UNIVERSITÉ DE GENÈVE
Laboratoire d'Anthropologie
FACULTÉ DES SCIENCES
Professeur Eugène Pittard
Recherches de morphologie comparative
sur les relations du prognathisme
avec le développement encéphalique et
Taire du trou occipital
TH ESE
PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE L'uNIVERSITÉ DE GENÈVE
POUR l'obtention du GRADE DE DOCTEUR ÈS SCIENCES BIOLOGIQUES
par
Marthe Hayri-Aziz SEYLAN
Licenciée es sciences biologiques
^^yi^\f 16: ■^^^■
Thèse no 985
1937
IMPRIMERIE A. KUNDIG
GENÈVE
UNIVERSITÉ DE GENÈVE - FACULTÉ DES SCIENCES
Laboratoire d'Anthropologie — Professeur Eugène Pittard
Recherches de morphologie comparative
sur les relations du prognathisme
avec le développement encéphalique et
l'aire du trou occipital
TH ESE
PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE l'uNIVERSITÉ DE GENÈVE
POUR l'obtention du grade de DOCTEUR ÈS SCIENCES BIOLOGIQUES
par
Marthe Hayri-Aziz SEYLAN
Licenciée es sciences biologiques
Thèse no 985
1937
IMPRIMERIE A. KUNDIG
GENÈVE
Le présent travail a été eflectué dans le Laboratoire d'Antlirui)()logic
de ri'uiversité de Genève.
Que M. le professeur lùigène Pittard veuille bien acceplrr im-s si-nliments
de reconnaissanee.
A mes chers parents.
La I<"aculté des Sciences, sur le j)ivavis de M. le professeur Eugène
Pittard, autorise l'impression de la thèse présentée par M'"'* Marthe Hayri-
Aziz Seylan, intitulée: Recherches de morphologie coniixiratiNc sur les
relations du prognathisme avec le dével()pi)enicnt encé})hali(iue et l'aire»
du trou occipital, sans exprimer d'opinion sur les projwsitions (pii 3' sont
énoncées.
Genève, le 14 juillet 1937.
Le Doyen :
G. TiERCY.
Extrait des Arciiivcs suisses d'Aiilliropolu^ie t^ciierale.
Tome VII. N» 4, 1(^37 (pages 287 à 366).
Recherches de morphologie comparative
sur les relations du prognathisme
avec le développement encéphalique et l'aire
du trou occipital
par
Marthe Hayri-Aziz Seylan
Licenciée es sciences biologiques
INTRODIXTION
En plusieurs lieux, et en divers moments, les anthropologistes ont essayé
de déterminer quelles sont — de la masse totale de l'encéphale — les
quantités respectives de cerveau proprement dit, de cervelet et de bulbe.
La technique devant conduire à une pareille investigation est délicate et
malaisée. Malgré leur petit nombre, les travaux effectués dans cette direc-
tion ont donné des résultats intéressants, surtout lorsque les races ont été,
le mieux possible, délimitées et, aussi, lorsque les sexes ont été séparés.
Ainsi, dans tel ou tel groupe racial donné, comparé à tel autre groupe
racial, on a pu constater des variations — parfois très accentuées — et
aussi, à l'intérieur de chacune des races, des différences entre les hommes
et les femmes, au point de vue des quantités respectives des trois régions
encéphaliques considérées. Nous ne revenons pas sur ces résultats qu'on
peut trouver consignés dans les ouvrages généraux d'Anthropologie
physique.
Les documents recueillis pour ces constatations ont été acquis soit
directement, sur les tables d'autopsie — et alors ils présentent plus de
détails; soit à l'aide de la capacité crânienne, obtenue sur le crâne sec,
et dans ce cas-là, les renseignements sont fatalement ramenés à l'ensemble
de l'encéphale.
Il faut avouer d'ailleurs, qu'à certains points de vue, ces documents
sont insuffisants du fait que leurs auteurs procédaient dans des grandes
villes, aux populations cosmopolites, et que, presque dans tous les cas, ils
n'ont pas tenu compte, suffisamment, soit des qualités corporelles mêmes,
O MAKTlll- II.\VKI-A7IZ Sl'VI.AN
OU de la position sociale des individus, soit des qualit(!'S raciales des sujets
qu'ils examinaient. Nous n'avons ilonc pas les matériaux comparatifs que
nous aimerions posséder et d()nt on (hxiiie fa» ilcmciit la \alciir pliiloso-
phitpie.
Ainsi, sur les faits dont il \i»'nl d'être ])arlé, il est ciicori- impossible,
aujiniririmi. d'établir, entri- les divers f,Mdupes liumains, des relations
ayant quelijue valeur démonstrative.
Dans leur en.semble les documents pondéraux que nous possédons,
malgré leur état fragmentaire, ont montré que la masse encéphalique
totale, tout d'abord, n'est pas de même valeur partout à la surface de la
terre; que lorsque on la ramène, cette masse, à l'unité du développement
général, elle offre encore des variations étendues. Ensuite, nous avons
appris que la quantité de matière cérébelleuse et la quantité de matière
médullaire contenues dans le crâne, comparées à la (luantiti' de matière
cérébrale proprement dite, ne sont pas identiques, dans les différentes
races humaines; de même qu'elles ne sont pas équivalentes, absolument et
relativement, chez les hommes et chez les femmes appartenant à la même
race: il existe même, à cet égard, des variations sexuelles secondaires
parfois très accentuées.
A volume total égal, le cerveau proprement dit est, semble-t-il, plus
grand chez l'homme. Ainsi, d'une façon générale, la femme aurait relati-
vement plus de cervelet et de moelle, donc relativement moins de cerveau
que l'homme.
Nous avons rappelé, qu'à l'aide du crâne sec, nous ne pouvons connaître
que le développement encéphalique global, mais nous pouvons avoir aussi
quelques indications sur le développement du bulbe rachidien, grâce aux
dimensions du trou occipital. Evidemment -- il ne faut pas craindre de
le répéter — nous n'avons là que des renseignements restreints, mais tels
qu'ils sont, ils se révèlent d'une certaine importance, surtout si nous
pouvons les examiner comparativement dans le temps et dans l'espace.
Dernièrement M. Eugène Pittard et M^e Wietrzykowska ont publié un
mémoire : « La grandeur du trou occipital en fonction de la capacité crâ-
nienne » où il a été question de la grandeur de section du bulbe comparée
à la masse totale encéphalique. Mais les résultats de cette recherche n'ont
été, aux yeux de ces auteurs mêmes, qu'un travail préliminaire ^. Ils ont
utilisé, pour leurs investigations, quelques crânes d'Anthropoïdes, des
crânes de Boschimans, de Hottentots et de Griquas et des crânes appar-
1 E. Pittard et J. Wietrzykowska, Grandeur du trou occipital i
Société suisse d'Anthropologie et d'Ethnologie. Genève, 1931-32.
I fonction de la capacité
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 7
tenant au type de VHomo Alpinus ; mais ils n'ont considéré que les deux
seuls caractères quantitatifs indiqués ci-dessus.
Il valait la peine de reprendre un tel examen. En outre il fallait le
développer, en l'étendant à d'autres régions du crâne et de la face. En
effet, si nous considérons les rapports généraux existant entre ces deux
parties principales de la tête osseuse, nous pouvons dire que si le crâne
proprement dit représente, par sa grandeur cubique, le volume approxi-
matif de la masse encéphalique, la face, de son côté — par les maxillaires —
représente la masse des organes surtout utilisés par la vie végétative.
Des travaux antérieurs de M. Pittard ont montré que, d'une façon générale,
chez l'homme, plus la face est développée, plus la surface triturante est
grande, et moins est développée, relativement, la quantité encéphalique ^.
Dans les présentes recherches la place que prend la masse faciale dans
l'ensemble de la tête osseuse, a été représentée par la valeur du progna-
thisme, obtenue selon la méthode de Flower.
En vue de ces examens — qui, encore une fois, prennent leur principal
intérêt de ce qu'ils devront être comparatifs — nous avons rassemblé des
crânes appartenant à des Anthropoïdes de plusieurs genres et à des groupes
humains divers, — quelques-uns même très éloignés les uns des
autres, racialement parlant.
Nos matériaux se composent des éléments suivants:
Crânes d' Anthropoïdes (42 crânes) '^.
Mâles Femelles Jeunes
Gorilles 12 6 2
Orangs 6 2 5
Chimpanzés 4 2 i
Gibbons — 2 —
Crânes humains.
Dabord une série de 216 crânes se composant ainsi: 132 crânes masculins,
et 84 crânes féminins, appartenant aux groupes que voici:
Hommes Femmes
Boschimans 42 26
Hottentots 12 5
Griquas 10 3
1 F,. Pittard et S. Tcheraz, Développement de la mandibule et des dénis en /onction de la capacité crânienne
Ass. fr. pr. Avanc. des Se. Congrès de Lyon, 1906.
On peut consulter aussi : Eug. et J. J. Pittard, Etude sur le développement cranio-facial des Gorilles, dfs Orangs
et des Chimpanzés. Rev. suisse de Zoologie, Genève, 1936, p. 551-595.
2 Ces crânes proviennent de différentes collections. Nous remercions M. Pierre Revilliod, directeur du Musée
d'Histoire naturelle de Genève, M. Fritz Sarasin de Bile, .MM. les directeurs des collections zoologiques de Zurich
(M. le D' Heschelcr) et de Lausanne (M. le D' Murisier) de l'obligeance qu'ils ont mise à nous confier un certain
nombre de ces crânes. Le Laboratoire d'Anthropologie do l'Université de Genève possède aussi une importante
collection que nous avons utilisée.
O MAKlIir: ll.\YKI-.\/I/ SIVI.AN
Nous leur avons coniparé 95 crânes cl'Iîuro|H''rns, apiiai tciiant à deux
types morpljologiquement très différents.
Mniiiinc', l'ruiims
Crânes bracliyci^phalos 2', 20
(du type de l'Hoiiio .ilf^init^}
Crânes dolichocéphales 25 25
Enfin, en vue de diverses obserxations préliminaires - mais sans ]X)uvoir
insister ;\ leur sujet — nous avons ajouté h cet important matériel, un
certain nombre de crânes proviMiant de Wvux dixcis: Tchèques (7 crânes
masculins et 3 crânes féminins), Roumains (4 crfnu's masculins), Nègres
Pahouins (3 crânes masculins), Néo-Calédoniens (4 crânes masculins et
2 crânes féminins).
Les crânes de Boschimans, Hottentots et (îricpias ai)par(iciuiriil au
Musée de Cape Town; ils sont momentanément déposés au Laboratoire
d'Anthropologie de l'Université de Genève.
Les crânes humains d'autres provenances font partie de la collection
du professeur Eugène Pittard et sont également déposés au Laboratoire
d'Anthropologie de l'Université de Genève.
Les mesures de surface du trou occipital ont été effectuées à l'aide du
planimètre d'Amsler. La capacité crânienne a été obtenue selon la méthode
de Broca; les mesures crâniennes selon la technique habituelle ^.
Les différentes recherches que nous avons effectuées seront exposées
dans l'ordre suivant:
1. Examen du rapport existant entre la valeur du prognathisme et:
a) la valeur de la capacité crânienne,
b) la grandeur du trou occipital représentant la surface de section
du bulbe.
2. Examen des rapports existant entre la valeur de la capacité crânienne
et:
a) la surface du trou occipital,
b) le diamètre antéro-postérieur du trou occipital,
c) le diamètre transverse du trou occipital.
3. Examen des rapports existant entre la valeur de la surface du trou
occipital et:
a) la capacité crânienne,
b) le diamètre antéro-postérieur du trou occipital,
c) le diamètre transverse du trou occipital.
1 Ajoutons que les moyennes exposées au cours de ce travail sont les moyennes vraies.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
CHAPITRE PREMIER
Examen selon la valeur du prognathisme
i) De la capacité crânienne.
2) De la surface du trou occipital.
Nous mettrons toujours en tête de nos examens l'étude des crânes
masculins.
I. Examen de la capacité crânienne en fonction du prognathisme.
a) Etude des crânes Boschimans, Hottentots et Griquas.
Dans ce premier tableau les 40 crânes de Boschimans composant notre
série ont été subdivisés selon les lieux de provenance. Ces crânes, vrai-
semblablement, n'appartiennent pas tous à la même époque. On sait qu'il
y a eu, parmi les groupes Boschimans les moins anciens, des métissages
que les crânes de plus vieilles chronologies ne montrent pas.
Les indices moyens du prognathisme marquent, chez trois des groupes
masculins, un caractère d'orthognathie (Colonie du Cap et Dunes de sable).
Les autres indices moyens montrent des crânes mésognathes (98.75, 99.66,
100.20, 102.81). Le dernier groupe (Kalahari) est juste à la limite du
prognathisme vrai (103.31). La conclusion qui s'impose est celle-ci: les
Boschimans masculins ne sont pas — il s'agit en l'espèce d'un caractère
moyen — des individus prognathes. Cette affirmation est intéressante à
cause même de la position géographique occupée par les Boschimans parmi
les indigènes de l'Afrique noire, tous prognathes. Ce résultat est confirmé
par les moyennes calculées pour chaque groupe de Boschimans: toutes,
elles donnent des indices mésognathes. Seul le groupe du Kalahari montre
un chiffre proche du prognathisme vrai (103.31). Cet important résultat
sera discuté ailleurs.
10
MAKTHl HAVKl AZIZ Sl-VI AN
R/partilipu df la capacitt' cranirutu- selon la luilnir croissante de l'indice de l-'loiver,
par groupes de 3, 4 cl s iiuliiidiis
Prov.naiiros
Indice riowcr moyen
Capacité
Ce.
crânienne
Ce.
Kapiiort
1 I..W.-I 1
cap. or.
Crânes
masculins
Crùnes
(féminins
Crânes
masculins
Crftnes
féminins
Crûnes
masculins
CrAnes
féminins
Colonie du Cap . . .
97-49
100.20
100.56
I416
1373
1180
69.18
73.66
86.06
Moyennes vraies
98.97
100.56
1392.7
II80
71-63
86.06
Dunes de sable . . .
96.93
95.84
1327
1290
73-88
74-54
97.76
102.24
1407
1305
69.67
78.37
102.81
1321
79.89
j Moyennes vraies
9917
98.58
I35I.7
1296
74.48
76.18
68.36
Abris sous roches . .
99.66
9589
144I
1404-5
69.69
101.45
1296.6
78.28
Moyennes vraies
99.66
98.28
98.47
144I
1358
69.69
72.62
Désert du Kalahari .
98.75
1359
1247
73.27
79.07
103.31
102.92
1353
II 70
77.08
88.25
Moyennes vraies
101.03
100.37
1356
1214
75.18
83.00
La capacité crânienne varie de 1321 ce. à 1441 ce, la différence dépasse
100 ce.
Les rapports du prognathisme à la capacité crânienne nous mettent en
face de chiffres très divers. Ces valeurs extrêmes sont: 69.18 et 79.89.
La forte valeur du second de ces chiffres provient de ce que le troisième
groupe orthognathe (Dunes de sable) possède une faible capacité crânienne.
D'une façon générale il résulte de ce tableau qu'il existe une relation
entre le développement de la face et le développement concomitant du
crâne. Il apparaît déjà, comme un phénomène général, que plus le massif
facial est développé, moins le massif crânien proprement dit est volumineux.
On conçoit l'intérêt philosophique de cette constatation.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE II
Aucun de ces groupes locaux féminins n'est atteint de prognathisme
proprement dit. Deux d'entre eux sont orthognathes (Abris sous roches
et Dunes de sable), les autres sont mésognathes. Les moyennes de chaque
groupe montrent, toutes sans exception (et, avec entre eux, de très faibles
variations) des crânes mésognathes.
Ces crânes féminins possèdent des capacités crâniennes allant de 1170 ce.
— ce qui est un chiffre très faible — à 1404.5 ce, chiffre plutôt élevé par
rapport à ceux trouvés chez les crânes masculins. La différence entre les
extrêmes est d'environ 230 ce, donc bien plus grande que dans la série
masculine. Les capacités les plus faibles correspondent, comme pour ce qui
concerne les crânes masculins, aux indices de Flower les plus forts, excep-
tion faite cependant pour les crânes appartenant à la série des Dunes de
sable. Cette conclusion, en tant que fait général, concorde avec celles que
nous ont données les crânes masculins.
Les chiffres obtenus pour représenter le rapport du prognathisme à la
capacité crânienne sont, plus encore que chez les crânes masculins, très
divers. Ces rapports varient de 68.36 à 88.25, ^^ différence est double de
celle que nous avons trouvée dans la série des Boschimans masculins.
Dans un nouveau tableau nous inscrirons les chiffres obtenus en prenant
la moyenne de chaque groupe principal et en les arrangeant d'après l'indice
de Flower croissant. Ce tableau nous permettra de rechercher plus aisément
— chez les deux sexes — si une augmentation du prognathisme va de
pair avec une diminution de la capacité crânienne.
Tableau 2.
Crânes Boschimans selon les lieux de provenance.
Provenances
Indice Flower moyen
Capacité crânienne
Ce. Ce.
Rapport '•"■'^""^ Il
*^^ cap. cr. Il
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Colonie du Cap . . .
Dunes de sable . . .
.^bris sous roches . .
Kalahari
Moyennes vraies
0R.07
1.M...3
100.56
08.58
98.28
100.37
1392.7
1351-7
I44I.O
1356.0
I180
1296
1358
1214
71-63
74-48
6g.6g
75-18
73-39
86.06
76.18
72.62
83.00
78.68
99-63
9932
1373-0
1272
12 MAKI 111 llANKl -A/I/ SI NI AN
Ce tableau ne nu)nt!e. pour les crànrs masculins, aut unccm irspdiid.iuce
franchement régulière entre l'élévation de la \al(iir de l'indice et celle de
la capacité crânienne. Toutefois, si nous examinons les premiers et les
derniers chifïres représentant ce dernier c;ir.ictère, nu constate (|n'en
regard du plus fort prognathisme nous axons l.i plus faible (ap.icité crâ-
nienne. Nous retrouvons ici la conclusion générale cpii a déjà été indicpiée.
Cette conclusion s'impose également si nous utilisons les valeurs des rapports
exposés par ces deux groupes extrêmes. Nous pouvons ne pas tenir compte
du résultat contradictoire fourni par la série des Abris sous roches à cause
du petit nombre de crânes composant cette série.
Au fur et à mesure que s'accroît la valeur de l'indice di> Mower nous
voyons, pour les crânes féminins, la capacité crânienne diminuer a\-ec une
régularité parfaite. Comme conséquence, la \aleur du iMpp;)rt ciierdié
augmente. Aucun à-coup ne marque ces deux di rnieis ( aractères.
'r\p.iT:Ai- T,.
Indice Mo
t.li..Kllc
Ce.
crajÉiLiiiir
Ce.
. |-l.,w,r
capacité crânienne
Crânr^"«.o.,,ii„c
CrAnes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins Crânes féminins
9t>.93
95-97
1350-5
.3.4.3
72.36
72-83
98.18
99.69
99.10
1462.0
1357-2
1214
67-55
74.96
82.03
103.73
102.77
1322.0
1249
78.46
82.85
99-63
99-32
13730
1272
73-39
78.68 1
Ce tableau réunit les crânes de Boschimans, groupés par 10, comme s'ils
provenaient tous d'un même lieu. Il n'est pas nécessaire de justifier ce
rassemblement ethnique. Il s'impose par certaines comparaisons que nous
allons faire.
La valeur de la capacité crânienne ne suit pas un ordre régulier de
décroissance, au fur et à mesure que s'accroît la valeur de l'indice de
Flower. Selon ce que nous avons appris ci-dessus, la plus faible capacité
appartient au groupe qui possède l'indice de prognathisme le plus élevé.
Les rapports du prognathisme à la capacité crânienne ne se présentent
pas non plus dans un ordre régulier. Au plus faible indice de Flower ne
correspond pas la valeur du rapport la plus faible. En éliminant le cas
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE C(JM1'AKATIVE
13
exceptionnel du deuxième groupe, nous constatons que la relation cherchée
marque nettement une élévation de la valeur du rapport, au fur et à mesure
de l'augmentation de la valeur de l'indice de Flower.
Les mêmes observations que celles faites pour les crânes masculins
peuvent être inscrites pour les crânes féminins. C'est avec irrégularité que
diminue la capacité crânienne au fur et à mesure qu'augmente la valeur
de l'indice. L'augmentation du rapport du prognathisme à la capacité
crânienne se fait avec régularité. Comme pour les crânes masculins la
relation cherchée existe: à savoir qu'avec l'augmentation de l'indice de
Flower la capacité crânienne correspondante diminue et le rapport de ces
deux unités, lui, augmente.
En comparant les deux sc.xes nous constatons tout d'abord que les
valeurs moj^ennes montrent, pour ces deux sexes, d'abord des crânes
orthognathes (premier groupe), puis des crânes mésognathes. D'une façon
générale, les crânes masculins semblent être un peu plus rapprochés du
prognathisme vrai que les crânes féminins.
Les capacités crâniennes, comme il fallait s'y attendre, sont très diffé-
rentes dans les deux groupes sexuels. Les chiffres obtenus varient, pour
les crânes masculins, de 1462 ce. à 1322 ce, tandis que pour les crânes
féminins cette limite inférieure représente le groupe à la capacité la plus
forte. La capacité moyenne varie: pour les crânes masculins, de 140 ce,
JtkL de liûivçv
l-iG. I. — Valeur de l'indice de Flower, chez les
crânes des Boschimans des deux sexes.
