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Full text of "Recherchess anatomiques et physiologiques sur les Diptères, accompagnées de considérations relatives a l'histoire naturelle de ces insectes"

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A Dans ce siècle d'argent et d'esprit, qui est loin d’être l'âge d'or, 
$ qui daignera laisser tomber un regard, même de simple curiosité, + 
sur le cerveau d'une mouche, les organes génitaux d’un cousin, $ 
les entrailles d’un ver de la viande? À ces mots, l’homme du 
sh monde hausse les épaules et sourit de pitié; mais les hommes é à 
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Tr cette échelle zoologique, où tous les organismes s’enchaïînent, 
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172. RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


“éntre eux*et avec les autres animaux, avec l’homme lui-même, 


a quelques droits à une attention sérieuse. 

C'est une nouvelle histoire des insectes que celle qui embrasse 
les études simultanées et parallèles des formes extérieures cet de 
l'organisation intérieure. Déduire rationnellement les habitudes 
et le genre de vie de la structure et de la combinaison des or- 
ganes renfermés dans les cavités du corps, et préjuger de l’exis- 
tence de ces organes par les actes de l'animal, c’est là, incontes- 
tablement, une science de haute philosophie. Depuis vingt- cinq 


ans, j'envisage l'étude de lentomologie dans cet esprit, après 


m'être adonné pendant longtemps à a connaissance des genres 


“et des espèces. J'ai successivement publié l'anatomie des Coléop- 


tères, des Labidoures, des Hémiptères, des Orthoptères, des Hy- 
ménoptères et Névroptères; je viens présenter aujourd'hui, au 
jugement de l'Académie des sciences, celle des Diptères. Il ne me 
restera plus à disséquer que les Lépidoptères pour avoir sounns 
aux recherches de mon scalpel les huit ordres qui composent 
l’entomologie pro prement dite, c'est-à-dire les insectes hexa- 
podes. Dans cinq ou six ans j'aurai, je l'espère, rempli cette 
tâche. 


O sagesse infime! en jetant avec profusion sur notre planète 


«ce peuple immense des Diptères, qui pour le vulgaire se rédui- 


sent aux mouches; en assignant à chaque famille, à chaque groupe. 
sa nourriture, son genre de vie et son mode de propagation; en 
les dotant d’une organisation conséquente à ce triple but, tu n'as 
pas dédaigné de les faire concourir aux sublimes harmonies qui 
régissent l'univers. Laissons donc tant d'hommes qui ne sont pas 
appelés à te comprendre s'épuiser en plaintes inutiles, décrier 
des œuvres qu'ils ne veulent ou ne peuvent pas connaître; lais- 
sons-les avec leur éternel cui bono, dont l'immortel Linné a si 
bien fait justice, et poursuivons avec gravité l’étude de tes plus 
minimes productions, parce que c’est précisément là que ton 
génie nous révèle tes plus sublimes conceptions. 

Considérés sous le point de vue du nombre des espèces et des 


, 


SUR LES DIPTÈRES. 173 
individus, les Diptères sont, de toute la zoologie, l’ordre d’ani- 
maux le plus répandu sur le globe. Leurs larves pullulent dans 
toutes les matières animales eu végétales en décomposition, ainsi 
que dans les corps organisés vivants eux-mêmes, et il n'est pas 
de conditions de sol et de température qui ne soient peuplées 
de leurs cohortes ailées. La Providence leur a confié, n’en dou- 
tons point, une grande, une importante mission, et lorsque Linne 
disait qu'un lion ne dévorait pas plus vite un cadavre que ne le 
feraient trois mouches de l'espèce de celles qui mettent au monde 
des milliers de vers vivants, son assertion n’était pas aussi hyper- 
bolique qu'on pourrait le croire. 

Voyez comme la puissance créatrice a tout calculé, tout prévu, 
dans un but général de conservation et d'harmonie! comme elle 
sait rapprocher d’un mal inévitable un remède nécessaire! Ce 
vaste marais qui répand au loin ses miasmes délétères a pour 
correctif la production incessante de loxygène par les saules, les 
roseaux de sa rive, par les typha, les scirpus, les nymphæa de 
ses eaux; mais par le fait même de l'envahissementi de l'élément 
liquide par ces végétaux, il en résulte une plus grande stagna- 
tion de l’eau, une macération de leurs dépouilles, une décom- 
position organique; un foyer de nouveaux dégagements méphi- 
tiques et aussi un berceau de nouveaux êtres organisés : le cor- 
recüf est encore là. Ces myriades de mouches, à habitudes 
sédentaires, s'occupent à rendre à la vie ces atomes décomposés. 
à les passer à l’alambic de leurs organes digestifs, à les trans- 
former en éléments nutritifs, à diminuer ainsi la somme de ma- 
tière putréfiable. Admirons donc, si nous ne savons pas le com- 
prendre, ce cercle éternel de circonstances où la vie et la mort, 
toujours aux prises, amènent en définitive la conservation de 
l'existence et le maintien des harmonies. 

_ Les exigences scientifiques de l'époque m'ont fait attacher la 
même importance à l’autopsie d’un moucheron qu’à celle d'un 
quadrupède : la taille ne fait rien au sujet, Dans l'anatomie de 
chaque famille des Diptères, je ne me suis pas borné à une sèche 


17 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 

exposition matérielle des organes ; j'ai cherché à rattacher le 
nombre, la structure et la combinaison de ceux-ci à la classihi- 
cation établie ou à établir; j'ai fait aussi marcher de front les 
considérations physiologiques toutes les fois que la connaissance 
des formes ou des actes extérieurs se prêtait à leur application. 


“Cette conformité des viscères avec le genre de vie est surtout 


Pobjet de mes investigations. Il est beau de rencontrer dans ces 
mouches un plan d'organisation qui les rattache si admirablement 
aux animaux considérés comme les plus parfaits que, pour la des- 
cription de leurs appareils de la vie, on peut leur adapter la no- 
menclature anatomique consacrée depuis des siècles. Geux-là 
seuls dont le scalpel s’est voué avec une patience imperturbable 
à cette microlomie qui m'est devenue familière, se feront une 
juste idée des vives jouissances que procurent et la découverte 
des faits de concordance dont je viens de parler, et celte marche 
succesive de la nature dans ses créations. 

Dans l’exposition de mes recherches anatomiques j'ai suivi, 
quant à la série des genres, l'ouvrage de M. Macquart, intitulé : 
Histoire naturelle des insectes diptéres'. C'est le tableau le plus com- 
plet de la classification des insectes de cet ordre. Je n’ai pas cru 
devoir adopter toutes les réductions que cet auteur, trop inspiré 
peut-être par les derniers ouvrages de Latreille, a fait subir aux 
familles primitivement établies par celui-ci ou par le célèbre dip- 
térologiste Meigen?. Sans commettre la moindre infraction à la 
série si naturelle des groupes nombreux fondés par M. Macquart, 
je me suis permis de restituer à quelques-uns d’entre eux les noms 
de familles consacrés déjà dans Pimmortel Genera de Latreille et 
adoptés par plusieurs entomologistes. 

Je n'ai pas manqué non plus de consulter le travail de M. Ro- 
bineau-Desvoidy sur les Myodaires®. Ce livre, effrayant au pre 
mier abord par l'excessive multiplication des genres et les signa- 


1? Deux vol. in-6°, librairie de Roret, 1835. 
2 Dipt. curop. sept vol. avec pl. 1818-1838. 
? Essai sur les Myoduires, Mémoires de 1 Institut, 1830. 


LE: À 


SUR LES DIPTÈRES. 175 


lements trop restreints des espèces, se recommande par des 
aperçus d’un piquant intérêt sur les mœurs, les habitudes de ces 
Diptères et sur le rôle qu'ils jouent dans la nature. Il est fâcheux 
qu’on ait à lui reprocher labsence de presque toute synonyme : 
c’est là, suivant moi, un délit scientifique. 

Mes recherches reposent sur des milliers de vivisections, pra- ù 
tiquées sur cent quatre-vingt-quinze espèces choisies dans les prinei- 
paux groupes de l’ordre, en sorte qu'il a été permis de s'élever 
avec quelque certitude à des généralisations, Il importait à ma res- 
ponsabilité d'auteur, 1l importait à la science, que ces espèces 
fussent rigoureusement dénommées, soit pour alléger mon texte 
des longueurs de descriptions spécifiques, soit dans Pintérét du 
contrôle de mes observations. J'ai recouru pour cela à la source 
la plus sûre, la plus authentique, et M. Macquart a daigné lui- 
même ou confirmer ou établir la nomenclature de tous les Dip- 
tères qui ont passé sous mon scalpel. 

Pour abréger mon texte, sans le rendre moins substantiel, j'ai 
dû traiter dans des chapitres spéciaux les appareils organiques 
qui ne se modifient pas assez suivant les familles pour se prête: 
à des descriptions détaillées, comme les appareils sensitif et res- 
piratoire, et le tissu adipeux splanchnique. Dans ce même but 
d'éviter d'oiseuses répétitions et de fixer la valeur de quelques 
dénominations anatomiques, j'esquisserai à grands traits les or- 
ganes de la digestion et de la génération. Il résultera de là que 
l'ensemble de mes recherches se partagera en deux grandes divi- 
sions : Anatomie générale et anatomie particulière des familles. 

Mon scalpel, en pénétrant dans ce monde nouveau d’orga- 
mismes, n’a pas la prétention d’avoir reconnu les formes et les 
structures, même les plus générales. À peine ai-je défriché la su- 
perficie du champ. Il y a encore immensément à faire. 


176 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


PREMIÈRE DIVISION. 


ANATOMIE GÉNÉRALE. 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL SENSITIF. 


Dans l'exposition du système nerveux des Dipteres, je vais 
prouver combien jusqu'à ce jour on avait des connaissances 
vagues, des idées fausses sur sa composition et sa structure, et 
dans combien d’hérésies physiologiques on s’est jeté pour avoir 
voulu établir des règles générales sur des faits trop peu nom- 
breux et mal compris. Ainsi, les uns ont avancé que les Diptères 
avaient neuf ganglions, les autres un seul, et tous, entraînés par 
une application hasardée de la loi de lanalogie, ont dit que ces 
ganglions étaient séparés par un double cordon. Il y a dans ces 
assertions grande inexactitude et erreur flagrante. Oui, d est 
des Diptères où l'on trouve neuf ganglions, sans y comprendre le 
cerveau, et d’autres où il n’y en a qu'un; mais ce ne sont pas là 
toutes les combinaisons, et Je vais en faire connaître où ce nombre 
est de sept, de six, de cinq, de trois, de deux, d’un seul; enfin, 
il y a des larves où on en compte onze et même douze. Ces 
centres nerveux sont, dans tous les Diptères, unis et séparés par 
un cordon inter-ganglionnaire très-simple et non double, C'est 
même là le trait distinctif de cette chaine de ganglions avec celle 
des autres ordres d'insectes. 

Venons aux faits; voyons si le nombre des ganglions est en 
harmonie avec la classification établie, et quelle peut être son 
importance pour celle-ci. 

M. Macquart a partagé tout l’ordre des Diptères, d’après la con- 
sidération des antennes, en deux divisions : l’une, les Némocères: 
l’autre, les Brachocères. Mais, indépendamment de ce que les 
antennes de plusieurs Brachocères ont, dans le fait, plus de trois 


SUR'LES DIPTÈRES. 177 
articles, l'anatomie, et surtout la composition du système ner- 
veux, rendent inadmissible une division aussi absolue, aussi oé- 
nérale. 

Dans les deux fanulles des Culicides et des Tipulaires, le sys- 
tème nerveux a un degré, sinon de développement, du moins de 
composition, qui semble témoigner de la prééminence organique 
accordée à ces Diptères. Il se compose du cerveau avec un bulbe 
rachidien, de neuf ganglions et des diverses paires de nerfs qui 
partent de ces centres nerveux. Je vais plus particulièrement dé- 
crire et figurer cet appareil dans la T'ipula oleracea, tout en pré- 
venant que J'en ai constaté l'identité dans plusieurs grandes et 
petites espèces, en sorte que ce type d'organisation pourra être 
considéré comme un attribut de ces deux populeuses familles. 

Le cerveau ou l'organe des fonctions sensoriales est étroitement 
env eloppé par la boîte crânienne et formé de deux hémmisphères 
égaux séparés par une profonde scissure médiane , mais réunis, 
confondus inférieurement par une continuité de substance. Ne 
sont-ce pas là des traits que le Diptère partage avec les animaux 
de l'ordre le plus élevé? Déchirez l'enveloppe tégumentaire 
- pour en dégager l’encéphale; les lobes de celui-ci, obéissant à 
une certaine élasticité ou expansibilité jusque-là maïtrisée, s'e- 
cartent l'un de l’autre et prennent la forme de deux sphéroïdes unis 
par leur partie inférieure. C’est ainsi que les représente la figure 
que j'en donne. Ces lobes ou hémisphères h'offrent extérieurement 
aucune trace de ces plis sinueux, de ces circonvolutions qui carac- 
térisent ceux des quadrupèdes. Ils sont lisses et blancs, mais leur 
substance est sensiblement plus pulpeuse que celle des ganglions. 
Dans leur position normale, un grand segment de sphère de leur 
surface supérieure et antérieure est caché par les rétines oculaires. 
Les nerfs optiques, dont celles-ci ne sont que l’épanouissement, 
ont une excessive brièveté et ne sauraient être mis isolément en 
évidence. Les hémisphères cérébraux se terminent en arrière par 
deux prolongements fort courts, dans l'intervalle desquels passe 
l'æsophage : c'est ce qu'on appelle le collier æsophagien. La réume 

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ni 


178 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


oculaire, qui est enchatonnée sous la cornée, a un pigment violacé 
dont la réticulation est parfaitement conforme aux aréoles de cette 
dernière. Je parlerai ailleurs de la choroide et des cristallins. 
Mais, mdépendamment de cette rétime, notre tipule m'a offert 
un fait curieux : il existe au bord postérieur de chaque rétine 
oculaire un petit nerf optique ocellaire terminé par une rétine 
subglobuleuse à pigment violacé. Ce qui rend ce fait anatomique 
piquant, c'est que dans la Tipula oleracea, ainsi que dans toutes 
les espèces du genre Tipula tel qu'il a été circonscrit par Meigen 
et M. Macquart, il y a absence complète d'yeux lisses , et ce trait 
négatif est exprimé dans le signalement générique exposé par ces 
entomologistes. Depuis la découverte de ces nerfs ocellaires, j'ai 
dirigé les explorations les plus scrupuleuses vers la région de la 


_tête des Tipula, qui, dans d’autres tipulaires, est le siège habituel 


des ocelles; je les ai renouvelées et sur les individus des deux 
sexes dans l’état de vie, et sur ces mêmes individus peu ou long- 
temps après leur mort, et la loupe la plus forte ne m’a décelé 
aucun ocelle. Toutefois, j'observe derrière l'insertion de chaque 
antenne de notre tipule une fort petite saillie subhémisphérique. 
simplement tégumentaire. Cette protubérance crânienne est-elle 
le réceptacle, l’opercule de la rétine ocellaire ? La position respec- 
tive de ces deux protubérances avec les yeux de la tipule est bien 
différente de celle où, dans mes dissections, j'ai trouvé et repré- 
senté les nerfs ocellaires. Mais, comme l'isolement du cerveau ne 
peut s’opérer que par un grand dérangement de ses parties, il 
est possible , il est même vraisemblable que les rapports de lop- 
tique ocellaire avec la rétine oculaire ont été violés. J'ajouterai à 
l'appui de l'idée qui tendrait à considérer ces éminences tégumen- 
taires comme les opercules des rétines ocellaires, qu'il y a con- 
formité de volume et de configuration entre les unes et les autres. 
Observez encore une anomalie dans l'existence de ces optiques 
ocellaires, c'est qu'il n'y en a que deux, tandis que dans les Tipu- 
laires pourvues d’ocelles, ceux-ci sont presque toujours au nombre 
de trois. Ainsi, il faut envisager les optiques ocellaires et les pro- 


SUR LES DIPTERES. 179 


tubérances crâniennes dont il est question comme des organes 
imparfaits dépourvus de fonctions. Ce sont des organes vesti- 
giaires, des jalons anatomiques qui témoignent hautement de la 
gradation qui préside au plan général des créations. 

Revenons au cerveau de notre tipule. Du bord antérieur de 
chacun des hémisphères partent deux nerfs bien distincts : l'un, 
antennaire: l'autre, buccal. C’est en arrière et en dessous que ces 
hémisphères confluent ensemble, et à l'endroit de cette confluence 
existe un troisième lobe ganglioniforme que j'ai cru pouvoir dé- 
signer par le nom de bulbe rachidien, n’osant pas l'appeler cervelet, 
quoiqu'il ait une texture identique avec le cerveau. On ne saurait 
le prendre pour un ganglion, à cause de la continuité directe et 
large de sa substance avec ce dernier. 

La chaine ganglionnaire se compose de ganglions thoraciques et 
de ganglions abdominaux. Ces ganglions, sauf les cas où il y a 
contiguité de quelques-uns d’entre eux, sont séparés les uns des 
autres par un cordon nerveux très-simple qui n'en est qu’une atté- 
nuation, La simplicité de ce cordon est, je le répète, un carac- 
tère différentiel de l'ordre des Diptères avec les autres ordres 
d'insectes. Il n’est pas rare de découvrir, le long de la ligne mé- 
diane du cordon, une trachéole simple, fine comme un brin de 
soie, qui peut en imposer et qui m'en imposa d'abord, pour la 
trace d'une division en deux filets contigus. Son aspect resplen- 
dissant dissipe lillusion. L'existence de cette trachéole est encore, 
à mes yeux, un vestige, un léger mais précieux souvenir anato- 
mique, que la nature a laissé sur son passage, des créations éche- 
lonnées. 

Les ganglions thoraciques sont au nombre de trois, mais sou- 
dés, presque confondus en une masse oblongue à trois légers 
festons latéraux, profondément enchässée entre les saillies ou 
apophyses coriacées qui correspondent aux insertions des pattes, 
de manière qu'il est fort diflicile de l'isoler dans son intégrité. 
[ls occupent le centre du thorax. Chacun d'eux émet une paire 


principale de nerfs cruraux. 


23 


180 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


I y a six ganglions abdominaux arrondis, sublenticulaires, 
égaux entre eux, à l'exception du dernier, qui ici, comme dans 
tous les insectes en général, a une grandeur presque double des 
autres. Ces ganglions fournissent chacun une paire de nerfs. Outre 
celle-ci, le dernier se termine par deux grands nerfs génitaux. 

Dans les larves du Xyphura et du Pachyrhina, et sans doute des 
autres grandes Tipulaires, le nombre des ganglions est supérieur 
à celui de linsecte ailé, puisqu'il est de onze, le cerveau non 
compris. Quelle induction tirer de cette prédominance numérique 
des centres nerveux dans ce premier âge de linsecte que l'on 
s'accorde à considérer, et avec raison, comme un état imparfait? 
Je ne puis le dire; mais il y a encore beaucoup à étudier. La 
corrélation que l’on a cru exister entre le nombre des ganglions 
et celui des segments du corps ne saurait être prise en sérieuse 
considération. J'ai prouvé dans mes recherches anatomiques sur 
les Hémiptères, les Orthoptères, etc. et je prouverai dans le cha- 
pitre actuel qu'elle est fort loin d’être une règle, puisque, pour 
le dire en passant, un fort grand nombre de larves de Diptères 
qui ont douze segments au corps n’ont qu'un ganglion unique. 
Quoi qu'il en soit, le cerveau de nos larves de Tipulaires n’est 
point renfermé dans la tête et est dépourvu de rétines, puisque 
ces larves n’ont pas d'yeux. Il consiste en deux sphéroïdes con- 
tigus, confluents par leur partie inférieure et séparés de la chaîne 
ganghonnaire par le collier œsophagien. Après celui-ci, 1l existe 
une série de cinq ganglions contigus, arrondis, logés dans cette 
région de la larve qui correspond au futur thorax, et il est bon 
de se rappeler que le corselet de l’insecte ailé n'a que trois gan- 
ghons. Les abdominaux sont au nombre de six, émettant des 
paires de nerfs, que la figure indiquera suffisamment. 

Malgré son extérieur musciforme, le Bibio, placé aux confins 
des Diptères némocères avec les Brachocères, se rattache, par 
son système nerveux, à la famille des Tipulaires, où on la col- 
loqué à bon droit; mais il va nous offrir une de ces transitions 
organiques si intéressantes à mettre en relief. Cet insecte à six 


SUR LES DIPTÈRES. 181 


ganglions abdominaux distincts; mais au lieu des trois ganglions 
thoraciques soudés, propres aux Tipulaires légitimes, il n’en existe 
que deux séparés l'un de l’autre, quoique rapprochés. Le plus 
postérieur est grand et arrondi. Ce même nombre existe aussi 
dans le Sciara, et quoique je ne l'aie pas constaté dans le Rhy- 
phus, Vanalogie viscérale et le poste occupé par cette Tipulaire 
florale dans le cadre entomologique me portent à croire qu'il 
offrira une semblable disposition. Gette différence numérique 
des ganglions thoraciques dans les dernières Tipulaires nous con- 
duit, comme par la main, au groupe qui les suit dans la série. 

La famille des Tabaniens, qui suit les Tipulaires, a sa chaine 
ganglionnaire de sept ganglions seulement; par conséquent, elle 
en a deux de moins que ces dernières : je n’en conclus pas ce- 
pendant que les Tabaniens, insectes robustes et sanguinaires, 
aient une organisation inférieure à celle des Tipulaires. Leur sys- 
tème nerveux a un développement, une masse cérébro-rachi- 
dienne et une concentration de la pulpe nerveuse qui pourraient 
bien balancer avee quelque avantage la multiplicité des centres 
nerveux. C’est là une question physiologique que je n'entrepren- 
drai pas de résoudre en ce moment. Je prendrai pour type de 
ma description le Tab. bovinus, et je ne reviendrai pas sur les 
divisions et les détails de structure que j'ai exposés dans les Ti- 
pulaires. 

Son cerveau, à cause du grand développement des yeux, est, 
dans sa situation naturelle, presque entièrement recouvert par 
les rétines oculaires, et il faut le renverser, ainsi que le repré- 
sente l’une de mes figures, pour mettre ses hémisphères en évi- 
dence. 

Comme j'ai eu occasion d'étudier dans cet insecte les parties 
constitutives de l'œil, j'en dirai deux mots sans prétendre traiter 
à fond cette question. La choroïde ou luvée de Swammerdam est 
un tissu membraniforme violacé, intermédiaire à la cornée et à 
la rétine. C'est un organe comme parenchymateux, sur lequel 
Muller nous a donné des notions bien plus positives que ses de- 


182 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


vanciers; sa configuration est parfaitement celle de la cornée, dont 
elle tapisse toute la surface interne. Cet organe se détache si faci- 
lement, par la macération, des surfaces avec lesquelles il est en 
contact, qu’on croirait, au premier coup d'œil, que ses connexions 
se bornent à une simple contiguité; mais une étude attentive 
prouve que les divisions fragiles et insaisissables du nerf optique. 
ainsi que les trachéoles nutritives les plus fines, le pénètrent de 
toutes parts. Sa surface sous-cornéenne paraît alors velue, veloutée, 
à cause de la saillie des cristallins, qui ne m'ont pas paru des 
cônes, comme les appelle Muller, mais des cylindres hexagonaux 
étroitement pressés entre eux et en nombre égal à celui des cel- 
lules de la cornée; sa surface rétinéenne est élégamment brodée 
par des trachées rayonnantes d'où partent, sans doute, les tra- 
chéoles nutritives qui se distribuent aux cristallins et au pigment 
violet. Mes figures me dispensent de m'étendre sur ce point. 
Après le collier æsophagien vient le bulbe rachidien, suivi d’un 
cordon simple assez long, qui fournit trois paires de petits nerfs. 
Il n'existe qu'un seul ganglion thoracique, mais grand, ovale-ellip- 
tique, émettant sept paires de nerfs et représentant les trois gan- 
glions soudés des Tipulaires. Le chapelet abdominal n’est que de 
cinq ganglions, mais le dernier est évidemment formé par ia fu- 
sion de deux, ainsi que le prouve le nombre de nerfs qu'il four- 
nit. Ce chapelet présente cette disposition singulière, qu’au lieu 
d'être tout renfermé dans la cavité abdominale, il se trouve en 
grande partie dans le thorax et à cheval sur le détroit thoraco- 
abdominal, de manière que le dernier ganglion ne dépasse pas 
le second segment ventral. Ces ganglions ovales arrondis sont 
d'autant plus rapprochés entre eux qu'ils sont plus postérieurs: 
l'avant-dernier et le dernier sont même contigus. Chaque gan- 
glion abdominal fournit par ses angles postérieurs une paire de 
nerfs dirigée en arrière. Cette direction est la conséquence de la 
situation des ganglions abdominaux dans le thorax. Elle prouve 
la légitimité de leur dénomination, en même temps qu’elle dépose 
contre l’idée que cette position à cheval entre les deux cavités 


SUR LES DIPTÈRES.: } 183 


pourrait être accidentelle : je l'ai, d’ailleurs, confirmée dans plu- 
sieurs espèces de Tabanus. Le dernier ganglion se termine par un 
cordon médian assez long d'où naissent symétriquement six 
paires de nerfs. 

Dans le Pangonia, qui diffère surtout du Tabanas par la longueur 
de son suçoir, la chaîne abdominale est de six ganglions distincts 
et séparés, tous renfermés dans la cavité et à égale distance les 
uns des autres, à l'exception du dernier. Dans la femelle de ce 
Pangonia, les trois derniers ganglions sont moins distants entre 
eux que dans le mâle. J'aurai occasion bientôt de signaler des diffé- 
rences plus remarquables du. système nerveux suivant les sexes!. 

La famille des Stratyomides, dont j'ai étudié le système nerveux, 
surtout dans l'Ephippium, a le même nombre, la même disposi- 
tion des ganglions rachidiens que le Pangonia de la famille pré- 
cédente, c'est-à-dire un thoracique et six abdominaux distincts. 
Dans les Odontomyia et le Vappo, je n'ai constaté que cinq de ces 
derniers, le terminal ovalaire plus grand ; dans le Chrysomyia, 
six, dont les trois derniers contigus. 

On retrouve dans la famille des Asiliques ( Laphria fulva, Dasy- 
pogon punctatus) la même composition numérique de la chaîne 
ganglionnaire que dans les Tipulaires, savoir : neuf ganglions, dont 
trois thoraciques contigus, mais non soudés, et six abdominaux 
bien séparés. 

Nous avons vu que les larves des Tipules avaient deux ganglions 
de plus que les insectes ailés. La larve d’un Asilique (Laphria atra), 
dont je réserve pour un mémoire particulier l’histoire des méta- 
morphoses et de l'anatomie, en a trois de plus. Indépendamment 
du cerveau, il y a cinq ganglions thoraciques non contigus et 
sept abdominaux. 

Je n'ai trouvé dans le Cyrtus que quatre ganglions abdominaux ; 
les deux derniers plus rapprochés. 


1 J'ai reconnu à l'origine supérieure du ventricule chylifique du Tab, bovinus un ganglion 
lenticulaire qui se rattache au système nerveux stomato-gastrique de Brandt; mais je n'ai pas 
des observations assez précises pour en exposer la description. 


r 


184 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 

Le système nerveux des Bombyliers a la plus parfaite analogie 
avec celui des Asiliques : trois ganglions thoraciques et six abdo- 
minaux. Celui des Anthraciens, qui les suivent immédiatement, 
est semblable à celui des Stratyomides : un ganglion thoracique 
fort grand et six abdominaux. 

Que penser de cette famille des Brachystomes, fondée par 
M. Macquart, avec des types si mal assorüis, si antipathiques , 
tant pour les formes extérieures que pour le genre de vie et l'or- 
ganisation viscérale? Peut-on ne pas reconnaitre d'invincibles 
répugnances entre le Thereva, le Dolichopus, le Syrphus, enfermés 
dans la même enceinte? L'étude comparative du système nerveux 
s'oppose formellement à .cette alliance. 

Dans les Thérévides et les Leptides, la série des ganglions est 
conforme à celle des Stratyomides; mais, dans les premiers, les 
deux derniers abdominaux sont soudés, tandis qu'ils sont séparés 
dans les Leptides. à 

La belle famille des Syrphides ne ressemble pas du tout pour 
la composition de son système nerveux aux deux précédentes. J'ai 
surtout étudié ce système dans le Volucella, et je l'ai confirme 
dans les Eristalis, Syrphus, Rhingia, Cheilosia, etc. I consiste en 
trois ganglions rachidiens, un thoracique et deux abdominaux. 
Le thoracique occupe le tiers antérieur du thorax : il est grand, 
ovalaire, et émet six paires principales de nerfs et plusieurs pe- 
tites. Les abdominaux ont leur premier petit, placé sur le troisième 
segment ventral et ne fournissant qu’une seule paire de nerfs; il 
est séparé du thoracique par un fort long cordon qui ne n'a paru 
donner naissance à aucun nerf. Le dernier, presque aussi grand 
que le thoracique, est situé au tiers postérieur de l'abdomen : il 
en naît quatre paires de nerfs. 

Le genre Scenopinus semble avoir été mis au monde pour le 
tourment et le désespoir des classificateurs : c’est une pomme de 
discorde lancée dans l'arène entomologique. IL est certainement 
plus facile de dire là où cet insecte se trouve déplacé que de lui 
assigner son véritable rang dans le cadre. Il faut encore le con- 


SUR LES DIPTÈRES. FT tel 


sidérer comme un Diptère à parti prendre, comme une famille 
errante et nomade. Qu'il îne suflise en ce moment d'annoncer 
que son système nerveux ne ressemble ni à celui des Syrphides, 
qui le précèdent, ni à à celui des Conopsaires et des Muscides, qui 
le suivent : il aurait plutôt des rapports avec les Thereva. Il a cinq 
ganglions abdominaux distincts (au lieu de six); le dernier, plus 
grand, à peine un peu plus rapproché de celui qui le ce. 

La famille des Conopsaires, à laquelle, à exemple de Latreille, 
je réunis les Myopa, a un appareil sensitif qui justifie pleinement 
cette union, Indépendamment du nombre fort restreint de ses 
ganglions rachidiens , cet appareil va nous offrir un fait bien sin- 
gulier : c'est que sa disposition et sa distribution sont fort diffé- 
rentes suivant les sexes. Je décrirai celui du Conops rufipes: mais 
J'ai constaté sa conformité dans le Wyopa ferruginea. 

Les conopsaires n’ont que deux ganglions. Le thoracique est, 
dans les deux sexes, grand, ovalaire, enchatonné au milieu du 
thorax, et fournit trois paires principales de nerfs. Dans le mâle, 
le cordon imterganglionnaire, thoraco-abdominal, est simple d’un 
bout à l’autre , et bien plus court que dans la femelle; celle-ci a ce 
même cordon pareillement simple dans son trajet du thorax, où 
il émet deux paires de nerfs; mais, à son entrée dans l'abdomen, 
il se divise aussitôt en deux longs filets, qui demeurent distincts 
et séparés jusqu'à leur msertion au ganglion abdominal, Chacun 
de ces filets fournit vers son tiers postérieur un nerf récurrent 
assez grand. Dans ce sexe, il part aussi de la partie postérieure du 
ganglion thoracique, à droite et à gauche du cordon intergan- 
glionnaire, un long filet nerveux, non rameux, qui va s’insérer 
au ganglion de l'abdomen, et qui n’a pas son analogue dans le 
mâle. 

Le ganglion abdominal est arrondi, plus petit que le thora- 
cique : dans le mâle, il est situé avant le milieu de l'abdomen ; 
dans la femelle, tout à fait au bout de celui-ci, à la hauteur de 
l'origme de loviducte. Un coup d'œil comparatif jeté sur les 
figures de ces deux systèmes nerveux me dispensera de plus de 


1 PE 7 


186 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


détails. J'avoue que je n’ai point des idées arrêtées sur les causes 
ou les motifs de ces dissemblances dé l'appareil nerveux dans les 
sexes. 

Dans la famille des OËstrides et dans celle des Muscides calypté- 
rées, que J'ai composée provisoirement avec celte immense na- 
tion des Muscides créophiles et anthomizydes de M. Macquart, les 
centres nerveux se réduisent au cerveau et à un seul ganglion 
rachidien. Ce dernier est, dans OËEstrus, plus oblong que dans les 
véritables Muscides , et 1l offre en arrière comme le vestige d’un 
autre ganglion soudé, terminé par un cordon simple assez long. 

Après la description et l'iconographie que j'ai données du sys- 
ième nerveux des trois morphoses (larve, nymphe et insecte 
ailé) de la sarcophage, dans un travail dont l'Académie a daigné 
voter l'admission dans ses mémoires, je craindrais de surchar- 
ger la science en reproduisant ici ces détails. Pour ne pas me dé- 
vier du plan adopté, pour ne point laisser de lacune, je me bor- 
nerai, en choisissant comme objet de comparaison et de contrôle, 
un autre type dans le même groupe des Muscides calyptérées, 
la Calliphora vomitoria où mouche bleue de la viande, à tracer ra- 
pidement son appareil sensitif. 

Les hémisphères cérébraux, lorsqu'on les étudie étalés, s'é- 
panouissent chacun en une masse optique subréniforme couron- 
née par la rétine oculaire et sa choroïde. Le bord antérieur du 
plancher inférieur du cerveau a deux petits mamelons qui 
émettent les deux nerfs buccaux, tandis que les nerfs antennaires 
naissent au-dessous de ces mamelons. Le nerf ocellaire est 
simple, mais renflé à son extrémité, qui laisse apercevoir les 
trois choroïdes des ocelles , sessiles en apparence, mais où une 
autopsie heureuse m'a permis de distinguer trois courts pédi- 
celles nerveux. 

La partie postérieure du cerveau, qu'on serait tenté d'appeler 
cervelet ou bulbe rachidien, est percée d’une fente oblongue lon- 
gitüdinale pour le collier æsophagien. Le cordon simple qui unit 
au ganglion rachidien émet trois petites paires de nerfs. 


SUR LES DIPTERES. 187 


Ce dernier ganglion est unique, grand, ovalaire, thoracique. 
De ses côtés partent, comme à lordinaire, les trois paires de 
nerfs cruraux, sans compter plusieurs autres d’un petit calibre. 
Il se continue en arrière en un nerf médian grêle et long, d'où 
partent des paires symétriques de nerfs digestifs (cinq), et il se 
bifurque en deux grands nerfs génitaux. 

Le système nerveux des Muscides acalyptérées n'offre pas, 
dans les diverses peuplades de ce groupe; cette conformité de 
composition ganglionnaire observée dans les calyptérées. Nous ve- 
nons de voir dans celles-ci un ganglion unique, et il est thora- 
cique; tandis que, parmi les acalyptérées disséquées jusqu’à ce 
jour, J'ai trouvé tantôt trois de ces ganglions (Ortalis), tantôt deux 
(Tetanocera, Loxocera, Platystoma), tantôt, enfin, et c’est lim- 
mense majorité, un seul. J'avoue que cette dissemblance de com- 
position dans un appareil de première importance organique 
ébranle fortement mes convictions sur la légitimité de ce groupe, 
qu'il faudra, sans doute, diviser en plusieurs familles diverse- 
ment combinées. 

Je borne à ces quelques lignes ce qui concerne l'appareil sen- 
sitif des Muscides acalyptérées. Toutelois, je ne saurais passer 
sous silence un fait anatomique du plus piquant intérêt fourmi 
par l’hippobosque, un des derniers genres de tout l'ordre des 
Diptères : Je crois ce fait applicable à la généralité des insectes. 
Les paires de nerfs qui partent du ganglion rachidien unique de 
l'hippobosque sont disposées sur deux plans : l’un dorsal, l'autre 
ventral. Cette disposition porterait à penser que de ces nerfs les 
uns président au mouvement et les autres au sentiment, comme 
cela existe dans les nerfs rachidiens des animaux le plus haut 
placés. 


188 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


CHAPITRE II. 


APPAREIL RESPIRATOIRE, 


Dans les Diptères, comme dans tous les insectes à trachées, 
l'appareil respiratoire semble cumuler deux fonctions, la respe- 
ration et la circulation. Toute expression dubitative doit même 
être exclue, et l’on peut affirmer que le mode de distribution de 
cet appareil, qui se divise et se subdivise à l'infini, comme les 
vaisseaux sanguins des vertébrés, rend incompatible une préten- 
due nos de liquide avec une positive circulation d'air : 
celle-ci annule par le fait la prenuère. 

° Stigmates. — Il y en a le plus souvent deux paires thora- 
ciques : lune, mésothoracique, située au-dessous de langle anté- 
rieur du thorax, ayant l'ouverture presque perpendiculaire à l'axe 
du corps; l’autre, métathoracique, occupant un sinus tégumen- 
taire au-dessus du trochanter postérieur et ayant l’ouverture très- 
oblique. Ces stigmates sont ordinairement oblongs, grands, à 
deux valves taillées en biseau pour se recouvrir mutuellement 
dans l'acte respiratoire. Ces valves sont glabres sur leurs bords 
dans les Tipulaires, garnies de cils fournis ou de franges dans les 
Tabaniens; ces stigmates sont ronds et comme operculés dans 
l'Echinomyia, tomenteux dans le Calliphora. La famille des Pupi- 
pares, la dernière de l'ordre, offre des singularités pour le 
nombre de ces stigmates thoraciques : le mélophage, insecte 
aptère, en a deux paires, etlhippobosque: ainsi que l'ornithomye, 
insectes ailés, n’en ont qu'une. On peut voir dans mon travail spé- 
cial sur l'anatomie des Pupipares! l'explication que j'ai donnée de 
ces différents cas. Elle est déduite des habitudes et du genre de vie 
de ces divers genres de Diptères. 

Les stigmates abdominaux sont établis, les uns sur le segment 
dorsal lui-même, les autres sur la membrane souple qui sépare 
les segments dorsaux des ventraux : de là leur division en stig- 


? Études anal. et physiol, sur les Pupipares. (Annales des Sc, nat. 3° série, t. III; 1845.) 


SUR LES DIPTÈRES. 189 


mates segmentaires et intersegmentaires. Cette division , aussi impor- 
tante que naturelle, est applicable aux stigmates abdominaux des 
insectes des autres ordres. Ces orifices respiratoires, toujours 
disposés par paires symétriques sur les côtés de l'abdomen, diffè- 
rent aussi par leur nombre suivant les familles : ceux des Culicides 
sont intersegmentaires et au nombre de six, en points ronds. Je 
n'ai pas découvert, non plus que Réaumur, les stigmates abdomi- 
vaux des Tipulaires : j'en appelle à de nouvelles explorations. Ils 
sont pareillement intersegmentaires dans les Tabaniens, Asiliques, 
Syrphides, mais au nombre de cinq dans les premiers et les der- 
niers, de six dans les seconds. Ceux des Muscides calyptérées sont 
segmentaires, au nombre de cinq petits et ronds, nichés au milieu 
des poils du tégument. Le premier est fort diflicile à découvrir, 
parce qu'il est placé sur un segment rudimentaire de la base de l'ab- 
domen, et 1l m'a fallu violer la perspective dans le dessin pour 
le mettre en évidence. Parmi les Muscides acalyptérées, le Platys- 
toma les a segmentaires, et ils m'ont semblé au nombre de trois 
paires seulement, ce qui est fort extraordinaire. Les deux premières 
sont semblables à de petits points noirs; la troisième, située près de 
l'oviscapte, est grande, oblongue, ellipsoïdale. Dans le Nemopoda, 
genre très-voisin du précédent, les stigmates abdominaux sont 
intersegmentaires et au nombre de cinq paires. Parmi les Pupi- 
pares, lhippobosque n'a que cinq paires de stigmates abdomi- 
naux nichés sur le tégument; il y en a sept dans le mélophage. 

2° : Trachées. J'ai étudié avec un soin scrupuleux leurs diverses 
formes dans toutes les espèces soumises à mon scalpel, afin de 
les faire concorder, soit avec la classification, soit avec les autres 
appareils organiques. En faisant dans mes dossiers d'observations 
le relevé statistique de ces formes, j'ai été surpris des résultats 
curieux et inespérés que J'ai obtenus. 

Avant d'exposer ceux-ci, il est bon de dire que les Diptères 
ont les deux ordres de trachées qui se rencontrent en général 
dans tous les insectes, savoir : les {ubulaires ou élastiques, dont 
l'existence est constante et que je ne m'attacherai pas à décrire, 


1990 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 

el les vésiculaires ou membraneuses, qui ne sont pas indispen- 

sables. Ces dernières servent exclusivement au vol, et l'animal, : 
suivant les besoins de cet exercice aérien, peut à volonté les 

enfer à divers degrés. 

Je distingue, dans les trachées vésiculaires, trois formes parti- 
culières : 1° les ballons ou aérostats, vastes réservoirs logés à la 
base de la cavité abdominale, s’anastomosant d’une part avec les 
utricules thoraciques, de l'autre avec les canaux bronchiques ou 
les grandes trachées latérales. Le plus ordinairement, il n’y en a 
qu'une paire, et quelquefois ils manquent entièrement; 2° les 
utricules thoraciques, réservoirs de moyenne grandeur, parfois 
même très-petits, mais ne manquant presque jamais; 3° les bulles 
céphaliques, vésicules d’une petitesse extrême et prodigieusement 
multipliées dans le crâne, où, en même temps qu’elles servent 
d’édredon au cerveau, elles facilitent, en diminuant la pesanteur 
de la tête, la direction des mouvements généraux. 

En parcourant la série des familles, je signalerai celles qui 
sont pourvues ou privées de ballons trachéens. Nous trouverons 
des faits piquants d’une explication parfois embarrassante. 

Ï existe une paire de ces ballons dans les Culicides, les Tipu- 
laires et les Tabaniens. On connait le sifflement aigu des premiers 
et le bourdonnement nourri des derniers. Quant aux Tipulaires, 
dont le vol est peu bruyant, mais assez actif après le coucher du 
soleil, leurs ballons sont aussi beaucoup plus petits. Dans la fa- 
mille des Stratiomydes, L'Ephippium et les Stratiomys ont deux aéros- 
tats, tandis que les Sarqus, Chrysomyia, Vappo, qui terminent ce 
groupe, n’en ont pas; mais les allures paisibles et le vol silencieux 
de ces trois derniers genres justifient cette privation, Les Asi- 
liques, chasseurs robustes qui se précipitent comme un irait sur 
leur proie, qu'ils entraînent dans les airs, ont tous deux ballons, 
et les Empides, leurs voisins, n’en ont pas, tandis que le Cyrus, 
qui succède à ces derniers, en est pourvu. Et que penser de Pab- 
sence complète des aérostats dans les Bombyliers, dont j'ai disse- 
qué sept espèces? Comprenez-vous une privation aussi absolue 


SUR LES DIPTÈRES. 191 


dans des insectes dont la vie si agitée est toujours aérienne, et 
dont le bourdonnement aigu, origine de leur dénomination, est 
susceptible sous un soleil ardent de toutes les modulations? La 
pature ne nous doit pas compte de ses infractions à nos lois. Pas- 
sons outre et déclinons encore notre compétence devant les An- 
thraciens, Diptères tout aussi bien aéricoles que les précédents, 
mais bien moins vifs et nullement bourdonnants, qui, cependant, 
portent dans leurs flancs deux grands ballons arrondis. Les Théré- 
vides, prompts au vol et danseurs aériens, en ont aussi deux, et Les 
Leptides, qui les suivent, en sont dépourvus. Les Dolichopodes, 
aussi rapides à la marche qu’au vol, et les brillants Syrphides, qui 
partagent leur existence entre la corolle qu'ils efleurent, et leurs 
danses amoureuses, leurs équilibres aériens, sont munis d’aéros- 
tats parfaitement conditionnés. Le Scenopinus, jeté par l'impertec- 
ton de nos méthodes entre deux grandes nations de Diptères 
aérostatiques, vient témoigner de la privation des locomotives 
atmosphériques par ses habitudes sédentaires, sa marche lente 
et monotone, son peu d'aptitude à mettre en exercice des aiïles 
toujours ployées etcomme collées sur son corps. Les OEstrides, re- 
marquables par le bourdonnement aigu et la prestesse du vol, et 
cette longue série des Muscides calyptérées, des Dexia, Echynomyia 
Musca, Lucilia, Anthomyia, etc. tous Diptères essentiellement actifs, 
turbulents et bruyants dans leurs exercices aériens, ont une paire 
de ballons : je l'ai vérifié sur quarante et une espèces. La catégorie 
non moins populeuse des Muscides acalyptérées, depuis le Sepedon 
jusqu'au Sphærocera, de ces petites mouches qui habitent ou les 
rivages solitaires, ou les plantes marécageuses, ou les lieux ombra- 
gés, qui ont une démarche grave et compassée, un vol paisible 
et muet ; ces Diptères, dis-je, dont j'ai disséqué quarante-six es- 
pèces, sont tous, sans exception, déshérités d’aérostats comme de 
cueillerons aux balanciers. Enfin, l'Hippobosca, qui termine la 
chaîne diptérologique, confirme l’absence de ballons par son 
inbabileté à un vol soutenu et par sa vie parasite passée dans les 
régions les plus abritées du cheval. 


192 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


APPAREIL RESPIRATOIRE DES LARVES. 


Pour compléter, autant que le permettent nos connaissances 
actuelles, ce qui concerne l'appareil respiratoire des Diptères, je 
vais exposer succinctement mes recherches sur celui des larves 


de ces insectes en prenant pour types de ces organes de la respi- 


ration ceux qui offrent des combinaisons diverses fournies par le 
nombre des stigmates. Ce nombre, jusqu’à présent, se borne à 
une, à deux ou à huit paires. 

Dans la famille des Tipulaires , on trouve les deux extrêmes de 
la combinaison. Dans les larves hémicéphalées terricoles, il n’y a 
qu'une seule paire de stigmates, et 1l ÿ en a huit dans les fongi- 
vores, 

Ces stigmates, dans la larve terricole du Tipula lunata, sont 
postérieurs et logés dans la caverne stigmatique du bout de l’ab- 
domen. Ils se présentent au dehors sous l'aspect de deux plaques 
orbiculaires assez grandes, rapprochées, noires, avec un limbe 
moins foncé. Quelles qu’aient été et l'inspection la plus scrupu- 
leuse et mes expérimentations sur la larve tranquille ou violentée, 
à sec ou immergée, je n’ai Jamais pu saisir le moindre mouve- 
ment qui püt se rapporter au jeu, au mécanisme de la respiration. 
Après avoir isolé le stigmate , après avoir soigneusement râclé le 
pigment qui forme la couleur noire du disque, après avoir, dans 
une circonstance , détaché avec bonheur un grand lambeau de ce 
pigment sans offenser la trame sous-jacente, je l'ai soumis à la 
plus puissante lentille de mon microscope et j'ai cru y reconnaitre 
de petits points ou des trous disposés sans ordre, de manière que 
je comparais cette membrane à un crible. Quant au limbe moins 
foncé, on y reconnaît de fines lignes transversales subgéminées 
sur un fond presque diaphane. Cette dernière texture rappelle 
celle, plus facile à constater, des stigmates en fer à cheval des 
larves de Coléoptères lamellicornes { Ectonia, Oryctes). 

Les trachées de notre larve de Tipule forment, par leur en- 


SUR LES DIPTÈRES. 193 


semble, un système vasculaire complet, d'une parfaite symétrie, et 
établissant ainsi, non-seulement une circulation, mais presqüe une 
double circulation aérifère. Les canaux bronchiques latéraux 
s'insèrent au centre des stigmates et conservent le même calibre 
jusqu’à la partie antérieure du corps; là, ils s’atténuent pour s’a- 
nastomoser entre eux, soit par des arcades, soit par des conduits 
traversiers antérieurs ou postérieurs. Dans leur trajet, les canaux 
bronchiques plus ou moins sinueux fournissent des trachées nu- 
tritives assez symétriques : la figure dira le reste. Toutefois, je 
décrirai en peu de mots le petit système trachéen qui revêt la 
face interne des stigmates. Ïl y a à celle-ci une houppe orbiculaire, 
une sorte de parenchyme formé par une immense quantité (des 
centaines) de trachéoles blanches bien nacrées, d’une finesse qui 
surpasse celle du brin le plus délié de la soie, et dont le micro 
scope met en évidence les subtiles ramifications. En déchirant cette 
houppe, cette curieuse ébauche de poumon, j'ai bien aperçu les 
souches trachéennes où elle prend sans doute naissance; mais 
je nai pas constaté son mode de connexion avec le stigmate. 

Les larves céphalées fongivores des Tipulaires (Mycetophila iner- 
mis) ont huit paires de stigmates sous la forme de très-petits points 
noirs situés à nu sur les côtés du corps, savoir : une thoracique, 
plus grande au premier segment après la tête, et sept abdominales 
aux sept segments qui suivent le troisième. Les canaux bron- 
chiques paraissent naître directement des stigmates thoraciques 
et règnent parallèlement de chaque côté de la région dorsale en 
émettant un grand nombre de branches nutritives. Elles reçoi- 
vent de chaque stigmate abdominal un conduit simple et court, 
et communiquent ensemble par autant de canaux traversiers qu'il 
y a de segments. 

Quel système circulatoire trouverez-vous plus symétrique , 
plus élégant, plus parfait que celui-là? Un regard sur son por- 
trait suppléera à une description détaillée. Voyez comme ces 
nombreux canaux traversiers sont aptes à favoriser la circulation 
de l'air et à obvier aux embarras que les vicissitudes de la vie 


LT: : 29 


194 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


pourraient faire éprouver à lun ou à l’autre des canaux bron:- 
chiques ! 

Si dans la larve terricole où l'appareil trachéen se réduit à une 
seule anse continue dont les bouts sont les deux stigmates , l'ins- 
piration et l'expiration ont évidemment lieu par ceux-ci, le grand 
nombre des orifices respiratoires de la larve fongivore peut nous 
laisser des doutes sur ce point, Peut-être bien 2e c'est par les 
stigmates antérieurs, qui sont les plus grands, qu'a lieu la prise 
d'air et que sa sortie s effectue par les stigmates abdominaux. 

Les larves acéphalées des Muscides ont deux paires de stig- 
mates : l'une, postérieure, simple ; l'autre, antérieure, à plusieurs 
digitations et à plusieurs ostioles respiratoires. Dans un mémoire 
qui est encore entre les mains de l'Académie, qui traite et de la 
prétendue circulation et des métamorphoses organiques dans les 
trois états de la mouche vivipare ou sarcophage, j'ai fait connaître 
le système respiratoire de la larve de celle-ci :ce sont les stigmates 
postérieurs qui inspirent l'air, et les antérieurs qui l'expirent. 

Dans les trois formes différentes de respiration que je viens 
de signaler, le phénomène physiologique est toujours le même. 


CHAPITRE IIL. 


à 


APPAREIL DIGESTIF EN GÉNÉRAL. 


Les Diptères, par la structure de leur bouche, sont destinés à 
pomper, à sucer, à lécher un aliment liquide ou pulvérulent. 
Quelques-uns d’entre eux, comme Asilus, Scatophaga, ete. peuvent | 
saisir une proie vivante , la déchirer, la broyer, soit avec leurs 
griffes, soit avec quelques parties de leur bouche, et la disposer 
aimsi à être sucée ou avalée. On appelle suçoir où trompe leur 
bouche. Ce suçoir a des formes une composition qui varient de- 


- puis celle du Bombylius, qui, toujours en évidence et inoffensive, 


a la longueur du corps, jusqu’à celle du Tabanus, qui est un ins- 


. SUR LES DIPTÈRES. 195 
trument vulnérant, et à celle du Musca, propre à lécher, rétrac- 
tile et mvisible dans le repos. 

L'appareil de la digestion se compose des glandes salivaires et 
du tube alimentaire avec ses annexes. 

Les glandes salivaires existent dans tous les Diptères et sont 
toujours simples, c'est-à-dire formées pour chaque côté par un 
seul vaisseau ou boyau blanchâtre où diaphane, suivant le degré 
d'élaboration de la salive, tantôt plus ou moins long et capil- 
laire, flexueux, reployé ou pelotonné, tantôt en bourse ovalaire 
ou oblongue. Ces vaisseaux sont sécréleurs par leurs parois, ré- 
servoirs par leur cavité. Ils aboutissent en avant à un col efférent, 
et les deux cols se confondent dans la tête en un seul conduit 
excréteur capillaire, qui verse dans la bouche le produit de la 
sécrétion. Cette composition, cette explication, sont communes 
à tout l’ordre. 

