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Full text of "Rapport sur l'état de l'instruction publique dans quelques pays de l'Allemagne"

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^''-^.^ 






I 



RAPPORT 



SUR L'ÉTAT 



Dl 



L'INSTRUCTION PUBLIQUE 



> 



BAV« 



QUELQUES PAYS DE L'ALLEMAGNE, 



ET PARTIGt]LIÈlCBA9m EN PRUSSE. 
PAR M. Y. COUSIN, 

COTTSEILLEA d'ÉtAT^ PftORaSSVR SE rHlLOSOPBIE, MEMBRE DE l'iUSTITVT 
ET DV GOnSEIL AOTAL DE l'iHSTRUCTIOIV FVBLIQVE. 



9^^* M* 



Uotmtïie tttilion. 






r » 






PARIS, 

Ches F. G. LEVRAULT, me de U Harpe, n.* Si 
STRASBOVBO, mtme maiton, rn« de* Jnifs, n." 33. 

1833. . 



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Si ifM «T 



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RAPPORT 

SUR L'ÉTAT V, 

DE L'INSTRLTCTION PUBLIÇHÉ 

BANS 

QUELQUES PAYS DE L'ALLEMAGNE. 



LJETTRES 

A M. le Comte de Montalivet> Pair de France, 
Ministre de l'instruction publique et des cultes , sur 
l'état de l'instruction publique à Francfort*sur*le^ 
Mein, dans le grand-duché de Weimar et le royaume 
de Saxe. 



|)rnttttre Cettre* 

Un jour à Francfort-sur-Ié-BfeiM. — EtablÎMemena acientifiques et litté' 
raires. — Instruction populaire. — École moyenne. — École modèlel 
-^ Gymnase. Sa constitution intërieure. Plan des études. Tableau de 
la répartition des le^ns. — • Conclusions pratiques. 

Franofort-sio^le-MeiD, 28 Mai i83z. 
10 htW4S du soir, 

MoKsiEua LE MnnsTBE, 

Parti de 'Paris le mardi 24 Mai, à six heiures du soir, 
arrivé à Metz dans la nuit du 35 au a6, j'en suis reparti im- 
médiatement pour Francfort-sur-Ie-Mein, où je suis arrivé 
le 37 au soir. J'y ai passé toute la journée du 38 à visiter 
les divers étab)issemens d'instruction publique. J'emploie cette 
nuit à vous écrire, et demain je prendrai la route de Ber- 
lin par Weimar et par Leipzig. 

De Metz à Francfort, j'ai traveisé en quelques heures ^ 



bien des états ; j'ai trouvé la Prusse à SaarbrUck, la Bavière 
à Hombourg, Hesse-Dannstadt i Ahej, Nassau une lieue 
au-delà de Mayence» enfin b ville libre, la république de 
Francfort -sur- le -Mein. Voyageant jour et nuit, sans ^voir 
le temps de visiter aucune école, fai pu cependant recon- 
naître, à des signes non équivoques, à quel point Tinstruc- 
tiQU populaire est ftorissante dans tous ces pays. Partout , 
dans les moindres villages, j*ai rencontré des bandes d'en- 
fans de l'âge le {ilus tendre , la plupart appartenant aux der^ 
nières classes du peuple, sans bas et sans souliers, avec la 
blouse bleue et le ceinturon de cuir , et sous le bras une ar« 
doise et un livre de lecture, Leséhuch. Plus d'une fois fe 
suis descendu de voivure, et j'ai examiné, entre les mains 
de ces enfans, ce livré de lecture, qui m'a paru fort bien 
arrangé. Il renferme un alphabet, puis d^ monosyllabes, puis 
des phrases monosyllabique, puis des "phrases 'où il entre 
déjà des mots de deux syllabes, pub de trois , puis de quatre ; 
enfin des phrases de toute espèce , mais fort simples et qui 
présentent des faits intéressans ou des pensées honnêtes. On 
y trouve aussi un choix de passages en prose et en vers , ap- 
propriés à TinteHigence et aux besoins de cet âge. Au lien 
de ce Lesebuch , les enfans un peu plus âgés ont pour livres 
de lecture et d'étude la Bible, traductira de* Luther, le Ca- 
téchisme et l'Histoire biblique. La Bible n'est pas entière» 
comme vous le supposez bien, excepté le Nouveau -Testa- 
ment. Ces trois livres composent ici' le fond de l'instruction 
populaire; et tout homme sage s'en réjouira, car il n'y a de 
morale pour les trois quarts des hommes que dans !a religion. 
Les grands monmnens religieux des peuples sont leurs vra» 
livres de lecture; et j'ai toujours regardé comme tme cala- 
mité pour la France , qu'au seitième siède , ou au commen- 
cement du dyc- septième, quand la langue française était 
encore naïve, flexible et populaire, qucflque grand écrivain , 
Amiot , par exemple, n'ait pas traduit les sahites Écritures. 
Ce serait vn excdlent livre à mettre entre les mains de la 



jeaaessef, tandis que la traduction de Sacj, d'ailleurs pleine 
de mérite, est diffuse et sans couleur. Celle de Luther, mâle 
et yiye, répandue d'un bout a Tautre de VAUemagne, y a 
beaucoup fait pour le développement de l'esprit moral et ^e*- 
ligieux et Téducation du peuple. Les saintes Écritures, avec 
rilistoire biblique qui les explique, et le Catéchisme qui les 
résume, doivent faire la bibliothèque de Fenfanre et des 
écoles primaires. Mais je me hâte d'arriver i Francfort et 
aux renseignemens et documens positifs que j'y ai recueillis sur 
l'état de l'instruction populaire et de Tinslruction secondaire. 

En effet, la ville de Francfort n a point d'enseignement 
supérieur, d'université; l'instruction s'y arrête à notre second 
4egré» celui des collèges, qu'en Allemagne on appelle des 
gymnases. On y compte, il est vrai, un certain nombre d^éta- 
blissemens scientifiques et littéraires, mais du genre de ceux 
qui en France ne font pas partie, je ne sais pourquoi , du 
ministère de Tinstruction publique ; et comme d^ailleuts ces 
établissemens n*ont rien de fort important, je me conteur 
ierai de vous les signaler brièvement; ce sont : 

La Sodété d'histoire naturelle ( Naiurforschende GeselU 
schi^), fondée le 22 Novembre 1817, avec un Muséums 
d'histoire naturelle. 

L'Institut d'histoire naturelle et de méiécine (^Meâicinisch-* 
nalurv^issenschafiliches Institut), qui se rattache en partie 
à la Société d'histoire naturelle. 

L'Institut de dessin ÇZeichnungs -Institut) y fondé en ijgg 
et organisé par un décret du sénat du lo Février 1829. 

L'Institut d'arts {Kunst-Institut), fondé par un legs de 
X F. Stâedel, le i3 Mars 181 5. 

La Société de physique (^Physikàlischer Ferein), fon- 
dée pour l'étude iïe la pjiysique et de la chimie, le 24 Oc- 
tobre 1824, avec un Cabinet de physique et des cours sur 
les découvertes les plus récentes. 

, £nfin, la Société pour la propagation des arts utiljes et des 
fdences qni sy rapportei^t (fiestllschafi zur Befôrderung 



4 i>REMl£R£ LETTRE. 

Mtzlicher Kùnste und deren Hilfswissensckqfien)^ fondée 
en 18169 et dirigée par un président et huit assistans. Cette 
société a institué^ i.*" une école des dimanches, pour les ou- 
vriers {Sonntagssckule Jur Handwerker)^ établie, depuis 
le 9 [Novembre 1818, dans le local de la société, et dont 
l'enseignement est gratuit; 2."* une école de métiers {Ge- 
werbsschule)^ qui date seulement de 1828 et où le soir se 
donnent des leçons sur le dessin linéaire, l'écriture, le cal- 
cul, la géométrie, avec des exercices de style. 

Les écoles populaires Ç P^olksschulen) ont cela de par- 
ticulier à Francfort, que chacune d'elles ne renferme que 
des enfans de telle ou telle religion, tandis que le gymnase 
reçoit des élèves sans aucune distinction de culte. Ainsi , if 
y a une école israélite ( Sckulanstah der israelUlscken Ge- 
meindé)^ fondée et dirigée par des Israélites; quelques écoles 
catholiques, sous la direction d'une commission pour les 
écoles et les églises catholiques : par exemple, une école de 
garçons auprès de l'église Notre-Dame, une autre auprès de 
la Cathédrale, et deux écoles de filles, dont l'une est parti- 
culièremfent destinée aux demoiselles anglaises; enfin, trois 
écoles protestantes, pour chacune desquelles la ville dépense 
par an 1 5oo florins. Ces trois écoles renferment à peu près sept 
cents enfans des deux sty^ts. Chaque enfant paie 10 florins, 
et les fondations de bienfaisance viennent, au secours des en- 
fans pauvres qui n'ont pas les moyens de payer eux-mêmes, 
dé sorte que presque tous les enfans de la ville reçoivent 
quelque instruction. D'ailleurs il n'y a pas à Francfort, 
comiûe dans la plus grande partie de l'Allemagne, de loi for- 
melle qui oblige les parens, sous des peines àévères, à tor 
vojrer les enfans à l'école. ^ 

Entre ces écoles populaires et le gymnase est une école 
appelée Ecole moyenne {Mittelsckule) y pour les garçons et 
pour les filles, où l'instruction est un peu plus élevée que 
dans les écoles populaires, sans l'être beaucoup. C'est une 
grande école primaire, comme il en faut dans les vUles pour 



FRANCFORT-SU A-L£-M£m . 9 

les enfâns qui ne doivent pas suivre une profession libériale, 
et qui pourtant ont besoin d'une culture plus étendue que 
celle des enfans de paysans ou des enfans pauvres. J*ai visité 
cette école» dirigée par un homme habile, M. fresenius. 
Chaque garçon paie 20 florins par an, et a 5 avec les leçons 
de français; les filles paient 5 florins en sus, pour les petits 
travaux de leur sexe. Cet établissement a le plus grand succès. 
Il est sous la surveillance d'un inspecteur spécial , qui rend 
compte à une commission, composée de deux membres du 
consistoire. Il y a de plus une commission économiéjfue y nom- 
mée par la ville et chargée du recouvrement de la rétribution 
des élèves et de tout ce qui se rapporte à la partie économique 
de l'établissement. II gagne au-delà de ses frais, et Texcédanf 
est employé par la ville à défrayer les autres écoles. Dans 
le cas.de déficit, la ville vient à son secours. La Mittelschule 
renfermç deux cent cinquante garçons et deux cent cinquante 
filles, et elle est divisée en quatre classes pour chaque sexe- 
Chaque classe ne peut recevoir qu'un certain nombre d'en- 
fans; ce qui est très -sage et très -favorable à la bonne disci^ 
pline de l'école et à l'instruction de chaque enfant en parti- 
culier. 

La quatrième classe, la classe inférieure, peut en avoir ^o^ 
la troisième 80, la seconde 70, la première 60. 

On entre dans les différentes classes selon sa capacité et 
selon son âge. 

La quatrième a des enians de 6 à 8 ans; la troisième, de 
8à 10; la seconde, de 10 à la ; la première, de 11 à 14. 

Le but de cette école est de donner aux enfans qui la fré- 
quentent toute la culture qui leur est nécessaire, sans les faire 
entrer dans le domaine des études classiques. On leur donne 
une culture morale par l'enseignement de la religion ^ une 
culture intellectuelle par la lecture, l'écriture, l'histoire na- 
turelle, la géographie, l'histoire, le calcul et la géométrie; 
enfin une culture aosthétique, comme on dit en Allemagne, 
par le chant et par le dessin. On enseigne aussi la languf 



6 PREMIERE LETTRE. 

française ; mais ce cours, quoique généralement .suivi, n*esl 
pas obligé. 

Voici la répartition de ces divers enseignemens, dans cliaque 
semaine, selon les diverses classes : chaque leçon est d'uiie 
beore^tant pour les garçons que pour les filles. 

Quatrième classe: lecture, dix leçons; écriture, cinq 9 
calcul, quatre; religion, deux; exercices de langue, trois; 
dessin, deux. 

Troisième classe: lectwe, six leçons; écriture, quatre; 
calcul, quatre; langue allemande, quatre; histoire biblique, 
deux ; exercices d'es^nX^F^erstandes-Uebungen) , deux ; chant, 
deux; dessin, dei^. De plus, les garçons ont deux leçons sur 
la géométrie élémentaire. 

Seconde classe : lecture, quatre leçons; écriture, quatre; 
calcul, quatre; langue allemande, quatre; religion, deux; 
chant, deux; histoire natnceUe, deux; géographie, daux; des* 
sifi, deux. De plu$, pour les garçons, suite du cours de géo» 
métrie élémentaire, deux leçons. 

Première classe : écriture , quatre leçons ; calcul , quatre ; 
langue alkmande, quatre; religion, deux; chant, trois; his* 
toire naturelle, deux; physique, une; géographie, deux; his- 
toire, deux; dessin,' deux. De ptus, pour (es garçons, deux 
leçons de géom^ie. 

Le livre dont on se sert habituellement pour la reKgion est 
rilistoire biblique dliébel pour les classes inférieures {Hebels- 
hiblhsçhes Gesçhichtsbuch), Dans le calcul , on $uit la méthode 
^e P^stalôzzi ; on exerce les enfans i cakuler de tête. Pour 
l'faisloire naturetle , on a té Manuel d'bistoite Hfaturelte de 
Schubert (I^ekrbuçh der Noêuf^gescMckie). 

Sous le directeur Fresenius sont plusiewrs mitres, do&l iN 
la surveiUanec. Ces maîtres se rassendil^nt une fois par mois, 
sous la présidence du directeur^ pour so concer^r ensemble, 
se rendre compte réciproquement de ce fpt^ ont fiAx , et sou- 
mettre à un contrôlé amical leu^ vuese^iem* méAodo. Vol» 
iTQiiTcrw /M. le Miaistrei be4uem|i iT^vitres dél^ik de <c gciwrf 



dans Irob brocbures qae je tous enyoie snr cette ^ole, et qui 
développent le plan général de renseignement , Tordre et la 
di3tnl>utiom des leçons {Lehrplan, Sehulordnung , Lchtstun- 
den). Je joins asssi sept petits écrits dn directeur Fresenins, 
à l'occanon des exercices^ publics de cette école; car fl n*j a 
pas d*école un peu importante en Allemagne sans exercices 
publics, ni d'exercices publics sans que le directeur n*jr pro* 
duise quelque preuve de sa capacité et de son xèle. Parmi 
ces écrits se trouvent une histoire de la MiUelsckule , bien 
que cette école n*ail pas plus de sept ans d'existence ÇBeàràgê 
zur GsschicAte der MittelsciuUy; une introduction à h cm* 
naissance de la Bible (Leitfisid^n zur BibeUteniUmss)^ et ^- 
sieurs petites dissertations de pédagogie et d'histoire. 

Au-dessus de la Màtelsduile est une école dite ommUIo 
{Musterschde) i placée comme l'autre sous la surveiOance 
d une commission de la yille , et ou l'enseignement est défi 
plus âevé ; chaque gardon paie 40 florins» chaque fiUe 5o. 
Voici un petit écrit du directeur, M. Bagge, â Foccatton des 
examens publics de cette année ; cet écrit est intitulé : un Mot 
à nos errons i^ein Wori an unsere Kinder). Â la fin est un 
compte rendu des résultats de tout genre de cette école, qui 
contient à peu près cinq cents enfans. Elle a six classés pont 
les filles et sept pour les garçons, c'est-â-dire, deux ou. trois 
de pins que la Màtelschule. Je donne ici le tableau de la ré* 
partition des leçons de la semaine, telle qu'elle a été arrêtée 
pour Tannée i83i ; en jT jetant les jeux, on recoimaii aké* 
ment, les petites* dMEétences qui la distinguent de la Mdtfit^ 
nphuk et TéièvenI «u-desso^ d'elle. 



d 



PBEMIEBE LETTU. 



ISS 



I ÉCOLE DES GARDONS. 1 ECOLE DES flLLtâ 



CLASSES. 



t * l*m 



Religion 

Exercices d'esprit 

* 

Languue allemande 

— française (obligatoire) . 

Géographie 

Histoire naturelle 

Physique. 

Histoire • 

Technologie 

Calcul...; 

Algèbre 

Oëométrie 

Ecriture 

Dessin 

Chant 



V 

2 

2 

10 

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2 
2 
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27 



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2 

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THATACX BE FZMIR. 

Dix-huit leçonâ ou heures par semaine pour les filles qui suivent ces leçons. 



Ces ëtablissemens publics n*einpèchent pas qu'il n'y ait à 
Francfort un ^and nombre d'instilutions privées {Pripoi- 
Lehranstalten), à peu près semblables aux ndtres, et à peu' 
près soumises aux mêmes conditions « excepté ce que nous 
appelons la rétribution unii^ersitaire. Mais il me reste â 
vous entretenir du gjmnase de Francfort , qui est rétablisse- 
ment d*instruction publique le plus élevé et le plus remar- 
quable de la ville. 

Le gymnase de Francfort est un de nos collèges de grande 
ville : ce qui Ten distingue, c'est qu'il n'a point de pension- 



raAKCFORT-SUR-lE-Mtnr. 9 

nat; il de contient que des externes. Ce sont des enfans de la 
ville qui demeurent chez leurs parens et suivent les cours 
publics, ou qui sont en pension dans les institutions privées 
qui les conduisent aussi au gymnase. Il en est ainsi dans 
presque toute FAUemagne. 

* Ce gjmnase, n*ayant que des externes^ n est point un bâ* 
timent immens^ d'un achat ou d'un loyer et d'un entretien 
trop coftteux; c'est une assez grande maison » fort Si. ^le, où 
il y a autant de salles que de classes, avec un logement 
po^r le proviseur. Ce proviseur est ici appelé recteur, Rector: 
c'est un simple préfet des études. Ses fonctions n'exigent 
point de talent administratif proprement dit, et il suffit qu'il 
unisse â une instruction solide du zèle et une certaine actir 
vite. 11 est professeur, et véritablement primas inUr pares^ 
seulement son traitement est un peu plus élevé que celui de 
ses collègues.* En effet,, il m'est impossible de comprendre 
celte sinécure qu'on appelle en France un provisorat d'un 
collège d'externes; il m'est également impossible de com* 
prendre cette autre sinécure qu'on appelle le censorat*, dans 
un semblable établissement. Ici le recteur professe : cepen« 
dant, comme il pourrait tomber malade et avoir besoin 
d'être suppléé dans certains cas, il y a aussi un censeur dans 
le gymnase de Francfort; on l'appelle conrecteur, ùonredon 
il y a même un suppléant du conrecteur, qu'on appelle. pro^' 
recteur, prorecior) mais l'un et l'autre sont, comme le rec* 
teur lui-même , des professeurs. Ils sont toujours pris parmi 
les professeurs qui se distinguent le plus, et qui montrent 
quelque gôâtet quelque aptitude pour ces sortes de fonction». 
C'est une. distinction et en même temps un avantage pécu- 
niaire. Dans le gymnase de Francfort, il n'y a pas, comme 
chez nous, deux ordres de fonctionnaires, les uns quiadmi- 
nistreni sans participer à l'enseignement, les autres qui en-» 
seignent sans participer à l'administration ; tous enseignent, 
tous sont coUègaes , et il y a entre eux unité de vie et d'es* 
prit^ ... . • 



lO nUEJMJKBE LCZTfiS. 

La ville paie les professeurs du gymnase , lescjnds noiil 
quW seul traitemenl, et noa pas deux, Tun fixe, l'autre 
éveatuel, copme en Fcance et dans le reste de rMlemagne. 
Les élèves, pour (tre admis au gymnase, paient i la ville 
une certaine rétribution entre les mains d*un commissaire 
nommé par elle, et qui est à peu prés notre économe. Tant 
mieux pour la ville si cette rétribution lui suiBt pour payer 
les professeurs; mais quaiad elle est insnffisâmte, et elle Test 
toujours, la ville complète le traitement des profe^eurs, qui 
nont rien i démèi^, sous le rapport de Fargeat, avec les 
élèves. Ainsi, les traitemens des professems font une somme 
de 26^00 florins, c'est-à-dire, phts de 5 6,000 francs; et 
cependant les élèves ne rapportent à la viUe que 8 à 9,000 
florins, enviroA s 8,000 francs. Les élèves des classes infé- 
rieures paient 34 florins par an , ceux des classesi. supérieures 
44. Notre rétribution universitaire est inconnue. Dans lor- 
ganisatioa primitive, et selon la loi stricte, les traitemens 
de tous les professeurs devaient être égaux, excepté ceux du 
recteur, du conrectear et du prorecteur : mais le temps et 
des circoBstafeces particulières ont amené quelques différences, 
qui pourtant sont assez légères» Le traitement de chaque pror 
fessenr est d'environ 3,000 florins. Les rangs n*y sont pas 
fixés selon les diverses classes, mais selon l'ancienneté. Cte 
pense que chaque professeur est égal dans son genre à son 
collègue; ipe les mérites peuvent être divers, sans cesser 
d'être égaux; et après les trou professeurs qui sont à U tète 
du gymnase, le premier parmi tous les autres est le plus an* 
den dans l'établissement 

Les classes du collège se divisent en une classe préparatoire^ 
qui est notre septième ; puis trois dasses inférieures, sixième, 
cinquième et quatrième; enfin trois classes supérieures, troi- 
sième, seconde et première. Les dasses inférieures, septième^ 
sixième, cinquième et quatrième, forment la premièse division 
du gymnase. Très-souvent les enfans des £uniUes peu aisiées 
ne dépassent pas cette division; cest pourquoi on y aîudî- 



FAAKCFOBT-5UR-LE-MUN. 1 1 

cieusement rassemble tons les genres d*étiides qui convien- 
nent et à l'âge moins avancé des élèves et à la destinaliiNi 
^e beaucoup d'entre enx. Ainsi il j a moins d'ëtndes classiques 
que d'études de calligraphie, de géographie et d'histoire, 
d'histoire naturelle, de mathématiques, et surtout de langue 
allemande, en entendant par li des exerrices de style trés^ 
développés. Cette première division du gymnase de Franc* 
fort ressemble beaucoup à ces étabUssemens intermédiairei 
entre les gymnases et les écoles primaires, qu'on. appeik 
écoles bourgeoises (Bùrgerschulen)^ 9a progymnases (Pr&- 
gymnasien)y établissemens que représentent id la ilfdleifcÂirif 
et la Musterschule de Francfort. La seconde division est pins 
particulièrement consacrée aux étude» classiques* La première 
classe, où Ton reste quelquefois deux années, et qui forme 
le passage du gymnase aux université , présente un enseigne^ 
ment dé)à trèsr-élevé. Celte classe a trente leçons par semaine-, 
chacune d'une heure seulement, ce qui permet de les mriti^ 
plier sans trop fatiguer les élèves. Sur ces trente leçons, il 
j en a deux consacrées à l'enseignement rcti^ux, soit cathcf^ 
lique, soit pretestant Cet enseignement est regardé comme 
si important, que, dans toutes ks classes, on lui consacre 
toujours deux heures par semaine; d'où il suit que l'élève Ae 
première, avant d'arriver à cetle^classe, a dé|à reiçu dnq 
enseignement religieux «fférens et gradués, donile dernier, 
celui de la première classe, est une préparation solide aux 
facultés de théologie. Cest, i Francfort, lerectenr/Veem«}, 
laïque, qui se charge inî^même de cet enseignement peur la 
preimère dasse. Les exercices de st}4e allemaoïd oi^ deux 
leçons ,* et fl £iint remarquer qn'ils fit ont aussi deux en se- 
conde, deux en troisième, deu% en qnatriéme, quatre en cin- 
quième et httil en sixième, La langne latine a Imit leçons en 
première, tanâis^*elle en a douze en seconde, en troisième 
et en quatrième, et dix seulement en. cinquième et en sixième. 
La langue grecq^jc a dix leçons en première ; mais elle n'en 
a que six en seconde^ en trobième et en quatrième , et pai$ 



13 



PREMIERE LETTRE. 



du tant dans I^ cinquième et sixième dâsses, dent le^ élèves 
ne sont pas encore supposés avoir une destination savante. 
Les mathématiques n*ont que deux leçons en première» tandis 
qu'elles- en ont quatre dans toutes les autres classes* La phy- 
sique a deux leçons en première. L*hisloire naturelle et la 
géographie ne sont enseignées que dans la première divisioa 
An contraire, rfaistoire, en entendant par là spécialement 
l'histoire ancienne, est surtout enseignée, dans la seconde 
divbion,* elle a quatre leçons dans la première classe; et, 
pour le dire en passant, je trouve cet arrangement des étu- 
^ historiques fort raisonnable. En effet, c'est dans les classes 
supérieures, au. milieu des études classiques, qu'il iaut placer 
l'enseignement de l'histoire ancienne, hérissée de tant de 
difficultés; tandis que l'histoire moderne, et surtout l'histoire 
nationale, conviennent aux classes inférieures, par la raison 
qu'elles sont à la fois et plus faciles et plus nécessaires. Chez 
nous l'inverse a lieu ; nous voulons imiter la marche même 
du genre humain. Mais comme beaucoup d'enfansne vont pas 
au-delà de la quatrième, il arrive qu ils sortent du collège 
sachant fort mal .l'histoire ancienne, dont ils n'ont que faire, 
et pas du tout l'histoire nationale, qui leur est indispensable 
et qu!ils pouvaient apprendre parfaitement. 

Voilà poi^r les études fondamentales; mais il y a aussi des 
études additionnelles qui ont leurs heures à part. Ainsi, dans 
la première classe, il y a deux leçons d'hébreu, quatre de 
français, deux d'anglais, deux de dessin et deux de chant 
Ces études additionnelles^ quoiqu'elles ne soient pas payées 
à part, ne sont pas obligatoires et dépendent de la volonté 
des familles ; mais il faut dire , à l'honneur des familles et 
des habitudes allemandes, que ces études non obligées sont 
presque aussi suivies que lâs antres. Je résume .id tout ce 
qui vient d'être dit, dans les deux tableaux suivans : 



FBAlffCrOBT-$UJIrl.E-lf£IN. 



>3 



JlàpjRTiTjON HORHJJLE dcs leçons du gymnase de Francfort 

pendant le cours d'une semaine. 



Religion 

Langae allemande et 
exercices de style. . . 

I.artia 

Grec. 

Mathdmatiqaes 

Physique , . . . 

Histoire naturelle. . . . 

Cëograpliie 

Histoire 

Ecriture 



1" 

CLASSS. 



S leç. 

2 
8 
10 
2 
2 



2' 

CLAtêM. 



2 leç. 



Total par classe. . 



30 



2 
12 



CLASU. 



2 leç. 

2 

12 

6 

4 



4* 



2 leç. 

2 

12 

6 

4 



4 



30 



30 



6* 



2 leç. 

4 
10 

4 



2 
2 



30 



6* 

GLASiZ. 



2 leç. 

8 
10 






27 



2 
2 



31 



ETUDES ADDITIONNELLES. 



Langae hébraïque. . . . 

Langue française 

Langue anglaise. . . .« . 

Dessin • 

Chant p . 

Total par dasse. • 



2 leç. 



4 
2 
2 
2 



12 



2 leç. 



1 :? 



4 
3 
2 
2 



13 



3 leç. 



3 
2 



8 



3 leç. 
3 



h 



- 



Telle est la répartition générale des leçons ; voici de pln^ 
leur distribution dans la journée. 

D'abord il faut remarquer qu*il n'j a de vacances coni|riétei 
que le dimanche; seulement le mercredi et le samedi il y a 
quelques leçons de moins. Les classes du gymnase s'ouvrent 



14 tttIJflillB LETTU. 

â huit heures et soat fermées â cinq, à pea près comme chez 
nous. Les classes se divisent en classes da matin et classes dn 
soir. 

II j a^ souvent trois leçons de suite, le soir et le matin, 
ce qai pourrait iatigtter Tesprît des élèves ; mais il y a , pour 
le passage d*iiBe classe à i*autre, cinq minutes de récréation : 
ensttite les trois leçons portent presque toujours sur des sujets 
différens, et cette variété délasse l'esprit; enfin il faut penser 
i la tranquillité et au flegme des jeunes Allemands. 

Dans l'intervalle des classes du matin aux classes du soir, 
et le mercredi et le samedi soir , se placent les leçons addi- 
tionnelles non obligées, à peu près comme chez nous. Chaque 
semestre on imprime un tableau de la distribution des leçons 
pour chaque classe, selon les heures de la journée. 

Je donne ici. le tableau du semestre d'hiver de i83i, en 
supprimant ce qui regarde les études additionnelles : 

LUNDI £T JEUDI. 

SIXIÈME CLASSE. CINQUIÈME CLASSE. 

De 8 À 9 heures. Religion. De 8 à 9 heures. CalcuL 

De 9 à 10 heures. Grammaire Utiae. De 9 i 10 heures. Latin. 

De 10 à 11 heures. Calcul (Manuel De 10 à 11 heures. Ijatio. 
de Fliigel). De 2 à 3 heures. Géographie^ 

De 2 à 3 heures. Écrittare. De 3 i 4 heures. Allemand. 

De 3 4 4 heures. Orthographe alle- 
mande. 

De 4 4 5 heares. Langue attemande. 

pUATftltMB CLASSE. TEOISIÈMB CLASSE. 

I 

De 8 à 9 heures. Latin. De 8 à 9 heures. Religion. 

De 9 i 10 heures. Latin. De 9 à 10 heures. Latin (Tite-Li^e). 

De 10 4 11 heures. Prose grecque. De f O à 11 heures. Exercices grecs» 

D« « i 3 henres. Mathématiques. De 2 à 3 heures. Allemand. 

De 3 à 4 heures. Poêles latins (Phè- De 3 à 4 heures. Mathématif^ue» 

dre, édition de ScheUer). (Manuel de Thilo). 

De 4 à 5 heures. Histoire. De 4 à 5 heures. Histoire. 



XBA]rCFOKTn8DB-IX-M£lH. 



iS 



toÉirXt^MB CLA38S. 

!>• 8^9 hearet. Religion. 

Be 9 à 10 kenres. Cicëron (Brutnt). 

De 10 i If heurt$. Xénopkoii {Bel- 

iemcm ). 
De 9 i 3 lievrêÉ. ltaQk{iBati<(tt«t 

(MsDiicl êe Thilo). 
2>e 3 i 4 heurci. Histoire. 
De 4 à 5 keni'es. Exercices latins. 



De 8 à ^ lieures. Religion. 

De 9 à 10 heures. Tite-Live. 

De 10 à 11 Heures. Iliade. 

D« 1 i 3 heures. Histwire. 

De 3 à 4 heures. D«nM«Chèaefl.Ex«i^ 

eiccs gipecs* 
De 4 À 5 heures. Uathëmati^tf 
(Mannel de Tlulo). 



MARDI SX VENDREDI. 



SIZliMB GL15fE. 

De 6 4 9 heures. Histoire naturelle. 

De 9> 10 heures. Latin. 

De IQ à li heurst. Calcul (Blannel 
de Flugel). 

De 2 i 3 heures. Géographie de 
Caspari. 

De 3 à 4 Heures. Grammaire alle- 
mande. 

De 4 à 5 heures. Langue allemande. 

<2VATftlk||B GI.ASSB* 

De 8 H 9 heures. Religion. 
De 9 à «0 heures. Cdmctius Nepoe. 
De 10' A 11 heures. Bcstclees grecs. 
De 2 A 3 heufes. Mathématiques. 
De S à 4 heures. Latin. 
De 4 à 5 Heures. 'Géographie de 
Gasperi. 



De 8 A 9 heures. Composition aile» 

^ande.' 
De 9 i lOHeures. Odyssée d'Homère. 
De 10 à 11 Heures. Horace (Odes). 
De t à 3 Heures. César. 
De 3 à 4 Heures. Histoires. 
P« 4 à 5 heures. Latin (exercices). 



GllfqVlillB CLAME. 

De 8 à 9 heures. Calcul (Manuel 
de Flugel ). 

De 9 à 10 henvas. Géographie de 
Gaspari. 

De 2 à 3 heures. Écriture. 

De 3 à 4 heures. Grammaire alle- 
mande. 



teoisiHmb Classe. 

De 8 i 9 heures. Oride {Méttmor* 

phoses). 
De 9 à 10 heures. Latin < Tïte-Uçe), 
De 10 à 11 heures. Grammaire 

grecque (exercices). 
De 2 à 3 Heures. Mathématiques 

(Manuel de Unie ). 
De 3 à 4 hevres. Litin. 
De 4 à S heures. Histoire 

PBSHlàlB CLAME. 

De 7 à 8 heures. Langue hâ>raique* 
De 8 à 9 heures. Démosthènes. 
De 9 à 10 heures. Cicéron (terrines). 
De 10 à 11 heures. Platon (Gorgiat). 
Dé 2 À 3 heures. Histoire. 
De 3 à 4 heuines. Mathématiques 

appliquées. 
De 4 à 5 heures. Composition alls<- 

mande. 



l6 PREHIÈBE LETTRE. ' 

MERCREDI ET SAMEDI. 

êlTlhuE CLASSS. CIVQUIÈMS CLASSE. 

De d à 9 heures. LAtin (exercicef). De 8 à 9 heures. Religion. 

De 9 à, 10 heures. Latin (exercices). De 9 à 10 heures. Latin., 

De 10 à 1 1 heures. Gramnuire Utine. De 10 à 1 1 heures. Latin (exercices). 

«QUATRIÈME CLASSE. TEOlSlèllE CLASSE. 

De 8 à 9 heures. Composition alle^ De 8 à 9 heures. Latin (exercices), 
mande. ^ De 9 à 10 heures. Latin (exercices). 

De 9 à 10 heures, pitin. De 10 à 11 heures. Grec. 

De 10 à 11 heures. Grammaire grec- 
que. 

DEVXlàMS CLASSE. PltEMlÈlE CLASSE. 

De8à9heure8. Cicéron(^ro^rc&fa). De 8 à 9 heures. Latin (exercices). 
De 9 à 10 heures. Xénophon {Hel- De 9 à 10 heures. Horace {Epislolai). 

lenica ). De 10 i 11 heures. Sophocle. 

De 10 & 11 heures. Mathématiques 

(Manuel de Thilo).. 

Le recteur du gypmase de Francfort est M. Yoemel, le 
conrecteur M. Scheffer y le prorecteur M. Schwenk. Le pre- 
mier , le recteur Yoemel» que je connais y et de qui je tiens tous 
mes renseignemens, est un des bons élèves du séminaire phi- 
lologique de Heidelberg : c est un homme de mérite comme 
philologue.* Parmi les autres professeurs, les plus connus sont 
M. ThilOy qui vient de mourir , et l'un des deux professeurs 
d'histoire , M. Steingass. Et ici je dois noter qu'il y a deux pro- 
fesseurs d'histoire, parce que les élèves du gymnase étant ou 
catholiques ou protestans , la susceptibilité religieuse a exigé 
deux professeurs d'histoire, l'un pour les protestans, l'autre 
pour les catholiques,. comme il'y a deux maîtres pour la re- 
ligion. M. Steingass, gendre du célèbre Gorres, est le pro- 
fesseur d'histoire catholique. Les études latines et grecques 
doivent être fortes dans ce gymnase, puisqu'on y explique 
jusqu'au Gorgias de Platon; mais il est à remarquer qu'il 



FRANCFOKT-SUR-LE-MÈIH. 1? 

n*y a point d'ensei^emenl spécial de philosophie , ce qui 
ôte toute préparation aux cours de philosophie si élevés et 
di£Bciles des universités allemandes.^ II y ^ peu de physique 
et point de chimie , et j*ai quelque raison de penser que 
l'enseignement matfaétnatique y est assez faible. 

M. Yoemel a eu la bonté de me communiquer lesréglemens 
manuscrits du gymnase, qui sont fort anciens ; nous les avons 
parcourus ensemble. Ils exigeaient une révision et une sim- 
plification : Tautorité a demandé à cet égard à M. Yoemel un 
projet qu*ila fait, et qui sera très-probablement adopté. J'ai 
lu ce nouveau règlement, dont j'extrais de suite deux dispo- 
sitions excellentes qui sont communes â tous les gymnases 
de l'Allemagne, savoir : i.'/que tout nouveau professeur, en 
prenant possession de son emploi, fait; ordinairement en la- 
tin, une dissertation sur quelque point de littérature; cette 
dissertation est imprimée et sert comme dç justification pu- 
blique de la nomination du professeur; 2.'* que, chaque an- 
née, le professeur-recteur lit aussi aux examens publics du 
gymnase une dissertation latine de sa façon. Cette dernière 
disposition a pour but de tenir constamment en haleine M: le 
recteur, et de le forcer à soutenir et à étendre toujours sa 
réputation au profit du gymnase; en effet, c'est le recteur 
qui est l'ame du gymnase, et s'il n'est pas lui -même un 
homme distingué, s'il ne donne pas l'exempte à ses collègues, 
son titre de recteur semble une injustice. De là une foule de 
dissertations précieuses. Je joins ici deux dissertations de ce 
genre , de la main de M. Y.oemel. L'une est une dissertation 
sur un point de philologie, l'autre un examen d'un discours 
attribué à Démosthènes ,' rfpi Kxovvivoùj et que' M. Yoemel 
propose d'attribuer à Hégésipe. 

Je viens de vous parler d^es examens publics du gymnase ; 
mats il faut qu^ je vous fasse bien connaître à quoi servent 
ceâ examens et ce qui s'y passe. Lts élèves restent ordinai- 
rement sept ans au gymnase pour /les sept jclasses dont il 
se compose; mais on peut rester plusieurs années dans un» 

a 



l8 niEBIliaE LETTRE. 

seule classe, ou en faire deux dans me seule année; car » poiif 
passer d'une classe dans une autre, il suffit de subir un exa-* 
men, ce qui est aussi dans nos statuts» mais ne s'exécute 
point chez nous. M. Y^emel m'assure que ces examens sont 
ici très-sévères. Leur résultat, saroir, le passage d'une classe 
dans une autre, s'appelle Progression ^ et la petite solen- 
nité qui suit ces examens s'appelle Progressionsfeierlick^ 
keit. C'est i l'ouverture de cette solennité que le recteur du 
(Ijmnase prend la parole, et lit, comme je l'ai dit, un mor- 
ceau de sa façon; mais ce nest pas, comme chez nous, une 
pièce de rhétorique, c'est toujours une dissertation, soit en 
latin, soit en allemand, sur quelque point de littérature ou 
de pédagogie. Après cette lecture vient ce qu'on appelle Schul- 
nackricht, c'est-â-dire la chronique, l'histoire du gjmnase 
depuis la dernière solennité. Le recteur rend compte briève- 
ment et simplement des petits événemens qui se sont passés 
pendant le semestre. Tantôt c'est la biographie d'un pro- 
fesseur que le gymnase a perdu, tantôt l'entrée d'un profes- 
seur nouveau que l'on fait connaître, ou bien encore des per- 
fectionnemens dont on rend compte , des encouragemens que 
l'on donne i telle ou telle classe, à tel ou tel élève, enfin les dons 
faits par des particuliers pour la caisse des veuves et des orphe- 
lins, qui sont enregistrés, avec l'éloge des bienfaiteurs, ou 
des secours, stipendia, qui sont accordés à certains élèves 
sur quelque dotation. Tout cela compose une petite histoire 
de quelques pages, qui est imprimée à U' suite de la disserta- 
tion ; et ces chroniques, ajoutées les unes aux autres, forment 
l'histoire entière du g}'mnase. Cette histoire, connue dé tous 
les professeurs et de toute la ville, intéresse les citoyens et les 
maîtres à l'établissement. Dans cette solennité sont aussi dé- 
cernés des prix aux élèves. U y a ordinairement deux prix et 
un accessit par classe : ces prix ne jsont pas donnés, comme 
trop souvent chez nous, sur une seule composition, sur une 
épreuve de quelques heures, où le hasard peut faire échouer 
le meilleur élève et réussir le plus médiocre; ib résultent 



de la coinbiluisoii des notes de tonte Tannée , et surtout des 
examens semestriels. Et il n'y a pas autant de prix que de 
matières diverses d'enseignement dans chaque classe ; il j â 
seulement deux prix et un accessit pour les trois meilleurs 
élèves de chaque classe » sans distinction de genre et d*après 
Tensemble des études : ce qui a Tavantage de faire cultiver 
aux élèves les divers genres d*études à la fois» et prévient 
l'inconvénient grave de la plupart de nos collèges de Paris , 
où le professeur dresse exclusivement tel élève à tel genre , 
pour le faire paraître avec plus d avantage an concours gé- 
néral des collèges. Enfin , quelques jours après, les élèves 
les plus distingués du gymnase lisent pubb'quement des com- 
positions de leur façon , soit en latin , soit en allemand. 

Par cet aperçu rapide, il e^ évident que toutes les insti^ 
tutions du gymnase de Francfort sont calculées pour la plus 
grande solidité des études du plus grand nombre d'élèves , et 
c'est le^but que tout collège doit sp proposer. 

Je termine ce compte rendu de la constitution du gym- 
nase de Francfort, en vous parlant de l'état des professeurs 
et de leur mode de nomination. Quand un professeur vient 
à manquer par une cause ou par une autre, le recteur a, 
comme chez nous, le droit et le devoir de lui donner un sup- 
pléant temporaire; mais quand il s'agit de nommer définiti- 
vement un professeur, le recteur n'a plus que le droit del 
faire un rapport à l'autorité sur les demandes des candidats. 
Il n'y a aucune condition légale pour être admis candidat. 
Ceux qui sont connus se présentent avec leur réputation; 
ceux qui ont écrit, avec leurs livres; les autres se font exa^ 
miner par le recteur, qui souvent se fait assister, dans cet 
examen, par le conrecteur et le prorecteur. Souvent le rec- 
tenr fait son rapport , non-seulement en son nom , mais au 
nom de tous ses collègues, qu'il a consultés dans une confé- 
rence ad hoc. L'autorité â laquelle ce rapport est adressé, 
est une commission appelée consistoire, Consistoriwn y com- 
posée en grande partie d'ecclésiastiques, et fiussi dc^savans et 



30 . - PREMIERE LETTHS. 

iK^tablesde la ville. Ce consistoire choisit trois cândidatsr parmi 
tous les aulreSy et les présente à une autorité supérieure y le sé^ 
nat y lequel en choisit un à la pluralité des suffrages, non pas an 
scrutin secret, mais à haute voix. Le professeur ainsi nommé 
est inamovible et ne peut être suspendu ou révoqué que par 
un jugemeut de la justice ordinaire , ce qui est à peu prés 
^ns exemple. Dans les cas de négligence dans son enseigne- 
ment ou d'irrégularité dans sa conduite, on se tire d'affaire 
comme on peut avec des avis du recteur , quelquefois â Taide 
de réprimandes du consistoire; mais ces cas mêmes sont si 
rares , que les réglemens ne les prévoient pas. 

A Francfort l'état ne fait point de pension aux veuves et 
aux orphelins des professeurs ; mais il y a depuis plus d'un 
siècle une caisse des veuves et des orphelins ( fViitwen- und 
fVaisenhassé)y dont les premiers fonds ont été faits, en 2733 ; 
par quelques personnes charitables , et qui depuis s'est suc- 
cessivement accrue d'une foule de dons et de legs plus ou 
moins considérables. Ordinairement ce sont les jeunes gens 
élevés au gymnase de Francfort- qui plus tard envoient leur 
offrande à cette caisse. Elle est administrée par le recteur et les 
professeurs, qui rendent leurs comptes publiquement. On 
m'assure qu'il y a une semblable caisse pour tous les gjmnases 
en Allemagne. 11 y en a aussi une autre à Francfort pour l'école 
moyenne et une autre encore pour l'école-modéle. Il serait 
bon de favoriser chez nous de pareilles associations pour les 
établissemens d'instruction publique de tous les degrés. 

Je souhaite, M. le Ministre, que vous ayez une idée exacte 
et complète du gymnase de Francfort , et de ^^ ressemblances, 
ainsi que de îtt& différences, avec nos collèges royaux et com- 
munaux. Voici maintenant quelques-unes des conclusions 
pratiques que je tire de celte visite à l'un des bons gym- 
nases de l'Allemagne et que je prends la liberté de vous sou- 
mettre. 

• 1.* Tenir la main très -sévèrement â l'exécution du rè- 
glement qui ne peimet â auciln élève de passer dans une 



yilA%trORT-SUB-7.E-ïtEIN. 5 î 

filasse sop^rictire sans un examen qni constale sa capacité; 
donnera cet examen toute Timportance nécessaire : il devrait 
avoir lien cbaqne semestre, pour faciliter aux élèves mtelli* 
gens et laborieux le moyen d'achever plus vite leurs études. 

a.* Veiller à ce que les prix de la fin de Tannée soient 
donnés, dans chaque collège, sur toutes les compositions de 
l'année et d'après les résultats des examens semestriels ci* 
dessus indiqués. 

3.^* Abolir le discours de fade rhétorique qui se prononce 
i la distribution des prix de nos collèges, et le remplacer 
par un compte rendu des études et de Tf^isloire du collège 
pendant l'année, que ferait le proviseur, et par :les compo- 
sitions de différens genres, que liraient les meilleurs élèv^es 
qui cette année quitteraient le collège. Je n'ose, de peur de 
choqneT les habitudes d apparat et de futilité de nos distri- 
bulions de prix, demander qu'un des professeurs y lise cha- 
que année, à tour de râle, un morceau de sa façon sur qilel- 
que point sérieux ; mais je voudrais au moins qu*un travail 
de ce genre fèt toujours imprimé â la tète du programme de 
la distribution des prix; un tel programme, qui contiendrait 
une dissertation savante, l'histoire du collège et quelques 
compositions d^ meilleurs élèves sortans , avec la distribu- 
tion des prix, formerait un écrit intèressaut pour les pro- 
fesseurs, pour les élèves et pour le public. 

4.'' J'appelle votre attention sur le double emploi d un 
censeur et d'un proviseur dans nos collèges d'externes, et 
même dans nos collèges à pensionnaires dont le pensionnat 
n'est pas trés-considèrable , par exemple, tons les collèges 
royaux de troisième classe, établisseraens où il y a déjà un 
économe qui suffit à la direction matérielle, comme. le pro- 
viseur i la direction scientifique. Vous pourries arriver ainsi 
à d'assez importantes écoi^omies, qui plairaient fort au 
pays , et que vous pourriez employer i d'utiles, fondations. 

SJ" Si j'osais même, je demanderais que tout proviseur, 
dans les collèges d'extenies et dans les collèges royaux da 



%2 PREKIERE LETOi. 

troisième classe, fût en inè.me temps chargé de quelque eùr 
geignement y et n'eût, comme proviseur, qu*un simple pré* 
ci put; car il faut à tout prix, M. le Ministre, détruire la 
barrière qui sépare , chez nous, Tadministration et l'ensei- 
gnement Dans nos collèges conjmunaux, le principal est 
chargé de renseignement le plus important Les doyens des 
facultés ^ont professeurs ; les membres du conseil royal sont 
aussi la plupart des professeurs , qui font leur cours ou qui 
se font remplacer momentanément à leurs frais. Je ne vois 
pas pourquoi les proviseurs des collèges royaux ne feraient 
pas de même. M. Yoemel, le recjteur-professeur du gymnase 
de Francfort, fait à la fois un enseignement très-solide, di- 
rige à merveille son gymnase, écrit deux dissertations dans 
l'année pour les solennités dont je vous ai parlé, et «n outre 
il poursuit sts travaux philologiques. J ai pour ma part in- 
sisté fortement , quand nous avons réorganisé TÉcole nor- 
male, établissement à pensionnaires, pour que le directeur 
de cette école y fût aussi chargé d'un enseignement impor- 
tant; et c'est même à ce titre qu'il est directeur. 

J'ai profité de l'extrême obligeance de notre ministre à 
Francfort, M. le baron Alleye, et de celle du secrétaire de 
légation, M. le baron Charles Reinhardt, pour adresser les 
quatre demandes suivantes à nos ministres des pays d'Alle- 
magne que je ne pourrai visiter dans cette course rapide : 
ji.*" tous les réglemens imprimés, relatifs à Tinstruction pu- 
blique, pour les universités, pour les gymnases, pour les 
écoles populaires ; a."* le budget de toutes les dépenses rela- 
tives à l'instruction publique; 3. ''le programme des leçons 
des universités depuis i8ao; cette collection devrait être 
complète, pour mesurer la force moyenne des cours; 4.* un 
certain nombre de thèses soutenues depuis i8ao dans les 
diverses facultés. Ces documens,avec mes souvenirs et mes 
notes d'autrefois, suffiront pour vous faire apprécier l'état 
de l'instruction publique dans le resté de l'Allemagne, et je 
nie charge de reconn^tre moi-même , dans les moindres dé* 



el i tous ses degrés, Torganisation de Tinsfroctioii pu- 
blique dans le royaume de Prusse , ce pays classique des ca- 
sernes et des écoles , des écoles qui civilisent les peuples et 
des casernes qui les défendent. Le temps qui m*est accordé 
est bien court; mais je le multiplierai par l'activité. J'obser- 
verai le jour; les nuits seront employées à voyager ou à 
écrire; celle-ci est â pen près écoulée. Je vais me reposer 
^elques heures , et partir ensuite pour Weîmar. 

Agréez, Monsieur le Ministre, etc. 



^.4 • DEUXIEME LETTRE. 

I . . . g ■ 



Grand-duché de Saxe^lYelmar. •— Ofganiaatîon générale de rm$trttctio« 
publique. ^ Instruction populaire. Ecoles de village. Ecote bourgeoise 
de "Weimar. École normale primaire. 

Wcimarf 3i Mai. 

Monsieur le Ministre, 

Je suis allé, sans m'arrëter, de Francfort à Wehnar, oit 
je suis arrivé dans la nuit du 3o au 3i Mai. Sur ma route se 
trouvaient, il est vrai, deux villes de quelque importance » 
Gotha et Ërfurt; mais Erfurt, avec son gjmnase d'externes, 
appartient au sy^ème prussien , que je pourrai étudier plus 
à Taise à Berlin ; et à Gotha , le seul homme sur lequel je 
pusse compter pour me faire voir avec fruit le g}'mnase de 
cette ville, Texcellent et savant M. Jacobs, est devenu tout- 
a* fait sourd. Je ne me suis donc arrêté que dans le grand- 
duché de Saxe-Weimar. Là s*est offert à moi de nouveau tout 
ce que j*avais déjà vu à Francfort, avec des établissemens 
d*un ordre supérieur. L'instruction populaire est très-floris- 
sante dans le grand-duché de Saxe-Weimar. Il y a deux gym- 
nases distingués, l'un à Ëisenach, lautre à Weimar ; et luni-* 
versité d*Iéna jouit encore, malgré les pertes quelle a faites, 
d'une réputation méritée. Aussi je crois bien faire de mettre 
deux jours à étudier à Weimar le premier système un peu 
étendu d'instruction publique qui se présente à moi ; et grâce 
à Tobligeance infinie que m'ont témoignée tous les membres 
supérieurs de l'administration , j'espère , M. le Ministre , pou« 
voir vous rendre un compte exact de tous les établissemens 
importans d'instruction publique que posscyie le duché de 
Sa;çe-Weiinar, 



^AXE-WEIMAS. ^5 

Ces ëtablissemens , étant fort nombreux , supposent nëces- 
sairemeot une administration générale qu il importe de vons 
foire connaître. Je commencerai par vous parler de cette adr 
ifiinistration ; je passerai â rinstruction primaire, puis aa 
pymn^e , puis à TuniTersité ; je terminerai par le budget des 
dépenses que coâte à ce petit état l'instruction publique dans 
ses détails et dans sa totalité. 

ADMINISTRATIOIV GÉNÉRALE DB L'INSTRUCTIOll 

PUBLIQUE. 

Dans le grand-dncbédeSaxe-Weimar, Tinstruction publique 
fût partie du ministéire de l'intérieur. Elle est confiée» comme 
à Francfort, à une commission dite Consistoire, Ce nom 
trahit assez Forigine et le caractère de cette commission. Ea 
général, toute i'administraftion de l'instruction publique en 
Saxe-Weimar est ecclésiastique. Quand le protestantisme dé- 
truisit le catholicisme, il le remplaça dans tous ses privilèges 
et dans toute sa puissance. Il est inutile de remarquer qu'une 
semblable organisation ne convient nullonent â la France ; 
mais on est forcé de reconnaître qu'elle a produit eu Saxe 
d'exceilens fruits. Le dergé s'est constamment montré zélé, 
passionné même pour l'instruction pnbUque. En revanche, 
les laïques ont une déférence naturelle peur l'autorité ecclé^ 
sîastique. Une mutuelle confiance, enracinée dans les mœurs, 
met à la fois la religion sous la protection des lumières, et 
les lumières sous celle, de ia reli^on. Le consistoire était 
d'abord tont ecclésiastique : depuis , aux quatre membres ec- 
clésiastiques on a ajouté un membre laïque, qui à lui seul 
compte autant que tous les ecclésiastiques, ceux-ci n'ayant 
à eux tous q\i'une seule voix comme lui. II y a donc, à pro- 
prement parler, un banc ecclésiastique ^t un banc laïque dans 
le consistoire. £n fait, il y a -toujours accord entre eux; s'il 
j avait division, le président du consistoire ferait son rapport 
«gu ministre, qui déciderait Ce président se, trouve précisé* 



a 6 DEUXliME LETTlk. 

ment le conseiller laïque du consistoire , M. Pencer , littëralcur 
estimé qui s*est dévoué à Tadministration de Tinstructicm pu- 
blique , et qui la conduit avec un zélé, une intelligence et une 
activité très-remarquables. Il vit en très-bon accord avec ses 
quatre collègues ecclésiastiques, qui lui laissent iaire à peu 
près toute la besogne. Ce consistoire ainsi constitué a la baute 
main sur toute Tinstruction publique, Tuniversité d'iéna ex* 
ceptée, laquelle a son administration séparée. Les professeurs 
de Tuniversité ont un rang trop élevé dans Tinstruction pu- 
blique et même dans l'état, pour relever d'aucune autre auto- 
rité x]ue de celle du ministre ; et le caractère des universités 
allemandes est trop scientifique et trop séculier potur qu'on 
puisse les soumettre au pouvoir ecdésiastique. L'université 
est gouvernée immédiatement par l'assemblée de tons les pro- 
fesseurs titulaires (SemUus academkus)^ présidée par le rec- 
teur, qui lui-même est nommé annuellement par les professeurs^ 
Ce recteur correspond avec nnxuraUur de l'université, nommé 
par le ministre ; et ce curateur correspond avec une commis- 
sion spéciale de trois membres, dont le président a un rang 
sémi-ministériel et traite directement avec le miilistre lui- 
même, sans avoir affaire au consistoire. Mais l'antorité du 
consistoire est absolue pour les gymnases et l'instmction pri- 
maire. C'est lui qui nomme, les maîtres des écoles et des gym- 
nases , ou du moins qui les propose à la nomination dn ministre ; 
c est lui qui les surveille ; c'est lui qui au besoin les écarte, 
les déplace ou les destitue. C'est surtout sur Tinstruction pri- 
lAaire que se fait sentir son influence, qui en théorie pourrait 
être funeste, et qui en fait est toujours éclairée et bi^oiaisantep 

INSTRUCTION POPULAIRB* 

Dais le duché de Saxe-Weimar, une loi de l'état ordcmne 
à tous les pères de iamiUe d'envoyer leurs enfans à Técole» 
ou de prouver qu'ils leur font donner chei eux une instructioa 
s^fisante. Des peines sévères sont attachées i l'infrnclion de 



* SAXE-WEIllÂft. ^7 

cette loi , qui remonte à l'ori^ne même dn protestantisme. 
C*étaiC alors pour le protestantisme une mesure de conserva- 
tion,- et de nos jours même cette loi pourrait fort bien se 
défendre: La mission de Tëtat est aussi de répandre la morale 
«t les lumières ; de plus il a le droit et le deyoir de protéger 
Tordre social an dedans comme au dehors^* et Ton ne peut 
nier que de tous les moyens d*ordre intérieur » le plus puissant 
ne soit Finstmction générale. Cest une sorte de conscription 
intellectuelle et morale. Au reste ceci, M. le Ministre, n'est 
pas une a£Paire du conseil de l'instruction publique ; c'est une 
affaire d'état 

La conséquence immédiate de la loi que je viens de signaler, 
est qu'il j ait dans tout village un maitre d'école; et par ce 
mot de village (JDorf) on entend ici la plus petite réunion 
-de familles. Une douzaine de maisons cachées dans le coin 
-d'une vallée, ont leur maître d'école; de sorte que nul ne 
|>eut alléguer qu'il n'a pas obéi' à la loi par impossibilité 
physique. 

Depuis l'ige de six ans, les enfans sont tenus d'aller à l'é- 
cole, sauf \aL preuve à faire par les parens qu'ils reçoivent 
l'instmction snffisante à la maison paternelle. .Chaque com- 
missaire de district fait un rapport à la municipalité sur les 
enfans de son district qui arrivent à, l'âge d'aller â l'école. 

Chaque enfant paie au mattre d'école la gros par an (en- 
•Turon 36 sous) dans les moindres villages. Cette somme est 
très-petite, miûs elle constitue une imposition véritable que 
chaque père de famille est tenu d'acquitter. Si pourtant la 
famille est trop pauvre, la commune est tenue de venir à 
son secours. Chaque trimestre, le mattre d'école fait la liste 
des enfans qui n'ont pas payé , et la transmet à la commune, 
qui paie immédiatement pour eux. 

Le minimum du traitement d'un maître d'école de village 
est de loo thalers, environ 3j5 francs, non compris le loge- 
ment et le chauffage de l'école ; le minimum dn traitement 
d'un mditre d'école de ville est de is 5 thalers i i5o, selon 



A 8 l^EUXIEME LETTRE. 

la grandeur des villes. Quand ce minimum^ est dépassé, Tëcole 
alors est gratuite 9 et la commune ne paie plus pour les enfans 
pauvres. Ce minimum se compose : i.*" de ,1a rétribution des 
enfans {Schulgeld); a."" du supplément que donne la i:om* 
mune sur les biens qu'elle possède. U y a pourtant dés com- 
munes qui sont elles-mêmes trop' pauvres pour suppléer à la 
pauvreté des familles : dans ce cas on a recours à Fé^ise 
du lieu , qui , ayant hérité des anciennes dotations catholiques» 
possède presque toufours quelque chose, et cette église , quand 
jelle le peut, est tenue devenir au secours de la commune em 
ce qui regarde l'instruction populaire. Enfin » si l'église esi 
trop pauvre eDe-mème, il y a un fonds pour les écoles de 
campagne (Landschulfond)y qui concourt avec l'église,, la 
commune et les familles, pour compléter le minimum du trai- 
tement du nijdtre d'école. Ce fonds s'alimente de dons volon- 
taires, de legs, et surtout du produit de certains droits que 
l'état lui abandonne, tels que ceux sur les dispenses pour di- 
vorce, ou pour mariage entre proches, etc. Les subventions 
accordées sur ce fonds sont les seules dépenses centrales que 
coûte l'instruction populaire. Le dessein de la loi est de rendre 
cette instruction essentiellement communale , et , pour ma part » 
f approuve entièrement ce dessein. Je pense que, si l'inslruo 
tion populaire est une dette de l'état, c est la commune qui 
-doit représenter l'état sur ce point ; et chez nous, à défaut de 
la commune, le département. L'état ne doit venir qu'au défaut 
de l'un ou de l'autre, pour ajouter à leurs efforts, et non pour 
se mettre en leur lieu et place. Cest ce principe qui fait qu'en 
Saxe-Weimar, où il y a autant d'écoles que de villages^ et 
on chaque maître d'école est à son aise , l'instruction primaire 
ne figure au budget de l'état que pour une somme assez pcn 
considérable. 

Il faut aussi que je vous signale le mode de perception da 
Schulgeld, Chez nous, trop souvent c'est le maitre d'école 
qui perçoit lui-même la rétribution des écoliers , ce qui affaiblit 
M considération, le met dans la dépendance des familles, s'il 



SAXE-WBlMAB. 



%s 



Se contente de solliciler ce qui Ini est dilll / ou le bronille ayec 
elles , si y pour se faire payer , il s'adresse â la justice. Ici c*e$l 
un délégué de la commune qui se charge de percevoir cette 
rétribution, comme une imposition ordinaire, sur la liste que 
lui remet le maître d'école. Ce percepteur est souvent un 
simple paysan , qui pour sa peine prélève tant pour cent de 
la recette. Cette pratique a pour effet d'assimiler entièrement 
Je Schuigeid à une dette civique, et de faire du maître d'école 
un fonctionnaire de l'état; ce qu'il est en effet, au lieu que 
chez nous il y a des gens qui veulent en faire un industriel 

Les maîtres d'école n'ont pas seulement un traitement suf- 
fisant et honorable, comme nous venons de le voir; sur la 
fin de leur vie, ils reçoivent comme pension de retraite la 
Boitié au moins de ce. traitement Le temps de service qui 
donne droit à cette pension n'est pas déterminé ; mais il est 
apprécié équitablement par le consistoire. Comme le traite- 
ment, la pension se fait ou sur les fonds de la commune, ou 
sur ceux de l'église , ou sur celui des écoles de campagne. 

Il y a aussi une caisse pour venir au secours des veuves et 
des enfans des maîtres d'école. 11 y avait toujours eu des éta- 
blissemens particuliers de ce genre dans diverses parties du 
grand -duché/; mais ta 1826 tous ces étj^ilissemens locaux 
ont été réunis dans une seule caisse générale (al/gemeiner 
Sckullehrerwittwen/iscus) , laquelle a reçu sa dernière orga? 
nisatîon par un statut du ai Décembre 1827, que je vous en- 
voie. Tous les maîtres d'école contribuent à cette caisse; c'est 
la loi même qui les y oblige, aussitôt qu'ils sont en possession 
effective de leur emploi. Celui qui quitte le p^ys perd ses 
droits au bénéfice de l'établissement, et ne peut pas mèm^ 
réclamer ce qu'il a déjà fourni ; il en est de même du maître 
d'école qui est privé de son emploi après une condamhation. 
Chaque is^ociétairé , à son entrée dans la société, c'est-à-dire, 
chaque maître d'école lorsqu'il entre en fonctions , commence 
par payer 10 thalers, ou, à défaut d'argent comptant , il donne 
un billet portant intérêt de 13 gros par an. Il peut acquitter 



3d DEL'XlèniE LETTRE. 

socGessivemeht son billet dans. le conrant de sa vie ; s*il ne Ta 
pas pu 9 à sa mort la société le remet à sa veuve pour les frais 
de sépulture. La contribution régulière et habituelle est de 
18 gros par semestre. Quand un Inaitre d*école n'acquitte 
point cette somme , on la retient sur son traitement 

Pour favoriser cette excellente institution , le gouvernement 
lui donne par an 3oo thalers sur le fonds général pour les 
églises et les écoles , fonds qui est voté par Jes états, et de 
plus 5o thalers sur le fonds spécial dont nous avons déjà parlée 
pour les écoles de campagne. Le consistoire supérieur lui 
abandonne aussi certains droits , ainsi qu'une part dans les 
recettes que font les églises, soit par quête , soit par donation. 

Aussitôt après le décès d'un maître d*école, sa veuve reçoit 
10 thalers pour frais d'enterrement  défaut de la veuve , ce 
sont les enfans, et, à défaut d'enfans, les parens en ligne 
ascendante, père et grand-père, ou, à leur défaut, les colla^ 
téraux jusqu'aux nièces et neveux. Quand il n'y a aucun parent y 
cette somme revient â la caisse générale, à moins que l'héri- 
tage ne suflise pas pour subvenir aux frais de l'enterrement 
Annuellement la veuve reçoit une pension de 12 thalers, qui 
lui est payée par semestre. Cette pension est bien modique ; 
mais il ne faut pas oublier que cette institution est très-ré- 
cente; et dès 1827, la société espérait et promettait même* 
l'augmentation prochaine de cette pension. 

A défaut de veuve, ou lorsque la v/suve vient à mourir, les 
enfans, un ou plusieurs, ont droit à toute la pension de la 
mère jusqu'à l'ige de dix-huit ans. 

La veuve perd ses droits à la pension, quand elle se rema-' 
rie, quand elle devient enceinte hors des liens du mariage, 
ou quand elle encourt des peines infamantes; mais, dans au- 
cun de ces cas , les enfans ne perdent leurs droits. 

L'établissement, comme fondation pieuse (jnilde Stifiung,- 
pia causa) ^ jouit de tous les avantages accordés aux fondai 
tions de ce genre, savoir: 

Ses créances sont privilégiées ; 



9AXE-W1IMAR. 3l 

tl est exempt de frais de justice, de fcais de timbre et de 
ports de lettres ; 

On ne peut mettre aucune espèce d'opposition sur les pen** 
sions et sur les fonds destines aux frais d*entenrenent. 

Le consistoire supérieur a la direction et la survdllance 
de cette utile institution, qui lui doit beaucoup; il est à la 
tète de toute rinstruction- populaire. S'il protège les maîtres 
d'école et pendant leur vie et après leur mort, en revanche 
c'est lui aussi qui les surveille dans l'exerdce de leurs fonc-* 
tions , et qui représente à leur égard le gouvernement. Pre- 
mièrement , il est reconnu en principe que la surveillance de 
tonte école de village appartient au pasteur; et ici je puis 
vous assurer qu'il n'y a pas un maître d'école qui se plaigne 
de ce droit , par la raison qu'il n'y a pas un pasteur qui en 
abuse. Secondement , les pasteurs de paroisses circonvoisines 
se réunissent de temps en temps pour se conHunni^pier leurs 
observations. Celui d'entre eux qui se distingue le plus par 
son zèle et par ses lumières » est chargé de correspondre, â 
cet égard, avec le surintendant du diocèse. Ce pasteur est 
appelé adjunctus : ce titre, qui lui est conféré par le grand- 
duc, le relève et l'encourage. Sur les rapports des divers 
adjuncti, le surintendant du diocèse correspond avec le con- 
sistoire. C'est exactement conmie si chez nous les écoles pri- 
maires étaient sous l'inspection des curés, que l'un de ces 
curés ftt chargé , pour un certain nombre d'écoles et de pa- 
roisses, d'en référer à l'évèque, qui lui-même correspondrait 
avec l'autorité ecclésiastique supérieure, de telle sorte que le 
clergé fût â tous les degrés l'inspecteur et le directeur de 
rinstruction populaire. Ici les choses vont très-bien de cette 
manière et à la satisfaction de tout le monde. 

Non -seulement le consistoire surveille les maîtres, mais 
c'est lui, en grande partie, qui a le droit de les révoquer. 
Sans doute les délits des maîtres d'école qui tombent sous la 
loi civile sont soumis aux tribunaux ordinaires, et toute con- 
damnation des tribqnaux entraîne la destitution. Avant le 



91 BEUXlilSE LETTRE. 

jugement et aussitôt qu'il y a prévention, lé maître d*^coI« 
est suspendu. Mais ces cas sont extrêmement rares ; les plus 
fréqnens sont ceux de négligence ou de dérèglement. Alors 
intervient le consistoire : il fait d*abord des réprimandes ; les 
réprimandes épuisées, il fait un rapport au ministre pour 
proposer la révocation du maître d*école. Le maître d*école 
révoqué peut en appeler aux états du pays , qui se font pré- 
senter les pièces. Dans le diplôme ou brevet que reçoit à sa 
nomination le maître d'école, ces cas possibles de révocation 
sont exprimés ,- et ce sont des conditions de sa nomination 
auxquelles il doit se soumettre. 

Pour se faire une idée de l'influence du consistoire sur 
Tinstruction primaire et du caractère quil lui imprime, il faut 
lire une instruction générale que le consistoire a adressée , 
en i8aa , à tous les maîtres d'école. Cest une pièce si curieuse 
sous plusieurs rapports,- que' j'en donne ici une traduction, 
ou du moins un extrait 

fRSTRUCnON OÉNéRAlfi POUR LES MAITUBS D'ÉCOLB 

DB CAMPAONB. 

I [AUgemeine Diemtinstruction fur die LandschuUehrer.) 

PB^AMBULE. 

« Les fonctions du maître d'école doivent être rangées 
parmi les plus importantes de l'état, car elles ont pour but 
l'éducation morale et religieuse du peuple , à laquelle se rat- 
tache étroitement son éducation politique. 

« Celui qui se charge de pareilles fonctions, doit se vouer 
entièrement au service de Dieu , de la patrie et de l'humanité.- 
On doit supposer qu'il est lui-même un homme religieux et 
moral , et qu'il a la feime volonté de travailler toute sa vie 
à son perfectionnement. 

r Soyez les modèles du troupeau qui vous est confié, dit 
rÉcriture sainte aux docteurs chrétiens. Aussi doivent-iU 



SAXE-WEmAA. 33. 

s^applîquer, pendant tout le çoiirs dé leur vie, à régler leur 
conduite publique et privée de manière à édifier tous ceux 
qui les voient on les entendent » et à leur oflirii^ un modèle de 
piété, de probité et de dignité morale. 

« Le maître d'école ne doit pas se contenter de remplir 
fidèlement ses devoirs ; il doit encore chercher à obtenir par- 
tout l'estime et la confiance par une tenue convenable , s'abs- 
tenir dé toute légèreté , même apparente » ne prendre part 
ni aux danses publiques ni aux jeux de cartes, éviter en 
général de fréquenter les cabarets {Sc/ienken), les auberges 
et autres lieux de distractions bruyantes; ne peint se mêler 
aux j^usiciens ni les accompagner dans les bals publics; régler 
enfin sa mise suivant son état, et s'appliquer à ce que le 
peuple ne sépare jamais en lui l'homme d'avec les fonctions 
qu'il remplit. Le maitre d'école doit mener en tout une vie 
exemplaire; et il n'ignore pas d'ailleurs que des infractions i 
ces premiers devoirs de sa charge l'exposeraient à des ad- 
monitions sévères, puis^if d|^ peines disciplinaires, enfin à la 
suspension ou même à la pnvation de ses fonctions. 

« Le pasteur et le maître d'école n'ont qu'un seul et même 
but dans la commune qui leur est confiée ; seulement chacun 
d'eux remplit ce but à sa manière. Le maître d'école est sous 
la surveillance du pasteur : il faut qu'il le regarde comme un 
supérieur auquel il doit montrer un juste respect; il faut qu'il 
prenne ses conseils, qu'il recherche ses avertissemens. Bien 
loin de s'égaler ^u pasteur de son endroit, et de se dérober 
à sa légitime influence, il doit au contraire reconnaître sa 
supériorité, penser modestement de lui-même, et laisser voir 
cette persuasion dans l'exercice de ses fonctions et dans toute 
sa conduite.** ^ *% 

DISPOSITIORS PABTlCULlèRBS. 

fc 1.*" Le minimum des leçons de toute école populaire est 
de cinq leçons d'une heure chaque jour, les lundi, mardi 
jeudi et yendredi; et d^ trois le mercredi et le samedi. Le 

3 



' f .-. 



S4 ' . D£UXlàME LETTft£. 

iBaximmii est de six leçons. Dans les leçons de raprès^néei 
nne demi-heure doit toujours être consacrée à renseignement 
et à la pratique du chant. 

« a."" Les fêtes légales exceptées, le nombre fixé des leçons 
doit être scrupuleusement observé. 

«c 3."* Le maître d'école doit enseigner d'après un plan de 
leçons agréé par le pasteur, e( s'entendre à cet égard avec 
lui chaque année après Texamen de la moisson (friufte- 
Eramen). 

«. 4.'' Le maître d*écoIe doit avoir un registre des enfans 
qui commencent à venir à son école ou qui la quittent , et 
tenir ce registre dans un ordre convenable. 

«r S."" Il doit tenir également un tableau de toutes les ab* 
sences des élèves, et se conformer en tout à l'ordonnance 
dn i5 Mai dernier, pour tout ce qui regarde les absence^ 
punissables. 

« 6.** Avant l'examen annuel, il fera un tableau des notes 
de chacun des enfans, et le remettra à temps au pasteur. 

« j^ II dressera de l'école, (Mime établissement d'instruc-^ 
tion, un inventaire qu'il mettra chaque anpée, à l'époque» 
de l'examen, ^us les yeux du pasteur. 

« 8/ Dans les cas qui intéressent le plus la police de l'école» 
il devra avertir le pasteur avant d'infliger la punition. 

« 9."" Il ne peut prendre un congé ou fermer l'école sans 
en avoir demandé lui-même, d'une manière convenable, la 
permission au pasteur, et l'avoir obtenue. Ainsi le maître 
d'école ne devra pas simplement annoncer par écrit an pasteur 
qu'il a l'intention, par exemple , de faire un petit voyage ou 
de ne point ouvrir l'école tel jour par tel motif; il faudra 
qu'il soit allé lui-même auparavant en demander la permis^ 
sion au pasteur, «si celui-ci demeure au village. l^e maître 
d'école d'une succursale {Filialort) pourra seul se contenter 
d'en écrire au pasteur, mais toujours pour demander la per- 
mission, et non pour annoncer une résolution prise. Les cas 
de maladie font çxçeptiçn i mais le pasteur doit être miaaitil 
averti. 



ï 



«AXE-WJEIMAA. 85 

« 10/ Pendant le temps des leçons, le maître d'école ne 
pourra s occuper d'ancune autre affaire; il doit se livrer tout 
eatier aux soins que réclament les enfans, et il ne peut pas 
non plos , pendant les heures du travail , employer les élèves 
à nulle autre affairé étrangère â i*écoIe, et qui pourrait cou-* 
cerner son ménage. 

« 11/ PeniianUlii classe, il devra être mis convenablement^ 
et éviter avec soin tout ce qui pourrait porter atteinte à la 
dignité de ses fonction^. 

««13/ Avant le service divin, le maître d*école ira revêtir 
son costume (en noir), il prendra les instructions du pasteur 
concernant le service, et il ne paraîtra â Téglise qu*en noir. 

<c 1 3.* Le maître d'école est chargé de composer lui-même 
les tableaux qui annoncent dans Téglise les numéros des 
chœurs qui seront chantés. 

<f 14.'' 11 conduit le chant d*église et touche Torgue par-» 
tout où il n*y a pas d'organiste spécial attaché â l'église. Son 
jeu devra toujours être grave et sévère , pour édifier la com- 
mune. 

« i5/ A défaut d'un organiste, il dirige également l'ot- 
chestre et le chœur qui y est attaché. 

<r 16.'' Pendant le service divin, il exerce une surveillance 
sévère et paternelle sur les enfans de TécQle. 

<c 1 7."* Il remplira avec dignité et exactitude toutes les autres 
fonctions qui peuvent être â sa charge , suivant les localités^ 
aux jours de fêtes et dans les solennités. 

«c 1 8.* Il devra toujours paraître en costume à la cérémo- 
nie de la communion. 

M 19.'' U a la surveillance des vases sacrés, du mobilier et 
des bàtimens de l'église, à moins que ce soin ne soit confié 
spécialement â des tiers; dans tous les cas, il veille â la 
propreté et â Tentretien de l'élise. 

„ 20."* Le maître d'école a soin de l'orgue' et l'accorde lui- 
même, à moins qu'il n'y ait un organiste spécial. 

„ 31.* Partout où il est chargé de régler et de monter 



36 DEUXIEME LETTRE. 

rhorloge» il sacqiyttera scnipuleulseineiit de ce devoir, sans 
en confier ]e soin i des tiers ignorans. 

« aa."* Il est également chargé de (aire sonner les cloches, 
jttsqu'à ce qu!une loi générale et des arrangemens particuliers 
aient modifié cet usage. 

« a 3.* Il devra tenir scrupuleusement les écritures, les 
comptes et les registres de l'église. '^ 

V 24/ Il tiendra, avec la même exactitude, toutes les 
écritures qui concernent la commune. 

n a 5.* Cependant son école ne devra point souffrir de ces 
travaux, qui se feront hors des heures de leçons. Il renverra 
à ce temps toutes les personnes qui viendraient lui parler 
d'affaires concernant la commune , et il ne pourra manquer 
une classe pour cet objet sans le consentement du pasteur. 

u aô.*" Tous les trois mois, il devra envoyer aux direc- 
teurs de rinstitut des orphelins des certificats détaillés sur la 
conduite, Fexactitude et l'application des pupilles que cet 
institut aura pu lui confier, et il devra surveiller particuliè- 
rement ces enfans. 

,/ 37.* Le maître d'école reçoit les contributions qui se 
prélèvent sur les baptêmes ou les mariages , pour le fonds 
de secours aux maîtres d'école. Il en tient compte et les 
remet tous les six mois au pasteur. 

n aS."" En général le maître d'école doi^remplir avec cons- 
cience, et sans qu'il puisse s'y refuser, tous les devoirs qui, 
suivant les localités et les -besoins de la paroisse, peuvent lui 
être attribués. * 

« An nom du contUtoire supérieur grand-ducal de Saxe-Weimar. 

« Weimar, le 20 Mars 1822. ** 

Cette instruction , dont le caractère ecclésiastique est si 
frappant, présuppose en beaucoup de points l'ordonnance 
du lô Mai i8ai, qu'elle rappelle. Cette ordonnance entre 
dans une foule de détails qui témoignent de la haute sollici- 
tude et de la paternelle sévérité du gouvernement grand- 



5AX£-WEIMAa 37 

ducal rebtiremeiit à Tiiistnictioîi populaire. Je ne veux pas 
séparer l'ordonnance de l'instruction qui s*y rattache , et je 
la mets sous vos yeux y M. le Ministre , dans toute son éten- 
due, persuadé que rien de ce qui se rapporte à un objet 
aussi important que l'instruction du peuple.ne peut vous être 
indifférent. 

« Nous, CHÂRLES-ÂUGUSTE, par la grâce de Dieo, 

GBAfiD-BUC DeSaXE-WïIMAU, CtC, etc.; 

-« Voulant donner plus d'unité aux réglemens existans pour 
ce qui concerne la tenue des écoles de campagne, et mettre 
les parens à même de connaître toutes leurs obligations et 
celles de lenrs enfans; , 

« Considérant combien il est important que les enfans, dés 
leur plus tendre jeunesse, prennent l'habitude de la persévé- 
rance et de l'ordre ; * 

tr Considérant que le moins d'interruption possible dans 
l'enseignement contribue puissamment aux progrès des enfans 
dans l'instruction religieuse et dans Tétude de toutes les con- 
naissances utiles; 

w Considérant aussi qu*il est juste d'accorder aux maîtres 
les vacances nécessaires pour se reposer de leurs piînibles 
fonctions ; que cependant il convient de ne pas laisser trop 
de latitude à cet égard , et de prévenir par des mesures ri- 
goureuses la négligence des parens ou la paresse des écoliers; 

«. Après avoir entendu l'avis de notre consistoire sopérieur, 

OBBOïiNo^is ce qui suit: 

> 

«cl.* Les vacances de 1» moisson durent six semaines dans 
les villages. Pendant ce temps» l'enseignement des écoles est 
entièrement suspendu durant quatre semaines» i cause de 
l'urgence des travaux de la campagne. 

« 2.* Pendant les deux autres semaines, l'école sera ouverte 
durant la moitié de^la journée, c'est^ànUre, trois heures le 
matin» de six i neuf heures» ou plus tôt, afin. que les enfans» 



• 



38 



BBOXIiBlIfi LETTRE. 



puissent assister leurs parens dans les trayanx de la moissoii. 
On s'arrangera y dans les écoles qui réunissent Ions les enfans 
dans une seule classe; pour que les plus âgés passent les 
premiers et puissent être renvoyés après la seconde leçon, 
la troisième devant être alors consacrée aux plus jeunes. 

«( On exigera sévèrement que tous les enfans assistent lé* 
gulièrement à ces demi-journées d'école {Halbsckulen) pen- 
dant les vacantes de la moisson. 

« S."* Les vacances commencent avec les premiers jours 
de la moisson, qui peuvent varier suivant les pays. Le pasteur 
annonce en chaire l'entrée en vacances et la reprise des 
études. Il est défendu d'anticiper sur le temps fixé en chair^ 
par le pasteur, comme de prolonger les vacances au-delà do^ 
six semaines. 

«, 4.*" Le diocésain décidera s'il est convenable, suivant les 
localités, de diviser les six semaines de vacances accordées 
par la loi, et d'en rejeter, par exemple, une partie à l'époque 
de la récolte des pommes de terre , ou s'il convient , dans 
des temps d'urgence, de prolonger pendant huit jours, ou 
au plus pendant quinze, les demi-journées d'école. Il est seul 
chargé d'autoriser ces exceptions, dont il est responsable 
devant l'autorité supérieure ecclésiastique. De semblables 
mesures prises par le maître d'école , ou même par le pasteur 
pu par l'autorité du lien, les exposeraient à des punitions. 

« 5.* Dans les localités qui ne font pas de l'agriculture 
leur principale industrie , les vacances de la moisson ne durent 
^ue quatre semaines. 

« 6.* Partout les communes pourront, d'accord avec lès 
maîtres d'école, abréger le temps des vacances de la moisson, 
on même continuer pendant toute leur durée les denri-joumées 
d'école; et dans leurs rapports annuels an consistoire supé» 
rieur, les diocésains feront une mention honorable de ces 
communes et de ces maîtres. 

« 7.* L^ vacances pendant les trois grandes fêtes sont 
réglées comnie il suit: 



SAX£-WEIMAft. 8$ 

« A Piques , btiit jonrs ; 

« A la Pentecôte, cinq jours; 

rr A Noël, les vacances commencent la Teille, et les Ira- 
vanx reprennent le 3 Janvier partout où les tournées des 
«choristes dans le pays ne sont pas en usage au nouvel an ; 
dans les pays où cette coutume existe encore , les classes 
rouvriront au plus tard le 4 Janvier. Plus tard, des mesures 
particulières seront arrêtées relativement à ces tournées de 
citant {Neujahrsingen). 

« 8." La plus longue durée des ' vacances pour Tanniver- 
saire de la consécration de l'église est de trois jours. 

« 9.* Les vacances â l'époque dé la foire devront être 
abrégées partout le plus possible par les diocésains ; il ne 
sera pas permis d'eil accorder pour les jours de la foire des 
pays environnans. 

« 10/ Le. mardi-gras est un jour de congé. Le 18 Octobre 
et le jour de U Saint-Martin sont des demi-congés. 

«, 11."* Les jours de grandes noces dans les campagnes, si 
le maître d'école j doit être occupé la plus grande partie du 
jour, on pourra accorder un jour entier de congé, et un 
demi-jour pour Its petites noces. 

„ 13/ Les joursde congé à la Saint-Grégoire soàt suppri- 
més ; seulement dans Itô pays où les esfans dcf Técole font 
une tournée nrasicale ce jour-là , on pourra Siccorder un jour 
de congé. 

« i9.* Toute fermeture de Técole ou toute absence en de* 
hors de ces jours de congé est regardée comme une contra* 
▼ention à la règle. 

«f 24.* Cette contravention pourra être p^rmke dans les 
cas de nécessité urgente ^ tels que maladie , paiement à faire 
an dehors , voyage pour affaires pressantes de fânâHe. Dani 
ce cas, le maître d*école devra avertir à temps le pasiemr et 
faire reconnaître par fan la nécessité de manquer nne dasse. 
Si l'école doit être fermée deux jours , le pasteur en donne 
tvia à rantorité ; si Knterntption devait darer plus de huit 



4 A DEUXIÈME LETTRE. 

jours, celle-ci devra pourvoir d*iine manière ou d'une antre 
au défaut d'instruction pour les enfans ; et dans le cas d'une 
intemiption encore plus longue, elle devra en référer an 
consistoire. 

<r 15." Toute autre absence du mattre d*école, que ce soit 
dans Tintérët de ses récoltes ou pour autres affaires , est ri- 
goureusement défendue. II devra consacrer à ces occupation» 
les vacances qui lui sont accordées et les heures qui restent 
libiies. 

a 1 6.* Tous les enfans en âge d'aller à Técole , sans excep- 
tion des enfans pauvres ni des fils de pâtres et de bergers^ 
sont tenus d aller régulièrement â Técolei 

r, ly.*" Uabsence est permise, avec une autorisation préa- 
lable du maître d'école, ou moyennant la production d'excu- 
ses valables "par les parens. Dans ce dernier «cas, les parens 
oïl tuteurs sont responsables et peuvent être pris à partie. 

« i8.* Le mattre d*école, d'accord avec le pasteur, appré- 
ciera les cas d'absence pour une leçon ou pour un jour pen- 
dant les jours les plus rigoureux de l'hiver. 

f( 19." La commune a le devoir de surveiller rigoureuse-» 
ment l'exactitude des enfans à se rendre à l'école. Comme 
elle est subsidiairement responsable, dVprès la loi, de. la 
rétribution des écoliers, elle a droit d'exiger que l'instruction: 
soit régulièrement donnée et reçue. On accord^a des men« 
lions honorables et des prix, s'il est possible, aux enfans qui 
auront, pendant le cours de l'année , assisté le pins exacte- 
iftent aux leçons. 

ce 20.'' Pour donner plus d'activité â l'intervention de la 
commune dans la surveillance des enfans ^ chaque école aura 
un comité spécial dans la commune. Ce comité d'école 
{ScAuk^orstand) est composé du pasteur, du maître d^école» 
' du maire (Schulikeiss} et d'un des principaux notables de 
l'endroit, qui est élu â la pluralité des voix, sous la présidence 
dli pasteur, par tous les voisins ^ c'est-à-dire, par tou$ les 
lûbitans de l'endroit qui jonissent dt droit d^ voisina^ 



(^Sfachharrecht); et ce membre du comité peut »*appeleT 
alors particulièrement le tuteur de l'école ( Schulpjleger ). 
Ou ponira former dans le$ villes de semblables comités d'é- 
coles. 

«r ai.* Tons les .trois mois, le maître d'école présente an 
comité assemblé la note des absences. Les parens négUgens 
sont appelés, avertis, menacés, et il leur est enjoint d*en- 
vojer régulièrement leurs enfans à l'école. Si ces mesures 
sont insuffisantes, un rapport signé par le comité est envoyé 
au diocésain, qui assigne les parens à comparaître à la sur- 
intendance ; et si tous ces moyens restent sans effet', on a 
recours à l'autorité civile, qui instruit judiciairement 

.n 22.* On devra surtout s'attacher à faire cesser, dés les 
commencemens, les absences de l'école, et un avertissement 
bienveillant ou des paroles sérieuses, adressés à temps aux 
parens e^ renouvelés par 1^ maître d'école ou par le pasteur, 
pourront coiqper le mal â sa racine. De son côté, le maître 
d'école devra s'attacher à rendre son école agréable aux en^ 
fans et à faire qu'ils s'y trouvent bien. 

m a 3.* Les. mêmes mesures sont applicables aux pupifles 
de L'institut des orphelins; il est donné avis des absences 
de 1 école à la direction; celle-ci retient ou diminue aux 
tuteurs de l'enfant la gratification accordée pour son .édu- 
cation. 

« 24.* L'autorité civile veille sévèrement à ce que 1^ ab- 
sences de l'édile ne proviennent pas de ce que les enfans 
seront allés mendier ou demander du pain dans les maisons, 
sur l'ordre de leurs parens. Elle devra dans ce cas informer 
correctionnel! ement. 

a 2Ô.* Toutes les dispositions antérieures, contraires aux 
présentes, sont et demeurent annullécs. 

« a 6.* Cette loi recevra son exécution à partir de la Saint- 
Michel de cette année. D'ici là , les comités d'école établis 
pat l'article 20 devront être .organisés. 

u Fait et arrêté à Weimar» le i5 Mai 1821. * . 



4A ntxiiHB LfittHE. 

Le coniri^oîre ne se borne pas à donner à Finstmction 
primaire des réglemens disciplinaires ; il pénètre dans cbaqnè 
écote de village pour y régler l'enseignement, le mesurer 
aux différens âges, le répartir et le distribuer de la manière 
la pins convenable, et déterminer jusqu'anx livres doni le 
maître devra faire usage. U y a nn plan normal de leçons 
(Leetiomsplan)foinT testes les écoles primaires, qtte chaque 
maître doit suivre et que le consistoire seul peut modifier 
La seule différence qui existe entre les diverses écoles popu^ 
laires du grand-dncbé, e^ que lès vues occupent les enfans 
six heures dans la journée, et les autres cinq heures seule* 
ment, ce qui suffit presque partout; qu'en certaines écoles 
les diverses classes reçoivent quelquefois l'enseignemoit dis- 
tinct qni leur convient à des heures différentes ^ ce qui réduit 
le nombre des leçons de chacune d'elles, attendu que le 
maître ne dépasse jamais le nombre total des leçons fixées 
pour l'école, tandis que souvent on réunit les différentes 
classes en une seule , et l'on s'arrange pour faire la leçon à 
chacune d'elles dans la même heure , en répartissant cette 
heure convenablement entre elles. U y a toujours trois 
classes : les commençant, la classe supérieure et la classe 
moyenne. Voici le plan normal d'une école du peuple oik 
les trob classes sont réunies en une seule , et n'ont que cinq 
leçons par jour, d'une heure chacune, trois le matin, deux 
l'après-midi, excepté le mercredi et le samedi, où il y a 
congé l'après-midi. • 

LUNDI. 

• 

i'* leçon du matin. Prière et chant. Classe supérieure et classt 
moyenne réunies : enseignement religieux. La classe àts coramen- 
çans écoute. De temps en temps le maitre lui adresse des ques- 
tions simples^ claires et faciles. On cherche à exercer son juge- 
ment moral ^ à lui expliquer Tinstniction religieuse qu'elle a déjà 
acquise. 

a* kçùn. Classé supérieure : calcul par écrit (trayait nraet). 
Classe moyenne : écriture. Gommençans : une demîJieure époler 



sâXE-wsiitAm. 4^ 

et ipyllaber^ uae deni-beiire lire au lableau des lellm imprimées 
sur de petits morœaiix de bois que le maître présente sucoesêiTe» 
ment aux eniaiis , ou dans l'A , b , c. 

3' kçon. Une demi-heure, classes supérieure et moyenne : leo-. 
ture dans VAinî des enfans, pour les connaissances utiles. Les 
commencans écoutent L'autre denti-heure , les classes supérieure 
et mojrenne récitent ce qu'elles ont appris par coeur. Les corn^ 
mençans copient sur l'ardoise ce qui leur a été prépairé sur le 
tableau noir. 

1*^* leçon de T après-midi. Classe supérieure : écriture (traTail 
muet). Classe mojrenne : calcul par écrit. Le maître donne des 
explications où il est nécessaire. Commencans : enseignement 
élémentaire partagé en deux demi-faeures. 

a* leçon. Une demi -heure, classe supérieure : dictée. Classe 
moyenne 9 instruecion grammaticale sur ce qui est dicté à la dasse 
supérieure. Les commencans écoutent et prennent part k la lecôn. ' 
L'autre demi- heure « classes supérieure et moyenne : leçon do 
chant, hth commencans sonf partis. 

MÂBDI. 

ï** leçùn du matin. Comme lundi. 

2* leçon. Comme lundi. ' 

i* leçon. Une demi-heure ^ lecture de la Bible et explications; 
l'antre demi -heure, calcul de tête pour les classes supérieure et 
mojenne. hts commencans oopient sur l'ardoise. 

i'^ leçon de T après-midi. Comme lundi. 

3* leçon. Comme lundi. 

BiERCREDL 

i'* Uçon du matin. Prière et chant. Classes supérieure et mojenne ; 
histoire de la Kble, et, plus tard, de la Réformation. Les com- 
mencans écoulent et prennent part à la leçon. C'est dans cette 
leçon surtout que le maitre d'école doit exciter les enfims à n^ 
conter à lenr manière ce qu'il leur a appris. 

a.*, leçon, La classe supérieure écrit l'histoire de la Bible qu'on 
Tient d'expliquer (trayail muet). Classe mojrenne : calcul par écrit 
(travail muet dont le maitre ne s'occupe point). Les commencans, 
comme lundi i pareille heure. 



44 ^ DEUXIÈBIE LETTRE. 

3' ieçcn. Une demi-beare, classes supérieure et moyenne: VAtnt ' 
det en/ans , comme lundi. Les commençans écoutent. L*autre denrii- 
•heure , classes supérieure et moyenne : oecitei: les leçons apprises. 
Les commençans copient sur l'ardoise. * 

ÂprèsHnidi. Congé. 

JEUDL 

1*^ leçon du matin. Gomme lundi. 

a* leçon, La classe supérieure fait un devoir, Aufsatz (travail 
rouet). La classe moyenne écrit de tête ce qu'elle a appris par 
cœur (travail muet). Le« commençans épélent et lisent. Une demi- 
heure pour revoir le travail fait par la classe supérieure. Les deux 
autres classes y prennent part. 

5' leçon. Une demi-heure y classes supérieure et moyenne : lec- 
ture de la Bible. Une demi-heure , calcul de tête. Les commençans 
copient sur Tardoise. 

\^ leçon dt rajrès'nddi. Classe supérieure : calcul par écrit, 
avee explication du maître. Classe poyenne : écriture ( travail 
muet). Les commençans, comme lundi et mardi. 

a* leçon. Une demi-heure , classes supérieure et moyenne : le^ 
tnre et exercice grammatical. Les commençans copient sur l'ar- 
doise. Une demi-heure , classes supérieure et moyenne : ex^cîces 
de cbantf Les commençans sont partis. 

VENDREDL 

f^ leçon du matin. Comme lundi. 

2* leçon. Une demi -heure, la classe supérieure fait un petit 
devoir, ou copie au net celui de la veille (travail mUet). La classe 
moyenne écrit ce qu'elle a appris par cœur. Les commençans 
épélent et lisent. Une demi -heure pour corriger ce que la classe 
moyenne a écrit. 

3* leçon. Une demi-heure , classe supérieure et mroyenne : lec- 
ture de la Bible. Le maître traitera , autant^ue possible, du texte 
qui doit faire le sujet du sermon du dimanche suivant* ( Ce texte 
est fixé à l'avance pour les dimanches de toute l'anfaée par le 
consistoire.) Une demi-heure, les classes supérieure et moyenne- 
récitent ce qu'elles ont appris, hes commençans copient sur l'ar- 
doise. 

i^* hçon après nddi, CtovMti^ ]t\iàï, 

2* leçon. Comme jeudi. 



5AXE-WEIMAR. 4^ 



SAMEDI. 



1*^ leçon du matin* Comme mercredi. 

:k* leçon. Gomme mercredi. 

3* leçon. Une demi-heure, classes supérieure etmoyepoe : VA mi 
des en/ans, comme lundi el mercredi. Les commençans écoulent. 
Une deny-heure y classes supérieure et moyenne : calcul de tête. 
Les commençais copient sur l'ardoise. 

Àprh'fmdi. Congé. 

RfMAEQiTis. i"" L'enseignement élémentaire de l'après-midi pour 
les commençans a huit demi-heures. par semaine. {Voyez, lundi 
et jours suivans, i^* leçon de taprès-midi.) Deux sont consacrées 
à des exercices de langue ou à des exeicices intellectuels ; deux à 
réciter des versets et des sentences appris par cœur, deux a lire 
•et deux aux élémens du calcul. 

2^ On communique aux enfans, comme exemples calligraphi- 
ques, des modèles de quittances, de certificats, d'annonces offi- 
cielles , de liquidations, de reconnaissances , de contrats, etc. , etc. 
En outre , le maître leur donne des instructions sur la manière de 
confectionner ces sortes d'écrits , et les exerce en leur en donnant 
à composer eux-mémçs sans modèles. Telle est la nature des de- 
voirs qu'on leur donne â faire. ( Voyez, jeudi et vendredi, la 2* 
ieçon du matin, et lundi et mardi ,2' leçon.) 

5** L'Ami des enfans de Wilmseù , ou le Livre de lecture et d'ei^ 
seignement de Schwabe, peuvent être pris comme manuels pour 
les connaissances utiles. 11 ne faudra pas tronquer les chapitres 
sur l'homme, la physique, la géographie, l'histoire naturelle; 
mais il faudra an contraire les repasser l'un après L'autre en en- 
tier, de sorte qu'on ait parcouru le tout environ dans l'espace 
d^^n an et demi. 

4* A la fin de chaque mois, un four entier sera consacré à une 
répétition générale. 

5*^ Le maître choisira, parmi les cantiques, un certain nombre 
de chants qu'ir donnera à apprendre par. cœur aux élèves de la 
classe supérieure et de la classe moyenne , pendant qu'ils sont en 
classe. Il donnera rarement un chant entier, seulement quelques 
versets ; mais ils devront être sus parfaitement. Il insistera potr 
qu'ils soient récités clairement et de manière à prouver qu'ils sont 
compris U seta de la plus haute importance de lesiaire répéter 



46 DCVXIÈBIE LETTEE. 

de nooreau de loin en loin , et renseignement religieux en four- 
nira aisément l'occasion. 

6* Si le temps fixé dans le plan des leçons ne suffit pas pour 
repasser le catéchisme^ les chants d'église^ les sentences et les 
évangiles choisis^ on pourra encoi^ gaguer du temps les lundi et 
mardi ^ a la seconde leçon ^ avant midi ^ en ajant recours i l'en- 
seignement mutuel ; c'est-i-dire que^ pendant que le maître s'oc- 
cupera d'une classe ; un des élèves les plus capables d^ la classe 
supérieure ou moyenne fera épeler ou lire les commençans. 

7^ Les travaux de chaque journée seront terminés par une 
courte prière^ avec une sentence de la Bible ou un verset qui 
devra être chanté en chœur. 

Tel est le plan ^es leçons pour une école dont les classes 
jsont réunies. Dans Cécole où elles sont séparées , les trois 
leçons du matin sont uniquement consacrées aux enfans des 
deux classes supérieure et moyenne. Les enfans de la classe 
supérieure, déjà plus âgés, sont libres ensuite d'aller aider 
leurs parens dans les travaux de la campagne. Les commen- 
çans ne viennent que pen4ant les deux heures de TaprësHnidi 
qui leur sont consacrées , et ceux de la classe moyenne as- 
sistent encore à la première leçon de raprès-midi, et par- 
tagent les* travaux des commençans. Le mercredi et le sa- 
medi, comme i^ ja congé l'après-midi, il faut bien que les 
trois classes '^icnt réunies le matin. 

Je ne veux pas oublier , M. le Ministre , de vpus signaler 
un des plus grands bienfaits de ce plan uniforme de leçons 
pour toutes les écoles du peuple, savoir, Tégalité de l'ins- 
tniction dans les classes inférieures, l'identité des habiti|^ 
intellectuelles et morales» l'unité et la nationalité. Dans le 
haut, et à un âge plus avancé, il faut laisser rindividualitë 
se développer ; car l'individualité , c'est la liberté et quel- 
quefois le génie : mais en bas, et dans Tenfance, l'unifor- 
mité est sans inconvénient, et elle est politiquement du plus 
haut prix. A l'égalité de notre Code civil, à l'égalité de notre 
conscription militaire, joignons, s'il se peut, celle de rin&- 
truction populaire. 



' 



Voici encore quelques usages qu il serait possible de traos» 
porter en France, et qui donnent ici les plus heureux résul- 
tats. 

Deux fois par an, au printemps et en automne, lesinstf- 
tnteurs primaires de villages circonvoisins se rassemblent 
et forment des conférences, où ils se rendent compte ami- 
calement des méthodes qu'ils emploient et des résultats qu'ils 
obtiennent. Ces conférences contribuent au perfectionnement 
des méthodes et â la propagation de celles qui^ dans ces 
conférences, sont reconnues les meilleures. 

On a fondé un cercle de lecture qui envoie à tous les 
maîtres d'école les meilleurs journaux et les meilleurs livres 
qid paraissent sur l'instruction primaire; ces journaux çt ces 
livres passent de main en main à tous les maîtres. Le^ 
fonds de cet abonnement sont faits par des cotisations des 
instituteurs eux-itièmes, et, an besoin, on vient i leur se* 
cours sur les fonds de la commune, de l'église ou de la 
t:aisse générale des écoles. Il y a un semblable cercle de 
lecture pour les pasteurs. C'est ainsi qu'il n'est' pas rare de 
rencontrer , dans des villages d'Allemagne , des pasteurs et 
des maîtres d'école qui ont des connaissances à la fois so- 
lides et étendues. Leur instruction relève leur position et en 
fait des hommes considérables dans leurs localités. 

Les maîtres d'école qui ont plus ^e zèle que de lumières , 
obtiennent la permission d'aller visiter les meilleures écoles 
voisines. Quelquefois même on les autorise , on les invite â 
venir passer quelque temps auprès de l^rande école pri- 
maire de Weimar, qui est la meilleure de toutes les écoles 
de ce genre, et qu'on appelle Bûrgersckule , école bour* 
geoise; en même temps ils profitent des leçons de l'école 
normale primaire, qui se trouve aussi à Weimar et qu'on 
appelle ici Séminaire pour les maîtres d'école^ Seminarium 
fur SchuUehrer^ deux institutions que )'ai examinées avec 
un soin particulier et dont je dois vous rendre compte. . 
i La BiirgerscAule ^ ou, comme nous dirions, l'école pri- 



i 



^t ]>EI7XiiBlS LETTRE. 

maire du premier de^é de Weimar , est ouverte à tous les 
enfans de la ville, filles et garçons. Elle est située dans un 
trés>beau bâtiment, et les familles les plus aisées de la bour- 
geoisie y envoient leurs enfans, qui s*j trouvent avec ceux 
des classes les' plus pauvres. L'instruction y est à peu près 
la même que dans toutes les écoles primaires; mais elle j 
est plus soignée ; aussi le prix que paient les enfans est-il 
plus élevé. L'école est divisée en quatre classes, au lieu de 
trois; et chacune de* ces classes peut avoir plusieurs divi- 
sions. La quatrième classe a pour Schulgeld i rixth. 8 gros 
par an; la troisième, a rixth. ; la deuxième, a rixth. et 16 
gros; la première, 4 rixth. Ces quatre classes bien graduées 
conduisent les enfans jusqu'à l'instruction des gymnases. Je 
vous envoie le tableau de la répartition des leçons de la 
Burgerschule de Weimar, selon les diverses classes, et leur 
distribution dans les différentes heures de la journée. 



BCSOIJ3 BOVRGBOISB DE WBIMAR. 



QUATRIÈME CLASSE DE GARÇONS. 

8 heures du matin. Explication de 8 heure». Entretieni sur les objets 
quelques sentences <^uc Ton donne qui sont le plus à la portée de l'en- 
à apprendre par cœur pendant la se- faut : M. Peter. 

maine : M. Peter. ^ 

9 heures. Lecture : M. Peler. 9 heures.. Comme lundi. 

1 heure après midi. Écriture : M. é heure. Comme lundi. 
JUchmann. 

2 heures. Lecture : M. Peter. 8 heures. Comme lundi. 

BfBRCKEOl. JEUDI. 

8 heures. Comme mardi. 8 heures. Comme mardi. 

9 heui>es. Comme mardi, 9 heures.. Comme mardi. 
^Dgé. 1 heure. Comme mardi. 

• 

2 heures. Comme mardi. 



SAXE-WEIHAa. 



4» 



TCVDiEDt. 



SAHKDI. 



« lieiiret. Entretient sur des sujou 8, heures. On récite lea leçons 

nl«t de morale: M Peter. ., donnëes le lundi : M. Peter. * 

9 benret. Comme jendi. 9 heures. Lecture : M. Peter. 

i heure Comme jeudi. Coagr. 
t heures. Comme jeudi. 



TROISIÈME CLASSE. 



8 heures du matin. Explication de 
quelques rerseU faciles de cantiques 
que l'on doit apprendre pendant U 
semaine : M. Schlick. 

9 heures. Connaissances utiles : 
M.* Schlick. 

10 heures. Leçon de langue et 
orthographe : H. Peter. 

1 heure. Calcul : M. Schlick. 
8 heures.^ Lecture : M. Aachmann. 



MAADI. \ 

8 heures. Religion : M. Schlick. 

9 heures. Comme lun4i. 

10 heures,. Comme lundi. 
1 heure. Comme lundi. 

S heures. Comme lundi. 



■v « 



IfBIGIBDI. 

8 heures. Connaissances utiles : 
SL Sbhlick. 

9 heures. Lecture et exercices 
4*«sprit: IL Aschmann. 

Congé. 



tlUDI. 

8 heures. Religion : M. ScUick. 

9 heures. Écriture: M. Âichmaon. 

1 heures. Orthographe : M. JPeter. 
1 heure. Calcul : M. Schlick. 

3 heures. Lecture : M. Aschmann. 



TIVDIBDI* 

8 heures. Comme jeudi. 

9 heures. Comme jeudi. 

10 heures. iComme jeudi. 

1 heure» Comme jeudi. 

2 heures. Comme jeudi. 



8AKBDI. 

8 heures. On réfite les leçons 
données le lundi : M. Aschmann. 

9 heures. Écriture: M. Aschmann. 

10 heures. Histoire de la Bible : 
M. Peter. 

Congé. 



SECONDE CLASSE. 



LUVDl. 



8 heures du matin. Explication des 
▼ersets et des sentences que l'on doit 
Apprendre par cœur pendant la se- 
UMiae : M. Kishler. 



MARDI» 

8 heures. Religion : M. Kahler. 

9 heures. Exercices de style : HL 
Kahler. 

10 heures. Calcul : M. Scblich? 

4 



% 



f DK0XliliB umE. 

9 heures. Préparation k l'iiittoire 1 heure. Lecture : BL Kchler. 
générale : M. Raehler. 2 heures. Connaissances utiles : 

10 heures. Lecture : M. Kathler. M. liahler. 

1 heure après midi. Lecture : H 3 heures. MaLhénaatifues : M. W 

Kshler. docteur Schmidt. 

S heures. Leçon de langue et or- 
thographe : M. Kaehler. 



MERCREDI. ' IBUDI^ 

6 leures. Bihle et histoire de la heures. Religion : M. K.sBhIer. 

Bible : M. Kaehler. 9 heures. Connaissances utiles : 

9 heures. Connaissances utiles : M. Kjshler. 

M. KsKler. 10 heures. Cakul ; M. Schlkh. 

10 heures. Lecture : M. Kchler.. 1 heure. Géographie : M. Kchler. 
Après-midi 9 congé. 8 heures. Leçon de lanffuc et or- 
thographe : M. Kaehler. 

TEHOâKOl.' SAMEDI. 

8 heures. Comme jeudi. 8 heures. Bible et histoire de la 
* 9 heures. Exercices de style : M. Bible : M. Kashler. 

Kshler. 9 heures. On récite les leçons 

10 heures. Comme jeudi. données le lundi : M. Rshler. 

i heure. Gomme Jeudi. lO heures. Ecriture: M. Sjshler. 

2 heures. Ecriture : M. Ktthler. Après-midi ^ oongé. 

3 heures. Mathématiques : M. le 
4octeur Sehmidt. 

PREMIÈRE CLASSE. 

RlIIfDI. MARDI. 

6 heures du matin. Explication du 8 heures. Religion : M. le docteur 

cantique et des sentences que l'on Schmidt. " 

doit apprendre par cœur pendant la 9 heures. Comme jeudi, 

semaine : M. le docteur Schmidt. 10 heures. Comme jeudi. 

9 heurss. Histoire : M. le docteur 1 heure. Comme jeudi. 
Schmidt. 3 heures. Dictée ou travail écrit 

10 heures. Lecture de la Bible : {Au/sait) : M. le docteur Schmidt. 
M. Schweitser. 

1 h. après midi. Gakuk M. Hergt. 
t heures^ Histoire naturelle : M. le 
docteur âdhmldf. 



mtCIEDI. JIVOI. 

7 Iheures in mâtin. Matkànati* 8 hearct. Religicm : Bf. 1« docteur 
qi%ei : M* le 4oeteKV Sdioïklt. Schmidt. 

8 heures. Géographie : M. le doc- 9 heuret. Leçoti de Uiigiie et oT' 
teur Schmidt. thographe : M. le docteur Schmidt. 

9 heures. Lecture : M. le docteur to heure». Histoire de la religion : 
Schmidt M. Schwoitaer. 

10 hcuret. Ecriture : U. Jacohi 1 heure. Calcul : H. Hergt. 
Aprèl-midi , congé. 2 heures. Phjsi<itte . m. Schmidt, 

▼KVDASDI. fAMSI>I. 

8 heiirea. Comme jeudi. 7 heures. Mathématiques : M. U 

9 heures. Comme jeudi. docteur Schmidt. 

10 heures. Lecture de la Bîhle : 8 heures. Géographie : M. le doc- 
If. Schweitxer. teur .Schmidt. 

1 heure. Comme jeudi** 9 heures. Ou récite les leçons. don* 

2 heures. Dictée ou trarail écrit : nées le lundi: M. le docteur Schmidt 
H. le docteur Schmidt. 10 heures. Écriture: M. Jacobi. 

Aprte-midi , congé. 

Remarques. Od commence toujours et Ton termine la journée 
par une. courte prière, ou nn yerset chanté en choeur. 

Les deux premières classes réunies ont par semaine deux leçons 
de chant. 

Le» Imes employés pour les difi'érentes classes sont : pour \m 
première y le Li^re de lecture ei d'enseignement, de Schwahe; pour 
la seconde^ VAnd des enfans, de Wilmsen; pour la troisième, 
VA mi des écoles, de Schweitzer; pour la quatrième, Ip Manuel 
de lecture, de Gerbing. 

Il est inutile que je vous donne le tableau des leçons pour 
les quatre classes correspoudantes de filles. Ce sont à peu 
près les mèuies pratiques et les mènes leçons, distribuées un 
.peu différ^ment pour les heure», afin qu'on puisse emplojer 
les mêmes maîtres. Mais remarquez, je vous prie, Tezcellente. 
gradation de l'enseignement de la quatrième classe jusqu'à la 
première, ainsi -que- celle du nombre des leçonsw Remarques 
encore que, pour une école ai considérable, qui contient de 
huit cents â mille enfsins, qui a quatre classes Ae garçons et 
quatre de filles , dont chacune a trois divisions de soixante en- 
fans chacune, il n'y a en tout que huit-maitres, j compris le 



5t DEUXISME LETTU. 

directeur 9 M. Schweitser, homme de mérite, qui, précisémeat 
en sa qualité de directeur , se charge des cours les plusim- 
portans dans la première classe. J'ai visité en détail ee bel 
établissement. Toutes les salies sont grandes, bien aérées» 
et dune propreté parfaite. Chaque division ne peut avoir 
plus de soixante élèves , ce qui est déjà beauconp. Les en- 
fans sont assis sur des bancs et appuyés sur des tables -pu- 
pitres qui leur tiennent la figure élevée vers le maltrt. Sur 
chacune de ces tables sont de distance en distance des en- 
criers pratiqués dans le bois même, et au-dessous, à la dis- 
tance de quelques pouces, est une seconde tablette qui sert 
à mettre les ardoises, les crayons et les livres des enfans. 
Je n*ai pu entrer dans le détail des méthodes, qui aurait 
exigé un temps infini ; mais j'ai assisté â des leçons des di- 
verses classes. JVii été particulièrement frappé d'une leçon 
que donnait M. Schweitzer à de jeunes filles. C'était une 
instruction de morale et de piété. L'habile maître dirigeait 
les questions de manière que Tenfant n'eût jamais à répon- 
dre seulement par un oui ou par un non^ mais fût forcé â 
émettre un avis et à former une phrase courte, mais com- 
plète. Quand un enlant hésitait ou se trompait, M. Schwei- 
tzer s'adressait à un autre , et il a parcouru ainsi une ma- 
tière assez étendue et un nombre considérable d* enfans, tc- 
'nant en haleine Tesprit de chacun d'eux et leur inculquant 
profondément chaque point. Son maintien était grave et sa 
parole douce. Je ne suis pas surpris que tous ces enfans 
l'aiment et le révèrent ; il m'a moi-même véritablement tou- 
ché. M. Schweitxer est un ecdésiastiqne qui se consacre i 
l'instmction de l'enfance 

11 est en même tonps inspectcnr du séminaire pour les 
maîtres d'école. Ce séminaire, et remarquez en passant cette 
dénomination ecclésiastique, est annexé à la Bûrgerschule, 
ce qui est une économie de bâtiment, de directeur et même 
de plusieurs maîtres, comme nous le verrons tout à l'heure, 
et ce qui d'ailleurs est fort bien entendu, toute école nor- 



malé a3raiitJ)esoiii d*ane grande école primaire pour Tap-* 
prentissage des jemies maîtres. On ne peut être admis dans 
cette école qu'après avoir subi des examens dont le consis^ 
toire se charge lui-même , marquant par U son haut intérêt 
pour Tinstmction populaire. C'est de lé que sortent tous lès 
maîtres d'école dei village. On ne peut être employé comme 
instituteur qu'à la condition d'y être resté plus ou moins 
long-temps ; et comme on n'y entre qu'après un examen » de 
même on n'en sort» pour devenir maître d'école» qu'après 
avoir subi un autre examen plus sévère encore. On n'est pas 
reçu à cette école normale primaire avant seize ans. Chaque 
élève y paie aussi une somme très-petite» mais paie toujours 
quelque chose» ce qui est excellent; et comme il n'y a pas 
de pensionnat» cette école ne cause que très -peu de frais. 
Les élèves se logent dans la ville» sous h sente , condition 
dMndiqner leur logement à l'inspecteur de l'école » qui a les 
jeux sur leur conduite. Un jeune homme qui entre dans 
celte école normale» tire à la conscription; mais il est 
exempté provisoirement du serrice jusqu'à l'examen final. Si 
cet examen est satisfaisant» et si le jeune homme est nommé 
maître d'école, il est exempté; sinon» il part. Le nombre des 
élèves de cette école n'est pas très-considérable. Elle a une 
petite bibb'othèqne composée d'une quarantaine de volumes» 
où sont les meilleurs ouvrages d'éducation. Voici le tablean 
de la répartition dès levons : 

Il n'y a que deux classes » Tinférieure et la supérieure. 

* 

CLASSE INFÉRIEURE. 

LVIIDI. MARDI. 

7 keiircs 4u matin. Exerciocf de 7 heurei. Langue ef^rthogrcpke; 
•tjle et d'esprit ( Dènk- und Sifl- BL Hergt. 

Uebungen ) : M. Uergt. 8 heures. Lecture de U Bible, avec 

8 heures. Explication de TëTangile l^stoire biblique et U géographie 
du dimanehe : M. le docteur Bœhme. de U Palestine : M. le docteur Boehme. 

9 heures. Géographie : H. le doe- 9 heures. Géographie : M* le doc> 
teur Ikebme. teur Bohi^ 



54 BEUXIÈME X£TT%£. 

1 le«re Après miâî. Gttéctiitatioii : 10 heures. Théorie mn^îcale : M. 
|K« le doctear Horn. Tœpfer. 

2 heures. Calcul : M. Hergt. ' 

MBKCRBDI. ICODI.- 

7 heures, dlcul : Hl. Hergt 7 heures. Exercice de stjle et d'e»- 

8 heures. Comme le mardi, àjpe- p^t : M. Q/ergt. j 

reille heure. 8 heures. Histoire : Itt. le docteur 

9 heures. Latin : M. le docteur Boehme. 

Btthrae. 9 heures. Devoirs : M. Hergt. 

11 heures. Cbant : M. Schlich. .11 henres.Catédisa«tion:M.Hor*. 

I heure après midK Calligraphie : 1 heure après midir Counaissaiices 
M. Schnittel. d'utilité générale : M. le docteur 

9 heures. Mtisique instrumentale : Bœhme. 
M. Agthe. S heures. Religion : M. 5chweit«ef . 

3 heures. De¥oîrs {jiufëiite) iH,, 
HergL 

TBWDMSOl. tlHSOl. 

7 heures* Langue et orthographe : 7 heures.- Cakul : M. Hergt. 

M. Hergt. 8 heures. Rerue des traTaux-de U 

8 heures. Latin : M. le docteur semaine et erercice de lecture : M. le 
Bcehme. docteur Bcphme. 

9 heures. Théorie musicale : M. 9 heures. Devoirs : M. Bœhme. 
Teqrfer. 11 heui:ea. Chant : M. Schlicà. 

loheures. Religion :M.Schweitter. 1 heure aprè^ midi. Calligraphie : 

I I heures. Caléchisation : M. Horn. M. Schnittel. 

2 heures. Musique instrumentale r 
M. Ag^e. 

r 

CLASSE SUPÉRIEURE. 

XUirni. MARDI. 

« 

7 heures. Anthropologie : M. le 7 heures. Anthropologie: H. le 
docteur Bœhme. docteur Bœhme. 

8 heures. Religion : M. Schweitzer. 8 heures. Religion : M. Schweitzer. 
1 heure après midi. Catcchisatio» : 9 h. Théorie musicale : M. Tœpfer. 

M. \fi docteur Horn. 11 heures. Chant : M. HsBser. 

1 heure après midi. Devoirs : M. le 
docteur Bœhme. 

MERCREDI. JEUDI. 

7 heures du matiu. Histoire : Itt. le ' 7 heures. Histoire : M. le docteur 
docteur Bœhme. Bœhme. 



SAXE^WEIMAR. tS 

8 Sevrés» Calcvl : H. Hergt. 8 hearci. Religion : M. SeWeitaer. 

I heure après oiidi. Mctliodique, 9^ heures. Géographie : M. ledoc- 
ou art d'enseigner : M. Schweiuer. teur Bœhme. 

SheareB,|lMi^eiintriimentale: 11 heuret. Catédiitttioo : M. fa 
M» Agthe. docteur Hom. 

▼ENDRCDI. SAHSDI. 

7 hesres. Phjiique : M. le docteur 7 heuret du matin. Histoire nnUi- 
Bshme. relie : M. le docteur Bcehme. 

8 heures. Histoire de la religion : 8 heures. Calcul : M. Hergt. 

V. Schwvitzer. 9 heures. Latin : M. le docteor 

9 heures. G^graphie : M. le doe- Beehme. 

teur Bœhme. 1 1 heures. Répétition de la mnsi- 

II heures. Catéchisation : M. le que d'église du dimanche: M. Hcser. 
docteur Hom. 1 heure après midi. Méthodique': 

1 heure après midi. Oerolrs: M. AL Schweitaer. 
Haeser. 2 heures. Musique instrumeuttle : 

M. Agthe. 

Vous voyez par ce tableam cpiel est le iardeande M.ScInre>- 
txer. Il diriçe Técole primaire et l'école nomale prinaire 
de Weimar, et il fait dans rime et dans Tautre les ieçoils 
les plus importantes. Il se domie beaucoup de peine; et 2 
en doit être ainsi y puisqu'il sert de modèle à la classe labo^ 
rieuse des maîtres d*école. L!enseignement de l'ëcole non-, 
maie est profondément moral et religieux. Il est curieux d'j 
yoir un cours d'anthropologie à cdté d'un cours de xeligiion. 
La géographie, Thistoire, la physique, et œ qu on appelle en 
Allemagne les connaissances d'tmè mlilàé .générale (f^ 
meinnuizige Kennlnisse), sodt cultiTécs avec soin. J'appnmTe 
aussi le cours de latin , qui mettrait nos maîtres d'école A 
même de comprendre le service divin et d'assister au be» 
soin le curé du vfllage. Mais il faut remarquer surtout res<* 
seignement musical. C'est là que se révèle le génie musical 
et religieux de rAUemàgne. La musique, qu'on enseigne dans 
l'école normale primaire de Weimar, avec des méthodes qui 
passent pour excdlaites , est la musique rdigiaise.' On t» 
sdgne aussi à toucher de l'orgue : f ai entendu plusieurs de 
ces jeunes gens toucher de l'orgue avec un vrai talent, .et 



56 DEUXIÈME LETTRE. 

f ai assiste â des chœurs parfaitement exécutes. Les mattrei 
d'école ainsi fonnés deviennent les organistes de Téglise du 
village, ce qui les lie plus ét^piteinent avec le, pasteur, et' 
ajoute un peu à leur revenu ; ils sent aussi en éiat d'intro- 
duire dans leur enseignement» outre le chant d'église , qui 
est obligé 9 quelque peu de musique vocale et instrumentale^ 
élément de culture populaire qui n'est pas à mépriser. 

