 
l'affleurement,  devait  en  provenir,  j'ai  trouvé  plusieurs  spécimens 
d'une  espèce  d'Estheria.  La  plus  grande  partie  du  second 
affleurement  est  composée  d'une  roche  porphyritique  rouilleuse, 
arec  un  peu  de  schiste  argileux,  mais  le  tout  était  fort  disloqué 
et  dérangé.  Ces  roches  sont  probablement  associées  à  la  formation 
porphyritique,  et  en  font  peut-être  partie,  bien  que  la  nature  de 
leur  rapport  n'ait  pas  été  constatée.     Les  hautes  collines  dislo- 

G 


82  EXPLORATION  GEOLOGIQUE  DU  CANADA. 

quées  qui  font  ici  dérier  la  rivière  de  sa  course  sont  tout  proba- 
blement formées  de  lits  semblables. 

râfcinéS^"*^  Une  masse  noire,  noduleuse,  associée  aux  schistes  à  Estheria, 
étant  très  calcarifère,  a  été  taillée  en  tranches  pour  être  examinée 
au  microscope,  dans  l'espoir  qu'on  y  trouverait  d'autres  fossiles. 
Cependant,  elle  se  trouva  être  en  réalité  un  fragment  calcifié  de 
pierre  ponce,  ou  de  matière  trachytique  vésiculaire.  Dans  la 
section,  une  masse  vitreuse  réticulée,  d'une  teinte  jaunâtre  pâle 
et  n'offrant  aucun  signe  de  cristallisation  avec  le  polariscope, 
entoure  du  calcite  cristallin,  qui  se  conforme  souvent,  dans  beau- 
coup de  cellules  adjacentes,  à  un  seul  axe  de  cristallisation. 

porphyrites        A  envirou  vinfft-deux  milles  au  sud  du  lac  Fraser,  de  plus 

au  8ud  du  ,  °  ^ 

lac  Fraser,  anciennes  roches  apparaissent  de  nouveau  sur  la  rivière,  et  on 
les  voit  en  beaucoup  d'endroits  sur  un  parcours  d'environ  sept 
milles  au  nord.  Ce  sont  principalement  des  porphyrites  et  dos 
roches  feldspathiques  de  textures  diverses,  bréchiformes  par 
endroits  et  très  généralement  fort  brisées  et  silicifiées,  et  autre- 
ment altérées  par  une  action  hydrothermale  subséquente.  Elles 
paraissent  passer  en  certains  cas  à  des  granits  syénitiques  à  gros 
cristaux,  gris  ou  blanchâtres,  dont  quelques-uns,  cependant,  sont 
évidemment  injectés  parmi  les  roches  feldspathiques  de  couleurs 
plus  foncées.  Lorsque  l'on  peut  distinguer  la  stratification,  on 
voit  qu'elle  change  de  direction  et  de  plongements  à  de  courts 
intervalles.  Ces  roches  appartiennent  probablement  à  la  forma- 
tion des  porphyrites,  et  elles  se  trouvent  sur  la  direction  de  celles 
examinées  plus  tard  sur  le  lac  François.  Elles  sont  surmontées, 
dans  les  parties  les  plus  élevées  des  collines  du  côté  est  de  la 
rivière,  par  des  lits  volcaniques  tertiaires,  dont  la  position  se  rap- 
proche de  l'horizontale. 

Formation  de     Formation  de  la  Néchacco. — Je  me  propose  de  comprendre  sous 

la  ^féchacco. 

ce  nom  une  série  de  lits  dont  le  meilleur  déploiement  a  été 
observé  sur  la  Néchacco,  entre  l'embouchure  de  la  rivière  Stuart 
et  le  fort  George.  Il  n'y  a  guère  de  doute  que  ces  lits  reposent 
sans  concordance  sur  les  roches  de  la  Crique  de  la  Cache  Infé- 
rieure, et  bien  que  leurs  rapports  avec  les  porphyrites  n'aient  pas 
pu  être  établis,  soit  paléontologiqnement,  soit  stratigraphique- 
ment,  ils  peuvent  fort  probablement  être  regardés  comme  les 
représentant  en  tout  ou  en  partie. 
Schistes  argi-  A  ueuf  millcs  en  aval  du  confluent  de  la  ri^nère  Staart,  il  se 
montre  une  dolérite  ou  diorite  foncée  toute  particulière,  qui  peut 
soit  former  une  masse  contemporaine  dans  la  formation,  soit  être 
injectée.     Elle   est  bientôt   suivie,    cependant,   par  des  argiles 


• 


RAPPORt  PAR    M.   GEORGE   M.   DAWSOK. 

schisteuses  ou  des  schistes  argileux,  localement  très  endurcis^ 
probablement  par  des  dykes.  Viennent  ensuite,  eu  ordre  ascen- 
dant, des  schistes  argileux  noirs  et  comparativement  tendres, 
interstratifiés  d'une  espèce  de  grès  qui  passe  en  quelque  cas  au 
conglomérat,  et  qui  renferîne  des  fragments  de  roches  siliceuses 
comme  les  quarzites  de  la  Crique  de  la  Cache  Inférieure.  Les 
schistes  argileux  sont  souvent  très  parfaitement  stratifiés,  en  cou- 
ches de  quelques  pouces  à  quelques  lignes  d'épaisseur,  les  lits 
conservant  leur  largeur  avec  la  plus  grande  régularité  sur  de 
grandes  distances.  Ils  plongent  de  S.  81^  O.  à  S.  84^  0.,  à  des 
angles  de  40^  à  45^. 

Après  une  petite  lacune  dans  la  coupe,   les   roches  sont  de 
nouveau  bien  exposées  près  du  rapide  de  l'Ile-de-Pierre,  mais 
elles  sont  ici  fort  tourmentées  et  traversées  par  des  dykes  et  des 
veines,  de  telle  manière  qu'il   devient  incertain  si  on  doit  les 
classer  dans  la  formation  dont  il  est  ici  question,  ou  parmi  les 
roches  volcaniques  tertiaires.     Elles  sont  certainement  d'origine 
volcanique,  et  bien  que  quelques  lits  soient  formés  d'une  matière 
homblendique  ou  augitique  foncée,  la  plus  grande  partie  en  est 
composée  de  fragments  volcaniques  brecciolaires,  le  tout  devenant 
mou  et  se  désagrégeant  à  l'air.     A  un  mille  et  demi  en  bas  du  • 
rapide,   l'on   voit   plusieurs   affleurements   de   grès  d'un   rouge 
brunâtre,  et  à  six  milles  plus  bas  des  schistes  argileux  noirâtres 
de  la  nature  ordinaire  sont  interstratifiés  avec  un  grès  feldspa- 
thique  gris,  plus  amplement  décrit  plus  bas.  Dans  les  schistes,  il  y  Débris  de 
a  des  débris  de  plantes.    Ces  débris  ne  peuvent  pas  être  reconnus,  mentaires. 
mais  ce  sont  de  petits  éclats  et  des  fragments  ligneux,  probable- 
ment usés  par  l'eau  avant  leur  dépôt  dans  le  sédiment,  et  ils  sont 
aujourd'hui  convertis  en  matière  houilleuse.     Ces  lits  plongent 
S.  47°  O.  <:  70®,  et  concordent  avec  le  grès  brun  ci-dessus  men- 
tionné. 

A  deux  milles  plus  bas  sur  la  rivière,  des  lits  qui  plongent  S.  ^*iJ,**8ede 
n'^  0.  <  50®,  sont  exposés,  et  consistent  encore  en  une  espèce  de^'*"^^*- 
grès,  et  en  schiste  argileux  noir.  Au-dessous  de  ces  roches,  à  trois 
milles  en  amont  de  l'embouchure  de  la  Chilacco,  une  berge  escarpée 
et  une  falaise  bordent  la  rive  gauche  de  la  rivière  sur  un  espace  de 
2,000  pieds  environ.     Cet  escarpement  a  un  aspect  remarquable 
car  il  ressemble  à  distance  à  un  grand  affleurement  de  lits  à 
lignite,  mais  on  s'est  aperçu,  sur  examen,  qu'il  était  formé  de 
schistes  argileux  de  la  formation  ci-dessus  décrite,  curieusement 
altérés  par  l'action  solfatarique.     Les  roches  sont  traversées  par 
de  petites  failles  et  tissures,  et  reposent  généralement  à  des  angles 


84 


ËXI^LOhATlON  aioLOGlQXilÈ   DU   CAN*AÔA. 


Orôs  feld- 
Bpathiques. 


Indication 
d'une  action 
volcanique 
contempo- 
raine. 


Puissance  de 
la  formation. 


Roches  de  la 
N«''Cluicco  sur 
la  F" raser 
Bupérleure* 


faibles.  L'altération  a  suivi  des  lignes  presque  verticales  paf 
plates,  et  horizontales  dans  d'autres,  mais  a  plus  au  moins  attaqué 
toute  la  berge,  en  changeant  la  couleur  primitivement  foncée  des 
roches  et  lui  communiquant  une  couleur  blanche  et  différentes 
nuances  de  rouge  rouilleux  et  de  jaune,  et  en  les  rendant  compa- 
rativement tendres  et  friables.  A  une  légère  distance  de  cet 
endroit,  en  aval,  les  roches  tertiaires  reparaissent,  et  la  plus 
ancienne  formation  n'est  plus  revue. 

Les  roches  dont  il  est  question  plus  haut  comme  étant  des  grès 
feldspathiques  se  voient  en  beaucoup  d'endroits  dans  ces  coupes, 
et  semblent  présenter  tous  les  caractères,  depuis  les  vrais  grès 
formés  par  l'eau— quoique  pas  très  purement  siliceux — et  d'autres 
dont  la  mai.ière  a  été  fournie,  sous  forme  de  parcelles  très  menues, 
par  des  éruptions  volcaniques,  et  empâtée  sans  grande  modifica- 
tion. Ceux  de  cette  dernière  catégorie  étant  facilement  altérés, 
forment  des  roches  dures  et  sont  souvent  à  peine  discernables  Jc»s 
vraies  porphyrites  grises.  Comme  beaucoup  d'autres  roches  de 
la  formation,  ils  sont  plus  ou  moins  calcarifères.  Un  examen 
microscopique  de  l'une  des  formes  intermédiaires  de  cette  roche 
a  démontré  qu'elle  consistait  principalement  en  fragments  angu- 
leux et  brisés  de  feldspath  plagioclase,  avec  un  peu  d'orthoclase, 
les  cristaux  étant  transparents  et  peu  altérés.  Elle  fond  facilement 
devant  le  chalumeau. 

Il  parait  donc  certain  que,  soit  que  les  masses  volcaniques  vues 
près  du  rapide  appartiennent  à  cette  formation  ou  non,  il  a  dû  se 
produire  une  action  volcanique  pendant  le  dépôt  de  ces  lits. 
Cela,  combiné  avec  le  caractère  de  la  matière  volcanique,  semble- 
rait assimiler  ces  roches  aux  porphyrites,  tandis  que  quelques-uns 
des  schistes  argileux  ressemblent  assez  à  ceux  qui  contiennent 
VEsiheria  sur  la  Haute-Néchacco.  La  ressemblance  de  beaucoup 
de  ces  lits  avec  ceux  de  la  formation  de  la  montagne  de  l'Ane, 
près  du  lac  Tatlayoco,  doit  aussi  être  signalée. 

La  puissance  de  la  formation  exposée  ici  doit  presque  certaine- 
ment dépasser  6,000  pieds,  et  l'on  peut  même  la  regarder  comme 
étant  encore  plus  considérable.  Quelques-uns  des  lits  à  l'aspect 
de  grès,  qui  concordent  très  régulièrement  avec  la  stratification 
des  schistes,  et  dont  les  couches  ne  sont  souvent  que  de  quelques 
pieds  d'épaisseur,  produiraient  de  bonne  pierre  à  bâtir, — la  meil- 
leure que  l'on  puisse  trouver,  je  crois,  sur  ce'. te  partie  de  la 
Néchacco. 

L'allure  de  ces  roches  doit  les  porter  au  sud-est  jusqu'à  la 
rivière  Fraser,  et,  en  effet,  nous  les  y  retrouvons  exposées  par 


RAPPORT  PAR  M.  GEORGE  M.   DAWSON.  85 

intervalles  entre  le  canon  du  fort  George — à  quatorze  milles  en 
bas  du  fort  George — et  le  rebord  nord  des  roches  de  la  Crique  de 
la  Cache  Inférieure  et  des  roches  aurifères  qui  leur  sont  associées, 
et  que  j'ai  déjà  décrites.  Au  canon,  les  roches  les  plus  abondantes 
sont  des  argiles  schisteuses  noirâtres,  dures,  parfois  en  lits  épais, 
et  passant  à  des  grès  qui  ont  Tair  de  quartzites  et  qui  sont  proba- 
blement feldspathiques  comme  ceux  de  la  Néchacco.  Ils  parais- 
sent reposer  sur  une  épaisse  couche  de  diorite  (greenstoné)  con- 
temporaine. J'ai  trouvé  des  débris  de  plantes  exactement  sem- 
blables à  ceux  décrits  plus  haut,  mais  pas  d'autres  fossiles.  Plus 
bas  sur  la  rivière,  des  roches  identiques  se  montrent  en  plusieurs 
endroits,  et  dans  quelques  affleurements  elles  sont  fort  disloquées, 
et  traversées  par  des  dykes  dioritiques  et  feldspathiques  com- 
pactes, qui  deviennent  à  l'air  d'une  couleur  isabelle  pâle.  A  un 
endroit,  j'ai  remarqué  un  conglomérat  massif,  dans  lequel  des 
galets  de  diorite  formaient  le  principal  constituant,  mais  ils 
étaient  mélangés  avec  d'autres  qui  paraissaient  provenir  de  la 
formation  de  la  Crique  de  la  Cache  Inférieure. 

Les  plus  anciennes  roches  trouvées  sur  les  lacs  François  et 
'Fraser  seront  décrites  séparément,  lorsqu'il  sera  question  de  ces 
localités; 

Forination  tertiaire, — Des  coupes  examinées  durant  l'exploration  Roches 
de  Tété  dernier  permettent  de  réunir  dans  un  même  groupe  des 
roches  traitées  séparément  dans  le  rapport  de  Tannée  dernière, 
sous  les  titres  de  formations  de  lignite  et  basaltique»  et  qui,  sur 
la  foi  des  plantes  fossiles  qui  s'y  rencontrent,  correspondent  au 
tertiaire  miocène  de  l'Alaska  et  du  Groenland.     Les  éruptions  î'<>r'^^"ons 

■^  de  lignite 

basaltiques  et  autres  épanchements  ignés  forment  la  dernière  ^^^J^^^^^^^^"® 
partie  de  cette  formation,  mais  on  sait  maintenant  qu'elle  se  con- 
fond avec  les  lits  sédimentaires  sous-jacents  et  fait  partie  inté- 
pn'ante  du  tout.  On  n'a  encore  découvert  aucune  trace  de  roches 
dues  à  l'action  volcanique  ultérieure  à  la  période  glaciaire,  toutes 
étant  couvertes  par  les  dépôts  sédimentaires  ou  de  transport,  et  fré- 
quemment encore  rayées  et  polies  par  les  glaciers  lorsque  les  circon- 
stances ont  favorisé  la  conservation  des  marques.  Il  est  inutile 
d'entrer  dans  aucun  détail  à  l'égard  de  toutes  les  nombreuses 
localités  dans  lesquelles  on  rencontre  des  roches  volcaniques 
tertiaires.  Quelques  faits  généraux  se  rattachant  à  leur  distribu- 
tion peuvent  être  rapportés,  après  quoi  je  donnerai  une  description 
de  plusieurs  des  plus  importantes  et  intéressantes  localités. 

A  partir  du  côté  occidental  des  collines  ou  montagnes  appelées  fe^î.Çf^j^*'*® 
)a  chaîne  du  Télégraphe,  jusqu'à  une  certaine  li^ue  parallèle  à  la  ^^'^'>*^*t 


/^ 


86 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Soarce  des 

matières 

Ignées. 


base  orientale  de  la  chaîne  de  la  Côte,  des  basaltes  et  autres  roches 
ignées  semblables  de  Tépoque  tertiaire,  en  couches  horizontales 
ou  maintenant  légèrement  inclinées,  couvrent  au  moins  les  trois 
quarts  de  la  surface  et  montent  autour  des  bases  des  roches  plus 
anciennes  qui  projettent  au-dessus  d'elles  çà  et  là.   La  ligne  occi- 
dentale ci-dessus  mentionnée  peut  être  approximativement  tirée  à 
partir  du  voisinage  de  l'extrémité  est  du  lac  Tatla,  à  travers  les 
sources  orientales  de  la  rivière  Bella-Coola,  tel  qu'elles  figurent 
sur  la  carte,  et  de  là  vers  le  nord,  avec  beaucoup  d'inflexions,  puis 
ensuite  au  nord-ouest  entre  l'extrémité  occidentale  du  lac  François 
et  les  montagnes,  en  dehors  des  limites  de  la  région  explorée. 
Les  sources  de  cette  immense  éruption  de  matière  fondue  ont,  je 
crois,  été  nombreuses  ;  car,  outre  les  nombreux  dykes  qui  traver- 
sent  les  roches   plus  anciennes,  qui  peuvent  avoir  été,  à  une 
certaine  époque,  des  fissures  qui  donnaient  passage  aux  flots  de 
lave,  des  lits  d'un  caractère  grossièrement  brecciolaire  se  montrent 
en  beaucoup  d'endroits  et  ne  peuvent  guère  avoir  été  formés  bien 
loin  des  bouches  des  issues  petites  ou  grandes  qui  pouvaient  en 
rejeter  les  fragments.     Entre  la  région  des  eaux  supérieures  de 
l'Eau-Noire  et  de  la  rivière  au  Saumon,  et  la  Bella-Coola,  cepen- 
dant, trois  massifs  de  montagnes  disloquées  représentent  comme 
autant  de  centres  d'une  ancienne  activité  volcanique  très  considé- 
rable.    Ces  chaînes  détachées  sont  nommées,  en  allant  de  l'ouest 
à  l'est,  Tsi-tsutl,  Ilga-chuz,  et  It-cha,  par  les  Sauvages.     Elles 
reposent  sur  une  grande  étendue  de  terrain  élevé,  légèrement 
onduleux,  formant  une  base  qui  les  réunit  toutes — quoique  percée 
à  un  endroit  par  la  rivière  au  Saumon — et  qui  s'étend  au  loin 
vers   les  sources   de   la  rivière   Nazco   sous  forme  de  plateau, 
d'où  les  cours  d'eau  tombent  au  nord  et  au  sud.     Les  plus  hauts 
pics  de  ces  montagnes  atteignent  une  élévation  d'au  moins  7,000 
pieds,  et  dans  leur  forme  générale  elles  montrent  encore  des  traces 
de  leur  origine  due  à  des  éruptions  volcaniques,  qui  ont  proba- 
La Tsi-tsutl.    blcmcnt  été  en  partie  subaqueuses.    La  montagne  Tsi-tsutl,  ou  le 
plus  occidental  de  ces  trois  centres  volcaniques,  a  déjà  été  décrite 
jusqu'à  un  certain  point  dans  une  page  précédente.     Vue  du 
voisinage  du  lac  Hatty,  elle  paraît  s'élever  très  graduellement  et 
uniformément  à  partir  de  la  région  basaltique  presque  horizontale 
qui  se  trouve  à  ses  pieds,  les  épanchements  successifs  de  basalte 
étant  par  endroit   disposés  en  forme  de  gradins.     Les  pics  du 
centre,  qui  sont  aussi  les  plus  élevés,  ont  pour  la  plupart  des 
pentes  douces   qui   forment  plateaux,   et  sont  des  débris  d'un 
immense  dôme  aplati,  que  devait  former  la  chaîna  dans  sa  forme 


RAPPORT   PAH    11.   GEOHGE   M.    DAWSON.  87 

parfaite.  La  chaîne  Tsi-tsutl,  rneBurée  à  partir  des  arêtes 
extrêmes  de  ses  longs  versants,  doit  avoir  au  moins  trente  milles 
de  longuenr  de  l'ouest  à  l'est,  par  euTiron  vingt  de  largeur  du 
nord  au  sud.  Les  pics  et  crêtes  du  centre  occupent  une  supcr- 
licie  ovale  d'environ  quinze  milles  de  longueur.  Ils  s'élèvent  nus 
et  sans  arbres,  et  montrent  souvent  la  couleur  rouge  particulière 
qui  leur  a  fait  donner  leur  nom  par  les  Sauvées,  Dans  la  vallée 
du  lac  Tanyabunkut,  et  dans  une  partie  de  celle  qui  la  continue 
à  l'ouest,  noue  avons  une  coupe  d'une  partie  de  la  large  base  de 
la  chaîne,  qui  montre  des  couches  de  lave  successives,  lesquelles 
sélèvent  en  certains  endroits  à  une  hauteur  de  plus  de  500  pieds, 
et  reposent  sur  la  masse  de  granit  d'injection  décrit  dans  une 
page  précédente.  Quelques  lits  sont  des  basaltes  parfaitement 
colonnaires,  tandis  que  d'autres  forment  une  obsidienne  impar- 
faite avec  structure  à  joints  irréguliers. 

Sur  la  rivière  Ko-has-gan-ko,  au  sud  du  lac  Tanyabunkut,  les  Ko-has-gan- 
argiles  et  argiles  arénacées  ordinaires  de  l'époque  tertiaire  se 
montrent  sous  les  matières  ignées.  Le  point  de  contact  est  mar- 
qué par  une  série  de  roches  particulières,  évidemment  produites 
par  l'écoulement  de  la  matière  fondue  sur  des  argiles  molles  et 
humides,  peut-être  couvertes  par  l'eau.  Les  basaltes  et  dolérites,  Jwunion  des 
qui  dans  la  partie  supérieure  de  la  couche  sont  noirâtres  ou  gri-  basaltes. 
sàtres,  et  d'une  texture  compacte,  deviennent  un  wacke  terne, 
blanchâtre,  opaque,  ou  des  matières  ressemblant  au  tufau,  mon- 
trant encore  quelquefois  des  vésicules  comme  celles  de  quelques- 
uns  des  lits  supérieurs,  mais  souvent  confuses  et  sans  structure 
distincte.  Dana  les  lits  compactes  supérieurs,  certaines  zones 
sont  caractérisées  par  de  nombreux  fragments  durcis,  et  quelque- 
fois presque  porcelainisés,  des  argiles  feuilletées  inférieures. 
Quelques-unes  des  vésicules,  dans  les  deux  espèces  de  roches 
basaltiques,  compactes  et  terreuses,  contiennent  des  minéraux 
zéolithiques  finement  cristallisés. 

A  trente  ou  quarante  pieds  au-dessous  du  basalte  le  plus  bas,  il 
y  a  un  lit  de  lignite  qui  parait  être  d'excellente  qualité.  On  en  Ligmie. 
voyait  à  peu  près  quatre  pieds  d'épaisseur  à  l'époque  de  ma 
visite,  le  bas  eu  étant  convert  par  l'eau.  Ce  mesurage  comprend, 
néanmoins,  quelques  divisions  schisteuses.  Dans  un  endroit,  l'on 
voit  une  argile  remarquable,  brune,  presque  graisseuse,  qui  parait 
représenter  une  matière  tourbeuse  durcie.  Les  lits  sédimentaires 
qui  renferment  le  lignite  reposent  sur  la  surface  de  la  masse 
granitique  d'injection  déjà  décrite  (p.  72),  qui,  lorsqu'ils  ont  été 
récemmeut  enlevés  par  déuudation,  est  pourrie  et  décomposée  à 


T^ 


88  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

une  grande  profondeur.     Le  lit  de  ligrnite  et  les  basaltes  qui  le 
recouvrent  plongent  S.  84^  E.  à  S.  19^  E.,  à  des  angles  de  18<^  à 
18^.     Leur  direction  est  vers  la  région  centrale  de  la  chaîne  des 
Tsi-tsutl,  et  elle  montré  de  légers  ploiements  ultérieurs  à  la  fin 
de  la  période  volcanique  tertiaire,  ou  un  penchant  vers  le  centre 
de  rémission  volcanique. 
pofSbiie  de  la      ^^^  affleurements  des  lits  à  lignite  sont  ici  fort  minimes  et  ne 
formation.      ^  rencontrent  que  dans  les  berges  du  ruisseau.  D'après  la  nature 
tendre  et  friable  de  ces  lits,  et  la  tendance  des  basaltes,  lorsqu'ils 
sont  mie  à  nu  dans  des  falaises  ou  des  escarpements,  à  se  briser 
en    fragments   colonnaires   ou  anguleux,  formant   un   grossier 
talus  qui  cache  tout  ce  qui  se  trouve  en  bas,  l'apparition  réelle 
de  la  partie  de  la  formation  dans  laquelle  se  trouve  le  lignite  est 
très  rare,  bien  qu'elle  puisse  couvrir  une  grande  étendue  de  pays. 
Le  lit  à  lignite  sur  la  Ko-has-gan-ko  pourrait  être  facilement 
exposé  avec  un  peu  de  travail,  à  l'eau  basse,  en  août,  et  l'on 
pourrait  constater  la  puissance  et  l'étendue  du  bassin  en  forant  à 
travers  la  couche  de  basalte  au  sud.     Il  ne  paraît  pas  exister  de 
lits  intermédiaires  entre  les  basaltes  tertiaires  et  les  porphyrites 
sous-jacentes  non-concordantes,  du  côté  sud  de  la  chaîne. 
SSties  pîua        ^^®  P^^®  ^®®  P^^^  élevés  de  la  chaîne  des  Tsi-tsutl  n'ont  pas  été 
Tsl-teuiu^*     visités,  mais  dans  les  matières  qui  en  ont  été  apportées  par  les 
ruisseaux,  il  n'y  a  rien  qui  fasse  voir  que  des  roches  porphyri- 
tiquesou  autres  beaucoup  plus  acidiques  que  les  basaltes  ordinaires 
y  soient  considérablement  développées.     Elles  contiennent  fré- 
quemment des  cristaux  bien  formés  de  feldspath  plus  ou  moins 
vitreux,  et  elles  sont  parfois  en  même  temps  vésiculaires.     Sur  le 
versant  sud-est  de  la  chaîne,  un  trapp  porphyritique   gris  se 
trouve  en  grande  abondance,  en  gros  blocs  épars,  et  il  est  proba- 
blement presque  en  place. 
L'ii-ga-chuz.       La  chaîne  centrale,  ou  Il-ga-chuz,  ressemble  à  celle  que  je  viens 
de  décrire  dans  ses  principaux  caractères.     S'élevant  d'une  large 
base  semblable,  ses  pics  du  centre  sont  probablement  plus  élevés 
et  plus  rugueux  que  ceux  de  la  précédente.    De  plus,  sa  forme  se 
rapproche  plus  de  la  circulaire,  et  la  région  dans  laquelle  les 
cimes  s'élèvent  à  plus  de  5,000  pieds  de  hauteur  a  environ  dix 
milles  de  diamètre.     De  même  que  dans  la  dernière  chaîne,  en 
montant  des  vastes  épanchements  de  matière  basique  qui  couvre 
ici  toute  la  contrée,  l'on  trouve  que  des  roches  moins  basiques, 
d'apparence  différente  et  probablement  d'un  âge  antérieur,  cons- 
tituent la  région  supérieure.     La  roche  la  plus  abondante  dans  la 
région  examinée,  da^s  une  base  feldspathi^ue  grise,  ^uel^ue  peu 


RAPPORT   PAR    M.   GEORGE   M.    DAWSON.  89 

vésiculaire,  contient  des  cristanz  de  feldspath  vitreux  bien  iormés. 
Une  autre  roche,  avec  une  masse  gris-jaunàtre  terne,  ponctuée  de 
très  petits  points,  montre  des  ligneR  de  stratification  ou  des  bandes 
qui  les  simulent,  et  peut  être  une  matière  déposée  par  les  eaux. 
En  la  retournant  devant  la  lumière,  la  présence  de  quelques  cria- 
taux  obscurs  de  feldspath,  qui  ont  la  forme  de  lames  de  conteauz, 
est  rendue  évidente  par  la  réflexion  de  leurs  plans  de  clivage. 
De  grosses  et  petites  masses  d'obsidienne  parsèment  quelques-uns  oi 
des  versants  orientaux  les  plus  élevés,  quoique  je  n'en  aie  pas 
réellement  vu  i»  sifu.  i-lle  est  d'une  couleur  vert-noirâtre,  avec 
cristaux  de  feldspath  blanc  épars,  d'une  à  deux  lignes  de  longueur, 
et  est  marquée  de  plans  parallèles  de  couleur  plus  foncée.  Au 
microscope,  l'on  voit  que  la  base  vitreuse  est  remplie  de  menus  structure  n 
cristaux  aciculaires,  reposant  presque  tons  dans  une  même  direc- 
tion, avec  des  cavités  gaseuses  ayant  la  forme  de  fuseaux,  et 
parfois  de  forts  cristaux  d'un  vert  pâle  et  ressemblant  à  des 
baguettes.  Sous  le  polariscope,  de  nombreux  cristaux  oblongs 
de  feldspath,  aussi  disposés  plus  ou  moins  parallèlement  aux 
autres  structures,  étincellent.  Les  gros  cristaux  de  feldspath 
ci-dessus  mentionnés  contiennent  des  cavités  gaseuses  comme 
celles  de  la  matrice,  et  de  belles  cavités  vitreuses.  Dans  un  cas, 
l'un  des  cristaux  en  baguette  pénètre  dans  un  des  gros  cristaux 
de  feldspath,  emportant  avec  lui  une  cavité  vitreuse.  Autour  des 
arrêtes  des  gros  cristaux,  les  plus  petits  de  la  masse  sont  disposés 
comme  s'ils  eussent  été  apportés  dans  un  flux  imparfaitement 
fonda  dans  lequel  les  gros  cristaux  de  feldspath  auraient  déjà  été 
formés.  Chauff'é  avec  attention  devant  le  chalumeau,  une  mince 
esquille  peut  être  réduite  en  un  verre  transparent,  dans  lequel 
restent  encore  les  cristaux  en  baguette.  Ils  paraîtraient,  puisqu'ils  Or^re  de 
pénètrent  les  plus  gros  cristaux  de  feldspath,  avoir  été  formés  i'»'*™"''^"" 
avant  eux  et  pouvoir  endurer  une  plus  haute  température,  lors 
d'une  nouvelle  fusion,  qu'aucun  des  autres.  Lorsqu'une  esquille 
est  partiellement  fondue  sur  une  arrête,  et  ensuite  examinée,  on 
peut  voir  les  cavités  gaseuses  en  forme  de  ftiseau  dans  toutes  les 
phases  de  dilatation,  jusqu'à  ce  qu'elles  forment,  dans  la  partie 
complètement  fondue,  de  grandes  vésicules  rondes  d'un  volume 
de  plusieurs  fois  plus  grand  que  l'original.  En  admettant  que 
l'obsidienne  fonde  maintenant  à  peu  près  à  la  même  température 
que  celle  à  laquelle  elle  s'est  autrefois  solidifiée,  il  paraîtrait  par 
là  qu'elle  a  dû  se  durcir  sous  une  grande  pression.  Elle  a  dû  se 
refroidir  promptement,  néanmoins,  car  autrement  sa  structure 
litreuse  ne  se  serait  pas  conservée,  et  l'on  peut  par  conséquent 


90  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

supposer  qu'elle  a  pénétré  quelque  roche  déjà  refroidie,  sous 
forme  de  dyke. 

Nulles  traces  distinctes  de  l'existence  d'un  ancien  cratère  n'ont 
été  observées  soit  dans  cette  chaîne,  soit  dans  celle  des  Tsi-tsutl. 
La  dénudation  et  l'action  de  la  glace,  durant  la  période  glaciaire, 
paraissent  avoir  complètement  enlevé  toutes  les  parties  les  plus 
élevées  et  les  plus  tendres  qui  ont  pu  entourrer  les  anciennes 
issues, 
itcha.  La  chaîne  volcanique  orientale,  ou  It-cha,  est  unie  à  la  centrale 

par  un  large  plateau  élevé  et  onduleux.  Elle  n'a  pas  été  visitée, 
mais  telle  qu'on  la  voit  du  flanc  est  des  montagnes  Il-ga-chuz,  elle 
montre,  mieux  encore  que  ces  dernières,  des  traces  de  sa  forme 
symétrique  primitive  et  sa  pente  partant  d'un  centre.  Une  ligne 
tirée  d'un  sommet  à  l'autre  de  ses  plateaux  disloqués  s'abaisserait 
uniformément  à  partir  de  sa  partie  centrale,  qui  montre  deux  ou 
trois  pics  plus  raboteux  et  moins  réguliers,  lesquels  représentent 
probablement  les  matières  endurcies  qui  entourent  les  anciennes 
bouches  des  cratères.     (Voir  planche  VIL) 

Du  côté  ouest  du  coude  sud  de  la  rivière  au  Saumon,  entre  les 

montagnes    Tsi-tsutl   et   11-ga-chuz,    se    trouve  le   remarquable 

Pic  d'Ana-      sommet  isolé  appelé  Pic  de  Beece,  ou  d' Anahim.     Ses  côtés  sont 

nique.  presque  perpendiculaires,  et  il  n'est  entouré  d'aucune  base  en 

pente,  mais  s'élève  abruptement  sur  toute  sa  hauteur.     Bien  que 

je  n'aie  pas  eu  le  temps  de  visiter  cette  montagne,  Texamen  de  la 

contrée  environnante  ne  laisse  aucun  doute  qu'elle  soit  d'origine 

volcanique, — ce  qui  est  encore  confirmé  par  le  fait  que,  avant 

l'arrivée  des  blancs,  elle  était  une  place  d'une  grande  importance 

Source  de       pour  les  Sauvuges,  car  elle   leur   fournissait,  depuis  un  temps 

noment  '       immémorial,  l'obsidienne  dont  ils  se  servaient  pour  faire  leurs 

d'obsidienne.  i  *•  ^ 

têtes  de  flèches  et  leurs  couteaux.     JiUe  n  est  plus  fréquentée 
aujourd'hui,  et  les  Sauvages  ne  connaissent  aucun  sentier  distinct 
qui  y  conduise,  bien  qu'ils  la  visitent  parfois  dans  leurs  excur- 
sions de  chasse. 
(  onjçiomr;iat      Près  du  rebord  occidental  des  roches  volcaniques  tertiaires  de 

tiCrtiairc. 

la  rivière  au  Saumon,  l'on  trouve  un  conglomérat,  avec  ciment 
ferrugineux  et  sableux,  qui  contient  des  fragments  roulés  de 
granités,  porphyrites  et  autres  roches,  mais  aucune  de  la  forma- 
tion volcanique  plus  moderne.  Il  appartient  sans  doute  à  la 
formation  dans  laquelle  se  trouve  le  lignite. 
Mélange  des  gur  le  côt6  sud  du  lac  Tsa-cha,  là  où  le  sentier  du  chemin  de 
vt  aqueux,  fer  du  Pacifique  tourne  vers  le  lac  Chizicut,  le  delta  que  forme 
un  ruisseau  montrait  de  nowbreuj^  fragme^ts  d'argiles  tertiaires 


SlOIi.  BVRT.  CAH. 


RAPPORT   PAR    M.  GEORGE   M.  DAWSON.  91 

feuilletées,  dont  quelques-unes  portaient  d'obscures  empreintes 
de  plantes,  ce  qui  porte  à  croire  que  les  basaltes  qui  caractérisent 
généralement  cette  région  ont  été  coupés  dans  son  lit.  M.  Bow- 
man  examina  ensuite  la  vallée  de  ce  ruisseau,  et  il  rapporte 
Texistence  d'une  coupe  d'une  épaisseur  considérable  d'assises 
immédiatement  au-dessous  des  épanchements  basaltiques.  Elles 
se  composent  d'argiles  arénacées  blanchâtres,  interstratifiées  de 
couches  de  matière  argileuse  et  sablonneuse  grossière,  qui  parais- 
sent, d'après  leur  manque  d'arrangement  régulier,  et  les  nom- 
breuses petites  cavités  irrégulières  qui  s'y  trouvent,  représenter 
des  coulées  de  vase  assez  épaisse.     Avec  ces  couches,  il  se  trouve  va«e  voica- 

^  '  nique. 

des  lits  qui  renferment  des  fragments  de  pierre  ponce  grise,  ainsi 
que  des  lits  qui  ressemblent  à  un  sable  gris  très  fin,  durs  au  tou- 
cher, et  qui,  à  l'examen  microscopique,  se  trouvent  être  de  la  pierre  Pierre  ponce, 
ponce  triturée.  Sous  le  polariscope,  elle  se  comporte  comme  un 
verre  sans  structure,  et  ressemble  sous  tous  rapports  à  la  pierre 
ponce  des  Açores,  lorsque  celle-ci  est  réduite  en  poudre  aussi 
fine.  Dans  le  ruisseau,  on  trouve  une  substance  qui,  bien  que 
sans  avoir  été  réellement  vue  en  place,  doit  se  rencontrer  dans  la 
partie  inférieure  de  la  coupe.  Elle  ressemble  à  une  argile  blanche 
très  fine,  mais  est  en  réalité  une  terre  diatomique,  riche  en 
Gallionella,  Çydolella  et  autres  fossiles  d'eau  douce.  Elle  contient  Argiie  diato- 
aussi  des  grains  épars  de  pollen  conifère,  qui — probablement  aidés 
par  d'autres  fragments  organiques — la  font  noircir  lorsqu'elle  est 
chauffée  au  rouge. 

Nous  paraissons  avoir  ici  un  cas  bien  distinct  de  l'entrelace- J|o^e  de 
ment  des  produits  sédimentaires  ordinaires  et  des  produits  volca- 
niques de  la  formation  tertiaire.  La  lente  accumulation  des 
frustules  diatomiques  a  dû  se  faire  dans  quelque  lac  ou  mare 
tranquille,  dont  nous  ne  pouvons  définir  l'étendue,  mais  dans  le 
voisinage  duquel  il  devait  y  avoir  des  forêts  d'arbres  conifères 
semblables  à  ceux  qui  ont  ailleurs  donné  naissance  aux  lignites^ 
et  qui  ont  ajouté  de  temps  en  temps  leur  pollen  au  dépôt.  Pour 
terminer  cette  scène,  sont  venus  les  pluies  de  cendre  et  de  ponce, 
et  des  courants  de  vase  volcanique,  inaugurant  pour  cette  région 
la  période  d'activité  volcanique,  et  suivie  après  un  certain  temps 
par  les  grands  écoulements  horizontaux  de  roches  volcaniques 
basiques. 

A  partir  de  l'embouchure  de  la  Nazco  et  de  l'extrémité  ouest  Eau-Noire 
du  cctnon  de  l'Eau-Noire  supérieure,  l'on  ne  rencontre  aucunes 
roches  autres  que  celles  rapportables  à  la  formation  volcanique 
tertiaire,  dw^  Iç  voisinage  di:^  seutieT  qh  de  la  riyière  à  l'Eau- 


92  EXPLORATION  GEOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Noire,  jusque  près  des  lacs  Cush-ya  et  Kuy-a-kuz  et  des  lacs 
Cluscus.  Les  matières  sont  généralement,  sinon  entièrement, 
basaltiques  et  doléritiques.  A  Touest,  des  roches  semblables 
continuent  à  caractériser  le  pays,  à  l'exception  de  certaines  petites 
superficies  déjà  décrites,  jusqu'à  ce  que  Ton  en  atteigne  le  rebord 
occidental  dans  cette  latitude,  vers  les  lacs  Qualcho,  Hatty  et 
Tanyabunkut. 

Près  du  lac  G-atcho,  la  matière  basaltique  contient  beaucoup  de 
gros  cristaux  de  feldspath  transparent,  porphyritiquement  empâ- 
tés ,  et  entre  les  lacs  Maliput  et  G-atcho,  Ton  rencontre  une 
matière  blanche,  poreuse,  siliceuse,  qui  paraît  avoir  été  déposée 
par  des  eaux  thermales.  A  environ  quatre  milles  au  nord  du  lac 
Gatcho,  il  s'élève  une  remarquable  petite  colline,  haute  d'environ 
250  pieds  au-dessus  du  niveau  général  du  terrain  onduleux,  en 
forme  de  plateau,  du  côté  est  de  la  décharge.  On  peut  l'appeler 
Butte  sinter.  Ja  Buttc  Siuter  (de  Scories),  à  cause  de  la  matière  dont  elle  est 
composée,  et  qui  est  un  dépôt  formé  directement  par  les  eaux 
minérales,  ou  en  rapport  avec  une  issue  solfatarique,  ou  qui  peut 
être  un  trapp  silicifié  comme  ceux  observés  par  M.  Dawson  dans 
l'ile  de  l'Ascension.  La  variété  la  plus  commune  est  gris- 
jaunàtre,  ou  d'une  couleur  pourpre  pâle,  et  on  voit  dans  les  cas- 
sures transversales  qu'elle  est  composée  de  fines  lamelles  super- 
posées, souvent  à  peine  plus  épaisses  qu'une  feuille  de  papier. 
(uT'ôt^su"-^^^^  Elle  montre  aussi  parfois  de  petites  paillettes  de  matière  siliceuse 
ceux.  claire  qui  suit  les  surfaces  des  lamelles,  mais  dans  quelques  cas 

elle  devient  d'une  couleur  assez  uniforme,  et  massive.  D'autres 
parties  de  la  butte  sont  formées  d'une  matière  brèchiforme 
extraordinaire,  entièrement  composée  de  fragments  des  roches 
ci-dessus  décrites,  variant  de  plusieurs  pouces  de  diamètre  à  la 
grosseur  de  grains  de  sable.  Ces  fragments  sont  confusément 
entassés  et  ont  été  complètement  recimentés  par  une  nouvelle 
matière  d'une  couleur  légèrement  différente.  Quelques  parties 
de  la  brèche  sont  mouchetées  de  taches  et  filets  blancs,  d'où  la 
couleur  qui  sert  à  indiquer  le  caractère  fragmentaire  de  la  roche 
a  été  enlevée  par  le  passage  constant  de  la  vapeur  ou  d'eaux 
acides.  D'autres  variétés  contiennent  dans  leurs  crevasses  une 
matière  jaune,  probablement  de  la  cilice  hydratée  du  genre  opale. 
A  environ  deux  milles  au  nord  de  la  Butte,  un  autre  petit 
monticule  semblable  apparaît,  mais  il  est  composé  de  basalte,  en 
colonnes  fines  inclinées. 

En  suivant  les  tributaires  de  la  Néchacco  vers  le  lac  Na-tal-kuz, 
l'on  ne  rencontre  que  peu  de  roche  çn  place^  mais  les  t)asaltes 


BaPPORT   par   m.   GEORGE   M.   DAWSON. 


93 


tertiaires  prédominent  probablement.  A  peu  près  à  mi-chemin  TjJjji  <ie  t>«- 
entre  l'embouclinre  de  la  Ched-a-kuz-ko  et  le  premier  grand  coude 
de  la  Néchacco,  l'on  voit  une  vaste  nappe  de  basalte  colonnaire 
plongeant  à  l'est,  en  partant  des  flancs  des  collines  du  côté  nord 
de  la  rivière,  à  un  angle  de  dix  à  quinze  degrés.  Je  n'ai  pas  p\i 
m'assarer  si  cette  pente  est  due  à  celle  de  la  surface  primitive,  ou 
si  elle  a  été  complètement  ou  partiellement  produite  par  une 
SezioQ  subséquente  du  terrain,  que  les  roches  tertiaires  des  régions 
voisines  ont  subi  jusqu'à  un  certain  point.  Elle  repose,  cependant, 
sur  des  lits  pâles  de  matières  plus  tendres,  qui  paraissent  à  dis- 
tance s'élever  à  un  endroit  à  travers  le  basalte  en  forme  de  dôme, 
tandis  qu'à  peu  de  distance  de  là,  le  basalte  parait  descendre  et 
remplir  un  creux  dans  les  lits  sons-jacents,  tout  en  montrant  des 
signes  de  non-concordance.  Sur  la  rive  sud  de  la  rivière,  un  plus 
petit  affleurement  de  dépôts  semblables  a  été  plus  soigneusement 
examiné.  La  coupe  suivante  donne  les  difïérents  matériaux  tels 
qu'ils  alternent  les  uns  avec  les  autres,  en  ordre  descendant,  mais 
les  puissances  indiquées  ne  sont  cependaat  qu'approximatives  : — 


I.  Bftsalle.  la  partie  sup^rÎPiire  a  grain  fin,  d'un  pris-jaundtro 
ronce  ;  l'inrérioure  est  compacte,  gris-noirûtre,  avec  cassure 
concholde  (se  rapproclianl  de  l'obsidienne).    Au  moins 

1.  Roche  singuliÈrement  rubanêe  de  couches  rouges  ut  noires, 
probablement  feldspathique,  en    partie  au   moins   frog- 

3.  Feldspath  grisiltre,  imparraltement.  mais  grossièrement  cris- 

lallin 

4.  Roche   grise   dure,  avec   petits   cristaux   aciculnires  noirs  et 

autres,  et  grains  à  demi  arrondis  d'origine  fragmentaire, 
maisapparemmentfondus  ensemble  ensuite  parla  chaleur. 

5.  Tuf-trachyte,  à  grain  &n,  gris  pd.le,  avec  pointa  cristallins 

épars,  noirs,  luisants... 

6.  Tuf-lracbyte,  à  peine  friable  sous  les  doigts;  avec  quelques 

petits  fragmenta  rocheux  dispersés,  se  transformant  ù  l'air 
en  masses  ayant  l'aspect  de  piliers.    Le  fond  n'a  pas  été 


Sur  le  Cut-off  Brook,  il  y  a  une  remarquable  colline  qui  s'élève  ^; 
à  une  hauteur  d'environ  150  pieds,  et  qui  est  presque  verticale  du  »' 
côté  nord-ouest.  Elle  est  composée  de  basalte,  avec  cristaux  por- 
phyritiques  de  feldspath  vitreux,  et  montre  des  colonnes,  magni- 
fiquement régulières,  dont  quelques-unes  ont  au  moins  100  pieds 
de  hauteur.  Elles  ne  sont  pas  parfaitement  parallèles,  mais  elles 
s'Écartent  vers  la  base  de  la  colline,  et  cela  d'une  manière  telle- 


94  EXPLORAtlON   GIÈOLOGIQUE   DU   CA^îADA. 

ment  abrupte  dans  un  endroit,  qu'un  petit  escarpement  qui 
surplombe  légèrement  montre  leurs  bouts  en  section.  J'ai  trouvé 
près  de  là  des  agates  rouges  et  rubanées,  semées  à  la  surface,  mais 
la  plupart  fort  brisées  et  fendillées, 
î^s^bisluee"*  La  décharge  du  lac  Cheslata  se  jette  dans  la  Néchacco  à  l'ouest, 
?îécha<:co.  pas  bien  loin  en  aval  du  grand  coude  déjà  mentionné.  A  partir 
de  cet  endroit,  sur  une  certaine  distance  au  nord — tel  que  Ta 
constaté  M.  Bowman,  qui  a  remonté  la  rivière  en  canot — les 
basaltes  reposent  sur  une  vaste  formation  sédimentaire,  compre- 
nant des  lignites,  dont  un  lit  de  très  bonne  qualité  avait  quatre 
pieds  d'épaisseur.  Les  roches  qui  accompagnent  les  lignites 
paraissent  être  des  argiles  arénacées  du  genre  ordinaire,  mais  elles 
sont  associées  à  des  conglomérats  en  plus  grande  proportion  que 
d'habitude.  Ces  derniers  renferment  des  fragments  bien  arrondis 
de  roches  volcaniques  silicifiées,  comme  celles  qui  ont  été  décrites 
dans  une  page  précédente,  et  représentent  probablement  la  forma- 
tkm  mésozoïque  sur  cette  partie  de  la  rivière.  Les  roches  basal- 
tiques et  autres  roches  ignées  plus  récentes  paraissent  ici,  comme 
dans  d'autres  cas,  avoir  coulé  dans  des  lacs  et  mares  contenant 
les  dépôts  tertiaires  antérieurs,  et,  en  conséquence,  elles  soni, 
dans  leurs  parties  inférieures,  vésiculaires  et  quelquefois  terreuses. 
L'on  ne  rencontre  pas  d'affleurements  sur  le  bief  de  la  Néchacco 
qui  se  dirige  franc  nord  vers  le  lac  Fraser,  mais  les  roches  sous- 
jacentes  sont,  en  toute  probabilité,  celles  de  la  formation  tertiaire. 
4^,f^Jj''j^r.  En  faisant  la  carte  des  formations  sur  la  Néchacco  Inférieure, 

Néiïf^c^i.^  **  une  superficie  considérable,  qui  s'étend  depuis  cette  partie  de  la 
rivière  en  face  de  l'extrémité  ouest  du  lac  Ta-chick  jusqu'à  une 
courte  distance  en  bas  de  l'embouchure  de  la  rivière  Stuart,  a  été 
coloriée  comme  étant  tertiaire.  Les  roches  ne  sont  visibles  qu'en 
fort  peu  d'endroits,  mais  d'après  le  caractère  de  la  région  et 
l'absence  d'autres  affleurements,  on  suppose  qu'elles  sont  ici 
largement  développées.  La  meilleure  coupe'de  ces  roches  que 
l'on  rencontre  dans  cette  région  ne  montrait  qu'une  cinquantaine 
de  pieds  d'épaisseur,  et  les  lits  plongeaient  S.  42^  E.  <:  12^  ;  ils 
consistent  en  schistes  sablonneux  assez  durs  et  en  grès  jaunâtres 
tendres,  les  premiers  avec  des  paillettes  de  mica  et  de  menues 
parcelles  de  matière  carbonifère  sur  les  surfaces  des  lits.  Les 
arêtes  usées  des  lits  sont  recouvertes  par  les  vases  blanches  du 
bassin  de  la  Bassa-Néchacco. 

En  bas  du  rapide  de  l'Ile-de-Pierre,  sur  une  distance  d'environ 
un  mille  et  demi  plus  loin  que  l'île  Ses-ti-noo,  l'on  voit  des  argiles 
jaunâtres  et  verdâtres  pâles  de  la  formation  des  lignites,  en  plusieurs 


ÏIAtPOBT  PAR    M.   GEORQE   M.    DAWSOU. 


95 


endroits  le  long  de  la  rive  nord  de  la  rivière,  à  l'eau  basse.  Elles 
paraissent  être  plue  on  moins  inclinées  et  indiquer  un  massif 
tertiaire  détaché  reposant  sur  des  roches  plus  anciennes.  Plus 
bas  sur  la  rivière,  au  rapide  de  Vase-Blanche,  l'on  trouve  des  ^"^j'j^^.j"^" 
basaltes,  compactes  et  vésioulaires,  reposant  sur  des  argiles  blan-^j;j,"^Biaii- 
ches  et  jaunâtres,  qui  montrent  des  bandes  pourpres  carbonacées 
et  des  fragments  de  lignite.  Les  roches  sont  ici  quelque  peu 
dérangées,  probablement  par  suite  de  l'enlèvement  de  lits  plus 
tendres,  en-dessous,  par  la  rivière,  et  de  la  chute  subséquente  des 
couches  supérieures.  L'on  rencontre  çà  et  là  de  petits  affleure- 
ments d'argiles  tertiaires  dans  une  distance  d'un  mille  en  aval  de 
l'embouchure  de  la  Chilacco,  après  quoi  on  ne  trouve  plus  que 
des  lits  de  l'époque  glaciaire  ou  même  des  lits  plus  anciens. 
Presque  en  face  de  l'embouchure  de  la  Chilacco,  il  y  a  «ne  colline 
éminente  de  roche  basaltique,  et,  sur  un  parcours  d'environ  un 
mille  et  demi  en  remontant  cette  rivière,  l'on  voit  par  intervalles 
des  roches  tertiaires  ignées.  La  plus  basse,  qui  forme  à  une  plat  ^ 
nue  petite  falaise  sur  la  rivière,  est  un  tuf  d'un  gris  pâle,  avec 
matrice  à  grain  fin,  mais  qui  renferme  des  fragments  de  pierre 
ponce  jaunâtre  à  demi  décomposée.  Elle  est  recouverte  par  un 
Ut  dioritique  dur. 

Sur  la  rivière  Fraser,  des  roches  tertiaires — mais  sans  aucune 
trace  de  la  partie  ignée  de  la  série — se  montrent  en  plusieurs 
endroits  entre  le  fort  George  et  le  premier  canon  au-dessous.  On 
ne  voit  pas  de  lits  plus  anciens  sur  cette  partie  de  la  rivière. 

Roches  des  lacs  François  et  Fraser. — Ces  deux  lacs,  avec  la  rivière  i[opin'i|  lorij-^ 
qui  les  relie,  forment  une  section  transversale  du  j)ayB  de  près  de  f^'JJ'prnn','ùis 
quatre-vingt-dix  milles  de  longueur,  mais  elle  n'a  pas  fourni  une  *'  '""'''""-■'■■ 
aussi  bonne  erposition  géologique  de  sa  structure  qu'on  l'avait 
espéré.     Les  roches  visibles  semblent  toutes   appartenir  à  la 
formation  des  porphyrites  ou  à  ses  représentants,  et  aus  roches 
ignées  de  la  formation  tertiaire  ;  mais  sur  le  lac  François,  leurs 
relations  mutuelles  sont  par  endroits  excessivement  compliquées. 
C'est  afin  d'éviter  la  confusion  qui  peut  être  causée  en  plaçant 
quelques-unes  de  ces  roches  arbitrairement  dans  la  formation  à 
laquelle  on  les  suppose  aujourd'hui  appartenir,  que  je  les  décrits 
ici  séparément. 

Le  terrain  plat  de  l'extrémité  inférieure  ou  est  du  lac  Fraser '^J'^""»- 
est  supporté  par  une  syénite  qui  passe  en  quelques  endroits,  par 
l'addition  d'un  peu  de  quartz,  à  un  granit  syénitique.     On  voit 
ces  roches  sur  la  rive  nord  du  lac,  formant  les  collines  les  plus 
basses  et  passant    distinctement    sous    les    roches   volcaniques 


,/    J 


dfi 


ixPLORATtON  gIIoLOGIQUE   DU   CANADA. 


Roches 
ttirtlaircs. 


Aï?firlomô  ra- 
tion. 


tertiaires,  sur  nn  parcours  de  deux  milles  et  quart  de  sa  décharge, 
après  quoi  les  étages  supérieurs  descendent  jusqu'au  bord  de 
l'eau.  La  baie  de  la  Péninsule,  près  de  l'extrémité  ouest  du  lac, 
sur  la  rire  nord,  marque  ici  le  rebord  occidental  des  roches  supé- 
rieures, la  presqu'île  et  la  rive  de  la  baie  ouest  étant  de  nouveau 
composées  de  granit  syénitique.  Sur  la  rive  sud,  une  poinie  sur 
laquelle  se  trouve  une  petite  colline  détachée  en  face  de  la  pres- 
qu'île, est  composée  d'une  roche  semblable,  qui  peut  aussi  se 
montrer  sur  cette  rive  à  une  distance  de  quelques  milles  près  de 
l'extrémité  est  du  lac.  Cette  roche  ressemble  à  une  véritable 
diorite  en  certains  endroits,  et  dans  la  localité  en  dernier  lieu 
mentionnée,  elle  est  traversée  par  des  dykes  dioritiques  ou  apha- 
nitiques.  Le  feldspath  varie  en  couleur  du  gris  au  rouge,  et  il 
est  parfois  assez  grossièrement  cristallin.  Près  de  la  décharge  du 
lac,  sur  la  rive  nord,  la  roche  montre  des  taches  ou  pustules 
d'une  couleur  plus  foncée,  quelquefois  de  plus  d'un  pied  de 
diamètre,  et  elle  ressemble  aussi  parfois  à  une  brèche  altérée. 
Néanmoins,  les  plans  de  stratification  ne  sont  visibles  nulle  part, 
et  il  est  probable  que  ce  ne  sont  pas  réellement  des  fragments, 
mais  des  masses  concrétionnées.  On  pourrait  tirer  ici,  sur  la  grève 
du  lac,  de  bons  blocs  propres  à  la  construction,  mais  la  roche  est 
très  dure.  Une  colline  proéminente,  à  un  mille  et  demi  en 
arrière  du  fort  Fraser,  renferme  un  peu  de  mica  noir  en  sus  des 
ingrédients  ordinaires,  et  est  tachetée  comme  celle  que  je  viens 
de  décrire.  Les  taches  sont  plus  foncées  et  montrent  des  cris- 
taux de  feldspath  gris,  porphyritiquement  empâtés  dans  une 
masse  gris-noirâtre,  à  grain  fin.  Ces  roches  ressemblent  à  celles 
que  l'on  voit  ailleurs  injectées  dans  la  formation  des  porphyrite«, 
et  on  peut  supposer  qu'elles  sont  du  même  âge. 

Une  colline  à  forme  de  rempart,  un  peu  au  sud  du  fort  Fraser, 
paraît  être  composée,  au  sommet,  de  roches  de  la  formation 
basaltique,  mais  à  la  base  elle  recouvre  probablement  quelques 
lits  tufacés  ou  argileux  tendres,  si  l'on  en  juge  par  l'abondance 
des  fragments  de  cette  matière  qui  parsèment  la  grève.  A  l'excep- 
tion des  superficies  de  plus  anciennes  roches  déjà  mentionnées, 
les  roches  volcaniques  tertiaires  paraissent  former  les  rives  du  lac 
et  les  collines  qui  l'entourent.  En  plusieurs  endroits,  ces  roches 
ont  été  vues  plongeant  à  des  angles  doux  dans  différentes  direc- 
tions, mais  plus  ordinairement  vers  le  bassin  du  lac.  Sur  la  rive 
nord,  une  brèche  volcanique,  ou  une  agglomération  de  fragments 
basaltiques  et  autres  du  même  genre,  est  fortement  développée, 
et  on  la  \roit  surmontée  par  un  basalte  lamelleux  avec  vésicules 


Rapport  par  m.  (ieorge  m.  dawson.  97 

aptatieB  et  allongées.  Près  de  l'entrée  de  la  baie  de  la  Péninsule, 
du  côté  nord,  les  lits  plongent  N.  67"  E.,  ou  en  s'éloignant  de  la 
masse  basaltique  de  la  presqu'île,  à  des  angles  de  huit  à  dix 
degrés.  Le  conglomérat  se  montre  ici  très  bien  et  se  compose  de 
masses,  parfois  très  grosses,  confusément  entassées  avec  des  frag- 
ments plus  petits.  Les  parties  les  pins  fines  de  la  matrice  sont 
de  couleur  pâle,  et  il  s'y  trouve  de  petites  cavités  irrégulières  qui 
contiennent  des  minéraux  zéolitiques  ;  les  fragments  sont  princi- 
palement d'une  espèce  de  tachylite  à  cassure  résineuse,  et  parais- 
sent avoir  été  la  surface  brisée  d'une  coulée  de  lave,  qui  montre 
encore  très  parfaitement,  en  certains  endroits,  la  structure 
visqueuse  de  la  coulée  primitive. 

De  petites  veinules   et   fissures  tachées  de  cuivre  traversent  Trace»  de 
quelques-unes  des  roches  basaltiques,  à  l'ouest  de  la  syënite  de  la 
Pointe  de  la  Presqu'île. 

Près  de  la  rive  sud  de  la  rivière  Stellako,  à  son  embouchure  PorPl»?',',"? 
nue  colline  basse  est  formée  de  porphyrite  dure  d'une  couleur 
grise  pourprée,  mais  dont  l'attitude  n'est  pas  apparente.  La  base 
en  est  finement  granuleuse,  et  de  gros  cristaux  de  feldspath,  en 
forme  de  lames  de  couteaux,  y  sont  dispersés;  ces  cristaux  ont 
parfois  un  demi-pouce  de  longueur  et  sont  presque  de  la  même 
couleur  que  la  matrice.  D'après  sa  similarité  lithologique  avec 
les  roches  de  l'extrémité  ouest  de  la  Stellako,  on  suppose  que 
cette  roche  appartient  à  la  même  formalion.  En  remontant  la 
rivière,  la  prochaine  roche  que  l'on  voit  in  situ  est  un  granit, 
composé  principalement  de  feldspath  couleur  de  chair  et  de 
quartz,  avec  un  peu  de  mica.  Elle  continue  de  se  montrer  dans 
les  berges  de  la  rivière  presque  jusqu'au  lac  François,  et  elle  est 
ordinairement  fort  brisée  par  des  plans  de  joints,  dont  la  plupart 
ont  une  attitude  presque  verticale  et  courent  N,  1°  E.  La  pointe 
qui  se  trouve  entre  la  rive  sud  de  la  rivière  et  le  lac  François  est 
principalement  composée  de  roches  feldspathiques  grisâtres  à 
grain  fin,  avec  cristaux  de  feldspath,  porphy  ri  tiques,  épars  et  plusDykesde 
gros.  Celles-ci  alternent  avec  un  granit  comme  celui  qui  vient 
d'être  décrit,  et  qui,  dans  un  endroit,  a  été  remarqué  comme 
formant  un  dyke  évident  de  quatre  pouces  de  largeur  parmi  ces 
roches,  ce  qui  prouve  son  origine  plus  récente.  Les  porphyrites 
sont  feuilletées  ou  stratifiées,  la  direction  de  la  structure  étant 
N.  62"  E,  Non-seulement  ces  roches  ressemblent  à  celles  de 
l'embouchure  de  la  rivière,  mais  aussi  à  celles  de  la  Néchacco,  à 
vingt  milles  au  sud  du  fort  Fraser. 
Le  lac  François,  ou  Ni-to-buu-kut,  a  déjà  été  décrit  qiiatit  à  ses 


98  EXPLORATION  GÉOLOGIQtE  DU  CANADA. 

Roches  Ignées  caractères  principaux.     Gréoloffiquement,  son  bassin  paraît  être 

dedeuxépo-  ri-,  1  ,        n  ?.  1         -x-  XI 

ques  sur  le  crcuse  dans  des  roches  des  formations  porpny  ri  tique  et  volcanique 
tertiaire,  qu'il  est  souvent  très  difficile  de  distinguer  Tune  de 
l'autre.  Les  roches  ignées  tertiaires  semblent  reposer,  au  moins 
en  quelques  endroits,  directement  sur  la  formation  plus  ancienne, 
et  ailleurs  sur  des  conglomérats  d'âge  tertiaire,  et  probablement 
aussi  sur  des  argiles  et  des  sables,  quoique  ceux-ci  n'aient  pas  été 
vus.  La  formation  tertiaire,  comme  tout,  paraît  avoir  été  formée 
sur  une  surface  inégale  des  roches  plus  anciennes,  et  avoir  été 
ensuite  enlevée  par  dénudation  en  beaucoup  d'endroits.  Il  est 
probable  que  la  vallée  du  lac  a  été  creusée,  au  moins  jusqu'à  un 
certain  point,  dans  des  temps  anté-tertiaires,  car  on  a  vu  en  diffé- 
rents endroits  les  effluves  basaltiques  pencher  vers  elle  comme  si 
elles  eussent  d'abord  coulé  sur  une  surface  inclinée.  Il  ne  peut 
y  avoir  aucun  doute  que  des  roches  des  deux  formations  se 
rencontrent  sur  le  lac,  mais  avec  notre  connaissance  actuelle,  il 
est  souvent  presque  impossible  d'indiquer  leur  point  de  séparation 
avec  certitude.  En  lace  de  ce  fait,  et  vu  la  difficulté  de  décrire 
d'une  manière  satisfaisante  la  distribution  des  lits  d'après  les 
affleurements  examinés,  je  ne  me  propose  d'en  donner  ici  qu'une 
courte  analyse,  la  carte  indiquant  les  lignes  de  division  là  où  l'on 
suppose  qu'elles  existent. 

Granit  Sur  la  rivc  nord,  un  granit,  que  l'on  voit  en  quelques  endroits, 

est  supposé  s'étendre  sur  une  distance  de  six  milles  environ,  après 
quoi,  sur  six  milles  et  demi  de  plus,  on  trouve  des  roches  qui 
appartiennent  évidemment  à  la  formation  tertiaire.  Elles  consis- 
tent en  basaltes  et  roches  vésiculaires  pourprées,  surmontées  à 
l'ouest  par  de  grands  lits  de  conglomérat  ou  de  poudingue,  com- 
posés de  fragments  ressemblant  pour  la  plupart  aux  roches  de  la 
formation  des  porphyrites,  avec  quelques-uns  de  granit,  semblable 
à  celui  que  l'on  voit  dans  la  partie  est  du  lac.  Des  roches  du 
groupe  des  porphyrites  occurent  ensuite  la  rive  sur  une  certaine 
distance,  en  formant  des  collines  rocheuses  disloquées  à  l'inté- 
rieur, et  qui  sont  représentées,  là  où  on  a  pu  les  examiner,  par 
une  porphyrite  d'un  pourpre  terne,  à  grain  fin.  Des  roches 
ignées  de  la  formation  tertiaire  se  montrent  ensuite  de  nouveau, 
et  forment  toute  la  pointe  émoussée  en  face  du  ruisseau  Un-cha, 
— la  matière  dominante  étant  une  amygdaloïde  vert-grisàtre,dont 
les  cavités  sont  remplies  de  carbonate  de  chaux.  La  rive  sud,  à 
à  partir  de  la  Baie  de  l'Est  jusqu'à  une  distance  de  près  de  vingt 
milles,  est  occupée,  autant  qu'on  a  pu  le  constater  par  les  affleu- 
rements qui  se  montrent  sur  le  bord  de  Teau,  par  des  roches  qui 


RAPPûRt  PAR    M.   GEORGE   if.   DAWSO>r.  99 

tessemblent  davantage  à  la  formation  des  porphyrites,  par  leur 
dureté  et  leur  apparence  d'altération,  mais  qui  en  différent  quel- 
que peu  minéralogiquement.  Ce  sont  principalement  des  trappsTrapps 
durs,  grisâtres  et  noirâtres,  de  texture  compacte,  mais  parfois 
vésiculaires,  les  cavités  étant  remplies  de  carbonate  de  chaux.  A 
l'ouest  de  celles-ci,  des  roches  évidemment  tertiaires  apparaissent 
de  nouveau.  Vis-à-vis  le  conglomérat  décrit  sur  la  rive  nord,  un 
poudingue,  de  caractère  identique,  mais  différant  quelque  peu 
sous  le  rapport  de  la  couleur,  est  rencontré  ;  plus  loin,  des  roches 
basaltiques  brunâtres  de  la  nature  ordinaire  se  continuent  jusque 
près  du  ruisseau  Un-cha. 

Revenant  à  la  rive  nord,  à  partir  de  l'endroit  en  dernier  lieu 
décrit,  des  roches  de  la  formation  plus  ancienne  se  montrent 
d'une  pointe  à  l'autre  sur  une  distance  de  près  de  quatorze  milles. 
Les  lits  semblent  pour  la  plupart  reposer  à  des  angles  de  douze  à 
vingt  degrés.  Les  principales  variétés  de  roches  observées,  en 
ordre  de  succession  de  l'est  à  l'ouest,  sont  comme  suit  : — Porphy- 
rite  d'un  gris  foncé  avec  épidote  en  petites  veines.  Roche 
compacte  à  base  feldspathique  pourpre  pâle,  dans  laquelle  sont 
disséminés  de  petits  cristaux  de  quartz,  et  des  sphérules  concré- 
tionnées  d'un  blanc  mat  à  structure  rayonnée.  Une  roche,  que  l'on  Periitecon- 

•^  ^  crétionnée. 

pourrait  peut-être  appeler  une  perlite  sphérulitique,  consistant  en 
une  base  feldspathique  jaunâtre,  dans  laquelle  sont  fortement 
disséminées  des  concrétions  grosses  comme  des  grains  de  plomb  de 
différentes  grosseurs.  Ces  concrétions  sont  beaucoup  plus  dures 
que  la  matrice  et  lui  donnent  une  curieuse  apparence  lorsqu'elle 
est  exposée  à  l'air.  Au-delà,  la  rive  est  caractérisée,  sur  une 
certaine  distance,  par  une  roche  feldspathique  opaque,  blanche 
ou  grise,  dans  laquelle  de  petits  points  de  quartz  sont  disséminés. 
Elle  doit  avoir  une  puissance  de  plusieurs  milliers  de  pieds.  A 
partir  du  ruisseau  Un-cha,  sur  la  rive  sud,  jusqu'à  la  pointe  de  la 
montagne  Hun-cha-yuz — quatre  milles— les  roches  différent  en 
apparence  de  celles  que  l'on  voit  ailleurs  sur  le  lac,  et  paraissent 
consister  en  diorites  stratifiées  et  en  lits  noirs  compactes,  avec 
conglomérats,  dont  quelques-uns  semblent  être  en  grande  partie  oongiomôrati 
composés  de  fragments  de  silex,  comme  ceux  de  la  formation  deï»ents8fli- 
la  Crique  de  la  Cache  Inférieure.  A  la  pointe  Hun-cha-yuz,  les 
lits  plongent  S.  27^  O.,  à  un  angle  de  16®.  Sur  les  dix  milles 
suivants,  les  affleurements  sont  rares,  mais  le  lit  blanc  ci-dessus 
mentionné,  sur  la  rive  nord,  parait  traverser  de  l'autre  côté,  et 
l'on  voit  des  roches  compactes,  verdâtres  et  pourprées,  en  masses 
considérables,  qui  le  recouvrent. 


100 


EXPLORATION  GÉOLOGiQtTE   DU   CANADA. 


Conglomérat 
tertiaire. 


Dyke  colon- 
Bal  re. 


Tuf-trachyte 
blanc. 


Caractère 
microsco- 
pique. 


Au  point  OÙ  nous  en  sommes  arrivés  dans  la  description  du  lac 
vers  l'ouest,  les  roches  tertiaires  apparaissent  de  nouveau  simulta- 
nément sur  les  rives  nord  et  sud.  Le  lit  le  plus  bas  que  Ton 
voit  est  un  conglomérat  à  surface  extérieure  brune,  contenant  des 
plaques  de  matière  houilleuse  par  endroits,  évidemment  formées 
par  l'altération  du  bitume  qui  doit  y  avoir  pénétré.  A  l'ouest,  et 
surmontant  ce  conglomérat,  on  voit  des  roches  volcaniques  de 
différentes  espèces,  basaltes,  agglomérats  et  amygdaloïdes,  qui 
constituent  ensemble  le  massif  de  la  montagne  Ches-nun  et  les 
terres  élevées  qui  s'y  rattachent,  avec  une  puissance  totale  d'au 
moins  1,000  pieds.  Près  du  pied  de  la  Ches-nun  l'on  voit  un 
dyke  basaltique  de  quinze  pieds  de  largeur,  qui  coupe  un  agglo- 
mérat volcanique  dont  quelques  fragments  ont  trois  pieds  de 
diamètre.  Ce  dyke  est  colonnaire  à  angle  droit  de  ses  parois,  et 
on  l'a  revu  à  une  distance  de  plus  de  deux  milles  sur  la  rive  sud 
du  lac.  Au-delà  de  la  montagne  Ches-nun,  les  affleuremenife  &ont 
rares  sur  une  distance  considérable,  mais  il  est  probable  que  la 
formation  tertiaire  occupe  les  rives  du  lac  sur  environ  dix-sept 
milles  du  point  mentionné  en  premier  lieu  dans  ce  paragraphe. 
A  l'extrémité  occidentale,  l'on  retrouve  encore  une  roche  qui 
ressemble  exactement  au  conglomérat  décrit  plus  haut,  et  qui 
contient  de  petits  fragments  de  lignite  parmi  les  cailloux  bien 
roulés.  Nonobstant  quelque  irrégularité  dans  la  direction  des 
plongements  observés,  je  suis  porté  à  croire  que  cette  grande 
étendue  de  roches  tertiaires  constitue  une  synclinale  dont  la 
Ches-nun  occupe  à  peu  près  le  centre. 

A  partir  du  rebord  occidental  de  cette  région  tertiaire  jusqu'à 
l'extrémité  ouest  du  lac,  les  roches  de  la  formation  volcanique 
plus  ancienne  paraissent  se  continuer.  Les  plus  remarquables 
sont  celles  que  l'on  voit  dans  l'île  Noo-cho  et  ses  environs,  des 
deux  côtés  du  lac.  La  roche  est  ici  un  tuf-trachyte  blanc,  qui 
parait,  d'après  la  finesse  de  ses  lamelles,  avoir  été  déposé  dans 
l'eau,  mais  qui  peut  avoir  été  ensuite  blanchi  ou  modifié  par  des 
vapeurs  acides.  Il  forme  aujourd'hui  une  masse  finement  poreuse, 
cohérente,  ou  même  un  peu  dure,  et  doit  avoir  au  moins  plusieurs 
centaines  de  pieds  de  puissance.  Au  microscope,  on  voit  qu'il  est 
très  opaque,  par  suite  des  nombreux  petits  pores  de  sa  substance. 
Cependant,  lorsqu'il  est  rendu  transparent  par  saturation  avec  de 
la  gomme,  il  paraît  être  nuageux  ou  filamenteux,  et,  sous  le 
polariscope,  il  se  brise  en  un  amas  de  cristaux  feldspathiques 
luisants,  qui  forment  une  masse  réticulée.  Au  chalumeau,  il  se 
fond  difiicilement  sur  les  arêtes,  mais  devient  semi-transparent 


RAPPORT   PAR   M.   GEORGE    M.   DAWSON.  lOt 

et  dur,  et  il  paraîtrait  devoir  fournir  une  matière  très  propre  à 
la  fabrication  de  la  porcelaine,  s'il  était  judicieusement  choisi  et 
moulu. 

La  montagne  Ma-di-na,  au-delà  de  Textrémité  ouest  du  lac, 
paraît  être  formée  de  lits  puissants  qui  plongent  à  un  angle 
d'environ  quinze  degrés.  D'après  leur  apparence  à  une"  certaine 
distance,  et  d'après  la  nature  des  pierres  que  l'on  trouve  dans  la 
rivière  Ma-di-na-ko,  ce  sont  probablement  des  lits  de  la  formation 
porphyritique. 

M.  Gambie  a  eu  la  complaisance  de  m'apporter  quelques  échan-Lacootsa- 
tillons  de  roches  du  lac  Ootsabunkut,  au  sud  du  lac  François. 
Elles  ressemblent  pour  la  plupart  à  celles  attribuées  à  la  formation 
des  porphyrites  sur  le  lac  François,  mais  indiquent  aussi  la 
présence  de  roches  tertiaires  ignées.  Ces  échantillons  m'ont  aidé 
à  tirer  la  limite  probable  de  ces  roches  dans  cette  région. 

CoNCIiUSIOXS     GÉNÉRALES,    ET     COMPARAISON     DES     ROCHES 
CI-DESSUS  DÉCRITES  AVEC  CELLES  D'AUTRES  LOCALITÉS. 

Il  paraît  maintenant  certain  que,  dans  les  roches  de  la  Colom- Trois  périodes 

.  .  .  .  .  d'acllvltô 

bie-Britannique,  au  moins  trois  périodes  distinctes  de  grande  volcanique. 
activité  Tolcanique  se  trouvent  représentées  et  sont  respectivement 
comprises  dans  les  époques  paléozoïque,  mésozoïque  et  tertiaire 
des  temps  géologiques.  Les  terrains  produits  par  l'action  volca- 
nique paraissent  en  beaucoup  d'endroits  être  les  principaux 
représentants  de  ces  périodes  dans  l'échelle  géologique,  en  excluant 
en  grande  partie  les  sédiments  aqueux  ordinaires. 
Dans  le  rapport  de  1871-72,  vous  avez  provisoirement  réuni.  Roches  des 

_  -1         in,  ,  Casctvdes  et  de 

SOUS  un  même  titre,  les  roches  des  montagnes  des  Cascades  et  Vancouver, 
celles  de  la  partie  de  l'île  de  Vancouver  qui  se  trouve  près  de 
Victoria.  Les  progrès  de  l'étude  de  cette  contrée  paraissent 
confirmer  l'exactitude  de  votre  opinion,  et  démontrer  le  mélange 
et  l'entrelacement  des  différences  de  caractères  que  présentent  les 
localités  typiques  et  primitivement  examinées  des  deux  forma- 
tions. Il  n'a  pas  encore  été  trouvé  de  fossiles  plus  caractéristiques 
que  les  colonnes  d'encrinites  mentionnées  par  M.  Kichardson 
dans  son  rapport  de  la  même  année  (p,  91),  mais  plusieurs  faits 
semblent  démontrer  qu'il  est  au  moins  très  probable,  sinon  certain, 
que  les  roches  des  environs  de  Victoria  représentent  une  partie 
de  la  formation  examinée  par  M.  Eichardson  entre  la  tête  du 
canal  Alberni  et  la  côte  est  de  l'île,  bien  qu'elles  soient  plus 
métamorphosées.    Ces  roches,  avec  une  partie  de  la  série  trouvée 


102  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

dans  les  îles  Ballinac,  ont  été  déclarées  par  M.  Billings,  sur  des 
preuves  paléontologiques,  appartenir  au  terrain  carbonifère  ou 
permien,  mais  plus  probablement  au  premier.  ^  L'action  volca- 
nique a  joué  un  grand  rôle  dans  la  formation  de  ces  roches  sur 
Tîle  Vancouver,  et  près  de  Victoria  probablement  les  neuf 
dixièmes  de  toute  leur  épaisseur  sont  composés  de  lits  de  cendres, 
entremêlés  de  laves  et  autres  roches  ignées.  Ces  roches,  par  suite 
de  leur  composition,  ont  facilement  cédé  au  métamorphisme  et 
ressemblent  aujourd'hui,  lithologiquement,  comme  vous  l'avez 
vous-même  sig-nalé,  f  aux  roches  du  groupe  huronien  et  du 
groupe  altéré  de  Québec  dans  le  Canada  Est.  Cette  ressemblancei 
ainsi  que  le  fait  que  les  roches  conservent  non-seulemont  les 
caractères  chimiques,  mais  aussi,  en  certains  endroits,  les  carac- 
tères mécaniques  des  roches  volcaniques,  en  feront  un  sujet 
d'études  très  intéressantes,  et  un  terme  de  comparaison  précieux 
dans  la  discussion  des  grandes  formations  de  roches  métamor- 
phiques et  cristallines  plus  anciennes  des  autres  parties  du  conti- 
nent. 
Relation  des       Daus  la  réffiou  Qui  sc  trouvc  à  l'est  des  granits  et  diorites  de 

roches  de  la  0:1.  o 

cricme  de  la   la  chaîne  de  la  Côte  ou  des  Cascades,  le  groupe  de  la  Crique  de 
rieure.  i^  Cache  Inférieure,  qui  doit  en  toute  probabilité,  si  l'on  en  juge 

par  les  fossiles  trouvés  dans  ses  calcaires,  représenter  une  partie, 
ou  même  le  tout,  des  roches  de  l'île  Vancouver  dont  il  vient 
d'être  question,  prend  un  très  grand  développement;  et  bien 
qu'il  ojffre  des  intercalations  considérables  de  matière  volcanique, 
il  se  compose  en  grande  partie  de  calcaires,  quartzites  et  autres 
couches  d'origine  aqueuse  ordinaire.  Le  point  de  contact  de  ces 
roches  avec  celles,  plus  cristallines,  de  la  chaîne  de  la  Côte  n'a 
pas  été  débrouillé,  et  l'on  sait  peu  de  chose  de  leur  extension 
dans  la  partie  est  de  la  province,  où  elles  sont  répandues  sur  une 
grande  superficie,  jusqu'à  ce  que  l'on  arrive  à  la  chaîne  princi- 
pale des  Montagnes-Rocheuses,  où  nous  retrouvons  des  calcaires 
d'une  grande  épaisseur  associés  à  des  couches  sédimentaires  et 
Régions  des  Contenant  des  Fusulinœ  et  autres  fossiles  carbonifères,  qui  ont 
Rocheuses  et  peut-être,   en  certains   endroits,   une  tendance  vers  les  faciès 

de  la  Côte         ^ 

comparées,  dévouicns.  Le  Dr.  Hector  a  décrit  ces  roches  comme  formant  la 
grande  masse  des  montagnes  sur  une  partie  considérable  de  leur 
longueur,  mais  je  ne  connais  aucune  région  dans  laquelle  on  ait 
indiqué  une  action  volcanique  contemporaine,  sauf  celle  que  j'ai 


•  Rapport  de  1872-73.  p.  63  ;   1873-74,  p.  126. 
t  Rapport  de  1871-72,  p.  52, 


RAPPOnT   PAR    M.    GEOBGE   M.   DAWSON.  103 

exAminée  dans  le  voisinage  du  49e  parallèle,  où  une  vaste  super- 
ficie de  diorite  contemporaine  forme  un  appoint  important  dans 
la  section.*  La  tendance  des  faits  aujourd'hui  connus  parait  donc 
être  en  faveur  de  la  conclusion  que,  dans  tes  âges  carbonifères, 
une  grande  région  d'activité  volcanique  a  coïncidé  de  très  près 
avec  la  position  actuellement  occupée  par  la  chaine  des  Cascades 
ou  de  la  Côte,  et  par  la  chaine  parallèle  de  l'île  Vancouver,  et 
que  les  grandes  accumulations  ignées  que  l'on  y  trouve  peuvent 
éventuellement  être  suivies  pas  à  pas  vers  l'ouest,  en  perdant 
graduellement  de  leur  importEince  jusqu'à  ce  qu'elles  soient 
remplacées  par  les  calcaires  ininterrompus  qui  supportent  les 
plaines. 

Les  roches  de  la  formation  aurifère  n'ont  été  examinées  l'été  Formation 
dernier  que  sur  la  rivière  aux  Sangsues,  dans  l'île  Vancouver  ;  il 
est  fait  ailleurs  un  rapport  spécial  sur  leurs  caractères  observés, 
et  ce  rapport  est  accompagné  d'observations  générales  sur  les 
roches  aurifères  de  la  province.  Qu'il  suffise  de  dire  ici,  qu'en 
l'absence  de  renseignements  positifs  à  ce  sujet,  je  crois  que  les 
probabilités  sont  en  faveur  de  l'opinion  que  les  roches  anrifères 
de  Caribou,  de  la  rivière  Andersen  et  de  Boston  Bar,  et  de  l'île  de 
Vancouver,  sont  presque  au  même  horizon,  et  qu'on  les  trouvera 
d'un  âge  intermédiaire  entre  les  formations  carbonifère  et  porphy- 
ritique,  quoique  se  rattachant  de  plus  près,  probablement,  à  la 
première. 

Ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  la  preuve,  paléontologiqne  et  stratigra- Jn'ination_ 
phique,  semble  démontrer  un  rapport  intime  entre  les  couches '""ea- 
de  la  montagne  de  l'Ane,  dont  il  est  question  dans  le  rapport  des 
1871-72.  et  la  formation  désignée  sous  le  nom  de  groupe  des 
porphyrites  en  1875,  et  rencontrée  pour  la  première  fois  sur  le  lac 
Tatlayoco.  Tandis  que  la  formation  détachée  de  la  montagne  de 
l'Ane,  qui  est  l'équivalent  dune  partie  de  la  division  Shasta  du 
terrain  crétacé  de  la  Californie,  est  composée  de  roches  ressem- 
blant assez  à  celles  d'origine  aqueuse  ordinaire,  le  groupe  des 
porphyrites  est  formé  presque  exclusivement  de  produits  ignés, 
principalement  porphyritiques,  mais  montrant  rarement  du  quartz, 
interstratifiés  avec  des  roches  qui  paraissent  être  des  diabases  à 
grain  fin,  et  peut-être  des  diorites,  et  de  grandes  masses  de 
brèches  ou  î^glomérats  volcaniques.  Beaucoup  même  des  roches 
à  grain  le  plus  fin  sont  d'origine  fragmentaire,  ayant  été  des 
cendres  volcaniques,  lapilli  et  sables  ;  mais  comme  elle  ne  peuvent, 


t04 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Formation  de 
la  Nôchacco. 


Comparaison 
avec  les 
roches  vol- 
caniques du 
ChlU. 


dans  la  plupart  des  cas,  être  distinguées  de  celles  qui,  étant  de 
même  constitution  chimique,  ont  été  d'abord  des  écoulements  de 
matière  fondue,  les  mêmes  noms  leur  ont  été  appliqués  indiffé- 
remment  dans  leur  description.  La  puissance  de  cette  formation 
doit  être  très  considérable.  Elle  a  été  portée  approximativement 
dans  une  localité — comme  je  l'ai  dit  plus  haut — ^à  10,000  pieds. 
Les  meilleurs  affleurements  de  ses  roches  étudiés  jusqu'ici  sont 
en  rapports  étroits  avec  les  versants  orientaux  de  la  chaîne  de  la 
Côte,  mais  il  est  probable  que  d'autres  centres  épars  d'activité 
volcanique  de  cette  époque  existent  aussi  ailleurs. 

Les  basaltes  tertiaires  très  étendus  ont,  dans  la  région  examinée 
l'été  dernier,  empêché  de  suivre  leur  liaison  et  celle  des  roches  de 
la  montagne  de  l'Ane  avec  celles  appelées  plus  haut  formation 
de  la  Néchacco,  qui  les  représente  probablement,  au  moins  en 
partie.  On  trouve  encore  des  produits  volcaniques  parmi  les 
couches  de  la  Néchacco,  mais  ceux  d'origine  aqueuse  ordinaire 
ont  la  prépondérance.  La  liaison  stratigraphique  de  ces  dernières 
avec  les  roches  jurassiques  et  crétacées  des  grandes  plaines,  dans 
lesquelles  on  ne  trouve  aucune  preuve  d'action  volcanique,  reste 
encore  à  établir. 

La  ressemblance  de  la  formation  porphyritique  de  l'ouest  de  la 
Colombie-Britannique  avec  celle  décrite  par  M.  Darwin  sous  le 
nom  général  de  formation  porphyritique^  dans  les  Cordillières  du 
Chili,  est  tellement  frappante  qu'elle  mérite  d'être  mentionnée, 
d'autant  plus  qu'elle  semble  exister  non-seulement  sous  le  rapport 
des  caractères  lithologiques,  mais  aussi,  en  grande  partie,  sous 
celui  de  l'âge.  Les  strates  basales  sur  les  flancs  des  lignes 
extérieures  des  Cordillières  sont  décrites  comme  ayant  pour  roche 
dominante  un  conglomérat,  ou  poudingue,  d'argilolithe  porphyri- 
tique pourprée  et  verdâtre,  dont  les  fragments  empâtés  varient 
d'une  simple  molécule  à  des  blocs  de  six  à  huit  pouces  de 
diamètre.  La  base  est  généralement  porphyritique,  avec  cristaux 
parfaits  de  feldspath,  et  ressemble  à  celle  d'un  véritable  porphyre 
argilolithe  injecté,  quoique  souvent  d'un  aspect  mécanique  ou 
sédimentaire,  et  quelquefois  jaspé.  Les  fragments  sont  de  plu- 
sieurs variétés  de  porphyre  d'argilolithe,  ordinairement  de  la 
même  couleur  que  la  matrice  encaissante.  Cette  description 
pourrait  presque  s'appliquer  mot  à  mot  aux  roches  de  la  forma- 
tion correspondante  dans  beaucoup  de  parties  de  la  Colombie- 
Britannique.  Plus  loin,  l'aspect  et  la  distribution  de  la  formation 
sont  décrits  dans  les  termes  suivants  : — 

"  Les  strates   alternantes   de    porphyres    et    de    conglomérat 


RAPPORT   PAR    M.    GEORGE   M.    DAWSON.  t05 

porphyritique,  avec  leurs  lits  parfois  intercalés  de  schiste  feldspa-  Formation 
thique,  constituent  ensemble  une  grande  formation  ;  en  plusieurs  tloMniflr^g 
endroits  da)is  les  Cordillières,  j'en  ai  évalué  la  puissance  à  6,000 
ou  7,000  pieds.    Elle  s'étend  sur  plusieurs  centaines  de  milles,  en 
formant  le  flanc  occidental  des  Cordillières  du  Chili,  et  même  à 
Iquique,  dans  le  Pérou,  à  850  milles  au  nord  de  l'endroit  le  plus 
méridional  examiné  par  moi  dans  le  Chili»  l'escarpement  de  la 
côte,  qui  s'élève  à  des  hauteurs  de  2,000  à  3,000  pieds,  est  cpmposé 
de  la  même  manière.     Dans  plusieurs  parties  du  Chili  septentrio- 
nal, cette  formation  s'étend  beaucoup  i>lus  loin  vers  le  Pacifique, 
sur  les  roches  inférieures  granitiques  et  métamorphiques,  qu'elle 
ne  le  fait  dans  le  Chili  central  ;   mais  les  grandes  Cordillières  * 
peuvent  être  regardées  comme  étant  sa  ligne  centrale,  et  sa  largeur 
dans  une  direction  est"  et  ouest  n'est  jamais  considérable." 

Il  paraîtrait  donc  que  la  similitude  générale  des  formations  de  ^^lî^^g^m^so? 
la  côte  du  Pacifique,  lorsqu'on  les  suit  sur  des  lignes  parallèles  cote  oc2iden* 
aux  axes  des  montagnes,  se   trouve   confirmée   d'une   manière  ^^"^*^®* 
frappante  dans  ce  cas,  et  que  vers  la  même   époque   dans   la 
division  mésozoïque  des  temps  géologiques,  des  volcans  étaient 
en  opération  active  sur  des  points  aussi  éloignés,  dans  cet  ancien 
axe  de  dislocation,  que  le  Chili  et  la  Colombie-Britannique.     Et 
les  anneaux  intermédiaires  ne  font  pas  tout  à  fait  défaut  non  plus. 
Rémond,  je  crois,  décrit  des  roches  crétacées  comme  reposant  sur 
des  porphyres  et  des  calcaires  carbonifères  dans  le  nord  du  Mexi- 
que; et,  quoique  je  n'aie  pas  pu  trouver  que  des  roches  de  la 
formation  mésozoïque  aient  été  attribuées  à  l'action  volcanique 
dans  la  Californie,  en  étudiant  le  rapport  du  professeur  Whitney, 
l'on  est  presque  irrésistiblement  porté  à  la  conclusion  que  dans 
les  roches   crétacées,   et   peut-être   aussi   dans   les  roches  plus 
anciennes,  une  partie  des  lits  métamorphiques  (qui,  dans  leur 
distribution  et  leur  rapide  transition  avec  des  sédiments  d'origine 
aqneuse  ordinaire  presque  pas  changés,  ont  été  si  embarrassants,) 
sont  réellement  dus  à  la  présence,  en  différentes  places,  de  pro- 
duits vocaniques,   cendres   ou   laves,    facilement  cristallisés  et 
endurcis.     La  silicification  des  roches,  qui  s'est  produite  sur  une 
grande  échelle,  est  une  espèce  de  métamorphisme  fort  reconnais- 
sable  et  qui  n'est  pas  de  nature  à  donner  lieu  à  la  formation  de  lits 
de  trapp  ou  "  dioritiques."  La  roche  rouge  ou  serpentine  imparfaite 
du  terrain  crétacé,  dans  le  voisinage  de  San  Francisco,  ne  ressem- 
ble à  rien  autant  qu'à  une  matière  volcanique  légèrement  altérée. 

Réunissant  pour  le  moment  les  formations  de  la  montagne  de  Représen- 

1111  lants  connas 

l'Ane  et  porphyritique,  avec  les  roches  du  lac  Tatlayoco,  et  la^'^.^^J^**^^ 


106 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


Trodults 

voloa  niques 
tertiaires. 


T)iffiriiltr>(le 
st'paror  les 
pr<)(iuits  vol 
CM  ni  (lues 
tertiaires  et 
niOsozoïques 


formation  de  la  Néchacco,  comme  représentant  le  terrain  mésozoï- 
que  inférieur  dans  la  Colombie-Britannique,  nous  pouvons  y 
ajouter  avec  certitude  les  roches  houillères  des  îles  de  la  Reine- 
Charlotte  et  les  lits  à  Monotis  que  vous  avez  décrits  sur  la  rivière 
de  la  Paix,  et  aussi,  avec  une  grande  probabilité,  quoique  seule- 
ment sur  des  preuves  lithologiques,  la  formation  trappéenne  et 
de  conglomérats  que  Ton  trouve  au  sud  des  roches  aurifères  près 
de  Sooke,  et  une  partie  des  roches  vues  sur  les  îles  Ballinac  par 
M.  Richardson.  Les  roches  houillères  de  l'île  Vancouver  parais- 
sent plus  élevées  dans  l'échelle  qu'aucune  d'entre  elles. 

Les  roches  tertiaires  superposées  reposent  sans  aucune  concor- 
'  dance  sur  toutes  les  formations  plus  anciennes  et  paraissent  n'avoir 
éprouvé  que  fort  peu  d'inflexion  depuis  leur  dépôt.  Leur  appa- 
rence lithologique  a  déjà  été  décrite.  Les  basaltes  oflFrent  souvent 
un  magnifique  déploiement  de  colonnes  qui,  dans  plusieurs  cas, 
étaient  recourbées.  En  beaucoup  d'endroits,  les  basaltes  et  les 
roches  qui  leur  son!:  alliées  montrent  une  structure  lamellée 
particulière,  qui  paraît  avoir  été  produite  par  l'épanchement  d'une 
masse  à  demi-liquide,  ou  un  mouvement  intérieur  causé  par  une 
pression  latérale  dans  le  cas  de  massifs  d'injection.  Cela  a  souvent 
l'air  d'une  stratification,  mais  elle  n'est  parallèle  à  la  surface  de 
la  nappe  que  dans  quelques  cas. 

Ainsi  que  je  l'ai  dit  dans  le  rapport  de  Tannée  dernière,  des 
roches  plus  anciennes  se  montrent  parfois  au-dessus  des  épanche- 
ments  basaltiques  sous  forme  de  collines,  et  dans  d'autres  cas 
elles  se  montrent  dans  des  vallées  creusées  à  travers  elles.  Lors- 
que les  roches  inférieures  sont  de  sédiments  aqueux  ordinaires, 
ou  ont  été  fortement  métamorphosées,  elles  peuvent  être  facile- 
ment distinguées  des  tertiaires,  mais  lorsque  la  série  porphyri- 
tique,  avec  ses  grandes  masses  de  matière  volcanique,  se  montre 
en  contact  avec  les  roches  plus  récentes  de  même  origine,  leur 
séparation  est  souvent  très  difficile  à  faire,  surtout  lorsque  les 
affleurements  sont  rares  et  cachés  par  la  forêt.  Quelques-unes 
des  roches  porphyritiques  d'injection  de  cette  dernière  époque  ne 
peuvent  être  discernées,  dans  les  spécimens  détachés,  des  sédi- 
ments volcaniques  altérés  de  la  formation  porphyritiqùe,  et  lors- 
que nous  approchons  de  la  région  d'une  issue  volcanique 
tertiaire,  où  les  roches  sont  très  disloquées  et  altérées,  et  oii  les 
produits  trachytiques  abondent,  il  n'est  pas  toujours  facile  de 
prouver  que  les  roches  qui  ont  changé  de  caractère  n'appar- 
tiennent pas  à  l'ancienne  formation.  Les  roches  que  l'on  trouve 
près  du  lac  Toot-i-ai,  par  exemple,  quoique  supposées  appartenir 


RAPPORT   PAR   M.   GEORGE   M.  DAWSON.  107 

à  la  formation  porphyritiqne,  pourraient,  pour  des  raisons  litho- 
logiques, avec  autant  de  probabilité,  être  décrites  comme  carac- 
térisant une  issue  volcanique  tertiaire,  toutes  autres  traces  en 
ayant  été  enlevées  par  la  dénudation. 

Il  n'existe  actuellement  aucun  moyen  certain  par  lequel  ces  cenaine^®"^® 
deux  formations  peuvent  être  distinguées,  tous  ceux  qui  ont  été 
proposée  de  temps  à  autre  ayant  failli  dans  un  ou  plusieurs  cas. 
On  ne  peut  y  arriver  quelquefois  qu'en  en  constatant  la  strati- 
graphie et  en  étudiant  les  débris  volcaniques.  Il  y  a,  cependant, 
certaines  données  très  utiles  dans  de  nombreux  endroits  de  la 
région  examinée,  dont  les  plus  importantes  sont  les  suivantes. 

L'ancienne  formation  repose  ffénéralement  à  des  angles  plus  i>Jff?renœs 
élevés,  et  elle  est  plus  disloquée  et  métamorphosée.  Ses  roches  ^«"^o'^^'"^®»' 
les  plus  abondantes  sont  acidiques,  tandis  que  les  roches  les  plus 
répandues  de  la  tertiaire  sont  basiques  ;  la  silice  à  l'état  libre  se 
montre  rarement  dans  la  première,  mais  presque  jamais  dans  la 
dernière.  L'ancienne  formation  ne  montre  pas  de  vrais  basaltes, 
et  peut-être  pas  de  dolérites  non-altérées. 

Les  cavités  des  roches  primitivement  vésiculaires  sont  presque 
invariablement  remplies  de  minéraux  infiltrés,  tandis  que  celles 
des  parties  les  plus  récentes  de  la  formation  tertiaire  sont  très 
communément  vides.  Dans  l'ancienne  formation,  l'épidote  est 
très  fréquemment  développée,  généralement  dans  des  tissures  et 
des  joints,  mais  elle  pénètre  parfois  la  roche  compacte.  On  n'y 
trouve  jamais  d'olivine.  Dans  les  roches  tertiaires,  l'olivine  abonde 
et  l'épidote  n'a  pas  été  rencontrée.  A  peu  près  les  huit  dixièmes 
des  roches  porphyritiques  trouvées  jusqu'ici  contiennent  assez  de 
matière  calcaire  pour  faire  légèrement  efiervescence  avec  un 
acide,  tandis  qu'à  peine  un  dixième  de  la  nouvelle  formation  est 
calcarifere.  Ce  fait  est  probablement  dû  à  la  décomposition  très 
générale,  plus  ou  moins  complète,  des  feldspaths  des  roches  plus 
anciennes. 

Les  roches  de  texture  granitique  de  la  réffion  examinée  Tété  neux  espèces 

,  ▼  •»     1 1  ^^  roches 

dernier  paraissent  former  deux  catégories.  L'une  d'elles  contient  granitiques. 
peu  de  quartz,  quoiqu'elle  passe  parfois  à  une  roche  qui  ressemble 
au  porphyrite  quartzeux.  Elle  a  été  décrite  comme  se  rencontrant 
à  l'embouchure  de  la  rivière  Iltasyouco  et  à  un  endroit  sur  la 
rivière  au  Saumon,  et  elle  peut  être  le  résultat  du  plus  grand 
métamorphisme  des  porphyrites  elles-mêmes.  La  seconde  se 
rencontre  plus  communément.  Elle  perce  la  formation  porphy- 
ritiqne en  masses  d'injection,  et  souvent  elle  supporte  directe- 
ment des  étendues  considérables  de  roches  tertiaires  innées.  Elle 


108 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA- 


Llsmite  abon- 
d int  dans  le 
tertiaire. 


peut  varier  d'un  vrai  granit  à  une  syénite  ou  diorite,  et  représente 
très  probablement,  dans  quelques  cas,  les  grands  amas  des  produits 
de  la  dernière  période  d'activité  volcanique.  Dans  d'autres 
endroits,  cependant,  les  plus  anciens  lits  sédimentaires  tertiaires 
qui  reposent  sur  des  surfaces  dénudées  de  roches  de  cette  espèce, 
montrent  qu'ils  ont  été  formés  longtemps  avant  la  période  volca- 
nique tertiaire.  L'on  continue  de  recueillir  des  témoignages  qui 
démontrent  que  les  lits  sédimentaires  de  l'époque  tertiaire,  déposés 
dans  des  lacs  d'eau  douce,  supportent  de  très  grandes  étendues  de 
basaltes  récents. 

Le  lignite  est  associé  à  ceux-ci,  et  il  semblerait  que  dans  pres- 
que tous  les  cas  où  il  existe  de  grands  affleurements,  il  se  trouve 
aussi  des  lignites  en  lits  plus  ou  moins  épais.  Ce  lignite  n'a  pas  la 
même  importance  comme  combustible,  dans  une  région  aussi 
bien  boisée  que  l'est  la  Colombie-Britannique,  que  dans  les  grandes 
plaines  nues  à  l'est  des  Montagnes-Rocheuses;  mais  tous  ces 
dépôts  auront  probablement  leur  valeur  plus  tard,  et  les  meilleures 
qualités  de  lignite  seraient  probablement,  même  aujourd'hui, 
préférées  au  pin  et  à  l'épinette  pour  la  production  de  la  vapeur, 
si  l'on  ne  pouvait  se  procurer  que  ces  deux  espèces  de  combus- 
tible. Il  a  été  trouvé  de  l'argilotithe  noduleuse  dans  un  endroit 
— le  lac  Tsa-cha — associée  à  la  formation  du  lignite. 


RAPPORT 

D*UNB 

RECONNAISSANCE  DE  LA  KIVIÊRE  AUX  SANGSUES 

ET  DE  SES  ENVIRONS, 

[Failc  en  Avril  187G] 


PAR 


GEORGE  M.  DAWSON,  M.S.R.  Assoc,  M.S.G. 


L'on  découvrit  que  la  rivière  aux  Sangsues  ILeech  river)  était  Découverte 

*  °  '  de  Por  &  la 

aurifère,  lors  de  l'exploration  entreprise  par  M.  E.  Brown  pour  rivière  aux 
le  gouvernement,  dans  Tété  de  1868.  Cette  découverte  excita  un 
vif  intérêt,  et  Ton  porte  à  environ  $100,000  la  valeur  de  Tor  qui 
en  a  été  tiré  dans  un  espace  de  temps  comparativement  court. 
Des  maisons  et  des  magasins  furent  construits,  dans  la  supposition 
qu'elle  deviendrait  une  région  minière  permanente,  mais  elle  est 
aujourd'hui  complètement  abandonnée. 
La  rivière  aux  Sangsues  se  jette  dans  la  Sooke  du  côté  ouest,  chomin  et 

^^  sditipr  do  la 

à  environ  sept  milles  de  l'embouchure  de  cette  dernière  dans  nviêre  aux 

•^  Sangsues. 

Sooke  Inlet,  et  à  près  de  vingt  et  un  milles  de  Victoria.  Il  existe 
une  voie  charretière  entre  Victoria  et  le  ruisseau  appelé  Gold- 
stream  Brook,  qu'il  atteint  à  une  couple  de  milles  au  sud  de 
l'extrémité  de  Saanich  Inlet,  dans  lequel  se  jette  le  ruisseau.  Le 
reste  de  la  distance,  qui  est  d'environ  huit  milles,  pour  arriver  à 
l'embouchure  de  la  rivière  aux  Sangsues,  se  fait  par  un  sentier 
ouvert  à  l'époque  de  la  fièvre  minière,  et  qui  est  encore,  à  l'excep- 
tion des  ponts,  en  assez  bon  état.  Ce  sentier  suit  le  Groldstream 
sur  une  distance  d'à  peu  près  trois  milles,  après  quoi  il  le  traverse 
et  continue  vers  l'ouest,  tandis  que  la  vallée  tourne  au  nord.  Le 
point  le  plus  élevé  qu'atteigne  le  sentier,  qui  suit  un  terrain 
comparativement  bas  à  travers  une  contrée  généralement  monta- 
gneuse, est  à  environ  1,300  pieds  au-dessus  de  la  mer.  De  là,  il 
descend  dans  la  vallée  de  la  Sooke,  qui,  à  son  confluent  avec  la 
rivière  aux  Sangsues,  a  une  élévation  d'environ  230  pieds.  De 
grandes  plaques  de  neige  étaient  restées  dans  les  bois,  sur  les 


no 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Roches  au 
pont  du 
Goldstream. 


Uoshes 
semblables 
A  l'ouest. 


hauteurs,  le  19  avril,  et  dans  la  vallée  abritée  de  la  rivière  aux 
Sangsues,  au  confluent  de  la  Fourche  Nord,  il  y  avait  encore 
plusieurs  pieds  de  neige  sur  la  terre,  qui  nuisaient  beaucoup  aux 
observations  géologiques. 

Au  pont  du  G-oldstream,  où  se  termine  le  chemin  des  voitures, 
les  roches  sont  des  schistes  ou  ardoises  d'un  gris-verdâtre,  plus 
feldspathiques  que  quartzeuses.  Quelques  lits  sont  divisés  en 
couches  régulières  minces,  dont  la  surface  est  légèrement  lustrée 
et  talqueuse  ;  d'autres  sont  moins  régulières,  ont  une  cassure 
raboteuse,  et  sont  traversées  dans  toutes  les  directions  par  des 
surfaces  rouilleuses.  Au  pont,  les  plans  de  division  de  la  roche 
ont  une  direction  N.  58°  O.  avec  un  plongement  N.  <  80°. 
Dans  un  autre  endroit,  leur  attitude  est  verticale  et  leur  allure 
N.  38°  O.  Ces  plans  paraissent  être  ceux  de  la  stratification,  mais 
il  est  possible  qu'ils  ne  représentent  que  le  clivage  seulement. 
En  quelques  endroits,  beaucoup  de  veines  de  quartz  y  sont 
intercalées,  et  la  surface  est  parsemée  de  beaucoup  de  débris  de 
veines.  Le  quartz  est  généralement  quelque  peu  caverneux, 
bien  que  les  taches  rouilleuses  des  pyrites  elle^mêmcs  qu'il  a  pu 
contenir  autrefois,  sont  pour  la  plupart  disparues  sous  l'action  de 
la  température.  Il  n'annonce  pas  grand'chose  comme  matière 
aurifère.  Un  tunnel  a  été  pratiqué  dans  l'une  des  berges  du 
Groldstream,  près  du  pont,  sur  une  veine  de  quartz.  Les  matières 
extraites  ont  cependant  été  toutes  enlevées  par  les  crues  du 
ruisseau,  mais  il  faut  croire  que  les  résultats  de  l'entreprise 
n'ont  pas  été  satisfaisants.  On  n'a  trouvé  que  très  peu  d'or 
d'alluvion  dans  le  G-oldstream, 

En  continuant  à  l'ouest  jusqu'à  ce  que  le  sentier  traverse  le 
Groldstream,  des  roches  un  peu  plus  basses  dans  la  formation — en 
supposant  que  le  plongement  observé  représente  leur  attitude 
normale — sont  rencontrées.  Elles  consistent  en  schistes  noirâtres 
luisants,  tendres,  ondulés  et  crêpés,  et  montrant  souvent  de 
menues  rides  à  leurs  surfaces.  En  certains  endroits,  ils  renferment 
beaucoup  de  veines  et  de  masses  lenticulaires  de  quartz  ;  mais 
parallèlement  à  leur  direction,  et  au  dernier  affleurement  avant 
de  tra\^erser  le  ruisseau,  ils  deviennent  d'une  couleur  un  peu  plus 
pâle.  Les  directions  suivantes  ont  été  obtenues  à  trois  endroits, 
en  allant  de  l'est  à  l'ouest  :— S.  43°  E.,  avec  plongement  nord 
d'environ  70°  ;  S.  58^  E.,  avec  plongement  probable  élevé  vers  le 
nord;  S.  53°  E.,  avec  plongement  nord  à  un  angle  de  50°.  On 
remarquera  que  la  position  des  lits  est  extrêmement  uniforme. 
Les  pentes  et  les  parties  basses  de  la  vallée  sont  formées,  pour 


lue&i 


RAPPORT  Par   m.   GEORGE   M.  DaWSON.  111 

la  plupart,  d'un  "  ciment  "  argileux  dur,  comme  celui  que  je 
décrirai  dans  la  vallée  de  la  rivière  aux  Sangsues. 

Après  avoir  traversé  le  ruisseau,  on  ne  voit  pas  de  roches  sur  ^^^,1^^^^ 
une  distance  d'environ  un  demi-mille,  et  alors,  on  rencontre  une 
roche  d'un  noir  pourpré  foncé,  d'apparence  feldspathique,  qui  est 
tout  à  fait  différente  de  celles  rencontrées  jusque  là,  et  d'une 
origine  évidemment  volcanique.  Son  plongement  est  S.  2°  O  "< 
50^,  ou  presque  opposé  à  celui  des  schistes.  Il  semblerait  donc 
que  le  sentier  passe  au-delà  du  rebord  sud  des  schistes  en  cet 
endroit,  car  on  rencontre  des  affleurements  de  roches  vocaniques 
semblables,  sur  un  parcours  d'environ  un  mille  et  demi,  quoique 
leur  attitude  n'ait  pas  pu  être  de  nouveau  constatée.  Ce  sont  des 
trapps  gris-verdâtre  et  pourprés,  foncés,  montrant  en  quelques 
endroits  de  petits  grains  anygdaloïdes,  et  souvent  croisés  de 
reines  d'épidote  d'un  vert  pâle.  A  un  mille  avant  d'arriver  au 
confluent  de  la  Sooke  et  de  la  rivière  aux  Sangsues,  Ton  retrouve 
encore  des  schistes  noirs,  semblables  à  ceux  que  j'ai  déjà  décrits, 
et  qui  doivent  constituer  ici  le  rebord  sud  extrême  de  la  lisière. 
Ils  renferment  beaucoup  de  quartz  en  feuillets  et  en  masses  lenti- 
culaires, et  ont  une  direction  S.  83^  E.,  avec  un  plongement 
N.  <  60°. 

Au  confluent  des  rivières  aux  Sangsues  et  Sooke,  sur  iine  ^«^^j^P^yfi«'*« 
terrasse  basse  appelée  la  Plaine  de  Kennedy  {Kennedy  Fiat), 
était  autrefois  construite  la  ville  de  Leech.  La  vallée  de  la  Sooke 
court  directement  au  nord  jusqu'au  lac  du  même  nom — éloigné 
de  près  de  deux  milles — où  elle  prend  sa  source.  Celle  de  la 
rivière  aux  Sangsues  se  continue  franc  ouest  sur  un  parcours  de 
trois  milles  et  demi,  après  quoi  elle  se  bifurque  ;  un  petit  cours 
d'eau,  appelé  la  Fourche  Sud  (South  Fork),  y  entre  de  l'ouest  ou 
du  sud-ouest,  tandis  que  la  vallée  de  la  Fourche  Nord  se  dirige 
directement  au  nord.  On  n'a  trouvé  que  très  peu  d'or  sur  la 
rivière  Sooke,  en  amont  de  son  confluent  avec  la  Sangsue;  mais 
en  aval,  des  paillettes  d'or  se  rencontrent  sur  toutes  les  barres. 
C'est  sur  le  bief  est  et  ouest  de  la  rivière  aux  Sangsues  que  l'on  a 
trouvé  la  plus  grande  partie  de  l'or,  et  en  remontant  la  Fourche 
Nord,  il  diminuait  rapidement  en  quantité  ;  je  crois  qu'on  n'en  a 
pas  trouvé  suffisamment  pour  couvrir  les  frais  d'exploitation  en 
amont  d'une  chute  appelée  la  G-riffe  du  Diable  (Devi/'s  Grip). 

La  partie  est  et  ouest  de  la  rivière  aux  Sanjrsues  a  creusé  son  Bio«  fsj  et 

*^  *-'  ouest  <le  la 

lit  en  suivant  la  direction  de  schistes  noirs  tendres,  semblables  à^ixif-^i'/uix- 
ceux  déjà  décrits,  et  qui,  comme  on  l'a  vu,  forment  le  rebord  sud 
de  la  lisière  schisteuse,  et  c'est  à  ces  roches  noires  que  nous 


ii2 


ÈXPLOIIATION    GÉOLOr.IQUE   DU    CANAbA. 


Position  et 
allure  des 
roches 
aurifères. 


devons  attribuer  la  plus  grande  partie  de  l'or.  La  vallée  est 
étroite,  et  prend  môme  en  certains  endroits  la  forme  d'un  V  ;  elle 
s'élève  par  des  talus  très  escarpés  du  côté  sud,  qui  paraissent 
formés  de  roches  trappéennes  dures.  Tandis  que  le  pendage  de 
ces  roches  tendres  explique  la  course  de  cette  partie  de  la  rivière, 
son  bras  nord,  ainsi  que  la  direction  nord  et  sud  de  la  Sooke, 
paraissent  être  dus  à  un  remarquable  réseau  de  fissures  parallèles, 
qui  ont  ouvert  les  roches  sans  beaucoup  les  déplacer,  et  dont  le 
meilleur  exemple  se  trouve  au  canofi  de  la  Sooke. 

Bien  que,  comme  je  viens  de  le  dire,  la  partie  sud  de  la  lisière 
de  schistes  paraisse  être  caractérisée  par  la  prépondérance  de  lits 
noirâtres,  il  s'v  trouve  aussi  des  masses  considérables  de  roches 
gris-verdâtre  intercalées,  comme  celles  du  pont  du  Goldstream,  et 
l'apparence  générale  des  lits  près  de  la  Plaine  de  Kennedy  est  telle- 
ment semblable  à-ceux  du  pont  et  de  ses  environs  qu'il  n'y  a  aucun 
doute  que  le  même  horizon  est  représenté  aux  deux  endroits.  A 
l'embouchure  de  la  crique  du  Loup  (Wolf  Creek) — qui  se  jette 
dans  la  Sooke  du  côté  est,  presque  yis-à-vis  la  Plaine  de  Kennedy 
— l'on  retrouve  encore  les  roches  trappéennes  compactes  qui 
bordent  la  lisière  schisteuse  au  sud.  La  roche  est  ici  un  trapp 
felsitique  à  grain  fin  ou  une  cendre  volcanique  endurcie,  traversé 
de  veines  et  de  taches  épidotiques.  Son  plongement  est  N.  10^ 
E.  <=  54^,  c'est-à-dire  dans  une  direction  presque  opposée  à  celle 
déjà  observée  dans  ces  roches  près  de  leur  contact  avec  les 
schistes.  En  suivant  la  bande  aurifère  jusqu'à  la  Fourche  Nord, 
les  roches  prenaient  les  attitudes  suivantes  en  allant  de  l'est  à 
l'ouest  :— Plongement  N.  17^  E.  <  45°  ;  plongement  N.  22°  E. 
<  60°  ;  plongement  N.  30°  E.  <  80°  au  vertical  ;  plongement 
N.  17^  E.<=  80°;  plongement  N.  22°  E.  <  10^;  plongement  N. 
2°  E.  <=  80°  ;  direction  S.  58"  0.,  vertical. 
Relations  des  Au  uord-oucst  de  la  Plaine  de  Kennedv,  parmi  les  montagnes, 
fôresaveoia    on  voit  fréquemment  les  roches  a  la  suriac^e,  et  bien  que  le  n  en 

formation  ^  '  x        *i 

aunorcf*^'*  aic  pas  VU  de  coupe  absolument  continue  durant  le  peu  de  temps 
que  j'avais  à  ma  disposition,  j'ai  cependant  pu  obtenir  quelques 
faits  qui  se  rapportent  aux  relations  de  la  lisière  schisteuse  vers 
le  nord.  En  traversant  les  roches  obliquement  à  leur  direction, 
qui  reste  la  môme  que  celle  signalée  sur  la  rivière  aux  Sangsues, 
on  les  trouve  par  endroits  aussi  noires  et  aussi  tendres  que  celles 
que  l'on  voit  partout  ailleurs,  mais  en  général  elles  sont  plus 
pâles  et  parfois  plus  grossières  et  sableuses  par  l'introduction  de 
matière  arénacée.  A  un  ruisseau  connu  sous  le  nom  de  "  Prospect 
Gulch," — que  l'on  estime  être  à  près  de  deux  railles  du  rebord 


RAPPOnT  Par  m.  gsorgê  m.  dawson.  113 

sud  de  la  lisière,  à  angle  droit  de  la  directiou ,—1*011  trouve 
encore  une  bande  considérable  de  schistes  noirâtres,  pénétrée  de 
nombreuses  veines  de  quartz.  Ils  plongent  N.  27^  E.  -<  70^. 
Encore  plus  loin  au  nord,  à  la  base  d'une  montagne  proéminente 
presque  en  £stce  de  l'extrémité  inférieure  du  lac  Sooke,  les  schistes 
prennent  des  couleurs  plus  pâles  et  paraissent  se  transformer 
assez  graduellement  en  diorites  schisteuses  à  lits  minces  et  à  grain 
fin,  de  couleur  grisâtre  et  gris-noirâtre,  parfois  luisantes  sur  les 
surfaces  des  feuillets  et  de  temps  à  autres  micacées.  Elles  ressem- 
blent de  très  près  à  beaucoup  de  lits  que  Ton  voit  près  de 
Victoria,  et  font  en  toute  probabilité  partie  de  cette  formation. 
Peu  après  ce  changement,  le  plongement,  quoique  toujours  très 
élevé,  est  dans  une  direction  opposée.  Cela  peut  n'être  pas  un 
fait  d'une  grande  importance  dans  des  lits  presque  aussi  verti* 
eaux,  mais  il  peut  indiquer  leur  disposition  un  peu  en  forme 
deventail.  Leur  direction,  quoique  assez  inconstante  vers  ici, 
concorde  assez  bien  avec  celle  des  roches  aurifères,  et  rien  ne  fait 
présumer  l'existence  d'une  faille  qui  sépare  ces  deux  e&pèces  de 
roches. 
En  descendant  la  rivière  Sooke,  depuis  l'embouchure  de  la  Roches 

«  •  IV011T1  1-1  i-  iNi    trappéennes 

Sangsue  jusqu a  Sooke  Inlet,  toutes  les  roches  appartiennent  a  ladefariviôre 

formation  trappéenne.     Les  afSeurements  étant  pauvres,  et  le 

temps  mauvais  à  l'époque  de  ma  visite,  je  n'ai  pas  pu  constater 

les  attitudes  de  ces  roches  sur  cette  ligne  de  coupe.   Il  est  prpbar 

ble,  cependant,  qu'il  y  a  plusieurs  replis  dans  cette  distance — 

plus  de  six  milles.     Les  variétés  de  raches  observées  du  nord  au 

sud  sont  comme  suit  : — 

1.  Roche  déjà  décrite  à  la  crique  du  Loup.  2.  Felsite  compacte 
vert-gris,  avec  petits  points  feldspathiques  obscurs.  3.  Diorite  à 
gros  grain,  noire  et  blanche,  peut-être  d'injection.  4.  Trapp 
feldspathique  vert-gris,  compacte,  avec  veines  d'épidote,  comme 
la  roche  de  la  crique  du  Loup.  5.  Diorite  grise  à  grain  fin,  avec 
petites  taches  de  feldspath  pâle.  6.  Amygdaloïde  vert-gris  foncé 
avec  petites  amygdales  rondes.  7.  Trapp  dioritique  noirâtre,  à 
grain  fin.  8.  Diorite  gris-noirâtre  à  grain  tin,  presque  aphani- 
tique.  9.  Comme  N^  5,  mais  avec  de  plus  grosses  veines  d'épidote. 
10.  Comme  N^  8. 

Depuis  Sooke  Inlet,  par  le  chemin,  jusqu'à  sa  jonction  avec  le  Roches  Huf 
chemin   de  Metchosin,   l'on   rencontre   de  nouveau    beaucoup  de  sooke. 
d'affleurements  de  roches  de  cette  formation,  qui  montrent  des 
trappe  de  différentes  couleurs,  compactes,  amygdaloïdes  ou  brec- 

I 


114 


£XPLOIlÂTtOK   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 


Velues  de 
quarts. 


"Ciment/» 
dépôt  gla- 
ciaire. 


Oraylers  et 
Babies  de 
rivière. 


cîolaires.     La  région  qu'elles  supportent  est  extrêmement  rabo-  ' 
teuse  et  rocheuse,  avec  peu  de  sol  et  pas  de  grandes  vallées. 

Dans  toutes  les  parties  de  la  lisière  feuilletée,  les  veines  de 
quartz  abondent,  et  dans  les  schistes  noirs  de  la  rivière  aux 
Sangsues,  elles  sont  particulièrement  nombreuses,  quoique  petites. 
Une  bande  d'ardoises  est  souvent  caractérisée  par  de  minces 
veinules  de  quartz  et  de  petites  grappes  lenticulaires  dans  toutes 
ses  couches,  sans  montrer  aucune  grosse  veine  bien  définie.  Le 
quartz  renferme  peu  de  pyrites,  quoiqu'il  soit  parfois  superficiel- 
lement rouillé,  et  je  n'ai  pas  appris  qu'on  eût  jamais  trouvé  d'or 
dans  les  veines.  Immédiatement  au  nord  de  la  Plaine  de  Ken- 
nedy, il  y  a  une  large  bande  de  quartz  ressemblant  à  un  tilon, 
mais  qui,  par  ses  feuillures  et  eon  aspect  compacte,  représente 
plus  probablement  une  zone  de  roches  schisteuses  silicifiées.  Elle 
ne  renferme  pas  de  minéraux  métalliques.  Les  côtés  et  le  fond  ' 
de  la  vallée  de  la  rivière  aux  Sangsues  sont  couverts  d'un  "  ciment  "  ' 
comme  celui  que  j'ai  déjà  dit  exister  au  G-oldstream.  C'est  une  ' 
argile  dure,  sablonneuse,  gris-jaunâtre,  qui  paraît  avoir  été  conso- 
lidée par  une  grande  pression,  car  on  n'y  peut  reconnaître  aucune 
matière  calcaire  ou  liante.  Elle  est  chargée  de  petits  fragments 
subanguleux  de  roches  de  diverses  origines,  et  par  son  caractère  ' 
et  son  mode  d'existence  elle  paraît  représenter  la  moraine  de  fond 
d'un  glacier,  car  elle  ressemble  exactement  à  la  matière  qui  a  été 
];)ou8sée  dans  les  crevasses  de  roches  près  de  Victoria  durant  la 
période  glaciaire.  Lorsqu'elle  est  exposée  à  l'air,  elle  s'émiette 
en  argile  sablonneuse  et  pierreuse  tendre.  Des  monticules  de 
roche  feuilletée  projettent  à  travers  ce  "  ciment  "  et  dominent  les 
terrasses  inférieures  en  plusieurs  endroits,  ce  qui  prouve  que  la 
couche  n'en  est  profonde  nulle  part. 

La  Plaine  de  Kennedy  est  composée  de  galets,  de  sable  et  de 
cailloux,  par  lits  irrégulièrement  stratifiés  et  d'une  origine  fluviale 
assez  récente.  Elle  est  à  quinze  ou  vingt  pieds  au-dessus  de  la 
rivière  et  est  bornée  par  une  seconde  terrasse  basse,  d'environ 
trente  pieds  plus  haute,  qui  court  en  arrière  et  se  confond  avec 
les  versants  du  coteau.  A  la  Fourche  Nord,  il  se  trouve  une 
autre  petite  plaine  de  quelques  acres  d'étendue.  Je  n'ai  remarqué 
aucune  différence  sensible  entre  la  composition  du  ciment  et  celle 
des  dépôts  de  détritus  plus  récents,  quoique  ces  derniers  renfer- 
ment ordinairement  moins  d'argile,  et  une  plus  grande  proportion 
de  schiste  noir  écrasé.  Le  sable  de  la  grève  est  en  grande  partie 
composé  de  petites  particules  d'ardoise  noirâtre,  provenant  des 
roches  de  la  vallée  elle-même.    Les  plus  gros  galets  et  cailloux 


RAPPORT  PAR  M.  GEORGE  Itf.  DAWSON.  Il5 

des  deux  dépôts  proviennent  souvent  de  roches  du  voisinage 
immédiat,  mais  ils  sont  aussi  mélangés  de  grandes  quantités  de 
roches  étrangères  de  toutes  les  espèces  observées  ailleurs  dans  les 
sédiments  de  la  partie  sud  de  l'île  de  Vancouver,  y  compris  des 
diorites  à  gros  grain,  des  granits  hornblendiques  blanchâtres,  des 
conglomérats  et  des  grès  de  la  formation  crétacée. 
En  ajoutant  au  bief  est  et  ouest  de  la  rivière  aux  Sangsues  nistribution 

°  de  l'or. 

environ  un  mille  et  demi  de  la  Fourche  Nord,  la  longueur  totale 
du  cours  d'eau  dans  laquelle  on  a  trouvé  de  l'or  en  quelque  quan- 
tité est  d'environ  cinq  milles.  D'après  tout  ce  que  j'ai  pu  appren- 
dre, tout  ce  qui  a  été  obtenu  en  quantité  "  payante  "  l'a  été  en 
nettoyant  le  lit  de  la  rivière  elle-même,  et  en  "crevassant "  dans 
les  trous,  poches  et  fissures  des  ardoises  des  côtés  de  la  vallée. 
Cette  distribution  de  l'or  paraît  découler  naturellement  de  l'escar- 
pement des  côtés  de  la  vallée  et  de  son  peu  de  largeur,  et  je  ne 
sache  pas  qu'on  en  ait  trouvé  de  riches  dépôts  sur  les  terrasses  et 
les  berges  bien  au-dessus  de  la  rivière,  quoique  l'on  en  ait  beau- 
coup fouillé  quelques-unes.  La  plus  grande  quantité  d'or  pesant 
paraît  avoir  été  obtenue  près  de  Bacon  Bar,  à  environ  mi-chemin 
entre  la  Fourche  Nord  et  la  Plaine  de  Kennedy.  Dans  cette  der- 
nière localité,  l'or  était  presque  tout  léger  et  en  paillettes. 

A  en  juger  par  les  apparences,  l'or  des  roches  de  la  rivière  aux  sources  de 
Sangsues  a  été  assez  généralement  dispersé  dans  de  petites  veines 
de  quartz  à  travers  certaines  parties  des  roches  schisteuses,  dont 
une  forte  quantité  a  été  dégradée  et  emportée  lors  de  l'excavation 
de  la  vallée,  en  laissant  l'or  pesant,  par  un  procédé  naturel  de 
concentration,  sur  une  ligne  étroite  dans  le  fond  de  l'excavation. 
Il  peut  donc  fort  bien  arriver  qu'il  n'existe  pas  de  veines  propres 
à  l'exploitation,  bien  que  les  dépôts  trouvés  dans  la  vallée  aient 
été  très  riches  en  certains  endroits.  En  même  temps,  les  particules  sadusômina- 
d'or  plus  iines  sont  très  généralement  disséminées  dans  tous  les 
dépôts  de  surface,  et  l'on  peut  généralement  en  trouver  deux  ou 
trois  "couleurs"  dans  un  plat  de  terre  pris  soit  dans  les  dépôts 
modernes  près  du  niveau  de  la  rivière,  soit  dans  le  "  ciment  " 
décomposé,  à  une  grande  hauteur  sur  les  versants. 

On  ne  trouve  que  peu  de  pyrite  en  association  avec  l'or,  et  je 
n'ai  pas  observé  de  particules  de  galène,  mais  il  s'y  trouve  du 
sable  magnétique  en  petite  quantité,  surtout  sur  la  partie  infé- 
rieure de  la  rivière  près  de  son  confluent  avec  la  Sooke.  Sous  le 
rapport  de  la  qualité,  l'or  est  remarquablement  bon. 

Il  n'y  a  guère  de  doute  qu'il  peut  encore  exister  quelques  riches  Jer^pp^cthre 
dépôts  dans  le  voisinage  de  la  rivière  aux   Sangsues,   mais  ils  tions  futures. 


116 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


doivent  être  comparativement  limités  en  étendue  et,  d'après  la 
nature  de  la  contrée,  difficiles  à  trouver.  On  me  dit  que  dans  la 
plupart  des  cas  les  mineurs  se  contentaient  de  creuser  le  lit  de  la 
Sangsue  jusqu'à  la  surface  du  ciment,  qui  en  certains  endroits 
passe  complètement  sous  elle.  Dans  ce  cas,  il  est  très  probable 
qu'un  horizon  aurifère,  au  moins  aussi  riche  que  le  supérieur, 
existe  à  la  surface  de  la  véritable  roche  de  fond.  Les  bords  à 
pics  de  la  vallée  excluent  la  possibilité  de  l'existence  de  grands 
lits  anciens,  suivant  d'autres  directions  que  celle  de  la  rivière 
actuelle  ;  mais,  sur  son  côté  sud,  près  de  son  embouchure,  il  y  a 
une  plaine  de  graviers  où,  suivant  l'opinion  des  mineurs,  la  rivière 
a  dû  passer  autrefois.  Cette  opinion  peut  très  probablement  être 
bien  fondée,  et  si  le  terrain  n'est  pas  trop  difficile,  il  vaudrait  la 
peine  de  l'essayer.  Il  n'est  pas  improbable,  non  plus,  qu'au 
moyen  du  travail  hydraulique,  une  bonne  partie  du  ciment  et  des 
terrasses  près  de  la  rivière  serait  rémunérative.  L'existence  pos- 
sible de  veines  aurifères  assez  riches  pour  justifier  des  travaux 
d'exploitation  dans  cette  partie  du  pays,  qui,  sous  le  rapport  de 
la  position,  possède  de  grands  avantages  sur  les  districts  de  l'inté- 
rieur, ne  doit  pas  être  perdue  de  vue,  quoique  l'on  ne  puisse 
encore  rien  dire  de  bien  encourageant  à  ce  sujet. 
Roches  voicft-  Relativement  aux  relations  générales  de  la  lisière  aurifère,  on 
altérées  de  la  peut  dire  qu'elle  se  trouve  située  entre  les  roches  dioritiques  et 

formation         ^  ^  ■•«  -i-rr'*  -ii 

de  Victoria,  feldspathîques  de  la  formation  de  V  ictoria  au  nord,  et  les  trapps, 
amygdaloïdes  et  brèches  de  la  formation  de  la  Sooke  au  sud, 
quoique  l'on  ne  puisse  dire  exactement  quels  sont  ses  rapports 
avec  l'un  ou  l'autre  de  ces  systèmes.  La  formation  de  Victoria  sera 
plus  amplement  décrite  lorsque  la  carte,  pour  laquelle  on  accu- 
mule maintenant  des  matériaux,  sera  terminée.  Elle  se  compose 
principalement  de  sédiments  volcaniques  très  altérés  et  de  trapps, 
mais  elle  renferme  des  lits  de  calcaire  et  des  bandes  d'argillite  en 
certains  endroits,  et  peut  probablement  être  d'âge  carbonifère.  Je 
suis  porté  à  croire,  d'après  le  mélange  apparent  des  roches  de  la 
formation  aurifère  avec  celle-ci  au  nord  de  la  rivière  aux  Sangsues, 
qu'elle  est  plus  intimement  alliée  aux  couches  de  Victoria  qu'à 
celles  de  la  Sooke,  et  qu'elle  peut  même  reposer  sur  les  premières 
d'une  manière  concordante.  Quelques  circonstances  paraîtraient 
indiquer  un  contact  par  une  faille,  mais  même  dans  ce  cas  la 
dislocation  peut  n'être  pas  bien  importante  et  ne  peut  modifier 
la  conclusion  tirée  de  leur  passage  lithologique  apparent.     Les 

Définition      schistcs  de  la  rivière  aux  Sanirsues  représentent  certainement  la 

de  la  lisière  °  ^ 

schisteuse,      continuation  vers  l'ouest  de  ceux  que  l'on  voit  au  Groldstream, 


RAPPORT   PAR   U.   GEORGE   H.   DAWSON.  117 

qui  se  prolongent  probablement  à  l'est  sous  le  terrain  bas 
des  environs  du  lac  Langford,  et  reparaissent  à  la  pointe  qui 
forme  le  côté  occidental  de  l'entrée  du  havro  d'Esquimault.  Plus 
loin  encore  à  l'est,  le  prolongement  de  ces  lits  tendres  peut  expli- 
quer ta  brèche  en  forme  de  degrés  qui  se  produit  dans  la  côte  et 
dans  la  ligne  droite  de  la  rive  entre  les  havres  d'Ësquimault  et  de 
Victoria,  et  plus  loin.  Néanmoins,  les  roches  sont  compliquées  ici 
par  la  grande  masse  injectée  de  la  péninsule  qui  existe  entre  les 
deux  havres.  Je  ne  connais  rien  du  prolongement  à  l'ouest  de  la 
lisière  aurifère,  plus  loin  que  la  rivière  aux  Sangsues,  mais  sa 
marche,  si  elle  n'est  pas  interrompue,  la  ramènerait  à  la  côte  vers 
la  riWère  Jordon  ou  le  port  de  San  Juan,  et  il  est  probable  que 
l'or  trouvé  dans  la  première  de  ces  localités  en  provenait.  Cepen- 
dant, la  lisière  schisteuse  n'est  pas  également  aurifère  partout,  or pu  «inie- 
fait  démontré  non-seulement  par  des  différences  locales  dans  la  ^ue. 
partie  est  et  ouest  de  la  rivière  aux  Sangsues,  mais  par  l'absence 
de  riches  dépôts  dans  le  Goldstream,  qui  paraît,  dans  ses  rapports 
avec  la  lisière  schisteuse,  être  aussi  favorablement  située  que  la 
Sangsue.  Bien  qu'irrégulièrement  distribué  dans  la  bande  de 
schistes,  l'or  en  quantité  "  payante  "  ne  se  trouve  probablement 
que  dans  cette  lisière,  ce  qui  fait  que  sa  délimitation,  tant  sur 
la  carte  que  dans  ses  relations  avec  les  roches  voisines,  est  une 
question  assez  importante.  Il  est  fort  possible  qu'il  existe  plusieurs 
replis  parallèles  dans  la  largeur  de  la  lisière  aurifère,  et  que  les 
variations  dans  sa  largeur  et  son  caractère  peuvent  en  dépendre 
en  partie. 

Je  n'ai  pu  constater  qu'en  deux  endroits  l'attitude  des  roches  ci 
de  la  formation  de  la  Sooke  près  de  leur  contact  avec  les  roches 
aurifères.  Dans  un  cas,  elles  plongent  dans  une  direction  presque 
exactement  opposée  à  celle  de  ces  dernières,  et  dans  le  second, 
elles  plongent  avec  elles,  et  l'on  pourrait  supposer  qu'elles  passent 
sous  elles  d'une  manière  concordante.  En  prenant  la  coupe  telle 
qu'elle  existe  sur  les  rivières  aux  Sangsues  et  Sooke,  l'on  croirait 
presque  que  les  roches  de  la  Sooke  sont  les  plus  basses,  et  que 
celles  de  Yictoria  sont  les  plus  hautes  en  ordre  ascendant. 
Cependant,  ceci  est  contredit — outre  d'autres  considérations — par 
l'apparence  des  roches  de  la  Sooke,  qui  ont  l'air  beaucoup  plus 
modernes  et  moins  altérées  par  le  métamorphisme  que  les  couches 
de  Victoria.  Il  faut  donc,  ou  que  les  roches  de  la  Sooke  forment  le 
membre  le  plus  élevé  dans  une  coupe  consécutive,  mais  renversée, 
ou  qu'elles  reposent  sans  concordance  sur  les  roches  aurifères  dans 
une  coupe  semblable,  ou  qu'elles  les  rejoignent  sur  une  ligne  de 


rochcH  achla- 


IIR 


EXPLOBATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Ages  des 

goches  de  la 
ooke. 


faille.  Dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  la  seconde  suppo- 
sition paraît  être  la  plus  probable,  bien  qu'une  faille  puisse  aussi 
tendre  à  compliquer  leur  jonction  en  certains  endroits. 

Les  relations  mutuelles  de  ces  trois  séries  de  roches  présentent 
un  problème  important  et  intéressant,  que  l'on  pourrait  proba- 
blement déchiffrer  d'une  manière  satisfaisante  dans  des  coupes  de 
la  côte  :  mais  s'il  ne  s'en  trouvait  pas,  on  pourrait,  je  crois,  le 
résoudre  dans  le  district  de  la  rivière  aux  Sangsues  au  moyen 
d'une  exploration  minutieuse  durant  l'été,  lorsque  les  eaux  sont 
basses.  Je  n'ai  pas  examiné  la  côte  entre  Esquimault  et  la  Sooke, 
mais  des  échantillons  recueillis  près  du  cap  Albert  par  M. 
Richardson  sont  évidemment  rapportables  à  la  division  de  la 
Sooke,  et  il  a  trouvé  la  même  formation  sur  la  côte  à  l'ouest  de 
la  Sooke.  L'âge  de  ces  lits  doit  rester  une  question  ouverte  pour 
le  moment,  mais  beaucoup  de  faits  tendent  à  prouver  qu'ils 
représentent  la  formation  volcanique  mésozoïque  de  la  terre 
ferme,  décrite  ailleurs  comme  formation  porphyritique,  et  dans 
ce  cas  ils  sont  probablement  jurassiques. 


NOTE  GÉNÉRALE 
MINES  ET  MINÉRAUX  D'UNE  VALEUR  ÉCONOMIQUE 

DE  LA 

COLOMBIE-BRITANNIQUE, 

AVEC   UNE   LISTE   DE  LEURS   LOCALITÉS, 
'  PAR 

GEORGE  M.  DAWSON,  M.S.R.   Assoc,   M. S. G. 

I  [Réimprimée,  avec  additions  et  corrections,  du  Rapport  sur  le  chemin  de  fer  Canadien 

'  du  Pacifique,  l«77.] 


Au-delà  du  rebord  occidental  élevé  des  G-randes  Prairies,  et  Lisière 
entre  lui  et  l'océan  Pacifique,  se  trouve  une  région  que  Ton  peut  de  la  ©Se  du 
caractériser  comme  étant  un  pays  de  montagnes  et  de  formations 
rocheuses  accidentées  et  tourmentées.    Elle  court  nord-ouest  et 
sud-est,  avec  la  direction  générale  de  la  côte,  et  est  divisée  en 
deux  districts  montagneux  secondaires  par  une  lisière  irrégulière 
de  plateaux  élevés  qui  courent  dans  la  même  direction.     Au  sud 
du  49e  parallèle,  cette  région,  depuis  les  Montagnes-Rocheuses 
jusqu'au  Paciiique,  renferme,  en  différentes  parties  de  sa  longueur, 
des  dépôts  métallifères  de  grande  valeur  et  de  différentes  espèces, 
et  paraît  déjà  être  la  plus  importante  superficie  métallifère  des 
Etats-Unis.     La  province  de  la  Colombie-Britannique  comprend 
plus  de  800  milles  en  longueur  de  cette  région  de  montagnes  et 
de  plateaux,  avec  une  largeur  moyenne  d'environ  400  milles.  Aucorréi^on 
nord  du  49e  parallèle,  on  sait  aujourd'hui  que  les  Montagnes-  montagnes, 
Rocheuses  s'étendent  jusqu'à  la  rivière  de  la  Paix,  et  même  plus 
loin  au  nord,  jusque  près  de  l'embouchure  du  fleuve  Mackenzie, 
et  conservent  partout  à  peu  près  les  mêmes  caractères  géologiques 
que  ceux  de  leur  partie  méridionale.    Les  montagnes  de  Purcell, 
Selkirk,  Columbia,  Caribou,  et,  plus  au  nord,  l'Oménîca,  peuvent 
être  prises  collectivement  comme  représentant  des  chaînes  de 
Bitter  Boot  {Racine  Amère)  de  l'Idaho.  Le  plateau  intérieur  de  la 
Colombie^Sritannique  représente  le  grand  bassin  de  l'Utah  Qt  du 


120 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Ldslêre 
aurifère. 


Nevada,  mais  au  nord  des  sources  sud  de  la  Colombie,  les  eaux  de 

cette  région  n'y  restent  pas,  mais  se  déchargent  dans  le  Pacifique. 

rSSÎSdes^ou        La  chaîne  des  Cascades,  ou  de  la  Côte,  de  la  Colombie-Britan- 

facoî^bî^  nique,  quoique  ayant  d'une  manière  générale  la  même  relation 

Britannique.  ^^^^  |^  coutrée  intérieure  de  plateaux  que  les  montagnes  des 

Sierra  Nevada  de  la  Californie,  et  les  montagnes  des  Cascades  de 
rOrégon,  forme  un  système  distinct  des  unes  et  des  autres.  La 
principale  période  de  soulèvement  des  Sierra  Nevada  dans  sa 
région  typique  est  probablement  antérieure  à  celui  des  montagnes 
de  la  Colombie-Sritannique,  tandis  que  les  montagnes  des  Cascades 
de  rOrégon  sont  décrites,  par  le  professeur  LeConte  et  autres, 
comme  étant  principalement  formées  de  matières  volcaniques 
comparativement  modernes,  ce  qui  n'a  guère  lieu  dans  les  prin- 
cipales chaînes  de  la  côte  ouest  de  la  Colombie-Britannique.  Les 
chaînes  parallèles  des  îles  de  Vancouver  et  de  la  Reine-Charlotte 
peuvent,  autant  que  leur  structure  est  déjà  connue,  être  inclues 
avec  la  chaîne  de  la  Côte  de  la  terre  ferme. 

Dans  la  Colombie-Britannique,  une  lisière  de  roches,  correspon- 
dant probablement  plus  ou  moins  exactement  aux  roches  aurifères 
de  la  Californie,  a  déjà  révélé  une  grande  richesse  aurifère,  et  je 
crois  que  l'on  peut  raisonnablement  espérer  que  de  nouvelles 
découvertes  et  des  exploitations  de  riches  dépôts  métallifères 
d'autres  espèces  suivront  bientôt.  L'on  en  connaît  déjà  des  indices 
qui  promettent  beaucoup.  Avec  une  similarité  générale  de  con- 
formation topographique  dans  la  lisière  tourmentée  de  la  côte 
occidentale,  l'on  rencontre  en  même  temps  une  grande  uniformité 
dans  le  caractère  lithologique  des  roches,  en  sorte  que  bien  que 
dans  une  distance  comparativement  courte  du  sud-ouest  au  nord- 
est  on  peut  trouver  un  changement  lithologique  considérable,  on 
peut  traverser  de  grandes  distances  du  sud-est  au  nord-ouest  sans 
rencontrer  beaucoup  de  difierence.  Dans  la  Colombie-Britannique, 
autant  que  les  explorations  géologiques  ont  été  poussées  jusqu'ici, 
elles  tendent  à  démontrer  une  ressemblance  générale  des  roches 
avec  celles  des  sections  typiques  de  la  Californie  et  des  Etats  de 
rOuest,  et  quoique  les  veines  métallifères,  prises  séparément, 
soient  très  inconstantes  comparativement  aux  formations  rocheuses, 
des  lisières  caractérisées  par  des  dépôts  métallifères,  et  qui  déi)en- 
dent  de  la  persistance  de  quelques  séries  de  couches,  sont  aptes  à 
être  beaucoup  plus  constantes. 
Circonstance»  Daus  la  découverte  et  l'exploitation  de  ses  richesses  minérales, 
le  développe-  Ja  Colomble-Britannique  souffre  de  plusieurs  désavantages,  don:t 
wi»e8,         jç  principal  est  le  temps  OQmparatiyemeut  court  depuis  lequel  le 


Uniformité 
des  roches 
dans  les 
directions 
nord-ouest 
et  sud-est. 


RAPPORT   PAR  M.   GEORGE   M.   DAW80N.  121 

pays  a  été  établi,  ainsi  que  Tinaccessibilité  des  régions  minières 
connues,  et  le  coût  de  la  main-d'œuvre  et  des  approvisionnements. 
En  outre,  une  grande  partie  du  pays  est  couverte  d'épaisses 
forêts,  et  la  surface  est  fort  encombrée  de  sédiments  glaciaires 
qui,  quoique  tendant  souvent  à  produire  un  sol  plus  fertile,  cache 
les  indices  d'après  lequel  se  guide  l'explorateur  dans  les  latitudes 
plus  méridionales. 

Toutes  ces  circonstances  tendent  à  retarder  le  développement 
de  la  Colombie-Britannique  comme  pays  minier.  Cependant,  elle 
avance  lentement,  et  je  crois  que  lorsque  le  pays  sera  mieux  établi 
et  que  le  coût  de  la  main-d'œuvre  et  des  provisions  aura  diminué, 
elle  se  développera  rapidement  et  prendra  bientôt  le  premier  rang 
comme  province  minière  de  la  Confédération.  Je  ne  dois  pas 
oublier  de  dire  que,  sous  un  rapport  très  important,  les  roches  de 
cette  partie  du  littoral  du  Pacifique  difierent  de  celles  que  l'on 
rencontre  plus  au  sud  :  la  formation  crétacée  change  considérable- 
ment de  caractère  et  devient  houillère,  et  elle  fournit  les  combus- 
tibles exploités  à  Nanaïmo  et  Comox. 

Dans  les  pages  qui  suivent,  je  me  suis  efforcé  de  donner  un 
compte-rendu  systématique,  quoique  court,  des  ressources  miné- 
rales et  des  mines  de  la  Colombie-Sritannique,  en  puisant,  lors- 
que la  chose  devenait  nécessaire,  dans  les  mémoires  publiés  par  la 
Commission  Gréologique,  et  en  entrant  dans  un  peu  plus  de  détails 
au  sujet  des  localités  à  l'égard  desquelles  il  n'a  encore  rien  été 
publié. 

Ob. 

L'on  peut,  je  crois,  dire  sans  exagération  qu'il  n'y  a  presque  pas  or  largement 
un  seul  cours  d'eau  de  quelque  importance,  dans  la  province  de 
la  Colombie-Britannique,  dans  lequel  on  ne  peut  pas  trouver  la 
"  couleur  "  de  l'or.  La  découverte  de  ce  précieux  métal,  révélée 
pour  la  première  fois  en  1858,  causa  une  grande  affluence  de  mineurs 
cette  année  et  la  suivante.  L'or,  qui  fut  ainsi  la  première  cause 
de  l'attention  que  l'on  porta  au  pays,  a  toujours  été,  depuis,  le 
principal  facteur  dans  sa  prospérité. 

Le  tableau  qui  suit  nous  donne  le  rendement  annuel  de  l'or  de  statistique  de 

^  la  productton 

1858  à  la  fin  de  1876.  Comme  on  n'a  tenu  aucun  registre  officiel  de  ror. 
de  l'exportation  de  l'or,  le  seul  moyen  d'arriv^er  à  un  résultat 
approximatif  est  d'ajouter  à  ce  que  l'on  sait  avoir  été  réellement 
exporté  par  les  banques  et  les  compagnies  d'express,  une  somme 
estimée  pour  représenter  ce  qui  a  été  emporté  par  les  particuliers. 
Une  grmde  partie  de  Tor  qui  sort  du  pays  sans  être  enregistré 


122 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


est  emporté  par  les  Chinois,  et  une  partie  s'en  va  du  district  de 
Kootenay  sans  passer  par  Victoria. 

Pendant  que  j'étais  à  Victoria,  j'ai  pu,  avec  l'aide  de  M.  C.  Good, 
député  du  ministre  des  Mines,  et  en  m'adressant  aux  différentes 
banques,  reviser  ces  chiffres,  qui  m'avaient  été  diversement  donnés 
PLI  différentes  autorités  ;  et  je  crois  que,  bien  qu'ils  ne  soient  pas 
absolument  exacts,  on  peut  les  accepter  comme  étant  aussi  rap- 
prochés de  la  vérité  qu'il  est  maintenant  possible  d'y  atteindre. 
M.  Good  a  ajouté  aux  chiffres  du  tableau,  d'après  ses  propres 
livres,  le  nombre  des  mineurs  connus  comme  employés  aux  mines, 
et  il  a  calculé  la  moyenne  des  gains  annuels  par  homme,  qui 
donne  la  moyenne  générale  très  élevée  de  |658  par  année. 


TABLEAU  tiré  du  second  rapport  anntiel  du  ministre  des  Mines 

•    de  la   Colombie- Britannique^  montrant  le  rendement   connu  et 

estimé  de  Vor  ;  le  nombre  des  mineurs  employés,  et  le  gain  moyen 

par  homme  et  par  année,  de  1858  à  1875.     [Auquel  est  ajouté  le 

rendement  connu  et  estimé  de  1876.] 


Année. 

Montant  que  l'on 

sait  avoir  étô 

exporté  par  les 

banques,  etc. 

Ajoutez  un  tiers  de 
plus,  comme  esti- 
mation de  Tor 
emporté  par  les 
particuliers. 

• 

Total. 

Nombre  de 

mineurs 

employés. 

Gain  moyen 

annuel  par 

homme. 

1858     -) 
(6  mois.)    j 
1859 

$ 

390,265 

1,211,304 
1,671,410 
1,999,589 

3,184,700 

2,801,888 
2,618,404 
1,996,580 
1,860,631 
1,779,729 
1,331,234 
1,002,717 
1,349,580 
1,208,229 
979,312 
1,383,464 
1.836,178 
1,339,986 

$ 
130,088 

403,768 
557,133 
666. 529 

1,061,566 

933,962 
872,801 
665,526 
620.217 
593,243 
443,744 
334,239 
449,860 
402.743 
326,437 
461.154 
618,726 
446,662 

$ 

520,353 

1,615,072 
2.228,543 
2,666,118 

4,246,266 

3,735,850 
3,491,205 
2,662,106 
2,480,868 
2,372,972 
1,774,978 
1,336,956 
1,799,440 
1,610,972 
1,305,749 
1,844,618 
2,474,904 
1,786,648 

3,000 

4,000 
4,400 
4,200 
(4,100 
\  4,400 
4,400 
4,294 
2,982 
3,044 
2,390 
2,369 
2,348 
2,450 
2,400 
2,300 
2.868 
2,024 

$ 

173 
403 

1860 

506 

1861 

634 

1862 \ 

1863 / 

517 
482 

1864 

849 

1865 

1866 

1867 

813 
893 
814 

1868 

992 

1869 

749 

1870 

569 

1871 

734 

1872 

671 

1873 

567 

1874 

1875 

643 
1,222 

1876 

39,953,618 

Nombre  moyen  des  mineurs  employés  annuellement 3,220 

Gain  moyen  par  homme  et  par  année $658 

Bendçment  lot^l  de  l'or,  cgnnu  et  estimé,  de  1858  k  J875 ,.,  $38,166,970 


RAPPORT  PAR   M.  GEORGE   M.  DAWSON.  123 

En  ajoutant  le  produit  de  1876,  le  chiflFre  total  de  Tor  exporté  ^«^dement 
de  la  province,  en  dix-huit  ans  et  demi,  est  porté  à  189,953,618,  ou 
en  chiffres  ronds,  à  quarante  millions,  ce  qui  est  un  résultat  très 
remarquable  pour  une  colonie  dont  toute  la  population  européenne 
.  n'a  probablement  pas  dépassé,  durant  la  même  période,  10,000 
âmes. 

Le  rendement  de  Tor  montre  une  fluctuation  d'une  année  à  Fluctuations 

dans  le 

l'autre,  due  non-seulement  à  l'incertitude  des  dépôts  exploités,  et  *'®'^<^e"*«^^- 
au  nombre  des  mineurs  employés,  mais  qui  dépend  aussi  des 
conditions  climatériques.  Ainsi,  la  diminution  qui  s'est  produite 
en  1876,  comparativement  à  1875,  peut  être  attribuée,  dans  le 
district  de  Caribou,  à  la  grande  quantité  de  neige  qui  était  tombée 
sur  les  montagAes  l'hiver  précédent,  et  aussi  aux  pluies  plus 
qu'ordinaires  de  l'été, — ce  qui  a  empêché  l'assèchement  des 
fouilles  profondes  avant  que  la  saison  ne  fût  déjà  fort  avancée. 
Dans  Gassiar,  le  printemps  défavorable  a  été  cause  que  les 
mineurs  n'ont  pu  se  rendre  à  leurs  concessions  (daims)  que  fort 
tard,  et  les  grandes  inondations  ont  retardé  leurs  opérations 
durant  l'été. 

La  distribution  très  générale  de  l'or  alluvien  dans  la  province  pj^^^g^^f^g 
peut  indiquer  que  plusieurs  formations  différentes  de  roches  le  placer»- 
produisent  en  plus  ou  moins  grande  quantité,  bien  que  ce  ne  soit 
que  lorsqu'il  existe  de  l'or  "  brut"  ou  "  pesant"  que  l'on  peut 
supposer  y  avoir  des  veines  aurifères  originales  dans  le  voisinage 
immédiat  du  gîte.  Les  "  couleurs,  "  comme  on  appelle  les  plus 
fines  particules  d'or,  voyagent  très  loin  dans  le  lit  des  rivières  à 
courant  rapide  de  ce  pays,  avant  qu'elles  ne  soient  réduites  en 
poudre  impalpable  par  le  frottement  ;  et  le  système  de  distribution 
des  sédiments,  dans  le  nord  et  ailleurs,  a  aussi,  sans  doute,  aidé  à 
la  dissémination  de  l'or  en  poudre.  Cependant,  la  formation 
aurifère  proprement  dite  consiste  en  une  série  de  schistes  ou 
ardoises  talqueux  et  chloritiques,  noirâtres  ou  gris-verdâtre,  qui 
parfois  deviennent  micacés  et  montrent  généralement  des  preuves 
de  métamorphisme  plus  grand  que  les  ardoises  aurifères  de  la 
Californie.  Leur  horizon  géologique  n'est  pas  encore  exactement 
établi,  aucune  exploration  géologique  n'ayant  été  entreprise  dans 
ce  but;  mais  je  suis  porté  à  croire  qu'on  découvrira  qu'ils  occu- 
pent une  position  intermédiaire  entre  les  membres  les  plus 
distinctifs  du  groupe  de  la  Crique  de  la  Cache  Inférieure,  de  la 
première  classification  provisoire  des  roches  de  la  Colombie-Bri- 
tannique faite  par  M.  Selwyn,  ^  et  la  base  des  roches  mésozoïquen 

*  Rapport  des  Opérations  de  h  Çopamissiou  Géologique,  1871-72,  p.  61, 


124 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


£t<;ndue 
des  roches 
aurifères. 


District  de 
(^arlbou. 


Traits 
physiques 
caractéristi- 
ques. 


qui  les  recouvrqnt,  appelées  4a  formation  porphyritique  dans  mon 
rapport  de  1875.  *  S'il  en  est  ainsi,  il  n'est  pas  improbable  qu'ils 
sont  les  équivalents  géologiques  de  quelques-unes  des  roches 
aurifères  les  plus  riches  de  la  Californie.  A  la  suite  de  la  dénu- 
dation  des  veines  aurifères  qui  traversent  ces  roches,  l'or  s'est 
trouvé  condensé  dans  les  dépôts  des  placers. 

Les  plus  grandes  étendues  de  ces  roches  paraissent  se  rattacher 
à  la  région  tourmentée  qui  se  trouve  à  l'ouest  de  la  chaîne  des 
montagnes  Bocheuses,  connue  dans  diflFérentes  parties  de  sa 
longueur  sous  les  noms  de  chaînes  de  Purcell,  Selkirk,  Colombie, 
Caribou  et  Ominéca.  D'autres  lisières  considérables  de  roches 
aurifères,  qui  appartiennent  probablement  à  la  même  époque, 
existent  cependant  au-delà  de  cette  région,  comme  dans  le  voisi- 
nage de  la  rivière  Anderson  et  de  Boston  Bar,  sur  la  Fraser,  à  la 
rivière  aux  Sangsues,  dans  l'île  de  Vancouver  et  ailleurs. 

Le  district  de  Caribou,  découvert  en  1860,  a  été  le  plus  perma- 
nent et  le  plus  productif.  Le  cinquante-troisième  parallèle  de 
latitude  passe  à  travers  le  centre  de  ce  district,  qui  a  été  décrit 
comme  étant  une  région  montagneuse,  mais  que  l'on  doit  plutôt 
regarder  comme  le  débris  d'un  grand  plateau  élevé,  dont  la  hau- 
teur moyenne  est  de  5,000  à  6,500  pieds,  disséqué  par  d'innombra- 
bles cours  d'eau  qui  en  descendent  dans  toutes  les  directions,  mais 
qui  tous  finissent  par  se  jeter  dans  quelque  bras  de  la  Fraser.  Ces 
cours  d'eau,  qui  tombent  rapidement  vers  leurs  sources  sur  des 
lits  rocheux,  descendent  dans  de  grandes  vallées  en  forme  de  V, 
et  avec  les  pentes  moins  rudes,  la  roche  devient  cachée  par  des 
dépôts  de  gravier,  qui  augmentent  en  épaisseur  et  en  étendue 
jusqu'à  ce  que  les  vallées  prennent  la  forme  d'un  U  ou  à  fond 
plat,  et  qu'il  s'y  forme  de  petites  clairières  marécageuses,  à  travers 
lesquelles  les  cours  d'eau  coulent  en  serpentant  et  avec  un  faible 
courant.  Les  berges  escarpées  des  vallées  sont  couvertes  d'une 
épaisse  forêt  de  conifères,  dont  l'incendie  n'a  détruit  qu'une  partie 
comparativement  minime,  grâce  à  l'humidité  du  climat  à  cette 
grande  altitude.  La  surface  du  plateau  démantibulé  qui  les 
dominent  est  souvent  diversifiée  par  des  prairies  non  boisées,  qui 
offrent  de  bons  pâturages  durant  l'été,  et  tout  le  pays  est  couvert 
d'une  couche  plus  ou  moins  épaisse  de  sédiments  ou  de  détritus, 
qui  cachent  la  plus  grande  partie  de  la  surface  du  sous-sol 
rocheux. 

De  même  que  dans  tous  les  nouveaux  districts  aurifères,  les 


•  Rapport  des  Opérations,  1875-76, 


happokt  par  m.  gkorge  m-  Dawsok.  i25 

dépôts  ou  placera  à  fleur  de  terre,  et  les  graviers  dans  les  cours  Expio^tton 
d'eau  actuels,  attirèrent  d'abord  l'attention,  mais  avec  l'expérience  ^^^^l^^ 
des  mineurs  de  la  Californie  et  de  l'Australie,  on  ne  fut  pas  long-  p«*ofonds. 
temps  sans  découvrir  que  les  fouilles  profondes  étaient  de  beau- 
coup les  plus  profitables.     Les  criques  de  "Williams  et  Lightning 
ont  jusqu'ici  fourni  la  plus  grande  partie  de  l'or  du  district  de 
Caribou.      On  reconnut  leur  richesse  dès  le  début,  mais  on  les 
trouva   ensuite  particulièrement  propres  aux  exploitations  pro- 
fondes, parce  qu'elles  ont  un  dépôt  dur  d'argile  à  galets  sous  les 
lits    des    cours  d'eau   actuels,   qui  empêche  l'eau  superficielle 
de  s'infiltrer  dans  les  fouilles  intérieures.     Par  des  opérations 
minières  régulières,  le  fond  rocheux  de  la  vallée  est  suivi  sous 
50  à  150  pieds  d'argiles  et  de  graviers  superposés,  le  lit  de  l'ancien 
cours  d'eau  pouvant  être  suivi  au  moyen  des  roches  polies  qui 
le  recouvrent,  et  par  les  gros  graviers  et  cailloux  qui  l'ont  rempli. 
C'est  dans  le  creux  du  chenal  rocheux  que  l'on  trouve  générale- Anciens'uts 

J-  ^  de  rivières 

ment  le  filon  le  plus  riche,  mais  en  suivant  la  surface  rocheuse  enterrés. 
latéralement,  on  trouve  aussi  un  terrain  de  côté,  assez  riche  pour 
bien  payer,  sur  une  plus  ou  moins  grande  largeur.  Les  anciens 
cours  d'eau  du  district  de  Caribou  ont  suivi  à  peu  près  les  mêmes 
directions  que  suivent  leurs  représentants  actuels,  en  traversant 
souvent  d'un  côté  à  l'autre  de  la  vallée  et  en  faisant  dififérentes 
courbes,  et  parfois  en  passant  au  bas  d'une  pointe  de  matières  de 
transport  qui  s'avance  dans  le  chenal  moderne,  mais  jamais,  je 
crois,  en  quittant  l'ancienne  vallée  ou  en  traversant  le  système 
de  drainage  moderne,  comme  cela  a  si  souvent  lieu  dans  les 
placers  profonds  de  la  Californie  et  de  l'Australie. 

Comme  exemple  des  méthodes  employées  et  de  l'étendue  des  Mme  vm 

Winkle. 

opérations  minières  qu'il  faut  faire  avant  d'atteindre  les  lits  de 
rivières  enterrés,  l'on  peut  citer  la  mine  Van  Winkle,  sur  la  crique 
Lightning,  qui  est  celle  où  les  exploitations  se  font  avec  le  plus 
de  succès.  Une  courte  notice  sur  cette  mine  a  été  donnée  dans 
le  catalogue  descriptif  publié  à  propos  de  la  collection  de  la 
Commission  Géologique  à  la  dernière  Exposition  de  Phila- 
delphie. 
Le  daim  couvre  environ  2,050  pieds  de  la  vallée  en  longueur,  dont  néocnseR  et 

.  o  »  rendement. 

la  partie  la  plus  profonde  de  l'ancien  chenal  avait  été  nettoyée 
sur  une  longueur  de  1,600  à  1,700  pieds  en  octobre  1876.  Cepen- 
dant, il  y  reste  encore  beaucoup  de  terre  de  côté,  et  les  déblais 
atteignent  parfois  une  largeur  de  200  à  300  pieds,  en  suivant 
cette  dernière  aussi  loin  qu'on  y  trouve  du  profit.  La  mine  a. 
donné  un  premier  dividende  en  décembre  1873,  |40,000  ayant 


1^6  EXi»LORATïON    GEOLOGIQUE  DÛ  CaKaDA. 

été  dépensées  avant  qu'on  n'eût  trouvé  de  l'or  dans  le  chenal. 
Elle  a  depuis  continué  à  donner  de  beaux  profits,  ayant  produit 
en  une  seule  semaine  pour  |16,700  d'or,  et  dans  d'autres  occa- 
sions, les  sommes  réalisées  se  sont  élevées  à  $14,000, 112,000,  etc., 
par  semaine,  A  la  date  ci-dessus  mentionnée,  le  rendement  total 
de  l'or  s'était  élevé  à  la  forte  somme  de  |600,964.99. 

gj^"8emeiit  jju  atteignant  le  chenal  enterré,  on  creuse  ordinairement  un 
puits  à  l'extrémité  inférieure  ou  d'aval  du  daim,  sur  le  versant  de 
la  vallée,  où,  après  avoir  traversé  une  médiocre  épaisseur  d'argile 
ou  de  gravier,  on  atteint  la  roche  schisteuse  du  district.  Le  puits 
est  ensuite  poussé  à  travers  cette  roche,  jusqu'à  ce  que  l'on 
suppose  être  arrivé  à  une  profondeur  suffisante,  après  quoi  on 
creuse  une  galerie  à  angle  droit  du  cours  de  la  vallée,  et  si  l'on  a 
bien   calculé   la  profondeur, — soit  par  estimation,  soit  par  des 

Cjaïefiepour  calculs  basés  sur  celle  requise  dans  des  fouilles  voisines, — l'on 

cheliai."  frappe  l'ancien  chenal  de  manière  à  ce  que  l'eau  souterraine  qui 
s'y  ramasse  de  toute  la  partie  supérieure  du  daim  puisse  être 
pompée  à  la  surface  par  le  puits.  Cependant,  en  perçant  la  roche 
schisteuse  pour  arriver  au  gravier,  l'on  rencontre  fréquemment 
tant  d'eau  que  les  pompes  sont  impuissantes  à  la  retirer,  ce  qui 
oblige  de  suspendre  les  travaux  jusqu'à  la  partie  la  plus  sèche  de 
la  saison,  ou  jusqu'à  ce  que  l'on  puisse  y  appliquer  des  appareils 
plus  puissants.  Lorsque  la  galerie  ne  se  trouve  pas  être  à  une 
profondeur  suffisante  pour  atteindre  le  fond  de  l'ancien  chenal,  il 
faut  généralement  la  fermer,  et  après  avoir  creusé  le  puits  plus 
avant,  en  ouvrir  une  nouvelle.  L'ancien  chenal  une  fois  atteint 
et  asséché,  on  le  suit  en  en  remontant  la  pente  dans  les  fouilles, 
jusqu'à  la  partie  supérieure  du  daim,  et  lorsque  les  côtés  sont 
"  payants,"  on  les  exploite  aussi. 

Dans  la  mine  Van  Winkle,  la  profondeur  moyenne  des  fouilles 
n'est  que  d'environ  70  pieds,  le  puits  le  plus  bas  étant  placé  à 
300  pieds  de  la  crique,  du  côté  opposé  de  laquelle  on  voit  la  roche 

Eau.  s'élever  à  la  surface,  en  formant  des  falaises  escarpées.    L'eau  est 

élevée  à  moins  de  quarante  pieds  de  la  surface,  puis  elle  est 
déchargée  dans  une  galerie  d'écoulement  de  3,000  pieds  de  lon- 
gueur, qui  sert  aussi  pour  d'autres  daims.  Il  y  a  deux  pompes,  de 
dix  pouces  de  diamètre,  avec  tuyaux  en  bois,  qui  donnent  environ 
douze  coups  de  quatre  pieds  par  minute,  le  pouvoir  étant  fourni 
par  une  turbine  de  dix-huit  pieds.  Ceci  ne  représente  pas  exacte- 
ment le  volume  d'eau  pompée,  cependant,  car  le  terrain  de  ce 
daim  est  en  partie  égoutté  par  d'autres  situés  plus  bas,  dans 
lesquels  on  ne  peut  travaill  ^r  que  plus  tard  dans  la  saison.     On 


RAPPORt  PAR  M.   GEORGE  M.   DAWSOî^.  1^7 

obtient  le  plus  riche  produit  dans  le  chenal  rocheux  de  l'ancien 
cours  d'eau,  mais  lorisqu'il  est  très  tortueux,  la  force  de  Teau  a 
charrié  l'or  dans  les  endroits  où  sa  largeur  augmente.  Les  roches 
les  plus  dures  conservent  encore  leurs  formes  polies-  et  usées  par 
Peau,  mais  la  plupart  des  ardoises  sont  pourries  et  friables  à  une 
profondeur  considérable,  et  en  faisant  les  déblais  dans  le  fond,  on 
en  enlève  une  épaisseur  d'un  à  deux  pieds  au  pic  et  à  la  pelle, 
que  l'on  envoie  à  la  surface  avec  le  gravier  superposé,  pour  y 
être  lavés.     Dans  les  fouilles  de   côté,  comme  dans  le  chenal  nôbiais  des 

eûtes. 

central,  on  trouvé  la  plus  grande  partie  de  l'or  reposant  directe- 
ment sur  la  "  roche  de  lit,"  et  ce  n'est  que  par  hasard  que  l'on 
rencontre  des  filons  profitables  ou  "  payants  "  dans  le  gravier,  à 
quelques  pieds  plus  haut.  Le  terrain  de  côté  est  creusé  en  partant 
du  chenal  en  lisières  successives  parallèles  à  ce  dernier.  Le 
rendement  moyen  de  la  partie  que  l'on  travaillait  à  l'époque  de 
ma  visite  peut  être  porté  à  deux  onces  et  demi  ou  trois  oiices 
pour  chaque  série  de  boisage, — la  série  découvrant  environ 
trente-cinq  pieds  carrés  de  roche  de  lit,  sur  une  hauteur  de  six 
pieds. 

Les  plus  basses  couches  de  gravier  renferment  beaucoup  de  Dépota 
gros  cailloux  de  quartz  et  de  fragments  schisteux  qui  ne  sont  pas 
beaucoup  usés  par  l'eau,  et  qui  doivent  avoir  roulé  des  penchants 
des  coteaux, — l'apparence  étant  celle  d'un  dépôt  fait  par  des  eaux 
torrentielles  à  une  profondeur  de  quatre  à  six  pieds  dans  le 
chenal,  au-dessus  duquel  le  gravier  est  généralement  mieux 
arrondi,  et  plus  également  distribué,  quoique  encore  mélangé  d'un 
peu  de  matière  argileuse. 

Par  suite  du  manque  de  consistance  des  graviers,  la  pression 
qui  a  lieu  sur  les  étais  des  travaux  est  excessive.  Les  jeux  ou 
séries  des  boisages  ne  sont  éloignés  les  uns  des  autres  que  de 
quelques  pouces  en  certains  endroits,  et  tous  les  travaux  sont 
revêtus  d'un  couchis  complet.  Le  bois  que  l'on  emploie  est  très 
massif,  car  il  a  une  épaisseur  moyenne  d'un  à  deux  pieds,  et  l'on 
se  sert  à  cet  effet  de  l'épinette  du  pays,  qui  est  simplement 
décortiquée  et  coupée  de  longueur.  Il  coûte,  livré  à  la  mine,  8 
cts.  par  pied  linéaire,  toutes  les  grosseurs  convenables  étant 
acceptées  au  même  taux.  Le  couchis,  qui  est  simplement  fendu, 
de  quatre  pieds  de  longueur,  cinq  pouces  de  largeur,  et  deux 
d'épaisseur,  coûte  $7  les  cent  morceaux.  Malgré  toutes  les 
précautions  possibles,  le  boisage  est  souvent  écrasé  par  la  pres- 
sion, et  les  piles  sont  même  enfoncées  dans  l'ardoise.  Lorsque 
l'on  enlève  de  gros  cailloux  des  côtés,  ou  que  l'on  trouve  des 


128 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Pompes. 


terres  ébouleuses,  il  faut  mettre  une  grande  quantité  de  branches 
d'épinette  derrière  le  couchis,  et  dans  plusieurs  parties  de  la 
mine  l'eau  filtre  à  travers  le  toit  comme  une  forte  ondée. 

Le  gravier  aurifère  est  amené  à  la  surface  à  Taide  de  seaux  et 
de  cordes,  au  moyen  d'un  appareil  à  friction  et  d'un  pouvoir 
d'eau. 

Toutes  les  fouilles  profondes  sont  remplies  d'eau  chaque  année 
à  l'époque  des  crues  du  printemps^  et  ce  n'est  parfoij&  que  tard 
dans  l'été  ou  l'automne  que  les  pompes  parviennent  à  la  maîtriser. 
En  octobre  1876,  les  compagnies  suivantes  faisaient  jouer  leurs 
pompes  nuit  et  jour  sur  la  crique  Lightning,  la  Van  Winkle  étant 
la  seule  mine  qui  n'avait  pas  d'eau. 

Le  Claivi  Costello. — Pompe  de  douze  pouces  de  diamètre,  de 
neuf  pieds  de  jeu,  donnant  dix  coups  à  la  minute. 

Le  Claim  Vulcari- — Pompe  de  douze  pouces  de  diamètre,  six 
pieds  de  jeu,  donnant  dix-huit  coups  à  la  minute. 

Le  Claim  Vancouver, — Pompe  de  douze  pouces  de  diamètre, 
neuf  pieds  de  jeu,  donnant  dix  coups  à  la  minute  (à  double 
action). 

Le  Claim  Van  Winkle, — Pompe  de  dix  pouces  de  diamètre, 
quatorze  pieds  de  jeu,  donnant  dix  coups  à  la  minute  (deux 
pompes). 

La  quantité  d'eau  tirée  à  cette  époque  s'élèverait  donc  à  environ 
13,870  gallons  par  minute,  ou  19,874.000  par  jour. 

Dans  beaucoup  de  cas  les  machines  et  l'installation  des 
étrangers! *"^™^^®®  sout  très  recommaudablcs,  et  presque  tous  les  frais  des 
exploitations  minières  sont  supportés  par  les  mineurs  du  district 
eux-mêmes,  sans  l'aide  de  capitaux  étrangers,  malgré  que  la 
main-d'œuvre  et  les  matériaux  de  toutes  sortes  soient  à  des  prix 
exorbitants.  L'argent  gagné  dans  une  entreprise  est  employé 
dans  une  autre,  et  quelques-uns  des  actionnaires  d'une  mine  y 
travaillent  souvent  eux-mêmes  dans  les  profondeurs  de  la  terre. 
Sur  la  crique  Lightning,  on  peut  dire  qu'environ  16,000  pieds 
de  la  vallée  ont  été  fouillés,  en  ce  qui  concerne  le  chenal  profond  ; 
et  bien  que  quelques  daims  de  bancs  et  de  ruisseaux  tributaires 
aient  donné  d'assez  bons  profits,  la  matière  des  côtés  de  la  vallée 
n'est  pas  assez  riche  pour  justifier  l'emploi  de  travaux  hydrau- 
liques maintenant.  En  cherchant  à  atteindre  le  fond  de  l'ancien 
chenal  plus  bas  dans  la  vallée,  l'on  rencontre  de  très  grandes 
difiGicultés,  à  cause  de  la  forte  quantité  d'eau  qui  s'y  accumule 
et  de  la  plus  grande  profondeur  à  laquelle  il  faut  creuser  les  puits. 
Il  n'y  a  aucune  raison  de  croire,  cependant,  que  l'on  soit  arrivé 


Mines 
exploitées 


Crique 
Lightning. 


feAt>PÔRT   PAR    M.   GEORGE    M.   DAWSON.  i 

à  la  partie  du  chenal  la  plus  basse  où  les  exploitations  pourraient 
être  profitables. 

Le  tableau  suivant,  communiqué  par  M.  James  Evans  au 
ministre  des  Mines  de  la  Colombie-Britannique,  donne  un  état 
aussi  exact  qu'il  a  pu  le  faire  des  sommes  retirées  de  quelques- 
unes  des  principales  mines  sur  la  crique  Lightning,  jusqu'au  1er 
novembre  1875  : — 

Dutch  el  Singel  (aujourd'hui  Porsévérance) $130,000  nendement 

i>unbar ! 30,000        ;!i:;;tl!PWs. 

Discovery  el  Butclier 120.000 

Campbell  el  Whilehall 200,000 

Soulh  Wales 141,531 

Lighlning 153,902 

Point  130,025 

Spruce  99,908 

Costello  20,476 

Vulcan 56,955 

Vancouver 274,190 

Victoria 451,642 

VanWinkle 303,983 

Dans  la  crique  Williams,  sur  laquelle  sont  situées  les  villes  de^-i;}Q\ïe 
Barkerville  et  Richfield,  les  principales  fouilles  ont  eu  lieu  dans 
un  espace  d'environ  deux  milles  trois  quarts  en  longueur.     Ici, 
le  chenal  profond  a  été  déblayé  d'un  bout  à  l'autre,  ainsi  qu'une 
bonne  partie  du  terrain  latéral  qu'il  était  profitable  de  traiter  lors 
de  l'exploitation.     Plusieurs  des  criques  et  coulées  latérales  ont 
remarquablement  bien  payé;  et  les  flancs  des  coteaux,  parfois 
jusqu'à  une  hauteur  de  100  pieds  ou  plus,  se  sont  trouvés  suffi- 
samment riches  pour  justifier  la  méthode  d'exploitation  hydrau- 
lique, que  l'on   pratique   aujourd'hui   sur   une  grande  échelle. 
Néanmoins,  la  crique  Williams  ne  peut  être  comparée  à  la  crique 
Lightning  sous  le  rapport  de  la  richesse,  car  son  rendement  en 
1875  n'a  été,  d'après  les  calculs  de  M.  Bowren,  que  de  $68,000. 
Cependant,  Barkerville  a  une  certaine  importance  en  ce  qu'elle 
se  trouve  au  centre  d'un  certain  nombre  de  districts  miniers. 

Le  cuTioîi  qui  sépare  Barkerville  de  Richfield  divise  aussi  la  nustribution 

j  -Cl  T  u  •  ti  de  l'en- dans 

cnque  en  deux  parties,  feur  une  distance  d  environ  un  mille  etit^vaiioe. 
demi  en  amont,  le  terrain  de  surface  était  de  peu  d'épaisseur,  et 
on  a  travaillé  à  ciel  ouvert  jusqu'à  la  roche  de  lit.  Plus  haut,  on 
a  creusé  de  profondes  galeries  il  y  a  quelques  années  ;  mais 
aujourd'hui  on  suit  la  méthode  hydraulique.  En  aval  du  canon^ 
tout  le  travail  a  été  profond,  dans  l'ancien  chenal.  Bien  que  l'on 
trouvât  quelquefois  d'assez  riches  filons  à  une  profondeur  d'une 
vingtaine  de  pieds,  on  ne  s'y  arrêtait  généralement  pas  dans  les 

K 


130 


EîtPLOtlATfON   GÉOLOGIQUE   Dt*   CANADA. 


Partie 
inférieure 
de  la  crique 
Williams. 


premiers  temps.  Cependant,  dans  le  daim  de  Cameron,  à  iin 
demi-mille  au-dessous  de  Barkerville,  la  terre  "  payait  "  presque 
jusqu'à  la  surface,  et  on  l'exploita  par  étages  en  partant  du  bas, 
après  que  l'ancien  chenal  eut  été  épuisé.  Les  tranchées  étaient 
d'environ  soixante  pieds  de  profondeur  à  Barkerville,  de  trente-cinq 
pieds  seulement  à  l'ancien  emplacement  de  la  mine  Cameronton, 
et  au  daim  Ballarat — à  trois  quarts  de  mille  en  bas  de  Barkerville 
—  elles  étaient  rendues  à  une  profondeur  de  quatre-vingts  pieds. 
C'est  le  claim  le  plus  bas  dans  lequel  on  a  atteint  le  fond  de  l'ancien 
chenal,  et  la  plupart  de  l'or  qu'on  en  retira  était  léger  et  en  paillettes. 
La  vallée  est  large  en  cet  endroit,  le  cours  d'eau  actuel  faisant  un 
brusque  détour  à  l'ouest,  tandis  qu'un  renfoncement  large  et  bas, 
appelé  la  Plaisante  Vallée,  court  dans  la  direction  opposée,  jusqu'à 
la  crique  Antler  (de  VAndouiller).  Beaucoup  supposent  que  le  lit 
principal  de  l'ancien  cours  d'eau  tourne  dans  cette  direction,  mais, 
vu  la  grande  quantité  d'eau  et  le  caractère  délié  du  torrain,  ni 
celle-ci  ni  la  vallée  actuelle  de  la  crique  Williams,  en  aval  de 
Ballarat,  n'ont  encore  été  "  prouvées,  "  bien  que  l'on  ait  dépensé 
beaucoup  d'argent  dans  la  tentative.  La  compagnie  Lane  et  Kurz 
a  importé  des  machines  très  dispendieuses  et  fait  des  travaux  très 
complets  il  y  a  quelques  années,  mais  n'a  pas  réussi  à  prouver 
la  valeur  du  terrain,  et  elle  a  en  conséquence  abandonné  la  tenta- 
tive pour  le  moment.  Comme  quelques-uns  des  cours  d'eau 
tributaires  ont  donné  de  beaux  résultats,  il  y  a  toute  raison  de 
croire  qu'une  partie,  sinon  la  totalité,  du  chenal  profond  de  la 
partie  inférieure  de  la  crique  Williams  doit  être  riche,  nonobstaïkt 
le  caractère  généralement  fin  de  l'or  dans  la  mine  Ballarat. 

Ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  les  criques  Lightning  et  Williams  ont 
été  spécialement  favorables  aux  exploitations  profondes,  mais 
même  dans  celles-ci  il  a  été  presque  impossible,  avec  les  appareils 
que  l'on  peut  se  procurer  maintenant,  d'arriver  au  fond  de 
plusieurs  parties  de  leurs  biefs  supérieurs,  tandis  que  les  parties 
inférieures  les  plus  diflSciles  des  chenaux  n'ont  pas  été  éprouvées 
ni  dans  l'une  ni  dans  l'autre.  Ainsi  que  M.  Evans  le  fait  sage- 
ment observer  :—  "  Si  les  machines  de  plusieurs  des  compag-nies 
eussent  été  d'une  force  suffisante  dès  l'abord,  un  tiers  des  dépen- 
ses aurait  suffi  pour  l'exploration  de  leur  terrain  ;  mais  malheu- 
reusement plusieurs  d'entre  elles  étaient  pauvres,  luttaient  pour 
se  maintenir,  et  avaient  à  vaincre  d'énormes  difficultés." 

Par  suite  de  l'isolement  du  district,  de  la  longueur  et  de  la 

d'œuvre"^**^"  uature  des  chemins  par  lesquels  on  y  arrive,  le  prix  des  provisions 

de  bouche — qu'il  faut  toutes  importer — et  de  la  main-d'œuvre  est 


MC'ranlwmes 

lUKllttiSHIltS. 


roût  C'ievti 
des  provisions 


(l 


i< 


i< 


ftAfPORT   Par    m.   r,EORGE   >f.   DAVVSOK.  l3l 

excessivement  élevé.  Le  taux  moven  du  fret  entre  Yale — la  tête 
de  la  navigation  sur  la  Fraser — et  Barkerville,  d'après  M.  Bowren, 
est  de  sept  et  demi  à  huit  centins  par  livre  au  printemps,  et  d'en- 
viron douze  centins  et  demi  en  automne,  soit  une  moyenne  de 
neuf  centins, — ce  qui  constitue  une  très  forte  taxe  sur  les  machines 
et  autres  lourds  articles. 

Les  prix  courants  de  quelques-uns  des  principaux  articles  de 
consommation  à  Caribou  i^ont  comme  suit  : — 

Farine  de  blé,  par  Ib 8  centins. 

Fèves,  "      13 

Lard  lu mé,  "      3.'» 

Grain,  pour  los  chevaux,  par  Ib î 

Foin,  •'  "      'i      " 

Les  journaliers  ordinaires  reçoivent  $5  par  jour  ;  les  ouvriers, 
de  $5  à  $7  ;  les  Chinois  et  les  Sauvages,  $3.  Ces  prix,  quoique 
de  beaucoup  inférieurs  à  ce  qu'ils  étaient  avant  la  confection  du 
chemin  de  roulage,  empêchent  qu'on  ne  puisse  exploiter  autre 
chose  que  les  plus  riches  dépôts,  qui  ne  constituent  nécessaire- 
ment qu'une  petite  proportion  de  ceux  qui  renferment  une  quan- 
tité médiocre  ou  légère  de  poudre  d'or  ;  et  même  en  travaillant  les  or  restant 

o  ^  '  dans  les 

dépôts  profonds,  dans  les  premiers  temps,  on  en  a  laissé  beaucoup  tiebiais. 
de  côté  qui  rendraient  aujourd'hui  d'assez  beaux  profits,  mais  on 
ne  peut  les  retrouver  ou  y  atteindre  à  cause  de  la  nature  des 
déblais,  qui  sont  remplis  d'eau  et  de  débris  de  boisage.  Je  ne 
crois  pas  qu'il  serait  exagéré  de  dire  que  la  quantité  d'or  qui  reste 
eiicore  dans  la  partie  de  la  crique  Williams  qui  a  été  exploitée, 
est  à  peu  près  aussi  forte  que  celle  qui  en  a  été  retirée.  Quant  à 
la  crique  Lightning,  il  n'en  est  pas  tout  à  fait  ainsi,  mais  il  doit 
s'y  trouver  aussi  une  grande  quantité  d'or  dans  un  terrrain 
moyennement  riche.  Mais  pour  pouvoir  extraire  cet  or  avec 
profit,  et  pour  constater  la  valeur  des  parties  inférieures  et  plus 
difficiles  des  vallées,  il  faudrait  de  plus  grandes  et  de  plus  exactes 
connaissances  en  fait  de  génie  minier,  de  meilleures  et  plus  puis- 
santes machines,  et  surtout  une  main-dœuvre  et  des  approvision- 
nements moins  coûteux,  qui  dépendent  de  plus  grandes  facilités 
de  transport. 

Comme  exemple  de  ce  que  Ton  pourrait  avoir  fait  à  cet  égard,  rvumi  de 
je  puis  mentionner  que  l'on  parle  déjà  d'un  projet  de  canal  de  projeu-. 
dérivation  jusqu'à  la  crique  Antler — dont  il  faudrait  qu'une  partie 
fut  un  tunnel — au  moyen  duquel  toute  la  partie  supérieure  de  la 
crique  Williams  serait  égouttée,  ce  qui  permettrait  de  dépouiller 
complètement  la  vallée,  depuis  ses  sources  jusqu'au  niveau  du 


^. 


k. 


132 


ÊXl^LORAtlON   GÉOLOGIQUE   DÛ   CaKaÛA. 


rriquoft  qui 
proniettont. 


P^'-pôts  nllu- 
vieiis  seuls 
exploités. 


canal  de  dérivation,  avec  toutes  ses  anciennes  exploitations  et  la 
grande  quantité  de  déchets  qui  se  sont  accumulés,  et  qui  renfer- 
ment plus  ou  moins  d'or,  au  moyen  de  grands  travaux  hydrau- 
liques. 

Jusqu'ici,  il  n'a  été  question  que  des  criques  Williams  et  Light- 
ning  seulement,  mais  il  y  a  nombre  d'autres  localités  dans  le 
district  de  Caribou  qui  ont  produit  beaucoup  d'or  dans  des 
exploitations  de  surface  ou  des  fouilles  de  peu  de  profondeur,  et 
que  ceux  qui  sont  le  mieux  en  état  de  se  former  une  opinion  à  ce 
sujet  croient  être  riches  au  fond,  si  on  les  explorait  convenablement. 
Mais  vu  les  frais  énormes  des  recherches  et  dos  mécanismes 
convenables,  on  ne  l'a  pas  encore  fait.  L'on  suppose  que  les 
criques  Antler,  Cunningham,  Valet-de-Trèfle  (Jack  of  Clubs),  Qi  la 
rivière  aux  Saules  (Willow  River),  sont  les  localités  qui  promettent 
le  plus,  et  l'on  fait  actuellement  des  efforts  pour  arriver  au  fond 
de  quelques-unes  d'entre  elles.  Cependant,  M.  Bowren  me  dit 
que  la  compagnie  Nason  a  déjà  dépensé  $30,000  sur  sa  concession 
(daim),  dans  le  premier  de  ces  cours  d'eau,  sans  avoir  encore  pu 
réussir  à  en  constater  positivement  la  valeur. 

Dans  la  plupart  des  pays  aurifères,  les  mines  de  placers,  quoique 
souvent  riches,  ont  éventuellement  conduit  à  l'exploitation  et  au 
traitement  du  quartz  aurifère  d'où  l'or  alluvien  était  tiré.  Dans 
la  Colombie-Britannique,  les  dépôts  alluviens  ont  jusqu'ici  été 
seuls  l'objet  des  efforts  et  du  travail  des  mineurs,  mais  en  prévision 
de  la  diminution  déjà  manifeste  du  rendement  des  meilleurs 
placers  connus,  et  de  l'inévitable  épuisement  plus  ou  moins 
complet  des  dépôts  de  ce  genre,  dans  un  laps  de  quelques  années, 
on  ne  peut  trop  tôt  ni  trop  soigneusement  diriger  les  efforts  vers 
de'iv^x'^îôTui-  l'^xpl<^it2ition  plus  permanente  des  veines  de  quartz.  Bien  qu  une 
quaViz!  grande  partie  de  l'or  qui  s'est  accumulé  dans  les  lits  des  anciens 

cours  d'eau  de  Caribou  peut  avoir  été  détaché  de  veines  trop 
petites  pour  être  exploitées  séparément,  il  ne  parait  y  avoir  aucun 
doute  que  dans  une  région  où  l'on  a  obtenu  une  aussi  grande 
quantité  d'or  dans  une  aussi  minime  superficie,  Ton  découvrira 
et  exploitera  de  riches  filons.  De  fait,  nonobstant  le  manque 
d'attention  portée  à  ces  gîtes,  et  la  difficulté  de  faire  des  recherches 
dans  le  pays,  on  en  connaît  déjà  plusieurs  qui,  dans  d'autres  parties 
du  monde,  justifieraient  de  grandes  opérations  minières.  Quel- 
ques-uns ont  été  suivis  sur  des  distances  de  plusieurs  milles, 
tout  en  conservant  une  largeur  considérable  et  uniforme.  Des 
échantillons  recueillis  de  plusieurs  des  affleurements,  en  octobre 
1876,  se   sont   trouvés,   à   l'analyse,   ne   contenir  qu'une  faible 


RAPPORT  PAR  M.  GEORGE  M.  DAWSON.  133 

moyenne  d'or  et  d'argent,  probablement  trop  faible  pour  rendre 
leur  exploitation  profitable  aux  prix  actuels  dans  Caribou.  Mais 
en  ne  choisissant,  cependant,  que  les  parties  les  plus  riches  du 
minerai  pour  les  broyer,  il  est  possible  que  la  proportion  s'élève- 
rait à  un  chiffre  rémunératif.  L'on  fait  actuellement  un  louable 
effort,  sous  les  auspices  du  gourernement  local,  pour  essayer  les 
filons  les  mieux  connus  sur  une  échelle  pratique,  et  il  faut  espérer 
que  Ton  persistera  dans  cette  tentative,  tout  en  poussant  active- 
ment les  recherches  sur  les  veines  plus  ou  moins  importantes  de 
la  région  environnante,  jusqu'à  ce  qu'un  succès  éventuel,  qui 
dans  ce  district  peut  être  regardé  presque  comme  assuré,  ait  été 
obtenu.  Les  observations  faites  à  propos  des  minières  de  dépôts 
ou  placers,  quant  au  coût  de  la  main-d'œuvre  et  des  provisions, 
s'api>liquent  ici  avec  encore  plus  de  force.  Une  fois  commencée, 
l'exploitation  des  filons  aurifères  se  développera  rapidement,  je 
crois,  et  donnera  au  district  un  caractère  de  permanence  qu'il  n'a 
pas  aujourd'hui,  et  tendra  indirectement  à  réduire  le  prix  de  la 
main-d'œuvre  en  donnant  de  l'emploi  aux  mineurs  hiver  et 
été.     L'or  est  associé,  comme  d'ordinaire,  à  la  pyrite  de  fer,  mais  Assoriation 

.  <•  de  l'or. 

aussi  parfois  à  des  quantités  considérables  de  galène,  dans 
des  masses  cristallines  dont  le  précieux  métal  est  quelquefois 
entouré. 

Je  ne  connais  rien  personnellement  des  districts  de  Kootenay,  Autres^^ 
d'Ominéca,  ni  de  la  nouvelle  région  de  Cassiar,  et  ils  n'ont  jamais  aurifères. 
été  visités,  non  plus,  par  aucun  membre  de  la  Commission 
Gréologique.  Situés  sur  la  même  lisière  de  roches  aurifères,  ils 
ressemblent  sans  doute,  quant  aux  principaux  caractères  de  leurs 
dépôts,  à  celui  de  Caribou.  Il  y  a  aussi  plusieurs  autres  localités 
situfr*es  sur  la  ligne  principale  de  développement  de?  roches 
aurifères,  qui  ont  de  temps  à  autre  attiré  l'attention  et  produit 
plus  ou  moins  d'or  ;  mais  par  siiite  de  leur  position  inaccessible, 
de  leur  peu  d'étendue,  de  leur  faible  rendement,  ou  de  l'épaisseur 
des  couches  qui  les  recouvrent,  on  les  a  abandonnées  ou  laissé 
tomber  entre  les  mains  des  Chinois.  La  plus  grande  partie  de  la 
chaîne  aurifère,  surtout  vers  le  nord,  est  très  fortement  boisée  et 
couverte  de  mousse,  de  savanes  tourbeuses  et  d'une  forte  végéta- 
tion entrelacée,  ce  qui  rend  les  examens  très  difiiciles  et  la 
découverte  des  endroits  riches  une  affaire  qui  exige  du  temps  et 
du  travail  ;  sous  ce  rapport,  elle  difl^ere  complètement  des  pentes 
nues  de  la  Californie.  Il  faut  remarquer,  cependant,  que  les 
superficies  reconnues  de  tous  les  terrains  aurifères  seront  considé- 
rablement agrandies  lorsque  de  nouvelles  conditiotis  rendront  les 


134 


EXPLORATION    GEOLOGIQUE    DU    CANADA. 


Kootenay. 


Ominéca, 


dépôts  de  second  ordre  rémunérateurs,  et  que  beaucoup  de  ceux 
dont  on  ne  s'occupe  plus  reprendront  de  Timportance. 

Le  rendement  de  Kootenay,  pour  1875,  est  porté  par  le  ministre 
des  Mines  comme  ayant  été  d'environ  $41,000 — quarante  blancs 
et  cinquante  Chinois  y  étant  employés; — mais  en  1876,  d'après  la 
même  autorité,  le  rendement  n'a  été  que  d'environ  $25,0Q0.  On 
travaille  et  dépense  beaucoup  d'argent  pour  amener  de  l'eau  à 
une  hauteur  suffisante  pour  exploiter  les  collines  et  coteaux  de  la 
crique  du  Cheval-Sauvage  (Wild-Horse  creek). 

Le  district  d'Ominéca  ne  s'est  certainement  pas  trouvé  aussi 
riche  qu'on  l'avait  supposé,  et  on  l'a  en  grande  partie  abandonné 
pour  le  nouveau  terrain  de  Cassiar.  En  1875,  sa  population  totale 
était  de  68  âmes,  et  le  produit  de  l'or  a  été  évalué  à  $32,000.  Le 
nombre  des  mineurs  en  1876  était  encore  plus  faible.  J'ai  parlé 
à  jilusieurs  individus  qui  avaient  quitté  ce  district,  mais  qui 
paraissaient  encore  en  avoir  une  opinion  favorable.  Le  transport 
des  provisions  de  Yale  coûte  18  cts.  par  livre,  ce  qui  porte 
le  prix  des  provisions  de  toutes  sortes  à  un  chiffre  tellement 
élevé  que  le  mineur  ne  peut  y  résister,  à  moins  qu'il  n'ait  un  daim 
très  riche.  Il  est  hors  de  question  que  les  recherches  en  grand 
puissent  être  faites  par  les  particuliers,  et,  en  conséquence,  de 
grandes  superficies  n'ont  encore  jamais  été  essayées.  M.  Page, 
Tex-agent  du  gouvernement  dans  le  district,  croit  que  le  bras  de 
la  Findlay  mérite  spécialement  d'être  examiné. 

Un  échantillon  de  quartz  avec  de  la  galène,  obtenu  sur  un 
ruisseau  qui  se  jette  dans  la  crique  Manson,  à  trente  milles  de 
Dunkeld,  et  qui  a  été  transmis  par  M.  Gavin  Hamilton,  du  lac 
Stuart,  .s'est  trouvé,  sur  examen  fait  par  M.  Hofimann  dans  le 
laboratoire  de  la  Commission,  contenir  8.971  oz.  d'argent  au 
tonneau,  et  des  traces  d'or.  L'argent  était  dans  la  galène,  qui  est 
bornée  à  une  petite  partie  de  la  gangue  examinée,  et  qui  doit 
être  très  argentifère.  *  D'autres  veines  dont  l'existence  a  été 
signalée  dans  ce  district  n'ont  pas  été  examinées. 
Argent  natif.  Des  pépites  et  grains  d'argent  natif,  généralement  usés  et 
arrondis,  mais  parfois  rugueux,  et  qui  paraissent  avoir  été  récem- 
ment détachés  de  la  matrice,  ont  été  trouvés  en  quantité  considé- 
rable dans  quelques  cours  d'eau  lors  des  lavages  de  l'or.  Ils  sont 
surtout  remarquables  dans  la  crique  Vital,  je  crois,  mais  ont  attiré 
peu  d'attention  et  n'ont  pas  été  suivis  jusqu'à  leurs  sources.  Sur 
analyse,  on  voit  que  les  pépites  contiennent  un  peu  de  mercure 


Galène 

arj^entlfLTe 

d'Ominéca. 


•  Rappoi't  des  ()j)êrat.ions,  1875-76,  p.  475. 


RAPPORT   PAR    M.   GEORGE   M.   DAWSON.  135 

en  combinaison,  et  Ton  peut  par  conséquent  les  classifier  plus 
exactement  comme  étant  un  amalgame  natif. 
Le  district  de  Cassiar  est  la  dernière  et  la  plus  se|tentrionalei>»«trict de 

découverte  faite  sur  la  lisière  aurifère  delà  Colombie-Britannique, 
car  il  est  situé  vers  le  cinquante-neuvième  degré  de  latitude  nord, 
et  est  séj)aré  de  celui  d'Ominéca  par 'plus  de  800  milles  de  pays 
accidenté,  inconnu  géographiquement,  et  à  peine  examiné.  On 
sait  depuis  longtemps  qu'il  existe  de  Tor  dans  la  partie  inférieure 
de  la  rivière  Stickeen,  par  laquelle'on  arrivé  à  Cassiar  de  la  côte; 
mais  il  s'y  trouve  en  parcelles  écailleuses  légères,  comme  celles 
que  l'on  rencontre  sur  une  grande  partie  des  barres  de  la  Fraser. 
Les  riches  dépôts  récemment  découverts  sont  situés  dans  les 
sources  de  la  rivière  Dease  et  vers  le  lac  Dease,  la  partie  supérieui-e 
de  ce  dernier  n'étant  séparée  que  par  quelques  milles  de  terrain 
bas  d'une  partie  de  la  Stickeen.  La  Dease  se  jette  dans  le  fleuve 
Mackenzie,  et  passe  ainsi  dans  la  mei*  Arctique.  La  découverte 
de  ce  district  est  due  à  M.  Thibert  et* un  de  ses  compagnons,  qui 
y  arrivèrent  par  l'est  eu  1872,  après  trois  années  passées  à  faire  la 
vie  de  trappeurs  et  de  chercheurs  de  mines.  M.  Grood,  dans  le 
rapport  dont  j'ai  déjà  parlé,  dit  que  la  superficie  du  terrain  aurifère 
de  Cassiar,  tel  que  reconnu  aujourd'hui,  comprend  un  espace 
d'environ  300  milles  carrés.  Le  nombre  des  mineurs  employés 
durant  l'été  de  1875  a  été  de  plus  de  800,  et  l'or  qui  en  a  été  Rendement 
tiré  est  évalué  à  un  peu  moins  d'un  million  de  piastres.  En  1876, 
d'après  le  rapport  du  ministre  des  Mines  de  la  Colombie-Britan- 
nique, on  estime  que  les  mines  ont  produit  $556,474,  et  que  1,500 
mineurs  et  autres  les  ont  visitées.  •  Le  rendement  de  1877  est 
porté  à  $499,837  par  M.  Vowell,  commissaire  de  l'or.  Le  nombre 
de  ceux  qui  ont  travaillé  aux  mines,  à  part  les  Sauvages,  n'a 
jamais  été,  paraît-il,  de  plus  de  1,200,  dont  300  à  400  étaient  des 
Chinois.  Les  criques  de  Dease  et  McDame,  les  deux  plus  impor- 
tantes du  district,  sont  éloignées  d'environ  cent  milles  l'une  de 
l'autre,  tandis  que  des  découvertes  ont  été  poussées  au  nord  et  à 
l'est,  sur  des  résaux  de  rivières  se  reliant  à  la  Dease,  jusqu'à  une 
distance  que  l'on  porte  à  370  milles,  dans  une  région  qui  se  trouve 
probnblement  située  en  dehors  de  la  province  de  la  Colombie- 
Britannique,  et  dans  le  territoire  encore  non-organisé  du  Nord- 
Ouest.  Une  veine  de  quartz  de  très  bonne  apparence,  contenant 
de  l'or,  de  l'argent  et  du  cuivre,  a  été  découverte  sur  la  crique 
McDame,  et  un  filon  de  galène  argentifère  sur  la  rivière  Francis 
ou  Deloire. 

Les  exploitations  des  mines  de  Cassiar  se  font  avec  d'énormes 


'/: 


136  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

DifflcuitrsdeH  desavantages,  car  elles  sont  situées  dans  une  région  dont  le  climat 

oxploltatloiiH  vil  .  iirN  ixs 

dans uasaiar.  est  prcsquc  arctiquc,  ou  le  sol  est  constamment  gelé  a  une  légère 
profondeur  sur  les  côtés  ombragés  des  vallées,  et  où  il  y  a  une 
courte  saison  durant  laquelle  les  cours  d'eau  sont  sujets  aux 
inondations,  désastreuses  pour  les  mines.  On  n'y  parvient  qu'après 
un  voyage  sur  mer,  par  la  rivière  Stickeen,  dont  une  partie 
seulement  est  navigable  même  dans  les  circonstances  les  plus 
favorables  ;  et  les  provisions  de  toutes  sortes  y  sont  à  des  prix 
exorbitants, —  en  sorte  qu'il  n*y  a  que  le  caractère  très  riche  de 
quelques  parties  de  ce  district  qui  continue  d'y  attirer  les  mineurs. 
Il  n'est  guère  probable  que  les  améliorations  qui  pourront  être 
apportées  dans  les  moyens  de  communication  entre  les  parties  les 
mieux  établies  de  la  Colombie-Britannique  puissent  se  faire  sentir 
à  Cassiar,  mais  l'existence  de  ses  riches  gisements  est  importante 
en  ce  qu'elle  démontre  la  continuité  de  la  lisière  aurifère  du  pays  ; 
et  si  l'on  peut  prouver  qu'il  y  existe  de  riches  veines  métallifères, 
sur  lesquelles  on  pourra  établir  des  exploitations  d'un  caractère 
plus  durable,  Cassiar  pourra  s'élever,  par  ses  propres  mérites,  au 
rang  de  district  minier  important,  et  il  recevra  alors  ses  approvi- 
sionnements par  des  sentiers  perfectionnés,  ou  par  un  chemin, 
des  parties  centrales  de  la  province.  Les  bestiaux  de  boucherie 
sont  déjà  conduits  par  terre  de  la  Basse-Fraser  à  Cassiar. 

piacers  do  II  est  inutilc  de  parler  longuement  des  gisements  aurifères  de 

la  riviOro 

Fraser.  la  rivièrc  Fraser,  qui  ont  été  les  premiers  à  attirer  l'attention, 

mais  qui  ne  sont  riches  que  sur  une  petite  partie  de  leur  étendue. 
M.  Grood  estime  que  la  Fraser  a  produit  environ  $50,000  d'or  en 
1875,  les  exploitations  se  trouvant  principalement  entre  les  mains 
des  Chinois  et  des  Sauvages.  Pour  1876,  un  relevé  partiel  donne 
un  rendement  d'environ  $42,000.  L'or  se  rencontre  sur  tout  le 
parcours  de  la  Fraser,  sans  égard  à  la  formation  sur  laquelle  elle 
peut  passer.  L'or  lourd  a  été  trouvé  principalement  depuis 
quelques  milles  en  bas  de  Boston  Bar  jusqu'à  la  Plaine  de  Siska, 
près  de  Lytton,  et  sur  la  Thompson,  près  de  Nicommen.  Il 
provient  sans  aucun  doute  des  roches  du  voisinage.  Les  gisements 
les  plus  riches  sont  supposés  épuisés,  quoiqu'il  soit  probable  que 
beaucoup  de  terrasses  ou  "  bancs  "  rendraient  encore  de  bons  profits 
sils  étaient  convenablement  exploités  à  la  méthode  hydraulique. 
ExiRtencrde  Daus  l'île  dc  Vaucouvcr,  le  district  de  la  rivière  aux  Sangsues, 
Vancouver,  situé  à  uue  vingtaine  de  milles  de  Victoria,  a  beaucoup  attiré 
l'attention  à  une  certaine  époque,  et  produit  une  quantité  d'or 
considérable  dans  une  petite  superficie.  On  en  a  évalué  le  produit 
total  à  $100,000.     Il  est  intéressant  en  ceci  qu'il  a  été  découvert 


RAPPORT   PAR   M.   GEORGE  M.   DAWSON.  137 

par  une  expédition  de  recherche  organisée  par  le  gouvernement 
dans  ce  but.  Je  crois  que  les  roches  y  sont  du  même  tige  que 
celles  des  autres  régions  aurifères,  et  si  cela  est  vrai,  ce  fait  prouve 
le  caractère  aurifère  persistent  de  cet  horizon  sur  un  grand 
espace,  que  Ton  peut  dire  embrasser  toute  la  Colombie-Britan- 
nique. On  a  aussi  trouvé  de  Tor  en  petite  quantité  dans  d'autres 
parties  de  l'île  de  Vancouver,  mais,  vu  le  caractère  impénétrable 
des  forêts,  on  ne  sait  comparativement  que  peu  de  chose  des 
parties  de  l'intérieur  de  Tîle. 

Formation  houillère  et  à  lignite. 

Une  li<]cne  tirée  sur  la  quatre- vinfft-dix-septième  méridienne  Formations 
sépare  presque  exactement  les  formations  houillères  de  rAmé-c*^^^|î*^t''*^^^ 
rique  en  deux  classes.  A  l'ouest  du  Nébraska  oriental,  la 
formation  carbonifère  proprement  dite,  qui  produit  les  houilles 
de  la  NouA^elle-Ecosse  et  des  Etats  situés  à  l'est  du  Mississippi, 
cesse  d'être  productive.  Les  schistes  et  grès  associés  aux  houilles 
de  Test  sont  graduellement  remplacés  par  des  calcaires,  qui  sup- 
portent les  Grandes  Prairies,  et,  quoique  la  formation  ne  conserve 
pas  son  caractère  purement  calcarifère  sur  la  côte  ouest,  elle  ne 
montre  encore  que  peu  de  tendance  à  reprendre  son  caractère 
houiller.  Les  houilles  et  lignites  de  l'ouest  se  trouvent  à  différents 
horizons  dans  les  roches  secondaires  et  tertiaires,  qui  dans  la 
région  est  ne  se  développent  que  sur  une  échelle  comparativement 
restreinte,    et  ne   fournissent  pas   de   houille.     Néanmoins,   on  Pos«i»^iiit/Mio 

*  ,  la  (l,''couvfrto 

pourra  encore  trouver  de  bons  gisements  de  houille  dans  la  *^^/]5J"^ï^^*^;^^^„ 
formation  carbonifère  proprement  dite  du  fond  de  l'ouest  ;  et  là 
où  des  roches  de  cet  âge  sont  remplacées  sur  de  grands  espaces 
par  des  couches  argileuses  et  arénacées,  comme  dans  quelques 
parties  de  la  côte  ouest,  la  probabilité  de  la  découverte  de  houille 
est  la  plus  grande.  De  fait,  je  crois  que  dans  quelques  localités 
du  Nevada,  des  schistes  houillers,  dont  on  se  sert  comme  combus- 
tible faute  de  mieux,  se  trouvent  dans  des  roches  que  l'on  suppose 
être  de  cet  âge.  La  découverte  de  certains  fossiles,  en  1876,  dans 
les  calcaires  du  groupe  de  la  Crique  de  la  Cache  Inférieure  nous 
permet  aujourd'hui  de  rattacher  ces  calcaires,  et  probablement 
aussi  les  quartzites  et  autres  roches  qui  leur  sont  associées,  à 
cette  époque  ;  et  il  est  digne  de  remarquer  que  des  schistes  noirs, 
contenant  une  proportion  considérable  de  charbon  anthracite,  se 
rencontre  avec  ces  roches  en  plusieurs  endroits,  et  que  l'on  pourra 
I>eut-être  encore,  dans  quelques  parties  de  leur  prolongement,  les 


i 


13^5  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

trouver  d'une  valeur  économique.  M.  Kichardson  a  aussi  trouvé 
quelques  petits  fragments  de  véritable  anthracite,  dans  des  roches 
qui  sont  très  probablement  de  cet  âge,  sur  les  rives  de  la  baie  de 
Cowitchen;  et  dans  l'intérieur,  on  rapporte  qu'il  existe  des 
veines  d'anthracite  à  l'égard  desquelles  on  ne  sait  encore  rien 
de  certain.  Plusieurs  échantillons  de  ces  dernières  ont  été 
apportés,  et  bien  qu'elles  ne  soient  probablement  pas  bien  puis- 
santes, elles  méritent  d'être  examinées. 
KTosdoî'a"*^"  I^^s  formations  que  l'on  sait  produire  des  combustibles  d'une 
Britannique.  Valeur  économique  dans  la  Colombie-Britannique  peuvent  être 
classées  en  trois  divisions,  comme  suit:  1.  Roches  crétacées  infé- 
rieures ou  créiacéo'jvrassiqves  des  lies  de  la  Reine-CharloUe,  etc., 
renfermant  de  Vanthracite  ;  2.  Roches  crétacées  de  Vtle  Vancouver, 
etc.,  avec  hotn/le  bitumineuse  ;  3.  Roches  tertiaires,  avec  houille 
bitumineuse  et  lignite, 
dp"\^e8  de  u  "^^  première  de  ces  séries  de  roches  n'est  encore  connue  comme 
rbariotte.  Contenant  de  la  houille  que  sur  les  îles  de  la  Reine-Charlotte,  où, 
à  un  endroit  appelé  Cowgitz,  la  Compagnie  des  Mines  de  Houille 
de  la  Reine-Charlotte,  formée  par  quelques  personnes  de  Victoria, 
a  commencé  des  exploitations  il  y  a  quelques  années,  mais  a  fini 
par  les  abandonner  à  cause  de  l'irrégularité  du  dépôt.  M. 
Richardson  a  fait  un  rapport  sur  cette  localité,  ^  après  l'avoir 
examinée  lors  d'une  courte  visite  qu'il  fit  exprès  dans  les  lies.  La 
meilleure  veine  avait  une  puissance  d'un  peu  plus  de  six  pieds 
sur  une  distance  de  soixante  à  soixante-dix  pieds,  mais  devenait 
ensuite  mélangée  de  schiste  et  de  calcaire,  et  finissait  par  se 
perdre.  Il  s'y  trouve  aussi  un  second  lit  de  bon  anthracite,  de 
deux  pieds  cinq  fonces  d'épaisseur,  ainsi  que  quelques  autres 
veines  plus  minces.  Un  individu  qui  fut  ensuite  employé  par 
la  compagnie  pour  faire  des  explorations,  suivit  la  continuation 
de  ces  lits  sur  une  distance  de  trois  à  quatre  milles,  et  dit  qu'il  a 
remarqué  des  affleurements  de  houille  sur  presque  tous  les  cours 
d'eau  qu'il  a  traversés.  Les  Sauvages  rapportent  aussi  qu'une 
veine  de  houille  bien  distincte  existe  à  environ  quatorze  milles 
de  la  première  localité,  dans  une  direction  sud-est,  sur  le  côté  sud 
du  canal  de  Skidogate,  ce  qui  donnerait  une  étendue  d'au  moins 
vingt  milles  à  cette  superficie  de  roches  houillères  dans  cette 
direction,  et  ces  faits  indiquent,  comme  l'observe  M.  Richardson, 
la  permanence  générale  et  la  continuité  des  couches  de  houille, 
quelque  variables  qu  elles  puissent  être  dans  les  détails.     Entre 


•  napimrl  dos  Opératio.is,  l87'2-73,  p.  (3G. 


RAPPORT   PAR    M.   GEORGE   M.   DAWSON.  139 

Cowgitz  et  Masset,  sur  l'extrémité  nord  de  Tîle — d'où  il  a  aussi 
été  rapporté  des  échantillons  de  houille  anthracite — on  dit  qu  il 
existe  une  région  plane,  sous  laquelle  M.  Richardson  suppose  que 
la  formation  houillère  peut  aussi  s'étendre  ;  et  si  on  constatait 
que  tel  est  le  cas,  la  longueur  totale  de  la  région  houillère  dans 
les  îles  de  la  Reine-Charlotte  ne  serait  de  guère  moins  que  cent 
milles. 

Sous  le  rapport  de  sa  composition,  l'anthracite  des  îles  de  la.-^nniip^^^f 

^'-  x-  »  l'anthracite. 

Reine-Charlotte  peut  être  favorablement  comparé  à  celui  de  la 
Pennsylvanie.  Les  analyses  qui  suivent,  faites  par  le  Dr.  Har- 
rington,  ^  l'ont  été  sur  des  échantillons  recueillis  par  M. 
Richardson  :  le  No.  1  provenant  de  la  veine  de  six  pieds,  et  le 
No.  2  de  la  veine  dite  de  trois  pieds  (2  pieds  5  pouces)  :— 

I.  II. 

Eau 1.(30  1.89 

Matière  combustible  volatile 5.02  4.77 

Carbone  lixe 83.09  85.76 

Soufre  1.53  0.89 

Résidu 8.76  6.69 


100.00  100.00 

Des  roches  du  même  âge  que  celles  de  la  formation  houillère  Equivalents 

•         y->ii        1  111  1     ^^^'^  rocheH  dos 

des  îles  de  la  Reine-Charlotte  existent  probablement  aussi  sur  la'j^^'jd^^ï»' 
terre  ferme,  où  des  fossiles,  indiquant  un  horizon  quelque  peu  a^feïrs^*^ 
plus  élevé  et  plus  bas  dans  l'échelle  géologique,  ont  été  trouvés 
et  paraissent  se  rencontrer  dans  différentes  parties  d'une  grande 
formation  de  roches  concordantes,  bien  que  cela  ne  puisse  encore 
être  affirmé  positivement.  Ces  roches  prennent  un  grand  déve- 
loppement sur  les  versants  est  de  la  chaîne  de  la  Côte,  près  des 
sources  des  deux  bras  de  l'Homathco,  et  existent  probablement 
en  masses  imposantes,  en  conservant  un  même  rapport  avec  cet 
axe  de  soulèvement  sur  toute  sa  longueur,  puisque  les  explorations 
de  l'été  dernier  ont  conduit  à  la  découverte  de  roches  près  du 
même  horizon,  sur  les  rivières  Iltasyouco  et  au  Saumon,  dans  la 
latitude  52°  50'.  Jusqu'à  quel  point  ces  roches  mésozoïques 
inférieures  continuent  de  renfermer  de  la  houille,  ou  qu'elles 
cessent  entièrement  de  le  faire,  c'est  ce  qui  ne  pourra  être  déter- 
miné que  par  de  nouvelles  explorations  ;  mais  on  peut  dire  ici  que, 
sur  le  lac  Tatlayoco  et  ailleurs,  on  a  trouvé  de  la  matière  carboni- 
fère, avec  des  fragments  de  plantes  brisées,  en  relation  avec  des 
couches  schisteuses.    Les  roches  de  ce  groupe  méritent  certaine- 


Rapport  des  Opérations,  1872^73,  p.  96. 


140 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


A  8HiSC8 
hoilIlIfTOR 

«•rC'taoï'os  de 
Vancouver. 


Etendue  des 

btiNsins 

houlllers. 


Terrain  de 
Nunuïino. 


Nombre  et 
j)iiissanre 
des  veines. 


ment  une  étude  plus  minutieuse  et  plus  prolongée  ;  et  pour 
constater  leur  puissance  et  leur  véritable  caractère,  les  coupes  de 
la  côte  des  îles  de  la  Reine-Charlotte  sont  celles  qui  conviendraient 
probablement  le  mieux,  et  une  fois  établies,  elles  serviraient  de 
point  de  comparaison  pour  d'autres  régions  moins  accessibles. 

Les  roches  de  la  seconde  division  sont  le  mieux  représentées 
dans  les  terrains  houillers  de  Comox  et  Nanaïmo,  sur  Tîle  de 
Vancouver,  et  il  est  maintenant  bien  constaté  qu'elles  sont  d'âge 
crétacé.  On  dit  que  la  houille  a  été  découverte  à  Nanaïmo  par 
les  Sauvages  il  y  a  une  vingtaine  d'années.  C'est  par  eux  que  la 
Compagnie  de  la  Baie  d'Hudson  en  apprit  l'existence,  et  elle 
commença  plus  tard  à  l'extraire.  En  1861,  elle  vendit  sa  mine, 
maintenant  appelée  Houillère  de  Vancouver,  à  une  compagnie 
anglaise. 

Les  terrains  houillers  de  Comox  et  de  Nanaïmo  ont  été  complè- 
tement examinés  par  M.  Richardson.  Ils  sont  décrits  dans  ses 
rapports  de  1871-72, 1872-73. 1873-74,  et  seront  plus  complètement 
traités  dans  un  prochain  rapport. 

Pour  citer  le  rapport  de  1871-72,  les  assises  houillères  sont 
décrites  comme  reposant  dans  "  une  synclinale  étroite  qui  s'étend 
du  voisinage  du  cap  Mudge,  au  nord-ouest,  jusqu'à  quinze  milles 
de  Victoria  au  sud-est,  sur  un  parcours  d'environ  130  milles."  La 
surface  du  pays  est  généralement  onduleuse,  sans  aucune  hauteur 
s'élevant  à  plus  de  800  pieds,  et,  en  certains  endroits,  elle  est 
comparativement  unie.  Les  roches  qui  accompagnent  la  houille 
sont  les  grès,  les  conglomérats  ef  les  schistes,  et  sont  souvent  à 
fausse  stratification  sur  une  grande  échelle.  Elles  renferment  des 
plantes  fossiles  en  abondance  et  des  coquilles  marines  en  quelques 
endroits,  et  elles  ressemblent  beaucoup,  sous  le  rapport  de  l'appa- 
rence et  du  degré  de  métamorphisme,  aux  véritables  roches 
carbonifères  de  quelques  parties  de  l'est  de  l'Amérique. 

Dans  le  terrain  de  Nanaïmo,  trois  compagnies  sont  maintenant 
en  activité,  les  mines  étant  respectivement  connues  sous  les  noms 
de  Victoria,  Wellington  et  Harewood.  Les  deux  premières 
transportent  leur  charbon  sur  le  quai  par  de  courts  chemins  de 
fer  sur  lesquels  on  emploie  des  locomotives,  tandis  que  la  dernière 
est  munie  d'un  tramvray  aérien  en  fil  de  fer.  Deux  veines  sont 
exploitées  dans  la  mine  de  la  compagnie  de  Vancouver,  qui  ont 
respectivement  six  pieds  et  trois  pieds  de  puissance,  et  fournissent 
probablement  ensemble  une  moyenne  de  huit  pieds  de  houille 
nette.  Les  veines  ont  été  perdues,  dernièrement,  dans  une  faille, 
mais  on  les  a  retrouvées  à  une  profondeur  un  peu  plus  grande  au 


ilÀt»POÎlT  Par    m.   GEORGE   M.   DAWSON.  141 

moyen  de  sondages,  la  puissance  de  la  veine  supérieure  se  trou- 
vant de  neuf  pieds  dans  le  trou  de  sonde.  La  couche  de  houille 
exploitée  par  la  Compagnie  Wellington,  à  la  baie  du  Départ,  a 
une  moyenne  de  neuf  pieds  six  pouces,  tandis  qu'une  seconde 
veine,  que  Ton  dit  être  de  six  pieds,  est  connue,  mais  pas  exploi- 
tée. La  veine  de  la  mine  Harewood  a  une  puissance  moyenne 
de  cinq  à  six  pieds,  et  à  trois  pieds  et  demi  plus  bas,  il  s'en  trouve 
une  autre  de  trois  pieds.  Il  est  difficile  d'établir  l'équivalence 
précise  des  différentes  couches,  mais  M.  Richardson  est  d'opinion 
que  celles  des  mines  de  Victoria  et  Wellington  sont  une  seule  et 
même  veine. 

La  houille  est  abattue,  le  crois,  d'après  la  méthode  des  piliers  statistiques 

et  gradins,  quoique  certaines  parties  des  veines  étaient  t^ll^^^i®^^  f/^.xtractfon  ^ 

inclinées  qu'il  fallait  les  étayer.     Les  mineurs  employés  sont  des 

blancs,  des  Chinois  et  des  Sauvages.   M.  Grood  dit  que  le  nombre 

de  chacune  de  ces  races,  pour  l'année  1875,  a  été  comme  suit: — 

Blancs,  396;  Chinois,  176;  Sauvages,  51  ;  ce  qui  forme  un  total 

de  623.     Les  gages  gagnés  par  les  blancs  varient  de  $2  à  $5  par 

jour  ;  par  les  Chinois  et  les  Sauvages,  de  $1  à  $1.50.   La  quantité 

totale  de  houille  extraite  en  1875  est  portée  à  110,145  tonnes,  ce 

qui  fait  une  augmentation  de  28,597  tonnes  et  12  qtx.  sur  celle  de 

1874.  En  1876,  l'extraction  a  été  de  139,191  tonnes  et  15  qtx.,  ce  qui 

montre  une  augmentation  de  29,046  tonnes  et  15  qtx.  sur  1875.   La 

houille  se  vend,  aux  mines,  de  $5  à  $6  la  tonne  ;  à  San  Francisco, 

elle  rapporte  à  peu  près  $10.   La  région  de  Comox  contient  proba-  Région  de 

blemeiit  une  plus  grande  étendue  d'assises  productives,  et  pourra 

peut-être  devenir  plus  tard  plus  importante  que  celle  de  Nanaïmo, 

et  actuellement  une  compagnie  est  en   position   d'y   faire  des 

expéditions  de  charbon,  car  elle  a  construit  un  chemin  de  fer  et 

les  quais  et  travaux   d'art   nécessaires.     M.   Richardson   donne 

un  certain  nombre  de  coupes  soigneusement  mesurées  du  terrain  coupes  dp 

de  Comox,  *  qui  montrent  leur  caractère  sur  différentes  parties  du  bassin. 

d'une  ligne  qui,  en  suivant  la  direction  de  l'affleurement  des  lits, 

a  environ  trente  milles  de  longueur.     Sur  la  rivière  de  Brown, 

plus  loin  vers  le   nord,   la  masse   presque   entière   des   assises 

productives  est  exposée  dans  une  épaisseur  de  739  pieds  6  pouces 

de  lits.     Dans  cette  coupe,  il  y  a  neuf  veines  de  houille,  dont  la 

puissance   totale   est   de    16  pieds  8  pouces,  la  couche  la  plus 

épaisse  étant  la  plus  basse  de  la  série  et  mesurant  en  moyenne  7 

pieds.     Dans  une  coupe  de  122  pieds  à  la  mine  Union,  il  y  a  dix 


•  Rapport  (les  Opérations,  1872-73,  p.  41  et  suivantes. 


m 


EitPLORATÎoK   GÉOLOGIQUE   DÛ   CANADA. 


Etontlue  du 
bnsslii. 


des  veines. 


Qunlltr  (lo  la 

iHUilIlede 

Vaneouver. 


voines  de  houille,  dont  la  puissance  totale  est  de  29  pieds  3  pouces, 
la  veine  la  plus  épaisse  étant  de  10  pieds.  Cette  coupe  ne  repré- 
sente qu'une  petite  partie  de  la  division.  Dans  une  troisième 
coupe,  sur  la  rivière  Trent — qui  embrasse  encore  presque  toute 
l'épaisseur  des  assises  productives— Ton  trouve  treize  veines, 
d'une  puissance  totale  de  18  pieds  1  pouce  seulement,  parmi 
lesquelles  la  plus  épaisse  mesure  3  pieds  8  pouces.  Sur  la 
concession  de  la  Compagnie  de  Baynes  Sound,  dans  220  pieds  10 
pouces  d'assises,  il  y  a  deux  veines  de  6  pieds  et  de  6  pieds  10 
pouces  respectivement. 

M.  Richardson  =^  porte  l'étendue  de  la  région  supportée  par  les 
assises  houillères  productives  à  300  milles  carrés,  sans  tenir 
compte  de  ce  qui  peut  se  trouver  sous  la  mer;  et  en  calculant  la 
puissance  totale  de  la  houille  exploitable  dans  la  concession  de  la 
Compagnie  Union  à  un  peu  plus  de  vingt-cinq  pieds,  il  porte  la 
quantité  de  houille  qui  se  trouve  sous  la  surface  à  25,000  tonnes 
par  acre,  ou  16,000,000  de  tonnes  par  mille  carré  pour  cette  partie 
de  la  région. 

L'on  verra,  d'après  l'aperçu  des  coupes  donné  ci-dessus,  que 
les  roches  houillères  productives  de  Comox,  quoique  conserA'ant 
partout  leur  caractère  carbonifère,  varient  probablement  beaucoup 
dans  le  nombre  de  veines  qu'elles  contiennent,  et  même  encore 
davantage  sous  le  rapport  de  l'épaisseur  des  veines  individuelles 
dans  différentes  parties  de  leur  superficie.  Cette  variabilité 
paraît  également  exister  dans  toutes  les  parties  des  terrains 
houillers  de  Vancouver  qui  ont  été  examinés,  et  contraste  avec  la 
plus  grande  régularité  comparative  de  celles  de  beaucoup  de 
parties  de  la  formation  carbonifère  paléozoïque.  Dans  l'exploita- 
tion de  ces  couches,  le  travail  le  plus  important  qu'il  faudra  faire 
après  la  simple  délimitation  du  bassin  houiller,  sera  de  consta- 
ter l'existence  des  veines  d'un  point  à  l'autre  au  moyen  de 
sondages,  et  à  cet  effet,  le  perforateur  diamanté  a  déjà  été  employé 
avec  succès. 

Sous  le  rapport  de  la  qualité,  les  houilles  de  l'île  Vancouver 
sont  supérieures,  pour  toutes  les  fins  pratiques,  à  toutes  celles 
exploitées  sur  la  côte  du  Pacifique,  et  elles  commandent,  en 
conséquence,  un  prix  plus  élevé.  L'échelle  comparativement 
petite  des  exploitations  actuelles  est  due  au  peu  de  demandes 
pour  les  besoins  locaux  et  aux  droits  élevés  qui  sont  imposés  sur 
la  houille  importée  à  San  Francisco,  qui  est  le  principal  marché 


Rappoit  des  Ojw'Talions,  1871-72,  p.  80. 


RAPPORT  PAU    M.  GEORGE   M.   DA^VS0^^.  i43 

étranger.  Cependant,  en  dépit  de  cela,  on  se  sert  de  la  houille 
de  Nanaïmo  sur  la  section  occidentale  du  chemin  de  fer  Central 
du  Pacifique. 

Comme  jugement  impartial  qui  démontre  la  supériorité  des 
houilles  de  l'île  de  Vancouver,  le  tableau  suivant,  qui  en  établit 
la  valeur  comparative  ainsi  que  celle  d'autres  combustibles  pour 
la  création  de  la  vapeur,  fait  par  le  département  de  la  Guerre  aux 
Etats-Unis,  ne  manque  pas  d'intérêt. 

Une  corde  (8  pieds  x  4  pieds  x  4  pieds)  de  chêne  marchand  y 
est  donnée  comme  étant  égale  à  : — 

1,800  ib?.  de  houille  de  Naiiaïino  (île  do  Vancoiivor)  ;  Vnleurcom- 

*2,200     "        "  de  la  Baie  Bellingham  (Territoire  de  Wasliington)  ;  ESudies^de''* 

^,400     *'         "  de  Seall'e  (Territoire  de  Wnshingion)  ;  la  côte 

2,500    **        "  d'^6  Montagnes-Rocheuses  (Wyoming,  etc.)  ; 

2,600    "         "  de  Cuos  Bay  (Orégon)  ; 

2.G00     *'         "  du  Mont  Diablo  (Galilornie.) 

Le    Dr.  Harrington  a  donné  Tétat  suivant  de  la  composition  (Composition 
moyenne  des  houilles  de  Tile  de  Vancouver,  telle  que  déduite  de  hoûnios  de 

•^  ^  Vancouver. 

ses  analyses: — ^ 

Carbonisai  ion 
Lente.        Ilaiiide. 

Eai' l.'iT  l./i7 

Matière  combustible  volatile 28.10  32.01) 

Carbone  Uxe O'i.Oô  50. Jr 

Résidu 0.29  G.2i) 

100.00  100.00 

Dans  un  échantillon  provenant  de  la  mine  Union,  Comox,  la 
proportion  de  la  cendre  n'est  que  de  2.83  seulement. 

Nanaïmo  et  Comox  ne  sont  pas  les  seules  régions  houillères  Autres 
que  Ton  connaisse  dans  Tile  de  Vancouver.  Il  y  a  de  la  houille,  houiiiei. s cio 
qui  a  été  autrefois  exploitée  par  la  Compagnie  de  la  Baie 
d'Hudson,  près  du  fort  Rupert,  sur  la  côte  nord-est  de  Tile.  On 
dit  qu'une  région  basse  et  unie  s'étend  depuis  là  jusqu'au  détroit 
de  Quatseno  sur  la  côte  ouest,  où  l'on  a  aussi  reconnu  les  roches 
houillères.  Il  a  été  fait  autrefois  un  examen  de  cette  localité 
pour  une  compagnie  anglaise,  qui  y  avait  acheté  du  terrain,  par 
M.  Landall.  M.  R.  B.  Brown,  le  botaniste,  a  aussi  visité  cette 
région  en  1866,  et  voici  ce  qu'il  en  dit: — "Mon  opinion  est  déci- 
dément que  la  région  houillère  de  Koskemo  (Quatseno)  est  la 
meilleure   de   toutes  celles   jusqu'ici   découvertes  dans  l'ile  de 


•  Rapport  des  Opérations,  I87'2-73,  p.  93, 


i44 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  Dt  CANADA. 


Prohabilitr' 
liv  iio  'vellcs 
di'couvi'rto.s. 


houilirres 
tertiaires. 


Vancouver,  quoiqu'elle  ne  soit  pas  exploitée,  non-seulement  à 
cause  de  la  qualité  supérieure  de  la  houille,  mais  aussi  à  cause 
de  la  facilité  d'accès  des  mines  par  le  Pacifique,  sans  que  l'on  ait 
à  faire  la  longue  et  ennuyeuse  navigation  intérieure  qu'il  faut 
faire  pour  se  rendre  aux  mines  de  la  côte  orientale  de  l'ile."  M. 
Landall  dit  que  la  veine  principale  a  quatre  pieds  six  pouces 
d'épaisseur,  et  que  la  qualité  des  houilles,  prouvée  par  ses  ana- 
lyses, est  bonne.  Il  estime  la  quantité  de  houille  comprise  dans 
la  partie  du  bassin  de  Quatseno  qu'il  a  visitée,  en  faisant  une 
déduction  pour  les  failles,  etc.,  à  33,600,000  tonnes. 

M.  Richardson  décrit  aussi  l'existence  de  roches  de  la  formation 
houillère  à  la  tête  du  canal  Alberni,  qui  s'ouvre  sur  le  détroit  de 
Barclay,  sur  la  côte  ouest.  On  s'est  procuré  des  échantillons  de 
houille  de  cette  région,  mais  son  mode  d'existence  n'est  pas 
connu,  car  ni  cette  localité,  ni  celles  de  la  partie  nord  de  l'île 
n'ont  encore  été  examinées  par  la  Commission  Géologique. 

L'intérieur  de  l'île  Vancouver  étant  comparativement  inconnu, 
même  quant  à  ses  principaux  caractères  topographiques,  il  n'est 
pas  improbable  qu'une  exploration  géologique  pourra  révéler  des 
régions  houillères  étendues  et  importantes,  dans  les  vallées  de 
l'intérieur.  Une  partie  considérable  du  ploiement  et  du  méta- 
morphisme des  anciennes  roches  sont  de  date  post-crétacée,  fait 
qui  rend  tout  à  fait  possible  que  des  lambeaux  détachés  des 
roches  houillères  peuvent  être  enveloppés  dans  d'autres  syncli- 
nales,  outre  ceux  déjà  connus  sur  la  ligne  de  côte. 

La  question  de  l'existence  possible  de  roches  houillères  de 
l'âge  de  celles  de  l'île  Vancouver  sur  la  terre  ferme  de  la 
Colombie-Britannique,  en  est  une  au  sujet  de  laquelle  on  ne  peut 
dire  que  peu  de  chose.  Les  équivalents  de  ces  roches  n'ont  pas 
encore  été  distinctement  reconnus,  et  l'on  ne  sait  même  pas  s'il 
sera  possible  de  les  séparer  plus  tard,  par  une  ligne  de  démarca- 
tion bien  tranchée,  des  roches  inférieures  des  îles  de  la  Reine- 
Charlotte  et  de  celles  qui  les  représentent  sur  le  continent. 

Les  coupes  de  côte  de  Vancouver  et  des  îles  de  la  Reine-Char- 
lotte offriront  peut-être  le  moyen  de  déterminer  les  rapports  qui 
existent  entre  les  deux  formations. 

Les  roches  tertiaires  de  la  Colombie-Britannique  paraissent 
contenir  et  de  la  véritable  houille  et  de  la  houille  brune  ou  lignite, 
quoique  cette  formation  soit  mieux  connue  sur  son  prolonge- 
ment méridional  dans  le  territoire  de  Washington  que  dans  les 
limites  de  la  province.  A  la  baie  de  Bellingham,  et  à  Seattle,  sur 
Puget  Sound,  on  l'a  exploitée  pendant  des  années,  et  les  mines 


Rapport  par  m.  oeorge  m.  dawso:^.  145 

àe  cette  dernière  localité*  sont  maintenant  dans  un  état  florissant,  Houiiiee  du 

Territoire  de 

et  il^^s'en  exporte  de  grandes  quantités  de  houille  à  San  Francisco,  Washington. 
laquelle,  bien  qu'intérieure  à  celle  de  Nanaïmo,  peut  lui  faire 
concurrence,  à  cause  du  droit  protecteur.  On  dit  que  les  veines 
de  houille  de  Seattle  sont  au  nombre  de  cinq,  et  qu'elles  varient 
de  cinq  à  douze  pieds  de  puissance.  Sous  le  rappport  de  la 
qualité,  elles  peuvent  être  considérées  comme  égales  aux  meil- 
leures espèces  de  lignites  des  plaines  de  l'ouest  et  de  la  région 
des  Montagnes- Eocheuses,  que  Ton  trouve  suffisamment  bons 
I)our  produire  de  la  vapeur  et  pour  les  besoins  les  plus  ordinaires, 
mais  ne  peuvent  être  comparés  aux  véritables  houilles.  M. 
Macfarlane,  dans  son  ouvrage  sur  les  houilles,  donne  l'analyse 
suivante  de  celle  de  Seattle  : — 

Eau  1 1.00 

Matière  combustible  volatile 35.49 

Carbone  fixe 45.97 

Résidu G.44 

Les  roches  tertiaires  de  Puget  Sound  n'ont  jamais  été  examinées 
à  fond,  mais  ceux  qui  les  ont  étudiées  dans  le  but  de  suivre  les 
veines  de  houille  croient  que,  en  laissant  de  côte  les  irrégularités 
secondaires,  elle  reposent  dans  un  vaste  bassin  entre  les  montagnes 
de  l'Olympe  et  des  Cascades.  Dans  la  partie  centrale  de  ce  bassin, 
et  stratigraphiquement  la  partie  supérieure  des  assises,  les 
combustibles  sont  des  lignites  ;  plus  bas  dans  la  formation  ils  sont 
remplacés  par  des  combustibles  qui  ressemblent  davantage  aux 
véritables  houilles,  et,  sur  les  bords  extérieurs  du  bassin,  par  des 
houilles  tellement  altérées  par  endroits  qu'on  les  a  appelées 
anthracites.  Il  est  possible  que  toutes  ces  roches  tertiaires  repo- 
sent sans  concordance  sur  les  crétacées,  et  en  sont  séparées  par 
un  laps  de  temps  durant  lequel  ont  eu  lieu  le  ploiement  des  f>lus 
anciennes  couches  et  le  soulèvement  des  montagnes  ;  mais  il  n'est 
pas  improbable  qu'en  certains  endroits  il  peut  y  avoir  une  série 
plus  ou  moins  complète  de  lits  de  transition  entre  les  formations 
crétacée  et  tertiaire,  comme  cela  a  lieu  sur  les  versants  est  des 
Montagnes-Rocheuses,  ou  même  qu'il  peut  y  avoir  deux  séries 
non-concordantes  de  roches  tertiaires. 

Les  assises  houillères  tertiaires  de  Puget  Sound  et  de  la  baie  Mêmes  assises 

-,._  .  t    1        Arx  ^^    1  -!•  sur  lu  Basse- 

de  Bellingham  se  contmuent  au  nord  du  49e  parallèle,  et  doivent  ^'a***^»*. 
supporter  près  de  1,000  milles  carrés  de  la  région  basse  qui  se 
trouve  vers  l'estuaire  de  la  Fraser  et  dans  la  partie  inférieure  de 
sa  vallée.     On  a  trouvé  du  lignite  en  rapport  avec  ces  roches  à 
Burrard  Inlet  et  dans  d'autres  localités,  et  des  échantillons  d'uu 

L 


1 


46 


ëxploRaTiom  géologique  du  Canada. 


Roches 

tf  rtiaire» 
ailleurs  sur 
la  côte. 


Jlf>ChOR 

hou  11  Itères 
tertiaires  de 
IViutérleur. 


combustible  ressemblant  à  une  véritable  houille  bitumineuse  (et 
formant  coke  par  l'application  de  la  chaleur)  ont  été  obtenus  près 
de  la  rivière  Fraser  en  amont  de  New-Westminster.  L'échantillon 
remarquable  de  houille  de  la  rivière  Chilliwack,  dont  une 
analyse  par  le  Dr.  Harrington  est  donnée  à  la  page  126  du 
Rapport  de  la  Commission  G-éologique  pour  1873-74,  vient  proba- 
blement de  cette  formation.  Les  veines,  autant  qu'elles  sont 
connues,  sont  minces,  mais  la  basse  contrée  supportée  par  la 
formation  est  couverte  d'une  épaisse  couche  d'alluvion  et  de 
matières  de  transport,  et  les  affleurements  sont  rares.  M.  Richard- 
son  a  fait  un  léger  examen  des  coupes  de  la  côte  sur  les  rives  de 
Burrard  Inlet,  mais  le  reste  de  ce  district  n'a  jamais  été  sérieuse- 
ment étudié.  Un  examen  géologique,  embrassant  tous  les 
affleurements  connus,  aurait  probablement  à  être  complété  par 
des  sondages  pratiqués  dans  des  localités  judicieusement  choisies, 
avant  que  la  valeur  des  houilles  et  des  lignites  de  ces  roches 
puisse  être  constatée. 

