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Full text of "Recherches de morphologie comparative sur les relations du prognathisme avec le développement encéphalique et l'aire du trou occipital"

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UNIVERSITÉ    DE     GENÈVE 
Laboratoire  d'Anthropologie 


FACULTÉ    DES     SCIENCES 
Professeur  Eugène  Pittard 


Recherches  de  morphologie  comparative 

sur  les  relations  du  prognathisme 

avec  le  développement  encéphalique  et 

Taire  du  trou  occipital 

TH  ESE 

PRÉSENTÉE  A  LA  FACULTÉ  DES  SCIENCES  DE  L'uNIVERSITÉ  DE  GENÈVE 
POUR  l'obtention   du   GRADE  DE  DOCTEUR  ÈS  SCIENCES   BIOLOGIQUES 

par 


Marthe  Hayri-Aziz  SEYLAN 

Licenciée  es  sciences  biologiques 


^^yi^\f    16:    ■^^^■ 


Thèse  no  985 


1937 

IMPRIMERIE    A.    KUNDIG 
GENÈVE 


UNIVERSITÉ     DE     GENÈVE    -    FACULTÉ     DES     SCIENCES 
Laboratoire  d'Anthropologie  —  Professeur  Eugène  Pittard 


Recherches  de  morphologie  comparative 

sur  les  relations  du  prognathisme 

avec  le  développement  encéphalique  et 

l'aire  du  trou  occipital 


TH  ESE 

PRÉSENTÉE  A  LA  FACULTÉ  DES  SCIENCES  DE  l'uNIVERSITÉ  DE  GENÈVE 
POUR  l'obtention   du   grade  de   DOCTEUR  ÈS  SCIENCES  BIOLOGIQUES 

par 

Marthe  Hayri-Aziz  SEYLAN 

Licenciée  es  sciences  biologiques 


Thèse  no  985 


1937 

IMPRIMERIE    A.    KUNDIG 
GENÈVE 


Le  présent   travail  a  été  eflectué  dans  le   Laboratoire  d'Antlirui)()logic 
de  ri'uiversité  de  Genève. 

Que  M.  le  professeur  lùigène  Pittard  veuille  bien  acceplrr  im-s  si-nliments 
de  reconnaissanee. 


A  mes  chers  parents. 


La  I<"aculté  des  Sciences,  sur  le  j)ivavis  de  M.  le  professeur  Eugène 
Pittard,  autorise  l'impression  de  la  thèse  présentée  par  M'"'*  Marthe  Hayri- 
Aziz  Seylan,  intitulée:  Recherches  de  morphologie  coniixiratiNc  sur  les 
relations  du  prognathisme  avec  le  dével()pi)enicnt  encé})hali(iue  et  l'aire» 
du  trou  occipital,  sans  exprimer  d'opinion  sur  les  projwsitions  (pii  3'  sont 
énoncées. 


Genève,  le  14  juillet  1937. 


Le  Doyen  : 

G.    TiERCY. 


Extrait  des  Arciiivcs  suisses  d'Aiilliropolu^ie  t^ciierale. 
Tome  VII.  N»  4,  1(^37  (pages  287  à  366). 


Recherches  de  morphologie  comparative 

sur  les   relations  du  prognathisme 

avec  le  développement  encéphalique  et  l'aire 

du  trou  occipital 

par 

Marthe   Hayri-Aziz  Seylan 
Licenciée  es  sciences  biologiques 

INTRODIXTION 

En  plusieurs  lieux,  et  en  divers  moments,  les  anthropologistes  ont  essayé 
de  déterminer  quelles  sont  —  de  la  masse  totale  de  l'encéphale  —  les 
quantités  respectives  de  cerveau  proprement  dit,  de  cervelet  et  de  bulbe. 
La  technique  devant  conduire  à  une  pareille  investigation  est  délicate  et 
malaisée.  Malgré  leur  petit  nombre,  les  travaux  effectués  dans  cette  direc- 
tion ont  donné  des  résultats  intéressants,  surtout  lorsque  les  races  ont  été, 
le  mieux  possible,  délimitées  et,  aussi,  lorsque  les  sexes  ont  été  séparés. 
Ainsi,  dans  tel  ou  tel  groupe  racial  donné,  comparé  à  tel  autre  groupe 
racial,  on  a  pu  constater  des  variations  —  parfois  très  accentuées  —  et 
aussi,  à  l'intérieur  de  chacune  des  races,  des  différences  entre  les  hommes 
et  les  femmes,  au  point  de  vue  des  quantités  respectives  des  trois  régions 
encéphaliques  considérées.  Nous  ne  revenons  pas  sur  ces  résultats  qu'on 
peut  trouver  consignés  dans  les  ouvrages  généraux  d'Anthropologie 
physique. 

Les  documents  recueillis  pour  ces  constatations  ont  été  acquis  soit 
directement,  sur  les  tables  d'autopsie  —  et  alors  ils  présentent  plus  de 
détails;  soit  à  l'aide  de  la  capacité  crânienne,  obtenue  sur  le  crâne  sec, 
et  dans  ce  cas-là,  les  renseignements  sont  fatalement  ramenés  à  l'ensemble 
de  l'encéphale. 

Il  faut  avouer  d'ailleurs,  qu'à  certains  points  de  vue,  ces  documents 
sont  insuffisants  du  fait  que  leurs  auteurs  procédaient  dans  des  grandes 
villes,  aux  populations  cosmopolites,  et  que,  presque  dans  tous  les  cas,  ils 
n'ont  pas  tenu  compte,  suffisamment,  soit  des  qualités  corporelles  mêmes, 


O  MAKTlll-    II.\VKI-A7IZ    Sl'VI.AN 

OU  de  la  position  sociale  des  individus,  soit  des  qualit(!'S  raciales  des  sujets 
qu'ils  examinaient.  Nous  n'avons  ilonc  pas  les  matériaux  comparatifs  que 
nous  aimerions  posséder  et  d()nt  on  (hxiiie  fa»  ilcmciit  la  \alciir  pliiloso- 
phitpie. 

Ainsi,  sur  les  faits  dont  il  \i»'nl  d'être  ])arlé,  il  est  ciicori-  impossible, 
aujiniririmi.  d'établir,  entri-  les  divers  f,Mdupes  liumains,  des  relations 
ayant  quelijue  valeur  démonstrative. 

Dans  leur  en.semble  les  documents  pondéraux  que  nous  possédons, 
malgré  leur  état  fragmentaire,  ont  montré  que  la  masse  encéphalique 
totale,  tout  d'abord,  n'est  pas  de  même  valeur  partout  à  la  surface  de  la 
terre;  que  lorsque  on  la  ramène,  cette  masse,  à  l'unité  du  développement 
général,  elle  offre  encore  des  variations  étendues.  Ensuite,  nous  avons 
appris  que  la  quantité  de  matière  cérébelleuse  et  la  quantité  de  matière 
médullaire  contenues  dans  le  crâne,  comparées  à  la  (luantiti'  de  matière 
cérébrale  proprement  dite,  ne  sont  pas  identiques,  dans  les  différentes 
races  humaines;  de  même  qu'elles  ne  sont  pas  équivalentes,  absolument  et 
relativement,  chez  les  hommes  et  chez  les  femmes  appartenant  à  la  même 
race:  il  existe  même,  à  cet  égard,  des  variations  sexuelles  secondaires 
parfois  très  accentuées. 

A  volume  total  égal,  le  cerveau  proprement  dit  est,  semble-t-il,  plus 
grand  chez  l'homme.  Ainsi,  d'une  façon  générale,  la  femme  aurait  relati- 
vement plus  de  cervelet  et  de  moelle,  donc  relativement  moins  de  cerveau 
que  l'homme. 

Nous  avons  rappelé,  qu'à  l'aide  du  crâne  sec,  nous  ne  pouvons  connaître 
que  le  développement  encéphalique  global,  mais  nous  pouvons  avoir  aussi 
quelques  indications  sur  le  développement  du  bulbe  rachidien,  grâce  aux 
dimensions  du  trou  occipital.  Evidemment  --  il  ne  faut  pas  craindre  de 
le  répéter  —  nous  n'avons  là  que  des  renseignements  restreints,  mais  tels 
qu'ils  sont,  ils  se  révèlent  d'une  certaine  importance,  surtout  si  nous 
pouvons  les  examiner  comparativement  dans  le  temps  et  dans  l'espace. 
Dernièrement  M.  Eugène  Pittard  et  M^e  Wietrzykowska  ont  publié  un 
mémoire  :  «  La  grandeur  du  trou  occipital  en  fonction  de  la  capacité  crâ- 
nienne »  où  il  a  été  question  de  la  grandeur  de  section  du  bulbe  comparée 
à  la  masse  totale  encéphalique.  Mais  les  résultats  de  cette  recherche  n'ont 
été,  aux  yeux  de  ces  auteurs  mêmes,  qu'un  travail  préliminaire  ^.  Ils  ont 
utilisé,  pour  leurs  investigations,  quelques  crânes  d'Anthropoïdes,  des 
crânes  de  Boschimans,  de  Hottentots  et  de  Griquas  et  des  crânes  appar- 


1  E.  Pittard  et  J.  Wietrzykowska,  Grandeur  du  trou  occipital  i 
Société  suisse  d'Anthropologie  et  d'Ethnologie.  Genève,  1931-32. 


I  fonction  de  la  capacité 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE  7 

tenant  au  type  de  VHomo  Alpinus  ;  mais  ils  n'ont  considéré  que  les  deux 
seuls  caractères  quantitatifs  indiqués  ci-dessus. 

Il  valait  la  peine  de  reprendre  un  tel  examen.  En  outre  il  fallait  le 
développer,  en  l'étendant  à  d'autres  régions  du  crâne  et  de  la  face.  En 
effet,  si  nous  considérons  les  rapports  généraux  existant  entre  ces  deux 
parties  principales  de  la  tête  osseuse,  nous  pouvons  dire  que  si  le  crâne 
proprement  dit  représente,  par  sa  grandeur  cubique,  le  volume  approxi- 
matif de  la  masse  encéphalique,  la  face,  de  son  côté  —  par  les  maxillaires  — 
représente  la  masse  des  organes  surtout  utilisés  par  la  vie  végétative. 
Des  travaux  antérieurs  de  M.  Pittard  ont  montré  que,  d'une  façon  générale, 
chez  l'homme,  plus  la  face  est  développée,  plus  la  surface  triturante  est 
grande,  et  moins  est  développée,  relativement,  la  quantité  encéphalique  ^. 
Dans  les  présentes  recherches  la  place  que  prend  la  masse  faciale  dans 
l'ensemble  de  la  tête  osseuse,  a  été  représentée  par  la  valeur  du  progna- 
thisme, obtenue  selon  la  méthode  de  Flower. 

En  vue  de  ces  examens  —  qui,  encore  une  fois,  prennent  leur  principal 
intérêt  de  ce  qu'ils  devront  être  comparatifs  —  nous  avons  rassemblé  des 
crânes  appartenant  à  des  Anthropoïdes  de  plusieurs  genres  et  à  des  groupes 
humains  divers,  —  quelques-uns  même  très  éloignés  les  uns  des 
autres,  racialement  parlant. 

Nos  matériaux  se  composent  des  éléments  suivants: 

Crânes  d' Anthropoïdes  (42  crânes)  '^. 

Mâles  Femelles  Jeunes 

Gorilles 12  6  2 

Orangs 6  2  5 

Chimpanzés 4  2  i 

Gibbons —  2  — 

Crânes  humains. 

Dabord  une  série  de  216  crânes  se  composant  ainsi:  132  crânes  masculins, 
et  84  crânes  féminins,  appartenant  aux  groupes  que  voici: 

Hommes  Femmes 

Boschimans 42  26 

Hottentots 12  5 

Griquas 10  3 

1  F,.  Pittard  et  S.  Tcheraz,  Développement  de  la  mandibule  et  des  dénis  en  /onction  de  la  capacité  crânienne 
Ass.  fr.  pr.  Avanc.  des  Se.  Congrès  de  Lyon,  1906. 

On  peut  consulter  aussi  :  Eug.  et  J.  J.  Pittard,  Etude  sur  le  développement  cranio-facial  des  Gorilles,  dfs  Orangs 
et  des  Chimpanzés.  Rev.  suisse  de  Zoologie,  Genève,  1936,  p.  551-595. 

2  Ces  crânes  proviennent  de  différentes  collections.  Nous  remercions  M.  Pierre  Revilliod,  directeur  du  Musée 
d'Histoire  naturelle  de  Genève,  M.  Fritz  Sarasin  de  Bile,  .MM.  les  directeurs  des  collections  zoologiques  de  Zurich 
(M.  le  D'  Heschelcr)  et  de  Lausanne  (M.  le  D'  Murisier)  de  l'obligeance  qu'ils  ont  mise  à  nous  confier  un  certain 
nombre  de  ces  crânes.  Le  Laboratoire  d'Anthropologie  do  l'Université  de  Genève  possède  aussi  une  importante 
collection  que  nous  avons  utilisée. 


O  MAKlIir:    ll.\YKI-.\/I/    SIVI.AN 

Nous  leur  avons  coniparé  95  crânes  cl'Iîuro|H''rns,  apiiai  tciiant  à  deux 
types  morpljologiquement  très  différents. 

Mniiiinc',  l'ruiims 

Crânes  bracliyci^phalos 2',  20 

(du  type  de  l'Hoiiio  .ilf^init^} 
Crânes  dolichocéphales 25  25 

Enfin,  en  vue  de  diverses  obserxations  préliminaires  -  mais  sans  ]X)uvoir 
insister  ;\  leur  sujet  —  nous  avons  ajouté  h  cet  important  matériel,  un 
certain  nombre  de  crânes  proviMiant  de  Wvux  dixcis:  Tchèques  (7  crânes 
masculins  et  3  crânes  féminins),  Roumains  (4  crfnu's  masculins),  Nègres 
Pahouins  (3  crânes  masculins),  Néo-Calédoniens  (4  crânes  masculins  et 
2  crânes  féminins). 

Les  crânes  de  Boschimans,  Hottentots  et  (îricpias  ai)par(iciuiriil  au 
Musée  de  Cape  Town;  ils  sont  momentanément  déposés  au  Laboratoire 
d'Anthropologie  de  l'Université  de  Genève. 

Les  crânes  humains  d'autres  provenances  font  partie  de  la  collection 
du  professeur  Eugène  Pittard  et  sont  également  déposés  au  Laboratoire 
d'Anthropologie  de  l'Université  de  Genève. 

Les  mesures  de  surface  du  trou  occipital  ont  été  effectuées  à  l'aide  du 
planimètre  d'Amsler.  La  capacité  crânienne  a  été  obtenue  selon  la  méthode 
de  Broca;  les  mesures  crâniennes  selon  la  technique  habituelle  ^. 

Les  différentes  recherches  que  nous  avons  effectuées  seront  exposées 
dans  l'ordre  suivant: 

1.  Examen  du  rapport  existant  entre  la  valeur  du  prognathisme  et: 

a)  la  valeur  de  la  capacité  crânienne, 

b)  la  grandeur  du  trou  occipital  représentant  la  surface  de  section 
du  bulbe. 

2.  Examen  des  rapports  existant  entre  la  valeur  de  la  capacité  crânienne 
et: 

a)  la  surface  du  trou  occipital, 

b)  le  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital, 

c)  le  diamètre  transverse  du  trou  occipital. 

3.  Examen  des  rapports  existant  entre  la  valeur  de  la  surface  du  trou 
occipital  et: 

a)  la  capacité  crânienne, 

b)  le  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital, 

c)  le  diamètre  transverse  du  trou  occipital. 


1  Ajoutons  que  les  moyennes  exposées  au  cours  de  ce  travail  sont  les  moyennes  vraies. 


RECHERCHES   DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE 


CHAPITRE  PREMIER 


Examen  selon  la  valeur  du  prognathisme 


i)  De  la  capacité  crânienne. 

2)  De  la  surface  du  trou  occipital. 

Nous  mettrons  toujours  en   tête   de  nos  examens  l'étude   des  crânes 
masculins. 


I.  Examen  de  la  capacité  crânienne  en  fonction  du  prognathisme. 

a)  Etude  des  crânes  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas. 

Dans  ce  premier  tableau  les  40  crânes  de  Boschimans  composant  notre 
série  ont  été  subdivisés  selon  les  lieux  de  provenance.  Ces  crânes,  vrai- 
semblablement, n'appartiennent  pas  tous  à  la  même  époque.  On  sait  qu'il 
y  a  eu,  parmi  les  groupes  Boschimans  les  moins  anciens,  des  métissages 
que  les  crânes  de  plus  vieilles  chronologies  ne  montrent  pas. 

Les  indices  moyens  du  prognathisme  marquent,  chez  trois  des  groupes 
masculins,  un  caractère  d'orthognathie  (Colonie  du  Cap  et  Dunes  de  sable). 
Les  autres  indices  moyens  montrent  des  crânes  mésognathes  (98.75,  99.66, 
100.20,  102.81).  Le  dernier  groupe  (Kalahari)  est  juste  à  la  limite  du 
prognathisme  vrai  (103.31).  La  conclusion  qui  s'impose  est  celle-ci:  les 
Boschimans  masculins  ne  sont  pas  —  il  s'agit  en  l'espèce  d'un  caractère 
moyen  —  des  individus  prognathes.  Cette  affirmation  est  intéressante  à 
cause  même  de  la  position  géographique  occupée  par  les  Boschimans  parmi 
les  indigènes  de  l'Afrique  noire,  tous  prognathes.  Ce  résultat  est  confirmé 
par  les  moyennes  calculées  pour  chaque  groupe  de  Boschimans:  toutes, 
elles  donnent  des  indices  mésognathes.  Seul  le  groupe  du  Kalahari  montre 
un  chiffre  proche  du  prognathisme  vrai  (103.31).  Cet  important  résultat 
sera  discuté  ailleurs. 


10 


MAKTHl      HAVKl   AZIZ    Sl-VI  AN 


R/partilipu  df  la  capacitt'  cranirutu-  selon  la  luilnir  croissante  de  l'indice  de  l-'loiver, 
par  groupes  de  3,  4  cl   s   iiuliiidiis 


Prov.naiiros 

Indice  riowcr  moyen 

Capacité 
Ce. 

crânienne 
Ce. 

Kapiiort 

1  I..W.-I            1 

cap.  or. 

Crânes 
masculins 

Crùnes 
(féminins 

Crânes 
masculins 

Crftnes 
féminins 

Crûnes 
masculins 

CrAnes 
féminins 

Colonie  du  Cap    .    .    . 

97-49 
100.20 

100.56 

I416 
1373 

1180 

69.18 
73.66 

86.06 

Moyennes  vraies 

98.97 

100.56 

1392.7 

II80 

71-63 

86.06 

Dunes  de  sable    .    .    . 

96.93 

95.84 

1327 

1290 

73-88 

74-54 

97.76 

102.24 

1407 

1305 

69.67 

78.37 

102.81 

1321 

79.89 

j         Moyennes  vraies 

9917 

98.58 

I35I.7 

1296 

74.48 

76.18 
68.36 

Abris  sous  roches    .    . 

99.66 

9589 

144I 

1404-5 

69.69 

101.45 

1296.6 

78.28 

Moyennes  vraies 

99.66 

98.28 
98.47 

144I 

1358 

69.69 

72.62 

Désert  du  Kalahari    . 

98.75 

1359 

1247 

73.27 

79.07 

103.31 

102.92 

1353 

II 70 

77.08 

88.25 

Moyennes  vraies 

101.03 

100.37 

1356 

1214 

75.18 

83.00 

La  capacité  crânienne  varie  de  1321  ce.  à  1441  ce,  la  différence  dépasse 
100  ce. 

Les  rapports  du  prognathisme  à  la  capacité  crânienne  nous  mettent  en 
face  de  chiffres  très  divers.  Ces  valeurs  extrêmes  sont:  69.18  et  79.89. 
La  forte  valeur  du  second  de  ces  chiffres  provient  de  ce  que  le  troisième 
groupe  orthognathe  (Dunes  de  sable)  possède  une  faible  capacité  crânienne. 

D'une  façon  générale  il  résulte  de  ce  tableau  qu'il  existe  une  relation 
entre  le  développement  de  la  face  et  le  développement  concomitant  du 
crâne.  Il  apparaît  déjà,  comme  un  phénomène  général,  que  plus  le  massif 
facial  est  développé,  moins  le  massif  crânien  proprement  dit  est  volumineux. 
On  conçoit  l'intérêt  philosophique  de  cette  constatation. 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE  II 

Aucun  de  ces  groupes  locaux  féminins  n'est  atteint  de  prognathisme 
proprement  dit.  Deux  d'entre  eux  sont  orthognathes  (Abris  sous  roches 
et  Dunes  de  sable),  les  autres  sont  mésognathes.  Les  moyennes  de  chaque 
groupe  montrent,  toutes  sans  exception  (et,  avec  entre  eux,  de  très  faibles 
variations)  des  crânes  mésognathes. 

Ces  crânes  féminins  possèdent  des  capacités  crâniennes  allant  de  1170  ce. 

—  ce  qui  est  un  chiffre  très  faible  —  à  1404.5  ce,  chiffre  plutôt  élevé  par 
rapport  à  ceux  trouvés  chez  les  crânes  masculins.  La  différence  entre  les 
extrêmes  est  d'environ  230  ce,  donc  bien  plus  grande  que  dans  la  série 
masculine.  Les  capacités  les  plus  faibles  correspondent,  comme  pour  ce  qui 
concerne  les  crânes  masculins,  aux  indices  de  Flower  les  plus  forts,  excep- 
tion faite  cependant  pour  les  crânes  appartenant  à  la  série  des  Dunes  de 
sable.  Cette  conclusion,  en  tant  que  fait  général,  concorde  avec  celles  que 
nous  ont  données  les  crânes  masculins. 

Les  chiffres  obtenus  pour  représenter  le  rapport  du  prognathisme  à  la 
capacité  crânienne  sont,  plus  encore  que  chez  les  crânes  masculins,  très 
divers.  Ces  rapports  varient  de  68.36  à  88.25,  ^^  différence  est  double  de 
celle  que  nous  avons  trouvée  dans  la  série  des  Boschimans  masculins. 

Dans  un  nouveau  tableau  nous  inscrirons  les  chiffres  obtenus  en  prenant 
la  moyenne  de  chaque  groupe  principal  et  en  les  arrangeant  d'après  l'indice 
de  Flower  croissant.  Ce  tableau  nous  permettra  de  rechercher  plus  aisément 

—  chez  les  deux  sexes  —  si  une  augmentation  du  prognathisme  va  de 
pair  avec  une  diminution  de  la  capacité  crânienne. 


Tableau  2. 
Crânes  Boschimans  selon  les  lieux  de  provenance. 


Provenances 

Indice  Flower  moyen 

Capacité  crânienne 
Ce.                   Ce. 

Rapport    '•"■'^""^       Il 
*^^      cap.  cr.      Il 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Colonie  du  Cap    .    .    . 
Dunes  de  sable    .    .    . 
.^bris  sous  roches    .    . 
Kalahari 

Moyennes  vraies 

0R.07 
1.M...3 

100.56 
08.58 
98.28 

100.37 

1392.7 
1351-7 
I44I.O 
1356.0 

I180 
1296 
1358 
1214 

71-63 
74-48 
6g.6g 
75-18 

73-39 

86.06 
76.18 
72.62 
83.00 

78.68 

99-63 

9932 

1373-0 

1272 

12  MAKI  111      llANKl -A/I/    SI  NI  AN 

Ce  tableau  ne  nu)nt!e.  pour  les  crànrs  masculins,  aut  unccm  irspdiid.iuce 
franchement  régulière  entre  l'élévation  de  la  \al(iir  de  l'indice  et  celle  de 
la  capacité  crânienne.  Toutefois,  si  nous  examinons  les  premiers  et  les 
derniers  chifïres  représentant  ce  dernier  c;ir.ictère,  nu  constate  (|n'en 
regard  du  plus  fort  prognathisme  nous  axons  l.i  plus  faible  (ap.icité  crâ- 
nienne. Nous  retrouvons  ici  la  conclusion  générale  cpii  a  déjà  été  indicpiée. 
Cette  conclusion  s'impose  également  si  nous  utilisons  les  valeurs  des  rapports 
exposés  par  ces  deux  groupes  extrêmes.  Nous  pouvons  ne  pas  tenir  compte 
du  résultat  contradictoire  fourni  par  la  série  des  Abris  sous  roches  à  cause 
du  petit  nombre  de  crânes  composant  cette  série. 

Au  fur  et  à  mesure  que  s'accroît  la  valeur  de  l'indice  di>  Mower  nous 
voyons,  pour  les  crânes  féminins,  la  capacité  crânienne  diminuer  a\-ec  une 
régularité  parfaite.  Comme  conséquence,  la  \aleur  du  iMpp;)rt  ciierdié 
augmente.  Aucun  à-coup  ne  marque  ces  deux  di  rnieis  (  aractères. 


'r\p.iT:Ai-   T,. 


Indice  Mo 

t.li..Kllc 

Ce. 

crajÉiLiiiir 
Ce. 

.   |-l.,w,r 

capacité  crânienne 

Crânr^"«.o.,,ii„c 

CrAnes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins  Crânes  féminins 

9t>.93 

95-97 

1350-5 

.3.4.3 

72.36 

72-83 

98.18 
99.69 

99.10 

1462.0 
1357-2 

1214 

67-55 
74.96 

82.03 

103.73 

102.77 

1322.0 

1249 

78.46 

82.85 

99-63 

99-32 

13730 

1272 

73-39 

78.68       1 

Ce  tableau  réunit  les  crânes  de  Boschimans,  groupés  par  10,  comme  s'ils 
provenaient  tous  d'un  même  lieu.  Il  n'est  pas  nécessaire  de  justifier  ce 
rassemblement  ethnique.  Il  s'impose  par  certaines  comparaisons  que  nous 
allons  faire. 

La  valeur  de  la  capacité  crânienne  ne  suit  pas  un  ordre  régulier  de 
décroissance,  au  fur  et  à  mesure  que  s'accroît  la  valeur  de  l'indice  de 
Flower.  Selon  ce  que  nous  avons  appris  ci-dessus,  la  plus  faible  capacité 
appartient  au  groupe  qui  possède  l'indice  de  prognathisme  le  plus  élevé. 

Les  rapports  du  prognathisme  à  la  capacité  crânienne  ne  se  présentent 
pas  non  plus  dans  un  ordre  régulier.  Au  plus  faible  indice  de  Flower  ne 
correspond  pas  la  valeur  du  rapport  la  plus  faible.  En  éliminant  le  cas 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    C(JM1'AKATIVE 


13 


exceptionnel  du  deuxième  groupe,  nous  constatons  que  la  relation  cherchée 
marque  nettement  une  élévation  de  la  valeur  du  rapport,  au  fur  et  à  mesure 
de  l'augmentation  de  la  valeur  de  l'indice  de  Flower. 

Les  mêmes  observations  que  celles  faites  pour  les  crânes  masculins 
peuvent  être  inscrites  pour  les  crânes  féminins.  C'est  avec  irrégularité  que 
diminue  la  capacité  crânienne  au  fur  et  à  mesure  qu'augmente  la  valeur 
de  l'indice.  L'augmentation  du  rapport  du  prognathisme  à  la  capacité 
crânienne  se  fait  avec  régularité.  Comme  pour  les  crânes  masculins  la 
relation  cherchée  existe:  à  savoir  qu'avec  l'augmentation  de  l'indice  de 
Flower  la  capacité  crânienne  correspondante  diminue  et  le  rapport  de  ces 
deux  unités,  lui,  augmente. 

En  comparant  les  deux  sc.xes  nous  constatons  tout  d'abord  que  les 
valeurs  moj^ennes  montrent,  pour  ces  deux  sexes,  d'abord  des  crânes 
orthognathes  (premier  groupe),  puis  des  crânes  mésognathes.  D'une  façon 
générale,  les  crânes  masculins  semblent  être  un  peu  plus  rapprochés  du 
prognathisme  vrai  que  les  crânes  féminins. 

Les  capacités  crâniennes,  comme  il  fallait  s'y  attendre,  sont  très  diffé- 
rentes dans  les  deux  groupes  sexuels.  Les  chiffres  obtenus  varient,  pour 
les  crânes  masculins,  de  1462  ce.  à  1322  ce,  tandis  que  pour  les  crânes 
féminins  cette  limite  inférieure  représente  le  groupe  à  la  capacité  la  plus 
forte.  La  capacité  moyenne  varie:  pour  les  crânes  masculins,  de  140  ce, 


JtkL  de    liûivçv 


l-iG.   I.  —  Valeur  de  l'indice  de  Flower,  chez  les 
crânes  des  Boschimans  des  deux  sexes. 


