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Full text of "Recherches sur la Bretagne"

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23^2 5"^^ 



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aEGHERGHES ;/ 

SOB. 

LA BRETAGNE. 



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RECHERCHES 

SUA 

LA BRETAGNE, 

Pau m.' DELAPORTE. 

A 



TOME SECOND, 



A RENNES, 

DE l'imprimerie DE T. U. TATAR, RUE SAISn^OANÇOIS] 

Se pend chez les Libraires de BrtiflP^ 



i8a3, 



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i 






^^^fi^ 




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TABLE 

DES CHAPITRES. 



première; ^CTnqv. 

Chapitres concernant 4ë Bretagne en&ère* 



JJbtthiisbis j pag. !• 

Paganisme 'i .8. 

Christianisme ^ i3. 

Conciles tenus en Bretagne # S7* 

Pragmatique sanction et concordats , 34. 

Université*, ' 65. 

Législation, - . « 65. 

Juge d'appel , noureaux Jours , graocb joUrsri Z , 
parlement, cour des |ides>' table de marbre, 
tribunal d'appel , cour d'appel , cour impérMde , 
cour préyotale des douanes , cour royale , ordre 

des ayocatSy palab, 7V* 

Poids et mesures, lag. 

Commerce , i34. 

Forêts, i4o« 

Population, l44. 
SECONDE SECTION. 

CHAriras pEpnsRS 

^Bjhohètiona opirieapar la natufe, sùbmernom | moniii» 
mène et autrea objets remarquabks. 

Submersions I ^6. 



L 



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TABLS DES CHAPmiES; 




ÀET. n. 




jI!rîpoIi à Polîgoé ; pag. 


i4g. 


iAT. XXLi 




Rocher à Haelgoat^ 


i5o. 


ABT. xy; 




Fiuts i Penmarcki 


l52. 


AET, V. 




pierres & croix de MÉfce, 


i5a. 


- AJKT. ▼!;•■• -y • ' 




Subies ferrugineux j. . ^ 


iSa. 


ART. vn. 




ICoquillages fissiles troayés dans une carrière. de 






i55. 


CHAPITRE II# ^ 




Wtonumem èlepés par les Druides. . 




ABT. I.*». 




Kerres dmidi^es/ 


i54; 


■ ART. U." • • ••■ 




MédaîUes, 


i65. 


ART* ta. 


' 


STombeau à Lock-Mariaker, 


i65. 


CHAPITRE m. 




^JUonumsThs et restes des travaux faits par ks Romains.^ 


ART, !••' 


.' 


Statue i QuînîpîlyV 


166. . 


ART. li. ^ 




Camp Eomain à Pordic y 


171^ 


ART. m. ^ 




îTemple de Lanlef ;> 


m 



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jCibemind Êdù par les Koma^y . . ^ ., 1JA4 



Inacriptiops tcoutées & ]^iieftj Xji^ 

liiàcriptions troatées à Nantes 3 ^ ' QLTq; 

AHT, tu; I. ..,.:. :, .^j 
lisscriptiou à Saiut-Méloir, p^ Ë^êf ^ ^«^1 

Itoînes à Corseol^ près Dinan/ ^*"'"'"'* {ijj^ 

, . ^ "^jarV.pci . . , . ^.. -* 

Huiud^ë ]^e^a> à ËnpÀ /'prS( lÀtWei . .^884 

3:oinl)eaiac3 . ^^i 

^^ ^gUsea et cMteaux^ ^ . ; • 

^' J lET, 1." ^ , .: :.:.:'. 

.CIocHer de Creisker/ i Saint-Pol-cte-Iiéoii if . 39^ 

;- 7 AKT. m 

iAonunent & Langaenan 1 , . . '974 

* ;Qi&leaa au Bou-de-la-Motte; HÉ^ '^9!^^ 

iphâteaa du Flessix-Bali^son , iiSSi? 

Cibâteau dit Gmldo i "199^: 

ÀftT. Vï. ^ , 

jCMteàtix sur Ii^ confia^ di§ |ltai4è et de la Jïor^ 
maiidie ; ?P^ 



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nSLE DES CRAPimBS; 
4Bt, h. 



Rocher à Hudgoa» ^_ff^àre,â'dj'i 

Puits i Per ^^'f^^' '■ '--'"''^ ^'^^^:.r::^' 

&' . • ' ..t^* '< ■ i:. ■ V, • ■ ' ^ •■■■ ■- -^''" -^ • -■• ■*^* 

^'^ TROISIÈME SECMOifi - ^ ^ 
jVb/î^* *wr jplumtai piUea de Bretagne. , 

|b«st, .-^ - 255^ 

g^îr^Sdoi ^^ ..^ ^ .. 269. 

jtforlaiZf 

5aiDt-BneuC| -^ '-- '. 

/^Hégmev, " •- - '.'-'-■.-'. '■•■ , .-'-•-.:"^ •/; - . ^^^ 
IiamJMtUe^ * 

«'Ccterrande^ ^' A J 3r;s:::: :.^-^* 

Ploenael, * v . • 

Iiorieut, : 34^; 

Bedïere!^ . '346. 



28^. 

3Q2. 



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. ï 



PREFACE. 



X^/Pi^einiQr Yolume coBtie^t uq abr^g^ 
â^e l'histoire de Bretagae^ çtune nodce 
historique sur les Bretons d'un mérite di^-* 
tiv&xé; ce $0M lesdeux premières parties 
rde Poavïage.- ^ 

La troisîèiaê .est diTiaée: ea qixatfe 
ijspQjtions. :: ^ : - .. , 

i^a première concerne la xeHgioDj les 
Ibiisf > Féducfttion et les inistîkutipnâ. 

Le druidisme était la religion dçs Gau- 
lois. Les Bioinains introduisirentle paga« 
nismCr dans l'Armorique ^ mais il disparut 
avecTeur doïninâtion. Le christianisme fat 
connu en il^retagne. dans le 3.* siiècle 5 il 
ne parvint à extirper le dmij3isme que par 
de jLongs efifortV^T 

Le gouver^ment^Frànçaiâ ,^ .pui$$iance 
du premier ordre' j/conserya plusieurs des 
usagée de la primitive église 3 on les désigna 
sous le nom de libertés de l'église Gàlli- 
cane. Mais les jsouverains- Bretons , ayant 
souvent besoin de îa protection des papes 
pour résister aux projets ambitieux de la 



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Fraoee et' ael^Aûglèterté t forent pin* 
soumis que ces deux puissances aux Voloià-- 

• tiès des àbùVéfi^âîiis pontifes; aussi la Brè-* 

• lagnè ' fut -^ elle ' mise pat lès papes aU 
•^nombre deâ pays d'ob^dîence. La prâgmà-* 

lîquei sàncJliofl jQ^y fut fimâîs^^ réçuèf, et le 

concordat de 1617 n'y fut 'exîecutë^ que 
'lonfg-tems aprèsr IHinion âè'li Bretagàe à 

la France. De là deux droits distincts en 
^ranCé\0Ïi^nî Bretagwe : mas lejs atons 

comparés pdttf' faire connailllre leur dâM^, 
-rence;'»^* '-'^v, ; /i ' ' > '•■.■[ / 

Le pjfcémîer besoin aes( hommes unis 
par les liens , de la société, est Tadmî- 

jaïstjatioDL,, d[e la justîcéV Les. jeprése^^^ 
dé la nation. appliquèrent d'alDpr^ lés lois 

' qu'ils* avaient j^^^^^ sôiisia présicîence ^e 
leurs. souyergîns; ils n'abandonnèrent ces 
bonofaMe^ rorictionsVqiiQ lorsque la mul- 
tiplicité des- actes fégîslàtifs exigea que des 
inagîstr^tày.jCh^rge;^^ deV^ès /ajpjplîquer > eîa 
jGssént 'une* élude pàrtîculîèjre et appro- 
fondie/ La iêgislation fut la réutiiptt des 
nsages de 14' nation^ 



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•4* 



LVchange des prodactiotijs de.la natute 
et de rîndustrie^ sont l'Ipbjet des spécula- 
tions commerciales : . elles jQflùeQt . trop 
sur les progrès de|lâ civuisàtion et U 
destînëé des peuplés^ pour/^u'fl vUen soit 
pas fait une mention spéciale. T^ôtre pays^ 
presqu^entourë He côtes maritimes j^ ^ ^!^^ 
dans les tems les plus recules^ des ràp^ 
ports comlaèseiaux iavec^dês peuples éloi- 
gnes. ... • ".: i[r\. 1 ; 

Les souverains. Bretpi)Si'}ûi]tr:pubH^^ 
îbîs dont Tobjet était d'^tA^îlit; l!Dxijité <^es 
poids et xaesuress Les droits féodaux 
étaient un obstacle à là 'iiëussîté' de leurs 
projets I parce 'que le J)toprfétlaiîre à^àiïè 
seigneurie , qui avait une ïnesure^ voulait 
la conserver. Ilsn'eiîsterit^jilufe, eteepeïi- 
dant le gouvernement épi'OuVé'fericore des 
difficultés dans* l'e^siécutiôti dii mtSme projetJ 
Elles viennent de ce que îes peuples ont 
de la répugnance a changer leurs habitudes^ 
lors même que ces chan^eiiienS ont pour' 
objet leur avantage. 

Notre pays était autrefois couvert de 



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forets : c'est I|i que les Druides faisaient 
*^^ les cërëmdnies de leur culte. Le sol de 

plusieurs a été défriché; un état de celles 
qui n!ont. pas été détruites prouve la 
dififérence, qui existe entre l'état ancien 
des forêts t en Bretagne^ et leur état 
bresénfct . . 

' Tels ^son| les objets traités dans la 
première section de la troisième partie.. 

^ Lk sefèSndë côJQtient des détails sur les 
antiquités Biretoimes. 

.Les anciens :xnonumens rappèlent les 
faits lejs plus mémorables de notre his- 
toire :. la. submersion de pays étendus, 
et . Vappf^rition , de marais devenus fertiles , 
prouvent que la naturie a opéré des chan- 
^emens sur : notre territoijre. Les fossiles 
trouvés sur des lieux élevés , dans des 
terres mêlées de coquillages^ et, à peu 
de distance, dans des carrières de chaux, 
prouvent Fantiquité du globe que nous 
habitons. Le tripoli qu'on trouve à Foligné, 
^ ajoute à cette preuve. 



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y 
On atti:ibue âux Druides Fërection des 
guatre mille pierres de Camac Ce monu-* 
ment^ le plus antique de ceux que nous 
possédons^ rappelé le temple de Carnach 
situe en Egypte^ et a peut-être avec lui 
des rapports qui nous sont encore in- 
connus. 

Les travaux des Romains ^ les inscrip- 
tions et les médailles qu^ils nous ont 
laissées , nous rappèlent j d'une manière 
certaine ^ les tems qui s'écoulèrent depuis 
la conquête des Gaules^ jusqu'k celui où 
Conan Mëriadec dçvint roi de l'Armo* 
dque. 

L'introduction du chnstianisme en 
Bretagne j et" la divi^on de l'Ârmorique 
€n ëvêchës et en paroisses ^ firent naître 
le besoin d'ëgUses ^ et par consëquent la 
nécessite d'en bâtir; de même la féodalité 
rendit les cbâteaux nécessaires. 

Quelques notices historiques sur des 
villes de Bretagne^ forment la troisième 
section* 



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Ces notices donùeiit des détails qud 
ne comporte pas l'analyse cliroDologiqu^ 
des ëyëDemens et la rapidité de la narra* 
tîoiu tour leuf {donnçr dé ia clartë^.ila 
éié quelfpiefpis nécessaire de rappeler des 
faits gënëraux. 

Les historiens nous avaient dit qu'il 
existait dans l'Ârmorique des peuples qui 
portaient le nom de Rhedoneset JSannetes; 
mais lea inscriptions trouvées à Rennes 
et à Nantes j nous prouvent que la ville 
de Nantes existait sous le règne de Nerva^ 
qui monta sur le trône impérial le 18 
septembre 96 ^ et que celle de Rennes 
existait sous le règne de César-Antoine 

Gordien, qui. périt en a44. 

^ • ■ « ■ • < • 

Nous avons cru devoir faire un travail 

particulier sur la ville de Rennes ^ capi- 
tale de la province j il formera la quatrième 
section. 

Avant l'onzième siècle, les familles 
n'avaient pas de noms qui leur (fussent 
propres. Le fils ne portait pas ordinairement 



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le ûbîA de Son phté ; il tirait le sien de 
ses qualités^ ou de ses dëfauts^ oa des 
circonstances dans lesqueHes il sMtait 
trouyë. Les noms des lieux dërîyaienk 
aussi presque toujours de leur situation. 
JLi'étymologîe de ces noms est dans la 
langue Celtique ; mais ceux qui la possè- 
dent diffèrent souvent sur les expressions 
dont on les fait dëriver. Nous avons donc 
cru qu'il convenait de n'avoir recours 
aux ëtymologles^ que lorsqu'elles étaient 
généralement admises» 

Des erreurs se sont glissées dans rim* 
pression du i/' volume de nos Recherches. 
Four les rectifier^ autant que la <;hose 
nous est possible^ nous mettrons à la fin 
de ce volume un supplément à VerraUf 
qui ft été placé à la fin du premier. 



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RECHERCHES 



SUR 



LA B RETA GNE. 

TROISIÈME PARTIE, 
OBJETS DIVERS. . 

' « • . * ■ 

ÇtVtt faitie ert êrnsée en quatre jectâons: h frenièm 
concerne lar Bretagne entière ; la seconde est rda^^e à des 
monumens ou objets remarquables \ la troisième contient 
des nonces sur Jes villes de Bretagne^ et la quatrième des 
recherchés siir la yllle de Rennes. Cette dernière section 
formera on Yolnme particulier. 



PREMIÈRk ÇBCTIoîr. 



Chapitres concernant la Bretagne entière; 



DRUlpiSME, 

JLiA religion des Armonques^ était cèllé'tîuê Im 
Druides enseignaient dans les Gaules. Lés RDmàins 
désignaient sons le noka de Gaulois les peapks 
qui habitaient au-delà des Alpes. '. ^ 



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•■ •-•••••- fi •> ■ •••- • •-•••• 

. Le mot JDruide dérive i suivant Pline , d'un 
mot grec quî^ài^àe'i^âf^^ l^cadémie celtique 
le fait dériver d'un mqt. de la langue dés Celtes y 
qui a la même signification : ces deui étyniologies 
ne nou$ parai9eii( présenter |îep,^î(n de 'certaik. 

Lés Druides donnaient a leurs élèves dés pré- 
ceptes que nous ne connaissons qu'impar&ite- 
ment , parée ^u^fs ne permettaient pas de les 
écrire : ce Neque faa eu litteris mandare ^^ dit 
César. - " 

On croit quHIs adoraient Dieu, regnator ontr 
màm^!0'ࣻj qu^ils enieîgnàiént que Famé était 
imibûrteHe j qu^ette pas^t if un corps dans un 
autre' J du^Oti devait honorer le^ vieillards ^ donner 
ITjospitàljitë Vui clranger^ , ^éfendrft, lu patrie et 
admettre les femmes au conseil.. ,.. •. „_ , 

Ils avaient pûui.temple_la. voûta céleste ; les 
assemblées qui avaient pojiir objet le culte dé 
la divinité se (ènaient près d'un cbêne majes* 
tueux : Nemora, ajta remotis incolunt. lucU. Us 
sacrifiaient des victimes humaines , j^rD Wc^ûizi^ 
homines immolant^ L'ep)pereur Claude défendit 
ces sacrifices, parce qu'ils lui..faisaient horreur ^ 
mais il ne put en abolir l'usage; il existait au^ 
!phes k^^^ PbéiuQi^Qii.'.Lea P<1;iid49 r^ta^àîent im 
«OlJ^ pwtàôuliâr à Mercure ; il* eiiaejgnaiefttli 
'ysfi^^mm-^fiX^ jl» 4)aieM trè^tespectés.p»:. éU«; 
leurs élèves p^a^îmt cfueliquel^ vingl;' «ttHées 



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] 



J 



(3) 
à lés entmdre ; îlâ décidaient presque toutes les 
affaires publiques et particulières : Ferè de om-- 
nibus ^entropersiis , prwatisque consHtuûnt 

Ils décernaient les peines et les récompenses ; 
et si quelqu'un refusait de se soumettre à leurs 
décisions , il était exclut des sacrifices y sacrificiis 
interdicunt ; c'était la peine la plus* grave , gror 
wssima pœnà. ' 

L'individu exclus était généralement aban- 
donné; personne ne voulait le voir ni lui parler; 
il était regardé comme un pestiféré, dont on 
n'osait approcher de peur de gagner sa malddiç , 
ne quid ex contagione incommodi accipiant. 
Les eflfefs de l'interdiction des sacrifices étaient 
à-peu-prês les mêmes que ceux de l'excommuni- 
cation dans les premiers siècles de l'église chré* 
tienne. 

Les Druides avaient un chef dont l'atitotîté 
était ébsdltié; à son décès ^ un autre était élu ou 
nommé -pir la' force des armes. 

U*y avait .tous lès ans une assemblée sur lés 
confins dti pays Chtirtr^ih, dans un lieu qu'on 
avait désigné à cet efi^t l parce qu'on le regardait 
cornuKe le point central des^ Gaules. 
' Oh croyait que l'institution des Druides Tenait 
de Pîle de Bretagne^ et on. y allait prendre Aei 
kçons lorsqu'on voulait liiconilaitre parfaitement; 

Les Druides n'allaient pyjÀX à la guerre* et ne 



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A) 

payaient point d'impdts^ ce qui faisait d^ret 
d'être admis^parmi eux. 

La puissance qu'ils avaient chez les diflerens 
peuples des Gaules formait un liea indi^Iuble 
entre les Gaulois* . 

GfHnme médecin», ils employaient sourent la 
yerveine; ils la considéraient comme un excellent 
fébrifuge ; mais on prétend que la plante que les 
botanistes nomment i^^ré^na n'était pas la seule 
que les Druides employassent sous le nom de 
verveine. 

Us regardaient le gui -de chêne comme un 
remède spécifique contre toutes sortes de poisons , 
et même comme propre à guérir de toutes les 
maladies. Ils parcouraient les campagnes pour eu 
chercher, pendant les cinq premiers jours de la 
première lune, en criant: ^u gui y an neuf, et 
ils lecueillaient le sixième avec de grandes céré- 
monies religieuses. Ce jour était celui d^ leur fête 
la plus solemnelle; le sacrifice et le festin étaient 
préparés sous l'arbre même : on j conduisait 
deux taureaux blancs , accouplés pour la première 
foisj un Druide, revêtu d'une robe blanche > 
montait dans l'arbre et coupait le gui avec une 
Êiuçilled'or. Il terminait le sacrifice ea adressant 
des prières à Dieu, pour qu'il sanctifiât le pré*, 
sent qu'il venait de faire à la nation , et pour 
qu'il le rendît utile à ceux auxqueb il serait 



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(5) 
donné ^ à Pinâtant les Druides le distribuaient 
au peuple. 

On en faisait prendre en breuyage aux ani- 
maux stériles pour les rendre féconds. 

L'usage qui existe encore dans une partie de ta 
France de se donner mutuellem^it y le premier 
jour de Fan, \e gui- an -neuf , tire son origine 
de cette cérémonie ; c'est une branche de gui 
accompagnée d'un présent : le gui est quelquefois 
remplacé par du buis ou du mirthe. 

Dans toutes les religions , les prêtres se sont 
cbargésr do la fixation des jours de fête, et par 
suite de la direction' du calendrier. Les Druides 
divisèrent le tema par le cours des lunes , et le 
subdivisèrent par nuits : c'est vraisemblablement 
de là que vient le mot <mnuit, dont se servent 
encore plusieurs personnes, au lieu de celui 
aujourd'hui. On croit que W Druides avaient 
pris celte manière de mesurer le tems^' parce 
qu'ils prétendaient que ks Gaulois descendaient 
de Pluton. Saint-Foix , après avoir rapporté ce 
que dit César sur ce point, ajoute qu'on comptait 
encore par nuits en France dans le 13." siècle. 
^ Les Germains se servaient de la ménie méthode , 
suivant Tacite, et les Anglais disent encore 
d^aujourd'hui aepP nuits pour d'aujourdliu» en 
huit^ et d'aujourd^hui quatorze nuit» pour, 
d'aujourd'hui en quinze* 



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(6) 

Les Druides Élisaient des périodes de trente 
années , qu'ils nommaient siècles. 

Us enseignaient aussi que les âmes des morts 
planaient sur les tombeaux : il est vraisemblable 
que c'est de là que nous sont venus les contes 
de revenans. Elles passaient, disaient* ils, dans 
d'autres corps ^ nonintefire animas, sedabaUis 
ad alios transire : cette opinion ajoutait à leur 
courage ; atque hoc maxime ad viriutem excitari 
putant , meta mortis neglecto. 

Les Romains qui toléraient ordinairement les 
religions qu'ils trouvaient établies chez les peuples 
qu'ils subjuguaient, crurent devoir agir d'une 
manière différente à l'égard du druidisme. Ils 
résolurent de le détruire, sans doute parce qu'ils 
craignaient que Içs prêtres de cette religion ne 
rappellassent aux Gaulois leur ancienne indé- 
pendance, et ne les portassent à prendre les 
armes pour la recouvrer. Us prononcèrent d'abord 
des peines contre eux , et ils finirent par les brûler 
presque tous dans l'ile de Mona , qu'on nomme 
^ aujourd'hui Anglesey , après avoir détruit leurs 
autels et leurs bois sacrés. Le général Caïu»- 
Suctonius-Paulînius fut chargé de cette cxpédi- 
lion cruelle , sous le règne de Néron ; elle eut 
)ieu l'an 6i de notre ère : l'ile servait d'asile aux 
Bretons qui voulaient se soustraire à la tyrannie 
des Romains. 



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(7) 
Ii6B Dniidpft avaient «u beaucoup à ^laullrir 

depuis que le» Ramaioa avaient kitroduit le paga- 
nisme dans, lea Gàul^. L'acte cruel de Iféron 
scanbkit ^eivoir achever de les détruire ; niais U 
en fut siutfiement ^ car on assure qu'il en existait 
encore dans le 5.* siècle , dans la forêt de Brecilien , 
située près Plelan. Les cérémonies de leur culte 
se faisaient dans cette ferét : le &meux Merlin , 
leur chef, y résidait ; il J fut inhumé vers la 
fin de ce siècle. On croit que le druidiî^me ne cessa 
d'exister que sous le règne du roi Judicael, qui 
monta sûr le trône ducal on 65a. Si ces faits 
sont vrais , comme on ne peut guère en, douter ^ 
il est bien vraisemblable que Judicael ^ fondateur 
de Tabbaye de Paimpont y p/aça des moines dans 
la forêt pour extirper le druidisme : on sait que 
tel était l'usage de l'Eglise chrétienne ; elle plaçait 
des chrétiens pieux et zélés dans les lieux les 
plus dévoués à la rehgion qu'ils voulaient détrtûre« 
( C'est sans doute aussi de cet archidruide Merlin 
que Brembro parla à ses compagnons d'armes , 
avant le commenjcement de la bataille des Trente ^ 
lorsqu'il leur dit qu'une prophétie de cet homme 
fameux annonçait qu'ils seraient vainqueurs, 
Brembfo ayant été tué dans le combat , G*oquart | 
qui lui succéda dans le conmiandemeut y leur dit : 
Laissons là les prophéties de Merlin ; serrez^ 
PQUS > Unex ferme ^ et combattez comme moU 



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(8) 
' Deux éciiTains modernes disent que les Dnii- 
desses, dont nous avons parlé page i44 du 
premier volume, étaient les fées qui sont le sujet 
des contes qu'on fait aux enfens. c Voilà , dit 
Saint^-Foix , Torigine de nos contes de feea. » 

CHAPITRE II. 
Paganisme. 

Les Romains devenus maîtres de l'Armorique,^ 
y introduisirent le culte de leurs divinités. Albert- 
le-Grand dit qu'on adorait autrefois a Rennes 
Thétis et Isis. 

'fa^vëlr/à ^°® ^•"^^ ^® cuivre trouvée en 174» j près 
Rennes. la pbce de la vieille Monnaie , poi'tait ce qui suit : 

Htte ubi Junonis celébrantur sacrO' monetm 
Venus et liber JungutU pia numina dexlraSj e/c« 
TurhasacerdoUtm martis, stridente pfocettd^ condithwni% etc. 

En 1774 on trouva, à six ou sept pieds de 
profondeur , au coté oriental de la place de la 
vieille Monnaie , dans le lieu qu'occupe l'hôtel 
de Coniac , une patère oblongue d'environ deux 
décimètres et demi de, diamètre, autrement de 
^ neuf pouces cinq lignes de largeur. Dans le fond 
était incrustée une platine qui représentait une 
baccante relet^ée en bosse ; elle avait cinq pouces 
et demi de diamètre : les côtés étaient ornés de 
seize médaillons, où étaient gravées des figures 
d'empereurs et d'impératrices. Ou trouva aussi 



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, (9). 
quarante*neuf médailles qui étaieiit de pur or^ 

comme la patère, et sur lesquelles étaient gravés 
les portraits des empereurs Romains ) depuis Néron 
jusqu'à Aufélien. La patére et les médailles 
furent données à M. de Penthiévre ', gouverneur 
de Ja province* 

Dans, l'un des côtés de celle d^ portes Mor* 
dèlaisés, qui est la plus voisine dès tours Saint- 
Pierre, on voit une pierre qui «porte l'inscription 
suivante : 

Imp. Css. M. Antonio Gordiano pio fel. Aug^ 
P. M. ter. p. cons, o. R. 
Ce qui signifie : 

ImpereUori Cœsafi ytrUorUo GordUmo pio , 
feUci, jduffisto , pontifici mcueimo, tnbunUia 
potestate consuli, oppidum Bhedomim. 

M« Antoine Gordien et Crordien son fib 
montèrent sur le trône impérial, en aSj. Gordien 
père avait 80 ans , son fils en avait 45. Ils avaient 
été tous les deux consuls; ils descendaient de 
Trajan et des Gracques. Le père était le plus, 
riche citoyen de Rome, et ses vertus le faisaient 
jouir d'une considération générale. L'empereur 
Alexandre Sévère l'avait nommé proconsul d'Afiri-* 
que ; son fils était son lieutenant-général. 

Les Africains ne 'pouvant plus supporter les 
vexations et les cruauté» de l'intendant que 



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(10) 

Pipdpereur B&sîmia leur a^ait donné ^ le tuèrent } 
•t pour éviter le châtiment ^ ils allèreut proposer 
l'empire à Antoine Gordien : ^lui*ci ie refusa 
d'abord ; mais sachant que Foffire des Africains , 
quoi(|ue rejettée par lui y suffirait pour le. faire 
condamner à mort par Maximin ^ il l'accepta. 
Cette noimiDation fiit acctieillieaTec enthousiasme 
à Bome, par;l^ sénat ^ le peuple et les soldats. 
Gordien père et fils se rendirent à Carthage. 

Un des premiers actes de leur pouiK>ir fut la 
destitution de Capellien , gouverneur de Numidie. 
Il avait des troupes à ses ordres; les empereurs 
en avaient très-peu. CapeUien marcha sur Carr 
thage ; Gordien fils alla à sd rencontre , avec le 
petit nombre de soldats qui était à sa disposi* 
fion. Beaucoup d'Africains se joignirent à lui ; 
ils avaient un grand 2èle pour leurs empereurs ^ 
mais ils étaient étrangers à l'art de la guerre. 
Cette armée fut vaincue par Carpellien. Gordien 
fiit tué, et son père, apprenant ,c^ite défaite , 
se tua lui-même. Les deux Gordien n'avaient 
régné que six semaines. 

Le sénat nomma Masime et Sabin, sénateitt^i 
pour les remplacer : les soldats prétoriens ne 
€0]3iSentirent à leur installation ^ que parce que 
Antoine Gordien, neveu des deux Gordien, 
sefait nommé césar; Masime et S^bin y consen- 
tiront 



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( " ) 

Maxidne étaif guerrier, Sabiû était homme 
d'état; ils rendirent les peuples heureux ^ mais 
leur règne ne fut pas long ; il dura enyiroti uM 
année. 

Cest pendant son existence (file périt aussi 
Fempereur MaxingLin, parla main des prétoriens, 
révoltés à raison de ses actes de cruauté. 

Ces mêmes soldats qui fermaient la garde des 
empereurs , fâchés que Sahin et Maxime n'eussent 
pas été nommés par eux , les tuèrent , et pro- 
clamèrent à leur place le jeune Gordien. Il fut 
aussitôt reconnu par le peuple et le sénat : il 
n'avait que treize ans« Il épousa la fille de 
Myzithée , qu'il nomma préfet du prétoire , et 
auquel ii doubla toute sa confiance. Myzithée le 
dirigea ayec beaucoup de sagesse et de douceur; 
mais la mort le lui ayant enlevé, il lui donna 
pour successeur Pliilippe qui le fit périr. Il avait 
régné cinq ans huit mpis : il fut généralement 
regretté. Le comte de Caylus dit que a les 
» soldats lui élevèrent un monument auquel ils 
i> ajoutèrent une inscription qui contenait son 
y) éloge, et le nom des difiërens peuples qu'il 
ib avait vaincus ». Ammien Marcellin dit que 
ce tombeau était placé de manière à être aperçu 
de très-Join. Il était, dit-il, longé conspicuum* 
L'auteur des notices historiques eur la ville de 
Rennes , dit; que c'est en son honneur que fut 



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Aitc rinserîption qui est gravée sur hi pierre 
qui a été employée dans la bâtisse des portes 
Mordelaises j ce qui ne peut guère être révoqué 
en doute. 

La porte Mordelaise est très-andenne : Fbpi- 
nion. commune est qu'eHe tire son nom de là 
paroisse de Mordelles , parce que les habitam 
de ce pays y passent pour entrer en ville. Cest 
|)ar cette porte que les Ducs et les Evéques 
disaient ordinairement lepr enb*ée. On la nom- 
mait porte royale, lorsque les descendans dé 
Clons régnaient eu Bretagne. 

Ces différentes découvertes qj^ f^^ présumer 
qu'il y avait à Rennes des temples en Phonneur 
deThétis, d'Isis et de Junon^Mbnete , c'ést-à-dire, 
de Junon considérée comme déesse des Conseils 
de Mars, de Vénus et de Bacchusj que ces 
divkitésyrecavaient un culte, à-peu-près 5oaus 
avant Jesus^Gbristj qu'on Gontînua^ de les y 
honorer jusqu^au règne de Constantin , et même 
jusque ce: qu'il ne fôt fait à Rennes une église 
pour les chrétiens. On croit aussi que la pierre 
qui a entré dans k construction de Tune des 
portes Mordelaises, était au frontispice du temple 
d«iié à Junon-Monete , Vénus et Bacchus; que 
ce temple était à-peu-près dans le lieu où est la 
cathédrale; que celui qui était consacré à 
Thétis et bis, occupait le local pu était Saint- 



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(,3) 
ÇieCM^es j qulsis étant une divinité «dorée pac 
les Egyptiens y il n-est pas étonnant que Favchi-^ 
tecture 4u portail de Saint - Geoi^es tint dt 
Fàrchilecture ^jptienne. 

ïms était aussi adorée à Paris j l'abbaye dt 
Sàint-Gormain-dc^Prés a occupé le lieu ou était 
^n temple : on l'appelait Isis ou Gérés, «t ou 
voit au yillage d'Issy, prés Paris, les ruines <Fuu 
temple qu'on croit lui ayoir été dédié* tt Les 
9 prêtres, dit SaiptFoix, avaient leur coU^ à 
» Issy , et l'églisç de Saint -Vincent, depuis 
D Saint-Gerpuôn^es-Prés , fut bâtie sur les ruines 
i> de son temple n» 

CHAPITRE IIL 

Christianisme. 

Jesus-Christ naquit à BetUéém , ville de Judée> 
le ^5 décembre de l'an du monde 4oo4 , sous le 
i:ègne.d;Auguste_, et. il fut crucifié à l'âge de 
33 ans , sous celui de Tibère. La sublimité de sa 
morale et le besrân qu'en avaient les hommes, le 
firent bientèt connaître: il eut un grand nombre 
de prosélytes; il. en distingua douze qu'il chargea 
de publier sa doctrine ;^il leur dit : Ite eidocetê 
gentes omnia quœcamque vobis mandapi. On 
les désigna sous le nom d'apôtres j il leur conféra 
l'épiscopat : il choisit. saint Pierre, l'un d'entre 



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êot^poitr leur -chef. L'étendue des pouvoirs y 
résultant àé cette prknac^té , a été l'objet de pin-* 
sieurs disdussions. Les ultramontàinsi lui donnent 
de l'extension^ et l'église gaiUiiaile la restreint 
dans les bornes que lui assigna la primitiTe église. 
Bellarmiri est l'écrivain le plus distingué parmi 
les ultramontains; Gersonest.Ie défenseur le plus 
télé et lè^ plus profond des libertés de Féglise 
gallicane. ^ ,. .♦. 

Jesus-Christ institua aussi lè sacerdoce, et il 
le conféra à soixantendouaië dé ses disciplc^s , qui 
eurent pour ^ Supérieurs les ' apètres ; ceux «^ ci 
établirent des diacres , dont les fonctions furent 
de pourvoir à la nourriture des fidèles et de dis- 
tribuer des alimens snx pauvres; l'usage des 
biens des chrétiens était commun. 

Trajan , qui monta sur le trône iinpérial en 98 , 
défendit aux durétiens de se réunir, et ppotloiÉiça 
là peine de mott'^K>ntre ceux qui déclareraient 
vouloir GKDntinuer de pro&ssor k doctrine de 
Jesus-Chrisi;. Piinéle jeutie, gouverneur du Pont 
et de la Bithynie , envoya au suppHeey en exéon* 
tien de cet édit,' ceux qui, après trois interpel- 
ktîons , déclarèrent qu'ils étaient chrétiens ; 
tependant, aTvànt dé continuer ces exécutions 
sanguinaires, il crut devoir consulter Trajan sur 
la conduite qu'il devait tenir dans la suite. 
« Ceux qui Qnt ]:enoncé à la religion chrétieime 



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(i5) 
i> wfoÀt éétistté y lài dit-il, ijm M aiMrobtéel. 
^ de» cbréti^ng se faisaient avanlf le lever du 
i> soleil ; qu'îb adoraient le Christ o«tome Dieu ; 
» qu'ils-ohantaient des hymnes en sonhonoear^, 
^> jet Vèngng^aient par serment à ne commettre 
^ ni vols, ni Violences, ni adultères^ à ne jamais 
f> manquer à la fpi promise , et à ne point retenir 
y> les dépôts qui ledr avaient été confiés; qn'ils 
>) se retiraient , et qi/its se rassemblaient enrâité 
9) de nouveacrpour prendre ensemble unenour- 
y> riture commune et innocente, a Seque sacror 
mentô ohstringefe ne farta, ne laftvnieia , nk 
aêatéeria cûmmitterent 9 ne jidemf allèrent, etc. 
^ Trajan répondit qu'il ne fettait pas faire dé 
recherches ni accepter de listes anonymes ; inav 
qu'il fallait punir les chrétiens (}ui seraient tra^r 
duits à son tribunal j lorsqu'ib ne témoigneraieirt 
pas de repentir. ' 

Ija lettre de Mine est précieuse , parce qù'eltè 
nous feît cbnnàkre-le'eulte des premiers chré- 
liéns , et qu'elle nr>us procure le mloyen de coui^ 
parer leur morale à' celle des payens. 

Lés cardinank ftfrent institués par le pape 
RicokslI. 

StàAt Pierre résida d'abord à Jérusalem; il 
pelssa ensuite à Antioche^ .d\>À il Mnsférà son 
siège à Rome, stkivant Popinion commune. /--' 

•Jésus^hfist aveàt dit à ses apôtres que son 



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( »6 ) 
l^cre n'était |>«s de ùe monde ;. Anstà aaint Pierre 
fit ceux qui lui sucoédèreufr iminédiateuient 
vécurent dws l'indigence et PhumiUté. Saint 
(Grimoire qui pccupait le tnÔJie pontifical en 58o, 
écrivant àjl'empeireur Maurice ,' ^s'exprimait ainsi : 
Ego indiff^us^^ jdetaUs t^strœjMmlas , dominie 
meis loqùens^^qui^ sutn.nisi puïpis et permis» 

Lorsqu'on eon^pare çettç. lettre à celle que 
Sixte y , qui fut éleTç au ni^e tràne le ^4 
avril i585 ^ écrivit à Henri lY, roi de France^ 
on est surpris qu'avec^a même règle de conduite f 
ces deux papes aient exprimé des sentimena si 
différens. Nos in syprema JusÉitiœ thronuscoU 
iqcaii'y dit , Sixte ^ supffmam in çmnes reges et 
principes tmiversijs ijerrçs.cunciasque popuhs , 
génies et nationes , non humanâ sed dipinà insti* 
pdtionenobistraditampotestatem obtinentes, etc. 

Ainsi saint Grégoire est un ver e^ de k 
poussière ea {)r^nce de son souverain temporel , 
et Si^te a yn^ .pi|issance souveraine qui plane 
sur tous les^ rc|is et les princes de, la terre, sur 
tous les peuples et toutes, les nationSé- La bulle 
unam ^sai^ctoi^ ^de B^nif^cc) TUI , et beaucoup 
d'autres actes énbanés de la cour de Romey SQUt 
dans lemèijAe.eipriit que li^ lettre de SixtetQmnt 

Taïuiis qf|e les ^pes furent dans l'iadigencei 
ils furent bqmbli^; its se ocmformèrent aux 
préceptes. 4ç:J«sui^bristj ils ne. s'oçcupèr^ut 



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i 
... -r .- _ - • • i 



% (>7) , 

que des Liens spirituels : mais lorsque les rois 
dsi France ]énp eurent donné des biais t^mpo- 
psb; lorsqu'ils les eurent élevés au rang des 
90U?erains^ ils eurent une oour, et elle se vemplit 
d'^daUtcors. Isidore Len^irchand fit }es fausses 
décrétales; elles parurent en France dans le 
]iuitième siècle, et (Si^aiien, moine bénédictin^ 
y ajouta dans le douzième. Elles avaient pour 
objet d'augimenter le pouvoir des souverains 
pontifes. C'est la que Grégoire YII , Innocent III f 
Ponifiioe VIIJ, Jules II , Grégoire XIV et Sixte Vf 
puisèrent leq motife de la conduite qu'ils tinrent 
k Végard de Philippe*- Auguste , Pbilippe-le-Bel^ 
Jt^VW XII y- Henri III et Henri lY. Ces.princey 
furent obligés de distinguer dans le pape le 
vicaire de JesufrpChrist , qui , comme tel , avait 
droit à Ig vénération des chrétiens, et l'homme 
i5U}et, «inçi que ses semblables, à l'empire des 
passions , suivant la maxime : Omnis ponUfex 
ex homnibus nssumptus citoumd€ftus est infit^ 
mitate. G'eal d'après cette distinctipn que, sans 
cerner d'être orthodoxes , ces princes livrèrent 
au ridicule les papes qui montrèrent des pré-* 
tentions exagérées*. Ainsi Philippcrfe-Bel , dit 
Saint-FoiXf « du tems de Boni&ce YIII, et 
» Ic^ng-tems après sa mort , fit souvent jouer â 
31 Paris une fiirce appelée la proeession du 
y^ Kenard, » 

21 



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(i8) 
De même on joua jen i5ii , mx haUes de 
Paris, le jour du mardi gras, pendant la dis- 
cussion de Louis XII et Jules II , une pièce où 
Jules paraissait sous le nom de prince des ^ots. 
Etat de Le pape Etienne , craignant les princes 
**^*"** Lombards , voulait s'assurer de la protection de 
Pépin., maire du palais, qui venait de faire 
destituer aux états de Soissons, Childéric, âgé 
de 17 ans, dernier des princes Mérovingiens. 
Pour couvrir son usurpation aux yeux des 
peuples , Pépin voulut être sacré par le pape : 
il obtint facilement cette faveur , parce qu'elle 
conduisait ce dernier à l'accomplissement de ses 
projets. Etienne vint en France en 754; il 
sacra Pépin,, et il lui offirit ensuite le titre de 
patrice, au nom du peuple de Rome. Pépin 
l'accepta, et il partit pour l'Italie à la tête 
d'une armée. Il vainquit Astolphe , roi des 
Lombards. Gomme patrice, il donna au pape 
le domaine utile de l'exarcat de Ravenne, et 
de la Pentapole ou marche d'Ancône. Cette 
donation est constatée par une inscription qui 
fut trouvée à Ravenne, sous le pontificat de 
Léon X. Léon en fit mettre une copie au 
Vatican. H résulte des expressions qu'elle con- 
tient, que les biens qui y sont compris sont les 
premiers que la cour de Rome ait possédés. 
Pépin voulant aussi récompenser le clergé français 



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(19) 
da zele cpi'il montrait pour ses intérêts i Ini 
accorda une place dans les assemblées nationales , 
oi] il forma un ordre depuis cette époque. 

Le titre de patrice avait été donné pour la 
première fois par G>nstantin à Constance , son 
frère. On avait attribué dans la suite de grande 
droils à cette dignité. ' i 

Paul, successeur d'Etienne, écrifit à la cour 
de France , pour se plaindre des dévastations de 
Didier^ roi des Lombards, et successeur d'Astolphe» 
t Passant ^'dit-il, par les terres de là Pentapole 
» que voua avez données à Saint Pierre y le rot 
» des Lombards a, consumé , par le fer et par 
y> le feu , toutes les moissons et toutes les choses 
» qui sont utiles à la vie des hommes ; et , au 
y> grand mépris de votre règne ^. il a désolé les 
9 territoires de Spolette et de Benevent, qui se 
^ sont soumis à votre puissance, y^ 

Ch^rlemagne , fils ' et .^ successeur de Pépin y 
monta sur le trône de France en 769 ,, et en 
7<y4 îl alk en JtaUe. Il était > comme héritier 
de son père, maître de Rome, à raison de si^ 
. qualité de patrice. Didier se renferma dans Pavie: 
Charles Py assiégea , le fit prisonnier , et Fenvoyi^ 
en France avec sa femme et sa fille ; il s'empara 
ensuite du royaume de Lombardie. Après eette 
conquête, il se rendit à Rome ; il y confirma la 
donation que son père avait &ite au SaintrSiége^ 



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et n j ajouta cette du 4omaiiie utile dq^nché de* 
$polette , dont il réserva aussi la souveraineté. 

En 701 1 Gharfemi^e fit un second voyage^ 
en ilalip; il était accompagné dç ses deUK fils, 
Fepia et Louisw Adrien, qui alors ociefupait le 
siège ' pontifical , saera le premier comme roi 
d'Italie, et le second comme roi d'Aquitaine; 
pour hiii' témoigner sa reconlEiaissanoe , Gharlè- 
magne ilùi donna le territoire de Sabine, terri- 
toriuni' SJabùvense integrum^ 
' Ëpfin , il fît un troisième voyage à- Rome ; û 
vainquit' Arigize , duo déBenevént, et û dôima 
au pteipo la ville; de Capoue,' avec' toirtes ses 
dépendaik;es. ^ . ■ ' ^ 

. Lq pape Adrien étant mort , il eut pour sùoces^ 
jfteûr Léon IIE^ qui monta sur le trône pontifical 
le fiQ déoeii)bre'795. Après son installation, if 
écrivit à Chartemagne ppur le prier d'envoyer 
un des granch de son royaume qu'il chargerait 
de recevoir le serment de fidélité et de siibjectioTz 
du peuple Romain. Rogauitque ut dliquem de 
èptimatibuB Romùmmitteret quipopûlum Roma- 
nmii ad'suùm fidem atque suhjectionem per 
ècuh^mèntuni firmaret^ 

Chariemagne fut sacré empereur d'occident 
|)àr le' pape Léon III, le jour de Noël de Fan 
86o';'mais ce titre n'ajouta rien à son pou-^ 
irôùf, car antérieurement il exerçait à Rome toq^ 



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_-..i 



( *« ) 

les dràtte tjne donne la fioUyemineté; la jljstkf 
$e rendait en ton nbia^ et tl Seiisait bàtti^t 
monnaie. . 

Ijoi]ufi>4e-I)âb0iinaâte lut soooédé en 8i4^ et 
Pascal mdnta sur lô tràiie pontifioaL le i5 
janvier 817^ Louia confirma les dcmationsfâitég 
aux papes par son père et son a'ieUl ; ii y ajoalt 
la principauté iè Home ^ cepâidant il en réterra 
la BOUTeiraineté : ^en^aéà nostrà ih ommbas 
dofhifMtimne et Moram ad Hostmmpartem suh* 
Jeciiénè. Avm ËUenne lY lui fit^il prêter wr-^ 
ttënt ^r fe peuple Romain. 

L'éiat de Végliise Mt coiâqiaaé àjbA tettitoit^ 
llont «0O8 ViâÀons de (y^ttet^ éX ^ (^el^es 
eamexxss que les (yapes y âreùt ëù i5i3, ï5gy 
et 17*5'. L'siibè Ae la Croix dit (ju'il a «ettt 
iieues de l^ongueur ^ttt* viâlt-huit Ae làrgétir ; ii 
«^exprime ensuite ainsi : a LWigitie de cet état 
» vii^t deS'dcmatiôâBquePejpin^t tlharietnagtie 
di firent aux papes à^nè le 8/ sièele, eii a'efk 
y> réservant k touvei^eté^ te n'e^t <|aè depuis 
^ 1076 qùè lëB papeB e(sk. Éf^t devenus seigneUrt 
^ indépendans. y> ' 

Les sbinis <|ue les plapes prétUÂeni; ^6ttr abéroSlre 
leur )Ki]itôani:;e témpbMlè fte ie$ étnp^châieat 
plBS de se liv^rer à ta pts!^^^tàûkl de la rellgioti 
<^étietoie j îb envoyâieH* de téu^ côtés (yréfch* 
la morale de Jestts>iChtâil. jL^Arâioriqué *v«(k 



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reçu le paganisme environ 5o ans ayant la naissanôe 
de Jesus-Ghrist ; et vers le milieu du 3.^ siècle, 
le christianisme s'y introduisit Les restes du 
druidisme et le paganisme disparurent peu à peu y 
et la Bretagne devint chrétienne; Pempereur 
Auguste Tavaitcomprise dans la province lionnaise 
ou celtique. Adrien avait divisé cette province 
en deux parties , dont la seconde avait été elle- 
înême partagée en deux autres , de l'une des- 
quelles Tours était devenue capitale ; cette der-* 
nière comprenait la Touraine , le Maine , l'Anjou 
et l'Armprique : l'église chrétienne adopta cette 
Arclievêché. jîyigi^jjj^ On Sait , dit Crevier, q.? volume de 
J'histoire des empereurs, que l'église, dans la 
distribution de ses provinces et des métropoles^ 
se conformait à l'ordre civil. C'était à cette con- 
ditipn, dit Ogée, que les empereurs Romains 
accordaient aux chrétiens la permission de s'établir 
dan9 leurs états. Tours devint donc un arche- 
vêché, dont les évéques de Bretagne furent 
suffraganSé Telle est l'origine du titre de métro- 
pole donné à ce siège j sa situation le lui a fait 
conserver. 

On lit ce qui suit dans la notice de l'empire 
Ilomain^ publiée par lé père Sirmond , insérée 
dans l'histoire critique de l'abbé Dqbos, et daqs 
les preuves de l'histoire de Bretagne ; par dom 
Moricc, tome !.•', p?^ge i6a» 



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(23) 

Propinda Lugdunensis tertia» 

MetropoUs ciuitas Turomim* 

Cipitas Cenomannonan. 

Cipitas Redommi. 

Cipitas ^ndicqpomm. 

Cipitas Nannetum. 

Cipitas Coriosipitam* 

Cipitas Venetum. 

Cipitas Osismorum. 

Cipitas Diablintum. . 

La métropole fiit fondée eu a5a , suiVant JK?èch*«de 
Grégoire de Tours : saint Gatiéû en fut le pre- 
mier titulaire. Les neuf éyèchés de TArmorique 
furent fondés , savoir : 

Celui de Nantes ^ rers la £n du 3/ siècle; 

Celui de Rennes, yers le milieu du 4**; 

Celui de Quimper y environ 44^ > ^^ faveur 
de Charaton ou Corentin , qui assista au concile 
d'Angers en 4^3 9 et qui souscrivit les canons 
qui y furent faits ; 

Celui de Yannes , dans le commencement du 
5*^ siècle , en faveur de Patern , qui assista au 
concile de Vannes en 4^5; 

Celui de Saint*Pol-dé-Léon , en 5ào , par 
Childebert, fils de Clovis et roi de Paris, en 
&veur de Saint-Pôl, swnommé Anréliçn ; 

Celui de Saint-Malo> parHoël, premier roi 
de Bretague quelques années après^ 



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(^4) 

Celui de Dol , en 555 , sairànt domLobmean; 

Ceux de Saint -Brieiiô et Tréguier , par 
IVominoé) roi de Bretagne > yen le milieu du 
9/ siècle : c'étaient deux monastères fondés dans 
le 6/ siècle par saint Brieuc et saint Tugdual. 

On croit que chaque évêché fut divisé succôs- 
siyement en paroisses, lorsque Paugmentatién 
i du nombre des chrétiens rendit cette division 
nécessaire^ 

Saint Pol y saint Malo y saint Brieuc et saiht 
Tugdùal étaient nés dans la Grande-Bretagne ; 
ils avaient passé dans FArmoriquè) danë le 6/ 
siècle ) à raison des troubles qui ejtistaient duns 
leur patrie. Saint Samson, archevêque d'York, 
était aussi venu de la Grande-Bretagne à Dol, 
vers 5i5, et il s'y était fait rendre les honneurs 
attribués à la dignité de métropolitain» 
Aurei lies Dom Lobineau dit qu'on voyait dans la cathé- 
sept Suinta, j^^jg jg Quitnpcr «tt aucicn autel dédié à sept 
Saints, qui étaient saint Pol^ saint Gorentin > 
saint Tugdual , saint Fatern , saint Sainson ^ saint 
Brieuc et saint Malo» On avait sans doute voulu 
désigner, en faisant cet autel, les premiers 
étêques de sept des neuf évêchés de Bretagne. 
Les noms de cent qui avaient occupé > les pre- 
miers, les sièges épiscdpaUx de Rennes et Nantes^ 
n^y étaient pas ; sabâ doute parce qu'on ne les 
connaissait qu'imparfaitement > les hiâfa^iiena ne 



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(»5) 
a'étaht jamais i^àrfaitement accordé 6lir leurs 

U y aTait aussi à Brest une sactounalè dédiés 
à sept Saints. 

L'idée de faire un autel et une succursale 
sôus Fin vocation de sept Saints, vient ^ stiiyant 
cp^ques^uns, de tse que le prophète Balaam 
avait dit : Ih léiêt^enis sept aatels au Séigneun 
Qn avait apparemment condu èe ces expreisiras > 
que le nombre bept était agréable à Dieu* 

Lés tieuf évéchés ont été réduits & eiuq lors 
du concordat de 1801. Ainsi là nouvelle division 
àvile de la Bretagne a encore été Mîvie pour 
fiHtner la di^ion spirituelle. 

Le uS juillet 806^ Qpnstance CUote décéda. 
Lés Gaules lui étaient échues dans le partage de 
l'empireé Constantin , son fils aîné, lui sunrcéda. 
Constance n^avait pas persécuté les chrétiens, 
malgré l'édit de Dioolétiôn qui proscrivait leur 
culte y sous les peines les plus rigout^uses. 
Constantin alla plus loin ; il FaUtiorisa par deux 
édits qu'il donna en Sia (et 3i3; H parvenu, 
en iù4y à la possessioti de la totalité de l'em-^ 
pire y il étendit cette &veur à tolis ses ^jqeb. 
• Lès pensécutidns avaient commencé M>us le 
règne de Néron. Ce p^inl^e c^uel atâit itibéAdié 
plus d«s trois quarts de la ville dé iRome, )pour 
rKi&placer d^s fttes tortueuses pai^ d'attiré» bien 



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( a6 ) 
alignées. Le murmure général l'effrayait : il taisait 
bâtir dans ses jardins des cabannes ponr les 
malheureux dépourvus de logemens; il feisait 
baisser le prix des blés; il donnait au peuple 
des soulagemens de tout genre ; mais il ne pou* 
Tait éteindre la haine publique : il pensa qu^il 
j parviçndraît en la dirigeant sur les chrétiens; 
il youlut rejetter sur eux l'odieux de son crime, 
et pour appaiser la colère céleste, il les livra à 
des suppUces affreux. Les uns furent couverts 

l^^ûm ^^ peaux de bêtes sauvages , pour être dévorés 
par des chiens; d'autres furent attachés à des 
croix ; d'autres enfin furent revêtus de tuniques 
enduites de poix et de soufre, auxquelles on 
mettait le feu pour servir de flambeaux pendant 
la nuit. Ces supplices étaient présentés au peuple 
comme un spectacle que l'empereur donnait 
dans ses jardins; et dans le même tems, on 
donnait le divertissement des courses de charnots 
dans une autre partie desjnêmes jaidins. 

Les supplices affreux que les chrétiens eurait 
à souffrir sous le règne de Néron , furent renou- 
velles sous ceux de Domitien, Trajan, Sévère, 
Maximin , Dece , Yalérien et Dioclétien* 

Dimanche. Au nombre des lois que donna Constantin , 
on remarque celle par laquelle il ordonna la 
oélâ>ration du dimanche , qu'il désigna sous le 
nom de jour du Sokil. jQ défendît de s'occuper 



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ce jonr des aflàires publiques et particulières^ il 
s'excepta que les travaux relati& aux ensemen* 
cemens et aux récoltes. 

En 3^5 9 Constantin conrocpia un concile 
écuménique à rïicée y yille de Bithynie ; il s'y 
trouYa 3i8 évêques. On appela cette assemblée 
le grand Concile ■: on y condamna l'bérésie 
d'Arius^.et on y dressa le symbole de la foi 
qui commence par le mot' Credo. Les chrétiens 
bâtirent des églises , ou on leur donna les 
temples des dieux du paganisme qu'ils adapte-* 
rent au culte de leur religion; celle de Notre- 
Dame à Paris était, dit-on , un temple dédié à 
Jupiter. 

Constantin mourut en 33^] ; mais Constantin 
II 9 son fils, suivit les principes de son ipere, 
et protégea comme lui les chrétiens. La doc- 
trine de ces derniers se propagea, et bientôt 
elle fut connue à Nantes et à Rennes, les deux 
villes de F Armorique les plus voisines du centre 
des Gaules. 

CHAPITRE IV. 

Conciles provinciaux tenus à Vannes, Rennes p 
Nantes , Dol et Redon. 

> Les empereurs convoquèrent seuls les conciles 
généraux ou écuméniques jusqu'au 7.* qîècle : 



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( â8 ) 
à cette époque 9 la puisBatice temporelle se 

trouTant divisée^ h» papeft se înireÉl eki posses^ 

sioQ du droit de les conVovjuer, et ils en ont 

jokii jusqu'à ce jour. Gep^datit , sàivant GèrAon 

et le cardindl JacDbatiOs> il est encore de^ 

ckcdnsta&ces où il pouttait éWè éietéé par leé 

princes séculiers ou par les Cardinaux. 

A l'égard des conciles a^atiottaUx^léur convo^ 
catidn n'a jalkiaiB été attribuée élit papes, u On 
» ne voit rieây dit l'abbé R^imi^ dans le!» acted 
T» de ces côn<Dile»^ <}toi àniioniûê qu^m ait cru 
» avoir besoin de fagréllielit dès souveraine 
» pontifes p^Ur les ithssettibler i «^'étaient le* 
, y> patriarcbes, les primats qui en faisaient là 
» eonvoc^tion > du consentement exprès ou 
y> présumé des princes chrétienis; car ce conseil- 
}» tendent a toujours été nécessaire pour attturisër 
y> les évéques à se réunir en corps* y> 

En i4io, JouTeiiel des Ursins^ avocat du roi 
eu parlement de Pans , parla d'a^urès les mêmes 
• principes. 

Les conciles de Nicée et d'Antiocbe avaient 
ordonné qu'il fût tenu des conciles nationaux. 

En 4^5 > il y eut à Vannes un XH»à.Gile dont notis 
ne connaissons les canons que par ce qui est dit 
au tome 6 de l'histoire ecclésiastique , page545'* 
U y fiit défendu] aux clercs de ise trouver aux 
fediin» de» noces. Qgée dit que Pat^n , premier 



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rif'A'fifàiS 



éTeque de Yanpes , tut mepibre de c}é. concile , 
et dom hpUn^rsi 4it qu'A Iç wgft«. D. Mor^cc 
^ure qq'il ^t lieu «^ l'çccasipn de l'ordînatioa 
de cet éi^<|ue. Ordinandi epiàcopi ifel episco^ 

; U eA iîil tenu à Rennes en 1079, 1108^ 
1 176 , 1310 et 1173. La première de ces assem*» 
Hées fut préaklée par un légat du pape ; la 
seconde pas fyiâmc , eomme arobeyôque de Dol ^ 
et les trois autres par ParcheTéque de Tours. 
. Le cQucib tenu en 1079 défendit k ceux qui 
étaient mis en péiiitenee, de faire le oommerce 
ni de porter Iqs armes , à moins que ce ne fût 
pour réglise,. pour les mineurs ou pour lenn 
4mis particuliers; Lés canons du concile de 15173 
eurent pour objet de mettre les ecclésiastiques 
à Vaîhn dès insultes des séculiers , et de garantir 
leurs biens de l'em^abissement. Ceux des autres 
conciles^ tenus' à Jlennes, ne nous sont pas 
connus. 

U y a eu atissi à Nantes plusieurs conciles 
qui furent tenus en 658 , io65 y 1 1 10 , 1 1:27 y 
ia64, 1286, 143 1 et i466» Voici le âo.* canon 
de celui de 658, qui fot présidé par saint Nivard 
de Rheims ; il est rapporté par Deric. Nous le 
donnons en entier , parce qu'il édahrcit ^n point 
controveréé dans l'histoire , celui qui est relatif 
wx pierres druidiques. 



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f3o) 
ce Les éyéqiies et leurs ministres doivent em^ 
)» ployer tous leurs soins à faire arracher et faire 
^^^^^' » consumer par le feu , des arères consacrés 
30 aiix démons, à qui le peuplé rend des hon^ 
» neurs superstitieux, et pour lesquek il a tant 
^ de vénération , qu'il n'ose en ' couper une 
^ y> branche oa> un rejetton. U y a aussi des 
cU^es. » pierres dans des lieux abandonnés et couyetts 
» de bois , à qui le même peuple , trompé par 
j> les mauvais esprits, rend ses.homniages ; il 
j> s'oblige par vœu de se présenter devant elles , 
1^ et n'est > que trop fidèle à acquitter ses dons : 
i> U faut les enlever toutes/ jusqu'à leurs bases 
y> qui sont enfoncées dans la terre,.et les mettre 
9 dans les liemc où leurs adorateurs ne puissent 
2) les trouver. Il faut apprendre à tout le monde 
j^ combien tôt énorme le crime d'idolâtrie, et 
>> que quiconque honore et adore tles arbres et' 
» des pierres, nie j en quelque manière, l'exis- 
» tence de sou Dieu et renonce au christianisme;^ 
» c'est pourquoi il doit faire la même pénitence 
j> que s'il avait adoré des idples : . aussi doit-oa. 
j> défendre à toï^s chrétiens jde faire de vœu ^ 
7^ ou de porter ailleurs qu'à l'église , devant le^ 
}» Seigneur SOU: Dieu , 4es chandelles ou quel- 
j> qu'autre présent , dans la y^ne ^^obtenir la 
]» santé; car il est écrit : Faites des vœux au. 
D Seigneur votre Dieu , et vous acquittez de çes^ 



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(5i) 
y> rœvac. Nous gavons d'ailleurs quelles menace! 
9 ont &it les prophètes de la part de Dieu, à 
9 son ancien peuple qui sacrifiait dans les boia 
D et qui immolait sur les hauts Ueux. Celui qui 
30 ne respecte pas ces menaces a perdu la foi et 
» est pire qu'un infidèle : nous devons donc à 
y^ tous égards le i^trancher du sein de l'église^ 
ifi etj avant d'y rentrer , il doit avoir fait une 
}» pénitence convenable. j> 

Déjà le :i:2/ camm d'un concile tenu à Tours 
en 667 , avait ordonné de chasser de l'église 
ceux qui observaient encore le culte des pierres^ 
d(» arbres et des fontaines. 

On proscrivit aussi dans le concile tenu à 
/Vantes en 658, l'usage < d'admettre les femmes 
dans les lieux où se traitaient les affîiires de 
l'état : leur admisûon était un reste des préceptes 
de la religion qu'enseignaient les Druides. Dom 
Lobinean dit que cette exclusion eut lieu à 
raison de Vinquiétùde des femmes , de leurs 
cris et de leur immodestie. Il est à présumer 
que le concile eut aussi pour objet de détruire 
un usage établi par les Druides : on trouve 
celui-ci chez plusieurs peuples anciens. 

Le concile de 658 défendit d'enterrer dans 
les églises. 

Le duc comparut à celui de 1127 > et renonça 
pour lui et pour plusieurs seigneurs de Bretagne ^ 



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.(3i) 
an droit dé lirîs et à oeluî de prendre les sno« 
aes3ioii& môHlièrea, à Fexcliiatoii des héritien 
directs <m .càllatéraux. : 

JlM seîgoears de Pèntîhèyre' et de Léàn con^ 
tinuârent iié«|iQiaui8 de percevoir le droit de 
bris^ quelque odieux: qu'il filt : il cema^tait à 
i^'emparer des effets de ceux qui faisaient m^afraga 
Les sera e% les naufiragés étaient des êtres 
malheureux, pour l^uels les eeclé8iastiqu^s , 
pénétrés des principes de la morale de JFeais-> 
Christ, impbraient continuellement la cpmpas^ 
$ion d^ seigneurs; aussi ce fat dans leur as^ 
semblée que Conan III, et les seigneurs, qui 
partageaient aeseentimens, firent leur déclaration 
de renoncer aux. droits odieux qu'ils exerçaient. 
Hilfaert , archevêque de Tours , c(ui avait présidé 
le concilç, donna connaissance au pape de ce 
qui s'y était passé , et celuiréi recommanda de 
mettre à profit les dispositions bienfaisantes qui 
y avaient été manifestées. Alexandre III, d'après 
les mêmes prindpes , dédara^ dans une bulle' 
qu'il donna en 1 167 ^ que toUs les ohrétieqs 
devaient êtrd exempts de servitude* 
iu^iemïir ^ confie de 1137 est Fépoque à laquelle 
our croit, que le servage fut détruit en Bretagne ; 
cependant dom Lobineau pense qu'il cess^ d'y 
exister dès' la ^n du 10.'' siècle : )1 est vrai qu'il 
•ajoute <( que les servitudes dçs> paysans n'e4 



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(33) 

]> tarent pâi mbioâ onéréuacs. %) Il est ft'^t^ 
ftmier que Çonan III, a Pitistar de L6«Eiè*4e« 
Gros , roi de France , dimmua i^ rigqeqi? 4m 
servage; tàm ^quê lear seignears,. en iii)ail«lÀii« 
sant la propriété des perfonbes H des biéosd^ 
lenre ,ser&, exigèrent des litaits fisodaux tifés« 
ofnér»i&:,qae Lobineao appf le servitudes. « < •' 
rrIie;Âxiédie;coitcîls; esÉ e^coK rqtnàffi|M6ls^ 
en èe'(pi'ion)y arrêta '4jb^ ne plw oon^rer les 
ordres auK< eb&ns d^s ipiétres, s^îls né se Ibif 
sàie&lîmipcirafantlchaaosiie» régnliei» ou inoifaés ^ 
et que ceux qui étaient déjà ordonnés ne*poUf^ 
raient être pouVvus deei -églises que leurs pères 

Le concile de 1264 défendit aux prêtre^ de 
(DÎiaSseFV il donna pour motif de sa dlécisiôn , 
qtfon îifetrWive pas de chasç^ursparn)! les saints. ' 
/C^î dé i^3Î" supprîmaM^' fêtes dés Fous. 
ftïn§î*qué *M' cérémoiiies^ri^ qui avaient 

îltâtrhB ï.^'^mai etïe lundi de tâqucs. La^té 
des Fous se célâ)rait prfr b^^eoup tfextra- 
V^aikttés^ ;q^^^ le jour de No^ 

et ijuî fii!iissàiif^nt lé jpùr ^ës Innocens. 
~ ' ïiés dèfbs e^àiilrcsccindui^ient nuds à Tégliçe 
et arrosaient sur Pautel ciçux qu% trouvaient 
au lit le It^ndi dé Pâqùè)^ >t le 1*^' mai. jpt>^ 
tipll^në^^^ <juè Je^^V paya uneamendp 

a ceux' qui l?avàiént trouvé couché un prèntier 

3 



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(34) 
joiird^ mai. 9 et que le comte de.Moiitfbrt, ison 
fils aille) en paya aussi une de 4^a écus, en 
\il^2jy pour pareille cause. 
. Ce concile proscrivit aussi lea dmritarisy seras 
pieine d'esccommunication. 
. ']&i: I liS , il futtemi un concile à Dd y mais 
nous .n'en ayons pas les canons;: nous savons 
^eiltemiœt qu'il fut présidé par Gérard d'Angou-* 
létne^ légat du saint'^siége : nous n'avons pa» non 
{iltys les ^anO&s de celui qui fut lenu a Redon 
en> ii33> sous la préaidience de raroh^véque-de 
Jours.. 

. CHAPITRE V/ ..; 

Pragmatique sanction et CohcorcUOe: * 

Des defux mol^ . pragmatique sanction , le 
premier vient d'une expression grecque qui 
signifie affaire )' et l'autre d'un mo(<latJA qui 
signifie approbation ,, ^ affèrmisseinenL . Ain^i ^ 
pragmatique sanction exprii^e l'idée , d'une affîiire 
fiffermie , approuvée ^ stabiliséew ^ ^ - 

Qn n donné le çQP^ de^pil^mal^que sanptioi^ 
^ une ordonnance , que Saint; £/)u|s 'fit- «n mar^ 
1068., lorsqu'il se. préparait à, un^, seconde ei^é- 
dition contre les Sarrasins ^ parce au'eUe avait 
jpour objet le maintien des libertés .de l'élise 
Gallicane , et que tel fut .aussi celui de la pragmar 
iique que Charles YIl fît d^ns la ^uite. ËUqs 



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> (:35r).: 

consacreat toutes iàsûx les éleblioDi»; -vais Vot^ 
donoauce de Saiat Louis .défend de plus qoe 
l'autre 9 leâ levées de.deoiers: que le pape aurait 
pu çr^Ippuer pQpdaûtjBon. abseoce. « Nous ne 
7), YpalQDSt ^qcuuemiHit qu'on lève les exactions 
i> pécutiiaîrés qiié laccoùr de Rome powraiB 
i> imposai!* !» ; .: .• : : 

;09j;a éloffé des'doubss SUIT rexîstence de cette 
ordo/in99ce^ u^iis ilfi 91e sont pas fondés; car 
DuTiJlet^^rfiffiw.du parlement de Paris, atteste 
qu'elle est dans les registres de cette éour, e% 
dUl^ §^ét^ i 4tée par Vabbé Fleuri et par plusietirs 
aY^^tfqp.qcy^ÎY^ÛEm ]:e^Qifi^les.: elle est -d'ailleurs 
dans let'tt^mjç e^prit^ que l'ordonnance^qùi a^ait 
é^'Mjteripar le mette eo> isi3S. I . s 

,P$g jdéfxipés. idii*.concile: dé fiâle allèrent , eii 
14389 trouver Charles VU à Tours , et fls ae 
plfiig9ÎCi$0t.^. la iM^uduîte' 'd'£ugène IV ^.^lui 
occupait, alors le trône pontifical. 
•' I^«r<^ l^uuit à Bourges yingt^ihq arclieiê- 
qûês.e\ évcquea^.plusieussrsablbés el un grand 
IQpml»:e;de députés d'univewtéa^t de cbapîtreSé 
Les conférences de£^ m'en)|»'es de cette assemblée 
fuirent Affrètes jysqu'^ti. â.juin :'• alors elles 
devinrent; publiques, et km, accompagné dea 
priiïoes' de son sang et^de^plu^eulrs seigneurs^ 
prit ,1a {Jçésîdience. Les dq^ntés. du. cpïieile e% 
ceux du pape furent si»C€|ssiYeaipi|i;ep^ei>dusj 



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■^Tftimrfrrf'Mi 



(36) 
une.cflimmiasioa de diaL ecciém^qoes fat ensuite 
Boppmçe. p^UTi diâdftter.^ dam le silence ,^ les 
pointa eu coûtestatieii , et ponr préBentei* tid 
ti^vail ; leur ouvrage fiitf lu k fàesêtÈàAèé et 
«ppronré par elle; le;€lergé ioyitb*te i^cS a lé 
faocjtioAoec.et B eh &ine unie bijohlîgMbifië j^uir 
tous les Français. Le prinqe voulut l)iëti délérer 
è cette! dimiatiiiD} il'*fitrviiueiordoniianoe'quifut 
«nregiatrée au pairlement de I^ris lè'i'S Jb^tet 
iï4^9. G'éat ceUe . cpii: eat^^oouiie soti&lé iiom'de 
prùgmatiçtàe ^sanction.. . : ^ <■■ ' - ' ' 

£a sé.jpéxéliDant du sens* de^ cette léi j ou* icit 
que- les ecclésiastiques qui lit rédigèrent et ^à»* 
aëiBbIée*qui l'accepta', ei^r^t pour (^étf;' 

i.*" De garantir' te- pape Eugène de la' dépôin-^ 
tiou'dont le concile le ^ena^àit, et qui^eutËeu 

Mi:&459): ;..'.'*' '".',"' ;''! 

. 1^.^ Dé modîjfier les propoditièns^ropf fôkei^ dû 
concile; . j 

3/ JDe &ire de* ces propositions un ibOTpisde 
doctrine qi:it seraiii^pisur k fraâed^'cn matière 
de di^pline , \mi ren^art' contre les 4eiftàtiyet 
d'usurpation: de la ^cotà* dé Rome. * * 

Dès qu'eUe futproinulgiïéeV ^U^ àeiiAt Tobjet 
des rédamations des papes et dèsécn^itraîàs ultra* 
montions. Alexandre Vl > ' sous Charles^ Y III , et 
Jùlès' H , sous Louis* XII , 'dirent dis éffi>rts 
inulilies pour la faire abdlir. 



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(57) 
Léon X, dans une buU^ du ï8 Août iSj6, 

l'appela ta corruption française établie à Bourges. 

li en prononça rabdUtipa, m lui d<mQant les 

qualifications de^pes(0 publique • let de eonsiitu- 

tion abuswe ^ impie. 

ËUepej^t point adtnise en Bretagne^ quoique 

le Duc eût envoyé pour ambassadeurs auprès du 

concile , depx évéques y deux abbés î un docteur 

et un licencier. Les papes avaient toujours soutenu 

les souverains de ce duché contre lespnélientions 

dui gouvernement Français; ce qui leur avait 

donné itrop d'influence à ïà cour des Ducs, pour 

que les principes qu'elle contenait pussent y être 

reçus. .At^ir dans ja suite, le duc Prançois II 

fit-il déclai^er à Louis XI, par seB ambassadeurs, 

que la pragmatique sanction n'araitaociine force 

en Bretagne. Et aux états qui ùaevd tenus à 

Tannes en 1490 > sous le règne de la duchesse 

Anne, sa fîUe, l'un des membres de l^assemblée 

ayant proposé d'adopter la pragmatique sanction, 

il intervint, le 7 juin 1491 r '^^^ buUe très- 

sévére contre ceux qui Toudraietft faire cette 

innovation: eh Bretagne. 

, Pendant le mariage de cette princesse avec 

Chaiiès. YIIl, le gouvernement de Bretagne 

prétendît qu'il n'était pas obligé de reconnaître 

les Dopnéatîons à -desi évéché&, faites parles 

papes^ M illis'^posaà ce tfu'uii cardinalnommé 



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"-— *- 



- ;( 38 ) 

par le pape à Pévêché de Vannes, eût pris 
possession de? ce bénéfice. 

Dans son contrat de'tnariage avec Louis XII , 
4a reine stipula <[Ue ce prince écrirait' au pape, 
pour qu'il se désistât de la nomination qu'il 
avait %ite ài'évécbé dé Sfantes, sous lé règne 
de son père, contre la» volonté de ce dernier. 
Louis XII s'obligea , enmêmè.tems, dé demander 
que la nomiiiation faite par François' II et sa fille 
fût validée. 

Hevin dit qu'on trouve au cbâteau de Nantes , 
dans les, archives de la province , plusieurs bulles 
de la cour de Rome, adressées .au:t Ducs, et 
que l'une d'elles leur confère le droit dé nommer 
aux évéchés de Bretagne , avec promesse de ne 
nommer aux autres bénéfices que des eiiclésias- 
tiques <]ui leur seraient agréables. 