En recueillant mes souvenirs et mes notes de la journée» 
je n'y trouve plus rien , M. le Ministre, qui mérite de vous 
être communiqué , relativement à l'état de l'instruction po^ 
pulaire dans le duché de Saxe-Weimar. Je me suis un peu 
étendu sur ce point, d'abord parce qu'il touche aux plus 
chers intérêts de l'hunanité , ensuite parce qu'il me semble 

* qu'à la session prochaine , c'est surtout l'instruction primaire 
qui devra occuper le Gouvememeiit et les Chambres. La ma- 
tière est assez importante et assez vaste peur faire le sujet 
d'une loi distincte , et j'espère qu'il n'y aura pas un article de 
cette loi sur lequel ma mission ne vous fournisse quelque 
lumière. Voulez-vous bien me permettre de vous indiquer 
ici et de résumer rapidepient les vues générales que me sug- 
(;ère ce que je viens de voir et de vous raconter dans le^ 
grand-duché de &ixe-Weimar? 

x.° Il me semble que l'instruction primaire doit être 
communale le phis possible, et que par conséquent la loi 

' sur l'instmction primaire présuppose celle sur les attribu* 
tiens des conseils de municipalité et de département En gé* 
néral, loin de craindre de donner de trop larges attributions 
aux pouvoirs provinciaux, je voudrais, sur tout ce qui n'est 
pas politique, leur abandonner mille choses que l'on fait 
mal au centre, parce qu'elles ne tiennent point à la vraie 
centralisation, qui doit être essentiellement politique,- et puis 
les hommes ne s'intéressent qu'aux choses où ils ont de l'in^ 
fluence, et l'on ne prend de la peine qu'à la condition d^avoir 
en retour quelque autorité. Enfin, je considère Jes conseils 
provinciaux ayec de fortes attributions , comme d'utiles pé* 



SAXE^WEÏMAA. $7 

piaièTes de dëpntés, comme des fabriques dliommes d*élat, 
et les hommes poiitiqiies ne se forment qne dans le manie- 
ment d'af&kes un pen importantes. Selon moi, Tinstniction 
primaire doit être en grande partie confiée i ces conseils. 
Comment d'ailleurs Tinstmction populaire ne serait-eile pas 
dans les attributions du pouvoir le plus populaire de Tétat» 
nommé presque directement par le peuple et en conununi- 
catipn perpétnelle avec lui ? J'approuve l'institution de nos 
comités cantonaux pour l'instruction primaire ; mais je trouve 
à leur organisation actuelle trois vices essentiels : i.* ibsont 
cantonaux au lieu d'être communaux , ce qui serait bien pré- 
férable pour la facilité et la permanence de la surveillance ; 
3.* ik sont nommés par en haut et non par en bas» à ren- 
contre de ce qui devrait être, ce qui énerve leur autorité; 
3." leurs attributions sont tropi mesquines» et j'ai plusieurs 
de mes amis, passionnés d'ailleurs pour l'instruction pri- 
maire,, qni se sont peu à peu dégoihés et retirés de leurs co- 
mités cantonaux, parce qu'ils avaient trop peu de chose â j 
iaite. Je n'hésiterab pas â faire tirer chaque comité communal 
d'instruction primaire du sein du conseil municipal par ce con- 
seil municipal lui-même, qui choisirait, pour faire partie de ce 
comité, ceux de ses membres qui auraient le plus de goût 
et d'aptitude pour ces fonctions, le plus de loisir et de for- 
tune; ce serait à peu prés le Sehub^rstand de chaque école 
communale de Saie-Wdmar. Un comité ainsi composé au- 
rait de fantorité dans la commime. Il devrait être à peu 
près permanent, et je mettrais du prix à lui laisser, sur cer- 
tains points, une décision souveraine; pour certmns autres, 
il relèverait du conseil de département, c'est-à-dire d*un cor 
mité émané de ce conseil, ce qui lierait utilement ces deux 
pouvoirs, et je réserverais un très -petit nombre de points 
àik l'intervention du recteur, c'est^-dire du ministre, serait 
nécessaire. J'incline â penser, M. le Ministre, qu'il Haut aller 
^qu'à faire dire par la loi que tous les parens sont obligés 
d'envoyer leurs enians â l'école, on dit moin^ que tonte com-' 



68 BEDXiciSE icmc. 

nume doit faire la dépensé d*wie maison et d*aa traîtemeinl 
ponr le nudtre d^école, comme cela est dans Saxe-Weimar 
et dans toute rAllemagnje; .mais si fimpese cette cbarge â la 
localité, cest^ par un juste retour, aux ponroirs locaux que 
je veux livrer en tris*grande partie la gestion d^unè dépensé 
si pénible. 

2^ Il ne s*agit point de transporter dans la France dli 
dix-neuviène siècle l'influence que les protestaus eut-mèmes 
accordent au clergé dans l'instmction primaire; mais bannir 
complètement le clergé de rinàtruction primaire est aussi à 
mes yeux une mauvaise entreprise. Grâce ii Dieu , le &na^ 
tisme de l'abstraction et de b désôrganisatioa ne va point 
encore jusqu'à vouloir faatnir toille instruction morale et re- 
ligieuse des écoles du pevple. Or, il est absurde de faire 
donner, dans ces écoles , «ne instruction morale et reKr , 
gieuse, et de vouloir quele curé soit entièrement étranger 
i cette instruction; il est absurde aussi, dans un pays oà 
les croyances chrétiennes vivent encore dans tant de £»* 
milles, de décrier auprès de ces familles l'instltiction popu*- 
laire, en lui étant toute garantie religieuse. En principe, je 
regarde le maire et le curé comme les inspecteurs naturek-, 
chacun dans leur sphère, de Técole de leur village, et conmie 
les conrespondains et les agens nécessaires du comité communal. 

3.* Il faut que les enûms paient une contribution, si 
petite fut* elle, â moins que les parens ne fassent preuve 
d'absolue indigence; car on profite bien mieux de ce qui 
coûte quelque chose, et souvent on néglige on même on re- 
pousse les purs bienfaits comme une inutMité ou comme une 
tyrannie. 

4.* Imiter de Saxe-Weimar le noble usage de £rire per- 
cevoir la rétribution des enfiins , 4ion par le maître, qui att- 
rait l'air de tendre la main , mais par le percepteur même 
de l'endroit, comme une contribution ordinaire. 

ô.** Comme tonte commune doitivoir son école primaire^ 
de même tout départemoit doit avoir son école n<ffmala 



primaire; et cette école non&ale doit être en grande partit 
dans les affributions du conaeil de département , cest-â-dire 
d'iui comité qni en émane, comme les écoles primaires sont 
en grande partie dans les attributions du comité de la conir 
nune. Il faut ordinairement établir ime pareiUe école dans 
une école primaire déjà existante et florissante, comme une 
récompense capable d'exciter le zèle eiJîémnlation de toptès 
les écoles dn département, et encore pour ces denx mQti& 
directs : 1/ que les élèves -maîtres ont ainsi sons la main 
des moyens d'instruction prati<{ne^ et se forment perpétuel- 
lement à leurs fonctions futures; a/ qu'il y a à cela une 
grande économie , le maître de l'école -primaire préexistante 
pouvant être chargé de la direction de l'icole normale aur- 
nexée à cette. école, avec; un léger prédput, et les élèvics 
pouvant très- bien servir, i ipur de rÀle, de sous -maîtres 
dans l'école primaire. Il' ne faut accorder que très-rarement 
des bourses entières à cba^U de ces jeunes gens, et ne leur 
donner que des moitiés ou des trois quarts de bovrse, dans 
leur propre intérêt, pour les attacher à leur profession* 
d'autant plus qu'il n'y a presque personne qui, pours'as^er 
vn bon état^ ne puisse et ne veuille donner cent ou denx 
«ents francs par an, ce qni ne représente pas même la dé- 
pense alimentaire qn'on aurai t. été d ailleurs obligé de faire. 
6/ Quant â la nomination des instituteurs primaires, j'a^ 
dopterais volontiers le principe suivi en Saxe-Weiroar. Nul 
ne pourrait être instituteur communal , qui ne sortirait d'une 
école normale* primaire après les examens nécessaires r c'est 
alors seulement qu'il obtiendrait son brevet, lequel serait signé 
par le ministre lui-mèlne, et ne pourrait jamais être révoqué 
définitivement que par le ministre, comme en Saxe-Weimar, 
et de la manière suivante. Dans tous les cas qni ne tombent pas 
sons les tribunaux ordinaires, le comité communal aurait le 
droit de réprimande et de suspension momentanée; en cas 
de délit grave, il aurait k droit de faire un procès particu- 
lier, sMti generisf une sorte de procès d'école^ par-devant le 



(O HEUXIÈME lATTU. 

comité de département, plus impartial et plus édaitë. Cdm- 
ci pourrait prononcer toutes les peines, excepté la perte du 
brevet, qui doit appartenir aux tribunaux seuls. Il faut mêtne 
^ue le maUre d'école condamné par le comité département- 
tal puisse s'adresser en dernier recours au ministre lui-même» 
assisté du conseil royal. Ainsi l'instruction primaire est tou- 
jours, comme elle doit Tètre^ sous la main du ministre de 
TinstVuction piAliqae, et en même temps elle vit, elle marche 
par les pouvoirs provinciaux. L'art de fonder iine institution, 
c'est de la rattacher à quelque institution existante, entourée 
du re<ipect public. En Saxe^Weimar cette institution est le 
dergé protestant, libérateur et bienfaiteur du pays. En France, 
i défaut du clergé, qui n*a pas voulu de ce noble rôle, vous 
n'avez d'autre pouvoir respecté et populaire que le ponvoir 
électif des municipalités et des conseils de département. C'est 
sur ee pouvoir qu'il faut édifier ; c'est par ce pouvoir qu'il 
fsmt agir, car étant respecté et puissant, il communiquera à 
Fînstruction primaire la puissance et le respect qu'il possède 
lui-même. On est trop heureux, M. le Ministre, d'avoir un 
pareil instrument, le négliger me paraîtrait une fonte irrépa- 
rable; car, â la place de celui-li, il n'j en a pas, il ne peut 
7 en avoir d'autre. Vouloir y substituer la machine universi- 
taire, si vivement attaquée, et qui peut avoir ailleurs un 
emploi nécessaire et incontesté, c'est, dans mon humble opi- 
nion , nné illusion déplorable i c'est méconnaître l'esprit du 
temps, c'est ne pas savoir ce qui se peut et ne se peut pas; 
c'est demander la vie i ^i n'en a pas; cest s'appuyer sur 
en roseau , quand on a un chêne sous sa main. 

7.* Mais quoi, M. le Ministre, je ne vous ai pas parlé de 
la liberté de Tensei^jnement dans son application à l'instruc- 
tion primaire! Je ne vous en ai pas parlé, parce que je ne l'ai 
pas encore rencontrée. En principe, ce nest pas ipoi assuré- 
ment qui consentirai jamais à regarder l'instruction primaire 
comme une industrie; mais dans la pratique, il Carat songer 
fue cette industrie, ne rapportant pas grand'chose, tentera 



bien peu de personne?, et que» parmi ces personnes» il 
pourra y avoir d'excellens maitres» trop âgés pour retourner 
dans nos écoles normales, et dont il serait injuste et fâcbe^x 
de priyer rinstructiou primaire. Imposez-leur ou ne leur iHH 
poses pas un brevet de moralité » je n'y attache aucune im- 
portance ; je' serais même d'avis de négliger cette condition 
illusoire» dont les partis religieux ou politiques de tontes 
les couleurs peuvent tant abuser; et je m'en tiendrais an 
brevet de capadté» qui» dans Finstruction primaire» n'est 
pas plus contraire i la liberté de l'industrie que le diplôme 
de licendé ou de docteur dans la médecine et au barreau. 
Le plus important est le droit spécial de surveillance » sans 
lequel le plus mauvais niattre d*école peut échapper long- 
temps à la poKce ordinaire la plus vigilante. Or» ce droit» 
qui poivra le refuser aux chefs de Emilie les plus res* 
pectés d'une commune, à une autorité élective et popu- 
laire» qui ne peut avoir aucun intérêt à nuire à une indu^ 
trie utile» mais qui a aussi tout intérêt» tout droit et tout 
pouvoir d'empêcher tont ce qui pourrait nuire aux bonnes 
mœurs» à la paix» aux vraies lumières et à la civilisation de 
leur pays ? 

Je ne vous donne ici » M. le Ministre» que les bases les 
plus générales d'une organisation de l'instruction primaire» 
que j'emprunte e^ grande partie à ce que je viens de voir 
en Saxe-Weimar. Je désire vivonent que l'expérience que 
je viens de faire » les faits que j'ai recueillis et les réflexions 
qu'ils me suggèrent» puissent ne pas vous être tout-i -fait inu- 
tiles pour l'élaboration du projet de loi que la France attend 
impatiemment de vos lumières et de Votre patriotisme. 

J'ai consacré toute cette journée du 3i Mai à l'instruction 
primaire; demain» je m'occuperai et je vous entretiendrai 
de l'instruction secondaire et de l'instruction supérieure o% 
universitaire dans le grand-duché de Saxe-Weimar. 

Agréez» Monsieur le Ministre, etc. 



fia TaOlSIEME 



"^ixfmimt Cettre* 



Retonr sut l'inttrnction primaire. — Instruction secondaire. Le gjmnaae 
de Weimar. — Le séminaire philologique. — (Jni?ersitë dléna. — 
Budget. ^- iûonci usions. 



Weiauir. i.** Jala. 
MOTÏSIEUR LE MiKISTBE» 

Malgré tous les délaib que contient ma lettre d'hier sat 
Fétat de rinsteudion primaire dans le {prand-ducbé de Saxe* 
Weimar» je crois devoir vous signaler encore nn certain 
nombre d'établissemens qni ckez nous ne relèvent point iln 
ministère de Tinstruction publique, mais qui pourtant sa 
rapportent à l'éducation du peuple. 

1/ Tons les états de rAUemagne ont des maisons d'or* 
pheUns (^fFaiseuhikèser). Le duché de Saxe-Weimar avait 
depuis long -temps un établissement de ce genre, qui coù-* 
tait plus qn*il n'était utile. La direction de Fétablbsement 
s'est avisée d'un mojen qni lui a parûdtement réussi : aq 
lieu d'instrmre les oi phelins dans une seule et grande 
maison, elle les donne a élever â des tuteurs particuKeis 
{Prii^atfp/lege), c*est*Â-dire qnVUe lesf met en pension dans 
des familles qui, ayant un plus petit nombre de pupilles # 
les surveiilei|t mieux et les nourrissent à meilleur marché. 
C'est une manière de secourir beaucoup de familles honnêtes, 
dont ces petites pensions améliorent < le ménage, et de pro- 
curer aux orphelins l'éducation modeste qui convient à leur 
avenir. Dans ce moment il j a i peu près quatre c^ent qua- 
tre-vingt-quinze or|Jielitts ainsi élevés. La surveillance de 
leur éducation est extrêmement sévère. 
^.* Depfais quelques années il 7 a un institut de sourds' et 



■mets, et d'avengles , 8«r le aioéèie de cém de Berlin; c'est 
ma essai qui se peifectiouM pca i peu. 

3/ Il j a wam «m iostitet gnrtnil de dessin (Jreies Zeîch* 
mem-InstiUd), dont les inspedenn sont le cëlékre Goethe, 
Kians et Mnjer. Â propos de Goetlte, f avais oublié de tous 
diregnefécolenonnaleprii^airede Wcînar, créée en 1784, 
doit son organisation à Herder» alors super-intendant géné« 
rai et président dn consistoire. * 

4.* On vient de fonder, dans le .local de Finstitut de des- 
sin, une école qui en est le développement et le couronne- 
ment, une école gratuite pour les ouvriers {Jreie Gewerbr 
schule)y donije vous envoie les régiemens. Le but de cette 
école est le perfectionnement de la technologie ( Technïky 
On 7 enseigne Je dessin linéaire appliqué â \^ perspective , 
au dessin des machines, etc. , Tart *it prendre des esquissés , 
d'ombrer, de colorer» de modeler; les mathématiques, sa- 
voir, arithmétique, géométoie, staftiquie et mécanique, et 
les âémens d'architecture. Les leçons se donnent les diman- 
ches et les jouis de fête* On n'est admis à cette école qu'a- 
près un examen; c'est â la fois un honneur et un avan- 
tagea 

6.* ML"* la grande-duchesse vient d'établir â Weimar une 
école spéciale pour les filles pauvres , où on leur apprend â 
devenir de bonnes ménagères. Cette école est une pépinière 
d*excellens sujets, que l'on suit jusque dans les familles où' 
ils sont placés, pour leur donner de sages avis et de mo- 
destes récompenses» 

6.* Non -seulement tous les enfans vont â l'école depuis 
l'dge de sept ans , mais on a formé dans chaque village une' 
école particulière pour les petits enfans qui n'ont pas encore 
atteint l'âge d'aller à l'école , et qui restent comme aban-- 
donnés pendant que leurs parens sont occupés dans les champs- 
on i leur ouvrage. Ces pauvres enfans, ainsi livrés i eux- 
mêmes, contractent de bonne heure des habitudes de pa- 
resse et de vagabondage, qn'U est très-dîficile do déraciner 



64 nOIfitèME LETTU. 

plus tard. On leur a donc ouvert iin a^ûe, oà les parens les 
envoient le matin et les vont chercher le soiri Là ils sont 
nourris et soignés. On letir apprend à lire et i prier Dieu. 
Il n'y a pas aujourd'hui un seul village du grand^uché qui 
n'ait son é:ole d'asile. Cette institution connnence à se ré- 
pandre en Allemagne » et Ton pourrait aisément la trans- 
porter en France. 

Je me reprocherais aussi, M. le Ministre» de ne pas ap« 
peler quelques instans votre attention sur les livres qui sont 
employés dans les écoles populaires de diverse importance 
eu Saxe-Weimar. Rien n'est plus difficQe à bien fiiire que 
de pareils livres, et le défaut d'ouvrages convenables en ce 
genre est une des grandes plaies de l'instruction populaire 
en France. En voici quatre <pie le consistoire a adoptés, que 
j'ai déjà cités dans les programmes des leçons de la grande 
école primaire de Weimar, et sur lesquels je vous demande 
la pennission d'ajouter quelques mots. 

Je vous parlerai d'abord de celui de ces écrits qui est 
destiné smx enfuis les plus jeunes. U M intitulé : der ersie 
LeseufUerricht in einer naturgemassigen Su^tf^olge , 
Premières leçons de lecture dans une gradation naturelle. 
L'auteur est M. Gerbing, l'un des maîtres de l'école bour* 
geoise de Weimar. Il contient sept parties distinctes : i."" 
l'ali^habet; 3."* la composition des syUabes; 3.* les points 
d'interpunction : 4/ la distinction des syllabes en radicales , 
additionnelles, etc.; 5."" des historiettes; 6.*" des sentences on 
proverbes^ d'abord d'un seul vers, puis de denx,, puis de 
plusieurs strophes; j!" diverses pièces. L'art de ce petit livre» 
comme son titre l'indique, est de conduire l'esprit de l'en- 
fant, par un ordre naturel et facile, des plus faibles élémens 
i toutes les notions morales nécessaires. La partie des sen- 
tences m'a surtout frappé. Sous les formes les plus agréa- 
bles et qui s'impriment facilement dans la mémoire, ces senr 
tences renferment les meilleures choses que l'auteur, dans 
flme table bien conçue , cljBSse lui-même sous des titres sij^ 



tëmàtiqtteSy tds que devoirs 'envers nous- mêmes » devoirs 
envers les autres hommes; Dieu, ses attributs et nos devoirs 
envers lui. C'est au mafitre à développer chaque sentence 
dans cet e^rit 

Le second ouvrage est der Schulfreund ^ TAmi des écoles ^ 
livre de lecture à l'usage des enfans de huit à dix ans, par 
M. Schweitzer ^ direcleur de l'école bourgeoise et inspecteur 
de l'école normale primaire de Weimar: Ce livre suppose 
que les enfans ont déjà été deui ans à l'école dans la classe 
inférieure. Ce ne sont phis seulement des historiettes amn- 
santés; Tanteur s'attache aux connaissances d'utfe utilité gé- 
nérale; Il part de cette idée que la connaissance des facultés 
de Y2me doit précéder tout enseignement un peu approfondi 
de la religion» et il s'applique â composer une psychologie 
à la portée des enfans. L'onvtage est divisé en trois parties, 
sous la forme d'entretiens entre un père et ses enfans : il traite/ 
dans la première partie , de l'honmie et de ses qualités phy- 
siques; la seconde partie est consacrée à la connaissance de 
l'âme et' de ses Caicnltés, avec quelques notions sur la per- 
fectibilité et i'immortah'té; la troisième contient les premiers 
et les pins simples élémens d'histoire naturelle» de botanique, 
de minéralogie, de cosmologie et de physique. Enfin l'auteur 
termine son livre par une sm'te de petites histoires, et par un 
certain nombre de chants propres â être appris par coeur par 
les enfans , et composés sur des airs et sous la forme de chants 
d'église. 

Le troisième livre, Lèse" undLehrhuch, Lwre de lecture 
et d'enseignemerU, à l'usage des écoles populaires, par M. le 
docteur J. F. Â. Schwabe, membre du consistoire et prédica- 
teur à Weimar, est un manuel complet et une espèce d'en- 
cyclopédie de tout ce qu-il peut être nécessaire au peuple de 
savoir, à l'exception de l'enseignement religieux et de Tarith- 
métique. Une introduction^ en forme de dialogues-ou de récits 
entremêlés de vers qui résument en sent^ces le sujet de chaque 
chapitre, démontre l'avantage de l'étude et de l'éducation. 

5 



66 TROISIÂME LETTBE. 

La première partie , divisée en deux chapitres, a pour bot de 
résoudre ces questions : Qui suis-je? Que pais-)e? Quedois-je! 
C'est une psjchologie facile, une logique, et m^e une cri* 
tique de la raison, appropriée aux écoles populaires. Le cha- 
pitre preuMer traite d^ la connaissance de rh(Hnnie sensibk et 
des idées qui se rattachent aux divers sens de Fhomnie ; de 
Tame aninule , ou de Tinstinct d^^ les animaux comme dans 
l'homme ; de l'esprit ou de Tame raisonnable daas l'homme. 
L*auteur suit , dûs Je développement des facultés humaines , 
l'idée de la Bible, qui distingue dans l'homme le corps, l'ame 
et l'esprit ,( et il cherche â rendre intelligibles aux enfans, par 
des images claires et simples, les idées abstraites les pins 
nécessaires à connaître. Le second chapitre renferme des 
morceaux choisis pour exercer les facultés de l'esprit ,■ tds 
^ue des chants à apprendre par cœnr , des énigmes , des fables , 
des proverbes et sentences. La seconde partie, également di- 
visée en deux chapitres, est destinée aux connaissances d'utilité 
générale. Le premier chapitre contient, avec les élémens 
d'histoire naturelle dans tontes ses subdivisions, des notions 
de géographie, de droit naturel, de droit dvil, enfin quelques 
leçons d'histoire générak, ancienne et moderne. Le second 
traite des moyens de communiquer à d'autres les diverses 
connaissances : ce sont ie$ leçons de grammure , d'orthogra- 
phe et de stjle. Cet ouvrage, qui a si 6 pages, coâte 4 gros 
(la sous). On y joint u|i appendice très-bien fait, qui con- 
tient la géographie et l'histoire spéciale de Saxe-Weimar. 

Le quatrième ouvrage, qui s'adresse, comme celui de 
Schwabe , aux écoliers les plus avancés , est der déuUeh^ 
Kinderfreund , VAmi des enfans pour l'AJUmagne , par 
M. Wilmsén , prédicateur à Berlin. C'est encore une véritable 
encyclopédie des connaissances que tout le monde doit avoir. 
Comme son titre l'indique^ il nest pas iait seulement pour le 
duché de Saxe-Weim^r, mais pour l'Allemagne tout entière; 
aussi j est- il très-répandu. L'exemplaire <^ j'ai sous les 
yeux est d^ i83o, et j/^tit l'indication de la cevt sspliéne 



édition; en oolre, il a été stéréotypé en plusiears endroits. 
II contient a34 pages et ne coûte que quatre gros et deini 
(i3 sous). II ressemble au Manuel de Schwabe; mais il est 
un peu plus étendu sur plusieurs points. Par exemple, il 7 a 
ime hygiène populaire qui manque au m^uel de Schwabe, 
et que l'auteur a judiciensement empruntée au Catéchisme 
d'hygiène de Faust. Je remarque aussi le chapitre qui traite 
des droits et des detH>irs des sujets dans les états bien gou* 
î^emésy d'a{Nrès l'écrit estimé de Tittmami, intitulé allgemeiner 
Unterricht ùber dieRechte und F'erbindlickkeiten der Unter- 
. thanenf Leipsig, 1800. Tout ce que M. Wilmsen emprunte^ 
il l'approprie à son but par d'heureuses simplifications. Un 
excellent morceau qui lui appartient en propre, est Tintro- 
ductiou, destinée i éveiller l'attention et la réflexion par lutilité 
et la variété des objets qu'elle renferme. 

Le caractère commun de ces quatre ouvrages, est, à des 
degrés différens , la solidité que le talent consciencieux des 
Allemands porte partout, avec une certaine gravité intérieure 
qui accompagne toujours le sincère amour de la chose sur 
laquelle on écrit II faut sans doute éviter la pédanterie, et 
je ne voudrais pas affirmer que le manuel de Schwabe fût 
, tout-à-fait irréprochable i cet égard ; mais ce qn'il faut éviter 
Inen pins encore, c'est la prétention de rendre tout si foeiie, 
que, pour cela, souvent on fausse tout et qu'on n'apprend 
rien aux enfans qu'ils ne doivent plus tard désapprendre. S'il 
est nécessaire de ne* demander â cet âge que l'attention dont 
il est capable, il ne Test pas moins d'en exiger toute celle 
;dont il est capable, il faut bien se garder de lui faire croire 
qu'il sait ce qu'il ne sait pas, ni qu'on peut vraiment rien 
apprendre sans se donner quelque peine : c'est le plus mauvais 
service qu'on puisse rendre aux enfans. Voilà pour^ le c^té 
scientifique; quant à la partie morale, le grand défaut de 
ces sortes de livres , défaut qui tient beaucoup à celui que fe 
viens de signaler , c'est cette fade sentimentalité qui pense 
faire merveille de s'adresser beaucoup plus à ce qu'on appelle 



68 TBOISIÂttE LETTRE. 

le cœnx et à rimagination qu'à la raison et à Tesprit. Cette 
molie instraction n'incnlque point de principes véritables, 
sans lesquels il n*j a point de moralité. Loin de là, je pense, 
avec Kant , que les enfans sont plus susceptibles qu-*on ne le 
croit de comprendre les principes de la morale dans toute leur 
vérité, c*est-à-dire, dans toute leur gravité, quand on sait 
les leur bien exposer. Il y a même là une grandeur très- 
capable de frapper leur ame, e(i l'élevant Ce sont déjà des 
êtres moraux auxquels il faut parler un langage moral. Je 
ne voudrais pas être trop sévère , M. le Ministre ; mais je 
crains bien que la plupart des livres qu'on met chez nous 
entre les mains d.^ l'enfairce, à force d'être superficiels et fades» 
soient plus dangereux qu'utiles. Berquin ne s'adresse qu'aux 
enlans bien nés et à la bonne compagnie; il est ingénieux, 
mais maniéré , et sa morale est d'une élégance que la vraie 
morale ne comporte point Comme si l'austérité n'était pas 
précisément ce qui caractérise la morale ! comme si, l'austérité 
et l'obligation inflexible écartées , il restait quelque chose 
qui fïkt de la vraie vertu! Effort et sacrifice, voilà les condi- 
tions pour savoir quelque^chose et pour être honnête : déguiser 
à l'enfance ces conditions , c'est la tromper sur la vie humaine. 
Je préfère donc à la légèreté et â la sentimentalité de nos 
livres populaires , la solidité et la gravité de cenx de l'Alle- 
magne. Du moins ils sont instructifs ; ils parlent avec autorité ; 
ils contiennent une foule de choses utiles; et le peuple, au 
sortir des écoles, peut les lire et les relire sans cesse avec 
profit Je vous rappelle que MM. Schweitzer, Schwabe et 
Wilmsen sont des ecclésiastiques; M. Schwabe est mdme un 
membre du consistoire de Saxe-Weimar. On est digne d'être 
â la tête de l'instruction populaire, quand on travaille ainsi 
pour elle. 

Les quatre ouvrages sur lesquels je viens d'arrêter un ins- 
tant votre attlention, sont officiellement employés dans toutes 
les écoles populaires du grand-duché; et l'emploi uniforme de 
ces manueb concourt, avec le plan uniforme des leçous, à 



SAXE-WEIMAA. ^9 "^ 

répandre partout dans le peuple cefte égalité de connaissances, 
cetle unité morale à laquelle j'attache un si haut prix. Le con- 
sistoire recherche tellement cette uniformité , qu'il Ta portée 
jusque dans la construction des maisons d'écoles : il a fait faire 
deux plans de construction, l'un pour les communes les plus 
petites, Tautre pour les communes plus considérables. Je vous 
envoie ces deux plans lithographies ; chacun des deux repré- 
sente : 1.*" la maison d'école vue de face; 3/ le plan des fon- 
dations ,* 3/ le plan du rez-de-chaussée ; 4.'* le plan du premier, 
qui est en mansardes; 5/ la coupe de toute la maison. 

Le bâtiment de la plus petite école est de trente-cinq pieds 
de large sur trente-sept pieds de profondeur. Le rea^de-chaus- 
sée, élevé de trois marches au-dessus du sol, est composé 
d'un yestibule ou couloir de cinq pieds de large, qui conduit 
à la pièce où se fait la classe. Cette pièce, éclairée par quatre 
fenêtres, a quinze pieds de large sur vingt pieds de long; elle 
a une estrade pour le maître, un certain nombre de bancs 
pour quarante i quarante-cinq écoliers, arec des tables-pu- 
pitres, et ^Oppoèle que l'on chauffe en dehors, selon l'usage 
allemand. Outre cette pièce, il y a une espèce de salon 
{fFohnsiube) peur le maître,^ de seize pieds de long sur 
douze pieds de large , et vis-à-vis une chambre à coucher de 
douze pieds sur dix; enfin, un cabinet, une cuisine, et l'es- 
calier. Toutes les pièces sont plancbéiées en sapin ; Iqs lieux 
d'aisance sont placés sous un hangar de dix -huit pieds de 
long sur cinq de large, attenant à la maison, autant que 
possible du côté du nord , et entretenus avec une propreté 
remarquable. La cave est an-dessous de la classe. 

Le plan de la maison pour les communes plus considé- 
rables , est le même sur des proportions un peu plus grandes. 
La pièce destinée à la classe est faite pour cinquante à cin* 
quante-six enfans; elle est éclairée par cinq fenêtres; elle a 
vingt-deux pieds sur "dix* sept, et peut, an besoin, être encore 
alongée de sept pieds par la suppression d'uiT cabinet 

Les seuls reproches. qu'on puii^e faire k cette construction. 






•JO TROISIÈME IiETTBE. 

me paraissent le trop peu d'élévation du rev^^e-chaossée, qui 
n'a que dix pieds à rintérienr» et surtout la petitesse des fenè-' 
très, qui ont cinq pieds de haut sur trois de large , et s'ouvrent 
en quatre parties , de sorte que Tair ne circule point assez dans 
la classe. 

L'avantage de ces plana uniformes est de ne rien laisser â 
Farbitraire de la commune, qui, par une. économie mal en*- 
teudue ou ie peu d'habileté de son architecte , pourrait com- 
promettre la santé d^s élèves et les justes convenances du 
maître. 



f • 



iBiSTinvcrrioiy sboondaiab. 

Âpres ce retonr nécessaire sur l'instraction primaire en 
Saxe-Weimar, je me hâte de passer à celle du second degré. 
D'abord ]t crois devoir vous dire on mot dé ces établissemens 
particuliers qu*on appelle chez nous pensions ou institutions, 
et pour lesquels ilsagit de savoir si on laissera subsister la 
nécessité du brevet, Tinspection et la rétribution universitaire. 
Toute tétributton semblaMe à celle que nous appelons uni- 
versitaire, tout droit de patente, sont ignorés en Saxe; mais- 
nulle pension ne peut être établie sans une autorisation, et 
cette antorisation ne peut être obtentie que sur im examen 
dont les matières correspondent â peu près é celles àt notre 
baccalauréat es lettres. L'efamen^ même ne suftt pas; itfaut 
donner le plan de la pension qn'on veut établir, produire les 
réglemeus de tout genre, les conditions, etc. Enfin, le droit 
d'inspection est en vigueur , et l'on en use même avec beau- 
coup de sévérité. Vous voyez qu'excepté la. rétribution uni- 
versitaire, c'est à peu près le même régime qu'en France, 
parce que ce régime est fondé sur la nature même des choses. 

Il y a deux gymnases dans le grand-duché deSaxe-Weimar, 
pelui d'Eisenach et celui de Weimar. lis ont les mêmes régler 
mens , et ils ne diflerent Tun de l'antre que par le nombre 
des élèves et la force de l'enseignement, Le gymnase de Wei' 



iL 



^ 



1 



n 



n.i. 






SAXM'VmmAJL I 71 

mar est très*supérieur à celni d'£isenach ; je Fai visite en détail» 
et je vais essayer de vous le faire connaître conutaie celai de 
Francfort 

D*aliord ce gymnase n'a point de pensionnaires ; comme 
celui de Francfort^ il est composé dWemes qui viennent 4e 
chez leurs parens ou des pensions de la ville. 

Le recteur, qui s'appelle ici directeur» direetor, est pro« 
fesseur» et il est toujours» conyme à Francfort» chargé de In 
classe la plus élevée. • 

Il n'y a nî conrector, ni proreetory c'esf-à-dire » rien qui 
ressemble à notre censeur. 

Le rang des professeurs est^fondé sur l'ancienneté » comme 
à Francfort; mais leur traitement est divers» selon les classes» 
comme en France. Il n'y a^ue cpatre classes, au lieu des six 
du gymnase de Francfort ; chacune a plusieurs divisions» or- 
dinairement trois. 

Le traitement dû professeur- directeur» chargé de la pre- 
mière classe» est de 1600 thalers (6000 frants environ). Les 
professeurs ont» selon l'ordre des classes» 900, 700, 600» 5 00 
thalers ; les maitres auxiliaires , qui sont les maîtres de dessin » 
de langues vivantes» de musique» etc.» ont a 00 thalers. Ce 
traitement est unique et fixe, sans aucune éventualité. Autre- 
fois il y avait deux traitemens^ comme chez nous.» l'un fixe 
et l'autre éventuel et divers» qui provenait dès éUves» des 
examens» des certificats» etc. Il n'y a plus qu'un seul traite^ 
ment. C'est donc la même chose qu'à Francfort» avec cttie 
seule différence qu'à Francfort les traitemeps de tous les pr»* 
fesseurs sont à peu près de laniéme force» d'après le principe 
de l'égalité relative de tous les professeurs. • 

Les professeurs tiennent leurs tcaitemens d» l'état. La ré- 
tribution des élèves (ScftulgeU) est perçue par nn adminis- 
trateur semblable à notre économe. 

Le Sckulgeld se paie partrimestre; il est par an de 6 tha- 
lers pour U 4.' classe» de 3 pour la 3.% de 1% pour la a/» 
de 16 pour la 1 " Et je trouve cette augmentation progra- 



72 TROi;»iaiE LErniE. 

sive dans la rétribution des élèves fort raisonnable , puisqu'elle 
est aussi dans les Iraitemens des professeurs. 

Il y a deux cent cinquante élèves dans tout le gjmnase. 

Les trois divisions dont se compose chaque classe sont gra- 
duées entre elles, et il n*est permis de passer de l'une a l'autre 
qu'après un examen, comme on ne passe d*une classe infé^ 
rieure à une classe supérieure qu'après un examen. Ces exa* 
mens sont fort sévères ; ils ont lieu tous les six mtfis. 

Chaque élève parcourt plus ou moins vite les trois divi- 
sions de chaque classe et les quatre classes du gymnase, selon 
ses progrès et sa capacité. En général, chaque classe, av«c 
ses trois divisions, dure dix-huit. mois ou deux ans; ce qui 
fait â peu près huit ans pour le gymnase entier. 

On peut quitter le gymnase avant de l'avoir entièrement 
achevé; mais alors cette circonstance est marquée dans le 
certificat. 

Pour passer du gymnase à luniversité, il faut subir un 
examen général de ions les professeurs du gymnase, de vive 
voix et par écrit (^.AbUurienten-Prufun^en , examens de dé* 
• part) ; c'est à peu près notre baccalauréat es lettres , qui résume 
l'enseignement du collège, et qui est nécessaire pour prendra 
des inscriptions dans les facultés. 

L'enseignement est simultané, comme à Francfort et dans 
toute l'Âliemagne ; on mène toutes Jes connaissances de front, 
à l'opposé de l'ancienne pratique des lycées de Tempire , de 
commencer par les lettres et de finir -par les sciences. L'ordre 
de progression ou de simultanéité des études dans les collèges 
est une question plus difiicile qu'elle ne le. semble au premier 
coup d'oeil. En France , depuis 181 5, l'enseignement est si^ 
multané. L'inconvénient est qu'on possède moins bien cha- 
cune des matières d'enseignement; l'avantage, qu'on en par- 
court un plus grand nombre : l'instruction est plus superficielle , 
mais plus étendue, et telle doit être ^'instruction secondaire. 
Pour la culture spéciale de chaque branche, on a pins tard 
rirniversité^avec ses diverses facultés. 



$AX£-W£IMAB. j3 

L'attestation qu*on a suivi tons les cours du gymnase est 
très-iraportante ; car, sans eiU, on ne peut obtenir aucun 
emploi civil. Le& pages du grand^-duc sont seuls dispensés de 
suivre certains cours , étrangers à leur carrière. 

Je ne crois pas devoir, M. le Ministre, vous donner ici le 
tableau des leçons du gymnase de Weimar, comme }e Fai &it 
pour celui de Francfort; il y a trop peu de différences. Je 
me contenterai de vous dire qu il y a un très-grand nombre 
de cours ^ et très-peu de professeurs. Chacun d*eux donne des 
leçons dans plusieurs classes, ce qui ne permettrait pas de les 
distinguer par le rang des classes dont ils sont chargés, puis- 
que tous, à peu près, professent dans toutes les classes; de 
là vient que leur rang est emprunté à leur ancienneté. 

Chaque professeur est beaucoup plus occupé que nos pro- 
fesseurs de collèges. Le directeur est tenu de faire deux fois 
par an deux dissertations latines, les examens du gymnase 
ayant lien deux fois par an. Chaque professeur, en entrant 
en fonctions, est tenu d'écrire un programma. Cest la même 
coutume qu'à Francfort, et elle me parait excellente. 

Le gymnase de Weimar, qui se perfectionne sans cesse, 
a eu tour à tour pour directeurs Heinze, Bœttiger et Lenz, 
le prédécesseur du directeur actuel. Musœus , Sehwabe , Koest- 
ner , Passow, Voss , Schulze , Riemer , etc. , y ont été profes- 
seurs. Aujourd'hui les professeurs les plus connus, au moins 
dans les lettres, sont, avec le directeur M. Gernhardt, MM. 
Vent, Weber et Schneider Je vous envoie un certain nombre 
de dissertationsjque ces messieurs ont faites dans les diverses 
solennités du gymnase. Voici, de M. Vent, une dissertation 
latine de HesUis humanis antùfuo maxime tempore immolatis , 
1 82 6 ; de M. Weber , de Poetarum romanorum rediàtionAus^ 
1828; de M. Gottl. Cari. Will. Schneider, de Epiphthegnuh 
Ucis versibus Mschylif 1829. M. Gemhardta plus fait que 
tous les autres , en sa qualité de directeur ; voici de lui deux 
dissertatiotis : Tune , Ad recognoscenda ea quœ Cicero in, 
libro de Amicitia disputat^it, i823; l'autre, où PMlohgim 



74 TaoïsuBME ixnmE/ 



ef Philosophiœ stuJium ad religionis ekrisftianm dodrinani 
aecurate cognascendam necêssarium çommendaiur, i83o. 
Voici de plus une collection de douze dissertations de M^ 
Gemhardt sur les points les plus importans et les plus con- 
troversés de la grammaire latine, dissertations qui ont mérité 
à leur auteur la réputation d'un philologue distingué. 

J ai £sut une visite au gymnase , et j*ai assisté à une leçon 
entière de la première classe, que faisait le directeur M. Gern- 
bardt I) y avait à peu près soixante élèves , et il ne peut pa£ 
j en avoir davantage dans chaque division , règle qui me pa^ 
rait essentielle. J*ai entendu deux explications» lunede latin, 
sur un morceau de Tite-Live, l'autre de grec, sur un passage 
ie la RépubUque de Platon. Les élèves désignés pour expli^ 
quer traduisent le latin en allemand, le ^ec en latin; dans 
l'explication du latin, on ne parle qu'allemand; dans Texplif 
cation du grec, on ne parle que latin, élèves et professeurs. 
Toutes cei^ explications ont été faites , de la part du profes* 
seur , avec netteté et solidité : il n'affectait pas de montrer 
une érudition archéologique ou philologique au<^essus d'nn 
gymnase; il se contentait de faire bien saisir le sens et l'esprit 
de chaque phrase et sa liaison avec les précédentes et les 
suivantes , et il ne quittait un passage qu'après l'avoir bien 
éclairci, et s'être assuré que les élèves l'entendaient pariaite* 
ment. Pour cela, il leur feisait développer la pensée de l'au* 
teur. Les élèves parlaient latin sans beaucoup d'élégance, 
mais avec clarté et facilité, et le professeur Avec justesse et 
avec force. Excellent enseignement de collège, sans faux éclat 
et sauji déclamation; nulle trace de ce qu'on appelle chez nous 
la rhétorique. On s'attache à l'exactitude, â la clarté et à la 
pureté du langage, sans demander rien de plus; car le reste 
ne peut pas être enseigné et ne doit être ni demandé ni re- 
cherché ; il est donné par surcroit à certaines natures. 

Mais si tout ce qui regarde la littérature est très -conve- 
nablement enseigné dans le gymnase de Weimar, il n'en est 
peut- être pas ainsi des autres brandies^ Il n'y a. qu'un seul 






professeur de'matbëniatiques : il est chargé de renseignement 
de cette science dans toutes les classes, et suit les élèveç de 
degré en degré, ce que \t ne blâme pas; mais il né les mène 
pas asses loin : il est en même temps ckargé de renseignement 
de la physique , qui se réduit à très-peu de chose. Comme i 
Francfort, il n'y a pas de conrs spécial de philosophie; seu- 
lement on dit que le professeur de littérature grecque traite 
occ^ionelleiiient de la philosophie ancienne. En général, même 
résultat qu a Francfort. Les études classiques et littéraires y 
étouffent un peu trop les autres études. Cest précisément le 
contraire de ce que certaines personnes voudraient faire ches 
nous. Je ne puis approuver ni l'une ni Fautre de ces deux 
tendances extrêmes. Sans doute > et M. ViUemain et moi Ta- 
vons souvent rappelé au conseil, les études classiques, les 
humanités, Hudia kunumiora, doivent faire le fond de l'en- 
seignement des collèges; mais il y aurait aussi de Tinjustice à 
leur sacrifier entièrement les sciences qui ont pour objet ia 
iDonnaissance de la nature; les mathématiques, qui exercent 
si puissamment l'esprit, et la philosophie, qiii doit couronner 
toutes -les études. 

Il faut maintenant, M. le Ministre, vous faire connaître 
le mode de* nomination des professeurs , et les garanties dont 
ils jouissent. 

Cest le consistoire <pi propose au ministre ta nomination 
des professeurs; ses propositions sont de véritables nomina*^ 
tions ; il se décide d après les renseignemens de toute espèce 
qu'il a soin de recueillir. Tout candidat est soumis à Tépreuve 
d'une leçon qu'il fait par-devant le consistoire : cette épreuve 
est de rigueur, aucune réputation n'en peut dispenser. Les 
étrangers sont admis aussi bien que les nationaux : l'unité de 
l'Allemagne est vraiment réalisée dans Tinstruction publique. 

Comme le consistoire propose , de même il surveille les 
professeurs. C'est un membre du consistoire qui est spéciale- 
ment chargé de l'inspection du gymnase à Wcimar. 

Les professeurs une fois nemntés sont inamovibles, et r« 



76 TROISIÈME LETTRE. 

peuvent être révoqués que par une sentence du tribunal 
civil. 

Les professeurs ont droit à une pension dont les conditions 
ne sont pas déterminées d*ane manière fixe. II n y a pas de 
retenues sur les traitemens des professeurs pour les pen- 
sions. 

Si les dépenses pour Tinstruction primaire sont essentielle- 
ment communales dans le duché de Saxe-Weimar, celles des 
gymnases sont considérées comme des dépenses d*état ; cest 
Fétat qui paie le traitement des professeurs et leurs pensions, 
et leurs veuves participent au bienfait de la loi générale, 
par laquelle les veuves de tous les fonctionnaires publics ont 
le cinquième de leur traitement, ainsi que leurs enfans or- 
phelins jusqu à rage de dix-huit ans. 

Comme il y a en Saxe-Weimar une école normale primaire 
pour former des maîtres, d*école , il y a aussi une école nor* 
maie pour former des professeurs de g}'mnase ; on Tappelle 
Seminarium pkiiologicum. Ce titre indique assez la nature 
des matières qu'on y enseigne, et il est tout simple quelle 
séminaire pour les gymnases reproduise en grand les défauts 
que je vous ai signalés dans les gymnases : ceux-ci sont trop 
philologiques, parce que celui-là Test exclusivement. Il ne 
forme ni professeurs de mathématiques, ni professeurs de 
physique et d'histoire naturelle, ni professeurs de philosophie. 
On est donc obligé, pour ces enseignemens, de prendre des 
candidats qui nont passé par -aucune école normale, et qui 
souvent ne donnent pas les garanties nécessaires ; de sorte 
que ces places, ou sont assez médiocrement remplies, ou. ne 
le sont pas du tout. Si l'on veut relever l'instruction mathé- 
matique et philosophique des g}'mnases', il faut établir des 
séminaires pour la philosophie et pour les mathématiques , i 
l'instar du séminaire philologique, ou plutàt il faut les fondre 
tous ensemble dans un séminaire complet, destiné à former 
des professeurs pour toutes les parties de l'enseignement des 
gymnases, c'est-à-dire, créer une école normale semblable 






à la nètre'. Da moins, si le séminaire pour les professeurs 
de gymnase est, en Saxe-Weimar, exclusivement consacré 
aux études philologiques, on peut dire que, dans ces limites, 
il a rendu les plus grands services et qu'il a formé un grand 
nombre de philologues distingués. Le séminaire est à léna, 
auprès de l'université. Son organisation est extrêmement 
simple. Il n*j a pas de pensionnat ; les élèves reçoivent de 
l'état une petite somme qui, ajoutée à leurs ressources pro- 
pres , suffit à leur très-modeste existence ; ils suivent les 
cours de l'université, et leurs conférences se tiennent, à cer- 
tains jours, dans un des auditoires ordinaires, de sorte que 
cette excellente institution coûte trés-peu de chose. 

Je ne suis point allé cette fois â léna pour examiner moi-, 
même le séminaire philologique , un établissement semblable 
et plus célèbfe encore se trouvant sur ma. route à Leipxig',* 
je me contente de vous envoyer un entrait de ses réglemens 
imprimés , que je trouve dans les annales academiœ lenen- 
sis, de M. Eichstaedt, vol. i.**, p. 179, sous ce titre: Plan 
pour le séminaire philologique d'Iéna, Plan zum philolo- 
gischen Seminarium bei der UnU^ersitàt lena, » 

Le séminaire philologique est un développement de la 
célèbre société latine d*léna», fondée en 1734, réorganisée 
en 1800, et dont les inémoires anciens et nouveaux (^cta 
societaJUs laiinœ lenensis) sont connus dans toute l'Ënrope. 
C'est assez récemment, dans l'année 1818, que le séminaire 
a été institué. Il se. compose de huit jeunes gens qui doivent 
avoir déjà passé une année entière à Tuniversite et témoigné 
de leur progrès en philologie dans une dissertation écrite 
(Probeschrifl)^ et qui, dès qu'ils sont reçus, ont droit â 
une indemnité, pendant les deux autres années qu'ils passât 
à l'université et au séminaire philologique, exclusivement 
occupés de l'étude des lettres anciennes , et avec l'espérance 

I Voy«z dans le Moaiienr, Octobre i83o, les nooTSAnx régis- 
mens de cette école. 



78 TE<HSliME LETTU. 

d'obtenir pins tard "un emploi dans rinstniction publique. 
Outre ces hnit membres ordinaires» il y en a bnit autres 
qii*on appelle extraordinaires, destinés â remplacer succes- 
sivement les premiers, mais qui ne reçoivent rien : ce sont 
des surnuméraires en philologie* Enfin, on admet aux exer- 
cices du séminaire ceux des étudians qui donnent des espé- 
rances. Il y a deux sortes d'exercices, les uns où 1 on instruit 
â écrire eniatin, les autres dont la matiéxe est Tinterpréta- 
tion des auteurs anciens; et il y a deux directeurs pour ces 
deux genres de travaux. 

Le séminaire philologique coûte en tout ^oo thalets par 
an, sur lesquels 380 forment le stipendium ou Xhonorarium 
des membres ordinaires; les 30 restans sont consacrés aux 
autres frais de l'établissement L'ancien règlement voulait que 
les deux plus anciens séminaristes touchassent chacun 5o 
thalers par an, et chacun des six plus jeunes, 3o; mais le 
règlement de i83t a substitué aux deux plus âgés les deux 
plus capables, au choix du directeur. Ces honoraires sont 
payés par semestre. Chaque membre ordinaire paie une fois 
pour toutes 1 thaler 8 gros pour droit d'entrée; chaque 
membre extraordinaire, 16 gros. 

Les obligations d'un séminariste sont un zèle constant, 
l'exactitude à assister aux leçons, et une moralité exemplaire. 
Le moindte dérangement est un motif d'exclusion. 

Il y a trois conférences par semaine, deux pour l'inter- 
prétation et la critique des auteurs anciens, grecs et latins, 
et la troisième pour la composition. 

Toutes ces conférences se font en latin, la seule langue 
permise dans le séminaire. 

Un des directeurs préside ^ Tinterprétation des auteurs, 
Fautre â la correction des dissertations ; ils changent de rile 
de semestre en semestre. Les conférences d mterprétation ont 
toujours pour sujet deux auteurs, l'un grec, l'autre, la tia 
Chaque membre fait tour à tour les frais d'une conférence 
entière. Celui qui est chargé de la conférence, explique 9 



SiJUS-WElttAE. 79 

les antres ëmetteitt leurs doutes ou leur opinion, et le direc- 
teur décide. Vmd les régies de la conférence p^r la correc- 
tion des compositions: i!* Les in^nibres ordinaires seuls 
prennent part aux compositions. Le choix du sujet eàt libre, 
sauf la permission du directeur, a."" La composition est apportée 
trois semaines ayant la conférence de correction. Chaque mem*> 
bre a deux jours pour en prendre connaissance; après quoi, 
elle est remise au directeur. 3.* Il y a deux opposans (oppo- 
nênÈes)f qui peuvent garder la composition pendant quatre 
jonrsy et qui sont tenus d'en faire la critique. Les autres 
membres sont libres de faire ou de ne pas faire leurs réflexions. 
4.* A chaque conférence ^ Tobjet de ^a suivante est indiqué, 
afin que les membres extraordinaires puissent se préparer. 
5." Qnand , pour des motib graves , il n'j a pas eu de com* 
position dans une semaine, la leçon est coiisacrée à des 
questions sur les difficultés que chaque membre a' pu rencon- 
trer dans ses études. 6.*" Chaque membre donne une des dis* 
sertations qu'il a copiposées et qui a été soumise à la critique 
de la conférence et du directeur, pour les actes de rétablis- 
sement, acta semimariï. Ces actes sont les procès-verbaux de 
chaque conférence du séminaire, que rédige le premier des 
membres ordinaires. 

" Les travaux les plus distingués que font les candidats pour 
prouver leur capacité et être admis dans ie séminaire {Probe- 
sckr0en)f sont imprimés, et rétablissement concourt aux 
frais de Fimpression , sur les vingt thala-s restiàis. 

Les directeurs admettent on rejettent les candidats pour 
être membres extraordinaires et ensmte membres ordinaires 
du séminaire. Ils rendent compte, chaque semestre, à lauto- 
rité supérieure, des travaux du séminaire , de la réception et 
do départ des différens meratoes, de leur zèle et de leur 
conduite. Ces directeurs sont toujours des professeurs célèbres 
de l'université, qui ont un simple préciput, comme direc- 
teurs , et qui , ai cette qualité , sont tenus de diriger et de 
coordonner leurs leçons pid>liqaes et privées par rapport au 



80 TIlOlSliME UKtniE. 

séminaire, et de manière qne cfaacan de ses membres ait 
parcouru, dtas un espace de deux ou trois ans, le cerâe 
entier des leçons philologiques qui est nécessaire à sa carrière. 
. On dit que le séminaire philologique d'Iéna se ressent de 
son origine ; il est plus célèbre pour le latin que pour le 
grec. Je ne sais s*il pubUe ses actes; le réglemoitque j'ai 
sous les yeux n*en dit rien, et les autres séminaires philoio* 
. giqnes de rMleraagne ne publient pas de mémoires. Il n j a 
que celui de Bavière, à Tiiniversité de Munich, dont le di- 
recteur est M. Thiersch, qui publie j^cta, pkilologorum 
Monacensium. L'école polytechnique avait autrefois, et die 
a, je crois, encore son journal. 11 7 a long-temps que fai 
ridée d*une pareille publication pour les travaux des élèves 
et des maîtres de notre école normale de Parb ; à mon retour, 
je vous soumettrai mes vues à cet égard. 

Les directeurs du séminaire philologique d*Iéua ont ton- 
jours été des philologues distingués; par exemple, Schiîtz, 
l'éditeur S Eschyle , et maintenant le célèbre latiniste Eich-» 
stedt, auquel est adjoint M. Hand, éditeur de Siace, 

DB I^'UNITERSITÂ D'IÉRA* 

Le séjour que jai fait en 1817 à l'université d'Iéna, et 
les statuts imprimés de cette université que je me suis pro- 
curés à Weimar, m'ont dispensé de me détourner de ma 
route pour la yisiter de nouveau. Vous trouverez, M. le 
Ministre, dans ces statuts imprimés, les détails les plus éten- 
dus et les plus précis sur cette université célèbre , sur son 
administration intérieure ^ sur les diverses facultés dont elle 
se compose, le traitement des professeurs, la rétribution des 
étudians,*etc. Elle ressemble d'ailleurs à tontes les universités 
allemandes. Au lieu donc de vous écrire un volume de remar» 
ques, je me contente de vous envoyer quatre choses qui vous 
donneront une idée exacte et complète de cette uniTersité : 
1.* ses statuts imprimésavec les changemens les plus récens 
(1839); 2/ les lois pour les éludians de i83i; 3."" la col- 



kctidn des programmes de toutes les leçons pendant les dix 
dendères années; 4.* nn certain nombre de tfièses soutenues 
dans les diyerses facultés. Ces documens, f espère, ne tous 
laisseront rien à désirer. Il ne me reste qu'à y joindre qud* 
qnes explications. 

L'université d'Iéna date du milieu du seizième siècle; elle 
a été fondée, â l'imitation des universités de Leipzig et de 
Wittenberg , par ces princes de Saxe qui ont tant fait en 
Allemagne pour les lettres et pour la cause de l'esprit hu- 
main. Inaugurée avec tous les privilèges d'une université, le 
3 Février i558, elle n'a cessé de réunir dans son sein un 
grand nombre de professeurs estimables, dont plusieurs même 
ont laissé une réputation durable. En 1773 , M. K. Scbmidt 
recueillit les divers statuts qui composent sa constitution 
(^Zm^erlàssiger Unterrichi von der Vtrfassun^ der Her* 
zoglick Sàchsischêfi Gesammt- Académie zu Jena, dus 
Aden and andern Urkunden gezogen^ Jena^ 177a). En 
1816, le professeur Gfildenapfel lui consacra le premier vo- 
lume du Muséum littéraire du grand-dncbé de Saxe {Litera- 
risches Muséum f^r die GrossherzogUch Sdehsischen Lande ^ 
»s-i3, Jenay 1816). Depuis, l'université voulut avoir un 
recueil régulier de ses actes, et elle se donna un historio* 
graphe, M. EichstaMlt,'qui, en i8a3, publia les Annales 
academiœ lenensis, valumen primum, continens historiam 
instauraUonis Academim, viUts doctorum , actaque et scripta, 
imAO 18a 1. Le second volume n'a pas encore paru. 

La constitution d<f l'université d'Iéna a subi' bien des mo- 
difications depuis i558. Pour ne parler que des dernières, il 
y eut en 1817 une révision sévère de tous les statuts anté- 
rieurs; il y en eut une autre en 1834 ; et tout récemment, 
en 1839 et en i83i, les lois de l'université et celles des 
ëtudians ont éprouvé de nouveaux changemens. De toute part 
en Allemagne, en rendant justice à ces grands établissemens 
scientifiques, presque tous conçus et fondés au moyen âge, 
^û. essaie de les mettre «n harmonie avec l'esprit du temps, 

6 



8 s TROISIEME LEITAE. 

le droit commun et les nouveaux besoins des gouvememËnsJ 
Yoici nne esquisse de la constihition de l'irniversité d*Iéaa* 

Cette université, comme toutes celles de 1* Allemagne, est 
la réunion des diverses facultés, qui chez nous sont isolées, 
dans un corps unique» se gouvernant lui-même d'après les 
lois qui lui sont propres. Ces diverses facultés sont : i."" la 
faculté de théologie; 2," la faculté de droit; S."* la faculté de 
médecine; 4/ une faculté qui, sous le nom de faculté de 
philosophie, embrasse une foule d'objets qui chez nous ont 
été sagement distribués dans deux facultés, celle des sciences 
et celle des lettres. £n effet , dans T-état actuel des connais- 
sances humaines, les sci^ences et les lettres ont pris des déve- 
loppemens. distincts trop considérables pour ne pas exiger 
deux facultés différentes; et s*il est digne des efforts du phi- 
losophe d'embrasser les unes et les autres dans ses études » 
c'est nue prétention qu'il ne faut pas consacrer officiellement, 
en donnant le nom de philosophie â la réunion de deux 
ordres de connaissances qui ont entre elles bi^ plus de dif* 
férences que de ressemblances. 

Chaque faculté nomme son dojen pour un semestre à tour 
de rôle. Il y a un recteur perpétuel et purement honorifique» 
qui est im prince ou un grand personnage dont le nom parait 
a peine dans les actes. Le vrai recteur est le prorecteur 
{prorector)^ qui n'est nullemeat subordonné au rtscteur» 
mais qui seul est chargé de toute radnaînislratiw universi^ 
taire. Il y a de plus un ex-prorecteur, c'est-â-dire, w profe^ 
seur qui supplée le prorecteur ^ cas de besoin* 

Le prorecteur de l'université, comme les dovens d^ chaque 
faculté, sont des professeurs qui font toujours leurs cours, et 
qiv touchent de plus un préciput, comine indevnilé du temps 
qu'ils consacrent à leur emploi. Cet emploi se renouvelant 
deux fois par année, comme le décanat, n'est pas un lardeaià 
trop lourd et est un avantage pécuniaire. Le prorecteur est 
élu, dans chaque faculté, a tour de rôle. Il forme avec le» 
doyens le petit conseil de l'université ^ qui suffit au couraat 



SAXE-WEIMAR. BZ 

des afiaires. L'assemjklée des professeurs forme le grand con- 
seil, le sénat, senatus academicus, devant lequel sont por- 
tées les affaires de quelque iniport«^ce. 

II j a trois classes de professeurs: i."" les professeurs ordi- 
naires (orJentlicfie)^ qui sont nos professeurs titulaires; 
3/ les professeuiis extraordinaires (^ausserordentllcAe), quî^ 
sont nos professeurs adjoints ; 3/ de^ doctores Ugenies ou 
Prwat'DocetUen^ qui ressemblent fort i nos agrégés de mé- 
decine. Ces doctores legentes sont la pépinière, la force et 
la vie de luniversité. Ce sont des docteurs qui, pourvus de 
ce grade, se présentent auprès d'une faculté pour en obtenir 
la permission' de faire un cours sur tel ou tel des objets qu elle 
embrasse; pour obtenir cette permission, il j a deux condi- 
tions : la première, que le candidat écrive une dissertation ' 
latine, comme spécimen sui, sur un sujet à son gré, qui se 
rapporte à renseignement qu il veut faire , pro v^nid legendi 
ou docentif la seconde, qu*il fasse une leçon publique devant 
le sénat La permission d'enseigner donne le droit de faire 
des cours dans les salles de la faculté. Le PrwauDoceni n'a 
d'autre salaire que celui qu'il reçpit des étiidîans; mais comme 
ces cours comptent aux étudians, aussi bien que ceux des 
autres professeurs, pour être admis a prendre des grades, il 
n'y a pas de raison pour que le Pripai-Docent n'ait autant 
d'élèves qu*un professeur même ordinaire et ne se crée une 
position supportable. Le titre de doctor legens se perd, si, 
après l'avoir obtenu, on ne s'en montre pas digne. Quatre 
semestres passés sans faire de leçons, le détruisent Le doc- 
tor Ugens est aussi obligé, pour la forme, de soumettre ^es 
cahiers au doyen de la faculté, qui autorise le cours en met- 
tant w bas de l'annonce : FidL 

Quand un - docteur a enseigné de cette manière pendant 
jquelques années, et quand il s'est distingué ou par ses leçons 
on par ses écrits, il obtient le titre de professeur extraordi- 
naire, c'est-à-dire qu'outre le droit de faire des leçons, il a 
un certain traitement fixe, qui améliore sa positioa 



84 TmOUIEMCE I«£T11I£. 

Les professeurs ordinaires sont senis membres d*ane facalie; 
et comme tels, ils participent seuls à tous les actes de cette 
faculté et composent le sénat Leur traitement est beaucoup 
plus considérable que celui des professeurs extraordinaires. 
C'est le gouvernement qui les nomme; mais le sénat a le 
droit de présenter plusieurs candidats : cette présentation 
s'appelle Dénomination, Les candidats naturels sont les pro- 
fesseurs extraordinaires ; mais ils ne sont pas candidats exclu- 
sifs, et le sénat peut présenter, s'il lui plaît, tel bomme 
célèbre, étranger à la faculté et même au pays. Le nombre 
des professeurs ordinaires, dans chaque faculté, est très- 
restreint ; celui des professeurs extraordinaires est plus éten- 
du; celui des doctores legenies plus considérable encore. Tous 
ces divers professeurs se soutiennent, s'animent les uns les 
autres. Le professeur titulaire ne veut pas avoir moins d'au- 
diteurs que le professeur extraordinaire , qui ne veut pas en 
avoir moins que le dodor legens, lequel fait effort pour 
s'élever jusqu'à eux et même pour les surpasser dans l'opinion 
^es étudians. Voilà comment, sans concours et sans intrigue, 
se recrutent les pvifesseurs dans une université d'Allemagne. 
La facilité d'arriver à être doetor legens représente à peu 
près la liberté de renseignement. Cette faciUté n'est pas 
excessive; et il ne faut pas qu'elle le soit; partager l'auMoire 
d'une faculté, faire des leçons qui comptent pour les grades » 
est un honneur et un avantage qu'il ne faut pas prodi- 
guer. 

Le nombre des professeurs ordinaires , â léna , est fixe. 
Nul ne peut occuper deux chaires à la fois. Le nombre des 
professeurs extraordinaires est indéterminé , ainsi que celui 
des Prù^at-Docenten, Je ne parle pas ici de ce qu^on appelle 
les lecteurs, lectores, savoir, les maîtres de Umgues vivan- 
tes, de musique, d'armes, d'équitatîon , etc. 

Voici la liste des professeurs ordinaires de l'université 
d'Iéna, dans l'ordre de leur ancienneté, pour le dernier se- 
mestre de i83i : 



SAXE-WEIMA&. 8$ 

Théologie. MM. Scliott, Danz, Otto, BaniDgartên-Cnisius, 
Hoffmaim , Schwartzi 

Droit. MM. Schmid, Konopak» Walch, Schrœtter, 
Francke , Heimbach. Il est aussi accordé aux membres de b 
cour d'appel d'Iénà de Eure des leçons de droit à l'ûniversîté, 
comme professeurs honoraires. MM. Martin , EicUman, Ort- 
loff y professent i ce titre. 

Médecine. MM. Stairk, Succow/Kieser, Yoigt, Huscbke. 

Philosophie. MM. Eichstsedt, Liiden, Lenz, Bachmann, 
Friesy Hand, Dobereiner, Em. Reinhold^Schulze,Goettling. 

La fhéologie a trois professeurs extraordinaires, et pas de 
Prwat-Docent; le droit, un professeur extraordinaire, et pas, 
de Prwai-Docent^ la médecine, ûx professeurs extraordinai- 
res et un seul Prwat-Docenii la philosophie, sept professeurs 
extraordinaires et cinq Prit^at-Docenten. 

Chacjue professeur ordinaire ou extraordinaire, ou Prit^at- 
Docenl, £ut, sur la matière qu*il a choisie, un cours qui ne 
doit presque jamais durer plus d*un semestre. • Donner un 
cours s'appelle Ure un collège {lesen ein Collegium), Ce 
collège a au moins trois leçons par semaine et presque tou- 
jours davantage ; et encore chaque professeur lit plus d'un 
collège, toujours deux et quelquefois trois; de sorte qu'il n'y 
a pas de professeur qui n'ait i faire par semaine dix ou douze 
leçons. Les professeurs sont donc, comme on voit, très-oc- 
cupés ; mais aussi ils gagnent beaucoup d'argent; car les 
étudians paient pour chaque collège séparément. Le droit de 
fréquenter un collège est presque partout d'un lom's par 
semestre. Un professeur distingué peut avoir au moins une 
centaine d'auditeurs par collège, ce qui lui fait, pour trois 
collèges, trois cents louis par semestre et six cenb par an, 
outre son traitement fixe. II faut ajouter qu*à léna, par suite 
de privilèges antiques, les professeurs sont exempts d'une 
foule de droits et de contributions qu'il est inutile d'énumé- 
rer, et qu'ils ont certains avantages, souvent assez considé- 
« râbles, que Funiversité leur fait sur ses propres biens. 



86 TAOISIEME LETTBE. 

Telle est à peu près la constitution de Tuniversitë d^Iéna» 
sauf les détails, qui sont infinis. Je vais maintenant, M, le 
Ministre, tous entretenir des ëtudians, et des réglemeus qui 
les concernent 

Pour faire partie de l'unÎTersité, y obtenir le droit de bour- 
geoisie et jouir des avantages attachés â ce droit, ton^ étu* 
diant doit être immatriculé. 

L'immatriculation est l'inscription d'un étudiant, avec ses 
noms, prénoms et lieu de naissance, dans Talbum de l'uni- 
versité. L*étudiaiit s'engage, entre les mains du prorecteur, 
à obéir aux lois de l'université, et il reçoit un acte d'imma- 
triculation. 

La demande d'immatriculation doit avoir lien dans les trois 
premiers jours de l'arrivée d*un étudiant a léna. Il doit pré- 
senter en même temps les certificats nécessaires, sous peine 
de perdre le droit d'immatriculation pendant le semestre cou- 
inant, et d'être obligé de quitter immédiatement la ville, à 
moins qu'il n j soit né. 

Les certificats à produire sont un certificat de bonne con* 
duite {testimonium morum)y et, si l'étudiant arrive dune 
autre université, l'acte dHmmatriculation à cette université. 
Les enfans du pays devront, en outre, produire les certi* 
ficats d'examen délivrés en sortant du gymnase (^Dimissions* 
scheine}. 

Les frais d'immatriculation sont payés en même temps 
qu'on se présente. En sont dispensés ceux qui ont reçu anté- 
rieurement cette immatriculation honoris causé. 

Ces frais sont, pour un novice, de six thalers; pour un 
vétéran, de quatre thalers. 

Le droit de bourgeoisie universitaire se compose: 
Du droit de se mettre sous la protection de Tuniversité 
dans la ville d'Iéna; 

Du droit de profiter d'une juridiction privilégiée; 
Bu droit d'assister aux leçons , de se servir de la biblio- 
thèque et des autres collections oii. musées de l'université. 



SâXE-WEIMAR; 87 

•prendre des grades > de jouir, enfin , de tons les avantages 
accordés anx étudians. 

Pour tous les cas qui ne sont pas êxpre^ment réservés , 
Tétudiant est justiciable àe$ lois du grand-duché. 

La juridiction universitaire a plusieurs degrés: 1,* le pro- 
recteur; a.^ le petit conseil, ou rassemblée des dojens; 3.* 
le sénat ou rassemblée des professeurs ordinaires. 

Il j a un bailliage universitaire (^UniversiiœtS'jimi). C'est 
le bailli qui instruit et juge en première instance les affitifes 
purement civiles. En appel, c'est le conseil qui décide. Les 
aflàires de police on de discipline sont instmites par le bailli 
et jugées par le conseil ou par le sénat ; les affaires crimi- 
nelles sont, après la première instruction du baiili, ren^ 
voyées par le sénat au tribunal criminel du pays. 

Outre la juridiction privilégiée de l'université, l'élndiant 
peut avoir recours à la juridiction ordinaire de la ville on 
du pays environnant , dans un rayon de deux milles autour 
^'léna. 

Chaqne étudiant doit avoir un domicile fixe dans la ville. 
Pour habiter dans un fiiiibonrg, il faut une permission par^ 
•ticulière du bailli, et indiquer la maison qn'on veut habiter» 
à moins que l'étndiant n'y demeure chez ses parens. 

Les leçons commencent chaque semestre au jour indiqué 
•an tableau. On paie l'honoraire annoncé par le professeur, 
avant l'ouverture du cours , entre les mains du questeur aca* 
démique, qui fait inscrire l'étudiant et lui délivre nne carte 
d'admission. On ne peut, sous aucun prétexte, réclamer l'ho- 
noraire une fois payé. L'usage établi jusqu^ici d'assister, i 
titre dliospitalité, aux premières leçons (^das Ho^itiren)^ 
est aboli, et aucun étudiant n'est admis dans un cours sans 
nne carte d'admission. 

Ne peuvent être exemptés, en totalité ou en partie, du 
|)aiement des honoraires du cours (Collegienkonorar^, que 
les étudians du pays qui obtiennent un certificat de pauvreté; 
*• Pour obtenir un certificat de pauvreté, l'étudiant présente 



88 TROISlèmS lEtTHE. 

Itti-mème au prorectenr un cerriffcat d'une . autorité «upé- 
rieure de sa ville natale, et donne en même temps la liste 
des Gonrs qu'il veut suivre. Tous les six mois, le. certificat 
de pauvreté doit être renouvelé et sollicité de nouveau au- 
près du prorecteur; le renouvellement peut être refusé pour 
cause de négligence i suivre les cours, pour ime conduite 
irrégulière , ou pour avoir encouru une peine disciplinaire. 

L'étudianf présente au professeur son certificat de pau- 
vreté, avec la -prière de l'exempter des honoraire à pajer; 
car il ne peut être exempté que sur un permis du j)rofes- 
seur. Il remet ce permis ,au questeur , qui lui délivre alors 
une carte d'admission, moy^mant six gros, si l'exemption 
est, entière, et trois gros, si elle n'est que de la moitié des 
honoraires. 

Pour les leçons que le professeur fait a la demande d*nn 
certain nombre d'étudians. on n'a point égard aux certi- 
ficats de pauvreté. 

Les punitions universitaires sont la réprimande , l'amende» 
la prison (jCarcerarrest)^ l'inscription sur le livre des puni- 
tions, le renvoi de l'université, soit par le consilium ab&- 
undi, prière de s'en aller, ou par la relégation -, enfin, dans 
les cas extraordinaires , l'envoi dans une forteresse. 

C'est ordinairement le prorecteur qui adresse les répri- 
mandes; elles sont considérées comme plus Révères venant 
du conseil ou du sénat. 

Toutes les ameiides prononcées contre les étudians sont 
venées dans la caisse de la bibliothèque de l'université, et 
doivent être payées au plus tard un mois après le jugement » 
sous peine d'exécution forcée ou de mesures plus rigoureuses 

La prison peut être simple ou rigoureuse : dans le premier 
cas, le maximum est d'un mois; dans le second, de trois se- 
maines. Après trois fois vingt-quatre heures d'arrêts simples, 
on peut autoriser l'étudiant à assister aux cours qu'il suit 
ordinairement, à condition qu'il rentre en prison immédiate- 
ment après. Les arrêts rigoureux se distinguent par le local 



SilSE-WEniAlL ^ 89 

la prison on par le refus de Tantorisation d-âessns men- 
tionnée. Le refus de subir la prison expose au renvoi de 
Funiveraité. 

Le bailli de TuniTersité a la surveillance de la prison, sous 
la direction du prorectenr. 

Nul ne peut sortir de la prison sans payer les frais, qui 
sont die six gros pour chacun des trois premiers jours, et 
d*un gros par jour pour le reste du temps. 

L'inscription sur le livre des punitions (^Sirafbuck) eor 
traîne, pour tous les ..délits à venir, la punition la plus se* 
vére. Cest une sorte de liste de suspects. Cette inscription 
peut être prononcée en outre de toutes les peines déjà indi* 
quées. 

Tous, les relégués ou simplement renvoyés des autres uni- 
yersités sont nécessairement inscrits au livre des punitions, 
quand on leur permet d*entrer à l'université d'Iéna. 

Le consilkon àbeundi est le renvoi de l'université le moins 
dur. Il prive temporairement du droit de bourgeoisie uni- 
versitaire. On en donne ordinairement avis à toutes les uni- 
versités amies. La durée du consilium abeundi ne peut être 
moindre de six mois,- ni outrepasser deux ans. Il faut alors 
se faire immatriculer de nouveau , et l'autorité universitaire 
décide s'il y a Ueu de permettre l'immatriculation. Le consi- 
lium abeundi est plus rigoureux quand on en donne avis 
aux parens ou tuteurs de l'étudiant on aux. autorités de soa 

pays. 

La relégation est la manière la plus sévère de renvoyer 
de l'université et de retirer le droit de bourgeoisie : elle est 
toujours rendue publique par une affiche insérée au tableau 
à léna, et pjsir l'avis qui en est donné aux universités amies. 
La relégation est prononcée pour deux ans, ou pour quatre 
ans , ou pour toujours ; elle peut être rendue plus dure par, 
l'avis donné aux autorités du pays du condamné, ou plus en- 
core par la publication dans les journaux, avec ou sans renon- 
ciation du délit. 



90 TRÔISliME LETTAE. 

Les Audians renvojés ou relégués perdent 1 appoî et la 
protection de luniversité. Us doivent aussitôt, et avaikt le 
coucher du soleil , quitter la ville , dont ils ne peuvent s'ap- 
procber â une distance de plus de deux milles, tant que 
dure leur condamnation. 

Dans les cas extraordinaires, Tenvoi dans une forteresse 
est prononcé, sur l'avis du sénat, par le gouvernement 

Les arrêts dans la maison ou, dans la ville ne sont pas 
considéra comme punition , mais comme mesure de pré- 
caution. La violation de ces arrêts entraîne le renvoi de 
funiversité. • 

Le Wpris des ordonnances de Tautorité, la lacération des 
affiches publiques , les propos inconvenans contre des mem- 
bres de Funiversité, la fréquentation des cafés, auberges et 
ibillards pendant l'heure du service divin, les dimanches et 
fêtes, le port d'armes cachées, les dégâts commis dans les 
propriétés particulières ou publiques, les assemblées secrètes 
et non autorisées, qu'elles soient connues sous le nom d'or- 
dres, d'assemblées provinciales ou autres, sont punis des 
peines de la réprimande, du consiliwn aheundi, ou même 
de la reiégation , suivant la gravité des faits. 

Un étudiant qui veut imprimer, faire graver ou litho- 
graphier quelque chose, ou tenir un discours public, doit 
en prévenir le prorecteur et obtenir préalablement la per- 
mission. Le seul soupçon, d*après_une dénondation. spé- 
cieuse, d^avoir'participé Â des associations défendues, peut 
avoir pour suite l'éloignement de l'université. En tout cas, 
ce soupçon entratne la perte des certificats de pauvreté et 
autres avantages. 

Toutes particularités dans le costume qui se rencontre- 
raient à la fois dans plusieurs étudtans , seraient regardées 
comme signes de ralliement et de participation à des associa* 
tions défendues. ' 

Tous jeux de hasard sont défendus, et la banque serait 
confisquée au profit de la bibliothèque. 



SAXË^WEIIIAR. 91 

Les excès de boisson sont punis de la prison, et, la troi- 
sième fois , du consilium abeundi, 

La haute police de Weimar peut seule accorder la per^ 
mission de faire des cortèges au flambeau. 

Casser les yitres peut entraîner la relégation. 

Les duels sont séyèrement interdits et punis, j Le règle- 
ment entre, à cet égard, dans des i&tiâctions et des égardji 
qui attestent assez les habitudes des ëtudians'de l'AHemagne. 

H est inutile de vous citer ici, M. le Ministre, les mille 
détails des réglemens pour les étudians, d'autant pliis que 
bien des rigueurs que ces réglemens contiennent j ont été 
introduites depuis Fépoque ikmeuse^de ces menées démago* 
giques qui malheureusement étaient réelle» en certains en- 
droits et surtout à léna, oà Sand et autres araient étudié. 
Il y ayait eu à léna des extra^Tagances qui ont amené uàe 
réaction et des^ précautions excessives ; dé sor^é qu'il resté 
aujourd'hui bien peu Be traces de rancienne liberté unitér^ 
sitaire que fai vue encore à léna en 1817 : elle a péri dans 
ses propres fantes. 

Tout cela a un peu nui â l'université d'Iéna. Cependant 
elle n'a pas cessé d'avoir un assez grand nombre d'élevés 
dans les diverses facultés. Pendant le premier semestre de 
cett« année i83i, die comptait cinq cent quatre -vingt-qua* 
tre étudians immatriculés, sur lesquels deux cent cinquante- 
six théologiens, cent quatre-vingt-douze juristes, soixante^ 
neuf médecins, soixante-sept philosophes; la moitié au moins 
est composée d'étrangers. La supériorité du nombre des étu- 
dians en théologie atteste la prédominance des études théo- 
logiques à cette université. Il est imposable, en effet, dé 
- trouver réunis plus de secours pour ce gcinre d'études. Il y 
a un séminaire théologique, sous la direction dé M. Baum- 
garten-Crusius; un séminaire particulier pour Thomilétique; 
Fart de la prédication, que dirige M. Schott; un autre pont 
Fart de catéchiser et d'enseigner la religion, sous JI. Danz; 
enfin, une société exégétique que préside M. Hoffmann. Ce- 



pendattty malgré ces savans homnies » la perte de Gabier sera 
long-temps ressentie à léna. Vous verrez , par les thèses de 
théologie qne je vous enToie» i quel point les études sont 
fortes en cette faculté. Les antres branches des connaissances 
humaines sont aussi cnitÎTées avec soin. Et même, de peur 
que les étudians se bornent à suivre les cours de la faculté 
spéciale â laquelle ils sont attachés, ce qui rendrait leur 
instruction exclusive et incomplète, une ordonnance du grand- 
duc, en date du 8 Avril denûer, a décidé qu'à l'avenir tout 
étudiant qui se présentera, après avoir fait son temps d'uAi- 
versité, aux examens de candidature (CanJidaien-Examen), 
pomr obtenir quelque emploi, conune théologien, comme ju- 
liste ou comme médecin, devra, pour être admis à ces exa- 
mens, présenter des certificats constatant qu'outre les cours 
de la ûicnlté a laquelle il appartient, il a,' pendant chaque 
semi^tre de ses trois années d*université, suivi exactement 
mi cours de philosophie ou d'Ustoire ou de mathématiques 
on de {biologie. La logique et la métaphysique, la psycho- 
logie , l'histoire de la philosophie , et pour les juristes une 
encyclopédie des sciences politiques et administratives (Siaats- 
wmd Kamerahvissenseha/ien) 9 sont des cours indispensables. 
Trois années d'étndes à l'université seront désormais légale- 
ment sufisantes pour que l'on puisse se présenter aux exa- 
mens de la candidature. Mais en raison des connaissances 
étendues que l'état actud de la civilisation exige , on engage 
les étudians à prolonger leurs études une quatrième année, 
ou du moins, si des obstacles les en empêchent, il leur est 
expressément recommandé de suppléer au temps qui leur 
manquerait, par des efforts redoublés et par une distribution 
bien entendue de leurs travaux. 

L'université d'Iéna a plusieurs musées, des jardins bota- 
niques, un observatoire, une école vétérinaire, une école 
d'économie rurale, mie riche bibliothèque, que Ton prend 
join d'augmenter depuis un siècle par des mesures dont qud- 
fuesHmes sont un peu singulières. Une partie du droit d'im^ 



matricalatiea de toBt ëtndiamt est affectée à la bibtiotkè<|iie ; 
€t tout professeur, ordinaire , en prenant possessio^i de sa 
cbaire, est tenu de donner à la bibliothèque un ouvrage 
qui lui manque, àt la valeur de qvatre tbafers. 

Une des meilleures pratiques de Funiversité dléna, qui 
d'ailleurs est coinmune à tontes les universités allemandes , 
c*est l'institution d'un prix annuel, dans chaque faculté, pour 
la meilleure dissertation sur nne question donnée par cette 
faculté. Il est sorti de là des dissertations très -remarquables 
qui ont déterminé plus d'une vocation ; je crob que le beau 
travail de M. Ottfried Miiller, sur les Doriensy était d'abord 
nne dissertation couronnée à l'université d^ Berliii. Le con- 
cours a lieu seulement entre les étudians de Tuniversité. 
Voici deux dissertations de ce genre couronnées â léna en 
1836 et en 1827 : l'une sur le Maire du palais chez les 
Francs, de Francorum majore domus, par un membre dn 
séminaire philologique ; l'autre sur la Doctrine dogmaU^iue 
et morale JTAbélard, Commentatio theologico-critica de 
Pétri Abelardi doctrina dogmatica et morali. Il est assez 
curieux que des étudions d'Iéna gagnent des .prix sur les 
points les phis.intéressans de notre propre histoire politique 
et philosophique. Ce sont ordinairement ces lauréats qui de- 
viennent Prit^at'Docenten , en faisant une leçon publique 
devant le sénat et nne dissertation pro<9)enid docendi^ comme 
celle-ci que vient de donner, il 7 a quelques mois,. un jeune 
docteur de la faculté de philosophie : Sur le caractère et 
l'origine de la partie religieuse des Niebelungen, De 7fi&- 
belungorum fabula et antiffuœ religiônis decreiis illus- 
tranda , dissertatio quam . . . consensu et auctoriiaie ordinis 
philosophorum amplissiini in Acad. Jenensiy pao vekia 
DOCENDi, rite adifiscenda ig^Jflartii i83i, publice defe»r 
dei auetor Ludouicus Eitmullerus. Tout professeur extraor- 
dinaire et même ordinaire est tenu, en prenant possession de 
sa chaire,, de lir<e aussi une 'dissertation latine sur un p«ttnt 
à son choix, dissertation qu'il doit ensuite iaire imprimer.. L# 



94 TROISIÈME LETTB£. 

prQref;t6ar:ltti-mème est obligé» aux diverses spleonites» i 
Piques et à la Pentecôte» de faire et de publier des discours 
académiques» qui sont toujours des dissertations sérieuses 
Enfin, l'université rédige un journal critique très - célèbre : 
Jenaische Litteratur-Zeitung, 

Je termine» M. le ]SIi9istre» en vous adressant le budget 
de l'instruction publique en Saxe-Weiroar» que je dois â 
l'obligeance du ministre des finances » AL le baron de Gers- 
dort 

TABLEAU GÉNÉRAL. 

ARTICLE FMEMIER. 

UNIVERSITÉ DIÉNA. 

Fonds versés par le trésor public 
du duché de Weimar ...... 22571 th. cg. 

Revenus particuliers des dota- 
tions de Tuniversité 8700 s \ ////? .!_ 

Honds verses par les duchés 
d^Altenbonrg, Cobourgf, Meinin- 
gen 6590 ao 

Bourses 7000 s 

BibliolhèqucSyécoleidedessîn^ de peinture^ elc. 6184 i4 

ARTICLE 3. 

GYMNASES ET ÉCOLES. 

FondsTerséspar le trésor public 
du ducTié de Weimar 11674 tli* • 

Fonds versés par la caisse par- 
ticulière du grand-duc 2401 s I ^ ^ ^ 

Fonds yersés par ladite pour * ' 

portions de bourses (stipendia). . 55o 9 

Fonds particuliers . pour les 
maîtres d'école 3ioo $ 



Somme TOTALE (thaï, de Saxe) 68271 10 

Cest'à'dire» envirou a6o»ooo francs aucune population 
de 25o mille habitans. ' 



» 



Maid maiotettant le détail de chaque aitidt. 

AtTlCLE P&CMIEK DU TABLEAU CÉllÉtAL. 

UNIVERSITÉ D'IÉtVA. 

RECETTES. 

Les revenus des dotations de l'université dléna se composent 
«unnellènient^ suivant les étals qui en soiU dressés, de 
8700 th. g g. revenus nets de la terre de Remda et de la ville 

d'Apoida f qui appartie&ttent à la detatlôa de 

l'université ; ainsi que des brasseries et des droits 

d'enseigne ou de cabaret de l'uiiiversité. 

Et en oatre de 

16768 g j fonds versés par le trésor du duché de Weiinar^ 

56o3 'g I dùo, pour les frais des nausées grands ««ducaux 

de Weimar a léna. 
Ensemble 22,371 tbal. provenant du duché de 
Weimar. 
6390 20 Fonds versés par lies ducs 'd'Aftenbourg, de G)- 

bouig et Meiningen, qui sont, avec le duc de 
Weimar y les protecteurs de l'université (jàirch- 
buukitn NutrUorth d<r Académie), 

37461 20 en tout, pour les recettes de l'université. 

DÉPENSES. 

Les traitemens des professeurs sout divers : 
De 5oo à 1100 thaï, pour les professeurs ordinaires; 
De 3 00 à 600 pour les professeurs extraordintiires. 

L'état général des traitemens , y compris ceux des ^cier^ et 
bedeaux de l'univeraité, l'entretien des séminairei, la Ltbliotfaèqde ^ 
l'éoole vétérinaire et autres établissemens f les prix ajattiucls, etc., 
se monte» suivant le tableau dressé 9 a 
26698 th. 8 g. # d. auxq^ls il but ajouter : 
2064 4 *5 pour trailemens extraordinaires^ et en ontrelcf 
56o3 g g ci-dessus mentionnéspourleafiwis des musées,. 
2965 s s pour rétablissement appelé academisekè 

Speiseansiali , et les portions de bourse 
{stipendia) f etc. 
On aura en dépenses : 

37330 12 5 somme i peu prés 4^1e am recettes. 



9^ THOlSliME LEfmUE. 

Oatre les fonds mentioniiés ci-dessus an budget, il existe uie 
caisse des veuves de professeurs de l'université , qui possède un 
capital de 3i^ooo thai., et qui donne à chaque veuve d'un pro- 
fesseur ordinaire une pension annuelle de aoo tlud. 

Chaque jour Vacademisehe Speiseansialt pourvoit , dans diffé- 
rentes maisons de restauration , à la nourriture de cearf trente- 
deux étudians pauvres. Cet établissement fait, chaque année, par 
les dotations qu'il possède et les fonds yetwU par les ducs pfoteo- 
leurs {dunUtùickim NiUrùonn), une recette de 7000 thaï. 

AntCU SBCOHD DU TABUUU GBIltAL. 

GYMNASES ET ÉCOLES. 

» 

1 1 574 thaï, sont versés chaque année par le trésor public grand- 
ducal de Weimar pour les gymnases et les écoles , 
64oo thaï, votés anciennement par les 
états du pajs,et 
savoir: \ 5jy^ ^^^ nouvellement pair les 

états depuis i8aa. 
a4oi versés annuellement par la caisse particulière (la cas- 

sette du grand-duc) pour les gymnases et les écoles. 
55o versés annuellement par la caisse particulière pour 

des portions de bourses {stipendia), 

1452 5 versés chaque année par le trésor public et par la 

caisse particulière pour les gymnases, les écoles el 
les élèves. 

. Outre les fonds mentionnés ci -dessus au budget, les caisses 
municipales de Weimar et d'Eisenach fournissent des allcNsations 
considérables aux écoles bourgeoises {Burgerschuien) de ces villes. 
Enfin la caisse paiticuiière du gi^nd-dnc donne encore chaque 
année une somme de 3365 thaï, pour secours, soit aux églises, 
soit è l'instruction publique; mais on ne peut les porter en 
compte, parce qu'ils se distribuent entre les hôpitaux, les églises, 
les éeoles , etc. 



5AXE-WEIMAR. 97 

Le tempis, qui me manque, me permet à peine, M. le 
Ministre, de résumer ici en peu de mots les réflexions qui 
sortent des diverses parties de cette lettre. 

1.*^ Pour Tinstruction primaire, faire faire des ouvrages 
qui répondent aux divers degrés de Tinstruction primaire, et 
qui, sans être imposés à tous les départemens de France, 
leur soient envoyés et recommandés. Assurément, chaque 
département devrait ajouter à ces maAuels des supplémens 
qui renfermeraient bien des choses spéciales, la géographie 
du département, son histoire, etc. ; mais rien n'empêché qu'à 
cdté et au-dessus de ces productions locales, l'État, que vous 
représentez, M. le Ministre, ne propose ce qu'il croit con- 
venir à tous les Français; car la France est une, si les dépar- 
temens sont différens, et il y a là deux sortes d'intérêts qu'il 
faut respecter et concilier. Mais pour obtenir ces manuels, 
qui seraient communs à toute la France, je me garderais 
bien de m'adresser à une commission, ce qui ne mène à rien, 
comme l'expérience Fa cent fois prouvé; je m'adresserais à 
des instituteurs distingués dans les divers degrés d'instruction 
primaire, et je demandyais à chacun d'eux un travail spécial, 
que le conseil royal réviserait lui-même. . 

n!* Pour l'instruction secondaire, je maintiens tout ce que 
l'ai dit dans ma première lettre de Francfort Cette seconde 
expérience me parait concluante : supprimer les censeurs dans 
les collèges d'extei^nes, et y faire du provisorat un appendice 
du professorat. 

3.* Pour notre école normale , substituer aux bourses en- 
tières des demi-bourses et des trois quarts de bourse ; ou, si 
l'on veut maintenir quelques bourses entières, les réserver 
pour les deux ou trois premiers dans la liste de mérite qui 
résulte des examens de chaque anuée. Songer à une publica- 
tion des travaux de l'école , sous la surveillance du directeur. 

4.** Quant à l'instruction supérieure, substituer à nos facul- 
tés isolées, perdues cà et là dans les déserts des provinces, 
de véritables unîversiités en très-petit nombre , mais fortes et 

7 ' 



98 TaOlSlÉME LETTRE. 

pleines de vie, qui seraient toujours en rapport avec vous, 
comme nos facultés et tous les établissemens ^'instruction 
publique , mais qui éliraient chaque année leurs autorités im- 
médiates^ lenrs doyens et leurs recteurs; substituer aut con- 
cours, qui ne donneront jamais que des hommes médiocres, 
un mode de nomination plus rationnel; généraliser et appli- 
quer à toutes les facultés l'excellente institution des agrégés 
auprès de la faculté de médecine de Paris ; établir ainsi une 
riche pépinière d^ jeunes savans dans chaque université; faire 
payer les cours» dans l'intérêt de l'enseignement, des étudians 
et des professeurs; donner des prix annuels dans chaque f^ 
eulté, et attacher â la proclamation de ces pri:i beaucoup 
plus d'importance qu'A celle des piix de collèges. Ce sont là 
les bases de toutes les universités de l'Europe : il faut les 
transporter panni nous; il faut par-là vivifier les provinces 
et ajouter au mouvement que nos institutions communales et 
départementales répandront, j'espère, en créant de grands 
centres d'activité intellectuelle et morale, des foyers de lu- 
mière semblables à ceux qui éclairent toutes les parties de 
l'Allemagne. Je ne développe ici aucune de ces idées, sur 
lesquelles j'aurai souvent occasion de revenir et d'insister. 

Je crois, M. le Ministre, avoir à peu prés épuisé toutes 
les recherches que m'imposait ma mission dans le grand-duché 
de Saxe-Weimar. En le quittant, j'ai besoin de renouveler 
auprès de vous l'expression de ma vive reconnaissance pour 
toutes les bontés dont j'y ai été comblé et les facilités qui 
m'ont été données. M. Peucer, le directeur dn consistoire, a 
bien voulu me consacrer chaque jour trois ou quatre heures 
d'entretien, et le reste de la journée m'introduira lui-même, 
avec M. le théologien Roehr, membre du consistoire, dans 
les établissemens que je désirais visiter. M. le ministre de 
Gersdorff et M. le diaacelier de Millier m'ont prodigué nulle 
attentions; ils ont mis entre mes mains ies secrets de la bien- 
faisance de son altesse la grande-dnchesse de Saxe-Weimar, 
et de sa vive et ingénieuse soUicitude iponr tout ce qui cf n- 



5AXE-WEIMA11. 



99 



<Êtnt 1 iiistnictioii du peuple, son éducation morale et le 
sonlagement de ses misères. L'éducation publique semble 
l'objet principal de ce gouvernement vraiment paternel; et 
je n'oublierai jamais les deux jours que j*ai passés à Weimar 
dans le spectacle de la puissance uniquement occupée à rendre 
les hommes meilleurs et plus heureux. 

Demain, a Juin, c est-à^dire^dans quelques heures, je me 
rendrai à Leipzig. 

Agréez, Monsieur le Ministre, etc. 



lOO QUATRIEME LETTRE. 



« 



ittttt* 

Ltipsigi s Join iê3|. 
Un collège à pensionnat. 

Monsieur le Ministre , * 

Je TOUS ai fait connaître les deux gymnases d'externes de 
Francfort et de Weimar; je viens aujourd'hui vous rendre 
compte de ma visite à Schulpforta» l'école de Pforta, gym- 
nase à pensionnat. J'étais impatient de voir un établissement 
de ce genre en Allemagne; fen ai trouvé l'occasion ce matin 
a Pforta, .près de Naumburg, sur la route de Weimar â 
Leipzig. Je m y suis arrêté quelques heures , que j'ai mises à 
profit pour l'importante question des collèges â pensionnat. 

Quand l'électeur Maurice embrassa le protestantisme et 
sécularisa les biens de Té^lisc. il convertit en écoles un cer- 
tain nombre de grands couvens de la Saxe» et il laissa à ces 
écoles les dotations des couvens, sous la condition qu'elles 
entretiendraient un certain nombre d'élèves que leur enver- 
raient les différentes villes de la Saxe : de là , entre autres 
écoles 9 les trois écoles princières, die Fàrsienschulen, de la 
Saxe 9 savoir ) celle de Meissen, celle de Merseburg*, et celle 
de Pforta , qui est la plus célèbre des trois. Quand la partie 
de la Saxe où se trouvait Pforta passa à la Prusse, celle-ci 
se garda bien de changer la destination des revenus de Schul- 
pforta ; c'eût été une iniquité et une faute, que de priver un 
pays nouvellement acquis d'un établissement qui l'honorait et 
i' enrichissait. Or, si l'on voulait conserver un gymnase de 

I L^école princidre de Merseburg a été depuis transportée à 
Grimlna. 



SCHULPFORTA. lOi 

boursiers a Schnlpforta, il fallait bien que ce gymnase fût un 
•pensionnat; car Pforta n*est pas une ville , c^est â peine un 
village,* il faut absolument loger les élèves et les héberger , 
ou n'en pas avoir : de, là le pensionnat de Schulpforta. Vous 
voyez donc y M. le Ministre , que le gymnase à pensionnat 
de Pforta n*est point une institution rationnelle, si je puis 
m'exprimer ainsi , imaginée et adoptée parce qu on préférait 
des pensionnaires à des externes pour ce gymnase: c'est l'œu- 
vre de la nécessité. La Prusse n'a fait que n^aintenir l'ancien 
emploi des dotations existantes ; elle n'a pas fondé des dotations 
pour l'avantage d'avoir des pensionnaires. Ici ce sont les do- 
tations préexistantes qui ont amené le pensionnat; cheznous, 
très-souvent, c'est le besoin du pensionnat qui a amené ou 
soutenu les bourses. De plus, en France, les oelléges à pen- 
sionnat , outre les boursiers , ont beaucoup de pensionnaires 
libres; ils en ont le plus qu'ils peuvent; c'est tout le contraire 
à Schulpforta, où il y a à peine une vingtaine de pension- 
naires libres sur deux cents élèves. Tout y dépend des an- 
ciennes dotations. Encore une fois, c'est parce que ces dota- 
tions existent et ne peuvent être enlevées à Schulpforta, 
qu'il y a des boursiers , et ces boursiers ont attiré peu à peu 
quelques pensionnaires libres. Les dotations de Schulpforta 
donnent plus de 40,000 thalers de revenu ( environ 1 6o,qoo 
francs), avec des bâtimens très-considérables, dans une situa- 
tion magnifique ; de là cent cinquante bourses ou demi-bour- 
ses, que le gouvernement prussien abandonne en grande 
partie aux villes de la Saxe qu'il a acquises. Ces cent cin- 
quante boursiers, choisis naturellement parmi les sujets les. 
plus distingués de la Saxe, puisent à Schulpforta l'esprit du 
gouvernement prussien et le réfléchissent dans cette province. 
Outre ces cent cinquante bourses, le roi, ^dit-on, vient de 
créer encore, par des raisons politiques, vingt autres bour- 
ses, dont il a remis la nomination au consistoire de Magde- 
bourg, qui en dispose pour la province de ce nom. Il 7 a 
quelques élèves envoyés par leurs familles, et qui paient une 



t03 QUATlUÉttlÈ lEtTRE. 

petite pension; mais il y en a à peine une vingtaine, et ib 
doi#nt être des enfans dn pays. U y a aussi quelques autres 
élèves qui, par un ai rangement particulier, demeurent chez 
les professeurs, sont nourris par eux , leur paient pension et 
n'appartiennent à l'établissement que par leur participation 
aux leçons communes. Le nombre total des boursiers et des 
pensionnaires ne peut dépasser deux cents. 

Le pensionnat dé Schulpforta ainsi constitué » il s'agit de 
savoir comment il est administré. Rien de plus simple : il y 
a un administrateur pour le matériel , qui est notre économe , 
et un recteur pour les études et la discipline. Mais là même, 
dans ce gymnase à pensionnat, il n*y a pas de censeur: 
ensuite le recteur, chargé des études et delà diadpline, est 
lui-même un professeur, qui fait des classes comme ses col- 
lègues; seulement il en fait un peu moins; mais c'est toujours 
nn des leurs, et d'ordinaire le plus habile. Il n'y a rdprorec" 
teur ni conrecteur^ comme à Francfort; le recteur gouverne 
seul le gymnase, comme à Weimar, où il n'y a que des 
externes. Tous les samedis, il y a une conférence de tous les 
professeurs, présidée par le recteur, où l'on traite des affai- 
res de la maison, et la chose va parfaitement ainsi. Ayez donc 
la bonté, M. le Ministre, de tenir compte de ceci, que, dans 
un collège de deux cents pensionnaire», le Inxe d'un censeur 
est inconnu; que le proviseur, qui est tout aussi occupé que 
les proviscufs de nos collèges, na qu'un préciput, comme 
proviseur, et qu'il est professeur. Et encore est-il astreint, 
ix)mme les antres i-^cteurs de gymnases d'externes, i faire des 
dissertations latines pour les solennités de la maison; seule* 
ment, à Schulpforta, les profiesseurs font tour i tour la dis*- 
«ertation de rigueur dans les exercices; et peut-être cela 
Taut-il mieux ) €ar tous les professeurs paraissent ainsi succès» 
siVement devant le public. 

Je me suis procuré une histoire de ce bel établissement , 
pat les professeurs Schmidt et Kraffl {die Ltmdesschuk 
PforUy 1814). Ses réglâmens. remontent jusqu'à Télecl^ 



ACHUUPO&TA. lOB 

Maurice. Ib obI ëplroa^é beaucoup de modificatioms » et le 
gonvemeineiit prassien vient d*y apporter des améliorations 
considérables» Le nouvean règlement n'est pas encore impri- 
mé ; mais on me Ta communiqué en manuscrit ; en voici un 
extrait^ ainsi que du prospectus qui fut publié en i8aS. 

L'école de Pforta est destinée i un certain nombre d'ea- 
fans exclusivement de la confession évangélique, qui veulent 
entrer plus tard â luniversité, et se destinent aux études et 
aux professions libérales. 

Nul n*est admis au-dessous de douze ans. Pour j entrer » il 
faut justifier de toutes les connaissances préliminaires qui, 
chez nous, répondent au moins à la première année de grarni- 
maire; i savoir, les élémens de Tbistoire et de la géographie, 
de Tarithmétique et de la géométrie, un peu de latin et de 
grec. 

Il 7 a douze professeurs, y compris le recteur et l'inspec- 
teur ecclésiastique : ils forment ensemble le collège des maî- 
tres. Il y a en outre des maîtres de musique, de dessin, de 
danse et d'écriture. 

Parmi les douze mdtres, les huit premiers sont titulaires; 
quatre, pins jeunes, portent Je titre d'adjoints; ils sont ordi- 
nairement appelés ailleurs, après un séjour de cinq â six ans 
i Pforta , pour remplir dans d'autres écoles les fonctions de 
directeurs ou de professeurs titulaires. Ainsi le double prin* 
cipe de la fixité «t du mouvement se trouve représenté i 
Pforta : les titulaires conservent les bonnes traditions de 
Técole, tandis que les innovations peuvent s'y introduire suc- 
cessivement par les jeunes recrues qui souvent j viennent 
enseigner, à peine au sortir de Tuniversité. 

Il y a trois classes; la première, la seconde et la troisième s 
mais ces deux dernières ont chacune deux divisions. On reste 
un an dans chaque division de troisième et de seconde, et 
deux ans dans la première classe. Celui qui n'a pas achevé 
son sêxemtiumf ne peut passer Texanien du départ {Jliibir 
rienten-Examen) , et obtenir le certificat auquel il donne 



104 QUATRIEME LETTRE. 

droit II j a des examens pour passer d'une idasse à l'autre , 
et même d'une division à une division snp^euré. Dès la 
classe inférieure, les dispositions des élèves ^e développent, 
et ceux qui ne montrent aucune aptitude pour les études sont 
rendus â leurs parens. Renseignement est simultané , comme 
partout en Allemagne. Dan^ les classes inférieureSy les élèves 
doivent s'appliquer également à toutes les parties de l'instruc- 
tion; mais dans les classes supérieures , ou déjà les diverses- 
capacités ont pu se dévoiler, on a plus d'égards pour ies 
élèves qui, distingués dans une. partie, restent un peu en ar- 
rière dans une autre. 

hts objets de l'enseignement sont : là religion, le latin, le 
grec, l'allemand, les jnathématiques , la physique, l'histoire 
' et la géographie. Tous les élèves des classes supérieures re* 
çoivent des leçons de français ; et ceux qui se destinent à la 
théologie et a la philologie, suivent en outre un cours d'hé- 
breu. La musique est enseignée dans toutes les classes;, le 
dessin, aux élèves de la seconde et de la troisième classe, qui 
prennent en outre des leçpns de danse et d'écriture. 
, La première classe a 28 leçons d'une heure par semaine, 
pour chacune des deux divisions; 9 de latin, 6 de grec, 4 de 
mathématiques, a de religion, a d'allemand, a de français, 
a d'histoire, 1 de physique, et pour quelques élèves a leçons 
d*hébreu. 

■ La seconde classe , première division , a^ leçons ^ 1 1 de 
latin, 6 de grec, 4 de mathématiques, a de religion, a 
d'allemand, a d'histoire, a de français, et pour quelques élè- 
ves a leçons d'hébreu. 

La seconde, deuxième division, 3 ô leçons; la de Jatin , 
5 de grec, 4 de mathématiques, a de religion, a d'allemand 
3 d'histoire et de géographie, a de français, et a leçons 
d'hébreu. 

La troisième, pour ies deux divisions, 3o leçons; 14 de 
, latin, 5 de grec, 4 de mathématiques, 3 de géographie et 
d'histoire, a de religion, a d'allemand. 






scmrtsvùKtA. io5 

En outre 9 les deux divisions de la troisième classe reçoi- 
vent par semaine, des élèves de la première classe , 4 leçons 
de latin et a de grec , et , comme nous le verrons , chaque 
élève de première a toujours un ou deux élèves de troisième 
qui demeurent avec lui dans la même chambre et sont pla- 
cés sous sa surveillance directe. 

Les divers auteurs latins qu'on explique successivement, 
sont : ^ 

Troisième classe , deuxième division : Jules-César (Guerre 
des Gaules) 9 Justin, Cornélius Népos, les Élégies d'Ovide, 
les Fables de Phèdre. 

Troisième, première division: les Lettres de Cicéron, 
Caton l'Ancien et Laelius, les Métamorphoses d'Ovide. 

Seconde : les Discours de Gcéron, Tite-Live, Tacite (de 
la Germanie) , TÉnéide. 

Première : Cicéron ( de TOrateur , le Brutus , les Tuscula- 
nes , les livres sur la Nature des dieux ) , Horace , Tacite 
(Annales et Histoires). 

' La grammaire latine dont on se sert est celle de Zumpt. 
Pour les exercices de prosodie, on se sert du Gradus ad 
Parnassunif de Lindemann, du dictionnaire de Scheller et 
lindemann, et du dictionnaire latin-allemand de Kraft. 

En grec, on emploie les ouvrages suivans: 

Troisième classe, deuxième* division : livre de lecture grec- 
que de Jacobs. 

Troisième classe, première division : l'Attique deJacolis 
et les morceaux choisis. 

Seconde^ deuxième division : la Retraite des dix mille, 
rOdyssée. 

Seconde, première division : Hérodote, FArchidamusdlso- 
crate, l'Iliade, Vies de Plutarque. 

Première: Thucydide, quelques dialogues faciles de Platon, 
Sophocle. 

hts grammaires employées sont : celle de Buttman, dans 
les classes inférieures; la grammaire moyenne du même, dans 



lel» QUATBlBIfE xanTBE. t 

les Mitres dasseS; le dictionnaire de Passow» et celtsi de 
Bosty grec-aliemand. 

Il j a des exercices latins et grecs dans toutes les classes. 
On ne fait pas seulement des thèmes grecs, mais des vers 
grecs. 

L'allemand est enseigné , dans les différentes classes, par 
des traductions du latin, des compositions, des exercices en 
prose et en vers. 

En première, on étudie la grammaire générale, la partie 
technique de la logique et les élémens de la psychologie era** 
pirique. 

Pour la langue française, les élèves sont amenés au point 
de traduire immédiatement et assez correctement en françaii 
nne dictée allemande 

L'histoire, la géographie, les mathématiques, sont par» 
courues dans tous leurs degrés, suivant les différentes classes. 

Hors des classes et pendant les heures de travail particulier, 
les élèves se préparent sur les auteurs qu'ils ont i expliquer. 
Les élèves des classes supérieures ont à rendre compte par 
éorit des lectures qu'ils font, et ils soumettent de temps i 
antre aux professeurs de petites productions de leur façon, en 
prose ou en veis, sur des si^ets qu'ik ont choisis eux-mêmes. 

De temps en temps le recteur ordonne des revues des dif- 
férentes classes, auxquelles il assiste avec tous les autres 
professeurs^ A la fin de chaque semestre, a lieu un grand 
eiamen général Pendant les neuf derniers jours qui précè- 
dent, toutes les leçons sont suspendues, et les élèves compo* 
sent par écrit des travaux dans toutes les langues qu'ils étu- 
dient, ainsi qu'en lïiathématiques; ces différens travaux sont 
corrigés en séance générale. C'est alors qu'ils reçoivent leurs 
certificats de conduite, et qu'ils passent d'une classe ou d'une 
dîvifiinn dans une antre. 

Les élèves qui doivent aller à l'université, sont soumis à 
na examen particulier, Ï^bâorienten-Examen. Une instxuc- 
tÎMi générale pour tous les gymnases des états prussiens in- 



«CnULPrORTA. lOJ 

âiqu€ toutes les conditions à remplir ponr ces examens d% 
départ. Ce B*est pas le moment de la faire coimaitre. 

Les élèves ont accès » à certaines heures , dans la grande 
bibliothèque de Técole » et peuvent se servir de tons les livres 
qu'elle renferme. 

L'établissement possède un cabinet d'arts {Kunsikabinei)^ 
où se trouvent les plâtres des antiques les plus célèbres , des 
pi tes, des médailles et des gravures. 11 y a dans Técole un 
appareil de physique, un herbier, une collection de caries 
géographiques et de globes terrestres, des piano i queue ponr 
le chant, des modèles de tout genre pour le dessin. Ces col- 
lections et la bibliothèque ne viennent pas seulement des riches 
revenus de l'établissement ; elles sont entretenues et augmen- 
tées par les contributions obligées des élèves, qui, en entrant, 
paient un certain droit pour la bibliothèque et le cabinet de 
physique , comme à luniversité d'Iéna. 

La discipline n'est pas moins soignée à Schulpforta que les 
ëtndesw Tous les élèves , â l'exception de ceux qui demeurent 
chez les professeurs titulaires, car les professeurs titulaires 
ont seuls le droit d'avoir chez eux quelques élèves, sont par- 
tagés en douze chambres. Dans chaque chambre, il y a plu^ 
sieurs tables , à chacune desquelles travaillent ordÎM^eraent 
trois ou quatre élèves. La première place est occupée par un 
élève de la première classe ou de la première division de b 
seconde, et cet élève s'appelle Obergeselle, c'est-â-dire à p€ni 
près maitre-compagnon ; la seconde place est occupée par un 
élève de la seconde classe, que l'on appeUe MtUeigeseUe, le 
compagnon du milieu ; la troisième et la quatrième par des 
élèves de troisième, qui sont les compagnons inférieurs, Uf^ 
tergeselle. Le maitre-compagnon , notre sergent, a tonte au« 
torité sur les autres, et leur donne tous les jours une leçon 
de latin ou de grec, ce qui a pour effet de ne laisser aucun 
élève sans secours dans ses travaux particuliers, et de fortifier 
les plus capables par les leçons mêmes quils donnent aux plus 
iaiUes. Conune chaque table a son directeur ^ de même chaque 



N 



io8 QUATWÈME LETTRE. 

(Chambre a le sien dans un élève qu'on appelle inspecteur , et 
qui a la surveillance sur tous les élèves de sa chambre. II est 
h maiti'e de quartier, et c'est lui qui est responsable de tout 
ce qui se passe dans cette partie de rétablissement. Les douze 
inspecteurs sont choisis tous les six mois, après le grand exa- 
men, par tous les professeurs, en présence des élèves; et après 
qu'on leur a fait connaître les devoirs qu'ils auront a remplir, 
ils prennent, entre les mains du recteur, l'engagement d'y 
être fidèles. Dès-lors ils ont sur les autres élèves une autorité 
qui ne peut être méconnue, lis rappellent à Tordre ceux qui 
s^en écartent, et peuvent même, au besoin, imposer quelques 
pensums ou défendre de descendre au jardin pendant les ré- 
créations, lis font leur rapport au recteur ou au professeur 
qui est de semaine , personnage dont il sera question tout à 
l'heure, sur toutes les fautes graves et qui entraîneraient de 
plus fortes punitions. C'est l'inspecteur qui sert à table pen- 
dant le diner. 

Chaque semaine, deux des inspecteurs sont chargés de la 
surveillance générale sur toute l'école. Ils maintiennent l'ordre 
â la sortie des classes , dans le corridor sur lequel donnent 
toutes les chambres, dans le jardin, pendant les repas, à i'ë- 
glise et4)endant les prières du matin et du soir. 

Tous les samedis, après midi, les maîtres se réunissent en 
conférence, â laquelle peuvent être admis les inspecteurs, pour 
faire les rapports, entendre les plaintes ou les éloges du pro- 
fesseur de semaine sur la conduite des élèves, ou recevoir 
les ordres et les instructions du recteur. 

Chaque élève, en entrant à l'école, est particulièrement 
recommandé à l'un des douze professeurs, au choix des pa- 
rens. Ce professeur est dès-lors regardé comme son tuteur, 
et se charge de surveiller toutes ses petites affaires privées. 
Il répond de sa conduite à l'établissement et même aux pa- 
rens , avec lesquels il correspond. 

Chaque professeur , à l'exception du recteur et de l'inspec- 
teur ecclésiastique, est à son tour, pendant une semaine^ 



SCHULFPORTA. , IO9 

chargé de la surveillance générale de Técole; on l'appelle 
pour cela hebdomadarius, 11 habite, pendant cette semaine, 
dans une chambre voisine des salles d'étude, et n'en sort que 
pour aller où ses fonctions l'appellent. 11 fait la prière du 
matin et du soir ; il visite les dortoirs aussitôt que les élèves 
sont levés , et les classes pendant les répétitions ; il assiste 
aux leçons que donnent les élèves -inspecteurs à ceux des 
classes inférieures ; il est présent au repas ; il conduit les 
élèves à Téglise, exerce enfin une surveillance continuelle 
sur le bon ordre, la propreté et la bonne conduite de tous 
les élèves et de tous les agens de rétablissement. L'hebdoma- 
darius et les inspecteurs remplacent ainsi sans frais notre 
censeur et nxis maitres de quartier. 

Chaque professeur peut imposer des punitions aux élèves ; 
mais dans les cas graves , il en réfère à la conférence des 
professeurs, qui s'appelle synode. Celui-ci instruit l'affaire et 
fixe les punitions. La moindre consiste en une admonition du 
recteur dans la chambre de l'élève ou en présence du synode : 
pour les élèves de première, la prison simple ou la prison an 
pain et à l'eau. Enfin, si toutes ces punitions sont insuffir 
santés, l'élève est renvoyé de l'école. 

Mul élève ne peut avoir plus de sept gros par semaine à 
^/dépenser à sa volonté. Pour augmenter cette somme , les 
parens doivent avoir l'assentiment de l'autorité. 

Dans le grand jardin de l'établissement, les élèves jouissent 
de profaienades agréables ; on y a formé cinq grands jeux de 
quilles pour les cinq classes, et des dispositions ont été prises 
pour établir des exercices gymnastiques. Souvent on conduit 
les élèves dans les environs de Pforta. Quelquefois les tuteurs 
emmènent avec eux, dans leurs promenades, ies jeunes gens 
qui leur ont été recommandés. 

Deux fois par an, au commencement de Mai et â la fin 
d'Août, toute l'école, avec de la musique, se rend sur la 
montagne voisine, et s'y livre à des jeux ou à des danses, 
sous des tentes dressées exprès. Tous les pq>fes$euis^ avec 



Imts (amiksy assistent à cette fête» ainsi qu un certain noll-^ 
bre ci*babitans de Maumburg, ville la plus rapprochée de 
. l^Yorta. li*hi ver, on donne souVent des concerts ou de petits bab. 
Vêlé y le médecin ou le chirurgien de l'école conduit les 
élèves au bain» à la rivière voisine» la Saale» qui coule sous 
les murs de l'école, et on leur apprend à nager. 
' Avec un pareil système d'étude et une telle discipline » poui^ 
obtenir les plus henreuy résultats , il ne faut que de bons mai'- 
très; et certes ils ne manquent pas à Schulpforta. Les profes^ 
seurs titulaires sont MM. Lange, Schmieder , Wolf , Jacobi, 
Jieue, Koberstein, Kalop, Steinhart; les adjoints, MM. Ja- 
cobi, Buttman, Lorents et Biichner. M. Lange est recteur. 
Son prédécesseur était M. Ugen , bien connu comme littéra- 
t^r et philologue par les Carniina Grœcorum convù^alia , et 
jics belles traductions en vers latins de plusieurs morceaux de 
Schiller et de Gœthe , entre autres de la Cloche. M. Lange 
/est lui-même un bon latiniste et un connaisseur de l'antiquité, 
comme il l'a bien prouvé par la dissertation qu'il fit en 1821 , 
de Set*eritaie disciplinœ portensis , et par celle qu'il vient de 
publier sur un vase étrusque du Cabinet du prince de Canino > 
que M. Th. Panofka a fait connaître dans les Monîm^nti in- 
editi pubblicati dalV Instituto (// eorrisponden^a archeolo- 
gica; Roflue, 1839. Il se charge de touies les Jeçons les plus 
importantes de latin dans les dasscs supérieures. M. Sdimieder 
f9St l'inspecteur ecclésiastique. C'est notre aumànier. Il est 
|>rofes5eur, et il n'y a pas une seule division où il ne fasse un 
enseij^ment religieux, qui dans la première classe est cassez 
flilevé. MM. Keue, Wolf et Nalop se partagent les différentes 
classes pour le grec, le latin et l'histoire. Je connais de M. Neue 
une dissertation intitulée Sapkonis MyiUenem fragmenta ^ 
spécimen operœ in omnibus artis Grmcorum lyriew relUjuiis » 
âvcepto PindarOy eoUocaudœ; Berlin, 1827. M. Koberstein 
ji l'enseignement de la langue française , et celui de la litté- 
latare allemande. 11 a donné en 18a 8 une dissertation sur 
la Ui^e d un vieux poëie autrichien nommé Peter Suchen- 



1 

trift^ et il^t fauteur d'un excellenl manuel de litt^rattirc 
allemande , Grundriss zur Gesekichte der deutsehen National* 
LUtératur, qui en est à sa seconde 'édition. M. Steinhart, tout 
jeune encore» est déjà une des espérances de Tliistoire de la 
philosophie ancienne. Tous ceux qui s'intéressent à cette partie 
si belle et si obscure de Tantiquité, ont distingué en 1839 un 
petit et savant essai intitulé Qi/a?^^/oiiiim de diaUclica PloXini 
ratione fasciculus primas , spécimen /nstoriœ ^phihsopbim 
^lexatuirinm à se conscribendm , in* 4.*" J*ai appns ici que 
c'était une dissertation faite ponr Schulpforta ; et j'ai été chami 
de rencontrer dans ce gymnase un compagnon de mes propres 
étodes. M. Jacobi (ce n'est pas celui de Kœnigsberg) est chargi 
des mathématiques et de la physique. D'après le programme 
des matières, cet enseignement serait un peu pins élevé qu'à 
Weimar et à Francfort , sans l'être autant que dans nos col* 
léges. M. Buttman, le profe^seu^ adjoint, est le fils dn grand 
philologue. An reste, je vous envoie, M. le Ministre, le pro- 
gramme imprimé des leçons de 1 83 9 à 1 B3o , et le progranmie 
manuscrit du premier semestre de i83i. Vous y reconnaitret 
oe qni déji peut .se conclure des données précédentes, que la 
philologie est la partie forte des études, avec l'enseignement 
religieux et le chant C'est un progrés d'avoir attaché à l'en- 
seignement de la langue allemande quelques leçons de gram* 
maire générale , de logique et de psychologie ; mais ce ne peut 
être là une préparation suffisante aux cours de philosophie 
de l'université. Passe encore pour la philosophie, qu'il est 
diftcile et très- délicat, j'en conviens, d'enseigner da«s un 
g)«nnase , et qui, appuyée sur la philologie et la religion, est 
trop bien établie et trop nationale en Allemagne pour avoir 
rien à craindre ; mais il n'en est pas ainsi des sciences phy- 
siques et mathéroatiqneiL Un trop faîMe enseignement dans 
les gymnases^abaisse d'autant en ce genre celui de l'universtlé, 
qni , peur être à la portée^es élèves , cesse alors de se main^ 
tenir à la haulenr de la science, 4*en suivre ies progràs e^d^ 
cenceenr. 



lia QUATRIEME LETTRE. 

