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Full text of "Recherches sur les monnaies des comtes de Namur"

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RECHERCHES 



SUR 



LES MONNAIES DES CONTES DE NAMUR. 



Extrait du tome XXXII des Mémoirea de 1^ Académie royale des edences, des lettres et des 

heaf^a^arts de Belgique. 



RECHERCHES 



MONNAIES DES COMTES DE NAMUR, 



Rimil GHlLOli, 



CHETÂIIEH DIS OUIMS DE LtONLD ET DE LA CODIONNE DE CBËHE , HEHBRE M 
HOTALB DE BBLGIQDE , 
rRtsIDEUt DE LA BOCIÏTÉ NinflSMATIODB KT DE LA SOCUttd DES BIBLIOMILES Bl 

cOMEgronDART DE LA soatrt ses autiodaiees os rnAnCE, 

BE LA UKIÈtt IHPtBIALE D'AHCHtOUtClE 
DE ■''?£tBRSBOUHC , ETC., ETC. 




BRUXELLES, 

M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE. 



8R VEflD . 

I U LlllldllE NLnECHIIpDE D'IUfi. DCCf, 



PREFACE. 



Le plan que nous avons suivi dans ce mémoire est le même que celui 
que nous avions adopté pour les Monnaies du Hainaut et qui semble avoir 
rencontré l'approbation des numismates : pour chaque règne une courte no- 
tice historique y puis la mention et l'analyse des documents cfui ont été retrou- 
vés et des textes qui peuvent jeter quelque jour sur Fhistoire des monnaies^ 
enfin la nomenclature raisonnée de toutes les pièces qui existent dans les 
diverses collections du pays et de Tétranger^ en discutant et justifiant^ au 
besoin, leur attribution. 

Qu'il nous soit permis de témoigner ici notre gratitude aux personnes qui , 
en nous prêtant leur généreux concours, ont spécialement facilité la tâche 
que nous nous étions imposée; aux amateurs qui, en nous communiquant les 
pièces de leurs collections , ont bien voulu nous mettre à même de terminer ce 
travail; à MM. De Koehne, Serrure, comte de Robiano, De Coster, Cuypers, 
Ulysse Capitaine, Guioth, De Jonghe, etc. 

Nous devons aussi une reconnaissance particulière aux personnes sui- 
vantes : 

A M. le baron de Pfaffenhoffen , à Tintervenlion de qui nous avons obtenu 
du conservateur du cabinet royal de Munich, M. le docteur Streber, les em- 
preintes des nombreuses monnaies de Maximilien-Emmanuel ; 

 Son Excellence M. le comte Schouwalof, grand maréchal de la cour, et 



4 PRÉFACE. 

à M. le conseiller d^État actuel^ de Gille^ qui nous- ont communiqué^ avec 
une bienveillance sans égale ^ les dessins photographiés des pièces du musée 
impérial de TErmitage^ à Saint-Pétersbourg. 

A M. J.-F.-G. Meyer, conservateur du cabinet royal des médailles, à 
la Haye; 

A M. Tabbé Cajot, directeur de la belle collection formée par la Société 
archéologique de Namur; 

A M. Jules Borgnet, archiviste de TÉtat et de la province de Namur, qui 
a mis à notre disposition les indications relatives aux monnaies qu'il avait 
réunies en parcourant le dépôt confié à ses soins ; 

Et surtout à notre collègue et ami, M. Gh. Piot, qui nous a généreusement 
abandonné toutes les notes qu'il avait rassemblées sur la numismatique 
namuroise. 



Ce que nous avons dit^ au sujet des comtes de Hainaut^ sur Forigine du 
droit que possédèrent nos ducs et nos comtes de frapper monnaie en leur nom^ 
et sur Fépoque à laquelle il faut faire remonter Fexercice de ce droit ^ s'ap- 
plique également aux comtes de Namur ^ En rendant héréditaires dans leur 
famille les fonctions qu^ils tenaient des Empereurs ^ et en exerçant pour leur 
propre compte Tautorité souveraine qui leur avait été confiée comme manda- 
taires y les comtes de Namur durent tout naturellement substituer leur nom 
et leur effigie à ceux des Empereurs, dont la suzeraineté n'était plus qu'un 
vain titre. 

Si, plus tard, on trouve dans les chartes impériales la reconnaissance de 
ce droit, il ne faut y voir que ce qui arrive toujours dans les transactions 
politiques, la sanction d'un fait accompli sur lequel il serait difficile de 
revenir *. 

Ce fut vers la fin du dixième siècle et pendant la première moitié du 
onzième que s'opéra, dans la Lotharingie, cette grande révolution du démem- 
brement de l'Empire. Les ateliers monétaires des Mérovingiens et des Carlo- 
vingiens, fort nombreux en Belgique, continuèrent, pendant quelque temps, 
à frapper au nom des empereurs d'Allemagne; mais bientôt ce nom disparut 
complètement du numéraire pour faire place aux noms des seigneurs éman- 
cipés. 

* RecherdiM 9ur les monnaies des comtes de HainauU 

> Voir, dans la Bévue de la numismatique belge, 1. 1, p. 55, une charte de Charles IV, en 
date du 48 décembre i362 , dans laquelle l'Empereur déclare que les comtes de Namur tiennent 
en fief de V Empire le droit de frapper une monnaie légale et coursable dans leur comté, sans 
rien dire de plus sur Torigine de ce droit. 



6 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Deux ateliers monétaires y Namur et Dinant , fonctionnaient y dès l'époque 
mérovingienne^ sur le territoire qui fut depuis le comté de Namur. Ils con- 
tinuèrent à frapper sous les Garlovingiens ; mais ^jusqu'à présent, on ne con- 
naît aucune monnaie des Otton et des Henri que Ton puisse leur attribuer 
avec certitude ^ Cette circonstance fait présumer que les comtes de Namur 
furent des premiers à s'emparer du droit régalien de battre monnaie en leur 
nom. 



Le château de Namur remonte très-probablement à Tépoque romaine. Le 
grand nombre de médailles et de débris romains qu'on y découvre , sa situation 
extrêmement favorable à la défense , tout fait présumer que là se trouvait un 
des forts que Drusus fit élever sur la Meuse , seconde barrière de l'empire , 
contre les incursions des Germains. La plus ancienne mention de Namur que 
l'on trouve dans l'histoire ne remonte cependant qu'à l'an 689 : c'était alors 
un castrum dont Sigebert de Gembloux parle à propos d'un combat livré par 
Pépin de Herstal à Goselmar, fils du maire Warther. A partir de cette époque, 
le nom de Namur reparait fréquemment , mais sous une variété infinie de for- 
mes orthographiques ^. Au neuvième siècle , le château s'était entouré d'une 
bourgade, villa, vicus; au onzième, cette bourgade était devenue une ville, 
civitas. 

Le premier atelier monétaire de Namur que les comtes s'approprièrent , 
celui des Mérovingiens et des Garlovingiens, était probablement situé dans le 
château : c'était d'ordinaire dans de semblables forteresses que les seigneurs 
avaient leurs officines monétaires pour les mettre à l'abri d'un coup de main. 
Plus tard , quand la ville elle-même fut protégée par une muraille de défense , 



' M. Piot a décrit, dans la Revue de la numismatique belge, 1. 1, â°*' série, pi. XIII, fig. 4, un 
denier d'Otton qu'il propose de donner à Namur, mais qui pourrait bien être de Nimègue. 
M. Dannenberg a fait graver, dans le a? 5 des Mémjoires delà Société numismatique de Berlin, 
pi. IX, n^ 92, un denier de Tempereur Henri II (ou III?) qu'il attribue également à Namur. La 
lecture de cette pièce surfrappée laisse trop d'incertitude pour permettre de se prononcer d'une 
manière positive. Nous ferons remarquer, toutefois, que si ce denier de Henri est réellement 
frappé À Namur, il prouverait assez que la monnaie des comtes ne peut remonter plus haut 
qu'Albert III, ainsi qu'on l'avait généralement supposé. 

* NamugOf Namuurum, Namurum, Namon, Naumene, Namueum, etc. 



DES COMTES DE NAMUR. 7 

l'atelier put y être transporté. Au mois de février 1 382 ^ le comte Gui plaçait 
ses monnayéurs dans la maison de ville ^. Quelques années après ^ selon 
Galliot, leur atelier était transféré dans la rue de la Croix, où il resta jusqu a 
la fin du seizième siècle. Mais cette assertion de Galliot est contredite par un 
acte authentique. Ce fut seulement en 1422 que Philippe le Bon, ayant acquis 
des seigneurs de Dave, au prix de cinq cent cinq couronnes d'or, une maison, 
située dans cette rue et nommée le Faucon, y établit Tatelier monétaire , qui 
fut fermé, d'abord en 1528, puis définitivement en 1592. Cédée à la ville, 
par lettres de Philippe II, du 3 mars 1563, pour en faire une école ^, puis 
reprise momentanément pour Tusage de la monnaie, en 1578, cette maison 
fut donnée par le magistrat aux révérends pères jésuites. Successivement 
agrandie par l'acquisition des maisons voisines , elle fut l'origine de leur ma- 
gnifique établissement, aujourd'hui l'église de Saint-Loup et l'athénée royal. 
La partie de l'édifice où était naguère la bibliothèque de la ville occupe à peu 
près l'emplacement de l'ancien hôtel de la monnaie. 

L'atelier monétaire demeura- 1- il dans l'hôtel de ville depuis 1282 jus- 
qu'au moment où il fut transféré dans la maison du Faucon, en 1422? On 
l'ignore. Au reste, les ateliers monétaires étaient alors plus faciles à transpor- 
ter que de nos Jours; ils ne demandaient qu'un espace beaucoup moins étendu : 
une maison bourgeoise ordinaire leur suflBsait amplement. 

Quant aux monnaies frappées au commencement du siècle dernier, d'abord 
au nom de Philippe Y, puis à celui de Maximilien-Enunanuel , elles ont été 
fabriquées dans un atelier établi derrière l'hôtel de ville actuel et adossé à la 
tour du beffroi. A cette époque, il n'y avait pas de rue entre le beffroi et l'hôtel 
de ville. Celle qui y existe aujourd'hui et qui porte le nom de rue de la Mon- 
naie a été percée vers le milieu du dix-huitième siècle. f 



Dinant, de même que Namur, peut faire remonter son origine à l'exis- 

* Voir : Revue de la numismaiiqtte belge, t. I, p. 41. Charte publiée par M. Ch. Piot. — 
Messager des sciences hisloriques, p. 191, 1847, article de M. Borgaet |1 ae résulte pas positive- 
ment de Tacte de i%S2 que la monnaie ait été placée dans la maison de ville, puisque cet acte 
prévoit même le cas où elle pourrait être établie dans autre maison, s'il li convenait; mais tout 
concorde & le faire croire. La maison de ville occupait alors le milieu de la place d'armes actuelle. 

* Archives de TÉtat, à BruxeUes. 



8 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

tence d'une forteresse romaine sur les bords de la Meuse. En 558, si Ton en 
croit une vie de saint Monulphe, écrite au onzième siècle, cet évêque de 
Tongres et de Maestricht consacra, à Dinant, une église en Thonneur de la 
yiev^é : castrum Dionatum hereditarie suum , dit Thagiographe ^ Ce nom se 
retrouve ensuite successivement sous les formes suivantes : Dionant viens 
(870), vicoDeonato [9S^) , emporium quod dicitur DtOTtan^ (dixième siècle), 
villa et oppidum (1080). Au sixième siècle, Dinant, comme Namur, était 
un château, au dixième un village et au onzième une ville. A cette époque, 
il devait même y exister un commerce important, puisque Frédéric, ar- 
chevêque de Cologne, accordait, dans sa ville, des privilèges spéciaux aux 
marchands dinantais ^. 

L'atelier monétaire de Dinant fonctionnait sous les Mérovingiens et les 
Carlovingiens, comme nous Pavons déjà dit. Les comtes de Namur remployè- 
rent concurremment avec les évéques de Liège , qui partageaient avec eux la 
souveraineté de celte ville '. Cette copropriété indivise d'une même ville de- 
vait donner lieu à des contestations fréquentes. En 1297, la situation n'avait 
pas changé, puisque l'accord fait, cette année, entre le comte Gui et l'évéque 
Hugues, réserve expressément les droits des parties sur la ville de Dinant. 
Dans la suite , le différend se termina à l'avantage de Tévêque, qui demeura 
seul seigneur de cette ville. 



• Le château de Viesville ou Vieuville existait, dit Gramaye, avant l'inva- 
sion des Normands. Cette assertion aurait besoin de preuves. La plus an- 
cienne mention authentique que nous connaissions de cette localité date de 
1461 : c'est la donation que fait Henri l'Aveugle de la cure de Vieuville à 
l'abbaye de Floreffe. 

Le château de Vieuville fut ruiné et détruit par les Liégeois, en 1431 ^. 

« ActaSS.,xA\,^, 198. 

^ Lacomblet, Urkundenbuch , I,p. 308. 

' Cumque placuisset dominis quipraeerant loco, scilicet ffenrico episcopo et comiti Alberto 
Namucensiy dit une charte de 1080, à propos de la construction du pont de Dinant. (Miraeus, 
1. 1, p. 267.) 

^ W existe encore quelques ruines du château de Viesville sur le sommet d'un monticule, dans 
la commune de ce nom, aujourd'hui province de Hainaut, arrondissement de Charleroi. 



DES COMTES DE NAMUR. 9 

Les comtes de Namur avaient, à Vieuville, un atelier monétaire assez 
actif pendant le quatorzième siècle. 

Dans le compte du domaine de 1355-1356, il est fait recette d'une 
somme de 36 sols pour le loyer d^une partie de le maison de le monnaie 
monseigneur à ViesviUe. Ce qui ferait croire que , à partir de cette date , 
Fimportance de Tatelier de Vieuville avait diminué, puisqu'on pouvait donner 
à une partie des bâtiments une autre destination. 



On connaît trois monnaies de Guillaume I®" frappées à Bouvignes , ville 
ancienne aussi et déjà entourée de murailles en 1176. Cette fabrication se 
boma-t-elle à ces trois pièces; fut-elle un fait passager dû à des circonstances 
particulières? Nous Tignorons. A défaut de documents écrits, la découverte 
de monnaies elles-mêmes peut seule répondre à ces questions. Notons en 
passant que Tune de ces monnaies de Bouvignes, Vesterlin ou tiers de gros, 
est unique et que d'une autre, du gros, ou blanc au liqn, on ne connaît 
que deux exemplaires. 

Il existe quelques monnaies des comtes de Namur avec la légende : moneta 
DE NOVA VILLA OU NOVE VILLE, abrégée de diverses manières, d'autres avec 
MONETA VILLE OU viLLENSis. En écartant ces dernières , qui peuvent être attri- 
buées à Vieuville, toujours restailril à trouver une localité du nom de Neuve- 
ville ou Neuville où les comtes de Namur auraient battu monnaie. M. Ch. 
Piot a judicieusement établi que cette localité n'était autre que la partie nou- 
velle de la ville de Namur, incorporée, dans la quatrième enceinte, au qua- 
torzième siècle, et qui conserva sa juridiction et ses magistrats particuliers 
jusqu'à l'invasion française. Dans la basse Neuveville se trouvait une maison 
nonmdée la Vieille Monnaie, que Jacques du Pont prit à rente en 1428 ^ 
C'est évidemment dans cette maison que les comtes de Namur avaient établi 
l'atelier de Neuveville. 

Cette proximité de deux ateliers monétaires ne doit pas étonner ceux qui 



* Revue de la nutnitmatique belge, t. III, 2"« série, p. 310. 



2 



10 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

sont quelque peu familiarisés avec les institutions du moyen âge y et elle doit 
moins étonner à Namur que partout ailleurs, puisqu'elle se rencontre égale- 
ment dans la plupart des villes voisines situées sur les bords de la Meuse : 
Maestricht et Vroenhof, Liège et Avroye, Hui et Statte. 

Dans un Répertoire aux rentes du grand hôpital de Namur, manuscrit du 
quinzième siècle reposant aux archives de TÉtat, à Namur, on trouve le 
passage suivant, folio 80 verso : « Outremouze.... maison séant sur Mousse, 
» encontre le monoie. » Outre-Meuse doit s'entendre de Jambe, commune 
séparée de Namur par la Meuse et qui appartenait, par indivis, au comte de 
Namur et à Févéque de Liège , sous la souveraineté du comte. On aurait tort 
d'en conclure qu'il existait un atelier monétaire à Jambe. Le mot encontre, 
qui ordinairement veut dire auprès , doit se traduire ici par : en face, vis- 
à'Vis; et, en effet, la monnaie de Neuveville se trouvait sur la rive gauche 
de la Meuse, en face d'une partie de la commune de Jambe. 



Le château de Pôilvache ou de Méraude, sur la rive droite de la Meuse, à 
trois lieues en amont de Namur, appartenait, au onzième siècle, à Conrad, 
comte de Luxembourg. Il passa ensuite à Henri l'Aveugle , qui possédait à la 
fois les deux comtés de Luxembourg et de Namur. La paix de Dinant, conclue 
le 26 août 1199, entre Philippe le Noble, comte de Namur, et Thibaut de 
Bar, comte de Luxembourg , et qui termina les longues contestations qu'avait 
fait naître le partage de la succession de Henri , attribuait le château de Poil- 
vache au comte de Luxembourg, qui le tiendrait en fief des comtes de Namur. 

En 1342, Jean de Bohème vendit, pour la somme de 33,000 florins de 
Florence, le château et la prévôté de Pôilvache à Marie d'Artois, comtesse 
douairière de Namur, avec faculté de réméré pendant trois ans. Il semble 
résulter d'un acte du 13 juillet 1343 que, à cette date, le comte Jean avait 
déjà usé de cette faculté. 

Mais il ne conserva pas longtemps sa nouvelle possession. Le samedi, 
veille de l'Assomption de Notre-Dame 1344, il faisait acte de déshéritance, 
en faveur de Marie d'Artois, du château et de la prévôté de Pôilvache qu'elle 
avait achetés, et le 5 septembre suivant, il ordonnait à tous ses vassaux de 



DES COMTES DE NAMUR. il 

recooDaitre la comtesse de Namur pour leur dame légitime. Cette acquisition 
était faite eocore à charge de réméré pendaut deux ans ; mais le comte de 
Luxembourg n*en ayant pas usé, Poilvache demeura définitivement acquis au 
comté de Namur. 

Le château de Poilvache fut détruit par les Français, en 1554. II en reste 
quelques ruines qui couronnent un rocher escarpé, aux bords de la Meuse. 
Dans le flanc de la montagne, à rentrée d'un ravin, on montre encore les 
restes d'une ancienne, tour que les habitants du voisinage nomment la Tour 
de la Monnaie. C'est, sans doute, la tour où Ton avait placé Tatelier moné- 
taire de Méraude. Cet atelier était ancien et considérable. 

En 1398, le 15 août, le comte Henri de Luxembourg y avait établi 
quatre-vingts noureauâ? ouvriers et vingt-deux monnayeurs, en leur accordant 
divers privilèges que Philippe le Bon ratifia le 14 février 1448, bien que 
depuis longtemps l'atelier de Poilvache fut fermé. Les descendants de ces 
monnayeurs y existaient encore sous Philippe II, qui, en 1589 , abolit entiè- 
rement leurs privilèges ^ ^ 

C'est de cet atelier que proviennent les pièces frappées par les comtes de 
Luxembourg et par les comtes de Namur, portant : moneta veraud, eheraud, 

fiSVKRAUD, MERAD, CtC. 

La comtesse douairière, Marie d'Artois, qui avait acquis Méraude en son 
nom personnel, y frappa monnaie, comme dame de Poilvache. Son fils, 
Guillaume I^% qui avait obtenu de sa mère la cession de cette seigneurie, con- 
tinua à y monnayer ; mais on présume qu'après sa mort, cet atelier Ait fermé. 
On n'a, du moins, retrouvé aucune monnaie de ses successeurs portant le 
nom de Méraude. 



De même que , dans le Hainaut et dans les autres provinces voisines , les 
premières pièces que frappèrent les comtes de Namur furent des deniers d'ar- 
gent au poids des deniers impériaux , avec l'obole pour seule fraction. Ces 
deniers allèrent toujours en diminuant de poids, jusqu'aux petits deniers semi- 

* Archiyes de TÉtat à Bruxelles. — Revue de la numiemaêique bdge, t. I, 2"* série, 
page 439. 



i2 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

muets qu'on attribue aux derniers comtes de la famille de Hainaut et de celle 
de Gourtenay. 

Gui de Dampierre , ainsi que sa mère Marguerite Favait fait dans la Flan* 
dre et dans le Hainaut^ introduisit, à Namur, le système tournois de saint 
Louis. Il frappa des doubles tiers de gros et des esterlins ou tiers de gros. 
Son fils, Jean 1% inaugura les gros ^u type du château, semblables à ceux 
de Jean II , duc de Brabant. Pendant tout le quatorzième siècle ,, les monnaies 
de Namur ne furent que des multiples ou des subdivisions du gros français 
dont elles durent suivre plus ou moins les fluctuations fréquentes. Quant à 
leurs types , ils n'ont pas Toriginalité que Ton trouve sur les monnaies du 
Hainaut : presque toujours , c'est la reproduction servile d'une pièce de Flan- 
dre ou de Brabant ^ 

A partir de Philippe le Bon , Namur, comme les autres provinces , vient se 
confondre dans l'unité du système monétaire établi par ce prince. Le titre de 
comte de Namur, à la fin de la légende, et un signe monétaire spécial, le 
briquet , font seuls distinguer les pièces de Namur de celles de Flandre , de 
Brabant, de Hainaut ou de Hollande. 

Les historiens namurois et les anciennes criées, ou évaluations des espèces, 
nous ont conservé les noms populaires de quelques-unes de ces monnaies et 
des monnaies étrangères qui avaient cours dans le comté; c'étaient : 

Les wihots ou wihottes (nonunés guillots , dans les arrêts du parlement 
de Paris de 1378 et 1416), petites monnaies debillon noir, simples ou dou- 
bles , qui couraient , en France , pour un ou deux deniers tournois. Ce nom 
sur l'origine duquel on a beaucoup discuté, nous semble venir tout naturelle- 



* Quelques historiens namurois disent que les monnaies des eomtes de Namur avaient pour 
empreinte un navire ! Gramaye conjecture que c'était à cause que la Tour de la monnaie était 
près de la Meuse. Autant d'erreurs que de mots! D y avait, en effet, une tour, à Namur, qui por^ 
tait le nom de Tour de la monnaie; mais elle se trouvait du côté le plus éloigné de la Meuse, 
non loin de la rue de Bruxelles, derrière Thôtel des monnaies, aujourd'hui l'athénée royal. 
(Voyez Jules Borgnet, Annotes de la Société archéologique, IV, p. 53.) Quant à Tatelier situé à 
la Neuveville, il se trouvait en effet près de la Meuse; mais il n'y avait pas dans son voisinage de 
Tour de la monnaie. (Voyez ibid., IV. p. 446.) Au surplus, le type d'un navire sur une monnaie 
d'argent ou de billon de l'époque des comtes de Namur, serait une chose tellement anormale 
que nous osons la déclarer impossible. 



DES COMTES DE NAMUR. 13 

ment du nom des deux Guillaume de Namur. On aura dit des wihots, comme 
on a dit, plus tard, des louis, des frédérics, des napoléons. On sait assez 
que le nom de wihot se donnait alors à un mari trompé ; il suffit pour cela 
d'ouvrir Roquefort. JHais quel rapport peut-il y avoir entre cette signification 
burlesque et une petite monnaie de billon ? 

Les blaffàrts^ ou tarelares, plaques ou doubles gros, les plus grandes 
monnaies d'argent. Quand nous disons doubles gros, ce n'est pas pour leur 
attribuer toujours la valeur de 2 gros , ou d'un 1 0"^ de livre : le surhausse- 
ment des monnaies fit varier souvent cette estimation; ainsi, en 1417, la 
tarelare était comptée pour 8 esterlins, ou 2 gros et ^/s de gros. 

Les heaumez ou heaumes. Ce nom fut donné à diverses pièces et provenait 
du type, le heaume , dont elles étaient empreintes. En 1428, on forgeait des 
heaumes dont les trois faisaient 1 tarelare , et des demi-heaumes, à l'avenant. 
On trouve aussi le heaume , monnaie de compte dont nous aurons occasion de 
parler plus loin. 

Les jolys, monnaies forgées, en 1374, par le comte Guillaume P**, et 
ainsi nommées à cause de la beauté de leur fabrication. Ce nom rappelle celui 
d'une monnaie que l'on faisait, dans le Hainaut, vers la même époque, les 
.plaisants. 

Les timbez (sic) de Namur, que le comte Guillaume il faisait fabriquer, à 
la Neuveville , en 1417. Il est à supposer que timbez est une prononciation 
locale du mot timbré, ou heaume. Le type de ces gros et de cies doubles gros, 
qui étaient assimilés à ceux que l'on forgeait alors en Flandre et en Brabant, 
devait être deux écus timbrés d'un heaume. (Voir plus loin ^ à l'article Guil- 
laume IL) 

Les borghes mittes. Ce nom se trouve dans un compte de 1388. Nous pré- 
sumons qu'il désigne des mites ou deniers noirs , au type , employé par Guil- 
laume \^y des bourgeois français à la croix patriarcale de Bourges. Borger, 
en flamand , veut dire bourgeois. , 

Les délivretés de Namur, pièces mentionnées dans une criée du 21 juin 

* Kiliani Etymologieum. Blaffaert, nummtts mperfkie plana; nummuê tdla êigtiatuê nota; 
nummui argenteus idem /ère qui bkncke. 



14 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

1419^61 valant alors 7 wihots. II y avait A'wAres délivretés étrangers valant 
8 wihots^ et des vieux délivretés valant 10 wihots. 

Les kamahu, portés à 1 4 wihots , dans la même criée. Était-ce une mon- 
naie de Namur ou une pièce étrangère? Nous Tignorons. 

Les moutons. Outre le mouton étor de France et de nos provinces belgi- 
ques, il y avait ^ à Namur, un mouton^ monnaie de compte plutôt que mon- 
naie effective et d'une valeur beaucoup moindre que le mouton d'or. Ainsi , 
en 1433^ on trouve un mouton valant 15 heaumes et un vieux-gros valant 
7 heaumes. Voilà donc un mouton qui ne faisait qu'environ 2 vieux^ros 
et qui , par conséquent y ne pouvait pas être la monnaie d'or de ce nom. 

Les hardis. Le nom de hardi a été donné à différentes monnaies, entre 
autres à une nionnaie de Guyenne d'origine anglaise. Il fut introduit en France 
sous Louis XI y qui imita , sur ses liards , le type des hardis du prince Noir 
et d'Edouard III, le prince tenant l'épée haute. Aucune pièce de Namur, au 
type des hardis, n'a été retrouvée jusqu'à ce jour. Il est à présumer que 
c'était seulement une monnaie de compte. 

Les bourhonSy les aidants, sont des monnaies de Liège; les poquetujc , des 
escalins de Metz; les hulpaix, les gros-nez^ les chiroux, des Uards de Liège 
et de Bouillon du dix-septième siècle. Les peeters^ les clinquarts, les haies ou 
tuin y et les autres nM>nnaies du Brabant , de la Flandre et du Hainaut , sont 
assez connues pour dispenser de toute explication. 

Il nous reste à parler des visches ou poissons, ces prétendues monnaies de 
Namur qui, d'après le père de Marne (qui n'en avait jamais vu et pour 
eause) avaient pour type un poisson. On se demandait bien comment une 
pièce aussi bizarre, comment ce poisson avait pu échapper jusqu'à présent 
aux filets des amateurs , mais on n'en continuait pas moins à le considérer 
comme une monnaie ayant réellement existé. Notre honorable confrère et 
ami, M. Jules Borgnet, archiviste de Namur, que nous avions consulté pour 
savoir si jamais il avait rencontré le mot visches ou poissons, dans un compte 
ou dans un document authentique , s'est assuré que cette drolatique idée n'a 
d'autre origine qu'une mauvaise lecture , faite par de Marne du mot vieux- 
gros {vies gros) ainsi écrit \sv&Jm ; et la chose ne laisse pas l'ombre 



. DES COMTES I>E NAMUR. ' IS 

• • • 

d'un doute ^ puisque la Taleur attribuée au vische, par l'auteur namurois^ est 
bien celle du vieux-- gros y 5 baumes et 2 wihots ^ Le type du poisson ira 
donc rejoindre celui du navire parmi les monnaies imaginaires. C'est ^ au 
reste , un curieux exemple de la manière dont une erreur historique s'en- 
gendre y s'accrédite et se propage , sans contradiction et l'un copiant l'autre , 
pendant de longues années. 



Monnaies de compte. — Le plus ancien compte de la ville de Namur, celui 
de 1362-1364 ^ est établi en éeusy hardis et gûmes ^, à raison de 35 bardis 
pour un écu et de 43 guillaumes pour un hardi. Le hardi valait 9 deniers^ 
tandis que le ^illaume étmt le der^i^ ou la 240^® partie d'une autre livre 
plus petite^ dans laqudie le hardi faisait 3 sols, 6 deniers, ou 42 deniers *. 

11 fallait, d'après ce compte, 54 hardis et ^/s pour un mouton de France 
ou éenier à tagnely monnaie rédie , valant alors , en monnaie d'argent de 
France, 20 sols tournois. Le denier tournois ayant une valeur intrinsèque 
de 00.04 centimes -j^^^, ta livre tournois ferait fr. 9 9Z centimes, et la 
54iii« gt */2 partie de cette somme, ou le hardi ^ environ 18 centimes^. 

* Registre dit aux esselleSy fol. 61. 

^ Aux archives de la ville. 

3 Probablement guillaume, ou wihots. L*étymoIogie du mot tvihot deviendrait ainsi incon- 
testable. 

^ Cela résulte du calcul suivant En 1361 , pour la tierche part de le ffanse, la ville reçoit 
43 livres (le hardi compté pour 3 sols, 6 deniers, donc 43 petites livres). En 1362, 28 livres, 
6 deniers. En 1363, 20 livres : en tout 91 livres, 6 deniers, ou 21,846 deniers. En divisant 
21,846 deniers par 42 deniers (la valeur du hardi), on trouve 520 hardis "/«i"*^, ou 14 écus, 
30 iMurdis et ^/m^' que le eompte appelle gUme$. 

^ Tables de M. Natalis de Wailly» dans le XXI"' volume des Mémoires de l'Académie des 
imcripiions et belles-lettres, 

^ Lorsque la monnaie réelle, dont on déduit la valeur intrinsèque d'une monnaie de compte, 
ou la quantité d'argent que celle-ci représentait à une époque donnée, est une pièce d'or, il faut 
comm^icer par chercher combien cette pîèœ d'or valait alois en monnaies d'argent et opérer 
sur celles-ci. L'argent était, depuis Chairlemagne^ eoame il est eneore a prés^it , notre TëritaMe 
étalon monétaire. Si Ton calookôt la Taleur d'one monnaie de compte direetement d'après la 
valeur intrinsèque d'une pièce d'or, on obtiendra t un résultat inexact; car le rapport de l'or à 
l'argent n'était pas en oe temps-li le même qa'«ajo«rd%iii. Parfois le document ou le compte 
fournit un moyen plus facile de déterminer la valeur intrinsèque de la moBRue dont il parle. 