A l'asseînblée du clergé de France y qui eut 
lieu à Tours ea i5io, les députés, procureurs 
,et syndics du clergé de Bretagne, déclarèrent', 
le 26 septembre ^ .qu'ils .ne . voulaient prendre 
aucune patft à. ce qui «oqcemait les libertés de 
l'église Gallicane ; et qu'à l'égardrde cdles' de 
Fég^isé de Bretagne ,* ils ne délibérersÂent qiï'après 
avoir pris l'avis de. la reine , dé son conseil, des 
prélats et autres gens d'église. ' . ; ;: : » 

En i5i5 , madame Glande obtint du pape^lè 
désistement de la uonoinatûm qtfili ata^ J^te 



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( 39 ) 
d'uD ohbé de Saint* Jagu : le souTerain pontife 
conféra ce bénéfice à • celui que les moines 
avaient éla. Dans sa requête au pape, elle se 
plaignait de* ce qu'il avait agi contre les droits 
du duché et ceux de Fahbaye de Saint- Jagu y 
en nommant l'abbé de ce monastère. 

11 résulte de ce qu'on vient de dire qnela 
Bretagne avait un droit particulier, dans ses 
rapports aveo la. cour de Rome , pour la nomi- 
nation aux évéchés et aux abbayes. 

Léon X fut plus heureux en France à l'égard 
de. la pragmatique sanction, que ne l'avaient 
été ses prédécesseurs ; il parvint à la faire abroger* 

François!.'' voulait faire la conquête de l'Italie, 
surpartie de laquelle il avait des droits j il voulait 
que le pape le servit de son crédit. U e^t avec 
lui, en i5i6^ une conférence à Bologne. 

Le pontife présenta au jeune prince ï® projet ^u^^'j^J^J 
de concordat qu'il voulait faire substituer à. la •tFranç.l.w 
pragmatique ; il était combiné de jmanière qu'il 
était avantageux aux deux parties contractantes : 
aussi dit-on qu'elles se donnaient mutuellement 
ce qui n'appartenait ni à l'une ni à l'autre; le 
pape prenait lé temporel, en donnant au roi le 
spirituel. £n effî^t , le souverain pontife accordait 
au roi la nomins^tion aux bénéfices, et , en retour , 
le roi lui doi^it les annatc^, qu'il acceptait , Awiatei. 
quoiqu'elles leriissent été proscrites par le concile 
de Baie. 



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( 46 ) 

JLè père commun des fidèlâi , qui compte au 
nombre dé sea titres celui de serVîteur des ser^ 
viteùrs de D»u ^ se plaça cette fois au-dessus 
des halidfis et des. royaumes ^ sî$per ^nUfS et 
tegnà : il te faiit aùsi» au*deBSU8> des concilés^^ 
car il abolit Sélection des évèqiies qui était été 
instituée par les canons; mais c'était, disaii^il, 
pour râvantage dé aes sujets, nos qui sùbditoi^um 
nostrohmt commôda procuramus. 

Les Français n'aperçurent point cet avantage ; 
fcar dès qu'ils connurent le concoridat, ik firent 
entendre les plus yivé^ réclamation^» Les iroia 
corps qui fbrmàieiàt ^ en gi^ndiô pànie, lé contre-* 
poids du poàwir en France, te parlement, le 
dé-gé cft l'ùnivemté^ frent tous leuni efhtts 
pour qu'il né fût point reÇu. Cependant le 
parlement, après avdr fait plb^éurs fbis de^ 
Ivînontranoes trés-énergiqiies , l'enregistra, le 28 
mare i5ï7, suivant les uns, et le 19 mat*s i5i8, 
suivant les nMVtes , de l'exprès coiiimabdement 
dit rbi , et en protestant sur un registre secret. 
Un écrivain moderne prétend qu'il lie l'enregistra 
point Quoi qu'il en soit, il est reconnu qu^ 
bontinua de juger conformément à la pragma«» 
liqtiè, notamment en iSi^ et i5ai , relativement 
à deÙt* ^vêchés, et qu'il n'enr^stra pointée 
décret du pape, relatif aux annatés. 

Le cbapitre de Kotre-Dame et l'Université ae 



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iit) 

rcmdHTQot à Ja h^tej et j iol^rjettèreiit a)pp4 
au futur concile : le recteur de Fuùiyersîtsé iiéi 
fendît même îaux impHmeflrft et libraires de 
l'impriiner et distcSmer ; eufib», les états d'Orléant 
et dé Blois en demandèrent dans la suite l'aboli 
tion. Ces diflRârens actes prouyent qu'il ùxt im^ 
prouvé par l'opinion généraleé 

* Le pape ^'était réservé , pàt ce traité , Knsti- iM^tîoa 
tiltion canotiiqué , quoique , peïidant plus de dit 
siècles, les métropolitains l'eusseÀt donnée à leùrà( 
àuffragans , eh exécution du 4-* canoû du concile 
de INicée , qtd porte î Celui qui est appelé 4 
l'épiscopat doit être ordonné par ceux de la pro- 
vince y OU àiï moiàs par trois d'entrceux j avec 
lé consentement dé^ autres et l'approbation du 
métropolitain. 

Les conciles d^Antioche et d'Arles répètent 
la même proposition en d'autres termes. 

Le pape txmsacrtiit les érêques dans les prô-^ 
vinces subuibîcaires qui étaient dans la partie 
méridionale de l'Italie , dans la Sicile et les autre;; 
iles toisines^ Comme le pi^oute une lettre dtt 
pape Saint ^ Léon , dont l'abbé Fleuri donné 
Pûnâljrse sous la date de Vtn 4479 tome 6> 
page 279 ; tuais il tie les coiaisacr&it pas ailleurs. 
Un écrivain moderne dit mêttiê qtiô trofe ^pêë 
qm ont écrit dans te 5.r sièdte:, oni rf^eelé qtiè 



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ijiÉfti,Mii>ii ndMfcMai^âiiî 



le droit de consacrer les évéques appartenait 
aux archerêques.^' 

; -Le concile de- Calcédoine, qui commença le 
8 octobre 4^< 9 et où se trouvèrent 36o évéques , 
en 7 comprenant les légats du pape, décida 
dans siai ^'^•li^ièfne session que « la primauté et 
» prérogative d'honneur devait être conservée, 
}) selon les .çanoi;is > à l'archevêque de l'ancîepne 
y> Rome ; mais que celui de Constantinople devait 
y> avoir les mêmes avantages, et qu'il devait or- 
)> donner les métropolitains dans les diocèses 
3> d'Asie,. du Pont et de Thrace. » 

Les légats s'opposèrent à cette décision, mais 
le concile la maintint ; le pape en fut mécontent^ 
mais elle n'en resta pas moins dans le droit cano- 
nique comme une règle irréfragable. 
Concile ae j^ pouvoii* des papes , relativement à l'insti- 
tution des évéques , fut aubsi discuté au concile 
de Trente. Les légats demaiidèrent que le concile 
eût décidé que les évéques tenaient leur juris- 
diction de Die^j mais par l'intermédiaire dii 
pape. Un évéque Espagnol dit qu'il pensait qu'un 
ecclésiastique élu par le clei|[é et le peuple y et 
consacré dans la forme prescrite par le concile de 
Nicée , sans l'intermédiaire du pape , aurait le 
caractère épiscopal ; il s'éleva aussitôt un. grand 
tumulte parmi les évéques Italiens : plusieurs 
.qwttèreuijt leurs placjês, et l'un d'tiux alla jusqu'à 



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menacer Fopinant de le faire brûler Vif. Le 
cardinal de Lorraine, qui parlait le jour suivant 
sur le même sujet , voulut faire une réprimande 
aux perturbateurs ; mais les légats prétendirent 
^qu'ife avaient eiclusivement ce droit, et Pun 
d'eux a?en acquitta de manière que le reproche 
fut aussi léger que la scène avait été scandaleuse* 

Le cardinal de Lorraine, sans adopter entiè- 
rement la proposition dos légats, parla en fiiveur 
^es prétentions . du pape ; mais ayant ensuite 
réuni les évêques et les théologiens Français, il 
lès trouva tous convaincus que les évêques 
tenaient leurs pouvoirs immédiatement de Jésus* 
Christ, sans l'intermédiaire du pape, conformer 
ment à la doctrine des conciles de Constance et 
de Baie j il Pécrivit au souverain pontife, en lui 
disant qu'il ne croyait pas cependant qu'on lui 
refusât le droit de donner l'institution canoni- 
que. Mais les l^ats^ témoins des réclamations 
très-^fertes , faites contre leur proposition, en 
jugèrent autreiiietit^ et Us aimèrent mieux la 
retirer , que de courir les risques' <Poccasionner 
la dissohijLioii du concile ou une déci^bn contraire 
à lerirs vues. Cependant tout était dispolé de 
manière a leur donner une grande influence 
dans:Passemb£ée : on: peut en jpger par les 
ld:tres suivante? quVm : trouve jààiià Phistoire 
ecclésiastique* . ' 



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SBmt'GdieàSy seigneur de Laosac, chef de 
l'ambassade Fï^ançaise aa concile de Trente , 
écriyait au roi : a Votre majesté pourra juger 
» quCi quelques soins que nous puissions prendre 
^ ici I ^ous n'obtiendrons que ce qu'il plaira au 
}» pap^, n'y ayant aucun doute que tout ne 
i^.s^j passe à «a volonté y parce qu'U a été déUr 
p béf^é qu'on n'y proposerait rien que par les 
JD» légats, et que le plus grand nombre dm 
jDi évéques sont Italiens , la plupart pensionnés^ 
» etc. J> 

Dans une autre lettre au roi , Lansac disait : 
joc Voilf^ vue chose digne d'étemelle mémoire; 
J» le pape remet l'affaire aux légats; les légats 
ï> ne peuvent rien sans le concile ; le concile n'a 
p pas la liberté de rien entreprendre, sans les 
j> légats; et, par cette rubrique, ou se moque 
j> du roi et du monde. )» ; . 

En i55i , l'abbé Amiot signiGa aH cômeiJe, 
de la part du roi, une protestation, contre ses 
iBict^s. ; et , ;lorsi}u'il fut fini , les prélats Fiançais 
prQte$tèrent contre plusieurs des caiMKis^ Jamais 
ies rois^ les états-gàiéraux et les parienteiis 
iii'oni; voulu le recevoir, malgré les instances 
«ouvetat renouvelées du pape et du cki^é. Oana 
Je rapport que fit le président Le Mbdtre aux 
états ide la ligue, il prouva que vihgt-sîx 4ek 
Canons de ce concile , étaient en opposition avec 



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lés loÎB Françaiséd el les libei'téi dePégÙse Gatln 
cane; Aiasi^ dettotites* les décîaioiis da àEinéifê^ 
eeïlk <|ui:6oi>t relatives au dogme sonl les seuleà 
qm soient adibisês en France, et elles n^'oiift 
pi^odttiH aftt€imi& kmcr^atiôn, comme l'obsetVààti 
de nos roU à an légat qai le pressait dé JSiirè 
acceptet la totalité des* canons qui j araiètit'été 
faits. • • ■ • : ' ' -'^ 

II tx>mmènça le r3 débémbre i545^' etîfiltât 
en décembre iSGS. 11 s'y trôurà cent cin'quanlé 
évoques Italiens, et toutes le^ adtres"^ nations 
ensenÂAie iftti "fcumîrettt que soixante -dix^ 
suivant Fênuiàérafion qu^en fit un deiîlêgà'tJL 
On jro\À par Hîête et'nori par nation; çoihihè 
bii/^Fàvdit fait' aux cobciles (fui' PaVïiiènt prék^ë 
ijoimédiatement,' ètW^'câûoûk'y'fiïrebt MtsL 
sûr là ^proposition ^ dés 'légats, ptàpùHènMbth 
legatis, malgré l'opposition de quelques évêqtrèli 
et téll^ des àtnbaésaiSéurs de plusieurs puis- 
sanbes. " ' - /^ / '/ * ""; ''*"■ 

Sàrpî, tdigièiix de IWdre deS SérViîeà, fit. 
en, ' i6b3 ;• Fhistbîfe de ce concile*, et lé Jésuite 
Palavidnî enia ï^itiine autre 3 ils sont d^accôr^ 
sur lés prihcipàîax'&its. '^ ^* ;' ' ^ ^ 

De W qtfdn vient dé dire ^11 ' t^é^tfltb que 
les conxiilès n^>nt point attril>ûé aux p;ipês le 
droit d'instituer les 'évêques. Téyôns si ïes ecri- 
"vains sont plixs faVorables aiKS. pi^étentions de 
la cour de Rome. ' .. 



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jaafcJMhinhiMiiîir 11 



( 46 ) 

Samt Gyprîen / qui si^ait été uppdé^ en 2^^' 
nu, sjiégç ,^i$CQpaI de Cartilage , par le nufirage 
du clergé . e|; , celui du. peuple y. dit qu'il u'y a 
pas d'éyeque de^ évéques^ que. lef apôtres étaient 
ce qu'i^tait Piei:re ; qu'ila partic^paiei^t aux mêmes 
honneurs, et à la même puiasance.; quç la pri^t 
xn^uté. était donnée a Pierre y maia que Jesus^ 
Christ, après sa résurrection, avait donné à ses 
f^pètr^ u^e ppiçsance égale*. Histoire ecclésiasti- 
que, tomes a. et 8. Hoc ,erant utique , cceteii 
ppostoU quod fuit et ,f,^tms. 

Bernard,, écrivant à Eugèiie .III, lui dit ; 
YouS' n'êtes j. pas le maître des ç(vj|qu|es^ ipaîs 
l'un d'ei\^re. sy»* Aussi le pape ^int G;*egoire, 
Gonvaincu.d^ ^*^^ T^^*^ > refusa le titre 4'éinèq^e 
écuméniqfie^, .,que voulait lui dçn^er Jean^ Le 
Jeûneur,, pfitriarçhe de^Cgnstantinople;, qui, le 
prenmt luîî-mèm^^ : 

Pans un .ouvrage coiurq^né. par Finstitu( et 
&vorahlement accueilli du public , on voit . que 
dans le9 prejfniers siècle^ d^ l'jéglîse>.les pa^tçurs 
formaient .entre eux^ i;ine espèce de rrépii))liqpe 
dont les membre^ étaient indépendans l^;jins 
des autres; mais que ceu^ ^uxqtiels les^cireon^ 
tances . Coupaient une égli^ plus . ppi^suléridiiie , 
deux entre autres des éghsps établies; 49ns les 
premjières^ yilleç ,»de ^empire ^ furent -bientôt 
revêtus d'uf^e espèce .4e. ppmatie^ . Origine du^ 
système patriarchal ou papaL 



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(47) 
I^ plus considérables de Um$ ce» évéques^ 

dit-il plus loîû, fureût ceux de , Aûme ,: de 

jÇpiistaiitiaople) d'Alexandrie^ ^'Antiocke et do 

Jérosalem}, Us prirent le titre de piatriaixdi^, 

de pères ou de papes.- < . : 

.. On ^uDa* même le titre: de papes ^ dfts,«jré- 

ques qui rési4aiient:dans des ?illes d'une mpjndrç 

importance. : . ^ ;, 

'L'abbé de Yjelljr , dans, le premier Tolume de 

l'histoire de France, page 8q , dit qu'en 534^^ 

les papes .ne ^étaient pas encore^ attribué; le 

pouvoir ;dççQ]:{Qn|i6r les nominations aux. éy^ 

chés. <c On. leur, envpy ait simplement^,;, ditril^^ 

» une confession de. foi j^ on leur demandait l^ur 

•>> communion ; c'était le seul bomAiage^.qqfon 

» rendît alors^ à la cour de Borne. :.». . . 4 ^ 

L'abbé Millot, dans ses élémens de l'hiustpirç 

d'Angleterre j premier : volume ^. page. 87 , - dit 

(( qu'qn ne v:oit pendant :loqig.-tems aucune tracç 

0^ de la jurisdiction des^.papes ebez les Bretons 

y^ et-les ^^co^i^i q^'ils décidaicyoït les a&xres 

:» ecclésiastiques, dans leurs synode» yse.ton l^QJh 

' % cièn droit cqmrminx des élises. » « . . . 

^ L'abb^ Fj^i^ri ,• dans son dispours sur les sjf 

premiers sjèçles de l'église, -page i,i, dit qup 

le choix d'un^ éveque ,se fai/^t par les évéqu^ 

l^s plus voisins, de l'avis du clei^é çjt.du pwplp 

^jde l'église vacante^ Le métropo)i.tain s'y rendaït 



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fiSkJMIkirfM! 



( 40 

STec $60 e(0-{>rotiiiciaux ; aûSflitât on saprait' le 
liouTél évéque^ et' on le mettait ed fobctàons. 
C2e itidde <Féléction'et de con^cratiôti continiia 
dfavoir lîeti, à^pfen^rès dan^ les quatre nêdes 
suivans. 

• Cest, comme il ledit, ïôitie*^4 di? fhîstoîrc 
ecclésiastique^ Mëcftioti et la cbosécratioti qui 
donnent le caractère épiscopal. 

^ <c Le vrfifi Aïoyen d'abr^er là racance de$ 
D ëglisès cathédrales ou iautresy dit'^ encore^ 
yy tbmeiS, page 294 > était de revenir à /^iar»ci^;i 
i droit , suivant lequel lès élections étaient 
W éxamixiéés et jugées en. cbaqùé jirdvince, sans 

* ài^ùir ^recours tm pape. » ' ' . 

' 'Hais a qndSe époque comment ce'recbùrs? 
Cest ce qui né nous paraît' ^as èlaccn^^ bien 
coiintr. ' ' '''■"' ■•''■• ■ . ^- ' ' 

'^"Dahi le fèms de-ràHaniMïe^ dit fauteur -de 
Fôuvrage qtii a'poiir titre VEspriû' de Gerà6ri\ 
les papes engagèrent ceux i}ui avaient ëte'éluis 
K feire /avant* leur conséctâftion ,- unë^prôfes^oïi 
'de foi entre letits mains, côiiittie^diëâ dePégliséS 
on mettait cet acte dans le ' tt^r dés cliàrtre^ 
Hu pontîfb > et lè'pdpè donnait ti^è attéstatiou 
d'itthodoîde a Févêque Su; çfeïuî-^î Représentait 
9e certificat, etalêtàit consacre. XéS papes clian-* 
'gèrent peu à |^ëà^ c^tte attestàéon en investi- 
ture , et on oMSgéa les élus à piréndré des bullèâ 



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((49')) 
£tu Saint^iégë ; m&is'cethfî^, ^-it^,* *<]ué^e 
toléraiice : Vest tiu iâmt^ pû«eiiieiitifaumaii;iy 
établi par kl c^mcxyrdaty étvévoèabfe kll^\uié 
dès partira manque à 'ses! epga^émeÀb. - ' ' * ' 
. Ce fut reldiivemeiit à J^jiurestitJbrcidds béixéfices 
que naqûîtf cette querellé fitméqse entre Hiide- 
brand, counu sous le nom de Gi^goîre Yll , • 
et Henri :iyi] einpepcur U'^lfiiiiagtitf/ On sait 
que ce malfaenreux princërfut réduit à âtteuJdre 
peodant':trois jours, pied» qtids^. refVêtù d'un 
cilice et^jeun, dans une* dés cours du château 
de Cano^ , Fîaslant où il iseftfit admia à baiëèr* 
les pieds di sou orguerilléut^àÂteiralâFire. Ëlildebrand^ 
aTâit conçu ie prôjer d'ùuê* théoiS^a'tiè ttnivelrselle , * 
et i( Voulait 3e: mettre â 'elféâuii^ù. ' ' ' ^ ' 
Aux autorités^quenobsj' ayons ciféeis, pour 
prouver que l'i«)stiti;itidil ^a^Obique par le pape 
n^est paS"dé droit cmèièn ^ i^faMen ajouter deux' 
autr^ bien 'r^pectabléS \ Sellés de ISossuél! et 
de^ravàcatrgénéi?84 ï^lôn. '-- 
-:fAli oommenoement du 16/ Siècle'', le souverain' 
pontife Te&isa dé former Piostitutioù canonique * 
aiUL ecclésiastiques qui avi^tété' notnnùrés 4* 
dei' ^vécbés. Lbuif Xll réunit >a Tours ^ * en 1 5 1 o , 
le clergé i de France et cdbid» Bretagne , afin 
aWoir.'leur avis sur le pafti ^qu'ii devait prendre ; 
Içs âGclésiastiques Français ^âcdiiràh&nt que ^le roi 
dearaHatoû; recours au i/roffc â»^id^. ^ 

4 



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. m^.^y^. i .^:LJÊmiÊÊiàamm 



Jjb pipe fttt méûontisDt de cette idécirion; 
^ain 968 censures n'empèdîèrent pas dam la suite 
les «eardînaiu > le$ ttrelieyè(|ues et lek évêques 
attachés à Henri ly , *de donnera <» prince; on 
ayia parèfl. I/abaelulioa q«e Henri eût peu apre^ , 
le d^pt^nst: iSiemp\cyét lé moyen que hd avaient 

içdiciué. les ptélatib. ./: t « 

/De t68i. à i.69h , lia ; cour de Jlôine. refusa 
auflS^ide donner des:bulles d'institution isanoaique 
aji:^ l^cqlésiasliq^ que Louis . XIY avait nommés 
à;4es évèehés;. trenté-oinq sièges se thmvèrént 
vfqanflL .l^.mmmp^ téoHvit ait pape que y s'il < 
pelotait ^ pi .seimltoMigé 4é rétablir lés choses 
danf l'état , où : elles . étaicnfc ^vaût le concordat ; 
mais Bossuet fit cesser l'embarras : il £l voir que 
la )urisdiçt^pp ipiç^opak: devait être coaitinutel* 
Iement4xercée.yetqu9 les chapitre en devenaient 
dépqsit^lt^s \ov^ 4w( déliîèp d^.l'ié«éq.U€f ^ ila chai^ . 
de la confier; dans la huitaine ^ à .un êddéiÀLs^; 
tique. L'église GalHcane adc^ta .l'<^inion'tde 
Bloâsuet,. et les diapitres qui perdirent leur 
évéque y désignèrent, ippur addunistivr le pootoir i 
épiscppal y. lés ecdi^astiques que le roi avait, 
nommés. aipc évéchés* Cette opiniùn: était con- 
forme à la doctrine du concile de Trente. - ' 
^dTâ'^* En 1683, LqftisXiy;, pour mettre son'rojjraume* 
à. l'abri V des : entreprises de la cour de JBlome , 
aosembla le clergé» fiossuet rédigea quatre pro^ 



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(5i) 
positions; ellei furent signées de tous les éyâqpiei 
préseos. Le monarque fit une déclaration con- 
forme^ au mois de mars 1683^ ;et il ordonna de n'ad- 
mettre au degré.de la licence que ceux qui auraient 
soutenu 9 dans leurs thèses^ la doctrinei qu'elle 
contenait; elle fut enregistrée le 2Z du.ivéme 
mois y au' parlement de Paris. Le pape ayant 
b^mé ces propositions par, un bref du 11 avril 
1690 et une buUe du 4 août suivant, Louis XIYi 
lui écriyit| le i4 septembre 1693, qu'U avait 
pm des mesures pour que. son édit ne tôt pas 
exécuté ; mais il lui marqua', quelque tems après, 
qu'il ne l'avait cependant pas rétracté , et. qu'il 
laissait les opinions libres relativement aux quatre 
propositions. Les évéques nommés aux évécbés 
vacans écrivirent aussi au pape en 1698 , pour le 
prier de leur donner l'institution canonique; 
leur lettre est conçue dans lea termes les plus 
respeçjtueux , mais elle ne blâme point les pro^* 
portions de ,i68a. Le ^4 ?nai 17Q6, un arrêt 
da coiiseil d'état réitéra aux universités, ai^x 
aéminakes.et à tous les corps enseignans^ l'inr 
jon^^tioi» ^^ç^seruer et ^autenir la déclaration de 
i68aj ;et^:enfin, un déci:et impérial onjopna, 
le d5 i^rier 18x0, qu'elle serait j)ubli^e .df 
noui^eàuietig^nércUemmt Qk^eri{ée. Lorsque les 
archives de Ija. cpur de Rome furent apporté^ 
à Paris, Napoléon brûla , dit-oij, la lettre écrite 
par liouis XIY. au pape , en 1693. 



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C50 

" ^Bbssa6l> pour prouver que les quatre pro* 
positions' étaient conïbrmes à' la dbctrîne évan- 
gélique, fit tin ouvrage qui est très-estime , et 
tldnt il a été fait depuis quielques années une 
liôtiVèllè édition. ' - 

Le dPeîgé , par ceb propositions, déclarait que 
lés^^ pàpëà n'avaient' audun droit MA lés choses 
tetnpôreHês j que les libertés de Fégltse Gallicane 
iMkieiÀ' inébranlables j et. que lés conciles géné^ 
raux étaient supérieurs aux ^pepes^ 'Suivant le 
concile de Cons^nce , dont il appitouvait la 
dôctrhieV * • / ^ 
Lîbertéido Au Tcste, CCS libertés ne éoût que le droit , 
}|*5^^ ^**" pour notre église, de se gouverneri suivant les 
ànbiens canons dé Pégliseiuniversëllé* 
'• ' Depuis le premier «mpèréiir 'chrétien jusqu'à 
ce' |cmr^ dit Duparc^ÏPdulain ,' tbiné ' r/' des 
^tiUcipes^ du droit Français, page 44 > p» «ne 
})Ossesâon qui n'a jàtiiais été inlerrompûé , les 
souverains ont donné dès lois sur -cëtb matière^ 
et'F^ise entière a* reconnu leur droite Le code 
et ies'^ hovellès * nous en fourniss^iit ^sieurs 
exemples. Nous en trouvons daiis lèîJ éapitulâires, 
«dans les drdomiahces des rois^ de' ta 'troisième 
race, dans la pragmatique sanetièn de Sakit Louis 
et dàiis celle de>iChâHeà VII > ^lîasi les lois 
cnvilës^tomposent-èlleé^ concurrentment avec les 
ûàiioijs y \t dtmt canonique? Fran^di». , 



f!. 



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(55) 

C'est diaprés ces principes que les tribiinaux 
ont toujours sévi, contre les ecclésiastiques, qui 
ont abusé 4^ leur ministère pour porter le 
trouble dans l'église et dans l'état. 

C'est aussi d'après eux que le présidial de 
Nantes,. en septembre 17549 ;condamqa Féyéque 
de cette ville à une am^nclçde 6oQp,liv., pour 
avoir défetfidu. d'administrer les sacremens à ceux 
qui ^'avaient pas eu l'absolution d'un prêtre 
adhérent à la bulle unigeràtus. 

Enfin ils ^ ont été de nouveau consacrés par les 
articles 201 , aoa et :2o3 du code pénal actuel- 
lement en vigueur.. En eflfet, ce code porte des 
peines contre les ministres des cultes qui pro<« 
nonceraientr, dans l'exercice de leur ministère 
et en assemblée publique , des discours contenant 
la critique; pu la censure du gouvernement, 
d'une loi , d'uu décret ou de tout autre acte 
de l'autorité publique* Ces dispositions sont une 
conséquence des ordonnances de i56i et 157a , 
ainsi que de l'arrêt de règlement de iSSq. 

En 171^9 le conseil de la régence consulta 
la Sorbonne, relativement au refus du pape 
Clément XI , de donner des bulles d'institution 
à trois évéques qu'il avait nommés ^ et il lui 
ait répondu que les circoui^lances pouvaient 
pendre aux églises l'antique liberté d'iustaller les 
évèques., sans bullç^ pontificales. Le refus de 



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(54) 

))ulle9 Tenait de difficultés élerées relatiTement 
à la bulle unigmitus. Le régent soutint les droits 
du royaume avec fermeté, et le pape institua 
les ecclésiastiques que le gouvernement avait 
nommés. 

L'évéque de Soissons ayant parlé avec éloge 
de la déclaration de 168:2 , dans une lettre 
pastorale, elle fut censurée par Finquisition 
Romaine , en 1762 ; mais le décret de ce tribunal 
iîit lui-même improuvé par les parlemens de 
Paris, Rouen ^ Toulouse et Rennes, ainsi que 
par le conseil souverain du Roussillon. 

En 181 1, les évéques qui composaient la 
lieconde coBOLmission que consulta Bonaparte , 
déclarèrent qu'ils étaient fortement attachés à 
cette déclaration. 
Concoïdat Le a6 messidor an o , il fut fait entre le 
souveram pontife et le gouvernement Français , 
une convention ou concordat, dont les ratifi- 
cations furent échangées a Paris le :i8 fructidor 
an 9, répondant au 10 septembre 1801. Ce 
traité devint loi de l'état, le 18 germinal an 10. 
Par les articles 4 et 5, le chef du gouvernement 
fut investi du droit de nommer aux évêchés et 
-archevêchés, et le pape s'obligea de donner 
rinstitution canonique aus: nouveaux titulaires , 
suivant les formes établies par rapport à la 
France , aidant le changement de goupfimement 



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£n i8o3^Ie souverain pontife fit iaivec Nàpoléco, 
pour ritalie^^ un concordat è-peu^près pareil à 
celui qn^ji aVait &it pour la France; 

En ido4 y il vint sacrer Boniaparte i Paris. 

Sur la fin de iSoS^ il s^éleva entre jeux des 
<x)nte8tations dont plusietirs écritduis ont rendu 
. compte. 

Le cbapitre de la cathédrale de Paris émit, 
dan» une adresse , les principes posés par Bossuet y 
rektivement au reftis d'institution fiiit en 1681 ; 
ils furent adoptés par cinquante évéques 4a 
noyaume âltalie et par les c^^pîtres dé leurs 
cathédrales ,« ainsi que par wl évéques des pays 
alors réunis à la France , et par leurs chiapitres. 
Ces ecclésiastiques disaient dans leurs adresses 
au gôuremement Français , que la jurisdiction 
épiscopale était de droit divin; que les évéques 
la tenaient inunédiatemônt de Jèsus^C3irist^ et 
que IHnstitqtion canonique que douiiàieht le» 
papes , ainsi que le serment qu'ils exigeaient ^ 
étaient une usurpation faite sur lés évéques 
dans f^çnsnèmè siècle/ Ùévéquè de Ifovarre 
s'exprimait ainsi : « Cette doctrine a ^té toûténue 
}^ par les pontifies Romains eux-mêmes jusqu^n 
y> io5i y et elle a été religieusement observée 
y^ pendant plus de mille ans. Ùévéqué consacré 
}> passait immiédiatemcnt au gouyememeot de 
.» son ëglis»^ A ;■ 



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I iiii' ' Il inilt .. 



( «6 ) 

Un écimain ecclésiastique .pnma^ dans un 
iDUViiigf qu'il. fit paraUre. alors^ .que jamais une 
discussion relative a des intérêts, temporels ne 
devait suspendre l'institutiou canonique ^ parce 
qu'elle. aviEiit popr objet des .intérêts spirituels. 
Les évéqviea fprmstPt les deux cOmniissionfii.qm 
furent nommées dans la suite par le . eondle 
tenu à Paris , adoptèrent la;n3iême doctrine. 

Le :i5 janvier i8 13 , il fut fait a Fontainebleau 
.un concordat, dont l'article 4 autorise, l'arche^ 
véque ou le plus aj^den des év^ue^dans obaqUe 
provincre , à donner l'institution canonique , 
lorsque, \d papQ refîi|se de l'accorder dans un 
délai qui est délterminé. 

Le i3 février suivant ^ un autre décret ordonna 
que ee concordat fïit promulgué comme loi de 
rétat i 

îjf,2^ m^ars; un troisième décret rendit aut 
cours, le droit de connaître des appels oomme 
d'abus y ;e( de .touifis les circondtanees.qui paî- 
traient, de la npn exécution dés concordata. Le 
grandf^pige^fut chargé dç planter un.ptojet de 
loi quji déterminerait les règles de la procédure à 
;SuiyreL en (çette. matière. La lai n'a pas été rendue» 
elle décret.estreisté /vins exécution.. , : . t: 
> Le Ç 9vril suivant ^ U chef du gouvernement . 
dLéclfrji q^e le conçprdrt dp- jQut»»nebleau était 
le complément des libertés de l'église dç France.| 



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(57) 

œm^re. commencé jpar Saint Louià ^ continué 
jK^ Louis Xiy^et achevé par àùs » » 

Xie 1 1 juin 1817 ^) il fut fak lin qnatrièiwi 
o^ncordat, n^ais il ne dieviat paftloi..^ ... > 
Le 23 août >i8f 9 9 le pape fit u»e anocntion 
pour annoncer qu'il sti^pendait L'escécntion delà 
p$ir,^ie 4ts ses bulles qui créait ^e qottvèaux 
év^ché^, et iL donna des brefi poior F^»cùtion 
de se^ mtçntîo^s ; ils furent reçus le a 5 septembre 
par quatre rordonnances qui portent la formulé 
suivante : a ^s(os. ((u'oft puiàse en induire que 
» la bulle de eirçonsmption donnée à Rome le 
j> 37 )uiUet i8i7, soit re^e dans le royaume, 
p et sans apl^i^bation des clauses ^ formules ou 
^ e;cpressiohs qu'ils renferment, et! qui sont oti 
^. pourraient être; contraires à la cbarte constitua 
i> tionneile, aux lois du royaumé/aux franchises, 
p» libertés et maximes de l'église Gallicane. y> 

On insère cette réserve à la suite des bulles 
pu brefs qui sont reçus en France > , ou on se 
sert des expres^on$ suivantes : (( Sans que 
:» lesdites clauses , formules ou expressions puis- 
» senttnuire ni préjudicier aux droits de notre 
j> couronne. » Ce sont, en d'autres tenues, les 
propositions de 1682. 

Quatre concordats ont été faits entre le 
gouvernement Français et le ôcftiverain pontife. 
Celai de i5i6 j qui fut substitué à la pragmatique 



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liarlMBi' ^l 



(58) 
sanction ^ fut généralement improUTé. Bonaparte 
a dit que celui de 1801 était la plus grande 
frute <{u'il eàt commise/ Gelvd de i8i3 était , 
quant à l'institution canoniCTe^ dans Hnliérêt 
de la religion et celui de l'éiat ; mais il est resté 
sans exécution. À l'yard de celui de iSij^ û 
ne fut pas prâenté au corps l^;islatif ; mais 
après des n^ociation»^ postérieures, le pape 
dpnna , le 10 octobre i8aa , une bulle contenant 
la drconacription des diocèses de France : le 
concordat portait leur nom^nre à quatre-tingt^ 
douze ; la bulle l'a réduit à quatre-vingts. Qcntorze 
sont métropoles , et les soizante-six évécbés en 
ressortissent comme suffiragans. Elle porte qu'à 
ce moyen , la France aura trente sièges de plus 
que n'en donnait le concordat de i8oi. Le roi 
ordonna la publication de cette bulte le 3i 
octobre 1S22 y en faisant les réserves ordinaires^ 

Des écrivains distingués ont dit qu'il eût été 
à désirer qu'il n'eût jamais été fait par les princes 
de concordât avec la cour de Rome, et que les 
gouvernement se ftissent bornés, comme celm 
de l'Amérique septentrionale, à prot^r l'exer- 
cice de toua les cultes, sans permettre à ceux 
qui en sont les ministres de s'immiscer dans les 
affaires tenqporeUes, parce -que leur règne ne 
doit pas être de ce monde. 

Yoyons maintenant quels ont été les rapports 



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(59) 
da Sainte-Siège avec la Bretagne depuis i5i5^ 
é^pùque a laquelle, le .pape se désista de la iiomi- 
nation qu'il avait faite d'un abbé de Saint-Jagu* 

Le concordat fiât entre Léon X et {^raoçois 
I.'', eut d'abord* son e;iééution en Bretagne; 
nais le pape, qui prétendait que le duché 
était un pays d'obédience , obtint de Henri II 
qu*on eût cessé de Vj observer. Ce prince fiit 
déterminé , dit l'histoire , par des motifs rclati& 
au mariage de sa fille natureUe nommée Diane 
d'AngouIéme , avec Horace Farnèse , petit-fils 
du pajpe Paul 111 , qui occupait alors la chaire 
dé Saint Kcnre. 

Dom Lobineau dit que tous les papes avaient 
considéré la Bretagne comme pays d'obédience, 
depuis le pontificat d'Eugène lY. 
' En i535y les états de Bretagne se plaignirent 
au roi de ce que le pape nommait aux bénéfices 
des hommes ineptes , et ils adressèrent des plaintes 
pareilles au pape et aux cardinaux. 

Leurs députés dirent au roi , dans un conseil 
tenu à Amiens : «c Le pape, au mépris des 
y> conventions, voulant envahir a la fois les 
>» droits de votre majesté et ceux de ses sujets , 
y> donne tous les joun», aux étrangers, capables 
> ou non capables , des réserves ^ des expecta- 
y) tives et des induits sur les bénéfices de votre 
y> province de Bi^etagne, soit qu'ib vaquent en 



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C6o) 
W patronage laïqae ou ecdésiastiqua > soit béné- 
9 '066 épiscopàl ou claustral , électif ou non 
9^ électif) et par ce moyen et autres voies obli-* 
1^ unes y comme union, réserves mentales, les 
» ordinaires sont privés de tous leurs drcMts; 
3» outre cela , le pape crée et érige des pensions, 
:^ donne des regrès et coadjutoreries sur les 
à ëvéchés et abbajes, etc. >» 

Ces remontrances, quoiqu'énergiques et ap- 
puyées sur des faits graves, ne produisirent 
aucun eflet. Le i4 juin i549, le roi accorda 
au pape, par letb'es-patent^ , la nomination 
aux bénéfices pendant les deux tiers de Fannée> 
et la concurrence avec l'ordiliaire pendant l'autre 
tiers, 

A là lecture de ces lettres, le parlement^ 
toutes les chambres assemblées, refusa, d'une 
voix unanime , de les. enregistrer ; le procureur-^ 
général lui-même conclut à ce qu'il fût &it des 
remontrances ^au roi , avant qu'il fàt procédé à 
l'enregistrement. Ces remontrances furent rédi- 
gées avec autant d'énergie et plus de dévelop^ 
pement que celles des états. 

<ic $i ce que le roi accorde au pape était 
D approuvé, disait le parlemfent, les pourvus de 
^ bénéfices, presque tous Romains ou Italiens 
J> d'origine, ne verraient jamais ieucs In^is^ 
3E^ etc. I^e sait^cm pas avec quelle facilité la cour 



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i6\) - 

jD de RoBie |anéeIesrà€tomit)t»ieatiow? n iufllt 
>:^ 4'âtre accusé pour être coi]^iable à Jesyeur: 
j^ on éxcommwEkifi y pour la querelle d'ua béiié* 
p ûccy tocs les haj^itans d'uu lievt, etc. )i 

L^rpi, ui^lgré 4^ remontrances^ ordfA»fi 
l'enregîstr^inefli.t des lettres-patentes, pour satisr 
faire ^le pape^ mais en autorisant isecrètemenJt le 
parlemeut à jog^r coaO^e au passé. L'erlregîs* 
trement se fi^rdi^s ce sens. .: 

On enreff^tvfk de la: même manière la d^b^ 
ration dujg^i^dn ;}9: juillet iÇSo, portant que 
le concordat lie serait pas exécuté en Bré^^^e. 

Le pap^ se plaignît de Tineiiiécution de ceii 
^eiis loiS| et il. fut donné, le.i8/.aYril'i55.3,de 
pçutéUes lettres^patentes pour ordonner ieUr 
i^i^écution* JEUes ^nt ^ux preuves, t 3, col? 
loSg. EUe^ furent enregistrées et. comptées pour, 
■l'ien, comme les précédentes. Le. gou5^ernem,ent 
en fit enfin passçir d'autres , avec menaces d^h^ 
jtisrdiction ; mais prévçyant qv^elles n'ai^riiient 
pas prpduit plus d'efiet que ^es /lutrc» î 1^ 
^oi choisit d^ps .la compagnie seize magistrats 
qurfirent un enregistrement pur et simple» 

Les désordres dont se plajgnaieqt les étftls^.et 
lis. parlement t cessèrent. Le pape BenpU ^JV 
.dç)Dn9;,^ei) Ï749, tme biuUe p^r Uquellf . il 
pr4onj|ia qp'un coi^ço||r^: pç^ur. les cm^; de 
Bi'eï^ne,^ d^nJ^ h vacance arrir^rait dans les 



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( 60 
iâkoiM réservés par le Saint- Siégé, se ferait' i 
Paveidr devant les ordinaires des lieux où seraient 
situées ces cui^es; ;LabuUe fut revêtue de lettres» 
patentes ^e le parlement enregistra le 6 février 
X74i- Quelques ecoléiiasti<|ue8 se pourvurent 
tepén^nt encore en cour de Rome; mais Louis 
XY 9 à la prière des évéqués, donna, en 174^, 
une déclaration .qui ' régla la fcMrme des Concours , 
et ôta à l'ambition les moyens* qu*elle employait 
pour éluder la loi. f je lioilvéau mode de pro- 
' mulgalion reçut l'approbation générale. 

Par un induit, le pape avait accordé au^r^i 
ia nomination aux évêchés et aux abbayes. ' 
' Bans lai bulle ^def ^740, on aVait inséré une 
disposition qui portait que la Bretagne était utk 
jpays dicéédie/ice. : Le parlement déclara-, en 
'enregidtra&t , qu'on ne pourrait induire de cette 
expression, que les libertés dé l'église Galliéanè 
ne dusiSént pa^ àVoir lifeu eb Bretagne. 

L'arrêt que là. cofnr rendit en 1755, et la 
déclaration énergique que donna , sur son invi^ 
tation, l'ordre ' des avociats ; les remontrances j^us 
énergiques encore du procureu^gênérâl, et l'ai^rét 
du 18 ao^lft 1763 , insérés au 5/ tome du' journal 
du parlement,^' page 618 , prouvent qu'elle tenait 
fortemetit aux libertés de Téglise de France. Un 
écrivain célèbre a dit avec raison que le mot 
droits devrait êttë substitué à cdui de libertés ; 



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( 63 ) 
€t le roî dit^ le S novembre 1817; dans soui 
discQui:» d'ourertare du corps législati£| a que 
x>^ les libertés de l'Oise GaUicane wnt m pré* 
1» deux héritiige de noj^ pères ^ dont S^îpt Louîs 
1» et tops ; ses sajQçç^seurs se sont montrés àuaiî. 
» jaioux que du bonheur de leurs sujets. 3>. . .. 

CHAPITRE VL 

/ ' Umvejisité. 

Les ducs Jçan y et François. I.«T avaient fait 
des démarches ver^ le pape^ pour obtenir l?éla- 
blissement d'^ne u^ivisr^ité dans la TÎlle de' 
Pfantes} maiS; ^s ^n^avaientpas.réus^. Ftftpçoîsll 
Imitera; qetfe demande, et il obtînt^ le 4 ^^^^1 
1460^ la bulle qi:^il désirait; '^ 

Le pape: accorda ,^ pour ce nouveau .cOrps^ 
des privilèges pareils, à ceux dont jouîssafit Funif 
versité de Paris. Soixante -dix -sept personnes, 
furent employées à Fenseignemenlf j savoir j ;ûn 
docteur, un théologien, quatre phy siçûiDS^-mé- 
decin^yquatare-maîtra^ ès-arts^ vingtrS^t légistes, 
et quarante-UQ canonistea. . - 

La ville de Nantes, ayant été enU^ipé^. parle, 
duc; de Mercœur ,danfi le parti» de la jlgûe, le 
n)i transféra Jl'université à Rennes , par deis lettreËh 
patentes du 11 anât iSSp, qui furent enregi$tré0s> 
^ parlement de Uenne& le 5 septembre iSgi; 



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*i t^. 



iU) 

Cette trkislatidh èùt lieu en iS^o. Après la* 
ptfâificatibn / Nuiversité tétotirtia dans h yille 
dé Fjfa&lés^. Od croît qiféHe^ \iM ses âeànc^, ' 
tdâdiâ ^Q^'eDé fet à Rçbnear, datid'lë lo^al dù 
Ita Cairmèd Déchaussés ifôtafaUi^nt uù siéc^Ie 



Une déclaration du roi, en date du i /' octobre 
1735 y enregistrée au parlehientle 12^ transféra 
la faculté de droit à Rennes ,\afin que lesélèv«s 
pussent entendre les plaidoiries et connaître les 
décisions -ddnf elles étaient suivies. > ^' f 

C'est sbns douté par des motiâ pareils qtte 
le gouvetnemént fixa l'école de droit dans la 
même flH'é , loi^siiju'il reôi^ani^ les écbles; * 
- A là ïfaême 'époque ,• il ordonna x^}ïc les 
examens fussent publics, et il' proscrivit l'usage 
abq^f déb ^rguihenè éômmuniqués. L'étude du 
droit a beaucoup gagné dans lé nouvel ordre de' 
dhoséSL ''-'] ^ i' " ^''^ -::...:.. '. - 

U «est i 'désirer qûë. jamais -ié iraitemeni dés 
professeurs né ptdsse .être àilgittènté à raî^n de 
l^tniséiom' des "élevés àwL dil^rei^s degriés qu'Us 
veulent obtenir^ et qu'il né pxAsise diminuer i 
mson< des refus' qcPiispea^eriti^e. 

•lie h^yjk plus* éfe France qu'Util linivèrtité ; 

c&è' €Sf oônàj^seë dé • {^usieurs académieSé Led^ 

Académie, cittq dilpai'tetnêjâs * <fii foxment *lfe rtsaort de la 

co^r ^ro^Ie^'fi^rmÀt iEiiissi4e 4errifoire de celle 



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{65) , 
qui a été placée à Rennes. Uéeole de droit et 
les collèges font partie de ces corps enseignans» 

CHAPITRE VII. 

Législation. 

Les 1>onnes lois sont celles qui rendent les 
peuples heureux, disait l'abbé de G)ndillac au 
prince son élève. Le législateur doit avoir pour 
objet d^unir les familles , afin qu'elles se prêtent 
un mutuel secours. Les lois doivent être justes 
et impartiales : si elles accordaient des Êiveurs 
à des citoyens, au préjudice des autres, elles 
contiendraient un germe de dissention , et elles 
priveraient la patrie des forces qui sont le fruit 
de l'union. Chez les Grecs, les lois n'accfordaient 
de distinction qu'aux vertus, aux lumières et 
aux talens; aussi ces peuples afirontèrent là 
inort pour défendre leur patrie contre les Perses 
tqui voulaient l'asservir. Condillac compare ensuite 
l'état du labou^ur Polonais courbé sous le joug 
du servage, à celui du paysan Suédois dont la 
personne et les biens sont garantis par la loi, 
à la formation de laquelle il concourt 11 compare 
le sort du paysan Turc , dont l'ame est flétrie 
par le despotisme , et qui est dans une inquiétude 
continuelle sur sa vie et sur ce qu'il possède, 
à celui dies paysans Suisses , Hollandais ou Anglais, 

5 



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(66) 
qui sentent la dignité de leur être : ces derniers^ 
tranquilles au sem de leur &mille, s'occupent 
sans cesse des intérêts de leur pays. Les Gaulois 
et les Germains, leurs ancêtres et les nôtres, 
jouissaient aussi de la liberté, et ils vivaient sous 
la garantie de leurs lois ; aussi chérissaient-ils 
letir patrie , et opposèrent-ils la plus vigoureuse 
i;ésistànce aux Romains^ lorsque ceux-ci vou- 
lurent les asservir. Le courage des Gaulois fit 
courir plusieurs fois de grands dangers aux 
Aomains ; ces derniers ne durent la réussite de 
leur entreprise qu'à leurs talens militaires. Lorsque 
les habitans de l'Armorique furent dominés par 
les garnisons Romaines, ils perdirent leur énergie ; 
aussi, lorsque Maxime leva l'étendard de la 
révolte , ils ne lui opposèrent aucune résistance; 
l'amour de la patrie ne les animait plus. Leur, 
sort devint encore plus malheureux après la 
conquête; ils tombèrent alors sous le joug du 
servage, et ils restèrent en cet état pendant 
plusieurs siècles. 11 ne £aut point de lois pour 
une société de ce genre; la force décide les 
contestations qui naissent entre les seigneurs, 
et la volonté de ces derniers applauit les diffi- 
cultés qui naissent entre les serfs. Enfin le 12^* 
siècle vit luire l'aurore de la liberté, et l'on. vit 
paraître quelques dispositions législatives. 
£n ajOi^ancbiâsant les sera,' dit Montesquieu^ 



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(6?) 
lïxte â8 > il fallut leur donner des lois pour 

régler la disposition de leurs biens ; il en &Uut 
aussi pour régler les droits que les seigneurs se 
réserTdient : elles devinrent dans la suite ai 
nombreuses , qu'il fut indispensable de les réunir. 
Telle fut la suite des événemens qui se succé- 
dèrent eu Bretagne* 

Le comte GeoSroi avait fait, en ii85, la loi 
qu'on nomme assises. Jean I." avait donné des 
réglemens relatifs à Tordre judiciaire; Jean II 
avait promulgué un code qu'on avait nommé 
constitutions : il était en grande partie tiré de^ 
établissemens de Saint Louis, qui n'étaient à-peu* 
près eux-mêmes qu'une collection des coutumes 
f ou usages généralement reçus en France. Mon- 
tesquieu dit que c^était Une compilation des 
coutumes écrites et des lois. 

En i3oi , Jean II fixa les droits que les puînés 
nobles pourraient exercer dans les successions 
de leurs père et mère : jusqu'alors ils n'avaient 
eu que la jouissance des biens que l'aîné leur 
avait donnés par manière de bienfait 

Le duc Jean III recueillit, en i330) toutes 
ces dispositions législatives , et il les adapta aux 
usages nouveaux : on appelé ce code la très* 
ancienne coutume. >,(..-. > 

Jean Y publia aussi, aujc états qu'il tint à 
Tannes en 14^4 > ^^^ 1^^ qu'on nomma consti-^ 
tutions. 



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(6S) 
' Pierre II , son fils , en fit d'autres aux états 
de 145 !• 

François II les répéta au:!^ états de 1462, et 
il régla, dans cette assemblée, la procédure et 
ia taxe des relies d'écriture ; enfin , il prononça 
des peines sévères contre les faussaires et les 
faux témoins. 

Gambri donne l'analyse du couienn dans un 
volume de. coutumes corrigées et mûrement 
visitées en z483 , par Irois avocats. Cet ouvrage 
avait été imprimé à Breban-Loudéac ; il est peu . 
connu. On sait que Simon de G)linée, élève du 
fameux Henri Etienne, dont il avait épousé la 
veuve, était allé s'établir dans cette commune, 
et qu'il y donna plusieurs éditions qui sont 
très-recheréhées. 

On trouve au tome, i/' des preuve? de dom 
Morice , col. 792 et suivantes , uqe énuméralion 
des usages de la mer ; elle a pour titre : Noblesses 
et coutumes du comté de Bretagne^ Elle est 
tirée d'un manuscrit de 1454) ^^ ^Ue. est à la 
suite des détails des usages piaritimes de l'ile 
d'Oléron. 

Les cbangemens introduits dans la loi muni- 
cipale depuis i33o, obligèrent, en iSSp, de 
faire un nouveau travail; il est connu sous le 
nom d'Ancjiemie coutume. On donne le nont 



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(69) 
de nourelle coutume à la réforme qui en fut 
faite en i5Sq. 

Telle est y en général, la législation particulière 
a la Bretagne : il &ut cependant y ajouter les 
usemens particuliers à quelques parties de la 
province, et les ordonnances des rois rendues 
depuis l'union du duché à la France. 

Parmi ces usemens, on remarque celui de^'jJ^J,*"* 
mote, à raison de la rigueur des dispositions 
qu'il contient. L'article a donne au seigneur la 
succession du colon , lorsqu'il ne laisse pas d'enfims 
mâles; l'article 3 lui donne la tenue du colon, 
lorsque celui*ci est an et jour sans l'habiter ; et 
l'article 4 défend à ce dernier de prendre la 
tonsure , sans le consentement de son seigneur. 
Sauvageau ajoute qu'il ne pouvait aussi se marier 
qu'à une femme de même condition et dépen- 
dante de la même seigneurie, sous peine de 
l'amende de formariage y qui consistait dans la 
perte de la tenue. On nommait les colons régis 
par cet usement , motales homines ou motales 
servi : ils étaient attachés à la glèbe ; quodam 
modo servi terras existimabantur. 

L'usement de Quevaise avait plusieurs dispo^ 
sitions pareilles à celles du droit de mote : on 
y remarque de plus l'article 12, qui assujettissait 
les colons à la réédification des égli^s , chapelles^ 
mcUsQw du seigneur, etc. 



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Sauvageau dit que tel était le droit de la 
France avant que Louis-Ie-Hutin eût affranchi ^ 
par ses lettres-patentes du. 3 août iSiS, les serfs 
attachés à son domaine. Par d'autres lettres du 
5, ce prince ordonna de taxer ceux qui rcfu^ 
seraient Taffranchisseinant qui leur était offert. 

De même le duc Kérre II nomma, en i455, 
des commissaires pour prendre des informations y 
afin de savoir combien il perdrait en affranchissant 
les serfs qu'il avait dans les évéchés de Gornouailles 
et de Saint-Pol; de-Léon. Le duc François II , 
mettant à exécution le projet du duc Pierre, 
ordonna, en i484) ^^ ^^^ tenues à tilre de 
mote , dépendantes de son domaine , fussent 
affranchies , moyennant le paiement des sommes 
qu'il détermina, ce Cette conversion, dit Sauva-* 
3> geau, fut faite, non par la considération 
» d'aucune dureté que contient cette usance, 
» mais pour l'utilité qui en devait revenir aux 
» coffres du duc. » 

Les ordonnances rendues par Louis XIV, en 
1667 , 1670 , 1673 et 1681 , réglaient la liianière 
de procédçr en matière civile, criminelle et 
commerciale. Elles ont été remplacées par trois 
codes; et les lois qui déterminaient les peines 
à infliger à ceux qui avaient commis des crimes 
ou des délits , ont été remplacées par le code 
pénal. Elles étaient en grand nombre et fort 



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(70 
incohérentes : chacune d'elles rappelait les moeurs 

du siècle où elle avait été faite. 

A la coutume se trouve substitué le code 
civil, le meilleur des ouvrages de ce genre qui ait 
été fait jusqu'à ce jour. U était bien nécessaire; 
car , comme le dit l'auteur du siècle de Louis 
XIV > <c c'est un grand inconvénient qu'un 
1f> tribunal ait à prononcer sur plus de cent 
» coutumes différentes. » 

L'ordonnance de 1669, relative aux eaux, 
bois et forêts, n'a encore subi aucun changement, 

CHAPITRE VIIL 

ji/gû d^ appel y nouveaux jours ^ grands jours , 
parlement , cour des aides , table de marbre ^ 
tribunal d^appely cour d'appel, cour impé^ 
riale, cour pf^çotale des douanes, cour 
royale , ordre des avocats , palais. 

En io3o , AUain III établit à Rennes un juge 
qu'il chargea de statuer sur les appek des sen- 
tences rendues dans toute la Bretagne, le comté 
de Nantes excepté. U paraît que cette. mesure 
fut nécessitée par les circonstances, et qu'elle 
ne fut que temporaire. 

En iioi, Allain lV,"dit Fergent, ordonna 
que. les appels du sénéchal ^ du comté Nantais 
serai^At portés au parlement général. 



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Dans l6 traité fait entre Lotns IX et le duc 
Pierre I.*', on voit que dans le général parle^- 
ment , non seulement ou traitait des afiaire3 
publiques , mais qu'on jugeait les appels des 
jugemens rendus par les tribunaux inférieurs. 

En 1384) le duc Jean lY fit exposer au roi^ 
de France, pour faire annuler' une assignation 
au parlement de Paris, qui lui ^vait été donnée 
par le baron de Fougères, que ^ dans le duché, 
les jurisdictions inférieures ressortissaient aux 
àéges de Rennes et de Nantes, et qu'en cas 
d'appel de ces deux sièges, le pourvoi était porté 
au parlement général du pays , composé des 
prélats , des barons- et des notables du tiersr- 
état ; que des arrêts prononcés dans ces assem- 
blées , personne ne pouvait appeler qu'à la 
chambre verte du duc, et jamais au parlement 
de Paris , excepté en cas ^e déni de justice , 
ou de faux et mauvais jugement. 

Le roi annula l'assignation du seigneur de 
Fougères, et l'envoya plaider devant la justice 
ordinaire du pays. 

Aux états que Jean Y tint a Yauneé en 
février 14^0, il maintint les nout^eaux jours.. 
Ce tribunal jugeait les instances d'appel qui 
naissaient pendant l'intervalle qui s'écoulait entre 
les tenues d'étate ou parlemens généraux. Il 
paraît qu'il avait été nouvellement institiié, 



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(75) 
. A ceux qui furent tenus dans la même TiUe^ 
en j4^i , le président de Bretagne s'assit aux 
pieds du duc ;. les conseillers clercs prirent place 
aux pieds des barons , et le^ conseillera laies ami 
pieds des prélats, Olivier de Coetlogon y fit 
publier les lettres par lesquelles le duc, lui 
accordait, pour lui et ses descendans, les greffes 
des parlement; et ressorts souverains de Bretagne* 

À l'ouverture de ces derniers états , le chan** 
celiër dit que le duc les avait convoqués pour 
faire juger les appels des jurisdictions subalternes^^ 
U fht en effet évoqué quelques causes , mais il 
n'en fut jugé aucune : il est vraisemblable qu'elles 
furent renvoyées aux nouveaux jours. 

Dans les premières séances ^ on discuta plu«^ 
sieurs lois importantes qui furent aussitôt pror 
mulguées , au nom du duc. 

Le parlement qu'on nommait nouveaux jours 
n'était pas toujours assemblé, et il ne l'était pas 
dans le même lieu , car le duc en convoqua un 
à Renues pour le i3 novembre 1^52. Les séances 
de cette cour durèrent jusqu'au 25 ; elles furent 
reprises le 7 février suivant , et elles durèrent 
jusqu'au 7 mars; elles recommencèrent le i.^ 
octobre i453, et finirent le 10; on les reprit 
le II mars 14^4 9 ^^ ^H^^ durèrent jusqu'au ad; 
enfin elles recommencèrent le r.*' octobre,, et 
elles durèrent jusqu'au 8 novembre^ 



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, ■ 74: ) . 

G'ést à-peu*près ainisi que se rendait la justice 
en France, à la même époque , comme le 
constate le discours que prononça lé chancelier 
Olrvief ^ an lit de justice de i549- 

Les parleméns étaient une émanation des 
pârlemeua généraux dans lesquels tout se réglait 
originairement. L^.membres qui lés composaient 
disaient partie des états et souvent du conseil 
du prince. 

' ce; Les affaires s'étant peu à peu multipliées^ 
y> dk M. Gilbert , et Les états ne pouvant pas 
i> rester assemblés autant de tems qu'il en fallait 
» pour satisfaire ceux qui récbmaient leur ju&- 
» tice , on prit dans les trois ordres des hommeà 
3) éclairés pour juger les appellations des cours 
}) inférieures; ainsi la nation était jugée par 
y> ses pairs. Après que les états avaient réglé les 
y> affaires les plus importantes , les commissaires 
y> s'assemblaient dans le même lieu pour écouter 
» les parties plaignantes et pour leur rendre 
» justice. » 

En 1455, le président du parlement décréta, 
dans la séance des états, le mariage du comte 
d'Ëtampes avec Marguerite de Bretagne , et 
l'assemblée confirma cet arrêt à l'instant, en 
présence du duc. Le chancelier avait ouvert la 
séance, en disant que le duc avait eu pour^ 
objet, lorsqu'il avait convoqué ks états, de 



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~1 



continuer de rendre justice à ses sujets , et 
d^exécuter le testament du feu ducj mais on ne 
s'occupa que du testament. 

Aux états tenus à Vannes en 1463 , le président 
^fut placé aux pieds du duc , les conseillers étaient 
aux pieds du président. 

Le 23 septembre 14^5, François II institua 
un parlement sédentaire qu'il plaça h Vannes , 
et qu'il nomma grands jours. Il le composa du 
président de Bretagne, des sénéchaux de Rennes 
•et Nantes, de cinq conseillers clercs, de sept 
conseillers laïques et du greffier du parlement 
général. Ce parlement deyait tenir ses séances 
depuis le i5 juillet jusqu'au i5 septembre. Les 
états approuvèrent cet établissement. 

En 1494 7 Charles VIII défendit de vendre les 
places de juges, et il ordonna que ceux qui en 
seraient pourvus à l'avenir , seraient tenus , lors 
de leur réception , d'affirmer par serment qu'ils 
i^'avaient pas donné d'argent pour les obtenir. 
Il maintint au surplus le parlement ou grands 
jours, et défendit d'appeler de ses décisions au 
parlement de Paris , excepté dans le cas de déni 
de justice ou de faux jugement ; enfin il déclara 
que les Bretons né pourraient être assignés en 
première instance devant d'autres juges que ceux 
de leur pays. 

Le 97 novembre i495 , il supprima les grands 



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; (76) 

johrsy et il les remplaça par un autre corp» 
qu'il Aomma parlement. Il le" composa de vingt 
juges; savoir, deux prcsidens, huit conseillei^ 
clercs I dix conseillers laïcs y un gr^er et deux 
huissiers : il lui ordonna de se rassembler tous 
les ans, depuis le i."*' septembre jusqu'au 8 
octobre. Il mit au nombre des membres du 
parlement , des Français qu'il chargea de Veiller 
h ses intérêts. Ses successeurs , dans les mêmes 
Tues^ créèrent toujours au moins autant de 
charges Françaises que de charges Bretonnes. 
Les lettres-patentes du roi fiirent lues et pubUées 
dans l'assemblée des états , au mob de mai i496* 

François I.^' rendit le parlement sédentaire à 
Yannes : il y avait dans cette ville une maison 
dans laquelle logeaient les présidens 5 on la 
nommait la maison du parlement. 

Le aS juin i55o, Henri II invita les bourgeois 
de Rennes à se trouver par députés à l'assemblée 
du parlement, le ^3 septembre suivant. 

Le besoin d'argent avait fait créer des prési- 
diaux en Bretagne; le même motif porta Henri II 
à changer l'organisation du parlement. 

Dans un lit d^ justice , tenu par François I/'^ 
le président Guillard avait dit à ce prince t 
M Dans le choix des magistrats ^ la noblesse et 
» les richesses ne doivent être comptées pour 
■ lè rien; la science et la vertu méritent seule» 



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_ ( 77 > . ' 

j> tf être considérées : la noblesse, sans la sdencc, 

» n'engendre qu'orgueil et témérité j les richesses, 
» san5 vertu,. qu'insolence et corruption* » 

Le prince lui-même était pénétré des vérités 
contenues dans ce discours , et il ne se dissimulait 
pas qu'il eût mieux valu conférer les offices de 
juges à ceux qui en étaient les plus dignes, que de 
les donner à des hommes qui les obtenaient , à 
condition de lui en prêter la valeur. Aussi, en 
i|f24, écrivant au parlement de Paris, il s'expri- 
mait de la manière suivante : ce Avons été 
» contraints, à notre regret et déplaisir, prendre 
y> argent pour emprunt de ceux qui ont obtenu 
» de nous office de judicature , dont nous croyons 
y> plusieurs avojr été pourvus desdits offices, nGp. 
y> aussi capables que ceux que l'on eût pu troû- 
» ver, si , libéralement et sans prêt , iceux offices 
y> leur eussent été baillés. » 

François I.*", malgré ses regrets, continua de 
faire des emprunts des récipiendaires : ses dissi- 
pations et ses guerres presque continuelles avec 
Gliarles-Quint, avaient mis les finances dans un 
tel désordre, que soh ministre favori , le cardinal 
Duprat , lui persuada facilement qu'il était nécesr- 
saire d'agir comme il t'avait fait au passé. 

Henri II alla plus loin que son pèrej il ^réa^*^^*^^ 
dei offices qu'il vendit; il fit même cette opération judicttoi^ 
en Bretagne , ou François I.*^ n'avait osé faire 



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( 78 ) 
des emprunts des récipiendaires ^ de peur d'aliéner 
Tesprit des Frétons qu'il venait d'unir aux 
Français. Elle ezcita des réclamations qui ne 
cessèrent qu'à la révolution , époque à laquelle 
la vénalité iut détruite. Voici comment s'expri- 
mait sur les effets de la vénalité y ^eû 1 783 ^ 
l'auteur du tableau de Paris : ce La vénalité des 
y> charges a entraîné des abus si bisarres, qu'ils 
y> vous -ôtent'la force de les combattre^ on 
3> demeure muet d'étonnement. d ' 

Si nous remontons au règne des empereurs 
Bomains, nous voyons qu'Alexandre Sévère, 
qui monta sur le trône impérial en 233, et qui 
fot un des princes les plus sages que nous 
connaissions, ne permettait pas qu'on vendit 
l^s charges qui- donnaient du pouvoir et une 
' jurisdiction. « Cest une nécessité , disait-il , que 

» celui qui achète en gros, vende en détail. y> 
Composîtwn En mars i553 , Henri substitua au parlement 
ment en créé par Charles YIII , un corps auquel il doni^ 
le même nom ; il l'organisa a l'instar ^e celui 
de Paris : il le composa de quatre présidens et 
trenle-déux conseillers qu'il distribua en deux 
chambres. Il ordonna que ces juges tiendraient 
leurs séances six mois à Nantes et six mois à 
Rennes. Il donna droit de séance et voix déli*- 
bérative aujc evéquès de Rennes et Nantes. Le 
parlement était eu vacances pendant la moitié 



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(lu) _ ^ 

de cliaque s^estre. Seize conseillers étaient 
originaires de Bretagne , et les seize autres étaient 
pés en France : les quatre présidens et un des 
avocats du roi A'étaient pas non plus originaires 
de Bretagne. Le traitement des membres qui 
composèrent cette compagnie fut réglé; safoir^ 
celui dix premier président à laoo liv,, celui 
des quatre autres présidens à. looo liv. , celo^ 
des conseillers non originaires a 800 liv. y celui 
des Driginaires à 600 liv« , celui des ayocatst et 
procureui^général à 800 li?., celui des greffiers 
à 240 liv., et celui des, huissiers à aooliv. lly 
a\ait deux greffiers et six huisâera. L'édit fut 
enregistré au^ parlement de Paris, le 4 ^^i i554 
Le 4 février précédent, le roi avait nommé 
René Bailletde Sceaux premier président* L'édit 
de création, du parlement est au 3.*: volume des 
preuves, colonne iio3. 

Les fonctii^ns dôs avocats du roi furent celles 
(pL\ étaient at^ribuée^ en France , sous la seconde 
race , aux avoués chargés de veiller aux intérêts 
du fisc , et on y joignit l'obligatiçu de requérir 
l'observation des lois. ^ 

Dans la mêmîs année , le roi créa vingt autres 
places de conseillers, dont six seidement pou- 
vaient être possédées par des Bretons. : 
Le parlement fut installé aux Cordeliers, où 
il continua de tenir ses séances jusqu'à ce que k 
palais fût bâti. 



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( 8o ) 
Le plas ancien des registres da parlement est 
de i554- On ne trouve point ceux du corps 
qu'il reinpbça, ni ceux des compagnies qui 
Payaient précédé. 

L'historiographe de France dit que la création 
du parlement 'de Bretagne opérait un démem- 
brement du ressort du parletnent de Paris. Cette 
pi^oposition demande à être expliquée ; car y 
comme. lious l'avons vu y on ne pouvait se pour- 
voir au parlement de Paris contre les décisions 
de celui de Bretagne, qu'en cas de faux juge- 
ment ou de déni de Justice ; et ce pourvoi était 
tuie innovation que Pierre L*' avait faite sans 
en avoir le droit, puisqu'il n'était qu'adminis- 
irateur du duchés 

Quoi qu'il en soit , le parlement n'enregistra 
qifavec peine l'édit de création; de mandata 
régis, porte l'arrêt. 

Henri II promit dé supprimer les épices , et 

d'accorder aux juges une indemnité; mais il ne 

tint point sa promesse. 

^tîedeiMux Toujours pressé par le besoin d'argent, il créa 

«* *'°'*^» un office de grand maître pour la réformation des 

marbro. eaùx et foréts , et il en plaça le si^e à Rennes. 

Ce magistrat jugeait les appels d^^ jugemens 

rendus en cette matière ; son tribunal portait 

)e nom de table de marbre. Par édit d'octobre 

1704^ ses attributions furent réunies' à celles ^a 



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î 



p^rleineat. Un décret du 6 mvése an 9 1. créa 
unei administratiop forestière, et la divisa 0a 
côni9pryatioQs , dopt upe fut placée à H^|3pe8; 
mais ces cpDseryatfons n'eurept p^ dç jurâdicr 
tioiu Elle^ A^renf; supprip^éeji par ordopaanoe 
du roi du 17 mai *8;7 j qi^ifslqu^Srpqes cependant 
furent conservées, n^ais celle de Repnes ne fut 
pas du nomjbre* 

Dès i534, François I/' avait créé des offijcea 
de maîtres particuliers des eayi^ et forét^i et son 
édit annonce qu'il y av^it 4é)à daps cette partie 
un chef connu sous le nom de grand réformateur 
ou gra^d piaître. Le roi Payait jcousenré , mais 
les autreç officiers avaient été réformés. Cet édit 
avait été adopté par Henri II , compue duc de 
Bretagne. 

Le S octobre i55$, il fut ordonné d'e:ipédier Actes ;udK 
les requêtes en langue Française. lAnguefraiir 

En juin 1557, penri il créa de nouvellea ^*"*'** 
cbarges de conseillers 9 et il rendit le parlement 
sédeptairc a Nantes. Son édit fut epregistré le 
17 février suivant. 

Les 4 n^i^ ^56o fet ^1 fuin 1.S61 , le roi 
ordonna que le p^rieipent çeri^it sédentaire à 
Rennes : mais ces décisions, .quoique rendues, 
après d'amples information^^ sur les avantage • 
fit le^ 4^TaQtages qui ppi^-iTiiepI: en réfuUer» 
aoi:#Hrentbeai)co9p de difficijyijb^ daps Tei^éQjQAioQ» 

6 



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i: 83 ) 

Par un édit de 1554) le roi avait ordonné 
que les états seraient consultés sur la question 
de savoir dans laquelle des vittes de Rennes ou 
de Nantes devait être placé le parlement, pour 
l'avantage général. En attendant la réponse , il 
avait enjoint à- ces deux villes de lui compter 
lo^ooo liv. En 1 555, la ville de Rennes avait 
fait sur ses habitans la répartition des 5ooo liv. 
qu'elle avait à payer. 

En i559 , le roi avait ordonné au duc d'Etampes, 
gouverneur de la province , de prendre Fa vis 
des états sur le même point. Leur réponse avait 
été favorable à la ville de Rennes , et elle avait 
été suivie d'un édit conforme à la demande de 
cette ville. 

Le 4 i^ars i56o , il fut donné des lettres- 
patentes qui ordonnèrent la translation du par- 
lement à Rennes; et le 4 juillet i56i, il fut 
donné' des lettres de jussion pour obliger le 
parlement de les enregistrer. 

Au mois d'août i56o, il intçrvint un édit 
qui divisa le parlement en deux chambres, l'une 
de parlement et l'autre des enquêtes. Cet édit 
ordonna atKssi qu'il y aurait deux présideus et 
quatorze juges dans la chambre du parlement, 
et deux en celle des enquêtes avec douze juges. 
Lie i^i déclara au surplus qu'il voulait que la 
moitié des juges Ait originaire de Bretagne et 
l'autre de France. 



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(83) 

Le â mars i563 , un arrêt du conseil enjoignit 
aux présidens et conseillers qui formaient le 
semestre de février , de se rendre à Rennes pour 
y Juger les procès civils et criminels. 

Le roi ordonna aussi , par lettres-patentes du 
6 août i583 , au parlement de quitter Dinan, 
où il i^était retiré ^ à raison de la contagion , et. 
où il prolongeait son séjour; il lui enjoignit de 
revenir a Rennes. Le parlement obéit, et ne fit 
plus d'efforts^ pour quitter cette ville. 

Le 3i octobre 1572, le roi fixa le nombre 
des procureurs au parlement à quatre-vingts; 
et le 9 avril 1576, il fixa celui des procureurs 
au présidial de Nantes à quarante. 

En décembre i575 , Henri III créa une 
chambre des toumelles , pour le jugement des 
accusés. L'édit fut enregistré le 18 février 1577, 
du très-exprès commandement du roi. 

En 1577, les juges furent répartis entre la 
grand'chambre et les deux chambres des enquêtes; 
la grand'chambre en eut dix-neuf, et chacune 
des deux iénquêtes en eut dix-sept. La chambre 
des enquêtes avait été divisée en deux sections; 
là chambre des tournelles fut composée de juges 
pris dans les chambres civiles. 

Henri III <îréa , au mois de septembre iSSo, 
une chambre des requêtes ; Pédit fut enregistré 
le il septembre i58i. U en fut dans la suitef 



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(H) 

créé une autre, et elles furent réuuies par une 
^claration du la septembre 1734* 
. Le a mars iSSg, Faucou de RU, premier 
président du parlement de Bretagne , fut arrêté 
ayec partie de sa famille , par ordre du duo de 
Mercœur, sur le chemin de Paris à Rennes; il 
^t conduit au diàteau de Nantes. Harlai, pre« 
nier président du parlement de Paris, fut 
également arrêté, à-peu-près à la même époque, 
par Bussi, et conduit k la bastille. 

L'enlèvement de Faucon de Ris ne changea 
rien aux principes du parlement de Bretagne; 
cette compagnie n'en prêta pas moins serment 
à Henri lY , le 22 octobre iSSg : eUe fut la 
première de toutes les cours de France a s'ac- 
^quitter de ce devoir. 