4 

En somme, le gymnase de Schnipforta est le plus complet 
que j'aie encore vu en Allemagne. Je Tai visité en détail. 
Grâce à Tobligeance de M. le recteur Lange, rien ne m*a été 
caché. Je rends dommage à ce bel établissement ; mais loin 
d*ébranler, il n*a fait qu affermir davantage l'opinion que j'ai 
si souvent émise au conseil royal sur les collèges à pension- 
nat. Permettez- moi, M. le Ministre, de m'expliquer à cet 
égard avec une entière franchise. 

1.* Schulpforta nest point une institution moderne, une 
libre invention de l'esprit; c'est un héritage du passé, que, 
par des raisons d'équité et de politique, il était absolument 
impossible de répudier. Il n'a donc en cela aucu^ rapport 
avec nos collèges à pensionnat. 

a."" Schulpforta est un pensionnat de boursiers, où il y a 
à peine une vingtaine de pensionnaires libres ; tandis que chez 
nous plus d'une fois l'inverije a lieu. 

3."* Les gymnases à pensionnat, comme celui de Schulpforta, 
sont très-rares en Allemagne , presque uniquement consacrés 
â des boursiers et fondés sur des circonstances exception^ 
nelles, des droits acquis, des dotations préexistantes et des 
considérations d'état. 

4.*" Ces établissemens en Allemagne , surtout en Saxe, ont 
retenu quelque chose d'ecclésiastique et une espèce de carac- 
tère monastique qui est très-favorablè à la disdpline. 

S.'* Le gouvernement de ces établissemens en général , et 
surtout quand TespHt ecclésiastique n'y est plus, est d'une 
extrême difficulté ; il exige un talent d'administration qui se 
rencontre peu avec le goût de la science et qu'il est bien rare 
de.tFouver dans des professeurs. Il est donc téméraire, par cela 
seul, de multiplier ces établissemens au-delà de la nécessité. 
6/ Multiplier les collèges à pensionnat, c'est enlever beau- 
coup de gens de mérite à l'enseignement, et le dépouiller au 
{HTofit de ladministration. En fait, depuis vingt-deux ans que 
je.$uis dans l'instruction publique, je n'y connais pas un pro- 
viseur qui ait fait un livre un peu remarquable et servi les 



SCaULFFOaTA.. 1 1 3 

sciences ou la littérature : ces fonctions, telles que nous les 
avons faites, étoufferaient les plus grands esprits sous unei 
multitude de soins minutieux, incompatibles avec l'étude. 

7.*" Les collèges à pensionnat créent deux ordres de fonc* 
tionnaires, les uns qui enseignent, les autres qui administrent; 
ce qui est une grande source de mécontentement et de dis- 
corde, un motif de découragement pour les professeurs dis- 
tingués qui, ne voulant pas administrer, restent ainsi dans les 
degrés inférieurs de la hiérarchie et dans une situation de for-: 
tune très-modeste, et un motif de misérable ambition pour 
toutes les médiocrités ^ui se jettent dans l'administration, et 
arrivent à des emplois lucratifs. 

8/ Songez encore à toutes les difficultés religieuses san$ 
cesse renaissantes que le pensionnat provoque. 

9.'' Et tout cela, pourquoi? pour avoir souvent un résultat 
inférieur à celui que donnent les collèges d'externes. En^effet, 
dans le concours des collèges de Paris, voit -on le collège 
d'externes de Charlemagne le céder à ces grands collèges â 
pensionnat où l'administratioà est si dispendieuse et la disci- 
pline si incertaine ? Ici , comme en beaucoup d'autres points, 
on se donne beaucoup de peine pour très-peu faire ou pour 
faire mal. C'est par les résultats qu'il faut juger toutes choses. 
Que l'on prouve d'une manière solide et incontestable qne 
les collèges à pensionnat produisent des élèves supérieurs i 
ceux des autres collèges d'externes; sinon, il faut avouer que 
les collèges d'externes sont préférables. Mais l'éducation, 
dira-t-on , c'est là le vrai résultat des collèges à pensionnaires. 
Je réponds que, si cette éducation est si bonne, on devrait 
en voir les fruits ; qu'il est impossible que des jeunes gens 
mieux élevés, c'est-à-dire apparemment moins dissipés, plus 
sages et plus laborieux, ne l'emportent pas dans leurs études 
sur leurs camarades qui n'ont pas la même éducation. Encore 
une fois, les études, le succès dans les études, c'est à quoi 
il faut toujours en revenir. Or ici le résultat définitif est pres-r 
que toujours contre les collèges à pensionnat 

8 



114 QUATRIÈME LETTRB. 

C'est par ces diverses raisons , M. le Ministre , qne j'ai sou-' 
yent proposé de substittiei* svccessiTement et avec prudence 
des collèges d'externes à nos pensionnats. Alors vons n*ave£ 
plus besoin de ^ands administrateurs,- vons ne craignez plus 
les insurrections; d'immenses bâtimens ne vous sont plus né- 
cessaires; vous n'avez pas deux ordres de fonctionnaires dif- 
férens ou plutôt opposés; et votre ministère, M. Je Ministre; 
devient ce qu'il doit être, le ministère de l'Instruction publi* 
que 9 un ministère de littérature et de science. 

Je vous ai indiqué les raisons morales du système de Tex- 
temat ; pour l'économie qui résulte d^ ce système , elle est si 
évidente que je n'y insiste pas. Indépendamment de mille au- 
tres suppressions de détail, vous supprimez tout d'abord, dans 
chaque collège, leà ceùsettrs, te qm, à 3,ooo francs par cen- 
seur , terme moyeu et y cofnpris des dépendes que je ne veux 
pas relever ici, vous donné poilf trente- siit collèges royaux 
une éconoriiie de id8,ooo fràilc4. Au lieu de 5,ooo francs de 
traitertieiit fixe et a,6bû francs de traitehieut supplémentaire, 
toujours terme moyen et y c<^mpris toute esi^écede dépenses» 
vous dbnnez à vos proviseurs, avec leur logement , uA précipnt 
de 1,000 ou 1,200 francs, selon les localités, ce qui vous 
produit une éconoinie d*àU moitis 180,000 francs. Youssnp- 
primei èîicore deux ou trois maîtres de quartier, et Inaitres 
Â'étudéSpiti'cotiége, ce qtli voils ddniie encore une économie , 
â 1,000 francs par ifaàlire d^études, de 108,000 fratics, indé- 
péudaiiiihéiit dU gain moral de la suppression de cet ordre 
de foiictidniiaites itiféiriëtits , lés véritables ilbtes de Tltistruc- 
tien publique. 

Je ne vduS Slgttatérai ^l\ïs qu'un dériiier âvàittage dii sys- 
tème dés tbllégesd'exterhes. Coitime les fonctions dé proviseur 
il'exigtui pas , daiis ce àysiêibe , et gtands taletis administra- 
tifs, tout professeur y est p\kï& ou ttioiiis ptopre, et Vdus 
n'aurez guère â Vous plaindre de ceux que vous a()pellerez i 
ces fotictionS: si pourtant, après quelque temps d'exercice, 
le proviseur que Vous avez nommé trompait vos espérances ^ 



foiis en prales oil astre iam» leà ranp dics pràftsseim» et 
TOUS rendez le pr^er tout entier à som etaseignement , saiu 
faire aticu tort ni à lui ni i la caisse de nnMraclkm p^li- 
qae; tandis qae, dans le système des collèges à pensionnat, 
si vous vous êtes une fois trotnpé dans le choix d*nn prorbeur 
on dm censenr^ TOUS TOUS tronrez singulièrement endbarmssé. 
D'abord, on prétend que vous ne pouvez destituer un censent* 
on un proviseur sans jugement; ce qui, légal ou non, est ab«- 
surde^l'admiiûstnitioli proprement dite devant ètre'dans voire 
main, si vous en êtes responsable. Ensuite, le clumger ne 
mène à rien; si c'est un mauvais proviseur dans un ooUége, 
il ne sera pas meilleur dans un. autre: cependant vous ne 
pouvez le £ure redescendre parmi les professesrs, car ce n'est 
pins un professeur ; ii a perdu on le g<>Ât ou le talent de Ten" 
sàgnement; et d'ailleurs, dans la biérarchie, il est au-dessas 
de l'enseignement; l'y faire rentrer, esl le mettre. en disg^ee. 
Que faire donc en pareil cas, AL le Ministre P Voici ce qu'ea 
a £ût jusqu'ici. Ponr se débarrasser de cet administrateur in- 
capable, sans le destituer, çn lui donnait de.l'avattcemeiity 
on le faissàt inspecteur d'académie ; ou quand on voulait le 
frapper, on lui donnait sa pension de retraite. Dans le dernier 
cas, on grevait la caisse «de l'instruction, publique; dan^Je 
premier, on récompensait i jcontre*^ns, et encore ponr se 
trouver bientôt dans le même embarras ^ car d'un Hianvaîft 
proviseur on faisait un mauvais inspecteur, auquel on était 
obligé, quelque tempis apiés , de donner sa retraite. Dans. le 
systèdie qu6 je défends, tous ces inconvéniens sont fuconnus. 
Yons nommez pour proviseur, pendant un certaia nondw^ 
d'années, un professeur de collège, qui reste en même tttnps 
professe^p c'est là en quelque sorte, comme nous dirions 
BOUS intrSs métaphysidens, k substance de sa position; le 
pr<»visoTat n'en /est que l'accident, aoddeat qui dure ou qui 
cesse, sans inconvéniens ni pour le service ni poiir les per-* 
sonnes. Un collège est pn : à peine j aperçoit^on ce matérïeU 
qu'on appelle raàninistralifm; totLt y est intellectuel ,- on n'/ 



Il 6 QUimUÈME IfPTRE. 

songe qa'à la littérature et à la science. Le moins d*adminit>- 
tration possible et le pins de science et de moralité possible» 
|e tfe cesserai de le répéter , M. le Ministre, yoilà le but auquel 
il faut tendre, roilà le principe avec lequel il faut renouveler 
f instruction publique. Napoléon avait eu cette pensée , lors- 
qu'il voulut que nos recteurs fussent des professeurs, momen» 
tanément remplacés par des suppléans ; et je nhésiterais pas 
â appliquer le même principe â l'inspection et au conseil lui- 
même : mais c'est aux collèges qu'il faut l'appliquer d'abord , 
pour leur rendre la vie dont ils ont besoin. 

Je suis d'avis de n'avoir des collèges à pensionnat que pour 
les boursiers ; et dans ces établissemens , je propose de sup^ 
primer entièrement le censeur, tout comme dans les collèges 
d'externes ; car un censeur n'est qu'une doublure du proviseur, 
tout-à-{siit inutile quand le proviseur est bon. Pour le provi- 
seur^ je ne voudrais pas l'assujettir; comme en Allemagne, i 
nn enseignement ; mais je voudrais que ce fftt toujours un 
professeur titulaire, lequel, pendant la durée de ses fonctions 
de proviseur, serait remplacé par un agrégé, de manière à 
pouvoir le rendre aisément à l'enseignement, si l'on n'était 
pas content de lui comme proviseur. Je crois aussi qu'on 
peut transporter en France l'heureuse institution des élèves 
inspecteurs pour remplacer le censeur, et, s'il est possible» 
les maîtres d'étude. J'appelle toute votre attention sur les dé- 
tails que je vous ai donnés à cet égard. 

J'approuve d'ailleurs entièrement le plan d'étndes de SchuI-^ 
pforta. C'est précisément celui du règlement impérial. Il y a 
cinq classes à Pforta; or, chez nous aussi il ne doit y avoir 
que deux classes de grammaire, précédées tout au plus d^une 
cJasse dite préparatoire, deux d'humanités, une deiïÉtorique, 
avec des^cours de langues modernes, d'histoire et oe géogra- 
(>hie, d'histoire naturelle, de chimie, de physique, de mathé- 
matiques et de philosophie ajoutés dans un nombre convenable 
à xhacune de ces classes. Nul élève ne pouvait, sous l'empire, 
entrer au collège que par la première classe de grammaire 



scncavPo&TA. 117 

eu te classe préparatoire , c'esl-â-dire» aprèaaToir justifié de 
toutes les connaissaiiGes élémentaires, ce qui est trés-r^ison- 
nable, les collèges étant destinés à Tinstruction secondaire,' 
tandis qu'à présent^ dans je ne sais quel intérêt industriel, il 
y a trois ou quatre dasses avant celles de grammaire. Un 
vrai collège doit commencer où finit Tinstniction primaire du 
pins haut degré ; il doit même supposer un commencement 
d'études latines: et il doit finir où commence l'université, 
c est-à-dire, au baccalauréat es lettres, examen qui couronne 
et résume toutes les études du coUége, comme il faudrait, 
pour entrer au collège, un examen qui résumât et attestât 
toutes les connais^nces préliminaires. Le collège représente 
Téducation générale qu'il faut avoir reçue pour. faire partie 
de la bonne société, comme luniversité représente l'instruc- 
tion scientifique nécessaire pour entrer dans les professions 
libérales. Toute inscription ou immatriculation dans l'univer- 
sité ne doit être permise que sur la présentation du diplôme 
de bachelier es lettres; et l'on ne doit pouvoir entier au col-^ 
lège qu'après un examen spécial. C'est la règle, M. le Ministre,; 
mais elle n'est point observée; comme c'est aussi la règle, 
également inobservée , d'examiner les élèves d'une classe avant 
de les laisser passer dans une classa supérieure ; règle néces- 
saire, sans laquelle il ne peut j avoir nul progrès régulier, 
nulle gradation réelle dans les études. 

Une dernière remarque. Dans chacun de nos collèges â 
pensionnat il y a un aumênier pour les élèves catholiques, 
et un pasteur pour les élèves protestans. Je me plains que 
nos aumôniers, pour ne parier que de ce qui regarde les ca- 
tholiques , se bornent aux oiEces, à la confession et à ce qn'il 
y a de plus indispensable dans leurs fonctions : c'est trop peu 
pour le rang et le traitement qu'ils ont, celui de professeur^ ' 
de premiète classe; c'est trop peu surtout pour les besoins re* 
ligieux des élèves. Il faut comprendre ces besoins et y satis- 
faire Moins d'offices , M. le Ministre , et beaucoup plus d'en- 
seignement; car les offices sans enseignement serrent assez 



Il8 QUÀTRliBIE LETTRE. 

peu t et Tenisergneinent serait très-utile encore sans les oiBcesL 
Vojez avec quelle assiduité la religion est enseignée dans 
toutes les classes de Schulpforta ! Je voudrais que chez nous 
tout aumônier fit au moins deax conférences par semaine sur 
la religion chrétienne » et non pas aux commençans; pour 
Geux*Ià, le catéchisme et Thistoire biblique suffisent; c'est aux 
élèves des humanités et de rhétorique, et des classes d'his- 
toire, de sciences et de philosophie correspondantes aux hu- 
manités et à la rhétorique, qu*un digne et savant ecclésiasti- 
que devrait s'adresser. Des jeunes gens de cet âge trouveraient 
une instruction solide et utile à tons égards dans l'explication 
des monnmens du christianisme, qui se lieraient à toutes leurs 
étndes historiques et philologiques! Quand, pendant quelques 
années, ils auraient ainsi vécu dans un commerce infime avec 
ks saintes écritures, il ne serait pas plus focilede tourner en 
ridicule auprès d'eux le christianisme, sa forte morale, sa su- 
blime philosophie, sa glorieuse histoire, qu'il n^ l'est aujour- 
d'hui de leur faire trouver Homère et Virgile de minces gé- 
nicis, et Rome et la Grèce sans grandeur et sans intérêt Mais 
pour de pareils enseignemens , il faut un aumènier instruit, 
et nul ne devrait être aumônier sans avcfir obtenu le grade de 
bachelier 9 ou même celui de licencié en théologie. Je sollicite 
instamment etidepnis long-temps cette mesure. On se plaint, 
M. le Ministre, dés progrès de f impiété et de là superstition; 
mais, il faut le dire loyalement, nous contribuons beaucoup à 
propager Tune et l'autre , ea laissant dépérir l'enseignement 
religieux dans nos collèges et même dans nos ^cultes de thée- 
logiez J'insiste sur ceci avec force, parce q^e vous êtes à la 
iiis imnistre des cultes et niinistre 4e rinstroction publique. 
J'étais ce malin en Prusse à Pforta ; m^ voici ce soir i 
^ Leipftig. J'y resterai deux jours pour y étudier l'organisation 
et les diverses parties de rinstructlon [oblique ésms le royanrae 
de Saxe. 

Agréez, 51 le Ministre, etc 






€\nqnUm itttvt. 

I<ei|>i!g, 4 'lùfi iflli* 

I 

llojaQint de Saie. Organltatioa géaérale de rittMr«cU<rn pi^Ifqve. — 
Inttruction primaire. 7* Cymoas^. ^«le 4e $aiai-T^oiii«s. — Sémi- 
naire pbiloloj^ique. — ^ UniverBilé de X^ip&ig.. 

Monsieur le MiNisraE, 

' À mesure que j'avance en Allemagne, rinstniction publiqne 
se présente à moi sur une plus grande échelle, mais sur le même 
plan. Le fond esta peu près le même, parce qu'après tout FAI- 
lemagne est une; les différences réfléchissent celles des divers 
états de FÂUemagne; et plus ceux que je rencontre se rappro- 
chent de la France par leur grandeur et leur étendue, plus ris 
me fournissent d'intéressans sujets d'étude. Malheureusement, 
n'ajant pas cette fois passé par Dresde^ où est le siège du 
gouvernement, je n'ai pu reconnaître par moi-même les res- 
sorts et le mouvement de l'administration générale, ni me 
procurer le budget des dépenses du royaume pour l'instruc- 
tion publique â ses divers degrés. Mais voici les résultats de 
mes observations à Leipzig, pendant les deux jours que j'y ai 
passés. 

Ol^GAIflSATIOIf ET ADMINISTRATIOIV OÊRÉRAI/B. 

Le rôle de l'adininistïatiMi dans l'inslrtictioii publ&tp^ (est 
tm raison de la grandeur de l'état A Francfort, ret4e a^nM- 
Htstratjon n'a qu'an consistoire. Dans lejgrand-rdii^hé^ Saxe- 
Weimar elle a » outre le consistoire et son pné^id^njt» UA Umi- 
ministre benorifiqiie ëaas la personne du présitotf de la c^m- 



126 anQuiiHE Z£ttre. 

mission diargëe de la surveillance de luniveTsité dlëna. Bans 
le royaume de^Saxe» rinstruction publique a un ministère. 

Il y a en Saxe deux sortes de ministres : les uns, qu'on ap- 
pelle ministres de cabinet, et qui sont desiàinistrespoUtiqnes; 
les autres, qui sont, à proprement parler, des che6 d'adminis^ 
tration; on les nomme ministres de conférences. L'instruction 
publique n'a point en Saxe un ministre de cabinet ; elle est con- 
fiée à un directoire suprême, composé en très-grande partie 
d'ecclésiastiques, comme enSaxe-Wdmar, et présidé, comme 
en Saxe-Weimar encore, par un laïque : mais ce laïque est ici un 
personnage important ; il est ministre , mais seulement ministre 
de conférences. C'est M. de Nostitz* Il y a là quelque cbose 
qui ressemble assez â l'organisation de l'instruction .publique 
sous l'empire, où le grand-maitre pétait aussi une sorte de mi- 
nistre avec un conseil, au-dessous du ministre de l'intérieur. 

Je n'ai pu savoir dans quel rapport précis étaienf4'autorité 
du ministre et celle du consistoire; je sais seulement que la 
part du consistoire est très-grande. YoiU donc ici un conseil 
auprès d'un ministre. J'ai déjà trouvé cette forme de gouver- 
nement de rinstruction publique à Francfort et à Weimar, 
dans un consistoire présidé par un directeur. Je la trouve id 
plus développée; et je puis vous dire d'avance qu'en Prusse 
l'instruction publique n'a pas seulement un ministre, président 
d'un consistoire , mais un ministre assisté d'un conseil laïque 
et plus nombreux que le nôtre. On ne connaît point en Alle- 
magne une autre forme d'administration pour l'instruction pu- 
blique. Un ministre tout seul, sans aucun contre-poids, pour- 
rait tout bouleverser en un jour, faire et défaire des réglemeits 
à tort et i travers, et distribuer les places contre les règles de 
l'avancement et selon le bon plaisir. Les lumières d'un seul 
individu, si ^andes qu'on les suppose, ne peuvent s'étendre 
à toutes les branches d'étude. Les considérations politiques 
prévaudront toujours auprès d*un ministre que sa position 
préoccupe et qui iloit cherdier à se faire des partisans. C'est 
de cette muiière que les pins grands maux ont été faits chec 



atolls de i8aa â i8a8. Un ministre sans conseil est pins on 
moins liyré à des inflnences extérienres , étrangères aux étu- 
4e$ ; c est pourquoi cette forme ultra- monarchique en admi- 
nistration sera toujours Tédamée par la médiocrité intrigante 
€t remuantes L'eiq^érience générale démontre t]u*un conseil 
composé'd'hommes connus par leurs travaux dan^ les diverses 
branches de connaissances qu*embrasse rinstruction publique, 
est un appui nécessaire au meillenr ministre. Cest ce qu'avait 
compris Napoléon ; et il n*y a pas deux avis à cet égard en 
Allemagne. 

Le consistoire suprême et le ministre résident â Dresde. Il 
n'y a pas d'inspecteurs généraux; la correspondance suffit. 
En Prpsse, cette institution est également inconnue, et les 
jnembres du conseil sont eux^-mèmes chargés des inspections, 
natureUement rares, que réclame en certains cas le besoin du 
service. 

Le ministre et le consistoire suprême gouvernent ici toute 
rittstruction publique; mais la ville de Leipzig a retenu quel* 
que chose d'une ville libre, et le gouvernement, qui la mé- 
nage, lui laisse une grande indépendance, particulièrement 
•pour tout ce qui regarde l'instruction publique. Ainsi l'univer- 
sité de Leipzig n'a point, comme celle dléna , un curatenc 
nommé par le mîmstère, curateur soumis lui-même â une 
commission ministérielle. Ici, c'est le recteur de l'université» 
aonuné par l'assemblée des professeurs, qui correspond avec 
le consistoire suprême. Cependant c'est toujours le consistoire 
qui propose an roi la nomination des professeurs de l'univer- 
sité ; et ces professeurs,* outre les honoraires qu'ils tirent des 
élèves, ont un traitement de l'état. Mais pour les gymnases» 
une indépendance ad>soIue est laissée à la ville de Leipzig. Ce 
sont 1<^ magistrats de la ville qui patent, et par conséquent 
qui nomment les professeurs des gymnases, sauf la confir- 
mation du consistoire spécial de Leipzig, qui est tout eciJé- 
siastiqne. Ce même consistoire surveille les gymnases , quant 
au spirituel ; les magistrats de la ville ;en ont l'admînjsiratjoil 



% 



m cmQuiiaiE uttee. 

Batéricilè. Le gouYememest de rinstniction puUIqne à Lelp^ 
ug est donc moitié muncipal et moitié ecclésiastique. Cest le 
earaetére général de rastorité en Safte. L'influence eeclésias-- 
tique est encore pins forte dans la Saxe royale que dans la 
Saxe grand-ducate , et cette influence y est également bien- 
&isaote et éclairée. 

irvsTRVcnoiv primaibb. 

Tous les principes qui dirigent Tinstruction populaire en 
Sate-Weiraar, sont communs à la Saxe royale; car ces prin- 
cipes tiennent à Tesprit mime du protestantisme; et d'aiHeurs 
ces deux pays n^en font guère qu un seul. Je me contenterai 
donc , pour ne pas me répéter , de signaler ici quelques prati- 
ques particulières â la Saxe royale, ou que faurai négligé de 
vous faire connaître en vous entretenant du grand-duché. 

Une loi d*état oblige îes parens d'envoyer leurs eafans à 
Fécole sons peifte de prison ; mais cette obligation commence 
ici dés cinq ans, tandis qu'eii Saxe-Weimar elle ne commence 
quâ sept. Dans lun et l'autre pa}s, elle va jusquà quatorze 
ans, âge de ia communion. Tous les trois mois, le pasteur 
et chaque viUage , qui a Tinspection de Técole et de tout ce 
qnt- s'y rapporte , compte les enfans qui ont manqué à f école 
fm qui même ont montré peu d'exactitude à s*y rendre : si ces 
abssnees %t sont pas légitimes, il adresse aux parens des répri- 
mandes; et si ceux-ci n'en tiennent compte, fautorité munici- 
pale les met en prison^ 

■ De einq a neuf ans , les enfans paient un demi-gros (un son 
et demi) par semaine; cette coutume de payer par semaine 
est fi^rt commode aux pauvres gens, qui n*ont jamais i payer 
que de très-petites sommes : de neuf à dou2e ans, trois quarts 
de gros , et de douze à quatorze ans , un gros (environ trois 
sous). 

T^ute famille qui peut pi^er est tenue de le faiire. Pour en 
ètSre dispensé, il faut elfe kscrit sur la liste des pauvres : c'est 



alors la c(9inmaiie q«i paie à lepr place ^ s^It rar ses biens, 
quand elle en a, soit sur une caisse spéciale aj>peléè caisse 
des pauvres, laquelle se forme de la manière suivante. A cba^ 
que mariage ou à chaque baptême, pendant le repas, partoiat 
où il y a un rôti, ce qui est un signe d*aisance, le maître d'é- 
cole fait circuler une assiette, ordinairepent remplie de sel, 
dans laquelle chacun met, en la cachant, sa petite contribu- 
tion pour la caisse des pauvres : cette caisse reçoit aussi le 
produit des amendes encourues pour la non -observation dit 
repos du dimanche. L'inl^pèt de rargent qni forme le capital 
de cette caisse sert à payer le prix de 1^ pension pour les en- 
fans pauvres de la commune. Chaque village est don£ intéressé 
à ne pas laisser s'acaoltre le nombre de ses pauvres : aussi , 
quand unis femme étrangère à un village devient ^ceinte, 
elle est citée devant Fautorité et obligée de déclarer le père 
de Tenfant D'abord elle paie une amende, ainsi que le père 
de ren&nt, pour le scandale qu'elle a causé; ensuite, à l'épo-^ 
que de ses couches, on la renvoie dans son pays natal, de penv 
que fenfant, venant au motide dans le viUage, n*aît un jour à 
réclamer fasaistance de la commone. • 

Ici, comme en5aie-WeÎBar> ce'n'est pas le maître d'école ^ 
c'est un receveur particulier, erdinaireroent le caissier de la 
caisse des pauvres, qui est chargé de percevoir le SchulgeU^ 
et qui en tient coBtpte an mattre d'école , moyennant toe com- 
mission de deux gros par thaler. < 

Pour devoiir m^tre d*école, il faut le eoncows dn consis- 
toire et de la commune. Si c'est le consisloire^im propose a la 
commune des maitres d'école dont il répond , H faut que ces 
candidats &ssefit leurs preuves dans le viUa^ , en présence des 
autorités de la commune. D'autre part, quand la commune on 
le sejgneiir dn village lait choix d'un maitre d'école , il f^ut 
qu'il soit confirmé par le consistoire, qui lui fait subir sa 
examen, ef c'est le pasteur qui l'aistaUe. 

I^'inspection des écoles appartient à rauftoritë eeclésiastîque, 
Vn mâtte ae condnitril mal , le ]pastear « impecttur né de ïé^ 



134 CINQUIÈME tÈTTAE. 

cole, lui adresse d'abord des réprimandes. En cas de técidive, 
il est cité devant le surintendant, enfin devant le consistoire. 
S*ii est renvoyé, on lui conserve, dans les cas ordinaires, une 
partie de son traitement 

Dans sa vieillesse , un maitre d'école reçoit la moitié de son 
traitement, et on lui adjoint un substitut qui reçoit l'antre 
moitié. Quelquefois j après de longs services, on conserve au 
mattre d^école la totalité de son revenu jusqu'à la fin de sei 
jours. 

Dans de petits villages qui ne peuvent entretenir un maître 
d'école , on emploie de pauvres jeunes gens qui dépendent nni^ 
quement de la commune et n*ont pas besoin d'être confirmés 
par le consistoire. Ik n'ont pas le titre de mattres d'école 
{Schullehrer) ^ mais le titre plus modeste encore de maître^ 
d'enfans {Kinderlehrer). On les appelle aussi sonneurs ((y/ôcAr-" 
ner)^ parce qu'ils sonnent les cloches,^ et plus habitnellement 
catéchètesy parce qu'ils enseignent le catécbisme. Comme ils 
ont très-peu d'écoliers, et que leurs revenus ne suffisent pas i 
leurs plus stricts besoins*, les catécbètes maifgent successive- 
ment chez les habitans : ils sont même logés tour i tour par 
eux, quand la commune n'a pas de maison d'école; et l'école 
se tient alors dans la maison où ils demeurent Ce sont ordi- 
nairement des jeunes gens qui se préparent ainsi k devenir des 
mattres d'école, et qui ne sont pas encore mariés. On s'occupe 
à supprimer cet état de choses et a établir partout des écoles 
spéciales. Vous voyez, M. le Ministre, que, pour l'instruction 
primaire, le duché de Saxe- Weimar est plus avancé que la 
Saxe royale,* car en Saxe^Weimar, du moins à ce que m'ont 
affirmé MM. Peucer et de Gersdorflf, il n'y a pas si petit ha- 
meau qui n'ait une école régulière. ' ' 

Il est presque inutile de dire que les maîtres d'école, une 
fois nommés^ sont exempts de la conscription. 

L'enseignement d^ écoles populaires comprend id^ comme 
partout, la lecture, l'écriture, le calcul, les connaissances gé- 
sécalement utiles, gemeinmUzige Kenntnisse; par exonple^ 



y 



tm peu dlibtoire^iiatarelle avec des grayures» nu pèa de fhy^ 
sique pour tout ce qui regarde les phénoiBènes les plus Gem» 
mttns de la nature, un peu de géographie du pays» un peu 
d'histoire nationale» etc. Dans toutes les dasses» la religion 
est enseignée dans la Bible et le catéchisme. On exerce les 
en&ns au chant d*église ; les pins avancés forment le chœur. 
Le maître d^école prépare les enjans à la communion, et c'est 
seulement deux mois avant Pâques que le pasteur lui-même 
intervient dans renseignement religieux et dans les prépara- 
tions â la communion. C'est après cette solennité qucLTenfant 
quitte Fécole. Le pasteur n'admettrait pas, à l'instruction reli- 
gieuse et â la communion un enfant qui n'aurait pas son cer- 
tificat d'école; de sorte que, pour savoir si un enfant sait 
lire, il sniEt, dahs les villages, de demander â un enfant s'il 
a fait sa communion. Cette indication ne m'a presque jamais 
trompé en Saxe, dans la campagne. 

Dans toute école complète de village, il y a>deux classes: 
^la première, pour les plus grands, qui viennent le matin de 
sept à dix heures ; après quoi ils peuvent encore aller travail- 
ler â la terre et aider leurs parens; la seconde, pour les 
petits, l'après-midi, d'une heure à trois; enfin il y a un* 
classe intermédiaire. 

. J'ai puisé à des sources certaines ces documens sur les 
écoles populaires du royaume de Saxe; voici maintenant ce 
que j'ai vu moi-même à Leipug. 

Leipidg possède deux grands établissemens d'instruction 
primaire, la Freischule, ou école gratuite pour les enfans 
des pauvres; et la Bûrgerschule , école destinée, comme celle 
de Weimar, aux enfans de la bourgeoisie. 

La Freischuh de Leipzig contient mille. enfans, qui re- 
çoivent l'instructiou gratuitement Le directeur est le vieux 
Plato, homme respectable qui a consacré sa longue vie â 
l'éducation de l'enfance. 

La Bùrgerschule de Leipzig est dans un bâtiment encore 
plus beau et phis grand que celui de Weimar. Pendant les 



1^6 dKQUl^HE LETTRE. 

dentiers éyémemem polkiqnes, les députés de Leipzig s'y sont 
rasaemUés» et ils ont feàu leurs séances dans la grande salle. 
J'en ai yistté en détail tontes les classes. C'est à^pen-prës la 
même disdjdine et les mêmes arrangemens qn'd Weimar. Il 
y a nn directeur, M. Gedike, trois maîtres ordinaires, treize 
maîtres auxiliaires (Bû^slehrer); enyiron sej^ ou knit cents 
élèves» garçons et filles: 

âiaque en£mt paie lo thalers par an pour les classes in* 
férieures, enyiron 39 f.; i3 pour les classeis moyekmes, 16 
pour les classes supérieures , et 30 pour la première classe. 

Nulle classe ne peut ayoir plus de soixante étèyes. La re* 
ligion, le chimt, et surtout le chant sacré, y sont enseignés 
ayec le plus grand soin. Une école chrétienne populaire est 
l'idéal que s'est proposé ledirecteur. Pour ne pas répéter la plu* 
part des détails que je vous ai donnés sur la Burgersehule de 
Weimar, ayec de très-légères différences, je vous envoie un 
excellent discours du directeur, à Foccasion des examens de 
cette école dans l'année a 830, discour» où vous trouverez 
les moindres* rensdgnemens sur son organisation, sa disci* 
pline, les ol^ets de l'enseignement, et la manière èêxA iU 
sent distribués selon l'âge des enfans, depuis six ans jusqu'à 
quatorze. 

On dit qu'à j a aussi à Dresde quelques beaux étaUisse- 
mens d'instonction primaire. 

Tant d'établissemens âorissans d'instruction primaire su[h 
posent de bonnes écoles normales primaires: eti effet, il y 
en a deux très-célèbres dans le royaume de Saxe; l'une à 
l'rej'berg, l'autre à Dresde. 

Il y a en Saxe plusieurs gymnases renommés. Â Leipzig^ 
il y en a deux, la Nicolaisckule et la Tliomasschule, Je me* 
suis contenté d'en voir un; mais je J'ai .vu dans tous ses 
détails ; j*ai choisi le pbs célèbre^ la Thomasschida 



La Thomasscliitle est un pensioiiiiat qui se eôiii|ié8e cp- 
clasivement de boursiers nommés par la ville et entretenus 
par elle ou sur d'anciennes dotations; mais le plus grand 
nombre des élèves sont des externes qui viennent de cbefe 
leurs parens ou des instituts particuliers de la ville* Il n'y a 
que soixante boursiers , qui s'appellent alumni-, les externes 
s'appellent exlranei ou hospites. Les externes paient une 
rétribution diverse, selon les classes, de 10 thalers aumoins, 
de -18 au plus par année. Les ahoniU sont un -peu diri^ 
vers l'état eocl^iastique. 

Ici, comme â Weimar, cotmne dans toute la Sate,ice 
qui domine dans le plan des études » c'est la religion 0t la 
philologie. Il y a quatre classes et une classe préparatoins 
i^Forschule). Voici la distribution des leçons de toute ^péœ 
dans les diverses classes pour i83i. 

Classe préparatoire. Par semaine : six leçons de religion, 
dogme, morale et lecture biblique {Bibellesen); dix de la^ 
tin, grammaire et corrections; quatre de grec, grammaire; 
deux d'histoire; deux de géographie r huit d'allemand; deux 
d'arithmétique; deux d'histoire naturelle.; deux de caUigrih 
phie. 

Qtiatriéine. Quatre leçons de i-eligion, dogme et morale, 
deux de géo^aphie et antiquités bibliques; huit de latin, 
quatre d'explication d'auteurs ^ quatre de grammaire et de 
eorrections ; huit de grec, qnatre d'explication d'auteurs; 
quatre de grammaire et de correctionè; deux d'allemand-; 
deux d'arithmétique; deux d'histoire; deux de géographie; 
deux de calligtaphie. 

Troisième. Quatre de religion, dogme et morale; deut 
de géographie et antiquités bibliques; dix de latiti^ six d'exr 
plications d'auteurs, quatre de grammaire et de corrections; 
six dé grec, quatre d'explicatioii d'auteurs, 'deux de gvam- 
Itiaire ei de corrections; deux d'histoire; deUi de mathéma- 
tiques; deux d'allemand ; deux de français; une d'hébreu; - 

Seconde. Quatre de religion , dogtet et Mrâte) dtHi^ 



1^8 ONQUlèME PITTRE. 

^'exégèse Inbliqae; dix de latin , huit d'explications d'aûietrsy 
deux d'exercices de style 4 huit de. grec,' six d* explication 
d'auteurs, deux de correction,* deux, d'histoire ; deux de ma- 
thématiques ; deux d'allemand et de rhétorique; trois de frau" 
çais; deux d'italien; denx d'hébreu. 

Première. Quatre de religion, dogme et morale, deux 
d'exégèse biblique; huit de latin, six d'explication d'auteurs, 
deux d'exercices; huit de grec, six d explication d'auteurs, 
deux d'exercices; deux d'histoire; trois de mathématiques; 
deux d'allemand, exercices de rhétorique et de logique ; trois 
4e français; deux d'italien; trois d'hébreu. 

De plus, il y a pour toutes les classes des leçons de chant 
pour les alumni. Ces leçons vont très-loin, et la Thomas- 
schule est une école de chant célèbre dans toute l'AUe- 
magne. 

Dans la première classe, on explique en grec quelques 
dialogues de Platon, Euripide et Pindare ; en seconde , l'Iliade ; 
en troisième, Xénophon, la Retraite et l'Histoire grect/ue-, 
et dans les classes inférieures, on se sert du Manuel de 
Jacobs. 

On voit, par ces détails , qu'avec le chant, c'est la religion 
et les études classiques qui sont particulièrement cultivées 
dans le gymnase de Saint -Thomas. Toujours la même éten- 
due et la même solidité dans l'enseignement littéraire, la 
même infériorité de l'enseignement mathématique , et la nul* 
lité presque absolue de l'enseignement philosophique. 

Parmi les professeurs se trouvent des hommes très -dis- 
tingués ; par exemple, pour parler de ceux qui me sont plus 
particulièrement connus par la ressemblance de nos études, 
M. Stallbaum, qui a donné une édition complète de Platon, 
pour les classes, et des éditions fort estimées de plusieurs 
dialogues , le Philèhe et la Républiffue^ M. Ueinrich Bich- 
ter , professeur extraordinaire de philosophie â l'université 
de Leipzig, et qui a publié une excellente dissertation sur 
les Idées de Platon,^ de Ideis Piatonis, 1827. Ces dpux 



IiEIKIG. 139 

jeunes et habiles philologues m'ont rappelé M. Steinhart» ({ne 
j'avais vu la veille à Scholpforta. 

J'ai assisté â une leçon de kt seconde classe , dont M. 
Stallbaum est professeur. J'avais entendu à Weimar une ex- 
plication d auteurs de M. Gemfaardt; fai vu cette fois ce que. 
c'est qu'une correction de devoirs en Allemagne. Le profes- 
seur avait apporté les devoirs que lui avaient remis les élèves 
à la dernière leçon ; ces devoirs étaient des thèmes latins : 
il les avait lui ^ même corrigés de sa main. Il commença 
par eiqpliquer successivement aux divers élèves leurs princi- 
pales fautes, sans omettre un seul élève, et ils étaient trente- 
deux ,* ensuite il leur dicta un passage allemand, que le» 
élèves -traduisirent immédiatement en latin. Le professeur 
dicte en allemand ; les élèves écrivent en latin. Ces exercices 
s'appellent extemporalia , improvisations. Le professeur fit 
lire à un certain nombre d'élèves ce qu'ils avaient écrit, et 
leur signala leurs fautes. M. Stallbaum s'attache avant tout 
i l'exactitude. Dans les élèves, presque pas de butes contre 
la grammaire. Ces thèmes improvisés ne valent pas mieux qoe^ 
ceux de nos tlasses de seconde; mais nos élèves ne les font 
pas avec la même facilité. 

J'ai aussi visité Tintérieur des salles d'étude destinées aux 
boursiers. C'est à peu près comme â Schulpforta. La porte 
de chaque salle a trois carreaux de verre par lesquels il est. 
aisé de surveiller tout ce qui se passe dans la salle. Chaque 
salle ne contient que douze élèves. Ces douce élèves sont 
divisés par quatre, à trois tables. Chaque table a. son sur- 
veiUant et son répétiteur, qui est le meilleur des quatre 
élèves, et chaque salle de douze élèves a son préfet, qui 
est le meilleur élève de la salle. Cest l'institution des moni- 
teurs de l'enseignement mutuel, développée et transportée 
dans un collège. 

Quant à l'aihninistration dû gymnase, elle se divise, comme 
partout, en deux parties : l'une matérielle, à laquelle pré- 
side un administrateur nommé par la yille; l'autre littéraire 

9 



i3a UKQUiEME letthe. 

et disciplinaire ) entre les mains d'un recteur , sans conrec" 
tenr ni prorecteur. Là aussi , pas Tombre d'un censeur, et 
le recteur est professeur et chargé de la première classe. 
Les professeurs n*ont qu'un seul traitement, comme â Franc- 
fort, une somme ronde, que leur fait la ville; mai& leur, 
traitement est divers selon les classes, et même leur rang 
est fondé, non sur l'ancienneté, mais sur celui des classes, 
comme chez nous. 

Comme je l'ai déjà dit, les professeurs sont nommés par 
la ville et confirmés par le consistoire de Leipzig, qui est 
aussi chargé de la surveillance du gymnase quant au spiri- 
tuel. L'autorité immédiate et Souveraine sur le gymnase ap- 
partient à la ville, qui fait les frais et qui nomme les pro« 
fesseurs, etlecontrdle niorad appartient au consistoire. G>mme 
c'est la ville qui nomme les professeurs , c'est également la 
ville et l'autorité municipale qui connaissent de leurs délits ^ 
et qui au besoin les révoquent. 

Il en est du gymnase de Saint-Micolas comme de celui de 
Saint-Thomas ; et en général tous les gymnases de la Saxe 
royale , ainsi que les écoles princières de Meissen et de Grim- 
ma , ont à peu près les mêmes réglemens et suivent les' 
mêmes pratiques. A Dresde, l'école de Sainte -Croix se dis- 
tingue très- peu des deux célèbres écoles de Lapzig. Elle a 
aussi des alumni et des extrahei; iftiais les professeurs n ont 
pas de traitement fixe et unique que leur assure on la >îlle 
ou l'état; ils ont denx traitemens, l'un qui leur vient de cer- 
taines redevances de l'église à laqilelle leur école est atta- 
chée, l'autre de l'éventuel produit par la rétribution des 
externes. De cette manière, Tétat ne dépense pas plus pour 
rinstruction secondaire que pour l'instruction primaire; mais 
le sort des professeurs du gymnase est mal assuré. Cepen- 
dant les bons professeurs ne manquent point an gymnase de 
Sainte-Croix. Le recteur est M. Grobel. Il y a un conrecteur, 
comme à Francfort, M. Baumgarten-Crosius. Le savant au« 
teur du Catalogus artifioum grwcorum et rontanorum , 1 82 7» 



lEtPZlG. 1 3l 

M. Selfig, y est professeur des classes supérieures. M. Lie- 
bel fait aiix plus exercés, une fois par semaine, un i:oursde 
l*histoiré de la philosophie, qui leur tient lieu d*enseignem^t 
philosophique. 

Une remarque générale que f ai déjà faite , et sur laquelle 
je dois revenir avant de quitter les gymnases de la Saxe, c'est 
que les professeurs, quoique attachés spécialement à certaines 
classes, font des leçons dans toutes ou presque toutes. On 
* trouve à cela trois avantages : le premier, de ne pas exiger 
autant de professeurs,* le second, d'intéresser chaque pro- 
fesseur â Tensemble des études et des élèves de l'établisse^ 
ment, et' de rendre plus facile l'examen de départ; le troi- 
sième, de hé pas lasser l'esprit du professeur, en le retenant 
perpétuellement dans le cercle des mêmes fonctions et d^s 
mêmes objets. 

S'il n'y a pgînl d'instruction primaire assurée sans école 
normale primaire, de même l'instruction du second degré 
manquerait de fondement sans une école spéciale .pour for- 
mer des professeurs de gymnase. Il y a donc, dans le royaume 
de Saxe, un séminaire à cet effet, comme dans le duché 
de Saxe-Weimar; mais ce n'est encore qu'un Seminarium 
philoldgicuM : il ne peut fournir que des professeurs de 
littérature ancienne ; et ici , comme en Saxe-Weimar, j'attri- 
bue la faiblesse des études mathématiques à l'absence de 
toutes branches mathématiques dans le séminaire destiné à 
recruter les professeurs de gymnase. Le Seminarium philo- 
logicum de Leipzig est le modèle de la plupart des autres 
établissemens semblables de l'Allemagne, et surtout de celui 
d'Iéna, qui en a adopté â peu près les réglemens et les usages. 
Le célèbre philologue Christ. Dan. Beck est le fondateur de 
cette institution. Dans son zèle pour la philologie, il ima- 
gina j en 1784, de créer une petite société pour les étude» 
de ce genre parmi les étudians de Leipzig ; et cette société 
réussit tellement, que de toute part on s'adressait à Beck 
pour avoir qnelques*uns de ses élèves et en faire des pro- 



iSa ONQUliME LETTRE. 

fessenrs de gymnase. Pins tard, le gonvernemeat saxon éri« 
gea cette société en ii|stîtation publique. Elle dépend de l'uni- 
visité : aussi c'est l'était qui paie les stipendia ou secours 
aux jeanes gens qui en font partie , et une indemnité extrê- 
mement modique au directeur. Ces jeunes gens sont des étu- 
dians de l'université de Leipzig , qui logent en ville et ne coâ- 
. tent au gouvernement que très-peu de cbose. Ils sont an nom* 
bre de douze » et se rassemblent à certains jours dans Tanditoire 
de. leur directeur , pour se livrer aux exercices qui consti- 
. tuent le séminaire philologique. J'ai voulu assister â un de 
ces exercices. Une douzaine de jeunes gens sont autour d'une 
table, sons la présidence du vieux Daniel Beck : quelques 
étudians de Leipzig assistent, avec la permission du profes- 
seur, â cette réunion. J'ai entendu un des jeunes séminaristes 
lire une dissertation latine purement philologique sur les cent 
premiers ven des Sept devant Th^es : cette dissertation 
était assez forte. Toutes les leçons des éditions sur les en- 
droits douteux sont comparées, les opinions des diiférens 
auteurs controversées; et plus d'une fois le jeune philologue 
s'écarte des interprétations reçues et en propose une autre. 
 ce sujet s'engage une discussion approfondie. Un autre 
séminariste prend la parole et combat l'opinion du premier. 
Il parle en latin, la seule langue permise dans un séminaire 
philologique ; l'autre se défend avec les mêmes armes. De loin 
en loin, le vieux directeur laisse tomber quelques paroles dé- 
cisives. Une heure entière s'est ainsi écoulée dans une discus- 
sion forte et mesurée. Le rôle de Beck est cehii d'un prési- 
dent éclairé. Ce sont les jeunes séminaristes qui paraissent, 
et non pas leur maitre, qui seiface le plus qu'il peut J'ai 
trouvé instruction et plaisir dans cette visite ; elle m'a rap- 
pelé l'ancienne école normale, avec wes conférences et ses 
libres discussions. À la fin des exercices , le vénérable direc- 
teur m'a donné, dans la langue du lieu, tous les renseigne- 
rnens que je lui ai demandés, et l'histoire de cette petite 
société. Lui-même a écrit en latin une dissertation sur le 



2tfmiiutirepliiMogiqu€, où se trouvent les rëglemens de cette 
utile institution. Vous les connaissez par ceux du séminaire 
philologique d'Iéna, qui a été fomié d'après celui de Leipzig. 

imiTBRSlTB Dis LEIPZIG. 

Qui connaît une université allemande, connaît à peu près 
foutes les autres. Celle de Leipzig ressemble beaucoup a celle 
dléna; elle lui a servi de modèle , et n*en diffère que de la. 
différence même du royaume de Saxe au grand -duché de 
Saxe-Weimar, c'est-â-dire par le plus grand nombre d*étu- 
dians , qui naturellement rend nécessaire un plus grand nom- 
bre de professeurs. Le réglanent pour les étudians de l'uni- 
versité de Leipzig , que j'ai sous les jeux et qne je vous 
transmets 9 est le même, quelques détails de peu d'impor- 
tance exceptés , que celui' dont je vous ai rendu compte en 
vous parlant de l'université d'iéna. Il e$ttout aussi sévère, 
et porte le même caractère de réaction contre les excès de 
la liberté universitaire. Quant aux lois intérieures de Tuni- 
versité, et en général pour tout ce qui regarde l'enseigne- 
ment, Leipzig n'est qu'Iéna agrandi. La plus grande diffé^ 
rence qui s'j trouve, est qu'ici il n'j a point de recteur ho- 
norifique, remplacé dans la réalité par un prorecteur éhi 
par les professeurs. L'administrateur que l'université de Leip- 
zig se donne à elle<^mème , s'appelle recteur , et, comme je l'ai 
déjà dit, correspond directement, sans Tintermédiaire d'un 
curateur, avec le consistoire suprême et le ministre de Ihresde, 
Ce recteur est d'ailleurs, comme â léna, un professeur élu 
dans l'une des quatre facultés. De même il n'j a ici que quatre 
facultés, au lieu des cinq que nous avons et qui me paraissent 
nécessaires. Chadine de ces facultés élit sou doyen , comme 
tes quatre facultés élisent le recteur^ H J ^ dans cfiaque 
faculté trois sortes de professeurs» les professeurs ordinaires, 
lés professeurs extraordinaires et les doctores docenies , tous 
dV€c le$ mêmes droits et les mêmes avantages respectifs qiC^ 



i34 ayQvikXE vextke. 

léua. Voici la liite àes professeurs ordinaires actuelleiifteBf 
en exercice, dans i*ordre d'ancienneté. 

Théologie : MM. Tittmann, Winzer, lUgen, Grossmann» 
Habn, Goldhom. 

Dboit : MM. Schilling, GttnHier, Weisse, Klien, Millier, 
Otkr. 

MÉDECINE : MM.Haase, G. Kuehn, Weber, Kulh,Eschen- 
bach, Clams, Joerg, Heinrotb, Wendler, Scbwxgrichen, 
Bem. Kuebn. 

PHiusoPHns: : MM. Drobisch, Beck, Hennann, Knig, 
Clodiiis, RosenmuHer, PoelitE, Brandes, WaGhsmuth, Haas, 
PoU, Erdmamt 

La théologie a deux professeurs extraordinaires et quatre 
Prùfot 'JDocenUn. 

Le droit a deux professeurs extraordinaires et trente Pri-- 
t^at'Docenien. 

■ 

La médecine a sept prpfessejiirs extraordinaires et qqîiue 
Prwal-Docenten, 

lia philosophie a dix professeurs extraordinaires et dix 
Priuat-Docenten , sans compter les .maîtres de langue. 

La théologie compte aussi plusieurs séminaires et société 
homilétiques, exégétiques et bistorico-tbéologiques. M. lUgen 
Ta publier, avec les meilleurs théologiens de rAUemagne, 
ui^ journal de théologie historique {^2kàschrifi fur die hisior 
rische Théologie), Cest à L^pzig qu'était le gxan4 juriste 
Haubold. Hermanu est toujours ici â la tète de la philologie 
et de la société grecque, qui rivalise avec le sén^iAaire phi<- 
1 ologique de Daniel Beick. M. Pœlitz a fondé i)ne école de 
politique, quia déjà porté d'heureux fruits. L'historien Wachs- 
muth , le philosophe Krug , rorientaliste (loseiunuller et 
beaucoup d'autres sont des Ifommes connus dans toiitç TAl*- 
lemagne. 



Je joi» *id le catalogue des leçons laites i eette imiyer- 
sité pendant les dix dernières années , sous une double forme : 
1 ^ en latin, selon Tusage y £acu|té par faculfé, et sans autre ordre 
dans chaque-faculté que le rang des professeurs, déterminé par 
Tancienneté; a."* en allemand , et dans un ordre méthodique 
qui montre la yaste encyclopédie scientifique qu'offrent aux 
jeunes gens les cours de l'université de Leipzig. Ces catalo- 
gues son^ publiés chaque semestre. Je yovs signale particu- 
lièrement ceux de Tannée i83o» qui tous deux sont terminés 
par une énumération exacte et complète des noms des ém« 
diansy avec leur âge, le lien de leur naissance, la faculté 
dans laquelle ils étudient et leur adresse. Ce tableau , qui sert 
â la police de l'université, contient pour nous d utiles ren- 
seignemens. On y voit, par exemple, que, pendant le pre- 
mier semestre de i83o , le nombre des étudians immatriculés 
était de douze cent soixante - deux , sur lesquels dnq cent 
vingt-neuf pour la théologie , quatre cent quatre-vingt-cinq 
^our le droit, dix pour ce qu'on j^ppelle en Allemagne les 
sciences administratives ( Kameraiwissenschaflen ) , cent 
vingt-cinq pour la médecine, trente-un pour la chirurgie, 
cinq pour la pliarmacie, treize po^ir la philosophie propre- 
ment dite, cinqwnte-un poor la philologie, sept pour les 
mathématiques, etc. Dans le second sen^es^e de 18 3o il y 
avait treize cent soixante étudians : six cent trente théolo- 
giens; quatre cent cinquante -sept juristes, douxe caméra- 
listes, cent vingt -quatre médecins, vingt -six chirurgiens, 
cinq pharmaciens, treize philosophes, soixante-quatorze phi- 
lologues, qwitorze mathématicien^. Ces nombreç ne désignent 
qne la destination spéciale de chaque étudiant, et non pas 
les leçons; qii'ils fréquentent ; car, par exemple, il n'y a ici 
que treize philosophes, tandis que les cours de philosophie 
de M. Krug sont très-fréquentés par les juristes et les théo- 
lodens , aussi bien que par les philosophes proprement dits. 

liCS programmes sont imprimés, tels que je vous les en- 
voie, dans le coi^fUiit d( chaque se;q;^e$tre> officiellement et 



4 36 GDIQmiME IXTTtUE. 

an nom de rantorité nniyersitaire ; mais avant Tonvertore 
de chaque semestre chaque professeur écrit de sa main une 
annonce particulière de ses leçons; et toutes ces annonces 
manuscrites sont mises dans un grand cadre noir, placé â la 
porte de Tuniversité. Ces annonces sont plus étendues que les 
annonces officielles, et marquent mieux les rapports des pro* 
fesseurs et des étudians dans les universités allemandes» où 
une partie du traitement des professeurs dépend du nombre^ 
des élèves. Je vous envoie quelques-unes de ces annonces» 
que |*ai copiées moinmêne dan3 la cour de l'université. 

Yoid celle de Daniel Beck : 

HmiMniwiini» ooromilitonibna. 

S. D. 

D. Ghristianus Daniel Beck » P. P. O. et ord. philosoph. decanui ^ 

liectiones sestivas commendavi vestris studiis ha s : 

IPublice : DD. lun. et ]ov. hor. m, Luciani libellum de Histo- 
rift coniMïribenda. 
DD. mart et ven. bor; tù, Hontii aKqQ<ft episloln 

interpretabor, 
DD. merc. et sat. hor, m, semiuarii regii philologioî 
exercitatiopes criUcas et philologicaa moderabor ; 
quibus quidem interpretandi veleres aulores dîspu- 
tandique exercitalionibus lioebit aliis etiam audi- 
toribus» si qui volaerint, interesse. 

Ihrivatim : Senis diebus hor. ix , Pauli Epp. nd Romanos et ad 
Galatas ezpUcabo ; hor. x totidem, diebus histoïkm 
«nivemm populomm anliquomm , inde a lemm 
initio uique ad imperii romani fiaem , pragmatice 
enarrabo. 

Privatiinin) lectionum initium oonstitutuoi est die m maii. 

Publicarmn fiet die xxx maii. 

Vos eodem quo per qninquagînta duo annos gavisus sum au- 
dientitim doeentem fiiTore^ adesse mihi peigite. 



lEttfiG. i37 

Voici celle dn célèbre Hermaim : 

CommilîtoiiibiM hnmanisMiiiii s 

S. D. 

Godoiredns Hermamius : 

Hoc seme$tri publiée ir dieb. hor. xi^ Sophoclis CEdipmn 
t^rannum interpretabor. 

Priyatim nr DD. bor. xi, de ^jntaxi lînguse laUnie disseram; 
Inm diebua borisqne oonauètis stndia moderabofr societatia gnec«. 

Inîtiiiin bamm lectioDiiin &ciani , ubi ex tbcroiis caroliiiit ' 
rediero^ quaa œe tuend» Taleladiiiia cauaa petere neoesae eat 

Void la Sh de Tannonce de M. Wacbsmutb^ professeur 
ordinaire dliistoi^e : 

Scholanini de bisUnia mdvena raordiam fadam die mart x, 
eodemque ficbolamm publieanun $ acbolas de biatoria recentiore 
posteaquaoi jostos auditorum nuroema conTenerit aperiam ,atqaa 
ut qui iis intéresse Teliui nomiua apud me ediant rogo. 

M. Kmg montre encore plus de déférence poiH les élèves s 

Quibus lectionibns ut fréquentes interesse Télilis humanissime 
rogo. 

M. Pœlitz : 

« PriTatissîme hors auditoribus commoda jus gentium Europse- 
arum, practicam et diplomaticum docebo. 

Les professeurs extraordinaires .donnent de pareilles an^ 
apnces » ainsi que les doctores legênies; mais cenx^d doivent 
soumettre le^ leurs au visa du dojen : Fidit £eck.,. Com^ 
mutdavU B$çk,.. etc. 

Il faut voQs expliquer, M. le Ministre, ce que si^^nifient 
ces mots publiée, prwaikn, appliqués anx leçons des profes*- 
s^nrs ordiiuûres. Tont professeur ordinaire, recevant de Tétat 
un traitemrat fixe, est tenu de faire, pour ce traitement, 
quelques leçon» gratuites sur te mjet le plus inhérent au titet 

t Lei bains de GttrldMd, 



X38 ONQUliBIE £ETTBE. 

âe sa chaire : roili ce que veut dire légère pubUce. 
outre ces leçons, il a le droit d'en donner autant qn*il lui 
piait sur des sujets qii*ii croit couyenir davantage aux goAts 
et aux besoins des étudians» ou aux intérêts de sa propre 
réputation, pourvu que ces sujets se rattachent pins on moins 
à la chaire dont il est titulaire, et ne sortent point du cercle 
de la faculté à laquelle il appartient: cela s'appelle légère 
privaHinL Ces leçons se font dans l'auditoire de l'université, 
ou quelquefois 4ans ia maison même dn professeur ; elles sont 
payées, et le professeur fait tré»-pea d'exceptions à cet usage. 
K'en fait-il pas dn tout, cela s'appelle légère prwaiissimex 
Le prix des leçons est réglé d'avance par les lois de l'univer- 
sité. Telle est la distinction de publiée et de prwatim légère} 
mais cette distinction existe plutôt en droit qu*en fait en 
Allemagne, et elle s'^ace de jour en jour davantage, surtout 
en Prusse, où les professeurs font très-pen de leçons gra- 
tuites. Â Berlin, la plupart des professeurs ne lisent que 
prwatim, et ceux qui, par devoir et pour la forme, lisent 
BMssipubUcey ne netteat pas grand soin â cet enseignement 
gratuit, et ne font qu'une leçon de ce genre par semaine; 
tandis que les prwata coUegia, les cours payés, se compo^ 
' sent toujours par semaine de quatre on cinq leçons. 

Upbjection que l'on fait en France aux leçons payées, est 
qu'elles mettent le professeur à la merci des élèves, et lui 
font oublier les intérêts de la science pour ceux de sa for- 
tune; Cette objection serait fondée, si, en Allemagne, outre 
la rétribution des étudians, le professeur n'avait pas on trai^ 
tement fixe de l'état, 'traitement qui nest pas le même pour 
tous, et qui est d'autant plus considérable que le professeur, 
â mérite égal, a, par la nature senle de son enseignement, 
moins de chances d'attirer beaucoup d'auditeurs. Le premier 
devoir du professeur est envers la science, non envers les 
étudians; c'est là la maxime de tout vrai professeur d'uni- 
versité , maxime qui sépare essentiellement l'université 4b 
collège. L'état doit donc assurer aux professeurs de l'univer* 



siU un tTailement GonTenable , îadëpendut dn nombre des 
élèves ; car souyent un cours ii*a que sept on buit élèves, 
la liaute anafyse, par exemple, ou la hante pbilologie, peut 
être d'une utiJKté infinie pour la sdence. Il ne faut pas qu'un 
grand géomètre, pour avoir de l'argent, perde son temps à 
enseigner les basses parties des mathématiques. D'un antre 
côté, l'état n'a pas le devoir de donner pour rien la science 
à tont le monde, et il est juste que, passé renseignement 
élémentaire, quiconque vent aborder plus ou moins lascience, 
lui apporte smi tribut Cela est incontestable pour les col* 
léges; cel^ Test également, et à plus forte raison, pcmr les 
universités : sans quoi il faudrait faire à tous les professeurs 
d'université indistinctement un traitement trop élevé qui rui- 
nerait Fétat, et qu'il serait souverainement injuste de tirer 
de la poche Âe tons les câloyens au profit d'un très-petit nom- 
bre. Un traitement fixe, convenable, qui assure â un profes* 
seur le nécessaire, et des cours payés qui améliorent sa for<- 
tune en proportion Je ses succès, tel est le juste milieu en 
cette matière. Par-lâ le professeur n'est jamais condamné i 
oublier les intérêts supérieurs de la science, et jamais non 
plus il ne peut, sous le beau semblant d'être un génie inac» 
cessible, se passer de quelque succès et d*un certain nombre 
d'élèves. A cet avantage, ajoutes cdm-d, qui me paialt 
décisif; c'est que les étudians suivent avec bien plus de'xèle 
et d'assiduité les ceufs qu'ils patent Qiez nous, dans net 
facultés des sciences et des lettres , les portes sont ouvertes 
à tout le monde, et entre qui veut smis rien payer : cela 
parait admirable au premier coup d'teil, et digne d'une grande 
nation; mais saves-vous ce qui en résulte? D'abord, un pa- 
reil auditoire n'est guère qu'un parterre de théâtre; on entre 
et l'on sort au milieu de la leçon; on vient une ibis pour ne 
plus revenir, si le professeur ne nous charme l'oreille; on 
Técoute avec distraction , et en général il y a des amatents 
pluldt que de véritables étudians. Et puis le professeur, qui 
ne perd pas one obole à mal faire, se néglige et met à sel 



140 aNQUliBIE LETTRE. 

leçons assez pen d*importaiice. Oa bien, aime-t-il la gloire^ 
a*t-il une grande réputation à soigner^ il est bion à craindre 
alors que 9 désespérant d'avoir un auditoire sérieux, il ne 
veuille au moins en avoir un nombreux. Dans ce cas» c'en 
est fait de la science; car on a beau faire, ^n se propop» 
tionne â son auditoire. II y a, dans les grandes foules, je ne 
sais quel ascendant presque magnétique qui su^ugue les âmes 
les plus fermes; et tel qui eât été un professeur sérieux et 
instructif pour une centaine d'étudians attentifs, devient 
léger et superficiel avec un auditoire superfidd et léger. 
Enfin, que reste-t-il â tonte cette foule, de l'enseignement 
qu'elle a suivi gratuitement? une impression confuse qui peut 
avoir son utilité, comme l'impression plus ou moins vive 
que laisse au tkéitre un drame bonnéte et intéressant. Mais 
qu'est-ce que tout cela , comparé i TassiArité laborieuse dé 
cinquante ou cent auditeurs qui, ajanl payé d'avance les 
leçons d'un professeur, les suivent opiniâtrement, les recueil- 
lent^ les discutent, et cherchent i s'en rendre compte, parce 
que sans cela ils auraient perdu leur temps et leur argent ? 
Il faut que les étudians paient quelque chose, et il faut aussi 
que Tétat assure à des savans aussi distingués que doivent 
l'être des professeurs d'université, un toaitemenl fixe eonve^ 
iuble. C'est là la combinaison à laquelle toutes les univer* 
sites de l'Europe se sont arrêtées depuis des siècles, ot qui, 
en Allemagne , donne les plus heureux résultats. Il me paraît 
urgent d'adopter ches nous cette combinaison; il ne s*agit 
même que de la transporter de nos collèges» ou elle règne, 
à, l'enseignement supérieur. 

Le ressort le plus essentiel du mécanisme d'uno université 
allemande , ap^ès la rétribution des élèves , est la distinction 
de trois ordres de professeurs : les professeurs ordinaires , 
le» professeurs extraordinaires, et les J^iniHU-Doeenien ou 
doctores legemUs. Voyez comme ces trois degrés du profes- 
sorat se divisent à la fois et se lient heureusement! Le fond, 
la racine du professorat y b pépinière sans cesse renouvelée 



I 

i 

»• 



des professeurs d^une université allemaitde, est riostitution 
de^. )eanes docteurs qui, sous certaines conditions et avec 
ragréinent des facultés, sont admis à donner des leçons pu- 
bliques. Tout homme un peu capfible arrive ainsi à rensei- 
gnement supérieur; mais nul n'y arrive s^ns donner au moins 
des espérances. On l'essaie donc, mais sans prendre aucun 
enf^^ement envers lui» sans lui rien promettre et sans lui- 
rien donner. S'il ne réalise pas les espérances qu*il avait fait 
concevoir par des succès réels , en attirant des élèves et en 
honorant la faculté qui la reçu, on reqomult qu'on s'était 
trompé, et on ne le fait jamais professeur extraordinaire,* lui- 
même, au bout de quelques années d'essais infructueux, 
n'attirant pas beaucoup d'élèves, et par conséquent ne se 
faisant pas un traitement éventuel un peu considérable, se 
retire et tente une autre carrière. Si, au contraire, il réalise 
les espérances qu'il a données, s'il attire beaucoup d'élèves, 
a il fait des livres qui exdtent l'attention , on le fait professeur, 
extraordinaire; et ce titre, qui est indestructible, avec le 
petit traitement fixe qui 7 est attaché et qu'il ajoute au trai- 
tement éventuel qu'il tire de son auditoire, l'encourage et le 
retient dans l'enseignement Ses succès continuent-ils et de- 
vient-il un homme important, l'état, qui a intérêt à le garder, 
augmente successivement son traitement fixe, et enfin le 
nomme professeur ordinaire. Ce titre éminent n'est jamais 
donné à des espérances que l'expérience peut démentir, mais 
à des succès [prolongés, aux talens reconnus, aux réputations 
faites. .11 est très -rare de l'obtenir avant un certain âge, et 
il n'y a pas en Allemagne un seul professeur ordinaire qui 
ne soit un homme d'une célébrité plus ou moins étendue; 
car son titre est précisément le prix de cette célébrité. Les 
grands succès publics, soit par les cours, soit par les ouvra- 
ges , voilà ce qui nomme les professeurs ordinaires en Alle- 
magne. Une immense concunrence est ouverte dans la multi- 
tude des jeunes docteurs. C'est au talent â gagner le prix, à 
l'aide du temps et de la persévérance Tel est le vrai con- 



141 tXRQVibtE LCTTBE. 

eours. Quelle iloiiTelle épreare de tjàdqiies |oiiis ou de quel- 
ques semaines peut être nécessaire après dix on douze aois 
de succès publics , i la face de toute rAHemagne et quelque- 
fois de r&BTope entière? Cependant l'â^ et le temps usent 
Tardeur et le talent ; et le professeur ordinaire, devenu yieux, 
se néglige ou ne suit plus^les progrès que fait tons les jours 
la science. Après avoir été novateur dans sa jeunesse , il finit 
quelquefois par devenir routinier. Qu*arrive-t^il alors P Ses 
auditeurs y qu'anime toujours l'esprit de leur temps , désertent 
les leçons du professeur ordinaire pour les leçons du profes- 
seur extraordinaire, ou même pour celles du PrwaJt-Docent, 
jeune, zélé, novateur, souvent jusqu'à Texcès; et l'univer- 
versité ne soufire point du déclin de ceux qui ja£s l'ont bien 
servie. Cet beureux mécanisme repose sur la distinction des 
trois ordres de professeurs, ordinaires, extraordinaires et 
Priuat-Docenten, c'est-à-dire, titulaires, adjoints, agrégés, 
ainsi que sur la distinction du traitement fixe et du traite- 
ment éventuel Au contraire, voulez-vous avoir l'idéal d'une 
organisation absurde de- renseignement supérieur? Imaginez 
la nomination de professeurs titulaires faite par voie de con- 
cours, en quelques semaines, entre des jeunes gens qui sou- 
vent n'ont pas écrit deux lignes ni professé une année, et 
qui, au bout de quelques épreuves, reçoivent quelquefois à 
vingt-cinq ans un titre inaliénable , qu'ils peuvent garder jus- 
qu'à soixante-dix ans sans rien faire ; recevant, dès le premier 
jour de leur nomination jusqu'à la fin de leur vie, le même 
traitement, qu'ils aient beaucoup d'élèves ou qu'ils en aient 
peu, qu'ils se distinguent ou ne se distinguent point, qu'ils 
languissent ignorés on qu'ils deviennent des bommes célèbres. 
Cest pourtant dans un pays civilisé, tout près de FAUemague, 
que se trouve une semblable organisation; et, cbose admi- 
rable, elle s*y trouve bien moins soutenue par l'autorité que 
par une fausse opinion publique ; à tel point qu'il j a sept 
à buit moiS; MM. Broussais et Magendie, en possession d'une 
gloire européenne, après vingt ans de leçons publiques et de 



tElPZIO. 143 

grands SttcGeB dans Tenseignemest» allaient èire forcés de se 
mettre au concours, ponr avoir le titre de professeurs, avec 
des enians qui peut-être n*avaient pas achève de lire les 
ouvrages que ces deux bommes célèbres ont écrits. 

Mais le plus inoui est de voir, dans ce même pays, lés 
diverses facultés dont se compose une université allemande 
séparées les unes des autres, disséminées et comme perdues 
dans Tisolement : ici des facultés des sciences où se font des 
cnors de physique, de chimie, d'histoire naturelle, sans qu'il 
y ait à côté une faculté de médecine qui en profite; là des 
facultés de droit et des facultés de théologie sans faculté des 
lettres, c'est-â-dire, sans hisftare, sans littérature, sans phi- 
losophie. En vérité , si Ton se proposait de donner à Tesprit 
une culture exclusive et fausse , si l'on voulait faire des let- 
trés frivoles, des beaux-esprits étrangers au mouvement et au 
développement des sciences, ou des savans sans lumières gé* 
nérales, des procureurs et des avocats an lieu de juriscon-* 
suites, des séminaristes et des abbés au lieu de théologiens » 
je ne pourrais indiquer un plus sâr moyen, pour arriver à 
ce beau résultat, que la dissémination et l'isolement des 
facultés. Hélas ! nous avons une vingtaine de misérables fa- 
cultés éparpillées sur la surface de la France, sans aucun 
vrai foyer de lumières, comme nous avons un grand nombre 
de cours royales sans magistrature. Une vingtaine de villes 
peut-être ont l'avantage d'avoir leur petite faculté avec leur 
petite cour royale. Mais que sort-il de tout cela pour la 
science et pour la patrie? Hâtons-nous, M. le Minisire, de 
substituer à ces pauvres facultés de provinces, partout lan- 
guissantes et mourantes, de grands centres scientifiques, rares 
mais bien placés, qui renvoient au loin une forte lumière, 
qndqûes universités complètes , comme en Allemagne , c'est- 
à-dire, nos cinq facultés réunies, se prêtant Fune à l'autre un 
mutuel appui, de mutuelles lumières, un mutuel mouvemeiît. 

Mais il est temps de finir; dans quelques heures je quitte- 
rai Leipzig et prendrai la roule de Berlin. J'y arriverai 



144' CIRQUIÂME I£tTR£. 

demain soir. Là, H. le Ministre, je trouverai, au lien d« 
petits états comme Francfort et le duché de Saxe-Weimar 
ou même le royaume de Saxe, un empire de treize millions 
d'habitans , qui touche à la fois à la France et à la Russie , 
et qui, créé et constitué il j a un siècle par un grand homme, 
a devant lui autant d'avenir que les vieux empires du midi 
Q|it de passé derrière eux. Il ne s'agira plus de gouyememens 
patemeb et presque ecclésiastiques, mais d'un gouvernement 
essentiellement laïque et d'une monarchie presque militaire. 
Je regarde la France et la Prusse comme les deux pays les 
plus éclairés de l'Europe, les plus avancés dans les lettres et 
dans les sciences, les plus vqio^ent civilisés, sans excepter 
l'Angleterre, toute hérissée de préjugés, d'institutions go- 
thiques, de coutumes à demi barbares, sur lesquels est mal 
étendu le manteau d'une civilisation toute matérielle. Il ne 
manque à la Prusse qu'une constitution politique, que sa 
situation géographique lui fait un devoir d'attendre encore, 
au sein de libertés munidpales et de p^tes constitutions de 
détail dans toutes les parties du service public et de l'admi- 
nistration. Les analogies frappantes qui existent entre la 
Prusse et la France, rendent d'autant plus intéressantes et 
curieuses les ressemblances comme les différences des deux 
pays dans l'instruction publique. Mais ce n'est pas en quel- 
ques jours que des observations exactes peuvent se faire sur 
une aussi grande écheUe. Je resterai donc un mois i Berlin ; 
et c'est encore bien peu pour prendre connaissance de l'or- 
ganisation générale de rinstruction publique , étudier toutes 
les branches de cet important service, et examiner par moi- 
même l'instruction populaire, les gymnases et les universités. 
Le gouvernement prussien me donnera, j'espère, toutes les 
facilités que je puis désirer, et vous pouvez compter sur mon 
activité. Rien ne me coûtera pour répondre de mon mieux à 
la confiance du gouvernement du Roi. 

Agréez , Monsieur le Ministre , etc. 



RAPPORT 

A M. LE COMTE DE MONTALIVET, 



rAIB DS niANCS, 



manu ok L'nisTaucnoii publique r des crans, 

SUR L'ÉTAT 

DE LTOSTRUCTION PUBLIQUE EN PRUSSE. 



Berlin y «5 Juin i63i. 

MoKstEua LB Ministre, 

r 

Arrivé ici le 5 Juin , et devant être de retour à Paris du 
1 5 au a G Juillet au plus tard» je dois songer â quitter Berlin 
dans les premiers jours du mois prochain , et à vous rendre 
compte de Tétude que j^ai pu faire de Tétai de Tinstruction 
publique dans le royaume de Prusse , pendant le trop petit 
nombre de jours que mes instructions m*ont permis de passer 
dans cette capitale. 

Je m*empresse de vous dire, M. le Ministre , que jai reçu 
du public et du gouvernement un accueil qui a eiTacé en moi 
jusqu'à la dernière trace de mes souvenirs de i8a5. Partout ^ 
depuis les ministres jusqu'au dernier des fonctionnaires, j*ai 
senti le désir sincère de réparer, de toutes les manières, une 
déplorable méprise. J ai remis au ministre de Tinstruction 
publique et des cultes, M. le baron d*AItenstein, la lettre que 
vous m'aviez donnée pour lui , et je vous transmets sa réponse. 
Je connaissais déjà M. d'Altenstein ; mais , cette fois , j'ai pu 
mieux juger de la profondeur de son esprit et de l'étendue de 
ses connaissances. Il m'a fait l'honneur d'avoir avec moi deux 
ou trois conversations longues et approfondies sur les parties 

^ xo 



146 

les plus élevées et les plus délicates de son misistère; et pour 
le détail 9 il a bien toulu charger un de ses conseillers intimes 
de me communiquer, non-seulement tous les éclaircissemens, 
mais tous les dbcumens et toutes les pièces imprimées et roa^ 
nuscrites que je pourrais désirer. Chaque jour, M. le conseiller 
Schulze et moi nous avons eu une conférence de plusieurs 
heures. Riea ne m*a été caché de ce que j'ai voulu savoir. 
Jai pu connaître l'intérieur du ministère et le jeu le plus 
secret de Tadministration. Les documens officiels m'ont été 
prodigués. Le matin, M. Schulze me faisait connaître les lois, 
les statuts, les réglemens des différens établissemens d'instruc- 
tion publique; le reste de la journée, il avait la bonté de 
m'introduii^e dans ces mêmes établissemens; et comme Berlin 
renferme à la fois une iiniversité, de nombreux gymnases et 
tous les degrés d'instruction primaire , il en résulte qu'il n'y 
a pas une seule partie de l'instruction publique sur laquelle 
je n'aie pu vérifier par moi-même la vérité des assertions mi- 
nistérielles. J'ai même été à Potsdam avec M. Schulze , pour 
y examiner en détail la grande école normale primaire qui y 
est établie. M. Schulze a bien voulu consacrer une journée 
entière à ce voyage et à cette inspection. Je ne puis trop me 
louer de l'obligeance de ce zélé et estimable fonctionnaire, 
qui connaît à fond toutes les parties du service, et c'est entre 
M. le ministre et lui que je me plais à partager ma recon- 
naissance. 

J'ai partout suivi ces deux procédés : 

1 ."* Me procurer les réglemens et in'en pénétrer ; 

a."" Les vérifier par une inspection détaillée. 

J'ai ainsi amassé , sur toutes les parties d^ Tinstmction 
publique, plus de cent pièces officielles, avec mes propres 
observations. C'est avec les unes et les autres que je viens 
vous faire le rapport que je vous dois. Je diviserai ce rap* 
port en quatre sections ; savoir : 






U7 
.1." Organisation générale dé rinslructiort publique; ^ 
a.** Insiruction primaire i 
3/ Instraction du second degré ou g)^nliiase ) 
4/ InstmctioB supérieure , ou université». 

C'est la division que j*ai suivie jusqu'ici ^ elle s'applique  
la Prusse aussi bien qu'au royaume de Saxe^ au duché de 
Weimar «et à Francfort. Dans chacune de ces sections, je 
joindrai à une description fidèle une discussion franche et des 
conclusions pratiques, ainsi que je lai fait jusquici^ car si 
c'est la Prusse que j'étudie, c'est toujours à la France que je 
pense. 



uS 



PREMIÈRE SECTION. 

t 

ORGANISATION GËNÉRAr.B DE L'INSTRUCTION 

P1JBI.IQ1JE. 

A mesure que l'état s*agrandit , les ressorts de rinstniction 
publique se compliquent , et l'administra tion centrale devient 
plus importante. Je vous ai déjà signalé raccroissement de 
cette administration depuis la république de Francfort jusqu'au 
royaume de Saxe, où, au-dessus des difTérens consistoires par- 
ticuliers , est un consistoire central que préside un haut fonc- 
tionnaire qui a déjà le titre de ministre » mais seulement celui 
de ministre de conférences. En Prusse, l'instruction publique 
a un ministre qui a le même rang et la même autorité que 
tous les autres ministres; il à aussi, comme chez nous, les 
cuites dans son département ; et comme les écoles secondaires 
de médecine , et tous les établissemens relatifs à la santé pu- 
blique, appartiennent â ce ministère, il a la dénomination 
oiiicielle de ministère de l'instruction publique, des cultes et 
des affaires médicales (Ministerfum des ôffenlUchen [/nier- 
richts y der geistliçhen und Médicinal- Jfngelegenheiten ). 

En Prusse aussi, l'instruction publique fit loug-temps partie 
du ministère de l'intérieur. C'est en 1819 seulement qu'elle 
' obtint un ministère spécial sous M. le baron d'Âltenstein , et 
*je regarde ce changement comme une amélioration de la plus 
haute importance. D'abord le service se fait beaucoup mieux, 
^ le centre auquel tout aboutit étant plus un ; l'autorité , plus, 
puissante, est mieux obéie. Ensuite le haut rang du chef de 
l'instruction publique montre l'estime que l'on fait de tout ce 
qui se rapporte â Finstniction , et par-là la science prend dans 
l'état la place qui lui appartient. La civilisation, la partie 
intellectuelle et morale de la Société , a aussi son ministère. 

Ce ministère embrasse tout ce qui se rapporte à la science, 
par conséquent les académies , les bibliothèques, et toutes les 



ORGANISATION GENÏBALE !>£ l'iNSTRUCTION PUBUQUE. I49 

iifstîtiitioiis analogues, comme les jardins botaniques» les mu- 
sées, les cabinets, les écoles inférieures de cbinirgie et de 
médecine, les instituts de musique, etc. Il est, en effet, bien 
naturel que le ministre auquel appartiennent les facultés de 
médecine, dirige également toutes les écoles «t institutions 
inférieures relatives à la médecine; que le ministre qui a dans 
sa main les facultés des lettres et des sciences, y ait aussi les 
académies scientifiques et littéraires ; qu*enGn le ministre qui 
préside à renseignement, ait dans ses attributions les grandes 
collections et les bibliothèques, sans lesquelles il n*y a pas 
d'enseignement possible. Sans doute , il y a toujours quelque 
chose d'arbitraire dans toute espèce de classification ; il y a 
donc des établisseraens à Berlin et dans les provinces que le 
ministère de l'intérieur et celui de Tinstruction publique se 
disputent :, mais en général la ligne de démarcation qui se* 
pare leurs attributions est nettement tracée. Le ministère de 
rintérieur comprend en principe les institutions qui se rap^ 
portent aux applications , à l'industrie , au commerce , aux 
travaux publics, lors même qu'il y a quelque enseignement 
dans ces institutions. Le ministère de rinstruction publique 
comprend tout ce qui a un caractère intellectuel et moral 
Tous les établissemens de ce genre , depuis le plus élevé jus- 
qu'au plus hiimbk, lors même qu'ils touchent par plusieurs 
poinis au ministère de Tintérieur, appartieiMent â celui de 
l'inslruction publique, et relèvent directement ou indirecte- 
ment de ce ministère. Je sais, M. le Ministre, qu'il n'en est 
point ainsi chez nous. La plus grande partie des établisseniens 
d'arts, de sciences et de littérature, ne sont pas dans vos at* 
Irîbutions ; et je le regrette vivement , non dans l'intérêt de 
raccroissemenl de votre pouvoir, mais dans l'intérêt évident 
des aris, des lettres et des sciences, comme dans celui de 
l'instriiction publique, qui se trouve ainsi presque sans base, 
et privée des instrumens dont elle a besoin. Mon opinion sur 
ce point vous est bien connue;, elle est fondée sur des raisons 
que je tous ai souvent développées. Je les supprime ici ; mais 



l5o PREMIÈRE SECi:iDM, 

je devais vous faire connaiire toutes, les atlribulions légales 
du ministère de 1 instruction publique en Prusse. 

Là, comme chez now, les cuites sont réunis à Tin^truction 
publique. Cette réunion est fondée sur la nature même des 
choses, et suf les rapports des deux services, qui se touchent 
par tous les points» et souvent se confondent dans les mêmes 
pcrsonues, beaucoup de sa vans ecclésiastiques étant d utiles 
professeurs, et les facultés dethéologie, qui font partie inté> 
grante de rinstructiou publique, relevant en même temps de 
lautorité religieuse. Grâce à Dieu , les cultes ne sont plus en 
France relégués , comme les arts, entre les fabriques et les 
haras; ils ont trouvé leur véritable place avec les sciences et 
avec les lettres. Le ministère de M. d'Âltenstein en Prusse est 
exactement, à cet égard, votre ministère, de Tinstruction pur 
i)lique et des cultes. 

Mais il manque à M. d'Altenstein un titre qui vous reste 
encore, et que je vous verrais perdre sans beaucoup de regret, 
je l'avoue, celui de grand -maître de Funiversité. D*abord, 
qu est-ce que l'université de France, en général? Je conçois, 
je connais des universités |)articulière3 , c'est-à-dire, des réu- 
nions des facultés de théologie, de droit, de médecine, de 
lettres et de sciences. Il n'y a pas de pays en EurQpe qui 
p'ait ainsi ses universités. En Allemagne, il ^ en a une quin- 
zaine. En Pru^, il y en a six ou sept, qui toutes dépendent 
du ministère d^'instruction publique. Dans la vieille France , 
il y en avait plusieurs; au moyen âge, celle de Paris ét^it la 
première et, la plus célèbre de toutes les universités de l'Eu- 
rope. Donner le nom d'université de France à tous les éta^ 
blissemens d'instruction publique des degrés les plus divers, 
c'est imposer une signification nouvelle et bizarre à un naot 
dont le sens était parfaitement déterminé et. tout différent; 
c'est changer et corrompre à plaisir l'usage et les habitudes 
de la langue. Mais ce n'est point ici une dispute de mots; et. 
quai^d il s'agira de l'organisation de l'enseignement supérieur, 
^yoifs verrez quelles funestes conséquences ce mot HisMU^ersite^ 



OaGANISATIOIi GÉHI^AAIaE^ DE l'instruction PUBLIQUE. l5l 

appliqué i l'ensemblede rimlniction publique y a eu cbez nous 
SOT la constitution des facultés , qui ont été séparées les unes 
des autres 9 et dispersées comme des écoles spéciales, sans 
lien, sans esprit commun et sans vie. Je vous, demande ^ussi 
ce que c^est de nos jours qu un grand-maitre, et ce que signifie 
cette expression empruntée à des- ordres militaires du moyen 
âge, quand on la transporte à ce qu il y a de moins militaire 
au monde, à ce qu'il y a de plus moderne et de plus libéral, 
savoir, Tinstruction publique? Napoléon, qui s'était fait em- 
pereur et non pas roi, qui aimait les dénominations militaires 
et tout ce. qui rappelait l'empire .de Charlemagne, fut séduit 
par ce titre de grand-maitre. C'est ce titre, à la fois féodal, 
militaire et monacal de grand -maître de Tuniversité, qui a 
retenu vos attributions dans leurs anciennes et trop étroites 
limites; c^est lui qui fait que, bien que ministre, vous êtes à 
kl tète d'un corps , non d*un ministère , et d'un corps ensei-' 
gnant plutôt que savant. Le titre de ministre de l'instruction 
publique et des cultes est à la fois plus vrai, plus étendu et 
plus élevé :. M. d'Altenstein n*en a pas d'autre. 

Reste i savoir comment le ministère de l'instruction pu- 
blique et des cultes est organisé en Prusse dans son centre 
d'action k Berlin. 

Cette organisation est celle que j'ai trouvée partout depuis 
mon entrée en Allemagne. Partout, sous un président, un 
directeur ou un ministre, selon la grandeur du pays, j'ai 
trouvé un conseil plus ou moins nombreux. En effet , comme 
je l'ai dit ailleurs ' , cette institution dérive de la nature même 
des choses et des besoins» du service. Dans les ministères où 
l'administration est plus matérielle en quelque sorte, on con- 
çoit que le ministre puisse se passer d'un conseil : mais quand 
il s'agit d'un ministère essentiellement moral , comine celui de 
rinstnietion publique, qui n'eiige pas seulement le respect des 
lois et des réglemens, mais une foule de connaissances rares, 

1 Lettre Y.*, page i ao. . 



l53 PUMIÈaS SECTIOH. . 

diverses, profondes, où les affaires se résolvent presque tou- 
jours en questions scientifiques, il faut évidemment, auprès 
du ministre, des conseillers, pour maintenir les traditions et 
Fesprit du ministère, qu un mahre unique et changeant pour- 
rait bouleverser sans cesse; pour faire des réglemens nou- 
veaux ou pour modifier les anciens; pour éclairer la religion 
du ministre sur tel établissement â fonder ou à supprimer, 
surtout peur le guider dans Tappréciation et le choix des hom-^ 
mes, et lui servir de rempart contre les sollicitations de Tin- 
trigue et de la faveur. Supposons le ministre le mieux inten- 
tionné : qu'il s*agisse de donner des réglemens à une faculté 
de théologie, de droit, de médecine, de lettres ou de sciences, 
ou de faire choix d'un professeur pour quelqu'une de ces fa- 
cultés ; supposons qu'il s agisse de décider en ce genre quelque 
question de choses ou de personnes, à qui voulez vous que 
le ministre s'adresse? Â la facilité elle-même ? mais c'est étein- 
dre tout progrès; c'est constituer des corporations immobiles, 
parce qu elles sont juges dans leur propre cause ; c'est nourrir 
Tesprit de corps, si funeste â la science; c'est abdiquer le 
gouvernement et le droit de juger par soi-même. S'adres- 
sera -t-il à quelque individu célèbre? mais ce personnage, 
dépouillé de responsabilité, pourra bien obéir à ses vues par- 
ticulières, aux préjugés de son propre système ou de son pro- 
pre talent. On peut affirmer qu'au bout du compte, c'est la 
sollicitation, Timportunité , Tinsistance qui l'emportera. On 
fera agir mille ressoris secrets auprès du ministre : tantôt des 
recommandations d'en haut, tantôt des intrigues d'en bas, 
toujours des influences irresponsables et étrangères l'entou-' 
refont et l'entraîneront. Aussi , en France , je l'ai déjà dit et 
je le répète avec une pleine conviction , il n'y a que la mé- 
diocrité intrigante qui , désespérant de tromper un conseil 
composé d'hommes versés dans toutes les parties du service, 
réclami^'arbitraire ministériel. Sans doute il importe de don- 
ner à ce conseil une organisation qui réponde â son but ; et 
cette organisation est très-simple; elle consiste i mettre, au 



OaGANISAnon GÉNiaAXEBE L*IKSTaVCnON PI7BU<:flT£. l53 

conseil, â U tète de chaque branche importante du service, 
c'est-4-dire des sciences qni sont enseignées à tons les degrés 
de rinstmction publique, nn homme connu par ses travaux , 
un long et célèbre enseignement. Ce conseiller, qui devrait, 
selon moi , rester en même temps professeur et n'avoir comme 
conseiller qu'un préciput plus ou moins considérable, serait 
chargé de faire le rapport de toutes les affaires réelles et per- 
sonnelles relatives à son département. Il fait ce rapport devant 
tous les autres. conseillers; l'affaire est discutée; les lumières 
de tous les membres du conseil éclairent et modifient les con- 
clusions du rapporteur, que des préjugés systématiques et une 
tendance exclusive pourraient égarer. La discussion épuisée, 
le conseil donne un avis ; et le ministre, qui a entendu le rap* 
port et la discussion , décide comme il Ini platt , puisqu^tl est 
responsable : mais il a été averti. Cette organisation du conseil 
se trouve dans un rapport que j'ai eu l'honneur d'adresser à 
M. le duc de Broglie, dans les premiers jours de son court et 
honorable ministère, et qni est aujourd'hui plus ou moins 
pratiquée. En Prusse, la force des choses a produit à peu 
près la même institution; il y a autour du ministre un conseil 
nombreux, trop nombreux peut-être, divisé en trois sections, 
qui répondent aux trois objets du ministère; savoir: nue sec* 
tion des cultes, composée d*un certain nombre de conseillers, 
la plupart ecclésiastiques et quelques-uns laïques, sous la pré^ 
sidence d'un directeur; une section d'instruction publique, 
également composée d'un certain nombre de conseillers, pres- 
que tous laïques, avec un directeur; enfin une section de 
médecine, qui a aussi ses conseillers et son directeur. 

Le nombre des membres de chacune^ de ces sections est 
indéterminé. On peut appartenir â deux sections, maik on 
n'a jamais qu*un traitement. Aujourd'hui la section de Fins- 
truction publique a douze conseillers diversement rétribués. 
L'un, le directeur, a cinq mille thalers ( 19,000 francs); 
quatre ont trois mille thalers ( 1 i,5oo); sept, de deux mille 
i deux mille six cents. La section ecclésiastique a treize con- 



t54 ' ^PB£MI&E SECnON. 

seilfers» parmi lesquels il y a on membre catholique : neuf 
de ces conseillers sont déjà dans la section de rinstnictieïi 
publique ; les trois autres ont chacun trois mille thalers. La 
section de médecine a huit conseillers, dont quelques-uns 
appartiennent aux deux premières sections; les autres ont 
ensemble environ dix mille thalers. 

La section d'instruction publique , qui m*est plus particu- 
lièrement connue y se réunit, comme notre conseil, deux 
fois par semaine» et chaque conseiller rapporte différentes 
affaires devaut toute la section, réunie sous la présidence 
du directeur, qui est notre vice*président. Dans certaiQ3 cas» 
le ministre se fait faire à lui-même des rapports particuliers 
par quelqu'un des conseillers. 

A chacune de ces sections est attaché un bureau corres- 
pondant; il y a de plus une chancellerie et le secrétariat 
particulier du ministre. Toute celte administration centrale 
coûte en tout quatre -vingt mille six cent dix thalers 
(So3,^oo francs), y compris les traitemens- des conseillers 
et celui du ministre. 

L'institution des inspecteurs généraux, inconnue dans 
toute rÂUeraagne» n'existe pas non plus en Prusse, où l'ins* 
truction publique est sur une si grande échelle. Mais, sans 
aucune place fixe et permanente d'inspecteurs généraux, qui 
inspectent assez rarement , il y a des inspections spéciales 
qui ne coûtent que des frais dé tournée, et qui produisent 
des résultats positifs, parce qu'elles sont imprévues, toujours 
déterminées par un besoin réel, et confiées à des hommes 
spéciaux. Le ministre est-il averti par la correspondance que 
les choses ne vont pas bien dans quelque établissement, il 
envoie l'inspecteur qui convient le mieux dans le cas parti- 
culier. S'agit-il d'une^ faculté de droit, il prend un juriscon- 
sulte; d'une faculté de sciences,' il prend un savant, et de 
même pour toutes les autres facultés. S'agit-ii d'un gymnase, 
il prend un professeur de gymnase. Ordinairement il choisit 
un des membres de l'une des trois sections du conseil : ce 



OEGAKISATION GÉ^ÉaAliE B£ LINSTAUClICK PUBLIQUE. l55 

Conseillera choisi pouj la circonstance .particulière, se p<^e 
rapidement sur les lieux où sa présence est réclamée , fait 
une inspection d'autant plus approfondie qu'elle est plus 
spéciale, revient à Berlin, fait immédiatement son rapport, 
et une décision prompte et efficace s'ensuit. Ceci n'a lieu 
que dans les grandes occasions, extrêmement rares. Pour 
les circonstances ordinaires et le courant des affaires, la cor- 
respondance et l'intervention des autorités provinciales qui. 
relèvent du ministère de l'instruction publique, suffisent. 

Je dois maintenant vous faire connaître comment le mi- 
nistre, avec son conseil, gouverne toutes les parties de l'ins^ 
truction publique dans toute Tétendue de la monarchie. Pour 
cela, il faut bien comprendre la division du royaume et la 
hiérarchie administrative. 

La Prusse est divisée en dix provinces, savoir: Prusse 
orientale, Prusse occidentale, P^n, Poméranie, Brande- 
bourg, Silésie, Saxe, Westphalie, Clèves, Bas-Rhin. 

Chacune de ces provinces est subdivisée en départemens, 
appelés JSegierungsbezirke » qui comprennent un cercle ter- 
ritorial plus ou moins' étendu. 

Chacun de ces départemens est lui-même subdivisé en 
différens cercles , plus petits que nos arrondissemens et plus 
grands que nos cantons, appelés Kreis ; et chacun de ces 
cercles est divisé en communes , Gemeinde. 
s Chaque département a une espèce de conseil de préfec- 
ture appelé régence, Regierung^ qui a son président, le- 
quel est à peu près notre préfet, avec cette différence que 
le président d'une régence prussienne peut beaucoup moins 
sur son conseil que notre préfet sur le sien; car, en Ihrusse, 
toutes les affaires aboutissent â la régence, et la majorité 
des voix y enchaîne le président. Comme chaque départen^ent 
a son président, de même chaque province a le sien, qui 
' s'appelle Oberpràsidenl , président suprême de la province. 

Tous les degrés de l'instruction publique sont adaptés aux 
divers degrés de cette hiérarchie administrative. Chaque pro- 



tSS PR£MI£R£ 5£CnOK. 

TÎnce a presque son université. La Prusse orientale , occi- 
dentale, et le duché de Posen, qui se touchent, ont l'iini- 
▼ersité de Kœnigsberg ; la Pomcranie a luniversîté de Greife- 
Walde; la Silésie, celle de Breslau; la Saxe, celle de Halle; 
le Brandebourg , celle de Berlin ; la Westphalie , l'imparfaite 
université quon appelle académie 'de Munster; les provinces 
du Khin, celle de Bonn. Chacune de ces universités a ses 
autodtés qu elle nomme elle-même , sous la surveillance d*un 
commissaire rôjal nommé par le ministre de l'instniction 
publique, et qui correspond directement avec lui; c*est le 
curateur des vieilles universités allemandes. Cette fonction 
est toujours confiée à un personnage important dans la pro- 
vince, en granae partie ad honores; mais on y attache tou- 
jours aussi un certain traitement; et en général, c'est l'esprit du 
gouvernement prussien qu'ils' ait dans la monarchie très-peu 
d'emplois non rétribués. Il est dans la nature des gouverne- 
mens aristocratiques d'avoir beaucoup de fonctions gratuites, 
comme on le voit en Angleterre; mais les gouvememens à 
la fois, populaires et monarchiques , comme la Prusse et la 
France, ne comportent pas un pareil système; et si on le 
poussait trop loin dans l'un ou l'autre pays, on n'irait ^as 
à moins qu'à changer peu à peu la forme, du gouvernement. 
En effet, on essaierait en vain de confier des fonctions gra- 
tuites à tous les citoyens qui en seraient' capables par leur 
mérite; les petites fortunes s'en lasseraient bientôt, et il 
faudrait finir par les remettre dans les mains de la grande 
propriété , qui peu à peu gouvernerait seule. En Prusse, tous 
les fonc^onnaires sont salariés ; et comme ils n'arrivent à 
aucune fonction qu'après des examens sévères, tous sont 
éclairés; et comme de plus ils sont pris dans toutes les classes, 
ils portent dans l'exercice de leurs emplois l'esprit général 
dn pays , en même temps qu'ils y contractent l'habitude dn 
gouvernement. C'était aussi là le système du gouvernement 
impérial parmi nous; c'est celui de toute monarchie popu- 
laire. Un conunissaire royal a des devoirs qu'il est obligé de 



ORGANISATION GÉnMbALE DE l'iNSTRUCTION PUBLIQUE. iS'J 

remplir : quelque important qu*il soit d'ailleurs, c'est un offi- 
cier ministériel qui est tenu dé rendre compte au ministre. 
Les commissaires royaux sont les seuls inlermédiaires des 
universités et du ministère. Les universités relèvent donc pres- 
que immédiatement du ministère. Nulle autorité provinciale , 
civile ou ecclésiastique » n*a le droit de se mêler de leurs 
affaires; elles n'appartiennent qu*à l'état : c'est là leur privi- 
lège et leur garantie. Je vous parlerai ailleurs en détail de leur 
organisation* intérieure; il me suffit de vous marquer ici leur 
rapporta vec l'administration centrale dans l'économie générale. 
Si les universités n'appartiennent qu'à l'état» il n'en est 
pas ainsi de l'instruction secondaire. En Prusse elle est con- 
sidérée en grande partie comme provinciale. Dans toute pro- 
vince de la monarchie, sous la présidence du président su* 
prème de la province » est une institution qui relève .du mi- 
nistère de rinstruction publique et des cultes, et qui en est 
Timage, en quelque sorte, par son organisation intérieure; 
cette institution est ce qu*on appelle les consistoires provin- 
ciaux (Prof^incialconsistorien). Comme le ministère se di- 
vise en trois sections, de même le consi^stoire provincial a 
trois sections : la première, pour les affaires ecclésiastiques, 
ou consistoire proprement dit (Consistorium) : la seconde , 
pour l'instruction publique; on l'appelle collège pour les 
écoles {Schdcollegium) : la troisième, pour les affaires rela- 
tives à la salubrité publique ; on l'appelle collège médicinal 
{Medicinalcollegiam). Ce consistoire provincial est salarié': 
tous ses membres sont Hommes directement par le ministre 
dé l'instruction publique et des cultes; mais il est présidé, 
dans son ensemble et dans chacune de ses sections, par le 
président suprême de la province, lequel est seul chargé de 
la correspondance, et correspond avec le ministre de l'ins- 
truction publique et des cultes, qui pourtant n'est pas son 
ministre naturel; mais en sa qualité de président suprême de 
la province, il correspond avec plusieurs ministres sur toutes 
les affaires relatives i sa province, quoique lui-même ae re* 



tSd PREMIÈRE SECTIOir. 

lève directement que du ministre de rintérieur. Cette corres- 
pondance officielle du président de la province avec le mi- 
nistre de Finstruction publique » n*est pas là que pour la 
forme et dans Tintérèt de la concentration de l'administra- 
tion provinciale; an fond, tonte l'autorité est entre les mains 
du consistoire, dont chaque* section délibère séparément, et 
décide, â la majorité des voix, sur toutes les affaires. Je 
ne m'occuperai ici que de la section du consistoire provin- 
cial qui regarde l'instruction publique, savoir, le Schulcol- 
legium. 

D'abord, M. le Ministre, remarquez une différence essen^ 
tieile ei^tre le caractère de l'instruction publique en IVusse 
et celui' qu'elle a dans les autres états de l'Allemagne que je 
viens de parcourir. Partout ailleurs, an centre, sous un direc- 
teur ou sous un ministre, est un consistoire en grande partie 
ecclésiastique; ici, auprès du ministre, au lieu d'un consis- 
toire, est un conseil divisé en trois parties, dont une seule 
est ecclésiastique, tandis i\ae les deuï antres sont laïques et 
scientifiques. Ce conseil ii'a donc plus aucun caractère ecclé- 
siastique : l'esprit de sacerdoce y est remplacé par l'esprit de 
gouvernement; c'est Tidée de l'état qui domine ici toutes les 
autres. De même, dans chaque province, si l'expression de 
consistoire provincial est encore trop ecclésiastique, la di- 
vision de ce consistoire en trois sections, à l'instar du minis- 
tère central de Berlin, ne laisse ^ cette institution d'ecclé- 
siastique que le nom. Sans doute, les intimes rapports du 
Sckulcollegium avec le Consistorium , et ses devoirs propres, 
le rendent profondément religieux; mais il est en grande 
partie laïque et tout-à-fait libre dans son action. 

Son domaine est particulièrement l'instruction secondaire, 
les gymnases, et ces établissemens intermédiaires entre Tins- 
tmction primaire et Tinstruction secondaire qu'on appelle 
progymnases et hautes écoles bourgeoises ( Progymnasien, 
kbkere B'ùrgerschulen). Il importe de remarquer que les 
séminaires pour former les maîtres d'école primaire ( Semi* 



ORGAmSATION GiNâlALE DE l'iNSTRUCTION PUBLIQUE. 1 Sg 

narien fur Schullekrer) ^ nos écoles nonnales primaires , 
sont aussi de son ressort, et qu'il intervient dans toutes les 
questions élevées de l'instruction primaire. 

Auprès du Schulcollegium est une commission d'examen 
{wissenschafilicke Prufungscommission) y composée ordi- 
nairement de professeurs de l'université de la province. Cette 
commission a deux objets : i."* examiner les éléve3 de g}'mna9e 
qui veulent passer à l'université , ou réviser fexam en arf /loc 
que ces jeunes gens subissent quelquefois au gymnase même 
{Abiiurienten-Examen)^ en revenant sar les procés-verbaox 
et les pièces justificatives de cet examen ; c'est notre exa- 
men du baccalauréat es lettres» sans lequel on ne peut pren- 
dre aucune inscription dans les facultés; 2."* examiner ceux 
qui se présentent pour enseigner dans les gymnases ; et il y 
a divers examens pour les divers degrés de Tenseignemenf , 
un pour les maUres des classes inférieures {Lehrer) , un autre 
pour les maîtres des classes supérieures {Oberlehrer)j uni 
' autre^ enfin » pour les recteurs , c'est-à-dire nos proviseurs » 
qui sont toujours cbargés de l'enseignement le plus impor- 
tant. Le premier examen pour les^ simples maîtres {Lehrer) 
est l'examen fondamental. La wissenschafiliche Prufung^- 
commission est le lien qui rattacbe l'iilstruction secondaire 
à l'instruction supérieure, comme le SchulcoUegium rattacbe 
l'instruction publique » dans les provinces , au ministère cen- 
tral de Berlin. 

Voici maintenant, en quelques mots, le mécanisme de 
l'administration de l'instruction populaire. 

Si les universités appartiennent à l'état seul et l'instmction 
secondaire aux provinces , l'instruction primaire appartient 
en très - grande partie au département et à la commune. 

Toute commune doit avoir, par la loi même de l'état y 
une école , et le pasteur ou curé du lieu est l'inspecteur né 
de cette école, ayec un comité communal d'administration 
et de surveillance, composé de quelques notables et appelé 
Sckulyorstand. 



l6o PaEMIÉlŒ SECTION. 

Dans les communes urbaines où il y a plusieurs écoles 
et des établissémens d'instruction primaire plus élevés que 
les écoles de campagne» les magistrats fopnent^ au-dessus 
des comités particuliers de chaque école , un comité supé- 
rieur , qui surveille toutes ces écoles et en compose un système 
harmonique. Ce comité est nommé Schuldeputation ou Schul- 
commission. 

Il y a, de plus, au chef-lieu du canton ou de l'arrondis- 
sement (Kreis), un autre inspecteur, dont l'inspection com- 
prend toutes les éc^es de ce cercle, et qui correspond avec 
les inspecteurs et les comités locaux Ce nouvel inspecteur , 
dont la juridiction est plus étendue , est presque toujours 
aussi un ecclésiastique. Chez les catholiques, c'est le dojen. 
Il a le titre d'inspecteur d'arrondissement pour les écoles 
(Kreissckulinspector). 

Ainsi les deux premiers degrés d'autorité dans l'instruction 
primaire sont ecclésiastiques, en Prusse coiame dans toute 
l'Allemagne; mais, au-dessus de ces deux degrés inférieurs » 
l'influence ecclésiastique finit entièrement et commence l'in- 
tervention administrative. Le Schulinspector de chaque Kreis 
correspond avec la régence de chaque département , par 
l'intermédiaire du président de cette régence, notre préfet. 
Or, cette régence, notre conseil de préfecture, a dans son 
$ein divers conseillers , Regierungsràtke , chargés de divers 
objets, et entre autres un conseiller spécial pour les écolos 
primaires, appelé Schulrath, fonctionnaire salarié comme 
tous ses collègues , qui fait le lien de Uinstruction pu- 
' blique et de l'administration départementale ordinaire, en 
ce que, d'une part, il est nommé sur la présentation du mi- 
nistre de l'instruction publique, et que, de l'autre, aussitôt 
qu'il est nommé, il fait partie, en sa qualité de Schulrath ^^ 
du conseil de régence» et entre par -là en relation avec le 
ministère de l'intérieur. Le Schulrath fait des rapports au 
conseil, qui décide à la majorité. Il inspecte aussi les écoles» 
anime et entretient le zèle des Schulinspectoren, des Schul- 



ORGANISATION GÉNÉRALE BE l'iNSTEOCTION PUBUQUE. iSl 

t^orstânde , et des maîtres d'école ; tonte la coirespondance 
des inspecteurs comniunaux et des inspeclenrs snpérieîais 
aboutit â lui ; et c'est lui qui fait la correspondance relatire 
aux écoles, au nom de la régence et par Tintennédiaire du 
président» arec les consistoires provinciaux et le SchulcolU- 
gium, ainsi qu*ayec le ministère de l'instruction publique: 
en un mot, le Schulralh est le Trai directeur de Finstruction 
primaire dans chaque rég^e. 

Je n'entre ici dans aucun détail; je nai voulu, M. le Mi- 
nistre, que vous faire 'saisir le mécanisme total de Tinstruc- 
tion publique en Prusse. En résumé, Tibstniction primaire est 
communale et départementale, et en même temps elle relève 
du* ministre de Finstruction publique; double caractère qui 
dérive ici, selon moi, de la nature même des choses, laquelle 
réclame également F intervention des pouvoirs locaux et celle 
d'une main supérieure qui vivifie et anime tout. Ce doublé 
caractère est représenté par le Schulralh ^ qui fait partie du 
conseil de département, et appartient à la fois an ministre 
de Fintérienr et à celui de Finstruction publique. D'un autre 
côté , toute Finstruction secondaire se rapporte au Schulcol- 
legium, qui fait partie du consistoire de la province, et qui 
est nommé par le ministre de Finstruction publique. Toute 
Finstruction supérieure, celle des universités, aboutit au com- 
missaire royal, qui agit sous Fautorité immédiate du ministre. 
Rien donc n'échappé à l'action ministériels ; et en même 
temps , chacune des sphères de Finstruction publique a en 
elle-même une liberté suffisante. Les universités élisent leurs 
autorités. Le Schulcoflegium propose et surveille les profes- 
seurs des gymnases , et connatt de tous les points élevés de 
Finstruction primaire. Le Schulrath , avec le conseil de ré- * 
gence, ou plutôt le conseil de régence, sur le rapport du 
Schulralh et d'après la correspondance des inspecteurs et des 
comités, décide la plus grande partie des affaires de Finstruc- 
tion inférieure. Le miiûstre, sans s'immiscer dans les dé- 
tails infinis de Finstruction populaire t s'enquiert des rânl- 

11 



x62 wtKMtr.iiF. stcrioK. 

tatS) et dirige tout par des instructions émanées do centre , 
qui tendent à répandre partout Tunité nationale. Il ne se 
mêle pas (Sans cesse des choses de l'instruction secondaire; 
mais rien ne se fait sans sa confirmation , et il s'appuie tou- 
jours sur des rapports exacts et complets. Il en est de même 
des université^; elles se gouvernent elles-^mèmes, mais d'après 
les lois qui leur sont données. Les professeurs élisent leurs 
doyens et leurs recteurs ; mais eux-mêmes ils sont nommés 
par le ministre. En dernière analyse^ le but de l'organisation 
entière de l'instruction publique en Prusse est de laisser les 
détaib aux localités , et de réserver au ministre et à son con- 
seil la direction de Fensemble et Timpulsion générale. 

Maintenant il s'agit , M. le Ministre , de vous faire con- 
naître , dans le plus grand détail » chacune des parties de 
l'instruction publique dont j'ai essayé de vous montrer les 
rdations et les ressorts. 

Je commencerai par rinstruclion primaire. 



t63 



DEUXIÈME SECTION. 



INSTRUCTION nUMAISB. 



MoNSIEOa LE MlNISTBE, 

« 

Les sources auxquelles j'ai puisé lesrenseîgneroenssurnnS'- 
tracHon primaire ^en Prusse renftnués dans ce rapprît» sont : 

1/ Allgemeines Landrechtfûr die Preussischen Staaieri'^ 
TOm 6 Febra^h* 1794 ; Code ^néral praBSiea. 

2."* Sammlung der aufden'ôffèntUchen Unterricht J»\Jm^ 
Elmîgiich JFt^ussischen Siaatên sichbeilehenden Gesetzennd 
f^erordnungen ; Recueil des lois et ordonnances relatives^^ 
l'instruction publique en Prusse » par le docteur Neigebauer» 
i8a6. ' 

3/ Eniwurf eines allgemeinen Gesetzes ùber die Ferfas- 
sung des Schuhvesens im PreUssischen Slaate; Projet d*nne 
loi générale sur Forganisation dé l*in^ruction pubKquie en 
Prusse; Berlin, 1819. Ce profot oontîeiÉt le»]iastsdi toute 
Torganifialion actuelle. 

4.'' Handbuch des Preussischen FoJkssehulwesens } Jour- 
nal spécial pour Tinstruction primaire , publié par M. Becke- 
dorff , conseiller du ministère de rinstruction publique et des 
cultes» section de l'instrudioii publiée, de 18a 5 é i8a8. 

5."* Une foule d'instructions et de circulaires qui m'ont été 
communiquées par le ministère, ainsi que des docuihens et 
tableaux de statistique qui me viennent de la même source. 

Je cilènncefr dÎHrer«es àutorilésiâ mesm^ique je ks oiù* 
plosoni. 

Je Tou» itaft Qéwoék» sucoMiYOMnt i» rigle $X les faits» 
€'e5l*à*-dîrei 



l64 DEUXIEME SECTION. 

1.* L*or§aiiisatio]i de l'instruction primaire, les lois et régie- 
mens qui la régissent; 

a.* Ce qu'ont produit ces lois et réglemens, ou l'état réel dt 
l'instruction primaire en Prusse. 

I. - 

OHGAniSATION DE L'iIfSTRUCnON HlIMAIRB. 

Je me propose , Monsieur le Ministre, de rechercher ici et 
de bien mettre en lumière les six points suivans : 

1.* Devoir des parens d'eiiToyër leurs enfans aux écoles pri- 

1/ Deroir des conmmtes d'entretenir à leon finis vn» école 
primairt; 

3.* Objets généraux et divers ^degrés de Tens^^emenl pri- 
maire; 

4.* Comment on forme les instituteurs primaires, comment 
on les place et on les avance, et comment on les punit; 

6/ Gonvcmeoient de Tinstmction primaire , ou des divenes 
autorités employées.! la surveillance des écoles; 

6/ EêSm, 1^ écoles privées. 

Ces MX joints épuisent à peu près la quesUon générale de 
Torganisation de l'instruction primaire. Je vais les parcourir 
successivement. 

TITRE I.T 

DEVOIR DES PABERS d'eNVOYER LEURS ENFAKS AUX icOIES 

PRIMAIRES. 

Ce devoir est tdlement national et enraciné dans toutes la 
habitudes légales et morales du pays , qu'il est consacré dans 
«n seul mot, Sckulff^kUgkmt (devoir d'école); il répond, 
dans Fordre intellectnel, an service militaire, DieMSt/f/iichtiff* 



n^sTEucnoB PUMAnuE;. i65 

keit. Cm àeax mots sont la Prusse tonte entière : ils contien- 
nent le secrel de son originalité comme nation, de sa pnis^ 
sance comme ëtat, et le germe de son avenir; ils expriment, 
à mon gré, les deux bases de la vraie dviUsation, qni se com- 
pose i la fois de Inmières et de force. La conscription mili- 
taire , an lieu des enrèlemens volontaires , a trouvé d*a^ord 
bien des adversaires parmi nous : elle est aujoui'd'hui consi- 
dérée comme une condition et un moyen de civilisation et 
d'ordre public. Je suis convaincu qu'un temps viendra où l'ins- 
truction populaire sera également reconnue comme un devoir 
social imposé à tous» dans l'intérêt général. En Prusse, il 7 
a déji long- temps que l'état a imposé à tous les parens le 
devoir strict d'envoyer tons leurs enians à l'école, sauf à faire 
la preuve qu'ik leur donnent â la maison une instruction suf«- 
fisante. Ce devoir a été successivement déterminé et réglé avec 
' précision pour les différentes saisons de l'année (voyez dans 
le Recueil de TIeigebauer, pages 186 et 187,1a circulaire 
de Frédéric le Grand , du premier Janvier 1769); il a été 
soumis à une surveillance sévère; enfin, dans la grande codi- 
(cation qui eut lieu en 1794 9 il prit pUte de nouveau dans 
Ja loi fondamoitale de l'état. Yoici les deux articles du code 
général qui se rapportent à ce devoir : jàllgemeines Lanà- 
recht > II.* partie , titre XII : 

« Art. 43. Tout habitant qui ne peut pas ou qui ne veut pas 
« faire donnerai la maison à %es enftns l'instruction néces- 
4r saire, est obligé de les envoyer â l'école dès l'âge de dnq 
« ans révolus. 

« Art. 44. A partir de cet âge, nul enfant ne peut man- 
« quer â l'école ou s'en absenter pendant quelque temps, 
« sinon pour des circonstances particulières et avec le cou* 
« sentement de Fantorité civile et ecdésiastique. "» 

Enfin, le projet de loi de 181^ , qui a force de loi et qui 
forme partout l'état présent des choses, consacre un titre 
entier (k titre lY ) â cette obligation, qu'il poursuitdans ;ie9 
moindres applications. Je ne puis mieux fiûro, M. 



1^6 DEUXIÈME SECTIOX. 

4fke de citer icitextueUement le titre de la loi de 18*9^ a^ee 
4oiit le cortège des dîapositioiis à la fois sévères et prudentes 
ip'il renfenne. Vous cMuwtrez par-Ii et la lettre «t Tesprit 
de la' loi prussiemne sur ce point important 

«t Les pareas ou tuteurs des eidans sont tenus d'envoyer 
leurs enlans ou pupilles à Tëcole puUîque, on de pourvoir 
d'une autre manière à -ce qu'ils reçoivent une édncaëon sn^ 
fisante. 