46 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Comme le hardi valait 9 deniers de la livre ordinaire, on trouve pour la 
valeur intrinsèque de cette livre fr. i 80 c% pour celle de la petite livre , 
dans laquelle ce même hardi était compté pour 42 deniers, fr. 1 02 C 

A partir de 1384 , les comptes de la ville sont rendus en moutons^ hiaumes 
(heaumes) , wihots et copilles. Ce*mouton de compte, qu'il ne faut pas con- 
fondre avec le denier à Fagnel, faisait 15 heaumes ^, le heaume 6 wihots, 
et le wihot 9 copilles ^. 

Voici maintenant quelques points de départ qui peuvent servir à déter- 
miner la valeur, si variable alors, du heaume. On comprend que pour suivre 
cette valeur dans toutes ses oscillations, il faudrait avoir à sa disposition une 
quantité suffisante de documents sans lacunes ni interruptions; ce qui n'existe 
pas. On ne pourrait donc faire qu'un travail incomplet et dont Futilité serait 
fort contestable. Presque toujours le document lui-même qu'on consulte donne 
le moyen de déterminer la valeur delà monnaie de compte, par son rapport 
à une monnaie réelle ou à une autre monnaie de compte dont la valeur est 
connue. 

En 1390, le franc de France était compté pour 25 heaumes; 

En 1400, la couronne de France valait 40 heaumes, ou 10 moutons 
10 heaumes pour 4 couronnes; 

En 1417 , la même couronne faisait 56 heaumes; 

En 1420, par un retour à une monnaie plus forte, 49 heaumes; 

En 1439, le franc comptait pour 48 heaumes; 

En 1476, pour 64 heaumes; 

Ce même compte renseigne une somme de 12 livres, 12 sols accordée à 

c'est lorsqu'il énonce la même somme en cette monnaie et en livres tournois de France. La valeur 
de la livre tournois, depuis saint Louis jusqu'en 4794, se trouve dans les tables de liCblanc, de 
Paucton et, d'une manière plus complète et plus exacte, dans le beau travail de M. Natalis de 
Wailly. 

* Et quelquefois seulement 44 heaumes et i V^ wihot 

' Une estimation des anciennes monnaies, qui se trouve, folio 8â du Répertoire det eauees et 
queêtianê, manuscrit appartenant aux archives de la ville de Namur, porte : iteni ung vielz 

gros F heaumes S wihoê..,. ung esterlin de %ni$-gro$ X fvihots, 6 copiUes. Le tiers de 33 

wihots étant iO wihots et 6 copilles , il j avait donc 9 copilles dans i wihot. Cette division par 9 
se retrouve, en Brabant, dans le negenmatmeke , ou quart de gros, qui se divisait en 9 mites 
de Brabant ou 6 mites de Flandre. 



DES COMTES DE NAMUR. il 

un élu de Bouvignes, faisant en monnaie de compte 50 moutons, 6 heaumes : 
c'est à raison de 3 heaumes pour 1 9oL 

En 1439, on trouve 32 gros pour 48 heaumes, ou 1 Y^ heaume pour 
'l gros. Le sol de 1476 est donc le sol de 2 gros, celui de la livre de 
40 gros, plus tard florin carolus ou florin de Brabant. 

En 1488, 2000 livres portées pour 8000 moutons, prouvent également 
qu'il s'agit de la livre de 40 gros. Cette livre faisait 4 moutons ou 60 heaumes , 
et le sol 3 heaumes. 

Le flwin du Rhin valait également 4 moutons. 

 partir de 1515, les comptes de la ville sont tenus en livres, sols et 
deniers, c'est-à-dire en livres de 40 gros ou florins de Brabant; et ce mode 
de compter continue jusqu'à rinU*oduction de la monnaie décimale fran- 
çaise. 



Les comptes du domaine de Namur remontent à l'année 1355 et sont 
établis en livres y sols et deniers. L'en-téte de ce premier compte porte « toutes 
» monnoies dedens contenues espécifiées queles elles sont et évalluéez au 
» gros pour 18 deniers compté. » C'est-à-dire qu'il s'agit d'une livre, d'un 
tiers plus faible qu'une autre livre plus ancienne dans laquelle le gros ne 
valait que 12 deniers ^. 

On voit, dans ce même document, que le sol louvignies (de Louvain) 
faisait 2 sols de la monnaie de ce compte. On y trouve également : 1 6 écus 
philippes (l'écu d'or de Philippe de Valois) ^ à raison de 16 gros par écu, 
pour 19 livres^ 4 sols ou 384 sols de Namur. Cette indication va nous servir 
à établir la valeur intrinsèque de la livre en 1355-1356. 

Vécu philippes valant, en France, 18 sols, 9 deniers tournois, 16 écus 
faisaient 300 sols ou 15 livres. La livre tournois valait alors 8.68 ^, donc 
15 livres, 130 francs, 30 centimes ^. La 384™'' partie de cette somme ou 
le sol de Namur, 0.33 -^^, et la livre fr. 6 78 -^. 

Une autre mention du compte mène au même résultat : c'est la valeur de 

* Ainsi un article de ce compte porte : 10 livresi 40 sols de gros, ou 3S20 gros pour 189 
livres. C*eât ëtë 126 livres, le gros compté pour 1 sol on 13 demerst 

3 



18 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Fécu fixée à 24 sols de Namur. Il s'eosuit en effet que la livre de Namur 
doit faire les 18 '/* vingt-quatrièmes de la livre de France, ou ^^~~^ 
X 18.75 = 6.7868, environ les ^/é de la livre tournois. 

C'était alors , en France , Tépoque des plus grandes variations dans la va- 
leur des monnaies , et le rapport entre la monnaie française et les nôtres 
devait changer continuellement. 

Dans les dernières années du. règne du comte Jean UI f lorsque déjà son 
futur successeur, Philippe le Bon, avait, de fait, Tadministration du comté, 
on trouve que la livre de Namur était à celle de Flandre (à la livre parisis de 
20 gros) dans le rapport de 6 à 7. Six deniers de Namur valaient 7 deniers 
de Flandre. On aurait tort d'en conclure que cette différence était toujours la 
même. Il eut fallu pour cela que les mêmes changements dans la valeur des 
monnaies eussent été opérés simultanément dans les deux comtés; ce qui 
n'était pas. 

En 1421, la tarelare ou double gros de Namur, était à 5 deniers de fin 
et de 4 sous, 2 deniers de taille au marc, ou de 50 au marc. Cette pièce pesait 
4^.895 et contenait 2*^.396 de fin, représentant une valeur actuelle de 
0,45 centimes^^^. Elle était la dixièmç partie de la livre de 20 gros, qui 
valait donc fr. 4,52 -^. A chaque émission, le titre ou le poids de la 
tarelare va s'affaiblissant de plus en plus, de manière qu'en 1431 , le titre 
est réduit à 3 deniers, 18 grains et la taille à 54 au marc. Elle donne alors 
à la livre la valeur de 3 francs, 14 centimes ^^^. 

Le nouveau système monétaire de Philippe le Bon amena l'uniformité 
dans les monnaies des différentes provinces, et la livre de 40 gros, ou de 
20 vierlanders^ se substitua aux anciennes manières de compter. 



Il y avait encore „ à Namur,. une livre de compte dite livre de commun paye- 
ment, sur laquelle le père de Marne et les autres historiens namurois n'ont 
donné que des renseignements incomplets et de vagifes conjectures. Cette livre 
se composait de 5 wihots : c'est un point sur lequel on est d'accord. Mais quel 
était son rapport avec la livre ordinaire de 20 gros? Ici commence la difficulté. 
De Marne suppose, sans donner aucun exemple ni aucune preuve à l'appui 



DES COMTES DE NAMUR. 49 

de son opinion , qu^elle en faisait environ le quart. S^il a voulu parler de la 
petite livre dont il est question dans le compte ^e la ville de 1362- 1364, 
SQU estimation est assez exacte , puisque cette livre était, à la livre ordinaire, 
dans le rapport de 9 à 42 ou de 3 à 14 ^ Mais il ne nous est pas démontré 
que ce soit là la livre de 5 wihots dite de commun payement. Elle aurait , 
dans tous les cas, singulièrement varié dans son rapport avec la livre ordi- 
naire, puisqu^on trouve, dans un compte de 1429 , que 5 livres de commun 
payement sont égales à 2 sols, 10 deniers obole parisis de Flandre. On trouve 
également, à la même année, 5 livres, 5 sols dudit commun payement pour 
3 sols parisis. Cette livre de commun payement faisait donc alors environ la 
35'"' partie et non plus le 7* àe la livre de 20 gros. 

Une évaluation des monnaies ^ qui ne porte pas de date, mais qui doit 
être du commencement du seizième siècle au plus tôt, puisqu'elle mentionne 
comme anchiennes des pièces de Louis de Bourbon , évéque de Liège, établit 

* Dans le compte des domaines de 1355 et de 1356, on trouve : 

« 148 livres, 44 sols, 6 deniers (le gros compté pour 7 sols] ss25 livres, 8 sols, 40 deniers 
» ( le gros compté pour 18 deniers ). > 

On voit qu'il s*agit ici de deux espèces de livres , une livre dans laquelle le gros fait 7 sols, et 
une autre dans laquelle il fait 48 deniers , ou 4 Va sol. Le hardi était égal à 4 demi-gros. 

^ R^istre dit aux esselles (chambre des comptes, archives de l'État, à Bruxelles), folio 64 : 

« S'ensuit Tévaluation des anchiennes monnoyes de Namur, dont Ton usoit d'anchienneté au 
» pays, et sont telles qu'il s'en suit. Et premiers : 

ji Un sol lovignis vault 7 heaumes, 4 wihot. 

» Le denier lovignis vault 4 wihots demi: il en faut 42 pour le sol. 

» Le healme vault 6 wihots. 

» Les 5 healmes valent 4 patard. 

» Le bourbon vault 46 wihots demi. 

» Un sol parisis vault 5 heaumes, 2 wihots. 

» Le denier parisis vault â wihots et 5 copillcs, qui sont les 4â deniers le sol parisis. 

» Le sol de gros parisis vault 4 maille de 46 patards. 

• Et le gros vault 4 healmes. S'en faut-0 4â pour le sol, qui reviennent & la somme desdits 
» 46 patards. 

» Un viel gros vault 5 healmes et 2 wihots, qui valent un patail noef boins deniers artois. 
» Un sol tournois vault 4 heahnes ^ qui est un patart et 4 boîos deniers (artois?). 
» Une livre de commun payement vault 5 wihots, qui font 3 boins deniers et maille (artois?). 
» L'esterlin de gros vault 8 healmes (lisez wihots) , qui valent 5 boins deniers. 
» La maille de Namur vault 46 patards , mais par ci-devant , à monnoye de compte , elle soloit 
• valoir 48 sols , et autres monnoyes & l'avenant. » 



20 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

ou semblerait établir la proportion entre la livre de commun payement et la 
livre de 20 gros^ comme % est à 1 ^ Cette livre n'aurait plus fait alors que 
la 96*»® partie de la livre ordinaire! Nous sommes loin du quart du père de 
Marne. 

Voici Texplication que nous avions d'abord proposée de ce mystère. On 
aurait donné successivement le nom de wihot à diverses monnaies noires dont 
le rapport avec le gros est loin d'avoir toujours été le même. Ainsi, en 1429, 
la tarelare, ou double gros, faisait 18 wihots, ce qui établit la proportion de 
1 à 36 entre la livre ordinaire et celle de 5 wihots. Plus tard , le double gros 
a fait iS mites : le rapport de 18 à 48 est bien le même que celui de 36 à 96. 
Dans le compte de 1429, le wihot serait une pièce de 4 mites de Brabant; 
dans révaluation du registre aux esselles, une mite de Flandre. 

Quelque spécieux que puissent paraître ces calculs pour justifier la diffé- 
rence énorme de 1 à 96 et Fexistence d'une livre microscopique de commun 
payement, ils soulèvent une objection que nous ne pouvons passer sous silence : 
c'est que les évaluations du genre de celle du registre que nous avons cité ne 
sont pas faites pour énoncer le rapport des monnaies contemporaines entre 
elles, mais bien le rapport des monnaies existantes avec des monnaies plus 
anciennes. Elles avaient pour but de régler d'une manière équitable FexécutiQn 
des contrats , quand il s'agissait de sommes énoncées en monnaies anciennes 
dont on voulait traduire la valeur réelle en pièces courantes. Ainsi nous voyons 
le gros ou solAe la livre parisis de 20 gros, estimé 4 heaumes, tandis que sa 
valeur n'était primitivement que de 1 heaume et ^â. Dans l'évaluation , en 
portant cette valeur à 4 heaumes, on a eu égard à une diminution correspon- 
dante de la valeur intrinsèque du gros. Cela veut simplement dire que là où 
on a stipulé en monnaies anciennes 1 et Y^> il faudra donner actuellement. 4 
en monnaies nouvelles pour se libérer. On rencontre de pareilles estimations 
dans tous les anciens recueils de jurisprudence et les commentaires manu- 
scrits sur les chartes et coutumes locales. Les renseignements qu'elles four- 
nissent peuvent être parfois utiles, mais il ne faut les accepter qu'avec diseer^ 
nement. 

* i lirre = 20 j[ros >e 80 heaunes as 480 wihocs. 



DES COMTES DE NAMUR. 



21 



En considérant la livre de commun payement comme étant la 36"'''4>artie 
de la livre ordinaire , nous pouvons nous appuyer sur des exemples pris dans 
les comptes et sur ce calcul fort simple que le père de Marne aurait dû faire 
avant nous : la livre valant 20 gros y le gros 1 ^â heaume et le heaume 6 
wihots^ on trouve 180 wihots dans une livre ou 36 fois 5 wihots, 36 livres 
de commun payement ^ 

* U existait également, dans les autres provinces, une livre, dite de payement, beaucoup 
plus faible que la livre ordinaire et variant continuellement de rapport avec cette dernière. 
Ainsi, à Matines, 

en 1370, 8 Hvrtê payements ^ 1 livre parisis (ou de Flandre, le 

franc faisant alors 54 sols parisis) , 
en i372, 20 livres payements = 42 sols parisis, 
en i376, 30 sols payements = 3 sols parisis, 
en 1382, 30 sols payements ^ 2 sols, 6 deniers parisis, 
en 1385, i livre payements ^= 20 deniers de Flandres on parisis, 
en 1390, 30 sols payements = 2 sols , 6 deniers parisis, 
en 1396, 3 livres payements = 2 sols, 6 deniers parisis, 
en 1399, 30 sols payements = 18 deniers parisis, « 
en 4404, 30 sols payements = 16 deniers parisis, 
en 1405, 30 sois payements ^ 15 deniers parisis. 

VS. de Gérard , à li bibl. royile de U Hiye. 



22 



RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



LISTE CHRONOLOGIQUE DES COMTES DE NAMUR. 



Nota, L'astérisque (*} indique ceux de ces princes dont on conniit des monnaies. 

BéreDgcr 908— 932 

Robert I 946— ? 

Albert I vers 975— ? 

Robert II ? —4016 

Albert II , 4046—1037 

* Albert III 1037—1105 

*Godefroi 1105-1439 

* Henri l'Aveugle 1139—1196 

* ? Baudouin Y de Hainaut , marquis de Namur. 1 1 89 — 1 1 95 

* Philippe le Noble 1196-1212 

Yolende et Pierre de Courtenay 1212—4246 

Philippe II ' 1216—1226 

Henri II 1226—1229 

Marguerite et Henri de Vianden 1229—4237 

*?Baudouin de Courtenay, empereur 4237 — 4263 

* Henri le Blondel, comte de Luxembourg . . 1256—1265 

*GuideDampierre 1263—1297 

•JeanI 1297—1331 

*JeanII 1331—1335 

Gui II 1335—1336 

* Philippe III 1336—1337 

* Marie d'Artois, à Poilvache 1342 — 1353 

•Guillaume I 1337—1394 

•Guillaume II . 4391—4448 

*JeanIII,ditThierri 4418—4429 

•Philippe le Bon 4421—4467 

Charles le Téméraire 1467—1477 

Marie de Bourgogne 1477—4482 

Maximilien et Philippe le Beau 1482 — 1494 

•Philippe le Beau . 1494-1506 

•Charles-Quint, empereur 1506—1557 



DES COMTES DE NAMUR. 23 

•Philippe II, roi d'Espagne i557— 1598 

Albert et Isabelle 1598—1621 

PhUippe lY, roi d'Espagne '. . . . 1621—1665 

Charles II, roi d*Espagne 1665-1700 

•Philippe V, roi d'Espagne 1700—1711 

•Maxirailien-Emmanuel 1711 — 1714 

Charles y I , empereur ♦. . . . 1714—1740 

Marie-Thérèse, impératrice 1740 — 1780 

Joseph II, empereur 1780 — 1790 

Léopold, empereur 1790 — 1792 

François, empereur. 1792 — 1794 



OBSERVATIONS. 



Le poids des pièces est indiqué en grammes et centigrammes. Les métaux sont distin- 
gués par ces lettres : 

0». 

A. trgent. 

B. ff. bilion blanc aytnt Tipparence de Targent. 
B. bilion. 

B. N. bilion noir ayant Taspect du euirre. 

C. cuivre. 

C. S. euiyre saussé ou étamé. 
P. plomb. 



RECHERCHES 



SUR LRS 



MONNAIES DES COMTES DE NAMUR. 



Le territoire qui est devenu le comté de Namur correspond à peu près 
à Tancien comté ou pagus de Lomme ^. Ce pagus , ou y comme Ton dirait 
aujourd'hui^ cette circonscription administrative^ dont le P. De Marne a 
parfaitement déterminé la position et fixé les limites^ se composait lui-même 
de plusieurs petits comtés y gouvernés par des officiers particuliers qui admi- 
nistraient et rendaient la justice. Ceux de ces comtes qui résidaient au châ- 
teau de Namur ^ forteresse importante et la plus considérable du pays^ agran- 
dirent peu à peu leur pouvoir aux dépens de leurs voisins ; tellement qu'au 
dixième siècle^ le comté de Namur se confond avec celui de Lomme, dont le 
nom même, après le onzième siècle, ne figure plus dans Fhistoire. 

Ce que les chroniqueurs nous rapportent de ces premiers comtes de Namur 
n'est évidemment qu'un tissu de fables inventées à plaisir et parmi lesquelles 
la vérité historique tient si peu de place, qu'il est diflBciie, si pas impossible, de 
la reconnaître; Nous laisserons donc sans les citer ces noms qu'aucun docu- 
ment authentique ne mentionne, et nous nous contenterons de commencer 

* Ce nom de Lomme se trouve écrit de diverses manières dans les Chartres : paguê Lomacen-^ 
iium ou Lomacemiê; camitatus Laumentis , Lomenni, Lummensis, etc. 

4 



26 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

la liste des comtes de Namur par le premier comte héréditaire dont Texistence 
parait être prouvée. 

BÉRENGER. 

908-932. 

Le nom de ce comte ^ qualifié comte de Lamme, figure pour la première fois 
dans un diplôme de Louis^ roi de Germanie, de Tan 908 ^. Il avait épousé 
Symphoriane, fille de Régnier au Long Col, premier duc de Lotharingie. 
Comme pour la plupart des princes de celte époque, tout ce qu'on sait de lui 
se borne à quelques mentions dans des actes de libéralité en faveur des églises 
et des monastères. Il était particulièrement lié avec saint Gérard , fondateur 
de Tabbaye de Brogne; et c'est dans le diplôme par lequel Henri TOiseleur 
confirma, en 932, la fondation de cette abbaye que Ton trouve pour la der- 
nière fois le nom de Bérenger. Quelques chroniqueurs lui donnent pour héri- 
tiers un fils nommé Godefroi, puis un petit-fils du nom de Henri. D'autres 
prétendent , au contraire , qu'un fils nommé Robert lui succéda immédiate- 
ment. 

ROBERT K 

946-...? 

Le nom du comte Robert se trouve, sans autre qualification, dans un 
acte qU'il fit en faveur de l'abbaye de Waulsort, en 946, par lequel il donna 
à ce monastère la terre de Melin ^. On Taceuse d'avoir pria et partagé les 
biens de Fabbaye de Gembioux avec son parent , Héribrand', que Sîgebert 
qualifie de cernes Pratuspantius. Ce fut, selon Flodoard, un des seigneurs 
les plus opposés aux tentatives que fit Brunon pour arrêter i'émdncipation des 
grands vassaux. Pour maintenir son indépendance, il augmenta les fortifica- 
tions du château de Namur que Brunon n'osa pas attaquer. ^ 

On ne sait ni l'année de sa mort , ni qui il avait épousé. 

* Miraeus, Opéra diplomatica, I , p. 54. 

* Mirœus , t. III , p. 293. 



DES COMTES DE NAMUR. 27 



ALBERT I". 

973 (?) - .... 

« 

On pense que cet Albert était fils de Robert l", à qui il succéda vers 980^ 
selon le père De Marne ^ mais quelques années plus tôt^ si Ton en croit l'Art 
de vérifier les dates. En 973 ^ disent les auteurs de cet ouvrage, il se rangea 
du parti des enfants de Régnier III , comte de Hainaut , dans la lutte qu'ils 
engagèrent pour récupérer leur patrimoine dont Brunon les avait dépouillés. 
Sa femme, Ermengarde, fille de Charles de France, duc de Lotharingie, lui 
avait apporté en dot la partie du comté située sur la rive droite de la Meuse. 
Il en eut deux fils et deux filles : Robert et Albert , qui lui succédèrent Tun 
après l'autre ; Hatvidé, femme de Gérard d'Alsace, duc de Lorraine, et 
Emma , épouse de Gislebert, coiute de Looz. On ignore l'époque de sa mort. 



ROBERT IL 

....-4016. 

Robert II succéda à son père sous la tutelle d'Ermengarde. Dans une 
guerre que Févéque de Liège, Balderic, soutenait contre Lambert, comte 
de Louvain et oncle de Robert, celui-ci avait joint ses forces à celles de 
l'évèque. Mais, à la bataille de Hougaerde, livrée le 10 octobre 1013, voyant 
son oncle en péril, le comte de Namur abandonna l'évèque et passa dans 
l'année opposée. Cette conduite lui valut, avec raison , le nom de Perfide. 
On prétend qu'il fut tué en 1016, dans un combat près de Florenne. 



ALBERT IL 

4046-1037. 



Robert ne laissa pas d^enfants; ce fut son frère Albei^t'qui lui succéda. 
Albert eut pour fenune Régelinde, petite-fille de Gothelon l^, duc de Lotha- 
ringie, qui lui apporta en dot plusieurs terres dans les environs de Bouillon. 



28 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Après un règne assez paisible^ Albert fut tué^ le 15 novembre 1037^ près 
de Bar-Ie-Duc^ en combattant pour Tempereur Conrad contre Eudes ^ comte 
de Champagne. Il laissa deux fils : Albert^ qui lui succéda dans le comté de 
Namnr^ et Henri , comte de Durbui et de la Roche, 



ALBERT IIL 

1037-1105. 

Ce comte était encore fort jeune lors de la mort d'Albert H. Ce fut son 
aïeule^ Ermengarde^ qui prit le gouvernement du comté. Albert fit ses pre- 
mières armes dans la guerre que Fempereur Henri HI soutient contre Bau- 
douin^ comte de Flandre. En 1071 ou 1072^ il prit parti pour Richilde 
contre Robert le Frison , et se trouva à la bataille de Brocqueroie , près de 
Mons. En 1076^ il aida Févéque de Verdun à se remettre en possession de 
son comté que le duc de Lorraine lui avait enlevé. En 1086^ il prit de nou- 
veau la défense de cet évéque contre Godefroi de Bouillon , dont il assiéga 
inutilement le château. L'évéque de Liège ^ s'étant porté médiateur entre les 
parties belligérantes^ rétablit la paix^ en 1089. 

Albert mourut en 1105. Il avait épousé Ide ou Relinde^, fille de Bernard^ 
duc de Saxe^ et veuve de Frédéric^ duc de Lothier^ de laquelle il eut : 
Godefroi^ son successeur; Frédéric^ évéque de Liège; Henri ^ comte de la 
Roche; Albert^ mort aux croisades; Ide^ femme de Godefroi le Barbu, duc 
de la basse Lorraine y et Alix , femme d'Otton II ^ comte de Chini. 



Avec le long règne d'Albert III commence la numismatique du comté 
de Namur. On n'a, du moins jusqu'à présent, retrouvé aucune monnaie 
antérieure à ce prince , et tout fait présumer qu'il fut le premier des comtes 
de Namur qui plaça son nom sur la monnaie. C'est depuis quelques années 
seulement qu'on a connu, en Belgique, l'existence des deniers d'Albert. Les 
premiers exemplaires de ces monnaies, ainsi que les deniers de Baudouin 
de Flandre, de Rennadus de Mons, etc., furent trouvés en Danemark, en 
Suède ou en Russie , dans des dépôts considérables de monnaies de la même 



DES COMTES DE NAMUR. 29 

époque appartenant à divers pays de l'Europe centrale* Le catalogue des mon- 
naies et médailles de M. 0. Devegge^ qui furent vendues en septembre 1851^ 
contenait plusieurs de ces pièces. M. Devegge avait légué une grande -partie 
de sa collection au musée royal de Copenhague ^ 

N* 1. Profil à droite : ^ CAPVT. 

-^ Croix pattée, dans un grènetis, et anglée de quatre globules : ^ NÂMVCYM. 

Musée roytl de Copenhague. 
^ A. 0.92. 

Cette pièce et celle qui la suit ne portent pas de nom de comte , mais leur 
ressemblance avec les deniers au nom d'Albert prouve assez qu'elles sont de 
la même époque. Ne serait-on pas tenté d'y voir un premier essai d'éman- 
cipation que fit Albert y en supprimant le nom impérial , sans oser encore y 
substituer le sien ? 

La croix du revers du n® 1 est tout à fait semblable à celle qui figure sur 
des deniers de. Baudouin Y de Flandre (1036-1067)^ contemporain d'Al- 
bert III de Namur. Celle du u? 2 rappelle le type de quelques pièces anglo- 
saxonnes de la même époque. La légende plus que naïve de caput^ nûse 
autour d'une téte^ fut imitée plus tard par les évèques de Liége^ qui inscri- 
vaient autour des types gravés sur leurs monnaies : clavis, equus, mutun 
(mouton)^ facun (faucon)^ ko, etc. 

N" 2. Tête de profil à gauche : OEONAl^. 

— Croix fourchue, évidée, portant en cœur un annelet, et anglée de quatre autres 
annelets. (Sans légende.) 

M luée royal de Copenhague. 
A. Poids inconnu. 

Ce denier a été frappé à Dinant^ à l'époque où la pièce précédente a été 
faite à Namur. 

N"** 3 à 8. Tête de profil à droite , ceinte d'un bandeau : ALBERTVS. 

— Dans le champ et entouré d'un grènetis le mot {DONETA, disposé d'une 
manière cruciforme : Hh NAMYCENSIS. 

A. 1.00, d*autre8 moins de 0.90. 
* 0. Devegge^ê Mynî- ùg Médaille SamUing. 



30 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Cette pièce a été publiée, pour la première fois, par M. B. De Koehne, 
planche VIII , n* 5 , du 2™ volume de son Zeitschrift fur Munz-Siegel und 
Wappenkunde, Berlin, 1842. M. Piot Ta donnée de nouveau, dans la 
Revue de la numismatique belge, t. II, 3™® série, pi. III, n^ 12, d'après 
un exemplaire qui avait été trouvé à Namur. Le type de ces pièces à la 
légende cruciforme est bien du temps d'Albert III; et c'est, mêlés à des 
monnaies de la même époque , que plusieurs exemplaires de ce denier ont 
été déterrés en Danemark. Nous en donnons six coins variés. 

• 

N« 9. Tête de profil à gauche, diadémée : ALBERTVS. 

— Cfioix à doubles bandes, dans un grènetis, évidée en cœur et portant un point 
central entouré d'un petit cercle. Dans les angles de la croix, quatre croissants, 
les pointes en dehors : ^ bEONÂM. 

Musée royal de Copenhague. 
A. i.OO, et moins. 

L'atelier de Dînant a dû frapper ce type à la croix alors qu'on employait , 
à Namur, la légende cruciforme. Le poids identique des deux pièces indique 
assez qu^elles proviennent dormissions faites- à la même date. La croix à 
doubles bandes et anglée de croissants a été employée par Magnus le Bon , 
roi de Danemark ( 1042-1047 ). 

N"* 10. Le cabinet de TËtat, à Bruxelles , possède un exemplaire de ce denier où M. Piot 
croit lire DEONANT. 

A. i.OO. *^ 

Un exemplaire de cette même pièce ( avec Deonam ) a été décrit par 
M. Dannenberg, dans la 3"** livraison des Mémoires de la Société numisma- 
tique de Berlin, 1857. 

NMl. Tête de face, entourée d'un cercle perlé en forme d'auréole : ALBSRTVS. 

— Croix pattée dans un cercle perlé et anglée de deux globules et de deux croi- 
settes? : 4- NAMVC(um). 

Cabinet de M. B. De Koehne, à Saint-Péters- 
bourg. 
A. 4.00. 



DES COMTES D£ NAMUR. 3t 

N' 13. Buste de trois quarts et à gauche : AL6SRTVS. 

— Croix fourchue , au c^itre évidé en cercle et aaglée de quatre losanges : 

..t)..NANT. 

Cabinet de H. B. De Koebne. 
A. 0.90, un autre 1.08. 

Cette monnaie a été publiée, pour la première fois, par M. B. De Koehne, 
dans les Mémoires de la Société impériale d'archéologie de Saint-Péters- 
bourg, t. III, pi. XIII, n° 9. Elle avait été trouvée avec un denier tout à 
Tait semblable, mais frappé au nom d'un HENRiCVS que H. De Koehne croit 
être le seigneur de Durbui et de la Roche , frère du comte Albert. Depuis 
lors, nous avions proposé d'attribuer ce denier à Févéque de Liège, Henri l", 
qui possédait certainranent des droits sur la ville de Dînant *. M. De Coster, 
en restituant et complétant de la manière suivante les légendes défectueuses 
de ces deux pièces , 





préfère voir surcelle de Henri un empereur d'Allemagne (Henri III, 1039- 
1054)*. Si cette attribution était admise, il s'ensuivrait nécessairement que 
le denier d'Albert au même type serait la plus ancienne de ses monnaies , 
te point de départ de l'affranchissement de TaieUer du comte, qui n'aurait 
d'abord fait que substituer son nom à celui de son suzerain, en conservant 
la même tète et le même revers. Mais que faire alors de la monnaie semi- 
muette que nousdonn<His sous le n° 2, et qui est évidemmuit plus ancienne? 
Ajoutons encore que le denier de Henricus ne porte aucun titre ni aucun 
insigne impérial , ce qui est assez extraordinaire. H est vrai que la tète 
n'offre non plus rien d'épiscopal ; mais ici , l'objection n'a pas la même va- 
leur, car nous avons des exemples de deninfe d'évêques de Liège sur les- 
quels ces prélats sont également représentés la tête nue et sans autre titre que 

' Itevutdélanvmitmatiquebelgt,\,.yi,'p. 190. 
« /bidcffl, L VI, S» série, p. 412. 



