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Full text of "Rapport, projet de loi et tarif pour le commerce du Levant, présentés, au nom du Comité d'Agriculture et de Commerce, par M. Roussillou."

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RAPPORT, 

PROJET     DE    LOI 

ET 

TARIF 


POUR    LE    COMMERCE  DU   LEVANT, 

Préientés  ,    au   nom  du  Comité  d'Agriculture 
&  de  Commerce , 

Par  M.  ROUSSI  LL  OU,  Député  de  Touloufe; 

Imprimés    par    ordre    de  l'Assemblée    Nationale, 


»! 


E  S  S  I  E  U  R  S, 


DÈS  que  vos  regards  ont  pu  être  flxe's  fur  le  commerce 
de  l'Inde  &  fur  celui  d'Afrique ,  vous  avez  reconnu  la 
nécemté  de  fupprimer  les  privilèges  odieux  par  lefquels 
l'ancien  gouvernement  en  avoit  concentré  l'exploitation 

A 


(4) 
avantage  ,  foit  par  leur  défaut  de  moyens,  foit  par  leur 
politique,  foit  par  leur  pofition  défavorable,  foit  par  la 
difficulté  de  leurs  communications  extérieures.  Leurs 
relations  commerciales  avec  la  Turquie  font  bornées; 
&  elles  feroient  fans  doute  anéanties ,  fi  les  vices  de 
l'ancienne  administration  ne  les  avaient  pas  favorifées. 

Heureufement  la  nouvelle  conmtution  de  l'empire 
réparera  les  torts  de  l'ancien  régime.  La  protection  que 
vous  voulez  accorder  au  commerce ,  la  liberté  des  opi- 
nions reîigieufes  &  des  cultes ,  la  fureté  des  perfonnes 
&  des  propriétés  garanties  par  vos  lois ,  font  autant 
d'attraits  qui  vous  ai|urent  un  accroiffement  considé- 
rable dans  la  part  que  vous  avez  dans  le  commerce 
que  l'Europe  fait  avec  le  levant;  la  nouvelle  conm- 
tution vous  préfente  la.  plus  douce ,  la  plus  belle  pers- 
pective dans  l'avenir;  la  France  libre  deviendra  l'entre- 
pôt des  richelTes  étrangères,  l'afyle  des  commerçans 
éclairés,  le  rendez-vous  de  tous  les  artiilfcs,  le  point 
central  de  tous  les  commerces. 

Les  ports  français  fitués  fur  la  Méditerrannée  par- 
ticipent peu  au  commerce  du  Levant,  quoiqu'ils  en 
aient  le  droit  tout  comme  les  autres  ports  du  royaume, 
parce  que  la  fureté  du  port  de  Marfeille,  l'étendue 
de  fon  marché  ck  fon  Lazaret  repoufTent  toute  concur- 
rence (*). 


(*)  Ceft  cette  concurrence,  jufqu'à  préfent  infurmontable, 
qui  avoit  engagé  la  ci-devant  province  de  Languedoc,  &  qui 
porte  aujourd'hui  les  commerçans  de  Cette  &  le  département 
de  lTIérauît ,  à  réclamer  la  liberté  du  commerce  du  Levant 
pour  tous  les  Français ,  &  la  conltruétion  d'un  Lazaret  au  port 
de  Cette,  pour  y  faire  faire  la  quarantaine  aux  vaiifeaux  qui  y 
viendront  directement  du  Levant. 

La  liberté  du  commerce  du  Levant  pour  tous  les  ports  du 
royaume  ayant  été  accordée  par  deux  arrêts  du  confeil ,  Se 


(î) 

pans  la  vue  de  favorifer  notre  commerce  direfl  & 
notre  navigation  du  Levant,  les  anciennes  lois  ont 
fournis  les  .marchandifes  de  Turquie,  qui  arrivent  en 
France  par  la  voie  de  la  navigation  &  du  commerce 
érrangers,  à  un  droit  additionnel  de  op  pour  ioo  de 
la  valeur,  perceptible  en  fus  de  ceux  fixes  par  les  tarifs 
fur  les  marchandifes  étrangères.  Ces  lois  forment  une 
efpèce  d'aéte  de  navigation  ,  auquel  nous  devons  la 
confervation  de  la  plus  grande  portion  de  notre  navi- 
gation dans  la  Méditerrannée. 

Nous  ne  devons  pas  cependant  nous  diflimuler  que 
ces  lois  utiles ,  que  votre  comité  vous  propofera  de 
maintenir,  avec  quelque  modification, auroient  produit 
un  plus  grand  bien  au  commerce  national ,  fi ,  par  un 
abus  fingulier,  dirigé  par  l'intérêt  particulier,  on  ne 
leur  eût  donné  une  extenfion  &  une  application  diamé- 
tralement oppofées  à  l'efprit  qui  les  avoit  diftées. 

Jufqu'à  préfent,  les  marchandifes  pour  le  compte  des 
étrangers,' quoiqu'importées  directement  du  Levant  à 
Marfeille  par  navires  français,  ont-  été  aiTujéties  au 
même  droit  de  30  pour  100;  ce  qui  a  éloigné  5c  re- 
pouffé  de  nos  ports  les  riches  propriétaires  qui  y  feroient 
venus  échanger  leurs  denrées  contre  les  productions  de 
'notre  fol  &  de  notre  industrie. 

Guidés  par  l'intérêt  national,  éclairés  par  l'exemple 


n'ayant  jamais  été  conteftée  par  la  ville  de  Marfeille,  la  ré- 
clamation fe  réduit  à  la  conftrucïion  du  I  .  port  de 
Cette  j  &  cette  queftion  ,  Éft-il  plus  utile ,  ejl-ilp>  ■ 
d'avoir  un  ou  pîufieurs  Lazarets  en  Fr&nce ?' fera  l'objet  d'un 
rapport  particulier  ;  ainfi  cette  note  n'eft  que  pour  affurer 
MM.  les  fabricans  du  Languedoc  ,  la  chambre  du  commerce  de 
Montpellier,  les  négecians  de  Cette  &  le  département  de 
l'Hérault,  que  leurs  réclamations  ne  (ont  point  oubliées  par  le 
comité  d'agriculture  §c  de  commerce. 

a? 