Le tube alimentaire présente, relativement à son étendue, de 
curieuses différences depuis le Culex, où il n’a que la longueur 
du corps jusqu’à l'Hippobosca, où cette longueur a huit à neuf fois 
celle de linsecte. Cette progression croissanie à mesure que lor- 
ganisation est moins élevée est un fait aussi piquant que ripou- 
reusement établi. Les contenta de ce tube peuvent per er sur le 
genre de nourriture des insectes. 

Cet organe se compose, en suivant l'ordre de leur position, 
de lœsophage, de la panse, du ventricule chylifique, des vaisseaux 
hépatiques et de Pintestin. Dans quelques espèces, il est aussi le 
siége d’une glande odorifique (Sepsidées). 

L'œsophage est, en général fort court et d’une grande ténuité. 
Je me dispenserai de le mentionner désormais dans l'histoire des 
familles, à moins qu'il ne présente quelque particularité. 

La panse, qui, à quelques exceptions près (Asilus, Pupipares), 
ne manque jamais dans les Diptères, est constamment placée au 
côté gauche du tube digestif , l'insecte étant posé, quant à l'œil 
de l'observateur, dans l'attitude de la marche en avant. On dis- 
tingue à cet organe : 1° un col tubuleux et grêle, inséré à la 


. 
29 


die 


196 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


terminaison de l’œsophage; 2° un réservoir, le plus souvent logé 
à la base de la cavité abdominale, dont la configuration est tantôt 
simplement ovoide, tantôt , et c'est le plus ordinaire, bilobée ou 
en bissac. Cet organe, ainsi que le prouve son insertion avant l’o- 
rigine du ventricule chylifique, est le premier réceptacle de lali- 
ment et parait favorable à la rumimation. 

Le ventricule chylifique forme la plus grande longueur du canal 
alimentaire, et c’est lui qui se reploie en circonvolutions. C’est 
dans cet organe-que laliment mélangé, combiné avec la bile, 
recoit les conditions qui le rendent propre à l'assimilation. Son 
orifice a, dans les grandes divisions de l’ordre, une configuration 
et une structure fort différentes. Ainsi, il est simple dans quel- 
ques Tipulaires et dans les derniers genres des Diptères. Il s’ac- 
compagne dans les Tabaniens, Asiliques, Stratiomydes, Bomby- 
liers, Rhagionides, Dolichopodes, Scénopiens, de deux bourses 
ventriculaires simples. Ces bourses ne sont que des prolongements 
latéraux, des boursouflures régulières et permanentes des parois 
de l'organe ; elles sont destinées au séjour, à l'élaboration de la 
bouillie alimentaire : elles sont doubles ou appendiculées dans 
tous les Syrphides. L’orifice du ventricule est formé d’un godet 
ou bourrelet orbiculaire et ombiliqué, dans les Conopsaires et 
les deux fariles des Muscides. 

Les vaisseaux hépatiques ou biliaires, presque toujours au nombre 
de quatre, rarement de cinq (Culex), ont leurs extrémités floi- 
tantes, excepté dans les grandes Tipulaires, où ils forment deux 
anses très-reployées, mais à quatre insertions. Ils ne s'insèrent 
jamais au rectum, en sorte que leurs fonctions ne sauraient être 
ambiguës ; mais à l'extrémité postérieure du ventricule chylifique, 
quelquefois par quatre points isolés, le plus souvent par deux canaux 
cholédoques, dont chacun est laboutissant de deux vaisseaux, rare- 
ment par un seul canal commun aux quatre vaisseaux (Stratiomydes). 

L’intestin, distinct du ventricule chylifique par une valvule qui 
correspond à l'iléo-cæcale des grands animaux, est d’abord grêle 
et filiforme. Avant de se terminer à l'anus, il se renfle en un rec- 


SUR LES DIPTÉÈRES. 197 


tum ovale ou oblong où se voient ordinairement quatre boutons 
charnus ou orbiculaires ou conoïdes. Ces boutons, au moins dans 
plusieurs Diptères (les Pupipares surtout), sont des muscles papil- 
liformes, dont la base est fixée aux parois de l'organe et visible à 
l'extérieur, tandis que le reste est comme cd dans la cavité 
du rectum; ils ne sont pas étrangers à la défécation. 


CHAPITRE IV. 


APPAREIL GÉNITAL EN GÉNÉRAL. 

Appareil génital mäle. — I se compose, comme dans les 
insectes des autres ordres, et même comme dans les animaux en 
général, de testicules, de conduits déférents, de vésicules séminales , 
du canal éjaculateur et de la verge, qui est renfermée dans l'armure 
copulatrice. 

Les testicules, placés vers la fin de la cavité abdominale, sont 
des organes binaires, et chacun d’eux est toujours simple, c’est-à- 
dire unicapsulaire; ils sont libres, indépendants l’un de l’autre, 
excepté dans quelques Asiliques, où les deux sont renfermés dans 
une enveloppe commune accessoire, un véritable scrotum. Leur 
configuration varie à l'infini depuis l’ovalaire ou l’oblongue jusqu’à 
la filiforme, plus ou moins enroulée ou agglomérée; leur couleur 
est blanchâtre dans les Tipulaires, Tabäniens, etc. d’un brun plus 
ou moins intense à l'extérieur dans les Asiliques, Muscides, etc. 

Les conduits déférents, le plus souvent grèles comme un fil, ont 
une longueur différente suivant les genres ; quelquefois, on ne les 
distingue pas du testicule, dont ils ne semblent que la continua- 
tion. Ils sont parfois d'une extrême brièveté et presque nuls. Ce 
n'est que fort rarement qu'on leur trouve des renflements ou des 
replis particuliers qui simulent un épididyme. 

J n'existe ordinairement qu’une seule paire de vésicules sémi- 
nales. Les conduits déférents s’y insèrent immédiatement avant 
qu’elles confluent pour la formation du canal éjaculateur. Dans 


198  RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


quelques Muscides acalyptérées, ces vésicules sont doubles de 
chaque côté, et dans plusieurs genres des calyptérées (Musca, Cur- 
tonevra, etc.) elles n'existent pas du tout. Leur forme se diver- 
sifie suivant les familles, depuis celle d’un réservoir ovalaire jus- 
qu'à celle d’un filet tubuleux, dont la longueur, tantôt égale à 
peine celle du testicule, et tantôt se reploie en agglomérations 
inextricables; quelquefois, il existe une de ces vésicules rmpaire. 

Le canal éjaculaleur, ou le tronc commun de tout l'appareil sé- 
créteur et conservateur du sperme, a aussi ses diversités de 
formes. Il est parfois excessivement court (Culicides), et dans 
d’autres familles, fort long et reployé. Dans les Syrphides, iloffre, 
comme un trait propre à cette famille, un réservoir spermatique. 
Dans les espèces où les vésicules séminales manquent ( Musca, elc.), 
sa longueur et ses flexuosités les remplacent. 

L'armure copulatrice, réceptacle de la verge, est une machine 
des plus compliquées, destinée à se porter hors du corps lors de 
l'union des sexes. Les nombreuses pièces plus ou moins syme- 
iriques, cornées ou coriacées qui la composent, combinent leur 
acuon, soit entre elles, soit avec les organes externes de la 
femelle pour consommer l'acte de la fécondation. Elle varie sui- 
vant les espèces et constitue, par sa configuration comme par sa 
structure, la garantie de l'inviolabilité des types spécifiques. 

2° Appareil génital femelle. — Les organes qui entrent dans sa 
composition sont : les ovaires, l’oviducte, la glande sébifique avec 
les réservoirs séminaux, les œufs et l'oviscapte. 

Les ovaires sont constitués chacun par un faisceau de gaines 
ovigères courtes ou longues, en nombre déterminable ou innom- 
brable, uni ou pluriloculaires; leur étude peut déjà décider de 
l'abondance de la progéniture. L'ovaire a un calice ou central, ou 
mférieur ou postérieur, où les œufs à terme peuvent s’accumuler 
pour être au besoin transmis par un col à l’oviducte. Dans les 
Diptères vivipares, les œufs passent des ovaires dans des réservoirs 
particuliers où ils subissent une incubation et une éclosion, de 
manière que ces réservoirs peuvent renfermer à la fois et des 


SUR LES DIPTÈRES. 19ù 
œufs et des larves : je les ai appelés pour cela ovo-larvigéres. I est 
aussi des Diptères qui ne mettent au monde ni œufs ni larves, 
mais des chrysalides ou pupes : ce sont les Pupipares. Dans ce mode 
singulier de parturition, la mère ne donne le jour qu’à une seule 
chrysalide. 

L’oviducte est le tronc commun des ovaires, comme le canal 
éjaculateur est celui des organes spermifiques ; il présente de 
nombreuses modifications de longueur et de structure. Dans les 
Muscides vivipares, 1l se développe pour devenir le réceptacle 
des œufs et des larves; son orifice extérieur est la vulve, et s'ac- 
compagne le plus souvent de deux appendices unis où biarticu- 
lés que j'appelle les tentacules vulvaires. Is ont pour fonction ou 
de servir de grandes lèvres lors du coït, ou de diriger, de collo- 
quer les œufs au moment de la ponte. 

Mais l’oviducte ne sert pas seulement à l'acte copulateur comme 
un vagin et à éconduire le produit de la gestation. Les œufs à 
terme , c’est-à-dire parvenus au dernier degré de leur croissance, 
n’ont pas encore reçu dans leurs gaines ovigères l’imprégnation 
prolifique, quoïqu'ils aient sans doute été mis en éveil par la 
commotion coitale. À leur trajet dans l’oviducte, ils doivent re- 
cevoir d’un ensemble d'organes inséré sur celui-ci l’ablution sémi- 
nale et un enduit conservateur. Depuis plus de vingt ans, j'avais 
donné le nom de glande sébifique à cet ensemble d'organes, dont 
les uns sont évidemment sécréteurs et les autres simplement réser- 
voirs. Aujourd'hui, qu'une étude plus approfondie de cet appareil 
complexe et que les découvertes importantes de Von Siebold et 
M. Loew sont venues, sinon déchirer, du moins soulever le voile 
de ses attributions physiologiques , il convient de modifier une 
dénomination dont la signification est trop restreinte et trop par- 
üelle. Celle d’appendices de l'oviducte de M. Loew me semble peu 
physiologique, et j'adopterai, au moins provisoirement, la double 
désignation de réservoir séminal et de glande sébifique. 

Ces deux organes ont une forme, une composition fort variables, 
suivant les familles, et je réserve pour l'étude anatomique de ces 


si 


200 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


familles l'exposition de ces curieuses différences; je me bornerai 
actuellement à indiquer les fonctions respectives et la nomencla- 
ture des diverses parties de cet appareil. Quoique les auteurs 
précités aient diminué les incertitudes physiologiques sur ces or- 
ganes, ils sont loin d’avoir entièrement dissipé les miennes, ainsi 
qu'on le verra dans l'anatomie des familles. 

Les organes dont il est question ont, pour la plupart, leur 
insertion à la paroi supérieure de l’oviducte et à la moitié anté- 
rieure de ce conduit. Le réservoir séminal précède presque tou- 


jours la glande sébifique, et cette position respective est consé- 


quente aux attributions physiologiques de ces deux organes. S'il 
est vrai, comme je le crois, que les œufs, au moment d’être 
pondus, sont enduits par un vernis conservateur fourni par la 
glande sébifique, il est de toute rigueur qu'auparavant ils soient 
fécondés par le baptème prolifique du réservoir séminal. 

Maïs il existe entre mes dénominations techniques et celles de 
M. Loew une grave et singulière dissemblance, qui tient à la 
manière d'envisager les fonctions des organes. Ce savant appelle 
glande du mucus mon réservoir séminal, et receptaculum seminis ma 
glande sébifique. I est tombé, je crois, dans un véritable quipro- 
quo physiologique, et c'est en renversant les rôles qu’on arrive 
au vrai. ! 

Quoi qu'il en soit, Je désigne sous le nom de réservoir séminal 
un organe presque toujours binaire ou pair, composé de deux 
bourses semblables, de configuration très-diverse, inséré en 
avant de la glande sébifique, et quelquefois muni d’un col com- 
mun fort court. 

La glande sébifique consiste, dans le plus grand nombre des 
Diptères, en trois vésicules suborbiculaires à centre plus ou moins 
noir, éminemment sécrétoires, que je nomme orbicelles et 
M. Loew capsules glanduliformes; ces orbicelles sont, en général, 
munis d'un conduit cférent subcapillaire, droit ou fléchi, ou 


flexueux ou roulé sur Iui-même. Je ne comprends pas comment 


M. Loew, après avoir reconnu dans cet organe tous les traits 


SUR LES DIPTÈRES. 201 


propres à un appareil sécréteur, à une glande, a pu se laisser en- 
trainer à la dénomination si insignificative du receptaculum seminis. 

Les œufs des Diptères sont ou ovales, ou oblongs ou allongés 
et parfois hémisphériques; la plupart sont blancs où jaunâtres, 
mais il y en a de noirs comme du charbon (Tipules). 

L’oviscapte est un organe destiné à introduire, lors de la ponte, 
les œufs dans un milieu plus ou moins résistant; 1l varie singu- 
lièrement suivant les familles ; quelquefois, il consiste en un ins- 
trument corné et à deux lames, toujours en évidence au bout de 
l'abdomen (Tipulaires); dans un très-grand nombre de Diptères, 
il se compose de plusieurs tubes rentrant les uns dans les autres, 
comme les tuyaux d'une lunette d'approche, et leur ensemble 
est rétractile au gré de l’insecte. 


CHAPITRE V, 


TISSU ADIPEUX SPLANCHNIQUE. 


Dans mes diverses publications entomotomiques, j'ai presque 
donné l'importance physiologique d’un organe à ce tissu; 1] rem- 
plit, en effet, une fonction nutritive secondaire, en même temps 
que, peut-être, il contribue à concentrer autour des viscères la 
chaleur vitale. On sait que son abondance est en raison inverse 
de l'activité du genre de vie. 

Ce tissu existe en proportions variables dans les Diptères; mes 
nombreuses autopsies m'ont fourni, à ma vive surprise, des faits 
très-piquants sur sa quantité et sa nature suivant les habitudes 
des espèces. On conçoit quel soin scrupuleux il faut apporter 
pour recueillir avec exactitude les résultats si faiblement nuancés 
de semblables dissections: mais ces nuances n’en sont pas moins 
des vérités. 

Les Culicides, insectes qui fuient la lumière du soleil et qui 
sont exposés à des ] jeûnes plus ou moins prolongés ont, sous les 
viscères, une couche adipeuse grisätre, assez fourme. Les Tipu- 


11; 26 
LA 


202 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


laires, qui marchent peu et volent mal, ont, dans les grandes 
espèces, une pulpe graisseuse, blanchâtre, formée de sachets 
ovalaires ou parfois de lambeaux éguenillés, grèles, entre-croisés, 
et enlaçant les viscères : cette pulpe est presque nulle dans le 
Ceroplatus. Ge ne sont que des granules libres, mais abondants 
dans les Macrocera, Sciara, Mycetophila. Le Rhyphus a une grande 
quantité de sachets oblongs. La graisse est moins considérable 
dans le Bibio, insecte plus diurne que les autres. Les Psychoda, 
qui vivent dans les réduits obscurs des fossés, ont de nombreuses 
granulations ovales ou arrondies. 

Les larves des Tipulaires terricoles, animaux voraces, aveugles 
et cachés dans les entrailles du sol, sont pourvues d’une assez 
grande abondance de tissu adipeux : celui-ci se présente sous la 
forme de nappes ou de larges tabliers épiploiques blanchâtres, 
criblés de trous arrondis ou de réticulations comme une dentelle. 
Dans la larve du Ayphura, ce sont des lanières fort étroites, croi- 
sées en mailles lâches et irrégulières; celle du Ceroplatus a des 
lambeaux grisâtres, filiformes, flottants; celle du Mycetophila a 
de longs rubans déchiquetés où les granules sont disposés sur un 
même plan. 

Dans les Tabamiens, dont les femelles sanguinaires ont une vie 
très-active sous un soleil ardent, mais qui, dans les temps cou- 
verts et frais, sont retirées et souvent forcées à un régime austère, 
on trouve constamment autour du ventricule chylifique un grand 
châle épiploïque blanchâtre, formé de sachets enchevêtrés de 
trachéoles, et indépendamment de cela, si la dissection est heu- 
reuse, une membrane hyaline péritonéale, plus ou moins collée 
contre les parois abdominales. Parmi les Stratiomydes, l'Ephippium, 
de mœurs assez paisibles, a des granules adipeux libres et des 
sachets grands assez fournis, tandis que les Stratiomys, plus actifs, 
n’ont presque pas de réserve graisseuse. Le Vappo etle Beris, assez 
sédentaires, ont, au-dessous des viscères, des granules détachés 
assez grands. Dans les Sargus, qui n’ont pas beaucoup de vivacité, 
on trouve des sachets polymorphes abondants, formant avec les 


SUR LES DIPTÈRES. 203 


trachées des espèces de grappes ou de guirlandes. Le Cyrtus a des 
granules libres nombreux; les Empis, assez volages, ont à peine 
quelques rares lambeaux d'une graisse jaunâtre; les Asiliques, 
chasseurs vigilants, le plus souvent en faction, d’un vol brusque , 
rapide, mais non prolongé, ont le châle ventriculaire des Taba- 
niens et de larges nappes sous-viscérales recouvertes de sachets. 
Les Anthraciens et les Bombyliers, dont l'existence aérienne est 
plus ou moins agitée, ont sous les viscères quelques lambeaux de 
nappes graisseuses ; mais les premiers, incontestablement moins 
vifs, ont des granules détachés qui ne s’observent pas dans les 
seconds. Ces nuances ne sont futiles qu’en apparence. Les Dolicho- 
podes, les Thérévides, les Rhagionides, tous Diptères d’une vie assez 
active, ont à peine quelques follicules polymorphes et rarement 
des granules libres; les Syrphides, presque toujours suspendus en 
l'air et bourdonnants, ont quelques guenilles adipeuses rares; le 
Scenopinus, au contraire, d’un caractère morose et d’habitudes 
sédentaires, a abondamment une pulpe granuleuse blanche et 
des grains détachés, les deux formes du tissu adipeux qui an- 
noncent par leur réunion les propriétés vitales les moins éner- 
giques. Nous ne connaissons pas bien les habitudes des Conop- 
saires; mais à en juger par l'abondance des granules adipeux pul- 
vériformes, ils ne doivent pas être fort actifs. Les OEstrides m'ont 
offert dans le Cephalemyia une enveloppe péritonéale aranéeuse, 
dans l'OŒEstrus quelques granules libres : je parierais que le pre- 
mier a une vie plus agitée. Les Muscides calyptérées, qui, en gé- 
néral, se font remarquer et par la prestesse de leur vol bourdon- 
nant et par la rapidité de leur marche, ont une pulpe adipeuse 
médiocrement abondante sous la forme ou de granules libres, ou 
d’une couche pariétale, ou de grumeaux; mais leur graisse est tou- 
jours blanche ou grise. Les Muscides acalyptérées, où les espèces 
sont presque toutes d'une humeur paisible et sédentaire, peu ha- 
biles au vol et à la course, ont une quantité assez considérable de 
tissu adipeux. Mes procès-verbaux de dissection m'ont donné des 
résultats singuliers. Les espèces des Sepedon, Tetanocera, Loxocera, 
26* 


204 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


genres riverains ou habitants des plantes marécageuses, ont au- 
dessous des viscères une couche pariétale d’une graisse fauve, 
chocolat ou blonde, et, outre cela, une pulpe grumeleuse blan- 
châtre située sur les organes ; les Scatophaga et les Sapromyza, dont 
le genre de vie est bien différent, ont des flocons adipeux uni- 
formément blancs; les Helomyza, amis de l'ombre des forêts, mais 
non riverains, ont des lambeaux graisseux et des granules 
libres; le Tephritis, que j'ai souvent rencontré dans les bois pon- 
dant ses œufs sur les champignons parasites, a sous les viscères 
une couche pariétale chocolat, quoique l'espèce ne soit pas rive- 
raine : sa vie privée est encore à étudier. Le Platystoma, habitant 
grave et sédentaire des troncs d'arbres ombragés, a une abon- 
dance singulière de granules adipeux sphériques, libres, blan- 
châtres, qui rappellent ceux que j'ai signalés dans les Ichneumons 
_ et autres Hyménoptères. Le Calobata et V'Ulidia, qui vivent sur les 
végétaux des bords ombragés des fossés, ont, le premier, une 
couche sous-viscérale fauve, le second, un ruban de cette couleur 
le long des flancs et des granules libres, blancs, pulvériformes. 
Le Lauxania a le ruban latéral de l'Ulidia, mais blond et sans gra- 
nules; le Lonchæa, genre contigu au précédent, a une couche 
sous-viscérale épaisse, blanche, et par-ci par-là quelques lam- 
beaux ferrugineux ; lOchiera, malgré sa vie toute riveraine, n’a 
qu’une pulpe adipeuse grisâtre, et le Notiphila, cohabitant du 
même rivage, a des sachets ovalaires blancs suspendus aux tra- 
chées. Je n’ai aperçu dans le Teichomyza, domicilié des écuries, 
que des lambeaux polymorphes d’une graisse subdiaphane ; l'E- 
phydra-ripicole, des lieux ombragés, a une pulpe abondante cho- 
colat, et aussi quelques sachets gris; le Sphærocera, qui se plait 
dans les crottins des forêts, a des grumeaux abondants, blancs, et 
une couche sous-viscérale roussâtre; enfin, les Phora, agiles à la 
course et presque cosmopolites, n’ont que des granules libres. 
Parmi les Pupipares, dernier groupe de l’ordre, l'Hippobosca a 
des granules adipeux ronds, souvent contigus en séries monili- 
formes, et quelques guenilles clair-semées. 


bu 


SUR LES DIPTÈRES. 205 


DEUXIÈME DIVISION. 


ANATOMIE PARTICULIÈRE DES FAMILLES. 


FAMILLE DES CULICIDES. 


Par le seul fait de son habitation importune dans nos demeures, 
le cousin, insecte si frêle, mais si redoutable, est devenu l'objet 
de létude sérieuse des plus recommandables auteurs depuis 
Anisiote et Pline, jusqu’à Swammerdam, Leuwenhoeck, Réaumur, 
de Géer, Latreille, etc. Réaumur, le modèle des observateurs, 
semble avoir épuisé tout ce qui est relatif aux formes extérieures, 
aux mœurs, au genre de vie, aux métamorphoses de ce Dip- 
ière ; 1] ne manquait, pour compléter son histoire naturelle, que 
de porter le scalpel dans ses viscères, que de mettre en évidence 
les ressorts secrets des divers actes extérieurs : je viens offrir à la 
science ma part de matériaux pour atteindre ce but. 

Les Culicides disséqués se bornent aux suivants : 

1. Culex annulatus. Fapr. 


2 lutescens. F. 
3. Anopheles bifurcatus. Marc. 





La première espèce étant la moins petite et la plus répandue 
dans la contrée que j'habite, c’est celle-là dont j'ai plus particu- 
lièrement étudié et représenté l'anatomie. 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF. 


Tout le monde sait que les cousins s'abreuvent du sang des 
animaux, mais tout le monde ne sait pas que les femelles seules 
sont sanguinaires. Quelques auteurs avaient émis l'idée qu'à de- 
faut de sang, ces insectes suçaient les fleurs ou les humeurs des 
feuilles, et Réaumur l'avait combattue. L’anatomie avait droit de 


. 


206 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


résoudre la question. Elle a constaté dans l'estomac des femelles 
l'existence du sang, et dans celui des mâles un aliment incolore, Ce 
fait, tout extraordinaire qu'il est, n’est pas isolé en entomologie, 
et les Tabanus nous en fourniront bientôt un autre exemple. 

La trompe longue et menue du cousin se termine par un bou- 
ton bilabié et n’est que le fourreau d’un suçoir de cinq pièces 
sétiformes, dont les deux centrales, munies d’aspérités, font l’of- 
fice d'instruments vulnérants, de dards, et les autres de lancettes 
et de sonde cannelée. 

Les glandes salivaires des cousins ont une finesse capillaire et 
atteignent à peine par leur bout libre le tiers postérieur de la 
cavité thoracique. 

J'avoue que je ne vois pas sur quoi se fonde l'opinion de ceux 
qui avancent que le cousin envenime la piqüre en y insérant un 
liquide irritant; je ne trouve nulle part, dans l'intérieur de cet 
insecte, la glande ou l'organe spécial d’un semblable virus. Cette 
glande n’existe pas davantage dans le stomoxe, le taon et autres 
Diptères à morsures douloureuses, tandis qu’on la rencontre sous 
des formes très-variées dans tous les Hyménoptères, qui pro- 
duisent des piqüres envenimées au moyen d’aiguillons rétractiles 
placés à la région de l'anus etrecevant des glandes spéciales véné- 
nifiques une liqueur irritante. La considération de la structure du 
dard du cousin, dont les dents acérées sont si favorablement dis- 
posées pour déchirer le tissu, et celle du mouvement de succion 
me paraissent suffisantes pour se rendre raison et de la douleur 
et de la formation subite d’un exanthème inflammatoire. Il est 
donc plus conforme aux faits anatomiques, il est plus physiolo- 
gique de penser que la liqueur salivaire se mêle au sang lors de 
la morsure comme à tout liquide alimentaire pour en rendre la 
digestion plus facile. 

Le tube alimentaire ne dépasse que peu ou point en longueur 
celle de l’insecte; il est par conséquent à peu près droit. Dans le 
Culex lutescens, j'ai trouvé lœsophage un peu renflé à son inser- 
tion ventriculaire. La panse a son réservoir simple, globuleux ou 


SUR LES DIPTÈRES. 207 


ovoide quand il est plein de liquide ; oblong, plissé sur ses bords 
dans le cas contraire. Je n’y ai jamais rencontré qu'un liquide 
incolore ou à peine ambré, même lorsque le ventricule chyli- 
fique était gorgé de sang. Ce fait semble, au premier abord, 
inexplicable; cependant, en analysant physiologiquement ce qui 
se passe lors de la piqüre du cousin, la solution est moins em- 
barrassante. J'avais d’abord pensé que, pendant la déglutition, 1} 
se faisait, par une chimie organique encore mal comprise, un 
départ de la matière colorante, qui, plus essentiellement nutri- 
tive, franchissait seule l’orifice ventriculaire, tandis que le sérum 
gagnait le réservoir de la panse comme aliment plus grossier 
pouvant être utilisé dans les temps de disette; mais l'explication 
suivante est tout aussi admissible et doit peut-être se combiner avec 
l'autre. L’insecte, avant d’avoir déterminé par sa piqüre la fluxion 
sanguine dans les vaisseaux capillaires du tissu cutané, a dû sucer 
de la lymphe pure, et c’est celle-ci qui est tenue en réserve dans 
la panse, soit pour être ensuite rejetée par le vomissement , soit 
pour servir aux besoins dont j'ai parlé. 

Le ventricule chylifique offre constamment à son origine une 
paire de bourses ventriculaires ovoïdes, plus ou moins pédicellées, 
et de volume variable, suivant la quantité de liquide ou de bulles 
d'air qu’elles renferment !. Ce liquide est ordinairement ambré. 
Le ventricule est plus ou moins renflé, en une poche ellipsoïdale, 
dès qu'il a atteint l'abdomen. On voit parfois à son origine une 
sorte de renflement qui semble annoncer une tendance à se bi- 
lober comme dans les dernières Tipulaires. Je l'ai trouvé ainsi 
dans le Lutescens. Cet organe, quand il est gorgé outre mesure de 
sang, prend, aussitôt qu’on a ouvert les parois abdominales, un 
développement énorme. 


! Suivant M. Pouchet (Compte rendu de l'Académie des sciences, octobre 1847), la larve du 
cousin aurait huit estomacs vésiculiformes. Cet auteur appelle estomacs ce que depuis long- 
temps j'ai désigné sous le nom de bourses ventriculaires dans les Ortoptères, quelques Névrop- 
tères et le cousin ailé lui-même. Ces bourses, plus ou moins verticillées à l'origine du ven- 
tricule chylifique, ne sont qu'au nombre de quatre dans les grandes larves des Tipules, comme 
on va le voir. 


« 

208 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 

Les vaisseaux hépatiques, courts comparativement à ceux des 
autres Diptères, sont au nombre de cinq seulement, et ce chiffre 
impair est fort rare dans les insectes. Cette exception pour les 
cousins a été constante dans les nombreux individus soumis à 
mes dissections. Ces vaisseaux se fléchissent en anse pour se di- 
riger toujours en arrière. Ils sont grèles, atténués un peu vers 
leur origine, tantôt assez uniformément blanchätres, tantôt dia- 
phanes, avec des mouchetures blanches, qui ne sont que les flo- 
cons intérieurs de la bile coagulée, et qui peuvent en imposer à 
des yeux peu scrupuleux pour des boursouflures ou des varico- 
sités. Leur bout libre est parfois renflé en massue. 

L'intestin, moins long que le ventricule, est d'abord filiforme: 
puis il se renfle en un rectum ovalaire, où se voient deux paires 
de boutons charnus orbiculaires. 


CHAPITRE IE 


APPAREIL GÉNITAL. 


Les Culicides donnent plusieurs générations par année : six ou 
sept, suivant Réaumur. Leur accouplement se fait en l'air, le soir 
ou la nuit, ainsi que la constaté de Géer. Les femelles déposent 
à la surface des eaux stagnantes leurs œufs réunis en un petit 
tas. Les larves éclosent deux ou trois jours après la ponte et sont 
aquatiques toute leur vie. 


ARTICLE [°”. 


APPAREIL GENITAL MÂLE. 


Les lesticules du cousin, placés vers le tiers postérieur de la 
cavité abdominale, sont deux glandes oblongues, cylindroïdes, 
blanches. Les conduits déférents, plus longs qu'eux, capillaires et 
presque droits, se renflent en arrière en une poche oblongue , 
qui tient lieu d’épididyme. Ces deux poches sont si contiguës, qu'un 
œil peu exercé pourrait croire qu’elles confluent ensemble. 


de ddr RS "14 
# 





SUR LES DIPTÈRES. 209 
Les vésicules L confinées au bout de l'abdomen et dif- 


ficiles à mettre en évidence, se présentent sous la forme de deux f 
grosses utricules ovoides ou ventrues, confluentes en arrière, où ; i 
a lieu l'insertion des conduits déférents. Le canal éjaculateur est % 
fort court et étroit. À | 

L'armure copulatrice du C. annulatus à un forceps. toujours vi- 
sible au bout de l'abdomen, dont les branches conoïdes, velues 
en dehors et terminées par un crochet articulé, corné, glabre, æ 
presque de leur longueur, sont susceptibles d’un grand écarte 
ment et ressemblent aux abus des araignées, comme l'avait 
aussi observé de Géer. À la base mférieure du forceps est une 
voiselle, visible quand on envisage le bout de l'abdomen par $ 
face supérieure, | de deux petits crochets cornés ; no 


râtres, courbés en eçon. 








1- 





# % — à ie es & 
à 4 ARTICLE IE à 1 
APPAREIL . FEMELLE. no To 


& # É : % sf. 
Les ovaires, dan$' un état de fécondation avancée constituent 
deux grappes oblongues ou allongées, finissant par occuper toute | 


x 


la capacité abdominale, g s dans leur périphérie de gaines 
ovigéres uniloculaires, < , oblongues ou subglobuleuses, + ü à 
suivant l’époque de la ge: , blanchätres, extrêmement nom- Fi LS # 
breuses (plusieurs centaines), tantôt pressées entre elles sans & 
ordre, tantôt D AU une dispositi ne 
tudinale . Ges gaines, pour ainsi 


si diresessiles, sont dépourvues 
. à OS AT R MR n° re dire 
de ligament propre. Le cali l'ovaire, par le fait même de lin- 














Ta glande sébifique se CD EO de trois ombicelles me centre. MN” 





210 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


le réservoir séminal est assez gros, ovalaire, | un peu 
atténué vers son insertion et unique. Nous trouvons dans la glande 
sébifique l'organe sécréteur de cette matière gluante dont parle 
1 Réaumur, et qui, au moment de la ponte, sert à coller les uns 
contre les autres les œufs si élégamment disposés LE une atli- 

tude verticale, po ur former un berceau flottant. 
L'oviscapte est excessivement court, et l’on ne peut en bien 
* _« constater l'existence qu'en examinant à une forte loupe le bout 
® + : l'abdomen, soumis à une compression expulsive graduée. En 
” procédant ainsi, on met en évidence une pièce centrale, cornée, 
+ de: velue, composée de deux lames contiguës, dont Réau- 
ane parle pas. On voit aussi deux tenta des vulvaires biarti- 
culés, bruns, dont l'article terminal, plus | et en forme de 


% sueilleron TS velu en dehors, est bie ropre, par leur ac- 











+ # ion com Ka saisi, He 2 œufs pour les colloquer 
: 
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e, qui, ilyiax à demissiècle, ne formait 
















| da que le seul genre T ipula; se Se rd'hui, par l'accroisse- 
* We successif des espèces et par les progrès de 1 ification, + 
es divisée en,cin 1 et en Fe de FA + 6 
i apart des. savants ss Ps à 

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. quoiqu'i aient 
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bréémmence que Tanatomie con- 
u» nous à Né fourni une preuves | 


servi a mes dise conte NO 
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ÿ qui ont se 








SUR LES DIPTÈRES. 211 | 

1. Ctenophora pectiniconnis. Mic. 11. Mycetophila hilaris. Dur. 
2 bimaculata. Merc. 12. Ceroplatus dispar. Dur. 

3. Xyphura atrata. Brur. 4 13. ———— tpuloides. Bosc. 
A. Tipula oleracea. F. 14. Scioplula striata. Mr1c. 

+ D lunata. L. 154 Sciara ingenua. Dur, 

6. Pachyrhina crocata. MAco. \ 16. Psychoda ocellaris. Larr. 
7. — maculosa. MAco. 17: ————— trifasciata. LATR. 
8. Anisotoma nigra. LaTr. 18. Rhyplius fenestralis. Mer. 
9. Macrocera hybrida: Mec. 19. Bibio marcei. L. 
10. Mycetophila amabilis. Dur. " » 20. Mycelobia pallipes. Mic. 


J'ai pris pour type de mes descriptions anatomiques la Tipula 
oleracea, commune dans toutes les contrées, et déjà illustrée par 
Réaumur, qui nous a fait connaître en détail et ses habitudes et 
ses métamorphoses (Mém. t. V, pl. 2 et 3). 

1. M. Macquart, dans son excellente Histoire des Diptères, ne 
donne que treize articles aux antennes du genre Tipula. Il en existe 
quatorze dans loleracea, ainsi que dans beaucoup d’autres espèces: 
ces articles, mal étudiés jusqu’à ce jour, sont veloutés au micro- 
scope, ce qui les rend très-aptes à la fonction tactile ; ils sont ren- 


ï flés et comme bulbeux en arrière, et c'est sur ce bulbe et non 
dans l'articulation que s'implantent les quatre soies verticillées | 
qu'on y voit; le dernier, ou l'article apical, bien plus court que … 
les précédents, est turbiné. | 

a . AE Li] À . M 1 

2. Le dernier article des palpes RUSSE dans cette espèce et 
autres une organisation, une structure, qui méritent d'arrêter 
_ notre attention. Cet article, plus long à lui seul que les trois 
autres pris ensemble, a une flexibilité spéciale, déjà signalée par 
M. Macquart, qui peut se rendre sensible dans l'animal vivant, 
soit en la mettant en jeu par le toucher, soit en constatant pen- gi: 
dant l'irritation de l'insecte les diverses AMiractions partielles de 
qui lui donnent souvent de la difformité. Soumis à un fort gros- ÿ 
sissement microscopique, cet organe offre de fines raies trans 
versales plus ou moins flexueuses, Ouvertes d'un duvet PE d : % 


-_ ou en‘brosse, et faisant l'office de + er Cette sou-  ” 






























212 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


plesse le fait s'accommoder d’une manière très-immédiate aux 

. . surfaces des corps pour pratiquer le palper; elle lui permet de 

se ployer sous la tête, soit pour abriter la bouche, soit pour y 

introduire les aliments, soit enfin pour exercer avec le secours 

des poils qui le hérissent une action préhensive. J'ai déjà fait 

. connaître des structures de cette espèce dans les palpes des 
phryganes! et dans les appendices caudales d’autres insectes. 


CHAPITRE PREMIER. 


L APPAREIL DIGESTIF. 
à 
F4 On ne nous dit pas quelle est l'espèce de nourriture des Tipu- 
” laires; mais la forme et la structure de leur bouche indiquent 
è A s assez que celle-ci n’est propre qu'à lécher, qu'à humer un ali- 
# . ment liquide ou très-pulvérulent, et mes dissections ne n'ont 
N° à jamais fait découvrir dans leur canal digestif qu'une liqueur peu 
jà : abondante, incolore ou avec une teinte verdâtre. 

















Fidèle à la maxime de suum cuique, je dois dire que Ram- 
dohr? a publié, il y a environ trente ans, la figure et la descrip- 

tion du canal alimentaire des T'p. lunata et oleracea. C’est le seul 
auteur à ma connaissance qui ait porté le scalpel dans les en- 
trailles des Tipulaires, etil s’est exclusivement borné à l'organe 
digestif. + 
J'exposerai aussi, à la fin du chapitre, mes recherches sur l'ana-_ 
tomie de leurs larves. | Là 
Les glandes salivaires ont dans les T'ipula et les Bibio la forme 
d’une utricule ovoïde oblongue avec un col capillaire; elles sont 
-grèles dans les Ctenophora;w#Pachyrhina , Rhyphus, bien plus lon- 
gues dans le Macrocera, où elles pénètrent bien avant dans la cavité 
abdominale, presque gapillaises dans le Mycetophilu. Les dissec- 
pion les plus attentives ne ie ‘ont pas permis de constater leur 


? Recherch. anat. et phys. sur les Orthopt. Hymén. Névropt. (Mém. de l'Instit. 1841, p. 352.) 


pe ? Abhandl. ub. se Verd, der Ins. x :RÈ pl. 20, fig. 1. Le 
NE 20 
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dont “A die € : 

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+ 


SUR LES DIPTÈRES. 913 


existence dans les Psychoda; la petitesse et l'extrême fragilité de 
ces insectes les auront vraisemblablement dérobées à ma vue. 

Le tube alimentaire est à peu près de la longueur du corps dans 
les espèces du genre Tipula de Geoffroy; il est un peu plus long 
dans les Macrocera, Mycetophila, Ceroplatus, Rhyphus. Celui du 
Sciophila et du Bibio, genre qui semble faire le passage des Né- 
mocères aux Brachocères de M. Macquart, a près de deux fois la 
longueur de linsecte : dans le premier, c’est le ventricule chyli- 
fique, et dans le second les flexuosités de l'intestin qui forment 
ce surcroit d'étendue comparative. Le réservoir de la panse a une 
configuration qui varie et suivant les espèces et suivant quelques 
conditions digestives : dans les Tipula il est ou oblong ou avec un 
étranglement plus ou moins ridé ou boursouflé; il est grêle et 
courbé en hameçon dans les Ctenophora et les Sciophila, tandis que 
dans le Xyphura il est oblong et droit, ainsi que dans les Pachy- 
rhina, CGeroplatus et Sciara ; celui des Macrocera et Mycetophila est 
grêle et droit; :l est au contraire large et bilobé dans le Rhyphus, 
ovoide dans le Psychodes. Le ventricule chylifique est séparé de l’'æ- 
sophage par une valvule intérieure analogue au cardia des grands 
animaux; dans la plupart des Tipulaires, il est simple et arrondi 
à son origine. Celle-ci, dans le Ceroplatus, a deux bourses ventri- 
culaires conoïdes, et elle est échancrée, presque bilobée, dans le 
Rhyphus. 

Les vaisseaux hépatiques présentent de notables différences sui- 
vant quelques genres. Dans les Tipula, Ctenophora, les Pachyrhina, 
Anisomera, ils sont capillaires plus longs que tout le canal digestif, 
très-flexueux, d’un jaune sale ou parfois brunâtres, implantés par 
quatre insertions isolées, et au lieu d’avoir des bouts flottants, 
ils constituent deux grandes anses reployées comme ceux des 
carabiques dans les Coléoptères; ils sont moins longs et avec 
quatre bouts libres et borgnes dans la plupart des autres genres. 
Ceux des Psychoda se renflent à leur origine en une sorte de vé- 
sicule biliaire ovale ou oblongue, qui rappelle celle que J'ai décrite 
dans quelques Cimex. Dans plusieurs autopsies de ces frêles Dip- 


914 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


tères, j'ai constaté l'existence de cinq vaisseaux hépatiques, comme 
dans les cousins, presque aussi souvent que celle de quatre, que je 
regarde comme le nombre normal. Dans le Rhyphus et le Bibio, ls 
sont plus gros dans une bonne étendue de leur partie moyenne 
et ils renferment une bile brune ou violacée. 

L'intestin présente dès son origine dans les Tipulu, Anisomera, 
Pachyrhina, Rhyphus et Bibio, un renflement plus ou moins pro- 
noncé, dont la texture semble plus serrée. Le rectum à quatre 
boutons charnus oblongs; il y en a cinq ou six dans le Bibio, et 
ils sont presque nuls dans les Ceroplatus, Rhyphus, Psychoda. 


APPAREIL DIGESTIF DE QUELQUES LARVES DE TIPULAIRES. 


Quoique les larves ne soient qu'un âge, un état de l'insecte ailé, 
elles présentent néanmoins, tant sous le rapport de leur confor- 
mation extérieure que sous celui de leur anatomie viscérale, une si 
énorme différence, qu’on peut presque les considérer comme deux 
êtres distincts. 

Je prendrai pour types de cette exposition anatomique les 
larves terricoles de la T°. lunata et de la Pachyrh. maculosa, qui sont 
de grande taille. 

Les glandes salivaires ont une conformation différente de celles 
du Diptère : diaphanes et d’une texture très-délicate, elles sont tel- 
lement engagées, enchevêtrées dans les mailles des tabliers adi- 
peux, qu’elles éludent facilement les yeux peu familiers avec ces 
sortes d’investigations. Dans le Pachyrhina, ce sont deux longs 
boyaux filiformes à circonvolutions agglomérées, dont le conduit 
excréteur a une finesse plus que capillaire; elles sont aussi fli- 
formes dans la T°. lunata, mais bien moins longues et simplement 
flexueuses; celles du Ayphura ont en outre des boursouflures gra- 
nuleuses sur leurs bords. Ces larves terricoles ne se filant pas un 
cocon pour leur métamorphose en nymphe, leurs glandes sali- 
vairesse bornent exclusivement à la sécrétion de la salive pour 
l'acte digestif; il n’en est pas ainsi dans les larves fongivores, dont 


SUR LES DIPTÈRES, 215 


plusieurs s’enferment dans une coque: cet organe peut remplir 
à la fois les fonctions de glande salivaire et de glande sérifique. 
Ainsi, dans la larve du Ceroplatus, cette dermière est filiforme et 
plus longue que tout le corps! ; elle a cette mème longueur dans 
celle du Mycetophila, avec une disposition pinnatifide intérieure 
à sa partie postérieure ?. 

Le tube alimentaire a pour sa longueur la plus parfaite analogie 
avec celui de linsecte aïlé, mais il diffère beaucoup pour sa com- 
position et sa structure : l’œsophage, excessivement court dans la 
Tipule, se prolonge dans la larve, bien au delà de la tête, sans 
être capillaire; celui du ver de la lunata aboutit à un organe 
qui n’a pas d’analogue dans l’insecte ailé : c’est une poche globu- 
leuse qui a tous les caractères d’un gésier, car il est revêtu inté- 
rieurement de colonnes charnues assez serrées, conniventes, soit 
en avant, soit en arrière pour former deux valvules. La panse 
n'existe pas; le ventricule chyhfique est un tube membraneux, ex- 
pansible, droit, embrassé à son origine par quatre bourses ventri- 
culaires allongées, blanchâtres, collées contre les parois de l’or- 
gane et dont les deux inférieures sont plus courtes; ces bourses 
n'existent pas du tout dans l’insecte parfait. 

Les vaisseaux hépatiques ont leurs quatre bouts flottants, tan- 
dis que dans la Tipule ces bouts doivent se souder ensemble. 
L'intestin, séparé du ventricule par une constricture annulaire, pré- 
sente à une petite distance de son origine, et toujours au côté 
droit, un cœcum latéral oblong, qui est destiné à disparaître dans 
Jinsecte aïlé. Le rectum est allongé, plus ou moins ridé, mais 
sans boutons charnus. 

I n'ya dans la Pachyrhina ni gésier, ni bourses ventriculaires: 
l'æsophage se dilate en arrière en un Jabot ovoïde:; le ventricule 
chylifique, renflé à son origine, présente là quatre tubercules 


1 Voir mon mémoire sur les Ceroplatus (Annal. des sciences nat. avril 1839). \ 
2 Voir mon mémoire sur les métamorphoses des larves fongivores des Diptères (Ibid 


1830). 


216 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


charnus qu'il faut considérer comme les rudiments des bourses 
de la larve précédente; le reste est comme dans celle-ci. 

Dans la larve de la Ayphura, 11 existe aussi un jabot sans gésier; 
mais son trait anatomique différentiel est une double rangée de 
quatre bourses ventriculaires allongées égales entre elles, l'une à 
l'origine, l'autre presqu'a la terminaison du ventricule. Les 
bourses de la première rangée sont dirigées d'avant en arrière 
et celles de la seconde d’arrière en avant. 

Nous allons trouver dans le canal digestif de la larve si smgu- 
lière du Ceroplatus, dont j'ai publié l’histoire dans le mémoire pré- 
cité, des traits organiques qui ne se rencontrent ni dans l'insecte 
alé, ni dans les larves terricoles; ce canal a près de trois fois la 
longueur de la larve. L’œsophage se renfle en un jabot allongé, à 
parois plissées en travers; il s'implante par un col à un gésier 
ovalaire à parois calleuses et rénitentes. Le ventricule chylifique, 
allongé et boursouflé, reçoit un peu après son origine deux bourses 
ventriculaires sous la forme de boyaux grêles, presque aussi longs 
que le ventricule. Les vaisseaux hépatiques, remarquables par leur 
grosseur, qui égale celle de l'intestin, et par leur médiocre lon- 
gueur, s'unissent par paires en deux canaux cholédoques assez 
longs; l'intestin est filiforme et se reploie sur lui-même; il n’y 
a ni cœcum latéral, ni rectum marqué. 

. Le tube alimentaire de la larve du Mycetophila est à peine plus 
long que le corps. L'œsophage s'implante brusquement et sans 
jabot à un gésier ovoïde à parois calleuses; le ventricule chyli- 
fique a, dès son origine, deux bourses semblables à celles de la 
larve du Ceroplatus, mais un peu plus grosses et comme feston- 
nées sur les bords; les vaisseaux hépatiques sont flottanis par un 
bout avec quatre insertions isolées. 


SUR LES DIPTÈRES. 


[) 
— 
+ 


CHAPITRE I. 


APPAREIL GÉNITAL. 


ARTICLE 1°. 


APPAREIL GENITAL MÂLE. 


La petitesse, la fragilité et les connexions insolites des diverses 
parties de cet appareil en rendent la dissection et l'isolement d’une 
difficulté extrème. Ï 

Les testicules sont ovoïdes, subdiaphanes, situés vers le milieu 
des flancs abdominaux, enchevêtrés et comme perdus dans le 
ussu adipeux. Le conduit déférent, d'une ténuité capillaire, est 
six ou sept fois plus long que le testicule, et présente en arrière 
un renflement ellipsoïdal constant, souvent revêtu d'une tunique 
adipeuse jaunâtre. Ce renflement est un épididyme analogue aux 
épididymes vésiculaires que j'ai fait connaître dans plusieurs hy- 
ménoptères. Les vésicules séminales sont confondues, en appa- 
rence, en un seul cordon fiiforme courbé en une crosse spiroï- 
dale d’un jaune plus ou moins foncé, parfois safrané. Cette cou- 
leur est fournie par une tunique adipo-membraneuse. En arrière, 
ce cordon, qui n’est qu'un fourreau, reçoit les deux conduits dé- 
férents qui s'engagent sous sa tunique; en avant, il se termine 
par trois vaisseaux simples dont la constatation exige une patience 
éprouvée. De ces trois vaisseaux, les deux latéraux, égaux entre 
eux et fort longs, sont la continuation des vésicules séminales, 
et l'intermédiaire, plus court, doit être considéré comme Île canal 
éjaculateur. Ces vaisseaux latéraux sont très-reployés, parfois mème 
agolomérés d’une manière inextricable et se terminent par un 
bout flottant; quand on est assez heureux pour dépouiller le cor- 
don de son enveloppe adipo-membraneuse, on se convainc que 
les deux conduits déférents, peu après leur entrée dans cette en- 
veloppe, se dilatent un peu pour constituer les vésicules sémi- 

11e 28 


$ 
% 


* 


218 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
nales : ces dernières sont étroitement adhérentes dans leur gaine, 
comme s'il existait entre elles une membrane. 

Le canal éjaculateur a encore plus de capillarité que les vési- 
cules séminales, mais il est plus court qu’elles et je ne l'ai jamais 
trouvé revêtu d’une tunique adipeuse; à l'endroit où ce canal se 
dérobe au scalpel pour s’enfoncer dans l'appareil copulateur, il 
y a des pièces insolites dont les attributions sont encore mysté- 
rieuses pour moi, et qui rappellent la complication de l'organe 
génital mâle de l'abeille à miel. 

Ce qui frappe d’abord la vue est un filet brun, corné, elas- 
tique, sétiforme, courbé presque en cercle, libre par un bout, im- 
planté par l'autre derrière ou au-dessous d’une vésicule centrale 
dont je parlerai bientôt. Ce singulier filet, que sa texture et sa 
couleur rendent évidemment destiné à sortir du corps pour l'acte 
copulatif, est le fourreau de la verge. Une large membrane pellu- 
cide, que son excessive minceur rend presque imperceptible, lu- 
nit dans la plus grande partie de sa longueur avec la vésicule cen- 
trale; le bout libre du fourreau, observé à la plus forte lentille 
de mon microscope, est tricuspidé; les pointes latérales sont lé- 
gèrement arquées au dehors, celle du milieu est une sorte de 
stylet ou d'aiguillon droit, renflé vers sa base et terminé par une 
soie. 

La vésicule centrale, assez grande, brunâtre, cornéo-membra- 
neuse ou comme scarieuse, approche pour sa forme des deux 
tiers d’un sphéroïde; elle est fixée au corps par une base calloso- 
charnue où lon aperçoit, comme enfoncés dans les chairs, six 
crochets à peine cornés, dont deux plus grands sont les seuls 
apparents lorsqu'on n’a pas arraché cette base, et les quatre autres 
plus petits, mais de même nature, restent cachés. Ces six crochets 
m'ont paru avoir une base commune, et il est vraisemblable que 
leur principale fonction est de donner attache aux muscles. 

C'est la troncature du bout de l'abdomen qui est le réceptacle 
de l’'armure copulatrice, et il suflit d'y exercer une compression 
expulsive pour déterminer l’exsertion et le développement, l’épa- 


< 


SUR LES DIPTÈRES. 219 


nouissement de ses pièces constitutives. Avant moi, Réaumur 
avait décrit et figuré cette singulière machine copulatrice; mais 
nous n'attachons pas peu d'importance à confirmer les faits rap- 
portés par ce profond observateur, et à signaler les erreurs ou 
omissions qui rendent ses figures défectueuses. 

Les pièces copulatrices sont, les unes latérales, les autres cen- 
trales : les latérales, au nombre de quatre pour chaque côté, sont 
établies sur une base ou souche commune, de manière à former 
un faisseau. En procédant du dehors au dedans, ces pièces sont : 
1° un forceps formé de deux grands crochets cornés, glabres, de 
couleur ambrée, plus foncée vers leur extrémité, arqués, en 
alène pointue, tellement dirigés que, dans le repos de l'appareil, 
leur pointe regarde en baut; 2° deux sortes de raquettes d'un 
ambré pâle, glabres, dilatées et comme échancrées; 3° une vol- 
selle de deux lames cornées, en sabre courbe, à tranchant avec 
quelques cils microscopiques près de sa pointe, à dos garni d’une 
série de soies roides; 4° deux stylets noirs en lame subaiguë, roide, 
naissant de la base interne du sabre, non signalée par Réaumur. 
On voit aussi, près de l'échancrure du bout de l'abdomen, un pin- 
ceau de soies rousses et roides inséré sur un talon charnu. 