Valeur  du  rapport  de  l'indice  de  l-lower  à  la  capacité  crânienne 
chez  les  crânes  des  Boschimans  des  deux  sexes. 


pour  les  crânes  féminins  de  no  ce.  La  moyenne  de  tous  les  crânes  féminin.- 
est  de  100  ce.  plus  faible  que  celle  des  crânes  masculins.  La  différence 
sexuelle  du  volume  encéphalique  est  donc  nettement  marquée. 


14  MAKI  111"    11.\^"K1   A/l/    SIM  AN 

Les  rapports  du  prognatliisnii'  à  la  (mi>.u  it»'  (  r.iniiniu'  \ariont  rgalcinrnt 
dans  les  deux  groupes  sexuels.  Les  r.i]ipnrts  du  ^loupc  fi'niiiiin  sont  ]i\\\s 
élevés,  la  différence  moyenne  l'est  (l\'ii\iriui  5  unitis  ])ai  r.ipixiit  à  la 
moyenne  des  groupes  masculins. 

En  résumé:  pour  un  indice  moyen  de  iiro^natliisnir  de  N-.deiir  à  juii  près 
semblable  (99.63  d'un  côté,  99.32  de  l'autre)  les  crânes  féminins  des 
Boschimans  ont  une  capacité  cranicime  bien  plus  faible  que  les  crânes 
masculins.  Et  ainsi  le  rapport  de  ces  deux  grandeurs  offre  une  v.dcur  l)i(n 
plus  élevée  pour  les  crânes  féminins.  Les  crânes  féminins  ont  donc  la 
partie  faciale  de  la  tête  osseuse  plus  développée  par  rajiport  au  dévcloiipc- 
ment  de  l'encéphale.  Cette  conclusion  est  a  retenir. 


Table.\u  4. 
Série  des  HoUentots. 


Indice  Flower  moyen 

Capacité  crânienne 
Ce.                              Ce. 

^      Flower 

capacité  crânienne 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

98.35 
102.52 

98.08 

1379 
13343 

1306 

7139 

77.27 

f 
75-52 

101.62 

98.08 

1352.9 

1306 

74.82 

75-52 

Nous  rappelons  que  cette  série  ne  se  compose  que  de  12  crânes  masculins 
et  de  5  crânes  féminins. 

Dans  un  seul  tableau  nous  avons  réuni  les  valeurs  des  indices  et  des 
capacités  obtenues  pour  les  groupes  masculins  et  féminins.  Les  crânes 
masculins  ont  été  subdivisés  en  deux  groupes,  l'un  de  5  crânes,  le  second 
de  7  crânes. 

Ces  crânes  sont,  comme  caractères  moyens,  mésognathes.  La  capacité 
crânienne  diminue  avec  l'augmentation  de  l'indice  de  Flower  et,  naturelle- 
ment, le  rapport  entre  ces  deux  unités  augmente. 

L'indice  des  crânes  féminins  classe  ceux-ci  également  parmi  les  méso- 
gnathes. Pour  une  valeur  de  prognathisme  à  peu  près  égale  à  celle  des 
crânes  masculins  du  premier  groupe,  ces  crânes  féminins  ont  une  capacité 
absolue  plus  faible. 

En  comparant  la  capacité  crânienne  du  premier  groupe  masculin  et 
celle  du  seul  groupe  féminin,  et  en  examinant  le  rapport  du  prognathisme 


RECHERCHES   DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE 


15 


à  la  capacité,  nous  constatons  qu'avec  un  indice  de  Flower  à  peu  près 
égal  le  rapport  cherché  est  notablement  plus  élevé  dans  la  série  féminine. 
La  cause  en  est  à  une  capacité  crânienne  plus  petite.  Les  moyennes  de 
l'indice  de  Flower  montrent  une  grande  différence  sexuelle,  les  crânes 
masculins  ont  une  tendance  au  prognathisme  bien  plus  nette  que  les  crânes 
féminins. 

TABLE.4U    5. 

Série  des   Griquas. 


Capacité 
Ce. 

crânienne 
Ce. 

R           t  ^''°'''*"'                        1 

capacité  crânienne 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins  Crânes  féminins 

98.77 
104.05 

98.28 

1405 
1399 

1245 

70-51 
7382 

78.99 

IOI.41 

98.28 

1402 

1245 

72.17 

78.99 

Ce  groupe  ethnique  est  représenté  par  10  crânes  masculins  et  3  crânes 
féminins. 

Les  crânes  masculins  du  premier  groupe  sont  mésognathes,  ceux  du 
second  groupe  légèrement  prognathes.  La  moyenne  générale  les  classe 
panni  les  mésognathes.  Comme  chez  les  Boschimans  et  chez  les  Hottentots, 
plus  la  capacité  crânienne  diminue  plus  s'accentue  le  prognathisme. 

Les  crânes  féminins  sont  mésognathes.  A  une  valeur  d'indice  plus  petite 
que  celle  du  groupe  masculin,  la  capacité  crânienne  est  beaucoup  plus 
faible.  Le  rapport  cherché  est  bien  plus  élevé  dans  le  groupe  féminin. 

Il  est  maintenant  nécessaire  de  mettre  en  comparaison  les  divers  carac- 
tères que  nous  venons  d'étudier  dans  les  trois  groupes  humains. 


Tableau  6. 


Provenances 

Indice  Flower  moyen 

Capacité  crânienne 
Ce.                   Ce. 

.  Flower       1 
^^PP°^^ap.cr.       1 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Boschimans 

Hottentots 

Griquas 

99-63 
101.62 
ICI. 41 

99-32 
98.08 

08.28 

I373-0 
1352.9 
1402.0 

I 272.1 
1306.0 
1245.0 

73-39 
74-82 
72.17 

78.68 
75-52 
78.99 

i6 


MAKIlll      IIAVKI   AZIZ    SKYLAN 


Chez  les  crânes  masculins  l'imliii'  de  l'inuci-  des  liosi  liini.ins  t>st  \c 
moins  élevé  des  trois.  Comixm's  aux  il..tiriit..i-<,  K-^  iii.scliiiuans  niascnlius 
ont  une  capacité  crânienne  i>lus  .uraiulc  Au  |>. lint  df  \ue  de  ce  caracUri' 
les  Griquas  l'emportent  sur  les  deux  autres  groupes.  Le  rapport  du  jirogna- 
thisme  à  la  capacité  crânienne  le  plus  fort  est  celui  des  Hottentots;  ceux 
des  Boschimans  et  des  Griquas  sont  à  peu  prés  identicpics. 

Chez  les  crânes  féminins  l'indice  de  Flower  le  plus  fort  est  (dui  des 
crânes  Boschimans.  Les  cràni's  de  ces  trois  groupes  sont  nH'sDgnatlics. 
La  capacité  crânienne  la  plus  élevée  est  celle  des  llottcntotcs;  mais  il 
faut  rappeler  que  cette  série  est  composée  par  un  petit  nombre  de  crânes. 

Pour  ces  deux  caractères  les  crânes  féminins  ont,  tous,  leurs  moyennes 
d'une  valeur  inférieure  à  celle  des  crânes  masculins. 

C'est  à  cause  de  leur  capacité  crânienne  relativement  faible,  et  malgré 
un  indice  de  Flower  plus  petit,  que  le  rapport  de  la  valeur  du  prognathisme 
à  la  capacité  est  chaque  fois  plus  fort  chez  les  crânes  féminins. 

Les  valeurs  ci-dessus  seront  à  conserver  pour  le  jour  où  des  compa- 
raisons raciales  avec,  par  exemple,  d'autres  groupes  africains  —  voisins 
actuels  ou  dans  le  passé  —  des  Boschimans,  deviendraient  possibles.  Elles 
ne  le  sont  pas  encore  aujourd'hui. 

b)  Examen  des  crânes  de  Suisses. 

Ces  crânes  ont  été  subdivisés  en  deux  séries  morphologiques  (brachy- 
céphales  et  dolichocéphales)  et,  à  l'intérieur  de  chacune  d'elles,  selon  les 
sexes.  Ils  ont  été,  dans  le  tableau  suivant,  ordonnés  comme  les  crânes 
précédents,  selon  la  valeur  croissante  de  l'indice  de  Flower. 


T.A.BLE.\U    7. 

Crânes  masculins. 


Capacité 
Ce. 

crânienne 
Ce. 

Flower                         i 

^""^"'^  capacité  crânienne     { 

DoUchocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

92.21 
1           95.02 
'           9950 

91.22 

94-17 
100.64 

1650.5 
1618.O 
1570.5 

1652.6 
1569.0 
1582.0 

56.19 
59.07 
63.69 

55.46 
60.66 
63.92 

9569 

95-89 

1612.O 

1605.8 

59-77 

60.07 

RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMP;\R.\TIVE 


17 


Chez  les  crânes  dolichocéphales  masculins,  la  valeur  de  la  capacité 
crânienne  diminue  régulièrement  au  fur  et  à  mesure  que  s'accroît  le  progna- 
thisme. Chez  les  crânes  brachycéphales  le  dernier  grouj^e  de  10  crânes 
possède  une  capacité  un  peu  plus  élevée  que  le  groupe  qui  le  précède. 
Quant  aux  rapports  du  prognathisme  à  la  capacité,  sa  valeur  augmente 
en  fonction  de  l'augmentation  de  l'indice  de  Flower.  Les  comparaisons 
raciales  viendront  ensuite.  Nous  passons  maintenant  à  l'examen  des  crânes 
féminins. 

T.\BLEAU    8. 


Crânes  féminins 


Indice  Flower  moyen 

. 

l-"lowor                          1 

Ce.                            Ce. 

capacité  crânienne 

Dolichocéphales  1   Brachycéphales   1   Dolichocéphales 

Brachycéphales  1  Dolichocéphales  [Brachycéphales 

93-77 
!         100.65 

92.21 
96.60 
100.96 

1400.5 
1372.0 

1422.0 
1389.0 
1390.5 

67-33 

73.88 

6555 
69.85 
73-44 

i           97-21 

96.84 

1386.3 

1338-8 

70.60 

69-57 

La  capacité  crânienne,  chez  les  crânes  féminins  brachycéphales,  montre 
aussi  une  légère  augmentation  de  sa  valeur  chez  le  dernier  groupe.  Mais, 
d'une  façon  générale,  la  capacité  crânienne  diminue  au  fur  et  à  mesure 
que  s'élève  la  valeur  du  prognathisme.  Quant  au  rapport  existant  entre 
ces  deux  caractères  il  augmente  régulièrement,  avec  l'augmentation  de 
l'indice  de  Flower. 

Il  faut  maintenant  comparer  les  deux  groupes  morphologiques  de  crânes 
suisses  entre  eux  et  en  les  examinant  aussi  selon  les  sexes. 


T.-\BLEAU   9. 
Comparaison  sexuelle  chez  les  crânes  dolichocéphales. 


Indice  Flower  moyen 

Flower 

Rapport    — 

capacité  craim  i... 

Crânes  raascuhns     Crân(-s  féminins 

Crân.  - 

,!KS  féminins 

Crânes  masculins  Crânes  féminins 

92.21 
95-02 
9950 

93.77 
100.65 

1650.5 
1618.O 
1570.5 

1400.5 
1372.0 

56.19                   67.33 

59."; 
63.' 

95.69 

97-21 

l'il   ' 

1386.3 

59.77          1         70.60 

i8 


M.\K1111      ll.U  Kl   A/IZ    Si;VL.\N 


T.Mll.KAU     lo. 

Comparaison   st\i(cUi-  chr:  Ir':  ncincs   brachycéphah 


CaiMcité 

cranionnc 

RaDDort         ""^ 

'                             Ce.                        Ce. 

capacité  crânienne 

CrAnes  masculins 

Cr&ncs  féminins    CrAnrv  n                    >  >  ,r>,.s  féminins 

Crânes  masculins  CrAnes  féminins 

91.22 

94- 17 
100.64 

92.21 
96.60 
100.96 

1652.6 
1569.0 
1582.0 

1422.0 
1389.0 
1390.5 

55.46 
60.66 
63.92 

60.07 

65.55 
69.85 
73.44 

05.89 

96.84 

1605.8 

1338.8 

69.57 

Chez  les  crânes  masculins  l'indice  de  Flc:)wcr  est  à  peu  près  le  même 
chez   les  crânes   dolichocéphales  et   chez   les  crânes  brachycéphales.    La 


Suisses   ciofick.  6 
,  5, 


gii     %%     90     U     9*1     9É 


lûû     loi     loH     m     \ù% 


Vu..   3.  —  VaU'ur  de  l'indice  de  l-ln\vcr  chez  les  crânes  suisses  dolichocéphales,  (l<s  deux  sexes. 

capacité  crânienne  est  un  peu  plus  élevée  chez  les  crânes  dolichocéphales. 
Le  rapport  du  prognathisme  à  la  capacité  est,  au  contraire,  un  peu  plus 
fort  chez  les  crânes  brachycéphales. 


Suisses    Drotky.c/    •        < 


8G      %%     90      <)l     ^t     ^6      38     iQQ     loz     104     10^ 

FiG.  4.  —  Valeur  de  l'indice  de  Flower  chez  les  crânes  suisses  brachycéphales  des  deux  sexes. 

Ches  les  crânes  féminins  brachycéphales  l'indice  de  Flo'wer  est  un  peu 
plus  faible  que  chez  les  crânes  dolichocéphales.  Par  contre,  ceux-ci  ont 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE  I9 

une  capacité  crânienne  notablement  plus  élevée.  Et,  chez  eux,  le  rapport 
du  prognathisme  à  la  capacité  est  aussi  un  peu  plus  fort. 

Les  comparaisons  sexuelles  conduisent  aux  résultats  suivants:  Quelle 
que  soit  la  morphologie  crânienne,  les  femmes  ont  l'indice  de  Flower  de 
valeur  plus  haute  que  les  crânes  masculins;  leur  capacité  crânienne  —  le 


p.m. 


50       55        60       <*^       JO       fS      ^0       BS       JO 

FiG.  5.  —  Valeur  du  rapiwrt  de  l'indice  de  Flower  à  la  capacité  crânienne  chez  les 
crânes  suisses  dolichocéphales  des  deux  sexes. 

fait  est  naturel  —  est  —  avec  une  grande  différence  —  plus  petit  que 
celle  des  crânes  masculins.  C'est  à  cause  de  cette  double  raison  que  les 
crânes  féminins  ont  le  rapport  du  prognathisme  à  la  capacité  d'une  valeur 


50        55         60        65        ^û         1S        go        as        50 

FiG.  6.  —  Valeur  du  rapport  de  l'indice  de  Flower  A  la  capacité  crânienne  chez 
les  crânes  suisses  brachycéphales  des  deux  sexes. 

bien  plus  élevée  que  celle  calculée  chez  les  crânes  masculins.  En  résumé: 
les  crânes  masculins  dolichocéphales  suisses  sont  un  peu  moins  prognathes 
et  un  peu  plus  capaces  que  les  crânes  brachycéphales.  Et  les  crânes  féminins 
dolichocéphales  sont  plus  prognathes  et  plus  capaces  que  les  crânes  brachy- 
céphales appartenant  au  même  groupe  ethnique. 

Comparons  maintenant  ces  crânes  suisses  avec  ceux  des  Boschimans, 
Hottentots  et  Griquas. 

Une  telle  comparaison,  effectuée  dans  les  deux  sexes,  présentera  un 
intérêt  racial  évident:  les  deux  groupes  humains  ainsi  mis  en  parallèle 


20 


MAKI  111      llANKl    A/I/    SI-\I  .\N 


apparlionnent  ù  dos  pojnilations  et  à  des  lieux  ^i'iif4i,ii>lii(|iu's  très  rl()ij.,Mu''.- 
los  uns  lies  autres.  N'oublions  pas,  (ri>cii(laiit .  iiuc,  poiii-  (luiiiic  scinhlahU 
comparaison  ait  une  valeur  elùrtiNc,  il  t.uulrait  (■(Huincnccr  pu  r.iiiuiici 
à  l'unité  de  stature,  c'est-à-dire  de  dé\  eloppemnit  f;rii(ral  a|)|>iii\ini;itil 
(nous  l'ignorons),  les  groupes  tpie  nos  investigations  \riiliiit  <  ,,iitiMiitti 
Ces  réserves  étant  formulées,  \-oici  ce  (pic  luius  d  >iiiunl  If^  iumnchius  dt 
chacun  des  caractères  examinés. 


Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Flower 

Capacité 

crânienne 

Ce. 

Rapport 

Flower 

Capacité 

crânienne 

Ce. 

Rapport 

Suisses  dolichocéphales 
»        biachycéphales 

Boschimans 

Hottentots 

Griquas 

95-69 
95-89 
99-63 
101.62 
101.41 

1612.O 
1605.8 
1373-0 
1352-9 
1402.0 

59-77 
60.07 

73-39 
74.82 
72.17 

97-21 
96.84 
99-32 
98.08 
98.28 

1386.3 
1338-8 
1272. 1 
1306.0 
1245.0 

70.60 

69-57 
78.68 
75-52 
78.99 

Chez  les  crânes  masculins  des  trois  groupes  africains,  la  valeur  de  l'indice 
de  Flower  est  toujours  plus  forte  —  de  6  unités  chez  les  crânes  Hottentots 
—  que  chez  les  crânes  suisses.  Et  si,  chez  les  crânes  féminins,  les  diffé- 
rences sont  moins  accentuées,  il  faut  constater  que  le  prognathisme  le 
plus  faible  est  toujours  celui  des  crânes  suisses.  La  capacité  crânienne  des 
crânes  masculins  suisses  est  incomparablement  plus  grande  que  celle  des 
trois  autres  groupes  figurant  au  tableau.  Entre  le  chiffre  de  capacité  offert 
par  les  crânes  Griquas  —  les  plus  capaces  —  et  les  crânes  suisses,  il  reste 
une  marge  de  207  ce.  ce  qui  est  évidemment  considérable.  C'est  ici  que  le 
facteur  représenté  par  le  développement  général  du  corps  devrait,  en 
premier  lieu,  intervenir  puisque  toutes  les  recherches  faites  dans  ce  sens 
ont  montré  qu'il  existe  un  rapport  général  entre  la  grandeur  encéphalique 
et  le  développement  total  —  stature  et  poids  —  des  individus  considérés. 

Du  fait  que  le  prognathisme  est  plus  accentué  et  que  la  capacité  crâ- 
nienne est  plus  faible,  il  s'en  suivra  que  le  rapport  de  l'indice  de  Flower 
à  la  capacité  sera  de  valeur  plus  haute  chez  les  crânes  des  Boschimans, 
Hottentots  et  Griquas.  C'est  bien,  en  effet,  ce  que  montre  le  tableau.  La 
différence  entre  les  crânes  de  Hottentots  et  les  crânes  suisses  est  de  15  unités. 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE  21 

L'indice  de  Flower  des  crânes  suisses  féminins  est  d'une  valeur  un  peu 
moins  forte  que  celle  offerte  par  les  trois  autres  groupes.  Il  résulte  de  cette 
comparaison  que  le  prognathisme  des  crânes  féminins  montre  moins  de 
variation,  dans  les  divers  groupes  ethniques,  que  n'en  montrent  les  crânes 
masculins  appartenant  aux  mêmes  groupes.  Quant  à  la  capacité  crânienne 
elle  est  plus  forte  chez  les  crânes  suisses.  On  pouvait  le  supposer,  a  priori, 
par  ce  qui  a  été  dit  ci-dessus  à  propos  des  crânes  masculins.  En  calculant 
la  moyenne  des  trois  groupes  africains  la  différence  est  de  88  ce.  en  faveur 
des  crânes  suisses.  Des  indications  fournies  par  ces  résultats  (indice  de 
Flower  et  capacité  crânienne)  il  s'en  suivra  que  la  valeur  du  rapport  du 
prognathisme  à  la  capacité  sera  plus  élevé  chez  les  Boschimans,  Hottentots 
et  Griquas.  Le  tableau  1 1  montre  la  différence  en  faveur  des  crânes  suisses. 
Elle  est  de  7  unités.  En  comparant  ce  dernier  chiffre  avec  celui  calculé 
tout  à  l'heure  en  examinant  les  crânes  masculins,  on  voit  qu'il  est  deux 
fois  moins  fort:  les  crânes  féminins  suisses  se  rapprochent  plus  des  crânes 
féminins  des  groupes  africains  auxquels  nous  les  comparons,  que  les  crânes 
masculins  suisses  ne  se  rapprochent  des  crânes  masculins  des  mêmes  groupes 
africains. 

Dans  les  préliminaires  de  ce  mémoire  il  a  été  question  d'une  étude 
complémentaire  sur  quelques  crânes  d'Européens  (Tchèques  et  Roumains) 
et  aussi  sur  quelques  crânes  africains  (Pahouins)  et  Néo-Calédoniens. 
Les  faits  qui  en  découlent  ne  peuvent  être  là  qu'à  titre  d'indication.  Le 
nombre  de  crânes  de  chacun  de  ces  groupes  est  si  petit  que  la  moyenne 
exposée  ne  peut  avoir  qu'une  valeur  tout  à  fait  momentanée.  Ce  sont  des 
documents  d'attente. 

Tableau  12. 


Provenances 

Indice  Flower  moyen 

Capacité  crânienne 
Ce.                 Ce. 

Flower 

Rapport  

cap.  cr. 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Ichciues 

91.61 
97-91 
98.32 

102. II 

T470 
1605 
154I 

1293 

62.65 
61.00 
63.81 

79-23 

Moyennes  vraies  .    .    . 

Roumains 

Pahouins 

Néo-Calédoniens  .    .    . 

95-39 
95-97 
100.01 
102.37 

102. II 
110.30 

1520 
1606 
1461 
1462 

1293 
1455 

62.91 
59-95 
68.67 
70.05 

79-23     t 
75-95    ; 

22  MAKTlIi:    lI.\VKl-.\/IZ    SIVI.AX 

Le  prognathisme  des  Tchèques  et  clos  KcniiiKiins  montre  l.i  mrmc  xalciir 
d'indice  que  les  crânes  suisses  considcrôs  ilaiis  leur  inoNciinc  masculine. 
Celui  des  Néo-Calédoniens  dépasse  la  moyenne  «les  Hoscliimans,  Hottentots 
et  Griquas,  laquelle  est  semblal>le  à  celle  des  Pahouins.  La  capacité  crâ- 
nienne cies  crânes  suisses  est  nettement  supi  riiun'  à  celle  dis  deux  groupes 
d'Européens  figurant  dans  le  talilca\i;  elle  dépasse  celle  des  Tchèiiues  de 
88  ce.  Quant  au  volume  encéphalii|ue  des  Hoschimans,  Hottentots  et 
Griquas  (137S  ce.  en  moyenne)  il  est  nettement  dépassé  par  celui  des 
Néo-Calédoniens  et  des  Pahouins.  ]\Lus  n'oublions  pas  que  ces  chiffres 
absolus  ne  doivent  être  mis  tels  quels  en  comparaison.  Les  Boschimans, 
Hottentots  et  Griquas  ont  une  stature  inférieure  à  celle  des  Pahouins  et 
à  celle  des  Néo-Calédoniens.  Dans  tous  les  cas  ces  deux  dernières  jiopula- 
tions  ont  un  développement  encéphalique  très  inférieur  à  celui  des  popu- 
lations blanches  avec  lesquelles  nous  les  mettons  en  parallèle.  Or,  les 
Néo-Calédoniens,  au  moins,  ont  une  taille  moyenne  qui  doit  dépasser  celle 
des  Européens  présentement  considérés.  On  pourrait  inférer  de  cette  très 
grande  différence  —  et  c'est  là  une  autre  conclusion  —  qu'à  développement 
général  semblable  les  groupes  raciaux  possèdent  des  masses  encéphaliques 
très  différentes  les  unes  des  autres. 

Le  rapport  du  prognathisme  à  la  capacité  crânienne  est  relativement 
élevé  chez  les  crânes  de  Tchèques  comparativement  à  ce  que  nous  ont 
montré  les  crânes  suisses.  Les  crânes  roumains  ont  un  rapport  égal  à  ces 
derniers.  Quant  aux  crânes  des  Néo-Calédoniens  et  des  Pahouins,  ils  offrent 
des  indices  beaucoup  plus  hauts,  ce  qui  est  naturel  à  cause  de  leur  fort 
indice  de  Flower. 

Les  crânes  féminins  sont  en  trop  petit  nombre  pour  que  les  valeurs  des 
divers  caractères  étudiés  soient  retenus.  Notons  simplement  que  les  valeurs 
attribuées  aux  crânes  tchèques  nous  paraissent  extraordinaires. 

2.  Dé\œ:loppemext  du  trou  occipital  en  fonction  du  prognathisme. 

a)  Examen  des  crânes  des  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas. 

Entre  les  trois  premiers  groupes  masculins  des  Boschimans  le  progna- 
thisme est  à  peu  de  chose  près  le  même.  Les  crânes  provenant  du  désert 
de  Kalahari  sont  les  plus  rapprochés  du  prognathisme  vrai.  La  surface  du 
trou  occipital  varie,  quantitativement,  dans  des  limites  peu  étendues. 
Ce  ne  sont  pas  les  crânes  ayant  le  plus  fort  indice  de  Flower  qui  montrent, 
en  même  temps,  la  plus  petite  surface  du  trou  occipital.  Le  rapport  le 
plus  fort  est  celui  calculé  pour  les  crânes  provenant  des  Abris  sous  roches. 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPAR.VTIVE 

Tableau   13. 

L'indice  de  Flower  est  indique  au  fur  et  à  mesure  de  sa  valeur  croissante. 

Crânes  BoscJuDians  selon  les  lieux  de  provenance. 


Surface  trou  occipital 
Cm2  Cra2 


Crânes 
masculins 


Crânes 
féminins 


Rapport 


Crânes 
masculins 


Crânes 
féminins 


Colonie  du  Cap  . 
Dunes  de  sable  . 
Abris  sous  roches 
Kalahari    .... 


Moyennes  vraies 


98.97 

100.56 

7-53 

99.17 

98.58 

7-54 

99.66 

98.28 

7.10 

101.03 

100.37 

7.42 

9963 

99.32 

7.46 

7.06 

7.09 
7.10 
6.33 


13.21 
13-47 
14-35 
13-70 


14-45 
14.00 
14.04 
15-94    I 


.62 


Deux  groupes  féminins  (celui  de  la  Colonie  du  Cap  et  celui  du  Désert 
de  Kalahari)  présentent  une  projection  en  avant  de  la  face  plus  accentuée 
que  les  deux  autres  groupes.  Avec  une  surface  du  trou  occipital  plus  petite 
que  celle  des  trois  autres  contingents,  les  crânes  féminins  du  Désert  de 
Kalahari  ont  aussi  un  indice  de  Flower  élevé.  En  dehors  de  ce  cas,  la  surface 
du  trou  occipital  ne  montre,  selon  les  groupes,  que  peu  de  différence:  à 
cause  de  la  faible  surface  du  trou  occipital  c'est  la  série  du  Désert  de  Kalahari 
qui  possède  le  rapport  final  le  plus  élevé. 


Tableau    14. 


Indice  Flower  moyen 

Surface  trou  occipital 
Cm2                          Cm2 

^ ^  Flower 

Surface  trou  occipital 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

96.93 
98.18 
99-69 
103.73 

99.63 

95-97 

99.10 
102.77 

7-33 

7-44 
7-55 
7-53 

7.02 

6.58 
6.89 

13-54 
13.40 

13-45 
13.80 

13.82 

15.16 
15-15 

99.32 

7-46 

6.88 

13-55 

14.62 

Le  tableau  ci-dessus  montre  la  comparaison  des  crânes  masculins  et 
féminins  des  Boschimans  dans  leur  ensemble,  sans  subdivision  géographique. 
Son  contenu  appelle  quelques  interprétations. 