{  o 

des  nations  les  plus  commerçantes  &  les  plus  habiles, 
nous  vous  propoferons  de  remédier  à  cet  abus,  en  af- 
firnilant.  les  marchandifes  importées  ou  emportées  par 
nos  vaiffeaux ,  pour  le  compte  des  étrangers ,  à  celles 
qui  le  feront  pour  le  compte  des  Français.  "Vous  ne 
fauriez  ,  Meffieurs  ,  trop'  encourager ,  exciter  même 
l'étranger ,  non-feulement  à  venir  faire  fes  échanges 
en  France,  mais  encore  à  y  établir  des  maifons  de 
commerce. 

Vous  appercevez  déjà,  par  l'efquifTe  que  je  viens  de 
tracer,  de  quelle  importance  eft  pour  la  France"  le 
commerce  du  Levant  :  j'ajouterai  que ,  ce  commerce 
étant  national  dans  tous  fes  mouvemens,  vous  ne  devez 
négliger  aucuns  moyens  pour  lui  donner  toute  l'exten- 
fion  dont  il  eft  fufeeptibie.  J'obferverai ,  à  cet  égard, 
que  tous  les  avantages  que  notre  pofition  nous  donne 
dans  nos  tranfaSions  commerciales  avec  la  Turquie, 
font  renforcés  par  nos  traités  avec  la  Porte ,  par  une 
admihiftration  particulière,  adaptée  à  ce  commerce,  qui 
peut  être  améliorée,  &  par  l'excellence  du  Lazaret  de 
Marfeille,  qui  eft,  de  tous  les  Lazarets  qui  exiftent,  le 
plus  fur  &  le  plus  commode. 

Nos' traités  avec  la  Porte  nous  donnent  des  privilèges; 
ils  nous  autorifent  à  vivre  daus  les  Echelles,  fous  la 
bannière  &>  fous  les  lois  françaifes. 

L'adminiflration  eft  dirigée  pour  veiller  à  la  fureté 
d'es  individus  &  à  la  confervation  de  leur  fortune,  pour 
empêcher  les  effets  de  la  concurrence  étrangère  ,  ce 
pour  impofer  fur  le  commerce  do  Levant  lui-même 
les  dépenfes  auxquelles  il  donne  lieu. 

■Le  Lazaret  nous  garantit  du  fléau  le  plus  terrible  qui 
puifïe  attaquer  l'humanité. 

Tous  les  détails  d'objets  d'une  fi  haute  importance 
doivent  être  mis  fous  vos  yeux;  ils  doivent  être  ap- 
profondis Se  fournis  à  votre  examen»  Votre  comité  eft 


(7) 
occupe  à  ramafTcr  tous  les  ele'mcns  qui  lui  font  nécef- 
:   un    rapport   a   -  ,  pour 

préfenter  A  votre  difeuffion  les  queftions  importantes 
qui  en  font  l'ufceptibles,  &  pour  vous  j 
aifer  les  établifTcmens  que  cette  partie  de  radminiftra- 
tion    publique  exige,  de  la  la   plus   utile   à 

l'intérêt  général  ,  &  la  plus  conforme  à  votre  couili- 
tution. 

11  importe,  en  attendant,  que  vous  donniez  quelques 
décidons  provife  nt  les  fuite-  ■  des 

J>rincipes  de   li  avez   con- 

acrés,  &  des  difpofitions  que  vous  av.  n  re- 

culant les  barrières,  po.  ..onal 

de  llnvaiïon  du  eommerc 

La  pofition  de  Marfeiile  Se  fon  Lazaret  firent  dan» 
cette  ville  prefque  tout  le  commerce  du  Levant  qui  fe 
fait  en  France:    On  a  conclu  q  it  en 

polTellion  du  privilège  exclâiîf  de  faire  ce  .. 
Ce  endant  un  arrêt  du  15  janvier  1759  a  déclaré  que 
tous  les  ports  du  royaume  pouvotent  participer  à  ce 
commerce,  en  envoyant  directement  dans  toutes  les 
Echelles  leurs  vaiffeaux  &  leurs  marebandifes  ;  un  arrêt 
du  14  oftobre  1761  a  feulement  voulu  que  toutes  les 
marebandifes  qui  viendraient  du  Levant  0:  de  Barbarie: 
nilent  leur  quarantaine  à  Marfeiile, 

Ces  difpofitions,  qui  puilent  leurs  principes  dans  la 
liberté  dont  chaque  citoyen  de  l'empire  doit  jouir,  6c 
dans  les  précautions  que  le  falut  public  preferit  in 
rieufement,  doivent  être  adoptées  &  mau.ifefrees  par 
l'AiTemblée  Nationale. 

Elle  doit  annoncer  que  le  commerce  du  Levant  e(ï 
libre  pour  tous  les  Français  ;  nue,  de  tous  les  ports  dit 
royaume,  on  peut  envoyer  des  bâtimens  &  des  mar- 
chandifes.dans  toutes  les  Et  helles;  que  tous  le    I 
ont  le  droit  d'y  faire  des  établuTemens  de  comme 

A4 


(S) 

en  fe  foumettant  au  cautionnement  que  chaque  établifle- 
ment  doit  fournir  pour  garantir  les  antres  des  avanies 
auxquelles  ils  feroient  expofés,  s'il  arrivoit  qu'il  ne  fut 
pas  en  état  d'acquitter  les  engagemens  qu'il  auroit  con- 
tractés fur  le  pays,  ou  de  payer  les  fommes  auxquelles  la 
juftice  ou  le  gouvernement  turcs  peuvent  le  condamner, 
à  tort  ou  justement  (*). 