Des  roches  tertiaires  renfermant  du  lignite  bordent  d'autres 
parties  de  la  côte  sur  de  plus  ou  moins  grandes  largeurs.  On  les 
a  vues  près  de  Sooke  et  en  différents  endroits  sur  la  côte  sud-ouest 
de  l'ile  de  Vancouver.  Elles  existent  aussi  à  la  baie  de  Clallam, 
sur  le  côté  sud  du  détroit  de  Fuca,  dans  le  Territoire  de 
Washington.  Aucune  de  ces  localités  n'a  été  particulièrement 
examinée,  et  il  n'est  pas  probable  qu'elles  aient  jamais  beau- 
coup d'importance  en  face  de  l'accessibilité  des  houilles  siapérieu- 
res  du  terrain  crétacé,  à  moins  qu'il  ne  se  trouve  quelque  part 
d'épaisses  couches  de  lignite,  ressemblant  à  la  houille  bitumineuse 
par  ses  propriétés,  comme  celui  de  Seattle.  S'il  se  trouvait  exister 
de  pareilles  couches,  elles  pourraient  acquérir  quelque  importance 
pai**  suite  de  leur  caractère  moins  tourmenté  et  de  leur  plus 
grande  facilité  d'extraction. 

Les  formations  à  lignite  et  houillères  d'âge  tertiaire  couvrent, 
on  le  sait,  de  grandes  .  étendues  de  l'intérieur  de  la  Colombie- 
Britannique,  et  l'on  peut  maintenant  démontrer,  d'après  plusieurs 
coupes  examinées  l'été  dernier,  que  dans  la  plupart  des  cas,  les 
épanchements  horizontaux  ou  légèrement  inclinés  de  basaltes  et 
autres  produits  ignés  du  plateau  de  Tintérieur,  sont  rattachés  aux 
dernières  roches  des  tertiaires  à  lignite  et  en  forment  partie. 
Partant  de  ce  fait  et  des  relations  connues  des  lits  dans  nombre 
de  localités,  il  est  très  probable  que  les  dépôts  sédimeutaires 
tertiaires  supportent  une  grande  partie  de  la  superficie,  en  ne 
montrant  que  les  dernières  roches  ignées  à  la  surface,  et  partout 


hAPPOTlT   PAtl    M.   GEORGE    M.   DAWSOI<.  147 

OÙ  roii  rencontre  de  grands  affleurements  de  ces  dépôts  tertiaires, 
on  y  a  trouvé  en  même  temps  plus  ou  moins  de  houille  ou  de 
lignite.  On  peut  estimer  très  à  la  grosse,  avec  notre  connaissance 
comparativement  faible  de  cette  région,  que  cette  région  occupe, 
entre  le  54e  et  le  49e  parallèle  de  latitude,  un  espace  de  pas  moins 
de  12,000  milles  carrés. 
Dans  la  vallée  de  la  Nicola,  près  de  son  confluent  avec  la  rivière  Houiiios  de  la    . 

vulh'o  (le  Ja 

à  TEau-Froide,  on  connait  Texistence  de  la  houille  depuis  desNicoia. 
années,  et  elle  s'est  trouvée,  à  Tanalyse,  être  une  houille  bitumi- 
neuse d'une  classe  très  élevée.     La  moyenne  de  deux  analyses, 
faites  par  le  Dr.  Harrington,  a  donné  le  résultat  suivant: — 

Matière  volatile  combustible  et  humiditf» 30-005 

Carbone  fixe GI*-2H0 

Résidu 2  615 

100  000 

J'ai  fait  un  examen  superficiel  de  cotte  localité  en  novembre 
1876,  et  une  exploration  plus  détaillée  en  a  été  faite  dans  le  cours 
de  Tété  dernier,  dont  les  résultats  seront  publiés  dans  le  prochain 
Eapport  des  Opérations.  Le  principal  affleurement  de  houille 
se  trouve  dans  la  bersre  ouest  de  la  rivière  à  rEau-Clairo,  qui  se  Affloure- 
jette  dans  la  Nicola  du  côté  sud,  et  le  long  de  laquelle  l'une  des 
lignes  projetées  du  chemin  de  fer  Canadien  du  Pacifique  passe  en 
allant  de  Hope  à  Kamloops.  La  première  fouille  faite  sur  la 
houille  était  presque  dans  le  lit  de  la  rivière,  et  elle  est  aujourd'hui 
à  peu  près  remplie.  Mais  on  a  fait  une  seconde  petite  tranchée 
un  peu  plus  haut  dans  la  berge,  et  Ton  y  a  mis  à  découvert  une 
épaisseur  de  cinq  pieds  trois  pouces  de  houille  presque  pure, 
séparée  par  six  pouces  de  grès  d'une  seconde  veine  sous-jacente, 
d'un  pied  quatre  pouces  et  demi  d'épaisseur.  La  couche  de 
houille  passe  sous  une  épaisseur  considérable  de  grès  tondre, 
jaunâtre  pâle,  à  grain  assez  gros,  qui  devient  friable  à  l'air  et 
paraît  plonger  ici  à  peu  près  nord,  à  un  angle  de  10^  à  15®.  Dans 
un  second  affleurement  éloigné  d'environ  un  mille,  dans  un  ravin 
du  côté  sud  de  la  Nicola,  l'on  trouve  des  grès  semblables,  associés 
à  des  schistes  noirâtres  et  renfermant  aussi  de  la  houille,  dont  on 
voit  plusieurs  lits.  Au-delà  de  la  vallée  de  l'Eau-Froirle  à  l'est, 
sur  la  Nicola,  se  montrent  des  roches  cristallines  plus  anciennes, 
qui  coupent  les  assises  houillères  ;  mais  à  l'ouest,  les  houilles, 
avec  le  grès  associé,  passent  sous  une  grande  épaisseur  de  roches  ^^^^?^f.^ ions 
de  la  formation  tertiaire  volcanique,  plongeant,  en  somme,  à  des  vok®f,i 
angles  doux  vers  le  sud-ouest.     En  suivant  la  vallée  de  la  Nicola 


148 


EXPLORATION  GÉOLOdlOUE  DU  CaNADà. 


Etendue  du 

terrain 

houlUer. 


Charbons 
Uj^nUes 
d'autres 
localités. 


lilgnlte  de 
Q,ue8uel. 


à  rouest,  on  voit  que  les  roches  volcaniques  forment  le  massif  de 
collines  qui  s'élèvent  abruptement  des  deux  côtés,  et  Ton  voit 
ausôi  des  grès  tufacés  bien  stratifiés,  probablement  reliés  avec 
ceux  de  la  formation  houillère,  s'élever  de  temps  à  autre  dans 
les  parties  basses  des  versants.  On  voit  encore  ces  roches — 
possédant  à  peu  près  les  mêmes  caractères,  mais  sans  les  grès 
inférieurs — sur  une  distance  d'environ  treize  milles  en  aval  de 
l'embouchure  de  la  Nicola,  sur  la  Thompson,  ce  qui  porte  la 
largeur  de  la  lisière  couverte  ici  par  ces  roches  à  environ  trente- 
sept  milles. 

On  n'a  pas  encore  constaté  si  les  grès  et  les  houilles  associées 
occupent  toute  la  largeur  couverte  par  les  roches  volcaniques, 
que  l'on  peut  regarder  comme  la  partie  supérieure  de  la  même 
formation.  On  sait  cependant  aujourd'hui  que  les  houilles 
passent  réellement  sous  la  grande  formation  volcanique,  et  l'on 
peut  en  conséquence  raisonnablement  supposer  qu'elles  se  ren- 
contrent sur  une  partie  considérable  de  sa  superficie.  Cette 
question  mérité  d'être  soigneusement  étudiée,  surtout  en  vue 
de  la  possibilité  du  passage  du  chemin  de  fer  dans  le  voisinage 
de  ces  nouvelles  assises  houillères.  En  l'absence  de  coupes 
locales  suffisantes  pour  nous  permettre  de  définir  d'une  manière 
satisfaisante  les  roches  de  la  partie  inférieure  de  la  formation — 
comme  dans  la  vallée  du  bas  de  la  Nicola — elles  sont  générale- 
ment situées  de  manière  à  pouvoir  être  essayées  avec  une  facilité 
comparative,  au  moyen  de  sondages  dans  des  localités  bien 
choisies.  On  sait  aussi  que  les  roches  houillères  de  la  région  de 
la  Nicola  s'étendent  très  loin  en  remontant  TEau-Froide,  et  bien 
qu'elles  n'afiiourent  pas  d'une  manière  satisfaisante,  elles  con- 
tiennent plus  ou  moins  de  houille.  Des  roches  semblables  ont 
aussi  été  examinées  sur  la  Thompson  du  Nord,  à  environ  qua- 
rante-cinq milles  en  haut  de  Kamloops.  Elles  renferment  de  la 
houille  d'excellente  qualité,  mais,  autant  qu'on  peut  en  juger  par 
les  petits  aflleurements  que  l'on  rencontre,  elle  est  en  veines 
minces.  Je  ferai  un  rapport  détaillé  sur  ces  localités  et  plusieurs 
autres  que  j'ai  visitées  dans  le  cours  de  l'été  dernier,  dans  le 
prochain  Rapport  des  Opérations. 

Les  lignites,  ou  charbons  de  terre,  se  trouvent  en  abondance 
dans- la  partie  supérieure  de  la  même  formation.  Près  du  cation 
du  Marbre,  un  lit  de  cette  nature  a  plus  de  quarante  pieds  de 
puissance,  et  il  s'en  trouve  aussi  d'importants  gisements  sur  les 
Fourches  Nord  et  Sud  de  la  Similkameen.  Les  lignites  et  la 
formation  de  lignite  de  Quesnel  sont  décrits  dans   le  rapport 


RAPPORT  PAR   M.    GEORGE   M.  DAWSON.  149 

pTéliminaire  de  M.  Selwyn,  de  1871-72,  et  dans  mon  propre 
rapport  de  1875-76.  Ces  lits  sont  intéressants  à  cause  des  débris 
de  plantes  et  d'insectes  qui  s'y  sont  conservés,  mais  je  crois  que 
les  lignites  n'ont  aucune  valeur  économique.  Ils  sont  mélangés 
de  matière  argileuse  et  sont  d'ailleurs  de  maigre  qualité  ;  et  ils 
paraissent  être  le  résultat  d'un  dépôt  assez  tumultueux  de  bois 
de  transport  et  autres  matières  végétales  par  des  eaux  qui  cou- 
laient rapidement.  Néanmoins,  on  trouve  dans  d'autres  localités 
du  lignite  de  meilleure  qualité,  et  qui,  en  apparence,  au  moins 
dans  quelques  cas,  repose  encore  là  où  a  cru  le  bois  qui  l'a  produit. 
Des  fragments  de  transport  de   ce   combustible,  d'assez  bonne  pgni*«  ^e 

^5  r-  7  transport. 

qualité  pour  les  usages  ordinaires,  se  trouvent  sur  la  Nazco,  l'Eau- 
Noire,  la  Basse-Néchacco,  la  Panais,  la  Chilacco,  la  Fraser  à 
Lillouet,  la  Thompson  en  bas  du  lac  Kamloops,  etc.,  et  l'on  sait 
qu'il  existe  du  lignite*  en  place  sur  la  crique  Lightning  (Caribou), 
la  Haute-NéchaccO'  (p.  94),  et  le  ruisseau  Ko-has-gan-ko  (p.  87), 
outre  un  certain  nombre  d'autres  localités  sur  la  rivière  Fraser 
ou  dans  le  voisinage,  entre  Quesnel  et  Soda  Creek,  qui  n'ont  pas 
été  examinées. 

Naturellement,  ces  lignites  ne  peuvent  être  comparés  comme  valeur  des 
combustible  aux  houilles  de  la  vallée  de  la  Nicola,  et  ils  n'auraient 
guère  de  valeur  à  moins  qu'ils  ne  soient  trouvés  en  veines  puis- 
santes et  accessibles,  et  même  alors  ils  ne  le  seraient  que  pour 
l'usage  local  et  en  l'absence  d'autres  combustibles.  On  ne  sait 
encore  comparativement  que  fort  peu  de  chose  sur  leur  distribu- 
tion, car  bien  que,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  ils  supportent 
probablement  une  grande  partie  du  plateau  basaltique,  la  nature 
molle  des  lits  associés  les  fait  facilement  dégrader,  en  laissant 
des  creux  dans  lesquels  les  basaltes  et  autres  roches  dures  supé- 
rieures, facilement  désagrégées  par  l'action  de  la  température, 
tombent  et  cachent  les  affleurements  de  lignite. 

Fer. 
Les  plus  importants  i^isements  de  fer  que  l'on  connaisse  dans  Minerai  de  fer 

•  &  Texada. 

la  Colombie-Britannique  sont  ceux  de  l'île  Texada,  qui  ont  été 
examinés  et  au  sujet  desquels  M.  Richardson  a  fait  un  court 
rapport.*  Le  minerai  est  une  magnétite  à  gros  grain  et  contient, 
d'après  l'analyse  du  Dr.  Harrington,  68.40  pour  cent  de  fer,  avec 
seulement  .003  pour  cent  de  phosphore.     Il  est  associé  et  inter- 


•  Rapport  des  Opérations,  1873-74,  p.  127. 


150  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

stratifié  de  calcaires,  à.e  roches  épidotiqiies  ^et  dioritiques,  que 
l'on  suppose  être  d'âge  carbonifère,  et  il  est  bien  situé  pour 
l'exploitation,  la  réduction  et  l'expédition,  car  il  se  trouve  à  moins 
de  vingt  milles  du  point  de  chargement  des  houille*  de  la  con- 
cession de  Comox,  et  tout  près  de  havres  profonds  ;  tandis  que 
l'on  peut  préparer  des  quantités  illimitées  de  charbon  de  bois 
dans  le  voisinage  immédiat.  Le  plus  grand  affleurement  se 
trouve  sur  le  côté  sud  de  l'île  Texada,  à  environ  trois  milles  au 
nord-ouest  de  la  baie  de  Grillies.  Ici,  le  gisement  de  fer  a  de 
vingt  à  vingt-cinq  pieds  de  puissance  et  repose  sur  un  calcaire 
cristallin  gris,  avec  lequel,  sur  une  épaisseur  d'une  couple  de 
pieds  en  descendant,  sont  interstratifiées  des  bandes  de  minerai 
d'un  demi-pouce  à  un  pouce  d'épaisseur.  A  partir  de  cet  endroit 
vers  le  nord-ouest,  sur  une  distance  de  près  d'un  mille,  on  revoit 
le  lit  de  minerai  de  temps  à  autre,  et  à  une  certaine  place  il  forme 
un  aflleurement  continue  d'environ  250  pieds  de  longueur,  et 
d'un  à  dix  pieds  d'épaisseur.  Au  nord-est,  on  dit  qu'il  a  aussi  été 
Possibilité^      suivi  sur  une  distance  de  plus  de  trois  milles.'*     Avec  le  prix 

de  la  fonte 

du  fer.  élevé  de  la  main-d'œuvre  sur  la  côte  du  Pacifique,  et  surtout  dans 

la  Colombie-Britannique,  la  fabrication  profitable  du  fer  ne  peut 
être  regardée  que  comme  un  événement  qui  ne  pourra  se  réaliser 
que  dans  un  avenir  éloigné,  si  l'on  tient  compte  du  bas  prix  du 
fret  auquel  la  côte  occidentale  est  approvisionnée  de  houille  et  de 
fer  de  la  Grande-Bretagne,  par  des  navires  qui  y  viennent  presque 
léges,  pour  prendre  des  chargements  de    retour  en  blé    de  la 

Fonte  du  fer  Oaliforuic  et  de  l'Oréffon.  Dans  l'Etat  voisin  de  l'Oréffon,  cepen- 
dant,  on  a  commencée  la  réduction  du  fer  au  charbon  de  bois,  sur 
une  petite  échelle,  depuis  quelques  années,  un  seul  haut- 
fourneau  étant  en  opération  et  ayant  produit,  en  1874,  2,500 
tonnes  de  fer,  et  1,000  tonnes  en  1876.  f  Lorsque  l'on  peut  ainsi 
obtenir  à  la  fois  du  minerai  et  du  combustible  de  première 
qualité,  il  est  souvent  possible  de  faire  une  heureuse  concurrence, 
pour  certains  besoins,  aux  fers  inférieurs  et  à  bas  prix  que  la 
G-rande-Bretagne  produit  en  si  grande  quantité.  De  plus,  sur  la 
côte  du  Pacifique,  ou  peut  se  procurer  des  ouvriers  chinois  en 
quantité  illimitée,  à  des  prix  tellement  bas  qu'ils  peuvent  être 
favorablement  comparés  à  ceux  de  n'importe  quelle  autre  partie 
du  monde  ;  et  l'on  sait  que  les  Chinois  acquièrent  bien  vite  une 
grande  habileté  dans  les  arts  mécaniques. 


•  Catalogue  descriptif  dos  minéraux  économi'iues  du  Canada,  Exposition  Inter-» 
nationale  de  Philadelphie,  1876. 

t  Journal  of  ton  and  Steel  InsLUuUi  No.  1,  1876,  p.  238, 


RAPPORT   PAR   M.   GEORGE   M.   DAWSON.  loi 

Les  minerais  de  fer  argileux   sont  de   fréquente  occurrence  Minerai  de  fer 

,,,.,,  argileux. 

d^ns  les  roches  houillères  des  îles  de  Vancouver  et  de  la  Eeine- 
Charlotte.  Ils  pourraient  sans  doute,  en  quelques  cas,  être 
avantageusement  exploités  en  même  temps  que  les  veines  de 
houille,  parce  qu'ils  se  trouvent,  à  peu  de  distance  au-dessous 
d'elles,  et  sont  même  parfois  associés  à  la  houille.  Les  nodules 
varient  en  poids  d'une  livre  ou  moins  jusqu'à  plusieurs  tonneaux, 
et  M.  Kichardson  dit  qu'à  la  mine  de  Baynes'  Sound,  l'on  pourrait 
probablement  en  obtenir  une  quantité  suffisante  pour  alimenter 
un  haut-fourneau,=^^ 

On  a  trouvé  du  fer  en  moindre  quantité  dans  beaucoup  d'autres 
localités,  mais  on  ne  s'est,  jusqu'ici,  que  peu  occupé  de  ces  gise- 
ments, sous  l'impression  que,  dans  les  circonstances  actuelles,  ils 
n'ont  aucune  valeur.  On  croit  que  la  formation  qui  renferme  le 
minerai  de  fer  de  Texada  est  la  même  que  celle  qui  constitue  la 
plus  grande  partie  de  l'île  de  Vancouver  et  des  îles  voisines. 

Argent,  Cuivre,  Mercure  et  autres  minerais. 
A  part  ce  que  l'on  peut  dire  être  des  recherches  ou  des  explo-pifflcuit^^ 

.•  ^T      •       •  -1      ï  •  ^i^    /.   -^  1  •  i^    d'ouvrirles 

rations  préliminaires,  il  n  a  encore  rien  été  fait  sur  les  gisements  ™Jne8. 
de  minerais  métallifères  dans  la  Colombie-Britannique.  Diverses 
circonstances  malheureuses  ont  empêché  l'épreuve,  sur  une 
gi-ande  échelle,  des  localités  que  Ton  savait  promettre  le  plus,  et 
il  a  été  gaspillé  beaucoup  d'argent,  de  temps  à  autre,  dans  des 
entreprises  inconsidérées,  ce  que  l'on  aurait  pu  éviter  avec  la 
moindre  connaissance  des  mines  et  des  gisements  métallifères 
des  autres  pays.  Ces  circonstances,  jointes  à  la  difficulté  et  aux 
dépenses  encourues  pour  l'exploration  des  parties  plus  rugueuses 
et  plus  boisées  de  la  province,  ont  eu  pour  effet,  depuis  quelques 
années,  de  décourager  toute  entreprise  de  ce  genre,  et  de  jeter 
du  discrédit  même  sur  les  meilleurs  gisements  connus.  Aussitôt 
que  Ton  verra  une  ou  deux  mines  bien  administrées  et  profitables 
en  opération,  je  suis  convaincu  que  les  progrès  de  l'industrie 
minière  seront  aussi  rapides  qu'ils  ont  été  lents  jusqu'à  ce  jour. 

Argent, — La  localité  argentifère  la  mieux  connue  est  située  à  ^^«ent  a 
environ  six  milles  de  Hope,  sur  la   Fraser,  et  a  été  découverte 
vers    1871.     Elle  n'a  pas  été  visitée  par  aucun  membre  de  la 
Commission  Q-éologique,  et  par  suite  de  sa  grande  élévation,  on 
ne  peut  y  aller  facilement  que  durant  l'été.     La  formation  dans 


•  Lie  Dr.  B.  J.  Harrlngton,  dans  l'Annexe  m  du  Rapport  de  M.  Ricliardsop, 
l87.?-73,  p,  96. 


15*2  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

laquelle  se  trouvent  les  filons  reste  donc  inconnue,  mais  d'après 
ce  que  j'en  ai  entendu  dire,  je  suis  porté  à  croire  qu'ils  peuvent 
traverser  un  lambeau  détaché  du  terrain  crétacé  inférieur,  qui 
recouvre  les  roches  cristallines  des  Cascades  de  la  région.  Le 
ministre  des  Mines  de  la  Colombie-Britannique  la  décrit  comme 
suit  : — 

Mine  Eunka.  "  Lc  premier  filon,  appelé  la  mine  Eurêka,  aflleure  à  environ 
5,000  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  rivière  ;  il  est  bien  tranché, 
a  de  quatre  à  sept  pieds  d'épaisseur,  et  on  l'a  suivi  sur  une  lon- 
gueur de  3,000  pieds.  On  a  pratiqué  un  tunnel  de  190  pieds  dans 
ce  filon.  On  décrit  le  minerai  comme  étant  un  cuivre  gris 
argentifère,  et  il  a  donné,  à  l'essai,  de  $20  à  $1,050  d'argent  à  la 
tonne. 

Mine  de  Van  "  Pendant  que  l'on  travaillait  ce  filon,  on  en  a  trouvé  un  autre 
à  environ  8,000  pieds  de  distance  ;  celui-ci  est  d'une  bien  plus 
grande  valeur  et  est  appelé  la  mine  Van  Bremer.  On  représente 
le  minerai  comme  étant  un  chlorure  d'argent,  et  il  a  donné,  à 
l'essai,  de  $25  à  $2,408  d'argent  par  tonne  de  roche.  Une  quantité 
tirée  de  l'afileurement  s'est  vendue  à  San  Francisco  $420  la  tonne. 
On  peut  facilement  suivre  le  filon  sur  un  parcours  d'un  demi- 
mille." 

Des  échantillons  essayés  par  le  Dr.  Harrington  et  le  Dr.  Hunt 
ont  donné,  respectivement,  271*48  oz.  et  34708  oz.  d'argent  par 
tonne  de  2,000  Ibs.  Il  s'y  trouve  aussi  du  plomb,  du  cuivre,  de 
l'antimoine,  du  fer,  de  l'arsenic  et  du  soufre.  Ainsi  que  je  l'ai 
dit  plus  haut,  le  minerai  de  cette  localité  a  été  vendu  à  des  prix 
rémunérateurs  à  l'état  brut,  tel  qu'extrait  de  la  mine,  et  transporté 
à  la  rivière  par  les  moyens  grossiers  dont  on  dispose  actuellement. 
Certaines  malheureuses  difficultés,  au  sujet  de  la  propriété  de  la 
mine,  paraissent  seules  s'opposer  maintenant  à  l'exploitation 
avantageuse  du  gisement. 

On  a  découvert  tout  récemment,  près  du  niveau  de  la  Fraser, 
des  filons  que  Ton  suppose  être  soit  des  continuations  de  ceux 
dont  il  vient  d'être  question,  soit  des  filons  diflTérents,  mais 
courant  dans  une  même  direction,  dans  une  matrice  granitique 
grise.  Ceux-ci  renferment  de  l'argent  et  du  cuivre,  mais  le 
premier  en  moindre  quantité  que  dans  les  veines  Eurêka. 

Argent  &  la        La  criquc  Cherry,  qui  est  un  tributaire  de  la  rivière  Shush  wap 

Cherry.  qu  Spillcmeechcne,  entre  les  lacs  Okanagan  et  de  l'Arc  (Arrow  lake), 
est  célèbre  comme  localité  d'où  l'on  a  rapporté  des  échantillons 
de  minerai  d'argent  remarquablement  riche,  et  où  Ton  a  fait 
d'assez  grands  travaux  d'exploration  dans  l'espoir  de  le  trouver 


B APPORT   PAR    M.   GEORGE   M.    DAWSON.  153 

en  quantité  payante.  Ce  district  a  maintenant  été  examiné,  et 
bien  que  je  ne  sois  pas  encore  prêt  à  en  faire  un  rapport  détaillé, 
je  puis  dire  que,  bien  que  la  veine  sur  laquelle  on  a  travaillé  ait 
été  rapportée  comme  perdue,  je  ne  perds  pas  du  tout  espoir  de  la 
retrouver  plus  tard,  et  que  le  nombre  et  la  qualité  des  veines  de 
la  région  de  la  crique  Cherry  me  portent  à  croire  qu^elle  devien- 
dra avec  le  temps  une  importante  région  minière. 

Ainsi  que  je  Fai  déjà  dit,  l'argent  natif,  ou  l'amalgame  d'argent.  Argent  natif, 
a  été  trouvé  dans  le  district  d'Ominéca,  et  il  existe  aussi  de  la 
galène  argentifère  dans  de  nombreuses  parties  de  la  province, 
mais  elle  n'a  pas  encore  été  exploitée. 

Cuivre. — On  a  trouvé  des  masses  de  cuiyre  natif,  de  temps  à 
autre,  dans  diverses  parties  de  la  province,  et  bien  qu'on  ne  les 
ait  jamais  observées  dans  la  matrice,  elles  proviennent  probable- 
ment de  quelques-unes  des  roches  volcaniques.  De  petites  veines 
cuprifères  ont  aussi  été  observées  dans  les  roches  volcaniques 
des  âges  tertiaire  et  mésozoïque,  dans  les  roches  aurifères,  les 
roches  cristallines  de  la  chaîne  de  la  Côte,  et  dans  celles  dont  il  a 
déjà  été  question  comme  étant  supposées  d'âge  carbonifère  dans 
l'ile  de  Vancouver.  La  localité  qui  paraît  le  plus  promettre  pourruivre  a 
le  moment  est  située  parmi  les  montagnes  entre  Howe's  Sound  et  Sound. 
Jarvis'  Inlet,  à  une  hauteur  d'environ  3,000  pieds  au-dessus  de  la 
mer.  De  très  beaux  échantillons  de  minerai  de  cuivre  pourpre, 
associé  avec  du  quartz,  du  mica  et  de  la  molybdénite,  ont  été 
rapportés  de  cet  endroit,  qui  est  aujourd'hui  en  voie  de  développe- 
ment. La  roche  encaissante  est  un  granit  ou  une  diorite  de  la 
formation  cristalline  des  Cascades. 

De  beaux  spécimens  de  minerai  semblable  ont  été  obtenus  plus  Knight's 
au  nord  à  Knight's  Inlet,  et  des  échantillons  de  pyrite  de  cui^Te  . 
ont  été  extraits  de  cette  formation  dans  différentes  localités,  sur 
l'Homathco,  pendant  les  explorations  du  chemin  de  fer. 

Mercure. — On  a  plusieurs  fois  parlé  de  la  découverte  de  ce  Mercure, 
métal  dans  la  Colombie-Britannique,  mais  toujours,  je  crois,  sur 
des  preuves  insiiffisantes.  Il  paraît  certain,  néanmoins,  que  de 
petites  quantités  de  cinnabre  ont  été  obtenues  dans  les  lavages 
de  Tor  sur  la  rivière  Fraser,  près  de  Boston  Bar,  et  l'on  me  dit 
aussi  que  l'on  trouve  de  menus  globules  de  mercure  dans  quelques 
parties  décomposées  des  minerais  d'argent  de  Hope.  Dans  l'au-cinnabroKur 
tomne  de  1876,  j'ai  reçu  un  petit  spécimen  bien  authentique  de 
riche  minerai  de  cinnabre,  de  M.  Tiedmann,  de  l'exploration  du 
chemin  de  fer,  qu'il  s'était  lui-même  procuré  dans  le  voisinage  du 
tracé  du  chemin  de  fer,  sur  l'Homathco.  J'apprends  de  M.  G-eorge 


154 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


Plomb. 


Webb  que  la  roche  encaissante  est  une  ardoise,  que  le  filon  est 
bien  tranché,  qu'on  le  voit  dans  une  falaise  escarpée  faisant  face 
au  sud,  et  qu'on  peut  le  suivre  sur  une  étendue  de  près  d'un 
Sur  la  Fraser  mille.  J'ai  aussi  vu,  dernièrement,  un  riche  spécimen  de  cinna- 
bre  et  de  mercure  natif  provenant  du  côté  ouest  de  la  rivière 
Fraser,  près  de  Clinton.  Mais  il  reste  à  prouver,  cependant,  s'il 
existe  du  mercure  en  gisements  le  moindrement  comparables  à 
ceux  de  la  Californie,  que  l'on  trouve  dans  des  roches  de  même 
â<çe  que  quelques-unes  de  celles  de  la  Colombie-Britannique. 

Plomb, — On  a  trouvé  de  la  galène  dans  beaucoup  de  parties  de 
la  province,  et  elle  se  montre  en  compagnie  de  l'or,  tant  dans  les 
filons  que  dans  les  graviers  superficiels  du  district  de  Caribou. 
Les  minerais  de  plomb,  comme  tels,  ne  pourront  probablement 
pas  être  exploités  avec  profit  dans  l'intérieur,  même  si  on  les 
trouvait  en  grande  quantité,  tant  qu'il  n'existera  pas  de  moyens  de 
transport  moins  coûteux.  Il  serait  profitable  de  fondre  des  galènes 
fortement  argentifères  comme  minerais  d'argent,  si  on  en  trouvait 
dans  des  localités  d'un  accès  tant  soit  peu  facile. 

Platine, — On  a  trouvé  ce  métal  en  petite  quantité  dans  plusieurs 
localités,  associé  à  l'or  d'alluvion. 

Nickel, — Le  Dr.  Blake  a  trouvé  du  sable  nickélifère  p«armi  les 
gros  graviers  séparés  de  Tor  fin  de  la  Fraser. 


Platine. 


Nickel. 


Pierres  a  bâtir  et  d'ornementation. 


Granit  et 
pierre  de 
Kable. 


La  chaîne  de  la  Côte  fournira  probablement,  sur  toute  son  éten- 
due, de  bonnes  diorites  et  de  bons  granits  gris.  On  pourrait  les 
extraire  au  bord  de  l'eau  même  dans  beaucoup  de  bras  de  mer. 
Des  grès  et  des  pierres  de  sable  se  rencontrent  en  abondance  en 
association  avec  les  houilles  de  Nanaïmo,  etc.  Un  grès,  tiré  de 
l'île  Newcastle,  je  crois,  a  été  employé  à  la  construction  du  Trésor 
à  San  Francisco,  mais  on  n'en  a  pas  été  satisfait,  à  cause  de  sa 
tendance  à  s'exfolier.  Cependant,  en  faisant  un  choix  judicieux, 
il  n'y  aurait  probablement  aucune  difliculté  à  obtenir  de  bonne 
pierre  à  bâtir,  parmi  ces  grès,  en  quantité  illimitée.  Sur  une 
grande  partie  de  l'intérieur,  les  roches  plus  dures  sont  tellement 
fendillées  et  jointoyées,  qu'il  est  impossible  d'en  tirer  de  bonne 
pierre  à  bâtir  de  grandes  dimensions.  Néanmoins,  on  connaît 
beaucoup  de  localités  dans  lesquelles  on  peut  se  procurer  de  bonne 
pierre,  et  il  est  probable  que  quelques-uns  des  basaltes  et  autres 
roches  ignées  de  date  récente  conviendront  parfaitement  pqur  la 
construction,  si  Ton  a  le  soin  de  ne  pas  .prendre  les  y^riétés  qui 


RAPPORT   PAR   M.   GEORGE   M.   DAWSON. 


sont  sujettes  à  se  désagréger  sous  raction  de  la  température.  Les 
roches  que  Ton  rencontre  dans  le  voisinage  des  différentes  lignes 
proposées  pour  le  chemin  de  fer  sont  plus  amplement  décrites 
ailleurs. 

On  sait  qu'il  existe  du  marbre  de  bonne  qualité  sur  Tile  Texada.  ^ï*  rbre. 
dans  la  baie  de  Metla-Katla,  sur  la  rivière   Nimpkish  et  dans 
d'autres  localités. 

On  trouve  de  la  serpentine  en  abondance,  associée  à  d'autres ^^*''^*^*'**'*®' 
roches  plus  anciennes. 


Liste  des  localités  de  la  province  de  la  Colombie- 
Britanxique  que  l'on  sait  renfermer  de  l'or,  de  la 
houille,  du  fer,  de  l'argent,  du  cuivre  et  d'autres 
minéraux  de  valeur  économique. 

(Je  n'ai  pas  la  prétention  que  cette  liste  soit  complète,  le  but  de  sa 
publication  étant  plutôt  de  faire  jaillir  les  informations  que  d'en 
donner.  Elle  montrera  cependant,  jusqu'à  un  certain  point, 
combien  sont  déjà  nombreuses  les  découvertes  qui  ont  été  faites, 
et  elle  pourra,  je  l'espère,  être  considérablement  augmentée  dans 
lo  cours  de  quelques  années.  La  plupart  des  faits  énoncés  à 
l'égard  des  diverses  localités  ont  été  tirés  des  sources  les  plus 
respectables,  bien  que  je  ne  puisse,  dans  tous  les  cas,  garantir 
leur  exactitude  absolue.) 

Or. 

District  de  Caribou. 

Crique  WiUiams. — Décrite  dans  les  pages  précédentes.  Ses 
tributaires,  dans  l'ordre  qu'on  les  rencontre  en  descendant  ce 
cours  d'eau,  sont  comme  suit: — 

Ravifi  de  McCallum,^ — Vient  de  l'ouest;  presque  épuisé;  pas 
de  terrain  profond. 

Ravin  du  Vison  (Mink  gulch). — Vient  de  l'ouest,  et  la  perspec- 
tive  n'est  pas    regardée    comme    fort    encourageante    par    les 


•  (]es  ravins,  appelés  guiches  en  Amérique,  sont  profonds  et  rocheux,  et  particu- 
Hors  aux  montagnes  de  la  Colombie-Britannique  et  de  la  Californie,  comme  les  gaves 
le  sont  ûMX  Pyrénées. — }fok  du  Trad, 


156  EXPLORATION  GÉOLOGIOl'E  DU  CANADA. 

propriétaires,  qui  attendent  que  la  rigole  de  lavage  sur  la  roche 
de  fond  soit  terminée,  pour  essayer  la  méthode  hydraulique. 

Ravin  de  Walker. — S'y  jette  de  l'ouest  à  Richfield  Court-House  ; 
fouilles  profondes  ;  bonnes  perspectives  en  différents  temps,  et  on 
a  retiré  une  certaine  quantité  d'or  vers  son  embouchure,  mais 
cela  n'a  pas  duré.     Pas  encore  complètement  exploré. 

Grub,  ou  Black  Jack  Guich. — Vient  de  l'ouest  ;  c'est  un  simple 
ravin  de  peu  de  longueur,  qui  ne  forme  qu'un  seul  daim  ;  bon 
rendement  à  la  méthode  hydraulique,  et  encore  exploité. 

Ravin  de  Stoiit. — Vient  de  l'ouest,  en  aval  du  canon  ;  très 
riche,  mais  aujoiird'hui  épuisé  pour  les  galeries  ;  méthode 
hydraulique  maintenant  employée  ;  assez  de  terrain  pour  plu- 
sieurs années. 

Ravin  de  ConkUn. — Vient  de  l'est,  en  face  de  Barkerville  ;  très 
riche  ;  encore  exploité  au  moyen  de  galeries  ;  terrain  très  pro- 
fond pour  une  aussi  petite  vallée,  car  il  a  90  pieds  dans  la  partie 
la  plus  basse,  et  20  pieds  dans  la  plus  élevée  ;  on  a  creusé  dos 
galeries  à  un  mille  et  demi  plus  haut  ;  probablement  riche  pour 
la  méthode  hydraulique. 

Crique  de  McArthur. — Deux  milles  en  bas  de  Barkerville  et  un 
mille  en  haut  du  puits  de  Lane  et  Kurtz;  s'y  jette  du  isud-ouest; 
a  bien  payé  par  les  fouilles  profondes,  mais  est  maintenant 
épuisée  pour  ce  genre  d'exploitation  ;  il  ne  s'y  fait  pas  de  travail 
hydraulique. 

Crique  Lowhee. — Coule  vers  le  nord,  presque  parallèlement  à 
la  crique  "Williams,  et  se  jette  dans  le  lac  du  Valet-de-Trèfle  {Jack 
of  Clvbs),  qui  reçoit  ausssi  la  crique  de  ce  nom  et  est  la  source  de 
la  rivière  aux  Saules  (Willoio  river).  Les  exploitations,  tant  de 
surface  que  profondes,  ont  été  assez  profitables,  et  il  reste 
encore  de  bon  terrain  dans  lequel  on  travaille  actuellement.  L'or, 
surtout  vers  la  source  de  la  crique,  est  très  grossier  et  brut,  car  il 
renferme  souvent  des  fragments  de  quartz.  Il  est  difficile  de  se 
procurer  de  l'eau  pour  le  travail  hydraulique. 

Crique  du  Valet-de-Trèfle, — Toutes  des  fouilles  profondes  sur 
cette  crique,  le  gravier  ayant  150  i^ieds  de  profondeur  près  de 
l'embouchure,  où  quelques  concessions  ont  bien  payé  ;  cette 
crique  est  une  favorite  parmi  celles  qui  sont  considérées  comme 
n'étant  pas  encore  "  prouvées,"  l'impression  étant  qu'il  y  existe 
un  ancien  chenal  qu'on  n'a  pas  encore  trouvé. 

Criques  qui  se  jettent  dans  la  rivière  aux  Saules  : 

Crique  aux  Moustiques  et  ravin  Rouge  (Red  guich). — Entrent 


11API*0RT   PAR    if.   GEORGE   M.    DAWSON.  io 


<«¥ 


dans  la  rivière  aux  Saules  du  côté  sud  eu  bas  de  ce  dernier  ;  la 
première  a  été  très  riche  et  avait  cinquante  pieds  de  profondeur 
à  rembouchure  ;  maintenant  épuisée  pour  les  galeries  ;  le  travail 
hydraulique  rapporte  bien. 

Crique  Wliipsaw. — A  trois  milles  plus  bas  que  la  crique  aux 
Moustiques,  sur  le  même  côté;  autrefois,  on  en  a  tiré  de  $10  à 
$12  par  jour  et  par  homme,  et  il  s'y  est  fait  plus  ou  moins 
d'ouvrage,  depuis,  au  moyen  des  rigoles  de  surface  et  des  galeries. 

Plusieurs  criques  en  aval  de  celle  de  Whipsaw,  du  côté  sud- 
ouest  de  la  rivière  aux  Saules,  n'ont  rien  rapporté  ;  on  a  trouvé 
d'assez  bons  indices  dans  plusieurs  criques  du  côté  nord-est,  mais 
pas  de  terrain  payant. 

Crique  au  Sucre  (Sugar  creek). — A  douze  milles  en  aval  de  la 
crique  aux  Moustiques,  venant  du  côté  nord.  D'assez  bons  indices, 
mais  pas  beaucoup  de  bons  rendements. 

On  sait  que  d'autres  criques  qui  se  trouvent  plus  bas  sur  la 
rivière  aux  Saules  ont  donné  de  l'or,  mais  pas  encore  en  quantité 
rémunérative. 

Crique  de  la  Perdrix  (Grouae  creek). — A  six  milles  à  l'est  de 
Barkerville,  partant  du  môme  endroit  que  la  crique  de  l' Andouiller 
{Antler  creek).  Le  terrain  profond  était  très  riche  et  s'étendait 
sur  une  longueur  d'environ  un  mille  jusque  près  de  la  tête  de  la 
crique,  mais  ne  rendait  rien  plus  bas.  Fouilles  profondes 
épuisées. 

Crique  de  VAfulou  il  1er  (Antler  creek), — Part  delà  montagne  Chauve 
(Bald  mouiUain),  vis-à-vis  la  crique  Williams,  et  a  été  l'une  des 
premières  exploitées  dans  cette  partie  du  pays.  Le  terrain,  peu 
profond  sur  une  distance  de  deux  milles,  a  donné  de  bons 
rapports,  mais  il  est  épuisé.  Le  terrain  profond  n'a  pas  encore 
été  beaucoup  essayé,  à  cause  de  l'absence  de  l'argile  et  de  la 
grande  quantité  d'eau  qui  s'accumule  en  conséquence  dans  les 
fouilles.  Tous  les  ravins  qui  aboutissent  à  la  crique  Antler,  à 
partir  de  sa  source  jusqu'en  bas,  ont  été  prolitables  (ravins  du 
Loup,  de  la  Californie,  de  Stevens  et  de  Begg).  On  n'a  jamais 
atteint  le  fond  de  la  crique  là  où  ces  vallées  transversales 
la  croisent.  Des  Chinois  y^  travaillent  et  obtiennent  de  bons 
rendements  sur  des  bancs  ou  terrasses  à  100  pieds  au-dessus  du 
cours  d'eau,  sur  une  grande  distance  en  descendant. 

Vallée  Plaisanle. — Dépression  transversale,  de  quatre  milles  de 
lonfi;ueur,  qui  réunit  les  vallées  des  criques  Williams  et  Antler,  et 
qui  rejoint  la  première  à  environ  quatre  milles  en  aval  de 
Barkerville.     On  n'y  a  jamais  atteint  le  fond  ni  fait  beaucoup  de 


\t>^  EXPLORATION   GÉO-.OOiQOE    DU   CANADA. 

recherches,  mais  elle  pourrait  être  comprise  dans  nii  système  tle 
drainage  de  la  vallée  de  la  crique  Williams. 

Crique  de  /'Ours  et  région  avoisînaiit  le  lac  de  rOurs  {Hear  Inke). 
—On  n'y  a  pas  trouvé  d'or  en  quantité  rémnnérative. 

Rivière  de  la  Savane  {Stoamp  river). — A  attiré  quL-lque  attcnlioii, 
mais  on  n'y  a  encore  rien  trouvé  de  profitable. 

Crique  Ciinnin<;liam.—T)anB  les  premiers  temps,  on  a  tronvé  sur 
celte  crique  une  crevasse  contenant  environ  600  onces  d'or,  à  une 
douzaine  de  milles  de  son  embouchure.  Plusieurs  c/aims  sont 
exploités  à  la  méthode  hydraulique,  Depuis  1864,  on  a  fait 
quelques  tentatives  pour  atteindre  le  terrain  profond,  mais  «ans 
y  réussir;  la  compagnie  Victoria  essaie  maintenant  pour  la  troi- 
sième fois.  L'on  a  toujours  supposé  que  le  terrain  profond  dans 
cette  crique  serait  riche,  et  si  une  fois  la  chose  était  prouvée,  il  se 
ferait  immédiatement  de  grands  travaux. 

Crique  de  Harwy. — C'est  ici  où  le  premier  or  du  district  de 
Caribou  a  été  trouvé  en  quantité  rémunérative,  en  18G0,  Une 
concession  (la  Minnehaha)  était  excessivement  riche.  Une  autre, 
au  confluent  de  la  rivière  de  la  Savane,  a  aussi  bien  payé.  La 
compagnie  Cummings  a  atteint  le  fond  à  un  endroit,  et  a  pratiqué 
une  galerie  en  remontant  un  petit  canon  (sans  succès),  mais  a 
trouvé  son  proiit  en  eutrant  dans  uii  terrain  plus  large,  La  partie 
supérieure  de  la  crique  est  profonde  et  n'a  pas  encore  été 
complètement  prouvée. 

Criqves  du  côté  norddn  lac  Caribou. — Dans  les  criques  du  Ni*gre, 
du  Fin  et  de  l'Oie  {Nigger,  Fine  and  Goose  creeks),  on  a  trouvé  de 
l'or  en  petite  quantité;  sur  la  dernière,  on  a  fait  de  grandes 
dépenses  pour  établir  un  canal  de  dérivation,  mais  .sans  grands 
résultats. 

Crique  Kielhly. — La  crique  principale  n'a  qu'un  terrain  de 
médiocre  profondeur  (de  vingt  à  vingt-trois  pieds),  dont  une 
grande  partie  n'est  pas  encore  exploitée,  les  fouilles  étant  très 
dispendieuses  à  cause  de  la  grande  quantité  d'eau.  Une  trentaine 
de  blancs  ont  bien  fait  ici  dans  l'été  de  1876,  tandis  qu'un  certain 
nombre  de  Chinois,  qui  travaillaient  vers  l'embouchure,  ont  aus.si 
obtenu  de  bons  rendements.  Des  bancs  situés  à  100  pieds 
au-dessus  du  ruisseau  ont  été  avantageusement  exploités  à  ciel 
ouvert,  et  aussi  par  galeries.  La  méthode  hydraulique  n'est  jias 
encore  suivie  ici. 

Crique  de  la  Raquette  {Snov-Skoe  rfcefr).— Le  bras  est  de  la 
précédente  est  regardé  comme  l'une  des  meilleures  criques  dont 


îlAPPORt   PAft    M.  GEOUÛE   M.   DAWSOlrf.  150 

le  terrain  de  fond  n'a  pas  encore  été  essayé  ;  on  a  trouvé  de  Tor 
dans  des  excavations  de  surface. 

Crique  du  Canard  (Duck  creek), — Des  Chinois  ont  travaillé  ici, 
mais  on  ne  connaît  j  as  grand'chose  des  résultats  obtenus. 

Crique  de  V Ours-Noir  {Black  Bear  creek), — On  a  fait  beaucoup  de 
recherches  ici,  mais  on  n'a  encore  rien  trouvé  d'important  ;  on  ne 
la  considère  pas  comme  ayant  été  sérieusement  essayée,  le  terrain 
étant  très  dur  à  travailler. 

Crique  du  Cèdre, — Un  daim  assez  riche  a  été  exploité  ici — 
TAurora.  Cette  crique  est  maintenant  entre  les  mains  des 
Chinois. 

Crique  d^Hazeltine. — On  a  trouvé  ici  des  indices  assez  encou- 
rageants. 

Crique  Moorhead. — Quelque  travail  a  été  fait  ici,  mais  sans  bons 
résultats. 

Crique  du  Kangarou, — Se  jette  dans  la  Fourche  Nord  de  la* 
Quesnel,  à  une  couple  de  milles  en  amont  de  son  confluent  avec 
la  Fourche  Sud.  A  bien  payé  à  une  certaine  époque.  Des  Chinois 
y  travaillent  maintenant. 

Rivière  Quesnel. — La  plupart  du  travail  a  été  fait  sur  des  bancs 
ou  "  barres  "  de  la  rivière,  quoique  beaucoup  d'exploitations  sur 
des  terrasses  de  100  à  150  pieds  au-dessus  de  l'eau  ont  été  profi- 
tables. Tout  l'or  est  léger.  Cette  région  est  complètement  entre 
les  mains  des  Chinois,  qui  vont  principalement  aux  Fourches  et 
dans  le  Bras  Sud.  Environ  800  Chinois  travaillent  dans  ce  district 
durant  l'été,  et  passent  l'hiver  aux  Fourches. 

Rivière  Rapide  {Swift  river), — Assez  inaccessible,  et  difficile  à 
travailler,  car  le  courant  est  rapide  et  le  lit  de  la  rivière  est 
encombré  de  gros  cailloux.  Il  en  a  été  extrait  des  quantités  d'or 
considérables,  de  temps  en  temps,  et  les  Chinois  y  travaillent 
encore,  quoique  l'xjn  puisse  dire  que  la  rivière,  dans  son  ensemble, 
n'a  pas  encore^été  explorée. 

Crique  des  Français  et  Crique  des  Canadiens. — Rejoignent  la 
vallée  Plaisante  du  côté  sud  ;  ont  toutes  deux  rapporté  de  l'or, 
qui,  quoique  traversé  de  part  en  part  là  où  les  exploitations  ont 
eu  lieu,  n'est  probablement  pas  épuisé. 

Crique  du  Canon, — Ruisseau  qui  se  jette  dans  la  rivière  aux 
Saules  à  une  grande  distance  en  descendant,  et  auquel  on  arrive 
par  un  sentier  long  de  vingt  milles  à  partir  du  Comptoir  de  la 
Fasse  du  Castor  (Beaver  Pass  House).  Vne  compagnie  a  travaillé 
l'automne  dernier  à  atteindre  le  fond,  avec  une  bonne  perspec- 
tive. 


IGO 


EXPLORATION   GEOl  OGIQUÉ   DU   CANADA. 


Crique  du  Carton. — Un  second  cours  d'eau  du  même  nom,  qui 
se  jette  dans  la  Fraser  du  côté  est,  en  amont  de  Quesnel.  On  a 
autrefois  obtenu  une  quantité  d'or  considérable,  dont  une  partie 
était  très  lourde  et  mélangée  de  quartz  ;  une  pépite  valant  $700 
a  été  trouvée  par  des  Chinois  sur  son  bras — la  crique  Hickson. 
On  connaît  une  veine  de  quartz  aurifère. 

Criq?ie  Li^htnins^. — A  été  décrite  dans  une  page  précédente. 
Ses  principaux  affluents  sont  les  suivants: 

Criqve  Amador. — llien  de  proiitable  n'a  encore  été  trouvé 
jusqu'ici. 

Crique  Van  Winkle. — Environ  2,000  pieds  de  l'extrémité  infé- 
rieure de  cette  vallée  ont  bien  payé. 

Crique  du  Mort  (Dead  MarCs  creek). — 

Crique  de  Perkins. — 

Crique  de  Chishofm, — Bon  rendement  dans  les  fouilles  peu 
profondes.  On  ne  sait  pas  encore  ce  que  produira  le  fond,  bien 
que  Ton  ait  fait  de  grands  efforts  pour  l'essayer. 

Crique  de  la  Dernière-Chance, — On  estime  qu'il  a  été  retiré  pour 
$250,000  d'or  de  cette  crique  dans  un  espace  d'un  demi-mille.  Le 
terrain  riche  est  probablement  épuisé  aujourd'hui. 

Crique  de  Davis. — Bon  rendement  dans  un  terrain  peu  profond. 

Crique  d'Anderson. — Bon  rendement  dans  un  terrain  peu  profond. 

Crique  de  la  Mâchoire  (Jawbone  creek). — Rien  d'avantageux  n'a 
été  trouvé. 

Veines  de  quartz  dans  le  district  de  Caribou. — On  en  connaît 
plusieurs,  dont  quelques-unes  sont  persistantes  et  très  grosses. 
On  a  fait  si  peu  de  chose  jusqu'ici,  pour  les  examiner,  qu'il  ne 
vaut  guère  la  peine  de  les  énumérer.  Celle  qui  est  désignée 
sous  le  nom  de  la  Grosse  Bonanza  (Big  Bonama),  entre  la  crique 
Lowhee  et  le  ravin  de  Stout,  la  Stedman,  à  Richlield,  et  une  veine 
irrégulière  ou  masse  de  quartz,  à  la  crique  aux  Moustiques,  ont 
jusqu'ici  attiré  le  plus  d'attention. 

Cassiar. 

(Je  dois  à  M.  Gr.  B.  Wright  les  très  intéressants  détails  locaux 
qui  suivent,  sur  le  district  de  Cassiar,  qui  est  la  région  aurifère 
la  plus  jeune  et  la  moins  connue  de  la  Colombie-Britannique.) 

Rivière  Stickeen. — 54^  à  56^  de  latitude  nord.  Découverte  eu 
1867.  Rendement  moyen  le  plus  élevé  par  jour,  de  $4  à  $5  ; 
minières  sur  les  "  barres  "  et  les  "  bancs."  Quelques  claivis  sont 
encore  exploités,  mais  presque  épuisés. 


tlAl'PÛKT    PAR    M.    r.EOriOE    M     nAH'SOS.  iGl 

Orîque  de  Z)f «se— Latitude,  58°  42'  50";  altitude,  2,750  pieds. 
Découverte  en  1873.  Plus  fort  rendement  moyen  par  jour,  $8  à 
$50,  l'or  valant  $1(J  l'once.  Les  daims  les  plus  riches  sont  épuisés, 
mais  on  y  travaillera  encore  pendant  bon  nombre  d'années.  La 
crique  de  Dease  a  probablement  produit  environ  $700,000  en  trois 
saisons.     Produit  de  cette  saison  (1877)  estimé  à  $125,888. 

Crique  de  T/a'fter/.— Latitude,  58°  50';  altitude,  2,750  pieds. 
Plus  fort  rendement  moyen  par  jour,  $8  à  ^50,  l'or  valant  $16.40 
l'once.  Fouilles  sur  les  barres,  les  bancs  et  dans  la  crique.  Une 
partie  de  la  crique  est  épuisée,  mais  elle  paie  encore  bien.  On  a 
récemment  découvert  des  minières  dans  la  terrasse,  qui  sont  très 
riches.  On  estime  que  le  rendement  a  été,  jusqu'à  cette  année, 
de  $300,000. 

Crique  Beadi/. — Latitude,  à  peu  près  58"  53'.  Découverte  en 
1874.  Minières  de  "barre,"  On  y  a  trouvé  de  l'or,  mais  il  ne  s'y 
est  jamais  fait  de  grands  travaux. 

Rivière  de  /'^(>/f.— Latitude,  5!)°  G'  14".  Découverte  en  1874. 
Minières  de^iarre,  peu  développées. 

Crique  de  McDnme. — Latitude,  59°  15'  54";  altitude  de  l'embou- 
chure, 2,550  pieds.  Découverte  en  1S74.  Plus  iort  rendement 
moyen  par  jour,  %G  à  $100,  l'or  valant  $17.75.  Minières  de  barre, 
de  banc  et  de  trique.  C'est  la  crique  la  plus  importante  de  toute 
la  région  de  Cassiar,  le  rendement  continuant  d'être  à  peu  près  le 
même  chaque  année.  On  y  travaille  par  places  sur  une  distance 
de  quinze  milles,  et  elle  prodiiira  beaucoup  pendant  plnsieurs 
années.  Rendement  approximatif  do  deux  saisons,  $425,000  ;  pour 
cette  saison,  probablement  $250,000.  Ceci  comprend  le  produit 
de  plusieurs  des  petites  criques  tributaires  de  la  McDame— les 
criques  de  Somers,  de  la  Neige  {Snov)),  du  Quartz,  de  Rosella,  de 
DaviesetderOr(Gw/d). 

Crique  de  la  Neige  {Snow  iree.k). — Altitude,  3,400  pieds.  Décou- 
verte en  1875.  Plus  forte  moyenne  par  jour,  de  $5  à  $20,  l'or 
valant  %\  8  l'once.  Minières  sur  les  bancs,  que  l'on  exploite  encore 
aujourd'hui  sur  une  grande  échelle  ;  le  daim  le  plus  riche  de 
Cassiar  se  trouve  à  l'embouchure  de  cette  crique;  il  a  donné 
pendant  une  semaine  jusqu'à  300  onces  à  six  ou  huit  hommes. 
Soixante -douze  onces  ont  été  lavés  d'ftn  seul  plat  de  terre  dans  le 
cours  de  la  dernière  saison. 

Crique  du  Qwflrir.— Altitude,  3,550  pieds.  Découverte  en  1875. 
Plus  forte  moyenne  par  jour,  $5  à  $20,  l'or  valant  $18  l'once. 
Minières  dans  les  bnrics  et  la  crique  ;  les  meilleurs  daims  sont 
épuisés. 


1H2  exploration  géologique  dît  canada. 

Crique  Rosella, — Altitude,  3,550  pieds.  Découverte  en  1876. 
Plus  forte  moyenne  par  jour,  $5  à  $U,  l'or  valant  |18.25  l'once. 
Minières  dans  les  bancs  et  la  crique  ;  meilleurs  claims  épuisés. 

Crique  Demiis, — Altitude,  3,500  pieds.  Découverte  en  1877. 
Plus  forte  moyenne  par  jour,  $5  à  $20,  l'or  valant  $18.25  l'once. 
Minières  dans  les  bancs  et  la  crique  ;  beaucoup  de  mineurs  ici. 

Crique  Patlerson. — Altitude,  4,380  pieds.  Découverte  en  1877. 
Plus  forte  moyenne  par  jour,  $5  à  $20,  l'or  valant  $18  l'once. 
Quelques  compagnies  à  l'œuvre. 

Crique  de  /'Or.— Altitude,  4,300  pieds.  Découverte  en  1877.  Plus 
forte  moyenne  par  jour,  $5  à  $50,  l'or  vaut  $18  Tonce.  Minières 
dans  les  bancs  et  la  crique;  quelques  compagnies  à  l'œuvre. 

Crique  de  r Ardoise  (Slate  creek). — Altitude,  4,320  pieds.  Décou- 
verte en  1877.  Plus  forte  moyenne  par  jour,  $10,  l'or  valant  $18 
l'once.     Minières  sur  les  barres  ;  une  compagnie  à  l'œuvre. 

Crique  de  Somers,  ou  première  Fourche  Nord  de  la  McDame. — 
Altitude,  3,000  pieds.  Découverte  en  1876.  Plus  forte  moyenne 
par  jour,  $10  à  $100.  L'or  vaut  $18  l'once.  Grai^d  nombre  de 
tunnels,  avec  bonnes  perspectives. 

Troisième  Fourche  Nord  de  la  McDame. — Altitude,  3,200  pieds. 
Découverte  en  1877.  Minières  dans  la  crique  et  la  côte  ;  bonnes 
perspectives  obtenues,  et  plusieurs  compagnies  l'essaient. 

Crique  Sayyees, — Latitude  à  peu  près  62^.  Découverte  en  1875. 
Plus  forte  moyenne  par  jour,  $8  à  $10.  L'or  vaut  $18.25. 
Abandonnée  l'année  dernière. 

Crique  de  la  Source  {Sprîng  creek), — Altitude,  3,800  pieds. 
Découverte  en  1877.  Plus  forte  moyenne  par  jour,  $10  à  $20, 
l'or  valant  $18.25.  Minières  dans  les  coteaux;  seulement  une 
compagnie  à  l'œuvre,  mais  sur  un  banc  très  riche  ;  on  n'a  pas 
encore  essayé  la  crique. 

Crique  de  la  Chute  (Fall  creek). — Dt'*couverte  en  1877. 

Rivière  du  Liard. — Latitude,  60'^  à  02^.  Plus  forte  moyenne 
par  jour,  $6  à  $8,  l'or  valant  $18.  Minières  sur  les  barres.  On 
n'a  encore  que  pou  miné  ;  on  fait  des  recherches  sur  quelques 
tributaires. 

Rivière  Rajnde. — Latitude,  60^  ;  indices  obtenus. 

District  c/'  Dm  inéca. 

Crique  Germansen. — Bon  rendement  dans  certaines  parties  de 
son  cours  ;  quelques  daims  dans  la  crique,  et  une  partie  des 
travaux  se  font  à  la  méthode  hydraulique  sur  les  bancs. 


nAPPOIlT   PAR   M.   GEORGE   M.   DAWSON.  163 

Rivière  Mansen. — Seulement  deux  compagnies  à  l'ouvrage  en 
1876,  et  elles  ne  couvraient  pas  les  gages  des  travailleurs. 

Crique  de  C Ardoise  {Slate  creek), — Les  mineurs  disent  qu'ils  ont 
couvert  leurs  dépenses  en  1875. 

Ravin  dElmore, — Pauvre  rendement  en  1875 — deux  compa- 
gnies à  l'œuvre. 

Crique  Perdue  (Lost  creek). — Peu  d'ouvrage  en  1875. 
Les  détails  manquent  sur  les  autres  localités. 

District  de  Kootenay. 

Crique  du  Cheval  Sauvage  (Wild  Horse  creek). — Découverte  en 
1863  ;  en  1864,  les  claims  ordinaires  rapportaient  de  $20  à  $30 
par  jour  et  par  homme  ;  les  travaux  se  poursuivent  encore. 

.  Crique  Perry, — Découverte  en  1867.     Quelques  bons  claims^  et 
il  s'y  fait  encore  quelque  chose. 

Crique  Find/ay. — Bonnes  perspectives  ;  mais  n'a  jamais  été 
exploitée  avec  succès  à  cause  des  crues  des  eaux. 

Crique  du  Caillou  {Bonifier  creek.) — 

Région    du    Grand    Coude. 

(Aujourd'hui  presque  abandonnée.) 

Crique  de  Carnes. — Se  jette  dans  la  rivière  de  la  Colombie  du 
côté  est.  Or  lourd,  quelques  morceaux  pesant  jusqu'à  $14. 
Exploitations  sur  les  barres,  la  roche  de  fond  n'ayant  pas  été 
atteinte  à  cause  de  l'eau.  Pendant  un  temps,  en  bas  du  canon,  le 
rendement  moyen  a  été  de  $15. 

Crique  des  Français  (French  creek). — Se  jette  dans  la  rivière 
Downie  à  environ  vingt  milles  de  son  embouchure.  (La  rivière 
Downie  coule  à  l'est  dans  la  Colombie.)  C'était  la  plus  riche  de 
tout  le  district,  et  on  a  travaillé  sur  les  barres  et  jusqu'au  roc. 
Rendement  moyen  jusqu'à  $100  par  homme  pendant  quelque 
temps,  sur  le  claim  du  "  Métis.  "     Epuisée. 

Crique  de  McCuller. — Rejoint  la  rivière  Downie  à  quatre  milles 
de  la  crique  des  Français.  Fouilles  sur  les  barres;  la  roche  de  lit 
n'a  pas  été  atteinte  à  cause  de  l'eau.  On  a  probablement  obtenu 
jusqu'à  $100  par  jour  et  par  homme  en  certains  endroits,  mais  le 
dépôt  était  irrégulier.  Des  fragments  de  quartz  renfermant  de 
l'or  ont  été  trouvés  à  quatre  milles  en  remontant  la  crique. 


164  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Autres  Districts. 

Rivière  aux  Panais  (Parsntp  river), — En  bas  de  son  confluent 
avec  la  rivière  de  la  Nation,  qui  égoutte  la  région  d'Ominéca. 
Cette  rivière  charrie  de  Tor  fin,  qui  a  été  très  rémunérateur  dans 
quelques  endroits. 

Rivière  Findiay. — Or  tin  trouvé  sur  toutes  les  barres,  mais  les 
eaux  du  haut  (où  il  peut  se  trouver  de  plus  riches  dépôts)  n'ont 
pas  été  essayées. 

Rivière  de  la  Paix,  a  Pest  des  Montagnes-Rochevses. — On  trouve 
de  bel  or  en  abondance  par  endroits.  M.  Sehvyn  pense  qu'il  peut 
provenir  de  Taxe  laurentien  au  nord-est. 

Rivière  Fraser. — Or  fin  depuis  sa  source  jusqu'à  la  mer.  L'or 
lourd  ne  s'étend  pas  beaucoup  au-dessous  de  Boston  Bar,  mais  on 
le  trouve  en  beaucoup  d'endroits  dejmis  là  jusqu'à  Lytton,  et 
aussi,  à  ce  que  me  dit  M.  Mcintyre,  par  places  depuis  Lyiton 
jusqu'à  l'embouchure  de  la  Chilcotin.  Les  Chinois  et  Sauvaiçes 
tirent  encore  beaucoup  d'or  de  la  Fraser,  et  je  crois  que,  plus 
tard,  beaucoup  de  plateaux  et  de  bancs  même  les  plus  élevés 
donneraient  de  bons  résultats  par  l'exploitation  hydraulique. 
L*or  le  plus  lourd  coïncide  assez  bien  pour  sa  distribution  avec 
les  roches  schisteuses  des  formations  de  la  rivière  Andorson  et  de 
Boston  Bar.  La  plus  grosse  pépite  trouvée  au-dessus  de  Lytton 
a  été  obtenue  à  dix  milles  en  bas  de  Lillouet  et  valait  $22. 

Crique  de  McLennan. — (A  treize  milles  de  la  Cache  de  la  Tête- 
Jaune,  courant  dans  le  lac  aux  Atocas  [Cranberry  lake)  et  de  là  à 
la  Fraser.) — Or  trouvé  en  1876.  Rapportait  de  $4  à  $5  par  jour, 
mais  vu  le  nombre  de  gros  cailloux  qui  se  trouvent  dans  la  rivière 
et  le  haut  prix  de  toutes  les  provisions,  l'exploitation  ne  peut  être 
profitable. 

Rivière  Néchacco. — Indices  obtenus  près  du  fort  Fraser,  et  aussi 
abondants  près  de  son  confluent  avec  la  Fraser. 

Rivière  Chilacco. — Dans  certaines  berges  près  de  son  embou- 
chure, huit  ou  neuf  parcelles  peuvent  être  obtenues  par  plat. 
Une  petite  quantité  d'or  lourd  a  été  trouvée  dans  une  crique 
latérale  par  l'un  des  hommes  attachés  à  l'exploration  du  chemin 
de  fer  Canadien  du  Pacifique  en  1876. 

Rivière  Chilcotin. — On  dit  qu'il  a  été  trouvé  une  certaine 
quantité  d'or  près  de  l'embouchure  de  cette  rivière. 

Rivière  du  Pont. — Or  trouvé  en  gros  morceaux,  pesant  parfois 
un  ou  deux  onces,  et  offrant  d'excellentes  mines  sur  dix  milles  de 
son  embouchure  en  la  remontant.     On  dit  qu'une  pépite  valait 


RAPt»ORT    PAR   M.   GEORGE   M.   DAWSON.  165 

$300.  La  rivière  a  été  examinée  jusqu'à  sa  source  dans  les 
premiers  temps,  et  bien  que  Ton  ait  trouvé  de  Tor  dans  plusieurs 
ruisseaux,  il  n'y  en  avait  pas  assez  pour  justifier  des  travaux 
d'exploitation  à  cette  époque. 

Rivière  LilloueL — Se  jette  dans  le  lac  Harrison.  On  a  trouvé 
un  peu  d'or  ici  en  différents  endroits  sur  les  portages  vers 
Lillouet. 

Rivière  Thompson  du  Sud, — On  peut  trouver  des  parcelles 
(couleurs),  dit-on,  dans  tous  les  cours  d'eau  qui  tombent  dans 
cette  rivière. 

Rivière  Thovipson  du  Nord, — Parcelles  trouvées  sur  tout  son  par- 
cours, et  à  la  crique  de  Louis,  à  trente  milles  de  son  embouchure, 
du  côté  sud,  on  a  trouvé  de  l'or  en  quantité  payante. 

Rivière  Tranquille. — Tombe  dans  le  lac  Kamloops,  du  côté 
nord.  Or  lourd  et  léger  obtenu  ici  ;  environ  soixante  Chinois  y 
travaillaient  l'été  dernier  et  y  faisaient  assez  bien  ;  on  dit  qu'elle 
donnait  un  demi-once  par  jour  à  l'embouchure. 

Crique  des  Ecossais  (Scotch  creek). — Se  jette  dans  le  lac  Shuswap 
du  côté  nord.  On  y  trouvait  de  l'or  grossier  il  y  a  quelques 
années. 

Grande  rivière  Thompson. — Or  lourd  trouvé  dans  cette  rivière 
jusqu'à  Nicommen,  où  Ton  croit  que  le  premier  or  en  quantité 
payante  a  été  trouvé  dans  la  Colombie-Britannique.  Cette  région 
est  principalement  exploitée  par  les  .Sauvages,  qui,  m'assure-t-on, 
en  ont  tiré  plusieurs  milliers  de  piastres  dans  les  années  particu- 
lièrement favorables. 

Rivière  Anderson, — On  a  trouvé  de  l'or  lourd,  dans  un  temps,  à 
dix  milles  de  son  embouchure,  mais  pas  assez  pour  être  profitable. 

Rivière  Coquihalla, — Plus  ou  moins  d'or  lourd  sur  tout  le  cours 
de  cette  rivière. 

Rivière  Nicola, — "  Or  en  paillettes  "  trouvé  sur  environ  dix-huit 
milles  de  son  embouchure. 

Rivière  Bonaparte, — On  a  un  peu  miné  sur  un  tributaire  à  Test 
de  Clinton,  mais  sans  résultats  encourageants. 

Crique  du  Chapeau  (Hat  creek). — On  a  trouvé  de  petites  quan- 
tités d'or  ici. 

Rivière  de  la  Mouche-à-Cheval  (Horse-Fly  river).  —  Bonnes 
"perspectives"  ici, et  en  1876  il  y  est  venu  beaucoup  de  mineurs, 
mais  sans  grands  résultats. 

Rivière  Skagit. — Parcelles  trouvées  en  plusieurs  endroits  en 
1858,  mais  pas  d'indices  favorables. 

Rivière  Similkameen, — Or  trouvé   en  parcelles  aiguës  et  non 


166  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

lavées  à  l'embouchure,  en  1853,  par  le  parti  du  capitaine 
McLennan.  Dans  le  canoti  près  du  49e  parallèle,  on  a  obtenu  une 
quantité  d'or  considérable  en  1858-59-60;  le  plus  gros  morceau 
pesait  $22.50.  Cette  région,  bientôt  abandonnée  par  les  blancs,  a 
été  exploitée  pendant  des  années  par  les  Chinois. 

Rivière  Okanagan, — Dépôts  épars  trouvés  en  1859-60,  mais 
bientôt  abandonnés,  peut-être  autant  à  cause  du  manque  d'eau 
que  pour  toute  autre  raison.  Les  mineurs  disent  que  l'on  trouve 
de  la  "  couleur  "  dans  tous  les  cours  d'eau  qui  se  jettent  dans 
cette  vallée. 

Crique  de  la  Mission. — Se  jette  dans  le  lac  Okanagan  du  côté 
est  ;  a  donné,  à  un  endroit  situé  à  cinq  milles  et  demi  de  son 
embouchure,  de  l'or  fin  et  grossier  qui  rendait  $18.50  à  l'essai  ;  a 
produit  pendant  un  certain  temps  de  deux  ou  trois  onces  à  $2  ou 
$3  par  jour.  On  trouve  de  la  "couleur"  jusqu'à  huit  ou  dix 
milles  de  là. 

Crique  de  la  Roche^  (Rock  creek). — Commence  à  l'est  du  lac 
Osoyoos  et  se  jette  dans  la  rivière  de  la  Chaudière  (Keitle  river)  \ 
à  un  mille  de  son  embouchure,  elle  a  bien  payé,  rapportant  parfois 
jusqu'à  $100  par  jour,  mais  généralement  d'un  à  deux  onces. 
Quelques-uns  des  bancs  ont  aussi  été  assez  avantageux,  donnant 
dans  un  cas  un  demi-once  par  jour  et  par  homme  durant  la  saison 
des  opérations.  Le  terrain  le  plus  riche  se  trouvait  à  l'endroit  où 
la  crique  traverse  une  lisière  de  roche  schisteuse  tendre  ;  en  la 
remontant,  on  trouva  le  terrain  très  mou  et  profond. 

Crique  de  la  Frontière  {Boundary  creek). — Se  jette  dans  la  rivière 
Chaudière  du  côté  est.  On  a  trouvé  de  l'or  très  lourd  ici,  et  on  y 
a  fait  beaucoup  de  recherches,  mais  l'or  était  trop  "  épaillé  "  pour 
être  profitable. 

Rivière  de  la  Chaudière  ou  Nehoialpitkwa. — "  Couleurs  "  et  petites 
quantités  d'or  trouvées  en  différentes  localités  sur  la  rivière  et 
ses  tributaires. 

Crique  Seymour,  Burrard  Inlet, — On  a  trouvé  un  peu  d'or  ici  ; 
mais  les  travaux  ont  été  abandonnés  à  cause  de  l'eau  et  du  sable 
mouvant. 

Crique  Prospect. — Bras  est  de  la  rivière  Homathco,  en  haut  du 
lac  Tatlayoco.  Or  fin  trouvé  ici  par  les  hommes  de  l'exploration 
du  C.  F.  C.  P.,  1875. 

Rivière  Homathco  Injérieure. — "  Couleurs  "  obtenues  en  diffé- 
rents endroits. 

Autres  rivières  venant  de  la  chaîne  des  Cascades, — Les  renseigue- 


RAPPDftT   PAR    M.   GEORGE    M.    DAWSON. 


167 


ments  manquent  pour  la  plupart,  mais  il  est  probable  qu'on  peut 
obtenir  la  couleur,  au  moins,  dans  toutes. 

Crique  du  lac  Kelly. — M.  Foster  me  dit  que  Ton  a  trouvé,  près 
de  Clinton,  des  spécimens  de  quartz  qui  ont  donné,  à  Tessai, 
$25.12  d'or  et  $3.14  d'argent  par  tonne. 

Ile  de  Vancouver. 

Rivière  aux  Sangsues  (Leech  river), — Cette  rivière  s'est  trouvée 
aurifère  sur  quatre  ou  cinq  milles  de  sa  longueur,  là  où  elle  suit 
une  lisière  d'ardoises.  On  estime  qu'il  en  a  été  tiré  pour  $100,000, 
mais  il  ne  s'y  fait  plus  rien.  Le  terrain  riche  a  été  trouvé  dans  le 
lit  de  la  rivière  modt^rne,  et  on  le  suppose  épuisé,  ou  bien  que  ce 
qui  en  reste  est  trop  dispersé  pour  être  exploité  avantageusement. 
Des  bancs  d'alluvion  et  de  ciment  pourraient  peut-être  donner 
d'assez  bons  résultats  en  les  exploitant  par  la  méthode  hydrau- 
lique. 

Rivière  Sooke. — (En  bas  de  son  confluent  avec  la  rivière  aux 
Sangsues.) — On  n'y  a  trouvé  que  de  l'or  fin,  provenant  probable- 
ment des  ardoises  de  la  rivière  aux  Sangsues. 

Ruisseau  Goldstream. — Court  le  long  dos  ardoises  de  la  rivière 
aux  Sangsues,  plus  loin  à  l'est  ;  on  y  a  trouvé  la  couleur  de  l'or, 
mais  pas  en  quantité  profitable. 

Rivière  Jordan, — On  y  a  trouvé  de  petites  quantités  d'or. 

Rivière  Nanaïmo. — A  attiré  l'attention  en  1877,  mais  ne  paraît 
pas  avoir  payé  les  explorateurs. 

Autres  localités  sur  Vile  Vancouver. — Bonnes  couleurs  trouvées 
par  l'expédition  d'exploration  de  l'ile  de  Vancouver  sur  un  cours 
d'eau  qui  se  jette  dans  le  lac  Cowitchen,  sur  des  rivières  qui 
tombent  dans  Barclay  Sound,  du  côté  sud,  et  dans  des  ruisseaux 
tributaires  du  lac  Puntledge,  près  de  Comox. 

Iles  de  la  Reine-Charlotte. — Quartz  aurifère  trouvé  au  havre  de 
Mitchell,  lat.  52^  25'.  Quelque  travail  fait  en  1853,  mais  le  filou 
semble  s'être  perdu. 

Houille  et  Lignite. 

Ile  de  Vancouver. 

Nanaïmo, — Houille     bitumineuse,    exploitée    depuis    nombre 
d'années.     Décrite  dans  les  pages  précédentes. 
Comox, — Houille  bitumineuse,  actuellement  ej;ploitée, 


168  EXPLORATION    GÉOLOGIQUE    DU    CANADA- 

Quatsino. — Houille  bitumineuse. 

Havre  du  Castor  {Beaver  harbour)^près  du  fort  Rupert. — Houille 
bitumineuse. 

Tête  du  canal  Alberyii. — Houille  bitumineuse. 

Côté  nord  de  la  Baie  de  Cowitchen. — Petits  fragments  d'anthra- 
cite dans  le  grès.  De  plus  gros  spécimens  ont  été  apportés  de 
rintérieur. 

Iles  de  la  Reine- Charlotte, 

Coiogitz, — Anthracite  ;  décrit  plus  haut. 

Côté  sud  du  canal  Skidegate. — Les  SauA^ages  disent  qu'il  s'y 
trouve  de  l'anthracite, 

Masset. — (Extrémité  nord  des  îles.) — Des  échantillons  d'anihra- 
cite  en  ont  été  rapportés. 

Colombie-Britannique,  terre  ferme. 

Voisinage  de  Langley,  et  autres  localités  près  de  la  Basse-Fraser. 
— On  connaît  de  la  houille  bitumineuse,  mais  en  veines  minces 
seulement.     Probablement  dans  des  lits  tertiaires  inférieurs. 

Rivière  Chilliwack. — A  cinq  milles  de  la  Fraser.  Houille  bitu- 
mineuse d'une  qualité  remarquablement  bonne,  mais  dont  la 
puissance  et  le  mode  d'existence  restent  inconnus. 

Coal  Harbour,  Burrard  Inlet. — H  y  a  ici  et  ailleurs,  dans  les 
terres  basses  de  l'embouchure  de  la  Fraser,  du  lignite  en  veines 
minces.  Probablement  dans  la  partie  supérieure  de  la  formation 
tertiaire. 

Confluent  des  rivières  Nicola  et  a  F  Eau-Froide, — Houille  bitumi- 
neuse.    Tertiaire.     Décrite  plus  haut. 

Rivière  à  VEau-Froide. — Houille  bitumineuse,  de  la  même 
formation  que  la  dernière,  en  plusieurs  endroits. 

Rivière  Thompson  du  Nord. — (Quarante-cinq  milles  en  amont  de 
Kamloops). — Houille  bitumineuse  de  bonne  qualité  en  veines 
minces. 

Voisinage  de  Lillouet. — On  dit  avoir  trouvé  de  la  houille  bitu- 
mineuse.    Puissance  ou  position  des  veines  inconnues. 

Crique  de  Dix-Milles  ou  de  Guichon. — Se  jette  dans  la  rivière 
Nicola  du  côté  nord.  Lignite  de  bonne  qualité.  Puissance  de  la 
veine  inconnue. 

Fourche  sud  de  la  rivière  Similkameen. — (En  amont  de  l'embou- 
chure de  la  Passyton  ou  Pasayten). — Lignite  dans  un  grès 
micaqé» 


RAPPORT   PAR    M.    GEORGE   M.   DAWSON.  169 

Fourche  sud  de  la  rivière  Similkameen. — (A  quatre  milles  en 
amont  de  la  Fourche  de  la  Vermillon). — Lignite.  Voir  Eapport 
de  1876-77. 

Fourche  nord  de  la  Similkameen, — (A  trois  milles  en  amont  de 
la  Fourche  de  la  Vermillon.) — Lignite,  de  sept  pieds  d'épaisseur, 
avec  une  division  schisteuse  de  trois  pouces.     Voir  Rapport  de 

1877-78. 

Comptoir  de  Boyd  ou  Cold-Spring. — Crique  Lightning.  Lit  de 
lignite,  six  à  dix  pieds  d'épaisseur;  assez  bonne  qualité. 

Rivière  Fraser, — Entre  Soda-Greek  et  le  fort  George,  et  à 
Quesnel. — Veines  de  lignite  fréquemment  vues;  celle  de  Quesnel 
de  maigre  qualité. 

Rivière  de  VOurs. — (Près  de  la  traverse  de  la  ligne  du  chemin 
de  fer  C.  P.,  lat.  54^.) — Rapport  de  houille  ;  M.  E.  Dewdney  dit 
que  la  veine  a  dix-huit  pouces  et  est  couverte  par  l'eau  lorsque 
la  rivière  est  haute  ;  en  la  calcinant,  elle  a  laissé  une  cendre 
pierreuse  dure.     Crétacée  ? 

Rivières  de  la  Paix  et  aux  Pins. — Lits  de  houille  bitumineuse 
(mésozoïque)  ;  décrite  dans  le  rapport  de  M.  Selwyn  pour 
1875-76. 

Rivière  aux  Panais. — Fragments  transportés  de  lignite,  indi- 
quant un  bassin  de  roches  de  l'âge  des  lignites. 

Rivière  Néchacco  Inférieure. — A  l'est  du  lac  Fraser.  On  ne 
connaît  que  du  lignite  de  transport. 

Rivière  Néchacco  Supérieure. — Au  sud-ouest  du  lac  Fraser.  Lits 
de  lignite  connus  en  plusieurs  endroits. 

Rivière  à  V Eau-Noire, — Lignites  de  transport  aux  canons  supé- 
rieur et  inférieur,  et  dans  les  parties  intermédiaires  de  la  rivière. 

Rivière  Chilacco. — On  ne  connaît  que  du  lignite  de  transport. 

Rivière  Nazco. — Lignite  de  transport  trouvé  près  de  la  montagne 
de  Cendrillon  (Cinderella). 

Ruisseau  Pun-chi-as-ko. — (Se  jette  dans  la  Tai-a-taesli). — Lignite 
de  bonne  qualité,  d'au  moins  quatre  pieds  d'épaisseur  ;  base 
cachée  par  l'eau. 

District  de  Nasse-Skeena. — On  dit  que  la  rivière  Skeena  traverse 
une  grande  formation  houillère,  avec  lits  de  houille  de  trois  à 
trente-cinq  pieds  de  puissance,  d'après  le  major  Downie.  (Ce  peut, 
néanmoins,  n'être  que  du  lignite») 


170  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Fer. 

Ile  Texada, — Fer  oxydulé  (magnétito),  décrit  plus  haut. 

Ile  près  du  groupe  Walker^  passage  de  la  Goélette^  Détroit  de  la 
Rei fie- Charlotte. — Exceptioimellemont  riche  ;  71.57  pour  cent  de 
fer. 

Région  CTitre  la  rivière  Jordan  et  la  rivière  aux  Sangsues,  I.  V. — 
J'ai  vu  un  échantillon  de  fer  oxydulé  avec  grains  d'épidote, 
venant  d'ici. 

Route  charretière  de  Yale  à  Caribou. — llavin  à  un  demi-mille  en 
bas  de  Nicommen.  On  dit  qu'il  y  a  une  veine  de  fer  oxydulé  de 
huit  pieds  d'épaisseur. 

KnighCs  Inlet. — A  un  mille  en  remontant  la  rivière,  à  la  tête  de 
Vinlet  ;  à  1,200  pieds  sur  la  montagne,  côté  gauche. 

Près  du  Détroit  de  Sei/mour. — Six  milles  à  l'ouest  de  la  baie  de 
Menzies,  I.  V. — On  rapporte  qu'il  s'y  trouve  du  fer. 

Entrée  de  River  s  Inlet. — Côté  ouest  de  Fitz-Hugh  Sound  ; 
minerai  de  fer. 

Baie  S.-E.  du  cap  Commi^rell,  I.  V. — Rapport  de  minerai  de  fer. 

Montagne  de  Fer,  rivière  à  VEau-Froide. — Minerai  de  fer  spécu- 
laire  ;  connu  seulement  en  veines  comparativement  minces. 

Cherry  Blvff,  lac  Kamloops. — Fer  oxydulé,  en  grosses  veines 
irrégulières.     Voir  Rapport  1877-78. 

Baynes'  Sound,  Comox,  I.V.  —  Minerai  de  fer  argileux  en 
quantité  considérable  associé  à  la  houille.  dDeux  échantillons, 
essayés  par  M.  Hotlinann,  ont  donné  36.83  et  29.78  pour  cent, 
respectivement,  de  fer  métallique. 

Cowgitz,  Iles  de  la  Reine-Charlotte. — Fer  argileux  associé  aux 
roches  houillères,  suivant  M.  Richardson. 

Argent. 

Pic  d'Argent,  près  de  Hope. — Mines  Eiareka  et  Victoria,  ou  Van 
Bremer  ;  les  veines  traversent  probablement  des  roches  crétacées 
ou  jurassiques,  et  se  sont  trouvées  riches.     Décrites  plus  haut. 

Autres  localités,  près  de  Hope. — On  connaît  des  gîtes  qui  renfer- 
ment de  l'argent  en  plus  ou  moins  grande  quantité,  dans  deux 
autres  localités  au  moins.  Roche  encaissante,  probablement  un 
granit. 

Crique  du  Cerisier  {Cherry). — Riche  minerai  d'argent  ;  mais  les 
recherches  des  gîtes  ne  sont  pas  encore  complètes,  et  on  n'  as 
constaté  si  les  veines  étaient  a'^sez  larges  ou  régulières  pour  être 
profitables. 


RAPPORT   PAR    M.   GEORGE   M.   DAWSON.  171 

Crique  Vital,  Ominéca. — Fragments  roulés  ou  plus  ou  moins 
anguleux  d'amalgame  argentifère  trouvés  en  grande  abondance 
en  exploitant  les  placers.  Le  spécimen  analysé  contenait  88.30 
poar  cent  d'argent. 

Rivière  Similkameen, — Près  de  la  jonction  des  Fourches  Nord  et 
Sud.  Petites  quantités  d'argent  natif  trouvées  dans  les  placers 
d'or. 

Riricre  Similkameen. — Où  elle  passe  au  sud,  mais  parallèlement 
au  49e  parallèle  ;  traverse  des  roches  contenant  de  nombreux 
petits  filets  de  galène  qui  "  donnent  facilement  un  grain  d'argent." 

Crique  de  la  Mission, — Se  jette  dans  le  lac  Okanagan  du  côté 
est.     Argent  natif  trouvé  quelquefois  avec  l'or. 

Rivière  Francis. — Au-dessus  de  son  confluent  avec  la  Dease, 
dans  Cassiar.  Galène  argentifère.  Un  gros  échantillon  de  mine- 
rai a  été  envoyé  pour  être  essayé,  mais  je  n'ai  pas  su  quel  en  avait 
été  le  résultat. 

Crique  du  Quartz,  Cassiar, — Il  existe  ici  une  veine  qui  a  donné, 
à  l'essai,  plus  de  $200  par  tonne. 

Cuivre. 

Localité  entre  Jarvis  In/et  et  Hoice's  Sound  — Minerai  de  cuivre 
pourpre  (bornite),  et  pyrite  de  cuivre,  avec  mica  et  quartz.  Grosses 
et  riches  masses  apportées  comme  spécimens,     lilatrice  de  granit. 

KnighCs  Inlet. — Minerai  semblable  au  précédent  ;  très  riche 
dans  les  spécimens  pris  à  la  main,  mais  je  crois  qu'on  ne  l'a  pas 
encore  trouvé  en  quantité. 

Entrée  de  Howe's  Sound. — (A  trois  milles  au  nord  du  phare  de 
la  Pointe  Atkinson.) — Pyrite  de  cuivre  ;  on  y  a  fait  beaucoup  de 
recherches  à  une  certaine  époque,  mais  elles  sont  maintenant 
abandonnées. 

Détroit  de  Sansome. — Pyrite  de  cuivre.  On  a  fait  quelques 
travaux,  mais  ils  sont  maintenant  abandonnés.  Le  gîte  suit  pro- 
bablement les  plans  de  clivage. 

Côte  d  deux  milles  à  Veit  de  Ventrée  du  havre  de  Sooke. — Puits 
creusé  à  120  pieds,  au  prix  de  $80,000,  maintenant  abandonné.  Le 
minerai  paraît  être  principalement  de  la  pyrite  de  fer.  Paillettes 
de  cuivre  natif  trouvées  dans  les  joints  des  roches  trappéennes. 

Côté  sud-ouest  du  canal  de  Dean, — Spécimens  de  gangue,  avec 
cuivre  jaune  et  pourpre,  recueillis  par  M.  Horetzky. 

Tête  de  Kitemat  Inlet. — Petit  gîte  de  galène,  et  sulfure  d?  cuivre 
jaune  observé  par  M.  Richardson, 


172  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Rivière  Thompson,  à  six  milles  en  bas  du  Pont  de  Spencer. — M. 
Murray  m'a  donné  un  petit  fragment  de  riche  minerai  de  cuivre 
pourpre,  trouvé  détaché,  venant  d'ici. 

Rivière  Thompson,  à  neuf  milles  en  bas  du  Pont  de  Spencer. — Un 
fragment  grossier  de  cuivre  natif,  pesant  plusieurs  onces,  a  été 
trouvé  ici. 

Rivière  Fraser,  environ  trente  milles  en  amont  du  fort  George. — 
Morceau  de  cuivre  natif,  pesant  plusieurs  livres,  trouvé  détaché. 

Chemin  de  wagon  de  Bâtes  ou  maison  du  lôOe  mille. — Morceau  de 
cuivre  natif,  pesant  quinze  livres,  trouvé  près  d'ici. 

Rivière  Fraser,  à  dix  milles  en  bas  de  Lillouet. — Petits  morceaux 
de  cuivre  natif  dans  les  placers  d'or. 

Rivière  Quesnel,  près  des  Fourches. — Plus  d'une  demi-tonne  de 
cuivre  natif  trouvée  pendant  les  lavages  de  l'or,  expédiée  d'ici  il 
y  a  quelques  années. 

Ile  au  Cuivre,  lac  Shuswap. — Lit  de  schiste  talqueux  ou  nacreux 
imprégné  de  pyrite  de  cuivre.     Voir  Rapi^ort  de  1877-78. 

Crique  du  Cîiivre,  lac  Kamloops, — Veines  avec  minerai  de  cuivre 
pourpre  ;  on  dit  aussi  que  les  Sauvages  se  procuraient  du  cuivre 
natif  dans  ces  environs  autrefois. 

Ile  Moresby,  îles  de  la  Reine-Charlotte. — On  a  trouvé  du  cuivre 
et  fait  des  frais  pour  rechercher  les  gîtes  ;  aujourd'hui  aban- 
donnée. 

Petite  île  en  face  du  Port  Frédéric,  îles  de  la  Reine- Char  lotte, — Le 
capitaine  Stuart,  de  la  Compagnie  de  la  Baie  d'Hudson,  rapporte 
qu'il  s'y  trouve  du  minerai  de  cuivre. 

Rivière  Homathco. — Beaucoup  de  spécimens  de  gangue,  renfer- 
mant de  la  pyrite  de  cuivre  et  un  peu  de  cuivre  pourpre,  ont  été 
apportés  de  cette  rivière.     Pas  explorée. 

Des  traces  et  de  petites  veines  décolorées  par  le  minerai  de 
cuivre  ont  été  trouvées  en  plusieurs  endroits  dans  des  roches  de 
différents  âges. 

Autres  Minéraux. 

Platine. — Trouvé  en  paillettes  avec  Tor  sur  la  rivière  Simil- 
kameen. 

Platine, — En  fines  paillettes,  avec  de  Tor  sur  la  rivière  Tran- 
quille, lac  Kamloops. 

Platine. — Sur  la  rivière  Fraser,  à  dix  milles  en  bas  de  Lillouet  ; 
paillettes  très  fines  de  platine  trouvées  avec  l'or. 


RAPPORT  PAtl   M.   GEORGE  M.   DAWSON.  173 

Antimoine  et  Arsenic. — (Pyrite  arsenicale?)  Spécimens  apportés 
par  des  Sauvages  an  capitaine  Stnart,  probablement  de  Knmme- 
shaw,  îles  de  la  Eeine-Charlotte. 

Anlivioine. — (Stibnite.) — Petit  lac  Shuswap.  Voir  Eapport  de 
1877-78. 

Pyrite  de  fer, — Spécimens  de  pyrites  massives,  que  Ton  dit 
exister  en  grande  quantité,  apportés  de  l'île  au  Cuivre,  Barclay 
Sound. 

Plombagine, — Echantillons  de  plombagine  obtenus  par  l'expé- 
dition d'exploration  de  Tîle  Vancouver  dans  la  région  située  au 
nord-est  du  Port  San- Juan. 

Nickel. — Sable  nickélifère  obtenu  dans  les  lavages  d'or  sur  la 
rivière  Fraser,  composé  de  fer  oxydulé  et  de  grains  pyriteux 
attirés  par  l'aimant,  qui  consistent  en  oxydes  de  fer  et  de  nickel, 
(J.  Blake,  M.D.,  Proc.  Acad.  Sci.  Cal,  V.,  p.  200.) 

Molyhdénite, — Echantillon  apporté  de  la  partie  supérieure  de 
la  rivière  Cowitchen  i)ar  M.  W.  Eobertson. 

Molybdénite, — En  association  avec  le  minerai  de  cuivre  dans  la 
localité  entre  Jarvis  Inlet  et  Howe's  Sound. 

Cinnahre. — Spécimen  obtenu  par  M.  Tiedmann  sur  la  rivière 
Homathco. 

Cinnabre  et  Mercure  natif. — Un  fragment  détaché  de  minerai 
très  riche,  trouvé  presque  vis-à-vis  Clinton,  sur  le  côté  ouest  de 
la  Fraser. 

Plomb. — On  rapporte  qu'il  y  a  une  grosse  veine  de  galène  sur 
la  crique  des  Ecossais,  à  environ  douze  milles  du  lac  Shuswap. 

Plomb. — Spécimens  de  galène  recueillis  par  M.  Tiedmann  sur 
la  Basse-Chilcotin. 

Il  se  rencontre  aussi  avec  l'or  et  l'argent  en  veines  dans 
Caribou,  Ominéca,  Cassiar,  etc.,  avec  de  l'argent  à  la  crique  du 
Cerisier,  et  en  petites  quantités  dans  beaucoup  d'auires  localités. 


NOTES 


SUR  QUELQUES  FOSSILES  JURASSIQUES  RECUEILLIS 


PAR 


M.    G.   M.    DAWSON, 


DANS  LA 


CHAINE  DE  LA  COTE  DE  LA  COLOMBIE-BRITANNIQUE, 


PAU 


J.    F.    WHITEAVES,    M.  S.  Ci., 


PALÉONTOLOGISTE   DE   LA   COMMISSION. 


Les  fossiles  qui  font  le  sujet  du  rapport  préliminaire  actuel  ont 
été  récoltés  dans  trois  localités,  dont  les  plus  éloignées  ne  sont 
pas  séparées  par  plus  de  huft  milles  Tune  de  l'autre.  Le  très  grand 
nombre  des  spécimens  proviennent  de  la  rive  gauche  de  la  rivière 
Iltasyouco,  à  quatre  milles  en  amont  de  son  confluent  avec  la 
rivière  Dean  ou  au  Saumon;  deux  proviennent  de  la  chute  de 
riltasyouco,  à  trois  milles  en  bas  de  la  localité  en  dernier  lieu 
mentionnée,  et  le  reste  du  lac  Sigutlat.  La  rivière  Iltasyouco  est 
un  cours  d'environ  six  milles  de  longueur,  qui  part  du  lac  Sigutlat 
pour  se  jeter  dans  la  rivière  au  Saumon.  La  collection  comprend 
vingt-sept  espèces  de  mollusques  et  une  d'annélide.  A  très  peu 
d'exceptions  près,  tous  ces  fossiles  sont  imparfaits  et  mal  con- 
servés, en  sorte  que  leur  position  générique  même  est  parfois 
douteuse.  Les  ammonites  en  particulier  ne  sont  presque  toutes 
que  de  simples  fragments.  Ci-suit  une  liste  provisoire  des  espèces, 
avec  de  courtes  descriptions  de  celles  qui  paraissent  nouvelles,  et 
quelques  observations  critiques  sur  d'autres. 

1.  Terebratvia ? — Coquille  (ou  plutôt  empreinte)  comprimée, 

très  légèrement  convexe;  contour  oval  ou  subovale;  longueur 
plus  grande  que  la  largeur  dans  toutes  les  phases  de  sa  crois- 
sance ;  épaisseur  en  travers  des  valves  fermées  à  peu  près  égale 


^APPORT   Par    m.    J.   F   WHitEAVES.  175 

à  la  moitié  de  sa  largeuB  ;  pas  de  pli  médian  ou  de  sinus.  La 
forme  varie  chez  différents  individus,  la  longueur  maximum 
étant  presque  toujours  en  avant  du  milieu  ;  mais  un  spécimen  est 
plus  large  à  une  petite  distance  de  la  ligne  de  charnière  et  un  peu 
acuminé  en  avant.  Deux  coquilles  rendues  à  moitié  de  leur 
grosseur  sont  ovalement  orbiculaires  et  pas  plus  longues  que 
larges,  mais  les  autres  sont  beaucoup  plus  allongées.  Crochet  de 
la  valve  ventrale  courbé  en  dedans  (mais  pas  tout  à  fait  assez 
dans  l'empreinte  pour  cacher  complètement  le  deltidium  ou  le 
crochet  de  la  valve  dorsale)  ;  obliquement  et  concavement 
tronquée  ;  foramen  passablement  grand  ;  côtes  latérales  distinctes. 
Valve  dorsale  avec  une  ligne  imprimée  ou  un  sillon  au  centre, 
qui  s'étend  presque  jusqu'à  moitié  du  bord  antérieur,  et  indique 
la  position  et  la  forme  du  septum  médian  ;  de  chaque  côté  de 
cette  ligne  il  y  a  une  seule  (?)  cicatrice  musculaire  divergente,  à 
peu  près  de  la  même  longueur.  La  forme  des  cicatrices  est 
subspatulée  ou  ovalaire  elliptique,  mais  elles  commencent  toutes 
deux  comme  une  simple  ligne  imprimée.  Surface  marquée  de 
stries  ou  replis  concentriques  grossiers,  éloignés.  Lac  Sigutlat 
et  rivière  Iltasyouco  ;  abondante. 

La  seule  Térébratule  jusqu'ici  trouvée  dans  des  roches  que 
l'on  sait  être  d'âge  jurassique  dans  l'Amérique  du  Nord,  est 
décrite  et  figurée  par  Meek,  quoique  sans  nom  spécifique,  dans  le 
premier  volume  de  la  "  Paléontologie  de  la  Californie."  Elle  a 
été  obtenue  sur  le  versant  occidental  de  la  Sierra-Nevada,  et 
paraît  être  distincte  de  l'espèce  actuelle,  car  elle  a  une  forme  plus 
globulaire  et  un  court  repli  médian  et  un  sinus.  Il  y  a  une  téré- 
bratule  ovalaire,  allongée,  dans  les  roches  houillères  des  îles  de 
la  Eeine-Charlotte,  dans  des  lits  qui  peuvent  être  jurassiques  ; 
mais  de  jeunes  spécimens  de  cette  dernière  localité  sont  beaucoup 
plus  larges  que  longs,  ce  qui  n'est  pas  le  cas  chez  aucun  de  ceux 
récoltés  par  M.  Dawson.  En  l'absence  de  toute  connaissance  du 
test  de  cette  espèce,  il  est  très  difficile,  et  de  fait  presque  impos- 
sible de  la  séparer  par  quelque  caractère  tranché  de  quelques 
térébratules  européennes,  comme  la  T.  ovoïdes,  Sowerby,  et  T, 
jmnctata,  Sowerby  (y  compris  la  T.  subpunctata),  telles  que  décrites 
et  figurées  par  Davidson,  et  surtout  de  la  première  de  celles-ci. 

2.  Gryphœa  calceola,  var.  Nebrascensis,  Meek  et  Hayden  ;  Rivière 
Iltasyouco. — Une  valve  convexe  typique  et  caractéristique,  dont 
le  test  est  conservé,  et  qui  montre  les  marques  de  surface  internes 
et  externes  ;  aussi,  un  spécimen  exfolié,  dont  les  deux  valves 
sont  en  place,  et  quelques  empreintes. 


176  ÈXPLORATtON  GEOLOGIQUE  DU  CANADA. 

3.  C amplonectes  (?)  extenuatus,  Meek  et  Haydeii.  —  Une  em* 
preînte  de  la  valve  coin^exe  d'un  petit  Peigne  provenant  de  la 
rivière  Iltasyouco,  exactement  semblable  an  spocimon  dont  une 
gravure  est  donnée  sous  ce  nom  dans  la  planche  III  (fîg.  G)  de  la 
"  Paléontologie  du  Haut-Missouri."  Les  marques  de  surface  du 
C.  extenuatus  sont  inconnues,  de  même  que  la  fornïfe  de  ses 
oreillettes,  et  sa  position  générique  est  aussi  fort  problématique, 
quoique  son  aspect  soit  plutôt  celui  d'une  Syncyclonema  que  d'un 
Camptonectes,  Des  empreintes  de  la  valve  plate  d*un  Peigne 
mince,  comprimé,  sont  assez  fréquentes  sur  la  rivière  Iltasyouco, 
dans  les  porphyrites,  qui  peut  appartenir  à  la  même  espèce.  Ces 
empreintes  ressemblent  d'une  manière  frappante  à  celles  de  la  S//- 
ncychnema  Meekiana  des  îles  de  la  Eeiue-Charlotte,  quant  à  la  con- 
dition dans  laquelle  ce  fossile  est  le  plus  habituellement  trouvé, 
mais  on  sait  que  l'extérieur  du  test  de  la  valve  convexe  de  la  S- 
Meekiana  est  croisé  de  stries  et  de  nœuds  serrés. 

4.  Lima  duplicata^  Sowerby,  (Esp). — Deux  valves  gauches  d'une 
Lime,  toutes  deux  du  lac  Sigutlat,  qui,  si  elles  ne  sont  pas  iden- 
tiques à  la  Plagiostoma  duplicata  de  la  "  Conchologie  Minérale," 
y  ressemblent  beaucoup  par  la  forme,  et  aussi,  autant  qu'on  a  pu 
le  constater  jusqu'à  présent,  sous  le  rapport  des  ornements.  L'un 
des  spécimens  a  le  test  en  partie  exfolié;  dans  l'autre,  la  coquille 
est  considérablement  décomposée,  mais  les  striures  primitives  de 
sa  surface  sont  fortement  imprimées  sur  une  partie  de  la  roche 
qui  a  été  enlevée  du  spécimen  et  qui  eu  enveloppait  d'abord 
presque  tout  un  côté.  La  sculpture  paraît  consister  en  vingt- 
huit  côtes  aiguës,  anguleuses,  rayonnantes,  chacune  desquelles 
alterne  avec  une  simple  ligne  fine  et  soulevée,  exactement  comme 
dans  la  L.  dvplicata. 

Dans  le  Journal  Trimestriel  de  la  Société  Géologique  de 
Londres,  année  18G6  (vol.  XXII,  p.  82),  M.  Tawney  a  décrit  une 
coquille  dont  la  forme  et  le  genre  d'ornementation  étaient  très 
semblables  à  celle-ci,  provenant  du  lias  inférieur  de  la 
Galles  du  Sud,  sous  le  nom  de  Lima  subduplicata.  Cependant, 
M.  Charles  Moore,  dans  un  essai  sur  les  **  Déi)ôts  secondaires 
anormaux,"  publié  l'année  suivante  dans  le  journal  de  la  même 
société,  place  la  L.  subduplicata  comme  étant  synonyme  de  L. 
duplicata  à  la  page  609,  quoique  à  la  page  530  du  même  journal 
on  la  dit  être  identique  à  la  L.  dentata  de  Terquem,  que  l'on 
admet  être  distincte  de  la  L,  duplicata.  Il  peut  donc  se  faire  que 
plus  d'une  espèce  a  été  confondue  sous  ce  nom,  mais  si  tel  n'est 


HaPPORT   par    m.    J.    F.    \VIIlTEAVi:s.  177 

pas  le  cas,  il  y  a  fort  peu  de  mollusques  mésozoiques,  si  même  il 
y  en  a,  qui  ait  eu  une  plus  longue  durée  que  la  L.  duplicata. 
D'abord  décrite  comme  existant  dans  Toolithe  coralline  du 
Yorkshire,  elle  est  abondante  dans  le  corn-brash,  le  marbre 
calcaire  appelé  forest-rnarble^  la  grande  oolithe  et  Toolithe  inférieure 
de  plusieurs  parties  de  l'Angleterre,  comme  je  puis  l'attester  par 
mes  propres  observations  faites  sur  les  lieux.  Munster  dit  qu'on 
la  trouve  dans  le  lias  de  T Allemagne  associée  à  la  Rhr/nchonefia 
rimosa^  et  Goldfuss  la  mentionne  comme  se  rencontrant  dans 
l'oolithe  inférieure  du  Hanovre  et  du  Brunswick.  Elle  est  comprise 
par  le  Rév.  P.  B.  Brodie  dans  une  liste  de  fossiles  du  lias  inférieur 
près  de  Wells  (Somerset),  et  par  M.  C.  Moore  dans  des  listes 
d'espèces  provenant  de  la  même  formation  dans  les  Galles  du 
Sud  et  de  différentes  autres  localités  dans  le  Somersetshire,  dans 
la  zone  de  V Ammonites  Buckhindi. 

5.  Inoceramus (?)  — Chute   de   la  rivière    Iltasyouco.     Un 

fragment  seulement  d'une  espèce,  avec  larges  replis  concentriques 
arrondis.  M.  Dawson  a  fait  un  croquis  du  spécimen  tel  qu'il  se 
trouvait  d'abord  dans  la  roche,  et  à  en  juger  par  ce  croquis,  la 
coquille  parait  ressembler  beaucoup  à  Vlnoreramifs  venn^tus  de 
Sowerby,  du  lias  anglais. 

6.  Eumicrotis  curta  (?)  Meek  et  Hayden. —  Rivière  Iltasyouco. 
Deux  valves  droites  imparfaites,  toutes  deux  marquées  de  lignes 
soulevées  distinctes.  Presque  certainement  identique  à  la  Monotis 
substriata  de  Munster,  comme  le  pense  Meek.  Stolickza  a  démontré 
que  le  nom  générique  qui  lui  a  été  donné  par  Beyrich,  Pseudo- 
monotis,  est  antérieur  de  deux  ans  à  celui  de  Meek,  Eumicrotis^ 
en  sorte  que  le  nom  de  cette  coquille  doit  probablement  être 
écrit  Pseudomonotis  substriata^  Munster,  esp. 

7.  Pteroperna (?) — Deux  spécimens  d'une  espèce  de  Ptero- 

perna  lisse,  oblique  et  allongée  ;  avec  une  aile  postérieure  longue 
et  profondément  émarginée,  tous  les  deux  provenant  de  la  rivière 
Iltasyouco  ;  probablement  nouvelle  à  la  science,  mais  pas  en  assez 
bon  état  pour  être  convenablement  caractérisée. 

8.  Pinna  subcancelfata,  n.  esp. — Coquille  médiocrement  couA'exe, 
en  forme  de  coin,  allongée  ;  carrément  tronquée  en  arrière,  ou  à 
peu  près  ;  ligne  de  charnière  droite  ;  marge  ventrale  aussi  droite 
sur  la  plus  grande  partie  de  sa  longueur,  mais  arrondie  à  sa 
jonction   avec   le  bout  postérieur.     Surface  marquée  de   replis 

5  concentriques  grossiers,  irrégulièrement  et  inégalement  disposés, 
lesquels,  dans  les  deux  tiers  supérieurs  de  la  coquille,  sont  croisés 
par  environ  dix-huit  lignes  soulevées,  rayonnantes,  mais  presque 

N 


178  ÊXnoHAÎIOÎV  GÉOLOGIQUE  DÛ  CANADA. 

longitudinales.  Le  degré  de  convexité  des  valves  ne  peut  être 
précisément  défini,  car  le  seul  spécimen  obtenu  jusqu'ici  est 
déformé  par  la  pression.  Chute  de  la  rivière  lltasyouco.  TJn 
individu  solitaire,  avec  les  deux  valves  in  situ.  Les  crochets  sont 
brisés,  mais  la  sculpture  des  deux  côtés  du  fossile  est  bien 
distincte.  Ce  n'est  peut-être  qu'une  variété  de  Pinna  Hartmanni, 
Zieten,  dont  elle  difiere  en  ce  qu'elle  est  plus  carrément 
tronquée  à  l'extrémité  ovale,  et  en  ce  qu'elle  n'a  de  côtes  rayon- 
nantes que  sur  les  deux  tiers  supérieurs  de  la  coquille. 

9.  Modiola  formasa,  Meek  et  Hayden. — Un  très  bon  spécimen 
du  lac  Sigutlat.     Très  rapprochée  de  la  M.  cancellata,  Goldfuss. 

10.  Modiola  pertenuis,  Meek  et  Hayden. — Trois  valves  gauches 
d'une  petite  Modiola  lisse  (deux  de  la  rivière  lltasyouco,  et  l'autre 
du  lac  Sigutlat),  dont  l'une  paraît  être  une  coquille  déformée, 
mais  passablement  typique,  de  M.  pertenuis,  tandis  que  les  deux 
autres  ne  sont  probablement  qu'une  variété  courte  et  large  de  la 
même  espèce.  Il  n'est  pas  facile  de  voir  comment  la  M.  perlenuis 
peut  être  distinguée  de  lailf.  w/m/na,  Sowerby,  du  lias  européen, 
telle  que  figurée  et  décrite  dans  la  Conchologie  Minérale  et  par 
Q-oldfuss. 

11.  Grammantadon  inornatus^  Meek  et  Hayden. — Rivière  lltas- 
youco, deux  valves  uniques.  Paraît  être  très  rapprochée  de  VArca 
lineata  de  Goldfuss,  du  lias  d'Allemagne. 

12.  Grammatofion  (?)  Illasyoucoensis,  n.  esp. — Coquille  médiocre- 
ment convexe,  mais  légèrement  déprimée  près  du  milieu,  en 
dessous  ;  très  inéquilatérale  ;  bout  antérieur  court,  étroit  et  obtusé- 
ment  pointu;  bout  postérieur  allongé,  s'élargissant  graduellement 
en-dessus  et  en-dessous  ;  presque  carrément  tronquée  à  son  extré- 
mité. Ligne  de  charnière  droite,  remontant  graduellement  en 
arrière  des  crochets,  et  descendant  ensuite  en  avant  d'une  manière 
assez  abrupte.  Crochets  larges,  déprimés,  courbés  en  dedans  et 
en  avant,  situés  très  près  de  l'extrémité  antérieure,  mais  pas  tout 
à  fait  terminaux.  Valve  droite  (la  seule  connue)  avec  indices  d'une 

ou  deux  dents  linéaires  allongées,  postérieures,  placées  parallèle-  j 
ment  à  la  ligne  de  charnière,  et  d'au  moins  trois  dents  antérieures 
obliquement  transverses.  Surface  marquée  de  stries  rayonnantes 

serrées,  ramassées  et  extrêmement  fines,  à  peine  visibles  à  l'œil  j 

nu,  et  qui  s'oblitèrent  presque  entièrement  dans  la  partie  posté-  j 

rieure  mal  définie.  j 

Eivière  lltasyouco,  un  seul  spécimen  de  la  valve  droite,  dont  la 

moitié  postérieure  inférieure  est  brisée.  La  ligne  palléale  et  les  j 

impressions  musculaires  ne  sont  pas  visibles,  et  les  caractères  de  ' 


% 


ftAλPORT   PAR    M.    J.    F     WHITEAVtS.  1 7î1 

la  charnière  ne  sont  qu'imparfaitement  montrés,  en  sorte  qu'il  est 
douteux  si  cette  coquille  est  un  Orammaiodon  ou  un  vrai  Macrodon, 

13.  Cucullœa  (?)  esp.  indét. -Une  petite  espèce,  assez  ventrue, 
subrhomboïdale,  avec  crochets  courbés  en  dedans,  proéminents, 
presque  au  centre.  Une  carène  obtuse  court  des  crochets  à  la  base, 
et  sépare  une  area  postérieure  obliquement  aplatie  du  corps  prin- 
cipal de  la  coquille.  La  surface  est  marquée  de  stries  soulevées, 
resserrées,  qui  sont  croisées  par  des  lignes  rayonnantes  un  peu 
plus  éloignées. 

14.  Yoldia  (ou  Corbis),  esp.  indét. — Une  valve  unique  d'une 
petite  coquille  de  la  rivière  Iltasyouco,  sans  aucun  vestige  des 
dents  de  charnière  ni  des  caractères  de  l'intérieur.  Le  contour  dii 
spécimen  ressemble  remarquablement  à  celui  de  la  Nucula  speciosa. 
Munster,  du  muschelkalk  de  l'Allemagne,  qui  est  probablement 
une  Yoldia  ou  une  Portlandia^  mais  elle  est  également  semblable 
pour  la  forme  à  la  Corbis  uniformis,  Phillips,  du  lias  du  Yorkshire. 
Ce  n'est  pas  une  Tancredia,  à  mon  avis,  quoique  son  contour  ne 
soit  pas  beaucoup  différent  de  celui  d'un  fossile  douteusement 
rapporté  à  ce  genre  par  Meek  et  Hayden,  sous  le  nom  de  T, 
inœquilateralis  ;  mais  cette  dernière  espèce  aune  coquille  beaucoup 
plus  aplatie,  et  elle  est  plus  anguleuse  à  la  jonction  de  la  ligne 
de  charnière  avec  son  extrémité  postérieure. 

15.  Trigonia  JJawsoni ^  noxiY.  esp. — Coquille  légèrement  con- 
vexe, comprimée  ;  contour  ovoïde  subtrigonal  ;  extrémité  anté- 
rieure très  courte,  largement  arrondie,  comme  l'est  aussi  le  rebord 
ventral  ;  crochets  élevés,  recourbés,  antérieurs,  subterminaux  ; 
ligne  de  charnière  descendant  concavement  en  arrière  des 
crochets  ;  extrémité  du  bout  postérieur  assez  allongée,  obliquement 
tronquée.  Surface  du  corps  principal  de  la  coquille  marquée 
d'environ  douze  côtes  courbées,  noduleuses,  qui  toutes  com- 
mencent au  rebord  de  l'area  postérieure.  Les  cinq  les  plus 
rapprochées  des  crochets  se  courbent  par  en  bas  et  se  terminent 
à  l'extrémité  antérieure.  Celles  du  milieu,  quoique  courbées, 
sont  presque  transverses  et  se  terminent  au  centre  du  rebord 
ventral,  tandis  que  les  trois  dernières  inclinent  décidément  en 
arrière.  La  partie  postérieure  est  caractérisée  par  des  stries 
soulevées,  serrées,  transversales,  régulièrement  disposées  et  con- 
tinues, ou  par  des  plis  grossjers,  irréguliers  et  brisés  ou  angulai- 
rement  ployés,  courts  et  transverses.  Rivière  Iltasyouco  et  lac 
Sigutlat;  fréquente  et  bien  conservée.  C'est  une  espèce  bien 
tranchée  et  caractéristique,  que  j'éprouve  beaucoup  de  plaisir  à 
nommer  d'après  celui  qui  l'a  découverte,  M.  G.  M.  Daw^son. 


180  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

Il  semblerait  que  la  T.  Dawsoni  se  rencontre  aussi  dans  les 
roches  jurassiques  des  versants  occidentaux  de  la  Sierra-N  évada, 
car  à  la  page  49  du  premier  volume  de  la  Paléontologie  de  la 
Californie,  après  avoir  décrit  la  Trigonia  pandicosta  de  cette 
localité,  M.  Meek  dit: — "  Il  y  a  dans  la  collection  des  fragments 
de  deux  autres  espèces  de  ce  genre.  L'une  de  celles-ci  est 
beaucoup  plus  grosse  que  celle  qui  vient  d*être  décrite,  et  ses 
côtes  sont  distinctement  noduleuses.  Cependant,  elles  ne  sont 
pas  angulairement  infléchies,  mais  graduellement  recourbées  en 
avant." 

16.  Asiarte  ventricosa^  Meek.  —  Rivière  Iltasyouco.  Trois  ou 
quatre  spécimens  assez  mal  conservés,  dont  on  ne  peut  voir 
qu'imparfaitement  les  caractères  spécifiques,  et  dont  ridentifi- 
cation  est,  en  conséquence,  assez  incertaine.  Ils  Avarient  considé- 
rablement sous  le  rapport  de  la  forme,  deux  d'entre  eux  étant  un 
peu  plus  longs  que  larges;  dans  les  autres,  la  longueur  et  la 
largeur  sont  à  peu  près  égales.  Le  rebord  palléal  du  test  est 
distinctement  crénelé. 

17.  Astarte  fragilis,  Meek  et  Hayden. — Un  spécimen  mal  con- 
servé d'une  Aslarle,  provenant  de  la  rivière  Iltasyouco,  qui,  bien 
que  beaucoup  plus  grande  que  le  type  d'A.fragilis  du  Dakota,  et 
plus  convexe  sur  la  partie  postérieure  du  bord  de  la  charnière, 
est  probablement  rapportable  à  cette  espèce. 

18.  Pleurowya  subeUiptica^  Meek  et  Hayden. — Six  ou  sept 
échantillons  d'une  Pleuromya  allongée,  presque  lisse,  provenaiit 
de  la  rivière  Iltasyouco,  qui,  bien  que  très  variables  sous  le 
rapport  de  la  forme,  concordent  assez  bien,  en  somme,  avec  la 
description  faite  par  Meek  et  Hayden  du  Myacites  suheUipticvs 
des  Black-Hills,  beaucoup  plus,  en  réalité,  qu'ils  ne  s'accordent 
avec  les  figures  de  cette  espèce.  On  dit  que  le  M.  subelliptic2fs 
est  très  semblable,  pour  la  forme  et  les  ornements,  à  la  Panopœa 
peregrina,  d'Orbigny,  trouvée  dans  les  couches  oxfordiennes  de 
la  Russie,  et  il  en  est  ainsi  de  quelques  Pleuromyœ  de  la  rivière 
Iltasyouco,  mais  ces  dernières,  au  moins  sous  le  rapport  de  la 
forme,  sont  également  semblables  à  quelques  spécimens  de  P. 
Terquemetty  Buvignier,  tels  que  figurés  par  Agassiz  sous  le  nom 
de  P.  tenmstriata.msàH  dans  cette  coquille, les  stries  concentriques 
sont  beaucoup  plus  nombreuses  et  pjus  régulièrement  disposées 
qu'elles  ne  le  sont  dans  les  spécimens  récoltés  par  M.  Dawson. 

19.  Pleuromya  umoîiides,  Rœmer,  esp. — Six  empreintes  d'une 
Pleuromya  à  côtes  (dont  une  du  lac  Sigutlat  et  les  autres  de  la 
rivière  Iltasyouco),  qui  a  été  soigneusement  comparée  avec  les 


RAPPORT   PAR    M.    J.    F.    WHITEAVES.  181 

descriptions  et  les  figures  données  par  Goldfass  et  Agassiz  de 
Pespèce  du  lias  d'Europe  ci-dessus  mentionnée,  et  qui  ne  paraît 
pas  pouvoir  en  être  séparée  même  comme  variété  locale.  Le 
spécimen  du  lac  Sigutlat  et  trois  de  ceux  de  la  rivière  Iltas- 
youco  sont  très  déformés,  et  leur  forme  primitive  a  été  considéra- 
blement modifiée  par  la  pression,  mais  deux  de  ceux  de  cette 
dernière  localité  paraissent  avoir  conservé  leur  forme  normale. 
La  Pleuromya  Carlottensis,  des  iles  de  la  Eeine-Charlotte,  a  une 
coquille  plus  courte,  plus  haute  et  plus  ventrue;  ses  crochets 
sont  plus  élevés  et  se  courbent  en  avant  aussi  bien  qu'en  dedans  ; 
son  extrémité  postérieure  est  aussi  plus  acuminée.  La  V.Carlottensis 
est  peut-être  synonyme  de  la  P,  A/duini,  Biigt.  (esp.)  du  terrain 
jurassique  européen. 

20.  Planorbis  twlernus,  Meek  et  Hayden. — En  cassant  un  gros 
morceau   de    porphyrite    de   la    rivière    Iltasyouco   qui    conte- 
nait  une  valve   de  Grammatodon  inornatus  et  un  moule  de  la 
coquille  que  Ton  supposait  être  rapportable  à  la  Pleuromya  unio- 
nides.y^i  eu  la  bonne  fortune  d'obtenir  un  spécimen  très  parfait 
de  cette  coquille,  in  situ^  dans  l'un  des  fragments.     Le  Planorbis 
veteryms,  et  trois  ou  quatre  autres   espèces   de   coquilles   d'eau 
douce,  ont  été   trouvés  d'abord  dans   des  morceaux  de  roche 
détachés  à  la  base  des  Black-Hills,  dans  le  Dakota,  et  l!on  avait 
jusqu'ici  quelque  doute   sur    le   véritable    horizon    géologique 
de  ces  fossiles.     Ecrivant  en   1864,  M.  Meek  disait: — "Il  est 
possible  que  ce  soient  des  espèces  tertiaires,  mais  elles  différent 
de  toutes  celles  que  nous  avons  vues  dans  les  roches  de  cet  âge 
au   Nord-Ouest.     Ce   n'est    que    provisoirement    que    nous   les 
rangeons  avec  les  fossiles  jurassiques."     Le  fait  d'avoir  trouvé  ce 
P.  veternvs  en  place,  associé  à  des  fossiles  qui  sont  presque  indu- 
bitablement jurassiques,  rend  son  âge  passablement  certain  et 
confirme  les  conclusions  de  M.  Meek  d'une  manière  frappante. 
M.  Moore  a  décrit  une  autre  espèce  de  Planorbe  (P.  Mendipensis)^ 
provenant  de  la  veine  de  plomp  liassique  de  Charter-House,  dans 
les  collines  Mendip  du  Somerset,  dans  des  roches  d'horizon  géo- 
logique fort  semblable. 

21.  Stephanoceras  Humphrei/sianum,  Sowerby,  espèce.  —  Lac 
Sigutlat,  un  spécimen,  la  seule  ammonite  passablement  parfaite 
de  la  collection.  Le  professeur  A.  Hyatt,  à  qui  toutes  les  ammo- 
nites ont  été  envoyées  pour  qu'il  en  fît  l'examen,  dit  de  ce 
fossile  : — "  S'il  eût  été  trouvé  en  Europe,  on  l'eût  rapporté  sans 
hésitation  à  cette  espèce  polymorphe  et  identifié  avec  ses  formes 
typiques." 


182  EXPLORATION  GEOLOGIQUE  DU  CANADA. 

22.  Stephanoceras  Braikenridgii  (?)  Sowerby,  esp. — Rivière  Ilta- 
syouco.  Deux  petits  fragments.  "  Ce  sont  de  très  intéressants  frag- 
ments, qui  ont  tous  les  caractères  des  formes  mûres  de  la  Steph, 
Braikenridgii^  mais  il  faut  y  mettre  un  point  d'interrogation,  parce 
que  les  caractères  de  leur  jeunesse  ne  sont  pas  visibles." — Hyatt. 

23.  Stephanoceras ' (?) — Sept  fragments  d'une  petite  Stepha- 
noceras, de  la  rivière  Iltasyouco,  que  le  professeur  Hyatt  a  compa- 
rés avec  les  spécimens  européens,  et  il  déclare  que  la  première  est 
intimement  alliée  à  la  S,  Gervtllei  (Ammonites  Gervillei,  Sowerby,) 
et  à  la  S.  platystomum,  Reinecke  (esp.),  mais  ajoute  que  les  jeunes 
ressemblent  plutôt  au  premier  état  de  la  S.  macrocephalum  ou  S. 
Herveyi.  La  spire  pénultième  est  à  côtes  assez  fines,  et  la  surface 
extérieure  de  la  loge  du  corps  est  assez  lisse,  au  moins  dans  le 
moule  ;  l'ombilic  ne  se  montre  pas  distinctement,  mais  il  a  dû 
être  excessivement  petit.  La  forme  de  la  lèvre  est  indiquée 
jusqu'à  un  certain  point  par  une  rainure  obliquement  transversale, 
légèrement  flexueuse,  incisée,  qui  incline  en  avant  à  partir  de 
l'ombilic  et  qui  se  prolonge  en  une  espèce  de  pointe  émoussée, 
en  forme  de  crochet,  en  passant  au-dessus  de  la  périphérie. 

24.  Perisphinctes  anceps  ?  Eeinecke,  esp. — Rivière  Iltasyouco. 
Un  fragment  solitaire  qui,  d'après  le  professeur  Hyatt,  "  a  les 

côtes  abdominales  particulières  et  les  épines  en  bouton  du  P. 
anceps.  L'abdomen  peut  avoir  été  sillonné,  et,  dans  ce  cas,  l'iden- 
tification ci-dessus  pourrait  être  donnée  sans  point  d'interro- 
gation." 

25.  Belemnites  (?)  —  Sept  ou  huit  spécimens  imparfaits  de 
Bélemnite  avec  une  garde  excessivement  mince,  à  côtes  parallèles. 
Ils  sont  tous  dans  un  si  mauvais  état  de  conservation  qu'il  serait 
à  peu  près  impossible  d'essayer  d'en  identifier  l'espèce,  ou  de  la 
décrire  avec  une  exactitude  suffisante  si  elle  est  nouvelle.  Au 
commencement  du  phragmacôme,  le  plus  gros  échantillon  ne 
mesure  pas  tout  à  fait  trois  lignes  de  diamètre,  tandis  que  plusieurs 
spécimens  tiendraient  à  Taise  dans  le  tuyau  d'une  paille  de  blé. 
La  surface  de  tous  les  échantillons  est  tellement  usée  qu'il  est 
impossible  de  dire  s'il  y  avait  un  sillon  médian  ou  apical,  ou  s'il 
n'y  en  avait  pas  du  tout.     Rivière  Iltasyouco. 

26.  Belemnites  (?) Dans  la  même  localité   que   la  coquille 

précédente,  et  associées  avec  elle,  on  a  trouvé  des  parties  de  ce  qui 
paraît  être  une  autre  espèce  de  Bélemnite,  ou  du  moins  un  individu 
d'une  variété  différente,  mais  malheureusement,  elles  rie  sont  pas 
en  meilleur  état  de  conservation.  La  garde,  quoique  allongée  et 
de  forme  étroitement  cylindrique,  est  beaucoup  plus  épaisse  et 


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18i  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Modiola  (Volsella) formosa. 

"  "        perlenuis. 

Grammatodon  inornatus. 
Astarte  fragilis, 
Plettromi/a  subelliptica, 
Platiorbis  veternus. 

Il  semblerait  donc  que  la  mer  de  l'époque  jurassique  a  autre- 
fois couvert  une  grande  étendue  de  pays,  probablement  continue, 
sur  la  partie  occidentale  (au  moins)  de  ce  continent,  et  nous  avons 
de  fortes  raisons  pour  supposer  que  les  faunes  marines  des 
périodes  triassique  et  crétacée  ne  s'étendaient  pas  sur  un  moins 
vaste  espace.  On  sait  que  le  trias  supérieur  s*étend  depuis 
Mexico,  par  la  Californie  et  le  Nevada,  jusqu'à  la  Colombie- 
Britannique,  et  le  Monotis  subcircularis,  Gabb,  l'un  de  ses  fossiles 
les  plus  caractéristiques,  a  été  récemment  trouvé  dans  la  partie 
nord  de  Tile  de  Vancouver  ;  on  l'a  aussi  trouvé  sur  la  terre  ferme 
de  la  Colombie-Britannique,  à  quelques  milles  de  la  Pointe-aux- 
Fossiles,  sur  la  rivière  de  la  Paix,  et  sur  le  haut  de  la  rivière  aux 
Pins,  à  l'est  des  montagnes.* 

Deux  espèces  de  fossiles,  qui  ont  d'abord  été  décrites  des  roches 
crétacées  du  Texas,  ont  été  trouvées  par  M.  Selwyn  dans  des 
dépôts  du  même  âge  sur  le  haut  de  la  rivière  de  la  Paix,  et  parmi 
les   grandes   collections    de    fossiles    crétacés    obtenus   par   M. 
Eichardson  de  l'île  Vancouver  et  des  îles  voisines,  il  y  en  a  plu- 
sieurs espèces  qui  se  retrouvent  aussi  au  Texas,  dans  le  Nébraska 
ou  le  New-Jersey.     A  en  juger  par  ces  faits  et  d'autres  circon- 
stances semblables,  il  semble  très  probable  que  presque  toute 
l'Amérique  du  Nord  doit  avoir  été  submergée   lors   du  dépôt 
de  la  dernière  partie  du  terrain  crétacé.     L'on  a  même  supposé 
que    vers    la    fin    de    la  période   mésozoïque,   les   Montagnes- 
Eocheuses  formaient  une  barrière  terrestre  entre  les  deux  océans, 
chacun  desquels  était  habité  par  une  faune  locale  distincte,  mais 
cette  hypothèse  n'est  pas  supportée  par  les  faits  connus  actuelle- 
ment, et  l'existence  de  roches  crétacées  à  de  très  grandes  éléva- 
tions, tant  dans  la  chaîne  des  Cascades  que  dans  les  Montagnes- 
Rocheuses,  prouve  que  quelques-uns  des  pics  les  plus  altiers  de 
ces  deux  chaînes  de   montagnes  doivent  leur  élévation  à   des 
mouvements  de  date  post-crétacée. 


*  Celte  dernière  localité  est  représentée  par  des  fobsiles  récollés  pour  M.  Dawsoii 
par  M.  J.  Hunier,  de  l'exploration  du  chemin  de  fer. 


RAPPORT  PAR  M.  J.  K.  WHITEAVES.  185 

On  trouve  aussi  la  Trigonia  Dawsoni  et  VAstarte  ventricosa,  de 
lu    rivière   Iltasyoueo,  dans  les   roches  jurassiques   du  versant 
occidental  des  montagnes  du  Nevada  ;  et  il  est  possible  qu'il  n'y 
ait  aucune  solution  physique  ou  géologique  entre  la  chaîne  de  la 
côte  de  la  Colombie-Britannique  et  les  Sierra  Nevada.     M.  G-abb 
a  fait  remarquer  que  les  fossiles  jurassiques  du  Nevada  sont 
probablement  de  l'âge  du  lias,  et  quelques-uns  des  lamellibranches 
de  riltasyouco,  comme  on  l'a  déjà  dit,  se  distinguent  à  peine  des 
espèces  du  lias  européen.     D'un  autre  côté,  les  quelques  ammo- 
nites récoltées  par  M.  Dawson,  autant  que  des  spécimens  très 
fragmentaires  permettent  d'en  juger,  paraissent  être,  pour  la  plu- 
part, d'espèces  identiques  à  celles  de  l'oolithe  inférieure  de  l'Angle- 
terre^  bien  que  l'une  d'entre  elles,  que  l'on  a  rapportée  avec  doute 
au  Perisphinctcs  anceps,  peut  indiquer  un  horizon  aussi  élevé  que 
l'argile   d'Oxford   ou  le   coral  rag.     En   somme,  cependant,   la 
l>reuve,  telle  que  nous  l'avons,  est  en  faveur  de  la  supposition 
que  ces  fossiles  de  la  Colombie-Britannique  appartiennent  à  la 
partie  inférieure  plutôt  qu'à  la  supérieure  du  terrain  jurassique. 


RAPPORT 

SUR  LES 

TEKBAINS  nOUILLERS  de  NANAIMO,  COMOX,  COWITCHEN, 

BUEEARD  INLET  et  SOOKE, 

COLOMBIE-BRITANNIQUE, 

PAR 

M.  JAMES  RICHARDSON, 

ADRESSÉ  A 

ALFRED  R.   C.  SELWYN,   M.S.R.,   M.S.G., 

DIRECTEUR  DE  LA  COMMISSION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


conTpH^dans  ^^  présentant  ce  rapport  sur  les  roches  aurifères  de  l'île  de 
•e  rapport.  Vancouvcr  (dont  il  est  question  à  la  page  5  de  votre  rapport 
sommaire  de  1875-76),  je  dois  dire  que  les  études  faites  durant 
Tété  de  1878,  *  et  aussi  durant  Tété  de  1874,  f  ont  été  réunies 
au  travail  fait  en  1875,  et  que  les  résultats  en  ont  été  consignés 
dans  une  carte  faite  à  Téchelle  de  deux  milles  au  pouce,  dont  une 
réduction  accompagne  le  présent  rapport,  t 
de?a Végîôn  Daus  le  rapport  de  1871-72  sur  les  terrains  houillers  de  la  côte 
rue^de  v^®  orientale  de  Tile  de  Vancouver,  il  était  dit,  à  la  page  75,  que 
parmi  ces  gisements  il  semblait  y  avoir  "  une  synclinale  étroite 
qui  s'étend  du  voisinage  du  cap  Mudge,  au  nord-ouest,  jusqu'à 
quinze  milles  de  Victoria,  au  sud-est,  sur  un  parcours  d'environ 
130  milles;  "  et  aussi,  à  la  page  76,  que  "  le  côté  nord-est  de  cette 
synclinale  se  trouve  au-dessous  des  eaux  de  la  baie  de  Q-éorgie  et 
est  borné  par  des  roches  cristallines  dont  le  point  de  départ 
semble  être  dans  les  îles  Lasqueti,  Texada  et  autres,  et  sur  le 
continent  au-delà,  tandis  que  du  côté  sud-ouest  la  synclinale 
occupe,  le  long  de  l'île  Vancouver,  une  bande  bornée  par  une 


couver. 


•  Rapport  «les  opérations,  1873-74,  pages  12I-1Î3. 

t  Rapport  des  opérations,  1874-75,  pages  90,  91. 

t  Les  directions,  dans  tout  le  Qours  de  ce  rapport,  sQnt  données  d'après  le  méridien 


vrai. 


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RAPPORT    PAR    M.    JAMES   RICHARDSON.  187 

chaîne  de  montagnes  très  escarpées  de  la  série  cristalline,  qui  est 
parallèle  à  la  côte."  Cette  synclinale  ainsi  généralement  définie 
est  divisée  en  deux  bassins  secondaires,  séparés  Tun  de  Vautre 
par  des  roches  cristallines  dans  le  voisinage  du  havre  de  Nanoose, 
dont  celui  du  nord-ouest  est  désigné  sous  le  nom  de  région  de 
Comox,  et  celui  du  sud-est  sous  le  nom  de  région  de  Nanaïmo.  ^ 
La  partie    plus    particulièrement  décrite  dans  le  rapport   deR^^gion 

^^     ^  ^  ,  décrite  dans 

18  <  2-73  est  bornée  au  sud-ouest  par  la  chaîne  dos  montagnes  de|e^ra^rt  de 
Beaufort,  au  nord-est  par  le  détroit  de  Géorgie,  et  elle  s*étend 
depuis  le  havre  de  Comox  jusqu  a  une  douzaine  de  milles  à 
Touest  et  à  environ  trente  milles  au  sud-est,  en  comprenant  les 
îles  Denman  et  Hornby.  Par  suite  de  la  différence  de  caractère 
qui  existe  entre  les  régions  de  Comox  et  de  Nanaïmo,  j'ai  cru 
qu'il  valait  mieux  les  décrire  séparément. 

LA   RÉGION   D3   COMOX. 

La  partie  de  cette  région  qui  sera  décrite  en  premier  lieu  est  Bomee  do  la 

,  o  ^  MT  région  de 

bornée  au  sud-ouest  par  l'extrémité  sud-est  de  la  chaîne  desComox. 
montagnes  de  Beaufort,  et  plus  loin  au  sud-est  par  les  monts 
Mark,  Wesley  et  autres,  qui  s'élèvent  à  des  hauteurs  de  2,530  à 
5,420  pieds.  Au  nord-est,  elle  est  bornée  par  le  détroit  de  Gréorgie» 
qui  s'étend  depuis  la  rivière  aux  Sables,  au  nord-ouest,  jusqu'à  la 
baie  du  Nord-Ouest,  au  sud-est,  distance  d'environ  trente-six 
milles. 
Des  mesurâmes  sur  cette  liffne  de  côté  ont  été  faits  partie  eni^ignesmc.  u- 

récs  dans 

1872  et  partie  en  1873  f  depuis  la  rivière  aux  Sables  jusqu'à  la  cette  ^^«lon- 
baie  Profonde,  vis-à-vis  l'extrémité  sud-est  de  l'île  Denman;  à 
partir  de  là,  la  côte  a  été  examinée  sans  mesurages  jusqu'aux 
G-rande  et  Petite  rivières  Qualicum.  Depuis  cette  dernière,  des 
mesurages  ont  été  faits  jusqu'à  la  rivière  à  l'Anglais,  et  la  côte  a 
été  examinée  à  partir  de  cet  endroit  jusqu'à  labaie  du  Nord-Ouest 
sans  mesurages. 

Des  mesurages  ont  aussi  été  faits  en  remontant  un  cours  d'eau 
qui  se  jette  dans  le  détroit  de  Baynes,  un  peu  à  l'est  de  la  baie 
de  Fanny,  ou  à  deux  milles  et  demi  au  sud-est  de  la  rivière  aux 
Sables  ;  puis  en  remontant  la  rivière  Donaldson,  qui  se  jette  dans 
le  môme  détroit  à  une  couple  de  milles  plus  à  l'est,  et  aussi  en 
remontant  un  petit  ruisseau  qui  se  trouve  à  mi-chemin  entre  cette 
dernière  et  la  baie  Profonde.     Les  mesurages  faits  ensuite  au  sud- 


•  Rapport  (le  1871-72,  pages  80,  81. 

t  Voir  Rapport  'Je  1872-73,  page  40,  et  Rapport  de  1873-74,  page  m, 


nispoaltio 

générale  d 
lacoQpe, 


tSti  EXPLORATION   GÉO:.OG1QUK   DU    CANADA. 

est  Tout  été  Bur  le  sentier  d'Alberni  et  la  Petite  rivière  Qaalicum, 
tandie  que  plus  loin  encore,  l'on  a  remonté  la  rivière  sur  nue 
distance  d'environ  sixà  sept  milles;  mais  par  suite  deladifficultû 
que  l'on  éprouvait  à  se  frayer  un  passage  à  travers  les  taillis  épais 
qui  bordent  la  rivière,  et  comme  les  seuls  affleurements  de  roches 
se  trouvaient  dans  le  lit  de  la  rivière,  il  fallut  la  remonter  en 
marchant  dans  une  eau  claire  et  froide  d'un  à  quatre  pieds  de 
profondeur,  et  nous  n'avons  pu  faire  de  mesurages.  Le  seul  autre 
cours  d'eau  qui  ait  été  examiné  sur  une  courte  distance  en  le 
remontant,  se  jette  dans  le  détroit  de  Géorgie  à  environ  cinq 
milles  au  sud-est  de  la  Petite  Qualicum. 

Les  deux  grandes  îles,  Texada  et  Lasqueti,  appartiennent 
véritablement  à  cette  région,  ainsi  qu'un  certain  nombre  de  plus 
petites  au  nord-est  et  ,'iu  snd-ouest  de  cette  dernière. 

Les  renseignements  obtenus  dans  les  affleurements  observés 
pendant  ces  examens,  dans  les  cours  d'eau  et  sur  la  côte  et  les 
îles,  sont  assez  maigres,  et  sans  les  nombreuses  coupes  bien  délinies 
que  nous  offrent  les  cours  d'eau  plu.s  loin  au  nord-ouest,  ainsi  que 
les  îles  Denman  et  Ilornby  (voir  rapport  de  1872-73),  nous  n'aurions 
que  peu  de  données  qui  pussent  nous  permettre  d'en  déterminer 
la  structure.  Néanmoins,  en  réunissant  les  connaissances  déjà 
obtenues  avec  les  faits  maintenant  en  notre  possession,  j'espère 
pouvoir  en  luire  une  description  passablement  exacte. 

Dans  le  rapport  de  1872-73,  à  la  page  60,  les  différents  groupes, 
avec  leur  puissance  constatée,  ont  été  définis  comme  suit,  eu  ordre 
ascendant  : — 


B— Sohisics  i 
C— Coiiglomcr 
D.— Scliistes  H 
B. — Congloirii'r 
F.— Sl^llîsl.■s  SI 
G. — Conglmii''!' 


Division   A. — Assises  homllires  produrlives. 

Dans  le  même  rapport,  il  a  été  donné  huit  coupes   dei 

houillères  productives,  la  plus  occidentale  étant  sur  la  rivière  de 

'  Brown,   tributaire   de    la   Puntledge.     Cette   coupe    donne   une 

puissance  totale  de  739  pieds  6  pouces,  avec  neuf  veines  de  houille, 

variant  en  épaisseur  de  six  pouces  à  sept  pieds,  mais  la  veine  de 


Rapport  par  w.  james  richardson.  189 

sopt  pieds  n'est  pas  constante.  L'épaisseur  totale  de  la  houille  est 
d'environ  seize  pieds  cinq  pouces.  La  coupe  suivante  a  été  prise  sur 
la  Puntledge,  mais  les  détails  n'en  sont  pas  bien  vus,  et  aucune  des 
veines  de  houille  n'y  affleure.  A  environ  deux  milles  trois  quarts  de 
la  décharge  du  lac  Puntledge,  dans  une  direction  S.  48^  E.,  se  trouve 
la  coupe  N^  3,  au  daim  de  la  mine  Union,  dans  une  falaise  presque 
perpendiculaire.  La  puissance  totale  vue  dans  la  falaise  est  de 
122  pieds,  avec  onze  veines  de  houille  d'un  à  dix  pieds  d'épaisseur^ 
et  une  puissance  totale  de  vingt-neuf  pieds  trois  pouces.  *  La 
coupe  N®  4  est  à  vingt-neuf  chaînes  au  nord-ouest  du  N^  3  ;  elle 
a  une  puissance  totale  de  cent  quinze  pieds  six  pouces,  et  renferme 
trois  veines  de  houille,  qui  ont  respectivement,  en  ordre  ascen. 
dant,  quatre  pieds  six  pouces,  deux  pieds,  et  trois  pieds  ;  cette 
coupe  peut  être  entièrement  ou  en  partie  une  continuation  de  la 
coupe  N^  3. 

Une  ligne  courant  S.  38^  E.,  à  partir  de  la  coupe  No.  3,  longue 
de  deux  milles  et  un  tiers,  atteint  la  rivière  Trent,  où  l'on  a 
obtenu  les  détails  de  la  coupe  N^  5.  Ici,  la  puissance  totale  est 
de  710  pieds  7  pouces,  avec  treize  veines  de  houille,  dont  l'épais- 
seur varie  de  deux  pouces  à  quatre  pieds.  La  prochaine  localité 
où  les  assises  ont  été  rencontrées  sur  le  pendage  est  la  crique 
Bradley,  affluent  de  la  Trent,  la  distance  étant  d'environ  un  mille 
de  cette  dernière  au  sud-est.  On  l'a  appelée  coupe  N^  6.  Mais 
comme  le  plongement  était  très  irrégulier  et  qu'il  se  trouvait 
de  grands  intervalles  cachés,  il  a  été  difficile  d'en  évaluer  la 
puissance.  La  houille  observée  se  rencontre  en  quatre  veines  de 
huit  pouces  à  trois  pieds  deux  pouces  d'épaisseur. 

Le  dernier  endroit  examiné  a  été  à  la  mine  du  détroit  découpe  a  la 
Baynes,  sur  la  rivière  aux  Sables  (coupe  N^  7).  Cette  mine  estBaynoK 
située  à  environ  cinq  milles  et  demi  au  S.  53^  E.  de  la  base  de  la 
coupe  N^  6,  sur  la  crique  Bradley.  La  coupe  comprend  220  pieds 
10  pouces,  et  renferme  deux  veines  de  houille,  respectivement  de 
5  pieds  10  pouces  et  6  pieds,  et  aussi  un  lit  de  six  pieds  d'épais- 
seur, qui  consiste  en  grande  partie  de  schiste  noir  carbonifère, 
monirant  des  empreintes  de  plantes;  mais  il  renferme  aussi  des 
couches  de  bonne  houille  de  deux  à  huit  pouces  d'épaisseur. 
En  quelques  endroits  la  plus  grande  partie  du  lit  se  compose 
de  veines  de  houille  minces.  Dans  le  rapport  en  dernier  lieu 
mentionné,  il  est  dit  (page  50)  qu'il  se  trouve  une  faille  qui  divise 


■  Voir  xapjïort  do  1872-73,  pages  44  et  45. 


190 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


R  >ches  vOes 
L,i\-ti  de  la 
haie  de 
Fiinny. 


veine  de 
houille. 


les  assises,  et  que  le  pendage  de  cette  faille  est  S.  62^  E  <  38°. 
Da  côté  est  de  la  faille,  qui  parait  être  un  relèvement,  il  y  a  une 
épaisseur  de  146  pieds  d'assises  (coupe  N^  8),  qui  plongent  sous 
les  schistes  de  la  division  B.  La  mine  de  houille  du  détroit  de 
Baynes  est  située  à  deux  milles  trois  quarts  franc  ouest  de  rembou- 
chure  de  la  rivière  aux  Sables,  qui  se  jette  dans  la  baie  de  Fanny; 
et,  comme  je  l'ai  déjà  dit,  c'est  l'affleurement  le  plus  éloigné  au 
sud-est  des  assises  houillères  productives  décrites  dans  le  rapport 
de  1872-73. 

La  première  localité,  sur  la  continuation  des  assises  au  sud-est, 
où  Ton  a  pu  obtenir  quelques  faits,  est  dans  une  direction  S.  52^  E. 
de  la  base  de  la  coupe  N^  7,  à  trois  milles  et  quart  de  distance 
et  à  environ  deux  milles  à  angle  droit  de  la  côte,  dans  la  gorge 
d'un  ruisseau  qui  n'a  pas  de  nom,  déjà   mentionné   comme   se 
jetant  dans  le  détroit  de  Baynes,  un  peu  à  l'est  de  la   baie  de 
Fanny.   Dans  cette  gorge  profonde,  à  travers  laquelle  le  ruisseau 
se  rend  jusqu'à  la  côte,  l'on  trouve  les  lits  énumérés  ci-dessous, 
reposant  sur  une  roche  dioritique  brun -grisâtre.   Immédiait^/ient 
superposée  à  la  diorite  se  trouve  une  veine  de  houille  à  eny^*3n 
cinquante  pieds  au-dessus  du  lit  du  ruisseau,  mais  par  suite  av  sa 
position  inaccessible  et  des  débris  environnants,  son  épaisb  ^ur 
n'a  pas  pu  être  constatée.  Elle  ne  paraissait  pas,  cependant,  avoir 
moins   de   deux   pieds,   quoiqu'elle   puisse   être   beaucoup   plus 
puissante.     Le  plongement  des  grès  qui  la  recouvrent  est  N.  8*^ 
E  <  12^.     Vu  l'escarpement  des  berges  et  la  rapidité  du  courant, 
il  a  été  impossible  d'atteindre  le  lit  du  ruisseau  au-dessous  de 
l'affleurement  de  houille,  sur  une  distance  de  douze  chaînes  et 
demi.  Le  plongement  est  ensuite  N.  33^  <  23^  ;  et  à  deux  chaînes 
plus  bas,  il  y  a  une  seconde  veine  de  houille  d'une  épaisseur  d'un 
pied  et  demi  à  deux  pieds.     Une  troisième  veine,  de  trois  pouces 
d'épaisseur,  se  rencontre  à  seize  chaînes  plus  loin  ;  et  à  quatorze 
chaînes  encore  plus  bas,  les  roches  cessent   d'être  découvertes. 
Par  suite  de  la  fausse  stratification  dominante  et  de  la  difficulté 
d'atteindre   les   affleurements   dans   le   lit  du  ruisseau,  il  a  été 
presque  impossible  de  constater  exactement  le  plongement,  mais 
il  paraissait  être,  en  moyenne,  à  peu  près  N.  35^  E.  <  9^.  D'ai^rès 
ces  données,  la  coupe  suivante  serait   assez   exacte  quant   à    la 
puissance  totale,  mais  comme  il  y  avait  beaucoup  d'intervalles 
cachés,  l'on  peut  raisonnablement  supposer  que  nous  n'avons  vvi 
que  quelques-unes  des  veines  de  houille. 


RAPPÔftT  PAR    M.   JAMES  RtCttARDSÔN.  191 

PDS.  pcs.  Coupe. 

Nouille  2  0 

Grès  gris-brundtre,  en  lits  de  deux  à  quatre  pieds,  avec 

lits  interstraliflés  de  schiste  noir  tendre 28G  0 

Houille 1        6 

Grès  gris-brun,  semblable  au  précédent 308        0 

Houille 0       3 

Grès,  semblable  au  précédent 176        0 

,  773        9 

En  allouant  soixante-treize  pieds  pour  la  pente  de  la  rivière,  nous  Largeur 

occupée  par 

arrivons  dans  cette  coupe  à  une  épaisseur  presque  égale  à  celle  des  les  assises 

^  ^  X-         ^  o  productives. 

coupes  que  l'on  rencontre  plus  loin  vers  le  nord-ouest,  sur  les 
rivières  Trent  et  de  Brown,  et  Ton  peut  en  conséquence  présumer 
que  presque  toutes  les  assises  productives  y  sont  comprises,  et 
qu'elle  est  immédiatement  suivie  par  les  schistes  plus  tendres, 
mais  ici  cachés,  de  la  division  B.  Si  tel  est  le  cas,  toute  la  largeur 
de  la  r^i vision  A,  à  angle  droit  du  péndage,  est  d'un  peu  plus 
qu'r  ' .  lemi-mille  en  travers  des  assises,  et  en  y  ajoutant  les  schistes 
ie  la  li vision  B,  elle  s'étendrait  jusqu'à  environ  un  mille  de  la 
côte. . 
A  deux  milles  de  la  base  de  la  coupe  ci-dessus,  sur  une  ligne  coupe  sur  la 

rivière 

courant  S.  38^  E.,  il  y  a  un  cours  d'eau  considérable,  dont  j'ai  Donaidson. 

déjà  parlé,  qui  se  jette  dans  la  rivière  Donaldson  à  moins  d'un 

demi-mille  d'une  anse  peu  profonde   du  détroit  de  Baynes,  et 

quoique  les  roches  de  la  formation  cristalline,  composées  pour  la 

plupart   de   diorite    cristalline    compacte,   aient   été    observées, 

s'élevant  du  terrain  bas  en  des  falaises  altières  et  rugueuses,  il  n'est 

que   raisonnable  de  supposer  que  la  base  des  assises  houillères 

n'est  pas  éloignée  ;  car,  en  suivant  la  même  direction  S.  38°  E.,  sur 

une  distance  d'un  peu  plus  de  deux  milles,  dans  un  ruisseau  qui 

se  trouve  à  un  mille  trois  quarts  de  la  côte,  à  la  tête  de  la  baie 

Profonde,  l'on  voit  des  grès  qui  reposent  sur  une  diorit  panachée 

d'un  vert  foncé,  avec  de  petites  géodes  de  quartz  blanc.  Ces  grès, 

qui  reposent  probablement  à  la  base  des  assises  houillères,  ont 

une    largeur    de   quarante-sept  chaînes   à   angle  droit   de   leur 

direction.     Sur  cette  distance,  les  eaux  du  ruisseau  les  croisent 

dans  une  étroite  et  profonde  ravine,  dont  le  fond  et  les  côtés  sont 

tellement  encombrés  de  broussailles  et  d'arbres  abattus,  que  les 

iétails  des  assises  sont  loin  d'être  bien  exposés,  et  on  n'y  voit 

lucune  des  veines  de  houille.  Ici  le  plongement  moyen  paraît  être 

i  peu  près  N.  30^  E.  <:  7® — ce  qui  donnerait,  pour  quarante-sept 


192  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

chaînes,  une  puissance  de  130  pieds.  En  supposant  quo  ceci  soi! 
la  base  des  assises  houillères  productives,  et  que  le  même  plonge- 
ment  N.  30°  E.  <:  7^  se  prolonge  à  travers  les  assises  sur  une 
distance  d'un  mille  et  cinq  douxièmes  de  la  base,  nous  aurion.*^ 
une  épaisseur  de  924  pieds.  En  déduisant  200  pour  la  pente  df 
la  surface,  sur  cette  distance,  il  resterait  724  comme  puissance 
totale.  Ceci  s'accorde  de  très  près  avec  la  puissance  de  la  formation 
dans  d'autres  localit^*s  au  nord-ouest  des  assises  houillères  produc- 
tives ici,  et  indiquerait  que  la  position  du  sommet  des  assises 
productives  se  trouve  à  environ  quarante-sept  chîûnes  ausud-ouosl 
^  de  la  côte,  à  l'extrémité  occidentale  de  la  baie  Profonde. 

Roches  X  douze  milles  et  demi  de  l'extrémité  occidentale  de  la  bai( 

oxpos^os  sur 

QVaViium.      Profonde,  une  ligne  courant  S.  65^  E.  atteint  l'embouchure  de  h 
Petite  livière  Qualicum  déjà  mentionnée.     Sur  cette  distance 
nous  n'avons  rencontré  aucun  affleurement  soit  sur  la  côte,  soi 
dans  l'intérieur.  La  rivière  Qualicum,  qui  se  jette  dans  le  détroi 
de  Géorgie  à  sept  milles  et  demi  à  l'est  du  point  ci-dessus  design»  ; 
de  la  baie  Profonde,  et  à  cinq  milles  à  l'ouest  de  la  Petite  Qualicum 
ne   montre   aucun   affleurement  de  roches  jusqu'à   moins  d'u} 
mille  du  lac  Horne,  distance  d'environ  quatre  milles  et  demi  î* 
angle  droit  de  la  côte.     Ici,  un  lit  de  roche  dioritique  foncée 
presque  noire,  traverse  la  rivière,  en  formant  une  chute  perper 
diculaire  de  soixante  à  soixante-dix  pieds.   Cette  roche  est  Suivit 
plus  haut,    presque   exclusivement  par  un   calcaire    cristallin 
tandis  que  plus  bas,  vers  le  détroit  de  Gréorgie,  on  ne  rencontra 
aucun  indice  de  roche  houillère,  le  lit  de  la  rivière  étant  creusé  f 
travers  des  dépôts  de  gravier  et  de  sable.     Le  sentier  d'Albern 
quitte  la  côte  à  environ  un  quart  de  mille  à  l'est  de  la  rivièn 
Qualicum,  et  il  court,  sur  une  distance  de  près  de  cinq  milles 
presque  parallèlement  à  celle-ci  sur  un  terrain  formé  de  gravie, 
et  de  sable  semblable  à  celui  que  l'on  voit  sur  les  bords  de  h 
rivière. 

conpcRuria       A  cuvirou  dcux  milles  en  remontant  la  Petite  Qualicum,  l'oi 

Petite 

(iuiiiiciim.  voit  les  lits  les  plus  bas  de  cette  division  sur  une  ligne  courant  i 
angle  droit  de  la  côte.  Aucune  des  roches  cristallines  n'y  affleure 
et  la  seule  preuve  de  leur  existence  est  le  grand  nombre  de  bloci 
détachés  qui  pavent  le  lit  de  la  rivière  sur  une  distance  de  deu5 
à  trois  milles  au-dessus  des  lits  les  plus  bas  des  assises  houillère 
productives  qui  affleurent.  Ces  dernières  se  composent  ici  d< 
schistes  noirs  tendres,  interstratifiés  de  quelques  lits  de  grèî 
légèrement  calcarifère  gris,  en  couches  de  deux  à  quatre  pouce^ 
d'épaisseur.  Le  plongement  est  d'abord  N.  <  10°,  et  l'angle  change. 


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194  EXPLORATION  GEOLOGIQUE  hV   CANADA. 

loin  à  l*est,  en  approchant  de  la  tête  de  la  baie  du  Nord-Ouest, 
des  strates  de  même  nature  plongent  N.  12^  0.  <  7^,  et  parais- 
sent appuyer  leurs  tranches  sur*  la  roche  cristalline  qui  forme 
la  pointe  de  la  Langue  (Tongue  Point),  du  côté  nord-est  de  la 
baie.  Dans  toute  cette  épaisseur,  qui  est  ici  d'un  peu  plus  de 
cent  pieds,  l'on  rencontre  d'obscures  feuilles  de  plantes  et  du  bois 
fossile,  ainsi  que  des  coquilles  fossiles  qui  n'ont  pas  été  observées 
au  nord-ouest,  bien  qu'il  sera  démontré  qu'elles  caractérisent  la 
base  des  assises  houillères  productives  du  bassin  de  Nanaïmo. 

Fossiles.  Parmi  les  fossiles  les  plus  caractéristiques  récoltés  ici,  sont  des 

Ammonites  complexus,  var.  Suciaensis,  A.  Breweri,  Inoceramus  undu- 
latoplicatus,  CucuUœa  truncata,  Axinœa  Veatchii,  Trigonia  Evansl, 
et  Astarie  Conradiana. 

Roches  près       En  Commençant  à  l'extrême  bout  de  la  pointe  de  la  Lan'gue,  il 

de  la  pointe  ^  . 

de  la  Langrue.  y  a  euvirou  viugt  pieds  de  grès  semblables  à  ceux  que  l'on  voit 
sur  la  rive  de  la  baie,  vis-à-vis.  Ils  occupent  ici  la  côte  sur  une 
distance  de  près  d'un  demi-mille.  Quelques-uns  des  lits  sont 
remplis  de  fossiles  comme  ceux  signalés  plus  haut,  mais  trop  bri- 
sés pour  valoir  la  peine  d'être  récoltés. 

Ces  lits  reposent  sur  de  plus  anciennes  roches,  dont  ils  remplis- 
sent les  cavités  et  qui  sont  ici  très  disloquées,  de  même  que  sur 
une  certaine  distance  le  long  de  la  côte,  et  consistent  en  lits  gris- 
verdâtre,  finement  lamelles,  compactes,  interstatifiés  de  grès  gris- 
bleuâtre.  Dans  quelques-uns  des  creux  de  ces  roches,  des  masses 
de  roches  épidotiques  et  chloritiques,  sous  forme  de  cailloux 
empâtés  dans  le  grès,  sont  nombreuses.  La  plus  grosse  d'entre 
elles  mesurait  vingt-six  pieds  de  longueur,  douze  pieds  de  lar- 
geur, et  de  cinq  à  sept  pieds  de  hauteur  ;  elle  ne  pèse  probable- 
ment pas  loin  de  150  tonneaux. 

Occurrence         Les  faits  Qu'il  m'a  été  possible  de  constater  dans  les  différents 

probable  de  -^  *^ 

^uuies^entre  affleurements  que  l'on  rencontre  depuis  la  rivière  aux  Sables,  au 
fa  baie  du*  ^*  uord-oucst,  jusqu'à  la  baie  du  Nord-Ouest  au  sud-est, — distance 
Nord-Ouest.  ^^  treiite-six  milles,  comme  je  l'ai  déjà  dit, — sont  assez  maigres, 
quoiqu'il  ne  .puisse  y  avoir  aucun  doute  que  nous  ayons  dans  cette 
distance  la  continuation  des  assises  houillères  productives  entre 
les  rivières  de  Brown  et  aux  Sables,  où  l'on  voit  des  veines  de 
houille  exploitable  dans  des  coupes  qui  montrent  chaque  lit.  Il 
ne  peut  donc  guère  être  supposé  que  dans  leur  prolongement 
vers  le  sud-est  jusqu'à  la  baie  du  Nord-Ouest,  les  veines  de  bonne 
houille  exploitable  soient  complètement  absentes.  De  fait,  il  me 
semble  qu'on  peut  raisonnablement  s'attendre  à  les  rencontrer. 
Cependant,  vu  le  petit  nombre  de  coupes  mal  découvertes  qui  s'y 


ves 


Rapport  par  m.  james  richardson.  ti)ô 

trouvent,  comparativement  à  celles  du  nord-ouest,  le  seul  moyeu 
pratique  de  constater  la  valeur  réelle  de  cette  lisière  comparative- 
ment longue  d'assises  productives,  serait  de  faire  des  sondages 
ou  d'y  pratiquer  un  puits. 

La  puissance  de  ces  assises  a  déjà  plusieurs  fois  été  donnée  ™j^;^*/,\^* 
comme  étant  d'un  peu  plus  de  700  pieds,  et  en  consultant  la  carte,  producuvl 
l'on  verra  facilement  où  se  trouve  le  sommet  de  la  formation,  **®  *''^'"*^*- 
excepté  où  elle  passe  sous  le  détroit.  En  soudant  n'importe  où 
sur  cette  ligne,  il  faudrait  traverser  plus  de  700  pieds  d'assises 
avant  d'arriver  à  la  base,  et  quoique  l'on  trouve  des  veines  de 
houille  vers  le  sommet,  celles  qui  sont  exploitables  ont  jusqu'ici 
été  trouvées  dans  la  moitié  inférieure  de  cette  épaisseur,  en  sorte 
que,  généralement  parlant,  un  puits  ou  un  trou  de  sonde  creusé 
quelque  part  entre  le  sommet  et  la  base  n'aurait  à  traverser  que 
la  moitié  de  l'épaisseur,  ou  un  peu  plus  de  tSSO  pieds.  Dans  le 
cas  où  l'on  creuserait  des  puits  ou  des  trous  de  sonde,  l'on  pour- 
rait se  servir  des  pouvoirs  d'eau  qu'offrent  plusieurs  des  rivières 
ou  ruisseaux  de  cette  région. 

Division  B. — Schistes  Inférieurs. 

Le  seul  affleurement  de  cette  division  que  l'on  voie  sur  la  côte  Affleure- 
se   trouve  dans  une  espèce  de  presqu'île  à  l'est  de  la  baie  des^hu^s^ 
Fanny,  en  face  du  détroit  de  Baynes.     Elle  s'étend  à  l'est  surpris  de  là 
une  distance  d'un  peu  plus  d'un  demi-mille.     Les  lits  se  com-i*^a»»y- 
posent  ici  d'une  série  de  schistes  argileux  noir-brunâtre,  interstra- 
tifiés par  intervalles  de  grès  gris  tendres  et  arénacés,  en  couches 
d'un  à  six  pouces  d'épaisseur,  dont  le  plongement  général  est  N. 
33°  à  350  E.  <  5°  à  20°.     Cet  affleurement,  comme  on  le   verra 
en  consultant  la  carte,  se  trouve  un  peu  plus  haut  que  le  faîte  de 
la  division  A.     Les  seuls  autres  affleurements  que  l'on  rencontre 
dans  le  bassin  de  Comox  ont  déjà  été  décrits  dans  le  rapport  de 
1872-73   (page  61),  la  plus  grande   partie   de   cette  division  se 
trouvant  ou  cachée  par  des  dépôts  superficiels,  ou  par  les  eaux  du 
détroit  de  Géorgie. 

Les  divisions  de  C.  D.  E.  F.  et  G.  ne  sont  pas  visibles  dans  le  Existence 
bassin  de  Comox,  dans  les  limites  de  l'examen  de  cette  année,  *- a  g. 
mais  elles  ont  toutes  été  décrites  comme  se  trouvant  sur  les  îb»s 
Denman  et  Hornby,  *  et  elles  occupent  sans  doute  une  largeur 
considérable  sous  les  eaux  du  détroit  de  Géorgie. 


Voir  Uapport  do  IS72-73,  pages  54  à  73. 


m 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  ÙV   CANADA. 


Lambeaux 
détachés. 


Rochefi 
houillères 
sur  rile 
Lasqueti. 


Sur  IMle 
Texada. 


Il  se  trouve  quelques  lambeaux  détachés,  dont  il  n'a  pas  encore 
été  parlé,  qui  paraissent  appartenir  à  la  division  A  et  que  Ton 
voit  sur  les  îles  Lasqueti,  Texada  et  autres  petites  îles.  Le  plus 
méridional  est  sur  Tîle  Sangster,  à  environ  un  mille  au  sud  de  la 
pointe  de  Youug,  île  Lasqueti.  Il  est  entièrement  composé  de 
grès  et  de  conglomérat,  ce  dernier  étant  en  grande  partie  formé 
de  galets  roulés  de  quartzite  blanche,  jaune  et  brunâtre,  variant 
d'un  demi-pouce  à  quinze  pouces  de  diamètre,  ainsi  que  d'autres 
galets  roulés  de  roches  dioritiques.  Les  galets  sont  empâtés  dans 
une  matrice  de  grès  brun-verdâtre.  Sur  l'île  Lasqueti,  au  nord- 
ouest  de  la  pointe  de  Toung,  des  roches  semblables  bordent  la 
rive  sur  une  distance  d'environ  trois  quarts  de  mille.  Je  n'ai  pu 
constater  l'attitude  des  roches  dans  aucun  de  ces  affleurements. 

Sur  la  côte,  au  nord  de  la .  Fausse-Baie  {False  Bay),  sur  Pile 
Lasqueti,  une  lisière  étroite  longe  la  rive  et  se  prolonge  au  nord- 
est  sur  plus  d'un  mille,  et  vis-à-vis,  sur  la  plus  grande  des  îles 
Plates  [Fiat  isïands),  des  lits  qui  paraissent  être  les  mémos 
occupent  une  étroite  lisière  du  côté  est.  Ces  lits  sont  composés 
de  grès  calcarifère  gris,  en  couches  de  deux  pouces  à  un  pied 
d'épaisseur,  et  ils  renferment  de  nombreux  fossiles  obscurs. 

Du  côté  nord-est  de  l'île  Lasqueti,  à  environ  un  mille  de  son 
extrême  pointe,  une  petite  île  qui  se  trouve  dans  une  baie,  ainsi 
qu'une  étroite  lisière  sur  la  rive  en  face  de  cette  dernière,  reposant 
sur  les  roches  dioritiques  qui  entourent  la  baie,  consistent  en  lits 
de  grès  calcarifères  semblables  à  tous  égards  à  ceux  que  Ton  voit 
au  nord  de  la  Fausse-Baie. 

L'affleurement  le  plus  septentrional  se  trouve  dans  la  baie  de 
Grillies,  sur  le  côté  sud-ouest  de  l'île  Texada.  Autour  de  cette 
baie,  des  lits  de  grès  gris  arrivent  à  la  surface,  interstatifiés  dans 
un  endroit  de  schiste  argilo-arénacé  noir  et  gris,  contenant  de 
nombreuses  feuilles  de  plantes  et  ressemblant,  sous  ce  rapport,  à 
la  base  des  assises  houllères  productives.  Dans  le  rapport  de 
1872-73,  page  59,  il  est  démontré  que  la  formation  à  l'est  de  la  baie 
de  la  Tribune  est  le  centre  d'un  bassin  entièrement  occupé  par 
la  division  G  (conglomérats  supérieurs).  A  ce  propos,  il  y  est 
aussi  dit  "  qu'il  ne  serait  pas  extravagant  de  supposer  que  l'élévation 
des  assises  sur  le  côté  nord-est  de  ce  bassin  ressemblerait  à 
Télévation  au  sud-ouest,  sur  le  côté  de  Comox  du  détroit  de 
G-éorgie,  et  qu'il  existerait,  sur  les  deux  côtés  de  l'axe  anticlinal, 
une  largeur  égale  de  la  formation  houillère."  Si  tel  est  le  cas,  les 
assises  s'étendent  sous  le  détroit  de  Géorgie  jusque  près  du 
voisinage  des  roches  cristallines  du  rivage  de  l'île  Texada. 


RAPPORT   PAR    M.   JAMES    RICHARDSON.  197 

A  en  juger  par  ce  que  Ton  voit  dans  la  baie  de  Gillies,  il  n'y  a 
guère  de  doute  que  les  lits  y  sont  véritablement  Taffleurement 
des  assises  houillères  productives  du  côté  nord-est  du  bassin.  La 
coupe  N®  1  démontre  quelle  serait  la  disposition  des  assises. 
Elle  commence  sur  le  ruisseau,  à  une  couple  de  milles  au  sud- 
ouest  de  la  baie  Profonde,  à  la  base  des  assises  houillères  productives 
du  côté  sud-ouest  du  bassin,  et  court  N.  45^  30'  E.,  à  travers  le 
détroit  de  Baynes,  Tile  Denman,le  canal  Lambert  et  Tîle  Hornby, 
distance  de  près  de  dix  milles;  de  là,  N.  31^  30'  E.  jusqu'à  la  baie 
de  Gillies,  longueur  de  douze  milles  de  plus,  jusqu'à  la  base  des 
assises  houillères  productives  du  côté  nord-est  du  bassin. 

RÉGION  HOUILLÈRE  DE  NANAIMO. 

Cette  région,  ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  est  séparée  de  celle  de  Lambeaux 
Comox,  au  nord-ouest,  par  des  roches  cristallines  dans  le  voisinage  entre  le* 

v'  répons  de 

du  havre  de  Nanoose,  bien  qu'il  y  ait  deux  lambeaux  intermé- g^^ai^o  et 

diaires,  l'un  à  la  tête  du  havre  de  Nanoose,  et  un  autre  sous  forme 
d'une  étroite  lisière,  qui  plonge  vers  la  mer  et  s'étend  à  environ 
un  demi-mille  à  l'ouest  de  la  pointe  Blunden  et  à  peu  près  quatre 
milles  et  demi  à  l'est.     La  limite  de  la  région  de  Nanaïmo  au  umites  de  la 
nord-ouest  se  trouverait  dans  la  baie  du  Départ,  où,  sur  le  côté  Nanaïmo. 
nord-ouest,  l'on  voit  les  assises  houillères  productives  qui  s'appuient 
contre  les  roches  cristallines  ;  et  de  là  elles  s'avancent  à  l'intérieur 
et  à  l'ouest  sur  une  distance  de  près  de  cinq  milles;  puis,  tournant 
au  sud-ouest  sur  un  parcours  de  six  milles  à  peu  près,  elles  sont 
bornées  par  les  roches  cristallines,  qu'elles  recouvrent,  du  mont 
Benson,  ou  Wake-Siah,  qui  s'élève  au  sud-ouest  à  une  hauteur  de 
3,373  pieds  au-dessus  de  la  mer.  De  là,  deux  ondulations  ramènent 
la  base  au  sud  et  à  l'ouest,  en  tournant  le  flanc  sud-est  du  mont 
Benson,  à  l'ouest  de  la  partie  de  la  rivière  Nanaïmo  qui  se  dirige 
vers  le  sud.     De  là,  elles  suivent  une  ligne  passablement  droite 
S.  59°  E.  jusqu'à  la  baie  du  Fer-à-Cheval,  à  un  mille  au-delà  de 
laquelle  elles  quittent  l'île  Vancouver  et  atteignent,  en  suivant 
la  même  direction,  l'île  de  la  Source-Saline,  à  l'ouest  de  la  baie 
du  Yésuve.     Les  assises  se  dirigent  ensuite  au  sud-est  sur  une 
distance  d'environ  cinq  milles  et  demi.     A  partir  de  cet  endroit, 
les  roches  sont  dérangées  par  des  ondulations  qui  ramènent  la 
base  vers  le  nord-est,  du  côté  sud-ouest  du  havre   du  Gange,  à 
environ  deux  milles  au  sud-est  de  son  entrée.    Plus  loin  au  sud- 
est,  les  lits  inférieurs  sont  pour  la  plupart  cachés  sous  les  eaux  ; 
mais  vis-à-vis  les  îles  du  Canal  et  au  nord-ouest,  on  les  voit  qui 


(98  EXPLORATION    GÉOLOGIQUE    OU   CANADA. 

recouvrent  les  roches  cristaHines  et  en  remplissent  les  creux.  A 
partir  d'ici,  la  base  est  probablement  bous  l'eau  jusqu'au-dftlà  dn 
côté  sud-ouest  des  îles  de  Pender  et  Saturne,  mais  reparaît  sur 
les  îles  Sucia,  dans  le  territoire  de  Tfashington,  probablement  à 
l'extrémité  sud-onest  d'une  synclinale.  Celle-ci  se  dirige  S.  59"  E. 
de  l'extrémité  nord-eet,  à  soixante  et  un  milles  à  l'ouest  de  la 
baie  du  Départ.  La  limite  nord-est  du  bassin  doit  se  trouver 
SOUS  les  eaux  du  détroit  de  Géorgie  et  s'étend  probablement  sous 
les  batturos  qui  se  trouvent  à  l'embouchure  de  la  rivière  Fraser, 

Outre  le  bassin  principal,  il  y  en  a  un  autre  plus  petit  (que  l'on 
peut  appeler  la  région  de  Cowitchen)  au  sud-ouest,  et  qui  en  est 
séparé  par  des  roches  cristallines.  La  limite  nord-ouest  de  ce 
bassin  secondaire  se  trouve  à  un  peu  moins  de  six  milles  à  l'ouest 
de  la  baie  des  Erables  {Maple  bai/),  dans  Somenos,  où  la  base 
repose  sur  les  roches  cristallines  du  mont  Prévost,  qui  s'élève  au 
nord-ouest  à  une  hauteur  de  2,687  pieds  au-dessus  du  niveau  de 
la  roer.  De  là,  les  lits  les  plus  bas  courent  au  nord-est  environ 
deux  milles,  et  ensuite  au  sud-est  jusqu'à  la  baie  des  Erables, 
distance  de  quatre  milles  et  demi.  Dans  la  direction  opposée,  la 
base  se  continue  vers  le  sud-ouest  sur  une  distance  d'environ 
deux  milles  et  demi  en  traversant  la  rivière  Cowitchen,  puis 
tourne  au  sud -est  jusqu'à  un  mille  au  sud  de  la  pointe  de  Haich 
où  elle  atteint  Saanich  Inlet.  Elle  se  montre  ensuite  vis-à-vis, 
dans  Saanich  Nord,  à  la  pointe  du  Caillou  {Boulder  point).  De 
là  les  lits  inférieurs  suivent  une  ligne  irrégulière  autour  du 
flanc  nord  de  la  montagne  de  la  Selle  {Saddle  mcuntain)  et  attei- 
gnent la  côte  sur  la  rive  de  la  baie  des  Battures  {Shoal  baif),où  on 
les  voit  quitter  la  terre  ferme  de  l'île  de  Vancouver  et  reparaitre 
sur  difTérentes  îles  au  sud-est. 

L'on  suppose  que  la  limite  sud-est  est  l'ile  de  Stuart,  dans  le 
territoire  de  "Washington.  Toute  la  distance  à  partir  du  mont 
Prévost,  au  nord-ouest,  jusqu'à  l'extrémité  sud-est  de  l'île  de 
Stuart,  dans  une  direction  S.  63"  E.,  est  de  près  de  trente  milles. 
1  Les  seuls  mesurages  faits  dans  ces  deux  bassins,  dont  les  limites 
*  ont  été  décrites,  l'ont  été  dans  le  voisinage  de  Nanaïmo  et  de  la 
baie  des  Erables.  A  Nanaïmo,  ils  ont  été  faits  le  long  de  la  côte 
aussi  bien  que  dans  l'intérieur,  afin  de  me  permettre  de  recon- 
naître plus  facilement  la  structure  et  la  position  des  différentes 
veines  de  houille,  A  la  baie  des  Erables,  des  mesurages  ont  été 
faits  à  l'intérieur  dans  diverses  directions  vers  Somenos  et  la 
rivière  Cowitchen.  Quant  à  la  ligne  de  la  côte  et  à  la  situation 
des  nombreuses  îles  du  détroit  de  Géorgie,  je  m'en  suis  rapporté 


1 


v.VC***' 


Rapport  par  m.  james  richardson.  199 

à  l'exactitude  des  cartes  de  rAinirauté  faites  par  le  capitaine 
a.  H.  Richards,  M.  R. 

D'après  les  affleurements  observés  sur  les  lignes  mesurées,  dont 
il  est  question  plus  haut,  ainsi  que  le  long  de  la  côte  et  sur  de 
nombreuses  îles,  j'ai  constaté  tout  ce  qu'il  m'est  possible  de  dire 
du  caractère  et  de  la  distribution  des  roches  et  de  la  région  houil- 
lère de  Nanaïmo. 

Ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  les  roches  de  la  région  de  Comox  ont 
été  séparées  en  sept  divisions,  telles  que  données  à  la  page  188. 

Dans  cette  région,  elle  sont  bien  définies  et  facilement  suivies  gJ  visions  a  et 

jj  seules 

partout,  tandis  que  dans  celle  de  Nanaïmo  il  n'y  en  a  que  ^®^^*^*^"®*- 
deux  qui  soient  passablement  distinctes,  savoir  :  A, — les  assises 
houilllères  productives, — et  B,  les  schistes  inférieurs.  Les  roches 
qui  recouvrent  ces  deux  divisions  sont  ou  entièrement  des  grès 
et  conglomérats,  ou  des  grès  alternant  avec  des  schistes,  mais 
elles  ne  sont  pas  constantes  sur  le  pendage — des  grès  et  conglo- 
mérats dans  un  endroit  se  trouvant  représentés  par  des  schistes 
dans-  un  autre,  au  même  horizon.  Je  séparerai  donc  les  roches  de 
cette  région,  en  ordre  ascendant,  comme  suit  : — 

A. — A&%ùe%  houillères  productives.  Disposition 

^  générale  de 

B.-Schiste$.  '^^^Z^' 

C.  à  G. — Grès,  conglomérats  et  schistes. 

Division  A. — Assises  houillères  productives. 
Le  point  le  plus  occidental  de  la  région  de  Nanaïmo  se  trouve  coupe  génô- 

^^  i*ttle> 

près  de  la  mine  de  houille  de  Wellingion,  mais  les  lits  qui 
paraissent  être  les  plus  bas  ne  se  montrent  que  là  où  ils  reposent 
sur  les  roches  cristallines  du  côté  nord  de  la  baie  du  Départ.    Au  gaie  du 

'-  Départ,  lies 

moyen  de  ces  affleurements,  ainsi  que  ceux  que  l'on  rencontre  sur  ^f  ^®  a^***^^* 
les  îles  de  Newcastle,  de  la  Protection  et  autres,  l'on  peut  cons-  P''o<^*'ion. 
truire  la  coupe  suivante,  en  ordre  ascendant  : — 

I»DS.       PCS. 

Grès  gris-brunàtre,  en  lits  de  six  à  dix-huit  pouces,  passant  parfois 
à  un  calcaire  impur  par  suite  de  la  présence  de  débris  calcari- 

leres.    Bryozoa  et  Aviculina.  * 30      0 

Assises  cachées  sous  Teau 35      0 

Grès  gris  avec  lits  de  conglomérat  fin 40      0 

Assises  cachées  sous  l'eau  35      0 

Conglomérat  gris  avec  fragments  siliceux,  variant  en  grosseur  d'un 
quart  de  pouce  à  un  pouce,  dans  une  matrice  de  sable  fin  et 
beaucoup  de  carbonate  de  chaux 77      0 


•  Au  sujet  de  ces  fossiles,  voir  le  Rapport  des  Opérations  de  1871-72,  p.  81. 


200  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

PDS.   PCS. 

Assisos  cachées  sous  l'eau,  entre  la  Petite  Ile  (Small  island)  et  l'Ilo 

NowMBStle 165      0 

(îonfflomérat  grossier  gris-brunàtre,  avec  masses  arrondies  variant 
d'un  quart  de  pouce  à  un  pied  de  diamètre  et  composées  de 

diorite,  quartzite  et  autres  roches  dures.*  100      0 

Gn*s  en  lamelles  minces,  à  grain  fin,  gris-verdâtre,  séparé  en  lits 
d'un  demi-pouce  à  quatre  pouces  d'épaisseur  par  des  nerfs  carbo- 

nifèros,  et  contenant  des  débris  de  plantes  et  d'inoceramus 37      0 

Schiste  argileux  noir 4      0 

Houille  (1.) — Pure  et  dure  ;  avec  clivages  obliques  à  la  slratiflca- 
tion  ;  par  endroits,  des  feuillets  minces  de  carbonate  de  chaux 
remplissent  les  joints.    Cette  veine  est  appelée  la  veine  de  New- 

castlc.  Epaisseur  de  trois  pieds  et  demi  à 4      0 

Assises  cachées 24      0 

Grès  gris-brunâtre 5      0 

Grès  gris-brunâtre,  contenant  des  masses  subglobulainîS  plus 
dures  que  le  reste  de  la  roche,  de  deux  à  quatre  pieds  de  diamè- 
tre ;  ces  masses  ressortent  en  relief  et  sont  exposées  au  choc  des 

vagues 4      0 

(în's  gris-brunâtre  ou  marron  clair,  en  lits  de  six  à  dix-huit  pouces, 
intcrstratifiés  de  bandes  de  conglomérat,  contenant  des  fragments 

qui  ont  jusqu'à  deux  pouces  de  diamètre 21-    0 

Grès  gris-brunâtro,  avec  masses  subglobulaires,  comme  ci-dessus..      3      0 

Assises  cachées 10      0 

Houille  (2.) — Pure  et  dure.    Connue  dans  la  localité  sous  le  nom  de 

veine  de  Douglas.  Detroisà 4      0 

Assises  cachées 17      0 

(irès  gris,  en  lits  minces,  avoc  fragments  de  tiges  et  de  feuilles  de 

plantes  3      0 

Grès  gris  à  grain  fin,  contenant  de  la  pyrite  de  fer  en  petits  grains, 

qui  rend  la  roche  friable  sous  l'action  de  l'air 6      0 

Gros  gris  à  grain  fin  et  en  lamelles  minces,  divisé  en  lits  d'un 
pouce  à  un  pied  d'épaisseur,  séparés  par  de   minces  divisions 

carbonifères 4      0 

Grès  gris  à  grain  fin,  en  un  seul  lit 5      0 

Do  do  do  4      0 

Grès  gris  à  grain  fin  et  en  lamelles  minces,  divisé  en  lits  d'un  i)ouce 
à  un  pied  d'épaisseur  par  de  minces  nerfs  ou  divisions  carbo- 
nifères, et  fournissant  d'e^icel lentes  dalles  ;  sur  quelques-unes 

des  surfaces  on  voit  des  débris  de  plantes 12      0 

Grès  gris  à  grain  fin,  qui,  par  endroits,  fournit  de  bonne  pierre  à 
bâtir,  et  dans  d'autres,  par  suite  de  la  décomposition  de  la  pyrite 
de  fer  qui  y  est  disséminée  en  grains  fins,  s'émiette  sous  l'action 

de  l'air 3      0 

Schiste  argllo-arénacé  gris  foncé 3      0 

Grès  gris  à  grain  fin,  en  lits  de  six  à  dix-huit  pouces  d'épaisseur....      6      0 


•  La  puissance  de  ce  conglomérat  et  des  lits  qui  se  trouvent  immédiatement  au-des- 
sous (cachés  par  l'oau)  a  été  mal  calculée  dans  le  rapport  de  1872-73,  page  83.  Cela 
est  dû  en  partie  à  ce  que  la  distance  a  été  exagérée  faute  d'une  carte  exacte,  et  en 
partie  à  ce  que  j'avais  pris  le  plongement  le  plus  élevé  du  côté  nord  de  la  baie  au 
lieu  de  prendre  le  plus  doux  sur  l'île  Newcastle,  qu'un  examen  subséquent  et  plus 
soigneux  a  démontré  se  rapprocher  davantage  de  la  moyenne. 


RAPPORT   PAR   M.   JAMES    RICHARDSON.  201 

PDS.     PCS. 

Houille,  (3.) — Schiste  argilo-arénacé  gris,  divisé  en  lits  d'un  demi- 
pouce  à  six  pouces  d'épaisseur  par  des  nerfs  carbonifères  ;  ces 
lils  montrent  de  nombreux  débris  de  plantes  et  do  minces  cou- 
ches irrégulières  de  bonne  houille 4      0 

Grès  gris  à  grain  fin,  en  un  seul  lit,  qui  fournil  de  bonne  pierre  à 
bâtir» 10      0 

L'on  voit  les  lits  inférieurs  de  la  coupe  qui  suit  à  Textrémité 
nord  de  Tîle  de  la  Protection,  et  ils  sont  la  continuation  de  la 
précédente  : — 

PDS.     PCS. 

Grès  gris  à  grain  fin,  en  un  seul  lit 4      6 

Schiste  argileux  gris  foncé 0      6 

Grès  gris  à  grain  fin,  divisé  par  des  nerfs  de  schiste  argileux 

foncé 3      9 

Houille  (4.) — Schiste  bitumineux  noir,  avec  un  peu  de  houille...      0      3 

Schiste  argileux  gris  foncé  4      0 

Schiste  gris,  arénacé  et  argileux,  dont  quelques  parties  sont 

calcariferes,  en  lits  d'un  à  neuf  pouces  d'épaisseur :.       1      8 

Lits  arénacéo-argileux  gris,  d'un  à  huit  pouces  d'épaisseur 4      0 

Grès  gris  pâle,  à  grain  fin,  en  lits  de  deux  à  six  pieds  d'épais- 
seur      20      0 

Schiste  et  grès,  pas  bien  vus 14      0 

Schiste  gris-olive  Un,  renfermant  des  masses  passablement 
compactes  et  séparées  du  schiste,  en  morceaux  de  deux  à 
huit  pouces  de  diamètre  et  d'un  à  trois  pieds  de  longueur, 

remplies  do  feuilles  et  de  tiges  de  plantes 2      0 

Houille  (5.) — Nette  et  dure,  d'une  épaisseur  de  trois  pouces  à...       0      4 

Schiste  gris-olive,  fin 1      8 

Houille  (6.) — Nette  et  dure  ;  d'une  épaisseur  de  trois  poucesà...      0      5 
Grès  gris  pâle,  à  grain  fin,  légèrement  calcarifère,  en  lits  uni- 
formes de  six  pouces  à  deux  pieds 20      0 

Grès  gris-brunâtre  ou  marron  clair,  en  lits  de  six  pouces  à  dix 
pieds  d'épaisseur;  quelques  lits  renferment  des  masses 
subglobulaires,  plus  dures  et  plus  calcariferes  que  le  reste 
de  la  roche,  d'un  à  huit  pieds  de  diamètre,  et  ressortant 
en  relief  sur  les  surfaces  exposées  au  choc  des  vagues 75      0 


827       1 


La  dernière  assise  se  trouve  à  la  pointe  la  plus  méridionale  de 
Tîle  de  la  Protection,  où  le  plongement  est  S.  28^  E.  <:  4^.  La 
puissance  des  assises  cachées  sous  l'eau  avant  d'arriver  à  la  baie 
Rocheuse  (Rocky  bay)^  île  Gabriola,  où  le  faite  des  assises  houil- 
lères productives  vient  en  contact  avec  le  schiste  superposé,  est 
incertaine.  Il  paraît,  cependant,  que  les  roches  de  la  pointe 
Effilée  {Sharp  point),  et  celles  de  la  côte  vers  le  détroit  de  Dodd, 


•  Pour  de  plus  amples  détails  sur  les  trente-huit  derniers  pieds  de   la  coupe  ci- 
dessus,  voir  rapport  de  1871-72,  page  84. 


202  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

s'il  n'y  a  pas  de  rejet,  recouvrent  celles  données  dans  la  coupe  et 
correspondraient  à  l'intervalle  caché  ci-dessus  mentionné. 
Coupe  depuis      La  coupe  suivautc  de  ces  roches  est  en  ordre  ascendant.     Elle 

la  pointe  *■ 

p/^iliJ"^^"®  commence  à  l'extrémité   sud   et   en   dedans  du  long  et  étroit 
Dodd!^  **®       promontoire  qui  forme  la  pointe  EflHilée,  et  s'étend  au  sud-est,  le 

long  de  la  rive  du  canal  Northumberland,  jusqu'à  moins  d'un 

demi-mille  du  détroit  de  Dodd  : — 

PDS.    PC8. 

Grès  gris-brundtre,  en  lits  d'un  à  deux  pieds 4  6 

Schiste  arénacé  noir,  avec  filets  ou  veines  lenticulaires  de 

houille,  d'un  quart  de  pouce  d'épaisseur  à 0  3 

Grès,  semblable  au  premier tl  3 

Assises  cachées 8  0 

Gn>s,  semblable  au  premier 7  8 

Assises  cachées 2  4 

Grès,  semblable  au  premier 17  6 

Assises  cachées 20  0 

Grès  22  6 

Assises  cachées 14  6 

Grès  gris-brunûtre,  en  lits  d'un  à  dix  pieds  d'épaisseur,  ren- 
fermant des  masses  subglobulaires  plus  dures  et  plus 
calcarifères  que  le  reste  de  la  roche,  d'un  à  cinq  pieds  de 
diamètre,  ressortant  en  relief  sur  les  surfaces  exposées  à 

l'air  et  à  l'action  des  vagues 24  0 

Schiste  tendre,  noir-bleudtre,  avec  minces  filets  lenticulaires 

de  houille 0  6 

Grès  gris-brunâtre  ou  marron,  en  lits  de  six  pouces  à  deux 

pieds.. 11  0 

Assises  cachées  sous  l'eau 10  0 

Grès,  semblable  au  dernier 15  0 

Assises  cachées,  qui  peuvent  être  du'schiste 4  0 

Grès  comme  ci-dessus 140  6 

Assises  cachées 9  0 

Grès  gris-brunâtre,  en  lits  d'un  à  cinq  et  six  pieds,  renfermant 
des  masses  subglobuiairus,  plus  dures  et  plus  calcarifères 
que  le  reste  de  la  roche,  en  lits  de  six  pouces  à  cinq  pieds 

de  diamètre  20  0 

Schiste  brun  foncé 0  3 

Grès  semblable  au  précédent 30  0 

Assises  cachées 12  0 

Grès  semblable  au  précédent .'. 14  6 


399 


Lits  super- 
poses proba- 
bles. 


Au  sommet  des  assises  houillères,  déjà  décrites,  sur  la  rive  de 
la  baie  liocheuse,  Ton  voit  les  schistes  superposés  de  la  division 
suivante,  plongeant  S.  84''  E.  <  9*^.  Ces  schistes  se  montrent  au 
sud  et  au  sud-est,  courant  parallèlement  à  la  côte  jusqu'à  un 
endroit  dans  le  Faux-Détroit,  presque  vis-à-vis  le  milieu  de  Tîle 
Mudge,  où  ils  descendent  au  bord  de  Teau.     Le  plongement  est 


RAPPORT   PAR    M.   JAMES   RICHARDSON.  203 

N.  53°  E.  <  5°.  Le  long  de  la  grève,  an-dessous  des  schistes,  une 
centaine  de  pieds  dé  grès  et  de  conglomérat,  en  lits  alternatifs  de 
quatre  à  douze  ou  quatorze  pieds  d'épaisseur,  affleurent.  Ces 
lits  devraient  probablement  être  ajoutés  à  la  coupe  de  la  pointe 
Effilée. 

Récapitulation  de  la  Coupe. 

PDS.      1>CS. 

Puissance  de  Ja  coupe  depuis  le  côté  nord  de  la  baie  du 

Départ  jusqu'au  côté  sud-est  de  l'ile  de  la  Protection 827      1 

Roches  de  la  pointe  EfTilée,  et  côté  sud  du  canal  de  Northum- 
berland.     Suite  supposée  ^ur  la    ligne  de  coupe  sous 

l'eau 399      3 

En  plus  sur  l'ile  Cabriola 100      0 

1,326      4 

11  est  bon  de  dire  ici  que  la  raison  pour  laquelle  j'ai  accepté  la 
puissance  donnée  dans  la  coupe  détaillée  ci-dessus  des  assises 
houillères  productives,  est  qu'elles  sont  suivies  d'une  masse  de 
schiste  superposée,  de  500  à  1,000  pieds  de  puissance,  qui  est 
partout  bien  distincte. 

Tant  au-dessus  qu'au-dessous  de  ce  schiste,  le  caractère  des  schistes  et 
sédiments  est  fort  irrégulier  :  les  grès  et  conglomérats  se  changent  iiers,  e:c. 
sur  leur  pendage  en  schistes  tendres,  facilement  dénudés,  qui 
donnent  naissance  à  de  nombreuses  baies  et  havres,  et  à  de  longues 
nappes  d'eau  alternant  avec  d'étroites  langues  de  terre.  Les  nappes 
d'eau  sont  creusées  dans  le  schiste,  tandis  que,  en  général,  les 
grès  forment  les  pointes  avancées  et  toutes  les  petites  îles. 

Les  veines  de  houille  les  plus  importantes  de  la  région  de  situation 
Nanaïmo,  de  même  que  dans  celle  de  Oomox,  se  trouvent  dans  les  importantes. 
parties  inférieures  des  assises.  Dans  la  région  de  Nanaïmo,  Ton 
n'a  pas  trouvé  de  veines  exploitables  au-dessus  de  celle  de  Douglas, 
qui  est  située,  comme  on  peut  le  voir  par  la  coupe,  à  environ  600 
pieds  de  la  base.  Les  veines  de  houille  1  et  2  de  la  coupe  ont  été 
connues  dès  le  commencement  de  l'exploitation  de  la  mine  de 
Nanaïmo  par  la  Compagnie  de  la  Baie  d'Hudson,  en  1854 — la 
première  sous  le  nom  de  veine  de  Newcastle,  et  la  seconde  sous 
celui  de  veine  de  Douglas. 

Les  veines  de  houille  qui  se  trouvent  à  l'extrémité  nord-ouest  Houine  sur 

^  .  ^  l'île  de 

de  rîle  de  Newcastle,  indiquées  dans  la  coupe  N^  2,  ont  toutes  Newcastie. 
deux  été  exploitées  par  intervalles  jusqu'à  un  certain  point.  L'on 
voit  leur  affleurement  du  côté  est  de  l'île,  où,  quoique  moins 
épaisses  que  là  où  elles  ont  été  exploitées,  elles  conservent  la 
même  position  et  le  même  caractère  relatifs,  ce  qui  prouve  qu'elles 
traversent  l'ile  sans  interruption. 


204 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Attitude  des 
assises. 


près  du 
ruisseau  du 
Moulin. 


Les  assises  sur  la  ligne  de  la  coupe,  aux  veines  de  houille, 
plongent  de  S.  25^  E.  <  15^  à  S.  39<>  E.  <  7^.  Au  sud,  le  long  du 
canal  qui  passe  du  côté  ouest  de  l'île,  le  plongement  des  strates 
devient  plus  doux,  et  leur  direction  change  à  N.  63*^  E.  <  à  3°. 
Sur  la  terre  ferme  à  Namaïmo,  un  peu  au  sud- ouest  du  ruisseau 
du  Moulin,  il  y  a  aussi  deux  veines  de  houille — celles  de 
Newcastle  et  de  Douglas.  Elles  montrent  les  mêmes  rapports 
entre  elles  que  celles  de  File,  mais  leur  position  indiquerait  ou  un 
soulèvement  du  côté  sud  d'environ  150  pieds,  ou  un  détour  dans 
la  direction  et  une  descente  rapide  sous  le  canal  intermédiaire. 
d'eTveineB^'*^  Immédiatement  à  Touest  du  ruisseau  du  Moulin,  la  veine  de 
Newcastle  affleure  près  de  la  base  d'un  escarpement  de  grès  et  de 
conglomérat  superposés,  qui  plongent  N.  72°  E.  <  11°,  tandis  que 
Ton  voit,  dans  une  crête  étroite  près  du  bord  de  l'eau,  l'affleure- 
ment de  la  veine  de  Douglas.  Les  exploitations  sur  la  veine  ont 
été  abandonnées  ici  depuis  quelque  temps,  et  il  m'est  impossible 
de  dire,  d'après  mes  propres  observations,  quelle  est  la  puissance 
de  la  veine.  Le  Dr.  Hector,  qui  a  visité  cette  localité  en  1859, 
dit  :  * — **  A  Nanaïmo,  de  même  que  sur  l'île  de  Newcastle,  il  y  a 
deux  veines  :  celles  de  Newcastle  et  de  Douglas.  La  première  a 
partout  environ  six  pieds  d'épaisseur,  avec  parfois  un  mur  d'argile 
réfractaire,  et  un  toit  de  conglomérat  fin  d'environ  six  pieds 
d'épaisseur,  sur  lequel  repose  la  veine  de  Douglas,  qui  a  de  trois 
et  demi  à  quatre  pieds  d'épaisseur."  t 

A  un  peu  plus  d'un  quart  de  mille  au  sud  du  quai  de  la 
Compagnie  des  Mines  de  Houille  de  Vancouver,  les  assises  sont 
encore  dérangées  par  une  dislocation  qui  ramène  la  veine  encore 
plus  au  sud,  ce  qui  indiquerait  un  autre  rejet  du  côté  sud  de  150 
à  200  pieds.  A  un  peu  plus  d'un  demi-mille  du  quai  de  la 
compagnie,  dans  une  direction  S.  23^  O.,  et  à  vingt-huit  chaînes 
de  la  rive,  à  angle  droit,  la  veine  de  Douglas  est  amenée  à  la 
surface  près  du  bî^timent  de  la  machine  à  vapeur. 

Je  suis  redevable  à  M.  John  Brydon,  chef  mineur  souterrain 
vaïcouver.^^  ^®  ^^  Compagnie  des  Mines  de  Houille  de  Vancouver,  de  la  coupe 
suivante,  qui  est  en   ordre  descendant  et  fait  voir  la   position 
relative  des  veines  de  Douîjlas  et  de  Newcastle  : — 


Dislocation. 


HoalUe  dans 
la  mine  de  la 


•  Procès-verbaux  de  la  Société  tîe  G.ulogio,  1861,  page  433. 

t  Je  n'ai  pas  observé,  dans  aucun  des  endroits  que  j'ai  examin<''s,  un  véritable  lit 
d'argile  réfractaire,  mais  généralement  du  grès. 


I^APPOftT   l*AR   Éf.   JANfÊS  ftïCMAfiDSOM.  S05 

PDS.     PCS. 

Schiste  bleu  dur  1 2  0 

Conglomérat 12  0 

Houille. — (Veine  Douglas)  variant  en  éf>aisseur  de  deux  pieds 

six  pouces  à  6  0 

Conglomérat,  de  soixante  à 72  0 

Grès  dura  grain  serré 84  0 

Houille. — (Veine  Neweastle)  mélangée  par  endroits  de  schiste 
bleuâtre  tendre,  de  deux  à  trois  pieds  d'épaisseur,  la  houille 

et  le  schiste  étant  tous  deux  fort  irréguliers 8  0 

194      0 

L'épaisseur  de  terrain  qui  sépare  les  veines  fait  voir  la  grande  irrégularité 
irrégularité  de  ces  dépôts.  D'après  M.  Brydon,  dans  les  exploi- 
tations actuelles  à  Nanaïmo,  elle  est  de  156  pieds,  tandis  que  sur 
l'île  de  Neweastle  elle  n'est  que  de  67  pieds,  et  au  sud  du 
ruisseau  du  Moulin  (d'après  le  Dr.  Hector)  elle  n'est  que  de  6  J 
pieds. 

Le  plonffement  près  du  bâtiment  de  la  machine,  où  le  chemin  pionaremont 

'-  <=>  ^  variable  des 

à  lisses  souterrain  vient  à  la  surface,  est  S.  67^  E  <  16*^,  et  reste  le»««^«es. 
même  sur  une  distance  de  seize  chaînes,  après  quoi  il  augmente 
subitement  à  70^  et  80**  sur  un  espace  de  300  pieds.  Les  lits 
plongent  ensuite  dans  une  direction  opposée,  <  12^,  mais  ici  ils 
n'ont  été  suivis  que  sur  une  soixantaine  de  pieds,  après  quoi  le 
plongement  augmente  probablement  à  40^^  ou  60^,  car  on  les  voit 
plonger  à  cet  angle  dans  une  position  correspondante.  Ce  déran- 
gement subit  dans  les  assises  se  rattache  de  quelque  manière  au 
soulèvement  supposé  dont  j'ai  parlé  plus  haut,  mais  comme  je  n'ai 
pas  remarqué  de  dérangement  correspondant  au  nord  ni  à  l'ouest 
d'aucun  des  rejets  supposés  dont  j'ai  parlé,  il  est  probable  que  la 
perturbation  n'est  que  locale  et  limitée.  Cette  irrégularité  peut, 
néanmoins,  être  due  en  partie  à  ce  que  les  dépôts  se  sont  formés  à 
l'origine  sur  une  surface  inégale. 

A  l'époque  de  ma  dernière  visite,  en  1875,  la  compagnie  seProionjço- 
préparait   à   éprouver   davantage    son   terrain,   en    taisant    des  veines  pi  ouvô 

par  les 

sondages  au  moyen  d'un  perforateur  diamanté  importé  d'Angle-  sondages. 
terre  tout  exprès. 

Les  résultats  obtenus  jusqu'à  la  fin  de  mars  dernier  m'ont  été 
communiqués  par  M.  John  Dick,  de  Nanaïmo,  qui  me  dit  que 
l'on  venait  de  faire  trois  forages  sur  la  veine  de  Douglas.  Le  N^  1 
(de  500  pieds  de  profondeur)  est  près  de  la  rive,  et  à  peu  près  est 
du  bâtiment  de  la  machine.  Il  traversa  les  strates  ordinaires,  et  fit 
voir  que  la  veine  avait  une  épaisseur  de  huit  pieds  neuf  pouces 
de  bonne  houille  pure.  Le  N^  2  a  été  pratiqué  tout  près  de  la 
rive,  près  de  l'embouchure  de  la  rivière  Nanaïmo,  à  une  profondeur 


Assises  au- 
dessous  de 
la  veine  de 
Newcastle. 


Mine 
Wellington. 


Houille 
(épaisse  A 
l'ouest  de  la 
mino 
Wellington. 


Mine 
Harewood. 


206  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE    DU   CANADA. 

de  360  pieds,  Tépaisseur  de  la  houille  traversée  étant  de  qualre 
pieds  six  pouces.  M.  Dick  dit  qu'elle  est  tendre.  Le  N°  3  est 
à  environ  un  mille  trois  quarts  franc  ouest  du  N^  2,  et  la  houille 
a  été  atteinte  à  290  pieds,  la  veine  ayant  quatorze  pieds  d'épaisseur 
et  étant  dure  et  nette.  Comme  on  ne  dit  rien  de  la  veine  de 
Newcastle,  il  est  probable  qu'aucun  des  forages  n'a  été  poussé 
plus  bas  que  la  veine  de  Douglas. 

A  la  date  du  9  mars  1877,  M.  Dick  m'informe  qu'un  trou  de 
sonde  de  360  pieds  de  profondeur  a  été  creusé  dans  des  assises 
inférieures  à  la  veine  de  Newcastle,  piincipalement  à  travers  du 
schiste  tendre,  mais  que  l'on  n'avait  pas  atteint  de  houille. 

Outre  celle  de  la  Compagnie  des  Mines  de  Houille  de  Vancouver, 
il  y  a  deux  autres  mines  pratiquées  sur  la  veine  de  Newcastle  : 
celles  de  Wellington  et  d'Harewood.  La  première  de  ces  mines 
fut  ouverte  en  1871,  et  est  à  cinq  milles  et  demi  N.  56^  O.  de 
Nanaïmo,  et  à  trois  milles  à  l'ouest  de  la  baie  du  Départ.  La 
seconde  est  à  2.80  milles  S.  29°  30  '  0.  de  Nanaïmo.  A  la  mine 
Wellington,  le  plongement  est  S.  29°  E.  <=  4°  à  6°.  La  galerie 
d'allongement  traverse  la  houille,  et  la  coupe  suivante  montre  le 
caractère  général  de  la  veine.     Elle  repose  sur  un  grès  gris  foncé. 

PDS.    PCS. 

Ilouilfe. — ^Bonne,  mais  ne  se  sépare  pas  bien  du  grès  du  mur  ...  1  4 

Division  de  schiste  noir,  d'un  huitième  de  pouce  à 0  1 

Houille. — Pure  et  dure,  de  18  pouces  à 1  10 

Schiste  noir  tendre  et  bitumineux 0  3 

Houille. — Pure  et  duro,  de  6  pieds  à h 7  0 

10      6 

On  me  dit  que  depuis  que  la  coupe  ci-dessus  a  été  prise,  on  a 
trouvé  que  la  veine  avait  en  certains  endroits  jusqu'à  treize 
pieds  d'épaisseur.  Lors  de  ma  visite,  la  houille  était  transportée 
par  des  chevaux  sur  un  chemin  à  lisses  jusqu'à  la  baie  du  Départ 
pour  y  être  chargée,  la  distance  étant,  comme  je  l'ai  déjà  dit, 
d'environ  trois  quarts  de  mille.  J'ai  cependant  été  informé  depuis 
que  l'on  emploie  maintenant  la  vapeur  pour  charroyer  la  houille 
de  la  mine 

D'après  M.  Dick,  un  puits  a  été  creusé  l'hiver  dernier  (1876) 
sur  la  ferme  de  MM.  Nicholes  et  Francis,  à  environ  un  mille  à 
l'ouest  de  la  mine  Wellington,  à  travers  du  schiste  et  du  grès, 
jusqu'à  une  profondeur  de  160  pieds,  et  que  l'on  atteignit  la 
houille,  qui  se  trouvait  avoir  17  pieds  d'épaisseur  et  être  de  bonne 
qualité. 

La  mine  Harewood   a  été   ouverte   en   premier  lieu  par  le 


proprié 
mais  a^ 

Lest 
comma 
houille 
été  teiT 
pieds,  e 
un  chei 
de  Nan 
charriol 
au  quai 

Les  € 
et  Hare 
Victorifi 

Expédit 


7y"'*»*i 


Bouille 


m 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


La  grande  diminntioit  qui  s'est  manifestée  dans  les  expéditions 
de  la  houillère  de  Wellington  dnrant  les  sis  derniers  mois  de 
1876  a  été  causée  par  un  incendie  qui  s'est  déclaré  dans  la  mine 
et  par  une  grève  des  ouvriers. 

Le  tableau  qui  suit  fait  voir  la  quantité  et  la  valeur  de  la 
houille  de  la  Colombie- Britannique  qui  est  entrée  dans  le  port  de 
San  Francisco  durant  les  quatorze  dernières  années.  Il  est  tiré 
de  la  rerue  annuelle  du  Journal  of  Commerce  de  cette  ville  : — 


ANNÉES. 

TOKMS. 

V.,... 

6,015 
3,413 
9,750 
2I,'J37 

o.oee 

14,653 
20,790 
16,779 
13,979 
16,004 
23,574 
32,327 
6Î,672 
62,119 
101,572 

f4î,833 
23,2â8 
55.458 
Ilî,96î 
46,887 
66,792 
123,214 
B7,7M4 
84,467 
93.093 
133,772 
178,504 
324,302 
320,588 
522,555 

1863 

1871 

Un  examen  des  cartes  et  profils  qui  accompagnent  ce  rapport 
expliquera  les  détails  de  la  précieuse  région  houillère  des 
environs  de  Nnnaimo  mieux  que  ne  le  ferait  une  longue  descrip- 
tion verbale. 

La  seule  autre  localité  dana  laquelle  une  veine  de  houille 
exploitable  ait  été  observée,  et  qui  n'est  pas  mentionnée  dans  ce 
rapport,  se  trouve  sur  la  rivière  Nanaïmo,  à  environ  huit  milles 
S  10*  O.  du  havre  de  Nanaimo,  où  l'on  voit  la  section  suivante, 
en  ordre  ascendant,  dans  la  berge  de  la  rivière  : — 


Grès  grisa  grain  niédiucrpimcnt  fin  - 

Schiste  noir,  avec  impressions  An  ]>ianieF,  cl  quoiquii! 

irréguliëres  de  houille 

Hmiillt. — Nette  ei  brillante,  île  3  pieds  6  pouces  i 

Grès  comme  ci-rlessus  


Le  plongement  de  ces  lits  est  N.  71*^  E.  •^  19"  ;  maisà  dix  chaî- 
nes plus  haut  sur  la  rivière,  le  plongement  est  S.  25°  O.  <  15°,  ce 
qui  fait  voir  que  les  assises  ont  une  forme  synclinale. 

Ces  assises  ont  été  suivies  à  peu  près  N.  37*^  0.  sur  une  distance 


BAI>P0RT   PAH    m.   JAMES  RICHaRDSON.  209 

de  près  d'un  mille  en  amont  de  la  rivière,  sur  des  lits  composés 
pour  la  plupart  de  schistes  noirâtres  tendres,  renfermant  des 
spécimens  à! Ammonites  Gardent,  Bailey,  et  une  espèce  d^Inoceramus, 

Plus  bas,  îa  rivière,  qui  coule  presque  à  Test  sur  une  distance  de  ^«"p®  ««ria 
plus  de  cinq  milles  et  demi  de  la  veine  de  houille,  est  une  gorge  Nanaimo. 
profonde,  creusée,  sur  les  trois  derniers  milles,  dans  des  grès  qui 
ressemblent  à  ceux  de  l'île  Newcastle,  entre  la  houille  N^  2  et  la 
houille  N^  4  de  la  coupe  N°  2.  La  houille  qui  vient  d'être 
décrite  peut  donc,  en  conséquence,  être  rapportée  soit  à  la  veine 
de  Newcastle,  soit  à  celle  de  Douglas,  et  probablement  à  la 
première.  Là  où  se  termine  la  gorge,  la  rivière  fait  un  détour 
subit  et  court  au  nord,  presque  sur  la  direction  des  roches,  qui 
plongent  vers  l'est.  Les  strates  sont  de  schiste  pour  la  plupart 
et  probablement  au  même  horizon  que  les  roches  de  Tîle 
de  la  Protection.  A  environ  un  mille  et  demi  de  l'embouchure 
de  la  rivière,  il  y  a  une  veine  de  houille  de  neuf  à  quatorze  pouces 
d'épaissseur,  plongeant  S.  19^  E.  <  7^.  Entre  cette  veine  et 
l'embouchure  de  la  rivière,  les  roches,  qui  sont  des  grès,  ressem- 
blent à  celles  qui  existent  entre  la  houille  N°  2  et  la  houille  N^ 
4  des  îles  de  Newcastle  et  de  la  Protection,  tandis  qu'à  environ 
un  quart  de  mille  en  amont  de  la  rivière,  il  y  a  des  lits  de  grès 
interstratifiés  de  schiste,  contenant  des  plantes,  avec  un  peu  de 
houille,  et  ressemblant  à  la  houille  N^  5  de  l'île  de  la  Protection. 

A  en  juger  par  la  position  relative  des  veines  de  houille  et  des  Horizon  du 
lits  à  plantes,  je  n'ai  guère  de   doute   qu'elles  représentent  la 
houille  N°  4  et  N^  5  de  l'île  de  la  Protection.     Outre  les  débris 
de  plantes,  il  a  été  récolté  un  certain  nombre  de  fossiles,  parmi 
lesquels  M.  Whiteaves  a  reconnu  : — 

Pyrula  glabra,  Shumard.  Poesiies. 

Cinulia  obliqua,  Grabb. 

Gyrodes,  esp. 

Fasciolaria,  N.  esp.  (F,  nodulosa,  W — nom  déjà  pris.) 

Inoceramus  Vancouverensis,  Shumard. 

Axinœa  Veatchii,  Gabb. 

Mactra  tripartiia  ?  Sowerby. 

L'étendue  des  assises  houillères   au   sud-est  est  considérable^  Etendue  des 
plusieurs  ploiements  faisant  répéter  les  roches  à  la  surface.     On  lôrerau  sud- 

est  de 

peut  suivre  la  principale  anticlinale  à  partir  du  détroit  de  Dodd  au  Nanaïmo. 
nord-ouest,  d'où  elle  passe  sous  l'eau  à  l'ouest  du  groupe  DeCourcy  ; 
de  là,  entre  les  îles  Thétis  et  Kuper  au  sud-ouest,  et  les  îles  de 
Reid,  des  Sauvages  et  du  Secrétaire  au  nord-est.  Elle  suit  ensuite 

P 


210  EXPLORATION  GÉOLOGIÔUE  DU  CANADA. 

le  canal  de  Trincomalie  an  nord-est  de  Tîle  de  la  Sonrce-Saline, 
puis  elle  passe  entre  les  îles  Prévost  et  Pender  an  sud-ouest,  et 
Tîle  Parker,  Textrémité  sud-est  de  Tîle  Galiano  et  l'île  Mayne  au 
nord-est.  Entre  les  îles  Pender  et  Mayne,  dans  le  canal  de  la 
Marine  {Navy  channel),  elle  tourne  plus  au  nord  et  gagne  le  havre 
de  Lyell,  sur  Tîle  de  Saturne.  Elle  n'a  pas  été  suivie  plus  loin  à 
l'est,  mais  une  vallée  bien  conformée,  qui  part  de  la  tête  du  havre 
Lyell,  indique  probablement  sa  continuation  vers  l'est  à  travers 
l'île  de  Saturne  jusqu'à  l'anse  Profonde,  à  l'extrémité  est  de  cette 
île. 
des  roches^  ^^^  cousultaut  la  cartc,  l'on  verra  qu'il  y  a  aussi  plusieurs  replis 

secondaires  qui  modifient  les  assises  entre  le  havre  du  Bateau 
(Boaf  harbour)  et  la  baie  de  Chémanis,  ainsi  que  celles  des  îles 
de  Thétis,  Kuper  et  de  la  Source-Saline.  A  partir  d'environ  un 
mille  à  l'ouest  de  l'extrémité  supérieure  de  la  gorge,  sur  la  rivière 
Nanaïmo,  la  limite  entre  les  assises  houillères  et  les  rochis 
cristallines  sous-jacentes  court  presque  directement  au  sud-est 
jusqu'à  la  côte  en  face  de  la  plus  septentrionale  des  îles  de  la 
Batture  (Shoal  islands).  Le  côté  sud-est  de  la  baie  du  Fer-à-Cheval 
est  occupé  par  du  schiste  noir,  tandis  que  la  pointe  Nue  (Bare 
point)  est  composée  de  grès  gris,  tous  deux  plongeant  à  l'est.  Sur 
la  rive  sud  du  havre  aux  Huîtres  {Oyster  harbour,)  les  lits  sont 
verticaux,  et  les  alternances  de  grès  et  de  schiste  qui  y  affleurent 
portent  à  la  conclusion  que  les  mêmes  lits  se  répètent  plusieurs 
fois  ;  autrement  leur  puissance  excéderait  de  beaucoup  tout  ce  qui 
a  été  observé  ailleurs  dans  la  distribution  des  assises.  Du  côté  est 
du  havre  aux  Huîtres,  les  lits  sont  plus  réguliers  et  plongent  N. 
51^  E.  <  3^.  Vers  le  milieu  du  havre,  en  montant,  une  veine  de 
bonne  houille,  mais  seulement  d'un  demi-pouce  d'épaisseur,  a  été 
observée.  Elle  se  trouve  dans  un  lit  de  schiste  noir  de  trois  à 
huit  pouces  d'épaisseur. 

Sur  les  côtés  nord  et  sud  du  havre  du  Bateau,  les  roches  sont 
des  grès  gris,  avec  de  minces  couches  de  schiste  tendre,  noir,  dans 
Tune  desquelles  on  a  observé  des  filets  et  plaques  de  bonno 
houille  nette.  Au  nord  du  havre  du  Bateau,  des  lits  inférieurs 
de  schiste  noir  affleurent  le  long  de  la  grève,  et  des  Conchocefe 
crelacea,  W.,  avec  fragments  de  Baculttes,  y  sont  abondants. 

En  avançant  vers  le  détroit  de  Dodd,  les  schistes  passent  sous 
l'eau,  et  les  grès  et  schistes  supérieurs  du  havre  du  Bateau  sortent 
sur  la  côte.  Ici,  dans  un  lit  de  schiste,  des  fragments  de  bonne 
houille  ont  été  observés,  correspondant  sans  doute  à  ceux  du  havre 
du   Beteau.     Ces  lits  reparaissent    aussi  dans  l'île  Mudge,  de 


RAPPORT   PAR    M.   JAMES   RIGHARDSON.  21 1 

l'autre  côté  de  la  principale  anticlinale;  et  encore  dans  Tîle  la  Roches  des 
plus  éloignée  au  nord-ouest  du  groupe  DeCourcy,  où  l'on  a  vu  de  i>ecourcy. 
la  houille  de  deux  à  trois  pouces  d'épaisseur  dans  le  schiste, 
représentant   probablement   celle   du   côté   de  l'anticlinale    qui 
affleure  dans  le  havre  du  Bateau. 

La  largeur  totale  des  assises  houillières  productives,  à  partir  Largeur  des 

.  -i.  »         JT  assises  pTO- 

des  roches  cristallines  au  sud-ouest  du  havre  aux  Huîtres  jusqu'à  «^^ctives  ici. 

la  rive  nord-est  du  groupe  des  îles  DeCourcy,  est  de  neuf  milles. 

Le  canal  de  Pylade  est  supposé  occupé  par  les  schistes  superposés,  * 

car  on  en  voit  les  lits  supérieurs  le  long  de  la  base  des  falaises  de 

grès  de  l'île  Valdès.     A  l'ouest  de  la  passe  de  Grabriola,  les  mêmes 

schistes  occupent  la  grève  de  l'île  Gabriola  jusqu'à  mi-distance  à 

peu  près,  à  travers  le  Faux-Détroit,  où  ils  ont  déjà  été  décrits. 

A  partir  des  îles  de  la  Batture,  au  sud-est,  la  limite  des  roches  Limite  des 

^  '  '  roche»  honll- 

houillères  se  trouve  sous  l'eau,  mais  à  une  pointe  sur  l'île  de  Iftau^ud-esi^ 
Source-Saline,  qui  se  trouve  exactement  dans  la  direction  de  la 
ligne  déjà  décrite  comme  formant  cette  limite  à  partir  du  voisi- 
nage de  la  rivière  Nanaïmo  jusqu'à  la  baie  du  Fer-à-Cheval  et 
aux  îles  de  la  Batture,  l'on  voit  encore  les  schistes  reposant  sur 
les  roches  cristallines,  qui  se  composent  ici  d'ardoises  à  lits  très 
uniformes,   vertes,   grises  et  noires,   plongeant  S.  23^  O.  <  42*^. 
Les    schistes    superposés    plongent    N.    8^  E.  <:  21°  sur    une 
distance  d'environ  quarante  chaînes,  ce  qui  leur  donne  une  puis- 
sance de  360  pieds  à  peu  près.  Ils  sont  suivis  par  des  conglomérats 
et  grès,  et  leur  allure  vers  le  sud-est  est  indiquée  par  une  vallée 
bien  définie,  qui  se  rencontre  entre  les  micaschistes  au-dessous 
et  les  grès  au-dessus.     La  partie  supérieure  du  mont  Erskine,  à 
environ  un  mille  du  rivage,  est  formée  de  grès  et  s'élève  à  environ 
1,000  pieds  au-dessus  de  la  mer.     De  là,  la  vallée  continue  d'être 
bien  distincte  jusqu'à  cinq  milles  au  sudrcst  ;  les  schistes  con- 
tournent alors  l'extrémité  sud-est  d'une   synclinale,  et  ils   sont 
dérangés  par  plusieurs  replis  aigus  qui  en  ramènent  la  base  sur 
la  rive  du  havre  du  Gange  vis-à-vis  les  îles  de  la  Chaîne.     Ces 
replis  sont  bien  visibles  à  l'ouest  de  la  baie  du  Vésuve,  et  ils  ont 
déjà  été  mentionnés  comme  dérangeant  les  assises  sur  les  îles  de 
la  Source-Saline,  de  Kuper  et  de  ïhétis.     Vers  leur  sommet,  les 
schistes  sont  interstratitiés  dç  grès   calcarifères,  renfermant  des 
débris  de  plantes  et  des  morceaux  de  bonne  houille  pure.  Immé- 
diatement  à   l'ouest    de    la    baie    du    Vésuve,  des    spécimens 
à'Haminea,  nouv.  esp.,  et  d'une  espèce  indéterminée  de  Tellina^ 
ont  été  trouvés. 

Les  éléments  du  conglomérat,  qui,  comme  je  l'ai  déjà  dit,  ostcongiomô- 


212  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

superposé  au  grès,  sont  .bien  arrondis,  et  varient  de  la  grosseui 
d'un  pois  à  un  pied  de  diamètre.     Ils  sont  composés  de  quartz 
blanc,  de  granit,  de  diorite,  et  parfois  d'un  morceau  du  schiste 
tendre  sous-jacent. 
Assises  Une  pointe  pas  très  élevée,  sur  le  côté  ouest  de  la  baie   du 

houillères  A«_.,  i   n  ^      3  ^ 

la  baie  du  V  esuvc,  cst  lormec  de  conglomérat,  et  des  schistes  et  grès,  plon- 
èuthey  etc.  K®*^*  N"  ^5^  0.,  paraissent  exister  tant  au-dessus  qu'au-dessous. 
D'après  la  succession  et  la  nature  de  ces  lits  ailleurs,  cependant, 
il  n'y  a  guère  de  doute  que  ces  schistes  et  grès  sont  réellement 
au-dessous  du  conglomérat  et  sont  répétés  ici  par  un  plongement 
renversé.  On  voist  les  schistes  à  la  surface  jusqu'à  la  tête  de  la 
baie  du  Vésuve,  et  les  strates  plongent  de  80^  à  90^,  parfois 
dans  un  sens  et  parfois  dans  l'autre.  Ils  se  continuent  le 
long  de  la  rive,  sans  changement  d'attitude,  jusqu'à  la  pointe 
qui  se  trouve  au  sud-est  de  celle  du  Dock,  où  Ton  voit 
quelques  lits  de  grès.  Entre  le  schiste  et  le  conglomérat.  Ton 
rencontre  de  bonne  houille  en  lits  irréguliers  d'un  demi-pouce 
à  un  pouce  d'épaisseur.  En  dedans  de  la  pointe,  l'on  voit 
encore  le  schiste  sur  tranche  le  long  de  la  côte  jusqu'à  la 
pointe  du  Dock,  où  les  grès  superposés  reparaissent.  L'intérieur 
de  l'anse  est  occupé  par  le  schiste,  qui  plonge  ici  N.  33^  E  <  71^, 
et  qui  est  recouvert  par  des  grès  et  des  conglomérats.  Ces  derniers 
se  prolongent  jusqu'au  côté  nord-est  de  rile,et  lelong  de  la  grève 
jusqu'à  la  pointe  Southey,  et  ils  occupent  la  plus  grande  partie 
du  côté  nord-est  de  l'île.  L'inclinaison  des  lits  diminue  graduel- 
lement jusqu'à  moins  d'un  demi-mille  au  sud-ouest  de  la  pointe 
Southey.  Bien  que  quelque  peu  variable,  elle  est  en  général 
sud'ouest  sur  toute  la  longueur  du  côté  nord-est  de  l'ile.  Ainsi 
que  je  l'ai  déjà  dit,  la  principale  anticlinale  passe  en  dehors  de 
l'île  de  la  Source-Saline,  et  les  îles  Etroite  (Narrow),  du  Secré- 
taire, de  Hall,  des  Sauvages  et  de  Reid  présenteraient  le  sommet 
des  assises  houillères  productives  du  côté  nord-est  de  Tanticli- 
nale, — ^tandis  que  les  îles  Thélis,  Scott,  Hudson  et  de  la  Tente 
appartiendraient  toutes  à  une  partie  plus  basse  des  assises. 
Assises  houii-  A  partir  de  l'entrée  du  havre  du  Gange,  on  peut  suivre  les 
du  Gange  et  assises  houiUèrcs  au  sud-est,  car  on  les  voit  de  temps  à  autre,  du 
côté  sud-ouest  du  havre  jusqu'aux  îles  du  Canal  (Channel islands), 
reposant  sur  les  roches  cristallines  et  en  remplissant  les  cavités. 

Les  ploiements,  comme  je  Tai  déjà  dit,  se  continuent  à  partir 
de  l'entrée  du  havre  du  Grange,  vers  le  sud-est,  le  long  du  côté 
ouest  des  îles  Prévost  et  Pender,  au-delà  desquelles  les  roches 
sont  cachées  sous  l'eau. 


RAPPORT   PAR    M.   JAMES   RICHARDSON.  213 

L'axe  de  la  principale  anticlinale,  dans  son  prolongement  a 
travers  le  canal  de  Trincomalie,  se  dirige  à  Test  par  le  canal  de 
la  Marine  jusqu'au  havre  de  Lyell  ;  de  là  par  l'île  de  Saturne 
jusqu'à  l'anse  Profonde,  où  il  s'enfonce  sous  la  mer.  Les  îlep 
Prévost  et  Pender  et  une  partie  de  l'île  de  Saturne  se  trouvent 
donc  du  côté  sud-ouest  de  l' anticlinale,  et  sont  occupées  par  les 
lits  inférieurs  ;  tandis  que  sur  l'île  Parker,  une  partie  de  l'île 
Galiano,  et  la  plus  grande  partie  de  la  côte  sud-ouest  de  l'île  de 
Mayne,  les  lits  supérieurs  seuls  sont  exposés.  Cela  est  indiqué  par 
les  schistes  superposés,  qui  ont  été  suivis  depuis  le  havre  de 
Montagne,  à  travers  l'île  Galiano,  jusqu'à  la  passe  Active,  et 
depuis  l'encoignure  sud  de  la  baie  des  Mineurs  à  travers  l'île 
de  Mayne  jusqu'à  la  côte  opposée  à  l'extrémité  nord  de  l'île  aux 
Courlis  (Curlew  isZa«d),qui,  ainsi  que  l'île  Samuel,  est  occupée  par 
les  lits  supérieurs  des  assises  houillères. 

Les  îles  Sucia  *  sont  situées  à  six  milles  au  sud-est  de  la  pointe  nw  snc*»- 
de  l'Est  (East point),  saT  l'île  de  Saturne;  toute  cette  dernière, 
ainsi  que  l'île  du  Tombeau,  est  occupée  par  les  assises  houillères, 
qui  embrassent  des  roches  des  deux  côtés  du  grand  axe  de  l' anti- 
clinale. Du  côté  sud-ouest  de  la  plus  grande  des  îles  Sucia,  il  y 
a  un  schiste  argileux  tendre,  arénacé,  dans  lequel  bien  peu  de 
plans  de  stratification  sont  visibles.  Le  plongement  est,  généra- 
lement, N.  25°  E.  <  52^  ;  mais  il  y  a  des  endroits  où  il  est  à  un 
angle  élevé  dans  une  direction  opposée.  Quelques-uns  des  lits 
sont  encombrés  de  fossiles,  qui  se  détachent  de  la  matrice  par 
suite  de  l'action  de  la  température  sur  la  falaise,  à  la  base  de 
laquelle  on  peut  facilement  les  recueillir  en  grande  quantité  et 
souvent  en  très  bon  état  de  conservation.  La  plus  grande  partie 
de  l'île,  y  compris  toute  la  rive  nord-est,  se  compose  de  grès 
massif  qui  paraît  surmonter  les  schistes  fossilifères. 

Schistes  et  Grès  superposés, 

La  base  de  ces  schistes  et  grès  a  déjà  été  partiellement  indiquée  Etendue 
en  décrivant  la  marche  des  assises  houillères  productives.     Aies  roches 

superposées. 

l'extrémité  nord-ouest  de  l'île  Grabriola,  le  schiste  occupe  presque 
toute  la  rive  de  la  baie  Rocheuse,  d'où  il  se  dirige  au  nord  et 
aboutit  à  la  côte,  en  s'étendant  à  partir  de  la  pointe  Berry  jusqu'à 
un  demi-mille  à  l'ouest,  vers  l'anse  de  la  Goélette.  A  partir  de  la 
rive  sud  de  la  baie  Rocheuse,  il  longe  le  côté  sud-ouest  de  l'île,  mais 


•  Ces  îles  appartiennont  maintenant  au  territoire  de  Washington,  ayant  été  cédées 
aux  Etats-Unis  en  1872,  en  vertu  de  la  sentence  arbitrale  de  San  Juan. 


214 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA.. 


Dykes  de 
grès. 


n'atteint  pas  la  rive  avant  d'arriver  à  peu  près  en  face  du  milieu 
de  Tile  Mudge  De  là  il  occupe  la  ri\^  jusqu'à  l'entrée  de  la  passe 
de  Grabriola,  où  il  est  surmonté  par  des  grès  gris.  Au  sud-est  il 
passe  sous  l'eau,  à  travers  le  canal  de  Pylade,  les  lits  supérieurs 
seuls  se  montrant  de  temps  à  autre  à  l'eau  basse  le  long  du  côté 
sud-ouest  de  l'île  Valdès,  où  ils  sont  recouverts  sur  toute  la 
distance  par  des  grès  gris  qui  forment  de  hautes  falaises,  parfois 
perpendiculaires.  La  colline  Mexicana,  qui  se  trouve  vers  le 
milieu  de  l'île,  s'élève  à  une  hauteur  de  600  pieds  et  est  entière- 
ment composée  de  grès.  L'on  voit  le  sommet  du  schiste  dans 
une  position  identique  le  long  du  côté  sud-ouest  de  l'île  Galiano 
jusqu'au  bas  promontoire  qui  se  trouve  du  côté  nord-ouest  du 
havre  de  Montagne,  et  qui  est  entièrement  formé  de  schiste.  Un 
fait  très  curieux  observé  ici  est  l'existence  dans  le  schiste  de  ce 
que  l'on  pourrait  appeler  des  dykes  de  grès.  Le  schiste  plonge 
N.  32°  E.  <  9°,  tandis  que  l'une  de  ces  espèces  de  dykes  est  tout 
à  fait  verticale,  a  sept  pieds  d'épaisseur,  et  court  N.  73^  E. 
D'après  la  nature  des  épontes  de  quelques-uns  de  ces  dykes, 
l'on  peut  supposer  qu'ils  sont  dus  à  des  excavations  ou  tranchées 
creusées  par  l'eau  courante  dans  le  schiste,  et  qui  ont  ensuite 
été  remplies  de  sable  par  le  même  élément.  La  largeur  visible 
du  schiste  est  ici  d'environ  un  demi-mille.  Cela,  d'après  l'angle 
du  plongement,  lui  donnerait  une  puissance  de  530  pieds,  mais 
comme  une  partie  s'en  trouve  sous  l'eau,  son  volume  total  est 
probablement  de  700  à  800  pieds.  Les  schistes  et  les  grès  mon- 
trent souvent  des  lignes  de  fausse  stratification,  et  dans  leur 
marche  vers  le  sud-est,  ils  deviennent  presque  tout  à  fait  un  grès 
de  couleur  foncé.  Ce  changement  de  caractère  est  plus  particu- 
lièrement visible  entre  le  havre  de  Montagne  et  la  passe  Active, 
où  ils  forment  partie  du  haut  promontoire  et  font  contraste  avec 
le  terrain  bas  ou  les  longs  et  profonds  canaux  qui  décèlent 
ordinairement  la  présence  du  schiste  sur  toute  la  longueur  de  Tile 
Galiano. 

Plus. loin  au  sud-est,  les  schistes  deviennent  plus  arénacés; 
posées  suivies  leur  coursc  n'est  pas  aussi  bien  définie  qu'elle  l'est  au  nord-ouest, 
mais  en  suivant  le  pendage,  leur  base  part  de  la  baie  des 
Mineurs,  dans  la  passe  Active,  à  travers  le  centre  de  l'île  de 
Mayne,  et  s'enfonce  sous  l'eau  précisément  en  dehors  des  îles  aux 
Courlis  et  Samuel. 

Les  grès  qui  les  recouvrent,  dans  l'île  Galiano,  sont  semblables 
à  ceux  de  l'île  Valdès,  mais  en  deux  endroits  ils  s'élèvent  à  une 
hauteur  de  900  pieds,  et  Ton  peut  facilement  en  calculer  la 


Limites  des 
roches  super- 


I 

I 


\ 


i 


RAPPORT   PAR   M.   JAMES   RICHARDSON.  215 

puissance  ici.  Sur  une  ligne  d'environ  deux  milles  et  demi  de 
longueur,  allant  du  havre  de  Montaigne  au  détroit,  dans  une 
direction  nord-est,  le  plongement  moyen,  pris  dans  neuf  localités, 
est  d'environ  18^.  Cela  donnerait  aux  grès  une  puissance  de 
3,290  pieds,  qui,  ajoutée  à  celle  des  schistes — 600  pieds — et  à 
celle  assignée  aux  assises  houillères  productives — 1,316  pieds  Jotaie^de la 
porterait  la  puissance  totale  de  la  formation  à  5,266  pieds.  formation. 

Ceci  n'est  que  354  pieds  de  plus  que  toute  la  puissance  assignée 
aux  sept  divisions  de  la  région  de  Comox,  et  par  conséquent, 
quoiqu'il  y  ait  une  différence  marquée  dans  la  succession  des  sé- 
diments dans  les  deux  régions,  la  puissance  totale  est  presque  la 
même  dans  toutes  deux. 

Il  est  impossible  de  dire  avec  certitude  quelle  peut  être  l'attitude 
de  ces  roches  dans  leur  prolongement  au  nord-est,  sous^le  détroit 
de  Géorgie  ;  mais  leur  distribution,  telle  qu'indiquée  sur  la  carte, 
semblerait  démontrer  qu'un  axe  synclinal,  dont  l'extrémité  nord- 
ouest  se  trouve  dans  le  voisinage  delà  mine  de  "Wellington,  passe  à 
travers  l'île  G-abriola  et  court  ensuite  au  sud-est  sous  le  détroit  de 
Géorgie.  Dans  ce  cas,  les  assises  houillères  productives  pourraient 
s'élever  près  de  la  surface,  sous  les  dépôts  alluviens  et  tertiaires 
qui  occupent  le  terrain  plat  de  l'estuaire  de  la  rivière  Fraser. 

LA  RÉGION  DE   COWITCHEN. 

La  région  sud-ouest,  que  l'on  peut  appeler  la  région  de  Cowit-  Limites^de  la 
chen,  est  entièrement  occupée  par  les  assises  houillères  produc-  cowitchen. 
tives.  Depuis  l'entrée  du  havre  de  Cowitchen  dans  Somenos,  elle 
s'étend  au  nord-ouest  sur  une  distance  de  six  milles  et  demi  jus- 
qu'à la  base  du  mont  Prévost,  qui  s'élève  à  2,687  pieds  au-dessus 
de  la  mer.  Dans  une  direction  sud-ouest  à  partir  du  quai  du  va- 
peur, dans  la  baie  des  Erables,  elle  s'étend  à  cinq  milles  et  demi 
jusqu'aux  flancs  des  collines  du  côté  sud-ouest  de  la  rivière  Cowit- 
chen, et  de  là  au  sud-est  jusqu'aux  rives  de  Saanich  Inlet,  au  sud  de 
la  pointe  de  Hatch,  puis  elle  reparaît  au  sud  de  la  pointe  au 
Charbon  (CoaZ  pot n^),  et  forme  une  lisière  irrégulière  sur  l'extré- 
mité nord  de  Saanich  Nord.  Elle  quitte  Saanich  au  côté  sud  de  la 
baie  aux  Battures  (Shoal  bay)^  mais  occupe  les  îles  de  Piers, 
Knapp,  Pim,  au  Charbon,  Russell,  Jones,  Domville,  Hill,  Comète» 
Gooch  et  Stuart,  cette  dernière  se  trouvant  dans  le  territoire  de 
"Washington.  Une  étroite  lisière,  reposant  sur  des  roches  cristallines 
micacées,  longe  les  côtés  est  et  nord  de  l'île  de  Portland,  tandis 
qu'une  wtrç  lisière  longe  les  rives  uord-ççt  et  nord-ouest  de  l'île 


216 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Morseby,  reposant  sur  des  roches  semblables  à  celles  de  Tîle  de 
Portland. 
î^*i'îll2^  A     J'ai  vu  de  la  houille  dans  les  localités  ci-dessous  mentionnées. 

l'on  a  observe 

de  la  houille.  L^  pj^g  occidentale  est  la  pointe  au  Charbon,  du  côte  sud  de  Tanse 
Profonde,  à  l'entrée  de  Saanich  Inlet.  On  y  a  extrait  d'une  veine 
quelques  tonnes  de  houille,  mais  elle  paraissait  passablement  mé- 
langée de  schiste.  Cette  veine  a  trente  pouces  d'épaisseur,  et 
elle  plonge  N.  22"^  E.  <  18^.  Il  m'a  été  impossible  de  la  suivre 
au-delà  de  la  fouille.  Dans  la  même  localité,  à  une  quarantaine 
de  pieds  plus  bas  dans  les  lits,  il  y  a  un  schiste  argileux  qui  pa- 
raît avoir  de  trente  à  quarante  pieds  d'épaisseur.  Près  du  som- 
met de  ces  lits,  il  y  a  beaucoup  de  fragments  de  troncs  d'arbres  ; 
six  de  ces  troncs  sont  debout  et  paraissent  être  dans  la  position 
où  ils  ont  poussé.  La  partie  extérieure  des  troncs,  qui  représente 
l'écorce,  est  composée  de  bonne  houille  nette.  Sur  la  terre  de  M. 
Cloakes,  à  trois  quarts  de  mille  à  l'est,  en  suivant  la  direction  des 
lits,  on  a  fait  une  fouille,  et  j'y  ai  vu  une  veine  qui  ne  paraissait 
pas  avoir,  cependant,  plus  d'un  huitième  de  pouce  d'épaisseur. 
Dans  un  lit  semblable,  sur  la  rive  nord  de  la  baie  aux  Battures, 
l'on  trouve  des  tiges  et  des  impressions  de  feuilles  veinées,  et  des 
fossiles  qui  ressemblent  à  des  racines.  On  trouve  des  Inoceramus 
ici  et  sur  l'île  au  Charbon,  par  endroits.  Des  lits  semblables 
affleurent  encore  à  l'entrée  de  la  baie,  du  côté  opposé  d'un  repli 
synclinal  aigu,  qui  dérange  ici  les  assises.  Un  affleurement,  près 
du  milieu  de  la  rive  sud  de  l'île  au  Charbon,  montre  environ 
trente  pieds  de  schiste  argileux  gris,  recouverts  de  soixante-dix  à 
quatre-vingts  pieds  de  grès  gris.  Les  deux  pieds  supérieurs  des 
schistes  renferment  beaucoup  de  fragments  de  troncs  d'arbres, 
qui  ont  été  transformés  en  carbonate  de  fer.  Des  empreintes  de 
feuilles  bien  formées,  larges,  distinctement  veinées,  sont  abon- 
dantes sur  la  surface  des  couches  de  schiste.  Dans  un  endroit,  des 
filaments  qui  paraissaient  être  des  racines  s'étendaient  de  cinq  à 
dix  et  douze  pieds  sur  lé  plan  des  lits,  ayant  une  épaisseur  d'un 
pouce  à  un  bout  et  s'amincissant  jusqu'à  un  quart  de  pouce  à 
l'autre.     Ils  étaient  entièrement  composés  de  bonne  houille. 