24 


Il AVKT-AZIZ    Si:VI.AN 


Les  valeurs  respectives  de  l'indice  do  l-'lower  sont  presque  exactement 
les  mêmes.  La  surface  du  trou  occipital  dos  crânes  fôiuinins  est  ])lus  ])clito 
que  celle  des  crânes  masculins,  ("o  moiiulrt-  (Irxrlnpju'iuciit  du  crâne 
féminin,  pour  ce  qui  concerne  cotte  rof^ion  anatonii(iuo,  osl  \isil)lc  (l.ms 
duique  groupe  avec,  parfois,  dos  dilïôroncos  assez  fortes  ((ininic,  par 
exemple,  celle  du  deuxième  groupe,  qui  atteint  j^rôs  d'une  unité.  Avec  un 
indice  de  prognathisme  égal  à  celui  des  crânes  masculins,  les  crânes  féminins 


5      S.S    6      6S     y      ib    i     8.S     9   'û     "      '^     '^     '^     '^     "^     'f     •&     «^ 


1-iG.   -.  —  \'alcur  de  la  surface  du  trou  occipital 
chez  les  crânes    des  Boschimans  des  deux  sexes. 


Tic.  8.  ■ —  Valeur  du  rapport  de  l'iiidiec  de  Flower  à    la    surface 
du  trou  occipital  chez  les  crânes  des  Boschimans  des  deux  sexes. 


ont  un  rapport  de  cet  indice  à  la  surface  du  trou  occipital  toujours  plus 
grand.  La  moyenne  générale  de  ce  caractère  est  donc  de  valeur  plus 
haute  chez  ces  crânes  féminins.  Nous  verrons  plus  tard  ce  qu'il  faut  penser 
de  ce  développement  en  surface  du  trou  occipital  lorsque  nous  le  compa- 
rerons à  la  capacité  crânienne. 

Tableau  15. 
Série  des  Hottentots. 


Flower 

Cm2                          Cm2 

Surface  trou  occipital 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

98.35 
101.02 
103.13 

98.08 

7.61 
6.65 
7.27 

8.04 

1347 
15.16 
14.26 

11.86 

101.62 

98.08 

7.30 

8.04 

14.09 

11.86 

RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


25 


Les  crânes  de  Hottentots,  dont  nous  inscrivons  en  un  seul  tableau  les 
caractères  présentement  étudiés,  montrent  des  différences  sexuelles  très 
étendues,  aussi  bien  par  la  valeur  de  l'indice  de  Flower,  que  dans  la  valeur 
représentant  la  surface  du  trou  occipital,  les  crânes  ayant  appartenu  à 
des  femmes  présentant  moins  de  prognathisme  et  un  plus  grand  dévelop- 
pement de  la  surface  du  trou  occipital.  Mais  n'oublions  pas  que  cette  série 
est  composée  par  une  quantité  de  crânes  relativement  petite.  Toutefois, 
comme  il  n'existe  que  très  peu  de  documents  concernant  cette  population, 
nous  n'hésitons  pas  à  publier  ces  résultats.  A  cause  même  de  la  faible 
valeur  de  l'indice  de  Flower  et  de  la  grande  surface  du  trou  occipital,  le 
rapport  cherché  entre  ces  deux  facteurs  sera  plus  petit  chez  les  crânes 
féminins. 

Tableau  16. 


Série  des 

Griqiias. 

Indice  Flower  moyen 

Surface  trou  occipital 
Cm2                           Cm2 

Flower 

Surface  trou  occipital 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins  Crânes  féminins 

98.77 
104.05 

98.28 

7-95 

7.08 

12.67 
14.82 

14.22 

101.41 

98.28 

7-63 

7.08 

13-74 

14.22 

La  surface  du  trou  occipital  des  crânes  féminins  est  plus  petite  que  celle 
des  crânes  masculins  (il  faut  rappeler  que  nous  ne  pouvons  aligner  ici  que 
trois  crânes  féminins).  Deux  groupes  de  5  crânes  masculins  ont  donné, 
chacun,  une  surface  plus  grande.  C'est  à  cause  de  cette  aire  peu  étendue 
que  présente  cette  partie  de  l'occipital  que  le  rapport  final  sera  plus  grand 
chez  les  crânes  féminins. 


b)  Examen  des  crânes  de  Suisses. 

Les  49  crânes  masculins  des  Suisses  rangés  selon  la  valeur  moyenne 
(par  10  individus)  croissante  de  l'indice  de  Flower  montrent  une  assez 
grande  différence  selon  qu'ils  sont  brachycéphales  ou  dolichocéphales. 
Sur  cinq  séries  de  5  crânes  mises  en  parallèle,  quatre,  appartenant  aux 
crânes  brachycéphales,  ont  une  surface  du  trou  occipital  plus  grande.  La 
moyenne  générale  de  cette  surface  est  aussi  en  faveur  des  crânes  brachy- 


26 


MARTHl-     II\VK1-A/IZ    SKVI.AN 


r.\mi\r    17. 


..  „....i.,:i..i 

H-inpnrt     """''                            1 

lin»                         Cm2 

'  '          surface  trou  occipitalll 

Dolichocéphales 

Brachyci'phnU-s      Dorichocéphalcs 

Brachycéphalcs 

Dolichocéphales 

Brachycéphalcs 

92.21 
1          95.02 
'          99.50 

91.22 

94.17 
100.64 

8.,  4 
7.16 
7-74 

8.15 
8.20 
8.49 

1  1  63 
13-35 
13-32 

11.30 
11.87 
11.96 

9569 

95-89 

7.78 

8.30 

12.6.5 

11.77 

céplialos.   Cette   constatation   est   fort   intéressante.    Pourcjuni   les   crânes 
bracliycéphalcs  mascnlins  ont-ils  nne  aire  plus  considérable  que  les  crânes 

•Surface  du   tr  occ.  ^  SutSSCS   «iolicK V*«— • 


5       5.5     é.      6  5      7      ^.S     g       8S     9       9  S     <o      10  5 

l-,o.  9.  —  Valeur  de  la  surface  du  trou  occipital  chez  les  crânes  suisses  dolichocéphales  des  deux  se; 


dolichocéphales  ?    On    pourrait,    a   priori,    s'imaginer   que    les    diamètres 
transverses  des  crânes  brachycéphalcs  masculins  étant,   habituellement, 


5. 


a. 


Suisses    broc Ky    & 


?  — • 


5       S.5     4      4.5      ^      ^.S     8      S.S     J      5.S     10 

FiG.  10.  —  Valeur  de  la  surface  du  trou  occipital  chez  les  crânes  suisses  brachycéphalcs  des  deux  sexes. 

plus  grands  que  chez  les  crânes  dolichocéphales  du  même  sexe,  le  diamètre 
antéro-postérieur  du  trou  occipital  doit  être  aussi  plus  développé.  Mais  il 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE  27 

ne  s'agit  pas  ici  de  dimensions  mesurées  au  compas.  Le  trou  occipital 
n'est  jamais  un  cercle  parfait.  Et  chez  les  crânes  dolichocéphales  le  plus 
grand  diamètre  antéro-postérieur  pourrait  compenser,  et  au  delà,  la  dimen- 
sion relativement  plus  faible  du  diamètre  transverse.  A  l'endroit  où  va 
commencer  la  sortie  de  la  moelle  épinière  les  crânes  brachycéphales  offrent 
un  passage  à  celle-ci  qui  est,  en  moyenne,  plus  grand  que  celui  qu'offrent 
les  crânes  dolichocéphales.  Le  fait  est  à  souligner.  Il  sera  intéressant  de 
le  mettre  en  regard  du  développement  encéphalique  total. 

Le  rapport  calculé  de  la  valeur  de  l'indice  de  Flower  à  la  valeur  de  l'aire 
du  trou  occipital  est  plus  faible  chez  les  crânes  brachycéphales. 

Quand  la  surface  du  trou  occipital  est  mise  en  regard  de  la  valeur  de 
l'indice  de  Flower  croissant,  on  constate  que  la  valeur  de  cette  surface 
ne  suit  pas  la  croissance  de  celle  du  prognathisme.  Chez  les  crânes  dolicho- 
céphales nous  trouvons,  chez  ceux  qui  sont  peu  prognathes,  une  surface 
plus  grande  que  chez  les  crânes  les  plus  rapprochés  du  prognathisme  vrai. 
Cette  irrégularité  est-elle  moins  manifeste  chez  les  crânes  brachycéphales, 
où  la  surface  la  plus  grande  est  en  rapport  avec  l'indice  de  Flower  le  plus 
élevé  ?  En  utilisant  les  deux  premiers  termes  et  les  deux  derniers,  dans 
chacun  des  groupes  dolichocéphale  et  brachycéphale,  nous  trouvons  les 
valeurs  suivantes  de  la  surface  étudiée:  chez  les  crânes  dolichocéphales 
8.14  et  7.74;  chez  les  crânes  brachycéphales  8.15  et  8.49.  II  y  a  contra- 
diction entre  les  deux  groupes  construits  selon  la  valeur  de  l'indice  cépha- 
lique.  Pourrait-on  conclure  que  chez  les  crânes  masculins  dolichocéphales, 
au  fur  et  à  mesure  que  s'accentue  la  projection  en  avant  de  la  face,  on 
voit  diminuer  la  valeur  de  l'aire  du  trou  occipital  et,  qu'au  contraire, 
chez  les  crânes  brachycéphales,  cette  surface  augmente  avec  l'accentuation 
de  la  projection  faciale  ?  Il  faudrait  une  recherche  plus  considérable  que  la 
nôtre  pour  en  discuter.  Il  nous  paraît  néanmoins  intéressant  de  signaler 
ce  fait  à  l'attention  des  chercheurs. 

Les  crânes  féminins  provenant  de  la  Suisse,  rangés  selon  la  valeur 
croissante  de  l'indice  de  Flower,  montrent  une  surface  du  trou  occipital 
plus  grande  chez  les  crânes  dolichocéphales  que  chez  les  crânes  brachy- 
céphales. Chez  les  crânes  dolichocéphales  la  grandeur  de  cette  surface 
croît  avec  la  projection  en  avant  de  la  face;  elle  décroît,  au  contraire, 
chez  les  crânes  brachycéphales  au  fur  et  à  mesure  que  s'élève  la  valeur 
de  l'indice  de  Flower.  Comment  expliquer  ce  fait  ?  Nous  avons  appris 
qu'en  fonction  du  prognathisme  croissant  la  quantité  encéphalique,  d'une 
façon  générale,  diminuait,  et  qu'ainsi  les  proportions  des  diverses  parties 
composant  l'encéphale  étant  conservées  on  pouvait  supposer  une  diminu- 


28 


MAIÎTIU-     KAVR1-A7IZ    SKVLAN 


r.MU.KAl'     l.S. 

Crdnrs  /c'minlns 


Indice  Flowor  moyen 

Surface  trou  occipital 
Cn>ï                         Cms 

I-lowor                          1 

Rapi>ort  — — 

surface  trou  occip. 

!  Doliciiocéphalcs 

Brachycépbales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycépbales 

"3-77 

;           100.65 

92.21 
96.60 
100.96 

7-37 
7-71 

7.42 
7.17 
6.89 

12.91 
13-25 

12.76 
13-89 
14.84 

1 

97.21 

96.84 

7-54 

7.16 

13.08 

13.82 

tion  concomitante  de  la  grandeur  du  bulbe,  donc  une  plus  petite  surface 
du  trou  occipital.  Mais  les  crânes  dolichocéphales  ne  s'accordent  pas  avec 
une  telle  supposition.  La  surface  du  trou  occipital  est  plus  grande  chez 
le  groupe  de  crânes  présentant  la  valeur  la  plus  élevée  de  l'indice  de  Flower. 
Quant  à  la  valeur  du  rapport  de  cet  indice  à  la  surface  du  trou  occipital 
elle  est,  en  moyenne,  plus  grande  chez  les  crânes  brachycépbales. 


T.\BLEAu  19. 
Coynparaison  sexuelle  chez  les  crânes  dolichocéphales. 


1              Indice  Flower  moyen 

Surface  trou  occipital 
Cm2                        Cm2 

Ri     ort  '''°"''"' 

Surface  trou  occipital 

Crânes  masculins 

1 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1 

! 

92.21 
95-02 

;          99-50 

93-77 
100.65 

8.14 
7.16 
7-74 

7-37 
7.71 

11.63 
13-35 
13-32 

12.91 
13-25 

95-69 

97.21 

7.78 

7-54 

12.65 

13.08 

1 

Lorsque  nous  comparons  sexuellement  les  crânes  suisses  dolichocéphales, 
nous  constatons  qu'avec  un  indice  de  Flower  de  valeur  supérieure  les 
crânes  féminins  ont  une  surface  du  trou  occipital  plus  petite  que  les  crânes 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


29 


masculins.  Le  rapport  de  l'indice  de  Flower  à  la  surface  du  trou  occipital 
est  plus  élevé  chez  les  crânes  féminins,  ce  qui  s'explique  par  un  degré 
plus  accentué  de  prognathisme.  Le  deuxième  groupe  du  tableau  19  montre, 


Rûbb.I^iiiiîlL-  Su.'ssescioC.'ck 


10      II       12      13     1^ 


\C      1/ 


l'iG.  II.  —  Valeur  du  rapport  de  l'indice  de  Flower  à  la  surface  du  trou 
occipital  chez  les  crânes  suisses  dolichocéphales,  des  deux  sexes. 

à  la  fois,  chez  les  crânes  féminins,  un  indice  de  Flower  plus  élevé  et  une 
surface  de  trou  occipital  à  peu  près  identique  à  celle  des  crânes  masculins 
dont  l'indice  de  Flower  est  notablement  plus  faible. 


Tableau  20. 
Comparaison  sexuelle  chez  les  crânes  brachycéphales. 


Indice  Flower  moyen 

Surface  trou  occipital 
Cm2                          Cm2 

Rapport  ^'""^"^ 

Surface  trou  occipital 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

gi.22 

94- 17 
100.64 

92.21 
96.60 
100.96 

8.15 
8.20 
8.49 

7.17 
6.89 

11.50 
11.87 
11.96 

12.76 
13.89 
14.84 

95-89 

96.84 

8.30 

7.16 

11.77 

1382 

Les  crânes  brachycéphales  semblent  présenter  plus  d'unité  dans  leurs 
caractères  morphologiques.  Au  fur  et  à  mesure  de  la  valeur  croissante  de 
l'indice  de  Flower,  nous  voyons  la  surface  du  trou  occipital  augmenter 
régulièrement  chez  les  crânes  masculins  et  diminuer  régulièrement  chez 
les  crânes  féminins.  La  différence  entre  les  extrêmes  est  de  0.34  chez  les 
crânes  masculins  et  de  0.53  chez  les  crânes  féminins.  La  surface  moyenne 


30 


MAKTHl-     HAVKI   .\/I7    SKVI.AN 


du  trou  occipital  est  très  nottoinent  supcricuro  chez  les  crânes  masculins 
que  chez  les  crânes  féminins.  A  cause  tle  ce  dernier  caractère,  et  à  cause 


RnhK  "FCouJf 


OuiSSCS    bracUy.c^       »       # 


S        9       10       II       12       13      14-      IS      16      I]      la      [< 


Fie.  1 J.  —  \'aleur  du  rapport  do  l'indice  de  Flower  à  la  surface  du  trou  occipit.il  ch 
les  orAnes  suisses  brachycëphales  des  deux  sexes. 


aussi  d'un  indice  de  Flower  plus  élevé,  le  rapport  de  celui-ci  à  la  surface 
du  trou  occipital  considérée  est  de  valeur  plus  grande  chez  les  crânes 
féminins. 

Tableau  21. 


I^rovenances 


Indice  Flower  moyen 


Crânes  Crânes 

masculins      féminins 


Surface  trou  occipital 
Cm2  Cm2 


Crânes  Crânes 

masculins      féminins 


Rapport 


Crânes  Crânes 

masculins      féminins 


Tchèques 


Moyennes  vraies 
Roumains      .    . 
Pahouins    .    .    . 
Néo-Calédoniens 


91.61 
97-91 
98.32 


95-39 
95-97 
100.01 
102.37 


110.30 


7.40 
7.10 


7.28 
750 
8.43 
6.51 


1^-45 
13-23 
13-99 


13.22 
12.85 
12.63 
15.80 


13-34 
13-34 

17.72 


Les  crânes  d'autres  populations  dont  il  a  été  question  dans  le  chapitre 
précédent  montrent,  pour  ce  qui  concerne  les  groupes  européens,  la  plus 
grande  surface  du  trou  occipital  chez  les  Roumains.  Pour  les  autres  crânes 
ce  sont  les  Pahouins  qui  offrent  la  plus  grande  surface.  Ceux-ci  dépassent, 
et  de  beaucoup,  tous  les  autres  crânes.  Les  crânes  féminins  tchèques,  qui 
sont  plus  prognathes  que  les  crânes  masculins  appartenant  au  même 
groupe,  ont  aussi  une  surface  du  trou  occipital  plus  élevée.  Les  crânes 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


31 


féminins  néo-calédoniens  ont  la  surface  du  trou  occipital  plus  petite  que 
leurs  congénères  masculins.  Le  rapport  du  prognathisme  à  l'aire  du  trou 
occipital  le  plus  haut  est  fourni  par  les  crânes  féminins  de  la  Nouvelle- 
Calédonie. 


Tableau  22. 


Crânes  masculins 


Surface 

trou 
occipital 

Cm2 


RapfKjrt 


Crânes  féminins 


Surface 

trou 

occipital 

Cm2 


Rapport 


Suisses  dolichocéphales 
»        brachycéphales 

Boschimans 

Hottentots 

Griquas 


9569 

7.78 

12.65 

97.21 

7-54 

13.08 

9589 

8.30 

11.77 

96.84 

7.16 

13.82 

9963 

7.46 

13-55 

99-32 

6.88 

14.62 

101.62 

7-30 

14.09 

98.08 

8.04 

11.86 

101.41 

7-63 

13-74 

98.28 

7.08 

14.22 

Ce  tableau  récapitulatif  montre  bien,  d'un  seul  coup  d'œil,  la  variabilité 
des  divers  caractères  morphologiques  selon  les  divers  groupes  humains  et, 
dans  le  même  groupe  (ou  la  même  race),  selon  les  sexes.  D'une  façon 
générale,  les  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas,  avec  un  prognathisme 
beaucoup  plus  accentué  que  celui  des  Suisses,  ont  une  surface  du  trou 
occipital  plus  petite  que  ces  derniers.  Si  nous  faisons  deux  blocs  avec  ces 
groupes  extrêmes,  nous  trouvons  une  surface  moyenne  de  8.04  cm^  chez 
les  crânes  suisses  et  une  surface  moyenne  de  7.46  cm^  chez  les  Africains. 
Chez  les  crânes  féminins  les  oppositions  ne  sont  pas  aussi  marquées.  Le 
bloc  des  crânes  suisses  a  une  surface  de  7.35  cm^,  le  bloc  des  Jaunes  d'Afrique 
de  7.33  cm^.  La  différence  sexuelle  est  bien  plus  accentuée,  pour  ce  caractère, 
chez  les  crânes  suisses. 


32  MARTMF    HAVRI-AZIZ    SÏÏVLAN 

t  IIAIM  TRI".   DiaXIKMI': 
l'.xanion  selon   la  valeur  tle   la   capacité  crânienne 

i)  /){'  /(/  sitrfLicc  du  trou  occipital. 

2)  Du  dianutrc  antcro-postcricur  du  trou  occipital. 

3)  Du  diamètre  transverse  du  trou  occipital. 

I.  Examen  de  la  surface  du  trou  occipital  en  fonction 

DE    la   capacité    CRANIENNE. 

a)  Etude  des  crânes  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas. 

M.  Pittard  et  W^^  Wietrzykowska  ont  fait  une  étude  préliminaire  de 
ce  caractère.  Nous  l'avons  rappelé  dans  le  début  de  ce  mémoire.  Ces  auteurs 
n'avaient  pas  porté  aussi  loin  que  nous  le  faisons  ici  leurs  investigations. 
Pour  les  comparaisons  avec  les  crânes  de  Boschimans,  Hottentots  et 
Griquas  ils  n'avaient  utilisé  que  des  crânes  appartenant  au  type  de  VHomo 
Alpinus.  Ceux-ci  sont  brachycéphales.  Il  valait  la  peine  de  faire  intervenir 
dans  le  débat  une  morphologie  différente.  C'est  pourquoi  nous  avons  fait 
coopérer  à  nos  recherches  une  série  de  crânes  dolichocéphales.  Dans  les 
chapitres  précédents  on  a  vu  que  cette  participation  permettait  de  constater 
des  résultats  divers,  montrant  que  la  morphologie  générale  du  crâne  n'est 
pas  indifférente  à  l'architecture  de  certains  détails. 

Dans  les  dernières  lignes  de  leur  travail  nos  prédécesseurs  soulignaient 
l'intérêt  de  telles  recherches.  Ils  demandaient  qu'elles  deviennent  large- 
ment comparatives,  c'est-à-dire  qu'elles  soient  étendues  si  possible  à  tous 
les  groupes  ethniques.  C'est  pour  répondre  à  une  partie  de  ces  desiderata 
que  nous  avons  entrepris  ce  travail. 

Il  ne  sera  plus  question,  dans  ce  chapitre,  des  caractères  plus  ou  moins 
accentués  de  la  projection  faciale.  Les  documents  mis  en  parallèle  sont 
seulement  la  surface  du  trou  occipital  d'un  côté  et  la  capacité  crânienne 
de  l'autre,  puis  le  rapport  de  la  première  grandeur  à  la  seconde.  Enfin 
nous  examinerons  quelle  est  la  participation  de  chacun  des  deux  diamètres 
du  trou  occipital. 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


33 


Tableau  23. 
Crânes  Boschimans  selon  les  lieux  de  provenance. 


Provenances 

Capacité  cran,  moyen. 
Ce.                 Ce. 

Surface  trou  occipital 
Cm^               Cm2 

^urf.  tr.  occ. 
^="^'"^'cup.cr. 

Cr.'ines 
masculins 

Cr.lnes 
fL-miiiins 

Crânes 
maiCuUns 

Crânes 
féminins 

Crines 
masculins 

Crânes 
féminins 

Dunes  de  sable    .    .    . 

Kalahari 

Colonie  du  Cap    .    .    . 
Abris  sous  roches    .    . 

Moyennes  vraies 

1355 
1356 
1392.7 
1476 

1295 
1214 
I180 
1358 

7-52 
7.42 
7-53 
7-33 

709 
6.61 
7.06 
7.10 

5.58 
5-49 
5-33 
4-77 

540 

5.48 
5-97 

5-22 

548 

1379-5 

1269.9 

7-47 

6.94 

Chez  ces  crânes  masculins  boschimans  la  capacité  crânienne  moyenne 
varie  considérablement  selon  les  séries  envisagées.  Les  crânes  provenant 
des  Abris  sous  roches  renfermaient  une  masse  encéphalique  beaucoup  plus 
grande  que  ceux  des  trois  autres  séries.  Nous  ne  pouvons  pas  trop  insister 
sur  ces  différences  parce  que  nos  groupes  ne  sont  pas  composés  par  des 
grands  nombres.  Entre  la  plus  petite  capacité  crânienne  (D.  de  s.)  et  la 
plus  grande  (Abr.  s.  r.)  l'écart  est  de  121  ce;  évidemment  il  est  très  fort. 

Quant  à  la  surface  du  trou  occipital,  mise  en  regard  de  la  capacité 
crânienne,  elle  ne  présente  que  peu  de  différences.  Ce  ne  sont  pas  les  crânes 
ayant  présenté  les  plus  grandes  capacités  qui  ont,  en  même  temps,  les 
plus  grandes  surfaces.  Celles-ci  sont  offertes  par  les  crânes  provenant  de 
la  Colonie  du  Cap  qui,  en  moyenne,  ont  83  ce.  de  moins  que  les  crânes 
des  Abris  sous  roches. 

Lorsqu'on  examine  chacune  des  séries  en  particulier,  on  s'aperçoit  qu'à 
l'intérieur  même  de  ces  séries,  la  capacité  crânienne  est  loin  de  fournir, 
pour  chaque  sexe,  des  chiffres  semblables.  Les  moyennes  obtenues  à  l'aide 
de  5  ou  6  crânes  varient,  chez  les  crânes  masculins  de  1220  à  1490  ce. 
La  différence  est  de  270  ce.  c'est-à-dire  considérable.  Il  est  regrettable 
que  nous  ne  puissions  connaître  avec  exactitude  la  stature  des  hommes 
figurant  dans  ces  divers  groupes.  Quatre  de  ces  moyennes  ont  une  capacité 
dépassant  1470  ce.  Mais,  à  côté  d'elles,  nous  en  trouvons  trois  dont  la 
capacité  oscille  de  1220  à  1276  ce.  Chacun  de  ces  groupes  possédant  des 
capacités  moyennes  (5  ou  6  crânes)  élevées,  il  est  impossible  de  donner 
à  l'une  ou  à  l'autre  des  localisations,  une  étiquette  particulière. 


34 


MAKllll      IIANKI-AZI/    SI' 'il. AN 


La  surface  du  tnni  occipital  \,tric  de  7.17  à  -.Sj  cm-  (cfs  dciix  x.iliuis 
Dlïortos  toutes  deux  jxir  les  crânes  di-  la  (■oloiiic  ilu  ('a\)).  Si  nous  ralt  uluiis 
la  moyenne  de  chaque  groupe,  les  extrêmes  (7.33-7.53  cm-)  pr«'senttii( 
entre  eux  encore  moins  d(^  différence. 

Quant  au  rapport  dr  la  surface  du  trou  ocripital  à  la  capacité  crânienne 
il  varie  de  4.77  (Abris  sous  roches)  à  ().ii)  (Dunes  de  sable).  Ces  deux 
moyennes  correspondent  aux  minima  et  niaxima  de  l.i  capacité. 


Cabacitc    crânienne 
'     e  n    c  m  -^  _ 


1200       5°  1300      50        ,4^0      so         ,500      ^^        1600       ^o 

I-IG.    13.  —  Valeur  de  la  capacité  crânienne  chez  les  crânes  des  Boscbiinans,  masculins  et  fiiiunins. 


La  moyenne  générale  de  la  capacité  crânienne  est  de  1379.5  ce.  Celle 
de  la  surface  du  trou  occipital  de  7.47  cm^.  Lorsqu'on  examine  la  valeur 
de  cette  surface  en  fonction  de  la  capacité  crânienne  croissante,  on  ne  la 
voit  pas  augmenter  ou  diminuer  régulièrement.  En  calculant  la  moyenne 
des  deux  premiers  groupes  et  celle  des  deux  derniers  nous  trouvons  des 
valeurs  presque  identiques.  Mises  en  regard  des  moyennes  nous  obtenons, 
pour  la  capacité  calculée  de  la  même  façon,  1356  et  1434  ce.  d'un  côté, 
et  7.47  et  7.43  cm^  de  l'autre.  Il  apparaît  que  la  capacité  crânienne  ne 
semble  pas  jouer  un  rôle  efficient  bien  net  vis-à-vis  de  la  surface  du  trou 
occipital.  Cependant,  si  nous  calculons  le  rapport  de  cette  surface  à  la 
capacité  chez  les  deux  premiers  et  chez  les  deux  derniers  groupes,  nous 
obtenons  5.54  et  5.05.  Conclusions:  la  surface  du  trou  occipital  augmente 
avec  la  diminution  de  la  capacité  crânienne.  Autrement  dit,  ce  sont  les 
plus  petits  crânes  qui  ont  la  plus  grande  ouverture  occipitale. 

Chez  les  crânes  féminins  ce  sont  ceux  de  la  Colonie  du  Cap  qui  montrent 
la  plus  petite  capacité  crânienne  et  ce  sont  ceux  des  Abris  sous  roches  qui 
offrent  la  plus  grande.  Nous  comparerons  tout  à  l'heure  ces  chiffres  à  ceux 
des  crânes  masculins.  La  surface  du  trou  occipital  varie  de  6.61  à  7.10  cm^. 
La  plus  petite  surface  n'est  pas  fournie  par  le  groupe  ayant  la  plus  forte 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMP.VR.MIVE 


35 


capacité.  Il  ne  semble  pas  que  nous  puissions  nous  arrêter  aux  spécifications 
locales  ou  géographiques,  car  le  nombre  de  crânes  possédés  par  chacune 
des  séries  est  trop  petit.  Ajoutons  qu'il  n'est  pas  toujours  facile  —  loin  de 
là  —  de  discerner  avec  certitude  le  sexe  des  crânes  chez  les  Boschimans. 
Dans  des  séries  si  peu  nombreuses  il  suffit  de  l'intervention  d'un  crâne 
masculin  à  capacité  un  peu  élevée  —  considéré  par  ses  caractères  morpho- 
logiques comme  ayant  appartenu  à  une  femme  —  pour  fausser  la  valeur 
de  la  moyenne. 