Mais  elle  doit  ajouter  qu'étant  indifpenfable  de 
prendre  les  précautions  les  pk>i  exa&es  pour  fe  garantir 
des  maux  terribles  que  repandroit  l'invafion  de  la  perl:e , 
&  tout  ce  qui  vient  du  Levant  pouvant  la  communiquer, 
îl  eft  de  fon  devoir  de  ne  permettre  l'introdu&ion  dans 
le  royaume  .d'aucunes  marchandifes  fufpeftes ,  qu'après 
s'être  affuré  bien  fc*rupuleufement ,  par  des  épreuves 
fûres,  qu'il  n'y  a-  point  de  danger.  Ces  épreuves  ne 
peuvent  être  faites  que  dans  un  Lazaret  bien  ordonné. 
Il  n'exlfte  dans  tout  le  royaume  que  cçlui  de  Marfeille. 
Toutes  les  marchandifes  qui  viennent  du  Levant  doivent 
.  donc  être  foumifes  à  aborder  à  Marfeille  pour  y  faire 
quarantaine,  juiqu'à  ce  qu'il  foit  établi  des  Lazarets  dans 
d'autres  ports  du  royaume.  Les  repréfentans  de  la  nation 
auront  à  examiner  fi  l'intérêt  général  exige  la  multi- 
plication des  Lazarets ,  &  fi  le  falut  public  peut  le 
permettre. 
•  A  préfent ,  les  navires  de  tous  les  ports ,  après  avoir 
fait  à  Marfeille  la  quarantaine,  &  après  l'avoir  fait  faire 
à  leurs  cargaifons ,  doivent  jouir  de  la  faculté  de  faire 
leur  retour  &  de  tranfporter  leurs  marchandifes  partout 
où  la  fpéculation  de  leurs  armateurs  peut  les  appeler  ; 


(*)  Dans  tout  le  Lefant,  la  puifïance  territoriale  exige  la 
Solidarité  de  tous  les  membres  aune  même  nation j  ainfi  les 
cautionnemens  pour  les  établifTemens  de  commerce  feront  né- 
cefTaires  jufqu'à  ce  qu'une  nouvelle  adminiftraftion  6:  une 
nouvelle  politique  aient  établi  un  meilleur  ordre  de  ehofes. 


(9) 

ce  ils  ne  doivent  être  afTujétis  qu'à  acquiter  les  frais  de 
quarantaine  &  1'impofition  qui  efl  établie  fur  les  mar- 
chandifes du  Levant,  dont  le  produit  eft  appliqué  aux 
dépenfes  relatives  à  l'adminiination  des  Echelles. 

Le  reculement  des  barrières  &  le  nouveau  tarif  exigent 
que  vous  ne  différiez  pas  de  prononcer  fur  le  traitement 
qui  doit  être  fait  aux  marchandifes  du  Levant  qui  pro- 
viennent du  commerce  national,  5c  fur  celles  qui  font 
introduites  par  le  commerce  étranger. 

Mar-chandifes    du   Levant  qui  proviennent 

du  Commerce  national. 

Leur  introduction   à  Marfeille. 

Si,  par  des  confidérations  politiques,  la  franchife  du 
port  de  Marfeille  n'exiftoitpas ,  il  faudroit  peut-être  réta- 
blir pour  les  retours  du  commerce  du  levant.  En  effet, 
tous  les  ports  étrangers  qui  font  fur  la  Méditerrannée, 
et  qui  font  le  commerce  du  Levant  en  concurrence  avec 
nous,  étant  francs;  s'il  y  avoit  des  prohibitions  ou 
des  droits  à  payer  fur  les  marchandifes  du  Levant  à 
leur  introduction  à  Marfeille ,  nous  ferions  obligés  de 
renoncer  à  une  réexportation  par  mer  fort  importante, 
&.  à  une  grande  partie  des  avantages  que  ce  commerce 
nous  procure  ;  nous  le  verrions  diminuer  en  raifon  des 
obftacles  qu'il  éprouverait;  &  nos  rivaux  s'enrichiroient 
de  nos  dépouilles.  Cette  vérité  n'a  pas  befoin  d'être 
développée;  elle  a  été  fentie  dans  tous  les  temsjaufli, 
toutes  les  fois  qu'on  a  cru  devoir  restreindre  la  franchife 
de  Marfeille  en  faveur  de  Pinduinie  &  des  productions 
nationales ,  on  a  laifle  jouir  les  marchandifes  du  Levant 
d'une  introduction  &  d'une  confommation  libres  & 
franches  dans  ce  port,  parce  qu'on  a  été  convaincu 
Rap.fur  le  comm.  du  Levant.  A  5 


•       (10) 
au  A  étoit  indifpenfable,  pour  conferver  ce  commerce, 
de  procurer  à  fes  retours  tous  les  débouchés  poiîibles. 

Leur  ïntroiuci'ion  par  MarfeilU  dans  le  Royaume. 

Les  marchandifes  du  Levant  expédiées  de  Marfeille 
pavent,  en  général ,  les  mêmes  droits,  &  font  foumifes 
aux  mêmes  prohibitions  que  celles  cjui  viennent  des 
autres  pays  étrangers. 

Il  y  a  cependant  trois  efpèces  de  ces  marchandifes 
qui  méritent  des  exceptions-,  par  différentes  confédé- 
rations puiffantes. 

Ces  efpèces  font  les  toiles  de  coton  blanches,  le  cocon 
filé  &  le  café  de  Moka.  Ces  marchandifes  proviennent 
des  échanges  forcés  que  nous  faifons  en  Egypte  ce  en 
Syrie.  Files  font  toujours  les  retours  des  productions  de 
notre  fol  &  de  notre  induftrie.  Si  la  quotité  du  droit 
auquel  elles  feraient  impofees  en  diminuoit  la  confom- 
«nation,  nous  ferions  une  psrte  relative  dans  nos  trans- 
actions. 