Les pièces centrales se bornent à une tige subcornée trifide, 
avec les tiges latérales plus courtes terminées par un mamelon, 
séparées par un sinus marqué de l'intermédiaire dont le bout est 
conoïde. Par une compression expulsive, j'ai fait sortir de celui-ci 
un long brin blanchâtre, qui est suivant moi la verge, dont le four- 
reau était resté à l'intérieur. À une forte lenulle microscopique, 
la verge se termine, d’un côté, par une pointe un peu arquée en 
dehors, de l’autre par une légère éminence : ce serait là une sorte 
de gland. La consistance de la verge est élastique; il y a un canal 
intérieur où j'ai aperçu des gouttelettes. Cet organe n'avait pas 
échappé à Réaumur, mais il n’en avait saisi ni la structure ni les 
attributions, et il le prenait pour un filet de sperme. 

Je n'avais pas surpris à l’œuvre le filet corné, que sa position, 
sa texture et ses connexions me déterminèrent à désigner sous 


28° 


4m 


"+ 


290 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
le nom de fourreau de la verge, mais l'observation suivante vient 
lever tous les doutes. 

Dans le mois de mai, j'ai fréquemment trouvé dans mon Jar- 
din les sexes de la Pachyr. maculosa accouplés et s'envolant de 
concert. Si on les saisit avec précaution dans ce moment, et qu'on 
les détache l'un de l'autre, on.voit que le pénis sort de la vulve 
sous la forme d’un filet brun élastique, plus fin que le plus fin 
cheveu d’enfant, et que sa longueur égale presque celle de lin- 
secte. Ce filet, une fois dégagé du corps de la femelle, s’enroule, 
et si vous ne blessez pas le mâle, il rentre peu à peu dans Île 
corps et disparaît entièrement. Disséquez ce même mäle et vous 
retrouvez dans la cavité abdominale ce filet ployé sur lui-même, 
à peu près comme une de ces longues cravaches de cocher, dont 
on ramène le bout flexible vers le manche. La tige, qui corres- 
pond à ce dernier, se dirige d’arrière en avant, et le filet revient 
d'avant en arrière. Üne membrane hyaline occupe l'intervalle entre 
la tige et le filet, comme dans la T. oleracea. La pointe de celui-ci 
offre au microscope une ouverture latérale dépassée par un prolon- 
gement pointu qui fait l'office de prépuce : c'est par cette ouverture 
que sort la véritable verge. : 

L'appareil génital de la P. crocata est organisé sur le même 
plan que celui de loleracea, mais moins compliqué. Les testicules 
sont ovales ou ovoïdes; les conduits déférents, fort longs etgrèles, 
n'offrent pas dans leur trajet le renflement épididymique, mais ils 
s'engagent pareillement dans un fourreau jaune qui ici fait deux 
ou trois circonvolutions ; les vésicules séminales sont les mêmes. 

Celui du sciophila est infiniment plus simple, ses testicules 
ovales-conoïdes, très-pointus, ont un conduit déférent grêle plus 
court qu'eux. Il y a deux paires de vésicules séminales, les laté- 
rales, allongées et courbées en crosse; les intermédiaires, subglo- 
buleuses, pédicellées; le canal éjaculateur est long, filiforme. Dans 
l'accouplement, les abdomens sont unis bout à bout, et la femelle 
remorque le mâle. 

Les testicules du Wacrocera sont ovoïdes, le conduit déférent 


SUR LES DIPTÈRES. 221 
est capillaire et deux lois plus long qu'eux; il n’y a qu'une paire 
de vésicules séminales filiformes. 

Malgré l'extrème petitesse des Psychoda, j'ai pu constater cet 
organe de la génération dans l'Ocellaris. 1 est d’une grande sim- 
plicité; les testicules ovoides, assez gros, presque sessiles, se ter- 
minent par une espèce de bouton globuleux ou par une pointe, 
suivant le degré de leur turgescence séminale; il n'existe pas de 
conduit déférent. I y a deux paires de vésicules séminales, lune cen- 
trale, plus grande, cylindroïde, plus longue que le testicule qu’elle 
reçoit à sa partie postérieure, et externe; l’autre, comme rudimen- 
tare, oblongue, insérée au-dessous de l'insertion du testicule. Le 
canal éjaculateur est fort court. L'armure copulatrice se compose 
de deux paires de crochets, l'une plus inférieure en hameçons cor- 
nés, noirs, à concavité de l'arc, supérieure, très-garnie d’un duvet 
gris; l’autre, supérieure et latérale, de deux articles, le basilaire, 
court, gros et velu , le terminal en stylet droit, glabre, pointu, se 
fléchissant sur l’autre. Au centre des crochets, est une lame lan- 
céolée plate, qui appartient sans doute au fourreau de la verge. 

Les testicules du Rkyphus sont assez gros, conico-ovoides, d’un 
brun chocolat, atténués en arrière, rapprochés. Le conduit dé- 
férent est du même brun, grêle, mais renflé en arrière. 


ARTICLE IT: 


APPAREIL GENITAL FEMELLE. 


Les ovaires de la T. oleracea occupent, dans un état avancé de 
gestation, une grande partie de la cavité abdominale et frappent 
à l'instant la vue par leur couleur noire, comme charbonnée, où 
la loupe attentive aperçoit des granulations blanches formées 
par la saillie des gaines ovigères. Chacun d'eux consiste en un 
sac ovale-conoïde, dont les parois molles et expansibles, entou- 
rées et pénétrées d'un riche lacis d’arbuscules trachéens, recèlent 
une quantité innombrable de gaines ovigéres oblongues, unilocu- 
laires, tellement disposées dans toute la périphérie, que leur ori- 


fice correspond à une cavité centrale, qui est le calice. I se ter- 


222 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
mine en avant par un ligament propre qui s'unit à son congénère 
pour la formation du ligament suspenseur commun, fixé dans 
l'intérieur du thorax. Les gaines sont enfoncées dans les parois 
de l'ovaire jusqu'à leur bout libre ou ovulaire, qui est seul sursail- 
lant. Lorsque les calices renferment tous les œufs des gaines, 
celles-ci, vides et flétries, sont tellement collces contre la face 
interne du calice ou tellement ratatinées, qu'il est impossible d’en 
constater l'existence malgré la minceur, la diaphanéité des pa- 
rois. Mais dans la condition contraire, si on ouvre l'ovaire et 
qu'on en renverse les parois, on voit la face interne de celles-ci 
hérissée par les gaines, qui y sont comme pendantes. 

Dans d’autres circonstances, peut-être dans un cas patholo- 
gique, une espèce d'hypertrophie, les ovulaires ou les bouts sur- 
saillants des gaines deviennent fort gros, globuleux, et on les 
dirait remplis, distendus par une graisse compacte, une matière 
sébacée. Cet état insidieux en imposerait d'autant plus facilement 
pour des œufs blancs, qu'il ne s’observe guère qu'après la ponte, 
lorsqu'il n'y a plus d'œufs noirs dans le calice, lorsque toute 
fonction utérine a cessé. Si licet parvis componere magna, T'état de 
ces ovulaires est comparable aux engorgements des ovaires qui 
surviennent chez la femme à l’époque critique. 

Les œufs, au nombre de plusieurs centaines, sont oblongs, 
subcylindroïdes, remarquables surtout par leur couleur très-noire 
et luisante. Contre l'assertion de Réaumur, je ne les ai jamais ren- 
contrés courbés en croissant. Ils ne deviennent teis qu’en se dé- 
formant par la dessiccation. 

L'oviducte est court, mais assez large. La glande sébifique con- 
siste en trois vésicules ovoides d’un brun foncé, plus ou moins 
masqué par une enveloppe adipeuse blanche. Ces vésicules ne 
sont pas, comme les orbicelles du cousin, noires seulement au 
centre : chacune d’elles a un col eférent capillaire, reployé, élas- 
tique, blanc, excepté vers son origine, Où il a une teinte rem- 
brunie. Les trois cols aboutissent à un seul conduit excréteur 
aussi fin qu'eux et un peu moins long. Les réservoirs séminaux 


états 


SUR LES DIPTÈRES. 293 


sont deux boyaux en massue courbée en crosse, d'un blanc Opa- 
loïde, terminée brusquement en arrière en un col court et fin, 
presque imperceptible. Ces deux cols contigus, mais non con- 
fondus, s'insèrent à une espèce de bulbe olivaire ou oblong, im- 
planté sur l’oviducte au même point que le conduit excréteur de 
la glande sébifique. Lorsqu'on saisit avec une fine pince le bulbe, 
et qu'on l’arrache avec précaution, on entraine toujours le con- 
duit excréteur. Ce fait semblerait indiquer une connexion anato- 
mique de la glande sébifique et du réservoir séminal, et, par 
conséquent, une communauté d’attributions physiologiques; mais 
abstenons-nous encore, jusqu’à nouvelle confirmation d’une sem- 
blable dépendance. 

En voyant la couleur très-noire des œufs de notre Tipule, 
J'avais d’abord pensé qu'une partie de l'appareil en question pou- 
vait bien ètre destinée à la produire; mais en voyant que ces 
œufs sont noirs dans le calice mème et avant d'aborder loviducte, 
j'ai dû renoncer à cette idée assez séduisante. 

Il me reste, pour terminer l'anatomie de la T. oleracea, à dé- 
crire la structure singulière de loviscapte. 

Celui-ci, ou l'instrument propre à introduire les œufs dans 
un milieu résistant, est placé au-dessous des pièces dorsales du 
bout de l'abdomen contre lesquelles il est appliqué dans l'inac- 
tion, mais dont il peut s'éloigner dans l'exercice de ses fonctions. 
Il représente en petit celui des sauterelles. Il est essentiellement 
constitué par deux lames allongées, effilées, cornées, brunes, 
glabres, creusées en gouttière superficielle à leur face interne; leur 
base dilatée se fixe par des muscles nombreux et puissants au bout 
de l’abdomen. Réaumur {{. c. vol. V, p.19) nous a fait connaître 
la manière dont les Tipules procèdent à la ponte de leurs œufs; 
J'ai été témoin de cette opération dans la Xyphura : elle enfonce 
presque tout l'abdomen dans le terreau et renouvelle fréquem- 
ment sur divers points cette insertion, en sorte qu'il est présu- 
mable qu’elle ne pond qu'un œuf à la fois. 

Les ovaires ont la même forme générale, la mème structure et 


Fd 


994 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 

des œufs àterme pareillement noirs dans les Pachyrhina, Clenophora 
et Ayphura; dans ces deux derniers genres, l'organe sécréteur de 
la glande sébifique se compose de trois orbicelles à centre brun. 
Les réservoirs séminaux ont dans la Xyphura un col plus long 
qui s'insère directement, et non au moyen d’un bulbe commun, 
à l'oviducte. 

Les ovaires du Ceroplatus (dispar) sont allongés avec des gaines 
ovigères uniloculaires, innombrables; le calice est central, le col 
fort court, l'oviducte aussi et bulbeux à son origine, les œufs 
sont sphériques et blancs, au moins dans les ovaires. Après une 
macéralion peu prolongée dans l'eau, ils ont pris une couleur 
noire, comme ceux des Tipulaires terricoles, ce qui me fait pré- 
sumer qu'ils deviennent peut-être noirs après avoir été pondus. 
La glande sébilique diffère beaucoup des précédentes, les vési- 
cules sécrétrices sont ovalaires, blanches, à parois épaisses et au 
nombre de deux seulement; leur col, plus court qu’elles, est brus- 
quement capillaire, et chacun d’eux s’insère isolément; les réser- 
voirs séminaux sont deux boyaux fusiformes presque aussi longs 
que les ovaires, et pellucides. L’oviscapte, qui repose sur la con- 
cavité du dernier segment ventral de l’abdomen, est formé de 
deux lames subitriangulaires aiguës, susceptibles de déduction, 
hérissées de quelques poils et articulées à l'échancrure d’une 
pièce basilaire; les tentucules vulvaires sont arrondis, subcoriacés, 
brièvement ciliés, d’une seule pièce. La brièveté de Poviscapte 
me porte à croire que le céroplate doit déposer ses œufs, non 
dans l'intérieur de la terre, mais simplement dans les anfractuo- 
sités des bolets parasites qu’habite sa larve. 

Les ovaires du Macrocera ont la forme de ceux du céroplate, 
mais les gaines ovigères sont quadriloculaires, disposées sur deux 
rangées unilatérales, assez lâches, et les œufs, ovales-oblongs, sont 
blancs, même à terme; les vésicules sécrétrices de la glande 
sébifique ne sont qu'au nombre de deux, ovales, noires presque 
sessiles ; il y a deux réservoirs séminaux oblongs, cylindroïdes, 


diaphanes. 





1 
| 
. 


SUR LES DIPTÈRES. 295 

Les gaines ovigères dans le Mycetophila amabilis n'occupent 
que la paroi supérieure de l'ovaire, en sorte que le calice est 
inférieur; les vésicules de la glande sébifique sont doubles, sphé- 
roïdales, diaphanes, longuement pédicellées, et il n’y a pour 
réservoir qu'un boyau allongé. 

Les gaines ovigères du sciara sont disposées comme dans Île 
Mycetophila, elles sont uniloculaires et sur quatre rangées longi- 
tudinales. La glande sébifique semble se composer de deux paires 
de bourses ovales-oblongues, diaphanes, atténuées en arrière en un 
col capillaire de leur longueur; l’antérieure, du double plus petite, 
est l'organe sécréteur; la postérièure serait le réservoir séminal. 

Les ovaires du Psychoda (trifasciata) sont grands, vu la taille 
de l’insecte, ovales, obtus, déprimés, garnis dans toute leur pé- 
riphérie de gaînes ovigères uniloculaires, courtes et grosses, 
pressées en séries longitudinales; les œufs sont globuleux et 
blancs. 

Les gaines ovigères ont la même disposition dans Le Rhyphus 
et le Bibio. La glande sébifique de ce dernier a trois orbicelles à 
centre noir longuement pédicellés. 


FAMILLE DES TABANIENS. 


Les taons, par leurs habitudes sanguinaires, se sont fait re- 
marquer aux époques les plus reculées, et, au rapport de Latreille 
(Cours d'entom.), ce sont les Myops et les Astros d’Aristote, les Tabanr 
et Asih de Pline. Ils offrent un trait singulier, sur la trace duquel 
nous avaient déjà mis les cousins. Non-seulement le mäle et la 
femelle ne partagent pas le même genre de vie, puisque ce 
dernier sexe est le seul qui blesse les animaux pour s’abreuver 
de leur sang, remarque déjà faite par de Géer (Mém. t. VI, 
p- 214), mais leur suçoir se compose d'un nombre différent de 
pièces, de sept dans la femelle et de cinq seulement dans le 
mâle ; de plus, les palpes de ce dernier sont plus courts et redres- 

1: . 


996 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
sés, tandis que ceux de la femelle sont longs et couchés sur la 
trompe. 

La position de fa famille des Tabaniens à la suite des Tipu- 
laires, malgré leur énorme dissemblance à l'état parfait, est aussi 
justifiée par la forme et le genre de vie de leurs larves; celles-ci, 
dans le Tabanus, sont hémicéphalées, cylindriques, à une seule 
paire de stigmates logée dans une caverne du bout postérieur du 
corps, et vivent dans la terre. 

Les espèces qui ont servi à mes vivisections sont : 


1. Pangonia marginata. F. 5. Tubanus tropicus. L. 

2. Tabanus bovinus. L. 6. ———— bromius. L. 

3. ————— morio. Larr. 7. Heæmatopota pluvialis. Mer. 
D > falvus. Merc- 8. Chrysops cæcutiens. Me1c. 


Après les savantes recherches de M. Macquart sur les Pan- 
gonies (Annal. de la soc. ent. t. VI, p. 429, et Dipt. exot. t. F, 
p. 93) tant indigènes qu’exotiques, ce n’est pas sans hésitation 
‘ que Jj'aborde ce sujet, lorsque surtout je n'ai à parler que d’une 
seule espèce déjà connue. On ne nous a encore rien appris sur 
leurs habitudes. J'ai étudié la P. marginata, soit en Espagne, soit 
dans le midi de la France; J'ai remarqué que cet insecte se plai- 
sait sur les collines voisines des cours d’eau, ce qui me porte à 
croire que sa larve doit se trouver, comme celle des Tabanus, 
dans les terres humides du littoral. Dans les jours chauds de 
juin et de juillet, je lai souvent aperçu bourdonnant dans les 
airs, non avec le timbre aigu du bombyle, mais plutôt avec celui 
du taon; tantôt 1l demeure suspendu et presque immobile, comme 
le syrphe et le bombyle, tantôt il change brusquement de place, 
ou pour éviter un danger ou pour poursuivre sa femelle, tantôt, 
enfin, on le voit s’abattre et disparaître dans les buissons; d’au- 
tres fois, il se pose sur les fleurs, et sa trompe s'enfonce dans les 
corolles tubuleuses pour en sucer le nectar. J'ai trouvé un 
liquide sanguin dans le canal digestif d’une femelle. 

Je crois rendre service à la science en exposant avec quelque 


SUR LES DIPTERES. 997 


détail la structure de la trompe de la pangonie et en l'accom- 
pagnant de figures qui m'ont paru mieux répondre aux exigences 
actuelles que celles de Meigen!; le rapprochement de cette siruc- 
ture de celle du taon, en mème temps qu'il confirme cette der- 
nière, justifie de la contiguité de ces deux genres dans la série 
entomologique. 

La trompe de la Pangonia, comme celle du Tabanus, se com- 
pose de sept pièces dans la femelle, et de cinq seulement dans le 
mâle, savoir : un fourreau et un suçoir qui est l'assemblage de six 
ou quatre lames cornées. 

Ce fourreau est noir, coriace ; souple, et s'ouvre par une fente 
dorsale longitudinale destinée à favoriser le jeu du suçoir; mais 
cette fente ne se continue pas jusqu'au bout du fourreau. Ce 
bout, qui a la forme d’un gland ovalaire , a une organisation spé- 
ciale ; une ligne médiane, élargie en arrière, le partage en deux 
moitiés égales formant une bouche à deux lèvres. Une loupe très- 
attentive constate à celles-ci, sur linsecte vivant, de légers mou- 
vements vermiculaires, et le microscope y reconnait des plissures 
transversales : c’est évidemment un organe destiné à palper et à 
presser. Il est séparé du corps du fourreau par une demi- arti- 
culation qui lui permet des mouvements propres de totalité. 
Le corps du fourreau, soumis au plus fort grossissement, offre 
une texture bien propre à expliquer sa souplesse; ce sont des 
séries transversales fort serrées de points opaques tégumentaires 
sur un fond submembraneux, Quand on comprime expulsivement 
ce fourreau par sa base, lorsqu'il renferme les lames du suçoir, 
on peut en provoquer à volonté, par la fente dorsale, l'issue et 
le développement. C'est dans ce dernier état que J'ai figure le 
suçoir pour l'intelligence de sa composition. 

Les six lames du sucoir sont toutes de même longueur et 
linéaires. D’après leurs attributions, on peut les diviser en deux 
valves, deux lancettes, une langue et un hypoglosse. 

Les valves sont les deux lames externes du faisceau, qui tendent 


” Dipt. europ, tab. 13, fig. 3, 4. 


228 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


à presser entre elles, dans le repos, les autres pièces du sucoir; 
elles sont fort acérées, d’un brun foncé et marquées d’une ner- 
vure médiane. Je me suis bien assuré que chacune d'elles s'in- 
sère et adhère à la base interne du palpe, de manière que le 
mouvement de ce dernier peut se combiner avec celui de la valve. 
Latreille avait aussi remarqué cette insertion. 

Les lancettes, situées au côté interne des valves, sont plus 
minces que celles-ci et d’une couleur plus claire, mais dépour- 
vues de nervure médiane et à double tranchant; elles accompa- 
gnent la langue, qui est logée entre elles. Ces lancettes sont les 
lames qui manquent dans le suçoir des mäles, et elles jouent un 
rôle principal dans l’action de piquer ou d'inciser le derme des 
animaux. 

La langue, plus fine et plus pâle que les autres lames, a une 
nervure médiane à peine sensible, qui s’efface avant sa pointe. 

L’hypoglosse, situé à la partie inférieure et centrale du faisceau 
et d’un brun foncé, est creusé en dessus en gouttière, où canali- 
culé, et terminé par une sorte de capuchon. Les bords de la gout- 
üère ont une nervure, et celle-ci conflue avec sa congénère pour 
border l'entrée du capuchon; le fond ou ja cavité de la gouttière 
a quatre nervures, dont les deux intermédiaires, un peu plus 
saillantes et conniventes à leur extrémité, semblent plus particu- 
liérement destinées à servir de coulisse ou de sonde cannelée à 
la langue, tandis que les latérales, facilitant le jeu des lancettes, 
se continuent avec la marginale du capuchon. 

Le mécanisme de la succion est des plus simples. Le fourreau, 
qui répond à la coulisse charnue de Réaumur, en même temps 
qu'il sert de régulateur et de point d'appui aux lames du sucoir, 
s'oppose aussi à l'extravasation du liquide alimentaire. Ce sont 
évidemment les lancettes qui dardent la peau, qui lincisent plus 
ou moins profondément; aussi manquent-elles dans le mâle, et 
ce trait négatif eùt seul suffi pour nous faire penser que ce sexe 
ne pouvait pas être sanguinaire. Les lancettes sont aidées dans 
leur fonction par la pression des valves, qui, elles-mêmes, sont 


du "+ 


méditer, - . : 


SUR LES DIPTÈRES. 299 


soumises à l’action des palpes; la langue s'insinue alors comme 
un instrument piquant dans la blessure, elle aspire le sang, qui 
glisse dans les rainures et entre les lames pour gagner le pharinx. 
Observez bien que la texture érectile du bout bilabié du four- 
reau lui permet de faire l'office d’une ventouse. Quelle admirable 
organisation | 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF, 


Je ne connais, sur la splanchnologie des Tabaniens, que la 
description du canal alimentaire du 7°. tropicus, par Ramdohr!, et 
celle que j'en ai donnée, il y a plusieurs années, dans le T. bovinus®. 

L'étude comparative des contenta du canal digestif des deux 
sexes de plusieurs espèces de Tabaniens m'a mis à même, d’une 
part, de m'assurer que jamais les mâles n'avaient sucé du sang, et 
de l’autre, de confirmer le fait énoncé par Réaumur {{. ce. t. IV, 
p. 230), que des taons femelles, conservés dans des poudriers, 
s’accommodaient d’un aliment sucré. J’ai effectivement rencontre, 
dans mes vivisections, des individus de ce dermier sexe, où l’es- 
tomac renfermait un liquide qui n’était pas du sang, quoique je 
les eusse pris suçant des animaux. J'en avais conclu que les taons 
pouvaient bien parfois ne sucer que les liquides incolores de la 
peau ou la lymphe, comme je lai déjà dit en parlant des cou- 
sins, et J'expliquais l'effet de leur piqûre par celui d’un vésicant 
ou d’une brûlure qui déterminent sur notre peau des ampoules 
de sérosité ou des phlictènes. De ces faits et d'autres observa- 
tions, J'ai tiré cette double conséquence, 1° que les femeiles des 
Tabaniens peuvent se nourrir, tantôt de sang, tantôt d’un aliment 
liquide incolore; 2° que les mâles ne sucent jamais le sang des 
animaux, que leur bouche est, anatomiquement parlant, inhabile 


1 Ouvr. cit. p. 181, tab. 21, fig. 1, 2. 
3 Journ. de phys. Mai 1820. 


ÿ 


230 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 

à percer, à inciser des téguments, et qu'ils s'alimentent souvent 
du pollen des fleurs. Cette imduction est aussi applicable aux 
Pangonia, même aux espèces à très-longue trompe, puisque, je 
le répète à desseim, jai constaté du sang dans l'estomac de la 
femelle de la P. marginata. 

Les glandes salivaires des Tabaniens sont grèles, filiformes, re- 
ployées dans le T. bovinus en une agglomération assez lâche, moins 
longues et presque droites dansle T'.tropicasetleT. fulvus, courbées 
en hamecon dansle T. bromius, beaucoup plus courtes et atteignant 
à peine la base de l'abdomen dans l’'Hæmatopola, presque aussi 
courtes et terminées par un léger renflement oblong dans le Chry- 
sops. Gelles de la Pangonia présentent cela de particulier, que le 
boyau sécréteur forme dans l'abdomen une agglomération comme 
dans le T. bovinus, tandis que le col, bien plus long que däns ce 
dernier, traverse tout le corselet avec un diamètre capillaire. 

Le tube alimentaire a deux fois environ la longueur de l'insecte, 
comme dans les derniers genres des Tipulaires. L’œsophage n'est 
un peu renflé ou turbiné que dans la Pangonia; le réservoir de la 
panse est bilobé; le ventricule chylifique débute par deux bourses 
conoïdes, terminées par un fin ligament, granuleuses comme la 
portion thoracique de l'organe. Les granulations de celui-ci sont 
arrondies, souvent disposées en séries longitudinales, et s’effacent 
en arrière dans le T, bovinus, tandis qu’elles se continuent jusqu'à 
l'abdomen dans le T.tropicus. En entrant dans la cavité abdominale, 
le ventricule offre un renflement sphéroïdal, conoïde ou allongé, 
suivant quelques circonstances digestives. On observe à ce ren- 
flement quelques papilles subglobuleuses isolées et clair-semees 
qui n'existent ni dans l'Hæmatopota mi dans la Pangonta. 

Les vaisseaux hépatiques s'implantent par quatre Insertions 
isolées et se terminent par autant de bouts flottants ; je ne les ai 
trouvés variqueux que dans | Hæmatopota et le Chrysops. Ordinaire- 
ment blancs dans le T. bovinus , ils passent aussi au jaune vif, sui- 
vant le degré d'élaboration de la bile; ceux de l'Hæmatopota sont 
violaces. 


4,4 


SUR LES DIPTÈRES. 231 

L'intestin commence par une dilatation qui égale celle du ven- 

tricule, puis il devient filiforme, fait une circonvolution et se 

termine par un rectum ovalo-conoïde, relevé par quatre ou cinq 

boutons charnus orbiculaires et subombiliqués en dehors, mais 
conoïdes dans l'épaisseur de l'organe. 


” CHAPITRE I. 


APPAREIL GÉNITAL. 


ARTICLE I*. 


APPAREIL GÉNITAL MÂLE. 


Les testicules du T. ater sont conico-ovoïdes ou pyriformes, 
suivant leur degré de turgescence; les conduits déférents sont plus 
longs qu'eux, capillaires et flexueux ; les vésicules séminales, plus ou 
moins sphéroïdales et contiguës, reçoivent les conduits précé- 
dents à leur bout antérieur et s'atténuent en arrière en un col fort 
court; le canal éjaculateur, moins long que les conduits déférents, 
est grêle et à peu près droit. 

Tous ces organes ont la même configuration, la même struc- 
ture dans le 7°. fulvus. Le testicule de la Pangonia est sphéroïdal, 
mais le conduit déférent est celui des T. tabanus. Quant aux vési- 
cules séminales, elles n’ont paru faire défaut. Les conduits dé- 
férents s’insèrent au-dessous de la dilatation en crosse du canal 
éjaculateur; cette dilatation, qui remplace les deux vésicules sé- 
minales du 7°. tabanus serait-elle divisée en deux? Je ne le pense 
pas, car cette dissection est très-facile. 

L’armure copulatrice du Tater est, dans le repos, presque entiè- 
rement cachée sous le bout de l’abdomen. Le forceps, grand, 
robuste et corné, a ses branches cylindrico-conoïdes, brunes, 
glabres, terminées par un crochet grêle, presque droit, fléchi et 
appliqué contre elles quand il ne fonctionne pas, et dont l'extré- 
mité a deux pointes divergentes : lune aiguë, l'autre obtuse. 


LE" 


4 à 
2392 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Entre ces branches, on voit saillir, et souvent les dépasser, une 
paire de pièces contiguës biarticulées, coriacées, noirâtres. L’ar- 
ticle basilaire est subquadrilatère et glabre, tandis que le termi- 
nal est en forme de raquette ovale-arrondie et velue ; quand on 
arrache ‘cette pièce sur l'animal frais, on trouve qu’à l’article ba- 
silaire s'implante une sorte de tige cornée grêle, qui se porte 
obliquement vers la racine du forceps. Le fourreau de la verge 
est lancéolé, coriacéo-membraneux, avec la pointe un peu échan- 
crée sur un côté. 

L'armure copulatrice de la Pangonia a un forceps en fer à che- 
val, corné, d'un roux ambré, à bouts obliquement tronqués, ar- 
més chacun de deux crochets qui font la pince, soit entre eux, 
soit avec ceux du côté opposé, comme les chélifères des Crusta- 
cés. Je n’ai aperçu entre ces branches rien qui soit analogue aux 
pièces biarticulées du T. tabanus. Le fourreau de la verge a deux 
baguettes écartées à leur base et confluentes à leur extrémité. 


ARTICLE Il. 


APPAREIL GENITAL FEMELLE. 


Les ovaires des Tabaniens {T. bovinus) ont la même organisation 
générale que ceux des Tipulaives. Ils sont formés par deux grappes 
ovoides d'innombrables gaines ovigères oblongues, subbiloculaires, 
blanchâtres, très-serrées, garnissant toute leur périphérie et sou- 
vent rangées en séries longitudinales ; ils sont renfermés chacun 
dans une enveloppe hyaline et se terminent par un ligament 
propre, puis par un ligament suspenseur commun fixé, comme 
à l'ordinaire, dans le thorax. Le calice est central, le col très- 
court, l’oviducle aussi; les œufs à terme sont oblongs ou allongés, 

La glande sébifique a pour organe sécréteur trois orbicelles spa- 
tulés, noirs au centre, à conduits efférents capillaires longs, cour- 
bés en anse, de manière que les orbicelles regardent en arrière 
et sont insérés isolément à l’origine de loviducte, quoique rap- 





A 


SUR LES DIPTÈRES. 233 


prochés; ils offrent au microscope un vaisseau inclus, mais non 
strié. Les réservoirs séminaux sont deux boyaux filiformes implan- 
tés à côté des conduits efférents ; ils renferment une humeur 
blanche. 

Les T. tabanus n'ont pas d’oviscapte proprement dit. Par une com- 
pression expulsive sur l'abdomen du T. bovinus, on procure d’abord 
l’exsertion d'un segment noir et échancré; on voit ensuite le va- 
gin plus où moins renversé, dont lorifice est flanqué de deux 
tentacules vulvaires biarticulés, coriacés, pâles et duvetés. L'ar- 
ücle terminal est ovale, très-obtus. L'absence d’un oviscapte sail- 
lant prouve que les taons n’enfoncent pas leurs œufs dans un 
milieu résistant, mais les déposent simplement dans la terre 
molle ou dans la boue où vivent leurs larves. 

Les ovaires et leurs annexes sont, dans la Pangonia, fort appro- 
chants de ceux du T'. tabanus; la couleur est d’un vert pistache fort 
remarquable, et les gaines ovigères ne sont qu'uniloculaires: 
quant à la glande sébifique, elle n’en diffère qu’en ce que les 
orbicelles ont des conduits beaucoup plus courts et droits, tandis 
que les réservoirs sont plus longs et courbés sur eux-mêmes. 


FAMILLE DES STRATIOMYDES. 


Son caractère anatomique le plus distinctif est l'existence d’un 
seul canal cholédoque pour les quatre vaisseaux hépatiques. 
“fan disséqué les espèces suivantes : 





1. Subula marginata. Maco. 7. Odontomyia furcata. Late. 
«2. Beris vallata. Meic. 8. Sarqus cuprarius. T. 

3. Strat. chameæleon. F. 9. Chrysomyia formosa. Mac. 
LL. strigata. F. 0e polia ME cor 

5. Eplüip. thoracicum. LaTR. 11. Vappoater. Larr. 

6. Odontomyia tigrina. T. ! 12. ———— pallipennis. Maco. 
HE 30 


L à 4108" Va 


231 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


L: 


4 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF, 


Nous sommes encore peu fixés sur l'espèce de nourriture que 
prennent ces Diptères. J'ai souvent trouvé le Sir. strigata et les 
Chrysomyia sur les fleurs ombellifères, occupés à en éplucher les 
étamines. D’autres genres semblent vivre des sucs impalpables 
des feuilles, à la face inférieure desquelles ils ont l'habitude de 
stationner. 

Les glandes salivaires, que je n'ai pas su découvrir dans les Su- 
bula et Beris, où je les suppose, sont en général moins dévelop- 
pées que dans la plupart des autres familles, parfois comme ru- 
dimentaires et ne dépassant pas le thorax; elles sont filiformes 
dans l'Ephippium et les Sarqus, oblongues, cylindroïdes dans les 
Stratiomys, les Odontomyia, courtes et ovoïdes dans les Vappo. 

Le tube alimentaire a dans le plus grand nombre près de deux 
fois la longueur de l’insecte, trois fois dans les Sargus et Vappo. 
La panse a un réservoir ovoide dans le Beris, bilobé dans les au- 
tres. Le ventricule chylifique débute par deux bourses généralement 
assez courtes, mais plus allongées dans les Stratiomys et Odonto- 
myia. En entrant dans la cavité abdominale, 1l se renfle, puis 
s'atténue de nouveau; il est le plus souvent droit ou à peme 
flexueux. Celui du Sargus fait une circonvolution sur lui-même. 

Les vaisseaux hépatiques avaient jusqu'ici quatre insertions ven- 
triculaires isolées; mais dans les Stratiomydes ils confluent tous 
ensemble en un tronc commun, un seul canal cholédoque, très- 
court dans les Subula et Beris, plus long et plus gros dans le S. cha- 


. m&leon et les Odontomyia, d'une longueur moyenne dans les autres. 


Ils sont proportionnellement moins longs que dans les Tabaniens 
et les Tipulaires, plus ou moins bousouflés, excepté vers leur in- 
sertion, diaphanes ou remplis d’une bile d’un blanc amylacé, 
comme dans les Stratiomys et Sargus. I n’est pas rare que deux 


Li 


np 
153 





JR LES DIPTÈRES. 235 

de ces vaisseaux ; en soient sensiblement plus gros: 
ium et le Chryse yia en fournissent des exemples. Ceux 

jus présentent cela de particulier, qu'ils sont bien moins 
que dans les autres Stratiomydes, mais tous quatre égaux 
et variqueux, excepté vers leur insertion. Dans les deux Vappo, 







ils offrent un trait fort singulier, qu'on peut regarder comme gé- 
nérique : les deux vaisseaux postérieurs sont extrêmement courts, 
rudimentaires, tandis que les antérieurs sont longs, plus gros et 
d’un blanc mat, excepté dans leur tiers terminal, où ils sont brus- 
quement plus fins et diaphanes. 

L'intestin se renfle d’abord plus ou moins, et devient ensuite 


filiforme et flexueux. Le rectum a dans l'Ephippium une série CIrCu- 


laire de six boutons charnus oblongs et jaunâtres, de quatre dans 
le Sarqgus. Celui du Vappo, presque pyramidal et brusquement 
échancré à sa base, offre en dessus une ligne médiane enfoncée 
et n'a pas de boutons charnus apparents. 


CHAPITRE IT. 


APPAREIL GÉNITAL. 


ARTICLE EF. 


APPAREIL GÉNITAL MÂLE. 


Les testicules sont ovoides dans les Subula, Beris, Sargus, Ghryso- 
myia; allongés, cylindroïdes et courbés en hamecon dans l'Ephip- 
pium, lOdontomyia tigrina; filiformes dans l'Odontomyia furcata; en 
longue massue, plus ou moins fléchie, dans le S. sérigata; gros et 
pyriformes dans le S. chamæleon, sphéroiïdes dans le Vappo. Les con- 
duits déférents sont tellement agglomérés dans le Beris que ses tes- 
ticules paraissent sessiles. Ce n’est que par la macération qu'on 
parvient à les dérouler et à mettre en évidence leur ténuité ca- 
pillaire et leur longueur, qui égale deux fois au moins celle du 
testicule. Ceux de l'Ephippium sont, au contraire, du double plus 

* 30 


+” 


236 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


courts que cet organe, capillaires et insérés à nu sur la vésicule 
séminale, à une distance assez grande de l'origine du canal éja- 


culateur, tandis que, dans les autres Stratiomydes, cette insertion 
a lieu immédiatement avant cette origine. Ces conduits ont au F 
moins la longueur du testicule dans le Sfrigata et bien davantage 


dansle Chamæleon. Ceux du Sargus, tout aussi longs, ont une teinte 
jaune; ils sont moins longs et un peu bulbeux à leur origine dans 
le Chrysomyia et le Vappo. Dans les Odontomyia les conduits défe- 
rents, aussi longs, aussi capillaires que dans le Beris, présentent 
une disposition toute particulière, dont je n'ai pas encore cons- 
taté d'autre exemple dans les Dipières : ils sont enroulés ensemble 
en une agolomération globuleuse et centrale, d'un jaune tomate 
dans le O. tigrina, d’un jaune plus pur dans le O. furcata, couleurs 
qui ne sont, comme dans beaucoup de testicules, qu'extérieures 
et dépendantes d’une tunique subadipeuse. Cette pelote est un vé- 
ritable épididyme, qui a cette particularité de constituer une masse 
commune. Je suis parvenu à isoler les deux conduits et à mettre 
en évidence leurs insertions aux vésicules séminales correspon- 
dantes. Il ne faut pas confondre cette agglomération des conduits 
déférents avec celle des véritables testicules, qui s'observe dans 
quelques Asiliques, ni avec celle des vésicules séminales, dont les 
Bombyliers offrent des exemples. 

= Les vésicules séminales, au nombre de deux, sont en général 
filiformes, flexueuses ou reployées, de médiocre longueur dans 
les Beris, Sargus, Chrysomyia; celles des Eplippium, Stratiomys, 
Odontomyia et Vappo sont très-longues et entrelacées. 

Le canal ejaculateur est grèle, fort long et flexueux dans le 
Subula, médiocre dans le Beris et les Odontomyia, plus’ court dans 
l'Ephippium, assez long et atténué en arrière dans le Strigata, court 
et bulbeux à son origine dans le Chamæleon, très-court dans le 
Sargus, assez long et capillaire dans le Vappo. 

L'armure copulatrice du Beris, considérée par sa région dorsale, 
met en évidence : 1° un demi-segment tégumentaire noirâtre, à 
peine échancré sur les côtés; 2° une lame presque carrée, glabre 


Fe 


SUR LES DIPTÈRES. 237 
d’un blond clair, légèrement échancrée en arrière avec les angles 
postérieurs obtus; 3° deux appendices ovalaires planes, noirs, 
velus, d’un seul article, insérés à ces angles; 4° une lame sub- 
triangulaire pâle, à peine villeuse, apparaissant à lPéchancrure 
de la lame carrée; 5° de chaque côté, à la base de celle-ci et 
en dessous un fort crochet corné, arqué, päle, velu, formant les 
branches du forceps. Vue par sa région ventrale, cette armure pré- 
sente une large pièce basilaire cornée, aux angles postérieurs 
de laquelle s’articulent les branches du forceps, et qui est armée 
au côté interne d’une dent aiguë. Le fourreau de la verge est 
formé de deux baguettes linéaires brunes, terminées chacune 
par une pointe allongée pâle; ce fourreau est bordé par une 
lame coriacée pâle, qui se continue jusqu’à l'endroit où Le canal 
éjaculateur pénètre dans l’armure. 

Celle-ci, dans le Strigata, rappelle par sa composition celle des 
Hyménoptères : la pièce basilaire est en écusson convexe et 
arrondi; les branches du forceps, oblongues, grosses et comme 
sinueuses, sont presque bifurquées à leur extrémité; la dent la 
plus interne est aiguë, et l'autre obtuse; le fourreau de la verge, 
d’un brun pâle, est formé de deux baguettes adossées, terminées 
par un bouton ovalaire ? De dessous une lame sous-jacente au 
fourreau, on voit saillir deux soies roides roussâtres et la pointe 
obtuse des branches du forceps est débordée au côté externe par 
une pièce oblongue coriacée, velue en dehors, voilà ce qu’on 
aperçoit à la région dorsale. À Popposé, on voit une sorte de 
volselle formée de deux brañches obtuses brunes, à l'extrémité 
desquelles s’insère la pièce oblongue que j'ai dit déborder le bout 
du forceps; à la base de la mr se trouve enclavée une autre 
petite volselle. En dessous’, le fourreau de la verge se termine 
par un corps ovoïde pointu, ambré, enchässé en arrière dans une 
pièce qui se prolonge de chaque côté en un stylet sétiforme. 

L'armure copulatrice du Sargus, fort petite et presque quadri- 
latère, est noirâtre et cornéo-coriacée: le Jorceps est court, ter- 
miné par un crochet velu en dehors, et garmi en dedans de 


“# 


ei 


938 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


quatre où cinq soies roides; entre les branches du forceps, il y 
a une lame cornée échancrée. Le fourreau de la verge sort de 
dessous l’'échancrure de cette lame; en renversant l’armure on 
aperçoit deux appendices allongés, velus, fixés à la base d’une 
pièce subtriangulaire. 


ARTICLE II. 


APPAREIL GENITAL FEMELLE. 


Les ovaires, ovales ou oblongs, sont, à proprement parler, des 
épis composés de gaines ovigères sessiles, innombrables, ovales 
ou globuleuses, uniloculaires dans l'Æphippium, les Odontomyia, le 
Sargus, biloculaires dans le Beris, à trois ou quatre locules dans 
le Vappo. Le calice est central, le col bien marqué, ainsi que lour- 
ducte; les œufs sont en général oblongs, atténués à un bout, sub- 
globuleux dans les Odontomyia. 

La glande sébifique du Beris et de lOdontomyia (tigrina) a trois 
orbicelles ovalaires à centre noir, contigus sur une même ligne, 
avec des conduits efférents capillaires, parfois fléchis tous trois 
au même point, et plus ou moins renflé$ avant leur insertion. 

Les réservoirs séminaux sont filiformes, blancs; dans le Beris, 
ils m'ont paru confluents en arrière en un seul tronc fort court; 
les tentacules vulvaires sont biarticulés, velus. 

Cette glande est très-différente dans l’Ephippium; organe sécre- 
teur est ici représenté par deux corps de forme et de structure 
insolites : l'un esi un globe diaphane, d’une consistance comme 
calleuse, muni d’un conduit efférent assez court; l’autre est une 
grande anse épaisse, subcalleuse, ayant un vaisseau inclus blanc, 
et offrant avant son insertion à la paroi supérieure de l’oviducte, 
une espèce de bulbe de couleur jaunâtre, et d’une texture parti- 
culière. Par le bout opposé, elle dégénère en un vaisseau capil- 
laure dont je n'ai pas bien vu la terminaison, et qui parfois m'a 
paru s'implanter -au point même d'insertion de l'anse. Les réser- 


he 


SUR LES DIPTÈRES. 239 


voirs séminaux sont deux vaisseaux fort longs, blancs, très-fins, 
fragiles, entremêlés, ayant trois ou quatre fois la longueur de 
l'insecte; loviscapte se compose de trois tuyaux engaînés , légère- 
ment velus, et se termine par deux fentacules vulvaires biarticulés, 
 velus. 

La glande sébifique du Sargus va nous présenter un de ces types 
de transition intéressants à constater : l'organe sécréteur est un 
paquet de trois longs filets tubuleux, simples, ployés d'avant 
en arrière et lächement entrelacés. Les réservoirs séminaux sont 
deux boyaux simples, grêles comme un fil. 

Dans le Chrysomyia, ces trois filets sont terminés par une.vési- 
cule oblongue. 

La même glande se compose, dans le Vappo pallipennis, de 
trois vaisseaux sécréteurs simples, remarquables par une grosse 
vésicule ovale-globuleuse terminale, diaphane ; au centre de celle- 
ci on découvre, comme une sorte de caroncule, un tout peti! 
filet tubuleux terminé par un capitule. Les réservoirs sont aussi 
deux longs vaisseaux simples, d’une ténuité capillaire. L'oviscapte 
peut s’allonger au point de surpasser en longueur celle de son 
abdomen; il se compose de trois tuyaux grisâtres à peu près 
égaux, et de deux autres plus päles et d’une consistance molle; 
cette longueur et cette structure de l’oviscapte nous annoncent 
d'avance que les Vappo doivent enfoncer leurs œufs très-profonde- 
ment dans une substance peu résistante : on sait, en effet, que les 
larves de ces Diptères vivent dans le bois pourri et décompose. 


FAMILLE DES ASILIQUES. 


Les Asiliques, tels que les comprenait Latreille, au beau temps 
de son Genera, constituent une des familles les plus naturelles, 
les plus légitimes de l'ordre, et ce mème auteur a violé ses pro- 
pres principes en composant son étrange famille des Tanystomes 
avec des groupes si disparates; il suffit de nommer l’Asilus et le 


910 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
Bombylius, pour prouver combien ils sont peu faits pour frater- 
niser. 

Ils comptent dans leurs rangs les Diptères les plus grands,'les 
plus robustes, et en même temps les plus intrépides; ils sont 
chasseurs de profession : on les voit, au plus fort de l'été, se tenir 
en embuscade sur les chemins, les tertres, les troncs d'arbres, se 
placer en arrèt comme un chien couchant, s'élancer sur leur proie 
et l'emporter dans les airs, quoiqu'elle ait souvent plus de volume 
qu'eux; leurs pattes, armées de nombreux piquants, leur servent 
admirablement pour saisir et retenir les insectes. 

Voici les espèces dont j'ai fait l'autopsie : 


1. Laphria falva. Mer. 4. Dioctria nigritarsis. Nos. 
2. Dasypogon teutonus. F. 5. Asilus crabroniformis. T. 
3. —————— punclatus. T. 6. senex. ME1cG. 





CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF. 


Les Asiliques sont insectivores, mais ils ne se bornent pas à 
sucer leur proie, ils la déchirent, ils la broient pour s’en 
nourrir, 

Les glandes salivaires sont aussi peu développées dans les Asi- 
liques que dans les Stratiomydes, et leur longueur atteint à peine 
le milieu du thorax : ce sont deux boyaux plus ou-moins flexueux, 


gros et bulbeux à leur origine dans l’A. crabroniformis, très-renflés. 


à leur bout libre dans la Laphria, en massue allongée dans la 
Dioctria, enuèrement filiformes dans le Dasypogon. I] n’est pas rare 
qu'un fin ligament inséré à leur extrémité Les fixe à l'origine du 
ventricule chylifique; leur col a une teinte roussâtre constante; 
dans certaines conditions physiologiques, la forme normale de la 
glande est tellement changée par la supersécrétion de la salive, 
que cet organe est méconnaissable : c’est ainsi que dans deux 


SUR LES DIPTÈRES. 241 
dissections du Crabroniformis J'ai rencontré, au lieu d'un boyau 
allongé, une poche tout à fait pyriforme. 

Le tube alimentaire est bien plus long que celui des familles 
précédentes, car il a de trois à cinq fois la longueur de l'insecte ; 
sa texture est généralement délicate et fragile. L’œsophage a cons- 
tamment, comme le col salivaire, une teinte roussâtre qui ne tient 
pas aux contenta. J'ai constaté dans le Crabroniformis une forme 
et une structure particulières de ce conduit. Peu après sa sortie 
du suçoir, il présente une contracture légère, mais constante, 
qui semble destinée à retenir momentanément l'aliment, peut-être 
pour la déglutition; à son insertion au ventricule, il s'implante 
au centre d'un disque orbiculaire qui est inférieur, de manière à 
être invisible au-dessus. Cette espèce de bulbe aplati, dont la 
figure donne une juste idée, a la texture du ventricule et non 
celle de lœsophage. La tunique interne de ce dernier est d’un 
roux pâle, d’une consistance un peu élastique, d’un tissu fibreux 
où la lentille microscopique décèle des stries transversales d’une 
extrême finesse, très-serrées, mais non régulièrement continues, 
comme, par exemple, celles en spirale des trachées; ces stries sont 
parfois interrompues. La tunique externe est blanchâtre, con- 
tractile, et ses lambeaux, à un fort grossissement, ont des plis- 
sures transversales qui ne sont peut-être que l'empreinte des 
stries annulaires dont il vient d’être fait mention. 

Je suis très-porté à croire que cette organisation de l'æsophage 
est commune à tous les Asiliques; il est vraisemblable, vu la con- 
tracture antérieure et le mode d'insertion postérieure, que l’ali- 
ment doit y séjourner et y subir, avant de passer dans le veniri- 
cule, une espèce de trituration. Cet organe, que je n'ai rencon- 
tré dans aucun autre Diptère, serait Jabot par sa position, gésier 
par sa texture. s 

J'ai longtemps cru que les Asiliques étaient tous dépourvus de 
panse, et ce trait négatif avait lieu de m’étonner dans des insectes 
d'aussi grande taille et si vigoureusement constitués. Je la dé- 
couvris enfin, en 1837, dans les deux espèces de Dasypogon; 


lu Es 31 


249 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


mais ayant depuis lors dirigé scrupuleusement et à de nombreuses 
reprises mes investigations anatomiques vers ce seul but dans le 
Crabroniformis, qui est un géant parmi nos espèces indigènes, je 
n'ai jamais pu y en apercevoir le moindre vestige, non plus que 
dans le Senex et le Laphria. Cet organe aurait-il échappé à ces 
mêmes yeux qui l'ont si positivement démêlé dans les entrailles 
du frêle cousin et de la minime psychode? C’est au moins dou- 
teux. Mais, est-ce donc la première fois que l’on voit la nature 
ne pas s'astreindre à nos systèmes, ne pas souscrire à nos idées 
législatives ? Ne peut-elle pas, dans une série d'êtres où il y a con- 
formité d’habitudes, de traits extérieurs et même de structure 
intérieure, supprimer un organe sans compromettre l'existence? 
Que d'exemples n’en trouvons-nous pas dans limmensité de l'é- 
chelle zoologique! Tout bien considéré, je m'inclinerais volon- 
tiers à croire à l'absence réelle de la panse dans les Asilus, et il 
se pourrait que cette structure singulière de l’æsophage signalée 
plus haut fût un trait anatomique propre à ce genre et peut- 
être une compensation du défaut de la panse. Remarquons encore, 
à l'appui de l'exclusion de cet organe dans les Asilus, que dans 
les Dasypogon, où son existence ne saurait être révoquée en doute, 
il est, à raison de son peu de développement et de sa fragile tex- 
ture, en quelque sorte rudimentaire. La panse y est placée tout 
à fait au-dessous du canal digestif, sur la couche épiploïque inter- 
médiaire à ce dernier et au chapelet ganglionnaire; son réservoir 
est une poche très-simple, peu expansible, oblongue dans Île 
D. teutonus, ovoïde dans le D. punctatus. ” 

Le ventricule chylifique est ou profondément échancré et bilobé, 
comme dans les Asilus, ou à lobes prolongés en véritables bourses 
ventriculaires, ainsi qu'on le voit dans les Laphria, Dioctria, Dasy- 
pogon; l'extrémité de ces bourses a souvent un fin ligament sus- 
penseur qui se fixe dans la tête. À son entrée dans l'abdomen, le 
ventricule offre une dilatation de forme et de grandeur variables, 
marquée de bandelettes transversales ; enfin, il s’atténue en un 
très-long boyau filiforme récurrent, c’est-à-dire rebroussant en 


hs. à 


SUR LES DIPTÈRES. 243 


avant sous la dilatation ventriculaire pour retourner en arrière : 
ce boyau, habituellement vide, offre une certaine analogie avec 
le jejunum des vertébrés. 

Les vaisseaux hépatiques, à bouts flottants et à insertions iso- 
lées, ont sept à huit fois la longueur du corps et une couleur qui 
varie depuis le jaune et le brun jusqu'au rouge briqueté et au 
diaphane, Les insertions dans le Laphria sont rapprochées par 
paires, sans être confluentes. 

L'intestin est d'abord filiforme, puis se dilate en un rectum oblong 
ayant quatre boutons charnus, orbiculaires dans le Crabroniformis 
et le Laphria, cinq dans le Senex-et les Dasypogon. 

Appendice. — Les larves des Asiles (que je ferai connaître dans 
un mémoire particulier) ont un canal digestif proportionnelle- 
ment bien moins long que celui de l’insecte ailé, puisqu'il ne 
dépasse pas la longueur du corps. Les glandes salivaires sont deux 
boyaux allongés assez gros; il n’y a ni panse ni bourses ventricu- 
laires. 


CHAPITRE II. 


APPAREIL GÉNITAL. 





ARTICLE EF. 


APPAREIL GENITAL MÂLE. 


Dans leur situation normale, les diverses parties constitutives 
de cet appareil sont entassées pêle-mêle au bout de l'abdomen 
et semblent ne former qu'une seule masse informe; mais avec 
cette dose de patience qui ne doit jamais abandonner les micro- 
tomistes, on parvient à les isoler, ainsi que les représentent mes 
figures. 