Vers  le  milieu  du  côté  sud-ouest  de  l'île  Domville,  à  la 
base  d'une  falaise  de  grès  gris,  j'ai  observé  des  troncs  d'arbres  et 
des  feuilles  semblables,  avec  de  bonne  houille  en  filons  irréguliers 

et  minces. 
Horieon  des       Si  l'ou  cu  jugc  par  le  Caractère  des  assises  dans  la  région  de 
cowitchen.     Co witchcu,  tel  quc  je  viens  de  les  décrire,  elles  sembleraient  être 

au  même  horizon  et  représenter  la  même  période  de  dépôt  que 


RAPPORT   PAR    M.   JAMES   RICHARDSON.  217 

celles  qui  renferment  les  veines  de  houille  exploitables  dans  la 
région  do  Nanaïmo.  Leur  puissance  totale,  néanmoins,  est  proba- 
blement beaucoup  moindre  que  dans  cette  dernière,  et,  à  en  juger 
d'après  les  affleurements  observés  jusqu'ici,  qui  sont  souvent 
ininterrompus  sur  une  épaisseur  considérable,  il  n'est  pas  probable 
qu'il  se  trouve  de  veines  de  houille  exploitables  dans  cette  région. 

ROCHES   HOUILLÈRES   DE   BURRARD   INLET. 

Des  roches  qui  ressemblent  un  peu  à  celles  de  la  formation  Roches  de 
houillère  crétacée  ont  aussi  été  observées  du  côté  sud  de  l'entrée  iniet^proba- 
de  Burrard  Inlet,  où  elles  forment  des  falaises  de  soixante-dix  à  tertiaires, 
quatre-vingts  pieds  de  hauteur.     Elles  consistent  en  grès  gris  et 
en  schistes  arénacés,  qui  tous  deux  se  décomposent  facilement 
par  leur  exposition  à  l'air.     Dans  quelques  lits,  des  fragments  et 
des  veines  lenticulaires  de  lignite  ont  été  rencontrés  ;  mais  je  n'y 
ai  pas  trouvé  de  fossiles,  en  sorte  que  nous  n'avons  rien  pour  nous 
indiquer  leur  âge.     Cependant,  l'attitude  presque  horizontale  des 
strates  et  leur  ressemblance  avec  celles  de  la  Sooke  (page  219),  dans 
lesquelles  on  a  trouvé  des  fossiles  tertiaires,  font  croire  qu'elles 
peuvent  aussi  être  tertiaires  et  s'étendre  sur  une  grande  partie 
des  bas-fonds  de  l'embouchure  de  la  rivière  Fraser,  et  à  plusieurs 
milles  en  remontant  sa  vallée,  ainsi  que  vers  le  sud  jusque  dans 
le  territoire  de  Washington. 

Les  détails  de  la  coupe,  qui  suit  sont  tirés  d*un  trou  de  sonde  coupe  dans 
pratiqué  par  M.  John  Dick,  qui  a  eu  la  complaisance  de  me  les  sonde, 
communiquer.     Le  forage  a  été  fait  sur  le  bord  de  la  mer,  à  environ 
trois  quarts  de  mille  à  l'ouest  de  la  scierie  de  la  compagnie. 

Journal  du  trou  de  sonde  N^  1,  sur  la  concession  de  la  Com- 
pagnie des  Mines  de  Houille  de  la  Colombie-Britannique  à 
Burrard  Inlet.  Les  lits  traversés  sont  comme  suit,  en  ordre 
descendant  :  — 

PDS.   PCS. 

Surface  (argile; 8  10 

Grès  gris  pdle  et  schiste 9  tt 

Division t 0  6 

Grès  gris  pâle 27  7 

do       do    8  6 

do       do     6  2 

Schiste  gris  foncé,  avec  feuillets  de  houille  (c'est-à-dire,  de 

minces  veines  de  houille) 0  5 

Grès  gris  pâle,  avec  feuillets  de  houille 7  8 

Grès  gris  pâle 7  2 

do      do    plus  dur 3  0 

Division  avec  petits  cailloux 0  7 


218  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

PD8.  PCS. 

Grès  gris  dur 0  11 

Grès  gris  pâle,  tendre t2  3 

Grès  gris,  très  dur ^ l  10 

Grès  gris,  tendre 13  0 

Grès  gris,  dur l  2 

Grès  gris,  tendre 15  4 

do            do      3  0 

Schiste  bleu  pâle 9  10 

Schiste  brun  pâle 16  5 

Grès  gris  pâle 2  0 

Schiste  et  grès,  brun  pâle 21  7 

Schiste  rouge  foncé 10  2 

Schiste  et  grès,  brun  pâle 3  0 

Grès  gris  foncé 5       l 

Shiste  et  grès  bleu  pâle Il  10 

Grès  gris  pâle 8  0 

do      do    •. 6  3 

Schiste  et  grès,  bleu  pâle 9  0 

Grès  gris  pâle 6  5 

Schiste  rouge  foncé  14  4 

Schiste  brun  pâle  ......  9  9 

Schiste  bleu  pâle 16  4 

Grès  gris  foncé l  2 

Houille  tendre  0  8 

Schiste  bleu  foncé l  II 

Houille  tendre  et  schiste 1  4 

Schiste  bleu  pâle 3  8 

Grès  gris  pâle 14  4 

Grès  gris  pâle,  dur 50  0 

Schiste  bleu  pâle 0  3 

Grès  gris  pâle,dur v 16  ^ 

Conglomérat  foncé 8  7 

Grès  gris  pâle 3  l 

Schiste  bleu  foncé •• 9  3 

Grès  gris  foncé 2  3 

Schiste  bleu  foncé 0  10 

Schiste  tendre  bleu,  môle  de  brun 0  7 

Grès  gris  pâle 14  0 

Schiste  bleu  pâle 39  0 

Grès  gris  foncé 2  9 

Grès  gris,  dur 0  10 

Schiste  bleu  foncé  mêlé  de  houille 0  4 

Schiste  blQU  pâle 7  8 


466      6 
ROCHES   TERTIAIRES   DE   SOOKE. 

Limites  dos        Sooke  esl  situé  SUT  le  côté  nord  du  détroit  de  Juan  de  Fuca, 

TOCllCS*  ^.^ 

la  direction,  de  Victoria  à  Tembouchure  de  la  rivière  Sooke,  étant 
S.  72^  0.,  et  la  distance  de  dix-sept  milles.  Les  roches  que  je  vais 
décrire  occupent  une  étroite  lisière  du  côté  nor^  de  Sooke  lulet^ 


RAPPORT  PAR   M.   JAMES  RICHARDSON.  219 

Partant  de  l'anse  de  Cooper,  sur  le  côté  nord  du  bassin  de  Sooke, 
elles  s'étendent  jusqu'à  la  baie  de  Sooke,  distance  de  près  de  cinq 
milles,  est  et  ouest.  A  la  rivière  Sooke,  elles  ont  un  peu  moins 
d'un  mille  de  largeur,  et  à  la  pointe  de  Parson,  un  demi-mille. 

Les  seuls  affleurements  que  l'on  rencontre  se  trouvent  à  environ  Affleurements 

.  ,       A,  la  pointe 

un  quart  de  mille  en  remontant  la  rivière  Sooke,  et  dans  lesdeParson. 
falaises  de  la  pointe  de  Parson.  Au  premier  de  ces  endroits,  la 
base  consiste  en  grès  tendre,  gris-brunâtre,  interstratifié  de  conglo- 
mérats, et  surmonté  par  environ  vingt  pieds  de  grès  poreux  vert, 
en  lits  de  deux  à  quatre  pieds  d'épaisseur,  recouvert  par  des  lits 
concordants  d'argile  et  de  sable,  de  150  à  200  pieds  de  puissance. 
Cette  masse  très  considérable  de  roches  est  bornée  par  une  crête 
de  diorite  grise,  qui  s'élève  au-dessus  des  lits  les  plus  élevés 
immédiatement  au  nord. 

A  "Wiffin  Spit,  les  lits  les  plus  bas  dans  la  coupe  naturelle  wimn  spit. 
affleurent  dans  les  falaises  de  la  pointe  de  Parson,  et  M.  Dick  y  a 
creusé  un  trou  de  sonde  de  139  pieds  IJ  pouce  de  profondeur. 
Les  lits  vus  dans  la  falaise,  et  ceux  qui  ont  été  traversés  dans  le 
forage  de  la  pointe,  sont  donnés  dans  la  coupe  suivante  en  ordre 
descendant.  Je  suis  redevable  à  M.  Muir,  de  Sooke,  pour  les 
détails  de  ce  forage. 

Voici  la  coupe  vue  dans  les  falaises  : —  coupe 

naturelle. 

PDS.     PCS. 

Argile,  sable  et  conglomérat  en  couches  très  irrégulières.  Le 
conglomérat  est  plus  compacte  que  Targile  et  le  sable. 
Ces  lits  forment  les  falaises  de  la  pointe  de  Parson,  qui 
s'élèvent  à  une  hauteur  de  140  pieds  à 100      0 

Grès  brun,  interstratiûé  de  lits  de  conglomérat  de  cinq  à  dix 
pieds  d'épaisseur.  Les  lits  de  grès  renferment  des  mor- 
ceaux de  bois  partiellement  convertis  en  lignite 50      0 

Conglomérat 4      0 

353      1 

La  coupe  de  la  falaise  est  continuée  en  descendant,  par  le  forage,  JJj>upe  du 
comme  suit  :— 

PDS.   PCS. 

Conglomérat 2  0 

Gr^s  gris 8  6 

Argile  réfractaire,  mélangée  de  sable 0  6 

do     blanche 9  0 

Grès  bleu 9  9 

Schiste  bitumineux ..'. 0  4 

Grès  bleu.; ; '. 14  8J 

Grès,  avec  paillettes  de  mica  argenté 2  0 

Schiste  bitumineux • 7  3} 

Grès  à  grain  serré,  dur , , ., 0  5 


Roches  A  la 
rlvlèro  John. 


Fossiles. 


220  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

PDS.    PCS. 

Grès  gris 9      8J 

Grès  à  grain  serré,  dur 0      5 

Grès  à  grain  fin,  propre  à  la  construction 21  2J 

Schiste  bitumineux  et  grès 0  11 

Grès  à  grain  serré,  dur 1      0 

Argile  réfractaire 5      5 

Schiste  bitumineux 3      2 

Grès  à  grain  serré,  dur  (noduleux) 0  10 

do               do        0      3 

Conglomérat 26  10} 

Schiste  bitumineux 8  10 

Grès  bleu 6      0 

Profondeur  du  trou  desonde 139      1} 

Lorsque  ron  eut  atteint  à  cette  profondeur,  le  trou  fut  acciden- 
tellement rempli  de  sable  et  de  gravier  pendant  un  orage,  et  il 
n'a  pas  été  continué  depuis. 

A  environ  un  mille  dans  Tintérieur,  les  lits  supérieurs  de  la 
rivière  Sooke  viennent  en  contact  avec  des  roches  de  diorite.  Ces 
dernières  se  montrent  sur  la  côte  à  la  baie  de  Sooke.  Les  roches 
des  côtés  sud  et  est  de  Sooke  Inlet  et  du  bassin  de  Sooke  sont 
toutes  dioritiques,  ce  qui  prouve  que  les  lits  tertiaires  sont  confinés 
dans  une  étroite  lisière  du  côté  nord-est  ;  mais  au  sud-ouest  de 
"Wiffin  Spit,  elles  s'étendent  probablement  sous  les  eaux  du 
détroit  de  Juan  de  Fuca. 

En  suivant  la  côte  vers  Touest  à  partir  de  la  baie  de  Sooke 
jusqu'à  environ  un  mille  au-delà  de  la  pointe  à  la  Loutre  {Otter 
point),  distance  de  trois  milles  et  demi  en  droite  ligne,  les  roches 
sont  cristallines  ;  mais  à  partir  d'environ  un  mille  au-delà  de  la 
pointe  à  la  Loutre  jusqu'à  la  pointe  Sherringham,  distance  de 
près  de  quatre  milles  en  ligne  droite,  des  roches  d'un  caractère 
semblable  à  celles  de  la  pointe  de  Parson  forment  la  côte,  en 
falaises  de  vingt  à  quatre-vingts  pieds  de  hauteur.  A  l'embou- 
chure de  la  rivière  John,  les  lits  les  plus  bas  sont  de  grès  gris, 
remplis  de  fossiles  par  endroits,  lesquels  paraissent  appartenir  à 
trois  ou  quatre  espèces.  Ils  sont  rapportables  aux  genres  Ostrœa^ 
Pecten  et  Saxidomus,  et  sont  d'âge  tertiaire  ou  post-tertiaire. 

A  la  suite  de  ceux-ci  viennent  des  lits  de  grès  renfermant 
beaucoup  de  bois  fossile  et  de  minces  veines  de  lignite,  recouverts 
d'une  manière  concordante  par  des  lits  d'argile  et  de  sable.  En 
suivant  la  rivière  John  au  nord,  sur  une  distance  d'environ  deux 
milles  et  demi,  l'on  rencontre  des  strates  semblables,  bornées  au 
nord  par  des  roches  cristallines,  et  qui  s'étendent  ensuite  jusqu'à 
la  pointe  Sherringham,  et  au  sud-est  jusqu'à  la  côte,  près  de  la 
pointe  à  la  Loutre. 


RAPPORT 

SUR  LES 

RECHERCHES    GÉOLOGIQUES 

FAITES 

AU  NORD  DU  LAC  HUKON  ET  A  L'EST  DU  LAC  SUPERIEUE, 

PAR 

Robert   Bell,   I.C,   M.  S.  G., 

ADRESSÉ  A 

ALFRED  R.  C.  SELWYN,  Ecb.,  M.S.R.,  M.S.G., 

DIRECTEUR  DE;  LA  COMMISSION  OÉOLOOIQUE  DU  CANADA. 


Monsieur, — J'ai  Thonnenr  de  faire  rapport  des  résultats  des 
études  et  investigations  faites  dans  la  région  située  au  nord  du  lac 
Huron  et  à  Test  du  lac  Supérieur  durant  la  saison  de  1876,  confor- 
mément aux  instructions  que  vous  m'avez  fait  l'honneur  de  me 
donner  le  printemps  dernier.  J'ai  été  aidé  dans  ces  travaux  par 
MM.  G.  F.  Lount  et  Frank  Adams,  et  pendant  une  partie  de  la 
saison  par  M.  Willis  Chipman,  B.  A.  Se. 

Une  grande  partie  de  la  rive  nord-est  de  la  baie  Géorgienne,  RéKionp 
qui  jusque-là  n'avait  été  visitée  qu'en  quelques  endroits  par  les 
membres  de  la  Commission  Géologique,  a  été  examinée  plus  en 
détail.  Les  roches  labradorites  et  les  calcaires  cristallins  de  la 
formation  laurentienne  ont  été  plus  particulièrement  recherchés. 
Vers  la  fin  de  la  saison,  je  retournai  à  Parry-Sound  et  suivis  quel- 
ques lisières  de  ces  calcaires  vers  le  nord,  jusqu'au  lac  Nipis- 
singue. 

En  allant  à  l'ouest,  l'on  rencontre  les  roches  huroniennes  en 
premier  lieu  dans  le  voisinage  de  Shibaonaning  ("  Killarney  ").  J'ai 
passé  quelques  jours  à  faire  des  explorations  dans  cette  localité,  et 
j'ai  découvert  quelques  faits  nouveaux  et  intéressants  au  sujet  de 
ces  roches.  A  l'ouest  de  ces  environs,  M.  Murray  a  examiné 
tonte  la  côte  nord  fort  en  détail. 


â"22  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DtJ   CANADA. 

Mine  La  découverte  de  galène  argentifère  au  nord  de  Tembouchure 

Vlctorlii. 

de  la  rivière  des  Jardins  {Garden  river,)  près  du  Sault  Ste.  Marie, 
me  parût  être  d'une  importance  économique.     En  conséquence, 
je  visitai  la  mine  Victoria  et  examinai  les  roches  des  alentours, 
dans  le  but  de  constater  les  relations  géologiques  de  la  veine. 
Spécimens  Commc  VOUS  désiricz  compléter  la  série  de  spécimens  des  roches 

pour  le  Musée.  .    ^  ,  * 

qui  représentent  la  formation  huronienne  typique  dans  le  muste, 
je  chargeai  MM.  Lount  et  Adamsde  récolter  de  bons  échantillons 
de  toutes  les  variétés  décrites  par  M.  Murray,  et  de  toutes  les 
autres  qu'ils  pourraient  rencontrer,  pendant  que  je  me  rendrais 
au  lac  Supérieur.  Leurs  instructions  étaient  de  borner  leurs 
recherches  à  la  région  comprise  entre  le  Sault  Ste  Marie  et  la 
rivière  Thessalon,  comme  étant  d'un  plus  facile  accès  pour  obtenir 
une  pareille  collection,  et  comme  renfermant  des  échantillons  des 
principales  subdivisions  de  la  formation  telle  qu'elle  existe  sur  le 
lac  Huron.     Je  chargeai  aussi  ces  messieurs  d'explorer  la  région 

Lac  Echo.  au  uord  du  lac  Echo,  ce  qui  n'avait  pas  encore  été  fait,  mais 
qui  promettait  d'être  d'une  importance  économique  en  ce  qu'elle 
se  trouve  dans  la  grande  superficie  huronienne,  et  qu'elle  renferme 
des  gisements  de  cuivre,  de  plomb,  de  fer  et  d'antimoine,  et 
d'autres  minéraux  utiles. 

Rive  est  du         La  fféoloffic  de  la  rive  orientale  du  lac  Supérieur  a  été  exami- 

lac  Supérieur.  o  o  -r 

née  en  détail  depuis  la  baie  de  Batchawana  jusqu'à  quelques  milles 
au-delà  de  la  rivière  Michipicoton.     En  1860,  j'ai  aidé  M.  Murray 
à  faire  un  relèvement  topographique  et  géologique  soigneux  de 
cette  baie,  et  une  étude  géologique  de  la  région  située  entre  elle 
et  le  Sault  Ste  Marie.     Durant  la  dernière  saison,  étant  favorisé 
par  le  beau  temps,  j'ai  suivi  le  contour  de  la  terre  à  une  longeur 
de  rame  du  rivage  depuis  la  baie  de  Batchawana  jusqu'à  Michi- 
picoton, en  débarquant  fréquemment  pour  prendre  des  notes  sur 
les  roches,  et  en  allant  à  quelques  milles  dans  l'intérieur  en  beau- 
coup d'endroits. 
Districts  de         Aiusi  QUC  je  l'ai  déjà  dit,  la  demièrc  partie  de  la  saison  a  été 
et  <io  Nipis-     employée  à  faire  de  nouvelles  explorations  dans  les  districts  de 
Parry-Sound  et  de  Nipissingue.    En  revenant  du  lac  Nipissingue 
par  la  voie  de  l'Outaouais,  j'ai  fait  quelques  observations  sur  les 
roches  de  la  route  en  passant  par  le  lac  Talon,  la  rivière  Mattawa 
et  l'Outaouais. 

Les  spécimens  taillés  de  grandeur  convenable  pour  être  exposés 
dans  le  musée,  récoltés  par  moi-même  et  mes  assistants  durant  la 
saison,  s'élèvent  au  nombre  de  434. 
Je  vais  maintenant  faire  le  compte-rendu  de  la  géologie  des 


sliigue. 


hAPPORT  PAÈ   M.  ROBERT   feÉLL.  223 

régions  examinées  durant  la  saison,  en  les  classifiant  dans  leur 
ordre  de  l'est  à  l'ouest. 


GÉOLOGIE  DE  LA  COTE   NORD-EST  DE   LA  BAIE   GEORGIE xVNE. 

Les  roches  de  toute  cette  côte,  à  partir  de  l'entrée  de  la  baie  de 
Matchedash  jusqu'à  Shibaonaning,  distance  d'environ  125  milles, 
appartiennent  à  la  formation  laurentienne  et  consistent  principa- 
lement en  plusieurs  variétés  de  gneiss.  Vers  Parry-Sound  et  les  varie  tr»  de 
bouches  de  la  rivière  des  Français,  le  gneiss  est  interstratifié  de  ^"^^  ^'* 
schistes  hornblendiques  et  micacés,  qui  prennent  un  très  grand 
développement  dans  ces  régions.  En  outre  de  ces  roches.  Ton  y 
rencontre  aussi  des  calcaires  cristallins,  des  feldspath  à  chaux,  des 
diorites  stratifiées,  des  dykes  de  trapp  et  des  veines  de  granit,  et 
je  les  décrirai  plus  loin.  Le  pendage  du  gneiss  et  de  ces  roches  Direction, 
associées  n'a  pas  de  direction  générale  uniforme  sur  toute  la  lon- 
gueur de  cette  ligne  de  côte.  A  part  les  contorsions  secondaires, 
les  nombreuses  synclinales  et  anticlinales  qui  se  montrent  dans  la 
côte  font  courir  la  direction  dans  différentes  parties  vers  tous  les 
points  de  la  boussole.  Au  nord  de  la  rive,  il  paraît  y  avoir  plus 
de  régularité,  et  la  structure  générale  du  terrain  paraîtrait  tendre 
à  courir  un  peu  à  l'est  du  nord.  Localement,  la  marche  de  la  Rapport  aveo 
stratification  est  souvent  indiquée  par  la  forme  ou  la  direction  des  tion  uatu- 
pointes  et  des  baies,  les  plus  grandes  îles  et  les  chaînes  des  plus 
petites.  Les  contours  recourbés  des  îles,  canaux  et  bras  ou  pas- 
sages en  face  de  Pénitancouchine,  l'apparence  tordue  de  l'île 
Parry  et  du  canal  qui  la  longe  du  côté  du  sud-est,  ainsi  que  la 
singulière  rectitude  de  la  baie  aux  Perdrix  (Partridge  bay,)  le 
Long-Inlet,  les  pointes  du  côté  ouest  de  l'île  Parry  et  des  environs 
de  l'ile  Shibaishkong,  correspondent  tous  à  la  direction  locale  des 
roches,  et  sont  dus  aux  effets  de  la  dénudation,  qui  a  creusé  des 
canaux  sur  le  cours  des  strates  moins  résistantes,  et  a  laissé  des 
crêtes  ou  des  lisières  plus  élevées  là  où  les  roches  ont  résisté  à  la 
désintégration  et  à  l'érosion.  Il  y  a  cependant,  le  long  de  cette  Dyke",  veines 
rive,  tine  classe  de  canaux  et  de  bras  ou  passages  (inlets)  qui  sont 
dus  à  une  autre  cause,  c'est-à-dire,  à  l'existence  de  dykes  de  trapp 
et  de  brèches,  et  de  veines  de  granit,  et  aussi  à  celle  de  joints  ou 
de  fissures  parallèles,  le  long  desquels  les  roches  sont  devenues 
d'une  décomposition  plus  facile  ;  ou  bien  ces  dernières  ont  pu  agir 
simplement  comme  points  de  départ  ou  lignes  de  conduite  pour 
l'action  des  glaciers  et  autres  agents  de  dénudation,  qui  agrandis- 
saient et  approfondissaient  constamment  les  dépressions  une  fois 


224  EXPLORATION   GÉOLOGIQt'E   DU   CANADA. 

commencées.  Les  canaux  et  passages  de  cette  espèce  coarent 
ordinairement  à  peu.  près  est  et  ouest,  et  ont  des  bords  escarpés, 
tandis  qae  ceux  qai  suivent  la  stratification  se  dirigent  ordinaire- 
ment dans  quelque  autre  sens  et  sont  moins  à  pic. 

L'immense  quantité  d'îles,  qui  varient  en  grandeur  depuis  le 
simple  rocher  jusqu'à  neuf  milles  de  diamètre,  le  long  de  cette 
côte,  en  font  le  trait  le  plus  remarquable  de  sa  topographie.  Bien 
que  la  carte  de  la  côte,  de  l'amiral  Bayfield,  représente  a^-ec 
beaucoup  d'exactitude  la  grandeur,  la  forme  et  la  position  de 
plusieurs  milliers  de  ces  iles,  il  lui  a  été  cependant  impossible, 
ou  la  chose  n'était  pas  nécessaire  pour  les  besoins  de  la  naviga- 
tion, d'y  faire  figurer  un  nombre  immense  d'autres  iles  qui  s'y 
trouvent.  Le  contour  général  de  la  côte  représente  une  descente 
comparativement  raide  d'une  espèce  de  plateau  qui  se  trouve  en 
arrière,  jusqu'au  fond  de  la  bnie  Géorgienne  en  avant.  En 
approchant  de  terre  par  la  baie,  l'on  passe  d'abord  presque 
partout  sur  de  nombreuses  crêtes  submergées  et  des  monticules 
d^rrondis  de  roches  laurentiennes;  ensuite,  des  crêtes  et  monticules 
semblables  commencent  à  s'élever  an-dessus  de  la  surface  de 
l'eau;  après  quoi  l'on  passe  de  petites  îles  rocheuses, puis  de  plus 
grandes,  couvertes  d'arbres  rabougris;  plus  loin,  les  îles  devien- 
nent plus  rapprochées  les  unes  des  autres,  et  petit  à  petit  les  îles 
couvrent  une  plus  grande  superficie  que  les  eaux  qui  les  séparent  ; 
des  péninsules  commencent  ensuite  à  s'avancer  parmi  les  iles, 
mais  il  faut  souvent  du  temps  pour  savoir  si  l'on  est  sur  une 
péninsule  ou  sur  une  île;  finalement,  les  îles  sont  pour  la  plupart 
remplacées  par  des  presqu'îles,  séparées  les  unes  des  autres 
par  des  baies  et  des  passages,  qui  s'enfoncent  par  un  labyrinthe 
de  bras  à  des  distances  diverses  dans  les  terres.  A  moins  de  bien 
connaître  la  localité,  l'on  n'est  jamais  certain  si  l'on  est  arrivé  à  un 
endroit  d'où  l'on  peut  gagner  l'intérieur  du  pays,  sans  être  arrêté 
par  quelques  bras  du  lac.  Celte  bordure  accidentée  de  terre  et 
d'eau  est  d'un  caractère  très  rocheux,  et  il  est  rare  que  l'on  trouve 
beaucoup  de  bonne  terre  près  de  la  rive.  En  terme  général,  on 
peut  dire  que  le  pays  s'améliore  constamment  lorsqu'on  s'éloigne 
de  la  baie  Géorgienne  vers  le  lac  Nipis^ingue,  quoiqu'il  y  ait 
aussi  beaucoup  de  bonne  terre  autour  des  lacs  Muskoka,  Bousseau 
et  Joseph,  et  dans  le  voisini^e  de  Parry-Sound, 

Autour  de  la  baie  de  Matchedash,  le  gneiss  présente  plusieurs 
variétés  sous  le  rapport  de  la  texture  et  des  proportions  relatives 
de  ses  minéraux  coustituants,  mais  aucune  d'entre  elles  ne  paraît 
mériter  une  description  spéciale.     Les  couleurs  dominantes  sont 


ÎÎAP^ORT    par    m.    ROBERT    BELL.  '22;*) 

différentes  nuances  de  rouge.  La  stratification  est  généralement 
très  dérangée.  L'existence  d'une  lisière  courbe  de  calcaire  cris- 
tallin dans  le  bras  de  la  Caverne-du-Chien  (Dog's  Cave  InJei),  à  la 
hauteur  de  la  baie  de  Robert,  sera  signalée  plus  loin  lorsque  je 
décrirai  d'autres  lisières  de  calcaire  dans  ce  district.  Les  roches 
de  la  chaîn-e  d'iles  la  plus  avancée  au  large,  qui  court  en  ligne 
presque  droite  dans  une  direction  nord-ouest  à  partir  de  Prince- 
William-Henry,  sur  une  distance  de  treize  milles,  consiste  en 
gneiss  rouge  distinctement  rubané,  plongeant  nord-est  à  des 
angles  variant  de  80^  à  90^.  Sur  les  lies  de  cette  chaîne,  qui  se 
trouve  à  mi-chemin  entre  le  Tombeau  du  Gréant  et  la  terre  ferme, 
le  gneiss  renferme  des  veines  de  granit  grisâtre,  qui  suivent  son 
pendage.  En  quelques  endroits,  les  surfaces  exposées  du  gneiss 
présentent  de  petits  bassins  et  des  trous  en  forme  de  croissants 
ou  de  puits  profonds,  qui  sont  évidemment  dûs  à  la  désagréga- 
tion de  plaques  de  calcaire  cristallin,  dont  on  trouve  encore  des 
parties  qui  adhèrent  à  leurs  parois  et  à  leurs  fonds. 

Sur  la  terre  ferme  entre  Bushby  Inlet  et  la  baie  aux  Perdrix,  ^'^^^^'^^^j^^^* 
une  bonne  partie  du  gneiss  est  d'un  caractère  très  micacé,  et  il  est 
traversé  de  nombreuses  mais  petites  veines  de  granit  grossier, 
composé  de  feldspath  rouge,  de  quartz  lilas  et  de  mica  noir.  Elles 
courent  dans  tous  les  sens,  mais  surtout  dans  une  direction  qui 
se  rapproche  plus  de  Test  à  l'ouest  que  de  toute  autre.  Les 
veines  résistent  à  la  dénudation  mieux  que  la  matrice,  et  on  les 
voit  souvent  qui  ressortent  de  plus  d'un  pied  au-dessus  de  la 
surface  de  cette  dernière,  et  conservant  encore  les  rayures  glaciaires 
sur  leur  faîte.  Quelques-unes  des  îles  qui  se  trouvent  à  la  hauteur 
de  cette  partie  de  la  côte  consistent  en  gneiss  rougeâtre  massif, 
ressemblant  à  une  syénite  à  gros  grain,  parfois  visiblement  marquée 
de  taches  d'un  vert  sale.  Sur  le  groupe  d'îles  qui  se  trouvent  en 
face  de  l'entrée  de  la  baie  aux  Perdrix,  le  gneiss  est  en  partie 
d'un  caractère  massif,  rouge,  feldspathique,  et  en  partie  gris  et 
quartzeux.  Il  est  très  tourmenté  et  offre  de  nombreux  et  beaux 
exemples  d'anticlinales  et  de  synclinales  sur  une  petite  échelle. 
Sur  l'une  de  ces  îles,  le  gneiss  gris  est  rempli  de  cristaux  isolés 
de  calcaire  blanc,  affectant  la  forme  de  nodules,  qui  montrent, 
lorsqu^on  les  fend,  des  surfaces  très  distinctement  striées.  L'un 
de  ces  nodules,  d'environ  cinq  pouces  de  diamètre,  était  complè- 
tement entouré  d'une  croûte  de  quartz  blanc.  Les  faces  cristal-  cristaux  de 
lines  de  ce  feldspath  ont  un  éclat  variant  du  vitreux  au  légère- 
ment perlé.  Sa  densité  est  de  6  et  son  poids  spécifique  de  2-68. 
Sous  le  chalumeau,  il  fond  à  4  en  verre  incolore  transparent,  et 

Q 


Plorltu 
pommelée. 


Lon^-Inlet. 


226  EXPLORATION   GÉOLOGIOl'E   DU   CaKaDA, 

donne  une  forte  flâme  de  soude.  Une  analyse  complète  de  ce 
feldspath  a  été  faite  par  l'un  de  mes  aides,  M.  Frank  Adams,  qui 
l'a  trouvé  composé  de — 

Silice  53  864 

Alumine  27-725 

Oxyde  ferrique 047 

Chaux  11-700 

Magnésie  Trare. 

Alcalis 6-909 

100-371 

Sa  composition  le  ferait  donc  classer  comme  labradorite.  Tous 
les  alcalis  ont  été  calculés  comme  soude,  bien  qu'il  s'y  trouve 
probablement  un  peu  de  potasse. 

Sur  le  côté  nord  du  détroit  qui  conduit  à  la  baie  aux  Perdrix,  il 
y  a  une  pointe  de  roche  hornblendique  de  couleur  foncée  avec 
joints  de  spath  calcaire,  et  une  roche  semblable  se  rencontre  sur 
un  petit  îlot  bas,  boisé,  situé  à  environ  un  tiers  de  mille  avant 
d'arriver  à  l'embouchure  du  ruisseau,  à  la  tête  du  bras  qui  forme 
l'extrémité  est  de  la  baie.  Le  versant  du  coteau  qui  forme 
la  rive  nord  de  ce  ruisseau  est  composé  d'une  diorite  particulière, 
devenue  blanche  sous  l'action  de  l'air,  mais  très  distinctement 
bigarrée  de  blanc  et  de  noir.  L'existence  de  cette  diorite,  que 
l'on  trouve  ailleurs  avec  les  calcaires  laurentiens,  et  de  la  horn- 
blende calcarifère  sur  le  côté  nord  de  la  longue  et  droite  dépres- 
sion qui  existe  ici,  indique  une  bande  de  calcaire  qui  en  suit  le 
fond.  Les  roches  furent  partout  examinées  à  travers  la  tête  de  la 
presqu'île  qui  sépare  cette  baie  de  Long-Inlet,  et  on  a  constaté 
qu'elles  se  composent  de  plusieurs  variétés  de  gneiss  qui  sont 
souvent,  localement,  fort  repliées,  mais  ont  une  direction  générale 
est  et  ouest. 

Des  deux  côtés  du  Long-Inlet  (long  bras)  lui-même,  la  direction 
est  généralement  très  droite  et  correspond  à  celle  de  ce  bras, — le 
plongement  étant  uniformément  nord.  La  longueur  de  ce  bras 
à  partir  de  la  pointe  de  l'Orignal  (Moose  Deer  point)  jusqu'à  sa 
tête,  est  de  dix  milles  et  demi.  Le  chenal  est  comparativement 
libre  d'obstructions,  et  il  se  rétrécit  constamment  jusqu'à  ce  qu'il 
se  termine  dans  un  petit  ruisseau  au  fond  de  Vinfet.  Ce  bras 
occupe  une  dépression  qui  a  été  creusée  le  long  d'une  lisière  de 
gneiss  d'un  gris  très  pâle,  principalement  composé  de  feldspath  à 
chaux,  mais  contenant  aussi  un  peu  de  quartz  blanc  et  quelques 
paillettes  de  mica  noir.  Il  se  décompose  rapidement  sous  l'action 
de  la  température,  et  laisse  une  surface  d'un  blanc  de  neige  après 


^^ 


V 


228  feXt»LOllATlOK   GÉOLOGlQtJE   t)t   CaNaOA. 

frappant  avec  la  matrice  plus  foncée.     Elles  se  composent  d^uné 
agglomération  très  grossière  de  quartz  blanc,  de  feldspath  rouge 
pâle,  clivable,  et  de  grandes  paillettes  de  mica  noir.     Ces  roches 
sont  aussi  parsemées  de  plus  petites  veines  de  quartz  et  de  felds- 
path en  feuillets  séparés,  qui  sont  diversement  disposés  parallèle- 
ment aux  épontes.     La  matrice  schisteuse   renferme  de  petits 
grenats  rouges,  abondamment  disséminés  presque  partout  dans  la 
masse.     Sur  Tile  Rosetta,  à  environ  un  mille  au  sud  du  village, 
chaque  grenat  est  entouré  d'une  bordure  jaunâtre.     Lorsque  la 
roche  est  tranchée  et  examinée  au  microscope,  Ton  voit  que  cette 
bordure    est  composée    de    quartz   cristallin,   et  Ion   s'aperçoit 
aussi  que  les  grenats,  qui  d'ailleurs  sont  transparents,  renferment 
de  petits  points  noirs.     Le  schiste  hornblendique,  qui  contient  ces 
grenats,  est  sillonné  de  petites  veines,  du  côté  ouest  de  l'ile, 
entièrement  remplies  de  mica  noir,  dont  la  feuillure  est  parallèle 
aux  épontes  des  veines,  qui  traversent   le   clivage   du   schiste 
presque  à  angles  droits. 
^omîSliôeet       "^  ^^®*  ^^  village  de  Parry-Sound,  le  long  du  chemin  du  même 
cMsuîïïn.      nom,  le  gneiss  ou  le  schiste  hornblendique  foncé  domine  sur 
une  distance  d'environ  un  mille  et  demi.     Une  lisière  de  calcaire 
cristallin,  et  une  autre  de  diorite  pommelée  de  blanc  et  de  noir, 
sont  associées  à  ces  roches,  là  où  ce  chemin  traverse  le  28e  lot  de 
la  première  concession  du  township  de  McDougall.  J'en  ferai  une 
description  plus  complète  en  même  temps  que  celle  des  autres 
lisières  de  calcaire  de  ce  district.     Sur  les  lots  147  et  148,  conces- 
sion A  du  rang  du  chemin,  c'est-à-dire,  à  un  peu  plus  d'un  mille 
à  Test  du  village,  et  ensuite  sur  le  lot  29,  dans  la  lie  concession 
de  Foley,  à  environ  un  mille  au  sud  du  dernier  de  ces  lots,  la 
roche    hornblendique  renferme   beaucoup   de   fer   magnétique. 
M.  Frank  Adams  a  fait  un  essai  de  quelques-uns  des  spécimens 
provenant  du  lot  148,  et  il  a  trouvé  que  la  quantité  de  fer  n'était 
pas  suflBsante  pour  que  l'on  puisse  désigner  la  roche  comme  mi- 
nerai.    La  direction  générale  des  roches,  dans  le  voisinage  du 
village  de  Parry-Sound,  parait  être  un  peu  à  l'est  du  nord. 
Parry-Sound.      Sur  la  plus  grande  des  îles  qui  se  trouvent  dans  la  partie  nord 
du  détroit  appelé  Parry-Sound,  la  roche  est  un  gneiss  gris,  à  grain 
fin,  granulaire,  siliceux,  avec  grenats  et  paillettes  de  mica.  Il  court 
à  peu  près  sud-sud-est,  et  est  sillonné  en  tous  sens  par  des  veines 
de  granit*  rougeâtre  très  grossier,  dont  quelques-unes  sont  presque 
horizontales.     Outre  du  quartz,  du  feldspath  et  du  mica,  elles 
renferment  parfois  des  morceaux  de  fer  magnétique  noir,  d'un 
demi-pouce  et  moins  de  diamètre.    Sur  l'autre  rive  du  détroit, 


^» 


RAPPORT  PAR   M.  ROBERT  BELL.  229 

vers  le  milieu  du  côté  nord  de  l'île  Parry,  le  gneiss  plonge 
S.  20^  0.  <  45^,  tandis  que  plus  loin  à  Touest  du  même  côté  de  Tîle, 
ou  en  face  de  la  pointe  Kill-bear,  il  plonge  avec  beaucoup  de 
constance  à  peu  près  franc  sud,  à  des  angles  de  40°  à  60 '^. 
Autour  de  l'extrémité  de  la  pointe  Kill-bear,  le  gneiss  est  presque 
tout  gris  et  en  lits  minces,  et  il  plonge  S.  10°  E.  <:  40°. 

La  ffrande  île  qui  se  trouve  à  mi-chemin  entre  le  détroit  de  fo  «hibaish- 
Parry  et  Franklin-Inlet  est  appelée  Sbibaishkong.      Autour  de 
l'entrée  sud  du  canal,  entre  cette  île  et  la  terre  ferme,  le  gneiss 
plonge  nord-est  à  un  angle  de  40^,  mais  à  commencer  d'une  courte 
distance  après  être  entré  dans  le  chenal,  et  ensuite  sur  une  dis* 
tance  de  près  de  deux  milles,  il  court  N.  16°  0.,  tandis  que  le 
plongement  est  à  un  angle  élevé  à  l'est,  du  côté  du  large,  et  à 
l'ouest  sur  la  rive  opposée.     A  l'extrémité  nord  de  l'île,  la  direc- 
tion de  la  stratification  est  très  uniforme,  N.  22°  O.,  avec  plonge- 
ment ouest  à  un  angle  de  80^.  Ici  la  roche  est  interstratifiée  de  lits 
de  schiste  hornblendique  et  micacé,  de  moins  d'un  pied  d'épais- 
seur, qui  se  sont  en  partie  décomposés  et  ont  laissé  de  longues 
rainures  droites,   en  forme  de   rigoles,  profondes   de   quelques 
pouces,  sur  la  surface  d'ailleurs  unie  du  gneiss  ordinaire.    Ces 
rainures  ont  la  même  profondeur  lorsqu'elles  se  trouvent  sous 
l'eau  que  lorsqu'elles  sont  à  une  élévation  de  plusieurs  pieds  au- 
dessus  de  sa  surface,  ce  qui  semblerait  démontrer  que  le  lac 
Huron  n'est  pas  depuis  longtemps  (géologiquement  parlant)  à  son 
niveau  actuel.     Dans  la  petite  baie  qui  se  trouve  droit  au  nord 
de  cette  extrémité  de  l'île  Shibaishkong,  le  gneiss  court  N.  20°  0. 
et  plonge  à  l'ouest  à  un  angle  élevé.     Des  veines  de  granit  rou- 
geâtre  grossier,  épaisses  d'un  à  deux  pieds,  qui  suivent  ici  la 
direction  de  la  roche,  ressortent  d'un  pied  ou  plus  au-dessus  du 
niveau  général  de  la  surface  du  gneiss.     En  cet  endroit  des  arêtes 
parallèles,  souvent  très  rapprochées  les  unes  des  autres,  mais  dont 
aucune  n'a  plus  de  trois  à  quatre  pouces  d'élévation,  courent  presque 
à  angle  droit  de  la  direction  des  lamelles  du  gneiss.    Elles  m'ont 
paru  être  dues  à  quelque  cause  durcissante,  suivant  de  petites 
fissures  ou  joints  de  la  roche  ;  mais  d'après  vos  recherches  et  celles 
du  professeur  Eamsay  dans  la  Galles  du  Nord,  au  sujet  des  phéno- 
mènes du  clivage,  de  lalamellation,  etc.,  parmi  les  roches  altérées, 
il  paraît  fort  possible  que  ces  arêtes  parallèles  peuvent  réellement 
représenter  la  marche  de  la  stratification  primitive,  tandis  que  la 
lamellation  mieux  marquée  du  gneiss  est  le  résultat  de  change- 
ments de  structure  et  de  métamorphisme  subséquents. 

Le  Franklin-Inlet  des  cartes  marines  est  appelé  par  les  Sauvages,  snawanag*. 


I 


230 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Rivltre 
Shawunaga 


Shawaiiaga  (oa  la  rive  droite  nord  et  sud),  par  allasion  à  la 
direction  du  côté  est  du  canal  principal.  La  plus  grande  des 
iles  du  côté  ouest  de  ce  canal  a  reçu  le  nom  d'île  de  McKay.  Le 
gneiss,  sur  l'île  et  le  côté  opposé  de  ce  bras,  est  généralement 
massif,  des  variétés  rougeâtres  et  grisâtres  ordinaires,  et  court 
nord-ouest  et  sud-est  ;  mais,  sur  Tîle  nue  qui  se  trouve  au  milieu 
du  canal,  en  face  de  l'emplacement  de  l'ancien  poste  de  traite,  la 
direction  du  gneiss  massif  est  N.  26®  0.  Sur  les  petites  îles  qui 
entourent  la  partie  nord  de  l'île  de  McKay,  l'allure  du  gneiss 
varie  de  l'est  et  ouest  à  l'est-sud-est  et  ouest-nord-ouest,  tandis  que 
les  plongemeuts  sont  à  des  angles  comparativement  doux  tant  au 
nord  qu'au  sud.  La  baie  intérieure  qui  s'ouvre  en  face  de  la 
partie  nord  de  Franklin-Inlet  est  appelée  la  baie  aux  Esturgeons. 
Ses  rives  sont  formées  de  gneiss,  traversé  de  veines  de  granit 
rougeâtre  et  grossier,  La  rivière  Shawanaga  se  jette  à  la  tête  d'un 
bras  ou  rameau  plus  petit,  qui  s'avance  à  l'est  de  la  partie  nord 
de  Franklin-Inlet,  et  qui  paraît  avoir  été  creusé  dans  une  lisière 
de  gneiss  friable  gris,  qui  se  continue  dans  une  direction  un  peu 
au  sud  de  l'est,  dans  une  petite  vallée  au-delà  de  la  tête  du  petit 
bras,  et  plonge  au  nord  à  un  angle  de  SO'^  à  36*^.  A  la  première 
chute  de  la  rivière  Shawanaga,  qui  se  trouve  un  peu  au  sud  de  la 
course  de  cette  lisière  de  gneiss  friable  gris,  la  roche  est  un  gneiss 
compacte,  rougeâtre,  siliceux,  qui  a  aussi  une  direction  est.  Au 
nord-ouest  de  Franklin-Inlet,  ou  vers  Byng-Inlet,  la  direction 
moyenne  du  gneiss  est  à  peu  près  sud-ouest  sur  les  quelques 
premiers  milles. 

Le  Byng-Inlet  a  une  longueur  de  sept  milles  à  partir  du  lac 
jusqu'à  l'embouchure  proprement  dite  de  la  rivière  Méganatawan, 
et  une  largeur  moyenne  de  moins  d'un  quart  de  mille.  Sa  course 
est'à  peu  près  est,  ou  presque  à  angle  droit  de  la  direction  générale 
du  gneiss,  qui  est  environ  N.-N.-O.  Le  long  de  la  moitié 
occidentale  de  ce  bras,  la  plus  grande  partie  du  gneiss  est  rougeâtre 
et  compacte,  tandis  que  sur  sa  moitié  supérieure  ou  intérieure, 
une  grande  partie  en  est  micacée  et  hornblendique,  et  renferme 
des  grenats  rouges  disséminés. 
Rivière Mégar     g^y  Je  côté  sud  dc  la  rivière  Méffanatawan,  précisément  au  bas 

natawan.  o  »  t 

de  la  première  chute,  à  environ  deux  milles  et  demi  de  la  tête  du 
bras,  il  y  a  un  dyke  de  poudingue  d'un  brun-rougeâtre  foncé.  Il 
affleure  tout  près  du  bord  de  la  rivière,  et  il  n'en  est  exposé 
qu'une  très  petite  partie  ;  mais  il  paraît  courir  à  l'est  ou  dans  le 
même  sens  que  la  rivière.  La  matrice  est  amorphe  et  très 
cassante  ;  tandis  que  quelques-uns  des  fragments  se  composent  de 


Byng-Inlet. 


Dyke 
brecciolaire. 


RAPPORT  PAR  M.  ROKERT  BELL.  231 

silex  foncé,  d'un  brun  rougeâtre  opaque,  et  d'autres  appartiennent 
à  une  variété  de  syénite  foncée.     La  masse  renferme  un  peu  de 

spath  calcaire  et  des  paillettes  de  pyrite  de  fer.  Enlre  Tembou- 
chure  de  la  rivière  et  cette  chute,  surtout  sur  le  côté  nord,  le 
gneiss,  qui  court  dans  diiFérentes  directions,  est  d'un  cajactère 
sec,  friable,  le  long  d'une  série  de  joints  qui  courent  parallèlement 
à  la  rivière  et  sont  enduits  d'oxyde  de  fer.  Le  cours  de  Byng-Inlet 
et  celui  de  la  rivière  Méganatawan  sont  remarquables  en  ce  qu'ils 
sont  comparativement  droits  et  croisent  la  marche  générale  du 
gneiss  et  des  schistes  micacés  et  hornblendiques,  ainsi  que  celle 
des  lacs  et  des  nombreux  petits  cours  d'eau  du  district.  Cela 
semblerait  indiquer  que  la  formation  de  ce  canal  a  eu  quelque 
chose  à  faire  avec  l'existence  du  dyke  de  poudingue  ou  des  joints 
ci-dessus  décrits. 

Vers  les  bouches  de  la  rivière  des  Français,  les  roches  domi-  f^^^^^^Q^  ^* 
nantes  sont  des  schistes  fohcés,  horn])lendiques  et  micacés,  ou  des  *'''*"Ç**^- 
gneiss  schisteux,  avec  gneiss  rougeâtre  compacte,  et  d'autres  de 
couleur  grise  et  de  texture  moyenne.  Les  parties  schisteuses 
sont  traversées  de  nombreuses  veines  de  granit  grossier,  et 
renferment  ordinairement  une  abondance  de  grenats  rouges 
disséminés.  La  direction  moyenne  est  environ  N.-N.-E.,  et  le 
plongement  le  plus  fréquent  est  à  l'est  à  des  angles  élevés.  Sur 
les  îles  aux  Outardes  (Bustard  islands),  cependant,  en  face  des 
embouchures  de  la  rivière  des  Français,  le  gneiss,  qui  est  interstra- 
tifié de  schiste  hornblendique,  plonge  au  sud. 

Calcaires  Cristallins  de  la  région  entre  la  Baie 
Géorgienne  et  le  lac  Nipissingue. 

Les  calcaires  cristallins  de  cette  rés^ion  appartiennent  au  moins  Plusieurs 

lisières. 

à  trois  lisières  distinctes,  et  il  est  probable  que  quelques-uns  des 
affleurements  appartiennent  à  une  quatrième,  et  d'autres  peut- 
être  à  une  cinquième  lisière.  A  l'exception  d'une  localité,  signalée 
par  M,  Murray  il  y  a  plus  de  vingt  ans,  ces  calcaires  n'ont,  jusqu'ici, 
été  mentionnés  dans  aucun  des  rapports  de  la  Commission,  et 
leur  existence  ne  paraît  pas  avoir  été  généralement  connue  des 
habitants  du  district  eux-mêmes,  quoique  pour  beaucoup  de 
raisons  ils  sont  d'une  grande  importance  à  propos  de  l'établisse- 
ment de  cette  région.  Je  vais  relater  les  principaux  faits  consta- 
tés à  l'égard  de  chacune  de  ces  lisières  durant  le  peu  de  temps 
qu'il  m'a  été  possible  d'y  consacrer  à  la  fin  de  la  saison.  La  plus 
grande  partie  de  cette  région  est  encore  à  l'état  vierge,  et  il  est 


?  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

'îilc  de  Texplorer  pour  en  reconnaître  les  détails  géologiques; 
vers  le  détroit  de  Parry  lui-même,  elle  commence  à  se  colo- 
it  les  chemins  qui  se  font  dans  ces  environs  nous  ont 
des  facilités  qui  n'existaient  pas  il  y  a  quelques  années. 

Lisière  de  Burlon. 

a  plus  occidentale  de  ce  calcaire  sur  laquelle  j'ai  pu 

le  renseignement  est  bien  développée,  me  dit-on, 

^e  du  lac  Wa-wash-kaise  (du  Petit-Chevreuil),  dans 

Burton  etMcKenzie,  et  du  lac  Ka-wa-shaig-amog 

position  n'est  pas  encore  définitivement  établie, 

près  de  l'encoignure  nord-est  de  Wilson.  Sur 

'and),  dans  le  lac  Nipissingue  lui-même,  M. 

mlcaire  cristallin  d'âge  laurentien   qui   se 

^e  la  continuation  vers  le  nord  de  la  lisière 

A  environ  un  quart  de  mille  à  l'ouest  de 

-wash-kaise,  on  dit  que  le  calcaire  de 

de  masse  autour  d'un  petit  lac  dans 

Burton,  par  suite  de  quoi  je  me  pro- 

"%ière.  On  dit  qu'il  est  presque  blanc 

Hé  creusé  de  nombreuses  cavernes. 

^^ait  un  affleurement  de  calcaire 

l'île  Shibaishkong,  à  quelques 

Parry,  et  si  tel  est  le  cas,  il  peut 

la  lisière  de  Burton. 

mnd. 

•^lle  nous  avons  trouvé 

'»  suivie  depuis  l'encoi- 

\  près  du  village  de 

1-4®  E.  (ast.),  sur  une 

dans  le  township 

"îaire  cristallin  de 

.  ce  qui  est  aussi 

semblables  qui 

^uée  au  nord 

que  je  me 

Tr  plus  de 

compose, 

dinaire- 


RAPPORT  PAR   M.   ROBERT   BELL.  233 

ment  blanc  ou  gris  très  pâle,  mais  ayant  souvent  une  teinte  rose, 
verte  et  jaune.  A  la  calcination,  il  produit  une  excellente  chaux. 
Parmi  les  minéraux  que  j'ai  trouvés  associés  à  ce  calcaire,  sont  le  ^^\^^^ 
graphite  et  la  serpentine;  le  premier  en  paillettes  disséminées 
dans  la  roche,  et,  sur  le  lac  Manitouwabin,  en  morceaux  de  deux 
à  trois  pouces  de  diamètre  ;  et  la  dernière  en  grains  et  morceaux 
d'un  pouce  ou  deux  de  diamètre,  sur  le  lot  32,  concession  A  d'Ha- 
german,  à  l'extrémité  est  du  lac  Lorimer.  Alliée  à  la  partie 
serpentineuse  du  calcaire  dans  cette  localité,  se  trouve  une  roche 
semi-cristalline  à  grain  fin,  ayant,  dans  les  cassures  fraîches,  beau- 
coup l'apparence  d'une  dolomie,  mais  que  le  Dr.  Harrington  a 
trouvé,  sur  examen,  composée  de  menus  grains  de  quartz  dans 
une  matrice  de  spath  calcaire.  Cette  roche  renferme  des  taches 
de  quelques  pouces  de  diamètre,  teintes  d'une  belle  couleur 
pourpre  par  quelque  composé  de  fer.  Sa  position  paraissait  être 
près  de  la  limite  occidentale  de  la  lisière,  qui  est  flanquée  de  ce 
côté  par  du  gneiss,  composé  principalement  de  quartz  et  de  spath 
calcaire.  Le  calcaire  renferme,  près  du  contact  du  gneiss,  des 
cristaux  de  pyroxène  et  des  spécimens  de  mica  jaune,  dont  les 
lamelles  sont  disposées  sous  une  forme  rayonnante,  ou  à  angles 
droits  du  plus  grand  diamètre  de  la  masse.  Vers  la  ligne  de 
division  entre  les  lots  33  et  84  du  chemin  du  Nord  dans  ces 
environs,  un  souterrain  naturel,  creusé  dans  le  calcaire,  passe  sous 
le  chemin  et  donne  passage  à  un  petit  ruisseau  qui  se  jette  dans 
la  tête  du  lac  Lorimer.  La  roche  est  ici  grossièrement  cristalline 
et  presque  blanche,  et  elle  ne  se  désagrège  pas  sous  l'action  de 
l'atmosphère. 

Sur  le  lot  28,  concession  I  de  McDougall,  à  environ  un  mille  p^"/^^*^***"^ 
à  l'est  du  hallage  de  Parry-Sound,  où  cette  lisière  est  exploitée  **arry-sound. 
pour  en  faire  de  la  chaux,  elle  est  fort  amincie  et  paraît  cesser 
complètement  à  peu  de  distance  au  nord.  Au  four  à  chaux,  elle 
plonge  à  l'ouest  à  un  angle  élevé  et  se  compose  de  douze  pieds 
de  calcaire  pur  à  gros  cristaux,  friable,  d'un  rose  pâle  et  vert, 
supportés  par  vingt  ou  trente  pieds  de  calcaire  semblable,  inter- 
stratifié de  lits  gneissiques,  et  renfermant  des  galets  et  concré- 
tions. Ces  dernières  paraissent  principalement  formées  de 
pyroxène,  tandis  que  les  galets,  qui  sont  en  partie  arrondis  et  en 
partie  anguleux,  consistent  en  quartz,  avec  couches  de  hornblende 
cristalline.  Le  plus  gros  galet  observé  avait  environ  un  [)ied  de 
diamètre,  et  la  plupart  avaient  moins  de  trois  pouces. 

La  roche  qui  est  ici  immédiatement  associée  au  calcaire  est  une  ^'j^an^-^. 
diorite   d'un   aspect    remarquable,   composée   d'un   fond   blanc. 


234  EXPLORATION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

fortement  bigarrée  ou  mouchetée  de  plaques  de  hornblende  vert 
foncé  ou  noirâtre,  dont  le  plus  long  diamètre  est  disposé  parallè- 
lement à  la  stratification  générale.  Cette  roche  parait  être  celle 
que  M.  Vennor  a  décrit  dans  la  région  d'Hastings,  Lanark  et 
Renfrew  sous  la  désignation  de  "  diorite  mouchetée."  J'ai  trouvé 
la  même  roche  dans  le  flanc  du  coteau  du  côté  nord  du  ruisseau, 
à  la  tête  du  Partridge-Inlet,  qui  court  parallèlement  au  Long- 
Inlet,  à  une  distance  de  deux  ou  trois  milles  au  sud  de  celui-ci, 
ces  deux  bras  se  trouvant  entre  les  deux  bouches  nord  de  la 
rivière  Muskoka.  Je  ne  serais  pas  surpris  de  découvrir  qu'elle 
forme  le  flanc  occidental  d'une  lisière  de  calcaire  cachée  dans  la 
vallée  du  ruisseau. 

On  me  dit  qu'il  existe  du  calcaire  cristallin  à  la  tête  de  la  baie, 
à  environ  un  mille  à  l'ouest  du  village  sauvage  du  côté  sud  de 
l'ile  Parry,  qui  serait  l'affleurement  le  plus  méridional  connu  de 
la  lisière  de  Parry-Sound.  On  rapporte  qu'il  existe  ensuite  sur 
le  lot  30,  concession  XI  de  Foley,  Le  four  à  chaux  mentionné 
Tovvnvhipde  plus  haut  sc  trouvc  à  un  mille  plus  loin  vers  le  nord.  La  localité 
suivante  dans  laquelle  on  le  voit  est,  dit-on,  dans  la  partie  nord 
du  lot  22,  concession  I  de  McDougall.  Il  est  bien  exposé  sur  le 
lot  18,  concession  II  du  même  town6hip,6ur  une  petite  presqu'île 
à  l'extrémité  est  du  lac  du  Moulin,  où  il  consiste  en  une  soixan- 
taine de  pieds  de  calcaire  à  gros  cristaux,  blanc-crême  et  rosâtre 
pâle,  avec  quelques  bandes  lenticulaires  et  petites  masses  de 
hornblende.  Le  plongement  est  à  Test,  à  un  angle  de  35*^  à  40^. 
Il  se  montre  ensuite  sur  le  bord  du  lac,  au  bas  d'une  falaise  sur 
le  lot  18,  concession  III  ;  puis  il  forme  aussi  le  versant  d'un 
coteau  sur  le  lot  17,  concession  III,  oii  il  plonge  à  l'est  à  un  angle 
de  60°  à  70°.  Ici,  il  est  rempli  de  galets  et  de  concrétions,  comme 
ceux  que  l'on  voit  au  four  à  chaux,  et  il  est  supporté  par  la  diorite 
bigarrée  décrite  plus  haut.  Cette  dernière  roche  est  sillonnée  de 
veines  de  granit  grossier,  renfermant  des  morceaux  de  minerai  de 
fer  magnétique  noir,  de  quelques  pouces  de  diamètre,  qui  con- 
tiennent des  traces  de  maganèse  et  de  titanium. 
Affleure-  Lc  calcairc  à  gros  cristaux  de  cette  lisière  affleure  en  grande 

Hsi?rede'^  ^   quantité  vers  la  décharge  et  à  l'extrémité  est  du  lac  Manitou wa- 
Paro-:ioun  .  ^.^^^  ^^^^^  ^^^  couccssions  VI,  VII  et  VIII  de  McKellar.    Entre  ce 

lac  et  les  localités  qui  ont  été  décrites  vers  l'extrémité  est  du  lac 
Lorimer,  on  dit  qu'il  existe  sur  le  lot  19,  concession  I  d'Hagerman, 
et  au-delà  de  ce  dernier  lac,  vers  les  lots  43  et  44,  concessions  A  et 
B,  sur  le  chemin  du  Nord  du  même  township.  M.  D.  F.  McDo- 
nald, de  Parry-Sound,  à  qui  je  suis  redevable  de  beaucoup  de 


RAPPORT  PAR  M.  ROBERT  BELL.  235 

renseignements  utiles  au  sujet  du  district  de  Parry-Sound,  m'in- 
forme qu'un  calcaire  cristallin  grossier,  blanchâtre,  qui  se  trouve- 
rait sur  le  pendage  de  cette  lisière,  est  bien  développé  sur  le  lot 
60,  concession  B,  et  sur  les  lots  59  et  60,  concession  A,  dans  Ha- 
german,  et  Ton  m'a  assuré  qu'un  calcaire  semblable  se  trouve  sur 
le  lot  85,  concession  XI  de  Croft.  Ceci  nous  amène  tout  près  de 
Tile  aux  Erables  (Maple  island),  sur  la  rivière  Méganatawan,  dans 
la  partie  sud-est  de  McKenzie  d'où  M.  Murray  a  suivi  cette  lisière 
sur  un  parcours  de  trois  milles  au  nord.  Il  la  décrit  comme 
plongeant  à  Test  à  un  angle  élevé,  et  comme  renfermant  du  gra- 
phite, du  mica  jaune  et  de  la  pyrite  de  fer.  Il  n'en  mentionne  pas 
la  puissance,  mais,  d'après  le  plan  qui  accompagne  son  rapport, 
elle  doit  être  d'au  moins  800  pieds.  Plus  loin,  le  calcaire  se  ren- 
contre sur  le  chemin  du  Nord,  vers  le  milieu  du  township  de 
Ferrie,  et  à  l'intersection  de  ce  chemin  avec  la  rivière  du  Che- 
vreuil (Deer  river.)  Au-delà  de  ce  point,  des  calcaires  cristallins 
blanchâtres,  dans  lesquels  il  s'est  formé  des  cavernes,  existent  en 
abondance  en  arrière  de  Ferrie  et  dans  le  township  non  arpenté 
au  nord  de  ce  dernier,  et  aussi  sur  le  lac  Minisegog  ;  mais  on  ne 
sait  pas  au  juste  s'il  représente  une  continuation  de  la  lisière  de 
Parry-Sound  ou  non.  Il  est  possible  que  la  lisière,  qui  paraît 
courir  dans  la  même  direction,  à  partir  de  la  partie  est  du  town- 
ship de  Pringle  jusqu'à  la  baie  du  Sud  du  lac  Nipissingue,  soit 
une  continuation  de  celle  qui  nous  occupe,  bien  qu'il  soit  égale- 
ment probable  qu'elle  appartienne  à  la  prochaine  que  je  vais 
décrire. 

Lisière  du  Chemin  de  Nipissingue. 

Une  lisière  de  calcaire  cristallin  peut  être  suivie  par  de  nom- t  ^sl^^e  du 
breux  aiBeurements  sur  le  chemin  de  Nipissingue  et  dans  son^N^i.usmgue. 
voisinage,  depuis  le  township  de  Chapman  jusqu'à  la  baie  du 
Sud,  sur  le  lac  Nipissingue,  distance  d'environ  trente  milles,  sa 
direction  générale  étant  à  peu  près  N.  6^  E.  (ast.)     Je  me  propose 
de  la  nommer  la  lisière  du  chemin  de  Nipissingue.     L'on  ne 
voyait  pas  toute  sa  largeur  dans  aucun  des  affleurements  que  j'ai 
pu  examiner,  mais  elle  n'a  probablement  pas  moins  de  cent  pieds. 
C'est  en  général  un  calcaire  gris  pâle  ou  blanchâtre,  à  cristaux  cnracu-re  du 
de   médiocre  grosseur.     Il  affleure  dans  les  localités  suivantes 
(mentionnées  par  ordre  du  sud  au  nord),  qui  sont  données  en 
partie  d'après  mes  propres  observations  et  en  partie  d'après  des 
renseignements  qui  me  paraissent  sûrs  : — 

liOt  24,  concession  IX,  township  de  Chapman,  sur  la  rivière  ^^^IV"^' 


236  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Détresse.  Lots  110,  112,  114  et  120,  concession  B  du  même 
township.  En  face  des  extrémités  ouest  des  lots  126  et  129, 
concession  B  du  township  de  Lount.  Lots  137  à  142,  concessions 
A  et  B  de  Lount.  Sur  le  chemin  entre  les  concessions  VI  et  VII, 
lot  6,  de  Pringle.  Lot  202,  chemin  de  rang,  township  de  Nipissin- 
gue,  près  du  lac  Muckwabie.  Vers  le  lot  215,  chemin  du  rang  A, 
Nipissingue.  Vers  le  coin  ouest  du  lot  218,  chemin  du  rang  B, 
Nipissingue.  Sur  la  presqu'île  entre  la  rivière  Namannitigong  et 
la  baie  Sud,  lac  Nipissingue,  en  face  du  "  débarcadère,  "  ou 
l'extrémité  du  chemin  de  Nipissingue.  On  dit  qu'il  existe  un 
calcaire  semblable  sur  l'une  des  îles  du  Manitou,  dans  la  partie  est 
du  lac  Nipissingue,  qui  se  trouvent  sur  la  ligne  de  continuation 
de  cette  lisière  vers  le  nord. 

Au  sud,  cette  lisière  est  peut-être  représentée  par  un  affleure- 
ment de  calcaire  cristallin,  que  l'on  dit  exister  à  Groff 's  Mill,  dans 
le  township  de  Foley  ;  et  il  n'est  pas  impossible  que  les  calcaires 
de  la  baie  de  Hobert  (que  je  vais  maintenant  décrire)  appartiennent 
à  la  même  lisière. 

Lisière  de  la  Baie  de  Robert. 
lAMère  de  la       La  baie  de  Robert  est  située  au  nord-est  de  l'île  Prince-William- 

b;ilp  (le 

uoi>ert,  Henry  ou  Beausoleil,  en  face  de  Pénitancouchine.  Un  bras  étroit 

et  recourbé  s'avance  au  nord  en  partant  de  la  baie,  que  les 
Sauvages  appellent  Anim-wa-shing,  ou  de  la  Caverne-du-Chien. 
La  convexité  de  ce  bras  de  lac  est  au  sud-est.  Dans  ce  bras,  j'ai 
trouvé  une  lisière  de  calcaire  cristallin  gris  pâle,  qui  est  exposé 
sur  les  pointes  et  dans  les  îles  qui  se  trouvent  sur  son  parcours 
jusqu'à  une  distance  d'environ  trois  milles,  en  commençant  à  un 
quart  de  mille  de  la  tête  du  bra>s.  La  lisière  a  une  puissance  d'au 
moins  cinquante  pieds,  et  elle  est  recouverte  de  trente  ou 
quarante  pieds  de  gneiss  grenu  gris  pâle,  la  plupart  en  lits  minces, 
suivi  d'une  épaisseur  inconnue  de  gneiss  siliceux  très  massif,  à 
grain  serré,  dur  et  cassant.  Son  plongement  est  à  l'est  et  au  sud- 
ouest,  à  un  angle  d'environ  70^,  et  son  allure  suit  la  courbe  du 
bras  de  lac  qui  doit  sans  doute  son  origine  à  l'existence  du  calcaire. 
Dans  cette  partie  de  son  parcours,  la  lisière  contourne  évidemment 
l'extrémité  sud-est  d'une  anticlinale.  Près  de  la  tête  du  bras  de 
lac,  et  ensuite  sur  l'une  des  petites  lies  qui  se  trouvent  à  son 
entrée,  le  calcaire  est  riche  en  plusieurs  espèces  des  minéraux  qui 
caractérisent  souvent  les  calcaires  laurentiens  de  la  vallée  de 
rOutaouais.     Entre  autres  sont  l'idocrase  brune  en  très  beaux 


tlAJ^fORt  fAR   M.  llOBËRt   BELL.  SS? 

cristaux,  des  grenats  couleur  saumon,  (bien  cristallisés,  mais  très  Minéraux 

V      T  .         n  1        1       1  cristallins, 

cassants,)  des  grenats  rouge^vm  foncé,  de  la  hornblende,  du 
graphite,  du  quartz,  de  la  pyroxène  en  cristaux  très  nombreux, 
petits,  transparents,  d'un  vert  brillant,  de  la  p3^rite  de  fer  et  du 
mica. 

Lisière  du  Lac  Tahn. 

A  propos  des  calcaires  laurentiens  cristallins  de  la  région  qui  ^^^^^^^  ^^  i«c 
nous  occupe,  je  puis  mentionner  la  lisière  qui  se  montre  au  pied 
du  lac  Talon,  et  que  j'ai  examinée  en  allant  du  lac  Nipissingue  à 
rOutaouais.  Elle  se  compose  de  calcaire  cristallin  blanchâtre, 
avec  points  et  plaques  de  serpentine  verte.  Elle  a  une  puissance 
considérable,  plonge  au  sud  à  un  angle  d'environ  40^,  et  peut  être 
suivie  sur  une  distance  de  400  à  500  verges  en  descendant  la 
rivière  Mattawa.  Elle  reparaît  sous  la  glissoire  du  premier  rapide 
en  bas  de  la  décharge  du  lac,  et  on  la  revoit  encore  sur  un  ilôt 
dans  le  lac  de  la  Lvne  (Moon  lake),  le  premier  en  aval  du  lac 
Talon. 

M.  Murrav  fait  mention  de  l'existence  de  calcaire  cristallin  sur 
le  lac  des  Cèdres,  sur  la  rivière  Pétéwahweh,  qui  se  trouve  à 
envfron  dix-huit  milles  au  sud  du  pied  du  lac  Graudin.* 

Géologie  des  environs  de  Shibaonanino. 

Le  village  de  Shibaonauing  ("Killamey")  est  construit  sur  unshibaona- 
granit  rouge,  qui  forme  aussi  la  plus  grande  partie  de  l'île  Greorge 
vis-à-vis,  et  s'étend  au  nord  du  village  sur  un  distance  d'un  peu 
plus  d'un  mille.  La  même  roche  paraît  se  prolonger  au  nord-est 
le  long  de  la  rive  jusqu'à  l'entrée  de  Collin's-Inlet.  Sa  position 
suit  le  contact  des  formations  laurentienne  et  huronienne,  et  il 
paraît  appartenir  à  cette  dernière  plutôt  quà  la  première.  Il  a  Granit. 
une  texture  moyenne  et  est  composé  de  feldspath  rougeâtre  et  de 
quartz  blanc-bleuàtre,  avec  un  peu  de  hornblende,  qui,  cependant, 
est  souvent  absente.  Sauf  sur  les  côtés,  il  a  une  structure  homo- 
gène massive,  mais  dans  quelques  cas  un  simple  filet  schisteux 
rougeâtre  ou  vert-jaunâtre,  d'un  pouce  ou  deux  d'épaisseur,  qui 
court  dans  une  direction  nord-est,  avec  un  plongement  au  sud-est 
d'environ  50^*.  Vers  chacun  des  côtés,  le  grain  de  la  roche 
commence  à  prendre  une  espèce  de  parallélisme  ou  une  structure 
gneissoïde.     On  peut  voir  cela  à  environ  un  mille  et  quart  franc 


Voir  Rapports  de  la  Commission  Géologique  pour  1854. 


238  EXPLORATION   aÉOLOdlQUB   DU    CANADA. 

nord  du  centre  du  village,  et  aussi  sur  l'île  George,  en  face  de  la 
limite  orientale  de  l'emplacement  du  village.  Le  contact  du 
granit  avec  la  quartzite  et  les  schistes  à  hornblende  hnroniens  a 
lieu  du  côté  sud  d'une  île  rocheuse  assez  élevée,  qui  se  trouve 
dans  une  anse  à  environ  un  mille  au  nord  de  l'entrée  occidentale 
du  "passage,"  sur  le  côté  nord  duquel  est  bâti  le  village.  Sur  la 
jiointe  nord-eat  de  l'ile  George,  le  granit  est  flanqué  par  une 
roche  stratifiée  gris-rougeâtre,  composée  d'un  mélange  cristallin 
de  feldspath  et  de  quartz  à  grain  fin.  La  direction  de  la  stratifi- 
cation, qui  est  à  peu  près  verticale  et  très  droite,  est  S.  50°  O. 
Quelques  veines  irrégulières  de  quartz  d'un  blanc  opaque,  qui 
renferme  des  points  de  pyrite  de  fer,  courent  dans  la  direction  de 
la  stratitication. 

Un  dyke  de  diorite  à  grain  tin,  friable,  d'un  grisverdâtre  foncé, 
et  de  trois  à  quatre  pieds  de  largeur,  coupe  le  granit  du  côté  nord 
de  l'île  Georire,  dans  une  direction  N.  70°  O.,  ou  parallèle  au 
"  passage."  L'éponte  sud,  dont  le  dyke  s'est  détaché,  est  remar- 
quablement droile  et  unie.  La  nature  de  ce  dyke  et  sa  direction 
suggèrent  la  prohabilité  que  le  "passage"  lui-m/ïme  est  dû  à 

fp  l'érosion  d'un  dyke  plus  grand  et  parallèle.  Le  beau  nom  si  bien 
approprié  de  Shibiionaning,  qui  a  été  donné  à  cette  localité  depuis 
un  temps  immémorial,  signifie  "la  place  du  passage  libre"  (entre 
deux  grandes  nappes  d'eau);  et  il  est  regrettable  que  l'on  ait 
donné  un  autre  nom  à  son  bureau  de  poste,  surtout  sans  le  con- 
sentement des  habitants. 

?  Du  côté  ouest  du  township  de  Rutherford,  à  partir  de  la  limite 
nord  du  granit  déjà  décrit,  des  quartzites  et  schistes  hornblendiques 
occupent  la  côte  jusqu'à  la  baie  de  Lamirandière,  dans  l'encoi- 
gnure nord-ouest  du  township.  Une  roche  hornblendique  vert* 
noirâtre,  massive  et  à  cristaux  assez  gros,  dont  la  surface  est 
excessivement  rude  ou  irrégulièrement  couverte  de  trous,  afileure 
des  deux  côtés  de  l'étroite  entrée  de  cette  baie.  Sur  le  versant  du 
coteau,  à  une  centaine  de  verges  de  la  rive  nord  de  la  baie,  et  à 
environ  un  demi-mille  du  détroit  ci-di'ssus  mentionné,  il  se  trouve 
une  bande  ou  lisière  de  calcaire  à  cristaux  fins  parmi  les  roches 
huronieunes.  lîlle  a  une  attitude  verticale  et  court  à  peu  près  N. 
70"  O.,  dans  la  partie  examinée.  Sa  puissance  totale  est  d'environ 
soixante-quinze  pieds,  dont  les  vingt-cinq  pieds  qui  se  trouvent  du 
côté  nord  consistent  en  nue  seule  bande  solide  de  calcaire  presque 
blanc  à  cristaux  fins,  nuage  de  pliques  verdâtres  et  gris  pâle. 
Les  autres  cinquante  pieds  sont  mélangés  de  plaques  feuilletées 
de  hornblende,  ainsi  que  d'uu  peu  de  minerai  de  fer  magnétique 


ft APPORT   PAÎl   M.   ROBERt  *BELL.     - 


239 


grenu  et  luisaut.  Attenant  au  calcaire  du  côté  nord,  il  y  a  une 
bande  de  quelques  pieds  d'épaisseur  seulement  de  roche  pétro- 
siliceuse  d*une  couleur  de  fumée  foncée,  rubanée  de  filets  de  couleur 
rouge  sombre.  Elle  se  brise  facilement  avec  une  belle  cassure 
conchoïde,  et  paraît  être  identique  à  une  roche  qui  était  employée 
par  les  "constructeurs  de  monticules"  pour  faire  leurs  têtes  de 
flèches.  Elle  est  suivie  vers  le  nord  par  un  conglomérat  dioritique  conglomérat. 
de  couleur  foncée,  dans  lequel  les  cailloux  sont  petits  pour  la 
plupart  et  généralement  assez  dispersés,  et  plus  loin  par  un  schiste 
micacé  très  foncé,  gris,  tendre,  d'aspect  massif,  en  grande  partie 
rempli  de  petits  cailloux.  Mesurées  à  partir  de  la  bande  de  cal- 
caire, ces  roches  ont  un  affleurement  de  cent  à  deux  cents  pieds 
de  puissance. 

Du  côté  nord  de  la  baie  de  Lamirandière,  à  quelques  centaines  Swnwende. 
de  verges  à  l'est  de  l'affleurement  du  calcaire  ci-dessus  décrit, 
sont  deux  affleurements  de  roche  de  hornblende  très  serrée  et 
massive,  et  entre  les  deux  bras  de  la  baie  il  y  en  a  une  variété 
plus  fissile,  interstratitiée  de  quartzite  gris-rougeâtre,  qui  surmonte 
aussi  les  roches  mélangées.  Le  plongement  est  ici  nord-ouest  à 
un  angle  de  60^  à  70^,  et  la  formation  repose  sur  un  gneiss  grani- 
toïde.  La  presqu'île  longue  et  étroite,  mais  élevée,  qui  s'avance 
au  sud-ouest  à  partir  de  la  terre  ferme  dans  le  voisinage  de  la  baie 
de  Lamirandière  jusqu'à  deux  ou  trois  milles  de  l'île  Heywood, 
consiste  en  quartzite  à  grain  fin,  d'une  couleur  qui  varie  du  gris^"*'"^'''**®' 
pâle  au  blanc  de  lait.  Les  lits  varient  d'environ  un  pouce  à 
plusieurs  pieds  d'épaisseur.  Dans  la  partie  de  la  presqu'île  qui  se 
trouve  franc  ouest  de  Shibaouaning,  la  direction  est  S.  85®  O  ,  et  le 
plongement  sud  à  un  angle  de  80®,  mais  à  son  extrémité,  elle  est 
S.  70°  0.  avec  un  plongement  nord  de  70®  à  80®.  Ici,  quelques- 
uns  des  lits  sont  séparés  par  des  divisions  minces,  verdâtres, 
feuilletées.  Des  lits  de  calcaire  gris,  fossilifère,  appartenant  à  la 
formation  de  Trenton,  reposent  ici  sans  concordance  sur  le  versant 
sud-ouest  de  la  surface  de  la  quartzite  au  bord  de  l'eau.  Du  côté 
est  de  la  presqu'île,  à  environ  trois  milles  au  nord-ouest  de  Shi-  tiqu™^"^" 
baonaning,  il  se  trouve  un  gisement  de  minerai  de  fer  magné- 
tique dans  ces  quartzites,  qui  a  bonne  apparence,  ('ette  presqu'île 
se  dirige  vers  la  tête  de  la  baie  de  Sheguaenda,  sur  la  Grande  Ile 
Manitouline.  Dans  mon  rapport  de  1865,  j'ai  décrit  une  crête  de 
quartzite  huronienne  à  grain  fin,  d'un  gris  très  pâle,  qui  s'avance 
à  l'ouest  jusque  dans  l'île  à  partir  de  la  ièie  de  cette  baie. 


Géologie  de  la.  réoion  au  nord  du  ulC  Écho. 

Pendant  que  j'étais  à  faire  l'examen  de  la  rive  orientale  du  lac 
Supérieur,  MM,  Ix>unt  et  Âdams  exploraient  la  région  qui  entoure 
la  tête  du  lac  Echo,  à  quelques  milles  de  distance,  laquelle  n'avait 
pas  été  riaitée  par  M.  Mnrray,  et  faisaient  une  collection  de  spéci- 
mens des  Toches  qu'ils  rencontraient.  Ils  la  trarersèrent  dans 
difl'érentes  directions  jusqu'à  une  distance  d'environ  sii  milles  au 
nord-est  et  de  cinq  au  nord  de  la  tête  du  lac.  A  en  juger  par  leur 
notes  et  les  spécimens  récoltés,  ainsi  que  par  les  remarques  de  M. 
Murray,  une  diorite  cristalline  d'un  gris  verdâtre  foncé  parait 
courir  depuis  le  côté  nord  du  township  de  McDonald  jusqu'au- 
delà  du  côté  sud-est  du  lac  Echo,  et  vers  le  nord  aussi  loin  que 
M.  Lount  s'est  rendu.  Dans  le  prolongement  nord-est  de  la  vallée 
de  la  rivière  et  du  lac  Echo,  ils  trouvèrent  de  la  felsite  feuilletée, 
gris  foncé,  Bnemeni  cristalline  ;  de  l'ardoise  argileuse  gris- 
bleuâtre  ou  couleur  de  fumée,  et  de  l'ardoise-felsite  rubanée 
afscz  massive  et  d'un  gris  verdâtre  très  foncé,  avec  plans  de  stra- 
tilii-ation  uniformes  qui  correspondent  au  clivage.  Cette  dernière 
roche  ee  rencontre  à  ce  qu'on  appelle  l'ardoisière  de  Stobies,  à 
environ  cinq  milles  au  nord-est  de  la  tête  du  lac.  A  un  mille  et 
demi  au  nord  de,la  baie  septentrionale  du  lac  Echo,  la  roche  est 
une  ardoise  siliceuse  foncée,  d'un  gris  de  fumée,  compacte,  avec 
cassure  conchoïde  lisse.  A  deux  milles  en  ligue  droite  au  nord- 
est  de  la  tête  du  lac,  sur  l'ardoisière  de  Stobies,  il  y  a  une  veine 
de  quartz  et  de  spath  calcaire  blanc,  renfermant  de  la  pyrite  de 
cuivre  et  de  fer,  et  aussi  des  masses  de  fer  magnétique  quelque 
peu  feuilleté,  très  cristallin,  dont  chaque  morceau  forme  uu  aimant 
naturel.  Si  l'on  tire  une  ligne  nord-nord-est  à  partir  de  la  pointe  de 
calcaire  sur  la  rive  nord-ouest  du  lac  Echo,  à  travers  le  lac  Fairy, 
sur  une  distance  d'au  moins  six  milles,  on  verra  que  les  roches, 
sur  un  espace  de  dix  railles  à  l'ouest  de  cette  ligne,  y  compris 
partie  de  la  vallée  de  la  rivière  des  Jardins,  autant  qu'elles  sont  con- 
nues jusqu'à  présent,  se  composent  principalement  de  différentes 
variétés  de  quartzites  huroniennes.  Autour  de  la  partie  nord  du  lac 
Fairy,  et  sur  un  espace  d'un  ou  deux  milles  au  nord,  la  quartzite 


mille  à  Touest  du  lac  Fairy,  une  veine  de  quartz  blanc  se  ren- 
contre dans  une  quartzite  felsitique  grise.  On  dit  que  cette  veine 
renferme  du  sulfate  d'antimoine,  et  des  spécimens  m'en  ont  été 
donnés  par  le  capitaine  Weeks.  A  la  **mine  des  Cailloux"  (Boulder 
miné)^  tout  près  de  la  rivière  des  Jardins,  ou  entre  deux  ou  trois 
milles  à  l'ouest  du  lac  Fairy,  de  nombreuses  masses  anguleuses  de 
quartz  et  feldspath  blancs,  contenant  une  bonne  quantité  de  galène  «aiène. 
avec  de  la  pyrite  de  fer,  ont  été  déterrés,  mais  la  veine  dont  ils 
proviennent  n'a  pas  encore  été  découverte. 

Géologie  du  voisinage  de  la  Mixe  Victoria. 

La  mine  ci-dessus,  qui  a  été  ouverte  l'été  dernier  pour  la  première  Mineviotorin, 
fois,  est  située  à  environ  huit  milles  de  l'embouchure  de  la  rivière  Jardins. 

des  Jardins,  dans  une  direction  un  peu  à  l'est  du  franc  nord.     Un 

* 

nouveau  chemin  y  conduit  à  partir  de  l'embouchure  de  la  rivière^ 
ainsi  qu'un  ancien  sentier  qui  part  de  la  baie  nord-est  du  Petit  lac 
Q-eorge,  qui  tous  deux  suivent  un  parcours  assez  sinueux,  à  une 
distance  d'un  mille  ou  deux  l'un  de  l'autre.  La  première  roche 
observée  sur  le  nouveau  chemin  se  rencontre  à  une  distance  d'en- 
viron cinq  milles  et  demi  en  droite  ligne  de  l'embouchure  de  la 
rivière.  Elle  consiste  en  diorite  d'un  gris-rougeâtre  pâle,  à  grain 
assez  fin.  A  un  mille  plus  loin,  un  schiste  hornblendique  soyeux^ 
verdâtre,  chloritique,  tendre,  a  été  rencontré,  courant  en  appa- 
rence de  l'est  à  l'ouest.  A  environ  sept  milles,  une  quartzite  gris- 
lougeâtre,  semblable  à  la  précédente,  reparaît.  Entre  cet  endroit 
et  la  mine,  un  granit  gris-rougeâtre,  à  grain  fin,  fait  son  apparition. 
Sur  l'ancien  sentier,  à  des  distances  correspondantes  à  celles  indi- 
quées sur  le  chemin  neuf,  l'on  rencontre  des  quartzites  semblables, 
ayant  aussi  une  bande  de  schiste  vert  soyeux  entré  elles.  A  environ 
un  mille  et  demi  à  l'ouest  de  la  partie  du  sentier  qui  est  traversée  par 
cette  dernière  roche,  il  y  a  un  micaschiste  calcarifère  vert  foncé, 
tendre,  à  cristaux  fins,  luisant.  A  environ  trois  milles  à  l'ouest  de  la 
même  partie  du  sentier,  une  felsite  vert-bleuâtre,  quelque  peu  feuil- 
letée, à  cassure  rude,  non-crislalline,  se  rencontre  à  peu  de  distance 
d'un  gneiss  imparfait  couleur  de  chair  pâle,  qui  se  casse  en  mor* 
ceaux  rhomboédriques  à  surfaces  lisses,  dues  à  une  mince  couche 
de  minéral  tendre,  non-calcarifère.  A  un  mille  plus  loin  vers 
l'ouest,  ou  sur  la  live  d'un  second  lac  Fairy  (ou  aux  Fées,)  on  a 
rencontré  une  roche  hornblendique  calcarifère  d'un  vert  foncé, 
renferm:int  des  grains  de  pyrite  de  fer.     A  partir  du  bord  des 

R 


Mine  de 
enivre  de 
Rankln. 


Qranit. 


Galène. 


coteaux  qui  dominent  le  Petit  lac  G-eorge,  sur  une  distance  de  plus 
de  trois  milles  au  nord,  sur  le  sentier  occidental,  les  quartzites 
argileuses  ou  felsitiques,  friables,  gris-cendre,  grenues,  prédomi- 
nent. En  deux  endroits,  on  a  observé  qu'elles  renfermaient  de 
nombreux  petits  galets  arrondis  de  quartz  blanc.  Elles  devien- 
nent généralement  d'un  gris  bleuâtre  à  l'air.  La  direction  géné- 
rale de  ces  roches  est  à  l'ouest  du  nord.  A  un  endroit  silué  à 
environ  deux  milles  et  demi  du  Petit  lac  George,  il  existe  une 
felsite  compacte,  légèrement  calcarifère,  gris-olive  et  quelque  peu 
feuilletée. 

Lamine  de  cuivre  de  Rankin  est  située  près  de  la  rivière  aux 
Racines  (Root  river),  à  une  distance  de  deux  ou  trois  milles  au 
nord-ouest  de  son  embouchure.  Le  minerai  est  un  sulfure  jaune 
disséminé  dans  une  veine  de  quartz  blanc,  et  enti-e  les  lamelles 
d'un  schiste  chloritique  tendre,  dans  laquelle  se  trouve  la  veine. 
Les  autres  roches  des  environs  sont  des  conglomérats  schisteux, 
plus  ou  moins  abondamment  parsemés  de  galets  de  toutes  gros- 
seurs, principalement  de  granit  rougeâtre  pâle,  de  schiste  argileux 
massif,  gris-verdâtre  foncé,  et  de  hornblende  à  gros  cristaux,  d'un 
vert  très  foncé,  avec  paillettes  de  mica. 

Du  côté  est  de  la  mine  Victoria,  il  y  a  un  grand  volume  de 
granit  binaire,  à  grain  serré,  gris-rougeâtre.  Appuyés  contre  le 
côté  ouest  de  cette  lisière  granitique  sont,  d'abord,  quelques  pieds 
de  schiste  vert,  tendre,  luisant,  plongeant  S.  65^  O.  (ast)  <  80^, 
suivis  d'une  bande  d'environ  neuf  pieds  d'épaisseur  de  roche 
dioritique  à  extérieur  jaune,  dont  certaines  parties  se  rapprochent 
du  caractère  amygdaloide.  Elle  est  suivie  de  trente -six  pieds  de 
schiste  vert  mou,  à  surface  luisante,  qui  se  fend  dans  toutes  les 
directions,  en  sorte  qu'il  est  dfficile  d'en  casser  un  spécimen  por- 
tatif. De  la  galène,  en  filets,  petites  grappes  et  grains,  est  dissi- 
minée  dans  toute  cette  bande,  mais  est  surtout  concentrée  dans 
une  veine  à  cinq  pieds  du  mur  de  fond  ou  est,  et  dans  une  plus 
petite,  à  huit  pieds  du  toit  ou  mur  ouest.  Sur  chacune  de  ces 
veines  on  a  creusé  un  puits  à  une  profondeur  de  quinze  pieds. 
La  veine  de  l'est  se  compose  de  galène  solide,  avec  de  la  blende 
de  couleur  foncée,  et  un  peu  de  pyrite  de  cuivre  et  de  fer.  Dans 
la  galène,  et  l'accompagnant,  il  y  a  des  filets  de  quartz  parallèles 
et  transversaux,  formé  de  cristaux  blancs  opaques,  faisant  saillie  sur 
les  murs  et  entrant  dans  des  druses  vides  le  long  de  leurs  centres. 
Le  lilon  de  galène  n'a  que  trois  pouces  d'épaisseur  à  la  surfacet 
mais  à  la  profondeur  de  quinze  pieds  il  en  avait  dix-neuf.  Son 
pendage  est  à  l'ouest,  parallèlement  aux  murs  de  la  bande  schis- 


ic;uoc  vLObAio   iay£V4c;n^  xx  xzoï.  ic;uacixiic^,  et  oui     uii    yxtiii    u.  ull    tîli    UII1(J 

de  la  perpendiculaire.  La  veine  ouest  a  dix  pouces  de  largeur,  et 
elle  est  entremêlée  de  lamelles  de  quartz  blanc,  mais  plus  de  la 
moitié  de  la  masse  est  de.  la  galène,  avec  de  la  blende  et  un  peu 
de  pyrite  de  cuivre  et  de  fer.  Attenant  à  la  bande  schisteuse  à 
l'ouest,  ou  en  formant  le  toit,  il  y  a  d'abord  quatre  ou  cinq  pieds 
de  felsite  gris-rougeâtre,  dure,  siliceuse,  panachée  de  fragments 
brisés  et  lenticulaires  de  schiste  vert,  suivie  d'une  felsite  quartzi- 
fère  qui  ressemble  un  peu  au  granit  à  grain  fin  du  côté  est  de  la 
mine,  mais  avec  une  cassure  plus  lisse.  Le  long  du  côté  est  d'un 
ruisseau  qui  coule  vers  le  sud,  à  une  distance  de  deux  ou  trois 
cents  verges  à  l'ouest  de  la  mine,  il  y  a  une  lisière  de  roche-horn- 
blende d'un  vert  fonce,  à  cristaux  assez  gros,  dont  il  affleure  une 
épaisseur  de  trente  à  quarante  pieds.  Elle  court  dans  une  direc- 
tion nord  et  est  flanquée  à  l'ouest  par  un  granit  à  grain  fin, 
rougeâtre  pâle  ou  gris-rose. 

Le  Dr.  Harrington  a  fait  trois  essais  de  la  galène  sur  desKssaisde 
échantillons  provenant  de  la  mine  Victoria.  Le  premier  a' été  ^*  ^*^'^"^* 
pris  du  tas  de  minerai,  et  l'on  ne  sait  pas  au  juste  de  quelle  veine 
il  provient,  mais  il  appartient  probablement  à  celle  de  Test.  La 
galène,  qui  est  en  cristaux  assez  gros,  avec  plans  de  clivage 
recourbés,  a  été  séparée  de  la  blende  et  de  la  pyrite  de  cuivre  qui 
l'accompagnaient,  et  il  trouva  qu'elle  rendait  168'4375  onces 
d'argent  à  la  tonne  de  2,000  livres.  Le  second  échantillon  fut 
cassé  par  moi-même  dans  la  veine  de  l'est  au  fond  du  puits,  et  se  Argent. 
composait  de  galène  à  gros  grain  et  grain  fin  mélangés,  avec  une 
petite  quantité  d'autres  sulfides  et  de  la  matière  terreuse.  L'échan- 
tillon— après  avoir  écrasé  tous  ces  constituants  ensemble — a 
donné  un  rendement  de  12'3959  onces  d'argent  par  2,000  livres. 
Le  troisième  échantillon  a  aussi  été  pris  par  moi  dans  la  veine  de 
l'ouest,  à  la  surface.  Il  se  composait  de  galène  et  autres  sulfides 
mélangés  d'une  assez  forte  quantité  de  matière  pierreuse.  L'essai 
d'une  partie,  représentant  une  moyenne  de  tout  l'échantillon,  a 
donné  de  l'argent  au  taux  de  2*  1875  onces  par  2,000  livres  de  la 
masse. 

Géologie  de  la  Rive  Est  du  lac  Supérieur  entre  la  Baie 

DE   BaTCHEWANA  et   LA   RIVIÈRE   MiCHIPICOTON. 

La  pointe  située  entre  les  baies  de  Batchewana  et  aux  Crêpes  ^^^^^^^^^^^ 
(Pancakebay)  est  comparativement  basse  et  passablement  unie.  ^*««"i^^''''e"»' 
Elle  paraît  reposer  sur  du  grès,  mais  la  roche  est  presque  partout 


Formation 
de  Népigon. 


Pulsnance 
des  strates. 


Conglomérat 
grossier. 


couverte  par  une  épaisse  couche  de  sol  sablonneux.  Tout  le 
promontoire  de  Namainse  (du  Petit-Esturgeon)  est  occupé  par  des 
roches  de  la  formation  de  Népigon  ou  **  cuprifère  supérieure.  " 
Elles  consistent  principalement  en  une  grande  variété  d'amygda- 
loïdes,  de  tufaus  volcaniques,  felsites,  silex,  diorites  cristallines, 
grès  et  conglomérats  grossiers.  Du  côté  nord-ouest  de  la 
presqu'île,  leur  direction  est  presque  sud,  tandis  que  du  côté 
sud,  en  arrière  de  la  baie  aux  Crêpes,  elle  est  à  peu  près  sud-est, 
toute  la  masse  ayant  fait  un  détour  avec  un  plongement  général 
vers  le  lac.  Des  bandes  parallèles  de  roches  de  même  nature 
forment  des  récifs  et  îlots  dans  le  lac,  sur  une  distance  d'un  demi- 
mille  au-delà  de  l'extrémité  sud-ouest  du  promontoire.  A  partir 
de  la  plus  éloignée  de  ces  bandes,  la  largeur  de  la  formation  dans 
une  direction  nord-est,  à  angle  droit  de  son  allure,  paraît  être  d'au 
moins  six  milles,  et  elle  peut  être  de  sept  et  demi.  A  l'exception 
de  quelques  irrégularités  peu  importantes,  le  plongement  est 
assez  uniforme  et  donnerait  probablement  une  moyenne  de  plus 
de  quarante-cinq  degrés.  Mais  en  supposant  qu'il  ne  dépasse  pas 
cette  inclinaison,  et  en  ne  portant  la  largeur  qu'à  six  milles  seule- 
ment, la  puissance  de  ces  assises  serait  de  22,400  pieds. 

Les  bandes  de  conglomérat  à  gros  éléments  forment  l'un  des 
traits  les  plus  caractéristiques  de  cette  formation.  Entre  les  petites 
îles,  à  huit  milles  au  sud  de  la  pointe  aux  Mines,  et  une  anse  qui 
se  trouve  à  trois  milles  au  sud  du  même  point,  il  y  a  cinq  de  cos 
bandes  parmi  les  amygdale ïdes,  tufaus  et  diorites.  Elles  mesurent 
respectivement,  en  ordre  descendant,  environ  260,  85,  70,  80  et 
450  pieds.  Dans  cette  dernière  épaisseur  sont  compris  deux 
courts  intervalles  cachés.  Par  suite  de  la  grosseur  dos  éléments 
qui  constituent  la  masse  de  ces  lits,  on  peut  les  appeler  des  con- 
glomérats de  cailloux.  Les  cailloux  sont  étroitement  entassés  dans 
une  pâte  sablonneuse,  et  toutes  les  grosseurs  sont  mélangées 
ensemble.  Le  plus  gros  que  j'aie  mesuré  avait  trois  pieds  huit 
pouces  de  diamètre,  mais  il  ne  s'en  trouve  que  peu  qui  approchent 
de  cette  grosseur,  la  majeure  partie  ayant  moins  d'un  pied.  Pres- 
que tous  sont  bien  arrondis  et  lisses,  et  la  très  grande  partie  est 
composée  de  granit  d'un  rouge  terne  et  de  schistes  verdâtres  et 
grisâtres,  plus  ou  moins  cristallins,  comme  ceux  de  la  formation 
huronienne  ;  mais  à  part  ceux-ci,  il  y  en  a  quelques-uns,  plus 
petits,  de  quartz  blanc,  d'amygdaloïde,  et  parfois  un  plus  gros  de 
gneiss.  Sur  quelques-uns  de  ces  derniers  j'ai  observé  de  petites 
rainures  ressemblant  à  des  stries  glaciaires,  mais  elles  n'étaient 
pas  bien  distinctes.    Là  masse  est  généralement  assez  solidement 


empâtée  pour  se  briser  avec  une  cassure  droite  dans  n'impoite 
quelle  direction,  à  travers  les  cailloux  et  la  matrice.  Le  plonge- 
ment,  sur  tous  ces  cinq  milles  de  côte,  est  en  moyenne  à  peu  près 
S.  80^  O.  <  45^.  A  Textrémité  nord  de  cette  partie  de  la  rive, 
plusieurs  dykes  de  trapp  coupent  les  amygdaloïdes,  etc.  J'en  ai 
vu  deux  qui  couraient  à  peu  près  est-nord-est  et  est-sud-est 
respectivement. 

Dominant  la  petite  baie  qui  se  trouve  à  trois  milles  au  sud-sud- 
est  de  l'extrémité  de  la  pointe  aux  Mines,  et  s'élevant  presque 
perpendiculairement  au  bord  de  l'eau,  il  y  a  une  colline  de  400 
pieds  de  hauteur,  de  granit  rougeâtre,  qui,  quoique  d'apparence 
massive  dans  son  ensemble,  est  plein  de  joints  irréguliers.  Le 
pied  de  celte  colline  divise  la  baie  en  deux  anses.  Sur  le  côté 
sud  de  l'anse  sud,  il  se  trouve  du  grès  à  dalles  gris-bleuâtre^,  pai les  et 
finement  arénacé,  et  du  schiste  en  lits  parfaitement  unis  et  droits, 
plongeant  N.  30°  O.  <  20°.  Les  vingt-cinq  pieds  inférieurs  de 
l'affleurement  renferment  trois  lits  épais  de  schiste  bleuâtre.  Ces 
strates  sont  sui\ries  d'un  lit  de  grès  grisâtre  (qui  montre  une 
stratification  diagonale)  de  dix-huit  pouces  d'épaisseur,  qui  est 
rempli  de  morceaux  anguleux  de  granit  et  de  quartz  blanc  de  la 
grosseur  d'une  faine.  Ce  lit  est  suivi  d'environ  quinze  pieds  de 
schiste  de  plus,  qui  est  d'un  beau  bleu-verdâtre  au  bas,  mais 
brunâtre  vers  le  haut.  Les  surfaces  des  lits  en  dalles  sont  souvent 
couvertes  de  paillettes  de  mica,  et  quelques-unes  montrent  de 
beaux  exemples  de  petites  rides  lacustres.  Du  côté  opposé  de 
cette  anse,  le  plongement  est  sud-ouest,  et  l'angle  augmente 
graduellement  en  approchant  du  pied  de  la  colline  de  granit,  où 
il  est  très  élevé  et  où  les  strates  sont  fort  tourmentées.  Dans 
l'anse,  du  côté  nord  de  la  colline,  il  y  a  aussi  des  grès  semblables 
en  dalles,  argileux,  à  grain  fin,  mous,  avec  beaucoup  de  schiste, 
dont  une  partie  est  rouge,  mais  la  plupart  couleur  chocolat.  Une 
couche  de  ce  dernier  est  pleine  de  concrétions  concentriques,  qui 
ne  diflfèrent  du  reste  du  schiste  qu'en  ce  qu'elles  sont  plus  endur- 
cies. La  stratification  est  quelque  peu  onduleuse,  mais  la  coupe 
totale  exposée  dans  cette  anse  peut  être  d'environ  soixante-dix 
pieds.  Le  rapport  de  ces  roches,  qui  paraissent  être  complètement 
dénuées  de  fossiles,  avec  la  grande  formation  qui  forme  le 
promontoire  de  Namainse,  n'a  pas  été  constaté,  parce  qu'on  ne 
les  a  pas  trouvées  en  contact,  mais  elles  appartiennent  probable- 
ment à  un  groupe  plus  élevé  non-concordant.  TJn  lit  de  conglo- 
mérat à  gros  éléments,  comme  les  bandes  déjà  décrites,  a  été  vu 
au  fond  de  l'èau  vis-à-vis  le  pied  de  la  colline  de  granit. 


Une  petite  coupe  de  schistes  et  de  grès  argileux  semblables  se 
*  rencontre  au  fond  de  la  prochaine  anse  vers  le  nord,  mais  sauf 
cette  exception,  la  rive,  sur  les  deux  milles  suivants,  ou  jusqu'à 
un  mille  de  Textrémité  de  la  pointe  aux  Mines,  consiste  en  un 
et^Mt..       granit  rouge,  à  grain  fin,  et  en  un  trapp  ou  une  diorite  verdâtre 
très  foncé.     Ils  sont  fort  confusément  mélangés.     G-énéralement, 
le  granit  est  en  plus  grande  quantité  que  le  trapp,  mais  en  quel- 
ques endroits  celui-ci  domine.  Parfois  les  deux  roches  sont  brisées 
en  cailloux   anguleux   et   mélangés   ensemble   en   une   énorme 
brèche.     Lorsqu  elles  se  rencontrent  séparément,  les  masses  de 
chaque  espèce  sont  plus  ou  moins  parallèles  les  unes  aux  autres, 
comme  si  de  grands  dykes  de  trapp  coupaient  le  granit  sur  des 
lignes  parallèles  et  rapprochées,  ou  comme  si  les  deux  roches 
étaient  interstratitiées.     L'allure  de  cette  disposition  est  presque 
nord  et  sud,  surtout  vers  la  pointe  aux  Mines,  et  Tinclinaison  est 
à  Test,  à  des  angles  élevés  avec  l'horizon.  Au  microscope,  on  voit 
que  le  granit  est  formé   d'égales   quantités  de  quartz  incolore 
transparent  et  de  feldspath  cristallin  rouge  pâle,  avec  quelques 
paillettes  de  mica  foncé. 
MilTe^  *"*         Autour  de  la  rive  sud  de  la  baie,  du  côté  sud  de  la  pointe  aux 
Mines,  ces  roches  se  sont  transformées  en  schiste  micacé,  courant 
nord-est,  et  qui  s'est  incorporé  une  bonne  partie  du  granit,  sou8 
forme  de  veines  plus  ou  moins  régulières.     A  la  pointe  du  côté 
sud  de  cette  baie,  il  a  été  creusé  un  puits,  il  y  a  quelques  années, 
sur  ces  veines,  les  couches  et  paillettes  de   beau  mica  jaune 
qu'elles  renferment  ayant,  paraît-il,  été  prises  pour  du  minerai  de 
cuivre.     Dans  les  déchets  qui  ont  été  tirés  du  puits,  je  n'ai  pu 
découvrir  la  moindre  trace  de  minerai  métallique.  La  disposition 
des  constituants  du  granit  prouve  que  c'est  une  véritable  gangue. 
Le  long  du  côté  sud  de  la  pointe  aux  Mines,  la  roche  est  un 
micaschiste  hornblendique,  gris-verdâtre  foncé,  fort  mélangé  de 
couches  tordues  et  de  plaques  lenticulaires  de  quartzite  grenue 
et  de  granit  ordinairement  à  grain  fin.     L'allure  est  S.  45°  O.,  et 
le  plongement  est  presque  partout  de  près  de  90°,  mais  toujours 
au  sud-est. 

A  l'extrémité  de  la  pointe  aux  Mines,  la  même  espèce  de 
.  micaschiste  est  coupée  par  de  grosses  masses  de  granit  presque 
blanc,  qui  est  ordinairement  à  très  gros  grain,  avec  disposition 
rubanée  de  la  cristallisation,  comme  on  le  voit  dans  les  veines 
ordinaires.  Leur  direction  générale  est  à  peu  près  est,  mais 
beaucoup  d'entre  elles,  quoique  considérables,  ne  vont  pas  loin. 
Iminidiateiueut  auprès  î^Yoir  tourné  la  pointe  aux  Miu^s,  les  Uts 


épais  de  tuiau,  d  amygdaloïde,  etc.,  comme  ceux  de  Namamse, 
reparaissent  presque  avec  le  même  plongement  (ouest  <:  45)  qu'à 
Tendroit  où  on  les  voit  en  dernier  lieu,  à  trois  milles  au  sud.  A 
environ  un  mille  au  nord-est  de  l'extrémité  de  la  pointe,  trois  J^^aîuaues. 
dykes  de  basalte,  rapprochés  les  uns  des  autres  et  presque  paral- 
lèles, se  montrent  sur  la  grève.  Leur  pendage  est  au  nord-est  à  un 
angle  de  30^  à  40*^  de  la  perpendiculaire,  et  leurs  colonnes  sont  à 
angles  droits  des  murs.  La  pointe  Brûlée  (l'une  de  plusieurs 
pointes  du  même  nom  que  l'on  rencontre  autour  du  lac  Supérieur), 
(»st  à  environ  trois  milles  au  nord  de  la  pointe  aux  Mines.  Vers 
le  milieu  de  la  baie  au  Mica,  qui  se  trouve  entre  ces  deux  pointes, 
l'on  rencontre  quelques  lits  de  grès  en  dalles  argileux  gris,  comme 
ceux  déjà  déciits  ;  ils  plongent  au  nord-ouest  à  un  angle  d'environ 
20^.  Une  lisière  de  gneiss  calcarifère  gris  forme  une  petite  pointe  Gneiss 
à  un  quart  de  mille  au  sud  du  ruisseau  qui  se  jette  dans  cette 
baie.  Il  a  une  attitude  verticale  et  peut  être  suivi  sous  forme  de 
crête  courant  sur  le  flanc  de  la  côte  brûlée  qui  s'élève  au-dessus 
de  la  baie. 

La  pointe  Brûlée,  du  côté  nord  de  la  baie  au  Mica,  est  un  cap  Pointe Brûiée- 
altier,  d'environ  600  pieds  de  hauteur,  consistant  en  granit  avec  pla- 
ques de  micaschiste,  qui,  bien  qu'apparemment  isolées  les  unes  des 
autres,  courent  toutes  S.-S.-O.  Le  massif  est  coupé  par  de  grand 
dykes  de  trapp,  courant  un  peu  au  sud  de  l'ouest,  et  dont  le  pendage 
est  au  nord  à  des  angles  qui  ne  sont  pas  éloignés  de  la  perpendi- 
culaire.    Ces  dykes  sont  profondément  creusés  par  l'action  de  la  Dykes 

,  creusés. 

température,  en  sorte  que  les  têtes  d'arbres  d'une  grosseur  ordinaire 
qui  croissent  au  fond  des  gorges  que  forment  ces  dykes,  n'attei- 
gnent pas  à  la  surface  du  granit  de  chaque  côté.  A  partir  de  la  pointe 
Brûlée  jusqu'à  la  rivière  de  Montréal  au  nord,  le  granit  forme  une 
crête  élevée,  rugueuse,  courant  parallèlement  à  la  rive.  A  trois 
milles  de  là,  il  y  a  une  pointe  où  le  granit  est  coupé  par  trois 
dykes  de  trapp  de  cinquante  à  cent  pieds  d'épaisseur,  tous  courant 
un  peu  au  sud  de  l'ouest,  et  dont  le  pendage  est  nord  à  des  angles 
variant  de  10°  à  20°  de  la  perpendiculaire.  La  pointe  suivante,  Rivière  de 
qui  se  trouve  à  près  d'un  mille  plus  loin  au  nord,  est  bordée  par 
un  dyke  de  trapp,  courant  parallèlement  à  la  rive,  dans  lequel 
des  masses  de  granit  sont  incorporées.  La  pointe  qui  s'avance 
dans  le  lac  sur  le  côté  sud  de  l'embouchure  de  la  rivière  de 
Montréal  se  compose  d'un  massif  de  trapp  compacte,  presque  noir, 
reposant  sur  le  granit,  avec  une  inclinaison  au  nord  de  60°.  Le 
granit  qui  forme  la  crête  élevée  entre  la  pointe  Brûlée  et  la  rivière 
de   Montréfil  est  4'une  nature  très  mélangée.     La   surface   egt 


aont  1  allure  est  identique  dans  la  plupart  des  cas,  ont  été  ire- 
qnemment  observés  jusqu'à  Michipicoton. 

En  quittant  le  granit  et  en  avançant  au  nord-ouest  sur  ^ï^©  aux?<angsaeK. 
distance  de  sept  ou  huit  milles,  ou  jusqu'à  environ  un  mille  du 
cap  élevé  qui  se  trouve  au  nord  de  Tîle  aux  Sangsues  (Leach 
»s/a«rf),  Ton  voit  qu'un  gneiss  micacé  et  hornblendique,  de  couleur 
foncée,  occupe  toute  la  rive.  Sa  direction  générale  est  à  l'ouest, 
puis  elle  devient  ouest-nord-ouest  vers  la  fin  de  cette  distance,  et 
le  plongement  nord,  à  des  angles  qui  sont  ordinairement  de  plus 
de  50°.  En  quelques  endroits,  des  lits  ou  veines  de  feldspath 
cristallin  rouge  courent  avec  la  stratification.  Autour  de  ce  cap, 
et  de  là  jusqu'à  la  baie  qui  se  trouve  au  sud  du  cap  Gargantua, 
le  gneiss  est  fort  tourmenté  et  mélangé  de  masses  de  granit  de 
toutes  textures,  depuis  la  très  grossière  jusqu'à  la  très  fine,  et  qui 
offre  différentes  nuances  de  rouge  et  de  gris. 

Sur  la  rive  franc  nord  de  l'île  aux  Sangsues,  il  y  a  plusieurs 
plaques  de  brèche  volcanique  rouge,  schisteuse,  reposant  sur  le 
gneiss  et  plongeant  au  sud  et  à  l'ouest  à  des  angles  de  20^  à  30^- 
La  partie  la  plus  avancée  du  cap  Gargantua  consiste  en  une  cap  oargan- 
variété  d'amygdaloïdes  et  de  tufs,  avec  des  couches  de  grès  et 
de  conglomérat  et  quelques  lits  pétrosiliceux  minces.  Tous  pion" 
gent  au  sud-ouest,  ou  dans  le  lac,  à  un  angle  d'environ  60°. 

A  partir  du  côté  nord  de  ce  cap  jusqu'au  côté  sud  du  cap  Choyé, 
les  roches  consistent  en  gneiss  rouge  et  gris,  et  en  micaschiste 
hornblendique  foncé,  qui  est  ordinairement  mélangé  de  granit 
rouge  grossier,  souvent  pour  plus  de  moitié  de  la  masse.  Vers 
le  cap  Gargantua,  les  allures  sont,  localement,  dans  beaucoup  de 
directions  différentes,  mais  à  deux  ou  trois  milles  au  nord,  la 
direction  devient  plus  régulière  et  est  S.  76°  E.  De  cet  endroit  au 
commencement  de  la  grève  graveleuse  de  la  baie  qui  se  trouve 
du  côté  sud  du  cap  Choyé,  la  direction  change  graduellement, 
jusqu'à  ce  qu'elle  soit  S.  45°  E.  en  ce  dernier  endroit. 

A  l'exception  d'un  morceau  bas  de  grès  en  lits  minces,  rouge  Gap  choyo. 
et  gris,  à  son  extrémité  nord-ouest,  le  cap  Choyé  est  composé  de 
roches  huroniennes.  Elles  consistent  en  schistes  verts  soyeux, 
micacés  et  hornblendiques,  en  quartzite  feuilletée  gris-jaunâtre, 
et  en  diorite  verte  massive,  cristalline.  Du  côté  sud,  leur  allure 
est  S.  60°  E.  ;  à  l'ouest,  S.  30°  E.  ;  tandis  que  du  côté  nord  elle 
est  de  S.  20^  à  15<>  E.,  avec  plongement  est  de  70°  à  80°.  Dans 
la  haute  colline  qui  domine  l'anse  du  côté  nord  du  cap,  les  roches 
sont  de  diorite  vert  foncé  à  cristaux  assez  gros,  mais  dans  l'anse 
même,  elles  se  composent  de  schiste  dioritique  vert,  de  mica- 


Les  Roches 
Rouges. 


siliceux  cassants,  jaune-rougeâtre.  Ces  derniers  sont  divisés  par 
des  nerfs  calcarifères  et  ocreux,  en  petits  morceaux  anguleux.  Au 
nord  de  cette  anse,  un  granit  rouge  de  texture  moyenne  affleure 
avec  plus  ou  moins  de  continuité  sur  une  certaine  dislance  près 
du  bord  de  Teau,  ce  qui  a  fait  donner  à  cette  partie  de  la  rire  le 
nom  de  Roches-Rouges.  Le  granit,  qui  est  fort  irrégulièrement 
mélangé  de  plaques  et  de  grosses  masses  d'une  diorite  schisteuse 
cassante,  aA^ec  laquelle  il  est  associé,  ne  s'étend  pas  à  plus  d'un 
quart  de  mille  au  nord  du  ruisseau  Rouge,  où  il  passe  sous  les 
eaux  du  lac,  puis  il  est  remplacé  par  une  diorite  schisteuse  verte, 
qui  se  continue  jusqu'à  la  rivière  de  la  Vieille,  en  formant  à  un 
endroit  une  falaise  de  600  pieds  de  hauteur.  Au  pied  de  cette 
falaise,  un  petit  îlot  de  granit  rouge,  coupé  par  un  petit  dyke  de 
trapp  compacte,  vert  foncé,  s'élève  au-dessus  de  l'eau.  Certaine 
partie  de  la  diorite  feuilletée  a  des  surfaces  soyeuses  dans  les 
cassures  ;  mais  la  plupart  en  est  terne  et  terreuse.  Une  bonne 
partie  a  une  structure  tordue  et  une  surface  très  irrégulière.  Des 
parties  sont  remplies  de  filets  réticulaires  de  spath  calcaire  et  de 
quartz.  En  quelques  endroits  il  s'y  trouve  des  veines  recourbées, 
irrégulièrement  lenticulaires,  de  spath  calcaire  et  de  quartz  d'un 
blanc  laiteux,  d'un  à  trois  pieds  de  largeur.  Le  seul  autre  miinéral 
que  j'aie  trouvé  dans  ces  veines  est  de  la  pyrite  de  fer,  mais  on 
m'a  dit  qu'on  avait  aussi  vu  du  minerai  de  cuivre  dans  l'une 
d'elles.  Près  du  ruisseau  Rouge,  l'allure  de  la  diorite  est  nord- 
ouest,  mais  vers  la  rivière  de  la  Vieille  elle  paraît  faire  un  détour 
avec  la  rive  jusqu'à  ce  qu'elle  devienne  nord-est,  dans  laquelle 
direction  elle  paraît  se  continuer  dans  une  chaîne  de  collines  qui 
s'avancent  à  l'intérieur.  Entre  cette  dernière  rivière  et  le  havre 
de  la  Pointe-Brûlée  (Burnt  Point  harbour),  la  roche  est  un  granit 
massif,  à  grain  de  moyenne  grosseur,  la  plupart  rougeâtre,  mais 
une  partie  en  est  grise.  J'ai  vu  deux  petits  dykes  de  trapp  qui 
le  coupaient  dans  une  direction  est-nord-est. 
Qavre Brûlé.  Du  côté  ouest  du  havrc  Brûlé  (Burnt  Harbour)^  les  roches 
observées  consistent  en  diorite  feuilletée  à  cassure  terreuse,  et 
une  variété  de  diorite  verte,  massive,  grossière,  cristalline.  Sur 
le  côté  occidental  de  l'entrée  de  ce  havre,  il  y  a  une  roche  tendre, 
probablement  magnésienne,  dont  une  partie  est  grise  et  très 
calcarifère, se  rapprochant  du  caractère  du  calcaire;  tandis  qu'une 
autre  partie  est  verdâtre  et  d'apparence  dioritique.  Des  taches 
de  pyrite  de  cuivre  avec  carbonate  de  cuivre  vert  se  rencontrent 
dans  ces  roches.    L'extrémité  de  la  pointe  Brûlée  est  formée 


Rlv|èr«^de 
la  Vieille. 


Pyrite  de 
ru  ivre. 


d  ardoise   diontique   verte,  tnassive,   qui  se   continue   au  nord 
jusqu'à  rembouehure  de  la  rivière  Michipicoton,  où  les  roches  Rivière 

,  Michipicoton. 

consistent  en  micaschiste  hornblendique  de  couleur  foncée. 

Les  roches  du  Gros  Cap,  à  trois  ou  quatre  milles  à  Touest  deoroscap, 
Tembouchure  de  la  rivière  Michipicoton,  paraissent  être  pour  la 
plupart  de  diorite  feuilletée  grisâtre,  interstratifiée  en  lits  épais 
avec  une  roche  siliceuse  rougeâtre,  qui  toutes  deux  ont  une  allure 
nord-est  du  côté  est,  et  nord-ouest  du  côté  ouest.  Deux  afiieu- 
réments  d'hématite  se  montrent  dans  la  partie  sud  du  cap.  Au  Hématite, 
premier,  il  y  a  de  quinze  à  vingt  pieds  d'hématite  très  impure, 
rouge-pourpré,  interstralifiée  de  lits  siliceux  minces,  druseux, 
gris.  La  lisière  plonge  S.  30^  O.  <  70^.  Le  second  affleurement 
est  tout  près  de  l'extrémité  sud-ouest  du  cap.  Ici,  le  gisement, 
quia  été  exploité  jusqu'à  un  certain  point  il  y  a  quelques  années, 
se  compose  d'environ  vingt  pieds  de  lits  ferrugineux  minces, 
réguliers  et  très  distincts.  Les  meilleures  couches  paraissent  être 
un  minerai  de  fer  assez  riche  ;  mais  il  est  douteux  que  les  li<s 
terreux  n'en  forment  pas  une  trop  grande  proportion  pour  qu'il 
soit  profitable  de  miner  toute  la  masse  pour  les  obtenir. 

A  la  pointe  qui  se  trouve  à  deux  milles  à  l'ouest  du  G-ros  Cap,  Roche»  du 
la  roche  est  une  ardoise  dioritique  tendre,  verte,  finement  rubaiiée 
de  lignes  onduleuses.  Elle  renferme  des  couches  et  des  plaques 
lenticulaires  de  felsite,  et  aussi  des  cailloux  roulés  de  granit 
rougeâtre,  dont  le  plus  gros  peut  mesurer  neuf  pouces  de  diamètre. 
Un  petit  caillou  de  beau  conglomérat  de  quartz  a  aussi  été  remar- 
qué parmi  les  autres.  La  direction  est  N.  80^  0.  et  S.  80°  E.  Un 
dyke  de  trapp,  de  plus  de  cinquante  pieds  de  largeur,  coupe  ici 
ces  roches  dans  une  direction  nord  et  sud.  Il  est  lui-môme  coupé 
transversalement  par  de  courtes  veines  de  quartz  blanc,  renfer- veines, 
mant  de  la  pyrite  de  fer  et  de  cuivre,  du  fer  spéculaire,  du  spath 
calcaire,  de  la  chlorite  et  de  l'épidote  cristalline. 

Aune  pointe  située  à  trois  quarts  de  mille  à  l'ouest  de  laoranit. 
dernière,  ou  près  de  onze  milles  de  l'embouchure  de  la  rivière 
Michipicoton,  commence  un  granit  rouge  pâle  ;  son  contact  avoc 
les  roches  schisteuses  à  l'est  court  à  l'intérieur,  en  apparence  dans 
une  direction  nord-est.  Le  granit  est  de  texture  moyenne,  et  il 
renferme,  près  de  sa  limite  orientale,  des  bandes  de  schiste  horn- 
blendique gris-verdâtre,  courant  N.  20°  0.,  avec  un  plongement 
ouest  d'environ  45°. 

C'est  là  le  point  le  plus  occidental  qu'il  me  fut  possible  d'at- Retour  a 
teindre  dans  le  temps  que  j'avais  à  ma  disposition.     Après  mon 
retour  à  Parry-Sound,  le  reste  du  temps  que  je  consacrai  aux 


depuis  la  baie  Géorgienne  jusqu'au  lac  Nipissingue.  J'ai  fait  la 
description  de  ces  roches  dans  une  partie  antérieure  de  ce 
rapport. 


LA  REGION  SALIFERE  DE  GODERICH 

XT  LES 

EXPLORATIONS    DE    M.    ATTRILl. 

PAR 

T.  STERRY  HUNT,  L.L.D.,  M.S.R. 


[Ejutrail  du  com pie-rendu  de  VInslUut  Ainéricain  des  Ingénieurs  des  Mines,  Vol.  V.) 


Le  gisement  de  sel  gemme  que  Ton  sait  exister  sur  la  rive 
orientale  du  lac  Huron,  dans  la  province  d'Ontario,  a  dernièrement 
été  plus  complètement  exploré  qu'il  ne  l'avait  été  jusque-là,  au 
moyen  d'un  sondage  pratiqué  avec  un  perforateur  diamanté  par 
Henry  Attrill,  écr,  de  New- York,  et  les  résultats  obtenus  sont  telle- 
ment importants  sous  tous  rapports  que  je  ne  m'excuse  pas  de  les 
soumettre  à  l'Institut  des  Ingénieurs  des  Mines.  Je  me  permettrai 
aussi  de  faire  précéder  le  compte-rendu  de  cette  remarquable 
exploration  et  de  ses  résultats,  d'une  esquisse  historique  de  la 
découverte  et  des  progrès  de  cette  région  salifère. 

C'est  en  décembre  1865  qu'un  forage  fut  commencé  près  de  la  Découverte 
ville  de  Goderich,  dans  l'espoir  d'y  trouver  du  pétrole.  Sous  ce  iiocierich. 
rapport,  les  aventuriers  furent  désappointés,  mais,  après  avoir 
traversé  environ  800  pieds  de  calcaire,  ils  rencontrèrent  une  for- 
mation de  marnes  bigarrées  dans  laquelle,  à  une  profondeur  de 
964  pieds  de  la  surface,  ils  rencontrèrent  un  lit  de  sel  gemme, 
d'une  puissance  de  trente  pieds,  en  mai  1866.  Le  sondage  fut 
poussé  jusqu'à  1,010  pieds  et  aboutit  sur  une  roche  dure,  et  il  en 
sortait,  au  moyen  de  la  pompe,  une  eau  salée  très  pure  lorsque  je 
l'ai  examiné  en  août  de  la  même  année.  Dans  le  rapport  de  la  Com- 
mission Gréologique  du  Canada  i)our  1863-66,  publié  au  commen- 
cement de  1867,  j'ai  décrit  ce  puits  salin,  avec  beaucoup  de  détails 
géologiques,  et  donné  une  analyse  de  l'eau  salée. 

Dans  le  cours  des  trois  années  suivantes,  il  fut  creusé  un  nom-  Autres 

explorations» 

bre  considérable  de  puits  à  Groderich  et  dans  les  alentours,  et  l'on 
fit  aussi  de  nombreux  essais  dans  différentes  autres  parties  de  la 
région.    On  trouva  du  sel  à  Kincardine,  situé  à  trente  milles  au 


et  aussi  à  Clinton,  situé  à  treize  milles  au  sud-est,  à  1,180  pieds. 
îî^svl^r"  ^'"^  J'«i  donné  les  notes  de  ces  puits,  avec  analyses  des  eaux  salées  qui 
cioduncii.       gj^  étaient  tirées,  dans  un  rapport  subséquent  de  la  Commission 
Géologique,  1866-69,  publié  en  1870,  (pages  233  à  270),  ainsi  que 
le  compte-rendu  de  différents  forages  infructueux  pratiqués  dans 
le  voisinage,  des  aua]j'ses  des  eaux  salées  provenant  de  divers 
puits  (y  compris  une  analyse  par  le  Dr.  Goessmann),  et  beaucoup 
de  détails  sur  la  fabrication  du  sel  à  Godcrich  et  Syracuse,  dans 
New-York,  et  à  Saginaw,  dans  le  Michigan.  J'y  discutais  au  long  le 
caractère  géologique   de  la  région,  et  je  démontrais  que   le  sel 
existe  ici  dans  la  formation  d'Onondaga  ou  de  Salina,  qui  est  aussi 
la  source  des  eaux  salées  de   Syracuse,  mais  non  de  celles  de 
Saginaw, 
Noiiv  lien  Depuîs  cettc  date,  de  nouvelles  découvertes  ont  été  faites  dans 

cette  région.  A  la  saunerie  de  Kingston,  dans  Warwick,  à  environ 
cinquante  milles  un  peu  à  l'ouest  du  sud  de  Goderich,  un  forage, 
commencé  à  la  recherche  de  l'huile,  dans  le  schiste  noir  qui  se 
trouve  au  sommet  de  ta  formation  d'Hamilton,  a  été  poussé  jusqu'à 
1,200  pieds,  et  l'on  y  rencontra  alors  du  sel.  Il  alternait  avec  des 
marnes  et  des  lits  plus  durs,  sur  130  pieds,  après  quoi  on  traversa 
70  pieds  de  roche  dure,  faisant  1,400  pieds  en  tout.  L'on  obtint 
de  ce  puits  une  eau  salée  très  pure  et  saturée,  et  j'en  fis  l'analyse, 
ainsi  que  la  description  du  forage,  en  1870. 
nnj>i«>r'<ie  Les  observations  à  partir  de  cette  date  jusqu'à  la  fin  de  1874 
iieiSTuàisTi.  gjjnt  consignées  dans  le  rapport  de  M.  J.  Lionel  Smith  au  directeur 
de  la  Commission  Géologique  du  Canada,  daté  de  novembre  1874 
et  publié  eu  1876.  Du  sel  gemme  avait  été  trouvé  à  Port-Frank, 
dans  Bosanqnet,  un  peu  au  nord  de  "Warwick,  et  aussi,  à  une  pro- 
fondeur de  1,100  pieds  dans  un  puits  d'huile  dn  township  de 
Dawn,  au  sud  d'Enuiskillen.  Un  autre  puits  avait  été  creusé  à 
K in cardine  jusqu'à  une  profondeur  de  1,007  pieds  (ce  qui  faisait 
110  pieds  de  plus  que  le  précédent),  d'après  lequel  on  constata 
que  sons  une  couche  de  sel  gemme  de  douze  pieds,  et  trente-six 
pieds  de  marnes  et  de  sel  en  lits  alternatifs,  il  y  avait  un  autre  lit 
de  soixante  pieds  de  sel  pur.  De  semblables  résultats  avaient  été 
obtenus  à  Goderich,  où,  diins  le  puits  International,  on  avait 
trouvé,  en  ordre  descendant — sel,  19  pieds  ;  roche,  30  pieds  ;  sel,  24 
pieds;  roche,  3J  pieds;  sel,  32  pieds;  roche,  8  pieds.  Le  forage  te 
terminait  1,175^  pieds.  Outre  les  puits  de  Kincardine,  de  Gode- 
rich et  de  Clinton,  on  avait  aussi  rencontré  du  sel  à  Seaforth,  à 
une  trentaine  de  milles  au  sud-est  de  Goderich,  où  ou   le  trouva 


M.  Smith,  on  y  atteignit  une  troisième  couche  de  sel,  comme  à 
Goderich.  A  Carronbrook,  à  cinq  milles  plus  loin  au  sud-est,  un 
puits  creusé  à  1,396  pieds  n'a  pas  atteint  de  sel,  et  à  Mitchell,  à 
onze  mille»  au  sud-est  de  Seaforth,  un  forage  a  été  creusé  jusqu'à 
2,008  pieds.  On  n'y  rencontra  pas  de  sel,  et  après  avoir  traversé 
les  marnes  de  Saiina  et  les  calcaires  sous-jacents  de  Guelph  et  de 
Niagara,  le  forage  fut  continué  à  300  pieds  plus  bas  dans  les 
schistes  rouges  de  la  formation  de  Médina. 

A  Inverhuron,  sur  la  rive  du  lac,  à  neuf  milles  au  nord  de  Kin-  Limite»  nord 
cardine,  l'on  rencontra  des  marnes  légèrement  imprégnées  de  sel  région 
à  une  profondeur  de  895  pieds,  et  le  forage  fut  abandonné  dans 
un  calcaire  dur  à  3,007  pieds.  A  Teeswater,  situé  à  une  vingtaine 
de  milles  plus  à  l'est,  un  forage  fut  creusé  jusqu'à  une  profondeur 
de  1,180  pieds,  à  travers  des  strates  quelque  peu  salifères,  mais  sans 
rencontrer  de  sel  de  roche  ;  et  les  mêmes  résultats  négatifs  furent 
obtenus  en  forant  un  puits  de  1,200  pieds  à  Ainsleyville,  situé  à  une 
quinzaine  de  milles  au  nord  de  Seaforth.  Ces  observations  servent 
à  faire  reconnaître  les  limites  du  bassin  salifère,  au  nord  et  à 
l'est.  Il  n'occupe  qu'une  petite  superficie  dans  la  grande  étendue 
de  la  formation  de  Saiina,  qui  supporte  et  borne  de  deux  côtés  le 
bassin  plat  de  calcaire  cornifère  à  travers  lequel  les  forages  ont 
été  pratiques  à  Teeswater,  Ainsleyville  et  Mitchell.  Au  sud, 
cependant,  le  même  gisement  de  sel,  ou  peut-être  un  gisement 
distinct,  paraîtrait  avoir  une  étendue  considérable. 

En  1878,  M.  J.  Gibson  apublié  dans  V American  Journal  of  Science 
un  compte-rendu  de  cette  région,  qu'il  a  ensuite  incorporé 
dans  une  communication  à  un  comité  de  la  Chambre  des 
Communes  du  Canada,  en  1876.  Ce  compte-rendu  n'est  guère 
autre  chose  qu'une  compilation  non  avouée  de  mon  rapport  officiel 
de  1869,  avec  les  notes  des  forages  de  quelques-uns  des  puits  plus 
récents  dont  je  viens  de  parler,  accompagné  de  quelques  singu- 
lières erreurs  de  la  part  de  son  auteur. 

Les   eaux   salées  obtenues  des  différents  puits   de   Goderich,  Puret/»  des 

OSlllX  Sellées 

Clinton,  Seaforth  et  Kincardine  sont,  comme  on  le  verra  par 
mes  annalyses  publiées,  d'une  grande  force,  variant  de  90^  à  100^ 
du  salinomètre  (ce  dernier  degré  indiquant  la  saturation),  et  ren- 
ferment beaucoup  moins  de  matières  terreuses  que  celles  de 
Saginaw  ou  de  Syracuse.  La  fabrication  du  sel  par  la  chaleur 
artificielle  se  fait  à  tous  ces  puits  canadiens,  et  en  1873,  d'après  les 
renseignements  obtenus  par  M.  Smith,  leur  production  a  dépassé  rot  produit  en 
deux  millions  et  un  tiers  de  boisseaux,  dont  près  de  la  moitié  a  été 


256 


ËXPLORATtON  GÉOLOGIQUE  Dt  CANADA. 


Marchés  du 
Canada  et  des 
Etats-Unis. 


Forage  de 
M.  AttrlU. 


Kxamen  des 
carot  tes. 


exportée  aux  Etats-Unis,  nonobstant  un  droit  d'importation  dt 
84c.  par  baril,  et  de  8c.  par  100  Ibs  de  sel  en  grenier, — ce  qui 
faisait  $1.60  par  tonne  de  2,000  Ibs,  ou  tout  près  de  4Jc.  par  bois- 
seau, estimé  à  56.  Ibs. 

La  demande  de  sel  est  limitée  en  Canada,  tandis  qu'aux  Etats- 
Unis  elle  est  considérable  et  augmente  constamment.  Ce  pays 
importe  de  grandes  quantités  de  sel  des  Antilles,  du  sud  de  l'Eu- 
rope et  de  la  Grande-Bretagne,  cette  dernière  nous  en  ayant 
envoyé  6,'000,000  de  boisseaux  en  1872.  Les  Etats  de  l'intérieur, 
cependant,  sont  approvisionnés  en  grande  partie  de  sources  locales. 
La  production  totale  du  sel  du  pays,  d'après  le  recensement  de 
1870,  a  été  égale  à  17,606,105  boisseaux,  dont  17,063,405  ont  été 
faits  avec  les  eaux  salées  de  New- York,  Michigan,  Ohio,  Pennsyl- 
vanie et  Virginie  Ouest.  Je  n'ai  pas  la  quantité  de  sel  importée  en 
1870,  mais  pour  l'année  fiscale  1868-69,  elle  est  portée  à  19,331,591, 
et  en  1874  75,  à  26,885,948  boisseaux.  La  production  du  sel 
de  l'Etat  de  New-York  a  atteint  son  chiflFré  le  plus  élevé  en  1870, 
où  elle  a  été  de  8,748,115  boisseaux  ;  mais  depuis  cette  époque 
elle  a  diminué  et  n'était  que  de  5,392,677  boisseaux  en  1876. 
Le  Michigan,  d'un  autre  côté,  qui,  d'après  le  recensement,  n'avait 
produit  que  3,981,316  boisseaux  en  1870,  atteignait  7,313,645  bois- 
seaux en  1876. 

Prévoyant  le  grand  avenir  qu'offrait  l'industrie  du  sel  pour  le 
marché  intérieur  des  Etats-Unis,  M.  Attrill  résolut  de  constater  si 
ce  vaste  gisement  de  sel  gemme  de  la  région  de  G-oderich  était  de 
nature  à  être  avantageusement  exploité  en  le  minant.  Ayant  ac- 
quis une  grande  étendue  de  terrain  sur  la  rive  du  lac,  comman- 
dant le  port  de  Goderich,  et  offrant  toutes  les  facilités  nécessairt^s 
pour  l'expédition,  il  commença,  à  l'aide  d'un  perforateur  diamanté, 
à  constater  la  nature  des  lits  de  sel  au-dessous.  Ce  travail  fut 
commencé  et  heureusement  terminé  dans  le  cours  de  l'année  1876. 
Avant  son  achèvement,  néanmoins,  en  septembre  dernier,  M. 
Attrill  me  consulta  professionnellement  à  ce  sujet,  et  me  transmit 
tous  les  résultats  de  l'opération,  afin  que  je  pusse  les  étudier,  les 
analyser  et  les  décrire.  Les  principaux  résultats  de  mon  examen 
furent  consignés  dans  une  lettre  qui  fut  publiée  dans  le  Globe  de 
Toronto,  le  9  janvier  1877,  et  M.  Aitrill  a  eu  la  complaisance  de 
me  permettre  de  soumettre  les  détails  de  toute  Topération,  et  les 
résultats  de  mes  études,  devant  l'Institut  des  Ingénieurs  des 
Mines. 

Une  copie  des  notes  ou  du  loch  du  puits  m'ayant  d'abord  été 
fournie,  je  reçus  le  14  novembre  un  choix  des  carottes  extraites, 


RAPPORT   PAR   M.   T.   STERRY    HûMT.  '      257 

jusqu'à  une  profondeur  de  1,296  pieds,  et,  le  16  décembre,  celles 
de  la  continuation  du  forage  jusqu'au  point  où  il  fut  abandonné 
à  l,51ï  pieds  de  la  surface.  Ces  noyaux  me  furent  envoyés  de 
Groderich  à  Boston,  et  dans  chaque  occasion  je  reçus  la  visite  de 
M.  W.  S.  Fritz,  de  Pottsville,  Pennsylvanie,  le  très  intelligent  et 
habile  contre-maître  du  forage,  qui  examina  soigneusement  la 
collection  de  carottes  avec  moi,  et  me  donna  des  explications  ver- 
bales, tout  en  me  laissant  le  journal  des  opérations  depuis  leur 
commencement.     Le  travail  fut  commencé  à  Goderi^h  le  10  decommence- 

.  ,  .  11         ••       >  ment  du 

mars  1876,  en  creusant  un  puits  dans  le  gravier  et  1  argile  a  une  forage. 
profondeur  de  trente-cinq  pieds,  après  quoi  un  tuyau  en  fer  fut 
enfoncé  à  dix  pieds  î)1us  avant.  Le  perforateur  diamanté  annu- 
laire fut  alors  employé  sur  une  profondeur  de  dix  pieds  de  plus, 
en  passant  à  travers  ce  que  Ton  décrit  comme  "  une  roche  sa* 
bleuse  brisée,"  ne  donnant  que  quelques  pouces  de  carottes.  Au- 
dessous  de  cette  roche,  on  atteignit  un  lit  de  gravier  à  travers  iv-p^t» 
lequel  un  tuyau  de  fer  fut  aussi  enfoncé  à  une  profondeur  de 
cinquante-neuf  pieds.  On  reprit  alors  le  perforateur,  et  après 
avoir  passé  à  travers  ce  qui  paraissait  être  des  cailloux  ou  des 
masses  détachées  de  calcaire,  jusqu'à  une  profondeur  de  soixante- 
douze  pieds,  on  atteignit  une  couche  de  sable  et  de  gravier,  avec 
un  peu  d'argile,  à  travers  laquelle  un  tuyau  en  fer  fut  encore  en- 
foncé, jusqu'à  une  profondeur  de  soixante-dix-huit  pieds  neuf 
pouces,  après  qifbi  on  atteignit,  le  15  avril,  ce  que  l'on  regardait 
comme  la  roche  de  fond.  Le  fora<re  se  trouvait  donc  comme  suit 
jusque  là  : — 


"o 


Gravior 14  0 

Argile  bleue .'U  0 

Pierres  ou  cailloux  «letacliôs 10  0 

(îravier 4  0 

Pierres  détachées,  comine  plus  iiaut 13  0 

Sahle  et  argile "  0  9 

Total  (les  (léjiôls  siiiierficiels  78  9 

Les  quinze  pieds  suivants  furent  percés  en  partie  au  moyen  Progrfs  du 
d'une  mèche  d'acier,  et  en  partie  avec  la  mèche  diamantée,  tra-  longueur  des 

11  I  r       •  1       •  TN  carottes 

versant  ce  que  1  on  décrit  comme  calcaire  poreux.  Dans  cette  obtenues. 
partie,  on  ne  put  obtenir  que  deux  pieds  de  carottes.  A  partir  de 
là,  le  forage  se  poursui^ât  régulièrement,  au  moyen  d'un  perfora- 
teur diamanté  de  deux  pouces  et  demi  de  diamètre,  jusqu'au  10 
juillet,  alors  que  l'on  avait  atteint  une  profondeur  de  349  pieds. 
Des  270  pieds  de  roc  solide  ainsi  percé,  on  ne  put  extraire  que  103 

S 


2oâ    '  èxi»loràTion  géologique  du  caNaûa. 

pieds  de  carottes.  Rendu  à  ce  point,  le  travail  fut  interrompu 
par  la  perte  des  outils  dans  le  trou  de  sonde.  Cependant,  il 
fat  repris  le  20  juillet,  cette  fois  sous  la  direction  de  M.  "W.  S. 
Fritz,  qui.  après  avoir  retiré  les  outiîs,  recommença  le  forage  le 
10  août.  Un  épanchement  d'eau  fut  reconnu,  dit-on,  à  135  pieds, 
et  un  autre  plus  considérable  s'étant  produit  à  environ  360  pieds, 
un  tuyau  en  fer  de  deux  pouces  trois  quarts  fut  enfoncé  à  une 
profondeur  de  365  pieds,  ce  qui  empêcha  l'eau  d'entrer. 

Au-dessous  de  ce  point,  le  forage  fut  continué  avec  un  perfora- 
teur annulaire  diamanté  de  deux  pouces,  et  il  fut  poussé  sans 
interruption  (à  l'exception  d'un  retard  d'une  semaine  causé  par 
la  rupture  d'un  tambour  dans  le  mécanisme  de  halage)  jusqu'au 
6  de  décembre,  lorsque  le  travail  fut  suspendu  à  une  profondeur 
de  1,617  pieds  de  la  surface,  ce  qui  faisait  une  distance  d'un  peu 
plus  de  1,488  pieds  percée  à  travers  le  roc  solide 

Jusqu'à  349  pieds,  nous  avons  vu  que  les  carottes  conservâmes 
ne  mesuraient  que  103  pieds,  mais  pour  les  936  pieds  suivants,  ou 
jusqu'à  une  profondeur  de  1,295  pieds,  que  l'on  "atteignit  le  10 
novembre,  il  avait  été  extrait  853  pieds  7  pouces  de  carottes. 
A  partir  de  ce  point  jusqu'au  fond,  distance  de  222  pieds,  on  n'a 
obtenu,  d'après  le  relevé,  que  98  pieds  de  carottes,  qui  étaient 
dans  un  état  excessivement  mou  et  friable.  De  cette  distance,  les 
125  derniers  pieds  (au-dessous  du  lit  de  sel  le  plus  bas)  n'ont 
donné  qu'environ  23  pieds  de  carottes, — la  mdyenne  du  forage 
quotidien,  d'environ  dix  pieds  ici,  ne  donnant,  en  beaucoup  de  cas, 
qu'un  ou  deux  pieds  de  carotte  solide,  et  dans  un  cas  il  n'en  a  pas 
donné  du  tout,  toute  la  partie  enlevée  se  brisant  en  une  vase 
molle  incohérente. 

Des  carottes  retirées  jusque  dans  le  voisinage  de  la  roche 
salifère,  ou  à  910  pieds  de  la  surface,  je  n'ai  reçu  qu'un  choix 
de  fragments  d'un  à  six  pouces  de  longueur,  chacun  régulière- 
ment étiqueté,  et,  en  outre,  des  parties  de  l'argile,  du  gravier  et  des 
cailloux.  J'ai  eu,  pour  les  830  pieds  de  roc  solide,  quatre-vingt- 
treize  spécimens,  mesurant  en  tout  à  peu  près  trente  pieds, 
judicieusement  choisis  de  manière  à  donner  des  exemples  de 
chaque  variété  de  roche  rencontrée  dans  cette  partie  du  forage. 
Au-dessous  de  910  pieds,  toutes  les  carottes  extraites,  s'élevant, 
pour  les  617  pieds  traversés,  à  443  pieds  de  longueur,  m'ont  été 
envoyées,  classées  et  étiquetées,  dans  douze  boîtes.  Ces  matières 
ont  été  soumises,  à  la  demande  de  M.  Attrill,  à  un  soigneux 
examen  chimique  et  minéralogique,  afin  de  constater  ce  qui 
pouvait  s'y  trouver  d'importance  économique  ou  scientifique.  Les 


RAJ>t»ORT  PAtl   M.   T.   STERRY   HtiNT.  259 

4 

résultats  des  examens  faits  jusqu'ici   sont  incorpores  dans  la 
présente  communication. 

Les  strates  salifères  de  Goderich,  comme  on  le  verra  par  la coupe 
suite,  sont  presque  horizontales,  en  sorte  que  les  mesurages  donnés  <^"  forage. 
ci-dessous  peuvent  être  regardés  comme  représentant  la  puissance 
réelle  des  lits  traversés.    Toute  la  coupe  des  roches,  telle  qu'indi- 
quée par  les  carottes  extraites  du  trou  de  sonde,  peut  être  commo- 
dément décrite  en  dix-sept  divisions,  comme  suit  : — 

Forage  fait  par  M.  Allriil,  à  Goder ich^  Ontario, 

PDS. 

1.  Argile,  gravier  et  cailloux 78 

II.  Dolomie,  avec  minces  couclies  de  calcaire..     278 

III.  Calcaire,  avec  coraux,  pétrosilex  et  lits  de 

dolomie 27G 

IV.  Dolomie  avec  veines  do  gypse 2î.'} 

V,  Marnes  bigarrées,  avec  lits  de  dolomie 121 

VI.  Sel  gemme,  premier,  lit 30 

VII.  Dolomie,  avec  marnes  vers  la  base 31 

VIII.  Sel  gemme,  deuxième  lit 25 

IX.  Dolomie G 

X.  Sel  gemme,  troisième  lit 3i 

XI.  Marnes,  avec  dolomie  et  anhydrite 80 

XII.  Sel  gemme,  quatrième  lit 15 

XIII.  Dolomie  et  anhydrite 7. 

XIV.  Sel  gemme,  cinquième  lit 13 

XV.  Marnes,  molles,  avec  anhydrite 135 

XVI.  Sel  gemme,  sixième  lit G 

XVII.  Marnes,  molles,  avec  dolomie  et  anhydrite..     132 

Il  est  intéressant  de  comparer  à   ceci   les   relevés   du  puits  couches 

tr  I*  A  V  C^  t*  Mi' os 

International,  dont  il  a  déjà  été  question,  et  qui  a  été  percé  de  la  J»na  le  puus 
manière  ordinaire  dans  la  ville  de  Groderich,  à  un  mille  au  sud  t*onai. 
du  précédent,  et  à  environ  105  pieds  au-dessus  du  niveau  du  lac, 
le  forage  de  M.  Attrill  se  trouvant  à  environ  22  pieds  au-dessus  du 
même  niveau.  Le  dessus  du  premier  lit  de  sel  fut  atteint  à  1,064 
pieds,  comparé  à  997  pieds  dans  le  puits  ci-dessus,  et  les  puissances 
des  divisions  pénétrées  plus  bas  étaient  comme  suit  : — VI,  dix- 
neuf  pieds  ;  VII,  trente  pieds  ;  VIII,  vingt-quatre  pieds  ;  IX,  trois 
pieds;  X,  trente-deux  pieds.  Ces  mesurages  de  la  profondeur 
totale,  ainsi  que  ceux  des  divisions  suivantes,  sont,  par  la  manière 
dont  on  y  arrive,  moins  certains  que  ceux  obtenus  par  le  forage 
avec  le  perforateur  diamenté. 

Je   vais    maintenant   décrire,    par    ordre    de   leurs   numéros,  ij^escription 

'     *■  ^  '  (le  la  coupe. 

les   différentes   divisions  de   la   coupe.     Passant   la  division  I, 


Total. 

PCS. 

FDS. 

w:s 

9 

78 

9 

3 

3:)7 

0 

0 

633 

G 

0 

87() 

0 

0 

9i)7 

0 

11 

[Ml 

11 

I 

1 ,000 

0 

/i 

1,085 

4 

10 

1 ,002 

2 

10 

l,r27 

0 

7 

1,207 

5 

1,223 

0 

0 

1,230 

0 

G 

1,243 

6 

6 

1,379 

0 

0 

1,385 

0 

0 

1,517 

0 

260  ËXt»LORATlON   GÉOLOGIQUE  Dt  CANADA. 

composée  des  dépôts  sTii)erficiels  déjà  mentionnés,  nous  arrivons 
à  la — 
Sica&M*^^^  JLHvmo»  IL — Cette  division,  qui  s'étend  depuis  78  pieds  9 
xniooes.  pouces  jusqu'au  357e  pied,  se  compose  presque  entièrement  de 
dolomie  ou  de  calcaire  magnésien,  variant  en  couleur  du  gris 
pâle  et  marron  au  gris  foncé,  passant  au  brun-chocolat.  Cette 
dernière  couleur  est  due  à  un  peu  de  bitume,  dont  l'odeur  est 
très  distincte  dans  les  spécimens.  Ces  dolomies  sont  en  partie  à 
grain  fin  et  compactes,  et  d'autres  parties  sont  à  gros  grain  et 
cristallines.  Dans  beaucoup  de  lits,  la  surface  tranchée  de  la 
roche  compacte,  telle  qu'on  la  voit  dans  les  carottes,  est  marquée 
de  nombreuses  petites  cavités  rondes,  peu  profondes,  d'un  à  deux 
dixièmes  de  pouce  de  diamètre,  apparemment  formées  par  la 
décomposition  de  quelque  substance.  Cela  donne  à  la  roche  un 
aspect  vermoulu,  qui  a  porté  le  professeur  Eaton  à  nommer  des 
lits  semblables,  appartenant  au  même  horizon  géologique  dans 
l'Etat  de  New- York,  calcaires  vermiculaires.  Dans  d'autres  lits,  la 
surface  des  carottes  est  marquée  par  l'enlèvement,  par  solution, 
de  cristaux  en  lames  minces,  qui  ont  donné  naissance  à  ce  qui 
paraît  être  de  petites  hachures  ou  incisions  dans  la  roche  compacte. 
Elles  ont  parfois  un  demi-pouce  de  longueur,  et  quelquefois  elles 
s'entre-croisent  à  angles  droits.  Quelques  parties  de  la  roche  sont 
poreuses  ou  cellulaires  partout,  et  dans  d'autres  parties  la  masse 
est  formée  de  minces  lamelles  recourbées  ou  onduleuses,  alterna- 
tivement de  couleurs  pâles  et  foncées. 

La  roche  vermiculaire  compacte  a  été  rencontrée  dans  plusieurs 
échantillons  entre  100  et  150  pieds,  celle  à  cristaux  en  lames 
minces  entre  260  et  300  pieds,  et  la  variété  finement  lamelleuse  à 
189  pieds,  tandis  que  depuis  celle-ci  jusqu'à  217  pieds,  les  spéci- 
mens étaient  à  gros  cristaux  et  souvent  cellulaires.  Les  lits  bitu- 
mineux couleur  chocolat  se  trouvaient  à  une  profondeur  de  320  à 
861  pieds.  Ces  différentes  roches  ne  faisaient  presque  pas  effer- 
vescence avec  un  acide,  à  moins  d'être  préalablement  pulvérisées, 
et  elles  étaient  évidemment  de  vraies  dolomies.  Des  couches 
d'une  roche  plus  calcarifère  faisant  effervescence  comme  un  vrai 
calcaire,  furent  néanmoins  rencontrées  entre  93  et  102  pieds,  et 
entre  181  et  183  pieds. 
Calcaire  avec  Division  III  :  de  357  à  633  pieds. — La  séparation  de  cette  divi- 
dolomie.  sion  d  avcc  celles  de  dessus  et  de  dessous  a  été  déterminée  pour  les 
raisons  suivantes  : — Les  notes  du  forages  entre  351  et  357  pieds 
donnent  un  ^'calcaire  fossilifère,"  et  deux  spécimens  dé  carottes 
qui  m'ont  été  envoyés  de  357  à  360  pieds  renferment,  empâtées 


RAPPORT   PAR  M.   T.   STERRY   HUNT.  261 

dans  une  pâte  de  dolomie  grise,  de  petites  masses  calcarifères  blan- 
ches, qui  sont  très  probablement  organiques,  puisque  l'on  trouve 
en  abondance  des  débris  organiques  d'espèces  reconnaissables 
dans  les  170  pieds  suivants.  Ensuite,  j'ai  remarqué  du  silex  ou 
du  pétrosilex  dans  le  forage  à  879  pieds,  et  il  abondait  non-seule- 
ment dans  les  parties  fossilifères,  mais  jusqu'à  633  pieds  ;  à  partir 
de  là  jusqu'à  428  pieds,  la  rocbe  est  décrite  dans  le  journal  comme 
roche  dure  blanche  et  compacte.  Au-dessous  des  strates  partiel- 
lement calcaires,  observées  à  360  pieds,  des  variétés  de  roches 
dolomitiques,  compactes,  lamellées,  grenues,  et  bitumineuses, 
ressemblant  à  celles  trouvées  dans  la  division  II,  ont  été  vues 
dans  six  spécimens  jusqu'à  374  pieds,  entre  lequel  point  et  888 
pieds  venaient  deux  spécimens  de  calcaire  caverneux  d'un  gris 
panaché.  A  la  suite  de  ceux-ci  venaient  des  dolomies,  parfois 
avec  des  mélanges  plus  ou  moins  calcarifères,  dans  six  spécimens 
jusqu'à  417  pieds.  Dans  un  échantillon  de  dolomie  cristalline 
grise  du  402e  pied,  il  y  avait  de  nombreuses  cavités  de  deux  à 
cinq  millimètres  de  diamètre,  laissées  par  l'enlèvement  de  groupes 
étoiles  de  cristaux  en  lames.  Entre  417  et  428  pieds,  j'ai  reçu 
deux  spécimens  de  calcaire  gris,  dont  l'un  renfermait  un  coral 
calcaire  (Favosites,)  et  un  autre  en  coral  semblable  pétrifié,  ainsi 
qu'un  morceau  de  pétrosilex.  Plus  bas,  à  438  pieds,  se  trouvait 
une  couche  de  dolomie  cellulaire  avec  cristaux  de  carbonate  de 
chaux,  après  quoi,  depuis  444  jusqu'à  500  pieds,  il  y  avait  six 
spécimens  de  calcaire  gris  à  grain  fin,  dans  trois  desquels  il  y 
avait  des  coraux  comme  plus  haut,  dont  l'un. était  pétrifié.  Entre 
500  et  509  pieds,  il  y  avait  une  couche  de  dolomie  à  grain  fin,  et 
entre  ce  dernier  point  et  628  pieds,  du  calcaire  gris  avec  coraux. 
A  partir  de  ce  point  jusqu'à  535  pieds  venait  une  dolomie  lamellée 
finement  grenue,  ayant  du  pétrosilex  au-dessus  et  au-dessous,  en 
contact  immédiat  avec  elle,  tandis  que  de  547  à  594  pieds,  il  y  avait 
deux  spécimens  de  calcaire  gris,  avec  plaques  et  couches  de  pé- 
trosilex blanc. 

Dans  ce  dernier  intervalle,  la  roche,  jusqu'à  535  pieds  2  pouces, 
est  décrite  comme  passablement  dure,  et  de  là  jusqu'à  547  pieds  7 
pouces — probablement  à  cause  de  la  dureté  de  la  roche — le  forage  a 
été  fait  au  moyen  d'une  mèche  pleine.  Depuis  ce  point  jusqu'à 
557  pieds  10  pouces,  le  perforateur  annulaire  a  été  employé, 
après  quoi,  jusqu'à  573  pieds  10  pouces,  l'on  eut  de  nouveau  re- 
cours à  la  mèche  pleine.  Il  y  a  donc  dans  cette  partie  du  forage 
un  peu  plus  de  28  pieds  dont  on  n'a  pas  eu  de  carottes.  Entre 
594  et  633  pieds,  il  y  avait  deux  spécimens  de  dolomie,  finement 


262  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA 

lamellée  et  renfermant  du  pétrosilex,  tandis  que  la  dernière  partie, 
depuis  633  pieds,  était  un  lit  de  pétrosilex  ou  de  silex  d'un  blanc 
opaque,  que  le  contre-maître  dit  être  la  limite  inférieure  de  cette 
roche. 
yeïn^%^''''''  Dims^'oH  IV:  de  633  à  876  pieds.— De  cette  division,  dont  la  11- 
gypse.  raiie  inférieure  est  marquée  par  les  marnes  de  la  division  V,  j'ai 

eu  vingt-six  spécimens,  tous  de  dolomies  dont  la  couleur  varie  du 
marron  au  gris  pâle  et  foncé.  Sous  le  rapport  de  la  texture,  elles 
étaient  à  grain  fin  ou  gros,  ou  compactes,  et  souvent  en  lamelles 
minces.  Près  des  726e  et  745e  pieds,  et  ensuite  près  du  840e 
pied,  j'ai  eu  des  empreintes  de  cristaux  en  lames  minces,  comme 
ceux  de  la  division  II,  qui  occupaient  une  position  verticale  ou 
oblique  à  la  stratification.  Dans  quatre  spécimçns,  de  726  à  803 
pieds,  de  minces  couches  de  gypse,  jamais  de  plus  d'un  demi- 
pouce  d'épaisseur,  étaient  interstratifiées  avec  les  dolomies.  Il 
n'est  pas  fait  mention  de  gypse  dans  le  journal  du  forage,  mais  il 
est  probable  qu'une  inspection  de  toutes  les  carottes  de  cette  divi- 
sion montrerait  une  plus  grande  quantité  de  cette  substance.  De 
780  à  834  pieds,  le  journal  décrit  la  roche  comme  étant  entremêlée 
d'ardoise,  mais  je  n'en  ai  trouvé  dans  aucun  des  échantillons  qui 
m'ont  été  envoyés. 
Marnes bigar-     Divhion  V  i  de  876  à  997  pieds. — De  cette  division,  dont  la  Xx- 

r^^es  avec  ^  ' 

dolomies.  mite  inférieure  atteint  le  toit  du  premier  lit  de  sel  de  roche,  les 
premiers  soixante-six  pieds,  ou  jusqu'à  940  pieds,  sont  décrits 
dans  le  journal  comme  **ardoise  d'argile  réfractaire,"  à  cause  de  la 
rvîssemblance  de  leur  texture  avec  les  strates  familères  à  l'opéra- 
teur dans  les  régions  houillères  de  la  Pennsylvanie.  A  partir  de 
894  pieds,  il  est  dit  que  la  roche  avait  un  goût  salin,  et  au-dessous 
de  940  pieds,  des  croûtes  de  sel  se  formaient  sur  les  carottes  en 
séchant  ;  en  sorte  que  cette  partie  inférieure  de  la  division  est 
décrite  dans  le  journal  comme  "roche  salée,"  à  l'exception  de 
quelques  couches  plus  dures,  désignées  comme  "  calcaires,"  J'ai 
reçu  quatre  spécimens  des  34  premiers  pieds,  qui  sont  de  roches 
argileuses,  que  l'on  peut  plutôt  décrire  comme  marnes  bigarrées. 
Elles  sont  gris-bleuâtre,  rouge  foncé,  verdâtres,  et  presque  blan- 
ches, les  couleurs  étant  diposées  par  bandes  et  panachées.  Au- 
dessous  de  910  pieds,  toutes  les  carottes  m'ont  été  transmises  ; 
elles  se  composent  de  marnes  comme  précédemment,  y  compris, 
à  922  pieds,  une  couche  d'un  pied  six  pouces  de  dolomie  grise. 
Plus  bas,  une  grande  partie  de  la  marne  était  d'un  brun-rougeâtre 
foncé,  et  renfermait,  jusqu'à  la  base  de  la  division,  de  nombreux 


RAPPORT   PAR   M.   T.   STERRY   HUNT  263 

lits  de  dolomie,  d'une  texture  poreuse  et  compacte,  et  souvent 
rubanée. 

Ces  marnes  paraissent  être  des  mélanges  intimes  d'argile  et  de 
dolomie,  et  lorsque  je  les  essayai,  dans  un  grand  nombre  de  cas, 
avec  l'acide  chlorhydrique  chaud,  elles  n'ont  jamais  manqué,  de 
faire  facilement  effervescence.  Des  roches  semblables  du  même 
horizon  géologique,  près  de  Brantford,  dans  Ontario,  ont  été 
examinées  par  moi  il  y  a  plusieurs  années.  L'une  d'entre  elles — 
une  marne  friable  verte — contenait  45  pour  cent,  et  une  autre, 
plus  foncée  et  plus  compacte,  75  pour  cent  de  dolomie  :  le  reste, 
dans  les  deux  cas,  étant  une  argile.  Quelques-unes  de  ces  marnes- 
dolomies  sont  très  propres  à  la  fabrication  du  ciment  hydraulique.'i^ 

Division  VI  :  de  897  à  1,027  pieds  11  pouces,  étant  le  premier  sei  gemme, 
lit  de  sel  gemme. — Jusqu'à  ce  qu'il  fût  arrivé  à  cette  profondeur, 
le  perforateur  avait  été  humecté  d'eau,  qui  fut  alors  remplacée 
par  de  la  saumure,  complètement  saturée  à  cet  effet,  au  moyen  de 
laquelle  on  prévint  la  solution  du  sel  dans  le  forage,  et  l'on  put 
ainsi  en  obtenir  des  carottes.  Cependant,  les  premiers  deux  pieds 
et  demi  de  cette  division  furent  extraits  pendant  que  l'on 
employait  encore  de  l'eau,  et  montrèrent  une  dolomie  grise  solide, 
finement  grenue,  dont  des  masses  de  sel  gemme,  ne  présentant 
aucune  forme  régulière,  et  formant  peut-être  un  tiers  du  tout, 
avaient  été  dissoutes.  A  ceci  succédèrent  sept  pieds  onze  pouces 
de  sel,  contenant  une  petite  proportion  de  matière  terreuse,  et  des 
couches  de  dolomie  ;  ensuite  trois  pieds  neuf  pouces  de  dolomie 
poreuse,  avec  un  peu  de  marne,  renfermant  des  masses  irrégulières 
de  sel,  comme  auparavant,  et  finalement  seize  pieds  neuf  pouces 
de  sel,  en  partie  incolore  et  transparent,  et  en  partie  teint  par  des 
impuretés  terreuses,  et  renfermant  des  couches  de  dolomie  à  grain 
fin  ;  le  tout  faisant  pour  cette  division,  composée  principalement 
de  sel  de  roche,  une  épaisseur  de  trente  pieds  onze  pouces.  Cette 
couche,  telle  que  la  montre  le  forage,  n'est  pas  assez  pure  pour 
être  minée. 

Division  VII:   de  1,027  pieds  11  pouces  à  1,060  pieds. —  Les noiomie, avec 

.,  .  ,  ,..7  .  ,,      marnes  vers 

quatre  pieds  supérieurs  de  cette  division  consistent  en  une  dolo-  la  ba«e. 
mie  grise,  souvent  en  lamelles  minces,  avec  masses  de  sel 
disséminées,  suivie  d'une  dolomie  grise  poreuse,  renfermant  du 
sel  en  veines  fréquentes  ou  filons  transversaux,  jusqu'à  1,052 
pieds.  Les  huit  derniers  pieds  de  cette  division  consistent  en 
marnes  qui  ressemblent  à  celles  décrites  plus  haut. 


•  Voir  Géologie  du  Canada,  1863,  pp.  C62  et  856. 


2G4  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

seiRemme.        Division  VIII  i  de  1,060  à  1,0851  pieds. —  Ce  deuxième  lit  de 

deuxième  lit.  niir 

sel  gemme  a,  sur  le  dessus,  neuf  pouces  de  sel  parfaitement 
incolore  et  transparent,  auxquels  succèdent  six  pieds  neuf  pouces 
de  sel  mélangé  de  matière  rocheuse  ;  puis  sept  pieds  un  pouce  de 
sel  avec  peu  de  décoloration,  suivis  de  dix  pieds  neuf  pK)uces  de 
sel  pur,  blanc  et  cristallin,  contenant  une  couche  de  dolomie  d*un 
pouce  d'épaisseur,  près  de  la  base.  Toute  cette  division,  qui 
mesure  vingt-cinq  pieds  quatre  pouces,  peut  être  minée  et  est  en 
quelques  endroits  d'une  pureté  remarquable. 

Dolomie.  Division  IX:  de  1,085  pieds  4  pouces  à  1,092  pieds  2  pouces. — 

Ce  lit  de  six  pieds  deux  pouces  se  compose  de  dolomie,  renfer- 
mant du  sel  en  couches  intorstratiiiées  et  en  minces  filons 
verticaux. 

soUemme.         Divisioti  Xi  de  1,002  pieds  2  pouces  à' 1,1 27  pieds. — Elle  forme 

troisiômellt.    .  .    .  t       ,  ,       ,  .     -i        -•. 

le  troisième  lit  de  sel,  de  trente-quatre  pieds  dix  pouces  de 
puissance,  et  se  compose  entièrement  de  sel  solide,  avec  une  très 
petite  proportion  d'impuretés,  qui  lui  donne  une  légère  nuance  de 
couleur.  Avec  un  peu  de  triage,  il  pourrait  probablement  servir 
à  tous  les  usages  ordinaires.  Je  dois  observer  ici  que  je  n'ai  reçu 
qu'à  peu  près  la  moitié  des  cinq  pieds  cinq  pouces  des  carottes  de 
la  partie  inférieure  de  la  division. 

Marnes,  Division  XI  i  de  1,127  pieds  à  1,207  piods  7  pouces. — Cette 

dolomie  et  »  *  »  x  x 

anhydrite.  partie,  de  quatre-vingts  pieds  sept  pouces,  se  compose,  pour  les 
quarante-trois  premiers  pieds,  de  marnes  grises,  renfermant  beau- 
coup de  sel  rouge  en  couches  et  en  veines  verticales,  et  contenant, 
en  outre,  de  nombreux  lits  dolomitiques  minces.  Au-dessous  de 
1,170  pieds,  on  trouve,  sur  une  épaisseur  de  quatre  pieds,  de  la 
dolomie  grenue,  avec  plusieurs  couches  d'anhydrite  blanc-grisâtre, 
translucide,  chacune  d'environ  un  pouce  d'épaisseur,  suivies  de 
lits  de  dolomie  poreuse,  avec  de  la  marne,  le  tout  renfermant  des 
veines  verticales  de  sel  gemme,  qui  sont  de  couleur  rougeâtre  et 
d'une  structure  fibreuse,  les  fibres  étant  transversales  aux  épontes 
des  veines. 

ReUemme,  Division  XII  i  de  1,207  pieds  7  pouces  à  1,223  pieds. —  C'est  le 
quatrième  lit  de  sel  de  roche,  dont  on  n'a  \}\x  conserver,  d'après  le 
journal,  que  les  carottes  des  deux  pieds  du  haut  et  des  deux  pieds 
neuf  pouces  du  bas.  Les  premières  étaient  assez  impures  et  les 
dernières  de  sel  blanc,  y  compris  de  minces  couches  de  dolomie. 

J^hydrfte!  Divmow  XIII i  de  1,223  à  1,230  pieds.— Cette  division  de  sept 
pieds  se  compose,  sur  le  dessus,  d'un  pied  de  dolomie  poreuse, 
suivie  de  deux  pieds  d'anhydrite  grenue,  renfermant  des  masses 


RAPPORT  PAR   M.   T.  STBRRY   HUNT.  265 

irrégulières  et  des  grains  de  sel,  au-dessous  de  laquelle  so&t  quatre 
pieds  de  dolomie  et  de  marue. 

L'anhydrite,  ou  sulfate  de  ciiaux  anhydre,  provenant  de  cette 
division,  ressemblait  beaucoup  à  celle  trouvée  dans  les  divisions 
XI,  XV  et  XVII.  Elle  était  finement  grenue,  cristalline,  très 
serrée,  de  couleur  gris-bleuâtre,  et  sub-translucide.  Un  échantillon 
dégagé  du  sel  qu'elle  contenait  avait  un  poids  spécifique  de  2*90, 
et  n*a  perdu  par  Tignition  que  '62  pour  cent  de  son  poids. '^^ 

Division  XIV:  de  1,230  à  l,243i  pieds. — C'est  le  cinquième  lit^Uemme. 
de  sel  gemme,  mesurant  treize  pieds  et  demi.  La  plus  grande 
partie  de  cette  carotte  a  été  dissoute  par  accident  dans  le  trou  de 
sonde,  mais  cinq  pie^s  et  demi,  d'au-dessus  de  1,241  pieds,  ont  été 
conservés  et  sont  de  sel  impur,  quoique  clair  et  blanc  par 
endroits. 

Division  XV:  de  1,243^  pieds  à  1,879  pieds. — De  cette  division  Mames  avec 

'         *  ^  »  1-  anhydrlte. 

de  135^  pieds,  il  n'a  été  conservé  que  109^  pieds  de  carottes* 
Elles  se  composent  de  marnes  rouges,  bleuâtres  et  grisâtres,  ruba- 
nées  et  bigarrées,  contenant  partout  des  couches  de  sel  rougeâtre 
de  quelques  pouces  à  un  pied,  et,  à  environ  1,300  pieds,  d'un  à 
deux  pieds  d'épaisseur.  Au-dessous  de  ceci,  il  y  a  plusieurs 
couches  minces  d'anhydrite  bleuâtre,  suivie  de  marnes  tendres 
exfoliées,  surtout  de  couleur  rougeâtre.  Il  n'a  pas  été  trouvé  de 
lits  de  dolomie  dure  dans  cette  division. 

Division  XVI  :  de  1,379  à  1,885  pieds. — Ce  lit,  qui  est  le  sixième  sei  gemme, 
de  sel  de  roche,  mesure  six  pieds,  et  il  est  d'un  blanc  pur  et 
translucide. 

Division  XVII:  de  1,886  à  1,517  pieds. — Cette  division,  qui  Marnes  avec 
s'étend  jusqu'au  fond  du  forage,  est  excessivement  tendre,  enanhydriie. 
sorte  que,  sur  ces  182  pieds,  on  n'a  pu  conserver  que  vingt-huit 
pieds  trois  pouces  de  carottes.  Sur  le  dessus,  il  y  avait  six  pieds 
de  dolomie  poreuse,  renfermant  des  couches  de  deux  à  quatre 
pouces  d'anhydrite  bleuâtre.  Les  parties  conservées  en-dessous 
de  celle-ci  consistaient  en  marnes  bigarrées  molles,  exfoliées, 
principalement  verdâtres  et  grisâtres.  Les  dix  pieds  de  la  base, 
cependant,  se  composaient  d'une  roche  dolomitique  d'un  gris 
foncé,  un  peu  plus  dure,  mais  friable,  et  montrant  des  cavités 
formées  par  la  dissolution  du  sel.  Ces  parties  inférieures  compre- 


I 


,1 


•  Cette  anhydrite,  placée  dans  de  Teau  fraîche  ou  de  l'eau  salée  saturée  aux 
t(;mp(?ratures  ordinaires,  devient  graduellement  hydratée  de  la  surface  à  l'intérieur 
et  86  change  en  gypse.  Il  vaudrait  la  peine  d'étudier  si  l'effet  d'une  grande  pression 
ne  pourrait  pas  servir  à  expliquer  l'existence  d'un  sulfate  de  chaux  anhydre  plutôt 
qu'hydraté  dans  les  gisements  profonds,  et  la  conversion  de  ce  dernier  en  anhydrite. 


266  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

naient  aussi  de  minces  couches  d'anhydrite.  Le  forage  fut 
abandonné  à  cette  profondeur,  parce  que  Ton  considérait  que  Ton 
ne  I  ourrait  .obtenir  aucun  bon  résultat  pratique  de  sa  continuation. 

rotaufdrsei.  ^^  coupc  ci-dcssus  moutre,  dans  les  520  pieds  de  strates  au- 
dessous  du  toit  du  premier  lit  de  sel,  six  couches  de  sel  gemme, 
mesurant  en  tout  126  pieds,  sans  compter  la  quantité  considé- 
rable de  sel  qui  se  trouve  en  couches  minces  et  en  veines  dans 
toutes  les  roches. 

de  roî he."  **^*  Ccs  lits  de  sel  de  roche,  comme  nous  l'avons  vu,  ne  sont  pas 
tous  d'une  égale  pureté.  Lo  premier  ne  vaudrait  guère  la  peine 
d'être  min%  tandis  que  le  second  est  remarquablement  pur,  et  que 
le  troisième  s'en  rapproche  sous  ce  rappo^'t^  Ces  deux  derniers 
lits,  qui  mesurent  ensemble  plus  de  soixante  pieds,  sont  séparés 
l'un  de  l'autre  par  une  couche  de  moins  de  sept  pieds  de  roche, 
et  pour  toutes  les  fins  pratiques  on  peut  les  regarder  comme  un 
seul  massif  exploitable  de  sel  gemme.  Il  était  désirable  de  con- 
stater la  composition  de  ce  sel,  et  surtout  celle  de  la  partie  d'un 
blanc  pur  et  translucide  du  second  lit  (division  VIII,)  mesurant, 
comme  on  l'a  vu  plus  haut,  dix  pieds  trois  quarts.  La  qualité  de 
cette  partie,  telle  que  démontrée  par  les  carottes,  est  comparative- 
ment uniforme,  mais  pour  obtenir  une  moyenne  de  la  masse,  des 
parties  d'égale  grosseur  ont  été  brisées  de  chaque  pied  de  la  ca- 
rotte, et  les  dix  échantillons  ainsi  obtenus  ont  été  écrasés  ensemble, 
afin  d'en  faire  une  analyse.  Le  tout  fut  examiné  chimique- 
ment sous  ma  surveillance,  par  M.  Gould,  les  déterminations  étant 
faites  en  doubles,  et  elles  concordaient  presque  absolument. 
Les  résultats  furent  comme  suit,  le  chlorure  de  sodium  étant  dé- 
terminé par  différence  :— 

Analyse  de                      Chlorure  de  sodium 99  G87 

In-olore.                          Cililorure  de  calcium -032 

Chlorure  de  magnésium 095 

Sulî'ate  de  chaux 090 

Insoluble  dans  l'eau «017 

HuniidiLê -079 

100  000 

avi?;Ktrus       D'après  l'analyse  qui  précède,  il  appert  que,  en  déduisant  Thu- 
■®^*"  midité  adhérente,  la  quantité  de  matières  étrangères  dans  ce  sel 

est  de  0*234,  ou  moins  d'un  quart  d'unité  pour  cent.  Sa  remar- 
quable pureté  ressortira  davantage  si  l'on  compare  ce  résultat  avec 
les  analyses  des  meilleurs  sels  du  commerce,  dont  les  impuretés 
sont  essentiellement  de  même  nature.  Dans  le  cas  du  sel  gemme 
de  Cheshire,  en  Angleterre,  je  copie  d'un  rapport  imprimé  par  la 


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OIAORAM  OF  8TRATA  HH  WITH  IN  MR.  ATTRia'8  BORINa,  eODERIOH. 


RAPPORT  PAR  M,   T.   STERRY   HUNT.  267 

Chambre  des  Communes  anglaise  en  1873, une  analyse  de  "Sel  de 
roche  écrasé  de  Marston,"  faite  parle  Dr.  G-race  CalvertpourMM. 
Fletcher  et  Rigby,  comme  suit: — Chlorure  de  sodium,  96  70; 
chlorure  de  calcium,  68  ;  chlorures  de  magnésium  et  de  potassium, 
trace  ;  sulfate  de  chaux,  '25  ;  matières  insolubles,  1*74  ;  humidité, 
:63=100.00.  Cela  donne,  en  déduisant  l'humidité,  2  67  pour  cent 
de  matières  étrangères,  ou  plus  de  onze  fois  autant  que  dans  le  sel 
gi>mme  de  Groderich.  Une  autre  analyse  du  sel  de  roche  de 
Cheshire,  citée  par  Watts  dans  son  Dictionnaire  de  Chimie,  donne 
1*70  pour  cent,  et  une  autre  du  célèbre  sel  de  roche  de  Cardona» 
en  Espagne,  l'45  pour  cent  de  matières  étrangères.  • 

Les  sels  obtenus  par  Tévaporation  de  Teau  de  mer  et  des  eaux comparai^oa 

*  '•  avec  les  sois 

salées,  qui  servent  en  grande  partie  à  l'approvisionnement  de  nos  d'eaux  saiéj». 
marchés,  contiennent  presque  autant  d'impuretés.  D'après  les  ren- 
seignements que  j'avais  recueillis,  et  que  je  publiai  il  y  a  quelques 
années  dans  un  rapport  de  la  Commission  Géologique  du  Canada 
déjà  cité,  il  appert  que  la  quantité  de  matières  étrangères  dans  le 
sel  des  îles  Turques  est  de  234;  dans  celui  de  Saginaw,  2  00; 
dans  le  sel  solaire  de  Syracuse,  116  ;  et  dans  le  sel  bouilli  de  la 
même  localité,  environ  l'60  pour  cent.  Trois  échantillons  de  sel 
fait  à  Goderich  des  eaux  salées  pompées  des  couches  salifères  de 
cette  région,  que  j'analysai  en  1871,  ont  donné  pour  le  gros  sel 
cristallin,  1097  ;  pour  le  sel  floconneux  moyen,  1*282  ;  et  le  sel  fin, 
1*625  pour  cent  d'impuretés  étrangères.  Le  sel  fin,  qui  est  le 
moins  pur,  est  fait  par  ébullition,  les  autres  par  évaporation  lente. 
L'analyse  faite  par  le  Dr.  Goessmann  d'un  autre  échantillon  de 
sel  de  Goderich  bouilli  a  donné  1*50  ;  tandis  que  le  sel  gemme  do 
la  couche  de  dix  pieds  trois  quarts  dans  la  division  VIII  de  la 
coupe,  comme  nous  l'avons  vu,  ne  contient  que  0*234  pour  cent, 
ou  moins  d'un  sixième  de  la  quantité  de  matières  étrangères  trou- 
vées dans  le  sel  bouilli  fait  avec  les  eaux  salées  de  Goderich. 

Une  partie  considérable  des  impuretés  qui  se  rencontrent  dans  Nature  des 

.  ^  1  1    j     impuretés. 

les  sels  du  commerce  que  nous  avons  comparés  avec  le  sel  de 
roche  de  Goderich,  consiste,  il  est  vrai,  en  sulfate  de  chaux  (gypse), 
qui  n'est  pas  très  nuisible  ;  mais  les  eaux  salées  de  Saginaw  et  de 
Syracuse,  et,  en  moindre  proportion,  celles  de  Goderich,  contien- 
nent (comme  je  l'ai  démontré  au  long  dans  le  rapport  de  1869, 
déjà  cité,)  des  chlorures  de  calcium  et  de  magnésium  qui,  par  le 
système  ordinaire  de  fabrication  du  sel,  s'accumulent  dans  les 
tables  et  les  chaudières,  et  donnent  au  sel  de  très  mauvaises 
qualités,  à  moins  qu'on  ne  les  fasse  disparaître  par  des  procédés 


268  EXPLOBATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

chimiques,  comme  on  le  fait  pour  le  sel  de  laiterie  de  qualité 
supérieure  que  Ton  fabrique  à  Syracuse. 
Ke!  mollis  pur     Le  sel  moius  pur  qui  surmonte  la  couche  blanche  pure  du 

du  deuxième  x'  t.  r 

***•  deuxième  lit  a  été  examiné,  comme  le  précédent,  en  prenant  de 

petites  parties  de  chaque  pied  de  la  carotte,  et  en  faisant  un  bon 
échantillon  moyen.  Il  fut  analysé  de  la  même  manière  et  a  donné 
les  résultats  suivants  :  chlolure  de  sodium,  91*24  ;  chlorure  de 
calcium,  57  ;  chlorure  de  magnésium,  06  ;  sulfate  de  chaux,  2*81  ; 
matières  insolubles  dans  Teau,  5'33=10000.  Les  impuretés, 
consistant  en  gypse  et  marne,  sont  très  irrégulièrement  distribuées 
dans  toutes  les  couches  ;  et  il  paraîtrait,  par  une  inspection  des 
carottes,  qu'en  faisant  un  choix  judicieux  il  serait  facile  d'obtenir 
une  grande  proportion  de  sel  beaucoup  plus  pur  que  cela,  et 
probablement  égal  au  sel  de  Cheshire,  dont  j'ai  donné  l'analyse 
plus  haut.  Il  en  est  de  même  de  la  plus  grande  partie  du  troisième 
lit  (division  X).  Ces  grandes  masses  au-dessus  et  au-dessous  du 
sel  blanc  donneraient  une  abondance  de  sel  propre  aux  fins 
agricoles  et  des  manufactures,  et  probablement  bon  à  saler  les 
viandes  ;  tandis  que  la  couche  de  sel  blanc  pur,  après  avoir  été 
moulu,  donnerait  un  produit  qui,  pour  le  beurre  et  la  table, 
n'aurait  pas  son  égal  sous  le  rapport  de  la  pureté  et  de  la  beauté. 

Examen  pour     Les  strates  salifères  de  Strassfurth  et  Doufflasshall,  en  Allemagne, 

potMse.  et  de  quelques  autres  régions,  contiennent,  comme  on  le  sait, 
des  sels  solubles  de  magnésie  et  de  potasse  qui,  dans  les  localités 
en  question,  ont  été  trouvés  d'une  grande  importance  économique. 
Un  examen  soigneux  des  carottes  provenant  du  forage  de  Grode- 
rich  a  donc  été  fait,  dans  le  but  de  constater  si  ces  composés  y 
étaient  présents  ou  non.  Des  échantillons  furent  pris  non-seule- 
ment du  sel  solide  des  différents  lits,  mais  aussi  de  celui  que  l'on 
trouve  en  veines  et  en  couches  minces,  ou  disséminé  dans  les 
strates  salifères. 

Voici  la  description  de  ces  échantillons  pris  dans  les  différentes 
divisions  de  la  coupe  : — 

Echantillons      Divisiou  V:  mamcs;   efflorescence  saline  sur  la  carotte:    de 

r»hol8lH  pour 

l'examen.         983  pieds. 

Division  VI:  premier  lit  de  sel;  sel  vitreux,  1,000  pieds  ;  sel 
grenu,  1,026  J  pieds. 

Division  Vil  :  dolomie  et  marne  ;  sel  grenu  blanc  en  veine» 
1,031  pieds  ;  rouge  fibreux,  à  1,067  pieds. 

Division  VIII:  second  lit  de  sel  ;  sel  vitreux  de  couleur  foncée, 
1,085  pieds. 

Z>m5îo»  X ;  troisième  lit  de  sel;  vitreux  blanc,  1,092 J  pieds; 


«APPORT   Par   m.   t.   STBRkY   HTJNT.  269 

blanc  opaque,  1,095  pieds  ;  blanc  transparent,  1,100  pieds  ;  blanc, 
avec  marne,  1,116J  pieds  ;  rougeâtre,  1,121  pieds. 

Division  XI  :  marnes,  etc.  ;  sel  rougeâtre  dans  la  marne,  1,127 
pieds;  rougeâtre,  morceaux  irréguliers  dans  la  marne,  1,184  pieds  ; 
blanc  grenu  dans  la  marne,  1,142  pieds  ;  blanc,  comme  le  dernier» 
1,162  pieds;  blanc,  veine  verticale  dans  la  dolomie,  1,178  pieds; 
petits  grains  dans  la  dolomie  poreuse  foncée,  1,180  pieds  ;  grains, 
comme  les  derniers,  1,183  pieds;  minces  couches  de  sel  brun 
foncé  dans  la  dolomie  poreuse,  1,192  pieds  ;  sel  rougeâtre  en  veines 
verticales  dans  la  dolomie,  1,201  pieds;  sel  rougeâtre  comme 
avant,  1,206  pieds. 

Division  XII  :  quatrième  lit  de  sel  gemme  ;  sel  incolore  et  trans- 
parent, 1,208  pieds. 

Division  XV:  marnes;  sel  rouge  grenu,  1,272  pieds;  sel  rouge 
grenu,  1,283  pieds  ;  sel  rouge  fibreux,  1,294  pieds  ;  sel  rouge  fibreux, 
1,314  pieds. 

Division  XVI:  marnes;  sel  grenu  avec  anhydrite,  1,420  pieds; 
blanc  vitreux,  1,500  pieds;  eau  salée  de  1,500  pieds. 

De  chacun  de  ces  échantillons,  au  nombre  de  vinfft-huit  (sans  Traces  de 

-  potasse 

compter  1  eau  salée  du  fond),  j'ai  pris  un  gramme  ou  plus  que  je  seulement. 
fis  dissoudre  dans  un  peu  d'eau  et  je  l'examinai  pour  le  potassium 
en  y  ajoutant  du  chlorure  de  platinum  et  de  l'alcool,  mais  je  n'ai 
dans  aucun  cas  trouvé  une  quantité  appréciable  de  sel  de  potasse, 
la  matière  soluble  étant  toujours  un  chlorure  de  sodium  presque 
pur.  L'eau  salée  tirée  de  1,500  pieds,  essayée  par  le  même  pro- 
cédé, ne  contenait  que  des  traces  de  sel  de  potasse,  avec  de 
petites  proportions  de  chlorures  de  calcium  et  de  magnésium. 

En  calculant  les  résultats  de  l'extraction  du  sel  déroche,  il  est T>êtermina- 

.  tlon  du  poids 

nécessaire  de  connaître  son  poids  spécifique,  et  sur  ce  point  il  y  asp^ctaque. 
de  très  grands  écarts,  car  les  déterminations  faites  par  différents 
observateurs  dignes  de  confiance  varient  de  200  à  plus  de  2'25f 
en  sorte  que  le  professeur  Henry  Wurtz  a  été  porté  à  conclure, 
d'après  une  comparaison  d'un  grand  nombre  d'observations,  que 
ces  différences  correspondent  aux  différents  degrés  de  condensation 
chimique.  Dans  le  cas  actuel,  j'ai  cherché  à  fixer,  avec  le  plus 
grand  soin  possible,  la  pesanteur  spécifique  de  spécimens  choisis 
de  sel  gemme  pur  des  couches  blanches  du  deuxième  lit  (division 
VIII)  de  la  coupe.  A  cette  fin,  je  me  suis  servi  d'huile  de  téré- 
benthine fraîchement  distillée,  ayant  une  pesanteur  spécifique  de 
0-863,  et  les  déterminations  furent  faites  à  15^  C.  Deux  morceaux 
de  sel  incolore  transparent,  pesant,  l'un  un  peu  plus  de  quatre 
grammes,  et  l'autre  dix  grammes  et  demi,  ont  donné  chacun  un 


270  EXPLORATION   GlÈOLOGIQUE  ÙV  CANADA. 

poids  spécifique  de.  2172  ;  un  troisième  morceau  d'environ  diï 
grammes,  2168  ;  et  un  quatrième  de  près  de  cinq  grammes,  2"133. 
Ce  dernier  était  imparfaitement  transparent,  et  Ton  voyait,  sous 
un  petit  verre  grossissant,  qu'il  contenait  de  nombreuses  petites 
cavités  remplies  d'eau  salée,  ce  à  quoi  il  faut  attribuer  son  moin- 
dre poids  spécifique.  Nous  pouvons,  je  crois,  accepter  2*172  comme 
étant  la  densité  du  sel  de  roche  pcllucide  pur  de  ce  lit;  mais 
pour  les  fins  du  calcul  de  l'abatage,  le  chifire  inférieur,  ou  plus 
commodément  2*125,  qui  est  deux  fois  et  un  huitième  le  poids  de 
l'eau,  peut  être  sûrement  pris  pour  la  grande  masse  du  sel. 
Rendement        Une  couchc  de  sel  de  roche  d'un  pied  d'épaisseur,  et  d'une 

par  acre.  ^ 

pesanteur  spécifique  de  2*125,  contiendra,  pour  chaque  acre  en 
superficie  (4,840  verges  carrées),  2,873  tonnes  de  2,000  Ibs.,  ou 
2,582  grosses  tonnes  de  2,240  Ibs.  ;  ce  qui  donne,  pour  une  couche 
de  sel  blanc  de  dix  pieds  trois  quarts  d'épaisseur,  27,751  grosses 
tonnes,  ce  qui  équivaut  à  1,110,280  boisseaux  (estimés  à  56  Ibs. 
chaque)  par  acre.     Quant  à  la  perte  subie  dans  l'abatage,  à  cause 
des  piliers  laissés  en  arrière,  etc.,  la  moyenne  dans  les  exploitations 
de  houille  en  Angleterre  est  évaluée  à  20  pour  cent,  et  comme  le 
seh  finement  brisé  est,  contrairement  à  la  houille,  perfaitemeut 
vendable,   la   perte   éprouvée    dans    l'abatage   du   sel   solide   à 
Goderich  ne  devrait  pas  excéder  cette  proportion.     Si  donc  nous 
supposons  80  pour  cent  de  sel  de  la  couche  blanche  de  dix  pieds 
trois  quarts,  que  l'on  pourrait  extraire  dans  un  état  marchand, 
nous  arriveront,  pour  chaque  acre,  à  un  peu  plus  de  22,200  tonnes, 
ou  880,000  boisseaux,  en  sorte  que  le  produit  de   l'abatage  de 
vingt  acres  de  cette  couche  de  sel  de  roche  serait  égale  à  la 
production  totale  de  sel  aux  Etats-Unis  en  1870. 
MarchL-pour       Jl  n'est  guère  nécessaire  de  m'étendre  sur  la  vaste  importance 
économique  d'un  dépôt  de  sel  comme  celui-ci,  ou  sur  sa  valeur 
pour  l'industrie  et  le  commerce  du  pays.     Au  lieu  du  procédé 
comparativement  long  et  coûteux  de  fabrication  du  sel  des  eaux 
salées,  dans  une  région  éloignée  de  la  houille,  où  le  prix  du  bois 
augmente  lous  les  ans,  il  s'oiFre  au  mineur  un  gisement  pratique- 
ment inépuisable  en  étendue,  et,  en  très  grande  partie,  d'une 
pureté  exceptionnelle.     Tandis  que  les  meilleures  qualités  de  sel 
peuvent  ici  être  obtenues  à  bas  prix  pour  l'approvisionnement 
des  vastes  et  populeuses  régions  qui  sont  d'un  accès  facile  par  les 
grands  lacs,  l'ouverture  de  pareille  mines  produirait,  à  des  prix 
plus  bas,  du  sel  un  peu  moins  pur  qui  conviendrait  parfaitement 
aux  besoins  du  fabricant  chimique  et  du  cultivateur. 

En  terminant,  il  me  reste  à  mentionner  quelques  points  qui  se 


le  sel. 


hAPPORt  PAR  M.  T.  STeRRY   HtJKT.  îli 

rattaclient  à  la  fféologie  de  ce  dépôt  et  à  l'existence  du  sel  dans sei  gemme 

connu  dans 

r Amérique  du  Nord.  A  Test  des  Montagnes-Rocheuses,  avant  sa  Jj'Amr^Hque 
découverte  à  Goderich  en  1866,  on  n'avait  trouvé  du  sel  de  roche  Sî'côuvertes 
que  dans  deux  localités  :  Tune  étant  à  l'île  de  la  Petite- Anse,  près  de  **®  csoderich. 
la  Nouvelle-Tbérie,  sur  le  bayou  Tèche,  dans  la  Louisiane  Occiden- 
tale, et  l'autre  à  Saltville,  comté  de  Washington,  dans  la  Virginie 
du  Sud.  Ce  dernier  dépôt,  où  le  sel  gemme  est  associé  au  gypse 
et  aux  marnes,  quoique  situé  au  milieu  de  roches  paléozoïques,  est 
regardé  par  le  professeur  Leslie  comme  probablement  d'âge 
tertiaire,  et  comme  occupant  un  bassin  fort  restreint.  Les  sources 
des  eaux  salées  des  puits  de  sel  de  la  vallée  do  l'Ohio,  et  de 
Saginaw,  dans  le  Michigan,  sont  supposées  être  près  de  la  base  de 
la  formation  carbonifère,  le  groupe  salin  de  "Winchell,  dans  le 
Michigan,  se  trouvant  au-dessus  des  grès  dévoniens,  mais  au-des- 
sous du  calcaire  qui  est  là  sous-jacent  aux  assises  houillères.  On 
n'a  jamais,  que  je  sache,  trouvé  de  sel  dans  les  forages  pratiqués  à 
cet  horizon  géologique. 

La  formation  salifère  de  New- York  a  été  appelée  par  Vanuxem  distribution 
le  groupe  salin  d'Onondaffa,  mais  pour  prévenir  la  confusion  avecdi*  m  fomja- 
le  calcaire  d'Onondaga  (une  subdivision  du  groupe  supérieur  du 
Helderberg  qui  lui  est  superposée),  le  synonyme  "formation  de 
Salina,*'  d'après  la  ville  de  Salina  (ainsi  nommée  à  cause  de  ses 
sauneries),  près  du  lac  Onondaga,  doit  lui  être  préféré.  La 
formation  de  Salina  occupe,  dans  la  colonne  géologique,  une 
position  dans  la  partie  supérieure  de  la  formation  silurienne.  Elle 
repose  d'une  manière  concordante  sur  le  calcaire  magnésien  de  la 
formation  de  Niagara,  et,  dans  l'ouest  d'Ontario,  sur  une  roche 
semblable  qui,  bien  qu'on  apparence  une  continuation  ascendante 
de  celle  de  Niagara,  en  a  été  séparée  pour  des  raisons  paléontolo- 
giques  et  désignée  sous  le  nom  de  formation  de  Guelph.  A  son 
affleurement  septentrional,  dans  le  comté  de  Montgomery,  New- 
York,  la  formation  de  Salina  n'a  que  quelques  pieds  d'épaisseur, 
mais  à  Touest,  le  long  de  son  affleurement  nord,  elle  augmente 
rapidement  de  volume  et  atteint,  dans  le  comté  de  Wayne,  une 
puissance  de  700  pieds,  et  même  en  certaines  parties,  dit-on,  de 
1,000  pieds.  Là  où  elle  traverse  la  rivière  Niagara,  cette  puissance 
est  réduite  à  moins  de  300  pieds,  et  dans  l'Ohio,  suivant  Newberry, 
à  moins  de  vingt  pieds,  tandis  que  "Winchell  n'a  trouvé  dans  le 
nord  du  Michigan  que  37  pieds  d'assises  représentant  la  formation 
de  Salina.  Tci,  cependant,  la  formation  est  caractérisée,  comme 
dans  New-York  et  dans  Ontario,  par  la  présence  du  gypse.  Dans 
son  plus  grand  développement,  dans   New-York,  elle   consiste, 


Ô7Î  ÉXPLORATtON  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

pour  la  partie  inférieure,  en  marnes  rouges  et  vertes  bigarrées, 
surmontées  par  des  dolomies  grises  ou  marron  et  des  schistes 
contenant  des  lits  de  gypse,  parfois  accompagnés  de  soufre  natif 
en  petites  quantités.     Des  feuillets  cristallins  de  fer  spéculaire, 
comme  me  Ta  signalé  le  Dr.  Groessmann,  se  rencontrent  aussi 
parfois  dans  les  druses  des  dolomies  de  cette  formation. 
S?aux*h  *^-^  <*«     Superposés  à  la  formation  de  Salina  se  trouvent  les  lits  de  chaux 
Heide?^r|*'  hydraulique,  qui  sont  des  dolomies,  comme  les  assises  sous-jacentes, 
et   renferment   des   débris  à!EuTypterus    et   d'autres   crustacés. 
Cette  division,   réunie    à    celle   du    Helderberg   inférieur    par 
Yanuxem,  en  est  séparée,  de  même  que  de  celle  de  Salina,  par 
le  professeur  James  Hall,  qui,  cependant,  démontre  que  celle 
de  la  chaux  hydraulique  {Water  lime)  est  plus  intimement  alliée 
à  la  Salina,  dont  il  n'est  pas  toujours  facile  de  la  distinguer.     Le 
groupe  Helderberg  inférieur,  consistant,  à  sa  base,  en  calcaire 
bleu  foncé  non-magnésien,  avec  tentaculites,  suivi  de  divisions 
caractérisées  par  des  pantamères,  spirifères  et  crinoïdes,  indique 
des  conditions  de  dépôt  très  différentes  de  celles  des  deux  époques 
précédentes,  et  ne  s'étend  pas  plus  loin  à  l'ouest  que  le  centre  de 
l'Etat  de  New- York,  au-delà  duquel  les  calcaires  du  Helderberg 
inférieur  sont   absents  et  ceux  du  Helderberg  supérieur  repo- 
sent directement  sur  les  lits  de  chaux  hydraulique,  parfois  avec 
et   parfois  sans  l'interposition  d'une    mince    couche  de   roche 
siliceuse,  représentant  le  grès  d'Oriskany.     Celle-ci  paraît  s'être 
répandue  sur  certaines  parties  d'Ontario,  mais  avoir  été  partielle- 
ment enlevée  par  érosion  avant  le  dépôt  des  calcaires  subséquents. 
On  ne  connaît  rien  de  l'extension  de  la  formation  de  Salina 
vers  le  sud,  au-dessous  des  strates  superposées,  jusqu'à  ce  que 
nous  atteignions  la  Pennsylvanie  centrale,  où,  immédiatement  en 
dessous  du   calcaire  bien  caractérisé   du   Helderberg   inférieur 
(Lewiston),  apparaît  une  série  de  calcaires  en  lits  minces,  plus  ou 
moins  argileux,  de  S80  pieds  de  puissance,  que  l'on  a  rapportés 
à  la  formation  de  la  chaux  hydraulique.     Ceux-ci  reposent  sur 
875  pieds  de  calcaires  et  schistes  fossilifères  qui,  à  leur  our,  repo- 
sent sur  les  strates  de  la  formation  de  Clinton.     M.  Ashburner, 
de  la  Seconde  Commission  Q-éologique  de  la  Pennsylvanie,  qui 
nous  donne  ces  détails  dans  sa  coupe  récemment  publiée,  croit 
que  ces  375  pieds  peuvent  "  représenter  également  ou  collective- 
ment "  les  formations  de  Niagara  et  de  Salina  de  New- York. 
(Trans.  American  Philosophical  Society^  10  février  1877.)     Il  est 
évident  que  les  conditions  qui  ont  donné  lieu  aux  lits  gypsifères 


RAPPORT   PAR    M.   T.    STERRY   HUNT.  273 

Baliferes  et  non-fossilifères  de  la  formation  de  Salina,  ne  se  sont 
pas  étendues  à  cette  région. 

On  n'a  pas  encore  trouvé  de  sel  de  roche  dans  la  formation  de  P"  <*«  »^i 

-^  ffemme  dans 

Salina  dans  New- York,  qui  est  cependant  regardée"  comme  la^^ew-York. 

source  des  eaux  salées  de  Syracuse  et  de  ses  environs.  Des  cavités 

en  forme  de  trémie,  que  Ton  suppose  être  dues  à  l'enlèvement, 

par  solution,  de  cristaux  de  sel,  sont  cependant  trouvées  dans  les 

manies  à  l'affleurement  de  cette  formation,  tant  dans  New- York 

que  dans  Ontario,  plus  loin  à  l'ouest.     On  ne  sait  peut-être  gêné-  f^g^^acuse 

ralement  pas  que  les  nombreux   puits  salins  de  la  région  de^®^*/*^^** 

Syracuse,  quoique  se  trouvant  le  long  de  l'affleurement  de  la»"^®''*^"^»- 

formation  de  Salina,  n'y  pénètrent  pas,  mais  sont  creusés  dans  un 

dépôt  de  sable  et  de  gravier  stratifiés,  qui  remplissent  une  vallée 

d'érosion,  mesurant  près  de  quatre  milles  du  nord  au  sud  par 

deux  milles  de  l'est  à  l'ouest.     Les  marnes  qui  appartiennent  à 

la  base  de  la  formation  affleurent  au  nord,  et  on  les  retrouve  dans 

les  différents  forages  en  dessous  de  l'ancien  dépôt  de  gravier,  qui 

est  lui-même  recouvert  de  trente  ou  quarante  pieds  de  terre  ou 

de  sable  plus  récents.     Le  fond  du  bassin  est  très  irrégulier,  car 

on  rencontre  les  marnes  à  des  profondeurs  variant  de  90  à  180 

pieds  en  certains  endroits,  et  à  une  profondeur  de  382  pieds  au 

milieu  du  bassin,  dont  la  plus  grande  profondeur,  selon  M.  Geddes, 

n'a  pas  moins  de  414  pieds  au-dessous  de  la  surface  du  lac  Onon- 

daga,  et  50  pieds  au-desiïous  du  niveau  de  la  mer.     (  Tratis.  New 

York  State  Agriculiural  Society/,  1859.) 

Nous  avons  vu  que  l'affleurement  de  la  formation  de  Salina,  en  Distribution 
sortant  de  New- York  avec  une  puissance  que  l'on  évalue  à  moins  ^e?»i»na et 

^  de  la  chaux 

de  300  pieds,  traverse  la  rivière  Niagara  au-dessus  de  la  cataracte  5Jng*ontirîo. 
et  entre  dans  la  province  d'Ontario,  où  sa  distribution  a  été 
soigneusement  étudiée  par  M.  Alexander  Murray,  de  la  Commis- 
sion Géologique  du  Canada.  En  consultant  la  carte  géologique 
du  Canada,  sur  laquelle  les  lits  de  chaux  hydraulique  sont  compris 
dans  la  formation  de  Salina,  et  représentés  par  la  même  couleur, 
les  assises  peuvent  être  suivies  entre  celle  de  Guelph  au-dessus 
et  la  formation  du  Helderberg  supérieur  (cornifère),  dans  une 
direction  presque  ouest  depuis  la  rivière  Niagara  jusqu'à  Brant- 
ford,  et  ensuite  nord-nord-ouest  jusqu'à  Southampton,  à  l'embou- 
chure de  la  rivière  Saugeen,  sur  le  lac  Huron,  distance  d'environ 
180  milles.  A  partir  de  cet  endroit,  sa  limite  supérieure  s'étend 
vers  le  sud  sur  une  distance  d'une  cinquantaine  de  milles,  le 
long  du  lac,  jusqu'à  G-oderich,  où  les  lits  les  plus  élevés  de  la 
formation  disparaissent,  étant  recouverts  à  l'est  par  le  calcaire  du 

T 


274 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Aflleurement 
de  nature 
différente  à 
celle  des 
forages. 


Forlnatlotl 
de  Ballna 
dans  le 
Mlchigan. 


groupe  supérieur  de  Helderberg.  Sous  les  eaux  du  lac,  Taflleu- 
rement  de  Salina  tourne  encore  au  nord  et  reparaît  dans  les 
îles  aux  Canards  (Duck  tslands)^eLJi  sud  de  la  Grande  Manitouline, 
et  dans  le  détroit  de  Mackinac.  La  disposition  des  strates  au 
nord  et  à  Test  de  Goderich  montre  Texistence  d'une  synclinale 
peu  profonde  qui  s'éteint  au  sud  et  renferme  une  langue  des 
calcaires  superposés.  Ceux-ci,  à  partir  de  Goderich,  s'étendent 
sur  une  distance  d'environ  quarante  milles  à  l'est,  et  à  peu  près  à 
la  même  distance  au  nord — Ainsleyville  et  Teeswater  se  trouvant 
à  peu  près  au  centre  de  la  synclinale,  qui  est  entourée  à  l'est, 
au  nord  et  à  l'ouest  par  la  formation  de  Salina. 

La  lisière  de  cette  formation,  dont  nous  avons  ainsi  suivi  la 
distribution,  a  une  largeur,  sur  toute  cette  distance,  qui  varie  de 
huit  à  seize  milles,  et  comprend  dans  sa  partie  supérieure  des 
lits  qui  ont  le  caractère  de  la  chaux  hydraulique  (offrant  en 
quelques  endroits,  près  du  lac  Erié,  VEurypterus  caractéristique), 
reposant  sur  des  strates  dolomi tiques  avec  gypse,  que  l'on  exploite 
dans  plusieurs  localités.  On  y  trouve  quelques  lits  de  marne 
vcrdâtre,  mais  on  n'y  voit  rien  qui  corresponde  à  la  grande  masse 
de  marnes  bigarrées  qui  se  montrent  à  la  base  de  cette  formation 
dans  le  New- York  central  et  dans  les  sondages  de  Groderich  ;  et 
l'on  ne  connaît  pas,  non  plus,  de  sources  d'eau  salée  sur  son  affleu- 
rement. La  puissance  totale  de  ces  strates  presque  horizontales,  le 
long  du  rebord  nord-est  du  calcaire  Helderberg  supérieur,  n'est 
probablement  pas  grande,  mais  au  nord-ouest,  vers  le  lac  Huron, 
elles  augmentent  rapidement  en  épaisseur,  et  les  strates  salifères 
prennent  du  développement  dans  la  formation,  comme  on  peut 
le  voir  dans  le  voisinage  de  Goderich.  Les  résultats  des  sondages 
à  Teeswater,  Ainsleyville,  Carronbrook  et  Mitchell  (déjà  men- 
tionnés), prouvent,  néanmoins,  que  la  limite  orientale  de  ce 
développement  se  trouve  entre  ces  localités  et  la  rive  du  lac.  Il 
faudrait  faire  beaucoup  d'autres  explorations  par  des  sondages 
pour  pouvoir  déterminer  si  le  sel  trouvé  plus  au  sud,  dans 
Bosanquet,  "Warwick  et  Dawn,  appartient  au  même  terrain  que 
celui  de  Goderich  et  de  ses  environs,  ou  si,  comme  le  sel  de 
Syracuse,  il  occupe  un  bassin  salifère  distinct  au  même  horizon 
géologique  que  celles-ci. 

Dans  des  strates  sous-jacentes  aux  roches  salifères  déjà  men- 
tionnées comme  existant  à  la  base  des  assises  houillères,  il  existe 
dans  le  Michigan  un  autre  horizon  salin  qui,  peut-on  conjecturer, 
appartient  à  la  formation  de  Salina.  Un  puits  creusé  à  une 
profondeur  de   1,198   pieds,    à  Port-Austin,  comté  de  Huron, 


RAPPORT  PAR    M.  T.  STERRY   HUNT.  275 

Michigan,  sur  la  rive  occidentale  du  lac  Huron,  presque  vis-à-vis 
Groderich,  a  donné  une  eau  salée  forte,  bien  qu'un  peu  impure, 
marquant  88^  au  salinomètre,  et  qui  a  été  analysée  par  le  Dr. 
G-oessmann.  Ce  puits  est  creusé  dans  les  grès  dévoniens  (Portage 
et  Chemung)  de  la  région,  entre  lesquels  et  la  formation  de 
Salina  interviennent,  sur  la  rive  canadienne  du  lac  Huron,  environ 
400  pieds  d'assises  appartenant  aux  schistes  huroniens,  et  200 
pieds  de  calcaires  du  Helderberg  supérieur.  Il  semblerait  que 
nous  avons  à  Port-Austin  une  diminution  considérable  en  puis- 
sance, soit  des  formations  recouvrantes,  soit  de  la  formation 
de  Salina  elle-même.  Cette  dernière  supposition  concorderait 
avec  la  grande  diminution  d'épaisssur  reconnue  dans  cette  forma- 
tion par  le  professeur  "Winchell  dans  son  affleurement  près  de 
Mackinac,  où  elle  est  réduite  à  moins  de  quarante  pieds.  L'on 
trouvera  une  plus  ample  discussion  de  ce  sujet  dans  mon  rapport 
déjà  mentionné  (•Exploration  Géologique  du  Canada  pour  1869). 
Depuis  cette  époque,  on  a  reconnu  du  sel  ffemme  dans  le  comté  sei  gemme  & 
de  Huron,  dans  un  sondage  pratiqué  à  Caseville,  et  plus  loin  au 
nord,  en  1872,  à  une  profondeur  de  1,164  pieds,  dans  un  forage 
commencé  dans  les  mêmes  strates  à  Alpena,  sur  la  Baie  du 
Tonnerre,  à  soixante  milles  ou  plus  à  l'ouest  du  nord  du  comté 
de  Huron.  L'exisience  de  ces  sels  de  roche  a  été  annoncée  par 
le  professeur  "Winchell  en  1874,  mais  les  détails  manquent  encore 
à  leur  égard.  L'existence  d'eaux  salées  dans  les  comtés  de 
Alacomb  et  losco,  dont  la  position  géologique  est  identique  à 
celle  des  comtés  de  Huron  et  Alpena,  a  aussi  été  annoncée. 

[Depuis  que  ces  pages  ont  été  écrites,  un  alinéa  a  été  publié  (en^i  ePTr^me  a 
avril  1877)  dans  le  journal  Vlnier-Ocean,  de  Chicago,  dans  lequel 
il  est  dit  qu'un  puits  a  été  dernièrement  creusé  à  Bay  City,  sur  la 
baie  de  Saginaw,  dans  le  Michigan,  dans  le  but  de  constater  s'il 
existe  du  sel  au-dessous  de  l'horizon  auquel  on  trouve  actuelle- 
ment de  l'eau  salée  dans  cette  région,  (laquelle  est  à  la  base  des 
assises  houillères,)  et  qu'une  couche  de  "  sel  de  roche,"  de  116 
pieds  d'épaisseur,  a  été  atteinte  à  la  grande  profondeur  de  2,085 
pieds  de  la  surface.  On  peut  conjecturer  qu'elle  appartient  à  la 
formation  de  Salina.] 

Les  roches   Helderberg  inférieures  que   l'on   voit  surmonter  i>ïvi8ions  du 
celles  de  Salina  dans  l'est  de  l'Etat  de  New- York  disparaissent  «up^^rieur 

X  *'^**«'  dans  New- 

entièrement  à  louest  du  comté  d'Onondaga,  et  le  grès d'Oriskany,  ^®*'^- 
que  l'on  regarde  comme  constituant  une  division  entre  celles-ci 
et  le  Helderberg  supérieur,  ne  se  trouve  pas   constamment  à 
l'ouest  du  lac  Cayuga,  au-delà  duquel,  sauf  lorsqu'il  intervient 


276  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

quelques  lambeaux  isolés  de  TOriskany,  les  lits  de  chaux  hydrau- 
lique sont  immédiatement  recouverts,  dans  tout  New- York  et 
dans  Ontario,  par  les  calcaires  du  Helderberg  supérieur.    Dans 
New- York,  ces  derniers  sont  divisés  par  le  professeur  James  Hall 
en  un  membre  inférieur,  TOnondaga,  décrit  comme  calcaire  gris, 
subcristallin,  corallin,  et  un  membre  supérieur,  la  formation  de 
Sénéca  ou  cornifère,  composé  de  calcaires  compactes,  de  couleurs 
foncées,   souvent  bleuâtres  ou  noirâtres,  renfermant  quelques 
coraux,  et  généralement  moins  fossilifère  que  l'inférieur,  mais 
abondant  en  pétrosilex  ou  pierre  cornéenne,  qui  est  parfois  en 
plus  grande  quantité  que  le  calcaire. 
d^'^S'ontario      Daus  Outarfo,  ces  divisions  du  Helderberg  supérieur  n'ont  pas 
été  clairement  reconnues,  en  partie  pour  la  raison  que  les  strates 
sont  très  cachées  par  des  argiles  ;  mais  tout  le  massif  de  calcaire, 
depuis  la  chaux  hydraulique  en  dessous  jusqu'aux  schistes  huro- 
niens  en  dessus,  a  été  compris,  sur  la  carte  géologique  du  Canada, 
sous  le  nom  de  formation  cornifère,  et  a  une  puissance  approxima- 
tive de  200  pieds.     Sur  la  rivière  Maitland,  près  de  la  ville  de 
Goderich,  il  se  trouve  une  coupe  dans  laquelle  des  calcaires  coral- 
lins  gris,  que  Ton   suppose  représenter  la  base  du  Helderberg 
supérieur,  reposent  avec  intervention  de  quelques  pieds  de  grès  jau- 
nâtre, sur  des  dolomies  bitumineuses  grises,  que  Ton  a  regardées 
comme  étant  le  sommet  de  la  formation  de  la  chaux  hydraulique.^ 
La  distribution  des  calcaires  supérieurs  du  Helderberg  au  nord 
et  à  Test  de  ce  point  a  déjà  été  décrite.     L'on  se  rappellera  qu'à 
Clinton,  à  treize  milles  au  sud-est  de  Q-oderich,  il  a  fallu  creuser 
jusqu'à  1,180  pieds,  ou  216  pieds  de  plus  qu'à  Q-oderich,  pour 
atteindre  le  sel  de  roche.     On  peut  probablement  prendre  ceci 
comme  représentant  approximativement  la  puissance  du  calcaire 
cornifère  superposé. 
Calcaire  Nous   arrivons  maintenant  à  la  considération   d'un    résultat 

HouH-jacent     inattendu  de  l'examen  des  carottes  du  puits  de  G-oderich,  c'est-à- 

constaté  par  ^ 

je  lorage.  ^i^e,  Texistence  sous  278  pieds  de  lits,  principalement  de  dolomie, 
qui,  d'après  la  Commission  G-éologique,  supportent  le  calcaire 
cornifère  de  la  région,  de  pas  moins  de  276  pieds,  principalement 
de  calcaire  gris,  non-magnésien,  corallin,  abondant  en  pétrosilex, 
et  paraissant  être  une  répétition  du  cornifère.  L'on  remarquera 
que  sous  ce  calcaire  fossilifère  inférieur,  il  y  a  des  dolomies  avec 
gypse,  suivies  de  marnes  irisées,  d'une  puissance  totale  de  pas 


•  Géologie  du  Canada^  1863.  page  397. 


RAPPORT  PAR    M.   T.   STERRY   HUNT.  $77 

moins  de  364  pieds  avant'  d'atteindre  les  strates  salifères,  et  que 
ces  dernières  ont  été  pénétrées  à  520  pieds  sans  atteindre  la 
formation  de  Guelph  sous-jacente.  Le  professeur  James  Hall,  qui  Foesues. 
a  bien  voulu  examiner  les  spécimens  de  coraux  que  j'ai  pu  obtenir 
de  ce  calcaire  (division  III  de  la  coupe),  reconnaît  en  eux  deux 
espèces  de  Favosites  {F.  Wînchelli  et  F.  Emmonsii),  ainsi  qu'une 
section  d^Acervularia  ou  Diphyphyllum, 

On  pourrait  supposer  que  ces  calcaires  corallins  de  la  division  Hypothôge 
m  correspondent  au  groupe  d'Onondaga  (le  membre  iniérieur  du  q«er  la  ^^ 
Helderberg  supérieur),  et  que  les  dolomies  de  la  division  II  ne  ^^*'**^®»  ®'^- 
sont  qu'un  massif  localement  intercalé,  qui  sépare  ceux-ci  des 
calcaires  cornifères  proprement  dits  et  qui  en  sont  le  membre 
supérieur.     Cependant,  on  a  supposé  que  ces  dolomies  formaient 
la  continuation  de  celles  qui,  près  de  la  rive  du  lac  Erié,  renfer- 
ment les  fossiles  de  la  formation  de  la  chaux  hydraulique,  et  sont 
là  surmontées  en  partie  par  le  grès  d'Oriskany,  occupant  ainsi  une 
position  inférieure  à  toute  la  formation  Helderberg  supérieure. 
De  plus,  il  n'y  a,  que  nous  sachions,  aucun  massif  interposé  de 
calcaire  corallin  le  long  de  la  lisière  des  strates  magnésiennes  que 
Ton  croit  représenter  les  formations  de  Salina  et  de  chaux  hydrau- 
lique, et  qui  ont  été  suivies  depuis  le  lac  Erié  jusqu'au  lac 
Huron. 

L'on  peut  avancer  une  seconde  hypothèse  pour  expliquer  cette 
apparente  anomalie.  Si  l'on  suppose  que  lorsque  les  strates 
saliferes  et  magnésiennes  des  formations  de  Salina  et  de  la  chaux 
hydraulique  étaient  en  voie  de  déposition  dans  des  bassins 
clos,  l'océan  extérieur  contenait  déjà  la  faune  de  l'époque  du 
Helderberg  supérieur,  nous  pouvons  admettre  que  le  massif 
intercalé  de  calcaire  corallin  de  la  division  III  a  été  déposé  par 
l'irruption  temporaire  des  eaux  de  la  mer  libre  dans  une  partie  du 
bassin  d'évaporation. 

L'existence  d'un  dépôt  salifère  comme  celui  de  Salina,  et  les 
grandes  variations  dans  son  épaisseur  sur  des  étendues  adjacentes, 
indiquent  des  irrégularités  de  surface  qui  font  que  l'une  ou  l'autre 
des  hypothèses  précédentes  ne  sont  pas  antécédemment  impro- 
bables. Dans  la  première,  nous  supposons  une  intercalation  de 
dépôts  magnésiens  au  milieu  des  calcaires  corallins  non-magné- 
siens de  la  formation  du  Helderberg  supérieur  ;  et  dans  la  seconde, 
l'interposition  d'un  calcaire  corallin  non-magnésien  parmi  les 
dolomies  des  formations  de  Salina  et  de  la  chaux  hydraulique.  Il 
faudra  faire  (Je  »oi;y elles  obç^ryatiofts  avant  qu'il  ne  soit  possjbj^ 


278  ^    EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

de  déterminer  laquelle  de  ces  hypothèses  est  admissible,  si  rune 
ou  l'autre  peut  l'être.  Il  faut  espérer  que  les  opérations  minières 
projetées  pour  l'exploitation  du  sel  gemme  de  Q-oderich  nous 
fourniront  de  plus  amples  preuves  paléontologiques,  que  les 
géologues  rechercheront  avec  avidité. 


RAPPORT   PROGRESSIF 

BBS 

EXPLORATIONS  ET  ÉTUDES   FAITES   DURANT 

LES  ANNÉES  1875  et  1876 

DANS    LES 

COMTÉS  DE  RENFREW,  PONTIAC  ET  OTTAWA, 

ACGOMPAONft    DE 

NOTES  SUPPLÉMENTAIRES 

SUR   LES 

GISEMENTS  DE  FER,  D'APATITE  ET  DE  PLOMBAGINE 

DU  COMTÉ  D'OTTAWA  ; 

PAR 

HENRY    G.    VENNOR,    M. S. G., 

ADRESSA  A 

ALFRED  R.  C.  SELWYN,  Ecb.,  M.G.R.,  M.S.G., 

DIRECTEUR  DE  LA  COMMISSION  OAOLOOIQUE  DU  CANADA. 


Monsieur, — Une  partie  considérable  de  Tannée   1875  a  été  collection  de 

spécimens 

employée  à  faire  une  collection  de  spécimens  ponr  l'Exposition  g^^j^^'i^f *^*^*' 
du  Centenaire  à  Philadelphie.  Cependant,  le  reste  de  la  saison  a 
été  employé  aux  travaux  de  campagne  actifs,  pour  continuer  ce 
qui  avait  été  commencé  en  1874  dans  les  comtés  de  Lanark  et  de 
Benfrew.  Une  note  annexée  à  mon  rapport  de  Tannée  dernière 
explique  qu'il  avait  été  beaucoup  ajouté  à  la  carte  qui  Taccompa-  carte, 
gnait  depuis  que  mon  manuscrit  avait  été  déposé,  et  que  par 
conséquent  elle  était  un  peu  en  avance  sur  le  rapport.  Ces  addi- 
tions embrassent  une  bonne  partie  du  travail  fait  en  1875,  que  je 
vids  maintenant  décrire  en  détail,  et,  en  conséquence,  cette  partie 
de  la  dernière  carte  peut  être  consultée  à  propos  de  la  description 
des  localités  faite  dans  le  rapport  actuel. 

La  saison  de  1876  fut  entièrement  passée  dans  les  comtés  de  Travaux  de 

campagne 

Pontiac  et  d'Ottawa,  situés  dans  la  province  de  Québec  ;  mais  les  en  i^e. 


280 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


investigations  poursuivies  ont  été  faites  sur  le  prolongement  des 
^éo*™î"ue  lïiêiï^^s  bandes  ou  lisières  de  roches,  qui  ont  maintenant  été 
dep^Su  Madoc  ^"^^^®^  ^^^^  interruption  à  partir  de  Madoc  et  des  townships 
HvïèïedS  voisins  du  comté  d'Hastings,  jusque  dans  les  environs  de  la  rivière 
Désert.  ^^  Désert,  sur  la  Q-atineau — distance  totale  de  près  de  140  milles. 

Les  résultats  de  ces  explorations  peuvent  être  décrits  sous  les 

titres  suivants  : — 


D. visions  du 
rapport. 


I.  Achèvement  du  travail  dans  le  comté  de  Renfrew,  avec 
quelques  observations  générales  sur  la  structure  géologique 
de  Test  d'Ontario. 

IL  Investigations  dans  les  comtés  de  Pontiac  et  d'Ottawa, 
Québec,  avec  notes  sur  quelques  minerais  économiques 
importants. 

m.  Les  gisements  d'apatite  et  de  plombagine  des  townships  de 
HuU,  Buckingham,  Templeton  et  Portland,  avec  une  carte 
(de  quatre  milles  au  pouce)  indiquant  la  position  des  plus 
importants.=i^ 


I. 

Achèvement  du  travail  dans  le  comté  de  Eenfrew,  avec 
quelques  observations  générales  sur  la  structure 

GÉOLOGIQUE   DE   l'EST  D'OnTARIO, 

D^iflïcuiws  à  Jusqu'à  la  fin  de  1874,  la  structure  géologique  de  la  région  qui 
ro^bes^*  avait  été  examinée  était  très  embrouillante,  et,  de  la  masse  de 
faits  recueillis,  l'on  ne  pouvait  arriver  à  aucune  conclusion  défi- 
nitive ou  lucide,  au  sujet  de  la  véritable  succession  ou  des  âges 
des  difi*érents  groupes  de  roches,  relativement  à  ceux  du  système 
laurentien,  qui  avaient  déjà  été  établis  à  Grenville  et  dans  le  voisi- 
nage. Il  était  évident  que  ces  roches  étaient  beaucoup  plus 
anciennes  que  les  plus  vieilles  des  dépôts  siluriens,  puisque  ces 
derniers,  depuis  le  Potsdam  en  remontant,  reposaient  sur  elles  hori- 
zontalement et  sans  concordance  ;  mais  il  restait  encore  à  déterminer 
si  elles  devaient  être  considérées  comme  cambriennes,  huroniennes 
ou  laurentiennes.  En  1875,  cependant,  il  commença  à  se  faire 
un  peu  plus  de  jour  sur  ce  terrain  compliqué,  et  avant  la  tin  de 
la  saison  il  avait  été  recueilli  assez  de  faits  pour  donner  la  clé  de 
la  structure  géologique  de  toute  la  région  comprise  entre  M&doc, 


'  Oejlte  çi^ple  est  la  se^le  publiée  mainteuant, 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  281 

à  Touest,  et  le  Portage-du-Fort,  sur  TOutaonais,  à  Test.  Parmi  j^''*^*^^*^^^ 
les  plus  importants  résultats  obtenus  en  1875,  Ton  peut  compter  J^g^'^"**  ^^ 
la  délimitation,  dans  une  direction  nord,  de  tous  les  calcaires  cris- 
tallins du  comté  de  Renfrew,  et  l'indication  des  endroits  où  ils 
traversent  TOutaouais,  dans  les  comtés  de  Pontiac  et  d'Ottawa. 
Dans  mon  dernier  rapport,  *  je  parlais  de  la  probabilité  d'un 
changement  de  direction  des  roches  vers  le  nord-ouest  dans  le 
voisinage  d'Arnprior,  et  je  disais  que,  si  ma  supposition  était 
fondée,  ce  changement  conduirait  ces  roches  non  pas  à  travers  la 
vallée  de  l'Outaouais,  mais  en  la  remontant,  et  le  long  des  parties 
riveraines  des  townships  de  Horton  et  Eoss,  ce  qui  rendait  leur 
contact  avec  les  grandes  bandes  de  calcaires,  dans  le  comté 
d'Ottawa,  certainement  plus  problématique,  s'il  ne  l'excluait  pas 
entièrement. 

En  commençant  à  Arnprior,  ie  vais  maintenant  décrire  les  Aiiure  des 

'  ,  ,    rt  calcaires 

Sinuosités  compliquées  de  ces  roches  avant  leur  passage  définitii  d'Arnprior. 
de  la  province  d'Ontario  à  celle  de  Québec  sur  l'Outaouais.  Dans 
le  rapport  en  dernier  lieu  cité,  la  grande  bande  de  calcaire  de  5^*j5^^*{^®*t*fe 
Lanark  et  Ramsay,  avec  ses  roches  homblendiques  noires  asso-  Ramsay. 
ciées  (groupe  IV),  a  été  décrite  et  figurée  sur  la  carte  comme 
disparaissant  sous  les  roches  siluriennes  dans  la  partie  est  du 
township  de  Ramsay.  En  comparant  la  dernière  allure  et  le  plonge- 
ment  obtenus  ici  avec  ceux  d'Arnprior,  et  en  étudiant  les  caractères 
généraux  du  calcaire  aux  deux  endroits,  il  me  paraissait  presque 
certain  qu'il  était  continu  entre  ces  deux  localités,  quoique  caché 
par  les  roches  siluriennes  superposées, — et  cela  s'est  en  efiet  trouvé 
exact.     Un  examen  des  townships  de  Fitzroy  et  de  Torbolton,  J  »^{*ç^»^'/^ 
qui  bordent  l'Outaouais  en  bas  d'Arnprior,  révéla  quelques  solu- 
tions de  continuité  dans  les  lits  siluriens  plats,  dans  lesquelles  les 
roches  cristallines  inférieures  redevenaient  visibles.     Au  moyen 
de  ces  affleurements  isolés,  nous  avons  pu  suivre  au  nord  la  bande 
de  calcaire  de  R  imsay  à  travers  Fitzroy  jusqu'à  Fitzroy  Harbour, 
sur  l'Outaouais.     On  constata  qu'il  prenait  ici  un  très  immense  caicnire  tiré 

*  ^  pour  les 

développement  et  qu'on  l'avait  miné  en  grande  quantité  pour^^*^^^^» 
servir  à  la  constri;.ction  des  édifices  du  gouvernement  à  Ottawa. 
Je  suivis  dans  lamf^me  direction  la  première  lisière  du  gneiss  rouge 
qui  le  suit,  ou  celle  connue  dans  Ramsay  sous  le  nom  de  lisière  de 
'"  Wolf  Orove,"  f  qui  s'avance  aussi  à  travers  les  grès  siluriens 
en  beaucoup  d'endroits  entre  Ramsay  et  l'Outaouais.     Ainsi  qu'on 


•  Rapport  des  Opérations,  1874-75,  pages  137  et  158. 
t  Ilapport  4es  Opérations,  !  874-5,  page  170. 


282 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Les  calcaires 
traversent  du 


le  verra  par  la  carte»  la  direction  des  roches,  en  quittant  Ramsay, 
change  du  nord-est  au  nord,  et  les  porte  jusqu'à  Fitzroy  Harbour, 
tandis  qu'au  havre  lui-même  elles  tournent  encore,  d'abord  à 
l'ouest  du  nord  et  ensuite  vers  l'ouest.  Les  plongements  corres- 
pondent aussi  à  cette  inflexion  et  sont,  par  ordre  de  succession, 
S.-E.,  E.,  N.-E.,  et  N.,  à  des  angles  variables.  Dans  ces  deux 
directions,  l'angle  du  plongement  devient  faible,  et  dans  quelques 
localités  la  stratification  est  même  presque  horizontale. 

A  partir  de  Fitzroy,  le  calcaire  traverse  la  rivière  des  Outaouais 
dS*^f'Ou?i^^^  et  occupe  une  partie  de  la  rive  dans  le  to wnship  do  Bristol,  Q.,  à 
ouais.  l'endroit  où  le  chemin  de  fer  urbain  de  Pontiac  arrive  au  quai  du 

vapeur,  et  presque  immédiatement  en  face  d'Arnprior.  Dans 
Bristol,  le  calcaire  est  recouvert  par  une  masse  de  gneiss  grani- 
toïde  et  hornblendique  rouge  foncé,  avec  épidote  ;  au-dessus,  ou 
dans  la  partie  supérieure  de  ce  gneiss,  il  y  a  un  horizon  de  mine- 
m^*^ n?ti^ue^' ^^  de  fer  magnétique.  C'est  sur  cet  horizon  que  se  trouvent 
les  fouilles  connues  sous  le  nom  de  "  mines  de  fer  de  Bristol,"  et 
il  est  important  et  intéressant  de  faire  observer  ici  que  leur  posi- 
tion correspond  de  très  près  à  celle  des  fouilles  de  la  "  mine  de 
Foley,"  dans  le  township  de  Bathurst,  comté  de  Lanark,  qui  sont 
également  vers  le  sommet  d'une  lisière  de  gneiss  reposant  sur 
un  calcaire  cristallin.  La  nature  du  minerai  est  aussi  la  même 
dans  les  deux  localités  ;  il  s'y  trouve  en  gros  cristaux  bien  définis 
et  aussi  sous  forme  de  masses  cristallines  comme  celles  que  l'on 
rencontre  plus  ordinairement.  Néanmoins,  l'apatite  qui  carac- 
térise l'horizon  de  Bathurst  paraît  être  absente  dans  Bathurst,  ou 
du  moins  elle  n'a  pas  encore  été  découverte.  Nous  sommes  donc 
passablement  surs  que  les  affleurements  de  calcaire  de  Fitzroy, 
Ramsay  et  Lanark  forment  tous  partie  d'une  même  bande,  et  par 
conséquent  nous  pouvons  nous  attendre  à  trouver  au-dessus  de 
celle-ci,  comme  nous  l'avons  fait  dans  Bristol,  une  série  de  roches 
correspondante  à  celle  de  Bathurst  et  de  Sherbrooke  Sud,  dans 
laquelle  on  rencontrera  probablement  encore  trois  ou  quatre 
horizons  de  minerai  de  fer. 

Le  calcaire,  le  long  de  la  rive  de  l'Outaouais  dans  Bristol,  est  gros- 
sièrement rubané  de  couches  plus  foncées  et  plus  pâles.  Il  plonge 
vers  le  nord,  à  un  angle  de  15^  à  20®,  et  passe  évidemment  sous 
le  gneiss  déjà  mentionné.  En  conséquence,  la  forme  de  bassin 
que  j'assignais  au  plongement  sud-ouest  de  la  même  bande 
dans  la  coupe  qui  accompagnait  ma  carte  et  mon  rapport  de 
1874-75,  dans  les  townships  de  Ramsay,  Lanark  et  Dalhousie,  est 
probablement  inexacte,  et  sa  grande  extension  dans  ces  townships 


Nature  du 
minerai. 


Autres  hori- 
zons de 
minerai  de 
fer. 

Calcaire  de 
Bristol. 


RAPPORT  PAR  M.  HBNRY  G.  VENNOR.  Î83 

peut  simplement  être  due  à  de  fréquentes  répétitions  de  la  roche  Grande 
dans  des  ondulations  aiguës  et  souvent  renversées.    C'est  là  un  calcaire  due 

°  aux  ondula- 

point  important,  car  si  elle  ne  forme  pas  une  syclinale,  cette  **<^'^** 

grande  bande  de  calcaire  doit  être  très  bas  dans  la  formation,  et 

même,  en  réalité,  presque  à  la  base  de  la  partie  calcarifère  du 

système  laurentien.    Je  dois  aussi  dire  ici  que  les  minerais  de  fer  Minerais  de 

,..  A-iPr  1  11  i.-i'^''  *•***  deux 

magnétique  sont  de  iréquente  occurrence  entre  les  townsnips  dehiOruonsdana 

Bristol  et  Eamsay,  c'est-â-dire,  dans  Torbolton  et  Fitzroy,  et  que  i^tzroy. 

bien  qu'ils  se  rencontrent  pour  la  plupart  en  gisements  épars 

sur  le   cours  d'une  lisière  de  gneiss,  en  grande  partie  cachée 

par  les  grès  siluriens,  il  y  a  cependant  assez  d'affleurements  pour 

indiquer  l'existence  de  deux  horizons  ou  plus  de  minerai.    Ils 

sont  incontestablement  le  prolongement  de  ceux  que  l'on  a  pu 

suivre  déjà  dans  Sherbrooke  Sud  et  Bathurst.     L'horizon  de  la 

**  mine  Foley  "  surtout  a  été  clairement  identifié  dans  Fitzroy,  sur 

le  troisième  lot  de  la  douzième  concession,  où  l'on  a  fait  autrefois 

une  fouille  sur  une  masse  de  minerai  de  fer  magnétique,  dont  Fer  oxyduie 

.  °  T.      »  en  cristaux. 

une  grande  partie  était  sous  forme  de  cristaux  distincts. 

Yers  le  centre  du  front  de  Bristol,  le  rebord  supérieur  du  cal- 
caire est  encore  repoussé  dans  la  vallée  de  l'Outaouais,  par  le 
gneiss  superposé,  qui  continue  d'occuper  la  rive  sur  une  certaine 
distance.  Vers  le  débarcadère  de  Bristol,  cependant,  plus  loin 
au  nord-ouest,  le  calcaire  revient  sur  le  bord  de  la  rivière  et  en 
occupe  la  rive  sur  tout  le  reste  du  township  de  Bristol  et  un  tiers 
de  Clarendon, — la  direction  étant  ici  clairement  nord  et  sud,  et  le 
plon&rement  presque  vertical,  mais  décidément  à  l'est.     Toute  la  Grande 

°  ^        ^  .  ^  étendue  de 

vallée  de  la  rivière  le  long  du  front  de  Bristol,  et  du  côté  opposé  calcaires  dans 
le  long  de  la  rive  de  McNab,  est  occupée  par  les  mêmes  calcaires  l'Outaouais. 
rubanés,  et  il  est  évident  que  dans  cette  direction  leur  dévelop- 
pement est  quelque  chose  d'extraordinaire.  Ils  sont  extrême- 
ment étendus  à  Amprior  et  dans  les  environs,  et  ils  reposent  à 
toutes  sortes  d'angles,  depuis  la  position  presque  verticale 
iusqu'à  l'horizontale.     En  cet  endroit,  un  lambeau  détaché  de  la  Lambeau 

V»  »  -1  1  *^®  roche 

formation  calcifère  s'avance  sur  la  rivière  et  s  étend  sur  une  Ion-  caicifôre. 
gue  et  étroite  lisière,  en  suivant  le  bord  de  l'Outaouais,  sur  toute 
la  longueur  de  McNab,  et  cache  une  bonne  partie  des  roches 
cristallines  inférieures  dans  cette  direction. 

(A.)  Le  bassin  de  McNab  et  de  la  Madawaska, 

Quelques  jours  de  travail  dans  le  voisinage  d'Arnprior  i^^us  BaMin  de^ 
révéla  l'existence  d'une  grande  synclinale  de  calcaires,  s'étendant  McNabetdeia 


284  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

à  Touest  en  remontant  le  cours  général  de  la  rivière  Madawaska, 
et  traversant  le  township  de  McNab,  jusque  vers  Burnstown, 
petit  établissement  avec  bureau  de  poste  situé  à  une  douzaine  de 
milles  en  amont  de  la  rivière.  Vers  le  centre  de  ce  township,  le 
bassin  de  calcaire  a  plus  de  six  milles  de  largeur  dans  une  direc- 
tion nord  et  sud,  et  les  bandes  ou  lits  reposent  dans  une  attitude 

gnéisSXns     P^csque  horlzoutale.     Aucun  gneiss  ne  recouvre  le  calcaire  ici,  et 

reba«8in.  ^  çgj.  évident  qu'il  ne  traverse  pas  TOutaouais,  ou,  s'il  le  fait,  qu'il 
ne  fait  que  toucher  au  côté  d'Arnprior.  Dans  ce  bassin  de  McNab, 
nous  n'avons  donc  qu'un  prolongement  en  forme  d'estuaire  de  la 
partie  inférieure  de  cette  bande  de  calcaire  jusqu'à  la  superficie 
du  gneiss,  tandis  que  sa  partie  de  devant  ou  supérieure  se  conti- 
nue clairement  le  long  de  la  vallée  de  l'Outaouais.  Mais  quittant 
celle-ci  pour  le  moment,  nous  allons  suivre  son  prolongement 
en  forme  d'estuaire,  à  l'ouest,  dans  toutes  ses  sinuosités  à 
travers  la  superficie  gneissoïde  d'Ontario. 

(^arte.  Le  déploiement  des  calcaires  dans  le  township  de  McNab  est 

clairement  indiqué  sur  la  carte  qui  accompagne  le  rapport 
actuel,  et  à  laquelle  je  renvoie  le  lecteur,  ainsi  qu'à  celle  qui 
accompagne  le  rapport  de  1874-75.     Ces  cartes  font  voir  que  le 

dl-s"  aicurr"  bassin  de  McNab  se  bifurque  vers  la  ligne  du  township  de  Bagot, 
et  qu'il  se  sépare  ensuite  en  deux  bassins  :  celui  du  nord  et  celui 
du  sud.  Le  bassin  du  nord,  considérablement  rétréci  et  presque 
exclusivement  occupé  par  la  roche  à  hornblende  noire,  massive 
et  schisteuse,  qui  se  trouve  immédiatement  sous  les  calcaires,  suit 
la  Madawaska  à  travers  Bagot  jusqu'au  lac  Calabougie  dans 
Blythfield,  et  s'avance  ensuite  au  sud  par  Blythfield  jusque  dans 
Levant.  Celui  du  sud  passe  au  sud  du  lac  Blanc,  dans  Pakenham, 

Bassin  de       et  traverse  ensuite  le  bas  de  Darling,  entre  dans  Levant  et  court 

Levant.  o» 

au  sud  à  travers  le  quart  sud-est  de  ce  township.  Le  massif  de 
gneiss  rouge  que  l'on  voit  entre  ces  bassins  dans  Bagot  et  Levant 
a  été  une  énigme  pendant  quelque  temps.  Il  se  montre  d'abord 
abruptement  à  l'extrémité  est  du  lac  Blanc,  et  change  évidemment 
la  marche  de  ce  que  l'on  considère  être  les  roches  superposées.  Il 
occupe  une  superficie  considérable  et  accidentée  au  nord  de  ce 
lac  dans  Bagot,  et  entre  lui  et  la  rivière  Madawaska,  mais  en 
Elévation  de  sortant  de  Baffot  il  s'étend  vers  le  sud  par  une  lisière  allon&^ée  et 

gneiss  rouge  ^  x-  o 

baisTn^'^de  ^^^  Comparativement  étroite  à  travers  Levant,  et  constitue  la  "  monta- 
calcaire.        ^^^  ^q  Jq^  "  ^^  j^^^  supcrficie  de  gneiss  autour  du  lac  de  Robinson. 