Pour  vous  mettre  à  portée  de  fixer  la  quotité  du  droit 
fur  les  toiles  de  coton  blanches  du  Levant,  nous  avons 
dû  les  comparer,  fous  tous  les  rapports,  à  celles  de 
l'Inde.  Nous  avens  remarqué  que  les  toiles  de  coton 
blanches  de  l'Inde,  qui  ne  font  impofees  qu'à  37  liv.  . 
10  f.  le  quintal,  fe  payoient  avec  du  numéraire,  tandis 
que  celles  du  Levant  étoient  toujours  l'échange  de  mar- 
chandifes nationales  ;  que  les  toiles  de  l'Inde  font  lé- 
gères, fines  &  d'un  haut  prix,  &  celles  du  Levant  pe- 
intes, groffières  &.  de  peu  de  valeur;  que  les  toiles  de 
l'In.e  forment  la  totalité  des  cargaifons  que  nous  im- 
p  rte  le  commerce  que  nous  faifons  au-deli  du  cap  de 
Borme-Efpérance,  tandis  que  celles  du  Levant  ne  for- 
ment que  le  vingtième  de  nos  retours  des  Echelles  ;  que 
les  toiles  de  l'Inde  parent  le  luxe,  6c  que  celles  du  Levant 


(  II) 

couvrent  la  pauvreté.  Ce  parallèle  nous  a  fait  apperce- 
voir  que,  fi  des  raifons  politiques  peuvent  déterminer 
à  tolérer  l'introducTion  de>  toiles  de  l'Inde,  des  raifons 
d'intérêt  public  doivent  décider  à  favorifer  celle  des 
toiles  du  Levant. 

C'efî  après  avoir  bien  approfondi  cette  matière,  que 
votre  comité ,  convaincu  que  Fimpofition  d'un  trop 
fort  droit  à  l'introduction  des  marchandises  du  Levant 
pouvoit  être,  en  quelque  forte,  confédérée  comme  un 
impôt  mis  fur  nos  marchandises  à  la  fortic  du  royaume, 
a  penfé  qu'il  ne  de  voit  pas  affimiler  ces  deux  efptces 
de  toiles.  Il  a  eitimé  que,  li  on  les  foumettoit  au  même 
droit,  on  facrifieroit  le  commerce  le  plus  avantageux 
de  la  nation  ,  à  un  commerce  dont  les  convenances 
même  font  problématiques:  il  a  calculé  que,  dans  le 
tems  que  certaines  efpèces  de  toiles  de  l'Inde  paiero-.enc 
à  peine  3  ou  4  pour  100  fur  leur  valeur,  la  plus  grande 
partie  de  celles  du  Levant  feroient  foumifes  à  un  droit 
de  15  pour  100.  Ces  combinùibns  nous  ont  décidés  à 
vous  propofer  de  n'imp.ofer  qu'à  -O  liv.  le  quintal  les 
toiles  de  coton  blanches,  provenant  de  notre  commerce 
direct  du  Levant ,  à  leur  introduction  dans  le  royaume. 

Les -mêmes  observations  le  préfentent  en  faveur  des 
cotons  filés  qui ,  en  général,  font  gros  &.  de  peu  de 
valeur.  Il  faut  remarquer  encore  que  cette  efpècc  de 
coton  efi  une  forte  de  matière  première  qui  eu  abfolu- 
ment  néceflaire  à  la  fabrication  de  la  chandelle  &.  à  celle 
des  tiiTus  greffiers. 

A  ces  motifs  décilifs  fc  joint  une  circonstance  du 
moment,  qui  feule  devroit  déterminer  à  accorder  une 
faveur  particulière  à  cette  marchandife.  La  plus  grande 
partie  des  corons  filés  que  le  commerce  du  Levant  im- 
porte vient  d'Acre  &  de  Se\  d  3  Le  gouverneur  de  cette 
centrée,  Dgezard  Pacha,  vient  < '..  fe  porter  à  des  excès 
contre  lej  ç'tabîiiïemens  français  qui  fe  trouvoient  dans 


Il 
ion  Pachali.  Il  a  obligé  les  régiffeurs  de  nos  comptoirs 
à  fuir;  &  ils  auront  bien  de  la  peine  à  fauver  quelques 
débris  de  leur  fortune,  il  faut  venir  à  leur  fecours,  en 
leur  facilitant  les  moyens  de  confommer  avantageufe- 
ment  les  marchandifes  qu'ils  pourront  retirer  d'un  pays 
qu'ils  ont  été  forcés  d'abandonner.  Leur  fuite  &  l'aban- 
don d£-notre  commerce  rendront  rares  les  retraits  de 
Syrie.  Il  nous  a  paru  qu'il  étoit  convenable  d'en  favo- 
rifer  l'introduftion.  Oeil  ce  qai  nous  a  portés  à  vous 
propofer  de  n'impofer  qu'à  20  liv.  le  quintal  les  cotons 
filés  du  Levant. 

Quant  aux  cafés  de  Moka  qui  viennent  en  France 
par  le  commerce  du  Levant,  ils  méritent  certainement 
Ja  préférence  fur  ceux  qui  font  importés  par  le  commerce 
5e  l'Inde.  Nous  avons  déjà  établi  les  raifons  qui  doivent 
faire  pencher  la  balance  en  faveur  du  commerce  du 
Levant;  nous  nous  bornerons  à  répéter  qu'il  ne  vient 
pas  une  balle  de  café  du  Levant,  qu'elle  ne  foit  la  re^ 
préfentation  d'un  produit  de  notre  fol  ou  de  notre  in- 
duftrie  ,  et  que  fouvent  il  arrive  que  les  cafés  de  Moka 
font  les  retours  des  cafés  des  îles  qu'on  vend  dans  les 
Echelles.  Les  Turcs  de  toutes  les  cîalTcs  font  ungrand 
ufage  de  café;  ceux  qui  ne  font  pas  ailés  confomment 
du  café  de  nos  colonies,  &  la  vente  de  cette  denrée  eft 
une  des  principales  branches  de  notre  commerce  en 
Turquie. 

Le  café  de  Moka  introduit  par  le  commerce  de  l'Inde 
eft  tarifé  à  20  liv.  le  quintal;  il  trous  a  paru  jufte  de 
n'impofer  ce  même  café  qu'à  12.  liv.  le  quintal,  lorsqu'il 
fera  introduit  par  le  commerce  du  Levant. 

an/à  des  Marchandas  du  Levant. 