Valeur du rapport de l'indice de l-lower à la capacité crânienne
chez les crânes des Boschimans des deux sexes.
pour les crânes féminins de no ce. La moyenne de tous les crânes féminin.-
est de 100 ce. plus faible que celle des crânes masculins. La différence
sexuelle du volume encéphalique est donc nettement marquée.
14 MAKI 111" 11.\^"K1 A/l/ SIM AN
Les rapports du prognatliisnii' à la (mi>.u it»' ( r.iniiniu' \ariont rgalcinrnt
dans les deux groupes sexuels. Les r.i]ipnrts du ^loupc fi'niiiiin sont ]i\\\s
élevés, la différence moyenne l'est (l\'ii\iriui 5 unitis ])ai r.ipixiit à la
moyenne des groupes masculins.
En résumé: pour un indice moyen de iiro^natliisnir de N-.deiir à juii près
semblable (99.63 d'un côté, 99.32 de l'autre) les crânes féminins des
Boschimans ont une capacité cranicime bien plus faible que les crânes
masculins. Et ainsi le rapport de ces deux grandeurs offre une v.dcur l)i(n
plus élevée pour les crânes féminins. Les crânes féminins ont donc la
partie faciale de la tête osseuse plus développée par rajiport au dévcloiipc-
ment de l'encéphale. Cette conclusion est a retenir.
Table.\u 4.
Série des HoUentots.
Indice Flower moyen
Capacité crânienne
Ce. Ce.
^ Flower
capacité crânienne
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
98.35
102.52
98.08
1379
13343
1306
7139
77.27
f
75-52
101.62
98.08
1352.9
1306
74.82
75-52
Nous rappelons que cette série ne se compose que de 12 crânes masculins
et de 5 crânes féminins.
Dans un seul tableau nous avons réuni les valeurs des indices et des
capacités obtenues pour les groupes masculins et féminins. Les crânes
masculins ont été subdivisés en deux groupes, l'un de 5 crânes, le second
de 7 crânes.
Ces crânes sont, comme caractères moyens, mésognathes. La capacité
crânienne diminue avec l'augmentation de l'indice de Flower et, naturelle-
ment, le rapport entre ces deux unités augmente.
L'indice des crânes féminins classe ceux-ci également parmi les méso-
gnathes. Pour une valeur de prognathisme à peu près égale à celle des
crânes masculins du premier groupe, ces crânes féminins ont une capacité
absolue plus faible.
En comparant la capacité crânienne du premier groupe masculin et
celle du seul groupe féminin, et en examinant le rapport du prognathisme
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
15
à la capacité, nous constatons qu'avec un indice de Flower à peu près
égal le rapport cherché est notablement plus élevé dans la série féminine.
La cause en est à une capacité crânienne plus petite. Les moyennes de
l'indice de Flower montrent une grande différence sexuelle, les crânes
masculins ont une tendance au prognathisme bien plus nette que les crânes
féminins.
TABLE.4U 5.
Série des Griquas.
Capacité
Ce.
crânienne
Ce.
R t ^''°'''*"' 1
capacité crânienne
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins Crânes féminins
98.77
104.05
98.28
1405
1399
1245
70-51
7382
78.99
IOI.41
98.28
1402
1245
72.17
78.99
Ce groupe ethnique est représenté par 10 crânes masculins et 3 crânes
féminins.
Les crânes masculins du premier groupe sont mésognathes, ceux du
second groupe légèrement prognathes. La moyenne générale les classe
panni les mésognathes. Comme chez les Boschimans et chez les Hottentots,
plus la capacité crânienne diminue plus s'accentue le prognathisme.
Les crânes féminins sont mésognathes. A une valeur d'indice plus petite
que celle du groupe masculin, la capacité crânienne est beaucoup plus
faible. Le rapport cherché est bien plus élevé dans le groupe féminin.
Il est maintenant nécessaire de mettre en comparaison les divers carac-
tères que nous venons d'étudier dans les trois groupes humains.
Tableau 6.
Provenances
Indice Flower moyen
Capacité crânienne
Ce. Ce.
. Flower 1
^^PP°^^ap.cr. 1
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Boschimans
Hottentots
Griquas
99-63
101.62
ICI. 41
99-32
98.08
08.28
I373-0
1352.9
1402.0
I 272.1
1306.0
1245.0
73-39
74-82
72.17
78.68
75-52
78.99
i6
MAKIlll IIAVKI AZIZ SKYLAN
Chez les crânes masculins l'imliii' de l'inuci- des liosi liini.ins t>st \c
moins élevé des trois. Comixm's aux il..tiriit..i-<, K-^ iii.scliiiuans niascnlius
ont une capacité crânienne i>lus .uraiulc Au |>. lint df \ue de ce caracUri'
les Griquas l'emportent sur les deux autres groupes. Le rapport du jirogna-
thisme à la capacité crânienne le plus fort est celui des Hottentots; ceux
des Boschimans et des Griquas sont à peu prés identicpics.
Chez les crânes féminins l'indice de Flower le plus fort est (dui des
crânes Boschimans. Les cràni's de ces trois groupes sont nH'sDgnatlics.
La capacité crânienne la plus élevée est celle des llottcntotcs; mais il
faut rappeler que cette série est composée par un petit nombre de crânes.
Pour ces deux caractères les crânes féminins ont, tous, leurs moyennes
d'une valeur inférieure à celle des crânes masculins.
C'est à cause de leur capacité crânienne relativement faible, et malgré
un indice de Flower plus petit, que le rapport de la valeur du prognathisme
à la capacité est chaque fois plus fort chez les crânes féminins.
Les valeurs ci-dessus seront à conserver pour le jour où des compa-
raisons raciales avec, par exemple, d'autres groupes africains — voisins
actuels ou dans le passé — des Boschimans, deviendraient possibles. Elles
ne le sont pas encore aujourd'hui.
b) Examen des crânes de Suisses.
Ces crânes ont été subdivisés en deux séries morphologiques (brachy-
céphales et dolichocéphales) et, à l'intérieur de chacune d'elles, selon les
sexes. Ils ont été, dans le tableau suivant, ordonnés comme les crânes
précédents, selon la valeur croissante de l'indice de Flower.
T.A.BLE.\U 7.
Crânes masculins.
Capacité
Ce.
crânienne
Ce.
Flower i
^""^"'^ capacité crânienne {
DoUchocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
92.21
1 95.02
' 9950
91.22
94-17
100.64
1650.5
1618.O
1570.5
1652.6
1569.0
1582.0
56.19
59.07
63.69
55.46
60.66
63.92
9569
95-89
1612.O
1605.8
59-77
60.07
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMP;\R.\TIVE
17
Chez les crânes dolichocéphales masculins, la valeur de la capacité
crânienne diminue régulièrement au fur et à mesure que s'accroît le progna-
thisme. Chez les crânes brachycéphales le dernier grouj^e de 10 crânes
possède une capacité un peu plus élevée que le groupe qui le précède.
Quant aux rapports du prognathisme à la capacité, sa valeur augmente
en fonction de l'augmentation de l'indice de Flower. Les comparaisons
raciales viendront ensuite. Nous passons maintenant à l'examen des crânes
féminins.
T.\BLEAU 8.
Crânes féminins
Indice Flower moyen
.
l-"lowor 1
Ce. Ce.
capacité crânienne
Dolichocéphales 1 Brachycéphales 1 Dolichocéphales
Brachycéphales 1 Dolichocéphales [Brachycéphales
93-77
! 100.65
92.21
96.60
100.96
1400.5
1372.0
1422.0
1389.0
1390.5
67-33
73.88
6555
69.85
73-44
i 97-21
96.84
1386.3
1338-8
70.60
69-57
La capacité crânienne, chez les crânes féminins brachycéphales, montre
aussi une légère augmentation de sa valeur chez le dernier groupe. Mais,
d'une façon générale, la capacité crânienne diminue au fur et à mesure
que s'élève la valeur du prognathisme. Quant au rapport existant entre
ces deux caractères il augmente régulièrement, avec l'augmentation de
l'indice de Flower.
Il faut maintenant comparer les deux groupes morphologiques de crânes
suisses entre eux et en les examinant aussi selon les sexes.
T.-\BLEAU 9.
Comparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales.
Indice Flower moyen
Flower
Rapport —
capacité craim i...
Crânes raascuhns Crân(-s féminins
Crân. -
,!KS féminins
Crânes masculins Crânes féminins
92.21
95-02
9950
93.77
100.65
1650.5
1618.O
1570.5
1400.5
1372.0
56.19 67.33
59.";
63.'
95.69
97-21
l'il '
1386.3
59.77 1 70.60
i8
M.\K1111 ll.U Kl A/IZ Si;VL.\N
T.Mll.KAU lo.
Comparaison st\i(cUi- chr: Ir': ncincs brachycéphah
CaiMcité
cranionnc
RaDDort ""^
' Ce. Ce.
capacité crânienne
CrAnes masculins
Cr&ncs féminins CrAnrv n > > ,r>,.s féminins
Crânes masculins CrAnes féminins
91.22
94- 17
100.64
92.21
96.60
100.96
1652.6
1569.0
1582.0
1422.0
1389.0
1390.5
55.46
60.66
63.92
60.07
65.55
69.85
73.44
05.89
96.84
1605.8
1338.8
69.57
Chez les crânes masculins l'indice de Flc:)wcr est à peu près le même
chez les crânes dolichocéphales et chez les crânes brachycéphales. La
Suisses ciofick. 6
, 5,
gii %% 90 U 9*1 9É
lûû loi loH m \ù%
Vu.. 3. — VaU'ur de l'indice de l-ln\vcr chez les crânes suisses dolichocéphales, (l<s deux sexes.
capacité crânienne est un peu plus élevée chez les crânes dolichocéphales.
Le rapport du prognathisme à la capacité est, au contraire, un peu plus
fort chez les crânes brachycéphales.
Suisses Drotky.c/ • <
8G %% 90 <)l ^t ^6 38 iQQ loz 104 10^
FiG. 4. — Valeur de l'indice de Flower chez les crânes suisses brachycéphales des deux sexes.
Ches les crânes féminins brachycéphales l'indice de Flo'wer est un peu
plus faible que chez les crânes dolichocéphales. Par contre, ceux-ci ont
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE I9
une capacité crânienne notablement plus élevée. Et, chez eux, le rapport
du prognathisme à la capacité est aussi un peu plus fort.
Les comparaisons sexuelles conduisent aux résultats suivants: Quelle
que soit la morphologie crânienne, les femmes ont l'indice de Flower de
valeur plus haute que les crânes masculins; leur capacité crânienne — le
p.m.
50 55 60 <*^ JO fS ^0 BS JO
FiG. 5. — Valeur du rapiwrt de l'indice de Flower à la capacité crânienne chez les
crânes suisses dolichocéphales des deux sexes.
fait est naturel — est — avec une grande différence — plus petit que
celle des crânes masculins. C'est à cause de cette double raison que les
crânes féminins ont le rapport du prognathisme à la capacité d'une valeur
50 55 60 65 ^û 1S go as 50
FiG. 6. — Valeur du rapport de l'indice de Flower A la capacité crânienne chez
les crânes suisses brachycéphales des deux sexes.
bien plus élevée que celle calculée chez les crânes masculins. En résumé:
les crânes masculins dolichocéphales suisses sont un peu moins prognathes
et un peu plus capaces que les crânes brachycéphales. Et les crânes féminins
dolichocéphales sont plus prognathes et plus capaces que les crânes brachy-
céphales appartenant au même groupe ethnique.
Comparons maintenant ces crânes suisses avec ceux des Boschimans,
Hottentots et Griquas.
Une telle comparaison, effectuée dans les deux sexes, présentera un
intérêt racial évident: les deux groupes humains ainsi mis en parallèle
20
MAKI 111 llANKl A/I/ SI-\I .\N
apparlionnent ù dos pojnilations et à des lieux ^i'iif4i,ii>lii(|iu's très rl()ij.,Mu''.-
los uns lies autres. N'oublions pas, (ri>cii(laiit . iiuc, poiii- (luiiiic scinhlahU
comparaison ait une valeur elùrtiNc, il t.uulrait (■(Huincnccr pu r.iiiuiici
à l'unité de stature, c'est-à-dire de dé\ eloppemnit f;rii(ral a|)|>iii\ini;itil
(nous l'ignorons), les groupes tpie nos investigations \riiliiit < ,,iitiMiitti
Ces réserves étant formulées, \-oici ce (pic luius d >iiiunl If^ iumnchius dt
chacun des caractères examinés.
Crânes masculins
Crânes féminins
Flower
Capacité
crânienne
Ce.
Rapport
Flower
Capacité
crânienne
Ce.
Rapport
Suisses dolichocéphales
» biachycéphales
Boschimans
Hottentots
Griquas
95-69
95-89
99-63
101.62
101.41
1612.O
1605.8
1373-0
1352-9
1402.0
59-77
60.07
73-39
74.82
72.17
97-21
96.84
99-32
98.08
98.28
1386.3
1338-8
1272. 1
1306.0
1245.0
70.60
69-57
78.68
75-52
78.99
Chez les crânes masculins des trois groupes africains, la valeur de l'indice
de Flower est toujours plus forte — de 6 unités chez les crânes Hottentots
— que chez les crânes suisses. Et si, chez les crânes féminins, les diffé-
rences sont moins accentuées, il faut constater que le prognathisme le
plus faible est toujours celui des crânes suisses. La capacité crânienne des
crânes masculins suisses est incomparablement plus grande que celle des
trois autres groupes figurant au tableau. Entre le chiffre de capacité offert
par les crânes Griquas — les plus capaces — et les crânes suisses, il reste
une marge de 207 ce. ce qui est évidemment considérable. C'est ici que le
facteur représenté par le développement général du corps devrait, en
premier lieu, intervenir puisque toutes les recherches faites dans ce sens
ont montré qu'il existe un rapport général entre la grandeur encéphalique
et le développement total — stature et poids — des individus considérés.
Du fait que le prognathisme est plus accentué et que la capacité crâ-
nienne est plus faible, il s'en suivra que le rapport de l'indice de Flower
à la capacité sera de valeur plus haute chez les crânes des Boschimans,
Hottentots et Griquas. C'est bien, en effet, ce que montre le tableau. La
différence entre les crânes de Hottentots et les crânes suisses est de 15 unités.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 21
L'indice de Flower des crânes suisses féminins est d'une valeur un peu
moins forte que celle offerte par les trois autres groupes. Il résulte de cette
comparaison que le prognathisme des crânes féminins montre moins de
variation, dans les divers groupes ethniques, que n'en montrent les crânes
masculins appartenant aux mêmes groupes. Quant à la capacité crânienne
elle est plus forte chez les crânes suisses. On pouvait le supposer, a priori,
par ce qui a été dit ci-dessus à propos des crânes masculins. En calculant
la moyenne des trois groupes africains la différence est de 88 ce. en faveur
des crânes suisses. Des indications fournies par ces résultats (indice de
Flower et capacité crânienne) il s'en suivra que la valeur du rapport du
prognathisme à la capacité sera plus élevé chez les Boschimans, Hottentots
et Griquas. Le tableau 1 1 montre la différence en faveur des crânes suisses.
Elle est de 7 unités. En comparant ce dernier chiffre avec celui calculé
tout à l'heure en examinant les crânes masculins, on voit qu'il est deux
fois moins fort: les crânes féminins suisses se rapprochent plus des crânes
féminins des groupes africains auxquels nous les comparons, que les crânes
masculins suisses ne se rapprochent des crânes masculins des mêmes groupes
africains.
Dans les préliminaires de ce mémoire il a été question d'une étude
complémentaire sur quelques crânes d'Européens (Tchèques et Roumains)
et aussi sur quelques crânes africains (Pahouins) et Néo-Calédoniens.
Les faits qui en découlent ne peuvent être là qu'à titre d'indication. Le
nombre de crânes de chacun de ces groupes est si petit que la moyenne
exposée ne peut avoir qu'une valeur tout à fait momentanée. Ce sont des
documents d'attente.
Tableau 12.
Provenances
Indice Flower moyen
Capacité crânienne
Ce. Ce.
Flower
Rapport
cap. cr.
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Ichciues
91.61
97-91
98.32
102. II
T470
1605
154I
1293
62.65
61.00
63.81
79-23
Moyennes vraies . . .
Roumains
Pahouins
Néo-Calédoniens . . .
95-39
95-97
100.01
102.37
102. II
110.30
1520
1606
1461
1462
1293
1455
62.91
59-95
68.67
70.05
79-23 t
75-95 ;
22 MAKTlIi: lI.\VKl-.\/IZ SIVI.AX
Le prognathisme des Tchèques et clos KcniiiKiins montre l.i mrmc xalciir
d'indice que les crânes suisses considcrôs ilaiis leur inoNciinc masculine.
Celui des Néo-Calédoniens dépasse la moyenne «les Hoscliimans, Hottentots
et Griquas, laquelle est semblal>le à celle des Pahouins. La capacité crâ-
nienne cies crânes suisses est nettement supi riiun' à celle dis deux groupes
d'Européens figurant dans le talilca\i; elle dépasse celle des Tchèiiues de
88 ce. Quant au volume encéphalii|ue des Hoschimans, Hottentots et
Griquas (137S ce. en moyenne) il est nettement dépassé par celui des
Néo-Calédoniens et des Pahouins. ]\Lus n'oublions pas que ces chiffres
absolus ne doivent être mis tels quels en comparaison. Les Boschimans,
Hottentots et Griquas ont une stature inférieure à celle des Pahouins et
à celle des Néo-Calédoniens. Dans tous les cas ces deux dernières jiopula-
tions ont un développement encéphalique très inférieur à celui des popu-
lations blanches avec lesquelles nous les mettons en parallèle. Or, les
Néo-Calédoniens, au moins, ont une taille moyenne qui doit dépasser celle
des Européens présentement considérés. On pourrait inférer de cette très
grande différence — et c'est là une autre conclusion — qu'à développement
général semblable les groupes raciaux possèdent des masses encéphaliques
très différentes les unes des autres.
Le rapport du prognathisme à la capacité crânienne est relativement
élevé chez les crânes de Tchèques comparativement à ce que nous ont
montré les crânes suisses. Les crânes roumains ont un rapport égal à ces
derniers. Quant aux crânes des Néo-Calédoniens et des Pahouins, ils offrent
des indices beaucoup plus hauts, ce qui est naturel à cause de leur fort
indice de Flower.
Les crânes féminins sont en trop petit nombre pour que les valeurs des
divers caractères étudiés soient retenus. Notons simplement que les valeurs
attribuées aux crânes tchèques nous paraissent extraordinaires.
2. Dé\œ:loppemext du trou occipital en fonction du prognathisme.
a) Examen des crânes des Boschimans, Hottentots et Griquas.
Entre les trois premiers groupes masculins des Boschimans le progna-
thisme est à peu de chose près le même. Les crânes provenant du désert
de Kalahari sont les plus rapprochés du prognathisme vrai. La surface du
trou occipital varie, quantitativement, dans des limites peu étendues.
Ce ne sont pas les crânes ayant le plus fort indice de Flower qui montrent,
en même temps, la plus petite surface du trou occipital. Le rapport le
plus fort est celui calculé pour les crânes provenant des Abris sous roches.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPAR.VTIVE
Tableau 13.
L'indice de Flower est indique au fur et à mesure de sa valeur croissante.
Crânes BoscJuDians selon les lieux de provenance.
Surface trou occipital
Cm2 Cra2
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Rapport
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Colonie du Cap .
Dunes de sable .
Abris sous roches
Kalahari ....
Moyennes vraies
98.97
100.56
7-53
99.17
98.58
7-54
99.66
98.28
7.10
101.03
100.37
7.42
9963
99.32
7.46
7.06
7.09
7.10
6.33
13.21
13-47
14-35
13-70
14-45
14.00
14.04
15-94 I
.62
Deux groupes féminins (celui de la Colonie du Cap et celui du Désert
de Kalahari) présentent une projection en avant de la face plus accentuée
que les deux autres groupes. Avec une surface du trou occipital plus petite
que celle des trois autres contingents, les crânes féminins du Désert de
Kalahari ont aussi un indice de Flower élevé. En dehors de ce cas, la surface
du trou occipital ne montre, selon les groupes, que peu de différence: à
cause de la faible surface du trou occipital c'est la série du Désert de Kalahari
qui possède le rapport final le plus élevé.
Tableau 14.
Indice Flower moyen
Surface trou occipital
Cm2 Cm2
^ ^ Flower
Surface trou occipital
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
96.93
98.18
99-69
103.73
99.63
95-97
99.10
102.77
7-33
7-44
7-55
7-53
7.02
6.58
6.89
13-54
13.40
13-45
13.80
13.82
15.16
15-15
99.32
7-46
6.88
13-55
14.62
Le tableau ci-dessus montre la comparaison des crânes masculins et
féminins des Boschimans dans leur ensemble, sans subdivision géographique.
Son contenu appelle quelques interprétations.
24
Il AVKT-AZIZ Si:VI.AN
Les valeurs respectives de l'indice do l-'lower sont presque exactement
les mêmes. La surface du trou occipital dos crânes fôiuinins est ])lus ])clito
que celle des crânes masculins, ("o moiiulrt- (Irxrlnpju'iuciit du crâne
féminin, pour ce qui concerne cotte rof^ion anatonii(iuo, osl \isil)lc (l.ms
duique groupe avec, parfois, dos dilïôroncos assez fortes ((ininic, par
exemple, celle du deuxième groupe, qui atteint j^rôs d'une unité. Avec un
indice de prognathisme égal à celui des crânes masculins, les crânes féminins
5 S.S 6 6S y ib i 8.S 9 'û " '^ '^ '^ '^ "^ 'f •& «^
1-iG. -. — \'alcur de la surface du trou occipital
chez les crânes des Boschimans des deux sexes.