Dans les Asilus et le Das. teutonus, les testicules consistent cha- 
cun dans un enroulement oblong des replis spiraux d’un seul 
vaisseau spermifique filiforme, brun ferrugineux, dont le bout 
libre est plus ou moins renflé en massue. Ce vaisseau, déroulé, a 

21 


244 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


4 


près de deux fois la longueur de l'insecte, et ses replis sont main- 
tenus en tire-bouchon par de nombreuses trachéoles. 

Les testicules de la Laphria ne ressemblent pas du tout, en ap- 
parence , à ceux des Asilus; mais quand on pénètre leur structure 
intime, on leur trouve une adnurable conformité. Un véritable 
scrotum, parfaitement analogue à ceux que j'ai fait connaître dans 
beaucoup d'Hyménoptères!, enveloppe et cache complétement les 
deux testicules ; ce scrotum, arrondi ou parfois obtusément qua- 
drilatère, a une teinte rouillée ou fauve, et est formé par une fine 
tunique adipo-membraneuse. Si l’on y fait bien attention, on y 
verra une ligne médiane longitudinale déprimée , un indice d'une 
division en deux parties égales, une sorte de raphé qui annonce 
l'existence sous-jacente des deux testicules. Quand on affranchit 
ceux-ci de leur tunique scrotale, on voit que chacun d’eux est 
formé, comme dans les Asilus, par les replis spiroïdes d’un seul 
vaisseau séminifique, dont la longueur égale environ celle de l'in 
secte, et qui est blanchätre. 

Le conduit déférent, dans les divers Asiliques, n’est que la con- 
tinuation à peine atténuée et décolorée du vaisseau sémini- 
fique. 

Ï n’y a qu'une paire de vésicules séminales, capillaires, diverse- 
ment reployées, entorüllées en une agglomération aplatie dans 
les Asilus, où, déroulées, elles ont cinq ou six fois la longueur de 
linsecte; moins fines et à peine de la longueur du corps dans les 
Laphria et les Dasypogon. 

Le canal cjaculateur est, dans les Asilus, long, filiforme, plus 
gros que Îles vésicules séminales, comparativement beaucoup plus 
court dans les Laphria et les Dasypogon. 

L'armure copulatrice du Crabroniformis est habituellement appa- 
rente au bout de l'abdomen; vue par sa face dorsale, elle semble 
consister seulement en un forceps robuste, oblong, corné, châtain 
clair, un peu velu, dont les branches sinueuses se terminent en 
pointe mousse creusée en cueilleron, et font la tenaille entre elles: 


! Rech. anat. sur les Orth. Hymén. Névropt. (Mémoires de Institut; 1841.) 





SUR LES DIPTÈRES. 245 
vers sa base, se voit une pièce subquadrilatère velue, noire sur les 
côtés, pâle au centre, ayant en dessous un panneau semi-coriacé 
velu. C’est entre celui-ci et la pièce subquadrilatère que je sup- 
pose l'anus. Envisagée par sa face ventrale, elle offre, indépen- 
damment des branches du forceps : 1° une pièce basilaire brune, 
semi-lunaire, concave en arrière; 2° une vo/selle de deux pièces 
triangulaires velues à leur base, et à une arête interne; 3° le four- 
reau de la verge, formé par deux baguettes allongées et adossées: 
/{° une lame noire sortant de l'extrémité du fourreau et terminée 
par un trident. 

-L’armure copulatrice de la Laphria est noire, luisante, saillante 
au bout de l'abdomen, même dans l’insecte mort et desséché ; 
lorsque les pièces qui entrent dans sa composition sont fermées, sa 
configuration générale est ovale-subconoïde. Comme elle est d’une 
structure fort compliquée, on risquerait de mal saisir et le nombre 
et les connexions des pièces constitutives, si l’on ne soumettait pas 
cette armure à une macération préalable qui tend à les désunir 
un peu. C’est après une semblable préparation que je lai décrite 
et figurée. 

Le forceps forme la partie dorsale de l’armure : ses branches 
sont oblongues, robustes, glabres, presque droites, à extrémité 
tronquée un peu relevée; une articulation linéaire les unit à une 
pièce basilaire qui semble faire corps avec elles. C’est à la faveur 
de cette articulation que les branches du forceps peuvent exercer, 
durant l'acte copulatif, les divers mouvements de préhension ; à 
la base interne de ces branches s'implante un pinceau arqué de 
quatre ou cinq soies longues et roides, couchées dans le repos de 
l'organe. 

Les pièces basilaires, dont je viens tout à l'heure d'indiquer les 
connexions avec le forceps, sont presque carrées, bordées de poils 
assez longs, échancrées en avant en demi-cercle : une sorte de 
coin carré enclavé entre leurs bases les unit l’une à l’autre. 

La volselle, placée en arrière de ce coin carré, se compose de 
deux pièces brunes ovalaires et d’un harpon intermédiaire pareil- 


La 


246 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


lement brun, formé par l’adossement de deux baguettes; l'une 
de celles-ci se termine par une dilatation carrée un peu crochue 
en dessous, le bout de l’autre est un hameçon acéré avec une pe- 
üte dent aiguë à sa base interne. 

A la partie inférieure de l’armure se voit une pièce réceptacu- 
laire noire, ovale, velue, bombée en dessous, concave en-dessus, 
pour loger le fourreau, arrondie en avant, échancrée en arrière 
avec les angles de cette échancrure prolongés en un faisceau de 
quatre ou cinq soies roides arquées; entre ces faisceaux est une 
plaque transversale noirâtre, cambrée, au bord postérieur de la- 
quelle s’insèrent deux appendices spatulés, noirâtres, velus. 

Le véritable fourreau de la verge est caché dans l’excavation de 
la pièce réceptaculaire; il est gros, comme bulbeux, brusque- 
ment atténué en arrière, formé de plusieurs pièces étroitement 
unies et terminé par une double pointe acérée, sinuée. Qui nous 
révélera la part respective de la multitude de ressorts de cette 
ingénieuse machine copulative lorsqu'elle est appelée à fonc- 
tionner ? 

L'armure du D. teutonus est loin de ressembler ni pour sa forme, 
ni pour sa composition, à celle du Laphria : vue par-dessus, elle 
parait arrondie, petite et composée de trois compartiments ou 
panneaux principaux ovalaires convexes, hérissés de poils; lin- 
termédiaire est moins grand et presque triangulaire. Chacun des 
latéraux émet en arrière un crochet noirâtre à deux branches di- 
vergentes ou opposées entre lesquelles est une petite saillie arti- 
culée; de ces branches, l'une, externe, est pointue, arquée; 
l'autre, interne, obtuse, droite. Entre ces crochets, qui forment 
la pince et font l'office de forceps, se voient deux pointes cro- 
chues destinées à combiner avec les crochets précédents leur 
action préhensive et comparables à la volselie. La pièce récepta- 
culaire est creusée en tuile et son extrémité est tronquée et velue. 


SUR LES DIPTÈRES. 


2 
qe) 
“1 


ARTICLE II. 


APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. 


Les ovaires des Asiliques sont allongés, maintenus en place, 
soit par le ligament suspenseur, soit par de nombreuses brides 
trachéennes. Des gaines ovigères innombrables, à six ou sept 
loges, et terminées par un ovulaire allongé et grêle, les hérissent 
de toutes parts, excepté dans un ruban médian de leur face infé- 
rieure. Le calice est central ou inférieur, le col court, ainsi que 
l'oviducte. Les œufs à terme sont ovales oblongs, blanchâtres dans 
le Crabroniformis, bruns ou noirâtres dans le Laphria et le Dioctria. 

La glande sébifique a une structure toute particulière; l'organe 
sécréteur se compose de trois vaisseaux simples capillaires d’une 
consistance élastique, roulés en replis concentriques et tellement 
adhérents les uns aux autres par une membrane hyaline, qu'on 
dirait parfois qu'ils ne constituent qu’un seul filet. Chacun d’eux 
est aussi long que linsecte, ils sont roussätres vers leur extré- 
mité, seulement dans le Crabroniformis, vers leur insertion dans le 
Laphria; ceux du D. teutonus sont roux dans toute leur étendue, 
avec l'extrémité noirâtre et leur origine renflée, comme bulbeuse. 
Les réservoirs séminaux sont, dans le Crabroniformis, deux longs 
boyaux filiformes subdiaphanes plus ou moins boursoufiés; ils 
sont, au contraire, courts, ovalaires ou spatulés dans le Laphria, 
en forme de vésicule atténuée en col capillaire dans le D. teutonus; 
J'ai positivement constaté dans ce dernier, que les deux cols des 
réservoirs s'unissent pour former un canal unique fort court im- 
planté sur l'oviducte. 


FAMILLES DES EMPIDES ET DES CYRTIDES. r 


Quoique la forme et la structure du corps du Cyrtus semblent 
le rejeter loin des Empis, cependant les entomologistes praticiens 
habitués à l'étude des physionomies des insectes ne sauraient 


248 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
disconvenir de l'air de famille que donne à ces deux types leur 
figure de bécasses. Dans le seul but de concentrer mon texte, 
je les comprends dans une même description. 

Les espèces disséquées sont : 





1. Empis unicolor. Maco. 4. Empis stercorea. L. 
D livida. L. 5. Ramphomyia sulcata Faxx. 
3, ——— luiea. ME1G. 6, Cyrtus acephalus. Larr. 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF. 


J'ai souvent confirmé l'observation de M. Macquart sur les 
habitudes insectivores des Empis, dont les mâles, à l'exemple 
des Tabanus, se nourrissent du nectar des fleurs; l'étude des con- 
tenta du canal digestif du Cyrtus m'a aussi donné l'assurance que 
ce Diptère vit du pollen des étamines. 

Les glandes salivaires ont une configuration DE Eten de 
celle des Asiliques; ce sont deux vaisseaux d’une ténuité capil- 
laire, d’une longueur qui souvent atteint deux fois celle de lin- 
secte: dans le Æ. stercorea, elles sont habituellement fléthies au 
milieu et récurrentes. 

Le tube alimentaire a une fois et demie à deux fois la longueur 
du corps. Le réservoir de la panse est bilobé dans le Cyrtus simple, 
oblong ou allongé dans les Empis; il atteint presque le bout de 
l'abdomen dans le Æ. livida, il s'avance moins dans le Æ. stercorea, 
il a plus d’ampleur dans le Æ. unicolor. Le ventricule chylifique dé- 
bute par deux bourses oblongues obtuses; il est uniformément 
cylindroïde et droit dans les Empis, dilaté avant sa terminaison 
dans le Cyrtus. 

Les vaisseaux hépatiques ont dans ce dernier genre deux canaux 
cholédoques, et c'est là nn trait anatomique différentiel avec les 
Empis, où les insertions sont isolées; ces vaisseaux sont fort longs, 
peu ou point variqueux, blanc jaunâtre ou‘verdätre. 





SUR LES DIPTÈRES. 949 


L'intestin, d'abord filiforme, a un rectum ovoide dans le Æ, livida, 
allongé dans le Æ. lutea globuleux dans le Cyrtus, avec quatre bou- 
tons charnus conoïdes. 


CHAPITRE IL 


APPAREIL GENITAL. 





ARTICLE F. 


APPAREIL GÉNITAL MÂLE. 


Les testicules sont ovoïdes ou sphéroïdaux, d’un brun marron 
ou chocolat dans les Empis, le Ramphomyia, mcolores dans le Cyr- 
tus. Les conduits déférents des Empis sont courts, grêles, bruns; 
ceux du Cyrtus, aussi fins et plus longs, reçoivent, peu après leur 
origine, un court boyau latéral. 

Les vésicules seminales sont dans les Empis au nombre de trois 
paires, et leur configuration est tellement variable suivant les dis- 
positions génératives, qu'il n'est arrivé de croire, malgré ma 
rigueur accoutumée dans la détermination préalable de l'espèce, 
que je m'étais mépris sur celle-ci, Dans le stercorea, la paire prin- 
cipale, celle qui reçoit directement les conduits déférents, est, 
dans la condition de turgescence, plus ou moins ventrue, courbée 
en crosse dirigée en avant: dans la condition contraire, elle est 
petite, filiforme, déjetée en arrière. Dans le Æ. lutea, ces mêmes vé- 
sicules, bien plus longues que dans le £. stercorea, sont filiformes, 
avec un grand renflement ovoïde. Les deux autres paires de vési- 
cules sont, dans le ƣ. Stercorea, fort longues, capillaires plus ou 
moins boursouflées, l’une d’elles, dans le Æ. lutea, est fort courte et 
rudimentaire. Je n'ai trouvé dans le Ramphomyia que deux paires 
de ces vésicules, l'une filiforme, l’autre terminée par une utriculé 
ovoide; il n’y en a dans le Cyrtus qu'une seule paire, allongée, 
courbée en crosse, atténuée en arrière. 

Le canal éjaculateur est fort court dans Les Empis et Ramphomyia, 
assez long et filiforme dans le Cyrtus. 

11. 32 


* 


250 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


L'armure copalatrice des Empis est d'une curieuse complication; 
mais l'imperfection de mes notes ne me permet pas d'en esquis- 
ser la description. Celle du Cyrtus a un forceps à branches grêles 
courbées en bas et largement ouvertes; elle a aussi une vo/selle 
de deux pièces ovalaires velues et un fourreau de la verge noir, 
allongé, refendu à son extrémité, rostriforme, 


ARTICLE IT. 


APPAREIL GENITAL FEMELLE. 


J'ai figuré et je vais décrire cet appareil dans le Æ. livida; J'ai 
aussi étudié celui du Æ. unicolor, qui lui ressemble. 

Les ovaires, semblables à ceux des Asiliques, forment deux 
grappes oblongues de gaines ovigères courtes, quadriloculaires , 
innombrables, mais non très-pressées, affectant une disposition 
sériale. Le col est tubuleux, médiocrement long; l'oviducte fort 
court. Les œufs sont ovales obtus, assez gros, blancs. 

La glande sébifique diffère beaucoup de celle des familles pré- 
cédentes; au lieu d'orbicelles, il n’y a ici qu'une seule vésicule 
sphérique, blanchâtre, au centre de laquelle s'implante un col 
efférent capillaire, long et flexueux. Dans le Ramphomyia, je vois 
un seul orbicelle rond à large centre noir, à conduit efférent api- 
cal, courbé en anse et plus ou moins boursouflé; les réservoirs 
séminaux sont, comme dans les Asiliques, formés par un double 
vaisseau simple, filiforme, semi-diaphane, atténué vers son inser- 
üon; J'ai constaté dans le Ramphomytia que les cols de ces réservoirs 
s'insèrent de chaque côté de la terminaison du conduit efférent 
de la glande. 

L'oviscapte se compose de deux stylets droits, grêles, acérés, 
cornés ‘comme dans les Tipulaires, flanqués à leur base par les 
tentacules vulvaires noirs, un peu arqués. La forme et la structure 
de cet oviscapte annoncent que les Æmpis enfoncent leurs œufs 
dans quelque milieu résistant. 





SUR LES DIPTÈRES. 251 
FAMILLES DES BOMBYLIERS ET DES ANTHRACIENS 


Déjà à l’article de l'appareil respiratoire, j'ai témoigné mon 
étonnement de ce que malgré leur vol rapide et soutenu , malgré 
leur bourdonnement aigu et saccadé, les Bombyles étaient privés 
de ces aérostats abdominaux qui sont l'apanage ordinaire des in- 
sectes qui ont de semblables habitudes, j'ai fait remarquer aussi 
que les Anthrax, qui planent silencieusement, avec leurs longues 
ailes étendues, étaient munis de ces aérostats. 

Mais si les traits extérieurs et quelques habitudes distinguent 
évidemment les Bombyliers des Anthraciens et légitiment, pour 
l'étude, leur séparation en deux familles, il n’en est pas ainsi de 
leur organisation viscérale; celle-ci présente une conformité qui 
m'a déterminé à confondre l'exposition de mes recherches. Toute- 
fois, J'ai déjà fait ressortir leur différence, sous le rapport du 
système nerveux. 

Espèces disséquées : 











BOMBYLIERS. ANTHRACIENS. 
1. Bombylus posticus. F. 1. Anthrax jacchus. F. 
2. ————— minor. L. PA punctata. T.” 
d major. L. à. flava. Horrn. 
D cruciatus. T. L. venusta. ME1G. 
5 ctenopterus. ME1c. 
6. Usia ænea. LATR. 
7. Phtiria minuta. Me1G. 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF. 


Les Bombyliers et les Anthraciens se nourrissent du pollen des 
fleurs, 
Les glandes salivatres, à peine de la longueur du corselet. sont 
32 ° 


952 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


cylindroïdes, en massue dans quelques Bombyliers, terminées 
dans le À. jacchus par un renflement ovoïde, fléchies à angle aigu 
vers le milieu dans le À. venusta. Le col est presque nul dans les 
Bombyliers, bien prononcé dans les Anthraciens, et c’est là un 
trait caractéristique dans les deux familles. 

Ramdobhr (4. c. p. 184), qui a décrit et figuré le canal digestif 
du B. major, que j'ai aussi disséqué, n’a pas connu les véritables 
glandes salivaires, et a pris pour telles les bourses ventriculaires 
défectueusement représentées. 

Le tube alimentaire a près de trois fois la longueur de l'insecte 
dans les Bombylius, deux fois seulement dans les Phtria et Usia, 
un peu moins dans les Anthrax. Le réservoir de la panse est en 
besace, avec les poches oblongues dans les Bombylius et Anthrax , 
arrondies dans les autres genres. Ce réservoir m'a souvent offert 
une pulpe jaune formée par le pollen des étamines : cette pulpe 
est safranée dans la Phtiria, que je soupconne sucer les anthères 
du serpolet. Le ventricule chylifique débute par deux bourses oblon- 
gues, plus ou moins boursouflées ou ridées; en entrant dans l’ab- 
domen, il offre une, quelquefois deux dilatations, puis il rede- 
vient cylindroïde. 

Les vaisseaux hépatiques sont blanchätres ou jaunätres, plus ou 
moins variqueux : deux d’entre eux distribuent leurs flexuosités 
en avant, et les deux autres en arrière; mais ils présentent, quant 
à leur mode d'insertion, quelques différences suivant les genres : 
ainsi, dans les Bombylius et Anthrax, ils sont rapprochés par paires 
à l'endroit de leur implantation sans être confluents; dans l'Usia, 
où ils sont proportionnellement plus gros et moins longs, ils se 
réunissent d’abord deux à deux, puis les deux cols aboutissent à 
un seul canal cholédoque. Je sens le besoin de soumettre cet in- 
secte à de nouvelles vivisections, à cause de ce mode d'insertion 
si exceptionnel dans la famille. 

L'intestin est filiforme, le rectum, ovale ou oblong avec deux 
paires de boutons charnus, arrondis, peu saillants; je n’en ai pas 
aperçu dans le À. jacchus. 





SUR LES DIPTÈRES. 253 


CHAPITRE IL 


APPAREIL GÉNITAL. 


ARTICLE 1" » 


APPAREIL GENITAL MÂLE, 


Il se fait remarquer par sa petitesse et difière essentiellement 
de ceux des familles qui précèdent. Je prendrai pour type de ma 
description celui du B. posticus. © N 

Les testicules, ovoïdes et d’un brun ferrngineux, dégénèrent in- 
sensiblement en un conduit déférent fliforme , coloré comme eux 
et de leur longueur au moins. Les vésicules séminales forment une 
masse agoglomérée, au milieu de laquelle se perdent les conduits 
déférents, rapprochés et contigus. On prendrait, au premier coup 
d'œil, cette agglomération pour une seule grosse vésicule; mais 
un scalpel adroït et heureux y démêéle deux pelotons égaux con- 
tigus, formés chacun par les entortillements inextricables d’un 
vaisseau unique aussi fin que le brin d’un cocon et dont la lon- 
gueur dépasse celle de linsecte; le canal éjaculateur, presque 
entièrement caché sous ce peloton, est à peu près droit et de la 
longueur du conduit déférent. 

L'armure copulatrice, qui se dérobe à l'œil au milieu de la 
fourrure du bout de l'abdomen, peut facilement étre mise en 
évidence par une compression expulsive bien ménagée. Le forceps 
en forme la partie la’ plus apparente : il est ovale ie coriacé, 
velu, plus large et bombé à sa base, déprimé et atténué à lex- 
trémité de ses branches, qui est obliquement tronquée; une 
plaque triangulaire, placée comme un coin entre les bases du 
forceps , est l’analogue de la pièce basilaire. La volselle, qui est 
inférieure , tantôt dépasse et tantôt n’atteint pas les extrémités du 
forceps; elle est formée de deux pièces adossées roussâtres, ter- 
minées par un crochet ployé habituellement en dessous, mais 


254 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


qui se redresse dans l'acte copulatif, Ce crochet est affilé à sa 
pointe et hérissé de soies piquantes dirigées d’arrière en avant, et 
de deux ou trois épines au côté interne. Le fourreau de la verge, 
situé entre les branches de la volselle, est allongé. 

Dans l'Usia, les testicules et les conduits déférents ressemblent 
à ceux du, Bombylius; mais les vésicules séminales, loin d’être 
confondues en une seule agglomération, sont très-distinctes et 
formées pour chaque côté par un seul vaisseau très-flexueux ou 
reployé. 

Les organes sécréteurs et conservateurs du sperme ressem- 
blent, dans le Phtiria, à ceux de l'Usia; mais les vésicules semi- 
nales sont fort courtes, réfléchies en arrière et renflées vers leur 
insertion au canal éjaculateur. 

Les testicules du À. venusta sont oblongs, non colorés ; les 
conduits déférents capillaires, de leur longueur; les vésicules 
séminales, tout aussi grèles et entremélées. Le canal éjaculateur 
est plus court que les conduits déférents. 


ARTICLE Il. 


APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. 

4 

Avant d’exposer les organes essentiels de ce sexe, je ferai 
connaître la curieuse structure de l'extrémité de l'abdomen des 
Bombyles femelles, et en particulier celle du B. major. Par une 
compression expulsive graduée, on voit se dérouler des parties 
qui, dans le repos, restent profondément engagées dans les der- 
niers segments : c’est d’abord une large ceinture dorée et soyeuse 
de poils fins, serrés, dans le sens de la longueur du corps, for- 
mant en arrière une frange courbée; ensuite, apparaît une sorte 
de segment ayant au milieu un écusson brunâtre, glabre, et sur 
les flancs un duvet doré pâle, fin, moelleux, couche. Il y a de 
chaque côté du bord postérieur de ce segment un peigne à une 
douzaine de dents longues, fines, noires, droites et parallèles, 





SUR LES DIPTÈRES. 255 


qui, au microscope, sont autant de baguettes cornées, un peu en 
massue. Deux panneaux largement tronqués, finement velus, et 
entre lesquels on parvient à déterminer la hernie ou du rectum 
ou du vagin, forment la dernière pièce mise en évidence. Il ne 
nous est pas donné d’assigner à @es pièces leurs attributions phy- 
siologiques, soit dans l’acte copulatif, soit pour la ponte. 

Les ovaires du B. cruciatus, dans une gestation avancée, forment 
chacun une grosse grappe globuleuse de gaines ovigères innom- 
brables, uniloculaires, convergentes; le calice est central, le col 
tubuleux, de la longueur de l'ovaire, loviducte court, terminé par 
deux tentacules vulvaires oblongs, obliquement tronqués; les œufs, 
globuleux dans les gaines, sont ovalaires dans le calice. 

L'appareil séhifique (et séminal) a une complication désespérante 
pour le physiologiste. J'avoue et tout mon embarras pour la dé- 
signation de quelques-unes de ses parties constitutives et toute 
mon incertitude pour les véritables attributions fonctionnelles. 
Il m'a paru s'insérer à la face inférieure de l’origine de loviducte. 
Il y a trois orbicelles à centre brun, ovoïdes, contigus, se conti- 
nuant en arrière en un col efférent qui offre au milieu un trait 
longitudinal brun, mclus, analogue au point central de l’orbicelle ; 
les trois cols aboutissent à une souche commune fort courte. Dans 
le B. cruciatus, le col a une dilatation qui ne s’observe pas dans le 
B. major, et le trait brun inclus est infiniment plus court dans la 
première de ces'espèces et le B. minor que dans la seconde. Dans 
le B. major, dont l'orbicelle est rond et forme la base d’un cône, ce 
trait brun se termine en avant comme en arrière par un bourre- 
let transversal qui dépasse un peu son diamètre; mais ce que j'ai 
bien constaté, en déchirant le tissu de l'organe, c'est que ce trait 
communique, par un conduit incolore plus fin que lui, et à l'om- 
bilic brun de l’orbicelle et à son insertion postérieure : la texture 
contractile de l'enveloppe extérieure du col efférent se manifeste, 
au microscope, par de légers festons de ses bords. 

Cette glande offre d’autres modifications spécifiques dans le 
B. ctenopterus; les orbicelles à centre brun et arrondis ont des cols 


256 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
trois fois plus longs que dans les précédents, courbés en anse et : 
tellement accolés ensemble, qu'ils en imposent pour un seul con- 
duit; mais on parvient à les isoler : ils n’ont pas le trait brun 
et ils se renflent en arrière. 

Les réservoirs, que} "hésite àappeler séminaux, sont au nombre 
de deux paires, au moins dans le B. cruciatus": l'une, que j ’appel- 
lerai essentielle, parce qu’elle s’observe dans toutes les espèces 
de Bombylus, est vésiculaire, ovoïde ou pyriforme, blanchâtre, 
à parois assez épaisses, mais souples, atténuée en arrière pour 
l'insertion brusque d’un col capillaire; oblongue dans le B. major 
et le B. ctenopterus, plus longuement atténuée dans le B. minor : ces 
vésicules correspondent à ce que, ailleurs, j'ai appelé provisoire- 
ment réservoirs séminaux. L'autre paire, constatée dans le B. cru- 
cialus, consiste en deux longs vaisseaux simples, plus fins qu'un 
cheveu, reployés et perdus au milieu de la pulpe adipeuse du 
bout de l'abdomen. Quelles sont donc les attributions physiolo- 
giques de ces filets capillaires reployés, qui, d'ordinaire, sont 
sécréteurs ? Judicent periliores! 

Les ovaires de l'Usia et du Phtiria sont ovalaires et non glo- 
buleux, avec un col tubuleux bien plus marqué que dans les 
Bombyles, surtout dans le Phtiria; les gaines ovigères sont bi ou 
triloculaires dans le premier genre, uniloculaires dans le second : 
les œufs à terme, dans celui-ci, sont ovales et d’un roux pâle. Il 
y à dans l'Usia trois orbicelles à centre brun et deux réservoirs 
séminaux longs, filiformes. 


FAMILLES DES THÉRÉVIDES ET DES LEPTIDES. 


J’examinerai en commun leur splanchnologie dans le seul but 
d'abréger mon texte, car, en entomologie, ce sont deux groupes 
bien distincts. J'ai disséqué les : 





1. Thereva plebeia. L. L. Thereva confinis. Mer. 
2 bipunctata. Merc. 5: Leptis tringaria. L. 
3 nobilitata. T. 6. Chrysopila aurata. Maco. 








SUR LES DIPTÈRES. 257 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF, 


Les Thérévides, que l'on trouve souvent posés à terre dans les 
expositions chaudes, à la manière des Asiles, vivraient, dit-on, 
du pollen des fleurs; tandis que les Leptides, habituellement per- 
chés sur les plantes, chasseraient de très-petits insectes pour les 
sucer. ù 

Quoi qu'il en soit de l'espèce de leur nourriture, leur appareil 
digestif est organisé sur le même plan que celui des familles 
précédentes, et les différences sont peu remarquables!. 

Les glandes salivaires, qui ont échappé à Ramdohr, ne diffèrent 
pas de celles des Bombyliers; elles sont ou ovales-oblongues ou 
en massue, et ne dépassent pas le milieu du thorax : leur col est 
assez long, mais moins dans le Chrysopila. 

Le tube alimentaire n'a pas plus de deux fois la longueur de 
l'insecte ; le réservoir de la panse est bilobé. Ramdobr, qui l'ap- 
pelle sac pharyngien, Va représenté à tort comme simple et allongé : 
je crois qu'il s'en est laissé imposer par une partie du vaisseau 
dorsal, Les bourses ventriculaires sont oblongues et opposées, 
subgranuleuses dans les Thereva; le ventricule offre une dilatation 
constante à son entrée dans l'abdomen; les vaisseaux hépatiques 
ont leurs insertions rapprochées par paires, mais non confluentes, 


et leurs quatre bouts sont flottants, contre l’assertion erronée de 


Ramdobr, qui les représente sous la forme de deux anses. L'in- 
testin est renflé à son origine dans le Leptis et le Chrysopila, et non 
dans les Thereva, où il est filiforme; le rectum a quatre boutons 


1 Ramdobr, qui a décrit et figuré cet appareil dans le Leptis scolopacea (1. c. p. 180, pl. 20, 
fig. 6), prétend qu'il n'existe pas dans le mâle, et qu'il n’a trouvé à sa place qu'une mem- 
brane desséchée, adhérente à la tunique abdominale. Erreur des plus matérielles! Dans les 
nombreux individus de tout sexe soumis à mon scalpel, j'ai constamment rencontré ce canal 
avec tous les lraits qui le caractérisent, et c’est précisément celui d'un mâle que j'ai figuré: 


1'L° 33 


258 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
charnus ronds, à paires assez distantes, et se termine dans les 
femelles par un col plus long. 


CHAPITRE IL. 


APPAREIL GÉNITAL. 





ARTICLE [°. 


APPAREIL GENITAL MÂLE. 


Les testicules, plus ou moins rapprochés et ensevelis dans la 
pulpe adipeuse sont ovoïdes ou sphéroïdes, blancs dans le Leptis, 
d’une teinte roussâtre dans les T'hereva. Le conduit déférent est 
presque nul dans ces derniers, où il ne semble que le col du 
testicule; il a dans le Leptis une ténuité capillaire et une longueur 
qui surpasse sept à huit fois celle de ce dernier organe : il offre 

_dans cet insecte une disposition anormale fort difficile à consta- 
ter. D'abord, collés sous les vésicules séminales, ces conduits 
sont récurrents et s'unissent en un col commun fort court, qui 
s'abouche ou conflue avec l'extrémité antérieure de ces vésicules; 
celles-ci, couchées sur la ligne médiane, sont droites, courtes, 


grêles, adossées lune à l’autre : la figure exprime assez bien cette 


disposition pour ne pas y insister. De plus habiles que moi décou- 
vriront peut-être que la confluence antérieure des vésicules n’est 
qu'une simple contiguité. Les vésicules séminales des Thereva sont 
simples, filiformes, blanches, et reçoivent les conduits déférents, 
comme à l'ordinaire, avant leur réunion pour former le canal éja- 
culaleur : celui-ci est aussi long et plus grèle que les vésicules 
dans le Thereva, court dans le Leptis. 

L'armure copulatrice du Thereva, à peime apparente dans la 
profonde échancrure demi-circulaire du dernier segment de l'ab- 
domen, est fort compliquée. On y distingue : 1° une pièce basi- 
laire formée de trois plaques coriacées, velues, dont les latérales 
sont terminées en pointe pilifère, et l'intermédiaire oblongue; 





È 
h 


%»; 


SUR LES DIPTERES. 259 
2° un forceps corne À branches atténuées et fortement crochues 
en dedans; 3° deux stylets cornés , bruns, tronqués, terminés par 
des soies roides ; 4° une volselle de deux pièces ovales-oblongues ; 
5° le fourreau de la verge, placé au centre de armure et oblong. 

La pièce basilaire du Leptis est une plaque unique, noire, 
cornée, en forme de large triangle; le forceps a des branches 
conoïdes, noires, avec un crochet terminal articulé, peu arqué, 
brun ; semblable à celui de la mandibule d'une Arachnide: le 
fourreau de la verge est assez petit; la volselle, tout à fait infe- 
rieure, se termine par deux tentacules articulés, ovales, ciliés en 
dehors. È 

, 


ARTICLE IT. 


APPAREIL GENITAL FEMELLE. 

TA 

Les ovaires sont deux grappes oblongues ou ovalares, blan- 
châtres, de gaines ovigères innombrables et triloculaires dans plu- 
sieurs T'hereva, au nombre de neuf ou dix seulement et sur deux 
rangées dans la 7. confinis, subbiloculaires dans le Leptis, où elles 
sont moins serrées et parfois disposées d’une manière distique ; 
le calice est central; le col et l’oviducte sont fort courts dans Île 
premier genre, assez longs dans le second; les œufs sont ovales- 
oblongs, blancs. 

La glande sébifique des Thereva a trois orbicelles dépourvus de 
centre noir et globuleux. Je n’en ai vu que deux dans la T. confinis, 
espèce qui offre au centre de lappareil une bourse ovoïde, mem- 
braneuse, comparable à la poche copulatrice d'’Audoum. Les cols 
efférents sont capillaires et l'intermédiaire est presque nul; les 
réservoirs sont deux boyaux allongés en massue, terminés en 
arrière par un col brusquement capillaire plus court qu'eux; la 
valve est flanquée à droite et à gauche par un panneau coriacé, 
hérissé en dehors de piquants et de soies roides. 

Cette même glande présente dans le Leptis des différences mar- 
quées. Les orbicelles sont remplacés par trois courtes digitations 


330 


260 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
blanchâtres, AIR POSÉRS A en triangle, et tout "aussitôt confluentes 
pour donner naissance à un long conduit efférent unique, capil- 
laire: les réservoirs sont deux ne filiformes aussi longs que 
le corps de l'insecte et remplis d'une pulpe blanche comme de 
l'amidon : ils s’atténuent en arrière pour s'insérer sur l’oviducte. 
Les trois derniers segments de l'abdomen, à cause de leur lar- 
geur décroissante, semblent faire l'office d'owiscapte ; les tenta- 
cules vulvaires se composent, pour chaque côté, de deux articles: 
lun, basilaire ovale-oblong; l’autre , terminal globuieux, comme 
brièvement pédicellé. 


FAMILLE DES DOLICHOPODES. ak 


Cette famille, fondée par Latreille et conservée par Fallen et 
Meigen, est une des plus naturelles de l'ordre. 
Les espèces disséquées sont : 


1. Dolichopus nitidus. Mec. 
2 chalybæus id. 
3. Porphyrops diaphanus. T. 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF. 


Il est des Dolichopodes qui semblent ne se nourrir que des 
sucs excrétés par les feuilles et d’autres qui font la chasse aux pe- 
üts insectes pour les sucer. 

Les glandes salivaires, d'une petitesse presque dar 
mais parfaitement organisées, sont ovoïdes et débordent à peine 
dans leur position normale le contour occipital du crâne, en sorte 
qu'il faut briser celui-ci pour les mettre en évidence : leur col 
est plus court qu’elles. 

Le tube alimentaire n’est guère plus long que l’insecte; le réser- 
voir de la panse est trilobé ou à trois poches : celles-ci ne sont 





SUR LES DIPTÈRES. 261 
pas toujours faciles à constater. J'ai souvent trouvé l'une d’elles 
vide et affaissée, de manière qu’alors le réservoir ne semblait 
que bilobé. La représentation de cesrdivers états me dispense 
d’autres détails. Le ventricule chylifique débute par une configu- 
ration, une composition intéressantes à constater, parce qu'elles 
forment la transition, le chainon des familles précédentes aux 
suivantes. Tout en conservant les-bourses ventriculaires, il offre 
à son origine un godet orbiculaire, comme les Muscides. Ces 
bourses sont allongées, opposées, plus ou moins arquées; le 
ventricule se continue ensuite en un tube filiforme. 

Les vaisseaux hépatiques, d'une finesse extrême, sont ici, 
comme dans les Leptides, à quatre bouts flottants et.à Insertions 
isolées. Fi 

L'intestin est d’abord grèle; le rectum n’a que trois boutons 
charnus : ils sont ärrondis et entourés d’un cerceau comme car- 
tilagmeux. 


$ 


LS 


& CHAPITRE IL. 


APPAREIL GENITAL. 


. ARTICLE J°. 
à 


APPAREIL GÉNITAL MÂLE. 


Les testicules sont assez gros, vu la petitesse de l'insecte, sub- 
globuleux ou ovoides, distincts, quoique rapprochés, tantôt chä- 
tains, tantôt à peine lavés de brun; le conduit déferent est plus 
court que le testicule et plus ou moins boursouflé ; le canal éja- 
culateur, aussi court et plus fin que ce conduit, s’insère un peu 
latéralement à l'armure copulatrice : il y a une paire de vésicules 
séminales filiformes plus ou moins reployées. 

L'armure copulatrice, simplement couchée sous l'abdomen et 
pouvant être facilement mise en évidence, a été depuis longtemps 
décrite par De Géer dansle D. ungulatus. Les diptérologistes mo- 


* 282 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


dernes ont fondé sur son existence et sur ses configurations des 
caractères propres à la distinction des espèces. Le corps de l'ar- 
mure est, dans le D. nitidus, de texture tégumentaire, cylin- 
droïde, glabre, noirätre. Un œil scrupuleux le trouve composé de 
deux pièces étroitement unies: l’une , basilaire , bien plus courte, 
arrondie, convexe, enchâssée obliquement ou latéralement dans 
l'autre: celle-ci échancrée en arrière et débordée par deux lamelles 
ovalaires, blanches, de texture scarieuse ou sèche, garnies au bord 
externe, qui est convexe, de cils noirs, longs, plus ou moins 
courbes, les uns simples, les autres (postérieurs) divisés en deux 
dès leur base, qui est une souche plus ou moins prononcée : le 
bord interne de ces lamelles est presque droit et garm d'une 


courte viHonte microscopique. 
#4 


ARTICLE IL. 


APPAREIL GÉNITAL FEMELLE, 
#4 
Les ovaires se présentent sous l'aspect de deux grappes ova- 
laires et déprimées de gaines ovigères subbiloculaires, au nombre 
d’une trentaine environ, insérées à la paroi supérieure seu- 


lement, de manière que le calice est inférieur; le col, qui est, 


tubuleux, et l'oviducte, sont de la même longueur. Les œufs sont 
ovales-arrondis, blancs. 

La glande sébifique a unestructure très-différente de CèUe des 
familles précédentes; elle consiste en une seule vésicule ovoïde 
terminée en arrière par un col efférent capillaire, d'une longueur 
démesurée, enroulé en nombreuses circonvolutions, quatre ou 
cinq fois plus long que le corps de l'insecte, et renflé avant son 
insertion à l’oviducte. Les verres amplifiants font reconnaitre dans 
ce col un vaisseau inclus roussâtre, avec quelques légères dilata- 
tions. Les réservoirs séminaux sont, comme dans les familles pré- 
cédentes, deux boyaux cylindroïdes, plus où moins courbés en 
anse et atténués en un col capillaire moins long qu'eux. 

L'oviducte s'engage dans un oviscapte composé de quatre tuyaux 


{ 
, 
À 
* 
É 





Léa 


ï SUR LES DIPTÈRES. 263 
engainés, d'autant plus étroits qu'ils sont plus postérieurs: le 
dernier offre, au microscope, une série pectinée de dix dents 
cornées, et en dessous deux tentacules vulvaires d'un seul article 
oblong, droit, noir : ce peigne ou râteau de l’oviscapte annonce 
une manœuvre particulière pour enfoncer les œufs. De Géer nous 

: L à 
apprend que c'est dans la terre que vivent les larves du dolichope. 


(Mém. vol. VI, p. 194.) 
FAMILLE DES SYRPHIDES. 


J'ai disséqué les espèces suivantes : 

















1. Chrysotoxum arcuatum. ME16. 9. Milesia crabronifornus. T 

2. Volucella zonaria. I. 10. Sÿrphus pyrastri. T. 

3. Eristalis arbustorum. T. 11. rosarum. T. 

L. tenaz. T. 12. nectareus. T. 

D: sepulchrals. T. 13. Sphærophora tœniala. Mec. 

6. Xylota segnis. Merc. 14. Cheïlosia mutabilis, MAcQ. 

7. Syritta pipiens. Maco. L5: seutellata. Merc. ;: 
8. Rhingia rostrata. T. 16. Chrysogaster metallica. I. 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF. 


Les Syrphides se nourrissent tous du pollen et du nectar des 
fleurs, ainsi qu'il conste de l'étude de leurs habitudes et de 
celle des contenta de leurs organes digestifs. 

Les glandes salivaires, plus développées et surtout plus longues 
que dans les trois familles précédentes, sont filiformes, plus ou 
moins reployées, généralement de la longueur du corps, mais 
plus courtes dans le Syrph. pyrastri; elles s’étrécissent plus ou moins 
brusquement en un col capillaire qui, dans quelques espèces, 
et notamment dans le Volucella, a une certaine longueur. 

Le tube alimentaire a deux ou trois fois la longueur de l'insecte 
dans les Chrysotoæum, Er. sepulchralis, Xylota, Syritta, Rhingia, 


# 


964 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
Syrph. pyrastri et rosarum, Sphærophoria, Gheilosia, Chrysogaster, 
quatre fois environ dans les Volucella, Er. tenax et arbastorum, Mile- 
sia, Syrph. nectareus. La panse a son réservoir .en bissac; ses poches 
peuvent être égales ou inégales, séparées par un profond sinus ou 
presque confondues en une seule, distendues ou plissées, ou fes- 
tonnées, quelquefois, comme dans le Sphærophoria, formées d’un 
groupe de vésicules arrondies; le col de la panse est, dans le 
Rhingia, proportionnellement plus gros et un peu renflé à son in- 
sertion à l'œsophage. 

L'origine du ventricule chylifique à constamment deux bourses 
appendiculées, c’est-à-dire formées chacune d’une grande et d’une 
petite digitation : ces bourses sont oblongues ou allongées, plis- 
sées ou festonnées, ou,granuleuses, suivant certaines conditions 
digestives. C’est la plus antérieure des deux digitations qui est 
ordinairement la plus courte, et elle est d’une petitesse rudimen- 
taire dans le Syrph. pyrastri et le Xylota : je ne connais qu’une seule 
espece où les deux soient presque égales entre elles, c’est le Rhin- 
ia. Quant à leur mode d'inseruon, il a lieu de chaque côté de 
l'origine du véntricule par un col parfois d'une telle brièveté, 
qu ai est impossible de le constater, et les bourses paraissent alors 
sessiles, comme dans l'Er. tenax. I m'a semblé que dans les Volu- 
cella, Er. sepulchralis et arbustorum, et Rhingia, le col des bourses 

s'implantait à la terminaison de l'æœsophage, et non à l'origine du 
Vo mais je sens la nécessité de diriger des investigations 
plus scrupuleuses sur ce point d'anatomie. Le plus souvent, il y 
a continuité ou communication directe entre les digitations du 
même côté, qui ne sont séparées que par un étranglement. 

Ramdohr (/. c. p. 77) s’est encore mépris sur la nature et les 
fonctions de ces bourses, qu'il a prises pour des vaisseaux sali- 
vaires, tout en disant qu'ils s'insèrent à l'origine de l'estomac, 
circonstance anatomique évidemment contraire à la fonction 
connue des glandes salivaires. 

Le ete chylfique, long, cylindroïde, glabre, étranglé au 
détroit thoraco-abdominal, présente à peine quelques légères mo- 





SUR LES DIPTERES. 265 


difications, suivant les espèces; il est sensiblement plus court et 
simplement flexueux dans les Syrphus, tandis que dans les autres 
il se reploie en une circonvolution ou en une grande anse. Celui 
du Rhingia et du Chrysotoxum se fait remarquer par une grande 
dilatation ovoïde à l'entrée de labdomen, sans préjudice de la cir- 
convolution : cet organe débute ordinairement par un godet orbi- 
culaire mal circonscrit, qui n'existe pas dans le Rhingia. 

Les vaisseaux hépatiques sont unis ou variqueux, diaphanes, 
blanchätres, grisâtres; jaunes, bruns ou même noirâtres (Er. tenax) : 
leur insertion a lieu ou par deux canaux choledoques fort courts, 
ou isolément, comme dans les Syritta et Xylota. 

L'intestin a d’abord une portion grêle filiforme, flexueuse ou 
reployée; le rectum s’atténue en un re plus ou moins long : il a 
le plus souvent FREE boutons charnus, ronds ou SET Le 
Volucella est jusqu'à ce jour le seul Syrphide où je n’aie trouvé au- 
cune trace de ces boutons : je ne saurais me rendre raison de ce 
trait négatif exceptionnel. 


CHAPITRE I. 


APPAREIL GÉNITAL. 


ARTICLE [°: 


APPAREIL GENITAL MÂLE. 


La composition de cet appareil s'éloigne peu, quant aux par- 
ties principales, de celle qui s’observe dans les familles que nous 
venons de passer en revue; toutefois, nous allons trouver dans la 
plupart des Syrphides un organe qui n’a pas d’analogue dans ces 
dernières, et qui constitue un des faits anatomiques les plus ca- 
ractéristiques des Syrphides, c’est l'existence d’un réservoir sperma- 
tique distinct des vésicules séminales. 

Exposons d’abord cet appareil dans le Volucella, lun des plus 
gros Syrphides de nos contrées. 

11: 


[22] 
= 


Pa 


266 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 

Les testicules, petits relativement à la taille de Pinsecte et revé- 
tus d’une tunique brune, ont une configuration smgulièrement 
diverse, suivant leur degré de turgescence séminale À ainsi, VOUS 
les trouverez tantôt oblongs, cylindroïdes ou comprimés au milieu, 
tantôt ovoïdes ou pyriformes. Les conduits déférents, bruns aussi, 
capillaires et un peu moins longs que les testicules, deviennent, 
avant leur terminaison, tellement contigus l'un à l'autre, qu'un 
œil peu pratique de ces dissections délicates croirait qu'ils ne for- 
ment là qu'un seul et même conduit eourt; mais le secours de la 
lentille microscopique dissipe tous les doutes : ils s’insèrent à 
l'origine inférieure du canal éjaculateur. Les vésicules séminales, 
une pour chaque côté, sont filiformes, flexueuses ou reployées, 
trois ou quatre fois plus longues que les testicules; elles confluent 
en arrière pour la formation du canal éjaculateur. 

Celui-ci, loin d’avoir, comme à Fordinaire, des parois fibreuses 
et un diamètre filiforme, a une texture vésiculaire, une forme 
allongée, cylindroïde, et une grosseur insolite : il renferme un 
fluide prolifique dont l'abondance modifie beaucoup sa configu- 
ration. Cet organe est, à mes yeux, un type précieux de transition 
qui nous prépare à trouver mieux circonscrit ce réservoir sperma- 
. tique que j'ai dit être un trait anatomique des Syrphides. 

L'armure copulatrice de la volucelle rappelle par sa composition, 
et surtout par son étui articulé, celle de la panorpe; mais au lieu 
d’être replié en dessus, comme dans cette dernière, cet étui est, 
dans l’état de repos, ployé et reçu dans une excavation particulière 
du bout inférieur de l'abdomen : il est roux (noir dans le V. inanis), 
composé de quatre articles assez grands, ovalaires ou subquadrila- 
tères, velus et mobiles les uns sur les autres, comme des vertèbres 
caudales. Le forceps, qui termine l’étui, a ses branches cornées, 
brunes, velues, courbées en crosse à leur extrémité, qui est un 
peu épaissie et faisant la pince : entre ces branches, se voit une 
sorte de volselle, mi-partie coriacée et membraneuse, très-velue et 
partagée en deux portions égales par un intervalle linéaire. Le 
fourreau de la verge, placé au-dessous de la volselle, est corné et 





SUR LES DIPTÈRES. 267 
d'une couleur rembrunie, dont la nuance varie; les baguettes, 
qui sont glabres, se dilatent en une raquette arrondie armée en 
dessous d’un crochet à double griffe se rattachant à une tige ap- 
pliquée contre la baguette ; la base interne de cette tige a trois 
ou quatre dents microscopiques, et son milieu une isolée, Tout à 
fait au-dessous de tout l'appareil, 11 y a une pièce cornée, noi- 
râtre, glabre, profondément échancrée à sa base et munie, au 
centre de son extrémité tronquée, d'une apophyse fourchue. Cette 
pièce inarticulée est l’analogue de celle que J'ai appelée hypotome 
dans les Hyménoptères. 

Cette complication du forceps de la volucelle fait supposer 
dans l'acte de la copulation des manœuvres curieuses, dont la 
. constatation directe est destinée, je crois, à demeurer bien long- 
temps un mystère pour nous. 

Les testicules du Chrysotoxum sont subglobuleux, d’un brun 
pâle, un peu plus gros que ceux de la volucelle; les conduits 
déférents, capillaires et bruns, sont distincts jusqu’à leur insertion 
à un conduit commun droit, plus gros mais aussi long qu'eux et 
pareillement brun. Ce dernier conduit, qui semblerait l’analogue 
du réservoir spermatique, loin d'être formé par la confluence 
des vésicules, serait au contraire recu dans l’embranchement de 
celles-ci. Cette disposition anormale, ce mode de connexion, la 
teinte et l'aspect non vésiculaire du conduit, me font naître des 
scrupules sur ses attributions, et imcliner à croire que je n'ai 
pas assez multiplié les autopsies. Les vésicules séminales, au lieu 
d’être longues et flexueuses comme dans la volucelle, sont allon- 
gées, droites, plus ou moins fusiformes: le canal éjaculateur se- 
rait fort court, le forceps n'est pas précédé d’un étui articulé, et 
ses ben e terminent par une pointe droite. 

Les testicules de l’Æ. sepulchralis sont assez gros, ovoides, d’un 
brun rouillé , les conduits déférents, aussi longs qu'eux, sont jau- 
nâtres et non bruns, droits, bulbeux à leur origine; en appro- 
chant du point de leur insertion au réservoir spermatique, is de- 
viennent contigus et adhérents, ce qui rend encore plus fondés 


JA 


268 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


les scrupules et les doutes émis à l'article du Chrysotoxum; ils 
s'implantent à la partie postérieure et inférieure de ce réservoir. 
Les vésicules séminales, semblables à celles de la volucelle, et par 
leur forme et par leur longueur, s’insèrent à côté des conduits 
déférents; le canal éjaculateur est grèle, filiforme, aussi long que 
le réservoir, dont 1l n’est que le col tubuleux. 

Le bout de l'abdomen du mâle de notre éristale est très-obtus, 
convexe, velu, et se courbe un peu en bas pour devenir le récep- 
tacle ou le couvercle de l'armure. Celle-ci est transversalement 
ovalaire, non symétrique, beaucoup plus bombée du côte droit, 
glabre. Les branches du forceps sont presque droites, brunes, 
comprimées et se terminent par deux dents bien prononcées, 
dont l'interne est plus courte. 

Le plus vulgaire des Eristalis, le E.tenax, va encore nous offrir 
dans les formes et les connexions de cet appareil des traits spé- 

_cifiques d'anatomie : les testicules, fort petits et relégués sous le 
rectum, sont ovales, bruns, sessiles ou presque sessiles sur les bords 


du réservoir spermatique, de manière que le conduit deférent semble 


nul. Ce réservoir utriculeux est ovalaire et du volume du testicule; 
il ne reçoit pas, comme dans l'espèce précédente, les insertions 
des vésicules séminales, et 1l ne forme pas directement le canal éja- 
culateur; il s’insère à la paroi supérieure de celui-ci après la con- 
fluence des vésicules; ces dernières, moins longues que dans le £. 
sepulchralis, forment au-dessous du réservoir le canal éjaculateur. 

Nous trouvons dans le £. arbustorumle mème plan d'organisation 
que dans le Æ. tenax, mais avec des modifications; les testicules, 
oblongs, subcylindroïdes et bruns, sont en partie cachés par le 
réservoir spermatique, à la face inférieure et Hu à duquel 
ils s'insèrent par des conduits déférents incolores, fins'êt si courts, 
qu'ils ont à pee le quart de la longueur de ces glandes; les vé- 
sicules séminales, en massue allongée, s'implantent distinctement 
en arrière des conduits déférents sous le réservoir; celui-ci est 
sphéroïdal, et se continue en un conduit tubuleux, grêle, fili- 
forme, qui n'est que le canal éjaculateur. 





] 
4 


SUR LES DIPTÈRES. 269 

Dans la plus grande espèce européenne de Milesia, les testi- 
cules, remarquables par leur longueur filiforme, sont reployés et 
ordinairement un peu renflés en massue à leur bout libre; ils 
sont d’un brun chocolat. Les conduits déférents, colorés de même et 
plus courts qu'eux, s’adossent ensemble avant leur implantation au 
bout antérieur du réservoir; les vésicules séminales, grèles comme 
un fil, reployées et de la longueur de linsecte, s’insèrent à côté 
et en dehors des conduits déférents. Le réservoir spermatique a une 
configuration bien différente de celle des Eristalis : il est allongé, 
fusiforme, et son bout antérieur, replié en crosse, reçoit à la con- 
vexité de celle-ci les insertions des organes précédents. Le canal 
éjaculateur ne serait ici, comme dans beaucoup d'autres Syfphides, 
que le col de ce réservoir. 