Les  rapports  de  la  surface  du  trou  occipital  à  la  capacité  crânienne 
présentent  comme  extrêmes  les  valeurs  5.22  et  5.97.  Si  nous  bloquons, 
comme  nous  l'avons  fait  pour  les  crânes  masculins,  les  deux  premiers  et 
les  deux  derniers  groupes,  nous  trouvons,  pour  la  capacité,  1197  et  1327  ce. 
et,  pour  les  rapports  correspondants,  5.71  et  5.35.  Donc,  la  même  conclu- 
sion s'impose,  pour  ces  crânes  féminins,  que  celle  ci-dessus  pour  les  crânes 
masculins,  à  savoir  qu'avec  une  augmentation  de  la  capacité  crânienne  la 
surface  du  trou  occipital  diminue. 

Table.\u  24. 


1 

Ce.                          Ce. 

Surface  trou  occipital 
Cm2                          Cm2 

Papport  ^"'^'''"'*''°"°''"'''*^' 

''''     "  Capacité  crânienne 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1 
Crânes  masculins  1  Crânes  féminins 

6.74] 

1223 

1 165.0 

7.06 

[  6.84 
6.94 

5-76 

5.87 

1          1307 

6.74 

5-90 

1 

1233 

6.48 

5.08 

1433 

7-31 

6.97 

4-99 

1527 

1363-9 

7-65 

[7-24 

5-OI 

5-31 

1379-5 

1 

1269.9 

7-47 

6.94 

5-40 

5-48 

Dans  ce  tableau  nous  n'avons  plus  tenu  compte  des  lieux  d'où  proviennent 
les  crânes.  Ceux-ci  sont  arrangés  selon  la  valeur  croissante  de  la  capacité 
crânienne.  C'est  par  ce  moyen  que  nous  verrons  s'il  existe  une  concordance 
entre  la  surface  du  trou  occipital  et  la  capacité.  Cette  surface  semble 


36  MAKTllI-    IIWKI-AZIZ    Sl'VI.AN 

augmenter  au  fur  et  à  mesure  que  s'élève  la  eaiiacité.  Nous  tlisous:  semble, 
car  le  deuxième  f^nnipe.  avec  une  capacité  su])érieure  au  {;r()U])e  précédent 
tle  S-i  ce.  montre  une  surface  moins  ^nande  (pic  celle  di'  ce  groupe  iiienie. 


l  '   Ca  p.  <  IV 


FiG.   14.  —  Valeur  du  rapport   de  la  surface  du  trou  occipital   à   la 
capacité     crânienne     chez     les    crânes     des    Boschiinans,     masculins 
et  féminins. 


La  valeur  du  rapport  ne  suit  pas  non  plus  un  ordre  régulier,  ni  croissant, 
ni  décroissant. 

La  capacité  chez  les  crânes  féminins  oscille  de  11 16  à  1408  ce.  La  différence 
entre  ces  extrêmes  (292  ce.)  est  considérable.  Elle  dépasse  de  plus  de  200  ce. 
la  différence  constatée  chez  les  crânes  masculins.  Nous  aurons,  plus  tard, 
à  envisager  les  comparaisons  sexuelles.  La  surface  du  trou  occipital  ne 
montre  pas  une  augmentation  régulière  au  fur  et  à  mesure  qu'augmente 
la  capacité  crânienne;  le  troisième  groupe  présente  une  surface  plus  petite 
que  le  groupe  précédent.  C'est  le  seul  à-coup.  En  éliminant  ce  cas,  nous 
voyons  s'agrandir  régulièrement  la  surface  considérée.  Si  nous  rassemblons 
les  deux  premiers  termes  et  les  deux  derniers  de  cette  colonne  nous  trouvons 
6.84  cm^  d'un  côté  et  7.24  cm^  de  l'autre.  L'augmentation  apparaît  très 
nette.  Quant  au  rapport  de  la  surface  du  trou  occipital  à  la  capacité  crâ- 
nienne il  apparaît  comme  en  désordre.  Mais  si,  comme  nous  venons  de  le 
faire,  nous  bloquons  les  deux  premiers  et  les  deux  derniers  termes  de  la 
colonne,  on  voit  diminuer  la  valeur  de  ce  rapport  avec  la  capacité  crânienne 
croissante. 


RECHERCHKS    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE 


37 


Tableau  25. 
Sriie  des  HoUentot> 


Capacité  crânienne  moyenne 

Surface  trou  occipital 
Cm'-                          Cm2 

„ ^  Surface  trou  occipital 

1             Ce.                           Ce. 

Capacité  crânienne 

j  Crânes  masculins 

Crânes  féminin? 

'                                       nios  féminins 

Crânes  masculins  Crânes  féminins 

1279 
1340 
1432 

1306 

6.91 

5.98 
8.24 

8.37 

540 
4.46 
5.78 

6.46 

■            1352.9 

1306 

7-31 

8-37 

5-4° 

6.46 

Ce  tableau  échelonne  les  valeurs  masculines  selon  deux  groupes  de 
5  crânes  et  un  autre  groupe  composé  seulement  de  2  crânes.  Il  y  a  5  crânes 
féminins.  La  capacité  crânienne  montre,  entre  les  extrêmes,  un  écart  de 
153  ce.  chez  les  crânes  masculins.  Mise  en  regard  de  la  capacité  crânienne 
croissante,  la  surface  du  trou  occipital  ne  suit  pas  régulièrement  cet  accrois- 
sement. La  différence  entre  le  minimum  et  le  maximum  de  cette  surface 
est  de  1.33  cm'^,  tandis  que,  chez  les  crânes  masculins  boschimans,  elle 
était  seulement  de  0.91  cm^.  Les  crânes  féminins  Hottentots  ont  une 
capacité  plus  petite  et  une  surface  du  trou  occipital  plus  grande  que  celle 
des  crânes  masculins.  La  valeur  du  rapport  du  trou  occipital  à  la  capacité 
ne  suit  pas  régulièrement  la  valeur  de  la  capacité  croissante,  mais  les 
crânes  à  petits  encéphales  ont  une  valeur  de  ce  rapport  plus  faible  que  les 
crânes  à  grands  encéphales. 

Tableau  26. 


Série  des 

Griquas. 

Capacité  crânienne  moyenne 
Ce.                            Ce. 

Surface  trou  occipital 
Cm2                          Cm2    • 

PaDDort  ^'"^"""^  *''°"  ot^cipital  il 

'■^V^°'^  Capacité  crânienne        | 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1334 
1470 

1245 

1  - 

5-30 
5.56 

;          1402 

1245 

7-^3 

7.0S 

5-43 

38 


MAKTIU-    HAVKI-AZIZ    Sr.Vr  AN 


Nous  établirons  tout  à  riicuic  l,i  i  (mip.n.iisdn  ciitio  les  trois  groui^cs 
africains.  Contentons -nous  île  soulii^nrr  (|u',iu  lui'  r[  à  mesure  (]ue  s'aeeroît 
la  capacité  crânienne,  la  surface  ilu  trou  oceipital  au,L;mciitr  et  «luc  I,i 
valeur  du  rapport  eherelu'  aui^inente  aussi. 

La  surface  «lu  trou  ociiiiital  des  crânes  iV'iuiuins  est  jilus  jtetitc  (pie  celle 
des  crânes  masculins  et  le  rapport  calculé  de  ces  crânes  féminins  est  plus 
grand.  Il  faut  encore  remarquer  que  le  premier  groupe  masculin,  avec  une 
capacité  notablement  supérieure  à  celle  du  groupe  féminin,  montre  une 
même  surface  du  trou  occipital.  Les  femmes  Griquas  auraient  alors  une 
région  bulbaire  il'un  \-oiiune  absolument  plus  ^.^rand  ipie  celui  des  crânes 
masculins  de  leur  groujie  ethnicjue. 

b)  Examen  iics  crânes  de  Suisses. 


Tableau  27. 
Crâne j  masculins. 


Capacité  crânienne  moyenne 

Surface  trou  occipital 
Cm2                          Cm2 

surface  trou  occipital 

Rapport  — : 

capacité  crânienne 

Dolichocéphales 

Brachycéphalcs 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

\         1488.0 

j          157IO 

1756,5 

1498.5 
1604.0 
1721.0 

6.84 
8.32 
8.46 

8.17 
8.33 
8.44 

4-59 
5-29 
4.80 

5-50 
5-19 
4.90 

1612 

1608.6 

7.78 

8.31 

4.82 

5.20 

Ces  crânes  sont  subdivisés  selon  des  groupes  de  10.  Chez  les  crânes 
dolichocéphales  on  constate  qu'avec  la  capacité  croissante  augmente  la 
surface  du  trou  occipital.  Mais  la  valeur  du  rapport  de  cette  dernière 


Lbo-c  I  te  cra  n  ic  n  n  e 
'     en   cm^ 


Su.1  ss€  s   do  U  (  h.  <^ 

"     ? 


.«-■ 


^r 


N/v_ 


-j 1 É 1  I 1 I I 1  I  I  I 1 » 

50         1300      50        |itoO      50       ,500       So       |600      50       |yoo       50        IgOO       50       |^c 

l-ïG.  15.  —  Valeur  de  la  capacité  crânienne  chez  les  crânes  suisses  dolichocéphales,  masculins  et  féminins. 


'ZOO 


RECHKRCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE 


39 


surface  à  la  capacité  crânienne  ne  montre  pas  cette  régularité.  Chez  les 
crânes  brachycéphales  la  surface  du  trou  occipital  augmente  également  au 
fur  et  à  mesure  de  la  capacité.  Quant  au  rapport  cherché,  sa  valeur  diminue 
selon  l'ordre  imposé.  La  comparaison  des  deux  types  céphaliques  montre 
des  faits  intéressants.  La  capacité  crânienne  des  individus  dolichocéphales 
est  un  peu  plus  élevée  que  celle  de  leurs  congénères  brachycéphales.  Ils 


CabaciLC     crânienne 
'       en    cm.^ 


JuiSSeS     t>rQ<.hy.   a 


^^         1200      50         1^00      SO         IHOO      50         ISOO      50        iGyQ      50        ijoo       ^0         igOO 

Pic.  i6.  —  Valeur  de  la  caparité  crânienne  cluz  les  crânes  suisses  brachycéphales,  masculins  et  féminins. 


ont  une  surface  du  trou  occipital  plus  faible  que  ces  derniers  et  une  valeur 
du  rapport  calculé  également  plus  faible.  Sur  ce  point  encore,  on  voit  la 
différence  que  peuvent  présenter  deux  séries  de  crânes  appartenant  à  la 
même  région  géographique.  Toutefois,  n'oublions  pas  qu'il  nous  manque 
un  facteur  essentiel  de  discussion:  le  développement  général  des  individus 
à  qui  ces  crânes  divers  ont  appartenu.  Lorsque  nous  établissons  des  groupes 
de  5  crânes  — •  au  lieu  de  lo  —  on  ne  constate  plus  le  même  ordre  croissant 
de  la  surface  du  trou  occipital  en  fonction  de  la  capacité.  Les  variations 
individuelles  sont  trop  fortes  pour  être  neutralisées  dans  d'aussi  petits 
contingents. 

Tableau  28. 


Crânes  féminins. 


^ ^  surface  trou  occipital 

Ce.                         Ce. 

Cm2                          Cm2 

capacité  crânienne 

DoUchocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

1307 
146O 

1298 
1392 
I513 

7.01 
7.86 

6.76 
7.38 
7-44 

5-36 

5-21 

3.18 
4.98 

1386.3       ■■ 

■       1402.8 

7-54 

7.16 

5-44 

40 


MAKllll-    H.WRI-AZIZ    SF.VLAN 


Nous  avons  ici  drux  gruupcs  de  lO  crânes  dolicliocéiihalos  et  aussi  deux 
groupes  semblables  de  crânes  brachycéphales,  ]ilus,  chez  ces  derniers,  un 
contingent  de  5  crânes,  ("luv,  les  deux  m'iIcs  nous  xonous  augmenter  la 
surface  ilu  trou  occipital  au  fur  et  à  mesure  (lu'augmente  la  capacité. 
Le  rapport  calculé  diminue  régulièrement  selon  cet  ordre.  Avec  une  capacité 
inférieure  â  celle  de  leurs  voisins,  les  crânes  dolichocéphales  ont  une  surface 
du  trou  occipital  plus  grande  et  une  \  aUur  du  rapjiort  cherché  plus  grande. 
Ce  n'est  pas  la  constatation  signalée  à  propos  des  crânes  masculins,  où 
les  types  brachycéphales  avaient  ces  deux  caractères  représentés  par  des 
chiffres  inverses.  Si  nous  calculons  l'écart  entre  les  extrêmes,  pour  ce  qui 
concerne  la  capacité  et  la  surface  du  trou  occipital,  nous  trouvons,  pour 
la  capacité,  un  écart  de  159  ce.  chez  les  crânes  dolichocéjjhales  et  un  de 
215  ce.  chez  les  crânes  brachycéphales;  et,  ]M)ur  ce  cjui  concerne  la  surface 
du  trou  occipital,  un  écart  de  0.85  cm-  chez  les  crânes  dolichocéphales 
et  de  0.68  cm'^  chez  les  crânes  brachycéphales.  Lorsque  ces  crânes  féminins 
sont  rangés  par  groupes  de  5  ils  ne  montrent  plus  la  régularité  des  capacités 
et  des  surfaces  comme  lorsque  nous  avons  devant  nous  les  groupes  de 
10  crânes. 


Tableau  29. 
Comparaison  sexuelle  chez  les  crânes  dolichocéphales. 


t 

,., :-:t„i 

j^ ^  Surface  trou  occipital 

1            Ce.                             Ce. 

Cm2                          Cm2 

Capacité  crânienne 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1            1488 
1571 
1757 

1307 
1466 

6.84 
8.32 
8.46 

7.01 
7.86 

4-59 
5-29 
4.80 

5-52 
5-36 

1612 

1386.3 

7.78 

7.54 

4.82 

5-44 

Ce  tableau  des  comparaisons  sexuelles  chez  les  crânes  dolichocéphales 
n'appellera  pas  de  longues  discussions  pour  ce  qui  le  concerne  lui-même. 
Avec  une  capacité  notablement  plus  faible  que  celle  des  crânes  masculins, 
les  crânes  féminins  ont  une  surface  moyenne  du  trou  occipital  qui  n'est 
pas  très  inférieure  à  celle  des  hommes.  Si  nous  opposons  les  deux  premiers 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


41 


groupes  masculins  aux  deux 
seuls  groupes  féminins,  les 
moyennes  de  la  surface  du 
trou  occipital  se  présentent 
ainsi:  7.58  et  7.44  cm-.  La 
différence  n'est  pas  très 
grande.  Le  rapport  de  la 
surface  du  trou  occipital 
est  nettement  plus  élevé 
chez  les  crânes  féminins, 
que  nous  opposions  les 
deux  premiers  groupes 
masculins  aux  deux  groupes 
moyenne    générale    de    la    série 


FiG.  17.  —  Valeur  du  rapport  do  la  surfaee  du  trou  occipital  à 

la  capacité  crânienne  chez   les    crânes   suisses  dolichocéphales, 

masculins  et  féminins. 


féminins    ou 
masculine. 


que 


nous    utilisions      la 


Table.\u  30. 
Comparaison  sexuelle  chez  les  crânes  brachycéphales. 


Surface  trou  occipital 

Ce.                              Ce. 

Cm2                          Cm2 

Capacité  crânienne 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1499 
1604 
172I 

1298 
1392 
I513 

8.17 

8.33 
8.46 

6.76 
7-38 
7-44 

5-50 
5-19 
4.90 

5-21 
5.18 
4.98 

1608.6 

1402.8 

8.31 

7.16 

5.20 

511 

Nous  savons  déjà  que  la  surface  du  trou  occipital  augmente,  chez  les 
deux  sexes,  au  fur  et  à  mesure  que  s'accroît  la  capacité.  Par  groupes  de 
10  crânes  cette  augmentation  est  régulière.  La  moyenne  de  l'aire  occipitale 
cherchée  est  plus  petite  chez  les  crânes  féminins  brachycéphales  et  la 
valeur  du  rapport  est  aussi  plus  petite  chez  les  mêmes  types  crâniens. 
Selon  que  les  crânes  sont  dolichocéphales  ou  brachycéphales,  les  écarts 
entre  les  extrêmes,  pour  les  trois  caractères  figurant  dans  ce  tableau, 
varient  passablement,  .\insi,  pour  ce  qui  concerne  la  capacité  crânienne, 
les  dolichocéphales  masculins  ont  une  différence  de  269  ce,  les  brachy- 
céphales de  222  ce.  ;  chez  les  crânes  féminins  ces  différences  sont  respective- 


42  MANUIl      llANKl-A/1/    SINIAN 

ment  de  15Q  ce.  (dolicho.)  et  ^'15  ee.  (brai-.iiy.).  pliant  à  la  surface  <lu  trou 
occipital  elle  offre  les  variations  que  voici  (en  cm'^):  crânes  brachycéi)hal(>s 
masculins  0.29;  féminins  c).()S;  crânes  dolichocépliales  masculins  iXrz, 
féminins  0.85.  La  vali-ur  du  rapport  du  trou  occipital  à  la  capacité  crânienne 

est   un   jH-u  j)Ius  pitite  cluv.   les  (rânes  ft'niinins. 


FiG.  18.  —  Valeur  du  rapport  do  la  surface  du  trou  occipital  à 

la   capacité  crânienne  chez   les   crânes  suisses   brachycéphales, 

masculins  et  féminins. 


Dans  les  chapitres  précédents  nous  avons  utilisé,  à  titre  de  comparaison 
préliminaire,  un  certain  nombre  de  crânes  tchèques,  roumains,  néo-calé- 
doniens et  pahouins.  La  collection  complète  compte  24  crânes  sur  lesquels 
5  sont  féminins.  La  capacité  des  crânes  tchèques  varie  de  1425  à  1606  ce. 
ches  les  hommes;  elle  est  de  1293  chez  les  femmes;  celle  des  Roumains 
est  de  1606  ce.  Quant  aux  Néo-Calédoniens  et  aux  Pahouins  leur  capacité 
respective  est:  1462  et  1461  ce.  La  surface  du  trou  occipital  est  (en  cm 2) 
de  7.29  (moyenne)  chez  les  crânes  masculins  tchèques,  de  7.5  chez  les  crânes 
roumains  et  de  6.51  chez  les  Néo-Calédoniens,  de  8.42  chez  les  Pahouins. 
Cette  dernière  surface  apparaît  tout  d'abord  considérable.  Mais  un  des 
crânes  tchèques  en  montre  une  presque  semblable:  8.01.  On  peut  s'étonner 
en  constatant  que  les  crânes  des  Néo-Calédoniens  ont  une  petite  surface 
du  trou  occipital:  6.51  chez  les  crânes  masculins  et  6.17  chez  les  crânes 
féminins  (nous  utilisons  6  crânes  de  cette  population).  Les  crânes  masculins 
et  les  crânes  féminins  s'accordent  au  sujet  de  ce  caractère  et  il  semble 
qu'un  tel  résultat  soit  réel.  Il  y  aurait  là  une  recherche  à  entreprendre. 
En  examinant  les  rapports  de  l'aire  du  trou  occipital  à  la  capacité  crânienne 
on  voit  que  les  valeurs  les  plus  faibles  sont  fournies  par  les  crânes  des 
Néo-Calédoniens,  puis  par  ceux  des  crânes  tchèques;  la  valeur  moyenne 
(4  crânes)  la  plus  haute  est  celle  des  crânes  de  Pahouins  (5.78). 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


43 


Tableau  31 


Crânes  masculins 

1 

Capacité 

crânienne 

moyenne 

Ce. 

Surface 

trou 
occipital 

Cm2 

Rapport 

Capacité 
moyenne 

Surface 
trou 

occipital 
Cm2 

Rapport 

Suisses  dolichocéphales 
»        brachycéphales 

Boschimans 

Hottentots 

Griquas 

1612.O 
1608.6 
1379.5 
1352.9 
1402.0 

7.78 
8.31 
7-47 
7.31 
763 

4.82 
5.20 
540 
5.40 
5-43 

1386.3 
1402.8 
1269.9 
1306.0 
1245.0 

7-54 
7.16 
6.94 
8.37 
7.08 

544 
5-" 
5.48 
6.46 
5-55 

Ce  tableau  d'ensemble  nous  permet  plus  facilement  les  comparaisons 
entre  les  groupes  ethniques  considérés.  Que  nous  montre-t-il  tout  d'abord 
chez  les  crânes  masculins  ?  Une  incomparable  différence  dans  la  valeur  de 
la  capacité  entre  les  groupes  européens  (1610  ce.)  et  les  groupes  africains 
(1378  ce),  et  qu'ainsi  un  grand  écart  existe  entre  les  Suisses  et  les  Jaunes 
d'Afrique.  Rien  n'est  plus  compréhensible  puisque  les  Suisses  envisagés  ici 
sont  des  hommes  de  taille  moyenne  ou  de  taille  au-dessus  de  la  moyenne, 
alors  que  les  Boschimans  sont  des  individus  de  faible  stature.  La  surface 
du  trou  occipital  est  aussi  plus  grande  chez  les  crânes  masculins  suisses  que 
chez  les  crânes  africains;  8.05  cm^  d'un  côté  et  7.47  cm^  de  l'autre. 

Nous  avons  déjà  constaté  qu'à  l'intérieur  du  groupe  des  crânes  suisses 
il  existe  d'assez  grandes  différences  dans  la  valeur  de  la  capacité  et  dans 
celle  de  la  surface  du  trou  occipital,  selon  que  les  crânes  sont  dolicho- 
céphales ou  brachycéphales.  Quelle  interprétation  pourrait-on  imaginer 
pour  expliquer  cette  variation  ?  Les  crânes  dolichocéphales  ont-ils  appar- 
tenu à  des  hommes  dont  la  stature  était  plus  haute  que  celle  des  hommes 
brachycéphales  qui  font  partie,  ici,  du  type  de  YHomo  Alpimis  ?  Nous  ne 
sommes  pas  certains  que  cette  différence  de  stature  supposée  puisse  être 
invoquée.  Les  crânes  dolichocéphales  peuvent  appartenir  à  des  groupes  de 
haute  stature,  comme  ceux  qui  composent  la  race  nordique,  ou  à  des  groupes 
de  petite  stature,  comme  ceux  qui  composent  la  race  méditerranéenne. 
Peut-être  pourrait-on  invoquer  un  autre  facteur  ?  Les  crânes  brachycéphales 
ont,  dans  leur  totalité,  appartenu  à  des  hommes  de  l'Europe  centrale  dont 
l'occupation  était  exclusivement  rurale,  à  des  montagnards  pratiquant 
l'élevage  et  la  culture  et  chez  qui  les  fonctions  cérébrales  n'ont  pas  été  aussi 
développées  que  chez  les  populations  citadines  auxquelles  ont  appartenu 
les  crânes  dolichocéphales.  Or,  on  sait  que  la  capacité  crânienne  présente 


44  MAKIIII'     IIAVKI -A/l/    SlVl  AN 

des  variations  c|uanlitativi's  si'lou  le  plan  social  oci'iiix"  par  les  iiidix'idns. 
D'autre  part,  lorsi[u'on  consulte  Irs  listes  lont'U.mt  les  \aliuis  de  la  eaiia- 
cité  crânienne  dans  l'espace  eurojiéi'n,  on  constate  (pie  iKirnii  les  chiffres 
les  plus  élevés  figurent  justement  des  iioi)nlations  bracliycéphales  apparte- 
nant au  type  de  VHomo  Aipinns,  connne  les  Auvergnats,  l^es  interprétations 
sont  toujours  fort  ditlicilcs.  Nous  devons  souvent  nous  contenter  de  poser 
un  point  d'interrogation  en  attendant  de  n>ni\-eau\  laits  (|iii  appmti'ront 
plus  de  lumière.  On  soulignera  encore  uni'  fois  (pu  les  trânes  braclivcc'pliales 
suisses,  ayant  une  capacité  crânienne  i)lu>  faible,  ont  une  surface  <lii  trovi 
occipital  plus  grande  que  les  crânes  dolichocéphales. 

Les  crânes  féminins  brachycéphales  suisses  ont  une  cajîacité  supérieure  à 
celle  des  crânes  dolichocéphales  de  la  même  provenance  et  du  même  sexe, 
et  la  surface  de  leur  trou  occipital  est  plus  petite.  Les  crânes  féminins  des 
Jaunes  d'Afrique  (Boschimans,  Hottentots  et  Griquas)  ont  105  ce.  de  moins 
que  leurs  congénères  mascuUns.  Mais  la  surface  du  trou  occipital  de  ces 
crânes  est  la  même  que  celle  des  crânes  masculins.  Une  comparaison  entre 
les  crânes  féminins  d'Europe  et  d'Afrique  montre,  au  détriment  de  ces 
derniers,  une  capacité  plus  faible  de  120  ce.  Avec  une  capacité  absolue  aussi 
petite,  les  crânes  des  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas  ont  la  surface  du 
trou  occipital  un  peu  plus  grande  que  celle  des  crânes  européens.  Ces  deux 
caractères  mis  en  présence  expliquent  la  valeur  plus  haute  du  rapport  de  la 
surface  du  trou  occipital  à  la  capacité  crânienne  chez  les  crânes  des 
Boschimans,  Hottentots  et  Gric|nas. 

La  surface  du  trou  occipital  a  été  obtenue,  avons-nous  dit,  à  l'aide  du 
planimètre  d'Amsler.  Ce  procédé  ne  nous  donne  pas  la  valem-  des  deux 
diamètres  principaux  de  l'ouverture  occipitale,  ceux  que  l'on  mesure  tou- 
jours dans  toute  étude  de  craniologie  et  dont  le  rapport  de  l'un  à  l'autre 
donne  l'indice  du  trou  occipital  qu'utilisent  tous  les  anthropologistes.  Il 
nous  a  paru  intéressant  de  connaître  la  valeur  de  chacun  de  ces  deux  dia- 
mètres vis-à-vis  de  la  capacité  crânienne.  .4  priori  il  apparaît  qne  les  crânes 
dolichocéphales  doivent  avoir  un  diamètre  antéro-postérieur  du  trou 
occipital  plus  développé  que  les  crânes  brachycéphales  de  mêmes  dimensions 
cubiques.  Mais  toutes  les  constructions  craniologiques  obéissent-elles,  dans 
les  mêmes  proportions,  à  de  tels  arrangements  ?  Si  des  variations  existent, 
quelle  est  leur  étendue  dans  un  groupe  brachycéphale  appartenant  à  une 
même  race  ?  ou  dans  des  groupes  de  mêmes  sortes  appartenant  à  des  races 
différentes  ?  Ici  nous  avons  la  possibilité  d'établir  une  telle  comparaison, 
puisque  nous  mettons  l'un  en  face  de  l'autre  deux  groupes  humains  absolu- 
ment disparates. 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE 


45 


Dans  ce  chapitre  nous  avons  examine,  en  fonction  de  la  capacité  crânienne, 
les  deux  diamètres  du  trou  occipital.  L'histoire  de  la  construction  du  crâne 
des  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas  —  et  aussi  celle  des  crânes  de 
Suisses  —  y  trouvera  certainement  son  compte. 


2.  Examen  du  diamètre  antéro-postérieur  du    trou  occipital. 
i)  Crânes  des  Boschimans,  Hottentots  et   Griquas. 


Ï..VBLEAU  32. 

Crânes  Boschimans  disposés  selon  les  lieux  de  provenance. 

La  capacité  crânienne  est  indiquée  au  fur  et  à  mesure  de  sa  valeur  croissante. 


Capacité  crânienne 

moyenne 

Ce.  Ce. 


Crânes 
masculins 


Crânes 
féminins 


Diamètre 
antcro-postérieur 
mm.  mra. 