Sa  marche,  à  partir  du  lac  Blanc  vers  l'est,  n'a  pas  pu  être 
constatée,  à  cause  de  la  nature  basse  et  couverte  du  terrain  le 
long  de  Ift  vallée  de  la  crique  entre  ce  lac  et  TOutaouais,  mf^^  il 


HAPPORT   PAR   M.   HENRY   G.  VENNOR.  285 

7  a  des  indices  d'un  axe  d'élévation  correspondante  le  long  de  ce 
ruisseau  et  sur  son  côté  sud.  Cette  étendue  de  gneiss»  au  nord 
du  lac  Blanc,  dans  Bagot,  a  été  pendant  quelque  temps  regardée 
comme  l'intrusion  du  gneiss  de  Bristol  superposé,  et  pour  établir  ce 
point,  j'ai  cherché  avec  soin  l'horizon  de  minerai  de  fer  qui  devrait 
l'accompagner,  mais  sans  succès  ;  et  les  caractères  lithologiques 
du  gneiss  dans  ces  deux  positions  ne  paraissent  pas,  non  plus, 
correspondre.  Plus  loin,  en  suivant  le  gneiss  de  Bagot  au  sud,  à 
travers  Levant,  et  au  sud-ouest  à  travers  Palmerston,  j'ai  vu  qu'il 

se  reliait  évidemment  avec  un  grand  axe  anticlinal  de  ff^^î^®  ^n?icnnaie 
rouge,  décrit  dans  des  rapports  antérieurs  comme  occupant  les  ^^  gneiss, 
parties  sud  de  Palmerston,  Clarendon  et  Barrie,  et  les  parties  nord 
des  townships  de  Kennebec,  Olden  et  Osa.  C'est  ainsi  que  j'ai  été 
induit  à  conclure  que  le  bassin  de  calcaire  de  McNab  se  divise 
exactement  tel  que  l'indique  la  carte.  Je  vais  maintenant  donner 
quelques  autres  détails  sur  chacun  de  ces  bassins. 

Le  Bassin  Nord, 
En  suivant  le  bassin  Nord  à  travers  Ba^ot  iusqu'au  lac  Cala- Bassin  ue  cai- 

'='•'*  calre  Nord. 

bougie,  le  calcaire  disparaît  bientôt,  et  les  ardoises  homblendiques 

noires  et  micaschistes  sous-jacents  se  montrent  en  très  grande 

quantité.    Cela  est  évidemment  dû  à  ce  que  ces  dernières  roches 

sont  repliées  sur  elles-mêmes  en  forme  d'il,  dans  lequel   les 

calcaires  sont  expulsés  par  leur  pression.     Immédiatement  au 

nord  de  ce  bassin,  le  reste  de  Bagot  est  occupé  par  de  grands  oôt^aux  de 

coteaux  de  gneiss  onduleux,  qui  forment  une  chaîne  de  terrain 

élevé  à  l'ouest  de  l'extrémité  occidentale  du  lac  Calabougie,  dans 

Blythiield,  et  qui  continue  ensuite  à  indiquer  le  rebord  occidental 

du  bassin,  d'abord  au  sud-est,  puis  encore  au  sud-ouest,  à  travers 

ce  township  et  celui  de  Levant  respectivement.    Avant  d'arriver 

à  l'extrémité  orientale  du  lac  Calabougie,  le  rebord  nord  du  bassin  Grand  dt^ve- 

y  -  loppenient 

se  déprime,  et  les  ardoises  et  schistes  sont  largement  déployés,  ^^^l^^ll'^^^^ 
Leur  plongement  est  ici,  la  plupart  du  temps,  très  faible,  variant 
d'environ  <  20^  à  l'horizontal,  ou  à  peu  près.  Le  rebord  sud, 
d'un  autre  côté,  conserve  son  attitude  presque  verticale,  et  il 
montre  même  par  endroit  un  plongement  légèrement  renversé. 
Ainsi,  en  suivant  ces  deux  rebords  respectivement,  et  même  tout 
en  observant  avec  soin  le  plongement  général,  on  ne  pourrait 
facilement  en  regarder  la  structure  comme  synclinale,  si  on  ne 
constatait  qu'elle  l'est  réellement  par  une  étude  plus  approfondie 
et  plus  détaillée.     Là  où  les  schistes  s'étendent  ainsi  dans  Bagot, 


286 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Micaschiste 
argenté. 


TrémoUte. 


Couches 
horizontales. 


"  Grandes 
Chutes." 


leur  ressemblance  avec  les  micaschistes  argentés  de  Levant  est 
frappante.  *  Interstratifiées  avec  ceux-ci  se  trouvent  des  dolomies 
ferrugineuses  abondant  en  trémolite,  et  quelques  bandes  de 
calcaire  cristallin  ;  ces  derniers,  cependant,  n'ont  qu'une  impor- 
tance secondaire  relativement  à  la  grande  masse  d'ardoises 
homblendiques  noires  et  de  micaschistes  luisants.  En  entrant 
dans  le  lac  Calabougie,  ces  roches  suivent,  dans  leur  conformation, 
les  contours  du  lac,  et  leurs  rebords  nord  et  ouest  sont  bien 
indiqués  par  les  coteaux  de  gneiss  qui  les  longent.  Le  long  des 
rives,  le  plongement  est  très  faible,  et  vers  la  décharge  immédiate 
du  lac  (la  Madawaska),  les  couches  sont  presque  horizontales. 
La  rive  sud,  dans  une  partie  de  Bagot,  et  dans  tout  Blythfield  vers 
les  *'  Grandes  Chutes  "  de  la  Madawaska,  est  occupée  par  un 
escarpement  d'ardoise-hornblende  noire,  dans  laquelle  sont  inter- 
stratifiées plusieurs  bandes  de  dolomie  trémolitique  passant  au 
brun  et  d'un  extérieur  très  rude — ces  dernières  ressemblant 
beaucoup  aux  dolomies  trémolitiques  passant  au  brun  des  town- 
ships  de  Lanark  et  Eamsay. 

Recouvrant  ces  roches  et  venant  tout  près  de  la  rive  du  lac 
Calabougie,  des  deux  côtés  de  la  ligne   qui  sépare   Bagot  de 

Grès  silurien.  Blvthficld,  il  y  a  uu  grand  lambeau  de  grès  silurien  et  un  peu 
de  calcaire,  qui  sont  à  leur  tour  couverts  par  un  épais  sédiment 
de  sable  jaune.  Le  contour  exact  de  ce  lambeau  n'a  pas  pu  être 
suivi  distinctement,  mais  j'ai  essayé  de  le  représenter  sur  l'une 
des  cartes  qui  accompagnent  ce  rapport.  Ce  lambeau  silurien 
était  probablement  autrefois  relié  sans  interruption  avec  les  grès 
et  dolomies  (aussi  d'âge  silurien)  d'Amprior  et  Fitzroy,  dont  il  a 

Dénudation.  dcpuis  été  isolé  par  une  vaste  dénudation.  Il  n'a  certainement 
jamais  eu  aucun  rapport  avec  aucun  massif  silurien  du  côté  sud 
du  lac  Calabougie,  car  dans  cette  direction  les  roches  paléozoïques 
inférieures  les  plus  rapprochées  se  trouvent  dans  le  township  de 
Drummond,  à  une  trentaine  de  milles  de  distance,  et  elles  sont  de 

Potsdam.  Tâgc  de  Potsdam  ;  tandis  qu'au  lac  Calabougie,  à  Amprior  et  à 
Fitzroy,  les  roches  sont  principalement  calcifères.     En  outre,  à 

G^ôs  snuriens  Amprior,  nous  voyons  clairement  les  grès  qui  remontent  jusqu'à 
une  certaine  distance,  dans  le  creux  synclinal  des  calcaires  cris- 
tallins le  long  de  la  vallée  de  la  Madawaska,  qui  paraîtraient  les 
avoir  protégés  en  partie  contre  les  effets  de  la  dénudation  envi- 
ronnante. 

Une  disposition  semblable,  comme  nous  le  verrons  plus  loin,  se 


syncUnale 
dp  calcaires 
cristallins. 


*  Groupe  I,  Rapport  des  Opérations,  1874-75. 


RAPPORT  PAR  M.   MENRY  Ô.  VBNNOR.  287 

remarque  sur  le  cours  de  la  riyière  Bonnechère  au  nord  de  la 
Mada-vraska,  où  il  existe  une  autre  synclinale  de  calcaire  par  ban- 
des et  d'ardoises-homblende  et  schistes,  et  dans  celle-ci,  des  lam- 
beaux de  ffcèB  silurien  remontent  à  partir  de  la  vallée  de  TOu- ^^^^IJ  ^''a^^s 
taouais  et  s'avancent  à  quelque  distance  dans  Tintérieur  du  pays,  «^lariens. 
Le  terrain,  du  côté  nord  du  lac  Oalabougie,  est  très  plat  jusqu'à 
une  certaine  distance  du  bord  de  l'eau,  et  il  y  a  ici  de  nouveaux 
indices  de  roches  siluriennes  ;  mais  au-delà  le  gneiss  s'élève  en 
une  chaîne  de  collines  altières  et  stériles.     Celles-ci  s'avancent  à 
une  légère  distance  dans  une  direction  nord-ouest,  puis  tournent 
subitement  vers  l'est  à  l'extrémité  occidentale  du  même  lac  et 
forment  une  crête  élevée  le  long  de  toute  sa  rive  occidentale  ;  puis, 
traversant  le  Madawaska,  elles  donnent  lieu  au  saut  de  la  rivière 
si  bien  connu  sous  le  nom  de  "  G-randes  Chutes.  "    Ces  chutes —  î?gj?ande*8 
car  il  y  en  a  plusieurs — sont  les  plus  pittoresques  de  toutes  celles  c^uiea," 
que  j'ai  vues  dans  toute  la  région  examinée,  et  n'était  leur  po- 
sition inaccessible,  elles  ne  pourraient  manquer  d'attirer  l'atten- 
tion des  touristes.    Le  lac  dans  lequel  l'eau  se  jette  est  anssi  très 
beau.     Il  a  environ  trois  milles  et  demi  de  longueur  par  environ 
deux  milles  de  largeur,  et  il  abonde  en  poisson.    Le  gibier  est  Qibier  et 
aussi  fort  abondant  dans  les  montainies  environnantes.    A  partir  Montag^nes 

dd  firnolss. 

des  G-randes  Chutes,  des  montagnes  de  gneiss  semblables  passent 
au  sud-est  à  travers  Blythfield,  et  tournant  par  le  coin  nord-ouest  de 
Levant,  elles  rejoignent  les  montagnes  de  gneiss  des  townships 
de  Ganonto  et  Miller,  qui  ont  déjà  été  décrites.  *  Dans  ce  der- 
nier township,  ces  montagnes  forment  la  limite  nord  des  syncli- 
nales  de  Palmerston,  Clarendon  et  Barrie  (qui  sont  incontestable- 
ment un  prolongement  de  la  formation  (THastings  de  Madoc),  J^™?}^*^" 
et  il  a  maintenant  été  démontré  que  les  mêmes  collines  de 
gneiss  bordent  également  les  ardoises-hornblende  noires,  les  mi- 
caschistes et  les  calcaires  rubanés  du  bassin  de  McNab. 

Il  s'ensuit  donc  nécessairement,  ou  au  moins  naturellement  : —  S^ïd^  Msîdoc 
premièrement,  que  ce  bassin  ou  cette  dépression  est  continu  de-  *  Amprior. 
puis  Arnprior  jusqu'à  Madoc;  et,  secondement,  qu'il  est  occupé 
par  des  roches  de  même  âge,  quoiqu'elles  diffèrent  quelque  peu 
entre  elles,  mais  pas  invinciblement,  dans  leur  prolongement  à 
l'ouest.  Pour  établir  ce  point  très  important,  je  me  suis  appliqué 
à  examiner  en  détail  cette  partie  du  bassin  ou  de  la  dépression 
qui  est  située  entre  le  lac  Calabougie,  dans  Blythfield,  et  Palmers- 
ton, Clarendon  et  Barrie.    J'ai  trouvé  qu'à  l'extrémité  occiden- 


•  Rapport  des  Opérations,  1872-73,  page  174  il  suiv. 


288 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Blythfield, 

townshlp 

rude. 


Rétrécisse- 
ment des 
calcaires. 


Ardoises 
micacées  et 
dolomics  de 
Levant. 


Talcalres  de 
McNab  sem- 
blables tV  ceux 
de  Rarasay 
et  Lanark. 


taie  de  ce  lac,  les  roches  d'ardoise-hornblende  noire,  les  mica- 
schistes et  les  dolomies  trémolitiques,  avec  un  peu  de  calcaires 
cristallins,  tournent  abruptement  avec  le  gneiss  et  courent  avec 
lui  vers  le  sud,  dans  la  partie  est  de  BJythiield  et  la  partie  ouest  de 
Bagot.  Ces  roches  reposent  sur  le  gneiss  à  un  angle  très  léger, 
et  elles  sont  même  presque  horizontales  en  beaucoup  d'endroits. 
Leur  pendage  dans  Blyth&eld  est  invariablement  à  Test  ou  au 
sud-est,  mais  dans  Bagot,  sur  ce  que  je  crois  être  le  côté  opposé 
du  bassin,  il  est  généralement  vertical  ou  renversé. 

Blythfield  est  un  township  rude  et  boisé,  n'ayant  que  peu  de 
chemins  et  pas  de  cours  d'eau  navigables,  et  par  conséquent  on 
ne  peut  y  établir  une  succession  de  roches  clairement  définie. 
Mais  les  ardoises-hornblende  noires  et  ses  micaschistes  associés 
ont  été  trouvés  partout  entre  deux  contours  fixe$^  et  il  ne  peut  y 
avoir  aucun  doute  qu'ils  sont  disposés  en  forme  de  synclinale 
reliée  à  celle  du  lac  Calabougîe,  et  de  là  avec  celle  de  McNab,  où 
la  synclinale  est  apparente  et  la  suite  des  roches  bien  distincte. 
Il  est  aussi  évident  que  dans  ce  bassin,  le  grand  massif  de  calcaires 
rubanés  ou  rayés  (c'est-à-dire,  comme  à  Arnprior)  est  éliminé  par 
le  rapprochement  des  deux  côtés  du  bassin  près  de  Burnstown, 
sur  la  Madawaska,  et  que  ces  roches,  autant  que  notre  examen 
s'étend,  ne  reparaissent  plus  ni  dans  Bagot  ni  dans  Blythfield. 
En  conséquence,  il  n'y  a  dans  ces  townships  que  les  lits  inférieurs 
de  la  synclinale  qui  reposent  directement  sur  les  gneiss  rouges. 

En  entrant  dans  Levant,  le  township  qui  aboutit  immédiate- 
ment à  Blythfield  au  sud,  nous  rencontrons  immédiatement  les 
micaschistes,*  et  ensuite  les  dolomies  et  ardoises,!  les  unes  n'étant 
séparées  des  autres,  géographiquement,  que  d'environ  un  demi- 
mille  de  terrain,  et  géologiquement  par  le  volume  de  gneiss  dont 
il  a  déjà  été  question  à  la  page  286  de  ce  rapport,  comme  séparant 
dans  cette  direction  les  deux  synclinales  qui  nous  occupent.  Il 
est  donc  ainsi  prouvé  que  ces  deux  groupes  de  roches,  quoique 
diff*érant  l'un  de  l'autre  sous  beaucoup  de  rapports,  ne  sont  en 
réalité  que  le  prolongement  des  deux  embranchements  ou  de  la 
bifurcation  de  la  synclinale  de  McNab,  fait  que  l'on  comprendra 
facilement  en  consultant  la  carte  qui  accompagne  ce  rapport. 
Mais  les  calcaires  et  schistes  de  la  synclinale  de  McNab  ne  sont, 
comme  je  l'ai  fait  voir,  rien  autre  chose  qu'une  répétition  des 
calcaires  et  schistes  de  Ramsay  et  Lanark  (ou  du  groupe  IV  du 


•  Groupe  I,  Rapport  des  Opérations,  1874-75. 
t  Groupe  II  du  môme  rapport. 


K APPORT   PAR    M.   HENRY   G.   VENNOR.  289 

rapport  déjà  cité)  ;  par  conséquent,  il  s'ensuit  que  les  gr  oupes  I, 
II  et  IV  appartiennent  à  la  même  formation.     En  outre,  dans 
Levant,  de  nouvelles  études  ont  démontré  que  sous  les  mica- 
schistes argentés,  il  y  a  un  grand  volume  de  roche  hornblendique  Roches  sou» 
massive,  vert  foncé  et  mouchetée  de  blanc,  avec  quelques  bandes  «^hj»^*'^»  «^e 
de  calcaire  et  de  gneiss  ou  schiste  couleur  de  rouille,  qui  sont 
semblables  à  tous  égards  à  une  grande  partie  de  la  roche  associée 
à  la  diorite  et  au  schiste  hornblendique  (groupe  III  du  rapport 
déjà  cité),  tels  que  représentés  dans  les  townships  de  Dalhousie 
et  de  Darling.     Ces  roches  reposent  aussi  sur  les  gneiss  rouges, 
mais  elles  sont  cependant  intercalées,  çà  et  là,  d'un  gneiss  gris 
ou  gris-verdâtre  hornblendique  et  fortement  épidotique,  et  d'une 
bande   ou   deux   de   calcaire   dolomitique   blanc,   abondant    en 
serpentine,   et  portant   d'obscures   traces   d'éozoon.     Or,   on   se  Eozoon. 
rappellera  qu'avec  cette  diorite  et  ce  schiste  hornblendique  (groupe 
III),  dans  Dalhousie  et  Darling,  il  a  aussi  été  trouvé  une  st/énite^y^^^^f^^ 
épidotique   ou   diorite  *    et   du  calcaire  cristallin   abondant   en 
serpentine,  avec  fossiles  ressemblant  à  l'éozoon.f   Par  conséquent, 
cela  donne  lieu  à  cette  nouvelle  probabilité,  que  le  groupe  III 
forme  la  base  de  toute  la  série  de  roches  représentées  par  les 
groupes  I  à  VI  du  rapport  déjà  plusieurs  fois  cité.     Ainsi,  la  J^^j^^^^^^^es 
véritable  position  des  micaschistes  argentés  de  Levant  n'est  pas  formation, 
éloignée  du  sommet  des  diorites  et  schistes-hornblende  (groupe 
III),  et  se  trouvent  très  rapprochés  de  la  base  des  calcaires  ruba- 
nés  et  des  roches  hornblendiques  (groupe  IV). 

Le    Bassin  Sud, 
Les  dolomies  et  ardoises  (troupe  II),  dans  Levant,  se  trouvent,  i>f>jomie8  et 

*-'•''  '  '  ardoises  de 

ainsi  que  je  l'ai  déjà  fait  voir,  au  sud  des  micaschistes.  Elles  sont^^^»^- 
incontestablement  sur  le  prolongement  sud  du  bassin  ou  de  la 
bifurcation  sud  de  la  synclinale  de  McNab,  et  ne  paraissent  être 
rien  autre  chose  qu'une  autre  forme  des  micaschistes  et  dolomies 
trémolitiques.  Eu  les  suivant  au  nord  et  à  l'est  dans  Darling 
et  Pakenham,  j'ai  trouvé  qu'elles  couraient  à  peu  près  parallèle- 
ment aux  micaschistes  et  ardoises  hornblendiques  du  lac  Calabou- 
gie  et  de  la  Madawaska,  leur  allure  dépendant  des  contours  du 
gneiss  intermédiaire.  Finalement,  entre  Pakenham  et  McNab, 
elles  s'unissent  à  la  synclinale  de  McNab  et  passent  d'une  manière 


•  Rapport  des  Opérations,  187i-75,  page  15  ). 
•J-  Même  rapport,  page  loi. 


U 


200  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

concordante  sous  les  calcaires  rubanés  et  onduleux  de  la  Mada- 

waska  et  d'Arnprior. 

A  partir  de  Levant,  les  micaschistes,  les  dolomios  et  les  ardoises 

(c'est-à-dire  les  bassins  nord  et  sud)  s'avancent  à  l'ouest  dans  Pal- 

merston,  oii  ils  s'étendent  beaucoup  et  forment  une  grande  nappe 
^oc^he^do^  onduleuse  en  forme  de  bassin  dans  ce  township  et  les  townships 
BarrTe!*^"  ^^  voisius  de  Clarondou  et  Barrie.     Mais  ici  ils  ont  déjà  été  suivis 

et  décrits.  Cependant,  je  dois  signaler  le  nouveau  rétrécissement 
^hemui''"  de  ces  roches  en  sortant  de  Barrié,  sur  le  chemin  d'Addington,  et 
d'Addington.  (j^ns  leur  prolongement  à  travers  Kaladar.*     Ici  encore  les  plus 

basses  diorites  et  ardoises  hornblendiques — qui  partout  forment 
rhanjççment  le  bord  dcs  bassius — se  rapprochent  de  côtés  opposés  et  se  réunis- 

de  couU^ur  ^'  ^  ^* 

des  roches,  scut.  Lc  plougcmeut  dcvicut  vertical  et,  ce  qui  est  assez  étrange, 
les  roches  prennent  une  couleur  décidément  verdâtre  sur  leurs 
surfaces  exposées  à  l'air,  cette  couleur  dominant  également  dans 
les  variétés  massives  et  feuilletées.  Nous  avons  ainsi  de  grands 
massifs  de  roche  verte  et  de  ce  que  j'ai  décrit  comme  étant  des 
diorites,  ardoises  et  schistes.f  Les  micaschistes  blanc-argent  sont 
aussi  représentés  ici,  mais  sous  la  forme  altérée  d'ardoises  fines, 
vernies,  nacrouses — et  même  talqueuses  par  endroits — et  ces 
dernières,  dans  Kaladar,  Elzevir  et  Madoc,  renferment  des  cou- 
identiK^  dps  ches  interstratifiées  de  galets  et  deviennent  des  conglomérats.  J 
quelques-unes  Qr,  CCS  rochcs  représentent  la  division  B,  et  une  partie  de  C,  de  la 

ae  la  forma-  >  x-  ?  x-  j 

iîn"a^^"*  formation  d'Hastings,  §  qui  ont  été  comparées  par  quelques  géolo- 
gues aux  roches  huroniennes,  mais  que  je  viens  de  démontrer 
n'être  en  réalité  que  le  prolongement  vers  l'ouest  des  diorites, 
schistes  hornblendiques  et  ardoises  micacées  des  comtés  de 
Lanark  et  Ronfrew,  ou,  en  d'autres  termes,  des  groupes  I,  II  et 
III.  Il  Mais  ces  dernières  roches,  comme  je  l'ai  aussi  démontré, 
sont  simplement  une  partie  inférieure  de  la  formation  de  gneiss 
et  de  calcaire  ^  qui  a  toujours  été  regardée  comme  de  type 
laurontien.  Conséquemment,  nous  sommes  finalement  conduits 
Roches  à  l'importante  conclusion  que  la  formation  dHastings  n'est  pas, 

\21hvs  d"ms  comme  on  l'a  cru  jusqu'ici,  la  partie  la  plus  récente,  mais  plutôt 
la  plus  ancienne  du  grand  système  de  roches  que  nous  avons 
étudiées  depuis  18GG  jusqu'en  1875  inclusivement.     De  plus,  il 


•  Voir  Rapj)ort  des  Oj)" -ni lions,  1872-73,  p.  181  el  Ativ. 

f  Rapport  en  dernier  lieu  eilê. 

X  Voir  le  même  rapport. 

§  Haj)port  des  Opérations,  1800-09,  pages  100  el  161. 

Il  Raj)porl  dps  Opérations,  1874-75. 

IF  Groupe  IV,  V  et  VI  du  Rapport  de  1874-75. 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  291 

était  clair  que  cette  grande  formation  cristalline  de  gneiss  et  de 
calcaires  reposait  sur  une  formation  de  gneiss  encore  plus  ancienne, 
dans  laquelle  il  n'avait  encore  été  trouvé  aucun  calcaire  cristallin. 
Cette  formation  est  désignée  comme  division  A  dans  le  Rapport  |^^ne^*»s^»'«^^^^ 
des  Opérations,  1866-69,  où,  cependant,  il  est  dit  inexactement  *^^"^*^*"*'^- 
qu'il  s'y  trouve  des  calcaires.     Elle  occupe  plusieurs  centaines 
de  milles  carrés  entre  le  St.  Laurent  et  TOutaouais,  et  c'est  la 
roche  que  l'on  peut  dire  former  l'épine  dorsale  de  l'est  d'Ontario, 
et  le  noyau  autour  duquel  toutes  les  formations  subséquentes  ont 
été  déposées.     Elle  est  donc  incontestablement  primordiale  et 
laurentienne  inf  jrieure,  et  par  conséquent  les  calcaires  et  gneiss 
cristallins  constituent  une  formation  qui  viendrait  sous  la  lauren- 
tienne supérieure  ou  labradorite  de  Sir  W.  E.  Logan.    Quant  à  Doutes  au 
l'existence  de  cette  dernière  comme  formation  distincte,  cependant,  formation 

•*^  '  laurentienne 

j'éprouve  des  doutes  sérieux,  pour  des  raisons  que  je  développerai  eSSîme"*^^ 

plus  loin  dans  le  cours  de  ce  rapport.  disunote.*^ 

Dans  le  second  rétrécissement   des  diorites   et   des   ardoises  Biorites  et 

ardoises 

vertes  de  Kaladar,  (le  premier,  comme  nous  l'avons  vu,  se  produi-  vertus  dans 

^^  jvaiaciar. 

saut  sur  la  Madawaska,  dans  Bagot  et  Blythfield.)  les  dolomies 
et  calcaires  rubanés  disparaissent  de  nouveau,  peu  après  avoir 
traversé  le  grand  chemin  d'Addington,=^  et  on  ne  les  revoit  plus 
jusqu'à  ce  qu'on  arrive  dans  le  voisinage  du  village  de  Bridge- 
water,  dans  Elzevir.  Ici,  les  rebords  du  bassin  s'élargissent  de 
nouveau  et  divergent,  celui  du  nord  s'avançant  dans  une  direction 
nord-ouest  à  travers  la  partie  orientale  d'Elzevir  et  occidentale 
de  Madoc,  tandis  que  l'autre  .tend  vers  le  sud-ouest  jusqu'à  la 
rive  nord  du  lac  au  Cochon  {Hog  Iake),  qu'il  suit,  au  sud  de 
Madoc,  comme  cela  est  clairement  indiqué  sur  k.  carte  géologique  carte  du 
coloriée  du  comté  d'Hastings.  f  Or,  l'on'  remarquera  qu'aussitôt  d'Hastings. 
que  ces  retords  de  diorite  et  d'ardoises  vertes  se  séparent,  les 
dolomies  et  calcaires  micacés  gris  de  Madoc  et  de  ïudor  arrivent, 
dans  leurs  bassins  respectifs,  et  qu'ils  occupent  ainsi  exactement 
la  position  géologique  des  dolomies  trémolitiques  et  calcaires 
rubanés  de  la  Madawaska  et  d'Arnprior.  Et  ici,  j'attirerai 
spécialement  l'attention  sur  le  fait — dont  la  signification  sera, 
néanmoins,  plus  apparente  dans  la  partie  subséquente  de  ce 
rapport — que  dans  le  township  de  Tudor,  immédiatement  au  nord 
de  Madoc,  il  survient  abruptement  un  grand  massif  de  montagne 
de  roche  dioritique  grossièrement  mouchetée  et  passant  au  blanc, 


•  Voir  carlo,  Rapport  de  Î8GG-G9 
t  Rapport  des  Opérations,  18G6-G9. 


292 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


"  Le  Trou 
dans  le  Mur, 
Tudor. 


Citation  de 
Hlr  W.  E. 
Logan. 


en  grande  partie,  sous  l'action  atmosphérique,  qui  oppose  une 
barrière  presque  infranchissable  à  la  circulation  des  voitures  sur 
le  chemin  d'Hastings  dans  cette  direction.  C'est  ce  qu'on  appelle 
'*le  Trou  dans  le  Mur,"  *— nom  probablement  suggéré  par  le 
défilé  étroit  et  rocheux  qui  suit  le  chemin  pour  le  traverser.  Cette 
masse  montagneuse  de  roche  sépare  les  bassins  de  calcaire  de 
Tudor,  et  l'on  a  cru  pendant  quelque  temps  qu'elle  représentait  un 
lambeau  détaché  de  la  formation  laurentienne  supérieure  ou  de  la- 
bradorite,  qui  repose  ici  sans  concordance  sur  la  formation  dHas- 
tings,  car,  suivant  l'opinion  de  Sir  W.  E.  Logan  et  du  Dr.  Sterry 
Hunt,  une  grande  partie  de  la  roche  partage  les  caractères  généraux 
de  cette  formation  (de  labradorite).  Sir  W.  E.  Logan,  dans  un  travail 
publié  dans  le  "  Journal  Trimestriel  de  la  Société  de  Q-éologie," 
en  août  1867,  en  parle  comme  suit  : — 

**Là  où  la  zone  de  calcaire  micacé  gris  s'étend  ainsi  dans 
Tudor,  elle  est  subitement  interrompue  sur  une  partie  considé- 
rable de  sa  largeur  par  un  massif  isolé  de  roche  anorthosite, 
s'élevant  à  environ  150  pieds  au-dessus  du  niveau  général  de  la 
plaine,  et  que  l'on  suppose  appartenir  à  la  formation  laurentienne 
supérieure  non  concordante,  ce  qui  démontre  que  les  spécimens 
d'éozoon  de  ces  environs,  comme  ceux  antérieurement  décou- 
verts et  décrits,  appartiennent  à  la  formation  laurentienne  infé- 
rieure." 

Néanmoins,  comme  ce  massif  de  roche  paraît  venir  en  contact, 
tant  au  nord-est  qu'au  sud-ouest,  avec  les  diorites  et  les  roches 
hornblendiques  vertes  de  la  division  B  (formation  d'Hastings),  je 
ne  me  suis  pas  cru  justifiable  de  le  représenter  sur  la  carte  autre- 
ment que  comme  une  partie  de  ces  roches  ramenées  sur  une 
ligne  d'élévation  transversale  à  travers  la  superficie  de  calcaires  ; 
en  conséquence,  il  est  représenté  sur  la  carte  sous  la  même 
couleur.f  Des  investigations  subséquentes  ont  prouvé  l'exacti- 
tude de  cette  manière  de  voir,  et  ont  prouvé  qu'il  existait,  avec 
les  roches  hornblendiques  et  dioritiques  (division  B  et  groupe 
III),  sous  les  synclinales  des  calcaires,  au  moins  par  endroits,  de 
Labradorîtes.  Véritables  labradoritcs  grises  massives.  Cependant,  je  reviendrai 
sur  ce  point  important  dans  le  cours  de  ce  rapport,  lorsque  je 
rapporterai  des  faits  qui  prouvent  incontestablement  la  position 
stratigraphique  d'un  massif  de  roche  labradorite  dans  les  town- 
ships  de  Horton  et  de  Ross,  sur  l'Outaouais. 


Eozoon. 


•  Rapport  dof  Opérations,  18GC-C9. 
t  Voir  le  môme  rapport. 


RAPPORT   PAR    M.   HENRY   G.   VENNOR.  293 

Récapitulation, — Jusqu'ici,  donc,  nous  avons  décrit  le  prolon-  R^capitu- 
gement  vers  l'ouest  de  la  synclinale  des  roches  d'Arnprior, 
McNab  et  de  la  Madawaska,  et  nous  avons  vu  que  ce  bassin  est 
ininterrompu  jusque  dans  Madoc  et  Tudor,  dans  le  comté 
d'Hastings,  où  il  rejoint  les  innombrables  larges  bassins  et  les 
étroites  synclinales  de  la  formation  dHastings,  En  d'autres  termes, 
les  calcaires  onduleux  et  rubanés  d'Arnprior,  et  par  conséquent 
ceux  de  Ramsay,  de  Lanark  et  de  Dalhousie,  sont  les  mêmes  que 
les  calcaires  gris  micacés,  mais  légèrement  altérés,  de  Madoc  et 
Tudor.  Les  roches  dioritiques  et  homblendiques  qui  reposent 
sous  les  premiers  correspondent  aux  diorites  massives,  aux 
ardoises  vertes  et  aux  conglomérats  (division  B,  formation 
d'Hastings,)  de  Kaladar  et  Elzevir,  et  les  micaschistes  argentés 
de  Levant,  au  sujet  desquels  il  y  a  eu  tant  de  discussions,  ne  sont 
qu'une  partie  de  la  même  formation.     Ainsi,  le  nom  àe.  formation  "i^^  nom  de 

^  ^  11     formation 

(THastinffs  n'a  plus  de  siffnilication  réelle,  à  moms  qu'on  ne  le  d'Hastings 

<y  ^  Ti  »  T.  n'a  pas  do 

conserve  pour  désigner  la  condition  légèrement  altérée  des  roches  **^«f'*^û^*'*°"- 
de  ce  comté  particulier. 

(B.)  Bassin  de  Horton,  Ross  et  Bonnechère. 
Ainsi  que  le  l'ai  déi'à  décrit,  le  bassin  de  calcaires  et  de  schistes  Roches 

Inférieures 

de  McNab  et  de  la  Madawaska,  vers  l'Outaouais,  passe  sous  un  cachées, 
lambeau  détaché  de  la  formation  calcifère  qui  le  cache,  et  est 
aussi  recouvert,  là  où  ce  dernier  se  termine,  par  de  grandes 
étendues  de  sable  jaune  profond.  Cependant,  en  traversant  la 
rivière,  on  rencontre  une  ffrande  masse  de  calcaires  semblables, 
tant  dans  Bristol  que  dans  Clarendon,  qui  est  indubitablement 
un  prolongement  de  ceux  de  McNab.  Mais  connaissant  déjà 
l'existence  d'une  autre  grande  superficie  de  calcaire  plus  haut 
sur  la  rivière,  dans  le  township  de  Horton  et  sur  la  Bonnechère, 
je  décidai  de  poursuivre  mon  exploration  du  côté  d'Ontario  de 
l'Outaouais,  jusqu'à  ce  que  j'eus  atteint  les  derniers  de  ces  calcaires 
cristallins,  dans  cette  série  de  bassins  apparemment  interminables. 
Il  était  alors  évident  que  nous  étions  sur  l'une  des  plus  basses  nus  basse 

bande  do 

bandes  de  calcaire,  et  que  quels  que  fussent  les  détours  qu'elle  calcaire. 
fit,  il  fallait  qu'elle  finît  par  traverser  l'Outaouais  et  s'avancer 
vers  l'une  ou  l'autre  des  bandes  qui  avaient  déjà  été  suivies  dans 
Grrenville.  Cependant,  je  ne  m'attendais  pas  à  trouver — comme 
je  le  fis  plus  tard — un  autre  grand  bassin  de  calcaire  revenant  de 
nouveau  dans  la  grande  superficie  de  gneiss  d'Ontario,  lequel 
nows  obligea  de  quitter  les  bords  de  TOutaouais  et  de  voyager  de 


294 


EXPLORATION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


Formation 
silurienne. 


Amas  de 
sable. 


Escarpe- 
ments de 
8and-Point. 


nouveau  dans  une  direction  ouest  pendant  des  milles,  ce  qui 
nous  empêcha  de  travailler  beaucoup  du  côté  de  Québec  de  la 
rivière  durant  cette  saison  (1875).  * 

Entre  Arnprior  et  le  bureau  de  poste  de  Castleford,  à  Tembou- 
chure  de  la  rivière  Bonnechère,  dans  Horton,  la  formation  silu- 
rienne (calcifère)  longe  TOutaouais  sur  le  bord  de  l'eau  jusqu'aux 
deux  tiers  de  cette  distance.  En  approchant  de  la  Bonnechère, 
Ton  voit  de  Targile  et  de  profonds  amas  de  sable  qui  cachent  toutes 
les  roches.  La  silurienne  paraît  être  bornée  au  côté  d'Ontario  et 
à  quelques  îles  dans  la  rivière,  et  la  rive  opposée  ou  de  Québec 
est  encore  laurentienne.  La  silurienne  ne  s'étend  pas,  non  plus, 
bien  loin  à  l'ouest.  Pour  constater  ce  fait,  je  fis  une  reconnais- 
sance à  l'intérieur  en  partant  de  la  rivière  à  Sand-Point.  Ici  nous 
gravîmes  d'abord  une  suite  d'escarpements  de  roches  plates, 
s'élevant  les  uns  au-dessus  des  autres  en  forme  de  gradins» 
jusqu'à  une  hauteur  de  soixante-quatorze  à  quatre-vingts  pieds  du 
niveau  de  l'eau.  Nous  atteignîmes  alors  au  sommet,  et  nous  tra- 
versâmes une  roche  plate  sur  une  distance  d'un  mille  trois  quarts 
ou  deux  milles.  Là,  l'escarpement  se  terminait  abruptement,  et 
nous  descendîmes  sur  un  terrain  bas,  onduleux,  marécageux,  à 
travers  lequel  sont  parsemés  des  monticules  de  gneiss  couleur  de 
chair.  La  région  est  aussi  en  grande  partie  couverte  de  sable  et 
d'argile. 

A  l'embouchure  de  la  Bonnechère  et  dans  les  environs,  l'argile 
et  le  sable  sont  très  profonds,  et  il  en  est  ainsi  jusqu'à  une  dis- 
tance de  plusieurs  milles  en  remontant  sa  vallée  vers  Renfrew. 
Je  n'ai  pas  vu  de  roche  plate  ici  in  situ,  et  je  suis  sous  l'impression 
que  les  roches  siluriennes  se  terminent  peu  après  avoir  traversé 
la  ligne  du  township  de  Horton.  Au  nord  de  la  Bonnechère,  et 
Gneiss  rouge,  sur  le  chemiu  qui  longe  la  rive  de  l'Outaouais,  j'ai  revu  du  gneiss 
qui  se  montrait  en  monticules  arrondis,  lesquels  paraissaient  s'é- 
tendre dans  une  direction  occidentale,  vers  Renfrew.  A  une 
courte  distance  au-delà  du  bureau  de  poste  de  Castleford,  un 
chemin  part  de  celui  de  la  rivière  Outaouais  et  se  rend  au  village  de 
Renfrew.  Précisément  à  la  jonction  de  ces  chemins,  l'on  rencontre 
encore  du  calcaire  cristallin  blanc,  dont  l'allure  est  vers  l'ouest  et 
le  pendage  distinctement  nord.  Il  repose  sur  un  gneiss  hornblen- 
dique  foncé,  moucheté  de  blanc,  qui  repose  à  son  tour  immédia- 
tement sur  le  gneiss  rouge.  En  suivant  le  chemin  de  Renfrew  à 
travers  Horton,  nous  passâmes  sur  le  contact  du  gneiss  et  du  cal- 
caire sur  une  certaine  distance,  et  remarquâmes  que  le  plonge- 
ment  restait  nord,  à  un  angle  invariablement  élevé»    Or,   ce 


Sable  et 
argile. 


RAPPORT   PAR   M.   HENRY   G.   VENNOR.  295 

pendage  étant  directement  Topposé  de  celui  observé  à  l'endroit 

où  nous  avions  vu  le  calcaire  en  dernier  lieu  dans  la  synclinale 

de  McNab,  il  est  évident  qu'il  existe  entre  les  deux  affleurements 

une  forme  anticlinale  des  gneiss  sous-jacents  ;  et  il  est  de  pl^s  Anucnnaie 

probable,  d'après  l'aplatissement  visible  des  collines  de  gneiss 

vers  rOutaouais,  et  d'après  tous  les  indices  qu'offrent  la  vallée  de 

cette  rivière,  que  le  calcaire  forme  un  affleurement  continu  d'un 

point  à  l'autre. 

Quelques  explorations  transversales  faites  dans  Horton  révé-Çynciinaie 

^         *  *^  dans  Horton. 

lèrent  bientôt  l'existence  d'un  autre  grand  bassin  ou  d'une  syncli- 
nale des  calcaires  cristallins  et  roches  associées,  courant  à  l'inté- 
rieur en  partant  de  la  vallée  de  l'Outaouais,  exactement  comme 
celui  d' Arnprior,  dans  McNab,  et  il  était  évident  qu'il  s'étendait  à 
une  distance  considérable.  Cependant,  le  devant  de  cette  grnde 
bande  de  calcaire — comme  dans  McNab — conservait  sa  position 
dans  la  vallée  de  l'Outaouais  sur  toute  la  longueur  du  township 
de  Horton.  En  examinant  le  bassin  de  Horton  et  de  la  Bonne- 
chère,  je  suivis  d'abord  sa  façade  sud.  Elle  commence  aux 
calcaires  déjà  décrits  comme  courant  le  long  du  chemin  depuis 
le  bureau  de  poste  de  Castleford  jusqu'au  village  de  Renfrew. 
Ceux-ci  se  continuent  dans  une  direction  presque  franc  ouest 
jusqu'à  une  courte  distance  de  Renfrew,  alors  que,  faisant  une 
déviation  subite,  ils  décrivent  une  courbe  en  U  vers  l'ouest,  qui 
embrasse  tout  le  village.  Hs  s'avancent  ensuite  au  nord-ouest  sur  Roches 
une  courte  distance  et  remontent  par  Admaston  le  Ions:  de  la  viiia^e  de 

Renircw. 

Bonnechère,  leur  contour  étant  clairement  indiqué  dans  cette 
direction  par  une  rangée  de  collines  de  gneiss  rouge,  qui  courent 
aussi  à  une  distance  comparativement  régulière  de  la  rivière. 
Au-delà  de  ce  point,  on  perd  les  calcaires  de  vue  sous  l'épaisse  Epais 
couche  de  sédiments  et  les  lambeaux  siluriens  qui  se  rencontrent 
dans  la  vallée  de  la  Boiinechère,  mais  leur  allure  dans  cette 
direction  est  indiquée  par  des  affleurements  isolés  que  l'on 
rencontre  jusqu'au  lac  Golden,  à  trente  milles  de  Renfrew  en  Lac  ooiden. 
remontant  la  rivière.  Jusqu'en  cet  endroit,  aussi,  les  montagnes 
de  gneiss  rouge  forment  une  chaîne  continue  à  partir  du  village 
de  Renfrew,  et  on  les  voit  se  continuer  dans  une  direction  ouest- 
nord-ouest  au-delà  du  lac  Golden  et  le  long  de  la  rivière  vers  le 
lac  Rond,  situé  à  environ  douze  milles  plus  haut.  La  distance  i.ac  Rond, 
totale  comprise  entre  la  rivière  des  Outaouais  et  le  dernier  affleu- 
rement de  calcaire  observé  dans  la  vallée  de  la  Bonnechère,  est 
d'environ  cinquante-deux  milles. 


296 


EXPLORATION  GEOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Grand 

(k^  ploiement 

(le  gneiss. 


Seconde 
rangée  de 
col  Unes  de 
gneiss. 


Retour  des 
calcaires  sur 
routaouals. 


Les  calcaires 

traversent 

rOutaouals. 


Retour  des 
calcaires  du 
c^)t4  d'On- 
tario, 


Entre  les  lacs  Grolden  et  Rond,  toute  la  région  est  occupée  par 
du  gneiss,  qui  paraît  être  d'une  immense  épaisseur,  et  dans  une 
reconnaissance  faite  entre  le  premier  de  ces  lacs  et  le  bureau  de 
poste  de  Brudenel,  sur  le  grand  chemin  d'Opéongo,  je  n'ai  vu  que 
du  gneiss.  Une  autre  chaîne  de  collines  ou  de  montagnes  de  gneiss 
court  à  l'est  à  partir  du  lac  Rond  vers  le  township  de  Horton,  le  long 
du  côté  nord  de  la  vallée  de  la  Bonnechère.  Elle  forme  le  rebord 
nord  du  bassin  que  je  viens  de  décrire.  Ces  deux  chaînes  de 
collines — du  nord  et  du  sud — divergent  et  convergent  dans  leur 
marche  à  l'ouest  vers  Horton,  et  sont  parfois  très  éloignées  l'une 
de  l'autre,  tandis  qu'ailleurs  elles  se  rapprochent  tellement  que 
l'on  peut  presque  dire  qu'elles  se  touchent.  C'est  dans  l'un  de 
ces  élargissements  qu'est  situé  le  lac  Golden,  et  le  lac  de  Vase 
{Mud  lake)  est  situé  dans  une  autre,  à  qiielques  milles  plus  bas. 
La  chaîne  nord  touche  à  la  ligne  de  Horton  à  un  endroit  qui  n'est 
qu'à  environ  deux  milles  de  distance  du  contour  ou  devant  de  la 
chaîne  sud  près  de  Renfrew,  et  l'on  peut  dire  que  c'est  à  peu  près 
la  largeur  moyenne  du  bassin  intermédiaire  dans  Admaston. 
Au-delà  de  ce  point,  dans  Horton,  le  rebord  nord  du  bassin 
s'infléchit  vers  le  nord  et  forme  une  courbe  en  TJ  qui  correspond 
à  celle  du  village  de  Renfrew,  du  côté  opposé  du  bassin.  Ainsi, 
le  rebord  ou  contour  des  calcaires  s'avance  à  une  distance  consi- 
dérable dans  le  township  de  Ross,  où  il  se  courbe  de  nouveau 
vers  le  sud  et  atteint  l'Outaouais  tout  près  du  village  du  Portage- 
du-Fort.  La  partie  la  plus  large  de  ce  bassin  est  donc  entre  les 
deux  courbes  en  U  opposées  dont  je  viens  de  parler,  où  un  mesu- 
rage  transversal  a  donné  une  largeur  totale  de  près  de  onze  milles. 

Le  long  de  la  rive  de  l'Outaouais,  le  calcaire  cristallin  est  lar- 
gement développé  sur  toute  la  distance  qui  sépare  le  pont  du 
Portage-du-Fort  et  le  bureau  de  poste  de  Castleford — environ 
sept  milles — et  l'on  peut  dire  que  ceci  représente  l'embouchure 
du  bassin  de  Horton  et  de  la  Bonnechère.  Au  Portage-du-Fort, 
le  rebord  nord  de  ce  bassin,  tel  que  représenté  par  les  calcaires 
les  plus  bas,  traverse  visiblement  l'Outaouais  et  s'avance  au  nord- 
est  le  long  du  chenal  du  Calumet  dans  Litchfield.  Dans  cette 
direction,  ces  calcaires  arrivent  au  village  de  Bryson,  à  environ 
neuf  milles  du  Portage-du-Fort,  où,  après  avoir  décrit  un  détour 
en  V  très  aigu,  ils  re traversent  l'Outaouais  dans  une  directon 
ouest,  en  passant  par  l'extrémité  sud  de  l'île  du  Grrand-Calumet, 
et  entrent  de  nouveau  dans  le  township  de  Ross,  à  environ  quatre 
milles  au  nord  du  Portage-du-Fort.  Ici,  ils  décrivent  encore  un 
XJ— cette^fois  vers  l'ouest — dont  l'extrémité  touche  aux  chutes 


RAPPORT  PAR  M.   HENRY   G.   VENNOR  297 

des  Forestiers  dans  le  neuvième  rang  de  Ross,  à  environ  deux 
milles  et  demi  ou  trois  milles  de  TOutaouais.  Dans  cette  direc- 
ton,  le  rebord  des  calcaires  retourne  encore  une  fois  à  l'Outaouais 
(chenal  de  la  Roche-Fendue)  dans  le  voisinage  d'une  crique,  sur  le 
quatrième  lot  de  Ross,  dont  l'embouchure  est  située  à  environ  un 
mille  et  quart  de  la  ligne  de  Westmeath,  et  à  environ  neuf  milles 
et  demi  du  Portage-du-Fort.  De  là,  les  calcaires  traversent  sur 
l'île  du  Grand  Calumet  et  ne  reviennent  plus  sur  le  côté  d'O/^-îî^and- 

'^  Cal  a  met. 

tario. 

Ces  singulières  sinuosités  du  rebord  du  bassin,  entre  le  Portage- 
du-Fort  et  l'île  du  Grand-Calumet,  si  difficiles  à  débrouiller,  seront 
mieux  comprises  en  étudiant  la  carte  qui  est  en  voie  de  prépara- 
tion, sur  laquelle  sera  indiquée  la  marche  des  calcaires  plus  loin, 
telle  que  reconnue  en  1876,  et  qu'il  me  reste  à  décrire.  L'on  verra 
aussi  que  ce  détour  qu'il  fait  aux  chutes  des  Forestiers  est  leur  nemier 
dernier  affleurement  sur  le  côté  d'Ontario  de  la  rivière  des  Ou- <ie»  calcaires 

du  côté 
taOUaiS.  d'Ontario. 

Après  avoir  ainsi  suivi  et  décrit  le  contour  général  de  cette 
grande  synclinale  de  roches  dans  Horton  et  Ross,  et  en  remontant 
la  vallée  de  la  Bonnechère,  je  puis  donner  quelques  autres  détails 
sur  les  roches  qui  l'occupent  et  l'ordre  dans  lequel  elles  se  pré- 
sentent. 

Un  coup-d'œil  ieté  sur  la  carte  fera  voir  que  dans  le  ffrand  Bassin  de 

'^  .       ^  Horton  et 

élargissement  de  ce  bassin  à  travers  Horton  et  Ross,  le  calcaire  R«>»8. 
cristallin  est  la  roche  qui  prend  le  plus  grand  développement. 
Ce  calcaire,  par  son  caractère  et  ses  rapports  généraux,  correspond 
exactement  au  calcaire  et  à  la  roche  hornblendique  (groupe  IV) 
du  comté  de  Lanark.*  Superposée  à  celui-ci,  et  vers  la  partie 
nord  de  l'élargissement  de  Horton,  se  trouve  une  superficie 
ovalaire   de   roche  hornblendique  très  noire,  qui  représente  le  Roche  hom- 

^  ^  blendique 

sommet  de  la  synclinale,  ou,  en  d'autres  termes,  la  dernière  roche  ï^oï»*®- 
qui  y  a  été  déposée.  Cette  roche  occupe  une  position  correspon- 
dante à  la  partie  la  plus  basse  du  gneiss  et  du  calcaire  (groupe  V 
du  rapport  que  je  viens  de  citer)  du  comté  de  Lanark,  où  un 
gneiss  hornblendique  noir  suit  également  les  calcaires.  Dans 
Horton,  cependant,  cette  roche  n'est  pas  suivie  par  les  membres 
subséquents  du  même  groupe,  mais  elle  occupe  seule  toute  la 
superficie  qui  lui  est  assignée.  Mais  j'aurai  bientôt  à  revenir  sur 
cette  superficie. 

Environ  à  mi-chemin  entre  la  base  de  cette  roche  hornblen- 


•  Rapport  des  Opérations,  1874-75. 


298 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Schistes 
couleur  de 
rouille. 


Labrador!  te. 


Marche  des 
llKlfrres  de 
labradorltc. 


"f'ollinedu 
Pinacle." 


dique  noire  et  la  base  des  calcaires  cristallins  dans  le  township  de 
Ross,  et  même  tout  autour  du  bassin,  mais  à  des  distances  irrégu- 
lières dans  Horton,  il  existe  une  zone  d'ardoise  à  horblende  noire 
et  de  micashistes,  dont  une  bonne  partie  est  d'une  forte  couleur 
de  rouille.  Ils  sont  clairement  interstratifiés  avec  les  calcaires  et 
les  divisent  en  deux  volumes  distincts.  Or,  c'est  aussi  précisé- 
ment le  cas  dans  Lanark,  où,  comme  je  l'ai  déjà  décrit,  ^  la 
grande  bande  de  calcaire  est  à  peu  près  également  divisée  par 
une  lisière  de  roches  hornblendiques,  massives  et  schisteuses,  qui 
présentent  les  quatre  caractères  des  roches  décrites  sous  les  lettres 
a,  6,  c  et  d.  Ces  subdivisions  se  trouvent  aussi  représentées 
dans  Horton,  avec  addition  d'une  labradorite  grise  massive,  qui 
existe  clairement  en  «bandes  interstratifiéos  avec  les  calcaires. 
Ces  labradorites  ont  été  suivies  sans  interruption  à  travers  le 
township  de  Ivoss,  dans  une  direction  correspondante  aux  U  que 
font  les  calcaires,  et  de  plus,  j'ai  observé  qu'elles  étaient  particu- 
lièrement bien  développées  sur  la  rive  de  l'Outaouais,  à  l'endroit 
où  la  rivière  fait  un  détour,  à  une  légère  distance  au  nord  du 
grand*  pont  qui  aboutit  au  Portage-du-Fort.  A  partir  de  là,  elles 
se  dirigent  dans  la  rivière,  mais  on  les  voit  de  nouveau  occuper 
une  superficie  à  l'extrémité  nord  de  la  grande  ile  qui  se  trouve 
immédiatement  en  face  de  cet  endroit.  Elles  suivent  ensuite 
les  méandres  tortueux  des  calcaires  encaissants,  et  remontent  avec 
eux  le  chenal  du  Calumet  de  la  rivière  des  Outaouais,  où  on  les 
perd  de  vue. 

Intimement  associées  à  ces  bandes  de  labradorite,  il  y  a  pres- 
que invariablement  deux  lisières  ou  plus  de  schiste  ou  d'ardoise 
très  fortement  coloré  de  rouille,  qui  sont  également  interstrati- 
fiées avec  les  calcaires.  Dans  la  partie  sud  du  bassin  de  Horton, 
c'est-à-dire,  du  côté  de  Renfrew,  je  n'ai  pas  vu  de  labradorites, 
mais  la  zone  d'ardoise  horblendique  avec  laquelle  elles  sont  re- 
liées, ainsi  que  les  bandes  de  roches  fortement  colorées  de  rouille, 
sont  bien  définies.  On  les  voit  particulièrement  bien  sur  le  ver- 
sant et  le  sommet  d'une  colline  appelée  la  "  Colline  du  Pinacle," 
située  à  environ  un  mille  au  nord-ouest  du  village  de  llenfrew. 
Cette  colline  s'élève  abruptement  à  une  hauteur  de  356  pieds  au- 
dessus  du  niveau  de  la  Bonnechère,  et  elle  est  entièrement  corn- 
posée  d'alternances  d'ardoise-honiblende  noire,  de  bandes  couleur 
de  rouille,  et  de  calcaires  cristallins.     A  l'est  de  ce  point,  le  pays  est 


•  Hajiporl  (les  Opératlun-^,  lS7i-7.j,  page  155. 


RAPPORT  PAR    M.    HENRY   G.   VENNOR.  299 

couvert  d'une  épaisse  couche  de  sable,  et  les  roches  sont  cachées  I^Jj^ents 
à  cet  horizon  sur  une  certaine  distance,  mais  en  approchant  de  la 
jonction  des  chemins  dont  il  est  question  à  la  page  294  de  ce  rap- 
port, les  ardoises  rouilleuses  reparaissent  de  nouveau  en  grande 
quantité,  et  on  les  voit  se  diriger  franc  est,  avec  un  pendage  nord 
dans  la  rivière.  A  l'ouest  de  Horton,  cette  zone  d'ardoises  parait 
se  terminer  subitement,  et  il  n'est  que  naturel  de  supposer  qu'elles 
sont  complètement  expulsées  par  le  rétrécissement  du  bassin  dans  Rétri»ci88e- 

'■  âT  JT  ment  du 

Admaston.     En  conséquence,  les  calcaires  que  l'on  rencontre  plus '^»»8i'^- 
loin  à  l'ouest  dans  la  vallée  de  la  Bonnechère  doivent  être  regardés 
comme  représentant  leur  partie  la  plus  basse,  ou  celle  qui,  dans 
le  township  de  Boss,  se  montre  sous  les  ardoises  et  labradorites, 
et  immédiatement  au  sommet  du  gneiss  rouge. 

Avant  de  quitter  cet  horizon  d'ardoise-hornblende  noire  et  de  Labradorites 

■*  .  de  Ramsay 

roche  labradorite,  je  dois  dire  qu'une  lisière  semblable,  et-  qui  ^^  Lanark. 
occupe  une  position  correspondante,  peut  être  suivie  à  travers  les 
townships  de  Eamsay,  Lanark  et  Dalhousie,  et  même  plus  loin 
vers  le  sud-ouest.  Cette  lisière  est  particulièrement  bien  définie 
dans  le  voisinage  de  Hopetown,  dans  Lanark,  et  ensuite  vers  le 
sud-ouest  jusqu'en  arrière  de  Watson's  Corners,  dans  Dalhousie. 
Dans  cette  section,  quelques-unes  des  bandes  ont  le  caractère 
d'une  diorite  ffrossièrement  mouchetée  dont  le  feldspath  est  tricli-  r)iorite 

®  ^  mouchetée. 

nique  et  intimement  allié  à  la  labradorite  ;  les  zones  couleur  de  lAbradorites 

.  ,  .  .  ^  •    •  n  •       .et calcaires 

rouille  sont  également  bien  représentées  ici,  et  elles  sont,  ainsi  î?^f ''s^''*- 
que  la  première,  évidemment  interstratinées  avec  les  calcaires.  ^ 
Enfin,  je  mentionnerai  à  ce  sujet  l'étendue  de  diorites  grossière- 
ment mouchetées  dans  le  townsl^ip  de  Tudor,  comté  d'Hastings, 
dont  j'ai  déjà  dit  quelques  mots  dans  une  autre  partie   de  ce 
rapport.     Elles   occupent   incontestablement  la  même   position 
stratigraphique  que  celles  que  je  viens  de  décrire  dans  les  comtés 
de  Lanark  et  de  Renfrew,  mais  comme  elles  sont  ici  ramenées  sur 
le  faîte  d'une  anticlinale,  dans  laquelle  le  volume  inférieur  de 
calcaire  n'arrive  pas  à  la  surface,  ce  n'est  qu'après  un  certain 
temps  que  j'ai  pu  parfaitement  comprendre  leurs  rapports.  Donc,  Jîîj'cî^/r^^®^ 
les  calcaires  de  Tudor,  dans  lesquels  on  se  rappelle  qu'un  remar-  i.ana^k'e?'^' 
quable  Eozoon  fossile  a   été  trouvé,  f  correspond   à   la   partie  ^^''^^'^* 
supérieure  des  calcaires  de  Lanark  et  Horton,  ou  celle  qui  suit 
immédiatement  la  lisière  d'ardoise-hornblende  noire  et  de  labra- 
dorite. 


*  Groupe  IV,  rapport  do  1874-75. 

t  Rapport  des  Opérations,  1866-69,  p.  176 


300 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Formes 
siDguliÔres. 


Earltes. 


Mais  revenons  au  bassin  de  Horton  et  Koss.  Le  volume  supé- 
serpentine.  rieur  de  calcaire  devient  singulier,  par  les  curieuses  formes  de 
serpentine  qu'il  renferme.  Elles  projettent  en  relief  sur  les 
surfaces  des  bandes  et  offrent  Tapparence  de  couches  brisées,  en 
prenant  la  forme  de  tasses  et  soucoupes,  de  concrétions  circulaires, 
et  d'autres  formes  difficiles  à  décrire.  En  général,  la  couleur  de 
la  serpentine  est  grise  et  gris-jaunâtre,  passant  au  blanc  à  Fair  ; 
mais  lorsque  le  calcaire  est  exposé  à  l'action  de  l'eau — comme  au 
Portage-du-Fort  et  un  peu  plus  bas,  sur  le  bord  de  la  rivière— ^les 
fragments  empâtés  sont  d'un  rouge  brillant  ou  de  couleur  orange 
à  la  surface,  et  lorsqu'ils  ont  été  polis  par  l'action  de  l'eau,  on 
pourrait  facilement  les  prendre  pour  des  couches  et  des  amas  de 
jaspe  ou  de  pétrosilex  jaune.  *  Dans  la  partie  inférieure  de  cette 
bande  de  calcaire,  presque  immédiatement  au-dessus  des  ardoises- 
hornblende  noires,  il  y  a  des  eurites  ou  grès,  des  quartzites,  et 
quelques  lisières  d'une  roche  pyroxénique  verdâtre,  qui  sont  toutes 
clairement  interstracifiées  ;  mais  ces  roches  dépassent  rarement, 
dans  un  mesurage  transversal,  deux  ou  deux  chaînes  et  demie. 
Vers  le  sommet  de  cette  division  du  calcaire,  il  y  a  aussi  de 
fréquentes  alternances  de  roche  à  hornblende  (gneiss)  et  d'ardoises 
couleur  de  rouille,  ce  qui  indique  que  l'on  approche  du  grand 
massif  de  gneiss  hornblendique  noir,  ou  celui  qui  a  déjà  été 
décrit  comme  occupant  le  centre  du  bassin  de  Horton. 

A  ce  propos,  et  pour  plus  de  facilité  de  comparaison,  je  puis 
parler  de  nouveau  des  calcaires  du  groupe  IV,  dans  le  comté  de 
Lanark.  Ceux-ci,  vers  leur  partie  supérieure,  renferment  aussi  de 
grandes  bandes  d'ardoises  couleur  de  rouille— comme,  par  exemple, 
le  long  du  côté  nord  du  lac  de  Bennett,  et  au  nord  de  la  rivière  à  la 
Chute  {Fall  river),  dans  Sherbrooke  Sud — qui  sont  suivies  d'un 
volume  de  gneiss  hornblendique  et  granitique  rouge,  en  lits 
minces,  prenant  une  couleur  très  foncée  à  l'air.  Ceci  nous  offre 
une  nouvelle  preuve  de  l'identité  des  calcaires  dans  ces  deux  posi- 
tions. Et  ensuite,  nous  sommes  conduits  par  cette  preuve  à  une 
autre  importante  conclusion,  c'est-à-dire,  que  dans  aucun  des 
bassins  de  roches  qui  existent  au  nord  du  comté  de  Lanark,  ou 
entre  ce  comté  et  le  Portage-du-Fort,  dans  Litchfield,  nous  n'arri- 
vons beaucoup  plus  haut  dans  la  formation  que  le  sommet  du 
groupe  IV,  t  et  à  la  première  des  subdivisions  du  gneiss  et  du 
calcaire  (groupe  V)  qui  suit  immédiatement.  Que  deviennent  alors 


Ardoises 
couleur  de 
rouille. 


Gneiss  en 
lits  minces. 


*  Uij  examen  fait  par  le  Dr.  llarrington  a  démontré  (jiie  c'était  de  la  pyraliolite. 
t  Rapport  des  Opérations,  1874-75. 


Rapport  par  m.  henry  g.  vennor.  301 

les  autres  subdivisions  du  groupe  V  ?  Je  répondrai  plus  loin  d'une 
manière  satisfaisante  à  cette  question,  lorsque  je  rendrai  compte 
des  opérations  de  1876  sur  le  côté  de  Québec  de  TOutaouais. 

Je  n'ai  jusqu'à  pr-ésent  dit  que  fort  peu  de  chose  de  la  subdi- 
vision inférieure  des  calcaires  de  Hor ton,  ou  celle  qui  se  trouve 
immédiatement  au-dessous  de  la  zone  d'ardoise-homblende  noire 
et  de  labradorite.  Elle  correspond  évidemment  aux  subdivisions 
1  et  2  du  ffroupe  IV,  dans  le  comté  de  Lanai-k.*  Une  bonne  partie  DoiomieB 
de  la  roche  est  dolomitique,  et  elle  abonde  en  trémolite  et  e^iJf'Jl™®"" 
quartz  blanc.  Cependant,  elle  présente  rarement  cette  apparence 
rubanée  qui  caractérise  si  bien  les  calcaires  de  Lanark,  mais  sous 
tous  autres  rapports,  y  compris  la  position  stratigraphique,  elle 
est  semblable.  • 

L'on  peut  donc  dire  que  la  dolomie,  la  trémolite  et  le  quartz  pi  us  bas«e 

.  ^  '  ^  division  des 

caractérisent  la  plus  basse  subdivision  des  calcaires  dans  Horton  et  calcaires. 
Lanark.  Or,  c'est  précisément  ce  qui  a  lieu  dans  Madoc,  dans  le 
comté  d'Hastings,  où  une  dolomie  marron  compacte,  abondant  en 
trémolite  et  en  quartz,  forme  la  base  de  la  division  calcarifère 
de  la  formation  des  roches  d'Hastings,  et  de  plus,  celles-ci  sont 
également  séparées  d'un  second  volume  plus  élevé  de  calcaires 
par  une  subdivision  de  roche  homblendique  feuilletée,  exacte- 
ment <;omme  nous  venons  de  faire  voir  que  c'est  le  cas  dans  l^sSïd^®^® 
townships  de  Horton  et  Ross.  Ainsi,  outre  le  fait  que  la  syncli- 
nale  de  McNab— occupée  par  des  roches  correspondant  à  celles 
de  Horton  et  Ross — a  été  suivie  sans  interruption  à  travers  le 
township  de  Madoc,  nous  avons  une  nouvelle  preuve  de  l'identité 
de  la  formation  d'Hastinîrs  dans  la  similarité  de  la  succession  des  formation 

^  d'Hastings. 

roches  dans  deux  positions  très  éloignées  l'une  de  l'autre. 

Puissance  du  Calcaire. 
Il  devient  maintenant  intéressant  de  chercher  à  évaluer,  si  c'est  Puissan*» 

'  ,    estimée  du 

possible,  la  puissance  de  cette  grande  bande  de  calcaire,  y  compris  caïc»*»*®- 
sa  lisière  centrale  d'ardoise-hornblende  et  de  roche  labradorite. 
Ceci  a  été  une  tâche  excessivement  difficile  ;  car  nulle  part  dans 
ces  longues  synclinales  je  n'ai  pu  me  convaincre  qu'elle  ne  se 
répétait  pas  plusieurs  fois.  La  puissance  qui  lui  arait  été  assignée 
dans  le  comté  de  Lanark  était  de  6,600  à  6,000  pieds,  f  mais  là 
aussi  la  bande  était  fortement  repliée.  *   Cependant,  vers  la  fin  de 


•  Rapport  des  Opérations,  1874-75,  pages  154,  155. 
t  Rapport  cité,  p.  157. 


302 


EXPLORATION   GEOLOGIQUE   Dt   CANADA. 


Grand 
volume  de 
gneiss. 


Plus  basse 
division  des 
calcaires. 


Preml^^e 
apparition 
de  rapatite. 


1875,  j'ai  fait  un  certain  nombre  de  mesurages  rapprochés  et 
soigneux  dans  le  township  de  Ross,  à  l'endroit  le  plus  favorable 
que  présentait  la  bande  pour  ces  mesurages.  C'était  dans  la 
cinquième  concession,  entre  les  lots  19  et  23.  Ici,  autant  que  j'en 
pouvais  juger,  la  stratification  était  assez  régulière,  et  il  n'y  avait 
aucun  indice  de  répétition.  Les  mesurages  furent  faits  à  angle 
droit  de  la  direction,  et  à  partir  du  sommet  du  gneiss  qui 
supporte  le  calcaire  jusqu'à  la  base  du  gneiss  hornblendique  noir 
qui  le  recouvre  immédiatement.  A  ma  grande  surprise,  ils 
donnèrent  encore  une  puissance  moyenne  de  6,600  pieds.  Quelque 
immense  que  puisse  donc  paraître  cette  puissance,  elle  doit  se 
rapprocher  beaucoup  de  la  réalité,  à  moins,  cependant,  que  l'on 
ne  puisse  prouver  que  l'identité  de  ces  chiffres,  résultant  de 
mesurages  faits  dans  deux  localités  très  éloignées,  n'est  qu'une 
simple  coïncidence. 

Roches  en  dessous  des  Calcaires. 

La  succession  des  roches  le  long  du  rebord  nord  du  bassin  de 
Horton  et  Ross  est  beaucoup  plus  claire  que  celle  du  rebord  sud, 
car  le  plongement  dans  la  première  position  est  très  uniforme  vers 
le  sud,  et  il  n'y  a  pas  de  répétitions  des  assises.  Nous  avions 
donc  ici  une  occasion  favorable  d'étudier  les  roches  qui  supportent 
immédiatement  la  grande  masse  de  calcaires.  En  consultant  la 
carte,  l'on  verra  que  sous  ces  derniers  il  y  a  un  massif  de  gneiss 
qui  mesure  près  d'un  mille  transversalement,  et  dont  la  puissance 
est  évaluée  à  près  de  3,500  pieds.  Ce  gneiss  appartient  évidem- 
ment à  la  formation  des  roches  du  bassin,  et  il  est  tout  à  fait 
distinct  du  grand  système  de  gneiss  fondamental  dont  il  a  déjà 
plusieurs  fois  été  question  dans  ce  rapport.  Il  est  à  son  tour 
appuyé  sur  une  autre  division  ou  groupe  de  roches  calcarifères — 
les  plus  basses  que  j'aie  encore  rencontrées — qui  se  composent  de 
calcaires,  de  roches  pyroxéniques,  et  de  strates  de  quartz  grenu 
et  d'orthoclase,  avec  grenats  et  quelques  bandes  de  gneiss  grisâtre 
et  rougeâtre. 

Les  calcaires  de  cette  division  sont  très  différents,  tant  sous  le 
rapport  de  l'apparence  que  sous  celui  du  caractère  lithologique 
général,  des  supérieurs.  Ils  sont  souvent  couleur  de  chair,  ren- 
ferment beaucoup  de  mica  d'un  blanc  argenté  et  noir  en  larges 
paillettes,  et  de  graphite,  et  ils  sont  généralement  grossièrement 
cristallins.  Il  s'y  rencontre  aussi  de  l'apatite  en  grains  et  cristaux 
dans  certaines  parties,  et  cela  est  assez  remarquable,  car  les 
véritables  calcaires  à  apatite  se  trouvent  à  plusieurs  centaines  de 


RAPPORT  Par  Af.  HENRY  G.  VEXNOR.  303 

pieds — eh  calculant  au  plus  bas — au-dessus  d'eux.  Et  un  fait 
encore  plus  remarquable  est  que  les  strates  de  quartz  et  d'ortho- 
clase,  avec  grenats  et  roche  pyroxénique  verdâtre,  sont  fort  sem- 
blables à  celles  que  Ton  rencontre  dans  la  formation  à  apatite 
(c.-à-d.  comme  dans  Burgess  Nord).  Mais  cette  division  ou  ce 
groupe  de  roches  calcarifères  et  pyroxéniques  est  incontestable- 
ment très  bas  dans  la  formation,  tandis  qu'il  est  aussi  certain  que 
les  véritables  roches  à  apatite  sont  dans  la  partie  la  plus  élevée. 

Cette  zone  de  calcaires  la  plus  basse  a  été  suivie  sans  interruption  zono  a© 

*  oalcalreR  la 

à  travers  le  township  de  Ross.     Vers  leur  partie  inférieure,  ils  pi«8  basse. 
deviennent  très   légèrement   inclinés,  et  par   endroits   ils  sont 
presque  horizontaux,  mais  dans  cette  direction  ils  sont  fort  cachés  Roches 

^    .  ca<'hée«  par 

par  un  épais  sédiment  de  sable  jaune,  qui  couvre  une  très  grande  ^^  s»*^'*^- 
superficie,  dans  une  direction  nord,  à  travers  les  townships  de 
Boss,  Westmeath  et  Pembroke.  Il  est  évident,  néanmoins,  que 
ces  roches  reposent  immédiatement  sur  une  grande  masse  de 
gneiss  rouge,  dont  j'ai  rencontré  des  affleurements  sur  tout  le 
parcours  jusqu'à  Pembroke  et  l'embouchure  de  la  rivière  Pété- 
wahweh.     Dans  ce  «rneiss,  ie  n'ai  pas  trouvé  de  trace  de  calcaire,  i^'K^^n  de 

^  ^  **  ^  '  gneiHH  rouge. 

et  je  suis  convaincu  qu'il  n'y  a  pas  de  bandes  calcarifères  au- 
dessous  de  cet  horizon.  Un  nouvel  examen  plus  détaillé  de  ces 
calcaires  m'a  fortement  rappelé  ceux  observés  près  du  lac  Golden, 
dans  la  vallée  de  la  Bonnechère,  et  qui,  lorsque  je  les  ai  examinés, 
m'avaient  frappé  comme  ne  ressemblant  à  aucun  de  ceux  que 
j'avais  rencontrés  jusque  là.  Il  en  est  fait  mention  par  M.  Murray 
dans  son  rapport  pour  les  années  1858  à  1856,  dans  lequel  il  dit  : 
"On  a  remarqué  que  le  calcaire  cristallin  s'étend  le  lonff  de  la  extrait  du 
rive  est  du  lac  Golden  ;  il  est  associé  à  des  lits  grossièrement  ^*-  Murray. 
cristallins  ou  des  masses  de  roches  feldspathiques  couleur  de 
chair,  et  une  roche  calcaire  devenant  vert  foncé  à  cause  de  la 
présence  du  pyroxène  en  grande  quantité,  avec  de  la  scarpolite, 
du  graphite,  et  du  mica  disséminés."  Or,  c'est  le  dernier  affleu- 
rement calcarifère  signalé  par  M.  Murray  ou  par  moi-même  dans 
la  vallée  de  la  Bonnechère,  tandis  que  plus  loin,  au  lac  Eond,  et 
sur  une  distance  de  plusieurs  milles  autour  de  ce  lac,  il  n'a  été 
observé  que  du  gneiss  rouofe.     L'inférence  que  l'on  en  doit  tirer  caicnire»  du 

^  ®  ^  ^  1        i^    ij        lacUoiden. 

me  paraît  donc  très  claire  :  c'est  que  les  calcaires  du  lac  Golden 
représentent  cette  plus  basse  division  calcarifère  du  township  de 
Eoss,  et  que  les  calcaires  supérieurs,  ou  ceux  du  bassin  de  Horton, 
s'amincissent  rapidement  en  traversant  Admaston,  et  se  terminent 
probablement  quelque  part  dans  le  voisinage  du  lac  de  Vase 
[Mud  lake). 


304 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Serpentine. 


Grenat». 


Eozoon. 


Aspect 
brecciolalre 
des  calcaires. 


Formation 
d'Haïti  ngs. 


Disparition 
deH  calcaires 
ft  rouest 

Bédlment  de 
sable. 


Un  fait  singulier  qui  se  rattache  à  cette  plus  basse  division 
calcarifère  est  qu'elle  ne  paraît  pas  être  représentée  du  côté  sud 
de  la  synclinale  de  Horton  ;  mais  on  peut  raisonnablement 
expliquer  cela  en  supposant  que  la  forme  anticlinale  de  gneiss  qui 
existe  entre  ces  deux  synclinalcs  représente  les  3.500  pieds  de 
gneiss  qui  recouvrent  cette  division  dans  Ross.  Elle  est  cependant 
représentée,  je  pense,  dans  les  townships  de  Darling  et  Dalhousie, 
par  les  calcaires  alliés  aux  grossières  syénites  et  diorites  du 
groupe  III.^  Ces  dernières  renferment  une  grande  quantité  de 
serpentine,  mais  d'une  couleur  différente  et  disposée  autrement 
que  celle  des  calcaires  supérieurs,  ou  de  ceux  qui  se  trouvent 
immédiatement  au-dessus  des  3,500  pieds  de  gneiss.  Avec  cette 
basse  division  calcarifère  dans  Ross,  il  y  a  de  plus  une  grande 
quantité  de  quartzite  et  feldspath,  et  de  roches  quartzeuses  dans 
lesquelles  les  grenats  sont  abondamment  disséminés.  Beaucoup 
de  ces  calcaires  ressemblent  d'une  manière  frappante  à  ceux  de 
la  seigneurie  de  la  Petite-Nation,  à  la  côte  St.  Pierre,  et  comme 
ces  derniers  ils  sont  souvent  associés  à  des  diorites  mouchetées. 
Néanmoins,  on  n'a  pas  trouvé  dans  Ross  aucun  fossile  qui 
ressemblât  à  V Eozoon^  bien  que,  comme  nous  l'avons  déjà  vu 
(rapport  en  dernier  lieu  cité  et  même  page),  d'obscures  formes  de 
ce  fossile  aient  été  trouvées  dans  le  tovvnship  de  Dalhousie. 

Un  autre  fait  digne  d'être  signalé,  à  propos  de  ces  plus  bas 
calcaires,  est  l'aspect  congloméritique  ou  brecciolaire  qu'ils  pré- 
sentent dans  quelques  localités,  les  fragments  empâtés  étant 
surtout  dérivés  des  gneiss  sous-jacents;  mais  j'aurai  à  revenir 
sur  ce  point,  ainsi  que  sur  plusieurs  autres,  lorsque  je  parlerai  de 
la  distribution  de  cette  très  basse  division  de  roches  dans  les 
comtés  de  Pontiac  et  d'Ottaw^a.  A  l'ouest  de  la  vallée  de  TOu- 
taouais,  on  ne  rencontre  pas  souvent  ce  groupe  ou  cette  ceinture 
de  strates.  Dans  le  comté  d'Hastings,  et  dans  la  formation  de 
roches  d'Hastings,  sa  position  devrait  être  entre  les  divisions  A 
et  B  ;  t  et  quoique  dans  un  ou  deux  endroits  j'aie  trouvé  ce  que 
je  crois  être  son  équivalent,  néanmoins,  comme  règle  générale,  B 
repose  immédiatement  sur  A  sans  aucune  formation  intermédiaire. 
Cela,  cependant,  n'est  pas  surprenant,  car  la  disparition  d'autres 
bandes  dans  une  direction  ouest  de  TOutaouais  a  déjà  été  claire- 
ment établie. 

Dans  Ross,  ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  une  épaisse  couche  de  sable 
couvre  une  grande  étendue  du  pays,  et  par  conséquent  on  ne 


*  Voir  Rapport  dos  Opérations,  1874-75,  p.  151 
t  Rapport  des  Opérations,  18CG-^9. 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR. 


305 


peut  avoir  aucune  vue  distincte  des  roches  sous-j  acentes  dans 

cette  direction.     A  en  juger,  néanmoins,  par  les  affleurements 

isolés  qui  projettent  ça  et  là  à  travers  les  plaines  sablonneuses  de 

Ross  et  de  Westmeath,  la  roche  immédiatement  sous-jacente  est 

un   gneiss  granitique   et  horblendique   en  lits  minces  et   très  Gneiss  ^^ 

distinctement   stratifié.     Il  paraît   être  d'une  grande  épaisseur  ; 

mais  par  suite  de  la  position  presque  horizontale  des  assises,  il  m'a 

été  impossible  d'en  évaluer  le  volume  même  approximativement. 

11  recouvre  le  grand  système  de  gneiss  fondamental  qui,  comme  ^^^^^f^e^^^i 

je  l'ai  déjà  dit,  constitue  l'épine  dorsale  de  l'est  d'Ontario,  ainsi 

que  des  milliers  de  milles  carrés  dans  la  région  située  au  nord  de 

rOutaouais.     Indépendamment  donc  de  cet  ancien  système  de 

gneiss,  nous  avons,  dans  le  bassin  de  Horton  et  Ross,   la  série 

suivante  de  roches  en  ordre  ascendant  : — 

PciSSANt^E   ESTIMÉE. 

1.  Granit  et  gneiss  horblendique  rouge  et  gris,  en  lits 

minces  et  distinctement  stratifiés.      Le  mica  y 

est  distribué  en  très  petite  quantité ~  Inconnue. 

2.  Une  division  ou  lisière  calcarifère,  embrassant 

des  calcaires  cristallins  blancs  et  couleur  de 
chair,  des  quarzites,  des  strates  de  quartz  et 
d'orthoclase  avec  grenats,  des  roches  pyroxé- 
niques,  quelques  bandes  de  gneiss  et  quelques 
diorites.  Les  calcaires  renferment  de  la  serpen- 
tine, du  graphite  et  de  l'apatite,  ce  dernier 
minéral  en  petite  quantité.  Division  totale 
évaluée  entre 2,000  et  3,000  pieds. 

3.  Une  lisière  de  gneiss  de  diverses  couleurs  et  de 

différents  caractères;  gneiss  honiblendiques  et 
ardoises  verdâtre  foncé;  gneiss  blanchâtres  à 
grain  fin  abondant  en  quartz  et  feldspath  ;  gneiss 
granitoïde  rouge  ;  gros  gneiss  porphyproïde  avec 
feldspath  d'un  rouge  sombre.  Dans  les  variétés 
hornblendiques,  l'épidote  se  rencontre  souvent 
en  lits  et  couches  interstratifiés.  Quelques  bandes 
porphyroïdes  ont  l'apparence  du  conglomérat... 

4.  Volume  de  calcaire  cristallin  blanc  avec  dolomie, 

trémolite,  quartz  et  serpentine.  Ceci  comprend 
une  subdivision  d'ardoise-homblende  noire,  de 
micaschiste  et  de  labradorite.  Le  calcaire  est 
souvent  rayé  ou  rubané,  parfois  onde,  et  vers 
son  sommet  il  est  fortement  interstratifié 
d'ardoises  rouilleuses  ou  fahlbandes 

5.  Roche  hornblendique  ou  gneiss  très  noir  à  l'ex- 

térieur, fortement  coloré  de  rouille,  avec 
quelques  petites  bandes  de  calcaire  cristallin. 
Vers  le  sommet  de  ces  roches,  il  y  a  des  indices 
de  gneiss  granitique  rouge,  mais  cette  roche  ne 
se  montre  pas  en  volume,  dans  le  bassin  de 
Uorton 

y 


Succession 
des  roches 
dans  Horton 
et  Ross. 


3,500  pieds. 


5,C00  pieds. 


200  à  300  pieds. 


306  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

J'ai  déjà  fait  voir  que  cette  dernière  division  se  compose  seule- 
ment des  parties  les  plus  basses  de  la  formation  de  gneiss  et  de 
calcaire  du  groupe  V  ;  *  en  conséquence,  la  puissance  qui  lui  est 
assignée  ici  ne  s'applique  qu'au  volume  représenté  dans  les  town- 
^«ïj^p^arnison  sMps  de  Hortou  et  Ross.     Je  dois  ajouter  que  dans  cette  série, 
groupes         ^^®   divisions  2  et   3  correspondent  à  mon  ancien  groupe  III 
antérieurs,     (rapport  quc  je  viens  de  citer)  ;  la  division  4  au  groupe  IV,  et  la 
division  5  aux  subdivisions  1  et  2  du  groupe  V,  telles  que  données 
aux  pages  166  et  167  du  même  rapport, 
i"!"»  Ces  roches  sont  donc  évidemment  les  plus  anciennes  roches 

nnclennes  ^ 

Rtmïiflécs       stratifiées  de  l'est  d'Ontario,  et  le  commencement  de  la  grande 

d'Ontario,      formation  de  gneiss  et  de  calcaires  cristallins  du  système  lauren- 

tien.     Elles  doivent,   en   conséquence,  correspondre   à  quelque 

partie  de  la  formation  de  Q-ren ville  de  Sir  William  Logan,  mais 

Formation     il  est  maintenant  difficile  de  dire  à  laquelle.    La  succession  des 

de  Gren  ville.  t^  «n  i  i  i 

roches  de  Grenville  est  donnée  dans  la  Géologie  du  Canada,  page 
48.  On  suppose  qu'elle  représente,  en  ordre  ascendant,  toutes 
les  plus  importantes  assises  de  roches  du  système  laurentien, 
autant  qu'elles  sont  connues;  mais  on  ne  peut  encore  établir 
d'une  manière  satisfaisante  si  le  N^  1  de  Sir  William  Logan — c'est- 
oneisfi  de  la    à-dirc,  le  ffuciss  de  la  montagne  Tremblante  (5,000  pieds) — doit  être 

montagne  •  i  \    »  jt  / 

Tremblante,  cousidéré  commc  représentant  mon  système  de  gneiss  fondamental 
et  le  gneiss  immédiatement  superposé  (le  No.  1  de  la  série  qui 
précède)  ou  quelque  chose  de  beaucoup  plus  élevé.  Nous  ne  pou- 
vons rien  déduire  de  la  comparaison  de  la  puissance  respective  de 
ces  groupes,  car  elle  varie  naturellement  beaucoup  dans  leur  mar- 
che même  sur  des  espaces  limités.  Par  exemple,  je  ne  trouve  rien 
dans  la  coupe  de  Q-ren  ville  que  je  puisse  comparer  avec  la  bande  de 
calcaire  de  5,000  pieds  ;  et  cependant  elle  peut  être  représentée  par 

Calcaires  du   les  1,500  picds  de  calcaire  du  lac  Tremblant,  ou  par  les  2,500  pieds 

Grand  lac  du  '  ^  i^  i  ^  i  »  i' 

r^^verf  ^"  ^^^®  ^^^  assigne  au  Grand  lac  du  Castor  et  au  lac  Vert.  Cependant, 
l'existence  d'une  roche  labradorite  dans  le  township  de  Ross  nous 
offre  une  indication  importante  à  ce  sujet.  Cette  roche,  comme  je 
l'ai  fait  voir,  se  rattache  au  second  volume  de  calcaire,  ou  au  No.  4 
de  la  coupe.  Or,  en  consultant  la  carte  géologique  coloriée  de  Sir 
rnrtedosir  William  Logau  f  qui  indique  la  distribution  des  calcaires  cris- 
citW.  tallins  dans  les  comtés  d'Argenteuil  et  d'Ottawa,  nous  trouvons 

en  rapport  intime  avec  sa  plus  basse  bande  de  calcaire^  un  grand 
développement  de  roche  labradorite.     Celle-ci,  d'après  la  descrip- 


•  Rapport  (îfîs  0]i6ralIons,  1874-75. 

f  Voir  l'Atlas  qui  accompagne  la  Géologie  du  Canada* 


T^KV^0>^       ^AH   m.    HENRY   G.   VfiNNOH. 


307 


tion  de  Sir  "Wm.  Logat^j  ^opose  sans  concordance  sur  les  gneiss  et 
calcaires  de  cette  coupe,  6t  constitue  sa  formation  laurentienne  supé-  Ju^îsH^uré!"^ 
rieure  ou  de  labradorite.     Ainsi,  nous  avons,  dans  deux  positions 
correspondantes,  et  à  des  points  fort  éloignés — mais  nulle  part  entre 
elles — des  étendues  de  roches  labradorites  ;  et  celles-ci  sont  con-  i^abradorites 

'  coDoordantes 

cordantes  dans  un  endroit  et  non-concordantes  dans  l'autre.   L'on  cordante»?" 
verra  néanmoins,  en  consultant  encore  la  carte  en  question,  que 
cette  étendue  de  labradorites  se  rencontre  dans  une  partie  du  pays 
qui  n'a  pas  encore  été  examinée  à  fond,  et  de  plus,  que  les  contours 
ou  limites  de   cette  étendue  ne  sont  qu'imparfaitement  établis. 
De  là,  l'on  se  demande  naturellement  si  l'opinion  exprimée  au  sujet  {îjl^*ç*t7fu^| 
de  sa  non-concordance  est  bien  exacte.     On  se  rappellera  de  plus  exprîm^e."^ 
(page  299  de  ce  rapport)  que  dans  Tudor,  comté  d'Hastings,   un 
massif  de  roche  anorthosite  a  été  longtemps  regardé  comme  non- Massif      ., 
concordant   avec   les   calcaires   gris   avoisinants    (avec    éozoon),^""»  Tuuor. 
mais  fut  ensuite  reconnu  comme  n'étant  simplement  qu'un  axe 
anticlinal  d'une  partie  inférieure  de  la  même  formation,  et  parfai- 
tement concordant.     Est-ce  que  l'on  ne  pourrait  pas,  alors,  décou- 
vrir que  c'est  aussi  le  cas  pour  les  labradorites  du  comté  d'Argen- 
teuil  ?   Mais  j'aurai  à  revenir  sur  ce  point  intéressant,  ainsi  que 
sur  d'autres  à  propos  de  la  formation  de  Sir  William  Logan,  dans 
le  cours  de  ce  rapport,  lorsque  je  décrirai  d'autres  bandes  impor- 
tantes de  calcaire  et  de  strates  de  gneiss,  qui  succèdent  aux  cal- 
caires de   Horton   et   de  Koss,  dans  le  comté  d'Ottawa,  et  qui 
correspondent  clairement,  tant  par  leur  position  stratigraphique 
que  par  leur  caractère  lithologique,  à  des  roches  de  la  coupe  de 
Gren  ville. 

Les  investigations   relatées   jusqu'ici   représentent   le   travail  oj^ervations 

^  J       ^  *^  e^nOra\es  sur 

accompli  jusqu'à  la  fin  de  1875,  dans  Ontario,  et  avant  d'entrer  dans  tIons7uKm?4" 
le  détail  de  celui  de  1876,  qui  a  été  fait  sur  le  côté  de  Québec  ^^'^'^^«^«^^ 
de  rOutaouais  et  dans  les  comtés  de  Pontiac  et  d'Ottav^^a,  je  vais, 
en  terminant,  faire  quelques  observations  générales  sur  les 
singuliers  bassins  de  roches  que  nous  avons  décrits,  et  sur  le 
grand  système  de  gneiss  rouge  sous-jacent,  qui  est  la  roche  fonda- 
mentale d'Ontario  Est. 

Durant  l'année   1853,  M.  Alexander  Murray  a  examiné  uiie  Rt^vuo  dos 

'  •'  travaux  de 

grande  partie  de  la  région — alors  non-arpentée — située  entre  laj^^^jy^^^^^^; 
baie  Greorgienne,  dans  le  lac  Huron,  et  la  rivière  des  Outaouais.  «"^K'^n. 
Cet   examen  a  été  fait  par  les  rivières  Muskoka,  Pétéwahweh, 
Bonnechère  et  Madnwaska.     Sa  première  reconnaissance  sur  les 
rivières  Muskoka  et  Pétéwahweh  le  porta  du  lac  Huron  à  un  point 
sur  rOutaouais,  à  quelques  milles  en  amont  de  Pembroke,  tandis 


me 


308  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

que  sa  seconde,  par  la  Bonnechère,  la  Madawaska  et  la  rivière  aux 
Goélands  (Gull  river),  le  ramena  au  lac  BaJsam,  tout  près  du  lac 
Simeoe.  On  trouvera  les  résultats  de  ces  explorations  dans  son 
rapport  pour  Tannée  1853.*  Parmi  les  plus  importants  d'entre 
eux  fut  la  découverte  du  calcaire  cristallin  aussi  loin  à  Tintérieur 
que  le  lac  Golden,  sur  la  Bonnechère,  et  sur  la  Shawashkong  ou 
bras  sud-ouest  de  la  Madaw^aska,  subséquemment  comprise  dans 
le  tow^nship  de  Dungannon.  Sur  la  Muskoka  et  la  Pétéwahweh, 
il  ne  rencontra  pas  de  calcaire  cristallin,  mais  le  gneiss  grenatifère 
se  montrait  fréquemment  sur  la  première  de  ces  rivières.  Donc, 
à  Texception  des  superficies  limitées  occupées  par  les  calcaires 
cristallins  et  le  gneiss  grenatifère,  il  était  clair,  d'après  le  rapport 
de  M.  Murray,  que  le  gneiss  seul  (principalement rouge)  couvrait 
la  plus  grande  partie  de  la  région  traversée.  Ce  fait  a  été  con- 
firmé par  mes  explorations  subséquentes.  Il  est  donc  certain  que 
le  système  laurentien  inférieur  comprend  deux  divisions,  savoir, 
Divisions       une  division  calcarifère  et  une  autre  non-calcarifère.  Sur  ce  point, 

calcarlfÇTes  ^  ' 

?if??e"^aJSfi"e  ^^^  W  ilUam  Logan,  dans  un  travail  lu  devant  la  "  onzième  réunion 
îenuii^^ilffé-  ^^  l'Association  Américaine  pour  l'avancement  des  sciences," 
rieur.  tenue  à  Montréal  en  1857,  disait  ce  qui  suit: — 

Extrait^djim^      **  Lcs  rochcs  azoïques  sub-siluriennes  du  Canada  occupent  une 
1^ ïêv^ft"^"    superficie  de  près  d'un  quart  de  million  de  milles  carrés.     Indé- 
Ara\^?Uîainer  pcudammeut  de  leur  stratification,  le  parallélisme  que  l'on  peut 
démontrer  exister  entre  leur  caractère  lithologique  et  celui  des 
roches  métamorphiques  d'un  âge  plus  récent,  ne  laissse  aucun 
doute  chez   moi  qu'elles  sont  une  série  de  très  anciens  dépôts 
sédimentaires  dans  une  condition  altérée.     Plus  on  les  étudie, 
plus  on  acquiert  la  preuve  qu'elles  doivent  avoir  une  puissance . 
très  considérable,  et  plus  on  devient  convaincu  qu'elles  peuvent 
être  divisées  en  groupes  stratigraphiques,  dont  je  donnerai  plus 
loin  la  superposition.     En  outre,  le  volume  que  chacune  d'elles 
possède,  et  l'importance  des  matériaux  d'une  valeur  économique 
que  quelques-unes  renferment,  font  qu'il  est  convenable  et  plus 
commode  de  les  désigner  sous  des  noms  distincts  et  de  les  repré- 
senter par  des  couleurs  difi'érentes  sur  la  carte  géologique.     Dès 
1854,  comme  on  peut  le  voir  par  mon  rapport  sur  le  district  de 
rOutaouais  (présenté  l'année  suivante  au  gouvernement  canadien), 
une  division  a  été  faite  entre  la  partie*  qui  se  compose  de  gneiss 
et  de  ses  massifs  subordonnés  et  celle  qui  se  compose  de  gneiss 
interstratitié  de  bandes  importantes  de  calcaire  cristallin.     J'étais 


•  Rapport  de  progrès  pendant  les  années  1853-56, 


y 


IVfiîP^  ^^    M.   HENRY   G.   VENNOR.  309 

disposé  à  placer  \a  sêtl^  ^^Icarifère  au-dessus  de  la  non-calcarifère, 
et  bien  que  je  n'aie,  depuis,  trouvé  aucune  raison  de  modifier  cette 
disposition,  je  n'ai  rien  découvert  qui  puisse  la  confirmer  positi- 
vement, tandis  que  la  complication  que  Texpérience  ultérieure  a 
révélée  dans  les  plis  de  tout  l'ensemble  (les  plongements  appa- 
rents n'ayant  que  fort  peu  de  valeur  par  suite  des  renversements 
fréquents),  me  porterait  à  suspendre  une  assertion  trop  positive  à 
l'égard  de  leur  superposition  relative,  jusqu'à  ce  qu'une  étude 
plus  approndie  nous  ait  fourni  des  preuves  plus  convaincantes." 
Nous  avons  maintenant  acquis  ces  preuves,  et  elles  démontrent  séparation 

dGK  roches 

clairement  qu'il  faut  séparer  "  la  partie  qui  se  compose  de  gneiss  laurentiennes 
et  de  ses  massifs  subordonnés  "  de  celle  "  qui  se  compose  de  gneiss  d?visious 
interstratitié  de  bandes  importantes  de  calcaire  cristallin.  "  A  la 
date  des  investigations  de  M.  Murray,  et  même  pendant  plusieurs 
années  ensuite,  les  affleurements  de  calcaire  cristallin  dans  la 
vallée  de  la  Bonnechère,  au  lac  Golden,  et  ceux  que  Ton  rencontre 
sur  la  Shawashkong,  ou  Bras  d'York  de  la  Madawaska,  dans 
Dungannon,  étaient  supposés  représenter  des  parties  de  deux 
grandes  bandes  de  calcaire,  ou  même  plus,  qui  étaient  interstra- 
tifiées avec  le  grand  système  de  gneiss  et  en  formaient  partie  ;  et 
l'on  croyait  probable,  en  outre,  qu'à  mesure  que  les  investigations 
se  poursuivraient  dans  cette  région,  l'on  en  découvrirait  d'autres 
qui,  avec  les  premières,  composeraient  une  formation  correspon- 
dante à  celle  de  Grenville,  dans  le  comté  d'Ottawa.  Tel  n'a  pas 
été  le  cas,  cependant,  car  non-seulement  on  n'a  pas  découvert 
d'autres  bandes  de  calcaire  dans  cette  étendue  de  gneiss  particu-  calcaires  non 
lière,  mais  on  a  constaté  que  celles  mêmes  qui  s'y  trouvaient  ne  s'y  avec  les 

1      .  11  .  o    .    1 1  gneiss  infô- 

rattacnaient  que  d  une  manière  superficielle.  rieurs. 

Ainsi,  nous  avons  vu  que  les  calcaires  de  la  Bonnechère  et  du 
lac  Golden  ne  sont  rien  autre  chose  qu'un  prolongement  du  bassin 
de  Horton  dans  cette  direction,  au-delà  duquel  ils  disparaissent 
complètement  et  font  place  au  gneiss  seul.  Il  a  également  été 
établi  que  les  calcaires  cristallins  de  M.  Murray  sur  la  Sha- 
washkong, ou  rivière  du  Bras  d'York,  étaient  situés  dans  Dungan- 
non, dans  lequel  township  j'avais  déjà  suivi  et  tracé  sur  la  carte=^ 
la  moitié  sud-ouest  d'un  grand  bassin  de  calcaires,  formant 
partie  d'une  série  de  bassins  qui  s'étendent  sur  tout  l'espace  Autres 

1  ii-MT  bassins  de 

compris  entre  ce  point  et  les  townships  de  Tudor  ei;  de  Madoc-  ^sï*ernci*e^^ 
Ainsi,  chaque  fois  que  l'on  a  trouvé  des  calcaires  cristallins  dans  ^^  «neiss. 
l'intérieur  de  cette  grande  région  gneissique,  on  a  constaté  qu'ils 


R^ppppt  de3  Opérations,  1866-69,  cf^rtq. 


3(0      '  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

n'existaient  qu'à  l'état  de  bassins  superficiels  peu  profonds,  et  non 
pas  sous  forme  de  bandes  interstratitiées  dans  le  gneiss  lui-même. 
Je  remarque  encore  dans  le  compte-rendu  des  explorations  de 
M.  Murray  sur  le  Pétéwahweh,  la  Muskoka,  la  Méganatawan  et 
d'autres  rivières  qui  traversent  la  grande  superficie  de  gneiss 
centrale,  qu'il  est  souvent  en  peine  d'expliquer  d'une  manière 
piongements  satisfaisante  les  plouffements  opposés  présentés  par  les  strates  en 
sHiitsdes       beaucoup  d'endroits.     Par  exemple,  en  décrivant  les  assises  de  la 
Ménagatawan,  il  dit  : — "  Au-dessus  de  la  jonction  de  la  rivière 
^-^traHdu      Doe,  les  rochcs  aux  rapides  étaient  ordinairement  plus  ou  moins 
M.  Murray.     grenatifèrcs  et  présentaient  des  plongements  sud  et  est.     Au  lac 
Wahuzke,  le  plongement  était  quelquefois  un  peu  plus  à  l'ouest 
et  d'autres  fois  un  peu  plus  à  l'est  du  sud  ;  mais  la  direction 
générale  des  collines  et  crêtes  étant  presque  nord-est  et  sud-ouest, 
il  est  possible  que  la  direction  des  couches  corresponde  et  que  le 
plongement  soit  en  moyenne  sud-est."  Et  encore,  sur  la  Muskoka, 
Gneiss  jçrena- où  Ics  guciss  grcnatifères  prennent  aussi  un  grand  développe- 
Muskoka.      ment,  il  y  a  beaucoup  de  plongements  opposés,  que  M.  Murray 
croit  être  expliqués  par  des  perturbations  correspondantes  des 
assises,  tandis  que  sur  la  Pétéwahweh,  **  les  roches  sont  si  géné- 
ralement affectées  par  la  dislocation  et  les  perturbations,  surtout 
en  bas  du  lac  aux  Cèdres,  qu'il  ne  faut  pas  trop  compter  sur 
l'attitude  des  portions  stratifiées,  excepté  sur  de  courtes  distances." 
Or,  c'est  précisément  ce  que  j'ai   rencontré   sur   les  rivières 
Bonnechère  et  Madawaska,  et  pendant  longtemps  j'ai  cherché  à 
attribuer  aux  assises  un  pendage  général  sud  et  sud-est  ;  mais  je 
n'arrivais  jamais  à  un  résultat  satisfaisant,  et  il  était  toujours 
évident  qu'il  manquait  quelque  chose  pour  établir  la  structure 
géologique  générale.     Mais  comme  il  est  maintenant  prouvé  que 
ces  rivières  coulent  dans  des  synclinales  des  strates,  les  nombreux 
plongements  opposés  des  roches  s'expliquent  facilement,  et  en 
Bassins  de      même  tcmps  l'on  est  en  droit  de  supposer  qu'il  existe  d'autres 
dt's  vHiices     bassins  de  roches  semblables  le  lonff  des  autres  rivières.     Cette 

de  rivières.  .  ^  . 

supposition  est  maintenant  presque  devenue  une  certitude,  surtout 
après  avoir  étudié  davantage  les  rapports  de  M.  Murray,  à  la 
lumière  d'une  connaissance  plus  étendue  de  nos  roches  lauren- 
tiennes. 

Pour  rendre  intelligible  les  conditions  générales  de  ces  bassins 
de  roches,  et  pour  faire  voir  clairement  leurs  rapports  avec  le 
grand  système  de  gneiss  sur  lequel  elles  reposent,  et  avec  la 
formation  de  gneiss  et  de  calcaire  à  laquelle  ils  se  rattachent  et 
dont  ils  forment  partie,  j'appellerai  brièvement  yotre  attention  sur 


RAPPORT   PAR    M.   HENRY   G.   VENNOR.  311 

la  structure  fféoloffique  générale  de  cette  partie  d'Ontario  qui  se  structure 

^  o  ^        o  f  T.  géologique 

trouve  située  entre  TOutaouais  et  le  St.  Laurent,  d'un  côté,  etçf/j^;;»»?  ^, 

'  '         d'Ontario  EHt. 

entre  le  lac  Nipissingue  et  les  rivières  qui  en  sortent  et  le  canal 
Eideau,  entre  Kingston  et  Ottawa,  de  l'autre.  Dans  cette  grande 
superficie,  dont  une  partie  seulement  est  indiquée  sur  mçi  carte, 
deux  formations  distinctes  ont  été  reconnues  depuis  longtemps — 
la  silurienne  et  la  laurentienne.  Cette  dernière  occupe  la  partie 
de  beaucoup  la  plus  grande  de  la  région,  et  forme  le  grand  noyau 
central  autour  duquel  la  silurienne  a  été  subséquemment  déposée. 
Celle-ci,  comme  vous  le  savez,  commence  évidemment  avec  le  Terrain 

.  .  silurien  du 

terrain  de  Fotsdam  et  iinit — en  ce  qui  concerne  cette  réarion —  à  PotHdamien 

^  °  Trentonlen. 

celui  de  Trenton.  Les  strates  y  sont  disposées  horizontalement, 
et  comme  elles  ne  sont  pas  le  moindrement  métamorphosées,  on 
les  distingue  facilement  des  assises  cristallines  inférieures  du 
terrain  laurentien.  La  grande  masse  des  roches  siluriennes  se 
rencontre  en  avant,  ou  sur  le  côté  du  St.  Laurent,  et  le  long  du 
Rideau  jusque  dans  le  voisinage  d'Ottawa  ;  mais  une  autre  lisière  Roche» 

•^       ^  ®  1  1  T  Siluriennes 

comparativement  étroite  et  détachée  remonte  la  vallée  de  l'Ou-  remontant  la 

^  vallOo  de 

taouais  et  forme  des  étendues  isolées  aussi  loin,  au  nord-ouest,  que^'^"*^"**»- 
l'île  des  Allumettes,  vis-à-vis  Pembroke,  et  même,  comme  je  l'ai 
découvert  tout  récemment,  plus  loin  encore  et  jusqu'à  quelques 
milles  au-delà  du  portage  des  Deux-Rivières.  Dans  cette  dernière  fjr^s  prô«  de 
localité,  on  a  récemment  fabriqué  d'excellentes  meules  à  aiguiser 
d'un   grès   en   lits   minces   tiré    d'un    escarpement    qui    borde 
l'Outàouais. 
Les  prochains  dépôts  d'âge  silurien  dans  cette  direction  sont  Roches 

11         xT'-'  il  1  •  't.r     ^r  siluriennes 

ceux  du  lac  Nipissmgue,  tels  que  décrits  par  M.  Murray,  *  et^^jeiac 
qui  sont  probablement  des  lambeaux  détachés  de  la  superficie  de 
la  baie  Géorgienne.  Cependant,  mon  impression  est  qu'il  existait 
autrefois  une  lisière  continue  de  roches  siluriennes  tout  le  long 
de  la  vallée  de  l'Outàouais,  depuis  Ottawa  jusqu'à  l'embouchure 
de  la  Mattawa,  et  de  là  par  la  vallée  de  cette  rivière  jusqu'au  lac 
Nipissingue  et  la  baie  Géorgienne,  entourant  ainsi  complètement  Noyau  de 

^  ^  ^  >fnel88  dans 

le  noyau  de  gneiss  de  1  est  d'Ontario.  Et  de.  plus,  il  y  a  des  témoi- ^^^^^''io. 
gnages  abondants  qui  prouvent  que  des  bras  de  cette  mer  silu- 
rienne s'avançaient  dans  l'intérieur,  sur  difi'érents  points,  en 
suivant  des  dépressions  dans  le  système  de  gneiss  central,  qui 
sont  aujourd'hui  occupées  par  quelques-unes  des  plus  importantes 
rivières.  Ainsi,  comme  nous  l'avons  déjà  démontré,  l'on  rencontre 
des  lambeaux  détachés  du  terrain  silurien  sur  le  cours  occidental 


•  Rapporl-  des  Opérations,  1856-59, 


S12 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


Lambeaux 
de  terrain 
siluriou. 


Dénudation. 


Terrain 
laurcntien. 


Kyénlte» 
rouge-brique. 


RocbeB 
(}'{}astings. 


de  la  vallée  de  la  Madawaska  jusqu'au  lac  Calabougie  à  Tinté- 
rieur,  dans  Blythfield,  et  probablement  aussi  plus  loin  encore, 
le  long  de  la  dépression  que  Ton  a  suivie  jusque  dans  le  comté 
d'Hastings.  Puis  Ton  rencontre  encore  de  semblables  lambeaux 
détachés  le  long  de  la  vallée  de  la  Bonnechère  vers  l'ouest,  très 
loin  de  TOutaouais,  et  presque  jusqu'au  centre  de  la  grande 
superficie  laurentienne,  où  nous  trouvons  de  nouvelles  preuves 
qu'autrefois  le  terrain  silurien  s'étendait  très  loin. 

Il  est  possible  que  toute  la  superficie  qui  nous  occupe  était 
couverte,  à  une  certaine  époque,  par  les  roches  siluriennes  infé- 
rieures, et  que  les  îles  détachées  que  nous  en  voyons  maintenant 
sont  des  parties  qui  ont  été  protégées  contre  les  puissants  agents 
de  dénudation  qui  ont  emporté  tout  le  reste.  Mais  je  suis  plutôt 
porté  à  adopter  ma  première  supposition,  c'est-à-dire  qu'une  bonne 
partie  de  cette  superficie  laurentienne  était  à  sec  durant  l'époque 
silurienne  inférieure,  et  que  de  longs  bras  de  la  mer  qui  l'entou- 
rait alors  s'avançaient  dans  les  terres  sur  différents  points 
et  se  reliaient  peut-être  à  un  bassin  intérieur  d'une  certaine 
étendue.  Mais  il  est  un  autre  fait  curieux  et  intéressant  à  noter  : 
c'est  que,  dans  la  plupart  des  cas,  ces  lambeaux  de  terrain  silurien 
représentent,  non  pas  les  deux  plus  basses  divisions  de  cette 
formation — la  Potsdam  et  la  calcifère — mais  les  deux  suivantes 
par  ordre  de  succession,  savoir,  la  Chazy,  et  la  Birds-eye  et  Black- 
river,  tandis  que  l'on  y  trouve  aussi  parfois  celle  de  Trenton. 
Mais  cela  a  déjà  été  signalé  dans  la  Géologie  du  Canada^  et  je 
n'ai  pas  besoin  de  m'étendre  davantage  sur  ce  point. 

Revenant  maintenant  au  système  laurentien  sous-jacent,  nous 
trouvons  une  grande  série  de  roches  cristallines,  qui  sont  non- 
seulement  très  métamorphosées,  mais  excessivement  embrouillées 
et  repliées.  Cette  série,  dans  la  partie  du  pays  dont  il  est  ici 
question,  a  été  décrite  en  termes  généraux  comme  se  composant 
de  grands  massifs  de  gneiss  granitique  et  hornblendique  et  de 
schiste,  avec  des  bandes  importantes  de  calcaire  cristallin,  de 
quartzite,  ardoise-hornblende,  et  de  quelques  diorites,  tandis  qu'il 
a  aussi  été  fait  mention  de  grandes  superficies  de  syénite  couleur 
de  chair  et  rouge-brique,  que  l'on  a  regardée  comme  éruptives.  A 
ces  roches,  au  commencement  de  mes  propres  investigations,  l'on 
ajoutait  les  assises  particulières  de  la  formation  d Hastings,  que 
l'on  a  jusqu'ici  considérée  comme  étant  une  partie  très  récente 
du  système  laurentien,  sinon  même  comme  quelque  chose  de 
beaucoup  plus  récent  et  non-concordant.  Cependant,  on  a  trouvé 
y^QzoQn  dans  ces  roches,  et  en  consécjuence  eUes  sont  restées 


RA.PPO^'^  ^^ÎV    m.    HENRY   G.   VENNOR.  313 

provisoirement  classées  avec  le  terrain  laurentien  inférieur. 
Jusqu'ici,  Ton  n'avait  pas  cherché  à  établir  clairement  Tordre  et 
la  superposition  des  différents  membres  de  cette  grande  formation 
cristalline,  comme  ensemble,  dans  Test  d'Ontario,  si  ce  n'est  d'une 
manière  incomplète,  tel  qu'on  les  donnait  à  mesure  que  les 
investigations  se  poursuivaient,  dans  les  rapports  de  la  Commis- 
sion. Aujourd'hui,  cependant,  que  j'ai  traversé  toute  cette  grande 
étendue  de  terrain,  et  que  je  suis  sur  le  point  de  traverser 
rOutaouais  et  de  commencer  mes  études  sur  le  côté  de  Québec, 
je  crois  qu'il  est  à  propos  d'essayer  d'établir  l'ordre  et  la  succession 
des  roches  qui  font  depuis  si  longtemps  le  sujet  de  nos  investiga- 
tions, et  de  chercher  à  les  présenter  sous  une  forme  plus  intelli- 
gible ;  mais  je  ne  puis  le  faire  que  très  brièvement. 

Dans  cette  étendue — dont  les  limites  ont  déjà  été  données — ^le  S^«îl?"®    , 

**  IlinlU'e  de  la 

gneiss  et  la  syénite  sont  les  roches  de  beaucoup  les  plus  abon- ^^™^^^^5g^® 
dantes,  tandis  que  les  gneiss  avec  calcaires  cristallins  interstratifiés  ^^^^c»*""®- 
n'occupent  qu'une  superficie  comparativement  limitée,  et  cela 
seulement  vers  les  bords  de  la  première.  Je  puis  même  aller  plus 
loin  et  dire,  à  propos  du  volume  relatif  de  ces  deux  espèces  de 
roches  distinctes,  que  les  gneiss  avec  calcaires  cristallins  sont  à 
peu  près  dans  la  même  proportion,  relativement  au  volume  du 
gneiss  et  de  la  syénite,  que  l'est  la  lisière  comparativement  étroite 
de  roches  siluriennes — dans  cette  partie  du  pays — relativement 
aux  deux  réunies.  Mais  ceci  deviendra  plus  clair  à  mesure  que 
j'avancerai. 

Nous  avons  donc  dès  l'abord  deux  divisions  qui  se  présentent  JJJ^^^^^*- 
dans  ces  anciennes  roches  cristallines,  savoir,  une  grande  division  ^^^^^^* 
non-calcarifère,  et  une  autre  plus  petite  et  calcarifêre.  La  pre- 
mière peut  encore  être  subdivisée  en  parties  stratifiée  et  non-stra- 
tifiée, dont  la  dernière  est  incontestablement  la  plus  basse  et  la 
plus  ancienne  ;  mais  la  ligne  de  démarcation  entre  les  deux  n'est 
pas  toujours  bien  claire.  Ces  deux  espèces  de  roches  sont  com- 
prises dans  la  partie  coloriée  en  rouge  sur  la  carte  ci-jointe,  et  Ton 
peut  par  là  se  former  une  idée  de  leur  grande  étendue. 

Les  gneiss  et  calcaires  de  la  seconde  division,  ou  division  J'^»{^J*>^^<*«« 
calcarifêre,  se  rencontrent  exclusivement  vers  l'encoignure  sud-est  caic^i^es- 
de  cette  superficie,  où  ils  occupent  cette  région  ou  lisière  compa- 
rativement limitée  qui  se  trouve  entre  l'affleurement  final  ou  la 
limite  des  roches  siluriennes  et  le  rebord  du  gneiss  et  de  la 
svénite.  Ils  forment  aussi  sans  doute  une  ceinture  continue  tout 
le  long  de  la  partie  sud  de  la  superficie  dont  il  est  question,  et 
bordeiit  le  St.  Laurent;  mais,  dans  cette  direction,  ils  sont  complet 


314  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

tcment  cachés  par  les  roches  siluriennes.  Ainsi  qu'on  peut  le 
voir  par  la  carte,  et  comme  on  Ta  déjà  décrit  dans  les  rapports  de 
la  Commission,  au  nord  et  au  nord-ouest  de  la  ligne  qui  indique 
la  base  de  cette  formation  de  gneiss  et  de  calcaires,  il  y  a  de 

Bassins.  nombreux  bassins  des  membres  inférieurs  de  cette  division,  qui 
sont  répandus  sur  le  grand  système  de  gneiss  fondamental  d'une 
manière  fort  irrégulière,  et  ce  sont  ces  bassins  qui  ont  donné 
lieu  à  la  supposition  que  les  plus  anciens  gneiss  et  syénites 
étaient  interstratiliés  de  calcaires  cristallins.  Ces  bassins  de 
calcaires  se  continuent,  comme  je  Tai  fait  voir  dans  ce  rapport,  en 
remontant  la  vallée  de  TOutaouais,  dans  laquelle  direction  ils 
empiètent  de  nouveau  sur  les  anciens  gneiss,  tandis  que  le  massif 
principal  des  gneiss  et  calcaires,  comme  lisière,  traverse  TOutaouais 
dans  le  voisinage  de  Fitzroy  et  entre  dans  les  comtés  de  Pontiac 
et  d'Ottawa. 

Formation         Daus   Ic   comté   dUastiuffs,   au  nord   du   lac    Ontario,   cette 

d'Hu8tini?M  . 

"rSîuicre  ^^"  successiou  régulière  de  gneiss  et  de  calcaires  est  entièrement 
cachée  par  les  roches  siluriennes  plates  ;  en  conséquence,  les 
bassins  des  premiers  ont  été  observés  tout  d'abord  et  provisoire- 
ment décrits  comme  la  formation  d'Hastings.  Les  bassins  de  ces 
roches  d'Hastings  s'étendent  très  loin  au  nord,  le  dernier  dans 
cette  dir^;ction  étant,  probablement,  celui  qui  est  porté  sur  la 
carte  dans  le  township  de  Dungannon,  car  M.  Murray,  dans  sa 
BuRfiin  le  pin»  traverse  à  partir  delà  Bonnechère  n'a  pas  rencontré  de  calcaire 
trionaL  avaut  d'arrivcr  à  ce  bassin.     A  l'ouest  du  comté  d'Hastings,  l'on 

a  signalé  des  bassins  semblables  dans  le  comté  de  Peterborough, 
mais  dans  cette  direction  la  formation  silurienne  empiète  rapide- 
ment sur  la  superficie  de  gneiss  et  de  syénite  et  cache  ces  roches. 
Bftssin  le  plus  Lc  dcmior  et  le  plus  occidental  de  ces  bassins  est  celui  qui  a  été 
rencontré  par  M.  Murray  au  lac  Balsam,  tout  près  du  lac  Simcoe, 
oii,  cependant,  la  structure  géologique  n'a  pas  encore  été  suffi- 
samment élucidée. 

En  continuant  dans  la  direction  qui  nous  est  ainsi  indiquée 
entre  le  comté  d'Hastings  et  le  lac  Bâlsam,  nous  arrivons  bientôt 
au  coude  de  la  baie  Géorgienne  et  à  l'embouchure  de  la  rivière 
Muskoka.  J'ai  déjà  parlé,  à  la  page  307  de  ce  rapport,  de  la 
traverse  de  M.  Murray  en  remontant  la  vallée  de  cette  rivière 
jusqu'à  la  Pétéwahvveh,  et  je  n'y  reviens  ici  que  parce  qu'elle  a 
rapport  à  ce  que  je  dis  au  sujet  de  ces  bassins  de  roches.  Il 
Kxniorations  est  extrêmement  probable  que  le  gneiss  grenatifère  et  les  quart- 
Munay.  zitcs  blauchcs  et  jaunâtres  qu'il  a  observées  sur  la  première  de  ces 
rivières,  se  rencontrent  dans  une  synclinale  et  représentent  une 


B APPORT  PAR   M.   HENRY  G.  VENNOR  315 

condition  identique  à  celle  des  roches  des  vallées  de  la  Madawaska 

et  de  la  Bonnechère.  Dans  celle  de  la  Muskoka,  comme  je  l'ai  dî^  ^^el?r*e8^* 

ailleurs,  le  calcaire  cristallin  n'existe  pas  ou  n'a  pas  été  rencontré,  ^*^2mu8*"^^ 

mais  la  description  des  gneiss  et  quartzites  que  fait  M.  Murray  ^^^^ 

concorde  parfaitement  avec  ce  que  je  m'attendais  à  trouver  dans 

un  bassin  où  les  parties  les  plus  basses  de  la  formation  des  gneiss 

et  calcaires  sont  seules  représentées.  La  même  remarque  s'applique 

également  aux  affleurements  rencontrés  par  M.  Murray,  dont  il 

est  aus«i  fait  mention  à  la  page  310  de  ce  rapport,  dans  la  vallée  Jjj^'|®f_®  ^^ 

de  la  Méganatawan,  et  qui  prennent  aussi,  j'en  suis  convaincu,  la  ^*wan. 

forme  d'un  bassin.     Malheureusement,  dans  cette  direction,  les 

gneiss  et  les  calcaires  cristallins,  comme  lisière,  se  perdent  complè-  JJS  ^^feilSs  ?t 

tement  sous  les  eaux  de  la  baie  G-eorgienne  et  du  lac  Huron  ;  ®*^^*^'®*- 

autrement  nous  pourrions  ici,  en  toute  probabilité,  reconnaître  le 

rapport  de  ces  bassins  avec  le  massif  principal,  comme  nous  l'avons 

déjà  clairement  fait  dans  le  cas  des  bassins  de  la  Madawaska  et 

de  la  Bonnechère  sur  la  rivière  des  Outàouais. 

Maintenant,  si  nous  laissons  de  côté  pour  un  moment  ces 
bassins  que  nous  avons  décrits  dans  toute  cette  superficie,  il  ne 
nous  reste,  pour  représenter  les  gneiss  interstratifiés  de  calcaires 
(la   division   calcarifère  de   la  formation   lauren tienne)  qu'une 
lisière    comparativement    étroite   dans   son   encoignure   sud-est 
extrême,  c'est-à-dire,  celle   qui  occupe  des  parties  des  comtés 
d'Addington,  Frontenac,  Leeds  et  Lanark.     En  d'autres  termes,  JjJ^J^^^^®  i* 
si  nous  tirions  une  ligne  sur  la  carte  depuis  le  lac  Stocco,  dans  fafcaires. 
Hungerford — à  environ  dix-huit  milles  du  St.  Laurent — vers  le 
nord-est  jusqu'à  Fitzroy-Harbour,  sur  l'Outaouais,  nous  sépare- 
rions les  gneiss  avec  calcaires  des  gneiss  et  syénite,  ou  de  la  divi- 
sion non-calcarifère, — les  premiers  se  trouvant  sur  le  côté  sud-est 
et  en  dehors  jusqu'au  St.  Laurent,  et  les  derniers  au  nord-ouest  et 
s'étendant  à  travers  toute  cette  région  entre  cette  ligne  et  Pem- 
broke,  sur  TOutaouais.     Et  je  puis  ajouter  ici  que  l'autre  limite 
des  gneiss  et  calcaires  cristallins  serait  représentée  par  un  pro- 
longement de  cette  même  ligne  à  partir  de  Fitzroy-Harbour,  en 
remontant  la   vallée   de  l'Outaouais,   jusqu'au  Portage-du-Fort, 
dans  Litchfield,  et  de  là  au  nord-est  jusqu'à  l'embouchure  de  la 
rivière   du  Désert,  à   quatre-vingt-dix  milles  en  remontant  la   * 
rivière  Gatineau.     Dans  cette  direction,  cette  ligne  formerait  la  J;J|J^jr^s^^^ 
limite   occidentale   de   tous   les  calcaires  cristallins  découverts  *^^^^^"^^^*"''' 
jusqu'ici,  excepté  dans  un  bassin  qui  se  trouve  sur  l'île  du  Grand- 
Calumet  et  qui  s'étend  jusque  dans  les  townships  de  Litchfield  et 


316 


EXPLORATION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


Failles. 


Trois  dtvl- 
Pions  de 
roches. 


Huddersfield,  lequel  sera  décrit  dans  la  deuxième  partie  de  ce 
rapport. 

En  terminant,  j'attirerai  spécialement  l'attention  sur  un  fait 
qui  n'a  pas  encore  été  mentionné  dans  mes  rapports,  mais  dont 
j'ai  parlé  il  y  a  quelque  temps  dans  un  mémoire  lu  devant  la 
Société  d'Histoire  Naturelle  de  Montréal,  savoir,  que  cette  seconde 
division,  ou  la  formation  de  gneiss  et  de  calcaire  cristallin,  est 
partout  considérablement  traversée  et  disloquée  par  des  failles 
est  et  ouest  qui  affectent  et  disloquent  également  les  roches  silu- 
riennes inférieures  superposées,  mais  ne  pénètrent  pas  dans  les 
gneiss  et  syénites  plus  anciens  de  la  première  division  non  calca- 
rifère.  Il  semblerait  par  là  que  les  gneiss  avec  calcaires  cristal- 
lins sont  plus  intimement  reliés  aux  roches  siluriennes  qu'à  la 
formation  sous-jacente  de  gneiss  et  syénite.*  Ainsi,  mes  investi- 
gations dans  Ontario  Est  ne  montrent  que  trois  grandes  divisions 
ou  groupes  de  roches,  savoir  : — 

1.  Une  s^rande  formation  gneissique  et  syénitique,  sans 

calcaires. 

2.  Une  formation  gneissique  plus  mince,  avec  labrado- 

rites  et  calcaires. 

3.  La  formation  silurienne  (de  Potsdam  à  Trenton). 


II. 


Investigations  dans  les  comtés  de  Pontiac  et  d'Ottawa. 


Explorntlons 
faites  en  1876. 


Deux- 
RivlôreK. 
Ktatlon  de 
télégraphe. 


Ces  investigations  ont  été  commencées  à  bonne  heure  durant 
la  saison  de  1876,  alors  que  j'étais  aidé  par  M.  Lewis  R.  Ord. 
Avant  d'entrer  dans  le  comté  de  Pontiac,  nous  examinâmes  la 
vallée  de  TOutaouais  depuis  le  Port age-du-Fort  jusqu'à  Pembroke, 
ainsi  que  les  deux  rives  du  lac  des  Allumettes.  Apprenant  à 
Pembroke  que  l'on  faisait  de  la  chaux  plus  haut  sur  la  rivière, 
au-delà  du  debarcailore  de  Deux-Rivières,  et  pensant  que  ce 
fourneau  devait  se  trouver  près  d'une  bande  de  calcaire  cristallin, 
nous  remontâmes  l'Outaouais  jusqu'à  Deux-Rivières  (station  de 
télégraphe  et  bureau  de  poste,  située  à  environ  quatre-vingts 


•  Ce  fait,  m  Ame  s'il  était  prouva,  n«>  comportn  pas,  à  mon  avis,  rinterprétation  quo 
lui  donne  M.  Vennor.  J^a  similarité  de  condition  pliysiqiie  générale  des  deux  séries 
do  roclios  gneissiqu«»s,  telles  que  décrites  par  M.  Vennor,  esl  un  fait  d'une  bien  plus 
grande  importance  et  les  sépare  toutes,  largement  et  distinctement  4o  toutes  les 
formations  pajéozoïijues  connues. — A.  W  C.  8. 


RAPPORT  Par  m.  HENRY  G.   VENNOR.  317 

milles  de  Pembroke)  en  bateau  à  vapeur,  et  de  là  nous  voyageâmes 
en  canot  dans  la  direction  de  l'emboucliure  de  la  rivière  Mattawa. 
Nous  ne  rencontrâmes  pas  de  calcaire  cristallin  dans  notre  voyage, 
mais  le  gneiss  rouge  abonde.  Ce  gneiss  est  clairement  stratifié  Gneiss  rouge, 
et  plonge  presque  partout  à  des  angles  doux.  En  plusieurs 
endroits,  il  est  presque  horizontal.  A  partir  du  voisinage  de 
l'embouchure  de  la  rivière  Coulonge,  dans  Mansfield,  il  forme 
une  chaîne  montagneuse  le  long  de  la  rive  nord  de  TOutaouais.  chaîne  de^ 
aussi  loin  que  nous  avons  poussé  notre  exploration.  La  rive  sud, 
sur  la  première  moitié  de  cette  distance,  est  basse  et  comparative- 
ment plane,  et  elle  est  couverte  en  grande  partie  de  profonds 
dépôts  alluviens  de  sable  jaune,  tandis  qu'une  forte  partie  du 
township  de  Westmeath  et  la  totalité  de  Tîle  des  Allumettes  sont  Terrain 

*  .  silurien  dans 

occupées  par  des  calcaires  siluriens  inférieurs — des  formations  de  ^f?i^,^|*"* 
Chazy,  Birds-eye  et  Black-river.     A  l'embouchure  de  la  rivière 'A^i^""^®*^®^- 
Pétéwahweh  et  dans  les  environs,  au-delà  de  Pembroke,  une 
syénite  rouge-brique  est  fortement  développée,  et  la  même  roche 
forme  un  bon  nombre  d'îles  dans  le  lac  des  Allumettes. 

Cette  syénite  rouge  a  été  rencontrée  par  M.  Murray  sur  une 
longue  distance  en  remontant  la  Pétéwahweh.  Elle  ne  forme  pas 
en  général,  un  pays  montueux,  mais  plutôt  d'immenses  plaines  de  piaines  de 
sable,  dans  lesquelles  on  ne  voit  souvent  pas  de  roches  sur  des 
étendues  considérables.  C'est  incontestablement  la  fondation  ou  la 
base  sur  laquelle  toutes  les  roches  subséquentes  dans  l'est  d'Ontario 
ont  été  déposées  ;  et  je  puis  ajouter  qu'il  n'y  a  guère  de  doute 
qu'elle  représente  une  formation  distincte  et  plus  ancienne.   Elle  Très  ancienne 

*  *^  *^  formation. 

continue  à  se  déployer  le  long  de  la  rive  sud  de  l'Outaouais  sur 
une  certaine  distance  au-delà  du  lac  des  Allumettes  supérieur, 
formant  toujours  un  pays  plat  et  bas,  tandis  que  les  chaînes  mon- 
tagneuses de  gneiss  se  montrent  immédiatement  sur  la  rive  nord, 
reposant  évidemment  sur  la  syénite  et  plongeant  à  l'intérieur,  ou 
vers  le  nord,  à  des  angles  doux. 

L'allure  des  roches  de  gneiss,  prises  dans  leur  ensemble,  suit 
la  vallée  de  l'Outaouais,  c'est-à-dire  vers  le  nord-ouest,  mais  on 
les  voit  clairement  décrire  de  nombreuses  ondulations,  et  les 
directions  locales  constatées  étaient  presque  aussi  souvent  au 
nord-est  qu'au  nord-ouest.  Quelques-unes  de  ces  ondulations 
reportent  les  gneiss  du  côté  sud  de  l'Outaouais,  et  même,  au-delà 
de  la  rivières  des  Joachims,  cette  roche  occupe  les  deux  rives  Des  .roachims 

■^  et  Deux- 

jusqu'à  Deux-Rivières  et  plus  loin.     Là,  les  roches  sont  presque  niviôres. 
horizontales,  le  pendage,  cependant,  étant  distinctement  à  l'est. 
Elles  se  composent  de  gneiss  grisâtre  à  grain  fin  et  en  lits  minces, 


318 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Cailloux  de 
gneibH. 


ChaudièreB. 


Beuo  La  stratification  est  magnifiquement  exposée  dans  les  affleure- 

stratiûcatlon.  i  T  i  t 

ments  de  la  roche,  les  couches  ou  lits  plus  tendres  ayant  été 
creusés  par  l'action  atmosphérique,  et  les  plus  durs  ressortant  en 
relief.  Ce  gneiss  en  lits  minces  se  continue  sur  une  longue 
distance  en  descendant  VOutaouais  vers  la  Boche-Capitaine,  et 
forme  sans  aucun  doute  la  plus  grande  partie  des  rapides  rocheux 
qui  existent  entre  ces  deux  endroits. 

Le  long  du  portage  des  Deux-Rivières,  au  débarcadère  de  la 
Mattawa,  il  y  a  une  immense  accumulation  de  cailloux  de  gneiss, 
et  beaucoup  d'entre  eux  se  sont  creusés  des  trous  ou  chaudières 
dans  le  gneiss  mince  sous-jacent,  dans  lesquels  ils  restent  empri- 
sonnés. Ces  chaudières  sont  nombreuses  et  ressemblent  beaucoup 
à  celles  que  l'on  voit  le  long  des  rives  et  sur  les  îles  du  lac  Huron, 
Superposition  daus  Ics  calcaires  siluriens  inférieurs.  A  l'intérieur,  ou  au  sud  de 
la  sy"  nuc!'"'^  Deux-Rivièrcs,  la  superposition  du  gneiss  sur  la  syénite  se  voit 
encore  clairement,  et  par  endroits  l'on  remarque  que  le  premier 
repose  sur  la  dernière  sans  la  moindre  apparence  de  dérangement. 
A  partir  de  cet  endroit,  qui  se  trouve  à  quelques  milles  au  sud  de 
rOutaouais,  et  immédiatement  en  face  de  Deux-Rivières,  jusqu'à 
l'embouchure  de  la  Pétéwahweh,  Ton  rencontre  fréquemment  les 
syénites  rouges,  et  partout  elles  forment  la  limite  des  gneiss  claire- 
ment stratifiés. 
Gnei88  et  Une  liffue  droite  tirée  de  Deux-Rivières,  dans  une  direction  ouest, 

calcaires  de  ^  ,  .  . 

NipiBsingue.  surune  distance  d  environ  vmgt-quatre  milles,  aboutirait  à  l'embou- 
chure de  la  rivière  Mattawa,  et  si  on  la  prolongeait,  elle  attein- 
drait et  traverserait  le  lac  Nipissingue.  Or,  daus  cette  dernière 
position,  il  y  a  des  gneiss  et  des  calcaires  cristallins  avec  minerais 
de  fer,  et  il  est  assez  naturel  de  supposer  qu'ils  sont  une  continua- 
tion ou  un  prolongement  occidental  des  roches  que  je  viens  de 
décrire.  Il  est  vrai  que  jusqu'à  Deux-Rivières  nous  n'avons  pas 
observé  de  calcaires,  et  je  ne  m'attendais  pas  à  en  rencontrer  daus 
cette  partie  très  basse  de  la  formation  ;  mais  il  n'y  a  aucune  raison 
pour  laquelle  ils  ne  reparaîtraient  pas  immédiatement  partout  où 
les  conditions  des  gneiss  sous-jacents  sont  de  nature  à  avoir  permis 
le  dépôt  de  quelques-uns  des  membres  suivants  de  la  formation. 
Dans  un  certain  nombre  des  bassins  qui  ont  été  étudiés  ailleurs, 
cette  exclusion  du  calcaire  cristallin  a  été  clairement  observée,  et 
je  crois  qu'il  en  est  de  même  dans  la  vallée  de  l'Outaouais. 

Lambeau  J'ai  déjà  parlé  du  petit  lambeau  détaché  de  calcaires  siluriens 

silurien  j      ^  -rx  ti 

éloigne  dans  inférieurs   au-delà  de    Deux-Rivières.      C'est    évidemment    un 

la  vallée  de 

l'Outaouais.  prolongement  des  calcaires  de  Chazy,  de  l'île  des  Allumettes,  en 
face  de  Pembroke,  et  l'on  m'a  dit  que  d'autres  petits  massifs 


Absence  de 
calcalreK 
cristallins 
expliquOc. 


RAPPORT  1>aR   m.  HENRY   G.   VÊNNoR.  319 

détachés  des  mêmes  calcaires  avaient  été  trouvés  partout  jusqu'à 
Tembouchure  de  la  Mattawa.  Sur  le  lambeau  qui  se  trouve  près 
de  Deux-Rivières,  il  y  a  un  four  à  chaux  et  une  carrière  de  grès. 

N'ayant  pu  réiissir  à  découvrir  d'autres  traces  de  calcaires  cris- g^tour  au 

•^  *  Portage-du- 

tallins  dans  cette  traverse  du  haut  de  la  vallée  de  l'Outaouais,  ^'^'"^ 
nous  retournâmes  au  Portage-du-Fort,  dans  Litchfîeld,  et  commen- 
çâmes à  faire  une  étude  détaillée  des  roches  du  voisinage.  Ces 
explorations  embrassèrent  les  townships  de  Olarendon,  Litchfîeld 
et  Mansfield,  l'île  du  Grand-Calumet,  et  les  deux  canaux  de  la 
rivière  des  Outaouais  appelé  le  Calumet  et  la  Roche- Fendue.  La 
rivière  Coulonije  a  aussi  été  examinée  sur  une  certaine  distance  iV"^'*.®''  inves- 

9  tlgatiouH. 

dans  Pontefract,  et  des  reconnaissances  furent  faites  jusqu'à  deux 
lacs  importants,  connus  sous  les  noms  de  "  lac  de  la  Grrosse-Sauva- 
gesse"  (Big^  squaw  laké)  et  **lac  de  l'Orignal  "  (Moose  lake),  dans 
le  township  de  Huddersfield.  A  partir  du  premier  de  ces  lacs,  une 
autre  ligne  d'exploration  fut  faite  le  long  du  côté  sud -ouest  de  la 
Picounoc  et  à  travers  des  parties  des  townships  de  Huddersfield 
et  Clapham,  jusqu'à  l'extrémité  sud-ouest  du  lac  à  la  Loutre 
(Otter  lake)j  dans  Leslie,  ei  à  une  petite  lisière  de  terrain  dési- 
gnée sous  le  nom  de  **  ferme  du  lac  à  la  Loutre,"  qui  appartient  à 
Grilmour  et  Cie. 

Dans  la  superficie  ainsi  examinée,  j'ai  trouvé   que  les  roches  Roches 

semblables 

avaient  exactement  les  mêmes  caractères  généraux  que  celles  qui  sur  les  deux 

*-'*■'■       rives  do 

avaient  été  examinées  dans  les  townships  de  Horton  et  Ross,  de  l'Outaouais. 
l'autre  côté  de  l'Outaouais,  et  je  n'ai  eu  aucune  difficulté  à  y 
distinguer  les  cinq  groupes  ou  divisions  qui  avaient  été  établis 
dans  le  township  de  Ross.  Nous  pouvons  ici,  pour  plus  de 
commodité,  les  énumérer  de  nouveau  pour  mieux  faire  com- 
prendre cette  partie  de  mon  rapport.  Elles  sont  comme  suit  : — 

1.  Les  gneiss  inférieurs  (sans  calcaires  cristallins).  Division 

2.  La  première  ou  plus  basse  lisière  calcarifère.  foche*^**^*' 

3.  Le  second  volume  de  gneiss. 

4.  Le  second  et  grand  volume  (ie  calcaire  cristallin,  avec  ses  labradoriles, 

diorites  et  ardoises-hornblende  associées. 

5.  Le  gneiss  horblendique  noir  et  couleur  de  rouille  à  Texlérieur.     (Le 

premier  membre  d'une  grande  série  subséquente  de  gneiss  et   de 
calcaires  cristallins  vUtrstratifies.) 

{Voir  aussi  page  303  de  ce  rapj)orl.) 

Ces  roches,  dans  la  superficie  dont  je  viens  de  donner  les  limites,  Nouvennx 

,,.  1,  ni.        bassins. 

sont  encore  disposées  en  forme  de  bassm,  que  1  on  peut  fort  bien 
dire  être  la  continuation  septentrionale  du  bassin  de  Horton,  Ross 
et  de  la  Bonnechère  ;  et  je  dois  dire  ici  que  c'est  là  la  dernière  loca- 


320 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


Formation 
d'apatlte  et 
plombagine. 


lité  OÙ  ces  roches  inférieures  sont  ainsi  disposées /;er  se,  car  dans  les 
explorations  subséquentes  faites  dans  les  comtés  de  Pontiac  et 
d'Ottawa,  nous  avons  rencontré  une  série  de  roches  régulière  et 
constamment  ascendante,  qui  embrassait  non-seulement  les  cinq 
divisions  qui  viennent  d'être  décrites,  mais  aussi  tous  les  autres 
membres  de  la  formation  de  gneiss  et  de  calcaire,  jusqu'aux  roches 
dans  lesquelles  se  trouvent  les  gisements  d'apatite  et  de  plomba- 
gine, que  j'ai  toujours  regardées  comme  appartenant  à  la  partie 
tout  à  fait  supérieure  de  la  formation. 

Il  est  inutile  de  faire  une  description  détaillée  de  chaque  bande 
de  roche  dans  ce  bassin;  mais  je  mentionnerai  quelques  faits 
intéressants  qui  s'y  rattachent  dans  quelques  localités. 


GnclRR  du 
comtï^  de 
Pontiac 


R.'^Rlon 
raboteuse. 


Roches  non- 
stratifiées. 


Les  Gneiss  Inférieurs. 

(1.)  Ces  gneiss,  dans  Pontiac,  autant  qu'ils  ont  été  examinés, 
sont  tous  clairement  stratifiés  et  suivent  les  sinuosités  des  calcaires 
qui  les  recouvrent.  Les  gneiss  et  syénites  rouges  obscurément 
stratifiés  (les  roches  fondamentales)  ont  été  observés  dans  quelques 
endroits  à  une  certaine  distance  en  dehors  du  rebord  de  ceux-ci, 
mais  il  m'a  été  impossible  de  tirer  une  ligne — si  ce  n'est  provisoi- 
rement— qui  représenterait  le  point  de  contact  de  ces  deux 
formations  apparemment  distinctes.  Cette  difficulté  est  en  grande 
partie  due,  néanmoins,  à  la  nature  de  la  région  occupée  par  ces 
anciennes  roches.  Elle  est  excessivement  raboteuse  et  à  peine 
franchissable,  si  ce  n'est  au  moyen  de  quelques-uns  des  plus  grands 
cours  d'eau,  qui  sont  à  leur  tour  parsemés  de  portages  difficiles 
Cependant,  j'ai  invariablement  remarqué  en  remontant  les  princi- 
pales rivières — comme  la  Coulonge,  la  rivière  Noire  et  la  Picou- 
noc — que  l'on  y  rencontrait  toujours  un  point  au-delà  duquel  les 
roches  prenaient  un  caractère  syénitique,  et  que  toute  trace  de 
stratification  disparaissait.  En  approchant  de  ces  roches  non- 
stratifiées,  les  gneiss  clairement  stratifiés  prennent  une  légère 
inclinaison  et  ont  souvent  une  attitude  presque  horizontale  ;  mais< 
comme  Ton  doit  s'y  attendre,  il  y  a  des  exceptions  à  cette  règle, 
et  j'en  ai  rencontré  des  étendues  où  le  peudage  des  strates  était 
presque  ou  tout  à  fait  vertical.  A  quelques-uns  des  points  les 
plus  reculés  dans  l'intérieur  où  j'ai  pu  me  rendre,  je  me  suis 
informé  auprès  des  squatters  et  des  gardiens  de  chantiers  s  il  s  y 
trouvait^  du  calcaire  cristallin,  mais  sans  succès.  Quelques-uns 
de  ces  individus  avaient  été  employés  pendant  nombre  d'années 
comme  "  coureurs  de  limites,  "  et  avaient  traversé   dans   leurs 


Rapport  par  m.  îienry  o.  vennor.  3'il 

explorations  plusieurs  ceniaines  de  milles  carres  dftnsla  direction 
des  sources  des  rivières  mentionnées  plus  haut.   Ces  gens  étaient  Grandes 
nécessairement  intelligents   et  bons    observateurs,   et    ie    n'en  gneiss  «ans 
rencontrai  que  bien  peu  qui  ne  connussent  pas  assez  les  roches  cristallin». 
de  la  région  pour  ne  pas  pouvoir  nous  dire  s'ils  avaient  ou  non 
rencontré  des  calcaires  cristallins  dans  les  parties  du  pays  qu'ils 
avaient  parcourues,  tandis  que  plus  d'une  fois  ils  nous  firent  une 
description  assez  exacte  des  différents  caractères  déployés  par  le 
gneiss  dans  la  section  au  sujet  de  laquelle  nous  les  consultions. 
Je  mentionne  ces  faits  comme  venant  à  l'appui  de  ce  que  j'ai  déjà 
dit  plusieurs  fois  dans  le  cours  de  ce  rapport,  au  sujet  de  l'absence 
complète  des  calcaires  interstratifiés  dans  cette  très  ancienne  et 
plus  basse  formation  de  syénite  et  de  gneiss. 

Les  Calcaires  Cristallins. 

(2  et  4.)  Je  vais  maintenant  parler  de  ces  roches  dans  lerur 
ensemble,  et,  par  conséquent,  je  devrai  nécessairement  y  com- 
prendre le  second  volume  de  gneiss  (3).  L'on  se  rappellera  que 
ces  roches  ont  été  décrites  en  dernier  lieu  dans  le  township  de 
Ross,  où,  après  avoir  fait  un  détour  en  forme  d'U  aux  chutes  des 
Forestiers,  elles  atteignent  définitivement  l'Outaouais  tout  près 
de  la  ligne  du  township  de  Westmeath,  et  traversent  le  canal  de 
la  Roche-Fendue — appelé  lac  sur  quelques  cartes — pour  se  remon- 
trer dans   l'île   du   Grand-Calumet.     Leur  allure  sur  cette  île,  Distribution 

dos  cîilcnlt'Ps 

néanmoins,  est  telle  qu'elle  donne  lieu  à  la  disposition  suivante  cristallins.  * 
de  leurs  divisions  respectives.  Le  massif  de  calcaire  supérieur 
(4)  traverse  d'abord  l'île  dans  une  direction  nord-est,  puis  fait  un 
détour  subit  au  nord-ouest  et  court  dans  cette  direction  jusqu'à 
l'extrémité  de  l'ile  et  dans  la  rivière  ;  le  volume  de  gneiss  sous- 
jacent  (8),  qui  suit  la  même  marche,  n'est  représenté  que  par  une 
superficie  comparativement  restreinte*  dans  l'extrême  partie  nord- 
ouest  de  l'île,  ou  celle  qui  est  séparée  du  corps  principal  par  un 
bras  étroit  de  la  rivière,  tandis  que  la  lisière  inférieure  de  calcaire 
(2),  n'étant  pas  visible  du  tout,  doit  occuper  une  position  dans  la 
vallée  du  canal  de  la  Roche-Fendue.  Vu  cette  «disposition  des 
roches,  il  est  évident  qu'elles  ne  traversent  pas  immédiatement 
de  l'autre  côté  de  l'Outaouais,  mais,  au  contraire,  elles  paraissent 
remonter  de  nouveau  la  vallée  de  cette  rivière,  et  conservent  cette 
position,  je  crois,  sans  interruption  (sauf  les  bassins  accidentels) 
jusqu'à  Fitzroy-Harbour  et  Arnprior.  C'est  à  cause  de  cette 
apparente  direction  nord-ouest  sur  l'île  du  Grand-Calumet  que 


322  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

j'ai  fait  la  traverse — déjà  mentionnée — dans  la  direction  de  Pem- 
broke  et  de  Deux-Rivières,  mais  on  a  vu  avec  quel  succès.     Il 
faut,  cependant,  ne  pas  perdre  de  vue  que,  dans  cette  direction,  il 
se  rencontre  des  lambeaux  détaches  de  roches  siluriennes  infé- 
rieures dans  une  bonne  partie  de  Westmeath  et  sur  toute  Tîle  des 
Allumettes,  et  que,  par  conséquent,  il  n'est  pas  certain  que  les 
Calcaires       calcaircs  cristallius  n'existent  pas  dans  cette  direction,  quoique 
cachés  par      cachés.     D'après  la  disposition  et  l'attitudc  des  gneiss  inférieurs, 
siluriennes,    là  OÙ  ils  affleurent  le  long  de  la  rive  sud  de  l'Outaouais  jusqu'à 
Pembroke,  et  aussi  le  long  de  la  rive  nord  jusque  vis-à-vis  cette 
ftyncunaie     dernière  localité,  je  serais  porté  à  croire  qu'il  y  existe  une  syncli- 
dans  ia\aiiée  ualc,  dout  l'axc  Serait  la  vallée  de  TOutaouais  ;  et  de  plus,  ie  regarde 

de  l'Ou-  '  i  '  j    ^     G» 

taouais.  comme  extrêmement  probable  que,  si  l'on  savait  la  vérité,  l'on 
trouverait  que  les  calcaires  cristallins  occupent  la  position  de  cette 
synclinale,  au  moins  jusqu'à  la  tête  du  lac  des  Allumettes  supérieur, 
au-delà  duquel  le  rapprochement  des  rebords  opposés  du  gneiss 
lei^  font  complètement  disparaître,  comme  l'on  doit  raisonnable- 
ment s'y  attendre.  Ainsi  donc,  il  est  possible  qu'entre  le  bassin 
ou  la  syclinale  de  Horton,  Ross  et  Bonnechère,  et  le  bassin  que  je 
décris  actuellement  dans  le  comté  de  Pontiac,  il  en  existe  un 
Trois  bassins,  troisième,  intermédiaire,  en  haut  de  la  vallée  de  l'Outaouais, 
que  l'on  peut  appeler  le  bassin  du  lac  des  Allumettes.  Ces  trois 
bassins,  vus  sur  la  carte,  offrent  l'apparence  d'une  feuille  trilobée 
et  ressortent  en  relief  au  milieu  de  la  grande  étendue  de  gneiss 
rouge  qui  les  bornent  au  nord  et  au  nord-ouest. 

Le  prochain  endroit  auquel  le  calcaire  cristallin  a  été  observé 

se  trouvait  sur  la  ligne  qui  divise  les  townships  de  Litchfield  et 

Mansfield,  et   à    environ   quatre   milles   au   nord   du   canal   du 

Calumet.     Jusque  là,  toute  la  région,  tant  à  l'est  qu'à  l'ouest,  est 

ft{-.diment       couverte   par  un   épais   sédiment  de   sable,  et   les  roches   sont 

complètement   cachées.     Depuis  l'endroit  où  j'ai  rencontré   les 

calcaires  pour  la  première  fois  sur  cette  ligne,  ils  continuent  d'être 

assez  bien  exposés,  et  j'ai  pu  les  suivre  dans  une  direction  un  peu 

à  l'ouest  du  nord,  à  travers  Manstield,  jusqu'à  un  point  sur  la 

Calcaires  sur  rivièrc  Coulongc,  entre  les  rangs  A  et  E  de  Pontefract,  où  leur 

c!îjuionge.       allure  est  décidément  dans  une  direction  nord-ouest,  avec  un 

plongement  de  45®  au  nord-est.     Une  coupe  faite  ici  dans  une 

direction  sud-ouest,  à  partir  de  la  Coulonge  et  à  travers  Mansfield, 

a  prouvé  que    ces  calcaires  correspondent  à  la  subdivision  (4), 

étant  clairement  appuyés  par  ordre  de  succession  sur  le  volume 

de  gneiss  (3),  la  lisière  calcarifère  plus  basse  (2),  et  les  gneiss 

inférieurs  (1).     Dans  toute  cette  section,  le  plongement  est  cons- 


RAPPORT  Par  m.  HENRY  (î.  VENNOR.  323 

tant  an  nord-est,  et  il  diminue  perceptiblement  à  mesure  que  Ton 
monte,  jusqu'à  ce  que,  dans  les  gneiss  inférieurs  (1),  rinclinaison 
est  rarement  plus  de  10^  ou  15^.  Or,  on  remarquera  que  cette 
allure  des  roches  dans  Mansiield,  si  elle  se  prolongeait  dans  une 
direction  sud-est,  les  porteraient  à  travers  l'encoignure  sud-ouest 
de  Litchfield,  et  de  là  sur  l'île  du  Grand-Calumet,  où  elles  se  relie- 
raient aux  calcaires  dont  j'ai  déjà  parlé  comme  traversant  l'île,  et 
l'on  peut  par  là  inférer  que  ces  calcaires  ne  font  pas  partie  de  la 
synclinale  du  lac  des  Allumettes  et  de  la  vallée  de  l'Outaouais. 
Mais  nous  avons  déjà  vu  que  les  roches  de  l'île  du  Grrand-Calumet  rie  duorana- 
tournent  dans  la  direction  du  haut  de  la  vallée  de  l'Outaouais, 
c'est-à-dire  au  nord-ouest  ;  par  conséquent,  il  est  évident  qu'elles 
ne  peuvent  pas  se  relier  directement  à  celles  de  Licthfield  et  Mans- 
field.  Ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  un  épais  sédiment  de  sable  couvre  sédiment 
une  grande  partie  du  devant  de  ces  deux  townships,  et  les  roches 
sont  complètement  cachées  sur  une  grande  distance  le  long  de 
la  rivière.  Or,  ces  sédiments  de  sable,  ainsi  que  je  l'ai  fréquem- 
ment observé,  sont  distribués  le  long  des  vallées  et  sur  les  bas. 
fonds  qui  reposent  sur  le  calcaire  cristallin,  et  dans  le  cas  actuel, 
le  contour  de  cette  étendue  de  sable,  vers  la  partie  inférieure  et 
l'embouchure  de  la  Coulonge,  indique  évidemment  un  détour  des 
calcaires  dans  cette  direction,  qui  les  porterait  le  Tong  du  front  de 
Manstield,  et  dans  ce  cas,  ils  représenteraient  le  rebord  opposé 
du  bassin  du  chenal  du  Calumet.  L'arrondissement  subit  des 
coteaux,  qui  représentent  les  gneiss  inférieurs  dans  Manslield,  à 
mesure  qu'ils  approchent  de  la  vallée  de  l'Outaouais,  est  aussi  une 
forte  preuve  que  cette  supposition  est  exacte.  Cependant,  il  reste 
le  fait  que,  à  part  les  deux  endroits  ci-dessus  mentionnés,  savoir  : 
sur  l'île  du  Grand-Calumet,  et  sur  le  haut  de  la  Coulonge,  dans  Los  calcaires 

■»*-         xîij^i  1*  J.I.*  f  A  disparaissent. 

Manstield,  ou  les  calcaires  sont  bien  exposes,  on  ne  rencontre  pas 
d'autres  affleurements  soit  entre  ces  deux  endroits,  soit  sur  le 
haut  de  l'Outaouais. 

Avant  de  quitter  Mausfield,  je  dois  dire  que  la  plus  basse  Calcaires 
divison  calcarifere  (2)  est  magnmquement  représentée  à  l'ouest 
de  la  rivière  Coulonge,  où  la  direction  des  assises  est  d'abord  au 
nord  et  ensuite  au  nord-ouest.  Sur  cette  dernière  allure,  elles 
entrent  dans  le  rang  B  de  Pontefract  et  se  continuent  le  long 
du  côté  sud-ouest  de  la  Coulonge,  qui  suit  ici  la  direction  géné- 
rale des  roches  et  coule  aussi  dans  une  direction  nord-ouest. 
Cette  division  calcarifere  est  semblable  à  tous  égards  à  celle  du 
tow^nship  de  Eoss,  du  côté  opposé  de  l'Outaouais,  dont  elle  est 
incontestablement  une  continuation.     On  ne  peut  l'appeler  une 


324 


ÈXt»LORAtION  GÉOLOGIQUE  Dtl  CANADA. 


Calcaires 

couleur 

Hauiuon. 


Calcaires  de 
même  cou- 
leur ailleurs. 


Phosphate 
de  chaux. 


Conglomérat 
ou  brèche. 


Grenats. 


Erosion. 


Calcaires 
magnésiens 
avec  serpen- 
tine. 


bande  de  calcaire,  car  cette  roche  compose  à  peine  la  moitié 
de  son  volume  ;  mais  puisque  c'est  dans  cette  partie  de  la  forma- 
tion que  les  calcaires  cristallins  se  montrent  pM)ur  la  première  fois, 
je  crois  qu'il  est  bon  d'insister  sur  ce  fait  en  continuant  de  l'appeler 
la  plus  basse  division  calcarifère.     Dans  Mansfield  et  Pontefract, 
une  grande  partie  de  ce  calcaire  est  grossièrement  cristallin,  et 
beaucoup  en  est  d'une  couleur  saumon  ou  rouge-clair,  et  ici  encore, 
comme  lorsque  j'en  ai  parlé  dans  Eoss,  nous  sommes  portés  à  le 
comparer  à  des  calcaires  cristallins  beaucoup  plus  élevés  et  plus 
récents  qui  ont  aussi  cette  couleur  sur  la  rivière  G-atineau,  dans 
HuU,  et  sur  la  rivière   Rideau,   dans   Burgess  Nord,  Ontario. 
Cette  ressemblance  devient  plus  frappante  par  l'existence  de 
grains  de  phosphate  de  chaux  et  de  cristaux  de  pyroxène  vert 
dans  les  calcaires  de  Mansfield.     Ainsi,  il  faut  que  le  phosphate 
de  chaux  se  trouve  dans  les  calcaires  les  plus  bas  et  les  plus  élevés 
que  l'on  ait  encore  découverts  dans  cette  grande  formation  cristal- 
line, ou  bien  la  structure  géologique  apparente  est  quelque  part, 
et  d'une  manière  inexpliquable,  en  faute.     D'autres  caractères 
distinctifs  de  ces  calcaires  les  plus  bas  sont  la  fréquente  existence 
d'un  conglomérat  ou  d'une  brèche,car  il  partage  ces  deux  caractères  ; 
l'abondance  du  mica  d'un  blanc  d'argent  et  très  noir  en  petites 
paillettes  ;  l'interstratification  de  nombreuses  quartzites  couleur 
de  rouille  et  de  bandes  de  pyroxène  verdâtre  et  blanc  ;  et  enfin  la 
fréquente  dissémination  de  grenats  couleur  de  vin  et  brunâtres 
dans  les  divisions  quartzeuses.  De  tous  ces  traits  caractéristiques, 
les  conglomérats  sont  les  plus  dignes  de  remarque.     Ils  sont 
composés  d'une  multitude  de  fragments  de  gneiss  arrondis  et 
anguleux,  empâtés  dans  une  matrice  calcarifère  qui  ne   diffère 
pas  des  bandes  voisines  de  calcaire,  et  qui  contient  les  mêmes 
minéraux.     Il  est  évident  parla  que  le  gneiss  (1)  immédiatement 
sous-jacent  a  beaucoup  souffert  de  l'érosion  et  d'autres  agents  de 
destruction  avant  que  le  premier  membre  de  la  division  calcari- 
fère n'ait  été  déposé  sur  lui. 

Outre  ces  calcaires  grossièrement  cristallins,  il  y  en  a  d'autres  à 
cristaux  plus  fins,  et  même  souvent  compactes,  et  ceux-ci  sont 
invariablement  plus  ou  moins  magnésiens  ou  dolomitiques.  Dans 
ces  derniers,  il  y  a  toujours  une  grande  quantité  de  matière 
quartzeuse  en  grains  ou  en  couches,  ou  sous  forme  de  veinules 
qui  pénètrent  dans  la  masse,  et  l'on  y  rencontre  aussi  assez 
fréquemment  de  la  serpentine  d'un  jaune  verdâtre.  Ainsi,  le 
quartz,  sous  différentes  formes,  caractérise  fortement  cette  division 
inférieure  des  calcaires,  et  je  puis  ajouter  qu'il  en  est  de  même 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  325 

dans  les  roches  à  apatite  qui  se  trouvent  au  sommet  de  la  forma- 
tion, dans  lesquelles  il  se  rencontre  de  grands  lits  de  quartzites 
cellulaires,  interstratifiés  dans  les  gneiss  grenatifères.  Les  gneiss 
qui  se  rencontrent  dans  cette  division  (2)  sont  particuliers  et  ne 
sont  pas  ce  qu'on  peut  appeler  typiques.  Ils  sont  pour  la  plupart 
en  lits  minces  et  d'une  couleur  blanchâtre.  La  roche  consiste  en 
un  mélange  de  quartz,  feldspath,  mica  et  pyroxène  à  grains  tins, 
et  ce  dernier  minéral  s'y  trouve  en  couches,  morceaux  et  grains. 
Le  eneiss  rouge,  d'une  stratification  très  obscure,  forme  aussi  arand  déve- 
partie  de  cette  division.  Ces  roches  occupent  tout  le  cote  sud-ouest  de  gneiss  sur 

'  la  rivière 

de  la  rivière  Coulonge,  dans  le  rang  B  de  Pontefract,  jusqu'aux  couionge. 
lots  44  et  45. 

Au-delà  de  cette  position  sur  la  Coulonge,  je  n'ai  pas  pu  cons- 
tater l'allure  détaillée  des  roches  qui  représentent  les  subdivisions 
2,  3  et  4,  à  cause  de  la  condition  excessivement  rugueuse  et  boisée  Township 
du  township  de  Pontefract.  Un  seul  chemin  se  dirige  vers  le 
nord,  et  il  ne  va  pas  beaucoup  plus  loin  que  le  neuvième  rang, 
tandis  que  la  Coulonge  elle-même,  à  cause  de  ses  rapides,  n'est 
pas  même  navigable  en  canot.  Cependant,  la  structure  géologique 
générale  est  claire  ;  par  conséquent,  le  fait  que  l'allure  de 
quelques-uns  des  zigzags  secondaires  des  assises  n'a  pas  été 
déterminée  est  de  peu  d'importance.  Me  contentant  donc  de  dire 
que  les  strates  immédiatement  au  nord  de  la  Coulonge  sont  affectées 
par  une  série  d'ondulations  transversales  qui  font  prendre  aux 
affleurements  une  forme  dentelée,  je  poursuis  en  disant  que  les  Ploiement 
roches  qui  représentent  les  divisions  1,  2  et  3  se  continuent  dans 
une  direction  générale  nord  à  travers  la  partie  orientale  de  Ponte- 
fract jusqu'à  l'extrémité  nord-ouest  du  lac  de  la  Grosse-Sauvagesse, 
près  de  laquelle  elles  paraissent  faire  un  détour  subit  à  l'est,  puis 
reprennent  ensuite  une  direction  sud-est  le  long  de  la  vallée  de  la 
Picounoc— principalement  du  côté  ouest  de  celle-ci — à  travers 
partie  de  Huddersfield  et  Clapham.  Nous  avons  ainsi  une  grande 
synclinaJe  qui  prend  la  forme  d'un  U,  dont  l'axe  passerait  au 
centre  de  Huddersfield. 

Dans  Pontefract,  les  gneiss  inférieurs  (1),  dont  il  me  faut  ici  f^"||.f*urg^ 
dire  encore  quelques  mots,  s'étendent  dans  une  direction  ouest 
jusqu'à  la  vallée  de  la  Coulonge,  et  ont  partout  un  pendage 
constant  au  nord-est  ;  mais  cette  inclinaison,  dans  une  direction 
ouest  ou  sud-ouest,  devient  plus  faible  jusqu'à  ce  que,  dans  le 
voisinage  de  la  rivière  Noire  {Black  river),  de  grandes  superficies 
sont  couvertes  par  un  gneiss  presque  horizontal.  Un  gneiss 
semblable  (1)  occupe  une  immense  étendue  dans  la  région  non- 


356 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Grande 
<^tendue  de 
gnei8s  rouge. 


Pointe  anti- 
ollnale  de 
gneiss. 


Rivière  du 
DOHcrU 


Antlolinale 
de  gneiss. 


Calcaires 

o«)uleur 

saumon. 


Quartz  i  te 
grenatlfôre 
et  roche 
feldspa- 
thique. 


arpentée  qui  se  trouve  au  nord  du  lac  de  la  Q-rosse-Sauvagesse, 
et  des  fabricants  de  bois  intelligents  m'ont  dit  que  Ton  pouvait 
voyager  pendant  plusieurs  jours  dans  cette  direction  sans 
rencontrer  autre  chose  que  du  gneiss  rouge  ;  mais  j*ai  déjà  parlé 
de  cela.  En  suivant  le  détour  que  font  les  calcaires  cristalliiis  (2), 
le  gneiss  tourne  vers  la  rivière  Picounoc  dans  Tencoignure  nord- 
est  de  Huddersfield  et  continue  à  former  une  chaîne  montagneuse 
tout  le  long  du  côté  nord-est  de  cette  rivière,  à  travers  Clapham  et 
une  partie  du  township  de  Leslie,  où  il  se  termine  dans  deux  ou 
trois  collines  élevées,  tout  près  de  la  "  Ferme  du  lac  à  la  Loutre.  " 
Je  dis  qu'il  s'y  termine  relativement  à  sa  distribution  superficielle, 
car  dans  Leslie  il  forme  une  pointe  anticlinale  autour  de  laquelle 
les  affleurements  opposés  de  la  plus  basse  division  calcarifère  (2) 
se  rejoignent,  tel  que  le  représente  la  carte  du  comté  de  Pontiac. 
Le  rebord  opposé  du  gneiss  (1),  cependant,  retourne  le  long  du 
côté  nord-ouest  de  la  Picounoc,  sur  sa  continuation  vers  le 
nord-est,  et  s'étend  dans  cette  direction  sur  un  grand  nombre  de 
milles,  en  passant  à  travers  le  township  de  Dorion  et  dans  celui 
d'Eagan,  où  sa  limite  sud-est  n'est  qu'à  une  légère  distance  à  l'est 
de  l'embouchure  de  la  rivière  du  Désert,  sur  la  Gratineau. 
Ainsi,  dans  le  township  de  Clapham,  et  dans  le  repli  en  V  de 
la  Picounoc,  nous  avons  une  grande  anticlinale  du  gneiss 
inférieur  (1),  dont  l'axe  pourrait  être  représenté  par  une  ligne 
tirée  franc  nord  à  partir  de  la  *'  Ferme  du  lac  à  la  Loutre,  "  dans 
Leslie.  La  plus  basse  division  des  calcaires  cristallins  (2)  est  bien 
représentée  le  long  de  tout  le  côté  sud-ouest  de  la  Picounoc  dans 
sa  course  à  travers  Huddersfield  et  Clapham,  car  elle  n'est  ici 
séparée  des  gneiss  inférieurs  que  par  la  vallée  de  la  rivière.  J'ai 
rencontré  en  plusieurs  endroits  des  affleurements  d'un  très  beau 
calcaire  couleur  saumon,  dans  lequel  des  paillettes  de  mica  d'un 
blanc  argenté  étaient  abondamment  disséminées. 

A  la  décharge  du  lac  de  la  Grrosse-Sau  vagesse  dans  la  Picounoc, 
les  roches  se  composent  en  grande  partie  d'un  quartz  jaunâtre 
particulier  et  d'orthoclase,  dont  il  a  déjà  été  question  une  couple 
de  fois.  Ces  roches  sont  généralement  grenatifères,  et  une  bonne 
partie  prend  des  teintes  de  diverses  couleurs  de  rouille,  et  parfois 
une  couleur  rouge-hématite  brillante,  puis  ensuite  une  couleur 
de  vin.  Des  strates  semblables,  avec  parfois  une  bande  de 
calcaire,  ont  été  suivies  à  partir  de  la  décharge  du  lac  de  la 
Grosse-Sau vagesse  jusqu'à  la  '*  Ferme  du  lac  à  la  Loutre,"  dans 
Leslie,  et  dans  une  direction  sud-est  parfaitement  droite.  Immé- 
diatement au-dessus  de  celles-ci,  çt  plus  loin  à  l'ouest,  dans 


RAPPORT   PAR  M.   HENRY   G.  VENNOR.  327 

Huddersfield,  nous  avons  aussi  vu  le  massif  de  gneiss  (3),  qui 
sépare  les  calcaires  (2)  et  (4).  Il  court  aussi  dans  une  direction 
générale  sud-est  à  travers  Huddersfield  à  partir  d'un  point  immé- 
diatement au  sud  du  lac  de  la  G-rosse-Sauvagesse  jusque  dans  le 
coin  sud-est  du  township.  Cependant,  nous  n'avons  pas  vu  les 
calcaires  (4)  dans  Huddersfield  ;  mais  leur  position  est  indiquée 
par  des  espaces  de  terrain  plat  et  bas  dans  lesquels  il  y  a  plusieurs 
petits  lacs.  A  Touest  de  la  "  Ferme  du  lac  à  la  Loutre,"  dans 
Leslie,  il  est  évident  que  les  assises  sont  toutes  affectées  par  une 
série  d'ondulations  transversales  qui  sont,  sans  aucun  doute,  un 
prolongement  de  celles  que  j'ai  déjà  décrites  comme  existant 
dans  le  voisinage  de  la  rivière  Coulonge,  dans  Pontefract,  de 
l'autre  côté  de  ce  bassin.     Par  ces  ondulations,  les  divers  affleu-  Ploiement 

des  roches 

rements  de  roches  sont  profondément  dentelés  et  reportés,  dans  ^«{j»  Litch- 
une  direction  sud-ouest  à  travers  Litchtield,  jusqu'aux  rives  de 
rOutaouais. 

Sur  les  lots  huit,  neuf  et  dix,  dans  le  dixième  rang  de  Litchfield, 
et  tout  près  de  la  crique  qui  court  parallèlement  à  la  ligne  de  rang, 
les  calcaires  cristallins  (4)  sont  de  nouveau  bien  déployés  et  se 
dirigent  dans  une  direction  ouest-nord-ouest,  avec  inclinaison 
vers  le  nord-est.  A  l'est,  on  les  perd  de  vue  dans  un  terrain  bas 
qui  entoure  la  partie  inférieure  du  long  lac  en  forme  d'U,  dans 
les  dixième  et  onzième  rangs;  mais  je  suis  convaincu  que  la 
forme  tout  à  fait  singulière  de  cette  nappe  d'eau  indique  le  cours 
des  calcaires  dans  cette  direction,  et  qu'ils  rejoignent  les  calcaires 
de  Huddersfield  dans  le  voisinage  du  lac  des  Ours,  sur  la  ligne 
de  Litchfield.  A  partir  des  lots  huit,  neuf  et  dix  du  dixième 
rang,  la  crique  dont  je  viens  de  parler  tourne  autour  d'un  éperon 
ou  d'une  montagne  de  gneiss  de  la  subdivision  3,  et  de  là  court 
dans  une  direction  sud-ouest  jusqu'à  l'Outaouais.  Dans  cette 
direction,  les  calcaires  (4)  sont  entièrement  cachés  par  une 
immense  accumulation  de  sable  qui  suit  ici  le  cours  de  cette  Aiiuvion  de 
crique.  Je  puis  ajouter  que  ce  sable  occupe  une  position  dans  ^ 
une  forme  synclinale  des  calcaires  cristallins  (4),  car  il  est  visible- 
ment limité  des  deux  côtés  par  des  affleurements  de  ces  roches 
qui  montrent  un  pendage  opposé.  Le  rebord  occidental  de  cette 
synclinale  est  représenté  par  l'affleurement  de  calcaire  déjà 
mentionné  comme  se  rencontrant  sur  la  ligne  de  Mansfield,  d'où 
on  peut  le  suivre  jusqu'au  coude  de  la  rivière  Coulonge,  dans 
Pontefract. 

Or,  on  se  rappelle  que  dans  cette  dernière  position  le  dépôt  de 
p^blp  fait  TO  (iétpur  et  pasise  4^  Tsmtre  côté  de  ^'embouchure  ^e 


328  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

la  rivière  en  occupant  tout  le  devant  de  Mansfield,  et  que  Ton 
croyait  probable  que  les  calcaires  couraient  aussi  dans  cette 
direction.  Cette  conjecture  devient  maintenant  encore  plus 
probable  à  la  suite  de  notre  constatation  de  la  marche  des  calcaires 
sur  le  rebord  opposé  ou  est  de  ce  bassin  dans  Litchfield.  Ici,  le 
sé^diments  de  sédimeut  dc  sablc  tourne  aussi,  mais  dans  une  direction  exactement 

sHible  oui 

ra<hent  les  opposée  à  ccllc  de  Mansficld,  et  il  suit  la  rive  du  chenal  du  Calumet 
dans  une  direction  généralement  sud-est.  Les  calcaires  de  Litch- 
field suivent  indubitablement  cette  marche,  car  sur  une  partie  de 
la  rive  située  dans  le  quatrième  rang  de  ce  township,  ils  sont 
encore  bien  exposés,  et  on  les  voit  recouvrir  le  gneiss  (3),  se 
dirigeant  au  nord-ouest  et  plongeant  à  un  angle  de  45^  au  sud- 
ouest.  Dans  cette  position,  ils  sont  directement  opposés  aux 
calcaires  de  Tile  du  Grrand-Calumet,  qui,  comme  je  Tai  dit,  ont 
une  allure  nord  et  nord-ouest  et  des  pendages  est  et  nord-est.  Par 
conséquent,  nous  avons  une  autre  synclinale  ou  un  bassin  dont  le 
GneiRshorn-  ccntrc  cst  occupé  par  le  gneiss  hornblendique  noir  de  la  subdivi- 
noir.  sion  (5),  dont  il  me  reste  encore  à  décrire  la  distribution.     Il  est 

peut-être  bon  de  dire  ici  que  ce  gneiss  hornblendique  noir  ne 
paraît  pas  être  présent  dans  la  synclinale  de  Litchfield  et 
Huddersfield,  et  il  y  a  toute  apparence  qu'il  est  soudainement 
expulsé  précisément  à  Tendroit  où  il  devrait  traverser  de  Tile  du 
Calumet  dans  Litchfield  ;  mais  je  reparlerai  de  cela  plus  loin. 

A  partir  du  bord  de  TOutaouais,  dans  le  quatrième  rang  de 
Litchfield,  les  calcaires  (4)  ont  été  suivis  sur  une  ligne  sud-est 
presque  droite  dans  les  vingt- troisième  et  vingt-quatrième  lots  du 
caioaires       ucuvièmc  rang  de  Clarendon,  où,  cependant,  leur  position  n'est 
ciarendon.     indiquée  que  par  une  longue  langue  de  terrain  bas  en  prairie, 
dont  le  centre  est  traversé  par  un  ruisseau  qui  coule  au  nord-ouest 
et  se  jette  dans  TOutaouais.     Sur  tout  ce  parcours,  on  voit  claire- 
chainede      ment  quc  Ics  calcaires  (4)  sont  bornés  au  nord-est  par  une  chaîne 
dlTn^s^^     de  montagnes  de  gneiss  (3),  dont  la  puissance  correspond  de  très 
les  calcaires,  près  à  Celle  qui  lui  est  donnée  dans  le  township  de  Ross,  c'est-à- 
dire  3,500  pieds.   Au-dessous  de  ce  gneiss,  et  un  peu  plus  loin  au 
nord-est,  les  calcaires  inférieurs  (2)  ont  aussi  été  reconnus,  mais  il 
passent,  peu  après  être  entrés  dans  Clarendon,  sous  un  épais  amas 
de  sable  qui  s'étend  sur  une  grande  partie  de  ce  tovenship,  et  on 
ne  les  revoit  plus.     Dans  le  voisinage  du  bureau  de  poste  de 
Collfield,  dans  Litchfield,  et  tout  près  de  la  ligne  de  Clarendon, 
les  calcaires  (4)  furent  retrouvés  à  environ  trois  milles  en  ligne 
droite  au  nord  du  village  de  Bryson  ou  Havelock,  jusqu'où  (voir 
page  296)  l'afileurement  opposé  de  la  même  bande,  c'est-à-dire, 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  329 

celle  des  calcaires  de  Horion,  Eoss  et  Portage-du-Fort,  avait  été 
antérieurement  suivi.  Au  bureau  de  poste  de  Collfield,  le  plonge- 
ment  est  visiblement  au  sud-est,  tandis  qu'au  village  de  Bryson 
il  est  décidément  à  Test  et  au  nord-est.  Dans  le  bassin  ainsi 
formé,  et  entre  les  deux  affleurements  de  calcaire,  les  gneiss 
hornblendiques  noirs  et  massifs  (5)  interviennent,  dans  une  masse  Gneiss  hom- 
montagneuse,  et  forment  de  nouveau  le  membre  le  plus  élevé  de  noir»- 
la  formation. 

Au-delà  de  la  prairie  dont  j'ai  parlé  dans  le  neuvième  rang  de  Pays  piat. 
Clarendon,  Ton  perd  complètement  de  vue  les  calcaires  (4),  et  les 
collines  de  gneiss  (3)  s'aplatissent  subitement,  puis  le  terrain  est 
couvert  de  sable.  De  fait,  de  ces  cinq  divisions  de  roches,  la  plus 
élevée  seule,  (5),  continue  à  se  montrer  dans  une  direction  sud  à 
travers  Clarendon  ;  mais  on  peut  justement  dire  que  ses  limites 
ou  son  contour  indiquent  la  marche  des  divisions  inférieures 
dans  cette  direction,  et  Ton  peut  la  décrire  simplement  en  disant 
que  le  chemin  de  Bryson  au  Portage-du-Fort,  dans  Litchfleld,  la 
suit  de  très  près  à  Touest,  tandis  que  dans  Clarendon,  une  ligne 
tirée  entre  les  vingt-deuxième  et  vingt-troisième  lots  coïnciderait 
beaucoup  avec  sa  limite  orientale.  La  largeur  moyenne  ainsi 
assignée  à  ce  massif  de  roche  est  de  près  de  trois  milles;  mais  il 
faut  se  rappeler  que  ceci  est  à  travers  un  bassin  synclinal.     Vers  Bassin  de 

roc  11  c^ 

rOutaouais,  et  dans  le  voisinage  du  Portage-du-Fort,  cette  largeur 
diminue  rapidement  jusqu'à  ce  que  sur  le  bord  de  la  rivière,  et  sur 
le  devant  de  Clarendon,  toute  la  masse  de  roche  soit  comprise  entre 
l'embouchure  d'un  petit  ruisseau  qui  passe  sur  le  vingt-quatrième 
lot  et  la  ligne  de  Litchfield.  De  l'autre  côté  de  l'Outaouais,  en 
face  de  cette  position,  et  dans  le  township  de  Horton,  l'on  voit  les 
collines  de  roche  noire  et  couleur  de  rouille,  qui  y  représentent  cette  coiiines  de 
division  (5),  et  par  conséquent  il  ne  peut  y  avoir  aucun  doute  sur  hombiendi- 
l'identité  des  bassins  de  Horton  et  Eoss,  et  de  Clarendon  et 
Litchfield. 

Je  puis  dire  de  plus,  à  propos  des  calcaires  qui  longent  le  bord  AUuro  de» 
oriental  de  ce  massif  de  roche  dans  Clarendon,  que  je  n'en  ai  pascuchcc. 
rencontré  d'affleurements  entre  les  neuvième  et  troisième  rangs, 
mais  que  dans  ce  dernier,  et  tout  près  du  petit  ruisseau  dont  je 
viens  de  parler,  qui  passe  sur  les  vingt-unième,  vingt-deuxième 
et  vingt-troisième  lots,  ils  se  remontrent  de  nouveau  en  quantité 
considérable,  se  dirigeant  à  l'ouest  vers  la  rivière  des  Outaouais, 
et  plongeant  visiblement  au  nord.     Le  volume  de  gneiss  (3),  sur  voiume  de 
lequel  reposent  ces  calcaires,  se  rencontre  aussi  de  nouveau  dans  ^"^**^  ^^^* 
le  troisième  rang  de  Clarendon,  sur  les  lots  de  onze  à  quinze,  où 


330  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

il  se  dirige  directement  vers  TOutaouais,  ou  au  sud-ouest,  avec  un 
plongement  vertical.  Les  roches  étant  ici  bien  exposées,  j'ai 
cherché  soigneusement  à  trouver  la  plus  basse  division  des 
calcaires  (2),  mais  sans  succès.     Cependant,  vers  les  lots  dix  et 

c  Hicaires  (4).  onzc,  daus  le  même  rang,  je  retrouvai  tout  à  coup  les  calcaires  (4), 
et  de  là  je  les  suivis  jusqu'à  la  ligne  de  Bristol,  se  dirigeant  dans 
une  direction  générale  nord  et  sud  et  plongeant  à  Test.  Ainsi, 
sans  aucun  doute,  ces  calcaires  sont  directement  opposés  à  ceux 
dont  je  viens  de  parler  comme  courant  à  travers  les  lots  vingt  et 
un,  vingt-deux  et  vingt- trois  de  ce  rang,  et  le  gneiss  intermédiaire 

Anticiinnie  doit  représenter  une  forme  anticlinale  de  (3),  à  travers  laquelle  les 
calcaires  (2)  ne  percent  pas.  Or,  comme  il  était  excessivement 
intéressant  d'établir  la  marche  ultérieure  de  cette  anticlinale  de 
gneiss  à  travers  TOutaouais,  et  de  constater  comment  elle  se  ratta- 
chait à  la  synclinale  de  calcaires  de  Horton,  je  fis  une  investigation 
soigneuse  dans  cette  direction,  et  je  vais  maintenant  en  relater  les 
résultats  généraux. 

Gneiss.  En  examinant  les  second  et  premier  rangs  de  Clarendon  jusqu'au 

bord  de  la  rivière,  j'ai  trouvé  que  ce  gneiss  (3)  occupait  une 
position  marquante  entre  les  quinzième  et  onzième  lots.  Il  court 
ici  dans  l'Outaouais  dans  une  direction  sud-ouest  et  en  suivant 
ces  lots  dans  le  sens  de  leur  longueur,  et  son  plongement  reste 
vertical.  La  rivière  a  tout  près  d'un  demi-mille  de  largeur  en 
cet  endroit,  et  elle  court  directement  en  travers  de  l'allure  des 
roches.  En  se  tenant  sur  le  rivage  de  Clarendon,  sur  le  douzième 
ou  le  treizième  lot,  et  en  jetant  le  regard  droit  vers  Horton,  deux 
points  sont  visibles,  savoir,  le  bureau  de  poste  de  Castleford  et  la 
pointe  Bonnechère,  à  l'embouchure  de  la  Bonnechère,  dont  il  a  été 
déjà  question  à  la  page  294  de  ce  rapport,  et  à  propos  desquels  j'ai 

Collines  de  sigualé  la  réapparition  des  collines  de  granit  rouge.  Celles-ci  repré- 
sentent indubitablement  le  prolongement  de  l'anticlinale  de  Claren- 
don de  l'autre  côté  de  l'Outaouais,  et  c'est  là  un  fait  très  important, 
car  il  explique  clairement  l'absence  de  la  division  inférieure  des 
calcaires  (2)  du  côté  sud  du  bassin  de  Horton  et  Ross.  La  distribution 
de  ce  gneiss  (3)  à  l'ouest  du  bureau  de  poste  de  Castleford  a  déjà 
été  décrite,  et  j'ai  dit  qu'après  être  passé  au  sud  du  village  de 

Immense       Eeufrcw  il  s'étend  en  volume  et  occupe  un  immense  espace 

sup*îrflciede 

gneiss.  entre  les  rivières  Bonnechère  et  Madawaska.     Ainsi,  une  ligne 

Axe  de  l'anti- quc  l'ou  pourrait  dire  représenter  l'axe  de  cette  anticlinale  passe- 
rait droit  au  milieu  du  township  de  Chapham,  et  à  mi-chemin 
entre  le  coude  en  V  que  fait  la  Picounoc  et  la  **  Ferme  du  lac  à  la 
Jvoutre,  "  dans  Leslie  ;  4^  là  dftns  une  ^irççtion  sud-ouest  à  travers 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  331 

Thome  et  le  centre  de  Clarendon,  jusqu'à  un  point  situé  à  peu 
près  à  mi-chemin  entre  la  Bonnechère  et  le  bureau  de  poste  de 
Castleford,  dans  Horton;  et  enfin,  à  partir  de  là,  dans  une 
direction  ouest-sud-ouest,  directement  à  travers  le  comté  de 
Renfrew. 

Les  subdivisions  de  roches  qui  forment  le  faite  de  cette  anticli-  Roches 

.  formant  lo 

nale  sur  certanies  parties  de  cette  liffne  sont  comme  suit: — Dansfa.todeian- 
le  township  de  Chapham,  la  division  inférieure  de  gneiss  (1)  est 
la  seule  roche  qui  y  soit  ramenée  ;  à  la  "  Ferme  du  lac  à  la  Loutre,'' 
et  dans  tout  le  reste  de  Leslie  et  Thorne,  la  division  inférieure  de 
calcaire  (2)  forme  à  son  tour  le  couronnement  de  l'anticlinale,  et 
elle  se  continue  dans  cette  position  jusqu'à  une  certaine  distance 
dans  Clarendon.  Ces  calcaires  s'amincissent  ensuite  et  font  place, 
sur  le  devant  du  township,  au  gneiss  (3)  qui,  comme  nous  l'avons 
vu,  occupe  le  faîte  de  l'anticlinale  jusque  dan^s  le  comté  de  Eenfrew 
el  à  travers  tout  ce  comté.  Néanmoins,  dans  le  grand  prolonge- 
ment de  cette  anticlinale  vers  l'ouest,  et  entre  les  rivières  Bonne-  Nouvelles 

explorations 

chère  et  Madawaska,  le  terrain  n'a  pas  encore  été  suflnsamment  n^^cessaires. 

étudié,  et  il  n'est  que  naturel  de  supposer  que  dans  cette  direction 

nous  trouverons  que  les  divisions  des  roches  inférieures  (1  et  2) 

reparaissent  à  leur  tour,  s'éloignent  et  font  place  aux  formations 

syénitiques  encore  plus  anciennes. 

Lors  de  ces  secondes  et  récentes  investigations  au  sujet  de  cette 

anticlinale  dans  le  comté  de  Renfrew,  nous  avons  découvert  un 

fait  important  qui  jusqu'alors  avait  échappé  aux  observations. 

C'est  l'existence  d'un  troisième  bassin  intermédiaire  de  calcaires  Bassin  inter- 
médiaire de 

cristallins,  qui  passe  dans  la  partie  sud  du  township  de  Horton caic«i»es. 
en  J)artant  de  l'Outaouais,  entre  la  rivière  Bonnechère  et  Sand- 
Point.  Il  se  compose  simplement  des  calcaires  et  ardoises- 
hornblende  de  (4),  qui  reposent  dans  une  dépression  synclinale 
du  gneiss  de  (3).  Le  contour  de  ce  bassin  reste  encore  à  recon- 
naitre.  Je  puis  dire,  cependant,  que  certains  indices  que  l'on 
rencontre  dans  le  township  de  Bagot  font  croire  qu'il  se  rend 
jusqu'au  lac  Calabougie,  et  se  relie  peut-être  avec  le  bassin  de 
roches  semblables  que  l'on  voit  le  long  de  la  vallée  de  la 
Madawaska. 

Mais  revenons  au  comté  de  Pontiac,  que  nous  avons  laissé  pour  i*<^mtt'  de 
suivre  l'anticlinale  de  gneiss  (3)  de  Clarendon  à  Horton.     Les 
calcaires  de  (4),  sur  le  côté  est  de  cette  anticlinale,  occupent  tout 
le  devant  de  Clarendon,  du  dixième  au  premier  lot,  et  à  la  ligne  calcaires 
de  Bristol,  puis  se  dirigent  nord-nord-est  et  nord,  et  plongent  à  cïarendon, 
l'est  à  un  angle  éleyé,  Cette  ajlure  se  coï^tiAue  à  travprp  l'Outaouais 


332 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Partie  plus 
(^levé^e  de  la 
formation. 


et  amènerait  évidemment  ces  calcaires,  dans  une  direction  sud- 
contaot  avec  sud-oucst,  en  contact  avec  ceux  dont  il  vient  d'être  question  dans 
(le  Horton.**  la  partie  sud  du  township  de  Horton,  et  il  n'y  a  aucun  doute  que 
ces  derniers  représentent  une  partie  de  la  bande  de  Clarendon. 
En  passant  du  lot  dix  au  lot  un,  dans  Horton,  ce  grand  massif  de 
calcaire  est  traversé  de  la  base  au  sommet,  et  son  identité  avec  (4) 
est  démontrée  par  la  subdivision  intermédiaire  d'ardoise-horn- 
blende  noire,  qui  y  est  très  bien  représentée.  Sur  la  ligne  du 
township  de  Bristol,  ce  calcaire  est  suivi,  en  premier  lieu,  du  gneiss 
hornblendique  noir  (5),  et  ensuite  par  le  gneiss  granitique  rouge 
et  du  calcaire  cristallin  d'un  horizon  encore  plus  élevé  ;  et  ainsi, 
pour  la  première  fois  depuis  que  nous  avons  quitté  le  comté  de 
Lanark,  nous  commençons  de  nouveau  à  remonter  un  peu  dans 
la  formation.  Pour  le  moment,  néanmoins,  je  veux  borner  mes 
remarques  à  la  grande  bande  sous-jacente  de  calcaire  (4),  et 
expliquer  aussi  clairement  que  possible  sa  distribution  dans  la 
vallée  de  l'Outaouais,  et  ensuite  vers  le  nord  jusqu'où  elle  a  été 
suivie. 

Donc,  à  partir  de  la  position  occupée  par  ce  massif  de  calcaire  dans 
les  dix  premiers  lots  de  Clarendon,  sa  partie  inférieure,  comme 
nous  l'avons  vu,  traverse  l'Outaouais  et  s'étend  à  l'ouest  dans 
Ontario  par  un  certain  nombre  de  synclin aies  ramifiées,  que  j'ai 
déjà  décrites.  La  partie  supérieure,  cependant,  reste  dans  la 
vallée  de  la  rivière  et  longe  tout  le  devant  du  township  de  Bristol 
jusqu'à  son  extrême  coin  sud-est.  J'ai  déjà,  à  la  page  282  de  ce 
rapport,  décrit  la  position  de  cette  partie  de  la  façade  de  la  bande ^ 
au  quai  du  vapeur  auquel  aboutit  le  chemin  de  fer  urbain  de 
Pontiac,  et  j 'ai  fait  voir  qu'à  partir  de  cet  endroit  elle  fait  une 
courbe  et  court  au  sud-est,  puis  ensuite  au  sud  à  travers  le  town- 
ship de  Fitzroy,  et  qu'enfin,  dans  cette  direction,  elle  atteint  et 
se  relie  à  la  grande  bande  de  calcaire  de  Bramsay,  Lanark  et 
Dalhousie.=^t^  Ainsi,  nous  voyons  que  si  nous  ne  tenions  pas 
compte  de  l'existence  des  bassins  ou  ramifications  secondaires  de 
la  partie  inférieure  de  cette  bande  de  calcaire,  son  allure  directe 
à  partir  de  Ramsay  la  conduirait  aux  positions  qui  viennent  de 
lui  être  assignées  sur  le  front  de  Bristol  et  la  partie  sud-est  de 
Clarendon,  après  quoi,  comme  il  nous  reste  à  le  démontrer,  elle 
s'avance  à  l'intérieur  ou  au  nord  sur  une  distance  de  plus  de  cent 
milles,  et  après  avoir  décrit  plusieurs  zigzags,  qui  la  font  encore 


SyncUnales 
ramlAôes. 


•  Groupe  IV,  Rapport  des  Opérations,  1874-75. 


RAPPORT  PAft   M.  MENftY  G.  VfiKNOft  .  *  333 

parfois  se  rapprocher  de  TOutaonais,  elle  rejoint  enfin  les  forma- contact  des 
tions  de  la  Petite-Nation  et  de  Grenville.*  i»  formation 

Mais  il  est  à  propos  de  donner  quelques  détails  sur  la  distri-  Distribution 
bution  de  cette  bande  de  calcaire  au  nord  et  au  nord-est,  à  travers  dans^ie»  '^^ 

^^  comtes 

les  comtés  de  Pontiac  et  d'Ottawa.     Dans  Olarendon,  presq  ue  d'ottawa  et 

.  »    x-        T.        de  Pontiac. 

immédiatement  en  quittant  la  rivière,  commence  un  autre  grand 
dépôt  de  sable  jaune,  et  comme  il  s'étend  sur  la  plus  grande  partie 
de   ce  township,  il  cache  les  affleurements  de  roches  sur  une 
certaine  distance.  Cependant,  Ton  rencontre  de  nouveau  le  calcaire 
sur  la  ligne  de  division  entre  Glarendon  et  Bristol,  dans  la  hui- 
tième concession,  et  à  un  autre  endroit  à  environ  trois  milles  au 
nord  de  celui-ci,  sur  les  huitième  et  neuvième  lots  des  neuvième 
et  dixième  concessions  du  même    township.     Dans  ces  deux 
positions,  Tallure   est  au  nord-est  et  le  pendage  au  sud-est,  et 
comme  la  distance  entre  ces  deux  points  correspond  de  très  près 
à  celle  de  tout  Taffleurement  sur  les  dix  premiers  lots,  le  long  de 
la  rivière,  il  est  probable  que  ces  affleurements  intérieurs  montrent 
aussi  la  base  et  le  sommet  de  cette  bande  de  calcaire.     Au-delà 
de  ces  deux  positions  dans  Olarendon,  Ton  perd  de  nouveau  toute  Disparition 
trace  de  calcaire  dans  la   région  plate,   sablonneuse,   qui  suit 
immédiatement  au  nord;  mais  dans  le  township  de  Bristol,  à 
Touest  de  Olarendon,  Ton  a  observé  des  affleurements  de  calcaire 
jusqu'à  une  certaine  distance   dans  les  septième  et  huitième 
concessions,  et  ils  présentaient  tous  une  allure  est  et  un  pendage 
sud.    Au  nord  de  ceux-ci  encore,  et  dans  la  douzième  concession 
du  même  township,  une  carrière  de  marbre  a  été  ouverte  sur  un  carriôrc  de 
très  grand  massif  de  calcaire  magnifiquement  rubané,  qui  se  dirige 
dans  une   direction  nord-ouest,   avec  un  plongement  nord-est 
doux.     Or,  cette  allure  et  ce  pendage  étant  exactement  opposés  à 
ceux  offerts  par  les  calcaires  des  septième  et  huitième  concessions, 
il  est  évident  qu'il  doit  exister  une  anticlinale  entre  ces  deux  Anticimaie. 
endroits,  dont  le  cours  général  de  la  Quio  représenterait  l'axe. 
Néanmoins,  nous  n'avons  pas  la  moindre  preuve  superficielle  de 
cette  anticlinale,  mais,  au  contraire,  la  nature  de  la  région  inter- 
médiaire ferait  plutôt  croire  à  une  syclinale.     Les  dépressions 
sur  le  faite  des  anticlinales  ne  sont  cependant  pas  un  fait  inusité 
dans  la  structure  du  système  laurentien.     Une  autre  fouille  faite 
SUT  un  affleurement  de  calcaire  près  de  la  ligne  d'Onslow,  mais 
dans  la  dixième  concession  de  Bristol,  définit  encore  la  marche  de 
cette  bande  à  l'est,  et  nous  y  trouvons  des  indices  de  son  ploiement 
sur  Taxe  d'une  anticlinale. 


•  Voir  Rapport  de  1863-66,  pages  11  et  suiv* 


334  '  EXPLORATION   GÉOLOGiQUË  DtJ  CANADA. 

Anticunaie  Nous  pouvons  donc  dire  en  tonte  sûreté  qne,  à  partir  des  huî- 
Bristoi.  tième  et  neuvième  concessions  de  Clarendon,  cette  grande  bande 
de  calcaire  qui  représente  (4)  est  tout  à  coup  presque  entièrement 
rejetée  en  travers  du  township  de  Bristol  dans  une  profonde  an- 
ticlinale  en  iorme  de  V,  qui  en  reporte  l'affleurement  plus  loin 
dans  la  douzième  concession  de  ce  township,  et  dans  les  cinq  ou 
six  premiers  lots  de  la  treizième  concession  du  premier.  En  re- 
Aîitiounaie    portant  sur  la  carte  cette  partie  des  calcaires  en  forme  de  V  dans 

lit'  l'îilofilrcs 

dans  Bristol.  Bristol,  je  u'ai  pas  été  surpris  de  voir  qu'elle  correspondait  exacte- 
ment avec  Tanticlinale  de  la  même  division  de  roches  dans  le 
township  de  Litchfield,  et  que  la  ligne  qui  représente  Taxe  de 

Axe  de  le  ^'^^^^  lorsqu'on  la  prolonge,  rencontre  celle  que  Ton  peut  dire 
représenter  Taxe  de  Tautre.  Cette  ligne  mesure  tout  près  de  vingt- 
deux  milles,  et  court  dans  une  direction  absolument  nord-ouest  et 
sud-est.  Dans  la  treizième  concession  de  Clarendon,  et  à  travers 
les  cinq  premiers  lots,  cette  bande  de  calcaire  est  de  nouveau  bien 
exposée  ;  on  la  voit  ici  reposer  sur  le  massif  de  gneiss  (3),  qui  forme 
une  chaîne  de  montagnes  au  sud  et  le  long  du  côté  nord  de  la 
Quio,  à  travers  la  douzième  concession  du  même  township.  L'al- 
lure de  ces  deux  divisions  de  roches  (3  et  4)  est  ici  clairement  au 

piongement    nord-oucst,  avec  un  plon^ement  assez  plat  vers  le  nord-est.     A 

doux.  '  X  o  X- 

partir  de  là,  ces  roches  continuent  à  être  bien  exposées  jusqu'au 
centre  de  la  première  moitié  du  township  de  Thorne,  dans  les 
rangs  A  et  B,  et  dans  la  partie  est  de  la  moitié  nord  du  même 
township,  d'où  elles  entrent  dans  l'encoignure  sud-est  de  Leslie. 
Dans  cette  direction,  le  pays  est  montagneux,  mais  le  gneiss  et  le 
calcaire  (3  et  4)  reposent  tous  deux  à  des  angles  très  bas,  car  le 
plongement  n'excède  que  rarement  25^,  et  il  est  souvent  beaucoup 
moindre.  La  plus  basse  division  des  calcaires  (2)  se  rencontre 
ensuite  clairement  vers  l'extrémité  orientale  du  **  Lac  de  la  Ferme," 
entre  les  seconde  et  troisième  concessions  de  Leslie,  où  ils  sont 
disposés  dans  une  attitude  presque  horizontale,  et  occupent  une 
superficie  considérable  de  cette  position  à  l'ouest  jusqu'à  la  "  Fer- 
me du  lac  à  la  Loutre."  Dans  cette  superficie,  il  existe  incontes- 
tablement une  anticlinale  de  cette  division  de  roches  (2)  résultant 
de  la  jonction  des  affleurements  opposés,  où  elles  se  replient  sur 
l'anticlinale  de  Clapham  des  gneiss  inférieurs  (1).  A  l'extrémité 
est  du  lac  Robinson,  dans  la  septième  concession  de  Thorne, 
Pcrpentino  et  les  calcaires  (4)  renferment  une  grande  quantité  de  serpentine 

pyrallolite.  ^    '  .  o  a  r 

et  de  pyrallolite,  qui  prennent  une  variété  de  formes  à 
la  surface  des  lits.  J'ai  cherché  avec  soin  si  j'y  pourrais 
trouver  des   traces   d'Eozoon^    mais  sans    succès.     A    partir   de 


tlAt>POtlT  t»AR   M.   HEKHY  d.  VeKKOK.  335 

Leslie  vers  le  nord-est,  j'ai  éprouvé  beaucoup  de  difficulté 
à  identifier  les  difi*érentes  subdivisions  de  roches,  difficulté  qu'il 
faut  surtout  attribuer  à  leur  attitude  presque  horizontale  et  aux 
grands  amas  de  sable  de  transport  qui  les  recouvrent  partout. 
Mais  le  contour  des  gneiss  inférieurs  (1)  étant  distinctement  définis, 
les  positions  des  divisions  suivantes  pouvaient  généralement  être 
assez  bien  reconnues. 

Je  puis  donc  dire  en  quelques  mots  qu'à  partir  de  Clapham,  le 
rebord  oriental  des  gneiss  rouges  (1)  s'avance  dans  une  direction 
générale  nord-est — sauf  quelques  légères  déviations — jusqu'au  lac 
de  la  Mer-Bleue,  au-delà  du  township  de  Dorion,d'où,  en  suivant 
le  cours  général  de  la  crique  de  l'Aigle,  il  occupe  une  position 
dans  les  parties  occidentales  des  townships  de  Maniwaki  et  Eagan, 
et  atteint  finalement  les  "  Fourches  "  de  la  Gatineau,  à  en- 
viron quatre-vingts  milles  de  l'établissement  du  Désert.  A  l'ouest 
de  cette  ligne,  allez  où  vous  voudrez,  l'on  ne  rencontre  rien  autre 
chose  que  du  gneiss  et  de  la  syénite,  et  tout  le  pays  dans  cette  superficie  de 
direction  est  excessivement  rude  et  stérile.  Dans  le  township  ^"^  ***  ^ 
d'Eagan,  et  entre  la  rivière  du  Désert,  dans  son  cours  nord  et  sud, 
et  la  rivière  Gatineau,  le  quartz  jaunâtre  et  les  roches  d'orthoclase, 
ainsi  que  les  calcaires  parsemés  de  mica  (2),  sont  très  développés 
et  reposent  dans  une  attitude  presque  horizontale,  tandis  que  sur 
la  Gatineau,  et  serpentant  le  long  de  cette  rivière  vers  le  nord, 
nous  trouvons  de  nombreux  indices  de  l'existence  des  calcaires  et 
roches  hornblendiques  noires  de  (4).     Au  Désert,  le  calcaire  abonde  oauaire  a 

.  serpentine. 

encore  en  serpentine  et  présente  de  singulières  formes  sur  les 
surfaces  exposées  à  l'action  de  la  température. 

La  marche  ultérieure  de  ces  roches,  à  partir  de  l'embouchure 
de  la  rivière  du  Désert,  n'a  pas  encore  été  reconnue  dans  ses 
détails,  mais  j'ai  déjà  recueilli  assez  de  faits  pour  me  permettre 
de  dire  que  les  calcaires  se  continuent  vers  le  nord  jusqu'aux 
"Fourches"  delà  Gatineau,  près  desquelles  ils  font  un  détour  Détour  des 

c&>If*-alr6M  sur 

et  traversent  la  récrion  à  l'est  de  la  Gatineau  dans  une  direction  la  rivière 

°  ,  Gatineau. 

générale  sud-est  vers  la  rivière  du  Lièvre.  Ainsi,  dans  la  région 
située  entre  les  parties  supérieures  de  ces  deux  rivières — ^la  Gati- 
neau et  la  Lièvre — il  doit  exister  une  grande  svnclinale  de  roches 
comprenant  non-seulement  les  divisions  de  (1)  à  (5),  que  j'ai 
décrites  jusqu'ici,  mais  aussi  plusieurs  autres  divisions  de  roches 
plus  élevées  dont  il  me  reste  encore  à  parler. 

Ayant  ainsi  décrit  la  marche  des  calcaires  de  (4)  à  partir  du 
front  de  Clarendon  jusqu'à  la  rivière  du  Désert,  distance  d'environ 
soixante-deux  milles  en  ligne  droite,  je  puis  maintenant  faire  en 


336  ÈXt>L0tlATlON   GEOLOGIQUE  DtJ   CANADA. 

peu  de  mots  la  description  des  divisions  de  roches  qui  les  suivent 
Roches  qui     ct  les  rccouvrent  à  Test,  dans  la  partie  occidentale   du  comté 
calcaires  (4).    d'Ottawa  et  vcrs  la  rivière   Gatineau.    Cependant,   le  travail 
commencé  dans  cette  direction  se  poursuit  encore,  et  ce  que  je 
vais  en  dire  ne  doit  être  pris  que  comme  un  simple  résumé  des 
Travail  de      exploratious  faitcs  jusqu'en  1876.    La  section  dont  je  vais  mainte- 
nant m'occuper    particulièrement  est  donc   comprise    dans    le 
triangle  que  formerait  une  ligne  tirée  de  l'encoignure  sud-est  du 
township  de  Clarendon  à  l'embouchure  de  la  rivière  du  Désert,  sur 
la  Gatineau,  et  la  vallée  de  cette  dernière,  à  partir  de  la  rivière 
du  Désert  jusqu'à  l'Outaouais,  dans  le  township  de  HuU. 

Dans  cette  région,  les  roches  présentent  une  série  constamment 
ascendante  en  passant  de  l'ouest  à  l'est,  et  leur  allure  se  conforme 
à  celle  des  divisions  de  roches  que  nous  venons  de  suivre  jusqu'à 
Calcaires  l' établissement  du  Désert.  La  profonde  anticlinale  en  V  du 
township  de  Bristol  modifie  les  assises  partout  jusqu'à  l'embou- 
chure de  la  Gatineau,  mais,  sauf  cette  exception,  les  roches  ont, 
dans  leur  ensemble,  une  allure  constante  au  nord-est,  et  presque 
invariablement  un  léger  pendage  au  sud-est. 

Les   roches   que    l'on    rencontre    consiste    en  alternances  de 

gneiss,    de   calcaire    cristallin   et  d'assises    pyroxéniques    dans 

lesquelles   sont  interstratifiées  un  certain  nombre  de  zones  de 

Zones  couleur  roche  coulcur  de  rouille,  on  fahlbandes,  et  trois  horizons  ou  plus 

de  rouille  r>i  i 

et  1er  magné-  (Je  miucrai  dc  fer  magnétique.  Ces  roches  coiTespondent  indu- 
bitablement à  celles  comprises  dans  les  groupes  V  et  VI  de  mon 
dernier  rapport,  *  dont  j'ai  donné  une  coupe  détaillée,  en  ordre 
ascendant.  (Voir  pages  165,  166.)  Dans  le  comté  de  Lanark,  si 
l'on  s'en  rappelle,  ces  roches  disparaissent  sous  la  formation  silu- 
rienne inférieure  dans  la  partie  sud-est  du  township  de  Ramsay 
mais  elles  percent  parfois  à  travers  cette  formation  sous  forme  de 
monticules  isolés  et  de  crêtes,  dans  la  direction  de  Fitzroy-Harbour, 
sur  l'Outaouais.  De  là,  elles  traversent  évidemment  la  rivière  et 
passent  dans  le  township  de  Bristol,  et  elles  occupent  tout  le 
triangle  dont  je  viens  de  parler,  jusqu'à  la  Gatineau.  Nous  avons 
déjà  vu  que  ces  roches,  à  l'exception  de  leur  division  absolument 
la  plus  basse,  (5,)  ne  prenne  pas  les  formes  synclinales  décrites 
par  les  calcaires  inférieurs  en  haut  de  la  vallée  de  l'Outaouais, 
mais  cela  n'implique  pas  un  manque  de  concordance  entre  ces 
subdivisions  supérieures  et  inférieures,  car  le  devant  ou  le  contour 
supérieur  du  calcaire  (4)  concorde  parfaitement  avec  le  contour  de 


Rapport  des  0])éralioris,  1874-75. 


RAPPORT   PAR  M.   HENRY  G.   VENNOR.  337 

la  base  des  assises  suivantes  dans  tonte  l'étendue  des  comtés  de 
Lanark,  Pontiac  et  Ottawa.  En  passant  donc,  disons  de  la  "  Ferme 
du  lac  à  la  Loutre,"  dans  Leslie,  à  la  rivière  G-atineau,  vers  le  sud- 
est,  nous  retrouvons  exactement  la  même  série  de  roches  que  celles 
que  nous  avons  étudiées  dans  les  comtés  de  Frontenac  et  de 
Lanark,  et  plus  particulièrement  dans  lestownshipsd'Olden,  Oso, 
Sherbrooke  Sud,  Bathurst,  Crosby  Nord  et  Burgess  Nord.  J'ai 
donné  une  coupe  générale  de  ces  roches  à  la  page  166  de  mon  ooupe 
dernier  rapport,  =ît^  et  comme  je  n'ai  pas  à  la  modifier  pour  la  région  roches, 
qui  nous  occupe  en  ce  moment,  je  me  contenterai  d'y  appeler  de 
nouveau  votre  attention.  De  même  que  dans  le  comté  de  Lanark, 
cette  formation  de  gneiss  et  de  calcaire,  dans  le  comté  d'Ottawa, 
se  termine  par  des  roches  à  apatite.  Celles-ci  se  rencontrent  entre  Roches  & 
les  parties  inférieures  des  rivières  de  la  Gatineau  et  du  Lièvre,  et 
dans  les  townships  de  Hull,  Templeton,  Buckingham  et  Portland. 
Ici,  les  ^roches  sont  encore  disposées  en  synclinales,  mais  elles 
paraissent  être  moins  superficielles  que  celles  de  Burgess  Nord. 

Horizons  de  Minerais  de  Fer. 

Les  horizons  de  minerais  de  fer,  indiquas  par  les  mines  de  Minerais 
Forsythe,  Baldwin  et  Haycock,  dans  Hull  et  Templeton,  sont  exac- 
tement dans  la  même  position  stratigraphique  relative  que  les  mi- 
nerais de  fer  magnétique  de  Sherbrooke  Sud  et  Crosby  Nord,  comme 
le  démontrent  les  mines  du  lac  d'Argent,  de  Meyer  ou  Christie, 
de  Fournier  et  d'AUan.  Ces  horizons  de  fer  sont  clairement  au- 
dessous  des  véritables  roches  à  apatite,  bien  que  quelques  gise- 
ments de  ce  minéral  aient  été  parfois  trouvés  associés  avec  et  sous 
elles.  Il  est  un  fait  qui  se  rattache  aux  gisements  de  minerai  de 
fer  dans  la  section  de  l'Outaouais  qu'il  est  bon  de  signaler.  C'est 
le  mélange  et  l'interstratification  de  l'hématite  et  du  fer  oxydulé.nématitcet 
Ce  fait  ne  se  reproduit  nulle  part  dans  les  horizons  de  fer  corres- 
pondants de  Sherbrooke  Sud  ou  de  Crosby  Nord,  où  le  minerai 
est  invariablement  de  fer  oxydulé  cristallin,  variant  naturellement 
en  pureté,  mais  sans  aucune  trace  d'hématite.  Celle-ci  se  ren- 
contre souvent,  néanmoins,  dans  le  comté  de  Lanark,  tant  au- 
dessous  qu'au-dessus  des  horizons  de  fer  magnétique,  mais 
toujours  isolément  ou  associée  à  l'apatite  et  la  pyrite.  Dans  Bur- 
gess Nord,  et  dans  quelques-unes  des  fouilles  qui  ont  été  faites  à  la 
recherche  de  l'apatite,  j'ai  souvent  observé  un  mélange  considé- 


•  Voir  le  mémo  rapport. 


338 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Mine  Poley. 


Mine 
Haycock. 


Mines  de 
Hul  pas 
exploitées. 


Autres 

découvertes 

probables. 

Mines  de 
Forsythe  et 
Baldwln. 


Minerai  de 
fer  pas 
toujours 
constant. 


rable  d'hématite  finement  cristalline,  qui  donnait  à  Tapatite  une 
couleur  rouge  foncée.  Dans  Bathurst,  à  la  mine  Foley,  Tapatite 
est  alliée  au  fer  oxydulé  à  gros  cristaux,  mais  ici  il  n'y  a  aucune 
trace  d'hématite.  La  mine  Haycock,  dans  Hull  et  Templeton,  est 
sur  un  gisement  consistant  en  fer  magnétique  et  en  hématite 
intimement  associés,  qui  appartient  à  un  horizon  correspondant 
à  celui  de  Burgess  Nord,  dans  lequel  Thématite,  la  pyrite  et  l'apa- 
tite  sont  mélangées.  Cette  apparition  et  disparition  de  Thématite 
dans  un  même  horizon  est  un  point  intéressant  et  qui,  je  crois, 
n'est  pas  encore  bien  compris.  On  n'exploitait  pas  les  mines  de 
fer  de  Hull  lors  de  mes  explorations  en  1876,  non  plus  que  les 
gisements  de  fer  de  Haycock,  et  par  conséquent  je  n'ai  rien  à 
ajouter  à  ce  qui  a  déjà  été  publié  à  leur  égard,  si  ce  n'est  que  les 
horizons  auxquels  ils  se  trouvent  ont  été  régulièrement  suivis  sur 
une  distance  de  plus  de  soixante  milles  dans  une  direction  nord. 
Sur  cette  distance,  cependant,  je  n'ai  rencontré  que  fort  peu  d'in- 
dices de  la  présence  du  fer,  et  nulle  part  en  quantité  importante. 
Néanmoins,  la  région  n'est  pas  favorable  à  une  exploration 
minutieuse,  et  il  n'y  a  guère  de  doute  que  dans  cette  direction 
l'on  découvrira  plus  tard  d'autres  grands  gisements  de  fer  magné- 
tique et  d'hématite.  Il  est  très  regrettable  que  l'on  n'ait  pas 
continué  les  travaux  d'exploitation  aux  mines  de  Forsythe  et  de 
Baldwin,  car  de  leur  succès  dépend  l'avenir  de  toutes  les  exploi- 
tations de  fer  dans  la  région  de  l'Outaouais. 

La  distance  qui  sépare  les  gisements  de  fer  de  Sherbrooke  Sud 
et  de  Hull  est,  en  ligne  droite,  de  près  de  cinqante-six  milles  ;  et 
s'il  n'existe  pas  de  dépôts  de  minerai  de  fer  de  quelque  importance 
entre  ces  deux  points,  cela  est  principalement  dû  à  ce  que  la  plus 
grande  partie  de  la  région  intermédiaire  est  occupée  par  des  roches 
4e  la  formation  silurienne  inférieure  reposant  à  plat  qui,  naturelle- 
ment, cachent  entièrement  les  roches  cristallines  sous-jacentes. 
Cependant,  le  fait  même  que  l'on  trouve  du  fer  en  quantité 
exploitable  dans  le  township  de  Hull,  et  immédiatement  où  les 
calcaires  cristallins  et  les  gneiss  sont  bien  exposés  en  premier  lieu, 
me  parait  être  de  nature  à  fortement  encourager  ceux  qui  sont 
intéressés  dans  ces  exploitations,  et  démontrer  qu'il  est  constant 
dans  certains  horizons  de  roche  ;  mais  tant  que  l'on  n'aura  pas  miné 
complètement  et  systématiquement  quelques-uns  de  ces  gisements, 
il  sera  impossible  de  dire  jusqu'à  quel  point  ils  peuvent  être  cons- 
tants en  profondeur.  Il  faut  se  rappeler  que  le  minerai  de  fer, 
quoique  oflFrant  toute  l'apparence  d'un  massif  clairement  interstra- 
tifié, n'est  souvent  pas  un  dépôt  constant.     Il  peut  se  rencontrer 


BAPPOKT  PAR  M.  HENRY  G-  VENNOR.  339 

par  intervalles  sur  nn  espace  de  plusieurs  milles,  et  néanmoins, 
entre  les  affleurements  du  minerai,  il  peut  ne  pas  y  avoir  le 
moindre  indice  de  son  existence.  La  plupart  des  grands  gisements 
qui  se  trouvent  dans  Test  d'Ontario  et  le  comté  d'Ottawa  sont  des 
faits  exceptionnels,  et  leur  étendue  inusitée  est  due  à  la  répétition 
des  affleurements  dans  des  replis  synclinaux  et  anticlinaux  des 
assises.     Par  exemple,  le  "  grand  lit  de   minerai"  de  Belmont"^'»*andut 

^     '  ^  déminerai" 

montre  un  repli  synclinal  et  anticlinal  ;  le  "  lit  de  minerai  de  ^^  »eimont. 
Seymour,"  dans  Madoc,  est  certainement  une  synclinale,  dans 
laquelle  deux  affleurements  de  minerai  de  fer,  chacun  de  quinze 
pieds  d'épaisseur,  sont  repliés  l'un  sur  l'autre  ;  tandis  que  le  grand 
'*  lit  de  minerai  de  fer  de  HuU  "  se  compose  d'une  anticlinale  de 
minerai  magnétique,  à  travers  laquelle  perce  une  bande  inférieure 
de  calcaire  cristallin.  De  fait,  l'importance  d'un  gisement  de  fer 
est  si  souvent  due  à  l'une  ou  l'autre  de  ces  causes,  que  j'ai  parfois 
eu  l'habitude  de  dire  aux  explorateurs  de  diriger  leurs  recherches 
vers  les  endroits  où  les  assises  se  replient  les  unes  sur  les  autres, 
ou  sous  l'axe  d'une  anticlinale  ou  d'une  synclinale,  et  jusqu'ici,  un 
grand  nombre  des  essais  faits  sur  ces  points  ont  été  couronnés  de 
succès.  Les  dislocations  des  strates,  ou  les  failles  avec  leurs  dykes 
et  filons  ordinaires,  contribuent  aussi  très  souvent  à  produire  de 
grands  dépôts  de  minerai  de  fer  ;  mais  je  ne  puis  m'étendre 
davantage  sur  ce  point  pour  le  moment. 

Les  mines  de  fer  du  township  de  Bristol  appartiennent  à  un  Mines  de  fer 
horizon  beaucoup  plus  bas  que  celui  auquel  se  trouvent  les 
"  mines  de  fer  de  Huil.  "  Elles  n'ont  pas  été  exploitées  depuis 
quelques  années,  et  les  fouilles  étaient  remplies  d'eau  et  de  débris 
lorsque  je  les  visitai  en  1876.  Les  gisements  sont  ici  assez 
superficiels,  et  par  conséquent  ne  promettent  pas  beaucoup.  Ils 
paraissent  être  tenus  à  la  surface  par  des  ondulations  des  assises, 
et  l'on  en  a  tiré  une  grande  quantité  de  minerai  sans  avoir  été 
obligé  de  miner  bien  avant.  L'horizon  auquel  se  trouvent  ces 
mines  paraît  correspondre  avec  celui  de  la  "  mine  Foley,  "  dans 
Bathurst  ;  mais  dans  Bristol,  jusqu'ici,  on  n'a  pas  trouvé  d'apatite 
associée  au  minerai  de  fer. 

La  localité  la  plus  septentrionale  dans  laquelle  nous  ayons  Minerai  de  fer 
rencontré  du  minerai  de  fer,  en  1876,  se  trouve  à  Post-Creek,  ou  Giuînêaur*'' 
dans  le  voisinage,  dans  le  township  de  Cameron,  entre  la  Gratineau 
et  le  lac  du  31e  Mille,  ou  Grand  Lac.  Cette  localité  est  située  à 
envii  on  cinquante-quatre  milles  au  nord  de  l'Outaouais,  en  ligne 
droite.  Le  minerai  se  trouve  en  gisements  épars  et  irréguliers, 
au  contact  des  calcaires  cristallins  et  des  gneiss,  et  nous  l'avons 


340 


EXPLORATION   GÉOLÔGrQUfi  DU  CaNaDA. 


Horizon  du 
minerai. 


suivi  au  sud,  au  moyen  d'affleurements  fréquents,  jusqu'à  l'embou- 
chure de  la  Kazabazua,  entre  les  townships  d'Aylwin  et  de  Hincks. 
L'horizon  auquel  se  trouve  ce  minerai  est  ici,  incontestablement, 
le  prolongement  nord  de  celui  auquel  sont  situées  les  •*  mines  de 
Hull." 


Autre  distribution  des  Calcaires  Cristallins. 


Les  Investi- 
gations se 
poursuivent 
encore. 


Quatre 
lisières  de 
calcaire 


Serpentine 
dans  le 
calcaire. 


Six  l  Mères 
de  calcaire. 


Ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit,  les  explorations  se  poursuivent  encore 
dans  toute  cette  section  du  pays,  et  il  faudra  y  travailler  pendant 
une  autre  saison  au  moins  avant  que  les  détails  concernant  la 
structure  géologique  générale  de  la  région  puissent  être  donnés. 
Néanmoins,  je  puis  mentionner  que  dans  une  exploration  faite  au 
sud-est  en  partant  de  Post-Creek,  sur  la  Gatineau,  à  travers  les 
tov^nships  de  Cameron,  Blake  et  Hincks,  jusqu'au  lac  au  Poisson- 
Blanc,  nous  avons  rencontré  quatre  lisières  importantes  de  calcaire 
cristallin,  savoir  : — une  sur  le  cours  général  de  la  vallée  de  la 
Gatineau,  que  je  puis  désigner  ici,  pour  plus  de  commodité,  sous 
le  nom  de  bande  de  la  Gatineau  ;  une  seconde  à  mi-chemin  entre 
la  Gatineau  et  le  Grand  Lac  (du  31e  Mille)  ;  une  troisième  à  travers 
ce  dernier  lac,  et  une  quatrième  le  long  de  la  rive  nord-ouest  du 
lac  au  Poisson-Blanc.  *  Ces  lisières  de  calcaire  sont  séparées  par 
d'importants  volumes  de  gneiss  qui,  néanmoins,  ont  tous  les  mêmes 
caractères  lithologiques,  ou  à  peu  près  ;  et  je  dois  aussi  ajouter 
que  les  calcaires  n'offrent  pas  de  caractères  spéciaux  qui  puissent 
faire  distinguer  les  bandes  les  unes  des  autres.  La  quatrième  et 
plus  haute  bande — c'est-à-dire,  celle  du  lac  au  Poisson-Blanc — 
est  peut-être  plus  chargée  de  serpentine  qu'aucune  des  autres,  et 
l'on  trouve  souvent  de  la  chrysolithe  largement  associée  à  ce 
minerai.  Au-dessous  des  quatre  bandes  de  calcaires,  et  à  l'ouest 
de  la  ligne  d'exploration  ci-dessus  mentionnée,  se  rencontrent  les 
calcaires  de  mes  premières  subdivisions  (2)  et  (4),  ce  qui  fait  en 
tout  six  lisières  de  calcaire  cristallin  stratigraphiquement  distinctes. 
Or,  l'on  remarquera  de  suite  que  ce  nombre  excède  de  deux  celui 
donné  par  Sir  Wm.  E.  Logan,  dans  la  G^otog-ee  du  Canada^  comme 
étant  le  nombre  probable  des  bandes  de  calcaires  dans  la  région 
qu'il  avait  explorée  dans  les  comtés  d'Argenteuil  et  de  Grenville. 
L'on  a  même  rencontré  une  cinquième  bande  dans  cette  partie 


•  J'ai  depuis  constaté  que  la  bande  du  lac  au  Poisson-Blanc  est  une  répétition  de 
celle  qui  traverse  le  lac  de  31  Milles,  du  côté  opposé  d'une  grande  synclinale,  (Voir 
la  carte.)— H.  G.  V. 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  34 1 

orientale  du  pays  :  mais  celle-ci — la  bande  du  "  lac  de  Proctor,  " — caicaireu 

^    J     ^  »  comparés  ft 

lorsqu'elle  est  mentionnée  par  Sir  William,  est  regardée  comme  Jluii  et^e^®"" 
"  trop  petite  pour  mériter  d'être  considérée  séparément.  "  Il  est^*"®"^**^®' 
possible  qu'elle  puisse  être  comprise  parmi  les  six  bandes  de 
calcaire  dans  la  section  du  comté  d'Ottawa,  mais  dans  ce  cas,  je 
dois  dire  qu'il  faut  qu'elle  ait  considérablement  augmenté  de 
volume  entre  l'endroit  où  elle  a  été  observée  par  Sir  "William  et 
celui  où  je  l'ai  rencontrée,  car  les  six  bandes  dont  j'ai  parlé  dans 
le  comté  d'Ottawa  sont  toutes  distinctes  et  importantes.  Cepen- 
dant, j'ai  quelques  raisons  de  croire  que  Sir  W.  E.  Logan  n'a  pas 
rencontré  ma  plus  basse  division  calcarifère  (2),  et  qu'elle  n'est 
pas  comprise  dans  ses  quatre  grandes  bandes  de  calcaire  ;  ou  bien, 
d'un  autre  côté,  il  est  absolument  possible  que  si  on  l'a  rencontrée, 
elle  a  pu  être  prise  pour  une  partie  inférieure  de  son  premier  et 
plus  bas  calcaire.  Incontestablement,  cette  pren^ière  bande  de 
calcaire — celle  du  lac  Tremblant — telle  que  décrite  par  Sir  William, 
a  une  grande  ressemblance  avec  ma  seconde  lisière  (division  .4) 
de  calcaire,  et  je  ne  crois  pas  beaucoup  me  tromper  en  les  consi- 
dérant comme  identiques.  Ainsi,  en  ajoutant  mes  calcaires  (2)  à 
la  coupe  de  Sir  William,  et  en  donnant  plus  d'importance  à  sa 
bande  du  "  lac  de  Proctor,  "  les  deux  coupes  concorderaient  en  concordance 

des  s^rlos 

montrant  six  bandes  de  calcaire  et  cinq  volumes  de  ffueiss  intermé-  ?»»»  les  deux 

.  ^  o  localités. 

diaires. 

Si  l'on  tirait  une  ligne  à  partir  du  lac  de  la  Mer-Bleue  vers  le 
sud-est — immédiatement  en  haut  du  townsbip  de  Dorion,  dans  le 
comté  de  Pontiac — à  travers  le  comté  d'Ottawa,  jusqu'au  centre 
du  townsbip  de  Bigelow,  elle  traverserait  toute  cette  formation, 
depuis  les  gneiss  les  plus  bas  (1)  jusqu'au  calcaire  le  plus  élevé, 
qui,  dans  le  townsbip  de  Bigelow,  repose  dans  une  synclinale  et 
marque  le  sommet  du  système.  Une  pareille  ligne  mesurerait 
près  de  trente  milles,  et  sur  toute  cette  distance  les  roches  offrent 
une  succession  ascendante  constante  ;  mais  l'angle  de  leur  plonge- 
ment  est  presque  invariablement  doux.  S'il  en  était  autrement, 
ou  si  le  plongement  était,  comme  règle  générale,  vertical  ou  à  pic, 
une  ligne  de  dix  ou  douze  milles  sufSrait  pour  embrasser  tous  les 
affleurements  de  ces  roches,  depuis  la  base  jusqu'au  sommet  de 
la  formation. 

C'est  peut-être  aller  un  peu  trop  loin  que  d'essayer  de  faire  une  Estimation 
estimation,  même  d'une  manière  générale,  de  la  puissance  totale  sance  totale 
que  présente  cette  grande  formation  de  roches  cristallines  ;  niais iion»defi»),()oo 

a  oU|UUU  pieds. 

comme  cette  estimation  pourra  servir  de  base  de  comparaison  dans 
les  calculs  futurs,  je  puis  dire  que,  en  comparant  soigneusement 


342  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

les  estimations  faites  dans  quatre  ou  cinq  localités  fort  éloignées 
les  unes  des  autres,  il  semblerait  que  le  volume  total  n'a  pas  moins 
de  50,000  à  60,000  pieds  ;  et  cette  estimation  ne  comprend  pas  la 
grande  formation  de  gneiss  fondamental  et  de  syénite,  mais  ne 
commence  qu'au  premières  assises  de  gneiss  distinctement  stratifié. 
La  puissance  de  la  grande  formation  de  gneiss  et  syénite  sous- 
jacente — qui,  pour  plus  de  commodité  dans  les  descriptions 
futures,  peut  être  représentée  par  la  lettre  A — ne  peut  pas  être 
appréciée  pour  le  moment. 

J'aurais  peut-être  dû  dire  plus  explicitement  que  les  raisons 
pour  lesquelles  je  regarde  la  bande  de  calcaire  du  lac  au  Poisson- 
Blanc  comme  étant  la  plus  élevée  dans  la  formation  sont  que,  à 
l'ouest  de  cette  position,  dans  le  township  de  Bigelow,  j'ai  observé 
l'axe  du  grand  bassin  ou  de  la  grande  synclinale,  et  que  les  roches 
RcKhes  entre  du  lac  au  Poissou-Blanc  se  répètent  toutes  à  la  surface,  à  Test  de 

le  lar  au  -^ 

Tua^nviêre"^  ^^  rivièrc  du  Lièvre.  Ainsi,  en  voyageant  du  township  de  Bigelow 
du  Lièvre,      dans   uue   direction  est,  nous  descendons  de  nouveau  dans  la 
formation  et  rencontrons,  Tun  après  l'autre,  les  affleurements 
opposés  des  mêmes  bandes  de  calcaire  que  celles  que  nous  avons 
déjà  reconnues  à  l'ouest  du  lac  au  Poisson-Blanc.     Il  est  évident 
Anttciinaïc    qu'uuc  autTc  grande  anticlinale  de  gneiss  inférieurs  (1)  existe  à 
inférieurs.      Test  de  la  rivièrc  du  Lièvre  et  à  travers  les  townships — ^récemment 
délimités — de  Kingsland,  Killaly  et  Bidwell,  sur  laquelle  les  for- 
mations subséquentes  de  gneiss  et  de  calcaire  doivent  se  replier 
quelque  part  dans  le  voisinage  du  township   de   Lathbury,  en 
arrière  de  Lochaber,  et  rejoindre  ensuite  les  roches  de  la  synclinale 
de  la  Petite-Nation,  telles  que  suivies  et  portées  sur  la  carte  par 
Sir  W.  E.  Logan.  Ainsi,  dans  le  comté  d'Ottawa,  nous  avons  une 
grande  anticlinale  centrale  et  deux  synclinales  adjacentes,  dont 
les  axes  courent  tous  dans  une  direction  générale  nord  et  sud. 
Synclinale  de  La  syuclinale  ouest — ou  de  la  Gatineau  et  de  la  Lièvre — est  de 
et  de  la         beaucoup  la  plus  grande  des  deux,  tant  sous  le  rapport  de  son 
étendue  vers  le  nord  que  sous  celui  de  sa  largeur  est  et  ouest. 
Elle  atteint  les  "  Fourches  "  de  la  G-atineau  à  une  distance  de  160 
à  200  milles  de  l'Outaouais,  et  elle  peut  même  s'étendre  encore 
Synclinale  de  plus  loiu.   La  secoudc  synclinalc — ou  celle  de  la  seigneurie  de  la 
Nation.         Petite-Nation — ^n'a  pas  la  moitié  de  la  longueur  de  la  première  et 
ne  s'étend  pas  beaucoup  plus  loin  au  nord  que  le  lac  Nomining, 
situé  à  environ  trente-six  milles  au  nord  de  la  limite  septentrionale 
de   cette   seigneurie,   et  à   environ   cinquante-quatre  milles  de 
Ouvrage  A      l'Outaouais.     Il  faudra  encore  beaucoup  de  travail  avant  que  ce 
faire  encore,   j^aguifiquc  morccau   de   structure  géologique  puisse  être  bien 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  343 

représenté  sur  la  carte,  et  avant  que  Ton  puisse  bien  indiquer  la 
liaison  de  tous  les  affleurements  de  roches  dans  les  comtés  de 
Pontiac,  d'Ottawa  et  d'Argenteuiî  ;  mais  il  en  a  été  suffisamment 
accompli  pour  prouver  que  toutes  les  roches  dans  ces  comtés  ne 
sont  qu'un  simple  prolongement  à  Test  de  celles  qui  prennent 
un  si  grand  développement  dans  Test  d'Ontario,  et  qui  font  le 
sujet  de  mes  rapports  depuis  un  certain  nombre  d'années. 

Le  point  le  plus   intéressant  qui  nous  reste  maintenant  à  Position  des 
déterminer  est  la  position  stratigraphique  des  labradorites   qui 
ont  été  trouvées  à  l'est  du  comté  d'Argenteuil,  et  si  elles  consti- 
tuent ou  non  un  système  distinct  et  non-concordant  de  celles  que 
nous  avons   décrites  dans   ce  rapport.     S'il  en  était  ainsi,  ces 
dernières  constitueraient  alors  une  formation  intermédiaire  entre 
les  roches  laurentiennes  inférieures  et  supérieures;  mais  dans  le  Terrain 
cas  contraire,  c'est-à-dire  si  ces  labradorites  ne  se  trouvaient  être  inférieur  et 
qu'une  partie  de  cette  formation  de  gneiss  et  de  calcaire,  alors 
nous  n'aurions  simplement  qu'un  système  laurentien  inférieur  et 
un  supérieur. 

III. 

Les  Gisements  d'Apatitk  et  de  Plombagine  des  Cantons 

DE  BUCKINGHAM,   PoRTLAND,   TeMPLETON  ET   HULL, 

Comté  d'Ottawa. 

Dans  la  section  immédiatement  précédente  de  ce  rapport,  j'ai  Rapporta 
parlé  des  minerais  de  fer  du  comté  d'Ottawa,  et  je  vais  maintenant  sur  l'apatite. 
m'occuper  des  gisements  de  minerais  dont  l'importance  vient  en 
second  lieu,  c'est-à-dire,  ceux  d'apatite  ou  phosphate  de  chaux,  et 
de  plombagine  ou  graphite.  Il  a  déjà  été  donné  beaucoup  de 
renseignements  sur  ces  derniers  dans  les  rapports  précédents  de 
la  Commission  Géologique,  et  plus  particulièrement  dans  la 
Géologie  du  Canada  (1863),  et  dans  le  Rapport  des  Opérations 
des  années  1863-66.  Ce  dernier  renferme  les  notices  de  Sir 
W.  E.  Logan  sur  les  gisements  de  plombagine  du  township  de 
Buckingham,  qui  en  embrassent  plusieurs  exploités  plus  tard 
sur  une  grande  échelle.  Lorsque  ces  rapports  ont  été  écrits, 
cependant,  l'on  ne  connaissait  encore  que  fort  peu  de  chose  de  la 
position  stratigraphique  relative  des  gisements  d'apatite  et  de 
plombagine,  et  l'on  n'avait  pas  encore,  non  plus,  reconnu  la 
structure  géologique  de  la  région  immédiatement  environnante. 
Je  vais  maintenant  passer  en  revue  tous  les  plus  importants  de 


344  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

ces  gisements,  en  indiquant  les  exploitations  qui  y  ont  été  faites 
jusqu'à  présent  (fin  de  1876),  et  décrire  leur  véritable  position 
stratigraphique. 

Apatite  ou  Phosphate  de  Chaux, 

Position  des  Jj'exploitaliou  do  ce  minéral  dans  la  région  de  TOutaouais 
phosphate.  q^\^  ^^  ^ate  Comparativement  récente,  et  excepté  dans  une  couple 
de  mes  derniers  rapports,  elle  n'a  été  que  peu  remarquée.  Les 
roches  dans  lesquelles  il  se  rencontre  occupent  une  position 
distincte,  géologiquement  et  géographiquement,  de  celles  dans 
lesquelles  on  trouve  les  gisements  de  plombagine,  et  il  a  été 
constaté  tout  récemment  qu'elles  appartiennent  à  une  partie  plus 
élevée  de  la  formation.  Dans  les  cantons  de  Buckingham  et 
Templeton,  Tapatite  est  bornée  à  une  lisière  de  roches  d'une 
largeur  moyenne  d'environ  un  mille  trois  quarts,  qui  court  dans 
une  direction  générale  nord-est  à  partir  du  moulin  de  Perkins, 
sur  la  rivière  Blanche,  près  du  centre  de  Templeton,  à  travers 
l'extrême  encoignure  nord-ouest  de  Buckingham,  et  de  là  en  tra- 
versant la  rivière  du  Lièvre,  à  travers  le  coin  sud-est  de  Portland, 
jusque  vers  le  centre  du  township  de  Derry.  Cette  lisière  est  très 
productive  et  donne  une  meilleure  qualité  d'apatite  que  tout  ce 
que  j'ai  vu  dans  aucune  autre  partie  du  pays.  C'est  sur  elle  que 
se  trouvent  toutes  les  mines  d'apatite  de  quelque  importance 
ouvertes  jusqu'ici,  et  sur  sa  répétition,  sur  les  côtés  opposés  des 
replis  anticlinaux  et  synclinaux  des  strates,  que  l'on  découvrira 
probablement  d'autres  gisements  semblables. 

Je  vais  maintenant  énumérer  les  propriétés  sur  lesquelles  il  a 
été  trouvé  et  exploité  de  l'apatite  dans  Buckingham,  Portland  et 
Templeton.  * 
Townshfpde  Portland,  rang  J,  lot  7. — Ce  lot  appartient  à  la  Compagnie  des 
Mines  de  Buckingham,  et  il  était  exploité  pour  la  compagnie  sous 
la  direction  de  Peter  Powers,  autrefois  de  Burgess  Nord.  Il  y  a 
ici  vingt-quatre  fouilles  ou  plus,  et  quelques-unes  promettent 
beaucoup.  Elles  se  trouvent  toutes  sur  le  bas  de  ce  lot,  et  du 
côté  nord-est  de  la  rivière  du  Lièvre.  La  plus  grande,  et  jus- 
qu'ici la  plus  importante  de  ces  fouilles,  est  située  tout  près  de  la 
ligne  qui  divise  les  premier  et  deuxième  rangs.   C'est  un  puits  de 


•  Il  faut  ?e  rappeler  que  les  observations  ci-dessus  ont  été  faites  à  la  fin  de  1876, 
lorsque  l'on  ne  faisait  que  commencer  les  exploitations  de  phosphate.  Un  prochain 
rapport  fera  voir  la  très  grande  étendue  sur  laquelle  on  l'exploite  maintenant.  Cepen- 
dant, la  earte  qui  accompagne  ce  rapport  contient  une  bonne  partie  de  ces  nouveaux 
renseign^nnents. 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  345 

largeur  irrégulière,  profond  de  dix  à  douze  pieds,  sur  un  magni- 
fique gisement  d'apatite  cristalline  d'un  vert  bleuâtre  clair,  qui, 
par  endroits,  mesure  de  vingt  à  vingt-quatre  pieds  à  travers  ce 
que  Ton  suppdfee  être  la  direction  ;  mais,  comme  tous  les  gise- 
ments d'apatite,  il  est  fort  irrégulier,  et  Ton  ne  peut  compter  qu'il 
se  prolonge  de  trois  pieds  au-delà  de  ce  qu'on  en  voit  réellement. 
ï)es  filets  ou  lits  d'apatite  de  deux,  trois  ou  six  pouces  d'épaisseur 
atteignent,  sur  une  distance  de  quelques  verges,  plusieurs  pieds 
de  puissance,  après  quoi  ces  amas  disparaissent  aussi  subitement 
en  poussant  les  fouilles  un  peu  plus  loin.  A  partir  de  la  fouille 
dont  il  est  ici  question,  l'on  a  pratiqué  une  tranchée  d'environ 
ciuqante  verges  dans  une  direction  est  et  ouest,  et  l'on  a  partout' 
mis  à  découvert  une  bonne  quantité  d'apatite.  Dans  la  fouille 
centrale  ou  principale,  il  y  a  beaucoup  de  mica  très  noir,  en  gros 
cristaux,  et  cela  augmente  le  coût  de  l'exploitation,  car  il  se  trouve 
dispersé  en  grande  quantité  dans  quelques-unes  des  meilleures 
parties  du  gisement.  Cependant,  le  carbonate  de  chaux  (ou  cai- 
cite),  qui  se  rencontre  souvent  en  abondance  dans  ces  dépôts, 
parait  être  presque  entièrement  absent  dans  celui-ci,  et  Ton  en  a 
extrait  de  très  gros  morceaux  d'apatite  sans  la  moindre  trace  d'im- 
pureté. Le  mica  n'a  aucune  valeur  marchande,  car  il  est  presque 
noir,  et  les  surfaces  des  cristaux  sont  fort  voilées  et  traversées  de 
joints  ou  failles.  Laroche  encaissante  et  avoisinante  est  un  mélange 
de  pyroxène,  de  feldspath  et  de  quartz,  qui  prend  une  couleur 
brunâtre  pâle  au  dehors. 