‘étude de ces organes dans le Xylota va nous fournir une des 
nombreuses preuves des ressources Imépuisables de la nature dans 
leurs formes et leurs combinaisons, pour remplir un même but. 
Les testicules, en massue oblongue, arquée et brune, dégénèrent 
brusquement en conduits déférents colorés de même, fins comme 
un cheveu, et s’unissant bientôt, ou plutôt s’adossant, pour ne 
former en appareñce qu’un cordon unique, bien plus long que leur 
portion dégagée, reployé ou flexueux, s’insérant en arrière et en 
dessous du réservoir spermatique. Les vésicules séminales sont 
longues, capillaires, reployées ou agglomérées et se fixent à côté 
des conduits déférents; le réservoir spermatique est en massue 
allongée; le canal éjaculateur n’en est non plus ici que le col 
atténué. 

L'armure copulatrice du Xylota est précédée, comme dans la 
volucelle, d’un étui articulé mais composé seulement de deux 
articles d’un noir violet, velus, fléchis l’un sur l’autre, et dont 
la convexité du premier termine l'abdomen; le second, courbe 
en bas et en dedans, abrite sous sa voûte les divers instruments 
copulateurs; ces derniers sont : 1° deux écailles basilaires dont 
l'une est le réceptacle, l’opercule de pièces qui ne s’observent pas 


dans lautre;2° un forceps à branches brunes inégales, se croisant 
. 


270 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


dans leur jeu, l’une plus grosse et velue; 3° en dehors du forceps, 
un corps moins corné, obtus, velu, d’un gris sale : c'est peut-être 
le fourreau de la verge; 4° une sorte de vo/selle compliquée dont 
je n’ai pas assez étudié les pièces constitutives. 

Les testicules du Syritta ressemblent à ceux du Milesia; par leur 
gracilité filiforme, mais ils sont un peu moins longs; les con- 
duits déférents, fins, courts et parfois boursouflés, s’insèrent isole- 
ment, et non adossés, au tiers antérieur et inférieur du réservoir 
spermatique; les vésicules séminales, grèles comme les testicules, 
mais moins longues et incolores, ont leurs insertions à côté de 
celles des conduits déférents. Le réservoir spermatique, allongé et 
subfusiforme offre, à son tiers antérieur, une légère contracture 
où s'implantent les organes précédents; 1l s'atténue en arrière 
en un filet capillaire qui est le canal éjaculateur. L'armure copula- 
trice a, comme celle du Aylota, un étui biarticulé; l'arucle ba- 
silaire, plus grand, reçoit latéralement le canal éjaculateur ; les 
branches du forceps et le fourreau de la verge sont comme dans 
la volucelle. 

Le Rhingia offre des formes très-insidieuses dans cet appareil; 
il faut une certaine habileté dans ces vivisections et avoir bien 
présente cette composition anatomique dans les genres voisins 
pour S'y reconnaître. Les testicules, d’un brun rougeûtre, petits, 
globuleux, contigus entre eux, sont sessiles sur l'aire du réser- 
voir spermatique; lorsqu'on cherche à les isoler pour en saisir 
les connexions, on leur découvre un col d’une extrême brièveté, 
qu'il faut regarder comme un conduit déférent rudimentaire. En 
arrière et un peu au-dessous des testicules, une loupe attentive 
aperçoit une paire de très-petits globules subdiaphanes et ses- 
siles : ce sont les vésicules séminales. Le réservoir spermatique est une 
grande utricule sphéroidale qui supporte, comme jé viens de le 
dire, tous les autres organes; le canal éjaculateur est aussi le col 
du réservoir. L'armure copulatrice est précédée, non pas de deux 
articles comme dans le Aylota, mais d'un seul placé obliquement 


à l'axe du corps et velu. Les branches du Jorceps, robustes et cam- 
“ 





| 


SUR LES DIPTÈRES. 271 
brées, sont formées de deux pièces unies par une articulation 
linéaire transversale et sont tronquées au bout. 

Si nous consultons ce même ordre d'organes dans le Syrph. ro- 
sarum, où il n'existe aucune trace de réservoir spermatique, et où 
larmure Lopulatrice débute par un étui de quatre articles, nous 
verrons que le genre Syrphus doit, dans la série générique, être 
plus rapproché de la volucelle et même la précéder. Les testicules 
de ce diptère sont globuleux, d’un brun clair; les conduits défé- 
rents, à peu près de leur longueur et capillaires, s’insèrent, non 
pas au réservoir spermatique, qui n'existe pas, mais aux vésicules 
séminales, qui sont allongées et atténuées en avant; le canal éjacu- 
lateur, qui résulte évidemment de la confluence de ces dernières, 
est grêle et assez court. : 

Les deux espèces du genre Cheilosia manquent aussi de réser- 
voir spermatique. Les testicules du C. mutabilis, petits, subglobuleux 
et d’un fauve vif, ont des conduits déférents grèles, fauves aussi, 
et s'adossant, avant leur insertion, de manière à simuler un con- 
duit unique; les vésicules séminales sont globuleuses, bien plus 
grandes que les testicules, et confluentes pour la formation d’un 
canal éjaculateur filiforme, plus long qu'elles; les testicules du C. 
scutellata sont, au contraire, beaucoup plus grands que les vési- 
cules et munis d’un conduit déférent bien plus court qu'eux; les 
vésicules séminales sont ovoides. : 


ARTICLE II. 


APPAREIL GENITAL FEMELLE. 


Il n’y a pas autant de variétés ou de modifications organiques 
dans l’appareil de ce sexe que dans celui du mâle. Je me bornerai 
à décrire en détail celui du Volucella. 

Les grappes qui constituent ses ovaires sont ovales ou ovales- 
oblongues, blanchâtres, garnies de gaines ovigères modérément 
pressées, biloculaires, terminées par un petit ligament; le calice est 


972 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


central, et si, lorsqu'il renferme beaucoup d'œufs, on renverse l’'o- 
vaire, on aperçoit un ruban médian plus ou moins large, dégarni 
de gaines, mais inégal ou bosselé par la présence intérieure des 
œufs; dans la condition de virginité, le ruban est remplacé par 
une fine rainure linéaire, de laquelle semblent partir à droite et 

à gauche les gaines ovigères, disposées obliquement comme les 
folioles d’une LU pinnée. Le col est court, mais distinct; l’out- 
ducte, tubuleux; les œufs sont ovales dans la gaîne, oblongs dans 
le calice. . 

L'appareil sébifique (et séminal) se compose : 1° de trois orbi- 
celles à centre noirâtre, groupés en triangle, munis d'un très- 
long col efférent capillaire; 2° de deux réservoirs SéMINnaux SOUS 
la forme de deux boyaux filiformes atténués à leur insertion à 
l'oviducte. L’oviscapte, caché dans l’état de repos, est à découvert 
lors de la ponte, et on peut le mettre en évidence par une com- 
pression expulsive ménagée : on se convainct alors qu'il se com- 
pose de trois tuyaux engaïinés et rétractiles, dont les deux pre- 
miers sont bordés de jaune et dont le dernier, plus petit, ovale- 
triangulaire, se termine par deuxtentacules vulvaires ovales-oblongs, 
velus, d’un seul arücle. 

Les ovaires des autres Syrphides ne différent guère, que par le 
nombre des locules, des gaines ovigères; il y en a quatre dans le 
E. tenax, six ou sept dans le Sphærophoria , etc. 

Les réservoirs séminaux présentent dans le E. tenax une forme, 
une structure dont, jusqu’à ce jour, les Diptères ne m ‘ont offert 
d'exemple que dans la famille .des Pupipares { Hippobosca) ; au 
lieu des deux boyaux simples, ordinaires, on trouve, dans cette 
espèce, deux arbuscules très-rameux, blancs, surtout dans une 
gestation avancée, à rameaux capillaires recourbés ou entortil- 
lés, aboutissant à un tronc pareillement capillaire, qui s'insère 
à l'oviducte, conjointement avec les cols des orbicelles. Ces arbus- 
cules rappellent, par leur configuration seulement, les glandes 
vénénifiques des Hyménoptères, notamment celles du Larra!, et 


} Recherch. anat. etc. (Mém. de l'Instit, 1841, pl. 8, fig. 106.) 





SUR LES DIPTÈRES. 273 


aussi les organes des sécrétions excrémentitielles de quelques 
.carabiques. 


FAMILLE DES SCÉNOPINIENS. 


Déjà, aux chapitres des appareils nerveux et respiratoires, j'ai 
parlé de l'espèce d'anomalie que forme, dans les Diptères, le 
Scenopinus, et de l'embarras qu'il cause pour son poste définitif 
dans le cadre entomologique. Latreille, qui, le premier, en forma 
un genre particulier, le colloqua d’abord dans la famille des 
Muscides, entre les genres Ochtéra et Pipunculus; plus tard, il le 
refoula dans les Dolichopodes, après le Platypeza. Meigen jugea 
mieux l’origmalité de ce genre en créant pour lui seul la famille 
des Scénopiniens, que M. Macquart plaça comme tribu à la tête 
de lindigeste famille des Athéricères. Stephens (Syst. catal. of 
Brit.) le rejeta encore bien plus loin dans la série des genres, en le 
plaçant entre le Chlorops et le Mosillus, dont il a un peu les habi- 
tudes tranquilles. 

La composition de son système nerveux, qui a cinq ganglions 
abdominaux, la longueur de son canal digestif, qui dépasse peu 
celle du corps; l'existence des bourses ventriculaires ; enfin, la forme 
et la structure de ses antennes doivent rapprocher le Scenopinus 
des familles qui ont un rang plus élevé dans l’ordre, et, comme 
je lai déjà imsinué, il offre plusieurs liens de parenté avec les 
Thérévides. 


La seule espèce que j'aie disséquée est : 


Scenopinus fenestralis. Larr. 
CHAPITRE PREMIER. 
APPAREIL DIGESTIF. 


Quelle est la nourriture des Scénopiniens? On ne nous Fa pas 
encore appris. L'espèce qui a servi à mes recherches passe sa 
dE 35 


274 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


paisible existence sur les vitres de nos maisons, OÙ, sans doute, 
elle vit, comme la mouche domestique, de quelques atomes mu- 
cilagineux ou sucrés, ou d'imperceptibles immondices répandus 
çà et là J'ai aussi rencontré abondamment sur les fleurs de 
persil un Scenopinus, peut-être le Sc. niger, qui se nourrissait du 
pollen. 

: Les glandes salivaires sont capillaires, simples, et ne franchissent 
pas le détroit thoraco-abdominal. 

Le tube alimentaire est à peu près droit; la panse a un réservoir 
simple et ovoïde quand il est distendu , festonné ou lobé quand 
il est vide : son col est assez gros, comparativement à celui d’autres 

%w Dipitères. Le ventricule chylifique a deux bourses ventriculaires 
oblongues : il se renfle à son entrée dans l'abdomen pour s’étre- 
cir de nouveau. Les vaisseaux hépatiques, plus gros et moins 
longs que dans la plupart des genres voisins, sont capillaires, d’un 
jaune blanchâtre , se rapprochent par paires, et confluent à leur 
insertion, mais sans canal cholédoque; il y a là une souche ses- 
sile, amsi que lexprime la figure. Ceux qui'se portent en avant 
m'ont paru plus longs que ceux dirigés en arrière; Vintestin est 
grêle; le rectum est ellipsoïdal avec deux seuls boutons charnus 
orbiculaires à sa partie antérieure et supérieure. 


CHAPITRE IL. 


APPAREIL GENITAL. 


ARTICLE 1°. 


APPAREIL GENITAL MÂLE. 


Les testicules, rapprochés et assez grands, vu la petitesse de 
l'insecte, et d’un brun chocolat, sont ovoides, un peu atténués en 
arrière, et presque séssiles sur la vésicule séminale; le conduit dé- 
Jérent est, par conséquent, nul, et il faut bien considérer comme 
rudiment de ce conduit l’étrécissement du testicule: les vésicules 








SUR LES DIPTÈRES. 275 


séminales sont deux longs boyaux capillaires qui confluent en 
arrière pour la formation du canal éjaculateur, qui est pareille- 
ment capillaire et plus long que le testicule. 

L'armure copulatrice, au lieu d’être enchatonnée sous l'abdo- 
men, comme dans les Syrphides et les Muscides, est placé après 
le dernier segment dorsal qui lui sert d’opercule, Par une com- 
pression expulsive, on voit s’étaler, comme par ressort, quatre 
larges panneaux ovalaires ou obtusément quadrilatères noirs, 
velus, bordés, au côté interne, qui est légèrement échancré, de 
longs cils roussâtres : les panneaux supérieurs font l'office de 
Jorceps et les inférieurs celui de vôlselle; à leur centre, on découvre 
une pièce plus petite qui n'est, sans doute, que le fourreau de la 
verge. 


ARTICLE Il. 


APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. 


Les ovaires du Scenopinus sont deux grappes oblongues de 
gaines ovigères mnombrables, tri ou quadriloculaires, terminées 
par un ligament; le calice est central, le col assez long, l’oviducte 
à peine de sa longueur; les œufs à terme sont ovalaires, rous- 
sätres ou d’un blond foncé. 

La structure et la composition de Pappareil sébifique et séminal 
ont aussi leur trait d'originalité. Je ne saurais m'empêcher de 
considérer comme les analogues des orbicelles deux capsules, une 
de chaque côté, ovales oblongues, oviformes, d’un gris obscur, 
entourées, au microscope, d’une tunique hyaline , adhérentes par 
leur bout antérieur à la vésicule du réservoir séminal ; cette adhé- 
rence , qui n’est certainement pas accidentelle et qui ne peut se 
rompre que par un certain effort, est destinée à fixer ces grosses 
et lourdes capsules pour les empêcher de ballotter et de se meur- 
trir : c’est là une explication des plus rationnelles. Au bout pos- 
térieur de chacune de ces capsules s'implante brusquement un 
conduit efférent, fin comme un brin de soie, élastique, enroulé 


35° 


276 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


en boucles nombreuses, et d’une longueur qui dépasse dix ou 
douze fois celle du corps de l’insecte ; soumis à la plus forte len- 
tille du microscope, il offre un tube inclus, comme les conduits 
excréteurs en général, et avant son insertion à l’oviducte, il se 
dilate un peu. 

Le réservoir séminal, car 1l n’y en a qu'un, mériterait tout 
aussi bien, je crois, le nom de poche copulatrice; c’est une vési- 
cule subglobuleuse, à parois pellucides, située au centre de l'ap- 
pareil, terminée en arrière par un col capillaire qui se fixe à 
l'extrémité postérieure de loviducte. 

L'oviscapte est presque nul : il y a deux tentacules vulvaires d'un 


seul article oblong 


g, un peu arqué, velu. 


Quelques mots sur le Lonchoptera et le Platypeza. 


Pour me conformer à la série générique de M. Macquart, que 
j'ai adoptée, Je vais exposer ce que des dissections trop peu mul- 
upliées m'ont appris sur le Lonchoptera fossarum” et le Platypeza 
holosericea, Meig. deux gentes contigus dans cette série. 

1° Lonchoptera. Avant d'aborder l'anatomie, voici les obser- 
tions que m'a mis à même de faire l’étude de trois ou quatre 
espèces de ce genre de Diptères paludicoles. 

Tête subglobuleuse et non large et déprimée, comme l'avance 
M. Macquart, bien détachée du corselet et hérissée en dessus et 
en dessous de soïes rares et longues; ocelles petits disposés en 
triangle sur une éminence arrondie; yeux ronds subhémisphéri- 
ques, séparés par un trés-large front; antennes courtes subturbi- 
nées, dirigées en avant. Le troisième article, presque globuleux 
et non comprimé, enchatonné dans le second, soit apical, long, 


! Espèce nouvelle, voisine, mais distincte, des L. riparia et lacustris, Mec. En voici le 
signalement : 

Capite albido-flavescente, subsericeo, nigro-piloso, regione ocellart antennis palporumque apict- 
bus nigris; thoracis pallidi fascia dorsali aliaque lateral abbreviata nigris, scutello pallido, dorso 
nigro; abdomine supra nigro, lateribus subtusaue pallido ; pedibus pallidis, tarsis anticis nigris. 


Hab. in fossis. Long. 8 millim. 





SUR LES DIPTÈRES. 277 
villosule : palpes allongés et relevés, comme dans les T'abanus; 
balanciers, remarquables par leur forme en massue allongée, 
bien saisie par Meigen. 

Par la forme de ses glandes salivaires, par la longueur de son 
canal alimentaire, par l'absence de bourses ventriculaires, carac- 
tère anatomique d’une grande valeur, par ses vaisseaux hépa- 
tiques à deux canaux cholédoques; enfin, par la privation de 
ballons trachéens dans l'abdomen, le Lonchoptera appartient à la 
grande famille des Muscides acalyptérées, et se rapproche singu- 
lièrement des genres Tetanocera et Helomyza, dont il partage les 
habitudes et la physionomie. : 

2° Platypeza. La présence de deux bourses ventriculaires,- la 
longueur du tube digestif, qui dépasse à peine celle de linsecte, 
les insertions isolées des vaisseaux hépatiques, sont autant de 
traits anatomiques importants’ qui éloignent le Platypeza du Lon- 
choptera, pour le rapprocher du Scenopinus , et pour le colloquer 
avec ce dernier dans le voismage des Thérévides. 

J'ai décrit et figuré la larve fongivore et les métamorphoses du 
Platypeza holosericea. (Annal. des sc. nat. mars 18/40.) 


FAMILLE DES CONOPSAIRES. 2 


Je me suis déjà expliqué au chapitre du système nerveux sur 
la fusion des Conopsaires et des Myopaires en une seule et même 
famille : la splanchnologie est toute à l'appui de cette fusion. 

Les espèces dont j'ai étudié l'anatomie sont : 


1. Conops. flavipes. L. 4. Myopa ferruguneu. K. 
2} rufipes. T. 5. Stachynia meridionalis. Mac. 





3. ———— lacera. Mec. 


278 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


CHAPITRE PREMIER. $ 


APPAREIL DIGESTIF. 


On trouve souvent les Conopsaires sur les fleurs, et il est vrai- 
semblable qu'ils se nourrissent du pollen. 

Les glandes salivaires présentent des configurations différentes 
suivant les genres : dans les Conops, elles sont uniformément ca- 
pillaires et assez longues pour pénétrer dans la cavité abdomi- 
nale; elles revêtent dans le Myopa la forme de bourses conoïdes, 
effilées en arrière, avec un col efférent capillaire, moins long 
qu'elles et brusquement inséré à leur gros bout ; celles du Sta- 
chynia ressemblent à une capsule ovale oblongue suspendue à un 
col qui a trois ou quatre fois au moins sa longueur. 

Le tube alimentaire a une fois et demie à deux fois la longueur 
de l’insecte; le réservoir de la panse, logé dans le bout renflé de 
l'abdomen, est simple, ovoide ou globuleux dans le cas de sa 
distension. Le ventricule chylifique n'offre plus ici la moindre trace 
de bourses ventriculaires; il débute constamment par un godet, 
sphéroïdal dans les Conops, orbiculaire et ombiliqué dans les Myo- 
paires. Il est droit et cylindroïde. Je lui ai trouvé dans le Stachynia 
quelques dilatations ou boursouflures, sans doute accidentelles. 

Les vaisseaux hépatiques assez gros, médiocrement longs et à 
bouts flottants, sont grisâtres ou blanchâtres et confluent de 
chaque côté par paires à un canal cholédoque, assez long dans le 
Conops, plus court dans le Myopa et encore davantage dans le 
Stachynia. 

L’intestin est filiforme et flexueux. Le rectum est remarquable 
par l'épaisseur et la consistance calleuse de ses parois. Il est glo- 
buleux dans le C. rufipes où j'ai constaté l'existence de quatre 
boutons charnus à sa moitié antérieure, oblong dans le lacera et 
dans les autres genres, sans que j'aie pu y découvrir aucun indice 
de ces boutons. 





SUR LES DIPTÈRES. 


12 
1 
© 


CHAPITRE IL 


APPAREIL GÉNITAL. 


La configuration bizarre de l'abdomen des Conops devait faire 
supposer des manœuvres singulières pendant l'acte copulateur. 
J'ai été assez heureux pour être témoin oculaire, en juillet 1838 
de l’'accouplement du Conops rafipes, dont j'avais renfermé dans un 
bocal de verre plusieurs individus pour mes dissections. Le mâle 
monte sur le dos de la femelle, qu'il tient embrassée par le corselet. 
Il lexcite par des attouchements, par de petits coups répétés de 
ses pattes. En même temps il fait glisser en se reculant, son abdo- 
men sur celui de la femelle, il le recourbe en bas en agitant alors 
et la trompe et les palpes, et en faisant frémir ses balanciers. La 
femelle, d’abord assez froide, finit par répondre à ce prélude de 
caresses et se met à l'unisson de l'orgasme sexuel. Elle déroule 
son abdomen, de manière qu’au lieu d’être courbé en dessous il 
se relève en dessus pour s'unir et s’emboiter étroitement avec 
celui du mâle. I} se fait aussitôt une rétroversion du mäle comme 
fontles chiens, et les deux abdomens sur une même ligne semblent 
n’en former qu'un seul. J'ai représenté cette union des deux ab- 
domens. Le couple demeura ainsi attaché pendant un quart 
d'heure. 

Il parait que plusieurs assauts ou plusieurs copulations doivent 
avoir lieu pour une complète fécondation, ou qu'il y a des pontes 
successives, car, en disséquant une femelle qui venait de s’accoupler 
sous mes yeux, J'ai trouvé les gaînes ovigères et même les cols des 
ovaires avec des œufs à terme. Cette femelle était certainement 
à même de pondre. 


+ 


PL 


Le] 


280 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


ARTICLE [°. 


APPAREIL GENITAL MÂLE. 


Les testicules des Conops (lacera), placés à la partie postérieure 
de la cavité abdominale, sont formés chacun par les circonvo- 
lutions agglomérées d’un seul vaisseau spermilique filiforme, brun 
(roussätre dans le: rufipes), plus long, quand il est déroulé, que 
le corps du Diptère. Ces organes s’insèrent directement aux points 
de confluence des vésicules séminales; ainsi, 1l n’y a pas de con- 
duit déférent proprement dit, et on ne peut considérer comme 
tel que la partie postérieure du vaisseau testiculaire. Les vésicules 
séminales, fliformes comme ce dernier, mais moins longues, sont 
subdiaphanes et reployées. Le canal éjaculateur encore plus fin, 
mais du double plus court, semble un peu bulbeux à son ori- 
gine. 

L’armure copulatrice du C. lacera est logée sous la voûte du bout 
de l'abdomen. Le forceps est noir, velu, court, épais, avec l’extré- 
mité des branches très-obtuse. Dans l'intervalle de celles-ci, on 
voit saillir un petit bouton, comme pédicellé, qui parait s'ouvrir 
dans son milieu, et que je soupçonne être une volselle. Une com- 
pression expulsive détermine l’exsertion au delà du forceps d’une 
pièce oblongue brune, hérissée, au microscope, de piquants très- 
courts, et sur un de ses côtés une petite écaille oblongue appli- 
quée sur sa base. C’est peut-être là un fourreau de la verge g une 
structure insolite. 

Les testicules du Stachynia sont aussi filiformes, reployés en 
deux ou trois boucles, roussâtres, moins longs et plus épais que 
ceux des Conops, manquant pareillement de conduits déférents. Les 
vésicules séminales sont allongées, plus ou mois boursouflées et 
ployées sur elles-mêmes. Le canal éjaculateur ne diffère pas de 
celui du Conops. 

Ces organes ont la même forme, la même structure dans le 


1 





L 


SUR LES DIPTÈRES. 281 

. Myopa; seulement, les testicules, avant leur insertion aux vésicules 

séminales, sont adhérents entre eux, comme dans quelques Svr- 
phides. 

L’armure copulatrice du Stachynia offre une particularité remar- 
quable de structure. Le forceps en fer à cheval, très-courbe et 
presque rond , est noir, velu. Entre ses branches est une masse 
oblongue, blanchâtre, charnue, dont l'axe intérieur paraît être 
une tige cornée, manifestée au-dehors par un trait médian noi- 
râtre, longitudinal. Sa base est flanquée à droite et à gauche 
par un filet brun recourbé, et de son extrémité sort une lame 
longue et élastique, plus ou moins reployée, bordée d'un filet 
corné noirâtre, rappelant la langue des Apiaires, et finement ve- 
lue en dessous. Cette lame, qui est vraisemblablement un fourreau 
de la verge analogue à celui des grandes Tipulaires et aussi à ce- 
lui de quelques Muscides acalypiérées, égale en longueur la moitié 
du corps de linsecte. De son bout on voit saillir par une com- 
pression expulsive une sorte de boyau charnu, qui est peut- 
être le pénis. 

ARTICLE II. 


APPAREIL GENITAL FEMELLE. 


Les ovaires des Conopsides diffèrent de ceux des familles pre- 
cédentes surtout par le nombre déterminé de gaines ovigères 
et par l'absence de calice propre; ceux du Myopa sont deux fais- 
ceaux conico-turbinés, d’une douzaine seulement de gaines ovigères 
allongées, multilocutaires, assez lâches, convergentes au ligament 
suspenseur. Le col est tubuleux, aussi long que l'ovaire et peut 
renfermer trois ou quatre œufs à terme, ce qui supplée le calice. 
L'oviducte est tout aussi grêle; mais plus court. Les œufs sont al- 
longés, blancs. 

La glande sébifique a cela de particulier qu'il y a quatre orbicelles 
à centre noir rapprochés ettontigus par paires. Chacune de celles- 
ci a un seul col efférent capillaire. Les réservoirs consistent, 

ras tu 36 


982 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


comme à l'ordinaire, en deux filets tubuleux, plus ou moins 
boursouflés. Le dernier segment de labdomen est grand, brun, 
ovale, velu, suivi d’une pièce étroite, débordée au milieu par 
deux tentacules vulvaires uni-articulés, oblongs, terminés par un 
pinceau de poils. 

Les ovaires et la glande sébifique du Conops rufipes ressemblent 
en tout à ceux du Myopa. 


FAMILLE DES OESTRIDES !.: 


Les OEstrides, Diptères qui attaquent nos bestiaux, et dont les 
larves vivent dans leurs viscères ou dans leurs divers tissus, exci- 
taient paissamment mon intérêt et ma curiosité; mais la difficulté 
de-se procurer pour les dissections des individus aïlés vivants m'a 
forcé à laisser dans l’exposition de mes recherches anatomiques 
quelques lacunes ; je ne désespère pas de les combler dans le cou- 
rant de la campagne actuelle. 

L'existence d’un seul ganglion rachidien et de deux ballons tra- 
chéens à l'abdomen place irrévocablement les OEstrides dans 
cette nation sans bornes des Athéricères de Latraille, et en parti- 
culier à la tête de cette première division que M. Robineau Des- 
voidy a appelée les Myodaires calyptérées. N'estl pas bien cOnso- 
lant de voir que, par un accord sublime des caractères anatomiques 
intérieurs avec les traits fournis par l'étude de la configuration et 
de la structure extérieures, ces Diptères doivent conserver le poste 
qu'ils occupent dans la série générique de la plupart des méthodes 
entomologiques ? Mais, à l'époque où en est la science, on ne sau- 
rait se borner à les considérer, ni comme des genres de la famille 
des Muscides, ni comme une tribu des Athéricères. Ils doivent 


! Depuis que mes recherches anatomiques sur les OEstrides ont été déposées au secrétariat 
de l'Académie des sciences, et pendant l'intervalle septennal qui s'est écoulé jusqu’à leur pu- 
blication, la science n’est pas demeurée stationnaire. Un mémoire fort remarquable de M. le 
professeur Joly, de la Faculté des sciences de Toulouse, a été livré au monde savant en 1846. 
Pendant la correction de ces épreuves (novembre 1846), je mettrai à profit les faits fournis 
par l'habile scalpel de ce professeur. 





SUR LES DIPTÈRES,; 283 
constituer une famille à part, ainsi que Font bien jugé Meigen, 
Leach, Stephens, etc. 

Les OEstrides ailés dont j'ai fait la dissection sont précisément 
du nombre de ceux auxquels les entomologistes , tant anciens que 
modernes, ont refusé une bouche, par conséquent la faculté d’ava- 
ler des aliments et de se nourrir, par conséquent un canal digestif 
et forcément un anus. Mais, grâce à Dieu, cette sentence n’est pas 
sans appel, non plus que celle qui avait condamné le Fourmilion 
a ne pouvoir pas expulser le résidu de la digestion !, non plus que 
l'assertion de Ramdohr, qui dénie à plusieurs insectes un tube ali- 
mentaire que j'ai trouvé parfaitement organisé. D'un autre côté, tout 
en disant que les œstres avaient une vie éphémère, et l'induction 
était de rigueur avec une diète absolue, on leur reconnaissait un 
genre de vie très-actif, un bourdonnement aigu; on accordait la fa- 
culté d’engendrer à ces étalons qui, par un privilége physiologique 
inoui, devaient sécréter du sperme, se livrer à de vigoureux ébats, 
sans prendre un seul picotin, sans avaler un atome de nourriture. 
À tant faire que de les déshériter si imjustement d’un appareil 
digestif, pourquoi ne pas refuser au moins aux mâles des or- 
ganes reproducteurs? pourquoi ne pas déclarer les femelles à 
fécondité transmissible de génération en génération depuis le com- 
mencement du monde, ou fécondables par le simple contact de 
leurs maris impuissants? Sachez done que les OEstrides ont un or- 
gane de la digestion, comme je le prouverai tout à l'heure. 

Les espèces disséquées sont : 


Le Cephalemyia ovis. MacQ. 
2. OEstrus equi. Id. 
3. Hypoderma bovis. Id. {arve.) 


» Recherches anatomiques, etc. (Mémoires de l'Instit. 1841.) 


36 * 


284. RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF. 


La petitesse disproportionnée de cet appareil avec la taille de 
l'insecte, la finesse et la texture éminemment fragile des mem- 
branes digestives , témoignent assez du peu d'énergie de la nutri- 
tion dansles OEstrides. Ces circonstances rendent très-dificultueuse 
la dissection de cet organe, et Jose à peine avouer que J'ai i employé 
six heures consécutives à mettre en évidence le canal digestif d’un 
seul individu de Cephalemyia. Mais enfin j'ai atteint positivement 
mon but. 

Jusqu'à présent je n'ai pu découvrir dans les OEstrides ailés 
soumis à mon scalpel aucune trace de l'existence des glandes sali- 
vaires, quoique je les aie rencontrées dans quelques-unes de leurs 
larves. 

Le tube alimentaire du Cephalemyia a environ une fois et demie 
la longueur du corps du Diptère. La panse à un col aussi gros que 
le ventricule, et un réservoir simple oblong, que j'ai trouvé rempli 
d'une bouillie blanchätre. Cette dernière circonstance prouve, d’une 
part, que ce Diptère avale de la nourriture, qu'il a par conséquent 
une bouche, que tout le monde luirefuse, et de l'autre qu'il suce, 
non Je sang, mais sans doute les mucosités ou les humeurs ex- 
sudées des brebis. 

Lé ventricule chylifique présente à son origme un renflement 
brusque, conoïde avec une sorte de bourrelet ébauché, puis il 
dégénère en un tube droit d’une finesse capillaire. 

Les vaisseaux hépatiques, au nombre de quatre, à bouts flottants, 
sont remarquables par leur grosseur, qui surpasse de beaucoup 
celle du ventricule; par leurs varicosités et les festons de leurs 
bords. Ils sont semi-diaphanes, courts comparativement à ceux 
des insectes en général, s’abouchent par paire à deux canaux cholé- 
doques bien prononcés. Un développement aussi considérable des 





SUR LES DIPTÈRES. 285 


vaisseaux biliaires entraine, comme conséquence physiologique, 
une grande énergie de leurs fonctions. Ils semblent suppléer à 
lexiguité du ventricule. 

L'intestin, d'un calibre bien supérieur à ce dernier, est filiforme 
et flexueux, Le rectum très-dilaté, presque rond, a des parois 
diaphanes et minces avec deux boutons charnus, arrondis ou sub- 
conoïdes. Ce rectum renferme une matière excrémentitielle, blanche 
eomme de lamidon. Loin de s'étrécir en arrière én un col, il 
s'applique au contraire largement contre la portion tégumentaire, 
à la surface externe de laquelle se voit l'anus. Celui-ci est bien 
distinct, dans la femelle, de la vulve qui l'avoisine, et qui est flan- 
quée de deux tentacules vulvaires hérissés. 

Le canal digestif de l'OŒstras est organisé sur le même plan géné- 
ral que le précédent, mais il est moins grêle; le plus souvent je 
l'ai trouvé diaphane et sans ingesta. La panse, si elle existe, m'a 
échappé, malgré plusieurs autopsies; le ventricule chylifique a 
aussi à son origime ce renflement turbiné que je viens de signaler 
dans le Rs il est variable pour son D et il 
n’est pas rare qu'il présente dans l'abdomen une dilatation; Les 
vaisseaux hépatiques, moins variqueux, s'unissent deux à deux 
en un canal cholédoque court; le rectum, atténué en un col, ne 
m'a pas offert de boutons charnus, et il renferme aussi une pulpe 
fécale blanchâtre, que j'ai distinctement vue expulsée par l'anus. 

Le canal digestif de VOE. hæmorrhoïdalis et celui de l'Hypoderma 
bovis, disséqués par M. Joly, ont la plus parfaite analogie avec 
celui de VE. equi. 


APPAREIL DIGESTIF DES LARVES. 


Pour le complément de l'histoire anatomique des OEstrides, je 
vais faire connaître l'organe digestif des larves de l'Hypoderma bovis, 
qui acquiert jusquà trente-cinq millimètres de longueur, et de 
V'ŒÆstrus equi. Réaumur, dans son mémoire sur les œstres du bœuf 
et du cheval (7. c. t. IV, p. 503), a épuisé tout ce qui est rela- 


86 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


tif aux formes et à la texture extérieures, au genre de vie et aux 
métamorphoses de ces larves: quant à l'anatomie elle était toute à 
faire. 

Les glandes salivaires consistent en deux bourses oblongues ou 
allongées, assez grosses, munies d'un col capillaire moins long 
qu'elles. 

Le tube alimentaire a une longueur qui dépasse quatre fois en- 
viron celle de la larve. Il fait dans son trajet plusieurs circonvolu- 
tions sur lui-même. L'œsôphage a la ténuité d’un cheveu et est 
assez long. La panse a un réservoir ample, bilobé et un col moins 
long que dans linsecte ailé. Le ventricule chylifique débute par un 
renflement plus ou moins turbiné, à parois épaisses et calleuses, 
revêtant tous les traits d’un gésier, surtout dans l'OEstrus. Ce gésier 
est aplati en devant, et l’œsophage s'implante à son centre. Le ven- 
tricule se continue ensuite en un tube filiforme festonné ou bour- 
souflé , et reployé deux ou trois fois sur lui-même. 

Les vaisseaux hépatiques assez gros, d’une longueur médiocre, 
plus ou moins variqueux, à bouts flottants et d'un beau jaune, 
s'unissent par paires immédiatement avant leur insertion; mais le 
canal cholédoque est imperceptible. : 

L'intestin ressemble pour son diamètre et ses boursouflures au 
ventricule. Il fait dans l'Hypoderma une ou deux circonvolutions. Il 
est moins long dans lOŒstrus. Le rectum n’est que ‘peu ou point 
marqué. 

CHAPITRE II. 


APPAREIL GÉNITAL. 





ARTICLE I". 


APPAREIL GENITAL MÂLE. . 


Je ne l'ai encore étudié que dans l'Œstrus. 

Les testicules sont assez gros, sphéroïdaux, revêtus d’un enduit 
enfumé, excepté à leur bout antérieur, qui est dénudé et blan- 
châtre. Les conduits déférents, à peine plus longs que les testicules, 





SUR LES DIPTÈRES. 287 


dont ils sont la continuation atténuée, ont. la même nuance rem- 
brunie. Il y a une paire de vésicules séminales de la longueur du 
testicule, utriculaires, arrondies, munies d'un col capillaire. Elles 
s’insèrent aux conduits déférents plutôt qu'elles ne le reçoivent. Le 
canal éjaculateur, grêle comme un fil, forme dès sa naissance deux 
anses rapprochées et se renfle à sa terminaison. 

L'armure copulatrice, logée et enchatonnée sous le bout de 
. l'abdomen, est arrondie. Le forceps a ses branches brunes, velues, 
oblongues, médiocrement arquées, obtuses à leur extrémité, et 
débordées à leur base par un crochet aigu. Dans le vide du for- 
ceps parait une volselle à branches plus petites et encore moins 
arquées que les précédentes: Le Jourreax de la verge s'accompagne 
de deux baguettes cornées courtes. Le pénis, dont j'ai procuré 
l'exsertion par une compression expulsive, est cylindroïde, charnu 
et blanc. 

ARTICLE: 


APPAREIL GENITAL FEMELLE. 


En automne, par un temps orageux, je saisis sur mon cheval 


une femelle d’'OEstrus equi au moment où elle allongeait smgu- 


lièrement son oviscapte pour pondre ses œufs sur lépaule id 
quadrupède. Cette femelle était par conséquent dans un état de 
gestation avancée, et je m'empressai de procéder à son autopsie. 

Les ovaires se présentent chacun sous la forme d’un faisceau 
ovoïde ou ellipsoïdal, plus ou moins aplati à sa face inférieure, 
composé d’une quantité innombrable (d’une centame au moins) 
de gaines ovigères allongées. Celles-ci m'ont paru uniloculaires; 
du moins je n’y ai trouvé qu'un seul œuf, malgré une gestation à 
terme. Le bout atténué de la gaine, plus long que l'œuf, ne m'a 
offert aucune trace ni de locules, n1 d'étranglements, Quand on 
cherche à constater le mode de connexion de ces gaînes entre 
elles on reconnait que le faisceau ovarien est rameux, c’est-à-dire 
que les gaines s’insèrent par un pédicelle ou col à un axe tubu- 
leux où tronc central qui doit être considéré comme un calice. 


288 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Le col de l'ovaire est court, mais bien marqué. L'oviducte, un peu 
plus long que lui, est cylindroïde. L'oviscapte est, comme dans 
beaucoup de Diptères, un étui à trois tuyaux engaînés et rétrac- 
tiles, qui, au moment de la ponte, se désemboîtent et surpassent 
en longueur l'abdomen, mais il ne faut pas croire que cet instru- 
ment soit destiné à percer la peau du cheval comme le fait, d'après 
Réaumur, celui de l'Hypoderme. L’œstre pond ses œufs, que je 
décrirai bientôt, au milieu des poils du cheval. 

La glande sébifique est placée, non à l'origine, mais à l’extré- 
mité postérieure de l'oviducte, et m'a paru logée dans le premier 
tuyau de l’oviscapte. Je ne saurais disconvenir que je lai impar- 
faitement étudiée. Il y a deux orbicelles ovalaires, brièvement 
pédicellés, à centre obscur. Les réservoirs séminaux sont deux 
bourses ovales oblongues, diaphanes, atténuées en col. 

Les œufs, d'un roux jaunâtre dans l'ovaire, deviennent d'un 
gris blanchâtre après avoir été pondus. Ils sont oblongs, conoïdes, 
sensiblement comprimés, obliquement tronqués au gros bout qui 
est antérieur dans la gaine , atténués en pointe par le bout opposé : 
la femelle les pond isolément le long du poil du cheval, le plus 
souvent aux jambes. Ils sont intimement collés au poil, surtout 
par le gros bout. Celui-ci présente à sa troncature un opercule 
blanc, ovalaire, presque plane, destiné à se détacher en tout ou 
en partie, lors de l’éclosion de la larve, éclosion dont j'ai sou- 
vent été témoin. Ce fait très-positif confirme pleinement l'opinion 
du célèbre hippiatre anglais Clark, et réfute celle de Réaumur, 
d'après Gaspari, qui prétendait que l’œstre introduisait les œufs 
dans l'intestin du cheval par l'anus. Suivant Clark, c’est en léchant 
les endroits où les œufs avaient été déposés et où les petites 
larves viennnent de naître que celles-ci sont entraînées d’abord 
dans la bouche, puis dans l'estomac du quadrupède?. 


! Les ovaires, ainsi que l'appareil sébifique et séminal de l'O. hæmorrhoidals, auraient 
d'après la description et les figures de M. Joly, une organisation parfaitement identique à ceux 
de V'OE. equi. Ceux de l'Hypoderma bouis seraient aussi, selon ce même auteur, formés sur le 
même plan. 





L2 
\ 
SUR LES DIPTÈRES. 289 


Quelle singulière, quelle étonnante manœuvre! pour accom- 
plir cette double et inconcevable destinée! D'une part, obli- 
gation éndéclinatoire du cheval d'introduire dans ses entrailles 
des vers qui doivent les ronger; de l'autre, mission innée d’une 
faible larve d’être avalée pour pouvoir vivre. Ne dirait-on pas 
qu'une mère dénaturée, ou pour le moins imprévoyante, a jeté 
ses enfants à une distance infranchissable du lieu où doivent 
se trouver les conditions propres a maintien de leur vie et de 
leur prospérité? Né au milieu des poils de la jambe du ‘cheval, 
c'est pourtant dans l'intérieur de l'estomac de celui-ci qu'est la 
subsistance de ce ver si délicat. Il attend presque du hasard sa 
translation brusque et instantanée dans ee viscère. Vous allez voir 
comme le génie créateur a tout disposé pour le succès de ce 
rapt par un coup de langue. Je répète toujours avec un sentiment 
profond de conviction et d’admiration que, dans la structure si 
prodigieusement variée des insectes, il n'est pas une saillie, un 
poil, une ride qui n'aient une destination fonctionnelle, si lon sait 
bien les interpréter. La larve de lœstre a, dès sa naissance, plu- 
sieurs ceintures d'épmes arquées et mobiles bien décrites et fi- 
gurées par Réaumur. Sa bouche est armée de deux mandibules 
rétracules en forme de harpons, et dans les efforts que fait ce ver 
pour sortir de son berceau J'ai constaté autour de son court pro- 
muscide une couronne de spinules crochues que n’a point signalée 
l'auteur précité. Eh bien! ces aspérités, ces harpons, servent d'a- 
bord à la jeune larve à exciter, titiller le tégument de son hôte, 
à y déterminer un prurit qui provoque à l'instant le lécher du 
cheval. Ces mêmes aspérités, ces mêmes harpons, changent aussi- 
tôt de rôle, et s’accrochent solidement à la langue du ravisseur, 
pour l'abandonner quand celle-ci est rentrée dans la bouche. Ces 
mêmes spinules, ces mêmes crocs, sont encore pour la larve, par- 
venue dans l'estomac, des instruments de préhension, de tritura- 
tion, de reptation et de fixation... I faut s’humilier devant les 
grandes merveilles de ces petits êtres! 

En ouvrant l'abdomen d’une femelle de Cephalemyia, je fus 

re e 


« 

390 RECHERCHES ANÂTOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
frappé de voir s'échapper par l'incision un nombre prodigieux de 
petites larves vivantes. Je les évaluai à quatre ou cinq cents. Je 
reconnus bientôt que ces larves étaient renfermées dans deux 
grands sacs ovo-larvigères, analogues à ceux des Sarcophages, que 
je décrirai plus tard. Au-dessous de ces sacs, je trouvai les véri- 
tables ovaires vides sous la forme de deux faisceaux ronds munis 
d’un col. 

Depuis Vallisnieri et Réaumur, on n'a pas cessé de répéter que 
l'œstre du mouton, ou Cephalemyia, pondait ses œufs dans les 
fosses nasales de ce quadrupède. Il était réservé à l'anatomie de 
prouver que ce Diptère est réellement vivipare !. 


FAMILLE DES MUSCIDES CALYPTÉRÉES. 


J'avais d’abord voulu établir autant d'histoires anatomiques 
qu'il y a de sous-tribus dans les Muscides de M. Macquart. J'é- 
tais même fort avancé dans ma rédaction, lorsque je me suis 
convaincu que mon texte allait, contre mon intention, s'étendre, 
se dilater outre mesure. Le relevé statistique que je venais de 
faire de la composition du système nerveux et de l'appareil res- 
piratoire dans toute la série des espèces disséquées, m'avait révélé 
un fait précieux pour la classification, c’est que, dans la vaste po- 
pulation des Muscides, il existe deux divisions bien tranchées. 
Dans l'une, il n’y a qu’un seul ganglion rachidien, et l'abdomen 
a toujours deux aérostats : elle embrasse les Créophiles et Antho- 
myzides de M. Macquart, représentés par les Calyptérées de M, Ro- 
bineau-Desvoidy, dénomination plus convenable que j'ai adoptée. 
Dans l’autre division les aérostats abdominaux font défaut, et il 
ya plus d’un ganglion rachidien ; elle comprend les Acalyptères 


1 M. Joly dit ce même Cephalemyia ovipare. I se fonde sur ce qu'il a trouvé de véritables 
œufs dans les ovaires de cet OEstride; mais il ne repousse pas l’idée que ces œufs pourraient 
n'être tels qu'avant la fécondation: c’est là une prudente circonspection. L'existence simultanée 
des sacs ovo-larvigères, que mon savant ami n'aura point vus, et des ovaires, confirme le fait 
de la viviparturition. J'ajouterai, pour lever tous les doutes , que ces larves intra-utérines avaient 
les mêmes piquants qui les caractérisent hors du sein maternel. 





SUR LES DIPTÈRES. 


291 


de M. Macquart. Ce sont là deux grandes familles que plus tard 
on pourra partager encore. 

Les Muscides calyptérées dont j'ai étudié l'anatomie sont les 
suivantes, en indiquant pour l'ordre de exposition de mes 
recherches les groupes qui correspondent aux sous-tribus de 


M. Macquart : 
TACHINAIRES. 
1. Echinomyia grossa. Du. 
DE rubescens. R. D. 
3. Gonia hebes. Mrrc. 
4. Siphona cinerea. Id. 
5. Eurigaster antiqua. Maco. 
6. Musicera sylvatica. , 
7. Sericocera compressa. R. D. 
OCYPTÉRÉES. 
8. Ocyptera bicolor. Or. 
GYMNOSOMÉES. 
9. Gymnosoma rotundata. Mic. 
: PHASIENNES. 
10. Phasia crassipennis. Late. 
DEXIAIRES. 
L1. Prosena sibirica. S. FarG. 
12. Dexia rustica. Maco. 
SARCOPHAGIENS. 
13. Sarcophaga carnaria. Mic. 
14. Rœmorrhoidalis. Id. 
MUSCIES. 
15. Stomoæys calcitrans. GeorrFe. 
16. Idia fasciata. Mic. 


© © ND ND NN 
[al 


= 


RC RE 


. Rhyncomyia ruficeps. F. 
. Lucilia Cæsar. 





violacea. Maco. 


. Calliphora vonüitoria. R. D 
. Musca domestica. L. 


Pollenia rudis. R. D. 


cærulescens ? 





Curtonevra maculata. MAco. 
pratorum. Id. 
hortorum. [d. 
stabulans. Id. 


ANTHOMYZIDES. 


. Aricia lardaria, Mac. 





erratica. Id. 





urbana. Id. 





impunctala. Id. 


. Spilogaster fossarum. 

+ Hydrotæa dentipes. Maco. 
. Ophyra leucostoma Id. 

. Lispa tentaculata. LaTr. 





tarsalis. R. D. 


. Hylemyia strigesa. Maco. 


fascata. Mere: 


. Chortophila floralis. Maco. 
A0. 
A1. 
12. 


Anthomyia radicum. MErc. 
canicularis. F. 


Pegomyia blepharipteroides. Dur. 


Avant d'aborder l'anatomie de cette foule de Diptères, je vais 


faire connaître quelques observations générales où particulières 
qui les concernent. 


37 


99% RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


1. Les dissections m'ont appris que les Tachinaires, du moins 
les Echinomyia, Gonia et Siphonia, dont j'ai étudié l'appareil gemi- 
tal femelle, sont vivipares. 

2. L'Echinomyia rubescens, R. D. a été connu de Réaumur 
(t. IV, pl. 29, fig. 9), et c'est le Musca vivipara de Fourcroy (Ent. 
par. ). 

Réaumur, qui a consacré un de ses beaux mémoires à l’histoire 
des mouches vivipares, signale, figure et décrit deux espèces. 
L'une pénètre dans nos maisons et dépose ses petits sur la viande : 
c'est la mouche grise vivipare, le Sarcophaga carnaria des modernes. 
L'autre, dit cet observateur, se trouve sur les fleurs : elle a la 
forme courte et renflée de da mouche bleue de la viande; la pa- 
lette de ses antennes, au lieu d'être prismatique, comme dans la 
première, est lenticulaire, et la couleur du venire est d’un brun 
feuille morte, avec une raie dorsale noire. Tout cela est conforme 
à V'Ech. rubescens. Mais Réaumur, séduit par le caractère vivipare 
de ces deux Diptères, tomba dans une erreur flagrante d’induc- 
tion, en regardant comme un trait commun aux deux espèces 
une matrice roulée en spirale qu'il n'avait constatée que dans 
l'Echinomyia. A a donc commis une grave méprise, comme je le 
prouverai bientôt, en attribuant au Sarcophaga une semblable 
matrice. 

3. Le genre Siphona, que Latreilie, induit en erreur par la 
forme bicoudée de sa trompe, plaça dans les Conopsaires, et que 
Meigen, mal inspiré, a colloqué dans sa famille des Stomoxides, 
devrait peut-être se rapprocher des Dexiaires, dont il a la vivacité, 
le genre de vie, l'organisation viscérale et la viviparturition. Il 
n'irait pas mal à cause de sa trompe à côté du Prosena. 

h. Le Phasia crassipennis, Meig. n'est pas un mâle, comme la 
avancé M. Macquart, mais bien une femelle, ainsi que le dit avec 
raison M. Robineau-Desvoidy. L’anatomie de l'organe génital a 
jugé en dernier ressort. 

5. Les Dexiaires que J'ai disséquées sont évidemment vivi- 
pares. J'ai trouvé dans leurs matrices des petits vivants et en 





boom 2 


# 


SUR LES DIPTERES. 293 
grande quantité, Ce fait confirme les observations de M. Robi- 
neau-Desvoidy, sur la viviparturition de ses Macropodées, qui ren- 
ferment le Dexia et le Prosena. 

La larve du Dexia, que j'ai étudiée dans le sein de sa mère, est 
apode, céphalée, antennée, oblongue, glabre, de douze seg- 
ments, la tête non comprise, atténuée en arrière, avec deux soies 
anales assez longues et deux appendices réiractiles, tronqués, 
noirâtres ; jen donne la figure. 

6. Les Muscies, dans Le série des genres soumis à mon scalpel, 
présentent, dans leur appareil g ee mâle, deux divisions fort 
remarquables, qui tiennent à die ou à l'absence des ve- 
sicules séminales; mais, ce qu'il y a de plus remarquable encore, 
et ce qui fournit une nouvelle preuve de la concordance qui existe 
entre les viscères et les signes extérieurs, c’est que les genres 
Stomoxys, Idia, Rhyncomyia, Lucilia et Calliphora, qui se suivent 
dans la méthode de M. Macquart, forment la division où les vé- 
sicules séminales existent, et les Musca, Pollenia, Curtonevra, celle 
où ces mêmes vésicules manquent. 

7. Les Anthomyzides offrent la même division anatomique que 
les Muscies. Dans celles-ci, ce sont les derniers genres de la sous- 
tribu qui manquent de vésicules séminales, tandis que, dans les 
Anthomyzides, ce sont les premiers. Ce signe négatif est, comme 
on voit, favorable dans ce cas à la série générique, mais non à 
la délimitation des sous-tribus; en sorte que, en ne consultant 
que ces organes, les genres pourvus de vésicules devraient appar- 


A 


tenir à un groupe, et les autres à un autre. Je suis loin de pré- 
tendre qu'il doive en être définitivement ainsi; mais, à mesure 
que les faits de ce genre se multiplieront, ils pourront prêter leur 
concours à la classification. Quoi qu'il en puisse advenir, j'ai cons- 
taté l'absence de ces vésicules dans les genres Aricia, Hydrotea et 
Ophyra, et leur présence dans les genres Lispa, Hytemyia et An- 
thomyta. 