32 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

leur nom; témoin ce curieux denier de Théoduin^ frappé à Thuin ( 1048 
1075 ) et que M. De Coster a publié dans le même article : 




Une croix à peu près semblable à celle des deniers d'Albert et de Henri y 
a été employée aussi par Magnus le Bon. 

N« 13. Tête de trois quarts et à gauche : A..ERTVS. 

— Croix à doubles bandes, pattée, évidée en cœur en forme de cercle, avec un 
point au centre et inscrite dans un grènetis : ^ b...AH. 

Musée royal de Copenhague. 
A. Poids inconnu. 

N""* 14 et 15. Tête de profil à droite, entourée d'un grènetis : AoLoBoEoRoToYoS. 

— Croix pommettée inscrite dans un grènetis et portant sur le tout un carré 
formé de quatre arcs terminés par des points : Hh boGoQoNoA.... 

Collection de M. De Coster. 
A. 0.87. 

Publiée y pour la première fois ^ dans la Revue de la numismatique belge, 
t. VI, a™* série, p. 412. 

N"" 16. Tête de profil, à droite, entourée d'un grènetis en forme de nimbe : ALBGRTY. 

— Croix pattée, traversant un cercle, évidée au centre et ayant sur le tout une 
croix plus petite, pattée et pommettée , placée en sautoir : o.oM ..oMYoCYoM v. 

CoUecUon de M. De Coster. 
A. 0.8S. 

Publiée, pour la première fois, dans la Revue de la numismatique belge, 
t. VI, 2"« série, p. 411. 

N""' 17 et 18. Tête de profil, à droite, les cheveux hérissés, et entourée d'un grènetis : 
AoLofioEoRoToV. Sur l'autre : ALBE-R-ToVoSoc 

— Bâtiment, qui semble être une rotonde couronnée d'une coupole, entouré 
d'un grènetis : DoEoQoNoAoNoT. 

CoUection de M. De Coster. 
A. 0.80. 

Publié, pour la première fois, dans la Revue de la numismatique belge, 



DES COMTES DE NAMUR. 33 

l. VI, a"*' série, p. 411. Nous en donnons deux coins qui diffèrent en ce 
que, sur Tun, les lettres du mot Albertus ne sont pas toutes séparées par des 
annelets. 

N* 19. Tête de profil à droite, les cheveux hérissés, et entourée d'un grènetis: ALBERT V. 

— Croix à doid>les bandes, anglée de quatre points et dans un grènetis : 
* t).E...N...T. 

Collection de TËtat, à Bruxelles. 
A. 0.70. 

Publiée, pour la première fois, dans la Revue de la numismalique belge, 
tome VI, 2"^ série, page 413. 

GODEFROI. 

4405-4139. 

Albert avait, depuis cinq ans, associé Godefroi à son gouvernement, lors- 
qu'il lui laissa le comté de Namur. L'élection de Frédéric de Namur à Tévéçhé 
de Liège engagea Godefroi dans la lutte que son frère soutint contre son 
compétiteur, Alexandre de Juliers, qu^appuyait Godefroi le Rarbu , comte de 
Louvain. Le choix d'un abbé de Gembloux fut cause d'une nouvelle guerre 
entre Godefroi et le même comte. Godefroi assiégea deux fois la ville et l'ab- 
baye de Gembloux qu'il emporta d'assaut et livra au pillage et à la destruc- 
tion. II mourut le 19 août 1139, à l'abbaye de Floreffe qu'il avait fondée et 
où il s'était retiré depuis quelques mois. Sa première femme. Sibylle de 
Ghàteau-Porcien, lui avait. donné deux filles. Il eut de sa seconde femme, 
Ermesinde de Luxembourg: Henri qui lui succéda; Albert, mort jeune; 
Clémence, mariée à Conrad, duc de Zeringen ; Réatrix , fenmie de Gonthier, 
comte de Rethel, et Adélaïde ou Alix, femme de Raudouin IV, dit le Bâtis- 
seur, comte de Hainaut. 

N"" 20. Tête nue à gauche, les cheveux hérissés : .ODEFRID... 

— Croix pattée et pommettée, anglée de quatre étoiles : ...DEON... 

Collection de TÉtat, à Bruxelles. 
A. 0.78. 

Ce petit denier a été donné à la Ribliothèque royale par M. Lelewel , qui 



U RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

rattribuait à Godefroi UI^ duc de BrabanL M. Piot^ qui le publia dans la 
Revue de la numismatique belge S supposait que c^était une monnaie faite en 
commun par ce Godefroi et Thierri d'Alsace^ comte de Flandre. M. Yander 
Chys Ta donné également au duc Godefroi ^. D'autres avaient proposé un 
évêque d'Utrecht de ce nom (1156-1178) et Thierri VI, comte de Hollande 
(1122-1157). 

Un examen plus attentif de la pièce ne permet pas de lire, au revers, 
autre chose que le nom de la ville deDinant, DEONANT; et la ressemblance 
parfaite de la tête avec celle qui figure sur les dernières monnaies d'Albert III 
vient encore confirmer l'attribution de ce denier à son successeur Godefroi. 

N"" 21. Guerrier casqué, à cheval et à gauche, tenant un drapeau. Dans le champ trois 
annelets et un astre. (Sans légende.) 
— Donjon à deux étages. Sur la rentrée du premier étage sont posés deux oisoaui. 
(Sans légende.) 

Collection de M. le colonel Meyers. 
A. 0.98. 

Publiée^ pour la première fois^ dans la Revue de la numismatique belge, 
tome III, 2'"*^ série, planche IV, n** 9. 

M. le colonel du génie Meyers sauva du creuset, il y a quelques années, 
une partie d'un dépôt considérable de monnaies qui avait été trouvé à Maes- 
tricht. Ce dépôt se composait, presque en entier, de pièces appartenant à 
des seigneurs contemporains de Godefroi et dont les possessions étaient voi- 
sines du comté de Namur. Cette circonstance engagea M. Piot à attribuer à 
Godefroi la pièce muette ci-dessus, et à justiGer son attribution par le type du 
revers qu'employa également Tévéque de Liège. Or ce type est à peu près 
celui qui figure sur le sceau de Dinant , ville où Tévéque et le comte frap- 
paient tous deux monnaie. La pièce au guerrier ne pouvant convenir à un 
évéque, doit nécessairement appartenir au comte. 

« Tome m , p. 23S. 

^ De Munten der voortnalige hertagdammen Braband, etc.; Haarlentj 4851; in-4*. En rendant 
compte de cet ouvrage, dans h Revue de la numismatique belge, M. Plot a, le premier , rectifié 
Terreur dans laquelle il avait induit le savant professeur de Leide, et restitué la pièce au comte 
de Namur. 



DES COMTES DE NAHUR. 35 

N"" 22. Église ou bàtimait à trois tours ; au-dessus deux annelets. 

— Croix évidée dans laquelle se trouve une autre croix pattée et légèrement four- 
chue, avec un sautoir au centre : ....EFRIDY. 

Collection de M. le colonel Meyers. 
A. 0.98. 

Celte pièce provient également du dépôt trouvé à Maestricht. Elle a été 
publiée deux fois dans la Revue de la numismatique belge (tome VI^ l*^ série , 
pi. XI, hM, et tome III, 2"^ série, pL VI, n° 29) et est attribuée, par 
MM. Piot et Meyers, à Fun des Godefroi, ducs de Lothier. M. Piot pense 
qu'elle a été frappée à Anvers, à cause de la ressemblance du bâtiment du 
revers avec celui qui figure sur un sceau de cette ville. 

Il nous semble que le bâtiment à trois tours, employé plus tard, comme 
type de leurs petits deniers , par les comtes de la maison de HaiDaut et de la 
maison de Courtenay, offre assez d'analogie avec celui de la pièce de M. Meyers 
pour pouvoir la réclamer en faveur de Namur. Ce serait alors le denier de 
Godefroi frappé à Namur pendant que le type précédent était employé à 
Dinant. 

HENRI L'AVEUGLE. 

1199-1196. 

La règne de Henri FAveugle fut un des plus longs et en même temps des 
plus agités que présente Thistoire de Namur. Successivement en guerre avec 
tous ses voisins et presque toujours malheureux dans ses entreprises incon- 
sidérées , ce comte , qui possédait aussi les comtés de Luxembourg , de la 
Roche et de Durbui qu'il avait reçus par héritage, vit finir avec lui la pre- 
mière race des comtes de Namur. 

Après la mort de sa première femme, dont il n'avait pas eu d'enfants, le 
comte Henri institua, en 1163, pour héritiers de tous ses comtés, sa sœur 
Alix et son fils qu'elle avait eu de Baudouin de Hainaut et qui fut connu 
sous le nom de Baudouin V. Vers 1170, Henri se remaria avec Agnès de 
Gueidre, dont il ne tarda pas à se séparer. Cependant, en 1187, un événe- 
ment inattendu vint troubler la bonne harmonie qui régnait entre le comte de 



36 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Hainaut et son vieil oncle. Ce dernier venait d'avoir une fille de sa femme 
Agnès ^ dont il s'était rapproché à la suite d'une maladie et à la sollicitation 
du souverain pontife. 

Le comte de Hainaut prétendait que la naissance de cet enfant ne pouvait 
pas lui enlever des droits acquis. Il s'adressa à l'Empereur^ qui le maintint 
dans son droit de succéder (1 187). Cette décision impériale amena une trans- 
action entre les deux comtes : Henri consentit à laisser à son neveu les com- 
tés de Namur, de Durbui et de la Roche , à la condition que sa fille Ermesinde 
aurait en apanage le comté de Luxembourg. Ermesinde était alors fiancée au 
fils du comte de Champagne. De nouvelles hostilités éclatèrent bientôt entre 
Henri et le comte de Hainaut^ qui prit deux fois la ville de Namur^ où il fut 
reçu à seigneur^ le 28 décembre 4 1 89, par la noblesse et la bourgeoisie. Une 
paix s'ensuivit, en juillet 1190, et fut Fatifiée pai: l'Empereur. Ce monarque 
déclara qu'il avait érigé en marquisat les comtés de Namur , de Durbui et de 
la Roche, en faveur du comte de Hainaut. Raudouin prit depuis lors les 
titres de prince de l'Empire et de marquis de Namur. En 1193 , le comte 
Henri maria sa fille, que le comte de Champagne avait renvoyée, avec 
Thibaut, comte de Rar, et recommença la guerre contre Raudouin. Son 
armée fut battue, en 1194, à Neuville sur laMéhaigne. Des historiens pré- 
tendent qu'il mourut peu de jours après cette défaite; d'autres, comme les 
PP. Rertholet et de Marne, fixent la date de sa mort en 1196. Le comte 
Raudouin était mort le 1 7 décembre précédent. 



Les plus anciennes mentions de la monnaie de Namur que l'on ait trouvées 
dans des actes ou dans des chroniques, ne remontent qu'au règne de Henri 
l'Aveugle. Une bulle de l'an 1147, donnée par le pape Eugène III en faveur 
de l'abbaye de Ronne-Espérance , porte : Partent decimae quae ad Fossensem 
ecclesiam pertinet sub anntu> censu duarum solidorum namurgensis monetae. 
Un acte d'Inguerrand d'Orbais, relatif à une donation faite à la même abbaye 
et daté de l'an 1172, parle également de la monnaie de Namur : Viginti 
nummorum namurcensis monetae , annuatim in ascensione Domini sibi sol- 
vendorum. On trouve dans les diplômes de Le Mire, t. III, p. 350, une bulle 



DES COMTES DE ISAMUR. 37 

du pape Lucius III ^ en faveur des chanoinesses de Sainte- Waudru à Mons^ 
donnée en 1181 , et dans laquelle on lit : Censum qùem vobis débet ecclesia 
de Liechies quinque solidorum monetae namurgensis. Une charte de Bau- 
douin y^ comte de Hainaut et marquis de Namur, donnée Fan 1192, parle 
également de la monnaie de cette ville : Viginti quatuor solides namugensis 
MONETAE. Enfin il est encore fait mention de cette monnaie dans une bulle du 
pape Célestin^ de Fan 1194, en faveur de Fabbaye de Bonne-Espérance, 
dans laquelle on lit : Altare de Curcellis et allodium Sancti Foillani, sub 
annuo censu sexaginta solidorum namurcensium quem canonicis de Fossis 
annuatim , etc. Il serait inutile, ce semble, de multiplier davantage ces cita- 
tions de passages où il est question de la monnaie de Namur, alors qu^on 
ne peut en tirer aucun renseignement pour trouver le rapport de cette mon- 
naie avec d^autres monnaies de la même époque. 

N* 25. Tête de profil et casquée à droite. La main droite tient Tépée haute appuyée sur 
l'épaule : .EIIV RI CD (rétrograde). 
— Croix ancrée et anglée de quatre palmes, dans un grènetis; sans légende. 

Collection de la Société arcbéol. de Namur. 
A. 0.58» 

Voici enfin une pièce de Henri TAveugle et portant son nom! Ce petit 
denier vient confirmer, de tout point, Fattribution conjecturale des deniers 
analogues, à la légende cornes, qu'on avait donnés instinctivement à ce 
prince. Ici le nom de Henri ne laisse plus de place au doute, soit qu'on le 
lise EINRIG, sans H , ou qu'on retrouve la lettre initiale qui semble devoir 
exister au commencement de la légende. Le G renversé (3) qui la termine 
n'est, à ce que nous croyons , que l'abréviation de VS , si fréquente sous cette 
forme (9) dans les manuscrits et dans les imprimés du quinzième et du sei- 
zième siècle. Une pièce de Henri II , évêque de Liège et contemporain de 
notre comte de Namur, offre également le nom de Henricus avec la même 
abréviation *• 

^ Revue de la numismatique belge, 1. 1, â"* série , pi. I, n* 2. 



38 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

]>{o 24. Tête de profil à gauche , casquée. La main droite tient Tépée haute : CO..S. 

— Croix pattée dans un cercle perlé, anglée de palmes qui, de même que la 
croix , divisent les lettres de la légende :N|Â|.|.|.|E|S|0( namu-- 
censiSf la lettre superflue et pour remplir la case). 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 0.65. 

Publiée par M. Piot , dans la Revue de la numUmatique belge, 1. 1^ S"** série, 
p. 154. 

N"* 25. Profil casqué à gauche, tenant de la main droite Tépée haute : GOMES. 

— Croix pattée dans un cercle , anglée de quatre palmes et coupant la légende : 

CR I V* I X* 1 ** I . (Crttx.) 

Collection de TÉtat, à Bruxelles. 
A. 0.69. 

N"* 26. Tète de profil à gauche, casquée. De la main droite, une épée haute : COHES. 

— Croix évidée dans un cercle et coupant la légende : | NA f HY | CE ] SO | . 

Collection de la Société archéol. de Ntffltir. 
A. 0.63. 

Voir Revue de la numismatique belge, t. VI ^ pi. V, n'' 2. La légende du 
revers y a été lue, à tort, CONAMVCE. 

\N'' 27. Profil casqué â gauche , tenant de la droite un drapeau : COCDES. 

— Abside circulaire d'une église entre deux tours à toits coniques. La croix de 
Tabside est accostée de deux points et sommée d'un coq perché, à droite. 

Collection de M. Cuypers. 
A. Poids inconnu. 

Voir Revue de la numismatique belge, 1. 1, 2"*' série, pi. II, n** 9. 

N" 28. Profil casqué à gauche , tenant de la drcûte un drapeau : COMES. 

— Type de Tagnel de saint Louis : AGNV. 

Collection de M. Serrure. 
A. 0.70. 

Voir Revue de la numismatique belge, t. VI, pi. V, n** 3. 



DES COMTES OE NAMUR. 39 

N* 29. Obole de la pièce précédente. Les légendes (s'il y en a) ne sont pas lisibles. 

Collections de la Société archéol. de Namur 

et de M. de Robiano. 
A. 0.30. 

Voir Revue de la numismatique belge, t. VI, pi. V, n** 4. 

N* 30. Tête de profil à gauehe, coiffêe d*an bonnet conique : .OMES. 

— Croix évidée , ornée et anglée de quatre x et de quatre points , dans un 
grènetis perlé. 

Collection de M. Serrure. 
A. 0.55. 

M. G. P. Serrure attribue cette pièce, ainsi que celle qui suit, à Henri 
l'Aveugle, comte de Namur, en se fondant sur la ressemblance de fabrication 
et les analogies de type qu^elles présentent avec les monnaies qui précèdent. 
Cette attribution, qu'il est impossible d'appuyer ou de combattre par des 
preuves, restera pour nous une conjecture préférable à toute autre, en at- 
tendant mieux. 

M"* Si. Tète de profil à gauche, diadémée on casquée. Devant elle, une épée haute. 

— Croix pattée dans un cercle et anglée de quatre étoiles à cinq rais. 

Collection de M. Serrure. 
A. 0.53. 



BAUDOUIN DE HAINAUT, 

MARQUIS DE NAMUR. 
il80-H95. 

On n'a retrouvé aucune monnaie de Baudouin frappée pour le Hainaut , 
et il est à supposer qu'à cette époque , le système des petits deniers muets de 
Mons et de Yalenciennes était seul en usage dans cette province. Mais, pour 
Namur, il existe quelques pièces qu'on s'accorde assez généralement à attribuer 
à Baudouin. 

N"" 32. Cavalier à droite; derrière lui une épée dfina le champ entojurée de huit annelets; 



^ 



40 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

sous le cheval : HT ( le T semble être une croix à laquelle manque la branche 
supérieure.) 

— Croix pattée dans un cercle et anglée de quatre (?) annelets, dont deux seule- 
ment sont visibles : on distingue autour les lettres: lEIV (peut-être VIE- 
VILLA?) 

Collection de TÊtat» à Bruxelles. 
A. 0.87. 

L'épée de marquis^ placée dans le champ, a fait attribuer ce denier au 
premier marquis de Namur plutôt qu'au comte Henri. La lettre H, «eus le 
cheval y serait alors un N , qui avait souvent cette forme y et Finitiale de : Na- 
murcensis marchio. 

M"" 33. Tête de profil à droite, inscrite dans un double cercle et couverte d'un casque 
ou d'une espèce de bonnet : on distingue quelques lettres AN V. . 

— Croix pattée dans un double cercle et anglée de quatre globules ou besants. 
Légende illisible ; on distingue :^N N. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
A. 0.65. 

N* 34. Variété avec la tête beaucoup plus grande. 

Même collection. 
A. 0.70. 

La croix de cette monnaie a la plus grande analogie avec celle des plus 
anciens deniers muets, de Mons et de Yalenciennes , qui doivent être égale- 
ment de la fin du douzième siècle ^. C'est cette considération qui a porté 
M. Piot à Fattribuer à Baudouin Y. Un exemplaire plus complet viendra 
peut-être^ un jour^ confirmer ou détruire cette attribution qui^ en attendant^ 
reste à Fétat de conjecture. 

N"" 35. Espèce de dragon, la tête contournée. (Sans légende.) 

— Croix inscrite dans un cercle perlé et cantonnée de deux ^ et de deux : 
* NA CI (peut-être NAMVCENCb). 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
A. 0.73. 

Voir Revue de la numismatique belge, t. VI, pi. V, n** 9. 
Attribution également dénuée de preuves et reposant sur une simple ana- 
logie de fabrication. 

* Voir Revue de la numiematique belge, t. VI, pi. V,* n"^ 7 et 8. 



D£S COMTES D£ NAMUR. 41 

N"* 36. Même pièce que la précédente, mais plus petite, quoique de même poids. Légende 
du revers également illisible. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
A. 0.70. 



PHILIPPE LE NOBLE. 

i 196-1213. 

Baudouin V avait, par son testament, partagé ses États entre ses fils. Bau- 
douin Fainé y qui fut depuis empereur de Gonstantinople , eut la Flandre 
et le Hainaut ; Philippe le second fut marquis et comte de Namur ; mais à 
la charge de tenir ce comté en fief du Hainaut dont il relèverait à Favenir. Le 
comte de Bar lui disputa les armes à la main la possession de ce qu'il pré- 
tendait être le domaine, légitime de sa femme, Ermesinde. II s'ensuivit, en 
ii97, une trêve qui fut convertie en pai\ définitive, par le traité de Dinant, 
du 26 juillet ii99. Cette pai\ enlevait à Philippe les comtés de Durbui et 
de la Roche , ainsi que la partie du comté de Namur située sur la rive droite 
de la Meuse, jusqu'à la forêt d'Arche. Ce territoire démembré comprenait 
principalement ce qui forma plus tard la prévôté de Poilvache , rachetée par 
Marie d'Artois, en 1342 ^ 

Philippe mourut le 9 octobre 1212, sans laisser de postérité. 

.V 37. Dôme ou abside d'une église accostée de deux tours : * M2ÏRCIS. 

— Croix pattée , dans un cercle perlé , et anglée de deux globules et de deux 
croissants : 4- N3ÎMVR. 

Collection de M. Decraene. 
A. 0.75. 

N"" 58. Même pièce, mais les croissants placés dans les cantons 1 et 4. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
A. 0.75. 

Voir, pour ces petits deniers, la Revue de la numismatique belge, t. VI, 
planche V. 

* J. Borgnet, Histoire du comté de Namur. 

6 



42 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

M** 39. Dôme ou abside circulaire d'une église accostée de deux tours : 4< NAMODVCCNS. 
— Croix pattée, dans un cercle perlé, et anglée de deux globules et de deux crois- 
sants : 4- MARCHIO. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
A. 0.75. 

N"* 40. Comme ci-dessus. — 4< MARCIS ( la croix placée en sautoir ). 

Même collection. 
A. 0.75. 

La même pièce avec la croix droite. 

Collection de M. Ulysse Capitaine, 

N"* 4i . Même type : ^ NT^MVR. — La croix droite anglée de deux croissants et de deux 
globules : 4« M2ÏRCIS. 

Collection de M. Serrure. 
A. O.TO. 

N° 42. Comme ci-dessus. — Légende illisible. *^ 

Collection de M. A. Everaerts. 
A. 0.75. 

N° 43. Comme ci-dessus. — Croix en sautoir; légende rétrograde : ^ MT^RCIS. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
A. 0.75. 

« 

Nous sommes persuadé qu'il existe de ce petit denier des variétés nom- 
breuses que nous n'avons pas décrites ; car il est rare d'en trouver deux iden- 
tiquement pareils. Gela fait suppposer que Femploî de ce type ne doit pas être 
limité au règne de Philippe le Noble. Les successeurs de ce prince^ dont on 
ne connaît pas d'autres monnaies , l'auront sans doute continué pendant la 
première moitié du treizième siècle. Le même fait se présente dans le Hai- 
naut^ pour les petits deniers contemporains de Mons et de Valenciennes , qui 
offrent , avec ceux de Namur, une grande analogie et dont le type a aussi 
duré très-longtemps. 

N» 44. Comme ci-dessus : N2ÎMVR. 

— Croix anglée de deux globules et de deux croissants. Un globule commence 
la légende, au lieu d'une croix : «MTCR... 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
A. 0.60. 



. DES COMTES DE NAMUR. 43 

N° 43. Tête casquée de face, à droite un drapeau. (Sans légende.) 

— Église sommée d'une énorme fleur de lis et accostée de deux tours. Trois 
points placés perpendiculairement à droite , deux à gauche. (Sans légende.) 

Collection de M. Gaillard. 
A. 0.55. 

Cette pièce a été décrite par M. Piot, 1. 1, 2"* série , page 160 de la Revue 
de la numismatique belge , comme appartenant à un comte de Namur de la 
première moitié du treizième siècle. Quant à déterminer positivement à quel 
comte elle doit être donnée y nous avouons avec lui que la chose nous parait 
impossible. Elle ne pourra le devenir que par Texhumation d'un dépôt de 
nature à en fixer plus spécialement la date. M. Gaillard Tattribue au comté 
de Flandre , sans donner aucune autre raison en faveur de son opinion que 
la ressemblance de la tète casquée de face avec celle des deniers de Gand y qui 
est de profil. La fleur de lis était, à cette époque, un ornement banal qui 
n'appartenait pas plus à la Flandre qu'à un autre pays. • 



YOLENDE ET PIERRE DE COURTENAY. 

Après la mort de Philippe le Noble , le comté de Namur revenait, de droit, 
à Henri , son frère , qui avait succédé à Baudouin sur le trône impérial de 
Gonstantinople. Selon toute probabilité, ce fut par suite d'une cession écrite 
ou tacite de ce prince que sa sœur Yolende, mariée à Pierre de Gourtenay, 
s'empara du comté de Namur, En i2i6, à la mort de l'empereur Henri, 
Pierre et Yolende furent appelés à lui succéder dans la dignité impériale. 
Ils laissèrent en parlant le comté de Namur à leur fils aine, Philippe. 



PHILIPPE II. 

1216-1326. 



Appelé au trône de Gonstantinople, après la mort de sa mère, Philippe 
refusa l'héritage impérial et le transmit à son jeune frère , Robert. En 1 222, 



U RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

il conclut de nouveau la paix avec Walerand de Luxembourg^ en prenant 
pour base du traité Faccord désastreux de Dinant^de 1199. Il mourut à 
Saint-Flour, en Auvergne, en 1226. 



HENRI II. 

Ce prince mourut, encore enfant, en 1229* Il était frère de Philippe. 

MARGUERITE et HENRI DE VIANDEN. 

1229-1337. 

Le successeur légitime de Henri était son frère, le jeune Baudouin , empe- 
reur *de Constantinople, et à son défaut sa sœur ainée, Yolende, reine de 
Hongrie ; mais Marguerite , son autre sœur, épouse de Henri , comte de Y ian- 
den, s^empara du comté de Namur qu'elle conserva jusqu^en 1237. 

BAUDOUIN DE COURTENAY. 

1237-1263. 

En 1236, Baudouin vint en France solliciter du secours contre les Grecs 
qui harcelaient Tempire latin de Constantinople. Il entreprit de se faire resti- 
tuer, par sa sœur, le comté de Namur et le patrimoine dont elle s'était em- 
parée , et y réussit à Faide des troupes que lui fournirent le roi de France 
et la comtesse Jeanne de Hainaut. Ce prince ne résidait pas à Namur. En 
1248, Jean d'Avesnes éleva des prétentions sur le comté, qu'il se fit adjuger 
par Guillaume, roi des Romains, sous prétexte que Baudouin avait négligé 
d'en faire hommage au comte de Hainaut. Marie , femme de Baudouin , vint 
alors en France, et saint Louis, choisi pour arbitre de ce différend, se pro- 
nonça en sa faveur (1256). Un nouveau compétiteur, appuyé par une ré- 
volte populaire, Henri, comte de Luxembourg, s'empara de Namur la veille 
de Noël 1256. La citadelle s'étant enfin rendue, après deux ans de résis- 



DES COMTES DE NAMUR. 4S 

tance ^ Marie, privée de tout moyen de continuer la lutte, vendit ses droits 
à Gui de Dampierre , héritier futur du comté de Flandre. 

Cette vente, consommée en 1263, fut ratifiée par Fempereur Baudouin. 



On a attribué à Baudouin le denier et Tobole qui suivent; mais nous de- 
vons convenir que cette attribution , dénuée de toutes preuves , ne doit être 
considérée que comme un moyen de classement , en attendant qu'une décou- 
verte de ces monnaies, en compagnie d'autres deniers de date certaine, per- 
mette de Faccepter définitivement ou de la remplacer par une autre. 

M"* 46. Cavalier galopant à droite , tenant de la main droite Tépée haute et de la main 
gauche un bouclier : HTQICIS 
— Croix à triples bandes, traversant un cercle perlé, anglée de quatre besants 
et coupant la légende : N | 2Ï | M | V. 

CoUection de M. Serrure. 
A. 0.76 et un autre 0.B3. 

Publiée, pour la première fois, par M. Lelewel, pi. XX, n*' 42. 
M. le comte de Robiano possède un exemplaire de ce denier avec MACIS 
au lieu de MARCIS. 

N** 47. Obole de la pièce précédente; mêmes types, mêmes légendes. La frappe impar- 
faite de cet exemplaire ne permet pas de les distinguer en entier. 

Collection de M. le comte de Robiano et de 

M. Serrure. 
A. 0.S8. 

HENRI LE BLONDEL, 

COMTE DE LUXEMBOURG. 
1^56-1365. 

Les deniers d^argent de Namur, au type du château, avec les lettres H 

et I dans le champ, doivent être attribués, soit à Henri H (1226-4 229), soit 

/ au comte de Luxembourg, Henri le Blonde], qui posséda le comté de Namur 



46 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

de 1256 à 1265. Nous nous arrètoDS de préférence à cette dernière attribu- 
tion, à cause de Fempressement que mettent d^ordinaire les prétendants et les 
intrus de frapper monnaie pour constater leurs droits. Henri U y mort fort 
jeune, ne régna jamais par lui-même, et son règne, très-court, laisse peu de 
probabilités en faveur de ceux qui voudraient lui donner ces deniers. 

N"" 48. Façade d'église à deux tours. De chaque côté deux annelets, au-dessus les let- 
• très H et I superposées [Henri?), 

— Croix pattée , traversant un cercle perlé , anglée de quatre annelets et coupant 
la légende : N3ÎMV. 

CoUection de M. Serrure. 
A. 0.60. 

N"" 49. Même pièce ; deux étoiles au lieu des annelets qui accostent le bâtiment. 

Même collection. 
A. 0.74. 

N"" 50. Mêmes types que les deux numéros précédents , mais sans annelets ni étoiles aux 
côtés du bâtiment. Au-dessus la lettre H seule. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 0.60. 

GUI DE DÂMPIERRE. 

1363-1397. 

Gui de Dampierre n^entra en possession du marquisat de Namur qu'en 
1264, par suite de son mariage avec Isabelle, fille du comte de Luxem- 
bourg. En 1280, il hérita de sa mère le comté de Flandre. En 1297, il se 
démit de son comté de Namur en faveur de son fils Jean , et mourut en 
captivité, à Paris, au mois de mars 1305. 



L'abbé Ghesquière suppose que le comte Gui fit frapper ses premières 
monnaies vers 1264, et il pense que ces monnaies sont les esterlins à tète, 
avec le titre de Marchio Namurcensis. Il est possible que Gui ait fait frapper 



DES COMTES DE NAMUR. 47 

monnaie à Namur dès qu'il fut en possession du comté, mais ce ne sont cer- 
tainement pas des esteriins à tête, dont le type ne fut introduit dans nos pro- 
vinces qu'environ vingt ans après. 