Ce  gisement  n'a  été  découvert  qu'en  juillet  1876,  et  Von  en  a 
tiré,  depuis,  plus  de  cent  tonnes  d'apatite  de  première  qualité. 
Sur  cette  quantité,  soixante-huit  tonnes  ont  été  expédiées  en  An- 
gleterre par  la  Compagnie  des  Mines  de  Buckingham.  Vers  la 
rivière  du  Lièvre,  et  sur  le  même  lot,  il  a  été  pratiqué  un  certain 
nombre  d'autres  fouilles,  dans  chacune  desquel/les  on  a  trouvé  de 
l'apatite  ;  mais  elle  existait  en  amas  très  irréguliers,  dans  une 
roche  en  grande  partie  composée  de  pyroxène  ou  coccolite  grenu, 
gris-verdâtre,  associé  avec  beaucoup  de  quartz  transparent  ou 
blanc,  et  de  roche  orthoclase  rouge  à  gros  c^^istaux.  Cette  même 
espèce  de  roche,  avec  traces  d'apatite,  court  jusqu'au  bord  de  la 
rivière  aux  "  Petits  Rapides,  "  sur  le  lot  8,  rang  II,  de  Portland, 
où  l'on  a  aussi  autrefois  essayé  de  miner,  mais  sans  succès.  "^ 

Portland,  lot  6,  rang'  IL — Sur  ce  lot,'M.  Watts,  autrefois  deBur-TownKhipdo 
gess  Nord,  exploite  l'apatite.  Elle  se  trouve  en  nombre  d'endroits, 


Voir  Rapport  des  opérations,  1873-74,  page  171. 


346  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DD  CANADA. 

et  dans  les  mêmes  conditions  que  celles  dont  je  viens  de  parler. 
Les  gisements  sont  ici  le  prolongement  de  ceux  du  lot  7,  rang  I. 
Il  se  trouve  aussi  de  Tapatite  sur  le  lot  7,  rang  II,  mais  jusqu'ici 
on  n'y  a  fait  que  fort  peu  de  recherches. 

Tnwnshipde  Buckingham^  lot  27,  rang  XII,  —  Ce  lot  appartient  aussi  à  la 
Compagnie  des  Mines  de  Buckingham  et  promet  beaucoup.  Jus- 
qu'ici, l'on  n'y  a  guère  fait  autre  chose  que  des  recherches,  mais 
elles  ont  révélé  l'existence  de  plusieurs  gisements  superficiels 
qui  promettent.  Les  roches  sur  ce  lot  sont  le  prolongement  sud- 
ouest  direct  de  celles  du  lot  7,  rang  I,  de  Portland,  et  il  y  a  toute 
raison  de  croire  que  l'apatite  s'étend  aussi  d'un  lot  à  l'autre. 

Buckingham,  ht  28,  rang  XIL — Sur  ce  lot,  il  y  a  plusieurs  assez 
bons  indices  superficiels  d'apatite,  mais  à  part  leur  mise  à  décou- 
vert, il  n'y  a  presque  rien  été  fait.  Ils  font  suite  à  ceux  du  lot  27 
du  même  ranjr. 

A  partir  de  là,  cette  zone  particulière  de  roches  à  phosphate 
court  directement  vers  le  centre  du  township  de  Templeton,  mais 
dans  cette  direction,  il  n'a  pas  été  fait  d'autres  fouilles  avant  que 

Miller!^  l'on  n'arrive  au  moulin  de  Perkins,  sur  la  Blanche,  où  l'on  a  encore 
découvert  de  l'apatite,  et  où  elle  est  exploitée  par  M.  Miller,  sur 
le  quinzième  lot  du  huitième  rang.  * 

Les  propriétés  jusqu'ici  mentionnées  se  trouvent  situées  sur  la 
plus  septentrionale  de  deux  zones  productives  dans  la  lisière  de 
roches  à  phosphate.  L'autre  passe  à  environ  un  mille  trois  quarts 
plus  au  sud,  et  est  très  bien  définie  par  plusieurs  minières  impor- 
tantes.    Elles  sont  comme  suit  : — 

To\yn8hipde  Buckitigham,  lots  17, 18  et  19,  rang  XII, — Ces  lots,  à  l'exception 
de  la  moitié  sud  du  18e, — qui  est  la  propriété  du  Dr.  J.  A.  Grant, 
d'Ottawa, — appartiennent  encore  à  la  Compagnie  des  Mines  de 
Buckingham.  J'ai  déjà  parlé  de  cette  localité  dans  le  Rapport 
des  Opérations  des  années  1873-74,  page  172,  mais  on  y  a  beaucoup 
travaillé  depuis,  et  plusieurs  nouveaux  gisements  de  phosphate 
ont  été  découverts.  De  fait,  à  la  date  du  rapport  que  je  viens  de 
citer,  on  ne  connaissait  l'existence  de  l'apatite  que  dans  deux  ou 
trois  endroits  dans  tout  le  township.  Sur  ces  lots,  les  meilleurs 
indices  de  minéral  se  trouvent  sur  la  première  partie  du  19e  lot, 
et  vers  le  milieu  du  18e.  Ici,  une  grande  partie  du  phosphate 
prend  la  forme  de  cristaux  de  toutes  grosseurs,  mais  il  s'y  trouve 
aussi  en  lits  considérables.     Il  est  fort  décoloré  par  la  rouille  de 


•  Il  y  a  maintenant  plus  de  150  excavations  pratiquées  sur  les  gisements  de  phos- 
phate de  chaux  dans  Templeton. — H.G.V. 


RAPPORT   PAR    M.    HENRY   G.   VENNOR.  347 

fer,  probablement  due  à  la  décomposition  de  la  pyrite  ;  et  ce  fait, 
ainsi  que  reiistence  d'agrégations  de  cristaux,  caractérise  par- 
ticulièrement tout  cet  horizon  de  roches.  Les  cristaux  d'apatite 
n'ont  pas  été  remarqués  en  quantité  dans  le  premier  ou  le  der- 
nier horizon  décrit,  où  le  minéral  semble  avoir  été  déposé  dans 
des  conditions  quelque  peu  différentes. 

En  examinant  d'abord  les  gisements  d'apatite  colorée  parlaApntue 
rouille,  sur  les  lots  18  et  19  de  la  propriété  de  la  Compagnie  des*^^""  ^^* 
Mines  de  Buckingham,  je  n'ai  pas  eu  une  bonne  opinion  de  leur 
apparence,  car  il  me  semblait  qu'un  aussi  grand  mélange  de  fer 
devait  nuire  à  la  valeur  marchande  du  minéral.  Cependant,  cela 
ne  paraît  pas  être  le  cas,  car  M.  IStephenson,  le  gérant  général 
de  la  compagnie,  m'a  dit  ensuite  que  des  échantillons  qui  avaient 
la  plus  mauvaise  apparence,  analysés  par  le  professeur  Chapman, 
avaient  donné  un  percentage  excessivement  élevé  ;  pourtant,  je 
ne  suis  pas  tout  à  fait  convaincu  que  cette  épreuve  de  laboratoire 
prouve  absolument  que  la  valeur  du  dépôt,  comme  ensemble,  ne 
soit  pas  plus  ou  moins  affectée  par  ce  mélange  étranger.  Néan- 
moins, il  en  a  été  expédié  cinquante  ou  soixante  tonnes  en  Angle- 
terre, et  nous  en  connaîtrons  bientôt  le  résultat.  Le  carbonate  de 
chaux  est  presque  invariablement  présent  dans  ces  dépôts  ferru- 
gineux, et  forme  souvent  la  matrice  dans  laquelle  les  cristaux 
d'apatite  sont  empâtés.  Sur  le  devant  ou  la  partie  sud  des  lots 
18  et  19,  il  y  a  quelques  petites  bandes  d'apatite  cristalline,  avec 
nouveaux  indices  de  strates  rouillées,  ,et  comme  l'expérience  a 
clairement  démontré,  dans  Burgess  Nord,  que  lorsqu'elles  se  ren- 
contrent l'apatite  disparaît,  je  serais  porté  à  croire  que  nous 
sommes,  sur  ces  lots,  rendus  à  la  limite  sud  de  la  lisière  de 
phosphate. 

Vers  le  front  du  lot  19,  on  a  fait  une  grande  excavation,  et  l'on 
a  enlevé  une  qantité  de  phosphate  de  ce  qui  paraissait  être  un  lit 
considérable.  Tout  auprès  une  seconde  fouille  révèle  un  gise- 
ment qui  mesure  de  dix  à  douze  pieds  en  travers,  et  un  autre  de 
sept  pieds  ;  ce  dernier  n'est  pas  ferrugineux,  mais  d'une  couleur 
vert-bleuâtre  claire.  Sur  le  même  lot,  il  y  a  une  assez  grosse 
montagne  de  roche,  et  dans  toute  celle-ci,  l'apatite  existe  en  plus 
ou  moins  grande  abondance.  Il  reste  évident,  néanmoins,  qu'au- 
cun de  ces  dépôts  n'est  régulier  ou  bien  défini,  et  on  ne  les  dé- 
couvre qu'en  travaillant  au  hasard,  et  même  alors  il  n'y  a  aucune 
certitude  qu'ils  s'étendent  au-delà  de  ce  qu'on  en  voit  réellement. 
La  propriété  du  Dr.  Grant — la  moitié  sud  du  lot  18 — contient 
d'assez  belles  montres  de  minéral,  mais  on  y  a  fort  peu  travaillé 


348  BXPLOllATION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

depuis  la  dernière  fois  que  je  l'ai  examinée.  Ce  lot  est  excessivement 
bien  titué  ponr  l'expédition  facile  da  phosphate  à  Backingham, 
par  la  rivière  du  Lierre.  Sur  la  moitié  nord  du  même  lot,  il  n'a 
encore  été  fait  q^ne  peu  de  chose,  mais  l'apatite  se  montre  en  plu> 
sienrs  endroits.  Vers  le  milieu  du  lot,  les  cristaux  sont  abondants, 
et  quelques-uns  sont  d'une  grosseur  extraordinaire  ;  il  s'y  trouve 
aussi  du  carbouate  de  chaux  rose  ou  couleur  de  chair  en  quan- 
tité considérable.  L'un  des  gros  cristaux  obtenus  ici  a  été  envoyé 
à  Philadelphie  :  il  pesait  plus  de  65  Ibs.  J'ai  remarqué  des 
fragments  d'autres  cristaux  sur  le  terrain,  qui,  complets,  ne  de- 
vaient pas  peser  moins  de  400  à  500  Ibs.  Cet  horizon  de  phosphate 
est  très  intéressant,  mais  il  ne  différa  pas  beaucoup  d'un  ou  deux 
autres  que  j'ai  rencontrés  sur  la  rivière  Rideau,  dans  Burgess  Nord, 
Ontario.  * 
"■  Buckingham,  loi  17. — A  l'époqoe  de  ma  visite,  on  faisait  des 
recherches  sur  ce  lot,  qui  est  le  dernier  de  la  Compagnie  des  Mines 
de  Buckingham.  L'on  avait  fait  un  certain  nombre  de  dépouil- 
lements sur  des  couches  et  des  amas  d'apatite,  dont  quelques-uns 
promettaient  beaucoup.  Presque  toute  l'apatite  est  couleur  de 
rouille  foncée,  et  une  grande  proportion  en  est  sous  forme  de  cris- 
taux. La  pyrite  est  aussi  visiblement  présente  dans  une  bonne  partie 
de  la  roche  tirée  des  excav.itions,  et  les  conditions  générales  des 
gisements  sont  semblables  à  celles  de  ceux  que  l'on  trouve  sur  les 
lots  18  et  19.  TJn  très  beau  pyroxène  noir-verdâtre,  en  gros  cris- 
taux, ressemblant  à  de  l'apatite  noire,  se  trouve  aussi  en  abon- 
dance sur  le  lot  17.  Des  échantillons  en  ont  été  recueillis  et 
soumis  au  Dr.  Harrington  pour  qu'il  les  examinât.  Une  grande 
quantité  de  mica,  d'une  couleur  beaucoup  plus  claire  que  tout  ce 
que  j'ai  rencontré  jusqu'ici  dans  Buckingham,  se  trouve  aussi  sur 
ce  lot.  Les  excavations  pratiquées  sur  les  lots  17,  18  et  19,  dans  le 
douzième  rang  de  Backingham — que  je  viens  de  décrire — sont 
situées  à  environ  deux  milles  et  demi  au  sud-est  de  celles  dont 
j'ai  déjA  parlé  dans  Portland,  et  ces  deux  positions  peuvent  être 
regardées  comme  représentant,  dans  cette  section  particulière,  la 
largeur  de  la  lisière  des  roches  à  phosphate.  La  roche  qui  courre 
la  partie  intermédiaire  de  cette  région  paraît  ne  contenir  aucun 
minéral,  ou,  du  moins,  il  n'en  a  pas  encore  été  trouvé  jusqu'ici. 
Nous  avons  donc  deux  horizons  clairement  distincts  sur  lesquels 
on  peut  rechercher  de  nouveaux  gisements,  et  lorsque  l'un  ou 


*  Cettd  localîié  minière  de  la  Compagnie    des   Mines   de  Bucltingliam   paraît 
mainleiianl  surpasser  loul  ce  qui  a  été  découvert  jusqu'ici. 


RAPPORT  PAR   M.  ItKNRt  G,  VEI^NOR.  349 

Tautre  aura  été  rencontré,  on  peut  compter  que  le  second  ne 
pas  sera  loin. 

Buckingham,  lois  18, 19,  20  et  22,  rang  XL— M.  Grerald  C.  Brown,  Buckingham. 
autrefois  de  Perth,  auquel  la  Commission  Géologique  est  rede- 
vable de  beaucoup  de  renseignements  à  propos  des  exploitations 
minières  dans  Burgess  et  Dalhousie,  a  été  activement  occupé  à 
miner  le  phosphate  dans  le  onzième  rang  de  Buckingham.  Il 
travailla  d'abord  sur  les  parties  nord  des  lots  18  et  19,  sur  le  côté 
nord-est  de  la  rivière  du  Lièvre,  et  aboutissant  immédiatement 
aux  lots  qui  portent  les  mêmes  numéros  dans  le  douzième  rang. 
Sur  ces  lots,  il  a  été  tiré  beaucoup  d'apatite  de  gisements  absolu- 
ment semblables  à  tous  égards  à  ceux  que  je  viens  de  décrire. 
Des  fouilles  ont  aussi  été  faites  sur  des  gîtes  de  bonne  apparence 
dans  les  parties  nord  des  lots  21  et  22,  et  surtout  sur  le  premier, 
lesquels  ressemblaient  aussi,  par  leurs  conditions  générales,  à 
ceux  qui  existent  sur  les  lots  18  et  19  du  douzième  rang.  Ici 
encore  une  grande  partie  du  phosphate  est  colorée  de  rouille,  et 
Ton  peut  suivre  une  zone  de  roches  de  cette  couleur  jusqu'à  la 
concession  de  la  Compagnie  des  Mines  de  Buckingham,  dans  le 
douzième  rang,  leur  allure  étant  dans  une  direction  générale 
nord-est  et  sud-ouest. 

Buckingham,  lot  25,  rang  X. — Il  a  aussi  été  découvert  du  phos- Buckingham 
phate  sur  ce  lot  par  M.  Brown.  Il  se  trouve  sur  le  prolongement 
sud-ouest  de  la  lisière  couleur  de  rouille  qui  traverse  les  parties 
nord  des  lots  20  et  21  du  onzième  rang.  Sur  ce  lot,  il  y  a  une  mon- 
tagne appelée  la  **  Montagne  Brûlée,"  de  gneiss  pyroxénique 
couleur  de  rouille  pourrie  ;  et  le  phosphate  y  existe  dans  les 
mêmes  conditions  que  celles  déjà  décrites.  A  l'époque  de  ma 
visite  à  Buckingham,  M.  Brown  explorait  dans  cette  direction,  et 
il  avait  suspendu  ses  opérations  sur  les  lots  18  et  19  du  onzième 
rang.  La  distance  entre  les  deux  horizons  productifs  de  phos- 
phate, jusqu'au  lot  25,  dans  le  dixième  rang,  reste  à  peu  près  la 
même  que  celle  déjà  indiquée,  savoir,  environ  deux  milles  et 
demi,  et  jusque-là  il  n'avait  pas  été  découvert  de  gisements  de 
quelque  importance  dans  la  lisière  de  terrain  intermédiaire. 

Au  sud  du  dixième  rang  de  Buckingham,  il  n'a  pas  été  trouvé 
de  phosphate  en  gîte  exploitable,  mais  en  quelques  endroits  des 
cristaux  d'apatite  sont  empâtés  dans  la  gangue  des  veines  de 
plombagine.     A  partir   du   25e   lot,  dans  le   dixième  rang,  leproionsre- 
phosphate  continue  à  se  montrer  dans  des  affleurements  de  surface  nsiêreue 

.  phosphate. 

jusqu'aux  premier,  deuxième  et  troisième  lots  du  douzième  rang 
de  Templeton,  d'où  la  lisière  passe  dans  le  onzième  rang  et  court 


350  EXPLORATION  GâOLO&IQtlB  DtJ  CANADA. 

eusaite  plas  an  end  à  travers  le  côté  est  de  ce  canton.  Malhenren- 
sement,  dans  cette  marche  sad  des  roches  vers  l'Otitaouais,  le 
terrain  baisse  et  de\'ieut  fort  couvert  par  le  sol,  et,  conséquemment, 
les  gisements  de  phosphate  qui  peuvent  se  trouver  dans  cette 
directioa  ne  verront  probablement  jamais  le  jour.  Sur  le  prolon- 
gement nord-est  de  la  lisière  à  phosphate  de  Backingham, 
cependant,  ou  dans  la  partie  sud-ouest  de  Berry,  le  pays  est  élevé 
et  montagnenx,  et  les  roches  sont  favorablement  disposées  pour 
les  explorations.  J'ai  beaucoup  d'espoir  dans  les  découiertes 
futures  qui  seront  faites  dans  cette  direction,  mais  pour  réussir, 
les  explorations  devront  être  conduites  systématiquement  et  avec 
quelque  connnaissance  de  la  position  stratigraphiqne  des  deux 
lisières  productives  de  roches  à  phosphate.  Les  explorateurs 
feront  bien  aussi  de  se  rappeler  que  ces  roches  ne  s'étendent  pas 
jusqu'à  nue  distance  interminable  au  nord-est,  mais  qu'au  contraire 
elles  tournent  bientôt,  dans  Derry,  d'abord  an  nord  et  ensuite  au 
nord-ouest,  et  qu'elles  reviennent  entin  à  la  rivière  du  Lièvre  et 
traversent  du  côté  opposé  à  quelque  distance  en  bas  des 
"  Gi-randes  Chutes,  "  situées  immédiatement  au  nord  du  township 
de  Portland,  et  à  environ  vi.'.gt-cinq  milles  du  village  d»  Buck- 
ingham. 

CoiU  de  l'extraction  et  du  transport  de  l'upalile  de  Buckingham 
et  Portland  à  Montréal. 

La  Compagnie  des  Mines  de  Buckingham  a  fait  quelques  expé- 
ditions de  phosphate  en  Angleterre,  et  M,  W.  H.  Stephenson  me 
dit  que  le  coût  total  en  a  été  comme  suit  :  — 

Extraction  ._. f  4.00  à  $5,00  par  tonne 

Transport  à  la  barg« —  50  ■' 

Fréta  Buckingliara —  50  " 

Transport  au  t\aa.\,  rivière  Oulaouaia —  50  •' 

Fréta  Montréal 1.00  à  1.35 

Déclurgement,  etc.,  à  Montréal —  50  " 

Freten  Angleterre —  4  00 

Déchargement,  ctc —  75  ■' 

î  1.1.00 

En  hiver,  lorsque  le  minérnl  est  charroyé  directement  de  la  mine 
à  rOutaouais,  le  coût  est  à  peu  près  le  même.* 


•  Ceci  n'était  qu'une  e.'!])érienoe.  Le  lraii»^porl  se  fait  maintenant  par  I 
chemin  de  rerd'OllawaelOccidiîiilal  au  prix  de$l  ia  tonne  jusqu'à  Montréal. — F6i 
1878.— G.  H.  V. 


HAPPORT  PAR   M.  HfiNRY  G.  VBNNOR.  351 

Apatite  dans  Hull  et  Wakefield, 

Sur  la  répétition  de  cette  même  lisière  de  roches  à  phosphate,  Autres 
du  côté  opposé  d'un  bassin  ou  d'une  synclinale,  dans  les  cantons  phosphate. 
de  Hull  et  Wakefield,  Ton  a  trouvé  ce  minéral  dans  une  ou  deux 
localités;  mais  il  n'y  a,  jusqu'ici,  aucune  fouille  qui  mérite  le  nom 
de  mine.  Sur  la  moitié  sud  du  lot  S,  dans  le  treizième  rang  de 
Hull,  M.  Haycock,  d'Ottawa,  a  découvert  quelques  gisements  de 
phosphate  très  irréguliers.  D'après  ce  que  j'ai  vu  de  ce  lot,  je 
serais  porté  à  croire  que  l'on  n'y  a  atteint  ni  Tune  ni  l'autre  des 
lisières  productives  de  roche  ;  mais,  néanmoins,  l'existence  de 
l'apatite  en  cet  endroit  est  encourageante.  On  a  fait  quelques 
petites  fouilles  dans  les  parties  nord  des  lots  4  et  5  du  onzième 
rang,  et  je  crois  que  l'on  y  a  aussi  trouvé  des  indices  du  minéral. 

Bans  Wakefield,  et  pas  loin  de  la  ligne  de  Hull,  sur  les  lots  14  et  15 
du  premier  rang,  M.  Q-.  Clark,  d'Ottawa,  a  récemment  fait  quelques 
travaux  d'exploration.  L'apatite  paraît  y  être  d'excellente  qualité, 
mais  jusqu'ici  il  n'a  pas  encore  été  fait  assez  d'ouvrage  pour  que 
l'on  puisse  juger  de  l'étendue  des  gisements.  Pour  le  moment,  il 
n'y  a  rien,  dans  Hull  et  Wakefield,  qui  puisse  être  comparé  à  la 
majorité  des  mines  des  cantons  de  Portland  et  de  Buckingham  ; 
mais  comme  l'horizon  de  roche  est  le  même  dans  toutes  ces 
localités,  il  n'y  aucune  raison  pour  laquelle  on  ne  trouverait  pas 
encore  d' apatite  en  gisements  exploitables,  non-seulement  dans 
Hull  et  Wakefield,  mais  même  plus  au  nord  sur  une  certaine 
distance  le  long  de  la  Gratineau.* 

Plombagine  ou  Graphite. 

Les  véritables  roches  à  plombagine,  dans  Buckingham,  se  caractère  des 
trouvent  au  sud-est  de  la  lisière  à  phosphate,  et  occupent  une  très  plombagine. 
grande  superficie  dans  ce  township  et  celui  de  Lochaber.  Elles 
consistent  en  schistes  plombagineux  couleur  de  rouille,  en 
ardoises  hornblendiques,  en  strates  presque  entièrement  composées 
de  quartz  et  de  feldspath,  en  gneiss  pyroxénique,  et  en  calcaires 
cristallins  à  extérieur  brun,  avec  pyroxène,  mica,  pyrite  et 
graphite.  Toutes  ces  roches  sont  fortement  colorées  de  rouille, 
ce  qui  parait  être  dû  à  la  décomposition  de  la  pyrite.  Les 
calcaires  sont  particuliers  et  ne  ressemblent  pas  à  la  généralité 
de  ceux  que  l'on  rencontre    ailleurs  dans  cette  formation.     Ils 


•  Hull^et  Wakefield  fournissent  aujourd'hui  beaucoup  de  phosphate,  et  les 
fouilles  sont  presque  innombrables. —  G.  H.  V.^ 


552  EXPLOBA'riON  géologique  du  canada. 

prennent  une  couleur  brun-jaunâtre  à  Tair,  et  sont  remplis  de 
fragments  d'une  roche  pyroxénique  verdâtre  foncée.  Dans 
Buckingham  ces  roches  paraissent  être  au  sommet  d'une  anticlinale 
et  c'est  ce  qui  explique  leur  très  grand  développement.  L'on  sait 
déjà  de  quelle  manière  la  plombagine  s'y  trouve.  Les  lits  dans 
lesquels  ce  minéral  est  fortement  disséminé  sont  les  plus  importants 
après  les  véritables  veines  ou  fissures,  et  enfin  viennent  les  gites 
irréguliers  déposés  dans  les  calcaires  cristallins,  ou  au  point  de 
contact  de  ces  derniers  avec  d'autres  roches.  De  même  que  pour 
delà  ^plomba-  ^^  lisièrc  de  phosphate,  il  y  a  deux  horizons  de  ces  roches  qui 
gine.  renferment  spécialement   ce   minéral,   mais  comme  il  paraît  y 

avoir  un  repli  anticlinal,  il  est  extrêmement  probable  qu'un 
horizon  est  simplement  la  répétition  de  l'autre.  Il  se  faisait  fort 
peu  de  chose,  soit  pour  l'extraction,  soit  pour  la  préparation  de  la 
plombagine,  en  1876;  de  fait,  sauf  les  travaux  qui  se  poursuivaient 
sur  la  concession  de  la  Compagnie  des  Mines  de  la  Puissance, 
quelques  fouilles  et  explorations  faites  par  la  Compagnie  des  Mines 
de  Buckingham,  et  un  peu  d'abattage  fait  sur  un  lot  par  M.  Miller, 
toutes  les  autres  concessions  étaient  en  oisiveté,  non-seulement  dans 
Buckingham,  mais  aussi  dans  Lochaber.  Le  moulin  de  l'ancienne 
Compagnie  de  Plombagine  du  Canada,  aujourd'hui  la  Compagnie 
des  Mines  de  Plombagine  de  Montréal,  avait  été  détruit  par  un 
incendie,  et  cette  concession,  avec  ses  grandes  excavations  encore 
riches  en  plombagine,  était  abandonnée. 
Locaiit<:8  La  concession  de  MM.  Pew  et  Weart,  qui  touche  à  celle  de  la 

examinées  et  ■*■ 

exploitées.  Compagnie  de  Montréal,  et  dont  il  avait  été  extrait  environ  200 
barils  à  la  fois  de  plombagine  pure  en  morceaux,  est  aussi  déserte 
et  toutes  les  excavations  sont  remplies  de  débris  et  d'eau.  Les 
fouilles  faites  il  y  a  quelques  années  par  M.  Labouglie,  et  connues 
sous  le  nom  de  Mines  de  St  Louis  et  Ste  Marie,  sont  aussi 
abandonnées  depuis  longtemps;  et  enfin,  les  nombreuses  conces- 
sions de  plombagine,  autrefois  exploitées  sur  une  si  grande 
échelle,  dans  Lochaber,  par  la  Compagnie  des  Mines  de  Plomba- 
gines de  Lochaber,  et  pour  lesquelles  on  avait  établi  un  moulin 
pour  la  préparation  du  minerai  brut,  sont  oisives  depuis  nombre 
d'années,  et  à  l'époque  de  ma  visite,  elles  présentaient  une  appa- 
rence de  ruine  et  de  désolation  regrettables.  Je  n'essaierai  pas 
d'expliquer  ici  pour  quelles  raisons  les  travaux  ont  été  suspendus 
et  les  mines  abandonnées  dans  Buckingham  et  Lochaber,  car  je  ne 
connais  pas  suffisamment  leur  histoire  pour  me  permettre  de  le 
faire,  mais  je  vais  de  suite  énumérer  les  lots  que  j'ai  visités  en 
1876,  lesquels  comprennent  un  certain  nombre  des  anciennes 


RAPPORT   PAR   M.    HENRY    G.   VENNOR.  353 

mines  les  plus  importantes,  ainsi  que  plusieurs  de  celles  qui 
ont  été  plus  réoemment  découvertes.  Dans  cette  énumération, 
je  commencerai  par  la  plus  septentrionale  de  Buckingham,  et  je 
procéderai  par  ordre  jusqu'à  celles  qui  sont  situées  au  sud.  A 
l'exception  de  deux  ou  trois  lots,  toutes  les  mines  et  concessions 
de  quelque  importance  se  trouvent  dans  la  moitié  ouest  du  canton 
de  Buckingham,  c'est-à-dire,  entre  les  lots  quatorze  et  vingt-huit, 
et  entre  les  rangs  dix  à  quatre  inclusivement. 

Buckinsçham,  ranff  X,  lots  13  et  17. — Ces  lots  sout  les  seuls  sur  riombaffii  e 
lesquels  mon  attention  ait  été  attirée  dans  le  dixième  rang.  Lesi"s»i«»i- 
strates  sont  ici  sur  le  rebord  sud-est  immédiat  de  la  lisière  à  phos- 
phate, et  constitueht  ce  que  Ton  peut  décrire  comme  la  limite  de 
la  formation  de  roches  à  plombagine.  Sur  le  lot  13  (moitié  est), 
quelques  excavations  importantes  ont  été  faites  par  M.  Miller  sur 
un  lit  de  graphite  disséminé.  Les  roches  encaissantes  sont  des 
ardoises  hornblendiques  couleur  de  rouille,  et  des  strates  large- 
ment composées  de  quartz  et  feldspath,  qui  sont  de  même 
couleur.  Leur  direction  paraît  être  au  nord-est,  avec  forte  incli- 
naison au  nord-ouest.  M.  Miller  a  extrait  de  ce  lit  plus  de  300 
tonnes  de  minerai  brut,  ou  pour  parler  plus  exactement,  de  roche 
graphitique,  qui  peut  contenir  de  seize  à  dix-huit  pour  cent  de 
graphite.  Cette  roche  était  encore  sur  le  terrain,  attendant  le 
transport. 

Le  dix-septième  lot,  dans  le  même  rang,  n'a  été  mis  à  découvert 
que  tout  dernièrement.  Il  appartient,  je  crois,  à  M.  Lynch,  du 
village  de  Buckingham.  Le  dépouillement  a  été  fait  sur  une  zone  Rehistes  gra- 
de schiste  graphitique,  d'environ  douze  pieds  de  largeur,  qui  passe  ^  ^^"^''' 
à  peu  près  vers  le  milieu  du  lot.  L'allure  de  ce  lit  est  au  nord- 
est,  avec  un  pendage  à  pic  mais  prononcé  au  nord-ouest.  Il  y  a 
ici,  évidemment,  une  quantité  considérable  de  plombagine  dissé- 
minée, mais  elle  est  aussi  entremêlée  de  beaucoup  de  roche  stérile. 
Sur  ce  lot,  la  plombagine  est  fortement  disséminée  le  long  du 
plan  des  lits,  et  elle  se  rencontre  exactement  de  la  même  manière 
que  le  mica  dans  les  micaschistes  tendres  d'une  autre  partie  de  la 
formation.  Certes,  si  ces  gisements  peuvent  être  exploités  avec 
profit,  il  n'y  a  guère  de  lots  dans  Buckingham  qui  ne  pourraient 
pas  l'être  ;  mais  j'ai  peu  de  foi  dans  cette  forme  particulière  de 
dépôt  comme  source  avantageuse  pour  l'exploitation  de  la  plom- 
bagine. Sur  les  lots  3  et  4,  dans  le  dixième  rang,  sur  une  pro- 
priété appartenant  à  la  Compagnie  des  Mines  de  Buckingham 
(400  acres),  il  n'a  rien  été  fait  depuis  que  j'ai  parlé  de  ces  lots 
dans  mon  rapport  de  1873-74,  page  170,  et  la  même  remarque 


1 


354  EXPLOnATION   GlîOLOGIQtJE   Dt   CANaDA. 

s'applique  aux  lots  4  et  5,  dans  le  onzième  rang,  qui  appartiennent 
aussi  à  la  même  compagnie.  Ceux-ci,  ainsi  que  les  lots  en  dernier 
lieu  mentionnés  dans  le  dixième  rang,  se  trouvent  incontestable- 
ment sur  la  marche  des  lisières  à  plombagine  du  canton  de 
Lochaber,  dont  ils  ne  sont  éloignés  que  de  quelques  milles.  Il 
doit  y  avoir  beaucoup  de  plombagine  dans  la  partie  occidentale 
du  neuvième  rang,  mais- il  ne  s'y  troiive  pas,  jusqu'ici,  de  fouilles 
importantes. 

Buckingham.      Buckingham,  rang  VIII,  fois  20  et  21. — Les  moitiés  sud  de  ces 
lots  appartiennent  à  la  Compagnie  des  Mines  de  Plombagine  de 
la  Puissance,  qui  a  construit  un  moulin  à  broyer  le  graphite,  relié 
aux  mines  par  un  chemin  à  lisses,  sur  la  partie  occidentate  du  lot 
19.     Ce  lot  était  le  seul  où  Ton   travaillait  activement  à  l'épOque 
de  ma  visite  dans  l'automne  de  1876.     Dans  le  temps,  le  graphite 
était  tiré  d'une  excavation   pratiquée  dans  le  flanc  d'un  escarpe- 
ment abrupte  de  roche  sur  la  partie  sud  du  lot  20.     Sur  ce  lot,  les 
roches  plongent  à  un  angle  doux  vers  le  sud-ouest,  et  présentent 
une  série  d'atHeurements  escarpés  qui  font  face  au  nord-est.    Par- 
mi ces  affleurements,  il  y  en  a  plusieurs  dans  lesquels  la  plomba- 
gine est  fortement  disséminée,  et  ils  se  succèdent  l'un  à  l'autre,  à 
de  courts  intervalles,  depuis  la  base  jusqu'au  sommet  de  l'escarpe- 
ment en  question.     Les  strates,  vers  la  partie  supérieure  de  cette 
façade  de  roche,  sont  couleur  de  rouille  et  contiennent  beaucoup 
de  plombagine  disséminée  ;  mais  plus  bas,  et  à  la  base  du  coteau, 
un  aflleuremeut,  qui  mesure  de  trois  à  quatre  pieds  et  demi  ou 
cinq  pieds,  se  compose  presque  entièrement  de  plombagine  tendre, 
noire,  avec  peu  de  mélange  de  roche.     L'on  abattait  cet  affleure- 
ment  lorsque  je  visitai  la  propiiété,  le  minerai   brut  en  étant 
transporté  au  moulin  par  le  chemin  à  lisses,  sur  le  lot  19.  Le  mou- 
lin, qui  contient  une  batterie   de   vingt  bocards,    est   un   beau 
bâtiment  très  commode.     Les  bocards  sont  mus  par  une  machine 
d'une  force  de  soixante-quinze  chevaux,  placée  dans  un  bâtiment 
distinct  et  fort  convenable. 

piombasrine        Sur  le  lot  21,  la  même  compasrnie  a  aussi  extrait  une  quantité 

cil  velues.  X       i_y  X 

considérable  de  plombagine.  Ici,  de  même  que  dans  la  moitié 
nord  du  lot  qui  porte  le  même  numéro,  dans  le  septième  rang,  le 
minerai  se  trouve  pour  la  plupart  sous  forme  de  veines,  et  une 
grande  partie  en  est  excessivement  pure.  La  roche  tirée  des 
excavations  est  un  mélange  très  grossièrement  cristallin  de  quartz 
et  de  feldspath,  que  je  regarde  comme  la  gangue,  car  j'en  ai  vu 
des  parties  auxquelles  étaient  attachés  des  fragments  de  diflfé- 
rentes  espèces  de  roche.    Par  exemple,  j'ai  trouvé  une  abondance 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  355 

de  calcaire  très  cristallin  dans  le  tas  de  déchets  rejetés  d'un 
endroit  particulier  sur  le  cours  de  la  veine,  tandis  qu'à  quelques 
pieds  plus  loin,  et  sur  la  continuation  du  même  tas,  la  plupart 
des  fragments  se  composaient  d'ardoise  hornblendique  ou  pyroxé- 
nique  couleur  de  rouille  ;  cependant,  le  quartz  et  le  feldspath 
grossiers  sont  intimement  associés  à  ces  deux  espèces  de  roches. 
Il  y  a  un  grand  nombre  de  ces  veines  qui  sillonnent  les  assises 
sur  le  lot  21,  dans  les  rangs  sept  et  huit,  et  leur  direction  générale 
varie  de  Test  à  l'ouest  à  dix  ou  quinze  degrés  au  nord  de  l'ouest 
et  au  sud  de  l'est.  L'allure  des  assises  est  très  variable,  mais  en 
somme  elle  paraît  être  au  nord,  tandis  que  leur  plongement  est 
aussi  souvent  à  l'est  qu'à  l'ouest.  Dans  une  de  ces  veines,  j'ai 
remarqué  beaucoup  d'apatite  et  de  carbonate  de  chaux,  la 
première  se  trouvant  en  cristaux  enduits  de  graphite.  Un  puits 
a  été  ouvert  sur  une  veine  de  plombagine  d'environ  un  pied  et 
demi.  Elle  a  été  dépouillée  sur  une  distance  d'environ  quinze 
pieds  dans  une  direction  presque  est  et  ouest,  après  quoi,  dans  la 
même  direction,  elle  diminue  rapidement  à  deux  ou  trois  pouces  veines  pas 
et  se  bifurque.  L'examen  de  cette  propriété  m'a  produit  l'im- 
pression que  la  plombagine  en  veines  est  trop  irrégulière  pour 
être  exploitée  avec  profit.  Il  est  fort  coûteux  de  miner  dans  cette 
roche  dure  de  quartz  et  de  feldspath,  et  il  faut  en  enlever  beau- 
coup pour  arriver  à  la  plombagine  pure,  qui,  en  règle  générale, 
ne  se  rencontre  qu'en  couches  de  deux  à  cinq  pouces.  Parfois, 
l'on  tombe  sur  une  masse  de  graphite  que  l'on  peut  enlever  à  peu 
de  frais  ;  mais  ces  masses  ne  s'étendent  qu'à  quelques  pieds  tout 
au  plus,  puis  elles  se  divisent  et  s'amincissent.  Dans  ces 
circonstances,  la  Compagnie  des  Mines  de  la  Puissance  a  proba- 
blement agi  avec  sagesse  en  ne  cherchant  à  exploiter  que  les  lits 
de  minéral  disséminé,  car  on  peut  s'attendre  à  trouver  ceux-ci 
plus  persistants,  non-seulement  en  étendue  superficielle,  mais 
aussi  en  profondeur. 

Buckingham,  rang  VII,  lois  21  à  28. — Toute  la  partie  occidentale  nuckingham. 
du  septième  rang,  depuis  le  vingt-unième  jusqu'au  vingt-huitième 
lot,  est  prise  par  différentes  compagnies  minières.     Les  lots  sont 
divisés  à  peu  près  comme  suit  :  — 

Lot  21,  moitié  nord Compaj^nie  des  Minoa  de  la  Puissance. 

do  moitié  sud •*  "  Buokingliam. 

Lot  22 "  *•  »  ; 

Lots  23  et  24 "  "  Puissance. 

Lots  25  et  2G,  moitiés  sud Pew  et  Weart. 

Lot  27,  <'        Compagnie  des  Mines  de  Buckingham. 

Lot  28 Pow  et  Weart. 


356  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE  DtJ    CANADA. 

Ces  concessions  minières  embrassent  une  superficie  d'environ 
1,300  acres,  sur  la  plus  grande  partie  de  laquelle  la  plombagine 
existe  en  plus  ou  moins  grande  abondance.  La  plus  importante 
est  peut-être  celle  de  la  Compagnie  des  Mines  de  Buckingham, 
sur  la  moitié  sud  du  lot  21  et  tout  le  lot  22,  qui,  pris  avec  la  pro- 
priété voisine  de  la  Compagnie  de  la  Puissance,  constituent  Tun 
des  meilleurs  blocs  de  terrain  à  plombagine  dans  tout  le  town- 
ship.  Ayant  déjà  parlé  de  la  moitié  nord  du  lot  21,  dans  le 
septième  rang,  en  même  temps  que  du  lot  20  du  huitième  rang, 
il  ne  me  reste  qu'à  ajouter  que  les  conditions  d'existence  du  miné- 
ral dans  la  moitié  sud  des  lots  21  et  22,  dans  le  septième  rang,  sont 
exactement  les  mêmes,  et  que  les  veines  qui  se  trouvent  sur  ces 
derniers  sont  le  prolongement  sud-ouest  de  celles  observées  sur 
les  premiers.  Il  a  été  fait  beaucoup  d'ouvrage  sur  ces  lots  par  la 
Compagnie  de  Buckingham,  et  celle  de  la  Puissance  a  poussé  ses 
excavations,  par  erreur,  jusque  sur  cette  propriété.  Comme  source 
Plombagine  de  plombagine  pure  en  morceaux,  il  n'y  a  peut-être  que  fort  peu 
veines.  d'autrcs  localités  qui  puissent  égaler  celle-ci  ;  mais,  ainsi  que  je 

l'ai  déjà  mentionné,  et  comme  l'avait  aussi  dit  Sir  "Wm.  E.  Logan, 
ces  dépôts  en  forme  de  veines  ne  seront  probablement  pas  les  plus 
avantageux,  car  ils  sont  trop  irréguliers  et  incertains  dans  leur 
distribution  pour  que  l'on  puisse  compter  dessus.  Cependant, 
des  lits  du  minéral  disséminé  couvrent  toute  cette  propriété,  et 
Ton  pourra  probablement  les  exploiter  plus  tard.  Les  lots  23  et 
24,  qui  appartiennent  à  la  Compagnie  de  la  Puissance,  n'ont  pas 
encore  été  ouverts  en  grand,  mais  si  j'en  juge  d'après  ce  que  j'ai 
^vu  de  ces  lots,  je  ne  p(  use  pas  qu'ils  renferment  de  gisements 
d'importance. 
Autres  La  coucessiou  de  MM.  PewetWeart,  formée  des  moitiés  sud 

Id.alltés  dans  ,       ,     .      -,^      .   ^^     ,  ,  ,.,  ,  ,.,  .     , 

t-e  rang.  dcs  lots  25  et  26,  daus  le  septième  rang,  n  a  pas  ete  exammee,  parce 
que  mon  attention  n'a  pas  été  attirée  par  aucune  fouille  dans  cette 
direction,  et  parce  que  je  savais  que  tous  les  efforts  de  cette  com- 
pagnie avaient  été  concentrés  sur  l'exploitation  de  sa  propriété 
sur  le  sixième  rang,  dont  il  me  reste  encore  à  parler. 

La  moitié  sud  du  lot  27,  dans  le  septième  rang,  appartenant  à 
la  Compagnie  de  Buckingham,  est  encore  dans  l'état  où  elle  était 
lorsqu'il  en  a  été  question  pour  la  dernière  fois.  ^  C'est  une  pro- 
priété d'une  grande  valeur,  et  je  suis  surpris  qu'il  n'y  ait  rien  été 
fait  depuis.  Ceci  peut  être  dû,  néanmoins,  à  ce  que  la  compagnie 
a  été  occupée,  jusqu'à  tout  récemment,  à  l'exploitation  de  ses 


•  Rapport  dos  0])éralions,  1873-71,  p.  lOî). 


l    M.   HENRY   G.   VENNOR.  357 

X  dans  Buckingham  et  Portlaud,  et 

e  chose  sur  les  mines  de  plombagine. 

ontinuation  nord  de  celles — si  riches 

nt  sur  la  propriété  autrefois  célèbre 

ang,)  aujourd'hui  appartenant  à  la 

Pagine.     Un  grand  lit  de  plomba- 

^iement  jusque  sur  le  lot  en  ques- 

es  de  Texistence  du  minéral  en 

'ae   rang  (No.  28),   appartient  à 

3té  fait   que  très  peu  de  chose. 

ornent  aux  terrains  de  la  Com- 

il  devrait  donner  de  bonnes 

et  Weart  sont  absents  depuis 

sont  suspendues  depuis  long- 

Weart  a  visité  Buckingham 

'^er  la  propriété  et  découvrir 

it  le  tout  en  vente. 

Oans  ce  rang,  la  plomba- 

e   abondance,   depuis  le 

lais  tous  les  gîtes  les  plus 

le  vingt-deuxième  inclu- 

t  16,  et  tout  le  lot  22, 

nnent  à  la  Compagnie 

et  27  appartiennent  à 

jourd'hui  possédé  par 

Montréal,  autrefois  la 

lada. 

ie  Crosby  Newton) 
(page    168)  ;   mais 

e  rapport,  mais  ici  Lits  de 

.  ._.     plombagine 

.UX    travaux.      De  disséminée. 

es  espérances  et 

épôtsdeplomba- 

'  y  a  plusieurs 

âtre  de   schiste 

s  schisteuses  et 

)us  toutes  les 

t  anticlinaux. 

,  tandis  qu'à 

rs  le  sommet 


358  EXPLORATION    GÉOLOGIQUE    DU   CANADA, 

du  côtean  sur  ce  demi-lot,  il  y  a  une  crête  de  quartz  blanc  et 
grossièrement  cristallin  et  d'orlhoclase,  dans  laquelle  le  graphite, 
sous  upe  forme  très  pure,  se  rencontre  fn'quemment  en  couches 
et  amas,  sur  une  distance  transversale  de  plus  de  vingt  pieds  ; 
mais  il  n'a  pas  encore  été  constaté  s'il  appartient  à  une  veine  ou 
à  un  dépôt  stratifié.  Des  échantillons  de  cette  plombagine  ont 
été  apportés  à  Montréal  pour  être  examinés.*  Sur  le  lot  22,  qui 
appartient  aussi  à  la  Compagnie  de  Buckingham,  il  y  a  plusieurs 
lits  de  plombagine  disséminée,  qui  suivent  les  replis  et  sinuosités 
des  strates  dans  toutes  les  directions.  Mais  tous  ces  lits  se 
ressemblent  à  la  surface,  et  leur  description  à  un  endroit  peut 
s'appliquer  à  tous.  Ce  qu'il  faut  maintenant,  c'est  de  déterminer 
par  des  fouilles  profondes  si  ces  lits  sont  persistants,  et  adopter 
quelque  système  de  traitement  du  minerai  plus  parfait  qne  celui 
suivi  jusqu'à  présent,  de  manière  à  connaître  le  rendement  le 
plus  faible  auquel  un  lit  peut  être  exploité  avec  profit.  Durant 
'roiHirtirm  do  mes  visites  à  plusieurs  des  mines  de  Buckingham,  l'on  m'a  souvent 
i'ie.  (lit  que  tel  on  tel  lit  ou  couche  de  plombagine  donnerait  16, 18  ou 

20  pour  cent,  suivant  le  cas,  mais  je  n'ai  jamais  pu  comprendre 
sur  quoi  on  se  fondait  pour  faire  cette  assertion.  Cependant, 
lorsqu'un  lit  de  plombagine  a  été  constamment  miné  et  broyé 
liendant  un  temps  assez  long,  on  peut  se  former  une  idée  de  son 
rendement  moyen.  Vers  le  front  des  lots  23  et  22,  il  se  montre 
du  calcaire  cristallin,  inferstratifié  de  schistes  plombagineux,  et 
ces  derniers  renferment  souvent  de  la  plombagine,  mais  invaria- 
blement sous  une  forme  très  irrégiilière. 

Le  vingt-qixatrième  lot  de  ce  rang  appartient  à  Robert  Donaldsou, 
chez  qui  Sir  W.  lî.  Logan  s'est  retiré  lorsqu'il  a  fait  les  explo- 
rations relatées  dans  le  Rapport  des  Opérations  publié  en  1866. 
Sur  ce  lot,  il  y  a  quelques  gisements  de  plombagine,  mais  ils  ne 
paraissent  pas  avoir  beaucoup  d'importance.  De  fait,  les  roches 
de  ce  lot  et  des  deux  voisins  à  l'ouest  sont  d'un  caractère  quelque 
peu  différent  de  celles  qui  constituent  les  véritables  assises  à 
plombagine.  Sur  ces  lots,  il  y  a  beaucoup  de  calcaire  cristallin 
et  de  roche  orthoclase  rouge,  dans  lesquels  la  plombagine  se 
rencontre  en  veines  de  fort  peu  d'étendue.  Ces  deux  lots,  25  et 
26,  à  l'ouest  de  celui  de  Donaldson,  appartiennent,  comme  je  l'ai 


RAPPORT  PAR  M.  HENRY  G.  VENNOR.  359 

Weart  avaient  concentré  leurs  efforts  en  minant  dans  cette  section 
du  pays.  Cependant,  il  fait  aujourd'hui  partie  de  la  longue  liste 
des  mines  abandonnées,  et  les  principales  excavations  sont 
remplies  d'eau  et  de  déchets.  Autant  que  j'ai  pu  m'en  assurer, 
les  opérations  de  mine  ont  été  commencées  sur  ce  lot  en  1872,  et 
elles  ne  furent  poursuivies  que  pendant  un  an.  La  principale 
excavation  a  été  faite  vers  le  milieu  du  lot,  sur  une  magnifique 
veine  de  plombagine,  qui  court  dans  une  direction  est  et  ouest, 
avec  un  ploiigement  vertical.  Cette  veine  a  été  mise  à  nu  sur 
une  disiance  de  soixante-dix  à  quatre-vingts  pieds,  et  il  y  a  été 
pratiqué  un  puits  de  trente-cinq  pieds  de  profondeur.  Il  a  été 
extrait  de  cette  veine  une  très  grande  quantité  de  plombagine 
exceptionnellement  pure,  qui  fut  expédiée  à  Jersey- City,  la  plus 
pure  seulement  ayant  été  choisie  à  cet  effet.  Il  en  reste  encore 
beaucoup  sur  le  terrain,  de  seconde  qualité,  qui  pourra  être  traitée 
plus  tard.  La  largeur  de  la  plombagine  dans  cette  veine,  au  point 
où  elle  a  été  découverte,  et  sur  une  certaine  distance  plus  loin, 
était  de  quatre  pieds  ;  mais  au  fond  du  puits  de  trente-cinq  pieds, 
elle  était  réduite  à  vingt  pouces.  Cependant,  comme  le  puits 
était  rempli  d'eau,  je  n'ai  pas  pu  examiner  la  veine  à  cette 
profondeur. 

La  roche  tirée  de  ces  excavations  se  comi  ose  d'un  calcaire carft<ttvre de 

\a  veine. 

dur  et  fortement  cristallin,  et  d'un  grossier  mélange  de  quartz 
et  de  feldspath,  dans  lequel  j'ai  aussi  remarqué  du  pyroxène. 
Cette  dernière  roche  a  le  même  caractère  qu'une  grande  partie  de 
celle  tirée  des  fouilles  de  la  Compagnie  de  la  Puissance  sur  la 
moitié  nord  du  lot  21,  dans  le  septième  rang,  et  est  la  même  que 
celle  qui  accompagne  les  veines  de  plombagine  partout  oîi  on  en 
trouve  dans  le  canton  de  Buckingham.  Dans  quelques-uns  des 
fragments  de  cette  gangue  qui  sont  amassés  autour  du  puits,  j'ai 
remarqué  un  certain  nombre  de  plus  petites  veines  de  plombagine 
d'une  belle  variété  lamellaire.  Celles-ci  se  rattachaient  autrefois 
à  la  veine  principale  et  formaient  ce  que  l'on  aurait  pu  proprement 
appeler  des  conduites  à  cette  dernière.  Elles  couraient  à  angle 
droit  du  dépôt  principal  et  ne  pénétraient  guère  plus  avant  que 
la  gangue.  L'épaisseur  de  ces  veines  transversales  variait  d'un 
à  trois  ou  quatre  i)ouces,  mais  elles  s'amincissaient  invariablement 
en  simples  filets  de  plombagine  en  approchant  des  épontes  du 
filon.  Des  échantillons  de  cette  forme  de  minéral  ont  été  examinés 
par  M.  HoflFmann,  et  les  résultats  en  sont  donnés  dans  le  llapport 
des  Opérations  de  1874-75,  page  473. 

Autant  que  j'ai  pu  m'en  assurer,  plus  de  200  barils  de  plomba- Produit  de 


360  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

gine  en  moTceaux  ont  été  expédiés  de  cette  minière  à  Jersey-City 
par  MM.  Pew  et  Weart,  et  il  reste  encore  beaucoup  de  barils 
pleins  sous  les  hangars  de  triage.  Il  n'y  avait  ni  moulin  ni 
aucune  autre  machine  à  cette  minière,  le  minerai  étant  entière- 
ment épluché  et  trié  à  la  main  par  des  hommes  et  des  enfants. 
La  seule  raison  pour  laquelle  cette  belle  mine  de  plombagine  a  j 

été  abandonnée,  d'après  ce  que  j'ai  pu  comprendre,  est  que  la 
vente  qui  avait  été  sur  le  point  de  se  faire  n'avait  pas  eu  lieu. 

Nous  arrivons  maintenant  au  lot  28  du  sixième  rang,  sur  lequel 
il  se  faisait  autrefois  de  grandes  exploitations  par  la  Compagnie, 
des  Mines  de  Plombagine  du  Canada — aujourd'hui  de  Montréal. 
C'est  le  lot  dont  parle  Sir  W.  E.  Logan  *  comme  se  trouvant  sur 
le  bord  du  lac  Jumeau  (Twin  lakc),  mais  à  l'époque  de  sa  visite,  « 

les  travaux  ne  faisaient  que  commencer.  Sur  ce  lot,  la  plomba- 
gine se  trouve  sous  forme  de  veines  de  fissures,  qui  coupent  les 
strates,  et  en  lits  disséminés.  Il  y  a  trois  veines,  à  peu  près  équidis- 
tantes  les  unes  des  autres,  et  leur  allure  est  dans  une  direction 
est  et  ouest,  avec  pendage  au  nord.  Il  y  a  aussi  plusieurs  lits, 
mais  le  plus  important,  qui  a  une  largeur  moyenne  de  sept  à  huit 
pieds,  court  dans  une  direction  générale  nord  à  travers  ce  lot  et 
jusque  dans  la  partie  sud  du  lot  2T,  dans  le  septième  rang.  Sur 
les  trois  veines,  l'une  est  indubitablement  la  continuation  occiden- 
tale de  celle  qui  a  été  exploitée  sur  une  si  grande  échelle  par  MM. 
Pew  et  "Weart,  tandis  que  l'on  a  aussi  trouvé  des  indices  du 
prolongement  des  deux  autres,  à  l'est,  à  travers  la  même  propriété. 
Exploitations  Le  ffraud  lit  de  graphite  disséminé  a  été  exploité  à  ciel  ouvert 

sur  les  lits.  o  o     x-  r 

sur  une  distance  de  300  à  400  pieds,  et  à  une  profondeur  d'envi- 
ron vingt  pieds  avant  que  les  puits  ne  fussent  creusés.  Deux  de 
ces  derniers  furent  poussés  à  une  profondeur  de  trente  pieds,  à  l 

une  distîince  de  200  pieds  l'un  de  l'autre.  Ainsi,  la  profondeur 
totale  atteinte  à  partir  de  la  surface  du  terrain  était  de  cinquante- 
cinq  pieds.  Un  troisième  puits  a  aussi  été  creusé  sur  l'une  des 
veines  principales  est  et  ouest  jusqu'à  une  profondeur  de  soixante 
pieds.  Toutes  ces  tranchées  ont  été  commencées  sur  le 
sommet  d'un  coteau,  qui  s'élève  abruptement  à  une  hauteur  d'en- 
viron 350  pieds  au-dessus  des  eaux  du  lac  Jumeau,  et  le  minerai  » 
brut  était  transporté  sur  les  chalans  placés  sur  le  lac,  au  moyen  ^ 
d'une  grande  auge  inclinée  posée  sur  tréteaux  le  long  du  coteau. 
Les  chalans  transportaient  le  minerai  au  moulin  de  la  compagnie, 
qui  contenait  seize  bocards,   et  qui  avait  été   construit  en  1867, 


•  Rapport  dos  Opérations,  186G,  p.  2G, 


RAPPORT   PAR   M.   HENRY   a.   VENNOR. 


361 


tout  près  d'un  ruisseau  qui  passe  dans  la  partie  nord  du  lot  28, 
dans  le  cinquième  rang.  Il  a  été  extrait  beaucoup  de  graphite, 
tant  du  grand  lit  de  plombagine  disséminée  que  des  puits  pratiqués 
sur  les  veines  ;  et  Ton  m'a  dit  que  sur  le  lit,  à  un  certain  endroit, 
le  minéral  avait  une  largeur  de  près  de  vingt-six  pieds.  Malheu- 
sement,  ce  moulin  fut  détruit  en  1875  par  les  feux  des  bois,  et  les 
travaux  furent  ensuite  complètement  suspendus  parla  compagnie. 
Cependant,  les  opérations  n'étaient  pas  très  actives  depuis  la  fin 
de  1872,  et  durant  les  deux  années  qui  ont  précédé  l'incendie  du 
moulin,  la  seule  chose  qui  s'y  faisait  était  la  manufacture  de  la 
mine  de  plomb  pour  les  poêles,  à  même  les  matériaux  antérieure- 
ment extraits  et  apportés  au  moulin. 

Sur  le  lot  28,  il  y  a  beaucoup  de  quartz  et  de  feldspath  d'une 
couleur  de  rouille  très  foncée,  ainsi  que  d'ardoise-hornblende. 
Les  strates  sont  évidemment  très  repliées,  et  il  ne  peut  y  avoir 
aucun  doute  que  les  mêmes  lits  de  plombagine  se  répètent  plu- 
sieurs fois  à  la  surface.  Il  reste  encore  beaucoup  de  graphite 
visible  dans  les  tranchées  à  ciel  ouvert  et  dans  les  puits  sur  le 
grand  lit,  mais  ils  se  rem'J)lissent  rapidement  de  débris.  A  part 
ce  lot,  la  Compagnie  de  Montréal  possède  la  moitié  nord  du  lot 
23,  dans  le  cinquième  rang  de  Buckingham,  et  les  premier  et 
second  lots,  et  la  moitié  sud  du  troisième,  dans  le  dixième  rang  de 
Templeton.  Il  était  employé  environ  quarante  hommes  lorsque  ces 
mines  étaient  exploitées  activement,  c'est-à-dire,  de  1867  à  1872. 

Buckingham,  rang  V. — Ce  rang  est  le  dernier  dans  Buckingham  bu 
où  l'on  trouve  de  la  plombagine  en  gisements  de  quelque  impor- 
tance. Il  embrasse  quelques-unes  des  premières  mines  exploitées, 
c'est-à-dire,  celles  de  M.  Labouglie,  connue  sous  les  noms  de  mines 
de  St.  Louis  et  de  Ste.  Marie.  Cependant,  il  n'y  a  rien  été  fait 
depuis  un  certain  nombre  d'années,  et  par  conséquent  j'ai  peu  de 
chose  à  ajouter  à  ce  qui  en  a  déjà  été  dit  dans  des  rapports  anté- 
rieurs. La  plombagine  existe  ici  exactement  de  la  même  manière 
que  dans  le  sixième  rang,  et  toutes  les  minières  les  plus  impor- 
tantes se  trouvent  entre  les  lots  22  et  28,  ou  dans  la  partie  ouest 
du  rang. 

Les  minières  sont  divisées  comme  suit  : — 

Lot  19,  moiti*'»  sud Mine  de  Labouglie,  ou  de  Ste.  Marie. 

Lot  23,  moitié  nord Compagnie  des  Mines  de  Plombagine  de  Montréal. 

Lot  27'  do  \ Compagnie  des  Mines  de  Buckingham. 

Lot  IQ,  moitié  nord MM.  Pew  et  Weart. 

La  mine  de  Labouglie,  sur  le  lot   19,  est  de  peu  d'importance  ; 
le  graphite  s'y  trouve  dans  les  mêmes  conditions  que  les  gpise- 


362 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Calcaires 
cristallins  et 
plombagine. 


Canton  de 
L{u.'haber. 


Cause  de 
l'abandon 
ilcH  travaux. 


ments  de  Crosby  Newton,  lots  15  et  16  du  sixième  rang.  Dans 
les  deux  localités,  les  calcaires  cristallins  sont  très  abondants,  et 
partout  où  ceci  se  présente,  la  plombagine  est  fort  dispersée  et  se 
rencontre  plutôt  sous  forme  d'amas  accidentels  que  de  gisements 
bien  définis.  Dans  les  trois  autres  minières  mentionnées,  la 
plombagine  est  abondante,  mais  les  couches  ne  sont  que  le  prolon- 
gement sud  de  celles  des  lots  portant  les  mêmes  numéros  dans 
le  sixième  rang,  que  nous  avons  déjà  décrites  un  peu  au  long. 
Sir  "W.  E.  Logan  en  parle  aussi  dans  le  Rapport  des  Opérations 
publié  en  1866,  et  j'en  ai  moi-même  dit  quelque  chose  dans  celui 
de  1878-74,  pages  165  et  suivantes.  M.  W.  H.  Stephenson,  de  la 
Compagnie  de  Buckingham,  me  dit  que  la  compagnie  se  propose, 
lorsque  son  nouveau  moulin  sera  terminé,  d'exploiter  les  lots  24 
et  27  du  cinquième  rang,  le  lot  24  du  quatrième  rang,  les  lots  22 
et  23  du  sixième,  et  le  lot  22  du  septième. 

Au  sud  du  quatrième  rang  de  Buckingham,  le  terrain  s'abaisse 
rapidement  vers  POutaouais,  et  est  couvert  d'une  épaisse  couche 
de  sable,  tandis  que  près  de  la  rivière,  le  devant  du  township  est 
occupé  par  les  grès  de  la  formation  siliïrienne  inférieure  reposant 
à  plat. 

Lochaber. — A  partir  de  Buckingham,  les  roches  à  plombagine 
s'étendent  à  l'est  dans  le  township  voisin  de  Lochaber,  où  de 
grands  gîtes  du  minéral  existent  encore  en  beaucoup  d'endroits. 
Quelques-uns  de  ces  gites  ont  été  exploités  il  y  a  onze  ou  douze 
ans  par  une  compagnie  de  Boston,  sous  le  nom  de  Compagnie  des 
Mines  de  Plombagine  de  Lochaber.  Un  moulin  à  plombagine  a 
été  construit  sur  une  petite  rivière  appelée  la  Blanche,  vers  le 
front  du  vingt-huitième  lot,  dans  le  dixième  rang,  et  pas  loin  de 
la  ligne  du  neuvième.  Cette  compagnie  travaillait  sur  des  lots 
très  éloignés  les  uns  des  autres,  dont  les  plus  importants  appar- 
tenaient à  J.  Murphy,  lot  23  du  douzième  rang,  et  à  J.  McKay, 
lot  23  du  huitième  rang.  Il  y  a  aussi  de  la  plombagine  sur  les 
lots  24  et  25  du  huitième  rang,  le  lot  22  du  dixième,  et  le  lot  26 
du  onzième.  La  Compagnie  de  Plombagine  de  Lochaber  tra- 
vailla pendant  environ  quatre  ans,  de  temps  à  autres,  jusqu'en 
1868,  mais  depuis  cette  époque  les  travaux  ont  été  suspendus. 
D'après  les  renseignements  que  j'ai  pu  obtenir  des  anciens  habi- 
tants de  ce  canton,  j'ai  appris  que  les  exploitations  avaient  été 
conduites  ici  d'une  manière  très  peu  systématique,  et  ce  fait  était 
démontré  par  la  forme  et  la  position  des  excavations  qui  avaient 
été  faites.  M.  Pearce,  qui  dirigeait  les  travaux  de  la  compagnie, 
passait  une  grande  partie  de  son  temps  à  chercher  des  moyens 


GEOLOGICAL  SURYEYo»  CANADA 

Al&ed  R.C.  SelwfnP.ILS.l>izector 

MAP 
PHOSPHATE  OFLIME  ROCKS 

fir  the  posiiioiL  o£ 

THE  MOST  IMPORTANT  MINES 

In. 

OTTAWA.  COUNTY 

Trariacf  of  Quehec. 
To  niustraie  Jfrjfort  ofJi^ffémy  G.  Vermor 

18/6-77. 

Scale  4"  Miles  io  One  Jnch 

A    ■    i        t       i       1  '  =*= 


'  MHiÛi  ofJiocPrTtsK 


tlXPLANATION    OF  THE   COLORS. 


LOWER    SILIJRTAN 
Ibtsdam  fo  Tfrntom. 

Jàt^eoloirà  ^meiifertnrs  ffnfisa. 
fhist-cfflarrd  quartx  ^  orthûclttse  rock. 
Cryrstulthfe  limestmtfs  iriik  sfapeittmr 
JtjKTaîMUe, 

Jàt^-tû/ared  mnsses  and  orrozene 
^Jf/fi^pftr  rifrÂs  witk  smaff  èantfs  fif 


c/Tstatiùtf  Htmeatmte. 


Jfedçrthtfclase  miefas.^mrt*ife 


Jied gmMitic  gneiss  <#  ^cmèfendic  gneiss. 
vUh  mta//6ff»ds  rfrrgsfaflinr  iimesfme. 


Arrgutar  de/»0si/s  o/"  apaiife 
it  imita. 


Jfù^  éi  mtmmnfs  fteposits 
^t^miiie,  sameiintfs 
asapciaieti  wfih  mica. 


Jntful^r  depostts  td  apatUe 
V     Imngrm  lAc  /hn  dfcrrstaîs 
ww»  mim. 


r 


Aitaiite  àt  smaii  dqwsits,        j 


S 


t>  ^û/d.     J  Si/nr    ^  Lead.     9  Cagprr    aJron 
»  â/aet  Tinend  dois  on  vnqp  indicnte  known  depoaiis  of  apatite  <»    openings. 


The  Boriand  -Des&arats  LMha  Comf?  Jtimlxeal. 


RAPPORT   PAR   M.   HENRY   G.   VENNOR.  363 

de  séparer  mécaniquement  le  graphite  des  matières  étrangères, 
mais  à  l'exception  de  quelques  jouets  mécaniques,  et  de  fortes 
dépenses  pour  la  compagnie,  il  ne  réussit  à  rien.  Pendant  que 
M.  Pearce  faisait  ainsi  ses  expériences,  chaque  mineur  était  son 
propre  capitaine,  et,  comme  on  peut  facilement  le  comprendre,  la 
plus  grande  confusion  régna  jusqu'à  ce  que  la  compagnie  suspen- 
dît les  travaux.  Je  mentionne  ces  faits  ici  pour  expliquer  la 
véritable  cause  de  l'insuccès  de  cette  entreprise  minière  dans 
Lochaber;  car  la  suspension  des  travaux  dans  les  mines  de 
Buckingham  et  de  Lochaber,  l'une  après  l'autre,  a  grandement 
découragé  ceux  qui  étaient  intéressés  à  leur  développement. 

En  terminant,  je  dirai  que  la  plombagine  existe  encore  en  Amc 
abondance  dans  Buckingham  et  Lochaber,  et  que  tout  ce  qu'il  sain» 
faudrait  pour  l'exploiter  avec  avantage,  serait  un  moyen  écono-^^^j» 
mique  et  efficace  de  la  séparer  des  impuretés  qui  y  sont  mécani- 
quement mélangées.     L'on  m'a  dit  que  dans  la  plombagine  ainsi 
traitée  dans  quelques-uns  des  moulins,  il  reste  encore  une  pro- 
portion considérable  de  chaux,  suffisante  en  réalité,  suivant  MM. 
Morgan  Frères,  pour  lui  ôter  toute  sa  valeur.     Ceci,  cependant, 
ne  fait  que  prouver  que  le  mode  de  traitement  dans  le  mouli« 
est  encore  défectueux,  et,  par  conséquent,  c'est  sur  ce  point  que 
Ton  devrait  spécialement  diriger  l'attention. 

Les  directions  données  dans  ce  rapi  ort  sont  magnétiques,  la  pirec 
variation  étant  à  peu  près  9°  30  '  ouest.  "^*^^'' 

Note. — La  carte  du  comté  d'Ottawa  est  la  seule  publiée  pour 
le  moment,  car  les  mesurages  faits  dans  cette  partie  du  pays  ont 
été  plus  complets  et  nous  ont  permis,  par  conséquent,  de  corriger 
les  inexactitudes  des  premières  explorations.  Les  comtés  de 
Tontiac  et  de  Renfrew  ne  concordent  pas  ensemble,  et  la  rivière 
des  Outaouais,  qui  les  sépare,  parait  avoir  été  relevée  et  figurée 
sur  la  carte  sans  beaucoup  tenir  compte  ni  de  l'un  ni  de  l'autre. 
Conséquemment,  la  structure  géologique  ne  peut  pas  être  établie 
maintenant  avec  la  moindre  précision.  Cependant,  M.  Robert 
Barlow,  de  la  Commission  Géologique,  est  actuellement  occupé 
à  préparer  une  carte  qui  me  permettra  bientôt  de  montrer  exac- 
tement, et  sous  une  forme  reliée,  toute  la  structure  géologique  de 
la  région  située  entre  le  comté  d'Hastings  et  les  gisements 
d'apatite  de  l'Outaouais.  Je  renvois  donc  les  intéressés  à  cette 
carte,  lorsqu'elle  sera  publiée,  pour  l'élucidation  de  mes  trois 
rapports. 


H APPORT 

SUR  LES 


FORMATIONS  D'ARDOISES  DE  LA  PARTIE  NORD  DU  COMTE  DE 

CHARLOTTE,  NOUVEAU-BRONSWICK, 


AVEC 


SOMMAI KE  DES  OBSERVATIONS  GEOLOGIQUES 


DANS   LA 


PARTIE  SUD-EST  DU  MÊME  COMTÉ, 


PAR 


G.  F.  MATTHEW,  Egr., 


ADRESSES    A 


ALFRED  R.   C.   SELWYN,  EcR,  M.S.R.,  MS.G., 


DlRECTKl'R    DK    LA   COMMISSION    GEOl.OGIQl'E    DU    CANADA. 


St.  Jean,  N.B.,  1er  mars  1878. 

Monsieur, — J'ai  rhoiiueur  de  vous  transmettre  mon  rapport 
sur  Texamen  de  la  région  ardoisière  de  la  partie  nord  du  comté 
de  Charlotte,  en  partie  fait  en  compagnie  du  professeur  L.  W. 
Bailey  en  1872,  mais  principalement  par  moi  seul  en  1875.  J'y 
ajoute  aussi  un  sommaire  des  observations  faites  dans  la  partie 
sud-est  du  comté  de  Charlotte  dans  le  cours  de  Tété  dernier. 

J'ai  l'honneur  d'être, 
Monsieur, 

Votre  obéissant  serviteur, 

G.  F.  MATTHEW. 


RAPPORT  PAR   M.   G.   P.   MATTHEW.  365 

I. 

GÉOLOaiE    DE    LA  PARTIE    NoRD-OUEST   DU   CoMTÉ    DE 

Charlotte. 

Les  caractères  généraux  de  la  géologie  dn  comté  de  Charlotte 
ont  été  décrits  dans  le  Rapport  des  Opérations  de  1870-71.  Dans 
le^  rapport  sur  la  géologie  du  sud  du  Nouveau-Bruns\Yick  qui  y 
est  donné,  il  a  été  décrit  plusieurs  groupes  d'assises  d'âge  indé- 
terminé, dont  Tun — la  série  mascarinienne — a  depuis  été  reconnu 
comme  appartenant  au  terrain  silurien  supérieur  et  décrit  comme 
tel  dans  le  Rapport  des  Opérations  de  1874-75,  pp.  92  à  101.% 

Une  autre  lisière  de  roches,  principalement  des  "  argilites  "  ou  coteaux  de 
schistes,   d'âge  incertain,  a  été  décrite  dans  le  premier  de  ces  siluriennes. 
rapports  aux  pages  197  à  206.     Durant  Tété  de  1872,  d'après  vos 
instructions,  je  fis  un  nouvel  examen  de  ces  "  argilites,"  et  je 
trouvai  des  raisons  d'en  rattacher  une  partie  à  la  formation  dévo- 
nienne.     D'autres  observations  relatées  dans  ce  rapport  conduisent    . 
à  la  conclusion  que  le  reste  do  ces  roches  schisteuses  est  silurien 
supérieur. 

Avant  de  parler  des  schistes  argileux,  ou  argilites,  siluriens 
supérieurs,  il  n'est  peut-être  pas  hors  de  propos  de  dire  quelques 
mots  des  roches  pré-siluriennes  associées.  Elles  forment  une 
bordure  de  coteaux  le  long  du  côté  sud  de  la  région  de  schiste 
ar<yileux,  et  consistent  en  strates  dures  et  compactes,  qui  ressem- 
blent aux  roches  laurentiennes  et  huroniennes  du  comté  de 
St.  Jean.  Elles  sont  coupées  vers  le  milieu  par  du  granit — une 
bande  étroite  qui  relie  la  grande  superficie  granitique  du  comté  de 
"Washington,  dans  le  Maine,  à  la  chaîne  de  collines  de  granit  de 
la  Nérépis.  Des  schistes  durs  et  des  roches  feldspathiques,  avec 
diorites," comme  ceux  de  la  formation  huronienne  du  comté  de 
St.  Jean,  forment  les  éminences  et  versants  les  plus  septentrionaux 
de  cette  chaîne  de  liaison,  qui  s'élèvent  à  plusieurs  centaines  de 
pieds  au-dessus  du  niveau  général  de  la  partie  intérieure  du 
comté  de  Charlotte. 

L'on  voit  d'abord  les  plus  anciennes  roches  à  Baring,  Maine, 
d'où  elles  traversent  Calais  et  entrent  dans  le  Nouveau-Brunswick, 
à  l'embouchure  du  Waweig-Inlet,  et  suivent  ensuite  le  côté  est 
de  la  rivière  Waweig  sur  une  distance  de  quelques  milles.  La 
station  de  Roix,  sur  le  chemin  de  fer  du  Nouveau-Brunswick  au 
Canada,  se  trouve  sur  leur  versant  nord.  A  partir  de  cette  station, 
elle  s'avancent  à  l'est  dans  la  direction  du  ruisseau  de  la  Chute 


366  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

(Falls  Brook)y  sur  la  Digdequa&h,  mais  à  quelques  milles  au-delà 
de  cette  rivière,  la  chaîne  de  collines  composées  de  ces  roches 
s'abaisse  jusqu'au  niveau  du  terrain  bas  qui  borde  le  ruisseau  de 
Clarence  et  les  autres  cours  d'eau  du  voisinage  tributaires  de  la 
Magaguadavic,  et  disparaît.  Les  roches  de  ces  collines  ou  coteaux 
sont  principalement  des  diorites  à  grain  fin  d'un  gris  foncé,  et 
elles  sont  ordinairement  un  peu  porphyritiques,  avec  cristaux  de 
feldspath  imparfaits.  Quelques-unes  des  diorites  sont  terreuses 
et  légèrement  schisteuses  ;  d'autres  sont  plus  distinctement  cristal- 
Fer  et  cuivre,  lincs  et  saus  aucune  trace  de  foliation.  Elles  sont  rarement 
exemptes  de  menus  points  de  pyrite  de  fer  ;  et  ce  minéral  est 
souvent  disséminé  uniformément  et  abondamment  dans  la  roche. 
Il  s'y  trouve  aussi  de  petites  quantités  de  pyrite  de  cuivre. 

Associé  à'ia  diorite  se  trouve  un  grès  gneissique  à  grain  tin, 
qui  se  raproche,  sous  le  rapport  de  l'apparence,  à  un  gneiss  fin. 
Les  couches  de  cette  roche  sont  minces  et  fort  démantibulées,  et 
sur  les  surfaces  usées,  elles  courent  en  lignes  onduleuses  et  en 
zigzags.  Sur  le  chemin  qui  conduit  au  coteau  de  Whitcher,  sur 
le  versant  nord  de  cette  rangée  de  collines,  il  y  a  des  felsitos 
crypto-cristallines,  marquées  de  lignes  sédimentaires  fines,  noires 
et  onduleuses. 

Les  roches  de  cette  lisière  sont  très  tourmentées,  brisées,  et 

injectées  de  nombreuses  veines  et  masses  de  diorite  et  de  syénite 

grises,  à  grains  gros  et  fins,  parsemées  de  grains  disséminés  de 

minerai  de  fer  magnétique.     Je  n'ai  pas  vu  ces  roches  cristallines 

traverser  les  grès  et  ardoises  de  la  formation  silurienne  supérieure 

qui  les  recouvre;  mais  elles  sont  elles-mêmes  traversées  par  des 

veines  de  granit  rouge,  semblable  à  celui  de  la  bande  granitique 

centrale   et  au  granit  rouge  du  comté  de  Washington,  Maine,  qui 

s'en  approche  à  quelques  milles  et  que  Ton  sait  entrecouper  les 

roches  siluriennes  supérieures  en  plusieures  endroits. 

Rirates  fossi-      Commc  préliminaire  à  l'examen  de  l'âffe  des  arffilites  foncées 

siluriennes     du  comté  dc  Charlotte,  =*  j'ai  fait  une  visite  aux  strates  fossilifères 

chôn?*^**^^"  delà  baie  du  Chêne  (Oak  bay)^  afin  de  constater  leur  succession 

dans  cette  lisière  connue  comme  silurienne  supérieure. 

Le  long  de  la  rive  nord  de  la  baie  du  Chêne,  dans  la  partie 
centrale  de  cette  lisière,  les  ardoises  f  sont  bien  exposées.  Elles 
sont  à  grain  fin,  d'une  couleur  grise  pure,  et  ressemblent  beaucoup 
aux  lits  qui  entourent  la  base  de  la  montagne  Bleue,  dans  le  comté 


•  Rapport  de  1871. 
t  Rapport  (le  1875. 


îlAPfOR'T   fAR    M.   Ci.   F.   MATTHEW.  36/ 

de  Queen  ;  elles  ont,  vers  le  milieu,  nne  bande  bien  distincte 
d'ardoise  compacte,  très  feldspathiqne,  renfermant  de  petits  frag- 
ments de  felsite  grise  et  d'ardoise  noire,  passant  au  gris  pâle  à 
l'air.  Les  argilites  en  dessous  de  cette  bande  sont  pour  la  plu- 
part d'un  gris  pur,  et  celles  qui  sont  en  dessus  ont  une  légère 
teinte  lilas.  Le  pendage  des  strates  ici  est  au  sud-sud -est  à  un 
angle  de  45^,  et  les  ardoises  sont  coupées  par  une  faille  qui  court 
au  sud  *  le  long  de  cet  estuaire  jusqu'à  plusieurs  centaines  de 
verges  de  distance.  Près  de  quelques  vieux  tas  de  coquilles  jetées  • 
là  par  les  Sauvages,  la  rive  se  retire  à  l'est  de  cette  faille,  et  les 
bancs  de  roche  sont  cachés  par  de  l'argile  post-pliocène,  du  sable 
et  des  graviers,  excepté  à  un  endroit,  450  verges  en  descendant  la 
rive,  où  il  y  a  des  bancs  d'argile  schisteuse  grise,  avec  diorite  à 
grain  fin  et  d'un  gris  foncé.  Ce  groupe  d'assises  est  encore  exposé 
au  milieu  de  la  presqu'île  qui  se  trouve  entre  la  baie  du  Chêne 
et  Waweig-Inlet,  de  chaque  côté  du  chemin  de  St.  André  à  St. 
Stephen,  les  lits  plongeant  ici  S.  30^.  E.  70°  et^renfermant  des 
NuculiiiSf  Orthis,  Rf/nchonella,  etc.,  et  aussi  sur  le  chemin  de  St. 
George  à  St.  Stephen,  à  environ  un  mille  de  la  tête  de  la  baie  du 
Chêne,  avec  le  même  plongement.  Il  y  a  deux  autres  affleure- 
ments d'argile  schisteuse  tendre  et  de  couleur  grise,  au  nord-est 
de  ces  roches — l'un  à  un  petit  mou'in  sur  la  Waweig  (à  un  en- 
droit où  cette  petite  rivière  est  traversée  par  le  chemin  planchéïé 
qui  conduit  à  la  côte  Dumbarton),  et  l'autre  sur  le  chemin  de  fer 
de  St.  André  à  Québec,  à  un  mille  et  demi  au  nord-est  de  cette 
localité.  Ces  différents  aflleurements  indiquent  la  direction  dans 
laquelle  court  la  bande  de  schistes  argileux  siluriens  supérieurs, 
que  l'on  voit  sur  la  rive  de  la  baie  du  Chêne,  dans  son  prolonge- 
ment à  l'intérieur,  et  l'on  remarquera  qu'elle  est  parallèle  à  la 
chaîne  de  collines  de  roches  pré-siluriennes  décrites  dans  une  page 
précédente. 

Le  groupe  suivant  de  strates  siluriennes  supérieures  n'est  pas  ^^"^««^'"rieu 

visible  à  la  baie  du  Chêne  au  sud  des  ardoises,  où,  comme  je  l'ai 
déjà  dit,  les  roches  qui  recouvrent  ces  dernières  sont  cachées  par 
les  sédiments  de  surface.  Autour  des  rives  de  Waweig-Inlet, 
cependant,  et  plus  loin  à  l'est,  il  y  a  de  nombreux  affleurements  du 
groupe  superposé,  qui  consiste  principalement  en  calcaires.  Ceux- 
ci  ont  été  observés  en  premier  lieu  sur  la  ligne  du  chemin  de  fer 
de  St.  André  à  Québec,  entre  les  quinzième  et  seizième  bornes  mil- 


•  Toutes  les  directions  itiPnlionni'M^s  dans  ce  rapport  sont  magnétiques.     Variation, 


368 


EXPLORATION   fiÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


liaires  (à  partir  de  St.  André),  où,  sur  une  distance  d'un  demi-mille, 
ils  sont  exposés  dans  des  tranchées  et  ont  un  plongement  moyen 
de  30*^  au  sud.  Beaucoup  de  lits  dans  ces  tranchées  sont  couverts 
de  paillettes  de  mica  gris,  et  ils  sont  tous  feldspathiques  et  carac- 
térisés par  une  teinte  pourprée,  comme  les  lits  du  même  groupe 
dans  le  comté  de  Queen.  Des  bancs  de  cette  roche  sont  visibles 
près  de  l'embouchure  de  la  rivière  Waweig,  sur  le  côté  sud  de 
laquelle  ils  bordent  une  colline  de  syénite  située  au  nord  d'un 
chemin  qui  traverse  la  presqu'île  de  la  baie  du  Cl'hône  en  cet  en- 
droit. Les  grès  sur  ce  chemin,  qui  sont  à  grain  très  fin,  siliceux 
et  de  couleur  foncée,  renferment  des  coquilles  des  genres  Orthis 
et  Rhynchonella, 

Sur  à  peu  près  un  demi-mille  au  sud-ouest  de  l'embouchure  de 
la  rivière  AVaweig.  les  lits  d'argile  cachent  les  assises  siluriennes. 
Mais  à  partir  de  l'endroit  où  ces  dernières  émergent  de 
dessous  les  argiles  jusqu'au  pont  inférieur  jeté  sur  le  Waweiiî- 
Inlet,  il  y  a  une- coupe  de  grès  continue,  quoique  pas  très  claire, 
dont  les  lits  les  plus  bas  plongent  au  sud-ouest,  ceux  du  milieu 
au  sud,  et  les  supérieurs  (les  plus  méridionaux)  au  sud-est,  tandis 
que  l'inclinaison  générale  des  strates  est  de  40° -ce  qui  donne 
une  puissance  de  1,500  pieds  aux  grès  et  diorites  intercalées  qui 
atfleurent  sur  le  rivage. 
Roches  pétro-  En  bas  du  pont,  une  anse  étroite,  bordée  de  lits  d'argile,  intor- 
rompt  la  continuité  des  aflleurements  ;  mais  sur  son  côté  sud, 
presque  sur  la  ligne  de  l'allure  des  bancs  les  plus  élevés.ci-dessus 
mentionnés,  les  grès  reparaissent  sur  la  rive.  Ils  sont  d'une  cou- 
leur gris  lilas,  durs,  à  grain  fin  et  très  feldspathiques,  quelques-unes 
des  couches  étant  marquées  de  rides  lacustrales  et  plongeant  au 
sud-est  à  un  angle  de  45°.  Il  n'y  a  qu'une  soixantaine  de  pieds  en 
épaisseur  qui  soient  exposés  ici,  et  ils  sont  recouverts  d'une  ma- 
nière concordante  par  une  masse  de  roche  pétrosiliceuse  qui,  avec 
les  lits  de  diorite  intercalés,  a  600  pieds  de  puissance  et  s'étend 
le  long  de  la  grève  sur  une  distance  de  400  verges,  avec  un  plon- 
gement  sud  de  30°,  Cette  roche  est  de  couleur  grise  et  divisée  par 
de  nombreuses  bandes  d'un  gris  foncé,  qui  dessinent  bien  la  stra- 
tification. Dans  l'une  de  ces  bandes,  j'ai  vu  une  couche  de  co- 
quilles, principalement  d'une  espèce  de  Chonetes  ressemblant  à  la 
C.  Nova-Scotia, 

Ces  lits  siliceux  se  terminent  au  pied  d'une  haute  colline  de 
diorite  d'un  gris  foncé,  à  grain  fin,  qui  traverse  la  péninsule  de  la 
baie  du  Chêne  d'une  rive  à  l'autre.  Sur  le  côté  de  la  péninsule 
qui  fait  face  à  la  baie  du  Chêne,  l'on  peut  voir  de  semblables 


Rllurlenncs 
supérieures. 


RAPPORT  PAR  M.  G.   F.   MATTMEW.  3G9 

strates  pétrosiliceuses  sur  le  versant  nord  de  la  colline  de  diorite. 
Elles  ont  ici  une  largeur  de  600  pieds  et  se  perdent  sous  les  lits 
de  gravier  et  d'argile  de  la  rive  de  la  baie. 

En  passant  au  nord,  à  travers  ces  lits  post-pliocènes,  on  arrive  Grande  faille. 
aux  affleurements  de  schistes  argileux  ci-dessus  mentionnés  comme 
existant  sur  la  rive  orientale  de  la  baie  du  Chêne.  La  faille  dont 
j'ai  déjà  parlé,  et  qui  interrompt  les  assises  en  cet  endroit,  en  est 
une  très  importante,  ou  du  moins  elle  se  relie  à  Tune  des  plus 
grandes  fissures  transversales  qui  affectent  les  strates  dans  les  col- 
lines méridionales  du  Nouveau-Brunswick,  puisqu'elle  traverse 
directement  ces  anciennes  crêtes  de  roches  métamorphiques  et 
cristallines  depuis  le  centre  de  la  paroisse  de  St.  David  jusqu'à 
Quoddy  Head,  dans  le  Maine,  distance  de  trente  milles.  La  di- 
rection de  cette  grande  déchirure  est  S.  5*^  E.,  et  c'est  sur  son  par- 
cours que  se  trouve  le  bras  de  Sainte-Croix-Inlet,  d'où  la  rivière 
tire  son  nom.  Elle  s'étend  d'un  côté  à  travers  la  baie  du  Chêne,  et 
de  l'autre  le  long  de  la  "  rivière  Quoddy," — nom  donné  au  pro- 
fond  canal  d'eau  salée  qui  forme  le  passage  entre  les  îles  de 
l'Ouest,  dans  la  baie  de  Fundy,  et  la  côte  des  Etats-Unis. 

La  pression  sur  cette  ligne  de  fracture  est  venue  de  l'est,  les 
rejets  étant  du  côté  sud  :  ainsi,  le  long  de  la  rivière  Quoddy, 
les  ardoises  et  felsites  des  iles  de  Campobello  et  au  Cerf  (Deer 
island)  sont  relevées  en  replis  aigus  contre  les  grès,  etc.,  siluriens 
supérieurs  de  l'ile  du  Caribou  (Eastport).  Le  long  de  la  rivière 
Sainte-Croix,  les  grès  siluriens  supérieurs  et  les  grès  de  Perry,=*^  de 
la  péninsule  de  St.  André,  sont  opposés  à  un  massif  de  granit, 
d'âge  post-dévonien,  sur  l'autre  rive  ;  et  sur  la  baie  du  Chêne,  on  • 

peut  observer  une  attitude  semblable  dans  les  différentes  parties 
de  la  formation  silurienne  supérieure  elle-même. 

J'ai  remarqué  qu'à  l'extrémité  sud  de  cette  faille,  sur  son  côté 
est,  la  direction  des  ardoises,  etc.,  dans  les  îles  aux  Cerfs  et  de 
Campobello,  tourne  vers  le  sud  en  y  approchant,  et  que  les 
assises  sont  presque  verticales,  mais  que  les  couches  voisines,  du 
côté  opposé  de  la  faille,  dans  l'île  du  Caribou  (Moose  island),  sont 
à  angle  doux,  et  qu'il  s'y  trouve  des  fossiles.  Les  mêmes  condi- 
tions se  retrouvent  à  l'extrémité  nord  de  la  faille,  mais  ici  elles 
sont  renversées,  les  courbes  des  roches,  en  approchant  de  la  faille, 
étant  du  côté  ouest,  et  les  assises  fossilifères  disloquées  se  montrant 
le  long  du  côté  est  dans  la  presqu'île  de  la  baie  du  Chêne. 

Un  examen  soigneux  des  rives  de  la  baie  du  Chêne,  fait  à  un  n<''P(^tition 

des  grCs  lilas. 


•  Rapport  des  ()i)êrations,  1870-71,  page  207 

Z 


3*0  EXPLORATION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

certain  endroit  le  long  de  cette  faille — c'est-à-dire,  près  de  Eitchen 
Middens,  sur  la  grève  de  Simpson, — a  révélé  la  présence, au-dessous 
de  la  marque  de  la  marée,  des  grès  lilas,  quoique  les  assises,  à  la 
marque  des  hautes  eaux,  soient  composées  de  schistes  argileux. 
Ces  grès  s'étendent  sur  une  distance  de  près  d'un  mille  le  long 
de  la  grève,  tant  au-dessus  qu'au>dessons  de  la  marque  des  hautes 
eaux,  leur  continuité  n'étant  interrompue  que  sur  une  courte 
distance  par  une  pointe  de  conglomérat,  qui  ne  concorde  pas  avec 
les  grès.  Le  long  de  cette  rive,  les  grès  lilas  ont  un  plongement 
moyen  de  50",  car  il  est  de  40°  aux  affleurements  les  plus 
méridionaux,  et  de  60°  à  65"  au  lambeau  de  conglomérat,  La 
direction  de  la  côte  dans  cettte  partie  de  la  baie  du  Chêne  est 
presque  à  angle  droit  du  plongement,  et  une  grande  largeur  de 
lits  de  grès  est  exposée  ici. 

,  Au-delà  du  lambeau  de  conglomérat,  les  grès,  qui  sont  proba- 
blement renversés,  bien  qu'ils  conservenl;  encore  la  teinte  pourpre 
et  les  autres  caractères  distinctifs  de  cette  partie  de  la  formation 
silurienne,  sont  de  couleur  foncée  et  rouilles  en  dehors,  sans  lustre, 
et  tachetés  de  nombreux  petits  points  foncés,  comme  beaucoup 
des  lits  grossiers  parmi  les  "argilites"  au  nord  de  la  baie  du 
Chêne. 
Litpétro  Les  lits  à  extérieur  rouillé,  qui  paraissent  être  sous-jacents  aux 

Tépei^.  grès,  sont  suivis  par  des  ardoises  pétrosilicenses  de  la  même  espèce 

que  celtes  que  l'on  voit  sur  la  rive  de  Waweig-Inlet,  en  bas  du 
pont  inférieur.     Ils  sont  bien  exposés  dans  une  falaise  qui  s'étend 
presque  jusqu'au  fond  de  la  baie  du  Chêne.     Les  lits  les  plus 
*  méridionaux,  que  l'on  suppose  être  les  plus  bas,  plongent  S.-E.  < 

SO**.  A  230  verges  de  l'endroit  où  les  premiers  lits  se  montrent,  en 
remontant  la  rive,  il  y  a  un  repli  anticlinal,  et  à  180  verges  plus 
loin,  l'on  voit  la  synclinale  correspondante,  après  quoi  lependage 
s'élève  graduellement  jusqu'à  ce  que,  dans  les  derniers  affleu- 
rements, il  soit  E.-S.-E.  ■<  60°.  Les  couches  foncées  sont  plus 
nombreuses  ici  que  dans  les  lits  pêtrosilicenx  exposés  sur  le 
"Waweig-Inlet.  Elles  ont  généralement  un  ou  deux  pouces 
d'épaisseur  et  dépassent  rarement  six  pouces,  mais  elles  sont 
accompagnées  de  lits  de  schiste  argileux  noir — dont  quelques-uns 
ont  jusqu'à  deux  ou  trois  pieds  d'épaisseur — et  de  lits  de  felsite 
grise  de  dix  à  vingt  pieds  d'épaisseur.  Les  bandes  de  schiste  argileux 
deviennent  plus  nombreuses  au  dernier  affleurement,  où  les  roches 
sont  principalement  des  schistes  de  ce  genre.  Je  n'ai  pas  remarqué 
de  diorite    dans    cette    bande    de  roches  pétrosiliceuses.     Les 


Rapport  par  m.  a.  f.  matthew.  371 

ploiements  qu'elles  ont  subi  rendent  l'estimation  de  leur  puissance 
incertaine. 

La  structure  des  strates  siluriennes  supérieures  de  cette  super- 
ficie semble  être  anticlinale,  et  l'axe  en  passe  à  travers  les  ardoises 
qui  sont  ramenées  entre  la  baie  du  Chêne  et  le  chemin  de  Frédé- 
ric ton.  De  chaque  côté  des  ardoises  se  trouve  une  lisière  de  grès, 
et  au-delà  des  grès,  des  strates  pétrosiliceuses,  avec  plongements 
bas  dans  la  bande  sud,  et  plusieurs  plis  resserrés  dans  celles  du 
nord. 

J'examinai  ensuite  la  superficie  voisine,  mais  beaucoup  plus 
grande,  occupée  par  des  ardoises  et  des  grès,  qui  sont  désignés 
sous  le  nom  d'argilites  foncées  dans  le  rapport  de  1870-71  (page  198). 
Je  visitai  d'abord,  en  compagnie  du  professeur  W.  L.  Bailey,  les 
affleurements  qui  se  trouvent  le  long  de  la  rivière  Sainte-Croix, 
entre  le  "  Ledge  "  et  St.  Stephen.  Ici,  il  y  a  une  série  d'assises 
semblables  à  celles  de  la  baie  du  Chêne,  mais  qui  ofirent  des 
preuves  d'un  plus  grand  métamorphisme.  Les  grès  le  long  de 
cette  partie  de  la  rivière  ont  la  mène  teinte  lilas  qu'à  la  baie  du 
Chêne,  mais  sont  plus  micacés,  et  ils  sont  traversés  par  des  veines 
de  quartz,  etc.  Au  nord  de  ces  grès,  comme  sur  la  baie  du  Chêne, 
il  y  a  une  bande  dé  roche  grossière,  à  extérieur  rouillé,  qui  devient 
plus  schisteuse  près  de  St.  Stephen  et  ressemble  au  gneiss.  La 
rouille,  due  à  l'oxydation  de  la  pyrite,  est  tellement  abondante 
qu'elle  donne  lieu  à  des  dépôts  de  minerai  de  fer  limoneux.  Les 
lits,  qui  correspondent  en  apparence  à  la  partie  inférieure  de  la 
succession  silurienne  supérieure,  sont  visibles  vers  l'embouchure 
de  la  petite  rivière  Dennis,  et  sont  en  grande  partie  formés  de 
schistes  argileux  noirs,  d'ardoises  pétrosiliceuses  grises,  et  d'ardoises 
carbonifères. 

A  Saint-Stephen,  et  jusqu'à  une  certaine  distance  plus  haut,  des  orôs  micacés 

,.T.  ,-,  -t  •    i  i»r»^  j  ^    •  *lft  chute  de 

gneiss  pré-siluriens  et  des  schistes  calcariieres  et  magnésiens  spragg. 
bordent  la  Sainte-Croix  ;  mais  à  la  chute  de  Spragg,  au-dessus  de 
la  lisière  gneissique,  et  à  environ  cinq  milles  à  l'ouest  de  Saint- 
Stephen,  une  autre  bande  de  grès  traverse  la  rivière.  Ceux-ci 
ressemblent  en  apparence  à  ceux  qui  traversent  en  aval  de  Calais, 
près  du  "  Ledge,  "  et  sont  aussi  passablement  micacés  ;  ils  sont 
supportés  au  nord  par  des  schistes  argileux  noirs  et  gris  foncé 
semblables.  Dans  ces  derniers,  et  dans  certaines  couches 
feuilletées  du  grès,  il  y  a  une  abondance  de  petits  cristaux 
d'andalousite  imparfaitement  formés  et  terreux.  Entre  l'embou- 
chure du  Wavvreig-Inlet  et  l'endroit  de  la  rivière  Sainte-Croix  où 
les  ardoises  dé voniennes  occupent  ses  bords,  il  y  a  trois  bandes 


372  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DtJ   CANADA. 

principales  de  grès  qui  traversent  la  rivière  ;  toutes  trois  plongent 
vers  le  sud  et  sont  accompagnées  d'ardoises  qui  ont  une  inclinaison 
identique.  La  prédominance  des  plongements  sud  des  roches 
semblables  est  également  marquée  dans  le  voisinage  du  lac  de 
Moore,  sur  la  rivière  Dennis,  à  environ  six  milles  au  nord  de 
Saint-Stephen  et  à  dix  milles  au  nord-ouest  de  la  chute  ci-haut 
mentionnée.  Des  deux  côtés  du  lac,  on  trouve  à  de  courts  inter- 
valles des  répétitions  des  lits  de  grès  et  des  couches  gneissiques 
rouilleuses  qui  leur  sont  associées,  tous  plongeant  à  des  angles 
élevés  vers  le  sud  et  traversés  de  dykes  et  de  masses  de  granit 
phumê^dés  feldspathiquc.  Près  d'ici,  le  métamorphisme  des  "  argilitcs  foncées  " 
argiiitea.  gg^.  pj^g  fortement  marqué  qu'ailleurs,  et  quoique  les  ardoises 
abondent  en  cristaux  de  mica  et  d'andalousite,  les  bandes  colorées 
parfaitement  régulières  permettent  de  reconnaître  sans  difficulté, 
en  certains  endroits,  les  ardoises  à  grain  fin  de  la  division  2  de  la 
formation  silurienne  supérieure. 

La  condition  micacé  de  ces  ardoises  est  plus  marquée  dans  le 
voisinage  du  granit  rouge,  à  l'injection  duquel  l'altération  de 
l'ardoise  semble  être  due.     Ces  granits  sont  excessivement  feld- 
spathiques,  n'ont  ordinairement  que  peu  de  mica,  et  sont  par 
endroits  grossièrement  porphyritiques,  comme  ceux  des  collines 
de  la  Nérépis,  dans  la  partie  orientale  du  comté  de  Charlotte. 
Autour  des  masses  de  granit  qui  les  percent,  de  grandes  quantités 
de  mica  et  une  abondance  de  cristaux  de  staurotide  et  d'andalou- 
site se  sont  formés  dans  les  ardoises.  Cette  formation  de  minéraux 
cristallins  a  eu  lieu  surtout  le  long  d'une  ligne  de  dômes  et  crêtes 
granitiques,  qui  s'avancent  à  travers  les  ardoises  en  différents 
endroits  entre  les  sources  de  la  petite  rivière  Moannès,  dans  la 
paroisse  de  Saint-Stephen,  et  le  bras  sud  du  lac  Oromocto,  dans  la 
paroisse  de  Clarendon.  A  la  rivière  Moannès,  dans  la  partie  nord  de 
St.  Stephen,  le  granit  perce  à  travers  le  gneiss  syénitique,  et  il  se 
montre   plus  distinctement  au  lac  de  Moore  et  au   lac    Galop 
{Gallup  lake),  dans  St.  David  ;  plus  loin  à  l'est,  il  se  montre  sur 
la  côte  de  Sorel  et  celle  de  Clarence,  dans  Dumbarton  ;  puis  à  la 
chute  Piskahégan  et  à  Mont-Plaisant,  dans  St.  David,  et  enfin  à 
Coal-Brook,  dans  Clarendon,  sur  le  bras  sud  de  la  rivière  Oromocto. 
Au  lac  de  Moore,  les  minéraux  cristallins  sont  abondants  dans 
les  schistes,  le  long  du  côté  sud  d'un  grand  dyke  de  granit  situé 
sur  le  côté  ouest  du  lac,  mais  dans  l'étroite  lisière  d'ardoises  qui 
intervient  entre  ce  dyke  et  une  crête  de  diorite,  ils  sont  rares.   A 
la  côte  Dumbarton,  qui  se  trouve  sur  la  ligne  des  affleurements 
granitiques  ci-dessus  décrits,  quoiqu'il  n'ait  pas  été  trouvé  de 


RAPPORT  PAR   M.   G.  F.   MATTHEW.  .    373 

granit  in  situ,  les  ardoises  sont  cristallines  et  abondent  en  mica, 
staurotide  et  andalousite,  et  à  nn  endroit  intermédiaire  entre  cette 
côte  et  le  lac  de  Moore  (près  du  lac  G-alop),  où  le  granit  se  montre, 
de  petits  grenats  rouges  sont  ajoutés  aux  autres  minéraux  des 
ardoises  micacées.  J'ai  remarqué  une  variété  encore  plus  grande 
de  minéraux  dans  les  "  argilites  foncées  "  qui  se  montrent  dans 
la  colline  au  sud  de  la  station  de  G-aspereau,  dans  l'encoignure  J 
nord-est  extrême  du  comté  de  Charlotte.  La  roche  schisteuse^ 
dans  cette  colline  est  traversée  en  certains  endroits  par  un  réseau 
de  veines  de  granit,  roche  dont  une  grande  superficie  se  trouve 
au  sud  de  la  colline,  et  qui  renferme  des  cristaux  d'actinolite,  des 
grenats,  de  la  chlorite,  de  Tépidote,  du  quartz,  du  fer  magnétique 
et  difl'érentes  espèces  de  pyrites.  Le  mica  est  aussi  présent  dans 
des  cavités  incrustées  (druses)  ou  des  veines,  et  la  molybdénite 
se  rencontre  dans  les  veines  de  quartz  du  granit,  près  de  cette 
station  ;  on  l'a  aussi  trouvée  en  morceaux  détachés  près  du  lac  de 
Moore.  L'andalousite,  en  petits  cristaux  imparfaits,  est  assez 
abondante  dans  beaucoup  de  lits  d'ardoise,  entre  le  lac  de  Moore 
et  la  ville  de  St.  Stephen.  Ces  cristaux  sont  clairs  et  incontes- 
tables dans  les  ardoises  des  environs  du  lac,  mais  dans  celles  qui 
sont  plus  près  de  la  ville,  ils  sont  imparfaitement  développés,  car 
ils  deviennent,  dans  les  affleurements  d'ardoise  les  plus  méridio- 
naux, de  simples  points  noirs  dans  la  matrice.  Les  plus  gros 
cristaux  de  ce  minéral  que  j'aie  vus  étaient  dans  des  veines  de 
quartz  dans  les  ardoises,  à  l'est  et  au  nord-est  du  lac,  où  on  les 
trouve  de  plusieurs  pouces  de  longueur  et  d'un  demi-pouce  de 
diamètre. 

Des  lits  d'ardoise  graphitique  sont  associés  aux  grès  durs  de  g 
cette  formation.  Ces  lits  sont  communs  dans  la  partie  sud  de  St.  ^ 
Stephen,  la  partie  nord  de  St.  Patrick,  et  près  de  la  station  de 
Dumbarton,  sur  le  chemin  de  fer  de  St.  André  à  Québec  ;  mais  ce 
n'est  que  dans  cette  dernière  localité  qu'ils  paraissent  assez  riches 
en  graphite  pour  offrir  quelque  espoir  de  valeur  économique. 
Dans  les  ardoises  noires  qui  affleurent  sur  le  coteau  au  sud  de 
cette  station,  il  y  a  des  poches  de  graphite  assez  pur  pour  qu'il 
puisse  servir  de  lubrifiant,  ou  pour  en  faire  de  la  mine  de  plomb. 

Le  lustre  d'acier  et  le  gris-lavande  foncé,  si  communs  dans 
quelques-uns  des  schistes  argileux  et  des  micascl^istes  des  deux 
paroisses  ci-dessus  mentionnées,  et  dans  ceux  de  St.  David  et 
Dumbarton,  paraissent  être  en  partie  dus  à  la  présence  de  ce 
minéral,  avec  mica,  et  de  nombreux  petits  cristaux  d'andalousite. 

SDans  la  diorite  de  la  crête  qui  se  trouve  au  nord  du  lac  de 


» 


374  ESPLOHATION   GÉOLOGIQUE    DU   CANADA, 

Moore,  il  y  a  des  veines  de  quartz  qui  abondent  en  pyrite  magné- 
tique  et  ordinaire,  et  renferment  auasi  de  la  pyrite  arsenicale  et 
de  petites  quantités  de  sulfure  de  cuivre  et  de  zinc.  Le  capitaine 
j^!j?,^^|5'^j^ijj^Porter,  de  St.  Stephen,  a  fait  plusieurs  fouilles  dans  ces  lits,  et 
ncnnotèur.  *i*'is  le  coufs  de  ses  opérations,  il  a  mis  à  découvert  des  masses 
de  schiste  actinoteux  reposant  eu  couches  horizontales,  Cette 
roche  repose  le  long  de  la  base  sud-est  de  la  colline  de  diorite  au 
nord-ouest  des  moulins  de  Moore,  et  est  principalement  composée 
de  feldspath  et  d'actinolite  rayonnée,  avec  nne  grande  proportion 
de  pyrite  de  fer.  Les  lits  d'actinolite  reparaissent  encore  sur  le 
chemin  des  moulius  de  Moore  à  Tower-HîU,  et  l'on  en  voit  d'autres 
aiHeurements  phis  à  l'est  sur  la  côte  de  Dumbarton,  près  du  chemin 
de  la  Station  de  Rolling-Dara,  sur  le  chemin  de  fer  de  St.  André  à 
Québec.  Outre  les  lits  de  cette  roche  qui  ont  été  découverts  par 
le  capitaine  Porter  sur  la  colline  de  diorite,  il  y  en  a  d'autres 
semblables  tout  près  du  lac  de  Moore,  qui  traversent  le  chemin 
de  Tower-Hill.  On  peut  voir  ces  lits  plonger  à  un  angle  élevé 
sous  un  coteau  escarpé  de  quartzite  lilas.  D'après  son  association 
ici  et  en  d'autres  endroits  avec  les  grès  lilas,  il  est  évident  que  la 
roche  actinolique  est  intimement  reliée  à  ces  lits  et  est  une  partie 
de  la  bande  rouilleuse  d'argilites  schisteuses,  que  l'on  voit  si 
fréquemment  dans  les  paroisses  de  St.  Stephen  et  St.  David,  laquelle 
donne  naissance  au  minerai  de  fer  limoneux  de  ce  district.  Far 
suite  de  l'abondance  de  la  pyrite  dans  quelques  parties  de  cette 
roche,  elle  pourra  plus  tard  devenir  une  source  de  soufre  et 
d'acide  snlfurique. 
avS^'''«Tet8*d'  ^"''  "^®  grande  partie  de  ce  district,  il  y  a,  en  rapport  avec  les 
iriuriBnne»  ^'^  rouilleux  et  les  grès  lilas,  un  conglomérat  feldspathique  gris 
qui  renferme  des  fragments  de  felsite  grise,  de  quartz  blanc,  et 
de  schiste  argileux  noir,  ainsi  que  quelques-uns  de  grès  gris;  ces 
graviers  varient  ordinairement  de  la  grosseur  d'un  pois  en 
descendant,  mais  quelques-uns  sont  gros  comme  des  œufs  de 
pigeon.  Les  fragments  de  felsite  ne  peuvent  être  distingués  de 
ceux  des  lits  que  l'on  voit  dans  la  principale  bande  de  roches 
pré-siluriennes  de  la  paroisse  de  St.  Patrick,  et  c'est  dans  les  lits 
de  conglomérat  les  plus  rapprochés  des  collines  de  roches  pré- 
silurienues  que  les  fragments  de  felsite  sont  les  plus  gros  et  les 
plus  nombreux.  Ce  conglomérat  a  été  observé  dans  les  paroisses 
de  St.  Patrick,  de  Dumbarton  et  de  St.  David. 
rnntBfidos  D:ms  le  but  d'examiner  d'antres  contacts  du  granit  avec  les 
]^Br»nitaur  ardoises  de  cette  formation,  je  fis  une  visite  à  l'embouchure  de  la 
*''*^^'''"^eaQ-  rivière  Piskahégau,  qui  est  un  bras  de  la  Magagnada^ic. 


RAPPORT  PAR  M.   G.  F.   MATTHEW.  375 

En  remontant  la  Piskahégan  depuis  son  embouchure  jusqu'à  la 
chute  de  Treat,  où  le  chemin  de  la  colonie  de  Piskahégan  la 
traverse,  j'ai  vu  des  ardoises  de  cette  formation,  dont  certaines 
parties  paraissent  être  répétées  par  des  failles  et  des  dislocations 
qui  se  rattachent  à  des  masses  de  granit  rouge  intrusif.  Quelques- 
unes  des  ardoises,  dans  la  gorge  qui  se  trouve  près  de  l'embou- 
chure de  cette  rivière,  sont  passablement  micacées,  le  mica  étant 
présent  sous  forme  de  petites  paillettes  argentées  irrégulièrement 
disposées  dans  la  pâte — quelques-unes  étant  parallèles  aux  plans 
de  stratification  et  d'autres  ne  l'étant  pas.  Les  lits  plongent 
N.-N.-O.  <  50^.  A  la  chute  inférieure,  il  y  a  sur  la  rive  droite  un 
petit  affleurement  de  granit  porphyritique  d'un  rouge  pâle.  A 
son  point  de  contact  avec  les  ardoises,  cette  roche  contient  des 
fragments  anguleux  d'ardoise,  laquelle,  dans  le  voisinage  du 
granit,  est  très  micacée,  sillonnée  de  veines  de  quartz  et  repliée 
en  plis  aigus.  A  la  seconde  chute,  les  assises  sont  des  grès 
feuilletés  d'un  gris  foncé,  gris-lilas  dans  les  lits  plus  siliceux. 
Plus  haut  sur  la  rivière  (à  moins  de  trois  quarts  de  mille  du  pont 
de  la  chute  de  Treat),  Ton  voit  un  grossier  granit  porphyritique 
rouge  pâle.  Il  forme  une  bonne  partie  du  versant  sud  d'un 
coteau  du  côté  ouest  de  la  rivière,  qui  s'étend  dans  cette  direction 
jusqu'à  la  rivière  Magaguadavic.  Le  versant  nord  du  coteau  est 
couvert  de  la  base  au  sommet  par  les  grès  qui  constituent  la  partie 
supérieure  de  cette  formation  et  qui,  au  sommet  du  coteau  près 
du  granit,  sont  très  durs  et  à  grain  fin,  et  se  transforment  en 
quartzite  micacée.  Alternant  avec  la  quartzite  sont  des  lits  de 
gneiss  feuilleté,  dans  lesquels  on  a  cherché  de  l'or,  mais,  autant 
que  j'ai  pu  l'apprendre,  sans  succès. 

Afin  de  compléter  notre  connaissance  de  la  distribution  des  schistes  argi- 
schistes  argileux  dans  la  partie  occidentale  du  comté  de  Charlotte,  «ur  la  rivière 

n  .  .  1       •    •  X        Cl        ^      .  ®^®-  Croix. 

nous  avons  fait  une  reconnaissance  sur  la  rivière  Ste.  Croix,  entre 
la  rivière  Oannouse,  dans  la  paroisse  de  St.  James  et  Vanceboro, 
Maine,  sur  le  chemin  de  fer  Européen  et  Nord-Américain,  et  nous 
avons  ainsi  découvert  que  les  strates  schisteuses  gris  foncé  qui 
traversent  cette  rivière  à  Vanceboro  et  plus  bas,  sont  repliés  et 
retraversent  la  rivière  pour  revenir  dans  le  Nouveau-Brunswick 
à  Little-Falls  (Petites-Chutes).  Ils  couvrent  une  petite  superficie 
dans  le  comté  de  Charlotte,  sur  le  côté  canadien  de  la  rivière,  et 
s'étendent  jusqu'au  ruisseau  de  Eolf  et  la  Petite-Simsquich,  en 
descendant.  Les  premiers  indices  de  cette  flexion  furent  observés 
sur  la  rivière  Ste.  Croix,  à  Little-Falls,  où  la  rivière  se  brise  sur 
des  grès  gris,  passant  au  brun  à  l'extérieur,  de  la  formation  dé- 


376  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

vonienne.     Ces  lits  sont  légèrement  marqués  de  fragments    de 
plantes  carbonisées.     A  "  Pork  Rips  "   (ou  Rapides  du  Porc),  à 
quelques  centaines  de  verges  en  aval  des  chutes,  il  y  a  une  bande 
distincte  de  grès   feldspathique   gris,  dont  le   plongement  est  au 
sud-est.     Cette  roche  ne  peut  être   distinguée  de  celle   qui,    en 
beaucoup  d'endroits  plus  à  Test,  peut  être   observée  au   sommet 
des  grès  siluriens  supérieurs.     Plus  bas  sur  la  rivière,  aux  rapides 
de   l'île  aux   Cèdres  (Cedar  island  rips),  il  y  a  des  argilites  chlori- 
tiques  gris  foncé,  qui  ont  aussi  un  plongement  sud-ouest.     A  par- 
tir de  l'embouchure  de  la   G-rande-Simsquich  jusqu'aux  rapides 
de  Roche  {Rocky  rips)  au  sud,  des  lits  qui  ressemblent  à  ceux  du 
massif  principal  d'ardoises  siluriennes  supérieures  sont  visibles. 
En  ce  dernier  endroit,  où  les  lits  se  composent  de  micaschistes 
feuilletés,  gris  foncé,  friables  et  repliés,  et  ont  des  surfaces  polies 
et  luisantes,  le  plongement,  qui,  à  un  mille  en  amont  des  rapides 
de  Roche,  est  N.-N.-O.  <   70^,  est  beaucoup  plus  faible,   et  les 
replis  des  strates  ont  des  plongements  habituels,  quoique  modérés, 
au  nord.     A  un  mille  en  aval  des  rapides  de  Roche,  des  argilites 
dévoniennes  se  remontrent  sur  la  rivière,  qu'elles  traversent  au 
ruisseau  de  Rolf,  où  les  strates  sont  verticales  et  l'allure  S.  75^  O. 
Les  roches  siluriennes  supérieures   de  cette   lisière  sont   plus 
chloritiques  et  plus  micacées  que  la  généralité   des  ardoises  de 
cet  âge  dans  la  plus  grande  superficie  à  l'est. 
«tructure  des         Le  plongemcut  élcvé  et  Ic  Tctour  fréquent  des  grès  micacés 
!uf  fôueatf  **  dans  les  paroisses  de  St.  David,  St.  Patrick,  St.  Stephen  et  Dum- 
barton,  montrent  une  grande  perturbation  dans  cette  formation. 
Parlant  en  termes  généraux,  l'on  peut  dire  qu'un  repli  anticlinal 
passe  à  travers  le  lac  Cranberry,  dans  la  partie  sud  de  St.  James, 
et  s'étend  de  là  à  travers  le  terrain  bas  qui  borde  le  bras  nord  de 
la  Digdequash,  traverse  la  Digdequash  au  ruisseau  de  Jones,  dans 
Dumbarton,  et  descend  ensuite  le  long  de  la  vallée  de  cette  rivière. 
Une  autre  lisière,  dans  laquelle  les  ardoises  tendres  de  la  partie 
inférieure  de  la  formation  se  montrent  en   abondance,  s'étend  en 
remontant  à  partir  du  fond  de  la  baie  du   Chêne  jusque   dans  le 
terrain  bas  qui  est  arrosé  par  les  bras  de  la  rivière  "Waweig,  et 
de  là  s'avance  à  l'est  en  traversant  la  rivière  Digdequash  en  bas 
delà  Digue-Roulante  (Rolling  dam).     Une  autre  anticlinal e passe 
à  travers  le  terrain  bas  qui  se  trouve  au  sud  de  la  Côte  Plaisante 
{Pleasant  Ridge),  arrosé   par  un  certain  nombre  de  petits  cours 
d'eau  qui  se  jettent  dans  la  Magaguadavic,  et  traverse  cette  rivière 
à  l'embouchure  de  la  Piskéhagan. 
Entre  ces  lisières  surbaissées,  dans  la  région  située  à  l'ouest  de 


RAPPORT   PAR    M.   G.   F.   MATTHEW.  377 

la  rivière  Digdequash,  il  y  a  une  ceinture  de  terrain  côtoyeux, 
couvert  d'argile  à  cailloux,  qui  produit  un  sol  fertile  sur  lequel 
sont  établies  quelques-unes  des  meilleures  colonies  de  cette  partie 
du  pays.  Sur  une  grande  partie  de  cette  ceinture,  les  bancs  de 
roche  qui  se  montrent  le  plus  fréquemment  sont  les  grès  micacés 
et  les  lits  schisteux  bruns  qui  les  accompagnent.  Dans  sa  partie 
la  plus  élevée,  les  assises  ne  reposent  pas  en  simples  plis  syncli- 
nnux,  mais  consistent  principalement  en  strates  monocliniques  et 
en  replis  irréguliers,  dont  les  couches  plongent  presque  toutes  au 
sud  à  des  angles  élevés.  Dans  les  côtes  ou  crêtes  du  côté  est  de 
la '  rivière  Digdequash,  les  plongements  sont  renversés,  les  pen- 
dages  des  lits  étant  au  nord,  vers  la  lisière  d'ardoises  et  de  grès 
dévoniens  qui  suivent  le  rebord  sud  de  la  superficie  carbonifère 
centrale  du  Nouveau-Brunswick,  et  cette  disposition  des  replis 
monocliniques — excepté  lorsque  les  strates  sont  renversées — se 
continue  jusque  dans  l'encoignure  nord-est  du  comté  de  Charlotte 
et  au-delà. 

En  comparant  la  série  des  assises  dans  les  lisières  siluriennes  conclusions, 
supérieures  connues,  avec  celles  des  "  argilites  foncées,"  Ton  verra 
qu'il  existe  une  grande  ressemblance  entre  elles,  comme  suit: 

Les  divisions  1  et  2  correspondent  respectivement  dans  les 
deux  formations. 

La  division  3,  a  et  6,  des  argilites  foncées,  est  l'équivalent  de 
la  division  3  de  la  formation  silurienne  supérieure. 

La  division  3  c,  des  argilites  foncées,  est  l'équivalent  du  lit 
pétrosiliceux  de  la  baie  du  Chêne. 

Le  métamorphisme  de  ces  ardoises,  sur  des  espaces  considé-  • 

râbles,  et  l'absence  de  fossiles  ont  été  regardés  comme  une  objec- 
tion à  les  classer  comme  siluriennes  supérieures  ;  mais  partout 
où  les  ardoises  ont  été  examinées,  leur  changement  de  condition 
a  pu  être  le  résultat  du  voisinage  de  massifs  granitiques  sem- 
blables à  ceux  qui  se  sont  montrés  plus  loin  à  l'est,  à  la  fin  de 
l'époque  dévonienne. 

Comme  résultat  de  l'examen  fait  dans  la  partie  occidentale  du 
comté  de  Charlotte  durant  l'été  de  1872,  et  subséquemment,  je 
puis  dire  que  j'ai  été  porté  à  conclure  que  ces  ardoises  sont  d'âge 
silurien  supérieur. 

Formation  dévonienne, — La  visite  que  j'ai  faite  dans  la  partie 
nord-ouest  du  comté  de  Charlotte,  dans  le  but  de  déterminer 
l'âge  des  "  argilites  foncées,"  m'a  permis  d'ajouter  quelque  chose 
aux  informations  consignées  dans  le  rapport  de  1871  à  propos 
des  "  argilites  pâles,"  ou  ardoises  dévonienues  de  la  même  région,  p^fjgj^^ 


378  EXPLORATION  QÉOLOGIQUe  DV   CANADA. 

En  sairant  cette  formation  ivers  le  nord-ouest  au-delà  des 
limites  du  comté  de  Charlotte,  j'ai  découvert  que  la  bande  de 
ces  roches  qui  intervient  entre  les  "  argilites  foncées,"  ou  ardoises 
siluriennes  supérieures,  et  la  formation  carbonifère  inférieure, 
taisait  partie  d'un  massif  synclinal  de  sédiments,  dont  les  lits 
renversés,  ou  plongeant  au  sud,  se  rencontrent  sons  la  superficie 
carbonifère  centrale  du  Nouveau- Brunswick,  et  au  nord  de  celle-ci. 
meniYlïir  la  ^"^^  '^  rivière  Piskahégau,  sur  le  coté  sud  de  la  superficie  carbo- 
rukHhii«an.  nifère  centrale,  les  lits  de  cette  formation  ont  des  plongements 
plus  bas  qu'aucuns  de  ceux  observés  partout  ailleurs.  A  un 
demi-mille  en  avant  des  quartzites  siluriennes  supérieures  de  la 
bande  d'argilite  foncée,  mentionnée  dans  la  partie  précédente  de 
ce  rapport  comme  se  rencontrant  aux  chntes  de  Treat,  il  y  a  des 
lits  de  schiste  argileux  gris-verdâtre  alternant  avec  des  lits  plus 
minces  d'une  couleur  noir-pourpré;  leur  plongement  est  au  nord 
et  varie  de  20"  à  40*.  A  un  autre  rapide,  situé  environ  un  mille 
plus  haut,  il  y  a  des  ardoises  vert-pomme,  passant  au  vert  à 
l'extérieur,  sans  plaques  de  mica,  et  dont  les  plongements  sont 
an  nord,  variant  de  30<*  à  45".  Sur  une  distance  de  huit  milles 
en  amont  de  ce  point,  la  Fiskahégan  coule  à  travers  un  terrain 
bas  et  marécageux,  mais  d'après  les  affieurements  que  l'on  voit 
sur  le  chemin  qui  traverse  la  colonie  de  Fiskahégan  jusqu'à  la 
côte  de  Brown,  il  est  évident  que  ce  terrain  bas  qui  suit  la  rivière 
repose  sur  les  ardoises  et  grès  de  la  formation  dévonienne. 

Une  autre  lisière  de  grès  gris  pâle  du  même  âge  a  été  observée 
du  côté  nord  de  la  bande  de  roches  carbonifères  inférieures  qni 
•  traverse  le  comté  d'York  à  partir  de  l'escarpement  qui  est  à  l'ouest 

du  lac  Ororaocto,  et  passe  au  nord  de  la  station  Toby  G-uzzle  sur 
le  chemin  de  fer  de  St.  André  à  Québec,  jusqu'à  la  crique  à  la 
Truite  {Trotit  creek)  sur  la  Ste.  Croix.  Des  fragments  détachés 
des  ardoises  dévouienues  sont  seuls  visibles  le  long  du  chemin 
de  fer,  mais  à  plusieurs  milles  à  l'est  de  celui-ci,  elles  s'élèvent  en 
coto  chriBty.  uue  crôte  basse  arrondie,  appelée  la  Côte  à  Christy.  Cette  éléva- 
tion est  parallèle  à  la  crête  de  granit  d'éruption  du  côté  sud  du 
lac  Magaguadavic,  et  située  à  environ  deux  milles  au  sud  de 
celui-ci.  Du  côté  est  de  la  rivière  Magaguadavic,  en  ligne  avec 
l'allure  de  ces  grès  micacés  dans  la  côte  à  Christy,  la  contrée  est 
couverte  par  les  roches  carbonifères  inférieures,  qui  tournent 
autour  de  l'extrémité  orientale  de  la  superficie  carbonifère  cen- 
trale, et  les  grès  sont  en  conséquence  cachés. 

Une  étroite  lisière  de  roches,  non-concordante  avec  la  formation 
silunenne  supérieure  dans  St.  David,  s'étend  sur  une  ligue  courbe 


BAPPOBT  PAR   M.   G.   P.   MATTHEW.  379 

à  partir  de  la  rivière  Ste.  Croix,  entre  le  "  Ledge"  et  la  ville  de 
St.  Stepheu,  à  travers  la  baie  du  Chêne  jnequ'à  sa  tête,  et  plus 
loin  jnsqne  dans  le  district  plat  et  boisé  qoi  se  trouve  à  l'est  du 
chemin  de  Tower-Hill.  C'est  le  conglomérat  dont  il  est  question  congloméra 
dans  le  rapport  de  1870-71,  page  169,  et  il  a  probablement  été  formé 
avant  la  fin  de  l'époque  dévonienne,  car  il  offre  des  preuves  d'uu 
métamorphisme  semblable  à  celui  de  la  formation  silurieune 
supérieure.  Il  a  une  pâte  calcarifere  sableuse  grise,  et  les  galets 
se  composent  presque  entièrement  de  fragments  tirésdes  collines 
siluriennes  supérieures  et  pré-siluriennes  qui  se  trouvent  tout 
auprès.  Sur  la  rivière  Ste.  Croix,  où  ces  collines  sont  principale- 
ment gneissiques,  les  fragments  les  plus  nombreux  sont  de  gneiss 
gris  à  grain  fin,  les  morceaux  de  gneiss  granitique  plus  pâle  étant 
moins  nombreux  ;  la  roche  contient  an^si  beaucoup  de  fragments 
d'une  felsite  grise,  abondant  en  grains  vitreux  de  quartz,  roche 
qui,  après  son  exposition  à  l'air,  serait  facilement  prise  pour  du 
grèf  gris.  Il  s'y  trouve  aussi  des  morceaux  de  roche  épidotique 
avec  teintes  nuagées  de  vert  et  de  pourpre.  Dans  les  monticules 
de  ce  conglomérat,  à  la  tête  de  la  baie  du  Chêne,  des  cailloux  de 
felsite  gris  foncé,  avec  grains  de  quartz  vitreux,  prédominent  de 
beaucoup,  bien  qu'il  7  ait  encore  de  petits  morceaux  d'un  granit 
gris  avec  très  peu  de  mica,  et  aussi  des  fragments  de  grès  gris  et 
de  quartz.  Des  esquilles  d'ardoise  noire  et  dure  sont  fréquents 
dans  les  lits  plus  fins. 

II. 

Géologie  de  la  partie  sud-est  du  comté  de  Charlotte. 

Ainsi  que  vous  m'aviez  chargé  de  le  faire,  je  me  suis  occupé,  FormAdoni 
durant  nue  partie  de  l'été  dernier,  à  examiner  la  partie  sud-est  ne  Kingstan. 
du  comté  de  Charlotte,  afin  de  compléter  l'exploration  de  quelques 
lisières  qui  n'avaient  pas  été  complètement  examinées  en  18t)9, 
et  de  constater  l'âge  de  certains  groupes  de  strates  dans  cette 
région,  qui,  par  suite  de  l'abondance  des  roches  cristallines  parmi 
elles,  avaient  été  placées  à  la  suite  de  la  formation  de  Coldbrook 
ouhuronienne  dans  le  rapport  de  1870-71.  Ces  séries  de  strates  ont 
été  décrites  sous  les  noms  locaux  de  "la  Côte"  et  de  "  Kingston." 

Roches  de  la  Côte. — Laureatiennes  (?) — Le  premier  de  ces  groupes,  roi-iigs  de  la 
c'est-à-dire  celui  de  "  la  Côte,"  est  caractérisé  par  la  prédominance  jument  lau- 
d'assises  gneissiques  et  schisteuses  feldspathiqnes  dans  la  partie 
inférieure,  et  par  des  quartzitos,  argilites,  dolomies  et  calcaires 
dans  la  supérieure,  et  j'ai  trouvé  qu'il  était  intimement  allié  au 


380  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU    CANADA, 

gneiss  lanrentien.  La  succession  des  strates  dans  ce  groupe 
ressemble  beaucoup  à  celle  de  la  "  formation  supérieure  "  de  la 
superficie  laurentienne  dans  le  comté  de  St.  Jean,  et  dans  la  carte 
qui  accompagne  ce  rapport  (compilée  parM.E.W.  Elis),  ce  groupe 
a  été  colorié  comme  faisant  partie  du  système  laurentien. 

Les  paroisses  Lepréau  *  et  de  Pennfield  sont  traversées  par 
une  lisière  considérable  de  roches  laurentiennes,  qui  se  montre  à 
l'embouchure  de  la  rivière  (à  marée)  de  l'Etang,  et  le  long  de 
cette  rivière  jusqu'à  moins  d'un  mille  de  sa  source  ;  de  là  elle 
s'étend  à  travers  Peniifield  dans  une  direction  nord-est,  et  traverse 
la  Popologan  et  la  route  postale  de  St.  André,  à  quatre  milles 
de  la  côte.  Elle  traverse  aussi  la  rivière  Nouvelle  {New  river),  à 
environ  deux  milles  au  nord  du  chemin  de  St.  André,  et  est 
interrompue  par  un  granit  d'éruption  à  la  rivière  Lepréau. 
'  Plusieurs  crêtes  plus  petites  de  ces  anciennes  roches  surgissent 
dans  cette  partie  du  comté  de  Charlotte,  dont  la  principale  est 
celle  qui  forme  les  petites  îles  appelées  "  les  Loups  "  (Ihe  Wo/ves), 
à  environ  six  milles  au  sud  du  havre  aux  Castors  {Beaver  karbour), 
dans  la  baie  de  Fundy.  Dans  son  prolongement  vers  l'est,  cette 
lisière  touche  à  la  côte  du  comté  de  Charlotte  aux  caps  Kouge  et 
de  Barnabe,  et  forme  le  côté  sud  du  havre  Lepréau,  au-delà 
duquel  elle  passe  dans  le  comté  de  St.  Jean,  D'une  troisième 
lisière  située  plus  au  sud,  la  pointe  seule  d'une  crête,  de  moins 
d'un  mille  de  longueur  et  de  deux  milles  de  largeur,  se  trouve 
dans  le  comté  de  Charlotte,  et  consiste  principalement  en  roches 
de  la  "  formation  supérieure  "  du  terrain  laurentien.  Elle  se 
trouve  entre  le  bassin  Lepréau  et  le  havre  du  Dipper.  Sur  son 
côté  nord,  la  roche  est  gneissique,  mais  en  approchant  du  faite  de 
la  crête,  il  se  montre  des  quartzitos  noires  et  grises,  et  sur  le 


nAPPORT  PAU    M.   G.   P.   MATTHEW.  38l 

de  la  rivière  de  l'Etang  à  la  rivière  Lepréau,  et  une  crête  secon- 
daire de  roche  semblable,  qui  s'étend  à  l'est  à  partir  du  havre  du 
Mort  {Deadmaris  harbour)  jusqu'à  la  tête  du  havre  aux  Castors  ; 
et  les  affleurements  les  plus  constants  des  assises  intermédiaires 
de  la  Côte  se  voient  le  long  de  la  rivière  l'Etang.  A  l'est  de  cette 
rivière,  le  gneiss  laurentien  et  les  assises  de  la  Côte  sont  cachés 
par  une  grande  nappe  de  dépôts  de  surface, — gravier,  sable  et 
argile, — qui  s'étendent  à  travers  Pennfield  et  Lepréau,  et  dont  les 
parties  les  plus  élevées,  près  de  la  rivière,  sont  connues  sous  le 
nom  de  "  Côte  de  Pennfield  "  (Fenn/ield  ridge).  Ces  matières  désa- 
grégées cachent  les  roches  métamorphiques  sur  de  grands 
espaces,  en  sorte  que  l'on  ne  peut  voir  la  disposition  des  assises 
que  le  long  de  la  rivière.  Le  premier  massif  qui  se  rencontre  du 
côté  sud  du  gneiss  laurentien,  sur  cette  rivière,  est  une  felsite 
grise  (passant  au  blanc  à  l'air),  avec  grains  de  quartz  limpide  ;  à 
celui-ci  succède  un  massif  de  schiste  chloritique  gris,  et  ce  dernier 
est  suivi  par  des  quartzites  et  des  ardoises  grises  qui  supportent 
les  calcaires  de  la  presqu'île  de  l'Etang.  Au  sud  de  ce  promon- 
toire, les  assises  sont  renversées  jusqu'au  havre  du  Mort  (les 
schistes  occupent  le  col  de  la  presqu'île  entre  les  havres  de 
l'Etang  et  de  Black),  et  des  felsites  à  extérieur  blanc,  avec  bandes 
calcarifères,  se  montrent  entre  les  havres  de  Black  et  du  Mort, 
tandis  que  sur  les  rives  de  ce  dernier  havre,  le  gneiss  laurentien 
protogine  fait  son  apparition. 

Formation  de  Kingston. — Ce  groupe  est  le  plus  récent  des  deux  composition 
crroupes  de  roches  cristallines  d'â^e  incertain  dans  la  partie  sud  formations  de 

^  ^  ^  ^  Kinjfslon  et 

du  comté  de  Charlotte,  et  traverse  le  comté  en  deux  bandes  ou  """"fiV'lîl^ 

'  .supérieure. 

lisières,  dont  la  plus  méridionale  présente  les  massifs  de  roches 
cristallines  de  beaucoup  les  plus  gros.  L'étude  de  la  lisère 
septentrionale  a  amené  la  découverte,  sur  cette  lisière,  d'une  série 
de  groupes  semblables  à  ceux  de  la  formation  silurienne  supé- 
rieure —  les  divisions  1  et  2  de  la  kingstonienne  étant  compa- 
rables aux  divisions  1,  2  et  3  de  la  première  formation  ;  et  les 
divisions  3  et  4  de  la  formation  kingstonienne  possédant  des 
caractères  lithologiques  semblables  à  ceux  des  divisions  4  et  5  de 
la  silurienne  supérieure.  Dans  ce  rapport,  je  me  sers  des  cinq 
divisions  pour  décrire  les  deux  formations  silurienne  supérieure 
et  kingstonienne. 

Le  parallélisme  entre  ces  deux  séries  de  strates  est  apparent  coupc  sur  la 

x-  x-jr  rivlCre  Magn- 

dans   une   coupe  faite  à  partir  du  moulin  de  McLeod,  dans  las"»^a^'ic. 
vallée  de  la  Magaguadavic,  et  passant  par  BuUock'sHill  jusqu'au 
chemin  de  la  Tête,  du  côté  sud  de  cette  rivière.    Dans  les  ardoises 


3â2  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

et  felsites  (décrites  à  la  page  181  du  rapport  de  1870-71),  telles 
qu'exposées  sur  une  largeur  d'un  quart  de  mille  le  long  de 
l'estuaire  de  la  Magaguadavic,  près  du  moulin  de  McLeod,  l'on 
croit  que  les  divisons  1,  2  et  3  sont  représentées,  car  il  a  été  cons- 
taté que  la  bande  de  diorîte  vésiculaire  et  d'ardoise  noire  fissile 
est  l'équivalent  de  la  partie  supérieure  de  la  division  3.  Les 
ardoises  noires  molles,  dont  une  étroite  lisière  est  exposée  à 
l'autre  extrémité  (ouest)  de  cette  coupe,  appartiennent,  peut-être,  à 
une  plus  ancienne  formation— le  groupe  de  St  Jean — car  Ton  en 
trouve  des  fragments  dans  les  conglomérats  de  la  formation  silu- 
rienne supérieure  (divisions  2  et  3)  en  plusieurs  endroits  dans  le 
comté  de  Charlotte.  La  rivière  Magaguadavic  interrompt  la 
continuité  de  cette  coupe  sur  un  espace  de  1,000  pieds,  mais  au- 
delà  de  la  rivière,  et  jusque  sur  BuUock's  Hill,nous  avons  la  série 
de  lits  suivants  : — 

PDS.  PDS. 

Diorite  gris  foncé,  compacte  et  schisteuse,  avec  quelques 

lits  (le  schiste  argileux  gris 100 

Schiste  argileux  gris  foncé 100 

Schiste  chloritique  gris  foncé  et  lits  de  diorite 50 

Assises  cachées  (à  l'est  de  cet  espace,  sur  la  direction,  sont 

de  grossières  diorites  horablendiques) 350 

Assises  cachetés — en  partie  une  felsite  gris  foncé,  feuilletée  . 

(rougeâtre  à  l'extérieur) 200 

Diorite  gris  foncé 50 

Ce  sont  les  lits  de  la  division  4 850 

Brèche  feldspathique  gris  foncé,  conglomérai,  et  felsite 
gris  foncé.  Le  conglomérat  abonde  en  petits  fragments 
anguleux  de  felsite  rouge-chair,  comme  on  en  trouve 
dans  le  conglomérat  de  la  base  de  la  divir ion  silurienne 
supérieure  5,  sur  la  rive  de  la  Mascarine,  à  quatre 
milles  au  sud-ouest;  là,  cependant,  la  pâte  est  d'une 

couleur  rouge  vif 1 10 

Conglomérat  d'ardoise  gris  foncé,  feldspathique,  avec 
éléments  d'ardoise   grise  et  une  pâte  plus  ou  moins 

vésiculaire 220 

Felsite  schisteuse  grise  passant  au  rouge-chair  à  l'extérieur, 

et  assises  cachées 200 

Diorite  schisteuse,  gris  foncé,  et  assises  cachées 140 

Felsite    compacte,    mais    quelque    peu    schisteuse,   bien 

lamcllée,  gris  rougeâtre,  passant  au  rouge  â  l'air 220 

Felsite  feuilletée  gris  foncé 50 

Felsite  schisteuse,  gris-rougeâtre,  passant  au  rouge-chair..     140 

Ces  lits  appartiennent  tous  à  la  division  5 1,080 

Diorite  à  grain  fin,  gris  foncé 200 

Diorite  hornblendique,  à  gros  grain 300 

500 

Ces  lits  sont  probablement  une  partie  de  la  division  4,  et 
s'étendent  jusqu'au  chemin  de  la  Tête.  Au  sud  du 
chemin,  des  dépôts  superficiels  cachent  les  assises. 
Les  strates  dans  cette  coupe  plongent  S.  <^  80°. 


hAt»I»ÔRT  PAft   M.   6.   F.   MATTHEW.  383 

Le  long  de  la  rive  de  la  Tête,  à  rextrémité  sud-ouest  de  la  près-  f ^^*^*®"* 
qu'île  Mascarine',  la  division  4  devient  une  importante  partie  de 
la  formation,  car  au  sud  des  felsites,  dans  le  coteau  où  la  mine  de 
cuivre  de  Woodward  a  été  ouverte,  les  diorites  et  schistes  chlori- 
tiques  ont  une  largeur  superficielle  de  2,000  pieds  d'assises  presque 
verticales  ;  et  du  côté  sud  du  coteau,  où  se  trouve  la  mine  Johnson, 
la  largeur  occupée  par  ce  groupe  est  de  4,000  pieds.  Il  se  com- 
pose ici  de  diorite  chloritique  à  grain  lin  et  à  gros  grain  ;  de 
diorite  compacte  à  grain  fin,  gris  foncé  ;  de  roche  hornblendique 
grossière  ;  d'ardoises  micacées  gris-verdâtre,  et  de  schiste  argi- 
leux gris  foncé.  Dans  cette  lisière  de  roches  kingstoniennes,  les 
lits  de  la  division  5  ont  une  largeur  double  de  celles  des  lits 
correspondants  sur  la  rive  de  la  Mascarine,  et  la  différence  appa- 
rente dans  l'épaisseur  des  strates  de  la  division  4  dans  ces  deux 
locilités  est  même  plus  grande. 

Dans  l'espace  compris  entre  cette  lisière  et  celle  des  roches 
typiques  de  Kingston,  interviennent  le  gneiss  laurentien  et  les 
strates  de  "  la  Côte  "  décrites  dans  une  page  précédente.  Les 
sédiments  siluriens  supérieurs  qui  reposent  sur  ces  plus  anciens 
dépôts  ressemblent  plus  à  ceux  que  Ton  voit  sur  la  rive  de  la 
Mascarine  que  les  strates  intermédiaires  de  la  Tête,  sauf  que  les 
groupes  sont  plus  épais.  Des  strates  siluriennes  supérieures  qui 
recouvrent  les  lisières  de  roches  laurentiennes  et  de  la  Côte,  les 
divisions  1  et  2  sont  verticales  et  ont  une  largeur,  au  havre  aux  Divisions 

1  2  et  3. 

Castors,  en  travers  de  leur  direction,  calculée  d'après  les  cartes  de 
l'Amirauté,  du  cap  Quodly  à  la  pointe  Lepréau,  de  2,000  pieds. 
Les  quartzites  de  la  division  3  se  montrent  du  côté  sud  du  havre 
du  Mort,  plongeant  N.  <  30^,  avec  une  épaisseur  que  l'on  évalue 
à  700  pieds.  Il  y  a  ensuite  un  esx^ace  dans  le  havre  du  Mort,  et 
un  affleurement  de  roches  laurentiennes  de  1,300  pieds,  auquel 
succède,  sur  la  presqu'île  entre  les  havres  du  Mort  et  de  Black, 
du  conglomérat  rouge  et  du  grès,  plongeant  N.  <  30^,  d'une  puis- 
sance approximative  de  1,000  pieds.  On  suppose  qu'il  existe  une 
faille  dans  le  havre  de  Black  qui  répète  ces  assises,  qui,  du  côté 
nord,  conservent  le  même  plongement  et  ont  une  puissance  ap- 
parente de  1,500  pieds. 

Ces  roches  sont  regardées  comme  les  équivalents  des  lits  de  la<"onciitionsde 
division  4  déposés  en  eau  peu  profonde.  La  division  3,  par  la  rareté 
des  argiles  schisteuses,  la  densité  et  la  composition  siliceuse  de 
ses  assises,  de  même  que  par  ses  couches  marquées  de  rides 
lacustrales,  donne  aussi  des  preuves  d'une  origine  de  littoral  ;  et 
même  aussi  bas  que  la  division  2,  il  y  a  beaucoup  de  débris  de 


384  EXPLORATION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 

plantes  terrestree,  quoique  mal  conservés.  Les  conditions  d'ori- 
gine de  cette  lisière  de  roches  siluriennes  supérieures  sont  donc 
semfclables  à  celles  qui  ont  présidô  au  dépôt  des  strates  sur  la 
rive  mascarinienne,  et  l'aspect  différent  des  assises  dans  la  lisière 
intermédiaire  de  la  Tête  (en  les  supposant  siluriennes  supérieures) 
peut  être  expliqué  par  l'hypothèse  d'un  espace  renfoncé  dans 
lequel  les  sédiments  cristallins  se  sont  accumulés,  encaissé  des 
deux  côtés  par  des  lisières  de  roche  laurentienne  coniparati%'eraent 
stable. 
mmt"'itir  la  ^"®  sérîe  superposée  de  lits  ronges  existe  aussi  du  côté  nord  de 
^'u'veîft'^'"  la  lisière  laurentienne  principale.  Ces  sédiments  supérieurs  sont 
bien  exposés  sur  la  Petite-Nouvelle,  rivière  qui  passe  tout  près  du 
chemin  de  St.  André,  où  il  est  traversé  par  la  ligne  qui  sépare  les 
paroisse  Leprêau  et  Penufield.  En  cet  endroit,  ce  cours  d'eau  est 
bordé  sur  la  rive  droite  par  une  bande  de  gneiss  protogine  et  de 
diorites  grossières  de  la  formation  laurentienne,  mais  sur  la  gauche, 
par  de  grands  coteaux  (blancs  à  l'extérieur)  et  des  monticules  de 
felsite  gris  foncé,  renfermant  quelques  grains  de  quariz  etcristaux 
de  felspath.  Des  massifs  de  roches  blanches  semblables,  consistant 
en  schiste  et  gneiss  feldspathiquea  à  grain  lin,  avec  très  peu  de 
mica,  s'étendent  jusqu'à  un  demi-mille  au  nord  de  ce  point,  et  dos 
rochers  semblables  ont  aussi  été  vus  en  appprochant  de  la  digne 
de  la  Petite-Nouvelle,  à  un  mille  au  nord-ouest  de  l'auberge  de 
Donnelly.  La  roche  est  ici  un  schiste  feldspathiqne,  avec  chlorite 
vert  pâle  et  de  nombreux  grains  de  quartz,  et  elle  est  exposée 
dans  de  hauts  rochers  sur  le  côté  sud  de  l'étang  en  bas  de  la 
digue.     Des  lits  d'ardoise  gris  foncé,  mouchetée  de  blanc,  au  sud 


RAPPORT  PAR   M.   G.   F.   MATTHEW.  385 

graveleux  qui  s'étend  au  nord  de  la  digue.  Elles  sont  veinées  de 
spath  calcaire  et  de  fer  spéculaire,  plongent  N.  10"^  O.  <  80^,  et  sont 
probablement  une  partie  de  la  série  des  lits  exposés  à  la  digue. 
La  plaine  de  gravier  a  environ  un  mille  de  largeur,  et  sur  son 
côté  nord-ouest,  il  s'élève  un  coteau  de  schistes  argileux  durs,  gris 
foncé,  avec  veines  et  nuages  épidotiques — plongement,  N.  20^  0. 
<  70°  et  60° — appartenant  à  la  bande  de  la  Tête  des  roches  de 
Kingston.  Pas  bien  loin  au  nord  de  ces  ardoises  dures,  les  roches 
sédimentaires  sont  coupées  par  le  granit. 

Une  autre  lisière  d'ardoises  micacées  d'un  ffris  rou^eâtre,  ArdoiRos 
argentées  à  rextérieur,  s'étend  depuis  l'embouchure  de  la  rivière 
l'Etang,  en  suivant  vers  l'ouest  la  bande  de  roches  king- 
stoniennes  de  la  Tête.  Elle  paraît  surmonter  les  lits  fossilifères 
de  la  baie  du  Fond  (Back  bat/),  et  elle  est  accompagnée  de 
conglomérats  à  l'île  de  Frye  et  sur  les  petites  îles  qui  se  trouvent 
au  sud-ouest  de  celle-ci,  lesquels  renferment  des  fragments  de 
roches  de  "  la  Côte"  et  lauren tiennes.  En  conséquence,  on  la  regarde 
comme  une  partie  de  la  division  4  et  l'équivalent  des  ardoises 
micacées  ou  nacreuses  qui  sont  à  la  base  de  cette  division  dans 
l'ile  du  Grrand-Manan. 

Ghrmfd-Manan. — La  i^artio  est  de  l'île  du  Grand-Manan,  qui  est  Kothos de 
basse,  repose  sur  un  groupe  de  roclios  partiellement  altérées,  qui  Manan. 
combinent  les  caractères  des  deux  lisières  de  roches  kingstonienneî* 
et  ceux  des  couches  siluriennes  supérieures  qui  reposent  à  leur 
tour  sur  la  lisière  laureiitienne  qui  les  divisent.  Cette  île  a 
été  visitée  par  le  professeur  L.  W.  Bailey,  et  ces  formations  ont 
été  décrites  dans  le  rapport  de  1870-71.  Les  observations  qui 
furent  faites  alors  font  voir  que  ce  groui)e  de  roches  présente  deux 
replis  anticlinaux  et  un  pli  synclinal.  Les  axes  des  deux  replis 
anticlinaux  se  dirigent  à  Touest  du  nord  et  passent  sous  les  grès  et 
trapps  mésozoïques  qui  forment  la  partie  plus  élevée  de  l'île. 

L'axe  de  raiiticlinal  passe  à  travers  la  chaîne  d'îlots  qui  seAntîciinaU 
trouvent  en  face  de  la  rive  est  du  Grand-Munan,  et  touche  à  cette 
île  dans  l'anse  de  Flagg.  Ici,  les  lits,  qui  correspondent  à  la 
division  1  sous  le  rapport  de  la  position,  sont  d'argiles  schisteuses 
grossières,  grises,  sablonneuses,  et  de  grès  feuilletés,  avec  minces 
lits  de  conglomérat.  Ils  renferment  quelques  lits  d'ardoises  na- 
creuses dures,  grises,  passant  au  blanc  à  l'extérieur,  et  forment 
l'extrême  pointe  entre  les  anses  de  Flagg  et  de  Pette  (ou  de  Spragg). 
La  division  2  est  représentée  par  les  ardoises  superposées,  noires 
et  à  grain  iin,  avec  bandes  étroites  de  couleur  alternantes  (larges 
d'un  à  deux  pouces).     Quelques  couches  de   conglomérat  de  ce 


38G  expi-obation  géolooique  dl'  canada. 

groupe  renferment  de  nombreux  cailloux  de  feleite  petrosilicense 
gris  pâle.  La  division  3  commence  par  un  grès  feldspathiqae  et 
un  conglomérat  gris  et  dur — si  même  ils  ne  font  pas  partie  de  ta 
dirision  2  (2c)  * — mais  consiste  principalement  en  grès  feuilletés 
durs,  àgiain  fin,  feldspathiques  (3  b),  avec  minces  lits  d'ardoise 
noire  et  d'argiles  schisteuses  fissiles  interlamellées  par  intervalles. 
Le  sommet  (3  c)  est  marqué  par  une  bande  (20  pieds)  d'ardoise 
pyriteuse  gris  foncé  et  noire,  compacte  et  fissile.  Les  lits  ci-des- 
sus sont  exposés  le  long  de  la  rive  est  de  l'anse  de  Flagg,  mais  il 
faut  rechercher  les  membres  les  plus  élevés  de  la  formation 
dans  l'anse  de  Pette.  La  division  4  commence  ici  avec  des 
ardoises  nacrcnses  gris  pâle  (passant  au  blanc  à  l'extérieur). 
Celles-ci  se  transforment  en  grès  gris  à  gros  grain,  interstra- 
titiés  de  lits  d'ardoise  nacreuse  grise  et  gris  foncé,  et  ayant 
une  ardoise  ocreuse  grise  et  une  dolomie' feuilletée  à  la  base. 
Superposé  à  ces  lits  se  trouve  un  grand  massif  de  roches 
schisteuses  dures,  grises,  feldspathiques  et  quartzeuses,  contenant 
de  la  chlorite  et  interlamellées  par  intervalles  de  lits  d'ardoise 
dure  et  grise.  La  division  5  esi  représentée  par  des  assise? 
gneissiques  en  lits  épais  sur  le  côté  est  de  l'anse  de  Pette,  près 
du  phare,  et  consistent  en  gneiss  feldpathiqnes  gris  et  schistes 
dioritiques  de  la  partie  inférieure  de  ce  groupe,  et  en  gneiss  gris- 
verdâtre  imparfaitement  syénitiques  et  schistes  argileux  gris  de 
la  partie  supérieure. 

L'axe  de  l'anticlinale  ouest  court  entre  le  cap  Rouge  {Red  Ileaif) 
et  la  pointe  d'Oxnard,  dans  la  direction  de  la  côte  de  Mark.  Des 
lits  de  celte  division  sont  ramenés  sur  le  côté  ouest  de  l'axe,  le 
long  de  la  rive  au  nord  du  cap  Rouge,  mais  sont  plus  chloritiques  et 
schisteux  que  dans  la  partie  nord  de  l'ile  ;  et  les  ardoises  rubanées 
de  la  division  2  se  montrent  sur  la  même  rive,  avec  des  bandes 
grises  et  verdâtres.  Entre  la  pointe  d'Oxnard  et  la  tête  du  Grand- 
Havre,  les  strates  exposées  le  long  du  rivage  sont  toutes  celles 
que  l'on  trouve  dans  la  division  4,  et  les  assises  sont  probablement 
répétées  par  une  faille.  A  l'est  et  au  nord-est  du  Grand-Havre, 
le  plongement  des  lits  est  bas  et  irrégnlier,  et  les  roches  feldspa- 
thiques grises  prédominent.  L'on  suppose  que  la  structure  de 
cette  lisière  est  irrégulièrement  synclinale,  le  cours  de  son  axe 
étant  indiqué  par  les  roches  feldspathiques  dures  à  extérieur 
blanc  qui  s'étendent  depuis  l'anse  de  Woodward  à  travers  l'île 
de  Ross  jusqu'à  l'ile  du  Cap-aux-Goëlands  {Gull  Cape  Island).  Cette 

■  Coiipf  mii^rariniiHiiif,  na[i]iorl  <ios  ()|>i'Talions,  1870-71,  ]i,i(,'f  IJO. 


RAPPORT  PAR  M.  G.  F.  MATTHEW.  387 

lisière  peut,  cependant,  se  composer  en  partie  d'une  formation 
feldspathique  plus  ancienne,  qui  a  fourni  les  cailloux  des  lits  de 
Tanse  de  Flagg. 

Dans  la  lisière  plus  méridionale  de  roches  kin^stoniennes,  quii-ist^resudde 
S  étend  jusqu'à  la  presqu'île  de  Kingtson,  il  y  a  un  immense  fJ^JJ^^^g 
développement  de  schistes  cristallins.  La  meilleure  coupe  de  ces 
roches,  dans  le  comté  de  Charlotte,  est  celle  que  l'on  trouve  sur  la 
rivière  Nouvelle.  Sur  un  mille  et  demi  en  arrière  de  la  route 
postale  de  St.  André,  où  elle  traverse  la  rivière,  il  y  a  très  peu 
d'affleurements  de  roche.  Ceux-ci,  en  commençant  aux  gneiss 
protogines  de  la  lisière  laurentienne  au-dessus  des  chutes,  sont 
comme  suit: — 

Roche  granitoïde  chloritique  verdAtro,  avec  schiste  argileux 
amygdaloïde  gris. 

Felsite  porphyritique  feuilletée,  foncée,  avec  grains  de  quartz. 

Schiste  argileux  gris,  et  diorite  gris  foncé  (aux  chutes). 

A  une  courte  distance  en  aval  des  chutes,  à  environ  un  mille 
au  nord  du  chemin,  nous  trouvons  : — 

Ardoise  chloritique  et  feldspathique,  et  grès  meulier,  avec  un 
peu  de  conglomérat  d'ardoise:  Grès  mèulier  feldspa- 
thique, avec  fragments  de  felsite  rouge.  Plongement, 
N.  10"^  O.  <  10^  à  40^.  Ardoise  recomposée,  chloritique, 
avec  grains  de  feldspath,  et  quelques  ardoises  micacées 
à  grain  fin,  sableuses.     Plongement,  S.  80^  O.  <  40^. 

Ces  assises  sont  probablement  sur  un  repli  anticlinal,  et  Ton 
croit  qu'elles  sont  siluriennes  supérieures.  Elles  sont  suivies, 
après  un  intervalle  d'un  demi-mille  ou  plus,  dans  lequel  les 
assises  sont  cachées,  par  des  bancs  de  diorite  gris  foncé  compacte 
et  de  felsite  couleur  de  chair.  Elles  se  trouvent  à  moins  de  cent 
verges  du  pont,  à  la  route  postale,  en  bas  duquel  il  y  a  une  série 
ascendante  continue  de  bancs  exposés  le  long  du  chemin 
jusqu'aux  moulins  situés  à  l'embouchure  de  la  rivière.  On  les  a 
mesurées  au  pas  le  long  du  chemin,  et  réduites  pour  montrer  la 
puissance  probable  des  différents  groupes,  qui  sont  comme  suit  : — 


388 


EXPLOITATION   GÉOLOGIQUE  DtJ   CANADA. 


Puissance  apparente. 

PDS.  PDS. 

Diorito  compacte,  à  grain  fin,  gris  foncé,  et  felsite  rouge- 
chair,  en  lils  fréquemment  alternatifs  de  vingt  à 
cinquante  pieds  d'épaisseur.  Les  diorites  sont  veinées 
d'épidote  et  contiennent  des  poches  de  chlorite  granu- 
laire, empâtant  des  cristaux  de  feldspath  orthoclase, 
et  des  masses  d'épidote,  en  gros  cristaux  rayonnants, 
effilés  ;  les  diorites  contiennent  aussi  des  paillettes  de 
cuivre  et  de  la  pyrite  de  fer,  et  elles  sont  imparfaite- 
ment porphyritiques,  avec  cristaux  de  leldspath  gris. 

Plongement  S.  20°  E.  <  7(>» 950 

[L*absence  d'affleurements  des  assises  sous-jacentes 
fait  qu'il  est  douteux  si  ces  lils  appartiennent  à  la 
division  3  ou  à  la  division  4.] 

Schiste-hornblende 393 

Diorite  schisteuse,  avec  du  gneiss 395 

Schiste-hornblende,  et  diorite  porphyritique  gris  foncé 420 

Diorite    schisteuse,    porphyritique,    roche-hornblendo    et 

schiste-hornblende 1,425 

Diorite  schistpuse  porphyritlifue,  et  de  la  felsite 7G5 

Schiste-honiblendo 500 

Schiste  hornblendique  et  feldspulhique 450 

4,550 

Le  plongenient  dans  ces  lits  e?l  S.  15»  E.  <  7(.^  [Ce  sont 
des  roches  lyjii(ines  dans  la  lisière  kingstonienni'  «le 
la  division  4  :  elles  (ilHerent  des  assises  noiTes]»oii(Jaiili'.s 
de  la  lisière  de  la  Tète,  ou  du  nord,  par  lasubslilution 
des  scliistes  hornblendiques  aux  chlorili(|ues.] 
Micaschiste  hornblendique,  micaschiste  i)ori»hyriliqiie, 
feldspathiijiie,  et  felsite  feuilletée.    Plongement,  S.  15^ 

K.  <70« .s;u) 

Micaschiste  siliceux  à  grain  fin.     Plongenient,  S,  *     00"...       725 

Assises  cachées 205 

Micaschiste  hornblen(li(iue  fin,  feuilleté.     Plongement,  S. 

20°  E.  <:::  30^ 200 

Micaschiste  hornblendique  et  ordinaire.     Plongenient,  S, 

15>=E.  <  70^ :r.c 

2.:îgo 

[A  cet  horizon  dans  la  lisière  de  la  Tête,  il  y  a  des  ardoises 
micacées,  qui  paraissent  se  rattacher  à  la  division  4 
])lutôt  qu'aux  felsites  superposées.] 

Gneiss  feldspathicjue  siliceux 330 

Gneiss  feldspath ique  gris.     Plongement,  8.   15'-'  E.  -^  70^..       200 
Assises  cachées — à  Touest  de  la  ligne  de  coupe,  cet  espace 
est  occuj)é  par  un  gneiss  fortement  feldspathique,  en 
lils  uniformes  (i)assant  au  blanc),  avec  une   bande 
mince  de  calcaire  sablonneux 1,800 

2,309 

Gneiss  feldspathique  chloritique,  avec  des  lits  de  gneiss- 
hornblende  chloritique  et  d'argilite  grise.  Plongement, 

S.  15^  E.  <45^ 800 

11,050 


RAPPORT   PAR   M.   G.   F.    MATTHKW.  389 

Ces  roches  gneissiques  occupent  la  position  de  la  division  5, 
mais  il  est  probable  qu  elles  n'embrassent  pas  les  assises  les  plus 
élevées,  car  à  un  mille  à  Test  de  Tembouchure  de  la  rivière 
Nouvelle,  sur  le  rivage  de  la  mer  au  cap  Barnabe,  il  y  a  des 
roches  granitoïdes  schisteuses  rouges,  du  schiste  chloritique  gris, 
et  des  gneiss  et  grès  chloritiques,  qui  s'étendent  jusqu'à  l'extré- 
mité du  promontoire  en  basses  ondulations.  Si  on  les  ajoutiiit  à 
la  formation,  ces  roches  doubleraient  la  puissance  des  gneiss 
chloritiques. 

Nous  avons  trouvé  que  le  groupe  de  St.  Jean  intervient  entre  Groupe  de 
cette  lisière  de  roches  de  Kingston  et  les  crêtes  laurentiennes 
encaissantes  dans  le  comté  de  King,  et  des  fragments  d'ardoise 
noire,  comme  celle  qui  caractérise  la  moitié  supérieure  du 
groupe  de  St.  Jean,  sont  communs  en  plusieurs  endroits  dans  les 
lits  des  divisions  2  et  3  de  la  lisière  de  roches  kingstoniennes  de 
la  Tête — ce  qui  prouve  que  cette  lisière  couvre  le  groupe  de  St. 
Jean  sans  concordance,  et  qu'elle  n'est  pas  plus  ancienne  que  la 
formation  silurienne  inférieure  (comme  distincte  de  la  "  primor- 
diale"). Ces  fragments,  cependant,  n'ont  pas  encore  été  observés 
dans  la  lisière  plus  méridionale  des  couches  de  Kingston.  Que 
la  lisière  de  la  Tête  des  roches  de  Kingston  soit  silurienne 
supérieure,  c'est  ce  qui  est  probable  par  suite  du  grand  parallélisme 
qui  existe  entre  les  groupes  successifs  de  cette  formation  et  ceux 
de  la  lisière  de  la  Tête,  et  aussi  par  suite  de  la  présence  dans 
cette  dernière  dvi  conglomérat  brecciolaire  à  BuUock's  Hill, 
mentionné  plus  haut.  Je  n'y  ai  pas  trouvé  de  fossiles  qui  pussent 
m'aider  à  déterminer  l'âge  du  groupe  de  Kingston. 

Il  existe  deux  zones  métallifères  importantes  dans  la  formation  Métaux  dans 

.  la  formation 

de  Kingston,  savoir  :   la  division  4  et — dans  la   lisière  sud  de  <*«  Kingston. 

ces  roches — la  partie  supérieure  de  la  division  5.     Les  métaux 

que  l'on  trouve  dans  cette  formation  sont  le  cuivre,  le  plomb,  le 

zinc,  le  bismuth  et  le  fer.     La  plupart  des  localités  où  ces  métaux 

etxistent  sont  mentionnées  dans  lé  rapport  de  1870-71.    J'y  ajoute 

ici  quelques  notes  sur  celles  qui  ont  été  visitées  dans  le  cours 

des  opérations  de  l'été  dernier. 

Mine  Johnston. — Les  travaux  ont  été  suspendus  à  cette  mine,  cuivre. 
mais  les  gros  tas  de  déchets  de  gangue  qui  gisent  autour  des 
bâtiments  prouvent  qu'ils  étaient  faits  sur  une  grande  échelle  ici. 
On  m'a  dit  que  le  puits  avait  été  creusé  à  200  pieds  de  profon- 
deur, et  que  l'on  avait  pratiqué  plusieurs  galeries  d'allongement 
sur  le  pendagede  la  veine,  qui  est  N.  85^  O.  <=  85^,  mais  que  l'pn 
4it  yeTtiçftl©  h  ^^^.  profo^âewr  ^^   (j^uatre-vingts  pieds,    ^^eg 


390  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

minerais  étaient  ici  de  la  pyrite  de  cuivre  et  du  cuivre  irisé,  mais 
ils  étaient  mélangés  de  grandes  quantités  de  pyrite  magnétique, 
surtout  dans  les  parties  inférieures.  La  gangue  consiste  en  quartz 
et  spath  calcaire  mélangés,  et  il  y  a  une  veine  de  schorl  dans 
l'une  des  veines  de  quartz  parallèles  au  filon  principal.  On  dit 
qu'il  existe  du  cuivre  natif  dans  la  roche  homblendique  de  cette 
mine. 

Cuivre.  Filon  (TOHver. — Cette  propriété  est  située  à  environ  un  quart 

de  mille  au  nord  du  chemin  de  la  baie  du  Fond  (Back  bat/),  et 
au  nord-est  de  la  mine  Johnston.  Elle  est  sur  le  réseau  de  veines 
que  Ton  voit  à  cette  mine.  Le  lilon  est  enclavé  dans  une  roche 
schisteuse  et  des  schistes  chloritiques  qui,  au  puits  occidental, 
sont  remplis  de  veines  et  de  fissures  ouvertes,  en  sorte  qu'il  n'y  a 
guère  de  difficulté  à  égoutter  la  partie  supérieure  de  la  veine. 
Il  y  avait  plusieurs  tonneaux  de  minerai  prêt  à  être  enlevé,  au 
puits  oriental  creusé  sur  ce  filon.  Cette  tranchée  a  été  faite  à 
l'endroit  où  le  filon  principal  est  traversé  par  un  autre  courant  à 
l'est,  avec  un  pendage  de  70^  S.  Le  feldspath  et  le  quartz  forment 
la  gangue  dans  cette  partie  de  la  veine,  et  il  y  a  beaucoup  de 
chlorite  granulaire,  dans  laquelle  on  a  trouvé  du  cuivre  natif. 
Les  mineurs  creusaient  un  puits  dans  une  autre  partie  de  ce  filon, 
qui  a  un  pendage  de  70°  au  nord-ouest.  La  roche  est  divisée 
par  de  nombreux  joints  irréguliers,  et  au  point  de  contact  de  ces 
joints  avec  la  veine  principale,  le  cuivre  se  trouve  en  poches  ou 
amas,  tandis  qu'entre  ces  joints  il  est,  dans  beaucoup  de-  cas, 
complètement  absent.  Le  minerai,  dans  ces  deux  tranchées,  est 
du  sulfure  jaune. 

î^*îî»V!:*^**'"        Filon  de  Cavieron, — A  environ  150  verbes  au  nord-est  du  filon 

tnutn  et  or.  o 

d'Oliver,  d'autres  veines  métallifères  sont  exposées  sur  le  faîte 
d'une  crête  basse  de  diorite  chloritique.  Le  pendage  de  cette 
veine  est  S.  35^  E.  <65°.  Elle  renferme  du  sulfure  de  cuivre 
(chalcopyrite)  dans  une  gangue  de  quartz,  avec  un  peu  de  spath 
calcaire  et  de  chlorite  feuilletée.  Elle  contient  aussi  du  bismuth 
natif,  du  cuivre  natif  (dans  la  chlorite),  du  carbonate  de  cuivre, 
et  du  sulfure  de  fer.  Des  échantillons  de  ce  minerai,  analysés 
sous  la  direction  du  Dr.  T.  S.  Hunt,  au  bureau  de  la  Commission 
G-éologique  à  Montréal,  ont  produit  10  p.  c.  de  bismuth  et  $5  d'or 
par  tonneau.  Le  rendement  du  cuivre,  d'après  les  échantillons 
analysés  par  le  professeur  Nichol,  d'Halifax,  était  de  29J  p.  c. 

En  allant  au  nord  à  partir  de  ce  point,  le  terrain  est  bas  sur 
une  certaine  distance,  avec  quelques  affleurements  de  diorite 
schisteuse  et  de  schiste  argileux,  mais  à  environ  un  mille  de  la 


RAPPORT   PAR   M.   G.    F.   MATTHEW.  391 

rivière  Magaguadavic,  il  s'élève  en  un  coteau  qui  montre  la  felsi te 
grise  schisteuse  sur  son  versant  sud,  et  le  conglomérat  d'ardoise 
grise  associé,  sur  le  sommet.  Sur  le  côté  nord  du  coteau,  il  y  a 
des  lits  ir réguliers  de  calcaire,  de  deux  à  trois  pieds  d'épaisseur, 
dont  le  plongement  est  S.  40"  E.  <:  70*".  Dans  Tun  de  ces  lits,  il 
y  a  une  veine  qui  renferme  de  la  galène.  A  peu  près  à  mi-che- 
min entre  ce  coteau  et  la  rivière,  les  felsites  sont  répétées,  et  comme 
elles  reparaissent  dans  BuUock's  Hill,  tout  près  de  la  rivière, 
il  y  a  évidemment  plusieurs  replis  ou  répétions  de  la  formation 
kingstonienne  dans  l'espace  triangulaire  qui  se  trouve  près  do  la 
rivière. * 

Les  veines  cuprifères  des  mines  de  Cameron,  Oliver  et  Johnston,  ?f*PP®'"*'*  ^^^ 
ainsi  que  celles  des  îles  d'Adam  et  Simpson,  à  l'ouest,  appartien- 
nent toutes  à  une  série  de  filons  qui  ont  une  allure  S.  55^  0.,  et  elles 
sont  situées  le  long  d'une  ligne  continue  de  veines,  qui  traversent 
les  assises  de  la  division  4  presque  parallèlement  à  leur  direction. 
Dans  la  lisière  sud  des  roches  de  Kingston,  bien  qu'il  y  ait  de 
nombreux  indices  de  cuivre  en  divers  endroits  dans  les  lits  de 
cette  division,  on  n'y  a  encore  trouvé  aucun  filon  de  quelque 
importance.  Les  meilleurs  indices  de  cuivre  que  présente  la 
lisière  la  plus  méridionale,  se  rencontrent  dans  les  schistes  ohlo- 
ritiques  au  haut  de  la  division  6.  Les  veines  cuprifères  à  cet 
horizon  se  trouvent  le  long  du  rivage  de  la  mer,  entre  le  havre 
aux  Castors  et  Popologan,  mais,  jusqu'ici,  on  ne  les  a  pas  encore 
trouvées  assez  riches  pour  euQourager  l'emploi  de  capitaux  dans 
leur  exploitation.     Elles  sont  indiquées  sur  la  carte  ci-jointe. 

Dévonien. — Pendant   que  i'étais  dans  le  voisinasse  du   bassin  Anthracite 

^         **  ^  dévonien. 

Lepréau,  à  terminer  l'examen  du  rebord  oriental  du  comté  de 
Charlotte,  j'ai  visité  le  puits  creusé  par  M.  Gr.  K.  Hanson,  percep- 
teur des  douanes  de  cette  localité,  pour  constater  Timportance  des 
lits  d'anthracite  qu'on  y  avait  trouvés.  M.  Hanson  avait  creusé 
un  puits  de  90  pieds  de  profondeur,  sur  une  veine  de  houille  et 
de  schiste  de  quinze,  pieds  de  largeur.  Son  puits  a  8  x  4  pieds  et 
est  boisé  en  deux  compartiments.  A  quinze  ou  vingt  pieds  du 
fond  du  puits,  on  a  rencontré  de  la  houille  de  meilleure  qualité, 
et  on  en  a  tiré  plusieurs  barils  du  bas  du  puits  ;  cela  fit  éclater  le 
fond  du  puits,  et  il  s'y  déclara  une  source  qui  fit  suspendre  les 
travaux  une  semaine  avant  ma  visite. 

Le  minéral  tiré  de  cette  veine  est  de  l'anthracite  «:renu,  qui  caractère  et 

®  '    1      »  position  de 

ainsi  que  l'argile  schisteuse  qui  l'accompagne,  abonde  en  surfaces  ï»  veine, 


•  En  visitant  ces  mines,  j'ai  élu  consid^rablenienl  ai'^é  par  M.  Thaddf'us  Pick,  de 
Jtt  Tête. 


392  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

striées.  Dans  la  partie  supérieure  de  rexcavation,  les  couches 
plus  feuilletées  sont  irrégulièrement  distribuées  dans  toute  la 
veine,  mais  en  descendant  sur  le  lit,  on  trouva  que  la  qualité 
de  la  houille  s'améliorait  du  côté  sud  du  puits,  en  sorte  qu'au 
fond  on  traversa  une  épaisseur  de  quatre  pieds  de  houille  plus 
pure,  sans  atteindre  le  mur  ou  la  semelle  de  la  veine.  J'ai  trouvé 
que  les  veines  de  houille  et  d'argile  schisteuse  de  cette  localité 
étaient  au  môme  horizon  que  les  lits  à  plantes  de  la  formation 
dévonienne  à  Saint- Jean,  c'est-à-dire  au  point  de  contact  des  grès 
à  Dadoxylon  et  des  ardoises  à  Cordaïtes.  La  veine  principale  est 
séparée  de  la  partie  la  plus  grossière  de  ces  ardoises  par  des  lits 
d'argile  schisteuse  arénacée  d'un  gris  olive  ;  mais  les  lits  à  Cor- 
daïtes eux-mêmes  sont  rouges  et  renferment  des  bandes  irrégulières 
de  calcaire,  formées  de  débris  des  calcaires  de  la  "  formation 
supérieure  "  de  la  superficie  laurentienne,  que  Ton  trouve  dans 
les  coteaux  au  sud  du  bassin  Lepréau. 

Les  lits  dévoniens  dans  ce  bassin  ont  été  soumis  à  une  grande 
pression,  qui  les  a  repliés  en  crêtes  dont  les  couches  sont  presque 
verticales.  Une  anticlinale  de  grès  à  Dadoxt/hn  court  le  long  du 
côté  nord  du  bassin  Lepréau,  et  une  autre  à  travers  le  bassin  de 
Bêlas,  qui  est  une  partie  intérieure  du  même  ha\Te.  Entre  ces 
deux  nappes  d'eau  se  trouve  une  crête  d'ardoise  è  Cordaïtes,  de 
calcaires  et  de  conglomérat.  C'est  au  sud  de  cette  crête,  du  côté 
du  bassin  de  Bêlas,  que  le  puits  de  M.  Ilanson  a  été  creusé. 
Granit.  Ateliers  de  granit, — Pendant  que  j'étais  à  St.  George,  je  me  suis 

informé  de  la  condition  des  ateliers  établis  pour  le  taillage  et  le 
polissage  du  granit. 

Dans  le  rapport  de  1870-71,  j'ai  donné  une  di^scription  de  la 
superficie  de  granit  d'éruption  qui  s'étend  de  St.  George  à 
Greenwich,  dans  le  comté  de  Kiiig,  et  des  didérentes  espèces  de 
roches,  aux  pages  18G  à  196.  La  valeur  de  quelques-unes  de  ces 
variétés  comme  pierres  d'ornementation,  y  compris  celles  de  St. 
George,  est  signalée  aux  pages  243  et  244.  Je  suis  heureux  de 
dire  qu'à  un  endroit,  au  moins,  on  a  appliqué  des  capitaux  pour 
donner  aux  arts  les  moyens  de  se  servir  de  la  quantité  inépuisable 
de  la  belle  et  durable  pierre  de  cette  partie  du  pays. 

A  St.  George,  il  a  été  formé  trois  compagnies  pour  exploiter  et 

travailler  le  granit  rouge,  et  l'histoire  de  cette  industrie,  subsé- 

quemment  à  notre  examen  de  la  région  en  1860,  est  donnée  comme 

suit  : — 

Découverte        "  Daus  le  cours  de  Tété  de  1872.  M.  C.  Ward,  l'artiste  canadien 

du  granit  ' 

rougo,  ^0  VJIlnstrqted  London  News,  aujourd'iiui  secrétaire  de  la  Comp^' 


Rapport  par  m.  g.  f.  matthew.  393 

giiio  de  Granit  Kouge  de  la  Baie  de  Fundy,  désirait  aller  pêcher 
bur  le  lac  Utopie.  M.  Ward  s'approcha  d'un  pêcheur  pour  louer 
une  embarcation  qui  était  retenue  au  rivage  par  une  grosse  roche 
rouge.  En  la  soulevant,  sa  riche  couleur  attira  son  attention,  et 
en  l'examinant  de  plus  près,  il  vit  de  suite  ce  que  c'était,  et  Tidée 
lui  vint  alors  qu'elle  pourrait  être  mieux  utilisée  qu'à  en  faire 
une  ancre  primitive.  Au  lieu  d'aller  faire  la  partie  de  pêche  qu'il 
avait  projetée,  il  alla  à  la  recherche  du  granit  rouge,  et  le  résultat 
de  son  expédition  fut  la  découverte  d'immenses  rochers  d'un 
magnifique  granit  rouge  foncé — ce  qui  amena  l'existence  des 
carrières  actuelles." 

La  propriété  de  la  Compagnie  de  la  Baie  de  Fundy  embrasse  compagnie 
1,320  acres  de  terrain,  situé  à  environ  deux  milles  et  demi  de  laRoagedeia 

Baie  de 

ville  de  St.  G-eorge,  et  au  nord  du  "  passage  "  ou  canal  naturel  Fundy. 
qui  conduit  de  la  rivière  Magaguadavic  au  lac  Utopie.     Cette 
grande  étendue  de  terrain  est  couverte  de  rudes  collines  de  granit 
de  différentes  teintes  de  rouge.    "  Dans  la  partie  est  du  terrain,  il 
"  est  d'un  rouge  foncé,  avec  quelques  bancs  de  couleur  rose  ou 
"  saumon."     Aux  carrières,  la  roche  est  rouge  de  divers  degrés  carrières, 
d'intensité  avec  çà  et  là  de  grandes  plaques,  de  vingt  à  vingt-cinq 
pieds  de  largeur  et  d'une  longueur  indéfinie,  de  couleur  crème 
pâle  et  grise.     On  a  déblayé  plusieurs  assises  sur  le  versant  du 
coteau,   et  la  roche   s'y  trouve  en  joints   très  commodes  pour 
l'extraction.    Les  joints  verticaux  ont  une  direction  presque  est  et 
ouest,  et  il  y  a  deux  autres  séries  prédominantes  de  joints — dont 
l'une  a  un  pendage  de  40*^  ou  50*^  est,  et  l'autre  de  10''  à  20^ 
ouest.     Des  blocs  de  très  grandes  dimensions  (de  vingt  à  trente 
pieds  de  longueur)  sont  enlevés  au  moyen  de  la  poudre  dans  des 
*'  trous  de  Lewis,"  ^  et  ces  blocs  se  fendent  ensuite  facilement  aux 
dimensions  voulues.  La  roche  de  cette  carrière  passe  sous  le  nom 
de  granit,  mais  c'est  réellement  une  syénite,  avec  de  très  petites 
quantités  de  hornblende  et  de  mica,  ou  un  granit  binaire,  composé 
de  feldspath  orthoclase  et  de  quartz  seuls  ;    par  suite,  toute  la 
surface  de  la  pierre  est  susceptible  de  recevoir  le  plus  beau  poli. 
A  l'époque  de  ma  visite,  il  y  avait  dix  hommes  qui  travaillaient 
aux  carrières,  ce  qui,  me  dit-on,  était  beaucoup   moins   que  la 
moyenne.     Il  y  a  une  descente  facile  sur  le  flanc  du  coteau  où 
sont  situées  les  carrières,  par  un  chemin  bien  nivelé,  jusqu'au 


•  On  les  fait  en  creusant  deux  trous  tout  près  l'un  de  l'autre,  et  en  brisant  ensuite 
la  cloison  qui  les  sépare.  Lorsque  la  charge  fait  explosion,  |a  ''oche  ^o  brise  surui) 
plan  parallèle  au  plus  long  dianfètre  cfes  trous  agrandis. 


304 


EXPLORATION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 


Ateliers. 


Taillade  et 
polissage. 


passage  du  lac  Utopie  ;  et  par  ce  lac  et  la  rivière  Magaguadavic, 
il  y  a  une  bonne  voie  de  communication  par  eau  avec  le  village 
de  St.  G-eorge,  à  deux  milles  et  demi  plus  loin. 

Les  ateliers  de  la  compagnie  sont  situés  dans  ce  village,  sur  le 
bord  de  la  Magaguadavic,  précisément  en  bas  des  chutes.  La 
rivière  se  relie  aux  eaux  de  marée  par  une  gorge  étroite,  dans 
laquelle  on  a  placé  les  roues  hydrauliques  qui  font  marcher  les 
machines.  La  force  motrice  est  tirée  d'une  turbine  Leffel  de  160 
chevaux,  avec  vingt-quatre  pieds  d'eau,  et  communiquée  à  un 
arbre  de  couche  qui  traverse  les  ateliers.  Les  bâtiments  de  la 
compagnie  occupent  trois  côtés  d'un  espace  oblong,  d'environ  800 
pieds  de  longueur  et  de  175  de  largeur,  qui  s'étend  jusqu'à  la  rue 
la  plus  rapprochée.  Dans  la  cour  intérieure,  il  y  a  une  grue  mobile 
qui  sert  à  élever  et  transporter  la  pierre  dans  toutes  les  parties 
des  bâtiments  ;  elle  a  une  ascension  de  vingt  pieds  et  peut  lever 
huit  tonneaux.  Du  côté  sud  se  trouve  l'atelier  où  l'on  use  et  polit 
la  pierre,  et  sur  les  côtés  ouest  et  nord,  le  hangar  où  on  la  taille. 
Les  bureaux  de  la  compagnie  sont  aussi  du  côté  nord,  à  l'entrée 
de  la  cour.  Les  bâtiments  sont  construits  de  manière  à  ce  que  le 
travail  puisse  se  faire  en  tout  temps,  sans  être  arrêté  par  les 
mauvais  temps  ni  les  froids  de  l'hiver.  L'atelier  de  dressage  et 
de  polissage  a  300  pieds  de  longueur,  et  renferme  quatre  grandes 
machines  rotatoires,  ou  rouleaux  verticaux,  qui  peuvent  polir  70 
ou  80  pieds  superficiels  à  la  fois  ;  aussi,  quatre  polissoirs  rotatoires 
verticaux,  à  bras,  six  machines  à  pendule,  dont  deux  sont  doubles, 
et  treize  tours.  Ces  machines  sont  mues  par  un  long  arbre  de 
couche  de  quatre  pouces  qui  se  , relie  à  la  roue  hydraulique 
au-dessous  des  chutes.  11  y  a  un  autre  arbre  à  l'extrémité  ouest 
de  l'atelier  de  polissage,  pour  faire  marcher  les  tours.  Ces 
tours  sont  de  différentes  grandeurs,  le  plus  grand  pouvant  tourner 
une  colonne  de  vingt-huit  pieds  de  long  et  de  trois  pieds  de 
diamètre.  Les  grandes  machines  ont  des  chariots  de  quatre  par 
dix  pieds,  et  le  mouvement  est  imprimé  aux  polissoirs  verticaux 
au  moyen  de  roues  d'engrenage;  les  pierres  sont  encaissées 
sur  les  tabliers  de  ces  machines  dans  du  plâtre  de  Paris  et 
posées  à  un  niveau  uniforme.  Les  quatre  petits  polissoirs 
rotatoirs  sont  mus  de  la  même  manière,  et  ils  ont  des  joints 
universels  qui  permettent  aux  ouvriers  de  les  transporter  à 
volonté  d'un  endroit  à  l'autre  de  leur  ouvrage. 

La  pierre  brute  est  d'abord  portée  à  l'atelier  des  tailleurs  de 
pierre,  qui  a  environ  250  pieds  de  longueur,  où  elle  est  dressée 
au  ciseau  dans  la  forme  voulue.    Elle  est  ensuite  transportée  à 


RAPPORT   PAR    M.   G.   F.   MATTHEW.  395 

Tatelier  de  polissage,  où  elle  est  frottée  au  sable  et  à  Teau.  Lors- 
qu'elle est  suffisamment  unie,  le  sable  en  est  enlevé,  et  l'on  y  appli- 
que de  Témeri  en  quantité  d'une  livre  par  deux  pieds  de  superficie  ; 
on  y  laisse  l'émeri  jusqu'à  ce  qu'il  soit  broyé  en  poudre  impal- 
pable, sans  grains.  L'émeri  est  ensuite  complètement  enlevé  ;  et 
on  y  applique  de  la  poudre  de  mastic  humide  (oxyde  d'étain), 
pour  polir  la  pierre  et  lui  donner  une  surface  brillante. 

Une  colonne  ordinaire  de  six  pieds  peut  être  taillée  et  façonnée 
en  quatre  jours  par  un  ouvrier,  et  lorsqu'elle  est  envoyée  à  l'atelier 
de  polissage,  il  faut  encore  à  peu  près  quatre  jours  de  travail  pour 
la  doucir  et  la  polir.  Les  frais  qu'entraîne  la  préparation  de  cette 
pierre  sont  donc  considérables  ;  mais  sa  couleur  et  sa  qualité  sont 
telles  qu'elle  mérite  bien  cette  dépense  de  temps,  de  travail  et  de 
capital,  et  qu'elle  est  hautement  appréciée  partout  où  elle  est 
connue.  A  l'époque  de  ma  visite,  les  machines  travaillaient  nuit 
et  jour,  pour  remplir  une  commande  de  colonnes  pour  la  cathé- 
drale catholique  de  Boston,  Mass.  Des  colonnes  de  cette  pierre 
polie  ont  été  posées  au  bureau  de  poste  de  St.  Jean,  N.-B.,  dans 
les  édifices  du  Parlement  à  Ottawa,  et  en  plusieurs  endroits  aux 
Etats-Unis.  Les  ateliers  donnent  de  l'emploi  à  cent  hommes  et 
jeunes  gens,  qui  sont  payés  de  60c.  à  $2.50  par  jour. 

Compagnie  de  Granit  Rouge  du  Nouveau-Brunswick. — Les  carrières  compagnie 
de  cette  compagnie  sont  situées  du  côté  ouest  dç  la  rivière  Maga-  Nouveau- 
guadavic,  en  face  de  celles  de  la  Compagnie  de  la  Baie  de  Fundy. 
La  situation  des  carrières  est  avantageuse,  car  elles  se  trouvent 
sur  le  flanc  d'une  montagne  escarpée,  d'où  il  n'y  aurait  aucune 
difficulté  à  se  défaire  des  déchets,  et  tout  près  d'une  partie  navi- 
gable   de  la  rivière  Magaguadavic.      Les  opérations  de  cette 
compagnie  ont  éprouvé  une  étrange  fatalité.  Ses  immenses  ateliers 
qui  avaient  coûté  $30,000,  ont  malheureusement  été  détruits  par 
un  incendie  peu  de  temps  après  qu'on  eût  commencé  à  y  travailler. 
Ils  étaient  situés  sur  le  bord  de  la  Magaguadavic.    Après  qu'ils 
eurent  été  détruits,  le  polissage  de  la  pierre  fut  transféré  à  St. 
Jean,  mais  il  y  a  quelque  temps,  les  ateliers  furent  encore  détruits 
par  le  feu,  et  une  grande  partie  de  l'outillage  fut  perdu. 

Carrière  des  frères  MichaeL — Cette  carrière  est  à  peu  de  distance  carnore  des 

*  frères 

à  l'ouest  de  celle  de  la  Compagnie  de  la  Baie  de  Fundy,  sur  leMichaci. 
côté  est  de  la  Magaguadavic.     Elle  a  été  ouverte  cette  année,  et 
jusqu  ici  on  n'a  pas  essayé  d'y  finir  la  pierre,  qui  est  expédiée  à 
l'état  brut.     La  couleur  et  la  texture  de  la  roche  sont  à  peu  près 
les  mêmes  qu'aux  carrières  de  la  compagnie  en  dernier  lieu 


396  EïI'LOUATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

mentionnée,  mais  on  ne  cherche  pas  à  en  extraire  d'aussi  gros 
blocs  que  ceux  que  l'on  tire  des  bancs  qui  se  trouvent  à  l'est. 
'  Coupe  générale. — La  coupe  ci-jointe  montre  la  structure  géolo- 
gique générale  des  différentes  bandes  de  roche  qui  traTersent  le 
comté  de  Charlotte.  Elle  commence  près  de  l'encoignure  nord- 
onest  du  comté,  et  traverse  les  assises  à  angles  droits  jusqu'au 
cap  du  Mort  {Deadman's  Hecul),  sut  la  baie  de  Fundy,  où  elle 
atteint  la  lisière  ta  plus  méridionale  des  roches  de  Kingston.  La 
coupe  recommence  ensuite  à  environ  quinze  milles  an  nord-eet 
du  cap  du  Mort,  sur  la  même  lisière  de  roches,  et  s'étend  depuis 
le  i>ont  de  la  Petite- Rivière-Nouvelle  (sur  la  route  postale  de  St. 
Jean  à  St.  André)  jusqu'à  la  côte,  près  de  la  pointe  Lepréau. 
Cette  coupe  croise  toutes  les  formations  que  l'on  rencontre  dans  le 
comté  de  Charlotte,  excepté  le  trapp  mésozoïque  et  le  grès  de  l'île 
du  Grand-Manan,  et  nn  groupe  de  felsites.  etc.,  d'âge  incertain, 
qui  traverse  la  bordure  nord  du  comté.  La  première  partie, 
jusqu'à  la  Waweig,  coupe  les  schistes  argileux  d'âges  silurien 
supérieur  et  dévonien,  qui  s'étendent  sur  un  grand  espace  dans 
la  partie  nord  du  comté.  Par  suite  de  l'épaisse  forêt  qui  couvre 
cette  région  d'ardoise,  de  la  rareté  des  allleurements  de  tranche, 
et  de  l'obscure  lami'Uation  dt's  ardoises,  le  plongement  des 
couches  n'a  pu  être  établi  qu'à  de  grands  intervalles,  et  les  détails 
de  la  structure  sont  obscurcis.  Lee  plongements  qui  ont  pu  être 
observés  sur  la  ligue  de  section  y  sont  indiqués. 

Le  second  tiers  s'étend  jusqu'à  la  pointe  du  Mort,  et  présente 
les  diU'érentes  attitudes  des  assises  siluriennes  supérieures,  là  où 
elles  reposent  sur  des  crêtes  laurentiennes.  Elle  comprend  la 
première  lisière  de  roches  de  Kingston,  dans  laquelle  les  lits  sont 
dans  une  position  presque  verticale.  Mais  les  autres  roches  fossi- 
lifères sont  bien  exposées  dans  cotte  partie  de  la  coupe,  et  la 
succession  des  ditrérents  groupes  est  claire.  La  troisième  partie 
de  la  coupe  a  pour  but  de  montrer  la  structure  de  la  principale 
lisière  des  couches  de  Kingston,  et  des  assises  dévoniennes  et 
carbonifères  inférienres  qui  s'étendent  jusqu'à  l'encoignure  sud- 
est  du  comté.  Dans  cette  partie  de  la  coupe,  de  même  que  dans 
les  ardoises  traversées  par  le  premier  tiers  de  la  coupe,  les  lits 
pré-carbonifères  sont  renversés  à  des  angles  élevés. 

Les  fossiles  trouvés  dans  la  formation  silurienne  supérieure  du 
comté  de  Charlotte  ne  montrent  pas  qu'aucun  des  membres  plus 
élevés  que  les  groupes  (divisions)  1  et  2  soit  d'âge  silurien  supé- 
rieur. Ceux  que  l'on  trouve  à  la  baie  du  Fond  (Bock  bay),  et  à 
pembroke,  !Ntaine,  ne  sont  pas  plus  éleyés  que  la  base  de  Ift  divit 


RAPPORT  PAR  M.  G.  P.  MATTHEW.  397 

sîon  8,  et  ceux  de  Tîle  de  Frye  paraissent  aussi  appartenir  aux 
divisions  1  et  2.  Mais  comme  la  division  3  est  toujours  intime- 
ment alliée  aux  divisions  1  et  2,  et  renferme  plusieurs  espèces 
de  mollusques  que  Ton  trouve  dans  les  lits  sous-jacents,  on  l'a 
comprise  avec  elles  comme  une  section  inférieure  de  la  formation, 
et  elle  est  indiquée  dans  la  coupe  par  une  teinte  plus  foncée  que 
la  partie  supérieure.  Entre  les  trois  groupes  inférieurs  et  les  deux 
supérieurs,  il  y  a  souvent  une  différence  de  plongement,  due  au 
dérangement  des  lits  inférieurs  avant  ou  durant  le  dépôt  des 
supérieurs.  La  division  4  est  d'une  épaisseur  très  variable,  et  elle 
forme,  avec  la  division  6,  sous  le  rapport  de  l'apparence  et  de 
l'origine  des  lits,  un  grand  contraste  avec  les  divisions  inférieures. 
Il  paraît  y  avoir  tout  lieu  de  croire  que  la  formation  "  silurienne 
supérieure"  du  comté  de  Charlotte  est  l'équivalent  de  la  formation 
de  Gaspé,  dans  la  province  de  Québec,  et  comme  ces  divisions 
supérieures  (4  et  5)  peuvent  se  trouver  dévoniennes,  elles  sont 
indiquées  sur  la  carte  et  la  coupe  par  une  teinte  plus  pâle.  Cette 
manière  d'indiquer  le  groupe  inférieur  de  lits  par  une  teinte  plus 
foncée  a  été  suivie  en  portant  sur  la  carte  les  "  argilites  "  de  la 
partie  nord  du  comté,  de  même  que  la  formation  kingstonienne 
de  la  partie  sud.  Le  grès  à  Dadôxylon  de  la  formation  dévonienne 
dans  le  comté  de  St.  Jean — dont  on  trouve  une  petite  surface  dans 
l'encoignure  sud-est  du  comté — est  également  distingué  des 
ardoises  à  Cordaïle,  etc. 

Dans  tout  le  comté  de  Charlotte,  ces  couches  ont  des  plonge-  pionKements 
ments  très  élevés,  excepté  lorsqu'elles  reposent  sur  les  gneiss  et 
schistes  pré-siluriens.  Cependant,  le  pendage  des  assises  est  assez 
modéré  autour  de  la  baie  de  Passamaquoddy,  dans  l'espace  compris 
entre  deux  superficies  granitiques,  dont  l'une  est  dans  le  Maine 
et  l'autre  dans  le  Nouveau-Brunswick.  Dans  cette  étendue,  les 
assises  siluriennes  supérieures  sont  plus  minces. 


Note. — La  publication  de  la  carte  et  de  la  coupe  qui  de vaient  PuWioation 

'^  ^  ■*■        ^  de  lu  carte  et 

accompagner  ce  rapport  a  été  différée,  en  attendant  qu'il  puisse  ^^j^|'j.^o«pe 
être  fait  un  examen  plus  complet  de  la  formation  kingstonienne. 


KAPPORT 

LISIÈRE   CARBONIFÈRE   INFÉRIEURE 
COMTÉS   D'ALBERT  ET  WESTMORELAND,  N.B., 


ARGILES  SCHISTEUSES  D'ALBERT, 


PROFESSKUR   h.  W.  BAILEY,   M.  A.,   et  R.  W.   RLI.S.   M.  A., 


Alfred    R.   C.   Selwtn,    Ecr.,    M.S.R.,    M.S.G., 


Monsieur, — Le  rapport  qui  suit  embrasse  les  rôsultats  des 
observatious  géologiques  qae  nous  avons  faites,  conformément  à 
vos  instructions,  dans  certaines  parties  des  comtés  d'Albert  et 
Westmoreland,  Nouvean-Brunswick,  dans  le  cours  de  l'été  dernier. 

Le  but  principal  de  ces  investigations  était  d'acquérir  une 
connaissance  plus  exacte  de  la  structure  et  des  rapports  de  la 
lisière  de  roches  carbonifères  inférieures  qui  traverse  ces  comtés, 
et  plus  spécialemeut  de  la  lisière  de  ce  que  l'on  appelle  les  "  argiles 
schisteuses  d'Albert,"  qui  renferme,  près  de  la  ville  d'Hilislwro, 
dans  le  comté  d'Albert,  le  fameux  dépôt  d'alhertite. 

Depuis  la  découverte,  dans  cette  localité,  du  remarquable  mi- 
néral connu  sons  le  nom  d'albertite,  l'on  s'est  beaucoup  occupé  de 
la  bande  de  roches  dans  laquelle  il  se  trouve,  et  l'on  a  dépensé 
de  fortes  sommes  d'argent  dans  le  but  de  découvrir  d'autres 
dépôts  de  même  nature.  Quelques-unes  de  ces  tentatives  ont  été 
faites  sous  la  direclion  de  géologues  compétents,  mais  d'autres 
paraissent  avoir  été  faites  au  hasard.  Aucune  n'a  certainement 
été  basée  sur  une  étude  complète  ou  approfondie  de  toute  la  for- 


JlAPPOnT   PAR    MM.   L.   W.   BAlLEY   ET    H.   W.    ELLS.  39!) 

probable  de  ses  membres,  soit  sxir  le  système  de  failles  ou  de 
dislocations  qui  1»  dérangent.  C'est  à  combler  cette  lacune  que 
nous  avons  dirigé  tous  nos  efforts  l'été  dernier.  Cela  devenait 
d'autant  plus  nécessaire  que,  outre  les  observations  faites  en  diffé- 
rents temps  et  par  différents  observateurs  dans  le  voisinage 
immédiat  des  mines  d'Abert,  il  s'est  formé  deux  compagnies  au 
moins  dans  le  cours  de  l'année  dernière,  pour  chercher  l'albertite 
dans  d'autres  parties  de  la  bande  d'argiles  schisteuses  d'Albert,  à 
l'une  desquelles  on  a  confié  le  perforateur  diamanté  autrefois 
employé  par  le  gouvernement  du  Nouveau-Brunswick  à  la 
recherche  de  la  houille  sur  le  Grand  Lac,  et  qui  toutes  deux  ont 
demandé  à  la  Commission  Géologique  de  les  aider  dans  leur 
recherches. 

Comme  il  nous  paraissait  qu'un  préliminaire  essentiel  à  laf>rie 
connaissance  exacte  du  district  en  question,  serait  la  possession 
d'une  carte  qui. montrerait  parfaitement  la  distribution  de  toute 
la  formation  carbonifère  inférieure,  avec  la  position  de  ses  différeut^ 
membres,  a*î>lus  particulièrement  des  argiles  schisteuses  d'Albert, 
leur  allure  et  leur  pendage  sur  dilTéients  pointe,  ainsi  que  toutes 
les  failles  et  dislocations  discernables,  nous  noiis  sommes  d'abord 
efforcés  d'atteindre  cet  objet.  Une  série  de  mesurages  soigneux,  faits 
partie  à  la  chaîne  et  partis  à  l'odomètre,  et  embrassant,  autant  que 
possible,  toute  la  région,  fut  entreprise  dans  ce  but,  les  espaces 
intermédiaires  étant  ensuite  mesurés  au  pas,  et  les  résultats 
reportés  sur  une  carte  construite  à  l'échelle  de  vingt  chaînes  au 
pouce,  que  nous  arons  l'honneur  de  soumettre  avec  ce  rapport. 
Une  réduction  de  cetie  grande  carte,  laite  à  l'échelle  de  quatre- 
vingts  chaînes  au  pouce,  et  comprenant  toutes  les  données  les 
plus  importantes,  est  aussi  jointe  à  notre  rapport.  En  même 
temps  que  nous  faisions  ce  travail  lopogranhique,  nous  étudiâmes 
soigneusement  les  différents  membres  de  la  formation  carbonifère 
inférieure,  sous  le  rapport  de  leur  texture,  de  leur  caractère  et  de 
leurs  relations,  ainsi  que  dans  le  but  de  déterminer  leur  puissance 
approximative.  Nous  donnons  plus  loin  les  résultats  ainsi 
obtenus. 

En  soumettant  notre  rapport,  nous  devons  exprimer  nos  remer-  ^^^•;°i_ 
ciements  à  ceux  qui  ont  bien  voulu  faciliter  nos  travaux,  et  plus 
particulièrement  aux  gérants  des  Compagnies  de  Manufacture 
d'Albert  et  des  Mines  d'Albert,  (ce  dernier,  entre  autres  faveurs, 
nous  ayant  permis  le  libre  accès  aux  mines  d'Albert,  et  de  copier, 
dans  le  but  de  les  étudier,  les  plans  et  relevés  souterrains  de  ses 
travaux  ;)  au  directeur  de  la  Compagnie  des  Miues  d'Elgin,  James 


3 


400  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Blyth,  écr.  ;  et,  pour  Tusage  de  rodomètre  employé  dans  notre 
travail  topographique,  à  l'arpenteur-général  et  autres  employés  du 
département  des  Terres  de  la  Couronne  à  Frédéricton. 

Les  formations  comprises  dans  la  région  qui  fait  le  sujet  de   ce 
rapport  sont  au  nombre  de  trois,  savoir  : — 

1.  Eoches     métamorphiques    d*âge     pré-carbonifère,    avec 
syénite  éruptive. 

2.  Formation  calcarifère  inférieure,   y   compris  les  arg'iles 
schisteuses  d'Albert. 

3.  Formation  du  grès    meulier,   ou  membre   inférieur    du 
sytème  carbonifère. 

I. — KOCHES   PRÉ-CARBONIFÈRES. 

Les  roches  carbonifères  inférieures;  auxquelles  ce  rapport  a  plus 
particulièrement  trait,  sont  situées  le  long  du  versant  nord  ot  à 
l'extrémité  est  d'une  chaîne  de  hauteurs  qui,  commençant  près  de 
la  ville  de  St.  Jean,  s'étendent  vers  l'est  à  travers  le  comté  du  mOnie 
nom,  et  se  terminent  assez  brusquement  un  peu  à  l'est  du  centre 
du  comté  d'Albert.  L'élévation  moyenne  de  ces  hauteurs,  dans 
ce  dernier  comté,  n'est  pas  loin  de  800  pieds,  et  elles  atteignent,  Ti 
leur  bout  oriental  extrême,  dans  les  montagnes  de  Calédonia  etShe- 
pody,  jusqu'àl  ,200  ou  1,400  pieds,  tandis  que  celles  des  superficies 
carbonifères  inférieures  adjacentes  n'atteignent  pas,  en  moyenne, 
Roches  de  la   plus  de  150  à  300  pieds.  Les  roches  qui  forment  cette  lisière  élevée 

mon  tagine         *■  r  -x 

caiôdonia.  gc  composeut  en  grande  partie  d'ardoises,  ordinairement  d'un 
caractère  chloriteux  ou  talqueux,  et  de  couleurs  variées  ;  mais  en 
certains  endroits,  il  s'y  trouve  aussi  de  puissants  lits  de  grès 
meulier  et  de  conglomérat,  aussi  chlori tiques  ou  talqueux,  et, 
moins  communément,  des  lits  de  felsite  ou  de  pétrosilex  rose  ou 
couleur  de  chair.  Leur  âge  n'a  pas  encore  été  définitivement  établi, 
mais  d'après  les  observations  faites  dans  les  parties  les  plus  occi- 
dentales de  la  même  lisière,  dans  les  comtés  de  St.  Jean  et  de  Kincr, 
elles  paraîtraient  appartenir  à  ce  qui  a  été  décrit,  dans  les  rapports 
antérieurs,  comme  le  groupe  de  la  Côte,  que  l'on  croit  être  d'âge 
pré-silurien  et  peut-être  huronien. 

Le  long  du  rebord  nord  de  la  lisière  métamorphique,  et  dans  le 
voisinage  immédiat  de  la  bande  carbonifère  inférieure  qui  traverse 
le  centre  du  comté  d'Albert,  les  roches  sédimentaires,  qui  sont  ici 
pour  la  plupart  des   ardoises   chloritiques,  sont   associées  à   de 

Byônite  grandes  quantités  de  syénite  rougeâtre  et  grise  qui,  outre  qu'elle 
occupe  des  étendues  considérables,  pénètre  parmi  les  ardoises 


BAPI'OIIT    PaK    ,\1M.   L.   W.    HAILEV   ET    B.  W.   EI.I.S.  401 

par  de  nombreuses  veines  et  masses  irrégulières  plus  on  moins 
grosses.  Elles  sont  toutes  bien  exposées  sur  les  rivières  Pollet  et 
Coverdale,  et  ce  sont  elles  qui  ont  fourni,  eu  grande  partie,  les 
matières  dont  se  composent  les  couglomérats  carbonifères  infé- 
rieurs. 

Formation  Cabbonifèee  Inférieure. 

Les  rocbes  carbonifères  inférieures,  dont  il  est  question  plus 
haut  comme  bordant  la  crête  de  roches  métamorphiques  qui  passe 
à  travers  la  partie  centrale  du  comté  d'Albert,  forme  le  prolon- 
gement oriental  d'une  étendue  considérable  de  roches  do  même 
nature  qui  couvrent  une  bonne  partie  du  comté  de  King.  Dans 
presque  tout  ce  dernier  comté,  l'on  ne  rencontre  pas  de  membres 
plus  élevés  du  système  carbonifère,  mais  en  approchant  de  sa 
limite  orientale,  les  sédiments  rouges  dont  il  se  compose  sont 
couverts  en  plusieures  endroits,  sans  concordance,  par  des 
étendues  isolées  de  roches  grises,  qui  ont  ordinairement  une  incli- 
naison beaucoup  moins  forte,  et  qui  appartiennent  à  la  formation 
du  grès  meulier  ou  à  ta  base  des  assises  houillères.  En  passant 
dans  le  comté  d'Albert,  ces  lits  superposés  deviennent  plus 
constants,  et,  s'avançant  à  travers  ses  parties  nord  et  centrale,  ils 
réduisent  la  superficie  carbonifère  inférieure  à  une  étroite  lisière, 
qui  suit  et  avoisine  immédiatement  la  crête  métamorphique. 
Comme  ils  ne  concordent  ni  avec  les  plus  anciennes  ardoises  sur  Et 
lesquelles  ils  reposent,  ni  avec  les  roches  grises  plus  modernes  qui 
leur  succèdent  au  nord,  ces  sédiments  présentent  une  grande 
il  régularité  dans  leur  distribution,  car  d'un  côté  ils  remplissent 
les  dépressions  et  échancriires  de  la  formation  sous-jacente,  tandis 
que,  de  l'autre,  ils  sont  souvent  eux-mêmes  partiellement  ou 
complètement  cachés  par  les  dépôts  du  grès  meulier.  Dans  la 
partie  occidentale  de  îa  paroisse  d'Elgin,  la  largeur  de  cette  lisière 
est  d'environ  deux  railles  et  demi,  et  elle  atteint  une  largeur 
identique  ou  même  plus  grande  dans  la  partie  orientale  de  la 
même  paroisse  ;  mais  entre  ces  deux  endroits,  une  pointe  de 
roches  métamorphiques,  qui  s'avance  au  nord-est,  la  réduit  consi- 
dérablement, et  amène  même,  sur  un  point,  ces  pins  anciens  lits  en 
contact  immédiat  avec  la  principale  étendue  de  roches  carbonifères 
qui  existe  au  nord.  Plus  loin  à  l'est,  dans  la  paroisse  d'Hillsboro, 
l'irrégularité  est  semblable,  mais  ici  elle  est  due  à  la  dénudation 
inégale  du  grès  meulier  qiii  la  recouvre,  car  l'on  rencontre 
souvent  ce  dernier  snr  le  faite  de  coteaux  dont  la  base,  de  même 
que  les   vallées   environnantes,   est  occupée  par  des  sédiments 


402  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  fitî  CaKADA. 

wêstmore-     Carbonifères  inférieurs.     Dans  la  paroisse  de  Dorchester,  qui  se 
laud.  trouve  dans  le  comté  de  Westmoreland,  les  mêmes  faits  se  repré- 

sentent, car  les  plus  anciennes  roches  métamorphiques  sont  com- 
plètement absentes,  tandis  que  les  sédiments  carbonifères  inférieurs 
sont,  pour  la  plupart,  limités  à  deux  grands  bassins,  qui  corres- 
pondent respectivement  aux  vallées  des  rivières  Petitcodiac  et 
Memramcook. 
Dislocations.  Daus  toute  Fétenduc  du  district  auquel  les  remarques  qui  précè- 
dent s'appliquent,  les  roches  de  la  formation  carbonifère  inférieure 
offrent  la  preuve  de  profondes  perturbations,  car  elles  sont  très 
généralement  soulevées  à  des  angles  considérables,  tandis  qu'en 
beaucoup  d'endroits  elles  sont  tout  à  fait  ou  presque  verticales. 
Ces  lits  plus  tendres,  dans  la  plupart  des  cas,  montrent  de  nom- 
breuses et  brusques  cannelures,  tandis  qu'ils  sont  aussi,  de  même 
que  les  sédiments  plus  grossiers,  coupés  de  nombreuses  failles  et 
dislocations.  Dans  ces  circonstances,  la  détermination  de  leur 
véritable  ordre  de  succession,  ainsi  que  celle  de  leur  plus  grande 
épaisseur,  est  un  travail  qui  présente  de  grandes  difficultés,  et  on 
ne  peut  y  arriver  que  par  une  étude  prolongée  et  la  comparaison 
de  leurs  différents  membres  dans  toute  la  superficie,  plutôt  que 
par  leur  mesurage  à  un  point  quelconque.  Au  moyen  de  ces 
comparaisons,  nous  sommes  portés  à  adopter  ce  qui  suit  comme 
étant  probablement  l'ordre  de  succession  véritable  ;  tandis  que  la 
puissance  assignée  dans  chaque  cas  est  la  moindre  que  l'on  puisse 
donner  aux  différents  groupes,  en  tenant  compte  de  leur  appa- 
rente augmentation  par  les  failles.     L'ordre  est  ascendant  : — 

■ 

PIEDS. 

Ordre  (Te  ^  Conglomérat  de  base,  parfois  absent;  lorsqu'il  est  présent,  il  est 

suot-esslon.  ordinairement  d'une  couleur  verdâtre  terne,  moins  grossier  que 

les  conglomérats  qui  lui  succèdent,  «t  en  grande  partie  composé 

d'éléments  feuilletés.    Puissance  Inconnue.  

2.  Argiles  schisteuses  calcaréo-butumineuses,  dont  la  couleur  varie 
du  gris  au  brun  foncé,  et  comprenant  les  soi-disant  "  argiles 
schisteuses  d'Albert."  A  la  base,  ces  lits  sont  recouverts  sans 
concordance  par  une  argile  schisteuse  sablonneuse,  rouge- 
bleuâtre.    Puissance  850 

^  3.  Grès  oléagineux  gris,  bitumineux  et  micacés,  et  conglomérats 
grossiers,  en  lits  massifs  de  composition  très  diverse,  ordinaire- 
ment d'une  teinte  rougeâtre  ;  moins  caillouteux  et  plus  calcarifères 
que  ceux  de  la  division  1.    Puissance 700 

4.  Lits    rouges    et    gris,   calcarifères,   sablonneux    et  argileux,   en 

alternances  fréquentes,   et  vers   le    dessus,   gros    lits    d'argile 
schisteuse  rou ge-b runàtre,  à  grain  fin,  caillouteuse.    Puissance..      450 

5.  Conglomérat    rouge    et    gris,    calcaire  feuilleté  gris    et    gypse. 

Puissance 1,t950 


Rapport  pas  «m.  l.  w.  bailey  et  b.  w.  ei.ls.  403 

Nous  allons  maintenant  décrire  la  distribation  et  les  caractères 
de  ces  roches  carbonifères  inférieures  un  peu  plus  en  détail. 

Division  I. — Conglomérais  de  base. 

Le  Dr.  Dawson,  dans  son  Acadian  Geology,  en  décrivant  laPosiiioo. 
distribution  et  la  succession  des  roches  du  terrain  carbonifère 
inférieur  dans  la  partie  est  du  comfé  d'âlbert,  a  parlé  des  préten- 
dues argiles  Bchisteuses  d'Albert  comme  étant  le  membre  le  plus 
bas  de  cette  formation  que  l'on  y  rencontrait.  Cependant,  ces 
argiles  schisteuses  reposent  directement,  en  différents  endroits, 
sur  une  série  de  conglomérats,  probablement  de  peu  d'épaisseur, 
qui  forment  la  véritable  base  du  terrain  en  question.  Lorsqu'on 
les  rencontre,  ils  sont  concordants  avec  les  argiles  schisteuses, 
et,  de  même  que  celles-ci,  ils  sont  fortement  bouleversés. 
Néanmoins,  ils  sont  loin  d'être  constants  dans  leur  distribution,  et, 
soit  par  suite  de  failles  ou  d'autres  causes,  il  n'est  pas  rare  qu'ils 
soient  complètement  absents.  Bien  que  pas  toujours  facilement 
discernables,  par  leurs  caractères  lithologiques,  des  conglomérats 
plus  en  évidence  que  l'on  rencontre  plus  haut  dans  la  formation, 
ils  en  diffèrent  ordinairement  en  ce  qu'ils  sont  plus  uniformes 
sous  le  rapport  de  la  composition,  car  ils  sont  communément  en 
grande  partie  formés  d'éléments  feuilletés,  de  couleur  grise  et 
gris-verdâtre,  empâtés  dans  une  matrice  de  même  origine.  Ils  caraotf  res. 
sont  aussi  souvent  plus  caillouteux  et  moins  évidemment  calcaires 
que  les  lits  plus  élevés,  tandis  que  leur  couleur  est  d'un  vert 
sombre  au  lieu  d'être  rouge, — ce  qui  parait  être  dû  à  la  présence 
de  la  chlorite  disséminée  dans  les  matières  dont  ils  proviennent. 
Leur  strati&cation  est  généralement  obscure,  et  comme  nous  ne 
les  avons  trouvé  qu'en  quelques  endroits  dans  des  ravins  de 
montagnes,  il  nous  a  été  impossible  d'en  calculer  exactement  la 
puissance,  mais  nous  croyons  qu'elle  ne  dépasse  pas  beaucoup  200  Puissance. 
pieds.  Leurs  rapports  avec  les  argiles  schisteuses  d'Albert  paraî- 
tront plus  clairement  dans  les  coupes  que  nous  donnons  plus 
loin. 

Division  IL — Argiles  schisteuses  d'Albert. 

Cet  intéressant  groupe  de  roches,  le  plus  important,  au  point 
de  vue  économique,  de  tous  les  membres  de  la  formation  carboni- 
fère inférieure,  est  aussi  l'un  des  plus  uniformes  et  des  plus 
constants,  et  il  est  facilement  reconnaissable  par  ses  caractères 
particuliers  sur  presque  toute  la  longueur  de  la  grande  région 
dans  laquelle  il  se  rencontre. 


404  EXPLORATION  GÉOLOarQUE   DU    CANADA. 

Ainsi  que  son  nom  l'implique,  la  plus  grande  partie  de  la 
formation  6e  compose  d'argiles  schisteuses,  mais  tandis  que  ce 
sont  là  les  roches  dominantes,  il  s'y  trouve  aussi,  surtout  vers  la 
base  et  le  sommet  du  groupe,  de  nombreux  lits  de  grès  à  grain 
fin,  d'une  plus  ou  moins  grande  épaisseur;  et  parfois,  mais  rare- 

caracWrcB.  ment,  de  minces  lits  de  conglomérat.  Les  argiles  schisteuses 
sont,  en  général,  en  lits  minces,  et  souvent  même  papyracées,  se 
fendant  aisément  en  feuillets  minces  et  fleiibles;  mais  alternant 
avec  ces  lits,  il  s'en  trouve  d'autres  plus  épais  et  plus  durs,  dénués 
de  lamelles,  très  denses,  et  ne  se  brisant  qu'avec  une  cassure  cou- 
choide.  De  même  que  les  autres  roches  carbonifères  inférieures 
de  ce  district,  ces  schistes  et  grès  sont  tous  très  calcarifères,  telle- 
ment même  qu'ils  se  rapprochent  parfois  d'un  véritable  calcaire 
sous  le  rapport  du  caractère,  taudis  que  des  baudes  et  nodules 
calcarifères  et  ferrugineux  sont  aussi  assez  fréquents.  Cependant, 
le  trait  le  plus  particulier  de  ce  groupe,  et  celui  qui  est  le  plus 
persistant,  est  le  fait  que  ces  roches  sont  partout  imprégnées 
de  matières  bitumineuses.  Cela  est  évident  uon-seulement  par 
leur  couleur,  qui  varie  du  brun  pâle  au  brun  foncé  ou  au  noir, 

vetroiedans  mais  aussï  par  leur  forte  odeur  de  bitume  et  l'existence  assez 
fréquente,  surtout  dans  les  parties  les  plus  denses  des  argiles 
schisteuses,  de  filets  et  lits  irréguliers  de  matière  huileuse;  tandis 
que  dans  les  lits  plus  sablonneux,  l'on  voit  sortir  du  pétrole 
liquide  en  différents  endroits  et  en  quantité  suffisante  pour  que 
l'on  puisse  en  recueillir  un  peu.  L'origine  de  ces  substances 
huileuses  et  bitumineuses  est  assez  obscure  ;  mais,  comme  on 
le  verra  par  la  suite,  elles  se  rattachent,  au  moins  en  partie,  à 
l'existence,  dans  certains  lits  d'argile  schisteuse,  d'immenses  quan- 

FùaBiips,  tités  de  poissons  fossiles  du  genre  Falœoniscus,  dont  les  écailles 
sont  fortement  répandues  dans  toute  la  formation  et  servent  de 
moyen  important  pour  la  reconnaître.  Par  contraste  avec  cette 
abondance  de  débris  animaiix,  la  rareté  des  végétaux  fossiles  est 
remarquable,  les  seuls  débris  que  l'on  y  rencontre,  et  ils  sont 
rares,  n'étant  que  des  tiges  de  certaines  espèces  de  Lepidodendron. 
{L.  corrugatuvi  et  L.  elegans),  et  d'un  Cyclopteris  [C.  Acadica). 
Cependant,  comme  ces  espèces  sont  particulières  au  terrain 
carbonifère  inférieur,  elles  offrent  un  grand  intérêt  en  ce  qu'elles 
servent  à  établir  plus  définitivement  l'âge  géologique  des  assises 
dans  lesquelles  on  les  trouve.  Le  Dr.  Dawson  regarde  ces 
dernières  comme  les  équivalents  des  lits  qui,  dans  la  formation 
carbonifère   inférieure    de   la   Nouvelle-Ecosse,   sont   exposés    à 

Horton-Biuff,  "Wol^'ille  ct  Lower-Hortou.    Les  lits  de  Horton-Blufi'  ressemblent 


404  EX-PLOBATION   GÉOLOOIOUE   DU    CaNABA. 

Ainsi  que  son  nom  l'implique,  la  plus  grande  partie  de  la 
formation  se  compose  d'argiles  schisteuses,  mais  tandis  que  ce 
sont  là  les  roches  dominantes,  il  s'y  trouve  aussi,  surtout  vers  la 
base  et  le  sommet  du  groupe,  de  nombreux  lits  de  grès  à  grain 
fin,  d'une  plus  ou  moins  grande  épaisseur;  et  parfois,  mais  rare- 
ment, de  minces  lits  de  conglomérat.  Les  argiles  schisteuses 
sont,  en  général,  en  lits  raiuces,  et  souvent  même  papyracées,  se 
fendant  aisément  en  feuillets  minces  et  flexibles  ;  mais  alternant 
avec  ces  lits,  il  s'en  trouve  d'autres  plus  épais  et  plus  durs,  dénués 
de  lamelles,  très  denses,  et  ne  se  brisant  qu'avec  «ne  cassure  con- 
choide.  De  même  que  les  autres  roches  carbonifères  inférieures 
de  ce  district,  ces  schistes  et  grès  sont  tous  très  calcarifères,  telle- 
ment même  qu'ils  se  rapprochent  parfois  d'un  véritable  calcaire 
sous  le  rapport  du  caractère,  tandis  que  des  bandes  et  nodules 
calcarilères  et  ferrugineux  sont  aussi  assez  fréquents.  Cependant, 
le  trait  le  plus  particulier  de  ce  groupe,  et  celui  qui  est  le  plus 
persistant,  est  le  fait  que  ces  roches  sont  partout  imprégnées 
de  matières  bitumineuses.  Cela  est  évident  non-senlement  par 
leur  couleur,  qui  varie  du  brun  pâle  au  brun  foncé  ou  au  noir, 
I  mais  aussi  par  leur  forte  odeur  de  bitume  et  l'existence  assez 
fréquente,  surtout  dans  les  parties  les  plus  denses  des  argiles 
schisteuses,  de  filets  et  lits  irréguliers  de  matière  huileuse;  tandis 
que  dans  les  lits  plus  sablonneux,  l'on  voit  sortir  du  pétrole 
liquide  en  différents  endroits  et  en  quantité  suffisante  pour  que 
l'on  puisse  en  recueillir  un  peu.  L'origine  de  ces  substances 
huileuses  et  bitumineuses  est  assez  obscure;  mais,  comme  ou 
le  verra  par  la  suite,  elles  se  rattachent,  au  moins  en  partie,  à 
l'existence,  dans  certains  lits  d'argile  schisteuse,  d'immenses  quan- 
tités de  poissons  fossiles  du  genre  Palceotiiscus,  dont  les  écailles 
sont  fortement  répandues  dans  toute  la  formation  et  serrent  de 
moyen  important  pour  la  reconnaître.  Par  contraste  avec  cette 
abondance  de  débris  animaux,  la  rareté  des  végétaux  fossiles  est 
remarquable,  les  seuls  débris  que  l'on  y  rencontre,  et  ils  sont 
rares,  n'étant  que  des  tiges  de  certaines  espèces  de  Lepidodendroa 
{L.  corrugatum  et  L.  elegam),  et  d'un  Cychpterh  (C.  Acadica). 
Cependant,  comme  ces  espèces  sont  particulières    au    terrain 


1 


/ 


I 


.•..■; 


f    ■  ' 


RAPrOflT   PAn   MM,   L.    W.   DAILEÏ    ET   R.    W.    ELLS.  40.T 

à  ceux  du  comté  d'Albert  eoiis  le  rapport  de  leurs  caractères 
lithologiques,  ainsi  que  par  les  fossiles  qu'ils  renferment,  mais  les 
premiers  sont  plus  bitumineux  et,  outre  l'abondance  de  poissons, 
ils  contiennent  aussi  de  nombreux  débris  de  plantes. 

Le  groupe  de  roches  auxquelles  s'appliquent  les  observations  qui 
précèdent  traverse  le  comté  d'Albert  en  au  moins  deux  bandes 
distinctes  et  biens  définies.  La  plus  septentrionale  d'entre  elles, 
qui  court  au  centre  de  la  paroisse  d'Elgin,  peut  être  suivie  sur 
presque  tout  son  parcours,  et  divise  les  eaux  des  rivières  Follet  et 
Coverdale,  mais  à  l'est  de  cette  dernière,  elle  passe  sous  le  grès 
meulier  non-concordant  qui  la  cache.  La  seconde  est  moins 
constante,  et  on  la  rencontre  pour  la  première  fois,  mais  seulement 
dans  un  espace  très  limité,  sur  le  ruisseau  de  Presser,  qui  est  un 
bras  de  la  Coverdale,  et  presque  au  sud  de  l'extrémité  orientale 
do  la  première  lisière  ;  secondement,  sur  la  Crique  aux  Tortues,  et 
dans  l'établissement  de  Baltimore,  où  elle  occupe  un  très  grand 
espace  ;  et  troisièmement,  aux  mines  d'Albert — tandis  qu'entre 
ces  deux  derniers  endroits  elle  fait  presque  complètement  défaut, 
étant  probablement  couverte  par  les  conglomérats  non-concordants 
des  Nos.  3  et  5,  Pour  la  même  raison,  elle  ne  se  montre  pas  à  la 
surface  dans  le  reste  de  la  paroisse  d'Hillsboro;  mais  sur  la  rive 
est  de  la  rivière  Petitcodiac,  dans  le  comté  de  Westmoreland,  et 
sur  une  même  ligne  générale  que  dans  les  localités  ci-dessus  men. 
tionnées,  elle  reparaît  et  prend  un  grand  développement  dans  le 
district  de  Béliveau,  puis  ensuite  sur  la  rivière  Memramcook.  A  bjoi- 
Dover,  dans  le  même  comté,  et  à  quatre  ou  cinq  milles  en  amont 
de  Béliveau,  une  bande  d'argiles  schisteuses,  qui  forme  proba- 
blement la  continuation  de  la  lisière  plus  septentrionale  en  premier 
lieu  décrite,  qui  sort  de  dessous  le  grès  meulier,  traverse  la  Petit- 
codiac et,  tournant  au  sud,  traverse  aussi  la  rivière  Memramcook 
eu  approchant  de  celle  de  Béliveau.  Les  rapports  généraux  de 
ces  roches  dans  "Westmoreland  sont  tels  qu'ils  font  croire  à  l'exis- 
tence ici  d'un  grand  bassin  géosynclinal  évasé,  dont  le  rebord 
oriental  n'est  pas  éloigné  de  la  Memramcook  ;  mais  comme  les 
lits  exposés  sont  excessivement  brisés  et  irréguliers,  il  est  très 
diÉBcile  d'établir  ces  rapports,  tandis  qu'immédiatement  à  l'est  do 
cette  dernière  rivière,  toutes  les  roches  carbonifères  intérieures 
disparaissent  à  la  vue,  étant  cachées  par  les  lits  supérieurs  du 
grès  meulier,  et  ne  se  rencontrent  plus,  que  l'on  sache,  daus  cette 
direction. 

Les  meilleurs  affleurements  des  roches  qui   forment  la  plus 
septentrionale  des  deux  lisières  ci-dessus  décrites,  c'est-à-dire,  coUe 


406 


EXPLORATION    GÉOLOGIQUE   DU    CANADA. 


Mapletou. 


Poissons 
fossiles. 


qui  traverse  la  paroisse  d'Elgin,  se  rencontrent  à  peu  de  distance 
à  Test  de  la  rivière  Pollet,  près  d'Elgin-Corner,  et  dans  l'établis- 
sement de  Mapleton.  Sur  le  chemin  qui  se  dirige  vers  le  sud  à 
partir  d'Elgin-Corner,  l'on  rencontre  d'abord  les  argiles  schisteuses 
sur  les  terres  d' Alexander  et  John  Stuart,  et  de  J.  Bannister,  dans 
les  lits  de  plusieurs  petits  ruisseaux  qui  coulent  au  nord  en  partant 
des  collines  métamorphiques.  Cependant,  elles  ne  sont  pas  en 
contact  immédiat  avec  les  plus  anciennes  roches  dont  ces  collines 
sont  comi)osées,  mais  en  sont  séparées,  comme  d'ordinaire,  par  des 
lits  de  conglomérat  gris-verdâtre  assez  grossier,  d'épaisseur 
médiocre,  accompagnés  de  quelques  lits  de  grès  verdâtre  et  de 
calcaire,  le  tout  plongeant  au  nord-ouest  à  des  angles  élevés.  Les 
argiles  schisteuses  elles-mêmes  présentent  les  variétés  ordinaires, 
quelques-unes  étant  massives,  compactes  et  dures,  se  cassant  en 
blocs  irréguliers,  tandis  que  d'autres  sont  en  lits  minces,  ou  même 
papyracées,  se  fendant  facilement  à  l'air  en  lamelles  minces,  qui 
sont  à  la  fois  résistantes  et  élastiques.  Parmi  ces  dernières,  des 
écailles  détachées  et  même  des  poissons  fossiles  complets  (dU  genre 
Palœoniscus)  ne  sont  pas  rares.  Elles  sont  aussi,  comme  d'ordi- 
naire, très  disloquées,  et  montrent  de  nombreuses  mais  abruptes 
cannelures,  ainsi  que  des  surfaces  striées,  qui  sont  un  indice  de 
faille.  Le  plongement  général  de  la  formation  est  presque 
uniforme,  ou  environ  N.  20^^  à  25^  O.  <  45^,  quoiqu'il  s'élève  parfois 
jusqu'à  70^  ou  80^.  Dans  une  direction  correspondante  à  ce  plon- 
gement, on  peut  facilement  suivre  les  argiles  schisteuses  à  l'est 
jusqu'à  l'établissement  de  Mapleton,  où  elles  sont  encore  bien 
exposées  immédiatement  au  sud  de  la  grande  route  qui  traverse 
cette  localité.  Ici,  cependant,  dans  la  partie  occidentale  de  l'établis- 
sement, les  argiles  schisteuses  ont  une  bien  plus  grande  largeur, 
et  sur  la  terre  de  la  veuve  Stiles,  elles  renferment  une  masse 
^onpiom»irat  considérable  de  conglomérat,  dont  les  rapports  avec  elles  sont 
assez  obscurs.  Cette  roche  est  gris-verdâtre  et  assez  grossière, 
et  elle  est  composée  de  fragments  bien  arrondis  d'ardoise,  de 
felsite,  quartz,  etc.,  dans  une  pâte  graveleuse.  Elle  s'élève  en 
une  colline  assez  haute,  qui,  néanmoins,  est  flanquée  des  deux 
côtés  par  les  argiles  schisteuses,  qui  se  trouvent  ainsi  divisées  en 
cet  endroit  en  deux  lisières  légèrement  divergentes.  Nous  n'avons 
pas  rencontré  de  conglomérats  occupant  la  même  position  dans 
la  partie  est  du  comté  d'Albert,  et  leur  existence  en  cet  endroit 
peut  donc  n'être  que  l'effet  d'une  faille  ;  mais  comme  ils  sont 
parfaitement  conformes  aux  argiles  schisteuses  sous  le  rapport  du 
plongement,  et  qi;e  des  lits  fort  semblables  sont  encore  associés 


RAPPORT   PAR   MM.    L.   W.   BAILEY   ET   R.    W.   ELLS. 


407 


aux  argiles  schisteuses  à  quelques  milles  à  l'ouest,  dans  ce  qui 
parait  être  un  prolongement  des  mêmes  lits,  nous  sommes  forcés 
de  les  regarder  comme  formant  réellement  partie  de  la  formation 
en  cet  endroit.  Leurs  rapports  seront  mieux  compris  par  la 
coupe  suivante,  mesurée  du  sud  au  nord  en  travers  des  assises  : — 


PIEDS. 

Conglomérat  vert,  dur,  reposant  sur  le  versant  nord  de  la  montagne 
Goulden.    Plongement,  N.  30^0.  <  55o 

Argiles  schisteuses  bitumineuses  et  marneuses — **  d'Albert*' 700 

Crète  de  conglomérat  gris-verdàtre,  ressemblant  un  peu  au  conglo- 
mérat sous-jacent.    Plongement,  N.  30^»  G.  <  60° 750 

*'  Argiles  schisteuses  d'Albert,"  bitumineuses  et  marneuses,  jusqu'au 

ruisseau... .' 450 

Grès  meulier 


Coupe  dans 
Mapieton. 


Dans  la  partie  est  de  l'établissement  de  Mapieton,  Ton  voit 
encore  un  autre  bon  affleurement  des  argiles  schisteuses  d*Âlbert, 
ainsi  que  des  lits  qui  les  suivent  immédiatement  ici.  On  les 
trouve  sur  un  petit  ruisseau  qui  traverse  la  grande  route  près  de 
la  maison  de  "W.  A.  Colpitt  et  coule  ensuite  au  nord  vers  la 
rivière  PoUet,  où  elles  présentent  la  série  ascendante  qui  suit  : — 


PIEDS. 

Division  I. — Conglomérats  gris-verdàtre,  pas  très  gros,  avec  galets 
d'ardoise  empâtés  dans  une  pâte  qui  n'est  que  légère- 
ment calcarifère.  Ces  ''conglomérats  de  base"  forment 
des  coteaux  au  sud  du  chemin  de  Mapieton  et  sont  en 
contact  Immédiat  avec  les  crêtes  métamorphiques, 
mais  ils  ne  sont  pas  assez  bien  exposés  pour  que  l'on 

puisse  les  mesurer 

Division  2. — Lits  schisteux  brunâtres,  que  légèrement  bitumineux, 
et  plus  ou  moins  caillouteux,  avec  couches  renfermant 
des  concrétions  noduieuses  d'un  demi-pouce  à  six 
pouces  de  diamètre.  Ces  lits  s'étendent  presque 
jusqu'au  chemin  de  Mapieton,  avec  un  pendage  N.  30° 
O.  <  35°  à  40°,  et  représentent  uoe  puissance  totale 

d'environ 500 

Argiles  schisteuses  calcarifères,  bitumineuses,  brun 
foncé,  en  lits  alternatifs,  dont  quelques-uns  sont  tendres 
et  en  lamelles  minces,  et  d'autres  durs,  massifs  et 
compactes,  renfermant  beaucoup  de  fer  et  devenant 
d'un  jaune  rouilleux  à  l'extérieur.  Plongement,  N.  25° 

0.  <  25°  à  40°.    Puissance,  à  peu  prris 100 

Argiles  schisteuses  massives,  compactes,  brun  foncé, 
avec  bandes  interlamellées  de  grès  à  grain  fin,  quelque 
peu  micacés,  le  tout  bitumineux.  Plongement  comme 

précédemment.    Puissance  270 

Assises  cachées t.-..,,, » 250 


Coupe  sur  le 
ruisseau  do 
Colpitl. 


408  EXPLORATION    r.ÉOIX)GI0L'E    DU    CANADA. 

PIEDS. 

Grès  II  grain  fin  et  argilos  scliistcuses  d'un  gris  ronce. 

bitumineux  et  quelque  peu  micacés  ;   très  calcarifèrcs 

clans  les  lits  supérieur?,  et  d'une  couleur  jaunâtre  rouil- 

leuse  ù  l'exteriour.     Le  plongement  s'élève  de  N.  23° 

y  O.  <55«  à  N.  2ô»0.  <7()o 140 

Grès  calcaréo-bltumineux  à  grain  fin,  devenant  plus 
grossiers  et  passant  à  un  conglomérat  fin.  Plongement, 

N.  10°  O.  <  80° 60 

Lits  «gris,  variant  du  grès  fin  au  gn'ïs  meulier  ou  au 
conglomérat  fin,  en  alternances  fréquentes.  Plonge- 
ment comme  précédemment 500 

Conglomérât    gris,    tendre    et    caillouteux,    plongeant 

N.  10°O.<  10° 

[Ce  dernier  conglomérat  est  concordant  avec  les  lits 
précédents,  et  il  marque  la  limite  sud,  en  cet 
endroit,  de  la  formation  du  grès  meulier.] 

Entre  rétablissement  de  Mapleton  et  celui  de  la  Vallée-Plaisante 
(Pleasant  Valley)  à  Test,  le  grand  chemin  suit  la  plupart  du  temps 
une  vallée  étroite,  bordée  au  sud  par  de  hautes  crêtes  de  roches 
métamorphiques,  et  au  nord  par  des  coteaux  un  peu  moins  élevés, 
dont  les  sommets  sont  couverts  par  du  grès  meulier.  Cette  vallée 
est  principalement  occupée  par  des  grès  et  argiles  schisteuses  rou- 
geâtres  et  gris,  semblables  à  ceux  de  la  division  4  ;  mais  en  appro- 
chant de  la  rivière  Coverdale,  Ton  peut  encore  voir  un  affleurement 
restreint  d'argiles  schisteuses  d'Albert  près  du  croisement  des 
vaii<?€  chemins  dans  la  Vallée-Plaisante,  lequel  est  borné  au  sud  par  des 

conglomérats  rouges  et  au  nord  par  de  hautes  crêtes  de  grès 
meulier,  qui  recouvrent  des  bancs  de  conglomérat  gris.  Des 
argiles  schisteuses  se  montrent  aussi  sur  le  flanc  des  coteaux  qui 
bordent  le  côté  sud  de  la  rivière  Coverdale,  presque  à  mi-chemin 
entre  la  Vallée-Plaisante  et  le  moulin  de  Parkin  ;  mais  à  ces  deux 
endroits  le  volume  de  la  formation,  comparé  aux  lits  de  Mapleton, 
est  grandement  réduit,  la  largeur  de  surface  ne  dépassant  pas 
quelques  verges  dans  les  deux  cas.  Cette  diminution  est  proba- 
blement due  en  partie  aux  failles,  et  en  partie  à  ce  que  les  roches 
sont  recouvertes  sans  concordance  par  les  congomérats  du  N°  3, 
car  à  la  dernière  des  deux  localités  ci-dessus  mentionnées,  nous 
voyons  que  les  argiles  schisteuses  sont  recouvertes  par  un  conglo- 
mérat gris-verdAtre,  plongeant  S.  25^  E.  <  60^,  tandis  qu'à  cin- 
quante verges  seulement  plus  au  nord-est,  de  semblables  conglo- 
mérats plongent  N.  15^  0.  <  85^  à  90°.  C'est  là  le  point  le  plus 
oriental  auquel  les  argiles  schisteuses  ont  été  observées  dans  cette 
lisière  septentrionale,  l'espace  qu'elles  devraient  occuper  au 
ruisseau  de  Prosser  et  au-delà  étant  couvert  par  les  lits  gris 
pres(jue  horizontaux  de  la  fondation  du  grès  meulier, 


RAPPORT   PAR    MM.   L.   W.    BAILEY   ET   R.   W.   ELL8.  409 

Nous  revenons  maintenant  dans  le  voisinage  d'Elgin-Corner,  Eigin-comer. 
afin  de  suivre  la  distribution  de  la  même  bande  d'argiles  schis- 
teuses à  Touest  de  ce  point. 