8. Les individus nombreux du Lispa, que je crois être le T'ar- 


salis R.-D. (Myod. p. 526), et que j'ai disséqués, appartenaient tous 


294 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


à des mâles, et ceux du Tentaculata tous à des femelles. J'ai la 
conviction intime qu'ils ne sont que les deux sexes d’un même 
type, d’une même espèce. Je les ai pris lun et l'autre dans la 
même localité, dans le même instant. Ils n’habitent pas toujours 
les bords des rivières ou des flaques d’eau; je les ai souvert 
trouvés dans les allées de mon jardin, après un jour de pluie il 
est vrai. 

Les tarses antérieurs du T'arsalis sont tantôt entièrement rous- 
sâtres, tantôt avec le premier article noir et le dernier obscur. 
Ces tarses sont un peu irréguliers à cause de l'insertion excen- 
trique du second article sur le premier; celui-ci est plus gros et. 
du double plus court que le second; ce qui est contraire dans les 
autres pattes. Ce second article est comme flexueux. Les cuisses 
antérieures sont velues, légèrement cambrées; les autres sont 
glabres et droites. 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF. 


Les Muscides calyptérées fréquentent, pour la plupart, les 
fleurs, et s’y nourrissent, soit du pollen, soit des sucs mielleux ; 
d'autres recherchent les substances mucilagineuses, sucrées, etc. 

Les glandes salivaires ont en général une ténuité presque ca- 
pillaire et une longueur qui varie suivant les espèces. Dans l'Ech. 
grossa et le Gonia, elles sont beaucoup plus longues que le corps, 
et se roulent, à l'issue de la tête, en un peloton compacte ovale 
ou oblong. Ce dernier est favorable à la stase, à l'élaboration de 
la salive; 1l tient lieu de réservoir. Dans les Dexia, Lucilia viola- 
cea, Pollenia, le vaisseau salivaire offre une agglomération lâche. 
Il atteint à peine le milieu de labdomen dans VE. rubescens, le 
Sericocera, les Siphona, Ocyptera, Gymnosoma, Prosena, Stomoxys, 
Idia. Celui des Sarcophaga offre près de la tête une dilatation 
ellipsoïdale, un véritable réservoir salivaire. Dans le Lucilia Cæsar, 





SUR LES DIPTÈRES. 295 
on trouve en même temps, et le réservoir de la sarcophage, et Le 
peloton compacte de VE. grossa. C’est là un perfectionnement or- 
ganique digne de remarque. Enfin, ce vaisseau est fort long et 
très-flexueux dans les Rhyncomyia, Musca, Cartonevra, Calliphora, 
Hylemyia, etc. 

Le canal alimentaire a, en général, une longueur qui surpasse 
de trois, de quatre et même de cinq fois celle de l’insecte, de 
deux fois seulement dans les Eurigaster, Masicera, Dexia, Prosena. 
La panse a un réservoir bilobé. Le ventricule chylifique débute, 
dans tous, par un godet orbiculaire ombiliqué : ce trait ne se dé- 
ment jamais; puis 1l se continue en un conduit cylindroïde ou 
filiforme d’une même venue partout, tantôt enroulé en une, 
deux ou trois circonvolutions, tantôt se bornant, comme dans les 
Eurigaster, Masicera, à une seule anse ou à de simples flexuosités 
dans les Dexia, Prosena. 

Les vaisseaux hépatiques, en général jaunes, longs, plus ou 
moins variqueux, parfois subgranuleux, s'unissent par paires, à 
deux canaux cholédoques bien marqués. Ceux-ci sont, exception- 
nellement dans l'Ocyplera, d’une telle briéveté, qu'ils paraissent 
nuls. Ces vaisseaux, dans les Gonia, Siphona, Eurigaster, Masicera 
Sericocera, Prosena, sont bien plus courts et plus gros. 

L'intestin, d’abord grèle et filiforme, se renfle en un rectum 
assez gros, ayant ordinairement, à sa moitié antérieure, quatre 
boutons charnus orbiculaires où pyramidaux. Je n'ai trouvé que 
deux de ces boutons dans l’Eurigaster. 1 n’en existe pas dans les 
Dexia et Prosena. Ge caractère négatif n’est pas sans valeur. 


CHAPITRE IL 


APPAREIL GENITAL. 





ARTICLE 1°. 


APPAREIL GENITAL MÂLE. 


Les teshcules du plus grand nombre de ces Muscides sont 
d’un brun marron ou chocolat; les Æchinomyia, Gonia, Eurigaster, 


296 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


sont les seuls genres où j'ai trouvé ces organes blancs, où d’un 
jaune très-pâle. Les Tachinaires les ont, en général, sphéroïdes, 
terminés par une sorte de bec droit, qui ne semble que la tu- 
nique testiculaire vide et contractée. Jai même vu, dans quelques 
individus du Siphona, où ces organes étaient sans doute fort tur- 
gescents, ce bec entièrement effacé. Il n'existe pas dans le Seri- 
cocera. Le testicule de lEurigaster est tantôt étranglé dans le milieu 
comme une calebasse, tantôt oblong; allongé, parfois fusiforme 
dans les Ocyptera, Sarcophaga, Rhyncomyia ; oblong dans les Ari- 
cia, Lispa; ovoïde ou puriforme dans le Gymnosoma, les Muscies 
et le plus grand nombre des Anthomyzides. Les Muscies, pour- 
vues de vésicules séminales, comme les Stomoxys, Idia, Rhynco- 
myia, Lucilia, Calliphora, ont une texture tout à fait exception- 
nelle de cet organe; il a, indépendamment de sa tunique propre 
colorée, une enveloppe extérieure accessoire, mcolore, d’un tissu 
charnu plus ou moins condensé. 

Les conduits déférents sont capillaires; un peu plus longs que les 
testicules dans la plupart des Tachinaires, dans les Ocyptera, Gymno- 
soma, Lucilia surtout, Calliphora; bien plus courts et bruns dans les 
Siphona et Lispa ; aussi courts mais incolores dans les {dia, Rhynco- 
mytia, Surcophaga, Musca, Curtonevra, Aricia et les autres anthomy- 
zides; presque nuls dans le Prosena. 

Les vésicules séminales , quand elles existent, sont toujours simples 
pour chaque côté. Elles recoivent les conduits déférents immédia- 
tement avant leur confluence pour la formation du canal éjacula- 
teur, Elles sont ovales ou elliptiques dans l’£ch. grossa, les Eurigaster, 
Sericocera, Gymnosoma, Rhyncomyia, Hylemyia Strigosa; allongees, 
fliformes, plus ou moins repliées dans l'£ch. rubescens, les Sarco- 
phaga et Lispa; longues et presque capillaires dans POcyptera ; en 
massue et courbées en crosse dans le Prosena ; simplement oblongues 
dans les [dia, Lucilia, Calliphora. Rappelons-nous qu'une division 
des Muscides et des Anthomyzides, ainsi que je l'ai dit, manque 
de vésicules séminales ; ce sont les Musca, Pollenia, Curtonevra, 
Aricia, Hydrotea, Ophira, et partie des Hylemyia. 





SUR LES DIPTÈRES. 297 

Le canal éjaculateur est filiforme et médiocrement long dans les 
Tachinaires, les Ocyptera, Gymnosoma, Idia, Rhyncomyia, Lispa, Hy- 
lemyia strigosa, Anthomyia ; bulbeux à son origine dans les Gonia, 
Eurigaster, Sarcophaga. Ce bulbe est oblong dans les Lucilia, Cal- 
liphora. Dans les Muscides calyptérées, privées de vésicules sémi- 
nales, le canal éjaculateur recoit directement à son origine les con- 
duits déférents, et il se fait remarquer par ses flexuosités et sa lon- 
gueur. Celle-ci égale sept à huit fois celle du testicule. Ces deux 
conditions de la longueur et des replis suppléent à l'absence des 
vésicules en fournissant au sperme récemment secrété loccasion 
de s’élaborer par son séjour et par ses balancements organiques. 

Je ne m'explique pas l'énorme différence qui existe entre les ap- 
pareils génitaux mâles de l’'Hylemyia fuscata et de TH. strigosa. Dans 
cette dernière espèce, 1l existe deux vésicules séminales ovoïdes et 
un canal éjaculateur de longueur médiocre, tandis que l'H. fuscata 
rentre dans la série des Muscides privées de ces vésicules et pour- 
vues d’un canal éjaculateur fort long et très-flexueux. Cette lon- 
gueur dans l’/J. fuscata égale deux fois celle de tout son corps. Cet 
appareil ressemble trait pour trait à celui du Curtonevra maculata. 
Une si grande dissemblance organique porterait à croire que nos 
deux Hylemyia appartiennent pas à un même genre, et cependant, 
en étudiant comparativement leurs traits extérieurs, on ne saurait 
se refuser à leur identité générique. Dans mes dissections de 
VAL, strigosa, qui datent de sept à huit ans, aurais-je commis quelque 
méprise? Je le crains. 

L’armure copulatrice, organe des distinctions spécifiques, est, 
dans toutes ces Muscides, logée, enchatonnée sous Le bout de l’ab- 
domen. Lorsqu'elle entre en exercice, elle peut se débander comme 
un ressort. On la met facilement en évidence par une compres- 
sion expulsive de Pabdomen. Son extrémité, qui regarde en arrière, 
s'engage plus ou moins, dans le repos, entre ou sous des pièces 
particulières qui dépendent du dernier segment ventral, et qui 
servent à la retenir, Pour compléter mon travail sur ce point, Je 
devrais décrire toutes les armures des Muscides disséquées. Une 

Hs (& 38 


998 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


semblable monographie m’entrainerait beaucoup trop loin, et je 
me bornerai à l'exposition succincte de quelques types. 

L’armure de l’£ch. rubescens étudiée par sa face externe se com- 
pose : 1° d'une pièce basilaire subannulaire coriacée; 2° d’un for- 
ceps à branches oblongues noirâtres, velues, tronquées au bout, 
mais articulées avant avec une pièce triangulaire velue, faisant 
l'office de crochet; 3° d'un fourreau de la verge allongé, cornco- 
membraneux, avec quelques aspérités, teriminé par deux pointes 
brunes à pee courbées. 

Celle du Sericocera a une singulière complication. Le forceps a 
ses branches grosses, velues, très-écartées, terminées en pointe 
simple et droite. La volselle, enchassée à la base du forceps, est 
aussi longue que lui, et composée de deux lames adossées. Elle 
se dilate à sa base, qui est velue et échancrée en demi-lune, puis 
elle est eflilée et droite avec sa pointe bifide. Le fourreau de la 
verge à une configuration insolite, qui doit faire supposer de bien 
curieuses manœuvres dans l’union des sexes. Il est rétréci à son 
origine, qui est flanquée d'une sorte de balancier formé d’une tige 
subsinueuse, poilue à son extrémité. Puis il est ventru, ellipsoïdal, 
et se termine par deux crochets pointus divergents, inclinés sur les 
côtés, et entre lesquels est lorifice qui donne issue au pénis. 

Sa composition dans l’Ocyptera est anormale et il n’est pas facile 
d'adapter aux diverses pièces constitutives la nomenclature ordi- 
naire. Dans son ensemble, elle est arrondie. Le forceps, qui forme 
à l'extérieur un demi-cintre, est un arc de cercle très‘ouvert. Ses 
branches noires et velues sont obtuses à leur extrémité. Entre ces 
branches est enclavée une grande pièce arrondie, modérément 
convexe, velue, de couleur ambrée, terminée brusquement en 
arrière par un petit bec droit refendu au bout. Cette pièce semble 
l'analogue de celle que j'ai appelée vo/selle dans le Sericocera mais 
elle n’est pas composée de deux moitiés semblables, circonstance 
qui me la ferait plutôt regarder, smon commeun fourreau, du moins 
comme un réceptacle de la verge. Entre elle et le forceps, on voit 
de chaque côté une plaque blanchâtre, glabre, cornée, terminée 





SUR LES DIPTÈRES. 299 


par un bout particulier noir et velu. Mais outre cela il y a en des- 
sous des pointes, des lames, des crochets, dont je n’ai encore 
saisi ni les connexions, ni les attributions. 

L’armure du Sarc. hœæmorhoïdalis, envisagée dans son ensemble, 
forme un corps arrondi. La pièce basilaire coriacée, convexe, velue 
et d’un roux fauve luisant, forme le bout de l'abdomen. Elle offre 
en arrière une profonde échancrure à angle aigu ou en V, au fond 
de laquelle s'ouvre l'anus. Le forceps est noir, à deux branches 
mandibuliformes glabres, presque droites, à pointe aigue, mais 
fort courte. De la base du forceps partent deux tiges courtes, 
oblongues velues, de même couleur et de même consistance que 
lui, faiblement arquées, adossées ensemble par leur convexité et 
enclavées dans l’échanciure de la pièce basilaire. Ces deux tiges 
appartiennent peut-être à une volselle incomplète. Au centre de 
l'appareil, est le fourreau de la verge, du moins je ne saurais lui 
donner une autre dénomination. Il est oblong, corné, noirûtre, 
glabre, tronqué au bout, avec une ligne médiane enfoncée qui 
semble indiquer deux moitiés semblables. Les côtés ont, au mi- 
lieu , une légère saillie dentiforme. Une forte compression expulsive 
exercée sur le fourreau détermine la saillie de deux lamés sub- 
iriangulaires qui m'ont paru être les panneaux de l'ouverture par 
où doit sortir le pénis. Au-dessous du bout tronqué on découvre 
de chaque côté un crochet glabre, très-courbe, terminé par une 
spatule arrondie, où le microscope décèle de fines aspérités mar- 
ginales. À la racine inférieure ou, si l’on veut, interne du fourreau , 
il y a à droite et à gauche une paire de crochets arqués et pointus 
dont le plus postérieur est plus fort que l'autre. Les pointes du 
forceps se trouvent, dans la condition du repos, en regard de 
deux tiges cornées, velues dans une portion de leur bord interne 
et faisant partie de la dernière plaque ventrale. Comme on le 
voit, cette armure a une curieuse constitution. Nous sommes encore 
bien loin d’être fixés sur le rôle respectif de tous ses ressorts. 

Parmi les Muscies, l’Idia a une armure petite, ovalaire, brune, 
glabre, armée en dessous de quatre stylets noirs, presque droits, 

3e 


300 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


dont deux appartiennent sans doute au forceps et les deux autres 
au fourreau. Le dernier segment ventral a deux crochets arqués 
qui combinent leur action avec les stylets. 

Cette armure est aussi ovalaire dans le L. Cæsar. La pièce ba- 
silaire noire, de texture tégumentaire, hérissée de longs poils, 
présente en arrière une grande échancrure à angle aigu, où s'ouvre 
l'anus. Le forceps a ses branches brunes, glabres , fines, pointues, 
un peu courbées à leur extrémité, logées entre deux panneaux ob- 
longs et inermes du dernier segment ventral. Le fourreau est formé 
par l'adossement de deux lames étroites, brunes, pointues. 

Celle du Calliphora est bien plus allongée que la précédente, et 
son extrémité est dans une grande échancrure voütée du dernier 
segment du ventre; la pièce basilaire est presque carrée. Les 
branches du forceps, hérissées de quelques poils, sont arquées et 
terminées par un bout en cueilleron. Le fourreau , aussi long que 
le forceps, est formé de deux tiges presque droites. 

L'armure du Curt. maculata est fort petite. La pièce basilaire 
est un bourrelet transversal un peu arqué, velu, coriacé. Les 
branches du forceps, courtes velues et subtriangulaires, se ter- 
minent par un cueilleron d'un brun luisant séparé du corps de la 
branche par un petit étranglement où il y a une articulation li- 
néaire favorable à ses mouvements. Deux lames lancéolées conmi- 
ventes formeraient le fourreau. 

Parmi les Anthomyzides, le Lispa a armure ovalaire. La pièce 
basilaire est un bourrelet noir, coriacé, velu, courbé en demi- 
cercle et obtus à ses extrémités, avec une articulation linéaire au 
milieu. Le forceps est formé de deux larges panneaux coriacés, 
blonds, velus, contigus, échancrés au bout avec l'angle interne 
prolongé en pointe. De dessous l’échancrure, sort un stylet grêle, 
noir, pointu, comme flexueux, qui appartient peut-être à une 
volselle. Le dernier segment ventral offre ici une plaque trifide 
où se logent les stylets. 

Celle de l'Hylemyia strigosa ressemble à la précédente par la 
forme de sa pièce basilaire, mais les branches du forceps sont 


SUR LES DIPTÈRES. 301 


légèrement courbées pour former‘la pince. Les pointes de celle-ci 
s'engagent, dans le repos, entre deux plaques ventrales oblongues 
bordées extérieurement de longues soies. 


ARTICLE II. 


APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. 


Cet appareil va nous offrir dans les Muscides calyptérées une 
configuration, une composition qui ne se sont pas présentées 
dans les familles précédentes. Jusqu'ici, si nous en exceptons quel- 
ques OEstrides (qui sont aussi calyptérées), les œufs, après avoir 
acquis dans les gaines ovigères tout leur développement, descen- 
daient dans le calice pour y compléter leur maturité, et étaient 
pondus au-dehors en passant par loviducte. Nous allons trouver 
mamtenant des genres vivipares et d'autres ovipares, par consé- 
quent des organes femelles de la génération fort dissemblables. 

Dans les Tachinaires, les œufs à terme sont déposés dans un 
organe particulier placé à la suite de loviducte, où ils sont des- 
tinés à éclore avant d’avoir vu le jour; en sorte que les femelles 
sont alors vivipares. D'après ces attributions physiologiques, Ja 
désigné cet organe sous le nom de réservoir ovo-larvigère. Ge serait 
une matrice, Décrivons lappareil dans l'£ch. grossa. # 

Les ovaires sont deux rondelles ou plateaux déprimés, garnis 
de rangées circulaires de gaines ovigères, multiloculaires, innom- 
brables, dont les pointes effilées convergent au centre du plateau. 
Les séries extérieures sont les premières fécondées et les plus 
grosses ; aussi forment-elles une sorte de bourrelet. Ces récep- 
tacles de la progéniture sont maintenus en place par de nom- 
breuses rênes trachéennes fournies à chacun d’eux par deux ou 
trois troncs de ces vaisseaux aérifères. Les cols des ovaires sont 
courts , grêles, mais renflés à leur origine. Ils confluent en arrière 
pour la formation de l'oviducte, qui est plus long qu'eux, mais uni- 
formément grêle. Le réservoir ovo-larvigère suit immédiatement et 
directement loviducte. C’est un long boyau déprimé, roulé sur 


302 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


lui-même, de manière à former trois tours de spire, et tout cou- 
vert à l'extérieur de points en relief arrondis, régulièrement dis- 
posés, soit en long, soit en travers. Il renfermait, dans les indi- 
vidus dont j'ai fait l'autopsie, une quantité prodigieuse, des mil- 
liers d'œufs à terme, petits, grèles, allongés, étroitement pressés 
les uns contre les autres, mais non entassés, fixés par un bout 
aux parois du boyau. Ces bouts, par leur légère saillie au dehors, 
forment ces points ronds dont je viens de parler. Si l’on déchire 
ce réservoir pour étudier le mode d'insertion des œufs, on voit, 
dans les lambeaux, qu'ils y adhèrent par un seul bout, de ma- 
nière à paraitre pendants, absolument comme les papilles qui 
revêtent le dessous du chapeau des champignons du genre Hyd- 
num. I résulte de cette disposition des œufs, que leurs bouts 
libres correspondent à l'axe fictif du boyau. Le réservoir ovo-lar- 
vigère se termine à la vulve, et avant la fécondation il forme un 
conduit qui peut être considéré comme un vagin. 

Le phénomène organique de la fixation des œufs par un seul 
bout et par séries contre les parois internes de ce réservoir tubu- 
leux est sans doute en partie sous la dépendance de la glande 
sébifique, que j'examinerai bientôt, mais il tient aussi à des afh- 
nités vitales intimes, à des lois secrètes d'organisme qu'il n’est pas 
encore permis de formuler. 

Je n'ai pas eu occasion de constater la présence des larves dans 
le réservoir ovo-larvigère de FEch. grossa, parce que sans doute 
les femelles que j'ai disséquées n'étaient pas assez avancées dans 
la gestation. Mais dans l'Ech., rubescens, où il existe un semblable 
réservoir avecles mêmesconnexions, j'ai rencontré, en même temps, 
et des larves vivantes et d’autres à demi écloses, et des œufs en- 
uers et des coques d'œufs vides. J'ai trouvé ce réservoir farci de 
larves dans le Siphona et le Gonia. Enfin, je n'hésite pas à répé- 
ier que toutes les Tachinaires sont vivipares, et ce fait nouveau 
est acquis à la science par les études anatomiques. 

Dans le Gonia, le réservoir ovo-larvigère est plus long que 
celui des £chinomyia, filiforme et très-reployé. Les œufs à terme 





SUR LES DIPTÈRES. 303 


sont ovales, pointus par un bout et d’un noir profond. Les ovaires 
du Siphona, au lieu d'être en rondelles, comme dans les genres pré- 
cédents ont leurs gaines ovigères, disposées en un faisceau 
oblong, et le réservoir ovo-larvigère est moins long que dans les 
Echinomyies. 

Passons à l'appareil sébifique et sémunal. Puisque les Tachinaires 
sont vivipares, qu'était-1l besoin d’une glande destinée à enduire 
les œufs d’un vernis préservatif ou conservateur? Et cependant cette 
glande existe avec toutes les conditions d’un organe sécréteur 
+omme dans les Diptères ovipares. Mais l'anatomie vient de nous 
apprendre que si les Tachinaires ne pondent pas des œufs au de- 
hors, elles les pondent au dedans du corps, et que ces œufs, pour 
se rendre au réservoir ovo-larvigère, où ils doivent subir une in- 
cubation jusqu'à la naissance des larves, ont nécessairement à 
passer sous lorifice excréteur de cette glande, pour y recevoir 
l'ablution sébacée? N’avons-nous pas vu encore qu'indépendem- 
ment d’un séjour dont nous ignorons la durée, les œufs sont 
collés par un de leurs bouts aux parois du réservoir ovo-larvigère. 
Ces circonstances, bien comprises, ne sont-elles pas faites pour 
confirmer notre opinion sur les fonctions sébifiques de cette glande ? 

Dans l'E. grossa la glande sébifique a pour organe sécréteur trois 
orbicelles ovalaires à centre largement noir, contigus et sessiles, 
sur un col excréteur commun d’une excessive brièveté. Les ré- 
servoirs séminaux sont deux bourses en massue allongée, insérées 
à droite et à gauche du col précédent, insertion fort remarquable, 
parce qu’elle ne se fait pas immédiatement sur loviducte. Dans 
VE. rubescens les orbicelles sont arrondis, munis de cols efférents 
bien marqués. Ceux du Gonia, plus grands et ovales, avec du gris 
au centre, sont longuement pédicellés, avec des réservoirs sémi- 
naux, filiformes et flexueux. Le Siphona ressemble par l'appareil 
sébifique et séminal plutôt aux Dexiaires, auxquelles j'ai déjà dit 
qu'il pourrait se rallier, qu'aux Tachinaires. Les orbicelles, au 
nombre de deux seulement, sont sphéroïdes et entièrement noirs 
comme dans le Prosena etle Dexia. On les croirait sessiles sur l'ovi- 


304 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


ducte, mais ils n’y sont qu'adhérents, on peut les en détacher, et 
mettre en évidence leurs longs cols capillaires, d’abord courbés en 
anse. Les réservoirs sont ovoides, avec un col plus long qu'eux. 

I est bien évident, d’après la forme et la composition des or- 
ganes génitaux femelles des Gymnosoma, que ces Diptères ne sont 
pas vivipares. Mes dissections me permettent même d'annoncer 
qu'ils ne doivent pas pondre un grand nombre d'œufs. Les ovaires 
sont arrondis ou turbinés, formés chacun d’une douzaine environ 
de gaïnes ovigères quadri ou quinqueloculaires. Le calice est peu 
apparent; le col, tubuleux, de la longueur de l'ovaire; l'oviducte, d'a- 
bord filiforme, puis dilaté en un réservoir ovigère qui remplace le 
calice, et que nous retrouverons désormais mieux conditionné. 
L'appareil sébifique et séminal à trois orbicelles subglobuleux, rap- 
prochés, grisätres, avec le centre plus blanc, ce qui est l'opposé 
de presque tous les autres, munis d’un col capillaire de peu de 
longueur. Les réservoirs séminaux sont oblongs, avec un col très-fin 
et court. Les œufs à terme ont une configuration singulière. Ils 
sont hémisphériques, plats en dessous, roux, avec un bourrelet cir- 
culaire blanc. 

L’ovaire du Phasia présente avec le précédent plusieurs traits 
de ressemblance, qui prouvent leur affinité générique. Il n’a que 
sept à huit gaines ovigères et celles-ci ne sont que biloculaires, en 
sorte que le Phasia pond encore moins d'œufs que le Gymnosoma, 
ce qui nous explique la rareté des Phasiennes. L'oviducte est moins 
long et se termine par un réservoir ovigère. La glande sébifique à la 
même composition, mais les orbicelles sont bruns au centre. Les 
œufs sont en segment de sphère, mais sans bourrelet. 

J'ai acquis la certitude, par l'étude de l'appareil génital femelle 
dans ses divers états de gestation, que les Dexiaires, ou du moins 
les genres soumis à mon scalpel, sont vivipares. Dans la méthode 
naturelle, il conviendrait de les placer à la suite des Tachimaires. 
La conformité anatomique de cet appareil dans le Dexia et le 
Prosena légitime pleinement le rapprochement de ces deux genres, 
malgré lénorme différence respective de leurs trompes. Dans 


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SUR LES DIPTÈRES. 305 
l'individu du Dexia, dont j'ai dessiné les ovaires, ceuxci étaient 
vides, tandis que le réservoir ovo-larvigère était plein"d'œufs et 
de larves. Cette femelle touchait donc au terme de sa délivrance 
complète. Ces ovaires étaient ovalaires ou conoïdes, composés 
d'une vingtaine environ de gaines ovigères multiloculaires. Le col 
est court, l’oviducte tubuleux, ephndrique. suivi d’un réservoir ovo- 
larvigère, qui n'est ni comprimé, ni roulé en spirale comme celui 
des RS mais allongé cylindr oïde ou fusiforme, flexueux 
ou simplement courbé en anse. Les œufs sont oblongs ou allongés 
blancs. 

L'appareil sébifique ou séminal inséré à la termimaison de l'o- 
viducte a trois orbicelles ovalaires entièrement bruns, contigus sur 
une même série et sessiles en apparence. Quand on cherche à 
constater leur mode de connexion, on s'assure qu'ils ont un col 
efférent plus délié qu'un cheveu et reployé sous Porbicelle. Les 
réservoirs séminaux sont deux bourses en massue, atténuées en un 
long col qui s'insère à côté des conduits efférents précédents. Leur 
bout adhère fortement aux cols des ovaires, circonstance qui 
rend très-difficile leur dissection. 

Les ovaires du Prosena, que j'ai surtout étudiés à cette care 
de la gestation où ils étaient compléiement garnis d'œufs, sont 
ovoides, composés d’un nombre indéterminable de gaines ovigères 
multiloculaires. Le col et loviducte sont encore plus courts que 
dans le Dexia. Les œufs et 1® réservoir ovo-larvigère ressemblent 
en tous points à ceux de ce dernier genre. Les tentacules vulvaires 
sont velus, ovalaires, d’un seul article. L'appareil sébifique et 
séminal se compose des mêmes parties que dans le Dexia. 

Quand lobservation directe ne nous aurait pas appris que les 
Sarcophagiens sont vivipares, l'existence d’un vaste réservoir ovo- 
larvigère nous en eût donné la certitude; mais ce réservoir à ICI 
une configuration bien différente de celle des familles précédentes, 
et elle constitue leur trait anatomique le plus distinctif. Ce n'est 
pas un réservoir unique plus ou moins allongé ou enroulé, mais 
un bissac, une double matrice. 

OU 39 


306 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Bes ovaires, placés au-dessous du bissac dont je viens de par- 
ler, con at chacun en un faisceau arrondi, ou conoïde, de 
gaines ovigères innombrables, multiloculaires, terminées par un 
‘fm ligament suspenseur. Leur col est tubuleux, presque de leur 
longueur. L'oviducte, plus Tong que les cols, s’'abouche brusque- 
ment au canal éducateur du bissac ovoarvigère. Les œufs, arrondis 
dans l'ovaire, deviennent oblongs quand ils sont à terme. Le bissac 
ovo-larvigère, lorsqu'il est bien rempli par les produits de la fe- 
condation, se présente sous la forme de deux énormes bourses 
arrondies, contiguës, dont l'enveloppe est une fine membrane 
pellucide, qui permet de reconnaître dans son intérieur les œufs 
ou les larves. J'y ai compté à la fois plus de deux cents de ces 
dernières; mais la configuration de ces bourses varie suivant leur 
degré de réplétion. J'ai cru parfois qu'il n'y existait qu'un seul 
réservoir plus ou moins échancré en arrière. Chacun des sacs a 
un col fort court, qui s’unit bientô àson congénère pour former 
le conduit éducateur, qui, après avoir reçu l'oviducte, va s'ouvrir 
à la valve. 

L'appareil sébifique et séminal ressemble, trait pour trait, à 
celui des Dexiaires; 11 s’insère à l’oviducte, immédiatement avant 
l'embouchure de ce dernier au conduit éducateur du bissac ovo- 
larvigère. L’organe sécréteur se compose de trois orbicelles ovoides 
à centre brun, paraissant sessiles, mais munis d’un col fusiforme 
plus long qu'eux; les réservoirs sont deux bourses ovalaires atté- 
nuées en un col de leur longueur. 

L'absence d’un réservoir ovo-larvigère dans les Muscies nous 
donne la certitude que ces Diptères ne sauraient être qu'ovipares. 
Je prendrai, pour type de la description de l'appareil génital fe- 
melle de ce groupe, celui du Lucilia Cesar. 

Les ovaires consistent en deux plateaux orbiculaires, qui, dans 
un état avancé de gestation, occupent presque toute la cavité ab- 
dominale. Les gaines ovigères, innombrables et bi ou triloculaires, 
y sont rangées par séries circulaires pressées et concentriques. 
Comme la série extérieure est la seule qui paraisse sur la tranche 


SUR LES DIPTÈRES. 307 
du plateau et qu’elle est la plus développée à l'époque de la 
gestation, le disque de la rondelle, légèrement déprimé, apparait 
couvert de points ronds qui ne sont que les bouts saillants des 
œufs. Le col de Povaire est court, tubuleux, latéral; l’ourducte est 
aussi tubuleux, mais plus long; les œufs à terme sont allongés. 

L'appareil sébifique et séminal, placé à l'extrémité postérieure 
de loviducte, a trois orbicelles à centre noir, à peu près sessiles 
dans le Calliphora, munis, dans les autres genres, d'un long col 
efférent capillaire. Les réservoirs séminaux ressemblent à la plu- 
part de ceux des familles précédentes; ce sont deux boyaux 
simples dont les bouts renflés adhèrent aux cols des ovaires, 
tandis que, du côté opposé, ils s’étrécissent pour s'implanter 
conjointement avec les cols efférents. Ceux du Lucilia Cæsar 
ont un petit col capillaire; ils sont tout à fait filiformes dans le 
L. violacea. 

À en juger par la forme et la composition des ovaires, le genre 
Rlyncomytia ne devrait pas rester dans le groupe des Muscièsl 
quoique, sans doute, il s'y rallie par des traits extérieurs; ses 
ovaires sont ovales-oblongs, de dix à douze gaînes ovigères seu- 
lement, uniloculaires. Le col est court, non latéral, et l’ourducte 
assez long. Celui-ci offre, vers sa terminaison, un corps particu- 
lier, arrondi et épais, un réservoir ovigère; les œufs sont ovales, 
obtus, blancs. L'appareil sébifique et séminal, comparé à celui 
des nées On ne présente pas la même dissemblance que 
les ovaires; il a au contraire avec elles la plus grande analogie 
de composition. Il y a, pour la sécrétion, trois orbicelles ovalaires, 
noirs, dont la tunique, d’une certaine épaisseur, est diaphane, et 
qui ont des cols capillaires assez longs, doublement fléchis à 
leur origine. Les réservoirs séminaux sont en massue allongée 
et adhèrent par leur bout au col des ovaires, comme à ordinaire. 
Par une compression expulsive, on voit saillir, au bout de l'ab- 
domen, une pièce ovale triangulaire bordée de chaque côté par 
quatre ou cinq soies noires arquées. Cette pièce fait supposer 
quelque manœuvre particulière lors de la ponte des œufs. 


39° 


308 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 

L'appareil génital femelle des Anthomyzides n'offre pas moins 
de différence que l'organe mäle dans les divers genres de ce 
groupe, et, sous ce rapport anatomique, la série de ceux-ci aurait 
quelques mutations à supporter. 

Les ovaires de l’Aricia urbana, loin d’être en plateaux arrondis 
comme dans beaucoup de Muscies, sont en faisceau ovalaire ou 
oblong, assez lâche, de douze gaines ovigères, allongées et trilocu- 
laires. Le calice est postérieur; le col fort court. L’oviducte, d'abord 


; A s = © ! = SEA » Q 
grêle, grossit ensuite pour devenir réservoir ovigère. L'appareil 


sébifique et séminal se compose de trois orbicelles ovalaires noirs, 
subsessiles, et de trois réservoirs en petits boyaux oblongs. 

On trouve une tout autre conformation d’ovaires dans l’'Hydrotea, 
insecte qui ressemble tant à la mouche domestique. Xs sont en pla- 
teau orbiculaire comme dans celle-ci. 

Ceux de l'Ophyra ont des gaines ovigères disposées comme dans 
le L. Cæsar; mais le plateau, au lieu d’être rond, est ovale. Le col 
est postérieur et court ; l’oviducte, plus long, et les œufs, blancs et 
oblongs. L'appareil sébifique et séminal a pour la sécrétion trois 
orbicelles noirs, ovales, sessiles. Les réservoirs sont deux boyaux 
allongés, adhérents par un bout au col des ovaires, comme dans les 
Ma 

Le Lispa, msecte de mœurs si particulières, va nous offnir dans 
ces Organes des traits curieux de structure. $es ovaires, loin de 
ressembler à ceux des Hydrotea et Ophyra, ont la plus grande ana- 
logie avec ceux de lAricia. Ghacun d’eux est un faisceau ovalaire 
de quinze à vmgt gaines ovigères, allongées, multiloculaires. Le calice 
et le col ne diffèrent pas de ceux de ce dernier genre; mais lovi- 
ducte est long, filiforme et aboutit en arrière à un réservoir OvI gère 
oblong, à parois comme calleuses. 

Les œufs de la lispe ont une structure dont je n'ai pas vu 
d'autre exemple dans les Diptères. Ils sont grands, vu la taille de 
linsecte, oblongs, plus ou moins cambrés, d’une tete roussâtre. 
Ils ont une face convexe, finement striée, suivant sa longueur, et 
une face plane ou déprimée, parcourue par deux nervures sub- 


FA 


SUR LES DIPTERES. 309 


marginales, parallèles, terminées au bout antérieur par une spa- 
tule arrondie, débordant ce bout, élégamment bordée de longues 
soies arquées, au bout postérieur, par deux petites pointes sur- 
saillantes subulées. Quel investigateur des habitudes de ce Diptère 
ripicole sera assez heureux pour nous apprendre le pourquoi de 
cette singulière structure ! 

L'appareil sébifique et séminal a aussi son originalité. Les trois 
orbicelles à centre noir, qui constituent son organe sécréteur, sont 
contigus en triangle et munis de lôngs cols capillaires. Ces trois 
cols s'unissent en un seul conduit qui s’insère à la partie posté- 
rieure et dorsale du réservoir ovigère. Deux bourses ovalaires 
forment les réservoirs séminaux. Elles ont un col capillaire assez 
long, et les deux cols se confondent aussi en un seul conduit ex- 
créteur qui s'implante à côté de lorgane sécréteur. 

L’Anthomyia se rattache par la forme et a composition des 
ovaires et de la glande sébifique, à l'Hydrotea et au Musca. 


FAMILLE DES MUSCIDES ACALYPTÉRÉES. 


J'ai déjà dit que l'étude du système nerveux et des trachées 
m'avait déterminé à diviser l'immense nation des Muscides en deux 
grandes familles, au moins provisoirement. Jai exposé mes re- 
cherches sur les Muscides calyptérées. Je vais maintenant entre- 
prendre un semblable travail, mais plus difficultueux encore, sur 
les Muscides qui sont privées de cueillerons aux balanciers, d'où 
leur dénomination d’acalyptérées, en opposition avec celle de la 
famille précédente. L'absence des cueillerons s'accompagne de la 
privation des aérostats à l'abdomen. C’est là un fait qui a quelque 
portée. Mais les acalyptérées ont, indépendamment du cerveau, 
deux ou trois ganglions rachidiens, tandis que les calyptérées, qui 
ont une prééminence organique bien établie, n’en possèdent qu'un 
seul. C’est un autre fait qui pourrait soulever des questions inté- 
ressantes sur les rapports de la puissance nerveuse avec le nombre 


310 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


et le volume des ganglions. Il y a encore beaucoup à étudier et 
à méditer sur ce point. 

Les diptérologistes, avec le seul secours des caractères exte- 
rieurs; se sont tous entendus pour considérer ces petites et faibles 
Muscides comme moins élevées que les autres en organisation, et 
ils en ont relégué les nombreuses peuplades à la fin de leur cadre 
générique. Ehbien, les dissections confirment cette infériorité orga- 
nique et mettent le sceau à leur jugement. Ce résultat, en même 
temps qu'il témoigne hautement de leur tact, de leur habileté à 
apprécier la valeur des formes extérieures, est aussi l'hommage le 
plus éclatant que l’on puisse rendre à la certitude de la science ; 
il est une preuve authentique et consolante de cette admirable 
corrélation des actes de la vie avec les ressorts ou apparents ou 
secrets qui y président. Combien je m’estime heureux d’avoir 
mis au jour quelques-uns de ces derniers et d’en devenir l'inter- 
prète! Voyez comme labsence d’un organe, auquel on avait d'a- 
bord accordé peu d'importance, a d’intéressantes conséquences 
dans l'organisme! La privation des cueïllerons coïncide dans nos 
Muscides, ainsi que je me plais à le répéter, avec la privation 
des ballons abdominaux; et ces deux traits négatifs entrainent, 
pour résultat physiologique sur l'ensemble de l’économie ani- 
male, ces habitudes paisibles et sédentaires, cette abnégation du 
grand jour, cette lente ambulation, ce sautillement hébété, ce 
vol faible et muet, ces teintes sombres, ce tempérament mélanco- 
lique, qui caractérisent si bien nos petites mouches acalyptérées. 

Voici le catalogue de celles de-ces dernières que j'ai soumises 
à mes vivisections, en conservant leur disposition par groupes ou 
sous-tribus. 


DOLICHOCÈRES. . Tetanocera pratorum. FALL. 


6 
7. —— ferruginea. Id. 
8 





1. Sepedon sphegens. Faux. ë 
9. Hacffneri Id araioria. ME1G. 
3. Tetanocera marginata. ME1G. Te 
ar OXOCÉRIDES. 
D > shictica. LATR. 
D. ———— reliculata. Id. 9. Loxocera ichneumonea. Mec. 


10. 
15 


28 


SUR LES DIPTÈRES. 31] 


CORDYLURIDES. 


Chyliza leptogaster. Fax. 
Cordylura pubera. I. 


SCATOMYZIDES. 


. Scatophaga stercoraria. Me1c. 


lutaria. Id. 


. Sapromyza ustulata. I. 


. Sapromyza rorida. Id. 


. Helomyza tigrina. Fazr. 


rufa. MacQ. 
nom Pal da "td. 


ORTALIDÉES. 


. Ortalis vibrans. FALL. 
lugens. Mec. 





. Platystoma umbrarum. Id. 


TÉPHRITIDES. 


. Tephritis fasciata. Maco. 


SEPSIDÉES. 


. Sepsis punctum. FALL. 


. Cheligaster putris. Maco. 
. Nemopoda cylindrica. Id. 


LEPTOPODITES. 


. Calobata cothurnata. Mec. 
. Micropeza thoracica. Maco. 


ULIDIENS. 


. Ulidia demandata. Meic. 


29: 
30. 


31. 
92. 


33. 
34. 
35. 
36. 
37. 
38. 


39. 
40. 


A1. 
42. 


3. 
A. 
15. 
46. 
A7. 
8. 


Ainsi que je lai fait pour la famille 
précéder mes descriptions anatomiques des acalyptérées de quel- 
ques observations isolées qui ne trouveraient pas place ailleurs. 

1. Quoique le Chyliza et le Cordylura soient deux genres con- 
tigus dans la méthode de M. Macquart, il existe cependant entre 
eux, sous le rapport de leurs organes digestifs, une différence no- 


LAUXANIDES. 


Lauxania ænea. Far. 
Lonchæa tarsata. Id. 


HYDROMYZIDES. 


Ochtera mantis. Larr. 
Notiphila cinerea. FaLr.. 


PIOPHILIDES. 


Teichomyza fusca. Maco. 
Ephyÿdra rufitarsis. I. 
Piophila pusilla. Merc. 





petasionis. Dur 
Drosophila fasciata. Xd. 
maculata. Id. 


SPHÉROCÉRIDES. 


Sphærocera subsultans. Maco. 
Borborus equinus. Id. 


HÉTÉROMYZIDES. 


Gymnopa ænea. FALz. 


Agromyza Jlava. Mer. 
HYPOCÈRES. 


Phora pallipes, Larr. 





bicolor. MAco. 





sordidipennis. Dur. 
livida. Id. 
aterrima. LATR. 
helcivora. Dur. 











précédente, je vais faire 


312 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


table, et celle-ci me semble de nature à appeler encore l'attention 
des diptérologistes sur leurs places respectives dans la classifi- 
cation. 

2. Le Chyliza leptogaster a, dans les individus frais, la région 
dorsale du corselet couverte d’un fin duvet doré, soyeux, avec 
des raies obscures. Ce trait avait été saisi par Pauzer (Faun. Germ. 
fase. 54, fig. 19). Les palpes sont très-noirs (caractère rare dans 
les Diptères), ovales-spatulés, presque sécuriformes. Les nervures 
des ailes sont testacées dans le mâle; noires, excepté à leur base, 
dans la femelle. L’abdomen est canaliculé en dessous dans les 
deux sexes. 

3. Contre l'asseruüon de M. Robineau-Desvoidy les Scatophaga 
qui ont l'abdomen irès-velu sont des mäles. 

J'ai observé un fait accidentel fort singulier dans les deux sexes 
du Scat. stercoraria. À diverses reprises j'ai trouvé vers le milieu 
de la région ventrale de l'abdomen tantôt une, tantôt deux grandes 
ouvertures ovales qui communiquent dans la cavité abdominale et 
qui permettent d’apercevoir les viscères. Ces æœils-de-bœuf étaient 
réguliers et nets, comme si on les eût faits avec un emporte-pièce. 
Ces mouches avaient l'air de se bien porter. Je présume que des 
larves parasites vivent dans l'abdomen de cette scatophage en s’y 
nourrissant seulement , soit du tissu adipeux , soit des sucs épanchés. 
Sans doute que ces larves pratiquent cette singulière opération 
césarienne lorsqu'elles sortent pour se transformer. 

h. Le Platystoma umbrarum, Diptère d'un facies si hétéroclite, 
et l'une des plus grandes espèces des Muscides acalyptérées, pré- 
sente une structure et une composition de la paroi ventrale de 
l'abdomen qui n’ont pas frappé les entomologistes. Cet insecte, 
qui à quatre segments dorsaux à l'abdomen, n’en a pas à la région 
ventrale dans l’un comme dans l'autre sexe. Cette dernière région 
est revêtue d’un derme homogène d’une seule pièce, qui n’est que 
le développement de la membrane inter-segmentaire ordinaire. 
Ce derme souple et d’un jaune citron est glabre et parcouru lon- 
gitudinalement par de profondes stries qui ne sont que des rides 


SUR LES DIPTÈRES. 313 
ou de fines plissures. Mais comme la nature ne passe pas brus- 
quement d’une création à une autre, une loupe scrupuleuse dé- 
couvre encore les vestiges, les rudiments des segments disparus. 
Ainsi il y a tout à fait à la base une double plaque noire coriacée, 
puis au milieu une seconde très-petite, puis un ou deux points 
de cette couleur, enfin avant l’oviscapte une plaque carrée. Remar- 
quez bien que ce défaut presque absolu de segments ventraux 
dans le Platystome n’est qu'un acheminement à leur disparition 
complète dans la famille des Pupipares, qui termime l'ordre des 
Diptères. J'ai déjà signalé ce même msecte comme formant une 
exception pour le nombre et la position des stigmates. 

9. Les Diptères du groupe remarquable des Sepsidées exhalent 
une odeur parfumée des plus agréables, qui varie suivant les es- 
pèces. M. Macquart est je crois, le seul entomologiste auquel elle 
n'ait pas échappé et 1l la compare à celle de la mélisse. Le scalpel 
m'a dévoilé l'organe qui prépare ces essences et je vais le décrire 
en peu de lignes. La glande odorifique qui forme le trait anatomique 
le plus caractéristique des Sepsidées, existe dans les deux sexes. 
Elle s'insère sur la paroi dorsale du rectum dans l'intérieur duquel 
elle verse le produit de sa sécrétion. L’insecte expulse cette odeur 
par l'anus. Ce serait donc un organe des sécrétions excrémenti- 
tielles comparable à ceux que j'ai déjà fait connaître dans les Cara- 
biques et autres Coléoptères, mais ilen diffère surtout par son 
mode d'insertion sur le rectum. Il consiste en deux vésicules 
oblongues ou ovalaires, parfois d’une faible teinte roussätre, où 
le microscope permet de constater une capsule intérieure de même 
forme. Elles s'atténuent un peu en arrière pour confluer aussitôt 
en un col d’une extrème brièveté, implanté à nu sur le rectum. 
Cette glande est, comme on voit, des plus simples. Il faut consi- 
dérer les vésicules comme des organes sécréteurs par leurs parois, 
et réservoirs par leur cavité, tandis que le col est le conduit excré- 
teur. Cette odeur a en général du rapport avec l'éther, et dans le 
Cheligaster on croirait renier acétique. 

6. Les Sepsidées ont une mobilité dans les jambes et une promp- 

Le no 4o 


CPI 


314 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


titude dans le vol qui contrastent avec l'allure tranquille des autres 
Muscides acalyptérées. La première est favorisée par la longueur 
considérablé"des hanches, qui égale la moitié de la cuisse; la se- 
conde par une composition des balanciers qui n’a pas encore été 
signalée. Ces organes, extrèmement vibratiles, sont en petite mas- 
sue insérée sur une base coriacée biarticulée. 

7. L'abdomen du Cheligaster patris mâle se compose de cinq 
segments dorsaux. Le troisième, plus grand que ceux qui le pré- 
cèdent et qui le suivent, est débordé près de ses angles posté- 
rieurs par une pièce tégumentaire de deux articles, terminée par 
un pinceau de plusieurs longues soies arquées qui, de part et 
d'autre de l'abdomen, s'inclinent réciproquement de manière à 
embrasser le bout de celui-ci. C’est ce trait sexuel qui a valu à cet 
insecte sa dénomination générique. La base articulée des pinceaux 
nait du troisième segment ventral. 

La patte antérieure du mâle de cette même espèce est remar- 
quable par le nombre de spinules et de soies qui garnissent le 
bord inférieur de la cuisse et du tibia. La cuisse a, dans sa moitié 
postérieure, deux crochets, dont l’antérieur seul est arqué, sépa- 
rés par une échancrure arrondie. Le tibia a vis-à-vis celle-ci une 
saillie obtuse destinée à s'y loger, et vers sa base trois soies 
roides qui correspondent à de semblables de la cuisse, Ce membre 
est un organe de préhension redoutable. Je le crois exclusive- 
ment destiné aux manœuvres de la copulation. La cuisse de de- 
vant de la femelle a, au tiers antérieur de son bord inférieur, 
un peigne de six à sept soies très-rapprochées. 

8. La pièce pénicallée du Cheligaster se retrouve, mais rudi- 
mentaire dans le Vemopoda cylindrica; au lieu d’un long pinceau, 
le mâle du Némopode a une touffe fort courte, une brosse de très- 
petits poils roides. 

Ce même sexe offre au segment ventral qui précède l'armure 
copulatrice un organe singulier qui combine son action avec le 
forceps lors de l'union des sexes. Ce segment est une plaque 
triangulaire partagée par une fente médiane favorable aux mour- 


4 


F1] 


SUR LES DIPTÈRES. 315 


vements partiels de chaque moitié. Aux angles de sa base s'in- 
sère une tige triarticulée, terminée par un peigne de quatre soies 
spimuleuses noires, qui s'incline vers son congénère pour former 
la pince. Cet organe existe aussi avec quelques légères modifica- 
tions dans le Cheligaster. 

9. L'Ulidia demandata se nourrit surtout des sucs fournis par 
les petites glandes pédicellées des sommités tendres des végétaux. 
Cette petite et brillante Muscide se complait aussi dans la société 
des pucerons du pavot oriental. J'ai fréquemment vu cette cour- 
tisane parasite lécher avec ses grosses lèvres les produits qui 
exsudaient des plaies faites par le bec des débonnaires Aphidiens. 
Dans son allure grave et compassée, elle meut ses pattes anté 
rieures à la manière de balanciers, comme pour palper et tâtonner 
au loin devant elle. 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF. 


Malgré la grande différence des Muscides de cette famille avec 
celles de la précédente, les organes de la digestion sont formés 
sur le même plan. 

Les glandes salivaires sont ou uniformément capillaires, ou mu- 
nies d’un réservoir terminal, rarement basilaire, parfois roulées 
en peloton. 

Celles des Dolichocères sont pour la plupart longues, capil- 
laires , flexueuses; mais dans le Sepedon sphegeus et les Tetano- 
cera aratoria et reticulata, elles sont renflées à leur extrémité. 
Dans le, Loxocera elles sont plus courtes, moins déliées, avec un 
léger renflement terminal. On retrouve dans le Chiliza le réservoir 
basilaire du Lucilia, et dans le Cordylura le peloton des replis de 
l'Ech. grossa. J'ai déjà fait remarquer que ces deux formes anato- 
miques avaient le même but fonctionnel, celui du séjour et du 
perfectionnement de la salive. Cette organisation avancée des 

40° 


316 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
glandes salivaires dans les Cordylarides, me fait penser que cette 
sous-tribu pourrait bien avoir le pas sur celle des Dolichocères. 
Les Scatophaga et Helomyza, qui ont plus d’un trait de ressemblance 
avec les Anthomyzides, ont, comme celles-ci, des vaisseaux sali- 
vaires capillaires d’un bout à l’autre et de moyenne longueur. Il 
y a un réservoir terminal ovoïde dans les Sapromyza, les Ortali- 
dées, le Tephritis, les Sepsidées. Dans les Ortalis, il y a, mdépen- 
demment de ce réservoir, une agglomération de quelques replis 
qui ne s’observe pas dans le Platystoma, le géant de ce groupe. 
Le Calobata a, comme le Chiliza, dont il partage les habitudes, 
un réservoir salivaire à l'issue de la tête, tandis que le Micropeza , 
qui a avec le Calobata une si grande conformité de structure exté- 
rieure, a son vaisseau salivaire à peine renflé au bout. L'Ulidia et 
les Lauxanides ont le réservoir terminal des Ortalis. L’Ochtera et 
le Notiphila ont la glande capillaire du Scatophaga. Dans le grouppe 
des Piophilides, 11 n’y a pas de conformité «ans cet organe ; les Tei- 
chomyza, Piophila et Drosoph. maculata ont un réservoir terminal qui 
manque dans l'£phydra etle Droscph. fasciata. Cette différence anato- 
mique dans les deux Drosophiles viendrait à appui de l'observation 
que m'a faite M. Macquart, sur la nécessité d'établir une coupe par- 
ticulière pourle Drosoph. maculata. Le petit grouppe des Sphérocé- 
rides présente deux formes très-différentes des glandes salivaires ; 
dans le Sphærocera, le corps de la glande est un boyau filiforme re- 
ployé, avec un col aussi long que lui, et de la ténuité d’un brin de 
soie, Dans le Borborus, la glande ressemble à celle du Myopa : c'est 
une bourse conoïde, dont la pointe éfhilée ne dépasse pas le mi- 
lieu du corselet, et dont la base arrondie a un col des plus capil- 
laires. Cet organe est le caractère anatomique différentiel des 
deux genres. Les Hypocères ont des vaisseaux salivaires très- 
simples, médiocrement longs et uniformément capillaires. Dans 
la Phora helicivora, 11s sont insensiblement renflés en massue et 
atténués près de la tête en un col plus que capillure. 