Il  importe  à  une  nation  commerçante  de  fe  procurer 
directement ,  par  la  voie  des  échanges ,  non-feulement 


-     Ci?) 

ce  qui  efl:  néceiTaire  à  fes  confommations,  mais  encore 
ce  qu'elle  peut  fournir  aux  befoins  des  autres  nations. 
Lorfqu'elle  peut  retirer  cet  avantage  de  fon  commerce, 
fans  nuire  à  fon  induilrie,  elle  eft  aflurée  d'obtenir  une 
grande  balance  en  fa  faveur.  Elle  doit  donc  employer 
tous  les  moyens  pour  atteindre  à  ce  but.  Le  tranfit , 
lorfqu'ii  n'a  pas  pour  objet  des  marchandifes  manufac- 
turées dont  le  verfement  en  route  pourroit  préjudicier 
à  nos  fabriques,  eft  un  des  principaux  moyens  de  prof- 

Î>ériré.  En  favorifant  le  commerce  qu'il  fert,  il  féconde 
es   lieux    qu'il    parcourt ,  oc   il  augmente  la    richeffe 
publique -par  les  moyens  qu'il  emploie. 

Marfeille  eft.  le  plus  grand  entrepôt  du  commerce  du 
Levant.  Sa  pofition  lui  donne  des  communications 
commodes  avec  Genève,  la  SuiiTe  &  l'Allemagne.  Tous 
ces  pays  confomment  beaucoup  de  marchandifes  du 
Levant.  S'ils  rTavoient  pas  la  facilité  de  les  tirer  de 
Marfeille  par  la  voie  du  tranfit,  ils  s'approvif.onneroient 
en  Italie;  oc  la  perce  de  leurs  commilTions  occafionneroit 
une  diminution  feniiblc  dans  norre  commerce. 

Il  feroit  impolitiqué  de  laiiTer  le  tranfit  des  marchan- 
difes du  Levant  grevé  de  quelque  droit  (*").  Livourne, 
Venife  &  Triefte  ont  également  des  communications 
avec  la  SuifTe  &  l'Allemagne.  Ne  nous  expofons  pas, 
dans  un  objet  Ci  important,  à  des  concurrences  que  la 
moindre  combinaifon  fifcale  pourroit  favorifer.  Votre 
comité  vous  prppofe  donc  d'affranchir  ce  tranlit. 


(*)  Ces  marchandifes  acauïttoient  les  droits  de  douane  de 
Lyon  &r  de  Valence,  &  îes  drogueries  dévoient  «la  plus  le  droit 
particulier  a.  ..  Le  café  écoit  fujet  à  un  impôt  dj  3  liv. 

par  quintal,  &c. 


C  14) 

Droit  de  20  peur  zoo  fur  les  Marchandifes  du  Levant 
qui  proviennent  du  Commerce  de  l'étranger. 

Indépendamment  des  droits  fixés  par  les  tarifs  fur 
les  marchandifes  du  Levant,  elles  font  encore  foumifes 
à  un  droit  de  20  pour  100  de  la  valeur,  &  aux  î-o  fous 
pour  livre  en  rus.  Ce  droit  eit  du  c  ns  quatre  cas; 
i°  lorfque  ces  marchandifes  proviennent  du  commerce 
étranger;  2°  lorfqu'elles  font  importées  par  des  bàtimens 
étrangers  :,  30  lorfqu'elles  ont  été  entrepofées  en  pays 
étranger;  40  enfin  lorfqu'elles  appartiennent  à  des  étran- 
gers. Les  marchandifes  étrangères  de  même  nature  font 
foumifes  au  même  droit  de  20  pour  100,  ^\  elJes  ne  font 
point  accompagnées  d'un  certificat  qui  confbte  que 
leur  origine  eil  autre  que  celle  du  Levant  &  de  la 
Barbarie. 

Ces  difpofnions,  qui  appartiennent  à  l'autre  fiècle  & 
au  miniftère  de  Colbert,  font  toutes  dirigées  contre  la 
navigation  étrangère,  en  faveur  de  la  navigation  natio- 
nale. C'efr.  à  leur  exécution  que  nous  devons  le  maintien 
$ç  l'augmentation  de  notre  commerce  dans  les  Echelles, 
fans  qu'il  s'en  détourne  quelque  branche.  L'intérêt  na- 
tional nous  preferit  de  n'en  point  faciliter  la  déviation. 

Mais  autant  il  eît  néceffaire  de  conferver  l'intégrité 
de  notre  commerce  direct  au  Levant,  autant  il  eft  jufte 
6c  convenable  d'empêcher  que,  par  des  combinaifons 
faites  dans  les  vues  d'un  intérêt  national,  on  ne  nuife  à 
ce  même  intérêt,  Si  la  perception  du  droit  de  20  pour 
100  n'étoit  pas  tenue  dans  de  juftes  bornes,  il  pourroit 
en  réfuiter  du  préjudice  pour  notre  induftrie. 

La  perception  la  plus  févère  fur  les  marchandifes  qui 
font  particulières  au  Levant,  &  qui  ont  un  caractère  fi 
déterminé  qu'il  eft  impoffible  de  les  méconnoître ,  n'offre 
point  d'inconvéniens.  I!  n'en  eft  pas>de  même  par  rapport 


(  I*  ) 

aux  productions  qui  font  communes  au  Levant  oc  à 
d'autres  pays,  &  qui  ne  peuvent  être  distinguées.  Rela- 
tivement à  celles  là  ,  il  faut  prendre  les  mefures  propres 
à  diminuer  les  embarras  de  la  perception ,  &  à  empêcher 
qu'une  application  injuite  du  droit  ne  les  repouiîe.  On 
y  parviendra  en  retranchant  du  tarif  tous  les  articles 
qui  ne  font  pas  d'une  grand:  coniidération  dans  nos 
échanges  <k  dans  nos  importations  ;  en  donnant  aux  pro- 
priétaires des  marchandifes  étrangères  au  Levant,  des 
facilités  pour  constater  leur  véritable  origine. 

D'après  ces  considérations,  votre  comité  a  l'honneur 
de  vous  propofer  le  décret  fuivant: 

Article    premier. 

Le  commerce  des  Echelles  du  Levant  ce  de  Barbarie 
eit  libre  à  tous  les  Français. 

I  I. 

On  peut  envoyer,  de  tous  les  ports  du  rovaume, 
des  vaiïTeaux  &  des  marchandifes  dans  toutes  les 
Lchelles. 

III. 