Au mois de février i283, Gui donna un octroi à Ubiert Alion, citoyen 
d'Ast, et à ses compagnons pour fabriquer des monnaies, à Namur, pendant 
deux ans. Cet octroi, que M. Piot a publié dans la Revue de la numismatique 
belge, tome I, page 40, contient, au milieu des stipulations ordinaires dans 
ces sortes de contrats , des particularités curieuses que nous croyons devoir 
mentionner ici. 

La monnaie qu'Ubiert forgeait devait être égale , en poids et en aloi , à 
celle que faisait, depuis un an, le duc de Brabant et qui valait, la pièce, 
trois brousseUns ou louvignois (trois anciens petits deniers de Bruxelles ou 
de Lpuvain)..Pour arriver à cette égalité parfaite, voici le moyen qu'il fallait 
employer : Ubiert devait se procurer 60 sols de la monnaie de Brabant, ou 
7âO pièces neuves et n'ayant pas circulé; On divisait alors cette somme en 
quatre poids égaux de 180 pièces chacun» Un de ces.lots servait à faire deux 
poids, dont l'un, ainsi que les 180 pièces, se. conservait dans une bourse 
scellée par le comte et par le monnayeur. Les 45 autres sols (540 pièces) 
servaient de comparaison pour faire les essais du litre. 

Ces esteriins, comme ceux de Brabant, étaient, du reste, du même poids 
et dû môme aloi que les nouveaux est» lins d'Angleterre. 

Le comté s'engageait à proscrire de ses États les monnaies de Brabant et 
des autres seigneurs , dans le oaa où ceux-ci refuseraient celles que forgeraient 
Ubiert et ses compagnons. 

Il résulte d'une charte du même comte , donnée à Wipnendael , le 5 mars 
1283, qu'il s'était réservé le droit d'adjomdre un monnayeur à Ubiert, lors- 
qu'on commencerait à faire la nouvelle monnaie. En vertu de cette réserve, il 
conféra cette charge àGillon Foret , de Douai ^, 

Le jour de la Toussaint 1283, un nouvel octroi fut donné, par le comte, 
à Ubiert Alion , pour faire une monnaie plus petite que les esteriins. Cet 
octroi devait durer pendant un an , à partir du jour de Pâques. 

^ Revue de la numUmatique belge ^ 1. 1, p. «45. 



48 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Cette petite monnaie devait être « de trente et siet sols et demi au pois de 
» quinze sols d'esterlins de Brabant qui est deviers nostre garde. » C^est-à- 
dire que 450 pièces de cette petite monnaie devaient être égales en poids à 
1 80 esterlins de Brabant ; ou , si Ton veut y quMl fallait 2 7^ de ces pièces 
pour faire un esterlin. 

La pièce qui se rapproche le plus, par son poids, des conditions de cet 
acte, est la charmante petite monnaie que nous donnons sous le n'' 55. Cette 
pièce est réellement un ehef-d^œuvre de gravure et de fabrication. 

On sait que le règlement sur la fabrication des monnaies, décrété par le 
roi Philippe le Bel, en juin i296, fut presque immédiatement imité dans 
les diverses provinces des Pays-Bas *. 

Le 19 mai 1297, le comte Gui concède à ses monnayeurs de Namur les 
mêmes privilèges dont jouissaient ceux du roi de France, et qu^il avait lui- 
même accordés à ses monnayeurs de Flandre , le 29 avril précédent ^. 

Le premier août suivant, il établit, à Namur, quatre-vingts ouvriers et vingt 
monnayeurs , dont la charge était et resta héréditaire jusque dans les derniers 
temps. Cette charge leur conférait divers privilèges : l'exemption du service 
militaire , à moins que ce ne fût pour la défense du comté de Namur , Texemp- 
tion des tailles , des corvées et autres servitudes , etc. Comme bourgeois , ils 
payaient une redevance annuelle de deux deniers, et jouissaient du droit de 
mort-bois dans la forêt de Marlagne et de pâturage dans celle de Sallezines. 
Ils n'étaient justiciables que du prévôt et des maîtres de la monnaie , à moins 
qu'il ne fût question de « mort d'hommes, rapt de fenunes, trêves brisées, 
» coups de couteau, membres arrachés, fraitin ^ de maison et larcin. » Ces 
ouvriers étaient obligés de travailler à Namur, ou ailleurs dans le comté, et 
le comte ne pouvait en prendre d'autres tant que ceux-ci suffisaient à la 
besogne *. 

Un autre privilège dont jouissaient^ aussi les monnayeurs, était de pouvoir 
faire paître gratuitement leurs porcs dans la forêt de Marlagne ^. 

^ Recherches sur les monnaies des comtes de Hainaut, p. 37. 

3 Galliot,t.I, p. 356. 

' De f ranger e, briser : bris de clôture, effraction. 

* Saintr-Genois, Monuments anciens ^ 1. 1, 3"* partie, p. dccclxvu. 

^ Registre rouge, dit aux esselles. Chambre des comptes, n* i004, folio 25 et suivants. 



DES COMTES DE NAMUR. 49 

On trouve dans le registre de la chambre des comptes^ n"" 1003^ folio 25^ 
registre qui commence à Tannée 1393^ la formule du serment prêté par 
Jamoton Dupont^ en qualité de maître de la monnaie^ et de celui prêté par 
Anseal de Flawinne, convne garde de la même monnaie. Ces serments 
n'offrent aucune particularité digne d'être remarquée, et nous croyons inutile 
de les reproduire ici. Jamoton Dupont est, sans doute, le Jamar Dupont qui 
forgeait monnaie pour Guillaume II, en 1415, ou du moins un personnage 
de la même famille. Les fonctions de monnayeur se transmettaient ordinaire- 
ment par héritage ^ 

* Nous devons à Tobligeance de M. Jules Borgnét Tanalyse suivante d'une pièce très-longue, 
qui se trouve au Registre des transports de 1459 à 4463, fol. 94, et qui concerne la transmission 
d'une charge de nonnayeur : 

« Débat par-devant l'échevinage de Namur, entre Gérard Ghiselin et Jehennîn, fils de Collart 
» Helin , tous deux bourgeois. Colin le barbier possédait une monnerie dont hérita son fils Ghi- 
» selin Nydan. Celui-ci mort, son fils, Gérard Ghiselin, la releva par-devant les prévAts et jurés 
» de la monnaie. De son côté, Jehennin Helin y prétendait, se disant plus proche audit feu 
» Ghiselin Nyclan de par sa mère. Gérard remontre que la monnerie est réputée comme héri- 
» tage, et qu'elle est de telle nature qu'on ne peut la vendre, céder, transporter, ni aliéner que 
M toujours elle ne doive retourner au côté d'où elle vient, et cela selon la teneur des chartes 
» concédées par les comtes de Namur et ratifiées par le duc de Bourgogne. La monnerie fut 
» adjugée à Gérard Ghiselin comme proche audit Ghiselin Nyclan du côté d'où elle vient. » 

Nous lui devons également la communication de l'extrait suivant du Répertoire des causes et 
questions, de Louis Lodenœt, manuscrit très-curieux appartenant aux archives de la ville de 
Namur. Ces deux pièces font connaître suffisamment en quoi consistait le droit d'hériter d'un 
office monétaire et comment ce droit s'exerçait. 
Folio 60 verso. « Sur le différent, plait et question estant par-devant mayeur et eschevins de 
Namur entre Jehan, filz légitUme de feu Jehan de Nanines d'une part, et Jehennin Hazart 
d'autre, pour et à cause d'un monnerie qui estoit délaissiet et succédé dudit feu Jehan de 
Nanynnes, père dudit Jehan demandeur, laquelle icellul Jehan Hazart, deffendeur, avoit jà 
piéeha relevée par-devant les prévost et jurés sermentés du seriroentde la monnoie de Namur 
et à Toccacion d'icelle esté monnoye (monnayeur) présenté, et saulfz tous drois; aveuc en 
avoit esté joyssant et possessant comme du seriment de ladite monnoie de Namur xi ou xn 
ans, pendant lequelle temps, ledit Jehan de Naninnes avoit esté et jusque au présent enfant 
moindre d'ans et soubz eaiges; avecq avoit nouvellement esté prowé et jugié en eaige selon la 
loy de Namur et estoit bourgois d'icelle ville. Après laquelle approbacion d'eage, il ledit de 
Nam'nnes avoir volu relever ladite monnoyerie qui avoit esté à son père, les dessusdits prévost 
et jurez ne l'avoient volu recepvoir soubz umbre d'aucunes coustumês et usaiges qu'ilz disoient 
avoir usez et maintenus par eulx et leurs prédécesseurs de tout temps , disans que ledit de 
Naninnes avoit trop longement tardé; pour laquelle cause, ledit de Nanines avoit fait appeller 
et convocquier en justice ledit Jehan Hazart, auquel il avoit faite deffendre ladite monnoyrîe, 

7 



50 



RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



Les monnayeurs de Namur possédaient un sceau et en revêtaient leurs 
actes. On trouve ce sceau mentionné dans la transcription d^une lettre de 
sauf-conduit^ délivrée à un leurs confrères^ en 1430^ et insérée au folio 
193 du Registre aux transports de 1428 à 1436. Nous regrettons vive- 
ment de n'avoir pu nous procurer ce sceau pour en donner le dessin. 



N"" 5i . ECU au lion avec le Mton péri en bande. Au-dessus , • • • ; auv c6tés , les lettres : 
GI — OR. 
— Croix à doubles bandes repliées en annelets à leurs extrémités et anglée des 
lettres N | 25 | (D | VR | . 



Collection de M. Serrure. 



A. 0.66. 



Ce petit denier doit être des premières années du règne de Gui et^ dans 
tous les cas , antérieur à ses esterlins et à Tadoption de la grosse monnaie. 

N^" 52. ECU au lion avec le b&ton péri en bande : ^ MTSRai^' : NTSMVaGNSIS. 

— Grande croix coupant la légende et anglée des lettres : N 2S M V. . Autour : 
GIDO I aOM® I FL2SN | DRI@ | . 

Même eoUeeiion; 
A. 2.16. 



disant et maintenant qu'il n'y avoit droit ne action quelooncques, attendu que ladite monnoyrie 
avoit esté à aondit feu père. Et combien que ses tuteurs et mambours euissent esté requis de 
lui faire relever ladite monnerie dedens Fannëe que sondit père estoit trespassé, se dist et 
maintient icellui de Nanines que sesdits tuteurs et mambours ne lui povoient prëjudieiier son 
droit par raison, veu qu'Q estoit alors meindre d'ans, et meisment que ung meunerie est tenue 
et réputée pour héritaiges , car les tenans ou possessans d'icelle ne le pevent vendre ne donner 
à aultnii, selon la teneur des Chartres. Sur lesquelx proposicions, deffenses et allégacions de 
l'un des partie et de Tautre et sur le tout bon advis et conseil; à le somonce de Jacques du Pont , 
mayeur, où estoient Jehan Baduelle, Willamme de Fumalle et les autres eschevins, fu dit par 
droit, par loy et par jugement, d'une sieulte et accort l'un de l'autre que eu regart que ledit 
Jehan de Naninnes estoit filz légittime dudit feu Jehan de Naninesduquel ladilte monnoyerie 
procédoit, estoit venu et comparu devens le terme quil appartenoit, assavoir dedens l'année 
enssuivant de la probacion de son eaige, aussi qu'il avoit esté moindre d'ans depuis le trespas 
de sondit père jusques à ores, ledit Jehan Hazart devoit prestement lever et hoster sa maien 
{main) de ladite monnerie dont question est et n'y avoit point de drojs, ains doit icelle mon- 
nerie appartenir et demorer audit Jehan de Naninnes, non obstant quelconcques usaiges ou 
coustumes que les prévost, jurez ou autres de ladite monnerie eussent ou disoient avoir, car 
ç'estoit au dehors de leurs Chartres. Si en fu fait le présent jugement le xvtii"* jour de mars , 
l'an XLV (4445), selon stille de Uége. > 



DES COMTES DE NAMUR. M 

Variété avec une étoile au-dessus de l'écu au lion. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 1.00. 

N"* 55. ECU au lion avec le bâton péri en bande : MT^RCI^IO N7SMYRC. 

— Grande croix à doubles bandes coupant la légende et anglée de douze anne- 
letes, groupés par trois : : G : CO | MGS | FL7S | DRG. 

Collection de M. Serrure. 
A. 1.26. 

Variété : deux points après MTERCtilO (:). 

Collection de M. le comte de Robiano. 

N"" 54. ECU au lion avec le bâton péri en bande : x GtS ^ M^R X27SM. — Grande croix 
coupant la légende et anglée des lettres 2C R D L : GC ] IjO | M@ | cQF | . 

Collection de M. R. Chalon. 
A. 0.61. 

Les légendes de cette jolie petite pièce doivent se lire : Quido Gl^OMES 
{cames) FLAnDRte ET MT^Kchio NAMum. 

N"" 55. ECU au lion avec le bâton péri en bande : N7S MYGC 6NS. — Grande croix à 
doubles bandes, anglée de trèfles et coupant la légende: G.H | 7SR | CI^ | 10. 

Collection de H. Serrore. 
A. 0.46. 

Variété : pas de point après HTERGt^IO 

Collection de la Société archéol. de Namur. 

N* 56. Tète de face : * M^OICI^IO N25MVRC. — Type ordinaire des esteriins : GCO | 
M©S I FL2Î I DRG. 

Collection de M. Serrure. 
A. 1.26. 

M. Gaillard a placé cet esterlin parmi les monnaies de Flandre^ pL XVII, 
n^ 158. 

Variété : un point dans le champ, â droite du buste du comte. 

Même collection. 
A. 1.40. 



52 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

N* 57. Même pièce que le numéro précédent: la tète est accostée de deux sautoirs. — Au 
revers deux points avant le : G. et DR@. 

Collection de M. R. Chalon. 
A. i.â5. 

Variété : sans les deux points. 

Même collection. 

N* 58. Tète de face accostée de deux croisettes : * MTÎlRCIîIO N25MVRC. 

— Type ordinaire des esterlins; au premier canton une étoile à cinq rais au lieu 
des trois besants : G ŒO | M@S \ ELZ! | DR@ {sic). 

Même ooUection. 
A. 1.30. 

Cette pièce a été publiée^ dans la Revue de la numismatique belge, t YI^ 
2°^^ série^ page 280^ d'après un exemplaire unique trouvé en Irlande. 

N^" 59. Tête de face accostée (}e deux croisettes : 4< MTSRCI^IO N3SMVRC. 

— Type ordinaire des esterlins ; dans le 5*°* canton de la croix un quatre-feuille 
évidé : GCO I HGS | FL7S | DR@. 

Même collection. 
A. 1.26. 

Publiée par M. Gaillard ^ comme appartenant à la Flandre^ pi. XVII ^ 
n« 159. 

N* 60, Tête nue de face : * nTSRCïjIO g RTÎJIIVRSI [sic). 

— Type ordinaire des esterlins : g ÎIIO | HST | 25X225 | flBVR. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 1.26. 

Variété : une petite croix sur le buste du comte, et la légende du revers: ^ MO | 
NE25 I N25N 1 MVR, 

A. 1.15. 

Cette pièce est mentionnée^ sous le n® 12, dans le catalogue provisoire 
des monnaies de Namur, donné par la Revue de la numismatique belge. Elle 
appartenait alors à M. L. De Goster. Nous n^avons pu la retrouver. 



DES COMTES DE NAMUR. S3 

N* 61. Tête noe de foce : Hh MSSRCI^IO N2SMVG. 

— Type ordinaire des esterlios : M0X2 | QTR | œM | ITIS. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

A. i.sa 

N« 62. Tête nue de foce : >i< G ^ mSSRCI^IO S^n^mYR. 

— Type ordinaire des esterlins : ^ II20 | UQl \ JSlXiS. | SDVR. 

Même collection. 
A. 1.S0. 

N* 63. Tête nue de face : >!< ^ G ^ mXRCI^IO XZSSSDVR x. 

— Type ordinaire des esterlins : ^ SDO | UQT | 2SI22C | mVR. 

Collection de M. Serrure. 
A. 1.06. 

■ 

Variété : sans le sautoir à la fin de la première légende. 

CoUectioB de M. le comte de Robiano. 

N* 64. Tête nne de face : * g G g ÎUKRŒIîIO nîîîIlVR. 

Type ordinaire des esterlins : ^ SIZO | I2@T | KU7S, \ dlVI $. 

Même coUeeUon. 
A. i.Itt. 

N"" 65. Même pièce que la précédente, mais la croisette est accostée de quatre sau- 
toirs (g * }^). — Au revers : nîïJRVR. 

Même coUectîon. 
A. iAlS. . 

N^" 66. Tète de face couronnée de trois roses : 4< G : 2SRX2IOD7SO(I2YR. 

— Type ordinaire des esterlins : COM. | eCSTC | RNO | NYS. 

GoUection de l^ÉUt, à Bruxelles. 
A. I.OS. 

Cette pièce est une imitation ou contrefaçon d^un esterlin de Namur et 
d'un esterlin de Looz. Elle a été trouvée en Danemark avec plusieurs fausses 
pièces du ménae genre. Nous la plaçons dans la même catégorie que ces 
esterlins de Gui, au revers de Mons et de Maubeuge^ dont nous avons donné 
la description dans les Recherches sur les monnaies des comtes de Hainaut, 
t. I, p. 1 59 , ^t suppléments , p. xviik 



54 HEGHERGHES SUR LES MONNAIES 

N* 67. Aigle biceps dans un cartouche composé de quatre arcs de cercle et de quatre 
angles saillants : * G J COtlîTLAnD {sic) ÎIÎTÎRCI^nîîm. 
— Croix patlée au centre. Légende intérieure : * ÎIlOnSTTC LGCSTTÎT. Lé- 
gende extérieure : * mi (sic) nOJIWni {sic) DBI BRI DSI II^V XPl. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 4.80. 

Cette curieuse pièce a été frappée à Statte , faubourg de Hui ^ pendant que 
le comte Gui exerçait la mambournie de la principauté de Liège , pour son 
fils, Févéque Jean IV, de 1282 à 1292. C'est une monnaie plutôt liégeoise 
que namuroise, et elle doit faire présumer que le mambour ne se sera pas 
borné à frapper dans cette seule localité. Il y a là, probablement, toute une 
série de pièces à retrouver. 

L'incorrection des légendes est aussi fort remarquable. 



JEAN K 

1297-1331. 

Ce prince était Fainé des enfants que Gui de Dampierre avait eus de sa 
seconde femme, Isabelle de Luxembourg. Il prit une part active aux luttes 
héroïques que les Flamands soutinrent contre la France, dans les premières 
années du quatorzième siècle, et se chargea du gouvernement du comté, 
pendant la captivité de son père. L'an 1322, le comte Louis de Crécy lui 
céda le port de TÉcluse , en récompense des services qu'il avait rendus à la 
Flandre. Cette cession fut confirmée de nouveau en 132&. Jean mourut à 
Paris, le 1*'^ février 1331, âgé de soixante-quatre ans. Il laissa de sa seconde 
femme, Marie d'Artois, sept fils et trois filles. Ses quatre premiers fils lui suc- 
cédèrent lun après l'autre. 



L'organisation de la corporation des monnayeurs, commencée, en 1297, 
par le comte Gui , fut complétée , dans les premiers mois du gouvernement de 
Jean 1"% par des statuts définitifs que les monnayeurs rédigèrent eux-mêmes 



DES COMTES DE NAMUR. 55 

et scellèrent de « leur saiel commun , en mémoire et en ramenbranche {sic) 
n et en tesmoignagedeveritei^.» le 17 septembre 1298 ^. 

Ces statuts réglaient les droits et les devoirs des membres de la corpora- 
tion^ leurs rapports entre eux et leurs obligations à Tégard de leurs chefs. Les 
monnayeurs s'engageaient à travailler bien et loyalement. Si Tun usait de 
fraude^ ses compagnons devaient le dénoncer au prévôt. Le meurtre d'un con- 
frère y OU le vol y privait le coupable de sa charge , qui passait à ses héritiers ^ 
comme s'il était mort. Les autres crimes et délits n'étaient punis que d'une 
exclusion temporaire et d'une amende plus ou moins forte. On ne pouvait 
entrer à la monnaie^ pour y travailler^ que couvert de vêtements valant au 
moins cinq sols. L'ouvrier malade recevait deux sous par jour jusqu'à sa 
guérison. 

Les héritiers des ouvriers et des monnayeurs devaient payer quarante sous 
pour droit d'entrée dans la corporation. Il était défendu aux membres de jouer 
aux dés ; de jurer € vilain sairement de la mère Dieu ; » de diffamer ses 
compagnons et de les accuser faussement de vol ou de tromperie. Celui qui se 
mariait donnait à la compagnie^ « en cortesie, » vingt sous; et tous les mon- 
nayeurs et ouvriers qui se trouvaient en ville le jour de ses noces devaient 
assister à la messe de mariage et aller à l'offrande. Ils le devaient faire égale- 
ment le jour de l'enterrement d'un confrère. Les pauvres étaient ensevelis et 
enterrés , aux frais de la communauté^ sur les deniers d'une caisse d'épargne 
qu'alimentaient les amendes inférieures à douze deniers et une retenue d'un 
denier par semaine sur ceux qui travaillaient. 

L'ouvrier qui devenait lépreux recevait douze deniers par jour de celui qui 
le remplaçait. 

A défaut d'héritier mâle , les filles succédaient dans la charge de mon- 
nayeur^ sans pouvoir l'exercer par elles-mêmes; mais leurs maris la possé- 
daient à titre de mambours , pendant la vie de leurs femmes et jusqu'à ce 
que les enfants issus du mariage pussent travailler convenablement. 

Le prévôt qui était convaincu d'avoir perçu une amende indûment était tenu 

* Ce document a été publié par Galliot, t VI, p. 47; par M. Ch. Piot, dans la RtMut de la 
numiêmatique belge, U I, p. 47; et par M. de Reîffenberg, MonumetUs pour servir à l'hù- 
totre^etc., t.1, p. 53. 



b6 



RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



de payer cinq sous. Les contestations et les débals auxquels rinlerprélation 
des statuts pouvait donner lieu étaient jugés par le prévôt assisté de quatre 
« des plus suffîsans eompaignons sermenteis et eslius de par tous les aut's. > 
Enfin, le règlement pouvait être modifié , toutes les fois qu'on le jugerait 
convenable , par < le commun consial et volenteit > des cent ouvriers et mon- 
nayeurs de Namur. 



Jean de Namur, pendant la captivité de son père, le comte Gui, fil frapper, 
en Flandre , diverses monnaies en son nom *. On a retrouvé de lui trois gros 
au portail, l'un frappé à Termonde : 



Tautre à Nino\e 




et le troisième a Alost , dont on connatt deux exemplaires variés : 




< Voir sur cet monnaies un article que nous avons inséré dans la Bévue de la numismatique 
belge,. i" série, (orne III, p. 160. Les gros d'Alost ont été publiés par H. Gaillard, dans ses 
Beeherchei êur tes monnaies de Flandre; le gros de Ninove est inédit et appartient h M. le 
professeur Serrure, de Gand. 



DES COMTES DE NAMUR. 57 

Ces pièces ont du être émises dans les derniers mois de 1302^ ou pendant 
les premiers mois de Tannée suivante. Il paraît^ toutefois, que le comte Jean, 
après avoir abandonné le gouvernement de la Flandre , conserva des( droits 
sur les profits de la monnaie d'Alost, droits qui, sans doute, lui avaient é(é 
concédés, ainsi que différents autres fiefs en Flandre, pour le récompenser 
des secours qu'il avait prêtés aux Flamands, dans leur lutte héroïque contre 
le roi de France. 

Un compte que rend au comte de Namur, son receveur, Willaumeâ Sel- 
vain, du jour Saint -Michel 1313 jusqu'au vingtième jour après la Noël 
suivant ^, mentionne , comme recette, les wdignages de la monnaie d'AIost, 
qui montaient, pour le tiers appartenant au comte, à soixante -quatorze 
livres, treize sols, dix deniers de gros payement, à raison de deux pille- 
willes pour un gros. 

Qu'était-ce que des pilkwilles? Du Cange, à qui il convient de recourir 
d'abord lorsqu'il s'agit du moyen âge , nous répond : Les PillevUles sont des 
monnaies mentionnées dans une ordonnance du roi de France de 1313, 
Les poilevillains sont des monnaies d'argent dont il est question dans des 
chartes de 1353 , i 355 , etc. 

Disons d'abord que les poilevilains , monnaies du roi Jean , émises en 1353 
et dans les années suivantes \ tirent leur nom du maître général , Jean 
Poilevilain , qui les fit fabriquer. On ne doit donc pas les confondre , ainsi 
que semble le faire Du Cange , avec une monnaie plus ancienne de cinquante 
ans et qui ne peut avoir rien de commun avec le maître général du roi Jean. 

Si nous ouvrons Roquefort , nous trouvons : pilleviUe , plaque , pillevuille , 
monnaie des évéques de Toul {sic) y poilevilain, sorte de monnaie d'argent. 

Le recueil des ordonnances des rois de France, tome I, page 535, donne 
une lettre de Philippe le Bel, adressée au bailli d'Auvergne, et datée de 
Poissy, le samedi après la Thiphanie (la Noël) 1313. Cette lettre avait pour 
but de renouveler le décri ou la proscription des -monnaies suivantes, à 
cause de leur « mauvaiseté et fausseté » savoir /. les pilles-vuilles , les vé- 
nitiens et les THOULAis. Les vénitiens sont sans doute des pièces de Venise, 

* Archives de FÉtat à Bruxelles. 

^ Le gros denier blanc à la couronne , ou gros à la queue. 

8 



58 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

les thoulais des monnaies de Tévéque de Toul y et ee sont ces thoulais que 
Roquefort aura confondus avec les pillevilles. Hais que dire de ces dernières ? 

Il parait d^abord hors de doute que ce sont des monnaies étrangères à la 
France^ et des monnaies de bas aloi. On peut^ de plus^ à cause du compte de 
la monnaie d'ÀIost, présumer qu^elles doivent avoir été spécialement connues 
en Flandre, dans les premières années du quatorzième siècle. Notons que ce 
fut en Flandre, pendant Tadministration provisoire de Jean de Namur, de 
ses frères et de son neveu Guillaume de Juliers, que Ton conmdença à altérer 
le titre des gros tournois. Ces gros avaient pour type un château , une porte 
ou un portail, en grec iru^, pile; ils étaient non plus d'argent mais d'un 
métal vil. C'était donc des piles-viles. Cette étymologie qu'on repoussera, 
peut-être , comme plus spécieuse que vraie , et que nous ne donnons nous- 
méme que comme une conjecture, rappelle naturellement la vieille expres- 
sion française, croix ou pile, sur Torigine de laquelle on a tant divagué. 
Bescherelle, le dernier et le plus volumineux de nos lexicographes, veut que 
le mot pile vienne du gaulois (celtique?) jot'fe, qui veut dire navire, à cause 
de la figure d'un navire empreinte sur les monnaies. Il est possible que pile 
ait signifié navire en celtique. Qui sait le celtique? Mais ce que personne 
n'ignore , c'est que le type du navire qu'on trouve sur quelques monnaies d'or 
anglaises et sur des imitations de ces monnaies faites aux Pays-Bas, est 
tout à fait inconnu en France; en France d'où vient l'expression croix ou pile. 

D'autres ont dit que pile dérivait de pileus , à cause du chapeau dont les 
tètes, gravées sur les monnaies, étaient couvertes. Cette explication est moins 
admissible encore* Le chapeau ne se voit guère que sur quelques testons ita- 
liens et quelques thalers allemands. De plus, le côté de la tète, sur les mon- 
naies, n'est pas le côté de la pile, comme on peut s'en assurer par l'édit de 
Henri II, du mois d'août 1548, qui ordonne de remplacer la croix, « trop 
aisée à être falsifiée , » par sa < pourtraiture d'après le naturel. » Le côté de 
la pile devint celui des armoiries du prince. 

Boisard ^ prétend que le mol pile, donné à un côté de la pièce, provient de 
ce que ce côté était imprimé par le coin de dessous , celui qu'on fixait dans le 
cépeau ou billot, et qu'on appelait la pile. Mais pourquoi ce coin était-il appelé 

* Traité des monnaies, etc. Paris, 1741^ 2 vol. in-lâ. 



DES COMTES DE NAMUR. 59 

la pile? n'est-ce pas plutôt parce qu'il portait la gravure du côté pile de la 
monnaie ? 

L'expression croix ou pile est française; elle est ancienne^ elle est popu- 
laire^ proverbiale et d'un usage général. Il faut donc en chercher l'origine 
dans des monnaies de France , dans des monnaies anciennes et d'un cours 
longtemps prolongé. Elle doit venir du type essentiellement français, du type 
qui, inauguré par Gharlemagne , s'est maintenu jusqu'à la fin du moyen âge, 
du type des deniers carlovingiens et des tournois capétiens. La croix d'un 
côté, le temple, le portail, la colonnade, la pile de l'autre. Du Gange, seul, 
ne s'y était pas trompé ^ 



ATELIER DE NAHUR. 

N*» 68. Châtel crénelé : * M2ÎRCI2IOn25(D^ Bordure des tournois de dix fleurs de lis. 

— Croix pattée au centre. Légende intérieure: ^< lOf^S. COM-I27C(D'. Lé- 
gende extérieure : * BHDICTV : SIT : HOODS \ DHI \ DSI : BRI. 

CoUection de M. le comte de Robiano. 
Â. 1.50. Pièce ébréchée. 

En cédant à son fils Jean , le comté de Namur, le comte Gui s'était ré- 
servé le titre supérieur de marquis qu'il continua de porter dans tous les actes 
postérieurs à cette cession. Jean , même après la mort de son père , ne parait 
avoir jamais pris d'autre titre que celui de comte. 

Ce demi-gros semblerait donc être une monnaie commune aux deux princes 
et faite dans les premiers temps du règne de Jean. Le côté du châtel appar- 
tiendrait à Gui, marquis de Namur, et le revers au comte Jean, son fils. 
* 

N"* 69. Cb&teau à trois tours, ou portail brabançon; bordure des gros tournois, de douze 
fleurs de lis : * lOI^TCnES : COODSS. 

— Croix pattée au centre. Légende intérieure : * N25(DVRCSNSIS. Légende 
extérieure : * NOODEN i DNI : NRI : SIT : BENEDiaTVOD. 

Conection de M. Serrure. 
A. 3.00. 

* Glossarium mediae et infimae latinitatis, au mot Pila. 