Le tube alimentaire diffère peu par sa forme et sa composition 
sénérales de celui des Anthomyzides et des Muscies. I est filiforme, 


SUR LES DIPTÈRES. 817 
de deux à cinq ou six fois plus long que linsecte, par consé- 
quent plus ou moins enroulé dans la cavité abdominale. Il débute, 
excepté dans un très-petit nombre d'espèces, par ce godet orbi- 
culaire qui est le trait anatomique le plus caractéristique des 
deux familles de Muscides. Le réservoir de la panse est presque 
toujours bilobé et les vaisseaux hépatiques, à quelques rares 
exceptions près, ont deux canaux cholédoques plus ou moins mar- 
ques. L'intestin est filiforme et le rectum a quatre boutons char- 
nus dans sa moitié antérieure : tels sont les traits généraux. 
Voyons les modifications suivant les petites peuplades établies 
sous le nom de sous-tribus par M. Macquart. 

Les vaisseaux hépatiques dans les Dolichocères ont une bile 
d'un brun violet foncé, et on trouve le réservoir de leur panse 
plus ou moins rempli d'un liquide brun ou roux. Cette dernière 
circonstance et l'habitat de ces Diptères mdiquent assez qu'ils 
doivent se nourrir de liquides qui tiennent en dissolution des 
matières décomposées. Le col de la panse offre dans le Loxocera 
un renflement conoïde à son insertion au réservoir. Celui-ci con- 
üent une liqueur de couleur ambrée, et les vaisseaux hépatiques 
sont d’un jaune päle. Get insecte ne vit pas enfoncé dans les 
plantes marécageuses, comme les Tetanocera, et sa nourriture 
est sans doute plus épurée. 

Le Chyliza et le Cordylura, quoique appartenant au même 
groupe, ont dans la longueur respective de leur canal digestif des 
différences qui viennent à l'appui de ce que Jai dit plus haut 
sur leur contiguité générique, et qui annoncent que leur régime, 
et par conséquent leur genre de vie ne sont pas identiques. Cet 
organe n'a que deux fois la longueur du corps dans le Chyliza, 
il en a quatre ou cinq dans le Cordylura. Le réservoir de la panse 
est bilobé dans le premier, oblong dans le second. Dans lun et 
dans l’autre, les vaisseaux biliaires sont d’un jaune pâle, et les 
canaux cholédoques, plus courts que dans les groupes précédents. 
Le rectum du Chyliza a quatre boutons charnus oblongs, et Le Cor- 
dylura, six orbiculaires. Les Sapromyza ont un liquide alimentaire 


318 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


brun dans le réservoir de la panse et dans le ventricule chylifique, 
ce qui permet de croire qu'ils vivent de matières infusées. La 
bile est blanche dans les deux espèces. Un semblable liquide 
brun, trouvé dans l'organe digesüf de l'Helomyza ligrina, dont 
la larve vit dans les champignons, prouve que linsecte se 
nourrit de la matière décomposée de ceux-ci. La longueur du 
tube alimentaire des Ortalidées est moindre que dans les sous- 
tribus précédentes, et n'a pas plus de deux fois et demie celle du 
corps. Le réservoir de la panse est simple dans les Ortalis, bilobé 
dans le Platystoma. J'ai constaté dans celui des Ortalis un liquide 
vert foncé qui m'a semblé de nature végétale, et dans celui du 
Platystoma une liqueur brune que Finsecte vomit aussi quand on 
le saisit. Il parait que ce dernier se nourrit de matière en décom- 
position. Le canal digestif des Sepsidées présente un trait anato- 
mique qui leur est exclusivement propre, c'est l'existence sur le 
rectum d’une glande odorifique dont j'ai déjà parlé. Le réservoir 
de la panse renferme un liquide faiblement ambré dans le Nemo- 
poda, et sa bile est blanche. Le tube alimentaire du Calobata et 
célui du Micropeza offrent des différences qui légitiment leur sé- 
paration générique. Il a trois fois seulement la longueur du corps 
dans le premier, et quatre ou emq fois dans le second. Le réser- 
voir de la panse est simple dans un, profondément trilobé ou 
même trifide dans l’autre. Les vaisseaux hépatiques sont sensible- 
ment plus courts dans le Micropeza. L'Ulidia a le canal digestif 
aussi long que celui de ce dernier; le réservoir de sa panse est 
bilobé; les boutons charnus du rectum sont oblongs, et cette 
poche excrémentitielle a dans la femelle un long col qui témoigne 
de la longueur de son oviscapte. L'examen comparatif le plus mi- 
nutieux ne sait découvrir d'autre différence entre l'organe de la 
digestion des Lauxanides et celui de l'Ulidia qu'une extrème briè- 
veté des canaux cholédoques dans le Lonchæa. Ce même organe 
digesüif a quatre ou cinq fois la longueur du corps dans les Hydro- 
myzides, Diptères qui se nourrissent de détritus. Les canaux cho- 
lédoques, qui ont la longueur ordinaire dans le Notiphila, sont 


SUR LES DIPTÈRES. 319 


fort courts dans l'Ochtera. Ce dernier insecte qui, par la structure 
de ses pattes antérieures, semble destiné à vivre de rapine, à sur 
le rectum un organe insolite et manque des boutons charnus or- 
dinaires. Cet organe consiste, pour chaque côté de la moitié an- 
térieure du rectum, en une espèce de grappe irrégulière de quatre 
ou cinq tubercules ovales-conoïdes, d’une teinte jaunâtre, insérés 
sessilement à droite et à gauche d'une tige commune qui dé- 
borde la poche stercorale, et qui est peut-être un conduit. Je dis 
peut-être, car cette tige parait charnue et compacte. C’est là un 
organe des sécrétions excrémentitielles qui a besoin d’être encore 
étudié et anatomiquement et physiologiquement. Ce n’est pas une 
glande odorifique comme celle des Sepsidées. Je n'ai jamais re- 
marqué que ce Diptère riverain exhalât une odeur particulière, et 
les entomologistes ne nous apprennent rien de semblable. 

Le groupe des Piophilides est loin d’avoir une organisation 
viscérale identique, et sa constitution générique devra, je pense, 
être remaniée. Le Teichomyza, qui la préside, et dont on doit la 
fondation et la découverte à M. Macquart, me semble devoir cons- 
tituer un genre isolé. Son canal alimentaire est un des plus longs 
dans tout l’ordre des Diptères : il a cinq ou six fois la longueur du 
corps. Le réservoir de la panse est bilobé, et je l'ai trouvé rempli, 
non pas d'un liquide, mais d’une bouillie blanchätre. M. Mac- 
quart nous apprend que cet insecte abonde sur les vieux murs hu- 
mides des écuries et des latrines. Il est vraisemblable qu'en lé- 
chant avec ses larges et grosses lèvres le ciment imprégné de 
l'humidité alimentaire, il en avale quelques atomes, et de là cette 
pulpe blanche et opaque. Le ventricule chylifique, au lieu de dé- 
buter, comme dans toutes les Muscides précédentes, par un godet 
orbiculaire plus ou moins ombiliqué, commence, dans le Teicho- 
myza, par un renflement ovalaire ou turbiné, tantôt plus, tantôt 
moins prononcé, dont les parois ont une consistance calloso-char- 
nue. Ce renflement, ou mieux cet organe, débute trop brusque- 
ment pour, être considéré comme une simple dilatation de l'œso- 
phage et pour prendre le nom de jabot. Quoiqu'il ne n'ait présenté 


320 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
intérieurement aucune partie dure; aucune colonne calleuse, ainsi 
qu'on l'observe ordinairement dans un gésier, il doit cépendant, à 
mon avis, être considéré comme une modification, un premier 
degré de celui-ci à cause de sa circonscription constante et de la 
consistance de ses parois. Certainement, la matière alimentaire 
doit subir dans sa cavité une élaboration spéciale, ce qui vient a 
l'appui de la réflexion que m'a suggérée tout à l'heure la bouillie 
de la panse. Si je n’ai point découvert de valvale à l'orifice pos- 
térieur de ce gésier, où Je crois qu'elle existe, c’est que j'ai man- 
qué de sujets pour mes recherches. Cet insecte ne se rencon- 
trant pas dans la contrée que j'habite, j'apportai moi-même de 
Bordeaux, en 1839, les cinq ou six individus qui ont servi à mes 
vivisections, et ce n’était pas assez pour descendre dans les détails 
de structure intime. Quoi qu'il en soit, l'existence de ce gésier est 
le trait anatomique distinctif du Teichomyza, au moins dans le 
groupe des Piophilides; car nous trouverons bientôt un sem- 
blable organe dans le Sphærocera, qui a un genre de vie très-ana- 
logue au sien. Après cet organe, le ventricule a la forme et les 
replis accoutumés. Les vaisseaux hépatiques et l'intestin ne diffe- 
rent pas de ceux du type de la famille. Le rectum n’a pas un col 
prolongé, ce qui indique d'avance que le Teichomyza n'a plus un 
oviscapte prononcé. 

Le canal digestif de l'Ephydra est aussi long et même plus long 
que celui du Teichomyza. Le réservoir de la panse est simple, 
ovoïde et peu développé. Il renferme une bouillie, signe d'aflinité 
organique avec le genre précédent; mais cette bouillie est jaunâtre. 
On sait que ces petites et innombrables Muscides habitent le limon 
des rivages ombragés et s'y nourrissent du détritus végéto-animal 
dont il est imprégné. Le ventricule n’a pas le gésier du Teichomyza, 
différenêe anatomique capitale, et il offre le godet orbiculaire de 
presque toutes les Muscides. Lereste comme danslegenreprécédent. 

Le Piophila, du même groupe, a le canal digestif à peine 
moins long que celui de l'£phydra; mais, du reste, organisé sur le 
même plan. Le ventricule chylifique débute aussi par un godet 


a x - 


SUR LES DIPTÈRES. 3 
orbiculaire ; mais le réservoir de la panse est en bissac et rempli, 
non d’une bouillie, mais d’un liquide cristallin !. 

Il y a dans le tube alimentaire du Drosophila fasciata des traits 
qui le rapprochent du Beichomyza et éloignent du Dros. maculata. 
Il a la longueur de celui des genres précédents. Le réservoir de la 
panse n’est pas bilobé; mais quand il est distendu , il paraït arrondi, 
réniforme. Il renferme une bouillie roussätre ou cannelle. Ce Dro- 
sophila vivant de substances végétales en fermentation, le ventri- 
cule offre, à son origine, un gésier turbiné semblable à celui du 
Teichomyza, et cette conformité anatomique est d’un piquant in- 
terêt pour la classification. Les vaisseaux hépatiques présentent 
une particularité qui nous prépare à la retrouver mieux caracté- 
risée dans le genre Phora. C’est là un de ces organes de transition 
qu'il importe de signaler pour faire ressortir la marche graduelle 
des créations organiques. Ces vaisseaux, parfois remplis d’une bile 
blanche, ont un renflement vésiculaire terminal dans deux d’entre 
eux, ceux du côté droit, tandis que les deux autres sont umifor- 
mément capillaires. L'intestin est grêle comme un fil et le rectum 
est oblong. 

Le canal digestif du Dros. maculata s'éloigne surtout par l'absence 
du gésier et des réservoirs biliaires du précédent et ressemble à 
celui du Piophila. 

Le groupe des Sphérocérides, Diptères sautillants qui mfestent 
les bouses, les'crottins et d’autres matières décomposées dont ils 
font leur nourriture, offrent comme les Piophilides de curieuses 
dissemblances splanchnologiques dans les deux seuls genres sou- 
mis à mes vivisections. J'ai déjà signalé celles qui existaient dans 
leurs glandes salivaires. Le tube alimentaire du Sphærocera res- 
semble par sa longueur à celui du Piophila. Le réservoir de la 
panse est simple, ovalaire. Le ventricule a un gésier ovale-oblong, 
bien circonscrit, semblable à ceux du Teichomyza et du Dros. fas- 
ciata. Le Borborus n’a pas ce gésier, et il est pourvu du godet or- 
biculaire si commun aux Muscides. Sa bile est blanche. 


! Voyez Métam. et anat. du Pioph. petasionis. ( Annal. des sc. nat, 3° sér. t. 1, p. 365.) 


11, ha 


322 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 

Le Gymnopa et l'Agromyza, les deux seules Hétéromyzides que 
Jaie disséquées, ont un tube digestif très-analogne à celui de 
lUlidia, dont il serait peut-être prudent de les rapprocher. 

Le canal alimentaire des Phora, de ces petits Diptères qui courent 
avec tant d’agilité , et qui semblent se nourrir des imperceptibles 
immondices répandues çà et là, offre la même composition générale 
que celui des autres Muscides; mais nous y trouverons aussi plu- 
sieurs traits de structure qui leur sont propres. Il a une longueur 
qui dépasse quatre fois environ celle de l’insecte. Il est un peu 
moins long dans le PA. sordidipennis, espèce qui nous fournira en- 
core plusieurs caractères anatomiques qui revendiquent sa sépara- 
tion du genre. L’œsophage, bien plus long que dans la plupart des 
autres Diptères , traverse tout le corselet en conservant la ténuité 
du plus fin cheveu. La panse a une forme, une disposition imso- 
lites, variables dans les différentes espèces et dans les mdividus 
d'une même espèce, suivant son degré de plénitude, et d’autres 
conditions physiologiques d’une appréciation difficile. Je connais 
peu de Diptères où cet organe soit proportionnellement plus 
volumineux que dans les Phora. Le réservoir du pallipes est ses- 
sile ou presque sessile, tantôt réniforme, plus ou moins lobé au 
côté interne, avec un col excentrique si court, qu'il peut être con- 
testable, tantôt trilobé comme un trèfle de cartes, ou simplement 
oblong et froncé. Il renferme une bouillie blonde ou roussâtre. 
Je lai trouvé à trois lobes irréguliers dans le livida, grand, or- 
biculaire avec un col conoïde fort court dans le bicolor, glo- 
buleux, muni d’un col central capillaire plus long que lui, et renflé 
à son origine, dans le sordidipennis, où il était rempli d’un liquide 
cristallin un peu ambré. Cet organe a, dans l’helicivora, la forme 
d'une massue allongée très-simple. Le ventricale n’a, dans aucune 
espèce, son origine en godet orbiculaire comme dans les Mus- 
cides en général, et ce trait négaüf est le caractère anatomique le 
plus saillant de ce groupe. Dans les pallipes, livida et bicolor, après 
l'insertion de la panse, il se continue directement en un tube fili- 
forme replié en une ou deux circonvolutions. Celui de l’aterrima 


SUR LES DIPTÈRES. 323 
m'a semblé bifurqué à son origine; mais je sens le besoin de re- 
nouveler les autopsies. Je remarque dans le sordidipennis, qu'après 
l'insertion de la panse, l’œsophage présente un petit renflement 
olivaire qui pourrait bien être un gésier. Le ventricule de cette 
espèce originale débute par une portion courbée en arc, et ce 
serait au milieu de sa convexité que s'implanterait le gésier. Il 
résulte de là que le ventricule se prolonge latéralement en un 
boyau borgne, en un cul-de-sac, en bout arrondi. Cette disposi- 
tion est si insolite, que je me défie un peu de sa réalité. Comme 
je n'ai eu qu'un seul sujet à disséquer, je ne suis pas éloigné de 
croire qu'un coup de scalpel maladroit ou malheureux n'aura dé- 
robe l’une des branches de la bifurcation de ce ventricule. Cette 
circonstance , si elle etait fondée, rendrait alors plus vraisem- 
blable la forme bilolée de l'origine de cet organe dans l'aterrima. 
Quoi qu'il en soit, le ventricule du sordidipennis ne se reploie qu’en 
une seule circonvolution, ainsi que celui de l'helicivora. Dans cette 
dernière espèce, qui a toute la structure extérieure du sordidi- 
pennis, l'origine du ventricule n’a aucune sorte de renflement. 
Les vaisseaux hépatiques des Phora varient aussi suivant les 
espèces. Dans le pallipes et le bicolor, ils sont blanchätres ou demi- 
diaphanes, de médiocre longueur, et ont deux canaux cholédoques 
comme à l'ordinaire, mais ils offrent cette particularité que tous 
quatre ont un réservoir terminal vésiculaire ovoide ou oblong. 
J'avais déjà signalé dans le Dros. fasciata indice d’une semblable 
configuration. Ce sont là des vésicules biliaires qui diffèrent surtout 
de celles des grands animaux, parce qu’elles sont apicales. Les 
vaisseaux biliaires du sordidipennis fournissent un nouveau trait 
anatomique qui milite pour sa séparation du genre Phora. Non- 
seulement ils n’ont pas les vésicules terminales, mais ils manquent 
de canaux cholédoques ; leur quatre imsertions sont isolées, 
quoique rapprochées. Ils sont aussi proportionnellement plus 
longs que dans les autres espèces. L'helicivora présente cette 
bizarre singularité, que deux des vaisseaux biliaires ont un canal 
cholédoque, et les deux autres en manquent. 


(5 


324 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


L'intestin des Phora est filiforme. Le rectum est souvent glo- 
buleux avec quatre boutons charnus ; arrondis ou pyramidaux, et 
un col aussi long que lui. 


CHAPITRE II. 


APPAREIL GÉNITAL. 





ARTICLE [°. 


APPAREIL GÉNITAL MÂLE. 


Les testicules sont colorés en brun plus ou moins rougeitre, 
comme ceux des Muscides calyptérées. Je ne connais d'autres 
exceptions que celles du Dros. fasciata et du Phora pallipes. Hs 
sont oblonss, fusiformes, dans la plupart des Dolichocères, mais 
plus gros et ovalaires dans les Sepedon sphegeus et Tetanocera ara- 
toria; d'une forme allongée, et courbés en hameçon dans le Loxo- 
cera, très-polymorphes dans le Chyliza, suivant le degré de leur 
turgescence séminale. Je les ai vus dans ce Diptère ou filiformes, 
flexueux ou courbés en crosse. Ils sont ovoides, oblongs dans le 
Cordylura; ovales-oblongs ou fusiformes dans le Scatophaga ster- 
coraria; en longs boyaux enroulés ou fléchis en anse dans les Orta- 
lis; moins longs et reployés en demi-spirale dans le Platystoma ; 
gros et ovoides dans les Sepsidées, surtout dans le Nemopoda; de 
cette configuration dans le Micropeza; semblables dans l'Ulidia à 
ceux de Ortalis, c'est-à-dire longs, filiformes, enroulés; ovoides 
dans les Lauxania, Teichomyza; allongés et de forme variable dans 
le Piophila. Le testicule du Dros. fasciata a une structure insolite, et 
n’a pas mème cette couleur brune si générale dans les Muscides. Il 
est constitué par un vaisseau spermifique capillaire, blanchätre, 
roulé en nombreuses spirales concentriques qui forment une ron- 
delle plate. Le centre de celle-ci a une teinte jaune qui devient in- 
sensible ailleurs, Ce vaisseau, déroulé, est plus long que tout le 
Diptère, et son bout libre est renflé en massue. Cet organe est 


SUR LES DIPTÈRES. 395 
ovoïde, assez gros dans les Sphérocérides et le Phora pallipes, où 
il est décoloré. & 

Les conduits déférents des testicules sont bruns comme ces der- 
niers dans les Dolichocères, mais plus courts que la glande dans les 
deux Sepedon et le Tetanocera aratoria; plus longs dans les autres. 
Ils n'ont dans le Loxocera que l’étrécissement incolore du testicule , 
d'une excessive brièveté dans le Chyliza; plus marqués dans le Cor- 
dylura; courts et plus ou moins décolorés dans le Scatophaga, dans 
les Ortalis, où ils sont parfois fusiformes; d’une finesse uniformé- 
ment capillaire et de la longueur du testicule dans le Platystoma ; 
plus courts que ce dernier orgañe et de sa couleur dans les Sepsi- 
dées; presque nuls dans le Micropeza; moins longs que le testicule 
dans l’Ulidia et le Teichomyza; bien plus courts dans le Piophila. 
Les testicules du Drosophila fasciaia s'atténuent en arrière pour s’a- 
boucher à un conduit déférent commun, capillaire, court, qui se 
fixe, non pas aux vésicules séminales, mais directement à lori- 
gine du canal éjaculateur. Ce sont là deux modes insolites de 
connexions. Ces conduits dans les Sphérocérides sont plus courts 
que le testicule et décolorés; ceux des Phora ont la longueur de 
cet organe et une ténuité capillaire. 

Les vésicules séminales (ordinairement une paire, quelquefois 
deux) recoivent les conduits déférents immédiatement avant l'ori- 
gine du canal éjaculateur. Dans la plupart des Dolichocères, elles 
sont filiformes et assez longues ; plus courtes et un peu renflées au 
bout dans le Sepedon Haeffnerii, avec un canal éjaculateur filiforme, 
long et flexueux. Il n’est pas facile de mettre en évidence celle du 
Loxocera, à cause de leur contiguïté , soit entre elles, soit avec les 
testicules. Distendues à leur naissance, elles s’étrécissent en un 
boyau tubuleux courbé en anse, C’est par un col des plus courts 
qu'elles s’insèrent au canal éjaculateur. Celui-ci, filiforme et droit, 
présente cela d’insolite, que, bulbeux à son origine, il reçoit là le 
col capillaire d’une vésicule globuleuse impaire, remplie d’une 
matière blanche. J'ignore entièrement les attributions physiolo- 
giques de cette vésicule, qui est peut-être un réservoir séminal 


326 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


supplémentaire. ya, dans le Chyliza, deux paires de vésicules 
séminales, l’une que j'appellerai essentielle , parce qu'elle reçoit les 
conduits déférents, est filiforme, longue, plus ou moins courbée 
en anse, et parfois bifurquée; l’autre, analogue par sa configura- 
tion à celle du Loxocera, est renflée vers son origine, filiforme 
ensuite, et dirigée en arrière; mais elle varie encore singulière- 
ment, car je l'ai trouvée parfois presque globuleuse et placée en 
avant. Le canal éjaculateur est filiforme, assez long, bulbeux à son 
origine. 

Les vésicules séminales du Scatophaga ont une gracilité capillaire 
et une médiocre longueur. Elles semblent plutôt s'insérer aux 
conduits déférents que leur fournir insertion. Le canal éjaculateur, 
qui égale en longueur le testicule avec son conduit déférent, esi 
un peu en massue à son origine, puis il est capillaire. Les vésicules 
des Ortalis, blanchâtres et tubuleuses, sont au nombre de quatre 
dans l’'Ort. vibrans, et de deux dans l'Ort. lugens. Celles de la pre- 
mière espèce sont plus courtes, une paire dirigée en avant, plus ou 
moins courbée en crosse et recevant les conduits déférents, l'autre 
paire dirigée en arrière, Celles de la seconde espèce ont une lon- 
gueur presque double des précédentes, et sont plus ou moins 
reployées. Le canal éjaculateur, plus grêle que les vésicules, est 
un peu bulbeux à son origine dans l'Ort. lugens. 

L'appareil génital mäle du Platystoma renchérit encore par son 
originalité et ses formes inaccoutumées sur les précédentes Mus- 
cides. C’est ici qu'il faut invoquer et toute l’acuité de sa vue, se- 
courue des lentilles amplifiantes, et l'indispensable /abor improbus, 
pour démêler la simplicité et la symétrie au milieu de ce pêle- 
mêle d'organes et de linextricabilité de leurs fragiles replis. Les 
vésicules séminales ont avec les conduits déférents des connexions 
tout à fait particulières, que je signalerai bientôt. Ces vésicules 
forment au-dessous d’un grand corps ovale central, analogue au 
réservoir séminal des Syrphies, un paquet, un plexus dont j'ai été 
assez heureux de dérouler les nombreux replis. Alors j'ai pu, à 
mon indicible satisfaction, mettre en évidence les connexions réci- 


Rite, 


a 
La 


SUR LES DIPTÈRES. 327 
proques des diverses pièces de l'appareil et y retrouver, avec 
quelques légères modifications, le type des organes masculins de 
l’ordre. Les conduits déférents aboutissent aux côtés de la con- 
vexité d’une utricule semi-lunaire transversale, organe insolite, sorte 
de sinus commun destiné à recevoir immédiatement le sperme 
sécrété, et à le transmettre, soit aux vésicules séminales, soit au 
canal éjaculateur. Ces vésicules naissent ou s’insèrent de chaque 
côté de la concavité de ce sinus. Ce sont deux vaisseaux simples, 
capillaires, semi-diaphanes, très-repliés, dont la longueur égale 
quatre ou cinq fois celle du corps de l’insecte. Le canal éjaculateur 
prend son origine à cette même concavité du sinus, entre les in- 
sertions des vésicules. Il a presque la ténuité de celle-ci, est moins 
long qu’elle et très-flexueux. Il va s’insérer près du bout postérieur 
du réservoir séminal. Ce dernier est un corps ovalaire blanc, à pa- 
rois consistantes et épaisses, situé au centre de tout l'appareil, qu'il 
recouvre en partie, et qui me semble destiné au séjour, à l’élabora- 
tion du sperme, pour fournir sans doute à sa dépense, ou succes- 
sive, ou intermittente pendant un coït, que je suppose, d’après la 
forme des organes copulateurs, devoir être et difficultueux et fort 
long. Le réservoir séminal communique avec l'armure copulatrice 
par un col court et gros. 

Les vésicules séminales des Sepsidées sont filiformes, du double 
au moins plus longues que le testicule. Indépendamment de celles- 
là, il y en a une impaire au milieu, tantôt en massue, tantôt 
ovoide, et presque de la grosseur du testicule; comme elle ne se 
trouve pas sur le trajet du canal éjaculateur, je n’ai pas cru de- 
voir lui donner le nom de réservoir séminal. Le canal éjaculateur 
est fort long, capillaire, flexueux, bulbeux à la base dans le Che- 
ligaster. Il est moins long et renflé dans une partie de son éten- 
due dans le Vemopoda. fait, à son origine, une boucle dans le 
Sepsis. 

Les vésicules séminales de FUlidia sont plus que capillaires, 
fragiles, entortillées, et plusieurs fois plus longues que le corps, 
avec un canal éjaculateur fort court. Celui-ci est au contraire long 


# 


328 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


et grêle dans le Piophila pusilla, où les vésicules sont filiformes et 
roulées en cercle. Dans le P. petasionis, ces vésicules sont allon- 
gées, recourbées plus où moins, renflées au bout, offrant avant 
leur confluence une utricule ovoïde, où s'implante le testicule. 
Cette utricule, malgré sa configuration, peut être prise pour un con- 
duit déférent; le canal éjaculateur est long, plus ou moins dilaté 
à son origine. Les vésicules séminales du Drosoph. fasciata sont 
oblongues, assez grosses, insérées par un col presque nul aux 
côtés de l’origine du canal éjaculateur, en sorte que, pour devenir 
réservoirs du sperme, il faut que celui-ci y reflue de cette origine; 
le canal éjaculateur est en massue allongée et médiocrement long. 
Ï y a deux paires de ces vésicules dans les Sphérocérides : lune, 
ovale ou ovale oblongue, recoit les conduits déférents; l'autre, 
allongée, cylindroïde, ou à peine en massue. Le canal éjaculateur 
est tout à fait capillaire dans le Sphærocera, bulbeux à son origine 
dans le Borborus. Les vésicules du Phora pallipes, de la grandeur 
du testicule, sont oblongues, cambrées, avec un col capillaire 
moins long qu’elles, offrant dans son milieu un petit renflement 
sphéroïdal; c’est immédiatement avant celui-ci qu'a lieu l'insertion 
du conduit déférent; le canal éjaculateur est grêle, capillaire, assez 
long, flexueux. 

Terminons ce qui concerne l'appareil génital mâle de nos pe- 
tites Muscides, par le signalement des armures copulatrices de 
quelques-unes d’entre elles. 

L’armure copulatrice du Loxocera, tout à fait collée sous le bout 
de l'abdomen, est fort petite; la pièce basilaire est un arc tégu- 
mentaire, ouvert en arrière, noirâtre, velu; un espace assez 
grand, occupé par des parties molles, mais bordé de chaque côté 
par une lame brune, sépare cette pièçe du forceps, dont les bran- 
ches sont brunes, oblongues, obtuses, glabres, à peu près droites, 
un peu échancrées au bord externe; le fourreau de la verge est 
fin, allongé, d’un brun pâle, et semble se confondre à sa base 
avec une pièce transversale, qui lui est peut-être commune avec 
le forceps. 


% SUR LES DIPTERES. ° 399 
L'abdomen du Chyliza mäle est renflé à son extrémité, qui est 
creusée en dessous d’une gorge profonde, à bords tranchants et 
droits, qui le prolonge dans toute la longueur de cette partie et 
qui, dans le repos, loge l’armure éopataits Elle rappelle une 
structure analogue dans les Libellules. La pièce basilaire est assez 
grande et arquée, comme dans le Loxocera, mais ses bouts sont 
obliquement tronqués. Les branches du Jorceps, noirâtres et à peu 
près droites, sont prolongées en pointe très-acérée; le fourreau de 
la verge est allongé, pâle, bordé .de baguettes étroites, brunes, 
terminées par un petit crochet tourné en dehors. 

L'armure du Scatophaga est arrondie et logée sous le bout de 
l'abdomen; la pièce basilaire est coriacée, noirâtre, velue, large, 
à peine arquée; les branches du forceps consistent en deux cro- 
chets cornés, bruns, arqués, formant la pince par leur ‘conni- 
vence. Je ne vois à la place du fourreau de la verge que deux pan- 
neaux ovales, obtus, coriacés, velus. 

L’armure des Ortalis est pareïllement logée sous l'extrémité de 
l'abdomen. 

Celle de l'Ort. vibrans consisté, 1° en une pièce basilaire carrée, 
noire, velue, légèrement ie en arrière; 2° en deux espèces 
de tentacules loss bruns, velus, étrécis en pétiole, sans appa- 
rence de véritable forceps; 3° en un filet élastique brun, plane, 
un fin ruban, d'abord droit, puis enroulé en une rondelle comme 
un ressort de montre : ce filet forme, en dehors du corps de 
l'insecte, une saillie. constante sur un côté et vers la base de la 


ièce basilaire: l’une de ses faces, l'intérne, paraît au microscope 
P pe, 


toute couverte de soies assez longues, plus ou moins couchées; 
le pédicule seul est glabre. Je considère ce filet comme le fourreau 
de la verge. 

La pièce basilaire de l’armure de l'Ort. lugens est plus échancrée 
en arrière que celle du vibrans; le forceps est évident; ses branches, 
distantes lune de l’autre et presque droites, sont allongées, 
minces, de couleur ombrée, terminées par une dilatation trans- 
versale, dont l'angle externe est obtus et crochu, et l'interne aigu. 


ONE 42 


330 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Entre ces deux angles, il ÿ a une très-petite épine courbe; au 
milieu des bases du forceps, on voit deux pièces oblongues con- 
tiguës à la ligne médiane, analogues aux tentacules du vibrans. 
Comme dans cette dernière espèce, on trouve dans le lugens le 
fourreau de la verge enroulé hors du corps en ressort de montre, 
mais simplement bordé, d'abord, d'aiguillons triangulaires bien 
séparés, puis de piquants sétiformes allongés, susceptibles de se 
redresser et de s’'incliner; enfin, ce ruban élastique est inerme 
un peu avant son extrémité, qui est terminée en pointe mousse. 
Nous allons trouver dans l'armure copulatrice du Platystoma 
une recherche singulière de composition et de structure. Couchée 
dans le repos, dans lexcavation du bout de l'abdomen, elle con- 
siste d’abord en deux pièces basilaires cornées, noires, glabres, 
placées l’une à la suite de l'autre, et qui ne semblent que des 
segments tégumentaires qui auraient changé de forme et un peu 
de texture; la première, qui est ovale, convexe, tronquée en ar- 
rière pour s'articuler à la suivante, est arrondie en avant, où elle 
reçoit le col du réservoir séminal; la seconde pièce, analogue à 
celle des Ortalis, est presque carrée, un peu échancrée en ar- 
rière. Après cette échancrure, se voit le forceps, dont les branches 
écartées, mais susceptibles de se rapprocher pour former la pince, 
sont composées de deux pièces unies par une articulation : l'une 
est roussâtre, renflée, située à la base; l’autre est un crochet à 
trois petites dents tronquées, dont la plus interne est noire et 
l'externe roussâtre. Par une compression expulsive, exercée avec 


ménagement pendant la vie de l'insecte, on voit se présenter, 
entre les branches du forceps, une sorte d’étui assez grand, co- 


riacé, membraneux, velu, qui ressemble au fourreau de la 
verge. Mais c’est dans l'étude du pénis que nous allons voir se 
mulüplier les prodiges de structure. De dessous et sur le côté de 
la seconde pièce basilaire, part, comme dans les Ortalis, un filet 
élastique-de couleur ambrée, d'une fmesse qui surpasse celle 
d'un cheveu, et assez long pour faire une grande circonvolution 
sur lui-même. Ce filet, qui ne s’enroule pas en ressort de montre, 





È 


Fr «4 


SUR LES DIPTÈRES. 331 


aboutit à un corps fort gros, comparativement à lui, ovale-oblong, 
étranglé en calebasse, corné, très-glabre, lisse et luisant. Un peu 
avant son bout, libre et sous celui-ci, ce corps émet un filet de 
même nature et de même nuance que celui fixé au bout opposé, 
mais trois ou quatre fois plus court, et bifide à son extrémité. La 
plus forte lentille du microscope laissé «p=rcevoir, à travers la 
tunique ambrée et semi-diaphane du plus long filet, un tube in- 
clus, et à la première partie de la calebasse ime Mens pareille- 
ment incluse. L’invocation de la loi de l'analogie me porte à 
regarder ce filet comme un étui de la verge, ainsi que les grändes 
Thales nous l'ont démontré, tandis que le corps en calebasse 
doit être considéré comme un gland presque monstrueux. Il est 
permis de croire que ce gland est destiné à s'introduire, à se loger 
dans le vagin, à y demeurer tout le temps du coït. Il est probable 
que; pendant celui-ci, dont je n'ai pas été témoin, les deux sexes 
demeurent unis, attachés comme les chiens, et enfin qu'il se fait, 
durant cette union, plusieurs éjaculations. 

L'armure des Sepsidées est, dans le repos, réfléchie et appli- 
quée sous le bout de l'abdomen. Celle du Cheligaster a une cir- 
conscription ovalaire. Elle semble se réduire à une seule tenaille 
cornée ou forceps, laissant entre ses branches un grand vide, et 
suscepüble d’un jeu assez étendu. Mais en y regardant de plus 
près, on reconnaît presque vers le milieu de ces branches, une 
petite agticulation transversale, ce qui permet de distinguer, 
1° une pièce basilaire cambrée, renflée, noire, luisante, un peu 
hérissée, unie en arrière à sa congénère par une fine articula- 
tion médiane, difficile à constater; 2° une pièce terminale, plus 
grêle, plus pâle, pareillement cornée, un peu sinueuse , inclinée 
vers sa congénère pour faire la pince. Elle représente le crochet 
arqué et mobile qui s'observe dans quelques armures de Diptères 
et notamment dans le Sargus, le Leptis, etc. Au milieu de Pou- 
verture parabolique du forceps, se voit un étui oblong, corné, 
noir, glabre : c'est le fourreau de la verge; mais un fourreau, 
contre l’ordinaire, d’une seule pièce cornée, au mois vue par 


. 


k2 


332 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


sa région dorsale. L'extrémité de ce fourreau émet, par une com- 
pression expulsive, un appareil assez compliqué, où l'étude mi- 
croscopiqué m'a permis de constater, d'abord, un stylet central 
en crochet, modérément arqué, corné quoique pâle, avec une 
très-petite saillie dentiforme vers sa base; puis, de chaque côté 
de cette dernière, une sorte de tubercule ou d’apophyse arron- 
die, veloutée, dont l’une, plus saillante, est armée à sa racme d’un 
ergot corné, dirigé vers la souche de Fappareil. Je laisse à de 
plus habiles le soin de nous fixer sur les attributions respectives 
des diverses pièces de ce singulier instrument copulatif. 
L'armure du Vemopoda ressemble à la précédente, mais elle 
est plus arrondie, et je n'ai point saisi l'articulation mitoyenne 
des branches du forceps. Le fourreau de la verge est ici velu, 


échancré sur un côté. De son extrémité, sort un stylet allongé, 


sinueux, hérissé. : 

Le trait anatomiquesqui établit l'affinité générique de l'Ulidia 
avec l'Ortalis, est l'existence, en dehors de larmure copulatrice, 
d'un fourreau de la verge, sous la forme d’un filet enroulé 
comme un ressort de montre. J'ai décrit et figuré cette même 
disposition dans le Piophila petasionts. 

L'armure du Drosophila fasciata ne manque pas non plus 
d'originalité. Elle a pour pièce basilaire un panneau ovalaire, de 
texture corlacée, couvert de longs poils et garni à son bord in- 
férieur d’une série de dents cornées, brunes, dirigéesJes unes 
en avant, les autres en arrière. La plupart de ces dents, vues au 
microscope, ont leur pointe bifide. Au-dessous de ce panneau, 
est une plaque cornée, oblongue , subtriangulaire, finement den- 
telée à son bord tranchant. Cette plaque, quoique unique, rem- 
placerait le forceps. Mais, ce qu'il ÿ a de bien curieux, c’est qu'à 
plusieurs reprises J'ai pu constater, sur un insecte aussi petit, la 
verge parfaitement saillante. Cette verge (ou peut-être ce four- 
reau) est capillaire, assez longue, blanchâtre, et son bout libre 
offre au microscope une sorte de gland avec un très-petit crochet 
de chaque côté. 


« 


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| 
| 
1 





«SUR LES DIPTÈRES. 333 
L'armure du Sphærocera est ovalaire et noire. La pièce basi- 
laire est assez large, transversale, un peu arquée. Les branches 
du forceps sont pointues, médiocrement courbes, velues en de- 
hors. Le fourreau se termine par deux stylets bruns sétiformes. 
L'armure du Phora pallipes consiste principalement en un Jor- 
ceps coriacéo-corné, à branches grosses et hérissées de soies 
roides à leur base, étrécies ensuite pour se terminer par un cro- 
chet en cuilleron arrondi, très-cilié en dehors. Le fourreau est 
glabre, cylindroïde, avec deux soies courbes à sa pointe. Ce der- 
nier trait rappelle celui du Sphærocera. Le microscope m'a fait 
découvrir, à la base du fourreau, deux plaques ovalaires ciliées. 
appartenant peut-être à une voselle. 


ARTICLE IT. 


APPAREIL GENITAL FEMELLE. 


Mes investigations anatomiques sur cet appareil ne m'ont pas 
mis à même de croire que dans les Muscides acalyptérées il exis- 
tàt des espèces vivipares, comme dans les calyptérées. Je n’y ai 
découvert aucun vestige de réservoirs ovo-larvigères. Les œufs à 
terme tombent dans le calice, quand il y en a, ou enfilent l’ovi 
ducte, pour séjourner, avant d’être pondus, dans un renflemen: 
de celui-ci, qui devient un réservoir ovigère, analogue à celui don 
les calyptérées nous ont fourni plusieurs exemples. Je me bor- 
uerai à choisir, dans le grand nombre d’ovaires que j'ai étudiés 
ceux dont les modifications, de forme ou de structure, peuven 
servir de types pour l'ensemble de la famille. 

Les ovaires du Sepedon sphegeus et du Tetanocera shctica con 
sistent en deux grappes ovalaires-conoïdes de vingt-cinq à trenti 
gaines ovigères multiloculaires. Le calice est postérieur et plu: 
ou moins cupuliforme. Le col est fort court, et l’oviducte long et 
filiforme, sans réservoir ovigère. Les œufs à terme sont oblong: 
et blancs. Je n’ai su apercevoir, pour appareil sébifique et sémina 


334 RECHERCHES ANATOMIQUES ET D OT OGIQUES 


du Sepedon, que deux boyaux filiformes plus où moins boursou- 
flés, d’une légère teinte roussâtre, renflés en arrière en une vési- 
cule ovalaire qui s’insère par un petit col à l'extrémité de lovi- 
ducte. Malgré des recherches réitérées, je n'ai pas découvert des 
orbicelles, comme dans d’autres Dolichocères, et je sens le besoin 
de reprendre ces autopsies. 

Jai trouvé dans les Telanocera aratoria et stictica, trois orbi- 
celles à centre noir, munis de cols éfférents capillaires. Dans la 
première de ces espèces, il existe aussi deux réservoirs utriculaires 
ovales atténués en col. 

L'oviscapte des Dolichocères est nul ou presque mul, et c'est 
l'indice que ces Diptères n'introduisent pas, mais déposent leurs 
œufs. Les derniers segments dorsaux du Sepedon sont étroits, en- 
gainés de manière à se prêter, lors de la ponte, à des mouvements 
variés et à un certain allongement. Il y a deux tentacules vulvaires 
d’un seul article ovalaire velu. 

Les ovaires du Loxocera ont la configuration de ceux des Doli- 
chocères, mais ils n’ont chacun que dix à douze gaines ovigéres 
allongées, tri ou quadriloculaires, ce qui explique la rareté de 
ces Diptères comparativement aux Sepedons. L'oviducte présente, 
peu après son origne, un réservoir ovigère allongé , à parois épaises 
et consistantes. L'appareil sébifique et séminal ne m'a offert que 
deux orbicelles à centre roussâtre, subsessiles, et un seul réservoir 
ovoide pédicellé. L’oviscaple est petit, d’une seule pièce tubuleuse 
brune et grêle. Il insère sans doute les œufs dans quelque milieu 
résistant. 

Ceux du Chyliza ont encore la forme des précédents, avec une 
quinzaine environ de gaines ovigères multiloculaires. L'oviducte 
a un réservoir ovigère, analogue à celui du Loxocera. Les œufs 
à terme sont allongés et blancs. L'oviscapte est formé aussi d’un 
seul tuyau rétractile, terminé par deux tentacules vulvaires, d'un 
seul article. Les réservoirs séminaux sont ovales, avec un long 
col. 

Dans les Scatomyzides, les ovaires du Sapromyza ustulata ont 


- 


SUR LES DIPTÈRES. - 335 


un, nombre indéterminable de gaines. ovigéres multiloculaires, et 
l'oviducte offre, comme les précédents, un réservoir ovigère. La 
glande sébifique a trois orbicelles ronds à centre noir, munis d’un 
très-long col ; le Sap. rorida n’en a que deux, mais l’un a deux taches 
noires, et l'Helomyza rufa a deux longs cols avec un double orbi- 
celle à chacun. 

Les ovaires du Platystoma, dans un état de fécondation avancée. 
sont gros, subglobuleux, blancs, hérissés dans tous les sens par 
une quantité innombrable (plusieurs centaines) de gaines ovigéres 
allongées, très-serrées, biloculaires, terminées par un ligament 
propre. Le calice, qui, dans les groupes précédents, était posté- 
rieur, est ici central; le col fort court, ainsi que loviducte, jus- 
qu'à l'insertion de la glande sébifique, car après celle-ci il se 
prolonge pour suivre les mouvements de loviscapte. Remarquez 
qu'il n’y a pas de réservoir ovigère. Les œufs sont allongés, grèles, 
pointus par un bout. 

Dans les individus vierges, les ovaires sont plats, triangulaires, 
et les cols s'insèrent à l'angle postérieur et interne du triangle. 

L'appareil sébifique et séminal, situé à peu de distance de 
l’origme de loviducte, a trois orbicelles ronds à centre noir, qui 
paraissent sessiles dans la situation normale des organes, mais 
qui, dans le fait, ont un très-long col efférent capillaire. Ces or- 
bicelles sont tellement enlacés dans un tissu adrpeux membrani- 
forme , qu'il est fort difficile de les mettre en évidence. Les 
réservoirs séminaux sont deux boyaux allongés plus où moins 
renflés vers leur milieu, flexueux, remplis d’une matière très- 
blanche. C'est surtout dans les individus non fécondés que les 
connexions de tous ces organes peuvent être bien saisies. 

L'oviscaple est long et formé par deux tuyaux bruns, parche- 
minés, rentrant lun dans l'autre, et dont le postérieur, plus grêle, 
se termine par quelques poils. Je n'ai pas aperçu des tentacules 
vulvaires. L'oviscapte, dans Le repos, s'engage dans le cône tronqué 
noir, luisant, non rétractile, du bout de l'abdomen qui lui sert 
d’étui. 


k 


“ 
PL 


336 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Les ovaires de l’Ortalis lugens ressemblent à ceux du Platy- 
toma par leur configuration et le nombre des gaines ovigères. 
Mais celles-ci m'ont paru tri ou quadriloculaires, et loviducte, après 
a glande sébifique, présente un réservoir ovigère oblong, à pa- 
rois épaisses, comme dans la plupart des groupes précédents, 
ce qui éveille un peu mes doutes sur son absence dans le P/a- 
tystoma. 

Les ovaires des Sepsidées présentent, suivant leur état ou leur 
degré de fécondation, des différences insidieuses de forme et de 
structure apparentes. Aussi faut-il, pour ramener ces différences 
au type normal, multiplier à l'infini les autopsies aux diverses épo- 
ques de la vie. 

Dans le début de la gestation, les ovaires sont ovales ou ovales- 
oblongs, couverts de toutes parts de granulations arrondies, et au 
côté interne de chacun d’eux on remarque, tantôt plus, tantôt 
moins près de leur extrémité, un ligament comme fibreux ou 
strié, dirigé en avant. Dans cet état, les gaines ovigères sont tel- 
lement agglomérées et confondues, qu'il est impossible de saisir 
leur forme propre. Par les progrès de la gestation, la configuration 
sement considérable, une 


5 
sorte de métamorphose. Lorsque.lévolution complète de l'organe 


elmême la structure éprouvent un chan 


est arrivée, lorsque les œufs sont à terme dans leurs gaînes, l’o- 
vaire forme une sorte de rondelle comparable à celle des Muscies. 
La tranche de la rondelle présente une série circulaire et serrée 
de gaines ovigères innombrables et uniloculaires, remplies d'œufs 
allongés, tandis que de son disque creux, excavé; part un fais- 
ceau pyramidal et eMilé, formé par les longs ligaments suspen- 
seurs propres de ces gaines, et allant se fixer dans le thorax. J'ai 
donné la figure de ces deux états dans le Cheligaster. 

Le calice de l'ovaire est postérieur, c’est-à-dire formée par l’éva- 
sement du col, du moins je lai constaté ainsi dans un Nemopoda 
qui avait peut-être déjà commencé sa ponte, ei où, par consé- 
quent l'origine du col s'était dilatée pour recevoir les œufs à terme. 
Cette dilatation était nulle dans l'ovaire du Gheligaster que j'ai re- 





SUR LES DIPTÈRES. 337 


présentée. Le col est court, loviducte grêle, filiforme, aussi long 
que l'ovaire. Cet oviducte se perd en arrière dans un corps allongé 
à parois résistantes qui est le réservoir ovigére. Les œufs sont allon- 
gés, grèles, obtus, blanchâtres. 

L'appareil sébifique et séminal s'insère immédiatement avant le 
réservoir ovigère. [1 y a dans le Cheligaster trois orbicelles, dont 
deux à longs cols, et Pautre sessile. Ce dernier et l'un des autres 
ont un centre noir qui n'existe pas dans le troisième. Je n’ai pas 
aperçu les réservoirs séminaux, et je suis porté à croire qu'ils ont 
échappé à mes regards. Dans le. Nemopoda, où les trois orbicelles 
sont tous pédicellés, et où un seul d’entre eux a le centre noir, 
j'ai trouvé un réservoir séminal ovalaire, mais un seul, ce qui n’est 
pas ordinaire. 

L'oviscapte du Cheligaster m'a paru formé d’un seul tuyau allongé 
et rétractile. J'ai vu sortir par son bout deux crochets noirâtres 
à peme arqués, destinés sans doute à saisir ou à diriger les œufs 
lors de la ponte. Ces crochets ne sont pas des tentacules vulvaires; 
ceux-ci existent de chaque côté du dernier segment de l'abdomen 
sous la%forme d’une fine et longue spatule. 

Je n'ai étudié les ovaires des Leptopodites que dans le Calo- 
bata. Dans une gestation avancée, ils sont ovales, triangulaires, 
déprimés, mais plus ou moins fléchis sur eux-mêmes, pour se 
prêter à l'étroitesse de l'abdomen. Ils sont composés d’un nombre 
incalculable de gaines ovigères allongées, tri ou quadriloculaires, 
ce qui annonce que cette espèce doit pulluler beaucoup. La face 
inférieure de l'ovaire est dégarnie de gaines, excepté sur ses bords, 
en sorte que le calice est inférieur, le col est court, et l’oviducte 
aussi. Les œufs à terme sont allongés, pointus par un bout, blancs. 
Je n'ai constaté de la glande sébifique que deux orbicelles dé- 
pourvus de centre noir, mais avec de longs cols efférents. 

Les ovaires de l'Ulidia ressemblent beaucoup à ceux de l'Ortalis, 
et surtout du Platystoma. Parvenus à leur dernière période de 
gestation , ils sont ovales, obtus, garnis d’une quantité prodi- 
gieuse (de centaines) de gaines ovigères, uni où biloculaires très- 


135 43 


338 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


serrées, paraissant alors globuleuses, parce que les bouts des 
œufs qu’elles contiennent sont sursallants. Le calice est postérieur, 
et le col fort court. L'oviducte est long et forme, bientôt après son 
origine, une double anse dilatée et d’une consistance calleuse. 
C'est un réservoir ovigère. Les œufs à terme sont ovales-oblongs, 
blancs. 

L'appareil sébifique et séminal a, dans l'Ulidia, une COMpPO- 
sition différente de celles que nous avons étudiées jusqu'à ce 
jour. Les orbicelles à centre noir sont au nombre de trois, avec 
de longs cols capillaires. Deux d'entre eux ont un pédicule com- 
mun, mais chacun d'eux a un col court. Le troisième conflue 
avec les deux autres pour former un conduit excréteur assez court, 
qui sinsère sous l'origine du renflement ovigère. Les réservoirs 
séminaux sont deux utricules pyriformes, avec un long canal excré- 
teur capillaire. 

Les ovaires de FOchtera, au temps d'une gestation avancée, 
sont volumineux et ovalaires. Les gaines ovigères, au nombre de 
quinze à vingt, sont allongées quadri ou quinqueloculaires. Les 
œufs à terme sont remarquables par leur couleur noirâtre, leur 
grandeur, leur forme oblongue, cambrée parfois, atténuée à un 
bout, et les fines stries lbgiadinalés de leur surface. Le micro- 
scope y révèle une enveloppe diaphane. Leur structure annonce 
quelque particularité dans leur destination. 

Ovaires du Teichomyza et du Drosophila : ovales-conoïdes, com- 
posés chacun d’une vingtaine environ de gaines ovigères, allongées, 
quadriloculaires. Col assez court, oviducte filiforme, flexueux, 
plus long que l'ovaire. 

L'appareil sébifique et séminal AE inséré, non à l'origine, 
mais à l'extrémité postérieure de l'oviducte. Orbicelles obiouk 
subdiaphanes, dépourvus de centre noir, de consistance un peu 
calleuse, munis d’un col capillaire à à peine de leur longueur. Re- 
servoir séminal en étui oblong, subcoriacé, cylindroïde, tronqué 
au bout, avec son axe faiblement roussâtre, et un col grêle plus 
court que lui. 


Fe COPT re 


PCT DRE NON 5 a 





° 


# SUR LES DIPTÈRES. 339 


Ovaires du Prophila petasionis : en rondelle subarrondie , comme 
hérissée, à sa paroi supérieure, d’une quarantaine de gaînes ovi- 
gères, courtes, subtriloculaires ; calice inférieur, col bien mar- 
qué. Oviducte gros, expansible, offrant un cul-de-sac latéral 
(bourse copulatrice d'Audouin), glande sébifique à un seul orbi- 
celle à large centre noir, sessile; deux paires de réservoirs sé- 
minaux, l’une ovoide, pédicellée, lPautre en boyau allongé, 
courbé, inséré par un col capillaire. Oviscapte de trois tuyaux 

Mag 
engainés. 

Ovaires du Borborus : ovalaires composés d’une vingtaine envi- 
ron de gaines ovigères bi ou triloculaires, courtes, grosses, insé- 
rées sur la paroi supérieure de l'organe; calice par conséquent 
inférieur, Col court, oviducte assez long et filiforme. Ce dernier 
se reploie d’abord en une circonvolution, puis il augmente un 
peu de diamètre et ses parois deviennent consistantes pour former 
un réservoir ovigère. OEufs ovales, obtus. 