Tout  négociant  français  peut  faire  des  établiffemens 
dans  toutes  les  parties  du  Levant  &  de  la  Barbarie,  en 
foLirniffant,  dans  la  forme  ufitée,  &  jufqu'au  règlement 
qui  fera  incefiamment  préfenté  à  PAfTemblée  Nationale, 
fur  le  mode  d'organifation  de  Tadminilliation  du  Levant, 
un  cautionnement  qui  garantifïe  les  autres  établiflemens 
français,  des  avions  qui  pourroient  être  exercées  contre 
eux,  par  lbn  fait  ou  celui  de  fes  agens. 

I  V. 

Les  caut'unnemens  qui  feiont  fournis  par  les  habitans 


(  i6) 

des  autres  départemensque  celui  des  Bouches-du-Rhikie, 
pourront  être  reçus  par  les  directoires  de  leurs  départe- 
mens,  qui  en  feront  remettre  un  extrait  à  la  chambre 
de  commerce  de  Marfeille. 

V. 

Les  retours  du  commerce  du  Levant  5c  de  Barbarie 
peuvent  fe  faire  dans  tous  les  ports  du  royaume,  après 
avoir  fait  quarantaine  à  Marfeille  ,  en  avoir  acquité  les 
frais  Se  les  droits  impofés  pour  l'adminiitrationduLevant; 
à  la  charge  de  rapporter  un  certificat  de  fauté. 

VI. 

Les  marchandifes  provenant  defdits  retours,  à  l'ex- 
ception des  tabacs  qui  y  feront  traités  comme  dans 
les  autres  ports  du  royaume,  pourront  entrer  à  Mar- 
feille ,  s'y  confommer,  6c  en  être  réexportées  par  mery 
en  franchife  de  tout'autre  droit  que  celui  impofé  pour 
l'adminillration  des  Echelles. 

V  I  I. 

Lefdites  marchandifes  paieront,  à  leur  introduction 
dans  le  royaume,  les  droits  auxquels  font  afiujeties ,  par 
le  tarif  général,  celles  de  même  efpèce  oui  viennent  de 
l'étranger;  à  l'exception  cependant  des  toiles  de  coton 
blanches  &  des  cotons  filés,  qui  ne  feront  fournis  qu'à 
un  droit  de  10  liv.  du  cent  pefant,&  du  café  Moka, 
dont  le  droit  fera  réduit  à  12  liv.  auiïî  par  quintal. 

VIII. 

Le  tranfit  par  terre  defdites  marchandifes  de  Mar- 
feille pour  Genève,  h  SuifTe,  le  Piémont,  la  Savoie, 
l'Allemagne  6c  les  Pays-Bas  de  la  domination  étrangère, 

fera 


•  (  17  ) 
fera  affranchi  de  tous  droits ,  à  la  charge  que  lefdites 
marchandifes  feront  expédiées  par  acquit  à  caution 
portant  fourmilion  de  les  faire  fortir  dans  le  délai  de 
trois  mois,  par  l'un  des  bureaux  dejfijwparillan, Pont- 
de-Beauvoifm,  SeyiTel ,  M  e*y  ri  n,  Verrières-  de-  Jou.x  , 
Jougnes,  Héricouft,  Strasbourg,  S.-Fmûs,  Saar-Louis, 
Thionville,  Givet,  Valenciennes  &  Lille. 


I  X. 


.  Dans  le  cas  où  les  retours  du  Levant  s'effe&ueroient 
dans  d'autres  ports  que  celui  de  Marfeille,  après  y  avoir 
fait  quarantaine,  les  marchandifes  importées  feront,  à 
leur  arrivée ,  entrepofées  fous  la  clef  de  la  régie.  "Celles 
defdites  marchandifes  qui  feront  tirées  de  l'entrepôt 
pour  être  réexportées  par  mer  ,  bu  pour  pafTer  à 
l'étranger  en  tranfit,  ne  feront  fujettes  à  aucun  droit. 
Celles  qui  entreront  dans  la  confommation  du  royaume 
paieront  les  droits  du  nouveau  tarif. 

X. 

• 

Pour  favorifer  le  commerce  direct  des  Français 
au  Levant,  les  marchandifes  du  Levant  &  de  Bar- 
barie comprifes  dans  l'état  annexé  au  préfent  dé- 
cret ,  importées  de  l'étranger ,  même  fur  batimens 
français ,  ou  directement  du  Levant ,  fur  navires  étran- 
gers, ou  fur  navires  français  ayant  relâché  à  l'étran- 
ger &  y  ayant  fait  quelque  chargement,  feront  anu- 
jéties  ,  tant  à  Marfeille  que  dans  les  autres  ports  du 
Royaume  au  droit  de  20  pour  100  de  la  valeur,  porté 
par  ledit  état.  Ce  droit  fera  indépendant  de  celui 
du  tarif  général. 


(i8) 
X  I. 

Les  marchandes  Importées  directement  du  Levant 
par  navires  fijHais ,  quoique  pour  le  compte  des 
étrangers,  jouirrot  de  la  même  franchife  que  celles 
importées  pour  le  compte  des  Français. 

X  I  I. 

Le  droit  de  20  pour  100  fera  perçu,  également  par 
addition  à  celui  d'entrée ,  fur  les  marchandées  dé- 
nommées dans  l'état  N°.  II ,  annexé  au  préfent  décret , 
importées  de  l'étranger  dans  le  Royaume,  tant  parterre 
que  par  mer  ,  fans  être  accompagnées  de  certificats 
juftificatifs  d'une  .origine  autre  que  celle  du  Levant  , 
délivrés  par  les  confuls  ou  agens  de  la  nation  françaife, 
op.  il  y  en  aura  d'établis  ,  &  ,  à  leur  défaut  ,  par  les 
magiftrats  des  lieux  d'envoi.  Dans  le  cas  où  les  cer- 
tificats n'accompagneront  pas  les  marchandifes  ,  le 
droit  fera  configné ,  &  la  reftitution  n'en  fera  faite 
qu'aujant  que  le  certificat  fera  rapporté  dans  le  délai  de 
trois  mois. 


(xç) 


N°  Ier. 

Etat  des  Marchandifes  du  Levant  qui  devront 
le  droit  de  xo  pour  ico  de  la  valeur  à  Ventrée 
de  Marfeiïle,  lorfqu' elles  y  feront  apportées 
par  vaiffeaux  étrangers  ,  ou  par  vaiffeaux 
français  qui  auront  relâché  en  pays  étranger, 
'  &  qui  y  auront  fait  quelques  chargemens. 