Crânes  Crânes 

Tiasculins      féminins 


Rapport 


Crânes  Crânes 

masculins      féminins 


Dunes  de  sable  . 
Kalahari  .... 
Colonie  du  Cap  . 
Abris  sous  roches 

Moj-ennes  vraies 


13550 

1296 

35.87 

34.70 

2.66 

1356.0 

I2I4 

3590 

33.87 

2.66 

1392.7 

II80 

35.81 

35.20 

2.58 

1476.0 

1358 

37.00 

35.10 

2.52 
2.62 

1379.5 

1269.9 

36.00 

34.65 

2.68 
2.79 
2.99 

2.58 


2.74 


Nous  connaissons  déjà  les  valeurs  des  diverses  capacités  crâniennes. 
Nous  les  remettons  sous  les  yeux  pour  qu'on  puisse  mieux  comprendre  les 
rapports  des  caractères  actuellement  envisagés  avec  ces  capacités  mêmes. 

A  l'intérieur  du  groupe  Boschiman  le  diamètre  antéro-postérieur  du  trou 
occipital  montre,  malgré  les  faibles  dimensions  de  cette  région  crânienne, 
d'appréciables  différences,  et  cela  dans  les  deux  sexes.  Chez  les  crânes 
masculins  ce  sont  ceux  des  Abris  sous  roches  qui  possèdent  le  plus  grand 
diamètre  moyen.  Le  plus  petit  diamètre  appartient  aux  crânes  de  la  Colonie 
du  Cap.  Les  crânes  féminins  présentent  aussi  des  différences  selon  les  groupes 
considérés.  Le  plus  grand  diamètre  appartient  aux  crânes  de  la  Colonie  du 
Cap,  le  plus  petit  aux  crânes  du  désert  de  Kalahari.  La  différence  sexuelle 
absolue  — •  nous  y  reviendrons  —  est  en  faveur  des  crânes  masculins.  La 
valeur  du  rapport  établi  entre  le  diamètre  étudié  et  la  capacité  est  la  plus 
élevée  chez  les  crânes  masculins  des  Dunes  de  sable  et  chez  les  crânes  féminins 


46 


HAVKM    A/I/    SIV!  AN 


(le  la  Colonie  du  Cap.  La  luoyi'niic  tic  ce  i.iiiikmI  est  i)lus  grande  chc/  U>s 
crânes  féminins.  Il  en  résulte  (|uc  le  iliamiiii-  .intt'iopostt  ricin  du  tiou 
occipital  est  relatiN-enimt  plii^  (K'xch.ppi'  cliiv  Ic^  Icninics  HoNcliim.uis 
<.|ue   ohe/.   les  hommes  api)artenant  au  nirnie  groupe  rtluiique. 

Dans  chaque  subdivision  locale  ou  géof.;rapl)i(pie  nous  axons  ('tabli  des 
groupes  de  cinq  crânes.  Ils  montrent  entre  eux  des  dillV-rences,  particulière- 
ment dans  la  série  des  crânes  féminins,  oti,  dans  le  contingent  provenant  des 
Abris  sous  roches,  nous  trouvons  les  moyennes  suivantes:  Ji'^'^.S  et  37"'"\3. 
Ailleurs  la  différence  ne  dépasse  guère  ime  unité.  Les  subdivisions  des 
crânes  masculins  b(^schinians  ne  jin'sentent  jias  des  écarts  aussi  grands. 


Tableau  33. 




1 

Capacité  crânienne  moyenne 

Diamètre  antéro-postéricur 
mm.                          mm. 

Rapport""'"-  '*;•''•     . 

capacité  crânienne 

Crànos  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1223 
1         1307 

!     1433 

1527 

I 165.0 
ï^330 
1363-9 

3470 
36.20 
36.35 
36.66 

34-2 
32.8 
35-9 

2.83 
2.77 
2.53 
2.40 

2.80 
2-57 

2.8g 

1379.5 

1269.9 

36.05 

3465 

2.62 

2.74 

Ici,  nous  ne  tenons  plus  compte  des  subdivisions  locales  ou  géographiques. 
La  capacité  crânienne  a  été  arrangée  selon  l'ordre  croissant  chez  les  deux 
sexes.  Nous  voyons  alors,  chez  les  crânes  masculins,  la  valeur  du  diamètre 
antéro-postérieur  du  trou  occipital  grandir  au  fur  et  à  mesure  que  s'accroît 
la  capacité.  Mais  il  n'en  est  pas  de  même  chez  les  crânes  féminins.  Lorsque, 
chez  les  crânes  masculins,  la  capacité  augmente  de  84  ce.  le  diamètre  antéro- 
postérieur  de  l'ouverture  occipitale  augmente  de  i'"™,5o.  Mais  quand  la 
capacité  s'accroît  de  304  ce.  le  diamètre  antéro-postérieur  en  question  ne 
s'accroît  que  de  1^^,96.  L'augmentation  n'est  donc  pas  proportionnelle. 
La  dimension  antéro-postérieure  considérée  ne  se  présente  pas  de  la  même 
façon  chez  les  crânes  féminins  en  fonction  de  l'augmentation  de  la  capacité. 
Le  deuxième  groupe  de  capacité  a  un  diamètre  antéro-postérieur  plus  petit 
que  le  précédent.  Avec  une  augmentation  de  198,9  ce.  le  diamètre  antéro- 
postérieur  augmente  de  i™'^,7.  La  dim.ension  antéro-postérieure  du  trou 
occipital,  comparée  à  la  capacité  crânienne  est  relativement  plus  grande 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


47 


chez  les  crânes  féminins.  Ainsi,  par  rapport  à  leur  capacité,  les  crânes  fémi- 
nins boschimans  ont  le  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital  relati- 
vement plus  grand  que  les  crânes  masculins. 


Tableau  34. 
Série  des  Hottentots. 


Ce.                           Ce. 

Diamètre  antéro-postérieur 
mm.                          mm. 

P3pp„tdiam.  a.-p.                     1 

"^''""capacité  crânienne       II 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1279 
1340 
1432 

1306 

36.2 
36.5 
37-4 

37-8 

2.83 
2.72 
2.62 

2.91          ^ 

1352.9 

1306 

36.75 

37.8 

2.72 

2.91 

Chez  les  crânes  masculins  hottentots,  rangés  selon  la  valeur  croissante 
de  la  capacité,  le  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital  ne  montre 
que  de  très  petites  variations  entre  les  crânes  à  plus  faible  capacité  et  les 
crânes  à  plus  forte  capacité.  La  moyenne  féminine  du  dit  diamètre  est  plus 
grande  (de  i™°i)  que  la  moyenne  masculine.  Or,  à  la  capacité  de  ces  crânes 
féminins,  il  manque  50  ce.  pour  équivaloir  celle  des  crânes  masculins.  Le 
rapport  du  diamètre  de  l'ouverture  occipitale  à  la  capacité  est  de  valeur 
plus  élevée  chez  les  crânes  féminins. 


Tableau  35. 
Série  des   Griquas. 


Capacité  crânienne  moyenne 
Ce.                             Ce. 

R           /'a""-  a.-p.                    1 

mm.                        mm. 

rr—  -  capacité  crânienne       II 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1334 
1470 

1245 

36.2 
38.2 

34-66 

1 

,40. 

1245 

37^2 

34.66 

.6, 

^       , 

48 


MAKTUI      IIAYKI-AZI/    SKVI.AN 


Les  crânes  clo  Ciriquas  ik)Us  lUDiitUMit  ilos  diiïôrences  sexucllos  plus 
accentuées  quant  i\  la  quantité  de  la  matière  encéphaliiiue  et  (luand  à  l.i 
valeur  du  diamètre  antéro-postéricur  du  trou  oeeipital.  Chez  les  crânes 
féminins,  cette  dernière  dimension  est  de  j""",5  intérieuii'  à  celle  des  crânes 
masculins.  La  ilitférence  de  capacité  est  de  157  ce.  en  taxiiw  des  crânes 
ma.sculins.  Le  rapport  cherché  entre  les  deux  caractères  considérés  est  plus 
élevé  chez  les  crânes  féminins.  Malgré  leiu  faible  capacité  ces  derniers 
ont  un  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  ocripital  rclatiNtuunt  ]>lus  grand 
que  celui  des  hommes. 

b)  Examen  </<  s  ci.lncs  de  Suisses. 


T.XBLEAU    36. 

Crânes  masculins. 


^  _^       ^  diamètre  transverse 

Ce.                      Ce. 

mm.                         mm. 

capacité  crânienne 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

I48S 
1571 
1757 

1499 
1604 
1721 

3315 
38.20 
38.20 

35-9 
36.5 
38.5 

2.23 

2-43 
2.17 

2.39 

2.27 
2.23 

1612 

1608.6 

36.18 

37.06 

2.24 

2.30 

Les  crânes  masculins  suisses  dolichocéphales  et  brachjxéphales  ont 
été  rangés  selon  la  valeur  croissante  de  leur  capacité.  Nous  savons  déjà 
que  les  crânes  brachycéphales  de  cette  série  sont  moins  capaces  que  les 
crânes  dolichocéphales.  En  revanche,  ils  possèdent  un  plus  grand  diamètre 
antéro-postérieur  du  trou  occipital.  Chez  les  deux  formes  céphaliques  ce 
diamètre  croît  avec  la  capacité.  Le  rapport  de  ce  diamètre  à  la  capacité 
est  aussi  en  faveur  des  crânes  brachycéphales.  Au  point  de  vue  statistique 
nous  remarquons  que,  soit  chez  les  dolichocéphales,  soit  chez  les  brachy- 
céphales, des  groupes  de  cinq  crânes  sont  insuffisants  pour  faire  apercevoir 
un  ordre  réel  dans  les  concomitances  morphologiques  que  nous  examinons  ici. 
En  regard  d'une  série  où  la  valeur  de  la  capacité  est  disposée  en  ordre 
croissant,  nous  voyons  la  valeur  du  diamètre  antéro-postérieur  du  trou 
occipital  présenter  des  chiffres  désordonnés.  Et  il  en  est  de  même  des  valeurs 
des  rapports. 


RFXHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE 


49 


Tableau  37. 
Crânes  féminins. 


j 

diamètre  a. -p. 

Ce.                           Ce. 

mm.                        mm. 

capacité  crânienne       | 

Dolichocéphales 

Brachy.r     • 

lirliocéphalos 

Brachyci-phales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

1          1307 
1466 

1298 
1392 
I513 

35-45 
36.35 

3385 
3510 
36.35 

2.71 

2.47 

2.61 
2.51 
2.40 

13S6.3 

1402.8 

3590 

3510 

2.59 

2.51 

Les  observations  générales  qui  viennent  d'être  faites  à  propos  du  tableau 
précédent  se  retrouvent  ici  au  sujet  de  l'accord  entre  la  capacité  crânienne 
et  le  diamètre  antéro-postérieur  croissant  du  trou  occipital.  Mais  les  crânes 
féminins  brachycéphales  ont  une  moyenne  de  ce  dernier  diamètre  un  peu 
plus  petite  que  celui  des  crânes  doUchocéphales.  Les  groupes  de  plus  faible 
capacité,  montrent  encore,  plus  nettement  que  les  moyennes  générales, 
cette  différence.  Le  rapport  cherché  est  également  plus  petit  chez  les  crânes 
brachycéphales.  Est-ce  là  une  différence  sexuelle  secondaire  ?  Les  tableaux 
suivants  vont  nous  apporter  quelques  documents  pour  une  telle  recherche. 


Tableau  38. 
Comparaison  sexuelle  chez  les  crânes  dolichocéphales. 


Rapport '^'^"'-  ^-"P- 

mm.                          mm. 

""''''       capacité  crânienne       1 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1488 
I57I 
1757 

1307 
1466 

3315 

38.20 

35-45 

2.23 

2.43 
2.17 

2.71 
2.47 

1612 

! 

1 

1386.3 

36.18 

35-90 

2.24 

2.59 

1 

Les  crânes  dolichocéphales  féminins  ont  le  diamètre  antéro-postérieur 
du  trou  occipital  plus  petit  et  le  rapport  de  ce  diamètre  à  la  capacité  cra- 


50 


MAUlllK    HAVKI-A/,IZ    SKYLAN 


nienne  plus  graiul.  En  comparaison  de  la  capacité  moyenne  des  crânes 
féminins,  plus  petite  de  225,7  ^'<^-  *^U**^'  celle  des  crânes  masculins,  la  dimension 
du  dianu'nre  antéro-postérieur  de   l'ouverture  oecii^italc  apparaît  j^raïuie. 


et  c'est  ce  que  rcvMe  la  valeur  de  l'in 

dice. 

Tableau  30 

Comparaison 

sexuelle  chez  les  crânes  brachycéphales. 

C.»p.irit<-  iraiiuniic  moyenne 

Diamètre  antéro-postOricur 
mm.                         mm. 

„              diam.  a. -p. 

Rapport 1 

capacité  crânienne 

Crftnes  masculins 

CrAnes  féminins 

CrAnes  masculins  [  CrAnes  féminins 

Crânes  masculins  Crânes  féminins 

1499 

1298 

35-9 

3385 

2.30 

2.6l 

1604 

1392 

365 

3510 

2.27 

2.51 

1721 

1513 

38.5 

36.35 

2.23 

2.40 

1608.6 

1402.8 

37.06 

3510 

2.30 

2-51 

Les  crânes  brachycéphales  ont  montré  les  mêmes  différenciations  sexuelles  : 
un  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital  absolument  plus  petit 
(de  2™™)  chez  les  femmes,  mais  un  rapport  de  ce  diamètre  à  la  capacité 
de  valeur  nettement  plus  grande  que  celle  des  crânes  masculins. 

Ainsi,  pour  les  deux  formes  céphalicpes  extrêmes  mises  ainsi  en  parallèle, 
la  conclusion  qui  s'impose  est  celle-ci:  les  crânes  féminins  suisses,  qu'ils 
soient  dolichocéphales  ou  brachycéphales,  ont  le  diamètre  antéro-postérieur 
du  trou  occipital  plus  grand  relativement  au  développement  de  la  masse 
encéphalique  que  les  crânes  masculins  des  mêmes  groupes  ethniques. 

Chez  les  quelques  crânes  étrangers  à  nos  séries  dont  il  a  été  question, 
les  caractères  en  ce  moment-ci  examinés,  ont  donné  les  renseignements 
suivants:  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital:  Tchèques  34°^™,o, 
Roumains  36mm  q,  Néo-Calédoniens  34'""^,5,  Pahouins  38™°i,8.  Les  Néo- 
Calédoniens  et  les  Pahouins  ont  la  même  capacité  crânienne.  Les  crânes 
féminins  tchèques  ont  ce  diamètre  un  peu  plus  grand  (34'"™,8)  que  celui 
des  hommes.  Les  rapports  étudiés  sont  :  Tchèques  masculins  2.24,  Tchèques 
féminins  2.68;  Roumains  2.25;  Néo-Calédoniens  2.36  pour  les  crânes 
masculins  et  2.27  pour  les  crânes  féminins;  Pahouins  2.64.  Impossible 
d'insister  davantage  à  cause  du  petit  nombre  de  crânes  examinés.  Ces 
documents  ne  peuvent  être  inscrits  qu'à  titre  préliminaire. 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


51 


Tableau  40. 


Crânes  masculins 


Capacité 

crânienne 

moyenne 

Ce. 


Diamètre 

antéro- 

postérieur 

mm. 


RappK)rt 


CrAiit'S  féminins 


Capacité 
crânienne 


Diamètre 

antéro- 

postérieur 


Rapport 


Suisses  dolichocéphales 
»       brachycéphales 

Boschimans 

Hottentots 

Griquas 


I6I2.0 

36.18 

2.24 

i3«6.3 

35-9 

1608.6 

37.06 

2.30 

1402.8 

35.1 

1379.5 

36.05 

2.62 

1269.9 

3465 

1352.9 

36.75 

2.72 

1306.0 

37.8 

1402.0 

37.2 

2.65 

1245.0 

34.66 

2.59 
2.51 
2.74 

2.91 
2.78 


Cette  vue  synoptique  nous  montre  que  si  les  diamètres  antéro-postérieurs 
absolus  du  trou  occipital  sont  de  valeur  à  peu  près  égale  chez  les  crânes 
masculins  des  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas  et  chez  les  crânes  mascu- 
lins des  Suisses  dolichocéphales  et  brachycéphales,  la  grandeur  relative  de 
ce  diamètre  est  très  différente  dans  ces  deux  groupes  humains  comparés. 
Le  rapport  cherché  chez  les  crânes  suisses  est  2.27,  chez  les  crânes  des 
Boschimans,  Hottentots  et  Griquas  il  est  2.66  (les  diamètres  antéro-posté- 
rieurs de  l'ouverture  occipitale  étant  respectivement  36°^"^, 62  et  ^6"^^,66). 

Chez  les  crânes  féminins  nous  faisons  une  constatation  de  même  sorte. 
Avec  un  diamètre  antéro-postérieur  à  peu  près  identique  (35°^°\5  et  35"™, 7) 
les  rapports  sont:  crânes  suisses  2.55  et  crânes  Boschimans,  Hottentots  et 
Griquas  2.81. 

Il  résulte  des  chiffres  de  ce  tableau  40  que,  relativement  à  leur  capacité 
crânienne,  le  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital  des  crânes  des 
Jaunes  d'Afrique  est  relativement  beaucoup  plus  développé  que  celui  des 
crânes  des  Blancs  d'Europe  (ici  les  crânes  suisses)  et  quelle  que  soit  la 
forme  générale  de  ces  derniers.  On  remarquera  la  valeur  très  élevée  du 
rapport  fourni  par  les  crânes  Hottentots. 


3.    EX.\MEN    DU    DIAMÈTRE   TRANSVERSE    DU    TROU   OCCIPITAL. 

a)  Crânes  des  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas. 

Le  diamètre  transverse  du  trou  occipital  présente  quelc^ues  dilférences 
de  grandeur  selon  les  groupes  boschimans  que  nous  avons  appris  à  connaître. 
Ce  diamètre  varie  de  28ni™,6  (Abris  sous  roches)  à  29^01^7  (Dunes  de  sable) 
chez  les  crânes  masculins.  Les  moyennes  du  rapport  de  ce  diamètre  transver.^  t- 


52 


MAKlIll      M AVKI   A/I/    SIVIAN 


Ta»I-K.\ii   41. 


IVovcnanccs 


Dunes  di-  sable  . 
Kalahari  .... 
Colonie  du  Cap  . 
Abris  sous  roches 


Moyennes  vraies 


CrAnos  Crânes 

iiiasculiiis  I    fcii 


UliiiiiiMii-   traiisviT' 
mm.  mm. 


CrAncs  Crûncs 

in.isculiiis  I    fi-miiiins 


Kiipixirt 


Crânos  Crûn 

masculins 


1355 

ijyO 

29-7 

28.85 

2.21 

1356 

1214 

29.4 

26.87 

2.18 

13927 

1180 

28.91 

27.00 

2.08 

1476 

1358 

28.6 

29.40 

1.04 

1379-5 

1269.9 

29.3 

28.11 

2.14 

2.22 

2.30 

2.10 


à  la  capacité  crânienne  varient  également,  le  minimum  est  celui  des  crânes 
'les  Abris  sous  roches  (1.94),  le  maximum  des  crânes  provenant  des  Dunes 
de  sable  (2.21). 

Si  nous  considérons  ce  diamètre  transverse  en  regard  des  capacités,  nous 
constatons  que  la  série  des  Abris  sous  roches,  qui  possède  la  capacité  la 
plus  forte,  possède  le  plus  petit  diamètre  transverse.  C'est  pourquoi  le 
rapport  est  si  faible.  A  la  plus  petite  capacité  (Dunes  de  sable)  correspond 
le  plus  grand  diamètre  transverse  du  trou  occipital. 

Chez  les  crânes  féminins  ce  ne  sont  pas  les  mêmes  groupes  exactement 
qui  montrent  à  la  fois  le  plus  petit  diamètre  du  trou  occipital  et  la  plus 
grande  ou  la  plus  petite  capacité.  C'est  la  série  des  Abris  sous  roches  qui 
a  la  plus  grande  largeur  de  l'ouverture  occipitale  et  le  groupe  du  désert  de 
Kalahari  qui  a  la  plus  petite. 

Dans  ce  tableau  les  valeurs  des  rapports  masculins  se  succèdent  dans  un 
ordre  croissant  —  ce  qui  est  un  fait  du  hasard.  Ce  n'est  pas  la  même  chose 
chez  les  crânes  féminins. 

Lorsque  nous  comparons,  sans  spécification  locale  ou  géographique, 
les  crânes  des  Boschimans  masculins  et  féminins  rangés  selon  la  valeur 
croissante  de  la  capacité  crânienne,  nous  voyons  la  valeur  du  diamètre 
transverse  du  trou  occipital  augmenter  légèrement  au  fur  et  à  mesure  que 
cette  capacité  augmente.  Le  même  phénomène  a  lieu  chez  les  crânes  fémi- 
nins. Le  fait  est  évident  si  nous  considérons  le  premier  et  le  dernier  terme 
de  la  colonne.  Quant  à  la  valeur  du  rapport,  elle  diminue  régulièrement  chez 
les  crânes  masculins  en  même  temps  que  diminue  la  capacité.  Chez  les 
crânes  féminins  il  en  est  de  même.  Les  moyennes  sexuelles  de  ce  rapport 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


53 


Tableau  4. 


Capacité  crânienne  moyenne  • 
Ce.                            Ce. 

1                  fliamOtre  transvcr^- 

mm.                          mm. 

capacité  cranitrinf 

Crânes  masculins     Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins  Crânes  (■: 

1223 

1         1433 
15^7 

1165 
1233 
1369-9 

28.90 

30.15 
29.05 
29.16 

27.40 
27.20 
29.18 

2.36 
2.30 
2.02 
I.91 

2-3.5 
2.13 
2.14 

1379-5 

1269.9 

29.30 

28.11 

2.14 

2.22 

montrent  un  chiffre  un  peu  plus  élevé  chez  ces  crânes  féminins.  11  résulte 
de  cette  dernière  constatation  qu'avec  un  diamètre  transverse  absolument 
plus  petit,  les  crânes  féminins  des  Boschimans  ont  ce  diamètre  relativement 
plus  grand  que  les  crânes  masculins,  par  rapport  à  la  capacité  crânienne. 
Nous  pouvons  inscrire  ce  résultat  comme  une  différence  sexuelle  secondaire 
des  crânes  Boschimans. 


Tableau  43. 
Série  des  Hottentots. 


Capacité  crânienne  moyenne 
Ce.                            Ce. 

Di 

diamètre  transverse 

mm.                          mm. 

capacité  crânienne 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1279 
'          1340 
1          1432 

1306 

27.0 
29.0 
31-6 

30.4 

2. II 
2.16 
2.21 

2-34 

1352.9 

1306 

29.25 

30-4 

2.16 

2.34 

Chez  les  crânes  masculins  Hottentots  la  valeur  absolue  du  diamètre 
transverse,  et  celle  du  rapport,  augmentent  avec  la  capacité  crânienne 
croissante.  Avec  une  capacité  un  peu  plus  faible  que  celle  des  crânes  mascu- 
lins les  crânes  féminins  ont  un  diamètre  transverse  un  peu  plus  grand  que 
celui  de  leurs  congénères  et  un  rapport  évidemment  plus  grand. 


54 


MAKTIIK    HAVKI-.\7I/    SKVI.AN 


Tahlkau  44. 
S('rie  des  Griquas. 


j        Cap.icitf  cran 
Ce. 

iiiiu-  iiuivoniu- 
Ce. 

Diamètre  transverse 
mm.                        mm. 

■"■"    ■'  capacité  crânienne      1 

Cr&nes  masculins 

CrAncs  féminins 

Cr&nes  masculins 

Crânes  Wminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

1334 
1470 

1^45 

28.2 

jS.o 

2. II 

2.04 

2.24 

1402 

..3 

..,, 

2.24 

Chez  les  crânes  masculins  Griquas  la  valeur  du  diamètre  transverse 
augmente  au  fur  et  à  mesure  de  la  capacité  croissante  et,  en  concomitance, 
la  valeur  du  rapport  diminue.  Chez  les  crânes  féminins  le  diamètre  transverse 
est  plus  petit.  Et,  comme  la  capacité  est  plus  petite  également,  la  valeur  du 
rapport  est  supérieure  à  celle  calculée  pour  les  crânes  masculins. 

b)  Examen  des  crânes  de  Sinsses. 


Tableau  45. 
Crânes  masculins. 


Capacité  craiii'  1 

Ce.                                  (.<:. 

Diamètre  transverse 
mm.                          mm. 

„ ^  diamètre  transverse 

capacité  crânienne 

1  DoUchocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

\           1488 

157I 

1           1757 

1499 
1604 
1721 

28.25 
31.20 
31.80 

31.40 
31.80 
30.85 

1.80 
1.98 
I.81 

2.09 
1.98 
1.82 

1612 

1608.6 

30.26 

31.26 

1.84 

1.96 

Les  crânes  masculins  suisses  dolichocéphales  montrent  une  augmentation 
régulière  du  diamètre  transverse  au  fur  et  à  mesure  de  l'augmentation  de 
la  capacité  crânienne.  Ce  résultat  n'est  pas  tout  à  fait  le  même  chez  les 
crânes  brachycéphales  où  le  groupe  intermédiaire  de  capacité  possède  un 
diamètre  transverse  plus  grand  que  le  groupe  qui  le  suit.  Considérés  dans 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE   COMPARATIVE 


55 


leur  ensemble,  les  crânes  brachycéphales  ont  un  diamètre  transverse  du 
trou  occipital  plus  grand  que  les  crânes  dolichocéphales.  Les  valeurs  du 
rapport  cherché  ne  se  succèdent  pas  dans  un  ordre  régulier  chez  les  crânes 
dolichocéphales,  tandis  que  ce  fait  existe  chez  les  brachycéphales.  La  valeur 
moyenne  de  ce  rapport  est  plus  grande  chez  ces  derniers.  Lorsqu'on  examine 
le  groupe  des  plus  petites  capacités  chez  les  deux  sortes  de  crânes  où  cette 
capacité  est  à  peu  près  identique,  on  voit  que  les  crânes  brachycéphales 
ont  un  diamètre  transverse  nettement  plus  grand  que  les  crânes  dolicho- 
céphales. En  résumé,  le  diamètre  transverse  des  crânes  brachycéphales, 
pour  une  capacité  égale  —  ou  presque  —  à  celle  des  crânes  dolichocéphales, 
est  plus  grand  que  chez  ces  crânes  mêmes. 


Table.\u  46. 
Crânes  icminins. 


Capacité  crânienne  moyenne 
Ce.                             Ce. 

Diamètre  transverse 
mm.                          mm. 

^  diamètre  transverse    || 

'  capacité  crânienne 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

1307 
1466 

1298 
1392 
1513 

29.05 
29.90 

29.15 
30.00 
29.65 

2.22 
2.04 

2.24 
2.1.5 

1.9*1 

1386.3 

1402.8 

29.4S 

29.52 

2.13 

2. II            1 

Chez  les  crânes  féminins  les  choses  ne  se  montrent  plus  de  la  même  façon. 
Chez  les  crânes  dolichocéphales  la  valeur  du  diamètre  transverse  augmente 
avec  l'augmentation  de  la  capacité.  Ce  résultat  est  peu  sensible  et  se  présente 
irrégulièrement  chez  les  crânes  brachycéphales.  Les  moyennes  du  diamètre 
transverse  sont  presque  identiques  dans  les  deux  séries.  La  différence  de 
la  capacité  crânienne  est  faible.  Le  rapport  que  l'on  sait  est  légèrement  plus 
petit  chez  les  crânes  brachycéphales.  Dans  ce  groupe  féminin  les  différences 
entre  les  deux  formes  céphaliques  mises  en  comparaison  sont  moins 
accentuées  —  dans  les  deux  sens  — •  que  dans  le  groupe  masculin. 

La  comparaison  sexuelle  des  crânes  dolichocéphales  montre  que  les 
dimensions  absolues  du  diamètre  transverse  du  trou  occipital  sont  un  peu 
plus  petites  chez  les  crânes  féminins.  L'augmentation  graduelle  de  la  valeur 
de  ce  diamètre  s'aperçoit  nettement  dans  les  deux  cas  mis  en  parallèle.  La 


56 


MAlMIll"    H.\>KI-.\/l/    SI"  VI  AN 


r.\lu.KAii   4  7 
if\ii,iis,>n  siMiclle  chez  les  crânes  dolichocéphales. 