«[.Les parens, on ceux de qui dépendent les enfans (et il 
iianit comprendre^ sous ce titre les falnricans ou les maitres qui 
prennent en apprentissage ou a leur service des enians en ige 
d'aller a récoû), seront obligés de leur iake donner une ins- 
tmction convenable, dnpuis leur septième année' jus^*à l'Age 
de quatone ans accomplis. Le maître d'école jugcva si un eur 
but est .en état pw sa précocité d'entrer à l'/école avant cet 
Age» et le. comité de surveillance de l'école, SehitkHMrsUtnd* , 
en acconlera l'autorisation. Un enfant qui, avant l'âge de 
^utone ans, aurait parcouru le cercle de l'instmction élé*' 
mentaire, ne pourra être retiré de l'écoie par ses pare^ qu^ 
▼eC'la permission dtt comité, et après que le membre du co- 
mité «barge de l'inspection de Técole^ anca psooédé à un 
oianien fovoca^le . a Télève , lequel ne devra rien laisser à 
désirer sous le rapport de la moralité et de la sa^té. U serait 
fèrt utile qu'après avoir quitté l'école,, les enfans déjà confir- 
més et admis à la cenonmion assistassent encore au moins 
pendant un an an catécbmme db dimandie i l'église. Get 
usage, autrefois général, devra être rétabli partout où îl aura 



1 Rcmarqttci que la loi fondamcnule dit la cinquième année \ 
naîa cVst en effet à la septième qoe commence Texécution strict^ 
de la loi. 

a Voyez Organisation générale de Vinstruetion publique y page 
kSg, et pins bas, titrçV, Oouvernement 4ê PimttucUon primaire, 
page 1)0, 

3 Ikid.,'f^f/t asi. 



iN&Tmucnoif PRiMAisE. 167 

' « Les parens ou maitres qui n'enverroiit pas à une école 
publique leurs propres enfans ou ceux qui leur sout confiés» 
doiveut, toutes les fois qu'ils en sont requis » indiquer aux 
autorités municipales pu aux comités de smrreiUânce par quels 
moyens ils pourvoient à leur éducation. 

«r Les comités et les autorités municipales feront» tous les 
ans après Mques ou après la Saint<*Micfael , une enquête sur 
toutes les familles de leur circonscription qui» de notoriété 
publique, n'auraient pas pourvu à l'éducation partiadîére 
qu'ils doivent à leurs enfans à défaut de l'éducation pnbli<> 
que. Ils feront» i cet effet» un recensement de tous les enfans 
qui sont en âge d'aller â l'école. Les registres baptistères et 
ceux de l'état civil leur seront ouverts au commencement de 
chaque année» et la police devra les seconder» à cet égard» de 
tous ses moyens. 

« Il est reconnu en principe que» dans les campagnes» tout 
enfaint doit être envoyé â l'école de la paroisse» du village ou 
de la société d'école» Schuherein* , à laquelle ses parens ap^ 
partiennent. Si les parens veulent envoyée leurs enfans i ime 
antre école ou leur faire donner une éducation particulière» 
Us devront le déclarer au conrité de Fécole; et l'autorisation 
ne pourra leur en être refusée, à la condition qu'ils satisfit 
font néanmoins aux charges qui leur sont imposées eiiver^ 
l'école â laquelle l'enfant devait naturellement appartenir. 

« Les parens et les maitres des enfms sont 4galeinent obli* 
gés de veBler à ce qu'ik suivent régulièremcoit les cours de 
l'école pendant le temps voulu par la loi. Les maîtres d'école 
tiendront de leur cdté » sous une forme qui leur sera pres- 
crite» des listes de présence, qui devront être soumises tous 
les quinze jours, â l'inspection des comités de surveillance. 

« Pour rendre phis iacile aux parens Texécntion de cett6 
règle» et ne pas les priver entièrement des secours que leurs 
enfans peuvent leur prêter dans leurs travaux » les heures de 

I Voyes plus bas, p«ge 175. 



ZM DEUXIÈME SECTION. 

leçons dans les écoles élémentaires seront coBkbinées de 
nîère i laisser aux enCans , chaque jour » plusieurs heures pour 
les travaux domestiques. 

<c II est défendu» sous des peines très-sévères, aux maîtres 
d*école d'employer les écoliers aux travaux de leur ménage. 

« Partout les écoles seront fermées le dimanche Les après- 
midis, après le service divin et le catédiisme» pourront être 
consacrées aux exercices gjmnastiques. 

. « On s'appliquera partout à facititer aux parens les phis 
nécessiteux les moyens d'envoyer leurs enfans aux écoles, en 
leur fournissant les objets nécessaires à leur instruction ou les 
vétemens dont ils pourraient avoir b'esoin. 

« U Cint espérer que ces iacilités et ces secours , Tinfluenee 
morale et religieuse des ecclésiastiques, les sages avis des 
membres des comités chargés de surveiller les écoles et des 
mtorités municipales, feront peu à peu apprécier au peuple 
le .bienfait d'une bonne éducation élémentaire, et répandront 
dans la jeunesse le besoin de s'édairer, qui la portera d'elle- 
même à en rechercher les moyens. 

CI Si cependant des parensou des maîtres négligeaient d'en- 
voyer exactement leurs enfans â l'école , les ecclésiastiques 
devront d'abord lenr faire connaître la res^ponsabilité grave 
qui pèse sur eux; ensuite le comité de surveillance les fera 
comparaître, et leur adressera des remontrances sévères. On 
ne reconnaîtra pour excuses valables, indépendamment de la 
preuve qu'on a pourvu autrement à l'éducation de ses enfans, 
que des certificats de maladie délivrés par le médecin ou le 
pasjteur, l'absence des parens ou des maîtres qui aurait occa- 
sionné en même temps celle des. enfans, ou, enfin, la priva-: 
tion des vétemens nécessaires qui n'auraient pu être fournis 
aux plus indigens. 

w Si les riHnontrances n'étaient pas sujDisantes, on emploie- 
rait des mesures de rigueur contre les parens , tuteurs ou maî- 
tres. Les enfans pouiTont être conduits à l'école par un agent 
de police ou les parens condamnés à des peines proportionnées 



IHSTEUCnON' «ftlHAIlE. 169 

•v i des anendes ; et dans le cas où ils seraient hors d*état de 
les pajer» a la prison mi à des trayanx au profit de la comr 
mune. Ces panes peuvent être successivement augmentées, 
sans dépasser cependant le maximum des peines de police cor- 
rectionnelle. 

« Les amendes seront prononcées par le comité de surveik 
lance, prélevées au besoin avec l'aide de la police, et versées 
dans les caisses du comité. La police sera chargée de Texécu* 
tion des autres peines. 

«c Toutes les fois qu'on prononcera la peine de la prison on 
de travaux pour la commune, on pourvoira à ce que les en- 
&ns des condamnés ne k'estent pas abandonnés pendant que 
leurs parens subiront la peine qui leur aura été infligée. 

•<v Les parens qui auront encouru ceà condamnations, pour- 
ront, â la demande des comités de surveillance et comme 
surcroît de punition, être privés de la participation aux se-' 
cours publics. 

« Cependant les secours publics qui ont rapport à Yéiucsh 
tion des enfans, ne leur seront point retirés, mais cesseront 
de passer par leurs mains. 

« Ilsne pourront avoir part à aucun autresecours public, tant 
qu'ils ne rempliront pas envers leurs enfans, relativement jC 
Téducation, les devoirs de pères de famille chrétiens et cons- 
ciencieux. 

. « Us seront également incapables de prendre part à l'admi- 
nistration de la commune ou de remplir aucune fonction 
d'église eu d'école. « 

c( Si toutes les punitions sont insuffisantes, on donnera aux 
enfans un tuteur particulier f our veiller à leur éducation , ou 
nn cotuteur aux pupilles. 

« Les parens Israélites qui s'obstineraient à ne point obéir 
aux injonctions des autorités compétentes, pourront ètre^pri• 
vés des droits civib dans les provinces où l'édit du 1 1 Mai 
181a est en vigueur. 

m Les cas de négligence marquée, de la part de communes 



17^ OEinUiMB SECTION. < 

entières on de quelques familles , pourront être signalés dans 
les rapports qvi seront publiés, sans tont^ois nommer: les 
personnes. 

«r Les paitears protestans on catholiqnes jngçront e^x-mèmes 
jusqu'à quel point ils peuvent user de leur influence, selon les 
circonstances; mais ils s'appliqueront, surtout dans leurs ser- 
mons pour l'ouverture des écoles, à engager les parens à s'oc* 
cuper de l'éducation de fenrs enÊins et à les envoyer régu- 
lièrement à l'école; ils pourront même faire allusion aux 
exemples les plus frappans de l'oubli de ces devoirs. Enfin, 
ils n'admettront aucun enfant aux conférences pour la confir* 
mation et la communion, s'ils ne présentent des certificats qui 
attestent qu'ils ont achevé leur temps à l'école, ou qu'ils la 
fréquentent encore exactement, ou quik ont reçu ou reçoi- 
vent une éducation particulière. ''{Entivurf, tit lY, art 33 
à 43, pag. 32 à 37.) 

Je joins ici deux tableaux extraits d'un arrêté rendu et pu- 
blié par le consistoire provincial de Magdebourg, le 5 Avril 
1817 ', c'est-à-dire antérieurement à la loi citée ci-dessus, le- 
quel arrêté enjoint au pasteur de chaque commune de relever 
sur les registres baptistères la liste des enfans en âge d'aller à 
1 -école, et de- tenir à l'avenir cette liste au complet, confor- 
mément au premier tableau. Cest sur ces premières listes que 
le maître d'école doit à son tour établir une liste de présence 
pour son école, conformément au second tableau. 



i Yojei Neigebaaer , pagts 187, 1 88 et 1 89. 





msntucnOH »ii]U]«e. 


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INSTRUCTION PHIMAIftE. 178 

Cest SOT le relevé de ces listes qoe les pasteurs, les co- 
mités de soTveîUaiice et les inspecteurs d^arrondissement ' ont 
i prendre les mesures indiquées par la loi. Ces listes , ainsi 
que les notes qui ont été prises sur chaque enfant aux exa- 
mens et â la sortie de l'école , sont conservées avec soin; et 
l'on m'assure que souvent les tribunaux se font donner com- 
munication de ces notes sur la vie des accusés-dans les affû- 
res criminelles importantes. 

Depuis l'exemple donné pat le consistoire provincial de 
Magdebourgy tous les autres consistoires ont, d'ailieurs con- 
formément à la loi de 1819, adopté la même mesure, et 
imposé aux pasteurs et aux maîtres 4*école les même tableaux 
ou listes , Schuttisten. * 



TITRE II. 

DEVOIRS DES COMMUNES ^'ENTRETENIR A LEURS FRAIS 

. UNE ÉCOLE PRIMAIRE. 

i 

Il serait absurde d'exiger des parens qu'ils envoient leurs 
enfans à l'école, s'il y avait trop peu d'écoles pour que ce 
devoir pftt être rempli. Or, les écoles privées n offrent que 
des ressources incertaines; c'est donc à l'état de procurer 
raccomplissemeHI de la loi qu'il a faite ; de là les dispositions . 
suivantes, d^â passées en usage et presque partout pratiquées» 
mais formellement consacrées pa^^ les titres III et V de la loi 
de 1819, ^Bt je vous ai patié et. que je vais continuer A 
extraire et souv^t a traduire. 

« Tonte commune, si petite tùl-elle, est obligée 4'avoiruuo 
école Hémenlaire^ complète ou iscomfdète, c'est-à-dire rem* 
plissant tout le programme de l'enseignement prescrit par la 
loi y ou. du moins les parties les plus iudi^énsables de ce pro- 
gramme. ' 

I Voyes Organisation générale^ page lOo, elploi ba^, page aaS. 

s Vojea Neigebauer, pages 199 et aïkivaates. 

% Yo/es plna bas, page iOqï reiqpasitîoa des divers objets %u\ 



174 BEUXi^BIE «crioN. 

« Toate-' ville esl temie d'avoir au moins unie école bour- 
geoise 011 plusieuis, selon sa population. 

« Les: petites yilies de Hiotne de quinze cents habijtons, qui 
Mt pounwAt sniire à la dépense d*ttne école bourgeoise , 
nottt tenues d*atoif ait meinA des écoles élémentaires complé- 
tesh Avnnt tont, elles doiv^st avoir des écoles élém^taires 
Àà iegté i^iérienr , suivant le nombre des enfiœs des deu: 
sexes en âge d*aller à l'école. 

« DaÉs lé cas crû nne ville ne pourrait entretenir séparé- 
ment el dada des bitimtnB distincts une école élémentaire et 
ime école bourgeoise, il lui sera permis de se servir des 
tda^oes inférieures de l'école bourgeoise comme d*écele élé- 
mentaire; de même y- en cas de néc^té bien constatée , on 
pourra employer à l'usage de l'école bourgeoise les classes 
inférieures du gymnase. 

M Dans toute ville où il y aura plusieurs écoles, élémen- 
taires, elles seront réparties dans les divers quartiers de la 
ville; cependant les babitans ne seront pas pour cela obligés, 
par là situation de leur domidle , à^enyoyet leurs enfans à 
nne écote plnlk qu*â ' l'nutre. 

« Dans les villes qui ont plusieurs écoles de divers degrés, 
raulorité ' s'occupera de les organiser toutes ceirfonRémetft 
aux instructions ci-dessus, de teHe sorte qn'eUm se lient en- 
tre-élies et ferment nn tout 

tf Dans les viUes, les Israéiito pourront élabHr dés écoles 
i leurs frais, sous la condition qu'elles seront orgâtiiséès-, 
surveillées et administrées par eux oonf eiiné ment à la pré- 
letfte loi. Ils potiOTMt envciyer également tenr^etfiins dans 
les antres écoles, maïs Mm participer à fadtafaiisèratien de 
ces écoles. 

' (( île premier soitt éoit être de foivnir aux campagne» les 
écoles élémentaires nécessaires. Partout où il existe des éco- 
les incomplètes, il faut les améliorer, et les changer Je plus 

brassent les deax de^t^'dtf nnàtfàotttfn primaire, les écoles Û4- 
metitalres et les êsotes^ boni]geoilei. 



4 ._ 



tAt possible en écoles élémentaires complètes , ^ ^i doit 
toujours avoir lieu lorsqu'une école a ou est en état d'avoir 
deux maitres. Pour que toutes les campagnes aieiit a leux 
portée des écoles élémentaires suffisantes » les habitans dt 
toute commune rurale formeront, sousJa diresctioii de Tau» 
torité publique, une société pour les écoles de campagne^ 
ÇZandschuU^reiny Cette société se compose d'akùrd de tous 
les propriétaires fonciers, sans distinction, ^fftih ateat eu 
non des enfans; ensuite de tous les pères de fawUedomici* 
liés dans la circoncription de U conmune, quaii4^ème îb 
ne seraient point propriétaires. 

« Tout village, en y comprenant les fei*Bies' qui Tavoisi- 
lient ^ peut à lui seul Cormer une société di ce genre. Il en 
est de même pour vue réunion de plusieurs métairies isolées^ 

« Chaque village doit avoir son école ; n^ais dans certaine 
cas et par exception seulement , plusieurs villages pourront 
se réunir en une seule société d^école^ sous les eondîtioai 
suivantes: 

«ri/ L'inpipossibilité absolue pour une commune de pour* 
voir par elle-roèmie aux frais 4*uiie école élémenJkai^ de 
village. 

« 3/ Les villages qui jB'eseoeîerQnt devront être teUdntent 
rappr^eliéâ <pe les enEauis puissent ae rendre exaotfiiBènl i 
TéGole commune, La dîstaace tolérée n'eveédera paS: us* Atmit^ 
Btille (une lieue) pour les pays pljKts, el ua.qnart^ nûlte 
(demi-lieue) pour les pays de^montagne. 

« 3.^. La réunies ne poivmse folmer' entre' vilbfges sépa- 
](és par d^. marécages ou desitivièrea qtâ rendraient la^fré;* 
qœntation de l'école difficile, on même enlièreriMnt impos- 
sible, à certaines époques de Tannée. 

«r 4.* Le nombre des en&ns réutûs ne devra pae être trop 

'1 Je ne sait ix>ilimeiit traduire adlrement Lanâschult^erein; maïs 
il ^aat bien! comprendre qitH ne s^t piS-id d'une soêt'été Dbrê, 
msis d*«ne. otganfsatioti lé|ki«'et folpciétf dé' k côttttkvm' relative» 
ment à rinsMnMlion prioMire, 



176 DBUXIEMB S£Cn01i. 

considérable, et ne peat» pour un seul maître» aller ao-delâ 
de cent On pourrait en admettre davantage, si Ton avait les 
moyens d'entretenir deux maîtres et si le local était suffisam* 
ment grand; mais alors les villages seraient bien près d*étre 
en état d'avoir cbacun lenr école, ce qui serait ton|oors pré- 
fiirable. 

« On n'accordera que temporairement l'autorisation de 
s'associer entre eux , aux villages qui seraient dans lé cas de 
pouvoir entretenir plus tard nne école particulière, et les 
établissemens de ce genre déjà autorisés seront peu i pea 
Informés. 

« Si un village, par sa grande étendue et sa population, 
ou â cause des unîtes diffétens qui s'j trouvenf , avait déjà 
deux écoles et pouvait sufire à leur entretien, il ne faudrait 
pas réunir ces deux écoles, surtout si elles- étaient de deux 
confessions différentes. On, encouragera au contraire les 
écoles séparées, partout où les circonstances permettront 
d'en former. 

„ Au reste, la différence 4le religion seule ne doit pas être 
un obstacle â la création d'une société pour une école de 
campagne; mais en formant une société de ce genre entre 
catholiques et protestans , on aura égard à la proportion 
numérique des habitans de chaque confession. Âtflant ^e 
possible alors, on aura, conjointement avec le maître prin- 
cipal professant le culte de la majorité , nu second maître de 
l'autre confession. 

« Les Juifs isolés dans les campagnes pourront profiter des 
avantages des sociétés d'école, mais sans entrer dans leur 
administration. Ils auront â pourvoir eux-mêmes â l'mstntc- 
tîon religieuse de leurs enfans. » 

« Si, dans quelques endroits, la réunion de deux écoles 
de -confession différente était jugée convenable, elle deyra 
avoir lieu d'un commun accord entre les deux parties. En 
outre ; pour une réunion de ce genre on pour l'étaWissemenl 
d'écoles communes à plusUurs cultes {SimuUan-Schulenyy , 



IHSTRUCTION PEIMAlftE. I77 

on pourvoira â ce que chacun de ces cultes ait à sa portée 
tout ce qui peut être nécessaire a l'éducation reli^euse des 
écoliers qui lui appartiennent. Et afin que chaque confession 
n'ait rien à craindre, et que tout ce qu'elle apporte â la 
communauté lui soit assuré et garanti ^ il sera dressé chaque 
fois un acte authentique pour constater les droits de chacune 
et les conditions particulières de la société. 
' « Si une réunion ne pouvait s'opérer, ou si l'on ne pou-^ 
vait réussir à former une école commune aux deux cultes, 
l'autorité interviendrait, et prendrait les mesures les plus 
convenables aux besoins du pays et aux circonstances. '^ 

Yoil ïlonc partout des écoles primaires en Prusse, M. le 
Ministre : mais il ne suffit pas de les décréter, il faut pour* 
voir à leur entretien ; c est ce que fait le titre Y de la loi 
de 1819. Je le donne ici, en me contentant de l'abréger 
quelquefois. 

La loi commence' par déterminer en quoi consiste l'entre* 
tien complet d'une école pour qu'elle réponde à son butt 

« 1.** Un revenu convenable pour les maîtres et les roat<* 
tresses d'école, et une existence assurée pour eux lorsqu'ils 
ne sont plus en état de servir ; 

w a.* Un bâtiment pour les exercices et l'enseignement, dis- 
tribué, entretenu, chauffé convenablement f 

tt 3.!" Les meubles, livres, tableaux, iustrumens, et tous 
les objets nécessaires aux études et aux exercices; 

« 4." Secours à accorder aux écoliers nécessiteux " 

Le. premier point est le point essentiel. Pour avoir de bons 
maîtres, il faut avant tout assurer leur existence. La loi 
prussienne s'explique â cet ég^rd de la manière la plus /for* 
melle et même la plus solennelle, u C'est notre feime volonté, 
dit le Roi au nom duquel elle parle, que ce soit lâ« dans 
)*entretien d'une école, f objet le plus important et qui passe 
avant tous les autres. 

« Il n'est ni possible ni nécessaire de fixer une régie géné^ 

13 



178 DEUXIÈME SECTION. 

raie et unifonne à cet égard pour toute la monarchie. L'état 
des diverses localités et les circonstances particulières peu- 
vent seuls déterminer le traitement attaché à chaque place 
de maître d*école. Les sociétés d'école et les comités doivent 
veiller i ce que. ce traitement soit le plus élevé possible. 
Mais H y aura un minimum fixe pour les places de maitre 
d*école dans les villes et dans les villages, proportionné à 
Tétat de prospérité de chaque province, et qui sera déter- 
miné par les consistoires provinciaux '. Il faudra élever jusqu'à 
ce minimum, le plus promptement possible, les traitemens 
qui seraient encore au-dessous. Enfin, pour que ce traitement 
soit toujours en rapport avec la valeur réelle de l'école et 
le prix des subsistat&ees, il sera révisé de loin en loin. 

(r En. principe, toute écoi» doit avoir sa maison spéciale; 
toutes les fois qu'on sera obligé de louer un local, on tâchera 
qu il soit isolé et qt'il n'ait aucun contact avec des bâtimens 
étrangers. 

«< Les conditions essentielles et qui seront rigoureusement 
exigées pour toute maison d'école, sont une situation salubre, 
des salles suffisamment grandes, bien planchéiées, bien aérées 
et tenues avec la plus grande propreté,, et, autant que pos^ 
sible, un bon logement pour le maître. Quant aux geôles qui 
ont plusieurs maîtres , on tâchera qu au moins l'un d*eux ait 
son logement dans la maison d'école. Les consistoires pro- 
vinciaux feront faire des plans-modèles de maisons d*école de 
différentes grandeurs pour les villages et les petites villes, 
avec le devis approximatif des frais de construction et du 
mobilier nécessaire, afin qu'on ait à s'y conformer pour tou- 
tes les constructions nouvelles et les réparations majeures, 

„ Toute école de village ou de petite ville aura un jardin, 
cultivé, selon les pays, soit en potager, soit en verger, soit 
,en pépinière, ou dispos^ pour élever des abeilles, et Ton 
fera servir la culture de ce jardin à rinstruction des élèves*. 



INSTRUCTION PRIMAIRE. ^179 

« Partout où les localités le perroeHroRt,'il y aura, devant 
chaque école, un préau sablé et une place pour les exercices 
des enfans. 

« Le mobilier nécessaire à renseignement consiste surtout 
en une collection su£Bsante de livres â Tusage^du mattre, 
et autant que possible aussi à i usage des élèves. 

« Il y aura, selon le degré de chaque école, une collection 
de cartes et instrumens géographiques , de modèles pour le 
dessin et l'écriture, de musique, etc., les instrumens et les 
collections nécessaires à l'histoire naturelle et aux mathéma^ 
tiques; enfin, selon fétendue de renseignement, le matériel 
qu'exigent les exercices gjmnastiques, les outils et les ma* 
chines qui conviennent à renseignement industriel dans les 
écoles où Ton introduirait cette branche de connaissances. 
Les consistoires provinciaux fixeront le mininnm du mobilier 
exigé pour les écoles inférieures. 

« Quant aux écoliers nécessiteux, là ou il nexiste pas 
d*école gratuite appelée école de pauvres, Armensckûle^ 
toute école publique est t^iue, quels se soient d'ailleurs st% 
réglemens relativement â la rétribution d'école, Schulgeld, 
de leur donner l'instruction gratuitement ou au moins en 
partie. Les parens qui envoient plusieurs enfans aux écoles 
jouiront des facilités nécessaires pour le paiement de la rélri* 
bution, sans toutefois que les émolumens assurés an maître 
en souffrent. De plus, chaque école est tenue de fournir gra- 
tuitement aux écoliers pauvres les livres et autres objets 
nécessaires, dont une partie leur sera donnée en toute pro- 
priété, et l'autre restera à l'école comme objet d'inven* 
taire. ** 

Mais pour (aire face à l'entretien d'une école établie sur 
ces quatre bases et avec un pareil développement, il faut des 
£oads coRMdérables ; et pour avoir ces fonds, il laut employer 
toute la variété des moyens qu offrent les localités et les cir« 
constances. Voici les règîles les plus générales arrêtées à cet 
égacd par la loi. 



l8o .BEUXlèniE SECTlOn. 

« Les écoles et les maisons d'éducation qui possèdent, po^ur 
leur entretien, des fonds particuliers provenant de fondations, 
quelles qu'elles soient, seront entretenues et au besoin amé-- 
liorées avec ces fonds. En cas d'insufEsance, elles auront 
droit à des subventions empruntées à d'autres sources. 

<c En principe, comme Tenlretien principal des gymnases 
et antres établissemens d'instruction publique du même degré 
est â la charge des fonds généraux de l'état ou de la province» 
ainsi l'entretien principal des écoles inférieures des villes et 
des campagnes est à la charge des villes et des sociétés pour 
les écoles de campagne. 

« D'un autre côté, si une ville ne peut soutenir par ses 
propres ressources l'enseignement inférieur dont elle a besoin, 
tout département aura des fonds pour les écoles, sur lesquels 
il viendra au secours de la commune nécessiteuse, mais par 
des subventions temporaires qui pourront être restreintes ou 
retirées à mesure que la localité sera plus en état de fournir 
à l'entretien de son école. 

H Si un village, par sa position, ne pouvait pas entrer en 
société d'école avec d'autres villages, ni entretenir seul une 
école faute des moyens nécessaires, le département viendra 
également à son secours. 

(c Dans les villes, l'enseignement et l'entretien de l'ensei- 
gnement ne doivent être mis en arrière d'aucun des autres 
besoins communaux, et doivent être comptés parmi les ob- 
jets auxquels il est nécessaire de pourvoir en première ligne. 

« Lorsqu'il s'agira d'organiser des écoles dans une ville, 
on déterminera d'abord exactement quelles sont les dépenses 
les plus urgentes à faire ; ensuite on examinera si les fonds 
déjà disponibles et destinés aux frais de l'enseignement sont 
suffisans ou peuvent le devenir par une meilleure administra- 
tion; mais en prenant garde cependant que le revenu des 
fonds qui appartiennent à des établissemens particuliers, ne 
doit profiter qu'à eux seuls, et non pas à toutes les écoles 
4e l'endroit On tiendra compte de tout ce qu'on peut tirer 



INStHUCnON PbiMAIItE. l5l 

'du fonds des donations'pieiisés et des autres ressources Ioca« 
les et communales, de l'augmentation relative de la rétribu- 
tion des enfans, et des subventions que le département peut 
fournir. Si tous ces moyens sont insulfisans, alors les fonds 
rigoureusement nécessaires seront mis â la charge des pères 
de famille. 

« La répartition sera faite par les autorités communales^ 
avec la participation du comité de Fécole. 

(, Nul ne pourra se refuser à la contribution qui lui sera 
imposée , sous prétexte que les écoles de sa paroisse ou de 
sa confession sont en bon état, parce qu'il s*agit de pourvoir 
à l'enseignement général de la commune, et que toutes les 
écoles sont ouvertes à tous et pem^ent également profiter à 
chacun. 

«Par celle expression, pères de famille (Haust^âiery, , 
on entend tous les habitans d'une commune qui ont leur 
propre ménage. Seront mis sur le même rang, dans la parti- 
cipation aux contributions pour les écoles, tous ceux qui 
contribuent aux autres besoins communaux. 

u Sont dispensés de participer à ces contributions : 

cr Les individus à gages ou vivant du pain d'autrui , en 
exceptant toutefois ceux qui, ayant leur propre ménage, doi^ 
vent être considérés comme pères de famille; 

u Les militaires de tout rang de l'armée active, â moins 
cependant qu'ils n'exercent une profession civile ou qu'ils ne 
possèdent des biens-fonds. 

« Comme les ecclésiastiques et les maîtres d'école rendent, 
soit gratuitement, soit pour une faible rétribution, des ser- 
vices essentiels à rinstruction- publique, ils seront aussi 
exemptés de satisfaire â la contribution pour les écoles; mais 
ils seront tenus de payer la rétribution d'école , à moins que 
l'usage ou des conventions particulières ne les aient déliés 
de cette obligation. 

„ Si une réparation i faire à une école devenait impos- 
sible, â cause de la pauvreté des habitans du lieu ou des 



l8l DEUXIÈME SBCTIÔK. 

ebarçes déjà trop élevées qu'ils auraient i supporter , ou si 
le produit des contributions imposées ne pouvait couvrir la 
dépense nécessaire, une demande de secours sera faîte sur les 
fonds départementaux. 

H Les écoles supérieures de filles tf'auront aucun droit à 
être secourues sur ces fonds , et seront entretenues par les 
associations fondatrices de ces écoles. Lorsqu'une ville aura 
suffisamment pourvu à ses écoles élémentaires de garçons et 
de filles, elle pourra s'occuper alors de la fondation d'écoles 
supérieures de filles. 

M L'entretien des écoles particulières des communautés 
israélites sera entièrement à leur charge, sans que pour cela 
leurs membres soient exemptés de la contribution qui leur 
serait imposée pour les besoins de l'instruction générale de 
la ville. 

,r L'entretien des écoles de village repose sur les sociétés 
pour les écoles de campagne. Ainsi tous les propriétaires de 
)riens-fonds, les tenanciers , et les pères de famUle sans dis* 
tinction, y contribuent en proportion du revenu de leurs pro* 
priétés situées dans la circonscription de la société, ou du 
produit de leur industrie, et s'acquittent de cette redevance, 
soit en argent, soit en nature, soit, s*ils ne le peuvent autrç* 
ment, en fourniture de matériaux de construction et même 
0n façon. 

cr Les instructions données plus haut pour les contributions 
à payer {Beitragsp/Iichtigkeit) sont applicables aux campagnes 
comme aux villes. Chaque fois, la question de savoir s'il y a 
nécessité d'imposer une contributit>n sera examinée et résolue 
par l'autoritc départementale chargée des écoles; et la répar- 
tition des contributions sera dressée par les autorités commu-' 
nales, conjointement avec les comités des sociétés pour les 
écoles. 

u La part de la contribution affectée à un bien-fonds devra 
peser sur celui-ci comme une charge réelle; de sorte que, si 
la propriété venait à être démembrée, chaque partie se trouve 



iKâmucnoN primaire. i89 

^evée de sa part de contribution pour les écoles, sans qu'il 
soit nécessaire de la lui transférer. 

<, Lorsque les écoli^ de village possèdent quelques revenus 
par suite de legs, de fondations, de subventions Aés caisses de 
l'église ou de la rétribution des élèves , alors la -contribution 
des membres de la société à laquelle ces écoles appartiennent* 
ne sera réclamée qu'autant qu elle serait nécessaire pour les 
améliorer, ou pour ajouter aux revenus, s'ils étaient insuffi- 
sans. Mais tout legs ou donation nouvelle en faveur des écoles 
sera consacré à améliorer l'école ou les revenus du maître, 
et non à diminuer les contributions, a moins que le donataire 
on le testateur ne l'ait expressément voulu. 

,< S'il se trouve deux ou plusieurs écoles de la môme con- 
fession dans un village, tout le village est alors considéré 
comme formant une seule société d'école , et chaque école 
est dotée et entretenue sur le produit des contributions gé^ 
nérales. 

«r Si ces écoles sont de confessions différentes , les pères dé 
famille de chaque confession forment une société pour leur 
école, et n'e paient leur contribution qu'à celle-ci. 

f. Mais lorsqu'une société d'école comprendra des membres 
de pluftiwirs confessions, on n'aura point égard aux différentes 
confessions dans le règlement des contributions pour la dota- 
tion et l'entretien de l'école. 

u Si les membres de petites sectes chrétiennes veulent se 
Réparer de la société à laquelle elles appartiennent naturelle- 
ment et établir des écoles particulières, on le leur permettra , 
sous la condition de prouver qu'ik ont les moyens sufisans 
pour entiretenir ces écoles, et qu'ils satisfont complètement 
avx obligations de la société 4e laquelle ils relèvent. 

u Les obligations partieulières attachées à deslbndadons 
ecèiésia^iques pour l'entretien de certaines écoles, loi^ même 
que ces londations sont passé^ts à 'l'état, continueront d'être 
remplies scrupuleusement. Il en sera de même relativement 
aux hautes écoles de villes et aux gymnases. 



104 DEUXIÈME sBcam. 

tf Pamii les moyens particuliers de pourvoir à l'eittrefiea 
des écoles, il pourra se faire que les maîtres d'école, à la 
campagne et dans les petites villes , reçoivent autant (pie pos- 
sible en nature une partie de la rétribution fixée par les con^ 
sistoires provinciaux; mais un engagement de ce genre ne 
pourra être pris sans le consentement du maître d'école. 

« Si le jardin qui doit être attaché à chaque école de cam- 
pagne ne peut être acquis sur les fonds de l'école, les mem- 
bres de la société seront obligés d'en, procurer ou d'en acheter 
un. *» 

Bien plus, un ordre du cabinet, daté de Berlin le a 8 Sep*- 
tembre 1810, l'édit pour l'avancement de la civilisation du 
pays, en date du 14 Septembre i8i 1, un ordre du cabinet, 
du 5 Novembre 1811, décident «qu'à l'occasion des partages 
(OU transactions que pourront faire les communes, il sera assi*- 
gné au maître d'école de campagne un terrain nécessaire pour 
cultiver sa provision de légumes et pour la nourriture d'une 
vache , environ deux arpens de bonne terre , ou m^me plus si 
le sol est mauvais. '* 

(« Dans les lieux où subsiste encore le pâturage communal , 
■$L la campagne et dans les petites villes , l'instituteur aura la 
•faculté d'y envoyer un nombre déterminé de bestiaux, et il 
participera également aux autres avantages de la commune. 

„ Partout où les maîtres d'école perçoivent des' revenus 
•fixes sur les quêtes à l'occasion des baptêmes, des mariages 
et des inhumations, cet usage pourra être maintenu. Mais 
ces revenus devront être comptés et évalués suivant nn terme 
moyen parmi les recettes générales du maître d'école, et l'on 
veillera à ce que les obligations imposées par- là au maître 
d'école , telles que l'accompagnement du corps au cimetière , 
etc. , ne le détournent pas des devoirs de sa charge. 

a Pans les endroits où les revenus 4c ce genre n'existent 
pas ou a^raient été abolis, ils ne pourront être introduits ni 
rétablis. 
« On ne pourra compter an maître d'école, comme un r^ 



INSTRUCnOR nUMAIRE. l85 

Teao» son convertmis successivonent chez tont^ les familles 
d'e la Gommune (usage consacré sous le nom de fFandehischL), 
S'il peut ainsi avoir la table gratuitement » ce ne pourra être 
qu'un accessoire'à ses autres revenus» qui lui sera interdit du 
moment que la dignité et les devoirs de sa charge pourraient 
en souffirir. 

«V II ne sera plus permis à aucun maître d'école de perce- 
voir certains revenus, soit en argent, soit en nature, au 
moyen de quêter dans les maisons, faites par lui-même ou 
par rintermédiaire de $ts écoliers. 

«r Cependant les revenus perçus par les instituteurs, et les 
secours que les élèves de gymnases reçoivent en chantant des 
chœurs à certaines époques solennelles, ne seront pas sup^ 
primés; mais on évitera dans ces quêtes tout ce qui pourrait 
porter atteinte à la dignité des maîtres ou des élèves. < 

<« La même observation s'applique aux écoliers qui vont 
chanter en chœur, de porte en porte, pour demander des 
secours (écoliers ambulans, Kurrenden)^.àaji& les endroits 
où cet usage subsiste encore. Dans les lieux où il est aboli et 
remplacé par des chœurs d'écoliers dans les églises, le produit 
des collectes qu'ils faisaient eux-mêmes jusque-là sera com.- 
pensé par des quêtes â domicile ou dans les églises, ou même 
par la commune , comme faisant partie de l'entretien des écoles. 

K Les contributions générales fournies par les pères de fa* 
mille pour Tentretien des écoles, n'ayant pour but que de 
faciliter leur établissement ou leur organisation dans l'intérêt 
de tous, il est juste que ceux qui profitent réellement de ces 
établisseroens , les soutiennent au moyen d'une rétribution 
spéciale (Schulgeld)^ qui peut servir aussi à encourager les 
maîtres. Cette rétribution pourra être prélevée dans les écoles 
de tous les degrés de la manière suivante : 

c, Les comités d'école, dans les villes, fixeront, avec l'ap- 
probation des autorités départementales, le montant de la 
rétribution pour les écoles inférieures; mais les villes pour- 
ront supprimer entiètement la rétribution spéciale pour cer* 



iM DEUXIÈME êSBcnan. 

taiaes écoles» en remplaçant ce revenu par une augmentatkm 
des contributions générales d*écoLe ou de topte antre ma-^ 
fiére. 

« Il est jéservé» pour les cas particuliers» aux consistoires 

provinciaux, de décider si la rétribution pour les écoles de 

campagne sera maintenue dans les endroits où elle existe déjà » 

» ou si , d'après le vœu de& sociétés pour les écoles de campagne, 

elle y sera établie, et de quelle manière. 

u Aucun maître ne sera chargé de prélever lui-même la 
rétribution d*école ; ce soin sera confié au comité de Técoic. 

cf Dans quelques écoles particulières, une partie déterminée 
de la rétribution poun*a être employée à Tontretien m^e de. 
l'école ; mais une partie plus ou moins forte de cette rétribu- 
tion devra être partagée exclusivement entre les mattves, à 
titre d'encouragement; et partont où il n'y aura point de ré- 
tribution , on portera d*une manière ou d'autre au budget de 
l'école un fonds extraordinaire pour de semblables gratifica- 
tions aux maîtres. 

« Dans les endroits où. l'entretien de l'école est réglé , 
toutes les rétributions des enfans pour objets qui doivent 
' être compris dans cet entretien , tels que bois, lumière, mo- 
lûlier et autres, sont abolies. 

' «, Il sera permis aux écoliers de former, par des dons 
volontaires, une caisse de secours pour leurs camarades né- 
cessiteux; ils prendront part à son administration, sous la 
direction du maitre d'école. 

H II ne* sera permis à aucun maitre d'école, fùt-îl réduit 
au minimum de son revenu, de l'augmenter par des fonc- 
tions accessoires qui pourraient compromettre sa dignité ou 
sa moralité , ou le ^i&traîre de ses fonctions et l'exposer à 
être puni pour cette raison. En général , aucun maître d'école 
ne pourra se charger d'un emploi accessoire sans la permis- 
sion du comité de Técole ou de lautorité départementale; 
et cette permission ne sefa délivrée qu'à la condition que 
le maître d'école- renoncera à cet emploi, aussitôt que l'au- 



iNsntucnon PRiHAttE.- 187 

toritë départementale aara reconnu et décbté qu*il est inr 
compatible aV/ec les fonctions dinstitutenr. 

a Si un instituteur remplit en même temps des fonctions 
d'église, telles que celles de chantre, d'organiste on autres, 
on devra prendre des mesures pour éviter que le service de 
l'école n'en soit troublé. 

H Le revenu que le maitre d'école retire de ses fonctions 
d'église n'entrera pas en compte avec ses revenus d'école. 

«r De même, aucun instituteur on institutrice ne pourra» 
&sms la permission des autorités susmentionnées , chercher à 
augmenter ses moyens d'existence par l'exercice d'un métier,- 
et cettis permission sera refusée ' pour toute occupation mal*- 
propre et qui ne pourrait s'accorder avec Tobservation ponc- 
tuelle des devoirs de maître ou maltresse d'école , sans ex* 
cepter même l'agriculture. 

« L'exemption des charges communales et antres, attachée 
aux places d'instituteurs, ne leur sera pas retirée sans être 
compensée par des indemnités équivalentes. 

tt Les secours aux maîtres infirmes seront supportés, 
comme il a été dit , par les fonds pour l'entretien des écoles 
auxquelles ils auront appartenu. Les pensions des maîtres 
dans les écoles dont l'entretien dépend des fonds communaux 
des villes ou des villages , seront, si l'on ne peut les acquitter 
autrement, ajoutées aux contributions générales des pères 
de famille. Dans le cas où des communes urbaines ou des so«. 
ciétés pour les écoles de campagne seraient réduites â un état 
de grande misère, le roi se réserve de venir à leur aide par 
des subventions extraordinaires. ^ 

H II sera prochainement déferminé, par un règlement gé« 
néral sur les pensions des fonctionnaires, comment et dans 
quelle mesure les maîtres d'école pourront avoir droit a une 
pension. 

u Relativement aux mois et aux trimestres de gratifica* 
lion accordés â la .veuve et uut enfans d'un instituteur dé* 
4:édé, on suivra ce tpi est établi par les réglemens et les 



l88 DEUXIEBIE SECTION. 

usages particuliers. Les places de maîtres d*école qn*il est im* 
portant de remplir de suite , ne doivent pas rester vacantes 
jusqu'à ce que ces trimestres de faveur soient écoulés; et 
l'on prendra^ s'il le faut, ces gratifications sur d'autres res- 
sources. 

„ Les orphelins laissés par les maîtres d'école auront un 
droit spécial à profitc^x" des bénéfices attacliés aux établisse- 
mens d'éducation , en supposant toutefois qu'ils remplissent 
les conditions nécessaires pour les obtenir. 

u Comme 9 du reste, la fondation de caisses provinciales 
àê pensions pour les maîtres infirmes , les' veuves et les or- 
phelins de maîtres d*école, pourvoit de la manière la plus 
convenable à cette sorte de besoins , les consistoires provin- 
ciaux prendront les mesures nécessaires pour établir partout 
de pareilles caisses. 

,( La perception et Tadministration des revenus des écoles 
doit avoir une forme qui les rende faciles au comité de 
chaque ville ou village, sous la direction suprême des auto- 
rités publiques , et qui assure aux écoles toute la part qui leur 
revient, et n'altère en rien la dignité de l'instituteur. 
> « Pour la perception et l'administration des revenus géné- 
raux des écoles 9 comme pour ceux de chaque école parti- 
culière dans la même commune , les autorités locales , sous 
la surveillance des consistoires provinciaux, prendront des 
mesures en harmonie avec ce principe. 
• « L^ comités sont cautions , envers les écoles et les ins- 
tituteurs, du paiement ponctuel et intégral de leurs revenus; 
ils en sont responsables. 

« Les caisses pour les écoles, et chaque département doit 
en avoir une , seront composées des revenus qui leur appar- 
tiennent déjà en propre , ou qui leur viendront plus tard du 
fonds créé depuis long-temps en faveur des écoles parles rois 
de Prusse; des sommes qui, lors de la sécularisation des 
biens ecclésiastiques, sont ou fcront affectées aux écoles, et 
quelquefois aussi des secours extraordinaires accordés sur les 



iVâTRUCTiON PRIMAIBE. 189 

caisses royales , jusque ce qu'il puisse être dëtenniné com- 
ment chaque département devra entretenir les écoles qui ne 
sont pas â la charge des communes , ou venir au secours des 
écoles communales. 

u Dans les provinces où se trouvent des fonds généraux 
destinés spécialement aux écoles évangéiiques ou catholiques, 
ces fonds ne seront pas versés et confondus dans les caisses 
départementales pour les écoles. De même, les fonds pro- 
venant de fondations et destinés i des établissemens particu- 
liers ou à plusieurs réunis, devront être administrés à part 
des fonds départementaux pour les écoles, quoique sous la 
surveillance des autorités départementales. Les fondations et 
legs en faveur d'écoliers pauvres, de maîtres d'école, de 
veuves et d'orphelins d'instituteurs, ou de tout autre objet 
semblable, seront administrés partout rigoureusement, sui- 
vant l'intention des donataires, et ne pourront être confon- 
dus avec les autres revenus des écoles. 

« Les contributions {Beitràge) en argent et en nature, 
réparties sur les pères de famille pour l'entretien des écoles , 
ainsi que la rétribution payée par les enfans (Schulgeld)y 
sont obligatoires au même titre et avec les mêmes privilèges 
que les impositions générales de l'état. 

ff Les bàtimens d'école jouiront partout des mêmes avan- 
tages que les églises. 

cf Mais dans le cas de donation par testament ou d'autre 
manière, les écoles ne seront pas soumises à la rétribution 
envers les églises. 

TITRE IIL 

OBJETS GÉNÉRAUX ET DIVERS DÉGAGÉS DE l'eNSEIGI^EMENT 

PRIMAIAE. 

Je continue à analyser et à citer la loi de 1819. Le point 
auquel j'en suis arrivé, est contenu dans les titres I et II de 
cette loi. 



I9P hEfnaÈKLE SECTION. 

Elle distingue deux degrés dans l'instruction primaire, sa* 
voir y les écoles élémentaires et les écoles bourgeoises. 

u Les écoles élémentaires (JElemeniarscIiulen) ont pour but 
le développement régulier des facultés de Thomme par l'en- 
seignement plus ou moins étendu des connaissances usuelles 
indispensables aux classes inférieures dans les villes et dans 
les campagnes. 

« Les écoles bourgeoises {Burgerschulen, Stadtsckulen') 
conduisent l'enfant jusquau point où peuvent se manifester 
en lui des dispositions particulières pour les études classi* 
ques proprement dites, ou pour telle ou Jlelie profession. 

« Les gymnases continuent cette éducation jusquau degré 
où la jeuuiesse, après avoir reçu une culture classique et li- 
bérale, commence ou des études pratiques dans la vie com*- 
mune, ou des études scientifiques supérieures et spéciales 
dans les universités. " 

Ces divers degrés concourent à former -pouf ainsi dire un 
seul grand établissement d éducation nationale. dont le sys> 
tèmeestun, et dont les diverses parties, tout en poursuivant 
leur but particulier, doivent s enchaîner étroitement les unes 
sluX autres. 

L'instruction primaire dont il s'agit ici est la base du 
sj^stème entier : quoique divisée en deux degrés, elle a son 
unité, SCS règles générales; et les différences même que les 
localités, oju les circonstances, 041 fesprit des fondateurs, 
introduisirent dans les écoles d*un même degré , ne peuvent 
porter ni sur leur constitution fondamentale, ni sur les con* 
ditions de l'admission des élèves. 

Cependant le sexe, la langue, la religion, la destination 
future des élèves , exigent des roénagemens. Voici les règles 
particulières que la loi détermine à cet égard : 

« 1." Pour les filles, il faut, autant que possible, former 
des établissemeus à part qui répondent par l'enseignement 
aux écoles élémentaires ou aux écoles bourgeoises. Les prin- 
cipes généraux de rinstruction et de la discipline établie foor 



INSTltt^CTlON PRIMAIRE. Xgi 

les écoles de gar^ons^sont les mêmes pour les filles » avec des 
formes et des leçons appropriées à leur sexe. 

H a. ''La constitution générale des écoles est la même pour 
tous les peuples d'origine diverse dont se compose la monar- 
chie prussienne. Si quelques écoles s'écartent de cette règle , 
dit la loi de 1819, elles doivent y être peu à peu ramenées. 
Dans toutes celles sans exception où Ton parle une langue 
étrangère, les élèves recevront, suivant le degré de l'école , 
ontre les leçons de l'idiome dn pays, un enseignement complet 
sur la langue allemande, et maîtres et élèves pourront égale* 
ment se servir de cette langue dans la conversation ordî* 
naire. ' 

« 3.*" La différence de religion dans les écoles chrétiennes 
produit nécessairement des différences dans l'enseignement 
religieux. Cet enseignement sera toujours approprié à l'esprit 
et aux dogmes du culte auquel Vécole appartient. Mais comme, 
dans tonte école d*ua état chrétien, l'esprit dominant et com- 
mun à tontes les confessions doit être la piété et un respect 
profond pour la Divinité , toute école pourra recevoir des 
enfans d'un autre culte chrétien. Les maîtres et les surveillans 
devront éviter, avec le plus grand soin, toute espèce de con- 
trainte ou de désagrément pour les enfans au sujet de leur 
culte particulier. Aucmie école ne doit servir abusivement à 
des vues de prosélytisme ; et les enfans d'un culte étranger à 
l'école ne seront point tenus , contre la volonté de leurs parens 
on contre la leur propre, d'j suivre l'enseignement et les 
exercices religieur.'Des maîtres particuliers dn même culte 
seront chargés de lens éducation religieuse ; et partout où il 
serait impossible d*avoir autant de maîtres qu'il y a de cultes, 
les parens devront veiller avec d'autant plus de soin à remplir 
eux-mêmes ces devoirs, s'ils ne veulent pas que leurs enfans 
suivent à cet égard ks leçons de l'école. 

I Ceci regarde les proyinces polonaises de la monarchie prus- 
sienne* 



293 DEUXIEME 5ECT10II. 

« Les écoles chrétiennes pourront admettre les enfans da 
culte Israélite, en leur accordant d*aiUeiirs toutes les libertés 
laissées aux enfans des autres confessions; mais les écoles 
israélites ne pourront recevoir aucun enfant chrétien. ^ 

Du reste, nulle institution établie par des classes particu- 
lières de la société ne peut s'écarter essentiellement des prin- 
cipes qui règlent Tesprit général des écoles : bien entendu 
qu il n est pas ici question des écoles créées pour une éduca- 
tion spéciale, telles que celles du soldat, du fermier, du 
mineur, du fabricant, du marchand, du marin, de Tartiste, 
Jesquelles regardent le ministère de rintérieut et non celui 
de rinstruction publique, et par conséquent ne sont pas com- 
prises dans la loi que nous faisons connalti*e. 

Le caractère fondamental de cette loi est Tesprit moral et 
religieux, qui domine toutes ses dispositions. 

« La principale mission de toute école, dit la loi de 1819, 
est d*élever la jeunesse de manière à faire naître en elle, avec 
la connaissance des rapports de Thomme avec Dieu, la force 
et le désir de régler sa vie selon Tesprit et les principes du 
christianisme. De bonne heure l'école formera les enfans à la 
piété, et pour cela elle cherchera â seconder et à compléter 
les premières instructions de la iamille. Ainsi partout le» 
travaux de la journée, commenceront et finiront p^ir une 
courte prière et de pieuses réflexions, que le maître saura 
ménager de telle sorte que cet exercice moral ne dégénère 
jamais en une affaire d'habitude. Les maîtres veilleront en 
outre à ce que les enfans assistent exactement au service de 
l'église les dimanches et fêtes. On mêlera à toutes les solen- 
nités des écoles, des chants d'un caractère religieux. Enfin, 
l'époque de la communion devra être, pour les élèves comme 
pour les maîtres , une occasion de resserrer les liens qui doi- 
vent les unir et d'ouvrir leur ame aux sentiniens les pkis 
généreux et les plus élevés de la religion. 

«^ On s'appliquera aussi à inculquer aux jeunes gens Tobéis* 
sauce aux lois, la fidélité et rattachement au prince et a Tétat^ 



HîJÏRIJGTIOH l»RIttAtft£. l93 

afin que ces vertus réunies fassent germer de bc^ine heure en 
eut l'amour sacré de la patrie. 

« Si 9 pour les établissemens qui n ont pas de pensionnaires, 
Tantorité des maîtres s'arrête â l'enceinte même des écoles , ils 
lie resteront pas indifféreiis pour cela â la conduite des élèves au 
dehors des classes. Quant aux écoles à pensionnat, elles ont 
toute l'autorité des parens sur les élèves qui leur sont confiés. 

« L'attachement paternel des maîtres, leur affectueuse bien- 
veillance pour chaque élève, sont les plus puissans moyens 
de les garantir des influences immorales et de les guider vers 
le bien. 

« Jamais on n'infligera de pnnition qui pi^isse par sa nature 
affaiblir le sentiment de l'honneur; et les peines corporelles, 
dans les cas on elle; seraient nécessaires , devront être exemptes 
de tonte barbarie et ne jamais blesser la pudeur ou nuire à la 
santé. 

« Les écoliers incorrigibles ou qui pourraient nuiré*à leurs 
camarades par leur exemple ou leur influence, seront éloignés, 
après qu'on aura épuisé toutes les ressources de l'autorité pa- 
temelle jointe à celle des maîtres, et d'après l'a vb des comités 
de surveillance. 

« En faisant participer les élèves eux-mêmes, à mesure 
qu'ib avancent 6n âge , au maintien de l'ordre dans l'école , 
. on les habituera bientôt à se regarder comme des membres 
utiles et actifs de la société. 

« L'enseignement primaire aura pour but de développer les 
facultés de l'ame , la raison , les sens et les forces du corps. 
Il embrassera à la fois la religion et la morale , la connais- 
sance de la grandeur et des nombres , de la nature et, de 
l'homme, les exercices du corps, le chant, enfin l'imitation 
par le dessin et par l'écriture. 

« Dans toutes les écoles de filles, sans exception, il j aura 
des exercices pour les travaux particuliers de leur sexe. 

« La gymnastique sera considérée comine une partie né- 
eessaire d'on système complet d'éducation; et elle sera ensei- 

i3 



194 DEUXIEME SECTIOK. 

^ée d'après des règles simples et £arvarables> au développe* 
ment de la santé et des forces corporelles des enfans. , 

« Toute école élémentaire complète embrasse nécessaire- 
ment tous les objets suivans : * 

« 1/ L'instructioa religieuse, pour former le moral des 
enfans suivant les vérités positives du christianisme ; 

« 3."* La bngue allemande., et, dans les pajs de langue, 
étrangère, la langue du pays en même temps que la langue 
allemande ; r 

« 3.*" Les élémens de la géométrie, et en même temps lesi 
principes généraux du dessin; 

« 4/ Le calcul et Tarithmétique pratique ; 

« 5/ Les élémens de la physique, de la géographie, de. 
l'histoire générale , et particulièrement de Thistoire de la 
Prusse. On s'arrangera pour reproduire fréquemment ces. 
connaissances , à l'occasion des leçons d'écriture et de lecture « 
indépendamment du cours particulier qui sera fait partout 
sur ces matières, autant que possible ; 

« 6/ Le chant, pour développer la voix des enfans, élever 
. leur ame, perfectionner et ennoblir les chants populaires et 
les chants d*égiise ; 

« 7/ L'écriture et les exercices gjmnastiques qui fortifient 
tous nos sens et surtout celui de la vue ; 

« 8.** Les travaux manuels les plus simples, et quelques 
instructions sur les travaux de la campagne , suivant l'industrie^ 
de chaque pays. 

« L'enseignement de la religion, de la lecture, de l'écri-: 
jture, du calcul et du chant, sont partout de rigueur. Ke sont 
considérées comme écoles élémentaires complètes, que celles . 
qui rempliront le programme entier qui vient d'dtre déter^. 
miné. 

« Toute école bourgeoise enseignera les objets suivans,,: 

« i ."^ La religion et la morale ; 

« 1? La langue allemande , et £tt même temps la langue 
du pays dans ics.p^iysiioa ailemands, la lecture, la.compa- 



INSTRUCTION PUMAlAË. 196 

sition^des exercices de style, des exercices d*exprit, et l*étude 
des classiques nationaux. En pays allemand, les langues mo- 
dernes étrangères sont un objet d'enseignement accessoire: 

« 3/ Le latin est enseigné à tous les enfans , dans cer^ 
taines limites, pour exercer leur esprit et leur jugement, 
soit qu*ik doivent ou ne doivent pas entrer dans les écoles 
supérieures ; 

« 4.*" Les élémens des mathématiques, et particulièrement 
une étude approfondie de Tarithmétique-pratique ; 

« 5.° La phjsiqne, pour se rendre compte des phénomènes 
les plus importans de la nature ; 

« 6/ La géographie et Thistoiré réunies^ pour donner aux 
jeunes gens la connaissance de la terre , de l'histoire générale 
du monde , des peuples qui Thabitent et des empires qui le 
partagent. La Prusse, son histoire, ses lois, sa constitution, 
seront l'objet d'une étude spéciale; 

« 7."* Les principes du dessin seront enseignés à tous, à 
rpccasion des travaux de physique, d'histoire naturelle et de 
géométrie ; 

« S."" L'écriture devra être surveillée , et la main exercée 
à écrire avec goût et avec netteté ; 

« g."" Les exercices de chant seront suivis par tous les 
élèves, tant pour les former à Ri connaissance de «et art que 
pour les mettre en état de célébrer convenablement les sor 
îennités de l'église , en chailtant les choeurs avec intelligence ; 

« 10/ Exercices gymnastiques appropriés a l'âge et aux 
forces des élèves. * 

Cet enseignement est nécessaire pour constituer une école 
bourgeoise. Si les moyens de l'école lui permettent de s'élever 
au-dessus de cet enseignement, de manièse à préparer les jeuy 
nés gens aux professions savantes et à les mettre en état 
d'entrer immédiatement dans les gymnases , alors cette école 
prend le titre d'école supérieure de ville ou progymnas« 
\hohcre SUtdtschule, Progjrmnasium). ^ 



4'i 4«' 



196 DEUXIÈME SECTION. 

Yoîci encore quelques dispositions importantes qui se rap- 
portent à Tobjet général de ce chapitre. 

« Les maîtres doivent s'attacher a connaître particulière- 
ment .chacun de leurs élèves , et donner le plus grand soin 
aux examens périodiques. 

« Tout élève sortant de Técole doit recevoir de ses maîtres 
et des membres du comité de surveillance , si Técole est élé- 
mentaire, un certificat constatant sa capacité et ses disposi- 
tions morales et religieuses. Ces certificats seront toujours 
présentés aux ecclésiastiques pour la communion, aux chefs 
d'atelier pour entrer en apprentissage, ou aux maîtres pour 
entrer en service. 

« Les certificats ne seront donnés aux élèves quau moment 
de leur départ ; et dans les écoles bourgeoises comme dans 
les, gymnases, ce sera toujours l'occasion d'une grande so- 
lennité. 

« Une instruction particulière fixera le nombre. des leçons 
qui devront être données par semaine et par jour, dans chaque 
partie et pour chaque degré. 

« Les grandes divisions des cours seront de Piques à 
Pâques, ou, suivant les localités, de la Saint -Michel à la 
Saint-Michel. 

« Â chlique semestre, chaque école pourra admettre des 
élèves , faire changer de classes ou terminer les études. 

^ Les dimanches et jours de grande fête, les écoles sont 
fermées, à l'exception des écoles de dimanche pour les adultes 
qui auraient été négligés dans leur jeunesse, ou pour les 
enfans qui sans cela seraient privés de tonte instruction pen- 
dant Tété, dans les pays où des obstacles insurmontables 
s'opposent à la tenue des écoles pendant cette saison. 

« Afin de ne point entraver le mouvement continuel de 
perfectionnement, on ne désignera pomt de livres spéciaux 
pour les difi'érentes branches de l'enseignement des écoles 
primaires , elles seront libres d'adopter les meilleurs ouvrages 
à mesure qu'ils paraîtront 



IHSTRUCTION PEIMAIRE. 197 

« PotT rinstnictipn religieuse, qui, dans les écoles pro- 
testantes 9 se fonde principalement sur l'écriture sainte, on se 
servira de la Bible et des catéchismes généralement^ adoptés. 
Les enfans qui savent déjà lire, auroht entre les mains les 
Évangiles et le Nouveau Testament ; ceux qui approchent du 
temps de la cqmmunion , auront la Bible en entier, TAncièn 
et le Nouveau Testament, d*aprës la traduction de. Luther; 
et ce livre servira également pour Tinstruction religieuse dans 
toutes les classes des g}mnases, en y ajoutant le Nouveau 
Testament en grec. 

« Les livres d'étude seront choisis avec soin parles comités, 
avec le concours des autorités supérieures,, sans l'approbation 
desquelles Tusage d'aucun livre ne dt^it être permis. Les au- 
torités ecclésiastiques devront être également consultées sur 
l'emploi des livres de religion. 

« Les évêques, de concert avec les consistoires provinciaux, 
choisiront les livres de religion à l'usage des écoles catholi- 
ques. Dans le cas où ces deux autorites ne tomberaient pas 
d*accord sur le choix à faire, on aura recours au ministre de 
l'instruction publique et des cultes, qui prononcera. 

« Si les livres élémentaires manquaient pour quelque bran- 
che de renseignement, le ministère veillera à ce qu'il en soit 
composé de convenables. 

« Les maitres des écoles publiques doivent choisir les mé- 
thodes les plus favorables au développement naturel de l'esprit 
humain , des méthodes qui étendent sans cesse l'intelligence 
âes enfans et ne se bornent pas â leur inculquer un savoir 
mécanique. 

« Les comités des écoles auront à surveiller les méthodes 
des maitres et à les aider de leurs conseils; ik ne devront 
jamais tolérer une méthode vicieuse ; et ils en référeront à 
l'autorilé supérieure,, si leurs avis ne sont pas écoutés. 

« Les parens ou tuteurs des enfans sont en droit de s'en- 
quérir du système d'éducation suivi dans l'école et des progrès 
de leurs enfans. Pour éviter des demai^des continuelles à cet 



1^8 DEUXlàlfE SECTION. 

égard , on pren3ra des mesures pour qu'il soit rendu , de temps 
à autre y un compte public de la situation de l'école. 
. « Les parens pourront adresser leurs plaintes aux autorités 
supérieures chargées de la surveillance des écoles , et ces 
plaintes devron^t être eiaminées avec le plus grand soin. 

<r D'un autre côté , quii^onque confie ses enfans â une école 
publique , est tenu de ne mettre aucun obstacle à ce qu'ils 
se conforment exactement â la règle établie dans cette école, 
et de seconder au contraire les vues des maîtres, en s'ac- 
quittant envers eux de tout ce qui leur est dû et en fournis* 
sant aux enfans tout ce qui est nécessaire à leurs études. 

,r H convient pour l'ordre que , dans toute école publique, 
cbaque élève soit obligé* d*apprendre tout ce qui tient â Ten* 
seigneroent fondamental du degré auquel appartient cette 
école, et il ne sera pas permis aux parens de soustraire arbi- 
trairement un élève à aucune branche d'instruction. Les dis- 
penses devront être demandées aux autorités supérieures, 
qui en apprécieront les motifs. 

ce Toute école publique, en tant qu'établissement national , 
doit offrir la plus grande publicité possible. En conséquence, 
il j aura chaque année, dans toute école de garçons, indé- 
pendamment des examens particuliers pour le passage d une 
classe à l'autre, des examens publics dans lesquels l'esprit 
et la force des études pourront se manifester. En outre, le 
directeur ou l'un des maîtres rendra compte , en cette occa- 
sion, dans un écrit de circonstance, de là situation et des 
progrès de l'école. Enfin, de temps à autre, il sera publié 
un rapport général sur l'état de Tinstruction dans chaque 
province 

<r Chaque établissement sera libre de choisir les solennités 
qui doivent faire connaître l'école par des discours publics 
ou par d'aulres exercices. Cependant on choisira â cet effet, 
de préitrence, les anniversaires des jours les plus remarqua- 
bles dans l'histoire nationale. 

«c Pour les jeunes filles qui sont destinées par la nature 



INSTRUCTIOK PEIHAI&E. 199 

à une vie paisible et retirée , les exercices ne seront jamais 
publics dans leurs écoles » et les examens auront lieu seule- 
ment en présence des mal 1res et des parens» sans aucune 
invitation générale. 

' (, Mais si l'école publique doit s'efforcer d*accon)pIir les 
devoirs que Tétat lui impose pour fom^er les citoyens, de 
son côté elle a droit de prétendre que chacun lui témoigne 
par son respect la reconnaissance qui lui est due'» comme 
travaillant à l'oeuvre sainte de l'éducation. Les maîtres et les 
'maltresses doivent donc être environiiés de Testime que mé- 
ritent leurs pénibles et honorables fonctions. Uécole a droit 
de réclamer partout, et même de ceux qui ne lui confient 
pas leurs enfans, aide et appui. Toiites les autorités publi- 
ques sont requises de protéger , chacune dans la sphère de 
leur action, les écoles publiques, et de prêter secours aux 
maUres dans Texercice de leurs fonctions, comme à tous les 
autres fonctionnaires de l'état. 

(, Dans toutes les communes du royaume, sans exception, 
'les ecclésiastiques de toutes les confessions chrétiennes , soit 
à Téglise, soit pendant leurs visites aux écoles, ou dans leurs 
'sermons pour l'ouverture des classes, saisiront toutes les occa- 
sions de rappeler aux écoles leur hante mission , et au peu- 
"ple ses devoirs envers Técolc. Les autorités, les ecclésiasti- 
ques et les maîtres s'accorderont partout pour resserrer lès 
liens de respect et d'attachement entre le. peuple et l'école, 
de telle sorte que le peuple s'habitue de plus en plus à la 
considérer comme l une des conditions esseatîcijes de la vie 
publique, et qu'il s'intéresse chaque jour cjivantage à ses 
progrès. « 



300 jpBUXliXE SECTIOH. 

TITRE IV. 

COBOIENT 09 FORME LES INSTITUTEURS PRIMAIRES» COMMENT 
ON I£$ PLACE ET ON LES AVANCE, ET COMMENT ON LES PUNIT. 

Les meilleurs plans d'enseîgnemeiit ne peuvent s'exécnter 
que par de bons instituteurs; et Fétat na rien fait pour Fins- 
truction populaire , s'il ne veille à ce que les individus qui se 
destinent à renseignement soient bien préparés , puis placés 
convenablement, soutenus et dirigés dans le devoir de se per- 
fectionner sans cesse, enfin avancés et récompensés suivant 
leurs progrès , ou punis selon leurs fautes. Tel est Tobjet du 
titre VI de la loi de 1819. Mous traduisons ce titre comme 
nous avons fait les précédens. "^ 

« Pour biçn remplir sa destination, un maître d*école doit 
èt^'e pieux et sage, et pénétré du sentiment de sa haute et sainte 
vocation. Il doit bien connaître \es devoirs de cette vocation , 
suivant le degré de Finstiiiction primaire doiit il veut s*occu- 
per : il doit posséder Fart d'enseigner et celui de conduire la 
jeunesse ; être inébranlable dans sa fidélité envers Fétat, cons* 
ciencieux dans les devoirs de son emploi, amical et sensé dans 
ses rapports avec les parens de ses élèves ou avec ses conci- 
toyens en général; enfin, il doit s'efforcer de leur inspirer un 
vif intérêt pour Fécole et de les rendre favorables à ses be- 
soins, 

OB lA fOltVATIQV DBS MAiTBBS O^écOLB. 

« Afin de pourvoir peu à peu les écoles de pareils maitres» 
il ne faut pas abandonner au hasard le soin de les former; il 
faut continuer de fonder, en nombre suffisant, des écoles nor« 
maies primaires (Schuliehrer-Seminarien), Les frais de ces 
établissemens seront supportés en partie par les fonds géné- 
raux de Fétat, en partie par les caisses départementales pour 
les écoles, 



insTHccTion' primaibs. 301 



r «Chaque département devra avoir, autant que possible, 
pour réparer les pertes des maîtres d*école qu elle fait chaque 
année, un nombre correspondant de jeunes gens bien prépa* 
rés et reconnus aptes à ces fonctions ( Candidaten) ; c*est-â- 
.dire qu'il faut une école normale primaire dans chaque dépar- 
tement. Les dispositions suivanies doivent servir de bases à ces 
établissemens. \ 

m 1. Aucune école normale primaire ne pourra admettre 
plus de soixante à soiiante-dix élèves {PrâparanJen). 

« 2. Dans chaque département peuplé de protestans et de 
catholiques en nombre à peu près égal, il sera établi, autant 
que le permettront les ressofirces et les circonstances, une 
école normale primaire pour chaque confession. Mais là où il 
y aura inégalité frès-marquée de population entre les deux 
confessions, les écoles de la confession la moins nombreuse 
seront pourvues de maîtres par l'école normale pritnaire de 
la même confession d*un département voisin, ou par de petits 
établissemens annexés à une simple école primaire. Des écoles 
normales» communes aux protestans et aux catholiques, seront 
permises, lorsque les élèves pourront avoir à leur portée une 
instruction religieuse convenable, chacun dans sa confession. 

a 3. Les écoles normales primaires ne seront établies, au- 
tant qu'il sera possible, que dans les villes moyennes, afin de 
préserver les élèves, sans les soumettre à une clôture sévère, 
des dissipations, des séductions et des habitudes d'un genre 
de vie qui ne convient pas à leur état futur; mais il ne faut 
pas non plus que cette ville soit trop petite, afin qu'ils pmV 
sent profiter, pour leur instruction, du voisinage de quelques 
écoles de différens degrés. Il faudra aussi avoir égard au carac* 
tère, à la manière de vivre et aux mœurs des habitans de lu 
ville. 

« 4. Afin que les écoles normales primaires soient en état 
de se recruter en élevant elles-mêmes les jeunes garçons les' 
plus propres i l'enseignement, elles se rapprocheront, autant 
que possible , des maisons d'éducation des orphelins et des 



90S ii£crxiin& SEcnoir. 

pauvres ; maps élle&ne choiskont dans ces écoles que les jewies 
^eos qui annoncent du talent et une aptitude naturelle pour 
renseignement, sans jamais en détourner aucun de la voca^ 
tion qu'il aurait préférée. Les maisons d'éducation pour les 
orphelines peuvent servir de même à former des maltresses 
d'école. 

„ 5. II n'est pas nécessaire d'avoir deux sortes d'écoles nor* 
maies primaires, les unes pour former dès niaUres d'éoole 
élémentaires , les autres pour former des maîtres d'école^ 
bourgeoises, parce que d^abord ces dernières sont basées sur 
les (dernières, et qu'ensuite les sujets qui se destinent à èlre 
instituteurs dans les écoles de ville , peuvent d'autant mieux 
se préparer i ce but dans un même établissement, qu'ils ont 
â leur portée des écoles bourgeoises, où ils peuvent se livrer 
aux exercices pratiques qui leur conviennent. 

„ 6. Cependant les études des écoles normales primaires me 
sont nullement celles des écoles primaires elles-mêmes. Aussi 
doivent-elles trouver déjà, dans les élèves qu'elles reçoivent, 
l'ittstniction complète des écoles primaires > et considérer 
comme leur but spécial d'ajouter à ces connaissances acqui- 
res, des notions justes et étendues sur l'art d'enseigner et sur 
l'éducation des enfans dans son ensemble et dans chacune de 
ses branches diverses. Mais comme, faute de sujets sniEsam- 
ment préparés, elles peuvent rarement passer de suite â ce 
qui constitue leur objet spécial, il leur sera permis de rece- 
voir aussi .des élèves qui auraient besoin de revenir sur les 
différentes parties de l'euseignement primaire, et elles pour- 
ront commencer par -là leurs travaux. 

w Cependant ,nul ne pourra être reçu dans une école nor- 
male primaire, qui ne posséderait pas les parties de l'ensei- 
gnement primaire du degré inférieur, non plus que l'individu 
sur la moralité duquel il y aurait le moindre soupçon. 

cr L'âge d*ad|Bissioii sera de seize à dix-huit ans. 

«r 7. Le but principal des écoles normales primaires doit 
être de Ibimtsr des hommes sains de corps et d'esprit, et 



iKnTOcnoH pniMAiitE. âo3 

tfincurqiier à levrs élèves lé sentiment rdigietix'et Tesprit 
pédagogique qui s*y rattache étroitement 

u L'enseignenent et les exercices B*étendront à tous les 
objets qui y suivant la présente loi 9 doivent être enseignés 
dans les écoles primaires. 

t, Dans les provinces où l'on ne parle pas la langue aille^ 
mande, les écoles normales priiliaires devront s'appliquer 
particulièrement â l'enseigner à leurs élèves, et à les y ren- 
dre habiles , sans toutefois négliger la langue du pays. 

„ Dans toutes les écoles normales, les exercices du chant 
«t de l'orgue seront suivis avec le plus grand soin et la plus 
sérieuse application. 

u Les exercices gymnastiqûes de l'usage le plus général ^ 
feront aussi partie de l'enseignement. 

,( Sous le rapport des méthodes, on ne cherchera pas tant 
 donner aux élèves des théories, qu'à les conduire, par une 
observation éclairée et par leur propre expérience, à des 
principes simples et lucides,* et dans ce but, on joindra â 
toutes les écoles normales des écoles où les élèves seront 
exercés à la pratique. 

<, A la fin de leurs cours, les âèves des écoles normales 
devront être instruits de tous les devoirs d'un ma)tre d'école 
envers se$ supérieurs ecclésiastiques et temporels, enver» 
iéglise, la commtme et les parens de ses écoliers. 

« 8. Dans chaque école normale primaire , le cours doit 
être de trois années, dont la première est consacrée â un 
supplémeht d'instruction primaire, la seconde à un enseigne- 
ment spécial plus élevé; et la troisième à la pratique et à 
des essais individuels dans l'école primaire annexée et dans 
les écoles de Tendroit Pour ceux qui n'ont pas besoin d'un 
supplément d'instruction, le cours peut se réduire à deux 
années. 

c, 9. Comme la préparation à une fonction aussi importante 
que celle d'instituteur public ne souffre pas d'interruption, 
pendant ce cours de trois ou de deux années, aucun élèye^ 






ao4 ^ DEUxiàiot SBcnoK. 

lors nème qu'il aurait atteint Tige du service militaire » n« 
pourra être appelé au service dans l'armée active ; mais les 
élèves âgés de plus de vingt ans devront être classés dans le 
premier ban de la Landwehr, et ceux qui seront, âgés de 17 
i ao ans, pourront prendre part aux exercices de la Land- 
wehr du second ban. 

u 10. Dans toute école normale primaire, des secours par- 
ticuliers ( Stipendia) seront distribués â un certain nombre 
d'élèves pauvres qui annoncent de bonnes dispositions , mais 
de manière cependant à ne pas les habituer à trop de bien- 
être, et â ne pas les rendre impropres aux places d'institu- 
teurs les moins rétribuées. 

« 11. Tout élève d'école normale qui reçoit de l'établisse- 
ment une pareille gratification, est obligé, à la fin dû cours, 
d*accepter la place d'instituteur â laquelle les consistoires 
provinciaux l'appellent, en lui ménageant toutefois une pers- 
pective d^avâncement dans le cas d une bonne conduite son- 
tenue. 

cr la. Les réglemeus de toute école normale primaire doi- 
vent être ratifiés par le ministre de l'instruction publique et 
des cultes, qui, à raison de la grande importance de ces 
établissemens pour la civilisation du peuple, devra se tenir 
constamment au courant de tout ce qui les concerne. La 
surveillance immédiate sera exercée par les consistoires pro- 
vinciaux, et en particulier par les autorités ecclésiastiques 
pour tout ce qui concerne l'instruction religieuse de chaque 
confession. 

m Mais la préparation à l'enseignement ne doit pas être 
bornée aux écoles normales primaires. Les grandes écoles 
primaires offirent aussi les moyens de former des jeunes gens 
â l'art du maître d'école. 

« En outre, des ecclésiastiques ou des maîtres d'école ha- 
biles pourront former des jeunes gens aux fonctions d'institu- 
teur de village et de ville ; seulement ils devront en obtenir 
la permission du consistoire provincial, qui, lorsque le but ne 



\ 



INSTRUCTION PRIMAlltE. âo5 

In! semblera pas atteint , pourra retirer son autorisation, ou 
bien y si ce genre de. préparation ^ quoique bon en lui-même, 
paraissait incomplet, envoyer les élèves dans une école nor^ 
maie primaire pour y achever leur inslniction. 

« La surveillance de^ces petits établisseméns préparatoires 
peut être confiée aux. inspecteurs d'arrondissement 

« Quand ces petits établisseméns se joindront â une école 
de filles, ils pourront former des maîtresses d*école. 

Dv plâccmivt dss vaItres D'^icOLS. 

« En général, tout homme d*un âge mâr, d*un caractère 
moral irréprochable, et pénétré de sentimens religieux, qui 
comprend les devoirs de la fonction qu il veut remplir et qui 
en donne des preuves suffisantes , est apteâ être placé comme 
instituteur public. Les étrangers même qui satisfont à toutes 
ces conditions, sont admis dans Tinstmction publique en Prusse. 

N Mais les places d'instituteurs.appartiennent de préférence 
aux élèves des écoles normales primaires qui auront fait un 
cours de deux ou de trois années dans ces établisseméns , et 
qui, dans les examens semestriels on annuels de théorie et de 
pratique sur toutes les bratiches d'enseignement en usage dans 
les écoles de village et de ville, auront été trouvés capables 
et seront munis d*un certificat de capacité. 

n Pour procéder à ces examens, on nommera des commis- 
sions d'hommes compétens, composées de deux membres ec- 
clésiastiques et de deux membres laïques. Les membres ecclé- 
siastiques pour les examens des instituteurs protestans seront 
nommés par les autorités ecclésiastiques de la province; ceux 
pour les instituteurs catholiques, par l'évêque du diocèse. Les 
membres laïques seront nommés par le consistoire provincial. 

tt Les membres de ces commissions ne sont pas nommés pour 
toujours ; ils peuvent être renouvelés de trois en trois ans. 

« L'examen des instituteurs catholiques sur la religion et 
tout ce qui s'y rapporte a Heu séparément, sous la présidence 



aofi DEUXIEME SECTIOK. 

d*iin ecclésiastique d*uii rang supérieur , délégué par Fé^'èque; 
Texamen sur rinstruction a lieu sous la présidence d*un cou* 
seiUer du consistoire provincial. 

« Pour les instituteurs protestans, les deux parties de Texa- 
men sont également séparées ; le premier examen a lieu sous 
la présidence dun ecclésiastique, et le second soiis la présu 
dence dun conseiller temporel du consistoire provincial. 

«( Mais les deux parties de Texamen, quoique distinctes » 
sont considérées comme formant un seul tout; tous les mcmi- 
bres de la commission d*examen y assistent, et le résultat est 
énoncé dans un seul et même certificat 

«r Devront se soumettre également à ces examens, ceux gui 
auront été préparés en dehors des écoles normales,- c'est pourr 
quoi les époques des examens devront toujours être annoncées 
debonneheure parles consistoires provinciaux, dans les feuillet 
officielles de la province. 

(c Tout sujet reconnu capable recevra un certificat délivré 
et signé par la commission entière qui Ta examiné, par son 
président, et aussi par le directeur de l'école normale primaire 
ou de rétablissement où il aura été formé pour devenir insli* 
tuteur. Outre sa conduite morale, on y mentionnera son degré 
il'aptitude pour l'enseignement. Sous ce dernier rapport,^ les 
certificats de capacité porteront la dénomination de très-ca- 
pable {vorzuglkh)^ suffhaniment capable {hmlànglich)^ tout 
juste capable {notkdùrjlig); ils doivent aussi distinguer et 
exprimer positivement Taptitude à être placé ou dans les hautes 
écoles primaires ou dans les écoles élémentaires. Les individus 
incapables sont, par décision formelle, entièrement exclus, 
ou renvoyés à de nouvelles études. 

tt Les individus qui , sans avoir été préparés dans les écoles 
pormales primaires ou dans tout autre établissement, veulen| 
obtenir des places d'instituteurs, devront se présenter, pour 
être ^examinés, à l'autorité compétente, et seront ordinaires 
ment renvpjés aux grands et solennels examens des écoles 
&onnjile& Mais si des motifs* pressans rendent un examen ex« 



traordlnaire nécessaire y on pourra nommer à cet effet deux 
examioatenrsy l'un ecclésiastique et Fautre laïque, qui feront 
en commun un examen sur toutes les parties de rinstructioif 
primaire. 

« Pour les sujets destinfe aux écoles particulières de petiles 
sectes chrétiennes ou de communautés Israélites » l'examen de 
lents connaissances en matière de religion est laissé aux ad« 
ministrateurs de ces écoles. ^ • * . 

« Tous les instituteurs qui auront été trouvés aptes à èJlre 
placés en veirtu d'examens» sont portés , avec l'indication dn 
degré de leur certificat, sur la liste des candidats de chaque 
département, et ont droit âètre placés. Afin qu'ils y parvien* 
nent le plus tôt possible, les noms des candidats qui méritent 
d'être choisis sont publiés tous les six mois dans les feuilles 
officielles des départemens, et Ton observera dans l'ordre de 
leur classement celui de leurs certificats. i 

« Les institutrices pour les écoles publiques doivent égale- 
ment justifier de leur aptitude à l'enseignement , dans des 
examens déterminés par les consistoires provinciaux. 

ff Pour les écoles qui ne sont pas ailemahdes , on ne nom- 
mera plus, au bout de trois ans à compter de la promulgation 
de cette loi, des instituteurs qui ne sauront pas Tallemand et 
ne seront pas en état de l'enseigner. 

VODS DK PlACBBISIfT*, ▲ ^01 APPARTl IHT LB CHOIX ET LE PLACSMEItr 

DBS MAtTJlBS D^£CO&B. 

<f Quant aux sociétés pour les écoles de campagne organisées 
conformément à la présente loi , l'élection et la nomination 
des maîtres d'école appartiennent aux comités de ces sociétés; 
les inspecteurs ecclétiastiqnes de 1 école devront., comme 
membres de ces comités, présenter les sujets propres à ètra 
choisis. 

« Quant aux écoles de ville déjà fondées et dotées, qui n'ont 
pas J^esoin pour lenr entretien de contribntioi^ imposé^ 



ào8 Deuxième section. ' 

avx pères de famille du Heu, le droit d'élection et de nomuU'^ 
tion est exercé par les fondateurs ^ avec la coopération des 
fondés de pouvoir de l'état. 

« Quint aux écoles à l'entretien desquelles les contributions 
susnommées sont nécessaires en entier ou en partie , la inmi- 
cipalité delà commune concourt à l'élection et à la nomination 
des maîtres, et exerce ce droit par des députés qu'elle nomme 
à cet effet 

m 

« Pour tous les établissemens d'école ou d'éducation fondés 
par le roi «Tans les villes, les élections et les nominations aux 
places d'instituteurs se font par les consistoires provinciaux^ 
excepté lorsqu'il se trouve des autorités particulières à qui ce 
droit appartient. 

n Mais si les fonds des villes ou les contributions des pères 
de Camille concourent à l'entretien de ces écoles, alors les àu^ 
torités municipales de la ville ont droit de participer à l'élection. 

« Pour les écoles particulières des petites sect^ chrétiennes 
et des communautés Israélites, ce même droit est laissé aux 
administrateurs de ces communautés. 

« Quand les écoles ont besoin, pour peu de temps seule- 
R^ent, de maitres à titre d'aides {Hulfslekrer), ceux^ sont 
alors désignés immédiatement par les consistoires provinciaux , 
avec l'approbation des évêques pour les écoles catholiques 

„ Il sera délivré à tout instituteur ordinaire pour les écoles 
inférieures ou supérieures, par les autorités qui l'ont nommé, 
un brevet {/insteUungsurkunde). Les instituteurs extraordi- 
naires et auxiliaires ne reçoivent qu'une simple nomination de 
la part des autorités qui les appellent. 

« Il ne pourra être délivré de brevet de mattre d'école,' 
s! avant l'élection on n'a pas été inscrit sur la liste des can^ 
didâts, ou bien si après l'élection on n'a pas subi l'examen 
exigé. 

« Dans tout brevet, les obligations de l'individu nommé 
devront être énumérées aussi exactement que possible. On 
aura égard , en général , pour les maitres des écoles infé-. 



INSTRUCTION PRIMAIRE. 209 

rieures, aux instructions, plus précises qui devront être don- 
nées par les consistoires provinciaux relativement aux obli- 
gations des maîtres. Il faut aussi que, dans ce brevet, tous 
les revenus de Temploi se trouvent exactement énoncés et 
garantis au maitre d'école. . 

« Il ne sera pas fait de contrat avec les maîtres d*école pour 
un temps déterminé, excepté pour les places il*instiluteurs 
extraordinaires et auxiliaires des écoles supérieures et infé- 
rieures. 

n Les brevets de maitre d'école ne seront valides et n'au- 
ront de force légale qu'après avoir obtenu la ratification 
souveraine { Landesherrliche Bestâtigung). 

u La ratification des nominations aux places de maîtres 
d'école sera-, en général-, réclamée par ceux qui délivrent te 
brevet de nomination auprès des consistoires provinciaux, 
lesquels , selon la mesure des pouvoirs qui leur auront été 
confiés, accorderont cette ratification ou l'obtiendront de 
l'autorité Iniiustérielle. 

« Pour les places d'instituteurs auxquelles les consistpires 
provinciaux nomment immédiatement, la ratification des bre- 
vets de nomination ne sera nécessaire que^dans les cas où elle 
doit être donnée par l'autorité ministérielle ; dans tous les autres 
cas , les brevets donnés par les consistoires sont suffisans. 

« Pour les maîtres d'écoles catholiques, les brevets seront 
rerais aux évèques. Ceux-ci déclareront que, de leur part, il 
n'y a pas d'opposition à l'élection, et enverront cette décla- 
' ration avec le brevet aux consistoires provinciaux, qui don- 
nent la ratification et l'envoient à l'élu. 

A S'il s'élève quelque différence d'opinions entre les consis^ 
toires provinciaux et les évèques, et s'ils ne parviennent pas 
à s'entendre, c'est l'autorité ministérielle qui prononce. 

tt Les brevets à délivrer aux maîtres d'écoles publiques des 
petites sectes cbrétiennes ou des communautés Israélites , de- 
vront de même, pour avoir force légale, être présentés â la 
xatification des consistoires provinciaux. 

^4 



aïO 1>EUXI£9I£ SECTION. 

(r Les brevets i ratifier doivent toujours être açcompagaes 
du certificat d'exameu des candidats, et de celui de leurs 
supérieurs sur la moralité de leur caractère et de leur con- 
duite. 

« Les autorités chargées de nonimer et de ratifier devront 
examiner surtout si les candidats sont aptes à être placés 
suivant les conditions énoncées ci-dessus , si l'emploi est ré- 
^Uèrement doté , si ses revenus sont convenablement assu- 
rés; si le brevet est dans une forme légale. 

« Si 9 sous lun de ces rapports » il y a matière à doute , pu 
si Toccasion de régler d'autres aflfaires relatives à Técole 
semble favorable , la ratification du brevet de nomination ne 
devra être dpnnée qu'après que toutes ces affaires seront en 
ordre. Les autorités 'susmentionnées sont respoiisables des 
né(;ligences qu elles commettront sous ce rapport 

« Il est entendu qu*eUes ont le droit de refuser la ratifica-. 
tion pour les candidats incapables, et de faire procéder à 
une nouvello élection. 

„ Elles sont libres aussi, lorsqu'elles trouvent que, par. le 
revenu des places vacaqtes, elles peuvent récompenser et 
encourager des hommes plus recommandables, d'appeler sur 
eux l'attention des électeurs ; mais si ceux-ci s'en tiennent au 
choix qu'ils ont fait, la ratification, en supposant qu'on ne 
peut rien alléguer contre la capacité de Télu, doit être ac- 
cordée. 

„ Les brevets des nouveaux maîtres pour les écoles primai- 
res , inférieures ou supérieures , devront être envoyés à la 
ratification au plus tard dans l'espace de deux mois après la 
vacance de l'emploi. 

„ Si, par des obstacles particuliers, ce délai devient insuf- 
fisant, on peut en réclamer la prolpngation , en énonçant les 
motifs; sinon 1^ autorités chargées de la ratification nopi- 
ment elles-mêniea pou)r cette fois à l'emploi vacant, par droit 
de dévolution. Qmnt apx places de maîtres d'écoles cath<^ 
liques, la nomination «» fait, en parrà cas, pai Ï6y^fpi9» at 



INSTRUCTION PRIMAIRE. 211 

la ratification «n là manière ordinaire par les consistoires 
provinciaux. 

« Ce n'est qu'après la ratification des brevets de noînina- 
tien par rautorité souveraine,, et après que ces brevets auront 
été remis au maître d'école élu, que celui-ci pourra être 
installé dans son emploi et que les revenus lui w seront 
assignés. 

«r La manière de procéder à cette installation {Ein^^tmnç) 
convenablement et avec solennité, est laissée â la disposition 
de Tautorité la plus immédiate de chaque école ; cependant 
voici quelques règles à observer: 

H 1.** On fera prêter serment i tous ceux qfi) occupant 
pour la première fois une place de maître d'école ordinaire» 
et promettre â ceux gui soat transférés d'une école â une 
autre, de remplir fidèlement tous les devoirs de cet ei^plpj» 
qu'on leur fera connaître à l'avance , et d'être soumis â tous 
leurs supérieurs spirituels et temporels. 

<t 3.* Lors de l'instaltalion, le maitre ne sera pas seule- 
ment présenté aux écoliers, mais â la commune, dans l'église. 
Ces présentations seront toujours faites par les membres 
ecclésiastiques . du comité de surveillance et accompagnées 
d'exhortations convenables. 

« Dans les écoles d'ua degré plus élevé , les institute^s 
nouvellement nommés pourront, suivant le rang de leur 
emploi, être présentés à un public plus considérable , soit 
dans des solennités particulières , soit é l'occasion des actes 
ordinaires de l'école. 

' «( 3.° À toute installation d'un instituteur, il sera dressé un 
procè»*verbaI, signé par les personnes chargées de procéder 
i cette cérémonie et par l'insti tuteur lui-m.ème, pour être 
conservé en original dans les actes de l'école , et dont copie 
autlientîque sera envoyée aux consistoires provinciaux pour 
les écoles. 

« 4."" Les instituteurs entrent, du mois 4e leur installation, 
M possession des revenus ^ leur s«nt .asm^éi da«s le br^et 



• 
âl2 DEUXIÈME SECTION. 



de leur nomination. Toute déviation à cette règle a besoin 
de l'approbation partic\ilière des autorités chargées de la ra- 
tification. \ 

u s.'* Les maîtres d*école de campagne ou de ville, élus et 
confirmés 9 pourront exiger que les sociétés d'écoles de cam- - 
pagne ou de ville viennent les chercher, eux, leur famille et 
leurs effets, gratuitement, à la distance de six milles, ou 
prétendre à des indemnités de déplacement : mais ci un maî- 
tre, dans l'espace de dix années/ à compter du moment où 
sa nomination 9 été ratifiée , accepte une autre destination, 
on pourra , afin de ne pas imposer de trop fortes charges aux 
sociétés d'écoles de ville et de campagne, ou aux fonds spé- 
ciaux des écoles, lui demander une indemnité, proportionnée 
au temps de son service, pour les frais occasionnés par son 
installation. 

u Afin que les instituteurs publics se consacrent entièrement 
aux devoirs de leurs fonctions et à lenr perfectionnement con- 
tinuel, et afin d'écarter tout ce qui pourrait les en distraire,, 
les obUgations des maîtres d'école relativement au service 
militaire, en temps de paix, sont ainsi réduites. Tout maître 
légalement élu, nommé, confirmé et installé, en ige de ser- 
vir, ne sera pas tenu de servir d'abord dans l'armée active, 
et sera inscrit de suite dans la landwehr du premier ban. Les 
tnaîtres âgés de moins de vingt-cinq ans qui po.urront être 
remplacés par leurs collègues ou par des maîtres auidliaires 
extraordinaires, devront prendre part aux exercices annuels 
de la landwehr du premier ban; mais tous ceux pour qui 
un tel remplacement, suivant le certificat de l'inspecteur de 
l'école, ne pourra avoir lieu , seront inscrits pour les exercices 
du second ban , dont aucun maître en âge de servir dans la 
landwehr ne peut être exempté. En temps dé guerre, tontes 
ces modifications cesseront, et tous les maîtres seront soumis 
aux résolutions invariables de la loi du 3 Septembre 1814 sur 
l'obligation du service. 

«c C'est le devoir des hommes éclairés à qui la surveillance 



IKSTRUCTIOH PUMAIRE. 2l3 

des écoles est confiée, de veiller auï progrès des maitres 
dans leur instmction. 

v( Les directeurs et les recteurs des gymnases et des écoles 
de ville doivent en^ particulier s'occuper attentivement des 
plus jeunes maîtres, leur donner des conseils, les redresser 
et les exciter à se perfectionner en suivant les leçons des 
maîtres plus exercés, en fréquentant leur société, en for- 
mant des conférences d'école ou d'autres réunions d*institu- 
teurs, en lisant de bons ouvrages de pédagogie. 

«Tout ecclésiastique, tout inspecteur d arrondissement , 
doit montrer la même sollicitude pour le développement 
ultérieur des maitres d'écoles élémentaires dont il a la sur- 
veillance, i 

<( En outre, les consistoires provinciaux devront choisir 
des ecclésiastiques et des inspecteurs habiles et zélés pour 
rinstruction populaire, et les engager i former et à diriger 
de grandes associations entre les maîtres d*école de campagne 
et de ville, dans le but d'entretenir en eux le sentiment de 
leur vocation , de continuer leur instmction par des réunions 
régulières, par des consultations, des conversation, des' 
essais pratiques , des thèses écrites , l'étude de branches par- 
ticulières d'enseignement, la lecture en commun d'écrits cou* 
venablement choisis , et lés entretiens qui en résultent. 

tt Les directeurs de pareilles associations^ qui sauront les 
diriger avec une application et un succès particuliers, devront 
être encouragés et soutenus', et ils auront droit à une récom* 
pense proportionnée à la peine qu'ils se donnent. 

« Il faut arriver peu à peu, par le choix éclairé de l'ins- 
pecteur des écoles d'arrondissement, à ce que chaque arron- 
dissement ait une société d'instituteurs. 

a De plus, les instituteurs capables, mab encore peu avan- 
cés, des écoles inférieures, principalement ceux qui se trou- 
vent maintenant dans ce cas , seront renvoyés par les con- 
sistoires provinciaux, pendant un certain terops^, dans une 
école normale primaire, pour recevoir l'instruction qui leur 



214 DEUXIÈME SEGTI0K. 

manque , et leurs écoles seront pendant cet intervalle pour- 
vues de maîtres suppléans. Les consistoires provinciaux pour- 
ront même appeler de temps en temps un cevtaiik nombre 
de maîtres, d ailleurs habiles, dans une école nontiale pri- 
maire , oii dans un antre établissement d'école ou d'éducation 
renommé, afin qu'ils y fassent un cours plus complet d*en- 
seignement théorique et pratique » surtout pour qu'ils se met- 
tent par eux-mêmes au courant des progrès de l'art d'ensei- 
gner, et aussi pont établit entre eux une union plus étroite 
et un échange utile de connaissances, d'expérience et de Vues. 
Lnn des objets principaux de ces cours et des sociétés d'ins- 
stituteurs doit être, pour les pajs qui ne sont pas allemands, 
de donner un supplément d'instruction dans la langue alle- 
mande aux instituteurs déjà placés* 

«, L'autorisation de former de seiid>Iables sociétés et de 
fréquenter de nouveau des écoles normales primaires, estrai- 
nant des dépenses imputables sur les fonds puUics, doit être 
sollicitée chaque fois auprès de l'autorité ministérielle, à la- 
quelle il sera rendu compte de la marche de ces conférences 
et de leurs résultats. 

«r Les maîtres les plus distingués^ et qui sont destinés à la 
direction des écoles normales primaires ^ devront anssif avec 
l'approbation ou même sut la proposition ministérielle» être 
rais en état, moyennant des secours publics, de se procurer, 
par des voyages dans l'intérieur du pays et à l'élvaDger ^ des 
connaissances e?iacfes et étendues sur l'organisation des écor 
les primaires et sur leurs besoins intérieurs et extérieurs. 

i( Lt& itiaitres d'école babil es » fidèles â leur vocation et 
appliqués à se perfectionner sans cesse, devront être encou- 
ragés par. des promotions à des fonctions d'un on)re plus 
relevé, et même atissî, dans des cas particuUers, piir des ré- 
compenses exlraordinaîres. Afin de maintenir le plus de régu- 
larité possible pour l'avancement de la classe nombreuse des 
maîtres d'école, et faire en sorte que l'instituteur habile ne 
reste pas en arrière de celui qui l'est moins > les consistoires 



maraDcnoN peimaike. ai 5 

provinciaux dresseront des tableaux des places d'instituteurs 
pour les écoles de ville et de campagife, classées suivant leur 
revenu , et ils veilleront à ee que les avancemens se fassent 
en général d'après ces tableaux. 

<, Les années de service d'un instiftateor ne seront pas seules 
un titre sufisant et n'établiront pas un droit absolu à l'avan- 
cement; mais on devra procéder â un nouvel examen, quand 
un instituteur sollicitera une place d'un degré supérieur A 
celui pour lequel il a reçu un premier certificat, que ce soit 
dans le même établissement ou dans un autre. 

«, Cet examen d'avancement est confié aux mènes aufori- 
tés cbargées des examens du premier placement. Il est toiijouts 
proportionné i la place supérieure qu'il s'agit de remplir. 
Pour les mattres proposés comme directeurs, on fera prin* 
dpalement attention à leurs ceimaissances pédagogiques en 
général , et aussi i celles qui conviennent â rorgânisatidn et 
à la bonne administration d'tme école, selon le degré supé* 
rieur ou inférieur de cette écde. 

ce Dans le cas où l'aptitude du sujet proposé ^t tellemeût 
incontestable qu'il n'est pas nécessaire de lui faire subir une 
nouvelle épreuve, Tautorilé de laquelle dépefid là ratification 
pour la place à remplir peut exempter de cet examen. 

,( Pour tout examen, soit pour la candidature, soit poâr 
le placement, soit pour TavaUceraent , il ne sera pajé qie 
les frais de timbre du certificat. De même, tous les droits 
sur les brevets de nomination et de ratification de roattrès 
d'école nouvellement placés ou avancés sont supprimés , avec 
réserve du droit de timbrp et d'expédition. 

u L'autorité départementale devra remettre, à la fin de 
chaque année , à Tatitorité ministérielle , une listé de icHs 
les mattres d'étole notivelleitient placés ou avancés du dé- 
partement, avec l'énonciatioii du revenu des emplois ; et cette 
autorité n^est famàis excusable de laisser le mérite pèrsOii- 
nel sans emploi et sans récompense, ni le moindre servite 
inaperçu; 



<r Au contraire, les maîtres d'école incapables n*ont è 
espérer aucun encouragement ou ayancementy et ils doiveiit 
^'attendre à des mesures sévères. 

„ Et d'abord quand des ipaitres d*école, remplissant bien 
d'ailleurs leur empkûy manifestent un esprit de résistance 
envers leurs supérieurs ou vivent en mésinteHigenca avec 
leurs aides on leur comité d'école ; après avoir épuisé les re- 
proches, les exhortations, et même quelques mesures disd*- 
piinaire», on fera cesser le iftal en les transférant dans un 
autre endroit, et ils devront, suivant la mesure de leur cul- 
pabilité, ne point trouver mauvais s*ils arrivent de la sorte 
i des places moins rétribuées : mais ces chaiigemens, em- 
ple}'és comme châtiment, ne devront jamais être «effectués 
l»ns le consentement de Tautorité supérieure ministérielle. 

« Si, aprèis leur changement, les mai très d*école montrent 
encore un caractère turbulent ou du penchant à résister à 
l'ordre établi , ils pourront alors être privés de leur emploi, 

„ Le maître d'école qui, par paressât étourderie ou mau- 
vaise volonté, néglige son emploi, instruit mal la jeunesse 
pu exerce la disppline ^ans discernement, sera averti d'abord 
par rinspectéur de Fécole et epsuite par celui de l'arron- 
dissement. S'il n& ^amende pas^ on en instruira l'antorilé 
provinciale t celles-ci, après une instruction convenable, 
pourra imposer, entre antres peines di^ciplifuiires et selon 
le revenu du coupable, des amendes pécuniaires progressives, 
qui seront velues dans la caisse de Técole. Si les répriman- 
des, les menaces, les pnnitioiis n'aboutissent à rien> l'emploi 
devra être retiré, 

« Mais si l'inhabileté pédagogique d'uii maître provient 
d'une incapacité que l'on aurait pu coniiaître ou qui aurait 
été connue av^mt la ratification de son brevet, il sera nom- 
mé à une autre fonction à laquelle il pourra mieux convenir, 
et la responsabilité pèse alors sur l'aiitorité qi|i Taura pro- 
posé avec précipitation ou confirmé légèreipent. 

f, Les maîtres d'école qui causeraient un grand scandale 



iNsraucnoH pumaibe. 217 

é la jerniesse et aux commiiBes près desquelles ils sont pla- 
cés» par leurs doctrines ou leur conduite dans l'exercice et 
^n dehors de leurs fonctions » sous le rapport moral , reli- 
gieux ou |^oliti()uep devront être renvoyés de leur emploi 
comme indices. 

u Les fautes grossières contre la pudeur, la tempérance » 
la modération^ ainsi que tout abus patent, dans son inté- 
rieur, de l'autorité de père, de mari et de chef de famille, 
seront punies dans un maître d'école par la perte de son 
/emploi. 

«c Le jugement des fautes envers la religion dépend de la 
communion et de la constitution de Téglise à laquelle appar- 
tiennent Técole, la commune, le maître. 

„ Le corps enseignant devant rester pur et irréprochable, 
les autorités compétentes doivent, aussitôt 'que des cas pa- 
reils leur sont dénoncés, procéder à l'examen de l'affaire, 
et , lorsqu'U y a lieu à la perte de l'emploi , faire à l'instant 
les démarches nécessaires. 

« Les membres des comités de surveillance et les inspec- 
tairs qui^ dans tous ces cas, apporteraient de la négligence, 
pourront être attaqués comme responsables, et, selon les 
circonstances, punis par des amendes pécuniaires on la pri- 
vatipn de leurs fonctions. 

« Si un maître d'école s'est rendu coupable d'un délit 
qpi entraine des poursuites criminelles, ses supérieurs de* 
vront au préalable le suspendre de ses fonctions, et renvoyer 
l'Affaire à l'antprité ordinaire, afin qu'elle agisse ultérieure- 
ment 

« Si le maître d'école cité devant le tribunal criminel est 
condamné ,. il devra aussitôt perdre son emploi. Le tribunal , 
en prononçant la culpabilité, doit aussi prononcer la perte 
de l'emploi. ^ '^ 

«« Mais si l'autorité s'est emparée du criminel pour lui faire 
son procès, sans que la dénonciation préliminaire ait eu lien, 
^Ue doit en prévenir aussitôt l'autorité spédale de laquelle 



ai s VEvxitm sBcrioK. 

dépend l'emploi , et celle-ci fera ensuite ce qui ert nécessii^e 
Fdatîyeraent à cet emploi. 

«r Si des maîtres d*école, du reste dune bonne conduite, 
se font condamner, pont.des fautes légères de police correcr 
tionnelle, à quelques jours de prison, et si les consistoires 
provinciaux pensent qaih no peuvent, sans nuire â la dignité 
des fonctions d'instituteur, les laisser dans le poste qn*ik oc* 
cupent, on les transférera le plus tôt possible dans un autre 
endroit. 

« Dans tous les cas, la privation de l'emploi ne sera pro» 
noncée que par un. jugement, après une instruction préalable 
des consistoires proyincianx. 

« Ainsi, 

« 1.** Il est expressément recommandé anx consistoires pro- 
vinciaux de procéder avec la plus rigoureuse drconspeetion. 
Us devront chaque fois réclamer l'assistance d*un homme de 
loi et d'un inspectear, chargés de recevoir toutes les pièces 
qui se rapportent à l'affaire ; et dans le cas de scandale reli* 
gioQx, ils demanderont Tavis de l'autorité prcrvinciale ecclé- 
siastique, et, pour les mantres d'écoles catholiques, celui de 
Févâque. L'enquête terminée, ib pourront alors prendre une 
mesure disciplinaire on requérir l'action de la justice. 

« 2^ Si cette dernière est jugée nécessaire, on doit, en 
envoyant tous les protocoles et les actes reiatift à l'enquête 
et â rinstmction préliminaire, requérir auprès du tribunal 
compétent l'arrêt de destitution, et le consistoire provincial 
prononce au préalable la suspension du coupable. 

m Les fonctions d'un maître d'école suspendu de cette ma* 
mère ou autrement, seront alors remplies de la façon qui 
semblera la plus oonvenablcy selon les circonstances, et la 
moitié du traitement pomrra servir à paye» im rempla^nt- 
Si elle ne suffit pas, on y suppléera sur lès fonds de ia caisse 
de l'école ou sur les fonds conmmnaiix , ou aussi par des con> 
tributions, ou bien, si ces moyens sorit însufisans, on aura 
reco1^;s aux fonds provinciaux pour les écoles. . 



INSTBUCriOlX PRIHAUUE. 319 

« Quand un instituteur aura été suspendu, il sera tenu de 
quitter entièrement ou en partie la maison d'école » si ses re- 
lations ainsi prolongées avec l'école peuvent être dangereuses, 
on si l'on à besoin du logement pour son remplaçant. S'il est 
nécessaire qu'il quitte entièrement la maison d*école, on pour- 
voira aux besoins de l'instituteur suspendu , jusqu'à la fin de 
l'enquête judiciaire. u 

« 3.° Dans les provinces rbétiânès, le tribtînd correction- 
nel du domicile du prévenu est déclaré compétetit pour ces 
Sortes d'affaires. 

« 4.* La marche a suivre pont lés tribunaux daiis ce genre 
de procès est la marche ordinaire, excepté que, pour les au* 
très provinces, les consistoires provinciaux ont le droit de 
nommer un député, qui sera entendu sut l'affaire et assistera 
aux débats lors du jugement ; et dans les provinces rhénanes , 
le procureur d'état aura le droit de demander des explications 
et des renseignemens aux consistoires provinciaux, toutes les 
fois qu'il le jugera â ptopos. Dii reste, pour ces dernières 
provinces, lés déviations nécessaires au cours ordinaire des 
causes correctionnelles seront laissées à la décision des con- 
sistoires provinciaux de cette partie du royaume. 

„ S!" hes accusés, comme l'autorité, conservent le droit 
de recourir en appel et en cassation , dans les délais et dans 
la forme prescrits par l'instruction judiciaire en vigueur. 

<, 6.' Ce sera a T'autorité supérieure ministérielle â décider, 
suivant leà motifs de la destitution d'un maître d'école et selon 
sa conduite ultérieure, s'il doit être exclu pour toujours de 
toute fonction d'école, ou si par la suite il pourra être réin- 
tégré, 

<r 7.'' Du reste ^ dans toutes les enquêtes contre les maîtres 
d'école , les tribunaux devront porter , sans dâai ^ à la con-> 
naissance des consistoires provinciaux ou des autres autorités 
préposées atti •écoles, la «entence qtû aura été prononcée^ 
afin que celUss-c) s'occnpent de suite des ibesures exigées par 
les circonstances. ^ 



aSO DEVXIIMI SECnOK. 



TITRE V. 

DU GOUVEBNEMEKT DE l'iSSTRUCTION PRIHAIRE, OU DE$ AUTO- 
EITÉS PREPOSdkS A IiA SUaVEILIANCE DES ÉCOlfiS. 

Telle est l'organisation générale de Tinstniction primaire. 
Mais ce serait trop compter sur elle et sur la nature humaine 
que de supposer que cette organisation ira d'elle-même; il lui 
faut aussi un gouvernement dont Fœil et la main surveille et 
anime tout. Voici comment le gouvernement de Tinstruction 
primaire est établi en Prusse. Il en a été question nécessaire- 
ment dans les précédens chapitres ; mais c'est ici le lieu d'en 
traiter spécialement. 

Le principe fondamental de ce gouvernement est que l'an- 
tique et bienfaisante réunion de l'instruction populaire avec 
le christianisme et l'église doit être maintenue dans une pro- 
portion convenable, toujours sous la suprême direction de 
Tétat et du ministère de l'instruction publique et des cultes. 

Je laisserai encore parler la loi de 1819 (titre VU). 

Commençons par les communes. 

ÀVToniTiSs coimvirALis. 

« Règle générale : comme toute commune, urbaines ou ru- 
rale, a son école ou ses écoles primaires, de même toute école 
primaire de ville ou de campagne doit avoir son administra- 
tion particulière, son comité spé^cial de surveillance, Schul- 
^orstand, 

iCOLKS PRI MAIRES Dl CAHPACirC. 

« 1. En principe, le comité de toute école élémentaire de 
campagne se composera, dans les endroits où l'élise contri- 
bue i l'entretien de l'école , du patron de l'église , de l'ecclé- 
siastique de la paroisse à laquelle l'école appartient, des ma- 
gistrats de la commune que forment les villages associés, et 
d'un ou deux pères de famille membres de la société d'école. 



IWSKVCnCiH FRIIUIBS. 221 



Dans toute société pareille de plusieurs confessions, on aura 
soin que chaque confession qui en fait partie ait aussi , suivant 
le nombre de ses pères de famille , ^es représentans dans le 
comité administratif de l'école. 

« a. Lts patrons ou fondateurs, s'il y en a, l'ecclésiastique 
et les magistrats de la commune , forment le comité adminis- 
tratif de l'école. Les autres membres sont élus par là société 
d école de la commune ; mais ils seront proposés à la confir- 
mation du consistoire provincial par l'autorité scolastique 
intermédiaire, savoir, celle de l'arrondissement, Krdsschulr 
behorden, c'est-à-dire, Kreisschulinspedoren. 

« Les membres élus seront toujours confirmés pour quatre 
ans, avec faculté d'être réélus. 

« Nul ne pourra se refuser à faire partie du comité admi* 
nistratif de l'école; la seule excuse légitime est l'acceptation 
d'autres fonctions communales. 

«, 3. Pour les écoles entièrement dotées par l'église, le co- 
mité administratif de l'école pourra être remplacé par les ec- 
clésiastiques ; mais ils seront tenus d'observer toutes les obli- 
gations et tous les devoirs imposés aux comités administratifs 
ordinaires. 

u 4. Les comités administratifs connaissent de toutes les 
affaires des écoles^ ils sont chargés de la surveillance qu'elles 
réclament à l'intérieur et au dehors. Tout ce qui appartient 
à l'ordre intérieur des écoles comme à la surveillance d^ 
maîtres et à leur direction, doit être l'occupation particulière 
des membres ecclésiastiques du comité administratif : aussi le 
pasteur ou curé du village, qui fait partie de ce comité, est-il 
l'inspecteur naturel de l'école de ce village; il doit visiter 
fréquemment l'école et s'occuper des instituteurs. Il prend 
part, il est vrai, à l'administration et à la surveiUance exté- 
rieure: mais on ne pourra exiger de lui qu'il se mêle des 
recouvremens ou des rentrées, ni d'aucun des objets qui s'y 
rapportent t ni de l'administration spéciale de la caisse d^ 
l'école. 



933 DEUXliME SECTIOR. 

ff Les comité sont les premières autorités qui reçoirent 
tontes les plaintes des sodétés d*école on de leurs membres 
isolés 9 sur les écoles et les instituteurs , comme aussi celles 
des instituteurs et des écoliers; ik sont aussi les autorités 
intermédiaires qui transmettent à Tantorîté supérieure les 
réclamations qui la concernent. 

«c Leurs efforts doivent avoir particulièrement pour but 
d'organiser et d'entretenir les écoles conformément aux lois 
et aux instructions , de manière qu'elles remplissent leur des- 
tination; ils doivent à cette fin conseiller, diriger, soutenir 
les instituteurs, faire aimer les écoles aux habitans de la com- 
mune, exciter leur intérêt et leur zèle, enfin travailler à effa- 
cer la grossièreté et l'ignorance de la jeunesse des campagne*. 

u 5. Cbaque comité administratif doit se réunir tous les 
trois mois, à jour fixe, et en outre aussi souvent qu'il en sera 
besoin , pour délibérer sur les objets de son ressort. 

u On peut aussi, sur l'avis dfi membre ecclésiastique chargé 
spécialement de la surveillance de l'école, appeler à cette 
assemblée l'instituteur, pour avoir son opinion sur les affaires 
de son école. 

n 6. Tous les membres des comités administratifs remplis- 
sent ces fonctions gratuitement; mais les ecclésiastiques char- 
gés de la surveillance des écoles doivent être conduits ef 
ramenés en voiture aux frais de la société de l'école, lorsqu'ils 
f{ont pas de chevaux et que l'école â visiter est hors du lien 
de leur domicile. 

cr 7. Des indications plus précises sur les attributions des 
comités administratifs seront publiées par les consistoires pror 
vinciaux, en conséquence des dispositions générales de la 
présente loi , et eu égard aux circonstances particulières des 
diverses provinces. 

„ 8. Dans les viHages où se trouvent deux écoles, line ad^ 
ministration commune sera créée pour tontes deux, composée 
du patron de l'église s'il contribue en cette qualité à l'entre- 
tien desdites écoles ou de l'une d'elles, de l'ecclésiastique 011 



des ecclésiastiques de Tendroity des adviÎBÎsttateurs manicf' 
paux et d'un père de famille chrétien pour chaque école. 

« 9. Il sera permis à de petites &^ie^ chrétiennes d'orga- 
niser elles-mêmes 9 suivant l^ur canstitution particulière, ïài^ 
ministration de Içurs écoles dans tout U fsdj/s; seulement elle^ 
devront toujours faire connaître leur organisation et les f^j- 
aonnes qu*eUes chargent de ladmiyiistration aux inspecteurs 
d'arrondissement , dont il sera parlé tout-à-rheure. Elles soUt 
obligées, le cas échéant « de donner toii^ les renseignemens 
nécessaires; et elles ne pourront» si les connstoires provin- 
danx fngent à propos d'ordonner des révisions de leurs écoles» 
s'y refuser en aucune manière. J>a même chose s^ra accordée» 
aux mêmes conditions, aux Israélites qui ne prennent point 
de part à la société d'école de la commune qu'ils habitent» 
et qui ont leurs écoles particulières; mais ils seront tenus de 
donner tous les renseignemens nécessaires pour établir le cour 
trôle de la fréquentation des écoles par les enfans de l'endroit 
en .âge d'y aller. 

iCDLSt PKIIIAIIIM DB TILLÏ. 

I 

« 1. Bans les petites villes oA il n'y a qu'une école, les co- 
mités admmistrati& se composenL entièrement de la même 
manièjre et ils ont les mêmes attributions .qu'à la campagne; 
seulement là où se trouvent deux ou plusieurs eccléiîastiqnes» 
c'est le premier qui, dans la rè^le, s'adjoint an comité; ainsi 
qu'un membre de la municipalité (MUglied dês Magistrats)^ 
et un des représentans de la bourgeoisie. 

«c a. Dans les villes moyennes ou petites qui ont plusienns 
écoles primaires, il sera formé une administration commune 
ponr les écoles de la ville (Ortssckulbehorde), de la même 
Manière; sealement dans ce conseil unique entreront de droit 
nn père de famille ehrétien de chaque école et un ecclésiastique 
de chaque confession , si les écoles sont de confessions d^Ei- 
restas. Onifugera s'il est mécessaire d'y «introduire aussi un 



a 24 taOXlèMS SECtfOK. 

Iiomme spécialement yer^ dans lies matières d'école {Sckul- 
mann}, 

„ Si dans ces ailles des écoles particaiières ont déjà leors 
administrations spéciales, elles ne seront pas dissoutes par 
rétablissement des autorités supérieures d*éÉole susmention- 
nées. 

«( 3. hts grandes villes seront divisées en arrondissemens 
d'écoles, ayant chacun son comité d'école. 

H Mais il y aura un point central de surveillance pour toutes 
les écoles de chaque grande ville, les gymnases exceptés; ce 
point central est la commission d'écoles {SchuUonunissiony 
Les commissions pour les écoles se composent, dans la règle, 
du surintendant, de l'arcfaiprètre ou doyen du lieu, et, suivant 
l'étendue de la ville et le nombre de s^ écoles, d'un ou de. 
deux membres de la municipalité, qui les choisit dans son sein, 
d'un nombre égal de représentans de la bourgeoisie, et d'un 
ou de deux hommes versés dans les matières d'éducation. On 
y joint de plus un membre de chaque comité administratif, 
s'il ne s*en trouve pas déjà un dans la commission pour d'autres 
motifs. Des circonstances particulières peuvent faire dévier 
de cette règle. 

u 4. Toutes les administrations et les commissions d'écoles 
de ville seront conirmées par les consistoires provinoîanx. 
Ceux-ci sont obligés de veiller à ce qu'on n'y admette que des 
hommes probes, sensés, zélés pour. la bonne cause de l'éduca- 
tion et estimés par leors concitoyens. 

,( Ik ont le droit de refuser t^ ratification de la nomination 
d'individus incapables, de demander de nouvelles propositions, 
et^ si une seconde propositioi^ pour là même place ne peut 
être acceptée, d'y nommer immédiatement eux-mêmes. 

n 5. Les membres reçus par voie d'élection sont confirma 
pour six ans et peuvent être /éélus. D'un autre côté, nul membre 
élu n'est obligé de faire partie de ces commissions que pendant 
trois ans. 

R On ne pourra s'excuser de faire partie de ces commisaonft 



IBSXRUCnON PEIHAiaE. 22S 

que par les mêmes motifs qui seub délient de TobligatioB de 
faire partie des comités administratifs d'écoles de village, sa- 
voir, des fonctu>ns municipales. 

<r 6. Les 'attributions des commissions pour les écoles em- .. 
Jbrassent toutes les écoles de chaque yille, qu'elles doivent 
maintenir en harmonie les unes avec les autres. 
. M, Elles doivent 9 dans tonte l'étendue de leur ressort ; 

« 1. Veiller à ce que la ville soit pourvue des écoles néces- 
saires de divers degrés et liées entre elles convenablement; 

« a. Rechercher les besoins des écoles et les moyens d'y 
pourvoir, et prendre part â la répartition et aux recouvrement 
des contributions et prestations des pères dd> famille; 
. «r 3. Se tenir au courant de tous les fonds et revenus d'école, 
tant généraux que particuliers; 

ff 4. Administrer la caisse générale des écoles de la ville; . 

«r 5. Faire exécuter toiit ce qui est ordonné par la loi, le 
ministre ou les consistoires provinciaux , pour assurer une 
instruction convenable à tous les enfans en âge d'aller à l'école, 
et empêcher les enfans les plus pauvres.de grandir, négligés 
.et sans instruction , daiis la m^Adicité et les vices que nourrit 
l'oisiveté; 

u 6. S^attacher particulièrement au perfectionnement des 
.écoles, animer le zèle de leurs concitoyens, faire elles-mèpes 
des propositions sur cet objet aux magistrats et aux autorités 
des villes ; les mettre en état, par des relations exactes sur tout 
ce qui se rapporte aux. écoles du lieu, de juger sainement de 
leurs besoins et des moyens utiles d'y subvenir, soutenir le 
zèle des instituteurs, leur donner des conseik et les diriger. 

« 7. Leur action immédiate porte sur toutes les écoles pri- 
maires de la ville et sur les établissemens d'éducation du même 
degré, sur les înaisons d'orphelins, les écoles de pauvres, et 
sur celles qui dépendent de fondations pieuses dans les villes 
,et leurs faubourgs. 

«( Elles réunissent la surveillance ù. la direction des affaires 
intérieiires j^insi que des araires extérieures de ces établisse- 

i5 



226 OBuxiiaiE SBcnoix. 

meas, et elles représentent en ceci toute l'autorité de la yiUe, 
ea exceptant Télection de l'instituteur» réservée â qui de droit, 
Tadministration de la fortune et la conduite des affaires Indh- 
daires des écoles. 