Tic. 8. ■ — Valeur du rapport de l'iiidiec de Flower à la surface
du trou occipital chez les crânes des Boschimans des deux sexes.
ont un rapport de cet indice à la surface du trou occipital toujours plus
grand. La moyenne générale de ce caractère est donc de valeur plus
haute chez ces crânes féminins. Nous verrons plus tard ce qu'il faut penser
de ce développement en surface du trou occipital lorsque nous le compa-
rerons à la capacité crânienne.
Tableau 15.
Série des Hottentots.
Flower
Cm2 Cm2
Surface trou occipital
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
98.35
101.02
103.13
98.08
7.61
6.65
7.27
8.04
1347
15.16
14.26
11.86
101.62
98.08
7.30
8.04
14.09
11.86
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
25
Les crânes de Hottentots, dont nous inscrivons en un seul tableau les
caractères présentement étudiés, montrent des différences sexuelles très
étendues, aussi bien par la valeur de l'indice de Flower, que dans la valeur
représentant la surface du trou occipital, les crânes ayant appartenu à
des femmes présentant moins de prognathisme et un plus grand dévelop-
pement de la surface du trou occipital. Mais n'oublions pas que cette série
est composée par une quantité de crânes relativement petite. Toutefois,
comme il n'existe que très peu de documents concernant cette population,
nous n'hésitons pas à publier ces résultats. A cause même de la faible
valeur de l'indice de Flower et de la grande surface du trou occipital, le
rapport cherché entre ces deux facteurs sera plus petit chez les crânes
féminins.
Tableau 16.
Série des
Griqiias.
Indice Flower moyen
Surface trou occipital
Cm2 Cm2
Flower
Surface trou occipital
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins Crânes féminins
98.77
104.05
98.28
7-95
7.08
12.67
14.82
14.22
101.41
98.28
7-63
7.08
13-74
14.22
La surface du trou occipital des crânes féminins est plus petite que celle
des crânes masculins (il faut rappeler que nous ne pouvons aligner ici que
trois crânes féminins). Deux groupes de 5 crânes masculins ont donné,
chacun, une surface plus grande. C'est à cause de cette aire peu étendue
que présente cette partie de l'occipital que le rapport final sera plus grand
chez les crânes féminins.
b) Examen des crânes de Suisses.
Les 49 crânes masculins des Suisses rangés selon la valeur moyenne
(par 10 individus) croissante de l'indice de Flower montrent une assez
grande différence selon qu'ils sont brachycéphales ou dolichocéphales.
Sur cinq séries de 5 crânes mises en parallèle, quatre, appartenant aux
crânes brachycéphales, ont une surface du trou occipital plus grande. La
moyenne générale de cette surface est aussi en faveur des crânes brachy-
26
MARTHl- II\VK1-A/IZ SKVI.AN
r.\mi\r 17.
.. „....i.,:i..i
H-inpnrt """'' 1
lin» Cm2
' ' surface trou occipitalll
Dolichocéphales
Brachyci'phnU-s Dorichocéphalcs
Brachycéphalcs
Dolichocéphales
Brachycéphalcs
92.21
1 95.02
' 99.50
91.22
94.17
100.64
8., 4
7.16
7-74
8.15
8.20
8.49
1 1 63
13-35
13-32
11.30
11.87
11.96
9569
95-89
7.78
8.30
12.6.5
11.77
céplialos. Cette constatation est fort intéressante. Pourcjuni les crânes
bracliycéphalcs mascnlins ont-ils nne aire plus considérable que les crânes
•Surface du tr occ. ^ SutSSCS «iolicK V*«— •
5 5.5 é. 6 5 7 ^.S g 8S 9 9 S <o 10 5
l-,o. 9. — Valeur de la surface du trou occipital chez les crânes suisses dolichocéphales des deux se;
dolichocéphales ? On pourrait, a priori, s'imaginer que les diamètres
transverses des crânes brachycéphalcs masculins étant, habituellement,
5.
a.
Suisses broc Ky &
? — •
5 S.5 4 4.5 ^ ^.S 8 S.S J 5.S 10
FiG. 10. — Valeur de la surface du trou occipital chez les crânes suisses brachycéphalcs des deux sexes.
plus grands que chez les crânes dolichocéphales du même sexe, le diamètre
antéro-postérieur du trou occipital doit être aussi plus développé. Mais il
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 27
ne s'agit pas ici de dimensions mesurées au compas. Le trou occipital
n'est jamais un cercle parfait. Et chez les crânes dolichocéphales le plus
grand diamètre antéro-postérieur pourrait compenser, et au delà, la dimen-
sion relativement plus faible du diamètre transverse. A l'endroit où va
commencer la sortie de la moelle épinière les crânes brachycéphales offrent
un passage à celle-ci qui est, en moyenne, plus grand que celui qu'offrent
les crânes dolichocéphales. Le fait est à souligner. Il sera intéressant de
le mettre en regard du développement encéphalique total.
Le rapport calculé de la valeur de l'indice de Flower à la valeur de l'aire
du trou occipital est plus faible chez les crânes brachycéphales.
Quand la surface du trou occipital est mise en regard de la valeur de
l'indice de Flower croissant, on constate que la valeur de cette surface
ne suit pas la croissance de celle du prognathisme. Chez les crânes dolicho-
céphales nous trouvons, chez ceux qui sont peu prognathes, une surface
plus grande que chez les crânes les plus rapprochés du prognathisme vrai.
Cette irrégularité est-elle moins manifeste chez les crânes brachycéphales,
où la surface la plus grande est en rapport avec l'indice de Flower le plus
élevé ? En utilisant les deux premiers termes et les deux derniers, dans
chacun des groupes dolichocéphale et brachycéphale, nous trouvons les
valeurs suivantes de la surface étudiée: chez les crânes dolichocéphales
8.14 et 7.74; chez les crânes brachycéphales 8.15 et 8.49. II y a contra-
diction entre les deux groupes construits selon la valeur de l'indice cépha-
lique. Pourrait-on conclure que chez les crânes masculins dolichocéphales,
au fur et à mesure que s'accentue la projection en avant de la face, on
voit diminuer la valeur de l'aire du trou occipital et, qu'au contraire,
chez les crânes brachycéphales, cette surface augmente avec l'accentuation
de la projection faciale ? Il faudrait une recherche plus considérable que la
nôtre pour en discuter. Il nous paraît néanmoins intéressant de signaler
ce fait à l'attention des chercheurs.
Les crânes féminins provenant de la Suisse, rangés selon la valeur
croissante de l'indice de Flower, montrent une surface du trou occipital
plus grande chez les crânes dolichocéphales que chez les crânes brachy-
céphales. Chez les crânes dolichocéphales la grandeur de cette surface
croît avec la projection en avant de la face; elle décroît, au contraire,
chez les crânes brachycéphales au fur et à mesure que s'élève la valeur
de l'indice de Flower. Comment expliquer ce fait ? Nous avons appris
qu'en fonction du prognathisme croissant la quantité encéphalique, d'une
façon générale, diminuait, et qu'ainsi les proportions des diverses parties
composant l'encéphale étant conservées on pouvait supposer une diminu-
28
MAIÎTIU- KAVR1-A7IZ SKVLAN
r.MU.KAl' l.S.
Crdnrs /c'minlns
Indice Flowor moyen
Surface trou occipital
Cn>ï Cms
I-lowor 1
Rapi>ort — —
surface trou occip.
! Doliciiocéphalcs
Brachycépbales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycépbales
"3-77
; 100.65
92.21
96.60
100.96
7-37
7-71
7.42
7.17
6.89
12.91
13-25
12.76
13-89
14.84
1
97.21
96.84
7-54
7.16
13.08
13.82
tion concomitante de la grandeur du bulbe, donc une plus petite surface
du trou occipital. Mais les crânes dolichocéphales ne s'accordent pas avec
une telle supposition. La surface du trou occipital est plus grande chez
le groupe de crânes présentant la valeur la plus élevée de l'indice de Flower.
Quant à la valeur du rapport de cet indice à la surface du trou occipital
elle est, en moyenne, plus grande chez les crânes brachycépbales.
T.\BLEAu 19.
Coynparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales.
1 Indice Flower moyen
Surface trou occipital
Cm2 Cm2
Ri ort '''°"''"'
Surface trou occipital
Crânes masculins
1
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1
!
92.21
95-02
; 99-50
93-77
100.65
8.14
7.16
7-74
7-37
7.71
11.63
13-35
13-32
12.91
13-25
95-69
97.21
7.78
7-54
12.65
13.08
1
Lorsque nous comparons sexuellement les crânes suisses dolichocéphales,
nous constatons qu'avec un indice de Flower de valeur supérieure les
crânes féminins ont une surface du trou occipital plus petite que les crânes
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
29
masculins. Le rapport de l'indice de Flower à la surface du trou occipital
est plus élevé chez les crânes féminins, ce qui s'explique par un degré
plus accentué de prognathisme. Le deuxième groupe du tableau 19 montre,
Rûbb.I^iiiiîlL- Su.'ssescioC.'ck
10 II 12 13 1^
\C 1/
l'iG. II. — Valeur du rapport de l'indice de Flower à la surface du trou
occipital chez les crânes suisses dolichocéphales, des deux sexes.
à la fois, chez les crânes féminins, un indice de Flower plus élevé et une
surface de trou occipital à peu près identique à celle des crânes masculins
dont l'indice de Flower est notablement plus faible.
Tableau 20.
Comparaison sexuelle chez les crânes brachycéphales.
Indice Flower moyen
Surface trou occipital
Cm2 Cm2
Rapport ^'""^"^
Surface trou occipital
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
gi.22
94- 17
100.64
92.21
96.60
100.96
8.15
8.20
8.49
7.17
6.89
11.50
11.87
11.96
12.76
13.89
14.84
95-89
96.84
8.30
7.16
11.77
1382
Les crânes brachycéphales semblent présenter plus d'unité dans leurs
caractères morphologiques. Au fur et à mesure de la valeur croissante de
l'indice de Flower, nous voyons la surface du trou occipital augmenter
régulièrement chez les crânes masculins et diminuer régulièrement chez
les crânes féminins. La différence entre les extrêmes est de 0.34 chez les
crânes masculins et de 0.53 chez les crânes féminins. La surface moyenne
30
MAKTHl- HAVKI .\/I7 SKVI.AN
du trou occipital est très nottoinent supcricuro chez les crânes masculins
que chez les crânes féminins. A cause tle ce dernier caractère, et à cause
RnhK "FCouJf
OuiSSCS bracUy.c^ » #
S 9 10 II 12 13 14- IS 16 I] la [<
Fie. 1 J. — \'aleur du rapport do l'indice de Flower à la surface du trou occipit.il ch
les orAnes suisses brachycëphales des deux sexes.
aussi d'un indice de Flower plus élevé, le rapport de celui-ci à la surface
du trou occipital considérée est de valeur plus grande chez les crânes
féminins.
Tableau 21.
I^rovenances
Indice Flower moyen
Crânes Crânes
masculins féminins
Surface trou occipital
Cm2 Cm2
Crânes Crânes
masculins féminins
Rapport
Crânes Crânes
masculins féminins
Tchèques
Moyennes vraies
Roumains . .
Pahouins . . .
Néo-Calédoniens
91.61
97-91
98.32
95-39
95-97
100.01
102.37
110.30
7.40
7.10
7.28
750
8.43
6.51
1^-45
13-23
13-99
13.22
12.85
12.63
15.80
13-34
13-34
17.72
Les crânes d'autres populations dont il a été question dans le chapitre
précédent montrent, pour ce qui concerne les groupes européens, la plus
grande surface du trou occipital chez les Roumains. Pour les autres crânes
ce sont les Pahouins qui offrent la plus grande surface. Ceux-ci dépassent,
et de beaucoup, tous les autres crânes. Les crânes féminins tchèques, qui
sont plus prognathes que les crânes masculins appartenant au même
groupe, ont aussi une surface du trou occipital plus élevée. Les crânes
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
31
féminins néo-calédoniens ont la surface du trou occipital plus petite que
leurs congénères masculins. Le rapport du prognathisme à l'aire du trou
occipital le plus haut est fourni par les crânes féminins de la Nouvelle-
Calédonie.
Tableau 22.
Crânes masculins
Surface
trou
occipital
Cm2
RapfKjrt
Crânes féminins
Surface
trou
occipital
Cm2
Rapport
Suisses dolichocéphales
» brachycéphales
Boschimans
Hottentots
Griquas
9569
7.78
12.65
97.21
7-54
13.08
9589
8.30
11.77
96.84
7.16
13.82
9963
7.46
13-55
99-32
6.88
14.62
101.62
7-30
14.09
98.08
8.04
11.86
101.41
7-63
13-74
98.28
7.08
14.22
Ce tableau récapitulatif montre bien, d'un seul coup d'œil, la variabilité
des divers caractères morphologiques selon les divers groupes humains et,
dans le même groupe (ou la même race), selon les sexes. D'une façon
générale, les Boschimans, Hottentots et Griquas, avec un prognathisme
beaucoup plus accentué que celui des Suisses, ont une surface du trou
occipital plus petite que ces derniers. Si nous faisons deux blocs avec ces
groupes extrêmes, nous trouvons une surface moyenne de 8.04 cm^ chez
les crânes suisses et une surface moyenne de 7.46 cm^ chez les Africains.
Chez les crânes féminins les oppositions ne sont pas aussi marquées. Le
bloc des crânes suisses a une surface de 7.35 cm^, le bloc des Jaunes d'Afrique
de 7.33 cm^. La différence sexuelle est bien plus accentuée, pour ce caractère,
chez les crânes suisses.
32 MARTMF HAVRI-AZIZ SÏÏVLAN
t IIAIM TRI". DiaXIKMI':
l'.xanion selon la valeur tle la capacité crânienne
i) /){' /(/ sitrfLicc du trou occipital.
2) Du dianutrc antcro-postcricur du trou occipital.
3) Du diamètre transverse du trou occipital.
I. Examen de la surface du trou occipital en fonction
DE la capacité CRANIENNE.
a) Etude des crânes Boschimans, Hottentots et Griquas.
M. Pittard et W^^ Wietrzykowska ont fait une étude préliminaire de
ce caractère. Nous l'avons rappelé dans le début de ce mémoire. Ces auteurs
n'avaient pas porté aussi loin que nous le faisons ici leurs investigations.
Pour les comparaisons avec les crânes de Boschimans, Hottentots et
Griquas ils n'avaient utilisé que des crânes appartenant au type de VHomo
Alpinus. Ceux-ci sont brachycéphales. Il valait la peine de faire intervenir
dans le débat une morphologie différente. C'est pourquoi nous avons fait
coopérer à nos recherches une série de crânes dolichocéphales. Dans les
chapitres précédents on a vu que cette participation permettait de constater
des résultats divers, montrant que la morphologie générale du crâne n'est
pas indifférente à l'architecture de certains détails.
Dans les dernières lignes de leur travail nos prédécesseurs soulignaient
l'intérêt de telles recherches. Ils demandaient qu'elles deviennent large-
ment comparatives, c'est-à-dire qu'elles soient étendues si possible à tous
les groupes ethniques. C'est pour répondre à une partie de ces desiderata
que nous avons entrepris ce travail.
Il ne sera plus question, dans ce chapitre, des caractères plus ou moins
accentués de la projection faciale. Les documents mis en parallèle sont
seulement la surface du trou occipital d'un côté et la capacité crânienne
de l'autre, puis le rapport de la première grandeur à la seconde. Enfin
nous examinerons quelle est la participation de chacun des deux diamètres
du trou occipital.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
33
Tableau 23.
Crânes Boschimans selon les lieux de provenance.
Provenances
Capacité cran, moyen.
Ce. Ce.
Surface trou occipital
Cm^ Cm2
^urf. tr. occ.
^="^'"^'cup.cr.
Cr.'ines
masculins
Cr.lnes
fL-miiiins
Crânes
maiCuUns
Crânes
féminins
Crines
masculins
Crânes
féminins
Dunes de sable . . .
Kalahari
Colonie du Cap . . .
Abris sous roches . .
Moyennes vraies
1355
1356
1392.7
1476
1295
1214
I180
1358
7-52
7.42
7-53
7-33
709
6.61
7.06
7.10
5.58
5-49
5-33
4-77
540
5.48
5-97
5-22
548
1379-5
1269.9
7-47
6.94
Chez ces crânes masculins boschimans la capacité crânienne moyenne
varie considérablement selon les séries envisagées. Les crânes provenant
des Abris sous roches renfermaient une masse encéphalique beaucoup plus
grande que ceux des trois autres séries. Nous ne pouvons pas trop insister
sur ces différences parce que nos groupes ne sont pas composés par des
grands nombres. Entre la plus petite capacité crânienne (D. de s.) et la
plus grande (Abr. s. r.) l'écart est de 121 ce; évidemment il est très fort.
Quant à la surface du trou occipital, mise en regard de la capacité
crânienne, elle ne présente que peu de différences. Ce ne sont pas les crânes
ayant présenté les plus grandes capacités qui ont, en même temps, les
plus grandes surfaces. Celles-ci sont offertes par les crânes provenant de
la Colonie du Cap qui, en moyenne, ont 83 ce. de moins que les crânes
des Abris sous roches.
Lorsqu'on examine chacune des séries en particulier, on s'aperçoit qu'à
l'intérieur même de ces séries, la capacité crânienne est loin de fournir,
pour chaque sexe, des chiffres semblables. Les moyennes obtenues à l'aide
de 5 ou 6 crânes varient, chez les crânes masculins de 1220 à 1490 ce.
La différence est de 270 ce. c'est-à-dire considérable. Il est regrettable
que nous ne puissions connaître avec exactitude la stature des hommes
figurant dans ces divers groupes. Quatre de ces moyennes ont une capacité
dépassant 1470 ce. Mais, à côté d'elles, nous en trouvons trois dont la
capacité oscille de 1220 à 1276 ce. Chacun de ces groupes possédant des
capacités moyennes (5 ou 6 crânes) élevées, il est impossible de donner
à l'une ou à l'autre des localisations, une étiquette particulière.
34
MAKllll IIANKI-AZI/ SI' 'il. AN
La surface du tnni occipital \,tric de 7.17 à -.Sj cm- (cfs dciix x.iliuis
Dlïortos toutes deux jxir les crânes di- la (■oloiiic ilu ('a\)). Si nous ralt uluiis
la moyenne de chaque groupe, les extrêmes (7.33-7.53 cm-) pr«'senttii(
entre eux encore moins d(^ différence.
Quant au rapport dr la surface du trou ocripital à la capacité crânienne
il varie de 4.77 (Abris sous roches) à ().ii) (Dunes de sable). Ces deux
moyennes correspondent aux minima et niaxima de l.i capacité.
Cabacitc crânienne
' e n c m -^ _
1200 5° 1300 50 ,4^0 so ,500 ^^ 1600 ^o
I-IG. 13. — Valeur de la capacité crânienne chez les crânes des Boscbiinans, masculins et fiiiunins.
La moyenne générale de la capacité crânienne est de 1379.5 ce. Celle
de la surface du trou occipital de 7.47 cm^. Lorsqu'on examine la valeur
de cette surface en fonction de la capacité crânienne croissante, on ne la
voit pas augmenter ou diminuer régulièrement. En calculant la moyenne
des deux premiers groupes et celle des deux derniers nous trouvons des
valeurs presque identiques. Mises en regard des moyennes nous obtenons,
pour la capacité calculée de la même façon, 1356 et 1434 ce. d'un côté,
et 7.47 et 7.43 cm^ de l'autre. Il apparaît que la capacité crânienne ne
semble pas jouer un rôle efficient bien net vis-à-vis de la surface du trou
occipital. Cependant, si nous calculons le rapport de cette surface à la
capacité chez les deux premiers et chez les deux derniers groupes, nous
obtenons 5.54 et 5.05. Conclusions: la surface du trou occipital augmente
avec la diminution de la capacité crânienne. Autrement dit, ce sont les
plus petits crânes qui ont la plus grande ouverture occipitale.
Chez les crânes féminins ce sont ceux de la Colonie du Cap qui montrent
la plus petite capacité crânienne et ce sont ceux des Abris sous roches qui
offrent la plus grande. Nous comparerons tout à l'heure ces chiffres à ceux
des crânes masculins. La surface du trou occipital varie de 6.61 à 7.10 cm^.
La plus petite surface n'est pas fournie par le groupe ayant la plus forte
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMP.VR.MIVE
35
capacité. Il ne semble pas que nous puissions nous arrêter aux spécifications
locales ou géographiques, car le nombre de crânes possédés par chacune
des séries est trop petit. Ajoutons qu'il n'est pas toujours facile — loin de
là — de discerner avec certitude le sexe des crânes chez les Boschimans.
Dans des séries si peu nombreuses il suffit de l'intervention d'un crâne
masculin à capacité un peu élevée — considéré par ses caractères morpho-
logiques comme ayant appartenu à une femme — pour fausser la valeur
de la moyenne.
Les rapports de la surface du trou occipital à la capacité crânienne
présentent comme extrêmes les valeurs 5.22 et 5.97. Si nous bloquons,
comme nous l'avons fait pour les crânes masculins, les deux premiers et
les deux derniers groupes, nous trouvons, pour la capacité, 1197 et 1327 ce.
et, pour les rapports correspondants, 5.71 et 5.35. Donc, la même conclu-
sion s'impose, pour ces crânes féminins, que celle ci-dessus pour les crânes
masculins, à savoir qu'avec une augmentation de la capacité crânienne la
surface du trou occipital diminue.