Diamètre  transverse 
mm.                       mm. 

diani.Miri,.„isv,  rs.-    j 

■  Ce.                           Ce. 

capacité  crânienne 

Crânes  mascnUns 

CrAncs  féminins 

Crftnes  masculins 

Crftnes  féminins 

Crânes  mascuUns  Crânes  féminins 

1488 
1371 

1307 
1466 

28.25 
31.20 
31.80 

29.05 
29.90 

1.80 
1.98 
I.81 

2.22 
2.04 

U>li 

13S6.3 

30.26 

29.48 

1.84 

213 

valeur  du  rapport  est  plus  grande  chez  les  crânes  féminins.  C'est  à  cause 
de  la  capacité  notablement  plus  faible  de  ces  crânes,  puisque  le  diamètre 
transverse  de  l'ouverture  occipitale  est  presque  égal,  comme  grandeur 
absolue. 

Tableau  48. 
Comparaison  sexuelle  chez  les  crânes  brachycéphalcs. 


Capacité  crânienne  moyenne 
Ce.                         Ce. 

Diamètre 
mm. 

transverse 
mm. 

diamètre  transverse 

Rapport  — : 

capacité  crânienne 

Crânes  masculins 

Crânes   féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

(          1499 
1604 
1721 

1298 
1392 
1513 

31-40 
31.80 
30.85 

29-15 
30.00 
29.65 

2.09 
1.98 
1.82 

2.24 

2.15 
1.96 

■'         1608.6 

1402.8 

31.26 

29.52 

1.96 

2. II 

On  ne  voit  pas,  chez  ces  crânes  masculins  et  féminins  brachycéphales, 
au  fur  et  à  mesure  que  la  capacité  croît,  un  ordre  de  croissance  s'établir 
dans  les  dimensions  respectives  du  diamètre  transverse  du  trou  occipital. 
Quant  à  la  valeur  du  rapport  elle  diminue  régulièrement  selon  l'ordre 
indiqué  par  la  capacité.  Comme  chez  les  crânes  dolichocéphales,  les  femmes 
ont  le  diamètre  transverse  que  l'on  sait  un  peu  plus  petit  que  les  hommes, 
mais  la  capacité  de  leur  crâne  est  inférieure  de  200  ce.  à  celle  de  leurs  congé- 
nères masculins.  C'est  la  raison  pour  laquelle  la  valeur  du  rapport  est  plus 
élevée  chez  elles. 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE 


57 


Chez  les  crânes  masculins  tchèques  le  diamètre  transverse  du  trou  occipital 
(28"^™, 14)  est  un  peu  plus  petit  que  chez  les  Roumains  (30™"^).  Chez  les 
crânes  féminins  tchèques  cette  dimension  est  relativement  plus  grande 
(2C)mm  55)  que  chez  les  crânes  masculins.  Les  rapports  du  diamètre  trans- 
verse à  la  capacité  sont  respectivement:  1.85,  1.87,  2.29  (crânes  féminins 
tchèques).  Les  Néo-Calédoniens  ont  un  diamètre  transverse  relativement 
petit  (28"^'»,2)  si  on  le  compare  à  celai  des  Roumains  et  aussi  à  celui  des 
Pahouins  (30™°^,3).  Les  Néo-Calédoniens  et  les  Pahouins  ont  des  quantités 
encéphaliques  égales;  les  rapports  du  diamètre  transverse  à  la  capacité 
sont,  chez  eux:  pour  le  premier  1.93,  pour  le  second  2.07. 


Tableau  49. 


Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Capacité 

crânienne 

moyenne 

Ce. 

Diamètre 
transverse 

mm. 

Rapport 

Capacité 

crânienne 

moyenne 

Ce. 

Diamètre 
transversc 

mm. 

Rapport 

Suisses  dolichocéphales 
»        brachycéphales 

Boschimans 

Hottentots 

Cliquas 

1612.O 
1608.6 
1379-5 
1352.9 
1402.0 

30.26 
31.26 
29.30 
29.25 
29.10 

1.84 
1.96 
2.14 
2.16 
2.07 

1386.3 
1402.8 
1269.9 
1306.0 
1245.0 

29.48 
29.52 
28.11 
30.40 
28.00 

2.13 
2. II 

2.22 

2-34 
2.24 

Ce  tableau  récapitulatif  nous  permet  de  saisir  d'un  coup  d'œil  les  rapports 
ou  les  différences  existant  entre  les  divers  groupes  ethniques  considérés. 
Nous  pouvons  d'abord  réunir,  d'un  côté,  les  deux  contingents  des  crânes 
suisses  et,  de  l'autre,  les  trois  contingents  de  crânes  Boschimans,  Hottentots 
et  Griquas.  Puis  nous  jetterons  un  regard  sur  les  autres  groupes. 

Les  crânes  masculins  suisses,  qu'ils  soient  brachycéphales  ou  dolicho- 
céphales, ont  un  diamètre  transverse  absolu  du  trou  occipital  plus  grand 
(20min  75)  que  celui  des  Jaunes  d'Afrique  (29°^'»,22).  Une  telle  différence 
peut  s'expliquer  par  la  différence  de  la  capacité  crânienne  et  aussi  par  celle 
du  développement  général  qui  est  moins  grand  chez  les  Boschimans,  Hotten- 
tots et  Griquas.  Dans  un  crâne  notablement  plus  petit  qu'un  autre  crâne, 
les  diverses  régions  qui  le  composent  sont  naturellement  plus  petites. 

Le  rapport  moyen  du  diamètre  transverse  à  la  capacité  crânienne  montre 
aussi  chez  les  crânes  masculins  une  différence  marquée  entre  les  deux  groupes 
ethniques  comparés.  Ce  rapport  est  chiffré  par  1.90  pour  les  crânes  suisses 
et  par  2.13  pour  les  crânes  de  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas. 


58  MAKIIII"    IIAYKI   AZIZ    Si:VI.AN 

Un  diamt''tre  transverse  aussi  tlévelDjux'  que  celui  des  crânes  suisses  se 
retrouve  clicz  les  crânes  des  Koiunains  et  chez  les  crânes  des  Pahouins 
présentement  examinés.  Les  crânes  roumains  ont  \me  capacité  i'Icm'c, 
presque  aussi  grande  que  celle  des  crânes  suisses.  La  valeur  du  raiJjKirl 
cherché  est  chez  eux  1.87,  â  peu  prés  identique  à  celle  des  crânes  suisses. 
Chez  les  crânes  Pahouins  la  capacité  est  beaucoup  plus  faible  (d'environ 
145  ce.)  que  celle  des  Suisses.  Or,  le  diamètre  transverse  est  presque  égal. 
Mais  le  rapport  est  plus  élevé.  On  remarquera  la  position  exceptionnelle 
occupée  par  les  crânes  de  Tchèques  quant  à  la  valeur  absolue  du  diamètre 
transverse  du  trou  occipital.  Il  est  vrai  que  leur  capacité  est  plus  petite. 
Chez  eux  la  valeur  du  rapport  n'est  pas  très  éloignée  de  celle  trouvée  chez 
les  crânes  suisses. 

L'examen  de  la  série  féminine  nous  montre  aussi  quelques  faits  intéres- 
sants. Comme  chez  les  crânes  masculins  la  moyenne  du  diamètre  transverse 
du  trou  occipital  est  un  peu  plus  forte  (2g"i'",5)  chez  les  crânes  de  Suisses 
que  chez  ceux  ayant  appartenu  aux  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas 
(28™'",8)  Mais  la  valeur  moyenne  de  la  capacité  est  bien  différente  dans  les 
deux  cas:  les  crânes  suisses  ont  120.9  ce.  de  plus  que  ceux  à  qui  nous  les 
comparons.  La  valeur  du  rapport  que  l'on  sait  est  un  peu  plus  grande  chez 
les  crânes  des  Jaunes  d'Afrique,  ce  qui  s'explique  par  la  faible  capacité 
relative  de  leurs  crânes. 

Les  crânes  tchèques  féminins  ont  le  diamètre  transverse  du  trou  occipital 
identique  à  celui  des  crânes  suisses,  mais,  à  cause  de  leur  capacité  inférieure, 
le  rapport  de  ce  diamètre  transverse  à  cette  capacité  est  plus  élevé  que  celui 
de  ces  mêmes  crânes  suisses. 

Lorsque  l'on  compare  les  crânes  masculins  et  féminins  de  ces  divers 
groupes,  nous  constatons  quelques  faits  qui  méritent  d'être  consignés. 
Chez  les  crânes  suisses  le  diamètre  transverse  du  trou  occipital  n'a  pas  une 
dimension  très  différente  de  celle  des  crânes  masculins  malgré  que  ceux-ci 
possèdent  une  capacité  bien  plus  forte  (1394.5  ce.  d'un  côté,  1610  ce.  de 
l'autre).  Le  rapport  calculé  entre  ces  deux  caractères  est  notablement  plus 
élevé  chez  ces  crânes  féminins. 

Chez  les  crânes  de  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas  nous  pouvons 
faire  une  observation  semblable:  avec  une  capacité  crânienne  de  100  ce. 
inférieure  à  celle  des  crânes  masculins,  les  crânes  féminins  ont  le  diamètre 
étudié  à  peine  plus  petit.  La  valeur  du  rapport,  naturellement,  sera  plus 
haute.  Les  crânes  des  autres  groupes  sont  en  trop  petit  nombre  pour  qu'une 
comparaison  sexuelle  entre  eux  puisse  représenter  une  acquisition  scienti- 
fique réelle. 


RECHERCHES    DE   MORPHOLOGIE   COMPARATIVE  59 

CHAPITRE  TROISIÈME 
Examen  selon  la  valeur  de  la  surface  du  trou  occipital 


i)  Du  diamètre  antéro-pustérieur  du  trou  occipital. 
2)  Du  diamètre  transverse  du  trou  occipital. 


I.  Examen  du  diamètre  antéro-postérieur  du  trou   occipital  par 

RAPPORT  A  LA  SURFACE  DE  LA  MÊME  OUVERTURE. 

Dans  un  chapitre  précédent,  nous  avons  examiné  les  deux  diamètres 
principaux  du  trou  occipital  en  fonction  de  la  capacité  crânienne.  Il  nous 
reste  à  voir  comment  se  comportent  ces  deux  dimensions  par  rapport  à 
la  surface  de  l'ouverture  occipitale. 

Le  trou  occipital  revêt  des  formes  qui  ne  sont  pas  toujours  les  mêmes  dans 
les  divers  groupes  humains.  Déjà  les  types  extrêmes  dolichocéphales  et 
brachycéphales  peuvent  expliquer  ces  différences.  Mais  les  quantités 
antéro-postérieures  et  transverses,  par  rapport  à  la  surface  même  de  cette 
ouverture,  sont-elles  dans  des  proportions  semblables  lorsque  la  série 
crânienne  envisagée  est  dolichocéphale  ou  brachycéphale  ?  Pour  avoir  une 
indication  générale  à  ce  sujet,  pour  répondre  à  cette  question,  nous  avons 
rapidement  examiné  deux  groupes  humains  dolichocéphales,  les  Boschi- 
mans  et  un  contingent  de  crânes  suisses.  Nous  avons  constaté  qu'avec  une 
forme  crânienne  semblable,  les  quantités  antéro-postérieures  et  trans- 
verses présentent  des  variations  assez  étendues.  Il  valait  donc  la  peine 
d'approfondir  ce  détail  de  la  morphologie  crânienne. 

a.  Etude  des  crânes  Boschimans,  Hottentots  et   Griquas. 

Chez  les  crânes  masculins  des  Boschimans,  lorsque  nous  considérons 
les  séries  d'après  les  lieux  de  provenance  et  que  nous  les  plaçons  selon 
l'ordre  croissant   de   la   surface   du   trou  occipital,   nous  constatons  une 


6o 


M.MvMlli:    ll.WKIA/l/    SKVI.AN 


TAm.u.M'    50. 


,                      rrovo.i.i.,.. 

i 

Suriiui-  tr< 
Cm»   " 

Ciui! 

DiaiiuMn- 
antrro-  posn'-rirur 
mm.              mm. 

l'.ppnrt  '""""■  "■''•        1 

'  '         surf.  tr.  occip.l 

Crftncs 

Crftnos 

Crânes 

mas-'ulins 

Crftncs 
fi'-minins 

Crânes 
masculins 

Crftnes 
fiiniiiiiis 

Abris  sous  rochos     .     . 

Kalaliari 

Dunes  de  sables  .    .    . 
j     Colonie  du  Cap    .    .    . 

Moyennes  vraies  . 

7  33 
7-4- 
7-52 
7-53 

7.10 
().()0 

7.0g 

7.06 

37.00 
35-90 
35-87 
35-82 

35-1 
33-8 

34-7 
35-2 

34-65 

51.20 
48.57 
48.39 
47-72 

49.«5 
51-86 
49.14 
50.07 

7-47 

6.94 

36.05 

48-59 

50.28 

diminution  graduelle  de  la  dimension  antéro- postérieure  de  cette  ouverture. 
Ainsi  ces  deux  termes  extrêmes  sont: 


Surf.  tr.  ocr.     il.  a.   p. 
Cm-i  mm. 


Boschimans  des  Abris  sous  roches 
»  de  la  Colonie  du  Cap 


7-33 
7-53 


37-0 
35-8 


47-7 


Dans  les  mêmes  conditions  que  ci-dessus  les  crânes  féminins  ne  montrent 
pas  les  mêmes  régularités,  ni  dans  la  valeur  du  diamètre  antéro-postérieur, 
ni  dans  celle  du  rapport. 

T.'VBLEAU    51. 


Surface  trou  cxxipital  moyen 
Cm2                         Cm2 

Diamètre  antéro-postérieur 
mm.                        mm. 

Rapport  '^'"'"-  "P- 

surf.  tr.  occ. 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

:      6.27 

7-27 
7-79 
8.54 

6.18 

6-77 
7.80 

3340 
35-95 
36.90 
37-65 

32.9 
34-3 
36.6 

53-57 
49.42 
47-36 
44.07 

53-30 
50.66 
47-03 

7-47 

6.94 

36.05 

34-65 

48-59 

50.28 

Toutefois,  lorsqu'on  groupe  les  Boschimans  sans  distinction  de  localités, 
on  constate  nettement  qu'au  fur  et  à  mesure  que  s'accroît  la  surface  du 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


6l 


trou  occipital  s'accroît  aussi  la  dimension  antcro-postérieure  de  cette 
ouverture.  Quant  à  la  valeur  du  rapport  elle  diminue  régulièrement.  Cette 
observation  est  valable  également  pour  les  crânes  féminins. 


Tableau  52. 

Scric  des  Hottentots. 


Surface  trou  occipital  moyen 
Cm2                          Cni2 

1'                            postérieur 

I  II                             mm. 

diam.  a. p.                  1 
Rapport       _,    ^      — 
surf.  tr.  occ. 

Crânes   masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes   féminins 

6.39 
6.97 
8.36 

8.37 

35-8 
36.5 
37-8 

37-8 

56.71 
45-41 

45-50 

7-31 

8.37 

36.75 

37.8 

51-27 

4550 

Chez  les  crânes  de  Hottentots  masculins  le  résultat  est  le  même.  Quant  à 
la  série  féminine  elle  n'a  qu'un  trop  petit  nombre  de  crânes  pour  qu'on 
puisse  savoir  les  caractères  qu'elle  aurait  pu  réellement  présenter.  Elle 
semble  posséder  un  diamètre  antéro-postérieur  plus  développé  que  celui 
des  crânes  masculins. 

Tableau  53. 

Série  des   Griquas. 


Surface  trou  occipital  moven 
Cm2                          Cm2 

Diamètre  antéro-postérieur 
mm                          mm. 

diam.  a. p. 

Rapport  î— 

sur.  tr.  occ. 

Crânes    masculins 

Crânes  féminins 

Crânes   masculins 

Crânes    féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

6.62 
8.63 

7.08 

35-2 
39-2 

34-7 

53-87 
45-71 

4.J,-. 
49.8y        1 

7-63 

7.08 

37-2 

34-7 

49.76 

Les  crânes  masculins  des  Griquas  ont  également  montré  une  même  dispo- 
sition. Quant  aux  crânes  féminins,  avec  une  surface  du  trou  occipital  plus 
petite  que  celle  des  crânes  masculins,  ils  ont  un  diamètre  antéro-postériciir 
également  plus  petit. 


62 


MAKI  111-     HAVKI-A/IZ    SEVI  AN 


Lorsque  nous  mettons  sous  nos  yeux  les  résultats  obtenus  sur  ces  tinis 
groupes  d'Africains  (ce  sont  seulement  les  séries  niasculiius  (Imii  niius 
disposons)  nous  constatons  (lu'ils  iin'scntrnt  l'utie  eux  (|ii('l(iucs  (litltrcnces, 
d'ailleurs  assez  peu  étentlues. 

La  surface  la  plus  grande  est  celle  des  Griquas.  Ce  groupe  humain  possède 
aussi  le  plus  grand  diamètre  antéro-postéricm-  mais  la  valeur  du  ra]-)])ort 
la  plus  élevée  i-st  celle  des  Hottentots. 

Les  valeurs  extrêmes  des  rapports  varient  avec  de  larges  écarts:  ainsi 
chez  les  crânes  Boschimans  de  neuf  unités;  chez  les  crânes  de  Hottentots 
de  onze  unités.  Ce  dernier  écart  représente  une  différence  d'environ  20%. 

La  comparaison  sexuelle  des  trois  groupes  africains  ne  manciuc  pas  d'inté- 
rêt. Chez  les  crânes  Boschimans  féminins  la  surface  du  trou  oecijjital 
est  plus  petite  que  chez  les  crânes  masculins  et  il  en  est  de  nu'ine  pour  ce 
qui  concerne  le  diamètre  antéro-postérieur.  Tar  contre  le  rapi^ort  est  i-lus 
élevé  chez  ces  mêmes  crânes  féminins.  Les  crânes  féminins  de  Hottentots 
ne  se  présentent  pas  de  la  même  façon.  Chez  eux  l'aire  du  trou  occipital 
est  plus  grande  et  de  même  le  diamètre  antéro-postérieur  est  aussi  plus 
grand.  A  cause  de  la  grande  surface  relative  du  trou  occipital  le  rapport 
cherché  est  plus  petit  chez  ces  crânes  féminins. 

b.  Examen  des  crânes  de  Suisses. 


Tableau  54. 
Crânes  masculins. 


Surface  trou  occipital  moyen 
Cm2                          Cm2 

Diamètre    antéro-postérieur 
mm.                         mm. 

diam.  a. -p. 

Rapport  i— 

sur.  tr.  occ. 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

'            6.90 

7-74 
9.04 

7.42 
8.10 
9-31 

33-2 

34-2 
40.15 

35-4 

36.7 
38.9 

5105 
44.16 
44.62 

47.76 

45-31 
41.96 

7-78 

8.31 

36.18 

37.06 

47.10 

44-95 

Lorsque  envisageant  les  moyennes  du  diamètre  antéro-postérieur  nous 
comparons,  entre  eux,  les  crânes  suisses  masculins  dolichocéphales  et 
brachycéphales  nous  constatons  une  petite  différence  du  diamètre  antéro- 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


63 


postérieur.  Celui-ci  est  plus  grand  chez  les  crânes  brachycéphales,  groupe 
ayant  une  aire  occipitale  plus  grande.  La  valeur  du  rapport  cherché  n'est 
naturellement,  pas  la  même;  elle  est  plus  iHcvéc  chez  les  crânes  dolicho- 
céphales. 

Tableau  55. 
Crânes  féminins. 


Diamètre   an téro- postérieur 
mm.                         mm. 

Cm2                          Cm2 

i.    U.   .ICC. 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

6.8 

i 

1            '■' 

6.17 
7-32 
8.08 

34-5 
37-35 

32-85 
36.50 
36.65 

50.74 
44-97 

53-82 
49.87 
45-43 

1 

7-54 

7.16 

35-9 

35-1 

47.96 

49.68 

La  comparaison  de  ces  mêmes  séries  féminines  conduit  à  la  constatation 
suivante:  plus  petite  surface  du  trou  occipital  notamment  chez  les  crânes 
brachycéphales;  diamètre  antéro-postérieur  presque  exactement  semblable; 
rapport  élevé  chez  les  crânes  brachycéphales.  Ce  dernier  caractère  est  tout 
autre  que  celui  exprimé  par  les  crânes  masculins  où  ce  sont  les  brachy- 
céphales qui  ont  l'indice  le  moins  élevé. 


Tableau  56. 
Comparaison  sexuelle  chez  les  crânes  dolichocéphales. 


Surface  trou  occipital  moyenne 
Cm2                         Cm2 

Diamètre    antéro-postérieur 
mm.                         mm. 

diam.  a. -p. 
'^^PP''^*  surf.  tr.  occ.                  | 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

rr:-....<.....,„i,.. 

Crânes  féminins 

6.90 

7-74 
9.04 

6.8 
8.3 

33-2 
34-2 
40.15 

34-5 
37-35 

5 '-05 
44.16 
44.62 

50-74 
44-97 

7.78 

7-54 

36.18 

35-9 

47.10 

47.96 

64 


MAlMlll-:    IIAVKI-A/IZ    SKVI.AN 


I   VHI.KAl'     S7. 

:f^iiiiiisi>u   st-MK-llf  chc:  Its  crduis   hrachyct'phales. 


Surface  trou  occiiiiUl  inoycniie 
Cm»                        Cm» 

UiaiuiUre  anU'ro-postcrieur 
mm.                        mm. 

R„nnnrt  '"'""•   "•  P" 

''""P"''  surface  tr.  occ.' 

Crftncs  mascuUns 

Crines  féminins 

Crftnes    in.isnilin? 

CrAiir.;  fc-iniiiins 

Cr.liics  masculins  Cr4ncs  fdmiiiins 

7-42 

1              8.TO 

6.17 
7  3- 

354 

36.7 

32.85 
36.50 
36.65 

47.76 

45.31 
41.96 

53.«^ 
49.87 

45-43 

,          ^^.31 

7.10 

37-00 

35-1 

44-95 

49.68 

A  propos  de  ce  rapport  du  diamètre  antéro-postérieur  à  la  surface  du 
trou  occipital,  on  constatera,  en  examinant  les  moyennes,  formulées  par 
groupes  de  10,  que  lorsque  la  surface  du  trou  occipital  est  de  même  valeur 
dans  les  deux  sexes  —  par  exemple  premier  groupe  masculin  et  deuxième 
groupe  féminin  des  crânes  brachycéphales  — ,  la  valeur  du  rapport  est  plus 
élevée  chez  ces  derniers.  La  chose  est  surtout  nette  lorsqu'il  s'agit  des  plus 
petites  surfaces  de  l'ouverture  occipitale.  Chez  les  crânes  féminins  à  surface 
égale,  le  diamètre  antéro-postérieur  est  aussi  plus  développé.  Cette  obser- 
vation est  valable  également  pour  ce  qui  concerne  les  crânes  dolichocéphales. 

Nous  n'osons  pas  utiliser  pour  cette  comparaison  les  crânes  des  Tchèques 
et  des  Néo-Calédoniens  où  les  deux  sexes  sont  représentés,  car  leur  nombre 
est  trop  insuffisant. 

Tableau  58. 


Crânes  masculins 


Surface 
trou 

occipital 
Cm2 


Diamètre 

antéro- 
postérieur 
mm. 


Rapport 


Crânes  féminins 


Surface 

trou 
occipital 

Cm2 


Diamètre 
antéro- 
postérieur 


Rapport 


Suisses  dolichocéphales 
"        brachycéphales 

Boschimans 

Hottentots 

Griquas 


7-78 

36.18 

47.10 

7-54 

35.9 

8.31 

37.06 

44-95 

7.16 

35-1 

7-47 

36.05 

48.59 

6.94 

34-65 

7-31 

36.75 

51.27 

8.37 

37-8 

7-63 

37-20 

49.76 

7.08 

34-7 

47-96 

49.68 
50.28 
45-50 
49.89 


Ce  tableau  de  récapitulation  générale  où  ne  figurent  que  des  moyennes 
nous  donne  les  éléments  nécessaires  pour  une  comparaison  générale  entre 
les  groupes  ethniques  et  aussi  entre  les  sexes  comparés. 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


65 


2.  Etude  du  diamètre  transverse  par  rapport  a  la  surface  du  trou 

occipital. 

a)  Examen  des  crânes  Boschimans,  Hotlentots  et  Griquas. 
Tableau  59. 


Provenances 

Surface  trou  occipital 

Diamètre  transverse 
mm.               mm. 

p.,„„„rt  '^'^'"-  *""'''• 

Cm2              Cm2 

^^PP°'^urf.tr.occ. 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Crânes 
masculins 

Crânes 
féminins 

Abris  sous  roches      .    . 

Kalahari 

Dunes  de  sable     .    .    . 
Colonie  du  Cap     .    .    . 

JNIoyennes  vraies  .    . 

7.33 
7.42 
7-52 
7-53 

7.10 
6.60 
7.09 
7.06 

6.94 

•28.G 
29.4 
29.7 
28.91 

29.4 
26.87 
28.85 
27.0 

47-43 
39-83 
39-86 
38.52 

41.69 
41.14 
40.97 
38.63 

7-47 

29-3 

28.11 

39-45 

40-85 

Lorsque  nous  examinons  le  diamètre  transverse  du  trou  occipital  chez 
les  crânes  de  Boschimans,  et  selon  les  lieux  de  provenance,  nous  constatons 
qu'ils  ne  montrent  pas,  principalement  chez  les  crânes  masculins,  des  écarts 
de  grandeur  sensibles.  Chez  les  crânes  féminins,  l'écart  entre  les  extrêmes  est 
de  trois  unités.  La  moyenne  du  diamètre  transverse  masculin  est  de  valeur 
plus  grande  que  la  moyenne  du  diamètre  transverse  féminin.  Et  si  le  rapport 
de  ce  diamètre  à  la  surface  du  trou  occipital  est  de  valeur  un  peu  plus  haute 
dans  l'ensemble  des  crânes  féminins,  cette  différence  provient  de  ce  que  la 
surface  du  trou  occipital  est  plus  petite  chez  ces  crânes  féminins.  Les 
différences  offertes  par  les  surfaces  et  les  diamètres  des  crânes  des  divers 
lieux  de  provenance  sont  si  faibles  qu'il  est  inutile  de  s'y  arrêter. 

T.\BLEAU    60. 


^           ^  diam.  transverse       || 

Cm2                         Cm2 

mm.                        mm. 

^^PP°''  surf.  tr.  occ.              | 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

6.27 
7.27 
7-79 
8.54 

6.18 

6.77 
7.80 

26.70 
28.77 
30.00 
31-75 

27.1 

27.66 

29.4 

42.77 
39-53 
38.49 
37-12 

43-83 
40.82 
37-90 

7-47 

6.94 

29.30 

28.11 

39.45 

40.85 

66 


M.MvllII-     II.W  Kl-.\/lZ    Si:VJ..\N 


Kt  l'observation  ci-dossus  viiut  égaleinont  lorsiiiu'  nous  considérons  les 
Boscliimans  dans  leur  ensemblo  on  cessant  de  tenir  (.oniptc  de  leurs  licu.x 
de  provenance. 

l.MU.IAl      ..l. 

Série  des  Hottentots. 


Surface  trou  occipital  movonne 
CmS                          Cm» 

Diamètre  transverse 
mm.                        mm. 

,,          _^  cli.îm.  tiansverse 

"  '"  '    ^    surf.  tr.  occ. 

Crânos  masculins 

CrADcs  féminins 

CrAnes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

6.39 
6.97 

I           8.36 

8.37 

26.5 
31.2 

30.4 

13  "S 
37.9« 
3741 

36.56 

- 

8.37 

^29.25 

30.4 

40.68 

36.56 

Chez  les  crânes  de  Hottentots  le  diamètre  transverse  féminin  est  un  peu 
plus  grand  que  le  même  diamètre  masculin.  La  valeur  du  rapport  est  plus 
faible  à  cause  de  la  plus  grande  surface  du  trou  occipital  que  possèdent  ces 
crânes  féminins. 

Tableau  62. 
Série  des  Griquas. 


Surface  trou  occipital  moyenne 
Cm2                          Cm2 

Diamètre  transverse 
mm.                        mm. 

Pannort  '''^"'-   ^""^^«'■^^ 

^•^PP°''  surf.  tr.  occ. 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

6.62 
8.63 

7.08 

27.4 
30.8 

28.0 

41.77 
36.05 

40.10 

i            7.63 

7.08 

29.1 

28.0 

38.81 

40.10 

Chez  les  crânes  de  Griquas  le  diamètre  transverse  féminin  est  un  peu  plus 
petit  également  que  le  même  diamètre  masculin. 