« Les comités des 4i^€n arrondissonens des grandes' villes 
ont chacun la surveillance de leurs écoles ; mais ils sont subor- 
donnés â la commission d'écoles de ces mêmes villes. 

m 8. Leur surveillance ne s'étend sur les écoles primaires 
et les maisons d'éducation de même degré qui appartieânent 
à l'église ou â des corporations, qu'autant qu'il est nécessaire 
pour maintenir ces écoles dans les limites de la loi , leur ad- 
ministration étant laissée à ceux que cela concerne. La corn* 
mission n'entre en relation avec ces écoles que par les rap- 
ports des administrations spéciales, dont elle reçoit tous les 
renseignemens nécessaires sur l'état intérieur et extérieur de 
ces écoles; elle peut aussi s'en instruire plus exactement en les 
feisant visiter par ceux de ses membres qUi sont au fait de 
ces matières. 

« 9« La commission d'écoles n'a d'autre relation avec les 
gymnases de la ville que pour en recevoir les renseignemens 
nécessaires pour le conrrôledela fréquentation des écoles par 
les enfans du lieu en âge d'y aller. 

« lo. Les écoles particulières des petites sectes chrétiennes 
dans les villes sont, avec la commission et les comités des 
écoles de ville f dans les mêmes rapports où doivent se trouver 
ces mêmes écoles à la campagne avec les inspecteurs d'arron- 
dissement. ' 

« 11. Chaque éccde israéUte dans une ville doit avoir, il 
est vrai, son administration formée par la communauté israé- 
Ute ; mab elle est soumise aussi à la surveillance des comités 
d*école, de telle sorte que ceux-ci peuvent non-seulement ré- 
clamer auprès de Tadministration les informations dont ils ont 
besoin, mais se tenir eux-mêmes au courant de l'état réel des 
choses par de fréquentes visites dans ces écoles. 

« m. Tous les étabiissemeiis d'enseignement et d'éduca* 



INSTRUCTION PRIMAI Iffi. »27 

tion pmés soBt, dans les grandes villes, som la surveilltace 
de la commission des écoles, par rinterinédiaire des comités 
d'école; et dans les petites villes, sous la surveillance de ces 
comités y* comme nous verrons un peu plus tard. 

«13. Les travaux des comités et de la commission de- 
yront être répartis entre leurs membres » de manière que les 
affaires extérienres de Técole se trouvent spécialement à la 
charge des membres laïques » et les affaires intérieures con- 
iées à des ecclésiastiques et à des membres versés dans cette 
partie^. 

« 14. La commission des écoles et les comités d'arrondis^ 
sèment se réuniront une fois par mois, et eztraordinairement 
toutes les fois qu il en sera besoin. Les présidons de ces as* 
semblées sont toujours élus pour trois ans* par leurs mem^ 
bres et confirmés par les consistoires provinciaux. • 

u L^ décisions sont prises à la pluralité des voix, excepté 
pour les. affaires intérieures des écoles, qui se décident seloii 
l'opinion des ecclésiastiques et des hommes au fait de la ma^ 
tière; mais personne n'a deux voix dans une commission 
d'école , lors même qu'il en serait membre à plus d'un titre; 

H lô. Les comités sont libr^ de convoquer, pour assister 
à des délibérations générales extraordinaires, les ecclésiasti" 
ques et les instituteurs de l'arrondissement, on bien une 
partie d'entre eux. 

«r 16., Les subordonnés et les employés des autorités de la 
ville devront aussi travailler pour les comités et la commis^ 
sion des écoles , quand la caisse des écoles du lieu ne peut 
pas payer des employés particuliers. 

«17. Les membres des comités et des commissions d'école 
remplissent leurs fonctions gratuitement Les caissiers (Ren'* 
danten) ont seuk droit à des indemnités proportionnées à 
leurs services. 

u 18. Les commissions d'école devront, à^la fin de diaque 
année, adresser des rapports circonstanciés sur la sitoatiM 
des écoles de leur ressort aux eonsktoires pvotineiaiç; dan» 



336 DEUXiittB sEcrion. 

les petites villes et les campagnes » ce r^^ppôrt est fait par 
rintennédiaire des inspecteurs d'arrondissement , nouvelle an- 
lorité d*école qu'il est temps de faire connaître. 

AUTORITES DViaORDISSEMEirT. 

<c 1. Il j a une surveillance générale sur les écoles infé- 
rieures de campagne et des petites villes d'un arrondisse- 
ment » comme aussi sur tous les comités administratifs de ces 
écoles y et cette surveillance est exercée par l'inspecteur d'ar- 
rondissement j^Kreissekulaufseher ou Kreisschulinspedor ). 

« Les arrondissemens d'écoles seront les mêmes que lea 
arrondissemens de surintendance ecclésiastique pour les pro- 
testans, et les divisions correspondantes pour les catho- 
' liques. 

« Les arrondissemens ecclésiastiques qui seraient trop éten- 
dus pour une inspection d'école, seront- divisés en jdeux ou 
trois arrondissemens d'inspection d'école. 

« a. Les surintendans ^ont, en général, les inspecteurs 
d'arrondissement pour 1^ écoles évangéliques ; c'est pour- 
quoi, lors de la domination ^es surintendans, on doit veiller 
^soigneusement à n'élever jamais à ces fonctions que des 
ecclésiastiques qui possèdent, outre les qualités nécessaires i 
leur état, des connaissances convenables sur les écoles, qui 
s'en occupent volontic^rs et qui soient propres à leur surveil- 
lance. Les ecclésiastiques qui ne sont pas surintendans pour-* 
tout aussi être n<Mnmés inspecteurs d arrondissement pour 
les écoles, particulièrement quand un arrondissement ecdé- 
aîasiique se divise en plusieurs arrondissement d'inspection 
d^écoles, et ensuite lorsque le surintendant , pour cause de 
vieillesse, d'inirmités, ou d'occupations trop multipliées, en 
* manifeste le désir, ou bien lorsque le consistoire provincial 
fe jugera convenable par d'autres motifs importans. Dans les 
danx premiers cas, l'assentiment du surintendant sur le choix 
JUk rinspectMUr d'arrondissement est nécessaire ; dans le der-> 



INSTRUCTION PRIMAIAE. 33^ 

niâ^câs, on prendra Vayis du ministre de l'nistruction pur 
blique et des cultes. 

m Des laïques peuvent aussi, quand les circonstances Texi- 
genty être nommés inspecteurs d'arrondissement , avec Tap-» 
probation préalable du ministre de Finstruction publique et des 
cultes; mais alors on aura soin de ne choisir que des hommes 
remarquables parleur bon esprit et leur activité pédagogique, 
et généralement estimés par la dignité de leur caractère et 
4e leur conduite. 

„ 3. Les inspecteurs d^arrondissement pour tes écoles ca- 
tholiques sont communément les doyens. La nomination d^au- 
très ecclésiastiques ou de laïques comme inspecteurs d'écoles 
0^ '4l'arrondissement, est autorisée pour les mêmes cas et sous. 
\efi mêmes conditions que pour les écoles évangéliqueSw 

«f 4. Les inspecteurs d arrondissement pour les écoles 
évangéliques sont nommés par les consistoires provinciaux,, 
t\ confirmés par le ministre de Hnstruction publique^ 

<t Les inspecteurs d'arrondissement pour les écoles catho^ 
liques sont proposés par les évëques, et présentés, avec un, 
avis motivé, par les consistoires provinciaux, au ministre de 
l'instruction publique pour être confirmés. Celui-ci a le droU 
de refuser la confirmation , quand des abjections fondéies 
peuvent être faites contre l'élu, et de sommer l'évèque de 
bire une nouvelle proposition. 

„ Sans la confirmation préalaUe dhi ministre de Hnstruc^ 
' tion publique, nul inspecteur d*arrondissement» évangélique 
ou catholique , ne peut être instillé ni entrer • en fbne- 
tions. 

« 5. Les inspecteurs d'arrondissement sent chargés de 
surveiller Fintérieur des écoles, la conduite des comités et 
des maîtres de ces écoles. Tout le sjstime d^enseignement et 
d'éducation des écoles est soumis i leur réwion et à lieur 
direction supérieure 

« Us doivent s'efforcer de mettre chaque êtofd en Barmo- . 
nie atec la présente loi^ avee le réglentent particulier des 



a30 DEUXiiHE 5ECTtOK. 

consistoires proyinciaux pour chaque province elles inslple^ 
tions qui en dépendent. 

« Ils doivent animer et diriger les maîtres d*ëeole et les 
jnembres ecclésiastiques des comités , encourager ceux qui 
font bien, avertir à temps ceux qui font mal 5 et, si ces aver- 
tissemens ne sufEsént pas, prévenir rantoritë supërieur;e. La 
même obligation leur est imposée à Tégafd de la conduite 
morale des maîtres d*écoie. Une partie essentielle de lenr 
tâche est de veiller au perfectionnement continuel de l'ins^ 
jruction des instituteurs et ,de leurs aides. 

(, 6. Les inspecteurs d'arrondissement se tiendront consh 
tamment au courant des écoles de leur arrondiss^mei^, par 
les rapports que les comités communaux sont obligés de leur 
envoyer, tous les six mois, sur les changemens et les événe- 
mens de quelque importance survenus dans les écoles» en 
assistant aux examens, en faisant euxHnémes le plus de vi- 
sites possible sans être attendus , et par les révisions solen- 
nelles que chaque inspecteur d'arrondissement doit faire, 
une fois tous les ans, dans toutes les écoles de son ressort. 
Dans ces révisions, ils examinent les enfans en assemblée 
générale; ils s*occupent aussi de tout ce qui concerne l'école; 
ils se font rendre compte de l'administration intérieure et 
extérieure par le comité administratif, reçoivent les plaintes 
et les vœiix des membres de la société, et prennent des me- 
sures pour remédier i ce qui va mal. Us transmettent un 
rapport complet sur la révision aux consistoires provinciaux. 
Ceux-ci nommeront de temps à >utre des conseillers , pris 
dans leur sein , pour assister â ces révisions ou faire £ûre 
des révisions extraordinaires. 

« 7. pour les affaires extérieures des écoles de cam- 
pagne, les inspecteurs d'arrondissement agissent de concert 
avec les conseillers de larrondissemeiit que chaque inspec- 
tion embrasse. Ces conseillers (Landraike, nos sous-pré- 
fets) doivent s'occuper activ^nent de Ions les objels qui 
concement la tenue extérieure des écoles, que leur coopéra- 



INSTEUCTION PAIUÀIAE. ^3i 

tiojf ait éié rëdamée par les inspecteurs d'acrondissement ou 
par les consistoires provinciaux. 

« 8. L'installation des comités administratifs d*ëcole se 

» 

f^it par les inspecteurs d'arrondissement;, mais ils devront, 
dans tous les c^Sp Tannoncer an conseiller, de Tarrondisse* 
ment , afin qu il puisse assister à cet a<:te. 

« 9. Tous les ordres, tontes les enquêtes des cofisistoiipes 
provinciaux, relativement aux affaires intérieures des écoles ^ 
sont adressés aux inspecteurs d*anondissement, comme d'ua 
antre côté les besoins intérieurs des écoles et de lenrs mal*» 
très sont portés par ces derniers à la connaissance des con* 
sistoires provinciaux. 

« Les inspecteurs d*écoles catholiques sont obligés de don- 
ner à Tévëque de leur diocèse tons les renseignemens qui leur 
sont demandés sur toute la partie religieuse de la constitution 
des écoles et leur conduite 9|iiritueUe ; ik doivent f^endre i 
cet égard les instructions des évèqnes ; mais leur prengûer de^ 
voir est de faire connaître aux çonsis^toires provinciaux Tétat 
général des écoles. D'un autre cdté» ils doivent aussi com^ 
fuuniquer aux évèques le rapport de révision annuel adre9sé 
aux consistoires. 

« 10, Les inspecteurs évaifgéliques S4>nt, en cette qualité 
et par les places qu'ils occupent déjà comme ecclésiastiques » 
en r2ipport avec les synodes; maif ils doivent, ainsi que les 
membres ecclésiastiques des comités administratifs » instruire 
les synodes 4e la situation d^ ficoles et da leurs besoins, 
échanger entre en^, d<ins les assemblée^ syiiodalfss, les fruits 
de leur expérience et leurs vues sur Penseigiieinent inférieur : 
des propositions sur cet objet peuvent être insérées dans les 
rapports dies synodes. Les inspecteurs lajfques doimeront ainr 
synod^ des aperçus. p^r écrit sur la situatioii des écoles q^i 
leur sont subordonné^, 

« 11. La surveillance des écoles des églises partieulièresi 
conuife des membres épars des petites sectes chrétiennes 4 lu 
campagne, est poncée j|ux inspecteur^ d'arrfindissement 



nia- DEUXliKE SECTION. * 

a * " • 

c 1 3. Les étaUissemens d'éducation privée , à la campagne ; 
sont aussi commis à la surveiliance des inspecteurs d'arron- 
dissement. 

« Mais , sous le rappott de la police générale » ils sont » 
comme les étabKssemens ci-dessus mentionnés, dans la dépen- 
dance des autorités ordinaires de police de campagne. 
« « i3. Chaque inspecteur d'école reçoit en cette quatité, en 
égard aux vojages de révisions et de visites auxquels il est 
obligé 9 une indemnité annuelle. Les consbtoires provinciaux 
en détermineront la quotité , ainsi que les fonds sur lesquels 
eliesera prise. 

« Lors de la révision annuelle des écoles , les sociétés d'é- 
cole enverront chercher à leurs frais et feront reconduire ches 
eux les inspecteurs d'arrondissement ; mais pour les visites 
extraordinaires hors de leur résidence , ils pourront, suivant 
J'ordonnance du a 6 Février i8i6, relative aux indemnités de 
table et de vojage, prendre la poste avec trois chevaux ou 
des voitures de louage, et ils en présenteront le compte pour 
le paiement aux autorités départementales. 

« 1 4. Les consistoires provinciaux publieront des instruc- 
tions plus précises, et basées sur cette loi, relativement aux 
attributions des inspecteurs d'arrondissement pour les écoles 
des deux confessions. 

<r Mais en confirmant et déterminant ici de nouveau,* dit 
l'édit royal de 1819, la part du clergé à la surveillance dés 
écoles, nous ordonnons en même temps, pour qu'il exerce 
cette surveillance avec plus de lumières et pour qu'il soit en 
état ide maintenir ainsi Sa dignité auprès des maîtres d'école, 
que chaque ecclésiastique des confessions évangélique et ca- 
tholique s'instruise de la théorie et de la pratique de l'ins^ 
tmction populaire , qu'il .mette à profit à cet effet ses études 
â l'université ou dans les facultés catholiques de théologie, on 
même dans les écoles normales primaires, et que, s'il n'en- 
seigne pas lui-même dans les écoles publiques pendant qu'9 
est candidat de théologie, il fasse au ravins connaissance 



avec leiiT orgamsation et tous les objets qui 7 sont traités. 

« Lors des examens pour obtenir nne cure on la charge 
de prédicateur, ii sera fait particnKèrement attention aux 
connaissances que le candidat possède sur l'éducation et Ten- 
seignemenf ; et à l'avenir, nul ne sera admis dans Tétai ecclé- 
siastique, si, dans ces examens, il n'a fait preuve des connais- 
sances nécessaires à la bonne administration et à la surveil- 
lance des écoles. Dans les provinces qui possèdent des éta- 
blissemens où les candidats ecclésiastiques peuvent acquérir 
ces connaissances, cette disposition sera en vigueur un an 
après la promulgation de la présente loi, et au bont de deux 
ans pour les provinces qui ne se trouvent pas dans ce cas» 

« Nous avons aussi cette juste confiance dans les sentimens 
religieux et les lumières de tons les ecclésiastiques, que la 
part de surveiUance sahitaire sur les écoles inférieures dont 
ils sont diargés pour conserver le lien entre l'égHse et l'école , 
tera remplie par eux avec dignité, mais aussi avec doncenr et 
amour; qu'ib honoreront le respectable état d'instituteur dans 
toifts ses membres ; qu'ils* s'appliqueront à maintenir dans les 
communes la considération qui lui est due» et prendront 
toujours son paf ti avec force et constance. * 

La loi de 1819 s'arrête à l'inspectenr d'arrondissement 
Mais je dois rappeler qu'au-dessus de l'inspecteur d'arrondis- 
sement, le conseiller dn département auquel cet inspecteur 
s'adresse, et qui représente daiis l'instruction primaire les 
autorités départementales dont il est ici si souvent question , 
est le conseiHer pour les écoles {Sàhulrath)y personnage 
qui appartient au conseil de préfecture du département, et 
qui pourtant-est noflmié par le mmistre de l'instruction pu- 
blique et des cultes. Il ne fant pas confondre le conseil de 
préfecture dn département, la régence (Regierumg)^ repré- 
sentée par le Sehulratk, avec les con^stoires provinciaux, 
dont fait partie le collège d'école {Sehuleollegium). Cette 
haute autorité scohstique, provinciale et non départemen- 
tale^ n'intervient dans l'instmction primaire que pour les 



I ' 



»34 I^EDXlisiE SECTION. 

points lei plus importans, et p^ exemple pour tout ce qni 
regarde les écoles normales primaires, lesquelles sont en de- 
hors de l'action des régences particulières» de celle dn 
Schulraih et de Tinspecteur d'arrondissement (Voyez VOrgOr- 
msation g/inérale de V instruction publique ^ pag^^ây - 161.) 

TITRE VI. 
hes taofixs privées. 

Les éUblissemefis pnblics sont la hase de riastmction po- 
pulaire en Prusse : on se garde bien d'y livrer au hasard et 
^ rindustrie particulière la noble tâche de fonner la jeune^^, 
«t rinstruction primaire ne repose point sur les écoles privées 1 
mais on ne proscrit pas non plus ces sortes d'ét^blissemens ; 
et la coutume, ainsi que la loi de 1819 (SS* 9^ ~ 3li3), les 
autorise , fMHis les conditions qfû sont déterminées ci^aprés. 
, « On comprend sons la dénomination d'établi$s^mens privés 
d'enseignement et d'éducation» les institutions pédagogiques 
fondées par des personnes de l'un et de Tautre sexe» à leu^ 
propre compte et sans qu'elles reçoivent pour cela aucmi 
salaire de, 1 état ou de la commune» mais avec l'atutoiisalion 
de l'état» qui, sans le$ diriger» en conserve la surveillance. 
Ces dispositions sur les écoles priv^^ absout pas appli^bles 
aux individus choies par quelques familles pouf faire l'édu^ 
cation de leurs enf^ns. 

« Ceux qui voudront établir des écoles ou des maisons 
4*édttcation privées, devront J'annoncer» d^ins )as villes, à la 
comnnission pour les écolf^»» et n la ci^pagn#» à rinspeçt^sur 
4e rarrondis9ement dan^ lequ^ ils pensent former leur éta- 
blissement» en préiçntantun certificat en règle sur la conduite 
et la profession qu'ils ont eues jn^que^à, Lei commissions et 
les inspecteurs, <pMn4> fon^ le rapport de la moralité» il n'j 
aérien à dire c^nfr^ les in4ividus» envoient la demande au 
consistoire provincildi qui 9 suivant les circonstances bà^ 



/Ctammer le candidat , didinairement par 1^ inspecteiirs d*ar« 
rondissCTkent quand il s'agit d'écoles de campagne» et, dans 
les vi]les, par ceux des membres des commissions qni sont an 
fait de ces matières. Ces examinatenrs doivent, après Texa* 
^men, remettre les certificats et les protocoles , avec leur avis , 
an consistoire provincial. 

. « L'examen doit toujours être fait suivant le degré de l'école 
que le demandeur veut établir ; c'est pourquoi il devra toiqouri 
spécifier dans sa demande s'il vent établir une école élémoi* 
taire ou nue école plus élevée. 

« Les demandes de' personnes mariées des dent sexes sont , 
en génial, admissibles, quand il n'y a rien i dire contve les 
personnes elles-mêmes ; mais les hommes non mariés n'auront 
pas la permission d'établir des écoles moyennes ou supérieures 
de filles. Au contraire , en ne peut refuser cette permission 
aux veuves et aux femmes non mariées d'un certain âge» 
quand, du reste, il n'y a pas de circonstances défavorables. 

« Si le cona'stoire provincial ne trouve pas d'inconvénî^s 
à accorder la demande, il envoie à f administration générale 
des villes pour les écoles on à l'inspecteur d'ai^rondissement, 
«on autorisation, mentionnant les circonstances qui se trom- 
vent dans les certificats, et particulièrement en indiquant k 
genre d'école que le demandeur pourra établir. 

« C'est seulement quand l'autorisation â été ainsi accordée, 
qu'il est permis aux personnes qu'elle concerne d'ouvrir lenc 
maison d'éducation et de l'annoncer dans les feuilles publi* 
qnes. • - i 

. N Celui qui possède un certificat donné par la commission 
scientifique près d'un consistoîte provincial' , et qui vent et»- 
èlir une école privée, doit présenter ce certificat an conai*- 
toire provincial, et celui-ci envoie l'autorisation nécessaire 
)aux autorités de ville ou d'arrondissement pour les écoles. U 

n'y a pas de raison de refuser la pecmission d'établir une école 

« 

I Or^anUaiiùn généraU, ptges iM- »59* 



9 36 MtrXIÈHÉ SECTION. ' 

privée, quand le demandeur produit, avec une' attestation de 
Aoralité et ae bonne conduite, un certificat de capacité, lors 
même qu'il aurait obtenu originairement ce certificat sans 
songer à s* en servir pour établir une école privée. 

« Les prédicateurs et les instituteurs publics ne sont pas 
anto^risés par knr titre seul à établir des écoles privées ; ils 
doivent présenter leur demande à ce sujet aux autorités ioca- 
1(^^ pour les écoles, lesquelles la font passer aux autorités 
provinciales en donnant leur avis. Ces dernières décident, et 
donnent l'autorisation comme à l'ordinaire. 

' «, Aussitôt que l'autorisation d'établir une école on une 
maison d*éducation particulière a été donnée, le comité de 
surveillance ou la commission d'école sont obligés de sou- 
mettre cet établissement a la surveillance spéciale d'un de 
leurs membres , et d'instruire la police de son ouverture. 
Quand il s'agit d'une école de campagne, c'est aux inspec- 
teurs d*arrondisseAient à avertir la police. 

« La surveillanee des établissemens privés tombe sur la 
discipline et la marche de l'ensei^ement en général. Le plan 
spécial de l'enseignement, le choix des livres, de la méthode, 
et les réglemens d'école, sont laissés aux instituteurs et aux 
institutrices; mais, en cela même, une surveillance éclairée 
peut être utile par* des conseils officieux. Mais découvre-t-eile 
des choses propres i égarer la jeunesse , on dangereuses pour 
sa moralité et sa piété; trouve- 1- elle que l'on emploie de 
mauvais livres ou de mauvais maîtres, les inspecteurs font 
des remontrances ; et si les remontrances n'apportent pas 
remède an mal, c'est. leur devoir de réclamer nine enquête 
près des consistoires provinciaux, et ceux-ci ont le dioit, 
qimnd il résulte de cette enquête des motifc suffisans, de 
retirer l'autorisation et de faire fermer l'école. 

« L'établissement d'une école d'un autre degré que cdui 
qui est spécifié dans l'autorisation, est sévèrement dtfoidù; 
ceux qui ont obtenu l'autorisation d'établir certaines écoles, 
lorqu'ils veulent en étabfir d'autres, doiyent s'adresser , i 



iNSTRUcrioir tokauie. «37 

cause de Teiainen nouveau qu'il leur faut sabir » aux consis- 
toires provinciaux. 

„ Les directeurs et les directrices des établissemens particit- 
liers d^instniction, dans les grandes villes, pourront recevoir 
autant d*écoliers ou d*écoIières qu'il leurien viendra, quand ce 
sera sans désavantage pour le but de l'école, et résider avec 
leur école dans telle partie de la ville qui leur convient; mais 
ils préviendrout d'eux-mêmes par écrit la commission d'école 
de leurs changemens de domicile. 

u Si les écoles publiques craignent de perdre par le voisinage 
des établissemens privés, elles n'ont qu'à chercher à éviter cet 
inconvénient en redoublant d'efforts pour se perfectionner. 

« De même, relativement à la rétribution d'école, les maîi 
très et les maîtresses d'écoles privées seront entièrement libres 
de la fixer, de la changer, d'en exempter à moilié ou enliére- 
ment; seulement elles sont obligées de donner chaque fois, à 
la demande des autorités pour les écoles, les renseiguemens 
les plus exacts à cet égard. 

« Le choix des maîtres ou des maîtresses auxiliaires est égale- 
ment l'affaire des directeurs et des directrices qui ont obtenu 
une autorisation; cependant ils devront s'assurer exactement 
de la moralité de leurs aides. Ils ne peuvent faire donner au- 
cune leçon de religion sans la permission des autorités ecclé- 
siastiques ;^.et toutes les fois qu'ils renvoient des maîtres, ou 
des maîtresses, ou qu'ils en prennent de nouveaux, ils doivent 
Tannoncer â celui qui est chargé de les surveiller. Ils sont 
responsables de tous leurs coopérateurs, et s'exposent à perdre 
leur autorisation, quand ils n'agissent pas, en les recevant et 
en les surveillant, avec la conscience la plus rigoureuse. 

« 11 faut aussi que, lors des examens solennels dans les. 
écoles et les maisons d'éducation privées , les inspecteurs 
spéciaux de ces établissemens soient invités à y assister. Les 
examens publics, les déclamations et autres représenta.tioas» 
sont interdits aux filles dans les écoles privées comme da^ 
les écoles publiques. 



^ 



a3ft BBinnàMB »ciion. 

« L'astoritafion donnée au Ibiidatear ou à la fondatrice 
d'une école privée n'est yalable que pour la personne dont 
eBe porte le nom. 

«( Cette autorisation n'a de durée que celle de la yie de 
aon possesseur» et tant qu'il est en état de remplir les obli- 
gations qu elle impose. 

(c Les directeurs et les directrices qui veulent dissoudre leur 
établissement, doivent l'annoncer par écrit , en renvoyant leur 
autorisation. Si une école privée est suspendue pendant six 
mois» à moins que ce ne soit par force majeure, pour cause 
de maladie par exemple, il faudra, pour la rouvrir, non pas, 
il est vrai, un nouvel exameVi, mais nue nouvelle permission 
de la commission ou de Tinspecteur d'arrondissement 

<( Les personnes qui auraient déjà ouvert des écoles pri- 
vées, sans en avoir obtenu Tautorisation suivant le mode 
prescrit dans la présente loi, devront se soumettre à une 
enquête scrupuleuse de la part des autorités pour les écoles, 
et, selon les résultats de cette enquête et Texamen qu'elles 
subiront, on jugera si l'autorisation de conserver leur maison 
d'éducation peut leur être accordée ou non. 
. K Ces personnes devront, à cette fin, se présenter, au plus 
tard dans l'espace de trois mois après la promnlgatton de la 
présente loi,, aux autorités compétentes; sinon, ce délai ex- 
piré, leurs écoles seront fermées , sans autre formalité , par 
la police du lieu. 

« Les autorités locales pour les écoles devront, dans le même 
espace de temps, envoyer aux consistoires provinciaux la liste 
des maisons d'éducation non encore autorisées, dont les maî- 
tres peuvent être appelés à subir l'examen, ainsi que la liste 
des maisons qui, d'après la direction qu'elles ont suivie jus- 
qu'alors, peuvent être dispensées de cette mesure. 

«Quiconque, après la promulgation de la présente loi; 
établira illtcitement de nouvelles écoles privées, ne devra 
pas seulement s'attendre à la dissolution de son école clan- 
destine, mais pendant trois années, lois même qu'il donne- 






iKSTRiTcnoN paniAiEE. 339 

rail des espérances satisfaisantes sons fous les rapports , il né 
pourra ouvrir une école privée. 



DES mtiojiirA39* 



u Les personnes qui prennent des jeunes gens en pension 
doivent aussi en solliciter la permission, lors même qu'elles 
veulent les faire instruire par des maîtres particuliers ou dans 
d'autres écoles : l'autorité locale pour les écoles examiné la 
capacité morale des personnes, si leur habitation convient à 
leor entreprise,* et si, sous tous les rapports, il ny a point 
d'observations à fairç, elle accorde l'autorisation demandée, 
qui n'a pas besoin d'être confirmée par le consistoire provin- 
cial. 

« Si des établissemens privés , déjà autorisés » voulaient 
s^adjoindre des pensionnats, les directeurs et les directrices 
devront se soumettre de même à l'examen du local, et il fau^t 
epsuite que, dans leur autorisation, il soit fait mention ex- 
presse de la permission nouvelle qui leur est accordée de 
prendre des pensionnaires. 

« Les pensionnats sont sous la surveillance immédiate des 
commissions de ville, qui leur donneront des surveillans spé- 
ciaux, lesquels les examineront de temps à autre, et porte- 
ront en général leur attention sur le traitement physique 
eomme sur l'éducation morale des pensionnaires. 

DES icOLSt OÙ l'oX ÀPPRERD ▲ COUDRIy ▲ TEIGOTSK. 

BT A BEODBR. 

« Les écoles où l'on apprend seulement à condre , à tri- 
coter et à broder, ne font point partie des écoles privées 
dont il est ici question; npis comme, depuis long- temps, 
elles ^ pennettent de donner l'instruction des écoles ordi- 
naires, il est arrêté ici qne non*seuic«ieDt la permission pour 
des- écoles de ce genre doit être demandée aux autorités d'é' 
col$ ainsi qu'au autorités de police, pi|isqu'il s'agit de l'exei^ 



340 . HEUXUBME SECTION. . 

çice à*fme industrie, mais que ceux ott celles qui tieiuieat de 
pareilles écoles n'ayant pas le droit de s'occuper de^ Tinstrac- 
lion des enfans, n'en doivent pas admettre qui n'aient déjà 
reçu l'instruction ordinaire ^ on du moins qui n^ia reçoivent 
encore en même temps qu'ils prennent des leçons de travail. 
A compter de ce jour» nui enfant ne devra .être reçu dans les 
écoles à coudre, à tricoter, etc., s*il n'en a reçu la permission 
du comité de surveillance par un certificat qui sera conservé , 
en cas de besoin, par les personnes placées â la tète de ces 
établisstmens 9 pour leur justification, et qui atteste que Ten- 
faut a déjà joui ou continue de jouir de l'instruction primaire. 

'DM MAtTKES QUI DOVHKRT DK8 LEÇONS A L^HKUlK. 

„ Ceux qui font leur profession de donner des leçons parti- 
culières dans les maisons, doivent se présenter aux* inspec- 
teurs d'arrondissement ou aux commissions pour les écoles, 
afin de justifier de leur capacité et d'une conduite irrépro- 
chable, et pour se faire donner un certificat qui leur sert 
d'autorisation et qu'on peut leur retirer s'ils se conduisent 
avec immoralité et contre les réglemens de police. 

«c Les personnes qui enseignent à des heures particulières , 
et seulement quelques branches spéciales , n'ont pas besoin 
pour cela d'autorisation; seulement, lorsqu'elles veulent don- 
ner des leçons de religion, elles doivent se présenter aux au- 
torités provinciales ecblésiastiques, ou à Févèque du diocèse 
si elles sont catholiques, et ces autorités les font examiner et 
les autorisent 

iCOLBS D^SILB. 

4 

« Il sera permis à des femmes, et .en particulier, aux. venyes 
des riàs^tres d'école, de prendre sous leur surveillance, pen- 
dant le jour, les petits enfans qui n'ont pas enèore atteint l'âge 
d'aller â l'école. Relativement à ces personnes, les autorités de 
ville et de campagne pour les écoles sont seulement, obligées 



iNsmuctioif pluiitAiiiE. 341 

de faire attentidn à ce qu'elles soient de mœu^rsirrëprocbableà 
et propres à la première éducation des enfans» à ce que leor 
demeure soit saine et suffisamment spacieuse, à, ce qu'elles ne 
gardent les enfans que jusqu'à Fâge où ils peuvent aller i Té- 
cole, et que du reste elles aient assez de capacité pour influer 
utilement sur leurs mœurs et leur raison. Pour établir de ces 
écoles d'asile» qui seront soumises également^ la surveillance 
d'un inspecteur spécial » il ne faudra que le consentement des 
commissions de ville pour les écdles et des ini^ecteurs d'arron- 
dissement. ^ 



Les six points que je vi^s successsivement de parcourir, 
M. le Ministre, embrassent toute l'organisation de l'instruc- 
tion primaire en Prusse. Il n'y a pas un seul article qui ne 
soit textuellement emprunté à la loi de 1819. ^^^1^ loi, sans 
entrer dans aucim détail relativement à quelque province 
particulière,, n*oublie aucun objet intéressant, et c'est la loi 
la plus étendue et la plus complète que je connaisse sur Fins- 
truction primaire. 

On ne peut se refuser à j reconnaitre une baute sagesse. 
Point de principes généraux inapplicables; point d'esprit de 
système; nulle vue particulière et exclusive n'y gouverne le 
législateur : il prend tous les moyens qui peuvent le conduire 
à son but, lors même que ces moyens sont très-difliérens les> 
uns des autres. C'est un roi , et un roi absolu , qui a donné 
cette loi ; c'est un ministre sans responsabilité qui l'a con- 
seillée ou r.édigée : et pourtant nul esprit mal entendu de 
centralisation ou de bureaucratie ministérielle ne s'y fait sen- 
tir; presque tout est livré aux autorités-communales^ départe- 
mentales et provinciales; il ne reste au ministre que Timpul- 
sion et la surveillance générale. Le clergé a une grande part 
dans le gouvernement de l'instruction populaire, et les pères 
de famille sont aussi consultés dans les villes et dans les vil- 
lages. En un mot , tous les intérêts qui in^ryiennent natu^ 

16 



34' i>EuxiÈaiE JSBcnùfL 

^rellement danis la matière/ trouvent lemr place dans cette 
organiisation ) et concourent, chacun â leur manière, à b 
fin commune, qui est la civilisation du peuple. 

La loi prussienne de 1819 me paraît donc excellente* 
mais il ne faut pas croire que cette loi soit le fruit de ia 
sagesse d'un seul bomme. M. d*Altenstein Pa rédigée plutôt 
qu*il ne Ta faite, et Ton peut dire qu'elle ezistaitdé|â,et dans 
une foule d'ordonnances partielles , et dans les usages et les 
mœurs du pays. Il n*y a peu(*ètre pas un seul article de cette 
longue loi qui n'ait de nombreux autécédens; et dans une notice 
sur rbistoire de Finstruction primaire en Pnisse, insérée dans 
le premier cabier du second volume du Journal de Tinstruc- 
tion primaire, par le conseiller de Beckedorff, je trouve des 
réglemens de 1728 et de 1736 qui comprennent une foule 
de dispositions de ia loi de 1619. L'obligation pour les parens 

, d'envoyer leurs enfans â l'école est vieille enThrusse. La baute 
intervention de l'église dans Hnstruction du peuple remonte 
à l'origine du protestantisme , auquel elle est inbérente : il 
est évident qu'une révolution faite au nom de Ta liberté de 
l'esprit, devait, pour se défendre et s'implanter dans le peu- 
ple , travailler â l'émancipation de l'esprit du peuple et à la 
propagation de l'instruction. Sans doute, la loi de 1819 élève 
assez baut l'enseignement dans les écoles élémentaires et les 
écoles bourgeoises; mais si cet enseignement semble bien 
fort pour certaines localités , il faut dire qu'il était déjà pra- 
tiqué et même dépassé dans beaucoup d'autres. Ce qu'il y 
à de plus bardi est l'établissement d'une grande école nor- 
male primaire par département ; mais il 7 avait déjà de sem-- 
blables établissemens dans la plupart des anciennes province^ 
de la monàrcbie. Enfin, cette loi ne fait guère que régulariser 
ce qui était déjà, non-seulement en Prusse, mais dans toute 
l'Allemagne'. Ce n'est donc point une utopie métaphysique, 

1 Voyez dans la première partie du Rapport tout ce qui regarde 
rinstruction primaire à Francfort j k Weimar et à Leipzig. 



iNstRucnoN pàittAiRË. ^ 343 

arbitraire et artificielle > comme la plupart ie lios tois sur 
rinstmctiou primaire; celle -lâ est fondée sur la réalité et 
Texpérience. Voilà pourquoi cflle a été exécutée et à porté 
rapidement les fruits les plus heureux. Âpres. s*étré assuré 
qn*el|e était partout praticable, le ministère prussien en a 
exigé partout l'exécution , abandonnant les détails aux auto^ 
rites que cela regardait , et ne se réservant que Timpulsion 
et la vérification générale. Cette impulsion a été si fermé» 
cette vérification si sévère» et les autorités communales, dé* 
partementales et provinciales, savoir, le Schulcollegitim dans 
les consistoires provinciaux, leSchulraih dans chaque con-^ 
Seil de département, les inspecteurs d'arrondissement dans 
thaque arrondissement, les commissions dans les villes, et les 
comités dans chaque commune urbaine ou rurale , toutes les 
autorités préposées aux écoles, ont déployé un zèle À la fois 
si soutenu et si bien dirigé , qu^aujonrd'hm' presque partout 
la loi esl au-dessous de la réalité, et que Ton fait plus qu'elle 
ne commande, f entends dans tous les points oii le zèle suffit 
Ainsi la loi établissait une grande école normale primaire par 
département; aujourd'hui il y en a une en effet dans tout dé^ 
partement, et souvent mètne avec plusieurs petites écoles nor- 
males succursales : résultat qui répond en quelque sorte dé 
tous les autres; car des écoles normales primaires ne peuvent 
fleurir qu autant que les maîtres quVUes forment trouvent à 
se bien plac«, et le bon placement, ^existence convenable 
des malires dit tout en fait d'instruction primaire. Les maîtres 
d'école ont été considérés comme fonctionnaires de l'état, et 
comme tels ils ont droit maintenant à une pension de re-* 
traite dans leurs vieux jours ; et dans tout département s'est 
formée la société de secours pout les veuves et les orphelins 
des maîtres d'école, que la loi avait recotnmandée plutôt 
iqu'imposée. J'ai sous les -yeux et je vous transmets, M. lé 
Ministre , les réglemens d'un grand nombre de ces sociétés; 
Partout les résultats sont les mêmes, mais les procédés varient 
plus ou moins. Si ce rapport n'était pas déjà très-long, j'aui^is 



344 DEUXIÈME SECriOB. 

traduit ici an de ces réglemens*» comme une $orte de mo' 
dèle pour des associations du même genre que je voudrais 
voir établies dans chacun de nos départemens. La loi pro« 
mettait des plans modèles pour la construction de maisons 
d'école de différente grandeur , et l'on ne devait plus bâtir 
ou réparer des écoles que sur ces plans. Le ministère y a mis 
' une louable insistance , et j'ai encore sous les yeui une ins- 
truction générale adressée à toutes les régences, où est ex- 
posée en détail la manière â la fois laplus convenable et la 
. plus économique de construire ces maisons d*école. Je vous 
^ transmets, avec cette instruction, six plans modèles pour la 
construction de plusieurs maisons d'écoles primaires de diffé- 
rente grandeur. Je vous supplie de faire examiner ces plans» 
et, si vous les approuvez» d'en envoyer de semblables dans 
tous nos départemens; car il ne faut point abandonner à 
l'inexpérience ou â une économie mal entendue la construc- 
tion d*écoles qui doivent servir à la fois aux garçons et aux 
filles. Le plus difficile était d'obtenir des nçuvelles provinces» 
et particulièrement de celles du Rhin si récemment annexées 
à la monarchie, l'exécution de l'article de la loi qui impose 
aux :^arens, sous des peines rigoureuses, l'obligation d'en- 
voyer leurs enfans â l'école. Le ministère eut la sagesse de - 
suspendre pour ces provinces cette partie de la loi , et il s'ef- 
força d'arriver à peu près au même résultat par la persuasion 
et â force de zèle; puis^ quand il eut répandu le goût de 
l'instruction dans ces provinces et qu'il les. jugea suffisamment 
préparées, il rendit la loi obligatoire en i8a5, et dès-4ors 
tint la main â sa stricte exécution. Voici une instruction de 
1827 , de la régence de Cologne, qui applique à ce départe- 
ment l'ordre du cabinet de 14 Mai 18a 5 sur l'obligation de 
fréquenter les écoles. J'ai une semblable instruction de la 
régence d'Âix-la-Chapelle , du 7 Mars 1826, et une autre de 
la régence de Dusseldorff, du ao Juillet de la même année^ 

â Voyei ce r^emcnt k la fin du volume 



f 



INSTRUCnOH PlUMAIftE. 345 

Partout la loi a ëté appliquée > mais avec un mélange babile 
de douceur et de sévérité: ainsi en i8a6, où l'année fut 
mauvaise, le ministère crut devoir lui-même modérer le zèle 
des administrations locales > et leur enjoindre de ne pas con- 
traindre les communes à supporter les frais de réparation et 
d'amélioration pour les écoles » et d'épuiser auparavant tous 
les moyens de persuasion. Cette circulaire est du 12 Mai 
1826. Il m'a paru utile d[étudier la manière dont le gouver- 
nement a appliqué la loi générale de 1819 au grand-duché 
de Posen, bien autrement arriéré que les provinces du Rhin; 
et j'ai sous les yeux une foule de pièces qui prouvent la sa- 
gesse de Faction ministérielle ^ et les progrès que l'instruction 
primaire et la civilisation qu'elle représente ont faits dans 
toute la partie polonaise de la monarchie. Il serait aussi â 
désirer que Ton publiât en irançais toutes les instructions 
ministérielles et celles des différentes provinces pour appliquer 
aux juiis la loi de 1819, et répandre le goût des lumières 
et de l'instruction dans cette partie de la population prus- 
sienne » nombreuse et riche, mais peu éclairée, et qui redoute 
pour la foi de ses enfans la fréquentation des écoles publi- 
ques. 

Assurément , en France , dans l'état présent des choses , 
Monsieur le Ministre, une loi sur l'instruction primaire est 
indispensable; mais comment en faire une bonne là oà man^ 
quent les précédens et toute expérience en cette grave ma- 
tière? L'instruction populaire a été jusqu'ici si délaissée; il j 
a eu si peu d'essais ou les essaisL ont si peu réussi , qu'il nous 
manque en ce genre ces idées communes, ces préjugés à la 
fois établis dans les habitudes et dans les esprits, qui sont les 
conditions et les bases d'une véritable législation. Je désire 
donc une loi, et en même temps je la redoute; car je tremble 
que nous recommencions à nous jeter dans les utopies sans 
faire attention â ce qui est Dieu veuille que nous comprenions 
qu'aujourd'hui une loi sur l'instruction primaire ne peut être 
qu'une loi provisoire et non pas nue loi définitive ; que né^ 



14^ DEUXIÈME SECTtOX 

çessairemeat il faudra la refaire dans une dizaine d'années, et 
qu'il s*agit.senlefnent de suffire aux besoins les pins pressans 
^t.de dpnner une sanction législative à quelques points in-^ 
contestables. Quels sont ces points ? Je vais essayer de vous 
\ts signaler y Monsieui^ le MiiMStre, en suivant l'indication, des 
faits existans. 

L'idée d'obliger tous les parens d*^envojer leurs enfans à 
Vécole n'est peut-être pas as$ez généralement répandue pouif 
qu'on puisse iéjà la faire passer dans la loi ; mais tout le 
«tonde s'accorde i regarder comme nécessaire TétatiUssement 
d'une école dans toute commune ; et Ton reconnaît volontiers 
que l'entretien de cette école doit être une charge commu- 
nale, sauf â la commune , si elle est trop pauvre , à recourir 
au département et le département à l'état. C'est là un point 
i peu p^ès accordé et qui doit être écrit dans ta loi.péjà même 
}fiL pratiqua a devancé la loi; et depuis une animée, partout le& 
conseils mu](iicipaux votent le plus de fonds qu'ils peuvent 
pour Hnstniction populaire dans leur commune. Il ne s'agit 
donc que de convertir ce fait à peu près général en ol;^UgaUoi\ 
légale. 

Vous savez encore > Monsieur le Ministre, que heancoup 
^e conseiU de département oAt senti le besoin d*assui:er le 
recrutement des maitres d'école et leur meilleure instruction , 
en établissant dan$ l^nr 4épartcment vue école nonqale prin 
maire, ^t l'on peut dire qu^en ce gen|:e il y a eu souvent plus 
4e luxe qve ie parcimonie. Ceci est encore une indicatioi^ 
précieuse, et la loi ^e ferait qiie cjonfirmer et généraliser ce 
qui se passe aujourd'hui presque partout, en décrétant une 
^cole normale primaire par chaque département, aiosi qu'une 
école primaire par commune -. bien entendu que cette école 
normale primaire serait plus ou moins considérable, seloii^ 
tes rcsso.urqes d.e chaque département 

Voilà déjà deux points trésrimportans sur lesquels on.s'ac-i 
iu>rde. K'aveznvous pas aussi été très-frappé des demandes 
d'une foule de villes , grandes et petites , pour obtenir 4^ éco(et 



plm élevées que les écoles primaires ordinaires, et 011 Tensei- 
gnemeot, en restant inférieur pour les études classiques et 
scientifiques â celui de nos collèges royaux et conilinnauXi 
porterait plus particulièrement sur des connaissances d*une 
«tilité générale, indispensables â cette dasse nombreuse de 
la popuiati<m qui, sans entrer dans les professions savantes 1 
a pourtant besoin d'une culture plus étendue et plus variée 
que la classe inférieure proprement dite , les paysans et les 
ouvriers ? Partout les villes demandent de pareils établisse*- 
mens; plusieurs conseils municipaux ont voté d^ fonds con- 
sidérables à cet effet et se sont adressés à nous pour obtenir 
l'autorisation nécessaire, des secours et des conseils. On ne 
peut se refuser à voir là le symptôme d*un besoin véritable, 
Tindication d'une lacune grave dans notre système d'instruc* 
tion publique. Vous savea, M. le Ministre, si je suis un zélé 
défenseur des études classiques^ et scientifiques : non-seulement 
je pense qu'il faut soutenir le plan des études de nos collèges, 
et particulièrement la partie philologique de ce plan; mais 
je crois qu'il faudrait la fortifier e) l'étendre, et par*là, en 
maintenant* notre supériorité incontestable dans les sciences 
physiques et mathématiques, nous efforcer de lutter avec 
l'Allemagne pour la solidité des études classiques. En effet, 
les études classiques sont, sans comparaison, les plus essen^ 
lieUes de toutes; car elles tendent et elles aboutissent à la con« 
naissance de ThupiaiMté, qu'elles considèrent sous tous ses 
grands aspects : ici , dans les langues et la littérature des peu- 
ples qui ont laissé une trace mémorable de leur passage sur 
la terre; là, dans les vicissitudes fécondes de l'histoire, qui 
renouvellent et perfectionnent sans cesse les sociétés; enfin 
datis la philosophie, qui nous révèle les élémens les plus sim- 
ples et l'orgaaisatiiMi uniforme de cet être merveilleux que 
l'histoire, la littérature et les langues revêtent successivement 
des formes les plus diverses, et-néanmoins toujours relatives 
à quelque partie plus ou moius importante de sa constitution 
intérieure. Les études classiques maiatienaevt la tradition sa* 



qréede la vieinteUectuelIe et morale de l'humanitë. Les ami] 
serait à mes yeux nue barbarie, un attentat contre la vraie 
citilisationy et, en quelqne sorte, un crime de lèse-humanité. 
Que nos collèges royaux, et même une grande partie de nos 
collèges communaux, continuent donc d'introduire dans ce 
sanctuaire Félite de la jeunesse française ,* ils mériteront bien 
de là patrie. Mais toute la population peut-elle , doit-^le entrer 
dans nos collèges? Or, en France Tinstruction primaire est 
bien peu de chose : de plus, entre cette instruction et celle 
de nos collèges, il ny a rieni d*où il suit que tout père de 
famille, même dans la partie inférieure de la bourgeoisie, ({ai 
a Thonorable àésiv de donner i ses enfans une éducation con- 
venable , ne peut le faire qu'en les envoyant au collège. Il en 
résulte deux graves inconvéniens. En général , ces jeunes gens^ 
qui ne se sentent point destinés à une carrière élevée ,t font 
assez négligemment leurs études; et quaAd, après des succès 
médiocres, ils rentrent vers dix*huit ans dans la profession 
et les habitudes de leur famille, comme rien dans leur vie or* 
dinaire ne leur rappelle et n'entretient leurs études de collège» 
quelques années ont bient&t effacé le peu de savoir classique 
qu'ils avaient acquis. Souvent aussi, ees jeunes gens contrac* 
tent au collège des relations et des goÂts qui leur rendent 
difficile ou presque impossible de rentrer dans l'humble car- 
rière de leurs pères : de la une race d'hommes inquiets, mé* 
contens de leur position , des autres et d'eux-mêmes, ennemis 
d'un ordre social où ils ne se sentent point â Jeur place, et 
prêts à se jeter, avec quelques connaissances, un talent plus 
ou moins réel et une ambition effrénée, dans toutes les voies 
ou de la servilité ou de la révolte. Il s'agit de savoir, M. le 
Ministre, si nous voulons prendre sur nous b responsabilité 
envers l'état et la société, d'élever nous-mêmes une pareille 
race de mécontens. Sans doute, comme je le dirai ailleurs, 
un certain nombre de bourses doivent être données à des jeunes 
gens pauvres, qui font preuve de dispositioiis heureuses ; c'est 
vu devoir sacré envers le talent» et il faut le remplir, mêiae 



INSTRfJCnOK TBIMCÀIBE. 349 

an nsqiie de se tromper quelquefois. Ces jeunes gens» choisis 
sur les espérances qu'ils doiment, font d'excellentes études, 
et y retrouvant au sortir du collège la même bienveillance qui 
les y a fait entrer, développent plus tard leurs talens dans les- 
carrières ^vantes qui leur sont ouvertes, au profit de l'état 
qui lès a formés; mais comme il estiropossible à l'état de placer 
tout le monde, il ne doit pas fournir trop de facilités à tout 
le monde pour sortir de la carrière de ses pères. Assurément 
nos collèges doiv^t rester ouverts à quiconque peut en ac- 
quitter les charges ; mais il ne faut pas y appder indiscrète- 
ment les classes inférieures ; et c'est le faire, M. le Minbtre^ 
que de ne point élever des établissemensrintermédiaires'entre 
les écoles primaires et nos collèges. L'Allemagne, et la Prusse 
en particulier, sont riches en établissemens de ce genre. Je 
vous en ai signalé et décrit plusieurs en détail à Francfort % 
à Weimar ', à Leipzig ^ ; et la loi prussienne de 1 8 1 9 ^ les con- 
sacre. Vous voyoi que je veux parler des écoles dites bour- 
geoises, Bûrgersekulen , nom qu'il est peut-être impossible 
de transporter en France, mais qui est en lui-même exact et 
vrai par opposition aux écoles- savantes, Gelehrtesekulen, 
appelées en Allemagne gymnases, et parmi noiis collèges; nom 
d'ailleurs honorable et à la classe 1)ourgeoise, qui ne descend 
pas en fréquentant ces écoles, et à la classe populaire, qui 
s'élève jusqu'à la bourgeoisie en les fréquentant. Les écoles 
bourgeoises ferment le degré supérieur de Finstruction pri- 
maire , dont les écoles élémentaires sont le degré inférieur. II 
n'y a ainsi que deux degrés : t.* V école élémentaire, qui est 
la base commune de toute l'instruction populaire dans les 
campagnes et dans les villes ; a.* X école bourgeoise, qui, dans 
les villes un peu importantes et oii il y a déjà une classe 



4> 5, 6, 7, 8. 



i Première partie du Rapport, pages 

9 Jbid. , pages 4^-55. 

3 Ibid.f page ia5. 

.4 Seconde partie du'Rappcrt,'^$g%B Ss-00. 



aSo DEUXIÈME SEGTIOK. 

moyennei fournit à tous cenx qui ne se destinent point à de» 
professions savantes une éducation suffisamment étendue et 
libérale. La lot prussienne » qui fixe un mininroai pour l'en- 
seignement de Técoie élémentaire» fixe également un minimum 
pour celui de Técole bourgeoise; et il y a deux sortes d'exa* 
mens bien distincts pour obtenir le brevet d*institi|teur pri« 
maire à ces dem^ degrés. L'école élémentaire doit être une; 
car die représente jet elle est destinée à nourrir /et à fortifier 
lunité nationale, et, en génér^l , il n'est pas bon que la limita 
fixée par la loi pour Teuseignemenl de Técole élémentaire soit 
dépassée : mais il n'en est poini atnai pour une école bour* 
geoise ; car celle-ci«est destinée i une classe essentidlemenl 
diverse, la classe moyenne; il est donc naturel qu'elle puisse 
s'élever en proportion de l'importance des villes pour lesquellea 
die est faite. Aumi Técole bourgeoise art-elle en Prusse des 
degrés bien différons, depuis le minimum fixé par la loi, mi- 
nimum que je vous ai fait connaître ', jusqu'à ce dagré sopé* 
rieur où elle se lie au gjnamase proprement dit. A ce degré, 
l'école bourgeoise s'appelle quelqueîais Progymnasium. J'ai 
sous les yeuXf jl|. le Minbtre, et je voms tinnsmets une ins« 
truction sur les dilEércins progymnases que renferme le dépar- 
tement de Munster; vous y verres que qes établissemenssont, 
comme leur titre l'indique, des gymnases pnéparali^ires, où 
rinsiruction classique et scientifique s'arrête, dans certainej^ 
limites, mais où la classe bourgeoise peut puiser une instjpic* 
tion vraiment libérale. £n général, les écoles bour|;eoises al* 
lemandes, un peu inférieures, i i^ios^ collèges communaur pour 
les études classiques et scientifiques, Uur sont incompocable^ 
ment supérieures pour l'^eiiseign^méQt de la religion, de la 
géographie , de l'histoire, des langues modernes, d^ lanmsique» 
du dessin et de la litlérature nationale. Selon moi , il est de 
la plus haute importance de créer en France, sous un nom 
ou sous un autre , des écoles bourgeoises dont le développe^ 

. \ Seconde partie dti JUippQri^*fimgti i^^t ig^ 



inSTAUCTION PBIMAiltE. S5| 

ment soit très-yarié^ et de réformer dans ce sem un cértaia 
nombre de nos coHéges communaux. Je regarde ceci, M. le 
Ministre» comme une affaire d*état Ne vous laisser pas dire 
que nous ayon^ aussi plusieurs degrés dans rinStruction pri« 
maire en France, et qn*il a été pounm à ce que je demande. 
Il n*en est rien; nous avons trois degrés, il est vrai, mais 
mal définis, ce qui réduit leur distinction A rien. Ensuite trois 
degrés sont une dassi&cation arbitraire dont la raison m*é^ 
i;happe i moi-même, tandis que les deux degrés détenninéa 
par la loi prussienne sont évidemment fondés sur la nature 
des cboses. Enfin, tout en renfermant ces deux degrés dans 
le cercle de l'instruction primaire, il n'est pas sans importance 
de les distinguer et de les caractériser par des noms différens: 
ces noms d'écoles de troisième, de second et de premier degré» 
ne marquent, pour ainsi 4ire, qne des différences abstraites; 
ils ne disent ri^i à l'imagination et ne s*impriment point dans 
Tesprit. En Prusse , les noms d'écele élémentaire et d'école 
l>ourgeoise , comme représentant le plus faible et le plus haut 
degré de l'instruction primaire , sont populaires ; celui d'école 
mojenne, Miitelschule , au lieu de Bùrgerschule , est aussi 
employé dans quelquies parties de l'Allemagne'. Voyez, M. le 
Ittinistre, si ce ftora ne pourrait pas être adèpté parmi nous; 
il comprendrait , avec celui d'école élémentaire, les deux degrés 
essentiels de l'instruction ^rimaite, et Aos écoles normales 
primaires foumiri^ietit également des maîtres pour ces deux 
degrés, pour lesquels il y aurait toutefois deux sortes d'exa^» 
mens et deux sortes de brevets. Il ne vous resterait qu'à fixer 
im minimum pour l'école moyenne, comme vous en fixerez un 
sans doute poiir l'école élémentaire, en ayant soin de laisser 
chaque établissement dépasser peu à peu ce minimum, selon 
^es re<»ources et surtout selon ses succès. 

Voilà, M. le Ministre, ce qui me semble renfermé au fond 
de tontes les. demandes que les villes vous adressent y soit pour 

\ PremUre partie du ÂûppM, i" lettre, pages 4' 7* 



3 Sa D£U3tl£ME SEtTlON. 

changer le programme de nos collèges communaux , soit pour p 
placer dans nos collèges royaux» à côté de l'enseignement clas- 
sique et scientifique , iin autre enseignement d'une utilité plus j 
générale > soit enfin pour avoir des écoles qu'elles ne savent 
pas trop comment appeler » et que plus d'une fois on a appe- 
lées écoles industrielles, en opposition à nos collèges. Il faut 
bien vous garder d'affaiblir le programme classique de nos 
collèges; au contraire, je le répète, il faudrait le fortifier. Il 
ne faut pas introduire dans nos collèges deux sortes d'élèves, 
ce qui serait contraire à toute bonne discipline, et ne man- 
querait pas d'énerver les études difficiles au profit des phi» 
faciles. Il ne faut pas non plus appeler écoles industrielles 
des écoles où les élèves ne sont pas encore supposés avoir 
aucune vocation spéciale. Les populations ne sentent que 
leurs besoins; mais c'est à vous, M. le Ministre, qu'il appar- 
tient de choisir les vrais moyens de satisfaire ces besoins. Un 
cri s'élève d'wubout de la France â l'autre, et réclame pour 
les trois quarts de la population française des établissemens 
intermédiaires entre les simples écoles élémentaires et nos 
collèges. Les vœux sont pressans ; ils sont presque unanimes. 
Voilà donc encore un point de la plus haute importance snr 
lequel il serait aisé de s'entendre. Le voeu général , de nom- 
breux essais plus on moins heureux , appellent" ici la loi et U 
rendent â la fois et nécessaire et facile. 

Le point le plus délicat d'une loi sur l'instruction primaire 
est la détermination des autorités qu'il y faut employer. Ici 
encore consultons les faits. Depuis que vous êtes chargé de 
l'instruction publique, M. le Ministre, où aves-vous trouvé 
nn appui efficace dans votre sollicitude pour l'instruction dn 
peuple P qui vous a prêté secours? qui a mis ses sacrifices en 
commun avec ceux de l'état? qui a fait bitir quelques écoles, 
payé des mattres, commencé des écoles normales? Partout ce 
sont les conseils municipaux et les conseik de département, 
excités et représentés par les maires et par les préfets. Par- 
tout où les conseils municipaux et départementaux ont voula» 



iKsrauCTioN primaiae. a53 

ils ont pu; et ik ont voula toutes les fois que les maires et les 
préfets ont voulu eux-mêmes» et ces derniers ont toujours 
suivi Timpulsion de Tautorité supérieure qui les nomme et de 
qui ils relèvent II faut donc suivre cette indication, et cher- 
cher un appui là où vous Tavez toujours trouvé ; j'ajoute , lé 
où seulement en France il y a de la force et de la vie. L'ad- 
ministration française est la gloire et le chef-d'œuvre de l'em- 
pire. L'organisation de la France en mairies et en préfectures , 
avec des conseils municipaux et départementaux, est la base 
du gouvernement et de l'ordre général. Cette base est restée 
debout au milieu de tant de ruines : s'y appuyer me parait 
prudent et politique. De plus, cette organisatiop vient d'être 
rajeunie et vivifiée par l'établissement de conseils municipaux 
et départementaux électifs et populaires. Ainsi activité et po- 
pularité, l'administration française réunit tout C'est donc 
l'administration qu'il faut appeler à votre aide. Songez encore 
que ce sont les conseils municipaux et départementaux qui 
paient, et que vous ne pouvez équitablement en attendre 
quelque chose qu'autant qu'ils auront une grande part é la 
gestion des dépenses qu'ils auront votées. Ces conseils vien- 
nent du peuple et ils y retournent; ils sont sans cesse en 
contact avec lui ; ils sont le peuple lui-même légalement re- 
présenté, comme les maires et les préfets sont ces conseils 
personnifiés et centralisés pour l'action. Je regarde donc en- 
core comme un point incontestable l'intervention nécessaire 
des conseils municipaux et des conseils de département dans 
la surveillance de l'instruction populaire. Comme il doit y 
avoir une école par commune, de même il doit y avoir pour 
toute école communale un comité spécial de surveillance, 
lequel doit être pris dans le conseil municipal et présidé par 
le maire. Qu'on n'aille pas me dire que ceux qui sont bons 
pour gérer les intérêts de la commune, ne sont pas bons pour 
surveiller l'école communale ; car, pour cette surveillanct, il 
né faut que du zèle , et les pères de famille les plus notables 
4'un lieu ne peuvent manquer de zèle poujt leur plus cher 



^54 bEUXlÈUE SECTI05. 

intérêt En Prusse, on ne voit à cela aucune dilEculié, et 
toute école communale a son Schahorstand y électif en très- 
grande partie. Au-dessus de ces comités locaux doit être un 
comité central au chef-lieu du département, pris dans le con- 
seil de département et présidé par le préfet Le comité local 
de chaque commune correspondrait avec le comité départe^' 
mental, c'est-à-dire, bien « entendu, le maire avec le préfet 
Cette correspondance exciterait le zèle de Tun et de 1 autre 
comité. Par elle, le comité départemental saurait qnel est 
chaque année le recrutement des maîtres d'école qu'exige tout 
le département, et par conséquent le nombre de maîtres que 
l'école normale départementale doit fournir et celui des élèves 
qu elle doit admettre. Il aurait sans cesse à exciter ie zèle des 
comités locaux pour établir des écoles et les améliorer, afin 
de pourvoir le mieux possible au sort des élèves de son école 
normale. Rien n est plus simple que cette organisation ; c'est, 
en matière d'instruction primaire ^ ce qui se passe dans l'ad- 
ministration ordinaire; je veux dire, l'action combinée des 
conseils municipaux et des conseils départementaux, des maires 
et des préfets. 

Mais, dans la chaîne de l'administration ordinaire, il j a 
un anneau entre les maires et le préfet, savoir, le sous-préfet^ 
et cet anneau est bien nécessaire. Il serait naturellement re- 
présenté dans l'instruction primaire par nos comités de canton. 
Mais ces comités sont si nuls , au moins dans l'état actuel , 
qu'il est peu sage d'y compter : ils n ont rien produit ; sou- 
vent ils ne se sont pas même assemblés; et cela est tout simple, 
parce que leurs attributions sont trop faibles, et que ce sont 
les attributions fortes et étendues qui seules animent et sou^ 
tiennent le zèle : de plus, leur existence est fort équivoque, 
et eux-mêmes ne savent à qui ils appartiennent, ou an rec- 
teur, ou au préfet; c'est l'un qui les nomme, et ils ne con- 
naissent que l'autre. Je vous ai proposé ailleurs ' , M. le Mi- 

i Première partie du Rapport, page 5;. 



ISttTftUCTIO» ttUMAIft£. !l5S 

nbtre, de réorganiser ces comités sar ud antre plans mais 
de quelque manière qu'on les arrange, fe doute encore qu'ils 
puissent être fort utiles, et j'aimerais mieux, au lieu de ces 
comités » un seul individu ; car c'est surtout dans les points 
intermédiaires qu'il faut une grande activité, et il ne faut 
demander de l'activité qu'aux individus. Je substituerais donc 
à nos comités cantonaux actuels l'intermédiaire naturel des 
sous-préfets , qui correspondraient , ainsi qu'ib le font déjà , 
ayec les préfets et les maires , sur l'instruction primaire comme 
sur tout le reste. 

Âpres l'administration , c'est le clergé qui devrait jouer lo 
plus grand rhle dans l'instruction populaire. Comment a-t*it 
pu négliger et même répudier une pareille mission ? Mais 
c'est un fait déplorable qu'il faïkt reconnaître : le cletgé est 
généralement en France indifférent ou bostile â l'instruction . 
du peuple. Quil s'en, prenne i lui-même, n la loi ne lui 
donne point une gtande influence dans l'instruction primaire; 
car c'était à lui â devancer la loi et i s'y faire d'avance une 
place nécessaire. La loi , fille des faits , s'appuiera donc peu 
sur le clergé : mais si elle l'écartait entièrement, elle ferait 
une faute énorme; car elle mettrait décidément le clergé 
contre l'instruction primaire, ,et elle engagerait une lutte 
déclarée, scandaleuse et périlleuse. Le terme moyen naturel 
est de mettre le curé ou le pasteur, et, quand il y a Heu, 
l'un et l'autre à la fois, dans tout comité communal , et l'ec- 
clésiastique le plus élevé du département dans le comité dé-^ 
partemental. Donner à des ecclésiastiques la présidence de 
ces comités, comme l'avait fait la restauration pour ses co* 
mités cantonaux, ce serait vouloir ce qu'elle voulait, que 
ces comités ne s'assemblent jamais ou s'assemblent en vain ; 
d'tfutre part, exclure les ecclésiastiques de nos comités, comme 
le voudraient certaines gens qui se croient de grands pbilo- 
serbes, serait une réaction très-mauvaise sous tous les rap- 
ports. Il ne faut ni livrer aux ecclésiastiques nos comités ni 
les en exclure; mais il fant les y admettre, parce qu'ils ont 



s$6 i>EVjaÈMZ sÈcrtox , 

droit d'y être et d*y représenter la religion. Les gens hon- 
nêtes, raisonnables et considérables qui doivent composer 
ces comités, entraîneront pisii, à peu leurs collègues ecclé* 
siastiques, en leur témoignant les égards qui leur sont dus. 
D'ailleurs 9 AL le Ministre, aujourd'hui le dergé est vaincu; 
le temps de le ménager en le contenant est arrivé. Napo- 
léon n'était pas timide , et pourtant il a traité avec le clergé 
comme avec la noblesse ,. comme avec la révolution, comme 
avec tout ce qui était une puissance réelle, et il budrait un 
aveuglement volontaire pour nier que le clergé soit une puis- 
sance réelle en France. Il faut donc avoir le clergé ; il faut 
ne rien négliger pour le ramener dans les voies où tout 
l'engage, et son intérêt manifeste, et sa ^sainte mission, .et 
les anciens services qu'il a rendus à ta civilisation de l'Eu- 
Tope. Mais si nous voulons avoir le clergé pour nous dans 
l'instruction populaire, il ne faut pas que cette instruction 
soit sans morale et sans religion; car alors, en effet, le de- 
voir du clergé serait de la combattre, et il aurait pour lui 
dans ce combat la sympathie de tous les gens de bien, de 
tous les bons pères de famille et du peuple lui-même. Grices 
à Dieu, vous êtes trop éclairé, trop homme d'état, M. le 
Ministre, pour penser qu'il puisse y avoir de vraie instmc- 
tion populaire sans morale , de morale populaire sans reli- 
gion et de religion sans un culte. Le christianiane doit être 
la base de rinstruclion du peuple : il ne fout pas craindre de 
professer hautement cette maxime; elle est aussi politique 
qu'elle est honnête. Nous baptisons d'abord nos enfans et 
nous les élevons dans la religion chrétienne et dans le seia 
de Péglise : plusiard, l'âge, la réflexion, le vent des opinions 
humaines, modifient leur pensée première; mais il est bon 
que cette pensée ait été d*abord empreinte de christianisme. 
De même , l'instruction populaire doit être religieuse ^ c'est- 
ànlire chrétienne; car, encore une fois, il n'y ^ pas de reli- 
gion en général; et en Europe aujourd'hui, qui dit religion, 
dit christianisme. Que nos éèoles populaires soient donc chié- 



l!9^àucnON PUMAIHE. SS7 

• 

tiennes; qu'elles le soient entièrement et sériensement.Peu 
â.peu le clergé ouvrira les jeux et nous prêtera son con*^ 
cours efficace. En vérité, il me semble impossible que de 
pauvres prêtres isolés dans. les campagnes, dépendant de la 
population qui .les nourrit et avec laquelle ils vivent , échap- 
pent long -temps à Taction éclairée d'un pouvoii^ national, 
fort et bienveillant. Le haut clergé lui-même vous appartient 
par la nomination et par le temporel. Peu à peu il doit vous 
revenii^. En attendant, surveillons -le, mais ménageons - le. 
Ouvrons* lui nos écoles; car nous & avons rien à cacher; 
appelons4e à Tœuvre sainte que nous. entreprenons. Après 
tout', s'il s'y refuse I nous aurons absous notre prudence et 
fait notre devoir Le reste est dans la main de la Providence 
et dans ses desseins impénétrables sur Favenk de la société 
européenne. 

Mais, M, le Ministre, vous avez pu remarquer que je no 
vous ai point encore parlé de la pari de l'université dini 
rinstruction primaire. D*abord je professe ne pas savoir C6 
que c'est aujourd'hui que l'université : je ne connais d'univers 
site que Tuniversité impériale; et celle-Iâ , après avoir rendu 
d'éminens services, est morte en iSiS. Elle a fait place d'a- 
bprd à la commission rojale de l'instruction publique; en- 
suite au ministère de l'instruction publique et des cultes i 
c'est là le régime légal sous lequel nous, sommes. Or, personne 
ne conteste que Faction des comités coqimunaux et départe* 
métaux» des maires, des sous -préfets et des préfets, doit 
relever, comme toutes les autres parties de l'administrarioii 
publique, d'un centre commun, duquel émane une impulsion 
forte et une haute surveillance, et sur lequel tombe toute la 
responsabilité constitutionnelle devant les chambres. Ce centre 
est, ici comme en Prusse, le ministère de l'instruction pU' 
blique et des cultes avec son conseil. Cela est ainsi établi» et 
cela est nafurel et raisonnable en soi. Il est logique de laisser 
l'instrhction primaire au ministère qni a dans »eè attributions 
toute l'instruction publique» ainsi que les cultes, c'est^-à-dire^ 

17 



a 58 DEI7X1EME SÇCTIOK. 

les deux choses auxquelles rinstniction du peuple est intime- 
ment liée. Que pourrait^ ou gagner â reléguer Tinstnictioa 
primaire dans les bureaux du ministère de Tintérieiir? Si Ton 
y a rejeté les arts» c'est un tort grave qu'il ne faut pas re- 
nouveler. S'est-on trouvé mal de cet ordre de choses? Loin 
deU, on s accorde â reconnaitreqnele n^istére dé l'instruc- 
tion publique et son conseil ont, depuis la révolution de 
Juillet, beaucoup fait pour llnstruction primaire. Comme 
vous n'eussiez rien pu sans les conseils municipaux et dépar- 
tementale , saAs les maires et satis les préfets, de même ces au- 
torités reconimiâsent qu'elles n'auraient rien pu> ou bien pen 
de cèose^sans votre coopération et sans votre initiative. Cest 
vous qui avez extité leur zèïe, qui l'avez soutenu et encon- 
ragé ; c'est vous qui ^ dispensateur éclairé des fonds remis par 
les chambres entre vos mains, avez partout vivifié l'instruc- 
tion du peuple, en ajoutant aux faibles efforts des localités 
nécessiteuses des tebvefttions plus ou moins considérables. 
Vous rtmdrek tttmpte aux chambres , et je ne pense pas que 
SUT vos actes elles veuillent bouleverser les attributions acs 
tuellesdes turnisttes, et r^s^errer les vôtres, qu'elles devraient 
étendre. Les gens raisonnables ne veulent pas vous dépouiller 
de Finstruction primaire ; ils savent que sa vraie place est 
-dans votre ministère. Jusque-là pas de diScuRés; mais le^ 
drficuhés arriveront aussitôt que Vous voudrez gouverner 
l'jhs^ction primaire par vos agens ordinaires, les recteurs ^ 
et surtout les inspecteurs d'académie. Ici presque tout le 
monde ré^Me. Il faut se rendre compte de cette résistance. 
En générât ^ on ne comprend pas qtee l'âist^ructiim primaire 
soit relative i la circonscription de la Frande pa^ académies 
universitaiinAi; on pense que trette instruction étant essentiel- 
lement communale et dépar«6mentale , le^ autorités natureUes 
rappelées â la ^(Urveiller sont celtes de là coAMune et du 
département (hk îpènse auslii que l'instnlclîon fArimaire veut 
une sùrvdllande t^On^tifnte ^ par conséquent lo^le,%t l'on 
croit peu cafaMéH d'une pM^eflle surveilance le r«cfe«r et 



INSTBVCTION PJUHAIAE. aS^ 

lés inspecteurs d'une acadëmie qui souvent embrasse trois, 
({natre on cinq départemens » comme la Bretagne, tandis 
qu'il j a en Allemagne nn inspecteur spécial, non pas sen-^ 
lement par département , mais par arrondissement El puis, 
entre nous, à quelques exceptions près, tos inspcctenri 
d'académie n'inspectent guère plus que vos inspecteurs géné- 
raux. Enfin, )e le répéterai sans cesse, il n'y a de bonnet 
inspections que les inspections spéciales. Un même boame 
ne pent â la fois inspecter utilement des facnltés , des col* 
léges royaux et communaux , une foule innombrable d'ins- 
titutions et de pensions, et des établissemens très '^divers 
d'instruction primaire. Ces degrés différens d'instruction veu^ 
lent des inspections différentes. J'approuverais donc la créa- 
tion d'un inspecteur spécial pour l'instruction primaire dans 
cbaqne département. Nos inspecteurs d'académie doivent 
être réservés pour l'inspection des écoles du second degré , 
pour les collèges royaux et communaux, pour Us pensions 
et les institutions, qui suiiront, et de reste, i leurs forces 
et à leurs efforts. Vos agens, vos correspondans naturels dans 
l'instruction primaire, sont les préfets, qui présid^aient les 
comités de département, et auxquels aboutirait la correspon- 
dance des maires et des comités communaux par les sous- 
préfets, ainsi que le rapport de l'inspecteur départemental. 
Les préfets correspondraient oiEciellement avec vous^ conaie 
ils l'ont fait oflBdensement jusqu'ici ; et il y aurait dans It 
conseil central de rinstruction publique, comme il y a en 
effet aujourd'hui, un conseiller spécialement cbargé des rap- 
ports â £iire sur cette partie. Ce mécanisme est très-sim[^t 
€t donnerait de prompts résultats; la machme, moins com- 
pliquée , aurait plus de jeu. La seule chose â laquelle j'em- 
ploierais des agens pris dans le corps enseignant, serait la 
icuMHidssion d'examen, chargée de donner des brevets de 
maître d'école. Nul ne"^ conteste que des professeurs n'aient 
en ce genre une capacité spéciale et toute l'impartialité né- 
cessaire. Je voudrais donc que la commission d'exaoïen fût 



26o pEUXIÈKE SECTION. 

nommée par vous» et composée de professeurs on régens du 
collège xoyal ou communal du département, en y adjoignant , 
pour la partie religieuse » un ecclésiastique que désignerait 
Tévèque. Cette même commission serait aussi employée par 
le comité départemental et par le préfet, à faire , chaque 
année, les examens de l'école normale primaire du départe- 
ment 

: Quant aux instituteurs {Mrivés et à ce qu on est conrenn 
d'appeler. la liberté de l'ensei^eroent primaire, je ne puis 
que répéter ici ce que j'en ai 'dit ailleurs ' : il faut à la fois 
ne s'y opposer et n'y pas compter. Quel homme de sens au- 
jourd'hui consentirait à se fier à l'enrôlement volontaire pour 
le recrutement de l'armée.? De même, pour le recrutement 
des maîtres d'école , peut-on proposer de se fier â l'industrie 
privée P II y a une école polytechnique , une école des mines, 
une école des ponts et chaussées, et beaucoup d'autres écoles 
spéciales, toutes fondées sur ce prindpe qu'il est des bran* 
ches de services publics qui doivent être assurées. Parmi 
tous ces services, l'instruction primaire est au premier rang. 
C'est le devoir le plus étroit du Gouvernement de l'assurer 
d'une manière certaine, et de la garantir des caprices de 
l'opinion et de la mobilité des calculs de l'industrie. De là 
nos écoles normales prhnaires de département, chargées de 
fournir chaque année le nombre moyen de maîtres d'école 
dont les communes du département peuvent avoir besoin. Il 
ne but compter que sur ces écoles normales pour le recrute- 
ment régulier des instituteurs communaux. Mais si, en face 
de nos écoles primaires communales , il se présente des per- 
sonnes qui, sans avoir passé par nos écoles normales, ven* 
lent â leurs risques et périls établir aussi des écoles privées, 
il est évident que non-seulement il faut tolérer, mais qu'il 
faut encourager tous ces étabiissemens particuliers, comme 
nous nous réjouissons qu'il s'élève des pensions et institutions 

1 Première partie du Rapport, pages 60 et 61 « 



IHSTRUCnON PRIBIAIÀE. a6l 

â chXé de nos coIlëge$ rojatuc et comimmanx. Cette concur- 
rence ne peut qn'ètre ntile sous tous les rapports. Tant mieux 
si les écoles privées se soutiennent et prospèrent : loisible â 
elles de tenter toute sorte de méthodes nouvelles et de faire 
en ce genre des essais qui né peuvent être fort périllâud 
Dans tous les cas» nos écoles normales soiVit là. Ainsi tous 
les intérêts sont conciliés y les devoirs de l'état et les droits- 
des familles 9 la régularité du service et les libres chances de 
l'industrie , les droits de l'expérience et ceux de l'innovation. 
Il ne faut imposer à quiconque veut élever une école pri- 
maire privée que deux conditions » dont nulle école publique 
ou privée ne peut être affranchie » le brevet de capacité 
donné par une commission d'examen, et la surveillance du 
comité cantonal et de l'inspecteur du département. Je sup- 
primerais volontiers le certificat de moralité, comme illu- 
soire et implicitement renfermé dans celui de capacité , sur- 
tout s'il j a, comme il le faut, un ecclésiastique dans la 
commission d'examen. 

Ici, bien plus encore qu'en Prusse, la privation du brevet 
de maitre d'école ne peut être prononcée qu'après un juge- 
ment et par un tribunal ordinaire ; seulement il faut que 
l'on puisse faire devant ce tribunal un procès spécial sur des 
délits spéciaux autres que leh délits ordinaires. Tout le monde 
en effet comprend qu'on peut être un très-mauvais mattre 
d'école, sans avoir commis les délits correctionnels et crimi- 
nek prévus par la loi tivile. 

Toutes ces mesures, sur lesquelles je ne veux pas m'appe- 
santir, M. le Ministre, sont phis ou moins fondées sur les faits , 
existans ; elles ont pour elles la sanction de l'expérieni^ : il 
n'y aurait donc que de l'avantage à leur ajouter celle de la 
loi. On ferait des essais sur tous les autres points dont la loi 
ne parlerait pas. Parmi ces essais , il y en aurait probable- 
ment d'heureux; quand une assez longue pratique les aurait 
confirmés, on pourrait un jour les insérer dans une loi nou- 
velle» ou des ordonnances et des instructions mârement déli- 



96s 



INEUXIEBIE SSÇnOJi, 



bérées par le conseil royal les couvertiraiept an mesnrea 
géaérales et officielles. II ne faut ^nfer à mettra dans la 
loi qae ce qui a déjà la garantie du svcc&. I^es lois ne sont 
pas dés essais périlleux sur- la société ; elles ne doivent faire 
autre chose que résumer et généraliser les leçona de l'expé* 



''tience. 



mm 



JH^mUCTIOll PaiWIAl«E. 



a63 



IL • 



liTATlSTIQUE DE l'iNSTRUCTION PRIMAIRE. 



MOKSIBUR LE MlHISTRE, 



Vous connaissez Forganisation de rmstrnction primaire dans 
le royaume de Prusse. Vous saves quels sont les devoirs légaux 
des parens et ceux des communes; les objets généraux de ren- 
seignement aux deux degrés différens dans lesquels se divise 
rinstruction primaire ; le mode de recrutement, de placement 
et de préparation des maîtres , celui de la surveillance » et les 
diverses autorités auxquelles elle est confiée ; en un mot , vous 
connaissez la loi ; il faut maintenant aborder les faits ; vous 
avez une idée â peu près complète du mécanisme extérieur de 
rinstruction populaire ; il vous reste k savoir ce qu'a produit 
ce mécanisme, c'est-à-dire ^ 

1.* Combien il j a en Prusse d'écoles primaires, élémentaires 
et bourgeoises; combien d'enfans les fréquentent, combien de 
maîtres y sont employés, et quel est leur traitement; 

%? Combien il y a d'écoles normales primaires, ainsi que ce 
qu'elles coûtent. ^ 

J'essaierai d'établir cette statistique de l'instruction primaire 
en Prusse, à l'aide de documens officieb. 

On conçoit que dans un pays on l'instruction populaire est 
essentiellement communale et départementale, ce n'est pas en 
un jour que le gouvernement le plus ferme et le mieux obéi 
peut, à force de soins, arriver à des renseignemens complets 
SUT toutes les écoles de toutes les villes et de tous les villages 



3 64 



DEUXIÈME SECTIOIV. 



d*uiie grande monarchie. Au mois d'Avril 1819 , le ministre 
de rinstruction publique, en même temps qu'il coordonnait 
et systématisait tous les réglemens antérieurs sur l'instruction 
primaire, voulut constater le point dont il partait, et demanda 
à chacune des régences des tableaux légalisés de toutes les 
écoles existantes dans les viUes et dans les campagnes de leur 
ressort. Ces tableaux ne furent achevés qu an mois de Février 
1 8a 1 ; et le gouvernement les. publia quelque temps après dans 
le Journal de Beckedorf. Us ne représentent que Fétat de ces 
écoles en 1 8a 1 , et peut-être même en 1 819 , époque â laquelle 
ils furent commandés et commencés. Or il résulte de ces ta* 
bleaux que déjà â cette époque on comptait pour toute laino- 
narchie 2462 écples de ville, avec 3746 maîtres, et 17,623 
écoles de village, avec 18,140 maitr^. Je donne ici ces tar- 
bleaux , qui contiennent poi^r le$ villes et les villages le nombre 
d*écoles que possède chaque département de la Prusse, avec 1^ 
distinction des écoles protestantes et des écoles catholiques, et 
l'indioition de la moyenne du traitement des fnaitres d'écolea 
protestantes ou catholiques pour 1^ éçpl<^ it c|iacun de ces 
départemeiis. 



ntsniTcnoii PEiMàiss 



a6S 



2 

3 

4 
5 

6 

7 
8 



lO 
XI 
lA 

Id 

M 
x5 

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«9 

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21 

22 

23 

*4 

25 
26 



ÉCOLES DE VILLE, 
ATic u Monmn du tiairmuit dxs maitiis d'iîcoli. 



on 

DiPAETBMKirf. 



Gombinnen. .. 
Dantcig 

Mazia&werder. 

FOMB 

Btomberg • . . . 

Berlin 

Potsdam 



Koenigsberg- 



Fnncfort-nix^r Oder. . 



Stettia.... 
Gœsliii... 
Smlmnd. 



Bresin 



Oppela .... 
Reichenhech 



Mâgdebonii;. 
Meneboorg. 

Irfiirt 



Mtoalev... 
Mindan ... 
Amabeig.. 
Cologne . . . 
DfUaddorf. 

QèTes 

Coblentt . . 



27 TtèrtM, 



28 



Aix-la-Chapelle 
Total. 



protee- 
lantet. 



97 

52 

49 
57 
8o 

26 
ICI 

x3x 
x55 

75 
35 

34 
58 

x6 
33 

83 

14» 
x58 



xo 

21 
89 

5 

36 

37 
29 

10 
xo 



icoun 

catho- 
liques.- 



1696 



x6 

X 

8 

^4 

71 

♦ 36 

X 

X 



X 

45 

4a 

33 



7 
X 

x6 

9a 
x3 
61 
62 
35 

32 

43 
ao 



766 



TOTAL 

des 
écoles. 



2X3 

53 

57 

8x 

x5x 

62 

X04 
X32 

i57 

75 
35 
35 

xo3 

58 

66 

X08 

«49 
x59 

83 

X02 

34 
i5o 

67 

71 
69 

72 
3o 

88 



2462 



MOYENNE 

DU TBAITEMSNT 

des 
nalires d*éoole. 



■Riid. fT<M« 

PvwfMt. 186 18 

Caihol. XX9 s 

270 12 

273 X4 

• 201 2 

i32 x5 

X48 x8 

639 ^ 

236 19 

Prétest. 223 x5 

Cadud. X02 s 

■ 

29X X2 

242 S 

200 4 

Pmibm. xaB 

Gaihol. 146 t 

J70 2X 

x8o 19 

Prolest. 179 6 

Cathol. 145 2 

284 
x83 

Proiesc. x34 

Cathel. 104 i3 

x38 x8 

239 xo 

154 t 

X49 s 

297 X7 

X64 XX 

«49 14 

Proleat. 218 5 

CmImL X90 XI 

177 3 



fCB. 



's 

4 

s 



* Per«j ces 36 écolet, il 7 a i3 4eolM appelées 
oW 4es «astirts t| des élèrcs des êtes 



SimmUan^hulen , cVat-à-dire, 
, pieicstsate et cslheli^e. 



VU 






9Mr 



DEUXIEME SECTION. 



ÉCOLES DE VILLACE , 



»-- 



AVIC LA MOTEMKE OU TaUTBlURT DIS MAITtlS D'fiCOLI 



a 

i 



ou 

DiPAHTXMXHS. 



I 

2 

3 

4 
5 
6 

7 
8 

9 

10 
-«X 

12 

i3 

ï4 
i5 

i6 

i8 
19 

20 
21 
22 
23 

»4 

25 

26 

«7 
28 



G-ttmhiiuien. . . 

Dantaif. 

nfarianwerd«r. 
pQsen 



fitflia (bnliescnJ^. 

Potsdun 

Francfbrt-iii»- rOd«r!. 

Sttttin 

Goslin 

3tn]saiid 



Breslaa. 



Oppein 

li«icli0Bbach 



Liegnjtz 



Magd^boorg 



Brfort. . . . . 
Mflnstar. • . 
lUndaa > . . 
Amibarg.. 
DlteMldmf. 

ClèTei 

GologM... 
Goblants... 



Trèrei. 



Aix-lanChapalla 



Total. 



protea- 

tantes* 



921 
227 
461 
25o 

205 

9 

1329 

II88 
9x7 

«47 
«57 

€fif 

67 
340 

6o3 

»7X 

iqo8 

291 

39 



358 

"94 
81 

64 
307 

57 

i5 



12809 



calho- 
Eqvai. 



95 

s 

190 

239 

196 

♦ 1X3 

s 
XI 

i 
t 

191 

568 
268 

ao6 

9 

]i5 
29a 

*4« 
268 

i57 
X02 

3îi 
479 

509 

354 



48x4 



TOTAL 

daa 
coo«aa> 



1I2X 

9*» 

4 «7 
700 
446 
3i8 

s 

z329 

1x99 

917 

847 

»57 

852 

635 

608 

709 

880 
1008 
406 
33i 
466 
626 
35i 
i83 

786 
566 

369 



T7623 



■9aHKaMaHBBMaBB 

HOTERIVE 

PU TEAITSMBaT 

des 

maîtres d'école. 



Rud, gros. fea. 

63 7 I 
109 4 

9« 4 
80 8 

5o 2 

44 «I 

s 



96 7 

80 XI 

71 5 

3o 18 



Protest. 
Cstkel. 



53 

90 



ProiMl. 
Caik«l. 



iPiPtast. 
GfltkoL 



2 
4 



107 xo 
66 6 



2» 3 

s 

4 6 



95 
«44 
•95 
1x3 

117 
9S 

49 

119 19 

91 12 

i52 16 

80 9 
73 22 

77 &6 

106 » 

65 XI 

6z x6 



4 
8 



X 

4 



* Pavasi cas 1 13 écoles, il 7 a 37 écoles coatiMMa #es prolcsuas al aas estVeliqaas. 



vusmvcnon nniAiiiE. s 67 

Voici maintenant denx résumes comparatifs do traitement 
des maîtres d'école, diaprés ks deux tableaux ci-dessus. 



POUR LES VILLES. 



1 


TRAITSXBST 


PKORSTAHS. 


CAnU&IQUO. 


TOTAL 
dtt aonitoe 

on HAItBlS. 


on pIAIXBXS D*icot>. 


I 


Aa-deM4|iM d« So risdales .... 


68 . 


54 


XM 


s 


tatn So et zoo .... 


*9« 


X95 


493 


3 


100 et x5o 


•447 


«95 


74» 


.4 


x5o et soo 


$06 


x88 


^ 


5 


200 et 45o..... 


443 


1x3 


556 


6 


aSo et 3oo 


944 


48 


39* 


7 


3oo et 35o 


•37 


«4 


aôi 


8 


3So et 400 


»39 


X9 


z58 


9 


400 et 450 


108 


6 


"4 


xo 


4S0 et *Soo.' . . . 


5o 


9 


59 


zx 


5oo et 55o 


35 


9 


37 


la 


55o et 0OO 1 


loa 


a 


104 


id 


600 et 65o 


7 


s 


7 


«4 


65o et 700 


3 


» 


3 


i5 


700 et laoo 


3 


9 


3 


T<] 


rux» i*» pleeet àm aMrtneed'éaole» 


«790 


96S 


3W* 



Les frais d'én^etien de toutes ces écoles de yille nioutent 
annuellement à 796^633 risd. 11 gr. (environ 3 millions de 
francs), auxquels Tétat contribue pour 69,399 risd, 19 gr. 
(environ a63,ooo fr.), tant en argent qD*en bois et au^es 
objets en nature. 

La moyenne du traitement d!un mait; e est annuellement de 
ai2 risd. a gros 9 feni]is( environ 796 Awcs), 



368 



VBxnaÈm SEcnoii< 



POUR LES VILLAGES. 



w 

O 

6 

S 



I 

a 
9 

4 
5 
6 

7 
8 

9 

lo 

II 

12 

i3 

«4 
i5 
i6 

«7 



TRAÎTEMEIfT 
MU MAmsi D'icoxx 



Au-dessous de lo risdales . . • . 
Entre lo et* ao 

so et 40. '"> **. • 

40 et 60 

60 et 80 

80 et xoo 

' 100 et x3o.. .... 

x3o et i5o 

x5o et x8o 

x8o et aoo. 

200 et %io 

aao et a5o. 

»So et 3oo 

doo et 35o. 

35o et 400 

400 et 45o 

450 et 5oo. . . . . . 



Total des pUoes de neitres d*4cole. 



PAOTESTAirS. 



a63 
641 

aooa 
aix6 
1807 
xéSs 
8^ 

7J4 
333 



aai 

1*4 
82 
1» 

6 



i3oo5 

masÊmam 



■91 



CATHOLIQUIS. 



60 
ai6 
635 

8*4 
841 
ioa6 
766 
j83 



ex 

47 
3i 
m3 

8 

a 



5x35 



EHBBaMSHBB 

TOTAL 

do nonobn 

DBS MArmv, 



3a3 

857 

aa87 

a8a6 

«957 
a833 
a4x8 
ii5a 
X086 

4»4 
a56 

asa 

«44 
x3a 

84 
xa 

6 



i8x5o 

ÉÊmm 



BV 



Les frais d^entretien de toutes ces écoles de village montent 
annuellement à 1,556^3 a 9 risd. (environ 5984o;ooo fr.» aux- 
quels l'état contribue pour 78,046 risd. (environ 393,000 
fr.)/ tant en argent qu'en bois et autres objets en nature. 

La moyenne du traitement d'un maître est annuellement 
de 85 risd. 16 gros (environ 333 francs), 

Les tableaux précédions abondent en résultats intéressans de 
toute espèce; je n'en signalerai qu'un seul. Un royaume qui 
n'a pas treize millions d'habitans consacre annuellement à Tins- 
truction primaire, sans y comprendre les écoles normales pri- 
maires, qui ne sont point ici marquées» à peu près neof mil- 
lions de francs, somme considérable, sur laquelle l'état ne 
contribue que pour la somme assez modique de cinq cent cin- 
quante-six mille francs. Ce beau résultat vient de la stricte 






ïssmvcnon nmuiu. 269 

observation de ce$ deux points , sans lesqneb il ne peot y 
avoir 9 selon moi, d*instra€lion popukire : i."" obligation ponr 
tons les parens de payer quelque chose pour Tinslruction de 
leurs enfans^ sauf par eux à faire la preuve d'indigence,* a." 
obligation pour toute commune d'entretenir le maitre d*école 
avec ses propres ressources et la rétribution des enfans non 
indigens » sauf par ces communes â faire la preuve d'incapa- 
cité réelle à cet égard. 

A la fin de l'année 1825, le ministre de Tinstruction publi- 
que fit faire, comme en 1819, un nouveau recensement du 
nombre des écoles primaires et de celui des maîtres qui y sont 
employés. Ce nouveau travail comprend un élément fonda- 
mental omis dans le premier, le nombre des enfans qui fré- 
quentent les écoles ; il distingue les écoles élémentaires et les 
écoles bourgeoises; mais il omet un élément important que 
donnait celui de i8ai , le traitement des maîtres. Les résul- 
tats de cette nouvelle statistique ont été publiés dans la Ga- 
zette d'état de Berlin, Staats-Zeitung , n.*79, 29 Mail 1828. 
Voici un extrait de cet article : 

<r D'après le recensement fait a la fin de 1825, on comp-^ 
tait alors dans toute la monarchie prussienne 12,266^725 
habitans, parmi lesquels 4,487,461 enfans au-dessous de qua- 
torze ans, ce qui donne 366 enfans par 1000 habitans, on 
environ les onze trentièmes de la nation. 

« En admettant que l'éducation dans les écoles publiques 
commence â l'âge de sept ans accomplis, on peut calculer 
que les trois septièmes de la population entière des enfans 
sont en état d'aller aux écoles , et on aura pour toute la mo- 
narchie prussienne, un nombre de 1,923,200 enfans en âge 
de profiter des bienfaits de l'instruction. Or,â la fin de 1825, 
il y avait dans le royaume : 



27^ WUXifiME SECTIOII. 

É»le. ««ndrtiam de Tffle «t de oi«4«f<i«. b Pl«* ««««^ 
pour les deù scxw rëanis 20,887 

Écoles ham^pOÊum ( pour les garçons, 4^8 1 «^ 

ou moyennes | pou* les filles* • sydf ^ 



En TotJT 21 9623 écoles, 

dans lesquelles étaient employés 22,261 maîtres 

et 704 maîtresses. 

EiisuiBLB 22,96s maîtres, 

auxquels il faut ajouter encore environ 2,024 sous -maîtres ou 
sous- mal tteft^es. 

Ces écoles répandaient l'instructf on entre : 

n^.^^^ Écoles élémentaires . . 822,0771 û.. ^,^ 

Cl S Ecoles ëlémenlàires . . 755«q2a | 



Ensemble i,664>2i8 enfans. 

«( Or, nous avons évalué plus haut la population totale des 
en£uis de sept à quatorze ans dans toute la monarchie , à 
1,933,200. Il résulterait donc des calculs précédens que sur 
qmnze en&ns, treize suivent réellement les écoles publiques; 
et comme o* doit encore tenir compte de ceux qui vont i des 
écoles privées, ou qui reçoivent rinstniction chez leurs pa- 
rens, ou qui sont même déjà passés dans les classes inférieures 
des gjmfiases, Tétat général des choses parait assez satisfai- 
sant. 

(, Mais, il faut l'avouer, il n'y a aucune proportion entre 
les diverses provinces d<i la monarchie, sous le rapport de 
Tinsiruction populaire. Dans quelques provinces, où Téduca- 
Uon est très -répandue, le nombre des enfans, qui vont aux 
écoles dès l'âge de six ans et même avant, dépasse de beau- 
coup les trois septiièmes de la population totale des enfans, 
tandis que plusieurs autres provinces arriérées envoient aux 
écoles un npmbre d'élèves beaucoup moindre, et qui ne dé- 



ii^sTRucnoH pmntAUE. 971 

passé guère qudquefois le septième de la j^pslâlka tetile 
des enfans. 

« Sur lùoo enfans au-dessous de quatorze ans, on compte 
que ceux de sept ans à quatorze fonnent les trois septièmes, 
ce qui donne sur 1000 enfans environ 4^9 enfans en état 
d'aller i l'école. Voici maintenant les Irésnltàts comparatifs, 
fournis par tons les départemens du rejanme i là fin de i8a5, 
sur le nombre des enfans qui fréquentent les écoles publiques, 
élémentaires ou bourgeoises : 

Magdeboui|[ : sur loeo enfans, BaJ^. 

Merseboui]g^. **...,..•• 49^* 

Eifurt 467. 

Liegniti • . • 4^9* 

Ai^sberg 443. 

Breslau .... « 438* 

Miinster • 43a. 

Francfort 433* 

GobleniK 4a3. 

Pôtsdam 4i6. 

Stetdn 4i3. 

Minden 4^2. 

DipAKTEMEMS.^ Trèves 4io. 

Oppeln- 080. 

KœSsiin ...» 370. 

Gumbinnen 355. 

Ko&nigsberg 345* 

Cologne • . 3ii. 

Dantaîg • . 296. 

DàMeMèif • • • j : s^S. 

Aix-la-Ghâpelle 179. 

MMenw»rder • a43. 

Mndwind aoa. 

Posen 182* 

Bromberg. . i48. 

« Diaprés ce wlèré, h ferme moyen pour tout le royaume 
était de 371 enfaus sur 1000, au lieu de 429 qui forment les 



a 73 . DEUXIEME SECTIOIV. 

trois sq>tième8 de looo. On remarquera que si, d*titt cAtë^ 
sept départemens dépassent cette dernière proportion , de 
l'autre cinq départemens n'atteignent pas même aux deux 
septièmes du nombre'total des enfans, c'est-à-dire, a86 sur 
>ooo. Mais il faut songer que dans ces derniers départemens, 
l'éducation publique â été très-négligée par les gouvememens 
qui ont précédé l'administration prussienne, et qu'il y a un 
grand nombre d'écoles privées qui n'ont pas été comprises 
dans le recensement général, et qui peut-être changeraient 
la proportion ci-dessus établie avec les autres départemens 
du centre, où il y a très-peu d'écoles primaires particulières. " 
Les progrès de l'instruction populaire en Prusse, de 1819 
â 18a 5', peuvent nous donner une idée de ceux qu'a dû faire 
cette même instruction de 18a 5 i i83i, époque pendant 

1 Je puis du moins ttUtter qu^aj-ant TÎsité les proTÎncet pras'- 
•ienneidu Rhin en 1818, et lef ayant de nonvean Tuitéea en 18S19 
j^ai trouTë que Tinstruttion publique y avait fait dHmmenaes pro- 
grès. Par exemple, voici eeux du département de Dusseldorf de 
1816 à 18a 5, m^me ayant Tapplication de la loi sur Tobligadon 
d^aller k racole et avant rétablisseiSeat on du moins la mise en 
activité des écoles normales primaires. 

Maisons d^éoole bâiies .... 1 .^ ,^ f *a* 

I protestantes 68 

.B» . ji^ 1 ^ - (catholiques. ..... aoo 

Maisons d^ecoles réparées . < .^ ^ m 

'^ \ protesuntes 175 

État des sommes dépensées pour oes nouTeaux bâtimens, ramc- 
lioration des anciens, le mobilier. et les livres » cartes et instru" 

mens nécessaires aux écoles, en tout 588,837 risdales 

(environ 9,9089000 francs, ou, par an, 990,800 francs pour cons- 
tructions et matériel des écoles, sans compter le traitement de» 
maîtres, etc.). 

Même département, année i83o. 

-- • jiw • \ nouvellement bâties . • 38 
Md.<mfd'<«ole.....j^^p^^ ,j^. 



f 



INSTRUCTION PRIMAIRE. 2 7 3^ 

laquelle les écoles normales ont été en pleine activité et ont 
donné an grand élan à toute l'instmction primaire. Un nou- 
veau recensement, qui constaterait Tétat présent des choses, 
serait infiniment précieux; mais il faudra au gouvernement 

Sommet employées k cette dépense. . 6B,644 ^^• 
Traitemens des maîtres d^école. .... 6o,35a 
Pour le mobilier, IWres, cartes, etc.. 10,82 a 



£m tout. .^ .' i39,ai8 thaL 



■. 



Sur ^uoi les communes ont donné . • i3 1,907 
Prësens et legs des particuliers 4i'9^.^ 

Dans Tannée 1829, les présens et les legs n^ayaient donné ^e 
aâ,o84 thaï. 

Je prends encore la proTince la plus arriérée de la Prusse , celle 
de Posen , composée des deux départemeus de Posen et de Brom- 
berg. Le journal de Beckedorf (!.", IV.' et VI.* Tolumes) donne 
les renseignemens snivans sur les progrès de Tinstruction primaire 
dans ces deux départemeus pendant les années i8a4» i^sS ci iSa6. 

Annim 18a 4* 
Département de Posen. 

Une école bonrgeoifte améliorée ; une autre projetée antérira- 
rement, réalisée. Soixante-quatre mattres d^école on^ fréquenté des 
conférences. Vingt nouTelles écoles ont été fondées, dont, cinq de 
Tille, une catholique, une protestante, trois juives ; quinze de 
campagne , dont treiie catholiques , deux protestantes. Soixante- 
douze écoles ont été améliorées j onze aoUTeUes maisons d'école 
bâties ) vingt-quatre améliorées et agrandies. 

Département de Bromberg, 

Vingt-deux nouvelles écoles fondées, dont cinq de ville, trois 
catholiques, une juive, une de pauvres; etdix^septde campagne, 
sur lesquelles six protestantes et onze catholiques. Cent vingt-quatre 
écoles améliorées^ seize nouvelles maisons d'école. bâties, tingt-tix 

18 



»74 DEUXIÈME SECTION. . 

plus d'une année encore pour recueillir les élémens* d'une 
statistique semblable â celles de i8ai et de i8a5. A défaut 
de cette statistique, le gouvemement m*a fourni un document 
j|ui peut en tenir lieu jusqu'à un certain point, je yeux dire 
le compte de ses propres dépenses en ce genre. Voici le relevé 
des subventions accordées par Tétat à l'instruction populaire 
pour l'année i83i. 



réparée!, trente et un nouveaux maîtres placés. Une petite école 
normale pi^imaire établie pour former des mattrcs d^école de cam- 
pagne protcstans. Elle a admis dix. clâvcs. 

▲Kv^E «825. 

Département de Posen» 

La grande école normale de Posen améliorée ; elle contient 
soixante-quatre élèves ; soixante et onze maîtres déjk placés sont 
•venus b^y pesfecliouner ^ elle a pour école d^cxercice, une école 
élémentaire de trois cents enfans (trente-cinq de plus que Tannée 
précédente}. Deux écoles bourgeoises ont été fondées à Posen, la 
haute école de ville (hohere Stadts chute) , améliorée. Une école 
de ville, trente-six écolesdc campagne, ont été fondées; cinquante- 
six ont été réorganisées; vingt - <]iiatrt nouvelles maisons d'école 
bÂlies, dix-sept réparées et agrandies. 

Département de Srombçrg, 

Dix écoles de ville, dont cinq catholiques et cinq juives, et 
treûe de campagne ont été fondées, dont six protesUntes et sept 
catholiques, sans compter six écoles juives privées autorisées. 
Soixante-cinq écoles privées améliorées, dix-huit maisons d^école 
bilties, seiie réparées, vingt -deux nouveaux maîtres protestans 
placés, dix-sept catholiques, «ix juifs. Une petite école normale 
catholique fondée à Lobseas ; un grand nombre de conférences mu- 
sicales et antres établies entre les maîtres. Deux écoles moyennes 
de ville établies, ainsi qu^une grande maison d^cducation pour les 
villes. La grande école normale protestante de firomberg améliorée* 
ce qui donne pour toute la province deux grandes écoles normales 
primaires , Tune protestante k firomberg , Tautre catholique à Posen « 



iN^aUCÏION PRittAlAÈ* 



ÎI7* 



ÉTAT âes sommes purées annuellement par les caisses de fêtai pout 
hs écoles élémentaires et les écoles bourgeoises de la monarchie, , 



Huviaos. 



■ 



z 

3 

3 

4 
5 
6 

6 

9 
10 



1 



PROVINCES. 



** 



Prusse orientale et occUleatale 

Brandebourg. 

PonénDÎe. . 4 . . » i . . 

SUésie. 

Posen i . . . . '. 4 . . . 

Saxe 



West^Ue... 

Cleve - Berg. » • . . 

Baa-Bhin. 

Pool TeDMisiMiMiit popujiûse en gén^nl. 



•OMmB yova aSdi. 



tUtdalot. |«Md*aig. fn. 

52,013 6 7 

71,739 17 II 

6,957 18 I 

17,796 33 s 

9,186 6 z 

34,689 36 6 

19,869 17 I 

11,098 36 11 

5,557 3 16 

9*390 * ' 



330,3l7 33 

(EaviioA 863,700 firaiici.) 



y 



Ainsi près d*iin millipn de francs est consacré par rétat sur 

arec denx petitea écoles norinales primaire». La grande école nor-* 
taiale de Broniberg compte quarante- quatre élèves, et elle a pour 
ses ei-crdcea une école de pauvres de cinquante enfans. 

Département de Posen. 

Soixante Dou^^lles écoles fondées, Uente-aeof réorgatiisées» kuit 
Homélies maisons d^école bAties> sii. réparées, trente* itois maîtres 
établis* 

Département de Bromberg» 

Onxe nouvelles écoles fondées^ quatre écoles privées juives ati«> 
torisécs, treufe-huit écoles améliorées, douze maisons d^école bâ- 
ties, treize réparées, soiiante-buit Uouveauz maîtres placés^ Une 
foule d''associa lions de UialtreA d^école nouvellement établies) la 
petite école tiormale protestante de Fordon , augmentée ^ la maison 
d^éducation pour les filles , fondée Tannée précédente , agrandie } 
«ae nouvelle, fondée* 



aj6, Deuxième section. 

le budget général à rinstruction primaire pour Tannée i83i , 
tandis quen 1821 la subvention analogue ne montait qui 
cinq cent cinquante-six mille francs sur une dépense totale 
de neuf millions; d*où on pourrait induire que, si les corn-' 
oiunes ont augmenté leurs dépenses particulières dans la même 
proportion, la somme totale des dépenses de l'état et des com- 
munes pour l'instruction primaire , doit s'élerer poar i83i i 
environ quatorze millions. Et cette hypothèse semblera encore 
m-^essous de la réalité ^ si on se rappelle le principe fonda- 
mental de l'instruction primaire en Prusse, savoir qu elle est 
une dépense communale dans laquelle l'état n*intervient que 
le moins qu'il peut. Le principe contraire est celui qui régne 
parmi nous. Eh. bien, sous l'empire de ce principe, l'état ne 
consacrait en France, à rinstruction primaire, jusquà 18a 8, 
sur le budget général, que la somme misérable de soixante 
mille francs. La Chambre de 18a 8 éleva cette subvention i 
3oo,ooo fr. Le gouvernement de Juillet Ta portée à 700,000 
fr., puis à un million, c'est-à-dire, à peine au-delà des dé- 
penses de l'état en Prusse , sous Tempire du principe com- 
munal, pour douze millions seulement* d'habitans, et sans 
compter la dépense des écoles normales primaires. J'arrive à 
ces derniers établissemens. 

En Prusse, si la loi oblige les communes à fonder et à 
entretenir des écoles où toute la population est forcée de se 
rendre, le gouvernement encourage et soutient ce grand 
mouvement en se chargeant lui-même de préparer et de four- 
nir aux communes des maîtres d'école honnêtes et habiles. 
Ce sont les communes qui entretiennent les écoles primaires ; 
l'état ne leur accorde que de faibles subventions : mais l'in- 
verse a lieu pour les écoles normales primaires ; c'est l'état 
qui les institue et se charge en partie de leurs dépenses ,• les 
localités n'interviennent que pour de simples subventions. 

On jugera par le résultat suivant si le gouvernement prus- 
sien a bien rempli la tâche qu'il s'est réservée Aujourd'hui , 
il n'j a pas dans la monarchie prussienne «ne province ou 



l 



IKSTRUCnON FRIMAIftE. I77 

cliaqne dëpartemeiit ÇRegierungsbezirk) n ait son école nor* 
maie primaire, et fentends une grande* école normale (ffaupf" 
Seminar)y riche en maîtres et en élèves, quelquefois même 
avec une ou plusieurs écoles normales si|ccursales (^Hulfs- 
Seminan'en) f cest-â-dire, de petites écoles normales (kleine 
Semmarien)^ où le nombre des élèves, celui des maîtres , 
renseignement et la dépense sont renfermés dans d*étroites 
limites. Ces petites écoles normales sont très -nombreuses. 
Elles rendent obscurément les plus grands services. M. Becke- 
Aorf , dans son journal , t. YI , premier cahier de 1 82 7 , donne 
la note suivante sur celles de ces petites écoles normales pri- 
maires qui étaient venues à sa connaissance. 



PRUSSE ORIENTALE ET OCCIDENTALE. 

, Département de Kœnigsberg. 

Une à Muhlhausen, fondée en 1811 ; revenu fixe : sept 
cents risdales accordés par fétat, pour Tentretien complet 
de six élèves. Il y en a un plus grand nombre qui y sont à 
leurs frais. Cette petite école donne les meilleurs résultats. 

Département de Gumbinnen. 

Une d Zabieaen, fondée en 1821 ; e?Ie était ambulante et 
destinée à aller successivement former les matires d'école 
polonais de toute la province. Cet établissement singulier a 
cessé en 1825, mais après avoir été fort utile â toute la pro- 
vince. 

II s*est formé à Angerburg, sur la limite des deux dépar- 
temensj une petite école normale qui a vingt-quatre élèves, 
et qui reçoit de Tétat un revenu fixe de douze cents risdales. 



»7« 



BEUXTÂMC S^CnO% 



BRANDEBOURG. 

Deparlément de Frurufort^sur-rOder. 

A Alt*Dœbern, îl y avait une pelîte école normale pri- 
maire qui a été absorbée dan$ la grande école de Neuselle. 

Département de Potsdam, 

La petite école normale de Gross-Bœbnitz , fondée en 1 8 1 ) , 
et qui en 1 8a 5 comptait vingt-six élèves , a été absorbée dans 
la grande école de Potsdam ; mais il s*est reformé à Jliter* 
bock une petite école qui prépare & la grande école de 
Potsdam, 

POMÉRAME. 

I 

Département de Stettm. 

Il 7 a eu de i8ao à i8a5. à Fritzow, une petite école 
qui A été fort utile. ^ ' 

A Stettin même , il s est formé une école pareille dans le 
faubourg appelé Lastadie. Cette école ne forme des maîtres 
que pour de petites places de maîtres d*école mal rétribuées^ 

A PyritZy luéme établissement. 

Déparlement de KcesJin. ' 

A Barti^witZy même établissement encore» mais dans de 
plus grandes proportions. Il ne comptait que dix élèves en 
1 Si 8, et au commencement de 1827 il en avait cinquante, 
dont trente-deux étaient des maîtres déjA placés qui venaient 
s*y perfectionner. L*état lui accorde une subvention. 

SILÉSIE. 

Il n*y a dans toute cette province qu* une petite école nor^ 
maie à Scblegel , comté de Glatz , mais elle est très-anciennei 



f 



iNsnucTioN pamAiRE. 379 

et suffit aux besoins du comté. Elle a dix à douze élèves, et 
une subvention de Tétat. 



POSEN. 



se- 



DéparUment de Posen.^ 

Une petite école normale protestante à Fraustadt; une 
conde petite école normale catboiique est projetée. 

Depariemenl de Bràmberg, 

Une protestante a Fordon , une catholique à Lobsens. 
Plusieurs autres établissemens de ce genre sont encore pro-' 
jetés pour le graiid*duché de Posen. 

SAXE. 

Département de Magdebourg. 

« 

Une à Gardenleben qui est très-florissante, et qui en 183 S 
comptait soixante -quatre élèves. II y a plusieurs autres éta- 
blissemens de ce genre dans le même dépairtement. 

Département de Mersebourg, 

Voici quel était en i8ai le nombre des petites écoles nor* 
maies de ce département. Une petite école normale de mu- 
sique à Zeitz, annexée au gymnase; une autre à Eisleben, 
dans le gymnase de cette ville ; il était question de placer les 
élèves dans la maison de Luther, qui sert aussi à une école 
gratuite; une autre à Sangerbausen, dans Técole de la viUe; 
une â Queerfurth , dirigée par deux maîtres de Técole de la 
ville; une à Herzberg, dirigée par deux maîtres de l'école de 
la ville et comptant plus de vingt élèves ; une à Jessenf nna 
à Liebenwerda, qui existe depuis 1801 ; une à Sejda; une à 



aSo DEvxiiME ^cnoH. 

Halle » destinée à perfectionner des maîtres d*ëcoIe ; une â 
Bitterfeid ; une à Êilenburg avec trois maîtres ; une à Roch« 
witz ; une à M uckenberg ; une à Stolzenhain ; une à Saathain ; 
une a Corbettia, qui avait en i8a5 onze élèves; une antre à 
Tauchem ; une autre à Wittenberg. 

Déparlement éPÉrfurt. 

Une école normale catholique à Heiligenstadt M. Becfce- 
dorf déclare que ce département doit avoir encore plusieurs 
établisscmens de ce genre qu il ne connaît pas. 

WESTPHAUE. 

Département de Minden. 

Une excellente école normale primaire à Petersfaagen, qui 
en i8a5 avait vingt-cinq élèves, et en 1827 trente-deux ; 
une autre à Munster, autrefois très -florissant^, aujourd'hui 
affaiblie par le voisinage de la grande école normale de 
BSren. • 

RHIN. 

Plusieurs établissemens du même genre. 

Ces renseignemens, tout incomplets qu'ils sont, peuvent 
donner une idée du nombre et du développement de ces pe- 
tites écoles normales primaires. L*état n'intervient que gra- 
cieusement dans leurs dépenses. Presque toujours il contribue 
pour quelque chose au traitement du directeur. En géftéral , 
il encourage partout ces petites écoles normales, mais il ne 
compte que sur les grandes. Celles-là, il les fonde lui-même; 
il les défraie en grande partie; il les fait surveiller avec une 
sollicitude infatigable; il exige des consistoires provinciaux 
des rapports fréquens et détaillés ; il oblige les directeurs i 
rendre compte publiquemment, à certaines époques, des éta- 



IKSTHIÏCriOH FRIUâlRE. 281 

blissemens qui levr sont confiés. Déjà en 1836 il j avait 
vingt-buit grandes écoles normales en plein exercice» c'est- 
à-dire une par département Yoici nn tableau fait à cette épo- 
que de tons ces beaux étabUssemens, province par province, 
avec rindication dés villes ou ils sont placés. Tannée de leur 
fondation, le cbiffre total de Ie.nr dépense, la part de Tétat 
dans cette dépense, le. nombre des maîtres, celui des élèves 
appelés Séminaristes, la durée de leur séjour à l'école nor- 
male, le nombre des bourses entières ou demi-bourses ou 
simples subsides ( Stipendia) ^ et quelques remarques sommai- 
res sur le directeur; car c'est un principe reconnu en Prusse, 
qu'autant vaut le directeur, autant vaut l'école. 



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DEUXliME SECTION 



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9§0 BEOXlilfE sEcrion. 

Le tableau ci-dessus donne les résultats suivam : 

De ces vingt-huit établissemens ii n en existait que quatorze 
avant Tai^nëe 1 806 ; et encore parmi ceux-ci il y en avait ti'ois 
qui alors n'étaient pas encore définitivement constitués en éco- 
les normales, savoir, ceux de Koenigsberg, de Jenkauetde 
Bunzlau. Tous les autres ont été nouvellement fondés depuis 
la guerre et même pendant la guerre, mais la plupart dépuis 
la paix de 181 5. Il suit quon a étah|1i depuis 1808 dix-sept 
nouvelles écoles normales primaires, parmi lesquelles douze 
datent, de 1816. 

Les frais d'entretien de ces établissemens, sans compter 
celui d*£riurt qui n'a pas encore un revenu fixe , montent â 
99,81 5 risd. 7 gr. 11 fen. par an. 

On j instruit quinze cents élèves, dont par conséquent 
chacun coûte par an 66 risdales. 

Huit cent quatre-vingt-dix-sept élèves restent deux ans, et 
quatre cent quatre-vingt-trois , trois ans â l'école normale ; 
mais pour cent vingt, le temps de séjour n'est pas fixé. 11 en 
sort par an cent' soixante et un parmi ceux qui restent trois 
ans, et en tout six cent neuf par an, que Ton appelle Camli- 
dais, 11 faut en compter encore k peu près vingt et un qui 
sortent des écoles normales, où la durée du séjour n'est pas 
fixée, ce qui porte le nombre des candidats bien préparés à 
six cent trente; et si on veut porter â peu près à cent vingt 
ceux qui sortent, avec une instruction convenable, des pe« 
tites écoles normales, on trouvera que les écoles .normales 
primaires de la Prusse feuFaissent en teut par an sept cent 
cinquante candidats. 

Or, d'après le recensement achevé en 1821 , on a vu qu*il 
y avait en tout vingt-un mille huit cent quatre-vingt-cinq 
places de maîtres d'école dans toute la monarchie. Voilà 
donc â peu près vingt-un mille places pour les candidats qui 
sortent des écoles normales. Si l'on déduit encore de ces sept 
cent ci nquant e c a nd ida t s aanuds un q«in»ème qui changent 
de carrière, qui quittent l'état de mailies d*école ou qui 



I1V5TRUCT10K PaiMAlEE. '^91 

cfterchent à se placer eomme précepteurs dans quelque famille» 
il reste pour les vingt-un mille places de maîtres d'école sept 
cents nouveaux aspirans chaque année, c'est-à-dire, pour 
cent places, trois candidats. D'après les expériences faites 
jusqu'à présent, on ne demandé par an que trois ou quatre 
nouveaux maîtres sur cent. En supposant donc que sur cent 
places de maîtres d'école, il en faut compter quatre à donner 
par an, on aurait besoin de huit cent quarante candidats 
par an pour tout le royaume, de sorte que pour compléter 
ce nombre on a besoin de cent quacante candidats nen sor- 
tis des écoles^ normales , et qui n'oflrent pas toujours tontes 
les garanties convenables. Ce nombre diminuera peu à peu, 
quand on aura réussi à faire donner partout une préférence 
prononcée aux candidats qui sortent des écoles normales. 
Cette préférence a été déjà recommandée â toutes les autori- 
tés communales par une ordonnance ministérielle , et elle est 
d'autant plus équitable, que chaque élève d'école normale 
est oblige d'accepter, pendant trois ans consécutifs après sa 
sortie, toute place qui lui est offerte par le gouvernement. 