Aloës.    .    . 

Alun.  .  . 
Aglu.  .  . 
Affa  foetida. 


B 

Bois  de  cerf  ou  de  buis.    . 
Bourdes  de  Barbarie.  .    .    . 

Bdelium 

C 

Café 

Cendres  de  Tripoli  ou  de 

Rome » 

Cire  jaune  de  toute  efpèce. 
Coques  du  Levant.    .    .    . 

Corcomme 

Cordouans 

Coton  filé  blanc 

Coton  filé  rouge 

Coton   en  laine 

Couvertures 

Crin • 

Cuirs ,  buffles  &  chimbalis. 

Cuirs-F.fcarts 

Cuirs  d'Alger  &  de  Tunis 


Evaluation 

des 

Marchandifes. 


8  ^  //le  Quintal. 

14  ■  «  le  Quyital. 

no  "le  Quintal. 

110  /'le  Quintal. 


Droit 

de  10  p.  100 

à  percevoir. 


IZ 


11   le  Quintal. 
8      //   le  Quintal. 
5>o      »   le  Quintal. 

170     //le  Quintal. 


17  "  " 
:  16  » 

1 1  '  11  ri 

22  11  " 

4  §  " 

i  iz  " 

18  /'  " 

34  "  " 


9 

//  le  Quintal. 

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16 

180 

11   te  Quintal. 

36 

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90 

//   le  Quintal. 

18 

II 

45 

//  le  Quintal. 

9 

II 

24 

//  la  Douzaine. 

4 

16 

zoo 

n   le  Quintal. 

40 

// 

450 

//  le  Quintal. 

90 

// 

120 

//  le  Quintal. 

24 

// 

9 

//  la  Pièce. 

1 

16 

100 

//   k  Quintal. 

20 

// 

iO 

//   le  Quint;'. 

4 

// 

12 

//   le   Quintal. 

2 

b' 

55 

//  le  Quintal. 

II 

// 

Cuivre  en  pain.    .     . 
Cuivre  vieux.    .     .     . 
D 

Dattes 

Dents  d'éléphant.  .    . 

E 
Encens  en  larme.  .  . 
Encens  en  forte.  .  . 
Encens  en  pouflière.  . 
Eponges  fines.  .  .  . 
Eponges  communes.  . 

Efcayoles 

Etoupes  de  foie.    .    . 

F 
Follicules  de  féné.  . 
Fourrures  de  foie.  . 
Figues  fèches.  .  .  . 
Fil  de  chèvre.  .  .  . 
G 

Galbanum 

Galle  de  toutes  fortes.   .    . 
Gomme  de  toutes  {prtes.   . 

Grainette 

H 

Huile  d'olives 

Hermodates 

L 

Laine  de  chevron,  noire.   . 

Laine  de  chevron ,   grife , 

rouffe  ou  blanche.  .    .    . 

Les  autres  efpèces  fans  dif- 

tin&ion 

M 
Maftic  en  larme  ou  en  forte. 

Mirabolans 

Mirrhe 

Maroquins 


(   20 

) 

Evaluation 

Droit 

des 

de  10  p.  100 

it 

ïarchandifes. 

apercevoir. 

J 

•   «•     /     fc. 

80 

u  le 

Quintal. 

16    .11      a 

85 

//  le 

Quintal. 

17      a      n 

17 

//  le 

Quintal. 

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Quintal. 

44       II       u 

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n  le 

Quintal. 

10      //      ff 

4Z 

n  le 

Quintaf. 

8      8// 

10 

//  le 

Quintal. 

z      //      // 

2.8  0 

n  le 

Quintal. 

56      //      11 

*5 

u  le 

Quintal. 

11      //      // 

10 

//  le 

Quintal. 

z        //       // 

33 

//  le 

Quintal. 

611      11 

160 

u  le 

Quintal. 

31      n      n 

*1 

n  le 

Quintal. 

5      8      -/ 

15 

n  le 

Quintal. 

3     "     '.' 

45° 

//  le 

Quintal. 

50     //     // 

no  //le  Quintal. 

100  //  le  Quintal. 

100  //  le  Quintal. 

15  //le  Quintal. 

éo  *  la  Millerolle. 

68  //le  Quintal. 


300 
zjo 


//  le  Quintal. 
//  le  Quintal. 


40  //  le  Quintal. 

zio  //   le  Quintal. 

a  8  //le  Quintal. 

140  n  le  Quintal. 

30  //la  Douzaine. 


il  //  n 

z  o  //  // 

10  //  // 
f  //  // 

11  //  Il 
13  II  II 

60  II  II 

50  //  n 


44  " 

5  lz 
z8  // 

6  n 


N 
Nacra  de  perles.    .     .    ,    . 
Noix  vomiqucs 

O 

Opium 

Oppopanax 

Orpiment 

P 
Peaux  de  chèvres  d'Angora. 

Pignons-Inde 

Piretre.    ........ 

Piiraches  d'Alep 

Poil  de   chèvre 

Q  • 

Queues  de  Zcrdaxa.    .    .    . 

R 

Racine  de  Lizari 

Raiiïns    de    Corinthe     ou 

autres 

Rhubarbe 

S 

Safranum .    . 

Sandarac 

Scamonée  d'Alep.    .     .     . 
Scamonée  de  Smyrne.   .     . 

Sebeftes *. 

Sel  ammoniac 

Sel  natron 

Semen  caxtami.    ^    .     .      . 

Semencine 

Semen  contra 

Semence  de  Ben.    •    .    .    . 

Séné  de  la  Pake 

Séné  en  grabeau 

Séné  d'Alep.     .     .     *    .    . 
Séné  de  Tripoli  &  de  Bar- 
barie  

Soie  non  filsg 


(21 

) 

Evaluation 

Droit 

des 

de  ro  p. 

100 

Marchandifes. 

apercevoir. 

t 

S 

ir     J 

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n  le  Quintal. 

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11 

*5 

//  le  Quintal. 

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6 

n  la  Livre. 

1    4 

11 

4 

îo  la  Livre. 

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40 

//  le  Quintal. 