Lors de la ligue , quelques conseyiers sédaits 
par le duc de Mercœur, se rendirent à Nantes,; 
et réunis à des individus que le di^c leur adjoi- 
gqit, ils formèrent un corps qu'on nomma 
parlement de la ligue. 11 tint des séances en 
1 590 et i5gi , comme on le voit par ses registres. 
Les 37 février et 2g mars iSqo, les deux par- 
lement rendirent l'un contre l'autre des arrêts 
de proscription. Néanmoins, lors de la pacifica** 
jtion, leâ membres du parlement de la ligue; 
entrèrent à la cour , en fieiisant serment au roi. 
. Le parlement eut beaucoup â sooffinr de la 



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( 85 ) 
part 46S ligueurs et des soblatfl royalistes ; ces 
derniers, presque sans solde et sons discipline , 
Favageaieot le pays qu'ils devaient d^eildre : lea 
cfae& de IWnée s^arregeaient un pOtaVoir arbi-» 
traire, et se iitraient eoavent éuK^mémes an 
désordre. 

Le parkttient eut «ussi ii se repreclier la mort 
du sàiédkal de 'fougères , qui vint , de k part 
du duc de Mereceur, annon<)er à Rennes Tassas- 
ittiat die Henri III; Il fut pendu le jour même 
de âbb arrivée^ comme porteur d?une nouvelle 
lausse, et le lendemain on sut qu'il avait dit 
la vériléu Le duc de Mereoeuir fit périr , peut se 
^Dger, uti juge attaché aux intérêts ^utoi; 
c'était le sénéchal dé Laval, par lequel il avait 
été déclaié toupahie du crime de ièze^majesté. 
Ainsi l'acte injuste et cruel du parlement, èccar 
sionna }a niort -ée deuxliommesiniiocérà/ 

Un édit de Henri W^ donné à Lyon au moiô 
de juillet i€oo , porta lea séances du pariement 
de trois mois a sîï. 

Quoique les membres qui composaient cette 
compagnie ftissent t)riginàirement pris dans les 
trois>ordres,' elle crut avoir le droit de ne rece- 
Toir que des nobles. En 1646, cMe réftisa de 
recevoir le fils d*un négociaift. Le gbuverneinent ^^••;;;'*' 
«qoîgnitdel^dmettre :sdn pèi-e acheta des IrttresP*^^*»^»^ 
^e noblesse, et il fut reçu le t6 mai, ^ 



. Noblesse ifee 



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(«6> 

Le 9 janvier 1677, ^^ ^^^ arrêta, sous le 
bon pjaisîr du roi , qu'il ne serait reçu à.ravenîr, 
dans, son sein, que des hommes : d'extraction 
nobl^. Le gouvernement , Iqin d'apprpuver cet 
aft-êté, créa, au mois d'oqtobre 1704^ ppur le 
parlement de Bretagne , quatre dispenses d'un 
degré de service poini? acquérir , ,au . premier 
degré, la noblesse .transmissiblp. Lq parji^ment 
demanda la suppression d&..rédit,. en ce qui 
le concernait : le roi n'acquiesça pas; à j«i 
demande; mais il lui permit ,. le 8 m^ 1708 
de ne pas leuer les . dispenses acùordées par 
sonécUt, moyennai^t une somme de 34,906 liv. 
et les a soivs pour. livre, le ;toat payable dans 
un mois* Le parlement pompta , le .27 juillet 
suivant, 18,000 liv; ^ valoir^ et «ans doute il 
paya le reste dans le délai fixé. 

Le n janvier 1732 , le parlement ordonna aux 
récipiendaires d'attacher à la requête qu'ils pré- 
senteraient, leur arrêt de maintenu^. Quelques 
années après , l'acquéreur d'une charge se trouva 
dans l'impossibUiléf (^'exécuter cet .arrêté;; le 
parlement, ^refusa de le recevoir, et il.offiit de 
rembourser le prix de sa charge. . Le g^rde des 
sceaux éçri^rît. que le refus tétait irrespectueux 
pour le sceau de Sa Majesté, et le pétitionnaire 
fet reçu le 16 octobre 1744- Bientôt il se concilia 
Pestime générale et l'amitié de. ses collègues; il 



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(«7) 
deyint nne des lumièfesda. palais», ainsi que 

Fayait été un de ses prédécesseurs, qui, comme 

lui, nVfît pas la qualité; avantageuse. 

Quoique : L'arrêté de 1677 n^eût pas été : apr 
prpuiîéipar lc!.roi,.là compagnie le fit exécuter^ 
autant. qu'il lût 'fut passibles. 

Le 2*1 octobre ii&jy Louis XI déclara que 
les juges ihé^ pourraient être privés de leurs 
charge que pour forÊiiture. Le m octobre 1648 , 
Louis JQy répéta cette disposition législative , inamoTibn 
et elle se trouve dans 4*article 58 de la charte ** *■'"«•• 
oonstitûtÎQnnéJle, sous Pempire de laquelle tious 
vivons : ^e est indispensable, cai', sans elle, 
il n^^ aurait de sureténi pour les personnes ni 
pour les propriétés. CiSit par ee motif «qu'elle fut 
aussi éonsaeréë en Angleterre', par lé 1 3.* statut 
de Guillaume- III , coitnme ^l^ittesté Delolme. i 

Le piarlement ayant voulu s'immiscer dans le 
gouvernement des états , le roi proscrivit ses 
prétentions par arrêt du conseil de i65i. 

En février 167 a, Louis XlY défendît d'ad- Quaiîtéi re- 
mettre à exercer les fonctions de conseiller aultreconseiti 
parlement, celui qui n'avait pas possédé une 
magistrature inférieurQ pendant dix ans, et qui 
n'avait pas quarante ans. Cette loi était fort 
sage; mais elle ne fut point exécutée, et Ton 
vit souyent , dans lés derniers tems , des jcunei 



1er. 



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(8â) . . 

gens cputter lé ierrice tnilitaîré ^our prendre 
la Tùhê. 

Une émeofte qtA etit lietl à Rentes lèii 1676 , 
relatitebaent du fnpier timbré et an tttbft«> fit 
priver cette TUle de la présëoce dd parlettieiit. 
Le retour de cette compagnie lèi fût addMdé 
par arrêt du confiflsil in 4 ^^okf^ §689 ^ ateis 
à condition qu'elle paierait Soo^o liy« , et que 
le parlement enregistrerait Un édit portant eréà-* 
tion de plusieurs offices de préâidèiis ! lés deurn 
condiUonB fiirent reisfplieB^ et le parl^uent rtfviilt 
a Rennes» Poilr satisfatife à squ obligàlâon^ Jm 
coàimunauté fit jaiié répartition :de atto^ooo Ut. 
Har les propriobfires de maisons, et elle acqifittà 
b sm^ltis f knoyennant uncadditiioai aitx ofetroias 
Cest ce fiiit que Dangeëu i^pfN^rtè sous la date 
du 1 1 septembre , quand il dit : a Le rdi reknet 
» le parlement de Bretagne^ dans Rennes, moyen- 
2> nant^ quoi le parlement de Bretagne lui donna 
3> 5oo,ooo liv, , et la ville de Rennes autant, j^ 
La vérité est que le parlement ne donna rien , 
mais qu'il enregistra un édit qui fit entrer de 
l^argent au trésor. 

Pendant son séjour à Vannes, le parlement 
donna ^ses audiences dans l'édifice qui sert aujour- 
d'hui pour le spectacle. Plusieurs de ses membres 
bâtirent des maisons qui forment la plus belle 
rue dé Vannes ; elle est voisine du port. 



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( 89 ) 

]\|>* de Sévignéi ea parlant dé Fëadl du 
-pûfletikeùtj dam jKi lettre du i3 aôrend>re i&jS^ 
datée des Rdche^^ ^rèS Vitré ^ s'exprime Jiktini 
a On yoiilait^ eil eSiilant le parièmènt^ )e flâito 
» coiiSeatir^ pour ^ lâcketer, qu'on bàdt u&ë 
D oitaddUte à Résilies ^ chais (3Hte nobkr ooffips^gaid 
Df.vetilat obéir fi^eiùent^ et pHIrtit phm vite 
i> <{u^6n ne toulàlt.» - . ^ i 

Au. Mois de jii^ préeédeût ^ il y IsiVait «a tIM 
émentè à AeiiiM : M. de C.^ gottv^neur dé 
la prbvinee^ avait vàulii la dialip^ pàf la|kté^ 
Berne i ttiiâs il avait été: repooœé €t ^b^« 
c^e£ lui ) à CDupë lie pierr€». 

M> de Sevigné fut d'abord, èffi^yéè é^ dé^ 
sordres commis par les individus qMi lévèlrtônt 
réténdbtfd de la rébellion ^ éomme en le Voit 
dans sa lettre àa a4 j^iiUet i6jS. 4c Dam l'état bà 
» sont les choses , il ne faut pi)id, dit-éllè> de t-e^Rebellleii en 
10' mèdes anodins. j> Mais bientôt elle Ait pé^éttée 
d'Jborreur pour les cruîtutés qu'êjterÇa iilL% de (j... y 
et elle â'exptipia de la manière êtiiVante , dans -s^ 
tettre du 6 novembre : 4c iSî v^Xfe Vôyieé llhoN 
1^ reur ^ la détestà|ion, la llàkt^ qU^én A iici 
7> pour le gouvértieur, vous seâliriez ^ieux^e 
:/> voto ne faites > la -doUii^Mf d^êt^ë àiAiée ^ et 
» boDorée partout* Qu^ls^ a&o«it«! quètlés ih^ 
>» jures ! . quelles mehaèes ^ qû^ reproches , ^ve6 
:iî ^ de bonnes piêtîei qtii Volàiet^t^ aMoM* d^éux I y>' 



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' ^'^^^Sfc^ ■ 



(90) 

1!il'. de G.../ pour se soustraire aaz roies 
de fedt, se retira au Pwt- Louis; M."** de C... 
restaÀ Rennes, où^ eUe fiit l'objet des ibvectives 
et 'des plvtB fortes inenaces de la part du peuple. 
I)ie:gotiyérnement, sur la demande de M. de 
C« 7 eofoja.six mille hommes en Bretagne: 
ils étaient à liantes .le i5 ^oùl^i&jS'y ils en 
partirent bientôt, et se rendirent en Basse* 
Bretagne. Alors tout était appaisé^dit M.*^* de 
Soigné dans sa lettre du .21 septembre. Cepeii*« 
dtipty racontant dans celle du :a4 ^ qui eut lien 
«t9l!f3<^e s'exprime aihâ : cNos pauvrq^ Bas- 
si) Bretons s'attroupent qùarahte ou ^^inquaioJie 
3) .pai: les ^amps ,. et dès qu'ils voient les soldats , 
9 ik ^ jettent à genoux et disent meâ culpâ. 
});.Qn XMà laisse pas de^pendre ces pauvres Bas- 
% Bretons ; ib demandent à bmre. et dii tabac y 
•))-^t qu'on les dépêche. » 

Après avoir ifait d^s expéditions de ce genre^ 
et dévasté les campagnes , M. de €..• partit 
pipUiT Bennes , a Ja tête de ses troupes qu'il divisa 
en d<çux colonnes^ Pfous avons rapporté, page 
4ao du i."*' volume y ce que: dit la i^hrooique 
Lamballaise de son passage a LambaUe.< 
. Il arriva le la octobre à Rennes, ce La haine 
2) que lui portait la province: était incroyable , 
» dit M.*"* de Sevigné. d Cependant, à son 
entrée I ou loi rendit les^p^us grands honneurs;^ 



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C 91 ) 
mais il n'en conserya pas mcnns le projet de* se 

Yênger. . 

Il çammengBi par' défendre de sortir de« la 
TÎUe , et de £iire le m^iodre braiL Cette mesure 
servit d'ayertissraieiit à ^^etix qjûà ahraieiit marqué 
dans les émeutes^ et presque tous se mirent a 
l'abri de ses coups par la fuite. Yoici comment 
fipent traités ceux quî restèrent. 

On mit sur les bourgeois, une taxe; de cent 
mille écns^ payable dans vingt-quatre, heures; 
^x elle n'était pas payée dans ce délai 9 die devait 
être doublée et perçue par les soldats. 

On cbassa de leurs domiciles tous les habitans 
4'une grande rue^^çt oa dé&n^t dé lesi^eueîlKry 
90US peine de la yiç. On voyait, dit. l^."' de 
Se vigne , . touâ ces misérables , vieillards^' femmes 
et enfans , , errer .en sortant de la viUe , sans 
savoir où aller, $ans. avoir de nouniture ni sur 
quoi se coucher. 

Tous les villages contribuaient à. houirir les 
troupes , et chacun , pour conserver des moyens 
d'existence , emportait ses denrées. . ^ 
. D^. individus furent envoyés aux galères par 
centaines, dit M^"** de Sevigné.^ . > ^ ; 

> D'autres furcAt'pibndus. . 
• )D^L furent roués vifs : le dixième périt le x5 
npveijûbre 1675 j il avoua, dit-on, qu'il vivait 
eu dessein de tuer le gouverneur,: 



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Iri SE octoBrt précédent i û avait péri un 
joueur de violon qui avait commencé la danse 
ff le'pilhige dù> papier timbré; Après sa mort, 
•oi.qMtre ^rtieri av«ieiit été expo^ auit 
^uatectÛDS dt la ville : il avait dit eu mourant 
4uli i« fennim' da papier timbré lui avaient 
dooMé dS érâs pour commencer h sédition. 

M. et M.- da C^. partirent de Rennes, et i^ 
ûonahré des Aipptîcés dimibua. 
; im états d0 la p^iovînce tinMal k Dinan : ûé 
Amudrent aîi réi irdfa miliioné^ étib envoyèrent 
des député* eb cour, pour protester de kuf 
fidélité 

, Etdiii le roi accorda une amnistie, mais eu 
mÊïùé ienà û envoya diit mille bommes eu 
BtMa^e; ils étaient sous les ordï«es de M. de 
Plûttmer&iiiL Ce général faisait ses efforts pour 
tmpâther les soldats de piller , ihais souvent il 
ne réussissait pas. Parlant de hfms brigandages 
et dé leur (H*utauté, M.*' do Scvigné rapporte 
qu'ils «avaient mes uo «eufaiA à la brocibe. ( Lettre 
du 5 janvier 1676. ) ■ . ^ . 

Enfin M. de CoetqvieA presnrta au rd un 
mémoire, dans lequel il lui rendit compte de 
tous les faits dont se composait h conduite de 
M. àë G... depuis qu'il léfeait gouverneur de 
Sretngne^ et Sa MajeAé ttdt ttu Mrme â t&ut^ 
ces désordre&r 



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C93) 
M. de Coetqueu éjtput vrau a Reimes^ M» de 
G... le fit amener dans son antichambre^' hà 
reprocha ce mémoirç , et se retirai ^s^ att^- 
dre sa réponse. 

M.'°* de Sevi|^né coni^aisBait tpua ces jpiits par 
une correspondance trè3*açtiYe (qu'elle entreteQvit 
à Rennes, et par une longue cpnjierencf» qu'eU« 
eut à Vitré ^Tçt M.^* de Cm f chçZ: Mfl* 
de la Trimouille , prinççase de Tar?nt«f JÏQW 
sommes, dit-elle, ^mme aux portes de Jleuoea. 
Elle ajoute : <c Cette protince est un bd e^L^mple ' 
» pour les autres , et surtout d^ respecter teuvs 
» gouverneurs et leurs goujernantes ^ d# Die 
;» point leur dire d'injures, et de ne poiat jettfr 
» de pierres dans leurs jardius^» 

)) Rennes est une Tille comme, déserte : les 
y> punitions et les taxes ont été cruelles. U j 
1» aurait des histoires tragiques à Tmis çoutfr 
y> d' ici à demain. '$ 

On tira de l'armée de Catalogne des troupes 
pour aller châtie^ les ha})itans de BondeaUx, 
comme on avait châtié c&ax de B^qnes^ he par- 
lement qui siégeait en cette ville , ^ait Hfisô 
été exilé. 

Cour dts 

Le roi créa, en 1689^ une epur des aides, aides, 
dont, il réuùît dans la suite 1^ attrii^utmjui à 
celles du paiplement.^ 



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Mtatti ^ 



En 1699 et 1700, il créa aussi des charges 
dé grefliers en chef. 

Le a5 octobre 1716, le roi donna un règle- 
ment relatif à rassemblée des chambres. 

Le parlement était, conmie nous l'avons dit^ 
divisé en deux parties égales qui administraient 
successivement là justice , chacune pendant six 
mois : elles furent réunies par un édit du mois 
de mai^ 1724/ qui fiit enregistré le 10 avril 
suivant. Lé roi , par le même édit , distribua les 
juges entre les chambres qui composaient le 
parlement : il ordonna aussi qu'il Vaquerait 
depuis là Saint-Barthelemi jusqu'à la Saint- 
Bfartin ; que , pendant ces vacances y il y aurait 
une chambre pour juger les affaires sommaires 
et provisoucès. Les maires et échévins de Rennes 
ayaient concouru à provoquer les changemens 
que produisit cet. édit 

Un règlement du 5 juillet suivant détermina 
les formes à suivre pour les opérer. 

Le roi créa, en 1727, des présidens de pre- 
mière classe, et il leur donna le titre de présidens 
à mortier. 

L'origine du mortier remonte à l'époque où 
Philippe-le-Bel rendit les parlemens sédentaires. 
Alors les chevaliers présidaient ; et pour se dis- 
tinguer des gens de loi qui siégeaient avec eux , 



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(95) 
ils firent &ire deâ bonnets qui avaient à-peù-près 
la forme de leurs casques. 

Le 20 août 1752, le roi régla, par une 
déclaration, la compétence du parlement, de la 
chambre des requêtes et des présidiaux. Cette - 
loi diminua, pour quelques cas, le nombre des 
degrés de jurisdiction. 

Le 29 mai 1765, les magistrats qui compo- 
saient; le parlement, ne voulant pas enregistrer 
les édits qîii leur étaient présentés: de la part 
du roi, se démirent simultanément : quelque^ . 
uns seulement ne voulurent point abandonner 
leurs fonctions, et continuèrent d'administrerla 
justice ; les autres se rendirent dans leurs terres, 
d'où ils furent rappelés, quelques années après. 

Dans les remontrances que fit la cour relati- ^'°" ^^ ^? 
vement aux édits qui lui avaient été présentés, la France. 
elle dit que la Bretagne s'était donnée au roi f 
et elle présenta Les droits de la province comme 
les conditions d'un traité libre. Cette proposition 
parut inexacte au* contrôleur général , et il 
entreprit de le prouver. 11 adre^a en consér 
quence , le 1 2 juillet 1 765 , au premier président , 
une lettre à laquelle il fut répondu par un 
mémoire qu'on nomma observations ; il en écrivit 
une autre le 3 août , et il y fut encore répondu 
de la même manière; enfin il en écrivit une 
troisième en septembre j elle termina la corres- 
pondance. 



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Jjc qeàtréle\a général dkait que la Bretagne 
était un ancien domine de la couronne; 
que ilei^Fi II Pavait i^cuçiUi dans la suc* 
cesnon de sa mère; qjaç^ par conséquent^ 
il la tenait de h loi et non 4e la délibératipli 
des états. | 

Pour décider la question sur laquelle le parle- 
ment et 1^ eontrÂleur général étaient en oppo^ | 
mtion , il nou$ semble qu'il aurait fallu examio(er, 
I /** le traité d^alliance fait en 497 y ei^tre CIotîs y 
roi dei| Francs Sarliens, et Budic, roi des | 
Armoriques j 2.*''* celui qui fut fait en i532 , ^ 
entre les états de Bretagne , représentant la | 
nation Bretonne, et François I.®*", roi de France. 
• Il importait peu de savoir ce que les parties 
auraient pu faire par la force des armes à ces i 
époques; c'est ce qu'elles avaient fait qu'il fallait ' 
^considérer. • A 

Peu importait aussi que l'un des deux alliés , 
plus puissant que l'autre, eût quelquefois abusé 
de Son pouvoir, dans des tems intermédiaires, , 

puisque le plus faible n'avait, pas renoncé à ses | 

droits ; qu'il les avait repris dès que l'oppression 
avait cessé , et qu'ils avaient été reconnus par 
son allié. Enfin , il suffisait de prouver qu'il avait 
été fait d'abord un contrat d'alliance entre deux 
peuples indépendans, et dans la suite un contrat 
d'union , pour qu'on dût en conclure que l'ua 



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(97) .;.,_. . 

, des ierritcÀ^ n^était pas une délibération de 
f autre. 

': Le traité d^alliance fait entre. Qovis et Budic 
fut précédé de &its d'armes; Budic vainquit 
plusieurs fois Farmée de Ctovis. Les Yaincjueurs 
et les vaincus entrèrent en négociation, sur la 
demande de ces derniers. Les Francs Saliens, 
qu'on nommait encore Germains , invitèrent* leâ 
'Armoriques à fiiire îilliancè avec eux : Ilhsad 
societatem et affiniiaies jungendas inpitapemnt. 
Les jkrmoriques y consentirent : Quibus ^rbo^ 
rici lAeriter ctësensi. ' 

Ces feits'sont attestés par Prpcopé, secrétaire 
de Bélisairei, qui vivait à-peu-près a la même 
époque que Clovis. Cet écrivain s'exprime ensuite 
de la manière suivante : Eo pacto, in linàm 
coalecti gentem 3 potentissirm et^ùserunt. Ce que 
l'abbé Dttbos traduit ainsi : «c La puissance où 
"» cette nation jumelle se trouve parvenue 
" » aujourd'hui, est le fruit de l'union dont jq 
» parle» *-» . 

Mezerai, sur ce point de /notre histoire/£t: 
« A mon avisy les Français n'ayant pu subjuguer 
y> lès Armoriqnes d'entre la. Seine et la Loire, 
-n les incorporèrent avec eux par une confédê* 
7> ration mutuelle qui ne fit qu'un peuple des 
7> deux. )> Bodin , dans soi^ résumé de l'kistoii^ 
^e France, ïait l'énumératioa des peuples dit 

7 



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k Gaule / qu'Aëti^9: fit jçeiitrc^ .mraiimttiiénmit 
flous la domination Romaine , et il ajoute ; 
^ Ë2|c$pté rAïmwique > dujiMird^bw fo Bretagne, 
H ,^W s'était décWée k)dépfiudaitte;â) Et soiû 
)a. date jcie 4^ , il 4il; ftnoore iqûe .ks Armdti^ 

A::l!égaird du trtité .de i53ay Rrançak L«' 
Vôuls^it cpo^Qisamr l'i^^ de la fifela([iie k h 
flt^mie-^ çopvQcpia le» «état» & ¥nmèsr| il:flè rendit 
li^^çaépie fi Cbât<eaul»n£»d. Son ammky âpres 
plosi^urs délîbéf atious , «rnêta que la cour em- 
ploierait ses moyens pour quÀl'jOAkm fût demandée 
l^rles >ét9t«. Après une vtro ^discusaion:, > il fut 
^e^ ^Qfi ârrlté qu'elle, serait demAndée. En 
çqjx^imfi&Sr hs états pués^ntèreht uae requête 
jU^ rçi Jç ^ftfiûti^çt.ib'cefochsLreJoà: à ce. qu'il 
Jii;|i i^\vi\,imirj0$ joindre à /i^tip^ît^kBi^tagne 
aM Frauoe>, ien^on^i0rpaniȔeun dwii^. Le roi 
flM^paqda ^ui: .-états tout .ce qu'ils désiraient; et 
{iair.:!^ lettrcs^patenlies ^ en formé' àt charte, 
données à Nantes dans le même moÎB^il t^nU 
f vrflvopjiHe^efiit. ^ ii. perpébdtà Àe. Axxxàkè de 
jQif etç^ânÉe- à la couconne» : Yonlapt ^au sui^lifâ 
igffdfi les, droiU( et ptii^ilèges , q^eceuif^ dudit 
f^fi:^0f 4m^ mt ,0U par cirdûPcmi et oui de 
^^séint^ leur soient gardée et. cofiaewés , sans 
^^ '■ trim^kmg^r etimnot^er. Ces lattres^pattcàites 
^601 9U«egîstrétt.âu pariemienitide P^ ai 



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(99) 
iap1;em}>re scÙTaiit, et au conseil dé Blretagne 
le 8 décembre. 

François I/' , par de noarelles lettrès-patentea 
données â Vannes danp le tiiême mois, confirma 
enaore les droits de la firetâgne. 

£t enfin, au mois de septembre, par d^autres 
lettres Confiées au Plossil-Macé ^ 3 décora, entre 
autres choses , qu'î} soûlait qu'il ne fid fait , 
mkfant Vusage y aucune imposition iii lerée de 
d^iiefs en Bretagne, ^fu^elle n'eût été préala-^ 
blemenb'denzaiidée et accordée par les états. 

;On ne croit pas qrfil soit poss^^le <tnè Pin- 
tèntion des parties^ contractantes pût être plus 
claîneknent manifestée. Les Francs Saliens et les 
Armwiques font alliance éh 497 ' ^i en 1 532^ 
ils s'identifient, pour leur avantage commun. 
Le$ deux peuples' exécutent leurs traités de bonne 
foi, et plus de deux siècles et demi après le 
dernier titiité , un ministre soutient que té n'est 
pas uaetunzon de deux^ états indépendant qiii 
a eiklieu.yin)ais une réunion du fief 'servant au 
fief.doiziiipait:!^ tiné consolidation. Une jpareille 
prétentioii : sfiast pas adÉa^illè. 1 t * ' 

Cependant une lettre-ckt ^ntiiMeu^ général; 
eti îes- fidWea. observations de. fécri^àin^ chargé 
par le, 7 paiement de^ déi^ildre li9S droits de li 
Bret9gQ9^> «furent publiée^ en^ 176S, par 'crdre 
di} ittinistm 9 avec |e tit^ ûuitiiOfax dé 'pfàii¥èi 



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MLss-J- 



( lOO ) 

de la pleine souyerameté du roi sur laproi^irwê 
de Bretagne. 

Tçl fut le résultat de cette discussion, fiimeuse 
. dans les tems. Vigni^, Fabbé de Yertot et 
Destuileries , araieut autrefois écrit dans le même 
sens que le contrôleur général, comme nous 
l'ayons 4it page 62 du premier volume» Un 
CQnseiilçr d'état avait fait paraître, en 1710, 
un ouvrage qui avait le même objet j il avait 
pour titre : Traité historique de la mom^ance 
de la Bretagne. L'abbé Irail, dans un travail 
qu'il publia en 1764,; s'était exprimé ainsi : 
<c Cette importante province fut enfin, après 
po tant de siècles, réunie, au royaume dm* ^/fo 
:» avait ét^, démembrée y ainsi qu'un ruisseau 
y> rentre;, après un long cours, dans le lit d'un 
y> grand, fleuve dont on l'avait imprudemment 
^ détouri|4 » «- J 

.. De ce qu'on vient de dire, il résulte que le 
gQUvernenient Français , après avoir Ait tous ses 
efforts, pendant plusieurs. siècles, pour unir la 
Prejtegpe a la France , fit tout ce;. qu'il put, 
après l'union, pour anéantir les droits, que: les 
Bretons avaient conservés. 

Loijis.Xy. snpprinia, en septembre 177 r*, 
jtQUtes }^ charges di; parlement, et, le $6 octo- 
bre ^su^^nt, ilj qréa, pdur. remplacer tjette 
compagnie,: u» atttrp corps jmji^el il donna 



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( 101 ) 

aussi le *nom de parlenac^it. Cette nonvelle coiU' 
pagnie eut les attributions dont jouissaient celles 
qui le portaient; il la composa de quarante- 
quatre membres. 

Il lui donna le Broit de présentjer au gouver- ^'^••'*^^*'* 
nement les citoyens qu'il croirait propres à 
remplir dans son sein les places qui ^y trouve- 
raient vacantes. Le parlement avait déjà exercé 
ce droit à une époque reculée , et le chancelier 
Olivier l'avait fait consacrer pour toutes les 
magistratures^ par édit du i/' janvier i56o. 

Le la novembre 1774 > Louis XYI déclara y 
dans un. lit de justice qu'il tint à Paris , qu'il 
était décidé à rappeler les anciens pariemens ; 
et il leis rappela en effet/ par un édit du 6 
décembre suivant. Celui de Bretagne se trouva 
composé de la manière suivante ; 

Dix présidens a mortier , ^"^ aîie" 

Trente-quatre conseillers de grand'cbambre , ment «a 

Six présiden9 et cinquante conseillers des en- 
quêtes, 

Deux présidens et douze conseillers des rer 
quêtes; 
. En tout 9 cent quatorze juges; 

Un procureur-général, deux avdcatsr-généraux 
et trois substituts; ^ 

De plus , un greffier en chef poi^ • chaque 
chambre, et deu7( $orps 4'h^>^^^r^;. '^'^^ P^W 



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jri^u. 



( Ï03 ) 

la chambre des requêtes ^ et l'autre pour ks 
autres , chambres de la cent ^ 

Peudant k réyokilioD, les corps ciectfn*aus 

nommèrent aux places de juges; maîskcoostî^ 

tution de TaiA 8 Ayant donné au gouvernement 

cette nopainâtîon ^ H rétablit et ^tendit Vtmgé 

de la présentation. EUe <iut lieia pour les triiMa-* 

uanu^ de première ÎDStanCe eômâme pour la cour; 

ipais il fut exercé par le premier président et 

le procureur^énéral seuls , pour la coar j et 

par. ces n^agistratSy sur un trarail des^ premiers 

))iigeâ f poQr ks tribonaux de prennère instance^ 

Le .décret du 16 mavs »8o6^ qui créa des 

conseill^rs^-auditèurs près les cours ^ donna la 

droit à ces compagnies de présenter trois can« 

didats pour chaque place yacaUte } et celm du 

22 mars i8i3 , leur ordonna de ne lès choisir 

que parmi les juges -auditeuva qui auraient dcaix 

ai^s d^exercice. 

Remontran. Le oaflement de Bretagne, créé à Pinstardc 

cr« et cnre- * i • t 

•Sistrement. cclui de Paris , faisait , comme lui , des remcMi'- 
trances au roi, avant d'enregistrer les lois qui 
lui étaient envoyées , lorsqu'il le croyait néces- 
saire. Ce droit ne tenait point à Fessence de se^ 
fonctioûs, car il n'avait été créé que pour juger 
les procès j mais il avait été reconnu légitima 
par Louis XI, François l.", Charles IX et 
Henri IV : il l'avait été depuis plua formellement 



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( io3 ) 
eoQOTé, par! làs lettres^patentes du 5 âeptantbrè 
f*ji5 et par Fédit de décetnbre 1774* • 

Il fut souvent rilile aux rbis^ m leur déyoitant 
les piégea i^e leur tendaséAt les hommes qui 
les eBtouk*aieBt ; taàis au4sî il fat quelquefois* 
pi'éjisulkiiEibl^ au pieupie^ en ce qu'il empêcha 
le.pratiee de T^rmer des abus : et malgré les 
promesses du dbaacelîer Daguesseau , it ért bien 
vraîsemdblalDèe que jamais les monarques Français, 
if aurait t pu procurer à la natioii un code 
tmique dans kquel ;seraient yemisse confondre y 
avec le dnnt Romain^ les nombreuse^ coutumes 
et les usemens locaux qui r^issaièfift la Frafuce, 
si la révolution n'était vernie détrtâre le droit 
de jremoirtrai]fees et le r^fîis d'eaiif^istréiriefnt»: 
Elles produisaient un autre incdnvénieut^ fc'èSPt- 
qpe la d^cassicm des âffîiireS' généitales; ob^éarit- 
souTeut' les c^nrs souveraines de neiger oa 
d'abandonné, pour un tenis assez long,, les affaires 
particulières. > 

Les parlekne&s avaient aussi U possessioïi dé ^^^^|,'^^;^* 
faire des £»rr^ de règlement ; c'était une espèce 
de législation palticulière. que chaque eour 
donnât à ses jU8ticiaèle& Elle ne devait avoir ^ 
pour objet que l'application des lois de police 
généraie à. leur territoire; mais elle dépaèssait 
souvent ses lim^ites. 

Le droit de faire des semoulraficeg et celui 



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(io4) ^ 

àe faire des réglemens n'ont pa3 été donnés anx 
cours qui remplacent les parlemens; elles n^ 
sont investies que de celui de ^ prononcer en 
dernier ressort sur les contestations q^ naissent 
entre les citoyens., et de statuer sur les délits 
et les, crimes* De cette attribution y dérive k 
nécessité de Findépendance de l'ordre judiciaire 
et de l'inamovibilité des magistrats qui le com- 
posent : ils sont dépositaires de l'un des trois 
pouvoirs qui constituent l'ordre social. D'où il. 
résulte que le décret. du ^4 messidor an 12, 
qui réglant le cérémonial entre les difierens 
corps de Tétat , donne à la force armée et à 
l'administration, dans plusieurs circonstances, la ; 
préséance sur l'ordre judiciaire, est appuyé 5ur 
des principes erronés^ car les administrateurs et 
les militaires ne sont que les agens d'un pouvoir ,^ 
et l'ordre judiciaire est lui-même un pouvoir, 
dans l'état ; aussi à»t-il été déjà en partie modifié. 

Au reste, c'est avec raison qu'on, n'a pas 
donné aux cours le droit de Êiire des remon- 
trances et des réglemens j car, dans un gouver-" 
nement représentatif, le droit de faire des lois 
appartient exclusivement au corps qui est institué 
à cet eflFet. 

A l'égard de la police, voici boniment s'expnme . 
M, Berenger. <c II importe , dit^l, de la rendre 
» toute judiciaire ; sans aucune distinction de& 



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(io5) 
y> délits poUtiquç$ ou privés : il est dViUeurt 
3> urgent de la côufier aux seuls .magistrats doot^ 
» le caractère inspire de la, confiaiiee ^ . et doIit^ 
^ les attributions limitées sont rigoureusement 
7> tracées j autrement elle serait ptus^ illihérale . 
»,sous le gouvernement constitutionnel quesou^ 
7> la monarchie. absolue, y> 

Les lois qui organisèrent Tordre judiciaire, au 
commencement de la révolution , donnèrent aux. 
plaideurs le droit d'appeler d'un tribunal à un 
autre, en bornant cependant cette Êiçultéàun 
seul appel ; ce qui donnait deux degrés d^ 
)unsdiction« 

En prairial an 8, il fut établi à Rennes un 
tribunal pour recevoir l'appel des jugemens 
de tous les tribunaux de la province j . on le . 
nomma tribunal d'appel : on le composa de 
trente -un juges, dont cinq présidaient les 
tribunaux de justice cpminelle , dans les cinq 
départemens. On l'a appelé ensuite successive- 
ment cour d'appel, cour impériale et cour 
royale j c'est ce dernier nom qu'il porte aujour- 
d'hui. La cour impériale de Rennes était com-. 
poâée de quarante conseillers , dont six étaient 
pré^dens. Cinq dés conseillers présidaient , tous 
les trois mois, les assises qui se tenaient dans, 
chacun des départemens, pour le jugement des . 
accusés : il y avait de plus six cooseiliers-auditeurs^ . 



L 



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( io6 ) 
tfjrsttt^ tioix dél&ératite y lorMjii^its avaieut vingts 
Mf^Mê^f mk peMfti^ Mtnpodé d'im procureur* 
giÈ^kdif qcMW avôcafts-géûératt»:^ qmvtre procu^ 
;>ëiti»^g|édémiii pf di léB attises^ tusis sul^ituts 
àk MUT, un greffier en dlief et six edtnmid 
aMgemiëtrtési. Les «aenrbres ^ la coaiposaienf 
furent nommés par décret àct i4 avril i8ii,« 
èr ils ftaràiii instiiHés le i.** mai raWsciE , par un 
séaMteufr 

; Ltf coiiserratmfi du jury de jugement en 
Matii^re cîrifbiâêllef 9 la publicité du^ébaf^ Véa^ 
uotnîie^ des^ fraîs^ de transport .des jurés et des 
témoins, avaient nécessité Fétablissettienll dés. 
assise»^ dBftïè chaque départf ment. 
* Lai «ow ro^nale fut instituée par ordonnance 
de Sai^ Als^sté du 3^ j'anvier 1^816, et elle fut 
iûstaltée . le 6 février suivant. Il ne fut ri^n 
dningé à Forganisation de la cour; mais les 
pAaces de substituts prés led eours d'assises furent 
supprimées peu après. 
C.iirprë7o- Par ÉÉécret du 18 ôctôkre ï8»|0y fe gouver- 
à^inet. ^' uemeut tfvait créé des tribunaux chargés^ de la 
repressiovi de h fraude^ et de la costi^ebackle 5 en 
msltièref de douanes. Les cours ^i fugeaien^ les; 
appel» des tribunaux de première instance:, pour 
celt« partie , éuient composées d'un président^ 
grafud-prévôt, de bui« assesseurs et d'u» prooo^ 
reu^-génépak On avait placé wse de ces cours 



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( I07 ) 
i Rennes y et où hn avait à&aàé font tessàrt 
la Bretagne arec Panroudhsemettt 4âf Gàérbout^: 
Tous I^ trtbunatnt èer et geftre fidneirt supprimée 
par déci^ dtt: 26 avril iBr4 , et lesr aSutvea dont 
k caanabsaDce leur ntdit été attribuée, ren*-' 
trèrent daùst k compétence de k }uns£ctiott . 
ordinaire. 

<c La fofiction d?awcat, At Bbuéber Dai^s,' Orart an 
y^ est Jbeaiksoup plus ancienne qne le titref 
)» d'ifrocat. » 

Eto Grèce et a Rome y les per8ontiâg€» distin- 
gués par lémr rang et leurs talens, exercèrent 
cette profession. 

L'empereûir Justin, en partent? des avocats^' 
en nom collectif ^ leur donna le lilre d^ordre. 

En Bretagne comme en France , il y eut des 
avocatB ,. dès qu'il y eut des juges. Les arocats, 
difc Soucfaery ont, par leur profession , le titre 
de noble qui emporte la noblesse personnelle^ 
aussi font-ik précéder, dans leurs qualités, le 
titre de maître de celui de noble. 

Le chef de l'ordre était appelé bâtonnier,* 
pa(rce qu^à Paris il était, à raison de sa place ^ 
chef de h. confrairie de Saint^iPfifcolas ^ dont k 
déooraîion était un bâlon. 

Les avocate marchaient, dit-il, en robes rouges 
aux cérémonies publiq;ues , et ils avaient à leur 
tête les gens dà roi précédés de jleca hlûsBÎers. 



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( 'o8 ) 
Le parlement . de Bretagne ayant ^té créé i 
l'instar de celui dé Paris, il y ^dstait^ comme 
à Paris , , un tableau des avocats qui militaient^ 
«lupres de lui. La révolution détruisit celte 
corppration comme les autres : le gouvernement 
la rétablit y lorsqu'il s'occupa . de. l'organisation 
judiciaire , afin d'assurer aux cours la haute 
considération qui leur est due; ce sont les 
expressions du décret : il est du i4 décembre 

1810. U fiit exécuté à Rennes le 5 novembre 

181 1. Les avocats, au nombre de soixante-cinq , 
élurent 9. par la vQÎe du scrutin, dix-buit d'entre , 
eux, parmi lesquels Le procureur -général en 
choisit neuf pour former le conseil de disci-^ 
pline :.il nomma l'un d'eux bâtonnier, et tous 
prêtèrent le s.erment prescrit par la loi. 

Apres l'installation de la cour royale , l'ordre ^ 
des avocats fit une opération du même genre , 
et il supplia Sa JVIajesté de le réintégrer dans le 
droit de nommer immédiatement son chef. 
paJaif. Dès que Henri II eut créé un parlement en 

Bretagne, les villes de Rennes et de Nantes, 
prévoyant que ce corps deviendrait considérable, 
«Voulurent le posséder : celle de Rennes obtint 
la préférence , parce qu'elle était capitale de la 
province , qu'elle était plus au centre des justi- 
ciables , et qu'elle avait besoin d'un établissement 
de ce genre pour augmenter le uombre des. 



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«srasonimateiirs. Un ordre de Charles IX, donné 
en i.56o, et nn arrêt du conseil privé dû 21 
juin i56i y le décidèrent ainâ* La ville dé 
Nantes se pourvut en opposition ; mais elle fut 
déboutée par arrêt du conseil du a mare i58o. 
Cependant, en 1579, elle avait oflèrt au nn 
3o,ooo liv. , en réitérant sa demande. En 1602 
les états invitèrent le roi à maintenir ses pre- 
mières décisions. 

Le parlement vint à Rennes , et il fut place 
aux Cordeliers^ Les frai^ d'étabUssement furent 
, payés par la ville , comme l'apprend une déli-*» 
I bératîon de la communauté ^ en date du 9 janvier 
i565. Un pareil locial ne pouvait être que pr«<^ 
visoire; aussi, par lettres^patentes deB 23 juillet 
1578 et 3 juillet 1609*, fut-il ordonné de lever 

Iiin nouvel octroi , dont une partie considérable 
devait ^tre employée à bâtir un palais. 

.Le a décembre i^i3^ le parlement nomma 
dies commissaires pour voir, concurremment avec 
quatre membres de la communauté et lé procu* 
reur syndic , quel serait le lieu le plus convenable 
pour lé bâtir. Des lettres-patentes voulaient qu'il 
fïkt construit dans le jardin de Tourel, c'est 4-dire, • 
sur le terrein où fut établi dans la suite le jardin 
de la^ Visitation ; mais on finit par préférer le 
jardin des Cordeliers , parce qÎÉi'il était dans 
f l'en<mte deslnui^ 



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Un atvét do I9 cour , ea date du 76 Mèl 
1618, erdooiM ^u'il i^erail; oojQstruH oonfonné* 
juent au plpn £iit par Iç sieur DiabccMe/ arolii^ 
tecte du.roi 

La prenûère ,pien« fiât placée le i5 septembre 
3.618. Coiiôneau^ architecte 1 fat diargé de 
'diriger Ja bâti*^ . 

. Le ptoôèà-Vmvbsà cpii fiit fait en cette occasion 
constate qu'il fut placé deux médailtes; savoir , 
l'iuie pat Jîean de Boorgnenf de Cucé, premier 
président, et Tantre par Paul Hdy Desnetamièrés, 
préndenft» I/cuie fut mise sur la première pierre 
de l'angle des côtés oriental et méridional de 
l'iédifice; et rautre à la suite, du côté oriental. 
£llea leur furent prés^tées par Pierre Goaault 
de Gastillé , ]^révôt de Rennes, en présence, de 
Bfartin, procureur-syndic. 

Sur l'une d'elles était gravée Feifigîe du roi,' 
dans son Kt de justice, avec rinscription suivante : 

liudopîcus decimus tertius 
FmncQrum et î^ai^àrorum rex 
Et justitiœ thalamus immortalls. 
Au revers était écrit : 

Zudppkip devimo terM/o régnante * 
Jfœc fundamenta jacta fuenmt . 
• jp^cimo qidnto aejptembrU 
Mill^simo sçxcentesifno decimo oçtành. \ 



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1 



l 



(Ml) 
Sur VaLVLtre médaîile estgmVée l'effigie âam 
triomphant, avec rinscription.^ui siiit: 

ZéUdo^us dedmus iertiùê 
Jusbit Franeoném H Ifà^atàrum 
Mes cftristianiôèimuà. 

Au revers sont les armes dé France ^ de 
Bretagne et de Rennes. 

La première pierre fut bénite par le gardien 
des Cordeliers y en présence .des religieu:^ de la 
communauté. 

Les commjissaires du parlement ordMipèreot 
aux paroisses d^ Pacé , Gevezé et autres d'^imajuet 
les bois dç la charpente, moyepmnt 64 /^oup 
par journée de harnois. 

Le travail de la charpente fut divisé 4bq ^&^^ 
rentes enjtreprises : le côté du nord coûta 
4900 Uv. , et le côté des Cprdeliers 85qo iiy, -. 
. Les voûtes de dessous le palais coûbèneik 
319O00 liv. 

L'abbaye d^ Saint-Melaine ei^t mie iodemnil^ 
parce que le sol qu'occupe le palais relevait; 
d'elle j on la liquida 9 et la ville ce chargiea^. de 
payer, l'iatérpt de }? somme* . . /. 

I^ paldiç fut achevé eu i654* l^ ti jaiivûr 
:i655, ie parlement y fit âoa entrée : le joorps 
:de vîHe se plaça dans fe parqiiet pour recâivoir 
les m^gistraîts. JLa cérémômé fut. précédée d^xuip 



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gnnif m^ffie , et il y eat des réjouissances géûé-: 
raies dans la ville. 

Lies soins q^e la communauté avait pris et les 
dépenses qu'elle avait faites, méritaient de la 
part du parlement un acte de reconnaissance ; 
il le lui donna ^ en lui permettant de mettre 
au-dessus du perron les armes de la ville : mau 
lorsqu'elle^ furent gravées, il défendit de les 
placer* . • 

Cependant, quelques années après, la com«^ 
munauté s'obligea de payer annuellement 3ooo 1. 
pour l'entretien du palais; elle se chargea même 
d'acquitter les redevances dues à Saint-Melaine 
et aux G)rdelieFS. En 1790, époque à laquelle 
elle cessa tout paiement pour ces objets, elle 
avait compté 808,992 L 

Cette somme jointe à ceHc de. • i,o58,20i 
qu'elle avait donnée pour la bâtisse^ ' 

fidt celle de. *. . .* • . 1,367,193 L 

A laquelle il faut ajouter encore ce qu'il en 
coûta pour les décorations intérieures et pour 
le pavage des rues adjacentes. 

Il entrait dans le plan de la construction du 
palais, qu'il eût une maison de justice : cette 
partie: fut so^^e comme les autres. Cependant 
les accusés restèrent à la conciergerie que Pierre II 
avait Mi construire près la porte Saint-ltficbel : 
idepuis , on a ttwjsféré le9 autres détenus à la 



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( i'3 ) 

Touivle-Bat , dent on a fait une maiflon d>rréti 
et l'on ne renferme mai^tenaat à la porte S^int* 
Michely que les iodividuB . qpi son|; en çisA 
d'accnsatioi)* ... 

Le II m^rs l'jQ^y la çopr qrdoqna d'aligner 
les nptaisoQS qi^i joignfiiei^ ^n couvent (}es Corde*, 
liers 'y et cepi^ qui :1^ possèdent auji^prd'hui. sont^ 
dit-op, chargés par leurs contrats de fsàft cet 
alignement. 

En 1726, il fiit fait po devis des ouT^^ges à 
Élire poi|r la démolition du perrop qui était au 
devant 4» palais. L'adjudication en fiit faite 
le 3 avril suivant. Un manuscrit porte que 
cette démolition avait été ordonnée par la cour ^ 
afin d'obliger la ville d'abandonner le projet de 
mettre les prisonniers au palais. On ajoute que 
le parlement fit percer daps l'embasi^pe entrée, 
et qu'il fit faire dans la cour la double rampe 
qui conduit à la grande salle : l'espace qù'opcu- 
pent les escaliers Ait pris sur la cour i aussji le 
toit qui ,les couvre est-il distinct de celui du 
palais. Une d^s arcades de la salle d'entré^ fu^ 
ouverte, et devint la porte de communication 
des escaliers avec cette salle.. Cette dépense . fi)| 
prise sur les 3oo,oop lir. qu^ fwi^nt données à 
M ville, à raison de l'inçend^ de 2720^ 

Le a5 rn^rs 17*37, l'iqtejpbdant enjoignit ^ 
radjsidîcâyteire des déblaiemens de la pl^çe.dii 

8 



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( "4 ) . 

palab 9 d'enlever la croix qui y était y de la 
porter dans le cloître des Gordeliers, et d'y 
toansférer de même les ossemens qu'il pourrait 
trouver. Avant que le palais fût bâti , partie du 
ferrein qu'il occupe et partie de la place qui 
est devant , formaient un rimetière qu'on nom- 
mait cimetière Saint*François : il avait autrefois 
porté le nom de cimetière dé Saint- Jacques. 

Le palais est, dans son genre ^ le plus bel 
édifice de la ville , et sa distribution intérieure 
est bien appropriée à sa destination. Avec peu 
de dépenses^ on peut y placer tous les corps 
judiciaires qui sont à Reunes , comme l'ordonna 
le ministre de l'intérieur , par sa décision du 3i 
mars 1812. 

En i656 y le parlement fit venir de Paris uu 
peintre nommé Crard, auquel iJ fit payer par 
la ville S080 liv. d'une part et 5ooo liv. de 
l'autre^ pour dorure et peinture de lambris^ et 
pour autres travaux de ce genre. 
PW'onai du Los plafonds de quatre des chambres sont 
décorés de tableaux qui présentent des figures 
allégoriques et ingénieuses. L'ouvrage qui contient 
fa vie des peintres , attribue ceux de la grand'- 
chambre à Noâ Coypel ; et la lettre que Jean 
Jouvenet écrivit au parlement, le S décembre 
il 694 ) prouve que ce dernier était auteur dm 
ceux de la chambre du conseil où siège aujourd'hui 



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Ift première chambre : elle prouve aussi que le 
plafond de la grand^chambre existait déjà. 

Noël Coypel naquit à Paris le a5 décembre HoèlCoypd 
16^8 , et il j mourut le a4 décembre 1 707. Il 
fut reçu y en 1668, à l'académie royale de 
peinture. En 1673 , il fut nommé directeur de 
celle de Rome. En 1700, il fit un tableau 
représentant la résurrection de J. C L^cadémie 
de peinture de Rennes le déposa, le :ii juillet 
.1808 , dans Féglise cathédrale. 
' Antoine Coypel , son fils , qui naquit à Pari^ 
en 1661 , et qui fut nommé premier peintre 
du roi en 1716, a fait aussi deux tableaux que 
nous possédons; l'un représente saint Sébastien , 
martyr 9 et l'autre le martyre de saint Pierre : 
ils furent déposés , le :ii juin 1808 , dans l'église 
Saint- Germain. 

Jean Jouvenet fut un 4es peintrea les plfu^o^ten^t. 
distingués du siècle de Louis XIY. Il naquit à 
Rouen, le. 12 avril 1644 > et mourut à Paris 
le 5 avril 1717. Laurent Jouvenet, son père, 
était peintre. Ayant reconnu les heureuses 
dispositions de son fils, il l'envoya à Paris, pu 
ses talens distingués lui acquirent bientôt ime 
grande réputation : il passa par toutes les charges 
de l'académie de peinture. H excellait dans l'art 
de peindre eh grand et dans des lieux spacieux ; 
aussi les tableaux qui décorent la chambre du 



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(m6) / 

conseil fout^il^ Tadimiratioii des cpmiaisseaES* 
C'est * lui. qui a. peint a fresque les douze 
Apôtres. qui sont dans la première voûte du 
dôme 4es Invalides, Etant devenu pairalytique 
du bras droit, il parvint, dit M.""^ dç Qenlis^ à 
peindre, avec la main gauche , aussi bien qu'il 
l'avait fait avec la droite. 

Pendant son séjour k Rennes , il fit plurietirs 
plafonds, qiii sont dans le genre de ceui^ du 
palais; il en fit notamment trois pour M. Picquet 
de Mdesse , greffier -en chef de la <K>nr. 
• De retour à Paris, il travailla pour plusieurs 
églises; il fit pour les Jésuites un tableau repré- 
sentant ' Padoration des Mages , et un autre 
représentant PAnnoncîation. Le premier fut 
placé au grand autel , et le second dans une 
chapelle latérale. Il fit aussi pour Saint-Etienne 
im itableaii représentant Jesus-Christ au' jardin 
des oliviers. 

^ Au bas du tableau principal qui décore le 
plafond de la chambre où siégeait la première 
des étiquetes , et où siège aujourdliuî la seconde 
chaliibire'dè la cour, on lit : Ferdinand fecii 

Et au bas de celui de la troisième , qui était 
autrefois la chambre criminelle, on^Ut?: <z^p* 



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( 117 ) 
6R A KD' CHAMBRE^ 



« Laldstice^ lai Adigion accompagnées des 
» antres ^vertus ; Itfkierve sur Je devaiit terras^ 
1» rigDorantce, (a (hiade et ^reavié-^ les angles 
D sont atxpndûi^ et , exposent ,. daas difieiens 
y> groupes.^ Ja;jus|i(Se, .ki loi,^ h Bagpsse>; tf 
3» llii^err^ ^huasaat via iodondnîe qui • lyainc^ nu 
» en&nt par lies çhev^nj:.; 'Jtw]^dt9is orales du 
» milieu font yoir Fabondance et la charité ; 
» enfin les deu:!; bouts/ montrent la justice et 
» Pinnocence, soutenues de la puis^nce : jj y 
» a des can[iaïeu:ic de bon goût sur des dessins 
» dans les vidés des tableaux. » / ' ' 

, Cette explication e^t - 4' W : pemtr^. distingué » 
qul^ sans doute, a biea yujm^ 191 amateui* 
nous a donné la note. suiF^^Pli?:) .qiMI poluTii 
intéresseir par ses dét^ls* ; . 

Ao^haiiti est la justice r^éséntée fiaç iiip^t 
.&n^me;qiii i^oii^tr^, le câcd^j leile est accbrepagnée 
d'un, .ange q9i porte la, bal^ceetk ^aive. 

^ o AupîéftV '^ loi t^ant la main , ' est la' retigion 
sous Femblétnè d'uào femme ^ûi a -une tnain 
«tfr lé oceuK' 



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Plus bas est Minerve tenant en main un glaive 
dont elle sa sert, pour.èhasser du temple de la 
justice trois individus vêtus de rQUge ; l'un d'eux 
a des aerpens autotor du bras; et, a pea de 
distance , il y en a un autre qui fuit en mettant 
la main sur ses yeux* Gdui qui a' des aerpens 
autour du bras r^i^rwente la dkcorde; les autres 
^nt rigndrance , la ftaude et Tenvie.. 

A peu de distance est un lion, emblème de 
la force , et auprès^ sont deux belles femmes , 
dont une- désigne le tid. «vec son doigt : elles 
représentent l'équité et la vérité. 

t * 

Au nord^ an-dessus du siège du premier 
président, est un ovale dans lequel sont deux 
femn^es, dont une est vêtue en blanc et tient 
un livre ouvert ; l'autre est en bleu : la pre- 
mière est ta loi qui présente a la Justice le livre 
où les lois sont écrites. 

A Test et avant l'autre ovale , est la justice 
«ppuyée sur la religion ; eUe a sea balances. 

Dans le second ovale, aussi vers l'est, se 
trouve la justice sous la figure f une fetnme 
ayant des balances; elle arracbe des mains d'un 
usurpateur des objets injustement pris. 

Dans le troisième ovale, vers le afid> se troUYe 



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( »>9 ) 
rinnocéUce sons la figure d'une femme ayant 

un cœur à la main, et auprès d'elle %m enfant 

mçâ tient une eolombe« 

Dans Iç quatrième oyale^ ou voit la justice 
aous la figure d'une femme qui montre le cielj^ 
et qui a une eome d'abondance. 

Dans le cinquième ovale , est la mauvaise mère 
traînant son enfant par les cheveux.; Minerve 
la chasse du temple de la justice. 

Auprès est la bonne mère; elle montre le 
ciel à ^n enfant : celui«ci tient une colombe, 
symbole de l'innocence. 

Dans le sixième ovale , à Fouest^ se trouve 
la déesse de la Justice, ayant un sceptre à la 
inain droite et le livre de la loi a la main 
gauche. 

Le plaideur de bonne foi fijant un olivier à 
la main, et le plaideur injuste ayant 4^rière 
lui le mensonge. 

CHAMBRE DU CONSEIL, 
Suivant la lettre de Jout^enet, de décembre i6g4. 

Au milieu du grand tableau octogone , est 
la JReUgion; elle tient un calice d'une main 
et le feu divin de l'autre; elle est sur une 
espèce de trône. 

La Jmtice est appuyée sur la Rel^on ; elle 
a« sa balajiice et la main de justice. . 



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( rao ) 

A la droite de la Religion sont VAutôntétt 
la y ëfité. > 

L'Autorité a un sceptre et des clefs j elle est 
appuyée sur la Yérité. Le sceptre est Fembiétne 
de Fautorité séiiyëtafihe > dont les organes dé la 
justice sou% dé|!fbsitairèâ; 

Là Yéritê e§i iitie; elle tient un Mieâ k la 
niâin droite , parce* (jU-elle aitoe là Itfmièré; elle 
tient le livre qtii fconliént les lois diviiïes* et 
humaines. 

: A la gaùcbe et dii côté oà est là Justice , 
sont la Raison et V Eloquence. ' 

Aunièssous de la Raison sont deux géiiiés qui 
publient leà décrets de la justice. 

La raison a uù aitr grave et sérieux; elle 
s'appuie sur un lion, symbole de la force, parce 
que rien tic doit lui résister. 

L'Eloquence a un rouleau à la Inain; son 
air, son attitude et la persuasion peitite tor 
ses lèvres, la caractérisent. 

Au bas du tableau; on voit la Force qui, 
par ordre de la Justice, ebasse l'impiété, la 
discojpde ,' la fdnrbme et l'ignorance. La ' four- * 
berie tient à là main le masque (qui lui â étiê 
arraché 3 elle a la figure hideuse. 

PREMIER OVALE. 

L'Etude est représentée par un jeune homme 
qui écrit à la clarté d'une lampe j le coq qui 



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^t à son côté marque sqo al^tiyité à Fétade; 
il est accompagoé de gi§iiie$.«t d'amour 

SECOND OVÂLË. 

Les connaissances sont exprimées par, la. figure 
d'une femme qui tient un flambeau d'iiné main 
et une horloge de ^ble de l'autre ^ un génie 
tient un livre ouvert et. le lui présente. 

La lumière et les livres expriment Fidée des 
connaissances ; l'horloge de sable signifie le bon 
usagé ^u'il £siul( fiiire .<lu ledis. 

TROISIÈME OVALÉ. 

L^Équité y est représentée sous la figure d'una 
femme dont Fair est majestueux ; elle tient d'une 
maiq une couronne ,et de l'autre un scept):éy 
parce qu'elle distribue . les récompetises et. les 
peines.. 

Elle a autour d'elle plusieurs génies qui portent 
des couronnes ; ce qui signifie qu'elle aimemiéu;fc 
récompenser que punir. 

. QTUTlklÈaiE bVALfi. : . r 

: X-a Piété est représentée «ous là figùtie d'une 
belle femtne', dëUt la tété «st entôtirée du fek 
-dilirîn. '• - -■. - • ' • , • ! 

Elle a une corne d'abondance , parce que ' la 
justice, adnUnisti^éè avec un espfit dé l*eligion 
et de piété, produit l'abdndàhcê* ' * '^ 



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.Jk.^£i: 



( "3 ) 

' Elle met la mam sur son eùsm ^'pcm moatrti 
Varàent et la sincérité de son ame. 

Un génie lui soutient le bras. 

Dans les deux bandes qui sont aux deux 
côtés de la porte , sont des amours et des génies. 

Chambre dam laquelle siégeait la premiêf^ 
des enquêtes t et où la seconde Chambre 
' civile donne ses audiences. 

Dans le principal tableau y on voit la Jleligion 
tenant le livre de la loi ouvert , et désignant de 
la main droite h Force qui oblige de l'exécuter. 
La Religion est représentée par une femme, et 
la Force par un ange armé. 

Un peu plus bas est la Justice sous Fembiéme 
d'une femme; elle tient un enfant; c'est l'or- 
pbelin qui est pous sa protection spéciale : elle 
a un sceptre ; auprès d'elle est la main de justice; 
derrière est un ange qui porte ses balances et sa 
couronne; à ses pieds est une corne d'abondance* 

Vis-à-vis et plus bas est l'Injustice sous la 
figure d'une homme qui attire le manteau bleu 
de la déesse ; il a un flambeau à la main. 

Derrière lui est la Fourberie dont le naasqua 
jCBt arraché. 

Dans le côté opposé est son adversaire ^ c'estri 
irdire, le Flaijieor de bonne fixi. 



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( "3 ) 

YREMIER OTALK , 

jiu sud, à la droite du présid^. 

On voit la Yérité sous Pcmbléine d'âne 
femme dont la tête est environnée du feu divin: 
elle a la main sur le cœiii*; à ses pieds est une 
corne d'abondance* 

SECOND OTALBy » 

Au nord, à la gauche du président. 

La Religion sous Pemblême d'un homme poiw 
tant une croix sur le bras droit, et désignant 
le ciel avec l'index de la main gauche^ 

TROISIÈME OyALB, 

Itiu nord , au bas de la salles 

Pon^ône mettant une corbeille de fruits sur 
la tête d'un en&nt. 

QUATRIÈME OYALE. 

Au sud, aussi au bas de la salle» 

Ia Loi tenant à la main un flambeau et le 
livre de la loi. 

CHAMBRE Criminelle; 

La troisième chambre civile y donne sesaudiences^ 

Dans le tableau principal, on voit la Justice 
tenant nu sceptre et des balances. 



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("4) 

Un ange lui présentant une couronne et 
aonnax^t 4e la trompette* 

Une femme avec deux en&ns soulevant le 
inaùteaù 4e la Jtistice. 

' Le Plddbtlr coupable oiBrant un présent à la 
Justice; 

PREMIER GADR]^^ 

^ la gauche du président. 

La. Justice jlenlint un seeptr^.^ lit montrant un 
lion ^ui est à ses pieds. « 

SECOm> CADRE, 

^<yAla droite duprééideia. . . 
Le Tems tenant le livre de la loi , des geribes 

et un saUîer. 

Troisième bÀoKE, 

^u natd. 
Mars ayant à la main droite une couronne et 
à la main gauche une faulx ; aux pieds sont 
des tandbours et des drapeau:^. . : . 

r QUATRIÈME ÇADRÇ , 

Au sud. : ,; .. r;: 

La Renommée représentée par qpe femme 
ayant une trompette et de grandes ailes. 

Il y a ^aucoup d'analogie entre les person- 
'4Mi^*aflëgoriques dont on a décôré^le^ plafbbds 
des quatre chambres; c^est à-peia-près la même 



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pensée que les peintres ont exfvivm ^ftfne 
manière un peu difierente. Mais le travail* à^ 
Gojpel et celui de Jouvenet sont bien supérieurs 
à celui des peintres qui jont &it les. tableaux 
qu'on Yoit à la seconde et à la troisième cJ^ianibre 
civiles. Il parait ^qu'ils ont été faits dans l'ordre 
suivant : 

Celui de la troisième, en 1670 5 . 

Celui de la grand'chambre , avant 1694 ; 
V Celui de la première, en 1694; ' 

Et celui de la seconde, en 1706* 

Où admire aussi un Christ qui eflit dans U 
graûd'cbambre ; il est, dit-on, de Pua des trois 
Caràches qui formèrent une école célèbre à 
Bologne, et qui moururent au commencement 
du 17.* siècle. Il en a été fait une copie qui 
est dans ia chambre criminelle, autrefois U 
deux des enquêtes. Yis-à-vis du Christ placé dans 
la grand'chambre., on voit le portrait de Loui^ 
XyiII, décoré deso^nemens royaux. 

CHAMBRE DES COMPTES.. . 

L'institutjion de la chambrai d^ comptes re-^ 
monte à une époque très^ncienne* 

Dans les premiers tems , les gens des comptes 
se transportaient dans les lieux qui leur étai^Kt 
^lésignéf par le di|C , et ils y. viva^nl; 9 ieQ 
commun, à^ses frais*. 



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( 106 ) 
En 13^8, soud t^rre Maucletc, ils siégèrent 
k Auray et à Mazillac : la chambrç était com- 
posée de huit auditeurs ou maîtres. 

Aux^états de i444} ^4^1 ^^ i^SS y il leur 
fîit assigné une plaee dans l'assemblée. 

Au mois d'août 1493 9 Charles YIII fixa leur 
résidence à Nantes. Le 23 avril 1498 y ils reçurent 
ordre de se rendre à Redon; et en 14959 
Charles YIII leur ordonna de retourner à Nantes. 

En septembre iSiS, Louis XII forma une 
chambre des comptes qu'il composa de deux 
présidens , dnq maîtres appelés auditeurs , neuf 
clercs ou.secrétaires^ deux greffiers et un pro* 
cureur. 

En i555| elle fut augmentée de deux maîtres^ 
et en i557 , son traitement fut assimilé à celui 
de la chambre des comptes de Paris. 

En i558, Henri II créa une charge d'avocat-- 
général a la chambre des comptes. 

Charles IX créa aussi plusieurs charges , et 
Henri UI y ajouta quelques correcteurs. 

Ce dernier la transféra à Rennes eu 1589, 
parce que Nantes était au pouvoir du duc de 
Mercœur. Elle tint ses séances dans le couvent 
des Carmes : on nomma chambre de la tourniole 
le local qu'elle occupa. Henri lY fixa de noufeau 
sa résidence à Nantes en 1599 : un très-beau 



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("7) 
pahis y Ait bâti pour eUr en 1763 } Il est 

aujourd'hui occupé par h préfecti^e. 
' Elle fut détruite à Fépoque de la réyolutiouy 
et tous les corps de ce genre furent remplacés , 
le 16 septembre 18071 par un seul qu'on nommu 
cour des comptes , et dont on fixa la résidence 
à Paris» 

Lorsqu'elle cessa d'exister , elle était composée 
de huit présidenS) Tingt-trois conseillers maîtres^ 
huit conseillers correcteurs^ trente-quatre cony 
seillers auditeurs ^ deux avocats généraux^ u^ 
procureur général et un substitut : elle était 
divisée par semestre. 
. Ses archives ont été incendiées ^ en grande 

tmrtie* 

PRÉSIDIAUX. 

Par un édit du 3o août i552, Henri II 
supprima le conseil et la chancellerie de Bretagne^ 
et il créa cinq présidiaux qu'il plaça dans les 
villes de Rennes, Tannes , Nantes; Quimper et 
Ploërmel. Il leur attribua la connaissance des 
instances qui étaient portées auparavant à Ift 
chancellme et au conseil ; il leur assigna un 
revenu de 7000 liy. pour leurs gages. Peuaprés^ 
le ressort du présidial de Ploërmel fut réuni ^ 
celui de Vannes. 

; Le présidial de Rennes fut composé de sep^ 
conseillers, un avocat du roi et i^n Refiler» La 



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( »«8 ) 
/ville de Rennes ftit €liai!gée de pyer aux tita<» 
laires aSo Uv. par an, pour supplément de leur 
traitement. Poiîr frayer à cette dépense , le «roi 
hù permit de percevoir un droit de deux deniers 
imr chaque charge de sel qui entrerait dans la 
ville. ' ' ■ 

En décembre 1591, il fut. donné un édît 
})ortant de nouveau création d'un présidial à 
Ploêrmel; mais il ne fut ni enr^îstré ni exé- 
cuté, sans doute par les motifs qui avaient 
déterminé à réunir au présidial de Tannes, celui 
qui avait été créé d'abord à Ploermel. 

Au mois d'avril iSqS, le roi érigea aussi un 
présidial à Dinan. Le parlement refusa, le 12 
juin, d'enregistrer l'édit qui portait cette création» 
Le 39 septembre , il lui fut donné des lettres de 
jussion. Le 19 octobre, il nomma un commis- 
aaire pour entendre' les députés des villes dé 
Rennes et Dinân. En 1617, le corps municipal 
de Rennes nomma un député pour aller en cour 
solliciter la révocation de l'édit, et ses démarches 
réussirent. 

En i638 , la communauté de ville de Rennes 
prétendit la préséance sur le présidial dans les 
cérémonies publiques, mais elle ne l'obtint pas» 
Le i4 décembre iS'jSy le conseil d'état avait 
donné une décision pareille au profit du présidial 
dé Nantes, contre la communauté de la mèmtf 
ville. 



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( "9 ) 

11 intervint , te ao août 1733, une décWâtion 
âa roi y qui régla la compétence des présidiaux« 

£n 1774 > le i^i leur attribua le droit de 
juger 9 en dernier ressort, jusqu'à deux mille 
livres, et par provision jusqu'à quatre. L'objet 
principal de cette loi fut vraisemblablement de 
diminuer le pouvoir des parlemeps^ Mais elle fut 
utile aux justiciables , parce qu'elle leur procura ' 
l'avantage d'avoir des dçgrés de jurisdiction do 
moins à parcourir. 

Outre les quatre présidiau^ , il y avait eu 
Bretagne vingt-trois jurisdictions royales. 

L'assemblée constituante supprima les prési-^ 
diaux, comme les autres tribunaux j mais par 
une mesure dont la sagesse a été généralement 
reconnue , elle réduisit à deux les degrés de 
jurisdiçtioii : il y en avait souvent cinq dani 
l'ancien ordre de choses. 

CHAPITRE IX. 

Poids ^t mesures. 

Il y avait autrefois, en.Bretagne, une grande 
variété dans les mesuresi» Dargentré , dans son 
aitiologie, article a63 de la coutume, s'exprime 
ainsi : a Npbis antè hœc Pjariabat mensura^m 
D solo aratarioy sjrlpd caèduâ et pratis. » Lq 
titre de la dnquante*unième consultation dlIeviKi 

9* 



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( i3o ) • 
est ainsi conçu : (T Autrefois la mesure du journal 
}» était différente dans les différentes jurisdictions 
^ et^mêmé dans la même jurisdiction y suivant 
3» 4a différente qualité des terres. x> Il y avait 
autant de variétés dans les mesures conimerciales 
que dans les mesures rurales. Jean Y, pour 
ftîre cesser cet abus, avait enjoint à ses saj^s, 
pendant les états qui furent assemblée à Yannes 
ta i4ao , de se servir à l'avenir du même poids , 
de la même aune et de la même mesure j mais 
il n'avait fait qu'enjoindre ^ il ne s'était pas 
occupé de l'exécution de son ordonnance; aussi 
Fâbus' qu'il voulait détruire continua-t41 d'exister. 
Cependant l'utilité dé cette disposition législative 
a été reconnue^ à bien des époques; car, dés 
le 12.* siècle, l'unité des poids et mesures fut 
établie en Angleterre par Henri I.^' et Richard 
Cœur-de-Lion , et elle fut consolidée en- Î2ri5, 
par la grande charte, sous le règhe de Jean- 
sans-Terre. Son utilité fut reconnue en France, 
en iSai , par Philippe-le-Long, Le duc Pierre II 
détermina , pour la Bretagne , la longueur de la 
Heue, aux états qu'il tint a Yannes en i45i. 
Louis XI déclara, en i483, qu'il voulait qu^il 
n'j eût qu'une seule mesure et une seule loi* 
François I.*"^ 'fixa, au mois d'avril iS^o, la 
longueur de J'aùneé Henri II donna, en i55Sy 
^è ordonnance conforme aux principes énoMc4? 



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( i3i ) , 

iUf ce point par les rois ses prédécesseuiv; et le 
tiers-état, dans les remontrances qu'il- fit* en 
i56ir, demanda, qu'on n4t à qxécutiQn^ les lois 
rendues à ce sujet. - 

Des lettres-patentes dannées.4 Sàint^Gwmain* 
en-Laye^ le ag juin i56i , ctt adressées au 
parlement de Bretagne , filèrent Faune et la 
livre, ainsi que le? fractions dont Tune etFautre 
étaient composées : elles ordonnèrent ensuite de 
hriser les anciens poids et dés anciennes; mesures, 
et de déposer les nouveaux étalons à la mâkon 
commune de Rennes. 

L'assemblée constituante décréta, le 8 mai 
1790, Tuniforniité des poids" et mesurés, et, 
'depuis , le |[Ouvernemênt fkit ses efibrts pour 
l'établir; Par décret du 12 février 18 ta, il 
ordonna l'exécution de la loi du 19 frimaire an 
8, qui a potit but d'établir cette Uniformité, et 
il chargea le ministre de l'intérieur de faire faire 
des in&itrumens de peSage et mesuragç qui pré* 
sentassent ce' les multiples et les fractions des 
» unités , accommodées au besoin du pçupfg.. » 

Guillaume, roi des Pays-Bas^ s'exprimiait de 
la manière suivante, le 4 juin 18 16, dans un 
message aux états-généraux : ce L'introduction 
» d'un système uniforme *de poids et mesures, 
» doit sans doute être compté -comme un dé? 
"» travaux les plus avanjtageux du gouvernement» 



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('30 

]D Nous vous invitons à prendre les di^ositionaf 
D nécessaires pour que la totalité des Pays-Bas 
»' puisse , aussi promptement que possible, être 
y> mise en possession des nombreux avantages 
y> d'un semblable système, d 

Les états ayant adopté Pavis du prince, il 
ordonna, le 21 août 1816, d'introduire dans 
son royaume les nouveaux poids et les nouvelles 
mesures dont on se servait en France. 

Pour les connaître, il &ut savoir cinq mots, 
leur valeur, leurs multiples et leurs fractions. 

MOTS. 

Mètre. ;.;... pour exjprinier les longueurs. 

Are • les sUjrËices. 

litre les capacités. 

Stère le Cube des bois. 

Gramme. ; «... les poids. 

KULÏIPLES* 

Déca. ..... ^ dix fois la chose. 

Hecto i.... .•.•*• cent fois. 

Kilo ••••........ mille fois. 

liliria. . . ^ .dix mille fois* 

FRACTIONS. . 

Déci. ...;;;«••«..• la dixième partie. 

.Centi. . • la centième. 

ASUli, « « la millième. 



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( i33 ) 

Valeur des houi^aux poids et mesures , 
comparativement aux anciens. 