Il faut encore considérer que si, par la suite » les places 
de maîtres d'école ne sont occupées que par des élèves des 
écoles normales, c'est-à-dire, terme mojen, par des gens de 
vingt-quatre ans, on peut compter qu'en général chacun 
d'eux, Tun dans Tautre, restera trente-trois ans et quatre 
mois en fonction, et que désormais on n'aura que trois places 
vacantes par an sur cent places. Sept cpnt^ élevés d'écoles 
normales par an suffiront donc pour vingt-un mille places de 
maîtres d'école,: et ainsi les écoles normales existantes suffi- 
ront pour procurer à tout le royaume le nombre nécessaire 
de maîtres d'école , de sorte que la moindre place d'école 
de village pourra être occupée par un sujet bien préparé, et 
capable de remplir dignement sa mission. 

Tel est le résultat que, dès 1826, se proposait le gouver- 
nement prussien. Il y a marché régulièrement par le perfec- 
tionnement non înt^iTompu des écoles Bonnales. Depuis 1 82 6, 



^9^ 



DEUXIEME SECTION. 



plusieurs petites écoles normales, par exemple, Mulilhausen^ 
Angerbourgy Bartswitz, Gardeleben, Dîlsseldôrf, Peters- 
hagen , sont a peu près devenues de grandes écoles norma* 
les, avec nne augmentation de dépenses et d'élèves. J'ai de- 
mandé et j'ai obtenu du gouvernement prussien le budget 
des dépenses des grandes écoles normales primaires pour 
l'année actuelle de i83i : or la somme de ce budget est de 
110,553 risdales, tandis qu'en i8a6, d'après le tableau ci- 
dessus, elle était seulement de 99,000 risdales. La différence 
de 11,000 risdales sur un pareil budjet, représente un pro- 
grès assez considérable. En effet, en 1836 il n'y avait que 
vingt-buit écoles normales; il j en a trente-trois sur ce ta- 
bleau ; encore estait à remarquer qn'on n'y trouve pas men- 
tionnée l'école normale de Kœnigsberg, omission qui est 
pour moi inexplicable. Voici donc l'état des dépenses des 
grandes écoles normales primaires de la monarchie prussienne 
pendant l'année i83i, province par province, avec l'indica- 
tion de la somme totale de la dépense et celle de la part de 
l'état sur cette somme totale. 



SCBVCMIONS 




1 

2 
3 
4 
5 
6 
7 
8 

9 
10 
11 



PRI7SSE ORIEirTÀLE ET OCCIDESTALC. 
Ecole normale de Branntberg 

— — de Dex^ , 

— . ^ de Mùhlhauscn , 

■^ — d'Angerbourg 

— — • de Ranlène 

— — de MarienboiiEg . . , , . 
•— -^ de Cnuden» 

— — de Jenkau ,,. 

BRANDEBOURG. 
"^ — de Berlin 

— — de Potsdam 

— — de NtutUc 



SOMME 

TOTAM 

des dépentet. 



Bisd. fr. fin. 

4440 11 9 
2846 23 6 

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1599 ^ 

'6656 fi 
2147 10 
7o5o 16 3 
5311 18 1 



2000 fi 
5430 fi 
11554 s 6 



Dl l'ÎTAT. 






RM. fr Cn. 

4149 10 9 
^250 fi 
700 fi 
1300 fi 
5980 fi 
21i!i7 10 
2050 16 
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2000 fi 

5430 

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PROVINCES. 



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13 
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16 
17 
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19 

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32 
23 
24 

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26 
27 
28 

29 
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31 

32 
33 



POMl^RANIE. 
Ecole normale de Stettiii . .' 

— — de Cœtlin 

— — ^ de B*rUwitx 

SILéSIE. 

— - deBre.l.u}P'«*"*"»* 

I Catholique* 

-— — de Bantlau 

— — d'Ober-Glogaa ...... 

POSEW. 

— — de Pofen 

— — de Bromberg 

SAXE. 

— — de Halberttadt ....... 

— — de Magdcbourg. . . . . . 

— — de Gardeleben 

— — de Weissenfeis 

— — d'Erfnrt 

WESTPHALIE. 

— . — de Buereo 

— — de SoBut 

— — d« Peierthagen 

CLÈVE-BERG. 

— -^ de Meurt 

— — de DiîsseldorC 

— . — de Brnehl. 

BAS-RHIir. 

— — de Neuwied ......... 

— — de Saint-BIathieu , vil- 
lage prêt de Trèret » 

So«ia. ...» 

(En francs eoTiron ) . . . . 




SOMME 

TOTALE 

des dépenses. 



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2608 ^ 

250 ^ 

4543 6 

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3800 ^ 

2700 « 

4675 ^ 
2683 10 

2750 <s 
4782 « 
685 ^ 
3419 10 10 
3706 ^ 



4494 3 

3270 a 

522 15 



3000 12 

787 23 

6809 5 

2999 17 
2135 > âs 



6 
9 



110553 3 
414750' ^ 



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SLBVEirnON'S 



DE l'état. 



RîmI. fgt. Un, 

3069 a 

2556 ss 

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3909 6 

3287 ^, 

400 ^ 

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4675 ^ 

2633 10 

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2650 s; 

685 ::; 

2404 7 2 

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4127 2 

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300 ^ 



3000 12 6 

100 20 10 

6599 10 

2999 17 6 
500 ^ 



88323 5 6 
33l500' a 



^94 



DEUXIEME SECTION. 



Quand la France, M. le Ministre , sera-t-elle arrivée i ce 
liant degré de prospérité en matière d'instruction populaire ? 
La loi dont vous vous occupez imposera une école â toute 
commune; puisse-t-elle également imposer à tout départe- 
ment une école normale primaire , grande ou petite, relative 
â l'étendue, à la population, à la richesse du département et 
àa nombre de maîtres dont il a besoin chaque année. C'est 
là particulièrement que l'iniative et la surveillance vous appar- 
tieunent, et il ne peut j avoir u;^ meilleur emploi des fonds 
généraux qui vous sont confiés par les chambres pour venir 
au secours de l'instruction du peuple. 

Pénétré de la haute importance des écoles normales en 
général, et de l'excellence de celle de la Prusse, j'ai fait 
une étude approfondie de ces établissemens, et je vous de* 
mande la pennission^ M. le Ministre, de leur consacrer dans 
ce rapport un article particulier. 



JJUSrtRVCttOJi VRIMAIkE. a^S 



II L 



DES ECOLES IKOHMALES PAm AIRES. 



MoNSiEUE LE MmUTTHE, 

Vous connaissez le titre de la lo^ de 1819' qui institue 
les écoles normales primaires et pose les principes de ]eu« 
organisation. Vous connaissez aussi quel était le nombre dé 
ces écoles en i8a6 et en^i83i , celui des élèves et celui des 
maîtres , et ce que coûte chacune belles aux provinces et i 
Tétat. Maintenant il faut pénétrer dans l'intérieur de ces éta- 
blissemensy reconiiattre leur discipline , leur plan d'étude et 
leur régime intellectuel et moral. J'entrerai à cet égard dans 
une foule de détails que l'importance de leurs résultats justi- 
fiera, f espère, à vos jeux. Je ne craindrai pas de multiplier 
les renseignemens et tes documens officiels. J'en ai recueilli 
un grand nombre, la plupart manuscrits. Je les donnerai, 
souvent même en totalité, pour que les choses paraissent 
elles-mêmes et produisent leur effet propre. A la fin seule- 
ment, je vous soumettrai les réflexions que m'ont suggérées 
l'examen attentif de ces documens et la vérification que j'en 
ai faite par moi-même en visitant les plus célèbres écoles nor- 
males primaires de la Prusse. 

Je commence par les petites écoles normales. Mais comme 
elles sont presque toutes des étabKsSemens particuliers, l'état, 
tout en les surveillant, ne les soumet point à la méAie pu- 
blicité qu'il impose à ses grandes écoles. Côs petites écoles 

1 Yojt* paget aoo - 107. ■ 



( 

9^6 BECXUCHE SEtTlbir. 

se cachent plutèt qu'elles ne se montrent. C'est là leur bon- 
nenr et leur mérite. Mais cela même les rend assez difficiles à 
bien connaitre. Cependant je me suis procuré les réglemens 
de quelques-unes d'entre elles. En général l'es petites écoles 
normales diffèrent des grandes non-seulement parce qu'elles 
ont un bien moins grand nombre d'élèves , mais surtout parce 
qu'elles sont destinées la plupart à formet exclusivement des 
maîtres d'école de village , pour les communes les plus pau- 
vres. C'est là leur but propre; c'est en cela qu'elles sont ori- 
ginales et profondément utiles. Les grandes écoles fournissent» 
il est vrai, des maîtres pour les campagnes comme pour les 
villes» et leurs élèves» du moins ceux qui reçoivent des stt- 
pendia, sont pendant plusieurs années à la disposition du 
gouvernement qui les envoie oii bon lui semble; et l'on peiil 
se fier à la sévérité connue du gouvernement pour se servir 
de son droit dans l'intérêt général. Mais il j a tonîours des 
communes si pauvres qu'on hésite & y envoyer un maître 
d'école un peu distingué» et ce sont précisément ces malheu- 
reuses communes qui auraient le plus besoin de lumières 
pour améliorer leur situation. Les petites écoles normales 
sont destinées â suppléer à l'insuffisance des grandes. Elles 
travaillent pour les campagnes pau\Tes es arriérées. De là 
découlent toute leur organisation, leurs études, leur disci- 
pline. Sans doute les grandes écoles normales de la Prusse 
méritent la plus haute estime; mais il n'y aura jamais assez 
de respect pour ces petites écoles normales qui se cachent» 
comme je l'ai déjà dit, au lieu de se montrer, qui veulent 
être pauvres comme les autres veulent être riches, parce 
qu'elles travaillent pour les pauvres, et qui s'imposent des 
restrictions de tout genre comme les autres s'excitent à des 
développemens souvent excessifs. Elles ne coûtent presque 
rien et elles font beaucoup de bien. Rien n'est plus aisé â 
établir, mais à une condition» qu'on aura des directeurs et 
des élèves dévoués et obscurément dévoués. Or ce genre de 
dévouement^ la religion peut seule l'inspirer et rentrctenin 



ISSlBUCnON PBIHAIRE. 2^7 

Quand on consent â servir les hommes sans en être ni connu 
ni apprécié y ii faut aroir Foeil élevé vers la divine I^ovi- 
dence; ce témoin-ià est nécessaire à défaut de tous les autres. 
Aussi les auteurs et les directeurs de ces petites écoles sont- 
ils presque toujours des ecclésiastiques inspirés par la cbarité 
chrétienne ou quelques hommes vertueux passionnés pour 
rinstruction populaire. Dans ces modestes institutions, tout 
respire le christianisme , Famour du peuple et de la pauvreté! 
Permettez-moi de vous en Caire connaître deux. Tune cachée 
dans un faubourg de Steltin» l'autre dans le village de I^ritz 
en Poméranie. 

Stettin a une grande école normale particulièrement desti 
née à former des maîtres pour les écoles bourgeoises. Un 
homme excellent , conseiller d'école (SchulratJi) dans le con^ 
, seil de ce département, M. Bemhardt, sentit d'autant plus 
la nécessité de pourvoir aux besoins des écoles de campagne. 
Il fonda donc une petite école normale dans ce but unique; 
il la plaça non dans la ville, mais^dans un'faubourg appelé 
Lastadicy et il fit pour elle le règlement suivant, que )e joins 
ici presque entièrement. 

Petite école normale primaire de Zastadie à Stettin, 

1 . Cette école est spécialement destinée aux jeunes gens paa> 
vres qui se destinent à devenir roaitres d'écoles de campagne , et 
peuvent au besoin gagner une partie dé leur entrelien par le tra- 
vail de leurs mains. 

3. On n'jr enseigne que les choses n^essaires aux petites oon»* 
munes pauvres de campagne qui cherchent -pour leurs enfakis dca 
maîtres d'école chrétiens et utiles, et ne peuvent ienr offrir qu'un 
chélif retenu. 

3. Cette école vent être une école chrétienne fondée sur l'Evan- 
gile. Elle désire ressembler à un ménage de campagne fort 
simple y et en même temps ne 'faire autant que possible de tous 
fcs babitans qu'une seule famiUe. Dans ce but , tous les élèvea 



398 DEUXIÈUfi SECTION. 

habitent avec les maitfcs la même maison et mangent arec eux 
à la même table. 

4. Les jeunes^ glatis que Foii reçoîl 4e préférence , sont ceox 
qui sont nés et qui ont été élevés 4 la campagne , qui savent par 
principes ce qu*on enseigne clans une bonne école de campagne , 
qui ont un esprit droit et une' humeur gaie. Si, avec cela, ils 
savent un métier ou le jardinage , ils trouveront dans les heures 
perdues l'occasion de s*exercer et de s*instruîre encore. 

5. L'école de Lastadie ne peut ni ne veut se comparer aux 
grandes écoles normales complètement organisées; au contraire, 
elle cherchera â se maintenir toujours dans les limites étroites 
qui lui sont assignées. 

6. La plus grande simpHdté doit régner dans toutes ses habi- 
tudes, et il faudra, autant que possible, joindre i l'élude^ qui 
est l'objet principal et doit prendre la plus grande 'paftte du 
temps, un travail manuel. 

7. L'instruction a pour but d'apprendre aux jeunes gens â ré- 
fléchir, et, en les exerçant à la lecture, à l'écriture, au calcul 
et au chant, de les mettre en état de s'instruiie eux-mêmes et de 
se former davantage. Gir le pajsan aussi doit apprendre à pen- 
ser ; m|iis Féclaircr ne veut pas dire le rendre savant. « Dieu veut 
que tous les hommes soient éclairés, et qu'ils parviennent â la 
connaissance de la vérité.* 

8. L'enseignement doit avoir un rapport immédiat avec la vo- 
cation des jeunes élèves, et embrasser seulement dans ce qu'elles 
ont d'essentiel les connaissances que l'on enseigne dans les grandes 
écolfs hormales. 

' 9. Les objets de l'enseignement sont : la religion, la langue aile» 
înande, la lecture, l'écriture, le calcul et le chant. On joint à cela 
les premiers élémens de la géométrie, des leçons faciles d'histoire 
mtnretle, des récits tirés de l'histoire nationale, particulièrement 
ée -celle de Poméranie, ainsi que des deseriptions géographiques. 
L'objet principal et le fond de tonte instruction est la r^îgion, 
d'après l'histoire et la Bible. Les livres principaux sont la Bible^ 
le psautier, le catéchisme. L'école de Lastadie s'applique aosn k 
inculquer aux élèves l'amour de la nature, et, dans ce bat, elle, 
leur inspire le goût du jardinage et de la culture des arbres. 

10. En traitant tout œs objets , il faut s'exerMr.à parler êvtc 



i;«STBUCTIOIt PBIMAIHE. 399 

pnreté et jastesse; car, Après la eoniiaissaiice de la reiigîbn et de 
la nature y il d%sI rien dont les enfans des pajsana aient plas be- 
soin qne d'apprendre à exprimer avec «implicite etTerité ce qu'ils 
savent. 

11. Les éléres en savent assez qnan4 ils parlent, lisent et écrivent 
bien, quand ils font une bonne composition allemande, quand 
ils calculent avec réflexion et avec facilité, et quand ils chantent 
bien; ils en savent assez, quand ils connaissent bien la Bible, 
quand ils possèdent les notions les< plus essentielles du sjstcmef 
de l'univers qu'ils ont sans cesse sous les jeux, de la nature dan» 
laquelle ils vivent continuellement; ils sont beaucoup, quand ils 
sont des bommes cbrëtiens, raisonnables et bons. 

12. La durée de renseignement e»^ fixée à deux années. La 
première, année les élèves apprenn|tnt comme écoliers ce qu'ili 
doivent ensuite ensetgaer aux autres ; seulement ils assistent aux 
leçons que les maîtres donnent aux enfans de l'école annexée a 
cette petite école normale. Dans la seconde année le futur insti* 
tuteur se met davantage en avant , et dès ce moment tout se rap- 
porte de plus en plus à la pratique'. Ils continuent ainsi toute* 
l'année à s*exeroer dans l'enseignement , et à la fin ils reçoivent 
nne instsuction courte et facile à comprendre sur la manière de 
conduire une éeole de pauvres à la campagne. 

i3. A l'école de Lastadie est {ointe une école de pauvres, où 
les jeunes gens trouvent Tooéasion de revenir, en enseignant, sur 
ce qu'ils ont appris, et de s'exercer dans l'enseignement d'après un 
plan fixe. Cette école consiste ea une seule classe, afin que les 
élèves voient comment doit être composée et conduite une bonne 
école de pauvres, et comment tous les enfans peuvent être occiv 
pés à la fois. 

i4* Le nombre des élèves est fixé à douze. Les subventions 
qu'ils recevront dépendront des circonstances. L'^iseignement'est 
gratuit. Les élèves habitent six seulement dans chaque chambre; 
Le professeur habite aussi le même étage. Ils prennent en com-^ 
mun desT^MB avssi simples que possible, mais sains. Les domes^ 
tiques soi^t inutiles , les élèves étant chargés de nettojer les cham- 
bres et de faire les lits. La portière chauffe les poêles, 

i5. Les leçons commencent et finissent tous les }onrs par la 
prière et le chant des psAimes. Lo maître est libre de fixer le» 



3oo . DEUXIÈME SECnOS. 

henres des méditations (particulièrement fondées sur la BiUe e^ 
les psauçnes) , ainsi que leur nombre. Tant que le véritable esprit 
du christianisme ) la foi animée par la charité , régnera dans réta- 
blissement et remplira le cœur des roattres et des élevés > l'école 
sera chrétienne et formera des instituteurs chrétiens ; et ces sen- 
timens de foi et de charité tourneront au profit des pauvres et 
du peuple. 

16. Il ne sera donc pas nécessaire de prescrire une régie mi- 
nutieuse ; mais ou cherchera à réunir autant que possible Téduca* 
tion à rinstniction. La lettre tue et l'esprit vivifie. Mais que ne 
fiiudra-t-il pas pour faire pénétrer le véritable esprit du chris- 
tianisme dans l'établissement ; pour que maîtres et élèves y par 
amour pour le Seigneur , consacrent leurs soïqb à la jeunesse 
pauvre ! ' ^ 

17. Quiconque voudra être admis dans rétablissement doit, 
outre ces conditions générales 9 avoir dix-huit ans accomplb 9 ^ 
n'avoir pas passé sa vingtième année. 11 doit apporter des oertifi- 
cats de son pasleur ^ des autorités de sa commune et du médecin 
du cercle y sur sa conduite antérieure et l'état de sa santé $ il doit 
posséder de plus, dans l'hiatoire biblique, la lecture, l'écriture, 
le calcul et le chant , les connaissances préliminaires qu*on peut 
acquérir dans une école de cam|)agne bien oiganis^. Celui qui 
joindra à ce^ connaissances les principes du clavecin ou du violon 
sera préféré. On s'annonce chez le directeur, et l'examen d'admis- 
sion est fait par les membres des autorités départementales qui 
«'occupent -des écoles populaires. 

18. 11 n*y a point d'examen public. L'examen de départ- se &it 
de même par les conseillers d'école du djépartement , et les certi- 
ficats de capacité sont fondés sur cet examen , d'après la grada-» 
tîon 1, 2, 3 9 et délivrés par les autorités départementales. 

19. Quant a^ placement des élèves > il sera bon que, pendant 
quelques années, ils travaillent comme mattres d'école auxiliaires, 
afin d'acquérir peu k peu l'expérience et l'assurance nécessaires, 
en contractant des relations avec la jeunesse et les communes. 

Dans cette supposition, l'âge de l'admission pourrait sans io- 
convénient être fixé i seize ans, et cette institution deviendrait 
un soulagement pour les ipaitres d'école âgéa, i chiirge i eux- 
mêmes et i leurs communes. 



msmvcnojk pbimaire. ' 3oi 

20. L'école donne une attention toute partioalîère ati chant et 
à la culture 4^ arbres fruitiers , afin d*ennobJir et d'égajer Je culte 
divin et toute la vie de campagne, et de préparer aux élèves un 
délassement des travaux de Fesprit et une industrie utile , et de 
cohibattre par tout cela la grossièreté et^ l'obstination auxquelles 
les cultivateurs sont enclins. 

2 1 . Le dimanche tous les élèves assistent au service divin dans 
l'église de Lastadie. 

22. Les vacances ne peuvent dans toute l'année durer plus de 
quatre semaines»; elles ont lieu à Pâques, en automne et à Noël. 

23. L'établissement n'a d'autres revenus que ceux qu'il doit à 
la bienveillance du ministre de l'instruction publique et des cultes. 
Ces secours sont employés : 

1 .* A soutenir leê élèves les plus pauvres; 

a .* A indemniser les maîtres auxiliaires de chant et de jardinage ; 

' 3.* A pajer l'enseignement de l'école; 

4.* Au lojer des chambres des élèves; 

5.^ A éclairer et chauffer la aalle des leçons et les deux cham- 
bres d'habitation ; 

6.^ Aux dépenses extraordinaires. 

Les frais de repas de midi et du soir pris en commun sont 
aussi prélevés sur les secours ; toutefois les élèves j contiibuent 
un peu de leur bourse. 

L'école de Lastadie paie le maître principal de son propre re- 
Tenu. 

Puisse 9 dit en terminant M. Bernhardt, cet établissement , créé 
dans des vues si charitables, ne pas être privé de la bénédiction 
dont il a besoin ! 

« 

Certes, il n'y a pas un cœur honnête qui ne joigne ses 
vœux à ceux du digne et respectable conseiller. 

La seconde petite école normale de ce genre a été fondée 
en 1824, en l'honneur d'Otto, évèque de Bamberg, qui în> 
troduisit le chi^istianisme en Poméranie, en baptisant, près de 
la fontaine de Pjritz, quatre mille Poméraniens en 1124. Le 
ministre de l'instruction publique, en autgrisant cette fonda- 



3o2 r BËtTXlàMlS SECTI02». * 

lion y a demandé que les ëlëves reçnssenl des leçons d'agri- 
culture, non pas seulement sous forme de récitation, mais 
comme partie essentielle de leur destination; qu'ils fussent 
tenus d*étudler le jardinage , la culture des arbres fruitiers et 
les vers à soie, La surveillance spéciale de cette maison est 
confiée au pasteur du lieu. En voici le règlement, qui, sous 
quelques rapports, ressemble beaucoup à celui de la petite 
école de Lastadie, mais qui entre dans de plus giands détails, 
et est peut-être plus austère encore pour ce qui regarde la dis- 
cipline. 

Règlement de la petite école normale de Pyritz 

en Poméranie. ^ 

1. Le but de la fondation d'Otto est de donner à cliaqae érève 
rédocation et l'instruction qui conviennent à un bon et utile ins- 
tituteur de campagne : or, cela ne se peut que par la réunion 
d'une piété cbrétienne avec la connaissance foudamçntale de sa 
vocation, et les boupes mœurs dans la maison et dans 1 ccoie. 

3. IjSl piété se reconnaît^ 

A la pureté des mœurs ; 

A la sincérité dans tes paroles et les œuvres; 

A l'amour de Dieu et de sa parole ; 

A l'amour de son procbain \ ' , . ' 

A l'obéissance volontaire envers les supérieurs. et les maîtres; 

A la concorde fraternelle entre les éléTes ; 

A la coopération active aux exercices pieux de la maison et du 
coite public; 

Au respect pour le roi , notre so.uverain ; à la fidélité inébran- 
lable einers la patrie; à la pureté de l'esprit et de la conduite. 

5. On acquiert la connaissance fondamentale de la vocation 
d'instituteur, 

£n s'arrétant long- temps sur les principes et les élémens ; 

En apprenant ce qui est nécessaire et véritablement utile à cette 
vocation; 



IHStRtJCTIOTÇ PRIMAIRE, 3o3 

En s*habilQanl à réfléchir et à txayailler de soi-inénie; 
En s'appiiquant constamment aux leçons; 
£d les répétant et s'exerr^int sans cesse; 

En ajant une application soutenue et une activité bien ordon** 
née, suivant celle parole : «Priez cl travaillez.* 

4> Les bonnes mœurs dans la maison et dans Técole exigent: 

La bonne division et le bon emploi du temps; 

Un ordre extérieur stable > même dans ce qui parait petit et 
mesquin : i ' ; 

Silence dans les heures de leçon et de travail^ tranquillité dans 
la démarche ; 

Soin et ponctualité dans la façod et la livraison des ouvrages 
commandés ; 

Des manières décentes enyers chacun et dans tous les lieux, 
comme aussi au repas; ^ 

Respect pour )a propriété de recelé et pour toute propriété 
étrangère ; 
. La plus grande prudence à l'égard du ^eu et de la lumière j 

Propreté du corps et des vètemens; 

Simplicité dans le costume et dans la maniè^ de vivre» suivant 
la règle d'or : «Tout en son temps et en sa place. Laissez aux choses 
leur cours. Appliquez-vous à rhonnéleté envers tout le monde.*, 
(ROOI., 12, 16, 17.) 

IL 

1. Tous les élèves habitent la même maison et la même cham* 
bre ; car ils doivent être unis et former une famille de fières qui 
se chérissent. 

a. Tout l'ordre de la maisoa repose sur le maître de Fécole; i^ 
habite au milieu des élèves ; il a la suiTeillance immédiate sur 
eux, sur leur conduite, sur leurs travaux : il doit être pour ses 
subordonnés ce qu'un bon père de famille chrétien est dans sa 
maison. 

11 est chargé de la comptabilité de l'établissement , des regis- 
'tres, du grand-livre, de la censure trimestrielle et de la formation 
des Kstes nécessaires. 11 a la surveillance spéciale des alimens, des 
chambres d'habitation et d'enseignement, de la bibliothèque, du 
mobilier; et il est responsable du bon ordre, sous tous les rnp-> 
ports I envers l'administration. 



3o4 DEUXIÈME SECTION. 

3. L*élève le plus âgé et le plus. habile assiste le maitre. Oa le 
nomme l'aide du maitre. Il doit veiller 

A ce que dans la chambre qui lui est confiée chacun se lè?e et 
se couche au moment indiqué; 

A ce que personne ^ sans la permission du maitre ^ ne sorte do 
la maison 9 ne fume du tabac ^ ou n'emporte de la lumière dans le 
vestibule on dans le grenier; 

A ce que personne n'endommage volontairement les fenêtres , 
les murs^ le mobilier ^ ne verse on ne jette rien par la fenêtre; 

A ce que la plus grande propreté règne dans la chambre^ le 
Vestibule 9 le dortoir; 

A ce que les habits , le linge ^ les livres^ etc.^ se trouvent a leur 
place ; 

A ce qu'en montant on en descendant i comme en se rendant 
a l'école des enfansy il ne soit pas fait de bruit. 

11 est spécialeipent chargé d'aider ses compagnons de chambre 
dans la préparation des leçons^ de faire avec eux les répétitions, 
de préparer le Ira^^il pour le maitre ^ et de l'assister , suivant ses 
forces , dans ses affaires particulières. Il doit être envers ses con- 
disciples ce qu'est dans une bonne famille le frère aîné pour ses 
frères et sœurs cadets. 

Il est choisi , sur la proposition du maitre ^ par l'admiaistra* 
tion. 

4v Les petits travaux de la maison, tels qu'arranger et nettojer 
les chambres 9 le vestibule et le grenier^ ôter la poussière des ta- 
bles f des bancs y des armoires ^ porter de Feau ^ fendre le bois , 
etc. , sont à la charge des élèves qui font le service chacun pen- 
dant une semaine. D'après un ordre du maître^ le temps de ce 
service est prolongé pour l'élève négligent. 

5. L'ordre de la journée est comme il suit i 

En hiver à cinq heures , en été à quatre heures et demie, tous 
les élèves , sur un signal convenu , sont obligés de se lever , tle 
faire aussitôt leurs lits et de s'habiller. 

Une dem i- heure ^près le lever ^ c'est-à-dire à cinq heures et 
demie en hiver, à cinq heures en été, tous les élèves doivent être 
réunis dans la salle. L'aide prononce d'abord la bénédiction du 
matin, et chacun ensuite s'occupe tranquillement jusqu'à six heu- 



IKSTRUCTION PRmAIftE. 



îoS 



rc8. S'il reate encore des répétitions à faire du jour précédent^ on 
s'en occupe. Ensuite on déjeune» 

£n hiTer et {^ été les leçons commehoenl à six heures, et du- 
rent jusqu'à sept heni^ trois quarts. Alors les élèves se rendent 
arec leur maître dans l'école des enfans annexée A Fëcole normale , 
où ils restent jusqu'à dix heures, soit poiùr écouter, soit pour aider 
i enseigner dans quelques petites diyisions^ ou bien ils ^occupent 
pour leur compte dans la jnaisoo. 

' A ces occultions succèdent une heure de récréation^ puis uno 
heure de leçon dans l'établissement 

A midi les élèves se rendent dans la chambre du maître , où 
ils trouTent en lé^mes, viandes, poissons, une nourriture saine, 
moyennant deux tliaiers par moii. 

Le temps qui reste jusqu'à une heure peut être emplojé à des 
exercices de musique, au jardinage ou à la promenade. 

L'aprés-midi, d'une heure à trois , tandis que le maître enseîgM 
dans l'école de la ville , les élèves l'accompagnent , et agissent 
comme le matin. De trois heures à cinq se donnent encore des 
leçon^. 

Leê heures qui suivent, de cinq à sept, sont, suivant Les tai^ofu, 
employées en exercices corporels, ou dans la salle à des travauiç 
tranquilles. A sept heures diacun fait un souper simple et froid. 

. De sept à huit heures ont lieu les esemces de chant et de vio- 
lon ; pids on fait les répétitions ou des ouvrages silcncîeaz jus- 
qu'à dix heures, moment ou tous doivent se ooacher. 

Deux après»midi de chaque semaine sont libres et destinés à de 
plus longues promenades. Les heures de quatre à six, ou de cin<} 
à sept, sont destinées à des eiercioes de musique. 

Les dimanches ou les fêtes tous les élèves doivent assister le 
matin au service divin dans l'église de la ville, e| aider les cban<* 
très. Le reste de ce saint jour, le matin ou le soir, chacun peut. 
Femplojer à sa guise; cependant il faut que, pendant celte même 
matinée, les élèves écrivent les principaux points du sermon (le 
texte, le sujet principal, la division), el qtills indiquent le soir 
comment ils oat passé la journée. 

Tous lel soirs y ainsi que les matins des dimanches et fêtes, une 
méditation est lûte eiv consmun. 

20 



9o6 . DEUXIÈME SECTION. ; 

Çaelqnes dimaoches après le comméDcement de l'hÎYti- et après 
la Saint-Jean , les éléyes s'approchent avec leurs mai 1res de Uk 
sainte table. 

Chacun 9 dès son admission, doit s*eng^er^ enserrant la maia 
du* maître et en signant son nom, i suivre «cette règle de maison , 
que l'on peut résumer dans ces trois maximes principales : 

: 1.* Ordre dans la conduite et le traTail, et h plus grande sim- 
plicité en tout, afin que les élères, appartenant à la classe pau- 
tre, et destinés à deyeair instituteurs des paurres, «estent voisin- 
tiers dans cet état , et n'apprennent pas jà connaître des besoioa 

Ju'ils ne pourront ni ne devront satis^iro. 'C'est pourquoi ils 
oirent se servir eux-mêmes. « 

I 

a.® Quant à l'enseignement .dans réco)e» il fiuit toujours en 
faire faire la répétition par les élèves plus avancés; il faut, au- 
tant que possible, que les élèves s'ensçiguent les uns aux antres 
ce qu'ils ont appris de leur maître , afin qu'ils se perfectionnent 
lili ensei^ant. 

3.' Que l'ame de leur communauté soil la piété et la crainte 
de IKeu ; mais une véritable piété chrétienne , une crainte de Dieu 
qui repose sur une connaissance éclairée, afin que les élèvtss ren- 
^nt en tout honneur à Dieu, et mènent une vie simpleet cal^tfe, 
résignée et contente dans la peine et le travail, suivant l'exhorta- 
tion de l'Ap6tre : 

'. «Kendez ma joie parfaite, yoos tenant tons unis ensemble, 
n'ajant tous qu^un même amour, les mêmes sentimens, afin que 
TOUS ne fassies rien par esprit de contention ou de vaine gloire; 
ipais que. chacun, par humilité, croie les autres au-dessus de 

spi.» ( Philip, n, 3.) 

« Je souhaite la paix et la miséricorde à tous ceux qui se con- 
duiront selon celte règle.^ (Gai. YI , i6.) 

Je m'abstiens de toute remarque sur ces deux réglemens 
ifai semblent échappés â S. Vincent de Paule. La plupart des 
petites écoles normales de la Prusse sont fondées et conduites. 
4ans cet esprit. Toutes reposent snr la base saofée du christîa-' 
nîsme^ Mais, dans leur humilité même, ofi j distille lia. 
goût pour finstfuctifn,, UA sentiment de la nature et de la 
musique , qui ètent toute grossièreté i ces modestes instilii^ 



IKSTRDCTIOIV PRIMAIU. Zoj 

tioiis,.et leur doimeiit «à caractère, presque libéral. Toiit 
cela sans doute découle du fond des incnirs nationales et dit 
génie allemand ; mais la charité 'chrétienne pourrait en trans^ 
porter une bonne partie dans notre France , et je serais ben* 
reux qnc; les régiemens de la petite école' de 'Lastadie et dé 
Pyritz tombassent entre les mains de quelque digne ecdésia^ 
tique, de quelque bon curé oupastenr de yillage ou de petitft 
Ville 9 qui enitreprit un pareil apostolat. 

Les grandes écoles normales présentent un caractère un 
peu différent. Elles formc^it des maîtres pour les deux dcgréi 
de Finatruction primaire , savoir : les écoles élémentaires et 
les écoles bourgeoises. La loi de 1819, qui les institue, re^ 
mettait leur orgaiiisation â des ordonnances ultérieures, et 
on ne peut trop louer le zèle et la constance que le ministère 
de rinstruction publique et des cultes a mis à perfectionner 
xes beaux établissemens. 

D abord ils lui appartiennent. Cest la commune ^ paie, 
et entretient fécole communale; ce sont les provinces et 
l*état qui concourent à l'entretien des écoles normales. L'état 
organise, nomme les maîtres et le directeur; et l'antorité 
provinciale pour les écoles , savoir , le SckuUCollegium, est 
chargée de la surveillance. Ainsi, chaque école normale 
est départementale par sa destination, qui est de fournir des 
maîtres au département où elle est placée ; mais elle ne re- 
îève que de la province et de Tétat ; et on peut dire que c'est 
l'état, le ministère de Tinstruction publique et des cultes qui 
a en la principale part dans les progrès que ces institutions 
ont faits en ftés>-pen dç temps, de 183& à i83i. 

La première chose â faire était d'assurer les études des 
écoles normales en soustrayant les élèves au service militaire. 
Déjà la loi du 37 Mai 1819 dispenisait les maîtres d'école en 
fonction dn service dans Tannée active et même du premier 
ban de la landwehr , et les plaçait dans le second ban; bien 
entendu que. toutes ces dispenses ne pouvaient avoir lieu qu'efc 
temps de paix. Une nouvelle décisioù, du 26 Juin 183a, en 



3o8 DEUXIÈME SECTION. 

« 

rappelant aux autorités militaires la loi de 1819, fixait tou^ 
tes les conditions auxquelles le maître d'écolt était placé aa 
aeco^ han de la lândwehr. Une circulaire, que j'ai sous les 
yeux et que je vous transmets, du 4 Septembre 18269 co»- 
firme toutes les décisions antérieures, et invite de nouveau 
tous les conmiandans â dispenser des exercices du premier 
ban tous les maîtres d*école. 

Mais il ne suffisait pas de traiter ainsi les malHres d'école 
en fonction, il fallait appliquer ces mêmes mesures aux élè- 
ves des' écoles normales. C'est ce que fit l'ordre de cabinet 
du 39 Novembre 1827, confirmé et développé par une cir- 
culaire du 5 Janvier 1829 dont je vais donner les princi- 
pales dispositions. 

1.* Tant que les élèves sont à l'écble normale primaire, 
ib ne peuvent être' appelés ni dans Tarmée active ni dans 
la landwebr, et il est en cela dérogé à Finstruction du 3o' 
Juin 1817, sur le recrutement, laquelle exige un service 
non interrompu jusqu'à vingt-deux ans accomplis dans l'ar- 
mée active. 

a.* Les élèves des écoles normales tireront au sort comme 
les autres jeunes gens de vingt ans dans la classe appelée. Ils 
seront' dispensés de tout service jusqu'à l'acbèvement de 
leur temps i l'école normale. Alors, que le sort les ait dé- 
signés pour la ligne ou pour la réserve, ils sont tenus à un 
aervice de six semaines pour se former aux exercices mili- 
taires. 

• * 

S."" Afin que les candidats pour 'les fonctions 'de m^tre 
d'école puissent, conformément i l'ordre du 29 Novembre 
1837, lorsqu'ils seront désignés pour la^ ligne ou pour ki 
réserve , iaire leurs six semaines d'exercice , les consistoires 
provinciaux s'arrangeront pour faire coïncider autant qne 
possible la fin des cours des écoles normales avec l'époque 
à laquelle commencent les exercices militaires , c'est-à-dire , 
vers le 1." Avril. 



m^nivcnoii pibmaibe. ^6$ 

4/ Les candidats ne pourront être placés comme niaitres 
d'école qu'aprè$ avoir satisfait â ces conditions de la loi snr 
le service militaire. 

5.* Les candidats pour renseignement supérieur jouiront 
des mêmes avantages que ceux des écoles normales pri.maî- 
res, lorsqu*ils sortiront des écoles normales destinées aux 
carrières savantes ÇSeminaria theohgica, philologica, etc.)* 

On a même été plus loin; et un ordre de cabinet du 34 
Décembre 18391 ^^^ eirculaite dn ministre de la gnerre au 
4 Février iS^o, un nouvel ordre du cabinet du 3o Février 
de la même année, suivi d'une circulaire minislérielle du 37, 
réduisent tous les exercices militaires, imposés antérieure 
ment aux mattres d'école et aux candidats sortis des écoles 
normales, à un mois de service dans l'armée active, à l'épo- 
que qu'ik choisissent eux-mêmes. Tel est Tétat présent des 
choses ; il est aussi doux qu'il peut l'être dans une monâr- 
cbie mjKtaire comme la Prusse. 

Les mçsures précédentes protégeaient les écoles normalef 
primaires contre les distractions fâclrouses du serviice militaire 
En voici une autre qui assure aux candidats qui sortent des 
écoles normales un placement presque privilégié. Elle est du 
1.*' Juin 1826, c'est-à-dire, de l'époque où les écoles nor- 
males primaires étaient partout établies, complètement orga* 
nisées et en p)eîne activité; et elle ne pouvait être antérieure 
i cette époque ; car c'eût été demander pour les écoles nor- 
males des pri¥iléges avant qu'on fût certara qu'elles les mé- 
ritaient 

Circulaire du i," Juin 1836. 

1 . Dans toutes les nominations de mallrei d'éçolei dépendantes 
du gouverpement rojal^ on anra particulièrement égard aux élèves 
sortis de Tècole normale supérieure de la proviuoe et porteurs de 
certificats de capacité, et tant qu'il s'en trouvera , on ne prendra 
pas de sujets formés dfune autre manière aux fonctions d'insdtu- 
teur. 



2io lavxiÈm sMcnwx, 

Ai Les comoraiiM qui ofit droit d'éleelion on d«L pvésénfatioi» 
aux plaoet de maitres d'école^ seront soumises à la m^e oblW 
galion. 

3. Il sera aussi recommandé aox fondateurs particnliers de cboi- 
tir principalement des élèves de Técole normale; mais, dans tous 
les cas 9 ils ne pourront choisir que des sujets pourvus d*un certi- 
Beat d'examen constatant leur capacité. 

' 4. Le certificat d'examen constatant la capacité nécessaire pour 
étire plaeé à la tète d'une école 9 doit chaque fois aroir été délivré 
piff le directeur' et les maîtres d'une école normale supérieure» et 
visé pfir le conseiller d'école du département. , 

5. Les eiamcsna sur lesquels doireni se fonder les cerlifieals de 
capacité délivrés aux candidats qni n^ont pas été formés dans l'r* 
cole normale supérieure, auront lieu a certaines épcKiucs ann^nt 
cées dans les feuilles du bailliage où se trouve l'école normale f 
ainsi que cela a été arrêté dans l'article 10 de la circulaire adressée 
aujourd'hui avec la présente aux collèges d'école des consistoires 
provinciaux. 

6. Les individus qui , sans avoir été préparés dans uiite école 
Aofmale supérieure, désireront se faire examiner comme institu* 
teuiB, s'adresseront à cet elTet i l'autorité, et lui remettront : 

j4. Un certificat du médecin ; 
" B. Un narré de leur vie composé par eux-mêmes ; 

C. Les preuves et certificats nécessaires constatant qu'ils ont 
reçu de l'éducation et de l'instruction en général , et qu'ils se sont 
particnliérement préparés aux fonctions d'instituteur; 

D. Un certificat des autorités du lieu tî du pasteur constatant 
qiw {usqtte<*là ils ont eu une conduite irréprochable, et qu'ils ont 
la capacité morale et religieuse propre à l'enseignement. 

7. L'administration royale est chaigée d'examiner soigneuse- 
ment ces certificats, de faire des recherches scrupuleuses, et de 
n'ord^onncr à l'école normale supérieure d'examiner l'aspirant 
qu'après avoir acquis la conviction parfaite qu'il n'jr a rien à 
reprendre en lui tant au physique qu'au moral. 

8. Les élèves ainsi examinés, et jugés capables, doivent cepen* 
dant, sans e^iception, être maitres d*école provisoires pendant 
un, deux ou trois ans; mais ce délai pourra être abrégé pour le» 



iMfVwircnoii mituiftE. 9ii 

#èvc8 le» ^Imd&ftîngaét. A Pexpîratioii d« ce tempt^ il» lie pauiw 
vont être p]ac<^ définitÎYemettt qu'après arotr de novrtai prôuré 
leur capiu;ité. Banê tous les cas, il appartiendra à radniiiiûtfation 
rojale de décider si Qfi Qouyel examen est néoessaire» 

9« ViHit eandidat examiné et déclavé capable ^ qui ne serait pas 
flBçé de suite , doit préyenir l'administration royale da lien où il 
«omple r^ider, et celle-ci doit le soumettre à la surveillance spét^ 
ciale do surintendant ou de l*inspectear d'école , afin que eeluî-ei 
fiuse des raj^rts réguliers sur ses etndes et sur sa coiîduitf . . 

io. L'éléTe renvojé de Técole, ou qui Faura quittée Tolontaib 
rement et sans certificat de départ , ne dcna en aucun CM ^tre 
IKlmi» & l'exanien et encore nioins à qne. place de 91a} tre d'étooler 

. Le privilège de recruter , no^ pas exclusivement» mais dç 
jf^éiétenwy l'ipstruclion primaire, assura l'avenir des écolii 
normales, et y amena constamment un grand nombre d^étt* 
ve»4 c'est aloHr qu'étant bien sAr de ne pas manqner d'élètes, 
le ministère put soumettre ces établissemens i de fortes me^ 
snres intérieures , qni les élevèrent peu à peu :et les rendi*' 
rent dç phis en pfus dignes de leur haute mission» des bien- 
faits du gouvernement et de la confiance publique. 
[ JLa première mesure à prendre était une organisation 
sévère des examens de sortie qui confèrent la qualité de 
cai^id^ts à des places de maîtres d*école, le soin de n'accor* 
der d'abord qa'une nomination provisoire , de renouveler 
fexamieii avant la nomination définitive, et de rappeler et 
temps en temps à l'école normale les candidats déjà placés^ 
pour perfectionner leur instruction. La circulaire suivante 
est digne à cet égard de la plus grande attention. Sa date 
est celle de la circulaire précédente. Il était juste, le jour 
même où on réclamait un privilège, de faire en sorte qu'il 
fi^i ipérité et ne dégénérât pas en un stérile monopole. 

Seconde circulaire du i^ Juin 1836. 

' ^. A revenir, comme eela s'est pratiqué jusqulci la plnpwt 
tkt temps , t^tés les grandes écoles normales .primains de là 



>i« DsmoBMB âEcnon. . 

moQai)cbi« feront fubir aux élèves sdrtana àt$ «uuntiu rigomoeuc 
•ux époque indiquées pour 1^ départs. 

^- 2. Ces eiameus seront fails.par les maîtres de Técole, sar toutot 
les connaissances enseignées dans Fétablîssemenl^ en précenœ et 
sont la direction d'un ou de plusieurs commissaires enTojés par 
le collège' pour les écoles. Il sera permis au surintendant, au pre- 
ifrier pasieur, et en général i tous les ecclésiastiques , d'assiater à 
nés examens 9 q«i du reste ne seront pas publics. 

5. Ces examens comprendront aussi une leçon d'éprenre pouf 
]Bg(ar la capacité des éléyes sortans pour l'enseignement 

4* Diaprés le résultat de ces examens , et spécialement après 
aVoir pris l'avis précis et consciencieux que le directeur et les 
maîtres de l'école doivent émettre sur les élèves examinés, chacun 
des élèves sortans recevra un certificat de départ (Ahiturieniem^ 
Stàein) y donné par le directeur et les malins , et visé par lei 
dnnmissaires. 

5. Ce certificat ne doit pas aeolemciit fiàre mention des ccn^ 
naissances acquises dans toutes, les branches de l'enseigqement do 
l'école, mais en outre de l'habileté dans l'enseignement, de la ca- 
pacité morale pour remplir les fonctions d'instituteur, de la con- 
duite et dû caractère ; et il doit indiquer ce qu'bn a lieu d'espérer 
à l'avenir de relève examiné \ le tout exprimé consciencieusement j 
et résumé ensuite par ces mots : irès-èien, Uen/satisJùisoiU, et par 
ces nombres : i , a , 5. 

6. Ce certificat ne donne à l'élève que la facul^ d'être pbeA 
pendant trois ans, après le^ueb il est obligé d^ se présenter i 
m nouvel examen dans l'école normale. Cependant celw qui a 
refu en sortant le titre de iris4fUn et le n.* i, et qui est plac^ 
après sa sortie immédiatement comme instituteur dans une école 
publique, n'a pas besoin d'un nouvel -examen; tous les autres > 
au contraire, ne peuvent être installés que provisoirement.' 

7. Ce nouvel examen ne doit pas avoir lieu en même temps 
que les examens de départ, mais en présence, sous la direction 
et avec la participation des conseillers pour les écoles, & une 
époque fixe pour chaque école normale primaire. 

8. Si le but spécial des examens de départ est de s'assurer si les 
élèves ont saisi complètement Tinstniction reçue dans l'école, s'ils 
la possèdent^ s'ils l'ont biffn comprisOf et s'ibbont appris à la jçom- 



SHSflWCtlO^ PRIMAIRE. 3|3 

muniqaer^ les examens nouTeaux ne doivent ptiw aroir nn rap- 
port immëdiat a Fenseigneinent reçu dans Técole , mm en général 
k ia solidité dasconnàissaoces, i la direction et à rîmdéjpiendanoe 
des vues, «t parlicalièrsnient à l'habileté et àl* capacité pratiqua. 

9. Un certificat sera aussi délirré sar Hssue de cet examen, et 
Joint au certificat de départ ; on j dira- en quoi lés espérances qu'on 
arvait conçues ont été justifiées, surpassées on déçues, et cefa d'une 
manière préeiae, et on indiquera quelle partie de l'enseignement 
peut être codifiée au candidat. 

10. En qnéine temps auront lieu, suirant les mêmes principes, 
les examens des candidats â l'enseignement qui n'ont pas été for- 
més dans les écoles normales supérieures, et que l'administration 
rojrale adressera i cet e/Tet à une école normale. A la suite de l'exa- 
men , ces candidats derront être pourvus, comme les autres, d'un 
certificat qui constate en particulier, et aussi exactement que poB^ 
s^le, le degré de leurs connaissances, dé leur habileté, et spécia- 
lement de leur capacité* pratique. 

11.^ Mais, afin que influence bienfaisante de l'école normale 
s'étende aux maîtres d'école déjà placés, qui ont besoin d*aide,'el 
dont la capacité et PinsKraction ne font pas de progrès ou même 
diminuent, ces ^maîtres seront, pour plus eu moins de temps, 
sarrant qu'ik tn auront besoin, raj^pclés dans l'école norraiÂe, 
fVMt pour fftire un «purs entier de v^thodologie, soit pour s'exer- 
cer dans quelque partie spéciale , ou pour être soumis a la disçi* 
pline morale de l'école , tandis qu'ils s'occuperont dans l'école 
d'exercice de l'établissenient. Quant à la manière d'exécuter cette 
mesure, le ministère attend les propositioids du collège des écolef » 
après que celui-ci se sera entendu avec les autorités de la province. 

12» Soit dans le but ci -dessus énoncé, s<Ht en général pour 
connaître exactement la natun et les besoins des écoles ée leur 
département, les directeur» des écoles normales primaires de^i^nt 
tous les ans, pendant les vacances,, visiter une'parti.e du dépaidOi* 
ment ou de k protinoe , pour lesquels des oaaltres sf^nt formés 
dans lenr établissement; Uè examineront , à titre 4« como^ssaires, 
Jes écoles de campagne; ils rendront compte de leurs observalîonf 
i l'autorité ministérielle, et une copie de leur rapport devra aussi 
4ite envojée au collège des écoles, afin de prendra les mesures 
jugées nécessaires, et particulîèremeot celle d'appeler dans 1^ 



Si 4 SEUsoÈNE sscnoir. : 

écoles normales les tnattres d'école qui se tronreniieiil dans le cas 
de l'article 1 1 . Les frais de ces Tojages seront pris de préfcreDoe 
sar les fonds provincîatix destinés à l'amélioration de renseign»> 
ment primaire. Ces mêmes fonds serviront aussi à défrayer les dé» 
placemens qa'exi|;erait le cours méthodologique pour, les maigres 
dé^à placés. 

s 3. Il est à propos que les vacanoes des écoles normales prît 
maires soient r^lées de manière que les maîtres paissent visiter 
d'antres établissemens du même genre» et les voir dans toute leur 
activité. Mais il faut laisser aux collèges provinciaux pour les écoles 
à faire les communications nécessaires à ce sujet. 

Le ministère compte recevoir en son temps le rapport circons- 
tancié de ce qui aura été fkit et décidé , conformément aux dispo- 
sitions de cette circulaire^ par le cbll^ des écoles^ de concert 
avec les autorités rojales de la province. 

Nous avons déjà dit que les élèves des écoles aonoales 
primaires, qui reçoivent des bourses de Tétât ou des proyin- 
i^es, sont tenus, aprè^ avoir subi Texamen de départ et été 
reçus candidats 9 de rester pendant trois ans à la dispositioa 
de l'état et. d'accepter toutes les places qui leur $ont offertes» 
Cette obligation y juste rançon de tanVde soins et de dépens 
ses, est renfermée dans le reserit ministériel gravant « dn i8 
Février i8a5 : 

Les rapports des autorités du d^rfement annoncent que sou- 
vent des candidats sortis des écoles normales refusent les places 
de maîtres d'école qui leur sont offertes^ sous le prétexte qu'elles 
ne sont pas asaea lucratives^ et cherchent à gagner leur vie en don- 
nm% àes leçons partionlières pu xomme gonv^meu^ d'enfans* 
CîetiiB' circonstance est touUà-^it nuisible aux intérêts des écoles 
et di9S jeunes ^[cins etubmimes, qni s'aœoutument ainsi a des be» 
soins que ne peut satisfaire plus tard la pcisitiw de maître d'école 
de village^ à laquelle ik sont bientôt réduits de recourir pour la 
plupart. £t comme d'ailleurs les frais considérables de l'éUt pour 
Tentretien des écoles normales n'ont pas pour but de former de^ 
précepteurs particulier pour les familles y il est ordomié ce qui 
sait s 



INSTRUCTION FICKJJSE. 3lS 

j.* Tcmt éiè^e d'une écùle ttorinale prinuiirey «pré* aa «ortie^ 
ser^.pcndaot trois aiis à la disposition de la nég^nce dans la Gir«i 
coD^ription de laquelle se troure l'école normale où il a été 
élevé ^ et sera tenu d^accepter la place de maître d*école qui lui 
sera assignée. Les engagemens contraires qu'il aurait pris d'ail- 
leurs ne pourront lui servir d^excuse. 

2,^ Celui qui refusera de satisfaire à cette obligation, aussitôt 
qirfl en sera requis , sera tenu de rembourser à l'école Normale le 
prix de sa pension , savoir , lo risdales pour cbaque semestre de 
son sqonr a Téecle, plus les frais de noufritiire et ^enltféllen^ ' 

Tons les élèves qui se trouvent aujourdliai dans une école ndr* 
maie primaire devront déclarer , avec le consentement de leur» 
parens, qu^ls s'engagent à remplir les condhions du présent arrêté 
ou quitter immédiatement Técole. 

J*ai sous les yeux un grand nombre de mesugres générales 
prises par le ministère de rinstruction publique et des cultes, 
pour Famélioration progressive des écoles normales, tantôt 
sous le rapport de la moralité , tantôt sous celui de Tensei^ 
gnement. Je signale ici quelques-unes de ces mesuries, pour 
Taire connaître Tesprit qui préside à la surveillance et à la 
direction de ces importans établbsemens. 

La discipline qui y règne est en général fort sévère. Ainsi 
la musique, si naturelle et si dhère à l'Allemagae, est sana 
doute très-cultivée dans les écoles normales ; mais le goàv«r-^ 
Bement ne souffre pas qae cette instruction devientie pour les 
élèves nn divertissement profane, et qu'ik se servent du talent 
musical acquis dans Fécole pour prendre part au dehors à des 
concerts publics honnêtes mais frivoles. II ne leur permet 
yxe la participation à la musique d*église. Je trouve cette 
défense dans une circulaire ministérielle du 8 Juut 1814. 

Je trouve encore citée dans un compte rendu de Técolé 
normale de Soest une mesure du ministre de rmstruction pu- 
blique et des cultes, qui déclare que tout élève externe de 
toute école formate, qui serait vu dans un cabaret, sei^it 
imtnédiatement renvoyé de l'école. Eir ef et , on conçoit qne* 



3l6 . BCUXDkHB SBCriOK. 

h coBMte dct âèrei externes des ëcoles normales doit être 
soomise à une police particuHère, et c*est ce qui a Hen par* 
tout 

' Une des clioses les plus utiles dans les ëcoles primaires et 
particulièrement dans les écoles primaires des viUes, cest la 
gymnastique. Il làut donc renseigner dans les écoles normales. 
$ais les souvenirs' encore attachés au exercices gymnastiqvea 
di| célèbre Jahn n'étaient pas propres â encourager ie gom^ 
reniement prussien. Il eut pourtant le bon sens» en 1837, 
de surmonter ses répugnances, et d'instituer, par la circulaire 
ci- jointe» des exercices gymnastiques réguliers dans toutes les 
écoles normales primaires de la monarchie.. 

Circulaire du ministère royal de T instruction publique et des 
affaires etclisiastiques et médicales , à tous les collèges 
d'école f concernant tes exercices gymnasliques dans les 
écoles normales primaires.' 

Du e6 Fërricr 18^7. 

Ce n'a pu être l'intention du ministère d'introduire dans lea 
écoles normales primaires ^ nommément dans celles où il n'y a 
point d'écoles annexes , des exercices gjmnastiques réguliers qui 
éoientclassés parmi les autres objets d'instruction , enseignés mé- 
thodiquement à l'aide d'appareils spéciaux dans des salies du des 
places particulières^ et même arec un costume particulier» et qui 
pourrait donner lieu de croire au rétablissement des anciens exer- 
cices gymnastiqnçs proprement dits. Gela serait tout-i-faît con- 
traire à l'intention du ministère» au but des écoles normales pri- 
Aiaires» è la destination de leurs élèyes» i la position et au caractère 
de leurs directeurs et maîtres» et à l'oi^nisation de ces établisse» 
meni» tant par rapîport à renseignement qu'aux habitudes de rie 
dèailèrea. 

Néanmoins il est conrenable de prendre en considération et de 
soigner le développement pbjrsique des élèves. 

1.* lïahQrd pour la, santés L'e^érienœ pronre que le ^olumge- 
ment dans leur man^e*de vivre ^ auquel les élèves en .entrant à 



IKStAtJCTlOll MIMAIIE. il'j 

rëçole doivvfitVkâUtaieryDe laiiâe pM d'èCro nsîéiUe à iMOr utoL 
La plupart^ venant de la campi^e^ êont acoovtiiniét à titfe ed 
plein air, et n'ont pat été exeroéa à traTtilter asstdément de tète«' 
Dans l'âge où la croissance n'est point achetée^ ils doivent ^ao* 
commoder d'une vie sédentaire ^ d'ëtnd^ longues et saities^ chan* ^ 
ger de noarritnre> renoncer aux commodités de la niMon peter** 
neile. Us se trouvent en outre eEXpoeés à des influences vraiment 
Acbenses. U fiint qu'ils prennent sur leur sommeâ^ travaillent 
dix heures et plus par (our dans été classes etdefrsalles pleines da 
mande f qu'ils dorment l'été dans des pièces extr^ement diandes 
et l'hiver dans des chambres tout-A4ait froides; qu'ils se remelteoi 
après les irepas à Touviiige, et emploient même les heures de ré^ 
création i 6e& occupations où Tesprit est encore tendu. Une telle 
vie doit être contraire à la santé^ et déjà par cette raison il est 
nécessaire de songer à dès exercices de corps qui empêchent l'épui^ 
sèment^ secondent le libre cours des hnmeurs,,et conservent l'élaa^ 
ticité , la gaielé et la fraicheur de l'esprit. Rien d'ailleurs ne serait 
plus mauvais pour un maître d'école de campagne que de s^haht^ 
tuer à une vie trop sédentaire. D'abord le penchant pour ce genre 
de vie pprterait un grand préjudice à l'école ^ où ^exemple d'une 
activité* mâle et soutenue est de ngueur $ ensuite il favoriserait un 
air ^e grandeur incompatible avec la position 4c maître d'école , 
ordinairement forcé, pour soutenir sa maison, de se livrer à des 
travaux de corps pénibles. 

2.® Pour h maintien et la bonne tenue du corps. Des manière^ 
embarrassées et* gauches font naître avec raison des préventions 
défavorables, parce qu'elles indiquent d'ordinaire un homme 
grossier et ignorant, ou du moins incertain, suf l'emploi de ses 
facultés et de sti forces. Et de même que la présence d'esprit, ^le 
courage et la fermeté se roanifestenV par l'adresse et l'habileté phy- 
sique, les bonnes mœurs par la décence, un caractère aimable et 
gracieux par la politesse et de bonnes manières^ de même la boiuiq 
tenue du corps réagit sur le moral et affermit les bonnes qualités 
de Tame. De plus, l'adresse phjsique donne à tout homme de pfé* 
deux avantages dans les circonstances inévitables de la vie, pour, 
sa propre défense ou l'assistance des autres en cas de danger. Mais 
il est surtout urgent que le maître ait un extérieur décent et aima^ 
ble, uni à la force phjrsique, pour pouvoir gagner l'estime et la 
o(>nfiance des parent et Tamitié des enfant. 



3)8 I^EUXJÂ^R âECTiOK. 

. 3.^ jiusfii à cauu de soH éUU, Le maître futur doit éire familia» 
fifé avee tout ce qui -bit fiartle du dévdoppeoiexit pbjsique et dei 
exercises du oor{M. Comme instituteur, il est auMÎ chai]gé de reil- 
1er a Tad^esse phj^siqne et a la santé de ses élères : il doit donc 
savoir au moins quels sont les mojeus propres i conserrer le«r 
santé, et com.ment les exercioes du corps dptvent être ootnbinés 
#yec ItB jeux et les occupations des en&na. On ne peut donc pas 
négliger les exertioes du.'00rps dans renseignement de la pédi^gogie. 
• Mais comment y d'après les trois points de vœ indiqués, ces 
exercices doivenl?ils être oiganisés poiff remplir leur but? Toili ce 
qui ne sauvait è^ fixé d'une manière positive et générale. U fan» 
dra s'en rappcMrter, à cet égard, soit au jugement du directeur et 
dtfs maîtres, soit aux dispositions locales de chaque-école en par* 
tieulier. 

. Des établissemens comme Bunzlau^ Jenkau , Neuxelle , auxquels 
sont annexées de petites institutions gratuites pour les enians , se 
trouvent dans une position bien plus avantageuse. Là on peut for- 
mer plus particulièrement et plus sévèrement les enfans aux exer- 
cices du corps, et habituer les élèves de Técole normale à surveil- 
ler *ces exercices et i j prendn eux-mêmes une part active. On peut 
même faire des exeraoâ sur un pied militaire. 

Mais dans les écoles normales primaires auxquelles no sont pas 
jointes de pareilles institutions, on' devra combiner davant^ les 
exercices da corps avec les occupations ordinaires des élèves, aree 
leurs travaux dans le jardin et avec leurs excursions. Le soir, en 
tevenant de se baigner et de nager, ils s'exerceront naturellement 
i (x>orir et i sauter. En allant botaniser, ainsi que dans toutes les 
occupations dont ils seront chargés à la maison , ils trouveront l'oc- 
casion d'augmenter Tadresse, la souplesse et la force de leur corps. 
Mais tout dépendra de la manière dont les maîtres s'j pren- 
dront. S'ils savent faire eti sorte que ces exercices , établis réeUe- 
ment pour l'utilité des élèves, leur paraissent en même temps an 
amusement favorable à leur santé^ s'ils évitent en outro une for- 
ftialiié pédantesque aussi bien qu'âne indifférence dédaigneuse ; 
i^ilê ont le talent d'inspirer du goût pour ces exercices, tout en 
les subordonnant au but principal, l'éducation- morale et intdlec- 
tuelle ; enfiA s'ils savent garder en cela une juste mesure , non- 
seulement il n'y a à craindre aucun danger, mais on en peut espé- 
rer plus- d'un avantage , entre autres 6e résultat , que les élèves , 
maintenus dans une ctrtaioe vigueur et agiHtéj soient préservés 



cTuiie gràrllé ptnttte èC d^noe mélanoolM i&tempestlVe^ dont â 
fiiut surtout garuitir les bommes desiiné» i passer leur vie «ret 
les en&ns. 

De cette manière on devra prendre partout dans lei ^eolei nor- 
males primairei des dispositions qiii tendent à favoriser le déve* 
loppement phjsiqne. Il n'est pas a «opposer qi/on puisse manquer 
de temps pour ces exercices ^ et li on en manquait réellement ^ 
d'après la distribution des Studes, il j aurait une raison suffisante 
àe s'arranger pour s'en procurer. 

' Diaprés ces indications^ le ministère laisse au collège des èeolcf . 
le soin d'adresser aux directeurs des écoles normales primaires la 
résolution contenue dans cette circulaire ^ soR en la leur> communia 
quant en entier ou par eitraii^ soit par le mo^en de ctrenlaires 
spéciales fondées sur la position particulièTede chaque établisse* 
ment ^ et de charger en m^me temps les directeurs de mentionner 
dorénavant dans les rapports annuels la manière dont se font cfaea 
eux les exercices du corps. 

Une des pièces les plus intéressantes qui soient sous mes 
jeux, est la circulaire du 24 Mars 1827, qui organise les 
cours quedevrout suivre les maîtres d*écoIe appelés roomen- 
tanément aux écoles normale priouires pour s'y perfection- 
ner. La voici en abrégé: 

La circulaire du 1.*' Jain i8s6 arrête que les maîtres d'écok 
déji en fonctions pourront être appelés à Fécole normale pour êy 
perfectionner lorsqu'il sera Jugé nécessaire , et qu'ils j seront oc-i 
enpés À suivre un cours méthodologique {mtthoiolo^eher Lehr- 
tmr4us)f on i s'exercer sur des points particuliers de l'enseignement, 
ou enfin à se former .à Fart de bien tenir une clasfee dans l'école 
pratique attachée à l'école niorroale. 

D'après les observations que Texpérienoe a fournies et les pro-> 
positions diverses qui ont été faites à ce sujet par les autorités com- 
pétentes, le ministre de l'instruction publique fait connaître que ces 
mesures ne doivent pas être appliquées* dans toutes \ts écoles nor^ 
maies qui n'ont pas encore des cours complets et méthodiques sur 
toutes les branches principales dé l'enseignement primaire. On ne 
peut en ef!et exiger des professeurs des écoles normales qu'ils répè* 
tenl, pour les maîtres appelés i se perfectionner , les cours qu'ils 



320 . BIUXIÈME SECnOH. 

font aniii^letneBl; et il né serait pus d'une grande nlîUt^ de 
mettre K» matires d'école & la néoeaaîté de snÎTre les coora osdi- 
naires de l'école normale pendant le peu de temps qu'iU «vnîenC 
â j pasÉer. En eooiséquenoe i^ sera plus conrenaUe de former de 
petites réonions de maîtres d'école pendant trois on quatre se- 
maines^ pour qu'ils puissent repasser ensemble métbodiquement 
une partie spéciale de l'enseignement^ telle que le caloui; le cbant, 
la religion ou la langue allemande. * 

On aura l'ayanlage de réunir toujours desbomroes d'égale foret 

é sur une seule matière 9 qui serait ainsi étudiée plus À fbnd^ el de 

die distraire pour présida à ce conss que œlni des maitfes de 1'^' 

cole normale qui le fait habituellement, et qui pomra &cilemeiit 

ée prêter i ce faible surcroit d'occupation pendant peu de semaines. 

Apres aroir ainsi repassé en qinlques années toutes les parties 
de l'enseignement arec les mêmes indindns qui auront été appelén 
& plusieurs reprises, on pourra organiser un cours général et plus 
étendu , qui aura sa place naturelle pendant les quatre semaines 
ayant Ja clôture des traràux annuels des élèves de la classe supé- 
rieure, lorsque ceux-ci font la répétition générale des coura de 
didactique, de méthode et de pédagogie *. Les maîtres d'école ap- 
pelés du dehors pourront assister à ces répétitions, etleur présence 
même profitera aux élères des écoles normales. 

Au besoin on pourra tous les :trois ou quatre ans consacrer à ce 
tràyail le temps des yacances. 

Des indemnités pourront être accordées en pareil cas aux mai* 
Iras les plus lélésdes éeoles: normales, comme aussi aux plus né* 
eesnteux des maîtres d'école qui seront appelés à ces exercices.' 
Les surintendi^ns et les inspecteurs yeilljeront'de leur c6té & ponr- 
ynir au rempiaoement proyismre des mettras d'école, et une éeole 
dùUille même être fermée pendant un mois, ce qu'on évitera au- 
tant que possible, il en résulterait encore un ayantiçe pour les 
enfans , par l'augmentation de connaissances et d'habileté que le. 
maître acquerrait pendant son absence. 

Le principal but de ces mesures est d'entretenir le zèle et 
rënralation des maîtres d'école, de les maintenir tous en état 
de répandre umTonnément Tinstniction et de participer aux 

1 Dîdacak , Methodik , Piedagogik. 



I^TRUCTIOK PRIMAIRE. 3^1 

pfùf^ès q[tie ie temps amène, enfin de faire de Técole normale 
•le centre de tout l'enseignement primaire. Cette excellente 
inesnre m'en rappelle une autre du même genre qui , sans 
avoir lieu dans l'intérieur des écoles normales, a aussi pout 
objet le perfectionnement des maîtres déjà placés , je yeux 
parler de ces conférences de maîtres d'école d'un même can- 
ton , dans lesquelles chacun d'eux communique à ses confrères 
ses méthodes et ses .pratiques , et où tous s'éclairent par un 
échange réciproque de vues et d*idées. Ces conférences soiit 
'libres, il est vrai, mais le gouvernement les encourage, les 
'conseille, et souvent les organise lui-même par l'intermé- 
diaire des inspecteurs d'école. On pourra juger de l'importance 
de ces réunions périodiques des maîtres d'écoles d'un même 
.canton par le régl^nent de l'une de ces conférences, que je 
:Vais traduire ici s. 

• * . 

1.^ Depuis Je i.^Mai )iisqu*à la fin d^Aotit, on s'assemble tous 
les huit joars, le mercredi après midi, de' deux à six heures' f du 
1.*' Septembre à la fin d'Octobre, touï les quinze jours, de deux 
i cinq heures; du i." Novembre à la fin de Février, totis les mois^ 
de deux à cinq heures, après le premier quartier de la lune; enfin 
du 1 ." Mars à la fin d'Avril , tous les quinze )ours> 
* On s'occnpe spécialement dans ces réunions de la méthode. là 
meilleure est, il est vrai , tout entière dans la justesse d'esprit, lu 
zèle et Pactirité du maître, qui seals peuvent donner de l'intérêt 
et de la' vie à son école. Néanmoins' il serait utile qUe la même 
'méthode fàt^ autant que possible^ suivie dans tout un canton | 
l'ordre et la régularité dans renseignement ne pourraient qu'j 
gagner. On examinera donc quelle est la meilleure méthode con-> 
nue pour la lecture ^ le calcul et le chant ; quels sont les meilleurs 
livres élémentaires. On passera en revue tous les ouvrages pou* 
veaux qui ont paru sur chacune des branches d'instruction^ ïik 

i Le mereredi après midi est un jdur de cotigé comme che^ 
nous le jeudi. 

a D^antres conférences ne s^assemblent jamais qu'ilne fois pat 
mois. 

31 



^22 DEUXIEME SECTION. 

méthode de lecture du doctear Hamîsch , celle de Pestaloai pour 
les ëlémeDs du calcul , ou celles de Kaiverau, de Mucke, de Schel- 
lenbei]g;^ de Fischer^ de Renschmîdt et autres ^ ou Texcelleute arilh- 
mëtique de Scholz. La méthode de Rothweil et celle de Natorp 
pourléchant sont elles suffisantes? Laquelle est préférable pour le 
chant y de la musique en chiffres ou de la musique notée? Quels- 
'sont les meilleuiY morceaux à choisir? 

Quel est le meilleur livre de lecture pour la seconde classe des 
écoles de campagne? et entre autres bons ouvrages faut-il préférer 
VAnd des enfans de Wilmsen au Sicond JJpre de lecture de Hamiscfa ? 

L'enseignement de la religion , comme le fondement de Fuu- 
truction populaire, fera Tobjet principal des délibérations de 1* 
conférence. La méthode catéchétique doit- elle être n^lîgée 
comme elle l'a été dans lesderniers temps? Quel^sont les ouvrages 
nécessaires au maître , outre la Bible et le Gathéchisme de Luther ? et 
trouve»t-il des instructions suffisantes dans Hoffman , Geisser, Han- 
del, Haenel et Kohlrausch ? Diaprés Textension qui a été donnée 
de nos jours à l'enseignement dans les écoles de village, on dis- 
cutera jusqu'à quel point on peut s'occuper des élémens de la géo- 
métrie et du dessin; dans quelles limites on restreindra l'enseigne- 
ment de la géographie, de l'histoire et des sciences naturelles, et 
si ces additions peuvent être véritablement utiles ou n'être qu'un 
vain travail de mémoire. 

La discipline est une des pi'emiéres conditions du succès dans 
une école, et ici se présente la question de l'emploi des récompenses 
et des punitions. L'expérience a prouvé que cette partie de l'édu- 
cation est la plus difficile à traiter. On s en occupera spccialeroeot, 
et les difficultés s'aplaniront aisément pour ceux qui, pénétrés de 
l'esprit de l'Evangile , croiront devoir à leurs élèves tout ce que 
commande un amour religieux et un dévouement sans bornes aux 
saintes fonctions qu'ils remplissent. 

Le but de la conférence est paiement de fournir aux maîtres 
une occasion de s'éclairer eux-mêmes, et d'étendre leurs propres 
connaissances. Seront donc constamment à l'ordre du jour les 
questions de grammaire. et de langue alleniande, de calcul, etc.; 
la lecture d'écrits pédagogiques et d'autres livres qui peuvent don- 
ne^ d'utiles connaissances aux maîtres d'école ; les exercices de 
chant, les communications réciproques des expériences de chacun 
des maîtres. 

Parmi les ouvrages pédagogiques recommandés particulièrement • 



INSTRUCTION PRIMAIRE. 323 

on aura les journaux sur Pinstruclion primaire qui se publient eu 
Prusse et en Allemagne. 

Les pasteurs chaînés de l'inspection des conrérences pourront 
proposer des questions qui seront traitées par écrit et discutées 
ensuite dans la conférence. 

Il sera tenu un procès-Ycrbal détaillé de toutes les séances. 

{Extrait du rapport de M. h surintendant Falk de 
Landeskmth, sur les conférences de maîtres dPicoU 
dans la circonscripHon de son inspection d'éctJe; ' 
Journal de Beckedorf^ 2/ cahier^ a/ volume.) 



Mais vainement toutes ces mesuresy que j'aurais pu multi- 
plier^ auraient été prises parle ministère de rinsfruction pu- 
blique, s*il ne se faisait rendre chaque année un compte exact 
de Télat des écoles normales primaires. Aussi dès 182 3, une 
ordonnance du 4 Avril imposa aux collèges d*écoie de^ con^ 
sistoires provinciaux , Fobligation d'envoyer au ministère un 
rapport annuel sur les différentes écoles normales de la pro- 
vince ^ rapport détaillé et complet qui embrassai tous les ob* 
jets suivans: 

1/ Matériel : entretien des bâtimens, réparation, ang- 
mentatlon ou diminution du mobilier, bibliothèque , c(k11m> 
tioDS y instnunens 9 etc. ; 

a.* Nombre des élèves j 

3.* État sanitaire des élèves; 

4."* Ordre, discipline, état moral; 

5."* Méthode d*eiiseignement et état de l'école d'application 
annexée à Técole normale; 

6.* Maîtres 9 changement du «personnel, distribution de§ 
objets d'enseignement; 

j!* Résultats des examens de sortie; 

S."" Placement des élèves sortis; 

9.* Notices sur les élèves nouvellement admis; 



1 



3^4* DEUXIÈME SECTION. 

lo.'' Répartition des secours aux élèves (Stipendia); 

il.* Notice historique de rannée ; inspections , visites 
tieçucs., fêtes, etc.; 

la."" Besoins de Técole, demandes et propositions. 

Le collège des écoles exige ce rapport du directeur de 
l'école normale, et il l'envoie au ministère, en y ajoutant 
son jugement et ses remarques. 

. Le ministère d'année en année réforme les abus, soit dans 
les hommes, soit dans les choses, et perfectionne l'établisse- 
ment. Souvent, selon l'esprit de la loi de iSig, ce rapport 
du directeur est publié , et les différens rapports sur l'état des 
diverses écoles normales du royaume les éclairent toutes , 
et entretiennent entre elles une heureuse émulation, et un 
utile échange de procédés pédagogiques. 

Cette publicité est non -seulement utile, mais nécessaire 
aux communes de chaque département qui mettent d*autant 
plus de zèle à demander des maîtres à l'école normale qu'ils 
la connaissent mieux et chaque année en observent les pro- 
grès. Ces rapports sont d'une exactitude scrupuleuse, la sur- 
veillance du collège des écoles étant effective et le gouverne- 
ment ponctuellement obéi. 

J'ai sous les jeux, M. le Ministre, un bon nombre de ces 
rapports annuels depuis 1825, ainsi que les réglemens de la 
plupart des écoles normales. Il serait infiniment utile de tra- 
duire tous ces comptes rendus et tous ces réglemens. Les 
répétitions et les choses semblables montreraient l'identité du 
plan suivi par le ministère, et les différences de tout genre 
feraient voir celles des provinces de la Prusse entre elles. Ces 
différences auraient aussi l'avantage d'offrir un plus grand 
'nombre d'objets à une sage imitation de la part de nos écoles 
normales. Dans cette grande variété de dispositions, appro- 
priées à des localité! diverses, il n*y a pas une de nos écoles 
normales qui ne trouvât quelque chose à son usage. Il j a en 
Prusse des écoles normales catholiques, -des écoles normales 



iifSTaucTioN paiMAiaE. 335 

protestantes y iaùnsi que des écoles nonnales où ren reçoit des 
élèves des deux confessions. En général , les écoles normales 
catholiques, sans être relâchées, ont une discipline moins aus- 
tère que les protestantes. Ces dernières ont presque outré la 
sévérité de la discipline , si dans un pensionnat nombreux de 
jeunes gens de seize à vingt- deux ans, la discipline pouvait ja- 
mais être trop sévère. L'expérience a appris que des jeunes gens, 
sortis des derniers rangs du peuple et qui nont pas encore perdu 
une certaine grossièreté, ne peuvent être impunément ren- 
fermés pendant deux au trois années, si un esprit religieux, 
mèoie .assez fort, n*est parmi eux , et si une discipline vigoureuse 
ne les tient constamment appliqués à leurs devoirs. La règle de 
semblables établisseniens est condamnée à être un peu ml>nasti- 
que et militaire , et c est là jusqu'à un certain point le caractère 
de la discipline des écoles normales protestantes de la Prusse. 
Les réglemens d'étude diffèrent moins dans les écoles nor- 
males des deux cojifessions : cependant ils sont aussi plus 
sévèrement conçus dans les écoles normales protestantes, 
et on peut dire qu'en général celles-ci sont supérieures aux 
écoles normales catholiques. La raison en est surtout qu elles 
sont plus anciennes^ et qu'ici comme en toute autre chose 
le temps et l'expérience ont d'immenses avantages. Il est na- 
turel aussi que les écoles normales de provinces arriérées , 
par exemple, les provinces polonaises, westphaliennes et 
rhénanes, se ressentent un peu de l'état des pays qui les re- 
crutent, tandis que les écoles nonnales des provinces centrales 
de la monarchie doivent à la civilisation supérieure de ces 
provinces unç prospérité qui chaque année s'accroit par ses 
effets mêmes. Quand on entre dans une de ces grandes écoles 
normales de la Saxe ou du Brandebourg, on ne peut s'empê- 
cher d'être frappé de l'ordre admirable et de l'austère disci- 
pline qui y régnent comme dans une caserne prussienne ; et 
en même temps tout y est libéral et respire le goût des études. 
Me pouvant ici, M. le Ministre, m'arrêter en détail sur cha- 
cune des vingt-huit grandes écoles nonnales de la Prusse, 



3a 6 DEUXIEME SECTION. 

j'aime mieux en choisir quelques-unes que je puisse vou^ 
faire connaître à fond plutôt que de les effleurer toutes. Je 
prendrai les deux écoles normales les plus dissemblables et 
par leur confession religieuse et par l'état des provinces où 
elles sont situées. Je choisirai pour modèle d'une école nor^ 
maie catholique et appartenant à des provinces récemment 
annexées à la monarchie, l'école normale catholique deBriihi, 
sur les bords du Rhin. Ce pays n'appartient à la Prusse que 
depuis i8iô. L'école elle-même est de 1823. C'est donc une 
création toute récente semblable à celles que nous' tentons 
aujourd'hui en France. Le directeur est un prêtre catholique , 
M. le curé Schweitzer ; et le compte rendu est de 1828 ^ 
c'est-à-dire deux ans après la première fondation. L'autre 
école normale que je veux vous faire connaître comme 
tjpe d'une école normale protestante et appartenant i la 
vieille Prusse , est celle de Potsdam. Son organisation est de 
1817 y et elle est fondée sur une petite école normale anté* 
rienre! Elle est dirigée par un prêtre protestant, M. Strietz; 
le compte rendu de cette école est de 1826. J'ajoute que 
ces deux grandes écoles normales ne possèdent qu'un revenu 
suffisant et convenable, mais inférieur à celui de quelques 
autres écoles, surtout de la grande école normale de Neu- 
telle , de sorte qu'on ne verra rien ici qui ne doive exciter 
l'émulation' de nos écoles normales et rien non plus qui les 
puisse décourager. Je vais traduire ici, en les abrégeant un 
peu, ces deux comptes rendus, dont le ton et les formes dif- 
fèrent autant que les deux établissemens. Je laisse parler d'a- 
bord M. le curé Schweitzer 

Rapport annuel sur l'école normale primaire catholique de 
Brùhl, </e 1 824 — 1 825 , par le directeur de rétablisse- 
ment, M. le oir^ Schweitzer. 

Il ne sera pas déplacé ^ je suppose^ de commencer ce rapport 
par quelques détails sur la petite ville de Briihl y on se trouve 
l'établissement en question- 



ITi5TR0CnON PRIMAIRE. 33? 

'La rlUe de Briihl est tituée dans une fort jolie plaine , sur la 
TÎYe gauche du Rhin , i deux lieues de Cologne^ à trois de Bonn 
et a une pétale lieoe da Rhin. Des champs fertiles , des Ytllaget 
pittoresques FenTiroiuient. Devant la ville s'élére maiesluensemeat 
l'antique, GoJonia , avec ses nombreux clochers et son dôme coloa- 
sal; elle borne la vne dececèté. A droite y le Siebengebirge * dessine 
ses formes gigantesques sur le lointain bleuâtre , et présente à Tœil, 
de ce c6té^ un point de repos plein de grandeur. De quelques 
hauteurs voisines ^ Tami de la belle nature contemple avcé admi- 
ration les plaines qui se déploient devant lui et Pcclat argenté du 
Rbin majestneiixqRi , dans de longs circaitSy roule ses ondes aussi 
paisiblement que s'il trouvait plaisir à s'arrêter dans ces riante» 
campagnes y tandis que deux longues «haines de montagnes sem-« 
blent tenir 4;ette magnifique plaine embrassée. L'une de ces chaînes 
s*étend sur la rive gauche du Rhin jusqu'aux monts £ifler, et se 
nomme pour ciette raison le V^rgehirge ' ; Brtihl est au pied de 
csette montagne. La cime en est couverte au loin par la forêt de- 
Vill , et sa pente ondulée est parsemée de châteaux ^ de joHs 
TÎllageSy dont \ei maisons se cachent sous les arbres fruitiers. 
A l'époque de. la floniaon^ ces groupes de villages offrent Ta»» 
pect le plus agréable 9 et forment avec le reste un tableau d'une 
variété charmante. 

C'est dope avec raison que Brtihl a été le séjour favori des 
électeurs et des archevêques de Cologne ; et autrefois cette petite 
ville était tout autrement importante qu'elle ne Test actuellenienl. 
Bruhl ne se compose plus aujourd'hui que de deux cent soixante 
et dix«huit maisons ^ parmi lesquelles il J a beaucoup de pauvres 
chaumières de bauge , et elle ne compte que quatorze i quinze 
cents habitans. Depuis qn'elle a oesaé d'être la résidence des élec- 
teurs , ses habitans vivent presque tous d'agriculture et de petit 
commerce. Elle n'offre que deux édifices remarquables, le chA- 
teau y qui est abandonné, et le monastère. Ce dernier bâtiment 
est occupé par l'établissemenl dont la direction m'est confiée. 

Ce monastère était autrefois la pépinière de l'ordre des Fran- 
ciscains pour toute la province de Cologne. Après la suppression 
dé l'ordre sur la rive gauche du Rhin en 1807 , Napoléon donna / 

a Sept monugnes voisines les unes des autres, et qui paraissent 
n'en former qu^une seule. 
3 Intflodtteiion aux montagnes. 



3a 8 DEUXIÈME SECTION. 

Ifi 4 Septembre 1807, le monastère et ses dépendances à la ▼îlle 
deBriihl, qui les céda en 1812 à MM^ Schug et Schumacher ,: 
pour j fonder nne école secondaire^ et un établissement d'édu- 
cation commerciale; dont Texistence £nit eu iSas. La TÎUecéda 
ensuite ces bâtimens à Tadministration rojraJe du pajs, rçrs la fin 
de Tannée 1822, pour établir Técolc normale primaire qui s j 
trouve maintenu n(. 

s 

* I. LOCAL, 

La maison est bâtie dans le gi'and stjle, i trois étages; elle 
«st de forme quadrangiilaîre. L'entrée est au Dord^ et condiiîi 
par une pletite avant-cour , d'un c6té dans le couvent , de l'autre 
dans l'église; qui est belle , claire ^ élevée; son maitre autel de 
marbre artifidei et son orgue sont admirés comme deux objets 
fort beaux. Du côté du midi s'avancent deux ailes qui donnent 
ai^ bitimettt l'apparence gracieuse d'un chftteau. Dès l'entrée, des 
cioitres larges , à voûtes élevées j plaisent par leur clarté. Us font 
le tour du bâtiment ^ ainsi que les corridors du aecond et- du troi- 
sième étage. Au ret^defCbaussée, nous avons quatre salles iFétude, 
el une giianda salle à manger trést-daire , qui sert en même tempt 
de salle de réunion j d'étude et de prière. A côté sont deux cham- 
tirès d'école f et deux autres pon^ l'économe j avec coisine, office 
et. pièce pour les domestiques, au-dessous du rez-deM^haossée j 
le portier y a aussi sa cuisine et deux chambres. L'établissement 
k.j prés de la cuisine, un puits très*bon et trée-abondant, dont 
l'eau est tirée par une pompe ; une petite rivière qui passe fooa 
le» d^ux aiiea^t d'un grand prix pour la {MOpreté. 

Le .directeuh* occupe , au aeeoiid étage, le côté oriental du bâ- 
timent $ Finspecteur l'aile gauche et une partie du côté du sud; 
L'écoQonoe « le reste du côté du sud; l'aUe droite et le côté^ie 
l'ouest $ont habiléft par un ajoeieD père et na frère de l'ordre des 
Franciscains, rogwdés comme les derniers refetons d'une sonche 
autrefois florissante \ maintenant éteinte, et par le maitre de l'école 
4!e:|ercioe ( UAungs^Schuk). U n'jr a pas de chambres au nord, 
mais seulement des corridors qui aboutissent i l'église. 

Les maîtres auxiliaires habitent l'étage supérieur , où se trou* 
vept en outre cinq chambres d'infirmerie au sud , çt deux grands 
dortoirs pour les é\èse& , à Test et à l'ouest du bâtiment principal. 
Un grenier bien entretenu couvre toute la maison j et offre i 



nvsTRUcnoK prihaibe. 339 

]'ëcoDOi^e, ainsi qu'aux maîtres, des places commodes pour leur 
provision de céréales. 

Quant au local poar l'enseignement et l'habitation, les maîtres 
et les éléres ont tout sujet d'être satisfaits. Les apparteniens des 
maîtres ne sont pas beaux , il est vrai ; d'autres écoles en pos- 
sèdent de meilleurs ; mais arec quelques embellissemens , ils pour- 
ront devenir trés-décens. Les dortoirs des élèves sont gais et mieux 
ornés que je ne les ai vus dans aucune école normale. L'aspect ' 
en est très-propre et très-agréable, lorsque les lits sont pourvus 
de draps blancs et tons couverts de même, ce qui ne peut se 
faire que dans les établissemens qui fournissent les lits. Cette 
maison n'a qu'un inconvénient , les courans d'air violens , aux- 
quels je croîs pourtant que l'on pourrait remédier. 

Les alentours du l^âtiment sont aussi agréables que l'intérieur 
en est convenable. 

La maison est située du plus beau c6té de la ville, et n'a de 
communication qu'avec le château, par une construction inter- 
médiaire et par les bâtimens de l'ancienne orangerie. Elle a une 
vue riante sur des campagnes magnifiques; un grand potager, 
une cour commode et deux, petits terrains pour parterre en dé- 
pendent. 

Le bfttiment est en pierre, par conséquent très-solide; il est 
bien un peu gris maintenant , mais un crépi neuf lui donnerait 
bientôt un aspect plus riant. La toiture est bien entretenue , et 
si une fois on entreprenait une réparation un peu étendue du 
bâtiment principal, il ne faudrait par la suite qu'une dépense 
très-faible pour l'entretien du tout. 

Pendant l'année qui s'est écoulée , il n'a pas été fait de grandes 
réparations. Dans l'appartement du directeur, trois nouvelles portes 
battantes ont été faites, ainsi qu'une clôture i l'entrée de l'appar- 
tement, pour empêcher les cournns d'air. Dans le grenier on a 
fait deux cloisons en lattes , pour séparer les parties appartenant 
•u directeur et à l'inspecteur, ainsi que quatre nouvelles lucarnes. 
Dans la cuisine de l'économe une nouvelle porte a été placée disins 
un endroit qui en manquait, pour obvier de ce côté au courant 
d'air. On a fait à l'entrée de la grande cave une double porte en 
chêne, et des coffres dans les chambres d'infirmerie et de claveci^. 

( Q*joini nnvenlaire dans la forme prescrite^ etc. ) 



33o BBDXIEME SECTION. 

L'école normale s'est donné cette année pour la bibliothèque : 

Jj* école populaire chrétienne , de Krummacher; 

Ce qu'il faut savoir de la physique y de Herr; 

\5n Herharium vimm, se composant de trois cent soîiante-neuf 
numéros. 

2. NOMBRE DES liivCS. 

Le nombre des élèves est fixé à cent ; dans ce moment il j en 
a quatre-vingl-douze. L'établissement a pour but de former des 
maîtres d'école pour les communes catholiques des quatre dépar- 
temens de Coblentz, Cologne , Aix-la-Chapelle et Dûsseldorf. En 
principe , sa position à l'égard du gouvernement est de recevoir 
les élèves de ses mains ^ et de les lui rendre perfectionnés. Dans 
les autres écoles normales il est de régie que les aspirans soient 
examinés par les maîtres de l'école , et déclarés par ceux-ci capables 
ou incapables d'être admis , proposés^ ou reçus immédiatement; 
mais ici il est d'usage que les aspirans soient examinés dans leur 
département 9 sans aucune intervention de récole,^ et ensuite, 
sur la lettre de nomination du gouvernement , admis par le direc- 
teur. En revanche y l'école est chargée, avec la condition d'un 
commissaire particulier, de l'examen de sortie. L'éiève, déclaré 
propre à être choisi et nommé, n*a plus besoin d'être examiné 
par le gouvernement. De même, en vertu du r^lement, l'école 
est non-seulement autorisée, mais obligée, à la fin de la pre- 
mière année, de renvojer les élèves qu'elle prévoit ne devoir pas 
atteindre le degré de capacité indispensable. L'école a été obligée, 
lors de Tcxamen de sortie de l'année précédente , d'appliquer cette 
mesure a huit élèves , ce qui a réduit cette année leur nombre & 
quatre-vingt-douze. 

3. ÉTAT SAiaTAIKX DES ELEVES. 

La santé des élèves en 1824 n'a pas été, en général , aussi bonne 
que l'année précédente; en comparant les comptes des médecins 
pour ces deux années, il en résulte un désavantage marqué pour 
la dernière. 

Ces comptes portent, pour 1823, 66 risdales, et 177 pour 
1824. Mais il ne faut pas oublier qu(f le nombre des éléres en 
1824 9 comparé i celui de i823, était comme de trois i deux. 



iN5rBUcno5 pruhaire. . 33 1 

n n'j a pas en , îi est rrai y dç maladies contagieuses, et il s'en 
est peu montré qui eussent un caractère sérieux; mais il j a en 
de fréquentes fièvres inflammatoires el catarrhales , quelques fièTres 
intermittentes et une fièyre nerveuse. Les <^htalmies inflamma- 
toires , les maux de poitrine et les palpitations de cœur n'ont pas 
été rares. Le médefein n'a pas laissé les élèves manquer de soins ; 
{e pourrais même dire que ces soins ont été trop grands , et )e 
suis convenu avec le médecin qu'il n'ordonnerait plus de médi- 
camens que dans le cas où la diète, le repos, la transpiration et 
les remèdes domestiques ne suffiraient pas. Afin d'empêcher les 
jeunes gens d'abuser de la facilité de recourir an médecin , fai 
arrêté que dorénavant personne ne pourrait s'adresser a ce dernier 
sans ma permission. On évite les maladies de peau nuisibles^ en 
Élisant visiter les élèves par le médecin dès leur entrée , et pour 
plus de sécurité, la visite est renouvelée au bout de huit jours. 
8î des soupçons fondés se présentent, la séparation de précaution 
a lieu ; si là visite donne la certitude d'une maladie d'espèce con^ 
tagieuse, l'élève est renvoyé jusqu'à parfaite guérison. Depuis la 
fondation de l'établissement, deux élèves ont été attaqués de 
phthisie et sontmorts dans leur famille : l'un , Jean-Henri Schmitz^ 
du département de Cologne , le a3 Mai de l^année dernière ; Tautre, 
Joseph Waldnehl, du département de Dusseldorf, le ai Janvier. 
M. le docteur Scholl a fait, sur les maladies qui se sont présentées 
et leurs causes , un rapport succinct que je joins ici ( suit le rap- 
port , etc. ). 

4i oauBi, Dwaruttïï, iioiAuii. 

Sans ordre , le moindre succès est impossible ; le plus petit 
ménage ne peut s'en passer; mais dans une maison grande et 
nombreuse , l'ordre est tellement nécessaire, que sans ordre tout 
tomberait dans la confusion. Dans un établissement composé 
d'élémens divers , comme cette école normale , où des jeunes gens 
qui différent de langage, de mœurs et d'éducation, se trouvent 
réunis et vivent ensemble , il doit régner une règle sévère. Cette 
règle , dans la vie de famille, c'est le chef lui-même; et il est certain 
que dans un grand établissement, les administrateurs ont l'obli- 
gation étroite d'être l'exemple de tous. Us sont ce ressort de la 
grande horloge, qui ne peut perdre son mouvement sans que 
tout ne s'arrête. Mais il n'en faut pas moins qu'un grand établis* 



35a BEUXIÈME SECTION. 

sèment ait set règles précises, ses lois écrites. L'administratîoa 
letnplit^ il est vrai, le vide de la loi et se met â sa place^ lorsque 
celle-ci garde le silence ; mais tons , sans distinction , doivent savoir 
avec précision ce qu'ils doivent et ce qu'ils peuvent faire. C'est 
pourquoi le soussigné ne peut partager l'opinion de quelques 
instituteurs fort estimables , qui trouvent qu'H n'est ni nécessaire 
ni utile qu'il j ait des lois écrites pour un établissement comme 
l'école normale orimaire y et même que les^ lois écrites peuvent 
être dangereuses , en ce qu'elles excitent à les enfreindre. Cette 
manière de voir et ces inquiétudes ne pourraient avoir de fonde- 
ment/ sf^n moi y qu'autant que les lois auraient été faites arbi- 
trairement.%[ais les lois sortent comme d'elles-mêmes de-la nature 
des choses. Qu'on réunisse une société de jeunes gens sans leur 
prescrire aucun r^lement; euz^méoiesy s'ils sont doués d'une 
raison saine', sentiront bientôt la nécessité de faire des lois aur 
leurs rapports eûtre eux, et de désjigner l'Un d'eux pour gardien 
ou protecteur! 11 est donc fort naturel, utile et convenable, que 
les administrateurs et les maîtres fassent eux-mêmes des lois pour 
l'école qui leur est confiée. Mais accordons que les lois portent 
en elles l'attrait de les enfreindre , qu'en résult6*t-il ? qu'elles sont 
inutiles? Alors , par la même raison , toutes l^s lois devraient aussi 
être supprimées , parce que notre nature dégénérée nous porte à 
les enfreindre. Il faut , je crois, imiter le père et le grand insti- 
tuteur de tous les hommes, qui ne s^est pas contenté d'écrire des 
lois dans le cœur de ses enfans , mais qui leur en a donné de 
positives dans le nouveau comme dans l'ancien Testament. Dea 
lois fixes donnent à une institution une martbe ferme, protègent 
contre l'arbitraire , préviennent les erreurs, les précipitations, et^ 
ce qui est important pour l'avenir , elles représentent clairement 
et d'une manière frappante la nécessité des lois de l'état, et pré- 
parent à une obéissance volontaire envers celles-ci. L'opinion que 
l'explique ici dérive en moi de la conviction de l'utilité des lois 
écrites et positives en général , et 4'expérience m'j a de plus en 
plus aflèrmi. Car , dans les infractions à l'ordre et à la discipline 
survenues de temps a autre , je me suis borné à punir cette faute, 
en lisant avec un calme sévère, soit en particulier, soit en assenw- 
blée, la loi enfreinte, et cette punition n'a jamais manqué son effet. 
Après cette digression S <I^i m'a' semblé à sa place, fe reviens 

1 Elle est ici fort abrégée. 



INSntUCTION PRIMAiaE. 333 

&• Tordre de la maison. Il est de notre devoir de profiter aussi 
Jong-temps que possible de la clarté du jour, afin d'avoir moins 
besoin de la lumière de \:\ lampe^ parce que celle du |our est plus 
saine, plus gaie, plus parfaite et ne coûte rien. U serait donc 
impardonnable a nous de faire du jûgar la nuit et de la nuit le 
jour. Mais nous sommes encore pour un antre motif d'accord 
avec le sage qui dit : Se coucher de bonne heure, se lever matin , 
rend sage, donne la santé, remplit la maison. Je tiens beaucoup 
a œ que les jeunes gens s'habituent à quitter leur lit de bonne 
heure, et à ce que le soir ils mettent de c6lé toute inquiétude 
et tout travail , pour jouir d'un sommeil qui les rafraîchisse. C*est 
pourquoi nous nous levons en été à quatre heures, et même un 
•peu plus tôt dans les jiours les plus longs, en hiver à six heures, 
au printemps et en automne i cinq heures du matin. En revanche, 
je me couche, ainsi que les élèves, en été à 'neuf heures ou neuf 
heures et demie; en hiver, au printemps, en automne à dix 
heures du soir. Les élèves sininent alternativement le réveil ; un 
quart d'heure apr^s le coup de cloche, sur un second avertisscJ- 
ment, on se réunit dans la salle a manger, où la prière du malin 
se fait en commun; ensuite tout le monde me suit 4 l'église, où 
je dis la sainte messe. L'un des élèves la sert , tous les autres j ' 
répondent en chœur; cet acte religieux , pour lequel on se sert 
du livre de prières et du livre de cantiques de M.^' Tévèque de 
Hommer, est quelquefois mêlé de chant, mais rarement, parce 
que chanter de très-matin est , dit-on , nuisible à la poitrine et 
a la voix. Tout est termina dans une heure, et les élèves, après 
avoir consacré à Dieu le moment de l'aurore, font d'abord leurs 
lits, vont ensuite déjeuner, et se préparent aux leçons qui com- 
mencent à huit heures, ou, suivant la saison, a sept heures du 
matin. En établissant cette règle, j'eus la crainte, dans les com- 
menœmens, que se lever matin et se rendre de suite, en lûver, 
dans une église froicfe , ne fât nuisible à la santé $ mais je précède 
moi-même les élèves et n'ai reçu , de leur part, aucune plainte 
4 ce sujet. On pourrait bien m'objecter que je suis plus chaude* 
ment vêtu que ces jeunes gens; mais ils sont plus jeunes, ils ont 
<in sang, un estomac plus chauds que le mien, et cela rétablit 
J'équilibre. De plus, ils ne peuvent que gagner à s'endurcir, 
«t se nuire beaucoup ao contraire par trop de délicatesse et de 
mollesse. Le$ dimanches et jours de fêtes consacrés, je dis rofiica 
Alix élèves i huit heures et ëemie du matin ; on chante naç roctoe 



334 DEUXliME SECTION. 

alleniMMle k quatre Toix , ou du ptain- chant et des fajrmnes^ et 
aux grandes solennités ^ une messe en latin. Dans le courant de 
Tannée y les éleTes de la première classe ont plusieurs fois très- 
bien exécuté quelques messes en musique , très-faciles ; mais en 
général )e ne suis pas encoi^p entièrement satisfait de notre musique 
d'église ; non pas que les maîtres et les élèves ne fassent de leur 
mieux , mais parce que nous manquons de morceaux de musique 
religieuse conTcnables. Le chant , dans les églises catholiques, est 
soumis à une condition particulière : il faut qu'il se lie aux actes , 
aux momens de la messe; qu'il forme un tout séparé et cepen* 
dant en harmonie avec la messe; en outre ^ il faut qu'il exprime 
chacune des époques de Tannée ^ecclésiastique. Or nous avoua 
très-peu de musique religieuse faite pour le peuple ; oe qui peut 
en exbter est entre les mains de quelques particuliers, qui ne 
sont pas disposés à s'en dessaisir. U peut j avoir beaucoup de 
morceaux dans tous les genres de style religieux y mab seulement 
dans la musique plus relevée ; et à quoi bon pousser aussi loin 
les études des élèves, si cela ne leur est pas utile dans le cercle 
de leur activité? La musique de haut stjrle ne peut et ne doit 
Jamais devenir la propriété du peuple. La musique ne doit pas 
' rester un simple objet de fantaisie , mais servir à ennoblir le 
cœur, à le cultiver, à le former moralement. Il importe peu de 
quelle manière on chante, mais bien ce qu'on chante. Bans les 
écoles normales primaires, la musique, non plus que la lecture , 
ne doit pas être à elle-même son but principal , mais il faudrait 
la considérer et la traiter comme un mojen pour atteindre un 
but élevé, qui est ici l'éducation et la culture morale. C'est donc 
avec raison que l'on demande aux écoles normales primaires de 
propager un chant religieux populaire plus noble et plus digne $ ce 
doit être là , en fait de musique, leur but principal. Un bon com- 
positeur pourrait acquérir, en ce genre, une gloire immortelle. Il 
serait a désirer que les autorités supérieures, surtout les autorités 
ecclésiastiques , s'appliquassent à encourager les compositeurs , qui 
auraient du génie pour la musique religieuse populaire, à remplir 
te vide. Je n'ai en vue y il est vrai , que l'église catholique et ses 
ofiices ; il en est tout autrement de l'église évangéliqne. £lle pos- 
sède un grand approvisionnement de psaumes; il n*esl besoin que 
d'en choisir d'analogues au sermon, et un tout se trouve ainsi 
formé. C'est pourquoi les écoles normales primaires protestantes 
ont, sous ce rapport , une tâché beaucoup plus £scila. Dans le 



lHSTACCn09 IPBIIIIAIBE. 335 

culte catholique, au contraire, le aeimoD n'est qa'une partie 
d'un tout plus élevé j arec lequel les chants doivent s'accorder 
en ae conformant aux divers momens imporlans y et c'est pour , 
cela qu'il j a si peu de plain-^hant dont on puisse se servir. 
Pour atteindre le but proposé, nous aurions besoin non-seulemruC 
d'un bon organiste , mais aussi d'un habiie compositeur, qu'il 
est peu facile de trouver. Je reviens a l'ordre de la journée. 

Le jour comitience par la prière et finit de même. Un quart 
d'heure on une demi-heure avant de se mettre au lit, tous les 
élèves se réunissent au coup* de la cloche pour la prière du soir. 
On fait, une lecture rapide dans l'Écriture sainte; et après m'ètre 
étendu plus ou moins sur le texte et l'avoir recommandé à l'imi- 
tation , je termine par une prière. Pendant l'année qui s'est écocK 
lée , je faisais le dimanche un discours d'homilétique sur le texte 
du jour avant la messe; mais comme il me devient difficile de 
parler à jeun , j'ai remis ce discours au soir. Il a été aussi décidé 
que , pour entretenir le sentiment religieux et moral , Jes élèves 
se confesseraient et communieraient une fois le mois , quand des 
raisons particulières ne feraient pas remettre cet acte à six semaines 
ou au plus tard à deux mois. Du reste, la journée est emplojée 
suivant l'indication des leçons et dans l'ordre arrêté par io ministre. 
Les élèves n'ont la liberté de sortir que l'aprcs-midi de congé qui 
se trouve dans la semaine; et cela suflit â leur santé, parce que 
dans toutes les heures de récréation ils peuvent prendre de Texcr- 
cice dans le grand jardin de deux acres, dépendant de l'établiso 
sèment. Cependant quand les journées sont belles, je leur accorde 
des sorties extraordinaires dans les champs, lorsque je crois cet 
exercice favorable à leur santé ; et dans cette vue je mets la con- 
dition expresse que Ton n'emportera pas de pipe, étant persuadé 
que fumer est plus ou moins 'nuisible aux jeunes gens. 

Il est beau de corriger les défauts, plus beau encore de les 
prévenir. On n'a pas manqué de raisons pour ériger en principje , 
qu'il faut absolument laisser faire aux enfans leur volonté, afin 
que leur volonté devienne forte , et ne chercher qu'au moment 
du développement de la raison et \iar celle-ci à lui donner une 
direction élevée. Mais cela s'appelle commencer'par laisser prendre 
A la mauvaise herbe le dessus sur le bon grain , et vouloir l'arracha* 
quand elle est devenue forte : l'expérience prouve que la bonne 
semence lève mieux, croit et se fortifie , quand le sol a été purgé 
'des mauvaises herbes. La discipline chex \t% écoliers, comme la 



/ ' 



336 B£|}Xl£lfE SECTION. 

pudeur chez les enfans^ devra donc à la fois précéder riostroetioa 
et râccompaguer. Sans dqute y la crainte et la retenue eztériea're 
ne sont que le commeneement de la sagesse : il faut amener 
l'homme à penser de luUméme et sans impulsion extérieure aux 
deroirs qui lui sontimposés, de manière qu'il soit cTisposé â aceoni» 
plir tout ce qu'il aura reconnu être un devoir , à n'inteiToger que 
' sa conscience et à se mettre au-dessus des louamges et du hlâtne 
des hommes. Gda est vrai et incontesté; 'c^>endant la chair reste 
toujours, faible y lors même que Pesprit est prompt; et il est peu 
.de ces élus pour qui l'approbation ou le blâme, les remontrances 
*ou les encouragemens , l'espérance et la crainte , ne sont pas des 
ressorts nécessaires ; c'est pourquoi ceà moyens subsistent en grand 
comme en petit , dans les maisons particulières conune dans les 
écoles 5 dans l'église comme dans l'état; et ils ne cesseront jamais^ 
s'ils sont convenablement employés, d'avoir un eflêt salutaire. 
Une contrainte et une discipline dure est aussi éloignée de mes 
goûts que de mes principes ; mais l'expérience réclame une sévère 
discipline dans de grandes écoles , surtout à leur début. Une fois 
qu'un ordre a été établi, que* la volonté de chacun s'est plîée à 
l'unité de Ik^nsemble, alors la première sévérité peut s'adoucir 
bu même se changer en une douceur bienveillante. D'aussi loin 
que je puisse m'en souvenir, l'éducation des en fans m'a semblé 
meilleure dans les maisons où ce principe est suivi raisonnable 
ment : laisser les enfans se pervertir et se corrompre dans leurs 
premières années par une douceur faible et une tendresse molle, 
puis les reprendre, les corriger, les punir avec rigueur, est un 
'faux sjstème. 

Par ces motifs, on commence toujours ici par la lecture du 
règlement de fa maison et des lois disciplinaires, afin que les 
élèves sachent bien ce qu'ils ont à faire, et l'on veille sévèrement 
à l'exécution stricte de toutes les dispositions du règlement. Les 
maîtres, de leur côté, mettent le plus grand soin à se montrer 
exacts dans toutes leurs obligations. On fait ensuite, suivant le 
besoin, des répétitions. partielles de cette lecture; ainsi la disci- 
pline s'affermit et devient de plus en plus facile. La prindpalc 
punition est le renvoi , et Técole s'est vue forcée , pendant l'année 
précédente, d'en faire usage une couple de fois; du reste, on 
cherche à proportionner le châtiment à la faute, parce qu'il a 
pour bût l'amélioration du coupable et le bien de tous. Par exemple, 
ii un des élèves reste au lit par mollesse, on lui retranche à 



lAner U portion de* viande ^ et pendant quatre^ huit 00 qnûuê 
Joun de snile^ il est obligé de déclarer sa présence dan» la réunion 
dn matin. Ne pas sortir les jours de congés sonrter la cloche , 
porter de Fean, sont les seules punitions corporelles pour les 
fautes de mollesse et les infractions à Tordre. Les antres faute* 
d'impatience on d'étourderie^ de patelinage on de dureté^ de 
grossièreté ou toute autre malbonnéteté ^ les 'fautes contre la 
décence ou les bonnes mœurs , sont punies par des note» an litre 
de l'inspection que les coupables signent, et par l'espèce de publi* 
cité qui est ainsi donnée a des sentimens et à des désirs qn'ile 
auraient touIu dérober à tout le monde. Quant à la oondnUé 
des élèves hors de la maison , les administrateurs et les bouigeoia 
reiident unanimement témoignage qu'on ne s'aperçoit nullement 
de la présence de ces jeunes gens. 11 n'est pas difilcile de parler 
i leur cœur, et par des représentations à leur portée, de les ton»' 
cher jusqu'aux larmes. . ^ 

Je pourrais en indiquer plusieurs exemples sans Ja crainte de , 
trop alonger ce rapport. Cependant j'en rapporterai dh : L'année 
précédente les élèves de la classe supérieure furent méoootens de • 
l'économe 9 et ils présentèrent une pétition signée d'un grand 
nombre^ dans laquelle ils énuméraient lei^rs griefs, et deman- 
daient un autre économe. Je remis la pétition î ce dernier pour 
iqnll pût jr répondre, et après qu'il se fut défendu, je laissai parler 
les accusateurs et l'accusé pendant uhe leçon de religion. Celui-ci 
n'était pas irréprochable, et sa faute rtième était éridente : la 
plainte, de son côté, était exagérée et odieuse, inexacte et incon- 
sidérée ', car plnsteun araîent signé sans lire $ d'autrei araient apposé 
leur signature, parce que tel on tel point leur semblait juste; 
d'antres enfin s*étaient montrés très-actifs à recueillir des signa- 
tures , et avaient fait des reproches i ceux qui avaient refusé de 
mettre lettr pom. L'aflaire étant une fois clairement exposée, l'éco- 
nome • eut sa part de réprimande et fondit en pleur»; les autres 
étaient émus jusqu^aux larmes, et les coupables, quand on leui; 
eut développé ce que leur conduite avait d'inconvenant; d'inoon- 
aidéré et même de criminel, reconnurent leur injustice et pro- 
mirent de i|e plus rien entreprendre de pareil. 

L'ordre et la discipline, l'instruction eè la prière sont dono 
regardés et employés comme autant de moyens généraux et para- 
entiers pour enltivqpla moralité des élèves, et le soussigné, pen- 
dant ce court espace dfo temps , a eu plu» d^une fois la satisfkction 



398. -SEUXlilIB SECTION. 

r 

de TOtr plnnenn tièfti qui arrivaient à réooléaveé de fHéheuaw 
habitudes en sortir métamorphosés et renouvelés. La modestie 
remplaça Fétonrderie, l'esprit de tempérance le .besoin des joai«» 
sances sensuelles y et ceux qui n'étaient venus chercher quNia paia 
oommun y prirent le goût d'un pain plus relevé. U n'est guère pos» 
sihle parmi un grand nombre d'élèves qu'il ne se glisse pas quelqu» 
sujet vicieux, et l'année dernière , parmi les nouveaux sirrivés, 
se trouva un voleur habile et rusé, dont les vols remplirent l'éta» 
Uissement de mécontentement et d'eflfroi. Il était difficile de le 
découvrir ; mais le mensonge et la perventté ne peuvent être de 
Iqpgue durée.. De grands soupçons aTaccumulèreot dans le couib 
de Tiinnée sur le coupable, et quoiqu'il n'j eût pas de preurea 
évidentes, Je méchakit ne put se dérober tellement aux regarda 
de la vigilance, que la certitude ftiorale ne fût acquise contre lui. 
On le renvoja à' l'occasion de l'examen de l'année précédente. 
Cependant, aucune preuve formelle ne pouvant être alléguée 
contre lui , 4>n nom ne fut pas stigmatisé par la publicité , et 
l'autorité stfpérienze me dispensera volontiers de le signaler, satÈa^ 
« fidte de l'assurance que , depuis lors , aucun malheur de ce génie 
ne s'est présenté. 

5. UfSBIGMXMBfT. 



L'écc^e normale primaire doit former de futurs maHves 
Elle doit donc pourvoir les élèves de la somme de. connaissanoee 
que l'élat a reconnue nécessaire aux l^esoins intellectuels de la classe 
populaire, dont iJb dôiveal être les instituteurs, et ensuite les reb- 
dre propres à remplir leur importante vocation avec zèle el aveo 
une volonté sainte. ^ ' 

Ainsi qi^on ne peut recueil lis ides raisiné sur des ronœs, ni dice 
figues sur des chaidons, de même on ne peut rien atlondie de bon 
de maitres d'école négligens poucila morale et le re&igioD. Cet! 
pourquoi l'enseignement religieux se place en tête de toutes les 
parties de l'instrudion , et il a pou; but de fonder dans les éeolae 
normales une vie morale et rriigieuse telle qu'îelle doit se: tronreB 
dans les écoles populaires. La manche de l'enseigacÉnent aeligieux, 
telle qne Je l'ai indiquée dans le rspporî dp l'année préoédente , 
n'a svbi, è Fouvertiire des cours de œtte année, aoeun diange* 
m^t, sinon que pour la partie biblique les^^diverses dasses onft 
été. réunies. Pendant cette année ou se propose de. traiter la eou^ 



IKSIAUCXION PaiMAlBE. 339 

cordânce des ÀrangilM^ l'hUtoire des apôtres et quelques épi très. 
La marche adoptée esl celle-ci : W suite de la coacordance est 
élab.'ie- et dictée par le maître ; les passages et les discours sont 
expliqués 5 et, suivant qu'on Je juge a propos , appris p^r cqeur 
par las élèves. Pour la oat^hisatiou^ ou renseignement religieux 
et moral proprement dit y les classes sont séparées. Le gi'and ca- 
téf^faisme d'Orerbei^g est pris pour base ; et Ton traite dabord la 
foi , puis la morale , de maoiére que la seconde se lie étroilemePQt 
à la première, ou pour mieux dire que la morale découle de la foi 
comme de son principe Le soussigné régarde la religion comme une 
disposition de Tame*, qui unit l'homme dans ses actions avea son 
Dieis, et celui-là seul est véritablement religieux qui possède cette 
disposition et met ses soins à l'entretenir. A ce degré toute morale 
devient religieuse, parce qu'elle élève l'homme à Dieu et lui ap- 
prend à vivre en Dieu. Je dois avouer que dans l'enseignement de * 
la religion {e ne m'astreins pas à une méthode particulière , mais 
que je m'efforce continuellement de méditer moi-même la chose 
clairement, et de la présenter ensuite d'une manière sennble dans 
un langage convenable , avec gravilé et calme, avec onction et 
chaleur, parce que je suis convaincu qu'une exposition claire, 
oblige les élevée à méditer, et fait nattre Fintérél-et la vie« 

Pour l'histoire, j'ai fait choix d'une courte eiqpositiqii 4e l'histoire 
de l'église chrétienne , aveg une introduction sur )a oonstîtutioii de* 
régUse juive. Je pense qu'il n'est guèvo possible d^ipprendre l'his- 
toire niûverselle en moins de crat leçons, si elle doit être instrue** 
tive et utile pour les éièiea de l'école. H importe peu que le maltm 
d'école counaisse l'Inde , la Chine et leis Grec» $ mais il doit éke* 
précieux pour lui de savoir quelque chose de liiistoirs de l'église^ 
car cette eoanaissaaœ est en maintes parties liée' étroitement k eeUe- 
de la itligio». J'aviptie encore ifue dans la n^MurJe du temps qui 
est indiquée je ne saurais rendre très-fertile pour les élèg^ss l'hi/H' 
toire universelle, tapdis qull en est autrement de l'histoire ecclé- 
siastique. 

J'introduis à la théorie de l'édueatioiL et de l'enseignement par 
une psgrchologio expérimentale. Cette- étude est infiniment .utile à 
l'enseignement de. la pédagogie et de la didactique, eomm» aussi' 
à l'eanfignement de la morale et de k réligion>; nuûs jeregardeJ 
l'école d'exercice, et la méthode qui j est suivie, comme le meil- | 
leur cQurs-de pédagogie, En général, j'ai acquis la conviction qu'il 
faut indiquer aux élèves de l'écoleoiormale et «uï jeune» màltréir 



^40 DEUXIÈME SECTIOH. 

une marche ferme et décidée ^ sauf à la modifier pins tard* Il en- 
' est de ceci comme d'un Toyageor qui 8e rend vers un lien où il n'a 
pas encore elé; il demande son chemin direct , afin de ne pa^ 
^égarer y et ce n'est qu'après avoir fait ime fois cette roule qu'il 
est en état d'essajer des chemins de traverse pour arriver au même 
but. Les maîtres de l'école partagent avec moi celle manière de 
voir y et s'efVbroent de la réaliser. Voici d'après leur propre indi» 
cation les différens genres d'enseignement qu'ils professent. 

M* Wagner 9 inspecteur et premier maître. 

L4KGVE. 

Première classe ou classe de la première amUe, Dans le premier 
semestre de l'année on commence par les élémens les plus sim« 
pies f et peu i peu on embrasse toutes les parties du diacourt , 
toutefois sans leurs subdivisions. Dans le second semestre on poiur«i 
suit de la même mà&ière le développement des subdivisions des. 
parties du discours , de manière qu'avec la première année on par« 
vienne a une connaissance assurée des élémens simples et oompo- > 
sés; ainsi que de toutes les divisions et subdivisions du dîsooun. 
La marche de renseignement est partie synthétique , partie analj- 
tiquêy G^esi-4-dire que ce qui a été reconnu de la prediière manière . 
reçoit la plus grande clarté de la seconde par l'analjie d'un passage 
de lecture. 

Seconde classe ou classe de seconde année. Celle-ci » en procédant 
de la même manière^ parcourt les périodes les plus composées. Le 
Moond semestre familiarise les élèves avec les notions les plus im- 
portantes de la logique 9 et embrasse l'é^mologie sons le rapport 
de la langue. 

CALGVt. ' 

Seconde classe^. Dans le premier semestre la règle de trois ttmple 
et composée, le calcul des rentes^ rabais et .escomptes ^ ont été. 
étudiés. Dans le second semestre la règle de compagnie ei l'extrao- 
tion des racines carrées et cubiquej jusqu'aux équations de piremier 

1 Un autre nuttre est chargé da calcul pour la première classe 
•a prciaiére année. 



INSTRUCTION PRIMAIftE. ^ 341 

et de deuilème degré ^ seront terminées. Le résultat de cet enaei- 
gnement doit être une habileté assurée dans toutes les branches 
du calcul journalier. Ces deux parties d'enseignement sur la langue 
et le calcul sont professées d'après les vues de Tinspecleur. 

GÉOUXTIIS. 

Seconde classe. Dans le premier semestre on a terminé ce qui 
concerne \t» figures rectilignes et le cercle ; dans le second on j 
joindra la théorie de la transmutation des figures , et il aéra ter- 
niiné par les principes les plus imporlans de la géométrie et de 
la stéréométrie, ht^ livres d'enseîgnemei^l sont ceux de F. Sohmtid 
et de Tiirk* 

DESSIir. 

Première ciasse. Dans le premier semestre on a poussé le dessin 
jusqu'à la connaissance des lois les plus importantes de la perspeo- 
tiye^ de manière à pouvoir relever les objets qui ne sont pas trop 
compliqua d'après les règles de. la perspective. Dans le second se- 
mestre on s'occupera des ombres et de la lumière. 