8     n 

H 

17 

//  la  Pièce. 

5      8 

H 

un 

îo  la  Livre. 

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II 

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j   la  Livre. 

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II 

I 

n  la  Livre. 

"      4 

II 

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n  le  Quintal. 

46      // 

M 

18 

n  la  Pièce. 

3    « 

II 

70 

n  le  Quintal. 

14     // 

rt 

M 

u   le   Quintal. 

3     „ 

11 

600 

n   le  Quintal. 

110     // 

11 

IIO 

//  le  Quintal. 

11     u 

u 

z 

10  le  Quintal. 

u  10 

u 

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n  la  Livre. 

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11 

11 

n  la  Livre. 

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"   le  Quintal. 

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170 

n   le.  Quintal. 

34     * 

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9 

11  le  Quintal. 

1    16 

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1 

10  la  Livre. 

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11 

1 

3    le   Quintal. 

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7 

n  n 

17  le  Quintal. 

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11 11 

<y   ta  Livre. 

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z 

5   la  Livre. 

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10  la  Livre. 

Il        X 

u 

I 

1  la  Livre. 

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S 

//// 

iz   la  Livre. 

n      z 

f 

9 

//  la  Livre. 

I    16 

II 

(   22    ) 


S 

Spîcanardy.    .     .    .    .  7   . 

Storax  en  larme 

Storax  en  pain.  .  .  •.  .  . 
Storax  liquide 

T 

Tamarin.    - 

Terre  d'Ombre.  .  ,  .  . . 
Térébentine  de  Chio.  .  . 
Turbit 

V 

Vermillon 

Vin  de  Chypre 

Vitriol  de  Chypre.    .     .    . 

Z 
Zédoria 

Etoffes  &  Toileries  de 
soie  ,  fil,  coton  ou 
laine. 

A 

Allayas 7    . 

Abats  de  Salonique.    .    .    . 

B 

Bours  de  foie 

Bours  de  foie  &  coton.  . 
Bours    de    foie    du    petit 

tirage.    . 

Bours  de  Manafie.  .  .  . 
Bours  d'Alexandrie.  .  .  . 
Bonnets  de  Tunis 

C 

Canevas 

Capots  de  Salonique.  .    .    . 

Capotins 

Capicouly 

Carme  ffcn 


Evaluation 

des 

Marchandises. 


Droit 
de  20  p.  100 
'?■  percevoir. 


3  5  la  Livre. 

4  11  h.  Livre. 
1  2  la  Livre. 
//  13  la  Livre. 

50  «  le  Quintal. 

I  15  le  Quintal. 

II  ff  la  Livre. 
//  9  la  Livre. 

6  h  la  Livre. 

60  11  la  Miilerole. 

55  //  îe  Quintal. 

////  11  la  Livre. 


n  la  Pièce. 

10  la  Pic-ce. 

l>  la  Pièce. 

//  la  Pièce. 


la  Pièce, 
la  Pièce. 


10  la  P 


la  Douzaine. 


Il 

11 

la  Pièce. 

8 

n 

la  Pièce. 

6 

n 

la  Pièce. 

16 

/' 

la  Pièce. 

11 

// 

la  Pièce. 

(  *3  ) 


C 

Ceintures  de  laine.  .    .     . 
Cotoni 

D 
Demittes  en  foie 

H 

Herbage 

Herbages.  (  petits  )   .    .    . 

M 
Mouchoirs  de  foie.  .    .     . 
Mouchoirs   d'Alep.    .    .    . 

S 

Satin  fleuri 

Satin  de  Chypre 

Sirfaka 

.T    • 
Toile  Aj'imis,  AuquillijBou- 

tanonis ,   Éfcamife  ,    Ma- 

drapar,  Fadales,  Manouf, 

MouiTob&  autres  efpèces, 

blanches 

Les  bleues 

Toircs  Garas  &  Guinées.    . 


Evaluation 

des 

Marchandifes. 


Droit 
de  io  p.  100 
apercevoir. 


36     11  la  Douzaine. 
7     //  la  Pièce. 

12,     //la  Pièce^. 


16 


n  la  Pièce. 

//  la  Pièce* 

n  la  Piècdi 

//  la  Pièce. 


30     u  la  Pièce. 

9     11  la  Pièce. 

iz     //la  Pièce. 


7 

h  la  Pièce. 

1      8 

9 

//  la  Pièce. 

1    16 

18 

u  la  Pièce. 

3   » 

7      4 


3     4 

11   16 
u   16 

6      n 

I    16 
%     8 


N°    I  I. 

ETAT  des  Marchandifes  venant  de  l'Etranger,  qui 
devront,  à  toutes  les  entrées  du  Royaume ,  indépen- 
damment des  droits  du  tarif  général,  un  droit  addi- 
tionnel de  10  pour  cent  de  la  valeur  _,  d'après  l'évalua- 
tion portée  par  l'état  N°  Ier ,  lorfqu'elles  feront  du  Levant; 
ou,  fi.  elles  font  de  même  efpèce  que  celles  du  Levant, 
fans  être  accompagnées  du  certificat  justificatif  d'une 
autre  origine. 

.    Savoir: 

Alun  de  Smyrne,  CaiTe  du  Levant,  Cendres  du  Lerant, 
Cires  jaunes ,  Cordouans  ou  Maroquins  ,  Coton  du  Levant  en 
laine  ,  Cuirs-bufles  ou  bufiins  ,  Encens  ,  Eponges ,  Folium  du 
Levant,  Follicule  de  ïené,  Galle,  Gomme  Âdragant,  Arabique, 
Ammoniaque ,  Sérapine  &  Turique  ,  Huiles  du  Levant  &  de 
Barbarie  ;  Laines  du  Levant  &  de  Barbarie ,  Natron  ou  Soude, 
Opium,  Plumes  d'autruche  blanches  ou  noires,  Poil  de  cha- 
meau en  laine  ,  Poil  de  chevreau  ou  Laine  de  chevron  ,  Poil 
de  chèvre  filé  ,  Rhubarbe,  Safranum  ,  Séné,  Soies  du  Levant, 
Vitriol  de  Chypre. 


DE  L'IMPRIMERIE  NATIONALE.