60 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Ce type a' été employé par Jean II, duc de Brabant (1294-1312), et 
peut-être déjà dans les dernières années du règne de Jean ^^ Le catalogue 
provisoire, donné dans le tome I'''^ de la Revue de la numismatique belge ^ 
mentionne cette pièce, sous le n"" 27, d'après le même exemplaire; mais 
les légendes y sont inexactement rendues. 

N* 70. Château à trois tours, ou portail brabançon. Bordure des gros tournois : ^< lOI^'S 
: CO. . ,(D\ 

— Croix pattée dans un cercle :^ VRCGNSIS. — Légende extérieure : 

* .... IHI : SIT ; BEHED 

Collection de M. Serrure. 
A. Pièce ébréchée. 

N"" 71. Château â trois tours, ou portail brabançon. Bordure des gros tournois de douze 
feuilles (de vigne?) : * M0NGT7C N2ÎMVR. 

— Croix pattée au centre. Légende intérieure : * I : COMES : N2ÎMVR. Lé- 
gende extérieure : * GR75CI2Î : DOMINI î DEI : NRI : F2ÎCTVS : SVM. 

Collection de M. De Craene, k Malines. 
A. Poids inconnu. 

N"" 72. Variété de la pièce précédente. Bordure de trèfles. Au revers, les mots de la 
légende intérieure séparés par deux points. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 5.90. 

N"" 73. Château à trois tours, ou portail brabançon. Bordure du gros tournois de douze 
feuilles (de vigne?) : * M0n2î i N7CMVSR. 

— Croix pattée au centre : légende intérieure : * I : COMES : n2ÎMVER. Lé- 
gende extérieure : * GR2tTI25 DOOWni î NRI : DSI i F2ÎTS : SM (foetus 

sum). 

Même collection. 
A. 5.80. 

N"" 74. Château à trois tours, ou portail brabançon. Bordure des gros tournois, de douze 
feuilles à trois lobes : * M0HST2Î : N25MVCI. 

— Croix pattée au centre. Légende intérieure : * : I : COMGS : H2ÎMVCI. Lé- 
gende extérieure : * GR2ÎCI25 : DOMIHI : D©I 5 NRI : F2ÎCTVS 5 SVM- 

Collection de M. Serrure. 
A. v.qU. 



DES COMTES DE NAMUR. 61 

N'' 7S. Ch&tel tournois entourant une fleur de lis. Bordure de douze feuilles de trèfle : 
* M0H6T2Î ? N25MVR. 

— Croix pattée dans un cercle. Légende intérieure :^ l': C0M6S : H2ÎMVR. 
Légende extérieure: * GR2ÎCI7C : DOJIMHI : DSI : HW ; F2ÎCTVS : SVM. 

Musée impérial de TErmitage. 
A. Poids inconnu. 

N"* 76. Lion couronné avec le bâton péri en bandç. Bordure de douze trèfles : 4< GDOME- 
T2Î g NTCODVRCIîL 

— Croix pattée au centre. Légende intérieure : * I ^ GOODSS x BTCGDVR. — 
Légende extérieure : * HOODEN g DRI g RRl g SIT g BENEDICCTVOD. 

Collection de M. le comte de Robiiino. 

Ce type a quelque analogie avec celui d^un gros de Guillaume P*^ de Hainaut 
(1304-1337) que nous avons dcmné sous le n"" 53 des Recherches sur les 
monnaies des comtes de Hainaut. 

N* 77. Cavalier à l'épée : * s lOl^S COMSS HTC ; MVRCL 

— Croix coupant la légende intérieure : SIG | 12 VM | GCRY | CIS. Légende ex té-* 
rieure : * • mOKET25 • nîîMVRCCGCnSIS î . 

« Collection de M. Serrure. 

A. 1.95. 

Variété : sans les trois points ( : ) avant le mot moneta. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

Autre : du côté du cavalier, la croix accostée de trois points ( : 4< : ) et trois 
points ( : ) après johs : . 

Même collection. 

Cette pièce est une imitation servile du cavalier de Jean d'Avesnes, comte 
de Hainaut. 

N* 78. Ch&teau à trois tours, ou portail dit brabançon : * -I • C0M6S DTCMYRCL 

— Type des esterlins : M025 | K7CM | VRC | SIS. 

Collection de M. Serrore. 
A. I.i5. 

Type de Jean II, de Brabant (1294-131?). 



63 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

N"" 79. Château à trois tours, ou portail dit brabançon : ti^ • I • C0M6S X22CMVRCI. 

— Type des esterlins : M0'2Î | WIL | L7CN | 2ÎMV. 

Collection de M. Serrure. 
A. 4.3K. 

N** 80. ECU au lion couronné, avec le bâton péri en bande : MON ST2î.n2î MVRCI. 

— Grande croix à doubles bandes coupant la légende et anglée de douze besants, 
groupés par trois : I • CO | MSS- | HTCM | VRC. 

Même collection. 
A. 4.08. 

Variété : la lettre I accostée de deux points (•!•). 

Collection de M. le comte de Robiano. 

N^ 81. ECU au lion couronné, avec le bâton péri en bande : ©lOÏ^S • COODSS X22SSI2. 

— Croix des esterlins anglée de douze besants : GDOR | ©TTC | WKCD \ VRCI. 

Collection de M. Serrure. 
A. 0.65. 



ATELIER DE yiESVlLLE. 

Les pièces portant : moneta Vilecs, moneta nom Villefisis, maneta Vil- 
lensis, moneta Villsis, pourraient également être attribuées à Tatelier de la 
Neuve-Ville-lez-Namur. Mais comme aucune monnaie de Jean P"^ ne porte 
positivement Tindication de cette localité , tandis que sa monnaie de conven- 
tion avec Louis de Crécy prouve à Tévidence que Tatelier de Viesville fonc- 
tionnait sous son règne, nous avons préféré classer toutes les monnaies de 
Ville dans une seule catégorie. 

N"" 82. Château à trois tours, ou portail brabançcm. Bordure des gros tournois de douze 
fleurs de lis : lOI^^S : ŒO'S : RTCODR. 
— Croix pattée au centre. Légende intérieure : * 0DONE2Î : VILECS. — Lé- 
gende extérieure : [Surfrappéé) su nomen dom. nri benedictvm. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 5.80. 



DES COMTES DE NAMUR. 63 

N" 83. Cavalier au drapeau : * lOI^'GS C0M6S X23E MVR. 

— Croix pattée au centre. Légende intérieure : SIGIZYM CRYCIS. Légende exté- 
rieure : * M0NGT2Î : N0V2T : VILLGHSIS. 

CollectioD de M. Serrure. 
A. 1.86. 

Imitation complète des cavaliers de Jean d'Âvesnes et de Guillaume I*"'^ 
comtes de Hainaut. 

N» 84. Cavalier au drapeau : ^ : lO^S : C0M6S : R2TM. 

— Grande croix pattée coupant la légende et angiée de trèfles : SIG | RVM | 
ŒRV I CIS. 

Collection de M. le comte de Robiano et celle 

- de la Société archéologique de Namur. 
A. 0.97. 

Décrite dans la Revue de la numismatique belge ^ t. IV, 2"* série, p. 75. 
Deux exemplaires connus. 

Une pièce semblable a très-probablement été frappée par les comtes de 
Hainaut , mais elle n'a pas été retrouvée jusqu'à ce jour. 

Bien que ce petit cavalier ne porte pas de nom d'atelier, sans doute à dé- 
faut d'espace pour la légende, nous le plaçons à la suite du cavalier, dont il 
est la fraction. 

N<> 85. Château à trois tours, ou portail brabançon : »{< • I • C0M6S RT^MVRCI. 

— Type des esterlins : MO'75 | VIL | LSN | SIS. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 1.35. 

N"^ 86. ECU parti, à deux lions couronnés, avec bâton péri en bande : Hh : I • COMS 
n2ÎMV R : 

— Grande croix coupant la légende et angiée de quatre feuilles trilobées : M0I2 
ST2Î I VILL I SIS. 

Collection de M. Serrure. 
A. 0.66. 

Variété : les deux L liés par un trait oblique en signe d'abréviation. 

Collection de M. le comte de Robiano. 



64 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

N" 87. Dans une épicycloïde à quatre lobes divisée en quatre quartiers, quatre lions, 
dont deux, le 1" et le 4"% au bâton péri en bande : >i* lOI^'S COGD X27CM : 
LVDOVC : COCD FTÎDIG. 
— Croix paltée dans un cercle : * ODOnETTS VETRIVIL'. Légende exté- 
rieure : * BNDICTVM : SIT 5 ROODGR 5 DHI l RW. 

Collection de M. R. Clialou. 

A. 1.70. 

Variété : un point après COOD. COOD. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

Autre : HRI : DHI. 

, Même collection. 

Cette pièce est une monnaie de convention faite par Jean I^*^ (1297-1331) 
et Louis de'Crécy^ comte de Flandre (1322-1346)^ par conséquent, de 1322 
à 1331. 

Elle doit faire supposer qu'une monnaie analogue a été fabriquée dans 
quelque atelier de la Flandre , Gand ou Alost ; mais la pièce flamande n'a pas 
été retrouvée, non plus que la convention elle-même. 

Le type employé pour cette monnaie parait avoir joui d'une grande faveur, 
car on le retrouve dans presque toutes les provinces des Pays-Bas. 

ATELIER INDÉTERIINÉ. 

N"* 88. Château à trois tours, ou portail brabançon. Bordure des gros tournois : *t lOI^S : 
COS : RTCODR. 
— Croix paltée dans un cercle : * BR2CB2SX2TIE DVX. Légende extérieure : 
* nOMEn : DOMini : ROST DICT . . 

Collection de M. L. De Coster. 

B. S.90. 

Ce gros offre la plus grande analogie avec les pièces de bas aloi que les 
administrateurs de la Flandre, Jean, comte de Namur, et ses collègues, firent 
frapper pendant la lutte contre la France, de 1302 à 1305. C'est le même 
type, le même métal, la même fabrication. L'inscription du revers, Bra- 
BANTiE Dux, indique qu'il s'agit ici d'une monnaie commune faite pour le 
duc Jean II de Brabant et le comte Jean I""' de Namur. 



DES COMTES DE NANUR. 68 

Déjky par un traité du 31 octobre 1299 et une convention subséquente 
du 2 avril 1300^ dont les effets devaient durer jusqu'à la Saint-Jean-Baptiste 
1301 9 Robert. dé Béthune^ gouverneur de la Flandre pendant la captivité 
de son père ^ le comte Gui , avait conclu , avec le duc de Brabant y un accord 
au sujet du partage des bénéfices de leurs monnaies^ qui seules devaient 
avoir cours dans les deux pays. La durée de ce traité a-t-elle été prolongée ; 
le traité lui-même a-t-il été remplacé par un nouvel accord? Notre pièce 
semble le faire présumer. 

Peut-être aussi serait-elle le produit d'une convention entre le duc de 
Brabant et le comte Jean y agissant comme comte de Namur. Nous préférons 
cependant y voir une monnaie flamande^ non-seulement à cause de sa res- 
semblance avec les pillewilles d'Alost y mais surtout par cette considération 
qu'un traité a existé à cette époque entre la Flandre et le Brabant^ et que 
rien ne prouve qu'un traité semblable ait été fait pour le comté de Namur. 

Cette curieuse monnaie^ dont on ne connaît qu'un exemplaire, a été pu- 
bliée par M. Van der Ghijs, pi. XXXIII, n"" 10. « C'est, » dit-il, sans autre 
explication, « une monnaie faite en commun par le duc de Brabant et le 
» comte Jean de Namur. » 

JEAN II. 

l33M33tf. 

Ce prince, toujours absent de son comté, dont il laissait le gouvernement 
à sa mère, Marie d'Artois, mourut le 2 avril 1335, lorsqu'il se rendit en 
Prusse pour combattre les idolâtres. Il n'avait pas été marié. 



II ne serait pas possible de distinguer d'une manière certaine les mon- 
naies de Jean II de celles de son père Jean ^^ Nous lui donnons celles dont 
le type semble être le moins ancien , mais sans insister sur leur attribution. 



66 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



ATELIER DE NAHUR. 

N"" 89. Quadrilatère superposé sur quatre lions placés en forme de croix : 4< 10 1 COMESo 
nîîMVRCR. 

— Croix fleurdelisée dans un perde : MOHETTC HTCMYRCn. 

Colleetion de M. R. Chalon. 
A. i.48. 

Variété : deux points (:) après moneta. 

Collection de M. le comte de Robiarm. 

Ce type singulier et dont on ne trouve pas d'analogue dans les provinces 
voisines y se compose en réalité de quatre lions au bâlcm péri en bande , et 
placés en sautoir. La réunion des quatre bâtons forme le quadrilatère. 

N*" 90. Mêmes types que la pièce précédente, mais au revers : 10 1 COMES° nTCMYRCR, 
conmie sur l'autre côté. 

Même collection. 
A. l.U. 

N*» 91 . Lion couronné au bâton péri en bande : * COMES • lîTCMVRCE. 

— Grande croix ailée coupant la légende : • 10 • | *liR • | . 12X2 • | ES* 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
B.B. 0.60. 

Cette pièce a été publiée dans la Revue de la numwnatique belge, tom* II, 
3™* série, page 19. 



ÂTEIIBR DE VIESVILLE. 

N* 92i Type et légende du n*" 89. 

— Croix ailée et tréflée dans un cercle : * MOI2ET2Î : VEVILEI2. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. KM, 



DES COMTES DE NAMUR. 67 

N' 95. ECU aux quatre lions : lOI^ COMES I22SMVR. 

— Croix ailée et tréHée dans un cercle : * M0RET2Î : VEVILER. 

Collection de M. R. Chalon. 
A. 4.49. 

Ce type , employé par Jean III^ duc de Brabant ^ a été continué par son 
successeur Wenceslas (1355-1383). Il doit donc être des dernières années 
du due Jean, et on peut avec quelques probabilités le donner plutôt au comte 
Jean II de Namur qu'à son père. 

La brisure des lions se laisse entrevoir sur quelques exemplaires. Sur 
d'autres, elle manque tout à fait. 

N"* 94. ECU aux quatre lions a\ec la brisure : lOI^ COMES X22TMVR. 

— Crdtx ailée et tréflée dans un cercle : ^ MOI2ET2S : YIVILERS. 

Même eoUeetion. 
A. l.ii. 

N'» 95. ECU aux quatre lions : lOI^ COMES R25MVR. 

— Croix ailée et tréflée dans un cercle : 4« MOX2ET2T : VEYILERS. 

Même collection. 
A. 4.2K. 



GUI II. 

4536-1336. 

De même que son frère Jean^ le oomte Gui II ne prit aucune part au gou- 
vernement de son pays de Namur ^ et après moins d'un an de règne ^ il fut 
tué dans un tournoi, le 12 mars 1336. 

On ne connaît aucune monnaie qu'on puisse avec certitude attribuer à 
ce comte. 



68 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



PHILIPPE in. 

1336-1357. 

Le troisième fils de Jean V'^ n'eut également qu'un règne très-court. Au 
mois de septembre 1337^ il fut tué par les habitants de Famagouste^ en 
Chypre , qu'il avBit exaspérés par ses excès. 

N« 96. Châtel des tourûois : * PI^S : COMSS : R2ÎMVR. 

— Croix pattée dans un cercle : * ODORSTTÎ : n2ÎMVRC\ 

Collection de M. le comte de Robiano. 
B.B. 0.90. 

Ce denier y au type français , offre quelque analogie d'aspect et de fabri- 
cation avec les monnaies des princes croisés , établis alors dans la Grèce et 
les lies d'Ithaque^ de Céphalonie, de Corfou, etc. N'y a-t-il pas là toute une 
mine à exploiter pour les amateurs de systèmes et de romans numismatiques? 

N« 97. ECU au lion couronné: Pl2^S»«COM«*n2ÎM»». 

— Croix pattée dans un cercle en grènetis : * ODORaiK • RTÎMVRC. 

Collection àt S. A. le prince de Ligne. 
B. 0.60. 



MARIE D'ARTOIS. 

DAME DE POILVAGHE. 
1342-4355. 

La veuve de Jean h% qui avait acquis la terre de Poilvache y en son nom 
personnel, conmie nous Favons vu ci-dessus, page 10, y fit frapper mon- 
naie, et maintint en activité Tatelier qui avait fonctionné pour Jean de 
Bohème. 

Le il septembre 1353, elle transporta à son fils Guillaume la terre et 
le château de Poilvache. 



DES COMTES DE NAMUR. 



69 



On ignore^ dit Croonendael^ Fépoque de sa mort et le lieu de sa sépul- 
ture. Les autres historiens namurois répètent, à ce sujet, Tassertion de 
Groonendael. Cependant, comme le testament de Marie d'Artois, conservé 
aux Archives du royaume (chartrier de Namur) , est daté de Winnendaele , 
le 18 janvier 1365 (1366, n. st.), et que, d'un autre côté. Ton trouve dans 
les Monuments anciens de Saint-Génois, page 925, un compromis entre 
ses enfants pour le partage de sa succession, du 18 mars même année, la 
date de sa mort est nécessairement circonscrite entre ces deux termes très- 
rapprochés, du 18 janvier au 18 mars 1366. Quant au lieu de sa sépulture, 
son testament l'indique également. Elle demande d'être inhumée aux Frères- 
Mineurs de Namur, et rien ne doit faire supposer que ses fils n'aient pas 
exécuté cette dernière volonté de leur mère. ^ 



N"" 98: Type ordinaire des esterlins à ia tête couronnée : * ÇRT^IMT^ DQ2Ï . TT 

(Maria domicilia ariesiensis). 
— Grande croix an^aise des esterlins, anglée de douze besants : MOI? [ ET2S 
M©R 1 2ÎVD. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 1.40. 



N^ 99. Château à trois tours, ou portail dit brabançon : . . a)OX2ET2S MSRTSV. 
'-^ Croix pattée dans un cercle : ^^ GDZiRITCDCTC 



Même collection. 



BJM. 0.50. 



Décrite par M. le comte de Robiano, dans la Revw de la numismatique 
belge, t.VI,p. 4a9. 

N» 100. Château à trois tours : ^ GD2ÏRI7S IKITETCRTaSN. 

— Croix pattée dans un cercle : ^ 000126177 M®R2SYD. 



Collection de M. Serrure. 



B.N. 0.50. D'autres 0.62. 



N"" 101. Un exemplaire de cette pièce, appartenant à M. Rouyer^ porte distinctement 
ARTOSN, et les légendes commencent par une croix. 



70 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

• * 

A" 102. Château à trois tours : ^ M2SRIE : D2CRT0I$. 

— Croix pattée dans un cercle : * M0NET2S MER25VD». 

Collection de la Société «rchéoL de Namur. 
B.N. 0.58. 

La légende ; en français^ de cette petite monnaie est une chose assez rare^ 
à cette époque y et qui mérite d^étre remarquée. 



Les monnaies de Marie d'Artois , frappées à Poilvache , ne sont pas y à 
proprement parler, des monnaies de Namur, mais bien de la seigneurie de 
Méraude'. 

GUILLAUME I-. 

4337-1394. 

Ce prince n'avait que treize ans lorsqu'il succéda à son frère sous la tu- 
telle de sa mère , Marie d'Artois. Son long règne fut en même temps l'un des 
plus prospères. L'acquisition de la prévôté de Poilvache , faite par sa mère 
en 1342 , rendit au comté une grande partie du territoire que lui avait enlevé 
le désastreux traité de Dinant, de 1199. Par un acte en date du 13 novembre 
1361, Guillaume racheta de Wenceslas, duc de Luxembourg et de Brabant, 
les terres et châteaux de Mirwart, Orchimont, Longprez, INassoigne, etc. 
Ces terres avaient déjà été acquises de Jean de Bohème , par Marie d'Artois , 
en 1344; mais le comte de Namur avait été forcé de les abandonner au duc 
de Luxembourg par l'accord du 6 février 13S7. 

La terre de Beaufort, qu'il avait achetée pour son frère Robert, lui revint 
par succession. 11 augmenta^ en outre, son domaine de la terre de Walcourt, 
que Wery de Rochefort lui vendît en 1363 ^ 

En 1391, l'année même de sa mort, il échangea la seigneurie de l'Ecluse , 
qu'il céda à Philippe le Hardi, comte de Flandre, contre la terre de Béthune, 
dont il ajouta le nom à ses titres. 

* En 1390, cette terre fut revendue par le comte Guillaume à Albert, «omte de Hainaut; 
mais elle fut de nouveau annexée an oomlë de Namur par Philippe le Bon, en 1438. 



DES COMTES DE NAMUR. 71 

Guillaume avait été marié deux fois. H laissa de sa seconde femme ^ Ca- 
therine de Savoie 9 deux lils qui lui succédèrent, et une Me Marie, qui 
épousa Guy de Chàtillon , comte de Blois. 

On possède un grand nombre de monnaies du comte Guillaume I^*^, mais 
nous n^avons pu retrouver aucun document concernant leur fabrication ou 
leur cours. Voici quelques notes que nous avons recueillies comme ayant 
rapport avec le sujet que nous traitons. 

Dans un registre de la chambre des comptes, n'' 1002, reposant aux 
Archives de TÉtat, à Bruxelles, on lit, folio 50 : « Les canges de Namur ne 
» sont nient censiés pour ceste année (1350), car li maistres qui font le 
1» monnoie monseigneur, les tiennent par convenahche. » 

Les canges sont, à ce que nous croyons, les offices de changeurs de mon- 
naies , offices si importants au moyen âge et qu'on affermait à Namur. 

En 1369, Johannin de Malboge ou Malbourge, cangeur, bourgeois de 
Namur, est jugé par Téchevinage , « atteint de corps pour justichier à le 
» volenté monseigneur le conte » , parce qu'on avait trouvé chez lui de la 
fausse monnaie *. 

Le Répertoire des causes et questions^ manuscrit original de 1483, qui 
va être publié par la Commission royale d'histoire , contient, sur cette affaire , 
quetqaes détails de plus. Les pièces trouvées chez ce changeur namurois 
et qu'il avait cachées dans un collier de cheval , sous de la paille , étaient 
noires et empreintes d'armoiries de seigneurs qui n'avaient pas le droit de 
battre monnaie. Malboge trouva moyen de s'accorder avec le comte, en lui 
payant la somme de mille montons de Brabant ^. 

La fausse monnaie était un des sept cas pour lesquels il était permis à la 
justice d'entrer de force dans le domicile d^un bourgeois. 

En l'an 1374, le comte Guillaume, « du sceu de son mayeur et esche- 

* Registre eoneemanî le criminel, aux Arehives de la ville de Namur; 1565-4585, foKo 85. 

^ Folio 27. « l\ est assavoir que ung nommé Jehennin de Malbourge , eambgcur de Namur, 
> a esté trowé qu'il avoit del faulse moimoie en sa maison .tout noire ensingnié et signé 
» d*annes de seigneur non puissant ou auetorisé de povoir forgier, que néantraoins il avoit 
M prins et receu, comme trowé fut en ung goreau au dedens son estrin , en sadîie maison, on 
» marchiet de Namur. Au moyen de quoy et quil estoit prisonnier, en présence de justice le 
» mayeur le calenga, et fin fut jugié d*estre justicié à la volenté du conte de Namur, comme 



n RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

» vins de Namur et autres ^ » fit fabriquer une monnaie blanche , nommée 
jolys, qui valait, la pièce, 12 sols monnaie de Namur (ou petite livre). 
54 jolys égalaient un double d'or du coin de Brabant(?), et 36, un franc 
de France. Il fit aussi forger une petite monnaie noire du même nom, qui 
ne valait que quatre deniers payement de Namur, la pièce. Cette monnaie 
noire faisait donc la trente-sixième partie de la monnaie blanche. 

Parmi toutes les monnaies de Guillaume I^*" qui sont parvenues jusqu'à 
nous , quelle est celle qui portait ce nom de joly 9 11 serait assez difficile de 
le deviner. Seulement il ne faut la chercher que parmi les plus grandes mon- 
naies d'argent, celles que Ton est convenu d appeler plaques ou doubles gros. 
Nous avons vu , dans l'Introduction, que le gros, en 1356, faisait 7 sols de 
Namur. Le joly, qui en faisait 12, doit être une pièce approchant de la 
valeur du double, gros. Quant au Joly noir, il restera perdu dans cette foule 
de petites pièces de billon que l'on possède du long règne de Guillaume. 

Les comtes de Namur et les sires de Marbais, seigneurie située aux con- 
fins du Brabant et du comté , étaient en contestation touchant leurs droits 
respectifs sur la terre de Marbais. Le 25 octobre 1384, Robert, frère du 
comte de Namur, rendit un jugement arbitral qui réglait divers points en 
litige entre le comte et Jean , sire de Marbais , et laissait eh réserve les arti- 
cles suivants : « Camp de bataille, foriugier, faire monnoie , mortes-mains, 
» fourmortures, etc. ^. » S'ensuit-il que les comtes de Namur ou les sires de 
Marbais aient jamais usé de ce droit, contesté entre eux, de faire monnaie à 
Marbais? Non, sans doute; et il est même permis de croire qu'il ne figure là 
que comme faisant partie de la liste ordinaire des droits régaliens. Cependant 
l'existence de pareilles monnaies n'est pas impossible. N'avons-nous pas re- 
trouvé — et cela au fond de l'Irlande — la monnaie des sires d'Âgimont, 

» faulx monnoier. Après lequcUe jugement , ledit Jehennin trowa manire de faire son accort 
» a voie mondit seigneur le conte , qui fu telle que pour, Toffence par lui commise, en dedens 
» certain jour préfix et dénommes , il payeroit au proffit de mondit seigneur le conte la somme 
» de mille moutons de Brabant, qu'il promist et ewt en couvent de faire, à condicion que s'il 
> estoit trowé dëfaillans au jour, demouroit attaint dudit cas de crismes. » Jugement confirme 
en 1370. (Communiqué par M, Jules Borgnet,) 

* BéperJoire des causes et questions, MS. , fol. 84. 

' Revue de la numismatique» belge, t. II, p. 2li. 



DES COMTES DE NAMUR. 75 

voisins aussi du comté de Namur et dont aucun document n'avait pu faire 
prévoir la découverte ? 

De ée qu'on ne connaissait aucune monnaie d'or des comtes de Namur 
antérieurs à Philippe le Bon y on avait cru pouvoir affirmer que ces comtes 
n'avaient pas eu d'autre numéraire que le billon et l'argent. 11 était cependant 
assez difficile de s'expliquer pourquoi un prince riche et puissant, comme 
Guillaume l^, se serait abstenu de frapper des monnaies d'or , alors que tous 
ses voisins le faisaient : les évéques de Liège et ceux de Cambrai, les ducs de 
Brabant, les ducs de Luxembourg, les comtes de Hainaut, les comtes de 
Flandre, et jusqu'à de petits dynastes, conune le sire de Rummen. Cette opi- 
nion, partout admise, était cependant erronée. Nous en avons trouvé la 
preuve matérielle ^ il y a environ vingt ans , chez un orfèvre de Bruxelles : 
c'étaient les débris, coupés en quinze ou seize morceaux, d'un royal au type 
du roi Jean , du comte Guillaume de Namur. Malheureusement la pièce n'était 
pas raccommodable et, par une nouvelle contrariété, ces parcelles, que nous 
avions achetées quand même, se sont depuis lors égarées. 

Nous avons l'intime conviction que Guillaume I^*^ a, comme les autres 
princes belges, imité les monnaies royales de cette époque; qu'il a fait des 
moutons, des francs, des couronnes, etc. 

Les monnaies du moyen âge ne sont recherchées et étudiées , chez nous , 
que depuis trente ans à peine. Xes pièces que la terre cache encore et que le 
hasard en fera surgir sont plus nombreuses , peut-être , que tout ce que Ton 
a réuni jusqu'à présent. 

ATELIER DE NÂNUR. 

N** 103. Tête de face et couronnée des esterlios anglais d*Édouard III : 4< €CD Wlli- 
LaLMVS a RMVR. 
— Croix ordinaire des esterlins, traversant la légende et anglée de douze be- 
sants : H2SM | VRC | €CHS ] IS ^. 

Musée impérial de l'Ermitage. 
A. Poids inconnu. 

La légende qui entoure la tète a été arrangée dans le but de faire ressem- 

10 



74 RECHERCHES SUR LES MOJNJNAIES 

bler la pièce à un véritable esterlin anglais d'Edouard 111. A Texemple de son 
parent^ le comte Robert de Flandre^ Guillaume fait précéder son nom des 
deux lettres €CD (pour edel^ nobilis), et de cette manière les trois premières 
lettres de la légende deviennent €CDW. 11 la termine par Cornes RaHVBci ; 
mais les trois dernières lettres peuvent être prises aisément pour MYB, le 
domnus YBerniae des esterlins d'Edouard. Les exemples de supercheries 
semblables sont extrêmement fréquents. 

On nous a objecté qu'il était peu probable qu'on eût employé ^ dans une 
province toute wallonne^ le mot edel. Rien n'empêche alors de commencer 
par D (dominus) et de rattacher le premier S à la fin de la légende pour 
avoir : NâMUREnsis ou NaMURcEnsis, si on le préfère. 

N" 104. Tête de face et couronnée, type des esterlins anglais : ^ ... liMVS QOMSS. 

— Croix ordinaire des esterlins , anglée de douze globules : I277M | VRGC | 

cL . . I ... I 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. i.03. 

N"* 1 Oo. Lion couronné avec le bâton péri en bande. Bordure des gros tournois de douze 
trèfles. Au-dessus du lion une petite aigle : MOI2@rn2S -k n2SMVBQ^ 

— Croix pattée coupant la légende intérieure : GVI | hQli \ M : GO | M6S. 
Légende extérieure : * BHDIGTV : Sm : nOMS : DTil : HRI : DSI : 

Il^VrXPI. 

Mdmc collection. 
A. 3.85. 

N*" 106. Lion. Bordure des gros tournois de onze feuilles (de vigne?) et d'un petit lion. 
Au-dessus du lion, une petite aigle : MOn@^77 -^ UTSMVB. 

— Croix pattée coupant la légende intérieure : I22ÏM | OIIB | QGiO \ MES. 
Légende extérieure : * BRDiafT V : SlfT ! ROman : Dlil : H XPl, 

Collection de M. Serrure. 
A. 2.49. Exemplaire use. 

On connaît^ pour le Hainaut^ des pièces semblables^ qui ne portent aussi 
que : HKHOniS GCOMES, sans le nom du comte. La même chose se repro- 
duit en Brabant. 

N"" 107. Lion rampant, au bâton péri en bande et couronné, dans une épicycloïdo à six 
lobes : * MOnErTTÎ : XITÎODVR. . . SIS. 



DES COMTES DE NAMUR. 75 

— Grande croix pattée coupant la légende et angiée de deux aigles et de deux 
lions : G VIL I LEIoQ 1 OGDES 1 DTSGDV. 



Collection de M. Serrure. 
A. 1.40. 

Type employé, en Flandre, par Louis de Crécy (1322-1346). 

N"* 108. Lion rampant couronné, au bâton péri en bande, dans une épicycloïde à six 
lobes : * MOHEITTÎ : R25MVR : G : SIS. 