Seconde classe* Pendant le premier semestre t>n s'occupera de 
relever et d'ombrer les monumens d'arts^ tels que maisons, églises ^ 
vases, etc. Dans le second semestre, des moiiceaux bien dessinés, 
tels que paysages, fleurs, seront copiés, afin de se familiariser aveo 
la manière des meilleurs maîtres. La méthode suivie est celle de 
F. Schmid. 

LicruiE. 

Première classe. Elle a commencé par renonciation de quelques 
propositions éimples, qui ont été décomposées en mots; de ces 
mots, on a fait des sjUabes, et celles-ci ont été réduites k leur son 
simple. Qn a procédé avec les élèves ainsi qu'ils doivent le faire 
euxpmémes avec les enfiins, afin qu'ils puissent se rendre compte 
par eux-mêmes de cette méthode. Elle est professée suivant les vues 
de l'inspecteur. 

Seconde classe. Dans la première classe on s'occupe partioultèi«* 
ment de la lecture courante ; ici de la lecture expressive. 

Beaucoup de lectures faites par les maîtres sont renseignement 
principal y parce qu'on croit que cette manière est plus sAre et plus 



%^% DEUXIEME SECTION. 

àïUe.que toutes les règles. Comme ^ malgré toute rapplîcation ap- 
portée des deux cotés ^ cet art est toujours fort difficile a acquériri 
cette branche d'enseignemeat embrasse une année entière. 



CBiirr. 



Première classe. Pendant le premier semestr^on a commencé 
par des exercices rhjtbmiques et mélodiques faciles ; puis on a 
passé aux morceaux aisés à quatre voix. Dans le second semestre 
on: s'est occupé d'exercices rhjthmiques et méthodiques plus diffi- 
ciles ; de sorte que les élèyes^ à la lin de l'année , avaient acquis 
«ne habileté passable pour attaquer la noie. La méthode suivie 
est celle de N^eli et Schneider. 

PBT8IQUE. 

Seconde classe. Pendant le premier semestre on s'est occupé des 
qualités générales et particulières des corps; de celles des élémens; 
de l'eau/ de Tair, du feu ; puis de la théorie du son, des vents, des 
anémomètres, de l'équilibre des fluides, des météores aqueux. 
Dans le second semestre vient la théorie de la lumière, de l'élec- 
tricité, du levier, du plan oblique, des météores lumineux^ les 
lois de l'optique, etc. Le but principal est de rendre les êlèrtê 
attentifs aux plus imposans phénomènes ; de les porter à j réflé- 
chir, et de les faire pénétrer par la méditation dans les secrets et 
les lois de la nature. La méthode suivie pour cette partie de l'en- 
seignement est celle de l'inspecteur. 

M. Richter^ maître auxiliaire* 

Pendant la moitié de Tannée précédente mon enseignement a 
traité les points suirans 

cucui. m tèrE. 

. 1.* La connaissancje des nombres sous le rapport de leur valeur 
et de leur figure; a,*" l'addition^ 3/ la «onstraction ; 4**' rcunion- 
de la soustxaction et de l'addition \ S."" la multiplication; S."* réu- 
nion de cette règle avec la précédente; 7,* la division ou recher- 



insTKucnoK pmmaiu. 343 

cbe du ccmtena et des parties $ 8.^ combiuaisons Taiiées des quatre 
régies fondamentales. 

Chaque exercice était suiTÎ de l'application et d'exemples pria 
dans la vie commnnç. Mon bnt principal était d'exercer les éléres 
à la pratiqjie. J'ai diercbé aussi à attirer leur attention sur la par- 
tie méthodique y et particulièrement sur la manière d'emplojrer 
diverses i^les a la fois ; par oe motif j'ai toujours alterné les exèr« 
cices verbaux et écrits. 

CALCUL SVl L*AIDOlSK. 

Le calcul sur l'ardoise se fonde sur le calcul de tête, de sorte 
que ce dernier peut être considéré comme une préparation à i'Aik> 
tre. Lorsque les quatre premiers exercices du calcul de tête ont été 
terminés , on a commencé le calcul sur l'ardoise.. Non-seulement 
l'ai songé ici a l'habileté pratique^ mais encore à la solidité 9 et 
j'ai essajé surtout de l'obtenir en faisant chercher des manières 
diverses d'opérer. 

, ÉLÉMS118 DE cioifiTin. 

* 

J'ai suivi l'ouvrage de Harnisch , et sa théorie d^ l'espace tirée 
de la théorie des crislaux^ et employée par lui comme base des 
mathématiques. 

HISTOIRE NATURELLE. 
BOTAXIQUE. 

Les parties principales d'une plante ont été d'abord indiquées 
et nommées, puis chacune, de ces parties a été observée séparé» 
ment y ».^ la racine » sa forme ^ sa direction; l.* la tige, sa dilpo- 
sition intérieure^ sa fignre^ son revêtement; 3/ les nœuds 9 leur 
plaeè sitr la tige; 4*** les feuilles ^ leur espèce suivant leur situa- 
.tion, leur mode d'insertion , leur figure , leur place ; 5."* les sup- 
ports ; 6.^ les fleurs 9 d'après leurs espèces , la manière dont elles 
sontfixées> leur composition ^ le calice ^Ia corolle ^ les étamii^s, 
le pistil > le fruits le réceptacle 9 le sexe des plantes. 

Tout ceci a été montré aux élèves^ soit sur les plantes, soit sur 
des dessins que |e trahis sur l'ardoise. J^ai inlerrompu ici la bol*- 
nique pour la reprendre après Pâques, et j'ai commencé la • 



344 DEUXtÀME SECriOH. 



■IITEIALOGII. 

JP«i suivi ici la méqne marche* Lcê élève» ont été d'abord famî- 
.liari$és avec les propi'iétés qui dislioguent les minéraux entre eux» 
comme les couleurs , la composition des parties , la forme exté- 
rieure i la régulière et Firrègulière ou forme cristalline, le poli, 
le tissu, la transparence, la veine, la diureté, l'altération de la 
couleur, l'efierveseence dans les acides : toutes ces qualités ont 
été reconnues par les élèves aux minéraux qui composent notre 
colleotion. A ceci a succédé le classement des minéraux, ce qui 
a appris aux élevés à connaître les noms et Futilité des principaux 
d^ntre eux. 

CHART. 

M'étant occupé l'année dernière, avec les élèves auxquels j'en- 
seigne encore maintenant le chant, de la rhjthmique, de la mé- 
lodie, et de l'acoustique, j'ai sdngé,, dans les six mois qui vien- 
nent de s'écouler, a lier entre elles ces diverses parties de l'ensei- 
gnement du chant que' j'avais traitées séparément. C'est ce qui a 
eu lieu dans plusieurs morceaux de chant, dont la plupart étaient 
religieux et quelques autres profanes, tels que le psaume de Schna- 
bel , un chœur du Messie de Hœndel , une messe latine de Hass- 
linger et une autre de Schiedermi^er, un chœur de la Création de 
Haydn, deux chansons de M. de Weber, etc. 

M. Rudisch , maître auxiliaire. 



« I 



BiSSI yORDAMIlfTALB. 



Dans cette l>ranche de l'enseignement f ai donné des le^tis d'a- 
près l'introduction pratique de Hering ou d'après mes propres 
idées. La marche suivante a été adoptée : i •* la théorie des inter- 
valles; a.* la théorie des tierces harmoniques; a, si elles oompten- 
nent une échelle; b, si elles appartiennent à tout le système; 3.* la 
théorie de l'accord de septième; a, s'il appartient i une échelle ; 
i, s'il appartient à tout le système désaccords; 4«* !«• transitions; 
s, en stjle libre; h, en style libre, avec intention particulière 
relativement à l'orgue ; 5,* exercices écrits en morceaux à qnatra 
Toix. 



INSTAITCTIOH PRIUAIBE. ' 345 



GIOCBAPHIK. 



On « termina rAllemagne et commence l'Europe : Toîei la 
marche qm a été suivie. IVabord nous aTont fait connaître | êotu 
tout les rapports , aussi eiactement que possible , les provinces 
du Bhin qui sont notre patrie, puis la Prusse , ensuite le reste 
de rAllemagne. » 

Gela s'est ùât de cette manière : i.* les frontières; a.* les .mon- 
tagnes; 3.* les fleures; 4-* 1m dirisions naturelles d'après les ri- 
TÎères; 5.* les rilles. Ensuite nous avons considéré rAllemagne 
dans ses divisions politiques , en ajant égard aux positions et aux 
limites naturelles des pa^s. Tons les exercices de cet enseignement 
se font avec des cartes sans n'oms. Si le temps le permet, quoique 
œt enseignement n'ait qu'une année et deux leçons par semaine, 
l'Eaiope sera suivie dHue revue générale de la terre. 



BCUTUtl. 

Poor récriture, f ai suivi exactement le système de Hennig, i .* en 
donnant les lettres les plus faciles et les plus simples de l'alphabet 
<x>urant i^ copier, et du\que lettre séparément, jusqu'à ce que l'é- 
lève j fût habile; 3.^ des mots ont été composés avec les lettres sur 
lesquelles on s'était exercé; 5.* à l'ouverture du cours, après Pâ- 
ques, viendront les lettres majuscules, d'après la même méthode; 
4*^ récriture anglaise. Dans l'exercice des lettres isolées, j'ai sur- 
tout fait rémarquer l'origine de l'une par l'autre , et la lettre sur 
laquelle on s'exerçait comme fiiisant partie de la suivante. Plus 
tard on donne aux élèves des modèles écrits et non gravés, parce 
que ces demien, suivant de bons calligraphes, découragent les 
élèves. 

^ oxnioGiArai. 

Pour rorth<^;raphe on a suivi la grammaire de Hejse. i.^ Des- 
tination et utilité de l'orthographe; 2.* règles générales de l'ortho- 
graphe allemande; 3.* de l'emploi des lettres majuscules; 4*^ de 
Fnsage régulier des lettres isolées; S.* de la division, de la com- 
position et de l'abréviation des mots. 

Ces îègles ont été alternativement mises en pratique dans les 
dictées. 



946 DEUXIÈME ÂECnOK 

Tons les trois mois des examens sont faits par le directeur $ arec 
le concoars des maîtres 9 dans toutes les parties* 

La musique instrumentale sur ie violon , le clavedn et roigtie^ . | 
•tt enseiguée par MM. Aiditer et Rndisch ^ avec le secours de deux 
deres. 

ÉCOLE D'£XEBaO. 

n est difficile y sur une description écrife^ de se faire une idée 
juste d'une école ou d'un grand établissement d'instruction ; oe- 
peodant j'essaierai de faire connaître en peu de mots cette insti- 
tution et la manière dont les élèves j sont occupés. Le règlement 
indique une heure à trois de l'après-midi pour les leçons d'exer- 
cice des élèves. Tous les enfans de Técole d'exercice se divisent en 
huit subdivisions, et trois élèves de l'école normale président i 
chacune de ces huit subdivisions , en alternant de manière que 
vingt- quatre d'entre eux soient occupés d'une heure à deux y et 
vingt-quatre de deux heures i trois ; car tandis que les vingt-quatre 
premiers enseignent , les autres écoutent, afin. d'être prêts à chaque 
instant à reprendre et a continuer. Ceci n'est possible qu'en pres- 
crivant un mode d'enseignement ûxe et complet. ^ 

Les parties d'enseignement professées par les élèves sont la gran^ 
maire, la lecture, la composition, l'éciilure, le dessin, le calcul, 
les exercices d'esprit, le chant, la religion. La langue est enseignée 
en partie d'après Krause, en partie d'après les cahiers de Tinspec» 
teur Wagner. L'enseignement de la lecture est étroitemçnt lié a 
celui de récriture, selon la uléthode de l'inspecteur. On donne aux 
élèves des classes supérieures des sujets de compositions libres ; en 
même tçmps on tient beaucoup à ce qu'ils apprennent par cœur 
de petites lettres, de petites narrations et descriptions, parce qu'on 
regarde cela comme le mojen \t plus propre à faniiliariser les 
enfans avec la langue, et i leur donner de la facilité à s'exprimer • 
par écrit. Quand ils ont appris un morceau par coeur, ils essaient 
de l'écrire sans faute, avec la ponctuation convenable; la compa- 
raison avec l'original et la con*ection leur sont abandonnées* afin 
qu'ils s'impriment la chose plus profondément. Le calcul est en- 
seigné d'après Schumacher et Jos. Schmid. Dans les classes infé- 
rieures on veille surtout à ce que les nombres soient toujours cor* 
rects, afin d'éviter le vide du calcul de -tête trop artificiel de Pes- 
taloxzi, comme aussi pour faire du calcul lui-mêmje un exercioe 



INSTRUCTION PRIMAIRE. 347 

de langue. Le chant est enseigné par les deux éleTes les {dus avan* 
ces de l'école ^ qui donnent deux leçons le ttiat}n> et le dessin 
par les deux plus habiles dessinateurs. Poa( les exercices de lan« 
gue et d'esprit on se sert parfois des Exercices d'esprit par Krause ^ 
et du Liçre des mères de Pestalozzi. Les élèves ne donnent des. 1^ 
çons de religion qu'une fois par semaine , sous la direction parti- 
culière du directeur. La 6iiy?eillance spéciale de cette école est 
confiée à l'inspecteur Wagner ^ qui ^ outte la TJsite journalière 
pendant les leçons ^ fait aussi subir à chaque classe un petit exa- 
roen toutes les semaines , pour maintenir les jeunes maîtres et les 
enftns dans une persévérante activité^ et connaître exactement les 
progrès qui ont été faits. La satisfaction des parens sur la manière 
d'opérer des élèves dans l'école normale se montre dans la fré- 
quentation r<^lière de l'école. Je suis très-satisfait de Thabileté 
pratique montrée jusqu'ici par les élèycs, 

6. haIties de l'étàblissimxiit. 

L'année précédente , deux maîtres étaient attachés avec moi i 
l'établissement , inspecteur IVaguer et M. Richter. A Pouverture 
de cette année le maître auxiliaire Rudisch nous a été adjoint. 
Ces maîtres se consacrent entièrement et sans partage à l'école j 
cependant ils ne suffisent paé encore à ce grand établissement; 
deux élèves et l'oiganiste de la ville ont été pris comm'e aides pour ^ 
la musique instrumentale. 

Les parties suivantes de l'enseignement sont dévolues au direc- 
teur : religion^ histoire, pédagogie ^ théorie de la composition ^ 
douze leçons par semaine; en j ajoutant les heures de dévotion ^ 
le nombre de ses leçons se monte i dix-neuf. 

L'inspecteur Wagner est chaigé de la langue^ du calcul, du 
chant, de la physique, de la théorie de la composition, de la 
lecture ; vingt-ti*ois leçons par semaine. 

M. Richter est chargé du calcul, de la géométrie, de la lec- 
ture, de l'orthographe, de la théorie de la composition, du chant, 
de l'histoire naturelle, de l'enseignement du violon; vingt et une 
leçons par semaine. 

Lé maître auxiliaire Rudisch enseigne l'orlbogvaphe, la géogta* 
phie, l'écrittire, le clavecin et la basse fondamentale; il donne de 
plus des leçons dans l'école d'exercice ; en .tout^ ses leçonr mon» 
tant à vingt» 



348 DEUXIÈME SECTION. 

* L'orgfiDÎste Simon donoe chaque jour deux leçons de çlaTccîn 
et d^oigne , et les ëlcTes Mobr et Schwippert donnent tons Icf 
jours une leçon de violon. 

n résulte clairement de ceci que le personnel des maîtres de 
l'ëeole n*est pas complet ^ et qu'outre les maîtres qui ày trourent 
attachés , il faudrait surtout un bon organiste , celui de la Tille 
ne pouvant être employé qu'a défaurd'un meilleur. 

Quoique la surveillance générale reste au directeur , cependant, 
pour le soulager,' jusqu'ici l'inspection spéciale a été exercée k 
tour de rôle chaque semaine par l'un des maîtres; mais Je vois 
toujours plus clairement que le directeur doit se cbai]ger leol de 
toute l'inspection , parce que dans une maison bien oitioonée il 
ne doit y avoir qu'un maître. Les autres maîtres reconnaissent 
aussi ce principe, et par la suite le directeur aura seul la surveil- 
lance y et la transmettra , en cas de besoin , à l'inspecteur. Mais , 
comme le directeur et l'inspecteur ne peuvent pas être tonioart 
an milieu des élèves, et qu'il faut pourtant pouvoir s'adresser i un 
homme sûr dans les désordres ou les plaintes qui peuvent surve- 
nir, on conservera l'ordre établi jusqu'ici d^ndiquer pour surv^« 
lant de ses compagnons d'études l'élève jugé le plus capable. Cette 
mesure peut en outre être employée comme un très-bon moyen 
d'éducation pour l'élève surveillant et pour les autres. 

7. lÉSULTATS DI l'EIUMUT DI SOITIB. 

Le premier examen de sortie a eu lieu depuis le i5 jusqu'au 19 
Septeipbre, sous la présidence du conseiller de consistoire, M. Poil, 
de Cologne, et on laissa sortir, 

• 
6 élèves avec le certificat • • ». • • n.*^ I. 

II n.*II,pTèsdnn.*L 

8 n.*n. 

i3 n.''m,prèsdnn.'']L 

6 n.*in. 

- En tout quarante-quatre. On avait, il est vrai, reçu, lors de l'ou- 
verture de l'école, cinquante élèves ; mais à la fin de la pwnière 
année trois élèves, par autorisation supérieure , ont été admis i 
la recommencer ; un autre , par décision du président suprême d» 



1KST&I7CT101I raiMAlHE. 349 

la proTÎnce , en date du ^4 Noreinbire âSsS , a 4^ teurojé ; le 
cinquième I Henri-Jos. Scbmitz^ est inori de la poitrine, le 3 Mai 
de i'ann^ précédente , et le sixîéme^ Joseph Waldnehl , renrojé 
a ses parens pour cause de maladie arant Feiaroen, est mort^ 
ainsi qu'on l'a 4é|à remarqué plus baut^ le 21 Janvier courant^ 
des suites de la consomption. J'indique ici par leurs noms les 
élèves qui se sont le plus distillés (ici suivent ces noms, que 
nous omettons }• 

8. BSPKiAxcs vova LIS Biivss soins d*Ithk kacés. 

L'éoole n'étant pas en correspondance directe avec le gouverne* 
ment rojal, et les gazettes du bailliage n'en faisant pas mention, 
fe ne sais pas eijactement si tous les élèves sortis ont été placés. 
Par une communication particulière de M. Husgen , conseiller de 
consistoire i Aixola-Chapeile, fai appris que les élèves sprtis pour 
ce département ont tous été placés, et que les communes où .ils 
se trouvent en sont fort contentef . J'ai appris aussi par M. Sçhmilz, 
assesseur oonsistorial à Cologne, que la plupart des élèves pour ce 
<lépartement, et peut-être même tous maintenant, sont placés; et 
dernièrement le journal de Cologne exprimait la satisfaction des 
communes relativement aux élèves de l'école normale primaire de 
Briîhl. J'ignore quel est l'auteur de cette annonce. Ces nouvelles 
sont sans doute très-agréables pour Técole et encourageantes pour 
les élèves ; mais elles ne nous enoigueillissent pas , la satisfaction 
de nous-mêmes devant reposer sur une autre base. 

9. ÉlivBS HOUVXLUMIRT ADMIS. 

I 

Le règlement de l'école dit, $. 44 9 <ive tout élève qui, dès la 
première année, n'aura pas fait assez de progrès pour feire atten- 
dre de lui, è la An des cours de l'école, une capacité au moins 
suffisante, doit ètrt renvojé. Cette décision fixe doîic une année 
comme temps d'épreuve; suivant moi elle est fort sage. L'expé- 
rience no^t a démontré que plusieurs élèves qui arrivaient très- 
fidbles devenaient très- forts, tandis que d'autres, qui d'abord 
semblaient forts , restaient bien en arrière. Il ne s'agit pas tant 
dans les nc^veatu venus de quelques connaissances plusx)u moins 
étendues que des dispositions naturelles et de l'esprit de travail. 
Je n'ai encore passé que trob mois avec les élèves nouvellement 



35o DEinOJBItE SBCTIOK. 

V 

arrives ; je ne pois donc joa porter un lagemeiit cerUih ; cepen- 
dant )es. maîtres flfaoconleiil à dire que^ si aucun dfenx ne se dis- 
lingiie eooora spécialement ^ on j rencontre des t^es bien oiga- 
nisées et quelques-unes seulement qui paraissent fiûbles. Da reste y 
}e suîa bien aise de pouToir dire qif un esprit pacifique él Jojeux 
babite an milieu d'eux. 

lO. PAETAGI DIS SECOUAS. 

Les secours sont fixés par le président suprême de la province 
lors de la réception des élèves, sur les propositions de chaque dé- 
partement. Toute la somme des secours acccNnlés jusqu'ici pour 
les deux années* monte à 3,645 risd. Celle de Tannée précédente 
se montait à 2,978 risd. $ par conséquent elle était plus forte de 
333 risd. Quoique-cette diminution me soit douloureuse, j'aime 
& croire qu'elle a été forcée par des circonstances majeures. Yoici 
la part des départemens à la somme indiquée : 

* 1. Coblence, pour 20 élèves GSj risd.&i gros. 

21. Diisseldorf, ao 547 ' • 

3. Cologne, a4 65i 16 

4* Aix-la-Chapelle 9 27 809 a 

94 a,645 8 

Deux élèves ont quitté cette année l'école, ïk'ajant pas de vo- 
cation pour l'enseignement ; par cette retraite un stipen£uia de 
45 risd. i5 gr. est devenu vacant. 

11. MOnCK HVtOUQITI Dl l'AXHCI. 

(Ici se trouve d'abord l'énumération de quelquei visites.) 
Le jour de naissance de Sa Majesté a été célébré p^r une aoleii- 
nité religieuse et up jojeux repas. A Toccasipu de mon lapport du 
6 Août, le président supérieur voulut bii^, sqoi la dalie du 9 
du même mois, me témoigner sa haute sat^factiion sur la ma- 
nière dont cette fête avait été célébrée par , l'école Je n^ai pas put 
interdire aux élèves de célébrer la fête des maltran» parce qae de. 

& LCéoole da Bcuhl est de deax, anauées sfolemeat* 



IN$T&UCnO!f PRIMAIKE. Hx 

semblables fittet ont coutume d'être téxèei dans les famille» bien 
réglées. Les élèves apportèrent une guirlande de lierre , ornèrent^ ■ 
la porte et la chaire de cette même yerdure , chaînèrent des coo- 
plels, et présentèrent leurs félicitations dans un écrit. 

i2« 4pDBAirt R noposmoNS. 
(Ne peurent être communiqués au public.) 

J'ai presque b^oiii de vous^ denander grâce , AL le Mi« 
aistre, pour Tétendue de ce rapport » que j'ai pourtant sou- 
vent abrégé. Mais il y règne tant de loyauté , de candeur et 
de bonhomie judicieuse ; il fait si bien connaître l'esprit dans 
lequel est dirigé ce grand établissement , que j*ai cru devoir 
laisser parler le digne curé lui-même, en demandant quelque 
indulgence pour ses longueurs. Voici maintenant un rapport 
sur un autre établissement du même genre qui , en gardant 
Tidenlité des principes fondamentaux^ présente un autre ca- 
ractère, celui du protestantisme, et Tespcit die sévérité mé^ 
thodîque qui est particulier à ^Allemag^e du ISoid. Mais 
avant de donner ici le rapport entier de. M. U lecteur dfr 
Fécole nçrmale protestante de Potsdam, je crois bon de tr^^- 
crire le réglemept priniitif de cette éco]^, q» piuiM l'inslnicrt 
tion miflôstérielle que' la ka^ie coa&anoe du gouvernement; 
4ans le directeur a permiâ de laisser trèsrgéaérale. C'est l'usage 
constant du ministère en Pn^sede mettfie le Sicrupule le ph» 
Révère dans le choix du directeur, et de lui laisser ensuite j' 
péiir tes covKnesÉeniens, une grande latitude , sauf au mi* 
nistre A joger tout par les résultats, et à intervenir plus tard' 
en connaissance de cause. ' 

, Ktirùit de rînstruction de service (DiensUlnsîrucUon) pour 
le directeur de V école normale primaire de Potsdfifn. 

Cette instruction , qui marque les deroirs'du directeur, indique 
cependant plutôt le point de vue sous lequel il doit envisager sa 
position^ qu'elle ne ûit avec précision ses loactions ,et êi^ occo» 



^ 



53» DEVJtiÈME SECTION. 

pations ; car celles-ci peuvent subir dÎTerses modifications par des 
circoiistances imprévues , et le directeur d'un établissement ne doit 
pas s'attacher au sens littéral d'un règlement officiel , mais se lais- 
ser guider par des idées plus élevées^ et suppléer par son intelli- 
gence au silence de la loi. 

Tout ce que le père de famille raisonnttUe et pieux est pour sa 
famille et sa maison^ le directeur doit l'être pour l'établissement 
et pour tous ses membres; l'ami et lé collègue bienveillant des 
élevés et des maîtres qui seront animés du sentiment de leocs d»* 
voirsy an contraire le chef sévère de ceux qui n'écouteront pas la 
voix.de là raison et de la piété. 

Il doit porter son attention aussi bien sur les choses les plus 
petites que sur les plus grandes, pour que rien ne trouble l'har- 
monie de toute la machine confiée à ieè soins. 

Il est chargé spécialement^ 

1 .* De gérer les affaires pécuniaires de l'établissement, i moina 
qu'elles ne se trouvent placées dans les attributions d^une autre 
autorité ; 

A.* De surveiller l'économie domestique et l'économe , d'avoir 
l'œil i la bibliothèque et aux objets nécessaires à l'enseignement ; 

3.^ De conserver et d'augmenter ces objets, ef de rendre compte 
des fonds affectés k la bibliothèque $ 

4*^ I^entretenir la correspondance, de faire des rapports an col- 
lège royal des écoles sur l'école normale et l'école annexe, de 
présenter la liste des aspirans , de garder les archives , etc. ; 

S."" D'appeler, d'examiner et de choisir les aspirans en consul- 
tant les maîtres, el de répartir les bourses d'après les prindpea 
établis ; 

é."* De rédiger et de présenter les plans d'étude après en mvon 
référé & la conférence des maîtres , et de distribuer les objjfeli d'ei^ 
•eignement d'après le plan approuvé par les autorités compi* 
tentes $ 

7.* De surveiller et de diriger les maîtres par rapport & Uma 
moralité et à leurs fonctions } 

8.* D'oi^aniser et de diriger les conférences des maîtres, et ttm 
rédiger les protocoles ; 

g.** lyétablir et de diriger les examens publics de l'éeole norw 
maie et de l'école annexe; 



INSnUCTION PRIMAIIUE. 353^ 

10.* De RMÛnleiûr la haate discipline de l'école nonnale et de 
l'école annexe par tons les moyens possibles ^ même jusqu'au ren- 
roi d'un élère, d'après Tarrétë de la conférence des maîtres^ sons 
Tobligation cependant d'en faire on rapport immédiat et détsiUé 
aux autorités compétentes. 

Il est impossible de mieux répondre i la confiance du mi- 
nistère que ne Ta fait M. Striez. D'année en année, l'école 
normale confiée à ses soins a fait des progrès remarquables» 
et en 1 8a 6 il en a rendu nn compte public qui a excité un 
tif intérêt Je mets sons vos yeux ce compte rendu, qui vous 
donnera une idée exacte et complète de l'état matériel et mo- 
ral, ^ de toute la yie intérieure d'une -des meilleures écoles 
normales primaires de la Prusse. 

Rapport sur F école normale primaire de Potsàcun^ par 
F. L. G. Striez, directeur de cette école et ministre du 
saint Et^angile. 

r. 

DONNÉES HISTORIQUES. , 

Jusqu'au milieu du siècle dernier il n'j avait point dans le ^ran- 
dcèoui^ d'écoles normales primaires. Les maîtres d'école étaient 
admis par les communes, soit arec l'approbation des autorités, 
soit à leur insu, et sortaient tous des écoles priniaires alors éta* 
blies.Tont ce qu'on exigeait de ces maîtres, qui étaient la plupart 
des artisans y c'était de savoir lire, réciter le catéchisme, chanter 
passablement quelques airs d*ég]ise bien connus, et en outre tant 
•oit peu écrire et calculer. Combien de pasteurs chargés Tété de 
la garde des troupeaux, s'arrogeaient Thirer le droit d'instruire la 
Jeunesse ! Les nobles conféraient d'ordinaire les places de maîtres 
d'école y dont ils pouvaient disposer, à leiirs domestiques ou chas- 
seurs pour les récompenser de leurs services. Les écoles primaires 
des villes offraient quelquefois des maîtres un peu plus instruits, 
mais qui n'apportaient dans l'enseignement ni goût ni méthode. 

Jean^ules Hecker> conseiller supérieur du consistoire à Berlin 

23 



35/|. lœuxiiME SEd'ïon, 

«t mîiiisire à Tcglise de la Trinité, fal le premier q«i entirepriC 
•de préparer des )enneft gens d'une manière spéciale à la pédagogie. 
A cel effet il fonda^ime école destinée à fournir des maîtres d*éoole 
pour son diocèse. 

Cet établissement y fondé en 174S, resta quelque temps un éta- 
blissement prive ; il futéleYe au rang d'école normale primaire 
rojale pour les maîtres d'école et niarguilliers ^ Tan 17S3. 11 fut 
enjoint aux autorités de la province, par Tordre du cabinet pu- 
blié le 1.^ Octobre lySS, de prendre, autant qiiHI se pourrait, 
des sujets dans cet établissement pour les places rojrales de mar- 
gnilliers et de maîtres d'ëcoJe. 

Il s'en fallait cependant de beaucoup que celte école Yiormafe 
primaire répondit aux besoins toujours croîssans de la pro? ince 9 
et méritât le nom d'école rojale. Les élèves, disséminé» ftr tout 
les points de la capitale, n'étaient pas suffisamment sunreillès et 
dirigés dans leurs études. Tous artisans , ils travaillaient plutôt a 
leurs états qu'à leurs leçons , et restaient en outre exposés à I1a« 
fluence de l'esprit de corporation et aux séductions d'une grande 
ville. Enfin , le temps qu'ils consacraient à leori études à l'école 
normale était en général trop court pour qu'on pût espérer d'at« 
teindre le but qu'on s'était proposé. 

L'an 1771, le roi Frédéric le Grand affecta 4ooo écus de rentes, 
au capital de 100,000 écus, à l'amélioration des écoles de campa- 
gne dans la Marcbe électorale; il se'Servil à cette occasion des ex* 
pressions suivantes : «L'éducation primaire, surtout dans les cane- 
pagnes , a été très-nègligée )usqu.'ici : il devient ui^gent de renvoyer 
les mauvais maîtres et de les Remplacer par des hommes capables.'^ 
8^étant assuré que les écoles étaient mieux organisées dans la Saxe, 
il ordonna d'en faire venir des maîtres, pour les mettre a la place 
de ceux qiA serait bon de renvojer, quand même ils relèveraient 
de la couronne ou des nobles. Une augmentati<Hi de traitement 
devait être allouée aux nouveaux maîtres sur le fonds spécial qu'il 
tenait de créer, et les sujets les plus distingués paimi eux devaient 
être oflfêrts & l'école normale primaire comnu modèles de màUru 
à former. 

Mais rîDtentîon bîenfaisaiite du roi ne put se réaliser entière- 
ment, soit que les personnes chargées de l'exécution y missent de 
la négligence , soit qu'on eût de la peine à tirer des maîtres ha« 
biles de la Saxe. Afin d'obvier à cet inconvénient, on se décida â 
placer dans les écales smceplibles de réforme des caudiilals 'cu 



IK&TAUCTION PRIMAIRE. 355 

théologie y pour j remplir .les fonctions de maîtres. Tout cela 
n'aboutit guère qu'a attacher un meilleur traitement à un certain 
nombre de places de maîtres d*eoole^ et à 6ter aux habitans des 
communes du Brandebourg l'obligation de pajer pour l'éducation 
de leurs enfans, les maîtres mieux salariés s*étaut engagés à donner 
lenrs leçons gratuitement. Telle est l'origine des écoles dites de 
charité. «< 

Quelques petites écoles normales s'élevèrent a la vérité insen- 
siblemeat à Berlin; mais ou elles n'eureut point de durée, on 
elles demeurèrent peu importantes, ou bien elles n'eurent d'autre 
but que de former des maibes pour la ville de Berlin et les villes 
voisines d'un ordre inférieur. 

Tel était l'état des choses lorsqu'ei\ 1809 la régence de Potsdam, 
Tantorité ecclésiastique et la députa tion des écoles commencèrent 
a donner une autre direction au système suivi jusqu'alors pour 
Jlnstruclion primaire. 

Rien n'était plus sensible que )e manque de bons maîtres. On 
s'empressa de s'instruire exactement de l'état de l'école normale 
primaire de Berlin y et on arrêta en 1810 des réformes importantes 
pour cet établissement. Leur succès devait décider eu partie si 
cette école serait conservée et resterait à Berlin , ou bien si elle 
aérait transférée en un autre endroit. Or , à l'œuvre , les mesures 
arrêtées ne parurent point applicables à rétablissement de Berlin ; 
on forma donc sérieusement le projet d'en fonder un autre. Le 
local du chapitre de Havelberg^ qu'on avait en vue, neUnt pas 
encore disponible à cette époque, on résolut en i8fr5 d'établir 
provisoirement la nouvelle école normale à Potsdam. L'autorisa- 
tion en fut accordée en 1816 , et le projet reçut son exécution 
en 1817. t 

L'école normale primaire de Berlin ayant été remplacée p»r 
celle de Potsdam , ie» meillews élèves de l'ancien établissement 
formèrent le noyau du nouveau. 

Le local y dont le gouvernement rojal avait fait l'acquisition en 
18179 fut donné a titre de propriété i l'école normale , vers la fin 
de l'année 1819. 

Déjà, dès le commencement deeette année, M, le professeur 
Schartlich était efitré en fonction à l'école normale. Vint ensuite 
M. le candidat Ruoge, qui , sous la jdihBotion de M. de Tiirok, 
conseiller de l'instruction primaire {ScAuimtÀ)^ travailla à la pre- 
mière oiganisetion dfi l'établisseioentf La même auirée M. Loffl^r 



356 DEVXfiME SECTIO^I. 

et M. Klôden j furent attachés, Tan comme maître en second^ 
Tautre comme maître en premier. Une ménagère fnt cliargée de 
récènomie domestique. Bientôt M. Klôden fut nommé directeur ^ 
et MM. Zeistger et Lichtwert désignés pour enseigner l'écriture 
et le dessin. 

Les é\èYe8 devaient , d'après le règlement y être logés et nourris 
dans rétablissement même ; mais la pension élevée et le petit 
nortibre de bourses (huit bourses entières et huit demt^boui'ses) 
furent cause qu'on dispensa peu à peu quelques élères de se con- 
former a ces dispositions. 

Le cours normal était fixé à trois dus; mais comme les moyens 
d'instruction ne suffisaient pas pour former trois classes, il fallol 
se borner à deux classes^ et adopter pour la durée de chacune un 
an et demi d*études. 

Une école pratique pour les èlèTCs avait été fondée par le gou- 
vernement royal comme annexe de Técole normale; mais son 
éloignement de l'école normale entrava trop la marche des éludes 
pour qu'elle pât remplir de long-temps le but de son insfilutton. 

Pour instruire les élevés dans le jardinage^ on loua en 1821 un 
ancien cimetière^ situé devant la porte de Nauen.^ 

L'école de natation établie par M. de Tûrck d'après les principes 
du général Pfuhl, devant la porte de Berlin, offrit bientôt la 
meilleure occasion d'apprendre à nager. 

Le nombre des élèves monta jusqu'à la Saint-Michel de l'anncfe 
'i8a4 au-delà de soixante , et en y comprenant les jeunes gens 
•ortîs à cette époque de l'établissement, il avait déjà fourni pini 
de cent maîtres à la province. 

J!n' i8a4 > à Pâques, M. Runge , appelé à la direction de Técole 
normale primaire de Coslin , fut remplacé par M. le candidat 
Sellin. Au mois de Juillet de la même année , M. KIoden ayant 
été mis à la tète de la nouvelle école des arts et métiers de Berlin , 
l'auteur de ce rapport lui-suocéda dans les fonctions de directeur. 
M. Loffler , appelé à un autre emploi , fut remplacé par M. Schôu. 
Enfin M. Heinrich fut appelé commemaltre d'éeritnre et de dessin ^ 
et comme maître auxiliaire pour différentes branches d'instruction. 

A ceschangemens dans le personnel se joignirent aussi beaucoup 
deréfames dans l'administration intérieure et extérieure de l'éta* 
blisscment. Le nombre des classes fut porté à trois, et Au lieu de 
dfx-huît mois les élèveê ne passèrent qu'un an dans chacune. La 
petite école normale de Groâshaenitz ayant été femaée, le nombre 



I?CSTRCCnON PRIMAimC. 3^7 

d«s élevas de celle de Potidam i'aocrut ooiuidérableinent. Ou fit 
une grande diminution dans le prix delà pension, et on changea 
le système économique de la maison. Lu bénéfices furent augmen- 
tés, et les élèves tenus tons sans exception de demeurer dans 
l'établissement, d*j prendre leur nourri lure et d'y rester trois ans* 
Les nouvelles constructions permirent de Ic^er tous les maîtres 
dans l'école normale ; enfin on j fonda une école spéciale divisée 
en quatre cluses, pour servir d'école d'exercice aux jeunes maîtres* 

« 

II. 
ORGANI8ATICflf ACTUELLE DE L'ÉCOLE NORMALE. . 

1. OIUCnOK It IHSPSCXIOV. 

L'école normale et son école annexe sont placées sous un direc- 
teur, subordonné au collège royal des écoles de la province de 
Brandebourg à Berlin, et an ministère de l'instruction publique, 
des affaires ecclésiastiques et médicales. 

Cette dernière autorité établit les principes à suivre dans cette 
école, comme dans toutes les écoles publiques ; se fait rendre 
oompte de lotîtes ks afiaires importantes, telles' que les no/nina- 
lions des maîtres et tout changement au plan d'études fondamental , 
et elle reçoit tous les ans, par rentremise du collège royal des 
écoles, un rapport détaillé, rédigé par le directeur de l'école. 

Le collège des ècqles est chargé cle l'inspection spéciale de l'école 
normale : il en observe la marche et envoie de temps en temps 
des commissaires sur les lieux. C'est, lui qui examine et approuve 
les plans d'études présentés tous les semestres, et qui prononce 
dans toutes les questions soumises au consistoire. 

Le directeur doit veiller sur tout l'établissement, observer et 
diriger les maîtres et employés, faire des rapports aux autorités 
supérieures et entretenir la correspoudauca, etc. 

^ s. LOCAL. 

L'école normale, sitoée près du canal et de la porte de Berlin^ 
se compose d'un ^rand édifice, ayant 1 27 pieds de front et deux 
étages , avec des arriére-corps considérables qui , joints au prin- 
cipal corps de logis , présentent un carré dans lequel se trouve 
une cour asses spacieuse. Le tout renferme : 



358 ' BEUXIÈME SECTION. 

A» Une halnUtion de famille ponr le directenr et une antnif 
pour un maître ; 

B. Trois appartemens pour trots maîtres non mariés; 

C. Un appartement pour l'économe et ses gens, avec un em- 
placement suffisant pour la gestion économique ; 

D. Une salle à manger pour les élèves, qui sert en même temps 
de classe de dessin et d^écrilnre; 

£. Un cabinet d'oi^gues, où se donnent les leçons de musique, 
et se font le» examens, ainsi que lear prières du matin et du soir; 

F. Deux classes pour Finstruction scientifique des éléres ; 

G. Quatre classes pour Técole annexe; 

H. Cinq chambres de divenes grandeun et deux dortoirs pour 
les éléres ; 

J. Deux infirmeries; 

K* Une buanderie; 

X. Deux cabinets d'histoire naturelle; 

M> Des greniers, des cares, des bûchers, etc. 

* 
3. xcvsRns. 

• 

L'école normale reçoit par au 5,4oo écns des dilfêreDtes caîases 
de l'état. Il faut ajouter à cette somme à peu près 9,750 éeus, qui 
proviennent des pensions pajées par tes élèves, et aSo écns que 
rapporte l'école primaire annexe ; de sorte que le^ revenus annuels 
de tout l'établissement montent à 8,4oo écns. ^ 

Cette somme sert à pajer : 
, j4^ Les trartcmens des maîtres ; 

B. L'allocation pour l'économe; 

C* Ix^s objets d*enseignement {>our 1 école normale et récold 
annexe ; 

1). La locat'on du jardin ; 

£. Le chauffage et l'éclairage; 

F, .Les frais de réparations du bâtiment, des meubles et des 
ustensiles^ les assurances pour l'Incendie^ les impôts et les chai^ges 
de la maison, etc.; 

G. L'entretien des élèves, les dix bourses et demi-bourses cl 
1 rs choses extraordinaires ; 

//.. Les .frais de médecin et de chirurgien. 



IBSTllUCTIOll PBIMAIJI£. 339 

4. nCVIKTAlBE. 

L'établissement possède les objets suirans : ^ 

^. Les ustensiles néceuaires à récoDomie , les objets doealsine^ 
les tables^ les bancs, etc.; 

B, Un mobilfer convenable et suffisant, composé d*arn^oircs, 
de tables , de bancs , de cbaises et de coffres , ponr les classes de 
l'école normale et de Fécole pratique , et pour les chambres des 
éJèyes-maitres y etc. 11 %*y trouve aussi un certain nombre de 
bois de lit, avec les gamhures des lits , pour les éléres peu fortunés } 

C Une bibliothèque assez considérable pour les maitres et les 
élèves, ainsi qu'une bonne collection de cartes et de sphères pour 
renseignement de la géographie ; 

D, Un appareil assez complet d'instrumens de phjrsiqae; 

E, Une collection de minéraux, donnée a rétablissement par 
M. le conseiller de Tûrck ; 

F, Une collection d'oiseaux empaillés et autres objets d*histojr« 
naturelle; 

G, Les objets les plus nécessaires & l'enseignement des^ muthé^ 
matiqaes; 

JFI. Tout ce qu'il iaot poôr apprendre à dessiner ; 

J. Un recueil très-considérable de morceaux de musique ; 

K. Un très-bon orgue , un forte-piano , sept clavecins , et plu- 
sieurs instrumens à ?ent et à cordes. 

Tous ces objets sont augmentes tous les ans, sur le fonds spéclA 
aflfecté à cette branche, etp«iT les soins des autorités supérieures. 

Tout l'inventaire de l'établissement est assuré pour 7,600 écus 
à la compagnie d'assurances d'Aix-la-Chapelle , ce qui ne cause 
qu'une dépense annuelle d'environ i4 écus. 

5. ÉCOKONIE IT smETIEM DES KLEVCS. 

Pour nourrir environ quatre-vingts élèves, et pour entretenir 
la propreté dans la nraison , on a donné a l'établissement fm 
économe dont les obligations sont fixées par un contrat renouvelé 
tous les ftns. 






36o DEUXIEME sscnoir. . 

La nourriture des éléres est bonne et saine , ce qni est constaté 
par r^tat de leur santé. Il j a des parens qui croient deVoir en 
ontre envoyer à leurs enfans des comestibles ou de l'argent pour 
en acheter. Us se trompent^ car les jeunes gens n'en ont nnlle- 
ment besoin ; au contraire, loin de leur être avantageux , ces 
envois ne servent qu'à leur ôter l'appétit aux repas , et à lea 
rendre difficiles et gourmands. Les élèves orphelins , ou ceux 
dont les parens sont trop pauvres pour leur donner qnelqiie 
chose f sont )U5teroent ceux qui sont les plus forts et se portent 
le mieux. 

Le directeur assiste presque toujours aux repas pour s'assurer 
de la bonté des mets et pour prévenir toute irrégularité daps le 
service. 

Les élèves malades vont à l'infirmerie^ et sont traités par le 
médecin ou chirnij^ien de l'établissement. 

6. hâitiis. 

* I.* M. SchdrtlUh, de Saxe, élève de l'école normale primaire 
de Dresde 9 est chai]gé de l'enseignement théorique et pratique 
du chant et de la musique. 

1.^ M. Settin, de Poméranie, élève de l'école normale primaire 
de Stettin , et qui a fait ws études en théologie à Berlin » donne 
des leçons de religion et d'histoire, de langue allemande et de 
calcul, etc. 

3.* M. Striez, de la moyenne Marche , d*abord maître i la 
iMison des orphelins de Potsdam , puis directeur de Técole nor- 
male primaire et de la maison des orphelins k Neu-Zelle et mi- 
nistre du saint Evangile, est i^tuellement directeur de l'éooJe 
normale de Potsdam. Il donne des leçons de religion, de péda- 
gogie, de didactique et de méthodique. 

4.* M. SchSn, de Silésie, élève de l'école normale de Bùnzlan, 
après avoir étudié i Berlin les mathématiques, la physique, la 
géographie et Fhîstoire naturelle, enseigne principalement ces 
sciences. 

' 5.* M. Heinnch, de la nouvelle Marche, élève de l'école nor- 
male primaire de Neu-Zelle et de l'école de dessin de M. Schmid 
i Berlin, donne des leçons d'écriture, de des^n, de calcul^ etc. 



IHfiTftUCnOH MIMAIlE. 36î 

Totifl ees maîtres appartieiliielitexclasiTeineat a l'établissement , 
où ils soot aussi logés. Ghactui dVuz^ â Texception du directeur^ 
q«i nedoane que douz0 à seize leçons par semaine, en donne 
vingt-quatre â vingt-sept, et MM. Sellin et Schôn sont chargés 
alieniatîrement de la surveillance spéciale des éléres. 

Vu le grand nombre de leçons à donner, un des meilleurs 
éléyes formés dans la maison est employé comme maître auxiliaire, 
de sorte que le nombre des maîtres s'élève à six. 

7. MOlfBll DKS uiviS. 

« 

Le nombre des éiéves est fixé par le r^lement dé soixante et 
quinze a quatre-vingts, et porte aussi actuellement le chiffre dé 
soixante et dix-huit, dont soixante et douze habitent rétablisse- 
ment même; les six antres ont obtenu l'autorisation de demeurer 
chez leurs parens pour diminuer ainsi les frais de leur entretien. 

Ce nombre est déterminé non-seulement par le local de l'école 
normale , mais aussi par les besoins de la province. Le Brande- 
bourg contient environ quinze cents places de maîtres (f écoles 
primaires , soit dans les villes , soit dans les campagnes. En su]v 
posant que de cent places, deux viennent à être vacantes par an, 
il se trouve an moins trente maîtres à fournir dans cet espace ; 
mais ces places sont la plupart si peu pajées qn'on est souvent 
obligé de se contenter de sujets passables , qui n'ont pas toujours 
été élevés à l'école normale > et qui quelquefois exercent un mé- 
tier. Si l'école norqnale comprend soixante et dix-huit élèves qui 
foiment trois classes ,/ dont une sort annuellement, ell'e^est.A 
état de fournir chaque année vingt-âx candidats, ce qui répond 
ji peu prés aux besoins du pays. 

8. Cl QUI l'Off kXlGK DES lSnRÂll0. 

Une fois par an , 4 la Saint-Michel, on reçoit d'ordinaire- 26 
élèves. On exige des aspirons : 

A. Une bonne santé et absence de Courte inllrmité. Un obstacle 
à l'admission serait une taille par trop petite, la vue basse et une 
poitrine déUcate; 

B. L'âge de 17 ans accomplis^ 
C La religion évangelique ; 



36l BEUXIÉMI SSECtlOK 

/>. Un esprit moral et Religieux et une conduite jiuqa*aiors 
sans lâche $ , 

Eé De bonnes dispositions et des talens pannt lesquels oa 
compte une bonne voix et l'oreille musicaie ; 

F» Être bien préparé aux études de l'école normale par le dé- 
reloppemeat du ceeur et de Tesprît ; avoir reçu une bonne ins* 
traction religieuse (dans laquelle entre la connaissance de la Bible 
. et de rhistoire biblique) ; savoir lire; connaître les principes de 
la langue allemande et de l'art de la composition^ du calcul, du 
chant f du piano et du violon. 

Pour létre admis ^ il faut s'adresser par écrit au dircclenr, an 
plus tard au mois de Juin , et faire suivre la demande : 

u4. D'un extrait de naissance et de baptême; 

B. D'un certificat d'école et de bonnes mœurs ; 

C D'un certificat de police, constatant Tétat de fortune dn 
Jeune homme ou de son père, ou bien d^ane déclaration écrite 
fin père ou du tuteur, déterminant le temps pendant lequel il 
pourra et voudra pajer la pension annuelle , fixée légalement à 
43 écus. 

Le directeur inscrit les aspîrans sur une liste, et les invite au 
mois de Juin ou de Juillet, par lettres , a se présenter à l'exameii 
qui a lieu au mois de Juillet ou d'Août* 

L'examen se fait en partie par ^rit, en partie de vive voix. 

Pour s'assurer des cànnaissanœs des aspirans , et pour juger de 
liiyr mémoire, de leur stfle et de leur. caractère moral, on leur 
raconte une histoire ou une parabole d'une manière claire et 
détaillée , en résumant et en répétant les points principaux, et ils 
la reproduisent par écrit avec une dissertation raisonnée. 

L'examen oral ne roçle d'ordinaire que sur U religion , la lec- 
ture, la grammaire, des exercices logiques, l'arithmétique. 

On les examine aussi pour lé chant, le piano et le violon. 

Après l'examen on pèse et on compare consciencieusement, 
dans une conférence c^s maitres, les talens et le mérite respectif 
des aspirans. Le dioix une fois arrêté, on le soumet à la sanction 
dn collège rojal des écoles, en j joignant un rapport détaillé sur 
le résultat de l'examen. 

Au bout de quelques semaines, tous les aspirans sont informés 
de la décision prise à lear %ard } on leur annonce leur admis* 



INSTRT7CTI05 PRIMAIIÈE;. 363 

sioii, ou on leur indiqué les raisons qui s'j opposent, avec le' 
conseil de renoncer entièrement à leur projet^ ou des avis relatifs' 
a leur préparation ultérieure. * " i 

L'aspirant reçu est tenu d'apporter , outre ses habfts et ses H* 
yres, parmi lesquels la Bible et le livre de prières adopté pour 
rétablissement né doivent pas manquer, une demi-douzaine de' 
ebemises, six paires de bas, un couteau et une fourébettc, et 
d'ordinaire un bois de lit avec tout ce qu'il faut pour le garnir.' 

Il est en outre tenu, k son entrée, de signer au directeur ren- 
gagement qui suit^ arec Tassentiment de son père ou de son 
tuteur. 

Modèle d*engagement à signer au' directeur -par Félèçe entrant» 

> 

•Je sonssigàé , TU de N , mVngage par la 

présente, conformément à Varrété du ministère ro jal de IMnstnKH 
tion publique, des affaires ecclésiastiques et médicales, du a 8 Fé- 
vrier i8a5, avec rassenlimentde mon père (ou tuteur)» q«ias%iié 

avec jDoi cette pièce, de me mettre pendant 

trois ans, après ma sortie de Técole normale, à la disposition dit 
gouvernement rojal; et par conséquent de ne souscrire k aucune» 
conditions contraires à cet engagement, à moins de rembonrser è| 
Pécple normale, en pas de refus, les dépenses iai tes par Tétat poofe 
mon instruction , savoir : 

ji. Dix écus pour chaque semestre pi^ssé dans Vécole noraialej 
et pour l'instruction reoue dans cet intervalle ; > 

B, Le total des secours et stipehâia accordés. 
Potsdam , le etc. 

L'aspirant reAisé ^ à qUi on ne conseille pas <le choisir un autre 
état, est de nouveau appelé à l'examen' l'année suivante. 

Le nombre des aspirans étant très*grand depuis quelque temps*, 
l'auteur de cette notice ctoti devoir avertir les perens, et surtout 
les maîtres d*écôJe, dont les enfans n'annoncent pas de talent et 
qui n'auraient pas un goût prononcé pour renseignement , de vst 
pas leur faire perdre un temps précieux qu'ils pomraient ent* 
plover avec ]^us de succès & embrasser une autre carrière. 

Ceci regarde principalement, les jeunes gens peu fortunés, qitfî 
ne peuvent prétendre à dés stipendia qu^autatrt qu'ils présenlent 



36^ HEUXIJKUE SEcnoif. 

une hante capacité dont i'ctat et ia société poorroat tirer na aviB- 
Ugeréel. 

L'école i^ onna t e n'est nnllement faite pour les sujets qui y n'étant 
propres ài aucun état, croient, pourvu qu'ils sachent lire et écrire, 
être capables de deyenir maîtres d'école. Ce préjugé eA lellenient 
enraciné que tous entendez des pères dire ayec la meilleure foi 
du monde : «Mon -fils est trop faible pour apprendre un état^, 
ou bi^ : « Je ne sais que faire de mon gar^n , mais je pense a le 
« faire entrer à l'école normale. ^ Nous leur répondrons que les 
élèves de l'école normale doivent être au contraire sains de corps 
et d'esprit, et capables de braver les peines et les fatigues d'une 
carrière aussi honorable que pénible. 

U est une chose qu'on néglige malheureusement encore tfop 
souvent, et qui est cependant de la pli}s haute importance / c^est 
de préparer Icâ jeunes aspirans avec méthode à l'élkl qu^on vont 
leur &ire embrasser. 

•On donne souvent une fausse direcUen aux études prffîminaîres 
de la plupart des aspirans. On croit un jeune homme bien pré» 
paré pour l'école normale, s'il a passé les limites' de l'instruction 
^émentaire, et s'il a acquis une plus grande masse de conni^s- 
lancer que d'antres élèves. Cependant il arrive souvent que des 
aspirans fortement recommandés pour leurs éludes, passent mé- 
diocrement Penmen , ou sont même refusés. 

Le but le plus immédiat et le plus important do tonte instmc- 
tidn est d'élever l'homme • e'esl-à-dire d'ennoblir son coeur , son 
caractère^ d'éveiller en lut les forées de son aroe, et de le rendre 
ainsi non -seulement disposé i remplir ses devoirs, mais capable 
de les remplir en effet. A cette condition seule, les connaissances 
et les talens acquis peuvent profiter A f homme ; autrement l'ins- 
truction , comme œuvre stérile de la mémoire , et les talens pure- 
ntent mécaniques, ne sauraient être d'une grande utilité. Pour que 
le pédagogue, et surtout le maître «^éeole primaire puisse Isiro 
de ses élèves des hommes vertueux et instruits, il faut qu'il le soit 
iuî-mème. Ainsi, pour que l'éducation de l'école nommlcy essen- 
liellement pratique, réussisse complètement, il faut que le jeune 
aspirant ait déjà aoquia au plus haut degré possible un caractère 
.noble et pur, le sentiment du vrai et du beau , un esprit actif et 
pénétrant, la plus gninda précision et clarté dans la narration 
et le s^^le. 

Yoilà ce que ikmm demandons «vaut tout aux jeunes gens. S^ 



iHsraucTioN primaibe. 36S 

sont arrÎTés i. celte instruction morale et înteHectnelle par l'étude 
de Phialoire^ de la géographie, des mathématiques , etc., et sIEi 
ont en entre acqnb des connaissances dans ces branches diverses, 
nous ne pourrions qu*applaadir à ce résultat; mais nous le répé- 
tons arec franchise , nous dispensons les aspirans de toutes ces 
•onuaissanceSy pourvu qu'ils ipoinèàttii Vinsiruction formelle dont 
nous venons de parler, puisqu'il leur est facile ensuite d'acquérir 
i l'école normale Vinstriaiio^ matérielle qui leur manquerait. 

Cependant ils doivent avoir quelques notions préliminaires, 
VU que les cours de l'école normale sont souvent la continuation 
des études antérieures^ et que certaines branches ne pourraient j 
^tre traitées dans tonte leur étendue, si elles étaient tout-à*fait 
inconnues aux élèves à leur entrée. Nous avons indiqué plus haut' 
les branches dans lesquelles ils doivent être préparés plus parti- 
culièrement, mais cet objet étant du plus grand intérêt, nous ter- . 
minerons ce chapitre par quelques avis sur la méthode i suivre. 

I. Religion, Éveillez et développez Fesprit religieux et le senti- 
ment moral. A cet efVèl les histoires et paraboles de la Bible sont 
d'une grande utilité. La lecture fréquente et l'explication raison- 
née de la Bible sont très-nécessaires. Il faut savoir traiter des artî- 
clés de foi et des devoirs l'es plus importans en se référant au caté- 
chisme. Beaucoup de sentences , des chapitres entiets et des para- 
boles de l'Écriture sainte, des cantiques et des versets doivent être 
sus par cœur. On doit pouvoir répondre sur les choses les plus 
intéressantes de Thbtoire ecclésiastique et de la réforme. 



Secû 



urs : 



A. Hiibner, Histoires bihU^ues, publiées par Rauschenbntch ^ 
et son Manuel pour le maître apicole, 3 vol., Schwçlm, 1824 ; 

B. La Mani/estaiion de Dieu dans Us histoires de Tancien tes- 
iament, açee la yie de Jésus^Christ d*après les quatre éçangtlistes , 
et r Histoire des apètres diaprés S. Luc y 8 vol. , Halle, i8ao; 

C. Krnmmacher, Catéchisme hihlique; 

/). Huber, Introduction à tous les livres de F Écriture sainte, 
Bàle, 1812; 

£., Hornang, Manuel pour F explication de l'histoire et de la 
gjlographU Mlif»^, i8a5^ 



3G6 ' DEUXIEME SECTION. 

F, Catéchisme ie la dùcirme chréiunne pour Us €9^jans, Hliicb- 

berg, 1809; 

G* Honiung y Cours résumé de la foi- ekrélierme y fierlin ] idaS ; 

ff. Schmid, Aperçu de V histoire de la reli^on et de tégfise 
ehrétienne . -Berli n , 1 8 2 3 . 

I 

II. Quant à Vhistoire , elle n'a pas besoin d'être parfaitement 
sue; mais les jeunes gens auront à rapporter exactement des trails 
historiques qui seront mis à profit pour former ie cœur, pour 
exercer et rectifier le j^ugement, pour inspirer le goût de tout ce 
qui est grand et noble , ?rai et beau. 

Secours : 

A, Ewaldy Exemples de vertu ^ Becueil d'actions nobles et de 
traits caractéristiques de l'histoire universelle, etc. ^ 5 vol., Stult- 
sard, 1818; 

B. École de sagesse et de vertu, Stuttgafd , i8i3 ) 
C Wagailz> Exemples de vertu ^ s toI. ; 

D* Fischer^ Biographies des réformateurs céUhres; 

E, Pflaum y Biographies d'hommes célèbres, k l'usage de la jeu- 
nesse $ 

F, Kraft y & Plutarque moderne; 

G, Niemejrer^ le Plutarfue allemand. 

m. Géométrie (étude des firmes) réunie au dessin élémentaire, 
l'une comme base de l'enseignement de l'écriture et du dessin , et 
comme préparation aux mathématiques; l'autre pour exercer la 
main , la vue et le goût. 

Secours .-^ 

A, J. Schmidt, EUmens de la forme et de la grandeur , Berne, 
*8o9 ; 

B. De Tûrk , Doctrine de la forme et de la grandeur; 

C Hoffmann , Doctrine géométrique desfornus, Mayence^ 1818 ; 

D. Stein, Doctrine des formes dans son rapport avec le dessin 
élémentaire, Zullichau , 1824 9 

£. J. Schmidt, Êlémens du dessin, Berlin, 1809; 
F. Sickel, Doctrine pratique des formes, Leipsigf i8a4« 



nunucTioii PunuiaB. 86; 

IV. icrùure, Qn^on ne se serre que des modèles de Beinr^ et 
de Henning qui^ après un long exercice^ donnent et coneerrent 
aux jeunes gens une belle main, même en écrÎTant vite et beau- 
coup. ^ 

y. Exercices iûgîqués. Us doivent tendre à donner aiik jeunes 
gens de ' la netteté et de la clarté dans les idées , de la Justesse 
dans le jngemeDt^ et par conséquent de la préeision et de la 
facilité dans les explications orales et écrites. 

Secours : 

A. Niemejer , Principes Je T éducation et de T instruction , a .^ol . , 
3. 'partie,. a /section^ &.*' chapitre; 

B. Grassmann , Manuel pour exercer à penser et à parler; 

C. Krause , Esscn cf exercices pour apprendre à penser et une ma-' 
pitre méthodique et naturelle; « 

2>. Scfaaller , Magasin étexerciees logfquesj i.*' volume. 

YI. Lecture. Quand une fois Télève sait lire couramment, il 
faut lui apprendre à donner de Tacceot à sa lecture et à sentir ce 
qu'il lit. On l'habituera à réciter et même à analjser graduelle- 
ment les phrases et les périodes qu'il vient de lire, a en intervertir 
Tordre et a en exprimer le sens par d'autres mots, à mettre, par 
exemple, des passages poétiques en prose, etc. Ainsi les exercices 
servent en même temps à faire penser et à faire parler. Mous 
conseillons aussi de faire déclamer des morceaux appris par cœur. 

Liçres de lecture : 

A. Wilmsen, VAmi des enfans, a.* et 3.* parties. 

B. Liçre de lecture publié par les professeurs du gjmnase de 
Helmsladt; 

C. Seidenstûcker, Euionia; 

J>. Les meilleun livres de cantiques* 

Vn. Langue aOemande et composition, La langue doit être regar* 
dëe et traitée d'une part comme mojen d'instruction formeUe g 
eoramé logique pratique, et d'antre part comme objet indispeui 
sable d'instruction matérielle. 



368 DEUxiiME sEcnov. 

Vojez.soiu le premier rapport : 

Tillich f Enseignement des langues, comme moyen pmssemt d^iiu' 
eeftion, Leipzig, i8o3, et son litre de lecture, i/*et a.* partie»; 

Soos l'an Ire rapport : 

I^ase, Cours de^ langue allemande, et aon Memuel mithodiqm 
de la langue allemande^ 

Vojez en ontre les grammaires de Hejse, de Habn, de Rotha 
et de Berahardt. 

Il faudra obliger les jeunes gens i faire beaucoup de compo- 
sitions et d'exercices ëpistolaires. 

Secours : 

A, Falkmann , Méthode pour les exerdees de style allemand; 

B, Son Liçre élémeniaire sur le style; 

C. Son Manuel pour les exercices de style allemand; 

D. BÂumgarten , Plans et matériaux poiWr des cmnposiHans; 
' JE. Petit épistolaire de Banmgarten , Scblez et Dolz , etc. 

Vlll. Arithmétique. Il ne s'agit ici ni de méthodes de calcul 
éleré , ni de calcul pratique. On ne demande i l'élève que de se 
servir sans difficulté des chiffres, et de calculer de tête. 

• Secours : 
A, Pestalozzi , Tableaux d'unités et de fractions; 
' B. Son Explication des rapports des nombres ; ^ 

C, J. Scbmidt, Élémens des nombres, et les Éiémens t algèbre ; 

D. Kawerau , Liçre de calcul. 

IX« Chant j piano et viohn. Formation de l'oreille et de la voix. 
Dextérité et fermeté à produire les sona. Exercices de cbant élé- 
mentaire. Chant d'église ou plain-chant. 

Pour le piano et le violoo le plus possible de dexiéiilé , et on 
bon doigté pour le premier instrument. 

' Si ces avis servaient i engager un malfare oonacieiieieax à bien 
préparer quelques {tunes aspirans, leur but se trouverait atteint, 
fin indiquant un t r è s i gra nd nombre de seooaia, on eo facilite ao 
moins le choix. 



INSTRUCTION ;PR1MA1IŒ. 36^ 

9wK)9|nOII EXTÉUEUaE DES ÉlivES, ET LEUA EAPPORT AVEC L^COLK 

NORMALE. 

Si hiê jeunes gens n*ont pas de parens à Potsclarï^ qui nous r&* 
pondent des bonnes mœars et da travail de letfrs enfans , ils sont 
tous sans exception tenus de demeurer dans recelé normale ^ et 
d'j prendre Jeur nourriture en payant d'avance au directeur une 
pension de i^'ecus par Irrmestre. 

Chaque élève ^ coûtant par an loo écus à rétablissement ^ ne 
paje que la moitié des frais , même en payant la pension légale 
de 4^ écus. Une boorse entière donne droit au logement , au 
chauffage ^ A la pension , à l'éclairage et à l'enseignement. Avec 
une demî-bourse on ne paje que 34 écus de pension par an. Il 
ne reste à l'élève qu'à acheter ses habits ^ à pajer son blanchis- 
sage > ses livres, son papier , ses plumes , son encre ^ et* ce qu'il 
lui faut pour le dessin et la musique. 

Les élèves ont encore à p«jer les médicamens ; cependant l'éta- 
blissement leur prête volontiers son assistance^ si cela codte trop 
cher à la suite d'une maladie grave. 

- Quant aux. habits, qui pourtant doivent être propres et pat 
déchirés 9 ainsi qu'aux livres^ personne n'est ^obligé de faire de 
plus grandes dépenses que ses moyens ne le lui permettent. 

Pendant leur séjour à l'école normale , les jeunes gens ne peu* 
vent rien gagner , puisqu'il ne leur reste pas de temps pour donner 
des leçons particulières y ce qui entraînerait d'ailleurs de grands 
inconvéniens. 

Pour le logement 9 ils se tro'nvent répartis dans les cinq grandes 
pièces à fepi destinées aux élèves, et ils demeurent et travaillent 
au nombre de huit, douze et seize dans une de ees chambres j 
laquelle est garnie de tables, de chaises, d'armoires, de biblio* 
thèqnes, de commodes et de clavecins. Leurs lits et leurs coffres 
se trouvent dans deux dortoirs. Chaque chambre, chaque dortoir 
^a son inspecteur pris parmi les élèves, qui est responsable de 
l'ordre. Tous les jours un des élèves de la chambre est chargé de 
ranger et d'épousseter les meubles, etc. Celui qui se montre né- 
gligent à remplir cette fonction, en reste chargé plus iong«>temps; * 

■ • « 

1 Voyez Prêtniiàrt purtU^u- Rapport t Schulpforte. 

24 



^70 BECXIEME SECTION. 

Tant qne les titres restent a Técole normale et qu'ils se con* 
duisent bien , ils sont exemptés Ions les ans do service militaire. 

Tous les él«ves sont tenus de suiyre les cours de l'école nor- 
male pendant trois ans| leurs connaissances et leur instrudion 
festeraient incomplète» s'ils ne se conformaient à celle dispoai* 
lion. 

lO. ÉOUCAHOH DES ÉlÈTES A L'AIDI SI LA DISOFUirE 

ET DE l'eNSBIGHSMEIIT. 

Gel écrit' jMrendrait une trop grande étendue, si Ton vonlail 
épuiser ici une matière aussi imporlante. Nous nous réserrons 
d'en parier dans d'autres occasions ^ et de montrer comment 
toutes Its branches d'instruction sont traitées à l'école normale. 
C^lle fois -ci nous nous contenterons d'indiquer les principes qui 
président à l'enseignement et ft la discipline en général. 

Dans l'éducation des maîtres d'écoles primaires il faut consulter 
les besoins du peuple. 

Tout nous démontre qne le bien-être temporel d'an individu 
aomme d'un peuple n'est nullement assuré par up grand déve^ 
loppcment intellectuel et une ciTÎlisation raffinée. Le vrai bon* 
heur d'un individu comme d'un peuple repose sur une moralité 
sévère y sur Fempire sur soi- même > sur l'humilité et la modéra- 
tion , sur l'accomplissement volontaire de tous les devoirs envers 
Dieu, ses supérieurs et son prochain. 

L'éducation religieuse et 'morale est par conséquent le premier 
besoin du peuple. Lorsqu'elle manque, toute autre éducation est 
non -seulement sans utilité réelle, mais sous certains rapports 
même dangereuse. Si au contraire l'éducation religieuse a jeté de 
bonnes 'racines , Téducalion intellectuelle réussira complètement 
et doit être alors d'autant moins refusée au peuple que Dieu lui 
a donné des dispositions réelles pour l'acquérir, et que le déve- 
loppement de toutes les facultés de l'homme lui assure. les mojens 
d'arriver à la perfection , et par-là à la félicité suprême. 

L'instruction religieuse et morale, loin de conduire i la pré* 
somption et à l'esprit raisonneur , inspirera i l'homme au con- 
traire la conscience de sa faiblesse, et par conséquent l'humilité. 
Il faudra ensuite songer à donner an peuple des connaissances 




, n nitnemiitiqa 
uiélric, aTec u 



4. 


2. 


Dtsi 


4. 


Chaot à plus 
chant. 


O 


Transposi 


3. 

* 
i 










Géographie 
el mathémati* 
physique. 







n 



33. 



fs saisons conrenables, le jardi^ 



INSTRUCTION PRIMAIRE. 3jl 

solides et pratiques^ conformes à ses besoins, ce qui polira natu- 
rellement 6eê moeurs et ses manières. 

Si telle est Tinstruction que le peuple doit recevoir ^ celle dés 
maîtres d*écoIes primaires se trouve déterminée ^ et les principes à 
suivre pour Tinstruction de nos élèves sont également tracés. 

I('iDstructjoD morale et religieuse reçoit une direction plus spé- 
ciale par la crojance au verbe révélé de Dieu dans rÊcrilure sainte. 
Mais cette croyance ne doit pas être purement historique comme 
cbez les érudits, ni se complaire dans des idées obscures et mjî- 
tiques, ni s'exprimer avec affectation dans les paroles , les gestes 

et les actions. Elle doit au contraire tellement pénétrer le cœur 

( de l'homme y qu'il travaille sans^elâche à mettre ses pensées^ ses 
sentimens et ses actions dans l'harmonie la plus intime avec la 

, volonté de Dieu. C'est donc sur la conviction virante des vérités 

Des: et des doctrines du christianisme que notis fondons le caractère 
religieux et moral de nos élèves. Ennemis de tout système de don- 

— trainle^ nous accordons aux Jeunes gens toute la liberté éompa- 

. [g. tîble avec notre responsabilité , avec notre obligation de les garantir 
de toutes les séductions, et avec Tordre intérieur de rétablissement. 

. Nous somrïies indulgens pour les fautes qui ne tiennent pas à la 

mauvaise volonté , mais nous punissons la méchanceté et l'impo- 

«P*'^' litesse jusque dans le regard et le geste. Un mauvais mojeii de se 
recommander auprès de nous y c'est de se montrer rampant et 
hypocrite; tnàîs nous encourageons de tout notre pouvoir la 
piété réelle qui ne s'affiche point ^ la docilité, le zèle et l'amour 

-^ du travail. 

Pour entretenir et affermir l'esprit religieul et moral de nos 
élèves, nous usons de plusieurs moyens. Nous tenons singulière- 

-^ ment a ce que les jeunes gens aillent tons les dimanches à l'église; 

^''^ ils ne sont pas forcés d'aller exclusivement à l'église du Saint- 
Esprit y qui est la paroisse de l'école norn^ale , et pour laquelle 

^ elle fournit aussi un chœur de chantres ; mais le lundi ils sont 
tenus de rendre compte de l'église où ils ont été et du discours 
qu'ils ont entendu. Tons les dimanches à six heures du matin, 
alternativement un des plus anciens élèves lit un sermon en pré-^ 
sence de tous les élèves et d*un maître. On chante au commen- 
cement eti la fin un verset accompagné de l'orgue. On fait tous 
les matins et tons les soirs une prière qui dure environ dix à 
quinze minutes. Elle est récitée par un des maîtres. On commence 



373 . DEUXIEME SECTION. 

par chanter un ou deux versets; vient ensuite une allocation 
religieuse ou la lecture d*on chapitre de la Bihle^ et on termine 
par uii verset. 

Pour influer sur le moral des élèves , nous considérons leur 
position individuelle^ leurs besoins et leur conduite. D'un grand 
secours sont à cet égard les conférences hebdomadaires des maîtres, 
et surtout la censure trimestrielle des élèves ou le jugement porté 
sur l'application^ les progrès' et la' conduite de chacun d'eux. 
Ces notes ^ inscrites dans un livre particulier appelé Uçre de cen- 
sure y forment la base des certificats délivrés aux élèves à leur sortie 

■ 

de rétablissement y et des avis particuliers à leur donner. 

Les mojens de correction emplojéssont des avertissemens , des 
exhortations 9 des réprimandes^ d'abord en particulier , ensuite 
dans la conférence des maîtres, enfin devant tons les élèves. Si 
ces mojens ne suffisent pas , on a recours aux arrêts y on retire 
les stipendia accordés f et en dernier lieu on renvoie de i'établisse- 
menl. Mais nous cherchons autant qu'il est ^n nous à prévenir 
ces punitions 9 en entretenant des rapports bienveillans avec les 
jeunes gens, en distinguant ceux qui le méritent, en nous effor- 
çant d'exciter une noble émulation, et de provoquer dans leur 
ame le désir de gagner l'estime et de s'honorer par une conduite 
sans reproche. 

C'est de l'impulsion donnée aux leçons que dépend surtout 
l'application à l'étude en dehors des classes. Certaines heures du 

■ 

jour sont consacrées au travail particulier des élèves, et chaqae 
maître i son tour est chargé de veiller à ce que la ti^nquillité ne 
soit pas troublée -dans les salles d'études, et que tout le monde 
soit convenablement occupé. ^ 

A la^ fin de chaque mois , la dernière leçon , dans quelque 
branche d'instruction que ce soit, est une récapitulation en forme 
d'examen des objets traités dans le courant du mois. 

Quant aux objets de l'enseignement et à la marche suivie dans 
les études, voici le plan fondamental. 



INSTRUCTION PRIMAIRE. 3 7 3 

La première année 5 c'est VinstrUciionformefU des jeunes gens qui 
prédomine; la seconde année ^ Y instruction matérielle, et la troi- 
sième 9 Vinsirùction pratique. Les élèves ajant alors environ dix 
leçons à donner par semaine dans l'école annexe^ leçons pour 
lesquelles ils doivent être bien préparés, suivent moins de cours 
a récole. * 

Notre but principal dans chaque genre d'instruction est de 
pousser les jeunes gens à penser et à juger par eux-mêmes. Nous 
sommes contraires à toute étude purement mécanique et senile 
d'après des cahiers. Les maitres de nos écoles primaires doivent 
avoir de l'intelligence , pour pouvoir réveiller chez leurs élèves; 
autrement l'état préférerait sans doute les écoles moins coûteuses 
de Bell et de Lancaslre. 

Nous partons toujours des élémens , parce que nous sommes 
obligés de recevoir ^ aultnoins jusqu'à présent, des élèves dont 
les études ont été négligées, et parce que nous voulons organiser 
l'enseignement de toutes les brandies de manière qu'il puisse 
servir aux éJèves de modèle et de r^le dans les leçons qu'ils 
auront un jour à donner eux-ihèmes. 

Relativement i l'éducation matérielle, nous nous attachons 
bien plus à la solidité qu'à l'étendue des connaissances. Gela 
n'est pas seulement d'aecord avec nos instructions, ma>is la raison 
dit elle-même que la solidité des connaissances rend seule le 
maître capable d'enseigner avec fruit, et de continuer ^eA propres 
éludes avec succès. Ainsi des sujets faibles sont quelquefois dis- 
pensés de certaines branches d'études, pommelés mathématiques, 
la basse fondamentale et la physique. 

Le jardinage est enseigné dans un emplacement situé devant la 
porte de Nauen , et l'on montre à nager dans réoole de natation 
établie devant la porte de Berlin , dans les saisons propres à ces 
études', de sept à neuf heures du soir. 

L'instruction pratique des élèves est considérée par nous comme 
de la dernière importance. 

Toutes les études et tout le savoir de nos élèves resteraient in* 
fructueux, et l'école normale «c remplirait pas le but de son ins- 
titution, si en quittant l'établissement les jeunes maitres n'avaient 
pas déjà appliqué méthodiquement ce qu'ils ont appris, et s'ils 



374 DEUXIÈME SECTiO^f. 

QC saraient par expérience ce qu'ils Qi^t « fdue et commeot ils 
doivent sy pr^n^re. 

Ponr obtenir ce résultat , il ne sullîi pas que les jeunes gens 

voient faire des conrs devant des maîtres habiles , ou qu'ils se 

obargeot quelquefois eux** tniémes de quelques leçons â leurs 

camarades; il faut qu'ils aient enseigné long -temps à des enfans 

dans récole annexe, sous la direction des maîtres de l'école nor- 

... ' 

maie. Ce n'est qu'en se familiarisant avec le plan d*euseignement 

pour cbaque branche en particulier, et en enseignant eux-mêmes 

pendant un certain temps chaque objet, qu'ils peuvent prendre 

l'habitude de le traiter avec méthode. 

I 

11. ECOLE ANNEXE. _ ' 

L'école annexe a été fondée en 1825, et reçoit gratuitement 
cent soixante à cent soixante et dix garçons. L'autorité supérieure , 
co accordant des fonds considérables pour fonder cette école ^ a 
été spécialement nvue par l'intention bienfaisante d'assurer à la 
grande masse d'tnfans pauvres de cette ville les mojcns de s'ins- 
truire, et de faciliter à la ville le soin de leur éducation. 

Les MiU)rit4« de la viUe s'engagèrent de leur û6|0 à piyrer pour 
chaque enfupi» ft l'établissement, un ^u e| qniiiz^gros d'aigent 
par «tt- A cette icpndilion^ nous fo^rn^sops gratuitement aux en- 
fans les livres, ardoises, etc*, dont ils ont besoin. 

L'école annexe est une éoole primaire qui compte quatre classes , 
mais seulement trois degrés $ le^ deuxième el troisième classes ne 
sont séparées l'une de l'autre que pour le bien des élèves et pour 
augmenter les ekercices pratiques dc^ jeunes maîtres. 

La pfemiére classe, avea les deux classes qui suivent , forme 
une bonne école élémentaire eooiplète, et la classe supérieure 
présente une classe d'école bourgeoise où les élèves les plus avan- 
ces de l'école normale, qui probablement seront un jour employés 
dans des écoles de ville, donnent l'instruction aux élèves les plus 
distingués de toute l'école annexe. 

• Voici le tableau ans objets enseignés dans l'ééole : 



IIWtKUCTIOM PUMAIRE. 



376 



t 



ta^m 



OBJETS ENSEIGNES. 



1 . II1X.1G1011 

2. LECtUAX 

3. iiAVGUB ALt«XMAlCPC . • 

4. AlUTBMÊTlQVK. 

5. GsoMirais bx Dimik<««.< 

6. ECRITURS 

7. Cbaht 

8. T&ATBiUÀXlQVtê . • . . • 

9. G9i»G^iAniiE • . . • . 

tO. H]Mr«»E VàTOHUX 

11. HiKTOiaz V 



Total dn leçooi par«emaine. . 



CLASSE 

llfrÉftlEVRE. 



4 leçons. 
6. 

3. 
3. 
3. 

2. 



LES DB17X 

CLASSES 
moyenoct. 



4 leçons. 
6. 

4. 

a. 
3. 



I 



26. 



26. 



CLA86£ 

«CrÉRlEUAE. 



3 leçoM. 
2. 

4. 
4. 
2. 
4. 
3. 
s. 

2. 
o 

2. 



3(X 



îfous feront qnelquM obMuratîooi sur ce plaj» : 

1. Avec la lecture dalla lea claaaca mojeoaea, or eoteîgae, 
«faprca Hempéi (JAmi du écÊÎUs frimaim) , les connaiaiaAoea les 
plus usueilea. 

2. Les leçons de langue consistent, dans la classe inférieure, 
en exercices logiques et narrations^ et dans les classes moyennes» 
en eftemoas de langiye et de grainiiMMve (d'après Kntuse), 

3. L'écriltire proprement dite n'est enseignée, dans la classe 
inférieure, qu'ausc éièves Us pins exercés $ à tons les aaitts on 
enseigne le dessin linéaire et la géométrie. 

La classe la plus avancée des élèves de Técole normale à em- 
ployer dans l'école pratique, est divisée en cinq cœiiu ou diçisions, 
dont obasnne se eompos^ de cinq on six éLères. Chaque division 
enseigne seiileaieaift deiix objets , pendant deux mois et demi , et 
passe en^oM? à deux autres objets , de sorte que chacun s'exjnrce 
d'une miuiièr^ pratique fucc^ssivcmcot dans tous les objets d'en«- 
seignement. 

On traite , autant qu'il est possible, dans toutes lef c)aA#efi d« 



376 BEVXIÈBIE SECTION. . 

récole pratique^ le ménie obj^t à la niéine heure. Le maître de 
l*ëcole normale 9 qui a préparé d'avance les jeunes maîtres , est 
présent pèndapt la leçon ^ il les écoute et les observe, les guide 
.pendant )a classe^ cl leur communique ensuite ses observations et 
sou jugement sur la manière dont ils ont donné la leçon. %ir 
chaque branche d'Instruction il existe un journal pour chaque 
classe, ou Ton- inscrit après la leçon ce qui a été enseigné. Enfin, 
autant qu'il est possible, le jeune maître, chargé de la leçon sui- 
vante, assiste a celle de son prédécesseur. Par ces mojens, et sur- 
tout par la direction spéciale de toute l'instruction pratique con- 
fiée à un mattrf de Técole normale, la connexion et la gradation 
des études se trouvent paifaitement assurées. 

11 est nécessaire que chaque élève de l'école normale enseigne 
successivement toutes les branches dans la classe inférieare; car 
le maître d'école primaire, quelque instruit qu'il soit, ignore la 
partie la plus indispensable de son état, s'il ne'satt pas enwigi&cr 
les clémens, • 

13. SOBTIE DE L'ÉCOli MOBMILE , EXAMENS, CEKTiriCAT ET PLACEMENT. 

Les élèves quittent l'école normale, après avoir suivi les cours 
pendant trois ans, car la prolongation de leur- séjour serait un 
i>bstacLe à la- réception de nouveaux élèves. 

Mais auparavant ils subissent un examen par écrit et de. yir» 
voix, comme il est déterminé par l'ordonnance du ministre de 
l'instruAtion publique, des. affaires ecclésiastiques et médicales, 
que nou9 donnons jci en abrégé. " 

« 1 . Tous les élèves des écoles Qormales primaires du rojanme 
subiront un examen à leur sortie. « 

« 2. Xes examens se feront par tous les maîtres de l'école nor- 
male , et sur tons les objets enseignés dans la maison, en présence 
et sous la direction d'un ou de plusieurs commissaires délégués 
du collège des écoles de la province. 

« 3. Une leçon d'épreuves , donnée par chaque élève sortant , 
ooQstatera jusqu'à quel point il possède déjà l'art d'enseigner. 

f( 4* Après l'examen et les renseignemens exacts^donnés sur les 
élèves sortans par le directeur et tous les maîtres, il est délivré à 
chacun d'iux un céitifical signé par le directeur, les maîtres et les 
commissaires, 



INSTRUCTION PRIMAIRE. 377 

m 

« 5. Ce certifi<^at spi^cifiera les connaissances et les talens de 
rélcTe ' sortant ; il marquera s'il possède l'art d'enseigner^ et si 
son caractère moral le rend propre à l'état de maître d'école 
primaire; il^enfermera en outre un jugement général sur toutes 
ses qualités et son savoir, exprimé par un de$ termes : parfait ^ 
bien, satisfaisant, et répondant aux. numéros i , a, 3. 

« G, Un tel certificat n'accorde à l'élève que la faculté provi- 
soire d'entrer en place pour trois ans. Au bout de ce temps il a 
â se présenter de nouveau à l'examen de Técole normale. Mais 
celui qui, en partant de rétablissement, a obtenu le numéro i', 
et a été attacbé dans le cours des trois premières années à une 
école publique, ne sera plus d'ordinaire soumis à. an second 
examen. Tous les aatres ne pourront entrer en fonciîon que pro« 
visoirement. 

« 7. Ces nonveaiK examens ne se fesoat pas en même temps 
que ceux des élèves sortans; mais toujours comme les premiers, 
en présence et sous la direction de commissaires du collège des 
écoles. 

« 8. Dans les premiers examens on doit principalement s'as- 
surer si les élèves out bien saisi \t& leçons de l'école normale et 
appris à les appliquer; les derniers doivent constater seulement 
rbabileté pratique du candidat. 

« 9. Le résultat de ee nouvel examen sera également exprimé 
par un autre certificat joint au premier, et on aura soin d'j spé- 
cifier les dispositions du candidat pour la profession de maître 
d'école.» 

C'est pourquoi on donne aux élèves sortans un certificat qui sur 
la première page décrit leurs talens, leur cai^ctère^ leur moralité, 
et dont les deux pages suivantes contiennent le protocole exact du 
résultat de l'examen sor tons les objets enseignés. * - * 

Ceux qui dans l'intervalle des deux examené n'ont pas été pla^ 
ces, devront présenter ce certificat aux surintendans et aux ins- 
pecteurs d'école des lieux qu'ils iraient habiter, et à leur départ 
demander un certificat de conduite qu'ils puissent produire lors du 
second examen. Ceux qui auront été placés dans les trois premières 
années, seront tenus de produire les certificats de* leurs supérieurs 
immédiats. 

Tous les élèves ne sauraient être placés immédiatement à leur 



iyi ]»EUXIÈME SECnOU. 

9j9rtie de réfaUissemeDt 9 mais un grand nombre d'eolre «ox sont 
proposés par le diiec^ur aux places vacantes , et demandés par le 
gouvernement rojal et par les surintendans , les magistrats , etc.; 
4e sorte qu'an boutd'im an , on peut admettre qu'il^se trouvent 
tous établis. 

Je puis répondre, M. le Ministre^ de la parfaite fidélité de 
cette description de Fécole normale de Potsdam ; et dans la 
visite longue et détaillée que j*ai faite moi-même de ce grand 
établissement» j'ai pu juger que le tableau que je viens de mettre 
sous vos y eux et qui a été fait en i8a6 pétait en i83i ausies- 
sovs de la réalité. 

L'écqle nonnale primaire de Potsdam possède aujourd'hui 
quatre-vingts élèves : tous sont pensionnaires. La pension est 
de 48 tiialere par an. La moitié des élèves paye cette pension ; 
les autres ont des bourses et des demi-bourses. Le directeur et 
les mai très » au nombre de cinq , sont tous logés dans la maison. 
Le directeur a 1060 thalers de traitement , les cinq maîtres 
ont 53o, 480, 400, 220, 300 thalers, non compris les in- 
demnités pour le bois. 1 80 tbajers sont employés par an à 
rentreticn d'un jardin et d'un jardinier, qui donne des leçons 
4e jardinage. Cent vingt .thalers sont consacrés chaque année 
à la'bibliothèque, qui a déjà plus de mille volumes. Il y a un 
petit cabinet de minéralogie et d'bistojre naturelle, une col- 
lection de semences , un tellurium pour l'histoire du inonde 
terrestre et céleste; il y a aussi un bel orgue, car chacun 4es 
élèves doit pouvoir être organiste. Chaque salle d'éludés a son 
çlavccii) , chaque élève un violon et pne petite bibliothèque 
particulière. J'ai dit qu il y avait quatre-vingts élèves : il sm 
présente toiis les ans une centaine d'aspirans, sur lesquels on 
choisit vtngt-six ou vingt-sept élèves, à peu près autant qu*îl 
en sort chaque année. Qn n y entre point avant dix-sept ou 
dixrhuit ans, pais on y peut entrer plus tard, et j'y ai vu des 
élèves qui ont jusqu a vingt-qnalfe aps. On subit , pour être 
admis, un examen qui est un vrai concours par Tideatité 4^ 

matières sur lesquelles il porte et la miltifeude des aspirons. 






l' 






DclOàll. 



Déliait. 



École 
normale. 



Jii. ; 
II. 

m. 



École 
dexercice. 



Ecole 
normale. 



De 3 il 3. 



. 



De 3 à 4. 



De 4à5. 



École 
normale. 



Ecole 
^'«xercioe. 



Ecole 
normale. 



Ecole 



A\ 



École 
normale. 



III. ) 



r 



r 



Arithf 
Chanti II. 

m. 



Chant 

Basse fondamentale . 



I. ) 
n a. 1 , !• Géométrie 

n b. ^•»| II .. 

in. ) • II b. Lecture, 



1. 



LangoT 



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Lectnr 
Piano. 



I. 

lia. 
II b. 

m. 



Dettin 



II. 

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Piano 



I. 



lia. ( 

11 k 
III. j 



Chant . 



Mntiftte tnttmi 



IL Histoif 1. Histoire. . . . 
m. Langui II- Géographie. 
IIL Piano 



INSTKUCTIOK PBIMAIRE. 379 

Pendant les trois années de séjour, le service militaire estsn»^ 
pendu. A la fin des trois années» il y a un examen de sortie s 
si on le subit convenablement , on est reçu candidat à une 
. place de maître d'école élémentaire ou bourgeoise. 

Pour les fautes commises» il y a d*abord admonition du ih- 
recteur en particulier» puis à la conférence des maîtres, qui 
a lieu tous les huit jours ; et si la mauvaise conduite continue, 
on fait une enquête et relève est renvoyé. 

L'enseignement est très-solide et en même temps trèsrétendu» 
comme on a pu le voir par le plan fondamental qui se trouva 
dans la notice précédente» et par le tableau ci- joint» qui 
contient le programme des leçons de l'école pour le semestre 
d'été de i83i. 

J'ai vu ce programme en action. L'esprit qui a présidé è 
l'organisation et à la distribution de l^nseignement est excel*^ 
lent» et il gouverne tous les détails. Le cours normal» qui est 
de trois années , se pompose» pour la première année» d'études 
destinées à ouvrir l'esprit en quelque sorte» et à inculquer 
aux élèves de bonnes méthodes en tous genres et le sen* 
tiroent de la vocation d'instituteur primaire. C'est là ce 
qu'on appelle instruction formelle , en opposition à Tin^r 
truction matérielle, c'est-à-dire plus positive de la secondi^ 
année» où les élèves font des études spéciales très-solideç et 
assez élevées» et apprennent beaucoup pliis qu'en général îlç 
ue seront forcés d*enseigner. La troisième année est toute 
pratique et consacrée à l'enseignement de Tart d'enseigner^ 
C'est précisément le plan que je m'honore d'avoir suivi 4ans 
Torganisation des études de la grande école normale centrale 
de Paris» pour le recrutement des professeurs des collège^ 
royaux et communaux. A Potsdam aussi » la troisième annéi^ 
résume les deux autres» et les élèves y sont cpn^id^rés conimf 
des maîtres. Il y 4 pour cel^» annexée à l'école normale »un$ 
école primaire» dans laquelle les élèves de la troisième auQét 
donnent des leçons sous la surveillance des maîtres de l'école 
normale. Les enfaos qui fréquentent cette école primaire payent 



/ 



98o DEUXIÈME SECTION. 

par an seulement ^ ou plutôt la ville paye pour eux, 4 thalers: 
il y en a cent soixante et dix ^ qui sont partagés en (juatre 
classes , sdon leurs connaissances , entre les vingt ou vingt-cinq 
élèves de la troisième année, lesqnek font sur eux leur ap- 
prentissage avec l'ardeur de la jeunesse et de mai très nouveaux. 
J*ai assisté à plusieurs de ces leçons, qui. étaient très -bien 
faites. Un maître de l'école normale assiste fréquemment à 
Tune de ces classes, et la leçon finie»avertit les jeunes maîtres 
et leur donne des leçons pratiques, dont ceux-ci peuvent pro- 
fiter immédiatement. 

Comme on le voit par le programme, l'enseignement de la 
musique est poussé très-loin. Il } a très-peu d'élèves qui n'aient 
leur violon, et il sort de là des pianistes et des organistes fort 
capables. Le chant est particulièrement cultivé. L'enseigne^ 
ment embrasse non-seulement un peu de botanique, de mi- 
néralogie, de physique, d'histoire naturelle et de zoologie, 
mais des exercices de psychologie* et de logique, qui donnent 
en quelque sorte aux jeunes gens la philosophie de l'enseigne- 
ment primaire dont ils sont chargés. J'ai assisté à plusieurs 
leçons, entre antres à une leçon d'histoire et de chronologie, 
où, par courtoisie, on a interrogé devant moi les élèves sur 
l'histoire de France, sur l'époque de Charles IX, d'Henri III 
et d*Henri lY , époque dans laquelle le protestantisme joue 
un rôle important, et ces jeunes gens ont très-bien répondu ;* 
ils étaient fort au courant des dates et des grands faits. Je ne 
parle point ici des exercices gymnastiqnes , la Prusse étant le 
pays classique de ces exercices. 

Ce qui m'a le plus frappé , ce sont les cours que l'on appelle 
en Allemagne conrs de méthodique et de didactique (^Methodik 
und Didactik)y ainsi que ceux qu'on désigne par le nom de 
pédagogie (^Pœdagoglk) ; les premiers, destinés à l'enseigne- 
ment de l'art d'enseigner, les seconds à celui de l'art plus 
difficile de l'éducation morale. Ces cours sont particulièrement 
destinés aux maîtres qui viennent se perfectionner à recelé 
normale ; voilà pourquoi ils ne sont pas marqués dans le pro- 



INSTRUCTION PaiMAIR£. 38]. 

gramme ci-ckssus, qui donne seulement renseignement ordi-- 
naire de Técole. Cest presque toujours le directeur qui est 
chargé de ces cours; il est également chargé, en grande partie, 
de l'enseignement de la religion, qui est ici à sa place, c'est- 
à-dire, à la première. Il de manque pas d'ailleurs d'exemples 
en Allemagne de laïcs qui enseignent la religion. Comme tous 
les maîtres d'école, qui nécessairement sont presque tous laïcs, 
sont chargés dans leur école de l'instruction morale et reli- 
gieuse, il est tout simple que dans l'école normale primaire 
on puisse enseigner l'art de donner cet^e instruction sans ètra 
ecclésiastique. Cependant personne ne peut mieux qu'un ec- 
clésiastique donner des leçons de cet art avec l'autorité con- 
venable ; aussi la plupart des directeurs d'école normale sont-^ 
ils ou des curés catholiques ou des pasteurs protestans, ou des 
personnes qui, après avoir étudié en théologie, se consacrent 
à Tinstruction publique. M. Striez est un ministre du saint 
Evangile, prédicateur^ homme grave et éclairé, qui m'a rap- 
pelé M. Schweitzer de l'école normale primaire de Weimar. ' 
Je dois dire encore que tous les élèves de cette école avaient 
l'air contens, et que leurs manières étaient très-convenables : 
s'ils avaient apporté quelque rusticité à l'école, ils l'avaient 
entièrement perdue. Je suis sorti de cet établissement très- 
satisfait des élèves, plein d'estime pour leur directeur, et de 
respect pour le pays où l'instruction populaire est arrivée à ci& 
haut point de prospérité. 

J'espère, M. le Ministre, que cette masse de documens au- 
thentiques sur les écoles normales primaires de la Prusse ne 
vous sera point inutile pour la meilleure organisation des 
nôtres. J'ai accumulé à dessein les pièces officielles, dans la 
persuasion qu'on ne peut rassembler trop de lumières sur un 
point duquel dépend l'instruction primaire toute entière. En 
effet, aussitôt ^ue la loi aura imposé à toute commune une 
école primaire, en supposant cette loi exécutée, il ne restera 

I Première partie dm Rapport y pa^e 5a- S5. 



Ï82 OEUXIÈME SECttON. 

phis qn*i fonfnir aux commîmes de bons maîtres. Or , les écoles 
normales de Prusse prouvent qu il est possible , en très-peu 
d'années ,,de porter ces établissemens à un degré de perfection 
remarquable^ la plupart sont postérieures i la loi de 1819 , 
quelques-unes sont de 1825, et trois ou quatre années ont 
suffi pour les asseoir sur des bases solides et les mettre en état 
de rendre les plus grands services. Pour cela, il ne faut guère 
de la part du Ministre qu'une main ferme et la Volonté d'être 
obéi r h succès dépend d'un très-petit nombre de règles, dans 
lesquelles il faut persister inébranlablement. 

Je l'ai déjà dit, M. le Ministre, comme toute commune doit 
avoir son école primaire, ainsi tout département doit avoir 
$on école normale primaire. Si la loi qui imposera la première 
charge aux communes, imposait la seconde aux dëpartemeus, 
tout serait bien avancé; si la loi ne va pas jusque-là , il faut 
à tout prix obtenir le même résultat par voie administrative , 
en demandant à chaque conseil général de département , par 
Tintermédiaire des préfets, de voter des fonds pour rétablis- 
sement d'une écdle normale primaire, sous la condition d*entrer 
Tons-mème dans la dépense totale pour une somme plus 6n 
moins considérable, et de vous charger, i."* du traitement an- 
nuel du directeur, que voils nommeriez ; a.* des livres, cartes 
et instnmiens nécessaires aux études. La dépense à laquelle 
vous vous engageriez par- là est digne à tous égards du Mi- 
nistfe de l'iiistruction publique : elle vous assure la direction 
morale et littéraire de l'école. « Quant aux dépenses pour le 
matériel que vous laissez à la charge du département, si elles 
sont faites avec intelligence, elles ne seront pas d'abord très- 
considérables. En principe, il faut que chaque déparlement 
ait son école normale primaire ; mais cette école doit être 
proportionnée à l'étendue et à la richesse du département, 
et elle peut être, avec une égale convenance, petite dans tel 
département, grande dans tel autre. J'ai déjà exposé ' et je 

1 Première partie du ftapport, p*'>gc Sq. 



^nds la liberté de, développer ici de noatean la manière 
s-simple et trés^éconpiiiiique dVrgaiiiser d abord une école 
rmale primaire. 

Choisissez dans tout le département l'école primaire qinnra 
mieux» celle dont le mattfe est le plus habile et inspire le 
is de confiance. Annexe^ à cette école une classe dite nor*- 
lie, où ce même maître enseignera l'art qu'il possède â ua 
rtain nombre de jeunes gens du département qui yondront 
nir s'y former an métier de maître d'école. Le nombre d'è- 
res â recevoir pour cette classe normale est très-aisé à dé- 
miner ,* il dépend du nombre de maîtres nouveaux dont le 
^.parteroent a besoin année moyenne. Ce principe est fonda- 
entai. Il est absurde d'entasser au hasard dans une école 
>rmale une fonle d'élèves auxquels on ne peut pas d'avance 
iurer leur placement , ce qui , en boiine jnstke , èterait le 
oit de leur imposer l'engagement de se consacrer un certain 
mbre d'années ârinstruction primaire. Il faut donc com- 
mcer par bien asseoir au commencement de chaque année 
nombre de maîtres dont on suppose que le département 
ira besoin , et fixer sur cette base le nombre d'élèves que 
on peut admettre i l'école normale. On ne doit y être admis 
n'après un examen fait par une commission nommée par 
3us\ C'est à cette commission à vous envoyer les résultats 
s son travail y et il serait bon que la nomination des élèves 
\ l'école normale primaire fàt signée par vous, comme cela 
e pratique pour la nomination des élèves à la grande école 
tormale pour l'instmctièn du second degré. Celte petite école 
ormale ne doit jamais être placée dans une très-granoe ville , 
(in qu'on puisse inculquer pins aiséinent aux élèves l'esprit 
le pauvreté^ d'humilité et de paix qui leur est si nécessaire, 
i n'y a pas d'inconvénient à ce que les élèves admis soient 
externes, pourvu qu'on les soumette d'ailleurs à un régie^ 
nent spépial d« police extérfenre. Il n'est pas non plus néces* 

* I Voyez p^8^ 959 , 169. 



.384 . hB&xsÈm . 5ficnoif. 

4saire^qu*on leur donne à tous des bourses, encore moins Jes 
bourses entières. En tout cas » dans une petite ville, il y a des 
pensions qui ne coûtent guère plus de trois cents francs, de 
sorte que pour une somme de trois mille francs, sagement 
répartie en bourses, demi-bourses et quarts de bourse, on 
défrayerait aisément une quinzaine d*élèves. Donnes au maître 
le titre de directeur d*école normale, titre qui , en augmen- 
tant sa considérati<m, sera déjà pour lui un gain yéritable; 
et pour ce surcroît de peine que vous lui imposez, donnes-iui 
un préçiput de sept ou huit cents francs. Ajoutez, par année, 
.quatre ou cinq cents francs pour un fonds de livret, de cartes 
et autres objets d'enseign^nent , et voilà, pour cinq mille 
francs au plus, une petite école normale qui sera bien otiie 
au département. Il devra être permis aux élèves de n*j rester, 
s'ils le veulent, qu'une année, pourvu qu*ils soient en état de 
subir convenablement les examens de sortie â la suite desquels 
se donne le brevet d'instituteur primaire. Oui, M. le Ministre, 
il dépend de vous, avec une circulaire écrite dans ce sens à 
tous les préfets du royaume, d* avoir, d'ici à quelques mois, 
quatre-vingt-quatre petites écoles normales 'primaires en 
France. Ces quatre-vingt-quatre petites écoles coûteraient 
toutes, à cinq mille francs chacune, un peu plus de quatre 
c€iki mille francs, dont vous pourriez fournir une partie sur 
les fonds qui vous sont confiés par la Giambre pour la pro* 
pagation de l'instruction primaire. ^En s'y prenant ainsi , je le 
répète, vous pouvez avoir dans chaque département, avant 
six mois, une excellente petite école normale, que d'arinée ea 
année vous perfectionnerez, étendrez, agrandirez^ Mais vou» 
loir commencer par la fin, fonder d'abord des écoles normales 
qui coûtent cinquante à soixante mille francs chacune, avec 
autant de maîtres qu'il en faudrait pour soixante élèves , lors- 
qu'on ignore les besoins annuels du département , et pousser 
dans ces voies de luxe des. conseils de départemens pleins de 
dévouement, mais sans expérience, c'est s'exposer, M. le Mi- 
nistre, i de graves désappointemens/^c'est'écraser le pressent 



lN5TEpCTIOH naMAlHE. 385 

^n profit d*ii]i avenir très-donteax. Le plan que je vous pro- 
pose ne compromet pas Tavenir, et couvre d*abord la France 
4|^coles normales qui suffiront partout aux premiers besoins. 
Cest au temps, au zèle, aux lumières» â la persérërance à 
faire le reste. Il y aura toujours nécessairement une très- 
grande différence entre les différentes écoles normales de nos 
quatre-vingt-quatre départemens; mais le mieux est de' ne 
perfectionner que successivement et à mesure que l'expérience 
vous éclairera. Cette sage lenteur demande à peine troià ou 
quatre années pour que toutes ces petites écoles normales 
soient améliorées» et qu'un grand nombre deviennent de 
grandes écoles normales véritables. Qu'est-ce maintenant 
qu'une grande école normale P 

La différence d'une grande et d'une petite école normale 
consiste en ceci ; qu'une petite école normale n'est qu'une 
annexe d'une école primaire, tandis qu'une grande école nor- 
male est un établissement subsistant par lui-même, auquel 
une école primaire et s'il est possible une école élémentaire 
à la fois et une école moyenne sont annexées. Cette différence 
est la mesure sensible de toutes les autres. Dans la petite 
école normale il n'y a que des externes ou à peine quelques 
pensionnaires. Dans la grande , il peut y avoir un bon nombre 
de pensionnaires. Dan^ l'une, le cours normal peut n être que 
d'une seule année; dans l'autre, le cours normal pourrfiit être 
de deux années, comme i BrûU, et même avec le temps, 
selon les ressources dès départemens et le développement de 
l'instruction populaire, il pourrait embrasser trois années, 
comme dans les plus grandes éc,oles normales de la Prusse , 
et par exemple, dans celle de Potsdam. Cest aux départemens 
à consulter â la fois leurs ressources et leurs besoins. Un dé- 
partement qui a besoin par année de vingt maîtres d*écoie, 
et qui , outre plusieurs écoles élémentaires, possède un certain 
nombre d'écoles moyennes , peut très-bien recevoir \ittgt élè ves 
par année, ce qui, en supposant le cours normal de deux ou 
tcois ans , fait quarante ou soixante élèves dans celte écoie. 

a5 



286 * DEUXIÈME SECnOK. 

Alors il faut un p«iisioniiat , un bàtiraent coBsidérable» un plus 
grand nombre de maîtres , pltt& de bourses, plus de dépenses. 
Avec les fonds dont vous disposez » M. le Ministre, vous en- 
treresfi vous-même dans une partie des dépenses qne ces non* 
veaux développemens réclameront; mais auparavant» vous 
fn^erefe de lutilité de ces développemens, et vous coordon* 
nereft le perfectionnement scientifique et moral des écoles 
normales avec leur agrandissement extérieur ; car ce dernier 
n'est bon que pour servir le premier. Mais, je ne puis trop 
k répéter, les perfectionnemens, pour être vrais, doivent se 
fonder sur Texpérience. Il faut tendre sans cesse à deLgcands 
résnltats, mais il faut bien savoir qu'on ne les obtient effec- 
tivement qu à force de persévérance, et que rien de vraiment 
grand ne vient en serre cbaude. 

Aussitôt que nous aurons de grandes écoles normales pri« 
maires, et nous en avons déjà quelques-unes, |*appelle votre 
attention sur les maximes suivantes, qui résultent de l'expé- 
rience générale -et de tous les documens que j'ai ici accumulés» 

I. Dans le commencement, donner plutàl des instructions- 
que des réglemens; dans ces instructions n établir qu'un cer- 
tain nombre de points essentiels et abandonner le reste an 
comité départemental ; discuter et, délibérer en conseil rojal 
ce petit nombre de points ; ne pas les multiplier, mais en exi- 
ga infleriblement l'exécution. Moins ces points seront nom- 
breux, plus ik seront d'une exécution facile, et ils s'^plîque- 
ront d'autant mieux i toutes les écoles normales de France s 
de sorte qn il y aurait dans teutesr. un fond commun , mue 
unité, qui, passant des écoles normales dans toute Tinstructioii 
populaire , fortifierait utilement l'unité nationale. En même 
temps, cette unité ne nuirait point aux diversités locales; 
car le comité départemental serait chargé d^appliqucr selon 
les mœurs et les usages particuliers du département votre 
instruction générale, et c'est de la combinaison de cette ins- 
truction , partout la même , avec les arranganens fartant 



INJiTIlfJCtlOS PRIMAIRE. * 38? 

dÎTen) qat la prudence et les lumières du comité et Texpé- 
rieiice de chaque année auraient conseillés, que peu à peà 
sortirait pour chaque école nflormale de département un régle^ 
ment plus ou moins définitif, et qui alors pourrait être rendu 
public. Le plan d*études de la grande école normale de Pari& 
pour le recrutement des collèges royaux et communaux est 
le fruit de plus de quinze ans d'expérience. Fondée en 1810; 
cette école n'a eu de règlement écrit qu'en 1 81 5. T^ous ayons 
graTemetit modifié ce règlement en i83o, à la révolution dé 
Juillet ; et c'est alors seulement que nous avons cru devoir 
l'imprimer, comme un résumé i peu près définitif ou du moins 
assex long-temps durable de toutes les pratiques successive* 
ment tentées. Imitons ici cette circonspection , et commen- 
çons par une simple instruction ministérielle. Le règlement 
pour les études et pour h. discipline se formera peu à peu. 
Chaque année le modifiera. L'important est d'exiger un compte 
rendu de l'année et de ses résultats, fait par le directeur, et 
transmis, ave<> toutes les pièces justificatives nécessaires, par 
le comité départemental et le préfet, qui donneront leur avis. 
Alors, mais seulement alors, vous interviendrez, M. le Mi- 
nistre, avec le conseil royal qui, chaque année aux vacances, 
revbera ce compte rendu, et prononcera sur les perfection- 
nemens à introduire. 

IL S'attacher avant tout au choix du directeur. C'est un 
principe général en Prusse qu'autant vaut le directeur d'une 
école normale, autant vaut l'école normale elle-même, comme 
une simple école primaire est toute entière dans le maître. 
Ce qui fait une école normale, ce n'est point la beauté des 
bétimens ; il n^est pas mal au contraire qu'on ne soit pas trop 
bien ; ce n'est pas même la bonté du règlement , qni , sans une 
exécution fidèle et intelligente, n'est qu'un morceau de papier 
inutile; une école normale, c'est son directeur. II en est l'ame 
et la Tie; s'il est habite, il tirera parti des moins bpns élémens,* 
^'il ne vaut rien^ tes meilleurs élémens resteront stériles. Gar- 



3^8 * DEUXIEME SECTION* 

ions-nons , M. le Ministre , de faire ici des proviseurs au petit 
pied. Un directeur doit être chargé de renseignement le plus 
important 9 et donner l'exemple aux autres maîtres. Il faut 
quil ait été long-temps maître, d'abord de différentes classes 
.dans le cours normal, pour qu*il ait une connaissance générale 
de l'ensemble; ensuite dans diverses écoles normales, pour 
qu^il ait l'expérience de diflBcultés de plus dun genre; enfin, 
il ne faudrait l'appeler à la direction d'une grande école nor- 
male qu'après l'avoir fait passer par la direction d'écoles nor- 
males inférieures , afin de graduer l'avancement sur le mérite, 
et d'entretenir une honorable émulation. C'est un principe que 
j'ai cent fois exposé au conseil, de vous charger vous-même 
du traitement du directeur, ainsi que du mobilier littéraire 
de l'école , afin de gouverner par là plus sûrement l'école et 
de tenir dans vos mains les rênes de Tinstruction populaire. 

III. Une excellente pratique de i'Allen^igne est» à la sortie 
de l'école normale, de placer d'abord les candidats comme 
adjoints d'un maître d'école , dans une école qui peut avoir 
deux maîtres. Les jeunes candidats font ainsi au moins une 
année d'apprentissage, un noviciat utile; ils prennent de l'âge 
et de l'expérience, et leur placement ultérieur dépend de la 
manière dont ils se sont conduits comme adjoints. En Hol- 
lande, c'est par ces adjonctions des meilleurs élèves aux maî- 
tres et sani écoles normales, que se forment presque exclusi- 
vement les maîtres d'école. Je suis loin de regarder ce mode 
de recrutement comme suffisant et comme assurant assez ré- 
gulîèrement un aussi important service ; mais je regarde toute 
gradation comme utile sous tous les rapports , et je pense 
qu'on pourrait heureusement introduîn^ une petite hiérarchie 
dans l'instruction primaire, i."* Élève de l'école normale à la 
suite d'un concours, pouvant avoir des rangs plus ou moins 
élevés sur les listes d'examen de chaqne fin d'année, et sortant 
de l'école avec tel ou tel numéro ; a.*" Tadjonction ; 3.*" maître 
d'école successivement dans diverses écoles plus importantes 



rasTRucrioN primaihe. * 389 

et mieux rélribnées les unes que les autres ; 4/ après des ser- 
vices distingués y maître dans une école normale primaire; 
5.'' enfin directeur d'une pareille école avec la perspective 
d'arriver peu à peu à la direction d^une école normale nom- 
breuse et riche» qui donnerait une assez belle existence , égale 
à celle de professeur d'un collège royal. Lame humaine vit 
d'avenir; elle est ambitieuse, parce qu'elle est infinie. Ou- 
vrons -lui donc, M. le Ministre, une carrière progressive, 
même dans les plus modestes emplois. 

IV. On ne saurait trop se pénétrer de cette vérité que 
l'instruction pajée est mieux suivie que l'instruction gratuite. 
Il faudrait que la pension entière d'une école normale fût 
très-modérée pour que les jeunes gens les plus pauvres pus- 
sent la payer. Il ne faut donner que des quarts de bourse et 
même des demi-bourses, et, sur les quinze élèves admis cha* 
que année au concours, je ne voudrais donner que deux on 
trois bourses entières pour les deux ou trois premiers de la 
liste d'admission , et encore cette bourse entière ne leur serait 
maintenue la seconde année qu'autant qu'ils se maintien- 
draient eux-mêmes dans une conduite irréprochable et n'au- 
raient point démérité. Ainsi Técole normale coilterait moins 
et on y travaillerait davantage. Il serait peut-être bien que 
vous vous chargeassiez toujours de la bourse du premier 
admis, comme vous vous chargez du mobilier littéraire et du 
traitement du directeur. 

De même l'école élémentaire annexée à l'école normale ne 
doit pas être entièrement gratuite, et elle ne doit pas avoir 
d'autres maîtres que les élèves de l'école normale les plus 
avancés, sojib la direction de leurs propres maîtres. Les 
bénéfices que donnerait l'école élémentaire d'exercice dimi- 
nueraient <fautant la dépense totale de l'école normale. Pour 
l'école moyenne d'exercice, il serait contre le principe même 
de toute école moyenne qu'elle fût gratuite. Voilà donc une 
nouvelle source de profits qui, bien ménagée et exploitée. 



. 3$a BEUXIfiME SECTION. 

devrait indemniser le département 4'unc partie 0e ses dé- 
" penses. 

y. Diviser les études de toutes les écoles normales en deux 
parties : la première ou l'on considère les élevés comme de 
purs élèves dont on veut afiFerniir, étendre et régulariser les 
connaissances; la seconde, où on les considère comme des 
maîtres auxquels on enseigne théoriquement et pratiquement 
l'art d'enseigner. Si le cours normal est d'une année, cette 
dernière partie devra an moins occuper six mois ; si le cours 
nonnal est de deux ans, elle devra occuper un an; si de 
trois ans, elle n'occuperait encore qu'une année. Les élèves 
de cette dernière année donneraient des leçdns dans l'école 
élémenlaire et dans l'école moyenne annexées à l'école nor- 
male. 

. YI. Il faut être plus sévère sur l'examen de sortie qae sv 
celui d'entiée. L'important est d'avoir des jeunes gens qui 
aient de l'intelligence, alors même qu'ils sauraient d'abord 
peu de chose; car ils apprendront vite, tandis que des jeu* 
nés gens qui, dès l'entrée, ne manqueraient pas d'un certain 
acquis, mais seraient d'un esprit lourd ou même fau, ne 
feront jamais avec le temps que des mattres très-médiocres. 
Ji ne faut laisser aucune latitude i la commission 4'exaiaen 
pour la sortie; ici l'intelligence doit se prouver par des con- 
naissances positives, car elle a en le temps de les acquérir; 
la négligence seule s'y serait opposée, et cette négligence 
serait le plus grand de tous les défauts ; l'examen de sortie 
doit porter sur la capacité acquise, non sur les dispositions, 
Mais dans l'examen d'entrée,. je voudrais que la commission 
jugeât surtout les dispositions et l'aptitude, et particulière- 
ment le caractère et la moralité. Un peu d'arbitraire devrait 
lui être laissé. Ceci s'applique surtout aux écoles normales 
dont le cours est de deux ou trois ans. Trois ans d'études ne 
- donneront pas d'intelligence, mais ils donneront^ abondam* 
meut toutes tes çouuai^nccs uécemires. 



JlïCTRVCnOK PBIXAIilE. 89 s 

YII. Je désire vivement » M. le Ministre» qu'il se forme 
en4re les maîtres d'ëçole de chaque canton des conférences 
comme celle dont je vous ai donné le règlement ' ; je le dé- 
sire» mais je l'espère peu» au moins dans le commencement 
De pareilles conférences supposent à la fois un trop grand 
amour de sa profession et une trop grande intelligence de 
Tesprit d'association. Ce qui est beaucoup plus aisé à obtenir» 
c'est que» pendant les vacances des écoles primaires» un cer- 
tain nombre de maîtres viennent se perfectionner â l'école 
normale du département» dans telle ou telle branche partie 
culière» et y reçoivent des leçons appropriées à leurs besoins» 
comme cela se fait en Prusse *. Ce serait un temps très-uti* 
iement et même trés-agréablëment employé ; car les jeunes 
maîtres retrouveraient là leurs anciens maîtres et d'anciens 
liens qu*il devrait leur être doux de resserrer. Ce serait 
chaque année» pour eux» une perspective intéressante. Il ne 
faudcait pas hésiter à leur accorder pour cet objet quelque 
frais de route et de séjour. Â cet effet» je voudrais que les 
vacances des écoles primaires » qui doivent être coordonnées 
avec l'époque de certaina travaux de la campagne» fussent 
toujours antérieures â celles des écoles normales primaires, 
afin que les maîtres des premières pussent venir profiter des 
leçons de cellesrci, et assister jhix examens de sortie des 
âèves de la troisième année» ce qui serait déjà pour les assis- 
tait! nn excellent exercice» comme il n'j a rien de phis 
tilile pour les régens de nos collèges communaux que de 
venir assister à Paris aux épreuves da concours de L'agré- 
gation. 

Je crois toujotfrs à l'utilité d*avoir np inspecteur d'écoles 
primaires pour chaque département » lequel passerait la plus 
grande partie de l'année à parcourir les écoles» à exciter 
kaèle des midtaras» à dirigea: celui des comités communaux» 

I Paçet 991-^33. 
3 Pttg « 5»9y dfito. 



39a DEVXliME SECnOR. 

et à entretenir partout une utile hannonie entre les mairèâ 
et les curés au profit de l'instruction populaire. Je n*ai pas 
besoin de dire que cet inspecteur devrait toujours être quel* 
4]ue ancien maître d'école normale d'un talent et surtout d'un 
caractère éprouvé. Mais si cette institution , qui existe par- 
tout en Allemagne 9 n'était pas goûtée chez nous» on pour^ 
rait arriver à peu prés au même résultat, en autorisant le 
directeur, ou à son défaut quelques maîtres de l'école nor» 
maie, pendant les vacances de cette école, a parcourir chaque 
année une partie des écoles du département et à faire partout 
ce que ferait l'inspecteur dont j'ai parlé. Ils y trouveraient 
de grandes facilités, puisque la plupart des maîtres qu'ils 
visiteraient leur seraient déjà connus et qu'ils pourraient 
exercer sur eux une autorité paternelle. D'un autre côté, ib 
gagneraient eux - mêmes à ces visites et y acquerraient nae 
expérience toujours croissante qui tournerait a l'avantage de 
l'é^^ole pormale» En Prusse, vous avez vu qu'outre les visites 
de l'inspecteur de cercle , les directeurs des écoles normales 
font aussi de pareilles tournées plus ou moins éteodues , pour 
lesquelles ils oi|it de modiques indemnités; car ce sont à^ 
f tilts voyages où l'agrément est aussi pour eux â cèté et 
l'utilité publique, 
« 

VIII. Dans l'enseignement, s'attacher plutôt i la solidité 
.qu'à l'étendue. Il faut que les jçunes maîtres sachent i fond 
certaines choses plutôt que beaucoup de choses superfccieUer 
ment. Une instruction vague et superficielle est un mal qu'il 
faut empêcher à tout prix. Le travail sérieux qu'il but faire 
pour bien savoir quoi que ce soit» forme admirablement 
l'esprit; et puis, rien n'est fécond comme ce que l'on sait 
bien : c e$t un point de départ exceUent pour mille autres 
choses. Aux examens de sortie , il faut insister sur les élémens , 
jiller au fond^ viser au solide. 

)X. Fviler le3 méthodes ambitieuses, syst^atiques, ex^ 



IHSTKUCnÔV ^UHAIRE. 3)3 

elnsives; s'dccoper surtout des résnltats, c'esl-à-dire des con- 
naissances solides, et pour y arriver, consulter Texpérience: 
Des explications claires sur chaque point , de la liaison et de 
la suite dans les leçons, a^ec le goAt de la chbse, valent 
mieux que toutes les métbodes générales. 