Lorsque  nous  comparons  entre  eux  les  trois  groupes  de  crânes  africains, 
nous  voyons  que  chez  les  crânes  masculins  le  diamètre  transverse  ne  montre, 
pour  ainsi  dire,  aucune  différence,  mais  que,  chez  les  crânes  féminins,  il 
existe,  entre  les  Hottentots  qui  offrent  le  diamètre  transverse  le  plus  grand 
et  les  Griquas  qui  ont  le  diamètre  transverse  le  plus  petit,  une  différence 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE  67 

de  près  de  2""".  Le  rapport  masculin  le  plus  élevé  est  celui  des  Hottentots, 
le  plus  bas  celui  des  Griquas;  le  rapport  féminin  le  plus  élevé  est  celui  des 
Boschimans,  le  moins  élevé  celui  des  Hottentots. 

b)  Examen  des  crânes  de  Suisses. 


Table.vu  63. 
Crânes  masculins. 


Surface  trou  occipital  moyenne 
Cm2                          Cm  2 

Diamètre  transverse 
mm.                         mm. 

Pinnnrt   '^'^™-    ''''• 

'^^PP"''  surf.  tr.  occ. 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

6.90 

7-74 
9.04 

7.42 
8.10 
9-31 

28.7 
29.6 
32.2 

30.2 

31-7 
32.1 

43-99 
38.19 
35-79 

40.81          i 

39-13 

34-55 

7.78 

8.31 

30.26 

31.26 

39-55 

37-97 

Les  crânes  masculins  provenant  de  Suisse  montrent  un  diamètre  transverse 
un  peu  différent,  selon  que  ces  crânes  sont  dolichocéphales  ou  brachycé- 
phales. Ce  sont  ces  derniers  qui  possèdent  le  plus  grand  diamètre  transverse. 
Il  est  vrai  que  la  surface  du  trou  occipital  est  aussi  plus  grande  chez  ces 
crânes  arrondis.  Dans  les  trois  séries  préparées  le  fait  est  visible.  La  moyenne 
générale  n'est  donc  pas  une  apparence.  C'est  parce  que  cette  surface  du 


Tableau  64. 
Crânes  féminins. 


Diamètre  transverse 
mm.                         mm. 

diam.  trv.* 

Cm2                          Cm2 

surf.  tr.  occ. 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

Dolichocéphales 

Brachycéphales 

6.8 
8.3 

6.17 
7-32 
8.08 

28.15 

27.6 
30.2 

41.68 

■;;.  1  '"■ 
.i'^■l- 

45-00 
41.25 
38-57 

7-54 

7.16 

20. 4.-^ 

41.70 

68 


IIAN  Kl    A/l/    M-  \  I  AN 


trou  occipital  ist  \Au^  f^r.iiuk-  clicv,  les  ciàiios  l>r.u  li\  i  ('pli.ilrs  (luc  \c 
rapport  calcule  est  plus  faible  chez  ces  crânes-là  (luc  dic/,  ic^  nànes 
dolichocéphales. 

La  série  féminine  des  crânes  suiss<'s  inontu-  moins  de  dillérence  l'iitre  les 
groupes  dolicluH-é]>hale  et  brachycéphale.  (es  deux  catégories  ont  une 
moyenne  du  diamètre  transversi'  ^ui  est  exactement  la  même.  Mais  les 
crânes  brachycéphales,  awiiit  une  phis  petite  surface  du  trou  occipital  que 
les  crânes  dolichocéjihales,  la  Nalciir  du  ia]-)|inrt  est,  chez  les  ]')rrniiers,  ])lus 
élevée. 


Tableau  65. 
Comparaison  sexuelle  chez  les  crânes  dolichocéphales 


Cmï                          Cm2 

diam.  trv.                  Il 

mm.                        mm. 

^^PP°"  surf.  tr.  occ.            | 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

Crânes  masculins 

Crânes  féminins 

6. go 

7-74 
9.04 

6.8 
8.3 

28.7 
29.6 
32.2 

28.15 
30.80 

43-99 
38.19 
35-79 

41.68 
37-16 

!     7.78 

7-54 

30.26 

29.48 

39-55 

39-42 

Tableau  66. 
Comparaison  sexuelle  chez  les  crânes  brachycéphales. 


Surface  trou  occipital  moyenne 
Cm2  Cm2 


Crânes   masculins    Crânes  féminins 


Diamètre  transverse 


Crânes   masculins  Crânes   féminins 


Rapport 


Crânes  masculins  Crânes   féminins 


7.42 

6.17 

30.2 

8.10 

7-32 

31-7 

9-31 

8.08 

32.1 

S.3I 

7.16 

31.26 

27.6 
30.2 

3I-I 
29.5 


40.81 
39-13 
34-55 

37-97 


45-06 
41-25 
38.57 

41.70 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE  69 

La  comparaison  sexuelle  de  ces  groupes  principaux  nous  met  en  face 
de  variations  diverses.  Les  types  dolichocéphales  masculins  ont  les  trois 
valeurs  envisagées  plus  grandes  que  les  crânes  féminins.  Les  types  brachy- 
céphales  masculins  ont  les  valeurs  de  la  surface  du  trou  occipital  et  du 
diamètre  tranvserse  plus  grandes  que  les  crânes  féminins.  Seul  le  rapport 
est  plus  petit.  Chez  les  crânes  brachycéphales  les  groupes  sont  composés 
chacun  de  dix  crânes.  Lorsque,  dans  les  deux  sexes,  ils  sont  disposés  selon 
la  valeur  croissante  de  la  surface  du  trou  occipital,  nous  constatons,  dans  les 
deux  sexes,  avec  quelques  à-coups  insignifiants,  que  le  diamètre  transverse 
augmente  régulièrement  et  que  la  valeur  du  rapport  diminue  également 
avec  régularité.  Chez  les  crânes  dolichocéphales  l'observation  est  exacte- 
ment de  même  sorte,  sur  toute  la  ligne. 

Les  crânes  étrangers  aux  deux  groupes  principaux  étudiés  dans  ce 
mémoire,  et  dont  il  a  été  question  à  titre  de  comparaison  momentanée, 
montrent,  qu'avec  une  surface  du  trou  occipital  à  peu  près  égale  à  celle 
des  Jaunes  d'Afrique,  les  Tchèques  masculins  ont  un  diamètre  transverse 
de  l'ouverture  occipitale  plus  petit  (28'"'", i)  que  ces  derniers  (29°^™, 3); 
chez  les  crânes  féminins,  avec  une  surface  du  trou  occipital  en  moyenne 
plus  grande,  ils  ont  aussi  un  diamètre  transverse  un  peu  plus  grand  (29™"»,7) 
que  celui  du  groupe  auquel  nous  les  comparons  (28"^™, 11).  Quant  aux 
Néo-Calédoniens,  nous  savons  qu'ils  ont  les  plus  petites  surfaces  de  l'ouver- 
tiire  occipitale  et  aussi,  du  même  coup,  le  plus  petit  diamètre  transverse 
(28™">,2  pour  les  crânes  masculins,  27™"", 5  pour  les  crânes  féminins)  de 
cette  ouverture.  Ce  sont  eux  qui,  dans  le.''  deux  sexes,  montrent  les  valeurs 
les  plus  élevées  du  rapport  (43,40  pour  les  hommes,  44,56  pour  les  femmes). 
Celles-ci  dépassent  très  nettement  toutes  les  autres  valeurs. 


70  MAKllIl'    II WKI-AZI/    SIVI  AM 


("II AIM  rkl'    (M'AIRII-MI-: 


Quelques   recherches  sur  des  crânes  d'Anthropoïdes. 


Il  nous  a  paru  intéressant,  comme  suite  aux  recherches  dont  les  résultats 
viennent  d'être  exprimés,  de  tenter  des  investigations  de  même  sorte  sur 
des  crânes  d'Anthropoïdes.  Nous  savons,  par  les  quelques  travaux  de 
morphologie  comparative  actuellement  publiés,  que  les  représentants  de 
ces  quatre  genres  ne  montrent  pas  les  mêmes  dispositions  architecturales 
de  leur  crâne  et  de  leur  face:  que  les  rapports  des  diverses  régions  cranio- 
faciales  entre  elles  sont  parfois,  selon  les  genres,  très  divergentes.  Les 
Primates  n'ont  pas  été  construits  sur  le  même  plan  ^.  La  présente  recherche 
a  donc  pour  but  de  savoir  comment  se  présentent,  chez  les  Singes  supérieurs, 
les  faits  que  nous  avons  enregistrés  en  étudiant  les  Hommes.  Puis, 
nous  les  comparerons  entre  eux-mêmes,  d'abord,  et  avec  les  Hommes, 
ensuite.  Cette  étude  sera  envisagée  dans  le  même  ordre  que  celle  ci-dessus. 


I.  Examen  selon  la  valeur  du  prognathisme. 

a)  De  la  capacité  crânienne. 

Chez  les  Primates  mâles  la  valeur  du  prognathisme  est  à  peu  près  la 
même  chez  les  Gorilles  et  chez  les  Chimpanzés.  Elle  est  très  différente 
chez  les  Orangs.  Ceux-ci  ont  un  indice  de  Flower  tel,  qu'a  priori  on  ne 
pouvait  l'imaginer  aussi  élevé.  Chez  les  crânes  de  femelles  nous  pouvons 
faire  une  observation  de  même  sorte,  mais  atténuée;  la  différence  dans  la 
valeur  de  l'indice  est  moins  grande.  Fait  intéressant:  les  crânes  de  jeunes 
Orangs  ont  un  indice  de  Flower  plus  faible  que  celui  des  jeunes  Gorilles. 
Cette  observation  pourrait  sous-entendre  une  très  grande  diversité  dans 
la  construction  des  éléments  cranio-faciaux  au  cours  du  développement. 


1  E.  PiTiARD  et  J.  J.  PiTTARD,  Elude  SUT  U  développement  cranio-jacial  des  Gorilles,  des  Orangs  el  des  Chim- 
panzés. Revue  suisse  de  Zoologie,  Genève,  1936. 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


71 


Tableau  67. 


Indice  Flower  moyen 

Capacité  crânienne 
Ce.            Ce.           Ce. 

_           ^  Flower 

capac.  cran. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Anthropoïdes: 

Orangs 

161.99 

137-43 

126.52 

390.80 

367-50 

388.0 

41-45 

37-39 

32.60 

Gorilles     .... 

136.59 

130.98 

136.31 

534-58 

456.17 

437-5 

25.55 

28.71 

31-15 

Chimpanzés .    .    . 

134.88 

128.57 

— 

401.60 

380.00 

— 

33-58 

3383 

— 

Boschimans  : 

Colonie  du  Cap    . 

98.97 

100.56 

— 

1392.7 

I180 

— 

71.63 

86.06 

— 

Dunes  de  sable.    . 

99.17 

98.58 

— 

1351.7 

1296 

— 

74.48 

76.18 

— 

Abris  sous  roches. 

99.66 

98.28 

— 

1441.O 

1358 

— 

69.69 

72.62 

— 

Kalahari  .... 

101.03 

100.37 

— 

1356.0 

1214 

— 

75.18 

83.00 

— 

Tous  les  Bosch.    . 

9963 

99-32 

— 

1373.0 

1272-1 

— 

73-39 

78.68 

— 

Hottentots  .    .    . 

101.62 

98.08 

— 

1352.9 

1306.0 



74-82 

75-52 

Griquas    .... 

IOI.41 

98.28 

— 

1402.0 

1245.0 

— 

72.17 

78-99 

— 

Suisses  dolicho.  . 

9569 

97.21 

— 

1612.O 

1386.3 

— 

59.77 

70.60 

— 

Suisses  brachy.    . 

95-89 

96.84 

1605.8 

1338.8 

— 

60.07 

69-57 

— 

^lais  dison.s  tout  de  suite,  à  propos  des  crânes  des  jeunes  Anthropoïdes, 
qu'il  n'y  a  pas  lieu  d'insister  à  leur  sujet,  car  nous  ne  savons  pas  l'âge 
exact  des  uns  et  des  autres.  Pour  qu'une  comparaison  valable  de  leur 
architecture  cranio-faciale  puisse  être  faite,  il  faudrait  posséder,  par  devers 
soi,  des  crânes  qui  seraient  tous  exactement  du  même  âge. 

Chez  les  individus  mâles,  la  capacité  crânienne  des  Gorilles  l'emporte 
de  beaucoup  sur  celle  des  deux  autres  groupes;  chez  les  individus  femelles 
et  chez  les  jeunes,  nous  faisons  la  même  constatation.  Et  comme  nous 
avons  là-dessus  déjà  des  renseignements  intéressants  ^  nous  n'appuyons  pas. 

Le  rapport  du  prognathisme  à  la  capacité  crânienne  est,  chez  les  Anthro- 
poïdes mâles,  plus  élevé  chez  les  Orangs.  Le  plus  faible  rapport  est  celui 
des  Gorilles.  Quant  à  celui  des  Chimpanzés,  sa  valeur  apparaît  élevée. 
C'est  que  la  capacité  crânienne  de  ce  groupe  est  très  inférieure  à  celle  des 
Gorilles.  Les  crânes  des  individus  femelles  ont  montré  un  arrangement  de 
même  sorte.  Les  crânes  des  jeunes  individus,  eux,  présentent  une  grande 
différence  dans  la  valeur  des  rapports  lorsqu'on  les  compare  aux  adultes. 


1  Voir  ci-dessus. 


72 


MAKIHI-    HAVKI-A/IZ    SI-VIAN 


L'indice  est  presque  le  nu'-ine  chez  les  Oiangs  t-t  duv  Us  (îorillrs.  L'expli- 
cation de  cette  tri^s  grande  différence  d'avec  les  iiuluidus  adultes  a  été 
ilonnée  ci-dessus. 

Il)  De  la  snrfiicc  du  irou  occipital. 


IlltlKt 



Surface  trou  occipital 
Cm»          Cmï        Cmî 

Kapp^ 

«  "■"" 

surf.  tr.  occ.     1 

Maics 

Fcm. 

Juv. 

Mâles 

Fcm. 

Juv. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Anthropoïdes  : 

Orangs      .... 

161.99 

137-43 

126.52 

4-85 

3.48 

4-97 

33-40 

2507 

2545 

j  Gorilles     .    .    .    . 

136.59 

130.98 

136.31 

6.07 

5-38 

6.20 

22.50 

24-33 

21. 98 

Chimpanzés .    .    . 

134-88 

128.57 

— 

4-55 

4.80 

— 

29.64 

26.78 

— 

Boschimans  : 

Colonie  du  Cap.   . 

98.97 

100.56 

— 

7-53 

7.06 

— 

13.21 

1445 

— 

Dunes  de  sable.    . 

99.17 

98.58 

— 

7-54 

7-09 

— 

13-47 

14.00 

— 

Abris  sous  roches. 

99.66 

98.28 

— 

7.10 

7.10 

— 

14-35 

14.04 

— 

Kalahari  .... 

101.03 

100.37 

— 

7.42 

6.33 

— 

13-70 

15-92 

— 

Tous  les  Bosch.    . 

99-63 

99-32 

— 

7.46 

6.88 



1355 

14.62 

Hoiti-ntots  .    .    . 

101.62 

98.08 

— 

7-30 

8.04 

14.09 

11.86 

Griquas     .... 

101.41 

98.28 

— 

7-63 

7.08 

— 

13-74 

14.22 

— 

Suisses  doUcho.  . 

95-69 

97.21 

— 

7.78 

7-54 

-— 

12.65 

13-08 

— 

Suisses  brachy.   . 

95-89 

96.84 

— 

8.30 

7.16 

11-77 

13.82 

" 

Chez  les  mâles,  la  plus  grande  surface  du  trou  occipital  est  celle  des 
Gorilles.  Elle  dépasse  de  beaucoup  celle  des  deux  autres  groupes.  Chez  les 
crânes  femelles,  ce  sont  les  Orangs  qui  tiennent  la  tête,  mais  suivis  de 
très  près  par  les  Gorilles.  Les  jeunes  appartenant  à  cette  dernière  catégorie 
d'Anthropoïdes  ont  une  surface  du  trou  occipital  qui  dépasse  celle  de  tous 
les  crânes  d'adultes.  Les  crânes  des  femelles,  chez  les  Orangs  et  chez  les 
Chimpanzés,  ont  la  surface  du  trou  occipital  absolument  plus  grande  que 
celle  des  crânes  mâles;  chez  les  Gorilles  elle  est  plus  petite.  Quant  au  rapport 
de  la  surface  de  l'ouverture  occipitale  au  prognathisme,  il  est  de  valeur 
faible  chez  les  Gorilles  mâles,  ce  qui  s'explique  aisément  en  consultant  les 
chiffres  du  tableau  68  où  figurent  les  surfaces  du  trou  occipital.  Les  Orangs 
ont  cette  valeur  beaucoup  plus  forte.  Les  crânes  femelles  ne  montrent  pas 
de  pareilles  différences  entre  les  trois  genres  de  Primates  considérés.  Chez 
les  jeunes  individus  la  surface  du  trou  occipital  est  aussi,  relativement  au 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE 


73 


prognathisme,  très  développée.  Si  nous  examinons  les  deux  éléments 
morphologiques  en  cause,  en  prenant  comme  unité  la  valeur  du  progna- 
thisme, nous  voyons  que,  chez  le  mâle,  ce  sont  les  Orangs  qui  sont  relative- 
ment les  plus  prognathes  et  les  Gorilles  qui  le  sont  le  moins  —  a  priori 
cela  semble  paradoxal — ,  que  chez  les  femelles  ce  sont  toujours  les  Gorilles 
qui  le  sont  le  moins  et  les  Chimpanzés  qui  le  sont  le  plus.  Chez  les  jeunes 
individus  ce  sont  encore  les  Orangs  qui,  pour  ce  caractère,  sont  en  tête. 

2.  Examen  selon  la  valeur  de  la  capacité  crânienne. 


a)  De  la  surface  du  trou  occipital. 

Tableau  69 


Capacité  crânienne  moyenne 
Ce.            Ce.            Ce. 

Surface  trou  occipital 
Cm2          Cm2          Cm2 

„               surf.  tr.  occ. 

Rapport   

capac.  cran. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Mâlos 

Fem. 

Juv. 

Anthropoïdes  : 

Gorilles  .... 

534-58 

456.17 

437-50 

6.07 

5-38 

6.20 

I-I3 

I.18 

1.41 

Chimpanzés  .    . 

392.50 

387-50 

350.00 

4.66 

4-95 

4.80 

1.20 

1.27 

1-37 

Orangs    .... 

390.80 

367-50 

388.00 

4-85 

5-48 

4-97 

1.25 

1.48 

1.29 

Gibbons.    .    .    . 

— 

85.00 

— 

— 

1.72 





2.02 



Boschimans  : 

Dunes  de  sable  . 

135500 

1295.00 

— 

7-52 

7.09 

— 

5-58 

5-48 

— 

Kalahari     .    .    . 

1356.00 

1214.00 

— 

7-42 

6.61 

— 

5-49 

5-46 

— 

Colonie  du  Cap  . 

1392.70 

1180.00 

— 

7-53 

7.06 

— 

5-33 

5-97 

— 

Abris  s.  roches  . 

1476.00 

1358.00 

— 

7-33 

7.10 

— 

4-77 

5-22 

— 

Tous  les  Bosch. . 

1379-50 

1269.90 

— 

7-47 

6.94 

— 

5-40 

5-48 
6.46 

Hottentots     .    . 

1352.90 

1306.00 

— 

7-31 

8.37 

— 

5-40 

Griquas  .... 

1402.00 

1245.00 

— 

763 

7.08 

— 

5-43 

5-55 

— 

Suisses  dolicho. . 

1612.00 

1386.30 

— 

7.78 

7-54 

— 

4.82 

5-44 

— 

Suis.ses  brachy. . 

1 

1608.60 

1402.80 

8.31 

7.16 

" 

5.20 

5-11 

~ 

Dans  ce  tableau  69  la  surface  du  trou  occipital  est  comparée  à  la  capacité 
crânienne.  Ce  sont  les  Orangs  des  deux  sexes  qui  viennent  en  tête,  suivis 
par  les  Chimpanzés.  Les  Gorilles  ont,  relativement  à  leur  masse  encéphalique, 
une  petite  ouverture  occipitale.  Les  crânes  femelles  présentent  les  mêmes 
relations.  On  remarquera  le  chiffre  élevé  du  rapport  concernant  les  Orangs 
et  surtout  celui  concernant  les  Gibbons,  au  sujet  desquels,  malheureusement, 
nous  ne  pouvons  pas  insister,  nos  documents  ayant  été  trop  pauvres. 


74 


MAimii    ll.\^■KI-A/I/  si;vi..\N 


Il  y  a  donc  de  grandes  diliôronces  rntic  h^s  gcjircs  (rAulluopu 
du  (  ir.utrro  <|ue  non>;  i-ximinons. 


^^lj(•t 


b)  j>ii  iii.nti.nc  ^niiiii'- posirncur  .///  trou  occipital. 
T.\hi.i:au   70. 


AnthroiHiSiIcs 

i  ipacité  crânienne  moyenne 
Ce.             Ce.           Ce. 

DiaimtK 

iiiiii 

:iiitri.>  postérieur 
mm. 

cliatn.  a. -p. 

Rapport    !- 

•^■^        cap.  cr. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

M,,l. 

1                Juv. 

Miles 

Fem. 

Juv. 

Gorilles     .... 

534-58 

456.17 

43750 

31-42 

28.17 

3350 

5.92 

6.28 

7.65 

Chimpanzés.    .    . 

392.50 

387.50 

350.00 

26.25 

28.50 

28.00 

6.74 

7.35 

8.00 

,  Orangs 

390.80 

36750 

388.00 

28.33 

32.50 

31.40 

7-36 

8.91 

7.88 

Gibbons    .... 

— 

85.00 

— 

— 

16.75 

— 

— 

1.97 

— 

Comme  on  pouvait  s'y  attendre,  les  valeurs  du  diamètre  antéro-postérieur 
de  l'ouverture  occipitale  sont  plus  grandes  chez  les  crânes  de  Gorilles 
mâles,  mais,  quand  on  examine  les  crânes  femelles,  ce  sont  les  Orangs  qui 
possèdent  ce  diamètre  le  plus  fort.  Il  y  a  d'assez  grandes  inégalités  sexuelles. 
On  remarquera  que,  dans  les  trois  principaux  genres  examinés,  les  crânes 
de  jeunes  individus  ont  ce  diamètre  antéro-postérieur  particulièrement 
développé,  chaque  fois  plus  grand  que  celui  des  crânes  mâles.  Le  plus 
grand  diamètre  antéro-postérieur  des  crânes  femelles  dans  deux  genres 
(Chimpanzés  et  Orangs)  est  un  caractère  à  retenir.  A  cause  de  cette  diffé- 
rence sexuelle,  les  valeurs  des  rapports  seront  plus  élevées  chez  ces  crânes 
femelles.  Les  femelles  d'Anthropoïdes  ont  donc  une  construction  crânienne 
qui  n'est  pas  tout  à  fait  semblable  à  celle  des  mâles  appartenant  aux 
mêmes  groupes. 


c)  Du  dimnctre  transverse  du  trou  occipital. 
Tableau  71. 


Anthropoïdes 

Capacité  crânienne  moyenne 
Ce.             Ce.             Ce. 

1                      diam.  trv. 

Diamètre  transverse             Rapport    

mm.          mm.         mm.    |                     '^^P-  '^''■ 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Mâles 

Fem. 

Juv.        Mâles 

Fem. 

Juv. 

Gorilles     .... 

53458 

456.17 

43750 

26.04 

2550 

26.00 

4.90 

5-67 

5-94 

Chimpanzés      .    . 

392.50 

387-50 

350.00 

24-25 

23.00 

19-50 

6.23 

5-94 

5-57 

Orangs 

390.80 

367-50 

388.00 

24.17 

24.00 

2330 

6.26 

6.61 

6.47 

1  Gibbons    .... 

— 

85.00 

— 

— 

15-00 

— 

— 

1.76 

— 

RECHERCHES    DE   MORPHOLOGIE   COMPARATIVE 


75 


Le  diamètre  transverse  de  l'ouverture  occipitale  le  plus  grand  est  celui 
des  Gorilles  mâles,  femelles  et  jeunes.  Chez  les  Orangs  et  chez  les  Chim- 
panzés des  deux  sexes,  les  valeurs  de  cette  dimension  transversale  sont 
presque  égales.  Le  rapport  du  diamètre  transverse  du  trou  occipital  à  la 
capacité  crânienne  montre  une  très  grande  disparité  selon  qu'on  s'adresse 
aux  Gorilles  ou  aux  Orangs  ou  aux  Chimpanzés.  Ces  deux  derniers  ont 
un  indice  semblable  chez  les  individus  mâles.  L'indice  des  Gorilles  est 
beaucoup  plus  faible.  Les  différences  sont  moins  accentuées  chez  les  crânes 
des  individus  femelles.  Toutefois,  entre  les  Gorilles  et  les  Orangs,  appar- 
tenant à  ce  sexe,  les  valeurs  de  l'indice  offrent  un  écart  d'une  unité. 


Examen  selon  la  valeur  de  la  surface  du  trou  occipital. 


a)  Du  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital. 
Tableau  72. 


Surface  trou  occipital  moyenne 
Cm2          Cm2          Cm2 

Diamètre  antéro-postérieur 
en  mm. 

diam.  a.-p.        1 
^^PP°^Surf.tr.occ.      1 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Antropoïdes  : 

6.0-' 

5.3S           '■).20 
-",     1  -               1    <  1 7 

31-42 
28.33 
26.25 

28.17 
32-50 
28.50 
16.75 

3350 
31-40 
28.00 

5-232 
5-898 
5-663 

5-345 
6.031 
5-759 
9.869 

5.402 
5738 
5-833 

1  Oran"S 

Chimpanzés .    .    . 
Gibbons    .... 

4  '''' 

4  V3 
1.72 

4.«o 

Boschimans  : 
Colonie  du  Cap    . 
Dunes  de  sable    . 
Abris  sous  roches 
Kalahari  .... 
Tous  les  Bosch.    . 

7-53 
7-52 
7-33 
7.42 

7-47 

7.06 
7.09 
7.10 
6.60 
6.94 

— 

35-82 
35-87 
37.00 
35-90 
36.05 

35-25 
34-70 
35-10 
33-87 
3465 

4-772 
3. 1  JO 

4857 
4-859 

5.007 
4.914 
4-985 
5-176 
5.028 

— 

Hottentots  .    .    . 
Griquas    .    .    .    . 
Suisses  dolicho.   . 
Suisses  brachy.    . 

731 
7-63 

7.78 
8.31 

8.i7 

7.08 

7-54 
7.16 

— 

36.75 
37.20 
36.18 
37-06 

37-80 
3470 
35-90 
35-IO 

- 

5-127 
4-976 
4.710 

4-495 

4550 
4.989 
4.796 
4.968 

— 

Nous  avons  cherché,  à  l'aide  des  valeurs  contenues  dans  ce  tableau,  à 
nous  rendre  compte  du  rôle  quantitatif  joué  par  les  deux  diamètres  prin- 
cipaux du  trou  occipital  vis-à-vis  de  la  surface  entière  de  cette  ouverture. 


76  MAKlllI-     HWKM -A/IZ    SI- VLAN 

Les  valeurs  représentant  le  diamètre  antérD-postériciii  du  trou  occipital 
ont  déj;\  été  indiquées  et  nous  n'en  reparlerons  pas.  Seuls,  Us  laiiiioits 
de  eette  dimension  à  la  surface  considérée  nous  intéressent.  Le  plus  élevé 
est,  chez  les  Anthrojioïdes  mâles,  celui  îles  Orangs,  puis  tclui  des  Chiin- 
panzés.  Les  crânes  des  animaux  femelles  noiis  ont  iloiuu'  le  ui<iue  n'sultat: 
une  telle  constatation  n'est  pas  indifférente  à  reU>\er.  l'Ile  uiontre  (|ue  la 
construction  de  l'oiuerture  oieipitale  ne  se  fait  i)as  sur  un  t\i>e  uni<|ue 
chez  les  Primates.  Quant  aux  (iibbons  nous  n'avons  eu  à  notre  disjxjsition 
que  des  crânes  de  femelles.  La  surface  du  trou  occipital,  dans  ce  genre 
zoologique,  est  naturellement  beaucoup  plus  petite  que  celles  mesurées 
chez  les  antres  crânes  d'.\nthropoïdes.  De  même  le  diamètre  antéro- 
postérieur.  Le  rapport  entre  ces  deux  éléments  crâniens  est  très  diifi'rent 
de  celui  calculé  pour  les  autres  groupes  considérés. 


b)  Du  liiainctrc  transvcrse  du  trou  occipital. 