— Grande croix pattée coupant la légende et angiée de deux lions et de deux 
aigles: eVIL | LELM | VSoŒO | MES ^. 

GoIlecUon de M. le comte de Robiano. 
A. 1.54. 

Js° 109. Lion rampant couronné, au bâton péri en bande, dans une épicycloïde à six 
lobes : * JIÎORE . . . TÎMVRGCEnSIS. 

— Grande croix angiée de deux lions et de deux aigles et coupant la légende : 
GOME I R25M | VRIE | R. . . 

Même collection. 

A. ».» (pièce ébréehde). 

V 

N" 110. Lion couronné dans une épicycloïde à six lobes : 4- o G ô GOMES o RTî- 
MVR€Cn\ _ 

— Grande croix ailée coupant la légende : MO | I2E | WT^ \ R2î. 

Collection de M. Serrure. 

B. 0.55. 

N* 11 1 . Lion dans un cercle : M0REn[t2î R2ÎMVRES. 

— Grande croix pattée et angiée de quatre feuilles (de vigne?) coupant la 
légende : G x GO | MES | K2SM 1 OVR. 

Même collection. 
A. 0.93. 

Type employé, dans le Hainaut, par Guillaume II (1337-1345). 

N" 112. Lion au bâton péri en bande, dans un cercle : * MOKE VR^G. 

— Croix pattée au centre : * GVILL MVRV 

Collection de la Société arcbéol. de Namur. 
B.N. 0.48. 

Publiée dans la Revue de la numismatique belge, t. Il, 3"® série, p. 21. 



76 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

N"" 113. Lion au bâton péri en bande et couronné, dans un cercle : ^ H0HEn[^2S : 
N2ÎMVR i GE. 

— Croix pattée au centre ; * GVILLEIjMVS : GOMES. 

Collection de M. Serrure. 
A. 0.76. 

V 114. Quatre lions couronnés dans une épicycloide à quatre lobes. Quatre annelets 
dans les angles rentrants: HH M0ReCn[^2S : 120 V2S : R7SMVR : G' : SIS. 

— Croix pattée dans un cercle. Légende intérieure: ^ GVïhhQlMl CCOMS'. 
Légende extérieure : ^ EXiDianSV : BIW i noma : DHI i DRI : D€CI : 
IIîVXPL 

Môme ooUection. 
A. Î.i0. 

Imitation d'une monnaie de Jean 111 de Brabant. Ce type fut continué 
par la duchesse Jeanne^ mais un peu modifié et avec la croix à doubles 
bandes et ailée. Il fut aussi employé par Guillaume II y comte de Hainaut. 

N"" 115. ECU aux quatre lions, dans une épicycloide à six lobes. Six globules dans les 
angles rentrants : * MOnarOTS ^ nOV2S ^ IITÎMVR g GERS. 

— Croix pattée et pommettée, anglée des lettres G.0.SI2.X: 4* GVIL6L- 
MVS : DSI : QR25 : HKMVR, 

Cotiection de M. Goddoi». 
A. 2.49. 

Variété : la croix n*est pommettée qu'aux branches perpendiculaires. 

CoUectioo de M. le comte de Robiano. 

Cette pièce est une imitation du double gros de la duchesse Jeanne , frappé 
à Vilvorde vers 1360 et que contrefit aussi Arnold de Rummen. 

N** 116. ECU aux quatre lions dans une épicycloïde à six lobes. Six globules dans les 
angles rentrants : MOHEHI^TÎ : nOV2S : XIKMVR : GEX2S. 

— Croix pattée et ponmiettée, anglée des lettres n.TÎ.M. V. : «^WlIiSIi • 
DEI:GR2î RŒ. 

Collection de M. Serrure. 
A. i.Ol. 

Imitation du gros de Jeanne^ frappé à Vilvorde vers 1360. 



DES COMTES DE NANUR. 77 

N* 117. ECU incliné an lion avec Mton péri en bande, timbré d'un casque : GVILGL- 
MVS eCOH^ RTSHVRC. 

— Croix pattée dans un cercle et anglée des lettres : 6C O $12 X : Jf mO- 

ïiQmK ^ novTS ^ nTsmvR ^ ŒEnsi». 

Gollectioa de M. le comte de Robiano. 
A. 3.12. 

Le type de Técu incliné a été employé par Edouard de Gueldre (1350- 
4364), Jean l^ de Lorraine (1346-1389), les évéques de Cambrai, Robert 
de Genève et Gérard de Dainville (1368-4378), etc. 

La croix du revers est une imitation dés monnaies de Jeanne de Brabant , 
frappées à Vilvorde. 

N* 118. Écu au lion couronné avec bâton péri en bande , dans un cartouche formé de 
quatre arcs de cercle et de quatre angles saillants : ^ GVILELGDVS ; 
aOmES : HKœVR : ŒEHSIS. 

— Croix ailée et anglée de quatre fleurs de lis, évidée au centre et à ses extré- 
mités et coupant la légende intérieure : ÇRO \ ReC | TlMi \ 3CM. Légende 
extérieure : «> BHOICCn^V : &m l TiOm&Xi : DHI : liBl i DEI : 

II^V : XPI. 

Collcclion de M. Serrure. 

A. s.as. 

Variété avec GC6CN i SIS ^ — Au revers : <*> BHDIGTV : Sim : HOœS ': 
DHI ! HRI ; lOeCI : lîiV : XPQ. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

N* 119. Ëcu au lion couronné avec bâton péri en bande, dans un cartouche formé de 
quatre arcs de cercle et de quatre angles saillants : »{< GVIIiELMVS : 

GComînTîmsGEo. 

— Croix fleurdelisée : * MOnErPTÎ ^ HKMVB ^ ŒER. 

Collection de M. Serrure. 
A. l.âK 

Cet exemplaire est celui que Ghesquière a publié, pi. V, n^" 10. 11 est resté 
longtemps unique ; mais la Société archéologique de Namur en possède ac- 
tuellement un second. 



78 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

N- 120. Lion dans un cercle : * GVIIili : aOMSS : HKM. 

— Croix pattée dans un cercle : * MOReCîTTÎ : lîKMVRŒ. 

CoUection de M. R. Chalon. «• 

B.N. 0.82. 

Cette pièce a été publiée, en 1845, par M. E. Hucher, dans son Essai sui- 
tes monnaies du Maine, pL I, n^ 34. On la trouve fréquemment, dit-il, 
dans ce pays, et c^était une de ces petites monnaies noires que le parlement 
de Paris proscrivit sous le nom de guillots, en 1378. 

N* 121. Châtel des tournois français : * GVILGLMV8 GOMSS. 

— Croix pattée dans un cercle : * MOHSrnKo KTCMVRC. 

Conectton de M. Serrure. 
B. i.<0. 

N° 122. Châtel tournois : * GVIIjELMVS GOMES. 

— Croix pattée dans un cercle et ayant, dans le quatrième canton, la lettre 12 
(ou R?): MOnErPK : BRI (no«(n ou Namurd) GOODIJ. 

Collection de M. J. Rouyer. 
B.N. 0.95. 

K" 123. Château à trois tours, ou portail dit brabançon : * M0nEn[^2î • HTCMVRGn. 

— Croix pattée dans un cercle : * GVILIjELM GOMES. 

Collection de M. Serrure. 
B.N. i.02. 

La même pièce en billon blanc. 

Même collection. 

N' 1S4. Château à trois tours, ou portail dit brabançon : ^ mQïlWVR : 12. .(12 : 
G[:S:. 

— Croix pattée dans un cercle : * GVIIiL . . . ÎI2VS : GOdl. 

Planche gravée par M. Leiewel. 
B.N. Poids inconnu. 

Cette pièce a été décrite dans la Revue de la numismatique belge, l. \, 
â"** série, p. 213 : c'est la reproduction du type employé par Marie d'Artois, 
à Méraude. 



DES COMTES DE NAMUR. 79 

iN° 125. Château à trois tours, ou portail dit brabançon : H^ GVIIiLEIiMVS GOliP. 

— Croix pattée dans un cercle : * MONE^TK : NTÎMVRtf. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

B.N. 0.50. 

Variété avec Q0M6S et H2SMVRa\ 

Collection de la Société archéol. de Namur. 

iN° 126. Château à trois tours : * G VIL . . . MV8 : GC : . 

— Croix pattée dans un cercle : >ï< M0NErn2S 



Même collection. 
B.N. 0.55. 

La légende du revers étant incomplète y il est impossible de savoir à quelle 

ville ou à quel atelier monétaire il faut donner cette pièce. Est-ce Namur, 

est-ce Méraude? 

•G-. 
N° 127. Dans le champ les lettres GCOOD placées en forme de croix : Ht< GCOMES ^ 

HKMVR gag n 

— Croix ailée dans un cercle de grènetis : * MOnE^HTC g NTTMVR, 

Colleclion de M. Serrure. 
B.N. 4.15. 

N*" 128. Variété décrite dans la Revue de la numismatique belge ^ t. V, 2"*'' série, p. 214. 
Le 12 accosté de deux points et les mots séparés par des points ( : ) au lieu de 
sautoirs. 

Ce type a été imité par Waleran de Fauquemont, sire de Born (1356- 

1378). 

iV 129. Dans le champ, en deux lignes: J^^ :*GVIjIi DŒI g GR2KI0MaS DU. 

— Croix fortement pattée dans un cercle : * MOUarnTC g R0V2Î g HK- 

Collection de M. le baron de Pitteurs. 
C. 7.81. Pied fort. 

Type employé à Cambrai par les évéques Robert de Genève et Gérard de 
Dianville (1368-1378). 



80 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

M. le comte de Robiano possède un exemplaire ordinaire de cette mon- 
naie. 

i 

N* 130. Dans le champ, en deux lignes '^^ : H WIIiLeCM * aOM * I22ÏM. 

— Croix fortement pattée dans an cerde : ^ MOnSTTS * XiOVTi * 

Collection de M. le comte de Robiano. 
B.N. 1.30. 

N* iZL Variété avec : WIIiIi€CIiM. . 

Collection de la Société arcbéol. de Namur. 

Décrite dans la Revue de la numismatique belge , t. \, 2""^ série ^ p. 215. 

Type imité des monnaies noires frappées^ depuis le 2i mars 1385 jus- 
qu'au 13 avril 1387, ensuite d'une convention conclue entre Philippe le 
Hardi , comte de Flandre , et Jeanne , duchesse de Brabant. C'est probable- 
ment le dernier type qu'employa Guillaume l"""^, si toutefois cette monnaie 
n'est pas de son successeur, Guillaume IL 

N* 132. Dans le champ, en deux Ugnes : ^^ : * MOKe:n[t25: * nOV2î • ttO. 

— Croix fortement pattée dans un cercle : ^ WlIiliSCIi • CCOM • I22SM. 

Collection de M. Serrure. 
B.N. 1.30. 

Variété avec : maneta nova I27SM et WIIiliSM. 

Collection de la Société arcbéol. de Naraur. 

N* 135. Dans le champ, en deux lignes, ^§ : * MOna^TK ^c nOVTîRTÎM. 

— Croix fortement pattée, dans un cercle : ^ JAOXiGLWT^ cg) nOV2ï.n3CM. 

Collection de M. Serrure. 
B.N. 0.9». 

N* 134. Dans le champ, en deux lignes : ^^ : .. MORaTTS : nOV2S : ŒOM. 



DES COMTES DE NAMUR. 81 

— Croix fortement pattée dans an cercle : ^ Wllili • • . €C0 nTSMVB. 

* 

Colloctton de M. Serrure. 
B.N. 1.00. 

N° 155. Dans le champ, la lettre tl accostée de deux annelets et sommée d'une barre 
horizontale : * GVILL : dOMaS : W: 

— Croix pattée dans un cercle : * MOnaWK 5 RTÎMVeC. 

Collection de M. E. Hueher du Mans. 
B.N. 0.75. 

Publiée par M. E. Hueher, dans son Essai sur les monnaies du Maine , 
pi. I,n»35. 

i 

N* 136. Dans le champ, la lettre tt entre quatre trèfles : . . MONErit2S NTÏMVRCC... 

— Grande croix coupant la légende : GVIL | liSIiM | VS GO [ MSS. 

Collection de la Soeîété archéol. de Namur. 
B.IH. 1.38. 

Publiée dans la Revue de la numismatique belge, t. Il , S'^^série^ p. 19. 

N* 137. Dans le champ, la lettre lî entre quatre trèfles : ... ONErPTC: H2SMV.. 

— Grande croix coupant la légende : GV.. | SIjM | | ...E | . 

Même collection. 
B.N. 0.00. 

Publiée dans la Revue de la numismatique belge, t. 11^ 3"*^ série ^ p. 21. 

N* 138. Dans le champ, la lettre tl accostée de points : : 4< MO X22ÏM 

— Grande croix pattée coupant la légende : Wlli | . . . | XiTSM \ VBQ. 

Même collection. 
B.N. 0.63. 

N* 139. Dans le champ, les lettres tt A : 4< WIIiliSMVS : CCOH : n2CH. 

— Croix pattée dans un cercle : * M0ne:n[^2î . DO V2S : n2EMŒ€C. 

Même collection. 
B.N. 

Imitation d'une double mite de Louis de Maie (1346-1384). 

11 



82 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

N" 140. Petit lion au bâton péri en bande, au centre des lettres : 12 • 2S • M • V*, placées 
e^ forme de croix : •i' GVIIiLSRM • GCOM • X23?Ma'. 

— Grande croix pattée coupant la l^ende et anglée de quatre trèfles : M0I2 | 
arPÎÎ: |R2ÎM| VRCC'. 

Planche de M. Lelewel. 
B.N. 

Décrite dans la Revw de la numismatique belge, t. V, 2"® série, p. 214. 
Variété : avec GVIIiLELM : GOM : R2ÎHVRG. 

Collection de H. le comte de Robiano. 

N"" 141. Petit lion au bâton péri en bande, au centre des lettres 12 • V • M • 77 •, placées 
en forme de croii^ : * G VliliSRM • GOS • RTCfH VR. 

— Grande croix pattée coupant la légende et anglée de quatre trèfles : MOn | 
©FTTÎ I HKM 1 VRG^ 

Collection de M. Serrure. 
B.N. 0.52. 

Variété : * GIIiLaRM o GOM o RTÎMV ' . 

— Mon I srr2î : | rkm | VRG^ 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
B.N. 

# 

N* 142. Petit lion au bâton péri en bande, au centre des lettres R> 7T>M> V», placées 
en forme de croix : >!< GVILLGRM • CCOM • XiTSMQ. 

— Grande croix pattée coupant la l^ende et anglée de douze besanta : MOR | 

arpre 1 nim \ vrg. 

Collection de M. Serrure; 
B.N. 0.80, 

Variété : * GVILLEIiM : GOM : D • Mtt. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

Autre : GVILLEBM : dOM : X22CM. 
_ _ _ D25MV€[. 

— GILLEBM — n2SMVR. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 



DES COMTES DE NAMUR. 83 

N"* 143. Un grand L entouré de deux roees quatre-feuilles et de deux trèfles: Hh MO- 

— Grande croix coupant la légende : • Wlli^ | GOM | .RZCM | . VBŒ. 

CoRection de M. le comte de Robiano. 
B.N. 

Imitation ou plutôt contrefaçon de la mite de Louis de Crécy^ comte de 
Flandre (1322-1346). La lettre L ne peut avoir ici aucune signification. Il 
est à remarquer que cette même mite a été imitée par un grand nombre de 
seigneurs, et, jusqu'au fond de TOver-Issel, par les dynastes de Cunre. 

N« 144. Dans le champ la lettre G : * GOMES : N2ÎMVB : G : S. 

— Grande croix coupant la légende : MOH 1 KWR \ HKM | VRG «. 

Collection de M. Serrure. 
B.N. 0.6i. 

Imitation d'une monnaie de Louis de Crécy, comte de Flandre (1322- 
1346). Le G, initiale de GuiUelmus, remplace le L de Ludovicus. 

Variété : * GOMES : N25M : I : SIS. 

GoUecUon de M. le comte de Robiano. 

N"" 145. Variété : la lettre G , qui forme le type de la pièce, ressemble à un D, au-dessus 
duquel il y aurait un croissant renversé. 

Collection de M* Th. De Jonghe. 
B.N. 

Les n^** 144 et 145 sont décrits dans la Reoue de la numismatique belge, 
t. V, 2»« série, p. 213, et t. I, 3™« série, p. 58. 

N» 146. Dans le champ, la lettre G : * ODOReCnC^TÎ HTÎMV. . 

— Grande croix coupant la légende : WI' | GO | XIW \ MV. 

* Collection de M. R. Chalon. 
B.N. 0.68. 

N* 147. La lettre G entourée de quatre trèfles évidés et de quatre petits trèfles : ♦ MO- 
n€CW2S R25MVRG. 

— Grande croix pattée coupant la légende : . . . | LSL ] M g GO | . . . 

Même collection. 
B. 0.85. 



84 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

N* 148. Lion assis, la tête couverte d'un heaume, dans un entourage festonné: GVI- 
LSLJRVS : D€CI 5 GRK î aOJIlSS i J 5 DOnKÎR . . . eCHS. 

— Croix ailée an centre. Légende intérieure : •!< MONETSS <^ DE <^ XÏK- 
MVR -D». Légende extérieure : * BaHSDiaFTVS 5 QVI : VeCIHfP : 
(aie) IH : HO . . HS ; DOmiHI. 

Collection Becker, à Amsterdam. Aujourd'hui 

ohes M. le comté de Robiano. Exemplaire 

unique. 
A. 4.91. 

Imitation complète du botdrager de Louis de Male^ type que continua^ 
pendant peu de temps ^ son successeur Philippe le Hardi. Cette pièce appar- 
tient donc aux dernières années de Guillaume I""*^ si même elle n'est pas de 
Guillaume IL 

Le type du botdrager a été employé par un grand nombre de seigneurs 
des Pays-Bas et des provinces voisines de la Westphalie. 

Cet exemplaire du botdrager de Namur^ le seul connu ^ que nous sachions^ 
a été décrit dans \^ Revue de la numismatique belge, t. IV, 2°''' série^ p. 75. 

^^ 149. Lion assis dans un entourage festonné : ^ GVILLeCRMVS : aOMeCS : 

HKMVRaecns. 

— Croix pattée, anglée de quatre lions couronnés avec bâtons péris en bande: 

* Moneco^K: R0V2Î nKMVRaecnsis. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
A. 110. 

Variété : nTÏMVRaSn. 

Même collection. 
A. 1.70. 

Autre- 1 ^^• 

* " î au revers : n2SMVeCBa€CniSIS. 

Même collection. 
A. 1.73. 

N"" loO. Deux écus juxtaposés, Tun à Taigle biceps, Tautre au lion couronné avec bâton 
péri en bande, entourés de trois fleurs de néflier et sommés d*un cbapel de 
roses : * WILHSLmVS . DI • GBKGIK • aOmeCS • IMSMŒen. 

— ECU central au lion avec le bâton péri en bande , posé sur une espèce de croix 



DES COMTES DE NAMUR. 85 



• • 



d'où se détachent huit têtes de serpent : * M0R€Crr2S • R0V3S • Dïil 

QomiTis • nTsmvRccecRS. 

Collection de M. Serrure. 
A. 1.98. 

vori-stiS . i GOMCrS o n35tTlVBGeC. 

vanete . j nîîmVRGSS. 

Collection de M. le comte de Robiano. 



Type et imitation complète du roosebeker, monnaie de convenlion forgée , 
en 1384^ par le comte de Flandre, Philippe le Hardi, et la duchesse Jeanne 
de Brabant. 

N"* 151. Deux écus juxtaposés, Tun à Taigle biceps , Tautre au lion couronné avec le 

bâton péri en bande, entoivés de trois fleurs de néflier et sommés d'un chapel 

de roses : * WILLeCIimVS : DIGRKCK {sic) GOiUB : ïiKiU&n, 

— ECU central au lion couronné avec le bâton péri en bande, posé sur une espèce 

de croix d'où se détachent huit têtes de serpent : 4» {I20X2Sf72ï : 120 V2( : 

DDi . aojnirr • xtT^m 

Même coUectioD. 
A. 0.96. 



ATELIER DE VIESVILLB. 

N* 152. Lion. Bordure des gros tournois de onze fleurs de néflier. Au-dessus du Hon 
une petite aigle : MOHGrPK VSWVIIi^ 

— Croix pattée coupant la légende intérieure : GVI | LLE | MGO | MES. 
Légende extérieure : 4* BRDIQFTVl Bim HOGDE; DHI : UBl : DSI i 
IIîXPL 

CoUeclîon de M.. Serrure. 
A. 8.50. 

N* 153. ECU au lion avec bâton péri en bande, accosté de deux fleurs jde lis et placé 
dans un cartouche composé de quatre arcs de cercle et de quatre angles sail- 
lants. Dans les angles extérieurs huit trèfles : 4< GVIIilieUitnVS : GO(U i 

xiT^m i cec. 

— Croix à doubles bandes, tréflée et ailée, évidée en cœur, en forme de quatre- 



86 



RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



feuille et anglée de quatre fleurs de lis : 4< (D0HET2S : HO V2S : VSTeC- 
BIVILL€C. . 

Collection de M. Serrure. 



A. i.35. 



Exemplaire unique ay«iDl appartenu à Ghesquière. (Voir page 160 de son 
Mémoire sur trois points intéressants de t histoire in&nétaire des Pays-Bas.) 

N« 154. Lion dans un cercle : « M0RSW7Î N0V2Î x V x VIL. 

— Grande croix pattée et anglée de quatre feuilles (de vigne?), coupant la lé- 
gende : GVIIi I liSIiM I VS eCO I MES. 



Même collection. 



A. 0.79. 



Variété : * MOXlGrUK : VSFrRVIliLE, 
— 4. GVIL I LELM I VS • GO I MES. 



Collection de M. le comte de Robiano. 



N* 155. Lion dans un cercle : * LMVS : GOM©. . 

— Croix pattée dans un cercle : 6FIt2S : VŒTTR 

Même collection. 
B.N. 

Cette pièce ^ un peu agrandie et fort mal rendue^ a été donnée^ par Duby, 
pL LXXXV, n*» 9, à Guillaume II , comte de Hainaut ^ Sur la pièce de Duby, 
les légendes entières sont : * GVIIxIiSIiM VS \ GOMeCS — * MOnafTK : VQ- 
n[^VIIiIi€C. M. Leglay, trompé par la classification de Duby, a cherché en vain, 
dans son Programme d'études historiques, seconde édition, page 21, à 
quelle localité du Hainaut ancien on peut appliquer lé nom de Vêtus Villa. 

< MonnoieH des prélats et des barons de France. 2 vol. in-4^ avec planches. Paris, i790. 



DES COMTES DE NAMUR. 87 



ATEUER DE ROUVIGNES. 

N' 156. Lion rampant; au-dessus une petite aigle. Bordure des gros tournois de douze 
roses quintefeuilles : HOX2@rP7L • BOVIUGS. 

— Croix pattée coupant la légende intérieure : GVI | LLE | MQO | MES. 

Légende extérieure : * BIIDIGTV l Bim î NOODS : DHl i HRI : 

jePL 

Collections de MM. le oomte de Robkino et 
C. P. Serrure. 
A. 3.76. 

N^* 157. Lion couronné avec bâton péri en bande : 4< GVILLGIiHVS : GCOHSS. 

— Croix pattée, knglée de quatre lions : 4< HONGO^ZC : BO VVIN6S : 

Collection de M. R. Chalon. Exempl. unique. 
A. 0.83. 

Publiée dans la Revue de la numismatique belge, t. IV, 2°^® série^ page lH. 

N"* 158. Château à trois tours, ou portail brabançon : ^ GVILLELMVS QOMGS. 

— Croix pattée dans un «ercle : + M. BO VVH€CIS -r 

Collection de M. le comte de Robiano. 
B.N. 



BS LA NEVVEVIILE LBZ*NAHI)R. 



N"* 158. Lion. Bordure des gros tournois de onze feuilles (de vigne?) et d'un petit lion. 
Au-dessus du lion une petite aigle : HORS^TTC $ H VVILI}. 
— Croix pattée coupant la légende intérieure : lîTÎM ] OVR | GC • GCO | 
MES. Légende extérieure : + BRDIŒîTV : STO: HOmeCî DTil l HRI • 
IIîV 5 XPl: 

Même collection. 
A. 3.40. 

Variété avec : H VVIIi€C. - 

Collection de la Société arehéol. de Namur. 

Il est à remarquer que des blancs au lion , au même type , et également 



88 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

sans le nom du comte ^ ont été faits aussi dans le Hainaut. (Voir n"" 73 de 
nos Recherches sur les monnaies des comtes de HainauU) 

N"" 160. Château à trois tours, ou portail dit brabançon : 4< GVIIiLGIi. . . QOMES : . 

— Croix pattée dans un cercle : . . M0NSW2Î : NO V2S : VILLeC. 

Collection de M. Van Bockel. 
B.N. 0.79. 

Cette double mite est -elle de Neuveville ou de Viesyille? Nous n'osons 
pas nous prononcer. Il est toutefois évident que le mot nova se rapporte à 
moneta , et qu'ainsi il ne peut servir à trancher la question. 

N* 161. Lion rampant et couronné, dans une épicycioïde à six lobes: >i> GVIIiLEL- 
MVS \ QOM : X22ÏMES. 

— Grande croix pattée coupant la légende et anglée de deux aigles et de deux 
lions : MORE | FTKRO | V2Î i DR j VILLE. 

Colleetion de M. Cuypers. 
A. 2.42. 



ATELIER DE MÉRAUDE. 

(POILVÂCHE.) 

N"* 162. Lion. Bordure des gros tournois de douze feuilles (de vignes?). Au-dessus du 
lion une petite aigle : H0X2GfrZC 6MGR3SD. 

— Croix pattée coupant la légende intérieure : G VI | Ii6Ii | M : GO | MES. 
Légende extérieure : 4< BXZDIQFTV \ SIFT : 1200)6 i DNI \ NRI : 
II^V-XPL 

Collection de M. Serrure. 
A. 3.78. 

N^" 163. Lion rampant avec bâton péri en bande : ^ G VILLE. . . GO : N2SH. 

— Croix pattée dans un cercle : * MO. . . 2Î : MEB25VDE. 

Même collection. 
A. 0.67. (La pièce est ébréchée.) 

N*" 164. Lion rampant avec bâton péri en bande : ^ MONEFTZC MER7C06. 

— Croix pattée dans un cercle : ^ GVIIiliEIiMVS : GOMES. 

Même collection. 
A. 0.82. 



DES COMTES DE NAMUR. 89 

N* 165. Dans le champ les lettres QOGD placées en forme de croix : Hh QOME... 

MVRa. -n- 

— Croix ailée dans un cercle en grènetis : OnEFTTS ^ MER 

Collection de M. le comte de Robiano. 
B.N. 

Cette pièce a été décrite dans la Revue de la numismatique belge, t. VI ^ 
page 353. 

«• 166. Dans le champ : q;®^^; autour : * GVILLEIiMVS : ŒOMES. 

— Croix haussée et fleurdelisée : ^ ÇDQWEJim MER2TDE. 

Même collection. 
B.N. 

Imitation d'un double parisis de Philippe de Valois, frappé, d'après M. de 
LfOmbardy *, à 3 deniers */4 argent et de 180 au mare (l^'.SG), en 
vertu de Fordonnance du 27 avril 1346; mais qui doit être un peu plus 
ancien , puisqu'il a été également imité par Tévéque de Cambrai , Guillaume 
d'Auxonne (1336-1341). 

N« 167. Dans le champ en deux lignes: 7^0^: A G.. liS QOMeCS ^ I12TMVRa. 

— Croix fortement pattée dans un cercle : . . . MOnSnC^K . . SRKVDSR 4= . 

Même collection. 
B.N. i.45. 

Décrite dans la Revue de la numismatique belge, t. VI, page 439. 

N* 168. Dans le champ,en deux lignes: ^g-: GVIIiliSIi' GOmSS nTîmVŒS. 

— Croix fortement pattée dans un cercle : i^ monSO^K MeCR3îVD€Cn. 

Bf usée impérial de TErmitage, à S*-Pétcrsboiirg. 
B.N. 

N' 169. Dans le champ, la lettre G : 7ÎMVR. 

* Catalogue Rignault. 

12 



90 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

— Grande croix coupant la légende : . . . | EWTS | . . . 1 2SVD. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
B.N. 0.50. 

Les lettres EHC^T? du mot moneta sont très- lisibles sur un second exem- 
plaire de cette pièce que possède également la Société namuroise. Les deux 
légendes seront donc G. cornes Namur (ou peut-être WiL corn. Namur) 
et moneta Meratid. 



En 1337^ Edouard III ^ roi d'Angleterre et vicaire de FEmpire^ tint ses 
quartiers d'hiver au château de Louvain. Il fit faire alors^ à Anvers, dit 
Froissart, « monnoye d'or et d'argent à moult grant foison ^ » Divaeus, 
Gramaye et Le Roy ajoutent que ces monnaies portaient son image et celle 
de l'Empereur. C'étaient donc des monnaies de convention de l'empereur 
Louis de Bavière et du roi d'Angleterre. On attribue généralement à cette 
émission le half groat à la tète de face couronnée , type anglais, avec la 
légende : moneta nra Antwerp\ 

Le duc de Brabant fit aussi frapper, à Bruxelles , une pièce au même type ; 
mais la légende : moneta BruxeUensis, ne parait pas indiquer qu'elle ait été 
faite en vertu d'une convention. 

Les deux monnaies suivantes portent les noms réunis de Guillaume I""^ de 
Namur (1337-1391), d'Adolphe de la Marck, évoque de Liège (1343-1345), 
et de Jean de Bohème, duc de Luxembourg (1309-1346). Elles ont donc 
été frappées entre les années 1337 et 1345. La monnaie commune de FEm- 
pereur et du roi d'Angleterre avait donné au comte de Namur et à ses voisins 
de Liège et de Luxembourg l'idée de se réunir entre eux pour faire égale- 
ment une monnaie de convention. 

Le half groat est une copie servile, sauf les légendes, de la pièce d'An- 
vers; l'autre pièce, un blanc au lion. Un blanc semblable a très - probable- 
ment été frappé à Anvers par le roi Edouard; mais il n'a pas été retrouvé, 
non plus que les monnaies du même genre faites par le duc de Luxem- 
bourg et l'évêque de Liège, non plus que la convention elle-même. 

* Premier volume, fol. xxv v6rso. Édition d*Antlioine Verard, iD-4* goth. 



DES COMTES DE NAMUR. 91 

N" 170. Tête de face couronnée des esterlins d'Edouard III dans one épicyclotde à huit 
lobes : + MORErTK x KRK x RKMVRGEH». 

— Croix pattée coupant la légende intérieure : SIG | HVM | OI^V | OIS. Lé- 
gende extérieure: * lîRSX! BOGMîKDi ©PSî liSOD! GVILL: GO'. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. i.70. 