X. Un enseignement commun à toutes les écoles doit être 
renseignement de la langue française, la prononciation juste 
des mots, et la pureté du langage sous tous les rapports. C*est 
un mojen de substituer partout peu â peu à des patois in- 
formes , la langue nationale. Dansées écoles normales des 
départemens où la langue allemande serait encore celle du 
peuple, il faudrait à la fois enseigner et la langue allemande 
et la langue française , pour ne pas froisser les mœurs locales 
et en mèmç temps pour y implanter l'esprit de nationalité. 

XI. Tout en faisant aux connaissances scientifiques et 
industrielles, comme la géométrie, la physique, Tbistoire 
naturelle, une part convenable, il faut s attacher surtout aux 
connaissances morales qui importent davantage, puisque c'est 
surtout l'ame et l'esfMnt des enfans qu'un véritable maître 
doit former. Ce sont les bases de la vie morale qu'il faut 
asseoir dans famé de nos jeunes m^nitres, et pour cela, il faut 
mettre au premier rang dans l'enseignement des écoles nor- 
males l'instruction religieuse, c'est-à-dire, pour parler nette^ 
ment, l'instruction chrétienne. En laissant au curé ou au 
pasteur du lieu le soin d'insister sur les particularités de 
chaque confession , il faut faire de l'enseignement de la reli- 
gion un enseignement spécial qui ait sa place dans chacune 
des années du cours normal , de sorte qu'à la fin du cours 
entier les jeunes ipattres, sans être le moins du monde des 
théologiens, aient une connaissance claire et précise du chris- 
tianisme, de son histoire, de ses dogmes et surtout de sa 
morale. Sans cela, les élèves devenus maitres d'école ne 
pournueot donner aucune autre instruction religieuse que la 



804 DEmaÉsoB sBcnoN. 

réeitation matérielle da catéchisme, ce qui sesait to«t^à*fait 
insuffisant. J'insiste sur ce point, M. le Miaistre» qui est le 
plus iirportant et le plus délicat de tous. Pour savoir ce que 
doit être une vraie école normale primaire, il faut savoir 
ce que doit être une simple écoie élémentaire, celle d*in 
pauvre village. Les écoles populaires d'une nation doivent 
être pénétrées de l'esprit religieux de cette nation. Mainte- 
nant le christianisme , sans distinguer ses différentes confes- 
' sions, est-ii ou n'est-il pas la retigion du peuple en France? 
II fant bien' l'accorder. Or, je demande. si on. veut respecter 
la religion du peuple ou la détruire. Si on entreprend de dé- 
truire le christianisme, alors ^ j'en conviens, il faut se garder 
de ie faire enseigner dans les écoles du peuple. Mais si on se 
propose un tout autre but, il faut bien enseigner aux enfans 
la religion qui a civilLsé leurs pères , et dont l'esprit libéral a 
préparé et peut seul soutenir toutes nos grandes institutions 
modernes; il faut bijen aussi permettre au clergé de remplir 
son premier devoir, celui de surveiller renseignement de la 
religion. Mais, pour subir honorablement l'épreare de oettc 
surveillance , le maître d'école doit être en état de donner 
l'iustruction religieuse convenable; autrement les pères de 
fafBiilIe, pour être sûrs que leurs enfansxreçoivent une bonne 
éducation religieuse, nous demanderont dVs ecclésiastiques 
pour maîtres d'école, ce qui certes vaudrait bien mieux que 
des maîtres d'école impies , mais aurait aussi des inconvéniens 
graves de plus d'un genre. Moins donc nos écoles dinvent 
être ecclésiastiques^ M. le Ministre, plus elles doivent être 
chrétiennes. Dans ce cas il faut bien qu'il y ait dans nos 
écoles normales un enseignement religieux spécial La reli- 
gion est, à mes jeux, la base la meilleure, et peut-être 
même la base unique de l'instruction populaire. Je coaaais 
un peu l'Europe, et nulle part je n'ai vn de bonnes écoles 
du peuple où manquait la charité dirétieane. L'instmctiom 
primaire fleurit dans trois pajs, la< Hollande, l'Ecosse et 
l'Allemagne : or , là ello est ptofondément reKgieuic. On dit 



inSTRITCnON PBIMAIAE. 3^ 

qu'il en est de même eii Âroérique. Le peu que f ai rencontré 
d'instruction en Italie s*y donne par la main des prêtres. £a 
France, à quelques exceptions prés, nos meilleures écoles 
pour les pauvres sont celles des frères de la doctrine chré^ 
tienne. Voilà ce qu'il faut répéter sans cesse à quelques per- 
sonnes. Qu'elles entrent dans des écoles de pauvres , et qu eUe& 
apprennent ce qu'il faut de patience et de résignation pour 
persister dans ce rude métier. Â-i-on pu trouver de meiK 
leures infirmières que ces bonnes religieuses qui chérissent 
la pauvreté fcomme nous aimons la richesse ? Il est des choses 
dans les sociétés humaines» M. le Ministre, pour lesquelles 
il faut de la vertu, c'est -â -dire, quand il s'agit du grand 
nombre , de la religion. Les écoles moyennes pourront être 
un objet d'industrie; mais les écoles de campagne, les misé^ 
râbles petites écoles du Midi , de TOuest , de la Bretagne » 
des montagnes de TAuvergne, et, sans aller si loin, les basses 
écoles de nos grandes villes^ de Paris, par exemple, n'ofiri* 
ront jamais â l'industrie qu'un bien faible aliment. Il y aura* 
sans doute quelques philanthropes, quelques Saint-Vincent de 
Paule philosophes, qui, sans esprit religieux , se dévoueronl 
à ces austères fonctions; mais il ne s'agit pas ici d'avoir quel-*, 
ques maîtres ^ous avons â desservir plus de quarante mille 
écoles, et pour cela il est sage d'appeler la religion au se- 
cours de l'insuffisance de nos moyens, nt fût- ce que pous 
le soulagement du budget Ou prodiguez les trésors de l'Étal 
et les revenus des communes pour faire des traitemens con-> 
sidérables et même des pensions à ce nouveau genre d'in^ 
dustriels appelés maîtres d*école, ou ne croyez pas pouvoir 
vous passer de la charité chrétienne, et de l'esprit de pau- 
vreté, d'humilité, de résignation courageuse et de dignité 
modeste que le christianisme bien entendu et bien enseigné 
peut seul donner é des instituteurs du peuple. Plus je pense 
à tout cela, M. le Ministre, plus je regarde ici les écoles, 
plus je cause avec les directeurs d'école normale et les coa« 
seitters du. ministère^ phis je me peimade qu'il faut à tout 



39^ DEUXliME SECnOll. 

prix nous entendre a^ec le clergé pour Tinstruction du pai- 
pie , et faire de renseignement religieux une branche spé- 
ciale et très -soignée d*instniction dans nos écoles normales 
primaires. 

Je n ignore pas, M le Ministre, que ces conseils sonne- 
ront mal aux oreilles de plus d'une personne, et qu'à Paris 
on me trouvera bien dévot. Cest pourtant de Berlin, ce 
n'est pas de Rome que je vous écris. Celui qui vous parle 
ainsi est un philosophe, autrefois mal vu et même persécuté 
par le sacerdoce; mais be philosophe a le cœur au-dessus 
de ses propres insultes, et il connaît trop l'humanité et l'his- 
toire pour ne pas regarder la religion comme une pm'ssance 
indestructible, le christianisme bien enseigné comme un moyen 
de civilisation pour le peuple , et un soutien nécessaire pour 
les individus auxquels la société impose de pénibles et hum- 
bles fonctions sans aucun avenir de fortune, sans aucune 
consolation d*amour*propre. 

Je termine ici ce long rapport, M. le Ministre. Puisse-t-il 
vous servir dans le travail important qui vous occupe! Déjà 
mon illustre collègue, M. Cuvier, a fait connaître à la France 
l'organisation de l'instruction primaire en Holhnde. L'expé- 
rience de l'Allemagne , et particulièrement de la Prusse , ne 
doit pas être perdue pour nous. Les rivalités et les suscepti- 
bilités nationales seraient ici très-déplacées. La vraie grandeur 
d'un peuple ne consiste pas à ne rien imiter dans les autres, 
mais à emprunter partout ce qui est bien et à le perfection- 
ner en se l'appropriant. Je repousse autant que personne 
les imitations artificielles ; mais il y aurait aussi trop de pu- 
sillanimité à rejeter une chose uniquement parce qu'elle a 
V été trouvée bonne par d'autres. Avec la promptitude et la 
justesse de l'intelligence française, et l'indestructible unité 
de notre caractèi'e national , nous pouvons nous assimiler ce 
qu'il y a de bon chez les autres peuples, sans craindre de 
cesser jamais d'être nous-mêmes. Placée au centre de l'Eu- 



IMSTElKnriON PRIMAIRE. 397 

rope , ayant tous les climats^ touchant à tous les peuples ci- 
vilisés et en commerce perpétuel avec eux, la France est 
essentiellement cosmopolite , et c'est de là même que part 
sa haute influence. D'ailleurs TEurope civilisée ne forme au- 
jourd'hui qu*une même famille. Nous imitons beaucoup TAn- 
gleterre dans tout ce qui tient à la vie extérieure, aux arts 
industriels et mécaniques; pourquoi donc rougirions- nous 
d'emprunter quelque chose à la bonne, â Thonnête, à la 
pieuse, à la savante Allemagne pour .ce qui regarde la vie 
intérieure et la culture de l'aroe P 

Pour moi , M. le Minisire , je ne me défends point d'une 
haute estime et dune affection particulière pour la nation 
allemande ; et je sui6 heureux que ma mission lui ait appris 
que la révolution de Juillet, cette révolution aussi nécessaire 
et aussi juste dans son principe que le droit de légitime dé- 
fense , celte révolution née de la résistance unanime d'un 
grand peuple à une agression capricieuse , à la violation ou- 
verte, non pas de droits hypothétiques, mais de libertés lé- 
gales, de lois écrites et jurées, n'est pas, comme le disent 
$ts ennemis, un retour à l'impiété, à la licence et à la cor- 
ruption d'une époque fatale , mais le signal au contiaire d'un 
perfectionnement général dans l'opinion et-dans les moeurs, 
puisqu'un des premiers actes de cette révolution a été la sainte 
entreprise de l'amélioration de l'instruction publique, dont 
rinstruction populaire est le fondement. 

J'aurai l'honneur de vous adresser plus tard deux autres 
rapports spéciaux et également étendus sur l'état de l'instruc- 
tion secondaire et de l'instruction supérieure en Prusse. Ils 
compléteront le rapport général que je vous dois. 

Agréez, M. le Ministre, etc. 

V. COUSIN. 



99^ «feLEMERT '. 

BÉGLEMBNT 

Des Sociétés d* assurance et de prés^ojrance , pour 
les veuves et orphelins des instituteurs primaires 
du département de Francfort-sur-VOder, ap^ 
prouvé et autorisé par le Ministre des cultes et 
de l'instruction publique. 

AoAt i8a6. 

■ 

J*ai déjà bât connaltTe h règlement d une pareille sodëté 
générale qoi existe dans le duché de Saxe-Weimar» et qui 
depuis 1835 a succédé aux diverses sociétés particulières du 
même genre, répandues depuis long-temps dans tout le duché. 
€e règlement est de 1827; on en trouvera les principales 
dispositions pag. 39 et 3o. Mais, je vais donner ici presque 
en totalité le règlement des sociétés semblables du départe- 
ment de Francfort-sur-rOderi tel qu il a été approuvé par le 
ministre en 1826. 

Il existe dans chaque canton du département de Francfort- 
sur*rOder une société spéciale pour les veuves et orphelins 
des maîtres d*écoles primaires en rapport avec les sociétés 
fondées pour subvenir aux, frais d'enterrement. Le présent 
Téglement est destiné â remplacer celui*du la Janvier 1817, 
et les différentes instructions qui ont été données depuis. 

TITRE I." 

Membres de la Société. 

Article premier. 

Tous les instituteurs primaires des communes rurales du 
département de Francfort , placés et confirmés dans leur em- 
ploi depuis Tannée 1816; ' 



DES SOaÉTBS »*AâSf7IU5CE , £TC. ^9$ 

Ceux des communes urbaines qui ne feraient pas déjà partie 
de Tassociation générale ' pour les veuves , sont membres de 
la société de leur canton. 

Qu'ils soient mariés ou non, et quand bien même Tobliga- 
tion n'en serait pas positivement exprimée dans leur engage- 
ment, ils doivent entrer dans la société, et la contribution 
annuelle sera toujours prélevée sur les revenus de la place, 
lors même qu'elle ne serait occupée que par intérim» 

V 

, Art. 2. 

Les maîtres d^cole qui étaient en fonctions avant l'année 
18)8, et qui ne font pas déjà partie de la société, devront,' 
s'ils désirent y entrer , n'avoir pas encore atteint Tàge de 
soixante ans ou n'être pas affligés de maladie;^ chroniques. Ils 
seront tenus en outre de verser à la caisse le. mon tant de la 
contribution annuelle, k partir de 1818, en un seul payement 
ou par portions , ainsi qu'il sera arrêté par la aociété» 

Art. 3. 

Les chantres, organistes, musiciens de ville et sacristains, 
ayant un traitement pour le service de l'église , mais sans em« 
ploi qui les attache à Técole , n'ont pas le droit de faire partie 
de la société. Cependant la société pourra les admettre 
avec l'assentiment de l'autorité départementale , et dans ce cas 
elle traitera à l'amiable avec eux de là première mise qu'ils 
auront à faire dans une proportion fondée sur leurs années ide 
service ou sur leur âge. 

A AT. 4* 

Quoique la, contribution annuelle soit prélevée en tout 
temps sur les revenus de l'école^ le simple suppléant provisoire 
n'est admis à jouir des avantages de la société que du moment 
où il est confirmé dans sa place , et alors il doit encore préa^ 
Jablement payer le droit d'inscription. ^ 

I II y a utt* société générale de ce genre poar toute la Wusse/ 
C^est une société qoi pèche par sa trop grande étendue et qui d*^ 
parait pas ^voir rendi^ de grands services. 



400 néai^aÊEST 



A&T. 6* 



Les maitres-suppléans reconnus et attachés à une école ne 
sont pas obligés d*entrer dans la sdéiéié tant que celui qu'ils 
suppléent en fait partie. Cependant ils en auront la faculté, 
en déclarant leurs intentions à cet égard lors de leur entrée 
en fonction, et en s'obligeant aux mêmes conditions que le 
maître d'école émérite. 

AaT. 6. 

Aucun membre de la société ne pourra s^en séparer parce 
qu'il aurait perdu sa femme , ou divorcé , ou p^lrce qu'il se- 
rait résolu à ne se point remarier. 

Art. 7- , 

Quiconque est destitué ou renonce volontairement à la place 
qui Ta fait admettre dans la société, sans en prendre une autre 
qui soit du ressort de l'association , cesse de faire partie de 
la société. 

Les maîtres d'école émérites restent seuls membres de la 
société, en continuant toutefois de remplir toujours les mêmes 
obligations envers elle. Ils pourront cependant se retirer, 
lorsqu'ils auront un suppléant reconnu , qui alors est tenu de 
prendre leur place. 

A&T. S. 

Lorsqu^un maître d'école est transféré d'un canton du dépar- 
tement dans un autre ^ il cesse d'être membre de la société 
pour ce canton; mais il le devient aussitôt pour celui dans 
lequel il entre , sans avoir pour cela besoin de payer un nou- 
veau droit d'inscription. 

Celui qui est transféré dans un autre département, 
entièrement d'être membre de la société. 



Art. 






liconque sort de la société, perd non-seulement toute 
espèce de droit aux avantages qu'elle promet aux veuves et 
orphelins; mais il ne lui est dû aucune indemnité pour toutes 
les contributions qu'il a'fournies antérieurement. 



mss socsitÉs b'assuhakcb, etc 40 a 

Aat. io. 

MM. les surintendans ou inspecteurs cantonnaux sont tenua 
chaque fois qu^une place de maître d*éco]e est nouvellement 
remplie , d'en donner avis à la société pour les veuves du can- 
ton ; ils devront égalemeût lui faire savoir toutes les fois qu'un 
maître d'école recevra une augmentation de traitement 1 et 
Itti indiquer quel est le revenu total de (Chaque place. 

* ■ 

TITRE IL 

Retenus de la Société. ' 
/ 

Aat. ii« 

Les revenus de la société se composent : 

1.** Des intérêts du capital, primitif de 900 thalera, l^Mnë 
en 1817 par le ministère de Tîntérieur au^ dix-huit sociéiéa 
cantonnales du département. Il iaut joindre à cette somme 
un don de 180 th^ers fait par M. le conseiller de départe* 
ment De TUrck, de sort^ que chaque société, cautcfunale, pos- 
sède un fonds primitif de 60. thalers , dont les intérêts doivent 
être cumulés depuis l'origine de rétablissement jusqu'à la fii^ 
de 18 36 pour accroître le capital. ^ 

Art. iî- : 

s."^ Il sera fait tous les ans 4 Téglise, avec l'assentiment dé 
rautorité supérieure , uife quête annoncée huit jours  l'avance 
^ recommandée par le pasteur à la bienfai^nce de la com- 
mnne, et le produit en seîa versé à la caisse de la société* 
Cette quête aura lieu au Jour des morts ou à tout autre 4i* 
flMmche entre la Saint-Michel et la fête de NoëL 

A&T. i3. 

%? Jusqu'à la fin de i836 le fonds de la société s'accroîtra 
encore : 

a. De subventions consenties par les communes ou par les 
^ises patronales sur leurs eaisses particulières , qui présen- 
ttat aanuell^vent un exeé^imli 

s6 



4o| mteLfaïKia: 

h. De subventions piëlevées sur les caisses des églises de la 
Lusace, soumises au patrodtft royal. 

e. pVne subvention dont le montant sera fixé à la un. de 
^année i BiS et prélevé sur le fonds des revenus des églises de 
a Nouvelle-Marche , et sur le fonds d* écoles de Neuzelle , si 
toutefois Tétat de cette caisse le permet à cette époque. 

Art. i4* 



1 



4-* Tout membre payera immédiatement en entrant dans Iji 
société, ou dans le premier mois de son installation, un droit 
d'inscription de 2 thalers, et en outre, k partir du premier 
trimestre, une contribution annuelle que Chaque société fixera 
comme elle Tentendra , soit à une somme égale pour toutes 
les places, en prenant pounbasel^ moyenne des revenus des 
écoles dans chaque canton , soit en établissait trois classe^ de 
places, bonnes, assez bonnes, mal rétribuées, et en imposant 
fa eofttribution de 2 thalers pour la première classe, 1 % de 
thale'r pour la iseconde et /^ de thater pour la troisièlne; 
soit enfin en açlppta'nt tout autre mode de cotisation qui pa- 
raîtra convenir le mieux.' Chaque société décidera égaleiMnt 
si les contributions seront payée» par trim^tre ou en une 
keule fois pour toutç Tannée, d'avance ou après le terme 
^ooulé. 

I Art. i5. 

5.* Les membres qui obtSenneni un supplément de traite- 
ment payeront à U caisse cainime s'ils étaient appelés â une 
meill^eure pl^ce, sur le surplus de Ij^ur reveau, une contrî* 
bution mensuelles, ou bien une fois, pour toutes le douzièmiCr 

Art^ 1*6, 

Les admin&^tratetir» de la caisse. idntiiNtufi de:veîUér pc» 
tous les moyens légaux â l'accroissement du fonds de la société. 
Aussitôt qu'ils auront réuni un capital disponible de 5o tha- 
Jiçrf, ils ievront ei fai^e u;ji. pUcenient ^ûr, afin d'en retirer 
aussitôt l'intérêt. 

n sera tenu ttt^co>m*pte parfléttljép d« lu caisse des frais â'em^ 
ferrement, qui se trouve unie k-ià so^clélé. €haque membre. 



Bcs soaÉrÉs i> assurance ^ etc 



4o3 



en entritet cUmu ià aociété , paye à cette caisse '/, de thaler et 
ëgaleineiit '/, de thaler à la mort de chactin de ses membres. 
Od ne peut prendre part à la caisse des frais d*enterremeat 
«ans être membre de la société; et de même en se retirant 
de cette dernière on cesse de faire partie de Tassociation 
pour les frais d^enterrement. 

' Un membre qui ne payera pas immédiatement le droit 
d^inscription et qui laissera passer six mois sans racquîtter, 
devra payer le double.* Celui qui restera en retard d'un terme 
de la contribution annuelle , devra payer au terme suivant la 
moitié en sus de ce terme, et s*ii en laisse écouler deux sans 
payer, il sera passible du double de sa dette. Pour éviter toute 
espèce de retard , les droits dMnscription , les contributions et 
au besoin les amendes mentionnées ci-dessus seront recouvrés 
sans aucune formalité, en saisissant les revenus du membre 
retardataire , du au besoin par voie dé police. Dans ce cas l'au- 
torité administrative du département agira à la réquisition du 
surintendant ou de finspecteur des écoles qui préside à la 
société. 

Les membres qui se font inscrire Volontairement (art. 3) 
et ceux qui continuent volontairement à rester membres de 
la société y ou qui ont promis d'an supporter les charges pour 
profiter un jour des avantagea qui y sont attachés (art* 22), 
perdront tous leurs droits et aeront exclus lorsqu'aprês avoir 
été avertis plusieurs fois, ils seront restés en retard de la con- 
tribution pendant deux ans* Ils seront pareillement exclus de 
Tassociation po^ur les frais d'enterrement, lorsqu*aprés avoir 
été avertis inutilement | ils seront restés en arriéré de Ja coar 
tribution ponr deux cas de mort. 



TITRE IlL 

Dépenses de la Société» 

Aat. 19. 

- A la fia des Urmë$ qtsi avront été déterminés par la soeiété , 
-toit oiinHelknieot , aoit par aenscttre ou pap trhn«s|r« , ie» pen» 



âoni «eroat délivrées aux veuvei ou aux orpkeHas de la Èoéiéteé 
contre une quittance contenant le ceKiBcat de vie des ayant 
droit, et constatant que les veuves ne sont pas reoMriées et 
tiennent une conduite honorable. Ces certificats seront déliv 
vrës par les magistrats ou par Tautorité des villages. Les orphe- 
lins n'auront de droits acquis qu'autant qu'ils seront ènfana 
légitimes et directs du défunt. Le nombre des enfans orphe* 
lins n'établit aucune différence en faveur de la veuve; mais 
lorsqu'un membre laisse après lui des orphelins- et point de 
veuve, ces orphelins recevront une portion entière de veuve 
jusqu'à ce que le plus jeune ait atteint Tage de 1 5 ans. Si un 
membre de la société laisse outre sa veuve des enfans d'un 
premier lit au-dessous de i5 ans, la pension sera partagée 
entre eux et là veuve. Une femme divorcée il'a point droit à 
la pension ; mais elle sera accordée aux eufans mineurs qui 
seront issus des deux époux pendant le mariage , mais qui 
partageront toujours également avec les enfans au-dessous de 
1 5 ans qui pourraient rester d'un premier lit. Si une veuve 
vient à mourir ou à se remarier, les enfans du membre défuni 
qui n'auraient pas encore atteint leur i5.* année prennent sa 
place. Enfin, les enfans qui peuvent suffire eux-mêmes a leurs 
besoins, doivent abandonner leur part k leurs frères plus 
jeunes. La pension est toujours payée aux tuteurs. 

Jusqu'à la fin de Tannée i836 les contributions annuelles 
des membres seront seules partagées aux ayant droit; les au- 
tres revenus èe la société seront employés à accroître le fonds 
primitif. A partir de 1837 tontes les recettes seront partagées 
~ entre les veuves et les orphelins suivant le mode déterminé. 
Cependant le partage aura lieu dès à présent et toujours de 
telle sorte qu'il reste k la caisse une portion de veuVe. Ainsi , 
par exemple, si la société compte six veuves, la somme à 
distribuer sera partagée en sept et la septième partie sera con- 
sacrée k couvrir les frais d'administration et, s'il y a lieu, 
employée k des gratifications extraordinaires pour des veuves 
ou des orphelins* Maù comme, si le cas advenait qu'il n'y eût 
qB'une seule veuve, la tiotalité des revenus de la société de» 
viait <tre partagée avec elle, pour reauédtet à la dispro» 



VêS SÙOittS »*AM«niU1ICE» ETC ' 4o5 

portion qui fwirt^t «'établir dtas les pendons, il est exprès- 
' sèment convenu que dans aucun cas la pension d*nne veure 
ou la portion d'orphelins ne dépassera la somme de s 5 thakrs. 

A&T. 31. 

Les sociétés qui auront adopté une classification de trois 
degrés pour les contributions à payer par.leâ écoles (art. 14 ), 
sont également tenues , dans le pairtage des pensons, de réser- 
ver pour, la caisse une portion de veuve qui yra toujours es- 
timée de la 1/* classe. Du reste, la proportion sera facile à 
régler entre les différentes clasMs dont les dividendes se par-, 
tagent p^r tiers. Ainsi la veuve dont le mari payait annuelle- 
ment a thalers, recevra % de pension; celle pour laquelle on 
aura payé 1 % de thaler, aura % de pension; et' enfin, ia 
veuve dont le mari ne contribuait que pour '/, de thaler , ne 
pourra prétendre qu^à '/, dans la somme k partager. Si, par 
exemple, on a 7a thalers à partager entre six ayant droit, y 
compris la portion qui revient à la caisse, et qu'il se trouve 

pour la i.'' classe, 2 ayant droit chacun à y,, ci %\ 
- a.^ ^ 2 - - %,ci%, 

— z.' - 2 — — y,, ci 7„ 

on aurait a ce compte '% à donner. Il suffirait donc de diviser 
en 13 parties égales la somme à partager, ce qui ferait 6 tha- 
lers par chaiquc % et donnerait : 

A la 1/* classe, 2 ayant droit chacun à y^, c'est-à-dire 
18 thalers, ensemble 36 thalers. 

A la 2.* classe, 2 ayant droit chacun à % , c'est- 
k dire 1 2 thalers , ensemble • 24 

A la 3.* classe, 2 ayant droit chacun a % , c'est- 
à-dire 6 thalers, ensemble • 12 1 

S0MM£ ÉGALE. . • • . 72 tholcrS. 

AaT. 23. 

• • 

Bien que les membres de la société qui seraient destitués 
ou qui auraient abandonné leur poste , n'aient pas plus que 
les héritiers d'un membre qui aurait lui-même attenté à sa 
vie , le droit de prétendre à une pension ou à la restitution 






406 * H£OU;teNT 

des contributions payées jusqu'alors; cepfendaai les sotfëlén 
pourront dans leur sagesse apprécier les circonstances et per* 
mettre à la femme d*un maître d'école destitué ou qui aurait 
pris la fuite de continuer le paiement de la contribution, afin 
de pouvoir prétendre à une portion de veuve à la mort de 
son mari- De même la société décidera dans une assemblée 
générale et à la maiorité àea voix si elle veut permettre k la 
veuve reconnue honnête et aux enfans d'un membre qui se 
serait détruit, de jouir du bénéfice de la pension. Dans le» 
deux cas Tautonté départementale devra donner son appro- 
bation. 

Abt. a3. 

Les fonds provenant des droits d'inscription dans Tassocia- 
tion pour les frais d'enterrement, doivent suffire pour four- 
nir immédiatement les fonds nécessaires à un enterrement; 
les souscripteurs enverront sans retard le montant de la con«* 
tribution fixée art. 17, pour qu'il puisse servir encore, s'il y 
a lieu, aux frais d'inhumation. 

Si plusieurs morts survenaient à la fois , la caisse des 
veuves pourrait faire les avances nécessaires jusqu'à ce 
qu'on ait fait rentrer toutes les cotisations. Les fonds destinés 
à l'enterrement ne sont pas compris dans l'avoir du défunt 
et ne peuvent par conséquent être détournés pour un autre 
usage« Les créanciers n'ont aucun droit d'y prétendre , et ces 
fonds sont exclusivement réservés k payer les frns de la der« 
iiiére maladie et de l'inhumation du défunt, et s'il reste quel* 
que chose , on l'emploiera, en légers secours à ses plus pnK 
ches parens* 

TITRE IV. 
Direction et administration de la Caisse. 

Art. 24* 

Le surintendant cantonnai, s'il est en môme temps inspec* 
teur des écoles, est directeur de la société, sinon l'inspecteur 
en remplira les fonctions ; s'il y a plusieurs surîntendans ou 
inspecteurs des écoles dans le canton , l'autorité départemen- 
tale désignera ce^ui qui aura la direction de la société* Trois 
administrateurs seront chargés de la gestion immédiate de 



DEf aoairis d'a^subance, rrc 4^7 

toutes les affaires. Ils seront élus parmi les membres de là 
société et a la majorité absolue. Ces choix seront confirmée 
par le directeur, et pour faciliter Texpédîtion des affaires , 
on aura soin , autant que possible , de choisir parmi les mem* 
bres dont la demeure est la plus rapprochée du directeur* 

Aar* a 5. 

Des li^is administrateurs, l'un est rapporteur et gérant, 1^ 
second est trésorier, le troisième a le contrôle. L'avis de la 
mort d'un membre est adressé au premier des administrateurs, 
qui toyis s'empressent de fkire rentrer les contributions. A cet 
effet Ic^ canton sera divisé en plusieurs petits districts, dans les* 
quels un membre choisi par les inspecteurs d'école sera chargé 
de recueillir les contributions et les enverra à l'administration. 
L*emploi de l'argent sera toujours voté parles membres assem* 
blés; et le caissier comme le contrôleur seront tenus de Xçîdf 
un registre des recettes et des dépenses. 

Art. 26. 

Les fonctions d'administrateur sont gratuites. Nul ne peut 
être obligé de lies remplir plus de trois années de suite; mais 
un membre élu à cet effet, ne peut les refuser pendant lé 
temps fixé. 

Art. 27. 

Tous les ans au mois de Février une assemblée générale , 
convoquée tt présidée par le directeur , entendrai le rapport 
sur Tétât de la caisse présenté par le trésorier et vérifié par 
les autres administra leurs. Les membres seront invités de ne 
poiiit manquera cette réunion, et pourront, ea cas d'absence, 
donner à un autre leur procuration pour voter pour eux. 
Toute l'assemblée discute toutes les affaires douteuses et les 
résout à la majorité des voix. Elle examine les comptes et les 
approuve; entend les propositions, élit^Ies administrateurs et 
arrête toutes les délibérations qui ressortent des statuts de 
la société. 

Art. 20. 

Le surintendant ou l'inspecteur des écoles qui a la présidence 
-de la société, est chargé de garder les titres ou l'argent comp- 
tent en caisse qui ne pourrait être immédiatement employé 



4o8 BÉnuauxr des sociétés p'a^ukakcs» etc. 

ou placé 9 en prenant les précautions légales q«i peuvent le 
dî^enser d*étre responsable en cas de £orce majeure. Pour 
en faciliter le moyen, Tadministration départementale pei^ 
met que les titres au moins de chacune de ces sociétés soient 
re^us en dépôt contre un récépissé dans la caisse des établit» 
semens et des communes. En tous cas il sera dressé un état des 
titres et fonds en caisse , conformément au compte rendu an- 
nuellement, pour être remis au président et conservé par lui. 

Art. 29. 

Les administrateurs seront tenus , aussitôt après rassemblée 
générale, de présenter au président un extrait du compte 
rendu , dans lequel les recettes et les dépenses seront sooi» 
mai rement indiquées , suivant les différens titres de la comp- 
tabilité; et cet extrait, certifié conforme au compte lui-même 
par le président, sera envoyé au plus tard dans le mois de 
Mai de chaque année à Tadministration de la régence. 

Art. 3 g. 

(jomme les capitaux ne peuvent jamais être placés aans 
Tapprobation de la régence , ni autrement que sous les ga- 
ranties légales riéservées aux mineurs, Tautorité provinciale 
devra être instruite de tous lès changemens qui pourraient 
survenir sous ce rapport. 

Fait à Francfort, le 28 Août 1826. 

Régence royale ^ division de l'administration des égliset 

et des écotèSj 

Signé MUZEL. 

Le présent règlement pour Tadministration de la caisse des 
veuves et orphelins des maitres dVcole du département de 
prancfort-sur-rOder, est approuvé dans tout son contenu, en 
conséquence d'un ordre du cabinet, en date du 1 2 de ce mois , 
et en même temps sont conférés à cette société tous les droits 
d'une personne morale. 

Berlin » le do Octobre 1826. 

Ministère des cultes, de instruction publique et des 
affaires médicinales^ 

Signé D'ALTENSTËIN. 



4oy 



APPENDICE. 



Malgré retendue de ce rapport » il a été impossible d'y 
faire entrer bien des pièces intéressantes pour l'instructioa 
primaire. Je ne puis cependant nie décider à ne pas donner 
la pièce suivante , parce qu elle roule sut Tun des points les 
plus importans et les plus difBciles , je veux dire l'organisa- 
tion de l'instruction du peuple dans les très -grandes villes. 
Il faudrait ne laisser aucun enfant pauvre sans quelque ins-^ 
tnictionf ce qui exige un grand nombre d'écoles gratuites, 
et donner à ces écoles le caractère qui leur convient. C'est 
un problème que toute grande ville doit se proposer de ré* 
sondre le mieux possible, et qui me parait résolu d'ttue ma- 
nière très-satisfaisante à Berlin depuis 1827 , grâce au projet 
alors présenté par le respectable M. Reichhelm , et mis par 
lui â exécution, i la satisfaction du gouvernement et des hat- 
bitans. Voici ce projet 

Plan d'organisation des écoles cbmmunajes de pauvres dé 
la ville de Berlin , proposé par M. Reichhelm, membre 
du conseil de régence spécialement chargé des écoles ,^ 
adopté par r autorité supérieure, en Janvier 1827. 

La ville de Berlin compte deux cdit mille habitans. Les 
enians en âge d'aller à l'école soAt au nombre de trente mille , 
dont six mille pauvres, parmi lesquels quinze cents enfans sont 
à la charge des comntuanutés religfeuses îuives , de la colonie 
française, des sociétés diverses, etc. Reste à la charge de la 
ville environ quatre mille cinq cents enfans , sur lesquels tfois 
mille ânq cents reçoivent en effet l'instruction gratuite. Mais 
il y a environ miile enfans qui ne vont point à l'école, mal-' 
gré la loi , dont Texécutioa ne reaeontre de diffieuhét qne 



dans les grandes villes , où il est aisé dVekapper & la smvctl- 
lance la plus active* 

Ces trois mille cinq cents enfans, qui reçoivent Tinstructioa 
gratuite, sont repartis i.* dans sept écoles de pauvres (^rme»- 
Schulen), qui contiennent neuf cent quatre-vingt-dix enfans; 
3.* dans trente-sept écoles privées, qui reçoivent gratuitement 
deux-mille cinq cents enfans, pour chacun desquels la ville 
paye environ huit gros par mois (ao à 24 sous), sans compter 
une indemnité de bois, de papier, etc. 

Les fonds consacrés aux écoles de pauvres en i8a6 , se mon* 
talent en recettes à 17,049 thaï, (environ 64,000 fr.) Si Ton 
déduit tous les autres frais accessoires et inévitables, il rate 
une dépense réelle de 16,723 risd. pour trois mille cinq ceni$ 
lenfans, ou 4 thalers et demi par chaque enfant (environ 
1 7 fr. par an ). 

Pour arriver à des résultats complets, il faudrait 

1 .** Reconstituer les écoles de pauvres de la manière la plus 
eonvenable k la classe des indigens; 

2.* Pourvoir aux besoins de la population pauvre par réta- 
blissement d^un nombre d'écoles proportionné à cette po» 
pulatiou* 

OccapOBS-iioiis d*abord du premier point. 

Avec les sommes données aux écoles particulières pour re» 
cevoir les enfans pauvres, on aurait pour le même nombre 
d'enfans des écoles spéciales où l'éducation aurait un carac- 
tère plus approprié à la classe indigente. 

Si , pour la classe moyenne , on compte avec raison sur la 
Coopération des pareds et sur l'influence des familles, c'est 
le contraire pour les enfans pauvres, qu'il faut soustraire le 
plus possible à la fâcheuse influence des mauvais exemples de 
leurs parens. Ici l'école doit seule tout faire. 

Dans la nouvelle organisation, les sexes devront être sépa- 
rés, ce qui n'aug^mentera pas les frais, si on n'établit les écoles 
que dans une proportion telle qu'il y iflt touîours de quoi for- 
ner une éoole complète en deux divisions, l'une pour les 
garçons et l'autre pour les filles, k deux classes de soixante ei 
quipie enfans chacune et que ces deux divisions ne fomcnt 
qu'une ievà^ école communale de pawres pour trois cents 
fftfaiis dans un même bàtimcnU 



jaVEKDUM. 4^% 



ESiSSIGNBMBNT* 



Le caraclère spécial de renseignement du pauvre est tracé 
dans ces deux mots : la prière et U travail* 

Les objets de renseignement doivent être pour lu première 
classe: 

1."* Pour la religion : la Bible , le catéchisme , les vérités po- 
sitives du christianisme. 

2."* Pour la langue allemande : la langue considérée comme 
Texpression de la pensée , les régies les plus générales de la 
grammaire , la prononciation claire et intelligible, la lecture 
et Torthographe. 

3." L'écriture. 

4*^ Le calcul jusques et compris les fractions et la régie de 
trois^, 

5.** Le chant y et spécialement des exercices en plusieurs 
parties sur les chœurs d'église. 

Pour la seconde classe de garçons^ on ajoutera lesélémens 
les plus généraux des sciences naturelles , de la géographie et 
de Thistoire nationale , ainsi que les principes de la géomé- 
trie et du dessin linéaire. 

Pour la seconde classe de filles on ajoutera reauiigDement 
des ouvrages les plus ordinaires de leur sexe. 

DIVISION DU TRAVAIL. ,^^ 

Pour les garçons de six k dix ans , i /* classe , vingt-six le^ 
çons d'une heure par semaine , de huit à onze heures et de 
deux à quatre heures, tous les jours, savoir: 

3 heures de religion (principalement des récits tirés de 
la Bible); 
13 heures de langue all/^mande, prononciation, lecture, 

orthographe, etc.; 
5 heures de calcul , 3 luxures au tableau jusqa'à la divi- 
sion et 2 heures de calcul de tête ; 
t^ heures d*écriture; 

;i heures de chant (sans compter les versets chantés au 
commencement et à la fin de chaque journée }• 

36 bevres. 



La seconde cksse de garçons , de dix à quatone ans, mmu 
trente-deux heures de leçons pur semaine , de huit heures à 
snidi et de deux heures k quatre heures chaque îouir , dont 

6 heures de religion y enseignement de la Bible et du 
catéchisme ; 
lo heures de langue allemande, lecture, grammaire, exer- 
cices intellectuels; 

5 heures de calcul , au tableau et de tête ; 
4 heures d'écriture ; 

a heures de géométrie et de dessin linéaire ; 

3 heures de physique, géographie et histoire, etc.; 

2 heures de chant (non compris les versets chantés matin 

et soir). 

53 heures. 

École deiT filles, première classe, de six à dix ans, vingi- 
six heures de leçons par semaine , dont 

3 henres de religion ( récits tirés de la Bible); 
' 7 heures de langue allemande : 

. 3 heures -de calcul, au tableau et de tète; • 

3 heures d'écriture ; 
a heures de chant; 

. 8 heures pour les ouvrages ordinaires de leur sexe. 

26 heures de huit heures à onze heures, et de deux heu- 
res »4uatre heures. 

La seconde classe des filles de dix ans à quatorze ans, treote»- 
deux heures de leçons, savoir : 

6 heures de religion; 

8 heures de langue allemande; 

4 heures de calcul; 

5 heures d'écriture; 
3 heures de chant; 

8 heures pour l'es travaux de leur sexe (les après^ôidi). 

33 heures de huit heures à midi et de deux à quatre heures. 

Un enfent sera en état de passer d*une classe à Tautre du 
moment qu'il 'saura très-bien lire. 

On s'étonnera peut-être que, dans ce plan d'études, les 
heures consacrées aux exercices de mânoire et d'eaprit aient 



M «upprittiëei. Mfis le^ coànté a pensé que cet èscerdcea se 
tnmyaie&t saffisamniaii répftïtis sur tout le cours (Tétude oà 
la ménoire et re«prit sont coiutaBiinent en jeu. Les leçons 
^e langue alieinande fourniront toujours matière à des exer* 
cices de ce genre ; et dans les écoles de pauvres plus que par* 
tout ailleurs il ne faut rien de aaperilu. 

i>iscin.ir9E# 

Cette question est une des.pkis diflBciles i résoudre. Les 
enfans des écolea de pauvres sont ordinairemelit mal dispoiéi 
par le» exemples de leurs parens. Il faut donc établir H disci* 
pline la plus sévère. L'ordre, la propreté, l'activité, une 
prompte obéissance ne sont pas les moindres enseignemenf 
à donner aux enfans* L'instruction elle*méme , la gravité du 
naaitre, son exemple, son dévouement pour ses élèves sont 
déjà une base .solide pour la discipttne. Mais la rigueur est 
quelquefois ni^cessaire, et dans une école de pauvres moins 
qu'ailleurs la discipline ne doit jamais fléchir pour towt ce qui 
tient au désordre et à la paressev Mais que les maître» n'oublient 
lamAis que dans les mesures de discipline les plus sévères doit 
percer un sentiment d'affection el d'amour qui punit pou» 
amé^orer* 

II s*agit mainteuant de déterminer le nombre d'écoles à 
fonder pour suffire entièrement aux besoins des pauvres. 

Chaque école, ayant deux divisions, Tune pour les garçons, 
l'autre pour les filles, à deux classes chacune et soixante ei. 
quinze enfans par classe, ensemble trois cents ei|fan^, on 
pourrait établir avec la somme consacrée actuelleoient à l'ins- 
truction des pauvres , onze écoles pour trois mille tr.ois fsents 
enfans. 

Il resterait à pourvoir aux frais d'établissement de nouvelles 
écoles pour les douze cents enfans qui complètent le nombre 
de quatre mille cinq cents, évaluation approximative de la 
population pauvre de la vide. 

Le comité a pensé que trois nouvelles écoles pour neuf 
ceuU enfans suffiraient à tous les besoins , et qu'ainsi le nom* 
bre total des écoles de pauvnai de la ville devait êtti fétié 



r 



4U 

à qnftfoiw ëcoles complètes pdiar les deux iex)e«i capables de 
eeoiémit quatre aille deux cents eafaas. 

Lcê trois cents eofans restant peavent se trouver dans le 
cas de jie pouroir être envoyés aux écoles de pauvres* Dans 
ce nombre il faut comprendre les enfans appartenant à des 
parens de la classe élevée qui auraient été ruinés par des mal- 
heurs , et qu*il serait très-dur dVnvoyer à Fécole communale 
de pauvres, parce qu'ils spat hors d*état de payer la rétribu- 
tion d'école* Le conseil municipal ne refusera pas de fournir 
1 ces enfans les moyens de réprendre un jour le rang dans le- 
^fuel ils étaient nés. On pourra les placer dans les principales 
écoles paroissiales ou privées, et il sera facile de faire marehé 
avec ces écoles à raisqn de douze gros par raois'(36 sous). La 
viUe a en outre la ressource d'envoyer gratuitement dans les 
écoles supérieures qui se trouvent sous son patronage*. Mais 
afin d'éviter tot^t abus, on devra scmpuleuaement rechercher 
quel est Tétat de fortune des parens qui réclameront de pa- 
reilles fareurvy 0t fixer même annoellement pour cet obiet 
une somme qu'on ne pourra dépasser. 
. Il existe sept écoles du soir à Berlin. H svlfira de créer 
encore trois écoles du soir à cinquante élèves par école , dont 
deuft de gainons et une de filles. Les trois maîtres d'écoles 
communales les plus zélés et leê plus capables seront chargés, 
moyennant une subvention de loo thalers, de donner huit 
k douze heures de leçon par semaine le soir# On y fera des 
répéftitioos de lecture et d'écriture , et deux heures, par se- 
maine seront consacrées à l'instruction religieuse. 

Plus tard on ouvrira un plus grand nombre d^ écoles du soir , 
si' le besoin s>n fait sentir. 

Avant d'entrer dans le dé(ail des dépenses que la ville devra 
slmposér pour l'entretien de quatorze écoles communales de 
pauvres , nous mentionnerons les faibles revenus que ces éco- 
les peuvent tirer d*ailleurs : 

1.* Un arrêté du ministère en date du 3o Janvier 1827, 
ordonne que dans toute école communale de pauvres, chaque 
élève devra payer la rétribution d'un gros d'argent (2 sous et 
demi), afin de ne pas déroger au principe que tout père de 

\ Ce soçit^nos bouarsss pommaaidss» 



famille est tenit d* éBMrîhuet p9ikr Iféci^k , atéÉnr IsMifii^l 
réeUme pottr sesenfâat le bieUlliit de rédtuAttokr gnetuite} 
car pour exiger une si faible rétribution , renseigaaaeiit n^qn 
est pas moins grutuit , et cet impôt imperceptible produit en- 
core , sur une école de trois cents enftfns , la somme de 1 20 
thalers (460 fr.). 

2.® Parmi les pauvres, un grand nombre qui seraient hors 
d-état de fournir la rétribution dans les écoles privées , peuvent 
néanmoins payer très^bien , outre le gros par mois fixé par l'ar- 
rêté du ministre de llnstructi on publique, une autre rétribution^ 
qu'on évaluerait depuis einq gros au moins jusqu^à dix gros au 
plus. Sur trois eents enfans, le cinquième au moins se ti'o^ve 
dans ce cas, et en prtmantle minimum deeinq gros pour soixante 
etafans, on^ aurait un revemi de isathders ou* r,^o pour' les 
quatorze écoles 1 6, 3oo fr.). Ceft^nds extltA}rdmairé {AashUlf^ 
Fond ) pliurra être consacré à Fentretien éeê éctoles du soir , 
à Tinstruction des enfans ùe la clsisse éietét deveihie pauvre, 
eî eiifin k des gratifications ou pensl^ims tmx AètÈh^i d'école 
dans leur vieillesse, ou à des coMfaitiétbodolegiqucapirarleiir 
perfectionnement^ de sorte que hh .vîUe n'aurait pitii à faire 
les frais que des* quaiorse étfoleacottmuaAleà^de pauvres. 

3."^ Enfin les .dons, qui^ lii féBé r orilé.des eîièfcas pourra 
faire aux éeeles-, mais qu'on ne saurait évaluer ici, offriront 
encore une ressource pour ranéM#ratââli dé rinMn&etiéft dans 
la «lasse indigente du. peuple* .... 

Nous allons maintenant examiner ce que coûtera. Tétabli^ 
sèment et l'entretien des quatorze écoles de pauvres, compo- 
sées chacune de qHiafre classes et de deux divisions (garçons 
et filles). 

àcOJLE DB OAR^OAiS. 

Traitement fixe du principal mattre. ^ • .. . : 3ooth.(i2oo^ 

Émolumcns»^ . . 

t. ^. Logement «gralùit : 
2.** Deux cinquièmes du produit de la rétri- 
bution de i gh»s par itfdiir. 
3.^ Chauff)ige des deux classes*dîe garçons. . . 5o {^^) 
S."* NêHloy^ge de la maison ef surtout d^s 

classes #• (foo^) ' 



4tB .AfvoiBicx 

Trâtomenl fixe du mattre adjoint de Tëcûle 

de garçons, révoeable à volonté. .... lao (4&0'} 

Émolumens : 1 

Un cinquième du produit de la rétribution 
de 1 gros par mois. 

ÉCOLE DES FOiLâS. 

a 

Traitement fixe du principal maître 3oo tli. f 1 200*) 

Le logement gratuit. 

Les deux dernier» cinquièmes de la rétri- 
bution de 1 gros par mois. 

Chauffage Su (aoo^) 

Pour les leçons de travaux d'aiguille don- 
nées ordinairemjent par la femme du 
principal maître, qui surveillera la 
cla48e conioitttement avec elle • . • • 5o (aoo') 

Traitement du maître adjoint de Técole des 
filles, également révocable à volonté, 
et qui ne donne que tUx-boiC leçons par 
semaine (9 h. ehaquc aatin) 100 (400') 

Traitement , chaùAife el ndtojap (non 
compris les émolumens). • I09olh4(4o6o^) 

On exigera autant que possible que les en- 
fans se fournissent eux-mêmes de livres, pa- 
pier et plumes nécessaires. Cependant, comme 
Técole sera obligée de 4es donner à la plupart 
d'entre eux, on allouera pour chaque école. • 100 (400*^) 
« Le local peut être estimé pour le loyer, an 
pour les intérêts du capital si Ton construit 
l'école, à 9oo (aooo') 

L'entretien et autres frais extraordinaires* • 80 (Sao^ 



En tout pour chaque école communale , non 
compris les revenus éventuel» de l'école. • . • i7poth«(68oo'), 
c'est-à-dire environ ai francs êo ce^itipct pajr tête svr trois 
cents enlhas. 



Tant que la ville ii*aura pas amorti la dette par l'acquisition 
des maisons d'écsole, on aura, pour les quatorze écoles, une 

dépense de * 4 « 23,800 thaler^^ 

(enriron 90,000 îr») par an, sur, lesquels on ' 
compte 7,000 thalers (environ 26,3oo fir.) 
ttoiquement pour la location. 

Nous avons vu plus haut que dans Tétat 
actuel (en 1B37) , la ville Repensait 1 5,735 



-b^ 



Cest donc une différence d*environ« • . « 8,100 thal^rs, 
pour arriver k une organisation complète et spéciale des éc<>« 
les de pauvres, et procurer les bienfaits de l'éducation pre^ 
nière à mille enfans de plus* 

Nous avons vu plus haut que la dépense des écoles du soir 
(3oo thalers) et celle de la rétribution que payerait la ville k 
des écoles privées pour les enfans de la classe élevée devenus 
pauvres (environ 700 thalers), pourraient être couvertes paf 
le fonds extraordinaire {AuthUlfe^Fùnd). 

CHOIX DES MaItRBS D^écOLES DE PAITVRES. 

Tout0 la bonté d'une éo^le réside dans le maître : le choix 
du raaitre est donc de la première importance. Dans une école 
de pauvres surtout , où tout est à faire , où le maître a cons^ 
tiunment k lutter contre rinfluence pernicieuse de la famille 
et du ddbors « on. voudrait rencontrer en lui le dévouement 
et la patience , l'instruction , l'aptitude et le goût pour l'en-* 
seignement, et avec toutes ces qualités tin désintéressement 
bien rare- pour persévérer dans une carrière humble et sans 
avenir, et conserver cette sérénité d'auie, ce zèle pièt^x qui 
seuls peuvent faire prospérer son école. 

Jusqu'à ce qu'on ait établi à Berlin môme une école nor- 
male pour les maîtres d'école de la ville , on trouverait aisé- 
ment à choisir soit parmi les maîtres d'écoles particulières, 
soit parmi les maîtres en sous-ordre placés dans les autres 
écoles, soit enfin parmi les élèves des écoles normales pri- 
maires de la province à Fotsdam et à Neuzelle. 

Si par la nouvelle organisation on retire aux maîtres d'écoles 
particulières les subventions payées "par là ville pour recevoir 
les enfans pauvres, plusieurs d'entre eux n'auront pins asses 

a? 



4 i s AI^PENDICE. 

d'éUves pour subsister , et radministration des paurres reeon- 
naîtra qu'il est iuste de choisir parmi eux les maîtres des nou' 
velles écoles à fonder, s'Us présentent d'ailleurs toutes les ga« 
ranties nécessaires: car de céder en pareil casa la faveur ou 
à la pitié, ce serait un crime envers les enfans de nés pauvres* 
Les maîtres éprouvés et reconnqs capables seront choisis pour 
la vie; cependant, en cas de négligence ou d'inconduite , ils 
pourront être congédiés sans recours par une décision des au- 
torités de la ville et avec Tapprobation du collège des écoles. 
Autant que possible on tâchera que les femmes des maîtres 
d*écolese chargent elles-mêmes de renseignement des travaux 
d'aiguille aux ieunes filles* 

La surveillance immédiate de chaque -école de pauvres sei*« 
con6ée spécialement à un comité composé de l'un des eccié» 
siastiques de la paroisse désigné par le comité des écoles de 
la ville, et d'un membre de l'administration des pauvres, 
chargé particulièrement de Tinspection du matériel. 

La surveillance suprême appartient a l'administration des 
pauvres et au comité des écoles de la ville, dont le Stadt^hai^ 
ralh, ou conseiller des écoles de la ville , fait toujours partie. 
Les sou»*niaitres sont subordonnés aux maîtres d'école. Ils 
pourront être congédiés à volonté pour cause d'incapacjté ou 
d'inconduite. 

L'acquisition et l'entretien des locaux pour les écoles des 
divers quartiers, le choix des maîtres et leur surveillance, 
l'adidinistration du budget des écoles, appartiennent à l'ad- 
miniatration des pauvres. 

Les bureaux de bienfaisance de chaque quartier, l'ecclé- 
siastique et l'administrateur chargés de fa surveillance spé- 
ciale, s'occupent: 

1.* DeTadmission des élèves; 

3.* Du contrôle pour la >fréquentation des écoles; 

3.*^ De la sortie des élèves; 

4*'' Des rapports annuels* 

1.* Comme on doit établir quatorte écoles communales de 
pauvres, la ville sera divisée en quatone quartiers d'école, 
ayant chacun une école complète (garçons et filles). Tous les 
parensi demeurant dans chaque quartier, devront s'adresser 



A^PENIUCE. 419 

<Ui bureau de bienfaisance, et particulièrement à Vadmini»- 
trateur spécial, pour obtenir l'admission de leurs enfans à 
Técole. Cette admission aura, lieu ordinairement deux fois 
par an , à Pâques et à la Saint-Michel , au commencement 
des cours. 

L'administrateur décidera si Tenfant doit être admis gra- 
luitement ( toujours en payant un gros par mois) , ou s'il doit 
être taxé à la rétribution de cinq à dix gros d'argent qui doit 
former le fonds extraordinaire» 

Cette rétribution sera payée d'avance et de mois en mois à 
un administrateur du bureau de bienfaisance, choisi à cet effet, 
et eUe sera versée tous les mois, à la caisse du fonds extraor* 
dinaire* 

Lorsque le nombre d'élèves fixe pour chaque classe de gar- 
çons ou de filles (soixante et quiase enfans) sera rempli , on 
a'en admettra pas davantage, et on adressera les élèves qui 
se présenteront aux écoles voisines. 

» 

a.* La fréquentation régulière de Técole sera Tobjet d*un 
contrôle spécial et de la surveillance la plus active : car c'est 
la condition première de tous les avantages que Técole doit 
produire. On serait trop heureux si tous les pat'ens et les en- 
fans étaient portés d'eux-mêmes à favoriser les mesures prises 
pour que les écoles soient régulièrement fréquentées. Malheu- 
reusement il n'en est pas ainsi, et sUrtoul dans les grandes 
villes. Quoique la contrainte soit une mesure déplorable , il 
faut presque partout commencer par là; et encore l'exécu- 
tion n^est-elle pas sans diffîculté dans une ville aussi peuplée 
que Berlin» 

Pour obtenir des résultats favorables et ainener dans les 
écoles tous les enfans pauvres en âge de les fréquenter, les 
maîtres d'école tiendront un registre de présence et enverront 
à la fin de chaque mors l'extrait de ce registre constatant les 
absences les plus marquées. 

La commission des pauvres ou Tun de ses membres fera 
venir les parens, et si les excuses ne sont pas suffisantes, ils 
seront d'abord avertis et menacés* Tous les trois mois on dressera 
la liste des parens qui n'auront eu aucun égard aux remon- 
trances réitérées de la commission, et Taduiinistration des 
pauvres pourra alors recourir aux voies, de contrainte ^ confor- 



420 APPENDICE. 

métnent au §. 48 du titre XII , seconde partie du code gêne- 
rai , qui prononce des peines correctionnelles contre ce délit. ^ 
Pour servir d^exemple ànx autres, il ne serait pas ma! de 
publier de temps en temps le nombre des'parens qui auront 
été condamnés pour n*avoir pas envoyé leurs enfans régulié<- 
rement à Técole. 

Mais ce n'est pas assez d'assurer , autant que possible . cette 
régularité pour les enfans qui vont à l'école, il faut encore 
d'autres mesures pour qu*aucun enfant pauvre ne reste entiè- 
rement privé de l'instruction élémentaire. Il 7 a toujours, 
dans les grandes villes , un nombre considérable de malheureux 
qui n'ont jamais de domicile fixe , et qui changent de quartier 
tous les trois mois, tous les mois , et souvent tous les jours* Noua 
ne voyons qu'un seul moyen de les atteindre , et le voici : ce 
serait de s'entendre avec tous les établisseniens particuliers 
d'instruction élémentaire qui ne sont pas sous la directioa 
de la ville, et ^e convenir, qu'à une époque déterminée, 
tous les maîtres d'écoles primaires de la Tille , sans exception , 
délivreront à ieurs élèves un certificat de présence dont le 
modèle sera imprimé et distribué à toutes les écoles. Les pa- 
rens seront tenus de montrer ce certificat. A la même époque 
la police municipale ou des commissions choisies parmi les 
citoyens, pourront, à l'aide des iableaux de recensemefit , 
faire dans toute la ville une inspection générale et simulta- 
née.^ On dressera dans chaque quartier la liste des parens 
qui n'auraient point représenté les certificats de présence à 
l'école, ils seront appelés en police correctionnelle et con- 
damnés suivant la loi, ou obligés de faire inscrire leurs enfans 
dans les écoles.' 

L'exécution d'une pareille mesure dépendra sans doute 
beaucoup du zèle des autorités qui en seront chargées ; mais 
il ne faut pas que les difficultés effrayent quand il s'agit de 
remplir un devoir sacré en remédiant à un mal si déplorable. 

1 Voyez pages 164-173. 

9 £n France, et à Paris Surtout , rinstitntion de la gante natio- 
nale pourrait être d^tin grand secours pour arriver il de prompts 
résultats, si Ton partageait le traTsil de recensement des Mftias 
entre les mêmes citoyens qui sV}ccnpent volontairetnent du reiaeii* 
sèment pour U séihricé de la gknb Mttontdé. 



APFBRBICE. 43 1 

3.* La loi veut que FiBStniction de l'école se prolonge jus* 
qu'à ce que Teciîlésiastique chargé d'examiner les enfans, 
les juge suffisaminent éclairés sur les connaissances qui con- 
viennent à fout homme raisonnal>le de leur classe. On ne 
fixera donc point un âge déterminé pour la sortie de Técole. 
Elle sera autorisée par une décision du maître de Técole et 
de Tecclésiastique chargé de Tinspection spéciale; et comme 
dans toute école communale de pauvres on n'enseignera aux 
enfans rien de superflu , cette décision sera motivée sur ce que. 
Tenfant aura parcouru avec fruit le cercle de renseignent ent 
de 1 école , et acquis les qualités morales que son influence a 
dû produire. 

Il faut, en général, compter au moins six années pour que 
le but de l'éducation intellectuelle et morale puisse être con- 
venablement rempli. Ainsi , la plupart des enfans qui entre- 
ton t à Técole dans Tàge de six à sept ans^ pourront en 
sortir suiiisam9ient instruits à treize ans, 

La sortie des écoles ne pourra avoir lieu qu'à deu^c époques 
de l'année, à Pâques et à la Saint-Michel, après un examen 
public. C'est à la suite de cet examen que l'inspecteur ecclé- 
siastique ^t le mattre d'école arrêteront la liste des élèves qui 
pourront qvitter l'école j il sera délivré à chacun d'eux un 
certificat de sortie dont le modèle sera imprimé , tt on dis- 
tribuera à ceux qui se seront le mieux distingués , à titre d*en« 
couragcmeat, des livres à leur portée (et de préférence la 
Bible ou un livre de cantiques )• Les frais en seront prélevés 
sur les fonds extraordinaires* 

11 serait encore fort utile que les citoyens fussent tenus, 
sous une peine correctionnelle , de ne prendre k leur service ' 
eu en lyprentissage aucun enfant qui ne serait point porteur 
d'un certificat de sortie ou de fréquentation de l'école, 

4«** Les rapports annuels de rinspeçteur ecclésiastique et de 
l'adj^niatrateur du bureau de bienfaisance serviront à mesurer 
les progrès des écoles. Ils traiteront de la tenue intéricu|>e 
de llécolcy fie l'enseignement et 4e la discipline» comme aussi 
de$ afiTaires qiatérîeU^^ de l'école , et signaleront les imper- 
fections auxquelles radnûnistratiun des pauvres et le eovoàté 
des écol/es s'efilprceront de remédier, 

Q? Jf}^94i.g^n^rAl pour l'établi^ment des écoles de# pauvre^ 



433 APPEKDICfc. 

de la ville, ne pourra évidemment s'exécuter que peu à peu, 
à mesure que les difficultés qui se présentent dans les diverses 
localités pourront être surmontées; mais on espère que, de 
son côté , le conseil municipal ne balancera pas à accorder 
les fonds nécessaires pour effectuer, le plus promptcment 
possible, une organisation complète de l'instruction publique 
élémentaire. 

Nous avons vu que les quatorze écoles communales de pau- 
vres coûteraient annuellement 34,800 thalera 

dont il faut déduire , i»ooo 

fournis par les fonds extraordinaires. 

— 

Reste. .... >3,aoo 



Aujourd'hui l'éducation des pauvres coûte. • 1 5,725 



^'est doAc une augmentation de» ••*.»'» • 8,100 

Sur cette somnie 7000 thalers seront destinés à payer les 
loyers ou les intérêts des capitaux employés à la construction 
4c nouvelles écoles, et les 1,100 thalers restans auront pourvu 
à r éducation' de 1000 enfans de plus. 

La plus grande difiicolté sera de trouver, des locaux conve- 
nables aux écoles communales, pour deux classes de garçons 
et deux classes de filles à soixante et quinze enfans par classe. 
Il faut à chaque école , en comptant cinq pieds carrés par 
enfant, quatre salles d'environ dix-neuf pieds de large sur 
vingt pieds de long , et en outre le logement des deux mat* 
tres principaux. 

Le projet alloue 5oo thalerii (environ 9,000 francs) «pour 
le loyer de chaque école. Mais il est des quartiers où il sera 
presqife impossible de trouver réunies, à ce prix, un nom- 
bre suffisant de grande9 pièces pour les classes. On sera 
obligé d'en louer séparément pour les filles et pour les gar- 
çons, ce qui présente de graves inConvéniens ; de plus, une 
école établie dans une inaison particulière prise en location , 
n'a aucune garantie de ilurée. Il est donc beaucoup plus 
convenable que la ville construise eUe^méme dea maiiom d*4* 



APPENBICK. I 4*3 

cole , ou achète des constructions pour les approprier à cet 
usage. 

Les 7000 thalers destinés au loyer des quatorze écoles , . ou 
au paiement désintérêts des frais de construction, représentent 
un capital de 140,000 thalers; mais comme la ville ne pourrait 
supporter en une fois toute cette dépense , on propose de créer 
dç s actions de 1 00 thalers portant intérêt à cinq pour cent, pour 
construire , avec le capital , les établissemens nécessaires* Lir 
ville garantirait le paiement des intérêts, et, moyennant un 
fonds d^amortissement , acquerrait peu à peu la propriété do 
ces quatqne maisons d'écoles pour les pauvres* 



4a5 



TABLfi ANALYTIQUE 

DB8 MATIÈRES. 



VKETKBS SUR FliAIICrORT ET LA SAXE. 

PiBMiiRE LiTTBs. Uh jouF k Francfoit-sar- le -Meiii. — - 
ïîubiisMinens sdentifiqiies «t iitt^airct. »- Instraclicm 
popultire. -^ École mo^rcime. — Éoole ax^Ale. — Ojiniieve. 
Sa constitation intérieure. Plan des étades. Tableaa de la 
répartition de^ leçons. — Condosions pratiques . . • . t 

DsuxiàiiE LETTRE. Grand-dnché de Saze-Weimar. — - Organi- 
sation générale de Vinstruction publique. -^ Instruction 
populaire. Écoles de ylllage. École bourgeoise de Weimar* 
École normale primaire a4 

Troisième lettre. Retour sur FinstrucUon primaire. — Ins- 
truction secondaire. Le Gjmnase de Weimi^r. — Le sémi<> 
naire philologique. •*- Université d^Iéna. — Budget. — 
Conclusions 6a 

Quatrième lettre. Scbulpforta, un collège à pensionna loo 

CjRQUiiME lettre. Royaumc de Saxe. Organisation générale 
de rinstruction publique. — Instruction primaire. — Gjm- 
nases. École de Saint-Thomas. — Séminaire philologique. 
— Université de Leipzig 119 

• RAPPORT SUR LA PRUSSE. 

Principales divisions du rapport. -^ 1 .^ Organisation générale 
de riostroction publique en Prusse» — a.^Instfuction pri- 
maire; -^ 3.** Instruction du second degré on gjnnmMes; — 
4.* Instruction aapérievre ou universités • >47 

PaBMiÀAE-aECTioa. Qrganisulion^généraie de rinttrmetioa pu-' 

blique i4S 

Ministère 4je Instruction publique, des cultes et des 
affaires médicales; ses attributions. — Conseil royal ; son 
organi^^^n, — Jii^raychia.des pouToirs; ninûtèriBy pro- 



V 



4^6 TABLE ANALYTIQUE 

TÎnces, dépariemens, arrondissemens, communes- *«- Uni- 
Tersitës; relèvent immédia tement de Tantorité ministérielle. 
— Instruction secondaire, en grande partie sons la dépen- 
dance de l*autatit# provinciale. -— Instruction primaire; 
appartient particnliérement au département et à la com- 
mune. Dans les campagnes un comité dVcoIe; dans les 

^ villes, un comité pour chaque école et une-commission sn- 
périeure pour toutes les écoles de la ville \ au chef-lieu de 
Tarrondissement, un inspecteur pour toutes les écoles de 
Tarrondissement; au conseil de département, nn membre 
spécialement chargé àeê affaires d^école , et en rapport avec 
le ministre. 

DiuxiàMisscTioir. Instruction primaire i63 

Spurces auxquelles tons les renseignemeasontétépaisée. 

I. 

j 
Organisation de ^instruction primaire. i64 

Six points principaux à examiner. 

Titre I? Devoir des parens d'enwojrer leurs enfans aux écoles 

primaires , 164 

Articles du Code général qui se rapportent* ce devoir. 
Loi de 1819. Recensement annuel de la population dVnfans. 
Mesures coerciliyes. Modèles d^un registre d^école et de 
listes de présence. 

Titre II. Devoirs des communes d'entretenir à leurs frais une 

école primaire t^S 

Écoles élémentaires et écoles bourgeoises, — Écoles élé- 
mentaires de campagne; association pour les écoles de cam- 
pagne. — Maximum des élèves pour on seul mettre ; garan- 
ties pour les cultes divers; secours aux enfans pauvres. En- 
tretien des écoles ; revenus du maître ; maison d^école ) 
jardin ; préau ; matériel de Técole. * — Ressources des écoles; 
fondations pieuses; contributions communales ; «ecoars sur 
les fonds 4^"r^>nentaux. — Revenus accessoires des maî- 
tres. — Rétributions des élèves ; n&oyens de perception. — 
Pensions de retraite. — Caisse pour les veuves et orphelins 
dès mat très d^école. 

Titre III". Objets généraux et divers degrés de t enseignement 

primaire 189 

Écoles élémenuiret. •— Écojes éltecntaires complètes; 



DES MATléniS. 4^ 7 

Pa|Cf 

iUles «t gftrçoni. -— Écoles bourgeoises. — Écoles sopé- 
rieares de vâle on progjmnases. — Certificats délirrés à 
toas les enfkns au sortir de Tëcole. — Livres d^étode ; mé- 
thodes. — Examens publics annuels. 
TiTRB IV. Comment on forme Us instituteurs primaires ; com- 
ment on Us place et on les avance ^ et comment on Us punit, 300 

De la formation des maitres sTicole >^« 

Ecoles normales primaires^ par qui entretenues. ^-Maxi» 
mum des élèyes qn^^elles peuvent recevoir. — Où elles se- 
ront éublies de préférence. — Cboix des élèves. — Plan 
d'étude. — Durée des cours. — Gratifications aux élèves. — 
Petits établissemens préparatoires. 

D* placement des seattres d^ école ao5 

Conditions d^aptitude aux fonctions d'instituteur public. 
— Examens et certificats d^aptitude. — Candidature. «— 
Listes départementaleft des candidats aux places qui dei^ 
viendraient vacantes. 

Mode de placement 907 

A qui appartient le choix et le placement des maîtres 
d'école. 

Élection des maîtres^ à qui confiés. — Brevets de nomi- 
nation. »- Ratification Ats brevets de nomination. — Ins- « 
tallation solennelle. -— Exemption du service militaire. -^ 
Associations entre les maîtres d'école. — Cours de perfec- 
tionnement aux écoles normales pour les maîtres de cam- 
pagne^ frais de déplacement. 

. Avancement des maîtres d'école. Nouveaux examens. •— ' 
Eucouragemens et récompenses. 

Discipline, réprimandes; punitions; jugèmens. 
TiTas V. Du gouvernement de ^instruction primaire i ou des 

autorités préposées è la surveillance des écoles .... âao 

Autorités commamales 930 

Écoles primaires de campagne aao 

Comité spécial pour chaque école \ comment il est com- 
posé. — Dnrée de %e% fonctions. — Ses attributions. 

Écoles primaires de tille aa3 

Organisation des comités spéciaux. '— Commission cen- 
trale d^'écoles , en partie élective. —Durée de ses fonctions, 
ses attoibutîons, ses 4®^oirs. 

AttiorUis d'Mrrùmlissgmeai . / 2a t 

/ 



4^8 TABLE AHALTUflIE 

IiupecieuTB li^arrondis^m^Bt ; coiA«ieiit Us sent noamÀ » 

leoi^i aUrUnitioBJ Ecrisions solenneUeft d«s écoles toss 

les aAs^ examens* •*- Rapports «ux coBsistoires provi«cîtas. 

— Surreillance sur toutes Us icoles, privées ou publiques. 

— Indemnités tt frais <d« tournée. — Capacité requise ponr 
remplir les fonctions d^inspectear. 

TlxasYI. Des éco/es prMes . 9)4 

Garanties «lî^ées pour rétal>lissement d^nne ^cole privée. 

— Certificats de moralité et de capacité. — Les hommes 
non mariés ne peuvent tenir des écoles de filles. ^ Choix 
des sons -mal trei. — r Surveillance, -r- JUsponsabîlité d^s 
instituteurs privés. 

Dts pension^tf .*•••. ^^ 

Doivent étr^ autorisi^. »- Soumis ^ 1« surreiUance isu' 
médiate des commissions de viUe. 
Des êMts MT Pça appnnJ à comérê^ à iricoUr ti à kniêr. • »39 
Obligations qui leur sont imposées. * 

Dss muiitres gui dimnent des leçons à thearê a 4® 

Tenns de justifier de leur capacité et de leur moralité. 

Ecoles d'asile a4o 

Surveillance, de ees éublsisemens. 

. Observations ^ a^i 

Caractère de cetu loi : fondée sur Tenpérience. — 
Partout devancée par la pratique. •«- Son application 
ménagée avec pcudence dans Us provinces moins avancées 
en civilisation. 

Conditions ,d*un« Jbonne loi sur rinstruction primaîro 
en France. — Nécessité d^une école primaire par commune et 
d^une école normaU primaire par département. *- Nécessité 
d^écoles intermédiaims entre les écoles primaires et les colr 
Icges. — Autorités qui doivent présider \ rinsiruction po- 
|Ynlaîrc. Les conseils municipaux et départementaux. •«- 
Vices des comités cantonaux. — Le decgé : aa part légitime 
d^influencedansrinstruction.populaire. — Ministère de Tinsp' 
truction publique \ son action c«otrale » sa haute surveil- 
lance^ distribue les secours et. les subv|$ntîo]U aux com- 
munes^ nomme les isommissionsdVxamen p dirige les écoles 
normales primaires. — :Écoles privé4^s liberté de r^psjstgiie- 
ment. — Le temps seul et Texpérience pe»v«nt laic« wi» 
bonne loi. 



n. 

Staîis tique de rinstr action primaire ad3 

Statisd<pie des ëcoUs de rillfe, avec Ift moyenne dti traite- 
ment des mfthres cTécole, en 1821 . . 365 

Statistiqfue des écoles de village, avec la moyenne du trai- 
tement des mattf es d'école , eniSii 96d 

Résumé comparatif des traitemens, pour les yflles > . . 967 

-^ -^ ' — ponr les yîHages . . a6$ 

L^instmctlon popnlaire de 1 8 1 9 k iSdS. Statisticjue de 1 8^5. 469 

État des sommes payées atifioellemént-par TEtat ponr les 
écoles éiémelitaireset les écoles bourgeoises de la monarchie. ' 27 S 

Liste , par prbTÎnce , des écoles normales primaires actnel- 

lement établies en Prusi;« ^77 

Budget général des dépenses de PÉtat, eti i89i, ponr les 

écoles normales* primaires . .'.'..'. .' . dga 

in. 

Des écoles normales primaires agS 

Petites écoles normales destinées k former des maîtres 
pour les plus pauvres communes^ cbarité, dévouement des 
maîtres et des élèves. 
Règlement d'une petite école normale primaire k Lastadie, 
fanbonrg de Stettin. — But de Vécole ; enseigneiaent \ 
choix des élèves^ durée dès cours^ discipline. — Revenus 

de Técole. — Dépenses 397 

Règlement d'une petite école normale k Pyritz, en Pomé- 
ranic. «^ Régine Intellectuel et moral. — Discipline inté- 
rieure. •-«- Ordre; emploi do temps 3oa 

GrandÀ ^o«l«s nonBftlc* formant des maîtres ponr . les 
deux degrés de H^striKtio* primaire, les écoles élémeS'^ 
tatres et les écçles bourgeoises j entretenues et dirigées 

par rÉut 3o7 

Exemption du service militaire 807 

Circulaire qiâ assure le placement des élèves sortis des 

écoles ' 309 

Examens de sortie. — Circulaire ministérielle 3j 1 

La mnsfque ne doit pas être un exercice profane . . 3i5 

Exercices gy m oasti que s ^ circulaire ministérielle , . . . 3i6 



t 



4^0 lABUB ANALYTIQUE 

Cours de perfoctionncmcnt pour lea miltres d^école d^k 
plac^; circulaire. 3 19 

Règlement d^une conficence de mattree d^écolc d^un même 
cauton 331 

AapporU annuels des consistoires prorinciaux an minis- 
tère sur Fëtat des écoles normales primaires 33S 

Bapport annuel du directeur de Técole normale primaire 

catholique de Bnîhl •• 3a6 

Situati<^ de la ville. Local de Fécole. Nombre des éléres. 
État sanitaire. Ordre, discipline, moralité. Enseignement. 
École dVxercice. Maîtres de rétablissement. Résolu ts de 
Texamen de sortie. Espérances pour les éiéTes sortis d^étre 
pladés. — ÉlèTCS nonvellement admis. «— Notice iu«iori- 
que de Tannée. -» Souhaits et propositions. 

Rapport du directeur de PécoU normale primaire pro* 

testante de Potsdam 3S5 

Instruction de serrice pour le directeur de T école. — 
Données historiques. — Organisation actuelle. — Direc- 
tion et inspection. -^ Local. «— Rerenus. — Inventaire. 
— Économie et entretien des élèves. — Mattres. — Nombre 
des élèves. — - Ce que Ton exige des aspirans. *- Modèle 
d^engagement à signer mx directeur par Télève entrant. — 
Éducation des élèves à Taide de la discipline et de ren- 
seignement. 

Plan fondamental des études à Técoie normale de 
Potsdam. — Programme des leçons de Técole pour le 
semestre d^été de i83i. — Réftexions pratiques. Appli- 
cation k la France. Règles à suivre. Conclusion. 

R^GLBMEiT des sociétés d^assurance et de prévoyance pour 
les veuves et orphelins des instituteurs primaires du dé- 
parument de FrançfoH-snr-rOder, approuvé et autorisé 
par le ministre des cultes et de Finstmction publique . . SgS 

ArrERuicx 409 

t.* Plan d^organisation des écoles communales des pauvres 
à Berlin, iSa; 409 

Statistique de la population pauvre. -— Nombre des 
écoles de pauvres k établir dans Berlin. — Organisation 
de ces écoles — Budget des dépenses à faire pour chaque 
école de garçons et de filles. — Choix des maîtres d'école 



DES MATlÈa£9. ^ 43 1 

de panyre». — Inspection de ces écoles. — La yille partagée 
en ariondissemens d^école. — Receosemens de la popula- 
tion d^enfans. — SurreîUance séyére pour la fréquentation 
de Técole. — Certi6cat de présence doit être représenté 
à la police* — Durée de Técole. — Sortie deTécole ) examen 
public. — Rapports annuels snr Pétat des écoles de panTtes* 
— Propositions. 

a.** Plans d^écoles primaires de diverses grandeurs^ 



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G. W. BASDSS 
Catalogue 



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Prico, 



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RAPPORT 

SUR L'ÉTAT 



DE 



L'INSTRUCTION PUBLIQUE 

DANS QUELQUES PAYS DE L'ALLEMAGNE, 

ET PABTICULliBEMŒNT EN PRUSSE. 

iPAB sot^ ^^ (B(D vsitsr 9 

eosmiLn d'état, «otimiw pi nia.o*oFKiK, ihwm »• l'uhhwt 
vt »u Govsiii. IOTA* »» L'uiixaucno» MiwqiTi. 





«^* 



oiMi»<fr< ffi^rfw». 



•••« 



M** 



À PARIS, 

CHEZ F. G. LEVRAULT, LIBRAIRE, 



1833. 







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LIBBAIBIE DE F. G. LBTBAULT, 

le de la Haipe^ n."* Si, A PAWS; me des Juifs, n." 33, A STÎlASBOtnRÇ. 

^"' ' -' - ■ 111 II ■ 1 i ■ I ■ ■ I ■■• ■ . ■! 

NOTICE D'OUVRAGES 

»'ÉDUCATION ET ^INSTRUCTION PRIMAIRE , , 

« 

ÀPPâOUVÉS ET AUTOUSÉS 

PAR LE CONSEIL ROYAL D'rtSTRUCTION PUBLIQUE. 



Janvier 18S3. 



PEDAGOGIE. 

ANVEL GÈNi&AL OU JOURNAL DE L'INSTRUCTION PKI- 
MAIRB» destiné à gBÎder les instituteurs dans le choix des méAodea 
et à répandre dans toutes les conmnmes de France les meilleurs prin-* 
cipes d*éducation; publié sous la direction d'un inspecteur général des 
études et de plusieurs autres membres de l'université. 

Le Manuel général de l'instruction élémentaire parait le i.'' de chaque 
)îs 9 par cahier de A feuilles in-&«% les planches noi^ comprises; sim 
liiers formeront un volume de 384 pages. 

Le prix de Tabonnement annuel pour Paris elles départemens) ejst de 
francs; pour Tétranger, de 32 francs. 

Les abonnemens ne ie prennent que pour Tannée entière » à partir du 
' Novembre. 

>1JRS NORMAL DB6 INSTITUTBURS PRIMAIRES ^ ou Direc- 
tions relatives à l'éducation physique, morale et intellectuelle dans les 
écoles primaires; par M.. Degéiurboi Membre de l'Institut^ Président 
de la Société pour l'éducation élémentaire , etc. 1 voL in*i a. Prix 3 fr. 

M. le comte de Chabrol qui, pendant sa longue et honorable adminis- 
ition, a secondé avec tant de tèle le développement de l'éducation pri«> 
lire dans le département de la Seine, a établi, il y a. quinze ans, à Pme, 
e école normale pour les instituteurs prunaires, d'après, les méthodes 
rfectionnées. La commission , instituée par lui pour surveiller et diriger 
t établissement , a senti le besoin de donner aux élèves-instituteurs des 



\ 

directions sur Téducation physique , intellectuelle et morale ; elle a p' 
posé à M. le préfet de faire faire à l'école normale un cours spécial « 
ce tuiet. M. le préfet, en agréant ce vœu, a témoigné le déâr quf K 
des membres de la commission pilt se charger de ce cours* L*un d>6 
M. le baron Degérando , a rempli trpis fois cette mission* On lui i c 
mandé de mettre pisr écrit la suite- des entretiens qiti ont Compose* 
cours, et de le publier. Il a cédé à ces instances, et c^est le premier f 
vrage de ce genre qui sojt publié dans notre langue* Que d'JieUreui -^ 
sultats ne doit-on pas attendre des 'conseils* du philanthrope éclairé q 
du sein des études les plus profondes et de travaux dont la gravité ai'r. 
peut-être absorbé toute autre existence., a toujours soutenu.,, de Tinflur. 
la plus directe et la plus active et d'un zélé 4 l'épreuve de tous les c: 
tacles, renseignement élémentaire, qui lui doit, en grande partie, le ^. 
velogpement qu'il vieiit enfin de prendre parmi nous. 

- (Coirr; normal^ Avis de l'éditeur.) 

MANUEL DE L'INSTITUTEUR PSIIIIAIRE , ou Principes gêner 
de pédagogie, suivis d'un choix de livres i Tusage des maiires et ^ 
élèves, et dW précis historique de l'éducation et de rinstmction ; 
maire ; i vol. in-8.* Prix 2 francs. 

«Je me félicite. de pouvoir vous faire connatlre le Manuel 'de Pins^ - 
primaire f qui vient de voir le jour au moment même où }C trace ces li^r 
et dont favais provoqué^ encouragé la rédaction et la publicatioa. s 
estimable et modeste auteur y a renfermé, sous fonne de sentencti. 
substance des meilleures productions que possède sur ce sujet rAUema^' 
ai riche d'ouvrages de ce genre. 11 embrasse k la fois Téducation phy&'i^ 
intellectuelle ,. morale et religieuse ; il traite des méthodes et dea cous, 
sauces élémentaires; il offre un tableau rapide de l'histoire de Téduc^t 
et de l'instruction primaire dans tous les siècles; il renferme un catsîc. 
du choix des livres à votre usage et à celui de vos élèves; il se tent 
par des tableaux qui exposent les plans d'études des différena systéa 
C'est un vrai manuel , en un mot. Vous l'aurez toujours avec vous; U % 
est indispensable. Je m'applaudis de me rencontrer en tout avec ses p. * 
cipes.* {PE^ÈKAtiVO y Cours normoL) 

COURS NOttMâL DES INSlTrUTlUGBS PRIMABiBS, oa Ur. 

tions relatives à l'éducation phjsique, morale et intellectueUe dans : 
écoles primaires; par M.^ SavVah; 1 vol. in- 12. Prix a fr. 

« En attendant qu'une bonne école se fonde , et nous faisons k cet é^^' 
on appel formel aux communes, aux comités, aux dames inspecirico. 
attendant qu'un bon institut normal se fonde ^ avec une école â'xpf 
eation, M.*^* Sauvan a fait, à la demande du préfet de la Seine et k 
les auspices de M* Degérando , un cours pour les élèves-mal trmet • 



3 

TAcadënie de Paris. Ce cours est publié» Il embrasse l'éducation physique , 
morale et intellectuelle que demandent les jeunes filles. Cest linSrolume 
que nous ne sauricms trop reconimander. Tout le monde connaît celui 
qu'un célèbre écrivain, un prélat d'une tendre piété et d'un génie bril* 
lant, a composé 9«r Véducadan désoles. Personne, ne doit se mêler, d'ins^ 
truiré ou d*élever des filles, sans avoir écouté- les conseils de Fénélon , mais 
à d'autres temps, d'autres directions. L'ouvrage de M.*** Sauvén sera con* 
suite avec fruit après celui de Fénélon , dont il modifie les vues et les avis. 
«Nous' chercherions, je crois^avec orgueil, dans la littérature étrangère ^ 
*ijn ouvrage tel que ce Cours normal, dont les inspirations sont profondé- 
ment morales , dont les principes sont toujours vrais , dont la diction ^ 
constamment pure, est souvent élégante, et dont l'influence ne saurait 
qu'être heureuse.^ {Manuel général de f instruction primaire^) 

INSTRUCTION SUR UNE BONNE MÉTHODE D'ENSBIGNE* 
MENT PRIMIIRE , connue sous le nom d'enseignement mutuel et 
simultané { nouvelle édition; i vol. in-i'3. Prix i fr. Soc. 

«Feu M. Leveaclt, alors recteur de l'Académie de Strasbourg, donna 
aux instituteurs primaires de cette Académie une Instruction générale 
dans laquelle il a heureusement combiné le système de renseignement 
mutuel avec celui qui a été donné aux écoles d'Allemagne pan M. Demeter , 
de Rastadt.^ (Degéi^npo, Cours normal*) 

Cette Instruction, imprimée en 1819 en français et en allemand, a été 
distribuée gratuitement aux instituteurs des deux départemens du Rhin 
par ordre de MM. les Préfets. 

ENTRETIENS SUR L'ÉDUCATION, par A. Mjsber (MaHre Pieire 

N.' 9)f 1 vol. in- 18. Prix 40 c. 

4(11 est difficile d'exprinier tout ce^que ce petit traité énonce de vues 
justes, de convictions élevées, de sentimens généreux , et avec quel rare 
Bonheur d'expressions il descend à la portée des plus simples , en même 
temps qu'il satisfait les plus éclairés. Ici rien de vague, ni d'incohérent, 
ni d'incomplet et ce qui ajoute un prix infini à li» rectitude, c'est la saga^ 
cité parfaite dans l'indication des moyens d'exécution. Ce dernier mérite 
est d'autant plus précieux que le grand intérêt de Tinstruction des masses 
ne sera entièrement assuré^ que du jour où il deviendra Une affaire popw 
laîrej et ce résultat sera atteint quand le peuple pourra coniprendre d'une 
part les bienfoits que lui réserve l'éducation, et de l'autre la modicité des 
sacrifices au moyen desquels il peut l'obtenir. Sous ce double rapport , 
l^ouvrage dont nous parlons répond à tous les besoins, et il y a dans le 
langage simple et persuasif de l'auteur tant d'éner^e à la fois et de naïveté, 
qu'il agit sur son lecteur avec une puissance irrésistible. * 

{Journal du Haut- et Bas-Rhin, a8 Dée. lÔSa.) 



LECTURE. 

TABLBâUX. DE LBCTIiMB, 44 tableaux, plus le» pri^^â, artcl' 

livret d'emploi pour le maître. Pris 5 fr.; 

SYLLABAIRE ou PREMIER UYRET DE LBCTITRB (contoa: 

les tableaux ci-dessus); iiiria. Prix sô c 

Ces Tableaux et le Syllabaire qui y correspond , sont conçus diaprés v? 
méthode ie lecture aussi simple que facile. Un usage prolongé dans p> 
sieurs de nos dépàrtenkens a su faire apprécier Tutilité de leur appli- 
tion. lis se distinguent surtout par le mérite de ne renferitier que desin< 
à la portée des enfans. Le Livret d^emploi qui accompagne les iahkv • 
est destiné à servir de guide au maître d'école* 

SECOND LIVRET DE LECTURE , i l'usage des écoles prinûirf^ 

1 vol. in -18. Prix io centimes. 

Naïf comme Tenfance , ce petit ouvrage se recommande anrtont pr 
îe sentiment moral et religieux qui y domine. Il est fait pour attic/r 
à la fols les plus jeunes écoliers , et donner k ceux qui les dirigent, raitif^ 
à. de nombreuses et- utiles applications; c'est un véritable livre d'éco ( 
dont l'influence sera salutaire partout où il sera répandu. 

Ce Livret de lecture peut être employé immédiatement «près foi' 
espèce de syllabaire, et dès que l'enfant commence àjire, quelques 
le mode d'enseignement ; il est imprimé en gros caractères» 

HISTMIIETTES pour former le tœur et Tesprit des enfans ;TBCF 
SIEME UVRET DE LECTtRE; 1 vdl. tn-18. Prix 5o c. 

Cet ouvrage, par le choix heureux des morceaux qui le composer 
forme en quelque sorte un cours abrégé de morale en action^ Tout ) '^ 
encore dans l'esprit, dans le goût des enfans; tout. y est de nature à à&- 
lopper en eux les germes au hien. Il se termine 'par des eonséU pour . 
santé, véritable petit traité d*hygiène, dont les leçons seront datit: 
mieux saisies, qu'elles ressortent presque toutes d'historiettes aseiirt' 
à propos* 

PRÈTUrtCBES I^CTURfiS FRANÇAISES POUR LES È€OW 
PRIMAIRES; par J. Willm; 1 vol. in- 12. l^rix 1 fraM. 

« L'auteur de ce recueil n'a pu avoir la prétention de fkire un lîvrr ^ 
renfermât, dans un ordre méthodique et raisonné, toutes les connaissai'i 
élémentaires, et qui ofirit une lecture courante; il a dû consulter i>'«^ 
tout les besoins de l'étude progressive de la langue. 



<cToatefois, dans le choix qu'il a fait, il s*est appliqué à renfermer un 
irdre d'idées aussi èoftiplet que le plan qu'il a dû suivre, pouvait le lui 
permettre. ?remièi^s notions religieuses, devoirs prescrits par la nature 
?t la société, piété filiale et fraternelle, amour de la patrie^ horreur' de 
"oisiveté^ da jeu et du mensonge; amitié, respect- aux lois, vénération 
pour la vieillesse, charité et bienfaisance, oubli àt^ injures : tout ce que 
la morale la plus pure et la plus élevée peut inspirer de vertus au jeune 
^ge, et en même temps tout ce que la prudence peut lui donner de pré- 
ircptes et -de conseils pour la conduite de la Vie , y a trouvé sa plac6 , 
tantôt dans des contes empruntés aux meilleurs auteurs , tantôt sous le voile 
transparent de la parabole et de la fable, tantôt enfin dans des maxigiea 
{ui se recommandent par la précision , Ténergie et quelquefois par Tori* 
finalité de l'expression^^ ^ {JExiTait àt la -^fiff^'^A 

SEGONI>ES £SGTUIiBS'«fllANÇAISBiS \ à ISisage des classes supé- 
rieures des Écoles primaires; par J.Willm; i yol'.iii-i2. Prix a jBr. So.c 

« Nous croyons avoir disposé ces fragmens de mani^çf à f^ire passer nos 
eunes lecteurs du facile au difficile , du style le plus simple au style le 
)Ius élevé. Nous avons commencé par à^^ anecdotes et des contes moraux 
lont l'intention iera aisément comprise. Les fragmens historiques rap^ 
)ellent les époques les plus remarquables et les peuples les plus intéres- 
>ans , depuis l'antique Egypte jusqu'à l'incendie de Moscou , et jusqu'aux 
idieux de Fontainebleau. Ils sont suivis de leçons de géographie, des- 
inées surtout à faire chérir plu) encore à nos jeunes lecteurs notre belle 
'Vance, à laquelle il ne manque pour é(re heureuse, que de le vouloir 
sérieusement, la* France enrichie de tous les dons de la nature. et exemple 
le presque tous ses fléaux. 

« Après les morceaux de. géographie , nous avons placé lès tableaux de 
a nature les plus propres à donner à nos enfans une haute idée de la 
;randeur et de la sagesse du Créateur ; et plusieurs fragmens dé physique 
!t de technologie, en même tepips qu'ils leur feront entrevoir et craindre 
es lois et les forces de la nature, leur feront mieux sentir la dignité 
ie l'homme qui a su les comprendre, les dompter et les faire servir à wi 
less^ins« Des fragmens sur l'homme, sur ses rappgr^ avec I4 divii|i(é e( 
ur ses devoirs , terminent l'ouvrage. Toutes les idées renfermées dans 
elte partie de nos lectures, ne sont celles d'aucune secte mi d^^M^une 
oiuuiuuion particulière : ce sont celles du genre humain.? ' 

[Extrait de la prtface*) 

:H0IX de POjfel^UBS f faisant suite auxSECoi!S]>E« Lccrujues feançaisiss, 
à i usage des classes supârieores des écoles primaires; par J. Wituf ; 
1 vol. ia-ia. Prix 1 fr. 

Le titre de ce recueil indique suffisamment l'esprit dans lequel il a été 
on(;u et exécuté. C'est le même que celui qui a présidé à la rédajction de 



6 

^ouvrage auquel il doit faire suite. Les poésies qui le eomposent. v 
pruntëes aux meilleurs auteurs, sont classées sous trois rubriques : i / f .. ^ 
Contes, Narrations et Descriptions ; 2 J^ Poésies lyriques, Odes, Élégies, O. 
sons; 3."* Poésies religieuses et morales. En même temps qu'on s*est efl^ ' 
de nourrir dans les enfans le sentiment du beau , en n'admettant <: 
ce recueil que des morceaux avoués par le bon goût y on s'est sun. 
appliqué à choisir les poésies les plus propres à inspirer aux îeunes \- 
teurs une piété éclairée y et Tamour de la vertu , de .la patrie et de /. 
manité. 

HISTOIRES TnUËES DE L'ÉCRITURE SAINTE, destinera 

l'enfance ; par M. le chanoine Scbmid ; 

ANCIEN TESTAMENT : prix 60 cent^ avec fig. noires, 75 c, . 

coloriées, 1 fr. 

NOUVEAU TESTAMENT, mêmes prix. 

Laissez venir à moi les petits en/ans et ne les en empêchez point : Teiif t 
ia pensée qui semble avoir présidé à la composition de cet ou>:^p- 
Nous n^en connaissons aucun qui soit plus a la portée de Tintelii^t . 
des enfans, plus dans leur esprit, phis dans les besoins de leur cir * 
et plus à même d^éveiller, de féconder les premières notions d'une reiif 
douce et tolérante. Cest un de ces recueils bibliques que Ton \oïî • 
Allemagne dans les mains de tous les enfans ; que Vôn entend lin* 
développer dans toutes les écoles, primaires : rien n*y sort des attribut * 
de Tinstituteur même, tout s'arrête à la limite où doit commencfr 
ordre plus élevé d^instruction religieuse. Aussi cet ouvrage a-t-il été t 
par la commission des livres élémentaires de la manière la4ilus favor«i: 
a^t-il été rangé par elle au nombre des ouvrages-modèlesi aussi le Col^ 
de rinstruction publique s'est-il plu a Thonorer de son approbatiot. 
manifester à son sujet des dispositions spéciales , dans le but de le rép^^ 
et de le faire connaître^ 

MAITRE PIERRB OU US SAYANT DE VILLAGE : Bibliothè. 

popuuaas. 

«Parmi les ouvrages qui, sous le .rapport de l'instruction ,popuiii 
méritent d'être signalés à Inattention publique, nous avons remarque - 
série de petits traités sur les connaissances qui sont d*une nécessilc i ' 
salière pour les classes ouvrières , ou qui contribuent à dissiper \e^ > 
jugés qu'entretient Tignorance. Ces petits livres forment une colin 
sous le nom de Maître Pierre y ou le Soif ant de village» L'esprit qui a prr^ 
k leur rédaction, la simplicité élégante du style, la clarté et la préçi* ' 
avec laquelle sont exposées une foule de notions difficiles i saisir p ' 
des intelligences novices encore , donnent à ces petits livres une uu 



vraiment pratique^ Le niaitre d'école de la campagne qui a k accomplir 
tne tâche si rude et si pénible, y trouvera matière à des leçons lucides 
*t fructueuses; Tenfant et l\>uvrier y puiseront également d^utiles con- 
itiissances; en un mol, toutes les personnes qui ne peuvent consacrer aux 
'tudes que peu de temps et peu d^argent, trouveront dapa les opuscules de 
ifaitre Pierre une instruction facile et solide. Enfin, la forme dramatique 
le plusieurs de ces petits ouvrages contribue également à donner de l'attrait' 
i leur lecture rfee sont des demandes et des réponses, des interruptions 
le Tun des élèves de Maître Pierre, des causeries simples et nonchalantes 
rendant les soirées d'hiver autour d'un foyer; c'est la science sans apprêt 
?t sans phrases sonores, *qui se répand avec toutes les paroles de Mattre 
^ierre dans l'intelligence de ses élèves et de sea auditeurs pour y dissiper 
es préjugés, pour y porter des lumières, pour y féconder des idées-^Maitre 
t'ierre est 1^ véritable . représentant des idées progressives, il a marché 
ivec son siècle, son expérience s'est éclairée de toutes les vérités nouvelles 
ifue l'humanité a vu nattre; Maître Pierre n'a oublié que le mauvais, il 
i Retenu tout ce qui est bon, et il sait, en le racontant, faire partager à 
tes élèves le désir de le connaître aussi. ^ 

{Courrier du Bas'Khin, i.** Novembre iBZ 2,) 

»I.4ITR£ PIERRE, N.' 1 : Entretiens sur la physique; par M. C. P. 

Brard; 1 voL in-i8. Prix broché 40 cent 

«Cet ouvrage fut présenté, par son auteur, en i8a8 , au concours ouvert 
par la Société d'enseignement pour les meilleurs ouvrages populaires* Voici 
:e qu'en dit M. Charles Renouard , rapporteur de lacommission*. «Maître 
c Pierre tai un ouvrage fort remarquable ; le ton général en est excellent , 
c la lecture facile et attachante , la doctrine exacte et au courant de la 
ir science. • 

Nous partageons entièrement cette opinion , et e'est par .ce motif que 
nous ne concevons pas , et certainement nos lecteurs partageront notre 
mrprise, que la Société n'ait pas couronné ce petit Uvre, et se soit con^^ 
tentée de lui accorder une mention honorable. I^ public a bien dédom** 
nagé M. Brard de cette erreur : dix ou douze mille exemplaires, vendus 
?n trois ans , sont un éloge positif qui rend le uàite toui-à-fait superflu. ' 

La classe ouvrière et la classe agricole doivent une vraie reconnaissance 
Il des hommes d'un mérite aussi éminent que oelui de l'auteur de.Maitrç 
Pierre, quand ila consacrent leur talent à mettre k la portée de tous dey 
connaisAnces qui , sans eux y rester^ent le domaine d'un petit nonibre. ^ 

{Journal de l'vMtruotion élémentaire, Seplemhre l83i«} 



i Le tuccès de Maître Pierre a été m croÎMani, et U vente acta«Ue eu N.^ 1 4épM«^ 
3 0,000 eiempUiret. 



8 - 

MAimE PIEIIRB^ M.* 2: Entretien^ sur 1 astronomie; par Lebuje: 
1 vol. in-iS avec une planche. Prix broché 40 cent 

MÂinUS PIÇËmiE» K."* 3 : Enlreliens sur l'industrie française; ; 
, > ÙVi BaABP; 1 voL Ui-iB. Prix broché 5o cent 

MAITIiB PIERRE 9 M.*" 4 : Entretiens sur la mécanique ,- par A. Pe> 

\ 1 vol. in-iB, lithographie, 4vec beaucoup défigures. Prix broché 6ot 

UAITEE PIERRE 5 N.' S : Entretiens sur l'histoire; par M. L. B 

1 vol. in-18. Prix broché- 4Q cent 

« «■ 

ilI4ITR)S PIERRE , "H." 6 : Histoire populaire des Français ; par 

L. Bnucoif ,*^ 1 vol. in^i8. Prix broché 60 cent 

JLUÏRE PIERRE, N.' 7 $ Entretiens sur la chimie; par À. Pe> 

1 vol. in -18. Prix broché ^q cent 

]HAITRE PIERRE, N.* 8 : Entretiens sur le calendrier; par J. Baa 

et Â. h. BucHOiï ; 1 vol. in- 1 8 , avec plusieurs planches. Prix broché 90 1, 

MAITRE PIERRE, N."" 9,; Entretiens sur l'éducation; par A. Mmi 

1 vol. in -18. Prix broché 40 cent. 

ÇOl^ISS POUR LJ^S ENFANS, par Tauteur des Œnis de Piq 
(TA. le Chanoine Schmid), avec de jolis titres, figures et couFert^: 
en papier de couleur lithographies; in-18. broché < ««t 

••■• Sgl 6g. noiref. H ' 

Lca PETITS CoNTip •««• •« « ^êo 

NoUVEAtJX PETITS CoHtSB* <...•••••••,••. S 5o 

La CiyLOM^E ••••«• '••«..••.^•••« s 40 

UËnfant perdu •.•••••••••.. •••••••••• g 40 

Le Petit Mouton «l*. ••••«!••••«• ^ $0 

Le 5FUf7 *....•«•.••••#••• ••••,••••. s 40 

Les Œufs bb Faqubi •••••••••••••••••••• f 5o 

Lfi Vfia LUISANT •••••.••« ..«•••.•«••••» s aB- s 40 

La Veiixe' de NoSl. •••••• •••••••••«• s 5o s 76 

La Chapelle de la FoaÊT* • • • • • *« • • • f 3o s $0 

Henri o^chenfels •..*.....' • « • « 5o s 76 

GéKEVIRVE BE BraraNT. ••••»..« , • • « 5o . » 75 

La Corbeille de Fleurs. • . . . • • c 6S . i « 

Rose db TAi«t(BNBoxJRG ...•••• 4 ..•..••• * i 6S i « 

THéoPHiLB OU LE Pe9it £rmite. . . 4 «••••• « 5o r 7$ 

Le Bpv FRiDOLiM 1^ LÇ MàoflAKT Thierat; a y* , . • t 30 1 5o 

La Croire de bois» •••• • *• 9 40 f 60 

La Guirlande de houblon •••••••.. s 5o s 75 

Agn^ ou la petite joueuse de luth, drame • s So , s jS 



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Le Conseil royal c)e rinstruction publique a autorisé ces petits contes 
comme livres de lecture dans les Écoles, et surtout pour être donnés 
en prix. ' ..,-•*.» 

« Ces petits ouvrages réunissent à un vif intérêt la morale la plus pure; 
ils ne laissent après eux que des impressions salutaires; ils né" peuvent 
inspirer que les plus louableà résolutions. Ils sont faits surtout pour agir 
sur les enfans des classes laborieuses, pour les amener à préférer des 
lectures qui développent leurs sentimens tout en éveillant leur intelligence, 
à tant d'autres livres répandus encore dans le peuple , qui faussent , égarent 
l'imagination, s'ils ne la souillent pdii^t. Au^si n'es^ce paA sans intentions 
que l'auteur a eu recours quelquefois à des événemens qui peut -être 
pourraient paraître un peu extraordinaires, comme par exemple dans 
la Corbeille de Jleurs , Henri à'EiehenftU , te bon Fridolin et le méchant Thierry. 
[I a voulu attacher d'abord pour que te* précepte passe avec le conte , mais 
reste après lui. Les épreuves de la vie qui dès le berceau peuvent nous 
entourer, une pieuse résignation, le triomphe de la vertu sur le vice, 
Dieu, sa providence, ressortent mieux par là, et semblent en quelque 
iOTie s'approcher de plus près du cœur et de l'esprit de l'enfance^i J'ai yu 
>es petits ouvrages passer des mains dea enfans dans celles des parens, et 
7lus d'une famille éprouvée y puiser d'utiles consolations. Ce n'est pas 
'éditeur qui parle ici, mais un ami de IHastructioB primaire, mais un 
lomme qui depuis nombre d'années s'en ett.fait une étude.^ 

{Extrait de la lettre de ^éditeur à M. U Ministre 
de l'Instruction publique, du i S Janvier iSZ 2,) 

ti Une des plus jolies études plus intéressantes publications de cette 
époque, celle qui aura le plus de charme pour les m^res de famille, c'est 
issurémeht laecUeetion des contes pour les enfans que la maison de librairie 
^ G. Levrault a fait traduire derallemand, et qui forme vingt-hiiit jolis 
icrtits volumes élégamment reliés. L'innocence et le calme de l'écrit aile- 
nand respirent dans tous ces récits naïfs qu'on doit a un écrivain célèbre 
»ar ce genre d'écrits, à l'auteur du fameux conte des Œufs de Pâques, qui 
ait partie de ce recueil. 

^ Rose de Tannenbourg, la Veille de Noël, Mînona^ le hpn Fridolin et le 
tâchant Thierry^ sont de petits diefs- d'oeuvre qui assureraient à l'Aile- 
lagne la palme dans ce genre de narrations, si elle ne l'avait. déjà sur 
ou tes les autres nations. Ce qui rend les contes pour les enfans si supé- 
îcurs dans ce pays, c'est que la vie intérieure«y est plus intime cl plus 
énérale qu'ailleurs, et que des esprits vraiment supérieurs s'attachent à 
Eudier le moral des enfans, faute de ce grand mouvement social qui en- 
•alne en France et en Angleterre l^es hommes de capacité dans le soin des 
Saires publiques. Il faut' savoir gré à M. Levrault d'avoir introduit ces 
barmans ouvrages parnii nous; ils auront un succès juste et mjérité. ^ 

{Le Temps, 26 Décembre iS3 2.) 



10 



brocbé 




LES PETITS UTBES.COULEUa DE 
RÔSlK-^ par Glatz ; traduits de' rallemand 
par M."* ÉusE VoïAai:; 4 vol, in^iÇ. . /• * 3' s' 4' »• 5 

SIINONA, ouvrage destliné â Tëducation des 
jeunes demoiselles ; par Glatz ; traduit de 
Fallemand; 1 vol. iii-18. ^ ^••••. s 65 1 « 1 

HOtJTELLES ÉTRENIVES, dédiées anx 
enfans; traduit de Fanglaîs par M.'^ Ëuse 
YoîAETj a vol. iii-18 «^ 1 20 1 So 3 



. •*• 



ÉCRITURE ET LECTURE DES MANUSCRITS, 



BECUEEL DE 64 MODELES D'ECaOTCRES ANGLAISE F 
RONDE'; par ScuiSm'ZLEN ; en porte-feuille; 111-4.* obtong. Prix 50c 

Ces modèles, exécutés par un habile professeur^^ procurent aux élè* 
nae écriture élégante et expédiée* Les exemples préseuteni une suite 
notions sur la géographie , l'histoire naturelle et des formules utiles 

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AECIJEIL DE PAC SIMIIJB de toutes espèces d*écri tares hw^i 
anglaise, etc. , pour exercer a la lecture des manuscrits et des écriti 
difficiles; cahier litho^aphié 9 io*6,% cartonné. Prix 1 fr. 

On a réuni dans ce volume un choix d'anecdotes , des notices iosln 
tiveset amusantes, des modèles de comptes et actes divers; enfin, des . 
MÎmiU de quelques lettres d'hommes célèbres sur des sujets convenab > 
Toutes ces écritures, classées suivant La difficulté qu'elles ofitrent kh^t 
tarcj conduisent graduellement à lire les plus mauvaises. 



I^ÙÎA< 



il 



CALCUL ET DESSIN LINÉAIRE. 

X 

DE CALCUL ET DE DESlUt» LINÉAIRE, en 8 

grands tableaux. Prix i fr. à5 cent. 

ÉLÉMENS DE CALCUL, un cahier lithographie» in -8.* cartonné. 

Prix 60 cent. 

ÉLÉMENS DE DESSIN UNÉAIRE, iVfen». Prix 60 cent. 

DÉaMÈTHE^ et parties de décimètre, la feuille lithogr. Prix 10 c. 

Les tableaux de calcul et de dessin linéaire ont été exécutés pdur 
J^Académie de Strasbourg, et distribués gratuitement aux instituteurs des 
départemens du haut et du bas Rhin. Les heureux résultats qu'on en a 
obtenus témoignent de leur utilité pratique. Ils ont le mérite de conduire/ 
graduellement et avec facilité, les enfans des premières idées de la numé^ 
ration jusqu'aux opérations les plus compliquées de l'arithmétique usuelle ; 
ils satisfont aux besoins les plus généraux pour la détermination des lignes 
et des formes, pour la mesure des distances, des surfaces et des solides; 
ils suffisent parfaitement aux individus dont ies professions ne réclament 
pas une étude approfondie de la géométrie et du tracé. 

Les cahiers reproduisant les tableaux, ont été lithographies pour exercer 
les enfans à la lecture de l'écriture expédiée. 

Le décimètre et ses parties, lithographies, collés sur des bandes de 
carton , habituent les enfans à apprécier à l'œil la longueur des distances 
et ies proportions des formes. 

LE GUIbE DE L'INSirrCTEVA PRIMAIRE POmEl L^EN^ 
SEI6NEMENT DU CALCUL ^ et plus particulièrement du sj stème 
métrique; 2/ édition, revue, cocrigée et augmentée, par C. Ferber, 
Professeur à l'École normale primaire de Strasbourg; 1 vol. in-.ia. 
Prix 1 fr. 60 cent. 

COLLECTION DE TABLEAUX PRÉSENTANT PLUS DE 2000 
PROBLÈMES A RJÈSOUDRE^ avec le cahier des solutions ; in-iï. 
Prix '2 fr. 26 cent. ' 

Le Guide pour renseignement du calcul a aussi été publié en 1832, en 
français et en allemand, par les soins de M. le Recteur Levrault, et dis- 
tribué aux instituteurs sur les fonds votés par le Conseil général du Bas- 
Rhin. L'utilité de ce livre vient d'en nécessiter une seconde édition. On. 
l'emploiera avec succès dans toutes les écoles, quel que soit le mode d'en- 



12 

% 

selgnement. Il est tout pratique \ rinstitûteur explique la règle ; il des 
l'exemple à Fappuî , fait le calcul ; les élèves répètent et rinstitatf cr 
exerce ensuite jar de nombreux ipxemples* C'ept à quoi sont dcstioe^ 
lableaux qui font partie de Touvrage et qui offrent plus de aooo ç 
lions de toute e^pécs: , sur toutes 'le« opérations de rarithtnéUque , 6^ h 
les plus simples jusqu'aux plus cookpliquéeSi, Le caliier des solutioas^ 
à l'instituteur poUr s'assurer de l'exactitude des calculs. 



GÉOGRAPHIE ET HISTOIRE. 

ASIUB6É DE GÉOGRAPHIE pour les Écoles ; par J. F. Ux 

1 volume in-i 2. Prix 60 cent 

I 

MS MÊME 9 arec 7*cârles. Prix i fr, 

ATJLAS POUR LES ÉCOLES 9 accompagné de tableaux élëmentair 

de géograi>hie ; în-4.° cartonné. Prix 4 francs. 

Cet atlas est composé de 24 cartes, savoir : i Hémisphère crier :. 
2 Idem occidental; .3 Europe; 4 Suède, Norwége^ Danemarck et pi*-. 
de la Russie ; 5 Iles britanniques ; 6 France ; 7 France comparatîTe -.• 
provinces et en départemens; 8 Belgique e! Hollande ; 9 Suisse ; 10 Eure 
centrale; ii £)on fédération germanique; 13 Autriche;'! 5 Espagne 
Portugal; 14 Italie; 1 5 Turquie d'Europe; 16 Asie; 17 Indes; i8 Austral 
19 Afrique; 20 Amérique septentrionale; 21 États-Unis; aa Amér 
méridionale; 23 Département de la Seine (ou un autre départeiDci.' 
quand on commandera cent atlas au moins) { 24 Falestihe. 

I>ATLA8 DE 24 CARTES , sans les tableaux. Prix 3 fr. 

ATLAS DE 12 CARTES pour les Écoles, accompagné de table» 
élémentaires de géographie, în-^.*, cartonné. Prix h fr. 5o cçnt. 

Cet atlas est composé des cartes cl-^près .* i Hémisphère orienu 
2 Hémisphère occidental; 3 Europe; 4 Asie; 6 Océanîe; 6 Afriq'^ 
7 Amérique septentrionale y 8 Amérique méridionale ; 9 Frtince ; î o Ft2i 
comparative en provinces et en départemens; 1 1 département de la Scir 
(ou tout autre, quand on commandera cent atlas au moins); 12 Palesti-:- 

LES CARTES ÉCRITES , assorties par cent. Prix te fr. 
LES CARTES MUETTES , assorties par cent Prix 8 fr. 



là 

GRANDE CAHTB Dt DÈPAliTEMENT DU ;BAS'RBI\ (mjieHe, 
avec les initiales dès chefs-lieux de canton et des rivières, et les points 
de toutes les communes); 2 feuilles réunies coloriées (29 pouces de 
largeur sur 53 de hauteur). Prix a fr. 

GRANDE CARTE DU DÉPARTEMENT DU HAUT-RItlN (muette 
comme la précédente); 1 feuille colombier coloriée (23 po. sur 33)* 

Prix 1 fr. 5o cent. 

• ■■ 

GRANDE CARTE DE FRANCE (muette, avec les initiales des villes, 
rivières, etc.); 2 feuilles grandrcolombîer réunies coloriées (44 pp. 
sur 33), avec une notice explicative. Prix 3 fr. — La notice oxpii- 
cative seule. 1 5 cent. 

éBANlMB CARTE D'EUROPE (muette, avec les initiales des pria-' 
cipales villes, fleuves, etc.); 2 feuilles grand-colombier réunies colo- 
riées (44 p. sur 33). prix 3 fr. . 

GRANDE CARTE D'ASIE (muette, avec les initiales des principales 
Tilles, fleuves, etc.); 2 feuilles grand- colombier réunies coloriées 
(44 p. sur 33). PrixSfr. 

Les grandes cartes muettes de rAFRI^VB, de I^ABIÉRIQUB, dû 
rocàANIE, et la MAPPEMONDE, seront publiées successivement 

L'enseignement de la géographie, par les différens moyens que nous 
présentons, doit avoir pour résultat certain d'inculquer, d^une manière 
lurabl^, dans Tesprit des cnfans, les éléméns qui leur sont enseignés. La 
>etite Géographie, quoique fort abrégée, contient cependant tout ce qui 
luffit aux commençans; l'étude, par les cartes écrites et muettes; leur 
*endra familières la forme et la position des lieux. 

La connaissance du pays étant la première à acquérir, et l'enfant com- 
irenant beaucoup. mieux ce qu'on lui enseigne, si on le fait passer du 
;oDDu à l'inconnu, il convient de commencer par le département; nos 
;rnndes carte» muettes satisfont complètement à ce besoin. L'inslitnteur 
(émontrera d'abord la topographie de son canton, dont les communes 
ont indiquées par des points variés selon leur importance; il passera en- 
uîle à rarrondissement, puis à l'ensemble du département. 

La grande carte de France donne toutes les indications nécessaires pour 
ien apprécier la géographie physique dans ses rapports avec la division 
?rritoriaiej on y a rendu sensible tout ce qui sert à la dénomination des 



• 14 ■ - . 

déparlemens. Les chef»-lieux de dép^riement et d'arrondittemeni sor 
diquéé avec des signes particuliers qui détermlDent rioiportance • 
population. La notice exiilicative , destinée d'abord au mattre, peut 
être avec avantagé donnée à relevé, pou^ servir à des exercices de 
moire» 



"En étudiant les gnâides cartes de l'Europe et de TAsie , Félèvc acq : 
une .connaissance exacte du rapport des divers États entre eux ; des 
cipaux accîdens physiques, montagnes, fleuves, mers, etc. , qu^on lu 
successivement remarquer; les villes viendront ensuite, et puis U 
tinction de leur importance. Les cartes des autres parties du mondi 
sont eh confection , compléteront cette collection. 

LMléve possédant ces premières connaissances, tirera bieiit6t un p 
fort utile de Temploi des petites cartes muettes qu'on Thabituera à r 
plir à la plume; les tableaux qui accompagnent Tatlas sont le meii. 
guide à suivre à cet égard , en faisant écrire successivement les noms 
eaux, des montagnes, des villes, etc. On peut hardiment assurer t. 
Tenfant qui aura rempli ainsi la série des 24 certes, d'abord en stld 
de la carte écrite, puis de mémoire, ne perdra jamais le fruit de cl 
étude* 

On met dans l'allas, au lieu de la tarte du département de la Sti: 
celle d'un autre département au choix. Les cartes du-haut et du bas B:ii 
de la Moselle, de la Meurtàe, de la Meuse et des Vosges sont faltf.*. ( 
pourra les remplacer, sans augmentation de prix, par un autre déy. 
tement, dans les académies où l'atlAs sera adopté, lorequ'on en dem» 
dera i:ent exemplaires au moins. 

On exécutera de même les grandes cartes muettes des divers dépar 
mens sur la demande de cent exemplaires , au prix de celles du H^ 
Rhin ou du Ba^Rhin, selon la grandeur; l'échelle étant la même à -^- 
(i3 lignes pour une lieue). 

ENTRETIENS SUR L'BISTOIRE» par M. L. H. (Maître Pi-Ji 

N.* 5); I vol. ii»-i8. Prix 40 cent 

BISTOIRE POPULAIRE DES FRANÇAIS, par A. L. Bucb 

(Maitre Pierre N.' 6); i vol. in-ifi. Prix 60 cent. 

4c Maître Pierre a senti combien il est important d'être avant tout 
son pays, d'en connaître l'histoire, les mœurs, les institutions; et «^ 
négliger cependant de jeter un coup d'œèl rapide sur rantiqutté pour de 
ner à ses disciples un aperçu général de tous les peuples qui figurent du. 
l'histoire du monde, il s'est attaché d'une manière plus spéciale à If 
faire connaître l'histoire de leur pays, de leurs ancêtres; et sousk dii!( 



15 

Af aitre Pierre, M. Buchon , un de nos historiens les plus savans et les 
s distingués , nous a transmis de bons enseigneimens ; il nous a donné 
? excellente Histoire populaire des Français , qui nous parait propre a 
'o connaître rapidement anx enfans qui fréquentent nos écoles pri- 
ires les principaux événemens de Thistoire de notre patrie, et il peut 
rnir matière à d* utiles leçons pour les instituteurs* M. Buchon, ou 
itre Pierre, si vous aimez mieux, a surtout cherché à faire ressortir 
^c soi À les progrès de la civilisation et de la raison hums^ine, à montrer 
Il bien d'abus ont disparu dans nos institutions, à faire entrevoir ceux 
i doivent disparaître encoi'e. Il parviendra par cette marche à faire 
lécrer dans les esprits les élémehs d'une vie politique encore inconnue 
in grand nombre de Français, et en éclairant leur raison sur les insti- 
ions du passé, il leur fait apprécier également celles qui nous régissent.* 

{Courrier du Bas-Rhifu). 

UBIJBTTE8 CHRONOLOGIQUES, à Fosage de renseigeœent élé- 
mentaire; 1 vol. in-ia, 60 cent 

rc Ce petit ouvrage satisfait à un besoin vivement senti dans Tinstruction 
imaire, o%la connaissance sommaire. des principaux faits de l'histoire 
sa place tout naturellement marquée. Par une heureuse innovation , 
iiteur, sobre de faits stériles, indique avec soin les grandes 4ècou- 
rtes , les inventions utiles ^t bienfaisantes dans les arts et les sciences, 
us les événemens qui constatent les progrés de U civilisation.^ 



D^ rimprimerîe «le F. G. Livraolt, k Stnshonrg. 



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