Table.\u 24.
1
Ce. Ce.
Surface trou occipital
Cm2 Cm2
Papport ^"'^'''"'*''°"°''"'''*^'
'''' " Capacité crânienne
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1
Crânes masculins 1 Crânes féminins
6.74]
1223
1 165.0
7.06
[ 6.84
6.94
5-76
5.87
1 1307
6.74
5-90
1
1233
6.48
5.08
1433
7-31
6.97
4-99
1527
1363-9
7-65
[7-24
5-OI
5-31
1379-5
1
1269.9
7-47
6.94
5-40
5-48
Dans ce tableau nous n'avons plus tenu compte des lieux d'où proviennent
les crânes. Ceux-ci sont arrangés selon la valeur croissante de la capacité
crânienne. C'est par ce moyen que nous verrons s'il existe une concordance
entre la surface du trou occipital et la capacité. Cette surface semble
36 MAKTllI- IIWKI-AZIZ Sl'VI.AN
augmenter au fur et à mesure que s'élève la eaiiacité. Nous tlisous: semble,
car le deuxième f^nnipe. avec une capacité su])érieure au {;r()U])e précédent
tle S-i ce. montre une surface moins ^nande (pic celle di' ce groupe iiienie.
l ' Ca p. < IV
FiG. 14. — Valeur du rapport de la surface du trou occipital à la
capacité crânienne chez les crânes des Boschiinans, masculins
et féminins.
La valeur du rapport ne suit pas non plus un ordre régulier, ni croissant,
ni décroissant.
La capacité chez les crânes féminins oscille de 11 16 à 1408 ce. La différence
entre ces extrêmes (292 ce.) est considérable. Elle dépasse de plus de 200 ce.
la différence constatée chez les crânes masculins. Nous aurons, plus tard,
à envisager les comparaisons sexuelles. La surface du trou occipital ne
montre pas une augmentation régulière au fur et à mesure qu'augmente
la capacité crânienne; le troisième groupe présente une surface plus petite
que le groupe précédent. C'est le seul à-coup. En éliminant ce cas, nous
voyons s'agrandir régulièrement la surface considérée. Si nous rassemblons
les deux premiers termes et les deux derniers de cette colonne nous trouvons
6.84 cm^ d'un côté et 7.24 cm^ de l'autre. L'augmentation apparaît très
nette. Quant au rapport de la surface du trou occipital à la capacité crâ-
nienne il apparaît comme en désordre. Mais si, comme nous venons de le
faire, nous bloquons les deux premiers et les deux derniers termes de la
colonne, on voit diminuer la valeur de ce rapport avec la capacité crânienne
croissante.
RECHERCHKS DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
37
Tableau 25.
Sriie des HoUentot>
Capacité crânienne moyenne
Surface trou occipital
Cm'- Cm2
„ ^ Surface trou occipital
1 Ce. Ce.
Capacité crânienne
j Crânes masculins
Crânes féminin?
' nios féminins
Crânes masculins Crânes féminins
1279
1340
1432
1306
6.91
5.98
8.24
8.37
540
4.46
5.78
6.46
■ 1352.9
1306
7-31
8-37
5-4°
6.46
Ce tableau échelonne les valeurs masculines selon deux groupes de
5 crânes et un autre groupe composé seulement de 2 crânes. Il y a 5 crânes
féminins. La capacité crânienne montre, entre les extrêmes, un écart de
153 ce. chez les crânes masculins. Mise en regard de la capacité crânienne
croissante, la surface du trou occipital ne suit pas régulièrement cet accrois-
sement. La différence entre le minimum et le maximum de cette surface
est de 1.33 cm'^, tandis que, chez les crânes masculins boschimans, elle
était seulement de 0.91 cm^. Les crânes féminins Hottentots ont une
capacité plus petite et une surface du trou occipital plus grande que celle
des crânes masculins. La valeur du rapport du trou occipital à la capacité
ne suit pas régulièrement la valeur de la capacité croissante, mais les
crânes à petits encéphales ont une valeur de ce rapport plus faible que les
crânes à grands encéphales.
Tableau 26.
Série des
Griquas.
Capacité crânienne moyenne
Ce. Ce.
Surface trou occipital
Cm2 Cm2 •
PaDDort ^'"^"""^ *''°" ot^cipital il
'■^V^°'^ Capacité crânienne |
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1334
1470
1245
1 -
5-30
5.56
; 1402
1245
7-^3
7.0S
5-43
38
MAKTIU- HAVKI-AZIZ Sr.Vr AN
Nous établirons tout à riicuic l,i i (mip.n.iisdn ciitio les trois groui^cs
africains. Contentons -nous île soulii^nrr (|u',iu lui' r[ à mesure (]ue s'aeeroît
la capacité crânienne, la surface ilu trou oceipital au,L;mciitr et «luc I,i
valeur du rapport eherelu' aui^inente aussi.
La surface «lu trou ociiiiital des crânes iV'iuiuins est jilus jtetitc (pie celle
des crânes masculins et le rapport calculé de ces crânes féminins est plus
grand. Il faut encore remarquer que le premier groupe masculin, avec une
capacité notablement supérieure à celle du groupe féminin, montre une
même surface du trou occipital. Les femmes Griquas auraient alors une
région bulbaire il'un \-oiiune absolument plus ^.^rand ipie celui des crânes
masculins de leur groujie ethnicjue.
b) Examen iics crânes de Suisses.
Tableau 27.
Crâne j masculins.
Capacité crânienne moyenne
Surface trou occipital
Cm2 Cm2
surface trou occipital
Rapport — :
capacité crânienne
Dolichocéphales
Brachycéphalcs
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
\ 1488.0
j 157IO
1756,5
1498.5
1604.0
1721.0
6.84
8.32
8.46
8.17
8.33
8.44
4-59
5-29
4.80
5-50
5-19
4.90
1612
1608.6
7.78
8.31
4.82
5.20
Ces crânes sont subdivisés selon des groupes de 10. Chez les crânes
dolichocéphales on constate qu'avec la capacité croissante augmente la
surface du trou occipital. Mais la valeur du rapport de cette dernière
Lbo-c I te cra n ic n n e
' en cm^
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-j 1 É 1 I 1 I I 1 I I I 1 »
50 1300 50 |itoO 50 ,500 So |600 50 |yoo 50 IgOO 50 |^c
l-ïG. 15. — Valeur de la capacité crânienne chez les crânes suisses dolichocéphales, masculins et féminins.
'ZOO
RECHKRCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
39
surface à la capacité crânienne ne montre pas cette régularité. Chez les
crânes brachycéphales la surface du trou occipital augmente également au
fur et à mesure de la capacité. Quant au rapport cherché, sa valeur diminue
selon l'ordre imposé. La comparaison des deux types céphaliques montre
des faits intéressants. La capacité crânienne des individus dolichocéphales
est un peu plus élevée que celle de leurs congénères brachycéphales. Ils
CabaciLC crânienne
' en cm.^
JuiSSeS t>rQ<.hy. a
^^ 1200 50 1^00 SO IHOO 50 ISOO 50 iGyQ 50 ijoo ^0 igOO
Pic. i6. — Valeur de la caparité crânienne cluz les crânes suisses brachycéphales, masculins et féminins.
ont une surface du trou occipital plus faible que ces derniers et une valeur
du rapport calculé également plus faible. Sur ce point encore, on voit la
différence que peuvent présenter deux séries de crânes appartenant à la
même région géographique. Toutefois, n'oublions pas qu'il nous manque
un facteur essentiel de discussion: le développement général des individus
à qui ces crânes divers ont appartenu. Lorsque nous établissons des groupes
de 5 crânes — • au lieu de lo — on ne constate plus le même ordre croissant
de la surface du trou occipital en fonction de la capacité. Les variations
individuelles sont trop fortes pour être neutralisées dans d'aussi petits
contingents.
Tableau 28.
Crânes féminins.
^ ^ surface trou occipital
Ce. Ce.
Cm2 Cm2
capacité crânienne
DoUchocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
1307
146O
1298
1392
I513
7.01
7.86
6.76
7.38
7-44
5-36
5-21
3.18
4.98
1386.3 ■■
■ 1402.8
7-54
7.16
5-44
40
MAKllll- H.WRI-AZIZ SF.VLAN
Nous avons ici drux gruupcs de lO crânes dolicliocéiihalos et aussi deux
groupes semblables de crânes brachycéphales, ]ilus, chez ces derniers, un
contingent de 5 crânes, ("luv, les deux m'iIcs nous xonous augmenter la
surface ilu trou occipital au fur et à mesure (lu'augmente la capacité.
Le rapport calculé diminue régulièrement selon cet ordre. Avec une capacité
inférieure â celle de leurs voisins, les crânes dolichocéphales ont une surface
du trou occipital plus grande et une \ aUur du rapjiort cherché plus grande.
Ce n'est pas la constatation signalée à propos des crânes masculins, où
les types brachycéphales avaient ces deux caractères représentés par des
chiffres inverses. Si nous calculons l'écart entre les extrêmes, pour ce qui
concerne la capacité et la surface du trou occipital, nous trouvons, pour
la capacité, un écart de 159 ce. chez les crânes dolichocéjjhales et un de
215 ce. chez les crânes brachycéphales; et, ]M)ur ce cjui concerne la surface
du trou occipital, un écart de 0.85 cm- chez les crânes dolichocéphales
et de 0.68 cm'^ chez les crânes brachycéphales. Lorsque ces crânes féminins
sont rangés par groupes de 5 ils ne montrent plus la régularité des capacités
et des surfaces comme lorsque nous avons devant nous les groupes de
10 crânes.
Tableau 29.
Comparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales.
t
,., :-:t„i
j^ ^ Surface trou occipital
1 Ce. Ce.
Cm2 Cm2
Capacité crânienne
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1 1488
1571
1757
1307
1466
6.84
8.32
8.46
7.01
7.86
4-59
5-29
4.80
5-52
5-36
1612
1386.3
7.78
7.54
4.82
5-44
Ce tableau des comparaisons sexuelles chez les crânes dolichocéphales
n'appellera pas de longues discussions pour ce qui le concerne lui-même.
Avec une capacité notablement plus faible que celle des crânes masculins,
les crânes féminins ont une surface moyenne du trou occipital qui n'est
pas très inférieure à celle des hommes. Si nous opposons les deux premiers
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
41
groupes masculins aux deux
seuls groupes féminins, les
moyennes de la surface du
trou occipital se présentent
ainsi: 7.58 et 7.44 cm-. La
différence n'est pas très
grande. Le rapport de la
surface du trou occipital
est nettement plus élevé
chez les crânes féminins,
que nous opposions les
deux premiers groupes
masculins aux deux groupes
moyenne générale de la série
FiG. 17. — Valeur du rapport do la surfaee du trou occipital à
la capacité crânienne chez les crânes suisses dolichocéphales,
masculins et féminins.
féminins ou
masculine.
que
nous utilisions la
Table.\u 30.
Comparaison sexuelle chez les crânes brachycéphales.
Surface trou occipital
Ce. Ce.
Cm2 Cm2
Capacité crânienne
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1499
1604
172I
1298
1392
I513
8.17
8.33
8.46
6.76
7-38
7-44
5-50
5-19
4.90
5-21
5.18
4.98
1608.6
1402.8
8.31
7.16
5.20
511
Nous savons déjà que la surface du trou occipital augmente, chez les
deux sexes, au fur et à mesure que s'accroît la capacité. Par groupes de
10 crânes cette augmentation est régulière. La moyenne de l'aire occipitale
cherchée est plus petite chez les crânes féminins brachycéphales et la
valeur du rapport est aussi plus petite chez les mêmes types crâniens.
Selon que les crânes sont dolichocéphales ou brachycéphales, les écarts
entre les extrêmes, pour les trois caractères figurant dans ce tableau,
varient passablement, .\insi, pour ce qui concerne la capacité crânienne,
les dolichocéphales masculins ont une différence de 269 ce, les brachy-
céphales de 222 ce. ; chez les crânes féminins ces différences sont respective-
42 MANUIl llANKl-A/1/ SINIAN
ment de 15Q ce. (dolicho.) et ^'15 ee. (brai-.iiy.). pliant à la surface <lu trou
occipital elle offre les variations que voici (en cm'^): crânes brachycéi)hal(>s
masculins 0.29; féminins c).()S; crânes dolichocépliales masculins iXrz,
féminins 0.85. La vali-ur du rapport du trou occipital à la capacité crânienne
est un jH-u j)Ius pitite cluv. les (rânes ft'niinins.
FiG. 18. — Valeur du rapport do la surface du trou occipital à
la capacité crânienne chez les crânes suisses brachycéphales,
masculins et féminins.
Dans les chapitres précédents nous avons utilisé, à titre de comparaison
préliminaire, un certain nombre de crânes tchèques, roumains, néo-calé-
doniens et pahouins. La collection complète compte 24 crânes sur lesquels
5 sont féminins. La capacité des crânes tchèques varie de 1425 à 1606 ce.
ches les hommes; elle est de 1293 chez les femmes; celle des Roumains
est de 1606 ce. Quant aux Néo-Calédoniens et aux Pahouins leur capacité
respective est: 1462 et 1461 ce. La surface du trou occipital est (en cm 2)
de 7.29 (moyenne) chez les crânes masculins tchèques, de 7.5 chez les crânes
roumains et de 6.51 chez les Néo-Calédoniens, de 8.42 chez les Pahouins.
Cette dernière surface apparaît tout d'abord considérable. Mais un des
crânes tchèques en montre une presque semblable: 8.01. On peut s'étonner
en constatant que les crânes des Néo-Calédoniens ont une petite surface
du trou occipital: 6.51 chez les crânes masculins et 6.17 chez les crânes
féminins (nous utilisons 6 crânes de cette population). Les crânes masculins
et les crânes féminins s'accordent au sujet de ce caractère et il semble
qu'un tel résultat soit réel. Il y aurait là une recherche à entreprendre.
En examinant les rapports de l'aire du trou occipital à la capacité crânienne
on voit que les valeurs les plus faibles sont fournies par les crânes des
Néo-Calédoniens, puis par ceux des crânes tchèques; la valeur moyenne
(4 crânes) la plus haute est celle des crânes de Pahouins (5.78).
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
43
Tableau 31
Crânes masculins
1
Capacité
crânienne
moyenne
Ce.
Surface
trou
occipital
Cm2
Rapport
Capacité
moyenne
Surface
trou
occipital
Cm2
Rapport
Suisses dolichocéphales
» brachycéphales
Boschimans
Hottentots
Griquas
1612.O
1608.6
1379.5
1352.9
1402.0
7.78
8.31
7-47
7.31
763
4.82
5.20
540
5.40
5-43
1386.3
1402.8
1269.9
1306.0
1245.0
7-54
7.16
6.94
8.37
7.08
544
5-"
5.48
6.46
5-55
Ce tableau d'ensemble nous permet plus facilement les comparaisons
entre les groupes ethniques considérés. Que nous montre-t-il tout d'abord
chez les crânes masculins ? Une incomparable différence dans la valeur de
la capacité entre les groupes européens (1610 ce.) et les groupes africains
(1378 ce), et qu'ainsi un grand écart existe entre les Suisses et les Jaunes
d'Afrique. Rien n'est plus compréhensible puisque les Suisses envisagés ici
sont des hommes de taille moyenne ou de taille au-dessus de la moyenne,
alors que les Boschimans sont des individus de faible stature. La surface
du trou occipital est aussi plus grande chez les crânes masculins suisses que
chez les crânes africains; 8.05 cm^ d'un côté et 7.47 cm^ de l'autre.
Nous avons déjà constaté qu'à l'intérieur du groupe des crânes suisses
il existe d'assez grandes différences dans la valeur de la capacité et dans
celle de la surface du trou occipital, selon que les crânes sont dolicho-
céphales ou brachycéphales. Quelle interprétation pourrait-on imaginer
pour expliquer cette variation ? Les crânes dolichocéphales ont-ils appar-
tenu à des hommes dont la stature était plus haute que celle des hommes
brachycéphales qui font partie, ici, du type de YHomo Alpimis ? Nous ne
sommes pas certains que cette différence de stature supposée puisse être
invoquée. Les crânes dolichocéphales peuvent appartenir à des groupes de
haute stature, comme ceux qui composent la race nordique, ou à des groupes
de petite stature, comme ceux qui composent la race méditerranéenne.
Peut-être pourrait-on invoquer un autre facteur ? Les crânes brachycéphales
ont, dans leur totalité, appartenu à des hommes de l'Europe centrale dont
l'occupation était exclusivement rurale, à des montagnards pratiquant
l'élevage et la culture et chez qui les fonctions cérébrales n'ont pas été aussi
développées que chez les populations citadines auxquelles ont appartenu
les crânes dolichocéphales. Or, on sait que la capacité crânienne présente
44 MAKIIII' IIAVKI -A/l/ SlVl AN
des variations c|uanlitativi's si'lou le plan social oci'iiix" par les iiidix'idns.
D'autre part, lorsi[u'on consulte Irs listes lont'U.mt les \aliuis de la eaiia-
cité crânienne dans l'espace eurojiéi'n, on constate (pie iKirnii les chiffres
les plus élevés figurent justement des iioi)nlations bracliycéphales apparte-
nant au type de VHomo Aipinns, connne les Auvergnats, l^es interprétations
sont toujours fort ditlicilcs. Nous devons souvent nous contenter de poser
un point d'interrogation en attendant de n>ni\-eau\ laits (|iii appmti'ront
plus de lumière. On soulignera encore uni' fois (pu les trânes braclivcc'pliales
suisses, ayant une capacité crânienne i)lu> faible, ont une surface <lii trovi
occipital plus grande que les crânes dolichocéphales.
Les crânes féminins brachycéphales suisses ont une cajîacité supérieure à
celle des crânes dolichocéphales de la même provenance et du même sexe,
et la surface de leur trou occipital est plus petite. Les crânes féminins des
Jaunes d'Afrique (Boschimans, Hottentots et Griquas) ont 105 ce. de moins
que leurs congénères mascuUns. Mais la surface du trou occipital de ces
crânes est la même que celle des crânes masculins. Une comparaison entre
les crânes féminins d'Europe et d'Afrique montre, au détriment de ces
derniers, une capacité plus faible de 120 ce. Avec une capacité absolue aussi
petite, les crânes des Boschimans, Hottentots et Griquas ont la surface du
trou occipital un peu plus grande que celle des crânes européens. Ces deux
caractères mis en présence expliquent la valeur plus haute du rapport de la
surface du trou occipital à la capacité crânienne chez les crânes des
Boschimans, Hottentots et Gric|nas.
La surface du trou occipital a été obtenue, avons-nous dit, à l'aide du
planimètre d'Amsler. Ce procédé ne nous donne pas la valem- des deux
diamètres principaux de l'ouverture occipitale, ceux que l'on mesure tou-
jours dans toute étude de craniologie et dont le rapport de l'un à l'autre
donne l'indice du trou occipital qu'utilisent tous les anthropologistes. Il
nous a paru intéressant de connaître la valeur de chacun de ces deux dia-
mètres vis-à-vis de la capacité crânienne. .4 priori il apparaît qne les crânes
dolichocéphales doivent avoir un diamètre antéro-postérieur du trou
occipital plus développé que les crânes brachycéphales de mêmes dimensions
cubiques. Mais toutes les constructions craniologiques obéissent-elles, dans
les mêmes proportions, à de tels arrangements ? Si des variations existent,
quelle est leur étendue dans un groupe brachycéphale appartenant à une
même race ? ou dans des groupes de mêmes sortes appartenant à des races
différentes ? Ici nous avons la possibilité d'établir une telle comparaison,
puisque nous mettons l'un en face de l'autre deux groupes humains absolu-
ment disparates.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
45
Dans ce chapitre nous avons examine, en fonction de la capacité crânienne,
les deux diamètres du trou occipital. L'histoire de la construction du crâne
des Boschimans, Hottentots et Griquas — et aussi celle des crânes de
Suisses — y trouvera certainement son compte.
2. Examen du diamètre antéro-postérieur du trou occipital.
i) Crânes des Boschimans, Hottentots et Griquas.
Ï..VBLEAU 32.
Crânes Boschimans disposés selon les lieux de provenance.
La capacité crânienne est indiquée au fur et à mesure de sa valeur croissante.
Capacité crânienne
moyenne
Ce. Ce.
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Diamètre
antcro-postérieur
mm. mra.
Crânes Crânes
Tiasculins féminins
Rapport
Crânes Crânes
masculins féminins
Dunes de sable .
Kalahari ....
Colonie du Cap .
Abris sous roches
Moj-ennes vraies
13550
1296
35.87
34.70
2.66
1356.0
I2I4
3590
33.87
2.66
1392.7
II80
35.81
35.20
2.58
1476.0
1358
37.00
35.10
2.52
2.62
1379.5
1269.9
36.00
34.65
2.68
2.79
2.99
2.58
2.74
Nous connaissons déjà les valeurs des diverses capacités crâniennes.
Nous les remettons sous les yeux pour qu'on puisse mieux comprendre les
rapports des caractères actuellement envisagés avec ces capacités mêmes.