Nous  avons  dit  que  ces  argiles  schisteuses  sont  bien  en  vue  et 
ont  une  largeur  considérable  sur  les  terres  de  Stewart  et  de 
Bannister,  à  un  mille  ou  à  peu  près  à  l'est  du  pont  jeté  sur  la 
rivière  PoUet.  L'on  pourrait  tout  naturellement  supposer  qu'avec 
un  aussi  grand  massif  de  ces  roches  que  celui  qui  affleure  ici,  il 
n'y  aurait  aucune  difficulté  à  suivre  ces  dernières  sur  leur  allure» 
et  qu'elles  doivent  se  rencontrer  sur  la  rivière  PoUet,  sans  avoir 
éprouvé  une  grande  diminution  de  volume.  Cependant,  on  a  à 
peine  parcouru  le  chemin  qui  traverse  les  terres  en  question  que 
Tan  s'aperçoit  que  ces  roches  ont  disparu  et  qu'elles  sont  rem- 
placées par  des  conglomérats  grossiers  et  fins,  qui  paraissent 
occuper  tout  ou  presque  tout  l'espace  jusqu'à  la  rivière  PoUet.  H  ;^hf«te''ngeg  ^^ 
est  vrai  que  les  argiles  schisteuses  se  montrent  sur  cette  rivière  poïiet?'^ 
(à  la  tête  de  l'étang  du  moulin),  mais  elles  n'ont  ici  qu'une  puis- 
sance de  cinquante  pieds  et  sont  encaissées,  dans  une  attitude 
presque  verticale,  entre  des  lits  massifs  de  grossier  conglomérat 
gris.  Il  est  évident  que  toute  la  formation  carbonifère  est  remplie 
de  failles  dans  cette  direction,  car  tandis  que  les  conglomérats 
qui  se  trouvent  au  nord-ouest  de  l'affleurement  de  Stewart  plongent 
N.  55^0,^60^,  des  lits  identiques,  à  soixante  perches  seulement 
plus  à  l'ouest,  plongent  N.  20°  O.  <  60*^  ;  et  encore,  sur  la  rivière 
Pollet,  tandis  que  la  masse  des  conglomérats  au  sud  de  l'affleure- 
ment d'argile  schisteuse,  et  sur  la  rive  occidentale,  ont  un  plon- 
gement  modéré  (S.  20^  E.  <  15®),  qui  s'élève  près  de  l'argile  à 
S.  30°  E  <  60°  à  75^,  sur  la  rive  orientale,  et  au  nord  de  l'argile 
schisteuse,  les  conglomérats  plongent  N.  30^  O.  <  60°.  L'on 
trouve  de  nouvelles  preuves  de  perturbation  au  même  endroit  ^^imom 
dans  la  présence,  avee  les  argiles  schisteuses  d'Albert  (qui  sont 
en  lits  minces  et  grises,  denses  et  souples,  et  renferment  des 
poissons  fossiles),  d'argiles  schisteuses  fines,  grises  et  rouge-bru- 
nàtre,  avec  de  minces  lits  de  gros  conglomérat  d'un  vert  vif,  qui 
ressemblent  à  ceux  qui,  dans  d'autres  endroits,  recouvrent  les 
argiles  schisteuses  d'Albert  et  qui  appartiennent  à  la  division  IV 
de  la  formation  carbonifère  inférieure.  Un  ou  plusieurs  dykes 
de  diorite  (dont  l'existence  est  inusitée  dans  cette  région)  traversent 
ces  lits,  et  leur  origine  est  peut-être  due  aux  mêmes  perturba- 
tions. 

La  coupe  qui  suit,  sur  la  rivière  Pollet,  dans  les  roches  méta- 
morphiques, à  partir  des  chutes  de  Q-ordon  jus(]^u'au  pont  siXwè 


Coupe  Kur la 
rivlôrePoUet. 


RniHsoau  de 
Kobinson. 


Goshen. 


410  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

près  d'Elgin- Corner,  fera  mieux  voir  les  relations  exactes  et  la 
puissance  probable  des  roches  ci-dessus  mentionnées  : — 

PIEDS. 

Conglomérats  rouges  et  gris,  renfermant  des  galets  d'ardoise  et  de 
grès  mculier  rouges  et  pourpres,  de  gneiss  chlorique,  de  jaspô 
rouge,  d'épidote,  de  syénite,  etc.  ;  plongeant,  à  leur  contact 
avec  les  schistes  métamorphiques,  N.  30°  E.<;  20°;  changeant 
en  bas  des  chutes  de  Gordon  à  S.  20**  E.,  l'angle  et  le  plonge- 
ment  augmentant  de  10°  à  90°,  et  formant  un  bassin  synclinal. 

Puissance  approximative 1,200 

Ardoises  fines,  grises  et  rouge-bleuâtres.    Plongement,  S.  20«  E.< 

80°  à  85° 60 

Dyke  de  diorite — passant  au  conglomérat 4 

Gros  conglomérat  vert  vif,  avec  deux  bandes  d'argile  schisteuse 

rouge  au  bout 18 

Dyke  de  trapp 1| 

Grès  dur  et  conglomérat  gris-verdâtre — verticaux 25 

Argiles  schisteuses  d'Albert — verticales 50 

Gros  conglomérat.    Puissance  inconnue.    Plongement,  N.  25°  0.< 

00°,  diminuant  à  40* 

Les  rapports  ci-dessus  décrits,  tels  qu'exposés  sur  la  rivière 
Follet,  paraissent  exister  également  à  Touest  de  ce  cours  d'eau  ; 
du  moins,  Ton  ne  voit  aucun  massif  considérable  d'argiles  schis- 
teuses d'Albert  dans  cette  direction,  soit  dans  le  comté  d'Albert, 
soit  dans  le  comté  de  King,  autant  que  l'on  sache.  Les  seules 
que  l'on  puisse  voir  à  l'est  d'Elgin-Corner  se  trouvent  sur  un 
petit  cours  d'eau  (le  ruisseau  de  Robinson)  qui  passe  à  travers  cet 
élablissement  pour  se  jeter  dans  la  rivière  PoUet.  Elles  sont 
situées  dans  la  partie  supérieure  du  ruisseau,  au  pied  d'un  grand 
coteau  de  conglomérat  gris-verdâtre,  caillouteux  et  assez  fin,  qui 
devient  rouilleux  et  blanc-grisâtre  à  l'extérieur,  mais  dont  la 
stratification  est  obscure,  et  qui  a  un  plongement  nord-ouest 
(N.  85°  à  50°  O.  <  80^),  et  elles  sont  suivies,  en  descendant  le 
ruisseau,  par  des  lits  de  grès  meulier  calcarifère  et  de  conglo- 
mérat gris,  dont  le  plongement  est  le  même.  Les  argiles  schisteuses 
sont  de  la  nature  ordinaire,  en  lits  minces,  calcarifères  et  bitu- 
mineuses, avec  bandes  et  nodules  calcarifères  gris,  ces  derniers 
contenant  des  écailles  et  poissons  fossiles,  tandis  que  les  lits 
superposés  offrent  parfois  des  stipes  de  fougère  mal  conservés. 
A  l'ouest  de  cette  localité,  et  dans  tout  l'établissement  de  Groshen, 
où  les  roches  métamorphiques  et  les  assises  houillères  se  rap- 
prochent de  nouveau,  nous  n'avons  nulle  part  rencontré  aucune 
trace  des  argiles  schisteuses.  Nous  avons  dit  que  dans  le  voisi- 
nage du  ruisseau  de  Prosser,  l'un  des  affluents  de  la  rivière 
Coverdale,  une  pointe  de  roches  métamorphiques,  qui  s'avance 


RAPPORT   PAR   MM.  L.  W.   BAILEY  ET  R.  W.   ELLS.  411 

au  nord-est  en  partant  du  massif  principal,  sépare  la  bande  nord 
ou  d'EIgin  d'argiles  schisteuses  d'Albert  de  celle  qui  s'étend  à 
travers  la  paroisse  d'Hillsboro  jusqu'aux  mines  d'Albert. 

L'affleurement  le  plus  occidental  de  ces  deux  lisières  se  trouve 
précisément  au  sud  de  la  pointe  méiamorphique  en  question,  et 
presque  à  la  source  de  l'un  des  plus  petits  bras  du  ruisseau  de  p^^^^^^^  *^® 
Presser.  Les  argiles  schisteuses  s'appuient  ici  directement  contre 
une  colline  élevée  de  roche  pétrosiliceuse  ou  felsitique,  et  con- 
servent leurs  caractères  ordinaires;  elles  renferment,  outre  de 
nombreux  poissons,  des  tiges  de  Lepidodendron,  mais  elles  n'ont  Plantes  et 
qu'une  étendue  très  limitée,  et  l'on  ne  voit  que  quelques  perches  fossiles. 
des  lits,  qui  sont  recouverts  au  nord,  à  une  distance  de  cinquante 
verges,  par  des  meulières  et  grès  gris.  Le  plongement  de  ces 
roches  carbonifères  inférieures  en  cet  endroit,  (c'est-à-dire,  N.  80^ 
O.  <  40^  pour  les  grès,  et  N.  80^  0.  <:  70^  pour  les  argiles  schis- 
teuses,) est  tout  à  fait  particulier,  car  il  indique  une  allure  beau- 
coup plus  rapprochée  du  nord  et  sud  que  d'ordinaire;  mais  ce 
fait  ne  paraît  être  que  local,  car  des  crêtes  de  conglomérat  rouge 
du  type  carbonifère  inférieur  ordinaire,  qui  remplissent  la  vallée 
un  peu  plus  au  nord,  montrent  de  nouveau  l'allure  orientale  ordi- 
naire, quoique  à  un  angle  bas  (N.  15^  E.  <  10^). 

Entre  l'établissement  de  Prosser-Brook  et  celui  de  Roseville, 
distance  de  six  milles,  le  rebord  sud  de  la  lisière  carbonifère 
inférieure  subit  une  légère  dépression,  bordée  d'un  côté  par  de 
hautes  collines  d'ardoise  et  de  felsite,  et  de  l'autre  par  des  côtes 
basses  de  conglomérat.  Il  est  probable  que  la  plus  grande  partie 
de  cette  vallée  est  occupée  par  des  argiles  schisteuses.  Cependant, 
on  les  rencontre  d'abord  à  environ  trois  milles  à  l'ouest  de  Rose- 
ville,  et  à  peu  près  à  trois  quarts  de  mille  à  l'ouest  d'un  chemin 
de  traverse  qui  descend  du  sommet  de  la  montagne  Calédonia. 
Ici,  les  argiles  schisteuses  bordent  le  pied  de  la  colline  de  felsite 
et  s'étendent  au  nord  sur  une  distance  d'environ  quatre-vingts 
perches^  ayant  près  de  chez  John  Stewart  un  plongement  N:  10® 
0.  <  15®.  A  partir  de  là,  elles  affleurent  le  long  du  chemin,  en 
allant  à  l'est,  jusqu'à  la  crique  aux  Tortues,  avec  un  plongement  Clique  aux 
nord  très  régulier  et  bas,  puis  ensuite  sur  toute  la  longueur  du 
chemin,  vers  l'est,  depuis  la  crique  jusqu'à  Roseville,  dans  Balti- 
more. La  série  des  roches  sur  la  crique  aux  Tortues  elle-même 
est  comme  suit  : — 

PIEDS. 

1.  Collines  de  felsite  et  d'ardoise,  la  plupart  de  felsite Coupe, 

%  Conglomérat  vert,  caillouteux  et  dur , ,... 


4)3  EXPLORATION^    GÉOLOClQlli:    DU   CANADA. 

3.  Argiles   schisteuses  d'Albert,  massives,  ilu  brun   fûncc  nu  gris- 

plomb,  avec  bandes  □téagineuses.    Plongconl  N.  à  N.  10°  O.  < 

10- ù  20",  et  s'élcndaût  de  KO  ù  90  perches „ 65(1 

4.  Mince  lit  de  conglomérat  gris-v^rdûlre  tondre,  qui  parait  conl.'nir 

beaucoup  de  débris  reuiileléa.  Plongement,  N.  50°  E.<  5'  à  8°. 
Ce  lit  appartient  prohabtement  à  la  formation  superposée  de  grès 
nieulicr 40 

5.  Conglomérai  roiigeûlre.  grossier  et  massif.    Plongeant  N.  10"  O. 

<  10',  et  a'étendanl  en  aval  de  la  vallée  sur  un  mille  ou  plus  ; 

directement  recouvert  par  le  N"  6 1,730 

G.  Calcaire  grisâtre,  en  lits  puissants  ;  attitude  presque  horizontale...  50 
7.  Grès  moulier,  aussi  presque  horizontal 

En  allant  à  l'est  à  partir  de  la  criqne  anx  Tortues,  la  limite 
nord  des  argiles  schisteuses  ne  pent  pas  être  établie  le  long  du 
chemin,  car  elles  sont  couvertes  par  de  grands  coleaui  de  grès 
Baiiimore.  meulicr  ;  maïs  dans  l'établissement  de  Roseville,  dans  Baltimore, 
on  en  voit  de  bons  affleurements  dans  les  ruisseaux  de  Baizley  et 
de  Forsyth.    La  coupe  qui  suit  a  été  mesurée  sur  ce  dernier  : — 

CoupoBurlo  Ardoises  el  schistes  durs,  formant  dos  montagnes  au  sud  de  la 

For^Byth!  *  lisière  carbonifère  inférieure. 

1.  Argiles  schisteuses  d'Âlberl  du  différents  caractères;  quelques- 

unes  sont  minces  et  feuilletées,  <i'auires  massives  et  renfermant 
des  bandes  d'argile  ocreuse  coleariftre  dure  ;  elles  descend>'nt 
lo  ruisseau  avec  un  plongement  nord  qui  varie  de  N,  10°  E.  à 
N.  10°O.<  30"  à  60*;  se  changent  graduellement  en  bandes 
quarlzeuses  et  feuilletées  dures,  au  sommet,  sur  une  distance 
de  cent  perches. 

2.  Grés  meutier  gris-verdÛlra.    Plongement  N.  <  40" — seulement 

de  quelques  pieds  d'épaisseur. 

3.  Argiles    schisteuses    fines,   rouges,  caillouteuses,    recouvertes 

4.  Conglomérat  rouge.    Plongement,  N,-0.  <  20'. 

soni-toa  Les  argiles  schieteuses  de  cette  coupe  étaient  autrefois  désiarnées 

do  Buiumori^.goxis  le  nom  de  "schistes  de  Baltimore,"  d'après  les  schistes  ou 
"  argiles  schisteuses  d'Albert,"  à  cause  de  leur  richesse  supposée 
en  huile  on  bitume.  Plusieurs  fortes  baiides  de  ces  assises  bitu- 
mineuses foncées  sont  visibles  sur  le  ruisseau  de  Baizley,  où  elles 
paraissent  prendre  un  plus  grand  développement  qu'ailleurs, 
quoique  des  strates  d'une  nature  exactement  semblables  se  rencon- 
trent sur  la  crique  aux  Tortues  et  aux  mines  d'Albert,  de  même 
qu'à  Hemramcook. 

Nonobstant  la  grande  puissance  des  schistes  d'Albert  qui  aflleu- 
rent,  comme  on  le  voit  par  la  coupe  ci-dessus,  sur  le  ruisseau  de 
Forsyth;  nous  n'avons  pu  suivre  la  continuation  directe  de  ces 
lits  vers  l'est  que  sur  un  espace  très  restreint.  On  peut  les  suivre 
dans  le  sens  de  leur  direction  le  long  du  versant  nord  des  coteam 


t  MM.  L.  w.  bailev  ET^R.  w.  ells.  4)3 

métamorphiques,  à  partir  de  la  partie  supérieure  de  ce  dernier 
ruisseau  jusqu'à  un  autre,  situé  à  environ  un  quart  de  mille  plus 
à  l'est,  qui  se  jette  dans  la  crique  Weldon  ;  mais  au-delà  de  cecHouc 
point,  nous  n  avons  pu  en  découvrir  aucun  mdice  jusqu  a  une 
courte  distance  des  mines  d'Albert,  la  pince  qu'ils  devraient 
occuper  étant  remplie  soit  par  du  conglomérat,  soit  par  les  lits 
mariieux  rouge-bleuâlre  de  la  division  4,  Nous  ne  pouvons 
expliquer  leur  absence  que  par  la  supposition  que  dans  tout  cet 
espace — occupé  en  grande  partie  par  la  vallée  de  la  crique  Weldon, 
et  ayant  une  longueur  totale  de  quatre  milles, — les  schistes  sont 
ou  rejetés  par  des  failles  qui  amènent  en  contact  des  lits  pins 
élevés  et  plus  bas,  ou  couverts  par  les  lits  superposés  du  No.  3. 
Des  indices  de  failles  ont  été  observés  dans  la  région  fortement  Feiiiei 
boisée  qui  avoisine  les  sources  de  la  crique  Weldon,  les  schistes 
presque  verticaux  ayant  en  apparence  été  pressés  entre  deux  lits 
de  conglomérat,  dont  le  plus  septentrional  plonge  S,  80"  E.  <  15", 
tandis  que  le  plongement  de  celui  du  sud  est  obscur  ;  mais  ou  a 
de  bien  meilleurs  exemples  de  la  même  cbosç  dans  le  voisinage 
immédiat  des  mines  d'Albert. 

Nous  allons  maintenant  donner  une  description  plus  détaillée 
de  cette  dernière  intéressante  localité. 

Los  schistes  bitumineux  des  mines  d'Albert  occupent  un  espace  Mmps 
irrégulier,  dont  le  contour  est  imparfaitement  quadrangulaire,  et 
qui  a  environ  250  acres  d'étendue.  Leur  disposition  générale, 
ainsi  que  leurs  rapports  avec  les  couches  associées,  seront  mieux 
compris  en  consultant  le  plan  ci-joint,  basé  sur  des  ra-jsurages 
faits  par  nous  durant  la  dernière  saison,  et  sur  lequel  nous  avons 
soigneusement  rapporté  toutes  les  données  que  nous  avons  pu 
obtenir,  sur  une  échelle  de  quatre  chaînes  au  pouce.  L'on  verra 
que  la  lisière  en  question  se  trouve  presque  immédiatement  à 
l'est  d'une  pointe  des  collines  métamorphiques  qui  s'avance  vers 
l'est  et  qui,  traversant  la  vallée  de  la  crique  de  Peck,  s'approche 
à  moins  de  cinq  huitièmes  de  mille  des  exploitations  occidentales, 
mais  qui  diminue  ensuite  vers  le  sud  et  l'ouest  et  borde  une 
superficie  considérable  de  roches  carbonifères  inférieures  vers  les 
sources  et  le  long  de  la  crique  de  la  Demoiselle.  Il  est  tout 
probable  que  cette  position  a  eu  quelque  influence  sur  les 
profondes  perturbations  qui  ont  évidemment  eu  lieu  dans  cette 
région,  ainsi  que  les  nombreuses  et  immenses  failles  qui  la  dislo- 
quent de  tous  côtés.  Les  premières  sont  bien  indiquées  par  le 
plongement  extrêmement  irrégulier  des  argiles  schisteuses,  tant 
à  la  surface  que  dans  les  travaux  souterrains,  tandis  que   les 


414  Exploration  géologioub  du  canada. 

dernières  sont  démontrées  par  les  rapports  des  schistes  arec  les  lite 
encaissants,  ainsi  que  par  la  distribution  et  le  mode  d'eiisteace 
des  veines  d'albertite. 

Le  point  le  plus  occidental  auquel  nous  avons  pu  disocmer 
l'existence  des  argiles  schisteuses  dans  cette  superficie  est  à 
environ  cinquante-cinq  chaînes  au  nord-ouest  du  puits  principal, 
et  près  de  la  source  d'un  petit  ruisseau  qui  prend  naissance  dans 
une  crête  qui  sépare  la  vallée  des  mines  d'Albert  de  celle  de  la 
crique  de  Peck.  En  suivant  les  argiles  schisteuses  dans  cette 
direction,  on  voit  qu'elles  sont  bordées  des  deux  côtés  par  des  lits 
de  conglomérat,  dont  l'un  (probablement  le  plus  ancien)  longe  le 
flanc  de  la  colline  (d'ardoise)  métamorphique  ci-dessus  mentionnée, 
tandis  que  l'autre,  d'un  caractère  plus  grossier  et  d'une  composi- 
tion plus  variée,  gît  à  l'est,  où  11  forme  une  crête  traversée  par  les 
chemins  qui  se  dirigent  au  nord  à  partir  des  mines  d'Albert  jusqu'à 
la  crique  "Weldon.  Il  semblerait  que  ces  conglomérats,  dans  la 
direction  mentionnée,  ont,  par  leur  convergence  le  long  de  ce  qni 
est  probablement  des  lignes  de  failles,  taillé  ou  aminci  les  argiles 
schisteuses  jusqu'à  un  certain  point,  car  non-seulement  elles  dimi- 
nuent rapidement  en  volume  en  traversant  les  crêtes  en  question, 
mais  dans  la  vallée  de  la  crique  de  Peck,  plus  loin,  où  l'on  peut 
voir  des  conglomérats  identiques  en  contact  non-concordant  avec 
elles,  et  où  atiieure  une  coope  presque  continue  de  roches  carbo- 
nifères inférieures,  l'on  ne  rencontre  pas  la  moindre  trace  des 
schistes  d'Albert.  11  est  de  plus  remarquable  que,  tandis  que  sur 
la  plus  grande  partie  de  l'espace  occupé  par  les  argiles  schisteuses, 
celles-ci  n'ont  généralement  pas  un  angle  plus  élevé  que  60°  à  70", 
et  sont  souvent  inclinées  à  un  angle  beaucoup  plus  doux,  au  seul 
endroit  où  l'on  a  pu  les  observer  en  contact  immédiat  avec  les 
conglomérats,  savoir  :  sur  le  ruisseau  de  Frédéric  ;  en  bas  de 
l'étang  du  moulin,  ceux-ci  et  les  schistes  ont  une  attitude  presque 
verticale.  Sur  les  côtés  sud  et  est  des  mines,  la  série  est  plus 
régulière,  les  argiles  schisteuses  dans  cette  direction  étant  directe- 
ment recouvertes  par  les  conglomérats,  et  ensuite  par  les  schistes 
sableux  rouges  et  les  calcaires  des  divisions  4  et  5. 

La  mine  d'Albert  est  située  sur  la  partie  supérieure  du  ruisseau 
de  Frédéric,  qui  est  un  bras  de  la  crique  Weldon,  laquelle  se 
divise  en  deux  petits  cours  d'eau  précisément  en  bas  du  puits 
occidental,  sur  chacun  desquels  les  argiles  schisteuses  d'Albeft 
offrent  de  belles  coupes,  avec  leurs  roches  associées  et  superposées. 
Elle  occupe  le  fond  d'une  petite  vallée  qui  est  encaissée  de  tous 
côtés  par  de  hautes  collines  et  des  crêtes  de  conglomérat  gris  et 


BAPPOUT  PAR  MM.  L.  W.  BAÎLEY  ET  R.  W.  ÊLLS.  415 

ronge.    Une  conpe  mesnrée  snr  le  bras,  vers  le  sud,  montre  la 
série  ascendante  de  lits  qui  suit  : — 

PIEDS. 

Argiles  schisteuses  d*Albert,  ayant   une  largeur  superficielle  de  Coupcftla 
vingt  et  une  chaînes,  dans  une  direction  nord  (magnétique)  à  partir  bort.^ 
de  la  crôte  sud  jusqu'à  l'axe  anticlinal  du  bras  ouest.  Plongemont 
uniforme  au  S.-O.  <  45<>  à  50°,  et  donnant  une  puissance  approxi- 
mative de 800 

Grès  bitumineux  et  schistes  marneux  gris  et  rouges  ;  recouvrant  les 
schistes  d'Albert  sans  concordance,  et  avec  plusieurs  ploiements  ; 
ils  ont  une  largeur  exposée  de  920  pieds  et  une  puissance 
approximative  de 450 

Conglomérat  rouge  jusqu'au  sommet  de  la  côte 

La  structure  générale  des  mines  d'Albert  est  celle  d'une  anti- structure  do 

-,       .  "^  la  mine 

clmale.  La  crête  d'ardoises  métamorphiques,  qui  se  terminent  à^'-^'^ort. 
quelques  perches  au  nord-ouest  de  la  mine,  forme  un  axe  autour 
duquel  passent  les  argiles  schisteuses  et  les  conglomérats  sous- 
js^cents — les  argiles  schisteuses  sur  le  versant  nord  se  trouvant 
élaguées  ou  couvertes  par  des  lits  de  conglomérat  non-conéor- 
dants.  Sur  le  côté  sud,  où  les  roches  métamorphiques  forment  un 
bassin  qui  s'étend  à  l'ouest  sur  une  distance  d'environ  un  mille 
et  demi,  ces  lits  couvrent  aussi  les  schistes  d'Albert  jusqu'à  une 
courte  distance  à  l'ouest  de  la  mine,  et  occupent  une  grande  partie 
de  la  vallée  de  la  crique  de  la  Demoiselle,  au  sud  et  à  l'est. 

La  structure  anticlinale  de  la  localité  est  bien  définie  sur  les 
deux  bras  du  ruisseau  de  Frédéric,  dont  il  a  déjà  été  question. 
Les  argiles  schisteuses  sur  le  bras  sud  plongent  au  sud-ouest, 
tandis  que  dans  l'autre  le  plongement  est  au  nord-ouest  jusque 
près  du  sommet  de  lu  crête  qui  sépare  les  mines  de  la  crique  de 
Peck,  où,  dans  le  versant  nord-est  de  la  crête  métamorphique,  un 
petit  affleurement  de  schistes  bitumineux  plonge  au  nord-est  à 
l'angle  ordinaire  de  60^.  On  peut  voir  l'axe  de  l'anticlinal  sur  a xoanti- 
le  bras  ouest  près  du  tas  de  déchets  provenant  du  puits  occidental, 
où  les  schistes,  avec  des  bandes  interstratifiées  d'ocre  rouge 
calcarifère,  forment  à  la  surface  une  arche  médiocrement  pro- 
noncée. Ce  fait  est  aussi  établi  par  les  excavations  souterraines, 
où,  dans  le  tunnel  creusé  vers  le  nord  au  fond  du  puits  occidental, 
à  1,260  pieds  de  la  surface,  l'on  voit  une  structure  anticlinale 
correspondante  dans  les  roches,  qui  sont  ici  très  dures  et  compactes, 
et  qui  correspondent  exactement,  par  leur  position  verticale,  à 
celles  de  la  surface.  Cet  endroit  se  trouve  à  420  pieds  au  nord 
du  puits. 

Les  schistes  dans  les  parties  occidentales  de  cette  superficie 
sont  recouverts  sans  concordance  par  des  grès  micacés  et  bitu- 


416 


ËXt^LOAATlON  GÉOLOGIQUE  VV  CANADA. 


Contact. 


Mine 
(l'Albert 


Caractère  de 
la  veine. 


mineux,  qui  fournissent  de  l'huile — les  premiers  plongeant 
S.  60®  O.  <  70®,  tandis  que  les  derniers  plongent  S.  <  80®.  Dans 
la  partie  orientale,  les  schistes,  tels  qu'on  les  voit  sur  le  ruisseau 
de  Frédéric,  ainsi  que  dans  le  puits  est,  sont  recouverts  par  un 
conglomérat  gris-verdâtre  qui  a  presque  le  même  plongement, 
mais  ceci  ne  peut  être  qu'une  concordance  apparente,  car  les  deux 
séries  montrent  dans  d'autres  localités  un  manque  de  concordance 
marqué. 

Le  principal  point  d'intérêt  qui  s'attache  aux  mines  d'Albert 
est  l'existence  du  seul  gisement  d'albertite  exploitable  qui  se  ren- 
contre dans  toute  l'étendue  de  ceite  formation,  quoique  les  explo- 
rations que  l'on  poursuit  actuellement  au  moyen  du  perforateur 
diamanté  puissent  révéler  la  présence  d'autres  gisements  ailleurs. 
Il  a  été  fréquemment  parlé  de  la  valeur  et  de  l'importance  de  ce 
minéral  dans  les  rapports  de  différents  géologues,  et  nous  donnons 
dans  l'annexe  du  présent  rapport  plusieurs  analyses  faites  par 
di\ferses  personnes.  Quelques-uns  ont  cru  qu'il  occupait  l'axe 
d'une  anticlinale,  mais  quoique  en  certains  endroits  les  plonge- 
ments  des  strates  sur  les  côtés  opposés  des  veines  semblent  favo- 
riser cette  opinion  jusqu'à  un  certain  point,  des  observations 
soigneuses  faites  sur  le  cours  de  la  veine,  dans  ses  épontes,  mon- 
trent que  sur  la  plus  grande  partie  de  sa  marche  la  veine  coupe 
les  schistes  presque  directement  en  travers  de  leur  direction. 
L'on  voit  cela  spécialement  aux  extrémités  des  excavations.  Dans 
la  partie  ouest,  tandis  que  les  argiles  schisteuses  plongent  unifor- 
mément au  sud-ouest,  l'allure  de  la  veine  est  nord-est  ;  mais  à 
l'extrémité  est,  où  les  lits  plongent  de  10®  à  15®  au  sud  de  l'est, 
l'allure  de  la  veine  n'est  que  de  20®  au  nord  de  l'est.  En  tra- 
versant les  excavations  souterraines — faveur  que  nous  devons  à 
la  courtoisie  du  président  de  la  compagnie,  M.  G-ilbert,  de  St. 
Jean — nous  avons  trouvé  que  les  plongements  tournent  en  ordre 
régulier  de  l'ouest  à  l'est,  changeant  du  sud-ouest,  à  l'extrémité 
occidentale,  au  sud  vers  le  milieu,  et  tournant  au  S.  60®  E.  près 
du  puits  oriental. 

La  veine  est  d'une  grosseur  très  irrégulière,  car  elle  grossit  de 
quelques  pouces  à  dix  ou  quinze  pieds  dans  un  espace  de  quelques 
verges,  et  elle  est  aussi  très  disloquée  et  brisée  par  de  nombreuses 
failles;  elle  est  subitement  et  fréquemment  rejetée  parfois  d'un 
côté,  parfois  du  côté  opposé.  Près  du  puits  occidental  et  sur  sou 
prolongement  au  sud-ouest,  elle  suit  une  pente  presque  verticale 
en  descendant  jusqu'aux  plus  basses  fouilles,  tandis  que  dans  li  s 
parties  centrale  et  orientale,  elle  incline  rapidement,  par  un  détour 


iiAPPonT  Pau  mv.  I,.  w.  nAiLEv  et  n.  w.  ei,ls.  'ilT 

apparent,  vers  le  sud.  La  mine  est  maintenant  exploitée  à  une 
profondeur  de  1,260  pieds,  et  nn  troo  d'essai  pratiqué  dans  la 
partie  occidentale,  à  cent  pieds  plus  loin,  a  révélé  )a  continuation 
de  la  reine  dans  cette  direction.  Cependant,  elle  s'amincissait 
plus  au  fond  que  près  de  la  surface.  L'on  voit  un  trait  intéressant, 
qui  démontre  la  structure  veineuse  du  gisement,  dans  l'une  des 
galeries  inférieures,  qui  s'avance  au  sud-est  en  partant  du  puits 
occidental,  à  l,2t>0  pieds  de  profondeur.  Le  côté  sud  de  la  veine 
est  ici  rempli  d'albertite  sur  une  épaisseur  d'uu  pied  environ,  très 
comprimée,  tandis  que  le  reste  est  occupé  par  un  poudingue 
composé  de  fragments  anguleux  de  schiste  cimentés  dans  une  nf'fii'' 
pâte  d'albertite — la  veine  occupant  en  cet  endroit  une  position 
presque  verticale  et  ayant  de  trois  à  quatre  pieds  d'épaisseur.  De 
l'ouest  à  l'est,  la  veine  a  une  longueur  d'environ  2,800  pieds  en 
droite  ligne,  et  son  allure  d'une  extrémité  à  l'autre  est  de  vingt- 
trois  degrés  à  l'est  du  nord.  Dans  quelques  parties  des  galeries 
supérieures,  elle  a  une  épaisseur  de  quinze  pieds.  Dans  la  partie 
située  au  nord  du  puits  occidental,  l'on  voit  plusieurs  filons 
d'albertite  qui  courent  dans  la  direction  nord-est  ordinaire,  mais 
comme  on  ne  les  a  pas  dépouillés  sur  la  profondeur,  on  ne  peut 
rien  dire  de  leur  importance  économique. 

L'on  trouvera  quelques  observations  sur  les   caractères  et  le 
mode  d'existence  de  l'albertite  sous  la  rubrique  "Minéraux  utiles." 

Entre  les  mines  d'Albert  et  la  rivière  l'etitcodiac,  nous  n'avons 
rencontré  nulle  part  aucune  trace  des  schistes  d'Aîbert.  Sur 
certaines  parties  de  cet  espace,  les  roches  carbonifères  inférieures 
sont  complètement  cachées  par  les  lits  gris  superposés  du  grès 
raçulier  ;  mais  là  où  ces  derniers  sont  exposés  dans  les  vallées 
intermédiaires,  et  le  long  de  la  rive  ouest  de  la  rivière  Petitcodiac, 
ils  paraissent  tous  appartenir  aux  membres  plus  élevés  de  la 
formation,  car  ce  sont  des  conglomérats  rouges,  avec  schistes 
et  calcaires  rouges  et  bruns.  Ces  lits  montrent,  dans  !lf  ville 
d'Hîllsboro,  plusieurs  ondulations  basses,  ainsi  que  de  nombreux 
rejets  on  failles  d'une  plus  ou  moins  grande  étendue,  mais  il  est 
probable  qu'ils  reposent  partout  sur  les  argiles  schisteuses  d'Albert, 
à  des  profondeurs  plus  ou  moins  grandes  de  la  surface.  Cela  est 
partiellement  indiqué  par  le  prolongement,  à  travers  cet  espace, 
de  veines  d'albertite  et  l'existence  de  sources  de  pétrole,  qui";"-"' 
prennent  toutes,  sans  doute,  naissance  dans  les  schistes  en  question  ; 
mais  ce  fait  est  rendu  plus  évident  encore  par  ce  que  l'on  voit 
sur  le  côté  est  do  la  rivière  Petitcodiac,  dans  le  comié  de 
"Westmoreland: 


7t 


418  EXPLORATION   GÉOLOGIQIJB   DU   CANADA. 

Nous  avons  dit  dans  une  page  précédente  qae,  dans  ce  dernier 
comté,  l'on  peut  discerner  deux  lisières  d'argiles  schisteuses  d'Al- 
bert, qui  forment  en  apparence  les  côtés  d'un  large  bassin  géosyn- 
clinal, et  dont  l'une,  faisant  suite  à  celle  que  nous  venons  de  décrire, 
s'étend  à  travers  la  presqu'île  qui  sépare  les  rivières  Petitcodiac  et 
Memramcook,  tandis  que  l'autre,  qui  peut  être  le  prolongement 
de  la  lisière  plus  septentrionale,  ou  d'Elgin,  traverse  la  Petitcodiac 
à  Dover,  et,  se  courbant  ensuite  vers  le  sud,  tend  à  s'unir  à  la 
première. 

Les  premiers  affleurements  à  signaler  dans  la  plus  méridionale 
de  ces  deux  lisières  se  trouvent  dans  le  bas  de  l'établissement  de 
Béliveau,  et  presque  directement  en  face  du  quai  d'Edgett,  dans 
Lower-Hillsboro.  Ils  sont  ici  découverts  sur  un  espace  d'environ 
cent  acres,  d'un  contour  à  peu  près  triangulaire,  étant  bornés  à 
l'ouest  par  la  rivière,  au  sud-est  par  un  grand  coteau  de  grès 
meulier,  qui  recouvre  sans  concordance  les  schistes  en  les  croisant, 
et  au  nord  par  les  grès  marneux  et  schistes  brun-rougeâtre  et 
rouges  de  la  division  4.  De  même  qu'aux  mines  d'Albert,  les 
assises  sont  très  bouleversées  dans  toute  cette  superficie,  car  elles 
sont  rarement  inclinées  à  un  angle  de  moins  de  50',  et  parfois 
tout  à  fait  ou  presque  verticales,  tandis  qu'elles  montrent,  sur 
différents  points,  des  plissements  abrupts  et  des  preuves  de  failles 
plus  ou  moins  importantes.  On  a  supposé  qu'il  existait  en  cet 
endroit  un  axe  anticlinal  dans  les  schistes  exposés,  mais  nous 
n'avons  pu  en  trouver  de  preuve  positive,  car  bien  que  la  struc- 
ture générale  de  la  formation  carbonifère  inférieure  des  comtés 
d'Albert  et  de  Westmoreland  indique  une  série  de  replis  anticli- 
naux et  synclinaux,  tous  les  ploiements  des  assises,  dus  à  une 
pression  latérale,  que  l'on  rencontre  parfois,  paraissent  tout  à  fait 
locaux  et  n'affectent  généralement  que  quelques  vorges  des  lits, 
tandis  que  la  formation  exposée,  dans  son  ensemblo,  plonge  assez 
uniformément  au  nord.  Nous  sommes  portés  à  croire  que  la  série 
de  lits  observés  ici  forme  le  rebord  sud  d'un  grand  bassin,  dont 
le  côté  opposé  est  formé  par  les  lits  de  Dover.  Cependant,  il  est 
probable  que  certaines  parties  de  la  formation  sont  doublées  par 
des  ploiements  locaux,  ou  repétées  par  une  ou  plusieurs  failles. 

La  coupe  qui  suit,  mesurée  en  travers  de  la  direction,  et  le  long 
de  plusieurs  ravines  dans  lesquelles  les  argiles  schisteuses  sont 
mises  à  nu,  servira  à  mieux  faire  comprendre  la  structure  en  cet 
endroit.     La  série  est  ascendante  : — 


IIAPPOBT  PAU    MM.   !..    W.    HA[I:i-:V   ET    R.  W.    ELT.S.  4  l!l 

1.  CViiigloniérul  di"  buse  Bris-\i'ruûlrp,  dur,  KOQS-jiicenl  ol  près  ilii  ''uii 

piiiiil  do  contni;!,  inli^rslmtilif  avec.  Ipî  "(trgiles  scliisli.'usus 
d'Albert,"  [.longoant  N.  10"  (),  <  50^,  i;i  recouvert  sans  coiicor- 
danw  au  suJ  par  des  grès  meuliors  el  du  conglomérat  qui 
l^longL-ntS.  10°  E.  <  10».     Puissance  inconnue 

'î.  Arpiles  scliislPiiscs  d'Albert,  pn  lits  mince?  et  niassivi>s,  compre- 
nant des  replis  aigus  l'i  plusieurs  railles  (jui  font  répéter  li's  lits, 
le  tout  plongeant  d<i  N.  20°  0.  à  N.  20-  E.  <  50'  à  90',  et 
montrant  une  largeur  de  surrace  de 1,7WI 

1    Grès  bitumineux  el  cli'ngiiirux,  reposant  sans  concuntance  sur 

les  ar'loises,  el  [>loMgi'nnl  N.  <  fiO° 

La  position  des  argiles  schisteuses  d'Albert  sur  la  partie  infé- 
rieure de  la  rivière  Memramcook  correspond  de  très  près  à  l'allure 
des  lits  à  Béliveau,  et  indique  que  les  deux  séries,  quoique  partielle- 
ment couvertes  et  cachées  à  la  surface  par  la  crête  de  grès  meulier 
dont  il  a  été  question,  sont  continues  sous  cette  dernière.  Elles 
sont  le  mieux  exposées  sur  la  rive  de  la  Memramcook,  dans  l'i'ta- 
blissemeiit  de  Taylorvillc.  Un  examen  des  schistes  dans  cette  Taj- 
localité  démontre  bien  jusqu'à  quel  point  cette  série,  ici  comme 
ailleurs,  a  été  disloquée  et  brisée,  ce  qui  rend  tout  calcul  de  sa 
puissance  à  peu  près  impossible  et  fait  voir  la  structure  anticlinale 
de  la  formation,  et  que  les  lits  à  l'extrémité  nord  plongent  au  nord- 
ouest,  et  au  sud  à  l'extrémité  méridionale — de  nombreuses  failles  !■"► 
étant  visibles  sur  toute  la  longueur  de  l'affleurement.  Leur  coupe 
le  long  de  la  rivière  a  une  surfacj  de  2,300  pieds,  et  sur  leur 
versant  sud  elles  contiennent  plusieurs  bandes  très  riches  de 
schiste  bitumineux,  que  l'on  a  autrefois  exploité  sur  une  petite  ^-ii 
échelle.  La  richesse  de  ces  bandes  et  leur  proximité  d'un  endroit 
de  chargement  font  que  ces  schistes  devraient  avoir  une  grande 
valeur. 

Nous  passons  maintenant  à  l'examen  des  lits  de  Dover,  dont  il 
a  déjà  été  question  comme  formant  probablement  le  côté  ou 
rebord  nord  du  bassin  géosynclinal,  dont  les  lits  de  Béliveau 
forment  celui  du  sud.  Ces  lits,  tels  qu'ils  sont  exposés  sur  les 
bords  et  dans  le  lit  de  la  Petitcodiac,  à  l'embouchure  de  la  crique  ^^'" 
Rocheuse  et  vis-à-vis,  se  composent  en  [lartie  d'argiles  schisteuses'''"' 
du  caractère  ordinaire  gris  foncé  et  bitumineux,  mais  il  s'y 
trouve  interstratifié  des  grès  siliceux  et  calcarifères  durs,  qui  les 
séparent  aussi  d'un  massif  superposé,  mais  non-concordant,  de 
conglomérat  grisâtre  et  rougeâtre,  renfermant  des  cailloux  de 
jaspe  rouge,  syénite,  quartzite,  calcaire,  gneiss,  micaschiste  et 
antres  roches  métamorphiques,  ainsi  que  de  nombreux  morceaux 
du  limonite,  enipùtés  dans  une  matière  fortement  calcarifère.    Ces 


420 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


schistes  et  conglomérats  ont  tous  deux  un  plongement  très  irre- 
gulier,  leurs  arêtes  formant  une  courbe  double  ou  sigmoïde, 
avec,  cependant,  une  inclinaison  générale  au  sud-ouest,  à  des 
angles  variant  de  5^  à  30^. 

A  partir  du  bureau  de  poste  de  Dover,  près  duquel  se  trouve 
raffleurement,  les  schistes  paraissent  se  courber  vers  le  sud-est,  et 
ils  sont  bien  exposes  à  la  scierie  établie  sur  le  ruisseau  de  Colpitt, 
où  ils  sont  en  lits  minces,  avec  des  bandes  calcariferes,  et  plongent 
S.  30^  O.  <  20^.  On  peut  aussi  les  voir,  dans  une  même  direction 
générale,  vers  la  source  d'un  petit  ruisseau  qui  se  jette  dans  la 
Petitcodiac,  à  environ  deux  milles  au  sud  de  celui  de  Coljiitt, 
leur  pendage  variant  ici  de  S.  40^  O.  à  S.  20*^  O.  <  25^.  Finale- 
ment, et  toujours  sur  le  prolongement  de  la  même  lisière,  on  les 
voit  immédiatement  en  arrière  du  collège  de  St.  Joseph,  sur  un 
petit  ruisseau  qui  se  jette  dans  la  rivière  Memramcook.  A  partir 
du  voisinage  du  collège,  ils  s'étendent  jusqu'à  la  rivière  Mem- 
ramcook, qu'ils  traversent,  en  prenant  en  même  temps  un  plon- 
gement  plus  occidental,  et  ils  tendent  à  se  rapprocher  et  à  s'unir 
aux  lits  de  Taylorville.  Cependant,  on  ne  voit  pas  la  réunion  des 
deux  lisières,  vu  le  passage  des  strates  sous  les  lits  non-concordants 
du  grès  meulier,  qui,  à  une  légère  distance  à  l'est  de  la  rivière  en 
dernier  lieu  mentionnée,  entourent  complètement  le  bassin  de 
Bord  oriental  roches  carbouifèrcs  inférieures  et  en  forment  la  bordure  orientale. 

du  bil88lll. 


Colir-po  do 
St.  Joseph, 


llclatlons. 


nivir-re 
PoUet. 


Divisiofi  3. — Congloviérats  rouges. 

Nous  avons  dit  qu'en  différents  endroits  les  schistes  calcaréo- 
bitumineux,  ou  argiles  schisteuses  d'Albert,  qui  forment  la  seconde 
division  de  la  formation  carbonifère  inférieure,  sont  recouverts 
par  des  lits  de  conglomérat  d'un  rouge  plus  vif  et  d'une  compo- 
sition plus  variée  que  ceux  que  l'on  sait  reposer  sous  le  groupe 
en  dernier  lieu  mentionné.  Des  lits  que  l'on  croit  occuper  cette 
position  sont  visibles  en  rapport  avec  les  deux  lisières  de  schistes 
dont  il  est  question  dans  la  section  qui  précède,  mais  sont  parfois 
variables,  tant  sous  le  rapport  de  leur  distribution  que  sous  celui 
de  leur  puissance. 

Le  long  de  la  lisière  la  plus  septentrionale,  ou  d'Elgin,  des 
schistes  d'Albert,  les  meilleurs  affleurements  des  conglomérats  en 
question  sont  ceux  qui  se  présentent  sur  la  rivière  Follet,  laquelle, 
au  sud  d'Elgin-Corner,  coule  à  travers  une  gorge  très  remarquable 
et  pittoresque,  composée  de  ces  roches.  Ils  sont  d'un  caractère 
très  grossier,  renfermant  des  cailloux  de  toutes  grosseurs,  depuis 


uu  pwuue  wu  muius  jiu»4Uii  uuu&  nu  iruiB  pitjUH  ue  aiauieire,  jjeuc- 
ralement  bleu  arrondis,  et  embrassant  nue  grande  variété  de 
roches  (ardoises  grises  et  pourpres,  syénite  louge,  protogine, 
jaspe  rouge,  quartz,  épidote,  porphyre-feldspath),  qui  toutes 
paraissent  provenir  des  roches  de  la  Côte  et  éruptives  que  l'on 
voit  un  peu  plus  haut  sur  la  rivière,  et  contre  lesquelles  s'appuieut 
les  conglomérats.  Dans  la  partie  supérieure  de  cette  section,  et 
sur  une  distance  de  150  verges  plus  bas,  le  plongement  est  au 
nord  (N.  30**  E.  <  20°),  mais  en  descendant  la  rivière,  il  diminue 
de  beaucoup  aux  chutes  Gordon,  tandis  qu'à  environ  200  pieds  synninHi 
en  aval  des  chutes,  il  est  renversé  (S.  20'>  E.  <  10"  à  15*^)  etaonimi. 
devient  ensuite  S.  30'^  E.  <  60",  ce  qui  indique  une  synclinale. 
C'est  avec  une  inclinaison  sud  semblable,  quoique  à  un  angle 
encore  plus  élevé,  que  les  conglomérats  de  la  rive  gauche  ren- 
contrent, comme  nous  l'avons  déjà  dit,  une  étroite  bande  d'argiles 
schisteuses  d'Albert,  les  deux  séries  de  lits  étant  parfaitement 
concordantes  au  point  de  contact.  L'on  croit,  comme  nous  l'avons 
mentionné  plus  haut,  que  ces  schistes  indiquent  ici  une  ligne  de 
faille  ainsi  qu'une  anticlinale,  car  tandis  que  sur  la  rive  gauche 
ou  occidentale  le  plongement  est  sud  (S.  20°  E.  <:  60°  à  80"),  sur 
la  droite  il  est  encore  au  nord,  et  les  schistes  (qui  renferment  ici 
des  schistes  marneux  rouges,  etc.,  que  l'on  ne  voit  pas  sur  l'autre 
rive)  sont  encore  recouverts,  dans  cette  direction,  par  de  puissants 
lits  de  grossiers  conglomérats  très  semblables  à  ceux  du  voisinage 
des  chutes,  qui  plongent  N.  30°  O.  <  60°.  Plus  bas  sur  la  rivière, 
au  pout  et  en  aval,  ces  conglomérats  deviennent  plus  tins  et  sont 
suivis  par  les  grès  marneux  rouges  et  les  grès  meuliers  de  la 
division  4. 

A  l'est  et  à  l'ouest  de  la  rivière  Follet,  de  puissants  massifs  de 
conglomérat  sont  presque  partout  interposés  entre  les  schistes  et 
les  collines  métamorphiques.  Cependant,  comme  ils  sont  géné- 
ralement fort  boisés  et  ne  présentent  que  peu  d'affleurements, 
tandis  que  leur  structure  sur  la  rivière  Follet  rend  certain  qu'ils 
sont  disloqués  par  de  grandes  failles,  leurs  relations  avec  les 
autres  membres  de  la  formation  ne  peuvent  pas  toujours  être 
facilement  établies,  et  il  est  probable  qu'eu  certains  endroits  ils 
renferment  des  lits  qui  sont  plus  anciens,  de  même  qu'il  y  en  a 
de  plus  nouveaux,  que  les  schistes  d'Albert.  A  l'ouest  de  lai>'i;"-ii,'Hii; 
rivière  Follet,  ils  sont  le  mieux  exposés  le  long  du  côté  sud  du  f-""'*^' ■ 
ruisseau  qui  coule  à  travers  Elgin-Corner,  ou  ils  forment  une 
chaîne  de  collines  élevées;  et  ensuite  dans  la  partie  supérieure 
d'un  profond  ravin,  connu  sous  le  nom  de  Gavée  de  Montgomery, 


lu  même  rivière,  on  croit  qu'ils  comprennent  une  partie  des  lits 
qni  bordent  les  flancs  des  hautes  collines  immédiatement  au  sud 
de  Mapleton  et  snr  la  rivière  Coverdale. 

De  la  grande  superficie  des  roches  carbonifères  inférieures  qui 
existent  vers  les  sources  et  à  l'est  du  ruisseau  de  Presser,  et  qui 
forment  la  limite  occidentale  de  la  seconde  lisière  (ou  celle  du 
sud)  des  argiles  schisteuses  d'Albert,  une  bonne  partie  parait  être 
occupée  par  des  conglomérats  du  genre  ci-dessus  décrit,  et  qui 
sont  plus  récents  que  ces  schistes.  Leur  position  est  au  nord  de 
ces  derniers,  et  comme  ils  plongent  aussi  dans  cette  direction,  il 
est  probable  que  la  série  est  ici  régulière.  Elle  l'est  certainement 
à  la  crique  aux  Tortues,  oii  les  schistes  d'Albert,  qui  plongent  à 
un  angle  doux  (N.  <  15°),  sont  recouverts  par  des  conglomérats 
dont  le  pendage  est  à  peu  près  le  même  (N.  <;  10"),  et  peut-être 
aussi  à  Baltimore,  où  les  grès  à  grain  fin  qui  constituent  les  lits 
siipérieurs  de  la  formation  schisteuse — ici  d'une  couleur  grise  et 
propres  à  faire  des  meules  à  aiguiser — sont  encore  recouverts, 
d'abord  par  des  argiles  schisteuses  rouges  à  grain  fin,  et  ensuite 
par  des  conglomérats  rouges.  Ici,  cependant,  il  y  a  entre  les 
deux  roches  une  discordance  dans  le  plongement,  probablement 
due  à  une  faille,  car  les  grès  plongent  N.  <  40*^,  tandis  que  les  lits 
superposés,  à  une  dislance  de  deux  chaînes  seulement,  plongent 
N.-O.  <:  20°. 

Nous  avons  déjà  dit  qu'à  une  très  légère  distance  à  l'est  de 
l'établissement  de  Baltimore,  les  argiles  schisteuses  d'Albert,  qui 
prennent  ici  un  si  grand  développement,  disparaissent  entre  des 
crêtes  convergentes  de  conglomérats,  dont  l'une  est  plus  ancienne 
et  l'autre  probablement  plus  récente  que  ce  dernier  groupe,  et 
que  cette  relation  existe  probablement  sur  tonte  la  distance  entre 
cet  endroit  et  les  mines  d'Albert.  En  examinant  les  différents 
cours  d'eau  qui  traversent  cette  région,  et  qui  se  jettent  dans  la 
crique  "VVeldon,  les  schistes  ronge-brunîktre  qui  occupent  la  vallée 
de  cette  crique  sont  partout  bordés  au  sud  par  des  conglomérats 
qui,  comme  à  Itound-Hill,  s'élèvent  en  éminenecs  considérables. 
En  l'absence  de  bons  affleurements,  il  n'est  pas  facile  de  dire 
combien  de  ces  conglomérats  appartiennent  au  groupe  inférieur, 
■■ivei  combien  au  groupe  supérieur.  L'on  voit  peut-être  mieux  leurs 
rapports  dans  la  partie  supérieure  de  la  crique  'de  Pock,  où  des 
bancs  de  conglomérats  rougeûtres,  remplis  d'une  variété  de 
cailloux  de  la  Côte,  et  plongeant  E.  -î  iO'^,  sont  brusquement 
rencontrés  par  un  conglomérat  dur,  gris-verdàtre,  composé  presque 


•-  imgumuLH  un  scamie  griB,  piongeani  a.  lU"  u.  -^ 
•20°.  Noue  avons  déjà  décrit  les  relations  de  ces  conglomérats 
avec  les  argiles  schisteuses  d'Albert. 

Entre  les  mines  d'Albert  et  la  rivière  Petitcodiac,  des  conglo- 
mérats rouges,  qui  sont  probablement  ceux  de  la  division  III,  se 
rencontrent  en  différents  endroits  le  long  du  chemin  de  fer  des 
mines  et  dans  la  ville  de  Hillsboro,  Cependant,  comme  ils  sont 
intimement  associés,  dans  toute  cette  superficie,  avec  les  lits 
rouges,  sableux  et  marneux  de  la  division  IV,  et  qu'ils  sont,  comme 
ces  derniers,  excessivement  repliés  et  disloqués  par  des  failles,  on 
pourra  les  décrire  plus  avantageusement  en  rapport  avec  ces 
derniers. 

Division  IV.~  Lits  sableux  et  argileux,  rouges  et  gris. 

Les  conglomérats  routes  et  gris  qui,  comme  nous  l'avons  dit 
dans  la  section  précédente,  recouvrent  les  schistes  d'Albert  en 
plusieurs  endroits,  sont  eux-mêmes  suivis,  lorsqu'ils  sont  présents, 
par  une  série  de  sédiments  rouges  et  gris  quelque  peu  grossiers 
vers  la  base — consistant  en  fréquentes  alternances  de  conglomé- canutùres, 
rats  assez  fins,  avec  meulières  et  grès,  mais  qui  deviennent 
beaucoup  plus  fins  en  s'élevant,  et  embrassent  un  massif  coneidé- 
rable  de  schistes  tendres  et  délitables,  gris  et  rouge-brunàtre. 
Même  là  où  les  conglomérats  sont  absents,  ces  lits  sablonneux 
et  argileux  sont  très  généralement  présents,  et  ils  offrent  les 
mêmes  caractères  dans  tout  le  district  carbonifère  inférieur  du 
comté  d'Albert,  et  servent  de  guide  précieux  pour  déterminer  les 
relations  de  ses  différents  membres. 

Outre  l'abondance  des  fins  sédiments,  une  particularité  remar-  B(»ni],s 
quable  de  ce  groupe  est  la  grande  quantité  de  matière  calcarifère 
qu'il  renferme,  une  grande  partie  des  prétendus  grès  n'étant  en 
réalité  que  des  roches  sableuses  calcifères,  tandis  que  l'on  y  ren- 
contre assez  souvent  aussi  des  lits  de  vrai  calcaire  d'une  plus  ou 
moins  grande  étendue.  De  fait,  les  grands  lits  de  calcaire  et  do 
gypse,  dont  nous  parlerons  plus  loin  comme  se  trouvant  au  sommet 
de  la  formation,  peuvent  être  regardés  comme  faisant  partie  de 
cette  dernière,  quoique,  pour  plus  de  facilité  de  description,  et  à 
cause  de  leur  importance  au  point  de  vue  économique,  nous 
avons  cru  devoir  les  traiter  comme  division  distincte.  Un  autre 
fait  digne  de  remarque  dans  le  même  groupe  est  l'étendue  de  la 
dislocation  de  ces  derniers  par  des  forces  p^turbatrices  ;  les  lits  ^,"^\^^^^ 
les  plus  grossiers,  par  leurs  fréquents  et  abruptes  changements 
de  plongement,  indiqixant  l'existence  de  nombreuses  failles,  taii^i^ 


que  les  lits  plus  tendres  sont  remplis  de  nombreux  plissements 
aigus,  résultats  évidents  d'une  pression  latérale.  Par  suite  de  ces 
perturbations,  il  est  extrêmement  difficile  d'arriver  à  une  estima* 
tion  même  approximative  de  la  puissance  de  ce  groupe,  mais  en 
comparant  les  mesurages  faits  sur  différents  points,  nous  avons 
raison  de  croire  que  celle  que  nous  leur  assignons  à  la  page  402 
n'est  pas^  éloignée  de  la  vérité. 

Le  meilleur  affleurement  du  groupe  dans  la  division  nord,  ou 
d'Elgiii,  de  la  lisière  carbonifère  inférieure,  nous  est  offert  par  les 
cours  d'eau  de  la  partie  est  de  l'établissement  de  Mapleton,  et  a 
déjà  été  décrit  (coupe  page  407).  A  l'ouest  de  cette  localité,  les 
lits  sont  pour  la  plupart  cachés,  en  partie  sous  une  couche  de 
sédiments,  et  en  partie  sous  un  grès  meulier  superposé  et  non- 
concordant.  Cependant,  on  peut  les  voir  en  partie  le  long  de  la 
rivière  PoUet  (entre  le  pont  d'Elgin-Corner  et  celui  du  chemin 
de  Mapleton,  à  deux  milles  plus  bas),  et  mieux  encore  sur  le  cours 
d'eau  qui,  passant  à  travers  Elgin-Corner,  se  jette  dans  la  rivière 
PoUet,  à  une  courte  distance  à  l'est  de  ce  dernier.  Ce  cours  d'eau, 
dans  sa  partie  supérieure,  suit  de  très  près  la  direction  des  lits, 
qui  se  composent  ici  de  conglomérats  fins  et  de  grès  meuliers, 
FossiioH.  avec  quelques  grès  ordinaires,  et  ils  renferment  parfois  des  tiges 
de  plantes  et  même  de  petites  veines  de  houille  bitumineuse 
ordinaire.  Leur  plongement  général  est  au  nord-ouest  (N.  45^  à 
50^  O.  <  50^  à  75°),  mais  en  approchant  d'Elgin-Corner,  lé  cours 
d'eau  change  de  direction  et  traverse  les  lits  presque  obliquement, 
ce  qui  en  facilite  le  mesurage.  La  coupe  qui  suit,  s'étendant  d'un 
peu  en  amont  du  pont  sur  le  chemin  d'Anagance  jusqu'à  celui 
du  chemin  d'Elgin  à  Petitcodiac,  donnera  une  idée  de  la  nature 
des  lits  et  de  l'irrégularité  de  leur  pendage.  Ces  mesurages  ont 
été  faits  dans  une  direction  nord  (magnétique)  à  partir  du  coude 
du  cours  d'eau  en  amont  du  chemin  d'Anairance  : — 


( 'orner. 


PIEDS. 

Vm'-VT  ^*^"  ^^^'^  mouliprs  et  conplomôrats   gris  jusqu'au   chemin  d'Aganance. 

Plongement,  N.  35«  à  41P  0.<  70^ 1,100 

Conglomérat  gris-rougoiUre 150 

Assises  cachées  825 

Conglomérat  avec  cailloux  de  calcaire.     Plongement,  S.-E.<  5= 230 

As'iisps  cachées 420 

Grès  et  schistes  tendres,  brun-rougeâtre,  S.  75°  E.<  5° - 60 

Assises  cachées 470 

(Conglomérat  gris-rougedtre.     Plongement,  S.  75°  E.<  5° 60 

As.sist's  caché<»s 220 

Conglom^nit  et    grès  gris-rongeâlro.     Plongement,  N.   10°  E.  <  7°, 

changeant  à  IVxtrémité  à  N.  30°  0.  <  20° 60 

Assises  cacliéps  jusiji^'auchemin  de  Ter  d'Elgin.  Tranchée  dans  des 
conglomérats  et  grés  meuliers  rouges  et  frinhles,  avec  minres 
Touches  de  grès  et  schiste  rouges  et  gris.     Plongement,  N.  05*^ 

E.  vj  'i5° GGO 

A>sises  cachées  par  le  grès  meulier  


«■ 


£.nire  ieuimieiHinieai  ae  luapieiou  et  ceiai  au  ruisseau  ae 
Prosser,  les  lits  arénacés  et  marneux  de  la  division  4  ne  sont 
visibles  qu'en  quelqnes  endroits,  étant  apparemment  cachés  par 
les  grès  gris  des  grès  meuliers,  qui  se  rapprochent  ici  des  collines 
métamorphiques. 

Passant  à  la  seconde  lisière,  ou  celle  d'Hillsboro,  des  roches 
carbonifères  inférieures,  les  lits  de  la  division  4  sont  encore,  pour 
la  plupart,  absents  ou  cachés  dans  la  partie  située  à  l'ouest  de 
l'établissement  de  Baltimore,  de  même  qne  dans  celui-ci.  Â  l'est 
de  ce  dernier,  cependant,  ils  se  remontrent  de  nouveau  en  abon- 
dance, et  dans  le  reste  de  cette  paroisse,  ils  embrassent  la  plus 
grande  partie  des  sédiments  carbonifères  inférieurs.  Ils  sont  bien  cnque 
exposés  sur  le  cours  de  la  crique  Weldon,  qui  a  été  creusée,  sur 
presque  tout  son  parcours,  dans  les  lits  plus  tendres  (schistes 
brun-rougefttre),  mais  la  coupe  la  plus  complèie  se  trouve  sur  la 
crique  de  Peck,  l'un  de  ses  principaux  tributaires.  Ce  cours 
d'eau,  dans  sa  descente  des  collines  métamorphiques,  coule  obli- 
quement à  l'allure  des  lits,  qui,  par  cette  exposition,  montrent  la 
série  suivante,  mesurée  dans  une  direction  nord  (magnétique)  : — 


ArdOLSi^s  mélamorphiqucs  de  la  montagne  Calédonia,  N,  10"  E.  <  40° Cuupe  sur  I 

Conglomérat  gris-vordfllre  dur  de  la  division  1  ;  plongeraent,  N.  10°  i'^^"  '*'' 

o.  <a(p 400 

Conglomérat  gris;  N   35"  B.  <  10° 230 

Conglomérats  et  grès  meuliers  rouges  et  gris  ;  plongament,  E,  <|  20°_  1,0U0 
Grès  et  grès  mi;uliers  rouges,  en  dalles,  avec  minces  lits  de  scliistes 

brun-rougeAtre  et  empreintes  de  liges  de  plantes  ;  plongement, 

N,  Gif  B.<  30°  jusqu'au  pont 330 

G rùs  cl  schiste  brun-rougeâtre  ;  plongement,  N.  60"  E.  <  45" 300 

t>o  do       fortement  plissé 80 

Grës  et  scliistes  marneux,  tendres,  bruns,  très  contournés  par  endroits; 

plongemsnls  de  S.  80°B.  <40°à  N.  60"  B.  <  4S° 1,000 

Schistes  sableux  tendres  et  conglomérais  rougeAtree;  plongomenls 

de  N.  35°  0.  <  40°  à  N.<  80° 740 

Schistes  rouge-bruQâtre  ;  S.  60°  E.  <  40° 750 

Assises  cachées  ;  probablement  schistes  marneux  rouges,  jusqu'à  la 

crique  Weldon 600 

Les  roches  de  la  division  4,  sur  le  côté  est  de  la  rivière  Petit- 
codiac,  occupent  l'espace  triangulaire  situé  entre  les  deux  bandes 
d'argiles  schisteuses  d'Albert  que  nous  avons  décrites,  dans  les 
pages  précédentes,  comme  traversant  respectivement  Béliveau  et 
Dover.  Elles  sont  le  mieux  exposées  sur  le  bord  de  la  rivière, 
surtout  dans  le  premier  de  ces  établissements,  où  l'on  a  obtenu 
la  coupe  qui  suit.    L'on  remarquera  qu'ici,  comme  ailleurs,  le 


Coupo  sur  la  l'ivo  en  face  d'IIlll^lioro,  commentant  à  un  peLiL 
ruissiiau,  en  bas  lie  Bélivcau,  et  allant  au  nord.    Argiles  scliis- 

liîusus  bitumineuses  d'Albort.   Plongement,  N.  2<y>  O.  <  20° 

Assises  cac liées,  recouvertes  par  le  grès  meulier 2,000 

CirL'sgrismîi;aciJ,  bitumineux,  probablement  de  la  bande  oléagineuse, 

jusqu'il  la  faille,  N.  10"  E.<GÛ'> 330 

Conglomi^rat  gris-rougcilire,  très  grossier  à  la  base,  rempli  de  cailloui 
de  calcaire,  d'ardoise  noire  et  de  jaspe,  dans  une  pâte  calearirère 
et  sableuse  grise  ou  rougeâtre,  devenant  presque  un  calcaire  par 
endroits  ;  plongement,  N.  5"  E.  <  30°  ;  devient  sableux  et  plus 
lin  au  milieu,  avec  lits  marneu:t  minces  et  schistes  pourpres,  et 
ensuite  plus  grossier  dans  la  moitié  supérieure,  avec  caillous 
il'urdoisc,  d'ùpidole,  etc.,  et  une  ou  deux  petites  veines  d'alber- 

tito— le  plongement  changeant  au  K.  50°E.  <25° 6G0 

Lits  i-ouffeâlrcs  et  gris,  sa  bleu  \  et  marneux,  N.50=E.  <25= *0 

Do  do  do         do      avec  pli  anticlinal... 27 

Do         do  do     y  compris  une  synctiuale  aiguë,  dans  les  lits 

sableux  rougo-brunùtre 27 

'  Lils  rougciUres  et  gris,  presque  verticaux  Jusqu'à  la  raille;  tes  lits 
du  c  jté  sud  iilongent  8.  y°  E.  <  H 5"  ;  du  oûlÉ  nord,  Ils  plongent 

au  nord.     S'émletlanl  beaucoup  et  presque  verticaux 68 

Meulières  et  grès  gris;  S.  10°  E.  <  60°,iusqu^è  la  faille 70 

Gros  marneux  liruns  et  rouges;  S.  10°O.  <85'' 70 

Do  do  irréguliers  et  disloqués;  N.  65° 40 

Grès  micacé  gris  fl.  schiste  sableux,  y  compris  des  lits  de  schiste  gris 
foncé,  tiès  brisés;  |Uongemenl  au  bout,  N.-O.  < 65° jusqu'à  la 

faille : 225 

Schistes  gris,  bruns  et  pourpres,  lustrés,  excessivement  plissés;  N, 

3j°0.  <50= 250 

Seliistus  caillouteux  gris;  N,  5°  0.  <  40" 120 

Schistes  caillouteux  gris.  Plongeraent,  0.  10°  S.  <  35=  ;  se  courbant 

graduellement  autour  et  au-dessus  d'un  repli  vers  le  nord-ouest..         27 
Schiste?  gris,  en  lits  minces  et  lustn's,  e.tcessivemenl  plissés.     Plon- 
gement au  bout,  N.(i:i°  0.  <  35° !6â 

PreS'iue  sur  l'allure  de  lits  gris,  pourjirès  et  rouge-brunâtre,  souvent 
marqués  do  cannelures  lacustrales,  et  pyriteux.     Plongement, 

N.  l.;0°O.  <50'' 500 

Sur  des  lits  semblables.    Plong^îment,  au  bo»t,  N.  25°  O.  <  63= 380 

Jusqu'à  la  criijue i 300 

Schistes  marneux  brun-rougeâtre,  N.  30°  O.  <  30° 1,850 

Assises  cuchiiea,  probablement  les  mêmes,  jusqu'à  la  crique 150 

Assis<.'S  cachées— terrain  maréuagcux 2,000 

Grès  rougo-bi-unâire,  marneux  et  micacés,  et  schistes  avec  bandes 

grises.  N.50=O.<20= 550 

Lits  semblables— N.  <  20^ 175 

Do  Noml>reux  petits  rejets— N.  <  10= 140 

1)0  Faille— N.  10^  E.  <  40' 22 

Do  l'Mill^'— N.   IÙ-'E.<  10' 330 


Do                          do           — augmenle  à  S.  IIP  E.  <  45" 55 

ItaïiiK;  el  faille— ftnliclinale 

Grbs  et  schiste  marnciM   rouge-bicudtre.    Plongement  irrégulier. 

Les  lils  rouges  rencontrent  abruptement  les  lits  gris  au  bout 310 

Grt's  gris  cl  schistes  gris-bninaire—N.  4(PB.  <45= ■  5,i 

Schistes  gris  en  lits  minces  et  dalles  ;  plongement  irrëgulier,    Sério 
de  courbi'3  sur  l'allure.   Fentes  entre  les  lils  remplies  de  petites 

veines  de  calcaire  spalhique I.tâ 

Lils  siîmblablos 175 

Assises  cacbëes !)5 

Schistes  sableui  gris.    Plongeraent,  N.  «0°  B.  <  40= 10 

Assisos  cacliécs  jitsrpi'à 440 

Scliislos  gris,  sableus  et  micacés — N.  2B=  E.  <  30^                         i  .  .j. 
Do                    do      en  lits  minces  changeant  à  N.  35"  B.  <  20°  1  " 

Scliisles  bruns— fins— N.  30°  B.  <  55° 190 

Conglomérat  grossier,  rouge-brunâtre;  caillou»  de  syÉnite,  chlorile,  i 

gneiss,  ardoise  grise,  quartzite  ;  ptte  calcarifëre  dans  les  cristaux 

dcsimb— N,  30'>E.  <53° 660 

Les  roches  qui  représenteiit  la  quatrième  division  des  sédiments 
carbonifères  inférieurs  dans  la  vallée  de  la  rivière  Memramcook, 
sont  moins  bien  exposées  que  ne  le  sont  les  mêmes  lits  sur  la 
rivière  Petitcodiac.  Sur  une  grande  partie  de  cet  espace,  elles 
sont  cachées  par  des  alluvions  d'un  volume  remarquablement 
puissant,  qui,  provnnant  pour  la  plupart  des  grès  et  grès  meuliers 
gris  qui  se  trouvent  au  nord,  n'offrent  que  peu  ou  point  d'indica- 
tion de  la  nature  des  roches  qu'elles  recouvrent,  tandis  qu'en 
d'autres  endroits,  et  surtout  vers  le  sommet  des  collines  et  coteaux> 
elles  eoiit  immédiatement  recouvertes  par  les  mêmes  roches 
arénacées  in  situ.  Des  différentes  localités  dans  lesquelles  elles 
sont  exposées,  la  plus  intéressante,  peut-être,  se  trouve  près  du 
moulin  de  Calhouu,  sur  le  chemin  de  fer  Intercolonial,  à  environ 
quatre  milles  en  amout  de  la  gare  de  Memramcook,  et  près  de  laMemram- 
limite  nord-est  de  la  lisière  carbonifère  inférieure,  les  lits  qui 
atileureiit  ici  présentant  quelques  traits  particuliers  que  l'on  ne 
rencontre  pas  ailleurs.  A  une  légère  distance  au  sud  de  ce 
moulin,  le  chemin  de  fer  en  question,  qui  suit  la  rive  nord  do  la 
rivière,  a  été  construit,  sur  un  parcours  d'environ  un  demi-mille,  sur 
des  bancs  de  syénite  rouge,  partiellement  fine,  mais  pour  la  plupart  syontui. 
grossièrement  cristalline  ou  porphyritique,  et  qui  est  évidemment 
éruptive.  Ce  fait  est  remarquable  en  ce  que  c'est  la  seule  roche 
do  ce  genre  que  l'on  rencontre  à  l'ouest  du  ruisseau  de  Presser, 
dans  la  paroisse  d'Elgin,  comté  d'Albert.  L'on  ne  voit  pas  d'affleu- 
rements au  nord  de  celte  lisière  syénitique,  mais  immédiatement 
au  sud  se  trouve  la  série  suivante,  dont  les  caTactères  ont  évidem- 


£iJ\ 


ment  été  déterminés  par  la  nature  de  la  source  d'où  proviennent 
les  constituants  des  lits  : — 


Coupe  sur  le 
chemin  de  fer 
IntercoIouitU 
en  bas  du 
moulin  de 
Cal  hou  u. 


PIEDS. 

Conglomérai  syénitlque,  à  très  gros  éléments,  et  imparfaitement 
stratillé,  étant  exclusivement  composé  de  cailloux  syénitiques 
bien  roulés,  rouges  et  verts,  variant  en  grosseur  de  deux  pouces 
à  trois  pieds,  empâtés  dans  une  matrice  syénitique  graveleuse. 
Ce  conglomérat  s'appuie  directement  contre  des  bancs  massifs 
de  syénite  non-stratifiée,  et,  considéré  isolément  des  lits  qui 
suivent,  on  pourrait  facilement  le  prendre,  vu  la  grosseur  et  la 
distribution  irrégulière  de  ses  éléments,  pour  une  masse  d'allu- 
vions  non-strati(iées.  Plongement,  S.  20°  0.  <  80°.  Puissance...  20 

Espace  sans  aflîeurements  ;  probablement  occupé  par  des  lits  sembla- 
bles aux  suivants 210 

Grès  meuliers  granitiques  recomposés;  roches  d'aspect  granitoïde, 
mais  d'origine  fragmentaire,  variant  du  fin  au  grossier,  d'une 
couleur  gris-rougeàtre,  et  distinctement  stratifiées,  avec  lits 
intercalés  j)lus  minces  de  schistes  d'un  rouge-pourpre  foncé. 
Plongement,  S.  20°  O.  <  80°.    Puissance 200 

Assises  en  grande  partie  cacliées,  mais  comprenant  plusieurs  lits  de 

g.»*ès  pourpre,  presque  verticaux 500 

Grt's  pourpre  et  gris-pourpré,  avec  minces  lits  de  conglomérat,  ce 
dernier  étant  formé  de  débris  de  syénite  rouge;  et  renfermant 
aussi  plusieurs  lits  d'ardoise  pourpre,  de  dix  à  vingt  pieds  de 
largeur.  Les  lits  inférieurs  sont  presque  verticaux,  mais  le 
plongement  diminue.   S.  10°  à  15°  0.  <  60° 300  * 

Grès  et  scliistes  gris,  en  dalles 210 

Assises  cachées 765 

Lits  sableux  gris,  et  schistes  rouge-brunâtre.     (Plongement  comme 

ci-dessus) 200 

Assises  cachées 

Au  sud  de  cette  localité,  il  n'y  a  que  peu  d'affleurements  le  long 
de  la  rivière  et  du  chemin  de  fer,  mais  à  l'ouest  de  ceux-ci,  on  en 
trouve  plusieurs  le  long  des  différents  cours  d'eau  et  ravins  qui 
aboutissent  à  la  première  sur  son  côté  ouest.  Sur  le  plus  septen- 
trional de  ces  cours  d'eau,  au  moulin  de  Smith,  les  lits  sont  des 
conglomérats  rouges,  reposant  sur  des  grès  marneux  rouges  et 
recouverts  par  des  lits  rouges  sableux  et  schisteux,  et  ils  sont 
remarquables  autant  par  leur  manque  de  cohésion  que  par  leur 
attitude  presque  horizontale,  car  ils  ne  sont  guère  plus  agglutinés 
que  beaucoup  de  lits  de  graviers  |)ost-tertiaires,  tandis  que  leur 
plongement  ne  dépasse  pas  cinq  degrés.  (N.-O.  <  5®.)  Les  grès 
micacés  et  grès  du  grès  meulier  reposent  directement  sur 
Memramcook  ces  lits,  en  concordauce  apparente  avec  eux.     On  peut  voir  une 

supérieure.  .  i  i    i  i 

succession  semblable  presque  sur  chacun  des  nombreux  ravins 
qui  se  trouvent  des  deux  côtés  de  la  route  postale  qui  conduit  de 
la  rivière  Memramcook  à  Moncton,  sur  une  distance   de  trois 


milles  de  la  première  ;  et  ensuite  sur  la  partie  inierieure  de  la 
rivière  Memramcook,  des  deux  côtés  de  la  bande  de  schistes 
d'Albert  qui  s'étend  à  travers  rétablissement  de  Taylorville.  En 
ce  dernier  endroit,  des  conglomérats  d'un  rouge  vif,  composés  en 
très  grande  partie,  comme  ceux  du  moulin  de  Smith,  de  débris 
syénitiques,  empâtés  dans  une  matrice  très  calcarifère  et  souvent 
concrétionnée  (traversée  par  des  veines  d'albertite),  reposent 
directement  sur  les  schistes  d'Albert  et  sont  suivis,  en  montant, 
par  des  grès  marneux  rouge-brunâtre  et  des  grès  meuliers  bitumi- 
neux gris  (contenant  aussi  de  minces  veines  d'albertite),  ces 
derniers  appartenant  à  la  formation  du  grès  meulier  et  plongeant 
vers  le  sud,  avec  les  lits  rouges  sous-jacents,  à  un  angle  qui  ne 
dépasse  pas  huit  ou  dix  degrés. 

Il  est  remarquable  que  dans  presque  toute  cette  région  de  la 
Memramcook,  contrairement  à  ce  que  l'on  voit  sur  la  rivière 
Petitcodiac,  les  membres  les  plus  élevés  de  la  formation  carboni- 
fère inférieure  soient  aussi  horizontaux,  tandis  que  les  schistes  "'^^.^''''^"taiiic» 

'  -i  i\vs  lits. 

sous-jacents  soient  si  généralement  et  si  fortement  disloqués. 
Cependant,  nous  avons  déjà  signalé  un  cas  parallèle  à  Edgett's 
BlujQT,  dans  Lower-Hillsboro,  et  encore  dans  la  vallée  de  la  crique 
de  la  Demoiselle,  au  sud-ouest  des  mines  d'Albert.  Ces  faits, 
rapprochés  de  la  grande  rareté  des  argiles  schisteuses  d'Albert 
dans  l'immense  espace  occupé  par  ces  roches  rouges  dans  la 
paroisse  d'Hillsboro,  ou  ces  dernières  sont  inclinées  à  des  angles 
très  variés,  feraient  presque  supposer  que  ce  sont  deux  groupes 
non-concordants.  De  fait,  à  Taylorville,  l'un  repose  réellement 
sur  l'autre  sans  concordance. 

Les  roches  de  la  division  4,  le  long  du  côté  sud  de  la  vallée  de 
la  Memramcook,  sont  mal  exposées,  mais,  dans  ce  que  l'on  en  voit, 
elles  n'offrent  rien  de  particulièrement  intéressant.  On  peut  les 
voir  le  long  des  chemins  qui  se  dirigent  à  l'est  de  la  gare  de 
Memramcook,  où  elles  se  composent  de  schistes  et  de  grès  meuliers 
rouge-brunâtre,  et  renferment  à  un  endroit  une  veine  considérable 
de  baryte,  et  ensuite  le  long  du  ruisseau  du  moulin  de  Chapman, 
à  deux  milles  au  nord  de  Dorchester.  Une  lisière  irréiçulièrement  inimités  a 

T  .  ■      Mem- 

recourbée  de  coteaux  bas,  composée  de  grès  meulier  gris  à  gros  mmcook. 
grain,  et  s'étendant  à  partir  du  moulin  de  Calhoun,  au  nord  de 
Memramcook,  jusqu'au  village  de  Dorchester,  marque  dans  cette 
direction  les  limites  de  la  formation  carbonifère  inférieure. 


Nous  avons  dit  dans  les  pages  précédentes  que  les  rochee  carbo- 
nifères inférieures  des  comtés  d'Albert  et  de  Wesimoreland,  outre 
qu'elles  sont  partout  très  calcarlferes,  renferment  sur  plusieurs 
points  de  grands  gisements  de  calcaire  et  de  gypse. 

Il  semblerait  y  avoir  deux  sériels  distinctes  de  ces  assises 
calcaires,  différant  et  par  leur  caractères  et  par  leurs  associations, 
ainsi  que  par  leurs  relations  stratigraphiques, — l'une  étant 
massive,  de  couleur  gris-pâle  ou  blanche,  mais  légèrement  bitu- 
mineuse, et  renfermant  assez  fréquemment  de  grandes  quantités 
de  pétrosUex  et  de  jaspe, — tandis  que  l'autre  est  beaucoup  plus 
distinctement  et  plus  régulièrement  stratifiée,  feuilletée,  très  bitu- 
mineuse, et  par  conséquent  de  teintes  grises  et  gris  foncé,  dénuée 
de  pétrosilex  et  de  jaspe,  mais  associée  à  d'immenses  gisements 
de  gypse.  Cette  dernière  série  seule  constitue,  à  proprement 
parler,  la  cinquième  division  de  la  formation  carbonifère  inférieure, 
quoique,  à  cause  de  leurs  caractères  lithologiques,  toutes  deux  sont 
ici  considérées  ensemble.  La  première,  qui  parait  occuper  un 
horizon  un  peu  plus  bas,  est  ordinairement  iortement  inclinée  et 
très  toui-mentée  ;  tandis  que  la  dernière  ne  laisse  voir  que  des 
pendages  faibles,  et,  excepté  lorsqu'elle  est  couverte  par  des  lils 
de  gypse,  ou  parfois  de  schiste  rouge,  elle  est  immédiatement 
recouverte,  d'une  manière  concordante,  par  le  grès  meulier. 

Dans  la  lisière  occidentale  ou  d'Elgin  de  sédiments  carbonifères 
inlérieurs,  les  calcaires  sont  moins  apparents  que  dans  celle  de 
l'est.  Néanmoins,  on  peut  en  voir  de  petits  affleurements  de 
chaque  côté  de  la  rivière  PoUet,  près  de  l'endroit  où  cette 
dernière  est  traversée  par  le  chemin  de  Mapleton,  et  ensuite  près 
du  ruisseau  de  Prosser  (plongeant  ici  N.  <:  10*).  Dans  lapartie  est 
de  l'établissement  de  Mapleton,  il  y  a  aussi  des  lits  de  calcaire,  situf  s 
immédiatement  au  sud  de  la  vallée  occupée  par  les  schistes  d'Al- 
'  bert,  mais  ils  paraissent  être  d'une  origine  beaucoup  plus  ancienne, 
car  ils  sont  associés  à  une  étroite  lisière  de  conglomérat  très  dur 
et  obscurément  stratifié,  tout  à  fait  différent  de  celui  de  la  forma- 
tion carbonifère  inférieure  (qui  se  montre,  avec  ses  caractères 
ordinaires,  seulement  à  quelques  perches  au  sud),  tandis  que  le 
calcaire  lui-même  est  métamorphique,  étant  en  partie  distincte- 
ment cristallin,  d'un  blanc  sale,  avec  nuages  et  bandes  qui  sem- 
blent être  dus  à  un  graphite  impur  finement  disséminé.  Le 
nendaire  de  ces  lits  est  N.  10°  O.  ■<  45°. 


côté  ouest  de  la  crique  aux  Tortues,  et  à  peu  de  distance  de  la  maison  critiuo  anx 
de  la  veuve  Fillmore.  Ils  forment  ici  des  falaises  d'une  puissance 
d'environ  cinquante  pieds,  reposent  sur  des  conglomérats  rouges 
et  sont  recouverts  par  des  grès  meuliers.  Ils  sont  très  tourmentés, 
renferment  des  lits  feuilletés,  avec  torsions  locales,  et  abondent  en 
crevasses  et  creux,  dont  quelques-uns  sont  très  grands.  Sous  le 
rapport  de  la  couleur,  ils  sont  brun-rougeâtre  et  gris,  et  contien- 
nent de  nombreuses  coquilles  de  Terebratvla. 

A  l'est  de  la  crique  aux  Tortues,  et  vers  l'établissement  de 
Baltimore,  les  calcaires  de  la  formation  carbonifère  inférieure,  s'ils 
sont  présents,  sont  cachés  par  le  grès  meulier,  qui  s'étend  ici  vers 
le  sud  de  manière  à  rencontrer  presque  les  collines  métamor- 
phiques ;  mais  dans  la  partie  est  de  la  paroisse,  on  les  voit  de 
nouveau  près  des  mines  d'Albert  et  sur  différente  points  près  du 
village  d'Hillsboro.  Les  lits  près  des  mines  d'Albert  se  trouvent 
un  peu  à  l'est  et  au  sud-est  de  ces  dernières,  le  long  du  chemin 
à  lisses  qui  sert  au  transport  de  la  houille,  et  vers  la  partie  supé- 
rieure de  l'un  des  bras  de  la  crique  de  la  Demoiselle.  Ici,  comme 
à  la  crique  aux  Tortues,  ils  reposent  immédiatement  sur  des 
conglomérats  rouges,  remplis  de  cailloux  de  roches  de  la  Côte,  et 
sont  recouverts  par  un  conglomérat  très  tendre,  gris,  et  pas  très 
grossier,  qui  paraît  former  la  base  du  grès  meulier.  Tous  ces  lits 
sont  concordants  et  plongent  S.  40°  E.  <  10°.  Les  calcaires  et  les  ronK!omf.rnii 
,  grès  meuliers  qui  les  recouvrent  sont  remarquables  par  Ieuri>iouii.T  wm- 
caractère  fortement  bitumineux,  et,  surtout  ces  derniers,  ils  sont[';|'je*i'Ai- 
sillonnês  de  petites  veines  d'albertite. 

En  gagnant  au  sud  à  partir  des  mines  d'Albert,  et  en  traversant 
le  grand  coteau  de  conglomérat  rougeiltre  qui  les  bornent  dans 
cette  direction,  nous  trouvons  sur  le  versant  sud,  dans  un  petit 
bras  de  la  crique  de  Wilson,  les  conglomérats  recouverts  par  des 
calcaires  semblablables  à  ceux  de  la  crique  de  la  Demoiselle  ;  et 
ceux-ci  sont  à  leur  tour,  un  peu  plus  bas  et  sur  le  ruisseau  prin-i'iMirçiiii 
cipal,  recouverts  par  des  coteaux  de  plâtre,  formant  des  escarpe- wusi,ii. 
ments  de  60  à  150  pieds  de  hauteur,  et  qui  s'étendent  sur  une 
distance  d'un  mille  et  demi. 

Entre  la  vallée  delà  crique  de  la  Demoiselle  et  celle  de  l*î^|'',^il|'i|.';',  "'"'"'' 
rivière  Petitcodiac,  intervient,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  une 
crête  élevée  de  grès  meulier.  Du  côté  est  de  cette  crête,  l'on  peut 
voir  une  série  de  lits  semblable  à  la  précédente  sur  presque 
chacun  des  ravins  qui  existent  au  sud  et  à  l'est  des  principales 
carrières  de  plâtre,  et  surtout  te  long  du  chemin  à  lisses  qui  sert 


'1" 


Cftlonires 
bitumineux 
de  Ix>wer- 
Hillsboro. 


Ils  paraissent  former  ici  une  suite  de  basses  ondulations  (dont 
Tune,  synclinale  basse,  se  trouve  presque  au  point  de  bifurcation 
des  deux  branches  du  chemin  qui  conduisent  aux  carrières  est  et 
centre),  tandis  qu'un  peu  plus  à  Touest,  leur  plongement  est  plus 
uniformément  sud  ou  sud-ouest.  Dans  le  rarin,  près  de  l'ancienne 
carrière  aujourd'hui  abandonnée,  dans  Lower-Hillsboro,  les  cal- 
caires, reposant  directement  sur  les  conglomérats  rouges  et  mon- 
trant leur  stratification  régulière  et  leurs  feuillures,  ont  un 
affleurement  découvert  de  80  pieds,  avec  un  plongement  S.  10"^ 
E.  <  10^.  En  les  suivant  dans  cette  direction,  on  peut  les  voir 
former  les  sommets  presque  plats  des  diverses  collines  qui 
dominent  la  grande  route  dans  Lower-Hillsboro,  tandis  que  sous 
eux,  comme  à  la  mine  d'Albert  Est,  et  dans  les  ravins  au  sud,  se 
montrent  les  conglomérats  rouges  sur  lesquels  ils  reposent. 
Cependant,  ils  paraissent  ici  être  successivement  abaissés  par  une 
série  de  failles  dont  la  direction  générale  est  est  et  ouest.  Un 
fait  digne  de  remarque  dans  les  conglomérats,  c'est  que,  bien  que 
sous-jacents  aux  calcaires,  ils  renferment,  comme  à  Elgin,  outre 
leurs  autres  éléments  (fragments  de  feldspath  et  débris  syéni- 
tiquos),  de  nombreux  blocs  de  cette  même  roche  de  couleur  grise, 
rose  et  brune. 

Nous  n'avons  pu  trouver  aucun  moyen  de  mesurer  avec  exac- 
PuiRsance  des  titudc  la  puissancB  dcs.  lits  de  ffvpse  dans  aucune  des  localités 

ht8  de  pldtre.  *^  o- x^ 

ci-dessus,  mais  après  une  étude  générale  de  leurs  relations,  nous 
croyons  probable  qu'elle  ne  dépasse  pas  beaucoup,  au  maximum, 
une  centaine  de  pieds.  Dans  la  carrière  principale,  la  façade 
découverte  est  d'environ  soixante-dix  pieds,  mais  cela  ne  comprend 
pas  la  base  réelle,  tandis  que  les  lits  eux-mêmes,  quoique  distinc- 
tement stratifiés,  ont  un  pendage  très  irrégulier.  La  moitié 
inférieure  est  presque  toute  de  plâtre  dur  ou  anhydrite,  tandis 
que  celle  de  dessus  est  de  gypse  ordinaire.  Cependant,  elles 
sont  toutes  deux,  en  différents  points,  très  irrégulièrement 
bouleversées,  ou  même  diversement  entremêlées  dans  une  même 
masse.  Nous  n'avons  nulle  part  observé  le  contact  de  lits  immé- 
diatement superposés,  mais  par  suite  de  la  présence  de  schistes 
rouge-brunâtre  sur  le  flanc  de  la  côte  escarpée  qui  se  trouve 
immédiatement  en  arrière  de  la  carrière  principale,  mais  à  une 
hauteur  d'au  moins  150  pieds  au-dessus  du  faite  des  lits  de  gypse, 
il  semblerait  qu'au  moins  un  mince  dépôt  de  ces  sédiments  rouges 
intervient  ici  entre  ces  derniers  et  le  grès  meulier  superposé. 
D'autres  observations  sur  l'étendue,  le  caractère  et  les  variétés 


des  gisements  de  gypse  ci-deseus,  sont  faites  pins  loin  lorsque  nous 
traitons  de  leur  valeur  industrielle. 

Les  calcaires  qui  existent  dans  les  différentes  localités  ci-dessus 
décrites  sont  ceux  dont  il  a  déjà  été  question  comme  se  rencon- 
trant au  sommet  ou  près  du  sommet  de  la  formation  carbonifère 
inférieure  et  composant  son  cinquième  membre.  Outre  ceux-là, 
des  calcaires  d'un  caractère  tout  à  fait  difl'éreut,  et  qui  paraissent 
occuper  un  horizon  un  peu  plus  bas,  sont  visibles  dans  la  partie 
supérieure  d'Hillsboro  proprement  dit,  où  ils  sont  exposés  le  long 
d'un  petit  cours  d'eau  et  ravin,  immédiatement  au  nord  du 
chemin  de  Salera.  Ils  sont  massifs,  impurs  et  concrétionnés, 
plutôt  que  feuilletés,  et  ils  sont  recouverts  par  des  lits  de  schistes 
et  calcaires  rougeâtres  fins,  avec  bandes  et  nodules  Jaspés,  etiyin. 
plongeant  N.  25°0.  <JJ2''.  Bien  qu'ils  n'aient  pas  un  aspect 
bitumineux  bien  marqué,  des  forages  pratiqués  il  y  a  nombre 
d'années  dans  leur  voisinage  ont  donné  de  petites  quantités 
d'huile. 

Sur  le  côté  est  de  la  rivière  Petitcodiac,  les  seuls  endroits  où 
nous  ayons  observé  des  calcaires  sont  dans  la  partie  supérieure  de 
l'étabhssement  de  Béliveau,  près  du  chemin  qui  conduit  de  là  à 
Dover,  dans  Taylorville,  et  sur  le  côté  est  du  chemin  de  Memram- 
cook,  à  environ  trois  milles  en  haut  de  Dorchester.  Dans  chacune 
de  ces  localités,  ils  sont  alliés  aux  lits  rouges,  sableux  et  feuilletés 
de  la  division  4,  mais  tandis  que  ceux  de  Béliveau  sont  rouges  et 
massifs,  et,  comme  les  lits  correspondants  d'Hillsboro,  contiennent 
des  bandes  et  nodules  de  silex  et  de  chalcédoine,  ceux  du  voisi- c'iii';i 
nage  de  Dorchester  sont  gris  foncé,  feuilletés  et  bitumineux.  Ces'''i'" 
derniers  sont  auf-si  particuliers  en  ce  qu'ils  ne  sont  situés  qu'à  une 
légère  distance  au  sud  des  schistes  d'Albert,  et  en  ce  qu'ils 
ont,  comme  ces  derniers,  une  attitude  presque  verticale — (N.  5"^ 
0.<85^). 

Nous  n'avons  pas  trouvé  de  dépôts  de  gypse  eu  rapport  avec 
cette  partie  de  la  superlicie  carbonifère  inférieure. 

Formation  du  Grés  Meulier. 

Ce  groupe  de  roches.qui  forme  ta  base  de  la  véritable  formation 
carbonifère,  est  facilement  recoUnaissable  dans  le  sud-est  du 
Nouveau-Brunswick,  lorsqu'on  les  compare  aux  roches  carbo- 
nifères inférieures,  par  deux  caractères  distinctifs,  savoir  :  premiè-  CiU!.. 
rement,  par  leur  coujeur  grise,  ou,  rarement,  pouriire  pâle,  au  lieu 
d'une  couleur  rouge  ou  brun-rougeâtre,  et  secondement,  en  ce 

D  D 


le  aistrict  examine  aepassant  rarement  nuit  on  aix  aegres,  et 
étant  même  souvent  moindre. 

De  même  que  dans  d'autres  districts  carbonifères,  et  comme 
l'indique  leur  nom,  ces  roches  se  composent  en  grande  partie  de 
grès  siliceux  ou  meuliers,  à  gros  grains  ou  fins,  qui  fournissent 
d'excellents  matériaux  d'architecture,  mais,  surtout  vers  la  base, 
contiennent  beaucoup  de  lits  plus  grossiers,  ou  conglomérats, 
généralement  formés  en  grande  partie  de  cailloux  roulés  de  quartz 
blanc  dans  une  pâte  graveleuse,  qui  n'est  que  légèrement  calca- 
rifère.  En  beaucoup  d'endroits  on  ne  voit  pas  d'autres  lits,  le 
contraste  entre  les  grès  meuliers  et  les  strates  sous-jacentes  étant 
bien  marqué  ;  mais  ailleurs  et  surtout  vers  la  Petitcodiac  et  la 
Memramcook.  où  les  deux  formations  sont  presque  horizontales, 
et  en  apparence  concordantes,  une  transition  graduelle  de  l'une  à 
l'autre  n'est  pas  rare,  tant  pour  les  couleurs  que  pour  les  caractères, 
ce  qui  rend  difficile  d'établir  une  ligne  de  démarcation  positive. 

Distribition.  La  distribution  générale  de  ces  grès  meuliers  est  suffisamment 
indiquée  sur  la  carte  ci-jointe,  leur  bordure  sud  dans  la  plus 
grande  partie  du  comté  d'Albert  étant  approximativement  parallèle 
aux  collines  métamorphiques,  mais  avec  de  nombreuses  irrégula- 
rités; tandis  que  dans  la  partie  est  du  même  comté  et  dans 
Westmoreland,  ils  reparaissent  au  sud  et  à  l'est  de  la  lisière 
carbonifère  inférieure,  enclavant  de  grands  bassins  ou  recouvrant 
des  espaces  plus  ou  moins  isolés  occupés  par  des  roches  de  cette 
formation.  Leur  distribution  excessivement  irrégulière,  ainsi  que 
leurs  relations  avec  les  roches  sous-jacentes,  montrent  bien 
l'immense  dénudation  à  laquelle  tout  le  district  a  été  assujéti, 
ainsi  que  le  fait  qu'une  partie  de  cette  dénudation  doit  avoir  eu 
lieu  avant  le  dépôt  du  grès  meulier. 

n^n"^^^"  Quoique  beaucoup  moins    évidemment  bouleversées  que  la 

formation  sous-jacente,  les  roches  du  grès  meulier  ne  sont  cepen- 
dant pas  sans  offrir  des  signes  de  mouvements  et  de  dislocations. 
Cependant,  ces  signes  sont  beaucoup  plus  marqués  vers  l'extré- 
mité est  de  la  lisière  métamorphique,  dans  le  bas  d'Hillsboro, 
Hopewell  et  Dorchester,  que  le  long  de  son  côté  nord,  ou  dans 
des  endroits  fort  éloignés  d'elle,  et  indiquent  évidemment  un 
rapport  entre  l'existence  de  cet  axe  ferme  et  inflexible  et  le  siège 
de  ces  perturbations.  Nous  pouvons  ajouter  que,  dans  la  même 
région  (les  mines  d'Albert,  le  bas  d'Hillsboro  et  Béliveau),  les  lits 
inférieurs  du  grès  meulier  sont  fortement  chargés  de  matières 
bitumineuses  et  renferment  de  nombreuses  veinules  d'albertite. 


lions. 


Minéraux  UTILES  de  la  formation  Carbonifère  Inférieure. 

Ayant  décrit  autant  que  possible  la  distribution,  la  successiou 
et  la  puissance  relative  des  différents  membres  de  la  formation 
carbonifère  inférieure,  nous  allons  maintenant  dire  quelques  mots 
du  mode  d'existence,  de  l'étendue  et  de  la  valeur  de  ses  produits  T™'"' 
économiques.  Ceux-ci  comprennent  Valberlile,  les  schistes  bitu- 
mineux et  oléagineux  les  plus  riches,  le  pétrole  liquide,  le  calcaire 
et  le  gypse,  auxquels  il  faut  ajouter,  dans  la  formation  du  grès 
meulier,  d'immenses  lits  de  pierre  sableuse. 

La  Houille  ef  Albert  ou  Albertite. 

La  position  géologique  générale  de  cet  important  minéral — leoistni 
plus  précieux  de  tous  ceux  aujourd'hui  connus  dans  le  Nouveau. 
Brunswick,  et  an  mode  d'existence  et  à  l'étendue  probable  duquel 
les  travaux  dont  il  est  rendu  compte  dans  ce  rapport  ont  été 
spécialement  consacrés— a  été  suffisamment  indiquée  dans  les 
pages  précédentes,  dans  lesquelles  elle  a  été  décrite  comme  étant 
limitée,  pour  ce  qui  a  rapport  aux  plus  grands  gisements,  aux  soi- 
disant  argiles  schisteuses  ou  schistes  d'Albert,  quoiqu'il  se  trouve 
aussi  en  petites  quantités  dans  les  roches  carbonifères  inférieures 
superposées,  et  même  dans  les  lits  qui  forment  la  base  du  grès 
meulier.  Nous  avoiis  aussi  fait  voir  que,  géographiquement,  sa 
distribution  coïncide  avec  celle  des  schistes,  car  il  se  rencontre 
en  plus  ou  moins  grande  abondance,  dans  toute  la  lisière  de  ces 
roches,  mais,  sauf  peut-être  une  seule  exception  dans  le  comté  di' 
King,  jamais  sur  des  points  autres  que  ceux  où  l'on  a  raison  de 
croire  que  ces  roches  existent. 

La  question  de  l'existence  de  gisements  exploitables  de  ce 
minéral  autres  que  celui  qui  a  été  si  longtemps  et  si  avantageu- 
sement suivi  aux  mines  d'Albert,  près  d'HilIsboro,  entraîne,  à 
notre  avis,  l'étude  des  principaux  points  qui  suivent,  savoir: — 

1.  Les  caractères  physiques  et  chimiques  de  l'albertite  et  ses";;'^;;' 

rapports  avec  d'autres  minéraux,  comme  ayant  trait  à  la 
question  de  sou  origine. 

2.  Les  caractères  lithologiqnes  et  chimiques  des  lits  associés. 

comme  ayant  trait  à  la  question  de  la  source  du  minéral. 

3.  Les  relations  de  l'albertite  avec  les  strates  associées,  soit 

qu'elle  existe  en  veines  ou  en  véritables  lits. 

4.  Les  relations  des  gisements  d'albertite  avec  la  etnictnre 

géologique  générale  de   la  région,   comme    indiquant 
Vé2>oque  de  sa  formation. 


Caractères  physiques  et  chimiques  de  VAlbertile. 

Le  Dr.  Dawson,  dans  son  Acadian  Genlogy  (seconde  édition, 
page  236,)  fait  le  sommaire  suivant  de  ses  caractères  distinctifs  : — 

"Cette  substance  a,  eitérienrement,  une  apparence  assez  ana- 
logue à  l'asphalte  ordinaire  du  commerce  sous  ses  formes  les 
plus  pures,  mais  elle  est  beaucoup  moins  fusible  et  en  diEEere 
sous  le  rapport  de  la  composition  chimique.  Sa  cassure  est  con- 
choïde,  son  lustre  résineux,  'et  resplendissant  ou  luisant.  Sa 
couleur  et  sa  pondre  ou  sa  rayure  sur  la  porcelaine  est  noire,  et 
elle  est  parfaitement  opaque;  elle  est  très  cassante  et  est  disposée 
à  voler  en  fragments;  sa  dureté  est  3,  presque,  de  l'échelle  de 
Moh.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  108  à  111  (suivant  Jackson 
et  Hayes).  Elle  émet  une  odeur  bitumineuse,  et  lorsqu'on  la 
frotte,  elle  devient  électrique.  A  la  flamme  d'une  lampe  à  esprit 
de  vin,  elle  gonfle  et  émet  des  jets  de  gaz,  mais  ne  fond  pas  comme 
l'asphalte.  Dans  un  tube  clos,  cependant,  on  peut  la  fondre 
avec  un  peu  d'intumescence." 

A  ces  observations  du  Dr,  Dawson,  nous  pouvons  ajouler  que 
le  minéral  est  remarquable  pour  sa  parfaite  homogénéité,  aucune 
différence  appréciable  n'étant  visible  entre  des  échantillons  obtenus 
à  ou  vers  la  surface  et  ceux  pris  à  de  plus  grandes  profondeurs, 
soit  d'une  partie  de  la  veine,  soit  d'une  autre,  et  par  conséquent 
il  est  impossible  de  la  diviser  en  degrés  ou  qualités.  II  ne  montre 
aucune  trace  quelconque  de  feuillure,  mais  parfois  l'on  remarque 
dans  sa  cassure  une  tendance  à  la  structure  colonnaire,  les 
colonnes,  comme  dans  certains  dykes,  étant  à  angles  droits  des 
épontes  encaissantes.  Quoiqu'il  soit  généralement  de  la  dureté 
ci-dessus  mentionnée,  et  cassant,  on  le  trouve  parfois  assez  mou 
pour  que  l'on  puisse  le  plier  et  le  mâcher.  Sous  le  microscope,  il 
n'offre  aucune  trace  de  structure  végétale.* 

Quant  à  ses  caractères  chimiques,  nous  n'avons  pas  eu  l'occasion 
soit  de  vérifier,  soit  de  prouver  l'inexactitude  des  nombreuses 
assertions,  souvent  tout  à  feit  contradictoires,  qui  ont  été  faites  en 
différents  temps  dans  les  rapports  publiés  au  sujet  de  ce  minéral. 
Nous  donnons  dans  l'annexe  un  certain  nombre  d'analyses  faites 
par  difîérents  auteurs.     Tout  en  étant  susceptibles  de  différentes 

•  Le  Dr,  Jolin  Bacnn  aijiii,  dans  un  rapport  soumis  ù  rt'iioqii"  dii  prand  procès  (|iii 
eut  lieu  au  suji'l  de  tn  |iro|irl''ié  ilu  la  mine  d'Alhert  en  1851,  a  dit  qu'il  aMiii  di'cou- 
cimvert,  sous  lo  micrnscope,  un  tissu  fibreux  tonloumé,  des  loges  pI  des  vaisseaux 
dans  la  lioiiille  d'Albert,  mais  ci;la  n'a  pas  éié  reconnu  par  d'uuii'L's  oliservateurs,  l'i 
nous  croyons  (|U0  les  sjiccimeus  esaminés  par  le  Dr.  Bncon  dcv.Tii'ni  contenir  dos 


puisse  nécessairement  exclure  Topinion  que  nous  adoptons  ici, 
basée  sur  la  structure  et  les  relations  géologiques  de  Talbertite, 
que  cette  dernière  n'est  en  aucun  sens  une  véritable  houille,  mais 
plutôt  un  hydrocarbone  oxydé,  se  rattachant  à  Tasphalte  sans  y 
être  identique,  et  existant  à  une  certaine  péoque,  comme  le  pétrole, 
à  Tétat  de  fluidité  partielle  ou  complète. 

Caractères  des  argiles  schisteuses  (T Albert. 

Les  plus  importants  de  ces  caractères,  qui  distinguent  ce  groupe  caracti^res. 
de  roches  de  celles  avec  lesquelles  elles  sont  associées  dans  la 
formation  carbonifère  inférieure,  ont  déjà  été  décrits.  Leurs  traits 
les  plus  marqués  et  qui  se  rattachent  à  Torigine  et  à  l'existence 
de  Talbertite,  sont  :  1^  l'extrême  finesse  de  la  grande  masse  des 
sédiments  en  question,  ainsi  que  leur  parfaite  stratification  ;  2*^, 
la  grande  quantité  de  bitume  et  de  chaux  qu'elles  contiennent  ; 
et  3^,  l'abondance  de  poissons  fossiles  dans  beaucoup  de  leurs 
lits,  ainsi  que  la  rareté  comparative  des  débris  végétaux. 

D'après  la  première  de  ces  particularités,  ainsi  que  la  P^^is- J^^î^*^® 
sance  des  lits,  nous  ne  pouvons  qu'inférer  le  dépôt  constant  de 
ces  derniers  durant  un  espace  de  temps  prolongé,  et  dans  des 
conditions  de  tranquillité  générale,  c'est-à-dire,  à  l'abri  de  cou- 
rants puissants  ou  des  autres  influences  qui  déterminent  ordinai- 
rement l'accumulation  des  sédiments  grossiers.  Ces  conditions 
seraient  présentées,  dans  le  cas  de  dépôts  d'eau  douce,  par  un  lac, 
ou,  parmi  ceux  d'une  origine  strictement  marine,  seulement  dans 
des  baies  abritées  ou  dans  des  creux  profonds  loin  des  rives.  Il 
ne  paraît  guère  probable  que  des  strates  d'une  telle  étendue  et 
d'une  aussi  grande  puissance  puissent  être  le  résultat  d'un  mode 
de  dépôt  purement  lacustre,  tandis  que  l'existence  de  rides,  de 
tissures  de  vase,  et  d'autres  empreintes  de  même  genre,  indique 
aussi  clairement  que  ces  lits  ont  pris  naissance  dans  des  eaux 
peu  profondes.  En  outre,  s'ils  étaient  entièrement  marins,  nous 
en  rechercherions  naturellement  la  preuve  dans  le  fait  de  l'exis- 
tence de  coquilles  marines,  comme  celles  que  l'on  rencontre 
ailleurs  dans  la  formation  carbonifère  inférieure.  Dans  les  schistes  fossiicb. 
d'Albert,  les  fossiles  de  beaucoup  les  plus  nombreux  sont  les 
restes  de  poissons,  qui,  dans  certains  lits,  sont  en  quantités  presque 
incalculables,  et  dans  un  état  de  conservation  remarquable.  On 
les  a  rapportés  au  genre  Palœoniscus,  et  ils  ont  été  décrits  comme 
embrassant  plusieurs  espèces  ;  mais,  autant  que  nous  sachions, 


i38  EXPLORATION  GÉOLOGIQrE  DU   CANADA. 

ces  descriptions  n'ont  jamais  été  basées  sur  des  examens  critiques 
tels  qu'ils  pussent  suffire  à  indiquer  avec  certitude  soit  leur  véri- 
table parenté,  soit  les  conditions  de  leur  ensevelissement.  D'un 
autre  côté,  les  fossiles  végétaux  associés,  bien  qu'en  partie  distinc- 
tement terrestres,  sont  aussi  insuffisants  pour  décider  ce  point 
avec  certitude.  Parmi  ceux  que  Ton  rencontre  le  plus  fréquem- 
quemment,  sont  le  Lepidodendron  elegans  et  le  CycJopteris  Acadica — 
deux  fossiles  caractéristiques  de  la  formation  houillère  inférieure 
de  Dawson  ;  mais  tous  deux  sont  rares,  généralement  en  petits 
fragments,  et  renfermés  dans  les  schistes  d'une  manière  qui  indique 
que  leur  position  actuelle  est  le  résultat  d'un  transport.  En  sus 
de  ceux-ci,  il  y  a  un  fossile,  que  nous  avons  trouvé  à  Béliveau, 
qui  semblerait  indiquer  au  moins  une  origine  partiellement 
marine  pour  une  partie  des  schistes — car  c'est  en  apparence  une 
véritable  herbe  marine,  se  ramifiant  à  la  façon  des  dichotomes,  et 
pinnics         qui  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  quelques  espèces  du  ffenre 

marines.  ^  -^  ^  x  «■  o 

moderne  Polysiphonia. 

Origine.  Au  total,  uous   sommcs   portés  à  croire  que  ces  lits  ont  une 

origine  d'estuaire,  plutôt  que  marine  ou  lacustre,  et  qu'ils  ont  été 
déposés  successivement  dans  un  bassin  peu  profond,  mais  dont 
l'eau  se  retirait,  abondamment  rempli  de  poissons,  et  recevant  de 
temps  à  autre  des  débris  végétaux,  mais  soumis  parfois  à  des 
changements  qui,  par  la  formation  ou  l'enlèvement  de  ses  bar- 
rières, pouvaient  causer,  par  l'altération  des  eaux  qu'il  contenait, 
soit  en  profondeur  ou  en  pureté,  la  destruction  spontanée  et  l'en- 
sevelissement des  espèces  qui  s'y  trouvaient.  Nous  devons 
ajouter  que,  d'après  l'opinion  du  Dr.  Dawson,  qui  regarde  aussi 
,  maintenant  l'albertite  comme  un  pétrole  altéré,  toute  la  série  des 

schistes  représente  des  couches  de  vase,  chargée  d'une  grande 
quantité  de  matière  végétale  finement  broyée,  de  la  nature  de 
la  vase  de  tourbe,  qui  est  devenue  complètement  imprégnée  de 
bitume  ;  et  cette  opinion  est  fortement  appuyée  par  le  fait  que 
quelques  parties  des  schistes,  qui,  surtout  lorsqu'ils  sont  exposés 
à  l'action  de  la  température,  offi*ent  souvent  une  apparence  qui 
rappelle  vivement  quelques  variétés  de  lignite  ou  houille  brune, 
ou  même  du  bois  ordinaire  non  altéré. 

Bitume.  La  quantité  de  bituipe  contenue  dans  les  schistes  d'Albert, 

quoique  partout  considérable,  est  beaucoup  plus  grande  en 
certains  endroits  qu'en  d'autres.  Parmi  ceux  où  il  est  particulière- 
ment abondant,  nous  pouvons  mentionner  Baltimore,  les  mines 
d'Albert,  Béliveau  et  Taylorville,  sur  la  Memramcook,  au  sujet 
desquels  nous  donnons  des  détails  plus  loin.     Ce  sont  les  mêmes 


RAPPORT   PAR    MM.   L.   W.   BAILBY   ET   H.  W.   ELLS.  430 

localités,  sauf  la  première,  dans  lesquelles  on  a  rencontré  l'alber- 
tite  en  plus  grande  abondance,  ainsi  que  celles  dans  lesquelles 
les  grès  associés  sont  le  plus  fortement  imprégnés  de  pétrole  ou 
de  gaz  inflammables — faits  qui  indiquent  évidemment,  à  Tégard 
de  ces  difiérents  produits,  une  communauté  d'origine. 

Mode  dexistence  de   rAlberlile,  et  ses  relations   avec   les   couches 

associées. 

D'après  la  description  que  nous  avons  faite  de  lamine  d'Albert  Prouve  de  la 

^   -  *  structure 

a  la  page  415,  il  ne  peut  plus  y  avoir  de  doute,  croyons-nous,  que  j;^*/,^**};^^'  *^^' 
le  gisement,  qui  est  ici  exploité  sur  une  si  grande  échelle,  est  une  ^'^^^^«''*- 
véritable  veine  qui  remplit  des  fissures  irrégulières  au  milieu  de 
strates  excessivement  bouleversées,  et  qu'elle  ne  présente  aucune 
analogie  avec  un  lit  de  houille  ordinaire.  Les  principaux  faits, 
en  partie  visibles  dans  la  mine,  et  sur  lesquels  nous  basons  cette 
assertion,  peuvent  être  sommairement  exposés  comme  suit  : — 

1.  Absence  complète  de  correspondance  entre  Tallure  du  gisement, 

comme  ensemble,  et  celle  des  schistes  encaissants — ces  der- 
niers présentant  une  suite  de  ploiements  et  une  courbure 
générale  dans  la  direction  des  lits,  tandis  que  la  marche 
de  la  veine  d'albertite  est  approximativement  uniforme  et 
croise  ces  replis  à  des  angles  variés. 

2.  Le  manque  fréquent  de  concordance  entre  Tinclinaison  de  la 
veine  et  celle  des  strates  encaissantes — la  première,  bien  que 
parfois  approximativement  parallèle  à  ces  strates,  étant 
ailleurs  en  contact  immédiat  avec  leurs  tranches. 

3.  Une  structure  anticlinale  générale  dans  les  schistes,  avec  de 
fréquentes  failles — ces  conditions  étant  favorables  à  la  pro- 
duction de  fissures  et  à  la  formation  de  veines  minérales. 

4.  Grande  variabilité  dans  l'épaisseur  de  la  veine,  tant  horizon- 
talement que  verticalement,  et  même  dans  des  espaces 
limités — ces  variations  paraissant  être  dues,  dans  tous  les 
cas,  aux  mouvements  qui  ont  bouleversé  les  lits  associés. 

5.  L'existence  de  ce  que  l'on  peut   proprement  appeler  des 

brèches  d'albertite,  c'est-à-dire,  de  masses  de  schistes,  souvent 
brisées  en  menues  parcelles  et  dispersées,  mais  dont  les 
fragments  anguleux  ont  plus  tard  été  cimentés  de  nouveau 
par  l'albertite. 

6.  L'absence  de  véritable  argile  inférieure  en  rapport  avec  la 
veine,  bien  qu'en  certains  endroits  de  minces  couches  d'argile, 
analogue  à  la  semelle  des  veines  ordinaires,  interviennent 
entre  cette  dernière  et  les  épontes. 


4  50  EXPLORATION    (iÉOLOOKjCE    DtJ    CANADA. 

7.  L'existence  de  plans  de  dinsions  dans  l'albertite  transversale- 

ment à  l'allure  de  la  veine,  et  perpendiculaires  aux  épontes. 

8.  L'existence  de  "  loups  "  ou  de  masses  détachées  des  épontes, 

encaissés  dans  l'albertite,  tandis  que  cette  dernière,  en  quel- 
ques cas,  remplit  les  cavités  anguleuses  laissées  par  la  chute 
de  ces  "  loups." 

Kpr»qu.;  do  la  E^  g^s  dcs  iudicatious  ainsi  offertes  au  suiet  de  l'oricrine  vei- 
nousc  générale  du  gisement  en  question,  nous  pensons  que  les 
mômes  faits  sont  aussi  de  nature  à  nous  faire  croire  qu'il  est  de 
formation  plus  moderne  que  celle  des  lits  qui  y  sont  associés.  De 
fait,  cette  conclusion  est  la  conséquence  nécessaire  de  l'autre.  Il 
est  probable  que  l'infiltration  du  pétrole  ou  de  la  matière  bitumi- 
neuse a  commencé  en  même  temps  que  les  premiers  mouvements 
des  schistes  qui  ont  ouvert  les  lits,  ou  que  ceux-ci,  en  glissant, 
ont  produit  des  failles  et  dislocations,  et  que  ces  mouvements  se 
sont  bornés  pour  la  plupart  à  la  période  qui  a  suivi  immédiate- 
mont  le  dépôt  des  schistes.  Que  cette  infiltration  se  soit  continuée, 
cependant,  jusqu'à  une  époque  beaucoup  plus  avancée,  et  dans 
un  temps  où  ces  mouvements  avaient  cessé  pour  la  plupart,  est 
évidemment  démontré  par  le  fait  de  l'existence  du  minéral  dans 
le  grès  meulier  superposé  et  non-concordant,  non-seulement  en 
grains  épars,  mais  sous  forme  de  veines  bien  définies,  dont  le 
caractère  est  semblable,  et  dont  la  direction  générale  coïncide 
avec  la  principale  veine  d'albertite  aux  mines  d'Albert. 

ophiioiis  Nous  devons  dire  ici  que  les  faits  que  nous  avons  observés  ne 

corroborent  aucunement  l'opinion  exprimée  par  quelques  auteurs, 
que  l'albertite  ne  provient  pas  des  schistes  bitumineux  dans 
lesquels  elle  se  trouve  maintenant,  mais  bien  des  assises  dévo- 
niennes  sous-jacentes.  Pour  détruire  une  pareille  supposition,  il 
sufiît  de  dire  que  l'on  ne  connaît  l'existence  de  strates  dévoniennes 
dans  aucune  partie  des  environs,  ni  même  à  plusieurs  milles 
des  gisements  d'albertite,  celles  que  l'on  avait  dit  être  de  cet  âge 
ayant  depuis  été  reconnues  comme  étant  d'une  bien  plus  grande 
antiquité  ;  et,  de  plus,  que  quel  que  soit  l'Age  des  ardoises  et 
schistes  contre  lesquels  s'appuient  les  roches  carbonifères  infé- 
rieures, leur  métamorphisme,  rapproché  de  leur  manque  de 
concordance  avec  ce  dernier  groupe,  écarte  toute  idée  qu'elles 
ont  été  la  source  d'où  les  bitumes  des  argiles  schisteuses  d'Albert 
et  de  leurs  strates  associées  ont  été  tirés.  Ce  métamorphisme  est 
tellement  marqué,  même  dans  le  cas  des  assises  dévoniennes 
incontestées  les  plus  rapprochées, — celles  du  comté  de  St.  Jean, — 


!iMU'rlruro« 
Mir  la  source 
du  biluiiie. 


RAPPORT   PAR    MM.    L.    W.   BAILEY   ET   R.   W.   ELLS.  441 

que  ces  assises,  également  non- concordantes  avec  les  sédiments 
carbonifères  inférieurs,  ont  perdu  toute  trace  de  matière  bitumi- 
neuse, les  troncs  d'arbres  qu'elles  renferment  ayant  été  convertis 
en  anthracite,  et  les  frondes  de  fougères  en  graphite.  Les  seuls 
faits  que  nous  connaissions  qui  puissent  donner  quelque  plausi- 
bilité  à  ridée  que  Talbertite  a  pu  provenir  de  couches  sous- 
jacentes,  sont  ceux  que  Ton  trouve  dans  une  localité  située  en 
dehors  de  la  région  comprise  dans  ce  rapport,  dans  rétablissement 
des  Artisans  {Méchantes'  Seulement),  comté  de  King,  et  nous^'^'J^nJ'^'ios 
croyons  que  ces  faits  eux-mêmes  sont  susceptibles  d'une  interpré- 
tation différente.  A  deux  endroits  dans  cette  colonie,  c'est-à-dire, 
sur  les  propriétés  de  Martin  et  d'Owen,de  petites  veines  d'alber-  Ai»iortite 

dans  les 

tite  ont  été  observées  dans  les  anciennes  ardoises  crises  et  les ^othes  mc.ta- 

°  morphl<ïueH. 

schistes  chloritiques,  mais  dans  tous  deux  elles  se  trouvent  sur  la 
ligne  de  contact,  ou  tout  auprès,  entre  ces  roches  métamorphiques 
et  les  assises  carbonifères  inférieures  superposées,  tandis  que  sur 
le  grand  espace  qui  est  occupé,  au  sud,  par  des  roches  de  même 
nature,  nous  n'avons  nulle  part  rencontré  de  veines  de  ce  genre. 
Sur  la  propriété  d'Owen,  du  moins,  on  ne  peut  guère  douter 
qu'il  faille  chercher  la  source  des  Viôines  d'albertite  qui  s'y 
trouvent  dans  la  formation  carbonifère  inférieure,  car  outre  une 
petite  veine  (un  seizième  de  pouce)  contenue  dans  les  ardoises,  il 
y  a  une  étroite  lisière  de  conglomérat  semblable  à  tous  égards  à 
l'une  de  celles  qui  existent  près  de  la  mine  d'Albert,  et  qui, 
comme  ces  dernières,  contient  aussi  des  veines  irrégulières 
d'albertite.  Elle  paraît  être  encaissée  entre  des  murs  parallèles 
d'ardoises  (plongeant  N.  20^  0.  <  55^),  et  a  l'apparence  d'un  lit 
concordant,  mais  est  d'un  caractère  tout  à  fait  dittérent  et  constitue 
probablement  le  membre  supérieur  de  la  formation  carbonifère 
inférieure,  qui  occupe  ici  un  bassin  de  forme  irrégulière  dans  ces 
plus  anciennes  roches.  On  ne  voit  de  schistes  ni  à  l'un  ni  à 
l'autre  de  ces  deux  endroits,  mais  leur  absence  peut  s'expliquer 
par  une  pareille  supposition. 

Adoptant  donc  l'opinion  ci-dessus  exprimée,  que  les  gisements 
d'albertite  représentent  de  vraies  veines  de  matière  bitumineuse, 
provenant  des  schistes  d'Albert  associés,  mais  d'origine  subsé- 
quente, il  nous  reste  à  examiner  l'importante  question  de  savoir 
si  le  dépôt  primitif  de  ce  minéral,  si  longtemps  et  si  avantageuse- 
ment exploité  à  lamine  d'Albert,  est  le  seul  gisement  considérable 
de  ce  genre,  ou  si  l'on  ne  peut  espérer  en  trouver  d'autres  d'une 
égale  étendue  ou  valeur. 

En  réponse  à  cette  question,  nous  pouvons  observer,  en  premier 


442 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


puiuts. 


lieu,  qu'en  tant  qu'une  correspondance  de  conditions  peut  être 
regardée  comme  devant  produire  des  résultats  identiques,  il  y  a 
tout  lieu  de  croire  qu'il  existe  réellement  divers  gisements 
d'albertite.  Il  serait  difficile  de  dire  en  quoi  les  argiles  schisteuses 
d'Elgin,  de  Baltimore,  de  Béliveau  ou  de  Memramcook  diffèrent 
de  celles  des  mines  d'Albert,  soit  sous  le  rapport  du  caractère,  de 
la  puissance,  de  la  quantité  de  bitume  qu'elles  renferment,  soit 
sous  celui  des  perturbations  physiques  qu'elles  ont  éprouvé.  A 
Baltimore,  la  proportion  de  bitume  qu'elles  contiennent,  paraîtrait 
même  plus  grande  que  dans  la  dernière  localité.  Dans  tous  ces 
endroits,  les  lits  ont  été  profondément  bouleversés  ;  ils  sont  pleins 
de  replis  et  rides  abruptes,  et  ils  ont  été  disloqués  par  de  nom- 
breuses failles,  comme  il  s'en  produirait  naturellement  à  la  suite 
de  fissures  plus  ou  moins  étendues,  pour  être  ensuite  remplies 
Kxistonoodo  par  dcs  matièfcs  étrangères.  Et  le  fait  que  les  conditions  spéciales 
dirtérents  nécessaircs  a  la  production  de  1  albertite  même  existaient  égale- 
ment sur  ces  points,  est  prouvé  par  la  présence  réelle  de  petites 
veines  de  ce  minéral  à  trois  d'entre  eux,  très  éloignés  les  uns  des 
autres,  tandis  que  dans  l'établissement  des  Artisans,  dans  le  comté 
de  King,  l'on  rencontre  des  veines  semblables,  et  même  encore 
plus  loin,  à  la  gare  d'Apohaqui,  dans  le  même  comté,  aune 
distance  d'au  moins  soixante  milles  des  veines  les  plus  orientales 
sur  la  Memramcook.  Il  est  vrai  qu'aux  mines  d'Albert  les 
preuves  d'une  structure  anticlinale  sont  plus  évidentes  qu'ailleurs, 
et  l'on  a  donné  beaucoup  d'importance  à  ce  fait,  mais  il  n'est  pas 
vrai,  même  là,  que  la  fissure  occupée  par  l'albertite  corresponde  à 
l'axe  de  cette  anticlinale,  et  elle  peut  n'avoir  aucun  rapport  avec 
elle.  S'il  existe  quelque  différence,  elle  se  trouve  dans  la  posi- 
tion particulière  de  la  mine  d'Albert,  à  son  extrême  bout  est,  et 
dans  le  voisinage  immédiat  de  la  grande  lisière  de  roches  méta- 
morphiques, qui  s'étend  à  l'est  depuis  près  de  St.  Jean  jusqu'à  la 
montagne  Calédonia,  laquelle  a  probablement  eu  une  influence 
déterminante  à  propos  des  mouvements  physiques  auxquels  cette 
région  a  été  assujétie;  mais  nous  ne  sommes  pas  prêts  à  dire  si 
cette  circonstance  mérite  ■  grand  poids  ou  non,  au  sujet  de  l'exis- 
tence de  l'albertite.  Le  fait  que  l'allure  de  la  veine  aux  mines  d'Al- 
bert, et  de  son  apparent  prolongement  à  l'est  par  la  mine  d'Albert 
Est  jusqu'à  Memramcook,  coïncide  de  très  près  à  celle  de  l'axe  de 
cette  chaîne,  peut  cependant  avoir  quelque  rapport  avec  ce  sujet. 
Il  est  évident,  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire,  que  dans  les 


ProbobllltCs 
«le  son 
existence. 


lies  futnros 
exi)loratir)ns 


îîornïes  aux^  cxploratious  quc  l'on  pourra  faire  à  l'avenir  à  la  recherche  de  ce 
minéral,  l'on  devrait  s'en  tenir,  autant  q^e  possible,  aux  argilesi 


schistes 
d'Albert. 


Rapport  par  mm.  l.  w.  railey  et  r.  w.  ells.  443 

scliisteuîï'es  d'Albert,  source  originaire  de  Talbertite,  oti  à  leur 
voisinage  immédiat.  Il  est  vrai  que  Ton  a  trouvé  de  petites  veines 
de  cette  dernière  qui  pénétraient  les  sédiments  rouges  superposés, 
et  même  le  grès  meulier,  mais  seulement  à  des  points  où  l'on  a 
raison  de  croire  que  ceux-ci  reposent  sur  les  schistes  au-dessous, 
tandis  que  dans  le  cas  de  son  existence  dans  le  conglomérat  et 
Tardoise,  à  l'établissement  des  Artisans,  dont  nous  avons  parlé  plus 
haut,  il  est  probable  qu'il  existe  une  association  identique.     11  est 
de  plus  évident  que  les  endroits  où  Talbertite  doit  le  plus  proba- 
blement se  rencontrer  sont  ceux  où  il  y  a  le  plus  de  signes  de 
perturbations  physiques,  tels  que  des  ploiements  et  déchirures. 
Les  positions  de  quelques-uns  des  plus  importants  de  ces  replis  et 
lignes  de  failles,  en  tant  que  nous  avons  pu  les  constater,  sont 
indiquées  sur  les  cartes  ci-jointes,  mais  dans  l'état  de  boisement 
actuel  d'un   grande  partie  de   la   contrée   dans   laquelle   ils  se 
rencontrent,  ces  indications  ne  sont  nécessairement  qu'approxima- 
tives.    Il  faut  aussi  •  probablement  attacher  quelque  importance 
à  la  quantité  relative  de  bitume  que  contiennent  les  schistes  sur 
différents  points,  ainsi  qu'à  la  présence  de  sources  de  pétrole  et  de 
jets  de  gaz  inflammable.     Ces  derniers  sont  presque  exclusive- 
ment bornés  aux  parties  les  plus  orientales  de  la  lisière,  et  c'est 
aussi  là,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  que  le  bitume  a  le 
plus  fortement  pénétré  les  strates  superposées.     En  somme,  nous^/o<ïf«^'»n- 
croyons,  après  une  étude  soigneuse  de  toute  la  région,  que  ces 
parties  orientales,  et  particulièrement  le  district  situé  entre   la 
mine  d'Albert  et  la  rivière  Memramcook,  offrent  le  meilleur  champ 
aux  explorateurs,  quoique  Ton  puisse  raisonnablement  espérer 
rencontrer  des  gisements  d'albertite  dans  n'importe  quelle  i)artie 
de  la  lisière  schisteuse,  et  surtout  dans  les  endroits  où  cette  dernière 
a  été  fortement  bouleversée.     Les  explorations  devraient  se  faire 
au  moyen  de  sondages,  en  employant  des  perforateurs  diamantés, 
car  c'est  là,   en   somme,   le   mode    le    plus   économique   et  le 
plus  expéditif  d'essayer  de  nombreux  points,  mais  on  ne  doit  le 
faire,  dans  chaque  cas,  qu'après  avoir  soigneusement  étudié  le 
terrain  et  n'agir  que  sous  la  direction  d'hommes  compétents. 

Il  est  peut-être  bon,  à  ce  propos,  de  dire  quelques  mots  de  la  JjV^"j)®^/J"*' 
condition  actuelle  de  la  mine  d'Albert  elle-même  et  de  la  proba- ^f ^"^^^1!^^ 
bilité,  ou  autrement,  qu'elle  peut  offrir  d'un  rendement  constant 
et  rémunérateur  d'albertite.  Le  fait  qu'il  y  a  eu  diminution 
considérable  dans  son  rendement  réel  depuis  huit  ou  dix  ans  est 
suffisamment  prouvé  par  cet  autre  fait  que,  bien  qu'entre  les 
années  1863  à  1869  inclusivement,  la  quantité  qui  en  a  été  tirée 


AAft 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA, 


Puissance 
de  la  veine. 


annuellement  s'est  élevée,  en  moyenne,  à  plus  de  17,000  tonneaux, 
elle  n'a,  depuis,  pas  dépassé  celle  de  6,000  tonneaux.  Néanmoins, 
cette  diminution  doit  être  attribuée  en  partie  à  ce  que  la  demande 
de  ce  minéral  a  été  moins  grande,  et  à  ses  applications  plus 
restreintes  par  suite  de  la  découverte  des  immenses  dépôts  d'huile 
naturelle  dans  la  Pennsylvanie  et  ailleurs.  Une  considération 
encore  plus  importante  est  le  fait  que,  tandis  que  dans  les  com- 
mencements des  explorations,  la  puissance  de  la  veine  abattue  était 
en  certains  endroits  d'au  moins  seize  pieds,  la  puissance  maximum 
maintenant  exploitée  n'est  que  de  six  à  sept  pieds,  et  une  bonne 
partie  de  la  veine  est  encore  plus  mince.  Mais  ce  fait  en  lui-même 
ne  doit  pas  être  regardé  comme  indiquant  nécessairement  l'épui- 
sement immédiat  ou  même  prochain  de  la  mine.  Outre  qu'il  y  a 
une  réserve  de  terrain  considérable,  même  en  rapport  avec  les 
exploitations  actuelles,  que  l'on  sait  contenir  de  l'albertite  en 
quantité  suffisante  pour  répondre  aux  demandes  de  plusieurs 
années  encore,  il  reste  de  grandes  superficies  occupées  par  les 
schistes  et  qui  font  partie  de  la  même  lisière,  dans  lesquelles  on 
n'a,  jusqu'ici,  fait  aucune  exploration. 


Schistes  bitumineux. 


Uendoment 
de  ffti'A  et 
d'hnile  par 
tunnoau. 


Valeur 

C'eonoinique 

future. 


Outre  qu'elles  renferment,  sur  différents  points,  des  veines 
d'albertite,  les  soi-disant  "  argiles  schisteuses  d'Albert  "  contiennent 
elles-mêmes  une  quantité  suffisante  de  matière  bitumineuse  pour 
que  l'on  en  puisse  tirer  du  gaz  et  de  l'huile.  La  quantité  de 
cette  matière  varie  considérablement,  même  parmi  les  lits  de  la 
même  localité  et  peu  éloignés  les  uns  des  autres  ;  mais  dans  le 
cas  des  lits  les  plus  riches,  comme  ceux  que  l'on  rencontre  à 
Baltimore  et  sur  la  Memramcook,  ils  ont  donné  jusqu'à  soixante- 
trois  gallons  d'huile  par  tonneau,  ou  7,500  pieds  de  gaz.  En  ce 
dernier  endroit,  l'on  a  construit  une  usine,  il  y  a  quelques  années, 
pour  la  fabrication  de  l'huile,  mais  elle  a  ensuite  été  abandonnée, 
par  suite  de  l'impossibilité  de  lutter  avec  la  production  naturelle 
des  huiles  de  la  Pennsylvanie  et  d'ailleurs.  Aujourd'hui,  il  est 
douteux  que  ces  schistes  puissent  être  exploités  avec  profit,  mais 
il  est  incontestable  que,  à  mesure  que  les  approvisionnements  de 
pétrole  s'épuiseront,  ils  reprendront  de  leur  valeur.  Il  est  possible, 
aussi,  qu'ils  pourront  servir  à  d'autres  applications,  comme,  par 
exemple,  la  manufacture  de  pavages  ou  de  ciments — ^la  chaux,  de 
même  que  le  bitume  qu'ils  contiennent,  paraissant  les  rendre  très 
propres  à  ces  usages  et  autres  de  même  nature. 


BAPPORT   PAR   MM.   L.   W.   BAILEY   ET   R.  W.   ELLS.  443 

La  quantité  de  schiste  bitumineux  exporté  de  Taylorville,  sur 
la  Memramcook,  en  1865,  a  été  d'environ  2,000  tonneaux.  Il  a 
été  vendu  aux  Etats-TJnis,  à  l'état  brut,  au  prix  de  $6.00  la  tonne. 

Pétrole, 

Les  localités  où  l'on  a  remarqué  l'existence  du  pétrole,  dans,  la  sources, 
région  qui  fait  l'objet  de  ce  rapport,  sont  les  mines  d'Albert, 
Upper-Hillsboro,  Béliveau,  Memramcook  et  Dover.  A  chacun  de 
ces  endroits,  sa  source  paraît  être  les  schistes  d'Albert,  ou  plutôt 
les  lits  quelque  peu  sablonneux  qui  sont  associés  à  ces  derniers, 
quoique,  à  Upper-Hillsboro,  on  l'ait  obtenu  des  lits  rouges  super- 
posés (division  IV),  et  qu'à  Dover  il  monte  à  la  surface  par  la 
voie  de  sources  ordinaires.  Il  est  spécialement  abondant  dans  les 
grès  qui  recouvrent  les  schistes,  et  c'est  de  là  qu'on  l'obtiendra 
probablement  en  quantité  appréciable,  si  l'on  en  doit  trouver  du 
tout.     Plusieurs  tentatives  ont  déià  été  faites  dans  ce  but,  comme  Anciens 

fir\f*yi  p^Qg  Cl  151. 

à  Dover,  Memramcook,  et  Hillsboro,  mais  bien  que  l'on  ait  r^^herche  de 
toujours  trouvé  de  l'huile,  elle  ne  coulait  pas  en  assez  grande 
abondance  pour  être  recueillie  avec  profit.  Cependant,  il  est 
permis  de  douter  que  les  endroits  choisis  pour  faire  ces  essais 
fussent  réellement  les  plus  favorables,  et  il  est  aussi  possible  que 
l'on  obtiendrait  de  meilleurs  résultats  en  adoptant  une  méthode 
différente  pour  obtenir  l'huile.  Autant  que  nous  sachions,  l'on 
n'a  fait  que  peu  ou  point  d'attention,  dans  le  choix  des  endroits  où 
l'on  pratiquait  les  forages,  à  la  structure  géologique  de  la  région, 
— tel  que  l'existence  de  failles,  de  bassins,  etc., — tandis  que  cela  • 
a  une  grande  importance  sur  les  chances  de  succès  de  ces  tenta- 
tives. C'est  aussi  un  fait  bien  connu  que,  dans  beaucoup  de  puits 
d'huile,  une  succion  assez  puissante  et  prolongée  établit  et  main- 
tient un  courant  d'huile,  tandis  que  dans  un  simple  trou  ce  courant 
est  tout  à  fait  insignifiant  ou  nul.  Il  vaudrait  la  peine  de  faire  un 
essai  pour  voir  si  un  semblable  résultat  ne  pourrait  pas  être 
obtenu  dans  le  cas  actuel.  Il  est  certain,  du  moins,  que  les 
couches  en  question  sont  saturées  d'huile  sur  plusieurs  points,  et 
il  est  difiicile  de  croire  que  celle-ci  n'existerait  pas,  dans  des 
circonstances  favorables,  en  quantité  avantageuse. 

Gypse   et  Anhydrite. 

La  position  et  les  relations  géologiques  des  lits  de  plâtre  ont  PuisKanco 
été  décrites  dans  les  pages  précédentes.     Ils  sont  en  même  temps 
les  plus  considérables  et  les  plus  précieux,  sinon  les  plus  purs, 


446  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DV   CANADA. 

des  gisements  de  plâtre  du  Nouveau-Brunswick,  et  ils  montrent 
une  puissance  de  30  à  150  pieds. 

Une  grande  partie  de  la  roche  est  un  albâtre  d'un  blanc  de 
neige,  assez  tendre  et  facile  à  tailler  ou  à  moudre;  tandis  que 
d'autres  parties  sont  de  couleur  crème  pâle,  ou  ont  une  légère 
dîrpuitre.^  teinte  bleue  ou  grise,  et  sont  transparentes.  Il  s'y  trouve  aussi 
du  plâtre  plus  ou  moins  dur,  ou  de  l'anhydrite  ;  mais  la  plupart 
de  ce  dernier  est  généralement  au-dessous  du  gypse,  ou  ne  le 
traverse  qu'en  filets  ou  veines  irrégulières.  La  sélénite,  ou  gypse 
cristallisé,  est  rare  et  ne  se  rencontre  généralement  qu'en  veines, 
bien  que  de  petits  cristaux  de  couleur  foncée  soient  assez  souvent 
disséminés  dans  les  autres  variétés.  Nous  n'avons  pas  vu  de 
veines  d'albertite  pénétrer  dans  le  gypse,  et  les  propriétaires 
actuels  des  carrières  n'en  connaissent  pas  non  plus;  mais  un 
spécimen  qui  se  trouve  dans  le  musée  de  l'Université  du  Nouveau- 
Brunswick,  apporté  du  voisinage  d'Hillsboro,  montre  des  cristaux 
de  sélénite  cimentes  par  cette  matière. 

Les  premières  carrières  ouvertes  pour  l'extraction  du  plâtre 
sont  celles  de  Lower-Hillsboro.  Cependant,  les  matières  qu'on 
en  tirait  n'étaient  employées  que  pour  l'exportation  à  l'état  brut, 
les  usines  de  calcination  n'ayant  été  construites  qu'en  1865.  Elles 
sont  maintenant  presque  exclusivement  approvisionnées  par  ce 
iTsinos  â  que  l'on  appelle  les  "  nouvelles  carrières,"  situées  à  environ  un 
d'Hillsboro.  mille  et  demi  au  nord-est  des  mines  d'Albert,  et  à  trois  milles 
d'Hillsboro,  avec  lesquelles  .elles  sont  reliées  par  un  chemin  à 
lisses.  La  façade  totale  de  la  roche  dans  ces  carrières  est  d'environ 
cent  pieds,  dont  soixante-dix  sont  formés  de  plâtre  tendre,  qui 
repose  sur  du  plâtre  dur  ou  anhydrite  d'une  puissance  inconnue. 
Les  usines  d'Hillsboro  peuvent  produire  environ  600  Ibs.  par  jour, 
et,  avec  les  carrières,  elles  emploient  environ  cent  bras. 


Note  sur  la  carte. — Les  calcaires  sont  indiqués  par  trois 
petits  traits  parallèles  sur  le  sens  de  leur  allure. 

La  lisière  violette  au  bout  occidental  de  la  carte  n'est  pas 
destinée  à  représenter  les  contours  des  schistes  d'Albert  en  cet 
endroit. 


ANNEXE    I. 


C()MIH)S1T10N  DE    L'ALBKRTITE— COMPARÉE  A    CELLE    DE  LA  HOUILLE 

ET   DE  L'ASPHALTE. 


ANALYSES  MÊDIATKS. 


Albortite 

Ilouillo  gras&e,  Galles  du  Sud. 

"        *'    Nortliunibcrland. 

Houille  en  gros  morceaux,  1 
Indiana  j 

Houille  compacte,  Wigan 

Asphalte  de  Cuba 


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t. 

2 

86-04 

8-96 

1-97 

2-93 

82-r)G 

5-36 

8-22 

1-G5 

78-G9 

G -00 

1007 

2-37 

82-70 

4-77 

9-39 

1-G2 

80-07 

5-53 

8-10 

2  12 

82-33 

9-10 

6-24 

1-91 

ANALYSES  IMMEDIATES. 


Matière  volatile. 

Carbone  fixe. 

Résidu. 

Analyste. 

Alberlito 

58-48 

40-86 

0-G6 

T.  R.  Chilton. 

<( 

Cl-0 

38-5 

0-5 

Penny. 

r57-2   (combustibln.) 
(   0«4     (eau.) 

|42-4 

Dawson. 

l« 

58-8 

41-2    (coke.) 

Chas.  T.  JackJ>on 

Jnis 
do 

Wiiitby. 

1  57»  1   (combustible.) 
1    1-5    (eau.) 

• 

.   42-4     (coke.) 

Dawson. 

448  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DO  CANADA. 

TABLE  DES  PESANTEURS  SPÉCIFIQUES 

TIRKE    DU    RAPPORT    SUR    LA    MINE   D'aLDERT     PAR    LE    PROFESSEUR   R.    C.    TAYLOR, 


Albertile 1095.  1-090,  1-591              — R.  G.  Taylor. 

"       1-096  —Charles  È.  Buck. 

'^       1 '097  — Professor  Penny,  Glasgow. 

1-097  — Wotherill. 

"       1-106  — J.  Hobb. 

1-107  —G.T.Jackson. 

Chapapote,   Guba 1-142,  1197,  l-tS9,   1153— R.  G.  Tayior. 

Asplialte,  Mer  Morte 1-100  — Pliilips. 

"          1-148  —Tayior. 

"        Pérou 1-080  — Bouringalt. 

Pétrole,  terre  d' Ayer,  N.-B...  l  -  30 1              —Tayior. 

Asphalle,  Trinidad 1-378              — 


(4 


ANNEXE    II. 


(Rapport  spra'al  mentionné  par  M.  Sehcj/n,  ])age  4.) 


L'hon.  a.  E.  Botskokd, 

Président  de  la  Co^npagnic  d'Albeiiile  et  dlluik  de  Béliveau. 

Monsieur, — Comme  tous  nous  avez  demandé  de  préparer,  pour 
Tusage  de  la  Compagnie  d'Albertite  et  d'Huile  de  Béliveau,  un 
rapport  sur  sa  propriété  à  Béliveau,  dans  le  but  d'en  constater  la 
râleur  et  d'aider  à  son  exploitation,  et  comme  nous  avons  reçu  du 
directeur  de  la  Commission  Géologique  l'autorisation  de  faire  ce 
rapport,  nous  avons  l'honneur  de  vous  soumettre  ce  qui  suit  : — 

La  question  sur  laquelle  nous  sommes  appelés  à  nous  prononcer, 
conformément  à  votre  lettre,  ayant  un  double  objet,  nous  avons 
cru  devoir  diviser  notre  rapport  en  deux  parties. 

I. — Etablir  une  comparaison  entre  la  propriété  de  Béliveau  et 
celle  de  la  mine  d'Albert,  sous  le  rapport  de  la  structure  et  des 
rapports  géologiques,  et  sous  celui  de  l'existence  de  l'albertite. 

La  mine  justement  célèbre  d'Albert  est  située  à  l'extrémité 
orientale  d'une  chaîne  de  hauteurs  composées  de  roches  cristal- 
linete  (ardoises  micacées  et  chloriteuses,  felsites,  etc.,  avec  syénites 
irruptives,)  d'âge  indéterminé,  et  qui,  dans  le  voisinage  immédiat 
de  la  mine,  se  terminent  assez  brusquement,  le  terrain  s'abaissant 


RAPPORT  PAR  MM.  L.  W.  BAILEY  ET  R.  W.  ELLS.  449 

rapidement  d'une  élévation  de  1,000  ou  1,200  à  environ  250  pieds. 
Les  roches  dans  lesquelles  la  mine  a  été  ouverte  appartiennent  à 
la  formation  carbonifère  inférieure,  et  se  composent  principale- 
ment d'une  série  de  schistes  aujourd'hui  généralement  connus 
sous  le  nom  "  d'argiles  schisteuses  "  ou  "  schistes  d'Albert,"  qui 
reposent  à  ou  près  la  base  de  la  formation.  Ces  schistes  sont  pour 
la  plupart  à  grain  fin,  tendres  et  en  lits  minces  par  endroits,  se 
déUtant  facilement  en  couches  et  feuillets  flexibles,  et  dans 
d'autres,  durs,  denses  et  compactes,  ne  se  brisant  qu'avec  difficulté 
et  avec  une  large  cassure  conchoïde.  Ils  sont  généralement  d'un 
gris  foncé,  api^rochant  parfois  du  noir  et  du  brun,  et  outre  beaucoup 
de  matière  calcaire,  sont  fortement  imprégnés  de  bitume,  ce  qui 
donne  à  la  roche,  surtout  lorsqu'elle  est  fraîchement  cassée,  une 
forte  odeur  bitumineuse  et  lui  fait  rendre,  sous  l'action  de  la 
chaleur,  de  grandes  quantités  de  gaz  et  d'huile  combustibles.  Des 
lits  plus  sableux  que  les  schistes  ordinaires  alternent  assez 
fréquemment  avec  ces  derniers,  et  les  recouvrent  aussi  à  chaque 
extrémité  de  la  mine  ;  ils  sont  aussi  bitumineux  et  renferment  du 
pétrole,  que  l'on  peut,  par  endroits,  recueillir  en  petites  quantités. 
L'attitude  des  lits  à  la  mine  d'Albert  est  très  irrégulière  et  offre 
l'indice  de  profondes  perturbations  qui  ont  affecté  toute  la  région 
dans  laquelle  ils  se  trouvent,  car  ils  ont  été  rejetés  de  leur 
position  horizontale  primitive  et  comprimés  en  replis  nombreux, 
et  ils  sont  aussi  très  disloqués  et  entrecoupés  de  failles.  Quelques- 
uns  de  ces  plis  sont  d'une  étendue  limitée  et  n'ont  qu'un  caractère 
local,  car  ce  ne  sont  que  de  simples  corrugations  qui  affectent  de 
petits  massifs  de  strates,  mais  d'autres  sont  beaucoup  plus  consi- 
dérables et  paraissent  s'être  fait  sentir  dans  toute  la  formation. 
C'est  dans  les  crevasses  ou  fissures  produites  par  ces  mouvements 
que  le  minéral  appelé  albertite  s'est  accumulé,  probablement  par 
un  procédé  de  lent  écoulement  des  schistes  encaissants.  L'allure 
de  la  fissure  principale,  qui  varie  en  largeur  d'un  à  seize  pieds, 
est  à  peu  près  E.  15^  N.,  ou  pas  loin  de  celle  de  l'axe  de  la  lisière 
de  hauteurs  dont  nous  avons  parlé  comme  s'approchant  de  la 
mine  du  côté  ouest,  et  qui  ont  probablement  pris  leur  position 
actuelle  à  la  fin  de  l'époque  dévonienne,  ou  durant  la  période  qui 
a  immédiatement  précédé  le  dépôt  des  schistes  d'Albert.  D'après 
tout  ce  que  nous  en  connaissons  jusqu'ici — nos  investigations 
souterraines  n'étant  pas  encore  terminées — elle  n'a  aucun  rapport 
direct  avec  l'attitude  des  assises,  avec  lesquelles  elle  concorde  en 
certains  endroits,  tandis  qu'en  d'autres  elle  les  traverse  oblique- 
ment,  et  qu'ailleurs^  encore  elle  présente  ces  deux  genres  de 


450  EX!>LÔRATI0N   CiôLOÔIQÛE   DU   CANADA* 

fracture  sur  un  même  point  des  murs  opposés.  Des  zig-zags  oti 
dislocations  latérales  dans  la  veine  ne  sont  pas  rares,  non  ^lus  que 
des  étranglements  ou  endroits  où  les  épontes,  en  se  rapprochant, 
réduisent  ou  détruisent  cette  dernière.  Des  filons  d'albertite  de 
diflFérentes  grosseurs  ramifient  de  la  veine  principale,  et  ils  ont 
même  été  parfois  exploitéjs  avec  profit,  mais  la  plupart  du  temi>s 
ils  s'amoindrissaient  à  mesure  qu'ils  s'en  éloignaient. 

Passant  maintenant  à  la  propriété  de  Béliveau,  nous  devons 
dire  que,  sauf  la  proximité  de  la  crête  de  roches  métamorphiques 
dont  il  a  été  question  au  sujet  de  la  mine  d'Albert,  les  conditions 
géologiques  générales  sont  semblables  à  celles  de  cette  dernière 
localité.  Les  schistes,  qui  offrent  exactement  les  mômes  caractères 
et  les  mêmes  variétés,  sont  ici  largement  développés,  car  ils  ont 
par  endroits  une  largeur  superficielle  de  pas  moins  d'un  quart  de 
mille.  Ils  sont  aussi,  comme  à  la  mine  d'Albert,  très  bouleversés, 
les  assises  étant  penchées  à  des  angles  variés  jusqu'à  devenir 
verticales,  outre  qu'elles  montrent,  sur  différents  points,  des  canne- 
lures latérales  et  des  preuves  de  grandes  failles.  Ils  sont  aussi 
très  bitumineux  ;  les  grès  associés  sont  saturés  de  pétrole,  et  des 
jets  de  gaz  inflammable  sortent  des  crevasses  et  fissures  de  la 
roche. 

L'on  a  prétendu  qu'à  Béliveau,  comme  à  la  mine  d'Albert,  la 
structure  était  anticlinale,  c'est-à-dire,  que  la  formation,  dans  son 
ensemble,  avait  été  doublée  par  un  ploiement,  comme  les  côtés 
d'un  toît  ou  le  fond  d'un  bateau,  inclinant  dans  des  directions 
opposées  à  partir  d'un  axe  central.  Nous  n'avons  pu  trouver  de 
preuve  positive  d'une  pareille  structure  anticlinale,  car  bien  que 
les  lits,  de  même  qu'aux  mines  d'Albert,  laissent  voir  des  replis 
et  corrugations,  les  assises,  sur  presque  toute  l'étendue  de  la 
propriété,  plongent  au  nord,  et  nulle  part  à  plus  de  deux  ou  trois 
degrés  de  la  verticalité  dans  la  direction  opposée,  et  cela  même 
ne  s'étend  qu'à  quelques  pieds.  De  plus,  les  strates  qui  se  montrent 
du  côté  nord  de  l'axe  supposé,  et  qui,  dans  le  cas  d'une  anticlinale, 
devraient  reparaître  du  côté  sud,  sont,  autant  du  moins  que  nous 
avons  pu  le  constater,  complètement  absentes.  Nous  sommes 
plutôt  portés  à  croire  que  les  lits  forment  une  série  continue 
plongeant  vers  le  nord,  mais  plusieurs  fois  répétée  par  des  failles. 

Quant  à  l'existence  probable  de  l'albertite  à  Béliveau,  nous  ne 
pouvons  qu'exprimer  l'opinion  que  les  conditions  qui  y  existent, 
et  dont  il  a  déjà  été  question,  sont  telles  qu'elles  justifieraient 
l'emploi  judicieux  de  capitaux  pour  la  constater,  soit  au  moyen  de 
sondages,  soit  par  le   creusement   d'un   puits.     Quoiqu'elle  ne 


RAPPORT   PAR    MM.   L.   W.   BAILEY  ET   R.  W.   ELLS.  451 

possède  aucun  arantage  positif  sur  d'autres  endroits  où  les  mêmes 
schistes  se  rencontrent,  la  localité  vaut  certainement  la  peine 
d'être  essayée,  et  elle  peut  contenir  de  bons  gisements  du  minéral 
cherché.  Le  caractère  des  schistes,  imprégnés  de  matière  bitumi- 
neuse comme  aux  mines  d'Albert,  l'existence  du  pétrole  dans  les 
grès,  et  de  gaz  inflammable,  de  même  que  celle  de  petits  filons 
d'albertite,  tout  indique  l'opération  de  causes  semblables  à  celles 
qui  se  sont  manifestées  dans  la  première  localité.  Il  est  vrai  que 
nous  n'avons  pas  de  structure  anticlinale  distincte  à  Béliveau, 
mais  Ton  peut  douter  que  cette  disposition  des  strates  soit  réelle- 
ment essentielle,  car  ce  n'est  pas,  comme  nous  l'avons  déjà  fait 
observer,  même  aux  mines  d'Albert  (autant  que  nous  le  sachions 
jusqu'ici),  dans  l'axe  d'une  pareille  anticlinale  que  se  trouve  la 
principale  veine  d'albertite.  Des  perturbations,  telles  que  celles 
qui  ont  éndemment  eu  lieu  à  Béliveau,  seraient  amplement  suffi- 
santes pour  produire  les  fissures  nécessaires  dans  lesquelles 
l'albertite  a  pu  s'acumuler. 

II. — Les  mérites  relatifs  des  puits  et  des  sondages. 

D'après  tout  ce  que  nous  avons  vu  jusqu'ici,  nous  n'avons  trouvé 
aucune  veine  d'albertite  sur  la  propriété  de  Béliveau,  à  l'exception 
d'un  petit  filon  d'un  quart  à  un  demi-pouce  d'épaisseur  dans  sa 
partie  orientale.  Dans  ce  cas,  tout  ce  qu'il  y  a  à  faire  est  de  cher- 
cher des  veines  de  ce  minéral,  et  pour  cela  il  faut  employer  les 
moyens  les  plus  expéditifs  et  les  plus  économiques  pour  arrivera 
un  résultat  certain.  Il  est  vrai  qu'en  creusant  un  puits  l'on  peut 
.  mieux  examiner  les  couches  traversées,  le  plongement  des  lits, 
etc.,  et  si  l'on  rencontrait  des  veines  d'albertite,  la  compagnie 
pourrait  en  commencer  l'extraction  de  suite  ;  mais  comme  le 
terrain  qu'il  faut  étudier  est  très  vaste,  le  creusement  d'un  seul 
puits  ne  suffirait  pas  à  faire  connaître  la  nature  de  la  propriété  ; 
et  si  l'on  ne  réussissait  pas  à  rencontrer  dès  l'abord  les  veines 
désirées,  à  moins  que  la  compagnie  ne  soit  prête  à  dépenser 
d'assez  fortes  sommes,  les  embarras  financiers  et  les  délais  pour- 
raient empêcher  la  continuation  des  explorations,  et  par  conséquent 
la  valeur  de  la  propriété  resterait  indécise.  En  outre,  les  énormes 
frais  qu'entraînent  le  creusement  d'un  puits  et  de  galeries,  que 
l'on  porte  à  $30,000  ou  $40,000,  et  le  temps  qu'il  faut  employer  à 
ces  travaux,  sont  des  considérations  importantes  dans  de  simples 
explorations  préliminaires. 

D'un  autre  côté,  l'on  a  recours,  depuis  quelques  années,  lors- 
qu'il s'agit  de  constater  la  valeur  d'un  terrain  minier,  aux  sondages 


452  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

faits  au  moyeu  des  perforateurs  diamantés,  et  cette  manière  d^agir 
a  toujours  donné  des  résultats  satisfaisants.  Il  est  expéditif,  et, 
comparativement  au  creusement  des  puits,  très  économique. 
D'après  ce  que  nous  connaissons  de  la  propriété  de  Béliveau,  nous 
n'hésitons  nullement  à  dire  que  l'on  pourrait  constater  la  valeur 
des  schistes  tout  aussi  bien  avec  le  perforateur  diamanté  qu'au 
moyen  de  puits.'  Comme  elle  a  plusieurs  centaines  d'acres 
d'étendue,  il  serait  très  facile,  si  l'on  ne  réussissait  pas  à  trouver 
de  l'albertite  par  un  premier  essai,  d'en  faire  un  autre  ailleurs,  et 
il  serait  tout  aussi  bien  de  faire  des  recherches  dans  la  partie  est 
de  la  propriété  que  dans  la  partie  ouest — les  schistes  de  la  Mem- 
ramcook,  dans  Taylorville,  paraissant  être  plus  bouleversés  qu'à 
Béliveau  et  tout  aussi  bien  situés  pour  l'existence  de  l'albertite. 

Quant  à  l'objection  que  l'on  tait  contre  les  sondages,  qu'ils 
peuvent  être  faits  tout  près  de  veines  et  amas  d'albertite  sans 
révéler  leur  existence,  nous  croyons  que  la  même  objection  peut 
également  s'appliquer  aux  puits,  puisque  la  seule  diflFérence  entre 
eux  est  que  ces  derniers  se  mesurent  par  quelques  pieds  au  lieu 
de  pouces.  Dans  le  percement  d'un  trou,  que  l'on  peut  faire  de 
deux  à  quatre  pouces  de  diamètre,  tout  ce  qui  est  traversé  par  la 
mèche  est  immédiatement  apporté  à  la  surface,  et  s'il  s'y  trouve 
de  l'albertite,  on  en  reconnait  de  suite  la  présence  et  le  point 
auquelle  elle  se  rencontre  ;  et  comme  les  veines  d'albertite  exploitées 
jusqu'ici  occupent  une  position  verticale,  on  peut  facilement  en 
constater  l'épaisseur  à  l'endroit  où  le  trou  de  sonde  est  pratiqué, 
tandis  qu  avec  une  bonne  mèche  creuse,  l'on  obtient  immédiate- 
ment une  coupe  complète  des  schistes  et  des  lits  associés,  et  l'on 
peut  par  là  juger  d'un  coup-d'œil  de  la  nature  des  roches  traver- 
sées. Le  fait  qu'un  trou  de  sonde,  pratiqué  au  moyen  d'un 
perforateur  diamanté,  peut  être  porté  à  1,000  pieds  de  profondeur 
au  prix  de  $1.50  à  $2  par  pied,  prouve  l'économie  de  ce  système, 
tandis  qu'un  puits  coûterait  à  peu  près  $20  par  pied,  et  le  trou  de 
sonde  devrait  pouvoir  être  fait,  dans  des  circonstances  favorables, 
au  taux  de  100  à  150  pieds  par  semaine.  Néanmoins,  le  succès  du 
sondage  dépend  beaucoup  du  soin  et  de  l'habileté  qu'on  y  apporte, 
et  il  faut  savoir  bien  choisir  les  localités  où  on  le  fait. 

Il  est  très  probable  aussi  que  des  trous  de  sonde  soigneusement 
pratiqués  dans  cette  partie  de  la  propriété  qui  renferme  les  grès 
huileux  pourraient  donner  lieu,  par  l'emploi  de  pompes  aspirantes, 
à  des  puits  d'huile,  puisque  les  roches  sont,  sur  certains  points, 
complètement  saturées  de  pétrole.     C'est  là  un  fait  qui  mérite 


RAPPORT   PAR   MM.  L.   W.  BAILBY   ET  R.   W.  ELLS.  453 

d'être  pris  en  considération  au  sujet  des  opérations  que  l'on  pourra 
faire  à  Béliveau. 

Le  plan  et  la  coupe  qui  accompagnent  ce  rapport  montrent 
l'étendue  des  schistes  dans  la  propriété  de  Béliveau  et  ses  environs, 
et  conlirment  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut  :  que  les  explora- 
tions ne  devraient  pas  se  borner  à  l'emplacement  actuel  des 
travaux  de  la  compagnie. 

Nous  avons  l'honneur  d'être, 

Monsieur, 
Vos  obéissante  serviteurs, 

L.  W.  B  AILE  Y, 
R.  W.  ELLS. 


RA.I>I>ORT 


SUR  LA 


GÉOLOGIE  DE  PARTIE    DES    COMTÉS   DE   VICTORIA, 
CAP-BRETON,  ET  RICHMOND,  NOUVELLE-ECOSSE, 


PAR 


HUGH    FLETCHER,  B.A., 


ADRBSSé   A 


ALFRED  R.  C.  SELWTN,  ECR.,  M.S.R.,  M.S.G., 

DIRSCTEUB  DE  LA  COMMISSION  GtOLOQIQUB  DU  CANADA. 


R^Klon 
explorée. 


Services 
re(;u8. 


Lacs  Bras- 
(l'Or. 


Monsieur, — Des  explorations  et  études  ont  été  faites  par  vos 
ordres  durant  Tété  de  1876  dans  cette  partie  de  l'île  du  Cap- 
Breton  qui  se  trouve  située  entre  Loch-Lomond,  les  rivières  au 
Saumon  et  Mira  à  Test,  et  le  Grand-Bras-d'Or  et  le  canal  de  St. 
Patrick  à  Touest,  laquelle  embrasse  tout  le  lac  Petit-Bras-d  'Or, 
ainsi  que  la  côte  nord  et  la  baie  de  l'Est  du  lac  Grand-Bras-d'Or. 
Quoique  ne  se  trouvant  pas  inclus  dans  les  limites  de  cette  région, 
les  gisements  de  fer,  de  cuivre  et  de  galène  argentifère  de  Loran, 
Gabarus  et  de  la  rivière  du  Nord  do  Sainte- Anne,  la  houille  de  la 
montagne  de  Hunter,  et  l'or  de  la  rivière  du  Milieu,  ont  aussi  été 
examinés. 

J'épro\ive  le  plus  grand  plaisir  à  reconnaître  les  précieux  ser- 
vices que  m'ont  rendu  mes  aides,  MM.  William  Fletcher,  B.A.,  et 
E.  A.  Bowes,  de  Toronto.  Nous  avons  aussi  à  remercier  beaucoup 
de  personnes  pour  les  renseignements  qu'elles  nous  ont  fournis  et 
la  complaisance  qu'elles  nous  ont  montrée,  parmi  lesquelles  MM. 
Y,  N.  Gisborne  et  H.  E.  McKenzie,  I.C.,  de  Sydney  ;  Alexander 
Cameron,  trésorier  du  comté,  etc.,  de  Baddeck  ;  Samuel  Gillis,  de 
Ben-Eoin  ;  H.  V.  Bown  et  Hugh  McPhee,  d'Escasonie,  et  le  Rév. 
Neil  McLeod,  de  la  Baie-de-l'Est,  méritent  une  mention  spéciale. 

Les  lacs  Bras-d'Or  occupent  de  profonds  bassins  creusés  dans 
des  strates  carbonifères  tendres,  encaissés  entre  des  collines  de 
syénites  et  autres  roches  pré-siluriennes,  flanquées  çà  et  là  par 


RAPPORT  PAR  M.  MUGH  FLETCHER..  455 

des  sédiments  plus  récents.  Ils  sont  reliés  Tun  à  l'autre  par  le 
détroit  de  Brara,  ou  le  Grand-Détroit,  et  au  golfe  Saint-Laurent  par 
le  Grand  et  le  Petit-Bras-d'Or,  tandis  que,  par  le  canal  Saint- 
Pierre,  la  communication  par  eau  est  continuée  jusqu'à  l'océan 
Atlantique.  La  profondeur  maximum  du  plus  petit  de  ces  lacs 
est  de  cinquante-quatre  brasses,  et  celle  du  plus  grand  de  quarante- 
six;  Textrême  longueur  du  Grand-Bras-d'Or  est  de  quarante-cinq 
milles,  et  la  largeur  entre  la  crique  du  Portage  et  l'anse  du  Soldat, 
est  de  vingt  et  un  milles. 

Il  a  déjà  été  question  de  l'existence  du  plâtre,  de  la  pierre  à 
chaux  ou  calcaire,  de  la  pierre  à  bâtir  et  du  fer  sur  les  rives  de 
ces  lacs;  mais,  à  part  cela,  ils  possèdent  un  intérêt  qui  leur  est  Aspect  et,  ^^ 
propre  par  la  grande  beauté  de  leur  paysage,  et  lorsque  les  moyens  '^*- 
de  communication  seront  plus  faciles  dans  la  Nouvelle-Ecosse, 
des  centaines  de  touristes  seront  attirés  vers  cette  magnifique  mer 
intérieure,  dont  les  ramifications  s'étendent  j  usqu'au  cœur  de  l'île, 
"  qui  courent  en  charmante  baies  et  lagunes,  en  formant  d'étroites 
langues  de  terre  et  de  pittoresques  îles,  et  qui  apportent  à  l'intérieur 
des  terres  les  senteurs  de  la  mer,  et  les  poissons  et  mollusques  de 
l'eau  salée."=^^  Ce  n'est  ni  la  hauteur  ni  la  grandeur  des  collines, 
ni  la  vaste  étendue  de  leurs  eaux,  qui  donnent  à  ces  lacs  et  à 
leurs  environs  leur  charme  particulier,  mais  ce  sont  les  combinai- 
sons sans  nombre  de  la  terre  et  de  l'eau,  qui  offrent  de  nouvelles 
beautés  à  chaque  détour.  L'on  trouve  partout  de  la  variété  dans 
leurs  rives  irrégulières,  dans  les  promontoires  altiers  et  rocheux 
qui  repoussent  les  vagues  paresseuses,  et  dans  les  longs  et  gracieux 
profils  de  leurs  plages  sablonneuses  et  caillouteuses  qu'elles  vien- 
nent baigner,  jusqu'à  ce  qu'elles  se  brisent  en  formant  une  longue 
frange  d'écume  blanche  sur  la  grève.  Ici,  le  mouvement  incessant 
de  l'Atlantique  et  le  tonnerre  des  vagues  qui  entourent  l'île  sont 
inconnus  ;  et  dans  les  baies  abritées,  par  un  jour  calme — et  il  y 
en  a  beaucoup  durant  l'été — toute  la  surface  est  animée  par  des 
méduses  aux  vives  couleurs  et  de  toutes  grandeurs,  qui  étendent 
et  retirent  leurs  disques  en  forme  de  parapluie  en  courant  à  la 
recherche  de  leur  nourriture  sur  l'eau  tranquille  et  chaude  dans 
laquelle  le  nageur  désire  aussi  se  baigner.  La  morue  et  le  maque- 
reau, le  hareng,  la  raie  et  le  flétan  se  prennent  sur  les  bancs  et 
battures  ;  des  huîtres  d'excellente  qualité  abondent  dans  les  baies 
et  les  étangs,  et  dans  les  ruisseaux  qui  s'y  jettent  de  tous  côtes,  le 
saumon,  la  truite,  l'éperlan  et  le  gaspereau  fourmillent. 


•  "  Baddccky  and  that  Sort  of  Thing,''  par  Charles  Dudley  Warner,  Boston  :  1874. 


456  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Et  si  le  phoque  et  la  loutre  entrent  rarement  dans  ses  anses,  le 
chasseur  peut  trouver  des  canards,  des  huards  et  des  grues  dans 
lès  étangs  et  marais  qui  bordent  la  côte,  des  pigeons  de  mer  sur 
les  falaises  rocheuses,  des  pluviers  sur  les  grèves  et  les  dunes,  le 
renard  et  le  lièvre,  le  vison  et  le  chat  sauvage  dans  les  bois.  La 
perdrix,  dont  il  existe  deux  espèces — l'une  qui  fréquente  les 
bosquets  d'épinettes,  l'autre  ceux  de  bouleau — est  si  rarement 
molestée  qu'elle  ne  cherche  pas  à  fuir  devant  le  voyageur  dans 
les  chemins  de  l'intérieur,  qui  peut  souvent  la  tuer  à  coups  de 
pierre. 

S'il  est  fatigué  de  la  mer,  l'amant  de  la  nature  peut  se  diriger 
vers  les  collines,  dont  les  sommets,  couverts  d'épinettes  rabougries, 
s'avancent  jusqu'au  bord  de  l'eau  ;  et  en  suivant  les  rives  her- 
beuses des  ruisseaux  qui  étincellent  sur  un  lit  de  cailloux  arrondis, 
dans  leur  course  sinueuse  à  travers  la  plaine,  en  s' élargissant  de 
temps  à  autres  en  lacs  ou  étangs  peu  profonds,  dans  lesquels  le 
rat  musqué  et  le  castor  construisent  leurs  cabanes,  et  ensuite  où 
ils  se  précipitent  du  haut  des  collines  dans  de  sauvages  vallées  et 
ravines  rocheuses,  il  peut  s'asseoir  à  l'ombre  des  grands  arbres 
qui  surplombent,  au  pied  de  la  chute,  pour  admirer  le  ruisseau 
qui  se  brise  en  écumant  sur  les  arêtes  des  roches,  ou  contempler 
la  mare  profonde  qu'il  forme  un  peu  plus  loin,  et  attendre  l'éclair 
argenté  du  poisson  qui  s'élance  sur  l'appât  qui  lui  est  présenté. 

Le  pays  est  rude  et  souvent  stérile,  sauf  dans  les  zones  carbo- 
nifères fertiles  qui  bordent  le  pied  des  collines  ;  mais  il  ne  l'est 
pas  plus  que  •  beaucoup  d'endroits  qui,  sans  posséder  autant 
d'avantages  ni  le  climat  égal  du  Cap-Breton,  sont  devenus 
célèbres  comme  retraites  d'été  ;  et  il  ne  faudrait  que  bien  peu 
d'esprit  d'entreprise  pour  attirer  le  courant  des  chasseurs,  pêcheurs, 
touristes  et  invalides  vers  ses  forêts,  ses  ruisseaux  et  ses  lacs. 
Pour  le  malade  que  l'air  délicieux  et  fortifiant  du  lac  Bras-d'Or 
serait  impuissant  à  redonner  des  forces,  il  y  a  la  source  minérale 
de  la  Baie-de-l'Est,  dont  les  propriétés  thérapeuthiques  sont  égales 
à  celles  des  sources  de  Sainte-Catherine,  dans  l'Ontario. 
Carte.  Pour  Consigner  les  caractères  géologiques  et  géographiques 

d'une  aussi  grande  étendue  de  la  contrée  explorée  l'été  dernier 
qu'il  était  possible  de  représenter  commodément,  il  a  été  fait  une 
carte  à  l'échelle  d'un  pouce  au  mille.  Les  chemins,  les  côtes,  les 
ruisseaux  et  les  lacs  qui  figurent  sur  cette  carte  sont  pour  la  plu- 
part tirés  de  nos  propres  relèvements,  faits  à  la  boussole  prisma- 
tique et  mesurés  à  la  chaîne  ou  au  pas,  et  nous  avons  suivi,  pour 
conserver  leur  position,   les   relèvements  de  la  côte  faits  par 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETGHBR.  457 

rAmirauté,  tout  en  nous  aidant  parfois  de  ses  cartes  marines  et 
des  plans  du  département  des  Terres  de  la  Couronne  de  la 
Nouvelle-Ecosse.  Un  mesurage  à  la  chaîne  a  été  fait  pour  nous 
sur  le  chemin  de  Saint-Pierre,  entre  le  pont  des  Fourches  et  les 
îles  Bouges,  par  M.  Hugh  R.  McKenzie,  I.C.,  de  Sydney. 

Dans  cette  région,  nous  retrouvons  les  mêmes  formations  géolo-  caraotôres 
giques  et  la  même  dépendance  des  conditions  géographiques  de  ^^^^^^^  ^^ 
celles  des  premières  que  nous  avons  signalées  dans  le  rapport  de  ^°  p*^®- 
l'année  dernière.  Les  roches  feldspathiques  et  gneissoîdes  forment 
la  surface  sur  une  grande  éteiidue  et  constituent  des  chaînes  de 
collines  qui  dépassent  rarement  600  pieds  de  hauteur,  et  dont 
deux  desquelles,  celles  de  Cozheath  et  de  Boisdale,  ont  déjà  été 
mentionnées.  On  peut  dire  que  les  collines  de  Cozheath  finissent 
à  l'embouchure  du  ruisseau  de  Macintosh,  où  la  synclinale  carbo- 
nifère dont  le  bassin  houiller  du  havre  de  Sydney  forme  partie, 
et  qui  remonte  jusqu'à  la  Yallée  Française  (ou  Yal  des  Français 
— French  Voie),  se  termine  ou  se  confond  avec  le  bassin  de  la 
Baie-de-l'Est.  Les  collines  de  Boisdale  s'étendent  jusqu'à  l'étang 
de  Bénacadie:  elles  forment,  en  réalité,  deux  crêtes  séparées 
par  la  vallée  des  ruisseaux  de  McLeod  et  des  Sauvages,  dans 
lesquelles  les  roches  siluriennes  inférieures  sont  encaissées  entre 
des  murs  de  syénite  et  de  felsite.  Une  troisième  chaîne  longe  la 
rive  de  la  baie  de  l'Est  et  est  séparée  d'une  quatrième — ^les  collines 
de  Mira — ^par  la  vallée  de  la  G-rande-IUvière,  Loch-Lomond,  et  des 
rivières  G-aspereau  et  au  Saumon.  Les  collines  deWashaback 
sont  situées  entre  deux  bassins  de  roches  carbonifères.  La  partie 
centrale  de  l'île  Boularderie  a  déjà  été  décrite  comme  étant  un 
bassin  de  grès  meulier,  dans  lequel  se  montrent  des  lambeaux 
isolés  du  calcaire  carbonifère  sous-jacent— Klescription  qui  s'ap- 
plique également  à  la  partie  sud. 

Les  groupes  de  roches  qui  suivent  sont  les  seuls  qui  aient  été  subdivisions 

.  d©8  roches. 

observés  : — 

1.  Boches  syénitiques,  gneissoîdes  et  autres) 

roches  feldspathiques.  ?  Laurentiennes. 

2.  Calcaire  de  la  rivière  G-eorge.  ' 

3.  Eoches  siluriennes  inférieures. 

4.  Conglomérat  carbonifère. 

5.  Calcaire  carbonifère.         }  Carbonifères. 

6.  Q-rès  meulier. 


458 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Roches 
f^neKHOïdes 
des  cinq 
chaînes  de 
collines. 


(înelsK  de 
Wu.sbaback. 


1.  Roches  Syénitiques,  Gneissoides  et  autres  Roches 

Feldspathiques. 

Ces  roches,  qui  occnpent  plus .  des  deux  tiers  de  la  superficie 
terrestre  à  laquelle  a  trait  ce  rapport,  ressemblent  par  leurs 
caractères  généraux  et  leur  mode  d^existence  aux  membres  du 
même  groupe  que  l'on  rencontre  plus  loin  au  nord,  et  qui  ont  été 
décrits  dans  le  rapport  de  1875-76.  Après  un  examen  soigneux 
de  t^us  les  faits  observés,  l'on  est  presque  irrésistiblement  porté 
à  croire  que  l'opinion  qui  y  est  exprimée  à  l'égard  de  la  relation 
entre  eux  des  massifs  de  syénite  et  de  felsite  est  exacte,  et  que 
les  deux  formations  sont  intimement  associées  comme  partie  du 
même  groupe  de  roches  cristallines,  qui  ne  diffèrent  pas  autant 
par  leur  composition  que  par  le  degré  auquel  elles  ont  été 
cristallisées.  Il  n'y  a  aucune  preuve  que  les  felsites  feuilletées 
soient  plus  élevées  sous  le  rapport  de  la  position  géologique  que 
les  porphyres  et  syénites  non-strati£fts  ;  nous  les  considérerons 
donc  encore  comme  ne  formant  qu'une  seule  formation,  sans 
égard  à  leur  origine  probable. 

Les  collines  de  Washaback  se  composent  de  gneiss,  micaschiste, 
syénite,  diorite,  roche  hornblende,  quartzite  et  felsite,  tous  plus 
ou  moins  feuilletés,  et  parfois  en  lamelles  excessivement  minces  ; 
les  collines  de  Boisdale  et  de  Mira,  principalement  de  syénite 
obscurément  stratifiée,  avec  de  petites  étendues  d'autres  roches  ; 
les  collines  de  Coxheath,  d'alternances  de  syénite,  quartzite  et 
felsite  compacte  ;  et  les  collines  de  la  Baie-de-l'Est,  de  felsite, 
syénite  et  granit,  de  toutes  gradations  de  couleurs  et  de  texture. 

Les  roches  schisteuses  sont  bien  visibles  sur  l'anticlinale  de 
Washaback  dans  les  falaises  du  lac  du  Petit-Bras-d'Or,  entre  la 
Pointe-Brûlée  et  le  havre  de  Boulaceet,  où  elles  présentent  la  série 
suivante,  les  lits,  quoique  contournés  et  variables,  courant  à  peu 
près  parallèlement  à  la  rive  : — 


COt:rE   ENTRE  LA   POINTE   BRULEE   ET  LE   HAVIΠ  DE   BOULACEET. 

!.  Boches  carboniftres,  comprenant  un  conglomérat  gris,  dur,  compacte,  en 
grande  partie  composé  de  cailloux  de  quartz  clair;  conglomérat 
rouge,  avec  ("ailloux  de  difl'éreutes  fspèoos,  V(^iné  de  spath  calcaire 
(jjins  t(jus  les  sens  ;  grvs  gris  grossier,  manie  rouge,  calcaire  bitu- 
mineux arénacé,  quoique  pou  crislallin,  et  rayonné  par  endroits, 
contenant  des  concrétions  de  pyrite  do  fer  à  cônes  rentrants. 

2.  Dloos  do  i^veuito  rcugo  e.t  grise,  rayés  d'épidote  d'un  vert  vif,  de  roche 
hornblMi.le  à  irrain  fin,  quartzite  et  porphyre  rubanés. 

^.  Syénile  ronge,  dans  laciuollc  le  quartz,  le  feldspath  et  la  hornblende 
sont  bien  mélangés. 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETCHER.   '  459 

4.  Felsite  fine  gris-brunâtre,  très  décomposée. 

5.  Syénite  grise,  parfois  mélangée  de  rouge,  et  renfermant  de  grosses  veinos 

de  quartz.  Les  minéraux  constituants  sont  tellement  entremêlés 
qu'il  est  presque  impossible  de  les  distinguer.  Falaises  de  trente 
pieds  de  hauteur. 

6.  Une  roche,  essentiellement  composée  de  hornblende  et  de  quartz,  conte- 

nant des  paillettes  de  mica,  et  passant  par  places  à  une  syénite 
grise. 

7.  Syénite  rouge  et  quartzite  lamcllée,  gris  d'acier,  finement  cristalline, 

parfois  micacée. 

8.  Syénite  rouge  et  grise,  souvent  largement  composée  de  hornblende. 

9.  Syénite  roupe  et  grise  rubanée,  et  quartzite  gris  foncé,  très  contournée 

et  renfermant  en  abondance  des  paillettes  de  mica  argenté. 

tO.  Quartzite  grise  micacée,  lamellée,  et  un  mélange  intime  de  quartz  et  Mine, 
de  hornblende,  renfermant  de  gros  cristaux  de  hornblende.  Veines 
de  quartz,  et  il  se  rencontre  parfois  des  cristaux  d'un  quart  de  pouce 
de  longueur  dans  ces  roches.  Les  veines  renferment  des  paillettes 
de  mica  blanc,  ainsi  que  des  traces  de  galène  et  de  pyrite  de  cuivre 
et  de  fer;  Tune  de  ees  veines  a  été  exploitée  jusqu'à  un  certain  point 
il  y  a  quelques  années.  Falaises  de  soixante-dix  à  quatre-vingts 
pieds  de  hauteur. 

il.  Quartz  et  syénite  rouge,  souvent  micacés. 

12.  Syénite  rouge  et  grise  en  lits  puissants. 

13.  Assises  cachées.    Embouchure  d'un  grand  ruisseau. 

14.  Quartzite  gris  d'acier,  mélangée  de  hornblende  et  tachée  d'hématite. 

Falaises. 

15.  Gypse  {carbonifère)  en  falaises  de  vingt  pieds  do  hauteur,  décomposé  et 

friable,  avec  veines  et  plaques  foncées,  plongeant  sous  l'eau  à  un 
ungle  élevé;  lamelle,  ou  fibreux,  les  fibres  étant  souvent  d'un  pouce 
de  longueur, parfois  rayonné;  de  toute  espèce  de  couleurs — ^rouge- 
rose,  vert  de  mor,  citron  et  jaune-brundtre,  gris  perle  et  lustre  de 
cire  ;  cristaux  de  sélénite  disposés  dans  tous  les  sens. 

Ces  schistes  s'élèvent  encore  de  sous  les  strates  carbonifères  en 
une  falaise  de  cinquante  pieds  de  hauteur  à  un  petit  étang  situé 
à  un  mille  et  demi  plus  au  sud,  où  ils  se  composent  de  roche 
syénitique  et  hornblendique,  et  de  quartzite  grise,  contenant  de 
gros  cristaux  de  feldspath  et  de  mica.  Bien  qu'onduleux  et 
contournés,  le  plongement  est  généralement  à  peu  près  N.  48^  0., 
à  des  angles  variables.  Des  bandes  de  quartz  pur,  passant  par 
endroits  à  une  syénite,  sont  tellement  divisées  par  des  joints 
qu'elles  se  brisent  en  gros  blocs  rectangulaires  ;  et  des  couches  de 
mica  donnent  à  quelques-unes  des  roches  feuilletées  un  lustre 
gris  d'acier,  huileux  et  pseudo-métallique,  ressemblant  à  celui  des 
ardoises  aurifères  de  la  rivière  du  Milieu.  Des  veines  et  filons  de 
quartz  métallifère  pénètrent  partout  dans  les  schistes.  Dans  Tune 
d'entre  elles,  qui  traverse  un  mélange  de  roche  hornblendique,  de 
syénite  rouge  et  de  felsite,  M.  Cameron,  de  Baddeck,  a  trouvé  un 


460  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Mine  d'areent  amas  OU  pocho  de  pyrites  de  cuivre  et  de  fer,  de  sulfite  d'argent 

BouiaoeeL      et  d'oT,  qu'il  a  exploité. 

Etang  du  Sous  les  ffrès,  calcaires  et  marnes  carbonifères  micacés,  sur  les 

Lieutenant.  -i      i 

collines  des  environs  de  l'étang  du  Lieutenant,  se  trouve  une 
syénite  grossière  rouge  et  grise,  en  couches  d'un  pouce  d'épaisseur, 
qui  se  dirige  N.  60"^  E.  Des  cristaux  de  quartz  et  de  feldspath 
font  relief  à  la  surface. 

BoisdSe?**  ^^^  l'anticlinale  de  Boisdale,  cette  formation  est  principalement 
représentée  par  une  syénite  bleuâtre  et  grise,  mais  aussi  par 
d'autres  roches  qui  méritent  d'être  mentionnées.  La  syénite 
contient  des  veines  de  minéral  serpentineux  et  passe  fréquemment 
au  granit,  à  la  quartzite,  à  la  felsite  et  à  un  porphyre  à  grain  fin, 
avec  cristaux  disséminés  et  paillettes  de  hornblende,  de  feldspath 
et  de  mica,  parfois  d'un  quart  de  pouce  de  longueur. 

MalSS.*"  ^^  ^®  conglomérat  carbonifère  du  ruisseau  de  Maigh,  Boisdale,  est 
superposé  en  lits  horizontaux  sur  une  roche  mélangée,  syénitique 
et  granitique,  de  couleur  rouge  ou  grise.  Dans  le  ruisseau  du 
Castor  {Beaver  brook),  au  moulin  qui  se  trouve  près  du  chemin  de 
la  grève,  une  roche  semblable,  renfermant  du  mica  bronzé  et  du 

Veines  de^  ^^  feldspath  rougc-grenat,  est  traversée  par  des  bandes  et  veines  de 

ciw^n***^"  quartz  rouge,  fortement  inclinées  N.  12°  E.,  et  passant  à  une 
syénite  rouge.  Au  point  de  contact  avec  ces  bandes  quartzeuses, 
la  syénite  est,  elle-même,  pleine  de  plaques  de  quartz.  Une  série 
de  plans  bien  définis  plonge  S.  80^  E.,  tandis  qu'une  lisière  de 
syénite  rouge  par  couches,  avec  veines  de  quartz,  dont  l'une  a  un 
pouce  d'épaisseur,  entre  les  couches,  court  S.  32°  E.  verticalement, 
et  que  d'autres  veines  ou  lits  courent  N.  84°  E.  à  S.  70^  E.  Plus 
haut  sur  le  ruisseau,  une  felsite  ou  diorite  fine  vert  de  Prusse, 
traversée  par  des  pellicules  de  quartz  et  de  spath  calcaire,  court 
N.  36^  E.,  et  est  confusément  mélangée  de  syénite  rouge  et  de 
spath  rubané.  La  syénite  et  la  diorite  paraissent  se  confondre  par 
endroits  ;  sur  d'autres  points,  elles  sont  distinctes,  la  syénite  étant 
nettement  tranchée  par  la  diorite,  qui  paraît  l'entrecouper  en 
veine  d'un  pouce  et  plus.  Une  diorite  altérée  verdâtre,  tendre,  à 
grain  fin,  clivable,  avec  pellicules  de  spath  calcaire,  court  N.  31^  E. 
dans  la  syénite  rouge  qui  la  suit  ;  et  celle-ci  est  suivie  par  une 
syénite  et  un  granit  gris  et  rouges.  Des  roches  semblables  se 
retrouvent  sur  le  chemin  de  l'anse  aux  Castors  avec  un  gneiss 
contourné,  renfermant  des  couches  distinctes  de  quartz,  de  felds- 
path, de  mica  et  de  hornblende. 

Le  ruisseau  du  Eenard  {Fox  brook)  s'est  frayé  un  chemin  à 
trîiyers  des  roches  syénitiques  qui  plongent  S,  14^  E.  à  leur  point 


Rapport  par  m.  mugh  pletcher.  461 

de  contact  avec  le  conglomérat  carbonifère.     En  remontant  le  contact  des 

rooti68  cftrbo~ 

ruisseau,  nons  rencontrons  une  felsite  bleuâtre,  tendre,  et  un  lit  nii;&res  et 

'  '  '  laurentlennes 

ou  une  veine  de  calcaire,  variant  en  épaisseur  d'un  pouce  à  un  Ju'^^n^aîd!"" 
pied,  qui  plonge  S.  28°  E.  à  un  angle  élevé.  Des  roches  de  mêmes 
nature  et  attitude  supportent  les  ardoises  siluriennes  inférieures 
des  ruisseaux  de  McLean  et  McNeil,  et  dans  les  pittoresques 
gorges  des  ruisseaux  de  la  Shénacadie,  la  syénite,  le  micaschiste, 
la  quartzite,  et  des  roches  tendres,  friables,  meubles,  sont  bien 
déployés. 

Sur  le  chemin  de  Bourinot,  près  du  ruisseau  de  Steele,  une  Grenats, 
quartzite,  entremêlée  de  felsite  granitoïde  compacte  et  de  granit, 
renferme  des  cristaux  de  hornblende,  du  mica  et  des  grenats. 

Sur  le  chemin  de  Christmas,  et  dans  les  ruisseaux  qui  le  tra- 
versent, les  roches  syénitiques  et  feldspathiques  prennent  un 
grand  développement,  quoique,  par  suite  de  la  manière  dont  les 
roches  carbonifères  les  recouvrent,  et  de  l'obscurité  du  pendage,  il 
y  ait  quelque  doute  au  sujet  du  rapport  des  différents  affleure- 
ments entre  eux,  dont  quelques-uns  appartiennent  peut-être  à  la 
formation  silurienne  inférieure  superposée.  Néanmoins,  pour  en 
faciliter  la  description,  j'ai  cherché  à  les  présenter  dans  un  ordre 
descendant  continu,  comme  suit  : 

COUPE  DE  ROCHES  PRi-GARBONIPÉRES  SUR  LE  CHEMIN  DE  CHRISTMAS. 

Plongemmt,  N.  34°  0.  <  CO''. 

PDS.  PCS. 

1.  Felsite  bleuâtre  et  quartzite  vitieuse,  pyriteuse,  blanche  Felsite 

ou  incolore,  en  bandes,  souvent  en  lamelles  minces,  tordue,  Teullletée. 

et  plus  ou  moins  argileuse  et  feuilletée  ;  vue  sur  le  ruis- 
seau de  Bénacadie  au-dessus  du  moulin  ;  d^une  puissance 
indéfmie 

2.  Felsite  rougeàtre,  compacte,  esquilleuse,  terne  et  amorphe,  Felsite  roage- 

avec  menus  grains  fortement  cristallins  de  quartz  trans-  brique, 
parent  et  mica  de  couleur  pâle  ;  vugs  tapissés  de  cristaux 
de  spath  calcaire,  que  l'on  trouve  aussi  parfois  dans  la 
masse  ;  par  son  exposition  à  l'air,  elle  ressemble  à  la 
brique  cuite.  Elle  parait  plonger  en  lits  épais  d'une  ma- 
nière concordante  aux  felsitcs  rubanées,  qui  ne  paraissent 
pas  plus  altérées  près  de  leur  réunion;  et  commençant 
au  sommet  d'une  berge  élevée,  elle  forme  bientôt,  au 
niveau  de  l'étang  du  moulin,  une  falaise  entre  le  moulin 
et  la  digue.  Le  point  de  contact  avec  Jes  felsites  sous- 
jacentes  n'a  été  vu  nulle  part,  les  deux  formations  étant 
séparées  par  une  épaisseur  de  cinq  à  dix  pieds  de  débris. 
L'affleurement  ne  peut  pas  ôtre  suivi  bien  loin  du  bord  de 
l'étang,  et,  par  conséquent,  son  étendue  dans  cette  direc- 
tion est  inconnue.    Puissance  i^robable 50          0 

3.  Felsite  et  quartzite  bleuâtres   et  verdâtres,  compactes, 

esquilleuses,  avec  filets  de  quartz  et  de  feldspath,  gêné- 


4G2 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Lambeau 

carbonifère 

détaché. 


liambcau 
rnrbonlfOre 
dî?  taché. 


I>DS.        PCS. 

ralemetit  en  gros  lits,  mais  souvent  plus  ou  moins  schis- 
teuses et  feuilletées  ;  associées  à  des  lits  de  felsite  et  de 
calcaire  verdâires,  intimement  mélangés  et  ressemblant 
aux  roches  siluriennes  inférieures  des  ruisseaux  de 
McLean  et  McNeil.    Allure  nord-est 476  0 

4.  Assises  cachées 8S6  0 

5.  Felsite  verdâtre  et  grise,  en  couches,  pyriteuse,  à  joints, 

entremêlée  et  intercalée  de  minces  bandes  de  calcaire 
cristallin  ;  beaucoup  de  matière  molle,  savonneuse  et 
d'hématite  dans  les  joints.  La  couleur  est  variable,  de 
même  que  l'épaisseur  des  couches.  Quelques-uns  des 
lits  calcarifères  ont  trois  pouces  d'épaissear,  et  ils  don- 
nent un  aspect  rubané  à  la  roche  par  leurs  diflërentes 
teintes  de  couleur.  Les  roches  sont  excessivement 
altérées,  aucune  ne  ressemblant  aux  roches  fossilifères 
siluriennes  inférieures,  ei  cependant  elles  ne  ressemblent 
pas  davantage  au  groupe  feldspathique  inférieur.  Puis- 
sance indéterminée — comprise  dans  4 

[Les  relations  exactes  des  roches  précédentes  avec 
celles  qui  suivent  et  que  l'on  voit  sur  le  iniisseau  du 
Lièvre,  sont  obscurcies  par  un  recouvrement  de 
marne  carbonifère  bleue  et  rouge,  de  grès  et  de 
conglomérat  dont  les  éléments  ont  la  grosseur  d'un 
œuf,  renfermant  un  lit  de  calcaire  noduleux  verdâtre 
et  rougeàtre,  d'au  moins  trois  pieds  d'épaisseur,  ,|ui 
court  N.  20°  E.,  vertical  en  apparence.] 

6.  Assises  cachées 340  0 

7.  Felsite  et  diorite  verdâlres 18  0 

8.  Syénite  rouge,  et  felsite  granitoïde  verdâtre,  mélangées 7  0 

9.  Syénite  rouge 20  0 

10.  Felsite  verdâtre  à  grain  fin,  avec  i)ailleltes  de  hornblende...  5  0 

11.  Syénite  rouge 6  0 

12.  Felsite  compacte  verddlre,  intimement  mélangée  avec  une 

felsite  verdâtre  à  grain  fin,  et  aussi  avec  une  variété  à 

gros  grain,  renfermant  des  grains  de  quartz 4  0 

13.  Felsite  compacte  grise  et  vert  j  aie,  contenant  beaucoup  de 

feldspath;  pas  de  signes  de  stratification 121  0 

14.  Syénite  rougo  à  gros  grain,  formant  une  gorge  et  une  chute 

d'eau  130  0 

13.  Syénite  d'un  rouge  vif 225  0 

IG.  Sy^-nlLe  cohérente  bleuâtre  et  rouge,  à  gros  grain 114  0 

17.  Felsite  verdâtre,  à  grain  fin,  légèrement  porphyrilique 25  0 

18.  Syénite  friable  verdâtre  et  bleuâtre GO  0 

19.  Syénite  bleuâtre,  assez  friable,  granit  et  felsite  compacte..        26  0 

20.  Folsites  cachées  par  une  couche  non-concordante  de  gros 

et  conglomérat  carbonifères  rougeâtres,  renfermant  des 
galets  à  peu  près  de  la  grosseur  d'un  reuf  de  poule.  De 
gros  morceaux  de  calcaire  de  la  rivière  George  ont  été 
trouvés  dans  le  ruisseau,  mais  comme  cette  formation  n'a 
pas  été  vue  en  place,  on  peut  en  conclure  qu'ils  venaient 
du  conglomérat 173  0 

21.  Syénite  rouge  78  0 


Rapport  PaR  m.  hugh  fletchèr-  463 

PDS.  PC  8. 

iî2.  Roche  gris-vordâlre,   compacte,  essentiellement  feldspa- 

pathiqne  9^         0 

23.  Syénite  et  granit,  formant  une  gorge  rocheuse  et  une  chute 

d'eau  130         0 

24.  Granit  et  syénite  gris-verd A tre  ;  mica  argenté 16  0 

25.  Syénite  et  granit  rouges,  avec  plaques  de  diorite  calcarifère 

et  de  granit  talqueux  friable 94  0 

26.  Syénile  friable,  jaune  à  l'extérieur,  et  felsite  compacie 200  U 

27.  Syénite  rouge  à  gros  grain,  parfois  sans  aucune  trace  do 

hornblende 164         0 

28.  Assises  cachées — probablement  de  roches  syéniliqucs 200  0 

[Vu  la  nature  indéfinie  des  affleurements,  il  n'est  pas 
impossible  que  les  roches  qui  viennent  à  la  suite,  et 
que  l'on  voit  sur  le  chemin  de  Ghristmas,  peuvent 
être  hors  de  place  dans  la  coupe.  Cependant,  ceci 
parait  être  leur  position.] 

29.  Felsites  compactes  vertes,  rouges  et  de  diverses  couleurs, 

indistinctement  vues.  Par  la  distribution  de  leurs  cou- 
leurs, elles  ressemblent  aux  roches  de  Goxheath 1,845  0 

30.  Felsite  décomposée  grise  et  rougeâtre,  parfois  porphyri- 

tique 300  0 

31.  Mélange  rougi idtro  de  feldspath  rouge  et  de  quartz  blan- 

châtre       200  0 

32.  Felsites  compactes  et  granitoïdes  de  différentes  couleurs...      314         0 

33.  Syénite,  diorite  et  felsite  blanchâtres,  à  gros  grains,  avec 

un  mélange  de  feldspath  et  de  quartz  ;  finement  granu- 
laires et  compactes,  mélangées,  et  passant  de  l'une  à 
l'autre 285  0 

34.  Diorite  bleuâtre,  à  grain  fin,  parfois  presque  compacte, 

passant  à  une  felsite  à  grain  fin  et  à  une  syénite  gros- 
sière grise,  qui  est  parfois  entrecoupée  de  veines  irrégu- 
llères  de  feldspath  rouge 143  0 

35.  Hoches  hornblendiques  verdâlres,  grossières  et  à  grain  lin, 

quelquefois  presque  entièrement  composées  de  hornblende 

avec  un  peu  de  quartz  en  petits  grains 1*70         0 

36.  Diorite  gris-bleuâtre  à  grain  fin 772  0 

37.  Roches  granitoïdes  grises  et  bleuâtres,  abondant  en  horn- 

blende, qui  se  trouve  en  gros  cristaux  distincts,  ou  dans 
un  fin  mélange,  avec  du  feldpath  à  grain  fin  quelque  peu 
feuilleté.     D'une  puissance  indéfinie 686  0 

Puissance  totale 8,438  0 

Au  chemin  de  Christmas,  le  bras  nord  du  ruisseau  de  Bénacadie  Ruisseau  de 
coule  dans  une  large  vallée  carbonifère  entre  des  collines  à  pente 
douce.  Plus  haut,  les  collines  se  rejoignent,  et  le  ruisseau  se 
précipite  sur  les  roches  plus  anciennes  dans  des  gorges  d'une 
grande  beauté,  et  tombe  avec  un  bruit  assourdissant  d'une  hauteur  cimte. 
de  trente  pieds,  ce  qui  produit  une  agréable  brise  par  le  mouve- 
ment de  son  brouillard.  Ces  anciennes  roches  se  composent  de 
felsite  et  diorite  verdâtres,  granitoïdes  et  compactes,  calcarifères 


j^ 


464  ËXPLOHATtON  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

et  quartzeuses,  dont  la  direction  est  nord-est,  et  qui  sont  parfois 
lamellées  comme  les  schistes  près  de  chez  Murdoch  McNeil. 

Le  chemin  qui  remonte  le  ruisseau  de  Bénacadie  jusque  chez 
John  McNeil  passe  sur  une  syénite  grossière  rouge,  une  felsite 
grise  et  noire,  compacte  et  lamellée,  et  .des  mélanges  de  felsite  et 
de  diorite  grises  et  vert  foncé,  couleur  de  rouille  à  l'extérieur, 
compactes  ou  à  grain  fin,  veinées  de  quartz,  et  devenant  par  place 
une  quartzite  grossièrement  cristalline.  Tiennent  ensuite  une 
felsite  pyriteuse  d'un  vert  vif,  rayée  de  quartz  et  de  syénite  rouge  ; 
des  roches  gneissoïdes  bleuâtres,  syénite  et  granit  ;  une  roche  vert 

^^cft/if^res    P^l©>  tendre,  savonneuse  ;  une  roche  calcarifère,  talqueuse,  et  un 

et  taïqueux,   g^eiss  blcuâtrc  finement  feuilleté. 

Entre  chez  John  McNeil  et  chez  Hugh  McPhee,  le  terrain  est 
bas  et  stérile,  les  roches  dominantes  étant  une  felsite  bleuâtre, 
verdâtre  et  blanche,  bigarrée  et  compacte,  avec  quartz  et  chlorite  ; 
une  felsite  grenue  et  obscurément  granulaire,  veinée  de  quartz  ; 
une  roche  quartzo-micacée,  contournée,  feuilletée,  contenant  de 
la  chlorite,  et  ressemblant  assez  à  un  gneiss  de  la  formation  de  la 
rivière  G-eorge  ;  de  la  quartzite  bleuâtre,  de  la  syénite  et  du  granit 
gris,  souvent  avec  mica  doré,  et  de  la  diorite  grossière  et  fine, 
veinée  de  quartz.     On  y  trouve  souvent  des  matières  calcarifères, 

Minerai  de     aiusi  quc  de  petites  traces  de  pyrite  de  cuivre. 

lAmbeau  Un  curieux  lambeau  détaché  de  syénite  se  rencontre  à  Tanse 

Byénitlque  de  .  .        i  -^t     -i/>r»    r\         rt/\o        ti  i 

l'anse  Piper.   Piper,   paraissant  plonger  N.  16^  O.  <  30°.  .  Il  se  compose  de 

syénite  rouge  et  grise,  très  micacée,  surmontée  par  quatre  pieds 

de  diorite  vert  foncé,  fortement  veinée  de  quartz  et  de  spath  cal- 

•  caire,  parfois  d'un  pied  d'épaisseur,  et  contenant  de  l'hématite, 

recouverte  à  son  tour  par  de  la  syénite. 

Ruis«eau  d»A-  Daus  uu  ruisseau  qui  se  jette  dans  le  petit  étang  d'Amaguadees, 
la  syénite  rouge  est  en  place  plus  haut  que  le  chemin,  et  dans  le 
lit  du  ruisseau,  il  y  a  de  gros  blocs  de  granit,  de  diorite  verdâtre, 
de  roche  calcarifère  tendre  et  savonneuse,  de  quartzite  et  de  fel- 
site grise  et  jaunâtre,  une  felsite  de  Coxheath  pourpre  compacte, 
et  un  gneiss  gris  feuilleté.  Les  lits  d'où  ces  blocs  ont  été  arrachés 
se  trouvent  probablement  plus  haut,  mais  je  n'ai  pas  remonté  le 
ruisseau. 

cH«tamn  du       D^^^  1©  ruisseau  de  Christmas,  associé  à  la  syénite,  au  granit,  à 

chïutmM?  la  diorite  et  à  la  felsite  qui  forment  les  gorges  et  cascades  près  de 
ses  sources,  se  trouve  une  étroite  lisière  de  calcaire  cristallin, 
généralement  compacte,  avec  fibres  tendres,  jaune-miel,  asbesti- 
formes.  La  couleur  est  variable,  et  son  plongement  est  à  peu 
près  N.  64^  E.  <45°.    Quelques-uns  des  lits  renferment  de  la 


Rapport  par  m.  hugii  fletciier.  465 

pyrite  de  fer,  du  talc,  et  un  minéral  mou,  noirâtre,  de  même  que 
de  grosses  masses  de  quartz  vitreux  blanc  et  incolore.  On  trouve 
avec  ce  lit  une  roche  calcarifcre  grenue,  brun  foncé  et  bleuâtre, 
un  syéno-granit  blanc,  et  des  roches  trappéennes  tendres,  héma- 
titiques,  ponctuées  de  rouge  foncé,  comme  celles  du  ruisseau  de 
Grregwa.  Ce  croupe  est  suivi  d'une  syénite  friable,  obscurément 
granulaire,  qui  s'étend  jusqu'au  chemin  de  la  baie  de  l'Est. 

.  La  magnifique  vallée  du  ruisseau  des  Sauvâmes  (Indian  brook)  nni««pnu  des 
déploie,  sur  le  chemin  de  la  Baie-de-l'Est,  des  falaises  de  syénite 
épidotique  rouge  et  à  gros  grain.  Elle  est  surmontée,  près  du 
pont  jeté  sur  le  ruisseau,  par  les  roches  siluriennes  inférieures  du 
ruisseau  de  McLean  et  de  l'Ile-Longue.  Plus  haut  encore,  à  la 
traverse  du  chemin  de  l'anse  aux  Castors,  un  dyke  de  felsite 
bleuâtre,  tachetée  de  pyrite  de  fer,  et  parfois  porphyritique,  tra- 
verse la  syénite  rouge.  Les  collines  entre  ce  pont  et  celui  de 
Bow^n  sont  composées  d'une  syénite  grise  et  rouge,  qui  passe  par 
endroits  à  un  granit.  La  variété  la  plus  remarquable  est  un 
mélange  porphyritique,  dans  lequel  les  cristaux  de  quartz  ont  un 
quart  de  pouce  de  longueur,  ceux  de  hornblende,  un  pouce,  et 
dans  lequel  il  se  trouve  aussi  de  grosses  masses  cristalLnes  de  Mica  dor<s. 
mica  doré. 

Au-dessus  du  pont,  dans  un  petit  tributaire  du  côté  gauche,  de  Réunion  des 
la  felsite  et   diorite  de  Coxheath  verdâtres,  cristallines  ou  com- laurentienne 

et  silurienne 

pactes,  forment  des  falaises  de  soixante-quinze  à  cent  pieds  de  i"'''^»*^^*"»'*^**- 
hauteur,  à  partir  desquelles  une  ardoise  noire  contournée,  avec 
veines  de  quartz,  plonge  à  un   angle  élevé.     Cette  ardoise  est 
associée  à  un  grès  meulier  gris  et  rougeâtre,  qui  ressemble  aux 
roches  primordiales  d'autres  localités. 

Dans    le    ruisseau    de    Groffwa,    tributaire    du    ruisseau    des  iju^sfi^'au  de 

,  ,  ,  Gregvva. 

Sauvages,  ces  roches  présentent  plusieurs  des  variétés  de  la  forma- 
tion de  Coxheath  ;  et  comme  elles  se  trouvent  parmi  la  formation 
syénitique  et  granitique  de  ces  collines,  elles  offrent  un?  nouvelle 
preuve  de  l'identité  des  deux  formations. 

COUI'E    DE    ROCHES    l'ELDSPAÏHIQUES    SUR     LE   RUISSEAU     DE   GKEGWA. 

Plonfjenœni,  N.  8G^  0.  <  A5°. 

PDS.       w:s. 

1.  Felsitt'   scliisteusc  vcrdntrc,    compacte,   avec    un   i)eii  de 

(jiuirtz  cl  do  spalh  calcaire.     D'une  puissance  considé- 
rable  

2.  Felsite  compacte,  (ivec  une  mince  bande  de  calcaire  com- 

}iacti'  et  pyriteux  ;  parfois,  quartzite  compacte  et  felsite 

et  quartzite  brecciolaires 13  0 

3.  Hoches  granitoïdes  et  felsite  el  quartzite  comj)actes 3!  0 

F  F 


j^ 


46G  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

pDfl.  I  cî;. 

4.  Calcaire  serpentineux,  d'une  puissance  indéterminée 5  0 

5.  Quarlzile  bigarrée 2  0 

6.  Granit  friable 2  0 

7.  Calcaire  cristallin  blanchâtre,  jaunâtre  et  bleudtre,  géné- 

ralement saccharoïde,  mais  quelquefois  compacte  ;  par- 
fois pyriteux  et  brun  à  Texlérieur;  filets  verdâtres  de 
serpentine  ;  associé,  comme  le  calcaire  de  la  rivière  du 
Nord  de  Sainte-Anne,  à  une  felsite  compacte  vcrdâtre,  et 
à  un  schiste  hornblendique  bleuâtre.... 17  0 

8.  Felsite  grenue  et  syénite  blanche 52  0 

9.  Felsite  compacte,  friable,  traversée  par  une  veine  grani- 

toïde  gris-blanchûtre 12  0 

tO.  Felsite  bleuâtre,  com]>acle,  osquilleuse 27  0 

It.  Felsite  micacée,  compacte,  souvent  obscurément  grani- 
toïde,  et  passant  au  granit  el  à  la  syénite,  comme  la  fel- 
site du  chemin  de  Cossitt 30  0 

12.  Syénite 29  0 

13.  Felsite,  quartzite,  diorite,  syénite  et  granit  grenus,  mélan- 

gés dans  les  mômes  spécimens  avec  de  la  felsite  et  de  la 

quartzite  compactes 14  0 

14.  Felsite  blanchâtre,  grenue  et  fragmentaire,  avec  felsite  et 

quartzite  compactes,  pleine  de  veines  de  quartz 12  0 

15.  Roches  tendres,  pyriteuses,  obscurément  granulaires 5  0 

16.  Roches  pyriteuses,  compactes  et  grenues,  feldspaiiiiques  el 

quartzeuses,   chloritiques  et  calcarifôres,   en  lits  éj)ais, 

passant  à  une  syénite  et  un  granit  à  gros  grains 18  0 


Puissance  totale 269  0 

L*on][ne  doit  pas  supposer  que  cette  coupe  soit  absolument 
exacte.  Le  plongement  a  été  pris  de  la  lisière  de  calcaire,  et  là 
même  il  est  obscur. 
Ruisseau  de  Sur  le  ruisseau  de  Du^ald,  entre  le  pont  leté  sur  le  chemin  de 
•ferme  de  Hugh  McPhee  et  son  confluent  avec  le  ruisseau  des 
Sauvages,  les  roches  feldspathiques  et  les  assises  primordiales 
superposées  sont  bien  déployées. 

COUPE   DE   ROCHES   pnÉ-C'.AUI  ONU  KHES    SIH    LE   ntlSSEU*    DE    DffiAI.D. 

PDS,  PCS. 

Roches lau-  1.  Syénite  rouge;  amygdaluïde  massive  pourpre,  ressemblant 

reutlennes.  ^  quelques-unes  des  roches  de  l'Ile-Longuc  ;   roche  felds- 

pathique  et  calcarifère  compacte,  en  lits  épais,  remplie 
d'hématite,  plongeant  douteusement  vers  le  nord  ;  fulsite 
compacte  verdàtre,  bleuâtre  et  bigarrée,  res&cmblanl  à 
celle  du  cap  Rhumoro 277  0 

2.  Granit  blanc  friable,  associé  à  de  la  diorite  décomposée  et 

des  roches  savonneuses  jaune-verdàtre,  tendres  et  calca- 
rifères.  Vu  au  pont  sur  le  chemin  du  ruisseau  des  Sau- 
vages          33  0 

3.  Syénite  grossière  mélangée  de  felsite  bleuâtre  compacte...  9  0 

4.  Amygdaloïde,  avec  hornblende  noire  en  longues  libres 23         0 


Rapport  par  m.  nuan  fletchkr  407 

l'DS.        i»i:s. 

5    HucIh'S  lYnginonlairos.  friablos,  pourpre  foncé 17  0 

0  F*Usito  noiiipactp  bigarrer  do  rougp  ot  do  pourpre,  souvont 
IVagmonlairo,  ou  liantos  falaises  ;  ligues  de  joints  ou  i\\i 
lils  verticaux,  S.  50^  K.  ;  remplie  de  spiith  calcaire  et  ta- 
cli»e  dlièuîJilile î)0  0 

7.  Amypdaloïi.'c^  pourpre,   i)leiue  de   spath  calrnire.     Mairni- 

\u\\\{}  cliute  do  viuirl  jdeds,  avec  un  grand  bassin  libre  au  Chute, 

bas 

8.  iîoches  calcarileres  verdàtres  et  pourpres,  souvent  tendn^s 

el  schislouses 

9.  Calcaires   comme  ceux   du  ruisseau  do  Gillis   et  de  l'Ile- 

Loujjue,  tendres  et   frinldes.     Une  petite  chute 

10.  Grès  feldspathique   verdiUre,   schisteux,  contenant    beau- 

coup  d'empreintes   d'OboU'lla  ;  associé  à   une   meulière 
feldspalhifiue 

1 1.  Schiste  el  grès  [lourpres,  bleuAlres   ot  gris,  feldspathiques, 

remplis  de  coquilles 

12.  Quart zite  de    couleur  pâle,  presque  compacte,  meulièrcî  ot 

grès.     Pas  bien  vus 

13.  Felsile  bigarrée   fragmentaire,  ou  conglomérat.     Pas  bien 

vue  

':4.  Argilite  noîro  et  grise,  quarlzite  rouge  et  grise,  etc.,  vues 

sur  le  ruissoau  des  :>auvages 

IT).  Syéuite  rouge  de  la  colline  qui   s'étend  jusiju'au  bord  de 

rKscasorii.^ 

Puissance  totale 1,(380        0 

Dans  cette  coupe,  les  roches  sont  supposées  verticales,  le  plonge- 
ment  étant  à  peu  près  N.  40^  E.  A  un  endroit,  elles  plongent  au 
nord,  mais  ce  peut  être  un  renversement. 

Il  existe  une  dilierence  considérable  entre  les  roches  feldspa-Çoiimes  de 

*       Coxheath. 

thiques  au  nord  de  la  superficie  laurentienne  inférieure  des  col- 
lines de  Coxheath  et  *celles  du  sud  de  cette  superficie,  comme  on 
le  verra  en  comparant  les  roches  que  je  vais  maintenant  décrire 
avec  celles  qui  le  sont  dans  le  rapport  de  1875-76,  pages  414  à  417. 
Le  caractère  plus  compacte  et  lamellée  des  felsites  d'Escasonie 
faisait  d'abord  douter  si  elles  n'appartenaient  pas  à  la  formation 
silurienne  inférieure,  mais  il  ne  peut  guère  y  avoir  de  doute, 
maintenant,  qu'elles  sont  interstratifiées  avec  la  syéuite  et  d'âge 
pré-silurien. 

Sur  le  chemin  de  Cossitt,  près  du  ruisseau  de  Macintosh,  uue^bemiude 

.  .  Cossitt. 

quartzite  granitoïde  gris-verdâtre,  cristalline,  et  une  felsite  com- 
pacte sont  suivies  par  de  la  syénite  et  de  la  felsite  et  quartzite 
compactes  et  granitoïdes,  souvent  porphyritiques,comme  les  roches 
que  l'on  voit  sur  le  chemin  de  Gillis.  Une  syénite  verdâtre  et 
rouge  s'avance  jusqu'à  la  grève  à  l'étang  de  McDonald,  veinée  et 
en  partie  remplacée  par  des  veines  de  quartz  et  de  si)ath  calcaire 


•2ri 

0 

18 

0 

55 

0 

Roches  de 
PotKdam. 

3G 

0 

20 

0 

3'2 

0 

/lî) 

0 

990 

0 

•  •  • 

ftyC-nlte 
Ijiuronticnne 

4G8     ,        EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CaNaDA. 

Veines  do       blancs,  Qui  plongent  S.  64^  0.  à  angrle  doux.     Le  caractère  de^ 

quiirtz  et  de  »  i        r-         o  •  c 

cuuaire.  Tochcs  SUT  le  chcmin  de  G-illis  et  le  ruisseau  qui  passe  à  l'est  sera 
mieux  compris  en  consultant  la  coupe  descendante  qui  suit: — 

COUPE   DE   ROCHES    FELDSPATHlQUES  ENTRE   LA    RAIE   DE   L'eST    ET   LE   RUISSEAT    DE 

MACINTOSH 

Plongeynent,  S.  <  53°. 

I»DS.  PCî> 

1.  Felsito  en  couches,  venUilre,  très  compacte,  souvent  calcari- 

fère,  et  contenant  des  pellicules  (riiématito  dans  les  joints  ; 
veines  de  quartz  minces  comme  des  fils.  Vue  près  de  la 
digue  du  moulin,  à  la  maison  dVcole,  sur  le  chemin  do  la 
Baie-de-rEst.     Ruisseaux  rocheux  avec  plusieurs  chutes.      308  0 

2.  Assises  cachées,  mais  probablement  semblables  aux  pré- 

dentes 232  0 

3.  Felsite  compacte  bigarrée,  rouge  et  verte,   niélaiigce  do 

roche  granitoïde,  dont  l'une  est  traversée  par  une  veine 

de  felsite  rouge  compacie loi)         U 

4.  Syénite  grise  et  verddtre,  avec  un  peu  de  hornblende,  qui 

est  souvent  distribuée  en  filets.  Le  felds]>alh  est,  par 
endroits,  d'un  rouge  vif  et  forme  un  contraste  frappant 
avec  le  quartz  blanc 122  0 

5.  Felsite  verte  compacte,  obscurément  stratiiiéo,  et  veinée  Je 

quartz ICO  0 

6.  Felsite?  compactes  et  roches  granitoïdes  verdâlres,  )>arais- 

sant  passer  de  l'une  à  l'autre 80  0 

[Ces  dernières  roches  ont  été  mesurées  sur  le  ruisseau.] 

7.  Felsite  rougeàtre  et  verddtre,  formant  une  colline  escaqu'o. 

A  première  vue,  cette  roche  ressemble  à  de  la  syénite, 
mais  en  l'examinant  de  plus  j)rès,  on  voit  (ju'olle  se  com- 
pose essentiellement  de  feldsi)ath  très  com|)acte,  parfois 
vésiculaire,  avec  i)etites  veines  et  j)laques  do  (juarlz 800  0 

8.  Felsitcs  vendàtres,  compactes,  esquilleuses,  en  lils  minces, 

ressemblant  à  celles  de  Sliénacadie  et  de  Bénacadie 700  0 

9.  Syénite  rouge 300  0 

10.  Felsite  verdâlre  compacte,  pas  bien  vue 220  0 

U.  Syénite  rouge 548  0 

12.  Quartz  cristallin  blanc 88  0 

13.  Assises  cachées.    Débris  de  syénite  rougo 57G  0 

14.  CoJiglœnéral  carbonifirc  ou  ruhsimu  ih)  Uacinloi-h 

Puissance  totale 4,404         0 

RuiKsenu  des  SuT  le  ruisseau  des  Epinettes  (Spruce  brook),  à  environ  d-^ux 
milles  plus  près  de  la  tète  de  la  baie  de  l'Est,  une  felsite  rerdâtre 
compacte,  souvent  rayée  de  spath  calcaire,  de  la  syénite  bleuâtre 
et  rouge,  et  une  roche  calcarifère  bleuiltre,  tendre,  savonneuse, 
plissée  dans  les  joints,  qui  sont  enduits  d'hématite,  sont  associées  à 
un  mélange  gris  de  quartz  et  feldspath  à  gros  grain,  contenant 
un  peu  de  hornblende,  et  à  une  diorite  grise.  Ces  roches  sont 
recouvertes  par  des  assises  siluriennes  supérieures  qui  les  cachent 
entre  ce  point  et  le  chemin  de  Bourinot. 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETCHER.         '        4C)9 

La  chaîne  de  collines  de  la  Baie-de-rEst  peut  être  rescardée  ^roiomte- 

*  s  ment  de 

comme  le  prolongement  qui  divise  les  bassins  houillers  de  la  baie  ^**y^*g^\'2'^^® 
des  Vaches,  bien  qu'entre  la  baie  des  Vaches  et  la  baie  de  l'Est  '*®"  vaches, 
elle  cesse  d'être  proéminente  et  que  les  deux  bassins  se  réunissent. 

Le  développement  le  plus  oriental  des  roches  feldspathiques  f^f iJ^/^Je^J^J^ 
des  collines  de  la  Baie-de-l'Est,  qui  ressemblent  pour  la  plupart  dl^MÔdèy?*" 
à  celles  de  Coxheath,  se  rencontre  sur  le  chemin  de  Morley,  près 
de  la  rivière  Mira,  où  elles  sont  recouvertes  par  les  sédiments 
siluriens  inférieurs  et  carbonifères.  Elles  consistent  en  felsite 
gris  foncé,  rouge-indien  et  rouge-chair,  à  grain  fin,  passant  au 
blanc  à  l'extérieur,  avec  petites  veines  de  quartz  clair,  suivie  par 
un  conglomérat  très  compacte  ;  en  quartzite  rouge  et  felsite  héma- 
titique  rouge  et  verte,  tellement  cohérente  par  endroits  qu'elle 
obscurcit  la  forme  des  cailloux  constituants,  sauf  sur  les  surfaces 
exposées  à  l'air,  que  le  quartz  rend  rudes,  tandis  que  le  feldspath 
se  montre  en  petits  points  blancs;  suivie  à  son  tour  par  une  felsite 
quartzeuse  à  grain  fin,  qui  diffère  de  la  précédente  seulement 
en  ce  qu'elle  est  plus  grenue.  Le  quartz  est  vert,  rouge  et  blanc, 
le  feldspath  vert  et  rouge,  esquilleux  et  d'une  texture  serrée. 

Pas  loin  de  chez  M.  James  McMillan,  sur  la  route  postale  deMcMiiian. 
la  Baie-de-l'Est  à  la  rivière  Moira,  il  y  a  un  afileurement  de  feld- 
spath-porphyre bleu  foncé,  à  grain  fin,  presque  compacte,  conte- 
nant de  la  pyrite  de  fer  et  plongeant  N.  85^  O.  ;  de  felsites  rou- 
geâtres  et  vertes,  de  porphyre  rouge-chair  et  gris  foncé,  et  de 
roche  quartzo-feldspathique  cristalline,  dont  les  grains  sont  gros 
comme  du  blé.  De  semblables  alternances  se  continuent  jusqu'à 
la  limite  du  grès  meulier.  Sur  le  sentier  qui  conduit  de  la  maison 
d'école,  près  de  chez  McMillan,  au  chemin  de  la  Chapelle,  une 
felsite  et  un  porphyre  compactes  et  grenus,  et  une  felsite-quartz 
pourpre,  rouge  et  verte,  compacte  et  grenue,  sont  associées  à  une 
syénite  vert  foncé  à  grain  fin,  composée  de  cristaux  de  feldspath, 
de  courtes  paillettes  et  cristaux  de  hornblende  noire  chatoyante, 
et  de  grains  de  quartz  intimement  mélangés  ensemble. 

Le  chemin  de  la  Chapelle  traverse  du  porphyre  rouge  et  d'autres  ^{J*^"™*"  ^^  ^* 
felsites,  de  la  grossière  diofite  gris  foncé,  et  de  la  syénite  rouge- 
chair,  avec  un  peu  de  hornblende,  jusqu'au  grès  meulier  du  bassin 
de  Loch-Lomond.  Un  embranchement  de  ce  chemin,  qui  court 
vers  la  rivière  au  Saumon,  montre  une  felsite  tellement  enchevê- 
trée avec  de  la  syénite  qu'elle  simule  un  conglomérat,  une  syénite 
rouge,  un  porphyre  gris-bleuâtre,  avec  veines  de  feldspath  de 
couleur  claire,  et  une  roche  granitoïde  d'un  rouge-chair  foncé,  noi- 
râtre et  gris-verdâtre,  en  gros  filets  et  grandes  plaques,  parfoiç 


470  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

fragmentaire,  veinée  de  feldspath  et  de  syénite,  et  composée — la 
rouge,  de  quartz  et  de  feldspath, — la  noire,  de  hornblende  et  de 
feldsxmth, — et  la  grise,  de  felsite  porphyritique  à  grain  fin. 

sàTiltA"  erre.  ^^  chemiu  de  Saint-Pierre,  entre  la  chapelle  de  la  Baie-de-l'Est 
et  le  moulin  de  G-illis,  est  principalement  occupé  par  une  syénite 
rouge  et  grise,  tandis  qu'entre  le  moulin  et  le  chemin  des  Prairies 
(Meadows),  une  felsite  porphyritique  gris-bleuâtre,  verte,  rouge 
et  pourpre,  une  felsite  pourpre,  verdâtre  et  blanchâtre,  compacte 
et  fragmentaire,  veinée  de  quartz,  et  une  felsite  porphyritique 
verdâtre,  compacte,  avec  écailles  noires,  prédominent.  Beau- 
coup de  ces  roches  sont  en  couches  minces;  d'autres  n'offrent 
aucune  trace  de  stratification.     Dans  le  ruisseau  du  moulin  de 

Koisiie  Gillis,  il  y  a  une  roche  tendre,  savonneuse,  bigarrée,   rouge  et 

altérée.  »  j  »         o  »  o 

verte,   comme   celle  dont   il   a  été   donné  une  analyse  par  M. 
Hoffmann,  dans  le  rappoi-t  de  1875-76,  page  4(58  ;  et  aussi,  une 
felsite  porphyritique  compacte,  rouge  et  verte, 
(^hominiie         A  l'ouest,  vcrs  le  chemin  de  Grlengarry,  une  quartzite  compacte 

Ulongtirry.  \^  ^  o         ./  »  ^  i. 

et  à  grain  fin  et  une  felsite  massive,  colorées  en  vert  par  un 
minéral  tendre,  onctueux,  et  en  rouge  par  Thématite,  dont  elles 
renferment  de  petits  cristaux,  forment  des  précipices  qui  ont 
parfois  jusqu'à  cent  pieds  de  hauteur.  De  temps  à  autre,  la  fel- 
site, contenant  des  cristaux  de  feldspath  vert  de  mer,  devient 

r'éuite'^®  ot  porphyre,  ou,  par  l'addition  de  quartz  et  de  hornblende,  syénite 
grise  et  rouge.  La  direction  paraît  être  S.  73*^  E.  Sur  la  grève, 
une  syénite  grise,  verdâtre   et   rougeâtre,  fine  et  grossière,  avec 

Epidotc.  plaques  d'épidote,  de  délicats  cristaux  d'hématite,  et  des  veines 
de  quartz,  sous-jacente  à  un  conglomérat  carbonifère  qui  renferme 
des  masses  d'hématite,  est  mêlée  et  passe  à  une  felsite  compacte 
verte,  avec  taches  porphyritiques  pâles. 

Des  felsites  lamellées,  des  felsites  schisteuses,  compactes,  avec 
points  de  hornblende,  du  porphyre  rougeâtre  compacte,  et  une 
felsite  rouge  et  verdâtre,  contenant  du  quartz,  et  plus  ou  moins 

chcniin  do     granitoïdc,  traversent  le  chemin  de  Ben-Eoin,  et  sur  le  chemin 

nuin'iudes    dcs  Prairies,  près  de  la  mine  de  fer  de  MM.  Gillis  et  Matheson, 

Prairie».  ;  "*■       ^ 

une  variété  infinie  de  felsites,  comprenant  du  porphyre  compacte, 
rouge-indien,  des  schistes  tendres,  verdâtres,  \  erles,  savonneux, 
et  des  roches  fragmentaires  cohérentes,  se  dirigent  N.  .^4^  à  49^  E. 
Entre  le  chemin  de  L'Ardoise  et  celui  de  Grlengarry,  il  y  a  des 
Source  felsitcs  pourprcs  ;  et  entre  ce  dernier  chemin  et  la  source  miné- 

miu'-rale.  jt         x 

raie,  de  la  syénite,  diorite  et  felsite  gris-bleuâtre,  contenant  des 
grains  de  mica,  sont  recouvertes  par  du  gros  meulier  et  du  cal- 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETCHER. 


471 


Chemin  de 
L'ArdoUe. 


Porphyre, 
sy^^nlte, 
diorite  ci 
relsite 
riibanée. 


Caire  carbonifère.    A  la  source  minérale,  la  syénite  est  coupée  par 
un  dyke  de  felsite  gris-bleuâtre  de  deux  pieds  d'épaisseur. 

L'allure  des  roches  qui  traversent  le  chemin  de  L'Ardoise  entre 
le  Grand-Etang  et  le  bassin  carbonifère  de  Loch  Lomond  étant 
variable,  je  n'ai  pas  essayé  de  calculer  la  puissance  des  lits; 
cependant,  leur  succession  est  comme  suit  : — 

1.  Folsite  compacte  bleudtre-clair,  rayée  el  lachelée  d'hématite;  petites 

cavités  [vugs)  enduites  de  quartz  vitreux  rose  :  a  une  allure  verticale 
nord-est. 

2.  Felsite  rouge. 

3.  Porphyre  rouge  et  syénite  rouge  et  grise. 

4.  Porphyre,  diorite  et  syénite  rouges. 

5.  Felsite  porphyritique  rouge,  et  felsite  bigarrée  rougo  et  bleudlre. 

6.  Felsite  compacte  rouge. 

7.  Felsite  rouge  et  blanche  à  grain  serré,  en  bandes  courtes,  minces,  et 

apparemment  lenticulaires — trois  pieds. 

8.  Felsite,  diorite  et  syénite  rouges. 

9.  Felsite  rouge-indien  pdle  et  blanche,  rubanée,à  gr.iîn  serré  ;  les  bandes 

sont  très  minces  et  passent  les  unes  dans  les  autres:  aussi,  en  lits 
épais  :  quartz  blanc  par  plaques  de  plusieurs  pouces  carrés,  ou  en 
bandes. 

10.  Felsite  et  quartzite  rubanées,  bigarrées  de  rouge  et  de  vert,  mélangétjs. 

Direction,  N.  20°  E. 

11.  Felsites  bleudtres  el  verddtres,  friables,  fissiles, conlournées,  talqueuses 

dans  les  joinls. 

1 2.  Argilite  ou  ardoise  gris-bleudtre,  lamellée  ;  dure  et  légèrement  onctueuse 

sur  des  plans  de  clivage  unis.  Plonge,  S.  58°  0.,  mais  très  con- 
tournée. 

13.  Felsite  bleudtre  et  verddtre  en  lits  minces  et  épais,  peu  distincts,  mais 

les  tranches  d'une  bande  s'emboîtent  dans  celles  de  l'autre;  veines 
de  quartz  d'un  pouce  et  moins. 

14.  Roche  composée  d'un  mélange  de  feldspath  et  de  quuitz;  ce  dernier 

faisant  saillie  en  petites  protubérances  arrondies  à  côté  du  felds])ath 
sur  les  surfaces  exposées  à  l'air. 

15.  Felsite,  d'un  brun-clair  à  l'extérieur,  veinée  et  ponctuée  de  quartz. 

16.  Felsite  rayée,  gi  is-verddlre  et  brun-clair,  savonneuse  au  toucher  ;  strati- 

fication indistincte. 

17.  Felsite  gris-bleudtre. 

18.  Grès  meulier. 

Traversant  le  chemin  de  Glengarry  dans  une  direction  N.  69°  chemin  de 
E.,  se  trouve  une  felsite  verdâtre,  compacte  ou  finement  grenue, 
pyriteuse,  souvent  porphyritique,  avec  quartz  en  veines,  plaques 
et  vugs,  et  taches  d'hématite.  Interstratifiés  avec  cette  felsite  sont 
des  schistes  bigarrés  verdâtres,  pourpres,  gris  et  rouges,  et  une 
felsite  gris-clair,  perlée,  légèrement  grenue,  lamellée,  avec  minces 
plaques  entrelacées.  Les  premières  roches  que  Ton  rencontre  sur 
le  chemin  des  terres  en  arrière,  qui  part  du  chemin  de  Saint-  chemin  de 

ttalnt-Plerre 

Pierre  près  de  la  Chapelle  du  Grrand-Etang  (Big  Pond),  sont  des 


472  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

felsites  compactes  rouges,  rayées  de  gris,  et  des  felsites  feuilletées 
gris-bleuâtre   et   pourpres,  qui   plongent  N.  51^  0.     Elles  sont 
Kntmtl/t        suivies,  dans  un  petit  ruisseau,  par   une   syénite   et  un  granit 
feisiie.  rouges,  entremêlés  de  felsite  verdâtre,  à  grain  fin  et  compacte, 

coupée  par  de  petites  veines  de  pyrite  de  1er.  La  ligne  de  contact 
entre  les  felsites  et  la  syénite  est  irrégulière.  De  la  felsite  feuil- 
letée, verdâtre  et  rouge,  et  un  très  grossier  mélange  de  granit  et 
de  syénite  suivent  immédiatement  sur  le  chemin  ;  et  sur  la  côte 
qui  se  trouve  au  bout  du  chemin,  une  felsite  compacte,  blanchâtre 
ou  couleur  de  crème,  paraît  être  mélangée  à  de  la  syénite  rouge, 
du  porphyre  verdâtre,  et  de  la  felsite  bigarrée,  granitoïde  et  frag- 
mentaire. 
îoXiTîaHjo-  ^  partir  de  la  chapelle  du  Grand-Etang,  la  ligne  de  contact 
îau'ren-*^^  dcs  roches  carbouifèrcs  et  feldspathiques  suit  la  route  postale 
jusqu'au  bureau  de  poste  chez  McPherson,  où  celle-ci  aboutit  à  la 
grève  dans  le  haut  promontoire  du  cap  Rhumore.  La  coupe  qui 
suit  renferme,  en  ordre  descendant,  les  roches  vues  dans  ce  cap, 
entre  Lochan-Fad  et  l'anse  des  Irlandais  {Irish  Cove)  : — 

COUPE    DE    ROCHES    FELDSPATHIOrKS    kV    CAP   RHTMORE. 

Ptongement,  S.  4G°  à  70°  E.  <  70^  à  90^. 

PDS.       im:s. 

1.  Porphyre  gris-verdûtre  et  rouge,  h  grain  fin,  veine  do  quartz        10  0 

2.  Assises  cachées.  La  grève  de  sable  et  de  galets  de  Lochan- 

Fad  commence  ici 3iS  0 

RrOrhe  de  3.  Felsitc  fragmentaire  rouge  et  verte,  bigarrc'e,  contenant  dos 

fragments  d*un  mélange  compacte  de  feldspath  et  de 

quartz 181  0 

FeiHiteçrenue  4    Felsite    verdâtre,   calcarifèro,   saccharoïde,   mélangét»    dr 

compac  e.  felsite  compacte  et  de  porphyre  rouge-chair 73  0 

').  Felsite  rouge  et  verte  bigarrée 2S  0 

0.  Felsite  porphyritique  rouge,  compacte,  avec  veines  et  pla- 
ques de  feldspath  verddtre 10  0 

7.  Felsite  rouge  grenue,  contenant  des  grains  de  hornblende, 

et  ressemblant  à  de  la  syénite GG  0 

8.  Felsite  compacte  rouge  et  bigarrée  de  rouge  et  de  vert 404  0 

9.  F»«lsite  bigarrée  rouge  et  verte 29  0 

10.  Felsite  fragmentaire  verdâtre 19  0 

1 1.  Felsite  bigarrée  rouge  et  verte,  les  taches  de  chaque  couleur 

étant  grandes  et  distinctes  ;  veine  brecciolairo  blanche 

etnoire G6  0 

12.  Assises  cachées 150  0 

13.  Falaises  de  felsite  tachetée  de  rouge-chair  vif,  de  vert,  do 

gris  et  de  bleu,  essentiellement  compacte,  mais  ressem- 
blant souvent  à  un  conglomérat  et  prenant  parfois  une 
texture  granitoïde  par  la  présence  de  petits  grains  de 
quartz  ;  porphyritique.  En  certains  endroits,  la  disposi- 
tion lamelleuse  est  bien  déployée,  et  elle  est  contournée, 
onduleuse  ot  brisée  d'une  inljqité  de  manières J51  Q 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETCHER.  473 

PDS.    PC8. 

14.  Folaite  épidotique    rouge   et   verte,  compacte,  veinée  de 

quartz,  et  porphyre 47  0 

15.  Assises  cachées 28  0 

IG.  Roches  feldspathifiues  rubanécs,  jwurpros,  vonliUros   et  Feisitodo 

d'autres    couleurs,     porphyriti<iues    et     fragmentaires,  ^*'^  >ourî,'. 

comme  celles  du  phare  de  Louisbourg 103  0 

17.  Roche    porphyritiquo    vordtitre,    tondre,    grenue,    tachée 

d'hématite 75  0 

18.  Grès  et  conglomérats  pustuleux  verdâtres  :  felsite  compacte 

vorte,  pourpre  et  Manche  ;  bande  rouge-indien  vif  d'argi-  Argllite. 

litc  tendre,  ressemblant  à  une  roche  que  l'on  trouve  près 

de  la  source  du  ruisseau  de  McKeagan*  ;  granit  hianc,  Granit. 

contenant  de  gros   fragments  de  porphyre    blcudtre  ; 

porj)hyre  épidotique  vcrdàtre  et  i)ourpre.  Indistinctement 

vus  10  0 

19.  Felsite  compacte  rouge  vif  et  verte,  bigarrée... 60  0 

[Traces  de  marne  carbonifère  rouge  et  verte,  et  de  (îypsc. 

gypse,  se  montrent  ici.] 

20.  Felsites,   pourpre   foncé   à  l'extérieur,  mais  qui  montrent, 

lorsqu'on   les  casse,  une  grande   variété   de   couleurs  ; 

'    souvent  porphyritiquos,  le  feldspath  des  cristaux  étant 

d'une  couleur  plus  pdle  que  celle  de  la  pûte  ;  parfois 

granitoïdes  ;    fréquemment  lamellées,  les  lamelles  étant 

douces  et  perlées  ;  veines  et  [)ellicules  de  quartz 200  0 

2L  Porphyre  verddtre 85  0 

22.  Porphyre  rouge-indien,  gris  et  pourpre,  abondamment  ponc- 

tué de  cristaux  de  feldspath  de  couleur  pdle,  et  tacheté 

de  spath  calcaire  et  d'épidote.     Une  veine   de  quartz  Epldotc. 

blanc,  d'un  pouce  ou  plus  d'épaisseur,  plonge  N.  70"  O. 

<  6C°,  et  si  c'est  aussi  là  le  plongement  des  folsitos 

environnantes,  il  y  a  répétition  de  quelques-uns  des  lits 

decettecoupe 100  0 

23.  Roche  tendre,  verdâtre,  finement   saccharoide,  probable-  Felsite 

ment  une  felsite  altérée,  avec  petits  cristaux  de  surface 
scintillants  et  taches  d'hématite 5  0 

24.  Porphyre  compacte  pourpre,  parfois  schisteux   et  nauséa- 

bond, avec  cristaux   gros  comme  dos  pois;  ressemble 

parfois  à  un  grossier  conglomérat  entièrement  composé 

de  feldspath  ;   grosses  pustules  d'épidote  ;  un  petit  lit 

lenticulaire  de  serpentine  couleur  crôme,  et  un  coin  de  Scrpcutinc. 

felsite  compacte  rouge-chair,  renfermant  de  petits  grains 

de  quartz 20  0 

[Les  roches  feldspath [(jues  sont  ici  cachées  par  un 
petit  étang  et  une  grève,  et  les  roches  suivantes  que 
l'on  voit  au  sud  sur  la  côte  sont  carbonifères.] 

Puissance  totale 2,287  0 

Les  felsites,  qui  s'éloignent  maintenant  de  la  rive,  se  retrouvent  ^rundail' 
ensuite  sur  le  grand  ruisseau  qui  se  jette  à  la  tête  de  Tanse  des 


•  Rapport  de  1875-76,  page  418, 


474 


EXPLORAÎ'lOK  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


Irlandais,  entremêlées  de  syénite.  En  combinant  cet  affleurement 
avec  ceux  de  l'anse  des  Irlandais  et  du  ruisseau  aux  Serpents 
(Snake  brook),  nous  obtenons  la  coupe  suivante  : — 


Oonularia, 

1. 