Le mètre Vaut trois pieds un pouce ^ à-peu-près; 
L'are , yingt-sîx toises carrées y un tiers. 
Le litre, ime pinte de 4^ pouces cubes. 
fie stère, ^9 pieds cubes un cinquième. 
Le gramme , di^neuf grains , à^eu-près; 

On trouve dans l'annuaire dHIe^et-Vilaine le 
tableau comparatif des anciens poids et mesures 
du département , et des nouveaux. 

En exécution du décret du la février 1812, 
on a employé dans les opérations du cadastre le 
mot arpent , pour djésigner l'hectare qui contient 
deux journaux cinq cordes j le mot perche , pour 
'désigner le décamètre carré qui contient environ 
une corde deux tiers, et l'on a conservé celui 
de mètre qui contient environ trois pieds un 
pou^e , parce qu'il est connu depuis long-tems. 

JForgesj pierreries , Fourneaux^ Fonderie, 
Mines. 

ILes forges de Paîmpont , près Plels^; 
La verrerie de Saint- Remy-du-PJain,- 
près Bazouges-la-Pérouse. 
Le fourneau & la Vallée, près Liffré. 
Le fourneau de Roche,prè5la Guerche. 
Les forges de Martigné. 
La verrerie de la Haie-d'Iré» 



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( i34 ) 

ÎLa verrerie de Javardan, près Chateau- 
briand. 
La verrerie de Saint-Martin , près Bain. 
La verrerie de Sainl-Ren^. 

iLes forges de Moisdon et Gravotei eu 
dépendant, près Châteàubrialid. 
Les forges àela RneVc^ère, ideih. 
Les forKS-delaHunaudière, idem. 
La fànderie d'Indret , près Nantes, 
. , fl>sforgesde la Nouée ^ près JogseÛn. 

Morbihan.<Leis fotges des Salles , entre Pontivy et 

'_ \ Rostrénéh. 
^ A , 1 (Lés forges de Vaublanc , près Loudéac^ 
TV lî^'i^es forges de Coat-an-Wez et Coat- 
^^^' { an-Noz>près Bellc-Isîe-^-Terre. 

^. .. X ^La mine de Poullaouen, près Carhaix. 
Hnistere. ^^^ ^^^ j^ Huelgoath , idem. 

H y a de plus en Bretagne plusieurs mines 
ie fer et de plomb qui sont connues , et qui- 
ne sont. pas exploitées. , 

CHAPITRE X. 

(hfnmercéé 

Les productions de notre territoire suffisaient 
à *Ià consommation de nos aiicétres , lorsque 
Pîtitem'pérîe des saisons ou les ravages - de la 
guerre ne détruisaient pas leurs moissons. L'agri- 
cultut^ ^yant fait des progrès , la Bretagne 
fournirait aujourd'hui abctodamment à la subsis- 
tance de* ses habitans, si la découverte do 



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( »35 ) 
l'Atti^iqiie et le luxe de nos tables n'ayaient 
créé parmi nous des besoins nouTeaux. C'est 
pour y satisfaire qu'il part chaque année de nop 
ports des nayires qui sont chargés de producr 
tions de notre territoire, et qui apportent en 
retour les choses qui nous sont devenues néces« 
«aires : ils approvisionnent pos colonies, et il^ 
fréquentent tous les ports qui sont ouverts au 
commerce. Les n^ociations qu'ils y font cons- 
tituent le commerce maritime de la Bretagne. 

Nous iqpiettons au nombre de nos production^ 
territoriales le produit de la pêche de la sarr 
dine, chtpea spratus. La quantité de poissons 
de cette espèce qui est prise annuellement sur 
la côte méridionale de notre péninsule, est % 
considérable , que le profit qu'elle . produit est 
évalué à deux millions par un écrivain modenie. 
C'est surtout depuis la baie de Douamenez 
jusqu'à Bel]e*Isle , que se fait cette pèche. 

On ne peut conserver la sardine qu'au moyen 
du sel : dn saupoudre celle qui doit être tnangée> 
en arrivant^ à terre; en d^autreS) termes^ on la 
sale en vert : dans cet état ^ elle est regardée 
comme un mets très-délicat; mais lea habitans' 
des côtes peuvent seuls en profiter, A Fégard 
de celle qui est destinée pour^ être transportée 
dans^ les difierentes parties de, la France, on la 
sale davantage^ et on la mej; dans des barik^ 



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( i36 ) 
OU on la presse^ ce qui lui fait rendre unehûile; 
qui sert pour la préparation dés cuirs. Cette 
' opération rend la sardine plus facile à conserver; 
cependant elle ne peut être gardée plus de àx 
a huit mois. 

Elle à ordinaifement quatre à cinq pouces de 
long ; elle est par conséquent plus petite que le 
hareng, clupea harengus; mais elle a au reste 
beaucoup de rapports avec lui. On sait que le. 
hareng vit dans les profondeurs de la mer, 
depuis le 45.* degré jusqu'au pôle arctique, et 
qu'il s'approche des côtes pour frayer , à trois 
époques de Pannée. On en prend une grande 
quantité à Dieppe et dans plusieurs ports de 
la Manche ; mais quoique la côte septentrionale 
de la Bretagne soit baignée par cette mer , on 
n'y en prend pas autant : ou y trouve une plus 
grande quantité de maquereaux. On consomme 
beaucoup de ce dernier poisson en Bretagne; 
et lorsqu'il abonde sur nos côtes, on en sale 
qu'on transporte en différentes parties de la 
France. Ces deux pêches sont d'un produit 
inférieur à celui de la sardine. 

On peut encore mettre au nombre des, pro- 
ductions de notre territoire , les huitres que les 
habitans dé nos côtes vendent aux Anglais. 

Nous avons , sur la côte méridionale de la 
Bretagne ^ des marais salans ; il y en a surtout 



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< dans Je pays de Guerrande, département de k 
Loire*Inférîeare. On fait, sur le rivage, des 
carrés dans lesquels l'eau de 1^ mer , lorsqu'elle 
se retire, est retenue à la hauteur d'environ àx 
pouces. L'eau est absorbée par les rayons du 
soleil, et la terre reste couverte de sel ; il sert 
à la consommation de la Bretagne et à celle 
d'une grande partie de la France. Cette pro- 
duction de notre territoire est assujettie à un 
impôt qui fait une portion considérable dei, 
revenus de l'état. 

L'atmosphère est chargée sur nos côtes de parties 
salines qui excitent la végétation des plantes, 
et procurent ordinairement de bonnes récoltes. 

Il est permis au commerce d'exporter du ' 
blé, lorsque le prix est inférieur à celui qui est 
déterminé par la loi; c'est une occasion de 
profit pour le commerce, et un encourage-: 
ment pour l'agriculture. 

Dans le territoire dé Saint-Malo y on cultive 
beaucoup la plante du tabac , nicotiana tabacum^ 

Il sort de Bretagne beaucoup dé beurres qui 
sont transportés dans les différentes parties de 
la France ; mais comme ce commerce ne concerne 
guère que le territoire de Rennes , nous en 
parlerons au chapitre relatif au con^merce de 
ce pays. 

11 en sera de même pour les iniels qui sont 
envoyés dans le royaume des Pays-Bas. 



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( i38 ) 

La Bretagne fournit une grande quantité dé 
chevaux. On ne se sert y dans une partie de la 
province 9 que de jùmens pour la culture des 
terres; aussi chaque métairie donne ordinaire*^ 
ment au commerce un ou plusieurs poulains 
par année. Ils sont achetés par des Normands 
qui y après les avoir mis dans des pâturages 
supérieurs à ceux dé notre proyince^ les Tendent 
i Paris^ où dans d'autres parties de la France. 
Us sont très-estimés pour le trait On Tend 
aussi dans nos foires beaucoup de bœu& aux 
normands. 

Il existe en Bretagne trois grandes manufac-^ 
tures de toiles , dont les fahricans sont disséminés 
dans les campagnes : l'une est la manufacture 
de toiles à voiles , dont nous parlerons au chapitre 
relatif au territoire de Rennes^ et les deux 
autres sont les manufactures de toiles fines éta-^ 
blies dans les territoires de Quihtin et Mo^laix; 
Les toiles qui sont le produit de ces dernières 
manufactures sont transportées en France^ en 
Espagne eJL dans l'Amérique méridionale. 

Beaucoup de navires sortent annuellement des 
ports de la Bretagne , pour la pèche de la morue 
qui se fait sur le banc de Terre-Neuve : les uns 
eik rapportent le produit en Bretagne^, lés autres 
vont le vendre dans les ports du midi de la 
Fiance , et y prennent en retour des productions 
du pays , comme l'huile , le. savon et le. vini 



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( iSg ) 
Cette pêche est si intéressante -pour Tétat , que 
le gouvernement croit .devoir l'encourager pat 
une prime. Les Hollandais, les Anglais et les 
Anglo^Américains se Errent aussi à ce genre 
d'industrie. 

En i536 9 suivant Anderson y partit de France 
le premier navire que nous ayons énVoyé à la 
pêche de la morue. En iSyS, les Français y 
en envoyèrent i5o;.et le compte de M. Rolland 
nous apprend que y dans le premier semestre de 
179a, la France y en envoya 302, portant 
ensemble 11^,1 53 tonneaux. Une grande partie 
de ces vaisigefauX avait parti ^e Saintr-Malo et 
des autres ports de la côte septentrionale de 
Bretagne. 

Il vient aussi sur nos côtes quelques morues 
que les faabitans dû voisinage de la mer mangent , 
fbaîches; elles sont considérées comme un mets 
très-délicat. 

Les différentes branches de commerce qui exis- 
tent en Bretagne et en France , exigent qu'il soit 
fait un cabotage continuel entre les difierens ports. 

Il y a dans pltiâieurs parties de la Bretagne des 
filatures^ de coton et de laine , des manulfactûres db 
tisstts de différentes espèces, des moiilins pour la 
fabrication du papier et des huiles, et enfin des 
tanneries, desbrtusseries| des forges et dés yerrerieâ. 



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i i4o ) 

CHAPITRE XL 

Forêts. 



VOUS 


KOM8 


UBim 


USVR 


des départ. 


des forêts. 


contenance. 


situation. 




Keimes. 


h. 
274© 


a. «■ 
1» » 


Liffiré. 




Liiffré. 


894 78 i3| 


LU&é. 




S. AuUn-du-Gq^. 


764 


aS 68, 


S.Aubin*du-C 




Fougères. 


1588 35 91I 


Landéan. 




Villecartier. * 


960 


i5 35 


Bazouges-Ia- 
Pérouse. 




Marcillé-Raoul. 


3o5 


79 ^^ 


MarciL-Raotd 




Sa^nt-Méen. 


^S* 


82 i3 


& Méen. 




Moatau)>àa« 


53o 53 48| 


Montauban» 




thambeUé. ^ 


a5o 


» » 


Feins. 




Paimpont 


9000 


» » 


Paimpont. 


nie- cl- i 


Chevré, 


2000 


». » 


La Boùexiire.' 


Vaaine. > 


Xa Guerche. 


3ooo 


» Ji 


près la Gucr^ 
che. 
Le Teîl. 




Le Tcil. 


4l2 


)> l> 




Araize. 


972 


» » 


Martigné. 




Le Pertre. 


1011 


)) ]» 


Le Pertre. 




Montbilleux. 


180 


» » 


Luitré. 




Rumignon. 


i4i 


J> l> 


S.Aubin-du<:. 




Le Rouvre et le 






S.Pierre-de- 




Cobat. 


aoo 


» » 


Plesguen. 




Ponthual. 


160 


» )> 


Pleurtuit 




LaFosse-aux-Loups 


100 


» » 


Treverien* 


' 


^Lc Mesuîl. 


600 


» )) 






'Broons. 


i5o 


» I» 


Broons« 




La Hunaudaje. 


3ooo 


» » 


Pledeiiac. 




S. Aubin-des-Boîs. 


69 


99 61 


Pledeliac. 


Nord. 


Coron. 

Pinguily et la Per- 


359 


a K) 


Henansal. 


chais. 


909 


» » 


PlumaugaU 




Boquen. 


5a4 81 58| 


Plenée. 




ParcetDolo, 


46a 


)) » 


Le Gouray, 


. ■ • 


.H^daunaj. 


609 


*> » 


Lanrodeç^ 



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,. -^j.^ ,j^ 



( a» ) 



NOMS 

des départ. 



C6tes-du- 
Nord. 



NOMS 

des forêts. 



LEtTR 

contenance. 



Avaugourt 
Boismeur et Per- 

rien. 
i Bout - an - nez et 

Cout-an-nÔ2^4 
lBe£Ebu. 



iDuauIt. 
Sierjean. 
Tgrist 
^Glomel. 
Coetlogon. 
Boa*Eepos. 
Caurel. 

Gouetmalouins. 
Quenecan. 
La Hardouinois. 
Loudéac. 

Lorges» 

Goatçpeni; 



^LanYaùx. 
' IFloranges. 
iGamors. 
iLangonet 
IConyaux. 

Le Le2ay. 
La Nduée; 
Golpo. 
Elven. 
.QuiaipUly* 



H. a. 

1000 » 
900 •» 



situation. 



I4i3 M 

4oo n 

33» 1» 

i5o » 

Ia5o » 

365 n 

200 » 

ii4 » 

4ooo » 

i5oo » 

5ooo » 



35 
» 



Lanrodec 

Laurodec. 

près Belle-Isie 
Loquiry-Plour 



a5oo n 



Daault. 
Paule. 
Rergrist. 
Glomel. 
Plumieux. 
Lescouet 
Gaorel. ■ 
S. Cônan.^ 



La> Motte ; 

Loudéac. 
THermitage 7 

Aléneuc. 
S. Helen, ^ 

Solin. 



a48 59 3o 



Grand-Champ 



479 o3 53 PluTÎgner. 



65 j 09 a3 
i56 4o 94 
S34,o6 70 

600 D » 

228 ^6 78 
4oâ V 



Camors* 

Langonet. 

Gourin. 

Berné. . 

Les Fougeraif 

Theillac. 

pr^Jottdial- 



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( i4a > 



Ses départ 



TwSakW 



d^ fo^U. 



contenance. 



Inférieure. 



Lemerec-ITargoaQi 
dk> Motte. 
Goaibiban* 

J^ebelai^ Beusclioat 

et Lestrezec. 
^tutarec et Bois- 

Cerbîer. 

uelgoathi^ 

Ijeuyen. , 
idevenec. 
tloch. 
Quimerch. 
Lanushouarm 
Leiqciifiou* 
Tputaeron* 
Eergoat. 
Ploudirj. 
liOc-EguiaeiV 
Camoët 
Cascadec. 
S^iaoulas. 
ï^2;ascQueW 

IjSçvet. 
Locronàn. 
le Crannou* 

fhe Gavre». 
|Bas«e-l?orèt 
IXia Grayelle. 
iBrainsetBouli^sier 
?La Meilleraye. 
JLa Magdelam^. 
IBoîs de l'abbaye de 
I Meîlleraye. * 
vLa Br6t^9Jb«« 



5o6 7^ 66 



187 35 
119 ati 



KauUaouen. 

Poullaouen. 
Houeyez-le- 
Faou. 



409 iS 37 



37!! 85 
617 4J 
161 12 

487.93 
3iJ2 17 
25o » 

2200 » 

300 Vf 

iSn . » 
i5o » 
i5o n 
763 24 

i3o » 

ICI » 

564 » 

600 » 

1000 » 

4219 56 

232 37 

176 o4 

168 » 

94 89 

160 )» 

179 ^9 
1000 ^ 



^ i-Bim 
situation. 



Berrien. 
Locmaria •« 
95 Berrien. 
49 Huelgoath. 
61 Saint-Yvi. 
83 LandeVenec. 
76 Seaer. 
Banalec. 
Plouenan. 
j) Pleîberchrist 
» Spezet 
)} 5. Hemîn; 
» Ploudiry. 
» Loc-Eguiner. 
57 Carnoët. 
10 Scaer. 
» Daoolas. 
» Ploneyez-Pcr- 

say. 
)) Idem. 
» Quemeneyen. 
31 prèsleFaou. 

83|Lip Gayçe. 
75 PontS.Martla 
5i Montbert. 

» Brains. 
i8PontS.Martin 

» S.te Reine* 

61 Meilleraye. 
I) Missillac. 



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^ï4î) 




' KOMS 


NOMS * ■ 


x£im 


IJElTa 


des départ 


aes forêts» 


«ontenance. 


HtuatioQ. 


■ 


fTouffi)u. 


&. ai c. 
34p » ^ 


Vcrtoiju 




Rochesenrière. 


ioO 3» » 


Legé. 


{» 


TOUYOÎS. 


1020 » » 


ToUTOÎS. 




Bob-Rouaut. 


• iioà » 1) 


S.JÏilaw«. 




Carheîh. 


235 26 32 


Plcssé, 




Juigné. 


t54o » » 


Jnigiié. 




Forêt-P«^y^. 


g^o 1» » 


Erbré. 




yioreau.* 


726 » » 


Looi^r. 




FArche-Boîs-Vcrts 




• 




et Bois-rVaîdir. 


5$2 i> » 


Aliharet 


Xoîrc- i 
Inférieures 


Boîs-Bourm. 


l52 J» » 


S. Vincent. 


Qnimpet.^ 
LeParcetlaGoli^- 


lio' »' » 


S. Vidcent; 




sonniëre. 


i36 » » 


Châteaabriaii^ 




Teillay, 


ao56 » j> 


Rnffîgné* 




Bois de DenraL 


394 II 1) 


DenraL 




Javardan. 


35o 3) j) 


Fercéi; 




Màumussoiu 


162 1» }> 


Ligné. 


' 


Le Cellier. 


84o Ji » 


Le Cellier. 




Lucinière. 


i5o » j) 


Nort, 




Prîncé. 


» i> j> 




.■ ■■ / 


Machecoul» 


» D ]» 






^Auceuis* 


J» Il » 





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( i44 ) 

POPULATION. 

En 1778, la population de la Bretagne était| 
suivant Ogée, de. « • 2,211^^50 h.^^ 

Elle était y suivant un autre 
écrivain , . de ^^SoOjOoo 

En i8i6y elle était, suivant 
f ordonnance du 5 septembre, de. 2^2Ql6fi 1 9 

En 1818, suivant Fannuaire 
(in bureau des longitudes, de. . :i,3 14,109 

En i8aa, suivant les ordon- 
nances des 2/^ janvier et :to 
novembre, de 3,418,765 

SAVOIR : 

Dans le département des Gôtes-du- 

Nord , de. . . . , . , 552^^ 

Dans celui du Finistère, de. . . . 483,095 

Dans celui d*Ille-et-Vilaine , de. . . 533,207 

Dans celui de la Loire-Inférieure, de 433,8 1 5 

Dans celui du Morbihan, de. ; « .416,224 

Si on veut ensuite savoir combien la Bretagne 

a d'électeurs payant 3oo fr. ou au-dessus , nous 

voyons dans les papiers publics qu'en 1820, les 

tableaux des cinq départemens portaient, savoir : 

Celui des Côtes-du-Nord ^ à 933 

Celui du Finistère, à « . • . • 892 

Celui dlUe-et-Vilaine , à. ' i234 

Celui de la Loire-Inférieure , à. . . . 1024 

Celui du Morbihan , à. • . •. 770 

Total. ........ 4853 



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(i45) 



SECONDE SECTION. 

Notices sur des, i^onumens et autres objets 
remarquables: 

Les mûnumeos servent à constater une partie 
des faits dont Flustoire se compose ; il est donc 
utile d'en faire la recherche , et de le» examiner 
avec attention. 

Ceux qui existent en Bretagne peuvent être 
divisés en quatre classes. 

Au premier raog, nous mettons les traces des 
révolutions que la nature ' a opérées dans la 
partie du gbbe que nous habitons, et les 
phénomènes qui se trouvent dans cette partie. 

Au second, les monumens laissés par les 
Druides. 

Au troisième, les restes des travaux faits par 
les Romains. 

Au quatrième rang, nous placerons les églises 
et les châteaux y momunens de la piété et du 
servage de nos ancêtres. 

lù 



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( i46 ) 

CHAPITRE PREMIER. 

Rjéçolutions opérées par la rmture , et cudreê 
objets remarquables. 

AariCLE PEEMIEE. 

Submersions. 

Les habitans de Tannes attestent qne la mer 
a perdu sur leurs côtes depuis l'époque a laquelle 
Jules-César liyra un combat naval aux Yeoètes^ 
et le rédacteur de la statistique de Nantes éralne 
œtte perle a une lieue et denûe métrique. La 
mer a au contraire gagné sur plusieurs parties 
de la côte de Saint-Malo, et elle y a. submergé 
une grande étendue de terreki. 

Daigentré, page 6a de Tbistoire de Bretagne , 
^exprime ainsi : a II se trouve qu'au passé, la 
^ ville de Saint-Halo n'était pas, de toutes 
y> parts, environnée de mer, laqodle toutefois 
-» a gagné bien loin au-deçà , en sorte que le 
jè pays qui est entre la ville et Sesambre , qui 
^ est une Oe distant de deux lieues^ en laquelle 
^ fl y a un couvent de Cordeliers , était terre 
^ ferme ; et voit-on par les comptes des revenus 
9 de Févécbé du cbajûtre de cette église , que 
}^ les receveurs faisaient cbai^ et décharge du 
3» revenu des marais d'entre la ville et le couvent 
9 de Sesambre, et encore a présent, les rece*-' 
0» veors en font chapitre en deniers comptés et 



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( '47 ) 
3» non reçus ; et se trouve au registre de la 
>> sénéchaus^e de. Rennes, qu'autrefois il y. eut 
» procès entre le duc et les évêques pour le 
y> pâturage desdits marais , qù le duc prétendait 
» que ses hommes seyaient, droit de mener l$ur 
» bétail en commun. » 

Dargentré écrivait vers i5So , et la crue d'eau 
dont il parle &it sans doute partie de celte qui 
eut lieu au conunencement du 0/ siècle, suivait 
l'opinion comn^une. 

Messieurs de Pommereul et de la Honssai^ Muids do 
attribuent à cette inondation la naissance des 
marais de Dol , qui ont huit lieues de f est à 
l'ouest , et une à deux du nord au sud. On y 
trouve encore, disent-ils, des arbres repversésy 
qui sont ordinairiement des chênes. Au commenr*: 
cément. du 8."" siècle^ dit M. Poignant, la mer 
fit sur la côte septentrionale ufxe invasion d'^** 
viron deux lieues. 

Cette inondation , suivant M. de Pommereul ^ 
Si submergé successivement les paroisses de 
3aint-Lpuis, Mauni, la Feuillette et PalueL 
Des actes contenant des donations &ites à 
l'abbaye de la YieuxviUc , qui fut fondée vers 
ii4o, font mention de ces paroisses, et leurs 
noms se trouvent dans les. livres synodaux de 
l'évèché de Dol, jusqu'en i664v 

C^aluel ne fut mêjopte su}>mergé, dit-il, qu'en 



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C *48 ) . 

i63by çfc un violent ouragan en découvrit les 
iruines en 1735/ On- troava un bénitier et des 
vases d'étain dans des puits ; on distingua mémt 
AeB mes et des fondemebs de maisons. 

A r^ard de la * paroisse Saint-Louis , nous 
devons observer que Louis IX naquit le sS 
iivril Î2i5 'y qu'il fut canonisé te 11 août 1397; 
que la fondation de la paroisse fondée sous son 
invocation, doit dater à-peu-près de cette époque; 
que, par conséquent, elle n'a pu être submergée 
que postérieurement au i5.® siècle. 

La paroi&se dé Boumeuf fut , dit-On , couverte 
par les eaux dans le iS.^ 
Forêt a« La forêt de Seiey , qui s*étendait depuis les 
"*^* rocbers de Sesambre jusqu'à Coutances, a été 
nussi inondée ; mais les eaux ont laissé à sec la 
plaine de la Bruyère qui en faisait partie, et 
qui est située entré Dol et Cbâteauneuf. On ]r 
trouve encore des arbres bien conservés, des 
^ands , des faines , des noisettes et des noyaux 
de cerises. Au milieu de cette plaine est un 
grand lac nommé la mare oaint-^Couhnan ou 
'Saint-Colomban. 

Beaucoup d'Anachorètes et de Cénobites ont 
résidé dans cette forêt : on distingue parmi eux 
saint Brieuc, saint Samson, saint Sulia, saint 
Ahgloire, saint Colomban, saint Mâoir, saint 
Pdnde-Léon ^ saint Tugdual , saint Gorentin et 



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( i49 ) 
saiut Malo. Tous, en quittant la forêt , $e disse* 

minèrent dans FArmoriqUei et donnèrent leui« 

noms à des évêchés ou à des paroisses. Os S9 

rendaient en cette foret presque comme dans 

un séminaire, pour se préparer à l'apostolat. 

Elle fiit submergée au conàmenccment du jlS/ 

siècle. 

ARTICLE II. 

Tripoli à PoUgné , près Bain. 

La commune de PoUgné est située & envirott 
deux myriamètres et demi de Rennes , sur la 
route, de liantes : on y voit une colline qui a 
environ 896 mètres de longueur sur 84 de 
hauteur. Plusieurs naturalistes regardent copime 
certain qu'il y avait autrefois^en cet endroit un 
volcan dont le cratère s'est fermé : ils donnent . 
pour preuve de leur opinion la nature des 
pierres qu'on y trouve en grande quantitç. 
Buffon dit que le tripoli est une terre cuite 
par des feux souterrains , et celle qu'on^ trouve 
à Polîgné a cette qualité : elle rend un sou 
égal à celui de la tuile bien cuite. 

Depping, en décrivant les merveilles de là 
nature en France^ ^'exprime ainsi : ce Le frippli» 
» substance argileuse qui a été desséchée et 
^ calcinée par un feu leni , se trouve à PoHgnéy 
y> près Rennes 9 où des arbres entiers bit été 
» transformés en cette matière. » * ;. 



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r tw^t^ifi^. 



Patrin dit que les tripolières de Poligné offrent 
une singularité remarquable , en ce qu'on y 
troÙTe des arbres entiers convertis en tripoli. 

Un autre naturaliste dit que <c les pierres de 
y> Poligné annoncent que le feu y a passé ; que 
>> ce sont de vraies pierres brûlées , un véri* 
» table tripoli. » 

ARTICLE III. 

Rocher du Huelgoath 3 cascade de Saint-- 
Derboiy mine de PouUaouen. 

A quelque distance de Quimper , près le bourg 
de Huelgoat , se trouve , dans la pente d'une 
montagne fort escarpée, un rocher qui a la 
forme d'un carré long, fl est placé en équilibre 
sur un autre rocher; une seule personne suffit 
pour le remuer : avec un levier , on le détache 
de plusieurs pouces de son appui. Une com* 
pagnie d'infanterie qui était, il y a quelques 
années, en garnison à Huelgoat, fit ses efforts 
pour le renverser; mais etle ne réussit pas: 
elle ne l'ébranla même pas plus que ne le fait 
un seul bomme. tl a été cubé, et on a trouvé 
qu'il pesait au moins trois cent milliers. 

Depping dit qu'il y a aussi un roqher bran* 
iant sur la montagne de Laussej» dans les 
Pyrénées. 



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(»5i) 
On voit encore dans le pays de Huelgoat un 
goUfire dans le<{uel se précipite un gros rais- 
seau dont la chute est au moins de quarante 
pieds; Peau serpente sous terre et reparaît à 
environ quatre cents pas de là : Deppîng met ce 
gouffire au nombre des merveiBes de la- naturel 

A quelque distance se trouve la cascade de 
Saint-Derbot ; elle est formée par une rivière 
qui roule entre des rochers > dans la longueur 
d'environ un quart de lieue. La pâture des lieux 
l'oblige d'en franchir de fort élevés; ce qui 
produit, à des distances rapprochées, de nôu-*- 
velles cascades^ et présent^ une nappe d'eau 
battue, très-agréable à l'œil. 

Près delà se trouvent les mines de Poullaouen 
et d'Huelgoat , qui produisent de l'argent et du 
ploipb. Uargent y est en petite quantité ; on y 
en trouve cependant assez pour faire face aux 
frais ordinaires de l'établissement : la compagnie 
qui exploite cette mine en a eu la concession , 
il y a environ quatre-vingts ans. Elle emploie 
à-peu-près doitze cents ouvriers ; les machines 
dont eUe se sert pour ^exploitation , sont très- 
-belles et très ^ simples. Le principal puisard 
d'Huelgoat a huit cent quarante-cinq pieds de 
profondeur } ceux île PouUaouen ont d/eux coitâ 
piads. de moioi^ 



DigitizedbyCjOOQlC , 



(.5a) 

àRTICtE ÎV. 

puiu à Penmarh et source à Plougastel. 

Gambri dit ({u'il oiste à Peninark i^n puiU 
dont les eaux moatent el baissent comme celles 
de la mer; et Deppiog assure qu'à quatre lieues 
de Brest , dans la paroisse de Plougastel , près 
le golfe qui ta jusqtl'à Landerneau , on voit , à 
une distance de soixante - quinze pieds de la 
mer ^ une source dans laquelle l'eau baisse lorsque 
ta marée monte , et hausse lorsque la mer rentre 
dans son lit. 

ARtlCLE y. 

Pierres à croix de Malthe. 

11 y a dans le département du Finistère des 
pienrtes d'une forme singulière; grandes ou petites^ 
elles portent une espèce de croix de Malthe sur 
les parties plates. On en trouve de pareilles à 
une lieue de Paud , ddns le département du 
Morbihan. 

ARTICLE VI. 

Sable ferrugineux* 

Oâ trouve sur le rivage de Tanse de StintT 
*Q^^y i P<^^ Saiqt-Brîeuc , un sable noir qui « 
fixé l'attention de IML Yalmont de Bomare. Cb 
savant naturaliste dit qu'il est £Brrugineux. Ett 
effet y c'est une espèce de mine de fer qu^ 



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(i53) 
raknaiit attire ^ et que le feu des forges ne fait 
pas entrer en iwkm. Ou croit qu'il entri& dan^ 
lu foixmtion des gra&Us qui sont comnraDs {>rés 
Saint^Aieuc» 

AKTICU Vil* 

Coquillages fossiles. 

Sur le plateau de Saint-Grégoire , prés Rennes^ 
il y a beaucoiip de coquillages Ibϔles ; quelques- 
uns août entiers, d'autres sont divisés » et les 
autres se sont identifies avec la terre, après avoir 
été pulvérisés. La ebaui; qu'ils contenaient t 
rendu la terre fertile; aussi les habitans des 
paroisses voisines l'ont «-ils considérée pendant 
long-tems comme une espèce de marne, lis la 
prenaient en quelques endroits où l'on remarque 
encore de profondes excavations qui se prolon- 
gent sous les terres,- et ils la mêlaient avec celle de 
leurs champs, afin de la rendre moins compacte. 

On trouve dans les communes d'Eyran , Saint-i 
Juvat , Sainte André-^des-Eaux et Trefumel , près 
Dinan ^ les mômes fossiles qu'à Saint-Grégoire. 
Partie des eoquillages s'est aussi conservée entière, 
€t loutre s'est pulvérisée et identifiée avec la 
ierrp. En Evran, on nomme le produit de ces 
ooqtttllages sables de Saint •* Juva); , et dans les 
trois* autres communes ^j <»i le nomme sables de 
Saint-Gregoirè. 



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(i54) 
Nous tie parlerons point de la révolotionquî 

dat séparer autrefois FAngleterre et les îles 
Toisdnes du continent ^ ni de celle qui dut séparer 
le mont Saint-Michel de la Bretagne / parce que 
nous ne trouvons que vdes conjectures pour prou- 
rer ces réYÔlutîons ; cependant, toutes les deux 
sont yraisemblables^ et la dernière surtout est 
presque certaine. 

Nous né parlerons point ausâ de la ville d'Is^^ 
qui a dû exister dans le territoire de Quimp€fr 
ou à Quimper même, ni de celle d-Herbauges 
qui dut être std^merg^ vers 58o, et remplacée 
par le lac de Gràndlieu. Ce qui a été dit de 
la ville d'Is nous parait fabuleux, et à l'égard 
de la ville d'Herbauges, quoiqu'il y ait quel^ 
qu'apparence qu'elle ait existé; cependant U est 
t^ertain que le fait n'est pas prouvé. 

CHAPITRE II. 

Monumens élepës par les Druides. 
Médailles et tombeaux^ 

ARTICLE PREMIER. 

Pieri^s druidiques. 
U existe dans plusieurs parties de laBi^taghe 
dés pierres qu'on appelé druidiques : on les 
nomme ainsi, quoiqu'on ne sache pas, ^une 
manière précise, par qui elles ont été placées, 
ni quelle était leur destination. Dès iaduetioos 



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( i55 ) 
tirées de Paneien Testament , des ConcHés et 
dés usages des peuples orientaux, £[>rmient les 
seules probabilités qu'on ait recueillies sur de 
point. 

Les plus coÎEinues de ces pierres sont celles 
qu'on voit à Carnac près Auray , à Lock-Mariàker 
près Vannes, au Teil près ^la Guerche, dans 
une commune voisine de Dol , dans celle da 
Ploërmel, d^ns celle de Tregon près Plàncouet^' 
dans celle de Saint-Samson près Dinan, dans [' 

la presqu'île de Camaret , dans la forêt de 
Fougères, dans céke de Rochefort^ et près 
Quimperlé. ' ' - 

U y en a aussi à trois lieues de Tours, à 
CocheroUes près iEvreux , «dans le Bas-Poitou^ 
et en Angleterre* 

A l'égard de ces dernières , l'abbé Millot dit 
in qu'oA voit au milieu de la campagne un cerclô 
y> de grès bruts , ficbés en terre et trè^ancien- 
» nement arrangés dé main d'hommes. Les 
» ministres Anglais ont dit , et tout le peuple 
» dti canton croit pieusement que ces grès sont 
» autant d'hommes ainsi métamorphosés, au 
y> milieu d'une partie de paume qu'ils s'étaient 
» irréligieûsement permise, un jour de dimanche.» 

Les* pierres dé Carnac étaient sur onze lignes , Pîmes d* 
éloignées les unes des autres de 18 à aS pieds, 
et au nombre de 4<>oo , sur ux\ espacO àe 760 



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(i56) 
Uiaes : elles présentaient l'aspect de rues Lieo 
«lignéea» Elles sont décrilesdaiçs la planche lai/ 
de l'ouvrage de AL de G|ylus. Ôles ont été 
enlevées en grande partie , depuis quelques 
innées 9 pour faire des fortifications à Belle-Isle. 
lSmI£ ^^^ ^^ Lock-Mariaker sont décrites dans la 
^* preknière planche de la première partie de l'ou^. 

vrage de M. Mattdet de Penhoat^ qui a pour 
titre : Recherches historiques sur la Bretagne. 
^lâr***' ^ monument du Teil , ^ritué commune 
d'Esoéy arrondissement de Titré, porte dau^ lé 
pays le nom de Roche-aux^Fées. U est formé 
par la réunion de quarante-trois Uocs de schiste 
rougeàtre \ il a environ viugt-quatre mètres de 
longueur et cinq de laigeur. M. Dénouai de la 
Houssaie a publié sur ce monument des recher-^ 
ches intéressantes y et il en a donné le dessin 
dans une planche qui est à la .fin de son ouvrage. 
U remarque qu'on ne trouve qu'à une très- 
grande dislance , des piertes de l'espèce de celles 
qu'on a employées pour le faire, et qu'il est 
à-peu-près pareil a celui qu'on Irouye près Doué 
en Anjou. M. de Giylus en a donné la desqrip*: 
tion dans la ia3/ planche de son ô."" volume. 
M* dePenhoet la donne aussi <ians la i.'' partie 
de ses recherches. Ce dernier remarque qu'il 
est plu$ élevé et plus long que cislui de Lock- 
Mariaker , et que l'intérieur eat divisé en deiis 



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( i57 ) 
chambra ; il dit qu'il y a des ouvertarcs de 
chaque côté* 

M. Rallier , X[ui eu a aus^i levé le plan , dit 
4]ue 34 des pierres sont fichées debcçit en terre, 
et plantées sur deux %nes parallèles. 

M. Marquis, membre de l'académie rojalc 
de Rouen , dit dans une notice commiiniquiâe 
à cette académie, qu'il existe à CocheroUes, 
près Évreux, quatre pierres bmtes, dont deux 
ofirent â-peu-près un carré sur une Ugne 
d'environ sept pieds , et il ajoute que les autres 
qui ont quatorze pieds de long sur neuf de 
large, forment ensemble une écurie et ime 
espèce de hangar. Il croit que ce monument 
est iï origine druidique, et qu'il était ancienne- 
ment destiné au culte des Celtes. Enfin il dit 
que le pays n'ofl^ant point de carrière d'où l'on 
ait pu tirer ces énormes masses , il reste à savoir 
comment on a pu les transporter à G)cheroIles« 

A un quart de lieue, sud-est de Dol, il yni^''*"?* 
a une pièce de terre qui porte le nem de Doi^et 
Champ-Dolent. On y voit une pjierre dont la 
forme est à-peu-près celle d'un cône; elle a 
environ neuf mètres quarante- deux centimètres 
de largeur. Un écrivain moderne donne pour 
«étjmologieà Dolent j les mots Celtiques Dol an 
du temple. . 

M. Poignant pense que son érection ^u£ 



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( i58 ) 
«nroir Heu brsque la ville de Dol fut prise par 
les Normands , et que ses citoyens iurent mais- 
aacrés, c'est-à-dire, ai 996. 

On ayait placé une croix sur Iç sojoimet de 
cette pierre,, a^n de faite tourna au profit du 
christianisme , conformément: à l'usage attesté 
par l'abbé Derie, ce qui avait été primitivement 
destiné pour un autre culte^ maïs elle a dij^aru. 

De même autrefpis l'empereur , Adrien , par 
zèle pour le paganisme^ bâtit un temple en 
Fhonneur de Jupiter-Capitolin , sur. la montagne 
où avait existé le temple de Dieu;.de même ce 
prince plaça un pourceau en marbrie sur la porte 
qui était aspectée vers Bethléem; de même il 
érigea une statue de Ténus dans l'endroit où 
Jesus-Christ était mort , et une statue à Jupiter 
dans l'endroit où il était ressuscité; de même 
enfin il bâtit un temple pour l'exercice du culte 
d'Adonis , dans la grotte où Jesus-Ghrist était né. 
Hélène, mère de Constantin^ fit disparaître 
toutes ces innovations monstrueuses. Elle l^âtit 
une église en l'honneur du fils de Dieu incarné, 
à la place du temple d'Adonis, et elle en édifia 
une autre sur la iiAontagne des OUviers, à 
l'endroit de l'ascension de Jésus -Christ» Cons->: 
tantin fit aussi élever une. beUe et vaste basilique^ 
qui comprenait dans son étendue le lieu du 
sépulcre et celui où Jesu3-ÇhDfit avait, été 
crucifié. 



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r I&) ) 

Od voit dans là paroisse de Samt-Samson., 
prèsDinan, une colonne pyramidale appelée I^ 
pierre du Champ-Dolent. 

M. Rallier dit qu'on a extrait du Mont-Dol^ 
monticule situé à. environ un quart de lieue de 
D(d, du côté opposé à la pièce du Champ- 
Dolent , des pierres percées de trous coniques , et 
destinées pour les sacrifices connus sous le. nom 
de Tauroboks. 

Dans un ouvrage qu'il publia , il y a quelques ^e^J-""î^* 
années, il donna; la description de deux monu-^*°" '•f®'^* 
mens celtiques qui existent dans la foret de 
Fougères; l'un, des deux, portait lé nom de 
Monument, et. l'autre, de Pierre du trésor^ 

Ije monument consistait dans une pierre qui ' 
avait quatre mètres, quatre-vingt-^pt millimètres 
( i5 pieds) de longueur , sur deux mètres soixante ' 
millimètres ( 8 pieds) de largeur^ et environ un 
mètre treize centimètres d'épaisseur. ( î pied3 5 
pouce&ï) 

Elle était soutenue à environ sept cent trente^uu 
décimètres (2 pieds 3 pouces), par dix> autres 
pierres de moindre dimension, qui, posées sur 
deux rangs > formaient une, ^rte de rue de la 
largeur d'un mètre; la pierre de recouvrement 
s^est séparée en deux parties. 

Toutes ces pierres sont de l'e^èce de granit 
.fpÀ se rencontre, communéjwent da}# cette partie 



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(i6o) 
de la tntèt de FoBgèrea, et cbns les coaunimes 

La pierre du trésor a trois mètres 79 milli- 
mètres ( Il ^eds S.pottces) de lonj^oeitr, deux 
mètres 27 centimètres ( 7 pieds^) ^e laideur ^ et 
- euriron huit décimètres ( 2 piedïè pouces )d'épais- 
seur; élie était suj^rtée par pictoieurs autres 
pierres moins grosses : quelques-unes de celles ci 
ayant été renversées , la pierre principale ne porte 
plus sur ses supports que par son extrémité sud. 
Ces supports rangés sur deux lignes forment une 
rue d'un mètre 6a centimètres ( 5 pieds.) 

La pierre du trésor est siliceuse ^ ainsi que ses 
supports; cette espèce de pierre est commxme 
dans la forél de Fougères : il a étéfait des fouilles 
au pied ; le nom qu'elle porte en a peuNétre été 
la cause« 

Les pierres qu'on voit dans la commune de 
Ploermel^au sudrouest de la ville | nous oôt 
paru former des monumens du genre de ceux 
qu'on trouve au Teil , à Lock-Mariaker et dans 
la forêt de Fougères. L'an d'eux a été détruit en 
partie, mais celui qui est sur la montagne.de 
la Villeboùquai nous a paru avoir peu soufièrt. 

lies savans ont fait beaucoup de dissertations 
sur les monumens dont nous venons de donner 
la description, et surtout sur les pierres de Caraac. 

AL Dieslandes , dans son traité de physiqu^^ 



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( i6i ) 
tôéàdèrte toutes ces pierres commje une suite des 
i^olutions arrivées sur la surface de la terre. 
■.Vabhé Robin les divise en plusieurs classes j , 
}^ njxeSy (3à%rA^' étaient destinées pour les sacri-- 
ficeS) les autres pour former des mausolées, ou^ 
pour^çrvir:^ .trophées;; il .était défendu, soua, 
les peiki^s; les plus graves ,. de les enlever : Gror- 
i^fjS^knum ^i supplidum cuni .çrucicriu. cohaiitur. 
ififn e$^ .:•: * .•■'/•, 

. M. de la Sauvagèré. et le rédacteur de la 
9tati$tiquis de Nantes, pensent que celles de 
Carnac sont les restes d'un camp Romain. 
Cambri les. attribue auxDruidés. • • ^ 
M. de Gaylus , après avoir dit qu'elle donnent 
l'idée d'un ouUe bien établi, ajoute que le» 
Hdoeurs et la religio^i des Gaulois m permjeltent 
cependant pas de leur attribuer cette çspèce 
de supe^tition y mais qu'on ne peut guère ^dou»^ 
ter qu'çlk^^n'aient été apportées par des homihes 
* venus parj^mer , et qui n^nt pénétré que médio* 
<»*eiiient 4^»s les terres : il dit qu'ellies;'âont^ea 
ordre çomipe une armée en bataille, et qu'aussi 
les habitans les appellent soldats de saint Cor* 
îiélie , pat)*on de CarbaCi 

Qgéejdit que la Rt)çhe*aux-Fées est le tombeau 
d'un. général Romain, : . 

Ce monum!Q]nt, suivant l'abbé Deric, était un 
tempk consacré aux cérémouies payenpes. 



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C !«* ) 

M. de k Houasaie croil «usai qne c'était un 
temple; mais il ajoute qu'il ne bakince pas à U^ 
acùûàdérer comme FouTrage des C!elteB/]^Il 
croit que Deric a compris lea Druidesr sow la- 
dénoniinatioii vague de Payons, 

M. Sfaudet de Penboet , idana cdftti "de ies on* 
Trages qui a pour titre : Keékéréhiss insUmcpeft 
sur la Bretagne^ dit, page %5 , que le mdtif qui 
fit élever les pierres de Carnac fut un TVôphéà 
milikdre ;. et page 6a y il ajoute qu'il considère 
comme' autels, lés pierres qui forment le iiionti*' 
ment de Lock-Blariaker. Cette opinion est à^à-* 
près celle de M* Robin y curé à Angei^ ^ et elle 
noua parait. la plus plausible; nous broyons aussi 
que Im pierres^de Carnac et toute* cellesr en même 
genre ^ flGalî d«s obâisques érigés pour transmettre 
à là postérité vm grand événement^ et que \eé 
autres quW îMmme Dolman, comme celles de 
la Rocfae-oiUL^Fées^ sont des autels sur ksqueb 
les Druidcq faisaient des sacrifices. Okt en veit en 
Egypte <]m' ne diflerent guâre d^ «êtres, qu'eu 
ce qt^dlâi ont de plus des décorations d^ardu-' 
tectttre*. '•'.•• 

Enfin ^ nous pensons que les pierres de Carttac j 
qui fi)riiieàt le monument le plus iremnrquable 
que nous ayons en Bretagne, ont beaucoup de 
rapport avec le monum^t de Camo^qu'on ti^ottvç 
en Egypte: les. deux peuples ont voulu^ se fiûm 



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ecmnattre de là posténlé^ jeu lai tokpsmettent^ 9e 
gcfti^ éré&iàiiens par des/C^tkvpidses extcaordi^' 
névM. l "••;■ '\ ■' . 

^ Ib des viioiiumensi bs pbu. giganfe8tque& da 
)» l'ancienne Egypte ^ dit M. Rallier^ porteiatissi*' 
», h :ii(piP{.4^ ^Ëb^ .*le&>i^esi)ei; prodigieux dU 
^ faimi^i» ^eqiple dee^ neiuytoflreiit d^immenfes 
»; i^QéeGid^i^ataf»icQk>ssaIeaij(n^^ Camaa offre 
ik'iàe fs/fmàis» idiées dé pienres» brûtea^ b 

' Left d^os peuples âiTaieiitiPâii^ition de léguer 
àr la- postérilé de longfl^ et imposans souvenilrs ; 
ik »oat yéipsai : mais cekû qui éta[it le plus ci^^lisé y 
celui idiezileqtMfl les avt^ étaient portés à tm ):Ju^ 
liaut.degTO de per^ctim, a exi^uté s&à prc^et 
afyec*|)^kde tjilensî 

: L'usage df^élevev ^dbs pierres en forme de ^o^ 
loiinesveiUH{t 4es peuples de l'0ri'ét^f j JâîJus'Ie 
troÙTous établi- ((hêiî ^ilx, et notamment clîez^^ 
1«8 :Israâilé5.£n effet , ceux-ci , apriès avoir puasse ^ 
le Jourdain ) élevèrent douze pierres, coinme le* 
leur predc^^ait'l^ Dêu4éroàome. 

Les Druides- avaient pour temple la vùâte^ 
câèste : ils sacrifiaient des' hommes; l'^uid était* 
^evé , et, ômf aiMiDlodôf e , h .vîctinièéïaîît<;ouchée 
de manière à i^re vue dé téùtî te monde; il n'7 
avait que dés Druides auprès d'elle. Us exa- 
minaient ^cëinineùt son sàrig coulait et comment^ 
acsmemi>réb^ali(itaieât,li6b d^imnfeiicer au peuple 
ce qu'il avait a espérer ou à craindre. 



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(,64) 

On croit que leé chambred qui ' étaient' soms 
les autels servaient pour renfenner les victimes , 
et que les cendres qu'on trouve sous quelques-uns' 
de^oes autels, étaient celles des victimes qu'on 
avait immolées. 

, L'établissement duDruicUsme dans FArtnoîiqûe 
se . perd dans la ottît des temsi Le pa^anisitie et 
le christianisme ne purent détruire entièrement 
les usages qu'il' aidait intrpduits t celui d'honomt 
t)ertains' arbres qu'on disait être sacrés, et léà 
pieri'es^dont nous, avons parié, existaîràt encore- 
dans lé/ 6% et le' ^^ siècles, comme k prouvent 
les boncîles tenus à Tours, en 5ê^ , eti Nantes , 
eu 658. h(6S «véques qui cdmpbsatént ces àsém- 
blées ordonnèrent d'enlever ces pîMhes ^ele: 
jwi^fû ftQnQf^t^l adotaits ^ ils eTCi>mmunià*'eht 
cepJKr f qi^î 9 par la $a^ , feraient de paroils actes ! 
d'idolâtrie. 0^. pç.vt>ToiF au chapilite' dès ooncilea: 
de laprQvince , le .qa^ppi de celui de Nantes qui^ 
est relatif à cet objet. ., -, '.:,;! 

Cependant beaucoup de. ces pfieTreâJae furent- 
point; enlevées $:çe '/sont celles que -bous voyobs 
aujourd'hui. Les canons ; de ce$ deu:s^ ' ^ncilèis , 
étaient, une juste application )duL ..précepte du 
peutérqnome quiiporter.^scYous déti^uh^z entier, 
71 rement 1»^; lieux où l«s natiotis q^f^ y<>us coa-. 
1^ ffiierrez ont .servileur^dienK) vou^iDenve^efé^:! 
i>T^foui» aatek^i'WWiromperis? le|i|^ r 



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{ i«5 Jl 

' ARTICLE li; 
Médailles. . 

En avril i8ji , il fut. trouvé dans la commiu^ 
de Saint-D^i^oual, près Lamballe, douze à xjtiiûze 
€ents médailles renfermées dans ua pot de terre; 
elles soDtp convexes d'un côté et concav^À de 
l'autre. Du cô^é du champ, on voit une télé mal 
dessiné^, ayant trois boucles de cheveux ran^éf 
circulairement> en forme de casque ;.le revers 
ïeprésente un dri^on ou un lion .entre les: pieds 
duquel est une espèce de couronne surmo^itée 
d'une aigrette divisée en trois branches y ces mé* 
dailles paraissent avoir été frappées avec des coins 
différens. 

Rien n'apprend à quelle époque elles ont été 
Élites; cependant la tête nous parait être celle 
d'un Gaulois^ et la grossièreté du travail nous 
porte à croire qu'elles sont antérieures à l'arrivée 
des Romains dans l'ArmoriquQ. 

ARTICLE m* 

Tombeau à Loch^Mariaker. 

M.dePienhoet dojane dans la planche 5.* de ses 
recherches, h desân d^ caractères hiérogliphiques 
trouvés dans un tombeau- à Lock-Mariaker; ils 
sont grav^fe , dit-il j sur cin<][ pierres séparées. On a 
trouv4 awàdauscelpmbeau une urne Imsée t% 



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I 



<i«6) 

des cendres bouleyersées. M. de Robien Payait 
indiqué sous le nom de tombeau Gaulois ; mais 
les caractères hiérogliphlqùès portent à croire 
^'îl est le hea de PinàiiiMtioii de fuiA dé 'ces 
iodôtansduLeyanfr) €{iliv«i!iatentfilit^Ieéo^êit^ 
e» Armoire* Oû^ li|)^|yé3lè lattis iStfà^Ml dit 
^'tttt f>tiôte CafthM^ficû , V6}rmt <j[â'il élàîl 
nivi pi(r tm ^^iiseirii RMiàlH) se lateà éclt»ùèlr) 
pour ne pas loi opI^ëddM» Ih Ibéffé de f Ahglé^ 
iwre« On ^\X WfA ^è rAmAl4<{ttë pèrtlàSt 
rilrt»*ef6is, CMttttiè kt CiMMIiifflè An^i^^ te Mtti 
de Dommonée» à rttistm d^ ibicM» Vlé ]^lé^ et 
fPélain cja'eDe e«fàtteiit. 

CHAPITRE IIL 

Monumens et restes des travaux faits par 
les Romains. 

ABTICLi FRElfetER. 

Statue de 'QuiriipUly, près Baud. 

Jules-César alla deux fois dans la Grande- 
Bretagne/ét, suivant queiquès-uns , â débarqua , 
au retour' de scfti diîc<Mid voyage^ sur la côte 
«léridioniile de TArmorique : il -$ ileva \xa 
^mple; a HfudqUé distaaice du lieu dé aon 
débarquement } et pour rendre grâces au& Dieux 
4e la réussite 4e sen entreprise^ il j plaça une 



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^atae quVn.a supposé pendant kng-(!em« étfe 
jcelle de Vèai|$. Amk deuffi fiàlk de cette statue , 
il eot mit ;deux autres i^tésentant deâi divinités 
d'un ordre inférieur. Ceux de ces faits .^ sont 
relatifs au débarquement et aux stat«^s^ nous 
paraissent inexacts j mais ice qoi est yrai ^ c'est 
qu'on voit^ au sommets de la montagne de 
CasteneCj qui est située dans la commune de 
Bieosj, département du Morbikanj» les vestiges 
d'un temple dans lequel était une statue qui 
iÎTBit le ccK^tume des femmes Egyptiennes. Elle 
avait ênviroa deux mèfres et demi de hauteur; 
die était sur un c6ne qui était taillé dans le 
même bloc de pierre, et qui né formait qu'un 
tout avec elle : dile était placée sur un piédestal, 
et à ses pieds était une grande cuve qui pouvait 
contenir environ m batriques d'«att. Ses bras 
étaient 'croisés sur sa poitrine^ et elle atsât une 
éteie et un faaiideau. 

Deux feis cc^te staMe fbt fétbée débats le Blavet, 
à la sollicitation des ecdé^astiqnes. Une séche- 
resse qui suivit le premier jet porta le peuple à 
h retirer de la rivière , et â la reniettni*daiis le 
iîea qu'KiJle aiiait «occupé* Ette i&it jettée de 
noiiveao clans l'eau , et ^e ^eu fut retârée co 
1696. C'est à c^a» -époque i^'elie ^portée au 
jchateau * de Quinipilly , qui ^qpparten^it , au 
seigneur de Lannioù. Ce^iy^^^ci acbeta^^ le 5 juîo 



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< i68 ) 
1698 ) la stoluè et k. bassin , du propriétaire 
de -la métairie de la Gouarde, sur les dépen- 
dances de laquelle Tun et Tautre aVaîent été 
trouvés. 

Les différentes chutes qu'elle avait éprouvées 
et les coups du marteau des ouvriers envoyés 
pour la détruire , obligèrent de la retoucher : 
elle avait d'ailleurs des formes indécentes qu'on 
voulait faire disparaître. ^ 

Elle à été le sujet d'un procès qui a eu lieu 
à la chambre des requêtes du parlement de 
Bretagne , entre le duc de Rohan et le comte 
deLannion. Par sentence du ai janvier 1701 ,ce 
dernier fut déclaré propriétaire de la statue et 
du bassin. 

On voit au village de la Perrière ^ à un quart 
de lieue de Locminé^ sur le chemin de cette 
commune à Baud, les deux statues qui étaient 
primitivement placées aux deux côtés de la 
première^ dans le temple bâti sur la montagne 
de Çastenec. 

Le peuple, donnait à la statue principale h 
nom de Groûah^Houart, qu'on traduit dans le 
pajs parJôs'mots de vieille tutrice , ou vieUU 
protectrice i ou vieille couarde. 

^ Il y- à une inscription sur chacune des quatrç 
faces du piédestal j savoir : 



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i 



(i69) 
Sur la &ce Miténeure. ' Sut là fice du 

C. Cœsàrj gallid totà mAacté; - ' pi^ôfîl droit. 
Dic^tom nominp inda Cùptô. P^enert i/ictfiei 
'^d brUaimiani iransgre»8Ui ' Woia C, J. C» 
norme ae ipst^n tantuntêsd .,' V/^ i:',. < . 

patriam incior coronapiû. ; > 

Sur la face daprofil;gauGhe« Derrière la statue. 

Fen^ê amôrieomm ; • - J^» Cornes de Lannier^ '> 

oracukan . JPagànonagiliocniùnen 

Duee /• C Popuii^ hue usqu» 

C. Claudio Marcello et JL Fen^mbile 

Cômelîé] Lentulo Cose, superetîtioni eripuit . 

"A: B. F. C: D. C C. F. idemque 

'• hocinlocojueeUcoUocaH 

anno M,D C.X.C.FJ. 

Le rédacteur de FAtbenseutn ou galerie dés 
prodnctioDS des arts, pense que les trdis inscrip-^ 
tions dont la date remonte au tems des conquêtes 
de César , sont fausses ; il eu attribue la compo** 
âtion au seigneur de Lantiion. Deric^dans une 
dissertation trèssoignée qu'il a insérée au quatrième 
volume de l'histoire ecclésiastique de Bretagne y 
énonce une opinion contraire; il croit que Mar*. 
ceQus et Lentullas, consuls de Rome en 7o5^* 
firent ériger cette statue qu'ib .décorèrent d'in^: 
cripiions flatteuses pour C^r. Les trois premières 
inscriptions nous ont paru beaucoup plusancienfies 
que celle qui est derrière la statue.* 

M. de Péuhoet 4 fait sur ce sujet une dissertàtioii 



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( »70 > 

0ft|eftDte:.«prasaTt»irdi8CQtér(^il^^ 
Derif çl^Tiiévenard^ il em^ la ôeone j il p^naj^ 
que la 8|atne est celle d'Ub , ^ ^«w le framîn «tt 
le tomfaeao dY)flm EnveOEstyleB .plam^eg n «i 
i5 du 6/ Yolume des néttoilKft ^ tmnte d)& 
GiylttSy donnent à Isis des tètemens à«-|>eu-pTèi^ 
pitiiillâ>Mdx de)liistaC«e.O& «ft*^ les Egyp- 
tieaa «dbrtdettt le wleil sons le wmi ^Qàwk'^ et 
la tMW tm la hase sous le nom d'Isis. 

An lk>dtïen de son opinion ^ AL de Pbolioet 

dit que le mot Bieuzy, nomade la commune 

dans laquelle est la montagne de GasteneC| dérive 

-de JSée^ tombeau ^ Jsi > dlsis^ Il est certain que 

JS^^^ians ila langue Celtique, signifie tombeauw 

Q^elcjoes^^uns. disent que cette ataUfie n'a la 

Jnsne^l'Ifiis que depuis qu'opi IVi^etouphée, et 

;§ue -cottes qui étaient ti Sjs^ c^tés étaieoit ^pux 

Cai^îaUdes : on leui: répond que oes staiiies onb^ 

foemineifi Matoq prinpitpale ,.la 4oiwe ^jpptienne^ 

igMffai^fs niaient pa9 été retouchées. 

, M. 4e: Penhoet croit que Itentoée. de la :plate- 

SMtÊe^fhè défendue k par un diâteaia 4eat.,o» 

t fioit Jes mines* }> . . 

., K ^ou^ que, ^r^ le bas ^ée h, «MMitagne, 

^.y 41 ,une pierre -dont 4e «on ept .8embkbl0 jk 

4seliii:4^ l'airain. 

Enfin il cite, d'après Cambri, L'insçrîptiiW 
4tti!iMUe;,<qu'on dit avoir été trçuvée en £gy.]?te 



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(47* ) 

ï'métiripiiaa ifod vestà la fiu^eiuDrt&rmiré'tde h 
^tatiie. de QiiÎD3{iiiil^i . ^ - 

éti ti'tfàVë ^àati^ ^ f>i^véà tfe Fhiiflûïfé dis 
*erafe)irt i*è fc Côuafâè , cA WeiSrr dNito |>rietitâ 

ëfle *fiit faite pàf' Hi ^rtrfoiWte' 'Aeî Ro^an t du U 
Regarde 'eônimè l*ai6te de^dùâatiéln du prieuré , 
Ijttoiqù'i! ëiït tfQë'^ëxistëùcë àtatérietire. 

Au pied de la mëntagcrè, (m tc&t les Testes 
d'un édifice qu'on croit avoir été la maison coo^ 
yentuetté, ' 

' ARTICIÎE Hl. ■ ■' 

Camp romain àPordic,, prés ScUnt-JBrieuo* 

Le ^»afj> de^Pordie ^t âe £gàre ilrÂftgvdflire^ 
et {vlècé àir }6 ii^èt ^uile ^ààht\ il foôft à la 
iner , à nntpH^ond 'vatton kiù dovlc i» iditière' d^ p 
e( à là cïiD>pa^0ë/>La imètté n^émské sm <xiom 
àda fÀmidse*'A h poiote idtt càÉip sent lâs Tes^ 
tiges 4'uue iiQteieB»e t^ qu'o»iiqfipelte tow de 



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- -«- 



>- — *i- t..^'.».aii^-^^^^ ' 



( *7^ ) 
Gfioir ; on f placé sur tette tour 4m fiin^ poor 
le. port dlk^ appelé aujourd'hui Binik. Quoiqu'il 
1^7" !ail>paa de pnorres que ce camp soit Vo%ï^ 
nage des Romains y cependant sa forme , son nom , 
l'andenne tradition et llûslôire élèvent de forted 
pléaoïbptions eu> fiiveur ^èl'opinion qui le leur 
attrânie. Il eat vrai qu'on ne voit pis que César 
ait campé ea cet endroit; maïs il dit qu'avant 
de marcher contre les Yenetes, il envoya Titu* 
rius-Sabinns , Fini de ses Ueuteoai^s ^ pour tenir 
jeu respect les Curiosolites , Ijes Unelles et len 
Ijd^obieo^ César donnaàliturius trois légions 
pour l'exécution de ses ordres , et opi croit que 
l'une d'elles fonoa le campde Pordik qui « 
trouvait situé au milieu de ces peuples. L'aJbhé 
Ruffelet dit qu'il doit être mis au nombre, des^ 
monttmens les plqs anciens. 

ARTICLE lUU 

Temple de Lanlef, prés Pontrieux^ 
Cest au tems du paganisme que remonte^ 
suivant l'auteur des annales. Briochines , la cons^ 
traction de l'édifice qui sert maintenant de yéar^ 
tSindb % l'élise de Lanlef , située psès Pontrieuz^ 
département desCâtesnlu-Nord ; voici la description 
qu'il' en donne : «C'est un vieux bâtiment rond 
B. qui sert aujourd'hui de vestibule^ à l'égfise d0 
^ cette trèvef il est formé par une double «n-^ 
ceinte de moraUes^ l'une mtérience; Vantxe 



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-*-^^- 



% éxtâriéaré. La ^imère renferme* une edfMj^e 
» cireulakedeik'entepiisdsdedkinètre^làseéônd^^ 
» est Mde'â neuf ^piedï delà {ornière et lui' ëtt^ 
y> concentrique. Le mur intéfietir^ est pèrbé'dèf^ 
7> douze arcades en plein ceintre^ hautes de neuf 
y> pieds^ largesde cinq.^Lespilastres qui soutiennent 

> ces arcftdes sont carrés y et oikt trois pieds sur 
y>t èltfuiue &cei Ca^qp^icèté est onié'd^ne cblohLe 
:i^ ^^bàée saf&ntë de^ {^Uééîi.'Dà0s le inùr^ 
31 intérieitry il y tt dout^fitaétrès qui coihrèij^^ 

> r^dtetiâux ^doûzé avcâ<iè& du 'itour inimenr. <]!iêà- 
)»r:£^iètres>firàt dit différentes grandeurs^' et Té^^ 
-^ics^ aé reta«bi«Mi« vèrs^le fend; Fëspai^e*^^ 
3» kflt oéfBOèé eât aussi: ^rné die ddtôbhës; GeMti-^'' 
-» iipent'eât cMistrôit ^ dbàux «t k êÛAti La piiérrê' 
» lesfe: utieiespèce^Hle gros gramt. On y remhi^^ 
s> 0US6i pliiâiettrs»quflrtieis de cette fHierre olkârë^ 
>ï «u serpentine , qu^on içpeli^ enBa^Sdé-Brétàghe 
3^ tttffeâu Tért^Un i£(^ a cru au milieu de ^VÉë- 
jtisenfaéinteria coKfre dèses binniolies. La fcnrfiiè' 
y^ de ce m^unifiit:^ jiûînte^à une 
3i^!jditKm*'B'pp&;ëe dâ. siiflh^é ^même de quelques 
y> savans , a ia^A^ire que cib ^pouv^t être'léé^ 
7> restes d^un anoiei^templèccHbsaàcé autrefoiâ^atix 
» idoles. » .y.krv * .• ». i'^ ' : • ^ i* * 

Ce monum^tf ieat décarit en plusieurs endroits, 
iiliâs;Mt^qient àla Jta4^/pla]»che'da 6\ yoHtme 
doïouvragi 4eM* db.Gayh»^^ -■ ' 



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cm) 

•(KM«««Mqa9 ^JSlf^ffiffaa , on . Keli daniaé à 
MQiniql^i!>^ltMlki4llt:l«t4^ i. VfMt oeàtai ofaittioa 

Çhèntuis faits par les 'Éamûuu. * 

•li : . -... mi' 11..-. ;.■:•• ('•'••S', ?'5T>T!.t-.; p./- r 

\nifmc. H^q^iA^'«lM àcanipunicatMip i entrée 

onqfMf il aTfliH «Qmfiattoiqlié- aaa>]natiataRt^ tient. 

Ç^ui q»i. omtdiiit.da :€«iiibn'B^Btp^M«fjiy«èi 
4» Pçflld^iry » Ifi fiaio desSbrépateâki , ; v^^ t 

Un autre au levant de Cailnix. ' • ^ < 

J^ ^tr? dQ. Bmtq^^eaa atix' «trviriHM '*de> 
Yannes, et decettft^Uté àianlilSèv^ dt Yîfa^f»',- 



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u^m: 

dans un bac. \ '!•/ ri 'i 

Un^utov deîrifiniidiÏD àHâmul» /i '/rnur j. ' 

Un autrà de Tannas à ftedb»;til tfll<}COiiiiaî 

aou^ le uMi d^^la^'Chaiisfiéei^ i ■ ; > f> nu 

Celui de Letra qui partait de Vanneài6t4K> 

vendait à Goi!6eiil | en? passaiii^ {irès^ Làii^ràie. 

' • Celm qu'en : remarque «hns les limidaa ^fnfykffiii 

et Bomasi , et «^ $e rendait ^' tùmoÉê p\éÊiêWè> 

autrei^, aw >*boni^ de'i^i^A^^ mot qld dâii^^^ 

cmaine m -tek^ du mot latîn Jinéê, (ôér^t^a.''^ 

Un attire nommé* I0 Gbénui^Feivé> qi|i «pasw 

pav le village du ijhemiU'-Chatiaaé ^ p^ SifinlM 

Alban et la Bouillie , à environ trois lieuaà dé^ 

liioMtolIe^ WqiB' va v«rs<!iMcitil|far fliiMoât ^ 

bn le remarque pendant environ quatre tiaw^.^ 

y Néù^ 4^Vons ^&ire?^ ici m mppf odlement ^uL 

esc d'an ^'gtondântérèl. Hoàs' «vous fiât veii^ 

(ttges 439'«t '43o 4» premier Wtftme^ MÛibiiBiï 

a^'S^mk iàvaplagi^u: ^ue la routé qui^eondtii^ 

die Pana à- Briët ':pa»àt par iè t^ti^â^<âë 4* 

Bretagne;^ Nous^ ieiiiarqu<m9 que les itomalni^'/ 

aemtaùt siîfM douté cet àvftntegt^ ^«ÙkfÎH^ftndî 

dans ce terrffaîrp la^ ^iHe de sGarbiis 9 qfi^ib 

Avaient &it'^'eh^liin aq Jeviaïaè dé étlte oitd| 

éi* deùxailttw^qtft^yst^ulia^ielit j^P 

Mir«à Kahtea ^b*^%ûlt«'4^^idâavyl ^ ' ' 

> - Left^iMPd^Qreiilfiie^^aiiâ^^ c^nÛBeé iàn« 



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Tùoie qui aundt paasé par Garhrâ; mais ib hé 
l'achevèrent pas. 

Un membre da corps législafif ayatt prouvé 
à^BonaplMrl;e;eombÎ0n cette rpnte eût été; utile ; 
un décret était intervenu^ mais U ne fut pas. 
eiécuté.^.: •'••••.'•.;'■• 

JBaïQia^et 1819, les conseUs généraux des 
dépArtemansdu Finistéire et:duiMorlHhan prirent 
d09>4éUb^ralions quifataient peur objet d'obt^oÂr 
Cétabli9^ePPlf^t;À;C9rh^x\d.?ttn tn*biiti4et.d'une 
8ou4*préfeotme , doat lé ressort; eût été compcrè 
de 4^ iparoisses :qm 'fi>nt partie des. dépaiteméns 
da Finistère > 4^ .Morbihan «et. des Côtes^du^r 
£îôrd^- ••! '/"'*] nc"f • • / .-'i « ' ' •< v^\ 
• JPre8qp« toifites4M)comin]web^ expri 

mâme'VœO.-...^ .j./^io.* :.'-'-.»'^ •":•'•::; -.vj -l ,n 

7. ËnjSa,. I0 ciq.!;man: ifiaiy^^les députés du 
FiBÎst#M se .véiinireiit .p^ttr présenter .à s^n 
ezccftlence lQ>#lit^TO.de.rinlérie^ un méiaqîce 
qui;^ $^4e nomade bonsidénticms) vtuiiit toun 
fa» «lotifti.pnopjrtes à; prouver fulSité de.Séta?^ 
blisKemènt defoandé pourCarbaix^rafixi de. vivifies 
ub. Umtùw^ çoQwléritble. Vb. invitèrent son 
CKçeljtenctf à: y :^oitter.;iin collège etune easerne» 
H est rc«rtaii|i» que. ce pays deviendra très-£k:ond 
et.très-f)opi|l«9ip> siile^gwvtirnem y fsît Jes 
travaux don|>^le isbl est/susçeptiblf , fl^il aixâorde 
à CâTbaiKMlftîj éiil^ 9&eidwi«D4plla 



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i 



(ni ) 

dépttUtipii du Finistère , et, qu'il; ordomiç Texç- 
cution du décret qui veut que la route çoi^rn^ç^çée 
pftft ]e peiitre de la pjraYÎiice, sqit ^c)K»véf|. - 
\ J^'ahbé RufiMet , en «pariant «les routes dont 
Gorseul était le centre ^ sfexpsime ainsi : 

a L'une de ces routes parait avoir sa direction 
y> vers la* ville de Vanûes. De Corseul elle va 
» d'un seul alignement jus(|ue proche Beaubpis, 
y> où elle forme son prepiier angle : on la trouve 
D bien marquée jusqu'à Tét^ng dç Jugoq, où 
)) elle passe, et où ou en remarque encore 
» amourd'hui les vestiges; ce qui prouve qu'ari- 
» cieîiriemên,t il rfy avait point d'étang en cet 
y> endroit;, Cette route se continue à plus d'une 
» dçmi-lieue au-delà de Jûgon , et puis pffre 
y) des vestiges de q^art de lieiie eq quart de 
y> liei^e : on h relrojavè près Langouedlre e% sur 
» le^*nionfagne§ du M^é* 

j): )L#-^(aDonde r<Mjte qui sort de Çprseul, va 
» dn Çflt4 4ç Qwî^ttp • ^11^ P?sse par Camboeuf , 
7f IHçiqcoiiâb^.le Chemin-Cb^vi^, Saint-^lban, 
y> Planguenoual, Pontneuf , Ylfini^c, ejc. B'Yfii^ 
p QÎ^q eUe^se ççnjtif^uf lE^nçor^ pen4ant envjîon 
l>s dep^i; lî^i^ du ^t4' de Qi^nfiu* Elle- a des 
j> À^exaenf de près d^ 4ew^ Ueues , et est 
»i epfxire l)if n empierrée «d^ufi h plus grande 
? iw«l»fit, Qû n'y; trouve ^i vestiges 4e pont» 

12 



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( »78 ) 
y> dans les bas fonds , > ni escarpemens sur les 

y^ haatetirs: 

jDi II sort encore deux autres routes de Garseul, 
]»i maïs, elles ne se reconnaissent presqike qu'à 
» l'entrée de la TÎlle; l'une parait dirigée vers 
9 Dinan, l'autre du côté de Dinart » 

M. Lecour parle aussi des quatre routes qui 
partent de Corseul ^ et il leur donne à-peu-prés 
ia même direction que l'abbé Rufielet : il ajoute 
que la route xpà conduisait de Rennes à Ërqui , 
passait par G>rseul. 

On Ut ce qui suit dans un manuscrit de M. 
Rallier, au chapitre qui a pour titre ': f^oies 
'Romaines. 

<c On ne peut douter, d'après l'itinéraire 
» d'Antonin, qu'une route Romaine ne conduisit 
» dç Côndate (Rennes) jusqu'au lieu nommé 
» alors Fines , et aujourd'hui Huynes , à deux 
3) petite» lieues au nord-est de Pontoi^n. De là 
y> elle se prolongeait jusqu'à^/j^/ia (An-anches), 
3> et sans s'écarter beaucoup de la côte, elle 
7> allait gagner pluâeurs villes dépendant de la 
y> nation des Unelli. '» 

D croit qu'il a existé un câmp Rôniàin à 
envirofû deux lieues à l'ouest de Pontbrsoa, et 
que la légion qu'il contenait était destinée à 
tenir en respect les peuples dont la rî^ièhe*^cte 
iCouesnon était dè&rlors la l«mtê conuiâiae', 



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( '79 ) 

savoir, les Bhedones, les ^bricantini et les 

UnellL 

U dit que la route de Condate à Fines 
n'excédait pas dans sa longueur les 99 lieues 
gauloises de i34 toises chacune, que lui assigne 
l'itinéraire d'Antonin. 

ARTICLE y. 

Inscriptions trouué€S à Rennes. 