L'appareil sébifique et séminal s’insère au bout de l’oviducte 
après le réservoir ovigère, ce qui est insolite. Deux orbicelles à 
centre noir, ovalaires, à col plus court que de coutume, renflé à 
sa naissance: Autour de ces orbicelles, on voit les replis assez nom- 
breux d'un ou peut-être de deux tubes blanchätres, capillaires, 
dont je n'ai pas constaté les connexions, et qui correspondent aux 
réservoirs. 

Ovaires du Phora pallipes: dans une fécondation avancée, ob- 
longs, obtus, composés de vingt à vingt-cinq gaines ovigères, uni 
ou peut-être biloculaires, peu serrées, affectant une disposition 
en séries longitudmales. Galice postérieur, col court, oviducte 
grêle , assez long. ŒEu/s à terme, ovales, obtus, blancs. Ovaires du 
Sordidipennis ayant Voriginalité anatomique des autres viscères. 
Quoique la femelle où je Les ai étudiés fût dans un état de gros- 
sesse à terme, et que le développement des ovaires eût envahi 
presque toute la cavité abdominale, chacun d’eux n’était composé 
que de cinq gaines ovigères subbiloculaires, ce qui prouve la rareté 
de cette espèce. Les œufs sont gros, ovales-arrondis, blancs. Col 


43 * 


340 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSOLOGIQUES 


bien marqué, ainsi que l'oviducte. L'appareil sébifique et séminal 
offre, relativement à son point d'insertion, une exception dont le 
Borborus nous a déjà fourni un exemple. Il s’insère à la partie pos- 
térieure de l’oviducte. Il n’y a pour organe sécréteur qu’une grosse 
vésicule ovoïde subdiaphane remplie d’un liquide roussâtre. Deux 
vaisseaux simples capillaires reployés, insérés aux côtés de la vé- 
sicule, représenteraient les réservoirs séminaux. 


FAMILLE DES PUPIPARES. 


Le fait original qui a donné son nom à cette famille, la der- 
nière de l’ordre des Diptères, est acquis à la science depuis le 
beau mémoire que Réaumur consacra à illustration de lHippo- 
bosque!, et qui n’a laissé rien à apprendre sur le genre de vie et 
les métamorphoses de cet insecte. 

Les Pupipares devaient aussi exciter un vif intérêt sous le rap- 
port de leur anatomie, tous les méthodistes s'étant accordés à les 
reléguer au dernier degré de l'échelle diptérologique, 1l devenait 
curieux de constater cette décadence organique. En 1825, j'ai pu- 
blié, sur l'Hippobosca equina, mes recherches anatomiques?. Je les 
ai renouvelées depuis, et je vais en donner un extrait en y ajou- 
tant quelque chose sur le Melophagus. 

Espèces disséquées : 


1. Hippobosca equina. L. 
2. Melophagus ovinus. Larr. . 
3. Ornithomya viridis. L. 


L'absence totale des segments à labdomen, tant à la région 
dorsale qu'à la ventrale, est, dans les Pupipares, un caractère 
de structure extérieure d'autant plus intéressant à signaler, que la 
transition avait déjà été préparée par le Plaiystoma, où le ventre 
seul est dépourvu de segmentation. Je ne me lasse pas d'appeler 


? Mém. 14, t. VI, pl. 48. 
? Annal. des sc. nat.t. VI. p. 299, pl. 13. 


ne ef - 


SUR LES DIPTÈRES. 341 
l'admiration sur cette marche successive de la nature dans les 
créations. C'est une loi uniwerselle. Le tégument abdominal de 
l'hippobosque est épais, coriacé, mais suscepüble d’une grande 
extension. Il est doublé d’un muscle peaucier dont la contractilité 
s'exerce puissamment à l'époque de l'accouchement. Les poils y 
sont implantés chacun sur une éminence arrondie. 


CHAPITRE PREMIER. 


APPAREIL DIGESTIF, 


Ces insectes se nourrissent du sang des animaux vivants dont 
ils sont parasites. 

Les glandes salivaires sont plus compliquées, mieux organisées 
que dans beaucoup d’autres insectes. L’organe sécréteur occupe la 
base de la cavité abdominale. Il consiste, dans l'hippobosque etl’or- 
nithomye, en un boyau flexueux, et dans le mélophage, en une 
capsule subglobuleuse. Il communique par un col efférent très-ca- 
pillaire à un réservoir membraneux, orbiculaire dans le mélophage 
et l’ornithomye, ovoïde dans lhippobosque, situé vers le milieu 
du thorax. De ce réservoir, part brusquement un canal excréteur 
très-fin, plus ou moins reployé, confluent avec son congénère en 
un conduit commun, qui verse la salive dans la bouche. 

Le tube alimentaire est le plus étendu de tous ceux des Diptères, 
puisqu'il a huit à neuf fois la longueur de Finsecte. Celui des 
derniers genres des acalyptérées nous avait déjà préparés à la 
progression croissante de la longueur de ce canal, avec la pro- 
gression décroissante de l’organisation. C’est là un fait curieux 
à consigner. La privation absolue de la panse est encore un fait 
négatif d’un piquant intérêt, quand on se rappelle que le genre 
Phora qui, dans la série, précède immédiatement les Pupipares, 
nous avait fourni des variations de cet organe qui témoignaient 
hautement des incertitudes organogéniques et de la tendance à la 
disparition de ce premier réservoir digestif. L'æsophage est court 


342 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 
et très-fin. Le ventricule chylifique, de la longueur des trois quarts 
de tout le tube, débute dans le thoyax par un renflement ovalaire 
un peu calleux, un jabot, plutôt qu'un gésier. I offre, dans Fabdo- 
men, des boursouflures variables plus ou moins gorgées de sang; 
puis il devient filiforme, et s’enroule en plusieurs circonvolutions. 
Les vaisseaux hépatiques n’ont pas de canaux cholédoques, et ont 
leurs quatre msertions isolées. La bile est souvent, comme dans les 
Phora, d'un blanc amylacé. L'intestin, grêle comme un fil, débute 
par un renflement en godet, ce qui est un trait anatomique pro- 
pre à l'hippobosque. Le rectum a quatre boutons charnus arrondis. 
Ceux-ci sont des muscles papilliformes. 


CHAPITRE Il. 


APPAREIL GENITAL. 





ARTICLE I" 


APPAREIL GENITAL MÂLE. 


Les testicules sont fauves à l'extérieur, comme ceux du plus 
grand nombre des Muscides; mais ils ont une structure fort rare 
dans les Diptères, où cependant les Asiles et les Conops nous en 
ont fourni des exemples assez analogues. Ils consistent chacun 
en une agglomération des nombreux replis d'un vaisseau spermi- 
fique simple, subcapillaire, qui, déroulé, a quatre ou cinq fois la 
longueur du corps de linsecte. Parmi les Coléoptères, les Carabi- 
ques ont de semblables testicules. Ceux du Drosophila fasciata, 
Dipière de la famille des Muscides acalyptérées, en approchent 
pour la longueur du vaisseau spermifique, mais non pour sa dis- 
position. Le conduit déférent n’est que la continuation du testicule 
Il y a une paire de vésicules séminales capillaires, mais chacune 
d'elles, peu avant son insertion, se divise en deux branches sim- 
ples. Le canal éjaculateur est fort gros, comparativement aux autres 
parties. Il est conoïde, et s'atténue en arrière pour devenir fili- 


SUR LES DIPTERES. » 345 
forme; à peu près droit dans le mélophage et l'ornithomyie; re- 
ployé dans l'hippobosque. L'armure copulatrice a un forceps à deux 
lames droites contiguës dans le repos. Le fourreau de la verge se 
termine par deux petits tentacules. 


ARTICLE Il. 


APPAREIL GÉNITAL FEMELLE. 


Les Pupipares n’accouchent n1 d'œufs ni de larves, mais d'une 
chrysalide ou pupe sous la forme apparente d’un œuf démesuré- 
ment grand. Ce mode de parturition exigeait une organisation ex- 
ceptionnelle de l'appareil générateur, et dans l'immense nation des 
insectes, il n'existe aucun autre exemple d’un semblable fait. Cet 
appareil se compose des ovaires, de loviducte, d'une matrice, 
d’une glande sébifique et de réservoirs séminaux. 

Les ovaires ne sont plus, comme dans les autres insectes, deux 
faisceaux de gaines ovigères uni ou pluriloculaires. Chacun d'eux 
est une capsule simple, monosperme, ovoide. L’un est constam- 
. ment plus petit que l'autre, parce qu'ils ne sont pas fécondables 
en même temps. Arrondis à leur bout hibre, ils s'atténuent én un 
col pour s’aboucher à loviduete. Dans mes nombreuses autopsies, 
je n'y ai jamais rencontré un véritable œuf. J'y ai vu un embryon 
qui ne tarde pas à revêtir Pébauche de la pupe elle-même. Mais 
cet embryon, à l’époque de sa maturité, loin de se détacher comme 
un œuf pour tomber dans loviducte, tient encore à l'ovaire par un 
cordon ombilical qui le lie anatomiquement et physiologiquement 
avec le corps de la mère. 

La matrice est un organe creux ovalaire, blanc, érinemment 
contractile et expansible, s’abouchant, d’une part, à l'oviducte, de 
l'autre sessilement à la vulve. Elle est destinée à recevoir le pro- 
duit de la conception. Celui-ci est toujours unique, et mérite le 
nom de fœtus. Dans les premiers temps de la gestation, il demeure 
encore suspendu au cordon ombilical. Par le progrès de son dé- 
veloppement, il rompt ses liens avec sa mère, et acquiert une vie 


sl RECHERCHS ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


privée, individuelle. Celle-ci s'établit, se maintient par l'emprunt 
à la matrice d’un appareil circulatoire trachéen, d’un système vas- 
culaire nutritif que le fœtus s'approprie définitivement pour vivre 
de sa vie propre et mdépendante. Il est déjà à cette époque pupe, et 
à quelque phase de la fécondation que j'aie étudié cet insecte, jamais 
je nai pu y constater ni un œuf ni une larve. Ainsi la pupe ou 
chrysalide semble exister « conceptu. C'est là un fait unique en en- 
tomologie, et inédit jusqu'à ce jour. Je développera, dans un 
mémoire spécial dont je coordonne les matériaux, l'anatomie et 
la physiologie de ce piquant organisme. 

Le produit de la parturition ou la pupe offre, dans les divers 
Pupipares, des différences de forme et de structure dont je réserve 
l'exposition pour le mémoire dont je viens de parler. 

La glande sébifique a pour son organe pair de sécrétion un ar- 
buscule rameux à tronc distinct, à cime plus ou moins aggloméree. 
Les deux troncs, avant leur insertion à l’oviducte, confluent en 
une souche commune fort courte. Les rameaux et les ramuscules 
de cette curieuse glande ont un filet tubuleux inclus, mais leur 
enveloppe est peu ou point contractile, tandis que le tronc et les 
canaux qui vont y verser le produit de la sécrétion, ont, et une 
tunique extérieure musculaire et un tube axal strié en travers ou 
mieux annelé. 

Les réservoirs séminaux, pareillement doubles, sont insérés un 
peu en avant de la glande sébifique. Dans le mélophage, c'est 
une bourse simple et oblongue, dans lhippobosque, un tube ra- 
meux à rameaux courts, inégaux et rares, 














L3 
SUR LES DIPTÈRES. 345 
EXPLICATION DES FIGURES, 
né ë 
TOUTES CONSIDÉRABLEMENT GROSSIES, \ - 
Fig. Fig. # » ré Ta + 
| nn 
1. Système nerveux de Tipula oleracea. faire voir les trachées de sa face 
aa. Hémisphères cérébraux étalés et rélinéenne. ds. 


rétines oculaires. : 
bb. Optiques et rétines ocellaires. 

c.. Portion du tube digestif avec l'œ- 
sophage engagé dans le collier 
æsophagien. 

d. Ganglions thoraciques soudés. 

ce. Ganglions abdominaux et paires 
de nerfs qui en naissent. 


2. Système nerveux de la larve de Xy- 
phura atrata. 


aa. Hémisphères cérébraux étalés. 

b. Portion du tube digestif avec 
l'œsophage engagé dans le col- 
lier œsophagien. 

c. Ganglions thoraciques contigus. 

dd. Ganglions abdominaux. 


3. Système nerveux de Tabanus bovinus. 


aa. Lobes du cerveau vus par-dessus 
et recouverts par les choroïdes. 

b. Bulbe rachidien, avec le collier 
œsophagien marqué d'un trait. 

c. Ganglion thoracique avec ses 
paires de nerfs. 

d. Ganglions abdominaux, idem. 


LA. Cerveau de ce Tubanus, renversé 
pour mettre en évidence ses hé- 
misphères enchatonnés dans les 
rétines oculaires. 

5. Choroïde détachée et renversée pour 


11 


6. Système nerveux de Volucella 70% 


naria. “4 + 


aa. Cerveau”renversé et étalé. On y 
voit ses hémisphères encha- 
tonnés dans les rétines et les 
trois optiques ocellaires avec 
leurs choroïdes. 

à. Portion du canal digestif, avec 
l'æsophage engagé dans le col- 
lier œsophagien. 

c. Ganglion thoracique avec ses 
paires de nerfs. 

abdominaux 


d. Ganglions avec 


leurs nerfs. 


7. Système nerveux ganglionnaire de 
Conops rufipes mâle. 


a.  Ganglion thoracique. 
b. Ganglion abdominal. 


8. Système nerveux ganglionnaire du 
Conops rufipes femelle. 


a. Ganglion thoracique. 

b. Ganglion abdominal beaucoup 
plus distant du précédent que 
dans le mâle. 

cc. Longs filets nerveux simples qui 
n'existent pas dans le mâle. 

d. Division du cordon inter-gan- 
glionnaire, qui est simple dans 
le mâle. 


L 4 


* 


9. Système nerveux de Calliphora vo- 


h. Le EX 


mätoria. 
> Fax Hémisphères cérébraux étalés, 


" ÉTAT 3 …bordés par la choroïde. 


VV + 


vs. ” # 


11. 
12. 


13: 


14. 


15. 


16. 


Le a 


D. Nerfsbuccaux etantennaires par- 
M « tant de deux mamellons céré- 
ME TI braux. : 
ch Bulbe rachidien et collier æso- 

phagien marqué par un trait, 
CL 'A Ganglion unique, thoracique, 

n avec ses paires de nerfs. 

e. Cordon nerveux médian avec 


D. 
LS 


. Hémisphère cérébral détaché et 
choroïde. LI 


Nerfs et rétines ocellaires isolés. 


. e e 
ses paires de nerfs 


Appareil respiratoire de la larve de 
Mycethophila inermis, nombre et 
disposition des stigmates et des 
trachées. 


aa. Stigmates thoraciques. 
bb. Sügmates abdominaux. 


Appareil respiratoire de larve de 
Tipula lunata. 


aa. Stigmates vus par leur face in- 
terne pour faire voir le paren 
chyme trachéen. 


Un de ces stigmates vu par sa face 
externe. 


Profil du Tabanus bovinus, nombre 
et disposition des stigmates. 


aa. Stigmates thoraciques, l'anté- 
rieur mésothoracique, le pos- 
térieur métathoracique. 

b. Stigmates abdominaux; inter-seg- 
mentaires. 


Un stigmate thoracique détaché de 


17. 


18. 


19. 


20. 


21 


22: 


RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Fig. 


ce Tabanus, pour faire voir sa 
structure, sa valve ciliée. 


Abdomen de Lucihia Cæsar vu par 
sa face inférieure avec le nombre 
et la disposition des stigmates 
abdominaux; segmentaires. 


Tête et appareil digestif du Culeæ 
annulatus femelle. 


a. Tête avec ses antennes à poils 
verticillés, ses palpes, sa 
trompe. 

bb. Glandes salivaires. 

. Bourses ventriculaires. 

d. Panse. 

e.  Ventricule chylifique. 

Jf. Vaisseaux hépatiques. 

g- Rectum précédé de l'intestin. 

h. Derniers segments dorsaux de 
l'abdomen. 


Origine du tube digestifdece Culex, 
vue par-dessous pour montrer en 
aa les bourses ventriculaires en b, 
une forme particulière dela panse. 

Appareil génital mâle du même 
Culex. 


aa. Testicules. 

bb. Conduits déférents. 

ce. Vésicules séminales. 

d. Armure copulatrice vue par des- 
sus. 


Armure copulatrice vue par des- 
sous. 
aa. Branches du forceps. 
b.  Volselle. 

Appareil génital femelle de ce Cu- 
lex. 


aa. Ovaires fécondés. 
b.  Orbicelles de la glande sébifique. 


Fig. 


S 


= 


> 


D. 


SUR LES 


Réservoir séminal. 
Dernier segment dorsal avec les 
tentacules vulvaires. 


. Gaïîne ovigère détachée, unilocu- 


laire. 
OEufs de diverses formes. 
Un orbicelle isolé avec son cen- 
tre noir et son col efférent. 
Tentacule vulvaire isolé. 


23. Tête et appareil digestif de trs 
oleracea femelle. 


a. 


bb. 


œ 


Tête horizontale avec les anten- 


nes, les palpes et les parties 
de la bouche étalés. 

Glandes salivaires. 

Panse. 

Ventricule chylifique. 

Vaisseaux hépatiques. 

Rectum précédé de l'intestin. 

Bout de l'abdomen et oviscapte. 

Portion de l'antenne pour faire 
voir sa composition et sa struc- 
ture. 

Une palpe isolée : structure sémi- 
articulée du dernier article. 
Portion du tissu adipeux splanch- 

nique. 
Glandes salivaires détachées. 


. Cols efférents. 


Conduit excréteur. 

Extrémité du ventricule chyli- 
fique. 

Insertions des vaisseaux hépa- 
tiques. 

Origine de l'intestin. 

Configurations particulières du 
réservoir de la panse. 


24. Glandes salivaires fort longues de 
Macrocera hybrida. 


25. Appareïl génital mâle de Tipula 


oleracera. 


DIPTÈRES. 


Fig. 


26. 


Die 


28. 


| À 


. Testicules. 
. Conduits déférents. 


Re re et canal éja- 
culateur. + ET 
Bout de l'abdomen et armure co- 


 pulatrice. 


déroulée et étalée. à ", 


aa, 


Testicules. 


pas + 
« 
1 


bb. Renfle lents ae dique des 


conduit déférents. os 


ca Cordon ou fourreau renfermant 


une partie des conduits 'défé- 
rents.… 


dd. = Vésicules inales. 
e. Canal éjaculateur. 


Je 


A°. 


Fourreau de la verge avec la vé- 
sicule centrale insolite, et la 
membrane hyaline. 

Extrémité tricuspidée du four- 
reau de la verge. 


Armure copulatrice de la même 


Tipula, vue par sa face inférieure 


avec toutes ses parties constitu- 


tives étalées. 


a. 


bb. 


C. 


A. 


Plaque ventrale refendue au mi- 
lieu, et formant le réceptacle 
de l'armure. 

Pièces latérales consistant dans 
les opercules, les crochets du 
forceps, les baguettes, la volselle 
en lames de sabre, et deux 
styles. 

Pièces centrales; à sa base une 
trifide, puis la verge. 

Verge isolée; gland bifide. 


Appareil génital femelle de Tipula 
oleracea. 


a. 


Ovaires avec les œufs à terme 
noirs. 


4&° 


® . 


… ” “ 
Portion de ce même appareil isolée, . 


w. 


LL 


348 RECHERGHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


ri 
bb. Cols des ovaires. 
c. Ligament suspenseur. ‘# 
d.  Mésicules sécrétoires de la glande 


#: 0": DRE > sébifique. 


e. Réservoirs. di 0, 
A. Gaine ovigère isolée. 
B. 


» Réservoirs ne 


€ 29. Die génitil Paie 4 du Cero- 


"A gr dispar. 


l'AU'CS.. 


2 à. Glande sébifiqué. & , 


” 4. Bout de l'abdomen et oviscapte. 
A. Gaïîne ovigère, uniloculaire. 


B. Lame del'oviscaptes. 
30. Glande sébifique de ce Ceroplatus , 


vue par - dessous pour montrer 


a. Les organes sécréteurs avec leurs 
cols. 

bb. Les réservoirs. 

c. Le bulbe de l’oviducte. 

dd. Les cols des ovaires. 


31. Bout de l'abdomen et armure co- 
pulatrice du mâle. 


32. Tête et appareil digestif de Tri- 
choptera trifusciata femelle. 


a. Tête avec antennes et palpes 
étalées. 

b. Panse. 

c. Ventricule chylifique. 

dd. Vaisseaux hépatiques et vésicules 
biliaires. 

Intestin et rectum. 

Bout de l'abdomen. 

Portion de tissu adipeuxsplanch- 


e 


Fu 


nique. 


33. Portion de l'organe digestif isolée, 
pour faire voir une variété àcinq 
vaisseaux hépatiques. 


: . 
aa. Ovaires. " La ES 
bb. Cols. d "rt y 


Fi 18: 
34. Appareil génital mäle de Trichoptera 


ocellaris. 


aa. Testicules. 

bb. Vésicules séminales. 

cc. Autre paire de ces vésicules. 

d. Armure copulatrice et bout de 
l'abdomen. Led 

A. Branche du forceps isolée. 

B. Branche de la volselle isolée. 


35. Testicule et vésicules séminales 1s0- 
lés, pour mettre en évidence leurs 
SET 


* ; _ Testicule à peineatténué au con- 
d duit déférent. 
b. Due séminale plus grande. 
c. Autre vésicule plus petite. 
d. Canal éjaculateur. 


36. Tête et appareil digestif de la larve 
de Tipula lunata. 


aa. Glandes salivaires. 

b.  OEsophage. 

c.  Gésier. 

dd. Bourses ventriculaires. 
Ventricule chylifique. 


e. 
ff. Vaisseaux hépatiques. 
g. Cœcum latéral. 

h. Intestin et rectum. 

in.  Lambeaux mésentériformes cri- 


blés du tissus adipeux. 


37. Tête etappareil digestif du Tabunus 
tropicus femelle. 


a. Tête avec antennes, palpes et 
trompe très-étalées. 

bb.” Glandes salivaires. 

c.  Panse. 

dd. Bourses ventriculaires. 

e.  Ventricule chylilique en partie 
granuleux terminé par quel- 
ques papilles isolées. 

JF. Vaisseaux hépatiques. 


, > 


SUR LES DIPTÈRES. 349 


g-.. Rectum et intestin. B. 
h.. Dernier segment dorsal de l'ab- 
domen. 


38. Glandes salivaires isolées de Tuba- 


nus bovinus. 
aa. Cols efférents. G: 
b. Conduit excréteur. D. 


E: 
39. Portion du canal digestif du Tab. 
bovinus, vue par la surface infé- 
rieure, pour montrer les con- 

+ 


nexions. | 


a.  OEsophage un peurenflé 

b. Panse avec son réservoir vide, b. 
plissé, festonné et l'insertion 
de son col à la terminaison de 


l'œsophage. dd. 
cc. Bourses ventriculaires avec liga- €. 
ment terminal. J 


10. Tête détachée et trompe trés-étalée 
de Pangonia marginata femelle, 


> 


pour mettre en évidence sa com- A. 
position. 


a.  Fourreau ou étui de la trompe. 


c. 
D 


Fig. x” 


Portion de cet appareil génital 
renversée. 


aa. Insertions des “conduits défé- 
rents aux vésicules séminales » 


pet confluence de celles-ci pour 

former igcanal éjaculateur. 
Branche du forceps isolée. 
Pièce biarticulée. 


Fourreau de la verge. 


lus. mi 
7 # 


73 Appgreil génital femelle du Tabanus 


> + : 
aa -Ovaires avancés dans la gesta- 


tion. 
Ligament suspenseur. 
Orbicelles de la glande sébi- 
fique. * 
Réservoirs. 
Rectum. 
Dernier segment dorsal de 
l'abdomen. 
Tentacules vulvaires. 
Gaïne ovigère isolée. 


Orbicelle avec son col efférent. 


43. Têteet appareil digestif d'Ephippium 


thoracicum. 
bb. Les valves. 
cc. Les lancettes. a. - Tête et antennes. 
d.  L'hypoylosse. bb. Glandes salivaire. 
e. La langue. c.  Panse. 
A1. Appareil génital mâle de Tabanus de ponte Éeie 
e.  Ventricule chylifique. 
ater. J. Vaisseaux hépatiques avec un 
a. Testicules. seul canal cholédoque. 
bb. Conduits déférents. gg. Deux des vaisseaux hépatiques 
cc. Vésicules séminales. plus grêles. 
d. Canal éjaculateur. h. Intestin débutant par un ren- 
Dernier segment dorsal de l'ab- flement. 
domen. un  Rectum. 
f. Armure copulatrice. J- Bout de l'abdomen terminé par 
A. Forme particulière du testicule les tentacules vulvaires. 
de ce même tabanus. k.  Portion de l'organe dorsal. 


LA 


dt 


+ 


350 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Fig. 
A4. Glandes salivaires de Stratiomys 
chameæleon. 


15. Appareil digestif de Vappo pall- 
pennis. : 
aa. Glandes salivaires. 
b.  Panse. ” 

ce. Bourses ventriculaires. 

d.  Ventricule chylifique. 

e. Vaisseaux hépatiques avec un 


canal cholédoque unique. 


f.. Deux de ces vaisseaux plus courts 


. . 
rudimentaires. » 
b F1 
Intestin. 


ob 


Rectum. 
A. Vésicule de la glande sébifique 
du Vappo. 


A6. Appareil génital mâle de Sarqus 
CUPrartus. 


aa. Testicules. 

bb. Conduits déférents. 

ce. Vésicules séminales. 

d. Canal éjaculateur. 

e. Armure copulatrice établie. 

A. Portion isolée d'une branche du 
forceps avec son crochet velu. 

B. Fourreau de la verge isolé avec 
ses appendices. 


17. Appareil génital mâle de Beris val- 
lata. 


aa. Testicules. 

bb. Vésicules séminales. 

c. Canal éjaculateur. 

d. Armure copulatrice vue par- 
dessus. 


48. Cette même armure isolée est vue 
par-dessous. 
a. Tube du canal éjaculateur. 


b. Pièce basïlaire. 
cc. Branches du forceps. 


Fig. 
dd. Lames qui accompagnent Île 
fourreau de la verge. 


49. Portion isolée de ce même appareil 
génital. 
a. Testicule. 
b. Conduit déférent aggloméré. 
cc. Portion des vésicules séminales. 
d. Canal éjaculateur. 


50. Appareil génital mâle d'Odontomyia 
tigrina. 
ua. Testicules. 
> Peloton des conduits déférents 
. 1 * agglomérés. 
cc. Insertion de ces conduits aux 
_ vésicules séminales. 

dd. Nésicules séminales. 

e. Canal éjaculateur. 

J. Armure copulatrice à branches 
du forceps fortes, hérissées au 
dehors et au dedans; à four- 
reau dela verge court tronqué. 


5l. Appareil génital femelle de Beris 


vallata. 


aa. Ovaires. 

b. Oviducte. 

c. Orbicelles. 

dd. Réservoirs séminaux. 

e. Tentaculesvulvaires bi-articulés. 

A. Gaïîne ovigère et œufs de ce 
Beris. 

B. Orbicelles et cols efférents flé- 
chis au même point. 


52. Tête et appareil digestif de Dasy- 
pogon Teutonus femelle. 


a. Tête avec antennes, palpes et 
trompes étalées. 

bb. Glandes salivaires. 

c. Panse. 

dd. Bourses ventriculaires. 

e.  Ventricule chylifique. 


SUR LES 


ff. Vaisseaux hépatiques. 

g. Rectum avec ses boutons char- 
nus et l'intestin grêle. 

h. Bout de l'abdomen et tentacules 
vulvaires, 


53. Appareil digestif d'Asilus crabro- 


mformus. 


Glandes salivaires, cols efférents 
et conduit excréteur. 
b.  OEsophage. 


. Bourses ventriculaires, H n'y a 


" tel - 


aa, 


pas de panse. 
d. Ventricule chylifique avec sa 
portion récurrente. 
Vaisseaux hépatiques. 
f.  Rectum. 
A. Forme singulière de la glande 
salivaire. 


54. OEsophage isolé pour faire voir sa 
structure singulière et son mode 
insolite d'implantation au ventri- 


cule chylifique. 


55. Appareil génital mâle de Laphria 
fulva. 


a.  Testicules dans leur scrotum. 

. Vésicules séminales. 

Forceps copulateur. 

A. Harpon et pièce carrée de la 
volselle. 

B. Pièce réceptaculaire de l'armure 
vue par Sa face inférieure et 
convexe, avec deux faisceaux 
de soïes et deux appendices 
spatulés. 

C. Fourreau de la verge isolé , ter- 
miné par une pointe bifide. 


56. Testicules dégagés du scrotum. 


aa. L'un roulé en tire-bouchon, l'au- 
tre déroulé: 


+ 
DIPTÈRES. 351 
Fig. 
bb. Vésicules séminales. 
c. Canal éjaculateur. 
57. Appareil génital mâle de Dasypogon 
Teutonus. " 
aa. Testicules. 
bb. Vésicules séminales. 
c. Armure copulatrice. 
A. Crochets de armure. 
58. Appareil génital mâle d’Asius cra- 
broniformis. 
ù aa. Testicules. “ 
bb. Vésicules séminales. » 
c. Canal éjaculateur. 
d. Armure copulatrice. 
59. Cette armure vue par sa face infé- 
rieure. 
a. Pièce basïlaire, 
bb. Branches du forceps. 
ec. Volselle. 
d.  Fourreau de la verge. 
60. Appareïl génital femelle d'Asi/us 
crabroniformis. "LR, 
. «a. Ovaire dans sa situation natu- ‘". 
relle. 
b, . Ovaire détaché et renversé pour .s 
faire voir le calice qui est in- 
férieur. 
c. Ce calice. 
d. Organe sécréteur de la glande 
sébifique. 
ee. Réservoirs. 
J.  Rectum. ù , 
g-  Oviscapte ettentacules vulvaires. 
A. Gaine ovigère multiloculaire. 
B.: Un des organes sécréteurs de la , æ 


glande sébifique, isolé. 


61. Appareil génital femelle d'Empis 
lvida. 


aa. Ovaires. 


352 


RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


b. Organe sécréteur de la glande 
sébifique. 

ce. Réservoirs séminaux. 

d. Bout de l'abdomen, oviscapte et 
tentacules vulvaires. 


A. Gaïîne ovigère isolée. 


62. Tête et appareil digestif de Bomby- 


lius minor. 


a. Tête, antennes et trompe. 
bb. Glandes salivaires. 

c. Panse. ' 

dd. Bourses ventriculaires. 

e. Ventricule chylifique. 

ff. Vaisseaux hépatiques. 

g. Rectumet boutons charnus. 
h. Bout de l'abdomen. 

A. Antenne isolée. 

B. Glandes salivaires isolées. 


63. Appareil génital mâle de Bombylius 


posticus. 


ua. Testicules. 

bb. Conduits déférents. 

€ Vésicules séminales. 

d. Canal éjaculateur. 

e. Armure copulatrice. 

A. Branche du forceps, isolée. 


64. Appareïl génital femelle de Bomby- 


lius cruciatus. 


aa. Ovaires. 
b. Orbicelles. 
cc. Réservoirs. 
d. Bout de l'abdomen et tentacules 
vulvaires. 


65. Appareil sébifique et séminal de ce 


Bombylius, étalé. 


a.  Orbicelles et cols efférents. 
bb. Réservoirs vésiculaires. 
cc. Réservoirs capillaires. 


Fig. 


66 


67 


68 


69 


70 


. Bout de l'abdomen de Bombylus 


major. 


a. Peigne. 
A. Pointes ou baguettes isolées de ce 


peigne. 


. Orbicelle détaché de ce même 


Bombylius, avec le trait brun de 
l'axe de son col. 


. Appareil génital mâle de Thereva 


plebeia. 


- aa. Testicules. 
"bb. Vésicules séminales. 
c. Canal éjaculateur. 
d. Armure copulatrice. 


. Armure copulalrice vue par sa face 


inférieure. 


aa. Pièces basilaires. 

bb. Stylets. 

ec. Forceps et volselle. 
d. Kourreau de la verge. 


. Tête et appareil digestif du Leptis 


tringaria mâle. 


a. Tête, antennes, palpes et parties 
de la bouche étälées, 

bb. Glandes salivaires. 

c. Panse. 

dd. Bourses ventriculaires. 

e. Ventricule chylifique. 

f. Vaisseaux hépatiques. 

g. Intestin avec un renflement de 
son origine, et le rectum. 

h. Bout de l'abdomen. 

A. Glande salivaire détachée. 


71. Appareil génital mâle de Leptis 


tringarta. 


aa. Testicules. 
bb. Conduits déférents. 
ce. Vésicules séminales. 


SUR LES DIPTÈRES. 353 


Fig. 
d. Canal éjaculateur. 
e. Dernier segment abdominal. 
Jf. Armure copulatrice: 
g- Branche du forceps isolée. 
k. Fourreau de la verge. 


72. Appareïl génital femelle du Lepts 
tringaria. 
aa. Ovaires. 
b. Glande sébifique. 


cc. Réservoirs séminaux. 
d. Oviscapte. 


73. Tête et appareil digestif de Dok- 


chopus nitidus. 


a. Tête placée horizontalement. 

bb. Glandes salivaires. 

c. Panse. 

dd. Bourses ventriculaires. 

e. Ventricule chylifique. 

ff. Vaisseaux hépatiques. 

g- Rectumetintestin. 

k. Dernier segment abdominal. 

À. Antenne isolée. 

B. Diverses configurations du réser- 
voir de la panse. 

C. Glande salivaire isolée. 


74. Appareil génital mâle de Dolichopus 
nitidus. 
aa. Testicules. 
bb. Conduits déférents. 
cc. Vésicules séminales. 
d. Canal éjaculateur. 
e. Armure copulatrice. 


75. Lamelle isolée de l'armure copur- 
latrice. 


76. Apparel génital femelle de ce 
Dolichopus. 
aa. Ovaires. 


b. Cols des ovaires, 
c. Glande sébifique. 


11. 


Fig. 

dd. Réservoirs séminaux. 

e. Oviscapte. 

A. Gaïîne ovigère isolée. 

B. Col elférent de l'organe sécréteur 
sébifique. 

C. Réservoir isolé. 

D. Bout isolé de l'oviscapte. 


77. Tête et appareil digestif de Volu- 
cella zonaria. 


a. Tête vue horizontalement. 

bb. Glandes salivaires. 

c. Panse, 

dd. Bourses ventriculaires 

e. Ventricule chylifique. 

JF. Vaisseaux hépatiques. 

g- Rectum et intestin. 

k. Dernier segment dorsal de l'ab- 
domen. 


78. Portion de cet appareil pour faire 
voir les connexions. 


aa. Glandes salivaires. 

b. Panse avec son col inséré à la 
terminaison de l'æsophage. 

cc. Bourses ventriculaires appendi- 
culées, 

d. Ventricule chylifique. 


79. Tête et appareil digestif de Rhingia 
rostrata. 

a. Tête vue horizontalement. 
bb. Glandes salivaires. 

c. Panse. 

dd, Bourses ventriculaires. 

e. Ventricule chylifique. 

JT. Vaisseaux hépatiques. 

g. Rectum et intestin. 

h. Bout de l'abdomen. 

80. Portion de cet appareil renversée 
pour mettre en évidence l’inser- 
tion de la panse et la forme des 
bourses à digitations égales. 


45 


+ + 
. 
2 


354 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Fig. 
81. Appareil génital mâle de Volucellu 


ZOnar1«. 


aa. Testicules et conduits défé- 
rents. 

bb. Vésicules séminales. 

c. Canal éjaculateur renflé en ré- 
servoir spermatique. 

d. Armure copulatrice, 

A. État particulier des testicules de 
cette même espèce. 

B. Portion de l'armure copulatrice 
constituant l'hypotome. 

C. Baguette isolée du fourreau de 
la verge. 


82. Appareil génital femelle de cette 
° Volucella. 


aa. Ovaires. 

b. Orbicelles. 

cc. Réservoirs séminaux. 

d._ Oviscapte. 

e. Rectum. 

A. Gaine ovigère isolée. 

B. Orbicelle avec son col efférent. 


83. Appareil sébifique (et séminal) de 
l'Eristalis tenax. 


aa. Arbuscules des réservoirs. 
b. Orbicelles. 
ce. Cols des ovaires et œufs. 


d. Oviducte. 


84. Tête et appareil digestif de Sceno- 
pinus fenestralis. 


.” a. Tête vue horizontalement, avec 

un trait transversal aux yeux. 
"4 bb. Glandes salivaires. 

c. Panse à réservoir simple. 

dd. Bourses ventriculaires. 

e. Ventricule chylifique. 

ff Vaisseaux hépatiques. 

g. Intestin. n 

h. Rectum. 


Fig. 

ï. Derniers segments dorsaux de 
l'abdomen. 

A.  Portion du canal digestif isolée 
pour mettre en évidence le 
mode d'insertion et de con- 
uexion des vaisseaux hépa- 
tiques. 


85. Appareil génital mâle de ce Sceno- 
pinus. 


aa. Testicules. 

bb. Vésicules séminales. 
c. Canal éjaculateur. 
d. Armure copulatrice. 


86. Appareil génital femelle de ce Sce- 
nopinus. 


aa. Ovaires. 

b. Cols des ovaires. 

cc. Orbicelles et conduits efférents. 

d. Dernier segment abdominal et 
tentacules vulyaires. 

A. Réservoir séminal. 

B. Orbicelle détaché. 

C. Gaine ovigère isolée. 


87. ‘Tète et appareil digestif de Myopa 

ferruginea. 

a. Tête vue horizontalement , avec 
antennes, palpes, trompe. 

bb. Glandes salivaires. 

c. Panse avec deux configurations 
différentes du réservoir. 

d.  Ventricule chylifique. 

ee. Vaisseaux hépatiques. 

J. Intestin et rectum. 


88. Glandes salivaires isolées de ce 
Myopa. 

89. Appareil génital mâle de Stachynia 
meridionalis. 


aa. Testicules. 
bb. Vésicules séminales. 


en — 


+ 


c. Canal éjaculateur. 
d. Armure copulatrice. 


90. Fourreau de la verge isolé. 

91. Abdomens accouplés de Conops 
rufipes. 

. Appareïl génital mâle de Conops 
rufipes. 


aa. Testicules. 


9 


10] 


bb. Vésicules séminales. 
c. Canal éjaculateur. 
d. Armure copulatrice. 


93. Tête et appareil digestif de Cepha- 
lemyia ovis. 

. Tête vue horizontalement. 

+ OEsophage. 

. Panse. 

. Ventricule chylifique. 


. Vaisseaux hépatiques remarqua- 


9 R 9 œ 8 


bles par leur grosseur. 
J- Intestin et rectum. 
g- Bout de l'abdomen et anus. 


94. Appareil génital mâle d'OEstrus 
equi. 
aa. Testicules. 
bb. Vésicules séminales. 
c. Canal éjaculateur. 
d. Armure copulatrice. 


95. Tête et appareil digestif d'Hypo- 
derma bovis, larve. 

a. ‘Tête vue horizontalement avec 
les diverses aspérités et les 
parties de la bouche. 

bb. Glandes salivaires. 

c. Panse. 

d. Ventricule chylifique. 

. Vaisseaux hépatiques. 

f.. Intestin. 

g- Partie postérieure de l'abdomen, 
avec les deux stigmates. 

hk. Portion de l'organe dorsal. 


SUR LES DIPTÈRES. 355 


Fig. 
96. Tête et appareil digestif d’Echino- 
YA gross«. 


a. Tête, antennes, etc. 

bb. Glandes salivaires avec un pelo- 
ton de replis. 

c.  Panse. 

d. Ventricule chylifique, avec son 
origine en godet orbiculaire. 

ee. Vaisseaux hépatiques. 


J. Intestin. 
g-  Rectum avec ses boutons char- 
nus. 


h._ Dernier segment dorsal de l’ab- 
domen. 


œ 


Portion de l'antenne. 
B.  Portion boursouflée d'un vais- 
seau hépatique. 


97. Partie de l'appareil génilal mâle 
de celte Echinomyia. 
aa. Testicules. 
bb. Conduits déférents. 
ec. Vésicules séminales. 
d. Canal éjaculateur. 


98. Appareïlgénital mâle d'Echinomya 
rubescens. 
aa. Testicules avec les conduits dé- 
férents. 
bb. Vésicules séminales. 
c. Canal éjaculateur. 
d. Armure copulatrice. 


99. Appareïl génital mâle de Sericocera 
compressa. n 


aa. Testicules et conduits déférents. 
; CE 
bb. Vésicules séminales. * 


c. Canal éjaculateur. .° 
d. Armure copulatrice. 
A. Volselle. 
100. Appareil génital femelle d'Æch- 
, nomyia grosse. 


aa. Ovaires en rondelle ou plateau. 


45° 


| 
Li 


+ 


356 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Fig. 

b. Réservoir ovo-larvigère. 

c. Appareil sébifique. 

d. Rectum. 

A. Lambeau du réservoir ovo-larvi- 
gère avec les œufs fixés à la 
paroi interne. 

B. Une gaîne ovigère isolée. 


101. Portion détachée de ce même 
appareil vu par sa face infé- 
rieure. 


aa. Les ovaires. 

bb. Les cols des ovaires. 

c. L'oviducte. 

d. Les orbicelles. 

ee. Les réservoirs séminaux. 

f. Portion du réservoir ovo-larvi- 
gère. 


102. Appareil génital femelle du Dexia 


ruslica. 


aa. Ovaires. 
b. Appareil sébifique et séminal. 
c. Réservoir ovo-larvigère. 


A. OEuf isolé. 


103. Appareil sébifique et séminal isolé 
de ce même insecte. 


a. Orbicelles. 
bb. Réservoirs séminaux. 


104. Larve de Dexia prise dans le ré- 
, æervoir ovo-larvigère. 


105. Appareil génital femelle de Gym- 


nosoma rotundata. w 
* LA 
aa. Ovaires. * 


bb. Cols des ovaires. 

c. Oviducte. 

d. Orbicelles.  « … 
ee. Réservoirs séminaux. 


À. OEufs. 


Fig. 
106. Tête et appareil À de Pro- 


sena sibirica. 


a. Tête, antennes, trompe, etc. 
bb. Glandes salivaires. 

c. Panse. 

d. Ventricule chylifique. 

ee. Vaisseaux hépatiques. 

f. Intestin et rectum. 

g. Bout de l'abdomen. 


107. Appareil génital femelle de Pro- 


sen«a. 


aa. Ovaires. 

b. Glande sébifique. 

c. Réservoir ovo-arvigère. 

d. Bout de l'abdomen et tentacules 
vulvaires. 

A. Une gaïîne ovigère. 


108. Appareil génital mâle de Sarco- 


phaga hæmorrhoidalis. 


aa. Testicules. 

b. Conduits déférents. 

cc. Vésicules séminales. 

d. Canal éjaculateur. 

e. Armure copulatrice. 

f. Crochets du dernier segment 
ventral. 

A. Fourreau de la verge isolé pour 
faire voir ses crochets. 

B. Crochet en spatule arrondie. 


109. Appareil génital femelle de Sarco- 

* phaga. 

aa. Ovaires. 

bb. Réservoirs ovoldarvigères pleins 
de larves. 

c. Appareil sébifique et séminal. 

d. Larves sortant du corps. 

e. Rectum. 


110. Ce même appareil renversé pour 


À 
» 


SUR LES DIPTÈRES. 357 


Fig. 
faire voir les connexions des 
parties constitutives. 
aaæOYaires avec leurs cols. 
b. Réservoirs ovo-larvigères vides. 
c. Oviducte. 
d. Glande sébifique. 


111. Appareil sébifique et séminal isolé 
et étalé. 


aa. Orbicelles. 
bb. Réservoirs séminaux. 


112. Tête et appareil digestif de Lucilia 
Cesar. 


aa. Tête vue horizontalement. 
bb. Glandes salivaires avec réservoir 
et peloton. 
Panse. 
Ventricule chylifique. 
. Vaisseaux hépatiques. 
Intestin. 
Rectum. 
Derniers segments abdominaux. 


> Fe sg Ro 


. Portion des glandes salivaires 
pour mettre enévidence les ré- 
servoirs et le canal excréteur. 


113. Appareil génital mâle du même 
Lucilia. 


aa. Testicules et conduits déférents. 

bb. Vésicules séminales. 

c. Canal éjaculateur. 

d. Armure copulatrice. 

e. Pièces du dernier segment ven- 
tral. - ° 


114. Appareïl génital mâle de Calh- 


phora vomitoria. 


aa. Testicules avec leur tunique ac 
cessoire. 

b. Vésicules séminales. 

c. Canal éjaculateur. 


Armure copulatrice. 


, 


Fig. 
115. Le même appareil plus grand. 


aa. Testicules sans leur tunique ac- 
cessoire, avec leurs conduits 
efférents. 

b. Vésicules séminales. 

c. Canal éjaculateur. 

d. Armure copulatrice. 


116. Appareil génital mâle de Lispa 
tarsals. 
aa. Testicules. 
bb. Vésicules séminales. 
c. Canal éjaculateur. 
d. Armure copulatrice. 
e. Pièces du dernier segment ven— 
tral. 


s 
117. Appareil génital mâle de Curto- 
nevra maculata. 


aa. Testicules avec leurs conduits 
déférents. 

b. Canal éjaculateur à flectuosités 
qui tiennent lieu de vésicules 
séminales. 

c. Armure copulatrice. 


] 
118. Appareil génital femelle de Lu- 
cilia Cesar. 


aa. Ovaires en rondelle. 


bb. Appareil sébifique et séminal. 
c. Rectum. 


119. Appareil génital mâle de Chyliza 
leptogaster. 


ë LE 
aa. Testicules. - ce 


ul “ 
bbbb. Vésicules séminales. ee 
GE Canal éjaculateur? aus 
d. Armurescopüulatrice. 


120. Le même appareil vu 
… pour montrer les connexions 


à, We 0 de ses parties. : 


-dessous 


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358 RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES 


Fig. 
bbbb. Vésicules séminales. 
c. Canal éjaculateur bulbeux à 
son origine. 
121. Appareil génital mâle de Scuto- 
phaga stercoraria. 
aaaa. Testicules avec des configu- 
rations diverses. 
b.  Vésicules séminales. 
c. Canal éjaculateur. 
d. Armure copulatrice. 


122. Appareil génital mâle de Loæo- 
cera ichneumonea. 


au. Testicules. 

bb. Vésicules séminales. 
c.  Vésicule impaire. 
d® Armure, copulatrice. 


123. Appareil génital mâle d'Ortals 
vibrans. 


aa. Testicules. 

bb. Deux paires de vésicules sémi- 
nales. 

c. Canal éjaculateur. 

d. Armure copulatrice. 

e. Fourreau de la vergesroulé en 
ressort de montre. 

A. Le même fourreau déroulé. 


124. Portion de l'appareil génital mile 
d'Ortalis lugens. 


a. Testicule. 

b. Vésicule séminale. 

c. Canal éjaculateur. 
_d. Armure copulatrice. 


_ e. ÆFourreau de la verge. 


4 


B. ranche du forceps isolée. 
e . 
en ( reau de la verge en partie 
” déroulée pour faire voir sa 
structure. 


Fig. 
c. Vésicules séminales. 
bb. Réservoir séminal. + 
d. Armure copulatrice. 
e.  Fourreau de la verge. 


f.  Gland. 
126. Le même appareil déroulé et étalé. 
aa. Testicules. 
bb. Conduits déférents. 
cc. Vésicules séminales. 
d. Sinus semi-lunaire. 
e. Canal éjaculateur. 
f.. Réservoir séminal. 


127. Portion du fourreau de la verge et 
gland pour faire voir la structure. 


À. Portion de l'armure copulatrice 
vue de profil. 


128. Appareil génital mâle de Cheli- 
gaster putris. 


aa. Testicules. 

bb. Vésicules séminales. 

e. Vésicule impaire. 

d. Canal éjaculateur. 

e. Armure copulatrice. 

À. Fourreau de la verge isolé. 


129. Tête et appareil digestif de Ne- 
mopoda cylindrica femelle. 


a. Tête. 

bb. Glandes salivaires. 

c. Panse. 

d.  Ventricule chylifique. L : 
ee. Vaisseaux hépatiques. 


» JE Intestin. 


gg. Glande odorifique. 
h.  Rectum. 
. Derniers segments dorsaux de 
l'abdomen. 
" Po Glande odorifique isolée. 


A. 
125° nm génital mâle de ru le 30. Tête et appareil digestif de Tei- | 


“one umbrarum. 


aa. Tesfçuien gemivin déférents. 


.  chomyza fusca 


a. Tête vue de côté pour montrer | 


133. 
134. 


135. 


156. 


SUR LES DIPTÈRES. 359 


la structure singulière de la 
ve: ne 
bb5 Glandes salivaires. 
c. Panse* 
d. Gésier. 
, Ventricule chylifique. 
JF Vaisseaux hépatiques. 


g. Intestin. 


hk. Rectum. 
in Bout de l'abdomen. 


. Glande salivaire de Sphærocera 


subsultans- = 


. Rectum de l'Ochtera mantis pour 


faire voir la glande singulière 
qui s'y trouve. 

OEuf de ce Diptère. 

Tête et appareil digestif de Phora 
pallipes. 

a. Tête avec antennes, 


trompe étalés. 
bb. Glandes salivaires. 


palpes, 


c. Panse. 

d.  Ventricule chylifique. 

ee. Vaisseaux hépatiques terminés 
par une vésicule. 

Jf. Intestin. 

g- Rectum. 

h. Bout de l'abdômen. 


Détails de structure extérieure de 


Cheligaster putris. " 
a. Abdomen avec les pinceaux du 
mâle. 
Er 
b. Antenne. . 


c. Soie de l'antenne. 

d. Patte antérieure du mâle. 

e. Crochet du tarse. 

J. Patte antérieure de la LU 


Appareil génital mâle de “e As 


poda cylindrica. 
au. Testicules.#, - 


Fig. 


bb. Vésicules séminales. 

c. Vésicule séminale impaire. 
d. Canal éjaculateur. 

e. Rectum. 

ff. Glande odorifique. 


g- Armure copulatrice. 


137. Pièce sous-abdominale du mâle 


formant un organe copulateur 
accessoire. 


138. Appareil génital mâle de Droso- 


phila fasciata. 


aa. Testicules. 

bb. Vésicules séminales. 

c. Canal éjaculateur. 

d. Armure copulatrice de 


139. Appareil génital femelle de Pla- 


tystoma umbrarum. 


au. Ovaires fécondés. 

bb. Réservoirs de la glande sébi- 
fique. 

c. Rectum. 

d. Oviscapte. 

A. Gaïîne ovigère et œuf. 


140. Le même organe non fécondé et 


étalé, pour mettre en évidence 
L 


les connexions de ses parties. 


aa. Ovaires. 

bb. Orbicelles. 

cc. RéSérvoirs séminaux. 

d. Oviducte. 7, 

A. Un orbicelle isolés, + 4 


J41. Appareïl génital femelle d' Ulidia 


demandata. … + 


aa. Ovairel fécondés. dis 


bb. Caliceshpostérieurs. = 
cc. Orbicelles: « 
"dd. Réservoirs séminaux. 
Mc Oïiduce nr 
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360 RECHERCHES ANATOMIQUES ETC. 
Fig. Fig. 
J. Oviscapte. e. Derniers segments de l'abdo- 
A. Gaine ovigère isolée. men. +”! 


A. Gaîne ovigère isolée.” 


142. Glande sébif isol - 
ande sébi AS MOR EtYUe;pAr B. Portion de a? glande sébifique 


dessous pour montrer ses con- : 
L isolée. 
nexions, s À + 
D Breton Mrénriséen Lo seril 14h. Appareil génital femelle de Chek- 
tronc. " gaster putris. Me. 
bb. Réservoirs séminaux. 4ÿé. aa. Ovaires fécondés. : 
c. Oviducte. b. Ligaments suspenseurs en fais- 
d. Cols des ovaires. ceaux. 
| & , c. Oviducte. 
143. Appareil génital femelle de Sepe- d. Glande sébifique. 
don sphegeus. e. Réservoir ovigère. 
aa. Ovaires. . f.  Oviscapte. 
bb. Calices postérieurs. A. Gaîne ovigère isolée. 
Oviducte. B. Ovaire vierge. 
dd. Glande sébifique, C. Oviscapte isolé. 


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Recherches ana tomi- 
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