A l'intérieur du groupe Boschiman le diamètre antéro-postérieur du trou
occipital montre, malgré les faibles dimensions de cette région crânienne,
d'appréciables différences, et cela dans les deux sexes. Chez les crânes
masculins ce sont ceux des Abris sous roches qui possèdent le plus grand
diamètre moyen. Le plus petit diamètre appartient aux crânes de la Colonie
du Cap. Les crânes féminins présentent aussi des différences selon les groupes
considérés. Le plus grand diamètre appartient aux crânes de la Colonie du
Cap, le plus petit aux crânes du désert de Kalahari. La différence sexuelle
absolue — • nous y reviendrons — est en faveur des crânes masculins. La
valeur du rapport établi entre le diamètre étudié et la capacité est la plus
élevée chez les crânes masculins des Dunes de sable et chez les crânes féminins
46
HAVKM A/I/ SIV! AN
(le la Colonie du Cap. La luoyi'niic tic ce i.iiiikmI est i)lus grande chc/ U>s
crânes féminins. Il en résulte (|uc le iliamiiii- .intt'iopostt ricin du tiou
occipital est relatiN-enimt plii^ (K'xch.ppi' cliiv Ic^ Icninics HoNcliim.uis
<.|ue ohe/. les hommes api)artenant au nirnie groupe rtluiique.
Dans chaque subdivision locale ou géof.;rapl)i(pie nous axons ('tabli des
groupes de cinq crânes. Ils montrent entre eux des dillV-rences, particulière-
ment dans la série des crânes féminins, oti, dans le contingent provenant des
Abris sous roches, nous trouvons les moyennes suivantes: Ji'^'^.S et 37"'"\3.
Ailleurs la différence ne dépasse guère ime unité. Les subdivisions des
crânes masculins b(^schinians ne jin'sentent jias des écarts aussi grands.
Tableau 33.
1
Capacité crânienne moyenne
Diamètre antéro-postéricur
mm. mm.
Rapport""'"- '*;•''• .
capacité crânienne
Crànos masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1223
1 1307
! 1433
1527
I 165.0
ï^330
1363-9
3470
36.20
36.35
36.66
34-2
32.8
35-9
2.83
2.77
2.53
2.40
2.80
2-57
2.8g
1379.5
1269.9
36.05
3465
2.62
2.74
Ici, nous ne tenons plus compte des subdivisions locales ou géographiques.
La capacité crânienne a été arrangée selon l'ordre croissant chez les deux
sexes. Nous voyons alors, chez les crânes masculins, la valeur du diamètre
antéro-postérieur du trou occipital grandir au fur et à mesure que s'accroît
la capacité. Mais il n'en est pas de même chez les crânes féminins. Lorsque,
chez les crânes masculins, la capacité augmente de 84 ce. le diamètre antéro-
postérieur de l'ouverture occipitale augmente de i'"™,5o. Mais quand la
capacité s'accroît de 304 ce. le diamètre antéro-postérieur en question ne
s'accroît que de 1^^,96. L'augmentation n'est donc pas proportionnelle.
La dimension antéro-postérieure considérée ne se présente pas de la même
façon chez les crânes féminins en fonction de l'augmentation de la capacité.
Le deuxième groupe de capacité a un diamètre antéro-postérieur plus petit
que le précédent. Avec une augmentation de 198,9 ce. le diamètre antéro-
postérieur augmente de i™'^,7. La dim.ension antéro-postérieure du trou
occipital, comparée à la capacité crânienne est relativement plus grande
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
47
chez les crânes féminins. Ainsi, par rapport à leur capacité, les crânes fémi-
nins boschimans ont le diamètre antéro-postérieur du trou occipital relati-
vement plus grand que les crânes masculins.
Tableau 34.
Série des Hottentots.
Ce. Ce.
Diamètre antéro-postérieur
mm. mm.
P3pp„tdiam. a.-p. 1
"^''""capacité crânienne II
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1279
1340
1432
1306
36.2
36.5
37-4
37-8
2.83
2.72
2.62
2.91 ^
1352.9
1306
36.75
37.8
2.72
2.91
Chez les crânes masculins hottentots, rangés selon la valeur croissante
de la capacité, le diamètre antéro-postérieur du trou occipital ne montre
que de très petites variations entre les crânes à plus faible capacité et les
crânes à plus forte capacité. La moyenne féminine du dit diamètre est plus
grande (de i™°i) que la moyenne masculine. Or, à la capacité de ces crânes
féminins, il manque 50 ce. pour équivaloir celle des crânes masculins. Le
rapport du diamètre de l'ouverture occipitale à la capacité est de valeur
plus élevée chez les crânes féminins.
Tableau 35.
Série des Griquas.
Capacité crânienne moyenne
Ce. Ce.
R /'a""- a.-p. 1
mm. mm.
rr— - capacité crânienne II
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1334
1470
1245
36.2
38.2
34-66
1
,40.
1245
37^2
34.66
.6,
^ ,
48
MAKTUI IIAYKI-AZI/ SKVI.AN
Les crânes clo Ciriquas ik)Us lUDiitUMit ilos diiïôrences sexucllos plus
accentuées quant i\ la quantité de la matière encéphaliiiue et (luand à l.i
valeur du diamètre antéro-postéricur du trou oeeipital. Chez les crânes
féminins, cette dernière dimension est de j""",5 intérieuii' à celle des crânes
masculins. La ilitférence de capacité est de 157 ce. en taxiiw des crânes
ma.sculins. Le rapport cherché entre les deux caractères considérés est plus
élevé chez les crânes féminins. Malgré leiu faible capacité ces derniers
ont un diamètre antéro-postérieur du trou ocripital rclatiNtuunt ]>lus grand
que celui des hommes.
b) Examen </< s ci.lncs de Suisses.
T.XBLEAU 36.
Crânes masculins.
^ _^ ^ diamètre transverse
Ce. Ce.
mm. mm.
capacité crânienne
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
I48S
1571
1757
1499
1604
1721
3315
38.20
38.20
35-9
36.5
38.5
2.23
2-43
2.17
2.39
2.27
2.23
1612
1608.6
36.18
37.06
2.24
2.30
Les crânes masculins suisses dolichocéphales et brachjxéphales ont
été rangés selon la valeur croissante de leur capacité. Nous savons déjà
que les crânes brachycéphales de cette série sont moins capaces que les
crânes dolichocéphales. En revanche, ils possèdent un plus grand diamètre
antéro-postérieur du trou occipital. Chez les deux formes céphaliques ce
diamètre croît avec la capacité. Le rapport de ce diamètre à la capacité
est aussi en faveur des crânes brachycéphales. Au point de vue statistique
nous remarquons que, soit chez les dolichocéphales, soit chez les brachy-
céphales, des groupes de cinq crânes sont insuffisants pour faire apercevoir
un ordre réel dans les concomitances morphologiques que nous examinons ici.
En regard d'une série où la valeur de la capacité est disposée en ordre
croissant, nous voyons la valeur du diamètre antéro-postérieur du trou
occipital présenter des chiffres désordonnés. Et il en est de même des valeurs
des rapports.
RFXHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
49
Tableau 37.
Crânes féminins.
j
diamètre a. -p.
Ce. Ce.
mm. mm.
capacité crânienne |
Dolichocéphales
Brachy.r •
lirliocéphalos
Brachyci-phales
Dolichocéphales
Brachycéphales
1 1307
1466
1298
1392
I513
35-45
36.35
3385
3510
36.35
2.71
2.47
2.61
2.51
2.40
13S6.3
1402.8
3590
3510
2.59
2.51
Les observations générales qui viennent d'être faites à propos du tableau
précédent se retrouvent ici au sujet de l'accord entre la capacité crânienne
et le diamètre antéro-postérieur croissant du trou occipital. Mais les crânes
féminins brachycéphales ont une moyenne de ce dernier diamètre un peu
plus petite que celui des crânes doUchocéphales. Les groupes de plus faible
capacité, montrent encore, plus nettement que les moyennes générales,
cette différence. Le rapport cherché est également plus petit chez les crânes
brachycéphales. Est-ce là une différence sexuelle secondaire ? Les tableaux
suivants vont nous apporter quelques documents pour une telle recherche.
Tableau 38.
Comparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales.
Rapport '^'^"'- ^-"P-
mm. mm.
""'''' capacité crânienne 1
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1488
I57I
1757
1307
1466
3315
38.20
35-45
2.23
2.43
2.17
2.71
2.47
1612
!
1
1386.3
36.18
35-90
2.24
2.59
1
Les crânes dolichocéphales féminins ont le diamètre antéro-postérieur
du trou occipital plus petit et le rapport de ce diamètre à la capacité cra-
50
MAUlllK HAVKI-A/,IZ SKYLAN
nienne plus graiul. En comparaison de la capacité moyenne des crânes
féminins, plus petite de 225,7 ^'<^- *^U**^' celle des crânes masculins, la dimension
du dianu'nre antéro-postérieur de l'ouverture oecii^italc apparaît j^raïuie.
et c'est ce que rcvMe la valeur de l'in
dice.
Tableau 30
Comparaison
sexuelle chez les crânes brachycéphales.
C.»p.irit<- iraiiuniic moyenne
Diamètre antéro-postOricur
mm. mm.
„ diam. a. -p.
Rapport 1
capacité crânienne
Crftnes masculins
CrAnes féminins
CrAnes masculins [ CrAnes féminins
Crânes masculins Crânes féminins
1499
1298
35-9
3385
2.30
2.6l
1604
1392
365
3510
2.27
2.51
1721
1513
38.5
36.35
2.23
2.40
1608.6
1402.8
37.06
3510
2.30
2-51
Les crânes brachycéphales ont montré les mêmes différenciations sexuelles :
un diamètre antéro-postérieur du trou occipital absolument plus petit
(de 2™™) chez les femmes, mais un rapport de ce diamètre à la capacité
de valeur nettement plus grande que celle des crânes masculins.
Ainsi, pour les deux formes céphalicpes extrêmes mises ainsi en parallèle,
la conclusion qui s'impose est celle-ci: les crânes féminins suisses, qu'ils
soient dolichocéphales ou brachycéphales, ont le diamètre antéro-postérieur
du trou occipital plus grand relativement au développement de la masse
encéphalique que les crânes masculins des mêmes groupes ethniques.
Chez les quelques crânes étrangers à nos séries dont il a été question,
les caractères en ce moment-ci examinés, ont donné les renseignements
suivants: diamètre antéro-postérieur du trou occipital: Tchèques 34°^™,o,
Roumains 36mm q, Néo-Calédoniens 34'""^,5, Pahouins 38™°i,8. Les Néo-
Calédoniens et les Pahouins ont la même capacité crânienne. Les crânes
féminins tchèques ont ce diamètre un peu plus grand (34'"™,8) que celui
des hommes. Les rapports étudiés sont : Tchèques masculins 2.24, Tchèques
féminins 2.68; Roumains 2.25; Néo-Calédoniens 2.36 pour les crânes
masculins et 2.27 pour les crânes féminins; Pahouins 2.64. Impossible
d'insister davantage à cause du petit nombre de crânes examinés. Ces
documents ne peuvent être inscrits qu'à titre préliminaire.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
51
Tableau 40.
Crânes masculins
Capacité
crânienne
moyenne
Ce.
Diamètre
antéro-
postérieur
mm.
RappK)rt
CrAiit'S féminins
Capacité
crânienne
Diamètre
antéro-
postérieur
Rapport
Suisses dolichocéphales
» brachycéphales
Boschimans
Hottentots
Griquas
I6I2.0
36.18
2.24
i3«6.3
35-9
1608.6
37.06
2.30
1402.8
35.1
1379.5
36.05
2.62
1269.9
3465
1352.9
36.75
2.72
1306.0
37.8
1402.0
37.2
2.65
1245.0
34.66
2.59
2.51
2.74
2.91
2.78
Cette vue synoptique nous montre que si les diamètres antéro-postérieurs
absolus du trou occipital sont de valeur à peu près égale chez les crânes
masculins des Boschimans, Hottentots et Griquas et chez les crânes mascu-
lins des Suisses dolichocéphales et brachycéphales, la grandeur relative de
ce diamètre est très différente dans ces deux groupes humains comparés.
Le rapport cherché chez les crânes suisses est 2.27, chez les crânes des
Boschimans, Hottentots et Griquas il est 2.66 (les diamètres antéro-posté-
rieurs de l'ouverture occipitale étant respectivement 36°^"^, 62 et ^6"^^,66).
Chez les crânes féminins nous faisons une constatation de même sorte.
Avec un diamètre antéro-postérieur à peu près identique (35°^°\5 et 35"™, 7)
les rapports sont: crânes suisses 2.55 et crânes Boschimans, Hottentots et
Griquas 2.81.
Il résulte des chiffres de ce tableau 40 que, relativement à leur capacité
crânienne, le diamètre antéro-postérieur du trou occipital des crânes des
Jaunes d'Afrique est relativement beaucoup plus développé que celui des
crânes des Blancs d'Europe (ici les crânes suisses) et quelle que soit la
forme générale de ces derniers. On remarquera la valeur très élevée du
rapport fourni par les crânes Hottentots.
3. EX.\MEN DU DIAMÈTRE TRANSVERSE DU TROU OCCIPITAL.
a) Crânes des Boschimans, Hottentots et Griquas.
Le diamètre transverse du trou occipital présente quelc^ues dilférences
de grandeur selon les groupes boschimans que nous avons appris à connaître.
Ce diamètre varie de 28ni™,6 (Abris sous roches) à 29^01^7 (Dunes de sable)
chez les crânes masculins. Les moyennes du rapport de ce diamètre transver.^ t-
52
MAKlIll M AVKI A/I/ SIVIAN
Ta»I-K.\ii 41.
IVovcnanccs
Dunes di- sable .
Kalahari ....
Colonie du Cap .
Abris sous roches
Moyennes vraies
CrAnos Crânes
iiiasculiiis I fcii
UliiiiiiMii- traiisviT'
mm. mm.
CrAncs Crûncs
in.isculiiis I fi-miiiins
Kiipixirt
Crânos Crûn
masculins
1355
ijyO
29-7
28.85
2.21
1356
1214
29.4
26.87
2.18
13927
1180
28.91
27.00
2.08
1476
1358
28.6
29.40
1.04
1379-5
1269.9
29.3
28.11
2.14
2.22
2.30
2.10
à la capacité crânienne varient également, le minimum est celui des crânes
'les Abris sous roches (1.94), le maximum des crânes provenant des Dunes
de sable (2.21).
Si nous considérons ce diamètre transverse en regard des capacités, nous
constatons que la série des Abris sous roches, qui possède la capacité la
plus forte, possède le plus petit diamètre transverse. C'est pourquoi le
rapport est si faible. A la plus petite capacité (Dunes de sable) correspond
le plus grand diamètre transverse du trou occipital.
Chez les crânes féminins ce ne sont pas les mêmes groupes exactement
qui montrent à la fois le plus petit diamètre du trou occipital et la plus
grande ou la plus petite capacité. C'est la série des Abris sous roches qui
a la plus grande largeur de l'ouverture occipitale et le groupe du désert de
Kalahari qui a la plus petite.
Dans ce tableau les valeurs des rapports masculins se succèdent dans un
ordre croissant — ce qui est un fait du hasard. Ce n'est pas la même chose
chez les crânes féminins.
Lorsque nous comparons, sans spécification locale ou géographique,
les crânes des Boschimans masculins et féminins rangés selon la valeur
croissante de la capacité crânienne, nous voyons la valeur du diamètre
transverse du trou occipital augmenter légèrement au fur et à mesure que
cette capacité augmente. Le même phénomène a lieu chez les crânes fémi-
nins. Le fait est évident si nous considérons le premier et le dernier terme
de la colonne. Quant à la valeur du rapport, elle diminue régulièrement chez
les crânes masculins en même temps que diminue la capacité. Chez les
crânes féminins il en est de même. Les moyennes sexuelles de ce rapport
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
53
Tableau 4.
Capacité crânienne moyenne •
Ce. Ce.
1 fliamOtre transvcr^-
mm. mm.
capacité cranitrinf
Crânes masculins Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins Crânes (■:
1223
1 1433
15^7
1165
1233
1369-9
28.90
30.15
29.05
29.16
27.40
27.20
29.18
2.36
2.30
2.02
I.91
2-3.5
2.13
2.14
1379-5
1269.9
29.30
28.11
2.14
2.22
montrent un chiffre un peu plus élevé chez ces crânes féminins. 11 résulte
de cette dernière constatation qu'avec un diamètre transverse absolument
plus petit, les crânes féminins des Boschimans ont ce diamètre relativement
plus grand que les crânes masculins, par rapport à la capacité crânienne.
Nous pouvons inscrire ce résultat comme une différence sexuelle secondaire
des crânes Boschimans.
Tableau 43.
Série des Hottentots.
Capacité crânienne moyenne
Ce. Ce.
Di
diamètre transverse
mm. mm.
capacité crânienne
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1279
' 1340
1 1432
1306
27.0
29.0
31-6
30.4
2. II
2.16
2.21
2-34
1352.9
1306
29.25
30-4
2.16
2.34
Chez les crânes masculins Hottentots la valeur absolue du diamètre
transverse, et celle du rapport, augmentent avec la capacité crânienne
croissante. Avec une capacité un peu plus faible que celle des crânes mascu-
lins les crânes féminins ont un diamètre transverse un peu plus grand que
celui de leurs congénères et un rapport évidemment plus grand.
54
MAKTIIK HAVKI-.\7I/ SKVI.AN
Tahlkau 44.
S('rie des Griquas.
j Cap.icitf cran
Ce.
iiiiu- iiuivoniu-
Ce.
Diamètre transverse
mm. mm.
■"■" ■' capacité crânienne 1
Cr&nes masculins
CrAncs féminins
Cr&nes masculins
Crânes Wminins
Crânes masculins
Crânes féminins
1334
1470
1^45
28.2
jS.o
2. II
2.04
2.24
1402
..3
..,,
2.24
Chez les crânes masculins Griquas la valeur du diamètre transverse
augmente au fur et à mesure de la capacité croissante et, en concomitance,
la valeur du rapport diminue. Chez les crânes féminins le diamètre transverse
est plus petit. Et, comme la capacité est plus petite également, la valeur du
rapport est supérieure à celle calculée pour les crânes masculins.
b) Examen des crânes de Sinsses.
Tableau 45.
Crânes masculins.
Capacité craiii' 1
Ce. (.<:.
Diamètre transverse
mm. mm.
„ ^ diamètre transverse
capacité crânienne
1 DoUchocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
\ 1488
157I
1 1757
1499
1604
1721
28.25
31.20
31.80
31.40
31.80
30.85
1.80
1.98
I.81
2.09
1.98
1.82
1612
1608.6
30.26
31.26
1.84
1.96
Les crânes masculins suisses dolichocéphales montrent une augmentation
régulière du diamètre transverse au fur et à mesure de l'augmentation de
la capacité crânienne. Ce résultat n'est pas tout à fait le même chez les
crânes brachycéphales où le groupe intermédiaire de capacité possède un
diamètre transverse plus grand que le groupe qui le suit. Considérés dans
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
55
leur ensemble, les crânes brachycéphales ont un diamètre transverse du
trou occipital plus grand que les crânes dolichocéphales. Les valeurs du
rapport cherché ne se succèdent pas dans un ordre régulier chez les crânes
dolichocéphales, tandis que ce fait existe chez les brachycéphales. La valeur
moyenne de ce rapport est plus grande chez ces derniers. Lorsqu'on examine
le groupe des plus petites capacités chez les deux sortes de crânes où cette
capacité est à peu près identique, on voit que les crânes brachycéphales
ont un diamètre transverse nettement plus grand que les crânes dolicho-
céphales. En résumé, le diamètre transverse des crânes brachycéphales,
pour une capacité égale — ou presque — à celle des crânes dolichocéphales,
est plus grand que chez ces crânes mêmes.
Table.\u 46.
Crânes icminins.
Capacité crânienne moyenne
Ce. Ce.
Diamètre transverse
mm. mm.
^ diamètre transverse ||
' capacité crânienne
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
1307
1466
1298
1392
1513
29.05
29.90
29.15
30.00
29.65
2.22
2.04
2.24
2.1.5
1.9*1
1386.3
1402.8
29.4S
29.52
2.13
2. II 1
Chez les crânes féminins les choses ne se montrent plus de la même façon.
Chez les crânes dolichocéphales la valeur du diamètre transverse augmente
avec l'augmentation de la capacité. Ce résultat est peu sensible et se présente
irrégulièrement chez les crânes brachycéphales. Les moyennes du diamètre
transverse sont presque identiques dans les deux séries. La différence de
la capacité crânienne est faible. Le rapport que l'on sait est légèrement plus
petit chez les crânes brachycéphales. Dans ce groupe féminin les différences
entre les deux formes céphaliques mises en comparaison sont moins
accentuées — dans les deux sens — • que dans le groupe masculin.
La comparaison sexuelle des crânes dolichocéphales montre que les
dimensions absolues du diamètre transverse du trou occipital sont un peu
plus petites chez les crânes féminins. L'augmentation graduelle de la valeur
de ce diamètre s'aperçoit nettement dans les deux cas mis en parallèle. La
56
MAlMIll" H.\>KI-.\/l/ SI" VI AN
r.\lu.KAii 4 7
if\ii,iis,>n siMiclle chez les crânes dolichocéphales.
Diamètre transverse
mm. mm.
diani.Miri,.„isv, rs.- j
■ Ce. Ce.
capacité crânienne
Crânes mascnUns
CrAncs féminins
Crftnes masculins
Crftnes féminins
Crânes mascuUns Crânes féminins
1488
1371
1307
1466
28.25
31.20
31.80
29.05
29.90
1.80
1.98
I.81
2.22
2.04
U>li
13S6.3
30.26
29.48
1.84
213
valeur du rapport est plus grande chez les crânes féminins. C'est à cause
de la capacité notablement plus faible de ces crânes, puisque le diamètre
transverse de l'ouverture occipitale est presque égal, comme grandeur
absolue.