On doit mettre au nombre des antiquités 
Romaines, l'inscription qu'on lit sur la pierre 
qui est dans un des jambages des portes Mor-* 
delaises ; ' 

Celle qui était sur la lame de cuivre qu'on 
trouva, en 17419 près la place de la vieille 
Monnaie ; 

Ainsi que la paterre et les médailles qui furent 
trouvées, en 1774 9 ^ P^u de distance du même 
lieu. 

Mais il serait inutile de répéter ici ce qui en 
a été dit au chapitre du paganisme. 

AKTICtB Vî, 

Inscriptions trouvées à J^an^ê. 

On trouve a la fin du x.*' volume de dom 
Morice, col. SSg, tme note portant qu'il existe 
dans la galerie de l'hôtel de Tille de gantes ^ 
iine inscription conçue en ces termes : 



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( i8o ) 

Numinîb. Auffistor. 
Deo poliano. 
M* Gemel secundus et C. sedat. ftorus 
Acior vicanor. portens. trihunah C. Jf. 
Locis ex siipe conlaia posuerùnU 

Elle fut trouvée environ i58o, dans les décom- 
bres d'une ancienne tour qui était située derrière 
le palais épîscopal; die fut placée à l^iôtel de 
ville 9 dans la galerie constirulte en 1606. 

M* BSoreau consulté, en 1706, par le maire 
de Mantes , sur la manière de traduire cette ins« 
cription , répondit qu'il croyait que Volianus était 
%in' Dieu ad^ré à Nantes, et que ce Dieu était 
Apollon ou le soleil; il ajouta qu'il pensait qu'on 
devait lire l'inscription de la manière suivante : 

Nwmnibus augustorum 

Deo yoliano 

Marcus Gemellus Secundus et Caius Sedatus 

n ij^krus aciorum picanorumportensium tribunal 

commune maritimis locis ex stipe conlatâ po^ 

suerunt. 

Nicolas Travers^ ecclésiastique d^iNantes , expli- 
qust aussi cette inscription , et il l^e fit de la m^niè^re 
suivante : ' 

^ ce Âùx dieu3^ des empereurs, de l'agrément 
è'da'dteu Janus, M. Gemellus secundus et C^ 
» Sedatus Florus , dé l'argent contribué, ont bâti , 



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(?8i) 
y> dans la place da Commerce, le trikanal dea 
y> afiaires des babitam dés ports. y> 

Jiiste-Lipse dk qpie le dieu Yolianus était une 
divinité particulière aux babitftufi "de liantes ^ ce 
qui nous parait certain^ 
En i8o5y on trouva les inscriptions quimveut; 
Deo.. voL 
^ pro salute ^ 
vie por et nap 

Mg. 
Nau g deo vol 
Porticutn cum cannio 
Consecratam is. Mjort^n 

m tticelius genialis 

Vicams portenaib conoM 

imp coe n^rva 

iroijan aug 
Germ pon vn» 

ARTICLE TH, 

Inscripium à Saint-Meloir pjfrès Hédé. 
X>n ^oit dans la commune de 'Saint-Sfeloir ^ 
sur la route de Corseul à Vannes, quatre pierres 
formant une espèce d'autel ^ et portant Finscrip* 
tion suivante: 

imp. Cœsi 
nponio victorino 

P. F. P. j. «y- v. o. 



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(i80 
' •. Qu'on explique ainsi: 

imperatori Cœsari 
avonid J^ictorino 
pio , felici , principi , inpicto, senatus consulio 
Legatus ejus, popet consecrat 
Dom Morice parle de ce monument dans sa 
4*. note sur l'histoire de Bretagne, et M. Lecour 
le réfère aussi dans son manuscrit. 

ARTICUE Yllt. 

i 

Ruines à Cors^ul, près Dinan. 

Ogée a inséré dans sa notice historique sur 
Gorseul, deux mémoires relatifs aux. monumens 
antiques qui se trouvent dans celte commune ; l'un 
a été fait par un ingénieur ^ et l'autre par un 
avocat nommé Minet. 

L'ingénieur avait fait faire quelques fouilles, et 
entre les objets dont il |>9rle , on remarque ce 
qu'il dit d'un ancien temple ; voici comment il 
s'exprime : ec A huit cents toises de l'église, au 
» sud-est, on voit la moitié d'un temple ooto« 
» gone qui subsiste encore hors de terre, de 
^ trente-an pieds de haut, revêtu par dedans 
3) et par dehors de petites pierres de quatre pouces 
DD en carré, tailléeç proprement et posées par 
}» assises réglées. % . 

Plus loin , il dit qu'il a découvei^t aussi une 
cham|>re de douze pieds en carré | enduite de 



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( i83 ) , 

ciment, et un petit corridor de qtiatre pieds de 
large» 

La (fescription de ces objets est précédée de 
•la copie d'une épitaphe grayée sur la pierre qui 
couvrait le tombeau d'un individu d'une piété 
distinguée 5 elle porte ce qui suit : 

SILICIANA 
M.GIDDEDO 
M O A F R iC A 
EXIMIA PIETATE 
FILIUM SECVTA 
HIC.SITA EST. 
VIXIT AN LXV 
CFI-IANVARI- 
VS HIPOSVIT. 

M. Minet faisait la régie de la seigneurie de 
Montafilan y juveigneurie de Dinan : il donne 
d'abord la description des restes du château; il 
avait, dit-il, une très- grande étendue et des for- 
tifications dont il existe encore deux tours; on y. 
voit l'entrée de plusieurs souterrains , et dans la 
cour un puits remarquable par sa grandeur et 
ses dimensions. 11 est, ditM.Lecour, à un quart 
de miriamètre de Girseul; il avait û4îùf toui^j 
il est maintenant en démolition. 



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( m ) 

Mi Minet e»t porté à éroire qiie ce château arait 
été construit par les Romains , parce que le Chemin^ 
Ferré Yénàilise perdre hu pied-: il est bien plWv^ai- 
semblaUè qôe le cfaftteau avait été b&lipir lég 
seigneurs de Montafilân^ à peu de disbbc» dti 
Ghemin*Ferré qtai amit été fait par le( â^dUlaiàB. 

C6st pendant le teo^ du serrage et de la féodalité 
que furent construites presqtie toutes les fortifica« 
lions dont nous voyons les restes* 

M. Minet remarque aUssi qu'on autre chemin 
nommé Letrac, v^nâht de Blavet^ aujourd'hui Je 
I^ort-Louis, aboutit à Corseul. 

Enfin y il dit qu'on voit dans cette commune 
les restes d^une tour qu'on nomme Treforî, et qui 
passe pour être un des ouvrages des Romains. 

L'abbé RuBelet dit que (C les savans qui ont 
» long-tems varié sur la situation de la capitale 
D des Curiosolitesy s'acoordènt aujourd'hui à la 
-» placer à Corseul » "Çorsilkan, boUrg entreDinan 
> et Saint^Brieuc. Le grand nombrç d>H)çieii|b^ 
4 monumâss qu'on découvre tous tes îotu*a ^ 
y^ cet endroit Jet aUx environs , ne permettent paa. 
>» de^ douter qu'il y ait eu là autrefois une ville 
y> célèbre^ çt l'analogie du nom ^ conservé presque 
9 entiér><|6puis tant de siècles, lait présumer avec. 
1^ beauiiQi:^ de vraiâeâiblabce , qUe çettf viUe lêtaâl 
» la caj^tale des Guriôsolites. Parmi <5es anciens. 
X monumensy on ranarque surtout d'ancîeimes 



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(185) 
]> insôiiptkMtiSy des médaMe»^ des débrb dô ^Idn^ 
y> nés , un aqueduc, des restes de muils colAttlJâlI 
y> enpetitmoâônparassisesdNêgiA&hAtttiàtir^lesâits 
j> mo^ons tôti» équarirtô ^ k lêt^ «dte'trôisÀ ^tiàlMr 
» pouces de face et huit à neufipoUl:^ ^é^lïéuè. . 
y> DâmsvmTfllagevoi^^appélélévâla^eâefHoJkeh 
1^ leriè , on Voit une base de colonnes ^lUi èéul Ùbc 
ji de pierre, dont les tores, scôtied et ûk^ sbâ% 
» tfà»^bien sculptés j h diamètre du ftits*^ i{ui est 
j> de trois |>ieds> îtkdiq^e une colonne d\ittê groi»- 
» seur et d'une hauteur peu commune, et telle 
^ qu'on lès faiaait pour des tcinples ou pour des 
y> édifices pid)licsf peut-^tre aussi servaît-eUe à 
» un ancien temple peu éloigné de cet encïroit, 
» et dont t>n remarque encore aujonk*d'hui les 
}) vestiges; ce temple était de figure octogone , 
y> revêtu en dedans et en dehors de petites pierres 
» de quatre pouiîes: en carré, taillées proprement 
» et posées par assises réglées. Au devant dé ce' 
» temple, était une place belle et spacieuse bordée 
» d'une levée. » ' . 

• liante fait, en 1820, de nouvelles fouilles a 
Corseùl; M. liecour fils, avc^cat, a exàtïniné avec 
attention ks objets qui ont été troùtés j voici 
4'aûalyse de son toaiïuscrit. 

I. Oa voit dans les fondemens du mm du 
cimetière, une colonne avec un. piédestal. 



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(i86) 
a: On eif voit deux autre» sor le cliemin qui 
eendait à Dinan. 

3. En travaillant dans ce chemin, t>n a trouvé 
une colonne qui a été portée dans le jardin de 
M. de la Gaunelais. 

4. On y a porté une autre pierre qui a été 
tirée d'une tour de l'église , et sur laicpieUe est 
une inscription gothique. 

5. Sur la même route , on voit, de distance 
en distance y des murs qui la traversent à angles 
droits, 

6. En fouillant dans les champs voisins, on a 
trouvé des cheminées , des corridors , des apparr 
temens, un canal et un puits. 

Avant la révolution , on y trouvait beaucoup 
de tuiles dont on faisait du ciment pour les for- 
tifications de Saint-Malo. 

fj. M. Lecour donne aussi la description de 
la pierre tombale dont parle l'ingénieur cité par 
Ogée. ' 

8. On a trouvé dans un champ situé à *3oo 
pas de l'église, au sud, deux tombeau! en tuiles, 
à l'ouverture desquels on a éprouvé une odeur 
désagréable*. Pans l'un d'eux se trouvait un coro-< 
nal et la partie supérieure d'im fémur j on les a 
soumis à Fexamen d'un homme de l'art ; il les a 
comparé à des os de pareille espèce q;u'il a trouvé 
dans le reliquaire, et il a remarqué, premièrement^ 



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(i87) 
que le diamèjlre transversal du coronal trouvé danâ 
un des tombeaux, était beaucoup plus grand que 
celui des os de pareille espèce qu'il avait pris dans 
le reliquaire ; secondement, que son épaisseur était 
double; troisièmement, que là partie supérieure 
du fémur était beaucoup plus grosse que celle des 
os de cette espèce. 

Un peu au-dessous dès tombeaux, on a trouvé 
un bâtiment divisé en cinq pièces, et, à peu de 
distance, un mur qu'on croit avoir fait partie des 
remparts de la vîlle. 

Auprès de ce mur^ en dehors, on a trouvé 
une petite statue d'argile ayant un doigt sur la 
bouche j on en avait trouvé une pareille eh bronze; 
c'est sans doute le dieu du silence. 

On a trouvé beaucoup de valves d'huîtres; 
on croit qu'elles étaient destinées à faire de la 
chaux. 

Plusieurs morceaux de vases. 

Enfin des traces d'incendies et des cendres. 

M. Lecour a vu aussi, à un kilomètre et demi 
de G)rseul, les restes du temple octogone dont 
nous avons parlé ci-dessus : il en donne la même 
description que l'abbé Auffelet et que l'ingénieur 
cité par Ogée. U ajoute que ce temple était le 
FanumMariis, référé dans la table de Peuttinger, 
qui servait awsc Romains pour diriger la marche 
des troupes., "^ 



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( ÎÔ6 ) 

Enfin M. Leconr dit qu'on a troxx^é ^ GoraeiiL 
de petites pierres polies de dix à dix-huit cenli- 
2aètres,de longueur , formées en cônes d'un 
])oat ) et applaties en haches de l'autre : on croit 
^'elles servaient à broyer des alimens. 

On y a trouvé aussi des coins de bronze. 

La commune de Gorseul a une population de 
4000 individus ou environ. 

"Ruines de Kheginea, à Erqui, près Lam5alle. 

On lit dans l'ouvrage d'Ogée et dans plusieurs 
attres , ^e les Romains avaient donné au port 
d'Enfui le nom de JRheginea : qu'on a trouvé 
dans cette commune des médailles Romaines, 
et une aalle revêtue de petites pierres carrées. 
Un témoin de la découverte de cette salle, 
nous a dit avoir eu quelques-unes de ces pierres. 

Suivant l'abbé Rufièlet y les distances marquées 
dans JA table dont nous avons parlé , pour être 
pellsB *4e JRhegineq , à divers lieux ^'dile indi- 
que, conviennent parfaitement au |)ortd'Ërqui^ 
et ïie peuvent s'sf^pliquer qu'à lui. On croit 
^'elk #vait été fiiite sous le règne deS' ^npe-* 
r^urs Valens et Yalentinien y (m soi» celui de 
Théodoife le jeune. Elle porte : JXhegineaXÏPT 
JPanum MarUs XX f^ Condate ; c'est4-dH-e, à 
quatorze nulle du temple de Mars , ^ exislail 



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lÉliBIl 



près Corseul, et à vingt-cinq mille de Ronoes. 
Le mille Romain é.tait de mille pas Romains ^ 
^t chacun de ces pas était de cinq pied^ : i( est 
évalué à •;756 dç nô3 toises. De ces faits, Rufi^ret 
conclut qu'il y a erreur sur ce point ^ dans k 
carte placée par dom^ Morice , au' commencement 
de son premier vohimé. he Hheginea des Romains 
était, dit-il , Erqui et non Rbban , comme l'indique 
dom Morice : il était le terme d'une route qui 
aboutissait à la mer et non au milieu àes terres* 
L'histoire ne parle point de templq situq à 
Merdrignac, et dédié au dieu Msirs. 

ce Les anliquilés qu'on trouve à Erqui,.ajqute 
» Rufièlet, sont des anciens n^urs, des médaillçç 
y> si efiàcées , qu'on nîa pu découvrir de qui 
y> elles étaient, et un ouvrage a la mosaïque , 
» dont les couleurs et le dessin pstraissent bien 
y> conservés. » . ' \[ 

ARTICLE X. 

Médailles Romaines. 

Il a lété tfouVé des médailles Romaine^ prè? 
Saint-Brieuc ^ à,'Quintin, u Brest, à Hpdé| k 
Reunes , à Erqui ^ à Saint-Malô^ dan$ la forêt 
de Renues , et sans doute daÛ3jbeauCpup4'autres 
endroits. ' • / ' ' ^ 

A Côrseul j il en a été trouvé environ sçipc^ûte. 
Voici la légende de quelques-uues , a ^laquelle 
je joins une notice, pour faire connaître l'époque 



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'( 190 ) 
i& laqaette chacune d'elles a été faite , et les 
principaux traits de celui qu'elle représente. 

I. Jules^Césarj homme d'un génie supérieur^ 
. et le plus grand capitaine de son siècle , mais 
ambitieux. U imprima une tache inefl&çable à 
son nom , en asservissant sa patrie. Il fut le 
, premier empereur Ilomain^ Il périt de vingt-trois 
cobps de poignard , quarante-trois ans avant la 
naissance de Jesus-Christ. 

:2. Germanicus-César. II était fils de Drusus 
et d'Antonia, nièce d'Auguste* Il était mari 
d'Agrippine , petite-fille d'Auguste , père de 
Galigula, et aïeul de Néron. ^11 fut empoisonné 
à Antioche, Fan 19, par ordre de Tibère qi4 
l'avait adopté. Il était fort aimé du peuple 
Romain. 

3. Caliguta (Caïus-César) , fils de Germanicus, 
successeur de Tibère. Il monta sur le trône 
Fan 37. 

4» Néron {Domitius) , fils d'Agrippine , fille de 
Germanicus,.. succéda, en 54 ^ à Fempereur 
Claude. U se tua le 9 juin 68. 

5. p^espasien (Tïtus-Flauius) , successeur de 
Wéron, fut prbclaîné empereur le i.*' juillet^. 

6. 2yfe-/^5pa5i^7i succéda à son père : on 
le nomma l^ délices du genre humain, parce 
qu'il fit lé bonheur de ses sujets. U mourut le 
i3 septembre 81. 



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t 19' ) 

à Ner?a en 98-9 et mourut le 10 août iij. 

8. uâtdrien ( Mima ) , succéda à iVajan, et 
mourut le 10 juillet; i38. 

9. j^rOonin-le^Pieux saccéAst à Adrien./ et 
mourut le tx'j mars 161. ' 

10. Faustine j femme de Marc-Aurèle, SUC7 
cesseur d'Antouin. EJle est connue par ses 
débauches. 

11. Commode, fils de Maro^Aurèle et de 
Faustine, monta sur le trône impérial lé 17 mars 
180, et mourut en '19a. 

t2. HeliogabcUe ou EUogcAale , cotinu par 
ses débauches et par Tinstitutiçu qu'il fit d'ûH 
sénat de femmes pour juger les personnes de 
ieur sexe» Il fttt assassiné le 11 mars sas. "^ 

iZ. f^olusianus xé^9àx en^^i. ■ ", 

14. f^ctorinica fut tué vcts «aGS. 

i5. uiurélien, connu par ses talens militàit«s 
et aa cruauté. Il fut assassiné en 175. 

i6. Tetricua régnait dans les Gaulcfs eri ti^i. 

l'y. Probus {MarcuS'^ureUùs) fut proclamé 
empereur en 276 ^ et il fut taéyi&k iSay par 
de« soldats. • - 

18. Dioctétien > connu par ses talen&militaires 
el sa, cruauté envers les chrétiens» II:abdiqi:|a et 
06. b^.BMftuor deiaim^.en SiS. > ; ' 

>9« Maicmim. 11 7 a ea deux' empereurs de 



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< ^9^) 

0f aoH* I>w0l^ti«^ moei» Herfule-Haximîen 
a V^mfk^t le |.*' aTi4l a86> ^t^ ^ 3q6>. après' 
qu'ils mregt iMfpié , tcmà^ k» à^ùx , l'aotre 
Maximien, qui portail le pfâoMQ de Galerius, 
ffit proçUiiné eippermr. H moilrat «n moi^ de 
mai 3ii. . ^^ ' 

^ 4ç Ckxwlmoe CUare et. de nîat^ Délme , 
fîit proclamé empereur le 25 juillet 3o6 i mai» 
Maxiyiiett ue lui permit de pi:eudre que le titre 
4^ Çéi^, auquel il joîguil^ eu 3û8> celui d'Auguste* 
Il se £t chrétieu^ et il doupa le uom de Goi\stau- 
tiuople à By^uce y où H aUat demeurer. H mourut 
le aa ipaps 337..: . 

ai. Constantin-seeomdpVvmàddei filsj eut les 
Gaules dap^ le partage de la suœeaÉioa de aoa 
pore. Il fut \jxé ?U'34Ô9:à Aquilée. 

:ia, Eufin.^ DP 9 ^m ftmuvé , daùs le$ ruines 
de.jCqraful^ Uens ;médai|let ayant pour légende les 
mots insignia iHomcst , nat.katre ayant pour 
J^eude wb^ Moma, et enfin, ûue troiftièàie por« 
iai^t l'effigie. de Yénus. . v- y , > ; . 

. (4 A^snîûn. de toutes: ce» i^é^ailletftîtpF^^ 
mer que Cch^uI était une yille consid^àble , 
dépendante dé Fempife'Romaiu^ètqu'éne eidsta 
|«aqi^'au/milieu dû 4*- ^i^l^* On cfoit qae, Ters 
cette époque, eUe :fatdétaru2te;9 ou. qu'elle paissa^ 
comme . le reste dé l' Ar moncfiaie ^ aous la puisl^ce 



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t »9^ ) 
èe Gottan MériadeCy en 409} mais lliistoire u^eti 

fait plus meûtion. 

ARTICLE XI. 

Tombeaux» 

' On trouve dans celui des ouvrages de M. de 
Penbouet , qui a pour titre \ Recherches sur la Bre« 
tàgne , deux planches, dont Tune donne la des- 
trtpiion d'un énorme tombeau iitué dans la 
presqu'île de Ruis, et Pautre , celle de deux rangées 
de tombeaux qui sont dans la paroisse de lim- 
tnerssel, prés Questembeirt. 

M. dePenhoUet désigne le premier sous le nom 
de Tumulus ou Grand mont ^ il est y dit-il , dVne 
forme conique , bien soutenue dans toutes ses 
parties : il a 35o pas au pourtour de sa base et 
environ loô pieds d'élévation. 11 est certain ^ 
dit-il, que c'est Un tombeau, quoiqu'il ne l'ait 
pas ouvert 

A l'égard de ceux de Limmérzel , il en a fait 
enfoncer un , et à un demi-pied au-dessous de la 
surface , il a trouvé dés cendres et du charbon 
répandus sur une couche de terre glaise 3 il a 
trouvé des objets de même espèce dans ceux des 
autres tombeaux qu'il a fait ouvrir. 11 a été d'abord 
porté à croire que le lieu où étaient ces tumuH 
était célni où fut détruite l'armée des Normands 
par AUain III, souverain Breton, vers la fin dtt 

i3 



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. ('94) 
p.* siècle j maïs après y ayoir réfléchi , il croit 
qu'ils ont été faits à une époque plus reculée. 

On voit dans la paroisse de Languenan, près 
Plancoët, trois mottes élevées, qu'on croit être 
aussi des tombeaux. 

Les Gaulois , dit M. Poignan , avaient, comme 
les Romains , l'usage d'élever une montagne 
artificielle , pour y placier la tente du cdmmanr« 
dant, afin qu'il pût voir les mouvemeus de ses 
troupes et ceux de l'armée ennemie. Lorsqu'il 
était tué dans le combat , on l'enterrait sur cettç 
montagne artificielle, sous sa tente, à neuf piedif 
de profondeur. Cest, ajoute-t-il, l'origine de ce 
qu'où appelle tertres tumulaires , dont on voit 
un grand nombre en France. On trouve . ordi- 
nairement dans ces tombeau^ des ossemens et 
des armures d'anciens' guerriers. On voit dans 
le canton de Plouha, près Lanvollon, une motte 
considérable, Êiite de main d'hommes, et qu'où 
croit être un tertre tunîulaire. 

Les tombeaux , dit Grevier , étaient de petits 
tertres couverts de gason. 

Ou élevait sur les sépultures des rpis de 
France, avant qu'ils fussent chrétiens, et sur 
celles des généraux , suivant Saint-Foix , des 
espèces de monticules jdé 3o, ou . 4<> pieds àe 
hauteur : on les constriu^ait avec à,es pierres , 
du sable et du gason. 



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. ( 195 ) - 
CHAPITRE jy. 

• Églises et châteaux. 

La puissance dont jouissaient - les Druides 
prévenait les guerres qui auraient pu naître 
entre les peuples soumis à leur domination. 

Le joug que les Romains imposèrent ensuitjB 
aux Gaulois produisit le même effet. 

Mais la conquête de Maxime, qui eut lieu 
vers la fin du 4** sièck ,: en réduisant nos 
ancêtres au servage , et en les partageant entre 
les vainqueurs , établit dans notre patrie un état 
de guerre presque continuelle. Chaôiin des 
conquérafis conduisit, qiàand il le voulut, ses 
s^rfs au cpmbat, et cèuk-ci furent obligés de 
loi construire un cbateau où il pût être à Fàbri 
dès coups de ses ennemis. 

' Dans lé même siècle , dés chrétiens prêchèrent 
Pévangile dans FArmoriqûe. Tours, résidence 
du chef de PaUtorité civile, devint métropole/ 
Des évêchés forent créés et dés paroisses furent 
fondée^ ^ à mesure que le nombre des fidèles 
augmenta. > . 

La religion présenta aux malheureux serfs des 
Consolations , et les fortifications devinrent pour 
eux des lieux de sûreté : on bâtit donc des 
églises et des châteaux. L'article 12 de l'usément 



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deQuevaise assujettit le colon à faire les charrois 
nécessaires pour la réédificatioû des églises et 
chapelles , et le chapitre aS^ de la très-ancienne 
coutume obligea les vassaux à aider leurs 
seigneurs & leurs corps ^, S lettré tharrettes et 6 
le^rs béki , en cas dé mécfdef à leurs maisons* 
Tel était , dit Sauyageau , le droit commun de 
la France. 

ARTICLE PREMIER. 

Clocher de CréisJkery àSamt^PolÂé^Lécn. 

M existe dans la partie occidentale de la 
Qrelagne des clochers qui ont une forme diffé^ 
rente de celle des autres clochers de laproyince^ 
pluâeurs i^nt admiréf des çonpais^urs. « Si je 
» n'avais vu, dit Cambri, le clocher de Créiskcr 
» à Saint Pol-de-Léon ^ je vanterais ceux de 
^ Lampoul et de Saint-Egonet ; mais^ je le 
Jk répèle , ce léger , ce brillant clocher efface , 
1» à mes yeux , les flèches de Saint-Louis à Paris ^ 
3) celles qi« parent la ville d'Auxerre, les clochera 
3^ de la Flandre , les tours de Malines même ^ 
y> plus élevées , mais moins futées , moins élé- 
3> gantes, i» 

Le clocher de Kf;éisker a 670 pieds d^élévation; 

Créisker signifie , eu langue Celtique , milieu 
de la ville. 



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(197) 

ARTICLE U,l 

Monument à Lar^iiencmi 

M. Lecûttr a observé y dans la paroisoe de 
Languenan ^ des restes dHia ancien monumeat 
qui fiit détroit, en 1 759; par wx Tiolent oaragant« 
U consiste en deux pUiera âoignés Fan de Fautrè 
de 17 eei^tîmètres; ils sont posés sor nu piédestal 
commun, ce Sur la &ce droite de chacnin des 
7^ côtés était figurée une tête d'homme, et sut 
» la &ce gauche uiae tète de femme. La têle 
7f de l'honune étak nue , et ceHe de la femme 
T> é^it coiffée d'un turban. On m: pris mal-à- 
-» propo6 ce meanment pour une. colonne mil* 
7> liake ajaut qnelc^ue rapport avec Gorseul; 
^ il avait été élevé, par les seigneurs de Boisjan , 
]i) quaiid as revinrent de la guerre d^s^ croisades ^ 
}» à l'endroit oul ils rencontrèrent léui^ daimes 
a allant au devant d'eux. )> 

ARTICLE III. 

Château du Bois-de-îa-Motté. 

La maison du Bois-de-la- Motte, située dans la 
paroisse de Trigavou, a été bâtie avec les débris 

dW vieux château aui était entouré d'eau et qui 
avait deux tours à l'entrée : il avait une motte 
à Textérieurj on dit qu'il était très-considérable. 
IX était possédé, vers le milieu: du. i5** sièclg, par 



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( 19» ) 
Jean, sire de Beaumanoir, auquel le duc Jea)D V 

donna le titre de Lanneret. 

Le 21 juillet i433, 1^ prince affecta la terre 

du Bois-de*la-Motte au titre qu'il venait de doniier 

à Jean de Beaùmanoir. 

Bumeretf. . Les bannerets avaient le premier rang après 

les barons; leurs bannières étaient carrées, et 

celles des chevaliers n'étaient que .des pennons 

terminés en pbinjte. Un moine de l'abbaye de 

Saint-Aubin-^les-Bois , en parlant des bannerets^ 

s'exprimait ainsi , il y a environ 4^0 ans: 

a Banneret est moult grand honor , 

- 7) Tant à roi , prince que seignor • 

». y> L'ordre des bannerets est plus que chevalier , 

>^}» Commeaprèschevalieraaccousuitbaehelier.i» 

Vers la fin du 9.* siècle y un banneret, du nom 

de Gouyon , rendit de grands services à sa patrit» 

dans la guerre qui eût lieu pour l'expulsion des 

Normands. 

La commune de Trigavou a une population 

d^environ io5o individus. 

ARTICLE IV, ^ 

Château du Ple^six-Balisson. 

On voit dans la commune de Hessix-Balisson ^ 
près Plancouët , départemement des Côtes-d u-Nord > 
des ruines d'un ancien château du même nom : il 
appartenait aux seigneurs du Boisjan qui avaient 



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^1 



fondé à Paris le collège du Plessix. La paroisse 
fut affranchie de fouages, jusqu'à la concurrence 
de cinq feux , par lettres-patentes de Jean Y , 
du 7 septembre i44i 9 enregistrées à la chambre 
des comptes, et confirmées ensuite par le duc 
François!.", son fils, le 4 février i443. Par Pacte 
de concession, Jehan duPerrier, qui était pro- 
priétaire du château , fut chargé de le tenir en 
bon état et de le fortifier. La paroisse du Plessix- 
Balisson n'a que quatre hectares 37 ares d'étendue j 
elle est enclavée dans la paroisse de Ploubalai, 
comme Lamballè dans celle de Maroué et Pontivy 
dans celle de Noyai , sans doute parce que les 
seigneurs du Plessix-Balisson avaient bâti dans la 
paroisse de Ploubalai, un château dont la chapelle 
devint elle-même une paroisse. 

ARTICLE V. 

Château du Guildo. 

On voit dans la paroisse de Créhen , succur- 
sale de celle de Plancouët , les restes du château 
du Guildo. C'est dans cette forteresse que fut 
arrêté, en i446) l^i^fortuné prince Gilles, qui 
Alt étranglé dans celle de la Hardouinaie , dans 
la nuit du 24 au 25 avril i45o. 

Le château du Gtiildo faisait partie du domaine 
ducal ; il était très-fort et l'un des plus beaux 
du duché : il était baigné au nord par la mer j 



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-^•. .^-.jtf^A^,.^-.^ .-fc, .^^j^-f 



( aoo ) 
les murs, de ce côté, avaient -36 mèti^ de 
hauteur et cinq de largeur : il avait des douve» 
larges et profondes. Il fut pris, eu iSqq, par 
l'armée de Henri lY, et repris, au mois de mai 
]597, par Saint-Laurent, l'un des capitainea 
attachés au parti du duc de Mercœur. 

Jean Davangour , seigneur du Guildo, fonda ^ 
en 1621 y une communauté de Carmes près son, 
château. 

On le démolit maintenant. On a trouvé dana 
les murs des boulets du poids de 34 livres ; oa 
en a extrait d'autres qui avaient entré dans des 
pierres de taille : on en a trouvé qui avaient 
été déposés sur le portail et sous le pont-levis ; 
il est vraisemblable qu'ils y avaient été mis ea 
réserve. 

ARTICLE VI» 

Châteaux sur les confins du Maine et de 
la Normandie. ^ 

Les souverains de Bretagne avaient multiplié 
les châteaux sur les conGns de la Normandie et 
du Maine, afin de rendre difficile l'entrée de 
leur pays de ce côté. 'Outre celui de Fougères^ 
ils avaient ceux dont les noms suivent : 

u Le château de Saint- Aubin-du-G)rmier , 
qui avait été commencé, en I223, par Pierre 
de Dreux y et achevé par ses successeurs. IX fut 



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(301 ) 

pris par Charles de Blois, en i34i > et par 
Charles VllI, en 1487. 

2. Celui d'Antrain, qui avait été attaqué 
plusieurs fois, et qui ii'avait jamais été pris. 

3. Celui de Bonnefoptaine, qui fiit reconstruit 
seus Henri II y et érigé en haronnle par Henri III, 

4* C^lui dont ou voit les ruines au bourg 
de Rimou ; il appartenait aux ducs de Bretagne* 
Une dm tours portait h nom de Quinoampoi9. 
II était au confluent de la rivière de Couenon 
et du ruisseau dirai; sea mura étaient baignés 
par les .eaux d'un étang* 

S. Il y en avait un autre près du bourg da 
Bazouges-la-Pérouse. 

Ç. On croît qu'il y en avait aussi un à 
Marçillé-Robert. 

7. Landais, grand trésorier du dqe François Ilf 
en bâtit un dans la conu^une de Gahard : il 
e:i^iste encore. 

Les ducs de Normandie, de leur part, pour 
empêcher les incursions des Bretons, avaient 
bâti de\kx châteaux sur h» confins de leura 
états ; c'étaient ceux do Pontprson et de Saint- 
James de Beuvron, C'était là qu'ilsréunissaientles 
troupes qu'ils Toulaient &ire entrer en Bretagne^ 



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Google , 



T*fr.ia.iÉ.lhu 



( ^^2 ) 

ARTICLE VII. 

I^ise de Loupigné-du-Désert , arrondissement 
de FougèreSu 

Les ruines de l'ancienne église de Louvigné 
existent encore j elles sont situées dans le bourg. 
Tevptien. Lôrs de la destruction de l'ordre des Templiers^ 
qui eut lieu vers i3o3> on abandonna cette 
ancienne église pour prendre celle qui dépendait 
do n^onastère. Cette dernière a été reconstruite y 
en partie : c(»naie elle est décorée d'ornemens 
d'architecture gothique , on la distingue &ci- 
lement de la partie qui a été réédifiée. Quel- 
ques-uns des bâtimens du monastère n'ont pas 
été détruits. 

Les Templiers avaient des biens à Fougères^ 
i Rennes, à Nantes, à Quimper et dans plusieurs 
autres parties du duché. Ils avaient à Quimper 
une maison qu'ils occupaient. 

ARTICLE VIII. 

Monument pour perpétuer le soûpenir de la 
. bataille des Trente. 

Au nombre des monumens faits en Bretagne 
pour perpétuer le souvenir d'éyénemens mémo- 
rables, nous devons placer celui qui a été 
construit depuis peu entre Ploërmel et Josselin , 
dans l'endroit où eut lieu la bataille des Trente ^ 



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(ao3) 
le 37 mars i35i , 4'* dimanche de Carême; 
Nous ayons parlé de cette bataille dans le i/" 
volume des recherches, page 192; nous avons 
dit que la pose de la première pierre avait eu 
lieu lé II juillet 1819; Le monument consiste 
dans un obélisque en «granit de quinze mètres 
de hauteur, placé au centre d'une étoile de 
cent trente mètres de^ diamètre, dans la lande 
où était le fameux chêne de Mi- Voie. Seize 
percés aboutissent à l'obélisque, et le terrein 
intermédiaire est orné d'arbres de décoration. 
11 y avait autrefois en cet endroit une croix sur 
le piédestal de laquelle on Usait l'inscription 
suivante : En la mémoire perpétuelle- de la 
bataille dés Trente , que M.gr le mxxréchal de 
Beaumanoir a gagnée dans ce lieu, VaniSâo. 
Cette date est du style ancien j elle répond au 
27 mars i35i ,, nouveau style. A peu de distance 
on voit deux pièces de terre , dont une porte 
le nom de cimetière des Anglais , et l'autre de 
pièce de Brembro. Dans la première il y a une 
croix ancienne, mais sans inscription. 

Au sud , l'obélisque porte les noms des Breton^ 
qui combattirent. Les neuf premiers que choisit 
Beaumaqoir étaient chevaliers, et les vingt- un 
autres écuyers. Beaumanoir fit chevalier Geoffroi 
de la Roche, pendant le repos que prirent les 
combattans. 



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(M) 

Bren^ro ne prit que vingt hommes paroii 
les Abf^lais qui faisaient partie de la garnison 
qu'il commandait; il prit les dix autres parmi 
les Allemands et les Bretons qui servaient dans 
s6n parti. Les deux che& fitu*ent du nombre des 
«ombattaus^ outre les trente convenus pour 
ebaqùe parti. 

Kèus mettrons iei les noms des uns et des 
autres en regard , en observant, i."^^ que 
l'bistoire ne nous a pas tranismis les noms de 
quelques-uns des individus qui combattirent sous 
la bannière de Brembro; 21.^% qu'elle donne 
confusément les noms des Anglais et des Alle-^ 
mands ; 3.^ , que les quatre derniers sont 
Bretons j 4*°S 9^^ ^^^^ Rousselet, dixième 
des cbevàliers, a été omis dans la liste que donne 
Ogée. * 



. 9. {if qwrécbaidtt Beamnanoir* 

9. Lé Kt9, de TinténUo. 

S. Gâl de Rochiibrt. 

4» y¥^t Cluurnie]* 

5* Robin Raguenel. 

6» fluon de Saint-TToa* 

7 Cate de Bodegat» 

8« Oliviet Anel. 
1 9« Qeeffxai Duboif . 
10. Jean Routtelet 

EcuTsas* 
91. Cnilhnnqe de MontaubaB» 

x2« iJlain de Xinténiac» 



Richard Birembro* 
Robert Knole*. 
Croqaart. 

Hervé de I«ç](naTeii« 
• Jean PlesanloD. 
Richard le GatUart. 
Hugues le Qailtart. 
Jannequin TaiUarl» 
Bepefort* 
Richard de la Lande* 

ThoB»ei;n Bîllelort* 
HuchetfM CUu»»b|n^ 



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(ao^r 


) 


f 3. Tristui <!• FetfiHeA» 


Gautier LâlIeaMOA. 


X4. Allaia de Kereorals. 


JannequÎD de GuenneciioQ|i» 


i5. blîner de Kerenraity son oncte. 




i6ALMà Gôyoli. 


J4uttéi[uib le M*éelial< 


17. Geoffroi de la Roche. 


Thomelîn Hnlet^ 


x8« Guyon de Pont-blane. . 


Hue.dêCaverlé. . 


i$l Geolfeoî'de fecftucotps. 


iRôbmé Metipati. 


40. Mâbrîcé tktpàre* . > 


YfMi dî] léènilû; 


ai. Jean de Serent» 


yalenlln* . 


as, 23, Les deoi; Fontetai. 


Jean. RouifeL , . 


24. Gèoftôi totilartl. 


liagdHiè.' • 


aS» 2é.Maiifie# et GMliodelïrottsiiidf» 


Halbit40. ' ; r 


57. GuOIaume d» k Landff.^ 


.' » ' ' • • [ 


a8. Olivier # Mooteriile. 


Penîn de Gamelon* 


a$< iSItoon tocbard. '. ' 


Guîlleiûln le ÔUllurt.^ [ 


3o. Guillaume de la Marckt. . \ , 


HaeuiPrérèt. ' > 


3j,Geoffiroi MoUony ,* 


Dardaîqe* .« 



DomMoricediteeniiiargedesoDhijBtûir^lesouiirnb 
gesoùila pris les £iit» relatifs àcéttebatâille^de JonC^ 
l'histoire de Bretagne, par le Baiid y page SaS^hk 
chronique de Jean d^ Sàini^Paul y émte en . 1470 1 
et la vie de Louii III ,. due de Boiirbon y page 4$. 

Ôûvoitdûtis le dîetîonMÎre d'OgéêVà ]*àrtîclé 
de la Éoiûiiiitiâe de la Croix-Haesktl ôùllésiôtf y vLûè 
discusidonititéréssaiite 6ntre M.*^ de Pdmitiêfèùl ei 
Richebourg-Toustaiug ^ savaiiil distingués. 

M. de Fovmmà^ étè^e â'abord des doutes 
sur la i^ui^tipp ^e. savoir si h jhataille des Trfpte 
a ^n liçu y et jl les. fonde sur les obseryatioas 
suivantes.. , ,', . , '.[:'■...> 

x.""^ Le9.historiei»Angla]ft n'eu parleia pak 



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.. .^* _'«?:i«#. «»*•»<£ 



( ^o6 ) 

a .■* Les historiens Bretons n'appuient ce qu'ib 
diluent que sur un manuscrit de 1470* 

3.^^ Les historiens modernes se répètent Je& 
mis les autres. 

Il finit cependant par dire qu'il croit que la^ 
bataille: a eu lieu ;' mais il ajoute quW ne sait 
point comment' le combat se passa. 

Bl de Toustaing répond que le manuscrit de 
1470 n'est pas :1e seul ({ui fiisse mention de la 
bataille des Trente; que Dàrgéritré mrle d'un 
poème du 1 4-'' siècle, que depuis on a trouvé 
dans la bibliothèque du roi. 

Si nous avions à émettre une opinion sûr ce point 
denotrehistbire, nousdirionsansûquenouscroyôtis 
qtie la bataille a eu fieu; mais nous A jouterions^ avec* 
M* dePommecebl^ qù^les circonstances qui accomr- 
pagnèrentlé con^batîie nous sont pas bien connues^* 

M» Poignant dit que le marédiai deBeauma* 
poK était né à^Evran, çomn^qi^e . crurale ^ située 
près Bécherel^sup la .route/ dp Dinan; en efi*i?t| 
on voit à Evran, le châ^au de Beaumanoir. 

' « Article- iXi" • ■" 
ChfifBin des Charly. ^ 

* H existe un vieux chénrin' qui èdndm^ d'Ernee 
à Rennes; il est dirigé sur une fignè à-peu-près 
droite : il laisse dans le nord Fougères et Saint- 
Aufain-du-Cormier; On. croit qu'il fut fait vers 



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( ^^7 ) 
1^88 ) par ordre des g^éraux qui commandaient 

}e& années de Qiarles YIIL C'était vraîsembl»- 
blement une route militaire, au moyen d^ 
laquelle les troupes Françaises évitaiept les for- 
teresses dont les garnisons auraient pu les.iQGou^ 
moder , à lei^r entif^ée. e|i Bretagne* On sa^t qu'4 
cette époque le gouvernement Français suivait 
avec ardeur son projet d'unir la Bretagne à la 
France. ,v. ') 

ÀHTIGLE X. 

Monnaie ancienne^ •' 

' Charles T / roi d'Angleterre, épousa la fille 
du malheureux Charles VI y roi de France , en 
i43o. Il fit faire, en Normandie, des pièces dq 
monnaie qu'on nomma Saluts : Tune d'elles 
ftit^ trouvée , en' 18 13, dans la paroisse/ de 
Loiivigné-du-liésért. , ^ 

vp'un côté, on lij; : Henricus; Dei^ gmtïdf 
-FmncoTÙm; et; Ariglîœ; rex. 

De l'autre, on Jit : Xrc X vincit X Xrc 
X régnai Xrc X imperat. ' \ 

Sur la première jFaçe, on voit, à droite, un 
écusson aux armes d'Angleterre, et, à gauohel 
un écussoa aux armes de France. 

Entré }es deux * individus qui portent ces 
écussons, et qui représentent un Ange et la 
yierge, suivant les uns, et Elenri et Catherine 1 



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(aoS) 
«arçàïit leà attlrî» , tm Bt te mdt jfp&, mrtûùùté 
fftme étoile^ cetjm Wmblerait signifier ^pé 
maris siella. ' * ' 

Sur ia àecondè fccô, du Voit un léopard à 
droite a ùbe flctir de lis à gauche : entre le* 

deux écutôdns, se trouve' une croît. 

.. . ' • • -^ 

Cercueils m pierre , ou tombeaux qu^on cmt 
postérieurs à rétcfblissementdu christianisme. 

On trouve des Cercueils eu pierre dans les 
communes de Louvigné-du-pésert et de Vandel , 
arrondissement de Fougères. ï)ans cette dernière^ 
il y a une petite rue qu'on nomme rue des 
Tombeaux. 

On en trouve aussi dans celles de TieuxvT 
et de Domloup , arrondissement de Bennes i 

Et enfin dans celles d'j4rgentré, Domagçé, 
Etrelles et Visseîche , arrondissement de Vitré. 

Us sont ordinairement à la profondeur de trois 
ou quatre pieds. ' , . \ . 

Les coffres et les couverdes sont proportionna 
a la longueur et à la largeur d'un homme d'une 
taille ordinaire. ^ : ^ 

Ils sont faits avec . 4es pierres dé granit , 
ou des tuiles, oii avec des pierres blanches et 
poreuses, composées avec un mortier de chaut 
tt de sable : il entrait dans ce mortier beaucoup 



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( 209 ) 
de détrimens de coquilles marines. Lorsque les 
cofires sont de briques, les couvertures sont 
ordinairement d^ardoises. 

Ils sont toujours âspectéS) de manière que 
les . pieds de Pindividu qui y était renfermé 
sont à Test et la tête à Touest. 

Us contiennent presque tous des os^ cependant 
il y en a quelques-uns dans lesquels on ne trouve 
plus que de la terre. 

On croît que le cercueil le plus . récemment 
découvert fut trouvé, en 1811, près Ernéci 
dans une pièce de terre depuis long-tems inculte 
et anciennement plantée. Il était couvert d'une 
pierre blanche , de l'espèce de celles dont nouS 
avons parlé. Il ne contenait que deà os qui se 
brisèrent > lorsqu'ils furent exposés au contact 
de l'air. 

On a trouvé aussi des cercueils sous les ruines 
du château de Saint- Aubin-du Cormier, qui fut 
construit en 12 a3; ils étaient faits avec des 
pierres d'ardoise liées entre elles par un ciment 
composé de détrimens de coquilles. 

On trouve dans le mercure de France, du i5 
octobre 1^85 , une lettre écrite par un médecin, 
correspondant de la société royale de médecine 
de Paris , qui porte qu'au mois de juillet pré- 
cédent, on avait trouvé dans le bourg de 
XfOrouXi-Botberaux , éloigné de Nantes de trois 

14 



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(210) 

lieues, un grand nombre de cercueils. Par la 
description qu'il en fait , on voit qu'ils étaient 
semblables à ceux dont on vient de parler. On 
trouva aussi, dans une partie du bourg, des 
tombeaux taillés dans le roc , et couverts d'une 
pierre plate. 

Ce médecin remarque que, quoique le Loroux 
soit éloigne de la mer de quatorze à quinze 
lieues ,. on a employé des coquilles marines 
pour la construction de ces tombeaux j ce qui 
le surprenait d'autant plus , qu'on trouvait dans 
le lieu une pierre scbisteùse, feuilletée, solide, 
et plus propre à conserver des cadavres , que la 
pâte poreuse et friable qu^on employait. 
, En 1809, on trouva près Beaugenci un tom- 
beau à la construction duquel on avait aussi 
employé une pierre calcaire composée de frag- 
mens bien distincts de coquilles marines, quoique 
ce lieu soit très-éloignè de la mer. 

Par quel, motif nos ancêtres préféraient - ils 
à des pierres , pour Êdre des cercueils , une 
pâte composée avec des coquilles ? C'est ce 
qu'on ignore : on sait seulement qu'il y avait , 
du tems des Celtes, sur le mont Beleine, situé 
jprès le mont Saint - Micbel , un collège de 
Druidesses; qu'on y .allait en pèlerinage, que 
ceux qui en revenaient étaient presque couverts 
de coquilles , et que l'usage d'y aller et de 



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( 311 ) 

revenir, avec Aes coquilles sur les vétemens j 
s*est conservé jusqu'à nos jours. 
' En i8i3 , on trouva dans la commune. 4' Arcir. 
Sainte-Hestitule , département de l'Aisne , un 
très-granU nombre de cercueils semblables à 
ceux don t nous venons de parler ; mais on ne 
sait de quelle nature était . la pierre doijt ils 
étaient formés : ils étaient rangés sur deux 
lignes y et aspectés au nord et au sud. 

A quelle époque remonte la construction de 
tous ces tombeaux ? C'est encore ce qu'on 
ignore. Cependant ceux qui en ont parlé sont 
portés à croire qu'ils ont été faits depuis l'époque 
où la religion chrétienne fut préchée dsins les 
Gaules , parce qu^il en a été trouvé plusiejir^ 
près de cimetières ou près de lieux qui ayaienf^ 
été occupés par des églises. - ./. 



TROISIÈME SECTION- x 

' Notices sur plusieurs yiîleV de Bretagne^ 

ARTICLE l^REMIBR. , . 

h'antes. 

0» trouve dans le procès-verbal d^une seane« 
publique de la société des sciences et arts de 
cette ville ) tenue le 5 mai i8od^ une notice 



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KX'*^..^ --- --i.Tam 



\\\t 1 ' M^m^t...'..^ ^_---.i^- - iiaiÉiiiiiÉ^i 



( !il!2 ) 

tife-ictéréssaiiite ^ulr la ville de Nantes. Le tra- 
vail est de M. Fburuîer , architecte Voyer; il a 
pour litre : Notice des observations recueillies i 
Watites , sur leâ fouilles faîtes en i8oS , i8o6 çt 
iSd/ j et leurs rapports ûpec les découvertes 
antérieures. II avait été examiné par |ine commis- 
sion eotîiposée d'onze membres , au uofnbre des- 
quels était M. Blanchard de la Musse , secrétaire 
général et rédacteur du procès-verbaL M, Fournier 
s^exprimait ainsi : 

' ce Nantes est une des plus anciennes villes des 
i> Gaules j César cite les Nantais , Ncmnetesy au 
y> nombre des peuples qui étaient' entrés dan^ 
i> la confédération des Venetes , aujourd'hui des 
]& Tannetais. Ptolomée, qui vivait dans le second 
'A siècle, donne à Nantes le nom de Condiuicum 
y> cwiUxs et Nannetas, du nom des peuples qui 
^habitaient le. pays. 

» Strabon^ qui vivait Fan 5o de Jesus-Christ , 
}D> dit, en parlant de la Loire , qu'elle coule entre 
» les régions hajbitées par les peuples du Poitou 
y> et le peuple Nantais , Nannetes. Pline l'ancien ,1 
y> qui vivait un siècle après , les appelle Nannetes^ 
y> Enfin , la table théodosienne, dite de Peutinger^ 
3) les désigne sous le nom de portas Nannetura. 

3) Nantes paraît avoir eu deux assiettes difie^ 
>) Iretités, ou avoir été divisée; les coteaux qui 
:e> dominent la viÙe furent d'abord habités. Les' 



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.... .-A 5Bt . _«.Jiàaii.-i«rirf 



l>- premières jGmwIles s'èublirqnt sur le coteaiifd» 
» l'est, a,«jpftrd'^iu Sakit-Clqmentj sur celui d^ 
». FoiK^st, qui aXpfip^é le fic^irgipAip^ aujourd'hui 
ï> Saiut- Nicolas^ et enfiiî ?ur celui du nor4| 
» SaintiSimilien. La Tille ccnmuerçaute éUMt au 
il çopfluent dç i'Erdre et de la Seil) un peu 
y> au-dés^u^ du qQj^fli;ieiit de la Imjc^^ vçrs l^i 
y> Fos^e- ' . ■[ . . / , , . . [[ ■ 

» Ija rmerq d'Erdre cQuJait ^\k 9on% wymv^ 
V d'bi^i j[e$ rue9 de Fontenelle et de jU Po^ur 
>) Bterie. l^ii ville était circvutée p^ çet^e rmè^^, 
^ et Ja, Seil, les rues du Porter J^aillard , de* 
y> Chapeliers , Bossuét , MabU et des ÇQr49U^ i 
» jusqu'au ïND^t-^(^mmyfleau^ 
>),j?ypjtfliie figure twngulaife. . ^ 

j> Ce, n'est qite sur cet ei^qe de ^erreiu. qu'on 
>> retrpijy^, j[,e|j.i:uinfi$ dç l'auciecme ville, ip^fcû 
» des terres rapportées, sur uue pf ofoujdçur td^ 
j(^sif , sept et dou^e pieds,, Les ^utir^p fiauiUesfaites 
» dansr les rués circo^ïvoi^^in^s, en ^ep^o^Unit 
>):.v:çrs.Jja.|;^tUédrale, ^écouvreiit l^e .^^ piimitif^ 
j.à deji^,j^^ds de, pyofqnde^r^^ , 

y> L'avantage de sa situation. ;re|^H j^fdi^eft 
» ,comu^rçfi|ntç dès les t#ips le? plu^^irei^vdèl» et 
^ surf^ii^ fqu» U.domioal^Wi <Je§ RofpwBfi- .Left 
Di> ;iâç;wsjftw,dffi SwQnfe> dmHttP^, deSçYkiçQtSr 
)v.d?^|;fîs9ps, <fcii Bj^n^^s^ des Yifnpptftis, des 
)) Angevins, des Anglais, îa ruinèrent, à diffén 



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^M^ 



(«4) 

i> rentes réprises j mais surtout l'acharnemefnt des 
3» Normands, penSant plus d\m sièblé^ la dé- 
» tmisit de fond en comblé , et FiDcendia , notam* 
j) meht le is4 j^iû 843 et en 871. En 908, ils 
]» forcèrent les liabitâns d'abandonner là ville ^ 
i^ c|ui resta plus d'un an déserte. En gib/Flescan, 
» leur cbef , fit maèsacrer ceux' ijui y étaient 
» rentrés. Elle resta tellement abandonnée , 
3) qu'Allaîn-Barbe-Torte, après avoir vaihcu ces 
}i> barbares en 936, fut obligé de faire couper 
9 les ronces qui obstruaient l'entrée Aé\^ cathé^^ 
D drale , pour aller rendre grâces à Dieu de ses 
» victpirés. 

» Enfin , Fincendiç général delà ville de Nantes, 
» en 1 1 18, a eflÈicé pour toujours 1& preiïiière en- 
Jï ceinte dé cette cité, et le plan de là viHe,'td 
3^ qi^U était alors, ne pouvait être connu d'après 
a les édifices existàns. ' 

-» Les premiers éléinens du plan actiiel ne 
» 'datent que de laoo. » 

M. Fdurnier, après cette notice sut: teâ anti- 
quités de Nantes , divise son travail en cinq sëctiônii 
qui ont pour titres : ' 

' Inscriptions romaines , monumens - pùUics , 
monumens funéraires , médailles et monnaies 
antiques, vases et ustensiles de diverses espèces. 

M. de là Miisse , après avoir analyséfoàvragej 
ajouter . ■ ^ -. 



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«c Nous sommes encore redevables à M. Four^ 
y> nier d'un plan de la ville de Nantes • telle 
}gi qu'elle existait en iS'jS^ ce plan manquait à 
j> l'histoire. 11 donne une 'idée des fortifications 
y> construites sous Pierre de Dreux et Gui de 
3) Thouârs, de celles ordonnées par Charles IX ^ 
y> pour entourer la ville-neuve du Marchix et 
» couvrir la cité. Ce plan est accompagné de 
y> notes qui indiquent ce qu^était chaque quar-- 
» tier à différentes époques, les changemens qu'ils 
y> ont éprouvés , les noms qu'ils ont portés ; du 
» même coup-d'œil on peut connaître l'agran- 
» dissement progressif de Mantes pendant plu- 
3^ sieurs siècles. )> 

tf Ce plan, dit-il, est le fruit de plusieurs 
xi années de recherches et d'application j il peut 
y> être considéré comme un. appendice de Fou- 
j) vrage. » 

Aux faits qui composent la notice de M. 
Fournior, et aux observations de M. de la Musse , 
nous allons eh ajouter d'autres que nous avons 
puisés dans l'histoire, dans la statistique de Nantes , 
dans les annales de cette ville, et dans un 
travail qu'on attribue aussi à M. Fournier. . 

Là capitale du peuplé que César désigne sous 
le hom dp Ï^Qnnetes^ occupait une partie du 
terrein où est située la ville de Nantes T. on' 
croit que c'était a-peu-près celle qui depuis fut 



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enceiotQ p^r 1^ murailles dont on voit encore 
les vestiges. 

Les Nantais furent subjugués par JulesrCiésar^ 
comme les six autres peuples de l'Armorique.^ 

Une des inscriptions trouvées à Nantes^ celle, 
qui avait été faite en l'honneur de Nerva, prouve 
que cette ville tiépendait de l'empire Romain ^ 
dans le premier siècle de l'ère chrétienne. La 
^nomination d'un gouverneur par l'empereur 
Probus, prouve aussi qu'elle en faisait partie 
dans le 3.* siècle. L'érection de Nantes en 
comté ^ par Conan Mériadec, et la suite des 
faits dont se compose l'histoire , démontrent que, 
depuis César jusqu'à ce jour, Nantes a été l'une 
des prqmièr^s villes de Bretagne, et la plus 
considérable par sa population et son com- 
merce. 

Cest au tems de la domination des Romains 
qui^ furent faites, çn l'honneur du dieu Yolianys, 
les inscriptions qu'on trouva en i58o et iSoSj- 
nCus les avons rapportées à l'art. 6 du, chapitre 
qui concerne les antiquités Romaines. U parait 
que Volianus était au nombre des divinités 
qu^adoraient les empereurs j car on lit sur l'ins- 
cription qui fut trpuvée la première : Numinibus 
aUgustor deo Folianb^ qu'on a trjaduit ainsi : 
^ux divinités des empereurs^ au dieu p^olianus. . 

Il parait aussi que ce Yolianus était considéré 



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.^^v,. '^.--<^.f 



comme le dieu des "ports et d^s nayig^tçBrs |, 
car une autre des iasciiptions porte les e^preé* 
sion? suivantes : 

Deo Fol. . / 

pro sàlute 

vie por ^et nap^ 
Qu'on traduit ainsi : 

Au.dieu Yoiianus^ 

pour le salut 
des habitans des ports et des navigat^rs. 
Vers la 6n du 3/ siècle,, la religiçw. chiîé- 
tienqe fut connue à Kantes. Saint-Cl^ir j fonda 
une église vers 280, sous le règne de Probusj. 
cV'st la première qui ait existé daçs ï^xvfmvit^we^ 
JI eut pour successeur Ermius, qui vivait 
Vjprs 390, sQus le règne de Oiocletiep ^ t]Vlai(imien. 
C'est pendant son épiscopàt que . Poqatien et 
Rogatien furent ^martyrisés. Leur supplice eut 
lieu en 387 ou aéS , suivant les^ uns.jj jet. e» 
300, suivant lés autres. Donatien, le, plus jeune 
des deux frères , fut le premier ips^^l^it . des 
, préceptes de la religion de Jesu^-Çhrist j U les 
enseigna à Rogatien. Le prêtre qui avait instruit. 
Donatien prit la fuite, pour éviter cl« persécu- 
tion : Donatien et Rogatien restèrent à P^antes^ ^ 
et ils eurent la tète tranchée au feubour^ Saiirf* 
Qément. Leur martyre, loip, 4e tournéj^ .aj»- 
profit du pàg?iqi^ê, j ^ugpaeats^ fe uomJb^^ des 



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( ai3 > 

dbréUens : Sanguis marPyhim, semen christia^ 
norùm. Une paroisse fut fondée sous leur inyo- 
cation, à peu de distance du lieu de leur 
supplice : ce lieu est désigné par deux croix 
placées en i8i6. Cest dans ce faubourg que 
s'établirent les premières familles Nantaises^ 
suivant la notice de M. Fournier. 

Saint Similien , qif on nomme quelquefois saint 
Sambin, succéda a Emiùs. Une église lui fat 
aasâ dédiée en 333. 

Grégoire de Tours, qui avait été élevé à 
Pépiscopat en 5^3 , parle dé cette église , et de 
cêHe qui avait été fondée en Thonneùr des deux 
frères Donatien et Rogatîehj ce qui prouve 
qu'elles existaient toutes deux dans le '6/ siècle. 
' Eumerus fut le 4-' évêque de Nantes j il 
assista au concile qui fut tenu , en 359 , à 
Kiininï, ville de la Romagne, sous le règne de 
Fempereur G)nstance. On' sait que le système 
des Ariens y prévalut , quoiqu'il eût été proscrit 
par le concile de Nicée : il consistait à soutenir 
que Jesus-Christ n'était pas consubstantiel avec^ 
Dieu. On y fit une formule , fameuse dans les 
annales ecclésiastiques , et Eumerus fut un de * 
ceux qui là sîgùèrent. 

Ce prélat assista aussi au premier concile de 
Yâïencé, qui fut tenu en 374- . 

Msixime , qui gouvernait la Grande-Bretagne ^ 



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wx nom de Peinpereur Gratien , leva Pétmdard 
de la révolte, en 383. Il vint dans rArmoriqne, 
â la tète de deîix légions qtfilcomrnandiaitj et 
auxquelles il avait joii^t la jetmessè ^Bretonne. Le. 
plus distingué' 'de éëis compagnons à'armes ' était 
Cônan Mérîadëc i' prince d' AUbatiiè , province 
d'Ebbs^é Maiiinë sîîbjugua l'Armorique ; ce fut 
Conan qui , cdmine son lieutenant y pîrit la'villtf 
de Nantes. ' ' "' '' » 

' Les' Goths de TÀqâitainé Tattaquèrent Pannée 
suivante j Gôiiah les vainquit et les ^poursuivit 
jusqu'à là Dordogne. 

" Les cliapelles dédiées à saint Julien et saint- 
André Fui^eiît i)&ties en 387 et 4'^« L'cglisç- 
Sàîût^VinceSt^tft côWt^e en 434. ^ 
^Xithbrius'^' géhérkl' de la'ttlilifeè Bomainey 
assiégea! Wâiîtés ' éà 4^g. ' GràJlôii' '^PâtUÂjuà et 
FobB^ de pr^drët là.liiîtë :"11 ' chassa même 
les RemiEiihs' dii'^tértitéirè ûe ^Natites ; l'année 

éuivaÔte; '" ^ i'^^'it'ivj }j ç''\',;;-> cu;';.^: >.l .1 

^ ' Âûdrfen , 'roi' ^dfei ^Aîl^ëriqùes j ' ayâtti? • etilre 
comme auxiliaire dans Parmée RomakuW' *qtiv 
Tâînqiiît Attila^, rôi àes:Hùns, Ndnte^ful^bloqùé; 
èiàis Phistoirè hfe dît pas qu'il /flitprk 

Wtriinechius ,' dh^thé évêquè- de Nhùtcis , assista 

àiî' éohcile qm fut *èiflûi â Vannéii eii 465, pour 

Poïtliiiàtion dé' saîaï-Patern: -/'''-'' ^"^ ^ - ;• • 

' Etî 470, leisSaxétistèl! les Vii3Jg6ls:a^iégèrent 

Nantes sans peÂvoir'te prendre^ : ' 



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mmiàMitmLm^^.^ Blk^ .W... k><xi<!^:ÊS2 , '.'^~u 



(Ma ) 
: I>u^ la même a^née^ Tégliise S^nl^Cyi? rfut. 

En 47^! > : EvaçiçK ,. roi jdea ; Gott^ y, fut Twc^ 
paf douze :paille NanUia • 
«;£b 49^, les Sa^^on» s^t|taquèrqnt:de Boifveai;!^ 
la.iriUe de JNantes^^t ils. furent repousses;; P^^ 
étant ^reyenus ^ la charge, avec GloTÎSj^.TQidet 
Fraçc^; SalicDs, ils s'ea emparèrent;. ; , 

Vraisemblablement ils y restèrent peu de tems; 
c«r % suîvaut jL'abbe DuliQis;€|t dcnn j^rice, Çlc^is 
q^voya peu après CbiloA^ cj[]^cf ((une tro;ipe,<{€s 
barbares, pour en faire le si^e.. Bu4ici roi de- 
PtArmoriq^e ^ l'attaqua et le /vainquit : Cb^u 
fut même vaincu uue $tepqii,dis^fo^ pa? Budic« 
Clovis abandonna; la voie. des %nne5 pouf avoir 
recoure à ce|le des négQciatioqs^ et^,. ^<^:497> 
i) ^ fituii ttai^ d'alHance çntf;eles,dei:^ princes^. 

liotts en avojusiparlé p8^e*47il)^J^'' T^'^^'e « 
In'^Iisç .$eiint-Qément. fut édifiée ^-peu-pr;èsi 
à la même époque, et environ Tan 5oo, oiv 
^ti( ^pe avitre église Sjpus l'iAvocatipu de saint 
Saturmn. . . . . • ..,,:{. .. .) 

Hoâ I>ff»,>dit.ln Grand", |ils d/e Budic , rentra y 
en â!i3, d^nsi}^ états de son j^re; il en était 
i|Qrti pour se mettre à rabi;i.4^ coups de Clovis. 
Les. Frisons.,; e^voy^ pa^.4^. dernier, 5?étadent 
emparés du duché; Hoêl nei^aporta.sur eux, en 
^i5| une grande yictoire,. par suite de liaqmlle 
ils furent obligés .^abaqdpm^er f Armprîque^ 



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Hoâ eut trois enfans ; Waroch , l'un d'eux , eut 
pour gendre Gamor qui s'empara de Naûtesi 
en 547* 

Les annaJes Nantaises appnûuent que la pre- Gathédfdt. 
mière église cathédrale de Nantes fut achevée 
en 555 , par saint Félix ; elle avait été commencée 
par Eumerius. Elle fut consacrée le 3o isepteml;)re 
568 , par Ëupïirbnius , archevêque de Tours. Dom 
Lobineau dit, dans son ouvrage sur les saints de ' 
Bretagne, que saint Fortunat, évèque de Poitiers^ 
^ui était présent à la dédicace , parle des orne- 
mens dont , elle, était décorée; ils Consistaient eu 
figures dWimaux , feuillages, fleurs, colonnes^ 
chapiteaux et arcades. Celte remarque peut servir 
à faire connaître l'époque de la construction àei 
anciens édifices. 

L'auteur de la statistique du département , dit 
que la cathédrale qui existe aujourd'hui fut faite 
environ i434) ^^ ^u soutien de cette assertion^ 
il cite les vers suivans : 

c( L'an .mil quatre eent trente- quatre^ 
» A mi^avril , sans rien rabattre, 
y> Au portail de cette église 
. y> Fut la pretnièfé pierre assise. » ' 

, Il ajoute que cette première pierre fut posée 
par le duc, et la seconde par l'évêque. On voit 
leurs écussons au-dessous d'une corniche. 
M. Àthénàs croit que dc la tour carrée, at|. 



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tét^SK^i^n 



( lli ) 
^ milieu de laquelle est le màîtr e-ittitel ^ le chœur 
y^ qui esl plus à l'est et lès constructibus qui vont 
9 aetiiellement sous les appartemens de rcvêché ^ 
3» sont les restes d'un temple qui fut jadis con- 
}D sacré au dieu Yolianus, et affecté depuis au 
)» culte chrétien ; en vertu de Tédit de Conis- 
2) tantin. D 
'Ardirrat Le chapitre avait des archives, mais: les titres 
pioTince. qu'elles cpntënaient sont perdus : il n'en est pa.^ 
de même de ceux qui existaient dans les archivés 
de la province; on les avait placés au château^ 
dans la tour que Gui de Thouars avait hâtie au 
commencement du i3.* siècle. C'est là que ^om 
Lobiueau et dom Morice ont pris plusieurs dea 
, pièces qu'ils ont fait imprimer ^ comme preuves , 
à la suite de l'histoire de Bretagne. 

En 56o , Clotaire I.*', après avoir vaincu Cramne, 
son fils y qui avait levé l'étendard de la révolte, et 
Ganao, comtd de Vannes, qui l'avait reçu à sa cour, 
^empara de la ville de Nantes , ainsi que de celles 
de Rennes et Vannes. 

n est à présumer que c'est à cette époque que 
Félix, qui avait monté sur le siège épiscopal de 
Nantes en 55o, devint gouverneur de cette vilfe: 
il fit ^ en 56x et 563^ différens travaux qui sont 
encore connus sous les noms de chaussée Barbin 
et canal Saint-Félix ; il creusa lé bras de la Loire 
qui baigne les murs du château ^ afin de la 



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Gpogle 



Bi !■<■ I II iwnr I f <i«ita 



("3) 
rendre plusi commerçante. On lit dans le bréyiiârè 
ISantais y dit l'abbé Robin , les expressions suivant 
tes : Ut cwibus {iquarum opportunitate copiaque 
prodesset^fluvium ligerim, ciunanteàpermiltiarii 
spatium ab urbe dislaret , Juxtà ejusdem. isrbis 
nfuros napigabilem redcUdit. 

En 58a et 591 > il y eut une maladie conta* 
gieuse à riantes. 

En 586 9 Contran nomma Buppolen gouverneur 
de Nantes^ Rennes et Angers. 

De 586 à 595, Judual, Waroch et Qinao ^ 61s de 
ce dernier, à la suasion de Fredegonde, rava^' 
gèrent le territoire Nantais; la ville de Flantes.fut 
prise et reprise , et pendant ces hostilités , le peuple 
eût beaucoup à souffrir. Le motif de Fredegond^ 
était d'obliger ses ennemis à diviser leurs forces* 

Suivant une notice sur la ville de Nantes , 
Féglise Saint-Denis fut bâtie en 643. 

Pépin ; maire du Palais, s'empara de Nantes 
en 691. 

Les Sarrasins, après avoir conquis le Languedoc , 
la Guyenne et le Poitou , voulurent envahir le 
reste de la France; Charles Martel leur livra une 
bataille, fameuse dans l'histoire; ce fut en 731 , 
suivant les uns , et en 73:2 , suivant les autres. 
Salvius , évéque de Nantes , s'y trouva: les deux 
armées se rencontrèrent près Poitiers j les Sarra- 
Wis furent presque tous détruits. 



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( aa4 ) 

En 786 , les princes Bretobs ayant refusé de 
payer à la France le tribut ordinaire , Charlemagne 
envoya dans rÀrmorique Andulphe , avec une 
Sirmée eonmdérable ; ce général prit Nantes^ et 
vainquit ceux qui s'opposaient aux volontés du 
Roi. 

Le !x^ juin 843^ une armée de Normands 
ravagea la ville de Nantes ; ces hommes fcroce^ 
tnaâsacrètent dans Péglise, l'évéque, les prêtres , 
les moines et presque tous ceux qui ne purent se 
isoustraire à leur barbarie. Ils ne firent prisonniers 
que ceux dont ils croyaient tirer des rançons, et 
ils partirent le soir même« Lambert II, comte de 
étantes, était allé les chercher dans la Neuslrîei 
pour se venger des Nantais, parce qu'ils l'avaient 
chassé de leur ville ; ils avaient 67 voiles. 

En 866, il se retira en Anjou pour se sou&* 
traire aux suites des menaces que lui faisait 
Nominoé , à raison des persécutions queleshabw 
tans de Nantes éprouvaient de sa part. Nominoé 
et Lambert se réconcilièrent quelque temps après. 

En 849, ils réunirent leurs forces, et ils mirent 
en fuite l'armée de Charles-le-Chauve ; ils repri- 
rent la ville de Nantes qui avait appelé ce prince , 
et la firent démanteler. La garnison que Charles 
y avait mise fut faite prisonnière. 

Les Normands revinrent à Nantes en 853 et. 
871 j ils ravagèrent de nouveau cette ville en 874» 



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et ik obligèi^nt par leurs yetâtkms les Iiabitans 
de Tabanctonner. Ceux-ci y étant rentrés, les 
Normands la ravagèrent encore en 875, 888 et 
889. Les Nantais, pour se soustraire à leurs bri- 
gandages , entonreçent leur viAe de murailles qu'il» 
fortifièrent par des bastions j mais les Normands 
ne la prirent pas moins de' nouveau en 908, et 
y commiretit de plus grandes atrocités que dans» 
leurs incursions précédeûte^• Les Nantais lurent 
encore obligés de fabandonner. 

. £q 921 , le comte Robert , frère d^Eudes, roi de 
France , entreprit de les chasser : il les attaqua 
avec toutes ses forces ; mais ayant échoué dans sou 
entreprise, il leur abandonna le comté Nantais 
et la partie de la Bretagne qii'ils avaient ravagée. 

-.En 927 , Hugue^ fils de RobeK , fit de nouveaux 
efforts pour délivrer le pays de la présence do 
ces barbares; mais il ne put réussir. 

La Bretagne entière fut envahie par eux j et 
Raoul, roi de France., n'ayant pu la reprendre, 
la céda à Guillaume, leur 'chef, qui lui en fit 
hommage. Mais en 936, AllainlY , dit Barbetorte^ 
rentra dans sa patrie avec une armée, remporta 
plusieurs victoires sur eux , et se rendit à Nantes. 
Cette ville était leur dernier poste ; elle avait 
été plusieurs fois prise et reprise , pendant les ^ 
vingt années précédentes j son aspect^xcitaiC 
Pho^reur et la pitié. Il fit réparer les principaux 



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(276) 

édifices , et la divisa en trois partie» : il en gaMâ 
une^ en doiipa une auH'^ aux seigneurs quiFavaient 
aidé dans ses trayaux ^ et la Irpisième au clei^é; 
, La cathédrale était entourée de ronces; il se 
fraya le chemin de la principale entrée, et il 
la fit réparer. 

Il mit le ch&tfsatt en état de défimse ; il l'en- 
toura de larges ' douyes et de remparts élevés : 
il alla ensuite l'occuper. Il est à présumai que 
le châleau; avait été édifié, Imsqti'on avait cons- 
truit des murailles et des fortifications pour 
met;tre la ville à l'abri des încùrsions dé l'ennemi , 
ç'est-à-dire , vers 885. 

. Spiivant un ancien manuscrit , AUàin b&tit 
Collégiale, pédifioe où il établit la collégiale ; niais, suivant 
1^ statistique du département, la collégiale fii& 
fondée en i3oo, par Daniel, évêque de Nantes : 
peut-être l'évêque ne fit-il qu'ajouter aux travaux 

fiiits >par le duc, et £at-il néanmoins appelé 

fondateur. 

». . . 

Tandis qu'Allain vécut , les Normands n'in- 
quiétèrent point la ville de Nantes; mais dès 
qu'ils apprirent qu'il était mort, et qu'il ne laissait 
pour lui succéder qq'un prince dans l'enfance, 
ils revinrent , assiégèrent la ville , ls( prirent , et 
firent l'évêque prisonnier. Les Nantais s'étant 
retirés dans le château , firent de fréquentes 
sorties , et obligèrent enfin les Normands de sortir 
de la ville et de quitter le territoire. 