Tableau  73 


.\nthropoîdcs 

trou 
Cin2 

occipital  moyen 
Cm2          Cm2 

Diamètre  transverse 
mm.          mm.         mm. 

„               diam. 
Rapport  ^^^^ 

trv. 
r.  occ. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Mâles 

Fem. 

Juv. 

Gorilles     .... 

6.07 

5-38 

6.20 

26.04 

2550 

26.00 

4318 

4.847 

4.197 

Orangs 

4-85 

5.48 

4-97 

24.17 

24.00 

2330 

5.062 

4-485 

5-330 

Chimpanzés.    .    . 

4.66 

4-95 

4.80 

2425 

23.00 

19-50 

5231 

4-(>56 

4.062 

Gibbons    .... 

— 

1-72 

— 

— 

15.00 





9.015 

— 

Boschimans  : 

Colonie  du  Cap    . 

7-53 

7.06 

— 

28.91 

27.00 

— 

3-852 

3-863 

— 

'  Dunes  de  sable     . 

752 

7.09 

— 

29.70 

28.85 

— 

3-986 

4.097 

— 

1  Abris  sous  roches. 

7-33 

7-53 

— 

28.60 

29.40 

— 

4-743 

4.169 

— 

Kalahari  .... 

7.42 

6.60 

— 

29.40 

26.87 

— 

3-983 

4-I13 

— 

Tous  les  Bosch.    . 

7-47 

6.94 

— 

29.30 

28.11 

— 

3-945 

4-085 

— 

I  Hottentots  .    .    . 

731 

8.37 



29.25 

30.40 



4.068 

3-656 



Griquas     .... 

763 

7.08 

— 

29.10 

28.00 

— 

3.881 

4.010 

— 

Suisses  dolicho.   . 

7.78 

7-54 

— 

30.26 

29.48 

— 

3-955 

3-942 

— 

1  Suisses  brachy.    . 
1 

8.31 

7.16 

" 

31.26 

29.50 

^ 

3-797 

4.170 

" 

Quant  au  diamètre  transverse  du  trou  occipital,  lorsqu'on  le  mesure 
dans  ces  trois  groupes  d'Anthropoïdes,  il  n'offre,  comme  dimensions  absolues, 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE  77 

que  de  petites  différences.  Ce  sont  les  Gorilles  mâles  qui  possèdent  ce 
diamètre  le  plus  grand.  Un  tel  résultat  est  naturel  si  l'on  se  rappelle  la 
grande  surface  du  trou  occipital  de  ces  animaux.  Les  Orangs  et  les  Chim- 
panzés ont  un  diamètre  transverse  de  même  valeur.  Les  crânes  des  individus 
femelles  appellent  de  notre  part  les  mêmes  observations.  Quant  au  rapport 
de  ce  diamètre  transverse  à  la  surface  du  trou  occipital  sa  valeur  la  plus 
haute  se  présente  chez  les  crânes  de  Chimpanzés  mâles,  puis  chez  les  Orangs 
du  même  sexe.  Les  Gorilles  ont  un  rapport  notablement  plus  petit.  Les 
crânes  des  individus  femelles  ne  montrent  pas  autant  d'écarts  que  les 
crânes  des  individus  mâles.  Contrairement  à  ce  que  nous  avons  observé 
chez  les  crânes  des  individus  mâles  ce  sont  ici  les  Gorilles  qui  ont  l'indice 
le  plus  élevé,  puis  les  Chimpanzés. 

Il  y  a  lieu  maintenant  de  tenter  quelques  comparaisons  avec  les  séries 
des  crânes  d'Hommes  dont  il  a  été  question  dans  les  chapitres  précédents, 
particulièrement  avec  les  crânes  provenant  des  Boschimans,  Hottentots 
et  Griquas. 

L'indice  de  Flower  moyen  (tableau  68),  qui  marque  la  puissance  plus 
ou  moins  grande  du  prognathisme,  est  d'une  valeur  incomparablement 
plus  élevée  chez  les  crânes  d'Anthropoïdes  que  chez  les  crânes  d'Hommes, 
à  quelque  groupe  ethnique  que  ceux-ci  appartiennent.  Les  Hottentots  et 
les  Griquas  qui  ont  montré  les  indices  les  plus  forts  restent  très  loin  en 
arrière  des  Chimpanzés  qui,  des  Singes  supérieurs,  possèdent  le  plus  petit 
indice.  Et  si  nous  les  comparons  aux  Orangs  (les  plus  prognathes  des 
Anthropoïdes),  la  distance  est  encore  singulièrement  accrue.  Cette  obser- 
vation, faite  en  comparant  les  crânes  mâles  et  masculins,  est  valable 
également  pour  les  crânes  des  femelles  d'Anthropoïdes  et  pour  les  crânes 
féminins. 

Lorsque  nous  confrontons  la  valeur  du  prognathisme  à  la  surface  du 
trou  occipital  nous  constatons,  entre  les  deux  contingents  principaux 
considérés,  une  très  grande  différence.  La  projection  faciale  des  Anthro- 
poïdes est  telle  qu'avec  une  surface  du  trou  occipital  plus  petite  que  celle 
de  tous  les  groupes  humains,  masculins  et  féminins,  elle  domine  le  déno- 
minateur au  point  de  donner  au  rapport  cherché  une  valeur  presque  trois 
fois  plus  forte  que  de  celle  des  crânes  d'Hommes  (cas  des  Suisses  brachy- 
céphales).  Chez  les  crânes  des  Anthropoïdes  femelles  la  différence  d'avec 
les  crânes  d'Hommes  est  bien  moins  accentuée.  Le  prognathisme  des 
crânes  femelles  est,  si  nous  considérons  l'ensemble  des  Anthropoïdes, 
moins  accentuée  que  celui  des  individus  mâles.  C'est  une  impression  inverse 
de  celle-là  que  nous  donne  un  coup  d'ceil  synoptique  des  groupes  humains 


yS  MAKlllI-     IlA^"l<I   A/l/    SIVI.AN 

actuellonuMit  iHiuliôs  où,  il.ins  li'ur  i-nscinMc.  les  }4;r>'niH"s  frininiiis  ont  un 
rapport  de  valeur  supéru-iuc  à  (dui  des  i^KMipcs  uKisculius.  Ainsi,  pour 
les  régions  cranio-faciales  cxaniiiucs  dans  ( c  <  li  ipitre,  nous  constatons 
que  les  crânes  d'Anthr(»poïcles  si)nt  très  éloignés,  par  leurs  caractères,  des 
crânes  d'HtMumes.  Tous  les  résultats  sont  les  mêmes,  lorsqu'au  lieu  de 
considérer  les  crânes  des  Boschinians  dans  leur  ensi'nililc,  nous  les  étudions 
selon  les  lieux  de  provenance. 

Naturellement  la  capacité  crânienne  des  Anthropoïdes  (tableau  67)  ne 
peut  pas  être  comparée,  quantitativement,  à  celle  des  Hommes.  Les  valeurs 
moyennes  les  plus  élevées  fournies  par  les  crânes  de  Gorilles  ne  présentent 
même  pas  la  moitié  de  celles  qui  expriment  le  minimum  quantitatif  des 
crânes  des  Boschimans,  dont  la  capacité  moyenne  est  ce]-)endant  bien 
inférieure  à  celle  des  crânes  suisses.  Cette  observation  est  valable  jiour  les 
deux  sexes. 

La  surface  du  trou  occipital  (tableau  69)  ne  présente  pas  une  pareille 
dirterence.  Celle  que  nous  avons  mesurée  chez  les  Gorilles  mâles  n'est  pas 
de  beaucoup  inférieure  à  celle  de  certains  groupes  Boschimans  (et  même 
de  certains  groupes  de  crânes  suisses  dolichocéphales).  Il  n'en  est  pas  de 
même  des  surfaces  mesurées  chez  les  Orangs  et  ciiez  les  Chimpanzés  qui 
demeurent  nettement  plus  petites.  Et  cette  observation  est  aussi  valable 
pour  les  deux  sexes. 

Quant  aux  rapports  de  la  surface  du  trou  occipital  à  la  capacité  crânienne, 
ils  offrent  de  très  grandes  différences  lorsque  nous  les  comparons  dans  les 
deux  principaux  groupes,  Anthropoïdes  et  Hommes.  La  plus  petite  des 
valeurs  humaines  dépasse  considérablement  la  plus  grande  valeur  des 
Anthropoïdes.  Il  en  résulte  que  la  surface  de  l'ouverture  occipitale  est 
relativement  beaucoup  plus  grande,  par  comparaison  avec  la  masse  encé- 
phalique, chez  les  crânes  des  Hommes  que  chez  les  crânes  des  Singes,  ici 
des  Singes  supérieurs.  Même  les  Gibbons,  qui  paraissent  avoir  une  plus 
grande  ouverture  occipitale  que  les  autres  Primates,  sont  très  loin  de 
présenter  un  rapport  qui  puisse  être  comparé  aux  Hommes,  pas  davantage 
aux  groupes  des  Boschimans  qu'aux  autres  groupes  présentement  étudiés. 

Nous  savons  déjà,  par  l'examen  d'un  des  paragraphes  ci-dessus,  que  la 
surface  du  trou  occipital  est  toujours  plus  grande  chez  les  crânes  des 
Hommes  que  chez  les  crânes  d'Anthropoïdes,  dans  n'importe  lequel  des 
groupes  envisagés.  Quelle  est  maintenant,  chez  les  Singes  et  chez  les 
Hommes,  la  part  qui  revient  à  chacun  des  deux  diamètres  principaux  du 
trou  occipital,  le  diamètre  antéro-postérieur  et  le  diamètre  transverse  ? 
Lorsque  nous  comparons  les  diamètres  absolus  du  diamètre  antéro-postérieur 


RECHERCHES  DE  MORPHOLOGIE  COMPARATIVE  79 

(tableau  72)  de  l'ouverture  occipitale  nous  constatons  que  tous  les  chiffres 
obtenus  sur  les  crânes  des  Hommes,  qu'ils  soient  masculins  ou  féminins, 
sont  plus  grands  que  ceux  obtenus  sur  les  crânes  des  Singes  Anthropoïdes. 
Les  moyennes  des  Gorilles  mâles  et  des  Orangs  femelles  qui  sont  les  plus 
grandes  restent  au-dessous  des  moyennes  obtenues  sur  des  crânes  d'Hommes 
—  la  plus  petite  étant  celle  des  crânes  des  Boschimans  du  Désert  de  Kalahari 
(série  féminine). 

Le  rapport  de  cette  dimension  à  la  surface  totale  de  l'ouverture  occipitale 
montre,  chez  les  crânes  d'Hommes  appartenant  au  sexe  masculin,  des 
chiffres  toujours  inférieurs  à  ceux  des  Anthropoïdes.  Les  crânes  masculins 
Boschimans  provenant  des  Abris  sous  roches,  et  les  crânes  masculins  des 
Hottentots,  ont  une  valeur  rapprochée  de  celle  des  Gorilles  mâles,  mais 
encore  inférieure  à  celle-ci.  Chez  les  crânes  féminins  ayant  appartenu  aux 
Boschimans,  Hottentots  et  Griquas  —  et  aussi  aux  Suisses  —  nous  consta- 
tons encore  que  toutes  les  valeurs  de  ce  rapport  sont  inférieures  à  celles 
exprimées  pour  les  crânes  d'Anthropoïdes.  Ici  ce  sont  les  crânes  Boschimans 
du  Désert  de  Kalahari  qui  possèdent  l'indice  le  plus  élevé. 

Le  diamètre  transverse  des  crânes  d'Anthropoïdes  (tableau  73)  est 
partout  plus  petit  que  celui  des  crânes  d'Hommes  et  cela  aussi  bien  dans 
la  série  mâle  et  femelle  que  dans  la  série  masculine  et  féminine.  Dans  ce 
dernier  groupe  ce  sont  encore  les  crânes  des  Boschimans  du  Désert  de 
Kalahari  qui  ont  le  plus  petit  diamètre  transverse.  Il  n'est  pas  très  loin 
d'être  de  valeur  semblable  à  celle  mesurée  chez  les  Gorilles  où,  toutefois, 
la  capacité  crânienne,  et  même  la  surface  du  trou  occipital,  sont  plus 
petites.  Les  deux  dimensions  absolues  antéro-postérieure  et  transverse  sont 
plus  développées  chez  les  crânes  suisses,  masculins  et  féminins,  que  chez 
les  crânes  des  Jaunes  d'Afrique,  sauf  le  diamètre  antéro-postérieur  des 
crânes  masculins  des  Hottentots  qui  est  de  valeur  égale  à  celle  des  crânes 
de  Suisses.  Il  est  intéressant  de  constater  un  tel  développement  si  l'on  se 
rappelle  que  la  capacité  crânienne  des  crânes  suisses  l'emporte  de  beaucoup 
sur  celle  des  crânes  des  Jaunes  d'Afrique. 

Les  rapports  du  diamètre  transverse  à  la  surface  du  trou  occipital 
présentent  un  aspect  beaucoup  plus  chaotique  que  ceux  calculés  à  l'aide 
du  diamètre  antéro-postérieur.  Les  crânes  Boschimans  masculins  des 
Abris  sous  roches  ont  une  valeur  supérieure  à  celle  des  Gorilles.  C'est  le 
seul  indice,  d'ailleurs,  qui  présente  cette  particularité.  Tous  les  autres 
indices  masculins  sont  d'une  valeur  plus  basse.  Il  en  est  de  même  pour  ce 
qui  concerne  les  indices  fournis  par  les  crânes  féminins.  Et  nous  n'insistons 
pas  au  sujet  des  crânes  de  Gibbons  qui  ont  donné  un  indice  extrême. 


80  MAKIlli;    HAVKI-AZIZ    SliVI.AN 

Ndus  avons  calculé  les  wilinirs  ini)ycnius  des  rapports  cluv,  les  crânes 
suisses  (sans  spécifications  mi>rplu)logiquos)  et  chez  les  crânes  des  Boschi- 
nians,  Hottentots  et  Griciuas,  ainsi  (jne  chez  ceux  des  Anthropoïdes  consi- 
dérés dans  leur  ensemble.  Voici  les  résultats:  crânes  d'Anthropoïdes, 
mâles  4.87.  femelles  4.66;  crânes  des  Boschinians,  Hottentots  et  Griquas, 
masculins  3.96,  crânes  féminins  3.91;  crâms  des  Suisses,  masculins  3.87, 
féminins  4.05.  Les  Anthropoïdes  l'emportent  de  beaucoup  sur  les  Hommes 
et,  d'autre  part,  les  Boschimans,  Hottentots  et  Griquas  sur  les  Suisses 
(exception  faite  pour  les  crânes  suisses  féminins).  Il  n'est  pas  question, 
bien  entendu,  d'imaginer  une  relation  généalogique  quelconque  entre  ces 
groupes.  Mais  il  est  nécessaire  de  marquer  de  telles  difïérences  morpho- 
logiques. On  remarquera  encore  que  si,  entre  les  groupes  sexuels,  il  n'existe 
presque  pas  de  différence,  lorsqu'on  examine  la  série  des  Hommes  appar- 
tenant à  l'Afrique,  il  n'en  est  pas  de  môme  chez  les  Suisses  où  nous  voyons 
les  crânes  féminins  posséder  un  indice  plus  élevé  que  celui  des  crânes 
masculins.  Ce  sont  les  crânes  brachycéphales  qui  introduisent  cette  modi- 
fication. 

RÉSUMÉ   ET   CONCLUSIONS. 

Le  lecteur  voudra  bien  se  reporter,  pour  certains  détails  qui  ne  peuvent 
trouver  place  ici,  au  texte  même  de  ce  mémoire,  notamment  pour  ce  qui 
touche  aux  caractères  différenciels  montrés  par  les  subdivisions  du  groupe 
des  Boschimans. 

Les  trois  groupes  africains  présentement  considérés  ne  se  montrent  pas 
avec  les  mêmes  aspects  lorsqu'on  les  compare  entre  eux,  ethniquement, 
et  selon  les  sexes.  La  première  chose  à  signaler,  et  elle  est  importante 
puisqu'il  s'agit  d'une  population  indigène  vivant  au  sein  de  l'Afrique 
noire,  c'est  que  les  Boschimans  masculins  et  féminins  ne  sont  pas  des 
individus  prognathes.  Les  crânes  masculins  sont  un  peu  plus  rapprochés 
du  prognathisme  que  les  crânes  féminins. 

Chez  cette  population  la  relation  existant  entre  le  développement  du 
massif  facial  et  le  développement  du  massif  crânien  montre  que  plus  le 
premier  est  développé  moins  le  second  est  volumineux.  C'est  en  fonction 
du  plus  fort  prognathisme  que  nous  constatons  la  plus  faible  capacité 
crânienne.  Une  telle  constatation  est  valable  pour  les  deux  sexes.  Toute- 
fois, les  crânes  féminins  montrent  un  plus  grand  développement  relatif  de 
la  partie  faciale. 

Chez  les  Boschimans  la  différence  sexuelle  du  volume  encéphalique  est 
d'environ  100  ce.  Les  crânes  des  Hottentots  masculins  et  féminins  sont 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE  8l 

Tiiésognathes.  Chez  eux,  également,  plus  s'augmente  la  valeur  de  l'indice 
de  Flovvcr  plus  on  voit,  en  concomitance,  diminuer  la  capacité. 

Si  nous  comparons  entre  eux  les  trois  groupes  d'Africains  présentement 
étudiés,  nous  constatons  que  ce  sont  les  Boschimans  masculins  qui  ont 
l'indice  de  Flower  le  moins  élevé  et  que  ce  sont  les  Boschimans  féminins 
qui  ont  le  même  indice  le  plus  élevé.  Il  y  a  peut-être  là  un  caractère  sexuel 
secondaire  à  examiner  de  plus  près. 

Le  rapport  de  la  valeur  du  prognathisme  à  la  capacité  crânienne  est 
plus  élevé  chez  les  crânes  féminins  des  trois  catégories  humaines  envisagées. 

Chez  les  crânes  Suisses  dolichocéphales  et  brachycéphales  utilisés  pour 
des  comparaisons  ethniques,  la  capacité  diminue  au  fur  et  à  mesure  que 
s'accroît  la  valeur  de  l'indice  de  Flower.  Ce  dernier  indice  est  de  valeur 
à  peu  près  identique  chez  les  crânes  dolichocéphales  et  chez  les  crânes 
brachycéphales  masculins;  il  est  un  peu  plus  faible  chez  les  crânes  féminins 
brachycéphales.  Chez  ces  mêmes  crânes  féminins,  le  rapport  du  progna- 
thisme à  la  capacité  est  d'une  valeur  plus  élevée  que  chez  les  crânes  masculins 
et  cela,  quelle  que  soit  la  morphologie  considérée. 

Par  la  valeur  du  rapport  de  l'indice  de  Flower  à  la  capacité,  les  crânes 
féminins  suisses  se  rapprochent  plus  des  crânes  féminins  africains  que  les 
crânes  masculins  suisses  ne  se  rapprochent  des  crânes  masculins  des  mêmes 
groupes  africains. 

Chez  les  crânes  suisses  masculins,  la  surface  du  trou  occipital  est  nette- 
ment plus  grande  chez  les  types  brachycéphales  que  chez  les  autres.  Chez 
ces  mêmes  crânes  brachycéphales  masculins,  le  rapport  du  prognathisme 
à  la  surface  du  trou  occipital  est  plus  faible  que  chez  les  crânes  dolicho- 
céphales. 

A  propos  des  deux  caractères  dont  il  vient  d'être  parlé,  il  semble  que 
les  crânes  masculins  dolichocéphales,  au  fur  et  à  mesure  que  s'accentue 
la  projection  de  leur  face  diminuent,  en  même  temps,  la  surface  du  trou 
occipital;  chez  les  crânes  brachycéphales  masculins  on  verrait,  dans  les 
mêmes  conditions,  augmenter  cette  surface. 

Chez  les  crânes  suisses  féminins,  la  surface  du  trou  occipital  est  plus 
grande  chez  les  types  dolichocéphales,  et  au  fur  et  à  mesure  que  s'accroît 
l'indice  de  Flower,  cette  surface  s'accroît  également,  tandis  que  chez  les 
crânes  féminins  brachycéphales  cette  surface  diminue. 

Chez  les  crânes  Boschimans,  masculins  et  féminins,  la  surface  du  trou 
occipital  augmente  au  fur  et  à  mesure  qu'augmente  la  capacité  crânienne. 
Les  crânes  masculins  ont  ces  deux  dimensions  plus  grandes  que  les  crânes 
féminins. 


82  MXKlIll';    IIAVKI-AZIZ    Sl'Yl.AN 

('hez  les  HcttiMitots  ct^  n'est  {ilus  tout  ;"i  fait  la  nu'inr  clioso.  Los  crânes 
féminins  ont  une  capacité  plus  petite  et  uiu'  sui  faie  du  tnni  ocrijiital  plus 
gauuie  que  celle  des  crânes  masculins. 

Les  Griquas  présentent  les  deux  caractères  envisagés  tout  comme  les 
Boschimans. 

Le  caractère  exceptionnel  des  Hottentots  provient  peut-être  de  ce  que 
la  série  qui  les  représente  n'est  com])oséc  cjue  par  un  petit  nombre  de 
crânes. 

Les  crânes  suisses  montrent,  lorst^ue  l'on  compare  les  types  dolicho- 
céphales aux  types  brachycéphales,  quelques  faits  intéressants.  La  capacité 
crânienne  des  dolichocéphales  masculins  est  plus  élevée  que  celle  des  types 
brachycéphales,  mais  les  crânes  dolichocéphales  féminins  ont  une  capacité 
inférieure  à  celle  des  crânes  brachycéphales  du  même  sexe.  N'oublions  pas, 
cependant,  qu'il  nous  manque,  pour  interpréter  sainement  une  telle  consta- 
tation, les  faits  relatifs  au  développement  général  du  corps. 

Chez  les  types  dolichocéphales,  le  rapport  de  la  surface  du  trou  occipital 
à  la  capacité  crânienne  est  plus  élevé  chez  les  femmes  que  chez  les  hommes. 
Au  contraire,  la  valeur  de  ce  rapport  est  plus  petite  chez  les  crânes  féminins 
brachycéphales.  Ce  résultat  vaut  d'être  souligné.  Il  a  été  obtenu  sur  des 
séries  relativement  nombreuses.  Il  mériterait  d'être  étudié  sur  d'autres 
séries  européennes  d'abord,  et  sur  des  séries  d'autre  origine  ensuite. 

Chez  les  J.-.imes  d'Afrique  (Boschimans)  les  crânes  féminins,  avec  une 
capacité  inférieure  à  celle  des  crânes  masculins,  ont  une  surface  du  trou 
occipital  qui  n'est  cependant  pas  très  inférieure. 

Lorsqu'on  examine  la  grandeur  relative  des  deux  diamètres  principaux 
du  trou  occipital  en  fonction  de  la  capacité  crânienne,  on  établit  aussi 
quelques  faits  intéressants: 

Chez  les  crânes  féminins  Boschimans,  le  diamètre  antéro-postérieur  du 
trou  occipital  est  relativement  plus  développé  que  chez  les  crânes  masculins 
du  même  groupe.  Et  il  en  est  ainsi  chez  les  crânes  Hottentots  et  chez  les 
crânes  Griquas.  Une  conclusion  identique  s'impose  lorsque  nous  examinons 
les  crânes  suisses.  Qu'ils  soient  dolichocéphales  ou  brachycéphales,  le 
diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital  est  plus  grand,  relativement 
au  développement  de  la  masse  encéphalique,  que  chez  les  crânes  masculins. 

Ce  diamètre  antéro-postérieur  ne  se  présente  pas  toujours  de  la  même 
façon  dans  les  divers  groupes  humains.  Relativement  à  la  capacité  crâ- 
nienne, les  crânes  des  Jaunes  d'Afrique  l'ont  p^lus  développé  que  les  Blancs 
d'Europe  qui  sont  mis  ici  en  comparaison. 

Chez  les  crânes  Boschimans  des  deux  sexes,  le  diamètre  transverse  du 


RECHERCHES    DE    MORPHOLOGIE    COMPARATIVE  83 

trou  occipital  augmente  au  fur  et  à  mesure  que  la  capacité  crânienne 
augmente  elle-même.  Mais  les  crânes  féminins  ont,  par  rapport  à  la  capacité, 
ce  diamètre  relativement  plus  grand  que  les  crânes  masculins.  Est-ce  là 
un  caractère  sexuel  secondaire  ? 

Chez  les  crânes  suisses  ce  diamètre  transverse  est,  à  capacité  égale, 
plus  grand  chez  les  crânes  brachycéphales  que  chez  les  crânes  dolicho- 
céphales. 

Par  rapport  à  leur  capacité  les  crânes  féminins  suisses  ont  un  diamètre 
transverse  du  trou  occipital  dont  la  dimension  absolue  n'est  pas  très  loin 
d'équivaloir  cette  mesure  chez  les  crânes  masculins.  Le  rapport  entre  ces 
deux  caractères  est  d'une  valeur  notablement  plus  forte  chez  les  crânes 
féminins.  Chez  les  Jaunes  d'Afrique  nous  faisons  une  constatation  de  même 
sorte.  Lorsqu'on  établit  une  comparaison  entre  les  crânes  des  Jaunes 
d'Afrique  et  les  crânes  des  Blancs  d'Europe  (Suisses)  on  constate  c^ue  les 
premiers  ont  le  diamètre  transverse  du  trou  occipital  nettement  plus 
développé  que  les  seconds.  Il  existe  donc  au  sujet  de  ce  caractère  une 
réelle  différenciation  ethnique. 

En  ramassant  les  faits  qui  viennent  d'être  résumés,  afin  d'établir  une 
brève  conclusion,  nous  constatons: 

Que  la  construction  du  crâne  humain  —  bien  entendu  pour  les  régions 
de  ce  crâne  que  nous  avons  envisagées  —  n'est  pas  la  même  dans  les  deux 
groupes  ethniques  mis  en  comparaison.  Les  Jaunes  d'Afrique  et  les  Blancs 
d'Europe  n'édifient  pas  de  la  même  façon  leur  architecture  crânienne. 
A  l'intérieur  de  chacun  des  deux  grands  groupes  ethniques  considérés, 
les  crânes  masculins  et  féminins  ne  se  comportent  pas,  non  plus,  à  ce  point 
de  vue,  de  la  même  façon. 

Les  faits  nouveaux  que  nous  avons  apportés  à  la  dociunentation  anthro- 
pologique mériteraient  d'être  examinés  sur  des  contingents  humains  dont 
les  origines  raciales  seraient  dissemblables,  mais  dont  le  développement 
général  (la  stature,  en  particulier)  serait  identique.  De  telles  recherches 
feraient  apparaître  sans  nul  doute  de  nouvelles  preuves  de  l'hétérogénéité 
morphologique  profonde  des  Hommes. 

La  valeur  de  telles  constatations  pour  une  interprétation  philosophique 
de  l'espèce  humaine  ne  peut  être  mise  en  doute. 

Les  discussions  relatives  au  monogénisme  ou  au  polygénisme  primitifs 
en  seraient  enrichis. 


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Pages 
Introduction 5 

Documents  utilisés 7 

Chapitre  premier. 

Examen  selon  la  valeur  du  prognathisme: 

1.  De  la  capacité  crânienne 9 

2.  De  la  surface  du  trou  occipital 22 

Chapitre  II. 

Examen  selon  la  valeur  de  la  capacité  crânienne: 

1.  De  la  surface  du  trou  occipital 3^ 

2.  Du  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital      45 

3.  Du  diamètre  transverse  du  trou  occipital      51 

Chapitre  III. 

Examen  selon  la  surface  du  trou  occipital: 

1.  Du  diamètre  antéro-postérieur  du  trou  occipital      59 

2.  Du  diamètre  transverse  du  trou  occipital      65 

Chapitre  IV. 

Quelques  recherches  sur  des  crânes  d'Anthropoïdes      70 


RÉSUMÉ  et  conclusions 


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