Tableau 48.
Comparaison sexuelle chez les crânes brachycéphalcs.
Capacité crânienne moyenne
Ce. Ce.
Diamètre
mm.
transverse
mm.
diamètre transverse
Rapport — :
capacité crânienne
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
( 1499
1604
1721
1298
1392
1513
31-40
31.80
30.85
29-15
30.00
29.65
2.09
1.98
1.82
2.24
2.15
1.96
■' 1608.6
1402.8
31.26
29.52
1.96
2. II
On ne voit pas, chez ces crânes masculins et féminins brachycéphales,
au fur et à mesure que la capacité croît, un ordre de croissance s'établir
dans les dimensions respectives du diamètre transverse du trou occipital.
Quant à la valeur du rapport elle diminue régulièrement selon l'ordre
indiqué par la capacité. Comme chez les crânes dolichocéphales, les femmes
ont le diamètre transverse que l'on sait un peu plus petit que les hommes,
mais la capacité de leur crâne est inférieure de 200 ce. à celle de leurs congé-
nères masculins. C'est la raison pour laquelle la valeur du rapport est plus
élevée chez elles.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
57
Chez les crânes masculins tchèques le diamètre transverse du trou occipital
(28"^™, 14) est un peu plus petit que chez les Roumains (30™"^). Chez les
crânes féminins tchèques cette dimension est relativement plus grande
(2C)mm 55) que chez les crânes masculins. Les rapports du diamètre trans-
verse à la capacité sont respectivement: 1.85, 1.87, 2.29 (crânes féminins
tchèques). Les Néo-Calédoniens ont un diamètre transverse relativement
petit (28"^'»,2) si on le compare à celai des Roumains et aussi à celui des
Pahouins (30™°^,3). Les Néo-Calédoniens et les Pahouins ont des quantités
encéphaliques égales; les rapports du diamètre transverse à la capacité
sont, chez eux: pour le premier 1.93, pour le second 2.07.
Tableau 49.
Crânes masculins
Crânes féminins
Capacité
crânienne
moyenne
Ce.
Diamètre
transverse
mm.
Rapport
Capacité
crânienne
moyenne
Ce.
Diamètre
transversc
mm.
Rapport
Suisses dolichocéphales
» brachycéphales
Boschimans
Hottentots
Cliquas
1612.O
1608.6
1379-5
1352.9
1402.0
30.26
31.26
29.30
29.25
29.10
1.84
1.96
2.14
2.16
2.07
1386.3
1402.8
1269.9
1306.0
1245.0
29.48
29.52
28.11
30.40
28.00
2.13
2. II
2.22
2-34
2.24
Ce tableau récapitulatif nous permet de saisir d'un coup d'œil les rapports
ou les différences existant entre les divers groupes ethniques considérés.
Nous pouvons d'abord réunir, d'un côté, les deux contingents des crânes
suisses et, de l'autre, les trois contingents de crânes Boschimans, Hottentots
et Griquas. Puis nous jetterons un regard sur les autres groupes.
Les crânes masculins suisses, qu'ils soient brachycéphales ou dolicho-
céphales, ont un diamètre transverse absolu du trou occipital plus grand
(20min 75) que celui des Jaunes d'Afrique (29°^'»,22). Une telle différence
peut s'expliquer par la différence de la capacité crânienne et aussi par celle
du développement général qui est moins grand chez les Boschimans, Hotten-
tots et Griquas. Dans un crâne notablement plus petit qu'un autre crâne,
les diverses régions qui le composent sont naturellement plus petites.
Le rapport moyen du diamètre transverse à la capacité crânienne montre
aussi chez les crânes masculins une différence marquée entre les deux groupes
ethniques comparés. Ce rapport est chiffré par 1.90 pour les crânes suisses
et par 2.13 pour les crânes de Boschimans, Hottentots et Griquas.
58 MAKIIII" IIAYKI AZIZ Si:VI.AN
Un diamt''tre transverse aussi tlévelDjux' que celui des crânes suisses se
retrouve clicz les crânes des Koiunains et chez les crânes des Pahouins
présentement examinés. Les crânes roumains ont \me capacité i'Icm'c,
presque aussi grande que celle des crânes suisses. La valeur du raiJjKirl
cherché est chez eux 1.87, â peu prés identique à celle des crânes suisses.
Chez les crânes Pahouins la capacité est beaucoup plus faible (d'environ
145 ce.) que celle des Suisses. Or, le diamètre transverse est presque égal.
Mais le rapport est plus élevé. On remarquera la position exceptionnelle
occupée par les crânes de Tchèques quant à la valeur absolue du diamètre
transverse du trou occipital. Il est vrai que leur capacité est plus petite.
Chez eux la valeur du rapport n'est pas très éloignée de celle trouvée chez
les crânes suisses.
L'examen de la série féminine nous montre aussi quelques faits intéres-
sants. Comme chez les crânes masculins la moyenne du diamètre transverse
du trou occipital est un peu plus forte (2g"i'",5) chez les crânes de Suisses
que chez ceux ayant appartenu aux Boschimans, Hottentots et Griquas
(28™'",8) Mais la valeur moyenne de la capacité est bien différente dans les
deux cas: les crânes suisses ont 120.9 ce. de plus que ceux à qui nous les
comparons. La valeur du rapport que l'on sait est un peu plus grande chez
les crânes des Jaunes d'Afrique, ce qui s'explique par la faible capacité
relative de leurs crânes.
Les crânes tchèques féminins ont le diamètre transverse du trou occipital
identique à celui des crânes suisses, mais, à cause de leur capacité inférieure,
le rapport de ce diamètre transverse à cette capacité est plus élevé que celui
de ces mêmes crânes suisses.
Lorsque l'on compare les crânes masculins et féminins de ces divers
groupes, nous constatons quelques faits qui méritent d'être consignés.
Chez les crânes suisses le diamètre transverse du trou occipital n'a pas une
dimension très différente de celle des crânes masculins malgré que ceux-ci
possèdent une capacité bien plus forte (1394.5 ce. d'un côté, 1610 ce. de
l'autre). Le rapport calculé entre ces deux caractères est notablement plus
élevé chez ces crânes féminins.
Chez les crânes de Boschimans, Hottentots et Griquas nous pouvons
faire une observation semblable: avec une capacité crânienne de 100 ce.
inférieure à celle des crânes masculins, les crânes féminins ont le diamètre
étudié à peine plus petit. La valeur du rapport, naturellement, sera plus
haute. Les crânes des autres groupes sont en trop petit nombre pour qu'une
comparaison sexuelle entre eux puisse représenter une acquisition scienti-
fique réelle.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 59
CHAPITRE TROISIÈME
Examen selon la valeur de la surface du trou occipital
i) Du diamètre antéro-pustérieur du trou occipital.
2) Du diamètre transverse du trou occipital.
I. Examen du diamètre antéro-postérieur du trou occipital par
RAPPORT A LA SURFACE DE LA MÊME OUVERTURE.
Dans un chapitre précédent, nous avons examiné les deux diamètres
principaux du trou occipital en fonction de la capacité crânienne. Il nous
reste à voir comment se comportent ces deux dimensions par rapport à
la surface de l'ouverture occipitale.
Le trou occipital revêt des formes qui ne sont pas toujours les mêmes dans
les divers groupes humains. Déjà les types extrêmes dolichocéphales et
brachycéphales peuvent expliquer ces différences. Mais les quantités
antéro-postérieures et transverses, par rapport à la surface même de cette
ouverture, sont-elles dans des proportions semblables lorsque la série
crânienne envisagée est dolichocéphale ou brachycéphale ? Pour avoir une
indication générale à ce sujet, pour répondre à cette question, nous avons
rapidement examiné deux groupes humains dolichocéphales, les Boschi-
mans et un contingent de crânes suisses. Nous avons constaté qu'avec une
forme crânienne semblable, les quantités antéro-postérieures et trans-
verses présentent des variations assez étendues. Il valait donc la peine
d'approfondir ce détail de la morphologie crânienne.
a. Etude des crânes Boschimans, Hottentots et Griquas.
Chez les crânes masculins des Boschimans, lorsque nous considérons
les séries d'après les lieux de provenance et que nous les plaçons selon
l'ordre croissant de la surface du trou occipital, nous constatons une
6o
M.MvMlli: ll.WKIA/l/ SKVI.AN
TAm.u.M' 50.
, rrovo.i.i.,..
i
Suriiui- tr<
Cm» "
Ciui!
DiaiiuMn-
antrro- posn'-rirur
mm. mm.
l'.ppnrt '""""■ "■''• 1
' ' surf. tr. occip.l
Crftncs
Crftnos
Crânes
mas-'ulins
Crftncs
fi'-minins
Crânes
masculins
Crftnes
fiiniiiiiis
Abris sous rochos . .
Kalaliari
Dunes de sables . . .
j Colonie du Cap . . .
Moyennes vraies .
7 33
7-4-
7-52
7-53
7.10
().()0
7.0g
7.06
37.00
35-90
35-87
35-82
35-1
33-8
34-7
35-2
34-65
51.20
48.57
48.39
47-72
49.«5
51-86
49.14
50.07
7-47
6.94
36.05
48-59
50.28
diminution graduelle de la dimension antéro- postérieure de cette ouverture.
Ainsi ces deux termes extrêmes sont:
Surf. tr. ocr. il. a. p.
Cm-i mm.
Boschimans des Abris sous roches
» de la Colonie du Cap
7-33
7-53
37-0
35-8
47-7
Dans les mêmes conditions que ci-dessus les crânes féminins ne montrent
pas les mêmes régularités, ni dans la valeur du diamètre antéro-postérieur,
ni dans celle du rapport.
T.'VBLEAU 51.
Surface trou cxxipital moyen
Cm2 Cm2
Diamètre antéro-postérieur
mm. mm.
Rapport '^'"'"- "P-
surf. tr. occ.
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
: 6.27
7-27
7-79
8.54
6.18
6-77
7.80
3340
35-95
36.90
37-65
32.9
34-3
36.6
53-57
49.42
47-36
44.07
53-30
50.66
47-03
7-47
6.94
36.05
34-65
48-59
50.28
Toutefois, lorsqu'on groupe les Boschimans sans distinction de localités,
on constate nettement qu'au fur et à mesure que s'accroît la surface du
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
6l
trou occipital s'accroît aussi la dimension antcro-postérieure de cette
ouverture. Quant à la valeur du rapport elle diminue régulièrement. Cette
observation est valable également pour les crânes féminins.
Tableau 52.
Scric des Hottentots.
Surface trou occipital moyen
Cm2 Cni2
1' postérieur
I II mm.
diam. a. p. 1
Rapport _, ^ —
surf. tr. occ.
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
6.39
6.97
8.36
8.37
35-8
36.5
37-8
37-8
56.71
45-41
45-50
7-31
8.37
36.75
37.8
51-27
4550
Chez les crânes de Hottentots masculins le résultat est le même. Quant à
la série féminine elle n'a qu'un trop petit nombre de crânes pour qu'on
puisse savoir les caractères qu'elle aurait pu réellement présenter. Elle
semble posséder un diamètre antéro-postérieur plus développé que celui
des crânes masculins.
Tableau 53.
Série des Griquas.
Surface trou occipital moven
Cm2 Cm2
Diamètre antéro-postérieur
mm mm.
diam. a. p.
Rapport î—
sur. tr. occ.
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
6.62
8.63
7.08
35-2
39-2
34-7
53-87
45-71
4.J,-.
49.8y 1
7-63
7.08
37-2
34-7
49.76
Les crânes masculins des Griquas ont également montré une même dispo-
sition. Quant aux crânes féminins, avec une surface du trou occipital plus
petite que celle des crânes masculins, ils ont un diamètre antéro-postériciir
également plus petit.
62
MAKI 111- HAVKI-A/IZ SEVI AN
Lorsque nous mettons sous nos yeux les résultats obtenus sur ces tinis
groupes d'Africains (ce sont seulement les séries niasculiius (Imii niius
disposons) nous constatons (lu'ils iin'scntrnt l'utie eux (|ii('l(iucs (litltrcnces,
d'ailleurs assez peu étentlues.
La surface la plus grande est celle des Griquas. Ce groupe humain possède
aussi le plus grand diamètre antéro-postéricm- mais la valeur du ra]-)])ort
la plus élevée i-st celle des Hottentots.
Les valeurs extrêmes des rapports varient avec de larges écarts: ainsi
chez les crânes Boschimans de neuf unités; chez les crânes de Hottentots
de onze unités. Ce dernier écart représente une différence d'environ 20%.
La comparaison sexuelle des trois groupes africains ne manciuc pas d'inté-
rêt. Chez les crânes Boschimans féminins la surface du trou oecijjital
est plus petite que chez les crânes masculins et il en est de nu'ine pour ce
qui concerne le diamètre antéro-postérieur. Tar contre le rapi^ort est i-lus
élevé chez ces mêmes crânes féminins. Les crânes féminins de Hottentots
ne se présentent pas de la même façon. Chez eux l'aire du trou occipital
est plus grande et de même le diamètre antéro-postérieur est aussi plus
grand. A cause de la grande surface relative du trou occipital le rapport
cherché est plus petit chez ces crânes féminins.
b. Examen des crânes de Suisses.
Tableau 54.
Crânes masculins.
Surface trou occipital moyen
Cm2 Cm2
Diamètre antéro-postérieur
mm. mm.
diam. a. -p.
Rapport i—
sur. tr. occ.
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
' 6.90
7-74
9.04
7.42
8.10
9-31
33-2
34-2
40.15
35-4
36.7
38.9
5105
44.16
44.62
47.76
45-31
41.96
7-78
8.31
36.18
37.06
47.10
44-95
Lorsque envisageant les moyennes du diamètre antéro-postérieur nous
comparons, entre eux, les crânes suisses masculins dolichocéphales et
brachycéphales nous constatons une petite différence du diamètre antéro-
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
63
postérieur. Celui-ci est plus grand chez les crânes brachycéphales, groupe
ayant une aire occipitale plus grande. La valeur du rapport cherché n'est
naturellement, pas la même; elle est plus iHcvéc chez les crânes dolicho-
céphales.
Tableau 55.
Crânes féminins.
Diamètre an téro- postérieur
mm. mm.
Cm2 Cm2
i. U. .ICC.
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
6.8
i
1 '■'
6.17
7-32
8.08
34-5
37-35
32-85
36.50
36.65
50.74
44-97
53-82
49.87
45-43
1
7-54
7.16
35-9
35-1
47.96
49.68
La comparaison de ces mêmes séries féminines conduit à la constatation
suivante: plus petite surface du trou occipital notamment chez les crânes
brachycéphales; diamètre antéro-postérieur presque exactement semblable;
rapport élevé chez les crânes brachycéphales. Ce dernier caractère est tout
autre que celui exprimé par les crânes masculins où ce sont les brachy-
céphales qui ont l'indice le moins élevé.
Tableau 56.
Comparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales.
Surface trou occipital moyenne
Cm2 Cm2
Diamètre antéro-postérieur
mm. mm.
diam. a. -p.
'^^PP''^* surf. tr. occ. |
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
rr:-....<.....,„i,..
Crânes féminins
6.90
7-74
9.04
6.8
8.3
33-2
34-2
40.15
34-5
37-35
5 '-05
44.16
44.62
50-74
44-97
7.78
7-54
36.18
35-9
47.10
47.96
64
MAlMlll-: IIAVKI-A/IZ SKVI.AN
I VHI.KAl' S7.
:f^iiiiiisi>u st-MK-llf chc: Its crduis hrachyct'phales.
Surface trou occiiiiUl inoycniie
Cm» Cm»
UiaiuiUre anU'ro-postcrieur
mm. mm.
R„nnnrt '"'""• "• P"
''""P"'' surface tr. occ.'
Crftncs mascuUns
Crines féminins
Crftnes in.isnilin?
CrAiir.; fc-iniiiins
Cr.liics masculins Cr4ncs fdmiiiins
7-42
1 8.TO
6.17
7 3-
354
36.7
32.85
36.50
36.65
47.76
45.31
41.96
53.«^
49.87
45-43
, ^^.31
7.10
37-00
35-1
44-95
49.68
A propos de ce rapport du diamètre antéro-postérieur à la surface du
trou occipital, on constatera, en examinant les moyennes, formulées par
groupes de 10, que lorsque la surface du trou occipital est de même valeur
dans les deux sexes — par exemple premier groupe masculin et deuxième
groupe féminin des crânes brachycéphales — , la valeur du rapport est plus
élevée chez ces derniers. La chose est surtout nette lorsqu'il s'agit des plus
petites surfaces de l'ouverture occipitale. Chez les crânes féminins à surface
égale, le diamètre antéro-postérieur est aussi plus développé. Cette obser-
vation est valable également pour ce qui concerne les crânes dolichocéphales.
Nous n'osons pas utiliser pour cette comparaison les crânes des Tchèques
et des Néo-Calédoniens où les deux sexes sont représentés, car leur nombre
est trop insuffisant.
Tableau 58.
Crânes masculins
Surface
trou
occipital
Cm2
Diamètre
antéro-
postérieur
mm.
Rapport
Crânes féminins
Surface
trou
occipital
Cm2
Diamètre
antéro-
postérieur
Rapport
Suisses dolichocéphales
" brachycéphales
Boschimans
Hottentots
Griquas
7-78
36.18
47.10
7-54
35.9
8.31
37.06
44-95
7.16
35-1
7-47
36.05
48.59
6.94
34-65
7-31
36.75
51.27
8.37
37-8
7-63
37-20
49.76
7.08
34-7
47-96
49.68
50.28
45-50
49.89
Ce tableau de récapitulation générale où ne figurent que des moyennes
nous donne les éléments nécessaires pour une comparaison générale entre
les groupes ethniques et aussi entre les sexes comparés.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
65
2. Etude du diamètre transverse par rapport a la surface du trou
occipital.
a) Examen des crânes Boschimans, Hotlentots et Griquas.
Tableau 59.
Provenances
Surface trou occipital
Diamètre transverse
mm. mm.
p.,„„„rt '^'^'"- *""'''•
Cm2 Cm2
^^PP°'^urf.tr.occ.
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Crânes
masculins
Crânes
féminins
Abris sous roches . .
Kalahari
Dunes de sable . . .
Colonie du Cap . . .
JNIoyennes vraies . .
7.33
7.42
7-52
7-53
7.10
6.60
7.09
7.06
6.94
•28.G
29.4
29.7
28.91
29.4
26.87
28.85
27.0
47-43
39-83
39-86
38.52
41.69
41.14
40.97
38.63
7-47
29-3
28.11
39-45
40-85
Lorsque nous examinons le diamètre transverse du trou occipital chez
les crânes de Boschimans, et selon les lieux de provenance, nous constatons
qu'ils ne montrent pas, principalement chez les crânes masculins, des écarts
de grandeur sensibles. Chez les crânes féminins, l'écart entre les extrêmes est
de trois unités. La moyenne du diamètre transverse masculin est de valeur
plus grande que la moyenne du diamètre transverse féminin. Et si le rapport
de ce diamètre à la surface du trou occipital est de valeur un peu plus haute
dans l'ensemble des crânes féminins, cette différence provient de ce que la
surface du trou occipital est plus petite chez ces crânes féminins. Les
différences offertes par les surfaces et les diamètres des crânes des divers
lieux de provenance sont si faibles qu'il est inutile de s'y arrêter.
T.\BLEAU 60.
^ ^ diam. transverse ||
Cm2 Cm2
mm. mm.
^^PP°'' surf. tr. occ. |
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
6.27
7.27
7-79
8.54
6.18
6.77
7.80
26.70
28.77
30.00
31-75
27.1
27.66
29.4
42.77
39-53
38.49
37-12
43-83
40.82
37-90
7-47
6.94
29.30
28.11
39.45
40.85
66
M.MvllII- II.W Kl-.\/lZ Si:VJ..\N
Kt l'observation ci-dossus viiut égaleinont lorsiiiu' nous considérons les
Boscliimans dans leur ensemblo on cessant de tenir (.oniptc de leurs licu.x
de provenance.
l.MU.IAl ..l.
Série des Hottentots.
Surface trou occipital movonne
CmS Cm»
Diamètre transverse
mm. mm.
,, _^ cli.îm. tiansverse
" '" ' ^ surf. tr. occ.
Crânos masculins
CrADcs féminins
CrAnes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
6.39
6.97
I 8.36
8.37
26.5
31.2
30.4
13 "S
37.9«
3741
36.56
-
8.37
^29.25
30.4
40.68
36.56
Chez les crânes de Hottentots le diamètre transverse féminin est un peu
plus grand que le même diamètre masculin. La valeur du rapport est plus
faible à cause de la plus grande surface du trou occipital que possèdent ces
crânes féminins.
Tableau 62.
Série des Griquas.
Surface trou occipital moyenne
Cm2 Cm2
Diamètre transverse
mm. mm.
Pannort '''^"'- ^""^^«'■^^
^•^PP°'' surf. tr. occ.
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
6.62
8.63
7.08
27.4
30.8
28.0
41.77
36.05
40.10
i 7.63
7.08
29.1
28.0
38.81
40.10
Chez les crânes de Griquas le diamètre transverse féminin est un peu plus
petit également que le même diamètre masculin.