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(m7) 

Gonan^ surnommé le Tort, duc de Bretagne ^ 
fit son entrée à Nantes en 988. II 7 fit bâtir , 
en 990, le château du Bouflay, qui existe 
encore , et qui est , à-peu-*près , au confluent de 
la Loire et de PÉrdre. 

Foulque Nera j comte d'Anjou, prit Nantes 
en 99a. ll';8e rendit ensuite, avec son armée, 
dans la plaine de Coquéreaux, où il savait 
qu'était l'armée de G>nan. Il y eut Jiue sanglante 
bataille; les deux princes se battirent vaillam- 
mient , et ,. périrent tous les deux. 

GeoflFroy , .fils de Conan , reprit Nantes en 

i0o5^ et il partit ensuite pour la Terre-Sainte. 

«11 périt en revenant en Bretagne. > 

Suivant la notice historique dont nous avons 

parlé, la chapelle de la Miséricorde fut bâtie 

en 1036. 

Peu après^ Gautier, évéque de. Nantes, ayant 
été déposé comme simoniaque , par un concile 
tenu à Reims, le pape nomma pour le remplacer 
Airard , cardinal et abbé de Saint-Paul de Rome ; 
mais les Nantais le renvoyèrent, en écrivant au 
pape qu'il n'avait pas eu droit de le nonmier. 

Ils renvoyèrent aussi leur comte en io56; et 
Conan II, duc de Bretagne, prit possession de 
leur ville en io58. 

Conan eut pour successeur Hoël IV, après 
la mort duquel. Allain Y y 4^t Ferge^t , ngianta 



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'-uni rtfc^ii \]\ m» i-ir-^ -^---^iti iK ■■ ^ 



( !128 ) 

Ittr le trône dacal. Celui-ci créa , en 1 1 1 1 , on 
effice de sénéchal à Nantes , pour l'administra!- 
tion de la justice. 

En 1 1 18 , une partie de la Tille fut incendiée. 

En 1 119, le prieqré de Ja . Magdekine fut 
fondé; et çn 11 36, le palais ép^copal fut bâti^ 

G^natt |U , , fils et roccesscur dé Fergent y 
fopda, eu ii49i ^t^ faveur des Templiers, un 
ébibiiss^nient qui a été connu depuis sous le 
nom de commenderie de Sainte - Catherine, 
yégliae fat bâtie la même année. - 

. Eu.ii^)^, EudoD) mari de Berthe, dotina le 
comté de Nantes a lloël , fik de Conah lll , et 
de Bfathilde , fille naturelle de Heiiri I.*', roi 
d'Angleterre. Fies Nantais l'expulsèrent , et nom- 
mèrent, pour le remplacer, Geofiroi , comte 
â'Ai^ou , qui était Srère de Henri It , roi d'An- 
gleterre. Geoffiroi mourut le 27 juillet 1 157} et 
Conàn lY, alors duc de Bretagne, concéda le 
comté de Nantes a Henri. 

Itlti Je ^^ 1188, Henri II soumit les îles de Jersey 

CrTeity! ®* Grenesey â la'jurîsdîction spirituelle de Tévê- 

que de Nantes , comme le prouve l'acte qui est 

aux preuves imprimées par dom'Morice, à la 

suite de l'histoire de Bretagne. 

Richard, Cœur-de-Lion , fils de Henri, prit 
ia viUe ^e Nantes len t iqS. Cet acte d'hostilité 



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■^M 



( ^^9 ) 

iétait TraisemUablement une suite du projet êk 
Richard de s'emparer de la Bretagne. 

Richard mourut en 1199. Il avait désigné pour 
son héritier Jean, son frère ^ quoique , Suivant 
la loi, sa succession dût appartenir a Artur, duc 
de Bretagne , son neveu y parce que Geoflfroi , 
père d'Artur, était frère àiné de Jean. Clelai-ci, 
non content d'avoir les vastes possessions de 
Richard, fit la guerre à sou neveu, le fit 
prisonnier à Mirebeau , et le massacra de sa 
propre main à Falaise. Philippe- Auguste, pour 
le punir de ce crime atroce, fit prononcer la 
confiscation des biens qu'il avait en France , et 
se mit en campagne pour s'en emparer. Gui de 
Thouars , duc de Bretagne , comme garde d'AUx 
qui était issue de son mariage avec Constance, 
prit aussi les armes. Il s'empara du mont Saint- 
Michel et de plusieurs autres places; il vint 
ensuite à Nantes : Jean l'y assiégea; mais Philippe 
arriva au secours de Gui, et Jean fut obli^ 
de lever le ȏge. 

Deux ans après, le i.*' i^eptembre i!2o8, Jean 
revint faire le siège de Nantes ; mais les barons 
de Bretagne l'obligèrent d'abandonner ton entre* 
prise. 

En laii , le faubourg Saint «SimilieA fut 
incendié. 

Pierre de Preux , surnommé Mauclere^ épousa 



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( 33o ) 
la dùcl^isse Alix, au château de Nantes^ ea^ 
1212. Ce.prince était, lin des hommes lésf plus 
instruits^ et les pluà spirituels de son siècle : il 
conçut le projet de Taire à Nantes des travaux 
Utiles y et il rcxécut^. En liiS; il fit faire lé 
pont de pierre j en 1218, le port Maillard , et 
en 1220, un canal pour la rivière d'Erdre. 

La peste fît des ravages à* Nantes en 122 1. 

Les religieux Dominicains, pour lesquels il 
avait été fondé une maison à Dinan en i223^ 
obtinrent, en 1228 , la permission d'en établir 
une à Nantes. Ils avaient été institués par saint 
Dominique', pour prêcher 3 aussi les nommaitM)u 
frères-prêcheurs. 

En i23i , fut l^âtie la chapelle Saint-MicjheL 

Les Cordeliers obtinrent aussi , en i25o , la 
permission de former un établissement à Nantes : 
ils avaient été institués par François d'Assises, 
qui était né en 1 182 ; il les avait nommés 
frères-mineurs. Ils étaient ceints d'un cordon 
qui représentait les cordes avec lesquelles Jésus- 
Christ avait été attaché; c'est de là que venait 
le mot Cordelier. 

En 1260, fut bâtie la chapelle Saint-Jçan. 

La piété avait réuni, en ii85, des individus 
sur le mont Ga^miel ; ils avaient pris le nom de 
Carmes. Albert de Yerceil leur avait donné une 
règle en 1:209. Le duc Jean II fit bâtir pour 



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eux , en i3o3 , une maison conventuelle $ 
Ploêrmel, et, en 152^, ils obtinrent la per- 
mission d'en construire une autte à Nantes, 

Au commenceinent du i4«* siècle, on admets Piasîeur* 
tait encore beaucoup de parrains au baptême Sap\êmeiî"* 
4Vn enfant. Un évêque de Nantes défendit, aux 
prêtres de son diocèse d'en recevoir plus ' de 
trois. Les. Luthériens ont conservé l'usage de 1^ 
primitive église; ils admettent plusieurs parrains 
pour le baptême de chaque «nfànt. 

Un règlement de police, fait pour la ville 
de Nantes, apprend que, dans le i^." siècle, 
la journée de travail était taxée à a sous. 

En 1 341 ,1a ville de Nantes créa un impôt 
sur elle-même pour ses dépenses particulières : 
on le nomma octroi, sans doute parce que le 
souverain octroya la permission de" le percevoir. 

Dans la guerre qui eut Bep entre Charles de 
Blois et Jean de Montfopt , relativement à la 
souveraineté sur la Bretagne, Edouard lll, roi 
d'Angleterre, vint avec une armée considérable, 
pour soutenir le parti^ de Montfort. Ayant appris, 
que Charles de Blois était à Nantes, il alla, en 
1343 j faire le siège de cette ville j mais il né 
put la prendre. 

L'hôpital Saint- Julien fut bâti en i353. 

£a 1^54; un parti Açglai^ surprit le château 



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( 333 ) 

de Nantes ; mais Gui de Rochefort , qcû com* 
mandait la place y le reml y avec le secours de$ 
habitana, dans la nuit înéme où il avait été 
pris. 

En i36oy la. chapelle de Toussaints futcons* 
truite. 

On attribue à l'amiral Bouchard la construction 
de la tour de Pilmil, qui fut bâtie en i363. 

Le a6 septembre i346, Jean de Montfort, 
mi-firère du duc Jean III, était mort à Henné- 
bond : il avait laissé un (ils dans l'enfance , et 
il l'avait mis sous la tutelle du ro\ d'Angleterre. 
Ce jeune* prince avait été élevé à la cour de 
Londres. Devenu duc de Bretagne, après^ la 
l)ataille d'Âuray , il s'entoura d'Anglais j il leur 
accorda toute sa confiance et les places hono- 
rifiques. Les seigneurs Bretons en furent jaloux; 
ib firent connaître au duc leur mécontentement ; 
il n'y eut aucun égard : ils s'adressèrent au roi 
-de France. Duguesclin, comme connétable, vint 
en Bretagne avec une armée pour les seconder, 
et il s^empara de la ville de Nantes. 

Le duc ayant antérieurement voulu feire 
passer dans cette ville une armée Anglaise , les 
habitaos avaient fermé les portes de leur ville^ 
et les Anglais avaient été obligea de coucher 
idaiis les faubourgs. Les Nantais avaient même 



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W* il r-- [mmkt i "" i ^..^..^...^^^^^Sftâ^ï^^d 



(^33) 
fait des remontrances au duc sur, sa conduite a 
regard de PAngleterre.. 

En j378^ Pétat des affaires changea. Châties 
y, roi de France , ayant /ait; prononcer la 
cpnfiscation.de la Bretagne et spn.onion à la 
France, les Bretons rappelèrent leur duc : il 
revint en Bretagne , et le rqi d'Angleterre 
envoya une armée pour Pappuyer. Elle alla faire 
le siège de Nantes ; maiâ elle fut obligée de le 
lever, sans avoir réussi; et le i3 janvier i38i , 
il fut fait un traité de paix entre le roi de France 
et le duc de Bretagne* i 

En i386 et i387, il y eut à Nantes des 
tremblemens âb terre. 

Vers 1 1 37 , le régime municipal fut rétabli 
en France ; mais ce ne fut qu'eui iSgS qu'il ftit 
nommé à Nantes un magistrat chargé de veiller 
aux intérêts de la cité. Il fut désigné sous le ^ 
nom de syndic ou procureur-syndic ; c'est le ^'®^J)^"'r 
titre qu'on avait donné , en France , aux magis- Isante». 
trats chargés des mêp^es fonctions» En 14^0 , 
une communaiité de ville fut formée ; et lé 20 
mars 14^5 , cette institution reçut son organi- 
sation définitive. Dix à douze çitpyens furent 
nômm^ pour former la communauté. En ]4^^> 
ie$ assemblées de ce corps se tenaient place du 
-BouÉ&y , dans un édifice qu'<?n npmn^a maison 
- commune. Il eut ,; danjs ses premières, attributions^ 
le droit de police sur le pain« 



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\.Lj^it^. 



( ^54 ) 

' De i399 à i4o49^tuie maladie cantagieuse fit 
4e» rarages erk cette ville. 
*2«^^« En i4o6) un Synode enjoignit aux^enrés du 
diocâse de Nantes, de tenir des registres dé bap-n 
téme y et vsx mandement êpiscopal leur ordonna, 
en -1555 , d'exécuter cet ordre avec exactitude» 
Cette mesure avait été sans doute puisée dans 
l'histoire ; car nous y voyons que Pempereur Tite- 
Autonin , qui raontç sur le trône' impérial dans 
l'année i3Sy ordonua d'inscrire sur un registre 
la naissance des citoyens. . 
Et «mptioB En 1 407 , le duc accorda aux habitans de Nanteè 
***** et à ceux des faubourgs^ le privilège de ne pa& 
payer de fouages. 

La porte de Château-GaiHard fut construite 
en jj^o8 et i4ii* Sur k demande des babitans, 
^ le duc permit d'y placer une horloge, 
«a* * bo En 14 10 , il fut créé une garde bourgeoise. En 
geoîse k 1424 > il fut ajouté à cette garde , et elle prit le 
nom de milice boui^eoise. En 1688, elle reçut 
une organisation nouvelle^ 
• L'évéqoe défendit , en 14187 de faire des neu^ 
vaines, là nuk. 

En i44^> ^^ chapelle Saint-Cyr fut bâlie. 
Sn»pii«r ^e ^^^^ ^^ même année , Gilles de Laval, seigneur 
Giuief de ^e R2tiz , maréchal de France et lieutenant-général 
4u duc en Bretagne, fut brûle vif dans la praine 
de la jMagdelame, eu exé^^ 



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le iiS octobre {trécédç&t .* son crime était d^avoir 
fait périr beaucoup d'enfans, après les: avoir fait 
servir à ses plaisirs in&mes. Coiùme il avait eu 
recours , pour recouvrer la fortune qu'il avait 
dissipée, à des fripons qui se disaient sorciers , 
et qu'il avait fait ses efforts pour se mettre en 
communication avec le diable^ en lui écrivant 
une lettre , ril fut arrêté sur la réquisition du 
promoteur de Févêquc et sur celle du procureur- 
général de Bretagne. Son procès fut instruit 
dans la Tour-Neuve, et il fut jugé par l'évêque 
de Nantes , le vicaire de l'inquisiteur de la foi 
en France , et le président de Bretagne. Il avoua' 
publiquement ses crimes. Il fut &it une proces- 
sion générale pour obtenir de Dieu qu'il eût de 
, la patience dans les tourmens et le repentir de 
ses fautes. - 

En 1444) fut édifiée la cbapelle de Notre-^ 
ï)ame dé Bon-Secours. f 

Le comte de Richement , oncle du duc^. . 
François I.*' , avait une grande vénération et 
beaucoup d'affection pour les Chartreux. U 
invita le duc François I.", son neveu, à fonder 
pour eux , à Nantes , une maison conventuelle. 
Le jeune duc j consentit, et il leur assigna 
l'église Saint-Donatien , qui était desservie par 
six chanoines ou chapelains : il kur donna de 
plus un terr^çia sur lequel ils bâtirent leur, 



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( a36 ) - 
xnaifloii converitudle ; et en 14^7^ époque a 
laquelle louait le comte de Richemont, sans 
le nom d'Artur UI , la dédicace de leur église 
lut faite. ' 

Eo 1454 > fut bâtie la chapelle de KotQe* 
Dame de Toute-Joie. 

En 1457 y les religieuses de Saiute^Qaire 
obtinrent la permission de bâtir une maison 
conventuelle a Nantes. 

Artur 111 mourut en cette rille le 26 décembre 
i458. Les peines que lui avait causées l'évêque 
dont il avait été le bienfaiteur, avaient abrégé"^ 
le cours de sa vie* 

En i46o, François II , successeur d^Arlur^ 
donna beaucoup |de fêtes à Nantes.. 

Le 4 avril 1460, il fut érigé par le pape , pour 
la Bretagne, un corps enseignant qu'il organisa 
a l'instar de l'université qui existait à Paris. La 
ville de Nantes fut choisie pour être le lieu de 
la résidence de ce corps, eft il j fut installé en 
1461. 

Louis XI vint à Nantes en 1462. Le prétexte 
de son voyage était un pèlerinage a Saint- 
Sauveur de Redon ; mais le motif était de 
prendre connaissance des forces du duc François , 
parce qu'il te proposait de lui déclarer la guerre, 
ImprimeHe En I ^Q^ y il fut imprimé à Nantes un almanach ; 
on croit que c'est le premier qui ait été fait 



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en Bretagne. On y imprima aussi , en i^g'S , mi 
ouvragfe qui a pour titre : IjCS 'JLuriétt^s éei 
pHnces. 

En i465, fut construit le Boujéyard de la 
Sàulsaie , dans File Feideau. 

En 1469, la cliapelie de saint Antoine-dé^ 
Pade fut bâtie j et en, 1472 ,, on édifia les tours 
Sainte-Catherine, sur remplacement desquelles 
est la halle aux blés« La bibliothèque est au- 
dessus de cette halle. 

Ce fut vers la même époque, suivant le AnoMlne* 
rédacteur de la statistique de la Loîre-tnférieure, "^^ 
pour Pan onze, 'que le roi ayant accordé la ^J^**' 
noblesse à ceux qui posséderaient les. places dé 
maire de la ville d'Angers, le duc crut devoir 
concéder le même privilèjge aux citoyens qui 
seraient élus maires de Nanteîs ; il l'étendit même 
aux échevins et aux greffiers. Dans^Ia suite , cette 
concession fut confirmée par THenri III y Henri 
W, Louis Xlri et Louis XIV. Cependant le 
parlement, refusa , en 1662 , d'enregistrer des 
lettrés de noblesse données à des officiers muni- 
cipaux. Le bureau envoya des députés en cour 
pour faire dés réclamations; mais p^r arrêt diji 
'conseil , 'en date du a5 juin iG6q , le privilège 
fqt restreint aux maires qui auraient été trois 
ans en exçrcice. En 1713, i^ fut rendu un édît 
qui confirma les privilèges de la i;ioblesse en 



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. \ ■ 

(238) 
Biyenr d^ descendans , des maires et échevins 
qui avaient été nommés depuis 1600 ^ aio^i 
qu'en faveur de ceux qui pourraient être nommés 
à ces places jusqu'au i'/' janvier 1714* 
iai^lnaet En 1475, la communauté de yille acquit aa 
^othicaiTM. j^^j^ pour la culture des plantes pharmaceu- 
tiques; il fut confié aux apothicaires. Le gou- 
yemement ordonna, en 1687 y aux capitaines 
de navires qui faisaient, des voyages de long 
cours, d'apporter des graines de$ plantes em- 
ployées , comme remèdes par les peuples chez. 
^ lesquels ils allaient. Son intention était sans 
doute de donner à ceux qui étudient Part de 
guérir les moyens d'augmenter leurs connais- 
sances, et d'acclimater les plantes dont nous 
avoQs besoin pour la médecine ^ ce qui eût 
économisé à. la. France les sommes que nous 
payons a l'étranger pour cet objet. U eût été à 
désirer que les yues du gouvernement eussent 
été suivies sous ces deux rapports.. L'intérêt 
général eât demandé que les plantes eussent 
été distribuées suivant l'ordre éta]{;)li en bota- 
nique ; qu'un honime instruit eût enseigné aux 
élèves quelle était la propriété de chacune d'elles , 
et.de quelle manière elle devait être préparée^ 
pour être employée avec. succès. 

En 1475 , fut construit le pont de BeUe- 
Croix. 



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^tî? .' ^*«5P 



.dljiiiJÉL. g ^i'^" ■ J g îi ^jfa 1 . ^ i ^ 



(=•39) . 
JEin i477 1 i^ Bouffîiy devint maison de jusjtioe) 
^t en i48o , on y établit un auditoire.: / 

En i477> Landais fit bâtir Fhôtçl Bfiwd. ; 

Le traité de Guerrandeportait qu'à défaut 
d'enfans mâles dans la brancbe de Mon)bfortr,»la 
souveraineté sur la Bretagne paisserait au&.de^r! 
cendans de Jeanne-la^Boiteuse et de Charles de 
Blois, son mari. Les de Blois avaient été. dé^ 
darés déchus de ces- avantagés : par .les états ^ 
pour crime de félonie. Cependant -fe gouverne? 
^ ment Fninçais s'était fait céder les droits de Jeaa 
de Brosse et ceux de Nicole de Brosse, sa sœur^ 
femme de Sébastien de Luxembourg i tous deqat 
lîéritiefs des, de Blois, afin d'avoir un prétexta 
j>our s'emparer du duché. Le duc Françoi3 ;ÏI 
faisait, de son côté, tous ses efibrts pour assurer 
à ses filles la souveraineté de la Bretagne* Do 
ces intérêts opposés, naquit une guerre pendant 
laquelle Nantes fut assiégé. L'armée Français» 
arriva près cette ville le 19 juin 14875 elle 
était commandée par M. de la Trimouille. la^ 
ville était b;en fortifiée, et la garnison étaili 
epcouragée par la présence du duc de Bretagne, 
celle du duc d'Orléans, et de beaucoup <Je 
gentilshommes Bretons. Si les Français prenaient 
liantes et envahissaient la Bretagne , M.""' dç 
Beaujeu, qui présidait au conseil, devait avoir 
le comté lSa^tais. Xe duc, qui apprécia h» 



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( »4<> ) 

Funestes effets que sa mort pouvait prodinre^ 
quitta le château avec ses deux filles, et alla 
loger au centre de h ville. 11 eut bientôt lieu 
d'être satisfait d'avoir pris cette précaution; car, 
à la seconde décharge d'artillerie, la fenêtre de 
h chatubre' où il couchait fut atteinte par ua 
boulet Le siège était poussé avec la plus grande 
nrdeur , et soutenu de même par les assiégés. 
. Pendant cette lutte meurtHère, le comte dé 
Danois , à la 'tête de dix mille Bretons venus 
au secours de leur priûce, et de quinze cents 
ïlanaands envoyés par le roi des Romains, entra 
dans la ville , en présence de Tarmée Française , 
et ces braves furent bientôt suivis de cinq cents 
Volontaires venus aussi au secours de leur sou- 
verain} c'étaient des habitans de Guerrande. 
Ceux-ci , animés par le danger que courait leur 
prince, et par l'amour qu'ils lui portaient, firent 
une sortie , attaquèrent les Français , en détrui-* 
sirent un grand nombre , et se retirèrent ensuite 
en bon ordre. Us avaient des croix noires sur 
leurs armes^ ^ 

• Les seigneurs Bretons , qui avaient traité avec 
M.™* de Beatijeu , efirayés ^es progrès de l'armée 
]f rançaise , favorisèrent la désertion de leurs 
vassaux ; ce qui diminua le liombre des assiégeans. 
Dans ces circonstances que le gouvernement 
Français n'avait pas prévues , Charles YIII , 



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^àm --- .^^ 



désespérant de prendre lentes, enleva le siège 
le 6 août 1487. 

Peu après, on aperçut dans cette Tille les 
symptômes d'une maladie contagieuse qui y fit 
beaucoup] de ravages; elle fut vraisemblablement 
VefEst du grand rassemblement d'hommes qui 
avait eu lieu dans un petit espace y car la ville 
igdûrs n'occupait pas un terrein étendu* 

Charles YIII , persistant dans son projet 
d'enrahir la Bretagne, profita, en i^gi y du 
dépit du sire d'Albret pour s'emparer de Nantef(< 
Ce dernier ayant appris que Maximilien , roi 
des Romains I avait épousé la duchesse Anne 
pa^ procureur, fit proposer à Charles un tnûté, 
au moyen duquel il le mettrait eu possession 
de cette place. Sa femme était fille de Guillaume 
de Blois, ce qui le rendait , disait^-il, propriétaire 
du tiers du duché. Son droit était chimérique ; 
mais il comptait sur les intelligences qu'il avait 
dans le château : aussi le roi en accepta-^t-il avec 
empressement le trs^nspûrt , quoique les condi*» 
tions qu'il préposait fussept très-onéreuses* 

Bientôt d'AU>ret , au moyen de ses intelli** 
gences , se rendit successivement maître du 
château et de la ville, et y introduisit les 
troupes du roi. Le prince y entra lui-même , 
et il reçut , le 4 avril , le serment des habitans. 

16 



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( ^7 ) 

H mit une forte garnisoa dans le château , et 
ensuite il partit, 

Nantes était la ville la ^us considérable de 
celles que possédait la duchesse; aussi fut-elle 
viyement aflfectée ^ ainsi que son conseil ^ de la 
perte qu'elle venait de Êiire. Mais cette peine 
ne fut pas de longue durée ; car , au mois de 
décembre suivant ^ elle épousa Charles YllI^ 
et peu après elle revint à Nantes avec lui. 

En 149^9 il ^i^t crée pour cette ville deux 
places y Fune de bailli d'épée et l'autre- de 
connétable. 

' La résidence des magistrats chargés d'examiner 
les comptes dus au duc fut fixée , dans la même 
année y à liantes; et en i55a, ilfut bâti pour 
eux un palais qu'on nomma chambre des comptes» 
Celui qui existe aujourd'hui ft édifié en 1763. 
En 1493? on fit la rue des P/stits^Murs, et 
on construisit la maison commune* 

Le 7 avril 1498, Charles VIII mourut; et, 
l'année suivante, la reine épousa Louis XII, à 
iNantes. 

. En i5oo, une maladie contagieuse fit encore 
beaucoup de ravages dans cette ville. 

En i5o4> la. chapelle SaintcsrCatherine fut 
construite. 
7d,?S'' C)n voit à Nantes, au haut de l'iiile droite 
Franco» II. ^e la Cathédrale , un superbe tombeau qu'Anne 



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fit faite en î5oS. It renferme le corps de Mar^ 
guérite de Bretagne, sa mère, et celui du duc 
François JI, don père. Le coeur de la princesse 
est placé auprès des restes de ses parens. 

Le 28 août 1817 , on y déposa aussi celui 
du duc Artur III, son oncle. 

Le tombeau fut fait par Michel Columb , 
habile sculpteur y originaire de Nantes. On 
remarque parmi les nonolireuses statues dont il 
est orné, celles des douze Apôtres, avec le 
costume de l'état que chacun d'eux professait. 
U était dans l'église des Carmes* : il fut brisé 
lors de la révolution; il a été réparé depuis, 
et placé dans le lieu qu'il occupe aujourd'hui. 

Anne mourut le i5 janvier i5i4. €Iaude, sa 

fille aînée, avait épouse, en i5o6, François de 

Yalois , comte d'Angouléme , qui régna dans la 

suite en France, sous le nom de François L*' 

Celui-ci , bien convaincu de l'intérêt qu'il avait 

, de consolider l'union de la Bretagne à la France, 

vint souvent à Mantes, sans doute pour se conci<» 

lier Famour de ses iK)uve&ux sujets. 11 y vint 

sept fois, de i5i8 à iSSgi, époque a laquelle 

il donna l'investiture du duché à Henri , son 

fils , qui régna depuis en France , sous le nom 

de Henri 11. Celui-ci y vint aussi avec sou 

épouse, en i55i. Henri IV s'y rendit, lorsqu^il 

voulut pacifier la Bretagne ; et Loob XUI ^ son 



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— --^ - 



fil8| Plionora autel trois fois à» m ppésence* 
Louis Xiy y passa <{aelque tems avec la reine ^ 
en i65i , et il j reyint dix ans après. De toutes 
les villes de firetagoe p c'e^t celle qui a le plus 
ao«?eiit posséda ses souverai&s; et elle est la 
sîjdième des bonnes villes de France ^ suivant 
l'ordonnance du ia3 avril 1^2 %. 

De iSiB a i53i ^ k peste et la ^bniné firent 
cnoore de ^ands ravagés a iPîanles» 
jSÎSccm! En i53o> on célébrait «nconô la. fête des 
Innocens dans la cathédrale, de Ifalités , suivant 
Fanden usage; c'est-àrdir^ que 9 ce. )o<ir4à» les 
membres du chapitre fit -, les. en&ns de /diosur 
changeaient de foncUona et de places^ 

En i539 ^ fut fondé l'I^pîtal qu'on nomme 
jSanitat, et qui est siti^é a lâ Fosse, . 

En i534 y on cQnstr^iiâit la porte Saiot-Pierrei 
qui a été détruite. : 1 

Marie Stuart^ encore dans l'enfance^ passa 
par Mantes e$k i543;: elle allait à Paris pour 
^ouser François U ,. qui éiait dlors Dauphin. 

£n i553 ) EEenri Jl créa , pour le comté de 
Hantes, une maîtrise des 0aux et forêts » et il 
plaça le siège de cette, jqnsdiction dans la ville 
de Plantes. L'appel de ^es jugem^ns était porté 
À la table de n^arbre^ dont le siège était à 
ilenne& 

En t556y il créa aussi dans cette ville un 



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(245) 
(dège d'amirauté , qni fat réuni att présddial en 
1749. 

Dans la même année ^ la place en Boufiây 
Alt pavée; et en i58o, on j constrinèit Vfoe 
halle. 

En 1559 , le cqtpa tnunicipal reçut 
nouvelle organisation ; il fut composé (Fun ^ 
électif et de dix échevins. En i664 > ^ fi* P**^ 
cédé à l'élection du premier maire; et eà iS^Sy 
l'hôtel de ville actuel fut acquis. 

Une ^liae protestante s'étabKt à liantes en f fJjjjJL^ 
i56o, coipame on peut le voir au chapitre du 
Calvinisme. Des vingt-huit églises eavilnisles <{tti 
furent créées en Bretagne vers cette épciqne ^ 
elle est là seule qui existe encore. En 1706, il 
fut fait un cimetière pour les individus qui 
ipiivent ce culte. En 1785, 00 fit la dédicace de 
leur temple. 

Plantes étant une des principales villes àeçj^^^f^^ 
comniérce de France, Charles IX y créa, en 
avril i565', yn tribunal spécialement destiné à 
statuer sur les contestAtionf que feisaient naître 
les transactions commerciales. 

En i5G8, les Gapuciris obtinrent la permia- 
sîon de former un établissement à liantes; 

En 1569, il fut fait dans cette ville un 
hôpital auquel on donna le nom d1l6tel--Diea ; 
inais il n^ fut foniié qu'efeif i65o.. 



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(246 ) 
. Le pont du Gaé-aux^Chèvres fui €ODslniit eu 
1571 y et celui de la Magdelaine en i58q. 

On abolit à Nantes, en i58i , l'usage défaire 
Toler dans la cathédrale , le jour de la Pente- 
côte, un pigeon blanc pour figurer le Saint- 
Esprit descendant sur les Apôtres , et celui de • 
jetter du jubé des morceaux d'étoupes, pour 
imit^ les langues de feu. 

En i583 , il fut établi à Nantes une bibliothèque 
publique : et en 1 753 , il interidnt un arrêt 
du conseil, qui en approuva la création. Les 
ouvrages qui la composent sont classés par ordre 
de matières, et elle est tenue avec beaucoup 
de soins. On y trouve plusieurs manuscrils 
intéressans, au nombre desquels sont ceux de 
Nicolas Travers, ecclésiastique de Nantes. En 
18069 ^^ ^ ^h^ au-dessus de la halle aux 
blés, qui avait été bâtie en 1785. 

Au commencem^it de l'année i589, le duc 
de Mercœur s'empara de la ville de Nantes, et 
il y fit sa résidence habituelle pendant la guerre 
de la ligue. 11 occupait le château, et il y était, 
lorsqu'eu iSgS ^ Montmartin vint, de la part 
de Henri IV , lui proposer la paix, 

La chaussée Çhoiuet fut construite en i5g5.' 

Henri IV s^œorda , en 1 598 , à la ville de Nsoites, 
des lettre^patentes dans lesquelles il lui donna 
le titre de capitale du duché ; mais le parlement^ 



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( ^47 ) 

«n les enregistrant, déclara que cette qualîfica-^ 

tion ne pourrait préjodicier aux droits de la ville 
dej Rennes. L'auteur de la statistique de la Loire- 
Inférieure pour l'an onze > dit que Louis XIY y 
en 1644^ ^t Louis XY , en 1733, donnèrent aussi 
à la ville de Nantes, dans des lettres-patentes ^ 
le titre de capitale de la province : il indique 
même un écrivain qui la qualifie ainsi; il fait 
aussi plusieurs citations qui prouvent que ce titre 
a été ^onné à la ville de Rennes, et à ces der- 
nières citations, on pourrait en ajouter beaucoup 
d'autres, tirées notamment des actes des souverains 
de Bretagne, et dé ceux des états du duché; 
car il est certain que Rennes a toujours eu , jusqu'à 
la révolution , la possession la plus constante du 
titre de capitale de la Bretagne. Les historiens 
sont unanimes sur ce point. 

^Le pont de Sauuetout, près les petits murs, 
fut fait en v6oi; il est près l'arche Seclie. 

La colonne de la place Saint^Pierre fut élevée 
en 161 1. 

En 161 3 , il fut fondé une maison pour recueillir 
les filles qui voulaient rentrer dans le sentier de 
la vertu i on la nomma maison des Péuitentes. 

En 1617, les Recolets et les Oratoriens oblin- 
rent la permiàsion de former des étaUissemens 
à liantes, et en 1618, une pareille permission 



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( ^48 ) 

fiit accordée .aux Girmélites; la dédicace éè F^Iiae 
de rOratoire fut faite en i65i. 

Le pont de la poissonnerie, près le Booffîiy, 
fut construit en 1618. 

La maisçn conventuelle dite capucins de THer- 
xnitage fut fondée en i6aï , celle des Galvairiennes 
en i6a3, celle des Ursulines en 1626, celle des 
gralids Capucins en 1629 , celle des Franciscains 
en lôSa, et celle des Yisitandines dans la même 
année. 

En i638, fut faite la pyramide du pont de 
la Belle- Croix. 

En 164a y fut fondé le Séminaire, et en 1646, 
le petit Hermitage. 

En 1649, révéque défendit aux ecclésiastiques 
de porter en terre le corps des laïcs, et la ville 
nomma, pour les remplacer, des individus aux* 
quels elle ordonna d'avoir des tuniques noires 
lorsqu'ils seraient en fonctions. 

En i653, on construisit le quai de la Mag- 
delaine^ en i655, le collège Saiût-Clément , et 
, en i658, le pont Rousseau, sous lequel passe 
la rivière de Sèvre. 

En i663, les Jésuites obtinrent la permission 
de former un établissement à Nantes 3 ce ne fut 
Gu'avec peine, et ils furent placés dans un 
fauboui^; mais en 1671, il leur fut permis, de ^ 
transférer leur établissement dans la ville, et la; 



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( a49 ) 
dédicace de leur église fut faite la même année. 

En 1672 , il fut fait une maison de retraite ; 
6n la nomma maison de là Magdelaine. 

Il y eut à Nantes des troubles en 1673 , à 
Poccasion de 1- impôt du timbre et du monopole 
du lâbac; on y envoya des troupes : une femme 
qui avait marqué pendunt la séditîèn par ses 
fureurs y avait été arrêtée. L^ factieilK avaient , 
de leur côté y saisi et incarcéré Févéque qui faisait 
ses efforts pour calmer les esprits : le gouverneur 
consentit à mettre en liberté la femme séditieuse, 
à condition' qu'on eût agi de la morne maaière - 
à regard de Févêque ; la convention fut exécu*' 
tée , mais la conduite du gouverneur fut improuvée 
par la cour. En i&^5y des troubles du même 
genre eurent lieu à Rennes , comme on peu): le 
voir dans les recherches sur le parlement. 

En 1681 y fut construit le port Saint-Xiouis à 
PilmiU 

En 1689 > ^^ mallieureux Jacques II , roi 
d'Angleterre , vint à Nantes , après > avoir été 
détrôné par son gendre. 

En 1691 , il fat établi des écoles pour Tins* 
traction des en&ns des habitans peu fortunés. 
Qn les nomma écoles de charité 5 et en i^SS^ 
on donna un établissement aux Frères des écoles 
chrétiennes, 



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(a5o) 
. Lea Domioicain» obtinrent , en 1694 > k pèrA 
niifisîoD d'avoir une maison conventuelle à Nantes^ 
et dans la même année ^ il fut fait en cette ville 
«n établissement pour les prêtres Irlandais. 

En i6gg^il fut nommé des commissaires de 
police. 

En 1701 , il y eut un tremblement de terre. 
, En 170&, 00 construisit le port de Chesinew 

Le 6 septembre 17 17, Gilles de Beauveau^ 
evêque de Nantes , mourut ; il avait approuvé 
Fôuvrage de Quesnel , oratorien , qui a pour titre r 
Réftexiûns morales; le pape , au contraire , ea 
avait condamné cent- une propositions par la bulle 
unîgeniius. Les ecclésiastiques, pour punir leur 
évêque , refusèrent de l'inbumer ; cependant , 
lorsque le corps fut en putréfaction, on le fit 
descendre dans le caveau, en récitant pour lui 
quelques prières, à voix basse, kors )a présence 
du chapitre. Ce prélat, dont on voulait flétrir la 
mémoire, avait été le père des pauvres ; il n'était 
connu que par de bonnes actions, et il était 
mort dans l'indigence : dans la suite, le chapitre,* 
revenu à des idées plus saines, lui fit un service. 

Ea 17189 la ville de Nantes acheta des pom* 
pes à incendie. 

En 1726, ou fiit le pont de la Bourse et te 
q[uai Destrées. 



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En 1755 y xm coDstruisit Je pont Sainte-^ 
Catherine ou d'Erdre^ qui est à l'extrémité de 
la rue Saiiite-Githerine. 

r 

En, 1738, on fit un etat>liss6m6nt pour les 
retraites des femmes. 

En 1741, on édifia l'église SaintrCharles. 

En ] 742 , on construisit le pont de la Casserie et 
la porte Brancas. 

En 1 743 , on fit le quai Flesscl. 

En 1747 >. M. de Penthièvre fit une entrée 
solemnelle à Nantes, comme gouyerneur de la 
province. 

En 1767, on y établit une école de dessin, et 
en 1762, une école de chirurgie.. 

En 1758,^1 fut fait un hospice pour les incu-? 
râbles. 

En 1774 5 on fit la chaussée de la Grenouillère. 

En 1777, Joseph II, empereur d'Allemagne ^ 
vint à Nantes* 

En 1778, on ' construisit le pont sur lequel 
on passe de Pile Feydeau à l'île Gloriète ; on 
le nomma pont Maudit. 

En 1780 , fut fait l'hospice des Enfans-Trouyés. 

En 1783, le quai de la Poissonnerie et la 
placé Graslin. 

En 1785, la poudrière, près Saint-André, 
et la salle de spectacle. 

En 1789, on fit la promenade qui porte le 
nom de Cours du Peuple ou Boulevard- 



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( 35a ) 

Eft 179^^9 on fit la Bourse y h colomie Saint- 
fknef k place Loirâ XYI et le poiit des 
Petits-Murs. . A Pane des façi|K}e& de ta JBonrse, 
OB rettar^M les statues de quatre mafiDs qui 
ont honoré la France ; ce sont eelles de Jean« 
Bart, de thmkerque; de DugtniH'Trooin , de 
Baint^lfalo; de Duquesne^ de Dieppe , et de 
Cassart, de Nantes. De Fautre côté est une 
promenade qui fiit faite en 1799* 

Bn 1793 , il y eut à Nantes on tremblement 
de terre. 

Dans la même année , la \ille de Nantes fttt 
attaquée par les royalistes Yendéens qui ne 
purent la prendre , et il y fut institué un tri- 
imnal tévolntionnairé qui fit périr beaucoup de 
monde. A cette époque afli*euse, Nantes fut 
tme dea filles de France qui eut le plus à 
aoi]^Mr. 

En 1796, Qiarette, Fnn des cheÊ des royalistes 
Yen^lé^s, fut pris et fusillé. 

Efi 1798, se forma la société des sciences et 
arts, connue aujourdluî sous le nom de société 
académique du département de la Loire-Infé- 
rieure. L'analyse de ses travaux présentés dans 
les procès-verbaux de ses séances , prouve qu'elle 
possède des hommes distingués par leurs lumières 
et leurs talens^ et si le gouvernement, pour faire 
fleurir les Bciraces et les arts dai^is cette partie 



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intéressante da royaume^ continue de loi AonSer 
la distribution des prix dus à ceux. qui ^ par 
leurs ouvrages, ont propagé les lumières, elle 
parviendra à un grand degré d^utilité. Cest 
ainsi qùeie giduvernement procura ^à la société 
d'agriculture y créée par les états -ié .1» pronnee^ 
les moyens de faire tQut.lç bieii do/^ li^ui Iih 
sommes redevables. 

En 1800 y il fut établi à Nantes une préfec- 
ture, à la place de l'administratioii départemen- 
tale qui y existait. 

Dans la même année , le^ poudi^ç ^ déliaient 
dans une des toui^ du château s'enflammèi:eiit , . > . 
firent explosion et la détruisirent. 

En i8o3 et «804 # les. sœurs, de la Sagesse 
furent introduites au saniiat et k l'hospice ci vil |^ 
pour soigner les pauvres et les malades. 

En i8q3^ on fit le cimetière de Miséricorde 
qui est près le champ de £bire* . 

Le jardin des plantes fut fait en i8o5; il est ^"j^"^^ 
très^vaste. U- serait à désirer que les plantes 
fussent disposées pac famille; cette partie du 
terreiii^ serait le jardin <le l'école , et le «iirplùs 
|xaird»t eonteoir unf pépmière d'arbres iodi^ 
gènes et. d^idbres exotiques. Une pareille distri- 
bution aurait à 1^ - fois l'avantage dJètre qlile- à 
l'instruction , et celui de couvrir ^ au mpips en 
partie^ |bs fiu^js ^'établisseménW > 



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Le niiiaee présente une collection précieuse 
6e quadrupèdes y de poissohs et d'oiseaux em* 
paillés : on j Yoit beaucoup d'insectes et de 
coquillages ; , mais la minéralogie y est encore 
traitée atee plus de soin. Le ^èle de M. Dubuîsson^ 
conservateur, le porte* à faire de fréquentes 
' recherches dans chacune des communes du 
département , et il y trouve des richesses incon- 
nues jusqu'à ce jour. 

En 1789, on fit une nouvelle poissonnerie. 
P»p«l«tloa. La population de Nantes^ n'était, en i^^o^ 
suivant la stattistique de l'an onze, que <^e 
4i,499l^^î^i^î mais, suivant les annales IVan- 
taises, elle était , en Fan 3, de 73,000, et un 
ouvrage postérieur la porte à 77,162. Cepen- 
dant, suivant un recensement récent, elle n'est 
plus que d'environ 69^000. 

Nantes a trois hôpitajax; savoir, l'hospice de 
l'Humanité, celui des Orphelins et le Sanltat. 

PluÂeurs' écrivains ont: fait mention d'une 
pierre haute d'environ 4o pieds , qu'ils ont 
appelée la, Pierre Nantaise. En eflfet, au sud 
du quartier de l'Hermitage , est. un rocher 
escarpé dont ^t une pierre qui est maintenant 
presqu'au niveau du soi. La partie si;^rieure 



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(255) 
de ce roclièr est très-^éïevée au^ckssus de là me; 
elle porte encore le nom de Kerre l^âtxtâise* 

BREST, 

Brest faisait partie du territoire des Osismiens* 
Ceux-ci furent du nombre des peuples qui en- 
votèrent des secours aux Venetes. Jules-César^ 
après aroir Taincu, à Vannes , tous les peuples 
confédérés contre lui, envoya un de ses lieulenai» 
à Brest y qu'on nommait alors Brivs^tes, suivant 
l'opinion commune, et qui prit, à cette époque; ^^ 
le nom de Caeso-Brivates, ou Caeso-Britates* 
L'itinéraire d'Antonin donne la distance de cette 
▼ille à Nantes^ 

Un manuscrit rédigé dans le tems de la Egue; 
patM.Moreau,çonseillerauprésidial de Quimper, 
et chanoine de la même ville, apprend qu'en 1 697 , 
M. de Sotirdéac, gouverneur de Brest, fit démolir 
une vieille tout dans les fondemens de laquelle 
on ^trouva <c une platine de cuivre , ronde, 
y> ^ande comme une grande assiette , en forme de 
» médaille antique , sur laquelle était écrit d'un 
i) côté Juin Cœsùris , et de l'autre son effigie; 
» le sieur de Sourdéac la fit remettre en terre^ 
]» avec une autre de Henri lY, en argeût. » 

On voit encore à Brest une ancienne tour 
qn'on nomme tour de Cés^r ; mais^ l'architecture 



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fa56) 
4e €et édifice prouve qu'il ne remo»le |M à une 
époque Hvm reculée que celle à laquelle César 
vint dans PArmorique, et on est porté à croire 
que c'est celle que Sourdre fit construire. 

M, de Caylus dit qu'environ 176a, on trouva 
dans un bas-chemin , près Brest, dans des vases 
de terre cuite, trente mille médailles d'argent ^ 
avec l'effigie des empereurs qui régnèrent depuis 
Sévère*Alexandre jusqu'à Postume. 

ConanJtfériadees'étunt déclaré, en 409, indé- 
pendant de Vempire Romain , il divisa l'Armorique 
en cinq comtés qu'il donna à cinq de ses com^ 
pagnons d'armes j ces fiefs forent les comtés de 
Rennes , Nantes , Vannes , Comouaille et Léon. 
Il en fot détaché des parties en faveur des puînés 
qu'on nommait jUveigneurs. Brest devint une 
juveigneurie du comté de Léon; cette ville était 
possédée, dans le i3.* siècle, par Hervé, qui la 
vendit au duc, en mars laSgj il lui transporta 
la ville, le château et le. port pour une somme 
de cent livres } l'acte fut fait à Quimperlé : U 
porte, compo^itUmfuU iniernos etipsum quod 
pilla de Brest et casirum etportus remanerent 
dicta comiti et hç^redibus suis in fiedo, etc. La 
chapelle du château avait été bâtie en io65t 

Jean de MonJ;fprt ayant formé y en i34i , le 
projet d'envahir le trône ducal sur Jeanne sa 
mèce^ fille de Guy, comte de Penthièvre , Jl 



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tomiliença la guerre par le siège de ^rest; cette 
place était commandée par, Gautier de Qiâson: 
c^était un capitaine brave et expérimenté;, il 
refusa de b rendre 3 mais y dans une sortie, il 
reçut une blessure qui le fit périr le jour sui* * 
vant y et la ville capitula. 

En i346, Jean IV, fils de Jean de Montfort. ^«wu- 
fit bâtir une chapelle sur le quai de Sainte- 
Catherine; il la dédia à'Notre-Efame. Les vœux 
que les marins en. danger adressèrent à la. Vierge 
pour recouvrer leurs biens, ou sauver leurs vies 
par soti intercession , firent donner à la chapelle 
et au quai le nom de Recouurànce. Ce quai est 
aujourd'hui un faubourg considérable; il fut 
réuni , par un édit de 1 681 , à la ville de Brest 

Le roi d'Angleterre avait élevé Jean IV , et 
les puissans secours qu'il lui avait donnés avaient 
beaucoup contribué a le faire monter sur le 
trône ducal. Le jeune prince, en retour^ Ipi. 
était tout dévoué; il s'entourait d'Anglais, leur 
donnait toute sa confiance, et les nommait à toutes 
les places importantes. Le roi de France et les 
seigneurs Bretons lui firent des reproches ; il n'y 
eut aucun égard : on prit les armes contre lui ; 
il fut obligé de. retourner en Angleterre ; la ville 
de Brest lui resta fidèle. Il traita avec le monarque 
Anglais en 1877 ; il fut convenu que ce prince 
« aurait lé châtel dei Brest avec toutes les appar^ 



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(a58) 
> tenanees du'*3nt les guerres, etlesdites guerres^ 
7^ Suies, ûotredit roi serait tenu de rendre bien 
9 et loyanment ledit châtel de Brest audit duc 
)» ou à ses hoirs , sans fraude et malengin , 
» francliement et quittement , etc.» Richard II , 
qui occupait alors le trône d'Angleterre, envoya 
une fovte garnison à Brest. Le duc se réconcilia 
«vec les Bretons; il rentra dans son duché, et 
il réclama Brest Biais le roi d'Augleterre, malgré 
les promesses qu'il avait faites^ refusa de le lui 
rendre. Le duc, pour recouvrer cette place 
importante , en fit &ire le siège ; et au mois 
de juin i386 , il se rendit lui-même au camp 
des assi^eans , avec plus de dix mille hommes. 
Le connétable de Bretagne avait fait constraire 
un fort en bois, et y avait mis une forte gar- 
nison que commandaient quatre capitaines dis- 
tingués par leurs talens militaires. Presque tous 
tes jours étaient marqués par des actions préju- 
diciables aux assiégés. Le duc trouva le fort 
insuffisant : le 3a juin y il en fit commencer un 
autre en pierres ; il le flanqua de sept tours , et 
il le nomma Dufhous : il lui donna ce nom , 
parce qu'il y avait eu un colombier dans l'endroit 
où il le fit bâtir. II employa un grand nombre 
d'ouvriers à le construire , aussi fut-il achevé eaa 
trois semaines : il y mit une forte garnison 
eomipandée par un excellent capitaine ; U 



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"congédia eti^uite sou «rinéê , et il «e retira* Le 
duc de Lancastre arriva peu après; il attaqua 
}es fortifîcatioQS, et fit crpuler une partie du 
fort cpostrpit eu pierre3« Les assiégés, voyant 
qu'ils ne ppi^ya^ent plus tenir y se retirèrent à 
Hennebond. 

]^Q i387 ) le duc assiégfsa de nouveau Brest, 
1} fît construire Un fort en bois du côté de la 
mer , et deux en pierre du côté de la terre. 

Uii capitaine Anglais vint à Brest, prit le fort 
en bois, et détruisit un des deux autres. Le 
due reprit et rebâtit ces forts; mais, bientôt 
après, lés Anglais les détruisirent encore, dfi, 
moinâ en partie. 

Enfin, en iSpô, le duc obtint du roi d^An- 
gletetre la promesse de la restitution de Brest ; 
mais il ne lui fut rendu qu'au moyen de 
lao mille écus d'or, qu'il compta le 6 mai 
i397 , et il ne rentra en possession de cette ville 
que le la juin suivant. 

En i4^9 sous le règne de la duchesse Anne ^ 
une armée Française, commandée parle vicomte 
4e Eohan , fit le siège de Brest, et le prit. 

En i5i2^ un amiral Anglais s'empara delà 
jrade. Il attaqua Prigent de Coeiivy , commandant 
4e nos fojrc^s navales y qui s'élait retiré au 
Gonquet , entre 4eax rochers : il fut battu par 
lui, et il périt. Çoet;ivy poursuivit les vaincUa^ 



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X a6o ) 
nragea le côinté de Suasex^ et revint cliargé 
de hntià. 

L'année suivante^ il y eut un autre combat 
.jiaval dans lequel s'illustra un Breton nommé 
Primogouet : nous en ayons parlé dans le 
premier volume, page 3a8. 

IXous avons aussi parlé , page 33a, de Tarmée 
composée des forces navales de l'Angleterre , de 
FEspagne et de la Hollande. Les prisonniers 
déclarèrent que Fobjet que se proposaient les 
puissances qui avaient formé cet armement 
extraordinaire y était la prise de Brest ; mais ce 
projet n'eut aucun succès, et il ne produisit 
d'autre effet que la mort de beaucoup de braves. 
. Pendant la guerre de la ligue, des nobles, 
à la tête d'environ six mille paysans, essayèrent 
de prendre Brest; mais ils furent repoussés et 
vaincus deux fois par Sourdéac ^ qui commandait 
au nom.du roi. 

A-peu-près à la même époque, les Espagnols 
^construisirent un fort à la pointe de la presqu'île 
cde Queleru; mais il fut pris et détruit par 
l'armée Française , ayant pour auxiliaires aSoo 
<Anglais envoyés par la reine Elisabeth au secours 
de Henri lY. lis étaient commandés par Jean 
JNorris; les Français' étaient sous les ordres du 
baron de Molac. Les deux nations rivalisèrent 
4:e%\M fois pour combattre l'ennemi de la France^ 



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(a5i) 
et firent à Fenyi des prodiges de valeur. Doi^ 
Praxede commandait les assiégés ; il opposa lai 
plus grande résistance à Parmée combinée , qui 
ne réussit qu'après avoir fait les plus grands 
eSorUy et après avoir perdu plusieurs de ses 
meilleurs officiers^ entre les^ueb on distinguait 
le colonel Romegon. 

En 1597, ^^ monarque Espagnol , sans être 
rebuté par le mauvais succès de cette entre* 
prise, envoya sur nos côtes une escadre de lad 
bâèimens de guerre ; mais elle vint périr devant 
le Conquet, par Peffet d'une tempête. 

Le gouvernement Espagnol abandonna enfin 
.tous ses projets, sur la Bretagne, parce quMl vit 
que le parti de la ligue y perdait tous les jours , 
et que le duc de Mereœur , qui en était le cbef , 
ne voulait pas même Faider à prendre » Brest , 
de peur qu'il ne formât en ce pays un établi:»- 
sèment préjudiciable à ses * projets. En iSgS, 
Henri traita avec tous< les obefs de la ligue. 

Le gouvernement avait établi à Brest un 
papegai , parce que, dans une ville aussi 
exposée aux attaques de Pennemi, il était néces- 
saire que les babitans fussent exercés au manie- 
ment des armes. Les lettres-patentes quiforment 
cet établissement sont de 1549. Charles IX le 
confirma en i566, et il le fut dans^ la suite par 
Louis XIV. 



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( »«o 

Henri IV 9 Voulant donner aux liaUtâns âé 
Brest un témoignage dû satis&clioa de leuV 
conduite à son égard, leur permit, en iSg3y 
de donner au maire deux adjoints, et de les 
aire. U défendit aussi de prendre la qualité de 
bourgeois de Brest, sans en atoir obtenu là 
permission. Louis XIY, ajoutant à là concession 
de Henri IT, accorda aux Brestois, en 1681 , 
le droit de nommer leur maire ^ deux écherins, 
un procureur -^sjndic, un greffier et quatre 
conseillers. En 1691 , il donna une organisa tioii 
nouvelle à Tadministration municipale. 

En i63i , Louis XIII, pendant le minisière 
du cardinal de Richelieu, fit creuser le pbrt^ 
bâtir des magasibs et construire des vaisséauji; 
ce qui donna beaucoup de consistance à cette 
Tille qui, auparavant, n'était qu^un 'bourg 
dépendant de la paroi^^ de Lambezellec. Elle 
était ^ disaient les maire et écbevins , ^ns un 
mémoire adressé au roi eu 1698 , oc où est 
}» maintenant le rempart du château ; il n'en 
3> est resté aucuti vestige : les habitans se sont 
.3» retirés dans les faubourgs^ et ces derniers ont 
Df ensuite composé la cité. tk> 

En i65i, Louis XIY créa les gardes de la 
marine ou de l'étendard , et il fit faire à ce 
sujet UBe médaille portant l'iniscription suivante: 
Octinginti juvenes in navalem militiam cons^ 
cripti. 



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Eu i$Siy a fit &ire à Brest \m arsenal tt 
pluâleurft autres bàlimens* Od frappa une mé^ 
daille à ce sujet; elle portait pour légende : 
Navigatào resiaurata^ i665. 

Dans cette dërniàre année furent fondés deux 
hèpilaux* 

Eu 1670 , il fit fiiire de grands travaux dans 
le port. 

En .1677 y on comptait à Brest ^33 maisons ; 
et en 1710 , cette ville en avait i3oo. 

En 1680 , le maréchal de Vauban y traça le 
plan de nouvelles fortifications. Louis XIY ap« 
prouva son projet y et les travaux furent exécutés* 

En 1681 > il fut fitippé une autre médailie 
sur laquelle on voit le plan de la ville et du 
port y à l'enb^ée duquel est Portumne s'appuyant 
sur un Dauphin y et tenant une clé. La li^ende 
est.: Tuteia classium oceani, et Fexergue : 
Bresti portas et namle» 

A la même époque , Louis XIY ordonna la 
levée de soixante mille marins y qu'il partagea 
^ en trois classes égales en nombre. 11 destina la 
première au service de la marine mih taire; la 
seconde, a celui de la marine marchande; et 
il mit la trjoisième en réserve., pour servir à, 
faire les remplacemens qui seraient jugés néces^ 
saires. Il fit faire à ce sujet deux médailles, 
dont l'une avait pour légende ; Tuteia classium 



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(a64 
aeeafUf «tponr exei^e : BresH portus et 
TuxPcUe. L'autre avait pour légende : BeUo ^t 
commercio^ et pour«xergue : Sexctginta miUia 
nautarum conscripta. U y avait alors dans le 
port 9a vaisseaux de guerre de 60 à 100 canons. 
En 1687 y les Jésuites obtinrent la permis^on 
déformer un établissement à Brest j ils donnè- 
rent pour motif l'intention de £siire un séminaire, 
où se formeraient des aumèniers pour les vais- 
seaux. Le local qu'ils obtinrent se trouvant 
situé près l'église Saint4i0uis , ils conçurent le 
projet de s'emparer de la cure de cette paroisse : 
à cet effet, ils sollicitèrent une ordonnance 
épiscopale qui l'unissait à leur séminaire^ et 
ils firent construire une sacristie , de laquée 
i]U pouvaient entrer dans P^lise sans sortir de 
leur maison. Le 1." juin 1703, entourés d'une 
force armée , ils y célébrèrent la messe. Us 
voulurent j rentrer lé lendemain : Iç maire , 
les échevins, des notaires, quelques notables et 
des officiers de justice s'y* transportèrent pour 
les sommer de se retirer , mais ce fut en' vain. 
Un Jésuite, suivi de trente hommes armés, fit 
^ chasser le peuple qui avait suivi ses magistrats. 
L'ecclésiastique, qui disait la messe > fut mis en 
joue y plusieurs prêtres furent injuriés £t firappés. 
Enfin , leur conduite fut dévoilée à la cour, et 
ils furent obligés d'abandonner momentan^ent 



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leuvs prétentions. Pour qu^ib y renonçassent 
entièrement, la communanté de ville leur compta 
5o,ooo liy., en 1740.^ Ces &its sont rapportés 
par Dovin , et constatés par; les requêtes pr^ 
sentées au roi , ainsi que par les pièces de 
l'instance. 

En 1692 , le conseil d'état rejetlà la préten- 
tion que les juges avaient élevée de présider 
la bommunauté de ville. Le tribunal avait reçu, 
l'année précédente, une organisation nouvelle , 
et il avait été créé un siège d'amirauté. 

En 1693 y un armateur de Brest ravagea les 
plantations que les Anglais avaient à Gambie ^ 
en Afrique. 

Nous avons parlé, page 4^2 du i.*' volume, 
de la descente que firent les Anglais et les 
Hollandais à Camaret, en 1694. Le gouverne- 
ment Français , pour perpétuer le souvenir de 
cet événement glorieux , fit frapper ime médaille 
qui avait pour légende : Custos orœ ^rmoricœ , 
et pour exergue : Batavis et ^nglis ad littiis 
uirmoricum cœsis, anno i6g4. 

En 1708 , fut acbevée l'église Saint-Louis. 

En 1739, une maladie pestilentielle fit pérùr 
environ la moitié des habitans de Brest. 

En 1740, il fut établi dans cette ville des 
pompes ou fontaine» publiques. 



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(a66) 

Dans lep années saÎTautes y il fat fondé ' dès 
écoles connues sous le nom d'écoles chrétiennes. 
Le near Dahamet avait pourvu a la dépense de 
cet étabËasement par son testament en date du 
ào marâ 1740* 

La cérémonie de Finstallation du maire eut 
Jiett pour la première fo(b en 1747» ^ nouveau 
jmaire prêta serment aux mains du curç^ à la 
porte de Téglise ; il jura de maintenir les droits 
du clergé , çt de protéger la veuve et l'orphcliii. 
On chanta un Te Deum^ il fut suivi, d'une 
.grand'me^se, et^ en sortant^ il fit serment au 
roi et si ses- administrés. 11 se rendit ensuite à 
la seconde porte du château , et il y prêta, aux 
maii^s du gouverneur , en son nom et celui des 
habitans de Brest , serment de fidélité au roi. 
II demanda en retour le maintien des franchises 
de la ville; et, en témoignage de la promesse 
du maintien de ces franchises , il le pria de 
mettre en liberté un oiseau qu'il lui présenta ^ 
renfermé dans une cage : le gouverneur ouvrit 
la cage , et l'oiseau prit son essor. Le reste de 
la journée fut employé a des amusemens. 

En 1769, lord Gordon , officier Anglais, fut 
âeeijisé d'espionnage 9 arrêté à Brest et condamné 
à mort; il eut la tête tranclvée : un soldat, son 
cômi^ibe, fut peudti ; un grenadier fut condamné 
à une amende , çt uuQ femme à être enfermée 
pendant sa vie« 



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(367) 
' On donna , en; i'77a> une n^tivelle encebite à 
la ville de BresU ; .... ...... \ 

En 1774» on constrnîsit des casernes^ et on 
établit des batteries de caupDS et df s mor^iers^ 
^ns difierens>endr€âtSy pour, la défense de la 
rade. . -. .'^ 

On comptait a . Brest ,. en .jyiOj envirou 
i4 mille iiabitans; en 1776Î, 22 mille, sis millp 
hommes de garnison et deux mille ouvriers 
employés au port. En 1816 > la population de 
Brest était de 25 mille individus. . 

Le maire était colonel de[l£|[ milice bourgeoise* 

11 y avait 1900. maisons^ a7.pUitsefc.gfontain4^ 
publiques. 

• A cette époque, le grand duc de Russie vint 
Voir Brest. 

Dans la même année fut incendié l'ancien 
iiôpibl de là marine. Ce mallbeur coûta la vie 
à quarante galériens qui, étaut eDchainés dans 
leui^ )iti^> ne ^ureùt se souslràii*^ aux flabinies. 

Le frè^e de Marie-Antoinette d'Aulriche, qui 
fut connu dans là suite sous ïe nôin de Joseph II, 
empereur d'Allemagne , vint voir Brest en 1777. 
Une cïaûie lui adressa le qtià train siiivtint :' 

. «De vos propres sujets n'aTcz-vous point assez ? 
» Voiilez-Tous donc régner sur tout ce qui respire ? 
"» £ù ^tbjôguànt \és cœu&'s partout d& touâ passez , 
% Des princes raé vdisins, c'esst nsuirper Teinpire. » 



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(a68) 
Eb^k^Tdo^ le G<mite cl'Artoîsî au)ourd1iuî 
Monsieur ^ vint aussi voir Brest! 

De grands travaux ont été faits dans le port, 
depuis quelques années, sôus là dii^tion de M» 
7rouiney ingénieur en chef des bâtimeus cÎTils. 
l)es rochers escarpés Fencombraient; on en a 
'détaché une partie au moyen de la miùé, et un 
tâste bâtiment en a pris la place. Dans sa partie 
supérieure^ cet édifice contient une prison bien 
irérée,sûre et bonimode, et dans sa partie infé- 
rieure, des magasins dans lesquels on dépose le 
^ou^ron et lès autres matières combustibles. U 
est voûté dans toutes ses parties, et aucune pièce 
de bois n'a été employée dans sa construction. 

Dans lés mêmes rochers , on a trouvé les maté- 
riaux nécessaires à la confection de superbes 
bassins destinés à la construction des vajisseaux 
et à leur radoub. 

Des débris des rochers, on, a formé une il0 
pour rjecevoir les bois de construction ^ en dis- 
tinguant .les différentes pièces, suivant leur 
destination. 

Au lieu des sommes énormes que ces travaux 
auraient pu coûter , le gouvernement Jo'a eu 
qu'à donner de légèrëa rétributions pour exciter 
l'émulation des forçats et adoucir leur sort. 

Le port de Brest est le plu$ beau que posssède 



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la France ; la baie qui, forme la rade pept cion- 

tecûr ciQq cents vaisseaox de guerre ; les rivières 

^ de Leloru ou Elhorn et Laune , y. ont , leur 

.embouchure. Cambri dit ^ue le goulet a sept 

cçat cinquante toises de largeur; et, suivait 

, Dovin j la rade a ,neuf lieues de surface. 

On voit à Brest un jardin de botanique. Les J^a>^î» àe 
plantes y sont distribuées suivant la méthode 
de Linnée : il fut fait en 1768. 

Brest est bâti sur le penchant d^une double 
coline dont la pente conduit au port ; il a environ * 
uU demi-myriamêtre ( une lieue ) de circuit. 

La marine y a un observatoire. 

Le climat de Brest est très-venteux et très^ 
humide : la température y est très - inégale ; 
mais le froid y est rarement au-dessus de six 
degrés de congélation* 

SAINT-MALO. 

La ville de Saint-Malo doit son nom à l'un 
des hommes pieux qui passèrent , dans le 6/ 
siècle y de la .Grande-Bretagne dans rArmorique, 
pour éviter la persécution. On la nommait alors 
iïe d'A^ron; c'était un rocher qui était entouré 
,par la. mer, deux fois en vingt-quatre heures. 
JËlie était occupée par des moines , dont Aarou 
iétait le chef. . 



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Saint M&lo était né à Winchester; saint Samson 
et saint Magloire étaient ^ dit*on, ses parens. U 
abandonna un évâehé auquel il avait été nommé ^ 
dans la Grande-Bretagne , pour venir dam 
rArmorique : à 90n arrivée dans l'ile, il entra 
dans le monastère d'Aaron, 6t après la mort 
de ç9 deri^ier , i} lui succéda* 

te d«ç Hoél J/' , ayant érigé un évéehé k 
Aleth , aujour4'hi|i Saùit-&ervau, i} ep fut nopamé 
titulaire y environ 54 1 9 et Je p/euple qui l'avait 
porte par s^ sufirages > ^ ce siège épiscopal , 
voulut qu'il joigpit Ipi seigneurie temporelle a 1^ 
jurisdiction spirituelle. 

Hoël n y à la prière de quelques familles 
poissantes 9 dont lesl>iep9 avaient été donnés à 
^nt Malpy pour dotatiop de sou évêchéf Fobli* 
gea de quitter son diocèse; mais il ^t rappelé ^ 
et les dotations qui avaient été faites furent 
confirmées. l\ mourut vers IVû 565. 

Charlemagne prit Aleth en 81 1 , et il confirma 
les donations faites à l'évêché. Louis* le-Débonnaire 
les confirma aussi en 817 ; Facte d'approbation 
de ce dernier existait encore aux arcbives du 
chapitre avant la révolution. 

L'église dédiée à saint Malo, dans l'île de son. 
nom , fut détruite par les Normands en 878^ 
et elle fiit remplacée par unç autre qui fut dédiée 
à saint Vincent, martyr. Benoît^ administrateur 



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(270 

de Pévéché d'Aleth , céda ses droits dans f île 
aux moines de Marmoutiers y et sa donation fut 
approuvée par un bref du pape Pascal II ^ 
en 1109. 

Les habitans d'Aleth, ponr se soustraire aux 

N incursions des Pirates , allaient successivement 

s'établir à Sain t-Malo. Jean Cbatillon, leur évétiue, 

résolut de les suivre j mais il fallait déposséder 

les moines de Marmo 'l'/^rs^ce qui était difficile^ 

parce qu'ils étaient déjà riches et p> issans. Il obtint 

]e consentement du duc ^ la protection de Henri ^ 

frère de Louis le jeune y roi de France , et cellç 

de saint Bernard. Il fit trois fois le voyage de 

Rome, et enfin il réussit : la transla iou fut au^ 

torisée en ii4n l'expulsion qu'il avait fiiite des 

Bénédictins fut approuvée par tine sentence des 

commissaires du pape^ qui fut confirmée par les 

papes Eugène III, Ânastase IV et Alexandre III j 

les moines eurent pour indemnité d'autres églises* 

Cbatillon, devenu évêque de Saint-Malo, mit à 

leur place des chanoines réguliers qui furent 

sécularisés, en iZig, par le pape Jean XXII* 

Il fit construire le chœur de la cathédrale. 

On a donné à cet évêque le nom de Jean de 

la Grille, parce que son tombeau fut entouré 

d'une grille, après son décès, qui eut lieii en 

Ï170. 11 s'était fait ordonner par le pape, pour 

ne pas prendre parti dans la querelle qui exis^ 



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( ^72 ) 
lait entre Parchevêque de Tours et Péyéqne de 
Dolj il était moiue dans l'abbaye de Begars^ 
lors de sa nomination. 

M. Protêt de la Landelle , qui écrivait à 
Pépoque de la ligue, dit qu'on voyait encore 
à Saint-Servan les lesles de l'église cathédrale 
qui avait existé : ils consistaient , dit - il , en 
quelques murailles , et il ajoute qu'on avait 
fiiit du chœur la cliapelle Saint-Pierre* 

Vers la fin du i4.' siècle, il s'éleva une 
contestation entre le duc . Jean lY et Josselia 
de Rohan , évêque de Saint-Malo. Le duc vou- 
lait que Pévêque lui eut fait hommage 4a 
temporel de son évêché , et l'évêque refusait de 
)e faire. Le duo fit saisir les biens qui formaient 
ee temporel ^ et la résistance à cette saisie occa- 
sionna l'incarcération d'individus dont quelques- 
uns étaient ecclésiastiques. L'évêque fit , le 3o 
août i382, un mandement dans lequel, après 
avoir déclaré qu'il ne devait d'hommage qu'au 
pape , homagium soli papœ debetur, il ordoAna 
au duc et à ses officiers de rendre dans huit 
jours la liberté aux individus détenus, et de 
restituer les biens saisis j faute de quoi, ils 
seraient déclarés avoir encouru la peine de 
Pexcommunication. 

Ce mandement , qu'on nomma fulminatoirç , 
était eu opposition avec la déclaration que les 



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(373) 
évéqàes de Bretagne et leurs chapitres avaient 

faite à Jean III, lors de.la t^iae des états qui 

furent assemUes a Rennes le 6 avril i3i5. Elle 

se trouve page 172 dû i." voLame des preuves; 

elle est souscrite de Raoul Rouxelet, qui, à 

t^ette époque , occupaitie siège de Sâint-Mala. 

Jean lY , sans égard au mandement, continua 
le siège de la ville. Les faabitans, voyant qu'ils 
ne pouvaient résister plus long-tems , s'adresse-^ 
rent au l^at du pape , et eelui-ci se rendit 
médiateur entre le souverain et ses âtijets. Oii 
convint dés marques qu'ils donneraient de leur 
repentir et de leur soumission j et lé duc, par 
lettres-patentes données à Dinan, W i3 juin 
i384 > leur pardonna la rébellion dont ils s'étaient 
rendus coupables, à la suasion de leur étffèifae. 
Ces lettres sont au tome ^ des preuves i» col. 466. 

11 entra solemixellement à Saint-Mal^ le 5 
octobre suivant. Le chapitre et le clergé sortirent 
de la ville , et allèrent processionnellemen^ au 
devant du 'prince , avec la croix et les reliques. 
Les habitans avaient ôté leurs ceintures; ils 
étaient à genoux.. L'un d'eux, portant la parole, 
demanda pardon au duc , et lui jura Une fidé^ 
lité inviolable^ Le jour > suivant , la duchesse fit 
une entrée pareille. On plaça une croix de pierre 
a l'endroit . où le duc avait descendu. 

Le 7 ^ le duc , le chapitre et les habitans 

18 



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jurèrent devant; lesr autels qu'ils observeraient le 
traité^ «t Tévéquele ratifia le i3* Mais bientôt 
les H^IouioSy lassé» de la dureté de leur gou- 
verneur, laisserait prendre S.aint-^Malo |>ar les 
troupes du roi de France y auxquelles ils indî^ 
quèrent les endroib pac! lesquels elles devaient 
faire Pescalade. Led assîegeans entrèrent ie^io 
octobre 1387. 

. Jeati ,IV s'«tant reconcilié avec le roi de 
France ) ses difoîts sur Saint- Malo lui furent 
rendus, et il somma. la ville de loi ouvrir ses 
portes : dlé refusa. U Fassiégea en tSga ; il ne 
réussit pas : mais au moyen du fort SoUdot 
qu'il (on^uisit> ii priva les Malouins de leur 
conanàérce avec Diiian. 

L'évêque.pàa la ^cout de Rome de transporter 
pu. roi de France ses droits sur Saint^Màlo : le 
|>ap0 ne. fit aucune difficulté peur accéder à 
cette denilande y et le roi y fit passer une forte 
garnison; mais j en i4i^) il rendit cette ville 
à Jetfù. V. L'évêque , le chapitre et les habitans 
présentèrecit une requête à la chambre des 
comptes : ils exposèrent que la' restitution fidte 
pair le roi était préjudiciable à ses intérêts^ et 
ils demandèrent acte de leur opposition. Cette 
f equéte ne produisit aucun efiet , et le duc fit 
prendre possession de Sain t^Malo , lé 1 5 novembre 
i4i6y}\ y fit lui-même une entrée solemaçlle le 2 



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. ( 2,5 ) 
septembre i4'i7* Les habitans sortire&t au devant 
de lai j ils avaient des robe$ blanches et noires : led 
enfans portaient des étendards couverts dîier^ 
mines. L'évêque et le clefgé se présentèrent à 
la porte de la ville. Le prince pardonna aux 
uns et aux autres , et leur rendit les biens qui 
avaient été saisis sur eux. H reçut ensuite leur 
hommage et leur serment de fidélité. 

Cependant , comme il était fort scrupuleux , il 

crut d^oir ^'adresser au pape pour obtenir la cour 
fîrmation de la restitution ^ue iqi avait fait Charles 
VI ; et il obtint , le 33 mars i4^4 9 de Martin 
y, une bulle qui portait* que la souvei^aineté 
sur Saint-Malo, la garde de la ville, du château 
et du territoire lui appartenaient ^ c'était la 
proscription de la prétention de Févéque et du 
chapitre. Néanmoins y le ^4 ™^^ suivant, Févè- 
que , rentrant processionnellement à Saint^Malo^ 
protesta , par un acte extérieur et public ^ 
contre la bâtisse d'une tour que faisait faire le 
duc. Il dit, hautement que la ville, les murs, 
les fossés et le fonds sur lequel on bâtissait ^ 
appartenaient à son église : en conséquence, i} 
défendit aux ouvriers de continuer leur travail, 

et il fit rapporter acte de son opposition. 

Cette tour fut néanmoins continuée par le 
duc François II , au moyen de la permission qu'il 
obtint du pape- le i.**' mai i475, et elle fui 
achevée par la duchesse Anne, sa fille. 