2. 

3. 

4. 

FelMlte  et 
syénite. 

5. 
6. 

7. 

8. 

Dlorlto. 


9. 
10. 
11. 

12. 

13. 

14. 
15. 
16. 

17. 

18. 

19. 

20. 
21. 

23. 
24. 

23. 

20. 
27. 

28. 
29. 


COUPE   DE   hOCIIKS   FELDSPATHIQUES  ENTRE   l'aNSE   DES  IRLANDAIS   ET     LOCH-LOMOND. 


PDS.         PC  S. 

Calcaire  carbonifère,  en  lits  puissants  et  onduleux  ;  rempli 

de  6^om£/ana  et  autres  fossiles 

Assises  cachées  ;  blocs  de  syénite   et  de  porphyre 

Fclsitft  lamellée,  verdâtre  et  blanche,  bigarrée 300        0 

Felsite  granitoïde,  verdàtre  et  rouge,  bigarrée 180        0 

Felsite  verddtre  et  syénite  rouge 100        0 

Porphyre  bleuâtre  tendre **5        0 

Felsite  lamellée  pourpre  et  bleuâtre 233        0 

Mélange  granitoïde  rouge  de  feldspath,  quartz  et  horn- 
blende. Le  feldspath  est  le  plus  abondant  et  prédomine 
parfois  à  l'exclusion  des  autres  ingrédients;  le  quartz  est 

en  ])laqnes  ou  petits  grains 35        0 

Syénite  rouge 141        0 

Syénite  rouge  et  roche  granitoïde  verddtre,  tendre 106        0 

Roohes  verdcltres  et  rougedtres,  plus  ou  moins  granitoïdes, 

tachées  d'hématite  ;  souvent  un  feldspath  presque  pur....  269        0 
Felsite  et  syénite  de  composition  variable,  avec  plaques  et 

veines  de  chaux  carbonatée  cristalline  blanche./. 130        0 

Felsite  granitoïde,  diorîte  et  syénite  rouges.     Chute  d'eau, 

trou  et  caverne 160        0 

Felsite  et   syénite  pourprées,  pas  bien  vues 445        0 

SyèniU»  mélangée  de  roche  tendre,  savonneuse 28        0 

Syénite,  ou  par  endroits   felsite  granitoïde  rougeâtre  avec 

points  foncés 35        0 

Syénite  ;  une  bande  de  folsito  vert  de  Prusse  la  traverse  à 

un  endroit  dans  une  direction  N.  67°  E 200        0 

Roche  veriîUre,  légèrement  granitoïde,  contenant  beau- 
coup de  s|)alh  calcaire.  Parfois  tendre,  avec  taches  d'hé- 
matite   92        0 

Felsite  granitoïde  rouge  et  verte  bigarrée,  avec  un  peu  de 

quartz 78        0 

Felsite  granitoïde  rouge  et  verddtre 50        0 

Syénite  rouge,  recouverte  par  places  par  un  conglomérat 

carbonifère,  dont  la  plupart  des  cailloux  sont  de  syénite..  85        0 
Syénite  rougo  et  felsite  granitoïde,  principalement  la  pre- 
mière ;  pas  bien  vues 990        0 

Felsite  verddtre  à  grain  fin,  en  lits  épais 954         0 

Syénite  rouge  et  gris»,  grossière  et  fine,  vue  par  intervalles 

sur  le  chtunin  de  l'anse  des  Irlandais 2,333        0 

Syénile  grise  et  rouge,  et  IVlsile  verddtre,  comj)acte  et  gra- 
nitoïde, souvent  por|)hyritique 71        0 

Syénite  42         0 

Syénite  et  felsite  vert  ilt;  Prusse  pale 7        0 

Syénite  60        0 

Fel;^ite  vi'nhiln'  à  grain  fm,  presque  compacte 25        0 


RAPPORT    PAR    M.    HUGH    FLETCHER. 


475 


3!).  Syoïiite  et  felsite  verdâtro  à  grain  fin  ;  une  bande  de  cette 
dernière,  d'un  pied  et  demi  d'épaisseur,  courant  N.  74"  E. 
dans  de  la  syénite  grise 

31.  Syénite  grise  et  rouge 

32.  Assises  pour  la  plupart  cachées,    mais  probablement  de 

syénite  et  de  felsite 

(Les  membres  de  la  coupo  qui  précède  sont  supposés 
plonger  S.  22**  E.  •<?45°.  La  coupe  est  maintenant 
reportée  à  la  source  du  ruisseau  aux  Serpents,  où  le 
plongement  est  au  nord-ouest,  une  synclinale  paraisu 
sant  intervenir.  La  position  de  l*axe  de  ce  pli  est 
inconnue,  mais  il  ue  se  présente  pas  avant  le  No.  24. 
Nous  supposons  le  môme  angle  de  plongement.) 

33.  Assises  cachées  ;  terrain  bas,  creux  mousseux,  petits  étangs 

boueux,  arbres  morts  et  broussailles,  débris  de  syénite 
rouge 

34.  Syénite  grise,  contenant  un  peu  de  quartz 

35.  Syénite  grise  interstratifiêe  de  schistes  verdâtres,  nacreux, 

alumineux,  en  couches  de  trois  à  six  pouces  d'épaisseur  ; 
pas  bien  vue 

36.  Schistes  vordâtres,  tendres,  lamelles,  nacreux,  alumineux, 

contenant  du  spath  calcaire  et  ressemblant  à  ceux  qui 
sont  associés  au  minerai  de  1er  du  Grand-Etang.  Direc- 
tion, N.  35°  E 

37.  Quartz-felsite  gris 

38.  Felsite  et  diorite  verdâtre,  finement  granulaire  et  compacte, 

parfois  porphyritique  ;  associée  à  unoquartzite  ou  quartz- 
felsite  presque  compacte  ;  spath  calcaire  abondant  dans 
les  joints 

39.  Felsite  porphyritiqu»,  quartzite  et  quartz-felsite  verdatres  et 

gris  pâle,  compactes  et  à  grain  tin,  avec  taches  de  rouille; 
en  lits  épais,  couverts  dans  les  joints  de  minces  plaques 
d'hématite  talqueuse  et  de  pellicules  de  serpentine  ver- 
dâtre  

40.  Roches  syénitiques  grises  et  vertes 

41.  Roche  finement  grenue;  essentiellement  felsite,  mais  con- 

tenant souvent  du  quartz,  de  la  hornblende  et  du  mica. 
Par  endroits,  c'est  une  syénite  rouge  et  grise,  composée 
de  feldspath,  quartz,  hornblende  et  mica — ces  deux  der- 
niers étant  le  moins  abondants.  Parfois  c'est  une  felsite 
bigarrée  rouge  et  verte,  compacte  et  largement  cristal- 
line ;  quelquefois  porphyritique,  avec  grains  de  quartz  et 
de  hornblende,  ou  de  hornblentle  seule,  disséminée  en 
petite  quantité  ;  et  dans  un  endroit,  une  quartzite  grenue 
la  remplace.  Les  lits  supérieurs  comprennent  des  felsites 
granitoïdes  verdatres,  courant  N.  32°  E.  en  couches  irré- 
gulières d'épaisseur  variable,  ayant  une  grande  quantité 
lie  minéral  mou,  noirâtre,  scintillant,  dans  les  joints  et  les 
plans  de  stratification.  La  hornblende,  l'hématite  et  le 
spath  calcaire  sont  souvent  présents,  et  il  s'y  trouve  du 
quartz  en  grains,  filets  et  petites  veinf3s,  ou  sous  forme  de 
cristaux  délicats  et  chatoyants  dans  les  joints,  qui  brisent 
la    roche    en    petits    morceaux    anguleux.    Une    roche 


PDS. 


28 
85 

636 


275 
43 


PUS. 

0 
0 

0 


RuiHseau  aux 
^rpeuts. 

Synclinale. 


0 
0 


SyjSnite. 


14        0 


« 

Schistes 
nacroux. 

21 

0 

163 

0 

Quartz-felsite 
et  diorite. 

70 

0 

Spath 
calcaire. 

Qnartzite. 

64        0 
71         0 


476  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

(iL^composôe.  cédant   facilement  au  couteau^  y  est  aussi 
ontromôlée 

42.  Felsite  blcuùtro,  généralement  compacte,  d'une  puissance 

indéterminée 

43.  lioc/it's  carbonifères  de  Loch-Lomond 

Puissance  totale 8,900 


PDS. 

PCS. 

5G 

0 

50 

0 

•  ■  • 

0 


Mt'laiipe  des 
difïV*  rentes 
roches. 


Seliistes 
savonneux  ot 
syê ni  te  rouge. 


John  Ca«h. 


Ruis.soau  do 
MoLeod. 


SyCnite. 


Porphyre. 


Felsite. 


Chemin  de 
Saint-Pierre. 


L'on  remarquera  qu'ici  les  felsites  lamellées  et  les  syéuites 
rouges  et  grises  sont  encore  inséparablement  associées,  comme 
c'est  aussi  le  cas  sur  un  petit  ruisseau  qui  se  jette  dans  le  lac  à  un 
mille  au  nord  de  l'anse  des  Irlandais.  Immédiatement  en-dessous 
des  roches  carbonifères  sur  ce  ruisseau,  des  schistes  gris-bleuâtres 
savonneux,  papyracés,  renfermant  des  couches  de  quartz,  sont 
mélangés  à  un  porphyre  talqueux  et  chloritique,  avec  une 
direction  N.  44^  E.  Un  peu  plus  haut  sur  le  ruisseau,  bien  que 
le  contact  ne  soit  pas  visible,  il  y  a  de  la  syénite  rouge,  mais  elle 
est  remplacée  à  quelques  verges  plus  loin  par  les  roches  feuille- 
tées. 

La  felsite  bigarrée  de  rouge  et  de  vert,  granitoïde,  lamellée  et 
en  lits  épais,  chez  John  Cash,  ne  différant  de  celle  du  cap 
Rhumore  qu'en  ce  qu'elle  est  d'une  texture  plus  granulaire,  est 
parfois  veinée  et  tachetée  de  quartz,  et  plonge  S.  41^  E.  Les 
roches  qui  forment  les  falaises  escarpées  qui  s'étendent  depuis 
chez  Cash  jusqu'au  ruisseau  du  moulin  de  McLeod,  à  un  mille  et 
demi  au  sud-ouest,  ne  sont  pas  diiférentes,  car  elles  se  composent 
de  felsite  lamellée  et  en  lits  épais  de  toutes  couleurs  et  textures, 
avec  lits  plus  tendres.  A  l'embouchure  du  ruisseau  du  moulin, 
la  première  roche  qui  se  trouve  sous  le  calcaire  et  le  conglomérat 
carbonifères  est  une  syénite  grise,  passant  plus  bas  à  une  felsite, 
dans  laquelle  se  retrouve  la  même  inconstance  de  composition 
minéralogique.  Le  quartz,  l'épidote,  la  chlorite  et  l'hématite 
tachètent  la  roche,  qui  contient  aussi  des  cristaux  porphyritiques 
d'un  demi-pouce  de  longueur.  Deux  variétés  noires  de  roche, 
l'une  tendre  et  calcarifère,  ressemblant  au  grès,  l'autre  dure  et 
ferrugineuse,  sont  spécialement  remarquables.  La  stratification 
est  obscure,  mais  en  apparence  contournée  :  dans  un  endroit  elle 
court  N.  61°  O.,  et  dans  un  autre  elle  plonge  N.  64^  E.  <  45^. 
Sur  le  ruisseau,  en  haut  du  chemin,  une  felsite  compacte  bigarrée 
de  pourpre,  de  rouge  et  de  vert,  renfermant  de  petites  lamelles  de 
mica,  court  N.  45""  E. 

Une  felsite  et  un  porphyre  repliés  et  onduleux,  qui  peuvent 
rivaliser  avec  tous  les  autres  sous  le  rapport  de  la  couleur  et  de  la 
texture,  traversent  le  chemin  de  Saint-Pierre  en  plusieurs  çndroitsi 


Rapport  par  m.  mugh  flktcher.  477 

entre  la  chapelle  des  Iles-Rouges  et  le  bout  du  chemin  de  Loch- 
Lomond — leur  direction  générale  étant,  en  apparence,  environ  N. 
ll*^  E.,  mais  sur  un  point  N.  44^  E.,  et  sur  un  autre,  N.  44^  O. 

Le  chemin  de  Loch-Lomond  suit  une  vallée  de  roche  carboni-chomimie 
fère,  flanquée  au  nord  par  des  collines   composées   de   roches  Lt>"»t»»ii- 
feldspathiques  et  syénitiques  de  cette  formation.     En  amont  du 
pont  jeté  sur  le  ruisseau  de  McNab,  sur  un  chemin  de  ferme  qui 
court  au  sud  à  partir  de  ce  chemin,  un  mélange  cristallin  verdâtre 
pâle  et  gris  de  feldspath  et  de  hornblende,  avec  peu  ou  point  de 
quartz,  mais  quelques  lames  de  mica,  court  N.  64^  £.  et  renferme 
une  plaque  de  marbre  blanc,  à  grain  fin,  de  six  pouces  de  longueur. 
Il  est  entremêlé  de  roches  cristallines  plus   tendres,  pyriteuses.  Roches 
contenant  beaucoup  de   spath  calcaire,  et  passe  a  une  diorite, 
quartz-felsite  et  lelsite  compacte,  qui  renferme  du  spath  calcaire, 
de  la  chlorite,  une  matière  magnésienne  noire  et  de  Toxyde  de 
manganèse  dans  les  joints.     Parmi  les  roches  feldspathiques  du  Minéraux. 
ruisseau  du  Pin  {Pine  brook)^  Ton  peut  signaler   une   syénite,  Ruisseau 
contenant  souvent  si  peu  de  quartz  qu'elle  devient  une  diorite 
dans .  laquelle   la  hornblende  est  disposée  en  longues  aiguilles 
délicates;  passant  ensuite,  par  la  perte  de  la  hornblende,  à  une 
felsite  rose  pâle  et  verte,  et  par  une  autre  transformation,  à  un 
quartz-felsite  ou  une  quartzite  compacte  rougeâtre  et  grise.     Une 
felsite  verdâtre  et  une  syénite  rouge  à  gros  grain,  avec  un  peu  de 
hornblende,    sont   associées   sur   le   ruisseau   McCuish   près   du 
chemin,  tandis  que  plus  haut,  le  cours  d'eau  tombe  sur  un  escarpe- 
ment de  felsite  verte  grenue.    Près  du  bout  du  chemin  de  Morri- 
son,  une  syénite  grise  et  rougeâtre  supporte  le  grès  meulier  ;  mais 
de  cet  endroit  au  chemin  de  la  rivière  Graspereau,  la  syénite  est 
recouverte  pour  la  plupart  par  du  conglomérat  carbonifère. 

Les  collines  de  Mira  fournissent  aussi  un  exemple  du  mélange  foî'^uos 
des  différents  constituants  des  roches  feldspathiques  et  syénitiques 
qui  semble  complètement  démontrer  leur  identité.  Sur  le  chemin 
de  la  rivière  au  Saumon,  une  syénite,  un  quartz-felsite  et  une 
felsite  rouges,  bleuâtres  et  pourpres,  sont  entremêlés  de  porphyre 
gris.     La  syénite  est  quelquefois  à  grain   très   fin   ou   presque 
compacte.   Dans  les  champs  de  McDonald,  près  de  la  fourche  des 
chemins  de  la  rivière  au  Saumon  et  de  L'Ardoise,  il  y  aune  felsite  chemin  de 
rouge-pourpré,  à  grain  fin,  à  joints  et  brisée,  avec  paillettes  de 
mica  argenté,  à  la  suite  de  laquelle  vient  une  syénite  rouge,  conte- 
nant un  peu  de  mica  et  de  hornblende  en  petits  fragments  angu- 
leux, et  tout  auprès,  sUr  le  chemin,  une  syénite  rouge  à  gros 
grain,  dans  laquelle  la  hornblende  est  abondante. 


478  EXPLORATION    GJÊOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Le  chemin  qui  longe  Loch-Lomond  montre  de  la  syénite  et  du 

quartz-felsite  en  grande  proximité.    Au  pied  du  lac,  des  roches 

argileuses,  feldspathiques  et  quartzeuses   bleu  foncé,  grises  et 

BaddoHi^^^      rouges,  probablement  laurentiennes  inférieures,  plongent  N.  74*^  E. 

Les  felsites  des  collines  qui  s'élèvent  au-dessus  de  la  vallée 
carbonifère  du  ruisseau  de  Harris,  dans  le  comté  de  Victoria, 
ont  une  grande  affinité  avec  celles  de  Coxheath,  de. la  Baie-de- 
TEst  et  de  Louisbourg,  et  présentent,  entre  autres,  les  variétés 
suivantes  : — 

1.  Felsite  granitoïde  verdîUre  el  rose,  bip^arréo,  avec  mouchetures  rouge- 

gi  enat  ;  passe  au  blanc-vcrddtre  par  exj)Osition  à  l'air. 

2.  FeJsites  compactes  et  IVagmentairos,  venlAlres  et  rouges,  mouchetées,  se 

remplaçant  Tune  l'autre  en  variété  infinie,  et  ressemblant  quelquefois 
à  une  syénite  verddtre  et  rouge,  teintes  de  rouge  vif  dans  les  joints 
par  l'hématite. 

3.  Felsite   fragmentaire  verdâtre,   avec   mouchetures   roug«'âtres  ;  devient 

rude  à  l'air,  de  manière  à  ressembler  h  un  conglomérat  :  tachée  d'hé- 
matite. Beaucoup  de  fragments  mesurent  un  quart  de  pouce  de  lon- 
gueur et  ont  eux-mêmes  une  structure  fragmentaire  plus  fine,  comme 
de  la  mosaïque.  ^ 

4.  Felsite  à   giain   fin  et  fragmentaire,  tachée  d'hématite,  contenant  des 

grains  de  toutes  les  leintes  de  vert,  depuis  le  blanc-verddlre  jusqu'au 
noir-corbeau,  seulement  quelques  i)etits  points  rouges  étant  prtsenls. 

5.  P'elsite  schisteuse  vcîrdûtre  et  rouge-indien,  presque  compacte. 

().  Felsite  bleue,  pourpre  et  vert-})ois,  les  couleurs  étant  par  j)laques,  avec 

mouchetures  blanches  entremêlées, 
7.  On  dit  aussi  qu'il  existe  de   grosses  veines  ou   masses  de   quartz  blanc 

dans  les  mômes  collines. 

Rivière  du  Dcpuis  la  moutague  de  Hunier  jusqu'au  pont  de  la  rivièie  du 

Milieu,  les  roches  sur  le  chemin  sont  carbonifères,  mais  les  collim  s 
pré-siluriennes  empiètent  sur  elles  en  plusieurs  endroits.  Au  pont, 
le   chemin  se  bifurque,  un  embranchement  passant  de  chaque 

Roches  côté  de  la  rivière.     L'on  voit  ici  des  roches  carbonifères  qui  con- 

ciirboiiifOrcF. 

tiennent  du  gypse,  et  à  quelques  centaines  de  verges  des  mines 
aurifères   de  la  rive  gauche,  elles  s'élèvent  dans  les  flancs  des 
collines  qui  bordent  la  rivière. 
Loran.  Entre  Louisbourg  et  Loran,  les  felsites  dominent  et  sont  sem- 

blables à  celles  que  je  viens  de  décrire,  entre  autres  : — 

1.  Felsite  pouri)re.  avec  moucheliups  vertus  et  ronges,  compacte  et  obscu- 

rément cristalline;  j)elits  grains  de  ehlorile  ;  j»elites  taches  de  pyril»' 
de  fer. 

2.  Roche  rouge-indien  tendre,  ressemblant  à  un  gn*s  à  grain  fin. 

3.  Felsite  compacte  grise,  avec  mouchetures  de  dillerentes  couleurs  ;  ob- 

scures lignes  de  stratification  dans  les  niorcenux  portatifs. 

4.  Felsite   compacte  gris-j)âle,   montrant  une  sliucture   fragmentaire,  hïs 

fragments  étant  (h?  difiérentes  couleurs. 


nAin>OIlT   PAR    M.   MUGH   FLEtCHER.  479 

» 

5.  Fel&ito  grise,  dovonant  blanche  et  vésiculaire  par  exposition  à  l'air,  avec 
Iragments  de  formes  irrégulièros  et  de  dillérerites  couleurs  parsfnn's 
sur  le  fond  gris.  Ces  fragments  sont  tous  de  coul^nirs  pûles  f-t  tr^s 
coh«'renls. 

G.  Felsite  compacte,  gris-bleuâtre,  pourpre  et  rou«reAtre,  avec  petites  mou- 
chectures  porphyritiques  et  granules  cristallins. 

7.  Roclies  verddtres  de  texture  plus  lâche,   Irmerspc  en  tous  sens  par  de 

j)elites  veinules  de  spath  calcaire  ;  perlées  et  écni lieuses  par  endroits. 

8.  Roche  argileuse  blquiUre,  à  grain  fin,  tendre,  avec  mouchoiures  de  cou- 

leur. 
9    Roche  fragmentaires  pourpres,  verdâlres  et  bloues. 

10.  Roche  vert-pois  pâle,  semi-compacte,  semi-granulaire. 

1 1.  Felsite  lamoUêe,  très  cristalline,  pas  distinctemcuit  grenue. 

12.  Argilite  lamellée  rouge-indien  et  pourpre,  intorslratifiée  en  lits  de  plu- 

sieurs j)ieds  d'épaisseur  parmi  les  roches  plus  dures. 

13.  Argilite  lamellée  gris-verdûtre  pâle  et  vert  de  mer,  les  lamelles  géné- 

ralement papyracées,  et  la  roche  se  brisant  en  petits  morceaux,  mais 

parfois  en  lits  plus  épais,  et  peut-être  propre  à  faire  de  la  pierre  à         Pierre  û 

-«o^:«  rasoir, 

rasoir. 

Ces  roches  courent  à  peu  près  N.  39°  E.  et  ont  généralement  Quartz,  «patii 

*  '^  ^    .  calcaire  et 

un  pendage  sud-est.  Elles  sont  traversées  par  des  veines  et  pla-cJ^i«»**te. 
ques  de  quartz  et  de  chaux  carbonatée,  le  quartz  étant  souvent 
grenu  et  renfermant  de  petits  grains  de  feldspath  ;  une  grande 
partie  en  est  aussi  en  longs  cristaux  délicats,  dont  quelques-uns 
ont  une  magnifique  transparence.  La  chlorite  abonde  dans  quel- 
ques cavités  du  quartz. 

2.  Calcaire  de  la  Rivière  George. 

Les  caractères  lithologiques  de  cette  formation  ont  été  suffisam- 
ment décrits  dans  les  rapports  de  1874-76,  en  sorte  que  les 
observations  qui  suivent  s'appliqueront  principalement  à  sa 
superficie  géographique. 

A  partir  de  la  rivière  Greorge,  on  Ta  suivie  dans  une  lisière  Distribution. 
étroite  jusqu'à  ce  qu'elle  s'enfonçât  sous  les  roches  carbonifères 
du  ruisseau  de  Macintosh.  Une  autre  zone,  commençant  au  bord 
de  la  baie  de  l'Est,  sur  la  ligne  de  la  réserve  des  Sauvages,  court 
dans  une  direction  nord-est  vers  le  ruisseau  des  Sauvages  ;  mais 
sur  la  rive  gauche  de  ce  ruisseau,  l'on  voit  une  muraille  ininter- 
rompue de  syénite  sur  la  ligne  de  son  allure.  La  présence  de 
gros  blocs  de  ce  calcaire  dans  le  conglomérat  du  ruisseau  du 
Lièvre  (Hare  hrook)  indique  une  plus  vaste  distribution  ;  et  ce  fait, 
rapproché  de  la  ressemblance  des  roches  gneissoïdes  de  Washa- 
back  avec  celles  sur  lesquelles  repose  le  calcaire  cristallin  des 
collines  de  Boisdale,  indique  aussi  une  extension  antérieure  pro- 
bable dans  cette  direction,  qui  a  été  obscurcie  par  la  dénudation 


480 


EXPLORATION   GEOLOGIQUE   DU   CANADA. 


(*arartOres. 


Tri'molile. 


Mica  doré. 


et  le  recouvrement  des  roches  carbonifères.  A  la  rivière  du  Nord 
de  Sainte-Anne,  on  a  découvert  un  important  affleurement  de 
calcaire  cristallin,  mais  ses  limites  n'ont  pas  été  déterminées. 

Là  où  cette  formation  traverse  les  chemins  du  Val  Français  et 
de  Bourinot,  elle  comprend  : — 

1.  Calcaire  cristallin  blanc,  gris,  bleuàlre  ot  jaunàlro,  parfois  serpenlinoux, 

contenant  des  paillettes  de  mica  arj(entê  et  fle  la  pyrile  de  fer,  et  de- 
venant à  l'air  une  roche  granulaire,  friable.  Le  calcaire  est  traversé 
de  veines  de  quartz  d'un  i>ouce  et  moins  d'épaisseur,  dont  quelques- 
unes  sont  tréniolitique,  comme  on  le  voit  fort  bic^n  sur  les  surfaces 
ex])Osées  à  l'air. 

2.  Granit  et  syénite  blancs  et  gris,  et  un  mélange  de  feldspath  en  lames  et 

de  quartz  en  veines  erratiques.  Le  granit  est  souvent  à  gros  grain. 
Le  quartz  prédomine,  le  mica  étant  en  agrégations  cristallines,  lamel- 
leuses,  brun  foncé  et  argenté.  Par  jilaces,  cependant,  la  roche  est 
presque  entièrement  composée  de  mica  argenté,  ou  de  mica  et 
quartz. 

3.  Quartzite  bigarrée  et  rubanée,  l)lanche  et  grise,  ù  grain  fin  et  largement 

cristalline,  avec  petites  cavités  remplies  de  pyramides  prismatiques 
doubles  de  quartz. 

4.  Une  felsite  presque  pure,  qui  paraît  passer  à  un  calcaire  à  grain  fin, 

contenant  beaucoup  de  mica  doré. 


Mine  de  fer 


Ces  roches  ont  une  allure  N.  8^  à  19^  E.,  mais  sont  fort  con- 
tournées. 

Au  chemin  de  Lauchlin  Curry,  nous  rencontrons  les  calcaires 
et  quartzites  de  la  mine  de  fer,  reposant  sur  de  la  syénite  et  du 
granit,  et  recouverts  par  des  grès  et  conglomérats  carbonifères  gros- 
siers, rougeâtres  et  gris.  Dans  les  champs  de  Curry,  les  calcaires 
sont  associés  à  trente  pieds  ou  plus  de  quartzite  lamellaire  gris- 
rougeâtre,  irrégulièrement  mélangée  de  feldspath  et  de  mica,  et 
devenant  souvent  un  micaschiste.  Les  particules  constituantes  de 
cette  roche  sont  en  paillettes  souvent  plus  grosses  qu'un  pois. 

Un  calcaire  serpentineux  bleuâtre,  talqueux,  avec  protubérance 
gris  pâle,  alterne  sur  le  chemin  de  Coxheath  avec  de  la  syénite, 
de  la  quartzite  et  du  granit,  plongeant  N.  11"^  0.  Avec  ces  roches 
sont  associés  un  calcaire  saccharoïde  blanchâtre,  devenant  brun 
à  Tair,  dix  pieds  de  gneiss  granitoïde  bleuâtre  et  gris  et  de  felsite 
pyriteuse  compacte,  bleuâtre,  le  tout  recouvert  par  un  conglo- 
mérat carbonifère.  Dans  les  champs  au  sud  de  ce  chemin,  une 
Quartzite  et  quartzite  et  une  syénite  lamellées  accompagnent  un  calcaire 
serpentineux,  pyriteux  et  micacé,  un  calcaire  saccharoïde  avec 
plaques  de  hornblende,  et  un  micaschiste  pyriteux,  à  grain  fin, 
contenant  de  la  chlorite,  et  elles  se  dirigent  N.  13^  à  36^^  E.  Près 
de  chez  John  McDonald,  le  chemin  traverse  un  calcaire  grossière- 


Micaschiste. 


Calcaire 

s.'ipoiiiincux. 


RAPPORT  Par  m.  hugh  fletcher.  481 

ment  cristallin  gris-blanchâtre,  arec  petites  paillettes  de  mica,  et 
d'autres  roches  schisteuses  ;  mais  au-delà  de  ce  point,  je  n'ai  pas 
vu  la  lisière  de  calcaire  cristallin. 

En  apparente  concordance  avec  des  roches  syénitiques  et  gra-Ansoaux 
niti({ues  à  gros  grain,  et  borné  des  deux  côtés  par  elles,  le  calcaire 
de  la  rivière  George  court  dans  une  bande  d'un  quart  de  mille 
de  largeur,  à  partir  de  la  ligne  orientale  de  la  réserve  des  Sau- 
vages vers  le  ruisseau  des  Sauvages.    Une  felsite  et  une  quartzite 
schisteuses  et  compactes,  avec  calcaire  cristallin   blanc  et  gris  schistes. 
pâle,  et  contenant  de  petites  cavités  et  veines,  se  rencontrent  de 
nouveau.     Un  marbre  très  varié  sous  le  rapport  de  la  couleur  et  Marbre. 
de  la  texture,  mais  généralement  blanc,  avec  rayures  blanches, 
bleues,  verdâtres  et  jaune-serin,  susceptible  d'un  beau  poli,  a  été 
exploité  sur  une  très  petite   échelle  sur  la  côte,  près  de  chez 
Bown.     Il  paraît  être  interstratifié  avec  un  lit  de  syénite  rouge 
de  trois  pieds. 

Entre  le  havre  de  Sainte-Anne  et  la  rivière  du  Nord,  il  y  a  une  Rivière  du 

/  Nord  de 

haute  montagne  syénitique  d'une  beauté  remarquable,  suivie,  sur  Hainte-Anne. 
la  rive  droite  échancrée  de  la  rivière,  par  du  conglomérat,  du 
grès  et  de  la  marne  rouges,  que  l'on  peut  voir  dans  tous  les  ruis- 
seaux qui  s'y  jettent.     A  partir  du  pont  qui  se  trouve  à  la  tête 
des  eaux  de  marée,  ces  strates  carbonifères  s'étendent  à  un  mille 
et  demi  ou  plus  vers  les  collines  du  nord.     Un  chemin  court  à 
quatre  ou  cinq  milles  en  remontant  la  rive  gauche  de  la  rivière, 
et  sur  la  droite  il  y  a  un  bon  chemin  sur  une  distance  d'un  mille, 
et  un  sentier  qui  conduit  à  un  mille  ou  deux  plus  loin,  jusqu'à  la 
ferme  de  John  McDonald.     Entre  les  roches  carbonifères  et  les 
collines  dans  ces  environs,  un  calcaire  cristallin,  une  quartzite  ^  *Siîfn. 
verdâtre,  lamellée,  veineuse,  une  roche  à  hornblende  et  d'autres 
strates  identiques,  par  la  plupart  de  leurs  caractères,  à  la  forma- 
tion de  la  rivière  George,  renferment  un  marbre  plus  ou  moins  Marbre. 
blanc,  mais  souvent  verdâtre  ou  couleur  crème,  dépoli  et  blanchi 
à  la  surface  par  des  petites  taches  de  serpentine.  Une  variété  feuil-  serpentine. 
letée,  tendre,  d'un  vert-émeraude  vif,  interstratifiée  avec  une 
grande  épaisseur  de  quartzite  verdâtre,  contient  une  espèce  de 
talc;  et  il  y  a  un  minéral  tendre,  savonneux,  dans  les  joints  de  la  Taie, 
plupart  des  roches. 

On  dit  qu'au  nord-est  du  ruisseau  sur  lequel  ce  calcaire  a  été  veines  de 
trouvé,  il  existe  une  roche  feuilletée  grise,  renfermant  de  petites 
veines  de  quartz  blanc,  stérile. 

60 


482 


ÊXPLOftAÎlON   GÉoLOfîlQtîÈ   DU   CAîîAhA. 


3.  Roches  Siluriennes  Inférieures. 


Etendue. 


phy 


amygdaloïde. 


Panni  les  plus  intéressants  résultats  géologiques  obtenus  Tan- 
née dernière  se  trouvent  quelques  nouveaux  détails  concernant 
les  roches  fossilifères  siluriennes  inférieures  que  nous  avons  déjà 
suivies  depuis  la  pointe  de  Moore,  sur  le  chenal  Saint-André,  en 
remontant  la  vallée  du  ruisseau  de  McLeod  jusqu'au  chemin 
Bourinot.  Au-delà  de  ce  chemin,  elles  s'étendent  jusqu'à  la 
source  du  ruisseau  de  McLeod  et  dans  la  vallée  également  pro- 
fonde du  ruisseau  des  Sauvages,  qu'elles  suivent  presque  jusqu'à 
son  embouchure,  bordées  des  deux  côtés  par  une  zone  de  roches 
syénitiques,  et  conservant  une  uniformité  générale  de  caractère  et 
de  distribution  sur  tout  leur  parcours. 

A  partir,  et  sur  une  certaine  distance  à  l'est,  de  la  jonction 
Porphyre  et  dcs  chemius  dc  Boisdalc^ct  Bourinot,  il  y  a  une  felsite  porphy ri- 
tique  et  amygdalaire,  gris-bleuâtre  et  pourpre,  à  grain  fin  et  com- 
pacte, rayée  de  quartz  et  d'hématite  en  veines  et  vugs,  et  se  bri- 
sant en  petits  morceaux  le  long  des  nombreux  plans  de  clivage 
qui  pénètrent  la  roche.  L'amygdaloïde  contient  du  carbonate 
de  chaux,  du  feldspath  et  du  quartz  de  différentes  couleurs,  les 
amygdales  variant  de  la  grosseur  d'une  tête  d'épingle  à  celle 
d'un  pois.  Des  argiles  schisteuses  s'émiettant,  grises,  verdâtres 
et  bleu-pâle,  généralement  trop  friables  pour  montrer  des  débris 
organiques,  mais  couvertes,  sur  les  couches  les  plus  cohérentes, 
d'Obolellaj  accompagnées  d'obscurs  fragments  de  trilobites  et  de 
Dyctionema,  se  rencontrent  au  pont  qui  traverse  le  ruisseau  de 
McLeod  sur  le  chemin  de  Boisdale.  Ces  argiles  schisteuses  sont 
très  contournées,  mais  se  dirigent  N.  39^  E.  Plus  haut  sur  le 
ruisseau,  elles  courent  N.  47"  E.,  sont  accompagnées  d'un  grès 
très  tin,  contenant  des  grains  de  feldspath  et  de  quartz,  et  renfer- 
ment des  nodules  elliptiques  et  sphériqucs  de  calcaire  bleuâtre, 
plombagineux,  souvent  à  cônes  rentrants,  de  deux  ou  trois  pieds 
de  diamètre.  Ces  schistes  et  grès  feldspathiques  contiennent 
souvent  des  galets  de  spath  calcaire  et  du  quartz  rouge  et  ambré 
clair,  et  passent  à  des  conglomérats,  dont  l'un  traverse  le  chemin 
de  Bourinot. 

Sur  le  ruisseau  de  Steele,  qui  est  un  tributaire  de  celui  de  Mc- 
Leod, des  strates  siluriennes  inférieures,  plongeant  à  peu  près  S. 
51^  E.  <  45^,  présentent  la  coupe  descendante  qui  suit  : — 


ArsTllee 
schisteuses. 


FosKiles. 


Calcaire  A 

C'CllCS 

rentrants. 


ftAPPOUT  PAR   M.   HtGH   FLETCHER. 


483 


COL'PE  DE  ROCHES  SILURIENNES  INKÉRIEimES  SUIl  LK  HUISSEATJ   l>K  STEELK. 

Plongcnrnl,  5.  51''  ^.  <  45°. 

PDS. 

1.  Grès  fol<lspalhi(iue  ot  quartzinix,   verdâtro,  gris  cl   blanc, 

micacé  et  contourné,  commo  ceux  do  la  pointe  de  Young  ; 
associé  à  ([uelques  minces  couches  argileuses,  dans  les- 
quelles se  trouvent  des  brachiopodes  douteux,  et  à  une 
felsite  compacte.  Presque  horizontal  par  endroits.  Mar- 
ques fuooïdes  sur  (lueltjues  surfaces,  et  concrétions 
noueuses,  ressemblant  un  peu  à  VArIhraria  anliquala* ...        GO 

2.  Cnlcaire  bl^Hiâtre  et  pourpré,  et  felsite  compacte 3i) 

3.  Uoclie   feld.^|>athiquo   coliérenlo,   comparativement    tendre, 

avec  points  brillants.  Pas  bien  vue.  Les  ardoises  tendres, 
noires  et  grises,  que  l'on  voit  sur  le  ruisseau  principal, 
doivent  se  trouver  sur  la  direction  de  cette  roche  ;  mais 
comme  on  ne  les  voit  pas  sur  le  tributaire,  et  qu'on  les 
trouve  souvent  en  contact  immédiat  avec  les  roches 
syénitiques,  elles  sont  peut-être  rejetées  par  une  faille...         50 

4.  Falaises  de  grès  feldspathique  verdâtre,  rempli  d'OhoIelIa  et 

associé  à  une  felsite  compacte,  esquilleusc 27 

5.  Calcaire  cristallin  et  subcristallin  bigarré  de  rouge,  de  vert 

et  de  bleu  ;  rayé  d'hématite  ;  veiné  do  spath  calcaire  et 
do  quartz,  et  moucheté  de  hornblende  noire.  Interstra- 
tilié  avec  do  la  felsite 35 

6.  Assises  cachées 106 

7.  Conglomérat  avec  gros  éléments  de  felsite  ou  de  diorite  vert 

de  Prusse,  souvent  indiscernables  de  la  matrice,  qui  pa- 
raît composée  de  la  même  matière.  Hématite  en  lilels 
ot  cristaux  de  druses.  On  voit  distinctement  les 
cristaux  à  l'exposition  à  l'air;  mais  la  roche  a  souvent 
l'apparence  dune  felsite  ou  diorite  finement  granulaire. 
Puissance  inconnue 


Puissance  totale. 


l'CS. 


Fossiles. 


0 
0 


0 
0 


Fossiles. 


0 
0 


317 


0 


Un  autre  bras  du  ruisseau  de  McLeod,  sur  lequel,  immédiate- P"isspft"  de 

.,,  McLeod. 

ment  en  bas  du  chemin,  se  trouve  une  magnilique  gorge  d\in 
aspect  sauvage,  perce  et  expose  des  grès  et  argilites  gris-verdâtre 
et  bleuâtres,  cohérents  et  porphy ri  tiques,  en  dalles,  micacés,  se 
fendant  en  morceaux  irréguliers,  avec  une  inclinaison  qui  varie 
presque  de  l'horizontale  à  la  verticale.  Ces  roches  sont  fossili- 
fères et  contiennent  des  concrétions  de  pyrite  rayonnée,  parfois 
d'un  pouce  de  diamètre.  A  la  source  de  ce  ruisseau,  une  felsite 
porphyritique  brune,  grise  et  rouge,  plonge  N.  26^  0.  <  39°.  Sur 
le  chemin  du  Val  Français,  l'allure  est  N.  58"^  E.,  et  les  roches  seîT/^^niJ"*^"  , 
composent  d'argilites  bleuâtres  jBnes,  à  joints  et  clivées,  avec  ma- 
tière iridescente  terne  dans  les  joints,  interstratifiées  avec  du  grès 


•  Fossiles  Paléozo'iques,  Vol.  III,  part.  I,  page  66, 


484 


ÈXPLORAtîON   céoLÔGIÔtE   t>tJ   CANADA. 


Chemin  de 
l*finBe  aux 
Castors. 


Calcajre. 


Recherche  de  ffns.     On  a  fait  des  foiiiUes  infructueuses  a  la  recherche  de  la 

la  houille.        ?       .,,       ,  , 

nouille  dans  ces  roches. 

En  les  suivant  à  partir  de  là  le  long  du  ruisseau  des  Sauvages 
jusqu'au  chemin  de  l'anse  aux  Castors,  nous  trouvons  un  conglo- 
mérat altéré  associé  à  une  felsite  et  quartzite  à  fins  cristaux.  Près 
du  gué  du  ruisseau  des  Sauvages,  Ton  rencontre  des  argilites 
lamellées  et  un  grès  feldspathique  micacé  à  grain  fin,  et  plus  bas, 
il  y  a  un  coteau  de  conglomérat  rouge  altéré,  contenant  des  cail- 
loux de  syénite,  d'ardoise  noire,  de  quartz  et  autres  roches,  qui 
plonge  N.  76^  E.  presque  verticalement.  Associée  à  ces  roches  est 
Amygdaioïde.  une  amygdaloïdc  bleuâtre,  avec  amandes   de  feldspath  blanc, 
devenant  vésiculaire  par  son  exposition  à  l'air  ;   aussi,  une  felsite 
compacte,  rayée,  ressemblant  beaucoup  à  une  syénite.     La  felsite 
devient  grenue  par  endroits  ;  elle  contient  des  veines  de  quartz 
qui    renferment  des   mouchetures  d'hématite,   et   passe   à  une 
quartzite. 
Haût^^ès.*^®*      Sur  le  ruisseau  des  Sauvages,  en  haut  de  chez  Hugh  McPhee, 
Pyrite  de  fer.  il  y  a  uue  ardoise  contenant  des  nodules  de  pyrite  de  fer  de 
plusieurs  pouces  de  diamètre  ;    et  dans  le  ruisseau  de  Dugald, 
dans  le  voisinage  immédiat,  un  calcaire  cristallin  pyriteux,  comme 
celui  de  l'Ile-Longue.     Entre  le  pont  du  ruisseau  des  Sauvages, 
chez  McPhee,  et  le  chemin,  un  conglomérat  gris  pâle,  composé 
de  galets  de  syénite,  de  felsite  et  de  porphyre  de  la  grosseur  d'une 
noix,  et  parfois  d'une  texture  très  serrée,  court  presque  verticale- 
ment avec  un  grès  à  grain  tin  et  une  meulière  gris-bleuâtre  et 
rougeâtres,  qui  passent  à  leur  tour  à  une  quartzite  et  felsite  com- 
pactes, ou  à  une  amygdaloïde,  avec  amygdales  de  chaux  carbo- 
natée  et  de  feldspath.    Ces  roches,  sillonnées  de  petites  veines  de 
quartz,  et  remplies  d'empreintes  à'Obolella,  courent  N.  19^  E.  et 
sont  continues  jusqu'au  chemin  de  l'anse  aux  Castors.    Au  pont 
de  McPhee,  un   affleurement  de   grès  feldspathique  vert  pâle, 
tendre  à  l'extérieur,  d'une  texture  fine,  clivé,   et  contenant  de 
menus  grains  de  mica,  plonge  N.  35^  0.  <  i2^.    Des  veines  de 
quartz,  qui  courent  dans  tous  les  sens,  donnent  une  apparence 
réticulée  aux  roches.     Plus  haut  sur  le  ruisseau,  des  argilites  et 
ardoises  schisteuses,  micacées,  colorées  en  rouge  par  l'hématite 
en  certains  endroits,  sont  accompagnées  de  schistes  arénacés  et 
argileux,  savonneux,  qui  courent  N.  30^  E.    Dans  les  strates  aré- 
nacées,  on  trouve  des  Lingulœ  en  grande  abondance,  mais  point 
du  tout  dans  les  schistes  savonneux. 

Sur  le  ruisseau  de  Q-regwa,  la  coupe  qui  suit  affleure  à  la  réu- 
nion des  roches  siluriennes  et  pré-siluriennes  : — 


^oBsiies. 


Kulsseau  de 
Oregwa. 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETCHER. 


485 


PDS.    PCS. 

1.  Grès  à  grain  fia.  pourpre  foncé,  contenant  des  Obolellx; 

aussi,  grès  bleuâtre  et  rougeâtre 

2.  Ârgilite  rouge-indien,  avec  rayures  et  bandep  blanches, 

facilement  attaquée  par  Tongle  et  marquant  comme  la 

craie 3  6 

3.  Conglomérat  fin  ou  brèche  rouge 5         0 

4.  Grès  contenant  des  06o/ete 10         0 

5.  Meulières  quartzeuses  et  feldspathiques,  de  couleur  blan- 

châtre, lavande  et  autres  ;  presque  compacte,  mais  conte- 
nant souvent  de  petits  points  de  feldspath  décomposé; 
quelques  petits  cailloux,  principalement  de  quartz 15         0 

Puissance  totale 33  6 


Fossiles. 


Ces  roches  sont  associées  à  d'autres  roches  contournées,  plom- 
bagineuses,  et  reposent  sans  concordance  sur  un  granit  blanc 
friable  et  autres  roches  feldspathiques. 

Des  strates  semblables  se  continuent  presque  jusqu'à  Tembou- 
chure  du  ruisseau  des  Sauvages,  où  les  collines  de  syénite,  se 
rapprochant  des  deux  côtés,  les  font  disparaître. 

Une  lisière  brisée,  parallèle,  de  roches  semblables,,  courant ^^^'''^«<*'^^' 
depuis  la  grève  de  McLean,  sur  le  lac  Bras-d'Or,  jusque  dans  le 
voisinage  de  chez  Murdoch  McNeil,  présente,  dans  la  première 
de  ces  localités,  la  coupe  suivante  : — 

COUPS  DE  ROCHKS  SSLUMISNNES  I.NFBIU^^OEES  SUR  LE  nUIS8EA.U  DE  MCLEAN, 


Plongnuifil,  N.  35«  0.  <  70^. 

PDS.         PCS. 

t.  Conglomérat  carbonifère  et  roches  associées 

2.  Grès  foldspathique  et   gros  impur,  de  couleurs  blanrho, 

verte,  ambre,  rougo,  et  autres,  mélangées,  et  en  lits  dis- 
tincts de  dilférente  épaisseur,  parfois  associés  à  des  roch»*8 
vcrtlAtres,  tondros,  savoniipuses,  probablement  cIps  felsites 
décomposées;  pelliculps  d'hématite  dans  les  joints 254  0 

3.  Ardoise  noirâtre   et   grise,  grès  fin  et  calcaire  argileux  ; 

aussi,  roche  feldspathique  compacte,  mélangée  de  calcaire 

de  différentes  couleurs.  Pas  bien  vus 84  0 

4.  Ardoises  gris  foncé  et  pAle,  avec  minces  couches  de  quartz  ; 

tachetées  de  pyrite  de  fer  et  minées  à  la  recherche  de  l'or.        66  0 

5.  Boche  pyriteuse  gris-verddtre,  à  grain  fln,  ressemblant  au 

grès  et  cédant  facilement  au  couteau 19  0 

6.  Argilite  noire  et  grise,  pleine  de  petites  couches  de  quartz 

tordues  qui  sont  parfois  tellement  nombreuses  qu'elles 
constituent  une  quartzile  impure,  tachetée  de  pyrite.  As- 
sociée à  une  argilite  plombagineuse  bleu  foncé  et  la  recou- 
vrant, aussi  pleine  de  couches  de  quartz  pyriteux 65 

7.  Ardoises  gris-bleuâtre   perlées,  papyracées,   clivées  dans 

toutes  les  directions,  et  traversées  le  long  et  en  travers 

des  lits  par  des  lilets  de  spath  calcaire  et  de  quartz....        30 

8.  Felsite  bleuâtre,  calcaire  cristallin  et  quartz,  confusément 

mélangés  en  lits  contournés 37 

9.  Argilite  cohérente  gris-bleuâtre 60 

10.  Roche  feldspathique  verdâtre,  décomposée,  d'une  puissance 

incertaine 110 

11.  iSi/en//6  roMï/e  en  collines  escarpées 

Puissance  totale .,. 725         0 


0 


0 

0 
0 

0 


Recherche  de 
l'or. 


486 


EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


Ruisseau  de 
McNeil. 


Shônacadie. 


KuiHKoau  de 
Buwn. 


Dans  les  collines  à  Touest,  une  felsite  et  quartzite  magnifique- 
ment rayées,  compactes,  pyriteuses,  de  diverses  couleurs,  sup- 
portent le  conglomérat  carbonifère,  et  sont  associées,  sur  le 
ruisseau  de  McNeil,  à  des  ardoises  nacreuses  gris-verdâtre,  passant 
aux  felsites,  avec  veines  et  plaques  de  quartz  et  de  spath  calcaire.  Il 
n*a  pas  été  trouvé  de  fossiles  dans  ces  rocîies,  mais  leur  similitude 
générale  avec  celles  de  TIle-Longue  et  du  chenal  de  Saint-André 
ne  laisse  que  peu  de  doute  sur  leur  véritable  position.  Près  du 
ruisseau  nord  de  Shénacadie,  des  schistes  feldspathiques  avec 
veines  de  quartz  reposent  sans  concordance  sur  la  syénite.  A 
Touest  de  ce  grand  ruisseau,  ils  sont  recouverts  par  des  strates 
carbonifères,  mais  reparaissent  sur  le  ruisseau  sud.  Les  felsites 
et  quartzites  rubanées  chez  Murdoch  McNeil,  et  quelques-unes 
des  roches  du  ruisseau  de  Bénacadie,  appartiennent  peut-être 
aussi  à  cette  formation. 

Des  strates  fossilifères  siluriennes  inférieures  affleurent  de 
nouveau  sur  le  versant  de  la  Baie-de-l'Est  de  TanticlinaJe  de 
Boisdale,  où,  sur  le  ruisseau  de  Bown,  une  felsite,  un  calcaire  et 
un  conglomérat  rouge,  vert  et  blanc,  entrecoupé  de  veines  de 
spath  calcaire,  donnent  beaucoup  de  fossiles.  Plongeant  sous  le 
conglomérat  carbonifère,  qui  est  formé  de  leurs  débris  sur  le 

Macuftosh^^  ruisseau  de  Macintosh,  Escasonie,  est  une  série  de  quartzites  et 
felsites  d'un  extérieur  brun,  compactes  et  très  cristallines,  à  joints, 
comprenant  une  diorite  bleuâtre  et  un  quartz-felsite,  avec  plaques 
d'hématite  rouge,  de  spath  calcaire  et  de  serpentine,  et  des  pail- 
lettes de  hornblende  et  de  mica.  La  matière  serpentineuse  est 
•  onctueuse,  vert  de  cuivre  et  rouge-indien,  parfois  en  formes 
rayonnées  et  étoilées.  Ces  roches  sont  grises,  bigarrées  de  rouge 
et  de  vert,  de  violet  et  de  bleu  vif  ;  extrêmement  dures  et  cohé- 
rentes ;  contiennent  des  grains  de  feldspath  gros  comme  des 
fèves,  et  ont  une  apparence  araygdalaire.  Dans  une  courte  dis- 
tance, elles  forment  onze  cascades,  variant  de  deux  à  vingt  pieds 
de  hauteur,  dans  lesquelles  l'eau  se  précipite  tumultueusement, 
blanche  d'écume,  dans  de  profondes  mares  noires.  Au-dessus  des 
chutes,  des  argilites  fossilifères  bleu  pâle  et  foncé  supportent  ces 
roches  et  plongent  S.  80°  E.  <:  75^;  et  plus  haut  encore,  il  existe 
une  quartzite  gris  pâle  et  brune,  en  lits  variant  d'une  simple 
ligne  à  un  pied  et  demi  d'épaisseur,  avec  des  argilites  tendres. 

Fossiles  sur  le  Cousidérés  SOUS  Ic  rapport  de  la  vie  animale,  les  schistes  feldspa- 
thiques,  grès  et  calcaires  contournés  qui  supportent  le  calcaire 
carbonifère  dans  des  monticules  isolés  à  l'embouchure  du  ruisseau 
de  Macintosh,   sur  la  rive  en  bas  de  chez  AUan  et  Donald 


(  'ast-ades. 


Fos.silca. 


Macintosh. 


BAPPOIIT   PAR    M.    HUr.H    FI.ETCHEn.  487 

McAdam,  offrent  le  plus  vif  intérêt.     Beaucoap  de  ces  schistes 
sont  noircis  par  les  empreintes  de  coquilles  brachiopodes,  taudis 
qne  qnelqnes  parties  du  calcaire  en  sont  entièrement  composées. 
Parmi  les  coquilles,  des  nodules  phosphatiques  ont  6té  reconnus  j^j^"J™^ 
•par  M.  T.  C.  "Wenton,  de  la  Commission  Géologique,  dont  la  des-  "'i"*"' 
cription  servira  à  indiquer  leur  nature  : — 

"  J'ai  faille  et  examiné  au  microscope  plusieurs  tranches  minces  Doi-i-i-iptioii 
de  nodules  phosphatiques  du  ruisseau  de  Macintosh,   Baie-de-  wea'iou. 
l'Est,  Cap  Breton,  où  on  les  trouve  dans  un  calcaire  qui,  suivant 
M.  Fletcher,  se  rencontre  en  couches  d'un  demi-pouce  à  deux 
pieds  d'épaisseur,  interstratifié  de  calcaire  micacéo-arénacé   de 
grès  et  de  marne  feuilletés.     Cette  roche  est  en  grande  partie 
composée  de  fragments  de  Lingalœ,  et  de  quelques  spécimens  bien  origine. 
conservés  de  ce  genre,  avec  de  nombreux  nodules  phosphatiques 

"  Ces  nodules  varient  de  grosseurs  et  de  formes,  et  plusieurs 
d'entre  eux  paraissent  avoir  été  aplatis  par  la  pression  des  lits 
superposés.  Deux  des  spécimens  examinés,  de  forme  cylindrique, 
avec  bouts  arrondis,  avaient  trois  huitièmes  de  pouces  de  lon- 
gueur, et  moins  d'un  huitième  de  pouce  de  diamètre.  Par  la 
lumière  traDaraise,  la  plupart  des  tranches  minces  ont  l'apparence 
d'une  pâte  bitumineuse  fine,  renfermant  de  nombreux  petits 
grains  anguleux  de  matière  siliceuse,  et  de  pyrite  dé  l'er  dans 
quelques  morceaux,  ainsi  que  des  fragments  de  Lingula,  que  l'on 
suppose  avoir  servi  de  nourriture  aux  animaux  qui  ont  produit 
les  coprolithes  et  qui,  comme  ou  l'a  supposé,  peuvent  avoir  tiè 
quelques-unes  des  plus  grosses  espècf^s  de  trilobites. 


Fia.  5 
'■  La  figure  1  représeiito  l'un  do  ces  nodules  laillé  au  centre  et 
grosfli  à  peu  près  de  sept  di.mi'Hres,    D'autres  sections,  copirae 


roprolltlies 
do  Potfidam 
Inférieur. 


Analyse. 


488  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

dans  la  Fig.  2,  montrent  des  parties  des  Lingtflœ,  qui  paraissent 
n'avoir  été  que  peu  ou  point  digérées. 

"  Bien  qu'il  n'ait  pas  été  récolté  une  quantité  suffisante  de  fos- 
siles pour  déterminer  l'horizon  géologique,  l'on  suppose,  d'après 
la  position  stratigraphique  des  roches,  qu'elles  appartiennent  à  la 
formation  de  Potsdam.  Ces  coprolithes,  cependant,  ne  sont  carac- 
téristiques d'aucune  formation,  mais  on  les  a  trouvés,  entre 
autres,  dans  des  roches  siluriennes  inférieures,  mitoyennes  et 
supérieures.  A  la  Rivière-Ouelle,  sur  le  bas  du  Saint-Laurent, 
ils  se  trouvent  principalement  en  grains  ronds,  variant  de  la 
grosseur  d'un  pois  à  celle  d'un  petit  grain  de  plomb,  dans  un 
calcaire  brecciolaire,  associé  à  des  schistes  verts  et  rouges,  qui, 
d'après  M,  Billings — par  suite  de  la  découverte  de  zoophytes  qui 
ressemblent  à  V Archeocyathu$  —  appartiennent  à  la  formation 
Potsdam  inférieure.  L'un  des  nodules  phosphatiques  de  la 
Rivière-Ouelle,  dont  la  pesanteur  spécifique  était  de  315,  a  donné 
au  Dr.  Hunt  : — * 

Phosphate  de  chaux  40'34 

Carbonate  de  chaux,  avec  de  la  fluoride 5*  14 

Carbonate  de  magnésie 9-70 

Peroxyde  de  fer,  avec  traces  de  maganèse  et  un  peu 

d'alumine 12-62 

Résidu  siliceux  insoluble 25-44 

Matière  volatile : 2-13 


95-37 


Tnho»   vorml 
cul  aires. 


Stiripaivlliis 
d'Arlsaig, 


"  Le  microscope  montre,  outre  des  grains  de  quartz,  de  petits 
corps  cylindriques  ressemblant  aux  spicules  des  éponges. 

"  Avec  les  coprolithes  de  la  Eivière-Ouelle,  on  trouve  des 
tubes  phosphatiques,  avec  parois  épaisses,  dont  le  plus  gros  a 
deux  pouces  de  longueur  et  un  demi-pouce  de  diamètre.  On  les 
a  comparés  aux  tubes  vermiculaires  supposés  du  genre  Serpulites^ 
que  l'on  a  aussi  trouvés  avec  de  semblables  nodules  dans  la  partie 
inférieure  de  la  formation  de  Chazy. 

"  Les  figs.  3  et  4  montrent  une  section  transversale  et  partie 
d'une  section  longitudinale  (grossie  à  sept  diamètres)  de  ces  fos- 
siles, récoltés  par  moi  à  la  Rivière-Ouelle.  La  fig.  5  est  une  section 
transversale  d'un  plus  gros  spécimen,  évidemment  d'une  autre 
espèce. 

'*  Pendant  que  je  faisais  ma  collection  de  fossiles  sur  la  côte 
d'Arisaig,  N.-E.,  je  remarquai  une  quantité  de  nodules  noirs  dans 


•  Géologie  du  Caiiada,  page  488. 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETGHER.  489 

un  calcaire  arénacé,  appartenant  à  la  formation  silurienne  supé- 
rieure ;  et  dans  Tun  d'entre  eux  qui  avait  été  brisé,  je  trouvai 
une  coquille  convolutée,  ressemblant  assez  à  une  petite  espèce 
de  StraparoUus. 

"  Les  ffrès  calcarifères  du  groupe  acadien  ou  ménévien  de  Saint-  ï^^î^s 
Jean,  Nouveau-Brunswick,  sont  noircis  de  matière  phosphatique  ^ef<^»nt-Jean, 
qui  se  compose  de  coquilles  de  Lingulœ,  souvent  entières  et 
déposées  en  rangs  serrés  dans  les  plans  de  dépôt,  dont  elles  parais- 
sent former,  dans  quelques  couches  minces,  la  principale  partie.* 
Dans  les  calcaires  de  Saint-Simon,  du  Bic  et  d'autres  endroits  sur  schistes  du 

Blc, 

le  bas  du  Saint-Laurent,  les  fossiles  Hyoliles  et  Obolella  sont  en 
grandes  quantités,  et  Ton  suppose  que,  avec  les  Lingulœ,  ils 
formaient  la  principale  nourriture  des  animaux  qui  ont  produit 
les  coplrolithes. 

'*  Les  nodules  phosphatiques  du  ruisseau  de  Macintosh  ont  à 
peu  près  la  consistance  de  Tapatite,  tandis  que  ceux  de  la  Rivière- 
Ouelle,  de  G-renville  et  autres  lieux,  sont  beaucoup  plus  durs. 

"  Ainsi  que  je  l'ai  dit  plus  haut,  des  nodules  phosphatiques  ont 
été  obtenus  de  diverses  formations  géologiques;  cependant,  on  ne 
les  a  pas  encore  trouvés  en  assez  grande  abondance  pour  qu'ils 
aient  une  valeur  commerciale." 

Les  roches  siluriennes  inférieures  de  l'anticlinale  de  Coxheath  Ruisseau  des 
recouviîent  la  syénite  rouge  et  d'autres  felsites  obscurément 
cristallines  sur  le  ruisseau  des  Epinettes  (Spruce  brook),  sous  forme 
de  grès  micacés  brunâtres,  à  grain  fin,  et  de  felsites  compactes  en 
couches,  comme  celles  du  ruisseau  de  McLeod,  accompagnés  de 
grès  micacé  rouge-noirâtre  et  d'argilite  gris-verdâtre,  plus  ou 
moins  fissiles  et  à  joints,  qui  plongent  N.  12^  O.  <  62*^,  et  qui 
portent  d'obscures  empreintes  de  petites  coquilles.  Entre  cet 
affleurement  et  le  ruisseau  de  Œllis,  une  argilitet  grise  se  montre 
en  plusieurs  endroits  sur  le  chemin  de  la  Baie-de-l'Est,  et  confine  ^^^\^  ?rJ*. 

*  '  Bale-de-l'Est. 

à  la  grève  à  environ  un  mille  au  sud  de  la  traverse  du  chemin  de 
Bouriuot,  associée  à  un  schiste  et  un  calcaire  arénacés  rougeâtres, 
veinés  de  spath  calcaire  et  plongeant  N,  39°  E.  <  36^.  De  là  ils 
s'étendent  vers  le  chemin  de  Bourinot,  couvrent  le  chemin  de 
Coxheath  entre  celui  de  Bourinot  et  la  tête  de  la  baie  de  l'Est,  et 
se  prolongent  jusqu'au  lac  Gillis.  Des  ardoises  plombagineuses,  Plombagine, 
passant  par  places  à  une  plombagine  impure,  caractérisent  la 
formation  de  ce  district,  et  peuvent  avoir,  peut-être,  une  valeur 
économique. 


•  Dr.  Dawson,  Phosphates  du  Canada,  Çanadian  Naturaliste  vol.  VIII,  page  1G3. 


490 


EXPLORATION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 


Fossiles. 


Ruisseau  de 
McAdam. 


Fossiles. 


HulsKcnii  de 

(.tillls. 


FoskUos. 


Dans  les  ruisseaux  qui  traversent  le  chemin  de  la  Baie-de-FEst, 
à  roues.t  du  chemin  Bourinot,  une  argilite  et  un  grès  siluriens  infé- 
rieurs, contenant  des  coquilles  et  trilobites,  sont  bien  exposés  en 
compagnie  d'un  calcaire  blanchâtre  qui  renfermedes  marques  de 
couleur  foncée,  filamenteuses  et  larges,  et  des  concrétions  ou 
fossiles  cylindriques  noirs.  Des  nodules  cristallins  de  calcaire 
abondent  aussi  dans  Targilite. 

Un  conglomérat  carbonifère  recouvre  sans  concordance  les 
strates  siluriennes  inférieures,  qui  plongent  à  pic  au  nord,  près  de 
la  traverse  des  chemins  de  Coxheath  et  Bourinot.  Dans  un  petit 
tributaire  du  ruisseau  de  McAdam,  qui  traverse  ces  deux  chemins, 
elles  consistent  en  roches  feldspathiques  et  calcarifères  vert  pâle 
et  foncé  et  jaunâtres,  à  grain  fin,  micacées,  souvent  en  lits  minces, 
tellement  contournées,  clivées  et  fissiles  qu'elles  se  brisent  d'un 
coup  de  marteau  en  petits  morceaux,  couverts  de  matière  serpen- 
tineuse  d'un  gris  pâle.  Des  veines  de  feldspath,  de  quartz  et  de 
spath  calcaire  pénètrent  ces  roches,  qui  sont  aussi  tachetées 
d'hématite  et  d'épidote. 

En  remontant  le  lit  rocheux  du  ruisseau  de  McAdam,  en  amont 
de  son  confluent  avec  le  ruisseau  de  Gillis,  nous  rencontrons  un 
grès  à  Obolella  gris  et  bleuâtre,  micacé,  à  grain  fin,  feldspathique 
et  calcarifère,  en  couches  dalleuses,  parfois  d'un  pied  d'épaisseur, 
intorstratifié  de  schiste  argileux.  Le  plongement  est  variable, 
tant  sous  le  rapport  de  l'angle  que  sous  celui  de  la  direction,  les 
roches  étant  très  contournées.  En  remontant  le  ruisseau,  elles 
deviennent  très  compactes  et  sont  veinées  de  filaments  de  quartz 
et  de  spath  calcaire. 

Sur  le  chemin  de  Coxheath,  à  la  traverse  du  ruisseau  de  Gillis, 
un  grès  feuilleté,  feldspathique,  micacé,  gris,  blanc  et  rougeâtre, 
contenant  des  Obolef/œ,  plonge  N.  64^  E.  à  un  angle  très  élevé. 
Dans  le  ruisseau,  au  pont,  le  plongement  paraît  être  N.  13^  0. 
<•  26*^,  mais  plus  haut,  une  argilite  micacée  gris-bleuêtre  et  uu 
grès  feldspathique,  avec  marques  obscures  à' Obolella,  et  des  tiges 
de  plantes  marines,  plongent  encore  N.  04'^  E.  <  32^,  et  s'étendent 
jusqu'au  lac  Gillis,  où  ils  ont  été  observés  en  1875.  En  bas  du 
chtanin  de  Coxheath,  une  argilite  bleuâtre  et  grise,  molle,  lamel- 
Ire,  et  un  grès  à  grain  fin,  micacé,  contourné,  courent  à  peu  près 
N.  54^^  E.  Ils  sont  associes  à  une  fclsite  quartzeuse  verdâtre  et 
jaunâtre,  compacte,  dans  laquelle  les  lamelles  de  dépôt  sont  indis- 
tinctes, et  à  un  grès  verdâtre,  dalleux,  en  lits  éx)ais,  courant  N. 
15^  O.  verticalement.  Sur  un  tributaire  qui  se  jette  dans  le  ruis- 
,soau  de  Gillis,  à  environ  uu  mille  en  aval  du  chemin,  des  argiliteç 


RAPPORT  PAU  M.  HUGH  FLETCHER.  491 

molles,  noir-bleuâtre  et  grises,  plongent  N.  75*^  0.  à  un  angle  va- 
riable élevé,  interstratifiées  de  grès  micacé  bleuâtre,  presque  com- 
pacte, clivable,  lamelle,  traversé  par  des  réticulations  de  quartz, 
de  feldspath  et  de  spath  calcaire,  et  d*une  brèche  de  calcaire  im- 
pure, pyriteuse,  noirâtre  et  plombagineuse.  Dans  le  ruisseau 
principal,  en  bas  du  tributaire,  ces  roches  sont  contournées  d'une 
manière  très  remarquable.  On  trouve  eu  même  temps  les  assises 
suivantes  : — 

1.  Un  calcaire  fortement  cristallin,  en  lits  épais  ou  sans  stratification  appa- 

rente ;  avec  joints  et  rayé  de  spath  calcaire  blanc  ou  rose,  ainsi  que 
beaucoup  de  matière  molle  et  savonneuse.  Par  endroits,  c'est  un  mé- 
lange de  calcaire,  d'hématite  et  de  chlorite.  De  môme  que  le  calcaire 
de  rile-Longue  et  de  Boisdalo,  il  est  de  toutes  les  couleurs,  mais  sur- 
tout rouge  foncé 

2.  Un  semblant  de  conglomérat  ou  poudingue,  composé  de  cailloux  du 

^°  1,  de  toutes  grosseurs,  sans  stratification  apparente;  probablement 
un  calcaire  concrétionné. 

3.  Felsite  compacte  verdâtre  et  brune,  pourpre  et  rouge,  bigarrée,  mélangée 

'lo  calcaire  et  d'un  peu  de  poudingue  fin.  Remplie  de  veines  irrégulières 
de  quartz  blanc,  parfois  de  six  pouces  d'épaisseur,  qui  renferment  çà  et         Veines  de 
là  des  taches  de  pyrite  de  cuivre  pourpre.  quartz  »veo 

4   Grès  feldspathique  gris,  lamelle,  micacé,  avec  calcaire  gris  foncé  et  pâle  ;         cuivre, 
arqué  et  plongeant  en  minces  lamelles  N.  GS''  E.  et  S.  68"^  0.     Dans  un 
endroit,  un  mélange  granitoïde  gris  de  quartz  et  de  feldspath,  proba- 
ment  une  meulière  altérée. 

Sur  la  rive  gauche  de  la  rivière  Mira,  les  roches  siluriennes  nivicre  Mira 
int'érit^ures,  dont  il  a  déjà  été  fait  mention,  recouvrent  les  felsites 
laurentiennos  au  raccordement  des  chemins  de  Morley  et  Mira^ 
ot  plongent  S.  58^  E.  Parmi  elles  se  trouvent  une  série  de  schistes 
feldspathiques  gris,  sableux,  à  joints,  pyriteux  et  micacés,  et  un 
conglomérat  fin,  composé  d'éléments  de  quartz  dans  une  pâte 
quartzeuse,  avec  menues  parcelles  de  mica  argenté  et  petites  cavités 
remplies  de  cristaux  de  quartz,  qui  méritent  d'être  signalés.  On 
a  cherché  de  l'or  dans  les  schistes.  Ils  s'étendent  à  travers  le 
chemin  de  la  Savane  aux  Caribous  et  la  rivière  Mira,  mais  n'ont 
l>a8  encore  été  suivis.  Dans  le  ruisseau  au  bout  du  chemin  de 
Morley,  du  côté  de  la  Mira,  les  roches  présentent  la  coupe  qui 
isuit  : — 

nomiKS  SILUIUKNNES  INKKUIia'HKS  DL'  RUISSEAU  DE  m'cODHOM. 

PUS.  PUS. 

l.  (iièï>  micacé  venlâlre,  i»res(iue  compact»^,  feuillrlé,  ou  en 
lits  dalli'ux  unis.  Forme  de  curieuses  gorges  et  chutes, 
étant  coupé  dans  le  sens  do  la  direction  sur  une,  grande 
distance,  en  sorte  que  l'angle  du  plongenient  est  le  pen- 
dant' de  la  rive  droite  du  ruisseau.  Plongement,  N.  50-' 
K.  <.33° , jiO         0 


492  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

PDS.    PCS. 

2.  Argilite    gris-verdâlre,    tendre,  quelque  peu    savonneuse, 

feuilletée  et  en  dalles.    Plongement,  N.  53°  E.  <  29° 59  0 

3.  Meulière  quartzeuse  pourpre,  caillouteuse,  à  grain  serré; 

passant  plus  bas  sur  le  ruisseau  à  un  conglomérat  rou- 
geâlre,  avec  cailloux  gros  comme  des  noisettes.  Plon- 
gement, N.  76»  E.  <  30° 1  0 

4.  Quartzite  ou  meulière  blanche,  dans  laquelle  les  grains  sont 

à  peine  discernables.  Devient  un  conglomérat  quartzeux 

blar-c 10         0 

5.  Grès  micacé  rougeâtre,  fin,  cohérent 16  0 

Puissance  totale 626  0 

Ces  roches  se  retrouvent  fréquemment  jusqu'au  pont  du  che- 
min de  la  Mira,  où  le  plongement  est  S.  29°  E.  A  quelque  dis- 
tance en  amont  du  pont,  le  plongement  est  S.  64°  E.  <  85 


o 


4.  Conglomérat  Carbonifère. 

Une  partie  au  moins  de  cette  division  est  probablement  con- 
temporaine de  strates  que  Ton  doit  rattacher  à  la  formation  car- 
bonifère inférieure;  mais  comme  ce  groupement  est  commode 
pour  les  fins  pratiques,  marquant  Tabsence  des  grandes  bandes- 
de  calcaire  et  de  gypse  qui  caractérisent  cette  dernière,  nous  le 
conserverons  autant  que  possible. 

Distribution.  Le  Conglomérat  et  les  roches  qui  s'y  rattachent  se  trouvent  en 
plus  gros  volume  dans  le  prolongement  sud  du  bassin  du  havre 
de  Sydney  et  sur  les  collines  de  Boisdale  et  Washaback.  Dans 
d'autres  parties  de  la  région  explorée,  on  les  trouve  principale- 
ment sous  forme  d'une  légère  couche  qui  recouvre  les  roches 
pré-carbonifères.  Outre  le  conglomérat  rouge  d'où  la  formation 
tire  son  nom,  il  s'y  trouve  aussi  des  lits  plus  fins,  consistant  en 
grès,  marne,  schiste  feldspathique,  une  ou  deux  couches  de  cal- 
caire peu  importantes,  des  schistes  bitumineux,  et,  de  temps  à 
autre,  de  minces  veines  de  houille  impure. 

Pointe  A  la  pointe  Mackay,  cette  formation  est  recouverte  par  du  gypse 

et  du  calcaire  sableux.  Elle  se  compose  de  conglomérat,  grès  et 
marne,  traversé  par  des  veines  de  carbonate  de  chaux  blanc,  et 
plongeant  S.  65^  E.  <  ôl*^.  Sur  le  ruisseau  Mackay,  des  roches 
semblables  sont  associées  à  trente  pieds  ou  plus  de  grès  gris  pâle, 
calcaréo-micacé,  grossier  et  fin,  et  de  schiste  arénacé  ;  tachées 
d'hématite  et  contenant  beaucoup  de  paillettes  de  mica  argenté 
et  de  hornblende,  ainsi  que  de  minces  couches  noduîeuses  d'une 
substance  argileuse  molle,  d'un  aspect  cireux.  Le  plongement 
est  variable,  mais  est  en  moyenne  N.  10^  E.  <  33^.     Les  bandes 


Rapport  par  m.  hugh  flètchër.  493 

calcarifères  sont  épaisses  et  à  grain  fin,  les  schistes  argileux 
minces  et  friables,  montrant  souvent  des  protubérances  coniques 
à  la  surface.  Du  schiste  bitumineux  et  du  grès  forment  des  fa- 
laises de  vingt  pieds  de  hauteur,  noircies  d'empreintes  ressem- 
blant à  des  tiges  de  plantes,  parfois  de  trois  pouces  de  longueur»  riantes. 
portant  des  pinnules  opposites  et  passant  par  endroits  à  une  sub" 
stance  houilleuse  noire.    Quelques-uns  de  ces  schistes  noirs,  ^sso-.*=iehiste8  noirs 

^         ^  inln^'R  pour  la 

ciés  à  un  grès  gris-bleuâtre,  ont  donné  lieu  à  Vidée  qu'il  se  trou-ï^o"'"ï«- 
vait  des  gisements  de  houille  exploitables  dans  le  voisinage.     Un 
cours  d'eau  qui  se  jette  dans  le  ruisseau  principal  près  d'un  puits 
creusé  dans  ces  schistes  à  la  recherche  de  la  houille,  ne  montre  • 
que  du  conglomérat  et  de  la  marne  rouge  jusqu'à  sa  source,  au- 
cune roche  syénitique  n'étant  visible  de  ce  côté  des  collines. 

Une  bande  de  calcaire,  de  puissance  variable,  qui  court  au  sud-  J^/JuJe^^jo^P^" 
ou^st,  à  partir  du  voisinage  de  la  pointe  Mackay,  peut  être  prise  ^<^»'"^»"o'^- 
pour  la  limite  supérieure  de  cette  formation  sur  le  chenal  Saint- 
Patrick.  Sur  la  côte,  entre  la  pointe  aux  Corneilles  (Crow  Point) 
et  le  ruisseau  Rouge,  sur  ce  ruisseau,  et  sur  les  coteaux  voisins, 
un  calcaire  micacé,  blanc-bleuâtre,  arénacé,  un  grès  tin  et  une 
marne  rouge  et  grise,  plongent  sous  un  conglomérat,  qui  est  à 
son  tour  recouvert  par  du  calcaire.    Le  conglomérat  et  le  calcaire  oongiomôrat 

*  ©et  cnlcalre 

sont  tous  deux  cuprifères   près  de   leur  contact.     Le  premier  «"p*'*^^*'^»' 
contient,  outre  des  galets  des  schistes,  porphyres  et  granits  des 
coteaux,  d'autres  de  calcaire  cristallin  ;  il  est  gris  ou  vert  pâle  par 
places,  et  passe  à  un  grès  pourpre  avec  taches  vertes. 

Les  roches  de  cette  division  sont  de  nouveau  représentées  sur  Ruisseau  de 
le  chemin  de  Boulaceet,  près  du  ruisseau  de  Cam,  par  des  schistes 
micacés,  argileux,  couverts  de  petites  marques,  comme  des 
coquilles  d'entomostracans,  d'une  forme  allongée  et  elliptique,  etcoquiiiea. 
par  des  marnes  rouge-indien.  Près  du  lac,  sur  le  chemin  Maccrut- 
chie,  elles  traversent  encore,  et  l'on  voit  le  conglomérat  en  diffé- 
rents endroits.  En  suivant  la  ligne  de  contact  en  amont  du  pont 
de  Washaback,  l'on  trouve  du  conglomérat  tin,  du  grès  rouge  et 
blanc,  ou  de  la  felsite  compacte  et  du  grès  feldspathique  bleuâtre 
et  feuilleté  ;  et  sur  la  terre  de  Duncan  McKenzie,  il  y  a  un  petit 
affleurement  de  calcaire. 

Les  hautes  berges  é houleuses  de  conglomérat  moucheté  rouge  Ruisseau  du 
et  vert  et  de  meulières  caillouteuses  du  ruisseau  du  Chien  {Dog 
brook)y  sont  taillées  en  formes  grotesques  par  l'eau  courante,  et  ses 
pittoresques  chutes,  ses  trous  et  mares  profondes,  doivent  leur 
origine  à  la  même  cause.  A  un  demi-mille  en  amont  du  chemin 
un  grès  gris-rougeâtre  montre  de  magnifiques  marques  d'herbes 


494 


EXPLORATION    GÉOLOOlQtTE   DtJ   CANADA. 


Herbes 
marincH. 


Etnnjçdu 
Lieutenunt. 


C'onelom<*rat 
du  A'nl 
Kran<;ais.3 


RuiNscaii  du 
Reiif  rd. 


Rulssoau  do 
McNell. 


Fosailes. 


marines,  les  ticres  et  feuilles  étant  imprimées  sur  la  pierre.  L'une 
de  ces  empreintes,  d'un  demi-pouce  de  largeur,  se  bifurque  en 
deux  plus  petites.  Des  roches  semblables,  y  compris  un  grès 
bleuâtre  calcaréo-micacé,  bigarré  de  rouge  et  de  vert,  presque 
compacte,  en  lits  de  médiocre  épaisseur — dont  quelques-uns 
pourraient  fournir  des  pierres  à  faulx — prédominent  jusqu'au 
sommet  du  coteau. 

A  partir  du  havre  de  Boulaccet,  des  conglomérats,  marnes  et 
schistes  occupent  la  plus  grande  i>artie  de  la  rive  jusqu'à  l'étang 
du  Lieutenant,  une  marne  et  un  grès  rouge  formant  généralement 
la  matrice  du  conglomérat  en  même  temps  que  des  lits  séparés. 
Sur  les  coteaux  près  de  cet  étang,  le  grès  et  le  conglomérat  qui 
recouvrent  la  syénite  contiennent  des  trous,  comme  s'ils  avaient 
été  formés  par  des  pierres  roulées  sur  une  ancienne  plage  mari- 
time. Le  plongement  des  roches  de  la  côte  est  vers  l'intérieur  des 
terres,  ce  qui  indique  un  pli  peu  prononcé  entre  la  rive  et  les 
collines. 

C'est  à  cette  division  qu'appartiennent  aussi  la  plupart  des 
roches  exposées  sur  les  versants  ouest  et  est  de  l'anticlinale  de 
Boisdale,  entre  Boisdale  et  l'étang  de  Bénacadie,  et,  en  moindre 
volume,  depuis  le  Val  Français  jusqu'à  l'embouchure  du  ruisseau 
de  Bown.  La  couleur,  la  matrice  et  les  graviers  du  congloménit 
diflerent  considérablement  dans  différentes  localités,  et  les  sédi- 
ments grossiers  ne  sont  pas  toujours  les  plus  nombreux  ;  mais 
toutes  les  roches  tombent  sous  l'une  ou  l'autre  des  variétés  déjà 
décrites. 

Quelques-uns  des  dépôts  les  plus  fins  des  ruisseaux  du  Renard 
(Fox)  et  de  McNeil,  et  de  la  rive  avoisiuante,  sont  remplis  de 
nodules  de  calcaire  impur  et  couverts,  entre  les  couches,  de  taches 
blanc-verdàtre,  généralement  circulaires,  dont  l'une,  d'un  demi- 
pouce  de  diamètre,  montre  une  zone  gris  foncé,  occupant  un 
sizième  de  toute  sa  superficie,  avec  un  point  gris  soulevé  au  centre. 
Le  plongement,  à  l'embouchure  du  ruisseau  de  McNeil,  est  N. 
62^  O.  <  26^,  mais  change  plus  haut  à  S.  81^  0.,  et  plus  loin  au 
sud  sur  la  rive,  à  S.  70^  O.  Le  grès  est  souvent  à  faux  lits,  obscu- 
rément ridé  et  marqué  d'impressions  de  fucoïdes.  De  minces 
couches  lenticulaires  de  calcaire  rognonné  rouge  et  gris  se  rencon- 
trent tant  dans  les  lits  fins  que  dans  le  conglomérat.  Quelques- 
uns  de  ceux-ci,  près  de  la  pointe  Kelly,  ont  quatre  ou  cinq  pieds 
d'épaisseur  et  contiennent  des  coquilles  brisées  de  gastéropodes 
et  des  tiges  de  crinoïdes.  L'on  pourrait  facilement  mesurer  des 
coupes  verticales  de  ces  roches  dans  les  falaises,  mais  comme  elles 


ftAPPonT  Par  m.  hugh  pletchër.  495 

ne  présentent  aucun  caractère  distinctif  et  ne  contiennent  que 
peu  de  fossiles,  il  ne  serait  guère  utile  de  les  examiner  en  détail. 
Près  du  moulin  situé  dans  le  Vallon  de  Bénacadie,  sur  le  chemin  vaiion  de 

Bénacatlle. 

de  Ohristmas,  le  conglomérat  plonge  S.  26°  E.  à  angle  bas.  Les 
lambeaux  isolés,  indiqués  sur  la  carte  comme  reposant  sur  les 
plus  anciennes  roches  dans  les  ruisseaux  de  Bénacadie  et  du 
Lièvre,  sont  entrecoupés  de  joints  couverts  d'hématite — circons-Hcmatite. 
tance  qui  a  fait  croire,  ici  comme  ailleurs,  à  son  existence  en 
quantité  exploitable  et  qui  a  conduit  à  en  faire  la  recherche. 

Les  falaises  escarpées  df^  l'étang  de  Bénacadie  et  de  l'anse  Piper,  Ktanecip 
dans  lesquelles  les  pigeons  de  mer  construisent  leurs  nids,  sont 
composées  de  conglomérat  avec  gros  cailloux  de  calcaire  cristal- 
lin, que  l'on  ne  voit  pas  parmi  les  plus  anciennes  roches  du  voisi- 
nage. Un  calcaire  rouge,  rose  et  vert,  une  roche  à  hornblende 
verte  et  noire,  une  syénite  grise  et  rouge,  un  micaschiste  rouge  et 
bleu,  et  une  felsite  micacée  schisteuse  sont  empâtés  dans  une  ma- 
trice fortement  calcarifère,  pénétrée  dans  tous  les  sens  par  des 
veines  de.  spath  calcaire  et  d'hématite.  L'une  de  ces  veines,  d'en- 
viron six  pouces  d'épaisseur,  se  compose  d'une  magnitique  agré- 
gation de  spath  d'Islande  et  dent-de-chien.  Une  ou  plusieurs 
bandes  de  calcaire  gris-bleuâtre,  colonnaire  et  noduleux,  con- 
tourné, bitumineux,  graveleux,  variant  de  huit  pieds  à  moins, 
sont  interstratilîées  avec  le  conglomérat  et  la  marne  associée  ;  un 
lit  d'un  pied  de  calcaire  noduleux  s'adapte  aux  tranches  déchi- 
quetées du  lambeau  syénitique  de  cette  localité,  accompagné  d'un 
grès  bigarré  rouge  et  vert,  et  d'une  brèche  syénitique  fine. 

Le  gros  conglomérat  de  la  rive  gauche  de  l'étang  de  Bénacadie 
contient,  outre  le  calcaire,  de  la  diorite  épidotique,  de  la  quartzite 
et  des  roches  granitoïdes,  des  fragments  de  grès,  de  conglomérat 
et  d'ardoise,  couverts  d'hématite  et  renfermant  des  brachiopodes  Hcmatiie. 
siluriens  inférieurs  indistincts,  et  d'une  roche  talqueuse,  comme 
celui  que  l'on  trouve  près  du  chemin  de  Christmas.  Il  contient 
beaucoup  de  spath  calcaiie  vert-clair,  rouge-grenat  ou  incolore  spath  calcaire 
transparent,  qui  se  divise  souvent  en  magnifiques  agrégations 
cristallines  qui  ont  quelquefois  plusieurs  pouces  de  diamètre^ 
Quoique  généralement  en  rhomboèdres  et  scalénoèdres,  les  com- 
binaisons hexagonales  et  autres  ne  sont  pas  rares,  et  il  s'y  trouve 
aussi  de  long  cristaux  tabulaires  de  spath  pesant. 

Dans  le  voisinage  du  lac  Gillis  et  de  la  vallée  qui  est  entre  ce  Lac  omis. 
lac,  le  lac  McAdam  et  la  maison  de  Lauchlin  Curry,  il  y  a  un  con- 
glomérat gris  et  bleuâtre,  du  grès  et  du  schiste  caillouteux,  que 
l'on  pourrait  facilement  prendre  pour  un  grès  meulier.     Les  galets 


496  ëxi^loraTion  g^oloûique  ùv  caKada. 

dépassent  rarement  deux  pouces  de  longueur,  et  consistent  prin- 
cipalement en  quartz  et  grès  feldspathique,  probablement  dérivés 
des  assises  siluriennes  inférieures  sous-jacentes.  Sur  le  chemin 
de  Bourinot,  près  de  chez  Curry,  un  conglomérat  gris  et  fin,  pres- 
'■ ,  que  vertical,  et  courant  N.  64^  E.,  est  associé  et  passe  à  un  grès 

micacé  gris-verdâtre  et  à  des  schistes  arénacés  et  argileux.     Ces 
schistes,  dans  un  petit  ruisseau  qui  court  sur  la  ferme  de  Donald 
hl^'^MrAdam.  GriHis»  l^c  McAdam,  sont  noirs  et  luisants,  par  suite  de  la  présence 
d'une  grande  quantité  de  matière  houilleuse  et  de  petites  racines 
'^  d'arbres. 

La  ligne  de  contact  des  roches  carbonifères  et  pré-carbonifères 
«  i  suit    le    chemin   de   la    Baie-de-l'Est  sur  une  grande  distance. 

Rnj^sean  des  Le  ruisseau  des  Epinettes  (Sp^ruce  brook)  montre,  en  bas  de  ce 
1  chemin,  un  conglomérat  rouilleux  gris-verdâtre  et  rougeâtre,  et  à 

son  embouchure,  un  calcaire  superposé  à  une  roche  semblable, 
^  '  tachée  par  endroits  de  carbonate  de  cuivre  vert,  provenant  de  la 

décomposition  du  sulfure  de  cuivre,  qui  cimente  les  galets  entre 
eux.  Ce  conglomérat  s'étend  dans  de  hautes  falaises  le  long  de 
la  côte,  jusqu'à  ce  que  les  roches  siluriennes  inférieures  sortent 
oîîlîr**^  ^*  ^®  dessous.  Le  plongement  de  cette  formation  sur  le  ruisseau  de 
Gillis  est  S.  71^  E.  <  55*^.  Il  repose  immédiatement  contre  le  grès 
feldspathique,  le  calcaire  et  l'argilite  du  terrain  silurien  inférieur, 
et  cependant  aucuns  de  ses  éléments  n'appartiennent  à  cette  forma- 
tion, mais  consistent  en  felsite,  porphyre,  syénite  et  autres  roches 
des  collines  de  Coxheath — fait  qui  semblerait  indiquer  la  proxi- 
mité de  la  faille  de  la  rivière  Sydney. 

Sur  l'anticlinale  de  la  baie  de  l'Est,  les  deux  pointes  de  grès 
Chemin  de      meulicr  traveisécs  sur  le  chemin  de  L'Ardoise,  sont  séparées  par 

L'Ardoise.  •    i       n  i  i  -i 

du  conglomérat  qui  recouvre  aussi  la  felsite  et  l'a  syénite  de  la 
rive.     Ici,  à  son  point  de  contact  avec  les  roches  plus  anciennes, 

H'matito.  cette  formation  est  caractérisée  par  la  fréquente  présence  de  Thé- 
matite,  en  masses  rayonnées,  botryoïdes,  d'un  pied  ou  plus  d'épais- 
seur, mais  très  irrégulières  ;  et  il  n'est  pas  improbable  que  d'autres 
gisements  de  minerai  de  fer,  dont  nous  avons  déjà  parlé,  soiit  de 

Au  moulin  d^même  nature.  On  trouve  de  l'hématite  au  moulin  de  McNeil,  à 
un  mille  au  sud  de  la  traverse  du  ruisseau  de  Bréac,  sur  le  chemin 
de  Glengarry  ;  mais  il  est  difficile  de  dire  si  elle  forme  la  matrice 
ou  les  éléments  du  conglomérat.  A  moins,  cependant,  que  le 
.  minerai  de  la  mine  de  Gillis  et  Matheson  n'ait  été  déposé  subsé- 
quemment  à  ce  conglomérat,  les  fragments  sont  probablement  des 

M  Dou  *aif  galets.  Là  où  on  le  voit  sur  la  rive,  près  de  la  pointe  McDougall, 
il  ne  paraît  pas  pénétrer  dans  la  syénite,  mais  il  en  remplit  des 


ftÀt*î*ÔRT  PAR   M.   HUGH   FLETCHER.  497 

trous,  et  se  ramifie  à  travers  le  conglomérat  superposé  et  forme 
un  ciment  pour  les  lits  inférieurs,  quoique  à  un  endroit  il  adhère 
à  un  gros  morceau  de  syénite  grise,  comme  si  tous  deux  avaient 
été  formés  avant  le  conglomérat  et  avaient  ensuite  été  détachés 
pour  en  former  partie. 

5.  CALCA.IRE  Carbonifère. 

Cette  formation,  qui  est  caractérisée  par  l'existence  de  lits  impor- caractères, 
tants  de  calcaire  et  de  gypse,  associés  à  des  marnes,  grès,  conglo- 
mérats, et,  moins  fréquemment,  à  du  spath  pesant,  du  minerai  de 
fer  célestito  et  spathique,  n'occupe  qu'une  petite  partie  de  la  région 
à  laquelle  a  trait  ce  rapport.  Elle  atteint  son  plus  grand  déve- 
loppement sur  la  presqu'île  de  "Washaback,  où  une  partie  semble 
être  contemporaine  du  calcaire.  On  voit  du  calcaire  et  du  gypse  caicairc  de  la 
sur  la  rive,  en  plusieurs  endroits  entre  la  pointe  Mackay  et  l'anse  Mackuy. 
Maccrutchie — le  premier  étant  extrait  sur  une  assez  grande  échelle 
pour  la  fabrication  de  la  chaux  dans  la  ville  de  Baddeck  et  les 
environs.  Une  zone  remarquablement  persistante  de  calcaire 
coquiller  gris,  colonnaire  et  vésiculaire,  en  lits  minces  et  épais, 
remonte  la  rive  droite  de  la  rivière  Washaback  à  partir  de  la 
pointe  aux  Corneilles  (Crow  point),  près  de  laquelle  elle  a  dix  ou 
quinze  pieds  de  puissance,  et  où  elle  recouvre  le  conglomérat 
cuprifère — donnaiit  naissance  dans  sa  marche  à  plusieurs  cours 
d'eau  froide  et  limpide.  A  partir  des  eaux  de  marée,  une  crête 
de  gypse  élevée  et  accidentée  court  tout  près  de  la  rive  gauche,  Gypse, 
et  rend  la  contrée  à  travers  laquelle  elle  passe  impropre  à  la  cul- 
ture, par  suite  des  baissières,  marais  et  falaises  à  pic  qu'elle  forme, 
tout  en  donnant  à  l'eau  de  la  rivière  un  goût  saumâtre  fort  affec- 
tionné des  bestiaux. 

Le  gypse  associé  au  calcaire  à  la  pointe  Murphy  est  d'un  blanc  P"iî^*j*  ^ 
i:)ur  ou  gris-clair  avec  veinules  noires  ;  et  près  de  la  pointe  du 
Mort,  il  sort  d'une  roche  semblable  une  source  froide,  ferrugi- source, 
neuse,  qui  a  une  forte  odeur  d'hydrogène  sulfuré.  Il  y  a  aussi'du 
calcaire  et  de  la  marne  gris-bleuâtre  in  situ  en  cet  endroit  ;  mais 
cette  partie  de  la  plage  est  rarement  rocheuse,  étant  couverte  de 
longues  étendues  de  marais  salants,  remplis  de  limon  et  d'herbes 
marines  de  couleur  verte  et  rose  vif. 

Des  falaises  de  gypse  ou  plâtre  blanchissent  la  côte  entre  l'étang  Gypse  du 
du  Lieutenant  et  le  havre  de  McKinnon.    Essentiellement  blanc,  McKinnon. 
mais  nuancé  et  moucheté  de  diverses  couleurs,  il  est  brisé,  clivé 
et  feuilleté  dans  tous  les  sens,  et  il  se  montre  en  lits  onduleux, 

II  H 


498  ÈXt»LonÀTioN  oÉoLoGiguE  dv  caNada. 

épais  ou  schisteux,  alternant  avec  du  calcaire,  du  schiste  arénacê 
et  du  grès.  Sous  le  rapport  de  la  structure,  il  est  en  menus  cris- 
taux ou  compacte  ;  mais  il  est  aussi  fibreux,  rayonné  et  écailleux. 
De  petites  mouchetures  de  sable  et  d'argile,  et  des  veines  et 
taches  foncées,  lui  donnent  une  apparence  bigarrée.  Après  une 
longue  exposition  à  Tair,  une  efflorescence  dure  et  blanche  en 
couvre  la  surface,  ou  bien  la  roche  s'émiette  en  fragments  sableux 

porphyre.  ^^  aciculaircs.  Des  cristaux  de  sélénite,  en  grande  partie  tabu- 
laires, disposés  en  tous  sens,  donnent  à  beaucoup  de  lits  une  appa- 
rence porphyritique.  A  l'anse  au  Plâtre,  le  gypse  est  interstrati- 
fié avec  vingt  pieds  de  calcaire  du  caractère  ordinaire,  ainsi 
qu'avec  de  la  marne,  du  grès  et  du  conglomérat  ;  et  près  du  havre 
de  McKinnon,  il  supporte  six  pieds  de  calcaire  et  une  marne  con- 
tenant des  nodules  de  gypse  rosé. 

uaiacko.  Entre  la  pointe  IJniacke  et  le  havre  de  McKinnon,  une  grande 

partie  de  la  côte  est  occupée  par  du  gypse  semblable  à  celui  que 

^^ro"pes  de    je  vieus  de  décrire.     Des  agrégations  circulaires  grises  de  cristaux 

étoiles.  longs  d'un  pouce  et  disposés  en  groupes  étoiles,  sont  disséminées 

en  grand  nombre  dans  cette  roche.  La  marne  gypsifère  entre- 
mêlée avec  le  plâtre  contient  des  filets,  cristaux  et  veines  de  gypse 
gris  et  rosé.  Les  veines  sont  composées  de  deux  séries  de  fibres 
d'un  pouce,  se  rencontrant  au  milieu  ou  n'étant  séparées  que  par 
une  mince  couche  d'argile  verte  compacte.  De  menues  tiges 
ossiies.  d'encrinite  et  des  coquilles  brisées  ont  été  trouvées  dans  ces  lits, 
dit-on.  Leur  contact  avec  les  calcaires  et  les  roches  associées  est 
visible  en  plusieurs  endroits,  comme  dans  la  coupe  descendante 
qui  suit  : — 

PDS.      PCS. 

1.  Gypse  tendro  gris-rlair,  .avoc  mincos  lits  d'argilo  verte  pleine 

de  nodules  de  gypse  briindtre 8        0 

2.  Calcaire  bilumineux,  noduleux  et  compacte,  en  lits  contour- 

nés, minces  et  ôpais,  traversés  par  des  filons  de  gypse  cris- 
tallin d'un  pouce  d'éj»niss<nir.  I^arfois  arénaoé  et  séparé  du 
lit  suivant  par  une  couche  d'argile  verte.  Puissance,  cinq 
à  quinze  pieds 10        0 

3.  Grès  gris  à  gros  grain,  parfois  absent 3        0 

4.  Gypse 8        0 

Puissance  totale 29        0 

Un  grès  rouîçe  à  grain  fin,  dont  l'allure  est  nord-ouest,  se  déve- 
loppe sur  le  chemin  de  la  rive  entre  la  pointe  Uniacke  et  l'Inter- 
valle McKinnon,  et  sur  un  grand  ruisseau  qui  longe  ce  chemin, 
coMgiomérat.  un  calcaire  gris  et  feuilleté  est  surmonté  de  dix-huit  pieds  de  con- 
glomérat pourpre,  avec  graviers  de  calcaire,  de  quartzite  et  de  fel- 
site  gros  comme  des  noisettes.     Plus  haut  sur  le  ruisseau,  il  y  a 


ttAPPOÎlT   PAR   M.   HUflH  FLEtCriEn.  499 

tin  conglomérat  grossier,  avec  conches  de  grès  pommelé  rouge  et 

vert  et  de  marne  caillouteuse  rouffe-indien.     La  distribution  de  Distribution 

°  du  gypse. 

ces  roches,  dans  cette  localité  et  ailleurs  sur  la  presqu'île,  est 
exceptionnelle,  le  parallélisme  ordinaire  des  deux  formations  fai- 
sant défaut.  Elles  appartiennent  probablement  à  la  division  infé- 
rieure, car  bien  que  le  gypse  de  la  formation  supérieure  remonte 
très  loin  sur  quelques  cours  d'eau,  il  ne  parait  pas  être  continu, 
mais  il  occupe  plutôt  des  bassins  non- concordants  dans  le  conglo-  / 

mérat,  la  seule  alternative  qui  s'offre  à  l'esprit  étant  que  le  gypse 
peut  y  être  associé  en  masses  lenticulaires. 

A  l'extrémité  sud  du  chemin  des  profondeurs,  la  rive  montre  la 
coupe  suivante  : — 

PDS.  Pi:  S. 

t.  Cîilcaire  schistoux  gris 10  0 

2.  Calcaire  sahieux  brunûtro •. 3  0 

3.  Calcaire  nqduleiix  bleuâtre l  0 

4.  Conglomérat  grossier  rouge,  gris  et  verdâtre,  les  plus  gros 

cailloux  ayant  un  pied  et  demi  de  diamètre,  composés 

de  calcaire  cristallin,   de  couleur   bleuâtre  et  autres. 

Parfois  richonient  cuprifère,  la  couleur  verte  résultant  ConRlonii'rat 

de  l'exposition  à  l'air  d'un  minerai  de  cuivre  gris.  cuprif&re. 

Taches  d'hématite,  et  veines   et   filaments   de  spath 

calcaire.    Plongement,  S.  34'»  O.  <  42°,  mais  quelque 

peu  variable.    D'une  grande  puissance 


••• 


14  0 


Plus  loin  au  nord  dans  les  profondeurs,  un  grès  calcarifère 
rouge,  en  dalles,  des  tablettes  de  roche  feldspathique  et  des  schistes 
verdâtres  et  bleuâtres,  une  meulière  rouge  et  pourpre  désagré- 
geante, avec  plaques  vertes,  et  un  grès  micacé  gris-verdâtre  et 
rouge,  à  grain  fin,  sillonné  de  rides  lacustrales,  uniformément 
stratifié  en  lits  d'un  pied  d'épaisseur,  et  en  rouleaux  d'un  pied  de 
diamètre,  plongent  S.  12^  O.  Ces  lits  devraient  appartenir  à  la 
formation  inférieure,  mais  encore  plus  loin  au  nord,  il  y  a  un  lit 
de  gypse  qui  se  prolonge  sans  interruption  jusqu'à  l'anse  au 
Plâtre,  et  dont  les  rapports  avec  les  autres  strates  n'ont  pas  encore 
été  déterminés.  Sur  le  chemin  de  l'Intervalle,  un  srrès  micacé,  chemin  de 
pourpre,  rouge,  vert  et  gris,  schisteux,  de  la  marne  noduleuse, 
avec  coins  et  couches  de  meulière  graveleuse  grossière,  contenant 
quelques  nodules  de  calcaire  et  des  filets  de  spath  calcaire,  avec 
taches  et  couches  grises  et  verdâtres,  sont  assez  fréquents. 

Sur  l'ile  Boularderie,  cette  formation  se  rencontre  principalement  ne  Bouiar- 
sur  les  promontoires  bas  qui  projettent  au-delà  de  la  ligne  des 
cotes.     Elle  tire  son  principal  intérêt  du  gypse  qui  coustistue  la 


500 


EXPLORATION   oéoLOGlOtlÈ   DtJ   CANaOA. 


Gj'pse  du 
Grand-Havre. 


plus  grande  partie  du  long  promontoire  de  la  Pointe-de-rile,  et 
qui,  s'élevant  entre  le  Q-rand-Havre  et  le  lac  en  magnifiques  falaises 
blanches,  ajoute  beaucoup  à  la  beauté  du  paysage. 

Sur  le  côté  nord  du  Grand-Havre  (Big  harbour)^  le  grès  gris 
domine,  supporté  çà  et  là  par  une  marne  et  un  calcaire  rouges, 
en  sorte  que  la  ligne  de  raccordement  du  grès  meulier  et  du 
calcaire  carbonifère  longe  évidemment  sa  rive.  Le  gypse  est 
compacte  ou  finement  grenu,  blanc  ou  rayé,  et  moucheté  de 
blanc  et  de  gris,  le  gris  étant  disposé  en  bandes  plus  foncées  et 
plus  claires,  avec  mouchetures  blanches  de  toutes  grandeurs  entre- 
mêlées, qui  donnent  à  la  roche  l'aspect  d'un  conglomérat  avec 
cailloux  blancs  et  parsemé  de  cristaux  de  sélénite.  Les  couches 
sont  minces  et  onduleuses,  plongent  vers  la  terre,  et  ont  une 
structure  feuilletée  à  angle  droit  de  la  stratification.  Un  filet 
rouilleux  pénètre  dans  certains  lits,  au  voisinage  des  joints  qui 
divisent  le  gypse  tous  les  quinzes  pieds  ou  à  peu  près,  et  des  couches 
et  coins  de  roche  brune,  formée  de  sable  et  de  vase,  sont  pleins 
de  grandes  cavités  qui  renferment  des  fragments  de  gypse.  Quel- 
ques-unes de  ces  couches  peuvent  être  d'origine  plus  récente  et  se 
sont  infiltrées  dans  le  gypse  par  des  fissures  partant  du  haut,  car 
il  se  fait  souvent  des  éboulements  de  terre  dans  les  trous  en  forme 
d'entonnoir  que  l'on  rencontre  dans  les  falaises  ;  mais,  dans  certains 
cas,  elles  suivent  le  plan  des  lits  et  sont,  par  conséquent,  contem- 
poraines de  leur  dépôt.  M.  John  McLeod,  de  la  Pointe-de-l'Ile, 
a  exploité  ce  gypse  sur  une  certaine  échelle. 

A  l'entrée  du  havre,  il  y  a  des  blocs  de  calcaire  et  des  récifs, 
ainsi  quun  mélange  de  marne  et  de  gypse.  Le  calcaire  est 
rougeâtre,  gris  et  bleu,  compacte,  noduleux  et  colonnaire,  magni- 
fiquement marqué  de  spath  calcaire  blanc.  Il  est  contourné  et 
plonge  S.  71  >  20"^.  On  trouve  un  minerai  de  fer  spathique 
grisâtre,  rouilleux  à  l'extérieur,  pesant,  près  de  la  maison  de 
McLeod  sur  la  rive  extérieure.  L'atileurement  n'était  pas  suffisant 
pour  en  montrer  la  puissance,  jnais  elle  est  probablement  de  deux 
pieds  ou  plus.  Du  même  côté,  des  falaises  surplombantes  de 
plâtre  feuilleté  plongent  vers  l'intérieur  en  couches  onduleuses, 
presque  horizontales,  et  sont  recouvertes  d'un  calcaire  bleuâtre 
largement  botryoïde.  Un  conglomérat  coquiller  ou  calcaire  con- 
crétionné,  avec  pâte  de  calcaire  pisolitique,  se  rencontre  aussi 
sur  la  pointe,  tandis  qu'en  amont  du  havre,  l'on  voit  par  intervalles 
de  la  marne  verte,  du  calcaire  et  du  gypse. 
Cap  de  K  mp.  Entre  la  Pointe-Claire  et  le  cap  de  Kemp  {Kemp  head),  plusieurs 
lambeaux  isolés  de  calcaire  contourné  de  différentes  espèces,  de 


Carrière  de 
pldtre. 


Mïnp.ral  de 
fer. 


Calcaire 
concret  ionné. 


RAPPOKT    PAR    M.    HUGH    FLliTCHER.  *  501 

marne  rouge  et  verte,  et  de  gypse,  ont  échappé  à  la  dénudation 
Depuis  la  pointe  Coffin,  où  un  grès  grossier,  gris-rouilleux,  en  lits 
épais,  couvert  de  plantes  carbonisées,  plonge  S.  74^  E.  >  16^,  et 
en  allant  au  nord  sur  la  grève,  un  grès  meulier  occupe  presque 
toute  la  côte,  ainsi  que  l'intérieur,  le  calcaire  ne  se  montrant  qu*à 
des  intervalles  éloignés  sur  de  bas  promontoires. 

Les  étangs  d^Amaffuadees  et  autres  grands  étants,  bras  de  lac  et  Etants 
baies  qui  se  trouvent  dans  leur  voisinage,  sur  le  lac  Bras-d'Or,  dees. 
présentent  parfois  des  affleurements  de  strates  de  cette  formation, 
dans  lesquelles  ils  ont  été  creusés,  quoique  la  rive  soit  généralement 
is^asse  ou  couverte  de  sédiments  superficiels.   Près  de  Tembouchure 
du  ruisseau  de  Macintosh,  il  y  a  un  affleurement  de  calcaire,  du 
gypse  blanc,  gris,  vert-pois  et  rouge,  fibreux  et  cristallin,  et  de  la 
marne  gypsifère  verdâtre  et  rouge.   Le  gypse  de  la  marne  se  trouve  ^^^^^^^ 
généralement  en  nodules,  qui  varient  en  grosseur  de  six  pouces 
à  moins,  mais  aussi  en  masses  porphyritiques,  qui  sont  analogues 
aux  nodules  et  coins  de  calcaire  des  marnes  ordinaires,  et  ont  pro- 
bablement la  môme  origine. 

A  Tembouchure  du  ruisseau  des  Kpinettes,  Ton  trouve  la  série  ^"înl^ïïeV**'** 
de  roches  suivantes  : 

PDS.  pc:s. 

1.  Falaise  de  marne,  calcaire  el  gypse  môlangôs 

2.  Calcaire  gris  en  lits  épais  el  schisteux 17  0 

3.  Marnegrise 8  0 

4.  Calcaire  gris  légèrement  noduleux....: 6  0 

5.  Calcaire  en  dalles  plongeant  N.  82«  O.  <  18^^ 4  6 

6.  Conglomérat  rongeât re  et  verdàtro,  tacheté  de  rouille,  de  la  Conglomôrat 

grosseur  de  noisettes  et  d'œufs,  avec  filets  et  taches  de  **upri  t 

carbonate  de  cuivre  vert;  cailloux  de  diirérentes  roches 
feldspathiques  et  syênitiques,  spécialoment  un  conglo- 
mérat fin  de  galets  de  quartz  ot  de  feldspath,  comme 
celui  que  l'on  voit  sur  le  ruisseau  de  Macintosh  ;  beaucoup 
de  veines  de  spath  calcaire  ;  lits  de  grès  fin  et  de  marne. 
Forme  de  hautes  falaises  escarpées  sur  la  côte 

7.  Roches  siluriennes  inférieures 

Le  chemin  de  la  Baie-de-l'Est,  dans  le  voisinasse  immédiat  du  chemin  de  la 

'  ^^^  ^  Baie-Ue-ri^bt. 

ruisseau  de  Gillis,  traverse  une  marne  ou  un  calcaire  tendre 
rouge,  bleu  et  gris,  qui  porte  beaucoup  d'empreintes  de  coquilles. 
Une  ffrande  partie  de  cette  roche  est  concrétionnée  :  les  concrétions  coquiiies  et 

-in  1  1  T  .  conerôlious. 

étant  de  forme  ovale  allongée,  dont  les  plus  grosses  ont  un  pouce 
de  diamètre.  A  la  tête  de  la  baie,  et  de  chaque  côté  de  celle-ci, 
le  calcaire  et  le  gypse,  avec  leurs  marnes  et  grès  associés,  traversent 
les  cours  d'eau  ;  les  premiers  dans  des  vallons  très  pittoresques, 
les  seconds  dans  des  mares  d'eau  stagnante.     Ils  passent  ensuite 


502  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

coHines  de     autouT  dcs  colliiies  de  la  Baie-de-l'Est — réffion  boisée,  sauvasre  et 
l'Est.  montagneuse,  encore  imparfaitement  établie — et  reparaissent  sur 

les  flancs  des  collines  de  Mira.  Les  hautes  falaises  qui  bordent  la 
rive  entre  la  tête  de  la  baie  de  l'Est  et  les  îles  Rouges  ne  conservent 
qu'une  très  légèi-e  partie  de  leur  couverture  primitive  de  roches 
carbonifères,  et  en  conséquence,  bien  qu'elles  le  surpassent  sons 
le  rapport  du  grandiose,  elles  n'offrent  pas  autant  des  charmantes 
baies  qui  abondent  sur  le  Petit-Bras-d'Or. 
Fossiles  du         Les  calcaires  de  ce  district  sont  loin  d'être  dépourvus  de  débris 

calcaire  •*^ 

carbonifère,  organiques  ;  au  contraire,  ils  contiennent  des  spécimens  bien 
Conservés  de  la  plupart  des  espèces  que  Ton  rencontre  ailleurs. 
Le  Dr.  Dawson  mentionne  la  Conularia  planicostala,  Productvs  cora^ 
Terebraiula  sacculus,  Spirifer  glaber,  et  une  espèce  à.' Etcomphalus, 
comme  abondant  dans  l'anse  des  Irlandais  ;  et  une  Conularia 
recourbée  a  aussi  été  observée  aux  îles  Rouges  par  le  Dr. 
Honeyman,  le  calcaire  se  trouvant,  aux  deux  endroits,  en  contact 

Anse  des        immédiat  avec  des  felsites  pré-siluriennes.   A  l'anse  des  Irlandais, 

Irhiudals.  •  t  i    i  •  •  •       t       - 

il  est  gris,  en  lits  onduleux  et  puissants,  qui  ont  une  inclinaison 

est  médiocre,  et  il  est  parfois  presque  entièrement  composé  de 

brachiopodes  et  de  tiges  de  crinoïdes.  A  trois  milles  au  sud-ouest 

de  l'anse,  à  l'embouchure  d'un  ruisseau  de  moulin,  un  calcaire 

schisteux,  vésiculaire,  dont  les  lits  inférieurs  sont  botryoïdes  et 

rayonnes,  repose,  le  long  de  la  grève,  sur  une  marne  verdâtre  et 

Conglomérat  rougc,  et  sur  uu  Conglomérat  cuprifère  grossier,  qui  s'appuie  à  son 

tour  sur  les  felsites.  Du  gypse  gris  et  blanc,  lamelle,  contourné,  et 

du  calcaire  coquiller  longent  les  promontoires  près  des  îles  Eouges 

et  du  havre  Johnson,  la  plus  grande  partie  de  la  contrée  étant 

couverte  de  roches  pré-siluriennes. 

rivMôîe  au^  ^^      ^^^^  ^^  chemîu  de  la  rivière  au  Saumon,  à  un  mille  et  demi  à 

.Saumon.        j'^gj-  ^^  cheiiiiii  de  L'Ardoise,  il  y  a  un  lit  de  calcaire  bitumineux 

gris  foncé,  schisteux,  de  trois  pieds  d'épaisseur,  en  partie  composé 

Fossiles.        de  tiges  d'encrinites  et  autres  fossiles  ;  il  contient  aussi  de  petites 

siSï'th^^*'       particules  de  galène,  et  des  cavités  remplies  de  scalénoèdres  de 

calcaire.        gp^th  calcaîre,  Son  pendage  est  N.  Se""  O.  <  21^.  Autour  du  Loch- 

r.och-  Lomond,  l'on  voit  souvent  les  roches  pré-siluriennes  en  contact 

Lomond.  ^  ^ 

avec  le  grès  meulier  et  le  calcaire  carbonifère,  le  chemin  suivant 
leur  jonction  et  exposant  les  calcaires  et  leurs  schistes  et  grès 
associés,  qui  sortent  souvent  de  dessous  les  tranches  des  grès  qui 
i"»»<^min  do  occupent  la  plus  grande  partie  du  bassin  des  lacs.  Sur  le  chemin 
de  McVicar,  un  calcaire  gris  foncé,  coquiller,  bitumineux,  vésicu- 
laire, renferme  de  petites  masses  cristallines  de  spath  calcaire,  des 
veines  de  quartz  en  évidence,  des  concrétions  formées  de  grains 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETCHER..  503 

de  quartz  roulés,  et  des  traces  d'hématite  rouge.    On  trouve  aussi  Minerai  de 

des  blocs  d'hématite  dans  les  champs,  au  bureau  de  poste  de 

McDonald,  au  bout  de  ce  chemin.  Du  côté  ouest  du  Loch-Lomond, 

on  voit  du  calcaire  en  plusieurs  endroits  ;  et  sur  le  ruisseau  du 

Pin,  on  a  aussi  rencontré  un  lit  de  spath  pesant,  compacte,  assez  «path  pesant, 

tendre,  bleuâtre  et  gris. 

6.  Grès  Meulier. 

Le  prolongement  le  plus  méridional  de  cette  formation  dans  le  Etendue. 
bassin  de  la  baie  Glacée,  trouvé  sur  la  rivière  Sydney  et  la  rive 
orientale  du  lac  des  Fourches  (Forks  lake),  est  séparé  de  dépôts 
semblables,  dans  les  vallées  des  rivières  Gaspereau  et  au  Saumon, 
par  Tanticlinale  de  la  baie  de  l'Est.  Sur  les  chemins  qui  se  trouvent 
entre  la  tête  de  la  baie  de  TEst  et  la  rivière  Mira,  le  grès  meulier 
paraît  parfois  reposer  sans  concordance  sur  les  roches  pré-carbo- 
nifères, et  parfois  s'appuyer  contre  elles  le  long  d'une  ligne  de 
faille.  Le  trait  de  beaucoup  le  plus  intéressant  et  le  plus  important 
qui  se  rattache  à  ces  roches  est  l'existence  de  minces  veines  de 
houille,  qui  seront  décrites  plus  loin.  Les  assises  associées  à  la 
houille  sont  semblables  à  celles  qui  ont  été  si  souvent  mentionnées  Houiiie. 
comme  formant  le  caractère  distiuctif  de  cette  formation  dans 
d'autres  parties  du  Cap-Breton. 

Sur  le  chemin  de  L'Ardoise,  près  du  Grand-Etan«:,  un  ffrès  ffris  r^®"i*»  ^^ 

'  ^  .  o»  o         &        L'Ardoise. 

pâle  et  bleuâtre,  grossier  et  à  grain  fin,  à  faux  lits,  micacé, 
feldspathique,  s'appuie  contre  les  felsites  et  plonge  S.  52^  E.  Des 
impressions  carbonisées  de  Lepidodendron,  de  Calamités  et  d'autres  riantes, 
plantes  marquent  la  surface  des  lits.  A  partir  de  ce  point,  le  grès 
court  parmi  les  collines  jusqu'au  chemin  de  Glengarry,  où  son 
plongement  est  S.  41^  E.,  sou  attitude  dans  les  deux  cas  étant  à 
peu  près  verticale.  Le  long  du  chemin  de  la  rivière  Gaspereau, 
sur  lequel  affleure  l'une  des  veines  de  houille,  le  grès  meulier  est 
bien  défini  jusqu'à  ce  qu'il  atteigne  le  chemin  de  L'Ardoise.  Ici, 
de  même  que  sur  le  chemin  de  Loch-Lomond,  il  semble  se  perdre 
dans  le  conglomérat. 

Le  grès  de  cette  formation  que  l'on  voit  dans  les  falaises  et 
coteaux  de  l'île  Boularderie,  entre  la  Pointe-Claire  et  le  cap  de  J^^^J^^^^^ai' 
Kemp,  est  d'une  texture  très  variée,  car  il  renferme  des  lits  de 
conglomérat  composé  d'éléments  de  felsite,  de  quartz,  de  granit  et 
de  syénite,  gros  comme  des  œufs  de  poule,  ainsi  que  des  grès  à 
grain  fin,  micacés,  en  dalles,  se  rapprochant  du  schiste  argileux 
par  la  texture,    Le  plongement  est  à  l'intérieur  des  terres  à  un 


504  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

angle  doux.  Des  assises  semblables,  se  repliant  autour  du  cap  de 
Kemp,  et  comprenant  une  ou  deux  couches  d'argile  bleue,  s'éten- 
dent jusqu'au  G-rand-Bras-d'Or,  avec  une  inclinaison  élevée  au 
sud-est,  grossièrement  sculptées  par  les  vagues  en  ligures  grotes- 
ques sur  la  berge  altière  et  rocheuse. 

Géologie  Superficielle. 

Les  caractères  superficiels  de  cette  région  correspondent  beau- 
coup à  ceux  de  la  contrée  décrite  dans  mon  dernier  rapport,  mais 
ils  sont  cependant  plus  variés  en  proportion  de  la  plus  grande 
irrégularité  dans  la  distribution  des  diftérentes  espèces  de  roches. 
La  rareté  générale  des  dépôts  superficiels  autres  que  ceux  produits 
par  la  désagrégation  des  roches  sous-jacentes,  est  encore  digne  de 
remarque.     Sur  une  distance  considérable  à  l'est  de  l'étang  de 

magifiuieet'  Bénacadic,  et  dans  le  voisinage  immédiat  des  étangs  d' Amaguadees, 
les  berges  sont  composées  de  sable,  d'argile  et  de  gravier  stratifiés, 
souvent  onduleuses,  le  gravier  se  trouvant  au  bas.  A  l'embouchure 

Sable  de  fer  du  petit  étang  d'Amaguadccs,  un  sable  de  fer  magnétique  noir, 
paraissant  provenir  de  ces  berges,  est  semé  le  long  de  la  plage  en 
quantité  considérable.  L'on  rencontre  de  bonnes  coupes  sur  les 
ruisseaux  et  les  petits  cours  d'eau  qui  en  tombent  de  tous  côtés  et 
qui  se  sont  creusé  des  ravins  dont  les  parois  ébouleuses  sont 
dangereuses.  Les  rives  sont  souvent  basses  et  occupées  par  des 
grèves  de  sable  et  des  mares,  ces  dernières  presque  à  sec,  excepté 
au  printemps  et  à  l'automne,  et  dont  on  pourrait  parfois  faire  de 
bonnes  terres  à  foin.  Dans  beaucoup  de  marais,  il  croît  une 
espèce  de  foin  de  qualité  inférieure,  mais  il  est  souvent  exposé  à 
se  perdre,  car  il  n'y  a  pas  de  barrières  artificielles  pour  en  empê- 
cher l'inondation.  Des  intervalles  de  terre  d'une  grande  fertilité 
se  rencontrent  dans  les  vallées  de  quelques-uns  des  plus  grands 
cours  d'eau,  entre  autres,  dans  celles  des  rivières  Sydney,  Mira  et 
au  Saumon,  et  des  ruisseaux  des  Sauvages  et  Macintosh.  La 
région  qui  repose  sur  les  roches  pré-carbonifères  est  généralement 
stérile.  Colle  qui  est  occupée  par  le  grès  meulier  est  caractérisée 
par  la  présence  de  ruisseaux  endormis,  de  lacs,  de  marais  et  de 
clairières  stériles,  et  même  sur  les  hauteurs  elle  est  trop  rocheuse 
pour  être  cultivée,  sauf  dans  le  voisinage  immédiat  des  lacs  et 

Caractère  des  rivières.     Lcs  meilleures  terres  de  Baddeck,  du  Grand  et  Petit- 

ruioaircs.  Déti'oit,  dc  Washaback,  de  la  Baie-de-l'Est  et  autres  districts,  ont 
un  fond  de  marne  riche  ou  de  calcaire  carbonifère  inférieur.  Cette 
partie  de  la  réserve  d'Escasonie  qui  est  cultivée  par  les  Sauvages 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETCHER.  505 

se  trouve  située  dans  la  basse  zone  carbonifère  entre  la  rive  et  les 
collines,  les  arbres  rabougris  qui  croissent  sur  leurs  flancs  escarpés 
ne  leur  fournissant  que  du  bois  pour  leurs  paniers,  leurs  cuves  et 
leurs  bateaux,  et  Técorce  de  pruche  et  de  bouleau  pour  leurs 
wigwams  et  leurs  canots. 

Des  stries  glaciaires  ont  été  vues  sur  le  chemin  de  Saint-Pierre,  stries 

glaciaires. 

près  du  moulin  de  Grillis,  Baie-de-FEst,  courant  S.  64°  O.  L'action 
de  la  glace  dans  le  transport  des  roches  se  fait  sentir  chaque 
année,  sur  une  petite  échelle,  sur  les  rives  des  lacs  où  elle  laisse 
des  traces.  D'immenses  blocs  de  pierre  sont  emportés  lors  do  la 
débâcle  de  la  glace  au  printemps,  et  ils  sont  déposés  le  long  de 
la  côte,  soit  sur  la  plage,  soit  dans  Teau  peu  profonde,  ce  qui 
apporte  un  léger  changement  dans  la  configuration  de  la  rive,  que 
les  pêcheurs  sont  prompts  à  découvrir  et  dont  ils  font  leur  profit. 


« 


Matières  utiles. 

Hématite.  —  L'existence  universelle  du  spath  calcaire  et  de 
l'hématite  parmi  les  roches  de  chacune  des  formations  dont  il  est 
question  dans  ce  rapport,  est  remarquable.  C'est  à  cette  dernière 
que  toutes  les  roches  rouges  doivent  leur  couleur,  et  par  endroits 
elle  se  sépare  en  veines  et  filets.  Près  de  la  pointe  McDougall,  }^^^^ 
pas  loin  de  la  mine  du  Grand-Etang,=î^  on  en  a  vu  un  gisement 
d'excellente  qualité  au  point  de  contact  du  conglomérat  carbo- 
nifère avec  la  svéïiite  ;  au  moulin  de  liory  McNeil,  sur  le  chemin  chemin  de 

'  •'  Glengarry. 

de  Glengarry,  il  en  a  été  rencontré  des  traces  dans  une  position 
identique,  et  l'on  a  trouvé  de  gros  morceaux  de  ce  minerai  dans 
les  champs,  au  bureau  de  poste  de  McDonald,  Loch-Lomond,     Il  \^^^^^ 
est  aussi  présent  dans  le  calcaire  de  l'île  Boularderie,  dans  1  due Bouiar- 

^  .  derle. 

plupart  des  roches  siluriennes  inférieures,  et  dans  beaucoup  de 

felsites  pré-siluriennes,  mais  trop  disséminé,  cependant,  pour  être 

de  quelque  valeur  économique.    Ni  l'hématite  du  Grand-Etang, 

ni  celle  du   chemin   de   Bourinot  n'a  encore  été  examinée  de  2^J^^j{^^(|® 

manière  à  permettre  d'exprimer  une  opinion  positive  au  sujet  de  sa 

nature,  de  son  mode  d'origine  ou  de  son  étendue.     La  pureté  de 

la  première  a  déjà  été  mentionnée.  L'analyse  de  la  dernière,  faite 

par  le  Dr.  Harrington,  a  donné  : — 

Peroxyde  de  fer 85-037=fer  métallique,  59*526. 

Acide  phosphorique -032 

Soufre -075 

Silice 5-130 

•  Kappoit  de  1874-75,  page  282,  et  Rapport  de  1875-70,  p.  460. 


\ 


506  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

fii  de^Li>?aii  ^^  ^  découvert  à  Loran,  il  y  a  quelques  années,  un  gisement 
qui  paraissait  devoir  être  d'une  grande  valeur,  à  deux  ou  trois 
milles  à  Test  de  Louisbourg.  Chez  Lauchlin  McLean,  du  côté 
sud  du  havre,  un  conglomérat  carbonifère  grossier,  mélangé  de 
marne  rouge,  recouvre  les  roches  plus  anciennes.  La  pâte  de  ce 
conglomérat  se  compose  parfois  d'hématite,  qui  décolore  aussi  les 
felsites  sous-jacentes.  Sur  la  rive  opposée,  chez  Tutty,  de  gros 
fragments  de  minerai  de  fer  spéculaire,  d'hématite  brune  et  rouge, 
se  rencontrent  dans  les  champs,  apparemment  associés,  non  pas 
avec  les  felsites,  qui  affleurent  partout  dans  le  voisinage,  mais  avec 
le  conglomérat,  qui  occupait  l'anse  autrefois,  comme  l'attestent  la 
rive  basse  et  rouge  et  les  blocs  épars.  Cette  opinion  est  fortifiée 
par  le  fait  que  des  fragments  entremêlés  d'hématite  et  de  felsite 
paraissent  se  fondre  en  conglomérat  rouge  ordinaire,  et  une 
'  recherche  soigneuse  près  de   la   rive   révélera  probablement  en 

même  temps  la  présence  du  minerai  de  fer  et  des  roches  carbonifères. 
Minerai  de  fer  spathique. — Une  analyse  faite  par  le  Dr.  Harrington 
d'un  échantillon  d'argile  ferrugineuse  ou  fer  spathique,  provenant 
d'un  lit  associé  au  calcaire  et  au  gypse  de  la  Poiiite-de-l'Ile,  sur 
l'île  Boularderie,  sur  la  grève  en  bas  de  chez  M.  John  McLeod,  a 
donné  32  58  pour  cent  de  fer  métallique,  égal  à  67  48  pour  cent 
de  carbonate  de  fer. 

Fer  lirhoneux, — Un  mélange  de  fer  limoneux  et  de  minerais  de 
manganèse  se  rencontre  dans  une  couche  de  surface  ir régulière, 
de  deux  pieds  d'épaisseur,  dans  une  tranchée  d'égoût  pratiquée 
près  de  la  maison  de  John  McS  ween,  ruisseau  du  Renard,  Boisdale, 
incrustant  des  cailloux  de  granit  et  d'autres  roches  qui  reposent 
dans  le  terrain  marécageux  où  il  se  trouve.  Un  gisement  sem- 
blable de  ce  qui  parait  être  un  minerai  de  fer  brun,  forme  de 
petites  concrétions  sphériques,  ou  le  ciment  d'une  meulière  assez 
grossière,  dans  un  marais  près  du  chemin  de  Bourinot.  On  trouve 
^     aussi  du  minerai  de  fer  limoneux  en  petite  quantité  sur  le  ruisseau 

RuiKReau  des  * 

Sauvages.       dos  Sauvagcs,  eu  haut  de  chez  Hugh  McPhee,  et  plus  haut  encore 

au  moulin  de  Malcolm  McMuUin. 

Pyrolusite  — On  dit  avoir  trouvé,  sur  la  terre  de  Donald  McLean, 

à  trois  milles  du  Grrand-Etang,  sur  le  chemin  de  L'Ardoise,  des 

blocs  d'oxyde  de  manganèse  noir,  ou  pyrolusite,  mais  on  ne  sait 

rien  de  plus  à  leur  égard. 

Minerai  de  cuivre. — Nous  avons  déjà  parlé  de  plusieurs  endroits 

où  l'on  trouve  du  sulfure  de  cuivre,  oxydé  à  la  surface  en  carbo- 
<onffiorn.'rat  uate,  imprégnant  un  conglomérat,  souvent  à  son  contact  avec  un 
cupriiùre.       ^n  superposé  de  calcaire.     Des  exemples  en  ont  été  observés  à 


Ile  Boular- 
derie. 


RAPPORT  PAR  M.  HUGH  FLETCHER.  507 

Taiise  des  Irlandais,  à  la  Baie-de-l'Est,  à  Washaback,  à  la  rivière 
du  Milieu  et  à  la  rivière  du  Nord.  Trois  essais  d'échantillons  pris 
dans  le  conglomérat  de  Washaback,  près  de  la  pointe  aux  Corneilles, 
ont  donné  au  Dr.  Hayes,  d'après  ce  qu'en  dit  le  professeur  H.  Y. 
Hind  dans  un  rapport  particulier  sur  ce  district  : 

1. — 5  dwls  d'or  par  tonne.  , 

2. — i'o  PO"''  ^^"^  *^^  cuivre,  et  au  taux  de  19  dwts  14 

grains  d'or  par  tonneau. 
3. — 16  dwls  8  grains  d'or,  et  6  dwts  12  grains  d'argent. 

Quoique  dans  certains  cas  ces  dépôts  peuvent  être  les  débris  de 
plantes  remplacés  par  des  minerais  métalliques,  comme  le  signale 
le  professeur  Ilind,  il  arrive  souvent  que  le  minerai  forme  la 
matrice  du  conglomérat,  comme  le  spath  calcaire  et  l'hématite,  et 
ne  contient  aucun  vestige  d'organismes.  Naturellement,  les 
spécimens  essayés  ont  été  choisis,  et  il  est  douteux  qu'aucun  de 
ces  lits  soit  assez  riche  pour  être  exploité  avec  profit. 

Chez  Angus  McDonald  (le  gros  Angus),  sur  le  chemin  de  la  ^^^^^^ 
Savane  aux  Caribous,  à  environ  deux  milles  de  la  baie  de  G-abarus,  mcdouem. 
on  trouve  de  la  pyrite  de  cuivre  en  plaques  dans  une  felsite 
compacte  ;  mais  comme  je  ne  l'ai  pas  vue  en  place,  je  n'ai  pu 
constater  si  elle  provenait  des  roches  de  Potsdam  des  environs  ou 
de  la  formation  inférieure,  les  échantillons  enlevés  de  ces  roches 
ne  pouvant  fréquemment  être  discernés  les  uns  des  autres. 

Le  gisement  du  cap  de  l'Aigle  (Eagle  Head)  a  été  exploité  sur  ^ 
une  certaine  échelle  l'été  dernier,  et  l'on  dit  qu'il  en  a  été  tiré  un^'^igie. 
minerai  très  riche,  quoique  l'on  ne  puisse  dire  que  les  apparences 
soient  devenues  meilleures.     On  trouve  du  spath  calcaire  et  un 
minéral  mou,  savonneux,  parmi  le  quartz,  et  beaucoup  de  pyrite 
de  cuivre  dans  les  felsites  environnantes. 

Galène, — Il  a  été  entrepris  des  travaux  de  mine  sur  une  petite  ^^imos de 
échelle,  il  y  a  une  douzaine  d'années,  par  M.  AlexanJer  Cameron.  ^'^«*^^^'^^*^* 
de  Baddeck,  et  autres,  pour  constater  la  valeur  des  veines  de 
quartz  des  roches  schisteuses  du  cap  Brûlé  {Burnt  Head)  et  du 
havre  de  Boulaceet.     A  la  première  de  ces  localités,  une  quantité 
de  veines  irréguliùres  de  quartz  ferrugineux,  dont  la  plus  grosse 
avait  environ  quinze  pouces  d'épaisseur,  portent  des  traces  de 
galène  argentifère,  de  cuivre  et  de  pyrite  de  fer.     Une  analyse  ^^^j 
de  spécimens  de  l'une  de  ces  veines,  faite  par  le  Dr.  Hayes,  de 

m 

Boston,  montre  qu'elle  contient  39  oz.  10  dwts  12  grains  d'argent 
à  la  tonne.'i^ 


•  Beaucoup  <le  détails  relatifs  aux  gisements  de  Washaback  sont  tirés  du  rapport 
du  prolesbOiir  Hind. 


U- 


508  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Au  havre  de  Boulaceet,  une  autre  veine,  qui  varie  d'un  demî- 
pouce  à  quatre  pouces  d'épaisseur,  avec  petites  veinules  stériles, 
court  presque  à  angle  droit  de  la  direction  des  roches,  et  plonge 
à  l'est  à  un  angle  de  27^,    Dans  cette  veine,  un  riche  amas  de 
Or  et  argent,  galène,  Contenant  de  Tor,  du  sulfide  d'argent,  du  cuivre  et  de  la 
pyrite  de  fer,  a  produit  au  taux  de  18  oz.  9  dwts  3  gr.  d'or  et  97 
oz.  10  dwts.  14  gr.  d'argent  à  la  tonne.     Des  grains  de  pyrite  de 
cuivre  et  de  minerai  de  fer  spéculaire  sont  dispersés  dans  les 
roches  hornblendiques  et  schisteuses  dans  lesquelles  la  veine  est 
encaissée.     Comme  il  n'était   guère   probable  que   l'on   trouvât 
d'autres   amas   aussi   riches,   et   comme   la  roche   était   dure    à 
travailler,  la  mine  fut  abandonnée. 
Sainte-Anne.      Lcs  collincs  entre  le  havre  de  Sainte-Anne  et  la  rivière  du  Nord, 
qui  atteignent  une  hauteur  de  plus  de  1,000  pieds,  offrent  l'un  des 
plus  beaux  paysages  de  l'île.     Sur  la  rive  occidentale  du  havre, 
après  avoir  quitté  la  bordure  de  roches  carbonifères  rouges  à  la 
base  de  la  barre,  nous  rencontrons  de  la  felsite  et  du  porphyre 
compactes,  de  couleurs  verdâtre  et  autres,  suivis  près  de  l'étang 
de  McDonald  par  de  la  syénite,  que  l'on  dit  aussi  occuper  le  haut 
de  ces  collines.   A  un  mille  ou  deux  du  rivage,  sur  le  chemin  qui 
conduit  de  l'étang  de  McDonald  à  l'établissement  supérieur  de 
Veines.  la  Rivière-du-Nord,  il  y  une  quantité  de  petites  veines  de  quartz, 

abondant  en  paillettes  de  galène,  pyrite  de  cuivre,  blende  noire 
et  couleur  de  miel,  et  pyrite  de  fer.  Elle  ne  paraissent  avoir 
aucune  persistance  ni  direction  définie,  mais  elles  se  mêlent  à  la 
syénite  rouge.  Sur  un  petit  tributaire  du  ruisseau  de  Barachois, 
près  du  chemin,  plusieurs  d'entre  elles  ont  été  suffisamment 
essayées  pour  prouver  leur  manque  de  valeur.  Il  y  a  dans  un 
endroit  une  lisière  quartzeuse,  de  trois  ou  quatre  pieds  de  largeur, 
dans  une  roche  tendre,  feuilletée,  noir-verdâtre. 
Mine  de  la  gur  la  terre  de  Donald  McDonald,  à  environ  un  mille  au  nord 

Nord.  du  pont  jeté  à  la  tèta  des  eaux  de  marée  dans  la  Rivière-du-Nord, 

un  gisement  beaucoup  plus  important  a  été  exploité  par  MM. 
Ingraham,  Blackett,  Gisborne,  Dr.  McKay  et  autres,  sans  résultats 
satisfaisants.  La  veine  est  bien  définie,  mais  elle  varie  de  deux 
ou  trois  pouces  à  un  pied  d'épaisseur,  et  elle  est  divisée  dans  un 
endroit  par  une  bande  de  dix-huit  pouces  d'un  mélange  de  quartz 
.  et  de  feldspath.  La  gangue  est  de  quartz,  souvent  brecciolaire, 
portant  de  la  galène,  de  la  pyrite  de  cuivre  et  de  la  blende  noire 
en  abondance.  Un  nerf  la  sépare  de  la  roche  superposée,  tandis 
que  la  partie  inférieure,  et  généralement  la  plus  basse,  adhère 
fortement   à  la  semelle.     L'allure   de   cette   veine   est  environ 


ftAPPOHt  Par    m.   MUGtt   ^LEtCHEft.  ÔÔ9 

N .  26^  O. — et  dans  un  endroit  N.  6^  0. — et  le  plongement  est  à 
Test  à  un  angle  de  45^,  mais  l'allure  et  le  pendage  sont  variables. 
Les  épontes  sont  composées  de  felsite  porphyritique  verdâtre,  à 
joints,  suivie  plus  haut  sur  le  ruisseau  par  des  felsites  rouges  et 
vertes,  bigarrées,  comme  celles  de  Grabarrus,  Ijouisbourg  et 
Coxbeath. 

Une  analyse,  faite  pour  M.  Gisborne  à  TEcole  de  Technologie  Analyse  au 

Il  1  n  Ti         1  •  •         minorai. 

de  Boston,  d  un  échantillon  de  900  Ibs.  de  minerai  de  cette  veine, 
a  donné  sur  le  pied  de  501  Ibs.  de  minerai  concentré  par  tonne,  ou 
155  Ibs.  de  plomb  en  lingot,  et  de  295  oz.  d'argent. 

Molybdéniie, — Sur  le  chemin  de  la  rivière  &aspereau,  près  de 
chez  Rory  McKinnon,  on  a  vu  de  la  molybdénite  mouchetor  une 
roche  syénitique  ;  et  l'on  dit  qu'il  y  a  de  l'ocre  rouge  dans  du 
grès,  en  bas  du  chemin,  près  du  même  endroit. 

Ch\ — On  a  obtenu  une  quantité  d'or  considérable  par  le  lavage 
du  sable  des  ruisseaux  qui  descendent  des  collines  dans  le  voisi- 
nasre  de  la  rivière  du  Milieu,  en  amont  du  chemin  de  Mar^raTie.  iiivirroau 

At  î  I  i  >ii 

Il  est  généralement  en  grains  fins,  mais  on  dit  qu'il  en  a  été  trouvé  ' 
une  pépite  pesant  une  once.     Le  seul  or  trouvé  in  situ  a  été 
recueilli,  paraît-il,  par  M.  McDougall,  de  Sydney,  dans  le  quartz  or  dan»  lo 

.  "  ./.  i  quartz. 

du  ruisseau  de  McLean. 

Dans  le  premier  grand  tributaire  de  la  rivière  du  Milieu,  sur  la 
rive  gauche,  en  haut  de  chez  Rory  McKinnon,  il  y  a  une  felsite 
ou  ardoise  verdâtre  et  rougeâtre,  micacée,  luisante,  en  lits  assez 
puissants,  formée  de  lamelles  cohérentes,  qui  s'usent  en  galets 
minces  et  plats.  Des  veines  de  quartz  blanches,  irrégulières,  sté- 
riles, de  peu  d'épaisseur,  traversent  cette  roche,  qui  a  quelquefois 
l'apparence  d'une  meulière  fine  altérée.  Il  a  été  creusé  des  puits 
dans  l'espoir  de  trouver  de  l'or  dans  ces  veines,  mais  sans  succès 
jusqu'ici.  On  trouve  aussi  des  affleurements  plus  grands  de 
quartz  blanchâtre.  Au  Garry — maison  et  ferme  sur  les  coteaux 
à  la  source  du  ruisseau  de  McLean — on  dit  qu'il  y  a  une  felsite 
granitoïde  et  compacte  avec  pyrite  arsenicale,  mais  ses  rapports  pynto 
avec  les  ardoises  sont  inconnus.  Les  alliées  les  plus  rapprochées 
de  ces  ardoises  dans  la  région  déjà  explorée  sembleraient  être  les 
felsites  lamellées  de  Shénécadie  et  d'Escasonie,  dont  elles  difierent 
cependant  sous  plusieurs  rapports.  Je  ne  les  ai  pas  suffisamment 
examinées  pour  constater  leur  âge,  quoique  cette  constatation  ne  • 
serait  pas  difficile,  car  les  ruisseaux  offrent  toutes  les  facilités  dési- 
rables pour  les  recherches  géologiques. 

En  traversant  la  rivière  du  Milieu  près  de  chez  McLean,  et  en 
remontant  le  ruisseau  en  arrière  de  la  maison  d'école  jusqu'à  sa 


510  ÈXPLOftAtlON    GIÉOLOGIQUE   Dtî    CANAbA. 

source,  on  rencontre  des  schistes  carbonifères,  du  grès  feldspa- 
thique  et  du  conglomérat  cuprifère.  Je  n'ai  pas  vu  les  roches  infé- 
rieures, mais  en  approchant  de  Margarie,  le  chemin  croise  de  la 
syénite  rouge,  en  sorte  que  les  roches  pré-siluriennes  ne  sont  pro- 
bablement pas  éloignées,  et  la  structure  de  ce  district  semble  être 
semblable  à  celle  de  la  partie  orientale  du  Cap-Breton. 

Houille, — On  dit  qu'il  a  été  découvert  de  la  houille  en  deux  ou 
trois  endroits  dans  les  grès  des  rivières  Gaspereau  et  au  Saumon, 
mais  nous  n'en  avons  pas  vu  d'aifleurements  nous-même,  en  sorte 
que  les  détails  que  nous  donnons  au  sujet  de  leur  puissance  et  de 
leurs  caractères  ne  sont  que  par  ouï-dire.     Le  premier  de  ceux-ci, 

Gaspen^au.  ^  cuviron  uu  quart  de  mille  au  sud  du  chemin  de  la  rivière  Gas- 
pereau, sur  la  terre  de  Rory  McKinnon,  a  de  quinze  à  dix-huit 
pouces  d'épaisseur,  avec  toit  et  mur  d'argile.  La  houille  donne 
peu  de  flamme  en  brûlant  et  laisse  une  quantité  de  cendres  consi- 
dérable. Un  second  aflleurement  se  trouve  dans  un  marais,  sur 
le  bord  d'un  petit  lac  entre  les  chemins  de  Glengarry  et  de  L'Ar- 
doise.    Le  troisième  et  le  plus  important  a  été  "prouvé"  par  M. 

sIunuMi?"  Neil  Morrison  et  autres,  sur  la  rive  gauche  de  la  rivière  au  Sau- 
mon, et  à  deux  milles  au  sud  du  chemin  Morrison,  oii  l'on  dit 
avoir  traversé  deux  veines  de  houille  de  dix-huit  pouces,  divisées 
par  une  cloison  de  grès  et  d'argile,  variant  de  quelques  pouces  à 
quatre  pieds  d'épaisseur.  Un  peu  plus  loin  sur  le  pendage,  ils 
l^ercèrent  un  trou  de  sonde  de  110  pieds,  mais  sans  rencontrer  la 
houille  qui,  dans  le  puits,  plongeait  N.  26°  O.  ^  20^.  C'est  une 
houille  bitumineuse  ordinaire,  et  elle  donne  une  flamme  brillante. 
De  minces  bandes  pyriteuses  sont  souvent  présentes.  Une  analyse 
faite  par  le  Dr.  Harrington  a  donné  : — 

Eau  liygrosco|)i(|iio I  '53 

Maii^TO  conibiisliblo  volatile » 20- >6 

CarJ)one  fixe 47-49 

CendiT  30-82 

100-00 

Houiiioiians       La  houille  trouvée  sur  la  terre  de  Donald  Gillis  tire  tout  son 

m«?mfiaibo-  intérêt  de  son  association  avec  le  conglomérat  carbonifère.    Sa 

puissance  ne  peut  guère  être  déterminée,  car  elle  se  confond  avec 

les  schistes  au-dessus  et  au-dessous.     L'analyse  d'un  échantillon 

moyen,  faite  par  le  Dr.  Harrington,  a  donné  : — 

Mnlière  combustible  volalilo 17-80 

Carboné  fixe 29  04 

Cendre  (gris-rougpûlro) 53*  16 

100-00 


hAPPOilT    PAR   M.    HUGH   f*LETCMfe:n.  511 

Elle  porte  toutes  les  marques  d'une  identité  d'origine  avec  les 
veines  de  houille  les  plus  importantes  du  grès  meulier  et  des 
assises  houillères. 

A  environ  huit  milles  de  Baddeck,  au  moulin  de  McDonald,  Houiue  a  in 

montagne  de 

montagne  de  Hunter,  il  y  a  un  autre  affleurement  de  substance  Hun^r. 
noire,  ressemblant  à  une  houille  lustrée,  et  semblable  sous  le  rap- 
port de  la  composition  et  du  mode  d'existence  à  celle  qui  vient 
d'être  décrite.  Il  est  de  forme  irrégulière  et  varie  de  quelques  ^ 
pouces  à  deux  ou  trois  pieds  d'épaisseur,  plongeant  S.  26^  E.  à  un 
angle  d'inclinaison  variable.  Des  i)lans  de  clivage  croisent  la 
houille  dans  tous  les  sens  et  la  brisent  en  petits  morceaux,  dont 
beaucoup  sont  couverts  de  pellicules  de  galène.  Les  roches  asso- 
ciées sont  un  grès  compacte,  feuilleté,  feldspathique.  un  schiste 
argileux,  et  une  meulière  grossière,  composée  de  débris  de  syénite. 
Une  mince  lisière  de  cette  meulière  forme  parfois  la  semelle  de 
cette  veine,  mais  une  espèce  d'argile  réfractaire  occupe  souvent 
cette  position.  Au-dessus  de  la  houille,  et  séparée  de  celle-ci  par 
une  épaisseur  considérable  de  grès,  de  schiste  et  de  marne  rougo, 
y  compris  quelques  pieds  de  calcaire  compacte  gris  et  verdatre,  il 
y  a  une  autre  bande  noire,  contenant  des  filets  de  matière  houil- 
leuse,  interlamellée  avec  de  l'argile  et  autres  roches  ;  et  dans  le 
voisinage  immédiat  se  trouvent  de  grands  affleurements  de  con- 
glomérat arossier.     Dans  le  ruisseau  de    Ilarris,  piès   de   chez  nuisseau  de 

"      T  in  JInrrIs. 

Mciver,  on  dit  qu'il  existe  une  veine  de  houille  pure,  d'un  pied 
et  demi  d'épaisseur  ;  mais  il  est  possible  qu'elle  soit  d'un  caractère 
identique. 

Gypse. — Quoiqu'il  existe  autant  de  plâtre  sur  les  rives  dos  lacs 
Bras-d'Or,  dont  l'exploitation  économique  est  d'une  grande  facilité, 
il  n'a  encore  été  ouvert  que  peu  de  carrières  comparativement,  et 
aucune  d'elles  n'est  maintenant  en  opération,  excepté  celles  de 
Port  Bévis,  dont  il  a  déjà  été  question. =î^  Au  Grrand-IIavre,  île  no  Rouiar- 
Boularderie,  il  y  a  un  excellent  endroit  de  chargement,  mais  le 
manque  de  capitaux  et  l'éloignement  d'un  marché  avantageux 
ont  retardé  le  développement  des  carrières. 

Baryte, — Il  a  déjà  été  dit  qu'il  existe  un  lit  de  ce  minéral  sur 
le  ruisseau  du  Pin,  Loch-Lomond.  Sa  puissance  et  ses  autres  con- 
ditions d'être  n'ont  pas  été  constatées,  mais  il  n'est  guère  probable 
qu'il  soit  d'une  grande  importance. 

Calcaire  — On  trouve  du  calcaire  propre  à  la  fabrication  de  la 
chaux   en  beaucoup   d'endroits.     Les   principaux   affleurements 


•  Rapport  (le  'S7r)-7G,  paj^e  4Gî. 


5i2  EXPLORATION   GÉOLOGlOtJE   Dt   CANADA. 

connus  sont  indiques  sur  la  carte  ci-jointe,  ainsi  que  ceux  de 
gypse.  Le  professeur  Nichols,  de  New- York,  a  trouvé  à  Whyko- 
komagh,  dit-on,  un  calcaire  bleuâtre  propre  à  la  fabrication  de  la 

Pierre  â  pierre  artificielle  et  dû  ciment,  et  Ton  cherche  maintenant  à  Tuti- 
liser.  Le  chemin  de  fer  qui  est  sur  le  point  d'être  construit  entre 
les  mines  de  houille  de  Tanse  Large  (Broad  Cové)  et  "Whykoko- 
magh  donnera,  il  faut  l'espérer,  une  grande  impulsion  à  cette 
industrie  et  à  plusieurs  autres  du  voisinage. 

Sources  minérales. — Ix)rs  de  sa  découverte,  il  y  a  une  vingtaine 

Bai9-(ie-i'ERt.  d'année,  la  remarquable  sourco  de  la  Baie-de-l'Est,  que  Ton  croyait 
fournir  une  eau  qui  devait  guérir  les  fièvres,  les  rhumatismes,  la 
consomption  et  tous  les  maux  inhérents  à  la  nature  humaine,  était 
très  fréquentée  par  les  invalides  des  provinces  maritimes  et  dos 
Etats-Unis,  dont  beaucoup  prétendaient  en  avoir  obtenu  un  grand 
soulagement.  Depuis  quelques  années,  cependant,  sà  renommée 
a  baissé,  et  depuis  la  grande  tempête  du  mois  d'août  1S78,  Tendroit 
est  devenu  presque  inaccessible  à  cause  des  arbres  renversés  qui 
obstruent  le  chemin  ;  cependant,  beaucoup  de  sentiers  y  abou- 
tissent encore,  et  sa  position  est  indiquée  par  une  foule  de  noms 
gravés  sur  Técorce  des  arbres,  par  les  restes  des  feux  de  campement, 
la  vaisselle  brisée,  les  guenilles,  le  papier,  les  bouteilles  et  autres 
indices  des  places  d'eau  à  la  mode. 

L'eau  sort  en  petite  quantité — parfois  accompagnée  de  gaz — du 
flanc  d'un  coteau  de  syénite  dans  un  espace  de  terrain  marécageux 
à  la  fourche  des  chemins  de  Ben-Eoin  et  de  la  rivière  Gaspereau, 
à  environ  quatre  milles  de  la  rive  de  la  baie  de  TËst,  et  sur  la 
berge  d'un  ruisseau  d'eau  parfaitement  douce  qui  se  jette  dans  la 
rivière   Gaspereau  :  elle   est   saumàtre   et   a  un  goût   fortement 

Analyses pftr  astringent.     Les  résultats  suivants  ont  été  obtenus  par  le  pro- 

\unl?  ''^^"^^^  fesseur  How,  =*  qui  en  a  fait  une  analyse  calculée  pour  le  gallon 
impérial  de  70,000  grains.  L'eau  était  claire  et  d'une  réaction 
neutre.     Elle  a  produit  : 

Grains  dan»  nn  ganon. 

For  ot  acide  plios])horiquc Traces. 

(larbonates  do  chaux  et  de  magnésie OGO 

Sulfate  de  chaux 0-94 

Chlorure  de  sodium 343- 1 1 

Chlorure  de  potassium 4.55 

Chlorure  de  calcium 30890 

Chlorure  de  magnésium 447 

002-57 
Pi'sanlfuir  spécifique  a  04-  F 10u7-3l)7 

•  Mifhvalogij  of  i\'}ca  Srolia,  pago  193. 


-J 


RAPPORT  PAR  M.  HUGrt  FLETCHËR.  513 

Il  n'a  pas  été  trouvé  d'iode  dans  le  résidu  laissé  par  1,500 
grains  d'eau. 

Le  professeur  How  compare  l'eau  minéral  de  la  Baîe-de-l'Est  aux 
eaux  salines  de  Ste.  Catherine,  Ancaster,Witliby  etllallowell,  dans 
la  province  d'Ontario,  dont  il  a  été  donné  des  analyses  dans  la 
Géologie  du  Canada,  1863,  pages  562  à  582. 

Des  sources  salines  sortent  de  plusieurs  des  lits  de  srvpse  de  ce  sources 

salines. 

district.  L'une  d'entre  elles,  forte  source  dans  les  environs  de  la 
pointe  du  Mort,  Washaback,  couvre  de  rouille  le  terrain  immé- 
diatement avoisinant,  et  a  une  forte  odeur  d'hydrogène  sulfuré. 

Marbre. — Le  calcaire  cristallin  du  Val  Français  et  d'EscasonicMivhre 

.  *  a  K^casoiiie. 

contient  souvent  des  lits  qui,  ayant  un  grain  fin  et  étant  susceptibles 
de  prendre  un  beau  poli,  paraissent  propres  à  l'ornementation.  Mais 
il  paraît  y  avoir  absence  d'uniformité  dans  la  texture  et  la  distri- 
bution des  couleurs  des  couches,  en  sorte  que  l'on  n'a  pu  encore 
réussir  à  en  extraire  un  marbre  d'une  valeur  commerciale.  Sur 
les  coteaux  qui  se  trouvent  près  de  chez  Bown,  il  a  été  pratiqué 
une  excavation  sur  une  lisière  de  marbre  serpentineux  blanchâtre 
avec  filets  jaunâtres,  finement  cristallin,  mais  elle  a  ensuite  été 
abandonnée. 

La  Syénite,  le  Porphyre  et  le  Granit  se  trouvent  panni  les  produits 
des  roches  pré-siluriennes.  De  belles  variétés  de  diflFérentes  couleurs 
existent  en  beaucoup  d'endroits  sur  les  bords  des  lacs  Bras-d'Or, 
mais  on  n'a  pas  encore  essayé  de  les  employer  comme  ornemeu" 
tation. 

Argile  réfractaire,  —  Une  felsite  altérée,  semblable  à  celle 
analysée  par  M.  Hoffmann,  a  été  trouvée  en  plusieurs  endroits 
dans  les  collines  de  Coxheath  et  de  la  Baie-de-l'Est  ;  et  quoique  sa 
couleur  soit  rarement  aussi  pure  que  celle  que  l'on  trouve  sur  le 
ruisseau  de  Mcintyre,  il  est  probable  qu'une  partie  pourrait  en 
être  employée  dans  la  fabrication  de  la  brique  réfractaire  et  de  laArgiicA 

*       •'  ■*^  poterie. 

poterie.  Entre  autres  localités,  l'on  peut  mentionner  la  mine  de 
fer  du  Grand-Etang,  le  ruisseau  du  moulin  de  Gillis,  la  baie  de 
l'Est,  et  un  ruisseau  qui  se  jette  dans  le  lac  des  Fourches. 

Grès. — Les  rives  de  l'île  Boularderie  fournissent  du  grès  gris, 
que  l'on  peut  employer  comme  moellons  dans  les  constructions. 


î  t 


ADDITIONS 


A    LA 


PAUNE   ENTOMOLOGIQUE  DES    LITS  TERTIAIRES  DE 
QUESNEL,  COLOMBIE-BRITANNIQUE, 


PAR 

SAMUEL  H.  SCUDDER. 


Depuis  mon  premier  travail  sur  ce  sujet,  M.  Greorge  M.  Dawsou 
m*a  envoyé  quelques  nouveaux  spécimens  qui  me  permettent 
d'ajouter  certains  détails  à  l'égard  de  l'un  des  fossiles  déjà  décrits, 
et  de  faire  la  description  de  cinq  nouvelles  espèces. 

Sciara  deperdita, — Les  débris  de  cette  espèce  consistent  en  une 
seule  aile  parfaite  (N^  44)  et  les  fragments  d'un  œil,  dont  les 
facettes  ont  'OieS  mm.  de  diamètre.  L'aile  est  ovale  et  régulière- 
ment arrondie,  avec  un  angle  interne  assez  brusque  ;  la  surface 
en  est  couverte  de  poils  microscopiques.  A  en  juger  d'après  les 
descriptions  de  Winnertz,  cet  insecte  doit  être  plus  intimement 
allié  à  la  Se,  ungulata,  Winn.,  qu'à  toute  autre  des  nombreuses 
espèces  que  l'on  trouve  dans  sa  monographie  de  ce  groupe.  La 
nervure  costale  et  les  première  et  seconde  nervures  longitudinales, 
ainsi  que  les  nervules  transversales  qui  unissent  ces  deux  dernières, 
sont  beaucoup  plus  prononcées  et  plus  foncées  que  les  autres 
nervures  de  l'aile  ;  ces  nervures,  près  du  centre  de  l'aile,  et  de  là 
vers  la  base,  sont  plus  délicates  et  moins  prononcées  qu'ailleurs, 
mais  cela  est  peut  être  dû  à  ce  qu'elles  ne  sont  pas  très  bien 
conservées  ;  la  nervure  costale,  qui  atteint  presque  le  sommet  de 
l'aile,  est  couverte  de  poils  épineux  fins  et  courts.  La  première 
nervure  longitudinale  touche  au  milieu  de  la  côte  externe,  et  la 
nervule  transversale  en  dessous  l'unit  par  le  milieu  à  la  seconde 
nervure  longitudinale  ;  la  nervure  auxiliaire  est  très  obscure, 
quoique  large,  et  elle  s'étend  à  peine  plus  qu'à  mi-chemin  de  la 
nervule  transversale,  en  juxtaposition  étroite  avec  la  première 
nervure  longitudinale  ;  la  nervule  transversale  de  l'épaule  est 
également  faible,  oblique,  unissant  le  milieu  de  la  nervure 
auxiliaire  avec  le  bord  externe.  La  seconde  nervure  longitudinale 
est  fortement  arquée,  et  s'étend  presque  jusqu'au  bout  de   la 


NOTES  PAR    M.   SAMUEL   H.   SCUDDER. 


515 


nervure  costale.  La  partie  basale  non  divisée  de  la  troisième 
nervure  longitudinale  est  droite,  part  de  la  seconde  à  peine  au-delà 
du  bout  de  la  nervureauxiliaire,  et  se  bifurque  assez  brusquement 
au  milieu  de  sa  course,  et  précisément  au-delà  de  l'extrémité  de  la 
première  nervure  longitudinale;  peu  après  leur  naissance,  les 
ramules  sont  presque  droites  et  assez  parallèles  jusqu'au  sommet, 
la  ramule  supérieure  atteignant  exactement  le  bout  de  l'aile  ;  les 
bouts  des  deux  ramules  et  de  la  seconde  nervure  longitudinale 
sont  équidistants,  et  la  nervure  costale  se  termine  à  mi-chemin 
entre  l'extrémité  de  la  seconde  et  de  la  ramule  supérieure  de  la 
troisième  nervure  longitudinale  ;  le  bout  de  la  quatrième  est  un 
peu  plus  éloigné  de  celui  de  la  ramule  inférieure  de  la  troisième 
nervure  longitudinale  que  la  séparation  des  deux  ramules.  Les 
quatrième  et  cinquième  nervures  longitudinales  sont  droites  et 
subparailèles  à  la  base,  et  elles  commencent  à  s'écarter  là  où  elles 
se  courbent  par  en  bas,  exactement  au-delà  du  milieu  ;  le  bout  de 
la  quatrième  se  trouve  à  peu  près  à  mi-chemin  entre  celui  de  la 
cinquième  et  la  ramule  inférieure  de  la  troisième  nervure  longi- 
tudinale. La  sixième  nervure  longitudinale  est  rudimcntaire  et 
très  indistincte,  et  elle  s'étend  à  moins  d'un  quart  du  chemin  vers 
le  bord.     Longueur  de  l'aile,  2*75  mm.  ;  largeur,  1-25  mm. 

Sciomyza  revelata,  Scudd. — Deux  autres  spécimens  (N°^  42  et 
43)  donnent  de  nouvelles  parties  de  la  réticulation  et  des  fragments 
du  corps.  Il  n'y  a  rien  de  caractéristique  dans  le  corps,  si  ce  n'est 
que  le  thorax  est  élevé  et  très  brusquement  arrondi  en  avant. 
Les  deux  ailes  du  N°  42  sont  repliées  et  se  croisent  d'une 
manière  fort  compliquée.  Le  N^  43  a  des  parties  d'une  seule 
aile  ;  et  à  eux  deux  ils  fournissent  tout  Te  contour  et  la  riticula- 
tion  des  deux  ailes,  ce  qui  nous  permet  de  compléter  la  description 
déjà  faite  et  nous  donne  une  plus  grande  confiance  dans  le  genre 
que  nous  lui  avons  assigné  sur  une  évidence  partielle.  L'aile  est 
un  peu  plus  longue  que  deux  fois  sa  largeur.  La  nervure  costale 
est  séteuse  sur  tout  le  bord  antérieur.  La  nervure  scapulaire 
transversale  ne  court  pas  comme  nous  Tavons  précédemment 
décrit,  mais  elle  est  exactement  transverse  et  se  trouve  un  peu 
au-delà  de  la  base  des  alvéoles  basales.  La  première  nervure 
longitudinale  paraît  se  terminer  précisément  dans  la  petite  ner- 
vule  transversale  ;  celle-ci  se  trouve  aussi  loin  en-decà  que  la 
grande  nervure  transversale  est  au-delà  du  milieu  de  l'aile,  et  est 
à  mi-chemin  entre  les  cellules  basales  et  la  grande  nervule 
transversale.  La  troisième  nervure  longitudinale  atteint  le  bout 
de  l'aile  ;  la  cinquième  se  perd  précisément  avant  d'arriver  au 


M  6  ÈXM.OftATlÔN  céOLOGICtiÊ   DÛ   CANADA. 

bord.  La  grande  nerrule  transversale  postérieure  est  tin  peu 
plus  longue  que  la  distance  comprise  entre  son  extrémité  infé- 
rieure et  le  bord,  en  suivant  Tallure  de  la  cinquième  nervure 
longitudinale.  Les  seconde  et  troisième  nervures  longitudinales 
se  séparent  précisément  au-dessus  des  extrémités  des  petites 
alvéoles  basâtes,  et  leur  tige  commune  part  d'une  nervule  trans- 
versale qui  unit  les  première  et  quatrième  nervures  longitudinales 
avant  le  milieu  des  petites  cellules  basales.  La  sixième  nervure 
longitudinale  parait  courir  jusqu'à  ini-chemin  du  bord.  Longueur 
de  l'aile,  4*5  mm.  ;  largeur,  2  mm. 

Euschistus  anliquus. — (N^  38.) — C'est  le  premier  des  Pentatomes 
trouvés  à  l'état  fossile  en  Amérique,  quoiqu'ils  soient  assez  nom- 
breux dans  les  tertiaires  européens.  Je  l'ai  classé  comme  Euschistus^ 
bien  que  la  forme  du  devant  de  la  tête  ne  s'accorde  pas  avec  celle 
des  espèces  que  j'ai  vues;  mais  Dallas,  en  établissant  le  genre, 
permet  quelque  diversité  de  structure  sous  ce  rapport.  Il  peut 
être  plus  intimement  allié  à  la  Nezara,  Le  spécimen  est  plus 
parfait  que  d'ordinaire  et  paraît  être  un  mâle.  La  tête  est  un  peu 
plus  longue  que  large,  égale  au-delà  de  la  base  évasée,  largement 
arrondie  et  quelque  peu  aplatie  en  avant  ;  les  légères  carènes  qui 
marquent  les  bords  du  lobe  du  milieu  sont  parallèles  d'un  bout  à 
l'autre,  et  s'étendent  jusqu'au  devant  de  la  tête.  Le  pronotum  est 
si  imparfaitement  conservé  qu'il  jette  du  doute  sur  les  aflBnités 
génériques  de  l'insecte,  mais  il  parait  avoir  été  plus  de  deux  fois 
aussi  large  que  long,  avec  un  sillon  médian,  et  son  bord  antérieur 
est  très  légèrement  concave  en  arrière  de  la  tête  ;  il  est  probable 
aussi  qu'il  était  considérablement  prolongé  aux  angles  latéraux 
postérieurs,  et  que  son  rebord  latéral  était  légèrement  denticulé 
antérieurement.  Le  scutellum  est  gros,  un  peu  plus  étroit  que 
la  largeur  de  la  base  de  l'abdomen,  presque  aussi  long  que  large, 
assez  régulièrement  triangulaire,  mais  avec  une  légère  échancrure 
des  côtés  sur  leur  moitié  basale  ;  le  bout  est  obtusément  pointu 
et  arroadi,  s'étendantun  peu  vers  le  milieu  du  quatrième  segment 
abdominal  fortement  prolongé.  La  surface  de  la  tête,  du  thorax 
et  du  scutellum  est  couverte  assez  uniformément  et  abondamment 
de  ponctuations  rondes  et  distinctes,  qui  sont  cependant  plus 
foncées,  plus  nettement  tranchées  et  si  abondantes  qu'elles  occupent 
presque  toute  la  surface,  sur  la  moitié  antérieure  de  la  tête  et  près 
des  bords  du  prothorax.  Le  corion  de  l'élytre  embrasse  plus  de 
la  moitié  de  l'aile,  et  est  couvert  de  ponctuations  profondément 
imprimées  et  beaucoup  plus  petites  et  plus  fréquentes  que  sur  le 
scutellum  ;  il  y  a  aussi  une  nervure  distincrte  qui  descend  au 


NOTES   PAR   M.   SAMUEL    H.   SCUDDER.  517 

milieu,  un  peu  d'un  coté,  et  une  autre  qui  sépare  le  clavus  du 
corium,  mais  distincte  sur  le  spécimen  seulement  apicalement, 
où  elle  se  continue  avec  le  bord  interne  de  la  membrane.  La 
membrane  est  bien  arrondie,  mais  légèrement  prolongée  à  l'angle 
externe,  et  Tespace  est  occupé  par  neuf  nervures  presque  longitu- 
dinales, réparties  en  trois  séries  de  trois  chaque  ;  la  première  série 
est  composée  de  trois  nervures  obscures,  assez  rapprochées  les 
unes  des  autres  près  du  bor4  interne,  partant  du  même  point, 
équidistantes  l'une  de  l'autre,  la  dernière  longeant  le  bord  interne. 
Le  faisceau  suivant  parait  aussi  prendre  naissance  au  même  point 
et  ne  forme  qu'une  seule  nervure  au  départ,  mais  elle  se  bifurque 
presque  immédiatement  et  envoie  sa  ramule  la  plus  interne 
parallèlement  à  celles  dont  il  vient  d'être  question  ;  l'autre  ramule 
s'en  écarte  fortement  et  se  bifurque  de  nouveau,  les  deux  ramules 
courant  parallèlement  à  la  première  ;  tandis  que  vis-à-vis  le  point 
d'origine  de  la  dernière  ramification,  le  troisième  faisceau  prend 
naissance  et  part  comme  veine  scapulaire,  qui  se  bifurque  à  son 
épaule  en  deux  nervures  légèrement  divergentes  courant  subpa- 
rallèlement  aux  nervures  précédentes  ;  mais  la  plus  interne  de 
celles-ci  se  divise  encore  au-delà  de  son  milieu,  resserrant  les 
nervures  sur  ce  point.  Il  y  a  aussi  une  dixième  nervure  courte 
et  indépendante  tout  près  de  l'extrémité  postérieure  du  champ 
coriace  prolongé.  Le  bord  postérieur  de  l'aile  est  délicatement  ridé 
de  ramules  simulées. 

L'abdomen  est  oval,  assez  régulièrement  conique  à  sa  moitié 
postérieure  ;  l'apex  obscur,  mais  en  apparence  régulièrement 
arrondi  ;  les  plèvres  sont  ponctuées  comme  le  scutellum,  tandis 
que  la  surface  dorsale  est  minutieusement  et  abondamment,  mais 
obscurément  pointillées.  Les  parties  de  la  chitine  qui  restent  sont 
d'un  noir  intense.  Le  spécimen  parait  être  un  mâle,  mais  il  est 
douteux  si  deux  petits  morceaux  triangulaires,  presque  équian- 
gulaires,  qui  suivent  l'arête  postérieure  du  sixième  segment 
abdominal,  latéralement,  doivent  être  regardés  comme  le  cerque 
anal. 

Immédiatement  à  côté  de  ce  spécimen,  et  de  fait  en  partie 
recouvert  par  lui,  est  l'abdomen  et  une  partie  du  sternum  d'un 
autre  insecte,  qui,  bien  que  beaucoup  plus  petit,  doit  sans  doute 
être  regardé  comme  la  femelle  de  la  même  espèce.  Cet  abdomen 
représente  une  surface  de  dessous  ;  il  est  très  arrondi  et  oval  ;  les 
extrémités  bien  arrondies  ;  le  sixième  segment  est  représenté  par 
une  plaque  circulaire  fissurée.  Les  côtés  do  l'abdomen  sont 
pointillés,  comme  dans   l'autre   spécimen,  mais  les  pointillures 


518  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

finissent  avant  d'arriver  au  milieu  de  rabdomen.  On  ne  peut  dire 
que  peu  de  chose  des  autres  parties  du  corps,  excepté  que  le 
rostre  parait  se  terminer  à  la  limite  antérieure  des  coxaux  du 
milieu,  et  que  les  parties  sternàles  du  thorax  sont  grossièment 
ponctuées  comme  l'autre,  et  plus  particulièrement  sur  les  bords 
des  morceaux  séparés. 

Longueur  du  mâle,  15  mm.  ;  de  la  tête,  2*9  mm.  ;  largeur  de  la 
tête  au-delà  de  la  base,  24  mm.  ;  longueur  du  thorax,  3*25  mm.  ; 
du  tegmina,  11  mm.  ;  largeur  de  ce  dernier  près  du  bout,  4*35 
mm.  ;  longueur  du  scutellum,  4*2  mm.  ;  largeur,  4*5  mm.  ;  plus 
grande  largeur^de  Tabdomen,  8  mm.  ;  largeur  de  sa  face  dorsale  au 
sommet  du  scutellum,  6  mm.  Longueur  de  Tabdomen  de  lo.  femelle, 
mesurée  en  dessous,  4  mm.  ;  largeur,  5  mm.  ;  largeur  de  la  plaque 
fissurée,  1-25  mm. 

Bien  que  cet  insecte  soit  clairement  un  Pentalome,  ses  affinités 
génériques  sont  incertaines.  L'extrémité  de  l'abdomen  d'aucun  in- 
secte que  j'ai  observé  récemment  n'est  construite  comme  celle-ci,  et 
jusqu'à  ce  que  l'on  trouve  une  correspondance  plus  intime  entre 
les  différentes  parties,  sa  position  doit  rester  douteuse.  Il  est 
évident  qu'il  ne  peut  être  classé  comme  un  Euschistiis  par  le  fait 
que  dans  les  espèces  fossiles  le  mésosternum  est  beaucoup  plus 
long  que  le  métasternum,  et  que  les  cavités  coxales  des  deux 
l)aires  de  pattes  de  derrière  sont  par  là  ramenées  ensemble, 
n'étant  séparéeé  que  par  une  paroi  commune. 

Lachnus  Quesnelî, — (N^  34  a). — Les  débris  conservés  de  cette 
seconde  ecpèce  fossile  de  Lachnus  de  Quesnel,  sont  une  paire 
d'ailes  antérieures  croisées,  dont  les  bords  sont  déchirés,  mais  qui 
ont  encore  toutes  les  parties  importantes  de  la  réticulation,  ainsi 
que  quelques  nervures  des  ailes  postérieures.  Le  corps  est  com- 
plètement écrasé  et  tous  les  autres  membres  sont  absents.  Les 
parties  que  l'on  peut  étudier  sont  donc  à  peu  près  semblables  à  celles 
trouvées  dans  L  petrorum,  déjà  décrit  comme  provenant  du  même 
lit.  L'espèce  actuelle  est,  évidemment,  intimement  alliée  à  cette 
dernière,  mais  elle  en  diffère  sous  quelques  points  importants,  et 
particulièrement  par  la  droiture  de  ses  nervures,  tandis  que  celles 
de  l'autre  sont  sinueuses.  Par  suite  de  l'absence  du  bord  de  l'aile, 
je  n'ai  pu  en  déterminer  la  forme.  La  nervure  costale  est  partout 
épaisse,  mais  elle  s'élargit  apicalement  ;  les  première  et  seconde 
nervures  discoïdales  sont  toutes  deux  parfaitement  droites,  et  ne 
sont  à  peine  séparées  à  leur  naissance  par  plus  que  la  largeur  de 
la  nervure  costale,  mais  elles  s'écartent  considérablement.  D'après 
la  position   dans  laquelle   les   ailes   sont   conservées   (une  aile 


NOTES   PAR   M.   SAMUEL   H.   SCUDDEA.  519 

antérieure  recouvrant  presque  exactement  l'autre,  et  toutes  deux 
renfermant  entre  elles  les  deux  ailes  postérieures,  aussi  presque 
exactement  superposées),  les  première  et  seconde  nervures  dis- 
coïdales  des  deux  ailes  de  devant  et  les  deux  nervures  discoïdales 
de  chaque  aile  postérieure  forment  un  mélange  de  lignes  presque 
confluentes  ;  en  sorte  qu'il  est  assez  difficile  de  dire  à  laquelle 
des  quatre  ailes  et  à  quelle  partie  de  chacune  d'elles  appartiennent 
les  huit  nervures.  Au  sujet  des  nervures  des  ailes  postérieures, 
il  pourra  donc  se  glisser  quelque  erreur  dans  la  description  que 
j'en  vais  faire,  mais  il  ne  peut  guère  y  avoir  de  doute  sur  la 
position  et  le  rapport  des  nervures  de  l'aile  antérieure  qui  se 
trouve  en-dessus.  La  troisième  nervure  discoïdale  prend  naissance 
à  une  distance  au-delà  de  la  base  de  la  seconde,  guère  plus  grande 
que  la  distance  qui  sépare  celle-ci  de  la  première  ;  elle  fait  un 
angle  avec  la  nervure  costale  de  moins  de  quarante-cinq  degrés  ; 
n'est  nulle  partie  moindrement  sinueuse,  mais  est  très  légèrement 
recourbée  en  avant  à  chaque  bifurcation,  et  un  peu  plus  à  la 
première  qu'à  la  seconde  ;  pousse  son  premier  rameau  à  un  peu 
moins  d'un  millimètre  de  sa  base  ;  forme  avec  elle  un  angle  de 
vingt-cinq  degrés,  et  à  une  égale  distance  plus  loin,  envoie  son 
second  rameau  au  même  angle  ou  à  un  angle  un  peu  moins  pro- 
noncé ;  les  deux  ramules  sont  parfaitement  droites,  et  la  ramule 
supérieure  de  la  dernière  bifurcation  se  trouve  à  mi-chemin  entre 
la  ramule  inférieure  et  la  nervure  du  stigma,  laquelle  est  sembla- 
ble à  celle  de  L,  petrorum,  mais  pas  aussi  fortement  courbée  ;  la 
première  ramule  de  la  troisième  nervure  discoïdale  divise  aussi 
l'espace  également  entre  la  seconde  discoïdale  et  la  ramule  infé- 
rieure de  la  dernière  ramification  de  la  troisième  nervure  discoïdale. 
Les  nervures  discoïdales  de  l'aile  postérieure  prennent  naissance 
à  pas  plus  de  distance  les  unes  des  autres  que  les  première  et 
seconde  nervures  discoïdales  des  ailes  antérieures  ;  elles  sont  un 
peu  moins  divergentes  que  celles-ci,  et  également  droites.  Lon- 
gueur du  fragment  de  l'aile,  6  mm.  ;  largeur,  1-35  mm.  ;  distance 
de  la  base  de  l'aile  antérieure  à  la  naissance  de  la  nervure  stigmale, 
4*1  mm. 

Bothromicromus. 
Nouv.  genre  Hemerobinarum. 

Ce  genre  concorde  avec  le  Micromus  par  l'absence  de  la  nervure 
récurrente  au-dessus  de  la  nervure  costale  à  côté  de  la  base  de 
l'aile  antérieure,  et  en  diffère  par  le  très  grand  épanouissement  de 


520  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

raréole  costale  sur  ce  point,  et  en  ce  qu'il  possède  de  nombreux 
secteurs.  Sous  ce  rapport,  il  concorde  avec  le  Drepanopteryx^ 
mais  l'aile  n'est  pas  arquée,  et  nonobstant  la  grande  étendue  de 
l'aréole  costale,  la  nervule  récurrente  est  absente,  toutes  les  ramules 
de  cette  aréole  partant  près  de  la  base,  comme  ailleurs,  de  la  nervure 
subcostale.  L'aile  a  beaucoup  la  forme  de  celle  du  Megcdomus^ 
auquel  ce  genre  est  de  fait  intimement  allié,  car  elle  est  large  à  la 
base,  augmentant  très  graduellement  en  largeur,  apicalement  ; 
l'extrémité  en  est  arrondie,  sans  échancrures  ou  courbures  brus- 
ques, mais  l'angle  interne  est  fortement  découpé.  A  la  base,  l'aréole 
costale  est  presque  aussi  large  que  le  reste  de  l'aile  ;  les  ramules 
costales  sont  toutes  fourchues  et  en  apparence  reliées,  beaucoup 
comme  dans  le  Drepanopteryz^  par  une  seule  ligne  de  ramules 
anastomosées,  divisant  l'aréole  en  deux  moitiés  longitudinales 
presque  égales.  Les  nervures  costale  et  subcostale  courent  côte 
à  côte  et  sont  très  rapprochées,  mais  elle  paraissent  séparées 
jusqu'au  sommet.  Secteurs  excessivement  nombreux,  avec  une 
seule  série  de  ramules  progressives  au  milieu  de  l'aile,  et  une 
autre  qui  ne  paraît  traverser  que  la  moitié  inférieure  de  l'aile,  à 
plus  de  moitié  chemin  entre  celle-ci  et  le  bord  extérieur  ;  nervures 
et  bords  ciliés  de  poils  très  courts. 

Le  genre  parait  aussi  être  particulier  dans  la  structure  des  palpes 
maxillaires,  dont  l'articulation  basale  est  une  fois  aussi  large  que 
longue  ;  les  seconde  et  troisième  articulations  subégales,  moni- 
liformes  ;  la  quatrième,  en  apparence,  seulement  de  moitié  aussi 
large  que  les  précédentes,  mais  d'égale  longueur,  et  la  terminale 
encore  plus  effilée,  mais  deux  fois  plus  longue,  étant  qonique, 
pointue  et  non  armée,  tandis  que  les  autres  sont  munies  sur  la 
moitié  apicale  de  poils  épars.  Antennes  submoniliformes,  les 
articulations  près  de  la  base  étant  aussi  larges  que  longues,  celle 
de  la  base  double  de  la  largeur  des  autres  ;  on  ne  voit  aucun  poil 
sur  les  articulations  des  antennes. 

Bolhromicromus  Lachlani. — (N^^  86  et  37.) — Une  aile  antérieure 
et  partie  de  la  tête  avec  ses  appendices  sont  conservées  sur  le  N  ^ 
36,  avec  une  teinte  brunâtre  pâle  à  l'aile,  tandis  que  le  revers,  sur 
le  N°  37,  est  tout  à  fait  incolore.  Les  seules  parties  de  la  tête  qui 
soient  conservées  sont  un  œil  et  une  partie  de  l'autre,  indiquée 
par  un  cercle  large,  noir,  annulaire  ;  aussi,  quelques  articulations 
basales  des  antennes  et  les  deux  palpes  maxillaires,  se  croisant 
l'une  l'autre  et  détachées  de  la  tête.  L'aile  est  fortement  épanouie 
à  l'extrême  base  costale  ;  au-delà,  le  bord  costal  est  droit,  avec 
une  échancrure  à  peine  perceptible  tout  près  du  sommet.  Le  bord 


NOTES   PAR    M.   SAMUEL   H.   SCUDDER.  521 

interne  est  presque  également  droit,  mais  faiblement  convexe. 
L'extrême  bout  de  Taile  retombe  au  milieu  de  la  moitié  supérieure  ; 
au-dessous,  Taile  est  fortement  excisée,  mais  bien  arrondie  au 
bout  et  à  l'angle  extérieur  inférieur.  La  forme  de  Taile  ressemble 
donc  beaucoup  à  celle  du  Micromus  hirlus  d'Europe.  Les  nervules 
cubitales  sont  plus  nombreuses  que  les  ramules  de  l'aréole  costale, 
et  à  part  l'oiigine  de  la  nervule  cubitale  antérieure,  dix  prennent 
naissance  à  la  subcostale  même  dans  la  moitié  basale  de  l'aile. 
Les  première  et  seconde  de  celles-ci  se  bifurquent  et  ramifient 
plusieurs  fois  avant  d'arriver  au  bord,  tandis-  que  les  troisième  et 
neuvième  sont  simples,  jusque  ou  presque  jusqu'au  bord  même. 
La  dixième  se  bifurque  encore  tout  près  de  sa  naissance,  et  les 
secteurs  extérieurs  partent  de  sa  ramification,  qui  est  reliée  au 
Costa  par  des  nervules  transversales  peu  fréquentes.  L'aile  est  d'une 
couleur  brun-clair,  les  nervures  bordées  d'une  ligne  d'un  jaune- 
clair  terne,  et  le  brun  plus  foncé  des  espacements  est  fréquemment 
interrompu  par  une  teinte  légèrement  plus  pâle,  ce  qui  donne  à 
l'aile  une  apparence  tachetée,  visible  seulement  au  microscope. 
Les  deux  séries  de  ramules  progressives  sont  aussi  accompagnées 
d'une  teinte  légèrement  plus  foncée,  qui  donne  à  l'aile  l'apparence 
d'être  croisée  par  deux  lignes  obliques  sombres.  Tous  les  bords 
sont  ciliés  de  menus  poils  peu  abondants,  et  des  poils  noirs  sem- 
blables, assez  éloignés,  sont  disséminés  sans  ordre  sur  Taile,  tant 
sur  la  membrane  que  sur  les  nervures,  mais  montrent  une  certaine 
tendance  à  suivre  la  marche  de  ces  dernières.  A  l'extrême  base 
inférieure  de  l'aile,  on  voit  qu'ils  prennent  naissance  dans  de  menues 
papilles  de  moins  d'un  centième  de  millimètre  de  diamètre,  et 
espacées  en  moyenne  d'un  A'ingtième  de  millimètre.  Longueur  de 
l'nile,  9'5  mm.  ;  plus  grande  largeur,  425  mm.  ;  largeur  à  la  base,  3 
mm.  ;  diamètre  de  Tœil,  045  mm.  ;  longueur  des  articulations  des 
antennes  près  de  la  base,  009  mm.  ;  des  articulations  médianes  des 
palpes  maxillaires,  0075  mm.  ;  longueur  des  palpes  maxillaires, 
0'4  mm. 

Aranea  volumbiœ. — Parmi  les  pierres  obtenues  par  M.  Dawson 
s'en  trouvent  plusieurs  qui  contiennent  les  débris  aplatis  des 
cocons  d'œufs  d'araignées.  Il  n'y  en  a  pas  moins  de  huit,  de 
différentes  formes  et  grosseurs,  disposés  par  paires,  aucun 
d'entre  eux  n'étant  le  revers  de  l'autre.  Ils  se  trouvent  bur  les 
pierres  numérotées  38  à  41.  Comme  la  forme  des  cocons  d'œufs 
d'araignées  est  très  variée,  et  que  le  nombre  des  spécimens  indique 
la  probabilité  que  l'on  trouvera  plus  tard  l'ouvrier  qui  les  a 
construits,  je  me  suis  contenté  d'appliquer  un  ancien  nom  gêné- 


I 


522 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


riqiie  à  ces  produits  de  Tinsecte,  dans  le  but  d'indiquer  la  nature 
de  tous  les  débris  fossiles  de  Quesnel.  Il  est  probable  que  Taraignée 
se  trouvera  le  plus  intimement  alliée  au  Theridium,  dont  certaines 
espèces  construisent  des  cocons  pédoncules  qui  ne  différent  pas 
beaucoup  de  ceux-ci.  Les  cocons  varient  légèrement  en  grosseur 
et  davantage  sous  le  rapport  de  la  forme,  sans  doute  à  cause  de 
leur  différente  position  lorsqu'ils  ont  été  écrasés  ;  ils  étaient  pro- 
bablement  globulaires,  ou  peut-être  de  forme  légèrement  ovale  ; 
ayant  en  moyenne  environ  5  mm.  sur  leur  plus  long  diamètre,  et 
4  mm.  sur  leur  plus  court  ;  d'une  structure  ferme  ;  de  couleur 
testacée  ;  et  pendus  par  un  fil  délié,  de  moins  ou  de  beaucoup 
moins  du  quart  de  la  longueur  du  cocon  (peut-être  1  mm.  de 
longueur  en  moyenne),  à  une  masse  de  toile  épaissie,  attachée  à 
quelque  objet  ou  à  la  toile  de  l'insecte. 

Le  fait  qu'ils  ont  été  conservés  par  paires  sur  la  pierre  n'a  aucune 
signification  et  peut  même  être  simplement  dû  à  la  manière  dont 
celle-ci  a  été  cassée,  car  ils  se  trouvent  à  des  distances  variables  les 
uns  des  autres,  sans  aucun  signe  de  liaison,  et  placés  sans  aucun 
rapport  défini  entre  eux.  Deux  d'entre  eux  ne  montrent  aucun 
vestige  du  pédicelle,  mais  cela  est  certainement  dû  à  leur  conser- 
vation imparfaite  ;  et  un  seul,  le  moins  circulaire  (N^  40),  non- 
seulement  n'a  pas  de  pédicelle,  mais  paraît  être  formé  d'un  tissu 
plus  léger,  plus  frêle,  et  peut  appartenir  à  une  espèce  différente. 
Ci-suivent  les  plus  longs  et  plus  courts  diamètres,  et  la  longueur 
du  pédicelle  de  chaque  spécimen. 


N°  'lu  spécimen. 

Plus  long 
diamètre. 

Plus  court 
diamètre. 

Longueur  du  pédicelle. 

No  38  b   

Millimètres. 

5-0 
6-0 
4-0 
4-0 
5-5 
5-2 
5-0 
4-5 

Millimètres. 

3-5 
4-0 
3-6 
3-5 
2-5 
3-7 
3-9 
4-2 

Millimètres. 

1-5 
0-8 
1-2 

1 

Base  du  pédicelle  seule  consen'ée. 
<<               «          <«           Il 

S°  38  c 

N°  39  a 

N°  39  b  

No  40  a  

N°  40  b 

N°  41  a 

NO  41  b 

NOTES 

SUR 

QUELQUES  KOCIIES  ET  MINERAUX, 

PAS 

B.  J.  HAREINGTON,  B.A ,  D.  Ph., 

ADRESSÉES   A 

ALFRED  R.  C.  SELWYN,  Ecb.,  M.S.R.,  M.S.G., 

DIRECTEUR  DE  LA  COMMISSION  OËOLOOIQUE  DU  CANADA. 


Monsieur, — J'ai  Thonneur  de  soumettre,  dans  les  pages  sui- 
vantes, les  résultats  de  Texamen  que  j'ai  fait  d'un  certain  nombre  de 
roches  et  de  minéraux  du  Canada,  qui  peuvent  surtout  avoir  une 
importance  économique.  J'espère  que  ces  travaux  seront  approu- 
vés par  vous  et  qu'ils  seront  de  quelque  service  à  ceux  qui  cher- 
chent à  développer  les  ressources  minérales  du  pays. 

Houille   et   Lignite. 

Colombie-Britannique, 

1.  Rivière  Nicola, — Dans  le  rapport  de  1872-73,  il  a  été  publié 
quelques  notes  sur  le  caractère  des  houilles  des  îles  de  Vancouver 
et  de  la  Beine-Charlotte,  mais  il  n'a  été  écrit  que  fort  peu  de 
chose  au  sujet  dos  houilles  et  lignites  de  la  terre  ferme  de  la 
Colombie-Britannique.  Dans  le  rapport  de  1871-72,  p.  66,  le  Dr.  Ho}y^^o  ^e  la 
Hunt  a  donné  l'analyse  suivante  d'une  houille  qu'il  dit  provenir  n^^^^^*- 
de  la  rivière  Nicola  : — 

Carbonisation  lente. 

Matière  volatile 21-51 

Carbone  fixe 74-58 

Cendre  (grisâtre) 3-91 

100-00 

Elle  donnait  un  coke  dense  et  ferme. 

Plus  tard,   deux   échantillons  m'en   ont   été   donnés  par   M. 
Eichardson  pour  les  examiner.     Ils  étaient  clairs  et  nets,  mais 
assez  cassants.     La  pesanteur  spécifique  de  I  était  de  l'28,  et  celle    s 
de  II,  1-27. 


524  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

A  la  carbonisation  rapide,  j'ai  obtenu  les  résultats  suivants  : — 

I.  II. 

Matière  volatile 36-15        35-98 

Carbone  tixe 60.98        61-60 

Cendre  (rouge  p41e) 2-87         2-42 

10000       100-00 

Dans  chaque  cas,  j'ai  obtenu  un  coke  brillant  et  assez  ferme. 

Néanmoins,  ces  spécimens  sont  d'un  caractère  quelque  peu  dif- 
férent de  la  houille  plus  récemment  apportée  de  la  rivière  Nicola 
dmreniea,  P^^  ^-  ^'  ^-  Dawsou,  et  proviennent  peut-être  d'autres  veines.* 
M.  Dawson  a  pris  son  échantillon  dans  un  lit  de  plusieurs  pieds 
d'épaisseur  au  confluent  des  rivières  Nicola  et  à  l'Eau-Froide 
(Coldwater),  Il  est  passablement  cassant,  mais  cela  est  peut-être 
dû  à  ce  qu'il  a  été  pris  à  la  surface.  Au  total,  il  était  clair  ou 
quelque  peu  poissé,  mais  contenait  quelques  couches  sombres. 
Cassure  sub-conchoïdale.  Les  joints  contenaient  un  peu  de  matière 
argileuse,  probablement  apportée  par  l'eau  de  la  surface.  La 
rayure  était  parfaitement  noire,  mais  la  poudre  communiquait  une 
teinte  brun  foncé  à  une  solution  de  potasse  caustique  bouillante, 
les  parties  ternes  de  la  houille  donnant  une  teinte  beaucoup  plus 
intense  que  les  parties  claires.  Des  analyses  par  la  distillation 
rapide  et  lente  ont  donné  les  résultats  suivants  : — 

Carbonisation 
Rapide.     Lente. 

Eau  hygroscopique  (à  115®  C.) 4-45  4-45 

Matière  combustible  volatile 33-79  29-68 

Carbone  lixe 5305  57-16 

Cendre  (couleur  crôrae) 8-71  8-71 

100-00      100-00 

Je  n'ai  obtenu  de  coke  ni  par  la  carbonisation  lente,  ni  par  la 
carbonisation  rapide,  seulement  très  peu  de  particules  de  la  pou- 
dre s' agglomérant  légèrement.  Sa  manière  d'être  avec  la  potasse 
caustique  montre  que  ce  n'est  pas  une  vraie  houille  bitumineuse  ; 
et  bien  qu'elle  contienne  moins  d'eau,  elle  ressemble  cependant, 
en  somme,  à  quelques-unes  des  houilles  de  la  Saskatchewan,  qui 
sont  intermédiaires,  sous  le  rapport  des  caractères,  entre  la  houille 
bitumineuse  et  le  lignite,  f 

2.  Près  de  la  Réserve   des   Sauvages,  à  quarante-cinq  milles  en 
Houille  de  la  remontant  la  Thompsou  du  Nord, — On  dit  qu'il  y  a  de  la  houille 

Thompson  it/  •nt^i-'-*^  i-i 

du  Nord.        daus  Cette  localité,  mais  elle  n  a  ete  visitée  par  aucun  membre  de 

♦  Depuis  que  ce  qui  procède  a  été  écrit,  les  explorations  de  M.  Dawson  ont  prouvé 
qu'il  y  a  plusieurs  veines  distinctes. 

t  Voir  analyse  N°  5,  Rapport  des  Opérations,  1873-74,  page  81. 


NOTES  l»At\  M.  Ô.  i.  MARftiMGTôK.  5*25 

la  Commission  G-éologiqne.  Cependant,  nn  petit  spécimen  de 
houille  a  été  donné  à  M.  Dawson  par  M.  Barnard,.  de  la  Colom- 
bie-Britannique. Elle  est  composée  de  couches  claires  et  ternes, 
les  premières  se  brisant  avec  une  cassure  conchoïdale.  La  poudre 
était  noire  et  ne  communiquait  presque  pas  de  couleur  à  une  solu- 
tion de  potasse  caustique  bouillante.  Les  résultats  suivants  ont 
été  obtenus  par  la  carbonisation  rapide  et  lente  : — 

Carbonisation 
Rapide.    Lente. 

Bau  hygroscopique 2-22  2-22 

Matière  combustible  volatile 3810        3205 

Carbone  fi.Ke 46-76        52-81 

Cendre 12-92        12-92 

100  00      100  00 

Coke  : 59-68        65-73 

Proportion  de  la  matière  volatile  au  combustible  lixe l  :  1-23      l  :  1  65 

La  carbonisation  rapide  a  donné  un  coke  clair  et  ferme,  qui  en 
brûlant  laissait  une  cendre  d'un  blanc  rougeAtre.  Par  la  carbo- 
nisation lente,  la  poudre  n'était  agglutinée  qu'au  fond  du  creuset. 
Cette  houille  se  rapproche  plus  de  la  véritable  houille  bitumi- 
neuse que  celle  de  la  rivière  Nicola  décrite  en  dernier  lieu,  mais 
je  ne  sais  si  elle  est  plus  ancienne  géologiquement.  Elle  ressem- 
ble tellement,  par  sa  composition,  à  une  houille  de  Saaquash,  sur 
l'île  de  Vancouver — qui,  cependant,  ne  forme  pas  de  coke — que 
je  donne  l'analyse  de  cette  dernière  ici  afin  qu'on  puisse  les  com- 
parer : — ^ 

Carbonisation 
Rapide.    Lente. 

Eau 2-84  2-84 

Matière  combustible  volatile 39-23        33-56 

Carbone  lixe 46.36        5203 

Cendre 1 1-57         1 1-57 

100-00      100-00 
Proportion  de  la  matière  volatile  au  combustible  fixe 1 : 1-18     l  :  1-55 


3.  Rivière  Néchacco  supérieure,  au  sud  du  Fort  Fraser.  —  Un  Lien ite delà 
échantillon  de  lignite  provenant  d'une  veine  de  quatre  pieds  dans  Néchacco. 
cette  localité,  m'a  été  remis  par  M.  Dawson  pour  examen.  Il  est 
noir,  et  la  plupart  en  a  une  structure  de  bois  distincte,  quoique 
certaines  parties  aient  perdu  toute  trace  de  cette  structure,  deve- 
nant très  lustrées  et  divisées  par  de  nombreuses  craques  réticu- 
lées, exactement  comme  c'est  le  cas  pour  certains  lignites  de  la 
formation  tertiaire  à  l'est  des  Montaffnes-Rocheusos, 


♦  Rapport  des  O]  érations,  1872-73,  p.  93. 


526  Èït^LORATION   GÉOLOGIQUE  DU   CANADA. 

Elle  contient  aussi  parfois  quelques  paillettes  de  résine  miné- 
rale. Des  analyses  par  la  carbonisation  rapide  et  lente  ont  donné 
les  résultats  qui  suivent  : — 

Carbonisation 
Rapide.    Lente. 

Eau  hygroscopique 10-46        10-46 

Matière  combustible  volatile 41-44        35-01 

Carbone  Gxe §, 43-21        49-G4 

Cendre 4-89  4-89 


100-00       10000 
Proportion  de  la  matière  volatile  au  combustible  fi.xe 1  :  104     1  :  1-41 

En  la  chauffant  rapidement,  une  partie  de  la  poudre  s'est  agglo- 
mérée en  coke  friable  d'un  gris  argenté.  La  cendre  était  d'une 
couleur  rouge-brique. 

4.  Mines  du  Détroit  de  Baynes,  I.  V. 

Veine  de  Cet  échantillon  provient  de  cc  quc   Ton   appelle   la  "  veine  de 

Dtroitde  '    Richardsou."     C'est  une  houille  ferme  et  brillante,  qui  a   donné, 

Baynes.  , 

à  l'examen,  les  résultats  suivants  : 


Eau  liypfroscopique 

Matière  combustible  volatile 

(Carbone  fixe 

Cendre  (coulour  crème) IGIB 


Coke 

Proportion  de  la  matière  volatile  au  com- 

bustil)loaxe 1  :  1-42         I  :  1-1)9 

Chauffée  lentement,  elle  a  donné  un  coke  friable,  et  chauffée 
rapidement,  un  coke  ferme,  gris  argv^nté.  La  houille  donnait  une 
rayure  noire,  et  la  poudre  ne  communiquait  aucune  couleur  à 
une  solution  de  potasse  caustique  bouillante. 

NoUVEAU-BllUNSWK^K. 

Anthracite  de  1-  Petit  Lepréau,  conité  de  Charlotte. — Il  existe  un  gisement  de 
Lepréau.  houille  authracitc  impure  dans  cette  localité,  dansi,  les  roches 
dévoniennes,  au  point  de  contact  des  schistes  à  Cordaïtes  et  des 
grès  à  Dadoxylon.  Une  grande  partie  a  une  apparence  terreuse 
terne,  mais  par  endroits  elle  présente  des  surfaces  unies  lustrées, 
comme  si  elles  avaient  été  polies  par  le  frottement  des  couches. 
On  dit  que  la  veine  a  environ  **  dix  pieds  d'épaisseur,"  mais  une 


Carbonisation 

Rapide. 

Lenlp. 

1-18 

l  18 

34- 13 

27-57 

4<S-5l 

r).V07 

1GI8 

IG18 

lOOOO 

10000 

6i69 

71 '23 

Notes  par  u.  ô.  s.  harringVoN.  527 

bonne  partie  n'en  est  probablement  qu'un  schiste  carbonifère,  et 
rien  de  ce  que  j'en  ai  vu  ne  vaudrait  la  peine  d'être  exploité.  Un 
échantillon  de  la  partie  la  plus  brillante  contenait  : — 

Carbonisation 
Rapide.    Lente. 

Eau  hygroscopique 1*25        1*25 

Matière  combustible  volatile 5*83        4*38 

Carbone  fixe 5604      57-49 

Cendre 36  88      36-88 

100-00     100-00 

Cap-Breton,  Nouvelle-Ecosse. 

1.  Port'Hoody  comté  d^Inverness. — Parmi  les  houilles  récemment 
examinées,  il  s'en  trouve  une  de  Port-Hood,  que  l'on  dit  provenir 
de  la  "  veine  inférieure  "  et  d'une  "  nouvelle  mine."  Elle  nous 
a  été  envoyée  par  le  Dr.  George  Murray,  de  New- Glasgow,  qui 
dit  que  la  veine  a  de  six  à  sept  pieds  de  puissance,  et  que  l'échan- 
tillon a  été  pris  entre  150  et  200  pieds  de  l'affleurement,  dans  la 
galerie  de  pente  qui  sert  à  l'exploitation  de  la  mine.  La  houille 
est  brillante  et  ne  salit  pas  facilement  les  doigts.  Elle  montre  des 
plans  de  clivage  bien  définis,  sur  lesquels  il  y  a  souvent  de  minces 
pellicules  de  carbonate  de  chaux.  Il  y  a  aussi  de  la  pyrite  en 
quantité  très  considérable  sur  les  plans  de  clivage,  ainsi  qu'en 
couches  parallèles  à  la  stratification,  et  en  veines  et  amas  irréguliors 
qui  traversent  la  houille  dans  tous  les  sens.  PoUr  en  faire  l'analyse, 
dix  livres  de  houille  ont  été  réduites  en  poudre  afin  d'obtenir  un 
bon  échantillon  moyen  ;  il  en  a  été  pris  une  partie,  et  elle  adonné, 
à  la  carbonisation  rapide  et  lente,  les  résultats  suivants  : 

Carbonisation 
Rapide.    Lento. 

Eau  hygroscopique 402        402  Annlysedela 

Matière  combustiblejirolatile 38-81      34-86  Poït-iiood. 

Carbone  fixe  (avec  du  soufre) 49-65      53-60 

Gendre  (rouge-pourpré) 7-52        7  52 

10000  lOOOO 

Soufre 6058  6-61 

Coke 57-17  6112 

Proportion  de  la  matière  volatile  au  combus- 
tible fixe 1  :  1-28  1  :  1-53 

La  carbonisation  rapide  a  produit  un  coke  brillant  assez  ferme 
d'une  couleur  gris  d'acier,  mais  lorsque  la  poudre  a  été  chauffée 
lentement,  environ  la  moitié  en  est  restée  à  l'état  pulvérulent. 
La  houille  en  poudre  fine  est  d'un  brun  foncé,  mais  elle  ne  colore  pas 


528  ÈXPLOTIATION   G^OLOOlQt'E   DU   CANaOA. 

une  solution  de  potasse  caustique  bouillante.    Les  déterminations 
du  soufre  ont  été  faites  de  deux  manières  différentes,  et  la  pro- 
portion qui  en  a  été  trouvée  est  tellement  élevée  qu'elle  nuit  à  la 
valeur  de  la  houille,  car  non-seulement  elle  la  rend  inférieure 
pour  la  fabrication  du  gaz  et  nuisible  aux  barres  des  grilles,  de 
même  qu'impropre  à  beaucoup  de  fins  métallurgiques,  mais  elle 
l'expose,  lors  de  son  exposition  à  l'air,  à  la  combustion  spontanée. 
2.  Lac  McAdamy  cheviin  de  Bourinot. — Un  échantillon  de  la  pré- 
tendue houille  de  cette  localité,  récolté  par  M.  Hugh  Fletcher, 
se  trouve  n'être  guère  autre  chose  qu'un  schiste  houiller.  La  cassure 
fraîche  est  terne  et  terreuse,  mais  les  surfaces  de  ce  qui  paraît  être 
des  plans  de  lits,  et  celles  aussi  des  plans  de  joints,  sont  souvent 
unies  et  lustrées.     Le  lit  d'où  Téchantillon  a  été  tiré  a,    dit-on, 
deux  pieds  d'épaisseur,  "  parmi  dos  grès,  schistes  et  conglomérats 
rouges  et  gris  du  conglomérat  carbonifère."     Une  analyse,  par 
carbonisation  rapide,  a  donné  : — 

Matitîro  volatilo 17  «SO 

Carl.oiic  lixe '21J;04 

Cciidri' (gris-rouircàhi') 53'!6 

lO.IUU 

Cokod'uno         Nonobstant  cotte  grande  quaiilité  do  condr(»s,  la  matière  s'ag- 

houille  avec        -       .       .  .,  ^  ^ 

5.ip.  c.  de        fflutniait  et  il  en  a  oto  oi)tenu  un  coke  îioroux.^ 

cendre.  °  * 

Tableaux  d'analyses  de  Houilles  et  de  Lk^mtes. 

Les  tableaux  ci-joints  ont  été  compilés  dans  le  but  de  montrer 
la  composition  de  plusieurs  de  nos  houilles  et  lignites  de  l'ouest, 
et  d'en  faciliter  la  comparaison  avec  ceux  de  différentes  localités. 
Sous  la  rubrique  "  Remarques,"  nous  donnons  un  aperçu  de  la 
nature  des  différentes  houilles,  mais  si  Ton  veut  avoir  plus  de 
détails,  il  faudra  recourir  aux  sources. 


'  Depuis  finn  co  qui  [nvrpdo  o?(  prrit.  nnn  lionillo  imy^uro,  .'iiiporliM-»  par  M.  Fl«Hch<»r 
do  Loch-Loroond,  dans  1(;  Cap-Iîn'lon,  a  cli'  (wamiin'o  «l  a  doiiiié  par  la  carhoiiiîia- 
lion  rapide: — 

,  Eau  hygroscopifiuo 1-53 

Matière  conihusliblo  volatile 20-16 

Carbone  lixe 47- iO 

Uendre  (brun-^n-isàtro) 30S2 

100-00 

La  houille  monlrait  des  plans  de  lit  et  de  clivafi^e  distiuets,  ot  contenait  do  minces 
pellicules  de  |)yrite  df^  fer.  Elle  so  trouve  dans  la  formation  du  grès  meulier.  La 
poudre  ne  montrait  aucune  tendance  à  s'agglomérer,  m«''me  en  la  chaullant  rapide- 
ment. 


Couleur 

de  la 
Gendre. 


REMABQUË8. 


Gris  rougeâ- 
tre 

Gris  rougeA- 
tre 

Gris  rougeâ- 
tre  pÂle 


Gris  rougoA- 

Ire 

Gris 


Rougebrique 


Hougebrique 
pAie 


Gris 


RougeAlre.... 


Gris 


Spécimen  de  surface;   cassant.    Fait  coke 
facilement. 

Bonne  houille  ferme.    Fait  coke  facilement. 

Gomme  No.  2,  contient  des  pellicules  de  cal- 
cite.  Fait  coke  facilement.  Soufre  l*57p.c. 
Ne  forme  pas  de  coke. 

Soufre  0*82  p.c.    Fait  à  peine  coke,  môme 

par  la  carbonisation  rapide. 
Fait  à  peine  coke. 


Spécimen  de  surface,  assez  cassant  ;  brillante 
dans  les  cassures  fraîches. 

Très  altérée  par  l'exposition  à  Tair. 


Altérée  par  Tair,  mais  brillante  dans  les  cas- 
sures fraîches  ;  contenait  un  peu  de  char- 
bon minéral. 

Coke  dense,  ferme  et  soyeux. 


Coke  ferme. 


I 

11 


Houille  ferme  et  luisante.    Fait  coke  facile- 
ment. 
Coke  tendre  et  volumineux. 


Baso  des 
analyses. 


Cendre  des 
houilles  de 
Vancouver. 


d 
P 

T 
P 

n 

r 

Si 

fl 

d 

d 

r 
c 


Coko  d'une 
houille  avec 
5.i  p.  c.  de  rr 

cendre.  ° 


h 
e 
S 
n 
d 


ti' 


NOTKS   PAR.   M.   B.   J.   HARRINOMON.  52'J 

Dans  le  tableau  I,  les  analyses  VI,  VIII,  X,  XI  et  XIII  à  XVI •J«'«,<'<'« 
inclusivement,  ainsi  que  XVIII,  ont  été  faites  par  le  Dr.  Hunt  et 
sont  tirées  du  Rapport  des  Opérations  de  1871-72,  pp.  66  et  98. 
XVII  est  par  le  professeur  Whitney,  et  on  la  trouvera  à  la 
page  30  de  la  Géologie  de  la  Californie,  XXV  est  par  M.  Gr. 
M.  Dawson  et  a  été  tirée  de  son  Kapport  sur  la  géologie  et  les 
ressources  de  la  région  qui  avoisine  le  49e  parallèle,*  page  172. 
Les  autres  ont  été  faites  par  moi-même,  et  on  les  trouvera  comme 
suit  : — I  à  V  inclusivement,  VII  et  IX  dans  le  Rapport  des 
Opérations  de  1872-73,  pp.  90  à  94  ;  XII  et  XIX  à  XXII  dans  le 
présent  rapport  ;  XXIII  dans  le  rapport  de  1873-74,  page  126,  et 
XXIV  dans  celui  de  1875-76,  page  6.  t 

Dans  le  tableau  II,  les  analyses  I  à  VII  ont  été  faites  par  moi, 
Tune  d'elles  étant  tirée  du  présent  rapport,  et  les  autres  de  celui 
de  1873-74,  pp.  80  à  82.  VIII  à  XI  sont  par  le  professeur 
Haanel,  de  Cobourg,  Ontario,  et  ont  été  publiées  dans  le  Globe 
de  Toronto,  du  14  mars  1874.  XII  à  XXVI  sont  par  M. 
G.  M.  Dawson  et  tirées  du  rapport  déjà  cité,  pp.  169  à  172. 
XXVII  à  XXXIV  sont  par  M.  Christian  HoiFmann,  et,  à 
l'exception  de  la  dernière,  on  les  trouve,  avec  beaucoup  d'autres 
détails,  dans  le  Rapport  des  Opérations  de  1873-74,  pp.  115  à  118. 
XXXIV  est  tirée  du  Eapport  de  18.75-76,  p.  467,  et  XXXV  par 
M.  J.  W.  Spencer,  tirée  du  rapport  de  1874-75,  p.  76.  . 

La  proportion  moyenne  de  la  cendre  dans  seize  échantillons  de  p^"j{]:^  ^'^^ 
houille  de  Vancouver,  est  de  9o8  ;  celle  du  carbone  iixe  dans  le ^ «n^«»*ver. 
même  nombre  étant  de  57*37. 

La  qualité  inférieure  des  lignites  à  l'est  du  112e  méridien,  com- 
parativement à  la  plupart  de  ceux  que  l'on  trouve  à  l'ouest  de 
cette  ligne,  est  très  évidente  d'après  le  tableau  II — tous  les  échan- 
lillons  depuis  le  No.  XII  en  descendant  venant  de  l'est,  tandis 
que  les  précédents  viennent  de  l'ouest  de  cette  ligne.  Règle 
générale,  ces  derniers  renferment  beaucoup  plus  que  cinquante 
pour  cent  de  carbone  fixe  (par  la  carbonisation  lente),  tandis  que 
ceux  de  l'est  en  contiennent  généralement  beaucoup  moins  que 
cinquante  pour  cent — 3939  étant  la  quantité  moyenne,  telle 
qu'établie  par  vingt-quatre  analyses.  % 


"  HejwîU  on  t  e  Gcology  and  Resources  ofihe  Région  in  Ihe  vicifiily  of  Ihe  Forly- 
ninlh  Parallcl. 

t  Dans  rédition  française,  l'indication  duprocôdé  de  carbonisation  a  été  transposée, 
la  première  colonne  de'chill'res  roprôsentant  la  carbonisation  rapi<le,  et  la  seconde  la 
carbonisation  lente. 

t  Voir  rapport  de  M.  Dawson,  déjà  cité,  p.  180. 

KK 


530  fiXPLOÛATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Résines  Minérales. 

Existences  La  préseiice  des  résines  minérales  dans  les  houilles  et  lignitos 
m\nfraie«.  du  Noid-Ouest  et  de  la  Colombie-Britannique  a  été  signalée  par 
plusieurs  observateurs.  Bauerman,  dans  sa  notice  sur  la  Géologie 
de  la  partie  Sud-Est  de  Tîle  de  Vancouver,  ^  en  parlant  de  la 
houille  de  Nanaïmo,  qu'il  appelle  un  lignite,  dit  *•  qu'un  minéral 
allié  à  la  rétinite  ou  ambre  est  commun  dans  les  parties  les  plus 
terreuses."  Je  n'ai  rien  remarqué  de  semblable  dans  les  spécimens 
récoltés  par  M.  Kichardson,  mais  ils  n'avaient  pas  été  pris  dans  les 
parties  terreuses  des  filons.  Le  professeur  Bell,  en  décrivant 
quatre^filons  de  lignite,  qui  se  trouvent  près  de  ce  qu'il  appelle 
les  Buttes  de  Boue,  dit  que  "  tous  les  lits  renferment  des  paillettes 
et  de  petites  gouttes  arrondies  de  résine  ou  ambre  cassant, 
jaunâtre."  M.  G.  M.  Dawson  dit  aussi,  dans  son  rapport  de  1875- 
76,  que  ''  de  petits  points  et  des  gouttelettes  d'ambre  abondent 
dans  quelques  couches  "  du  lignite  près  de  Quesnel.  Dans  son 
Rapport  sur  la  géologie  et  les  ressources  de  la  région  qui  avoisine 
le  49e  parallèle,  il  mentionne  aussi  l'existence  de  "  l'ambre  ou 
résine  fossile,"  dans  les  lignites  de  la  rivière  Souris  et  de  la  crique 
du  Porc-Epic  (pp.  171  et  172).  Les  lignites  qui  se  trouvent  plus 
au  sud,  dans  le  Colorado  et  le  Nouveau-Mexique,  contiennent 
aussi  fréquemment  des  résines  minérales,  et  une  résine  du 
Nouveau-Mexique,  qui  se  rencontre  dans  du  lignite  d'âge  carbo- 
nifère, a  été  décrite  et  nommée  wheelerite,  d'après  le  lieut-col. 
Wheeler. 

Depuis  une  couple  d'années,  plusieurs  échantillons  de  résines 
minérales  ont  été  récoltés  par  des  membres  de  la  Commission 
Géologique,  et  les  résultats  de  leurs  examens,  quoique  imparfaits, 
peuvent  être  donnés  ici.  La  première  qui  a  été  examinée  provenait 
de  la  de  la  Saskatchewan  Nord,  et  se  trouvait  en  petites  gouttelettes 
Nord,  dans  un  lignite.  Elle  possédait  les  caractères  suivants  -.—Couleur 
jaune  d'ambre  ou  brunâtre  ;  lustre  résineux  ;  transparent  à  trans- 
lucide ;  cassure  conchoide  ;  dureté  un  peu  plus  de  2  ;  pesan- 
teur spécifique,  l'OGG  ;  électrique  à  la  friction  ;  commence  à  amol- 
lir à  environ  190°  C,  s'amoUissant  graduellement  jusciu'à  ce  que, 
à  290°  C,  elle  devienne  semi-visqueuse,  et  après  être  restée  à  cette 
température  pendant  un  peu  de  temps,  elle  noircit,  comme  si  elle 
subissait  une  décomposition  ;  se  dissout  dans  l'acide  sulfurique,  en 
lui  communiquant  une  couleur  brun-rougeâtre,  et  se  reprécipite 


Saskat 
chewan 


Journal  Triin<'>tri.'l  .le  la  Soci.Hé  Géologique,  18G0,  Vol.  XVI,  p.  198. 


NOTES  Par  m.  b.  j.  harrington.  531 

à  l'état  floconneux  en  y  ajoutant  de  l'eau  ;  communique  une  cou- 
leur jaune  à  l'alcool  absolu,  qui,  dans  une  expérience  unique,  en 
a  dissout  2930  pour  cent. 

Le  second  échantillon  a  été  apporté  par  vous  de  la  rivière  de  Rosine  de  la 

rivière  de 

la  Paix,  et  se  trouvait  en  nodules  dans  un  grès  schisteux  conte- ^a  Paix- 
nant  un  peu  de  matière  houilleuse  noire.  Le  plus  gros  nodule 
avait  plus  d'un  quart  de  pouce  de  diamètre,  mais  il  était  impur  et 
contenait  passablement  de  matière  carbonifère  noire.  Néanmoins, 
des  fragments  choisis  variaient  en  couleur  du  jaune  pâle  au  brun- 
jaunâtre,  allant  du  transparent  au  translucide,  et  quelques-uns 
des  fragments  montraient  une  légère  opalescence  ;  lustre  résineux  ; 
cassure  sub-conchoïde  ;  dureté  à  peu  près  2  ;  fortement  élec- 
trique à  la  friction;  commence  à  amollir  à  environ  190^  C.  ;  à 
320®  C.  n'avait  pas  fondu,  mais  brassée  avec  un  iil  de  laiton,  elle 
devient  spongieuse  ou  grenue  ;  se  dissout  dans  l'acide  sulfurique, 
et  est  reprécipitée  en  y  ajoutant  de  l'eau  ;  l'alcool  absolu  en  a  dis- 
sout (une  seule  expérience)  seulement  0*91  pour  cent,  après  diges- 
tion de  plusieurs  jours. 

Le  troisième  échantillon  a  été  recueilli  par  M.  Gr.  M.  Dawson,  Résine  de  la 

rivière 

sur  la  rivière  Néchacco,  au  sud  du  Fort  Fraser,  Colombie-Britan- ^««'hacco. 
nique,  dans  un  lignite  noir,*  en  petits  grains,  aplatis  dans  la 
direction  des  plans  de  stratification  du  lignite.  Les  grains  sont 
jaunes  à  l'intérieur,  mais  les  parties  extérieures  '  ont  évidemment 
été  altérées  et  ont  pris  une  couleur  blanc-brunâtre  terne.  Un 
morceau  d'environ  trois  seizièmes  de  pouces  de  diamètre,  était 
brun  au*  centre,  et  entouré  par  un  cercle  blanc-brunâtre.  La 
matière  non-altérée  est  transparente,  a  un  lustre  vitréo-résineux 
et. une  cassure  conchoïde.  Elle  commence  à  s'amollir  à  environ 
143°  C,  et  à  177°  0.  elle  devient  quelque  peu  visqueuse  et  élas- 
tique ;  à  216°  C.  elle  commence  à  couler,  mais  même  à  282°  C.  elle 
coule  avec  difficulté.  Dans  le  tube  clos,  elle  se  gonfle,  dégage  de 
l'eau  et  se  convertit  en  une  huile  jaunâtre. 

Comme  npus  n'avions  pas  de  matière  en  quantité  suffisante,  il 
n'en  a  pas  été  fait  d'analyse  ;  mais  il  est  évident,  d'après  les  carac- 
tères indiqués,  qu'aucune  de  ces  résines  ne  peut  réellement  être 
rapportée  à  la  succiniteou  à  l'ambre,  bien  qu'elles  aient  beaucoup 
de  points  de  ressemblance  avec  ce  corps.  La  solubilité  de  la  pre- 
mière dans  Talcool  empêche  de  l'appeler  ainsi,  tandis  que  la 
manière  d'agir  des  autres,  au  feu,  est  diSerente  de  celle  de  Tambre. 
Elles    ne   coïncident  pas  non   plus   exactement,  autant  que  je 


*  Pour  l'analyso  du  lignilo,  voir  p.  520. 


532  EXPLORATION   (îÉOLOGIQt'E    DtJ   CANADA. 

sache,  sous  le  rapport  des  caractères,  avec  aucune  des  prétendues 
espèces  de  résines  qui  ont  été  décrites  jusqu'ici.  En  conséquence, 
on  peut  tout  simplement  les  classer  sous  la  désignation  générale 
de  résines  minérales — corps  dont  beaucoup  méritent  à  peu  près 
des  noms  spécifiques  autant  que  les  différentes  variétés  de  char- 
bon minéral.  On  doit  se  rappeler  que  Geoppert  a  dit,  il  y  a  déjà 
longtemps,  qu'il  ne  connaissait  aucun  exemple  que  l'ambre  avait 
été  trouvé  dans  les  lits  de  houille  brune  de  l'Allemagne  du  Nord, 
la  substance  trouvée  dans  ces  lits  étant  de  la  "  rétinite." 

M  I  NERAis  DE   Fer. 

Hématite  rouge. 

1.  Baie  de  FEst,  Cap-Breton. — Une  hématite  rouge  provenant 
du  côté  nord  de  la  baie  de  l'Est,  Cap-Breton,  à  mi-chemin  entre 
la  Baie-de-l'Est  et  Boisdalc,  et  à  environ  dix-sept  milles  de  Syd- 
ney, a  récemment  été  examinée.  Les  spécimens  ont  été  récoltés 
par  M.  Hugh  Fletcher,  de  la  Commission  Gréologique,  et  il  dit  les 
avoir  cassés  de  différentes  parties  du  lit,  afin  que  la  composition 
moyenne  du  minerai  puisse  être  constatée  aussi  exactement  que 
possible.  Ils  se  composaient  d'hématite  variant  en  texture  de  la 
terreuse  à  la  compacte,  et  en  couleur  du  rouge  au  gris  d'acier, 
contenant  aussi  çà  et  là  de  menues  paillettes  et  veines  de  fer  spé- 
culaire.  La  plupart  des  fragments  étaient  calcarifères,  et  l'un 
d'eux  contenait  de  nombreuses  paillettes  de  talc.  Les  détermina- 
tions des  plus  importants  constituants  ont  donné  les  résultats  qui 
suivent  : — 

H/'matlte  du                         Peroxyde  Je  fer 85037 

Cap-Breton.                             Acide  phosphoriqiie 0032 

Soufre 0075 

Silice 5130 

Fer  niélallique 59-52G 

Suivant  M.  Fletcher,*  le  minerai  se  trouve  en  forme  de  lit  de 
cinq  à  neuf  pieds  d'épaisseur  dans  le  calcaire  de  la  rivière  George. 
Si  le  gisement  est  aussi  considérable  qu'on  le  suppose,  et  d'une 
qualité  identique  à  celle  des  échantillons  analyses,  il  deviendra, 
sans  doute,  d'une  grande  importance. 
H<imaute  de  2.  Flamborougli,  Ontario, — La  proportion  du  fer  dans  un  spéci- 
rough.  men  d'hématite  rouge  impure,  calcarifère  et  fossilifère,  provenant 

du  onzième  lot  du  premier  rang  de  Flamborough,  a  été  détermi- 


Rapport  des  ()|M''ratioiis.  1873-7G,  p.  450. 


NOTES    PAR    M.   B.   J.    HARRINGTON.  533 

née  à  votre  demande.  Le  spécimen  était  dans  le  musée  de  la 
Commission,  et  apporté  il  y  a  plusieurs  années  par  le  Prof.  Bell  ; 
il  ne  contenait  que  28-50  pour  cent  de  fer,  égal  à  40-^1  pour  cent 
de  peroxyde,  et  est  sans  doute  la  "  roche  calcaréo-arénacée  rouge 
ferrugineuse,*'  ou  "  hématite  très  terreuse,"  mentionnée  à  la  page 
831  do  la  Géologie  du  Canada,  Un  spécimen  provenant  de  la 
continuation  du  même  gisement,  près  d'Ancaster,  contenait,  d'après 
l'analyse  du  Dr.  Hunt,  37- 80  pour  cent  de  fer.* 

Minerais  de  Fer  Titanifêre. 

1.  Shawinigane,  Québec. — L'existence  du  fer  oxydulé  (magné- Minerais  de 

,  .         ler  tltaiiiiôro. 

tite)  dans  le  canton  de  Shawinigane  a  fréquemment  été  mention- 
née dans  les  rapports,  et  dans  le  cours  de  l'hiver  dernier,  des  spé- 
cimens du  prétendu  minerai  que  l'on  dit  exister  sur  les  lots  19, 
21  et  22  du  septième  rang,  ont  été  apportés  au  laboratoire  de  la 
Commission  pour  les  faire  examiner.  L'un  de  ces  spécimens,  que 
le  propriétaire  regardait  comme  un  minerai  de  fer  exceptionnelle- 
ment riche,  se  composait  exclusivement  de  pyroxène  noir  pesant, 
tandis  que  l'autre  était  pauvre  en  fer,  et  contenait  en  même  temps 
une  proportion  considérable  d'acide  titanique.  Des  détermina- 
tions quantitatives  du  fer  et  de  l'acide  titanique  dans  ce  spécimen 
ont  donné  : — 

Fer .• 34  04 

Acide  titanique 10  07 

Il  était  aisément  attiré  par  l'aimant,  d'une  couleur  gris-fer  foncé, 
à  grains  assez  fins  et  associé  à  un  feldspath  plagioclase,  de  la 
hornblende  noire,  du  quartz  et  un  peu  d'hypersthène.  Le  pro- 
priétaire des  spécimens,  il  n'est  pas  besoin  de  le  dire,  fut  fort 
désappointé  des  résultats  ci-dessus,  car  il  avait,  sans  avoir  fait 
faire  aucun  examen  du  minerai,  dépensé  une  somme  d'argent 
considérable  sur  la  propriété. 

2.  Sainte-Julienne^  Québec— T^lt  suite  d'un  litige  à  propos  du 
gisement  de  fer  titanique  qui  existe  dans  les  roches  laurentiennes 
supérieures  à  Sainte-Julienne,  dans  le  canton  de  Eawdon,  f  j'ai 
plusieurs  fois  été  appelé  à  examiner  des  spécimens  de  ce  minerai 
pour  en  établir  le  véritable  caractère.  Le  résultat  a  montré  fort 
peu  de  variation  de  la  composition  donné  en  premier  lieu,  savoir  : — 

Fer 38-27 

Acide  titanique 3367 


♦  Géologie  du  Canada,  page  723. 

t  Voir  Rapport  des  Opérations,  1873-74,  p.  275. 


534  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Un  spécimen  examiné  plus  tard  a  donné  : — 

Fer 40  71 

Acide  titanique 33-64 

tandis  qu'un  troisième,  dans  lequel  le  fer  n'a  pas   été  déterminé, 
contenait  3509  pour  cent  d'acide  titanique. 

MiNEBAi  DE  Fer  Magnétique. 

tu  nrdinîe       ^'  ^^^  Texada,  Colombie-Britannique. — Un  échantillon  de  minerai 
Texada.         ^q  fg^  magnétique   de    cette  localité,   recueilli  par  M.  James 
Richardson,  était  d'une  couleur  gris-fer,  et  contenait   de  nom- 
breuses petites  cavités,  renfermant  de  l'ocre  rouge  ou  jaune,  et 
parfois  induites  de  cristaux  octaèdres  de  magnétite.  Il  contenait  : — 

Fer  mptallique 68-400 

Acide  phosphorique 0-006 

Matière  insoluble 3-446 

Les  autres  constituants  n'ont  pas  été  déterminés.  Le  fer,  en 
le  calculant  comme  oxyde  magnétique,  égale  94*46  pour  cent. 
Une  analyse  plus  complète  de  minerai  a  été  publiée  par  le  pro- 
fesseur Chapman,  de  Toronto,  et  peut  être  citée  ici,  car  le  gisement 
paraît  être  important.*     Elle  est  comïne  suit  : — 

Proloxyde  de  fer 28-33  ">  Fer  métallique, 

Sescjuioxydê  de  fer ^1-3 1 J         69  p.  c. 

Oxyde  de  manganèse trace. 

Acide  titanique O'tl 

Acide  phosphorique 0-07 

Acide  sullurique 0-09 

Matière  siliceuse  insoluble 3-97 

99-88 

A  un  second  essai,  le  professeur  Chapman  a  obtenu  68*94  pour 
cent  de  fer,  ce  qui  ne  diffère  que  d'environ  un  demi  pour  cent  de 
la  quantité  trouvée  dans  le  spécimen  de  M.  Bichardson.  La  pro- 
portion d'acide  phosphorique  est  faible  dans  les  deux  analyses, 
quoique  beaucoup  plus  forte  dans  l'analyse  du  professeur 
Chapman  que  dans  la  mienne. 

Minerai  de  Fer  Spathiqtje. 

Minerai  de  fer     1.  Pointc  des  Suuvas^es,  île  Boulardcrie,  Cap- Breton. — Un  échan- 

spathlque.  .  ,  .  »        -r 

tillon  de  minerai  de  fer  spathique  impur  a  été  apporté  de  l'île 
Boularderie,  l'année  dernière,  par  M.  Hugh  Fletcher,  qui  dit  qu'il 


•  Canadian  Journal,  avril  1877,  p.  22. 


NOTES   PAR   M.    B.   J.   HAIIRINGTON.  535 

se  trouve  sous  forme  de  lit  pas  bien  loin  au-dessous  des  roches  de 
la  formation  du  grès  meulier.  Le  minerai  spathique  de  la  rivière 
Sutherland,  on  s'en  rappelle,  se  rencontre  dans  des  grès  assignés 
à  la  formation  du  grès  meulier,  mais  est  un  minerai  beaucoup 
plus  cristallin  que  les  spécimens  apportés  de  l'île  Boularderie. 
Le  spécimen  de  M.  Fletcher,  venant  de  cette  dernière  localité, 
contenait  32-58  pour  cent  de  fér  métallique,  ou  67*48  pour  cent  de 
carbonate.  Il  était  à  grain  fin  ou  crypto-cristallin,  mais  renfermait 
des  crevasses  enduites  de  nombreux  petits  cristaux  de  sidérité. 
Les  sufaces  exposées  à  l'air  étaient  d'un  brun  foncé,  mais  celles 
des  cassures  fraîches  étaient  gris-brunâtre. 

Manganèse. 

Un  spécimen  de  manganèse,  provenant  du  6e  lot  du  14e  rang  Mangimcse. 
de  Clevèland,  Québec,  a  récemment  été  examiné,  dans  le  but  de 
constater  la  proportion  de  peroxyde  qu'il  contenait.  Le  man- 
ganèse était  mélangé  de  fragments  anguleux  de  quartz  et  d'ardoise 
verdâtre,  et  pas  moins  de  60  pour  cent  de  la  matière  était  insoluble 
dans  l'acide  sulfurique.  Toutes  les  plus  grosses  particules  de 
roches  furent  séparées  au  moyen  d'un  sas,  et  elles  formaient  50 
pour  cent  du  tout.  La  poudre  noir-brunâtre,  qui  avait  passé  à 
travers  le  sas,  fut  ensuite  examinée,  mais  elle  n'a  donné  que  1515 
pour  cent  de  peroxyde  de  manganèse. 

Minerais  de  Cuivre. 
1.  Lac  Poison,  Nouvelle-Ecosse. — Deux  spécimens  de  minerai  de  Minerai  de 

*  .  cuivre  du  ino 

cette  localité  furent  examinés  en  décembre  dernier.  Le  premier  foison, 
avait  été  pris  à  une  profondeur  considérable  de  la  surface,  à  un 
endroit  où  l'on  dit  que  la  veine  avait  onze  pieds  de  puissance.  Il 
se  composait  d'un  mélange  de  pyrite  de  cuivre,  de  minerai  de  fer 
spathique  et  d'un  peu  de  pyrite  de  fer,  et  contenait  11'70  pour  cent 
de  cuivre,  mais  pas  d'argent.  Le  minerai  de  fer  spathique  est 
d'une  couleur  gris-brunâtre  pâle,  grossièrement  cristallin,  et  a 
une  pesanteur  spécifique  de  361.  Il  contenait  7368  pour  cent  de 
carbonate  de  fer,  ou  35573  pour  cent  de  fer  métallique. 

Le  second  spécimen  avait  été  pris  à  la  surface,  et  consistait  en 
pyrite  de  cuivre,  pyrite  de  fer  pâle,  peroxyde  de  fer  hydraté,  et  un 
peu  de  matière  rocheuse.     Il  contenait  5*67  pour  cent  de  cuivre. 


536  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Or  et  Arobnt. 

Colombie-Britannique 

Essais  d»or  Tous  les  spécimeiis  de  la  Colombie-Britannique  dont  il  a  été  fait 
des  essais,  comme  ci-dessous,  ont  été  récoltés,  à  l'exception  du  N^ 
12,  par  M.  Gr.  M.  Dawson  en  1876.  Ils  étaient  presque  tous  gros, 
et  avaient  été  choisis  de  manière  à  donner  autant  que  possible  des 
échantillons  moyens. 

1.  Mine  de  Wright,  en  face  de  Barker ville  et  Eichfiéld. 

Quartz  blanc  translucide,  avec  petites  paillettes  de  mica 
blanc  d'argent,  et  un  peu  de  pyrite  de  fer  en  petits  cristaux 
cubiques. 

Or 0176  oz.  à  la  tonne. 

Argent Point. 


2.  Lisière  pyriteuse,  côté  sud  de  la  chaîne  de  roches  de  Stedman, 
Bichfield. 

Quartz  translucide  blanc  et  bleuâtre,  avec  pyrite  de  fer 
massive. 

Or 0058  oz.  à  la  tonne. 

Argent 1-312  •«      "        " 

3.  Côté  nord  de  la  chaîne  de  roches  de  Stedman,  Richfield. 

Quartz  blanc  laiteux,  avec  minerai  de  fer  spathique  et  un 
peu  de  matière  schisteuse,  de  pyrite  de  fer  et  de  peroxyde  de 
fer  hydraté. 

Or. Trace. 

Argent 1-312  oz.  à  la  tonne. 

4.  Veine  de  la  Crique  Lowhee. 

Une  douzaine  de  spécimens,  choisis  dans  un  tas  de  7,000 
Ibs.,  et  consistant  en  quartz  blanc  et  rouilleux,  avec  un  peu 
de  galène  et  de  pyrite  de  fer. 

Or Trace. 

Argent 1-56  oz.  à  la  tonne. 

6.  Eponte  sud,  Grosse  Bonanza,  entre  les  Criques  Williams  et 
Lowhee. 

Fragments  rouilleux  de  quartz  et  ardoise. 

Or 0064  oz.  à  la  tonne. 

Argent 0.023  "       "        '* 


NOTES   PAR    M.   B.   J.   HARRINCtTOIf.  537 

6.  Eponte  supérieure  ou  nord,  Grosse  Bonanza,  entre  les  Criques 
Williams  et  Lowhee. 

Quartz  rouilleux  et  matière  schisteuse,  dont  la  pyrite  de  fer 
parait  avoir  été  enlevée  par  l'action  de  l'air. 

Or Trace. 

Argent Point. 

7.  Grosse  Bonanza,  entre  les  Criques  'Williams  et  Lowhee. 

Soi-disant  "  quartz  bleu,"  consistant  en  quartz  blanc  mé- 
langé de  matière  schisteuse  d'un  gris-bleuâtre  foncé.* 

Or Trace. 

Argent Point. 

8.  Chaîne  de  roches  de  Sadoux,  Crique  aux  Moustiques. 

Quartz  rouilleux  et  ardoise  micacée. 

Or 0175  oz.  à  la  tonne. 

Argent 0-802  "      •* 

9.  Chaîne  de  roches  de  Sadoux,  Crique  aux  Moustiques. 

Quartz  blanc  laiteux,  enduit  de  peroxyde  de  fer  hydraté, 
et  contenant  de  nombreuses  cavités  qui  ont  probablement 
autrefois  été  remplies  de  cristaux  cubiques  de  pyrite  de  fer. 

Or 0058  oz.  à  la  tonne. 

Argent 0-233  *• 


it        (( 


10.  Yeine  transversale  de  cinq  pieds,  Ravin  de  Stout 

Quartz  blanc  avec  pyrite  de  fer,  parfois  en  cristaux  cubiques. 

Or 0*335  oz.  à  la  tonne. 

Argent 0.131  "      "        " 

11.  Chaîne  de  roches  aux  fourches  du  chemin  de  Slaughter- 
House,  Barkerville. 

Quartz  blanc   avec   pyrite   de  fer  et  un  peu  de  matière 
schisteuse. 

Or 0117  oz.  à  la  tonne. 

Argent 1123"      ** 

*  Depuis  que  ces  essais  ont  été  faits,  d'autres  spécimens  du  filon  de  la  Grosse 
Bonanza  ont  été  reçus.  (Février  1878).  L'un  d'entre  eux,  consistant  en  quartz  blanc, 
avec  beaucoup  de  pyrite  de  fer  et  de  matière  carbonifère  noire,  contenait: 

Or  0-554  02.  à  la  tonne  (valeur  $11.45.) 

On  le  disait  contenir  $90  à  la  tonne.  Un  autre,  consistant  en  quartz,  avec  un  peu 
de  pyrite  de  fer  et  do  la  matière  carbonifère,  a  donné 

Or 00729  oz.  à  la  tonne. 

Argent 0-3354  "      ♦* 


538  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

» 

12.  Mine  Eurêka,  Fort  Hope. 

Gangue  jaunâtre  décomposée,  ressemblant  à  celle  qui  est 
mentionnée  dans  le  Rapport  de  1873-74,  page  8.  Le  spécimen 
avait  été  cassé  d'une  masse  obtenue  par  M.  Richardson  pour 
l'Exposition  de  Philadelphie.     Il  contenait: 

Argent 221-006  0/.  à  la  tonne. 

Il  es.t  possible  que  d'autres  filons  de  la  région  de  Caribou  se 
trouveront  contenir  de  plus  grandes  proportions  de  métaux  pré- 
cieux que  ceux  dont  les  essais  sont  donnés  plus  haut.  Mais  il 
n'est  pas  nécessaire  de  supposer  que  les  filons  sont  la  seule  source 
d'où  provient  l'or  d'alluvion,  car,  comme  dans  le  Colorado,  cette 
Or  dan»  les     source  pcut  daus  ccrtains  cas  se  trouver  dans  quelques-unes  des 

roches  volca-  ,  i  .  •  i         i  i  •  -r» 

niques.  roches  volcaniques  qui  bordent  le  terrain  aurifère. 

En  consultant  un  récent  rapport  du  Prof.  J.  J.  Stevenson,  de 
l'Université  de  New-York,  sur  la  géologie  d'une  partie  du  Colo- 
rado, îe  trouve  ce  qui  suit,  sous  la  rubrique  **  Géologie  économi- 
que des  roches  éruptives,"  qui  peut  avoir  un  intérêt  à  ce  sujet. 
Le  Prof.  Stevenson  dit  : — "  Les  trachytes  plus  anciens  et  plus 
compactes  qui  forment  les  dykes  dans  le  principal  plateau  qui 
sépare  South-Park  et  la  rivière  Bleue,  ont  été  trouvés  aurifères 
par  M.  Alfred  Dubois  chaque  fois  qu'il  les  a  analysés.  La  pro- 
portion d'or  est  trop  faible  pour  en  permettre  l'exploitation,  car 
elle  n'est  ordinairement  guère  plus  qu'une  trace.  Il  en  est  ainsi 
des  quartzites,  tant  siluriennes  que  carbonifères,  dans  le  même 
'  voisinage  ;  mais  les  roches  volcaniques  sont  les  plus  riches.  Ces 
roches  sont  la  source  de  l'or  détaché  dans  plusieurs  grandes  "  bat- 
tures  "  où  l'on  a  fait  des  fouilles.  Sur  la  crique  Tarryall,  dans 
South-Park,  cela  est  plus  spécialement  le  cas,  car  dans  la  passe 
Hamilton,  d'où  descend  le  cours  d'eau,  les  seules  roches  présentes 
sont  des  quartzites  et  des  trachytes,  ces  derniers  prédominant. 
Autrefois,  c'était  là  l'une  des  plus  importantes  mines  de  raA'in,  et 
même  aujourd'hui,  après  avoir  *ité  grossièrement  exploitée  par 
l'ancien  procédé  du  lavage  à  la  main,  elle  donne  encore  au  mineur, 
par  la  méthode  hydraulique,  une  moyenne  de  §4  par  jour  par 
chaque  homme  qui  y  est  employé.  Sur  le  côté  du  plateau  qui  des- 
cend vers  la  rivière  Bleue,  les  placers  sont  encore  riches  et  sont 
exploités  sur  une  très  grande  échelle  par  de  puissantes  compa- 
gnies. "=^ 


Ilapnort  tur  la  Gi'uiugio  d'une  i»arli(!  .lu  Col.  nido,  examiiiéo  cii  1873,  p.  423. 