Lorsque nous comparons entre eux les trois groupes de crânes africains,
nous voyons que chez les crânes masculins le diamètre transverse ne montre,
pour ainsi dire, aucune différence, mais que, chez les crânes féminins, il
existe, entre les Hottentots qui offrent le diamètre transverse le plus grand
et les Griquas qui ont le diamètre transverse le plus petit, une différence
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 67
de près de 2""". Le rapport masculin le plus élevé est celui des Hottentots,
le plus bas celui des Griquas; le rapport féminin le plus élevé est celui des
Boschimans, le moins élevé celui des Hottentots.
b) Examen des crânes de Suisses.
Table.vu 63.
Crânes masculins.
Surface trou occipital moyenne
Cm2 Cm 2
Diamètre transverse
mm. mm.
Pinnnrt '^'^™- ''''•
'^^PP"'' surf. tr. occ.
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
6.90
7-74
9.04
7.42
8.10
9-31
28.7
29.6
32.2
30.2
31-7
32.1
43-99
38.19
35-79
40.81 i
39-13
34-55
7.78
8.31
30.26
31.26
39-55
37-97
Les crânes masculins provenant de Suisse montrent un diamètre transverse
un peu différent, selon que ces crânes sont dolichocéphales ou brachycé-
phales. Ce sont ces derniers qui possèdent le plus grand diamètre transverse.
Il est vrai que la surface du trou occipital est aussi plus grande chez ces
crânes arrondis. Dans les trois séries préparées le fait est visible. La moyenne
générale n'est donc pas une apparence. C'est parce que cette surface du
Tableau 64.
Crânes féminins.
Diamètre transverse
mm. mm.
diam. trv.*
Cm2 Cm2
surf. tr. occ.
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
Dolichocéphales
Brachycéphales
6.8
8.3
6.17
7-32
8.08
28.15
27.6
30.2
41.68
■;;. 1 '"■
.i'^■l-
45-00
41.25
38-57
7-54
7.16
20. 4.-^
41.70
68
IIAN Kl A/l/ M- \ I AN
trou occipital ist \Au^ f^r.iiuk- clicv, les ciàiios l>r.u li\ i ('pli.ilrs (luc \c
rapport calcule est plus faible chez ces crânes-là (luc dic/, ic^ nànes
dolichocéphales.
La série féminine des crânes suiss<'s inontu- moins de dillérence l'iitre les
groupes dolicluH-é]>hale et brachycéphale. (es deux catégories ont une
moyenne du diamètre transversi' ^ui est exactement la même. Mais les
crânes brachycéphales, awiiit une phis petite surface du trou occipital que
les crânes dolichocéjihales, la Nalciir du ia]-)|inrt est, chez les ]')rrniiers, ])lus
élevée.
Tableau 65.
Comparaison sexuelle chez les crânes dolichocéphales
Cmï Cm2
diam. trv. Il
mm. mm.
^^PP°" surf. tr. occ. |
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
Crânes masculins
Crânes féminins
6. go
7-74
9.04
6.8
8.3
28.7
29.6
32.2
28.15
30.80
43-99
38.19
35-79
41.68
37-16
! 7.78
7-54
30.26
29.48
39-55
39-42
Tableau 66.
Comparaison sexuelle chez les crânes brachycéphales.
Surface trou occipital moyenne
Cm2 Cm2
Crânes masculins Crânes féminins
Diamètre transverse
Crânes masculins Crânes féminins
Rapport
Crânes masculins Crânes féminins
7.42
6.17
30.2
8.10
7-32
31-7
9-31
8.08
32.1
S.3I
7.16
31.26
27.6
30.2
3I-I
29.5
40.81
39-13
34-55
37-97
45-06
41-25
38.57
41.70
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 69
La comparaison sexuelle de ces groupes principaux nous met en face
de variations diverses. Les types dolichocéphales masculins ont les trois
valeurs envisagées plus grandes que les crânes féminins. Les types brachy-
céphales masculins ont les valeurs de la surface du trou occipital et du
diamètre tranvserse plus grandes que les crânes féminins. Seul le rapport
est plus petit. Chez les crânes brachycéphales les groupes sont composés
chacun de dix crânes. Lorsque, dans les deux sexes, ils sont disposés selon
la valeur croissante de la surface du trou occipital, nous constatons, dans les
deux sexes, avec quelques à-coups insignifiants, que le diamètre transverse
augmente régulièrement et que la valeur du rapport diminue également
avec régularité. Chez les crânes dolichocéphales l'observation est exacte-
ment de même sorte, sur toute la ligne.
Les crânes étrangers aux deux groupes principaux étudiés dans ce
mémoire, et dont il a été question à titre de comparaison momentanée,
montrent, qu'avec une surface du trou occipital à peu près égale à celle
des Jaunes d'Afrique, les Tchèques masculins ont un diamètre transverse
de l'ouverture occipitale plus petit (28'"'", i) que ces derniers (29°^™, 3);
chez les crânes féminins, avec une surface du trou occipital en moyenne
plus grande, ils ont aussi un diamètre transverse un peu plus grand (29™"»,7)
que celui du groupe auquel nous les comparons (28"^™, 11). Quant aux
Néo-Calédoniens, nous savons qu'ils ont les plus petites surfaces de l'ouver-
tiire occipitale et aussi, du même coup, le plus petit diamètre transverse
(28™">,2 pour les crânes masculins, 27™"", 5 pour les crânes féminins) de
cette ouverture. Ce sont eux qui, dans le.'' deux sexes, montrent les valeurs
les plus élevées du rapport (43,40 pour les hommes, 44,56 pour les femmes).
Celles-ci dépassent très nettement toutes les autres valeurs.
70 MAKllIl' II WKI-AZI/ SIVI AM
("II AIM rkl' (M'AIRII-MI-:
Quelques recherches sur des crânes d'Anthropoïdes.
Il nous a paru intéressant, comme suite aux recherches dont les résultats
viennent d'être exprimés, de tenter des investigations de même sorte sur
des crânes d'Anthropoïdes. Nous savons, par les quelques travaux de
morphologie comparative actuellement publiés, que les représentants de
ces quatre genres ne montrent pas les mêmes dispositions architecturales
de leur crâne et de leur face: que les rapports des diverses régions cranio-
faciales entre elles sont parfois, selon les genres, très divergentes. Les
Primates n'ont pas été construits sur le même plan ^. La présente recherche
a donc pour but de savoir comment se présentent, chez les Singes supérieurs,
les faits que nous avons enregistrés en étudiant les Hommes. Puis,
nous les comparerons entre eux-mêmes, d'abord, et avec les Hommes,
ensuite. Cette étude sera envisagée dans le même ordre que celle ci-dessus.
I. Examen selon la valeur du prognathisme.
a) De la capacité crânienne.
Chez les Primates mâles la valeur du prognathisme est à peu près la
même chez les Gorilles et chez les Chimpanzés. Elle est très différente
chez les Orangs. Ceux-ci ont un indice de Flower tel, qu'a priori on ne
pouvait l'imaginer aussi élevé. Chez les crânes de femelles nous pouvons
faire une observation de même sorte, mais atténuée; la différence dans la
valeur de l'indice est moins grande. Fait intéressant: les crânes de jeunes
Orangs ont un indice de Flower plus faible que celui des jeunes Gorilles.
Cette observation pourrait sous-entendre une très grande diversité dans
la construction des éléments cranio-faciaux au cours du développement.
1 E. PiTiARD et J. J. PiTTARD, Elude SUT U développement cranio-jacial des Gorilles, des Orangs el des Chim-
panzés. Revue suisse de Zoologie, Genève, 1936.
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
71
Tableau 67.
Indice Flower moyen
Capacité crânienne
Ce. Ce. Ce.
_ ^ Flower
capac. cran.
Mâles
Fem.
Juv.
Mâles
Fem.
Juv.
Mâles
Fem.
Juv.
Anthropoïdes:
Orangs
161.99
137-43
126.52
390.80
367-50
388.0
41-45
37-39
32.60
Gorilles ....
136.59
130.98
136.31
534-58
456.17
437-5
25.55
28.71
31-15
Chimpanzés . . .
134.88
128.57
—
401.60
380.00
—
33-58
3383
—
Boschimans :
Colonie du Cap .
98.97
100.56
—
1392.7
I180
—
71.63
86.06
—
Dunes de sable. .
99.17
98.58
—
1351.7
1296
—
74.48
76.18
—
Abris sous roches.
99.66
98.28
—
1441.O
1358
—
69.69
72.62
—
Kalahari ....
101.03
100.37
—
1356.0
1214
—
75.18
83.00
—
Tous les Bosch. .
9963
99-32
—
1373.0
1272-1
—
73-39
78.68
—
Hottentots . . .
101.62
98.08
—
1352.9
1306.0
74-82
75-52
Griquas ....
IOI.41
98.28
—
1402.0
1245.0
—
72.17
78-99
—
Suisses dolicho. .
9569
97.21
—
1612.O
1386.3
—
59.77
70.60
—
Suisses brachy. .
95-89
96.84
1605.8
1338.8
—
60.07
69-57
—
^lais dison.s tout de suite, à propos des crânes des jeunes Anthropoïdes,
qu'il n'y a pas lieu d'insister à leur sujet, car nous ne savons pas l'âge
exact des uns et des autres. Pour qu'une comparaison valable de leur
architecture cranio-faciale puisse être faite, il faudrait posséder, par devers
soi, des crânes qui seraient tous exactement du même âge.
Chez les individus mâles, la capacité crânienne des Gorilles l'emporte
de beaucoup sur celle des deux autres groupes; chez les individus femelles
et chez les jeunes, nous faisons la même constatation. Et comme nous
avons là-dessus déjà des renseignements intéressants ^ nous n'appuyons pas.
Le rapport du prognathisme à la capacité crânienne est, chez les Anthro-
poïdes mâles, plus élevé chez les Orangs. Le plus faible rapport est celui
des Gorilles. Quant à celui des Chimpanzés, sa valeur apparaît élevée.
C'est que la capacité crânienne de ce groupe est très inférieure à celle des
Gorilles. Les crânes des individus femelles ont montré un arrangement de
même sorte. Les crânes des jeunes individus, eux, présentent une grande
différence dans la valeur des rapports lorsqu'on les compare aux adultes.
1 Voir ci-dessus.
72
MAKIHI- HAVKI-A/IZ SI-VIAN
L'indice est presque le nu'-ine chez les Oiangs t-t duv Us (îorillrs. L'expli-
cation de cette tri^s grande différence d'avec les iiuluidus adultes a été
ilonnée ci-dessus.
Il) De la snrfiicc du irou occipital.
IlltlKt
Surface trou occipital
Cm» Cmï Cmî
Kapp^
« "■""
surf. tr. occ. 1
Maics
Fcm.
Juv.
Mâles
Fcm.
Juv.
Mâles
Fem.
Juv.
Anthropoïdes :
Orangs ....
161.99
137-43
126.52
4-85
3.48
4-97
33-40
2507
2545
j Gorilles . . . .
136.59
130.98
136.31
6.07
5-38
6.20
22.50
24-33
21. 98
Chimpanzés . . .
134-88
128.57
—
4-55
4.80
—
29.64
26.78
—
Boschimans :
Colonie du Cap. .
98.97
100.56
—
7-53
7.06
—
13.21
1445
—
Dunes de sable. .
99.17
98.58
—
7-54
7-09
—
13-47
14.00
—
Abris sous roches.
99.66
98.28
—
7.10
7.10
—
14-35
14.04
—
Kalahari ....
101.03
100.37
—
7.42
6.33
—
13-70
15-92
—
Tous les Bosch. .
99-63
99-32
—
7.46
6.88
1355
14.62
Hoiti-ntots . . .
101.62
98.08
—
7-30
8.04
14.09
11.86
Griquas ....
101.41
98.28
—
7-63
7.08
—
13-74
14.22
—
Suisses doUcho. .
95-69
97.21
—
7.78
7-54
-—
12.65
13-08
—
Suisses brachy. .
95-89
96.84
—
8.30
7.16
11-77
13.82
"
Chez les mâles, la plus grande surface du trou occipital est celle des
Gorilles. Elle dépasse de beaucoup celle des deux autres groupes. Chez les
crânes femelles, ce sont les Orangs qui tiennent la tête, mais suivis de
très près par les Gorilles. Les jeunes appartenant à cette dernière catégorie
d'Anthropoïdes ont une surface du trou occipital qui dépasse celle de tous
les crânes d'adultes. Les crânes des femelles, chez les Orangs et chez les
Chimpanzés, ont la surface du trou occipital absolument plus grande que
celle des crânes mâles; chez les Gorilles elle est plus petite. Quant au rapport
de la surface de l'ouverture occipitale au prognathisme, il est de valeur
faible chez les Gorilles mâles, ce qui s'explique aisément en consultant les
chiffres du tableau 68 où figurent les surfaces du trou occipital. Les Orangs
ont cette valeur beaucoup plus forte. Les crânes femelles ne montrent pas
de pareilles différences entre les trois genres de Primates considérés. Chez
les jeunes individus la surface du trou occipital est aussi, relativement au
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
73
prognathisme, très développée. Si nous examinons les deux éléments
morphologiques en cause, en prenant comme unité la valeur du progna-
thisme, nous voyons que, chez le mâle, ce sont les Orangs qui sont relative-
ment les plus prognathes et les Gorilles qui le sont le moins — a priori
cela semble paradoxal — , que chez les femelles ce sont toujours les Gorilles
qui le sont le moins et les Chimpanzés qui le sont le plus. Chez les jeunes
individus ce sont encore les Orangs qui, pour ce caractère, sont en tête.
2. Examen selon la valeur de la capacité crânienne.
a) De la surface du trou occipital.
Tableau 69
Capacité crânienne moyenne
Ce. Ce. Ce.
Surface trou occipital
Cm2 Cm2 Cm2
„ surf. tr. occ.
Rapport
capac. cran.
Mâles
Fem.
Juv.
Mâles
Fem.
Juv.
Mâlos
Fem.
Juv.
Anthropoïdes :
Gorilles ....
534-58
456.17
437-50
6.07
5-38
6.20
I-I3
I.18
1.41
Chimpanzés . .
392.50
387-50
350.00
4.66
4-95
4.80
1.20
1.27
1-37
Orangs ....
390.80
367-50
388.00
4-85
5-48
4-97
1.25
1.48
1.29
Gibbons. . . .
—
85.00
—
—
1.72
2.02
Boschimans :
Dunes de sable .
135500
1295.00
—
7-52
7.09
—
5-58
5-48
—
Kalahari . . .
1356.00
1214.00
—
7-42
6.61
—
5-49
5-46
—
Colonie du Cap .
1392.70
1180.00
—
7-53
7.06
—
5-33
5-97
—
Abris s. roches .
1476.00
1358.00
—
7-33
7.10
—
4-77
5-22
—
Tous les Bosch. .
1379-50
1269.90
—
7-47
6.94
—
5-40
5-48
6.46
Hottentots . .
1352.90
1306.00
—
7-31
8.37
—
5-40
Griquas ....
1402.00
1245.00
—
763
7.08
—
5-43
5-55
—
Suisses dolicho. .
1612.00
1386.30
—
7.78
7-54
—
4.82
5-44
—
Suis.ses brachy. .
1
1608.60
1402.80
8.31
7.16
"
5.20
5-11
~
Dans ce tableau 69 la surface du trou occipital est comparée à la capacité
crânienne. Ce sont les Orangs des deux sexes qui viennent en tête, suivis
par les Chimpanzés. Les Gorilles ont, relativement à leur masse encéphalique,
une petite ouverture occipitale. Les crânes femelles présentent les mêmes
relations. On remarquera le chiffre élevé du rapport concernant les Orangs
et surtout celui concernant les Gibbons, au sujet desquels, malheureusement,
nous ne pouvons pas insister, nos documents ayant été trop pauvres.
74
MAimii ll.\^■KI-A/I/ si;vi..\N
Il y a donc de grandes diliôronces rntic h^s gcjircs (rAulluopu
du ( ir.utrro <|ue non>; i-ximinons.
^^lj(•t
b) j>ii iii.nti.nc ^niiiii'- posirncur ./// trou occipital.
T.\hi.i:au 70.
AnthroiHiSiIcs
i ipacité crânienne moyenne
Ce. Ce. Ce.
DiaimtK
iiiiii
:iiitri.> postérieur
mm.
cliatn. a. -p.
Rapport !-
•^■^ cap. cr.
Mâles
Fem.
Juv.
M,,l.
1 Juv.
Miles
Fem.
Juv.
Gorilles ....
534-58
456.17
43750
31-42
28.17
3350
5.92
6.28
7.65
Chimpanzés. . .
392.50
387.50
350.00
26.25
28.50
28.00
6.74
7.35
8.00
, Orangs
390.80
36750
388.00
28.33
32.50
31.40
7-36
8.91
7.88
Gibbons ....
—
85.00
—
—
16.75
—
—
1.97
—
Comme on pouvait s'y attendre, les valeurs du diamètre antéro-postérieur
de l'ouverture occipitale sont plus grandes chez les crânes de Gorilles
mâles, mais, quand on examine les crânes femelles, ce sont les Orangs qui
possèdent ce diamètre le plus fort. Il y a d'assez grandes inégalités sexuelles.
On remarquera que, dans les trois principaux genres examinés, les crânes
de jeunes individus ont ce diamètre antéro-postérieur particulièrement
développé, chaque fois plus grand que celui des crânes mâles. Le plus
grand diamètre antéro-postérieur des crânes femelles dans deux genres
(Chimpanzés et Orangs) est un caractère à retenir. A cause de cette diffé-
rence sexuelle, les valeurs des rapports seront plus élevées chez ces crânes
femelles. Les femelles d'Anthropoïdes ont donc une construction crânienne
qui n'est pas tout à fait semblable à celle des mâles appartenant aux
mêmes groupes.
c) Du dimnctre transverse du trou occipital.
Tableau 71.
Anthropoïdes
Capacité crânienne moyenne
Ce. Ce. Ce.
1 diam. trv.
Diamètre transverse Rapport
mm. mm. mm. | '^^P- '^''■
Mâles
Fem.
Juv.
Mâles
Fem.
Juv. Mâles
Fem.
Juv.
Gorilles ....
53458
456.17
43750
26.04
2550
26.00
4.90
5-67
5-94
Chimpanzés . .
392.50
387-50
350.00
24-25
23.00
19-50
6.23
5-94
5-57
Orangs
390.80
367-50
388.00
24.17
24.00
2330
6.26
6.61
6.47
1 Gibbons ....
—
85.00
—
—
15-00
—
—
1.76
—
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE
75
Le diamètre transverse de l'ouverture occipitale le plus grand est celui
des Gorilles mâles, femelles et jeunes. Chez les Orangs et chez les Chim-
panzés des deux sexes, les valeurs de cette dimension transversale sont
presque égales. Le rapport du diamètre transverse du trou occipital à la
capacité crânienne montre une très grande disparité selon qu'on s'adresse
aux Gorilles ou aux Orangs ou aux Chimpanzés. Ces deux derniers ont
un indice semblable chez les individus mâles. L'indice des Gorilles est
beaucoup plus faible. Les différences sont moins accentuées chez les crânes
des individus femelles. Toutefois, entre les Gorilles et les Orangs, appar-
tenant à ce sexe, les valeurs de l'indice offrent un écart d'une unité.
Examen selon la valeur de la surface du trou occipital.
a) Du diamètre antéro-postérieur du trou occipital.
Tableau 72.
Surface trou occipital moyenne
Cm2 Cm2 Cm2
Diamètre antéro-postérieur
en mm.
diam. a.-p. 1
^^PP°^Surf.tr.occ. 1
Mâles
Fem.
Juv.
Mâles
Fem.
Juv.
Mâles
Fem.
Juv.
Antropoïdes :
6.0-'
5.3S '■).20
-", 1 - 1 < 1 7
31-42
28.33
26.25
28.17
32-50
28.50
16.75
3350
31-40
28.00
5-232
5-898
5-663
5-345
6.031
5-759
9.869
5.402
5738
5-833
1 Oran"S
Chimpanzés . . .
Gibbons ....
4 ''''
4 V3
1.72
4.«o
Boschimans :
Colonie du Cap .
Dunes de sable .
Abris sous roches
Kalahari ....
Tous les Bosch. .
7-53
7-52
7-33
7.42
7-47
7.06
7.09
7.10
6.60
6.94
—
35-82
35-87
37.00
35-90
36.05
35-25
34-70
35-10
33-87
3465
4-772
3. 1 JO
4857
4-859
5.007
4.914
4-985
5-176
5.028
—
Hottentots . . .
Griquas . . . .
Suisses dolicho. .
Suisses brachy. .
731
7-63
7.78
8.31
8.i7
7.08
7-54
7.16
—
36.75
37.20
36.18
37-06
37-80
3470
35-90
35-IO
-
5-127
4-976
4.710
4-495
4550
4.989
4.796
4.968
—
Nous avons cherché, à l'aide des valeurs contenues dans ce tableau, à
nous rendre compte du rôle quantitatif joué par les deux diamètres prin-
cipaux du trou occipital vis-à-vis de la surface entière de cette ouverture.