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/ Là se terminent les troubles ocicasionnés par 
l'ambition des érêques de Saint -Malo. Leur 
conduite et cdle des évèques de Nantes^ appuie 
l'opiniob de ceux qui croient qu'il est dangereux 
de donner des Hens et la puissance temporelle y 
aux hommes qui sont dépositaires des pouvoirs 
spirituek. Saint Ambroise disait : Nihil ecclesia 
sïbi nisi fidem possidet. Il y a péril, dit 
Pabbé Fleuri , à donner quelgue participation 
à V autorité temporeik , aux hommes qui parlent 
au nom de Dieu; car on abuse souvent du 
nom dé Dieu pour violer les lois et pour trou- 
bler les hommes. CTest sans doute d'après ces 
principes que Philippe -le -Long crut devoir 
exclurô du parlement les évêques, se faisant 
conscience, porte son ordonnance qui est de 
idigy de les empêcher, de i^aquerà leur spirh- 
tUaUté. Ne â dipinis obsequOs auoceniur, a 
dit un empereur. Romain. 

Dans la suite, Anne, devenue duchesse, crut 
devoir ajouter des fortifications à celles qui 
existaient déjà. Elle bâtit, dit Des Landelles, le 
château qui existe, sur le modèle de son carrosse, 
dont les roues sont représentées par quatre 
grosse» tours. Pour faire cet édifice , elle prit 
des terreins appartenant à l'évêque et au cha- 
pitre ; c'était rallumer dans leur ame le feu mal 
éteint de l'ambition et du dépit : mais il n'était 



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plus tems de porter les choses au-delà des 
murmures. La reine , qui était à la fois ferme 
et juste , fit continuer ses travaux et indenmiser 
le clergé. Pour prouver qu'elle entendait user 
de la plénitude de ses droits , elle fit graver en 
b(^se, sur une des tours, les expressions sui- 
vantes : Qui qu^en grogne, ainsi sera, c^est 
mon plaisir. Elles peignent Iq caractère de la 
princesse. La tour a retenu le nom de )qui qu'en 
grogne, qu'on prononce, quin qu'en grogne. ^ 

En 1496^ les habitant de Saint-Malo prièrent 
k reine de confirmer leurs privilèges. Elle profita 
de l'occasion pour terminer la lutte scandaleuse 
qui existait depuis bien des siècles entre les 
louverains, de Brel^gue et le clergé de cette ville. 
Elle fit, le i3 octobre i5i3, un règlement qui 
ôtait à l'évêque et au chapitre tous les droits 
régaliens, et qui leur assurait la jouissance de 
ceux de seigneurs hauts-justiciers. Au nombre 
des droits régaliens qu'ils avaient conservé jus- 
qu^'alors , on remarque ceux de donner des lettres 
de grâce pour des crimes capitaux , de commuer 
les peines prononcées par les juges , de donner 
des lettres de bourgeoisie , d'examiner les comptes 
de la ville, et de nommer et destituer fes ofli- 
ciers municipaux. Ils avaient aussi conservé le 
droit de prendre un neuvième des successions 
mobilières j mais ils l'abandonnèrent en 157a, 



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( 378 ) 
xiojennso^t une redevance annuette de 600 Iît. 

En i653 f h chapitre voulut donner une 
nouvelle organisation au corps municipal ; les 
Malouins se pourvurent au piarlement y et l'arrêté 
des chanoines fut cassé. 

En 1376, les Anglais assiégèrent Saint-Malo; 
mais ils ne purent le prendre. 

En 14^3, ils assiégèrent le mont Saint-Michel. 
Les Malouins, sous les ordres du sire de Château- 
brient de Beaufort, allèrent les attaquer, et ils 
remportèrent sur eux une victoire qui les obligea 
de lever le siège. 

En 1498, le général la Trimouille assiégea 
Saint-Malo, par ordre de Charles VIII; il fit 
des brèches aux murailles : la ville capitula , et 
elle fit au roi un prêt qu'il hypothéqua sur les 
recettes de Normandie. 

Dans les premiers jours d'octobre iSi^ , 
François L" se rendit à Saint-Malo , et il y fit 
tenir sur les ^nds de baptême, par son grand 
ccuyer , l'enfant de Jean Grout , l'un des prin- 
cipaux bourgeois de cette ville. Le 4 et le 5, 
il alla voir Césembre. 

Le a4 ™^î 1 570 , Charles IX fit une entrée solem- 
nelle à Saint*Malo , et le jour de la Fête-Dieu, il 
suivit le Saint-Sacrement avec un de ses frères. 

La maladie contagieuse qui fit des ravages en 



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( 279 ) 
Breti^goe., dans le i&\ et le. .17': »èçlçs^ dyank 
fait sentir ses funestes effets à SaintrM^o, la 
ville fit bâtir, en i583)U9 faosf»Ge p(wir les 
malades indigens. Elle eut biesoîa pour l'emphi- 
eement de l'édifice, d'un espace contai^ant pn 
journal de te^re, appartenais^ au chapitre; les 
chanoines le concédèrent, mais ils réeeryérent 
une rente représentative de la valeur du fonds« 

Le 23 avril 1 585 , Henri III écrivit aux Malouins 
pour les inviter à ne pas recevoir le duc de Mercoeur 
dans leur ville ^ et le i/' avril iSS^ , il les engagea 
à lui rester fidèles ; mais ils avaient formé le 
projet de vivre indépeodans , tandis que durci- 
rait la guçrre civile, et ils y restèrent attachés» 
Le duc de Mercœur, ayant pris le>fDr.t Solidor, 
leur en avait confié la garde, pour les attacher 
à son parti; mais ils furent inébranlables, et ils 
restèrent dans un état de neutralité/Déjà ils 
avaient élu , le 29 mars iSSg, quatre capitaines 
généraux et un colonel; celui-ci avait fait des 
réglemens dictés par l'esprit d'indépendance : il 
lui avait été donné un conseil composé du syndic 
et des capitaines généraux et particuliers. 

Henri III. &it assassiné le s août ^^Bg; et, 
dès le 3, Henri IV écrivit de Saint-Cloud au 
gouverneur, de proposer aux, Malouins de le 
reconnaître, leur promettant le libre exercice 
de h religioa catholique : le gouverneur exécuta 



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( !a8o ) 
ses ordres ; mais les Malouins refusèrent de se 
soumettre. 

Leôseptebibre suivant, le prince de Dombes, 
gouverneur pour le roi en Bretagne , les pria 
de lui prêter vingt mille éeus, et ils refusèrent 
aussi. Enfin ils arrêtèrent , le 2g mars iSqo, de 
prier Dieu ^ur la délivrance du cardinal de 
Bourbon, que la ligue désignait sous le nom de 
Charles X. Ils s'engagèrent même par serment à ne 
pas obéir à Henri IV j on en vint à une rupture 
ouverte avec le gouvernement; on traita, et il 
fiit convenu qu'ils garderaient la neutralité , sous 
l'autorité du gouverneur, jusqu'à ce que la France 
n'eût un roi catholique, reconnu par les états- 
généraux. Cet état de choses ne dura pas long- 
tems; bientôt on mit tdes^'chaînes dans leà rues, 
et on fit prêter serment aux individus qu'on 
suspectait d'hérésie ; on exila ceux qui ne vou- 
lurent pas le prêter. On fit même dans la suite 
payer une amende à chacun d'eux, dans la pro- 
portion de sa fortune. Craignant que ces mesures 
ne fussent pas sufiisantes , les Malouins formèrent 
le projet de faire périr le gouverneur, ainsi que 
la garnison. Le projet de prendre le château 
aurait paru insensé et impossible, dans l'exécu- 
tion , à d'autres qu'à des hommes intrépides , 
habitués à grimper aux cordages des vaisseaux j 
mais il leur parut facile , et il fut suivi d'une 



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( a8i ) 
entière exécution, moyennant une «orde qm 
fut attachée à une couleuvrine et jettée avec 
une pierre , par un caporal et un soldat de 
la garnison. Cette expédition eut lieu dans la 
nuit du II mars iSgo; on peut en voir les détails 
dans le manuscrit de M. Des LandeUes. Le 
château fat pris; le gouverneur fut tué, et tout 
fut pillé. Le parlement rendit un arrêt très- 
rigoureux contre les M alouins ; mais au lieu de 
s'occuper des suites qu'il pouvait avoir, ils s'em- 
parèrent de Châteauneuf, et des châteaux* du 
Guemadeuc, du Plessix-Bertrand et du Pont- 
Briant, dont les garnisons les incommodaient; ils 
donnèrent même des secours au duc de Mercœur. 
Ils prièrent ce prince de déclarer, par écrit, que 
tout ce qui avait été fait , lors de la prise du 
château, avait été ordonné par lui; il refusa de 
faire cette déclaration , parce qu'ils ne voulaient 
pas reconnaître son autorité : ils s'adressèrent au 
duc de Mayenne , qui s'empressa de les satisfaire. 
Le sieur de Pont-Briand, le capitaine Jean et 
le gouverneur de Dinan , vinrent leur offrir des 
secours > mais ils les refusèrent^ on logea les sol- 
dats à Paramé , et on donna une gratification à 
ceux qye commandait le capitaine Jean. 

On croyait les Malouins attachés au parti de 
la ligue , dans les intérêts de laquelle ils semblaient 
agir; mais on se trompait : ils ne voulaient qu'une 



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( a82 ) 
entière ifidépendwce , jusqu'à ce qu'il y eût ua 
roi catholique. 11^: faisaient la guerre et le com- 
merce en leur piom^ et ils n'exécutaient que lea 
lois qu'ils se donnaient à eux-mêmes. Ils firent 
alliance ayec Moilaix, Tréguier, Lannion^Saint- 
Brieuc etflosooQ', dans Fintérêt de leur commerce 
€^ de leur défense respective. Us privèrent de la 
liberté Charles de Bourgneuf de Cucé, leur 
évêque , quoiqa'il fût partisan zélé de la ligue. 
Le chapitre demanda la présidence du conseil , 
à raison de ses droits, et on la lui refusa. Le 
duc de Mercœur leur offrit son fils pour gou- 
verneur; ils le refusèrent. Il les invita par deux 
lettres d'envoyer des députés aux états qu'il 
avait convoqués à Nantes, et ils ne voulurent 
point accéder à son invitation, sous prétexte que 
les chemins n'étaient pas sûrs. Lorsque ces états 
eurent terminé leurs opérations,. le duc les invita 
a laisser percevoir sur les marchandises qui 
entraient dans leur port, un impôt «qui avait 
été consenti parj les états, et ils refusèrent 

Le Duc vint à Dinan; ils lui envoyèrent de» 
députés : il prit d'abord avec eux les vpies de la 
douceur ; mais voyant qu'ils ne voulaient accé- 
der à aucune de ses propositions , il se mit en 
colère, et il voulut les faire incarcérer; mais 
lorsqu'on alla pour les arrêter, ils étaient partiii; 



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( :|83 ) 
quelqu'un lés avait prévenus de ses intentions; 
Le mécontentement des Malouins s'accrut au 
point qu'ils prirent des châteaux dont les garni* 
sons tenaient pour la ligue, M. de Mercœur voulait 
être duc de Bretagne, et ils ne voulaient point 
l'avoir pour souverain ^ ils tenaient à leur pre«^ 
mière résolution. 

Ayant appris que le roi se faisait instruire des 
préceptes de 1^ reli^on catholique, ils lui envoyé* 
rent des députés ; il leur accorda tout ce qu'ils 
demandèrent, et, ils se soumirent à son autorité. 
L'édit que le roi fit à ce sujet, est du mois 
d'octobre iSgi'y il est daté de Paris. 

Pleins de reconnaissance et de sèle pour 
Henri lY, dont ils avaient reçu un accueil si 
gracieux, ils envoyèrent, en iSgS , sous les ordres 
du marquis de Coequen , leur gouvemjeur y huit 
cents hommes au siège de Dinan : ces auxiliaires , 
de concert avec les plus notables habitans de 
la ville assiégée , entrèrent les premiers dans 
la place; un de leurs chefs partit aussitôt pour 
l'annoncer au roi : Sire, lui dit-il, tout hors 
d'haleine , gavons pris Dinan. Le maréchal de 
Biron,'qui était présent^ dit que cela n'était pas 
possible : P^ai , répartit le M^louin , il le saura 
mieux que moi qui y éias. Il rapporta ensuite 
des circonstances qui ne permirent pas de douter 
de la vérité de son récit, et il finit par demander 



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( 284 ) 

l boire et à ttianger. Henri , dont ta belle ame 
était faite pour apprécier le cœur des Maloains^ 
lui fit un excellent accueil; il ordonna de le 
bien traiter , et il lui proposa des lettres de 
noblesse* Lé Malouin les refusa; il dit qu'il ne 
Toulait qu'un cheval pour remplaeer le ^en qui- 
était mort de £aitigue, en arrivant à Paris. 

En 1608 , dès négocians de Dieppe «t Saint- 
Malo jettèrent les fondemens de Québec , dont 
Louis Xiy fit la capitale du Canada. 

A la même époque , les Tunisiens se livraient 
à des brigandages journaliers, vers le détroit de 
Gibraltar, où ik avaieut établi une station 
formidable qui* nuisait beaucoup au commerce 
do toute» les nations : ils portaient la bardiesse 
au point d'attaquer des flottes entières. Les 
Malouins, irrités de l'audace de ces pirates , 
conçurent, «n 1609, le projet d'aller incendier 
les vaisseaux qu'ils avaient dans le port de Tunis, 
Beaulieu, capitaine intrépide, fut choisi pour 
commander l'expédition. Les Espagnols joignirent 
huit gros galions à son escadre. Il entra , vers 
midi, dans^ le havre ^, à la tête de ces forces 
combinées; il fit tirer cent cinquante votées de 
canon sur le fort, et il passa en même tems 
sous l'artillerie de cette forteresse. Ne pouvant 
approcher, à son gré , des vaisseaux de l'ennemi, 
û sauta dans \ine barque avec quarante braves^ 



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t 285 ) ^ 

H il alk^ m milieu d'uue gi^ede boulets , 
détfuire h marine Tunisieime» Il Jbrûla trente 
vai/sseaux, dont seize étaient armés, en guêtre. 

Cette expé^tion glorieuse a b^ucpup de 
rapport avec celle que lord Exmouth fit, en 
,3[8i6, <;onjtre Alger, à la tête d'ujue escadre 
composée de vaisseaux Anglais et 'Hollandais. 

Les corsiaires dq Saint-Malo faisaient beaucoup ^^^^î^*" 
^e msl aux Anglais, sur la fin du i7.* siècle : Saint-Maio 
ceux-ci formèrent le projet de détruire cette ADglS» 
ville, par le moyen d'une machine quMls nom*- 
mèrent infernale. Ils arrivèrent ,. le a6 février 
1693, près Saint-Malo ; ils avaient dix vaisseaux 
de ligne et cinq galiotes a bombes. A sept 
heures du soir, ils commencèrent à bombarder 
la ville j ils endommagèrent la cathédrale .et 
Jrois maisons^ Le 27, ils prirent le fort de ,4a 
Couchée : il ne tomba ce jour que douze 
bombes dans la ville. Un canonnier du grand 
bée démonta une de leurs galiotes*. . . 

Le :i8 fut paisible; mais le 39-, ilsjettèrent> 
le. matin, cinq bombes, et à huit heures du 
soir 9 la madbine infernale vint à toutes voiles 
vers • Saint«Mà]o. Heureusement un coup de 
vent la fit édxouersur un rocher : le capitaine 
y fit mettre le feu; le bâtiment sauta,, et 
i'explosion • fut terrible. Le canot qUi portait 
l'inventeur do 1* machine , et quaraule Jiommes 



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( 286 ) 
qui raccofnpagn&iônt , flirent ^bmergés. La 
terre trembla , la ville ftit ébranlée , les chemn 
nées tombèrent, les vitres se brisèrent, et les 
maisons furent découvertes jusqu'à deux lieues 
à la ronde; tes mâts et les débris du vaisseau 
remplirent les rues. Lorsque la mer fut retirée, 
on trouva beaucoup de bombes et de barils 
remplis d'artifices. Cette réunion de moyens 
destructifs ne fit de mal à personne; il ne fut 
tué qu'un chat, qui était dans une goutièfe. 
Le 3o , le commandant Anglais tira un coup 
dé canon, appareilla et partit. 

A peine les Anglais eurent-ils disparu, que 
les Malouins armèrent de nouveau, et, par 
leurs courses , préjudicièrent' plus que jamais 
au commerce Anglais. Us dévastèrent* à Terre- 
-Neuve la côte orientale que les Anglais possé- 
daient. Ceux-ci, plus irrités qu'ils ne l'avaient 
^été jusqù'alortf , projettèrent une nouvelle expé- 
dition contre' Saint* Mafo ; et le 1 4 juillet 1695 , 
^une escadre forte de trente vaisseaux , vingt-cinq 
galiotes et quinze frégates^, parut à la hauteur 
dé cette ville' : elle était composée' de bâtimens 
Anglais et Hollandais. Elle canonna et bombarda , 
en arrivant , le fort de la Couchée ; elle tua un 
homme et en blessa un autre. 

Le i5, les Anglais s'approchèrent de Sainte 
Malo , et recommencèrent le bombaixlcment de 



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la Conchée : ils bombardèrent -âus^i la vi\\€ 
pendant onze bettres ; ils lancèrent environ sei«e 
cents bombes , dont à-peu-près la métfiê tomba 
dans la ville. Les forts et les rempsols répon- 
dirent. Les Anglais partirent le i8l LeïIAalômns 
avaient eu dix personnes tuées,' sept taaidons 
brûlées et beaucoup d'autres endommagées. Les 
bommes pris sur un paquebot ennemi , qui avait 
écboùé, dirent qu% avaient periiù quatre à 
cinq cents hommes. •-' 

.Le mal qu'ils venaient de faire aux IVÏalouins 
ne ralentit point l'ardeur de ces derniers,. On 
dit que, dans le cours de cette guerre, les 
corsaires de Saint-Malo leur gavaient pris plus 
de. quinze cents navires, dont jplusieufs 'étaient 
chargés d'or , d'argent et d'effetis précieux. ; 

f En 1706^ des airmateurs de;SaÎQtrr]Si[£jo firent 
Iqurs efforts pwj^ praciirer f. J|a., ]^Ç9U0€t: un 
établissement à la pointe de .l'Amérique mérir 
dionale. Oo.uomm^ îles Malouiaes c^^fia do;xt 
ils youlurentyemparer. 

En i^ii , les Malouins priresdt la plus grande 
part à:Pexpédition glorieuse qui ^fnt fi^te contre 
Bio* Janeiro ^ capitale du Brésil ^ sous les ordres 
du brave Duguai^-Trouin , leur fcomp&tribte. Jïs 
contribuèrent à la réussite du projet., ,par leur 
bravoure et leur argent : l'équipage revibt 



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( ^88 ) 
tKarge dericKesses. Duguai-Trouin' n'avait encore 
aucun grade dans la marine royale* 

Us avaient £ût des bénéfices considérables dans 
leurs Toyages au Pérou y et ils employèrent leurs 
ricbesses à secourir leur patrie qui était réduite 
à la plus grande détresse. Ils prêtèrent à Louis 
XIY^ en 171I9 3o milliohs suivant les uns, et 
i5, suivant les autres. Cette somme le mit en 
état de. . continuer la guerre ; et au lieu des 
conditions honteuses auxquelles il aurait peut* 
être été obligé de souscrire, il fit, en 17 12 
et 1713 ) à Uthrect et à Rastadt, une paix aussi 
avantageuse que les circonstances le permet-, 
talent 

he 4 juin 17581 le général Malborôugh des- 
(:endit à Cancalle , à la tête d'une armée ; et .il 
vint, le 7, à Saint-Servan , avec douze ' mille 
hommes: Le 8 , il somma le maire dé Saint*^Malo 
de lui livrer la ville. Ce magistrat lui répondit 
qtfa n'avait pas droit d'en disposer, mais qu'il 
ferait son possible pour la défendre. D'après 
cette réponse , Malborôugh fit brûler 71 vaisseaux 
qui étaient mouillés à Solidor , ainsi que le maga- 
sin des poudres dont heureusement elles avaient 
été enlevées. Use rendit ensuite au camp qu'il 
avait établi à Paramé. 

On wayit fait sauter les moulins à vent qui 
étaient près Saint- Malo, de peur qu'ils n'eussent 



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(^89) 
«ervi d^abii aux Anglais, s'ils avaient voula &îrcj 
le siège dé la ville. Antérieurement, on les avait 
fait miner. 

11 y aurait eu y dit-on | la nuit un assaut , si 
le grand orage qui eut lieu n'y avait mis 
obstacle. 

Le noDQibre des habitans de Saint*Malo est 
d'environ 10,800. 

On lit sur k grande porte les vers suivant: 

Fille du tntéme enfant dont tous êtes la mère , 

Sans avoir altéré totre virginité , 

Faites que les faveurs de votre 61s et père 

Tombent incessanmient sur cette cité. 

Et qu'il ne souÊ^ pas qu*une flamme fécOBde 

La vienne désoler avant la fin du mondes 

MORLAIX. 

Morlaix est une des villes l& plus anciennes 
et les plus considérables de Bretagne. 

Deux comtes de Léon y fondèrent ^ dans le 
la."* siècle, les paroisses Saint-Melaine et Saint*. 
Martin , qui j existent encore. 

En 1 496 , les babitans de Rennes payèrent S^So L 
pour leur contribution aux dépenses faites à 
Morlaix par le roi. Ces dépenses avaient vrai-, 
semblablement pour objet la construction du vais-: 
seau la Cordelière ^ dont la duchesse, alors femme 
de Charles VUI, avait ordonné la construction. 

19 



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[( àgo ) 
' Eu i5i8, les Anglais surprirent Moriaix : ils 
Je pitt&*eiit et portèrent sur des vaisseaux qu'ils 
avaient &it entrer dans le port ^ le produit de 
leui^ pîHdge. Ils cominirent beaucoup dé meurtres 
éi dé vîols ^ et ib incendièrent pliii^eurs édifices y 
notamment réglise de Notre-Dame^u-Mur. Hs 
partirent vers mmuit , avec beaucoup dliabitaiis 
qu'ils avaient fait prisonniers. LecOMtedeLaval 
arriv* le: lendeoiain ; il était à k tète d'un.^nd 
nombi^ de gentilsbommes. La ville ét^t presque 
toute brûlée ; il nie restait d'intact q^ie les 
faubourgsl On tiia quelques Anglais qui, s'^tant 
trouvés trop mes pour suivre les autres, avaient 
resté dans Un bois où ils étaient couchés. 
JjJ^5taart En 1 548 > Marie Stuart , reine d'Ecosse , passan t 
en France pour épouser le dauphin ^ qui régna 
dans la suite sous le nom de François II ^ vint 
débarquer a Morlaik : eHe avait une garde 
composée d'Ecossais. Il y eut du tumulte ^ suivant 
ta tradition du pays , au passage d'un pont : 
|>luft!eù7s de sés^ gardes crièrent à la trahison. 
Le seigneur de Rohan, qui était à la portière 
Be la Voiture die la princesse, se tourna, et dit 
d^iii^Voiit forte : Jafnais Breton ne fit traMson. 
Àà^tôt Te tumulte cessa. 

C%st aindi qu'un écrivain moderne dit , eu 
parlant d'une promesse faite par lui : a I3n 
•3» Français peut manquer de mémoire, mai^ 
7> jamais de parole. » 



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( ^9» ) 

Marie Stùart n'avait que six i sept ans lors 
de son passage a Morlaix. En i5d6, elle eut la 
tête tranchée en Angleterre, par ordre de la 
reine Elisabeth, sa parente. 

Les petites rivières de Jaclot et d'Ossen se 
réunissent dans cette ville } elles y prennent le 
nom de rivières de Morlaix, <}ù'eUes conservent 
jusqu'à la mer. 

Gornic, capitaine de vaisseau, officier distingué q^^^ 
par son mérite, sa bravoure et les services qu'il 
a rendus à sa patrie, a fait une description 
exacte de la rade. Elle est défendue par le 
Château-du-Taureau , qui fut construit de 1642 Cliftteiu du 
à iSSa, sur une Toche escarpée; il est situé "^^^' 
entre les côtes de Tréguier et de Sàint-PoI-de^ 
Léon, ec L'ingénieur qui en a dirigé la constrtiC'* 
D tion a profité, dit Gambri, des irrégularités 
» même du terrein , pour placer deux bastions 
» avancés qui défendent l'approche des murs 
]» d'une forme triangulaire à l'eât et demi- 
i> circulaire à l'ouest : elle est bâtie de grands 
j> quartiers de granits. » 

On remarque à Morlàix un bâtiment consi- 
dérable où se fait là préparation du tabac : 
environ neuf cents ouvriers y sont occupés tous 
les jours. 

On y voit aussi un très-beau jardin contenant' 
beauootijp de pépinietes, M. Mazurier-Penànec ' 



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( 292 ) 

eut, lorsqu'il le fit, une médaille d'encouragé- 
ment» On croit qu'il est, dans sou genre, le 
plus beau de la province. 

SAINT-BRIEUG. 

SiantBrieuc naquit en 4^2 , dans la Cornouaille 
Anglaise. Il quitta son pays vers 480, pour se 
soustraire aux persécutions des Saxons. Il vint 
dans l'Armorique ; iL aborda au Légué , avec les 
jpoines dont il était le chef. Us étaient au nombre 
de quatre-vingts , ^t dom Lobineau. Il s^arréta 
près d'une fontaine, où il a été bâti depuis une 
chapelle par Marguerite de Clisson , comtesse de 
Penthièvre , sous l'invocation de Notre-Dame. 
Le terrein qu'occupe aujourd'hui la ville était 
une iorêt. Brieuc obtint de Rigual , seigneur du 
pays:) la permission d'y construire un monastère, 
^t d'y prendre le bois nécessaire pour la bâtisse. 
J^ iieu ofi il s'établit prit le nom de Saint- 
Brieuc ; on y ajouta , des Vaux , parce^que , 
4it l'abbé Ruffelet, il est dans une vallée. 11 
dédia la chapelle de son monastère à saint 
Etienne. Il mourut environ Soa , à lage de 
90 ans; et en 848, Nominoé fit de son monas- 
tère un évêché. Erispoé, craignant que ses 
reliques n'eussent été détruites par les Normands 
qui faisaient de fréquentes incursions sur nos 
cotes, les fit ti-ansporter, en 85i , dans un kic 



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de cuir de cerf, à Pabbayc de Saint -Sergé 
d'Angers, où il avait une chapelle : elles y 
furent mises par la suite dans une châsse. 

Un évêque de Saint-Brieuc , qu'on nommait 
Pierre, et qui occupait le siège épiscopal en 
13 10, se rendit à Angers pour réclamer une 
partie de ces reliques : il obtint deux côtes, un 
bras, et une partie de la tête ou du cou, 
parumper de cetvice. On les reçut avec Fa plus 
grande solemnité à Saint-Brieuc. Allain L", 
comte de Penthièvre, qui était allé, comme 
beaucoup d'autres, au devant d'elles, obtint là 
faveur de les porter jusqu'à la cathédrale. Inter 
cœteros adfuit nobilissimus cornes Alarmé. 
On avait trouvé dans là châsse une inscription 
gravée sur du marbre , et portant ce qui suit : 

(£ Ci git le corps du très-heureux confesseur 
» Brieuc , évêque de Bretagne , lequel fut apporté 
» par Ylispodius , roi des Bretons, à cette basi- 
» lique qui était alors sa chapelle. » Il existe en 
Bretagne deux paroisses sous son invocation. 

Saint Guillaume fut nommé à l'évêché de 
Saint-Brieuc , en 1220. Il commença la bâtisse 
de la cathédrale qui existe aujourd'hui : elle fut 
achevée , après sa mort , avec le produit deé 
offrandes qui furent déposées sur son tombeau. 
Il est le second patron du diocèse. L'abbé 
Rufielet dit qu'elle fut finie par Philippe , qui 



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jatTait été nopmxé évéque de Sàint'-Brîeuc en 
ia34 ; il ajoute qu'elle est d^ l'architecture 
gothique qui s'introduisit en France dans le 
:i3.* siècle. 

En i6o0 y l'évêque de Saint-Brieuc fit imprimer 
des statuts, dont le sixième défepd aux confes- 
seurs d'ordonner des pénitences publiques pour 
des péchés occultes; ce qui semble indiquer , 
dit l'ahhé Rufielet, que, pour des péchés publics, 
la pénitence publique était encore en usage. 

La publicité des confessions dans la primitive 
i^lise avait produit celle des pénitences. Mais 
à quelle époque fut introduit l'usage de la 
confession auriculaire? On voit dans l'histoire 
ecclésiastique que , dans la i4*'' année du règne 
dfi Pépin , en ^65 , saint Qu*odegang , évéque 
de Metz , donna une règle pour les clercs de 
son diocèse, et qu'elle est en 34 articles, dont 
le i4** leur enjoint de se confesser à l'évêque , 
deux fois l'année. L'abbé Fleuri dit que c^est 
la première fois quHl troupe la confession 
commandée. L'auteur du résumé de l'histoire de 
France assure que l'usage de la confession s'éta- 
hht vers le commencement du lo.* siècle ^ et 
qu'auparavant elle n'avait lieu qu'entre les ecclé<* 
siastiques. 

Un écrivain célèbre a dit que l'usage de la 
confession remonte à l'époque des mystères d'Isis; 
que, des Egyptiens ; il pas^ aux Hébreux. 



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(395) 
Ceux-rci, a]oute-t-i , avonpii^t publiqua^à^^i^; 
leurs fautes dans le temple , et en demai^laî^uJ^ 
pardon à Dieu. Le grand -prêtre entrait sçul 
ensuite dam le sanctuaire , dçim^dait à D|eu 
pftrdon pour le peuple, et chargeait dcfs iniqui^e^ 
de la nation ui> bpuc qu'on iio^imait Zaj^azef. 
Les assistans se lavaient ensuite^ avec de Tçau p^riç. 
Cette cérémonie av^it lie|i une fojs chaque ^niiée« 

Ceét peut-être de là qu'est venu jl'iisage ^q 
joindre un bouc ou une clièvre à chaque tfou^' 
peau 9 pour serrer le venin. 

Saint Jacques dit dans unp épîtrç : <ic uipouei^ 
» vas fautes les 14ns aux mires. }> Pour qq 
conformer à ce précepte, on étal^Kt la/confesK 
sion publique. 

, Vers Pan sSo, les évêques instituèrent da/is 
chaque cathédrale un prêtre qu'on nomma pépir 
tencier , et qui fut chargé d'entendre les confiai- 
sioQs. Ce nouvel usage ayant produit des abus , 
le patriarche > Nectarius le supprima , et il lUt 
permis à chacun de se présenter à la commu- 
nion , selon ce que sa conscience lui dicteraih 

Jean Chrysostôme , successeur 4^ Nectarius, 
^it dans sa 5.* homélie : ce Je ne pous contrains 
]» point de'décQuprir vos péchés aji^ hommes i 
5* ^éplqyez pQtre conscience devanl Dieu / 
^ montr^z^lui vçs hlessur^si 4eman4ez^lui lefi 
» remèdes , etç* » 

Dans son homélie sur le pseaume i/', il 



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s'exprime ainsi : a Quoi ! vous dis-je que pous 
^ voua confessiez à un hommel Non ^ je pous^ 
7> dis : Confessez^pous à Dieu. 7> 

Le» protestans , voulant . faire renaître l^ 
usages qui existaient dans la primitive église y 
se conforment aux préceptes de Nectarius et 
de Ghrisostôme ; maiÀ chez les catholiques , l'usage 
de la confession auriculaire a prévalu , en exé- 
cution du 4** concile de Latran, tenu en I3i5 , 
sous le Pontificat d'Innocent III. 

Nectaire ou Nectarius monta sar le si^e de 
Constantinople en S8r, 11 fut nommé par le 
concile qui existait dans la même ville , à cette^ 
époque, à la recommandation de l'empereur 
Théodose. Il mourut le 26 février 397 , et il 
eut pour' successeur Jean Ghrysostôme. Celui-ci 
fut élu par le clergé^ du consentement du 
peuple. L'empereur Théodose confirma son 
élection , et il fut sacré le 26 février 898 : il 
mourut le i4 septembre 407. 

La suppression des péniteiiciers par Nectaire 
a été le sujet d'une vive discussion entre les 
catholiques et les protestans. 
sSttt'fi feu Lorsque saint Brieuc eut établi son monastère, 
beaucoup d'individus s'en approchèrent, afin 
de profiter des avantages de l'instruction. Telle 
est l'origine de la paroisse de Saint-Brieuc. En 
1^33, elle fut détachée de la cathédrale. Ijsa 



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(^97) 
chanoines continuèrent d'y vivre en commun* 

L^hbé Ruffelet croit que les repas que l'évêque 

donnait aux chanoines, les jours des quatre 

grandes fêtes de l'année ^ étaient un reste de 

cette vie commune. 

L'église de Saint-Michel était originairement s^'îliEii- 
une chapelle servant d'oratoire j on y fonda' un g^fî^|*og 
prieuré qui fut donné à l'ahhaye de Saint- 
Melaine de Rennes. Pendant l'épiscopat de 
saint Guillaume 9 on créa des vicaires pour 
l'administration des secours spirituels , et vers 
la fin du i5.* siècle, on en envoya à Saint* 
Michel, qui, à cette époque, devint paroisse. 
Les officiers municipaux formaient le général ; 
mais, en .174^9 un arrêt de la cour ordonna 
qu'elle en aurait un particulier. Le cui*é était 
ohligé de donner, le jour de Pâques, 4es halles 
de paume et des raquettes à l'évêque, aux 
dignitaires et aux chanoines : il en donnait 
cinq à l'évêque et trois à chaque chanoine. A 
cette époque , le clergé , dans heaucoup d'en- 
droits , était dans l'usage de jouer a la paume : 
les chanoines d'Auxerre se permettaient cette 
récréation jusque dans l'égUse, dit l'ahhé Rufielet, 

Les poissonniers étaient obligés de courir la 
qiiintaine le lundi de Pâques; c'était un droit» 
I féodal très-commun en Bretagne. A Saint-Brieuc, 
il appartenait à l'évêque, comme seigneur, de ^ 
la ville. 



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r..^ _ r.^-S.\JËft 



On dit que Féglise où était la collégiale de 
Sainl^aillauDie, est plus ancienne que le saint 
^ui portait ce nom. 

La TÎlIe de Saint-Brieuc eut^ en i5o3,uu 
cotivent de Cordeliers; en 1609, un coUége; 
en i6iSj un couvent de Capucins; en 1620 9 
un hôpital nommé la Magdelaine , qui remplaça 
celui de Saint- Antoine , dont les édifices avaient 
été donnés, en 14S19 aux, Cordeliers, par le duc 
Pierre II. Artur Hl avait approuvé cette dona« 
tion, en 14^7. En 1624 > il fut fondé à Saint- 
Brieuc deux couvens , l'un pour des Ursulînes, 
et Pantre pour des Bénédictines. En 1664 > il y 
fht fondé cm séminaire. En 1666, il s'y établit 
des fiHes Saint -Thomas ; en 1706, des filles 
de la Groil; en 1711 , des sœurs de la Charité; 
en 1750, un Hôtel-Dieu , et en 1766, des 
frères de l'école chrétienne. S. M. a placé , 
depuis quelques années, dans cette ville, des 
instituteurs qui enseignent aux enfans , avec 
beaucoup de succès , suivant la méthode de 
l'enseignement mutuel , à lire , écrire et calculer. 
Des prix sont distribués annuellement, par se« 
ordres, aux enfans qiii ont fait le plus de progrès. 
Le^ gouvernepient avait même établi , à Saint- 
Brieuc, une école normale, afin de former des 
instituteurs pour ce genre d'instruction , et les • 
nouveaux maîtres ont été ensuite placés dans 
différentes parties du département. 



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(^99) 

En 17 14) Vévêque de Saint-Bri^c rçp^ pi^ Bàib 
.ordonnance synodale pour racçègtation Aç Ja""* 
bulle unigenitus^ 

Cet acte de la cour de Rpme avait été dp^é) 
le 6 septembre 17 13 , par Glémenjt 1^^ k ]si 
sollicitation de Louis XIY , dirig|é par wadanne 
de Maintenon et par le père Le Telli^, jésuite. 
U contient la condamnation de cei^t-une des 
propositions établies par Quesnel , prêtre de 
Toratoire» dans celui de s^ ouvrages qui a pol:^r 
titre : Réflexions morales sur le no^veçtu testor 
m^nt. Cet ouvrage de Quesnel avait paru en 
iôgS et 1694 > ^t ^ ^y^* ^^^ approuvé i en 
>^^ f par le cardinal de !p(oailles : il çirculaiit 
paisiblement depuis vingt ans^ lorsque L^ TeUior 
^t ses con&qres résolurent de le faire ppnd{^n|r 
ner, parce qu'il contenait, disaient-ils, deserr^ui:8 
du même genre que celles qui avaient été publiées 
par Jansenius, évêque d'Ypres, dans son c0m* 
mentaire de saint Augustin; mais le motif était, 
dit-on, qu'il établissait les droits des évéques^ 
relativement au pape, en expliquant ces mots 
de l'évangile : Rendez à César ce qui est à 
César f mon royaume n^est pas d^ ce morale. 

Le parlement enregistra , le 1 5 février 1714, 
Ja bulle ou constitqtipi^ unigçnitus, avec plusieurs 
modifications^ dont la dernière est conçue en ces 
termes : 
<i Ni que sous prétexte de ladite condamnation, 



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5oo ) 
9 on puisse jamais prétendre que y lorsqu'il s'agit 
i> de fidélité et de l'obéissance due au roi , 
j> de l'observation des lois de l'état, et autres 
j> devoirs réels et véritables , la crainte d'une 
7) excommunication injuste puisse empêcher les 
i) sujets du roi de les exécuter. » 

Amelot , ambassadeur de France à Rome ^ 
demanda un jouf , au pape , après avoir obtenu 
cette bulle y pourquoi la . condamnation qu'elle 
contenait, portait précisément sur cent-une pro- 
positions : (c Que vouliez-vous que je fisse , lui 
» répondit le pontife, en soupirant? Le père Le 
» Telliér avait dit au roi qu'il y avait dans ce 
7> livre plus de cent propositions caQSUrables; il 
» n'a pas voulu passer pour menteur : on m'a 
y> tenu le pied sur là gorçe pour en mettre plus 
y> de cent; je n'en ai mis qu'une de plus. 

Les seigneurs du Bois-Boixel prétendaient à 
la qualité de vidame de l'évêcbédeSaint-Brieuc; 
on sait que le vidame ( t^iee Dominus) était celui 
qui était chargé de conduire à l'armée les va&^ 
satix de l'évêque : ce titre «tait contesté aux 
Bois-Boixel; mais on leur accordait celui d'écuyer 
ou de argent féodé. Ces titres ne pouvaient être 
possédés que par des nobles. M. Ruffelet donnp 
le détéil des droits et dés devoirs de ce sergent 
féodé; il présentait à l'évêque, à la porte de la 
ville , lors de son entrée ^ une haqueuée riche-^ 



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(3oi) 
inent caparaçonnée ; il tenait Fétrier y tandis <{ae 
Févêque montait^ il la conduisait ensuite par la 
bride au palais épiscopal , et lorsque Févêque 
était descendu ) il la prenait. 

A table, le gentilhoÈoine , qui était maître^ 
d'hôtel ^de Févêque , lui donnait à laver avant te 
repas, et lui versait à boire tandis qu'il dînait; 
il prenait ensuite Fégâièrè ^ la serviette et la^eoupe 
de Févêque, et mangeait de la viande réMéé dans 
le grand plat ^ le mâréchal-ferrant en mangeaib 
à son tour , et portait le reste aux prisonniers 
de Févêque. 

Ce maréchal était oUigé de ferrer la haqiienéé 
et de mettre 4^ fers aux prisonniers, pour im 
parisis. ^ 

Le maître-d'hôtel payait des hauts-bois , iieà 
nmsettes et des violons , pour jouer sur le Mar^ 
trai , le jour du mardi-gras ; il fournissait aUs6î 
un jambon , et les cabaretiers apportaient un pot 
de vin. ' 

La tere d'Epineguen était affectée aux devoirs 
de' la place de maitré^'hôtel , et une* maison 
avec un jardin formait FhypothèqujS des devoirfiT 

attachés au titre de maréchal-ferrant. 

. Ces usages, doiit Forigine remonte à une épo^ 
que reculée et inconnue , rappèlent qu'en 'Ahgle-^ 
terre, lors du sacre des rois, les barons des cinq 
ports prennent , après la cérémonie , le dâia qrfUs 



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( 303 ) 

•Ht porté) (et feoùs lequel a marché le souverain* 
La rilledeSaint-Brieuc faisait-elle partie du comté 
S^lf^ âè Pentliièvre^ tel qu'il fut concédé à Eudon , par 
le duc AUain III, çon frère? C'est une question 
contt'aTisrsée. Lé père Saint-Luc^qui tient pour 
Paifirmative, dit qù'Eudon Ait inhumé, en 1079 y 
daiai3 h (Àthédi*ale de Saint-^Brieuc; que la cbro* 
nique. di$ Bretagne > en parUnt df AUain, Fun deisi 
sucéessënra d'Eude^ et donataire de GeojSboi^ 
diescexidantdQce.dérDiel-, s'exprhne ainsi : No- 
HUêwnùa, cornés AhAms qui tune temporU 
tenam regehat; qu'en i235, cet AUain jouissait 
de la r%fl(le , et que Pévêque.fiit présenté à Henri, 
Qpn fik ^ qui était comte de Penthièvre et d'Avau- 
gour \ que teUe était la coutume , suivant dom 
LohineaU. 

Rttffelet, qui soutient la néjgati ve , dit qu'AUaia 

nyant réservé les grandes villes , Sajnt-Brieuc, qui 

' était une vîUe ^iscopaje, ne. faisait pas partie des 

terres qu'il avait données en partage à Eudon; 

, que lés évéqUes de S£antr:Brietie tenaient de 

{liguai^ et non, des comtes dfe Penthièvre, le fief 

qu'on nommait réguaires de Févêché , c?est*à-dire^ 

la jurisdiction temporelle sur la. ville de Saint- 

Brieuc, et sur les paroisses de Trçguéu», Lan- 

^ guewp, Cessott et Plpnfragan..Childehert, roi 

de France , qui' régnait au commencement du 6.** 

sîèclq , leur avait aussi accordé plusieûi^ libertés 



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( 3o3 ) 

et franchises, plurimas libertates et franchisas 
concessit monastems Sancû-Tugàuahii et Sancti-- 
Briocensis , porte le chronicon Bnocense» 

Quoi qu'il en soit , il est certain que les princes 
de la première maison de Penthiièvre jôpirent 
à*peu*près d'un tiers du duché suivant les uns y 
et de pins de la moitiç suivant les àûtjreS; qij^îls 
y exercèrent plusieurs droits régaliens , notam- 
ment celui de déclarer la guerre «t de\ faire Ja 
paix. 

Pierre Mauclerc ayant vaincu Henri , comte 
de P^nthièvre , ainsi que les seigneurs qui s'étaieqt 
coalisés avec lui, le , dépouilla de $çs yastes 
possessions. Alors Henri prit le titre de. comte 
d'Avaiigpur , dont se contentèrent égaWseieut ses 
successeurs. Le château qui portait le. nom 
d'Avaugpur était sûr . les confins des pacoisses 
de Plesidjc et de Bourg-Briaic* . 

£n 1336 , Mauclerc donna le comté de Pen- 
thièyre en mariage à sa fiUç Yoland; mais il 
, réserva Jugon : c'était alors une place très^iforle; 
ce qui faisait dire : Qui a Bretagne sans Jugpn, 
a chape sans chaperon^ On sait quçle chaperon Cha^erom 
était un capuchon dont on a fait les chaus^s 
qtie les docteurs et les licenciés portant sur 
l'épaulé gauche , et l'aumusse que les chanoine 
portent siur le bras. ^ 

Dans la concessio^ du comté de Penthièvre 



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(3o4) 
qtte le duc Jean III fit dans la suite à Gui, son 
frère , le duc réserva aussi Jugon , et de plus le 
droit de bris , les émplumens de l'amirauté et la 
garde des églises. 

'La confiscation du comté de Penthièvre avait 

donné au domaine ducal des fiefi très^tendus. 

Ghâtdatidren , chef-lieu de la seigneurie d'Avau* 

gour, Qùintin , chef -lieu de celle de Goelo qui 

en était une juveigneurie , eurent une ju)risdic- 

tion qui d'abord fiit exercée à Guingamj) , et 

ensuile à Lanvolon , d'où ell« fut transférée à 

Saint-Brieuc y en i565. Son établissement eu 

cette ville occasionna deu:i procès , Vun entre 

Févéquë^ et la communauté ; celui-là fut termine 

par une transaction du 2 juillet i58o. II fut 

reconnu dans cet acte , que Févêque devait 

ni^ à Saint^Brieuc la justice et la police ; 

. l'autre , entre les juges royaux et l'évéque^ Les 

juges furent condamnés le 1/' juillet 1633, par 

le motif que le roi n'avait pas de proche-fief 

à Saint-Srieuc. L'arrêt fiit suivi d'une transaction 

qui fiit faite en 169$; elle contient aussi ^ au 

profit de l'évêque, la reconnaissance de l'unir 

versalité de la jurisdiction. 

Mnolcîpaîîié lies souverains de l'Europe îFormèrent, dans 

Saint-Bdéuc le 1 2.* siècle, comme nous l'avons dit, le projet 

de faire revivre le régime municipal, afiji de 

diminuer le pouvoir des seigneurs. Pour y 



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( 3o5 ) 
parvenir, ils nommèrent dans chaque ville des 
syndics qu'ils chargèrent de défendre les droits 
du peuple. 

Les hommes qui avai^^t quelque instruction 
étaient fort rares à cette époque : les actes des 
administrations ne furent jioint, écrits ou fiirent 
perdus. Ce jie fut qu'en 1579 qu'on vit des 
délibérations dans lesquelles se trouve un syndic j 
il portait le nom de Jean Bagot. Lies guerres 
continuelles ne permirent que très-tard de mettre 
un magistrat civil à la tête^de chaque adminis* 
tration ; elles eurent long^tems un i^iilitaire pour 
chef. Le premier qui eut à Saint-^Brieuc le titre 
de maire, portait le nom de chapelain de la 
Villeguerin , comme le prouvent les actes de 
1693. 

La ville de Saiat-Brieuc était originairement 
représentée aux états de la province par deux 
notables bourgeois. Ce droit, dit Ruffelet, est 
constaté par plusieurs lettres adressées à la com- 
munauté par Henri IV. Elle députa Jean Havard 
et Jean Chapelain , aux états qui tinrent à Nantes 
en 1609; et l'arrêt de règlement fait pour elle 
le 18 août 1670, prouve que cet usage 
' existait encore. 

On voit, dans les annales Briochines, que la 
ville de Saint- Brieuc fut ' déclarée exempte de 
fouages, moyennant une somme de 4^0 liv. qui 

20 ^ 



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( 3o6 ) 
était payée annuellement, et qui ensuite fut 
ajoutée aux charges de la commuuauté de ville, 
sous le nom d'aides. 

La maladie contagieuse qui fit tant de ravages, 
dans le 16/ et le 17/ âècles, en Bretagne et 
en Angleterre, fit sentir ses funestes effets à 
S^int-Brieuc , en i6oi. 

L'art d'imprimer avait été inventé à Mayence , 
vers i45o, par Guttemberg, Environ 1620, il fut 
établi une imprimerie à Saint-Brieuc j et pour 
l'encouragement de celui qui fit cette entreprise 
utile , la communauté , Tévêque et le chapitre 
donnèrent chacun une somme de 200 Uv. 

Le duc Jean IV fi)rtifia la catihédrale j ce qui 
n'empêcha pas le connétable de Clisson de la 
prendre en 1694 j après un siège de quinze 
iours. Muros et garitas ecclesiœ cum pluribus 
machin, disrupit , porte le chronicon Briocense. 
Dès que le duc apprit que Saint-Brieuc était 
au pouvoir du connétable, il vint pour le 
reprendre : il campa sur les grèves d'Hillion, 
et offrit le combat à Clisson; mais celui-ci le 
refusa. Le roi de France intervint dans la contes- 
tation, et il y eut une suspension d'armes. 

En iSqS, le duc bâtit la tour de Cesson, à 
l'embouchure de la rivière de Gouet, pour 
défendre l'entrée du port 

Cette tour fat prise et reprise par les deux 



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(3c7) 
partis y pendant la guerre de la ligue ; et en iSgS,^ 
elle fut démolie, comme le constate le procès- 
verbal qtti fut rédigé par Salomon Rufiêlet, séné-: 
chai de la jurisdiction royale de Saint-Brieuc. 

En i4o6,ilyeut une rébellion à Saint-Brieuc; 
Jean V y envoya le comte de Richement , son 
frère : quelques coupables furent punis, et l'ordre 
se rétablit» 

En 1539, François I.*', roi de France, établit 
un papegai à Saint-Brieuc. La communauté de 
ville comptait 359 liv. à celui qui avait abattu 
l'oiseau. . 

Il y avait à Saint-Brieuc , avant la révolution , 
une jurisdiction des réguaires, une jurisdiction 
royale , une jurisdiction des traites et une autre 
de l'amirauté; il y a aujourd'hui, dans cette ville , 
un tribunal composé de deux sections et un 
tribunal de commerce. 

Il est le chef-lieu de l'un des départemens les 
plus considérables du royaume* 

La ville de Saint-Brieuc contient environ sept 
mille habitans , que la réunion de quelques parties 
des campagnes voisines a porté à neuf mille* 

La circonférence est de trois mille mètres. 

Elle a un port nommé le Légué. En 1758, le 
duc d'Aiguillon , commandant de la province , 
et l'évêque de Saint-Brieuc, posèrent la première 
pierre du quai; on mit dans les fondemens un^ 



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( 3o8 ) 
inscription , commençant par ces mots : Reliante 
Ludopico Xy*, 

Il sort cliaque année du Légué et des ports 
Voisins, de quarante à quarante-cinq kâtimens? 
de 100 à 3oo tonneaux, pour la pêche de la 
morue} ces bâtimens portent ensuite le produit 
de leur pèche à Marseille et dans d'autres ports, 
et ils apportent , en retour , des huiles , des savons, 
des fruits secs et autres denrées. Il sort aussi du 
Légué, environ dix bâtimens pour le cabotage. 

Avant la révolution , il n'y avait que trois 
manufactures à Saint-Brieuc 5 aujourd'hui ii y 
en a sept, mais leur nombre varie. 

L'agriculture y est au plus haut degré de per- 
fection , dans les terres qui touchent la ville : 
les laboureurs ne se servent pas de charrues* 
îb ont de longues pelles; ils marnissent beau- 
coup leurs champs j ils sèment peu } ils sarclent 
avec soin , et ils récoltent seize à vingt pour un. 
Les meilleures terres, dans les paroisses voisines , 
ne produisent que huit à dix. Lorsque les blés 
sont mûrs, les cultivateurs ne les coupent pas, 
ils les arrachent; ils labourent ensuite la terre, 
et sèment des choux qu'ils portent dans les difle- 
ren^ marchés de Bretagne, de Normandie, du 
Maine et du Poitou, lorsqu*ils sont a^sez grands 
pour être transplantés; ce sont des choux cotii- 
ih^ns , des choux de milan et des choux de 
pomme. 



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Dès qu'ils sont tirés de terre , ces infatigables 
laboureurs sèment des oignons, des carottes ^ des 
porréaux , des petits pois , des haricots et dçs 
choux-fleurs; les oignons et les choux-fleurs sont 
préférés dans les marchés, à raison de leur saveur 
et de leur beauté. 

Us afferment leurs terres sur le pied de 
soixante-dix à cent francs le journal ^ et souvent 
la même quantité dans un champ yoiân, dépen- 
dant d'une métairie], n'est affermé que vingt- 
quatre francs. 

Les terres qui donnent de si belles récôltes^ 
ne sont guère que des rochers et du sable qu'on 
aurait dédaigné partout ailleurs j mais les labou- 
reurs , avec la terre qu'ils y ont portée successi- 
vement , en ont fait un sol fertile. U y a , dit 
Duhamel , auprès de SaintBrieuc, un petit ce can- 
7> ton où la culture des terres est portée à son 
» plus haut degré de perfection. j> 

Il n'est pas nécessaire de dire que des honlmes 
aussi laborieux que ceux dont nous parlons , sont 
sobres , économes , honnêtes et dans Paisance. 

On remarque à Saint-Brieucle pont de Gouédic 
qui fat fait en 1744 5 ^ ^^* app«yè sur deux 
coteaux d'un très-beau granit; et ce qui* étonne, 
c'est que la pierre qu'on a employée à le construire , 
ait été prise dans une carrière éloignée de deux 



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( 5io ) 
lieues^ quoiqu'il, y en ait de pareilles sur les 
lieux. Celui qui existait précédemment ^ avait 
été &it en i6i3. 

£n iSoS^des cultivateurs trouvèrent dans 
une paroisse voisine de Saint-Brieuc ^ un vase 
de terre de grés , rempli de médailles de bronze ; 
il en fîit enlevé beaucoup : celles qu'on put se 
procurer étaient à l'effigie des empereurs Probus^ 
Diocletien , Blaximin , Maxime y Constantin et 
Constance. On lisait d'un côté de l'une d'elles^ 
les mots nobilis Cœsar, et de Vautre les suivans , 
genio popuU Romani. 

Saint*Brieuc a une fontaine d'eaux minérales i 
située à quelque distance de la lalle. 

TRÉGUIER. 

Dans le 6.* siècle, saint Tugdual , fils du roi 
■ Hoèl I." , surnommé le Grand, fonda un monastère 
dans la presqu'île de Trecor, à peu de distance 
d'une ville que l'opinion commune désigne sous 
L^obie. ^^ ^^^ ^® Lexobie , ou Coz-Gueaudet ou YaudeC. 
U était allé à Rome , et il y avait été sacré évêqae • 
mais il n'avait pas de territoire : il mourut vers 
la fin du même siècle. Le monastère qu'il avait 
fondé acquit une grande réputation de sainteté ; 
ce qui le fit choisir pour retraite par plusieurs 



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(3i, ) 
évêques de la Grande-Bretagne qui yoularent 
éviter la persécution. 

En 786, un lieutenant de Charlemagne prit 
LejKobie. Cette ville était, dit-on, située à Pém^ 
bouchure de la rivière du Lek , ou Leg ou Leguerl 

En 836, les Danois, sous les ordres de Hasteing, 
leur général, la prirent, la pillèrent et la détrui- 
sirent j ils massacrèrent le peuple et le clergé. 

Nominoé les chassa, et en 848^ il fit un évèché 
du monastère de Saint-Tugdual. On construisit 
une église cathédrale, et saint Tugdual.en fut 
le patron; les maisons qu'on hâtit près cette 
nouvelle église, formèrent la ville de Tréguier. 

On voit auprès de la cathédrale une vieille 
tour qu'on nomme Hasteing : on- suppose que le 
général Danois Pavait fait construire pour servir 
de retraite à ses troupes. 

Le 8.* article des statuts donnés par révêqùé 
de Tréguier, en 1334, défend d'admettre plus 
de trois personnes à tenir un enfant sur les fonds 
dehaptéme; savoir, deux hommes et une femme 
pour un garçon , et deux femmes et un homme 
pour une fille. 

En i386 , Olivier de Clisson fit faire à Tréguier 
un châteaaen bois de trois mille pas de diamètre ; 
il était susceptible de se démonter : il était 
destiné pour une descente en Angleterre j mais 



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(3iO 
rexpédition ne réussit pas , par la faute du diàô 
de Berri. 

Le 6.* article des statuts publiés eu i436, 
par Févêque de Tréguier, ordonna aux cordiers 
ou coqueux de se placer au bas des églises, 
lorsqu'ils iraient à l'office divin. Cétait un effet 
de la fausse idée que les hommes qui faisaient 
des cordes étaient infâmes. 

En i5i6, Fofficial de Tréguier rendit une 
ordonnance qui peint l'ignorance des hommes à 
cette époque : il enjoignit aux chenilles de 
sortir du ^diocèse dans six jours , sous peine 
d'excommunication. Saint -Foix rapporte une 
sentence rendue , à la même époque , par l'offi- 
cial de Troyes; elle contient les expressions 
suivantes : ce Admonestons les chenilles de se 
i> retirer dans six jours; et, à faute de ce Êiire, 
3> les déclarons maudites et excommuniées. » 
Il dit aussi que l'évêque de Laon excommunia , 
vers le même tems,* les chenilles et les mulots, 
parce qu'ils causaient b^ucoup de préjudice aux 
récoltes , et que l'évêque d'Autun excommunia 
les rats. 

Le 17 septembre iSga , une escadre Espagnole, 
forte de deux galères et dix-huit vaisseaux , mit 
a terre, près Tréguier, des troupes de débar- 
quement : elles prirent la ville, la pillèrent et 
la brûlèrent en partie. Elles emportèrent un 



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(3i3) 
bras de sabt Tugdual et uile daal; de saînt 
Yves. 

Tn^uîer a un port de mer j il a une popu- 
lation d'environ deux mille sept cents individus. 
On y fait le commerce de bestiaux^ de lin 9 de 
Sis y de toiles 9 de blés et de papier. 

LAMBALLE. 

La ville de Lamballe est très-ancienne. 

En 1084, Geoffroi I.", surnommé Botrel^ 
comte de Penthièvre, y fonda un prieuré sous 
rinvocation de saint Martin^ et il y plaça des 
. moines de Tabbaye de Marmoutiers. Dans l'énu- 
mération des biens qui forment la dotation de 
ce monastère;^ on trouve un terrein qui est 
situé sur une montagne, et qu'on nomme la 
vieille Lamballe. Peterem Lamballiam et moniem 
BoetL On croit que BoeU vient d'un mot de 
la langue Celtique , qui signifie fourches pati- 
bulaires. En effet ^ il y en avait sur cette mon- 
tagne avant la révolution. Le titre est au premier 
volume des preuves de l'histoire de Bretagne, 
par dom Morice , colonne 45'8. ^ 

Le i4 juillet 1121, Geoflfroi II, petit-fils de 
Geoffipoi I." , fit du prieuré ime paroisse , dont 
il détermina les limiLea, et il donna aux moines. 



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(3i4) 
qui devaient la desservir haute-justice , colom^^ 
bieir^ four et moulin. 

En mars i!ii3, la duchesse Alix leur donna 
les hommes mêmes demeurant au bourgs à 
l'exception de huit qu'elle réserva pout son 
armée et pour sa chevauchée. Notum fieri volo 
me côncessisse ahbaU majoris monasterii et 
monachis aancti Martini de Larnballiœ omnes 
hommes manentes in Burgo, etc. Titre i.*' des 
preuves ^ colonne 822. 

En 12124 > ^ nommé Reteaux céda ses droits 
aux moines sur les aumônes qui se faisaient 
dans la vieille hamhalle et au Plessix. Tit. i.""' 
des preuves, col. 853. Le village du Plessix est 
près la vieille Lamballe. 

Le terrein appelé la vieille Lamballe dans les 
anciens titres , est encore connu sous le nom de 
vieilles Lamballe. On croit qu'anciennement la 
ville de Lamballe était située dans cet endroit , 
et qu'elle fut détruite par les Normands qui 
dévastèrent la Bretagne pendant le g."" siècle. Ils 
forent chassés par Allain Barbetorte, qui monta 
sur le trône ducal en gSy. On voit dans les 
historiens Bretons , qu'il remporta sur eux une 
victoire complète , près Saint-Brieuc. 

En io34> le duc Allain III avait donné les 
diocèses de Saint*Maio, Dol, Saint^Brieue et 
Xréguier ; à Ëudon ^ son firère , père de Geoffroi 



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(3i5J 
I.^'', auteur de la dpnation de 1084. I^s anciens 
titrés désignent cette partie du duché sous le 
nom de Penthepria. 

Il avait été bâti un château sur la montagne 
ou colline opposée à celle sur laquelle était située 
Fancienne ville de Lamballe ; on y avsdt fiât une 
chapelle qui depuis était devenue église parois- 
siale , et qui est encore connue sous le nom de 
Notre - Dame. Elle servit de ïbrtifîcations dans 
la guerre qui exista entre Jean de Montfiirt et 
Charles de Blois, et dans celle qui eut lieu 
lors de la ligue. On y voit l'entrée d'un souter- 
rain dont l'issue est /dit-on, à une lieue dans 
la campagne. 

Les quatre angles de. la tour marquent les 
quatre aires de vent. . : . 

On attribue la construction du château et de 
l'église à Conan-le-Tort, duc de Bretagne /afeuil 
d'Eudon. 

Charles de Blois fit^don à cette église d'une 
croix de vermeil * enrichie de pierreries , et ren- 
fermant des parties de la vraie croix. 

En 1435, le duc. Jean V y fonda Une collé- 
giale qu'il composa de six chanoines. Le titre 
porte quç l'église était d^ ancienne et très-notable 
édification. Cette ancienneté est constatée par 
une note inscrite sur un registre de la paroisse, 
de la main de l'uu des recteurs qiyi l'aYait prise 



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daitf.lQf luacibn bréviaire : elle porte que la: 
4^ic$^ en^avMt été Ëiite , en i aoo , par Pévêque 
de Saint-Brieuc , en présence des recteurs de. 
Saint-TSauvenr, Notre-Dame et Saint* Jean. Ogée 
attesta le même fait , et l'architecture 4es deuK 
portes prouve qu'elle a été bâtie dans le diuème 
ou l'onzièine siècle* On y disait autrefois une 
messe ^lemnelle pour le fondateur, le second 
4imâncbe après Pâques. 

La fondation de la collégiale fut confirmée 
le a3 décen]l)re i435 , par le comte de Montfoit, 
fils aîjQé du duc Jean V , et ce^ dernier y ajouta 
un doyenné ^ 14^7 9 Qt u^e cbantrerie en 
i458. 

Dés le 16 janvier 1404^ le comte de Penthiévre 
y avait fondé quatre chapellenies. . 

Le 3 juin i4^3 r^^ clocher tomba. U fut fait, 
à ce sujet , des vers parmi lesquels on remarque 
les suivans : 

f Le dimanche après FAscension , 

> Le clocber à destruction 

» Fut mis et ars par la tempéte.^ . / 

. Liorsque la vieille ville de Lamballe fut détruite^ ^ 
beaUcoiIp d'individus vinrent occuper le terrain 
où est aujourd'hui la nouvelle, et ils entourèrent 
de murailles leurs habitatipns. Us construisirent 
pour l'administration des secours spirituels une 
église sous l'invocation de saint. Jean. L'archi-r 



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(3.7) 
lecture de Tune des portes de cçt édifice remoûts, 
dit*OD, au i3/ siècle. Il y a sur UDf i&s pîlUefs 
une inscription qui est dé 1420 , et on en lit 
une autre de 14^3 , sur un bénitier qui est sous 
les orgues. 

Les seigneurs de Pentliièvre exemptèrent les 
habilans de la nouvelle ville du droit de rachat ^ 
et ils réduisirent au douzième celui de lods et 
ventes , qui , dans le reste de leur terre , se per^^ 
cevait au huitième; les habitans des campagnes 
furent assujettis à la garde du ehâteau^ et ceux 
de LamhaUe à celle de leur cité. 

La ville de Lamhalle que nous connaissons 
existait dès io84; car on lit dans le premier 
des titres dont nous avons parlé, que Geoffi'oi 
comprit, dans sa donation, toute la terre qui 
^ait entre la nouvelle Lamballe et la rivière de 
Gouessau : Totam illam terram quœ est inter 
nopam Lamballiam et aquùm qucB vocatar 
Goissan. 

Cette rivière coule entre la colline sur laquelle 
se trouve lès vestiges de l'ancienne ville de 
Lamballe , et celle sur laquelle est située la 
nouvelle ville ; elle prend sa source dans la 
commune de Trebri , et elle a son embouchure 
dans la baie de Saint*Brienc. 

Le ehâteau et la nouvelle ville se trouvèrent, 
comme l'ancienne, enclayés dans une paroisse 



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( 3i8 ) 
trèfl^etenditô qai porte le nom de Maroué; mais 
le territoire des paroisses de la Tille fat borné 
va sod-ouert par la rivière y et Maroué eut une 
floccorsale pour les habitans des maisons bâties. 
au^Lelà. 

Au nord- est de la ville^ est one chapelle 
nommée SaintrSaayeur; on acte de 1499 ^^ 
mention d'une ^lise de ce nom^ et du cimetière 
qui en dépendait; un registre de i54g prouve 
qu'on y baptisait. Le seigneur de la Baudranière 
s'inféoda ^ en i583 y de prééminences dans cette 
^lise. Plusieurs titres prouvent qu'il y avait des 
maisons qui formaient une rue conduisant de 
Saint-Sauveur à la ville , et qui faisaient partie 
de la paroisse ; ce qui concorde avec la note y 
suivant laquelle un recteur de Saint-Sauvear fut 
présent à la dédicace de If otre-Dame. Ainsi on 
ne peut douter qu'il ait existé une église parois-^ 
fiiale de Saint-Sauveur, à-peu-près dans l'endroit 
où est la chapelle de ce nom. 

Le 16 mai i^Ss , les paroisses de Notre-Dame ^ 
Saint-Jean et Saint-Sauveur forent réunies , et 
dans la circonscription faite en exécution du 
concordat de 1801 , on y joignit le territoire de 
la paroisse Saint-Martin , ainsi que la partie de 
la ville qui était en Maroué j le tout forme 
aujourd'hui une paroisse qui contient, suivant 
un recensement fini le i.*' juillet i8ao, 4263 



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(3i9) 
habitans ; savoir : 1093 garçons ; t/[So filles; 
645 hommes, 647 femmes ^ 88 yeu&, 278 veuves 
et 23 militaires. 
On a fait un oratoire 4e Féglise Saint^Martin^ 
En i3i7, le duc Jean III ^ avant de donner 
le comté de Penthièvre en partage à Gui, son 
frère, substitua des ermites de saint Augustin, 
aux frères Sachets o^ de la Pénitence, dans un 
monastère que ces derniers avaient près Lam- 
balle : il fut excon^inunié, parce qu'il avait fait 
cette innovation sans la permission du souverain 
pontife; mais, peu après, il ohtint l'absolution 
et la confirmation de rétablissement des Augu»- 
tins. La maison conventuelle de ces rehgieux a 
existé jusqu'à la révolution. 

Au mois d'avril de la même année, Jean III 
désigna le comté de Penthièvre à Gui , son frère , 
mari de Jeanne d'Avaugour, héritière de la pre«- 
mière maison de Penthièvre, pour former sa 
lotie dans le partage des successions de leurs 
père et mère; le titre est à la colonne 1269 du 
premier volume des preuves de dom Morice. 
Jean III , en épousant Isabeau de CastiUe , s'était 
engagé à faire l'assiette de son douaire sur la 
vicomte de limoges. Gui, frère de Jean, avait 
précédemment obtenu de son frère cette terre 
pour sa portion dans les successions.de leurs 
^ auteurs communs i il en jouissait deppis trois 



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( 320 ) 

Wf lorsque le roi de Gastille se plaignit de ce 
que Von n'avait pas fait à sa soeur l'assiette qui 
lui avait été promise. Philippe-le-Long intervint 
dai^s la contestation; des évéques forent nommés 
pour concilier les parties, et ils firent, le 3a 
aynl i3i7, une transaction par laquelle Gui 
fendit la vicomte de Linu^es à son frère, qui 
lui désigna , en place , le comté de Penthièvre; 
c'est la deuxième concession de cette terre : Dux 
dédit et assignaint Guidoni pro omni Jure in 
bords patemis etmatemis videlicèt totam ierram 
qucan ipse dux habebat in terntorio de Pen^ 
ihièvre > cunt suis perUnentiis unipersis , tam 
infeocUs, rétro feodis, villis, castris dominOs , 
redditibus,hominibus , stagnis , aquis , forestis, 
nemoribus et aliis juribus qidbuscumque , eian 
pmrU Juridictione àUâ et basse, excepta et 
retehto eodem duci cdstro de jugonio, etc. Les 
biens qui composèrent le comté de Penthièrre, 
tel qu'il fut désigné à Gui, furent estimés huit 
mille livres tournois. Usquè ad valorem octo 
ndlUa librarum turanensium. 
. En 1 391., il existait à Lamballe un hospice; 
c'est celui qu'on nomme aujourd'hui le petit hôpi- 
tal} il était connu sous le nom d'hôtel-Dieu ^ 
ou prieuré de l'hôtellerie. Ses revenus cousis* 
taient dans les produits d'un fief qui s'étendait 
entre le3 deux ponts de la rue Saint-Ladre, 



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( 331 5 

rajourdliui Saint-Lazare. H avait de plus qaéU 
ques rentes foncière?. 

Il y ayaît aussi un hospice destiné pour les 
pauvres de la paroisse Saint-Martin; il fut réuni ^ 
dans le 16.* siècle, à Thôtel-Dieu ; ipais cet hos- 
pice ne, pouvant contenir tous les indigens 
ceux qijii n'y pouvaient. ei^darer eu recevai^it des 
secours à domicile. 

En 1G61 y une association qui était connue 
sous le nom de confrairie de la charité, et qui 
était dirigée par le père Ange Le Proiit, prieur 
des Augustins de Lambalile , se consacra aa 
soulagement des pauvres» Le 16 février , elle 
traita avec la communauté , et le a mars,; quatre 
des dames qui formaient cette association. entré-' 
rent à l'hospice. Elles portaient les noms de 
Jacquemine Guéhéneuc, Gillette dtt Bohu , Anne 
Le Maignan et Renée Lorans : le père Le Frput 
leur donna des statuts, et elles prirept le npm, 
de Saint-Thomas-de-Yilleneuve; telle est Forigine 
de$ filles Saint-Thomas. 

. En i684, on fonda un autre hospice* Sa, 
destination fut de donner un; aale aux indigens, 
dans l'enfance, dans la vieillesse, et dans un 
état d'infirmité» On le nomma gr^nd hôpital; 
le petit fut dei^tiné pour le,taraitemçnt des mar. 
lades j il est, deyenu , en même temS| hospice 
civil milit9Îr^t . . . 

aï 



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(3m) 

Des lisCtre^-pâtente»^ obtenues en mairs t'jSij 
et enregistrées au parlement, lé 2& février 1753 , 
CDiififméreht l'établissement de ces deux hôpitaux. 

On a ajouté au grand j en remplacement dés 
biens que la révolution lui avait Ëiit perdre , 
uu terrem cpadeui/ qui appartenait autrefois 
aux Aogusthis, et un ecelésiastiijue a acquis, 
pour le petit I un pré qui était une propriété^ 
psnrticuKci'ê* 

Le ^7 février 14^9» suivant les uns, et en 
r42to^ suivant les autres', Lambalie fut assiégé' 
paf le maréchal de Coetquen , et il capitula le 
1 A avril ^ivant^ Le sujet de la guerre était la 
prise duduc par W de Blois ;\il avait été surpris 
par. eux , lôrKpi'il se rendait à Ghâteauceaux , à 
uiie partie de chasse à laquelle ils Pavarent 
iovité. Les fortifications de Lambalie furent 
détruites ; on s'ocedpa de leur démolition en 
i^iM et en i4a4 • ^U^ forent rétablies dans la 
soîtierLê château était en bon état à l'époque 
de la guerre de la ligue , puisqu'en i59t , lorsque 
le priarce de Dotfnbies, à la tête de l'armée 
r^ojate, en MâaSa le ^iège, le brave Lanoue,' 
bras-de-fer , lui dit qu'il- n'avait pas assez de 
fi>rdes pour le prendre/ Le général Anglais, qui 
élaîA dans Tàrbiiéë du prmce, soutenait^ Popinion 
contre, parce qu'il Vôidâit àVoir tAnè place 
forte près la mer. Lianoue reçut un cotiip moirtet 



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(333) 
«n faisant vke recônnaiBsaBice , et fe pnneelèvff 
le siège., 

La chronique de Lâtuballe perte que cette 
yiUe fut prise quatre fois par Parmée royale^ en. 
158^9 2590 et 1&91, et ^e le château fut 
assiégé par cette armée, mais qu'il ne fut paU 
pris. La chronique a été écrite par le» chanôîned 
de la collégiale deNotre-I^me, et chaque article 
est souscrit par celui qui Ta rédigé. Gonmie h 
tille fut pillée toutes les fois qu'elle fut pri«9y 
la chronique dit qu'il y eut quatre pillages.' 