NOTES  PAR    M.  B.   J.    HARRINGTON.  539 

Lac    Supérieur^   Lac   Huron^  etc, 

1.  Concession  de  Cameron,  baie  de  Batchewana,  lac  Supérieur. 

Galène  grenue  fine  et  grossière  associée  à  du  quartz  et  de  la 
pyrite  de  fer.  Des  essais  de  la  partie  à  gros  grains  ont  donné — 

Argent 15069  oz.  à  la  tonne. 

Le  spécimen  a  été  obtenu  par  M.  Charles  Eobb. 

2.  Baie  du  Brochet,  rive  nord  du  lac  Supérieur.     *'  De  la  prin- 
cipale veine  aurifère  du  cap  Victoria." 

Le  spécimen  a  été  recueilli  par  le  professeur  Bell,  et  se 
composait  de  pyrite  de  fer  pâle  avec  quartz  blanc  translucide. 

Il  contenait — 

Or 0198  oz.  à  la  tonne. 

Argent 5-400 


((  li 


3.  Près  du  lac  aux  Perdrix. 

Le  spécimen  consistait  principalement  en  quartz  blanc 
avec  de  petites  quantités  de  pyrite  de  fer  et  de  cuivre.  Il 
a  été  pris  d'un  filon  que  Ton  dit  avoir  de  cinq  à  sept  pieds 
d'épaisseur.  Des  essais  qui  en  ont  été  faits  il  y  a  plusieurs 
années  ont  donné — 

Or 1-336  oz.  à  la  tonne. 

Argent Point. 

4.  Petite  Rivière  de  la  Baleine,  sur  le  côté  est  de  la  baie 
d'IIudson.  D'une  veine  que  Ton  dit  avoir  été  exploitée  par  la 
compagnie  de  la  Baie  d'Hudson. 

Galène  grossièrement  cristalline,  d'une  couleur  assez  pâle, 
associée  à  une  dolomie  gris-brunâtre,  à  grain  fin.  Le  spécimen 
a  été  obtenu  par  le  professeur  Bell,  et  des  essais  par  la  scorifi- 
cation  ont  donné- 
Argent 5104  oz.  à  la  tonne. 

5.  Mine  Victoria,  à  huit  milles  au  nord  de  la  rivière  des  Jardins 
(près  du  Sault  Sainte-Marie). 

Galène  grossièrement  cristalline,  avec  facettes  courbées, 
associée  à  de  la  blende  de  zinc,  de  la  pyrite  de  cuivre  et  du 
quartz.  La  galène,  après  avoir  été  soigneusement  séparée  des 
autres  minerais,  contenait — 

Argent 168-437  oz.  à  la  tonne. 


540  EXPLOBATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Ce  spécimen  a  été  obtenu  par  M.  Frank  Adams,  qui  a 
accompagné  le  professeur  Bell  dans  son  exploration  de  1876. 
Le  rendement  d'argent  dépasse  de  beaucoup  tout  ce  que  j'ai 
obtenu  d'autres  spécimens  de  la  même  localité,  comme  on  le 
verra  par  les  essais  suivants  : — 

Mine  Victoria,  rivière  des  Jardins  (même  localité  que  No.  5). 

Tin  spécimen  de  surface,  pris  au  puits  occidental,  et  con- 
sistant en  galène  grenue,  avec  quartz,  feldspath  et  un  peu  de 
pyrite  de  cuivre  et  de  fer.    Il  contenait — 

Argent 2*187  oz.  à  la  tonne. 

Ce  spécimen  et  les  deux  suivants  ont  été  récoltés  par  le 
professeur  Bell. 

7.  Mine  Victoria,  rivière  des  Jardins  (même  localité  que  Nos.  5 
et  6),  touchant  à  la  semelle  du  côté  est  du  puits  principal. 

Gralène  grenue  fine  et  grossière,  associée  à  de  la  pyrite  de 
fer  et  du  quartz. 

Argent 12-396  oz.  à  la  tonne. 

8.  Spécimen  étiqueté  "  Mine  de  Colin  Campbell,  E.-N.-E.  du 
Sault  Sainte-Marie,  et  à  douze  milles  à  l'ouest  du  lac  de  l'Echo  ;" 
probablement  la  même  localité  que  Nos.  6,  6  et  7. 

Galène  fine,  grenue,  mélangée  de  pyrite  de  fer. 

Argent 7*291  oz.  à  la  tonne. 

Québec  et  Nouvelle-Ecosse. 

KwaiscTor         1.  Cautou  d'Hatley,  Québec,  lot  14,  rang  6. 
NSiiveiie-  Quartz  ferruffineux  et  chlorite,  contenant — 


Or Trace. 

Argent 2-19  oz.  à  la  tonne. 

2.  Minerai  de  cuivre  imparfaitement  grillé  de  la  mine  de  Suf- 
field,  près  de  Sherbrooke. 

Ce  minerai  a  été  examiné  il  y  a  plusieurs  années,  mais 
les  résultats  n'en  furent  pas  publiés.  Cependant,  on  en 
demande  les  chiffres  si  souvent  que  je  les  donne  ici.  Quoi- 
qu'il eût  été  grillé,  il  contenait  de  nombreuses  masses  de 
blende  de  zinc  non-décomposée.  Des  déterminations  du 
cuivre  et  de  l'argent  ont  donné — 

Cuivre   2-31  pour  cent. 

Argent 10-28  oz.  à  la  tonne. 


NOTES  PAn    M.   B.  J.   HARRINGTOM.  54t 

Des  échantillons  d'une  matière  à  peu  près  semblable, 
provenant  du  même  endroit,  examinés  depuis  par  M. 
Hoffmann,  ne  contenaient  qu'environ  la  moitié  de  cette 
quantité  d'argent,  ou  6104  oz.  à  la  tonne.* 

3.  Canton  de  Portland,  Québec.  (?) 

Quoiqu'il  soit  étiqueté  comme  ceci,  il  n'est  guère  pro- 
bable que  ce  spécimen  soit  jamais  venu  du  canton  de 
Portland,  mais  il  venait  plutôt  du  lac  Supérieur.  Il  a  été 
examiné  pour  M.  Holland,  d'Ottawa,  d'après  vos  instruc- 
tions, et  on  a  trouvé  qu'il  consistait  en  sulfure  d'argent, 
argent  natif,  fine  galène  grenue,  quartz  incolore,  et  dolomie 
blanc-rosàtre.  La  proportion  d'argent  s'élevait  à  pas  moins 
de  4,388-406  oz.  à  la  tonne  de  2,000  Ibs. 

4.  Mine  de  houille  des  Joggins,  Nouvelle-Ecosse. 

Gralène  grossièrement  cristalline,  d'une  couleur  très  pâle, 
et  mélangée  de  carbonate  de  chaux  blanc  et  de  matière  houil- 
leuse  noire.  Le  spécimen  venait  de  M.  A.  J  Hill,  I.  C,  qui 
l'a  trouvé  dans  l'argile  inférieure  de  la  veine  de  Oumberland 
aux  Joggins.  On  dit  que  la  galène  remplit  des  fissures  con- 
cordantes à  la  ligne  d'un  brouillage,  et  vient  en  contact  avec 
la  houille.  Elle  a  été  essayée  pour  l'argent,  mais  n'en  conte- 
nait que  la  plus  faible  trace. 

5.  Cap-Breton. 

Ce  spécimen  a  été  examiné  pourW.  Macdonald,  écr.,  M.P., 
du  Cap-Breton,  mais  il  n'était  pas  étiqueté  lorsqu'on  l'a  reçu, 
en  sorte  que  nous  n'en  connaissons  pas  la  localité  exacte.  Il 
consistait  en  un  mélange  de  galène  et  de  carbonate  de  chaux, 
avec  de  petites  quantités  de  pyrite  de  cuivre  et  de  fer,  mais 
ne  contenait  pas  d'argent.  Deux  autres  spécimens  ont  aussi 
été  examinés  pour  M.  Macdonald  en  1875,  dont  les  localités 
sont  inconnues.  Le  premier  consistait  en  galène,  avec  car- 
bonate de  chaux  et  pyrite  de  cuivre  et  de  fer.  Il  contenait 
62' 25  pour  cent  de  plomb,  mais  seulement  une  faible  trace 
d'argent.  Le  second  spécimen  était  à  peu  près  identique  en 
apparence,  mais  contenait  plus  de  gangue  et  pas  de  pyrite  de 
cuivre.  A  l'essai,  il  a  donné  49*25  pour  cent  de  plomb  et 
une  simple  trace  d'argent. 


•  Rapport  des  Opérations,  1875-76,  p.  476. 


' 


S4î  ÈXPLOhÀtlON  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Pyrite  de  Fer. 

d Jsafnt-  ^^^  Saint- Jérôme,  Québec. — Sous  ce  titre,*  nous  pouvons  signaler  un 
Jôrôrae.  gisement  que  Ton  disait  être  "  riche  en  argent  et  en  cuivre,'*  et  qui 
se  trouve  sur  la  terre  de  Charles  Lafantaisie,  sur  le  lot  163  du 
plan  cadastré  de  la  paroisse  de  Saint-Jérôme.  Il  parait  former  une 
veine  à  ou  près  la  réunion  d'une  lisière  de  quartzite  vitreuse  avec 
une  mince  bande  de  micaschiste,  et  se  compose  principalement 
de  hornblende  ou  pyroxène  et  de  feldspath,  avec  filets,  grappes 
et  quelques  cristaux  de  pyrite  de  fer — le  tout  ayant  une  appa- 
rence excessivement  maigre.  Un  gros  spécimen  a  été  broyé  et  les 
métaux  les  plus  pesants  en  ont  été  séparés  autant  que  possible 
par  le  lavage,  puis  essayés  pour  Tor  et  l'argent,  avec  les  résultats 
suivants  : — 

Or Trace. 

Argent O-OHT.')  oz.  à  la  loiine. 

Un  échantillon  soigneusement  choisi  de  la  pyrite  a  aussi  été 
examiné  pour  le  cuivre,  le  cobalt  et  le  nickel,  et  contenait  : — 

Cuivre 0-03  peur  cei:l. 

Cobalt o:n 

Nickel 010 

Je  dois  dire  que  la  pyrite  ne  constitue  qu'une  petite  partie  de 
la  veine  supposée,  qui  ne  peut  être  considérée  comme  ayant  la 
moindre  valeur  économique.  Les  spécimens  examinés  avaient 
été  pris  à  environ  neuf  pieds  de  la  surface. 

Serpentine,  Rensselaérite,  Calcaire  et  Dolomie. 

Serpentine. 

Lac  aux  Tourtes, — L'existence  de  la  serpentine  au  lac  aux  Tour- 
tes, sur  la  rivière  de  Montréal  (vallée  de  l'Outaouais),  est  décrite 
par  le  professeur  Bell,  dans  son  rapport  de  1875-76.     Il  dit  : — 

**  Le  lac  aux  Tourtes  a  plus  de  cinq  milles  de  longueur.  Sur 
sa  rive  nord-est,  à  un  mille  en  le  remontant,  il  se  trouve  une 
syénite  rouge-grisâtre  à  grain  fin.  A  environ  un  mille  plus  haut, 
du  même  côté  du  lac,  il  y  a  une  falaise  de  diorite  finement  cristal- 
line d'un  gris-verdâtre  pâle,  avec  grains  disséminés  de  pyrite  de 
fer.  Une  petite  île  au  milieu  du  lac  en  face  de  cet  endroit  est 
composée  de  serpentine  d'un  vert  très  foncé,  avec  filets  de  spath 
calcaire  et  de  chry  solithe.   Les  cassures  fraîches  ont  une  apparence 


NOTES   PAR   M.   B.  J.   HARIÏÎNGTON.  543 

Un  peu  panachée,  et  elles  offrent  parfois  des  surfaces  d'un  aspect 
strié  ou  finement  colonnaire  luisant.  La  surface  naturelle  a  un 
caractère  rude  ou  **  bossue,"  et  elle  prend  une  couleur  de  rouille 
sous  l'action  de  la  température.  #  ^^  #  #  Dans  le  demi- 
mille  suivant,  il  y  a  encore  deux  ilôts  au  milieu  du  lac.  La  roche 
de  ces  derniers,  ainsi  que  de  la  rive  sud-oueSt  vis-à-vis,  se  com- 
pose de  serpentine  semblable  et  d'un  vert  plus  clair,  fortement 
mélangée  de  spath  calcaire,  qui  constitue  de  fait,  dans  le  troisième 
îlot,  une  espèce  de  calcaire.  Dans  quelques  parties,  la  serpentine 
est  divisée  en  morceaux  distincts  par  une  épaisse  réticulation  de 
filets  et  de  veines  de  calcaire  cristallin  et  grenu  gris  pâle,  tandis 
que  dans  d'autres  le  spath  est  beaucoup  plus  abondant  que  la 
serpentine  et  laisse  cette  dernière  éparse  dans  la  masse  en  frag- 
ments anguleux." 

On  voit  que  les  caractères  donnés  par  le  professeur  Bell  peuvent 
s'appliquer  presque  mot  pour  mot  à  quelques-unes  des  serpen- 
tines des  cantons  de  l'Est,  que  Ton  sait  contenir  divers  mélanges 
de  carbonates,  passant  çà  et  là  à  des  calcaires  ou  dolomies,  et  qui 
dans  qiielques  cas  ont  une  structure  brecciolaire  comme  la  der- 
nière variété  décrite  dans  l'extrait  ci-dessus.  La  serpentine  du 
lac  aux  Tourtes  ressemble  aussi  à  celles  des  cantons  en  ce  qu'elle 
contient  du  chrome  et  du  nickel.  Un  spécimen  de  la  roche  pro- 
venant de  l'ile  en  {)remier  lieu  mentionnée  a  donné,  à  l'analyse, 
les  résultats  suivants  : — 

Silice 34riî)l  Analyse  delà 

Alumii,,, 2  3.J1  7,,^^rJS^ 

Oxyde  chiomique Û-38'2  Tourtt's. 

(-•xv.le  fcnvux 8-000 

Oxydrî  (il'  inan{^'aiièso  (avoc  uii  pt-u  de  iiickt?!  et  dt»  cobalt).      0-*i-U 

Chaux  3  62.) 

Ma^înésii^ 3*2  "203 

(irains  de  i'cv  cliroini({ue 0  2S() 

Eau  et  acide chroiiii'iue 17-574 

lOOUOO 

Sa  couleur  était  d'un  vert  noirâtre,  bigarré  de  vert-olivp,  sa 
cassure  fraîche  esquilleuse  et  presque  partout  terne,  mais  préoen- 
tant  çà  et  là  quelques  surfaces  luisantes.  Par  endroits,  la  roche 
est  traversée  par  de  petites  veines,  consistant  en  carbonates  de 
chaux,  de  magnésie  et  de  fer.  Dans  l'analyse  qui  précède,  les 
carbonates  n'ont  pas  été  séparés,  mais  un  autre  fragment  de  la 
roche  en  a  donné  à  l'acide  acétique,  à  froid,  21-.^78  pour  cent,  dont 
les  proportions,  calculées  pour  cent  parties,  étaient  comme  suit  : — 

Carbonate  de  cliaux 37-90 

Carbonate  de  magiicï^ie 51*95 

Carboiiatt^  de  fer 10-15 

10000 


544  EXPLORATION   GÉOLOGIQUE   DU   CANAi)A. 

Le  carbonate  de  magnésie  excède  de  beaucoup  ce  qu'il  faudrait 
pour  former  une  dolomie  avec  le  carbonate  de  chaux,  en  sorte 
qu'il  doit  s'y  trouver  de  la  magnésie,  et  la  roche  est  une  ophioHte 
dolothitique  ou  magnésitique, 

Rensselaéritk. 

g^n,^^aérite  Portage-du'Fort, — Un  lit  de  rensselaérite  ou  pyrallolite  a  été 
du-Fort.  récemment  trouvé  par  M.  Vennor  dans  les  roches  laurentiennes 
du  Portage-du-Fort.  Un  spécimen  qu'il  nous  a  donné  pour 
l'analyse  variait  du  blanchâtre  au  gris-verdâtre,  était  compacte  ou 
crypto-cristallin,  légèrement  cireux  et  translucide  sur  les  tranches 
Il  était  presque  complètement  libre  de  minéraux  mélangés,  mais 
contenait  par  places  des  cristaux  d'un  minéral  blanc,  qui  est  pro- 
bablement de  la  trémolite.  L'une  des  surfaces  du  spécimen  était 
usée  par  l'action  de  l'eau,  qui  y  avait  creusé  de  curieuses  rainures 
et  cavités,  et  elle  avait  pris  par  places  une  couleur  rouge- brunâtre 
par  la  peroxydation  du  fer.  Une  portion  de  la  masse,  en  appa- 
rence exempte  de  trémolite,  a  été  choisie  pour  l'analyse.  Sa 
dureté  était  de  2*5,  son  poids  spécifique  2*743,  et  sa  composition 
comme  suit  : — 

Silice 61-33 

Oxvde  ferreux 0-67 

Magnésie 31-78 

Cliaiix trace. 

Eau  (ign) 5.85 

99-G3 

Si  nous  la  regardons  comme  le  produit  de  l'altération  de  la 
hornblende  ou  du  pyroxène,  la  similitude  de  sa  composition  avec 
celle  d'autres  localités  est  très  frappante,  comme  on  le  verra  en 
comparant  les  analyses  suivantes  faites  par  le  Dr.  Hunt  de  spéci- 
mens provenant  de  Grenville  (I)  et  du  lac  Charleston  (II)  : — * 

I.  II. 

Silice  61-60  61-90 

Oxyde  ferreux , 1-53  1-45 

Magnésie.. 31-06  30-42 

Eau 5-60  6-54 


9979       100-31 


•  Géologie  du  Canada,  1863,  p.  497. 


NOTES  PAR    H.   B.   J.   HARRINftfON*.  545 

Calcaires  et  Dolomies. 

Les  analyses  suivantes  ont  été  faites  en  partie  pour  constater 
si  certaines  roches,  dont  la  plupart  sont  employées  à  la  sculpture, 
sont  de  vrais  calcaires  ou  des  dolomies.  Des  échantillons  de  la 
plupart  d'entrés  elles  ont  été  exposés  à  Philadelphie  parmi  les 
pierres  à  bâtir. 

1.  Rivière  de  la  Paix. — Un  calcaire  décrit  dans  votre  rapport  calcaires  do 

^^         la  rlvlôre  de 

de  1875-76,  page  85,  comme  calcaire  carbonifère  impur,  et  conte- la  p»*^- 
nant  des  fossiles  rapportés  par  M.  Whiteaves  au  Monotis  subcir- 
cularis,  G-abb.  Le  spécimen  examiné  était  passablement  terreux, 
d'une  couleur  gris-bleuâtre,  et  contenait  de  nombreux  fragments 
de  Monotis,  Sa  pesanteur  spécifique  était  de  2*67,  et  l'analyse  a 
donné  : — 

Carbonate  de  chaux , 48  47 

Carbonate  de  magnésie 5-85 

Carbonate  de  fer 0*85 

Matière  insoluble 4226 

Matière  carbonifère,  eau  et  perte 2-57 

lOJOO 

Un  autre  spécimen  de  la  rivière  de  la  Paix  était  d'une  couleur 
plus  claire  que  le  dernier,  étant  moins  carbonifère,  mais  aussi  très 
impur,  plus  de  la  moitié  de  son  poids  consistant  en  matière  inso- 
luble.    Les  résultats  de  son  analyse  sont  comme  suit  ; — 

Carbonate  de  chaux 38-98 

Carbonate  de  magnésie 7-59 

Carbonate  de  for 1M4 

Matière  insoluble 51-13 

Matière  carbonifère,  eau  et  perte 116 

101)00 

Je  ne  sais  si  ce  spécimen  provenait  du  même  lit  que  le  dernier 
ou  non.  Cependant,  il  n'en  difière  pas  essentiellement  sous  le 
rapport  de  la  composition. 

2.  Pembroke,  Ont.^  lot  12,  rang  1. — La  formation  Chazy  danscaieairede 
cette  localité  donne  de  bon  calcaire  propre  à  la  construction,  en 

lits  de  trois  à  dix-huit  pouces  d'épaisseur.     L'analyse  d'un  spéci- 
men a  donné  : — 

Carbonate  de  chaux 83  9Ç 

Carbonate  de  magnésie 9-29 

Carbonate  de  fer 0  09 

MaliÎTO  in?(îliiblo OOfi 

10000 
L  L 


t^alcaireet 
dolotnie  de 
McNab. 


Dolomie  de 
(îrliiiKby. 


lonlio  de 
uiidus. 


Vl()  ÈXfLOftATlON    GEOLOGlQt:È   Dt)    CAN'aÔA. 

La  roche  est  d'un  gris-brunâtre  clair,  compacte  et  se  brise  avec 
une  cassure  conchoïde. 

3.  McNab^  Ontario, — La  formation  calcifère  fournit  dans  plu- 
sieurs localités  des  matériaux  propres  aux  tins  de  la  construction, 
et  ils  paraissent  être  très  durables,  quoique  souvent  difficiles  à 
tailler.  Dans  quelques  cas  la  roche  est  un  calcaire,  mais  elle 
paraît  passer,  par  des  gradations  insensibles,  à  une  dolomie,  qui 
est  la  roche  dominante  de  cette  formation.  Un  échantillon  de 
calcaire  provenant  du  voisinage  d'Arnprior,  sur  le  lie  lot  du 
troisième  rang  de  McNab,  contenait  : — 

Carbonalp  do  cliau^ 81.78 

(Carbonate  do  niaf^ni'sit^. , 13-68 

Il  est  compacte  et  gris-brunâtre  foncé  lorsqu'il  est  cassé,  quoi- 
qu'il ait  une  teinte  gris-bleuâtre  assez  prononcée  lorsqu'il  est 
taillé  au  ciseau.  Lorsqu'on  le  polit,  il  montre  des  profils  de  fos- 
siles et  présente  une  surface  pommelée  d'un  gris  foncé,  avec 
plaques  de  gris  plus  pâle  et  de  brun  jaunâtre. 

Un  autre  spécimen  provenant  de  la  même  série  de  lits,  mais 
considérablement  plus  bas  dans  la  formation,  avait  une  couleur 
gris-brunâtre  clair,  et  il  était  parsemé  de  cristaux  épars  de 
carbonate  de  chaux  blanc.  Ainsi  que  le  prouvent  les  détermina- 
tions suivantes,  c'est  une  dolomie  : — 

(^arborialo  d^  ch.iux 53-00 

Cai-l)uiinl«'  d«'  uiagiicsio 43-^8 

Cet  échantillon  provenait  d'une  ancienne  carrière  sur  le  9e  lot 
du  14e  rang  de  McNab. 

4.  Griînshy,  Ontario,  —  Il  y  a  à  G-rimsby,  dans  la  formation  de 
Niagara,  plusieurs  lits  de  dolomie,  dont  l'un  a  trois  pieds  de  puis- 
sance, d'où  l'on  a  tiré  de  la  pierre  à  bâtir.  La  roche  est  cristalline, 
gris-brunâtre,  et  renferme  quelques  fossiles.  Il  y  en  a  qui,  lors- 
qu'elle est  taillée  sur  une  surface  plane,  a  une  apparence  variolée. 
L'analyse  d'un  spécimen  a  donné  ; — 

Corbonalo  d«'  chaux G^  0^ 

Carbonate  de  magnésie 2{)'i8 

Carbonate  do  for MO 

Matière  insoluble 0-50 

100.00 

5.  Dunda^,  Ontario, — Dans  cette  localité,  la  formation  de  Nia- 
gara fournit  aussi  une  dolomie,  dont  un  échantillon  s'est  trouvé 
conienir,  à  l'analyse,  beaucoup  plus  de  carbonate  de  magnésie 


NoTKs  PAU  M.  R.  J.  nAniuN(;roN.  .Vi7 

que  celle  qui  en  avait  OiO.  trouvée  cliiiis  le  spéeimen  provi^naui  cIcî 
la  même  formation  à  Grimsby.  L'analyse  a  donné  : — 

('ai  })'^>n;iU' (lo  chaux  5ISr> 

(iarlioiialr  (U'  inn{2fii'''si«' 'il-Cî.') 

(i.irlional*^  (Iffi-r O^iî 

MiU;i'i*(>  iavihihl.^ 5-SH 

100  00 

Le  spécimen  était  ç^ri^j-brunâtre,  compacte  et  assez  terreux. 

6.  Petit  Métis.  Qtfébec — Interstratifiés  dans  cette  p^rande  série  r»oiomie  du 
de  schistes  et  de  grès  qui  s'étendent  sur  la  rive  sud  du  golfe  Saint- 
Laurent,  il  y  a  de  nombreux  lits  de  calcaire  et  de  dolomie,  cette 
dernière  roche,  cependant,  paraissant  être  la  plus  commune.  On 
les  voit  très  bien  le  long  de  la  côte,  au  Petit-Métis,  et  un  spéci- 
men pris  immédiatement  en  arrière  de  la  maison  de  M.  TuriflF 
contenait: — 

Cnrlxsiintr.' do  rlmux 3r)'iO 

Cnrlinnato  d(ï  mnaïK'si»* '20-40 

(](irl)Oîial<»  (Jo  for k'(u 

Malioro  insoluMt* 3')iO 

î>8  72 

Elle  est  à  j^rain  très  fin  et  se  brise  avec  une  cassure  conchoïde. 
Une  grande  partie  en  esl  traversée  par  de  menues  veines  de  carbo- 
nate de  chaux  blanc.  La  couleur  de  la  dolomie  est  d'un  o-ns-bru- 
natre  clair.  Dans  la  même  série  de  scliistes,  il  v  a  souvent  de  minces 
bandes  de  quartzite.  qui  ressemblent  beauiîoup  aux  dolomies  les 
plus  compactes,  car  elles  sont  à  peu  près  de  la  même  couleur. 
Cependant,  elles  ont  une  appari'nc(»  plus  soyeuse  et  sont,  natu- 
rellement, plus  dures. 

Un  peu  plus  bas  que  l'église,  au  village  de  la  Baie-de-Sable, 
les  schistes  noirs  renferment  souvent  des  bandes,  généralement 
d'un  demi-pouce  à  un  pouce  d'épaisseur,  de  curieux  calcaire 
colonnaire,  dont  les  colonnes  sont  à  anale  droit  de  la  stratifi- 
cation.  Il  n'a  pas  été  analysé,  mais  à  en  juger  par  son  action 
avec  des  acides,  il  ne  paraît  pas  être  dolomitique.  On  trouve  un 
calcaire  semblable  en  beaucoup  d'endroits  plus  bas  sur  le  golfe. 

7.  Fort  Peliy.—YAX  spécimen  de  la  bande   calcarifère  qui  a  étéraimirociu 
atteinte  à  une  profondeur  de  250  pieds  dans  le  forage  pratiqué   "*     '  ^' 
sur  la  rivière,   près^  du  Fort  Pelly,  a  été   examiné   par  M.    F. 
Adams,  dans  le  laboratoire  du  Collège  McCrill,  qui  a  trouvé  qu'il 
ne  contenait  pas  moins  de  9()'ô-^>  pour  cent  de  carbonate  de  chaux. 


CONTRIBUTIONS    CHIMIQUES 


A    LA 


GEOLOGIE  DU  CANADA, 


PAR 


CHRISTIAN    HOFFMANN. 


ADDESSKKS   A 


ALFRED   R.   C.   SELWYN,  Ecr.,  M.  S.  R.,  M.  S.  G., 

DinRCTKlR   DE    LA    r.GMMISSION   Gfcoi.OGiyfE    DU    CANADA. 


—  *»  ■•- 


Objet  do  cette      MONSIEUR, — ^.Pai  Thoniieur  de   vous  soumettre  les  résultats 

étude.  d'une  étude  des  graphites  canadiens,  entreprise  dans  le  but  de 

déterminer  autant  que   possible,  expérimentalement,  la   valeur 

relative  dejs  graphites  du  Canada,  comparés  à  celui  de  Ceylan, 

pour  la  fabrication  des  creusets  de  mine  de  plomb. 

Les  quatre  premières  analyses  données  ici  ont  déjà  été  publiées 
dans  mon  dernier  rapport;  mais  comme  elles  sont  intimement 
reliées  à  quelques-unes  de  celles  que  je  donne  plus  loin,  j'ai  cru 
qu'il  serait  bon  de  les  reproduire  en  même  temps  dans  le  rapport 
actuel. 


M«''thodefi 
employées 
dan»  oette 
6tude. 


Aperçu  de  quelques-unes  des  méthodes  employées 

DANS   cette    étude. 

1.  Détermination  du  poids  spécifique. — Une  quantité  d'eau  suffi- 
sante ayant  été  introduite  dans  le  flacon  de  gravité  pour  immerger 
complètement  le  spécimen  de  graphite  qu'elle  contenait,  le  tout  a 
été  placé  sous  la  cloche  d'une  machine  pneumatique,  et  la 
raréfaction  a  été  faite  graduellement.  Le  fonctionnement  de  la 
machine  a  été  répété  par  intervalles,  jusqu'à  cequ  il  ne  s'échappât 
plus  de  bulles  d'air.  Le  flacon  fut  ensuite  enlevé,  et,  les  ajustements 
nécessaires  ayant  été  faits,  pesé  ;  après  quoi  une  partie  de  l'eau 
ayant  été  retirée,  il  fut  de  nouveau  placé  sous  la  cloche  de  la 
machine  pneumatique,  etc. 

2.  Déterminati{yn  de  la  matière  volatile. — Cette  détermination  a 
a  été  faite  à  la  chaleur  rouge,  en  excluant  soigneusement  l'air 
atmosphérique. 


NOTES   PAR    M.   CHRISTIAN   HOFFMANN.  549 

3.  Détermination  de  la  cendre, — L'incinération  du  graphite  a  été  Méthodes 
faite  dans  un  récipient  de  platine  en  forme  de  nacelle,  introduit  daoicett^* 
dans  un  tube  de  platine,  ce  dernier  étant  chauffé  dans  un  fourneau 

à  gaz,  un  léger  courant  de  gaz  hydrogène  pur,  sec,  passant  dans 
le  tube  durant  Topération. 

4.  Préparation  de  la  cendre  pour  analyse, — Cette  opération  a  été 
faite  de  la  même  manière  que  la  précédente,  sauf  que  Ton  a 
employé  un  récipient  beaucoup  plus  grand,  et  que  le  tube  de  platine 
a  été  remplacé  par  un  tube  de  porcelaine, 

5.  Détermination  de  la  combustibilité  relative  des  graphites, — Les 
procédés  employés  pour  cette  détermination  dépendaient  de  la 
différence  de  la  perte  éprouvée  par  le  spécimen  soumis  à  Tessai, 
comparée  à  celle  éprouvée  par  le  spécimen  de  graphite  de  Ceylan 
employé  comme  type,  en  les  soumettant  à  Tignition  dans  des 
conditions  absolument  identiques. 

En  faisant  le  choix  des  différents  graphites,  nous  nous  sommes 
efforcé  de  les  ramener  au  point  de  concordance  le  plus  rapprocl^é 
possîbte-saus  le  rapport  de  la  proportion  des  cendres,  et  à  cet  effet  . 
nous  avons  toujours  choisi  les  spécimens  les  plus  purs  qu'il  nous 
a  été  possible  de  n^us  procurer.  La  proportion  de  cendre  dans 
les  graphites  employés  dans  ces  expériences  a  été  déterminée'après 
ignition,  et  les  corrections  nécessaires  ont  été  faites  pour  cela  en 
calculant  les  résultats.  Tous  les  échantillons  furent  soumis  à 
Tignition  avant  d'être  employés,  afin  d'en  chasser  la  matière 
volatile,  ce  qui  fait  que  la  perte  éprouvée  par  cette  cause  ne 
pouvait  être  attribuée  à  la  perte  par  le  carbone.  Le  graphite  a 
toujours  été  réduit  au  même  état  de  division  mécanique.  Des 
poids  égaux  du  graphite  type  et  de  celui  soumis  à  l'essai  ont  été 
pris  dans  chaque  cas,  et  nous  avons  eu  le  soin  de  veiller  à  ce  que 
tous  deux  présentassent  des  surfaces  égales,  soit  qu'ils  fussent 
employés  sous  forme  de  poudre  ou  comprimés  sous  forme  cylin- 
drique. Quoique  la  température,  de  même  que  la  force  du  courant 
d'oxygène,  fussent  uniformément  maintenues  dans  tous  le  cours 
des  expériences,  cependant,  nous  ne  nous  sommes  pas  reposé  sur 
cela,  mais  le  spécimen  soumis  à  l'essai  a  invariablement  été  accom- 
pagné d'un  spécimen  du  graphite  employé  comme  type. 

A.  L'appareil.  —  Cet  appareil  consistait  en  un  récipient  ou 
vaisseau  de  platine  ayant  la  forme  d'une  nacelle,  divisé  longitu- 
dinalement  en  deux  compartiments  égaux  par  une  lame  de  platine 
soudée  au  centre.  Le  contour  du  récipient  s'adaptait  parfaitement 
à  celui  de  l'intérieur  du  tube  de  porceleine  dans  lequel  il  était 
placé,  en  sorte  qu'il  y  avait  adhérence  assez  étroite  des  côtés  et 


550 


EXPLORATION    (lEOLOr/IorE    DTI    CANADA. 


M<^thode.s 
t'mploy<'*es 
diins  fut  te 
étude. 


du  fond  du  récipient  avec  le  tube.     Le  tube  de  porcelaine  a  été 
chauffé  dans  un  fourneau  à  gaz. 

B.  Préjiaration  du  graphite. —  Tous  les  échantillons  de  graphite 
ont  été  réduits  à  un  égal  degré  de  finesse.  Pour  arriver  à  la  plus 
grande  uniformité  possible  sous  ce  rapport,  la  poudre  a  été  passée 
à  travers  un  tamis  de  soixante  trous  par  pouce  linéaire,  puis 
la  poudre  tamisée  fut  ensuite  passée  dans  un  autre  tamis  de  soixante- 
six  trous  au  pouce,  la  partie  restant  sur  ce  dernier  étant  employée 
pour  les  expériences  suivantes. 

C.  Manière  de  conduire  les  expériences. — Méthode  I. — Le  graphite 
employé  était  en  poudre  ;  tous  les  échantillons  furent  soumis  à 
une  forte  ignition  avant  leur  emploi.  Après  avoir  noté  le  poids 
du  récipient  en  platine,  une  portion  du  graphite  servant  de  type 
fut  introduite  dans  le  compartiment  gauche,  et  le  récipient  pesé, 
après  quoi  une  égale  quantité  du  graphite  soumis  à  l'essai  fut 
pesée  dans  le  compartiment  de  droite.  Les  échantillons  ayant  été 
soigneusement  manipulés  de  manière  à  présenter,  autant  que 
possible,  des  surfaces  égales,  le  récipient  fut  introduit  dans  le  tube 
de  porcelaine  soumis  à  une  forte  ignition,  à  travers  lequel  on  fit 
alors  passer  un  doux  courant  de  gaz  hydrogène  pur  et  sec.  Après 
y  avoir  été  laissé  pendant  un  temps  suffisamment  long  pour  brûler 
environ  la  moitié  de  l'un  ou  l'autre  des  spécimens,  le  récipient 
fut  retiré  et  pesé.  Son  poids,  déduit  de  celui  du  récipient  avant 
son  insertion  dans  le  tube,  donna  la  perte  totale.  Le  graphite 
restant  dans  le  compartiment  de  droite  ayant  été  soigneusement 
enlevé,  le  récipient  fut  de  nouveau  pesé  ;  ce  poids,  soustrait  du  poids 
du  récipient  ax)rès  que  le  graphite  eût  été  déposé  dans  le  compar- 
timent de  gauche,  donna  la  perte  de  l'échantillon  qu'il  contenait, 
laquelle,  déduite  de  la  perte  totale,  donna  par  différence  la  perte 
éprouvée  par  l'échantillon  contenu  dans  le  compartiment  de 
droite.  En  faisant  l'expérience  de  vérification,  la  position  des 
échantillons  fut  renversée,  c'est-à-dire,  le  graphite  employé  comme 
type  fut,  cette  fois,  placé  daiis  le  compartiment  de  droite,  tandis 
que  celui  soumis  à  l'essai  le  fut  dans  le  compartiment  de  gauche. 
Par  ce  moyen,  aussi,  la  perte  par  différence  retombait  alternati- 
vement sur  le  spécimen  type  et  sur  celui  soumis  à  l'essai. 

Méthode  IL — Le  graphite  était  sous  forme  de  cylindres.  Les 
différents  échantillons  ayant  été  soumis  à  une  forte  ignition, 
furent  comprimés  dans  un  moule  d'acier  sous  forme  cylindrique 
comi)acte.  En  préparant  les  cylindres,  nous  avons  cherché,  autant 
que  possible,  à  employer  la  même  pression  dans  tous  les  cas. 
Cependant,  comme  il  i)Ouvait  y  avoir  une  légère  variation  sous  ce 


NOTES    PA'Î    M.   CHKISTIAN    HOFFMANN.  531 

rapport,  nous  prîmes  de  plus  la  précaution  de  peser  d'égales  Méthodes 
quantités  des  différents  graphites,  et  de  les  comprimer  en  cylindres  dans  cette 
d'égales  longueur.  Les  cylindres,  qui  pesaient,  aussi  près  que 
possible,  deux  grammes  chaque,  avaient  vingt-six  millimètres  de 
longueur  et  sept  millimètres  de  diamètre.  Ils  avaient*  une  belle 
surface  polie  et  vitreuse  et  étaient  parfaitement  fermes.  L'expé- 
rience fut  conduite  exactement  comme  celle  décrite  sous  la 
méthode  I.  Un  cylindre  de  graphite  type  accompagnait  invaria- 
blement un  cylindre  du  spécimen  soumis  à  l'essai,  étant  déposés 
l'un  à  côté  de  l'autre — un  dans  chaque  compartiment. 

GrBAPHITE   CANADIEN— GrRAPHITE  DISSÉMINÉ. 

1.  Graphite  disséminé. 
Tiré   du   vin^t-huitième   lot   du   sixième   rancr  du  canton   de  A^a^^**» ^f* 

°  ^  "graphite 

Buckingham.  Appartenant  à  la  Compagnie  des  Mines  de  Plom-  je^Ruckin '- 
bagine  de  Montréal.  G-isement  excessivement  important.  L'é-*^^"** 
chantillon  examiné  était  regardé  comme  une  bonne  moyenne  de 
l'un  des  lits  les  plus  considérables  et  des  mieux  exploités  de  gra- 
l>hite  disséminé  de  toute  cette  section.  Le  lit  a  une  moyenne  de 
huit  pieds  et  traverse  tout  ce  lot  et  entre  dans  le  vingt-septième 
du  septième  rang  (appartenant  à  la  Compagnie  des  Mines  de 
Buckingham). — Autorité,  M.  H.  Gr.  Vennor. 

Le  graphite,  qui  se  trouve  en  paillettes,  est  si  abondamment  et 
si  également  distribué  dans  la  roche  qu'il  en  masque  presque 
complètement  la  nature.  Le  minéral  contient  un  peu  de  chaux 
carbonatée  (cafcite)  ;  la  présence  d'une  petite  quantité  de  pyrrho- 
tite  ou  de  pyrite  magnétique  a  aussi  été  établie.  La  roche  pulvé- 
risée est  attaquée  par  l'acide  hydrochlorique  ;  cet  acide,  avec 
l'aide  de  la  chaleur,  en  a  dissout  17*539  pour  cent;  la  solution 
contenait  : — 


Silice très  petite  quantité. 

Alumine •*    forte        " 

Fer assez  forte    ** 

Manganèse petite  '* 

La  roche  contient  : — 


Chaux. forte  quantité. 

Magnésirf i)etite      •' 

Cobalt trace 

Alcalis pas  cherchés. 


Graphite 27  518 

Matière  rocheuse,  soluble  dans  l'acide  hydrochlo- 
rique    17  539 

Matière  rocheuse,  insoluble  dans  l'acide  hydro- 
chlorique   54  8î)9 

Kau  hygroscopique , , 0044 

1 00000 


552  EXFLOHATION  CÉOLOlilOUB    DU    CANADA. 

2.  Graphite  disséminé. 

Provenant  dn  vingt-deuxième  lot  du  sixième  rang  du  canton  de 
Buckingham.  Appartenant  à  la  Compagnie  des  Mines  de 
Buckingbam.  Plusieurs  lits  importants  de  graphite  disséminé 
existent  vers  le  front  de  ce  lot.  Ils  n'ont  pas  encore  été  mis  à 
découvert,  L'éohantillon  examiné  était  considéré  comme  étant 
une  bonne  moyenne  de  l'un  des  lits  les  plus  importfints, — Autorité, 
M.  H,  G.  Vennor. 

Le  graphite,  qui  se  trouve  en  paillettes,  est  également  distribué 
dans  la  roche  ;  cette  dernière  était  très  décomposée  et  colorée 
jaune-brunâtre  à  brun-rougeâtre  par  la  présence  de  l'hydrate 
ferrique.  La  roche  ne  contenait  pas  de  chaux  carbonatée  ;  cepen- 
dant, il  s'y  trouvait  une  petite  quantité  de  pyrrhotite.  L'acide 
hydrochlorique,  avec  l'aide  de  la  chaleur,  a  dissout  19467  pour 
cent  de  la  roche  pulvérisée  ;  la  solution  contenait  : — 

Silice très  petite  qunnlité.     1    Cliaux forle  quanlilô. 

Alumine forte  "  Magnésie •' 

For "  "  Cotiait trace. 

Manganèse petite  "  I   Alcalis pas  cherchés. 

La  roche  contient  ; 

Graiihito !*!  385 

Matière  rocheuse,  soluble  dans   l'acide  hydiftchlo- 

rique 19'467 

Matière  rocheuse,  insoluhle  dans  l'acide  hydro- 
chlorique  _  56-408 

Eau  liygroscopique l-TiO 

tOO'OOO 


NOTES   PAU    U.   CHRISTUN 

Silii'n  tr&s  petite  quantité.  |   Chaux Tarte  quantité.  Ai 

Alumine '■     lorta  "  Magnésie médiocre    "  j',* 

K«r forte  '•  Cobalt Iraoe.  de 

SlanganÈso petite  "  I    Alcalis pas  cherchés.  he 

La  roche  contient  : — 

Graphite 23  lUS 

Matière  rocheuse,  suluble  dans  l'aciiio  hyilroclilo- 

rique 21-285 

Uatitre  rocheuse,  insoluble  dans  l'acide  liydro- 

chloriqne 53-741 

Eau  bygruscopique 1170 

lOOOOO 

4.   Graphite  disséminé. 

Provenaiit  du  vingt-troisième  lot  du  sixième  rang  du  canton  de 
Buckingham.  Appartenant  à  la  Compagnie  des  Mines  de 
Buckingbam. 

Ce  dépôt  a  été  suivi  jusque  dans  le  septième  rang.  Il  paraîtrait 
être  un  lit  dont  la  position  est  concordante  àla  stratification  des 
lits  de  graphite  disséminé,  et  qui  se  relie  avec  les  véritables 
veines  de  fissure  qui  traversent  ces  lits.  La  roche  se  compose  de 
quartz  et  d'un  feldspath,  et  elle  est  traversée  par  des  couches 
lenticulaires,  plus  ou  moins  détachées,  de  graphite  fibreux  et 
tordu  ;  ces  couches,  qui  varient  beaucoup  en  épaisseur,  peuvent 
peut-être  justement  être  regardées  comme  des  veines  interstrati- 
fiées. Jusqu'ici,  le  terrain  n'a  été  que  découvert,  mais  on  consi- 
dère comme  probable  que  la  roche,  sur  un  mesurage  transversal 
de  quinze  à  vingt  pieds,  rapporterait  beaucoup.  Le  spécimen 
examiné  était  considéré  comme  une  bonne  moyenne, — Autorité) 
M.  H.  G.  Vennor. 

La  roche  ne  contenait  pas  de  chaux  carbonatée  ;  cependant,  on 
a  constaté  la  présence  d'une  petite  quaniité  de  pyrrhotite.  Le 
minéral  pulvérisé  n'était  que  très  légèrement  attaqué  par  l'acide 
hydrochlorique,  car  cet  acide,  avec  l'aide  de  la  chaleur,  n'en  a 
dissout  que  2475  pour  cent.     La  solution  contenait: — 

Chaux petite  quantité. 

Magnésie "  " 

rer "  ■■  i    Cohalt trace. 

Manganèse tris  petite  quantité   I    Alcalis pas  cherchés. 

La  roche  contient  : — 

Graphite 30-516 

M uiiûre  rocheuse,  solublodans  l'acide  hydrochlo- 
rique    2-175 

Matière  roohuuse,  insolublo  dans  l'acido  liydro- 

rliliirlqne C6-R74 

Eau  hygroBcopique ■ O-U:, 


EXPLORATION    GKOLOftlQUE    DU   CANADA. 


Mode  cl'ex- 
t rat* t ion  du 
gr>aphite  du 
"graphite 
disséminé." 


Ci-suit  un  court  aperçu  du  procédé  jusqu'ici  employé  dans  la 
séparation  du  graphite  de  la  matière  dans  laquelle  il  est  dissé- 
miné. C'est  celui  qui  a  été  adopté  aux  usines  de  la  Compagnie 
de  Plombagine  de  Lochaber,  et  plus  récemment  aux  usines  de  la 
Compagnie  de  Plombagine  du  Canada.  Les  quelques  renseigne- 
ments que  j'ai  pu  obtenir  à  ce  sujet  ne  diJBerent  que  peu  de  la 
description  du  procédé  donnée  par  Sir  W.  E.  Logan.*  L'on  verra 
que  sa  préparation  est  entièrement  basée  sur  des  principes  méca- 
niques. 

L'usine  comprend  un  moulin  à  bocarder,  des  caisses  circulaires 
à  laver,  des  bassins  de  dépôt,  etc.,  etc.  Le  minerai  est  broy  éfin 
dans  l'eau,  puis  jeté  dans  les  caisses  à  laver,  où  le  graphite  et  la 
matière  rocheuse  qui  y  est  associée  sont  séparés  suivant  leur  pe- 
santeur spécifique.  Le  premier,  étant  le  plus  léger,  atteint  gra- 
duellement l'anneau  extérieur,  tandis  que  la  dernière,  étant  plus 
lourde,  reste  au  centre.  Le  graphite  est  ensuite  chargé  dans  un 
fourneau  à  réverbère,  après  quoi  il  est  passé  au  tamis,  dont  le 
tissus  est  plus  ou  moins  fin,  suivant  la  grosseur  des  grains  que 
l'on  veut  obtenir  pour  chaque  qualité. 


Analyses  de 
"  graphite 
prépare." 


Graphite  Canadien — Graphite  préparé] 

Les  sept  échantillons  qui  suivent  de  "  graphite  préparé  "  on 
été  reçus  de  l'usine  de  la  Compagnie  de  Plombagine  du  Canada, 
dans  le  but  spécial  de  les  examiner.  La  matière  d'où  ils  ont  été 
tirés  a  été  prise  d'un  lit  de  "  graphite  disséminé  "  qui  se  trouve 
sur  le  vingtième  lot  du  huitième  rang  de  Buckingham.  Les  résul- 
tats de  l'analyse  de  ce  que  Ton  regardait  comme  un  bon  échan- 
tillon moyen  de  ce  lit  sont  donnés  dans  l'analyse  3.  La  qualité 
**  A  0  "  était  sous  forme  de  poudre  impalpable,  et  ensuite  les 
paillettes  augmentaient  en  grosseur  jusqu'à  la  qualité  "  A  6,"  qui 
était  la  plus  grossière. 

5.  Graphite  préparé. 

Qualité  "  A  0." — Destination  :  électrotypie,  crayons. 
Après  dessiccation  à  100^  C,  ce  spécimen  contenait  :— 

Gendre  pour  cent 17-682 

La  couleur  de  la  cendre  était  d'un  rouge-brunâtre  clair  ;    une 


•  Uai)jiorts  de  la  Goramissiori  Géologique,  18C3-CG,  jmgc  22. 


NOTES   PAR    M.    CnRISTlAN    HOFFMANN.  555 

partie  placée  sur  du  papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  Analyses  de 
réaction  alcaline.  préparé." 

L'acide  hydrochlorique  a  dissout  de  ce  graphite  une  quantité 
considérable  de  fer,  d'alumine,  de  chaux  et  de  magnésie,  surtout 
du  premier;  les  autres  constituants  n*ont  pas  été  cherchés.  Ce 
graphite  contient  de  la  chaux  carbonatée. 

6.  Graphite  préparé. 

Qualité  '*  A  1". —  Destination:  lubrifiant,  crayons,  pianos. 
Après  dessication  à  100^  C,  ce  spécimen  contenait  : — 

Gendre  pour  cent 5143 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  ;  une  partie  placée  sur 
du  papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  réaction  alcaline. 
La  cendre  contenait  un  peu  de  mica. 

L'acide  hydrochlorique  a  dissout  de  ce  graphite  une  quantité 
considérable  de  fer,  d'alumine,  de  chaux  et  de  magnésie,  surtout 
du  premier  :  les  autres  constituants  n'ont  pas  été  cherchés.  Ce 
graphite  contient  de  la  chaux  carbonatée. 

7.  Graphite  préparé. 

Qualité  ''  A  2." — Destination  :  lubrifiant,  crayons,  peintures, 
poudre,  plomb  à  tirer. 

Après  dessiccation  à  100^  C,  ce  spécimen  contenait  : — 

Condro  pour  cont !0-737 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  ;  une  partie  placée  sur 
du  papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  réaction  alcaline. 
La  cendre  contenait  du  mica. 

L'acide  hydrochlorique  a  dissout  de  ce  graphite  une  quantité 
considérable  de  fer,  d'alumine,  de  chaux  et  de  magnésie,  surtout 
du  premier  ;  les  autres  constituants  n'ont  pas  été  cherchés.  Ce 
graphite  contient  de  la  chaux  carbonatée. 

8.  Graphite  préparé. 

Qualité  "A  3." — Destination:  creusets,  lubrifiant. 
Après  dessiccation  à  100°  C,  ce  spécimen  contenait  : — 

Cendre  pour  cont 7-G'i5 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeatre  ;  une  partie  placée  sur 


556  EXPLORATION    GÉOLOGIQUE   DU   CANADA. 

Analyses  do    du  papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  réaction  alcaline. 

pSparô."       La  cendre  contenait  du  mica. 

L'acide  hydrochlorique  a  dissout  de  ce  graphite  une  quantité 
considérable  de  fer,  d'alumine,  de  chaux  et  de  magnésie,  surtout 
du  premier  ;  les  autres  constituants  n'ont  pas  été  cherchés.  Ce 
graphite  contient  de  la  chaux  carbonatée. 

9.  Graphite  préparé. 

Qualité  "  A  4." — Destination  :  creusets,  lubrifiant. 
Après  dessiccation  à  100^  C,  ce  spécimen  contenait  : — 

Gendre  pour  cent 5.61)6 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  ;  une  partie  placée  sur  du 
papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  réaction  cristaline. 
La  cendre  contenait  du  mica. 

L'acide  hydrochlorique  a  dissout  de  ce  graphite  une  quantité 
considérable  de  fer,  d'alumine,  de  chaux  et  de  magnésie,  surtout 
du  premier  ;  les  autres  constituants  n'ont  pas  été  cherchés.  Ce 
graphite  contient  de  la  chaux  carbonatée. 

10.  Graphite  préparé. 

Qualité  "A  5." — Destination:  creusets,  lubrifiant. 
Après  dessication  à  lOO*^  C,  ce  spécimen  contenait: — 

Cendre  pour  cent 4-407 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  ;  une  partie  placée  sur  du 
papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  réaction  alcaline. 
La  cendre  contenait  du  mica. 

L'acide  hydrochlorique  a  dissout  de  ce  graphite  une  quantité 
considérable  de  fer,  d'alumine,  de  chaux  et  de  magnésie,  surtout 
du  premier;  les  autres  constituants  n'ont  pas  été  cherchés.  Ce 
grai^hite  contient  de  la  chaux  carbonatée. 

11.  Graphite  préparé . 

Qualité  "  A  6." — Destination  :  creusets,  lubrifiant. 
Après  dessiccation  à  100°  C,  ce  spécimen  contenait  : — 

Cendre  pour  cent 3-638 

f 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  ;  une  partie  placée  sur  du 
papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  réaction  alcaline. 
La  cendre  contenait    du  mica. 


NOTES   PAR    M.   CHRISTFAN   HOFFMANN, 


557 


L'acide  hydrochlorique  a  dissout  de  ce  graphite  une  quantité  Anaiyses^de 
considérable  de  fer,  d'alumine,  de  chaux  et  de  magnésie,  surtout  pr<:*paré." 
du  premier  ;  les  autres  constituants  n'ont  pas  été  cherchés.     Ce 
graphite  contient  de  la  chaux  carbonatée. 

12.  Graphite  préparé. 

Cet  échantillon  a  aussi  été  reçu  de  l'usine  de  la  Compagnie  de 
Plombagine  du  Canada. 

La  qualité  n'est  pas  mentionnée.  Il  a  été  préparé  avec  la 
matière  du  même  lit  de  "  graphite  disséminé"  que  les  échantillons 
précédents.  Les  résultats  de  l'analyse  sont  donnés,  non  pas  dans 
le  but  de  montrer  son  degré  de  pureté,  mais  pour  faire  voir  les 
bons  résultats  de  l'emploi  de  l'acide  hydrochlorique  dans  la  der- 
nière phase  de  la  préparation  de  ces  "  graphites  préparés." 

Après  dessiccation  à  100^  C,  ce  spécimen  contenait  : 

Cendre  pour  cent 13*152 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  clair.  Une  partie  placée 
sur  du  papier  curcuma  humide  manifestait  une  réaction  alcaline. 
La  cendre  contenait  du  mica. 

Une  portion  de  ce  graphite  a  été  macérée  avec  de  l'acide 
hydrochlorique,  qui  en  a  enlevé  une  quantité  considérable  de  fer, 
d'alumine,  de  chaux  et  de  magnésie,  un  peu  de  silice,  et  des  traces 
de  manganèse.     Les  autres  constituants  n'ont  pas  été  cherchés. 

Le  résidu  du  graphite  ayant  été  soigneusement  lavé  et  séché 
à  100*=^  C,  contenait  :— 

Condro  pour  cent 6.G90 

Couleur  de  la  cendre,  blanche,  avec  une  faible  teinte  rougeâtre. 
Elle  contenait  du  mica. 

Une  analyse  de  cette  cendre  a  donné  79*972  pour  cent  de  silice. 
Les  constituants  de  la  portion  restante,  dont  les  principaux 
paraissaient  être  de  l'alumine,  de  la  chaux  et  de  la  magnésie, 
n'ont  pas  été  estimés. 

Tous  les  échantill(»ns  précédents  de  "  graphite  préparé"  conte- purifleation 
naient  plus  ou  moins  de  carbonate  de  chaux  et  d'oxyde  de  fer,  Su  "^graphite 
dont  la  présence,  dans  les  graphites  destinés  à  la  fabrication  des 
creusets,  est  très  nuisible.  Or,  non-seulement  peut-on  facilement 
les  enlever  en  faisant  macérer  le  graphite  dans  l'acide  hydrochlo- 
rique, mais,  comme  on  le  verra,  il  en  est  ainsi  des  autres  consti- 
tuants de  la  matière  minérale  étrangère,  en  sorte  que — en  prenant 
cet   exemple  particulier — le  graphite  qui,  avant   le  traitement, 


5'>^  EXPLORATION    GÉoLOCilQUE    DU    GANaDA. 

contenait  13*  15  pour  cent  de  cendre,  n'en  contenait  plus,  après  ]»» 
traitement,  que  609  pour  cent,  ce  qui  fait  une  différence  de  640 
pour  cent.  De  plus,  la  nature  de  la  cendre  du  graphite  qui  avait 
subi  un  traitement  par  l'acide  hydrochlorique,  se  composant  en 
grande  partie  de  silice, — c'est-à-dire  sur  les  669  pour  cent  de 
cendrp,  5-35  consistaient  en  silice,  la  balance  de  l'34  étant  composée 
d'alumine,  de  chaux,  de  magnésie,  etc., — était  telle  que  nous 
sommes  justifiable  de  supposer  qu'elle  ne  pouvait  aucunement 
nuire  à  l'emploi  du  graphite  épuré  pour  la  fabrication  des  creusets. 
Les  deux  échantillons  suivants  de  "  graphite  préparé"  ont  été 
fournis  par  la  Compagnie  de  Plombagine  du  Canada,  aujourd'hui 
la  Compagnie  de  Plombagine  de  Montréal.  La  matière  sur 
laquelle  on  a  opéré  avait  été  prise  d'un  lit  de  "  graphite  dissé- 
miné" qui  se  trouve  sur  le  vingt-huitième  lot  du  sixième  rang  de 
Buckingham.  Les  résultats  de  l'analyse  de  ce  que  l'on  regardait 
comme  un  bon  échantillon  moyen  de    ce  lit,  est  donnée   dans 

l'analyse  1. 

18.  Graphite  préparé. 

Analyses  de        Echatillou   1.     Sous   formc   de    poudre    presque   impalpable, 
prôparô."       Destination  :  électrotypie,  crayons. 

Après  dessiccation  à  100^  C,  ce  spécimen  contenait  : — 

Condre  pour  cent 5-374 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre,  presque  rouge-brique  : 
une  partie  placée  sur  du  pa;>ier  de  curcuma  humide  manifestait 
une  réaction  alcaline. 

Une  portion  de  ce  gra[»hite  a  été  macérée  dans  l'acide  hydro- 
'  chlorique,  qui  en  a  dissout  une  quantité  considérable  de  fer,  d'alu- 
mine et  de  chaux,  et  un  J'jcu  de  magnésie  ;  les  autres  constituants 
n'ont  pas  été  cherchés.  Ce  graphite  contenait  de  la  chaux  carbo- 
natée. 

Le  résidu  du  graphite  ayant  été  soigneusement  lavé  et  séché  à 
100^  C,  contenait:— 

Condro  pour  cont 2  542 

Couleur  delà  cendre,  blanche,  avec  une  faible  teinte  rongea  tre. 

14.  Graphite  préparé. 

Echantillon  2.  Sous  forme  de  fines  écailles.  La  qualité  n'est 
pas  mentionnée.  Après  dessication  à  100^  C,  cet  échantillon 
contenait: — 

Oudn' pour  r<'iit Il)  3U4 


KOTES   PAR    M.   CHftiSTUN    HOt^FMAN^.  '>^^' 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  clair;  une  partie  placée  An^ysed^ 
Bur  du  papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  faible  réaction  prépare." 
alcaline.     La  cendre  contenait  du  mica. 

Une  portion  de  ce  graphite  a  été  macérée  dans  de  Tacide 
hydrochlorique,  qui  en  a  enlevé  une  quantité  considérable  de  fer 
et  d'alumine,  de  petites  quantités  de  chaux  et  de  magnésie,  une 
petite  quantité  de  silice  et  une  trace  de  manganèse  ;  les  autres 
constituants  n'ont  pas  été  cherchés.  Ce  graphite  contenait  une 
petite  quantité  de  chaux  carbonatée. 

Le  résidu  du  graphite  ayant  été  soigneusement  lavé  et  séché  à 
100°  C,  contenait  :— 

Ccn'Ire  pour  cent 5-958 

Cette  cendre,  qui  était  blanche,  avait  une  très  faible  teinte  rou- 
geâtre  et  contenait  du  mica,  a  donné  à  l'analyse  74  007  pour  cent 
de  silice  ;  l'alumine,  la  chaux  et  la  magnésie,  qui  paraissaient  être 
les  plus  nombreux  constituants  du  reste  de  la  cendre,  n'ont  pas 
été  estimés. 

Les  résultats  de  cette  analyse  ne  sont  donnés  que  pour  mieux 
démontrer  les  avantages  qui  résultent  du  traitement  par  l'acide 
hydrochlorique  de  ces  "  graphites  préparés,"  comme  nous  en 
avons  déjà  donné  des  exemples  par  les  analyses  12  et  13.  Les 
observations  faites  dans  le  dernier  alinéa  qui  suit  la  première  de 
ces  analyses,  s'appliquent  également — sauf  les  chiffres  précis — 
non-seulement  ici  et  lorsque  les  chiffres  à  substituer  à  ceux-là 
sont  donnés,  mais  à  tous  les  "  graphites  préparés  "  obtenus  parle 
procédé  actuel  de  l'un  ou  l'autre  des  deux  lits  de  **  graphite  dis- 
séminé "  dont  les  échantillons  précédents  ont  été  apprêtés. 

Graphite  Canadien— G-raphite  de  veine. 

15.  Graphite  de  veine,  var,  feuilletée. 

D'une  veine  courant  à  travers  les  lots  21  et  22  du  septième  rang  AnaiyscR  de 

j      T»       1  •        1  Kraphltfc  de 

de  iiuckmgham.  veine  de 

La  structure  de  ce  graphite  était  massive,  dense,  composée  de 
lamelles  larges  et  épaisses.  Couleur,  gris  d'acier  foncé.  Lustre 
métallique.  Pesanteur  spécifique,  2*2689  (contenant  0147  pour 
cent  de  cendre).  Chauffé  dans  un  tube  clos,  il  a  rendu  un  peu 
d'eau,  mais  pas  plus  qu'il  n'en  fallait  pour  former  une  pellicule. 

Le  spécimen  contenait,  çà  et  là,  de  minces  veines  de  matière 
minérale  étrangère  ;  à  part  cela,  il  paraissait  être  très  exempt  d'un 
pareil  mélange.     La  proportion  moyenne  de  la  cendre,  dans  un 


560  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Analyses  de   échantillon  moycn  d'un  spécimen  pesant  près  d'un  kilogramme 
I  ?efnede         (en  reietaut    les  parties  qui  contenaient  les  veines  de  matière 

!  mmérale  étrangère),  se  trouvait  être  de  0-195  pour  cent. 

!  La  matière  employée  pour  l'analyse  fut  soigneusement  choisie; 

sa  composition  était  comme  suit  : — 

:  Carbone  99-675 

i  Cendre 0.147 

Matière  volatile 0178 

lOOCO 

Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  clair. 

COMPOSITION   DE   LA   CEiNDRE   POUR   CENT. 

'                                                              Silice 56  080 

Alumine 11120 

Sesquioxyde  de  fer 13-270 

I                                                            Sesquioxyde  de  manganèse 0-352 

Chaux 6-800 

[                                                            Magnésie  6-739 

i                                                           Potasse 2197 

\                                                            Soude 2-827 

■                                                              Protoxyde  de  cuivre 0-GGO 

>                                                             Protoxyde  de  nickel 0-483 

Protoscsquioxyde  de  cobalt 0-326 

100-854 

r 

Pour  expliquer  la  présence  du  nickel  et  du  cobalt  dans  la  cendre 
de  ce  graphite,  il  faut  dire  que  le  Dr.  Hunt  a  trouvé  que  la  pyrite 
des  veines  des  roches  laurentiennes  contenait  de  temps  à  autre 
du  nickel  et  du  cobalt,  parfois  en  fortes  proportions  ;  dans  le  cas 
actuel,  cependant,  il  est  plus  probable  que  leur  présence  peut  être 
attribuées  à  la  pyrrhotite,  qui  est  aussi  un  minéral  nickellifère  et 
cobaltifère,  et  dont  la  présence  a  été  constatée  dans  les  lits  de 
graphite  disséminé  (analyses  1,  2,  3  et  4,)  qui  existent  dans  la 
même  localité.  Quant  à  la  présence  du  cuivre,  M.  H.  Gr.  Veniior 
me  dit  qu'il  a  plus  d'une  fois  observé  de  petites  écailles  et  grains 
de  chalcopyrite  dans  la  gangue  quartzo-feldspathique  des  veines 
de  graphite. 

16.  Graphite  de  veine,  var,  colonnaire. 

Du  27e  lot  du  sixième  rang  de  Buckingham. 

On  dit  que  ce  spécimen  se  trouvait  vers  le  centre  de  la  veine  : 
il  avait  une  forme  lenticulaire  et  contenait  un  noyau  d'une  forme 
correspondante,  consistant  en  orthoclase  et  en  chaux  carbonatée, 
avec  de  très  petites  quantités  de  quartz  ;  la  composition  du 
feldspath  est  donnée  dans  l'analyse  25. 


NOTES   PAR    M.   CHRISTIAN   HOFFMANN.  561 

Structure  du  graphite,  compacte,  colonnaire  ;  les  colonnes  soiit  Analyses  de 
«■énéralement  droites,  et  à  angle  droit  de  la  surface  sur  laquelle  veine  de 

*-^  /  C3  :i.  Buckinghom. 

elles  reposent  ;  dans  quelques  cas,  cependant,  elles  sont  recourbées, 
comme  par  suite  d'une  pression.  Le  graphite  se  brise  aisément 
dans  la  direction  de  la  structure  en  agglomérations  plus  ou  moins 
anguleuses,  chaque  agrégation  étant  formée  de  minces  feuillets 
étroits  d'une  largeur  très  uniforme.  La  longueur  des  colonnes 
vaiiait  dans  dififérents  spécimens  d'environ  un  centimètre  et  demi 
à  huit  centimètres. ,  Dans  ce  spécimen,  la  matière  minérale 
étrangère  était  fort  également  distribuée  dans  la  structure  et 
formait  une  pellicule  sur  le  graphite,  en  sorte  qu'à  l'incinération 
le  résidu  de  cendre  formait  un  moule  assez  parfait  du  fragment 
employé.  Couleur  des  feuillets  non-temis,  gris  d'acier  foncé. 
Lustre  métallique.  Pesanteur  spécifique,  2*2679  (contenant  1*780 
pour  cent  de  cendre).  Chauffé  dans  un  tube  clos,  il  s'en  est 
dégagé  un  peu  d'eau,  mais  pas  plus  que  suffisamment  pour  former 
uue  pellicule. 

La  matière  employée  pour  l'analyse  fut  soigneusement  choisie  ; 
sa  composition  était  comme  suit  : — 

Carbone 97C26 

Cendn»  1-780 

MjUii're  volalilo :....       0594 

100000 

Couleur  de  la  cendre,  gris-janufitre  clair  ;  une  partie  placée  sur 
du  papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  forte  réaction 
alcaline. 

Une  partie  de  la  matière  minérale  étrangère  dans  ce  graphite 
consistait  en  chaux  carbonatée  ;  on  peut  donc  en  inférer,  vu  la 
petite  quantité  d'eau  indiquée  par  le  chaufiagedans  un  tube  clos, 
que  la  "  matière  volatile  "  consistait  en  grande  partie  d'acide 
carbonique. 

f:0MP0SIT10X    DE   LA    GKNDnK    POUR    CENT. 

Silico 45-7^9 

Almniiie ÏO'824 

Sosqiiioxyde  de  for 1-230 

Scsrjuioxyde  do  manganèse 0-467 

Chaux 34-744 

Maj^nésio • 0-952 

Polasso....* 0-5'22 

Sonde  0-403 

99.871 
M  M 


56'2  EXPLORATION  GEOLOGIQUE  DU  CANaDA. 

17.  Graphite  de  veine,  var.  feuilletée. 

gJL^hnede        ^^  ^*  moitié  nord  du  troisième  lot  du  second  rang  de  TAug- 
ol-envme.      mf^utation  de  Grenville.    Un  affleurement  a  autrefois  été  exploité 
î  ici  sur  une  petite  échelle.     Lors  de  Touverture  de  la  tranchée,  il 

^  montrait  une  épaisseur  d'environ  dix  pouces,  mais  on  trouva  que 

[  le  graphite  pur  formait  une  masse  lenticulaire,  qui  paraissait  s'être 

î  détachée  d'autres  masses  de  même  nature  par  intervalles,  dans 

lesquelles  le  graphite  se  trouvait  entremêlé  avec  le  calcaire.    Ce 
renseignement  nous  a  été  fourni  par  M.  Charles  Robb. 

Le  spécimen  pesait  environ  huit  kilogrammes  et  était  d'une 
grande  pureté.  Les  faces  exposées  des  lamelles  étaient  ternies 
par  une  pellicule  d'un  brun  rougeâtre  ;  mais,  à  part  cela  et  le 
contenu  de  quelques  petites  fissures,  il  ne  paraissait  renfermer 
que  très  peu  de  matière  étrangère. 

Structure  massive,  dense,  formée  de  lamelles  larges  et  épaisses, 
s'enboitant  exactement  les  unes  dans  les  autres  à  des  angles 
divergents,  ce  qui  lui  donnait  une  disposition  rayonnée,  les  côtés 
de  la  veine  formant  la  ligne  de  base.  Couleur,  gris  d'acier  foncé. 
Lustre  métallique.  Pesanteur  spécifique,  22714  (contenant  0*076 
pour  cent  de  cendre).  Chauflé  dans  un  tube  clos,  ce  graphite  n'a 
dégagé  qu'un  peu.  d'eau,  mais  pas  plus  qu'il  n'en  fallait  pour 
former  une  mince  pellicule. 

La  matière  employée  pour  l'analyse  a  été  soigneusement  choisie, 
et  elle  ne  contenait  aucune  matière  étrangère  visible.  Sa  compo- 
sition était  comme  suit  : — 

I  Carbone 99  RlTi 

I  Cendre  ()07G 

;  Matière  volaille 0109 

I  100  000 

;  Couleur  de  la  cendre,  brun-rougeàtre  clair. 

COMPOSITION    DE    LA    CENDRE    POUR   CENT. 

I 

i                                                              Silice 55080 

Alumine 8  500 

Sos«îuioxyde  «le  fer 18-310 

Ses(iLiioxyde  de  manganèse 0-309 

:                                                             Chaux 7-700 

!                                                               Magnésie 2018 

Potasse 4-779 

Soude 2-9G9 

'                                                             Protoxyde  de  cuivre 1160 

Oxydes  do  nickel  et  de  cobalt 0  120 

I  100-945 


NOTES    PAU    M.    CHRISTIAN    HOFFMANN.  5C3 

Quant  à  la  présence  du  cuivre,  du  nickel  et  du  cobalt  dans  la  Analyses  <!• 
cendre  de  ce  OTaphite,  voir  ce  que  nous  avons  dit  a  propos  dev^ineue 
l'analyse  15. 

18.  Graphite  de  veine,  var.  colunnaire. 

Du  premier  lot  du  sixième  rang  de  l'Augmentation  de  Grenvillc. 
Structure  massive,  dense,  formée  de  fortes  lamelles  étroites,  s'em- 
boîtant  les  unes  dans  les  autres  à  un  angle  tel  qu'elle  présente  une 
apparence  presque  colonnaire.  Dans  certaines  parties,  c'est-à-dire, 
celles  qui  sont  le  plus  près  de  la  gangue,  cette  structure  était  telle- 
ment fine  qu'elle  paraissait  être  grossièrement  fibreuse.  Couleur, 
gris  d'acier  foncé.  Lustre  métallique.  Pesanteur  spécifique, 
2"2659  (contenant  0*135  pour  cent  de  cendre).  Chauffé  dans  un 
tube  clos,  ce  graphique  a  dégagé  un  peu  d'eau,  mais  pas  plus  que 
pour  former  un  dépôt  pelliculeux. 

C'était  un  spécimen  de  graphite  très  pur,  qui  ne  contenaitaucune 
matière  étrangère  facilement  perceptible.  Une  analyse  a  montré 
qu'il  contenait  : 

Carbone 99  757 

Gendre 0  T-'^o 

Matière   volatile 0-  KKS 

lOOOOO 

Coiileur  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  clair. 

COMPOSITION    DE    LA    CENORK    POUR    CENT. 

Silice 00-800 

Alumine 10040 

Sesquioxyde  de  fer 1G-7'21 

Sesquioxyde  de  manganèse 0-809 

Chaux 4-400 

Magnésie  3-877 

Potasse 1  025 

Soude : 1049 

Protoxyde  de  cuivre 1-940 

Proioxyde  de  nickel trace. 

Protososquioxyde  do  cobalt  0299 

10(020 

A  l'égard  de  la  présence  du  cuivre,  du  nickel  et  du  cobalt  dans 
la  cendre  de  ce  graphite,  voir  ce  que  nous  avons  dit  à  propos  de 
l'analyse  15. 

Les  échantillons  de  graphite  de  Ceylan  et  de  Ticondéroga,  dont 
les  analyses  sont  données  ci-dossous,  ont  été  em[)loyés  comme 
termes   de   comparaison    avec   les   échantillons    précédents    de 


564 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


graphites  canadiens,  au  sujet  de  leur  combustibilité  relative. 
J'éprouve  beaucoup  de  plaisir  à  dire  que  je  dois  à  l'obligeance 
de  MM.  Morgan  Frères,  de  Londres,  Angleterre,  les  grands 
fabricants  de  creusets  de  mine  de  plomb,  les  quatre  échantillons 
des  premiers. 


Analyses  de 
^aphlte  de 
veine  de 
Ceylon. 


Graphite  de  Cetlan  —  Graphite  de  veine. 

19.  Graphite  de  veine,  var.  colonvaire. 

De  Ceylan. 

Structure  massive,  dense,  composée  de  menues  lamelles, 
disposées  de  manière  à  oflFrir  un  aspect  finement  fibreux  ou 
colonnaire.  Couleur,  gris  d'acier  foncé.  Lustre  de  la  surface 
fraîchement  cassée,  submétallique,  celle  des  surfaces  usées, 
métallique  brillante.  Serré.  Cassure  esquilleuse.  Quand  il 
est  cassé  en  travers  de  la  structure,  il  présente  une  surface 
granulaire  fine,  terne,  et  d'une  couleur  gris-noiràtre.  Pesanteur 
spécifique,  22671  (contenant  0050  pour  cent  de  cendre).  Chauffé 
dans  un  tube  clos,  il  a  dégagé  ,un  peu  d'eau,  mais  seulement  assez 
pour  former  une  pellicule. 

Ce  graphite  était  remarquablement  exempt  de  matière  minérale 
étrangère.  L'analyse  d'un  bon  échantillon  moyen  pesant  385 
grammes  a  donné  les  résultats  suivants  : 

Carbone 99'79'2 

Cendre 0-050 

Matière  volatile 0-158 

100000 

Couleur  de  la  cendre,  brun-jaunâtre  très  clair. 

20.  Graphite  de  veine,  ^ar^fevillelée. 

De  Ceylan. 

Structure  massive,  dense,  formée  de  lamelles  s'emboîtant  étroi- 
tement les  unes  dans  les  autres.  Couleur,  gris  d'acior  foncé. 
Lustre  métallique.  Pesanteur  spécifique,  22664  (contenant  0213 
pour  cent  de  cendre).  Chaufie  dans  un  tube  clos,  il  a  dégagé  un 
peu  d'eau,  mais  seulement  en  quantité  suffisante  pour  former  une 
pellicule.  La  matière  étrangère  visiblement  présente  dans  ce 
graphite  se  trouve  sous  forme  de  dépôt  pelliculeux  sur  la  face 
des  lamelles.  La  matière  employée  pour  l'analyse  a  été  soigneuse- 
ment choisie.     L'analyse  a  donné  : 


NOTES   PAR    M.    CHRISTIAN    HOFFMANN.  265 

Carbone 99-679 

Cendre 0-213 

Matière  volatile 0-108 

lOOOOO 

Couletir  de  la  cendre,  brun-rougeâtre  clair. 

21.  Graphite  de  veine,  var,  colonnaire. 

De  Ceylan. 

Structure  massive,  compacte,  colonnaire.  Couleur,  gris  d'ar;ier 
foncé.  Lustre  métallique.  Pesanteur  spécifique,  2-2546  (contenant 
0*288  pour  cent  de  cendre).  Chauffé  dans  un  tube  clos,  il  a  dégagé 
assez  d'eau  pour  former  un  dépôt  perlé  :  la  vapeur  a  changé  la 
couleur  du  papier  de  tournesol  bleu  humide  au  rouge.  La  matière 
minérale  étrangère  était  également  distribuée  dans  toute  la 
structure  de  ce  graphite,  dont  la  composition  était  comme  suit  : 

Carbone  98  817 

Gendre  0-283 

Matière  volatile 0-900 

100000 

Couleur  de  la  cendre,  rouge-brunâtre  ;  une  partie  placée  sur  du 
papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  réaction  alcaline. 

La  matière  étrangère  contenue  dans  ce  graphite  se  composait 
en  partie  de  chaux  carbonatée,  et  par  conséquent  la  "  matière 
volatile  "  consistait  partiellement  en  acide  carbonique. 

22.  Graphite  de  veine,  var.  feuilletée. 

De  Ceylan.  Analyses  de 

structure  lamellaire,  les  lamelles  étant  d'une  grandeur  consi- veine  de 

.  ^  Ceylan. 

dérable.  Couleur  gris  d'acier  foncé.  Lustre  métallique.  Pesanteur 
spécifique,  22484  (contenant  0'416  pour  cent  de  cendre).  Chauffé 
dans  un  tube  clos,  il  a  dégagé  un  peu  d'eau,  mais  seulement  assez 
pour  former  une  pellicule.  A  première  vue,  ceci  paraissait  être 
un  spécimen  de  graphite  très  pur,  mais  en  soulevant  les  feuillets, 
je  vis  qu'il  contenait,  çà  et  là,  de  minces  plaques  de  matière 
minérale  étrangère. 

Sa  composition  se  trouvait  comme  suit  : — 

Carbone  99-284 

Cendre  «      0-415 

Matière   volatile 0-301 

100000 

Couleur  de  la  cendre,  gris-clair, 


56G  EXPLOllATION    UioLor.llJLE    DU    CANADA. 

Gr-apiiite  des  Etats-Unis — Graphite  de  Veine. 
23.   Graphite  de  veine,  var.  feuilletée. 

De  Ticoiidéroga,  Etat  de  New-York. 

Stuctiire  massive,  dense,  lamellaire.  Couleur  gris  d'acier  fonci-. 
Lustre  métallique.  Pesanteur  spécifique,  2'2599  (conteu<mt  2-153 
pour  cent  de  cendre).  Chauffé  dans  un  tube  clos,  il  a  dégagé  un 
peu  d'eau,  mais  pas  plus  que  suffisamment  pour  former  une  pel- 
licule. La  matière  employée  pour  l'analyse  a  été  soigneusement 
choisie  ;  sa  composition  s'est  trouvée  comme  sait  : — 

Carbone  96656 

Ciiiiiire 2'  153 

Maliôrovulalilo 1191 

100-000 
Couleur  de  la  cendre,  gris-cendré  ;  nue  partie  placée  sur  dn 
papier  de  curcuma  humide  manifestait  une  réaction  alcaline. 

La  matière  minérale  étrangère  contenue  dans  ce  graphite  con- 
sistait en  partie  en  chaux  carbonates  ;  l'on  peut  donc  en  inférer, 
vu  la  petite  quantité  d'eau  dégagée  en  le  chaufTaut  dans  le  tube 


NOTES   PAR    M.   CHRISTIAN    HOKFI 


567 


Dans  le  premier  des  deux  tableaux  qui  Riiivont,  les  réBultatsTabicaii 
des  analyses  précédentes  de  eraphites  de  veines  sont  donnés  soas  componitioD 
forme  tabulaire.  La  compusitioD  de  la  cendre  des  graphites 
canadiens  15,  16,  17  et  18  a  néamoins  été  omise,  et  le  lecteur 
trouvera  ces  renseignements  dans  les  analyses  de  ces  graphites. 
Dans  le  tableau  II  se  trouvent  les  résultats  des  expériences  faites 
au  sujet  de  la  combustibilité  relative  des  graphites. 

Tabliai!  I,— Isdlol'am  la  i:OMPOsrriOM  des  GitAPUiTiis  di:  Canada,  be  Ckïlan  et 


£ 

Lm:Ai-i 

PiisanlBur 
spéciliquc. 

PUI-H    CKNT. 

S 
2 

Matière 
volatile. 

Carbone. 

Cendre. 

15 

Canada,  Bui:KING1Ia 

Oraphiti)  de  ceint. 

•ar.feuiUelèe. 

2-2689 

o-;t8 

09-075 

0-t47 

te 

Canada,  Bn:K]>r;iiA 
Graphite  de  veine 

0.  coiormaire. 

2-2670 

0-594 

97-626 

1-780 

17 

Canada,  Ghenville. 
Graphite  deveinc. 

var.feuiltetéc 

2-2714 

0-109 

99-815 

0-076 

18 

Canada,  GitEUViu.E. 
Graphite  de  veine 

v.colonnaire 

2- .659, 

0-108 

99-757 

0-135 

19 

Cetlan. 
Graphite  de  veine. 

2-Î671 

0158 

99-792 

0-050 

20 

CïïL.VN. 

Oraphiledf  veine 

var.  feuille!  èe 

2-Î664 

0-108 

99-079 

0-213 

21 

Ckïlas. 
GraphHe  de  veine 

V.  colonnaire 

2-25i6 

0-900 

93-817 

0-Î83 

22 

Ceïlan. 
Graphite  de  veine 

var.  feuilleUi, 

t-ZiU 

0'31>l 

99-284 

0-415 

23 

E.-U.,  TicoNDEnor.A 
Graphite  de  veine 

N-Y. 

var.  feuilleté  t 

2-2J9D 

1.191 

96-656 

2-153 

n 

E.-U-,  TCCONDEROCA 

Grûphilidemne, 

N.-Y, 
var.fiuillHée 

2-2017 

0-818 

07-422 

1-760 

Remarques  sur  le  tableau  précédent. — Les  numéros  de  la  colonne 
qui  précède  celle  de  la  localité  correspondent  à  ceux  des  analyses 
des  différents  graphites  ;  on  trouvera  sous  ces  numéros  une  des- 
cription du  graphite,  et,  dans  quelques  cas,  la  composition  de  la 
cendre. 

Des  graphites  de  veine  canadiens,  la  variété  feuilletée  est  celle 
qui  contient  le  moins  de  inatière  minérale  étrangère,  et  il  est  assez 


568  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

souvent  d'une  très  grande  pureté  :  le  spé.cimen  qui  a  servi  à 
l'analyse  17  peut  en  être  donné  comme  exemple.  En  choisissant 
la  matière  pour  l'analyse,  une  quantité  insignifiante  de  matière 
minérale  étrangère  en  a  été  séparée  ;  cependant,  cette  quantité 
était  si  faible  que  lors  même  qu'elle  n'eût  pas  été  retranchée,  il  est 
douteux  que  la  proportion  de  cendre  en  eût  été  accrue  d'un  dixième 
d'unité  pour  cent,  et  ceci  est  inféré  du  fait  qu'un  spécimen  pris  du 
même  morceau,  sans  choix,  n'adonné  que  0*98  pour  cent  de  cendre. 
L'analyse  15  servira  à  démontrer  la  pureté  que  l'on  obtient  assez 
souvent  par  une  simple  préparation  à  la  main.  En  rejetant 
les  parties  qui  contenaient  les  impuretés  les  plus  apparentes,  la 
cendre  de  cet  échantillon  a  été  réduite  à  0*195  pour  cent,  tandis 
que  dans  la  partie  encore  plus  soigneusement  choisie  pour  l'analyse 
elle  ne  s'est  élevée  qu'à  0*147  pour  cent.  La  véritable  variété 
colonnaire  est  rarement  aussi  pure  que  la  feuilletée,  sa  structure 
étant  généralement  plus  ou  moins  imprégnée  d'impuretés  ter- 
reuses. Le  spécimen  qui  a  servi  à  l'analyse  16,  et  qui  a  été  choisi 
parmi  plusieurs  autres  comme  étant  apparemment  le  plus  pur, 
contenait,  comme  on  le  verra,  même  après  avoir  été  soigneusement 
choisi,  178  pour  cent  de  cendre. 

Des  graphites  de  Ceylan,  on  peut  dire  que  19  et  21  représen- 
tent la  composition  d'une  bonne  moyenne  des  différents  échan- 
tillons tels  que  reçus  ;  tandis  que  dans  le  cas  de  20  et  22,  bien 
qu'encore  très  purs,  nous  avons  cependant  choisi  avec  discerne- 
ment la  matière  employée  pour  l'analyse. 

Les  spécimens  du  graphite  de  Ticondéroga  contenaient  passa- 
blement de  matière  minérale  étrangère,  et  la  matière  employée 
dans  ces  expériences,  et  dont  23  et  24  sont  les  analyses,  a  été  très 
soigneusement  choisie. 


NOTES   PAR    M.   CHRIS 


1    HOFFMANN. 


, 

COHBOSTIBILITË   BBLATIVB. 

a 

Méthode  I. 

Méthode  II. 

Moyenne. 

20 

Graphite  de  veim.  var.  feuiltclée  ... 

1-00 

100 

1-00 

n 

Graphite  de  veine,  var.  colonnaire 

1-02 

1-00 

l-OI 

îî 

CeT[,as. 
tiraphile  de  veine,  var.  feuiUetée... 

0-38 

l-Ol 

0-99 

19 
t 

Cby[,an. 
Graphite  de  veim),  var.  colonnaire.. 

Canada,  Buckinghah. 
Disséminé— écaitteux 

1-25 

l-!5 

i-o; 

1-25 
1-02 

3 

Caxada,  BmiiJNenAir. 
Dissèmiiù—i'caiUetix 

l-OI 

l'O! 

101 

15 

Canada.  Buckinoham. 

Graphite  de  reine,  tar.  feuilletée... 

0-93 

1-01 

1-00 

16 

Canada,  BucKiNcnAM. 
Graphite  de  veine,  var.  colonnaire- 

1-00 

1-02 

1-Of 

17 

Canada.  Gbenville. 
Graphite  de  veine,  var.  femlielée  ... 

l-UI 

103 

lOî 

18 

Canada,  Gheîiviile. 
Graphite  de  veine,  var.  colonnaire.. 

1-1! 

Mî 

1-12 

53 

E.-U.,  TlCONDEKOfiA,  N.-Y. 

Grapliite  de  veine,  var.  feuilletée... 

l'02 

1-00 

l-Ol 

li 

E.-U.,  TlCOSDEROCA,  N.-Y. 

Graphile  de  veine,  var.  feuiltetée... 

I-OI 

1-00 

1-00 

Tableau 
Indiquant  la 

comËuiiIbl- 

du  graphite. 


Remarques  sur  le  tableau  précédent. — Noue  avons  dit  comment 
ces  expériences  ont  été  conduites,  sous  la  rubrique  "  Méthodes," 
à  5.  Lea  numéros  dans  la  colonne  qui  précède  celle  de  la  localité, 
et.  qui  concordent  avec  ceux  de  la  colonne  correspondante  du 
tableau  I,  sont  auesi  les  mêmes  que  ceux  des  analyses  des  difié- 
rents  graphites.  Les  Nos.  1  et  8,  qui  ne  figurent  pas  dans  le 
premier,  ont  rapport  aux  analyses  des  "  graphites  disséminés  " 
qui  ont  servi  à  la  préparation  des  "  graphites  préparés,"  dont  les 
analyses  sont  données  sons  les  Nos.  14  et  11,  et  dont  certaines 
parties  ont  été  spécialement  pnrifiées  pour  ces  expériences,  afin  de 
les  ramener  au  même  point  que  les  autres  graphites  sous  le  rapport 


570 


EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 


de  la  proportion  de  la  cendre.  En  choisissant  le  type,  nous  avions 
à  nons  prononcer  entre  20  et  22  ;  mais  comme  ce  dernier,  parait-il, 
est  le  plus  dispendieux,  nous  arons  cru  qu'il  serait  moins  employé 
dans  la  fabrication  des  creusets  que  le  premier,  auquel  nous  avons, 
pour  cette  raison,  donné  la  préférence.  Les  chiffres  donnés  dans 
les  colonnes  portant  Ten-t/^ie  Méthode  I  et  Méthode  II  représentent 
dans  les  deux  cas  la  moyenne  de  deux  déterminations  étroitement 
concordantes  :  ils  indiquent  la  quantité  de  graphite  brûlée  comparée 
à  ]  00  de  celle  du  graphite  employé  comme  type  (Ceylan  20)  et 
soumis  à  Tignition  dans  des  conditions  absolument  identiques. 
Sous  le  rapport  de  l'apparence,  il  était  impossible  de  distinguer 
les  graphites  de  Ceylan  de  ceux  du  Canada,  à  l'exception  de  19, 
dont  la  structure  différait  entièrement  de  celle  de  tous  les  spécimens 
canadiens,  le  seul  de  ces  derniers  qui  s'en  rapprochait  un  peu  étant 
18,  et  seulement  en  certaines  parties,  le  reste  de  la  structure  étant 
beaucoup  plus  grossière.  Ainsi  qu'on  le  verra,  ces  deux  spécimens 
étaient  les  plus  combustibles  des  graphites  de  Ceylan  et  du  Canada. 
Un  spécimen  de  graphite  canadien  provenant  de  G-renville,  et 
ressemblant  étroitement  à  la  variété  22  de  Ceylan  sous  le  rapport 
de  l'apparence,  a  malheureusement  été  omis  des  expériences.  11 
paraissait  y  avoir  quelque  rapport,  si  môme  on  ne  peut  dire  un 
rapport  étroit,  entre  la  combustibilité  du  graphite  et  sa  résistance 
à  la  désagrégation  mécanique  (pulvérisation),  les  plus  diflBiciles 
à  pulvériser  étant  les  moins  combustibles. 

L'on  peut  voir  par  ces  expériences  que,  sous  le  rapport  de 
l'incombustibilité,  le  graphite   canadien   peut  prétendre  à  une 
parfaite  égalité  avec  celui  de  Ceylan,  et  que  par  conséquent— à 
Faîab'^icauonpart  toute  Considération  de  la  proportion  et  de  la  nature  de  la 

des  creusets  .«s  <,  v  •/.  «ija  ±    *    j*^    •  ^-. 

do  mine  do     maticrc  étrangère  associée — il  n  est  aucunement  mierieur  a  ce 
dernier  comme  matière  pour  la  fabrication  des  creusets. 

Préparé  d'après  le  procédé  actuel,  le  "  graphite  préparé  " 
(analyses  5  à  14  inclusivement)  obtenu  des  lits  de  minéral  disséminé 
(analyses  1  et  3),  est  apte  à  contenir  plus  ou  moins  de  carbonate  de 
chaux  et  d'oxyde  de  fer  ;  nous  avons  cependant  signalé,  expé- 
rimentalement, (analyses  12  et  14,)  combien  il  est  facile  de  les 
enlever  par  un  procédé  chimique  très  simple  et  peu  dispendieux, 
ce  qui  laisse  le  graphite  avec  une  très  petite  quantité  de  cendre, 
d'une  nature  telle  qu'elle  ne  peut  aucunement  nuire  à  son  appli- 
cotion  à  la  fin  dont  il  est  ici  question.  On  verra  aussi  par  le 
tableau  ci-dessus  (1  et  3)  que  le  graphite  provenant  de  cette 
source  peut  être  en  lui-même  favorablement  comparé  à  celui  de 
Ceylan, 


Valeur 
relative  du 
graphite 
cantvdien 
comparé  A 
celui  de 


NOTES    PAR    M.   CHRISTIAN    HOFFMANN. 


25  Orthoclase, 


Du  vingt-septième  lot  du  sixième  rang  de  Buck 

Le  mode  d'existence  de  ce  feldspath  a  déjà 
propos  de  l'analyse  16.     Il  était  intimement  as* 
nate   de  chaux  et  de  petites  quantités  d'un 
presque  incolore. 

Dureté,   6.     Pesanteur  spécifique,   25364 
Lustre  vitreux.     Translucide.    Deux  plan* 
se  rencontrant  à  un  angle  de   90*^.     Cassu 
chalumeau,  en  fines  esquilles,  il  fond  (à  e 
en  verre  vésiculaire  semi-transparent. 

La  matière  employée  pour  l'analys- 
choisie  ;  après  dessication  à  100^  C,  e 


suit  : — 


Silice 

Alumine 

Sesquioxyde  de  fer 

Protoxyde  de  manganèse 

Ghanx 

Magnésie 

Potasse 

Soude  

Perte  par  ignition 


Proportion  d'oxygène 


Du  vingt-deuxième 

C'est  la  principale 
veines  de  graphite  < 
Autorité,  M.  H.  G- 
petite  quantiré  de 

Dureté,  très  p' 
Couleur  gris-pe 
de  clivage  disf 
inégale.     De' 
environ  5)  s 


572  EXPLORATION  GÉOLOGIQUE  DU  CANADA. 

Analyses  La  matière  employée  pour  l'analyse  a  été  soigneusement  choisie  ; 

deBucking-    après  dessication  à  100*^  C,  il  contenait  : — 

ham. 

Silice 63-890 

Potasse 12-752 

Soucie ^ ^...      3-106 


27.  Ortiioclase. 

Ce  feldspath  est  le  constituant  prédominant  de  la  roche  gra- 
nitoïde  quartzo-feldspathique  rattachée  à  la  veine  de  graphite  du 
vingt-septième  lot  du  sixième  rang  de  Buckingham. 

La  roche  est  composée  d'orthoclase,  de  petites  quantités  de 
quartz  translucide  incolore  et  de  pyroxène  vert  olive  foncé,  avec 
un  peu  de  sphène  substranlucide,  brun-girofle,  et  parfois  un  cristal 
de  zircon  subtranslucide  rouge-vin  pâle. 

Ce  feldspath  a  une  dureté  d'un  peu  plus  de  6.  Pesanteur  spé- 
cifique, 2- 5780.  Couleur  gris-violet  pâle.  Lustre  vitreux.  Sub- 
transparent. Deux  plans  de  clivage  distincts  se  réunissant  à  un 
angle  de  90^.  Cassure  inégale.  Devant  le  chalumeau,  en  fines 
esquilles,  il  fond  (à  environ  6)  sur  les  arrêtes  en  ven*e  vésiculaire 
semi-transparent.  Un  échantillon  soigneusement  choisi,  séché  à 
100^  C,  a  donné  :— 

Silice 63-460 

Alumine 18-780 

Sesquioxyde  de  fer 0.394 

Pi-otoxyde  de  manganèse trace. 

Chaux 1-280 

Magnésie 0.2t6 

Potasse 13-923 

Soude 2-173 

Perle  par  ignition .^...  0-466 

100-692 

Proportion  d'oxigène  de  E  O  :  E^  O^  ;  Si  O,  =  1  :  2-62  :  10-02. 


IN^DEX. 


PAGE 

Actinolite,  près  de  la  station  de  Gas- 

pereau 373 

Adams,  F.,  analyse  de  calcaire  par..  547 

Age  des  roches  laurentiennes 280 

Agglomérat  sur  le  lac  Fraser 96 

Agriculture  au  Fort  George 59 

—         possible    près    du    lac 

François 56 

Albemi,  bouille  à 144 

—  sentier  d' 192 

Albertite 398 

—  analyses  d' 447 

—  brèche  d',  sa  nature 417 

—  caractères  physiques  et  chi- 

miques.   436 

—  époque  de  sa  formation 440 

—  mode  d'existence 435,  439 

—  nature 437 

—  opinion?  antérieures  sur  son 

origine 440 

—  pesanteur  spécifique 448 

—  probabilité    de    son    exis- 

tence    442 

—  puissance  et  caractère  de 

la  veine 416 

Alvéolites 64 

Amalgame  natif 134 

Ambre,  ou  résine  fossile. 530 

Amygdalo'ide  de  la  baie  de  Batche- 

wana 244 

—  du  chemin  de  TAnse 

aux  Castors,   Cap- 
Breton  484 

-^  du  chemin  de  Bourinot, 

Cap-Breton 482 

—  du  ruisseau  de  Dugald, 

N.-E 466 

—  du  cap  Gargantua 249 

—  de    la    Pointe-aux-Mi- 

nes 244,  246 

—  do  la  mine  Victoria....  242 

—  du  ruisseau  des  Sau- 

vages, C.-B 484 

Analyses  d*anthracite  des  Iles  de  la 

Reine-Charlotte 139 

—  de  feldspath 571 

—  —        du    voisinage 

de  la  Baie  aux  Perdrix.  226 

—  de    houilles    d'Albert    et 

autres 447 

—  de  houille  de  la  Nicola 147 

—  de  minerai  de  fer,  par  l'E- 

cole de  Technologie  de 

Boston 509 

Andalousite  des  lacs  de  Moore 373 

Anhydrite 445 

—       dans  le  forage  de  Goderich  264 
Animaux  sauvages  des   lacs  Bras- 

d'Or , 456 


PAOS 

Anim-wa-shing,    ou    "  Caverne    du 

Chien" 236 

Anorthosite  dans  Tudor 307 

Anse  aux  Castors,   C.-B.,   amygda- 

loïdes  de  1'...  484 

—  —  gneiss  contourné  460 

—  aux  Grues,  Cap-Breton,  calcaire 

cristallin  à  r  481,513 

—  des  Irlandais,  fossiles  à  T 502 

—  —             roches    lauren- 
rentiennes  de  V 473 

—  Maccrutchie,  roches  carboni- 

fères de  r 497 

—  Piper,  Cap-Breton,  conglomé- 

rat de  r 495 

—  —      lambeau  de  roche  lau- 

rentienne  à  1' 464 

—  au  Plâtre,  gypse  de  1' 498 

—  Profonde,  houille  à  r 216 

Anthracite  du  Petit-Lepréau,  comté 

de    Charlotte,    N.B., 
analyse  d' 527 

—  des    lies    de    la    Reine- 

Charlotte,  analyse  d'.  139 

—  mine   d',  du  bassin  Le- 

préau 391 

—  paléozoïquedeCowitchen  138 
Anticlinale  de  la  Baie  des  Vaches, 

N.-E.,  prolongation  de  r  469 

—  de  la  Baie  de  Robert, 

Baie  Géorgienne 236 

—  de  Bristol 333 

—  de  la  côte  N.-E.,  Baie 

Géorgienne 223 

—  de  gneiss  dans  Palmer- 

ston 285 

—  des  fies  de  la  Baie  aux 

Perdrix 225 

—  de  Coxheath,  roches  si- 

luriennes inlérîeures..  489 

—  est  de  l'Ile  du  Grand- 

Manan 385 

—  ouest        do        do  386 

—  des  collines  de  Washa- 

back,  Boisdale,  Baie- 

de-l'Est  et  Mira 457 

Antimoine  du  lac  Shuswap,  C.-B 173 

—        mine  du  lac  Fairy 241 

Apatite,  roches  à,  rivières  du  Lièvre 

etGalineau 337 

—  dans  la  région  de  l'Outaou- 

ais,  rapport  sur 279 

—  sa  première  apparition 302 

—  roches  en  contenant  320 

—  et  plombagine,  gisements  d'  343 

—  fouilles  par  M.  Miller 346 

—  couleur  de  rouille 347 

—  pyrite  dans  l' 348 


574 


ÎNDEX. 


PAGE 

Apalite,  frais  d'exploitation  et  d'ex- 
portation de  r 350 

—  dans  Wakefield 351 

Approvisionnements,  coût  des,  à  Ca- 
ribou     131 

Aplychîis   i«3 

Aranea  CoIumbiiT,  Scudd 521 

AnUeovyathus,  de  la  Hivière-Ouelle.  488 
Ardoise  argileuse,  R.  de  l'Echo 24ti 

—  —        mine  de  cuivre  de 
Rankin  242 

—  couleur  de  rouilla 29S,  300 

—  dioritique  verte,  Pointe  Brû- 

lée    25! 

—  grand  d«^veIo[ipem^nl  au  lac 

Calaboii{7ie 285 

~      hornblendiiiue 280,  287 

—  de  Levant 280 

—  micacée  dans  Levant 288 

—  —       sur  la  R.  Ste.  Croix  375 

—  siliceuse,  lac  Echo 240 

—  verte,  dans  Kaladar 291 

Ardoisière  de  Stobie 240 

Argent,  analyses  de  minerais  d'..  152, 530 

—  —  —  de     la 

Baîe  de  Batchewana...  539 

—  analyses  de  minerais  de  la 

Baie  du  Brochet 539 

—  danslaColombie-Britainiique  151 

—  à  la  Crique  Cherry 153 

—  mine  d',  au  havre  de  Boula- 

ceet,  Cap-Breton 459 

—  de  la  mine  Victoria 243 

—  natif 134,153 

—  et  or,  analyses  de  minerais  d'  530 

—  et  plomb  de  la  Baie  d'Hud- 

son 539 

—  dans  le  quartz  du  lownship 

de  Hatlev 540 

Argile  de  la  Bonnechère 29'4 

—  caillouteuse 19,23 

—  —         à     des     niveaux 

élevés 57 

—  diatomique 91 

—  à  potier  de  Coxheath  et  de  la 

Baie-de-rEst 513 

—  réfracta  ire  à  Coxheath  et   la 

Baie-de-l'Kst 513 

Argiles  schisteuses  d  Albert 398 

—  —  —  leur  ca- 
ractère  404,  437 

—  —  —  distribu- 
tion    405 

—  —  —  leurs  fos- 
siles, 404, 406,  409, 4 10, 4  11,  424.  437 

—  —  —  structure 
générale  du  bassin 418 

—  —  —  mode  de 
dépôt 437 

—  —  —  Rapjmrt 
sur  les,  par  le  Prof.  L.  W. 
Bailey  et  R.  W.  Elis 308 

Argilites  siluriennes  niféri<»ures..490,  491 

—  —  sup<'>ripures 365 

—  —  âge  de  la  forma- 

lion  des 377 


PAGE 

Argilites  siluriennes,  structure  de  la 

formation 37C 

Arisaig,  N.-E.,  fossiles  trouvés  à 48{^'J 

Araprior,  changement  d'allure  des 

roches  à 281 

—         allure  des  calcaires  d' 2M 

Arsenic  173 

Ashburner,  M.,  mentionne Tri 

Assises  houillères  de  l'ile  de  Van- 
couver   I'jO 

—  —        de  Nanaïmo,  leur 

étendue  au  sud 
est '20i 

—  productives,  division  A..  188,  ll)9 

—  —  leur  largeur  à 

Comox l!il 

—  —  leur  puissance 

à  Comox,  193, 19.) 

—  —  leur  puissance. 

à  Nanaïino.  2(i3 
Attrill,  Hy.,  forage  des  couches  sali- 

fères  par 253,  'îr.C 

Augmentation  de  Grenville,  analyse 

du  graphite  del'.. 502-3 

Baddeck,  Cap  Breton,  houille  près  do  Jll 

—  collines  de,  roches  laureii- 

tiennes  des 47^ 

—  minerai  de  plomb  près  de  5o7 
Baie    de    Batcnewaua,    lac     Supé- 
rieur  22t'243 

—  de   Bellingham,  houille  à  la...  lîi 

—  du   Brochet,    lac     Supérieur, 

analvse  de  minerai  de  la  j3ii 

—  de  Chémanis,  roches  à  la 'ilu 

—  du    Chêne,  fossiles    siluriens 

su|>erieurs 366  S 

—  —       grande    faille   à 

la 367,  309 

—  aux  Crêpes,  lac  Supérieur 543 

—  du  Départ,  coupe  à  la 1*/J 

—  des  Erables,  roches  houillères 

près  de  la 19^ 

Baie-de-l'Est,    Cap-Breton,    analyse 

d'hématite  de  1%....  '^"^l 

—  —       collines  de  la,  roches 

carbonifères  des,  49C,5'j» 

—  —        fossiles  sur   le  che- 

min de  la 4n9 

—  —       roches  laurentiennos 

des    collines    de 
la 458,  469-477 

—  —       roches  laurentiennes 

sur  le  chemin  de  la 
Chapelle 40î) 

—  —       roches  siluriennes....  4î'6 

—  —       source  minérale  de 

la  456,512 

—  —       stries  glaciaires  à  la  505 
Baie  aux  Esturgeons,   Franklin  In- 

let 230 

—  de  Fanny,  roches  à  la 190,  I9ô 

—  du  For-ù-Cheval,  roches  à  la....  210 

—  de  Fundy,  Compagnie  de  Gra- 

nit Rouge  de  la 393 

—  Ceorgi«>nne,  géologie  de  la 223 


INDEX. 


575 


PAGE 

Baie  de  Gillios,  affleurement  sur  la..  190 

—  de  Laïuirandière 239 

—  de   Matchedash,   Baie   Géorgi- 

enne   223,  22'à 

—  du  Mica,  lac  Supérieur 247 

—  du    Nord-Ouest,   allleurements 

'     près  de  la 193 

—  —          fossiles  de  la...   194 
-—    aux  Perdrix , 22G 

—  Rocheuse,  roches  à  la 201-2 

—  de  Robert 225,  230 

—  —       lisière  de  la 23G 

—  do  Shéguaenda 239 

—  du  Vésuve,  roches  à  la 212 

—  de  Waweig,  grès  siluriens  supé- 

rieurs    3G7 

Bailoy,  Prof.  L.  \V 371,  385 

—  —        rapport  sur  la  for- 

maliou  carboni- 
fère du  comté 
d'Albert,  N.-B..  398 

—  —       ses  travaux  dans 

le  Nouveau- 
Bru  nswick 4 

Baltimore,  ruisseau  de  Forsvth,  cou- 
pe  de  roches  carboni- 
fères inférieures 412 

—        argiles  schisteuses  de 412 

Banc  de  roches  de  Steadman,  Rich- 
iield,  C.B.,  analvse  de  (juartz  du  530 

de  Burton 232 

de  Parry-Sound 232-235 

du  chemin  de  Nipissin- 

gue 235 

de  la  Baie  de  Robert...  230 

du  lac  Talon 237 

Baie  Géorgienne....  232-237 
Barachois,  comté  de  Victoria,  Caj)- 
Brelon,   veines  métallifères  du 

ruisseau  de 508 

Barkerville,  C.-B 129-130 

Barlow,  S.,  ses  travaux  dans  la  Nou- 
velle-Ecosse         5 

Barrière  de  sédiments  à   la  rivière 

Kes-la-chick 44 

Basalte,  colonnes  inclinées  de 93 

—  dykes  de,  Pointe-aux-Mines.  247 

—  épanchements  de 80 

—  lits  inclinés  de 92 

—  ])lateau  do  26 

—  et    tuf,    coupe  sur   la  Né- 

chacco 93 

Bassin  de  roches,  lac  Calabougie 285 

-—        —  dans  Clarendon  et 

Barrie 290 

—  —  Levant   285 

Bâtes,  cuivre  natif  chez 172 

Bay-City,  sel  gemme  à 275 

Bêliveau,  Compagnie  d'Albertite   et 

de   Houille   de,  rapport 
spécial  à  la 448 

—  cou|)e  des  roclies  carboni- 

fères à 419 

—  distribution      des     argih»s 

schisteuses  de 405,  418 

Bel  mont,  grand  gisement  de  fer  dt'..  339 


Bandes  de 

calcaire 

cristallin. 


PAGB 

Bell,  R.,  rn])port  sur  la  rive  nord  des 

grands  lacs,  par 221 

Bella  Coola,  sentier  de 20,  40 

Bibliothètiue,  additions  à  la 10 

Billings,  Ë.,  mort  de  M 5 

Bing-lnlet  230,231 

Bismuth  du  tilon  de  Cameron 390 

liil/tromicroinuSy  Scudd 524 

—  Lachlani,  6cudd-...  525 

Blende  dans  la  mine  Victoria 242,  243 

Blythlield,  gneiss  de  285 

Boisage  des  mines,  Caribou 127 

Bonnechère,  explorations  de  M.  Mur- 

rav  sur  la 303 

Boucîhes  d'éruption  des  roches  ter- 
tiaires      80 

Bowes,  E.  A.,  mentionné 454 

Bown,  II.  V.,  mentionné 454 

Brantford,  marnes  de 263 

Brèche  de  calcaire 63 

—  dyke     de,    rivière   Mégana- 

tawan  230 

—  de  felsile 465-6,  472 

—  volcanique ', lll 

—  —        de  l'île  aux  Sang- 

sues   218 

Bristol,  anliclinale  dans 333 

—  calcaires  dans 282,  330 

—  mines  de  fer  de 339 

Brown,  G.  C,  mines  d'apatite  de 349 

—  R.  B.,  sur  la  houille  de  Quat- 

zino  143 

—  R.,  mentionné 109 

Buckiugham,  analyse  de  feldsjDath...  571 

—  —     de  grai»hite..55 1-501 

—  apatite  et  plombagine 

dans 343 

—  fouilles  de  M.   Brown 

dans.. 349 

—  gisements    d'apatite 

de 346,  348 

—  grosse  veine  de  plom- 

bagine dans 358 

—  lils  de  plombagine  dis- 

séminée   357 

—  mines  de 346,  355,  361 

—  plombagine     exploitée 

dans 351 

—  roches  de 337,  344 

Burgess-Nord,  roches  à  apatite  de. ..237-8 
Burrard-lnlet,  C.-B 168 

—  roches  houillères  do...  217 

Burton,  township  de 232 

Bushbv-Inlet 225 

Calamités 503 

Cailloux,  gros 24 

Calcaires 313 

—  absents  sur  la  Muskoka 315 

—  —      dans  la  vallée  de 

rOutaouais 318 

—  des  mines  d'Albert 431 

—  dArnprior 281 

—  bitumineux  de  Dorchester.  433 

—  —     de  Lower-llillsboro  432 

—  brecciolaires 03 


/ 


\ 


576 


Index 


PAGE 

Calcaires  brecciolaires.  aspect... 304,  324 

—  de  Brislol,  Q 282,  336 

—  carbonifères,  Caj)-Brelon...  497 

—  —  du    canal    St. 

Patrick 493 

— .       de  Clarendon,  Q 328,  331 

—  de  la  Goulonge  322 

—  cristallins  du  lac  des  Gèd  res 

R.  Pétéwahweh  237 

—  —       distribution  et  ca- 

ractère des  ..479-480 

—  —        de  la  Baie  Géor- 

gienne  221-237 

—  —       du    ruisseau    de 

Christmas,  N.E.  464 

—  —        du  lac  Nipissin- 

gue 231-237 

—  —        lac  Lorimer 233 

—  —        lac  Manitouwabin  234 

—  —        pré-silui  iens  de  la 

Vallée  Plaisante  430 

—  —        du   township   de 

Rulherford 238 

—  —       du    township  de 

McDougall 228 

—  cuprifères  de  la  Colombie- 

Britannique...  493,  496,  506 

—  disparaissent    au-delà    du 

lac  Golden 295 

—  distribution  dans  la  vallée 

de  rOutaouais  321 

—  —  dans    Pontiac 

et  Ottawa...  333 

—  puissance     approximative 

des 301 

—  du  Fort  Pelley,  analyse  de  547 

—  fossilifères,  près  de  la  Baie 

de  Lamirandière 239 

—  dans  le  forage  de  Godericb  260 

—  au  lac  Golden 295,  303 

—  au  Grand-Calumol  296,  321,  322 

—  au  Grand  Lac  du  Castor...  306 

—  grand  développement  des.  283 

—  du  Lac  Vert 306 

—  de  Grenville 341 

—  deHorton 299 

—  huroniens,  township  de  Ru- 

therford 238 

—  avec  labradorites 299 

—  de  Lanark 281,  288,  289 

—  dernier  affleurement  dans 

Ontario,  sur  l'Outaouais  297 

—  qui  traversent  l'Outaouais.  282 

—  laurentiens,   caractères   et 

distribution  au 
Cap-Breton  479-480 

—  —         cristallins,      lac 

Talon 237 

—  —         Baie  aux  Perdrix  226 

—  —         de     l'ouest    du 

comté    de    St. 
Jean 380 

—  siluriens  inférieurs,  du  che- 

min de  la  Baie-de-l'Est  489 

—  plus    basse    division    des, 

293,  301-303 


PAGE 

Calcaires  sur  la  Madawaska 287 

—  magnésiens,  avec  serpen- 

tines   3Î4 

—  deMcNab 284,288 

—  —         analyse  des 5i6 

—  de  Mapleton 430 

—  montagnes  de,  au  nord  du 

lac  Stuart 62 

—  se  rétrécissant  dans  Mada- 

waska   288 

—  dans  la  vallée  de  l'Outa- 

ouais   283 

—  de  la  R.  de  la  Paix,  analyse 

des 5iî 

—  de  Pembroke,  O.,  analyse 

des 545 

—  avec  pyrallolite 334 

—  employés  aux  édifices  du 

gouvernement 281 

—  de  Ramsay 281,288 

—  roches  sous  les 30*2 

—  couhîur  saumon, 324, 3 2i.) 

—  serpentine  dans  les 30i 

—  avec  serpentine 334,  335,  340 

—  silicifiés 62 

—  s'amincissant  à  l'ouest 304 

—  forme  de  bassin  des 2^3 

—  bassin  de,  dans  les  gneiss..  309 

—  de  Tudor 299 

-^  de  la  crique  aux  Tortues...  431 

—  détour  des,  sur  la  Gatineau  335 

—  deux  séries  de 430 

—  limite  occidentale  des 315 

—  cristallins  laurentiens,  lac 

Talon 237 

—  —         Baie  Géorgienne 

232,  234,  235,  236,  237 

—  —         lac  des  Cèdres, 

rivière     Pété- 
wahweh   237 

—  —         comté    de  Ren- 

frewr 281 

—  —         distribution  du..  340 

—  —        plombagine  dans 

les  362 

—  —         du    Cap-Breton, 
»  distribution    et 

caractère 479-4S0 

—  carbonifère  au  Cap-Breton.  497 

—  et  conglomérats  cuprifères, 

au  Cap-Breton 

493,  496,  499,  501,506 

—  fossilifères,  Baie  de  Lami- 

randière    239 

—  pisolitiques 496 

—  de  la  R.  George,  Cap-Bre- 

ton    479 

—  serpentineux  sur  le  chemin 

deCoxheath 480 

—  vermiculaires 260 

Gambie,  H.  J.,  collection  de  roches 

par 101 

Cameron,  Alexander,  mentionné 

454,459,507 

Canal  dn  Dean,  cuivre  du l"l 

Canon  de  Kes-la-chick,  C.-B 44 


INDEX. 


577 


PAGE 

Canon  de  la  Nécliacco  Supérieure, 
G.-B 48 

Canoiito,  montap:nos  (ie  gneiss  dans..  287 

Cantons  de  l'Est,  progrès  des  tra- 
vaux dans  les 3 

Gap  de  TAigle,  Cap-Breton,  mine  de 

cuivre  au  507 

Cap-Breton,  formations  géologiques 

reconnues  au 457 

—  rapportsur  le,  par  Hugh 

Fletcher 454 

—  conglomérat  carbonifère 

au 492-49G 

—  calcaire  carbonifère  au.  497 

—  progrès  des  travaux  au.      5 
Cap  Choyé,  lac  Supérieur 249 

—  Commerell,  minerai  de  fer  au...   170 

—  Gargantua,  lac  Supérifur 249 

—  do  Komp,  roches  du 500,  503 

—  Rhumore,  coupe  de  roches  lau- 
rentiennes  au 472 

Carbonate  de  cuivre,  havre  Brûlé....  250 
Caribou,  district  de,  G.-B 124,  155 

—  schistes   ressemblant    aux 

roches  de 65 

Carrière  de  granit  des  frères  Michael  395 

—  de  marbre 333 

Carrières  de  pierre  à  chaux 497 

—  fie  plâtre 500 

Carie  du  Comté  d'Hastings 234,  295 

—  —           d'Ottawa,  note    au 
sujet  de  la 3G3 

—  de  partie  du  Cap-Breton 456 

—  de  Lanark  et  Renfrew 279 

—  du  terrain  carbonifère  inférieur 

du  comté  d'Albert 399 

—  de  la  côie  nord-est  de  la  Baie 

Géorgienne,     par     l'amiral 

Baylield 224 

Cascades  du  ruisseau  de  Christmas, 

N.-E 464 

Caseville,  sel  de  roche  â 275 

Cash,  roches  laurentiennes  chez,C.-B  476 

Cassiar,  district  de,  G.-B 135,  160 

Catalogue  des  minéraux  canadiens...  1 
Caverne  du  Chien,  Baie  de  Hobort.223,236 
Cendre  dans    les    houilles  de   l'île 

Vancouver 52î) 

—  du  graphite,  remarques  sur  la  557 

—  volcanique  pourpre,  lits  de...     80 

—  —         endurcie 75 

Chaîne  dos  Cascades,  C.-B 120 

—  de  la  Côte,  C.-B 120 

—  —  roches  comparées 

à   celle  des  Mon- 
tagnes-Rocheuses 102 

—  —  fossiles      jurassi- 

(fues  de  la 174 

—  des  montagnes  du   Télégra- 

phe, G.-B 20-21 

—  des  Quanchus,  vue  de  la 35 

Chapraan,  professeur,  cité 534 

—  township  de   235 

Charbon  anthraciti(|ue  dans  les  ro- 
ches de  la  Crique  de  la 
Cache 64 


PAGB 

Chaudières  dans  Ui  gneiss,  sur  TOu- 

taouais 318 

Chori-a-kuz^ko,  C.-B 47 

Chemin  d'Addiiigton,  bassin  de  ro- 
ches du 290 

—  de  L'Ardoise,    conglomérat 

du 496 

—  —  grès  meulier..  503 

—  —  roches  lauren- 

tiennes   471 

—  de    Ben-Eoin,    Cap-Breton, 

source  miné- 
rale du 512 

—  —  roches lauren- 

tiennes du...  470 

—  de    Bourinot,     Cap-Brolon, 

calcaire  lau- 
rentien  du...  480 

—  —  grenats 461 

—  —  minerai  de  fer  505 

—  —  roches   siluri- 

riennos  infé- 
rieures    490 

—  de  Cossitt,  Cap-Breton,  cal- 

caire cristallin 
du 480-1 

—  —         roches      lauren- 

tiennes.   467 

—  de  la  Chapelle,  Baie-de-l'Est, 

N.-E.,  roches  laurentiennes 
sur  le 469 

—  de  Christmas,  N.-E.,  roches 

syenitiques  du 461 

—  de    Coxhoath,    Cap-Breton, 

calcaire  cris- 
tallin sur  le..  480 

—  —  roches   siluri- 

riennes  infé- 
rieures   490 

—  dp  Gillis,  Cap-Breton,  roches 

laurentiennes  du 468 

—  de   Glongarry,   Cap-Breton, 

minerai  de  fer 
sur  le 479,505 

—  —  roches    lauren- 

tiennosdu..470,47I 

—  —         grès  meulier  sur 

le 503 

—  de  Maccrutchie,  roches  car- 

bonifères sur  le 493 

—  de  Margarie,  Cap-Breton,  or 

jirès  du  509 

—  de     MoVicar,    Cap-Breton, 

calcaire  sur  le 502 

—  de  Mira,  roches  siluriennes 

inférieures  du 491 

—  do  Morley,  N.-E.,  roches  lau- 

rentiennes du...  469 

—  —       roches  siluriennes 

inférieures 491 

—  du  Nord 233-4 

—  des  Prairies,  roches  du 470 

—  de   la   rivière   au   Saumon, 

roches  du 502 

—  de   la    rivière  au   Saumon, 

roches  laurentiennes 477 


N  N 


s 


578 


INDEX. 


PAGB 

Chemin  de  Sainl-Pierre,  roches  lau- 

rentienncs  du 470,  471,  476 

—  de  la  Savane  aux  Caribous, 

minerai  de  cuivre  sur  le..  507 

—  de  la  Savane  aux  Caribous, 

roches    siluriennes    infé- 
rieures   491 

Chenal  St.  Patrick,  calcaire  du 493 

Chili,  roches  porphyriliques  du 104 

Chin-lak,  rivière  Néchacco,  C.-B 59 

Chlorite  près  de  la  Station  de  Gas- 

pereau 373 

Chrome  dans   la  serpentine  du  lac 

aux  Tourtes 543 

Chute  sur  la  rivière  à  l 'Eau-Noire, C.B.    24 

—  —  Iltasyouco 30 

—  —  au  Saumon 30-1 

Chutes  du  ruisseau  du  Chien,  Cap- 
Breton 493 

—  —           de    Macintosh,  486 
Ciment  sur  la  Goldstream,  C.-B 111 

—  sur  la  rivière  aux  Sangsues, 

C.-B 114 

Cinnabre  dans  la  C.-B ,..  173 

Clarendon,  bassin  de  roches  de 290 

—         calcaire  de  328-331 

Clinton,  sel  à 2ô4 

Cloakes,  houille  sur  la  terre  de 210 

Cobalt  et  nickel  dans  la  pyrite  de  8t. 

Jérôme .'. 5'i3 

Cold-S{>ring  Ilouse,  lignite  à 109 

Colombie-Britannique,  progrès    des 

travaux  dans 
la 2 

—  —         Rapport  par  M. 

G.  M.  Daw- 
son  sur  la...     17 

—  —         relations  géné- 

rales des  ro- 
ches de  la...   101 

—  —         mines  et  miné- 

raux de  la...   119 

—  —         produit  de  l'or 

delà 122 

—  —         houille  et  ligni- 

te de  la 137 

—  —         liste  des  locali- 

tés métallifè- 
res dans  la...  155 

—  —         terrains  houil- 

1ers  de  la 186 

. —  —  Compagniedes 

Mines  de 
Houille  de 
la 217 

—  —         pierre  à   bâtir 

dans  la 153 

—  —      analyse  de  houil- 

les  et  lignites 

delà 523 

Colombie-Britannique,  localités  mé- 
tallifères de  la  : 
Argent  : — 

Crique  du  Cerisier 170 

—  de  la  Mission 171 

—  du  Quartz 171 


Crique  Vital 

Ilope,  localités  près  de 

Pic  d'Argent 

Rivière  Francis 

—  Similkameen 

Cuivre  : — 

Canal  de  Dean 

Chemin  de  Bâtes 

Côte  à  deux  milles  du  havre  de 

Sooke 

Crique  du  Cuivre,  lac  Kamloops 

Détroit  de  Sansome  

Howe's  Sound 

Ile  au  Cuivre,  lac  Shuswap 

—  Moresby 

—  du  Port  Frédéric 

Jarvis'   Inlet  et  Howe's  Sound, 

entre 

Kitimat  Inlet 

Knight's  Inlet 

Rivière  Fraser 

—  Homathco 

—  Quesnel , 

—  Thompson 

Fer  :— 

Baie  Sud-Est  du  CapCommerell, 
I.  V ^ 

Baynes'  Sound,  I.  V 

Cherrv  Blulf,  lac  Kamloops 

Cowgîtz,  I.  R.-C 

Délroit  de  Seymour ~ 

lie  Texada 

Knight's  Inlet. 

Montagne  de  Fer 

Passage  de  la  Goélette 

River's  Inlet 

Rivière  Jordan 

Route  de  Yale  à  Caribou 

Houille  et  lignite  : — 

Coal  Harbour 

Crique  de  Dix-Milles 

Comptoir  de  Boyd 

Confluent  des  rivières  Nicola  et 
à  l'Eau-Froîde 

District  de  Nasse-Skeena 

Fourches  de  la  Similkameen.  108, 

Lang'ey 

Lillouet 

Rivière  Chilacco 

—  Chilliwack 

—  à  l'Eau-Froide 

—  à  l'Eau-Noire 

—  Fraser 

—  Nazco 

• —       Néchacco 

—  de  l'Ours 

—  de  la  Paix  et  aux  Pins.. 

—  aux  Panais 

Ruisseau  Pun-chi-as-ko 

Canal    Skidegate,    Iles    de    la 

Reine-Charlotte 

Cowgitz 

Masset 

Baie  de  Cowitchen,  Ile  Vancou- 
ver   

Canal  Albeini 


1>A6Ë 

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70 
70 
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68 

G8 


INDEX. 


579 


Comox 

Havrn  du  Castor 

Nanaïmo 

Qualsino 

Or:— 

Crique  Anller 

—  de  l'Ardoise 162, 

—  des  Canadiens 

—  du  Chapeau 

—  du  Cheval-Sauvage 

—  de  la  Dernière-Chance... 

—  des  Ecossais  

—  des  Français 159, 

—  de  Harv«y 

—  dllazelline 

—  du  Kaugarou 

—  du  lac  Koliy 

—  Kielhly 

—  Lightning 

Lowhee 

—  de  la  Mâchoire  d'Ane 

—  de  McArthur 

—  de  McCuller 

—  de  McDame 

—                troisième 
fourche  nord 

—  McLennan 

—  de  la  Misbion 

—  Moorhead 

—  aux  Moustiques « 

—  de  la  Neige  

—  de  l'Or 

—  Patterson 

—  de  la  Perdrix 

—  Penlut^ 

—  Perrv 

—  Prospect  

—  du  Quartz 

—  de  la  Raf[uelte 

—  de  la  Roche  

—  Hosella 

—  Sayyees 

— '      Seymour 

—  de  Somors 

—  de  la  Source 

—  au  Sucre 

—  de  Thibert 

—  du  Valet-de-Trèlle 

—  Van  Winkle 

—  Whipsaw 

—  Williams 

Ravin  de  Conklin 

—  d'Elmore 

—  Grub,  ou  Black  Jack 

—  McCnllum 


PAGB 

07 


Rouge, 


—  Slout 

—  du  Vison 

—  Walker 

Rivière  Andersen 

—  Bonaparte 

—  de  la  Chaudière, 

—  Chilacco  , 

—  Chilcolin 

—  Coquihalla 

—  Fiudlay 


G8 
C7 
G8 

57 
63 
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65 

64 


PAGE 

Rivière  Fraser 16'* 

—  Crandj'  Thompson 165 

—  Ilomathco  Inlerieure 166 

—  Jordan 167 

—  du  Liard 162 

—  Lillouet 165 

—  Mansen  163 

—  de  la  Mouclie-à-Chevai...   165 

—  Nanuimo 167 

—  Néchacco 164 

—  Nicola 165 

—  Okanagan 166 

—  de  la  Paix 164 

—  aux  Panais 164 

—  du  Pont 1.64 

—  Quesnel 159' 

—  Rapide 159,  162 

—  aux  Sangsues 167 

—  de  Id  Savane 158 

—  Simdkameeu  165 

Sk."i::it 165 

—  Sooice 167 

—  Stickeen 160 

—  Thompson  du  Nord 165 

—  —         du  Sud 165 

—  Tran(}uille 165 

Collection  de  Tossiles  par  M.  Richard- 
son 6 

—  —       additions  à  la..       7 

—  stratigraphique  des  roches      7 
Collections  fournies  aux  institutions 

d'éducation,  eto 9 

—  de  spécimens  pour  Phi- 

lacU'lphie 279 

Collège  de  St.  Joseph,  M»miramcook, 
distribution  des  argiles  schisteu- 

so  d'Albert 420 

Colline  du  Pinaclp.  hauteur  de  la....  298 
Collines  de  Raddeck,  roche*  lauren- 

tiennes  des 478 

—  de  la    Baie-de-l'Esl.  roches 

lanronliennes 458,  469,  477 

—  de  Boisdale,  roches  des 457 

—  —         roches    carbo- 

nifères des...  494 

—  —         roches lauren- 

tiennes  des..  457 

—  au  Ca|)-Brelon 457 

—  de    (]oxheath,    Cai)-Breton, 

roches  des  457 

—  —  roches    lau- " 

ren  tiennes 
des 467,  469 

—  de  Mira,  roches  carbonifè- 

res des 502,  503 

—  —        roches  laurentien- 

nes  (les 458,  477 

—  de  Wasliabaek,  conglomé- 

rat  car- 
bonifère 492 

—  —  description 

générale  458 

—  —  roches  lau- 

rentiennes  457 
Collins-Tnlel,  près  de  Shibaonaning..  237 
Colonne*  d»' basalte  inclinées 93 


580 


mt)£ï. 


PAGK 

Comox,  assises  houillèrns  à Ul 

—  région  houilK're  do 186,  187 

—  lignes  mesurées 187 

—  coupe  générale  de 188 

Compagnie  de  Granit  Rouge  du  Nou- 

veau-Brunswick 396 

Comté  de  Charlotte,  N.-B.,   rapport 

—  —  sur  le,  par  M. 

G.  F.  Matthew  364 

—  —         géologie  de  la 

partie  sud-est 
du  379 

—  d'Oitawa 281 

—  —        apatite  et  plomba- 

gine dans  le 343 

—  —        distriJùution  du  cal- 

caire dans  le. 333,  341 

—  —        explorations    dans 

le 316 

—  —        travaux    faits  jus- 

qu'en  1876 336 

—  —        note  au  sujet  de  la 

carte  du 363 

—  de  Pontiac 281 

—  —      distribution  des  ro- 

ches dans  le 331 

—  —     distribution  des  cal- 

caires   333 

_-  —      exploration  dans  le  316 

—  —      gneiss  du 320 

—  de  R-nfrew 234 

—  —         aclièvoment   des 

travaux     dans 
le  280 

—  —         calcaires  cristal- 

lins du 281 

—         carte  du 279 

—  de  Victoria,  N.-E,  roches  lau- 
rentiennes  du 478,  508 

Concrétions  à*  cônos  rontrants..  458,  482 
Conclusions  générales  au  sujet  des 
roches  de  la  Colombie-Britanni- 
que    101 

Confluent  des  rivières  Stuart  et  Ne- 

chacco,  C.-B 59 

Conglomérat  de  base,  position,  carac- 
tère et  puissance...  403 
—  carbonifère    au    Cap- 

Broton 492-496 

—  cuprifère  du  Cap-Bre- 

ton..493,  496,  499,  501,  506 

Conglomérats  du  lac  François 100 

•*-  dedioritedu  township 

de  Rutherford 238 

—  de  la  rive  est  du  lac 

Supérieur 244 

—  du    voisinage    de    la 

Pointe-aux-Mines...  246 

—  du  Cap  Gargantua 249 

—  de  quartz  du  Gros-Cap.  251 

—  siluriens  supérieurs...  374 

—  dévoniens  379 

—  dans  les  argiles  schis- 

teuses d'Albert 406 

—  de  la  rivière  Pollet...  420 

—  rouges,  leurs  relations.  420 


Conglomérats,  synclinaîe    de,    à    la 

chute  Gordon,  riviè- 
re Pollet 421 

—  leur  distribution  près 

d'Elgin  Corner 421 

—  de  la  crique  de  Peck, 

relations  des 422 

—  leur  distribution  à  Bal- 

timore   422 

—  et  meulières,  bitumi- 

neux, des  mines  d'Al- 
bert     432 

Conklin,  ravin  de,  C.-B.,  or  dans  le..  156 
Contact  non  concordant  des  porpby- 

rites  et  basaltes 74 

Conularia 502 

Coprolithes  siluriens  inférieurs,  Baie 

do  l'Est 487 

Cordillières,  formation  porphyritique 

des 104 

Côte  Dumbarton,  roches  métamor- 
phiques    372 

—     de    Pennfield,    roches   de    la 

Côte  380-1 

Couleur,  changement  de,  dans  les 

roches 290 

Coupe  No.  1,  explication  de  la 197 

—  de  basaltes  et  de  tuf 93 

—  sur  un  ruisseau  près  de  la  baie 

de  Fanny 191 

—  à  Burrard-Inlet 217 

—  prèfl  de  la  R.  Donaldson 191 

—  générale,  explication  de  la 396 

—  —      à  Comox 188 

—  —      à  Nanaïmo 199 

—  à  Sooke,  C.-B 219 

—  de  roches    laurentiennes    au 
Cap   Rhumore 472 

Coupes   géologiques  dans   la    C.-B. 
458,  461,  465-8.  472^1,  478, 

480.  483,  485,  491,  498-501 

—  sur  la  R.  Nanaïmo 208 

—  de  la  formation  porphvri ti- 

que   '. 66  69 

—  de  la  pointe  Effilée  au  détroit 

de  Dodd 202 

Cowgitz,  houille  anthracite  à 138 

Cowitchen,  roches  houillères  à 198 

—         région  houillère  de 215 

Coxheath,  Cap-Breton,  argile  réfrac- 

taire  de 513 

Clcveland,  Q  ,  minerai  de  manganèse 

maigre  de 535 

Combustibilité  du  graphite,  procédé 

de  détermi- 
nation de  la  549 

—  —  tableau  com- 

paratif de 

la 569 

Concession  minière  de  Cameron,  lac 
Supérieur,   analyse    du    quartz 

de    la 539 

Croies  élevées  entre  Choo-tan-li  et 

l'Eau-Noire,  C.-B 23-4 

Cristaux   de   labradorite,  Baie  aux 

Perdrix 225 


Cristaux  de  pyroxène.township  d*Ha- 

german 233 

—  d'idiocrasie,  Baiedo  Hobert..  Î36 

—  de  fcroiydulé  3H3 

Crique  de  la  Cache,  C.-B.,  rormation 

de  la 61 

—  —       houille    antlira- 

cite  sur  la..._    64 

—  —     relations  du  grou- 

pe de  la 102 

—  Lithning,  C.-B 128 

—  (lu  Loup 112 

—  Lowhee,   C.-B..   analyse    de 

qaam  de  la  veine  de  la.,53G-7 

—  de   Peck,   coupe   de     roches 

carbonifères   inrérieurPS-  425 

—  aux  Tortues,  distribution  des 

argiles    schis- 
teuses d'Albert  411 

—  —       coupe  de  roches 

carbonifères  in- 
férieures sur  la-  411 

—  Woldon,  failles  à  la 413 

—  Willianis 129,  155 

Croît,  township  de 235 

Croaby-Nord,  horizons  des  minerais 

de  fer  dans 337 

Cuivre,  carbonate  de,  havre  Brûlé...  250 

—  dans    la    Coiombie-Brilanni- 

que 153 

—  dans  dps  diorilps 366 

—  filon  de  Cameron _ 390 

—  illon   d'Oliver 390 

—  mine  de  Johnslon 390 

—  minedeRankin 242 

—  mine  de  Woodward 383 

—  pyrilodo,ardoisièrcdeBtobie  240 

—  —         havre  Braié 250 

—  —  mine  Victoria 21'i 

—  relations  aes  fllonf _ 391 

—  sulfure  de,  iao  de  Moore 374 

—  traces  de,  sur  le  lac  Fraser.    97 

—  veines  de  pyrite  de,  au  Gros- 

Cap 251 

Curry,  L.,  Cap-Breton,  roches  de  la 
mine  de  fer  chez 480 

Dalhouaie,  diorite  de 299 

Darwin,  M.,  mentionné 104 

Dawn,  se!  dans  le  township  de 254 

Dawson,  Dr.,  mentionné 489,  50! 

Dawson,  G.  M. ,  rapport  sur  la  Colom- 

bio-Brilanni(|ue,  par 17 

—      rapport  sur    les  mines  et 

minéraux  de  do,  par 119 

Dénudation,  effets  de  la 286,  312,  324 

Depuis  métallifères  de  la  rivière  du 
Nord  de  Sainte-Anne,  Cap-Bro-  ' 

ton 508 

Description  litliologique  des  roches 

porp  h  critiques,  C.-B 75 

Des  Joaehims.  roches  sur  la  rivière.,  317 

Détroit  de  Dodd.  roches  du 202 

Deux-Rivières 316 

—  roches  à 317 

Diabasc 67 


Dick,  ,rohn,  mo 

Dielijonfma  soi 

L«>d,N.-E 482 

Diorite  bigarrée  dans  le  townsbip  de 

UcDougall 234 

—  caractère  des 3G6 

—  conglomérat  de,  township  dn 

Rutlicrford 238 

—  cristalline  du  lac  Ëcho 240 

—  dans  Dalhousie 299 

—  dansTudor 292 

—  de  la  rive  est  du  lac  Supé- 

rieur    244 

—  de  la  rivière  de  la  Vieille 250 

—  du  Cap-Breton.  N.-B- 458-579 

—  djke  de,  sur  l'Ile  6eorge 238 

—  à  la  Poinie-aux-Mmes 246 

—  pommelée  i  la  Baie  aux  Per- 

drix   , 226 

—  —        au  village  de  Parrv- 

Sound 228,  233 

—  slraiillée  à  l'embouchure  de 

la  riviiVe  des  Français ÎÎ3 

—  dansKaladar 291 

Directions  magnétiques  ~  363 

District  de  Koolenay,  C.-B 134,  163 

—  d'Ominéca 134,  162 

Division  A.,  assises  houillères  pro- 
ductives  191,199 

—  A.,  Nanaïmo liJ9 

—  A.   et   B.   seiileznent,   dans 

Nnnaîmo 199 

—  B.,  schisti's  inférieurs L95 

—  II  à  XVn,  forage   de  Go- 

derich  260-265 

Dolnmle  de  Dundas.  analyse  de  la..516-7 

—  ferrugineuse  et  irémolilique  386 

—  dans  le  forage  de  Goderich.  260 

—  de  Grimshy,  analyse  de  la.-  546 

—  de  Levan' 388,  389 

—  de  McNab,  analvse  de  la...  546 

—  duPeiit-Métis.aiialysedela  547 

—  quartMuseet  trémoli tique-  301 
Dover  et  crique  Rocheuse,  roches  de  419 
Dyke  de  briche,   rivière   Mêgana- 

tawan 230 

—  colonnaire  sur  le  lac  François, 

C.-B 100 

—  de  dioritu,  lie  de  Georgp 238 

—  de     felsite    au    Cap-Breton. 

N-E ~ 465,471 

Dybes  de  trapp  h  l'embouchure  de 

larlviÈredes Français  223 

—  —      près  de  Parry-Sound..  223 
_       _      sur  la  rive  N,-E.  de  la 

Baie  Géorgienne 223 

—  —      de  la  Pointe-Brûlée 247 

—  —      près  de  la  rivière  de 

la  Vieille 250 

—  ~      près  du  Gros-Cap 251 

—  —      de  la    Pointe-nux -Mi- 

nes   245 

—  —      sur   la   côte   N.-E.   du 

lac  Supérieur 248-219 

Agiwa 318 


582 


INDEX. 


PAGE 

Dvkos  de  basalte 246 

—  creusés 247 

Eaton,  professeur,  mentionné 2G0 

Eau  dans  les  mines  de  Caribou l26 

—  salée  dans  la  région  de  Goderich  255 

—  —    sources  de  \\  dans  rOhio 

etloMichigan  271 

—  —  —       de  Syracuse..  273 
Ecole   de  Technologie    de    Boston, 

analyse  par  1' 509 

Elgin-Corner,  coupe  de  roches  car- 
bonifères* inférieures 424 

Elis,  R.  W.,  carte  compilée  par 380 

—  ra]»port  sur  la  formation 

carbonifère  inférieure 
du  comté  d'Albert,N.-B  398 

Eoi>fiyton,  découverte  de  1' 7 

Eozoon 289 

—  dans  Tudor 292 

—  obscur  dans  Dalhousie 304 

—  dans  les  roches  d'Hastings...  312 
Kpidote  cristalline  du  Gros-Cap 231 

—  dans  la  syénite 289 

—  près  de  la  station  de  Gaspc- 

reau 373 

—  du  Cai)-Breton,  N.-K. 

400,  470,  473,  490 
E>carpemenls  de  roches  siluriennes, 

Sand-Point 294 

Escasonie,  Cap-Breton,   minerai   de 

cuivre  4C4 

—  roches  laurentiennes  à 467 

—  marbre  à 481,513 

Essais  de  galène,  mine  Victoria..243,  251 

—  de      roche      hornblendique, 

township  de  Fuley 228 

—  de  minerai  de  fer.  voisinage 

du  village  de  Parry-Sound..  228 

—  d'or  et   d'argent,  Québec   et 

Nouvelle-Ecosse  540-541 

fyiheria 81 

Etablissement  des  Artisans,  albertite 
dans  les  roches  métamorphi- 
ques      441 

Etangs  d'Amaguadeos,  Cap-Breton, 

roches  des...  501 

—  —  sables    strati- 

liés  des 504 

—  —  syénite  rouge 

des 464 

Elang  de  Béna^adie,  roches  carbo- 
nifères  494-5 

—  du  Lieutenant,  gypse  497 

—  —  roches     carbo- 

nifères   494 

—  —  syénite    460 

—  de  McDonald,  N.-E.,  veines  de 

quartz  et  spath  calcaire 467 

Eludes chimiijuès du Dr.Harrington..  523 
Eu-Chen-i-ko,  C.-B 21 

—  lacs  de  la  vallée 

de  r 21 

—  vêgtUalion  de  1'...     23 

Euomphalus 502 

Eurêka,  mine  d'argent  d',  C.-B Î52 


I 


PAGE 

Eurites 300 

Eu.sc/iisius  anliquus,  Scudd 516 

Evans,  J.,  mentionné 129 

Examens  chimiques,  rapport  par  le 

Dr.  B.  J.  Harrington 523 

Examen  microscopique  des  grès  feld- 

pathiques....    84 

—  —  d'obsidienne....    89 

—  —            des  porphyrites   75 
Exploitations  minières  dans  le  dis- 
trict de  Ca- 
ribou   125 

—  —         leur    avenir 
sur  la  rivière  aux  Sangsues....  115 

Explorations  dans  la  Colombie-Bri- 
tannique par  M.  G. 
M.  Dawson 3 

—  de    la    rive    nord    des 

grands   lacs,  par  M. 
R.  Bell  3 

—  de  la  région  de  l'Outa- 

ouais,  par  M.  H.  G. 
Vennor 3 

—  de  la  région  salifère  de 

Goderich,   par  M.  H. 
Attrill 3 

—  dans    les    Cantons   de 

l'Est 4 

—  sur  la  côte  du  St.  Lau- 

rent, par  M.  A.  R.  C. 
Selwyn  4 

—  dans  le  Nouveau-Bruns- 

wick,  par  MM.  Elis, 
Bailey  et  Malthew....     4 

—  dans  la  Nouvelle-Ecosse, 

par  M.  Scott  Barlow..     5 

—  dans  le  Cap-Breton,  par 

M.  Fletcher 5 

—  de  A.  Murray,  mention- 

nées  315 

—  autour  du  lac  Calabou- 

gie 287 

—  dans  les  comtés  d'Ot- 

tawa et  de  Pontiac...  316 

—  dans  Ontario 307 

—  au  Portage-du-Fort 319 

Exposition  de  Philadelphie,  travaux 

àr î 

—  —    dépenses  à  T..     ^ 

—  —    collections 

exposées » 

—  —    médailles 

remportées..     2 

Failles,   ne  pénétrant  pas  dans  les 

plus  anciens  gneiss 316 

Faux-Détroit,  roches  au 202 

Favosites,  dans  le  forage  de  Goderich  261 
Feldspath,  analyse  de 511 

—  de  la  Baie  aux  Perdrix, 

analyse  de 226 

—  à  chaux,  de  la  rivière  des 

Français 223 

—  —       lac  Lorimer 233 

—  du    Village     de     Parry- 

Sound 227,228 


INDEX. 


583 


PAGE 

Feldspath  du  voisinage  de  la  Pointe 

de  l'Orignal 227 

—  du  viJlage  de  Sliibaona- 

ning., 237 

—  au  lac  Fairy 240 

—  cristallin,      Pointe      aux 

Mines 2'c7 

—  —         veine  de,  vis-à- 

vis  rilo  aux 
Sangsues 249 

—  —         veines   de,  Ile 

aux  Sangsues  249 
Fclsite    67-75 

—  de  la  rivière  de  l'Kcho 240 

—  —        —      des  Jardins 241 

—  du  Gros-Cap 351 

—  du  Petit  Lac  George 242 

—  du  voisinage  de  la  mine  Vic- 

toria   243 

Felsitea  de  Boisdtle 460-467 

—      du  Cap-Breton 458,  478 

Fer,  dans  la  Colombie-Britannique...  149 

—  argileux  151 

—  conii)Osé  de,  au  lac  Lorimer 233 

—  magnétique,  township  de  Foley  228 

—  —  Baie  de  Lamiran- 

dière 238 

—  —  lac  du  Moulin 234 

—  —  près  de  Shibaona- 

ning 240 

—  mines  de,  Bristol 339 

—  mine  de,  chez  Curry,  roche  de  la  480 

—  montagne  de,  C.-B. 170 

—  analyse  de  minerais  de 532 

—  minerai  de,  Cap-Breton 505,  506 

—  —  caractère  du 282 

—  —  pas  constant 338 

—  —  deFitzroy 283 

—  —  autres    découvertes 

de  338 

—  —  sur  laGatineau 339 

—  —  mine    de    Gillis    et 

Matheson,  C.-B...  496 

—  —  horizon  du 282,337 

—  —  magnétique 282 

—  —  voisinage  de  la  Mi- 

chipicoton 25t 

—  —  région    de     l'Outa- 

ouais,  rapport  sur 
le 279 

—  —  de  Shawinigane,  Q.  5^3 

—  ^  de  St  Julienne,  Q...  533 

—  —         de  nie  Texada,  C- 

B 534 

—  —  de  rile  Texada,  C- 

B.,  analyse  de  ...  149 

—  —  titanifèro 533 

—  —  de  Torbollon 283 

—  —  oxyde  de,  H.  Mêga- 

natawan 231 

—  pyrite  de,  Cap  Choyé 250 

—  —  lac  Fairy 241 

—  —  Hiv.  des  Jardins 241 

—  —  veines  de,  Gros-Cap..  251 
,-,  _-  township  de  McKen-' 

zie  235 


PAQB 

Fer,  pyrite  de,  R.  Méganatawan 231 

—  —       Baie  de  Robert 237 

—  —       Ardoisière  de  Stobie..  240 

—  —       Mine  Victoria 242-243 

—  possibilité  de  sa  réduction  dans 

la  G.-B 150 

—  spéculaire,  voisinage  du  Gros- 

Cap 25î 

—  grand  gisement  de  Belmont 339 

—  magnétique,  analyse  de  minerai 

de 534 

—  oxydulé 282 

—  —      cristaux  de 283 

—  —      et  hématite 337 

—  spathique,  analvse  de  minerai  de  534 

Ferrie,  township  de". 232,  235 

Figures  de  nodules  phosphatiques  du 

ruisseau  de  Macintosh,  Cap-Bre- 
ton   487 

Fitzroy,  minerai  de  fer  de 283 

Fletcher,  Uugh,  rapport  sur  le  Cap- 
Breton,  par 454 

—        William,  mentionné  454 

Fldmboro,  Ont.,  analyse  d'hématite 

de 532 

Foley.  towship  de 228,  234,  236 

Forage  à  Nanaïmo 205 

—  à  Burrard-Inlet 217 

~      à  Sooke 219 

—  à  la  recherche  du  sel  à  Gode- 

rich 253 

—  à  Goderich  par  M.  Attrill 256 

Forêts,  effets    de   leur    destruction 

dans  la  Col.-Brit 20 

Formation  aurifère  de  la  C.-B 103 

—  Birds-eye    317 

de  Black-River 317 

—  Chazy  317 

—  carbonifère      inférieure, 

perturbations 402,  423 

—  carbonifère  inférieure, son 

étendue 401 

—  carbonifère       inférieure, 

ordre  de  succession....  402 

—  de    ia    Chaux    hydrauli- 

que   272,  273 

—  Chazy,  fossiles  de  la 488 

—  cornifère  dans  Ontario....  276 

—  cristalline  des  Cascades, 

C.-B 101 

—  de  la  Crique  de  la  Cache 

Inférieure,  C.-B 61 

—  cuprifère  supérieure,  rive 

est,  lac  Supérieur 244 

—  dévonienne,    distribution 

delà 378 

—  d'Hastings 287,  301 

—  —     comparée  à  d'au- 

tres roches.  ..  290 

—  —        rencontrée    en 

premier  lieu  314 

—  —        position  de  la..  290 

—  —       mentionnée  293,304 

—  —        bassins  de  la..  314 
-..  —    labradorite  dans 

la 292 


584 


INDEX. 


PAOK 

Formation  du  lleldorberg 272 

—  —  supérieure, 

divisions 
dans  New- 
York  275 

—  huronionnc,    Saull     Ste. 

Marie 222 

—  —  près  de  Shi- 

baonaning  237 

—  de  Kingston 383 

—  —        ses  relations 

avec  le  si- 
lurien su- 
p€^rieur....  381 

—  —        zones  métal- 

lifères de 
la 389 

—  laurentienne 280,  312 

—  —  Baie     Geor- 

giennp..221.223 

—  —        Shibaonaning  237 

—  lauro  11  tienne    supérieure, 

doutes  au  sujet  de  la  291 

—  laurentienne    supérieure, 

ou  labradorite 307 

—  laurentienne    su])érieure, 

opinions   à  son  sujet 
contestées 307 

—  du  lignite  et  des  basaltes 

réunies 85 

—  de  la  montagne  do  l'Ane.     77 

ses    relations    avec    la 
formation  porphyritique    05 

—  de  la  Néchacco 65,82 

—  —    SOS  relations  104 

—  de  Népigon,  rive  est  du 

lac  Supérieur 244 

—  des  porpliyrites 61 

—  '      —        fossiles  de 

la 70 

—  —         puissance 

delà 71 

—  —      relations  de 

la 103 

—  porphvritique  du  Chili....   104 

—  de  Potsdam 280,  286,  311 

—  —       dans  le  Cap- 

Breton  ....  482 

—  de  Salina  dans  le  Michi- 

gan 273 

—  —      dans  New-York  271 

—  —      dans  Ontario...  273 

—  siluiiennecalf'ifère,  sur  la 

Bonnechère.  204 

—  —       dans  Ontario...  311 

—  tertiaire  de  la  C.-B 85 

—  —      roches     volcani- 

ques de  la 106 

—  de  Trenton 239,  311 

Formations  géologiques  du  Cap-Bre- 
ton    457 

—  nonipnclatiire    des,   dans 

la  Col.-Brit 66 

Forsvllio,  mines  de  U^r  de 3.'$7 

Fort" Fraser,  G.-B 51 


PAGE 

Fort  George,  agriculture  au 59 

—  Pelly,  analyse  de  calcaire  du...  547 

—  Rupert,  houille  au 143 

—  St.  James 58 

—  —       roches  près  du 6Î 

Fossiles  de  l'Anse  des  Irlandais 502 

—  trouvés  à  Arisaig,  N.-E 488-3 

—  —      au  Bic 489 

—  du  calcaire  carbonifère  au 

Cap-Breton 502 

—  de  la  formation  Chazy 488 

—  du  groupe  acadien  ou  méné- 

vien 489 

—  aux  Iles  Rouges 502 

—  jurassiques  de  la  Colombie- 

Britannique  :^-  174 

Astarte  fragilis 180 

—      venlricosa 180 

Aptichus  ^83 

Bflemnites 182 

Camptonecies  exlenuatus 176 

Cucullœa 1*^^ 

Eumicrotis  curia 177 

Grammatodon  inomatus 178 

—  Htasyoucoensis ...  178 

Gryphœa  calceola 175 

înoceramus 177 

Lima  duplicata 176 

Modiola  formosa 178 

—      perlenuis 178 

Monoiis  svbcirruîaris 184 

Myacites  subellipiicus 180 

Panopara  peregrina 180 

Perisph  inctes  anceps 182 

Pinna  subcancellata 177 

Pleuromya  Carlotlensis 181 

—  suhelliptica  180 

—  uniomdes 180 

Planorbis  vetumus 181 

Pleroperna 177 

Serpula 183 

Siephaïioceras  t82 

—  Braikenridgii 182 

—  Humphreysianum..  181 

Terebratula 174 

Temlopsis 183 

Trigonia  Daxvsoni 179 

Yoldia  (ou  Corbis) 179 

Fossiles    mézozoïques,    publication 

dos 6 

—  de  la  formation  porphyriti- 

que, C.-B 70 

—  de  la  rivi(>re  Iltasyouco 183 

—  de  la  Baie  du  Nord-Ouest, 

C.-B 193 

—  de  la  rivière  Nanaïmo,C.-B.  209 

—  de  la  rivière  John,  G.  B 220 

—  du  forage  de  Goderich 277 

—  dévoniens,  Petites  Chutes 

de  la  rivière  Ste.  Croix..  376 

—  de  la  Rivière-Ouelle 488 

•  —        et  roches  siluriennes  infé- 
rieures du  Cap-Breton. 482-4 92 

—  de  Saint-Simon 489 

—  siluriens  inférieurs  du  Cap- 

Breton 482,490 


INDEX. 


585 


PAGE 

Fossiles  siluriens  inférieurs  du  ruis- 
seau des  Sauvages...  484 

—  siluriens  supérieurs,  Baie- 

du-Chône  368 

—  —  —    Baie    de 

Wawieg.  368 

—  —  —    Baie    du 
Fond  et  de  Pembroke..396-397 

—  tertiaires 220 

Fouille  de  côté,  district  de  Caribou..  127 
Fourche  Nord  de  la  crique  MoDame..  162 

Fournier,  mines  de  fer  de 337 

Franklin-Iniet 229,  230 

Fritz,  W.  S.,  mentionné 257 

Fucoïdes 493-4 

—  du  ruisseau  de  Gillis,  Cap- 

Breton  490 

—  siluriens    inférieurs,   ruis- 

seau de  Steele,  Cap-Bre- 
ton    483 

Fusulifia  rohusta 63 

—  cylindrica •. 63 

—  —        dans   les 
calcaires  du  lac  Sluart..    61 

Gabarus,    Cap-Breton,    minerai    de 

cuivre  de 507 

Gabb,  M.,  mentionné 185 

Gages  à  Caribou,  C.-B 131 

Galène  argentifère  d'Ominéca,  G.-B.  134 

—  —        do  la  R.  des  Jardins 

231,  539-540 

—  —        du  Sault  Sle.  Marie.  222 

—  du  Cap-Breton,  essais  de..507, 54 1 

—  de  la   mine  de  houille  des 

Joggins 54! 

—  près    du  Sault  Ste.   Marie, 

argent  dans  la 540 

—  de  la  mine  Victoria 241-242 

—  essais  de,  mine  Victoria..243-25l 

Galles  du  Nord 229 

Garry,  C.-B.,  pyrite  arsenicale  à 509 

Gaspereau,  minéraux  à  la  station  de  373 
Géologie  superficielle  du  Cap-Breton  504 
Gibier  des  lacs  Bras-d'Or 456 

—  et  poisson 287 

Gillis,  Donald,  houille  sur  la  ferme 

de 479 

—  Simon,  mentionné 454 

Gisborne,  F.  N.,  mentionné 454,  509 

Glace,  sa  durée  dans  les  lacs  Fran- 
çois et  Fraser,  C.-B 53 

Glaciers  de  la  côte  nord-est  de  la 

Baie  Géorgienne 223-229 

Gneiss,  Baie  de  Matchedash 224 

—  Baie  aux  Perdrix 227 

—  en  veines.  Tombeau  du  Gé- 

ant   225 

—  —       Pointe  de  l'Orignal  227 

—  Ile  de  Parry 227-229 

—  Hiv.  Méganatawan  230 

—  schisteux,  Riv.  des  Français  231 

—  Franklin-Inlet 230 

—  Bvng-înlel 230 

—  Côte  N.-E.  de  la  Baie  Géor- 

gienne  223,  229,  241,  245 


PAGE 

Gneiss  grenu,  Baie  de  Robert 236 

—  siliceux,        do  236 

—  township  de  Ilagorman 233 

—  graniloïde,   Baie   de    Lami- 

randièro 239 

—  Pointe-aux-Mines 244 

—  Cap  Choyé 249 

—  hornblendique,  vis-à-vis  l'Ile 

aux  Sangsues  249 

—  micacé,   vis-à-vis  l'Ile    aux 

Sangsues 249 

—  rivière  Agiwa 248 

—  en  lits  minces 300 

—  en  grand  volume 302 

—  de  la  montagne  Tremblante..  306 

—  roche  fondamentate  d'Onta- 

rio  Est 305 

—  de  Blythfield 285 

—  grenatifère  sur  la  Muskoka..  308 

—  collines  de.vallée  de  la  Bonne- 

chère 296 

—  noyaux  de,  dans  Ontario 311 

—  sur  la  rive  nord  de  l'Outaou- 

ais 317 

—  cailloux  de 318 

—  grandes  étendues  de,  sans 

calcaires 303,  321 

—  grandes  étendues  entre   la 

Bonnechère  et  la    Mada- 
waska 330 

—  rivière    Coulonge 325 

—  étendue  stérile  de 335 

—  au   Cap-Breton,  N.-E 458-479 

—  montagnes  de,  dans  Canon- 

to 287 

—  —  dans  Levant..  286 

—  gronatifère,  sur    la   Musko- 

ka   308,  310 

Goderich,  analyse  du  sel  de 266 

—  coupe  générale  du  forage 

de 259 

—  forages  de  M.  Attrill  à 3 

—  fossiles  du  forage  fait  à...  277 

—  quantité  de  sel  sous 270 

—  région  salif^re  de 253 

Goessmann,  Dr.,  mentionné 275 

Golf,  moulin  de.  township  de  Foley..  236 

Goldstream,  C.-B 109 

Good,  C,  mentionné 122 

Grand-Bras-d'Or,  grès  meulier  sur  le 

lac  du 504 

Grand  Calumet,  calcaire  du..296,  321,  323 
Grandes  Chutes,  causes  des 287 

—  —       de  la  R.  du  Lièvre..  350 

—  —       do  la  R.  Madawaska  286 
Graml-Etang,   Cai^Breton,    minerai 

de  fer  au 505 

—  —        roches  laurentiennes 

au 472 

Cai)-Breton,     gypse 

500,  511 

Grand-Manan,  roches  de  l'Ile  du 385 

Grande  Ile  Manitouline 239 

Granit  au  Cap-Breton 458,  479,  513 

—  au  Cap  Rhuraore,  Cap-Breton,.  472 

—  et  roches  associées 365 


Grand-IIavre, 
au  


586 


INDEX. 


PAGE    \ 

Granit  près  de  l'Anse  Choyé 249 

—  son  contact  avec  les  ardoises 

sur  la  R.  Piskahégan  374 

—  distribution  du 372 

—  dykes  de 74  I 

—  âge  des  dykos  de 97 

—  sur  le  lac  François,  C  -B 97 

—  près  du  Gros-Gap 251 

—  irruptif 75,  79 

—  —    près  Tanyabunkut 72 

—  R.  Michipicoton 251 

—  R.  de  Montréal 247 

—  Pointe-aux-Mmes 245,  246 

—  R.  de  la  Vieille 250 

—  ateliers  de,  à  St.  George,  N.B..  393 

—  du  township  de  Rutherford  ...  238 

—  de  Shibaonaning 237 

—  veines  de,  Franklin-Inlet 229 

—  —    township  McDougall  234 

—  —    R.  dPsFranrais..223,  231    1 

—  —    rive  N.-E.,  Baie  Géor- 

gienne    229 

—  —    Parry-Sound 227,228 

—  —    Poinle-aux-Mines  ...  2i6 

—  min©  Victoria,  B.  Géorgienne.  242 

—  Cap  Gargantua 249 

Graphite 351 

—  étude  du,  par  C.  Hoffmann..      7 

—  à  la  station  deDumbarton..  373 

—  lisière  de  Parry-Sound...233,  235 

—  —    de  la  Baie  de  Robert..  236 

—  canadien,  rapport  sur  le,  par 

C.  Hoffmann 548 

—  —        égal  à  l'étranger..  570  , 

—  cendre  dans  le 557 

—  de  Geylan,  analvse  du 564 

—  de  Grenville,     "  do      562-3 

—  préparé,  do    554 

—  disséminé,  do    551 

—  purification  ultérieure  du...  557 

—  mode  d'examen  du 548 

—  r  combustibilité  du 549 

—  tableau  de  la  composition 

du 567 

—  —     de  la  combustibilité 

du 569 

—  de   Ticondéroga,    analyses 

du  566 

—  en  veines,  analyses  du 560 

Grenats  au  Cap-Breton,  N.-E 461 

—  de  l'Ile  Rosetta 228 

—  Parry-Souna 228 

—  des  bouches  de  la  rivière 

des  Français 231 

—  dans  les  roches  quartzeuses  304 

—  dans  la  quartzite 324 

—  au  lac  Galop 372 

Grenville,  roches  laurentiennes  de...  280 

—  formations  de  roches  dans  306 

—  cours  des  calcaires  vers  ...  332 

—  roches  de,  mentionnées 341 

—  nodules  phosphatiques  de.  489 

—  analyse    du    graphite    de 

l'Augmentation  de 562-3 

Grès  argileux,  Pointe-aux-Mines 246 

—    "dykes"  de , 214 


PAGE 

Grès,  rive  est  du  lac  Supérieur 243 

—  feldspathiques 84 

—  Cap  Gargantua 249 

—  promontoire  de  Mamainse,  lac 

Supérieur 244 

—  au-delà  de  Pembroke,  sur  l'Ou- 

taouais 311 

—  silurien 286 

—  à  dalle    arénacé,  près    de    la 

Pointe-aux-Mines 245 

—  argileux  de  la  baie  au  Mica 247 

—  dévoniens  sur  la  rivière   Ste. 

Croix 375,  376 

—  feldspathique 84 

—  métamorphique  du  "  Ledge"...  371 

—  meulier,  caractères  du 433 

—  —      dans  le  Cap-Breton 503 

—  —      houille  dans  le 503 

—  —      perturbations  du 434 

Grimsby,  analyse  de  dolomio  de 546 

Gros-Cap,  lac  Supérieur 251 

Grosse  Bonanza,  G.-B.,  analyse  de 

quartz 536-7 

Groupe  acadien  ou  méuévien,  fos- 
siles du 489 

—  de  la  Crique  de  la  Cache  In- 

férieure, relations  du 102 

—  de  Québec,  relations  du 4 

—  —  roches  ressemblant 
à  celles  du,  dans  la  Colom- 
bie-Britannique   102 

—  de  St.  Jean,  du  comté  de 

Charlotte 389 

Gypse 430,  445 

—  caractère  du 446 

—  —             pays    reposant 
sur  le 497,  500,501 

—  dans  le  forage  de  Goderich  ...  262 

—  ou  plâtre  du  Cap-Breton 

459,492,  497,501.511 

—  porphyritique 498,  501 

—  puissance  des  lits 432,  446 

—  du  ruipseau  de  Wilson 431 

Hagerman,  township  de 233,  234 

Hall,  professeur  J.,  mentionné. ..272,  277 
Harrington,  Dr.,  études  chimiques 

par 7 

—  ~    mentionné  139.  143, 149 

—  —    analyses  par  le 

505,  508,  510 

—  —    rapport  par  le 523 

Hastings,  comté,  roches  du 312 

Hatley,   argent  dans  le  quartz  du 

township  de 540 

Havre  de  Boulaceet,  Cap-Breton,  mi- 
nes au 507 

—  —  mine  d'argent  à  459 

—  —  roches  carboni- 

fères du 494 

—  —         roches    lauren- 

tiennes du 458 

Havre  Brûlé,  lac  Supérieur 250 

—  de  la  Chaloupe,  roches  au 210 

—  du  Gan^îe.  roches  au 21 1,  212 

—  aux  Huîtres,  roches  du 210 

—  Johnson,  C.-B.,  roches  du 502 


INDEX. 


587 


PAGB 

Havre  de  McKinnon,  pldtre  du 497 

—     de  Sydney,  roches  carbonifè- 
res du  bassin  du  492 

ilayes,  Dr.,  analyses  par  le 507 

Hector,  Dr.,  mentionné 10*2,  204 

Hématite  de  la  Baie-de-rEst,   Cap- 
Breton,  analysée 532 

—  botryoïde 496 

—  du  Cap-Breton 495,  496,  505 

—  de  Flamborough,  Ont. 532 

—  du  Gros-Cap 251 

—  de  la  R,  des  Jardins 241 

—  et  fer  oxydulé 337 

Hind,  professeur,  rapport  cité 507 

lIoIFinann,  C,  rapport  sur  les  graphi- 
tes canadiens 548 

Honeyman,  Dr.,  mentionné 502 

Hope,  argent  à 151 

Horizons  des  minerais  de  fer,  282,  336,  337 
Hornblende  mouchetée,  des  comtés 
d'Hastings,  Lanark  et 
Renfrew 234 

—  cristalline,  près  du  vil- 

lage de  Parry- 
Sound 233,  239 

—  —  township    de 

McDougalI..  234 

—  —  township     de 

Rutherford..  238 
Horton,  épaisse  couche  de  sable  dans  299 

—  bassin  de  calcaire  de 295 

—  bassin  de  roches  dans 297 

—  calcaires  de 299 

—  collines  de  roches  hornblen- 

(liques  noires 329 

—  prolonsrement  des  calcaires 

dans 281 

—  svnclinale  dans 295 

—  succession  des  roches  dans..  305 
Houille  anthracite  des  iles    de    la 

Reine-Charlotte  138 

—  —         dos    îles    de    la 

Reine-Charlotie 
analyse 139 

—  —         mine  du  bassin 

Lepréau 391 

—  —         paléozoïque     de 

Cowitchen 138 

—  —        du  Petit  Lepréau, 

analyse  de  la...  526 

—  dans  le  conglomérat  carbo- 

nifère   510 

—  de  la  montagne  de  Hunter, 

C.-B 511 

—  et  lignite,  analyses  de 523 

—  de  Loch-Lomond,annlyse  de  528 

—  du  lac  McAdam,  analyse  de  528 

—  dans  le  grès-meulier 503,  510 

—  de  la  rivière  Nicola,  analyse 

do 523 

—  de     la    rivière     Thompson 

Nord,  analyse  de 525 

—  de  Port-Hood,  analyse  de....  527 

—  de  la  rivière  Richard  son,  dé- 

troit de  Baynes 526 

—  de  Saaquash,  I.V.,  analyse...  52p 


PAGE 

Houille  sur  les  rivières  au  Saumon 
et  Gaspereau,  Cap-Bre- 
ton..,   SIO 

—  et   lignite  de  la  Colombie- 

Britannique 137 

—  découverte  possible  de  houil- 

les paieozoiques  dans  la 
Colombie-Britannique...   137 

—  à  Nanaïmo 140 

—  assises  houillères  de  l'île  de 

Vancouver 140 

—  coftt  de  son  extraction  dans 

l'ile  de  V^ancouver 141 

—  de  l'île  de  Vancouver,  carac- 

tère des  veines 142 

—  de  rile  de  Vancouver,  ana- 

lyse de  la 143 

—  de  rile  de  Vancouver,  qua- 

lité de  la 142 

—  de    rile  Vancouver,  quan- 

tité mr>yenne  de  cendre 

dans  la 529 

—  à  Alberni  144 

—  à  Seattle 145 

—  sur  la  rivière  Fraser 146 

—  de  la  vallée  de  la  Nicola 147 

—  d'origine  tertiaire,  intérieur 

de  la  C.-B 147 

—  sur  la  rivière  à  l'Eau-Froide  148 

—  sur    la    rivière    Thompson 

Nord 148 

—  localités  où  elle  se   trouve 

dans  la  C.-B 167 

—  sur  l'Ile  de  Newcastle 203 

—  son  existence  probable  entre 

la  rivière  aux  Sables  et 
la  Baie  du  Nord-Ouest..  194 

—  veines  de,  à  Nanaïmo 2U4 

—  étendue  des  assises  au  sud- 

est  de  Nanaïmo 204 

—  exportations  de  Nanaïmo 207 

—  à  l'anse  Profonde,  C.-B 216 

—  de  l'île  Domville,  C.-B 216 

How,  professeur,  analyse  par  le 512 

Hull,  apatite  dans 351 

—    roches  à  apatite  de 337 

Hunt,  Dr.  T.  S.,  rapport  sur  la  région 

salifèie  de  Goderich, 

par 253 

—  analyses    de    nodules 

phosphatiques,  par...  488 

Hyatt,  A.;  mentionné 182 

Hyolitlies  de  St.  Simon  et  du  Bic 489 

Idocrase,  cristaux  d',Baie  de  Robert  236 
Ile  des  Allumettes,  roches  silurien- 
nes dans  r 317 

—  Beausoleil 236 

—  Boularderie,  grès  meulier  de  1'...  503 

—  —  minerai  de  fer...  505,  534 

—  —  pierre  à  bâtir 513 

—  —  plâtre 499,  511 

—  —  synclinale  de  1' 457 

—  Donman,  roches  de  r  195 

—  Domville,  houille  sur  r 216 

—  Galiano,  roches  de  l' 213,  214 


588 


INDEX. 


PAOE 

Ile  George,  Shibaonaning  237 

—  Ileywood  239 

—  Ilornby,  roches  de  V 195 

—  Lasqueti,  roches  houillières  suri'  196 

—  aux  Lézards 248 

—  Manitouline,  Grande 239 

—  de  Mayne,  roches  de  T     213 

—  de  Mckay 230 

—  Mudge,  roches  à  r 211 

—  de  Newcastle,  coupe  à  V 199 

—  de  Parry,  Baie  Georgienne..227-9,  234 
~  de  la  Petite-Anse,  sol  gemme  à  \\.  11  [ 

—  du  Prince-William-Henry 225,  236 

—  de  la  Protection,  coupe  à  1' 199 

—  Rosetta,  Baie  Géorgienne 228 

—  aux  Sangsues 249 

—  de  Saturne,  roches  de  1' 213 

—  Shihaishkong  232 

—  d<»  la  Source-Saline,  roches  à 210 

—  Texada,  roches  houillères  sur  l'...  196 
__       __      fer  dans  r 149 

—  —      analyse   du    minerai  de 

fer  der 534 

—  deThétis,  roches  à  V 211 

—  du  Tombeau  du  Géant 225 

—  Valdès,  roches  de  V 214 

Iles  de  la  Batture,  roches  aux 211 

—  de  Courcy,  roches  aux 211 

—  du  Manitou „ 236 

—  aux  Outardes 231 

—  de  la  Reine-Charlotte,  roches  des  106 

—  Rouges,  fossiles  de  1' 502 

—  Sucia,  roches  des 213 

Incendie  des  forêts,  leur  effet  dans 

la  Colombie-Britannique 20 

Insectes  fossiles  de  Quesnel,  G.-B....  514 
Institut  Américain  des   Ingénieurs 

des  Mines,  rapport  cité 253 

Inverhuron,  forage  à 255 

Kaladar,  diorites  de 291 

—       ardoises  vertes  dans 291 

Kincardine,  sel  à 253 

Kitchen  Middens 370 

Kootenay,  district  de,  C.-B 134,  163 

Laboratoire,  travaux  faits  au 7 

Labradorite 208 

—  concordante  307 

—  cristaux  de,  près  de  la 

Baie  aux  Perdrix 225 

—  distribution  au  Portage- 

du-Fort 298 

—  dans  la  formation  d'Has- 

tings  202 

—  de  Lanark  et  Rarasay...  299 

—  roches  à,  B.  Géorgienne.  221 

—  —        position  des 343 

—  non-concordante  307 

—  avec  calcaires 299 

Labradorites  d'Argonteuil 343 

Lac  A-bun-tlut,  C.-B 39 

LacsBras-d'Or,  comme  retraite  d'été  456 

—  —        description  des 454 

—  —        gi})ipr  des 456 

—  —        paysage  des 455 


PAGE 

Lacs  Bras-d'Or,  pierre  d'ornementa- 

tation  des 513 

—  —        poissons  des 455 

—  —        position  géologique.  454 
Lac  Calabougie,  ardoises  et  schistes  285 

—  —  bassin  de  roches...  285 

—  —  exploration  autour 

du 287 

—  —  faible     inclinaison 

des  roches 285 

—  —  roches  siluriennes.  287 

—  du  Caribou,  criques  sur  le   158 

—  Choo-tan-Ii,  G.-B 23 

—  Cluscus,  C.-B 25 

—  —         —   roches  près  des...    77 

—  à  rEau-Glaire 232 

—  Echo,  près  du  Sault  Ste-Marie 

222,  240 

—  Eliguck  ou  Uhl-gack,  G.-B 28 

—  Eu-ti-a-kwé-ta-chick,  C.-B 44 

—  —  —  roches 

près  du.    79 

—  Fairy 241 

—  François,  ou  Né-to-bun-kut,G.-B.    52 

—  —        île  dans  le 56 

—  —        roches  du 95 

—  Fraser,  ou  Naut-ley ^ 51 

—  —     roches  du 95 

—  Gatcho,  ou  Ilgatcheo,  G.-B 28 

—  —      décharge  du 43 

—  Gaudin 237 

—  Gillis,  Cap-Breton,  roches  car- 

bonifères du  495 

—  —     roches  siluriennes  infé- 

rieures du 489 

—  Golden,  R.  Bonnechère 295 

—  —      calcaires  du 303 

—  Hatty,  G.-B 32 

—  —      roches  près  du 72 

—  Huron 22t,  222,229 

—  Ilgatcheo  ou  Gatcho,  C.-B 28 

—  Joseph  224 

—  Ka-wa-shaig-amog 232 

—  Klootch-oot-a,  C.-B 27 

—  Klun-chat-is-tli,  C.-B 22 

—  Kultus  Coolie    ou  Tsil-be-kuz, 

C.-B 27 

—  Kuv-a-kuz,  C.-B 25 

—  Kwa  ou  Whool-tan,  C.-B 57 

—  Lorimer 233,234 

—  de  la  Lune 237 

—  Manitouwabin 233,  234 

—  McAdam,  Cap-Breton,  analyse 

de  houille  du 528 

—  —  houille  au 496 

—  —       roches  carbonifères  du  495 

—  Miniséiog Î35 

—  Moore,   cristaux    d'andalousite 

dans  les  schistes  sur 
le  lac  de 3724 

—  —      cristaux  de  staurotide 

dans  les  schistes  du.  372 

—  du  Moulin  234 

—  Muckwabie  236 

—  Muskoka 224 

—  Na-coonl-loon,  C.-B 40 


tNDSX. 


âd9 


PAGB 

Lac  Na-tal-kuz,  G.-B 45 

—  —         roches  près  du 81 

—  Naut-ley  ou  Fraser 51 

—  Ne-to-bun-kut  ou  François 52 

—  Nipissingue 221,  224,  232,  235, 

236,  25t 

—  —        gneisset  calcaire  du  318 

—  —        roches      siluriennes 

sur  le 311 

—  aux  Oies,  ou  Herkyelthtio,  C.-B.     19 

—  Ootsabunkut,  roches  du 101 

—  aux  Perdrix,  quartz  aurifère  du  539 

—  du  Petit-Chevreuil  ou  Wa-wash- 

kaise  232 

—  Poison,  N.-E.,  analyse  de  mine- 

rai de  cuivre  du 535 

—  Qualcho,  C.-B 42 

—  Rond,  Bonnechère 295 

—  Rousseau 224 

—  8i-gut-lat,  C.-B  30 

—  —         fossiles  du 174 

—  Si-ka-ta-pa,  G.-B 37 

—  Stuart,  roches  du 62 

—  Supérieur  221-243 

—  Ta-chick,  caractère  des  environs 

du 49 

—  Talon 222.  237 

—  —    lisière  du 237 

—  Tanyabunkut,  C.-B 31 

—  —  roches  près  du....     72 

—  Tas-un-tlat,  C.-B 21 

—  aux  Tourtes,  analyse  de  la  ser- 

pentine du 543 

—  Tsa-cha,  C.-B 27 

—  —        roches  près  du 78 

—  —        roches  tertiaires  près 

du 90 

—  Tse-tzi,  C.-B 27 

—  Tsil-be-kuz  ou  Kulius-Coolie 27 

—  Uhl-gack,  ou  Eliguck,  C.-B 28 

—  —  roches  près  du 78 

—  Un-cha,  C.-B 54 

—  Wa-wash-kaise,  ou  du  Petit-Che- 

vreuil   232 

—  Whool-tan,  ou  Kwa,  C.-B 57 

Lachnus  petrorum,  mentionné 5 18 

—  Quesîieli,  Scudd 518 

Lambeaux  détachés  au  C. -Breton  462,464 

—  —        siluriens 281 

Lanark,  calcaires  de  288,299 

—  —        cristallins  de 281 

—  carte  du  comté  de 279 

—  comté  de 234 

—  labradorite  dans 299 

Landall,  M.,  mentionné 143 

L'Ardoise,  conglomérat  du  chemin  de  496 

—  grès  meulier  sur  le  chemin 

de 502 

—  roches  laurentiennes    du 

chemin  de 470 

Les  Loups,  lisières  de  roches  de  la  501 

Côte 380 

Lepidodendron 503 

Lepréau,  anthracite  de 391 

Leslie,  Prof.,  mentionné 271 

Levant,  ardoises 289 


PAGE 

Lovant,  ardoises  micacées 282 

—  bassin  de  roches  dans 284 

—  dolomies 288,  289 

—  micaschistes 266,  290 

—  micaschiste  argenté 286,  290 

—  montagnes  de  gneiss  de 285 

Lignite 35 

—  de  la  Colombie-Britannique...  148 

—  deux  qualités  de 529 

—  existence  probable  du 22 

—  au  sud  du  Fort  Fraser 94 

—  et  houille  dans  la  C.-B 138 

—  —        analyses  de 523 

—  sur  la  Ko-has-gan-ko 87 

—  de  la  R.  Nechacco,  analyse  de  525 

—  de  transport,  dans  la  C.-B 149 

—  valeur  du,  comme  combusti- 

ble   149 

Lingula  sur  le  ruisseau  de  Macintosh, 

Cap-Breton 487 

—  sur  le  ruisseau  des  Sauvages, 

Cap-Breton 484 

Lisière  aurifère 120 

—  schisteuse  de  la  R.  aux  Sang^ 

sues ;   116 

Litchfield,  épais  sédiment  do  sable 

dans 322 

—  l)loiement  dos  strates  dans  327 

—  sable  d'aluvion  dans,  327,  328 
Lits  gneissiques,  près  du  village  de 

Parry-Sound 233 

—  h  Monolis 106 

—  de  rivières,  anciens,  enterrés...  125 

Loohaber,  plombagine  dans...? 362 

Lochan  Fad,  Cai>-Breton^  roches  lau- 

renllennes  à 472 

Loch-Lomond,  Cap-Breton,   analyse 

de  la  houille  de....  527 

—  chemin  de,  grès  meu- 

lier sur  le 503 

—  chemin    de,    roches 

laurentiennes  sur  le  477 

—  hématite  à 505 

—  roches    carbonifères 

de , 502 

—  ruches  siluriennes  in- 

férieures du.  478 

Logan,  Sir  W.  E  ,  rapport  mentionné  292 

—  —  rapport  cité 308 

Long-Inlet,  Baie  Géorgienne 226,234 

Loran,  Cap-Breton,  minerai  de  fer  à..  506 

—  roches  laurentiennes  à 478 

Lount,  township  de 236 

Macfarlane,  M.,  mentionné 145 

Mackenzie,  Sir  A.,  cité.  .  26,  28,  29,  32,37 

Madoc,  mentionné 280 

—       roches  de 301 

Manganèse  au  lac  du  Moulin 234 

—         minerai  de 535 

Main-d'œuvre,  prix  de  la,  à  Caribou, 

C.-B  131 

MansUeld,  épais  sédiments  de  sable 

dans 232 

Mapleton,   distribution   des    argiles 

schisteuses  d'Albert...  436 


/ 


/ 


59Ô 


mûEï. 


PAGE 

Mapleton,  coupe  d'argiles  schisteuses 

d'Albert 407 

Marbre  chez  Bown,  Escasonie,  Caj)- 

Breton 481,  513 

—  carrière  de 333 

* —      dans   la    Colombie-Britanni- 
que     155 

—  sur  la  réserve  des  Sauvages, 

Escasonie 481,  513 

—  sur  la  rivière  du  Nord  de  Sle. 

Anne 481 

Marnes  dans  le  forage  de  Goderich..  262 
Marne  gypsifère.- 4U8,  501 

—  fossiles  dans  la 498 

Matières  utiles  au  Cap-Breton 505 

Malthew,  G.  F,,  rapport  sur  le  comté 

de  Charlotte,  N.-B 364 

McAdam,   Cap-Breton,   schistes    de 

Postdam  chez 486-7 

McDonald,  Angus,  minerai  de  cui- 
vre sur  la  terre  de 507 

—  étang     de,     veines     de 

quartz  et  spath  calcaire  467 

—  lownship  de 240 

McDougall,  or   découvert  dans    le 

quartz  do    la   rivière 
du  Milieu  par 509 

—  minerai    de    fer    à    la 

pointe 496.  505 

—  township  de... 228,  232,  234 
McKenzie,  Hugh  R.,  mentionné.  455,  457 

—  township  de 232,  235 

McLean,  Cap-Breton,  minerai  de  fer 

chez  ..' 506 

McLeod,  ile  Boularderie,  minerai  de 

fer  chez 500,  506 

—  Rév   Neil,  mentionné 454 

McMillan,  N.-E.,  roches  laurentien- 

nes  chez 469 

McNab,  calcaires  de 284.  288 

—  subie  d'alluvion  dans 293 

—  analyse   de   calcaire   et   de 

doloraie  de » 546 

McNeil,  roches  talquousps  chez 464 

McPhee,  Ilugh,  mentionné 454 

—  —       roches     siluriennes 

inférieures  chez..  484 
McSween,   Cap-Breton,   minerai   de 

[er  chez 506 

Mécanismes  insullisants  à  Caribou...  130 

Mook,  M.,  mentionné 180 

Memramcook,  distribution  du  carbo- 
nifère inférieur 428 

—  horizontalité  des    lits 

sur  la 429 

Mercure  dans  la  Colombie-Britanni- 
que     153 

Meules  à  aiguiser 311 

Mica  argenté  dans  le  Cap-Breton 

459,  463,  491 

—  àByng-Inlet 230 

—  dore  au  Cap-Breton 464,  465,  480 

—  à  la  Caverne  du  Chien 236 

—  mine  de  cuivre  de  Rankin 242 

—  Parry-Sound 228 

—  Poinie-aux-Mines 246 


PAOE 

Mica  Pointe  de  TOrignal 227 

—  près  de  Long-Inlet 226 

—  township  d'Hagerman 233 

—  township  de  McKenzie 235 

—  voisinage  de  la  Baie  aux  Perdrix  225 

—  voisinage  de  la  R.  de  Montréal  247 
Micaschiste  argenté,  Levant '289 

—  du  Cap-Breton 461,  489 

—  du  Cap  Choyé 249 

—  hornblendique,  do 249 

—  de  l'Ile  Parry 2^ 

—  ile  Shibaishkong '2-29 

—  de  Levant 2^0 

—  roches  sous  le,  dans  Le- 

vant   289 

Michael,   frères,  carrière  de   granit 

rouge  des 39ô 

Micromus  hirtus,  mentionne  5*21 

Miller,  excavations  faites  dans  Tein- 

pleton  par '. 340 

—  montagnes  de  gneiss  dans  le 

township  de Î-^T 

Mine  d'antimoine,  lac  Fairy 24*2 

—  d'argent  d'Eurêka,  C.-B 1.V2 

—  —      de  Van  Bremer 152 

—  Boulder,  rivière  des  Janlins....  241 

—  Eurêka,   Hope,   C.-B.,   analyse 

du  minerai  d'argent  de  la...  53S 

—  de  la  Cie  de  Houille   de  Van- 

couver   204 

—  de  enivre  de  Rankin 2V2 

—  de  cuivre  et  d'argent  de  Suflield  540 

—  du  Détroit  de  Baynes,  analyse 

de  houille  de  la 52*1 

—  deferd'Allan 337 

—  —    de  Baldwin 337 

—  —    de  Bristol  339 

_>  >_    deFolev 33s 

—  —    de  Forsvth 337 

—  —    d'Havcôck  33.^ 

—  —    de  Hull 33S 

—  Harewood,  Nanaïmo,  C.-B 207 

—  de  houille  de  Baynes'  Sound...   1^9 

—  —         des  Joggins,  galène 

de  la 5il 

—  Union.  Comox,  coupe  à  la 1«^S 

—  Van  Winklo,  Caribou.  C.-B 12.') 

—  Victoria,    près   du    Sault   Sie. 

Mario 222,  241 

—  —        R.  des  Jardins,  mine- 

rai d'argent  de  la  539,  540 

—  Wellington,  Nanaïmo 206 

—  de    Wright,  Barkervîile,  C.-B., 

analyse  de  quartz  de  la...  536 
Mines 222,  242,  2'.3 

—  de  Buckingham 361 

—  ce  qui  en  retarde  rex[»loilalion 

dans  la  Colombie-Britanni- 
que    120 

—  note  générale  sur  les  mines  de 

la  C.-B 119 

—  d'Albert 413 

—  —        coupe   de  roches  car- 

bonifères inférieures  415 

—  —        structure  anticlinale.   415 

—  —        état  actuel 443 


INDEX. 


591 


PA^E 

Mines  de  fer  du  lac  d'Argent 337 

—       —    du  lac  de  Meyer 337 

Minerai  d'argent  de  la  R.  des  Jar- 
dins   540 

—  de  cuivre  au  Cap-Breton  506,  507 

508 

—  —        à  la  Pointe  Brûlée 

et  au  havre  de 
Boulaceet 459 

—  —        analyse  de 535 

—  —        argentifère,    mine 

deSulTield 540 

Minerai  de  fer  de  Boisdale 506 

—  —    limoneux  au  Cap-Bre- 

ton    506 

—  —    magnétique,    analyse 

de  534 

—  —    spathique,  lie  Boular- 

derie 506 

—  —    spalhique,  analyse  de  534 

—  —    titanifère 533 

—  —  >  de  Torbolton 283 

Minerais  d'or  et  dargent,  analyses  de  536 

Minéral  siliceux,  C.-B <  80 

Minéraux  canadiens,  catalogue  des      1 

—  cristallins.  Baie  de  Robert  236-7 

—  exposés  à  Philadelphie 2 

—  de  la  Colombie-Britannique  119 

—  utiles  du  carbonilère  infé- 

rieur   435 

Mineurs,  leur  nombre  dans  Cassiar..  135 

—  —  dans  la  Colom- 

bie-Britanni- 
que    123 

Molybdéuite  de  Cowitchen,  C  -B 173 

—  d'Howe's  Sound 173 

—  à  lu  rivière  Gaspereau, 

Cap-Brelon 509 

—  près  lie  la  Station  de 

Gaspereau 373 

Montagne  du  Berceau  de  Pope  (ou 

du  Pape) 62 

—  de  Calédonie,  roches  de  la  400 

—  Ches-nun,  C.-B 54 

—  Chil-a-thium-dinky,  C.-B..    37 

—  à  Deux-Tètes,  rivière  Chi- 

lacco,  C.-B 60 

—  de  Fawnie,  ou  Toot-i-ai...     45 

—  —         roches  de  la...    80 

—  Hun-cha-yuz,  C.-B 54 

—  de  Hunter,  C.-B.,  roches 

laurentiennes  de  la 478 

—  Nadina,  C.-B 55 

—  —       roches  de  la 101 

—  Tah-cho,  C.-B 53 

—  Ta-tzan-ta-cho-nun,  C.-B..    54 

—  Toot-i-ai,  Toodeeney,    ou 

de  Fawnie,  C.-B 45 

Montagnes  des  Cascades,  C.-B 120 

—  Il-ga-chuz,  C.-B 28,  88 

—  —         végétation   al- 

pine des 40 

—  It-cha,  C.-B 28,  90 

—  —      vue  de  la  chaîne 

des,  de  Touesi...    41 

—  des  Kuy-a-kuz,  C.-B 25 


PAGE 

Montagnes  des  Kuy-a-kuz,  roches  des    78 

—  Tsi-tsutl.. 28 

—  —      chaîne  des 38,86 

—  —      végétation  arcti- 

que des 36 

—  du  versant  du  Pacifique, 

âge  des..... 1 19 

—  volcaniques 27 

Moore,  C,  mentionné 176 

Moraines 29 

—  probables 22 

—  près  du  lac  Na-ial-kuz,  C.-B  46 

—  près  (lu  lac  Stuart,  C.-B....  58 
Moulin  de  Calhoun,  coupe  de  roches 

carbonilières  inférieures...  428 

—  de  Gillis,  stries  glaciaires  au  505 

—  lie    McNeil,  minerai  do'  fer 

au 496,505 

Muir,  M  ,  mentionné 219 

Murray,  A.,  ses  explorations  sur  la 

Bonnechère 303 

—  explorations  de,  mention- 

nées   - 314 

—  mentionné 273 

—  ra  pport  de,  mentionné  308-3 1 0 

Murray,  Dr.  G.,  cité 527 

Musée,  collection  de  roches  dans  le.      7 

—  examen  de  son  contenu 6 

—  fossiles  identifiés  et  montés...      6 

—  nombre  de  visiteurs 8 

Muskoka,  absence  de  calcaire  sur  la  315 

—  gneissgrenatifèredela'308,310 

—  lac 224 

—  rivière 234 

Nanaïnio,  assises  houillères  à 141 

—  division  des  roches  houil- 

lères à  199 

—  expéditions  de  houille  de.  207 

—  puissance  totale  des  assi- 

ses de 215 

—  recherche  de  la  houille  à..  205 

—  région  houillère  de 186-197 

—  veine    de  houille  sur    la 

rivière 208 

Nanoose,  roches  houillères  près  de...  197 

Na-tan-i-ko,  C.-B  21 

Neige,  causes  des  grands  abats  de...    39 

—  grande    épaisseur    sur    les 

montagnes  Tsi-tsutl,  C.-B.     36 
Nickel   dans   la   Colombie-Britanni- 
que   ,154,  173 

—  et  cobalt  dans  la  pyrite  de 

Saint-Jérôme 542 

—  dans  la  serpentine  du   lac 

aux  Tourtes 543 

Nipissingue,  lisière  du  chemin  de...  235 
Nodules  phosphatiques  de  Grenville  489 

—  —            siluriens  in- 
férieurs de  la  Baie-de-l'Est 487 

Noms  sauvages,  manière  de  les  épe- 
1er 18 

Nouvelle-licosse,  rapport  sur  une 
partie  delà 454 

Obolella  sur  le  ruisseau  de  Dugald, 
Cap-Breton 467 


m 


INDEÎi. 


PAGE 

Ohobella  sur  le  ruisseau  de  Gregua..  485 
—  —  —        do  McAdam 


dans    lus 

grès 

de  McLeod, 
des   Sauva- 

gf"^ 

de  Sleele.... 
de  yt. Simon 

et  du  Bic 


490 

482 

484 
483 

489 

Obsidienne 89 

—         sources   de  son  approvi- 
sionnement      90 

Ontario  Est,  structure  géologique....  280 

—  explorations  de  M.  Murray 

dans 307 

—  noyau  de  gneiss  dans 311 

—  plus  anciennes  roches  stra- 

tifiées dans 306 

—  progrès  des  trayaux  dans...       3 

—  remarques  générales  sur  les 

explorations  faites  dans.  307 

—  roches  fondamentales 305 

—  structure  géologique  géné- 

rale   311 

Ophiolile 544 

Or  dans  la  Colombie-Britannique  121,  155 

—  dans  les  roches  volcaniques 538 

—  de  la  rivière  du  Milieu,  Cap-Bre- 

ton     509 

—  difliculté  des  exploitations  dans 

le  district  (le  Cassiar 135 

—  districts    aurifères    autres    que 

Caribou  ...-. 133 

—  du  lilon  de  Camoron 390 

—  étendue  des  roches  aurifcres 124 

—  horizon  des  roches  aurifères 116 

—  produit  de  la  rivière  aux  Sang- 

sues    109 

—  relations  des  roches  aurifères  de 

la  R,  Sooke 112 

—  rendement  des  mines  de  la  crique 

Lightning 129 

—  —        de  Cn*siar 135 

—  sa  distribution  sur  la  Riv.  aux 

Sangsues 1 15 

—  sa  source  sur  la  R.  aux  Sangsues  1 15 

—  source  des  placers  123 

—  sur  les  Iles  de  la  Reine-QÉiarlotte  167 

—  sur  l'Ile  de  Vancouver 167 

—  sur  la  rivière  Stickeen 135 

—  veines  de  roches  aurifères  sur  la 

R.  aux  Sangsues 111 

[£/  voir  Culombie-Britannique.] 

Orlhoclase,  analyse  d' 571 

Oxyde  de  fer,  rivière  Méganatawan..  231 

Palmerston,    anticlinal'^    de    gneiss 

dans 285 

Parry-Sound 221-4,  232,  251 

—  lisière  de  calcaire  cris- 

tallin de 232 

—  village  de 227,  232-3 

Partridgo-Inlet  234 

Passe  Active,  roches  de  la 213,  214 

Pâturages  alpins r. 41 


VAdK 

Pêche  du  saumon  par  les  Sauvages..      'A'A 
Pembroke,  O.,  analyse  du  calcaire  de  r>  'i."> 

Pénitancouchine 2^JG 

Perforateur  diamanté    employé    au 

forage  de  Goderich 257 

Perlite  concrétionnée ilU 

Petite-Nation,  course  des  calcaires 

dans  la 333 

—  synclinale  de  la 342 

Petit  lac  George 241,  242 

Petit  Lepréau,  N.-B.,  analyse  d'an- 
thracite du 527 

Potit-Mélis,  analvse  de  dolomie  du..  547 
Petite  rivière  Nouvelle,  succession 

des  roches  de  la 3^4 

Petite  rivière  Qualicum,  coupe  sur  la    1 1)2 
Petite  rivière   de  la   Baleine,   Baio 
d'Hudson,  minerai  d'argent  de 

la  539 

Petites  ])oires,  récoltées  par  les  Sau- 
vages      50 

Pétrole  dans  les  argiles  schisteuses 

d'Albert 404 

—  explorations  à  la  recherche 

du 445 

—  sources  de 443 

—  —        près  la  R.  Petitco- 

diac 417 

—  dans  Upper-Hillsboro 4.'>3 

Petrosilex  du  township  de  Ruther- 

ford 238 

—        du  Cap  Gargantua 24') 

Phosphate  de  chaux  dans  les  calcai- 
res   32i 

Pic  d'Anahim,  ou  de  Beece 28.  IH) 

Picounoc,  svénite  sur  la  rivière 320 

Pierre  à  bdlir  dans  la  Colombie-Bri- 
tannique     153 

—  —        de  l'IleBoularderie...   513 

—  à  dalles  arénacée  de  la  Pointe- 

aux-Mines   245 

—  —       arg'leuse,    Baie     du 

Mica 247 

"  Pierre  à  feu  "  ou  lignite 34 

Pierre  ponce 91 

—  —      calcinée î^2 

Placers  A  fleur  de  terre  et  profonds..  1 25 

—  de  la  rivière  Fraser 136 

Plaine  de  Kennedy,  R.  aux  Sangsues, 

C.-B 111.  114 

Plans  du  département  des  Terres  de 

la  Couronne,  N.-E 4')7 

Plantes  «le  la  Côte,  leur  apparition...     29 

—  carbonifères  de   la    Pointe 

Coflîn,  Cap- 
Breton  501 

—  —  sur  le  ruisseau 

de  Mackay.  493 

—  fragmentaires  dans   la  for- 

mation de  la  Néchacco...     83 
Plateau  bosallique 26 

—  d'épanchemont  entre  l'Eau- 

Noiro  et  la  Nécharco 25 

—  au-dessus  de  la  R    Kes-la- 

chick 45 

—  entre  Quesnel  et  lEau-Noire     19 


INDEX. 


i03 


PAGE 

Plateau,  élévalion  du,  sur  le  lac  Kuy- 

à-Kuz 25 

—  élevé  propre  au  pâturage  ...     ■^l 
Platine  dans  la  Colombie-Britannique  154 

—  sur  la  Similkameen 172 

—  sur  la  R.  Tranquille,  C.-B 172 

Plâtre  ou  gvpse  au  Cap-Breton 

459   497-502,  511 
Plomb  dans  la  Colombie-Britannique  154 
Plombagine,  améliorations  à  appor- 
ter dans  le  traitement  303 

—  etapatite,  gisements  de  343 

—  canadienne,  rapport  sur 

la   548 

—  caractères  des  roches  à  351 

—  dans  le  calcaire  cristal- 

lin   3G2 

—  dans  Lochaber 363 

—  dans  la  région  de  l'Ou- 

laouais,  rapport  sur  la  279 

—  de  l'ile  de  Vancouver..  173 

—  distribution  de  la 352 

—  expédition  de,  à  Jerscv 

City  *   360 

—  grandes  veines  de 358 

—  ou  graphite  351 

—  du     lac     Gillis,      Cap- 

Breton  489 

—  lits  disséminés  de 357 

—  localités  de,  exploitées 

dans  Buckingham....  352 

—  mines  abandonnées 362 

—  proportion  de  la 358 

—  pure  en  veines 356 

—  roches  renfermant  de  la  320 

—  en  veines 352-4 

Pluie,  plus  abondante  en  approchant 

de  la  Côte  de  la  C.-B 30 

Pointe-Brûlée,  lac  Supérieur 247 

—  N.-E.,  coupe  de  ro- 
ches laurentiennes 
à  la 458 

—  aux   Corneilles,    Caj>-Breton, 

minerai  de 
cuivre  à  la 

493,  507 

—  —  —  roches    car- 

bonifères de  la 497 

—  Claire,  lie  Boularderie,  roches 

de  la 500,  503 

—  Eflilée,  l'oches  de  la 202 

—  de  nie,  minerai  de  fer  à  la 

500,  506 
—     carrières  de  plâtre  à  la..  500 

—  Kelly,     Cap-Breton,     fossiles 

carbonifères  de  la 494 

—  Kill-bear  229 

—  de  la  Langue,  roches  près  de.  194 

—  Mackay,    Caj)-Breton,   roches 

carbonifères  do  la 492 

—  aux-Mines 244-247 

—  du  Mort,  source   ferrugineuse 

à  la 497 

—         source  saline  à  la...  513 

—  Murphy,  Cap-Breton,   calcaire 

et  gypse  de  la 497 


P.AGE 

Pointe  de  l'Orignal,  Baie  Géorgienne.  227 

—  de  Parson,  roches  à  la 219 

—  des    Sauvages,  minerai     de 

fer  de  la  534 

—  Uniack,  Cap-Breton,  gvpse   à 

la " 498 

Poisson  et  gibier 287 

Pompes  employées  à  Caribou 128 

Pont  de  l'Eau-Noire  à  Eu-chen-i-ko..  20 

—  —            à  Quesnol 18 

—  des  Sauvages  sur  la  R.  au  Sau- 
mon  34,  35 

Porcelaine,  matière  propre  à  la 101 

Porphvrites,  trôs  altérées 73 

—  de  la  C.-B 06 

—  examen    microscopique 

des  roches 75 

—  formation  des 61 

—  fossiles  des.. 70 

—  l)lus  basses  roches  de  la 

formation  des 68 

—  puissance  de  la  forma- 

lion  des 71 

—  relation  de  la  formation 

des t03 

—  de  la  rivière  Stellaco....     97 

Porphyre  au  Cap-Bretou  458,  513 

Port  Frank,  sel  à 254 

Port-llood,  analyse  de  houille  de 527 

Portage-du-Fort 281 

—  analyse  de  renssela- 

érite  du 544 

—  explorations  autour 

du....; 319 

—  roches    labradorites 

au 298 

Porte-de-l'Enfer,  C.-B 57 

Portland,  apatite  et  plombagine  dans  344 

—  mines  delà  Cieae  Bucking- 

ham à 344 

—  minerai  d'argent  du  town- 

ship  de  541 

—  roches  de 337 

Prairies  ali)ines 36 

Producius 502 

Promontoire  de  Mamainse 244,  247 

Protococciis  nivalis,  sur  la  chaine  des 

Tsi-tsutl 37 

Pringle,  township  de 236 

Puget-Sound,  roches  houillères  de...   145 
Puits  International,  près  de  Goderich  259 

—  do  mine  dans  le  district  de 

Caribou 126 

—  de  sel 254 

Pyrallolite.  calcaires  avec 334 

Pyrite  arsenicale  du  lac  de  Moore....  374 

—  de  cuivre  à   l'Ardoisière   de 

Stobie 240 

—  —        dans  Tapatite 348 

—  —        havre  Brûlé 250 

—  —        mine  Victoria 242 

—  —        du  ruisseau  de  Gil- 

.  lis,  Cap-Breton  490 

—  —        veines  de,  au  Gros 

Cap 251 

—  de  for,  Ardoisière  de  Stobie...  240 

O 


Pyrite  Je  fer,  Baie  de  Robert 236 

—  —    au  Cap  Choyé 250 

—  —    au  lac  Fairy - U\ 

—  —    mine  Victoria 242^ 

—  —    près  la  R.  des  Jardins-  211 

—  —    prës  la  Station  de  Gas- 

pereau „ 373 

—  —    R.  MéganaUwan 330-1 

—  —    Si.  Jérdme,  analyse  (le..  542 

—  —    township  de  Hackeniie  235 

—  —    veinesde.  Gros-Cap...-  251 

—  magnétique  du  lac  de  Moore..  37A 

Pyrolusile  au  Cap-Brelon 506 

Pyro.iÈne,    cristaux     de.     township 

dllagerman 233 

—  Baie  de  Robert 236 

—  village  de  Parry-Sound..  233 


Quartz 


iltre  du  lac  aux  Perdrix..  539 

!  aux  Perdrix -  225 

crique  BlcDame 135 

relsiie,  C.-B 471,  475,  476, 178 

lisière  de  la  Baie  de  Robert.-  236 
à  la  "mine des Caillor.x,"  près 

la  R.dns  Jardins 241 

Parry-Sound 228 

perspective  des  exploitations 


des 


!S  de... 


.    132 


Petit  lac  George. 

pointe  de  l'Orignal 237 

Poinle-aus-Mines 244-5 

porphyre 80 

près  du  cap  Choyé 249 

rivière  de  Monlréai 248 

toTCnship  d'IIaeerman  233 

township  de  McDougalt 233 

Shibaonaning 237 

village  de  Parry-Sound 227 


N.-i 


—  lac  Echo  240 

—  àGoldslream.C.-B  110 

—  Gros-Cap 25' 

—  R.  aux  Snngsui's...  114 

—  Riv.  du  Nord  de 

Sainte-Anne.  Cap 
Breton 481,  ;08 

Rankin 242 

—  Washahack  N.-E.  458 

—  mine  Victoria 242-3 

B.cap  Choyé 249 

avec  grenats 304 

grenalifère 3';6 

hv]ri>nifnne,  R.  des  Jardins  240 

—  grande  ileMa- 

nitouline 239 

—  grande  UeShi- 

baonaning.-  231 

Petit  lac  George 242 

près  la  mine  Victoria 241 

lowiishipde  Rutherford...  238 

1,  houilleà 143-4 

un  puiil  de  l'Eau-Nwre 18 


Quesnel.  hauteur  de  la  ville  de 19 

—  insectes  Tossiles  de 514 

—  végétation  A  19 

Ramsav,  labradorite  dans -...   299 

—  calcaires  de 281,  388 

Rapides  sur  la  Basse-Néchacco 58 

Rapports  et  cartes  en  voie  d'impres- 
sion  - 3 

Rapport  de  la  Commission  Géologi- 
que, nombre  d'exemplaires  dis- 
tribués  - 9 

Ravin  de  Stout,  C.-B,,  analyse  du 

3nartz  du 537 
les  au  lao  Siuarl,  C.-B 58 

Régions  examinées  par  R.  Bell 221 

Région  du  Grand-Coude 163 

—  houillère  de  Cowîtchen 215 

—  métallifère  du  versant  du  Pa- 

cillque _  119 

—  de  l'Outaouais,  rapport  sur  la  279 
Relèvements  faits  par  l'Amirauté, ..456-7 
Renfrew,  chemin  du  village  de 294 

—  roches  autour  de 295 

Renssclaérile    du    Poriage-du-Furt, 

annlysede  la 544 

Réserve  des  Sauvages.  Cap-Breton, 
caractère 
delà 504-5 

—  —         marbre    de 

.    la 481,  513 

Résines  minérales,  examen  des 530 

—  comparées  à  l'ambre 531 

—  de  la  R,  Néchneco „  531 

—  de  la  R.  delà  Paix 531 

—  dolaR.Saskatchenan-Nord  530 

Richards,  Capt.  G.  H.,  mentionné 199 

Uichardson,   J.,   achèvement   de   la 

carte    houillère 
par 2 

—  mentionné..  139,  140,  14Î 

—  rappnrtsurlaColom- 

bit>-BrLlanniquepar  186 

Rides  lacustrales  dans  le  grès 494 

Rivière  Agïwa 243 

—  de  la  Baleine.  Baie  d'IIudson 

minerai    d'argent    de    la 
Petite 539 

—  Bonnechère  29i 

—  —         bassin  de  calcai- 

re de  la 293 

—  —         collinesde  gneiss 

snrla 296 

M,  Murray  sur 

1.1 303 

—  —         sédiments  sur  la.  294 

—  —         sédiments    dans 

la  vallée  de  la  395 

—  Brnwn,  coupe  sur  la -  188 

~-  Charon 348 

—  au  Chevreuil _ -  335 

—  Cliilacco,  C.-B..  lignite  sur  la  171 

_           —       or  sur  la 164 

_           _       vallée  delà 59 

—  Chilcotin,  C,-B.,orsur  la IS4 


e  Chiilinack,  C.-B.,  houille  sur 

la  16 

Coulonga.  syénite  sur  la 3^ 

—  calcaires 35 

—  gneiss _  35 

Cush-j'a  ou  Tsan-ised-a-ko...     2 

—  ou  lac  Eu-chen-i-co 

3U|iérieur  1 

Dease,  C.-B 13 

du  Désert,  sur  la  Gatineau...  1S 
DoiialJson,  ûaup«  près  de  la  IS 
à  l'Eau-Froide,  C.-B.,  houille 

sur  la 148,  lE 

à  l'Edu-Noire,  chule  de  la....    ! 

ponl 2 

—  lignite  de  trans- 

port sur  la...  le 

—  roches  tertiai- 

res sur  la... ~    i 

—  sources  de  la.    ( 

—  traverse  de  la 

à  Ciuscus  ..     ' 

—  vallée  de  la...    ' 

de  lEcho _  V 

En-du-kD,  C.-B ! 

de  l'Elang,  roches  de  la 3f 

d(;s  Fraiitaia 2'23-Z 

Fraser,  cmnahre  de  la....lâ3,  I' 

—  cuivre  sur  la  i: 

—  houille  sur  la I' 

—  lignite ~ H 

—  or  sur  la _  Il 

—  placers  de  la \'. 

—  plaliiic r 

—  roches  de  la  Néchac- 

cosur  la -     I 

—  sable  ni  kél  if  ère l 

Gaspereau,  chemin    de     la, 

houille  sur  ie..  âi 

—  grès  meulier  de  la  51 

—  houille  sur  la à 

—  molïhdénite  de  la  b< 

—  source  minérale...  5 
Gaiineau % 

—  détour  des  calcai- 

res sur  la  3. 

—  minerai  de  fur  sur 

la  3 

—  roches  à  a|«lite  sur 

la  3 

ItUsyouco,  C.-B - 

—  chute  de  la.. 

—  fossiles  de  la I 

—  roches  de  la 

—  roches  à  la  chule 
des  Jardins 222,  2 

~^  minerai  d'argent 

de  ta _..53U,  5 

John,  roches  à  ia- 2 

K-s-la-chick,  ce 

Ko-has-gan-ko,  C.-B 

—  affleurements 


■I!  du  Lièvre,  chutes  de  la_ 3' 

—  roches  à  apatite 

sur  la 32 

Magaguadavic,coupe  sur  ta.  3f 

Mattawa -  2; 

Méganalawan 330,  2: 

—  gneiss  et  cal- 

cairedelaval- 

dela 31 

Michipicoton 'ÎTl,  243,  249,  3; 

du  Mdieu,  Ca|>-tiretDn,  mine- 
rai de  cuivre  de 
la 5( 

—  oraurla 51 

—  roches  de  Ia...-n8,.i( 
Uira,  grès  meulier  de  la 5( 

—    roches  siluriennes  infé- 
rieures de  ia ~  4! 

de  Montréal -  2- 

Muskoka -  2; 

Nadinako  -    i 

Namannitigong T. 

Néchacco  inférieure _    I 

—  —      roches  sur 

la 1 

—  —      roches  ter- 

tiau'BS  ...     I 

—  lignite  de  la a' 

—  sources    sud-ouest 

-    .uj«ri;;ï:"z: 

—  —       région  de 

la 

ser  ...... 

^  —      roches  mé- 

sozojques 
surla....8l, 

—  —         canon  de 

la  

—  —       ri'gion  de 

la  

—  —      analvsu  de 

lignite 
de  la.. 

Nè-ti-kun-as-ko 

Nicola,  analyse  do  houille  de 
la 

du  Nord  de  Sa  in  le- An  ne.  Cap- 
Brelon,  minerai  de  cuivre 
del» 

du  Nord  de  Sainle-Anne,  ro- 
ches de  la 481, 

du  Nord  de  Sainte-.\nne,  vei- 
nes mL'tellirËres  de  ta - 

chesde  la  Peiiie 

—  coupe  de  roches.... 

Quelle,  fossiles  do  la 

do  rOuest 

des  Ouiaouais 223,  333, 

de  la  Paix,  analyse  des  cal- 
caires do  11) „.„ 


43 


596 


INDEX. 


PAOE 

Bivière  Pétéwaîiweh "237 

—  —  plaines  de  sable 

sur  la 317 

—  —  syonite  sur  la...  317 

—  Pelitcodiac.  coupe  de  roches 

carbonifères     inférieures 
sur  la 4'26 

—  Picounoc ;.  320 

—  PoUet,     argiles    schisteuses 

d'Alborlsur  la 409 

—  —        coupe  de  roches  car- 

bonifères inférieu- 
res   410 

—  Qiialicum,  coupe  sur  la  Petite  192 

—  aux  Racines 242 

—  aux  Sables,  coupes  sur  la  ...   189 

—  Sainte-Croix,  roches  silurien- 

n«-nnes  supérieures... 371,  375 

—  aux  Sangsues,  rapport  sur  la  109 

—  au  Saumon,  C.-B 29 

—  —  —  chute  de  la..    30 

—  —        Cap-Breton,  houil- 

le sur  la  510 

—  —  —    grès  meu- 

lierdela  503 

—  —  —    roches  de 

la 65 

—  —  —  végétation 

sur  la..30,  31 

—  —    roches  sur  le  che- 

min de  la... 477,  502 

—  —        partie  supérieure.     40 

—  Shawanaga 229,  230 

—  Sooke,  roches  vues  sur  la 113 

—  —      roches  de  la 106 

—  —      âge  des  roches  de  la..  1 16 

—  —      roches  tertiaires  de  la  218 

—  Stellako,  G  -B 51 

—  Tahyesco,  C.-B 33,  36 

—  —  roches  de  la 74 

—  Tai-a-taesli,  C.-B 33 

—  Thessalon 222 

—  Thompson  Nord,  houille  sur 

la 148 

—  —           —     analyse    de 
houille  de  la .' 525 

—  Trent,  coupe  sur  la  189 

—  Tsed-a-kul-ko,ou  Cheddakulk     38 

—  Tsul-lel-a-ko,  C.-B 34 

—  de  la  Vieille,  lac  Supérieur...  250 
Roches  aurifères  de  la  Colombie-Bri- 
tannique,    leur 
étendue 124 

—  —        leur  horizon 116 

—  —        de    la     R.    Sooke, 

leurs  relations...   112 

—  —       veines  de,  à  la  R. 

aux  Sangsues 111 

—  calcifères  dans  la  vallée  de 

rOutaouais 292,  20i 

—  rarbonifép's  volcaniques 101 

—  de  le  Côte,  ca^a^l^res  des....  379 
— >  —  leur  distriI)ution,  380 

—  —  leu r  à «re  probable  379 

—  couIfMir  de  rouillf*  ou  lahl- 

baiidiîs 3:56 


PAOK 

Roches  dioritiques,  mine  Victoria...  242 

—  gneissoïdes  du  C.-Breton  458-479 

—  granitiques  107 

—  houillères  de  Cowitchen 198 

—  —         tertiaires    de    la 

C.-B 144,   146 

—  —         ëe  Puget-Sound ..   144 

—  —         dolaNicola,  leurs 

relations  avec 
les  roches  vol- 
caniques    147 

—  —         de  la  Nicola,  leur 

étendue 148 

—  —         deBurrarë-Inlet..  217 

—  homblendiques 297 

—  —  Baie  de  Lami- 

randière 239 

—  —  Baie  aux  Per- 

drix  226-227 

—  —  calcariferes, 

mine  Victo- 
ria   242 

—  —  collines     de, 

dans  Hor- 
ion     329 

—  —  de  Foley.essai 

de 228 

—  —  mine  de  Ran- 

kin 242,  243 

—  —  township     de 

McDougall...  228 

—  huroniennes.  Cap  Choyé 249 

—  d'apparence  huronienne  dans 

la  Colombie-Britanpique..  102 

—  ignées  de  l'époque  tertiaire..     86 

—  jurassiques  dans  la  Colom- 

bie-Britannique   184 

—  laun^ntiennes  au  Cap-Breton  458 

—  —  coupe   sur    le 

Petit-Bras- 
d'Or 458 

—  magnésiennes,  havre  Brûlé..  250 

—  mésozoïques 33 

—  —  des  lacs  Fraser 

et  François...     95 

—  —  de  la  formation 

porphyritique    69 

—  —        représentants  des  105 

—  —        volcaniques 105 

—  —        volcaniques      et 

tertiaires 107 

—  des    Montagnes  -  Rocheuses 

comparées  à  celles  de  la 
chaîne  de  la  Côte 102 

—  plombagineuses  .sur  le  ruis- 

seau de  Gregwa 485 

—  pré-siluriennes,  distribution 

des 365 

—  Rouges,  les,  lac  Supérieur...  250 

—  siluriennes 280 

—  —        duCap-Breton,482,49l 

—  —        lambeaux     déta- 

chés  281,312,  318 

—  —  .     dans  la  vallée  de 

rOuUiouais 311 

—  —       au  lac  Calabougie  287 


INDEX. 


597 


PAGB 

Roches  siluriennes  inférieures,  coupe 

sur  le  ruisseau 
de  Steele t  483 

—  syéniliques  du   Cap-Breton, 

N.-B 458-479 

—  talqueuses  chez  John  McNeil 

Cap-Breton 464 

—  tertiaires,  étendues  couvertes 

par  les,  dans  la 
C.-B 85-6 

—  —       houillères  delà C- 

B 144,146 

—  —        à  Burrard-Inlel.,..  217 

—  —       sur  les  lacs  Fraser 

et  François 95 

—  —        de  Sooke 218 

—  —        et  mésozoïques  vol- 

caniques      107 

—  —        ignées,  sources  des   86 

—  volcaniques,  or  dans  les 538 

—  —  sur    la    Gold- 

slream,  C.-B  Ui 

—  —  mésozoïques  de 

la  côte  ouest  105 

—  —  de  la  formation 

tertiaire 106 

Ross,  bassin  de  calcaires  dans 293 

—  bassin  de  roches  dans 297 

—  prolongement    des    calcaires 

dans 281 

—  sédiment  de  sable  dans 304 

—  succession  des  roches  dans...  305 
Ruisseau    de  Barachois,   comté  de 

Victoria,    Gap- Breton, 
veines  métallifères  du.  508 

—  de  Bénacadie,  chute  du....  463 

—  —        felsitesdu.46 1,463 

—  de  Bown,  Cap-Breton,  ro- 

ches   siluriennes    infé- 
rieures du 486 

—  de  Bréac,  Cap-Breton,  mi- 

nerai de  fer  du 496,  505 

—  de  Cam,  roches  carbonifè- 

res du 493 

—  du  Castor,  veine  de  quartz..  460 

—  du  Chien,  chutes  du 493 

—  de  Christmaî,  N.-B.,  roches 

iaurentiennes  du 464 

—  de  Colpitt,  coupe  de  roches 

carbonifères  inférieures  407 

—  Cut-ofT,  C.-B 48 

—  de  Dugald,  N.-E.,  chutes 

du 467 

—  —        coupe  de  roches 

pré-carboni- 
fères   466 

—  —        fossiles  sur  le...  467 

—  des  Epinoltes,  minerai  de 

cuivre  du  496, 506 

—  —  roches  pré- 

carbonifè- 
res   468 

—  —  roches  silu- 

riennes.... 489 

—  —  série  de  ro- 
ches carbonifères  sur  le...  501 


PAOK 

Ruisseau  de  Frédéric,  contact  des 
schistes  et  conglomé- 
rats   414,  416 

—  de  Gillis,  roches  carboni- 

fères du 496 

m^             —         roches  silurien- 
nes du 490 

— *        de    Gregwa,    Cap-Breton, 

coupe  de  ro- 
ches Iauren- 
tiennes   465 

—  —         coupe  de  ro- 

ches    silu- 
riennes    485 

—  —         roches  plom- 

ba gineuses 
du 485 

—  de     Harris,     Cap-Breton, 

houille  du  511 

—  —  roches  Iauren- 

tiennes du  478 

—  du  Lièvre,  lambeaux  car- 

bonifères détachés  sur 
le  495 

—  de  Macintosh,  Cap-Breton, 

bout  des 
collines  de 
Coxheath.  457 

—  —  chutes  du...  486 

—  —  roches    car- 

boniières  du  501 

—  —         roches    Iau- 

rentiennes 
du 467 

—  —  roches    silu- 

riennes du  486 

—  de  Mackay,  Cap-Breton,  ro- 

ches   carbo- 
nifères du...  492 

—  —        schiste  bitumi- 

neux du 493 

-—  de  Maigh,  contact  des  ro- 
ches carbonifères  et 
Iaurentiennes  sur  le...  460 

—  de  McAdam,  roches  silu- 

riennes inférieures  du-  490 

—  de    M'Codrum,   coupe  de 

roches  siluriennes  infé- 
rieures sur  le 491 

—  de    McCuish,   Cap-Breton, 

roches  Iaurentiennes  ...  477 

—  de  McLean,  coupe  de  ro- 

ches    silu- 
riennes  in- 
férieures sur 
le 485 

—  —         roches  svéni- 

tiques  (lu...  461 

—  —         or  sur  le 509 

—  de  McNab,  Cap-Breton,  ro- 

ches Iaurentiennes  sur 
le  477 

—  de  McNeil,  roches  carboni- 

fères du 494 

—  —       roches  silurien- 
nes inférieures  du 486 


V 


598 


INDEX. 


PAOB 

Ruisseau  de  McNeil,  roches  syéniti- 

ques  (lu 46t 

—  du  Pin,  Cap-Breton,  roches 

laurentiennesBurle  477 

—  —      spath  pesant  sur  le  503 

—  de  Presser,  distribution  des 

argiles  schisteuses  d'Al- 
bert   411 

—  du  Renard,  Caj)-Breton, mi- 

nerai de  fer 
au 506 

—  —         roches  carboni- 

fères du 494 

—  —         roches  syéniti- 

ques  du 460 

—  de  Robinson,  distribution 

des  argiles  schisteuses 
d'Albert  sur  le 410 

—  Rouge,  min<»rai  de  cuivre 

au 493 

—  des  Sauvages,  Cap-Breton, 

minerai  de 
fer  du 506 

—  —  roches  silu- 

riennes du  484 

—  —  syénite  épi- 

dotiquedu  465 

—  aux  Serpents,  roches  lau- 

rentiennos  du 474 

—  Tai-uk,  C.-B 22 

—  —       roches  sur  le 77 

—  et  lac  Un-cha,  C.-B 54 

Ruisseaux  de  Shénacadie,  roches  syé- 

niliquesdes  461 

—  —  roches  silu- 

riennes... 486 
Rutherford,  towship  de 238 

Saanich,  roches  houillères  près  de...   198 
Saaquash,   C.-B.,   houille    de,   men- 
tionnée    525 

Sable,  amas  de,  assises  cachées  par 

les 303 

—  —  sur  la  Bonnechère...  294 

—  —  dans  Horton 299 

—  —  dans  Litch(iold...323,  328 

—  —  dans  Manslleld 322-3 

—  —  dans  McNab  293 

—  —  dans  Ross 304 

—  —  remarques  sur  les...  323 

—  de  fer  magnétique  à  l'étang 

d'Aniaguadeos  504 

—  plaines  de,  sur  la  Pél/'wahweh  317 
Sadoux,  C.-B.,  analyse  du  quartz  du 

banc  de  roches  de  537 

Sainte-Anne,   rivière   du   Nord    de, 

marbre  de  la 481 

Saint-Jean,  N.-B.,  roches  ménévien- 

nes  de 4.S9 

Saint-Jérôme,  analyse  de  la  j)yril«*  de  542 
Sainte-Julienne,  Q.,  analyse  de  mi- 
nerai de  fer  de 533 

Saint-Simon,  fossiles  de 4S9 

Sand-Point,  roches  siluriennes  à 294 

San-Francisco,   hou i Mo  oxpédiéo  de 
la  Culuujl)ie-Brilanni<jui*  à 208 


PAGE 

Salmon-House 33 

—         roches  près  de 73 

Banville,  sel  à 2T1 

Sapin  de  Douglas  sur  la  rivière  au 

Saumon,  C.-B..    34 

—  —         sur  le  lac  Fraser    51 

SaultSte.  Marie 222 

Saunerie  de  Kingston,  sel  à  la 254 

Sauvages,  caractère  de    la  réserve 

des.  dans  la  C.-B 504-3 

—  comment  épeler  les  noms     18 

—  maison  de,  sur  le  lac  Gat- 

cho 29 

—  marbre  sur  la  i*éserve  des 

481,513 

—  pèche  du  saumon  par  les    33 

—  population  éparse  dans  la 

C.-B 31 

Sciara  dejïerdita,  Scudd 514 

—  xmgulala,  mentionnée 514 

Sciomyza  revelala,  Scudd 515 

Schistes  bitumineux,  leur  importan- 
ce économi- 
que   444 

—  —  du  ruisseau  de 

Mackay 493 

—  blanchis  par  l'action  solfata- 

rique 83 

—  cristallin,  Pointe-aux-Mines.  244 

—  dioritique.  Cap  Choyé 249 

—  et  grès,  à  Nanaimo 213 

—  graphitique 353 

—  hornblendique,  Bvng-Inlet...  231 

—  —  Cap  Choyé...  249 

—  —  R.  des  Fran- 

çais ...223,  231 

—  —  R.   des  Jar- 

dins   241 

—  —  R.    Mégana- 

lowan 230 

—  —  R.    Michipi- 

coton 201 

—  —  Pointe      d  e 

l'Orignal..  227 

—  —  Baie     Géor- 

gienne, côte 
nord 238 

—  —  ile  de  Parry 

2t7,  228 

—  —  Parry-Sound  223 

—  —  village      de 

Parry-Sound  227 

—  —  île  Rosetta...  228 

—  —  township  de 

Rutherford   238 

—  —  Shibaishkong 

229-238 

—  marneux  fçris  et  rouges 423 

—  micacé,  Cap  Choyé 250 

—  —        R.  des  Franrais..223,  230 

—  —        Baie    de    Lamiran- 

dière  239 

—  —        Petit  lac  George 241 

—  —        R.  Michipicoton 251 

—  —        R   de  Montréal 248 

Pointe  do  l'Orignal..  227 


tKDËX. 


599 


PAGE 

Schistes  micacé,  t^arry-Sound 223 

—  —        village    de     Parry- 

Sound 227 

—  —        Pointo-aux-Mines ...  246 

—  mine  Victoria 242,  243 

—  pétrosiliceux,  Cap  Choyé 250 

—  près  de  la  Pointe-aux-Mines.  245 

—  siliceux,  R.  de  Montréal 248 

Schistes  inférieurs,  division  B 195 

—  nacreux   du   ruisseau    aux 

Serpents,  Cap-Breton...  475 
Scudder,  S.  H.,  sur  les  insectes  fossi- 
les de  Quesnel 514 

Seattle,  houille  à 145 

Sections     microscopiques,    par    M. 

Weston 487 

Sédiments  entre  l'Eau-Noire  et  Ques- 
nel      19 

—  épaisse  couche  de 24 

—  dans  la  vallée  de  la  Bon- 

nechère 295 

Sel  de  Goderich,  rapport  sur  les  gise- 
ments de 253 

—  à  Clinton 254 

—  àKincardine 253 

—  à  la  Saunerie  de  Kingston 254 

—  à  Port  Frank 254 

—  àSaltville 271 

—  à  Seaforth 254 

—  de  Goderich,  analvse  du 266 

—  —  marché 256,270 

—  —  pesanteur  spécifique  269 

—  —  puissance  totale 266 

—  —  rendement  par  acre  270 

—  forage  à  Goderich  à  la  recherche 

du  3,  259 

—  gemme,  ier  au  6e  lits  de  Goderich 

263-5 

—  —        analyse  de 266 

—  —        àBay-City 275 

—  —        à  Casevillè 275 

—  —        dans  la  Louisiane 271 

—  —        dans  la  Virginie 271 

—  —  pesanteur  spécifique  du  269 

—  nature  des  impuretés  dans  le 267 

—  production  du,  en  1873 255 

—  quantité  d'impuretés  dans  le 266 

Sels  de  potasse,  recherche  des,  dans 

le  forage  de  Goderich 268 

Selwyn,  A.  H.  G.,  rapport  prélimi- 
naire de 1 

—  —  mentionné 102 

—  —  sur  les  relations 

du   groupe  de 

Québec 4 

Sentier  d'Alberni,  C.-B 192 

— -        de  Bella-Coola 20,  27,  40 

—  de  Cluscus  au  lac  Totuck...     23 

—  abandonné,au  lac  Na-coonl- 

loon 34 

—  du  lac  Fraser  au  lac  Stuart.     57 

—  du  lac  Tsa-cha  au  lac  Chi- 

zicut 27 

—  du  Télégraphe 20,  49 

Série  mascarinienne,  âge  des  roches 

de  la 365 


PAGE 

Serpentine  au  Cap  Rhumore,  C.-B....  473 

—  au  lac  Talon 237 

—  dans  le»  calcaires  ...300,  304 

—  dans  le  calcaire  magné- 

sien    324 

—  lisière   de  Parry-Sound, 

Baie  Géorgienne 233 

—  formes  particulières  de..  300 

—  du  lac  aux  Tourtes,  ana- 

lyse de  la 543 

Serpuliles  de  la  Rivière-Ouelle 488 

Shawinigane,  Q.,  analyse  du  minerai 

de  fer  de 533 

Sherbrooke  Sud;  horizons  des  mine- 
rais de  fer  dans 337 

Shibaonaning,  ou  '*  Killarnev" 

221,  223,  237,  239 

Sierra-Nevada 120 

Sinter-Knoll,  C.-B 92 

Smith,  J.  L.,  mentionné 254 

Source  ferrugineuse  de  la  pointe  du 

Mort 497 

Source  minérale,  Baie-de-l'Est  ...456,  512 

—  —  —  roches 

de  la..  470 

Sources  salines  au  Cap-Breton 513 

Spath  calcaire,  "mine  Boulder,"  près 

de    la    rivière    des 
Jardins 241 

—  —       à  la  Baie  aux  Perdrix  226 

—  —       à  la  rivière  Mégana- 

tawan 230 

—  —       au  ruisseau  Rouge..  250 

—  —       au  Gros-Cap 2.51 

—  —       veine  de,  dans  l'Ar- 

doisière de  Stobie..  240 

—  pesant 495,  503 

Spécimens  pour  Philadelphie,  collec- 
tion de 279 

Spirifer 502 

Statistique  de  l'or  de  la  R.  Fraser...   136 

—  —     delà  crique  Light- 

ning 120 

—  —      de    la    Colombie- 

Britannique.  121-2 

—  —      du  district  de  Cas- 

siar 135 

—  des  expéditions  de  houille 

de  Nanaïmo 207 

—  de  la  production  du  sel  en 

1873  255 

Staurotide  du  lac  de  Moore 373 

St.  Stephen,  gneiss   et  micaschiste 

pré-siluriens  - 371 

Stevenson,  J.  J.,  cité 538 

Strapallorus  d'Arisaig,  N.-E 489 

Stries  glacières  près  de  la  Baie  aux 

Perdrix 225 

—  —      sur  les  iles,  près  de 

la     Pointe     aux 
Mines 244 

—  —      au  Cap-Breton 505 

Structure  géologique  de  l'est  d'On- 
tario  280,  311 

—  —          de  Madoc  à  la 
rivière  du  Désert 280 


600 


tNDEÏ. 


PAGE 

Siiffield,  raine  de  cuivre  et  d'argent.  540 

Sydney,  syuclinale  au  havre  de 457 

Syénitesurla  R.  Noire 320 

—  —       R.  Coulonge 320 

—  —  le  lac  Fraser 95 

—  —  la  R.  Méganatawan 231 

—  —  les  rivières  Pollet  et  Co- 

verdale 401 

—  —  laR.  Péléwahweh 317 

—  —  la  R.  Picounoc 3Î0 

—  au  Gap-Breton 458,  479,  513 

—  près  du  moulin  de  Calhoun...  428 

—  avec  épidote 289 

—  rouge-brique 312 

—  du  voisinage  de  la  Baie  aux 

Perdrix 225 

—  superposition  du  gneiss  sur  la  3 1 8 
Synclinale  entre  les  rivières  Gati- 

neau  et  du  Lièvre 342 

—  dan»  Ilorton 295 

—  de  calcaires  sur  la  Mada- 

waska 286 

—  de  calcaires  dans  la  val- 

lée de  rOuiaouais 322 

—  sur  la  côte  N.-E.,  de  la 

Baie  Géorgienne 223 

—  dans  les  lies  en   face  de 

la  Baie  aux  Perdrix..  225 

—  de  la  Petite-Nation 342 

—  sur  l'île  Boulardorie,  N.E  457 

—  à  l'Etang  du  Lieutenant  494 

—  au  havre  de  Sydney 457 

Bvracuse,  sources  des  eaux  salées  de  273 
Système  laurentien  supérieur  et  in- 

lêrieur 343 

Tawny,  M.,  mentionné 176 

Taylorville,    étendue     des     argiles 

schisteuses  d'Albert  à  419 

—  schiste  bitumineux  de...  419 

Teeswater,  forage  à 255 

Télêgrai)he,  sentier  du,  C.-B  20,  49 

Templeton,  fouilles  à  la  recherche 

de  l'apatite  dans 346 

—  apatite    et    plombagine 

dans 343 

—  roches  de 337 

Terebratuia,  description  de  resi)èce.. 

174,  502 
Terrains  houillers  de  l'île  Vancouver  186 

—  —        de  Nanaïmo,  C.-B  197 
Terrain  laurentien,  conclusions  im- 
portantes   au 
sujet  du 281 

—  —  divisions    dans 

le 308 

—  —  inférieur  et  su- 

périeur    343 

—  —  inférieur,   deux 

divisions  dans 
le 313 

—  —  puissance  du...  341 

—  silurien  sur  l'île  des  Allu- 

mtîttps 317 

—  —        assises  cachées  par 

le 322 


PAO< 

Terrain  silurien  dans  Westmealh...  317 
Terre,  qualité  de  la,  sur  la  côte  N.-E. 

delà  Baie  Géorgienne 22i 

Terras&c  élevée  sur  l'il-ga-chuz,  C.-B     4 1 
Terrasses  à  Cluscus,  C.-B  26 

—  dans    la    vallée    de   l'Eu- 

chen-i-ko,  C-B 23 

—  près  de  Toot-i-ai,  C.-B 44 

—  sur  le  lac  François,  C.-B...  53 

—  à  Quesnel 18 

—  dans    la  vallée  de  TEau- 

Noire 24 

—  près  du  lac  Qualcho 43 

—  sur  le  lac  Fraser 51 

Ticondéroga,  analyse  du  graphite  de  566 

Titanium  au  lac  du  Moulin 234 

Torbolton,  minerais  de  fer  de 283 

Trapp,  R.  Agiwa 248 

—  altéré  de   la  formation   por- 

phyritique 76 

—  du  rufsseau  de  Christmas 46-^ 

—  sur  le  lac  François,  C.-B 99 

—  Pointe-aux-Mines 24G 

Travaux  paléontologiques,  leurs  pro- 
grès        5 

—  de  1876  dans  le  comté  d'Ot- 

tawa   336 

Trémoiite  dans  la  dolomin 286 

—  dans  les  calcaires  au  Val 

Français,  Cap-Breton...  480 
Trilobites  du  chemin  de  la  Baie-de- 

l'Est 490 

—  sur  le  ruisseau  de  McLeod  482 
Tudor,  anorthosite  de 307 

—  calcaires  de 299 

—  diorite  mouchetée 291 

—  Eozoondsins 292 

Tufs,  Cap  Gargantua 2i9 

—  près  de  la  Pointe-aux-Mines  244-247 

—  volcaniques,   rive  est  du   lac 

Supérieur 24* 

—  altérés 68 

—  métamorphosés sO 

Tuf-trachyte  blanc 100 

Tus-ul-ko,  C.-B 39 

Tutty,   Cap-Breton,   minerai   de   f»  r 

chez  506 

Usines  à  plâtre  d'IIillsboro 446 

Val  Français,   Gap-Breton,   calcaire 

cristallin  du 480 

—  roches  carbonifères...  49 i 

—  roches  siluriennes  in- 

férieures  sur   le 
chemin  du  483 

Vallée  des  lacs  François  et  Fraser, 

Q  D  51-2 

—  de  rOiitaouaisV......... !...  281 

—  —  calcaire    dans 

la 282 

—  —  distribution  du 

calcaire 321 

—  —  synclinale    de 

calcaires 322 

—  Plaisante,  C.-B 157 


INDEX. 


601 


PAGE 

Vallée  Plaisante,  N.-B.,  distribution 

des  argiles  schiS" 
teuses    d*Albert 

dans  la  468 

Vallées,  structure    géologique    qui 

cause  les 72 

—       du  district  de  Caribou 125 

Vancouver,  assises  houillères  de  l'Ile 

de 140 

—  terrains  houi  11ers  de 186 

—  or  sur  nie  de 136,  167 

—  fer  de 170 

—  roches  de  l'Ile  de 10 1-2 

—  Compagnie  des  Mines  de 

Houilles  de 204 

—  quantité     moyenne    de 

cendre  des  houilles  de  529 

Vases  blanches 48,  49,  59 

Van-Brewer,  mine  d'argent  de 152 

Van-Winkle,  mine  de 125 

Végétation  arctique  de  la  chaîne  des 

Tsi-tsutl,  C.-B 36 

—  de   la   vallée    de    l'Eau- 

Noire 24 

—  des  terrains  incendiés 32 

—  de  la  vallée  de  TEu-chen- 

i-ko 23 

—  près  du  lac  François 56 

—  à  Quesnel 18 

—  sur  la  R.  au  Saumon 29-31 

Veine  de  Douglas,  Nanaïmo,  G.-B.203, 205 

Veine  de  Newcastle,  Nanaïmo 203 

Veines  de  feldspath    cristallin,  en 

face  de  Tlle  aux  Sangsues  249 

—  de  plombagine 352,  354 

—  de  nouille  de  la  vallée  de  la 

Nicola 147 

Vennor,  G.  H.,  rapport  par 279 

Victoria,  roches  de 101,  116 

Volcanique,  trois  périodes  d'activité, 

dans  la  C.-B 101 

—         action,  indiquée  dans  le 

terrain  mésozoïque...  84 


PAoa 
Volcanique,  brèche,  Ile  aux   Sang- 
sues   249 

—  vase 91 

Volcaniques,  montagnes 27 

—  or  dans  les  roches 538 

—  roches,   sur  la    Gold- 

stream,  C.-B lll 

—  roches     mésozoîques, 

côte  ouest 105 

—  roches,  du  terrain  ter- 

tiaire    106 

Volcans,  anciens  86 

Vue  de  la  montagne  Tsi-tsutl 35 

Wakefieldi  apatite  dans 351 

Warner,  Charles  Dudley,  cité 455 

Washaback,  Cap-Breton,  mines  de..  507 

—  roches  carbonifères  de  497 

—  sources  salines  de 513 

—  collines  de,  description 

générale  des 458 

—  collines  de,  conglomé- 

rat carbonifère  des....  492 

—  collines  de,  roches  lau- 

rentiennes  des 457 

Waweig-Inlet,  roches  pétrociliceu- 

sesde 368,  370 

Westmeath,  roches  siluriennes  à 317 

Wheelerite 530 

Whiffin  Spit,  roches  à 219 

Whiteaves,  J.  F.,  nomination  de 5 

—  —     fossiles    reconnus 

par  209 

—  —     sur  les  fossiles  mé- 

sozoîques   174 

Wilson,  township  de 232 

Winchell.  professeur,  mentionné..  ..  275 
Wright,  G.  B.,  renseignements  reçus 

de 160 

Wurtz,  Prof.  H.,  mentionné 269 

yb/dio,  esp 179 


.*. 


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