N* 171, Type du blanc au lion : M0n©fP2S • nR"25« RTÎMVB. 

— Croix pattée coupant la légende intérieure : SIG | X2VM | QRV | SIS. 
Légende extérieure : * lOI^'S l BQX ': B06M 5 KDVLPI^» • SPS l 
GVIIiL^aOM. 

Collection de M. Serrure 
A. 3.75- 

GUILLAUME IL 

1391 — Ui8. 

Guillaume II succéda à son père à Tâge de trente-huit ans. Son règne fut 
une époque de paix pour le comté de Namur; mais les dépenses excessives 
qu'avaient occasionnées les travaux de défense de la ville ^, et le goût pro- 
noncé du comte pour le luxe et les divertissements y ruinèrent le trésor et 
indisposèrent le peuple qu'on chargeait de nouveaux impôts. Guillaume mou- 
rut le 10 février 14* 18. Comme il ne laissa pas d'enfants de ses deux 
femmes y Marie de Bar et Jeanne de Harcourt^ le comté revint à son frère 
Jean, seigneur de Winendaele. 

En Fan 1400, le magistrat de Namur obtint du comte Guillaume, après 
de nombreuses démarches et le don de 600 coronnez (couronnes d'or), qu'il 
cesserait, pendant six années , de frapper monnaie. Cette transaction prouve 
que le comte de Namur, à l'exemple de tous ses voisins , altérait toujoArs de 
plus en plus la valeur des monnaies, et cela au détriment de ses sujets, 
forcés de les recevoir. Pour se soustraire, pendant six ans, à cette exploitation 
princière, ceux-ci consentirent à donner à leur seigneur la somme, assez 

* C*est ce que disent et répètent les anciens historiens namurois. Cependant comme, à cette 
époque, la construction des murailles et des fortifications était généralement à la charge des 
villes , on ne conçoit pas trop comment les travaux de défense de Namur aient pu obérer le trésor 
particulier du comte. 



92 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

considérable^ de six cents couronnes d\)r ^ Du reste, cet accord semble avoir 
été fidèlement exécuté y puisque y six ans plus tard , un nouveau maître de la 
monnaie de Namur reprit la fabrication interrompue. 

Il existe, aux Archives de TÉtat, à Bruxelles, dans un registre de la cour 
des comptes, n'' 1003, p. 68, un inventaire des ustensiles qui garnissaient la 
monnaie de Namur, dressé le 10 décembre li07, à Toccasion de la délivrance 
que faisait de ces ustensiles, maître Colar de Jaingurez à Jamar dou Pont et 
maître Ernoul Severin , maîtres de ladite monnaie de Namur. 

Cet inventaire nous apprend qui étaient les maîtres de la monnaie en li07. 
. Il donne, de plus, en langue vulgaire, les noms de divers instruments qu'il 
n'est pas toujours facile de reconnaître. Ainsi, il nous parait peu probable 
que Tarticle : unk chergoir et un lingne, veuille dire, comme Ta pensé 
M. Piot^, un levier et une lime. La lime est un outil qui devait se trouver non 
pas seul, mais en grand nombre, dans un atelier de ce genre. 

En 1415, le même Jamar du Pont, échevin, exerçait encore, lui et son 
fils Jaquéme, les fonctions de maîtres de la monnaie. Le 25 février de cette 
année, ils s'obligèrent, par-devant les échevins, à payer au comte tout ce 
qu'ils pourraient lui devoir du chef de leur fabrication , et Jamar donnait pour 
caution spéciale et pour gage « tout l'argent entièrement que présenteit et mis 
» at sur son office d'eskevinage ^. » 

Le dimanche, 12'"'' jour de décembre 1417, on publia, au perron de 
Saint-Remi ^, avec les formalités accoutumées et en présence du maïeur et 
des échevins, que monseigneur le comte faisait forger à sa monnaie de Neu- 
veville-lez-Namur, de nouveaux deniers d'argent appelés timbez de Namur, 
à la façon des blaffarts , les grands pour trois heaumes et les petits ou demis , 
à neuf wihots. Ces deniers étaient aussi bons de poids et d'aloi que ceux de 
Flandre et de Brabant , et même meilleurs. Il était défendu de les refuser en 
. payement, à peine d'amende ^. 

* Comptes de la ville, UOO, fol. 10 V. 

* Revue de la numismatique belge , t. I*', p. 63. 

3 Registres aux transports de la ville de Namur de i413 à 4448, fol. 454 (aux archives de 
la ville). . 

^ La chapelle de Saint-Remi et Tancienne maison de ville occupaient le milieu de la grand'- 
place actuelle et non pas remplacement du moderne hôtel de ville. 

' Cette criée est tellement curieuse , et pour la forme et pour le fond , que nous croyons 



DES COMTES DE NAMIJR. 93 

Les timbez étaient des gros et des doubles gros imités de ceux que Ton 
forgeait en Brabant et en Flandre , au type des deux écussons timbrés d'un 
heaume. Ces pièces n'ont pas été retrouvées , mais nous donnons plus loin un 
gros au même type de Jean III, successeur de Guillaume. 



L'impossibilité où Ton est de distinguer d'une manière certaine les pièces 
de Jean II de celles de Jean I*"" existe également pour les deux Guillaume. 
Quelques amateurs, il est vrai, pensaient que la suppression de la brisure 
(le bâton péri en bande) dans les armoiries du comte, pouvait leur offrir un 
moyen de déterminer, jusqu'à un certain point , l'âge d'une monnaie. D'après 
plusieurs historiens namurois, et notamment d'après Galliot, Guillaume I""*^ 
fit disparaître cette brisure , lorsqu'il devint chef de la famille de Flandre , 
à la mort de Louis de Maie, en 1384. Toutes les fois donc qu'une mon- 
naie porterait le lion avec la bande, on la donnerait à Guillaume I^**; mais 
quand les armoiries seraient pleines , elle pourrait appartenir aux dernières 
années de ce comte, comme à son successeur Guillaume IL 

Déjà M. Jules Borgnet, dans un curieux article sur les armoiries de la 
ville de Namur, inséré au Messager des Sciences de Gand, année 1843, 
avait fait remarquer que, depuis 1411 environ, on ne retrouve plus la 
bande sur le lion du contre-scel et sur la bannière du grand-sceau commu- 

devoir la donner en entier : 

Une criéte de monnoie forgié à k monnoie à le basse Noeveville, 

L*an rail IIIP et XVII, le dimence xn* jour de décembre^ fut crieit au perron k Saint-Remy le 
cry que senssuit, prësens Massar Colle, maîeur et eskevîn, Michar Heillarde, Johan de Wari- 
soul, Gillekîn Gaifier et lohan Baduelle, eskevins de Namur : 

Oiiez , oliez que on vous fait assavoir de par nostre trës-redobteit seingneur, monseingneur le 
conle de Namur, seingneur de Bëthune, son soverain bailli, mayeurs et eskevins, que nostredit 
très-redobteit seingneur fait ovrer à se monnoie à le Noeveville delcis Namur, deniers d^argent 
appelleis timbez de Nam~~, à le fachon de blafars , les gros pour courir à iij h. et les petis à 
IX wihos, lesqucils sont ossi suflSssans de taille, d'argent et de pous (poids?) comme ceulx de 
Flandres et de Braibant sont, et meilleurs. Si est c^mmandeit et commande-on que il ne soit 
nuls ne nulle qui lez refuze pour ledit pris si haut que sur Famende ad ce affërante. 

Papiers des exploits y etc., en l'office de la mairie de Namur, depuis le jour de Noël l'an 4446, 
fol. 24 V*, aux archives de la ville. 



94 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

nal ^ Il supposait que ce changement^ postérieur au décès de Louis de Male^ 
avait pu être apporté^ vers liOS^ à la mort de Marguerite de Flandre. 

Si répoque et la cause de la suppression de cette brisure sont restées incer- 
taines y on n'est guère mieux renseigné sur son origine. 

Philippe le Noble porte, sur le sceau que nous a conservé Olivier de Wrée, 
le lion au bâton péri en bande. Il était le second fils de Baudouin Y, comte 
de Hainaut, et le frère de Baudouin VI, comte de Hainaut et de Flandre, qui 
prit le lion de Flandre pour armoiries. Ce serait donc ce même lion de Flan- 
dre, avec la brisure, que Philippe aurait placé sur son écusson : ce n'étaient 
pas les armoiries de Namur, mais celles de la famille du comte. 

Les marquis de la maison de Courtenay et de celle de Vianden consente- 
rent également leurs armoiries propres. Baudouin II porta celles de Tempire 
de Constantinople. 

Gui de Dampierre, avant d'être comte de Flandre et marquis de Namur, 
eut d'abord un sceau aux armes particulières de sa famille, de gueules à 
deux léopards d'or, brisées d'un lambel à cinq pendants. Sa mère étant 
devenue comtesse de Flandre , il prit alors et avant la mort de son frère aine 
Guillaume, le lion de Flandre avec le bâton péri en bande pour brisure. 
On connaît de lui deux sceaux à ces armoiries brisées, l'un avec : S. Guidonis 
de Dampetra filii comitissae Flandriae et Hainoiae, l'autre avec S. Guidonis 
Atrebatensium advocati, Bethuniae et Tenremondae domini. 

La bande disparait du sceau aussitôt que Gui y prend le titre de comte de 
Flandre. Mais il n'en est pas de même sur ses monnaies de Namur , où l'on 
ne voit jamais le lion sans la brisure K 

Cette bande n'était donc plus , ici , une brisure de puiné , mais un moyen 
de distinguer les armoiries du marquisat de Namur de celles du comté de 
Flandre, puisque le même personnage portait le même écusson, plain pour 
la Flandre et brisé pour Namur. Ce lion à la bande , primitivement armoiries 
de famille , était devenu celles d'un pays. 

* Ce seeau, comme presque tous les sceaux de ville, représente une enceinte fortifiée entou- 
rant un bâtiment (une église?) sur lequel flotte la bannière du comte. 

* Le lion ne figure sur aucune monnaie que l'on connaisse de Gui de Dampierre frappée 
pour la Flandre; nous n'avons donc que les sceaux pour point de comparaison. 



DES COMTES D£ NAMUR. 95 

JeaD I®'^ , successeur de Gui , continue à porter le lion à la bande y mais il y 
ajoute une différence nouvelle : il met sur la tête du lion une couronne à 
trois fleurons. 

Sur quelques monnaies de Jean 11^ la bande commence à disparaître. 

La seule monnaie avec écusson que nous ayons de Philippe III ofîre le 
lion couronné sans la bande. 

Plusieurs pièces de Guillaume I""^^ antérieures par leurs types à la mort de 
Louis de Maie ^ ont également le lion sans la bande. 

Enfin ^ et comme en compensation , la bande reparait sur quelques pièces 
postérieures à la mort de Louis de Maie et qu'on peut attribuer aux dernières 
années de Guillaume I*''^ ou à son fils Guillaume IL 

Sous Jean III ^ dont on ne possède^ au reste ^ qu'un petit nombre de mon- 
naies^ la brisure a tout à fait disparu. 

La conclusion qu'il est permis , nous semble-t-il , de tirer de tout cela , 
c'est que la brisure fut mise par Gui sur les armoiries de Namur^ dans le but 
de les distinguer de celles de Flandre , qu'elle devint à peu près inutile depuis 
qu'il existait entre ces armoiries une autre différence , la couronne du lion , 
et que^ enfin , à cause de cela même , elle fut souvent négligée , puis tout à fait 
abandonnée sous le règne de Guillaume IL II en résulte évidemment que 
la présence ou l'absence de cette bande sur une monnaie au nom de Guil- 
laume ne peut être d'aucun secours pour déterminer son attribution. 

L'aigle biceps, soit seule sur un écusson, soit écartelée avec le lion de 
Namur, ne peut servir non plus à distinguer les monnaies des deux Guil- 
laume. Cet emblème fut adopté, selon l'opinion la plus probable, par Guil- 
laume I""*^, en 1363, après que l'Empereur l'eut admis à faire hommage 
direct à l'Empire, de son comté qui, depuis Philippe le Noble, relevait du 
Hainaut ^ On trouve l'aigle sur des monnaies qui, du reste, paraissent bien 
appartenir à Guillaume P% comme le roosebeker n'' ISO^ on la trouve sur 
les monnaies de Guillaume II et sur celles de Jean III. 

L'écusson écartelé de deux- aigles et de deux lions qu'on remarque sur des 
pièces de Jean III et aussi sur un roosebeker de Guillaume , qui , à cause de 

* Alex. Pinchart, Mémoire couronné sur Vinféodation du cmnté de Xamur au comté de 
Hainaut. 



96 



RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



cela même , serait plutôt de Guillaume H que de son père y semble avoir été 
composé de cette manière pour imiter les armoiries que Ton voyait sur les 
monnaies de Brabant, monnaies que les comtes de Namur s^eflbrçaient de 
copier le mieux possible. 

N** 172. Deux écus juxtaposés , l'un à Taigle biceps, l'autre au lion couronné , entourés 
de trois fleurs de néflier et sommés d'un chapel de roses : 4* G VILLSLM : 
Dai : GRK : ŒOMSS : RKMVBaSH. 

— ECU central au lion couronné, posé sur une espèce de croix d'où se détachent 
huit têtes de serpent : * MOHaWK : BOVK : QOMeCS : K25MVB- 

aansis. 

CoUection de M. Goddons. 
A. 3.26. (Ébréché.) 

Ce roosebeker, ainsi que le suivant^ peut également appartenir aux der- 
nières années de Guillaume I"^. 

N"* \ 73. Delix écus juxtaposés, l'un écartelé de deux aigles biceps et de deux lions, l'autre 
au lion couronné, entourés de trois fleurs de néflier et sommés d'un chapel 
de roses : * GVILLQLM : DSI : GR2Î : ŒOMaS : nTÎMVBŒe;». 

— ECU central au lion couronné , posé sur une espèce de croix d'où se détachent 
huit têtes de serpent : ^ WiQGiTfyR : nOV2T : aOMGCS : HKMVB- 

asnsis. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 3.4S. 



N*" 174. Deux écus juxtaposés, l'un à l'aigle biceps, l'autre au lion avec le bâton péri en 
bande. Au-dessus le mot : H2TMVRaS : 4- G VIIiliSLm i DGCI i GR2Ï \ 

aomss \ nTîîiivRaecRsis. 

— Croix pattée dans un cercle. Légende intérieure : ^ M0HEn[^2S ^> HO ^ 
HKMVRa. Légende extérieure : * SIW «> nOJIlKn [sic) <» DO- 

mmi ce> Be:Re;ian[^vm («c). 

Cabinet royal de la Haye. 
A. 3J0. 

Imitation du double gros de Jeanne , duchesse de Brabant. Ce type a été 
également employé par Philippe le Hardi en Flandre, par Marie de Brabant, 
douairaire de Gueldre, à Oyen, et par Guillaume I'''^, duc de Gueidre et de 
Juliers(1393-U02). 



DES COMTES DE INAMUR. 



97 



N* 175. Deux écus juxtaposés. Ton à l'aigle biceps, l'autre au lion avec le bâton péri en 
bande. Au-dessus le mot : HTSMVRGS : 'i' QVlLh&hiJi l Dm i 
GRTΌ.. S i HK 

— Croix pattée dans un cercle. Légende intérieure : *if MOHETTf & HO & 
HTSMVJEia. Légende extérieure : 'i> SITx HOfReR x DOdlIRIx BS- 
RSDieCFKVm. 

Collection de M. Serrure. 
A. 3.0». (Ébréché.) 

Même pièce que la précédente , mais d'un autre coin , plus petite et avec 
des différences dans les légendes. 

N* 176. ECU à l'aigle biceps : * GVIIiLeCL : ŒOM : RKMVRŒ. 

— ECU au lion : * MOneCfPK : nOV2î : HKMVRa. 



Planche de M. Lelewei. 



B.N. 



Décrite dans la Revue de la numismatique belge, t. V, 2™* série, p. 2J5. 
Variété : nTSMVGC à la légende du revers. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

N^ 177. ECU au lion couronné : * GVLIiQIIi : GOM : HTÎMVRG. 

— ECU à raigle biceps : * MOneCWK : HOVK : RKMVRŒ. 



Collection de M. Serrure. 



B.N. 0.93. 



N* 178. Mêmes types (le lion sans la couronne) : * GVllïti&U : CCOM • nKMVRŒ. 

— * MOneCWTÎ : nOVTÎ -. rkmvbœ. 

Décrite dans la Revue de la numismatique belge, t. Y, 2""^ série, p. 215. 



Variété : GVILIiSIi — — — 



Même collection. 



N* 179. ECU au lion : * GVLLeCI : CCOM : HTÏMVMa. 

— ECU à l'aigle biceps : * MGVLIiai : GOM n25IVia («ic). 



B.N. 1.10. 



Collection de M. le comte de Rolîiano. 



13 



98 RECHERCHES SIH LES MONNAIES 

V IW. Éca aa lîoa : Hh MOQOrFK X20VK XZXMVRCL 

— Ëca à raigle bicei» : Hh MODSTSi HOVK; X2X1IVBCC. 

CoDcctîoa dr 9. Srrnirp. 
BJI. I.IO. 

Déerile dans b Revue de la numhmalique belge, t. V^ S^ série, p. 215 



Variélé : les mots séparés par deux points, aa lieo de trois. 

GiUertion de H. le eomle de Robianow 

.V 181. £eii aa Ikm : Hh HOnSXP'Ri QOVX: XtEMVia. 

— Eca à raigle bic<>ps : 4< MOnentTCi ROV2C MVRMeL 

CoUeetion de M. R. Chaloo. 

a?i. 1.10. 

Les l^endes bizarres et incorrectes de cette pièce portent à croire qu elle 
est une contrefaçon de la véritable monnaie de Namor, faite par quelque 
dynaste du voisinage, dont le nom se cache, peut-être, sous le déguisement 
pseudo-namurois de Murmc et de Namuic. 

V 182. LioD dans le cliamp, sans le bâton péri en bande : Hh GVILSL 2mV. 

— Croix fleurdelisée : Hh M RD («ûr). Peat-étre on Q retoamé. 

Colleelion de M. le eomte de Robiano. 
B.!«. 

N« 183. Dans le champ, les lettres AÂiH : Hh GVIIiIi€CLHVS ^ ŒOMeS. 

— Croix fleurdelisée : ^ UOÏIWVR : IKSMVRa€CR. 

CollectîoD de M. Serrure. 
Cuivre. Pied-lbrt 

Variété : GVIIiLeLMVS : (IOM€C. 



Gtltectioo de la Sodélé archéoL de Namur. 
B.N. 

N* 184. Dans le champ, les lettres AÂM :*.. WILISLMVS : 00128 (sic). 
— Croix Oeurdelisée : >i« NOn€C>m : n^NSncCISI (sic). 

Planche de M. Lelewel. 



DES COMTES DE NAMUR. 99 

Décrite dans la Revue de la numismatique belge, t. V^ 2°'<' série , p. 216. 

Nous croyons^ avec M. Piot^ que cette pièce aux légendes incorrectes et 
barbares , est une contrefaçon de la véritable monnaie de Namur, dont nous 
donnons ci-dessus le pied-fort. 

N» 185. Dans le champ, les lettres AÀiH : ^ GVIIiLSLHVS: aOM.... 

— Croix fleurdelisée : * M0nari!2î : n2îM0nanS. 

Collection de M. R. Cbalon. 
B.N. 1.44. 

N" 186. Dans le champ, les lettres AÂIQ : >i< GTSILLSIiH . . . QOME : 12 (sic). 

— * MOn'HK : IIKM I. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
B.N. 0.8S. 

Cette pièce de mauvaise fabrique et aux légendes incorrectes pourrait bien 
être une contrefaçon des monnaies véritables de Namur^ ainsi que les numé- 
ros suivants. 

N* f 87. Dans le champ, les lettres AÂM : ^ GVLI^aiiHVS : aOMSS. 

— Croix fleurdelisée : ^ M0X2€C>m : H^NVR^S. 

Même collection. 
B.N. 2.10. 

N* 188. Dans le champ, les lettres iH A 19; au-dessus, un trait horizontal: ^'GVIIi- 
liSIiMVS aOMSS X2. 

— Croix fleurdelisée : * M0ne;fr2î RZ^MSRŒIS. 

Collection de M. Ulysse Capitaine. 
B.N. 4.25. 

N' 189. Dans le ehamp, les lettres retournées Mf V ' ^ eVILIi€CIiHVS : aOMSS. 

— Croix fleurdelisée : * GVILLGI \ ttOM : IlîMV. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
B.N. 1.00. 

N' 190. Dans le champ, les lettres AÂiH (le JH senl est visible) : 4« G .. SliOlS 

— Croix pattée dans un cerclé : * ^[^VROnVS ŒI VIS. 

Planche de M. Lelewel. 
B.N. 




100 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Décrite dans la Revue de la numismatique belge, t. Y, 2*^^ série^ p. 216. 
M. Piot est tenté d'y voir une imitation d'une pièce de Namur^ à cause de la 
légende Turonus civis inusitée sur les monnaies véritables de ce comté. 

N^' 191. Dans le champ, les lettres AàIH : . . VILSIiHVS: aO 

— Croix pattée dans un cercle : * ÎIIO. . . TIS7S. : 120 V2Î: VIIiLI :. 

Planche de M. LeleWbl. 
B.N. 

Décrite dans la Revue de la numismatique belge, t. V, 2"** série, p. 216. 

JEAN ni DIT THIERRI. 

. 1418-1439. 

Après trois ans de règne , ce prince , obéré et ne pouvant plus obtenir 
des états de Namur de nouveaux subsides, fut réduit à vendre son comté à 
Philippe le Bon^ duc de Bourgogne. D'après la plupart des auteurs namurois, 
les embarras d'argent dans lesquels se trouvait le comte Jean UI avaient 
eu pour cause principale un événement bien singulier. Le comte de Namur 
s'étant rendu à Hui pour conférer avec Jean de Heinsberg , évéque de Liège , 
qui Vy avait invité, fut jeté, disent-ils, dans une prison d'où il ne sortit qu'en 
promettant une rançon énorme. Selon lepèrcTde Marne , l'évéque , craignant 
à juste titre les suites d'une pareille violence , et connaissant la simplicité (sic) 
du comte , lui fit jurer sur les saints Évangiles de ne jamais révéler la cause 
de sa dette. On ne connut qu'après sa mort, par un billet cacheté qu'il avait 
laissé , l'horrible trahison dont il avait été victime. 

Des historiens modernes ont mis en doute cette dramatique histoire. Ils 
n'attribuent les dettes du comte Jean qu'à sa prodigalité et à l'état dans lequel 
les dépenses excessives de son prédécesseur avaient mis les finances du pays. 

Le contrat de vente du comté de Namur et de toutes les terres qui appar- 
tenaient à Jean III fut passé à Gand, le 15 janvier 1421. L'acquisition était 
faite par le duc de Bourgogne au prix de 132,000 couronnes d'or ^ et à la 
condition que le comte Jean conserverait l'usufruit sa vie durant. Les terres 

* De 4â gros, monnaie de Flandre. 



DES COMTES DE NAMUR. 101 

de Vieuville et de Montaigle avec le winage de Hastières y qui formaient le 
douaire de Jeanne de Harcourt^ veuve de Guillaume 11^ ne pouvaient être 
rachetés par le duc que du consentement de cette princesse. 

Quelques mois plus tard^ Philippe vint à Namur se faire reconnaître par 
les états comme héritier de Jean III, et prit, de fait, si pas de droit, le gou- 
vernement du pays. 

Jean mourut le 1^*^ mars 1429, ne laissant qu'un fils naturel qu'il avait 
eu de sa cousine, Cécile de Savoie. Ce fils Philippe, seigneur de Dhui, est 
la souche d'où sont sorties les deux branches de la famille de Namur-d'EIzée 
et de Namur- Jonqueret qui subsistent encore aujourd'hui. L'opiniâtreté de 
l'évéque de Liège, dit le père de Marne, fut la seule cause qui enleva à 
Philippe les droits d'une naissance légitime. Jean III , qui n'était encore que 
seigneur de Winendaele, voulait épouser sa cousine, mais le prélat refusait 
obstinément les dispenses nécessaires entre parents. Cécile mourut en couches 
avant l'arrivée des dispenses qu'on avait demandées au souverain pontife. 

Jean se maria , peu après, avec Jeanne d'Abscoude, mais il n'en eut point 
d'enfants. 

Le 21 juin 1419 , une criée des monnaies, faite au perron de Saint-Remi, 
fixait le cours de diverses pièces étrangères dans le comté de Namur ^. Il 
était défendu de les donner en payement ou de les prendre à une autre valeur, 
sous peine d'une amende de l)l vies gros, dont deux pour le comte et le 
troisième au profit du dénonciateur. 

Ces monnaies étaient : 

Le vieux noble d'Angleterre à ii4 heaumes. 

La couronne de France 57 — 

Le noble de Gand . i04 — 

L'ëcu de Dordrecht 47 — 

Le florin du Rhin 44 — 

Le florin d*i4 rem (d'Arnheim?) 40 — 

Le mouton de France 38 — 

Le blaffar de Flandre 5*hL — 

Le — de Brabant 3 — 

Le kamahu 14 wihots. 

* Transport de la haute cour de Namur, 1418 à 1433, fol. 81 verso (archives de la ville). 



102 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

La vieille haie (Juin ) i3V« wihots. 

La nouvelle haie 2 heaumes. 

Le vieux délivretë (?) iO wihots. 

Les autres délivretés 8 — 

Le délivreté de Namur 7 — 

Une lettre, malheureusement sans date, mais que M. Jules Borgnet croit 
être de Jean III, écrite par le comte à Téchevinage de Namur, se trouve 
placée dans un registre aux transports de la haute cour *, entre des actes de 
1419 et de 1420. Ce document curieux et que nous croyons devoir repro- 
duire en entier contient une évaluation nouvelle des monnaies étrangères en 
heaumes de Namur. C'était, comparativement à la criée précédente, un retour 
à une monnaie plus forte de ^/57' 



rme 



A honerables, saiges et discrets le mayeur et eskevins délie ville de Namur, mes chiers 

signeurs et amis. 

Chiers signeurs , ilh vous plaist que vous lettres à moy envoîiés ay bien entenduez, 
contenantez comment vous sariiés le manière d'argent, en queil pris il at esteit en Brai- 
bant novellement assis et ordonnait. Sujr ce, chiers signeurs, je vous fay savoir le pris 
d'or et de paiement ensi qu'il est ofdineit en Braibant, c'est assavoir : une vies noble 
d'Ingleterre pesant 5 esterlins, 104 h. f heaume, sans doute J. — Le coronne de France 
petisante 2 esterlinset demi, 52 h. — Le nuef noble pesant 4 esterlins et demi, 92 h. — 
Le nuevez coronnez de France, 49 h. — Le mouton à l'angnial de France, 32 h. 
2 es.... — Le florin Darem, 34 b. — L'escut de Hollande, 40 h. — Une florin dou 
Rin, 38 h. — Une piètre d'or à hiame, avoec le scut de Malinez, cescun 55 h. demi. — 
Une vies escus, 61 h. — Paiement. Une vies denier Joh. de Flandres^ 16 gros, et Bai- 

bant vault 2 h. 2 es — Les nuef lions de Flandres, 2 h. un es.... — Les boddrag. de 

Lovangne, 2 h. — Les vies haiez, 2 h. — Le vies boddrag. de Flandres, 51 h. et demi '. Et 
cest ofdinance dessusdite est ordinée et commenchié sur le premier jour dou mois de 
décembre derrain passeit, mais sur ce n'en est encor fait nulle mencion, ne tienne assis, 
ne ordineit de durer à certaines annéez. Chiers signeurs, sachiés que tout ce que faire 
puis en quoy vous seriiés desirans ou suy tous jours appareilheit, ce sceit Dieu que vous 
aist en sa garde. Escriptes à Lovangne le 15"''' jour de décembre. 

^ De 1457 à 1438, fol. 9. M. Borgnet nous fait remarquer que les années indiquées en tête 
de ces registres n'empêchent nullement qu'on ne puisse y trouver des actes d'une date plus 
ancienne. 

m 

' Ce chiffre doit être une erreur, s*il s'agit ici d'une monnaie d'aïf ent. 



DES COMTES DE NAMUR. 105 

N" 192. Deux écus juxtaposés, l'un écartelé de deux aigles biceps et de deux lions, 
l'autre au lion rampant. Au-dessus un heaume de profil à gauche : 'h lOilTili- 

— Croix pattée dans un cercle perlé et anglée de deux aigles biceps et de deux 

lions : •!< (Ronaot^TS xiovT^z dOsniiTis % n2cmvRa€cns. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 2.30. 

Cette pièce a été décrite et gravée dans la Revue de la numismatique belge, 
i. VI, page 389. 

N*" 193. ECU écartelé de deux aigles biceps et de deux lions. Dans un double grènetis : 

— Croix fortement pattée et anglée de deux aigles biceps et de deux lions. Dans 
un double grènetis : * monSFPTÎ S HO V2Î § nKfUVRaanS. 

f 

Collection de M. Serrure. 
B.B. 3.4». 

N" 194. ECU au lion (couronné?) : * aBVM2Sn : MOD : IDOilO : Légende rétrograde 
et en partie renversée, qu'on doit lire : ÏOhannes : ïï^erdlus CCOMe^ I22T- 
MVBai. 

— ECU à raigle biceps : * MOnarPTÎ • nOVTÎ RTTMVBa. 

Collection "de M. le eomte de Robiano. 
B.N. 

N* 195. ECU au lion couronné : >i< IOl22CX2X2€CS î aOMSS t X22CMVB. 

— Croix pattée dans un cercle : >i* MORSTTS 1 120 V2C S X23TMVRC!6CI2. 

Collection de M. Serrure. 
B.N. 1.30. 

N* 196. Même pièce avec nTCHVRGC. Tous les 2C ont un annelet en tète. 

Collection de M. le eomte de Robiano. 
B.N. 

» _ 

Décrite dans la Revue de ta numismatique belge, t. V, 2™* série, p. 217. 

N* 197. Dans le champ les lettres : AÀiH : * lOI^TÎ. . . S? DO 

— Grande croix coupant la légende : fUOI | . . . | . . . . | . . I . . 

Collection de M» Serrure. 
B.N. 



104 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Cette pièce ^ peu lisible, semble être une imitation de la monnaie de Na- 
mur, faite par un seigneur du nom de Jean. 

N' 198. Dans le champ les lettres : £iÂM : ^ lOtjT^XZneCS : aOmSS : ïiK. 

— Croix fleurdelisée dans un cercle : * ÎIlOKanC^TÎ : n2ÎÎIlVBa€Cn. 

Collection de M. Serrure. 
B.N. 4.20. 

m 

M. le comte de Robiano possède un pied -fort de cette pièce. Le M du 
mot moneta y a la forme carrée , ainsi que sur un exemplaire de cette ménie 
monnaie qui se trouve aussi dans sa collection. 