76 MAKlllI- HWKM -A/IZ SI- VLAN
Les valeurs représentant le diamètre antérD-postériciii du trou occipital
ont déj;\ été indiquées et nous n'en reparlerons pas. Seuls, Us laiiiioits
de eette dimension à la surface considérée nous intéressent. Le plus élevé
est, chez les Anthrojioïdes mâles, celui îles Orangs, puis tclui des Chiin-
panzés. Les crânes des animaux femelles noiis ont iloiuu' le ui<iue n'sultat:
une telle constatation n'est pas indifférente à reU>\er. l'Ile uiontre (|ue la
construction de l'oiuerture oieipitale ne se fait i)as sur un t\i>e uni<|ue
chez les Primates. Quant aux (iibbons nous n'avons eu à notre disjxjsition
que des crânes de femelles. La surface du trou occipital, dans ce genre
zoologique, est naturellement beaucoup plus petite que celles mesurées
chez les antres crânes d'.\nthropoïdes. De même le diamètre antéro-
postérieur. Le rapport entre ces deux éléments crâniens est très diifi'rent
de celui calculé pour les autres groupes considérés.
b) Du liiainctrc transvcrse du trou occipital.
Tableau 73
.\nthropoîdcs
trou
Cin2
occipital moyen
Cm2 Cm2
Diamètre transverse
mm. mm. mm.
„ diam.
Rapport ^^^^
trv.
r. occ.
Mâles
Fem.
Juv.
Mâles
Fem.
Juv.
Mâles
Fem.
Juv.
Gorilles ....
6.07
5-38
6.20
26.04
2550
26.00
4318
4.847
4.197
Orangs
4-85
5.48
4-97
24.17
24.00
2330
5.062
4-485
5-330
Chimpanzés. . .
4.66
4-95
4.80
2425
23.00
19-50
5231
4-(>56
4.062
Gibbons ....
—
1-72
—
—
15.00
9.015
—
Boschimans :
Colonie du Cap .
7-53
7.06
—
28.91
27.00
—
3-852
3-863
—
' Dunes de sable .
752
7.09
—
29.70
28.85
—
3-986
4.097
—
1 Abris sous roches.
7-33
7-53
—
28.60
29.40
—
4-743
4.169
—
Kalahari ....
7.42
6.60
—
29.40
26.87
—
3-983
4-I13
—
Tous les Bosch. .
7-47
6.94
—
29.30
28.11
—
3-945
4-085
—
I Hottentots . . .
731
8.37
29.25
30.40
4.068
3-656
Griquas ....
763
7.08
—
29.10
28.00
—
3.881
4.010
—
Suisses dolicho. .
7.78
7-54
—
30.26
29.48
—
3-955
3-942
—
1 Suisses brachy. .
1
8.31
7.16
"
31.26
29.50
^
3-797
4.170
"
Quant au diamètre transverse du trou occipital, lorsqu'on le mesure
dans ces trois groupes d'Anthropoïdes, il n'offre, comme dimensions absolues,
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 77
que de petites différences. Ce sont les Gorilles mâles qui possèdent ce
diamètre le plus grand. Un tel résultat est naturel si l'on se rappelle la
grande surface du trou occipital de ces animaux. Les Orangs et les Chim-
panzés ont un diamètre transverse de même valeur. Les crânes des individus
femelles appellent de notre part les mêmes observations. Quant au rapport
de ce diamètre transverse à la surface du trou occipital sa valeur la plus
haute se présente chez les crânes de Chimpanzés mâles, puis chez les Orangs
du même sexe. Les Gorilles ont un rapport notablement plus petit. Les
crânes des individus femelles ne montrent pas autant d'écarts que les
crânes des individus mâles. Contrairement à ce que nous avons observé
chez les crânes des individus mâles ce sont ici les Gorilles qui ont l'indice
le plus élevé, puis les Chimpanzés.
Il y a lieu maintenant de tenter quelques comparaisons avec les séries
des crânes d'Hommes dont il a été question dans les chapitres précédents,
particulièrement avec les crânes provenant des Boschimans, Hottentots
et Griquas.
L'indice de Flower moyen (tableau 68), qui marque la puissance plus
ou moins grande du prognathisme, est d'une valeur incomparablement
plus élevée chez les crânes d'Anthropoïdes que chez les crânes d'Hommes,
à quelque groupe ethnique que ceux-ci appartiennent. Les Hottentots et
les Griquas qui ont montré les indices les plus forts restent très loin en
arrière des Chimpanzés qui, des Singes supérieurs, possèdent le plus petit
indice. Et si nous les comparons aux Orangs (les plus prognathes des
Anthropoïdes), la distance est encore singulièrement accrue. Cette obser-
vation, faite en comparant les crânes mâles et masculins, est valable
également pour les crânes des femelles d'Anthropoïdes et pour les crânes
féminins.
Lorsque nous confrontons la valeur du prognathisme à la surface du
trou occipital nous constatons, entre les deux contingents principaux
considérés, une très grande différence. La projection faciale des Anthro-
poïdes est telle qu'avec une surface du trou occipital plus petite que celle
de tous les groupes humains, masculins et féminins, elle domine le déno-
minateur au point de donner au rapport cherché une valeur presque trois
fois plus forte que de celle des crânes d'Hommes (cas des Suisses brachy-
céphales). Chez les crânes des Anthropoïdes femelles la différence d'avec
les crânes d'Hommes est bien moins accentuée. Le prognathisme des
crânes femelles est, si nous considérons l'ensemble des Anthropoïdes,
moins accentuée que celui des individus mâles. C'est une impression inverse
de celle-là que nous donne un coup d'ceil synoptique des groupes humains
yS MAKlllI- IlA^"l<I A/l/ SIVI.AN
actuellonuMit iHiuliôs où, il.ins li'ur i-nscinMc. les }4;r>'niH"s frininiiis ont un
rapport de valeur supéru-iuc à (dui des i^KMipcs uKisculius. Ainsi, pour
les régions cranio-faciales cxaniiiucs dans ( c < li ipitre, nous constatons
que les crânes d'Anthr(»poïcles si)nt très éloignés, par leurs caractères, des
crânes d'HtMumes. Tous les résultats sont les mêmes, lorsqu'au lieu de
considérer les crânes des Boschinians dans leur ensi'nililc, nous les étudions
selon les lieux de provenance.
Naturellement la capacité crânienne des Anthropoïdes (tableau 67) ne
peut pas être comparée, quantitativement, à celle des Hommes. Les valeurs
moyennes les plus élevées fournies par les crânes de Gorilles ne présentent
même pas la moitié de celles qui expriment le minimum quantitatif des
crânes des Boschimans, dont la capacité moyenne est ce]-)endant bien
inférieure à celle des crânes suisses. Cette observation est valable jiour les
deux sexes.
La surface du trou occipital (tableau 69) ne présente pas une pareille
dirterence. Celle que nous avons mesurée chez les Gorilles mâles n'est pas
de beaucoup inférieure à celle de certains groupes Boschimans (et même
de certains groupes de crânes suisses dolichocéphales). Il n'en est pas de
même des surfaces mesurées chez les Orangs et ciiez les Chimpanzés qui
demeurent nettement plus petites. Et cette observation est aussi valable
pour les deux sexes.
Quant aux rapports de la surface du trou occipital à la capacité crânienne,
ils offrent de très grandes différences lorsque nous les comparons dans les
deux principaux groupes, Anthropoïdes et Hommes. La plus petite des
valeurs humaines dépasse considérablement la plus grande valeur des
Anthropoïdes. Il en résulte que la surface de l'ouverture occipitale est
relativement beaucoup plus grande, par comparaison avec la masse encé-
phalique, chez les crânes des Hommes que chez les crânes des Singes, ici
des Singes supérieurs. Même les Gibbons, qui paraissent avoir une plus
grande ouverture occipitale que les autres Primates, sont très loin de
présenter un rapport qui puisse être comparé aux Hommes, pas davantage
aux groupes des Boschimans qu'aux autres groupes présentement étudiés.
Nous savons déjà, par l'examen d'un des paragraphes ci-dessus, que la
surface du trou occipital est toujours plus grande chez les crânes des
Hommes que chez les crânes d'Anthropoïdes, dans n'importe lequel des
groupes envisagés. Quelle est maintenant, chez les Singes et chez les
Hommes, la part qui revient à chacun des deux diamètres principaux du
trou occipital, le diamètre antéro-postérieur et le diamètre transverse ?
Lorsque nous comparons les diamètres absolus du diamètre antéro-postérieur
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 79
(tableau 72) de l'ouverture occipitale nous constatons que tous les chiffres
obtenus sur les crânes des Hommes, qu'ils soient masculins ou féminins,
sont plus grands que ceux obtenus sur les crânes des Singes Anthropoïdes.
Les moyennes des Gorilles mâles et des Orangs femelles qui sont les plus
grandes restent au-dessous des moyennes obtenues sur des crânes d'Hommes
— la plus petite étant celle des crânes des Boschimans du Désert de Kalahari
(série féminine).
Le rapport de cette dimension à la surface totale de l'ouverture occipitale
montre, chez les crânes d'Hommes appartenant au sexe masculin, des
chiffres toujours inférieurs à ceux des Anthropoïdes. Les crânes masculins
Boschimans provenant des Abris sous roches, et les crânes masculins des
Hottentots, ont une valeur rapprochée de celle des Gorilles mâles, mais
encore inférieure à celle-ci. Chez les crânes féminins ayant appartenu aux
Boschimans, Hottentots et Griquas — et aussi aux Suisses — nous consta-
tons encore que toutes les valeurs de ce rapport sont inférieures à celles
exprimées pour les crânes d'Anthropoïdes. Ici ce sont les crânes Boschimans
du Désert de Kalahari qui possèdent l'indice le plus élevé.
Le diamètre transverse des crânes d'Anthropoïdes (tableau 73) est
partout plus petit que celui des crânes d'Hommes et cela aussi bien dans
la série mâle et femelle que dans la série masculine et féminine. Dans ce
dernier groupe ce sont encore les crânes des Boschimans du Désert de
Kalahari qui ont le plus petit diamètre transverse. Il n'est pas très loin
d'être de valeur semblable à celle mesurée chez les Gorilles où, toutefois,
la capacité crânienne, et même la surface du trou occipital, sont plus
petites. Les deux dimensions absolues antéro-postérieure et transverse sont
plus développées chez les crânes suisses, masculins et féminins, que chez
les crânes des Jaunes d'Afrique, sauf le diamètre antéro-postérieur des
crânes masculins des Hottentots qui est de valeur égale à celle des crânes
de Suisses. Il est intéressant de constater un tel développement si l'on se
rappelle que la capacité crânienne des crânes suisses l'emporte de beaucoup
sur celle des crânes des Jaunes d'Afrique.
Les rapports du diamètre transverse à la surface du trou occipital
présentent un aspect beaucoup plus chaotique que ceux calculés à l'aide
du diamètre antéro-postérieur. Les crânes Boschimans masculins des
Abris sous roches ont une valeur supérieure à celle des Gorilles. C'est le
seul indice, d'ailleurs, qui présente cette particularité. Tous les autres
indices masculins sont d'une valeur plus basse. Il en est de même pour ce
qui concerne les indices fournis par les crânes féminins. Et nous n'insistons
pas au sujet des crânes de Gibbons qui ont donné un indice extrême.
80 MAKIlli; HAVKI-AZIZ SliVI.AN
Ndus avons calculé les wilinirs ini)ycnius des rapports cluv, les crânes
suisses (sans spécifications mi>rplu)logiquos) et chez les crânes des Boschi-
nians, Hottentots et Griciuas, ainsi (jne chez ceux des Anthropoïdes consi-
dérés dans leur ensemble. Voici les résultats: crânes d'Anthropoïdes,
mâles 4.87. femelles 4.66; crânes des Boschinians, Hottentots et Griquas,
masculins 3.96, crânes féminins 3.91; crâms des Suisses, masculins 3.87,
féminins 4.05. Les Anthropoïdes l'emportent de beaucoup sur les Hommes
et, d'autre part, les Boschimans, Hottentots et Griquas sur les Suisses
(exception faite pour les crânes suisses féminins). Il n'est pas question,
bien entendu, d'imaginer une relation généalogique quelconque entre ces
groupes. Mais il est nécessaire de marquer de telles difïérences morpho-
logiques. On remarquera encore que si, entre les groupes sexuels, il n'existe
presque pas de différence, lorsqu'on examine la série des Hommes appar-
tenant à l'Afrique, il n'en est pas de môme chez les Suisses où nous voyons
les crânes féminins posséder un indice plus élevé que celui des crânes
masculins. Ce sont les crânes brachycéphales qui introduisent cette modi-
fication.
RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS.
Le lecteur voudra bien se reporter, pour certains détails qui ne peuvent
trouver place ici, au texte même de ce mémoire, notamment pour ce qui
touche aux caractères différenciels montrés par les subdivisions du groupe
des Boschimans.
Les trois groupes africains présentement considérés ne se montrent pas
avec les mêmes aspects lorsqu'on les compare entre eux, ethniquement,
et selon les sexes. La première chose à signaler, et elle est importante
puisqu'il s'agit d'une population indigène vivant au sein de l'Afrique
noire, c'est que les Boschimans masculins et féminins ne sont pas des
individus prognathes. Les crânes masculins sont un peu plus rapprochés
du prognathisme que les crânes féminins.
Chez cette population la relation existant entre le développement du
massif facial et le développement du massif crânien montre que plus le
premier est développé moins le second est volumineux. C'est en fonction
du plus fort prognathisme que nous constatons la plus faible capacité
crânienne. Une telle constatation est valable pour les deux sexes. Toute-
fois, les crânes féminins montrent un plus grand développement relatif de
la partie faciale.
Chez les Boschimans la différence sexuelle du volume encéphalique est
d'environ 100 ce. Les crânes des Hottentots masculins et féminins sont
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 8l
Tiiésognathes. Chez eux, également, plus s'augmente la valeur de l'indice
de Flovvcr plus on voit, en concomitance, diminuer la capacité.
Si nous comparons entre eux les trois groupes d'Africains présentement
étudiés, nous constatons que ce sont les Boschimans masculins qui ont
l'indice de Flower le moins élevé et que ce sont les Boschimans féminins
qui ont le même indice le plus élevé. Il y a peut-être là un caractère sexuel
secondaire à examiner de plus près.
Le rapport de la valeur du prognathisme à la capacité crânienne est
plus élevé chez les crânes féminins des trois catégories humaines envisagées.
Chez les crânes Suisses dolichocéphales et brachycéphales utilisés pour
des comparaisons ethniques, la capacité diminue au fur et à mesure que
s'accroît la valeur de l'indice de Flower. Ce dernier indice est de valeur
à peu près identique chez les crânes dolichocéphales et chez les crânes
brachycéphales masculins; il est un peu plus faible chez les crânes féminins
brachycéphales. Chez ces mêmes crânes féminins, le rapport du progna-
thisme à la capacité est d'une valeur plus élevée que chez les crânes masculins
et cela, quelle que soit la morphologie considérée.
Par la valeur du rapport de l'indice de Flower à la capacité, les crânes
féminins suisses se rapprochent plus des crânes féminins africains que les
crânes masculins suisses ne se rapprochent des crânes masculins des mêmes
groupes africains.
Chez les crânes suisses masculins, la surface du trou occipital est nette-
ment plus grande chez les types brachycéphales que chez les autres. Chez
ces mêmes crânes brachycéphales masculins, le rapport du prognathisme
à la surface du trou occipital est plus faible que chez les crânes dolicho-
céphales.
A propos des deux caractères dont il vient d'être parlé, il semble que
les crânes masculins dolichocéphales, au fur et à mesure que s'accentue
la projection de leur face diminuent, en même temps, la surface du trou
occipital; chez les crânes brachycéphales masculins on verrait, dans les
mêmes conditions, augmenter cette surface.
Chez les crânes suisses féminins, la surface du trou occipital est plus
grande chez les types dolichocéphales, et au fur et à mesure que s'accroît
l'indice de Flower, cette surface s'accroît également, tandis que chez les
crânes féminins brachycéphales cette surface diminue.
Chez les crânes Boschimans, masculins et féminins, la surface du trou
occipital augmente au fur et à mesure qu'augmente la capacité crânienne.
Les crânes masculins ont ces deux dimensions plus grandes que les crânes
féminins.
82 MXKlIll'; IIAVKI-AZIZ Sl'Yl.AN
('hez les HcttiMitots ct^ n'est {ilus tout ;"i fait la nu'inr clioso. Los crânes
féminins ont une capacité plus petite et uiu' sui faie du tnni ocrijiital plus
gauuie que celle des crânes masculins.
Les Griquas présentent les deux caractères envisagés tout comme les
Boschimans.
Le caractère exceptionnel des Hottentots provient peut-être de ce que
la série qui les représente n'est com])oséc cjue par un petit nombre de
crânes.
Les crânes suisses montrent, lorst^ue l'on compare les types dolicho-
céphales aux types brachycéphales, quelques faits intéressants. La capacité
crânienne des dolichocéphales masculins est plus élevée que celle des types
brachycéphales, mais les crânes dolichocéphales féminins ont une capacité
inférieure à celle des crânes brachycéphales du même sexe. N'oublions pas,
cependant, qu'il nous manque, pour interpréter sainement une telle consta-
tation, les faits relatifs au développement général du corps.
Chez les types dolichocéphales, le rapport de la surface du trou occipital
à la capacité crânienne est plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
Au contraire, la valeur de ce rapport est plus petite chez les crânes féminins
brachycéphales. Ce résultat vaut d'être souligné. Il a été obtenu sur des
séries relativement nombreuses. Il mériterait d'être étudié sur d'autres
séries européennes d'abord, et sur des séries d'autre origine ensuite.
Chez les J.-.imes d'Afrique (Boschimans) les crânes féminins, avec une
capacité inférieure à celle des crânes masculins, ont une surface du trou
occipital qui n'est cependant pas très inférieure.
Lorsqu'on examine la grandeur relative des deux diamètres principaux
du trou occipital en fonction de la capacité crânienne, on établit aussi
quelques faits intéressants:
Chez les crânes féminins Boschimans, le diamètre antéro-postérieur du
trou occipital est relativement plus développé que chez les crânes masculins
du même groupe. Et il en est ainsi chez les crânes Hottentots et chez les
crânes Griquas. Une conclusion identique s'impose lorsque nous examinons
les crânes suisses. Qu'ils soient dolichocéphales ou brachycéphales, le
diamètre antéro-postérieur du trou occipital est plus grand, relativement
au développement de la masse encéphalique, que chez les crânes masculins.
Ce diamètre antéro-postérieur ne se présente pas toujours de la même
façon dans les divers groupes humains. Relativement à la capacité crâ-
nienne, les crânes des Jaunes d'Afrique l'ont p^lus développé que les Blancs
d'Europe qui sont mis ici en comparaison.
Chez les crânes Boschimans des deux sexes, le diamètre transverse du
RECHERCHES DE MORPHOLOGIE COMPARATIVE 83
trou occipital augmente au fur et à mesure que la capacité crânienne
augmente elle-même. Mais les crânes féminins ont, par rapport à la capacité,
ce diamètre relativement plus grand que les crânes masculins. Est-ce là
un caractère sexuel secondaire ?
Chez les crânes suisses ce diamètre transverse est, à capacité égale,
plus grand chez les crânes brachycéphales que chez les crânes dolicho-
céphales.
Par rapport à leur capacité les crânes féminins suisses ont un diamètre
transverse du trou occipital dont la dimension absolue n'est pas très loin
d'équivaloir cette mesure chez les crânes masculins. Le rapport entre ces
deux caractères est d'une valeur notablement plus forte chez les crânes
féminins. Chez les Jaunes d'Afrique nous faisons une constatation de même
sorte. Lorsqu'on établit une comparaison entre les crânes des Jaunes
d'Afrique et les crânes des Blancs d'Europe (Suisses) on constate c^ue les
premiers ont le diamètre transverse du trou occipital nettement plus
développé que les seconds. Il existe donc au sujet de ce caractère une
réelle différenciation ethnique.
En ramassant les faits qui viennent d'être résumés, afin d'établir une
brève conclusion, nous constatons:
Que la construction du crâne humain — bien entendu pour les régions
de ce crâne que nous avons envisagées — n'est pas la même dans les deux
groupes ethniques mis en comparaison. Les Jaunes d'Afrique et les Blancs
d'Europe n'édifient pas de la même façon leur architecture crânienne.
A l'intérieur de chacun des deux grands groupes ethniques considérés,
les crânes masculins et féminins ne se comportent pas, non plus, à ce point
de vue, de la même façon.
Les faits nouveaux que nous avons apportés à la dociunentation anthro-
pologique mériteraient d'être examinés sur des contingents humains dont
les origines raciales seraient dissemblables, mais dont le développement
général (la stature, en particulier) serait identique. De telles recherches
feraient apparaître sans nul doute de nouvelles preuves de l'hétérogénéité
morphologique profonde des Hommes.
La valeur de telles constatations pour une interprétation philosophique
de l'espèce humaine ne peut être mise en doute.
Les discussions relatives au monogénisme ou au polygénisme primitifs
en seraient enrichis.
84 MAKI 111 llWKl A/IZ SIVLAN
TABi.i': i)i:s MAI I !■:!>: l'S
Pages
Introduction 5
Documents utilisés 7
Chapitre premier.
Examen selon la valeur du prognathisme:
1. De la capacité crânienne 9
2. De la surface du trou occipital 22
Chapitre II.
Examen selon la valeur de la capacité crânienne:
1. De la surface du trou occipital 3^
2. Du diamètre antéro-postérieur du trou occipital 45
3. Du diamètre transverse du trou occipital 51
Chapitre III.
Examen selon la surface du trou occipital:
1. Du diamètre antéro-postérieur du trou occipital 59
2. Du diamètre transverse du trou occipital 65
Chapitre IV.
Quelques recherches sur des crânes d'Anthropoïdes 70
RÉSUMÉ et conclusions
80