Le premier , le dimanche 17 septemhré 1^8^ 
après vêpres. Le bàt*on Dupont était up de' cèui 
qui commandaient; on se rappelle qu'il était 1q 
chef de Finfanterie du roi en Bretagne. <c Us né 
D cessèrent de piller joui" et nuit ; il y eut plu- 
7> sieurs hommes tués et grand nombre de blessés , 
y> avec violement de filles et femmes. La pauvre 
D ville de Latnballe demeura au comble dé toute 
» désolation. » . '' 

Le second piHage eut lieu le 11 juillet tÔ^o. 
a La ville fut prise , et encore pillée et ravagée'^ 
D par le prince deDombes et autres : ibassi^è- 
» rent le éhatéau, mais ils' ne surent y entier , 
p et levèrent le siège à leur confusion. Un ^ea 
» auparavant , ils avaient * pris la ville et lé 
» château de Moncontour« d 

Le lundi ^91 janvier iSqi , se£t lé troiisièmé 



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( 3a4 ) 

pillage. « Les garnisons réunies de plusieurs villes 
9 voisines entrèrent à Lamballe par surprise ^ par 
» escalade , par le chaknp à lavoir, et commence- 
» reùtÀ mettra le feupar les maisons , et à tuer, 
» piller et ravager. Mais, environ les neuf heures > 
» cwx qui s^étaient, retirés au château sortirent 
31 sur eux furieusement , leur firent quittçr la 
» viUe; et, de leur par^, en demeura dix-sept 
}| morts sur la place y et grand nombre de morts 
.9 et de blessés eu'ib emportèrent à Moncontour.; 
» et, de notre part, y demeura le capitaine 
9 Fourneau, Marc Boschier et autres. » 

Le m^credi i6 juillet iSqi , le prince de 
DoQibes, plusieurs seigneurs Bretons, des troupes 
Ajciglaises et des lansquenets, prirent encoi^e la 
ville de Lamballe , et assiégèrent le cîbâ^a» s^nsi 
pouvoir le prendre. i^Le samedi, dit la chn><* 
j» nique , à six heures dl^mAtin , ils firent jouer 
y> trois pièces de canon , ^^tibuant jour et nuit 
)^ jusqu'au dimanche au soir , et .pui^ recom» 
^ HiieneèrGa^t le luqdi matin ; et ayant fait la 
9 bjrèche,, furent plusieurs. fois à l'assaut, firent 
7^ jouer niie min^, et f|GU*ent toujours repoussés; 
}ft le3vè|*eat le siègç, e| se retirèrent le mardi la 
)» véprée* Les Anglais et les lansquenets pillé* 
y$ refit et ravagèrent les églises sans quartier , 
À et enlevèrent Icjs vaisfieaux sacrés, foulait 
I aux pieds la sainte £(os^ , rép^ndaîit let 



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(3^5) 
30 saintes liuiles , et ruinant le pays; et fut tué 
» devant le château le sieur- Lanoué. p 

Penidant ces tems malheureux y la halle ayant 
été détruite, M."* de Mercœur la fit reco&struiré 
en 1610. 

En 1626, M. de Vendôme, seigneuir de 
Penthièvre , entra dans un parti formé à la Cour 
contre le cardinal de Richelieu. Pour le punir, 
lé gouvernement détruisit son château : la démo^ 
lition commença, suivant la chronique, le i5 
septembre , et finit le samedi 28 novembre j elle 
était dirigée par un exempt des gardes du roi. 
Le château contenait beaucoup d'artillerie et 
d'autres munitions de guerre. Les fortifications 
de Guingamp et Moncontour furent également 
détruites, à la même époque. 

En 1643, JuUen Ghauvel, maire, fit planter 
des arbres sur une partie de l'emplacement du 
château. Environ 1800, il fut fait une prome- 
nade très-agréable sur cet emplacement , par les 
soins de M. Besuchet, maire. 

Le 39 octobre l45o , Jean de Blois , comte 
de Penthièvre , prit possession des seigneuries de 
Laimballe et Moncoqtour , en exécution de deux 
traités faits avec \e duc François I.""' , les 217 
juillet 1448 et :ia août 14S0 : il descendait de 
Jeanne de Bretagne , femme de Charles de Blois. 
* L^mballe .avait des représentans aux états dès 



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( 3a6 ) 
t45i y et il n'y avait alors que viûgt-trois villes 
qui y doutassent : elle y en envoyait deux.| 
cracime le prouve un ancien compte &it par un 
cyudic; mais au$ états de Titré, teciusen i665j 
pareil nombre ayant été envoyé, la chambré 
des comptes refuss^ d'allouer 1/e traitement de Tun 
d!eux^ h raison de la modicité dos revenus de 
la communauté ; d^uis cette époque , elle n'en 
envoya plus qu'un» 

Jean de Brosse, mari de Nicole de Blois, prit 
le parti de Louis XI dans la gjuerre du bien 
public ; ce qui fit confisquer le comté de Peu- 
tbièvre , le 7 juin i465 , par François IL , qm 
était au nombre des seigneurs ligués contre 
Louis XI* 

En 1479 9 le même de Brosse et so^ épouse 
transportèrent à Louis XI leurs droits sur la 
Bretagne , à condition qu'après l'avoir conquise , 
il les mettrait en possession du comté de 
Fentbièvre. 

La ville de Lamballe souffrit les funestes effets 
d'une maladie contagieu^e^en i473> ^49^9 i563>. 
i564, i58a, i584, i63i et 1 632. En i563 
et i564> la ville fut presque abandonnée : â 
ces différentes époques, on transféra l'exercice 
de la jurisdiction à Saint-Melaine , à Plaogue* 
nouai et aux Ponts-Neu& ; la maison de santé 
pour les pesl^érés fut établie à Saiat«Melaiae. 



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La ville fit vœu d'allqr , ;o^s les dnj», pro^ea^ 
siouneUement à la chapeUe Saint-SébaisUen ^j en 
Pleherelj afin d'en obtenir la cessation. 

Jean de Châlons, prince d*Orange et gou^ 
yerneur de Bretagne, sa veuve , Famiral Boninvel 
et le comte de Yaudemon, jouirent successive- 
ment du comté de Penthièvre en 1490 et dans 
les années suivantes , saDS en être propriétaires. 

La chronique porte qu'en i5o6 la duchesse 
Anne, alors femme de Louis XII, passa par 
Lamballe en revenant de pèlerinage à Notre- 
Dame du Falgouet. 

Le 2S mars 1 535, il se fit à Cremieu un 
traité par lequel le duc d'JStampes céda ses 
droits sur le duché de Bretagne à François I/'^ 
qui , en retour , lui rendit le comté de Penthièvre. 
Le duc d'Ëtampes, profitant de sa nûnorité^ 
se restitua en i548 contre ce traité, parce qu'il 
était, disait-il, préjudiciable à ses droits. On 
plaida au parlement de Paris, et le procès fut 
terminé par une transaction qui eut lieu le 
i3 mai i555. Par ce nouvel acte, le duc 
d'Ëtampes ratifia l'abandon qu'il avait fait à 
François L^'j et, en retour,, Henri II, qui 
régnait alors , transporta de nouveau au duc le 
conité de Penthièvre avec ses dépendances : là 
traiijsaction est aus; Preuves , t. 5, col. ii33^ 



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( 3a8 ) 

François L*' nomma le duc d'Etampes gou- 
.Terneor de Bretagne , lorsqu'il lui rendit le comte 
de Peuthièvre. Ce seigneur fixa son séjour à 
LambaOe, et il fit bâtir plusieurs maisons de 
plaisance à quelque distance de la ville , notam- 
ment celles de Lanjouan et du Bocage ; il en 
reste encore quelques vestiges. Il fit faire une 
place entre le mur de l'enclos des Augustins et 
la rivière , pour faire un jeu de paume et des 
tournois, et il fit fiiire des écuries sur un des 
côtés de cette place, ^ 

De i555 à 1600, les comtes de Penthiévre 
acquirent les fie& que leurs prédécesseurs avaient 
donné au prieuré de Saint-Martin. 

Sébastien de Luxembourg, fils de Clhariotte 
de Brosse, soeur du duc d'Ëtampes, recueillit 
le comté de Penthiévre dans la succession de ce 
dernier. Marie , sa fille , était née à LambaUe 
en i56:i; elle épousa Philippe- Emmanuel de 
Loraine, duc de Mercœur, qui devint chef de 
la ligue en Bretagne : c'est en &veur de Sébastien 
de Luxembourg que le comté de Penthiévre fut 
érigé en duché- pairie, en 1569. 

Les eaux de la rivière de Gouessan dehors 
dèrent en 1S71 , et elles firent écrouler environ 
trente maisons dans les rues du Yal et Saint- 
Lazare. Le 30 juin i584^ les moulins et la 
chaussaée du Pont-I^ettf furent rompuset emportés 



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par les eaux : en 1643, le pont SaintrJficquei 
et le pont Doré forent aussi emportés par un 
événement ^e même nature. 

En 1579 , il y eut un orage si considérable qu'il 
fit tomber le clocher de Saint-Jean et plusieurs 
autres; en i586, il y en eut un, autre à-peu- 
près pareil , et en 1619 un tremblement de terre.^ 
Les Ursulines obtinrent, en 1637, la per^ 
.mission de former un établissement à Lamballe. 
Au mois de septembre 1758, les Anglais firent 
une descente à Saint-Qst Le duc d'Aiguillon , 
gouverneur de la province, donna des ordres 
aux. troupes qu'il commandait; et pour les 
attendre et les conduire à l'ennemi, il se rendit 
lui-même à Lamballe , avec son état-major. 

Le dimanche 10 septembre , le général Anglais 
eirvoya trois colonels et trois capitaines prévenir 
le curé de Saint-Gast de préparer un souper 
pour vingt cinq officiers. 

Le lendemain matin , de bonne heure , uu des 
capitaines qui avait soupe la veille chez le curéi 
Tint prendre congé de lui, et lui annoncer que 
l'armée allait s'embarquer , parce qu'un transfoge, 
dragon du régiment de Marbeuf, était venu 
prévenir le général de l'arrivée prochaine de 
forces Françaises bien supérieures à celles qu'il 
commandait. C'était ^ dit le curé , une ruse da 
duc d'Aiguillon ,1 qui avait voulu ^ {Mur ce fjiox 



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V 



(33o) 
•vif) pppter le généra) Anglais à &ire enÛMrquer 
pfu^Ua dé «es troupes, afin que les Français, qui 
étaient peu nombreux , eussent moins d'ennemis 
1^ coHibattre. 

•A huit heures et demie, l'armée Anglaisé 
défila ; elle ae rendit sur la grève où étaient les 
bateaux plats sur lesquek elle devait monter 
pour rejoindre la flotte , qui était composée de 
sept viôsseaux de ligne , de frètes , de galiotes 
et de vaisseaux de transport, le tout faisant 
i3o voiles. 

L'armée parut être de dix à douze miUe 
hommes , presque tous de cinq pieds cinq à sijt 
pouces de hauteur. 

A dix heures , le curé rencontra dans le boni^ 
quatre cavahers qui lui demandèrent où étûent 
les Anglais;. [c'étaient M/* d'Aiguillon, de la 
Châtre , de la Tour d'Auvergne et de Polignac. 
Alors un tiers des Anglais pouvait être embarqué. 

Un moment après, arrivèrent nos troupes. 
Quoiqu'elles fussent excédées de fatigue, l'ar^ 
deur qui les transportait ne leur permit pas de 
prendre de rafraiehissemens ; elles se formèrent 
de suite en trois colonnes , et se précipitèrent 
vers la grève« 

L'amiral Anglais, de son côté, fit embosser 
et fr^ates et quatre galiotes à bombe, qui 
^nt un feu très-vif sur nos troupes. 11 fut tiré 



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(33i> 

jj^us de dix mille coups de cançu/.ii^aklr^f en 
portèrent y et nos soldats coatiQuè]:;ent de.cpucip 
à l'ennemî* 

Les Anglais | sans doute pour éviter ce . prfBr 
mier choc, coururent au devapt des Français |* 
en criant de toutes leurs forces y hourra jhqur fia- 
Parvenus à quelque distance, ils 6'arrêtèi>ent,e| 
@rent une décharge générale sur i^ps troupiei 
quji en furent ébranlées ; mais les régîmeus 4e 
Brie et de Boulonais étant arrivés à Finstapti 
jtous ensemble reprirent l'offensive. Alors il s'/en- 
gagea entre les deux armées une fusillade qui 
dura plus d'une heure et demie : enfin l'enn^ini 
plia, et uos soldats le poursuivirent. Pour Fatr 
jteindrc , quelques-uns des nôtres entrèrent dan^ 
l'eau jusqip'aux épaules^ et d'autres suivirent 
les Anglais jusqu'à leurs bateaux, la baïipnnette 
dans les rdns. ^ , 

Notre artillerie arriva , et coul^ trois bateaux 
chargés d'Anglais. 

Nous perjdîmes dans cette affaire environ quatre 
cents hommes, parmi lesquels on comptait husiu*^ 
coup d'officiers : environ deux mille Anglais y 
périrent, et nous fîmes sept à huit cents prison^ 
niers, qui faisaient partie de la maison du roi 
d'Angleterre. 

' Dès que le combat fut fini, le curé (et h 
vicaire allèi^ent sur le champ de bataille a^o^^ 
nistrer des secours spiritueb aux blessés.. ^ 



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^1 



C 33. ) 
' An mois de décembre suivant, les états de 
la province tinrent à Saint-Bricuc : le cure y 
fiit mandé , et il y reçut les applaudissemens 
qui étaient dus à la bonne conduite qu'il avait 
'tenue dans les circonstances difficiles où il s'était 
trouvé. Lorsque la session fut finie, l'évêque de 
Saint-Brieuc lui fit passer trois bourses de 5o 
louis chacune, l'une pour les pauvres, une 
autre pour indemniser ceux qui avaient Eut des 
pertes, et la troisième pour lui. 

Le procès^vedbal dans lequel nous avons puisé 
ces fiiits, est inséré dans un des registres de Ja 
commune de Saint-Cast : il fut ré^gé dans les 
tems par le curé qui avait tout vu et tout re- 
cueilli, avec grand soin. Nous avons cru devoir 
en donner ici un précis , parce qu'il contient 
des détails intéressans qui ne se trouvent pas 
dans le récit que nous avons fait à la page 435 
du premier volume. 

Lamballe est situé à mi-coteau; l'église de 
Notre-Dame est au sommet de la colline: les 
faubourgs par lesquels passe la grande route de 
Paris à Brest sont au pied ; ils formaient autre- 
fois les douves du cbateàu et de la ville. 

Elle a toujours été, depuis 1817, chef-liea 
de la terre de Penthièvre, et le lieu ordiiiaire 
de la résidence des princes qui la possédaient ; 
cent quatre-vingt-sept jurisdietiona bautes, 



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I 



(333) 
moyennes et liasses ressortîssaient à eelle, 4;^ 
Lamballe. 

La yille est par ks quatre degrés cinquante- , 
une minutes vingt-oeuf se^oades de longitude ^ 
et par les quarante-huit degrés vingt-neuf minntç^ 
de latitude. 

Il s'y tient six foires par an; à cWcune d'elles , 
il est vendu beaiicoup de pouhius, qui ,9pnt 
presque tous achetés par des Nor;tnands. 

On remarque dans les comptes de la fabriqua 
de l'église de Notre * Dame y pont* les animées 
1570, 1579, i58a et 160^, dç9 sommes 
allouées, 

1/ Pour la paille dont on avait cpavert le 
pavé dé l'église la veille de Noël ; 

2."" Pour dû vin employé à accommunier le 
peuple à certaines fêtes de l'annéë>, nbtamfiiênt 
à celle de Pàqûes; , . r T 

3;* Pour <t étoupeis enflammées jettées le jour 
i> de là Pentecôte, pendant la grand^nesse', 
» dti' haut de' la sonnerie, pour imiter 'les 
y> laûgues de feû descendues sur lefs Âpôti*ës;i 

Dans la paroisse Sainte-Martin, ïe'vin de la 
communion pascale était dû sur une maison. " 
, ..Saint-Fpix dit que l'usage de.îétter des étoupra CérémenîM 

' ^ j Va 11 . . • f* • '., , •. ^ "à\ le l'ont de l« 

et de lâcher des pigeons j» le jour de la renteeôt^ , Pentecâto. 
9Vait Ujeu ^JParis dans l'^lisé cathédrale, ^ef; 



^ I 



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(534) 
JSÉQtal îfttâté qt^à h messe de minuit on |Qhc1iait 
cette église de paille. 

II eiLÎste à LambaOe une chambre littéraire ; 
die fat formée en 1774 J cUé possède une belle 
bibliothèqtie. * 

Le sol des campagnes voisines de Lamballé , 
du éôté de h mer, étant très- fertile, cette ville 
a tfn dés marchés les plus considérables de la 
province ; aussi a-t-elle pour armes trois gerbes 
de blé. 

Elle avait, & une époque reculée, £rois prieures 
àdtit dépendaient des fiefs'; ils étaient sous l'in- 
vocation de saint Barthélémy , saint Melaîne et 
sainlMttrtin. 

GUERRANDE, 

La ville de Gûerrande fiit bâtie par les 
Romains, vers 4^1 suivant les uns, et par 
Guerech ,; environ 56 1 , suivant les autres, 
Guèrech portait aussi le nom de Yaroch. 
. Ceux qui attribuent âui Romains la bâtisse 
de Gûerrande, disent qu'ils en furent chassés 
vers 448} qu'ils, y rentrèrent vers 4^0, et qu'ils 
y avaient une garnison en 497» 

Us ajoutent' que leur expulsion fut là suite 
9e Passociatîon que firent les pi*ovincés maritimes, 
en 4<^9 / et qu'ils y rentrèrent après le traité^ 
en exécution duquel les Arnibriques devinrent 



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( 535 ) 
nuxilidires des Romains, lorsqu'ils repoussereat^ 
Attilld , roi dès Huns , qui voulait envahir les 
Gaules. 

En 848, Nomihoé, voulant avoir une' métro- 
pole dans ses états, fit de Févêciié de Dol un 
arôhevêché, et se fît sacrer dans cette ville. 
Àctard, évéque de Nantes, fut le seul dês^ 
évêques Bretons qui ne se trouva point à la 
cérémonie; Nôminoé le déposa, et lui substitua 
Gislard. Actard recouvra son siège après la mort 
de Nominoé, et Gislard all^ demeurer à Guer« 
rande, en conservant, sous sa jurisdictîon épis^ 
i:^6pale , la moitié du territoire dé Pévéché de 
Nàuteâï* Le plan dé la partie qui lui échut , existe, 
encore : on lui donna le nom d'arcliid'iacôpat 
de Lamée. L'éthyâiôtôgîe . du mot %amêe est' 
Media. / 

&i}otnon m, meurtrier d'Erispôe, qiii était 
fils et succeslsiéut* de Nominoé, fonda, envirou 
86a > une collégiale à Guerrapde, et iî ]>âtit 
)5dtir Gislard, en cette ville, un paîaiis qu\. a. 
existé jusqu'en 1680. 

•* Ce dernier mourut en 895 ; et Àïlaîn Itï , 
dit le Grand, rendit a Pulchêrius, qui était 
alors évéque dé Nantes, fa partie d^ spii diocèse^ 
qui en avait été détachée. , 

L'église de Gueirrande a conservé JiJfequ?àU 
i^Volûtionfe droit de prendre place aux synodes ^r 



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GoQgle 



( 336 ) 
inmiédiatemeiit iiprès celle de Nantes. Dans ses 
aveux I elle déclarait qu'elle éu^it le second àége 
épiscopal de cet évècbé; elle avait des grand& 
vicaires , un promoteur et un officiai. 

En x34a , pendant la guerre d'entre Charles 
de filois et Jean de Montfort, Guerrande fut 
pris par Louis d'Espagqe^ qui tenait pour Charles : 
elle faisait partie du partage de Jean de Montfort. 

Cest dans l'église de Saint^Aubin de Guerrande 
que fat fiiit, le 12 avril i36S, le traité entre 
la veuve de Charles de Blois et le duc Jean IV; 
il fut publié, devant le grand autel. 

Ogée dit que Guerrande fut du notnLre des 
villes que Duguesclin prit, environ iSyS, 
lorsqu'il entra en Bretagne pour la seconde fois,. 
à la tête d'une armée Française» 

En janvier i38i ^ le traité fait entre le roi de 
France et le duc Jean lY fut ratifié à Guerrande 
j^ar le ducV ainsi que par beaucoup d'ecçJàias* 
tiques et de seigneurs. 

Pendant le siège de Nantes, en i^S^y les, 
babitans de Guerrande montrèrent beauix)up 
d'attachement au . duc François II , qui était 
fehfermé dans, la ville avec ses deux filles : ils 
portèrent le zèle et la bravoure au point d'aller 
attaquer les Français. 

En i4^^ Ift duchesse Anne fit lever le Aëgé 
de Guerrande I où le chancelier de Bretagne, 



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(337) 
était allé pat teS ordres. Elle fit ensuite côttpélf 
)a tété à tft)is âéâ.iiiâltîdfus qui àtaiént M ce 
âègé {>ar les ordres du inarétiliàl de Riéiix. EUe 
tôuîilt âidntrér par cet dcf é de rigtféùt hùtén- 
iioQ qù^ellé avait de punir ceux qui lèveraient 
contre èllè Pétendarj dé la révolte. 

La cathédrale de Cuéirande était soiiis llnvo-^ 
cation de Saint-Aubin ; eH^ avait été Ibatie en 
868 y par Sàlomon IlL 

La population du Cuerrande est de sept à huit 
mille individus, 

PLOERMEL» 

Ploerinel signifie , en latigue Celtique, terri- 
toire d'ErmeL Dans le sixième siècle , beaucoup 
d%ommes distingués par leur piété passèrent 
de la Crande-JSretagne dans PArmbrique : ils 
avaient quitté leur patrie pour éviter la persé- 
cution. Ermel ou Armel fut du nombre; il 
était né en 4^i. Il fixa sa résidence prè^ d'ub 
village peti considérable/ qui prit le nom dé 
Ploàrmel ou Ploërmel. Après sa mort , sa sainteté 
fut récônjDue : l'élise du lieu qu'il était venu 
habiter fut mise sous son invocation; on lui 
donna le nom de Saint-Ermel ou Saint-ArmeL 

Judual , fils de Hoêl II , donna à saint Armel 
le territoire qui fohne la paroisse de Saint-Armel ^ 
près Rennes I et il y fut inhumé. Dom Lobinêati 



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Qit qne cette 4oiiallQD. loi fut fidie par ÇhildeberC 
Beaaderillè , pi:étr<s, et institutear ^ a éorit aa^vie 
dans une tragédie qu'il faisait jpuerpar ses élèves. 
En laaa , Amauri de Ci^on était seigoeur 
de noermel : il. céda ^ses droits pour sa rançoa 
au duc Pien^ Mïiuclerc^ qui Pavait faitprison-- 
ni^ y et Ptôênnel -est resté depuis . dans le 
domaine du souverain. 

Le 20 avril id4o, le duc Jeâîx L^ rendit 
4àns cette viUe un édit qui avait pour objet 
^expulser les ]ui& de ses états ^ et dont l'effet 
fut de les fidre presque tous périr. Il accordait 
amnistie à ceux.qui en avaient tué| elle peuple 
en CQndut qu'il était permis de les tuer. Cinq ans 
après y il prit la croix. Son fils^ qui r^na dans 
la suite sous le nom de Jean II, la prit aussi, 
et il alla au mont Ginnel. Il y^trbûva des reli- 
gieûx qui s'y étaient établis en iiSS, sous le 
nom de Garmës. Leur r^le avait été rédigée eu 
iao9, par Albert de Yerceil., patriarche de 
Jérusalem^ Le comte invita le prieur à lui ac- 
corder deux de ses religieux pour fonder, en 
Bretagne , une communauté de leur Ordre : il les 
obtint, et il les plaça provisoirement â rbôpital 
de Ploermel. Us plantèrent trois croix près la 
.porte; tel était Fusage des Carmes, lorsqu'ils 
rendaient en quelque endroit II monta sur le 
trône ducal en 1^7 ; il leur fit Gadre un couvent. 
L'acte de fondation est de i3o3^ il fixa leur 



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( 339 ) 
nombiiQ à viiigtrçm<|^ il iear nssigna ufi rerena 
de looliT* 

L'église qu'il leur fit faire était trè84>elle t il 
réserva un logement pour lui dàio^ Ui.mai^u 
oonventuelie. fis obtuirent dc( pape; la permiaH 
^on d'enterrer dans leur ^lise, et ils en pro« 
filèrent peu d'années , après^ pour, y. inhiimer 
leur fondateur, qui mourut à Lyon en i3o5t 
Le cœur d'Artur II y. son fils^ fiit mis, en 1^12 ^ 
dans le même tombeau ; et en i34i , il en fiit 
âevé un autre où fut placé le corps de Jean III9 
qui était mort à Caen. Les religieux mirent sur, 
ces tombeaux des vers dont le premier est : 

Passant^ ta Toisici les tombeaux magnifiqaes, etc. 

Le couvent des Carmes et les tombeaux àyanC 
.été détruits en iSqi , par ordre du prince de 
Dombes , gouverneur de Bretagne , ces religieux 
emportèrent les restes des trois princes dont les 
<!orps avaient été mis dans leur église : ils les 
rapportèrent, en 16^0^ dans le nouveau monas- 
tère qui avait été construit pour eux; et le 
d^mancbe 18 septembre 1814, ces restes furent 
transférés solemnellement dans l'église paroissiale 
de Saint-Armel. On a placé sur les tombeaux 
qu'on y a faits les statues de Jean II et de 
Jean III , et on a gravé sur la face apparente 
du mausolée l'inscription suivante : 
.^ « L'an 1821 y le conseil général du dénarH 
)» tement du Morbihan restaura ce mausolée j 



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(8?d) 
* « îàïàêbtblfà â^-dU€6 4e Biiebigné Jèâû II 
]» et Jean IIL 

I i Die iwV lèm Ib fidélité B^tOfDâe reddit 
j^ faoMkiiagtf à te» koCr^ettaiM. j» 
-Oû ifoyiit $tf# h pèrt« <îe rég>îse desGâfmiî»^ 
uMiswiuielcfo prophète Etie. 
''En lâo^y le iduc Artur ébttvc^qAa^ daus h 
yAUàë Ploëhhéi/ Untf àssëxtfbléè des état» dé 
kM datfbé) potur entetidrè la ])ulle par laquelle 
lé p*^ Cléttierit T avait stataé sur les récla-^ 
liiatltm^ fiiltes (Contre les ]^rétenti6zid dés ecclé- 
]&ÉtSqùëd <|tiâ vetdàient percetoit tni droit k 
chaque ihéiiage / et s'approprier Uûe partie de^ 
sûcéesisadns mobilières. Les députés des priuei- 
pàfléd ViSes de Bretagne y furent eontoqués. 
C^eSt la frevtnère fois ^e léi villes aient eu des 
^patèâi aui étafà. 

' En i6gb^ Jacques Jt, tôt d'Angleterre , vint 
'à Ploierm'el ^ la reillè de Noél. Le maire voulut 
1è loger dans lé couyeât des Carmér; mais, ca 
'teligleui^ refusèrent de le recevoir : il coucfia 
thiei François Peri^ét , sébéchal de la ville. 11$ 
lie ^t'étaient pas conduits de cette manière en 
'i5649 à Pégand de Charles IX; ils tétaient, 
ateè ralsc^ , trotlvés honorée de le loger : mais 
'i^àbtjûèsll était uû roi malheureux efc détrôné, 
qui ne pouvait éti'e d'aucune Utilité a ses hôtes. 
LVrchi(edtui*6 de la partie extérieure de P^ise 
<éè S^iiit- Artfiel y tt la b^sarrerie de seâ ornement ^ 



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prouvent 3qu*à i^épiviS^Ê^oCiV^lfioefol Qpnrtroiti 

le bâtiment e§t tr^^opiftii. Oa y Toi* nbtam^ 
mfflrt *:>; porte iiordi y^îtruie jouant î du 
hautlKM^f. Or ^àit àii màjm «w h |»àrUe e&téi 
lieure 4e l'%)îaq 4e ïîptwtJ)»i»ê de Chartres^ 
9u> ^M.j^iQ^ut. d'ua ip9tmmexi% de :m»9iquii« 

l;^lî^e de Çhilttl«S:f||t:}^40Wrfi(^ 

, La tour-e8t;qv(adi^nguyr^^»etJl39 ailles iuer-« 
quent Ica^-qiaatre aire$ d?> ven^^ '^\- l • 

,^ iu populajifla: 4^ PliJiçrft^él «st id'eiivîron dei» 
imll^ pQi^oanesf rn^is. w 3fi.iQ<»>^prênaût led 
çfk^p^MQ» sc|iM ,&pA p^trlie .deJa; p^im^t <dlt 
Ç9t;de:466p-,;..i ..: ;.: ... ,-,.,:,. .:: y^ '.•;;ii;b 
,0a. voit euqprjç 4aus .çfitte t^e Ips mijea dd 
9^ ancie^^pes ^UQcatiqus... 1 . f?^ 

; .A qudque distance de 'BÏoëtsa^ y il ! y. a un 
#di7£;^^fiOfî4dé^ble qu'on pQiAme rétatig iati 
I)i|ic.},il.a^s,ioo toi^$; d0 Jongu^ur et 8oa de 
%FgÇ W.-: 0» y remarque . &}%, xnotiltns qui, mal m 
Uk, avilie. i lea joipg des ^wtrê» , et; que la même 
^i|.C|i|;-ffismdiîe. . : : . i 

Pdterlde. jv)rtait anlrefo* le apmîde Guedel j» 
elle appartenait ^ dans l'onzième siècle,. a ADpu; 
QîWi^ct, prîiHîe Jçe^W ; p?odaMt te mi^opIlB , 

disposa en faveur de l'abbaye de Redon ^ dont 



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CâlnaDôn/ son frère ^ était abbé; Ijaignart ^ 
deyenu majeur ^ la réclama ; ÀUain , fils et succes- 
aeiirde (jeofiiroi > la loi rendit. Gaignart fénda, 
le i6 octobre iotàg^ Pabbàye dé (^limpêrJe/ 
à laquelle il dbiitia Belle-Ide; Des dbnatibtis de 
Geoffiroi et de Gaignart, naquit , entre les abbajeai 
de Hedon et de Qùimperlé, un diflërènt qui 
dura cent quafsËltè-trois ans ; fl pi^duisit beau- 
coiq)i de querelldi et quelques JBiits d'armes; enfin 
le pape et des aUlis' communs le terminèrent 
«D 1171. Pftr le^ U*aité qui fiit MtiVahbàyé de 
Qiiimperlé devint, propriétaire de. BèUe-Islè/ 
mai^ les incursions ' fréquentes que les ëôinëndî^ 
de l'état y faisaient , ne lui permettaient piàs 
d^«u )biiir painbtement Pairmi 'béà 'inciir^bns, 
cm remarque celle que fit y en i557 , une escadre^ 
Espagnole qài dévasU 111e. Charles IX téAnit 
BeUenUe an domaine de k ceutonne, f érigeia^ 
en marqtdsat, et le donna, en tSjùi , au comte- 
de Betx. Ge seigneur, pour obletoHr de'Pabbajér 
de Quimpeiiç la cession de ses dMits ^ ^lâf offiit 
une terre en échange. Les moines tel^acce^ti^reht 
pas, ou refusèrent, de ratifier l'échange après 
l'avoir accepte; quoi qu^U en soit, il est certain 
qu'ils ne rentrèrent point en ^ssesàsion de 

Bèlle-Isle. ,- ^ 

' En tSjd , Mohgomméri n'ayant pu feireentror 
dès secours à la Rochefté , rà lésféte^iBiûsêt^^ 



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asriégés parFannéê du kliy vint sûr les, cftjl^ 
de Bretagne y prit Bëllê-Isle , et en doùna le 
pâlage à ses soldats ; il en fUt ciblasse jp^eti dis 
jom^ apb^ ; par le duc de Montpemi^^^ 

En x658 , M. de Goiidy '^ à qui Belle - Islë 
appartenait ^ en ti^adspottà h propriété y pour 
;i4oo mille livres y à Fôuquêt ^ sùriiitetidant des 
£ïiances: Plusieurs dès déscendans diei ce dernier 
en ont porté le nom^ Notamment le xnaréchâl 
de Belle-Isle^ €[ui a eu iine gralîde répiÂation 
dans le iS."" siècle. Fouquet^ son p^rê, y avait 
fait quelques fortifications /qui nfempécfaèrent 
pasTromp, amiral HoIlàndiBas /dé s'en emparer 
en 1074. 

* M. de Yauban y*fit 'des'; travaux en 1687 ; 
nais sa dépense j^r d{)r/t^e^;^^ il fût astreint 
à fidre des additions aux fortifications faites par 
Fouquet , qui avait j^acé dans xm local peu 
avantageux celles qu'il avait fait faire. 

Oii remarque «pie les travaux de Fouquet 
'étaient en pleine activité, loi^qu'il fiit arrêté.; 

Lé roi réunit Ttle au dotùaitié de îa couronne , 
jBn'1719 ; jusque-là elle n'avait pas payé d'impôts, 
et déptiis cette époque elle y a été à^ujettie 
comme lès^ autres parties de la Françe^t . 

En 1746, la ville de Rennes y ^t passer uà 
bàtailldxi ' de inilice hôufgéoi^éj, parce ' qu'elle 
4^iit menacée ^^une atteqtie 'prochaine ; ^ éta^ 
commandé par M. deTronjbBy, iioàit: ' ' 



• 



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|/e chevpIijÊ»; îç $?i|ntç-Cr#i^ çn étfài gouVei^ 
9^1^ : ^ fit u^e belle défen^^ nmp le. ^uY^Fpe^ 
ment Ftaoç^is n'^ jant pu J0 ,se<^uri;* ,. il ^t obligé 
de çapitidef ; . il obtint 1^ condition» les flvm 
Jjpiiprable«î à sorût^ «rôai i^e sç? br»yiçi çpjpr 
p^gAOW, ,pîtr 1» brè^be^pçc so-wss sî^ ^^gf^^ 
.çt troi?pjièç^4e,;ç»po^: BçUç-jiçle fuÇ r/?f?d^ 
^ la Fwc? jpw jie traité 4.ç p^pt j$e 1,7^, ^ 

Il 4 fw^ijrpn é^ liei^ej de lejï^guçiijp sw j^ejaç 
4e laigëuTi 

Sa population jBst d'cayin^ix 5o^. ^jtaos; 
cllç a des pkio^ %*^^ • s?? piwçipaV cppiiyieFçç 
est celui de la sardine. ; . . '^ 

A l'est de Bellerl^e eat r|le d199Qdià> 9^ « 
.eûTirop trente habitans^ et au no^-e^t pe% 
d'Hou^, qui en a wivirpjijjix c^^ 

^^ --' ''"■ hOTiîEVT. '\i' ' 

. An ^mtnencei;nept du 18/ $^ècle, le sol sur 
lequel e$t balie bi Tille de L<orieat était Df^ç 
lande j on j constamisit, 9 çe^^e iépoque^ T^^" 
ques maisons : la compa^pie de5 Indes js'y ét^bUtf 
Xà vente avait (pié (aij^.Ji l^apfcis.de 173^ # 
1735 j eq 1735, «% .se fît à Lorienif. pour I9 
jpremière fois. . ' ,, , ■ - i 

Le rpi érjgea , jBiji .| ySQ y ^atis . c;et|<p ^vlQ^i 
pue communauté , a vçj5 droit dp.jiqjfttfar ,*»% 
états dé Ji« province. , . ^ ;r .,. ^ ., ;. ^ ;, 



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ton^i\l. e^ MU plus régyiliçret)iÇBt <ïqa |<fs 
Tilles ^ncieQnes; ses. ryes 9pi}t «p^ç^çi^sQS^ %t 
j|es maisons J^ien ali^éep. Jj^ ^^i| ^q (^is|KQ<^ 
de la yill^ an trouyq u^ie çairiere de granit | 

fonds gris-- 4^ rliiir : ., ' . 

Là riyiçre de Scç^rf et celle de BiUyetçnÇlçi^ 
!énil>Quchiire dans la^ade, 

XiOnent à un bagi^e c|ui cpnjtien^ en^ir^Q 4f:M^ 
mille forçats. . 

; te i/Voptobre 1746, une csc^^re Àagb^ ^A^ffX 
vipt mouiller près l'ein^ouçhùçç à^ la mîèr^ Lw^ol 
de Qûimperle; .des troupes luirent j)içd a ^e^i^. 
tJn historien moderne dit qiie le projet d¥ 
Anglais é^it 4e s'emparer du port e^ 4e )a ville 
de Lorient 9 d^àt'de tout Ije commerce de Hod^^ 
<^ue 1^ habitans ofip de' se reçdr^ ,^^ cpi;^- 
<(]ijBon qu'on s'a|)stiêit4i^it du p0la|^|Sf} ipais ç|U,ë 
ie refus de^ Anglais leur înspirfi le ippurfige dfi 
désespoir» Il ajoute que Lorient reçut dçs re^or}^^ . 
qu'on se battit , et qu'il ne fût pas pris. Ogée 
dit que les An^is li'assiégèrent point Lorient; 
qu'ils^ a'ef |4fffenjt.tp^ÎQurs,à ^eiiTiroa;! |aie:U«{ie j 
qii'pjçi nfise bjAjttitoppint ^ et qu'i^ f*4f|;nQpt§ref4 
Siur.iie^.¥aisse9^x krsq^'i]# vir^t ^'^er I9 

> (m 4b» nigraji^wwijw nm^ jm tfM«0«4! mr 
qu'on voit au frontispice d'unQ.tO^b^f^kdite d«'^ 



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^ • ..«-.. «. 



.1 1 ". 



Ia Côngi^gatipn , une piierre brisée et un hôvlet 
•celle daiis le fmuK Des citoyens de Lorient 
liotis ont assuré que la pierre a été mise en cet 
'état par ce même boulet qui était venu dû 
camp des Anglais* Lorsqv'on est placé à la pçrte 
tfe là chapelle y on voit qu'il s'en faut beaucoup 
que le lieu où ils étaient campa soit éloigné 
'd'ùiié'ïieué. Lés habitâns disent aussi que plu- 
sieurs autres édifices lurent endpmmagés^^ înàik 
\ qu'ils ont été répara depqjs; que dans là petite 
irue il^danet notamment , trois msdsons^ apparte- 
'i&àbt a la dfimé Poulsdn furent incendiées par 
Kc^s bonites/ 
''La', tradition du pays est' que les Anglais se 
smrent en marché pour attaquer Lorient j qu'où 
y battit la cbapade; mais qu'un, citoyen ayant 
obligé le tambour de battre, lai générale , le^ 
Anglais crbréntqu^ était arrivé. dejJ fiiecours; 
•ce qiïî' lès fit partir. 

:^^^\.kÎ\:"< 3bî:che-reîi. •'.''. 

Rolland ^e Dina^ bâtit; environ ti64'^'tiii 
chifteau sur une colline 'âevée, située' énttB 
flenneéf<f¥ t^txitiy à une distance presque ^1^ 
de ces deux' villes. Des maisons furent côlis^' 
truifiés tfttprès^^de cet ééifi*i «t -formerait' la 
iille def'Bèëhel^eL itolto^^ â^^^^^ d'AUà&i 
teigneur âtt fieu» 






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En 1166, le mariage dé ifieoflSroiy troisiètiie 
fib de Henri Uyroi d'Atigleterrè, avec GonstaUcdi' 
]Qle de Gdiian lY ^ duo de BretagneViat arrête:' 
ik^ientto^s deux dans i'énfauce. Par le contrat 
de mariage , il fut stipulé (Qu'ils u'entrëraieut en' 
po6se8sk>n du duché qu^après le décès dé Gônaii* 
et celui d'Eudon^^ comte de Yanuea/Gonaucéda, 
qùèl<|ue f ems après y le duché à Henri. Les 
a^heuirs Bretons, mécontens de èètte cessiùti/ 
fiâte à leu^ insu , prirent les âmes, il est vraiw 
sMihlàhle' queHblIand de p)inàn entra dànà' b 
coalition , car ië, bh&teau dé Beëhetel fut pri» 
en 1167 ou 1 168 y par Henri.' RoHand isie. recon- 
éiliâ-^vec îteiiri ^ et il rentra dans la posèessiiotn 
âè'^belte iphcej ' U- "fut ie^ riommé grand 

justiôieir dé Bretagne. ' ^ I 

> (k<rffroi^'^ritdeCotâ(an)ceVàS8iéj^ 
en ii83r^';' •' ^ • - ■ ••'•' "" '• ' ; 

Dans la- guerte cplî eut lieu entre Charles de^ 
Bliis èt'JciBtiïde\Montfortj Béchei^d tînt pcNw 
oe dernier^ CSiaries de Blois faj^ant -astâiéjgé, éW 
r363, Jean de Montfôrt alla lui présenter la*: 
biiUaille.lles -deux années se reiîdirent^ dans les 
plaines df^vriiti , qui Mnt peu éloignées^ pour 
y^tenidner le^difiërent par un combat dédsiC' 
B'y Alt' fait, à la^ prière des évéquest qui ébaeni^ 
dans les années, un traité qui fut juré par lès' 
déuai prinèe^y ibàid qui ne fUt j^«i ^^Eéciité. 



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(54«) 

ét)M»fN>W fl^^^ un «^ ^ lUondrfs, BfcWe} 

4^. Wi(%9 et pi^. On errât qa^ ce fiit en iS^I. 

^ «4 y y iiip wi >]t4a h l ff que U pfrti* ipfé^JcQrs 

4(S.^^Uap ^m^ h clMipcUe dn diatean. EUo 

cl)fTa^«r wi^ 4f ^al^s pièces. 
'. f^a JHfBffrqffK 4(| rn» d« c^tés une fietito 
Ç9rte, ^éc^ .^*tgmtiiwas d'une «rcjbiteot^ra 
Ulê«rfn(eipfpe,. JPfyp* fintépienr,. U y $ deox 
yy^i^ .d(B(povi^, 4fi M vêmci iqanièce, et «m 

, Ia vJ\f 4t«il :«nlOii»e de QwnùQes dont iV 
10» enponi 4». t4»tiges.> et; elle éteit ienaét 
par deux portes qni aistept ençon 99 p^rtierf 
l|9fif 4*1^ oiivfç «w «Q» lom^, qwi «madnit à 
Saint-Bléen ^ et Faatre sur nn chemin qui «endivk) 
4iVl^Sn<vMe ->f t^e. de Rennes à Dùuua. ' i 
., jRflcl^ei;^ ioffire ot^ tiièi»4>^a poin^ de yvfi* I»: 
l^çritovç; <gt fiiptfle, en lin ^ «um y. fiiptroa un. 
pu)d. c^miDerpe! de fil4 . • > 

^ A. ^ifi, qiwrt 4^ liene » est «tné. ]fi. el^teafu, de. 
Çfffffexuti ch«&l)«a d^une tcpe.qni ftit àig^ 
e{(inHfq9ttt^3,<9i A^yeur de M. de Cêradeoe delà 
Ç l ^^ tfyy » . ptnciweniHgénéral vu ftfàiemmlt M^ 

A .p«i 4« di^vijne m ^Tft «i^ k «bÀtfli«t 



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'( 349 ) 
Se Montmtnwi , où Fou dit que DugmMi^ ttat cUteMjk 

Ait chevalier) jfnr nn cheraiier Mprttumcl. Oa 
y Temn^e deux tours q^iii pront^c -Mn «uiti^ 
tptttéï 

ÏIEDOIÏ. 

c 

Yen 83a , . Gonvoioki , arôhiâîaert ée Tégliae 
de Yâûnes, fbnd« Pabbaya dé RtdiNâi ^ iu iooiiflacot 
des rivières de Yikine et d'Owb lUtoili^ scri*- 
gûiçifir dtt pays, lai ddnnà femplaeement du 
monastère : Vé^Usè Ait cattsacrée «ow le noiti 
dj$ &udt--SaUTeur. Nomiiioé fit ôqU de plusieuis 
terres à cette al^baye^ pooc dbtmiirla^déU?ra'ooe 
de Louis ^ le -DébomidiiPe. Dans les actes qui 
contiennent ces donations ^ il ne [trëtid qtae Ih 
qualité d'envoyé de Fèmpereu^ Gé dernier!, 
api^ is'étre reconcilié avec ses en&ns^ confirma 
la fondation de Pubbaye de Redon, et loi fit 
aussi plusieurs donations. 

Convoion était né à G)mble8sac« 
En 869 9 les riformands ayant pillé celte 
abbaye , les moines prirent la fuite.; Salomon III , 
qui r^nait alors en Bretagne , les reçut .dans 
son palais de Brecilien , situé près Plélàn , au- 
trefois Plé*lan, et il leur fit plusieurs dons. On 
jt9coiinalt encore les vestiges de ce palais pr^ 
.du gué de Plélan. Les douves qdï entcmniient 
l'espacQ qu^ occopaiti existent} ^éllM août M 



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(356) 
^im monticule y vers, le Mmmet ^nxftié eit 
une iêrme qu'on nomme la métairie du château* 
Elles étaient remplies par les eaux d'un ruisseau 
qui 7 joint j et peut-4tre même par la rivîéra 
qui n'en est pas éloignée. On voit dans un 
catalogue historique des évéques de Saint-Malo, 
que Salomcm avait fonda dans ce palais un prieuré 
qu'il avait dédié à Saint^uvêûr', et <]u'il feisait 
appeler Mouster Salàun. 

Lorsque la paix fut faite avec les Nonnands^ 
les moines retournèrent à Rèdou y et rebâtirent 
leur monastère \ mais ils' placèrent l'éàifice plus 
près de la Vilaine ^ que le précédeni. ' 

Ils élurent pour abbé Gatualloii, frère du duc 
Geoffiroi. Gelui^y en reconnaissance, leur donna 
l'ilè dé Guëdel ou Bellè-Iâle, qui appartenait à 
AUâin Gaignart, alors mineur, dont il était 
tuteur. Gaignart ayant rentré dans la possession 
de son domaine , le donna aux moines '■ de 
Quimperlé, lor»]u'il fonda leur monastère. Gette 
double donation occasionna une contestation dont 
jious avons parlé au chapitre de Belle-Isle-en- 
mer* 

L'abbaye de Redon voulut se soustraire a la 
jùrisdiction épiscopale. Plusieurs évéques de 
Tannes V dans le diocèse desquels elle était, 
acquiescèrent successivement à cette pnétetktion, 
et elle fut admise par le pape en laio. Cependant 



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(35i) 

il. fut convenn que Jeg paroisses qui 4ép|eQ4«ieut 
àe Tabbaye y resteraiexit soumis^ à, la jjurisdiGtioxi 
de Pévêque. 

;. Eu 1 1 16., Allaiu Fergeut, ^près aypir ji)>4îqué 
le souveraiu pouvoir y prit l'habit relig^^ux.daus 
Fabbaye de Redou^ et y décéda le.i3 octobre 

' I^es seigneurs révoltés contre Gonan III s'em- 
parèrent de Péglise et la fortifièrent j elle devint 
uii repaire de brigands et un lieu de débauche. 
L'armée du duc en fit le siège , et les MigneuQ^ 
's'y déFêndirent. Les troubles ayant cessé, l'ar- 
chevêque de Tours, à la prière de i'abbé et 
avec la permission du pape, la réconcilia., Lfi 
Cérémonie* eut lieu le 2S<H2tpb|fp 11^7) anni-v 
Tersajre de sa consécration . : elle fut faite en 
présence de plusieurs évéques et abbés, du âuç;^ 
de là duchesse et de plusiejars seigneurs. L'^sirchâ^ 
vêque et ses sufiragans se rendirent ensuite à 
Kaçtçs, pour tenir le concile que le pap$ avait 
ordonné d'assembler. 

En ji33 , il en fut tenu un autre à Redon ^ 
dans lequel Raoul de Montrer t, qui avait usurpé 
des biens dépendant de l'abbaye de Saînt-Méen, 
fut excommunié. 

En , 1237, Pierre Mauclerc réunit à Redoii 
les^ seigneurs de Bretagne, et l'assemblée prit 
des arrêtés qui avaient pour objet de réprimer 



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Uiûhùébttttâ^}^ P^^ îé ciéfgê) et a èôn pfofit,^ 

L'^tiae fut réédifiée en 195$. 

Le ïijliëpUMhté làSg, n fui &it un iràiié 
èûtté lé dttC Jfeâd Ilétrftbbàjré dé ftedon : èÛé 
obtint I piv dei âÊtê^ ié dHit dé jùrisdicbon 
qu'elle prétendait ; mais il fut convenu que les 
ippels dèd jtigéfnfetis rendus par ses jugés seraient 
poHés à là tbtLt dû duc. Le protes auquel cette 
trâusaetiôfa mit an , avait été intenté par Jean I/'; 
il avait été (Klrté d'abord à là cour de ï^rance , 
et énAiIte à celte de Rome. 

ÛahS la guerre d'entre Chartes de Mois et 
lean de Mont fort , Fabbaye de Redon prit parti 

Sôur Ib premier* Après la bataille d^Âurày y 
éan IV se rendit à Redon, et le 8 octobre il 
fit un traité avec l^àbbé et l.es babitans; câ 
derniers promirent de lui obéir , et il conûrma 
leurs privilèges : il s'obligea même de payer, en 
acquit, dé l'abbé , une rançon qu'il deVait à Hue 
Giverlé, chevalier Anglais; il nomma ensuite, 
jpoùr commandant de la ville , Jean de Lymur. 
Les babitans, pour se mettre à l'àbri des 
Incursions de fennémi, avaient entouré leur 
yiUe de murailles et de douves , que Tadmini^ 
tration vendit en l'an 7 ; ils avaient fait cette 
opération , en . tout ou en partie , pendant la 
guerre civile , à la suasion de l'abbé. 



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de GonToion /B^dk^ n'existût pas y et qu>à cette 
époqise quelquea personnes fiftèseBi feup bd^ita-* 
tion près Pabbaye , par ^es motîfk de religi6ni et 
djinliâilêt : il est même possible que hi bourgade 
eût pina alorsie nomade Bedon , du mot JRhedonesp 
parce qu'elki est située siip la VilaiiEie, comme 
le ville jàe Reimes^ et que ces deux TiHes ont 
J^e^UGQup de rektiens.de commerce. Ce qu'il yr 
a de certain, c^estque, dans le i4«* siècle, Redon 
fot; compfjft/ étt nombi^e des irilles- closes de 
]^retaçde. 

Jean Y établit à Redon un hôtel des monnaièS| 
en i4ïJ3v. > ' 

Les :babitans de. cette ville et ceux dé let 
paroisse Saint ^ Pïicolas ayant ensemble des 
rapports continuels, il était intéressant, poup 
lies un9 et les autres, qu'il Mt établi un pont 
sur la nyière de Yilaine , qui les séparait. L'abbaye 
en commença un en 14999 ^t il fut achevé | 
dans la suite, vraisemblablement par les habir 
.tans de rRedexkr et du faubourg. 
• Le duc François L*" obtint, en 1449? du 
pape Iïi|eolas Y , une bulle qui érigeait Tabbaye 
de RedoA en évéché ; mais comme les paroisses 
dépendantes de l'àbbaye étaient en trop petit 
nombre pour fermer seules un diocèse , la bulle 
en détacha plusieurs de ççux de Rennes , Nantes 

23 



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rt Sunt-Malo. Les* titulaireis dé pei év^okés 
firent des remontrances au pape , et a^opposèrent 
à l'exécution de la bulle : le duc ihoorut , et" 
le projet fut abandonné. - * « .:; 

. Le ag octobre i4^3, le pape î^dolàs Vt 
chargea l'abbé de. Redon de xesfreihdre en? 
Bretagne, les lieux : d'asiles aux églisJos'ridéjà le; 
cardinal d'EstouTiUe avait fait < des ^ r^lemens a 
ce sujet; mais h» énéqnes. in^yi avaient pas? 
eu égard. 

. Dans I9 même année , Louis XI enT^ya 1200 
écusà l'abbaye de Redon ^ pour être employés à 
une fondation* 

Ogée dit que les états de la province furent 
assemblés à Redon en avril 1460 et «n septembre 
i46i 9 et qu'il y fut consenti un foiiage 4e 62 s/ 
6d. par feu. » < . / . 

En 1469 ) Louis XI étant allé en pèlerinage 
a l'église de Saint •< Sauveur de Redon y le duc 
François II vint l'y trouver, et peu aptes les 
deux princes partirent ensemble pour liantes, - 
En 1463, des ambassadeurs*^ du doc s'étant 
plaints au pape de ce qu'il avait nommé à l'ab- 
baye de Redon Artur de Montaid^an-, qui était 
regardé comme l'un des assassins du prin<^^ 
Gilles , Artur abandonna l'abbaye, et Yves» 
Lesenechal , son prédécesseur, reprit ses .fonctions.- 
Au mois d'août x479> le duc assembla le& 



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étâbià llea<m> et on y Yàfifià le friitê (fu'il 
dvttrt fWt à SenBs avec le roi de France. 

'Ëa i4^'j y Ig^ Français élàiént maîtres* dé 
Rèidon y qu'ils avaient pris' sur les troupes dvk 
âuO'} diâ6''nQUles du pays entreprirent de le faire^ 
rentrer àaje^ la possession de cette ville t ik 
l^irei^t^^ie» tirmes, se nommèrent un' cHef^* 
asi^égèrçuV là» ville et là prirent j Tépousè du 
lïfâtvéuhiil'^ô^ Rieus y était '*he roi écrivît àtt\. 
duc potltf' le 'prier de la rendre à son mari; ce 
dernier y consentit, ël fit restitue!? à cette* 
dame tbùi ce qui lui- W^lit été pris dans le 
pillage* ' . . ■ ' 

Les moines ayant séduit la garnison que le 
roi avait mise à Redon, le duc de Mercœur y 
entra, sans résistance, au mois de mars i588| 
mais, en iSgS, le gouverneur fit rentrer cette 
ville dans Tobéissance. Le duc de Mercœur vint 
eu faire le siège ; mais il fut obligé de le lever | 
sans avoir pu le prendre» 

En 1612, les états de la province y furent 
assemblés. 

En 1752 et 1765, il fut rendu deux arrêts 
du conseil , qui autorisèrent l'augmentation des 
octrois, afin de faire des réparations au pont 
Saint-Pîicolas. a 

La population de Redon est d'environ troi3 
mille individus, et celle des campagnes qui eu 
dépendent d'environ deux miUe« 



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• A peu de i^i^tsnpe de Redon esk, le pwat 
d'AuqwfiBTi eom* par 1* traupa^tioti tjue. 
Mn lY e^ OUvier de CUs^il i^i^i^t dfi«s , ube 
«lôsea qu) en. étoit; Yoisii»e. ÏJahh&jfi, dirait ^ 
^^ «aisoa du passage: mr ce p^dt^ ;i» droit 
•ttgiilie^ Toi» le$ aM^ peiidftn*; I«:ï»esw q«i 
étiÀt dite la Quit de. I^oel ^ ua diacre omit eutre 
ks deux &é99XM»^. ga^^ag^r d'^^u^ueforé 
p^ea le dmit que Pma âe^i&; Cfu Sei^pmêTf 
à riostant le passager aitait' oQteUirG sur l'autel 
quelques pièces de monnaie» 

A pe^ de diatauce du lieu où était le ponl 
d'Auquefer , se réunissent les rivières de. 
Vilaine et d'Aousb 



riN DU SECOND, volume;.. 

9 JY 67 




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TABLE CHRONOLOGIQUE 

«ES 

SEIGNEURS DE PMTHIEVJRE. 



Ptemière concèitsidn^ 



\65i, ErooN, frère d'Allaia. 
1079. Geofifroi I.*', dit Tancieii ou Botrel* 
iog3. ^tienne I*^' , comte de Xiseo^alle» 
jia4. Geoffroi II , comte de LâialiaQQ^ 
Ai48. Biyalon^ comte de LambalIeA 

{Itienne 11^ comte de LttdbàBoi 
11 64. Geoffroi Botrel, comte de I^amballe; 
iao5. Allain^ comite.de Penthîëyre y donataire de C^firoi. 
121:1. Henri ^ comte de Feathiëvre et d'ÀTangour, filf 

d'AHain. • . 

9278. Allain^ comte d'ATaugouF* 
tSou Henri , comte d'ATaugoomt 

Seconde concession. 

x3i7. Guy y frëre de Jean III, et mari de Jeanne d'Arau^ 

gour, fiUe de Henri* 
txZZj, Jeanne de Bretagne et Charles de Blois, son mari; 
i364. Jean de Blois , mari de 'Marguerite do Çlisson. 
i4o4. Olivier de Blois. 
i433. hm de Blois, seigueur de rAigldi 



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( 358 ) 

%i5% Jean Se Brosse^ mari de Nicole de BIoIb, nièce 

de Jean* 
ft485« Jean de Brosse , comte de PentliièTre; 
a5o3. René de Brosse , comte de PeuthiëYre. 
U524. Jean de Brosse , duc d'Etampes. 
!i565. Sébastien de Luxembourg^ fik de Charlotte de 
• Brosse , sœur de Jean. Penthièrre érigé en duché 

en sa fareur, en i56q* 
tSCg. Marie de Luxembourg^ femme d'Emmanuel de 

Lorraine , duc de Meroœur* 
iSgS. Françoise de Lorraine , femme de César do 

Yendâme^ fib naturel de Henri lY. 
i665. Louis de Vendôme, duc ^maries et ensuite Cardinal.' 
^669. Louis-Joseph de Vendôme* 

^cquéreurSé . 

91687. Marie-Anne de Bonriion, légitimée de France; 

Teuye Bourbon-Conty , ad)ndicatairê. 
1696. Louis-Alexandre de Bourbon , comte de Toulouse; 

acquéreur de madame de Conty, 
LouiaJean-'Mariede Bourbon, due de FentfaieTrej 

«on fils, mort à Vemon le 4 mars 179^. 
Madame la duchesse d'Orléans , sa fille* 
Jantier 1S20. M. le duc d'Orléans, fils de cette dernière; 

donna le titre de duc de PenthièTre à celui 

de ses fils ^ Tenait de paître. 



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^.-^^^^;^^>^^^,^^^,^.^-vi^ïi 



TABLE ALPHABÉTIQUE 



DES 



CHAPITRES ET DES NOTES MARGINALES 

DU SBCOIXD yOLUMEt ' 





A- 




Acjjihsm 


à Rennes;. pag. 


64 


Actes judiciaires 


en langue française ; 


ai 


Aides y • • . • 


Cour des 


93 


Anglais, «41 


Bombardement île Saint«Malo 






par les 


285 


Annates, 




39 


AnoblLssemens 


des maires, échçvins e\ gre£Sen 






de Nantes^ 


237 


Apothicaires ; i 


Jardin des . , à Nantes^ 


238 


Appel , i i ^ 


Juge d' 


71 


Appel y . • ; 


Tribunal d' 


71 


Appel y . . . 


Cour d' 


71 


Arbres 


druidiques y 


3o 


ArclieYêclié , 




sa 


Arcblyes 


de la province , 


22a 


Artur m, ; . 


duc. . . Son tombeau à Nantes, 


245 


Ayocats , , f^ , 


Ordre des 




Bânnerets^ 




199 


Baptêmes 


Registres de . ; dans le diocèse 





delï^tes, 254 



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36a 



tlBtA-dOIttABftnQOe. 



Becherdi ; • 
BeUe-Ide-eii-Mer , 
Bois-de-Ia-lUotte , 
Botani^e. 
Botanique. 
Brest, 
Bretagne j i • 



YiUe de p« 34C 

34i 
Chiteaa dv ^37 

Jardin de botanique à Nantes , 255 
Jardin de botanique à Brest , 269 

255 
Législatiott dé 65 



Carmes 

Carnac ^ : 1 

Cercueils 

dianibre 

Champ4>olent| 

Chaperon, 

Charles , • • 

Charfreua 

Xihàteaux. 

'Chemins 

Chrétiens, t 
Christianisme , 
Collégiale 
Commerce 
Commerce . 
Comptes^ • « 
Conciles 

Concordats , 

Concordat 

Concordat 



C 

à Ploërmely 

Pierres de 

en pierres ou totnbeÂux , 

des comptes I 

prèsDol^ 

Oiflmîti des 

a Nantes , 

Eglbes et châteaux ^ 

{sdts par les Romains 

PArmorique , 
Persécution des 



dans 



à Nantes^ > 
de Bretagne , 

Tribunal de • • « à Nantes ^ 
Chambres dés 

provinciaux tenus à Vannes , 
Bennes , Nantes et Dol , 

entre LéonX elFranjois I.«' , 
de i8oi ^ 



3S8 
i55 
208 

157 

3o{ 
x^ 
a35 
ig5 

174 
a6 

aaS 
iJ4 
345 
laS 

37 
54 

39 

54 



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Conseiikr 

i 

CoquSbgei 

Cornb^y 
-Ckirsenl , s 
Covtr 
Ccmr 
Cour^» 
Coup 

Crebiet* , • 
Coypti, ' 



I)imanche , t 

Dol, k • • 

Doly « . « 

.Douanes ^ . . 

Druidi^es ^ . 
Driâdisme , 



Eftux et foiéb ; 

"Eglwes 

Eglûe 

Erquî, 

Etal 

^Eyéchés 



•Fonderie 
JForèU. 



«ABSdE JJ[^PBiséj^{tnU ' 


9& 


an pttrtâueat, ': ^ Qaalit& re^' 




quisesp^vÉT èM» pâgi 


«y. 


Ibmlc» en Sàiét-^Gregoiro 




^ autres paàroissesi 


155 




a^ 


; Antiqiâtés Rèxuames à 


i8ft 


aapp^y 


A 


^iofe^érkle ^ 


Y* 


royale. 


7* 


préyotale des donanei i 


t«6 


^ Clocher de 


196 


pelatre , 


ii« 


Da 




t Célébration du 


95 


• Marab de 


ï*f, 


# Concile It 


a7i 


1 Cour ^téffoUié dei ♦ 


>>« 


♦ Pierres 


154 



E. 

Ëi'atid tnahfé de$ ' 
et ébâteanx, 
protestante à Kàntes; 
Ruine âe Khçgineaà 
de réglise, 
de Biretagno; 

F. 



to 
195 

a45 

;i3> 



d'Indrety < » . tSS 

Ga^i^tredise^elforétlf ^ 



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SGti 






Pbrèlp -r >''*i' 


..o . ^, Bretagne^ . p^ 


; li^ 


,¥orgcs. 


.en Bretagaer , . 


x5S 


Fowgefl,.: . 


, , .;} . Exemption deSmages accordés 


. 


/ 


^.. aux habitai^ de lïanteff , 


a5^ 


jFQQgèreSj 








; . • forêt de 


sS^ 


FonnieAnx 


de forges en Bretagne , 


«3S 


JËVansois IL 


Son tombeau il Hantes i 


a4;^ 


^7 


G. 




Gdrdien^ 


* ' Inscription en llionnear de 
César - Antoine Gordien i 4 




1 


Rennes » 


§ 


Crenesey; « 


l ; Isie de 


aaS 




5 ; ViUede 


554 


IGruildo, 4 


; « CMteau du 


Ï99 


BudgOAt/ 


; • c Rocher de 
I. 

à Nantes; 


[i5« 


Ibnprimerie 


a3a 


Inamoyibilité 


des juges. 


sr, 


Ipnooeas • 


: i Fêtes des s II k Nantes^ 


a44 


ÏMïBCnptiOfùB 


Romaines & Rennes , ^-i 79 


Inicriptioni 


Romaines à Nantes, 


»79 


.loscription . 


Romaine à Québriac et Saint*» 






Méloir-des-Bois , 


*** 


Institution 




4i; 


•to. 


J, 


1$ 


Jersey j ; 


1 * Isie de 


aa^ 


lonis - - 


^:;.: . Grands jounj 


Z^ 



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kXBUK ixeBJudtiqcs^ 



sel 



tôors.; . 




NouTeàux joiirà.; . t - Çag^ 


jt 


jrofiTenet; 


,> 


': ','.....:■ '^'» 


■^iS 


Jpidicature y ? 


n 


Vénalité des bffiérsOe. .- 


. I7i 


Juges. 




Leur inampTÎbiUté / • • ^ 


H 


y 




L.' 




Lamballe , 4 


r 


Vme.de. . ; _ / 


Zi$ 


tiaingaenan, • 


€ 


Monument k [ ^ ' 


^97) 


Lànlef, . « 


4 


Temple de .. ' * 


jjr'à 


liayal^ • « 


# 


Supplice de Gilles âa 


334 


liégislatîon 




de Bretagne , * " * 


65 


liexobîe , % 


f% 


ViHe de ; • 


310 


libertés 




de réglîse Gafficâne"; • ' * 


5a 


Ijock-Mariakér,' 


S 


Tombeau à • • . , 


i65 


Lock'Marîaker ; 


r • 


Pierres et' tombeaniie ai * 


i5e 


ITorient , . « 


• 


VlUede 


344 


Lorient , • • 


• 


I)escente dès Anglais i 


345 


Louvigué-dtt-Désert, . . Eglise de • • - * 


3oa 


c 


i 


'..''. M. • 




Maine ,- i ; 


m 


Ghâteaqx sur les confins du 


aoo 


Maires^ • . 


* 


échevins , prpcijreur-syndîc cl 
greffier de Nantes; Leur ano- 








blissement , 


a5% 


Jtfallhe, ; . 


• 


Pierres à Croix do 


' 80 


Marbre , • • 


• 


Table de .- . , \ 


Méc^ailles 




Gauloises , ' ^ 


i65 


MédaiUes 




Romaines, 


189 


Jlesures. 




Poids et mesures^ 


129 


Mines 




. eq, Bretagne, 


x3S 


Môntdol , * . 




■' ■ • • K 


jSf, 


lloxmaies 




lyQkCÎGlUlCs^ 


Mi 



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564 



% ChAteaa àê |^ 34<) 

dans la fiunèt de Foag^i i5§ 



Ifonamens, 


• ; jffotîoe sur des 


i4S 


MprWx, , 


1 1 ViQe de 


aS9 


«niée 


i Nantes^ 


a5^ 


irates, • 


• « Inscription i 


179 


tïidite*, « 


• t Concile à 


^X 


tTantM, . 


. * Ville de 


ai* 


ibBte*> 4 


. . Cathédrale de 


991 


Kaate*, . 


. 1 GMéfsiaïek 


aaS 


SïtIltM, • 


1 i Procureux^^yndio & 


a35 


Nantes « i 


f B Tribunal de comBcierctt i^ 


34S 


N«ntM« . 


• ; 1 Anoblissement d«i mair^ , éche^ 






Tins et gre$er de 


^T, 


?»«le«/ « 


§ i Milice bourgeoise k 


334 


ÏTastM, « 


. . Musée à 


354 


Nantei, . 


• • Jardin des plantes & 


953 


NoUmw 


des membres du parlement ^ 


8$ 




0. 


, 


Offices 


de )udicatuxe. Leur ténalit^ , 
P. 


77 


IPaganisme^ 


8 


Pftimponty 


• ï Forges 3m 


i33 


Sdais, 




xoS 


Pndemenf^ 


. 


fi 


Pttdement, 


fia composition en i55J, 


78 


l^Mdement 


Sa conqposition en 1774; 


loi 


IPaidement| 


1 i Noblesse des membres du , 


85 


'fÉî^wSî 


MusieiKspwaiasaw baptêmes^ 


351. 



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' 


^iBtE àJLSBàsihl(iWti 


ses 


P^Bll*"]n8VCu 1 


If^^ 


«5i 


l^mkhië^re*. 


;8Bncà]^itiiIe loi» le U premiëfâT' 


, ,«y 


1 i ^ 


«oncesstoa , 


SOJI 


ïfetitecote, « 


• Cérémonies de la . V .'-..- • 


xi 


IBfrres 


..defICarnacî * 


il» 


Pierres 


druidiquQi^ , 


Zo 


Plafonds 


du palail , 


n4 


Plessis-Balisson, 


• Château da 


^ 


iHoërmel, . . 


. Ville'de 


~'-4 


Miyàgastel, . 


• Source à ^ • ' • ' 


VofSs 


et mesures , ' . . * 


.»:asi 


Pùllgaé y . . 


. THpdlî à * 


'»*à 


Population 


de la ÏJretaignc ;.' ' ' ' ' Y V 


Ï4l 


ïbpkilation 


de Nantes; ' ' * ^ '" 


■a5^ 


Pordicy- • ** 


# Caiii]^ Romain à . . pr2& S^nt« 


1! vH 


'.' :z 


BrieuCy 


.*^î. 


P^unaoôea ; • 


■i -Mines de • • ' '^- ' ^•"^ "' 


ï5o' 


Ihragmatîque sanction ^ ' * / 


'3^ 


Présentation 


SésWSùûibtè$Att^9ùt\e1aïfM!!, 


•»^i' 


Présidiaux , 


^ " ' - .... * » _ 


v^^ 


Propositions 


' " dô ^liSSi , ' 


" :ffà; 




:.-.,.' ■'■Q-'' ■' 


-. "..^'■* 


Qnâ)riac , ; 


1 Anticjul^és Romaines k 


.-.««e 


(Juinipilly, . 


• Staifie de . .< 

R. 


ifi« 


.Rébellion 


en Bretagne, 


«9 


Eeoouyrance , 


faubovrf; de Brest , » - « ' 


flS^' 


Eedon ^ i i 


i Ville de o 


34 j- 


Redon , • 


« Concile à 


.■ 2f' 


l^g^ement , • 


• Arrêts de . • , 


W» 


iiemontrances 


du Parlement, * -. f ^- 


' lO^' 



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8601 tol9^' ..AIAHâfiÉXIQBCà* 

^pa^; • I w Concile à < f^~^ 

Hennef. - .m ; *.\ Mj^iscriptlotiAtMaiéesàBieiuieB^'' îTgf 
lUhroIotions opérées par U nature p i46 

lijQche-aozrFées , . ■ - . .... J . . , iSS" 
l^^tei fiâtes par:leiib9inaiii8^ ^ ;^p4 



À ;i 



s. . 



SiJ)lei 


ferrugineux^ 


.■.»5»- 


$«int-Brieiic; 


• iParoisse do..,.,. :> * 


.^agS 


Swpt-Brieoc, 


. Ville de' * 


8^»« 


$aiiit-Brieuc, 


• MunioipaJilé âar 


-.5641 


Çaînt-Derbot, 


9 Cascade da • .^;, 


i5o 


SainlrMalo, • 


. ViUede . . .\ 


.36ai 


fBaint^lfalo «, 


.• Bombardement 4^ ^ «P^le^ 


i» ■ . - 


\ ^ 


AnglaU^,., .,. 


a85 


Çaiot-liicliel, 


. Farois8ede^..à:Saint-JBrieuc^ 


a^-ri 


Soîcyr • • 


i Forêt de ..u 


148 


^<^«^*»f,.î. 


r • Autel et sncGQzaaie des 


a4. 


Ser^rage. 


Son extinction^ 


9*. 


Stoart. 


Marie Stuart , à ;Morlaixj? ,, 


«90l 


Submersion 


de plusieurs paroisses et d'une 






forêt près Sainl-Malo, 


i46 


Sjniaic 


k Nantes;--/' ••' 


aSS 


Syndic 


k Saint-Brieuc^ ■ 

T. 

1 ,^ 


393 


Tanrean ; ^ 


^, CMteau du 


agi 


Templiers y 


./.,•' 


ao2 


Tombeaux ^ 


^ . 


igj 


ïréguier, 4 


i ViUede 


3io 


Trente, | -, 


ï Coodile 4« 


4a 



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Trente,' I < l Baéiiïle des' -^ - - 20a 

ïripoli' " . àPdIigué, ptis^dk^' î '' 149 



,.>;? 



... CI t'U'l 

tfdioln ^ âelABretagiieala fr^ct^^ gS 

Université; ' - • :- - ^ ^ gj 

tFnîgénîtùs, * 4 ' BuU© ' . ', /',iil ^99 

.Vaimés^ ^ f a Gônéitè à ' s^f ' ;}'^ r aj 

yénalité des offices de iudicittuitf*^ 77 
yenreiw 



• -€&' Bretagne , ' 


..In.;...:, 


' ' . • ■ . : J ■ 


^ ,fi: .n'^if ,(;.j-". 


• lu. ' - ■ ^. 


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SePI^LEMElST 

pag. 1 r , Kgtt. iS , verterea Iraccae , lisez i^eteres braccae. 
a7^1^,,i5, Vauteur des, avinales Nantaises dîtr 

^ -qde * màrcIiés^ /Û65 que les marol^es. 
88 , lign. !i4 , sa démarche n'eut d'autre effet ^o^ 
la rérocation , lisez rénoyalion. 
tio, lign. x6, au château de Gaylusj/û^js au cl^teatt 

de Chalus.. 
a65 , lign. 22 , les mo1| dlX ^^ auparay^^, à sap^ 

. 966, lign. l3, il nV^alt «r d'enfans ni de Ifnnenj 

de l'antre, lisez il n'ayait eu d'enfant mâles, etc. 
599, Iign.â4, et il existe aujourd'hui |Zûez et il 

y existe aujourd'hui. 
5i8, lign. 18, le a janvier 1431 , lisez le d fêyrier 

149U -- - - 

5a2, lign. 2S> trois moîs> /û^z trois ans. 

32Sg lign. a4, le i4 [octobre suivant; lisez le 8 

janvier 149g. 
334 , lign. 9 f au château de sire d(S Chateaubriand, 

Usez au château du sire de Chateaubriand. 
35o, lign. is, Statuto, lisez Statuo, 
36a , lign..4 , faire la prêche, lisez faire le prêche^ 
4o3, lign«i5, il défendit au généraux, lisez il 

défendit aux généraux. 
44 r , lign. a i , la prieure lui donnait un lit \ elle 

prenait , lisez et elle prenait. 
499 9 lign. 3, ne fîit jamais allé dans cette ville ^ lisez 

ne fut jamais allé dans cette ville , suivant quel- 
ques-uns. 
SSZf lign. 1 , Dnclos naquit en xjoS , lisez le i3 

février 1704. 9 JY 67 



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DicMtiziQct b' 



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