Variété : avec cornes : Ti, 

Collection de M. Ulysse Capitaine. 

N' 199. Dans le champ les lettres : tUÂM : HE< lOtjTTXZnSS : aOMeCS. 

— Croix fleurdelisée dans un cercle : * MO. aWTÎ . XZSCMSRa. 

Planche de M. Lelewel. 
B.N. 

Décrite dans la Revue de la numismatique belge, t. V, S**" série, page 217. 

N' 900. Dans le champ les lettres : A Aill : 4< lOI^^CXZRSS . aO 

— Croix pattée dans un cercle et anglée de deux lis et de deux roses qualre> 
feuilles : * ÎHORS 2Ï : n2ÎÎR. 

Même planche. 
B.N. 

Décrite dans la Revue de la numismatique belge, t. V, 2"* série, page 217. 

N"" 201 . Dans le champ les lettres F L 9 sous un petit trait horizontal :..>{< lOI^- • • • 
aom. III.. 

— Croix fleurdelisée-. * MORarPTÎ : XZTTMOI^ain. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
B.N. 1.20. 

Pièce singulière que nous proposons de lire de la manière suivante : Jo- 



D£S COMTES DE NAMUR. i05 

hannes [d. g. ou d. B., Dei gratta ou dominus Bethuniaé) cornes tertius. La 
pièce ci -dessus, où le mot tertius est exprimé en lettres, autorise à inter- 
préter de cette manière les trois traits perpendiculaires. 

La forme namonemis pour namurcensis se trouve sur une monnaie de 
Guillaume IL Quant aux lettres du champ, FL, ce sera tout simplement un 
type, employé sans autre intention que celle de contrefaire une monnaie de 
Flandre, la double mite de Philippe le Hardi. 

N* 202. ECU au lion : . . IOl2:^nX2€CS aOMSS • R. . 

— Croix pattée dans un cercle, anglée au premier canton d'un lis, au quatrième 
d'un lion : * MORamK : N02S XITSM. . . 

Planche de M. Leiewel. 
B.N. 

Décrite dans la Retme de la numismatique belge, t. V, â""^ série , page 217. 



PHILIPPE LE BON. 

Ce prince , qui avait hérité de son père le duché de Bourgogne et le comté 
de Flandre, en 1419, réunit successivement sous sa domination presque 
toutes les provinces des Pays-Bas. En 1421, il achète de Jean III le droit 
de lui succéder au comté de Namur ; en 1423, il s'empare de la Hollande et 
de la Zélande qu'il administre, conune futur héritier, au nom de Jacqueline de 
Bavière; en 1427, il se fait donner également le gouvernement du Hainaut; 
en 1 429, il succède à Jean III, de Namur; en 1430, à Philippe-de-S^-Pol , 
duc de Brabant; en 1433, à Jacqueline, comtesse, de Hainaut, de Hollande 
et de Zélande; enfin, en 1451 , il prend le titre de duc de Luxembourg, en 
vertu de la cession que lui avait faite Elisabeth de Gôrlitz. Il gouvernait déjà 
cette province, en qualité de mambour, depuis Tan 1444. 



Philippe le Bon n'eut pas plus tôt pris possession de son acquisition nou- 
velle, qu'il se hâta d'exercer, à Namur, du consentement de son cousin 



106 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Jeao III y le droit souverain de frapper monnaie. Par lettres patentes données 
à Bruxelles^ le 23 avril 1421 ^, le duc déclara que le tiers des bénéfices 
qu'il ferait sur la fabrication de ses monnaies^ à Namur^ appartiendrait au 
comte y dont « les droits ^ seignoriages et prérogatives ne seroient en rien 
» diminuez. » Ces lettres disent ausai que les monnaies du duc^ faites à 
Namur^ seront à son nom et à ses armes > et des mêmes pié^ aloi et coins 
que celles qu'il faisait forger en Flandre. Nbus verrons plus loin^ par les 
comptes mêmes de fabrication^ que cette stipulation n'a pas été complète- 
ment exécutée^ puisqu'on frappait à Namur des pièces dont 17 étaient 
égales à 18 plaques^ ou doubles gros de Flandre. 

Le 14 octobre 1421 ^ le duc conmussionna Jacques de Hellemmes^ maître 
particulier de ses monnaies^ à l'effet de forger^ à Namur ^ diverses mon- 
naies d'or et d^argent spécifiées dans sa conunission et dans les instructions 
qui y étaient jointes *. 

Toutes les pièces mentionnées dans ces instructions ne furent pas frap- 
pées^ comme cela arrivait ordinairement; mais les comptes de la fabrica- 
tion faite à Namur ^ pour Philippe le Bon^ ont été conservés aux Archives 
de l'État^ à Bruxelles^ et ils nous permettent de donner la nomenclature 
complète des monnaies sorties alors de cet atelier. 

Du 24 octobre 1421 jusqu'au jour de la Saint-Jean-Baptiste 1423^ Jac- 
ques de Hellenunes fabriqua : 

l"" Des doubles gros à 6 deniers d'aloi^ argent-le^roi^ de 5 sols 8 deniers 
de taille au marc de Troyes; 

2"" Des gros à 5 deniers d'atoi^ de 10 sous 7 deniers de taille; 

3"" Des doubles gros nommés iarelares à 5 deniers d'aloi et k 4 sous 
2 deniers de taille. 

Dix-sept tarelares égalaient alors 18 plaques de Flandre. On comptait la 
couronne d'or à 42 gros ; le vieux grosii 3 ^/s gros ou sols parisis de Flandre^ 



Par lettres patentes données à Bruges^ le 1'''' de mai 1423, le duc con- 



* Archives de l^État, à Bruxelles. 
^ Archires de Ulle. 



DES COMTES DE NAMUR. i07 

fera Toffice de maître particulier de sa monnaie de Namur y à Jacquemart 
Dupont, marchand et bourgeois de cette ville^ pour le terme de trois ans, 
à commencer à la Noël suivante ^. 

Dupont entra en fonctions le i août 1 423 , et fabriqua , depuis cette 
date jusqu'au 36 juin 1424 ^ : 

l"" Des doubles gros nommés tarelares à 5 deniers d'aloi et de 4 sous 
2 deniers de taille au mat^c; . 

2^ Des demi'iarelares à 4 deniers 4 grains d'aloi et de 7 sous 1 denier 
de taille; 

S"" Des doubles mites à 4 grains d'aloi et de 1 2 sous de taille. 

Les doubles mites se nommaient doubles wihots; 18 de ces pièces avaient 
<»urs pour une tarelare ou un blaffarL 

L'entreprise de Dupont fut pour lui désastreuse. La monnaie qu'il devait 
forger était à un titre inférieur à celui des monnaies précédentes , et on la 
refusait dans la circulation. Il dut donc abandonner sa fabrication, qui n'avait 
du reste jamais été fort active. En 1 429 , il était devenu garde de la même 
monnaie de Namur, et, par lettres du 22 février de cette année ', Philippe le 
Bon , en considération des pertes qu'il avait éprouvées , lui faisait remise , 
ainsi que l'avait fait le comte Jean pour son tiers , de sa quote-part dans la 
somme de mille couronnes qu'il devait du chef de sa fabrication. 



Par lettres patentes données à Lille, le 21 mai 1425, Adam Ramer et 
Jacques de Hellemmes furent institués maîtres particuliers de la monnaie de 
Namur. Ils reçurent en môme temps un saut-conduit , et des instructions qui 
furent successivement modifiées le 20 juin et le 4 août suivant ^. 

Il résulte du compte rendu par ces deux maîtres ^ que, du 16 juillet 1425 
jusqu'au 31 mars 1426, ils ont fabriqué : 

1* Des nobles d'or de 35 7i au marc, au nombre de 19,500 nobles; 



* Archives de Lille. 

* Archives de l'État, à Bruxelles. 
' Idem. 

* Archives de Lille. 

^ Archives de l'Ëtat, à Bruxelles. 



i08 . RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

2"" Des demMiobleSy à ravenant; 

3"" Des doubles gros nommés tarelares à 5 d. d^aloi et de i sous 5 de- 
niers de taille au marc de Troyes ; 

i"" Petits gros à 5 deniers et de 8 sous 10 deniers de taille; 

b^ Des tarelares à 5 deniers et de 4 sous 2 deniers de taille. 

On comptait alors 6 deniers de ladite monnaie pour 7 deniers de Flandre. 

Ce fut Jehan des Ruelles , tailleur et graveur des coins de la monnaie de 
Gand, qui fit les coins ^ au nombre de sept, pour la monnaie de Namur. Il 
reçut de ce chof la somme de 30 livres de quarante gros de Flandre* 



Au mois de mars 1426, Jacques de Hellemmes reçut une instruction nou- 
velle , en vertu de laquelle il devait forger une nombreuse variété de monnaies 
d'or et d'argent ^ Mais il résulte de son compte ^ qu'une seule de ces pièces 
fut frappée : la tarelare ou double gros à 5 deniers d'aloi et de 4 sous 
2 deniers de taille. Il en fut fabriqué , du 1 7 avril au 1 8 mai , la quantité de 
290 marcs et 4 onces. 

Une autre instruction fut encore donnée à Jacques de Hellemmes, le 25 
mai 1426; mais il n'eut pas le temps delà mettre à exécution ^. Elle fut 
suivie d'une troisième, en date du 23 juin 1426 ^, donnée au même de 
Hellemmes et à Jehan Rernard, maîtres particuliers de la monnaie de Namur. 
Ils forgèrent, en vertu de cette instruction, du 24 juillet au 30 novem- 
bre 1426»: 

1"" Des écus d'or de Hollande nommés clinquarts à 17 carats de fin et de 
67 au marc. Ces monnaies, dont on fabriqua la quantité énorme de 273,000 
pièces, se distinguaient de celles qu'on forgeait à Dordrecht, à un point placé 
du côté de la croix sous le 12 de régnât (ainsi R), et, du côté de la pille, 
sous le V du mot Dux (ainsi V) ^ ; 

* Archives de Lille. 

* Archives de l'État, à Bruxelles. 
' Archives de Lille. 

^ Idem. 

^ Archives de TÉtat, à Bruxelles. 

« Voir nos Recherches sur les monnaies du Nainaut, supplémenis, pièces jusUficatxves, n* IH. 



D£S COMTES DE NAMUR. 109 

â"" Des demi^clinquarts à ravenant^ au nombre de S 000 pièces; 

3"^ Des doubles gros nommés tarelares à 5 deniers moins un grain ^ et de 
i sous y 5 deniers de taille. 

Le comte Jean III reçut le tiers des bénéfices de cette fabrication et de 
celles qui Tavaient précédée^ montant^ en somme, à 310 livres, 6 sols, 2 de- 
niers , obole (à 20 gros la livre). 

En vertu de Tinstruction du 25 mai, qui n'avait produit aucun effet jus- 
qu'alors, Jacques de Hellemmes forgea, du l""* décembre li 26 aux Pâques 
de Tannée suivante ^ : 

Des tarelares de deux gros forts, à 5 deniers moins un grain d'aloi et de 
53 7^ au marc. 

Il forgea également, mais en vertu d'une instruction en date du 27 
août 1426*: 

Des deniers d'argent ou tiers de tarelare, valant 6 wihots. 

La monnaie de Namur chôma depuis le jour des Pâques, 141^27, jusqu'au 
17 mai U28. 



Le 16 avril 1428, Marc de Hellemmes avait remplacé son père en qua- 
lité de maître particulier de la monnaie ^. Le 25 juin , il reçut des instruc- 
tions nouvelles sur la fabrication qui lui était confiée ^ , modifiant une instruc- 
tion précédente donnée le 1 1 avril. 

Du 17 mai 1428 au 6 janvier 1429, ce nouveau maitre fabriqua, tant 
en or qu'en argent * : 

l'' Des clinqtunrts à 16 carats d'aloi et de 67 ^â de taille au marc, valant 
36 gros de Flandre ^ ; 

2'' Des demis, au même titre, de 136 au marc; 

* Archives de TÉtat, à Bruxelles. 

* Archives de Lille. 
' Idem. 

^ Idem. 

^ Archives de TÉtat, k Bruxelles. - 

^ On distinguait ces clinquarts à deux croîsettes ( % ) qu*ils avaient, pour séparer les mots , du 
côté de la pille, au lieu de deux sautoirs (^). 



iiO RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

S"" De doubles gros nommés tarelareson blaffarts, à 4 deniers 12 grains 
d'aloi et de i sous 6 deniers de taille ; 

i"" Des deniers d'argent nommés heaumes « dont les 3 font un des tare- 
lares dessus dits » à 3 denier d'aloi et de 9 sous 10 deni»^ de taille ; 

5^ Des demi-'heaumes à 2 deniers d'aloi et de 1 3 sous 6 deniers de taille. 

Du 15 janvier 1429 au 23 du môme mois, Marc de Helleomoies for- 
gea * : 

Des dinquarts à 16 carats d'aloi et de 67 ^1% au marc. 

Du 23 janvier au l""" mars suivant, en vertu d'une instruction antérieure 
du 1 5 janvier * : 

1"" Des dinquarts à 16 carats et de 67 ^^ de taille; 

2'' Des demi-dinquarts à 16 carats et de 136 au marc. 



Jean IH mourut le l"""^ mars 1429« À partir de cette époque, le duc de 
Bourgogne dut changer le type ou au moins la légende de ses monnaies , et y 
ajouter le titre de comte de Namur. Il est cependant probable que le compte de 
Marc de Hellemmes, du l®** mars au 16 mai suivant, concerne encore des 
monnaies à Tancien type , puisqu'il a pour base une instruction en date du 
27 février, et antérieure à la mort de Jean III '. 

Il fut forgé, selon ce compte : 

1° Des ditiquarts à 15 ^2 d'aloi et de 67 ^^ de taille; 

2"" Des demi-^linquarts au même titre et de 136 de taille. 

Du 20 janvier 1429 au 1'''^ mars, de Hellemmes avait forgé, en mon- 
naies d'argent à l'ancien type * : 

Des lardares à 4 deniers 4 grains et de 4 sous 6 deniers de taille. 

Du 1«^ mars 1429 au 19 janvier 1430, tant en vertu des instructions 
antérieures que de celle du 28 juin 1429 ^ : 

* Archives de l'État, à Bruxelles. 

* Idem. 

3 Archives de TÉtat, à Bruxelles, et archives de Lille. 
^ Idem, id. 

^ Idem , id. 



DES COMTES DE NAMUR. i i i 

l*" Des clinquarts à 15 V^ carats et de 67 V^ ^^ ^^^^ (^^ clinquart 
compté à 37 gros) ; 

2^ Des demi-^linqnarts id., de 136 au marc; 

3"^ Des tarelares à 4 deniers d'aloi et de 4 sous 6 deniers de taille au 
marc. 

Du 20 janvier 1430 au 4 juin suivant^ : 

1"^ Des clinquarts et Aes demi-clinquarts comme ci-^dessus; 

2^ Des tarelares de deux gros^ id. 

Du 23 décembre 1430 au 30 septembre 1432, en vertu des instructions 
du 7 septembre et du 6 décembre 1430 ^, du 13 mars et du 1*^ septembre 
1431 ', du 23 novembre 1431 ^ : 

l"" De^peeters d'or à 21 carats et de 68^ au marc; 

2"^ Des écus de Dordrecht [clinquarts) à 16 carats et de 68 au mare. 

Le cUnquart valait 38 gros de Flandre. 

3"^ Des doubles gros, nommés tarelares, à 4 d^^^ d'aloi et de 4 sous 
6 deniers au marc, valant 2 gros de Flandre; 

4"" Des clinquarts de Dordrecht à 15 carats ^/a €t ^js et de 68 au marc; 

5"^ Des demi'Clinquarts au même titre et de 136 au marc; 

6"" Des tarelares de deux gros , à 4 deni^^ moins un grain , et de 4 sous 
6 deniers de taille ; 

7'' Des clinquarts à 15 '/4 carats et de 68 au marc; 

8"^ Des demis à Tavenant; 

9"" Des peeters à 20 carats et de 68 au marc; 
10^ Des clinquarts à 15 carats et de 66 au marc; 
11 "^ Des demis à Tavenant ; 

12'' Des tarelares de 2 gros de Flandre à 3 deniers 18 grains et de 4 sous 
6 dénias de taille au marc. 

Jehan des Ruelles reçut 12 livres de gros sur ce compte ^ pour avoir fait 
les coins des peeters et autres. 

* Archives de rÉtati à Brazelles. 

* Archives de LiUe. 
' Idem. 

^ Archives de Lille et de l'État, à Bruxelles. 



4i2 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Le franc valait alors 32 gros de Flandre, ou 16 blaffarts (tarelares) deNa- 
mur; le clinquart 38 gros. 

Du l''^ octobre 1432 au 16 mai 1433 ^ : Marc de Hellemmes forgea, en 
vertu d'une instruction du 7 septembre 1430 : 

l'' Des peeters à 20 carats et de 68 au marc; 

2"" Des clinquarts à 15 carats et de 68 au marc. 

Puis , en vertu d'une instruction du 15 décembre 1432 ' : 

Des peeters à 19 carats et de 68 au marc, valant 50 gros de Flandre. 

Du 30 mai 1433 au 10 octobre suivant, Marc et Nicaise de Hellemmes, 
en vertu d'une instruction en date du 19 mai 1433, que nous n'avons pas 
trouvée à Lille , ont forgé ' : 

1"^ Des peeters à 18 carats (le noble d'Angleterre considéré comme fin) et 
de 68 au marc; 

2"^ Des deniers d'argent à 6 deniers d'aloi et de 70 de taille au marc, va- 
lant 8 esterlins de Flandre. 

Sur le produit de ce dernier compte , il fut payé la somme de 30 dm- 
quarts à Henri de Tongheren, graveur de coins, pour divers faits de son office. 

Pendant la durée de sa gestion, en 1429 ou 1430, Marc de Hellemmes 
délivra au receveur du comté la somme de 3076 livres, pour servir au paye- 
ment des travaux que le duc faisait exécuter à « ses châteaux et forteresses 
» du comté de Namur ^. » 



Le 15 octobre 1434, une ordonnance des gens du conseil de monsei- 
gneur le duc fut criée et publiée au perron de Saint-Remi , qui réglait le 
cours, en monnaies de Namur, de diverses pièces antérieures au nouveau 
système monétaire. Ainsi le piètre (peeter) aura cours pour 75 heaumes, le 
clinquart pour 60, le florin (du Rhin?) pour 44 , et les « aidants fais et for- 
» giés es monnoies de nostredit seigneur » pour 26 wihots la pièce. 

Le nom populaire d'aidant^ donné ordinairement à une monnaie de Liège, 

* Archives de I*État, à Bruxelles. 

* Archives de Lille. 

' Archives de TÉtat, à Bruxelles. 

^ Comptes du domaine de Namur, aux Archives de FÉtat, à Bruxelles. 1429 h 1430, fol. 43. 



DES COMTES DE NAMUR. 115 

doit désigner ici des plaques ou doubles gros de Philippe le Bon y dont la 
valeur était égale à celle des vrais aidants \ 

En cette même année 1434, Tancien mailre de la monnaie, Jacques de 
Hellemmes, qui avait cessé ses fonctions depuis 1428 et qui avait été rem- 
placé par son fils Marc d'abord , puis par ses deux fils Marc et Nicaiâe , céda 
à ce dernier, qu'il appelle Cazin {Nicasius), a tous ses biens meubles qu'il 
» avoit en la ville et conté de Namur , tant meubles d'ostel , hostils (outils) 
» de inonnoie et provisions touchant en fait de monnoie *. » 



Ici finissent les documents écrits concernant les monnaies de Philippe le 
Bon, frappées à Namur; et tout doit faire croire que cet atelier fut alors fermé 
jusqu'au régne de Philippe le Beau, qui le fit ouvrir de nouveau en 1496* 
Philippe le Bon inaugura, le 21 octobre 1433, son nouveau système moné- 
taire , qu'il conserva jusque dans les dernières années de son règne. Ce sys- 
' tème uniforme fut introduit alors dans les diverses provinces des Pays-Bas 
nouvellement réunies sous son sceptre, tl consistait en deux monnaies d'or : 
Le philippus ryder et le demi-philippus , deux monnaies d'argent le vier- 
lander^ valant deux sols ou deux gros , et le demi-vierlander, et deux pièces 
de billon noir, le denier et le double denier. Ces monnaies né devaient être 
frappées que dans les quatre grandes provinces, conmie le nom de vierlander 
(4 pays) l'indiquait, le Brabant, la Flandre, le Hainaut et la Hollande. 

Nous avons vu que les clinquarts faits à Namur ne différaient que par un 
point secret de ceux que Je duc faisait forger à Dordrecht. S'il en était de 
même des monnaies d'argent, on s'expliquerait facilement comment on n'a 
signalé, jusqu'à ce jour, dans les collections, aucune des nombreuses mon- 
naies frappées à Namur par le duc de Bourgogne avant la mort de Jean III, 
ces pièces ayant été confondues avec les monnaies de Flandre. Mais il y a , 
contre cette supposition, une objection à laquelle il sera difficile de ré- 
pondre: c'est la fabrication de tarelares, en 1421, dont 17 faisaient 18 pla- 
ques de Flandre. Il devait y avoir un moyen plus facile qu'un point secret de 

^ Registre aux transports, ie 1428 à U36, fol. 539. 
* Même registre fol. 545. 

15 



iU 



RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



les distinguer. En 1425^ 6 tarelares de Namar sont pris pour 7 plaques de 
Flandre. Il est impossible de supposer que ces pièces étaient d'un type iden* 
(ique. 

Après la mort de Jean III (1®'' mars 1429)^ Philippe dut prendre et prit^ 
en effets sur ses monnaies^ le titre de comte de Namur. Deux de ces pièces 
seulement ont été retrouvées : le peeter et une plaque ou double gros^ dont 
on ne connaît qu'un exemplaire unique. Cependant^ il existe des monnaies 
forgées à Namur après la mort de Jean III sur lesquelles Philippe le Bon 
ne prend pas le titre de comte de Namur : tels sont^ sans doute ^ les clin- 
quarts de Dordrecht^ forgés de 1429 à 1433^ et les peeters aux titres de 
Brabant et de Limbourg. 

Les comptes dont nous avons donné ei-dessus une analyse succincte , font 
mention de quatre espèces de livres de compte : 

1° La livre de Flandre ou parisis^ de 20 gros de Flandre. Cette livre 
était égale alors à la livre de Hainaut; 

2** Une livre de Namur (?), qui est à la livre de Flandre dans le rapport 
de 18 à 21 environ (18 liv. 5 deniers parisis de Namur égalant 21 liv. 6 de- 
niers de Flandre) * ; 

3° La livre de gros ou la livre de 240 gros, égale à douze livres parisis; 

4'' La livre de 40 gros ou de 20 doubles gros, qui devint le florin de 
Brabant : 



N"" 203. Buste de saint Pierre de faee, tenant un livre de la main droite et une clef de 
la main gauche. Devant lui Técusson aux armes du duc : ^ PI^'S ^ DVX ^ 
BVRG5 X eCOMeCS § N2îMVRa;\ 
— Croix ailée ayant en cœur une rose à six feuilles : ^ P'KX g XPÏ ^ M7Ç- 

NSTînt g secNPecR 5 nobis œvm. 

GoUeetion de M. Serrure. 
Or. 3.50. (Peeter d'or.) 

N"* 204. Buste de saint Pierre de face, tenant un livre de la main droite et une clef de 
la main gauche. Devant lui Técusson aux armes du duc : ^ PI^S ^ DVX ^ 
BVRG X X BR2ÎB | J | LIMB. 

* Dans les comptes de 1423 et i424, 6 deniers de Namur sont pris pour 7. deniers de Flandre. 



DES COMTES DE INAMUR. 115 

— Type et légendes du numéro précédent. Les mots séparés par deux sautoirs 
et un annelet (| ). 

Collection de M. Th. De Jonghe. 
Oa. 3.80. [Peeier d*ùr.) 

Il existe , ou du moins il a dû exister trois variétés de ce peeter : 
l"" Avec trois fleurs de lis dans les cantons 1 et 4 de Fécu, les mots sont 
séparés par deux sautoirs (^); 

S"" Avec deux fleurs de lis et des sautoirs (x); 

S"" Avec les mots séparés par deux sautoirs et un annelet (|) ^ 

N^ 205. Armoiries à sept quartiers remplissant le champ : >{< PI^'S S DVX % BVRG S 

GCOîiiecs S nsîînvBaecNS. 

— Grande croix pattée coupant la légende, anglée de deux lions et de deux 
fleurs de lis et ayant en cœur un lion couronné dans une épicycloîde à quatre 
lobes : mONGCfT | ROVK: PTό ] WK: XiKm \ VRGCeCNS. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 
Exemplaire unique. 
A. 3.30. 

Cette pièce est le denier d'argent de 70 au marc ^valant 8 esterlins de 
Flandre y ou 2 sols 8 deniers tournois du Hainaut^ qui fut frappé du 30 
mai au 31 octobre 1433. Une pièce semblable fut^ à la même époque^ for- 
gée pour le Hainaut dans Tatelier de Valenciennes. On n'en connaît égale- 
ment qu'un seul exemplaire. 

Le type de ce denier^ légèrement modifié, devint celui de la nouvelle mon- 
naie, des vierhmders. 



MAXIMILIEN ET PHILIPPE. 

1483-U94. 

Pendant la minorité de Philippe le Beau, Tatelier monétaire de Namur 
resta fermé, comme il Tavait été sous Charles le Téméraire et sous Marie de 

* Recherchée surle$ monnaieê dei comtes de Hainaut. Supplément, pièces justificatives, 
n- m. 



116 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Bourgogne; mais nous avons trouvé Tindication de quelques actes relatifs au 
cours des monnaies dans le comté. 

Le 1"^ mai 1484^ furent adressées au gouverneur de Namur ou à son 
lieutenant lettres données à Malines^ au nom de Tarchiduc Philippe^ renou- 
velant les défenses précédemment faites de donner ou de recevoir les mon- 
naies d'or et d'argent à un taux plus élevé que celui indiqué dans la dernière 
évaluation '. 

Le 15 avril 1485^ mandement de Maximilien et Philippe sur le cours des 
monnaies belges et étrangères^ donné à Malines et publié à Namur^ le 27 
avril suivant: c'est un acte qui ne concerne pas spécialement Namur ^ mais 
qui a été fait pour toutes les provinces. 

Le 28 avril 1486^ il est fait commandement de par monseigneur le gou- 
verneur souverain bailly^ maïeur et échevin de Namur , de recevoir et de 
donner les doubles perrons aux armes de Bourbon et de Homes ( pièces de 
Liège) à raison de 18 pour un quart d'aidant et les simples à l'avenant *. 

Vaidant valait trois heaumes ou un patard. Le quart d'aidant correspond 
donc au liard ou pièce de 18 mites de Brabant. 

Les petites monnaies noires de Liège ^ au type du perron^ étaient assimi- 
lées à des mites et à des demi-mites* 

Le 1"^ avril 1491 ^ à Malines^ évaluation des monnaies publiée à Namur 
^ le 1 9 avril suivant. 

Le 26 décembre 1495, évaluation des monnaies publiée à Bruxelles. 
. Le 15 mars 1495 (1496> n. st.)^ autre idem. 

Le 2 janvier 1497 (1498^ n. st.), mandement de Philippe le Beau sur le 
cours des monnaies, publié à Namur le 11 mars 1498. 

Ces quatre dernières pièces ont été faites pour toutes les provinces, et n'ont 
pas pour Namur un intérêt spécial : ce serait sortir du cadre que nous nous 
sommes tracé que de nous y arrêter plus longtemps. 

* Transports, etc., de 1481 i 1484, fol. 492, v*. 

3 Plaids du château de Namur; registre de 1481 à 1488, fol. 123 (archives de l'Eut, à 
Namur). 



DES COMTES DE NAMUR. 117 



PHILIPPE LE BEAU. 

1494-1506. 

Par lettres patentes données à Termonde le 25 mars 1497^ Heylman 
Cobbe fut commis à la charge de maître particulier de la monnaie de Namur, 
pour y forger monnaies d'or et d'argent aux noms et armes de Tarchiduc 
d'Autriche , duc de Bourgogne. En vertu d'une instruction qu'il reçut le 1 
avril suivant^ Heylman Cobbe fabriqua^ du 25 avril H97 au 4 avril 1499 * : 

l"" Des deniers d'argent nommés patards à 4 deniers d'argent-le-roi et de 
6 sous 7 deniers obole au marc de Troyes^ ayant cours pour 2 gros ^mon- 
naie de Flandre. On y employa 26^033 marcs et 6 onces ; et le droit de 
seignouriage s'éleva à 144 livres 13. sous de gros ; 

2"^ Des deniers noirs nommés courtes à 8 grains d'aloi et de 19 sous 
8 deniers de taille ^ ayant cours pour deux mites de Flandre. 

Corneille Plumme avait été pourvu de la charge de tailleur des coins de la 
monnaie de Namur^ aux gages de 12 livres de gros ^. par lettres patentes en 
date du 30 octobre 1497. La moitié de ces gages était à la charge du sou- 
verain^ et l'autre moitié à là charge du maître particulier. Jacques de Tilly, 
essayeur général de toutes les monnaies^ reçut du produit de ce compte^ la 
somme de 8 livres de 40 gros , pour huit jours de vacations et son voyage de 
Bruges à Bruxelles. 

Par lettres patentes en date du 20 août 1499^ Philippe le Beau confia la 
charge de maître de la monnaie de Namur à Hubert Huis. Des instructions 
émanant des maîtres généraux^ et en vertu desquelles Huis devait fabriquer 
les monnaies^ avaient été délivrées à Bruges^ le 30 avril 1497^ à son prédé* 
cesseur^ Heyhnan Cobbe. 

Le compte le plus ancien que l'on ait retrouvé de lui commence au 8 octo- 
bre 1500 et finit au 29 janvier 1502^ mais son intitulé même prouve qull 
a été précédé par un autre compte^ au moins ^. Il constate la frappe des 
monnaies suivantes : 

* Archives de FÉut, à Bruxelles. 
' Idem. 



118 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

1"" Des philippus d'or à 15 carats 11 grains et de 74 au marc^ de 25 
patards la pièce; 

2"" Des doubles patards à 8 deniers d'argent-le-roi et de 79 au marc^ de 
quatre gros de Flandre la pièce; 

S"" Des patards à 4 deniers d'argent -le -roi et de 80 au marc de 
Troyes; 

i"" Des doubles mites à 8 grains d'aloi et de 19 sous 8 deniers au marc^ 
dont 24* font un patard. 

Corneille Plumme occupait encore la charge de tailleur des coins ^ à la- 
quelle il avait été nommé en 1487. 

Le 18 novembre 1502^ les maîtres généraux Ph. Vanden Berghe et Nico- 
las le Bungneteur réglèrent les conditions auxquelles la monnaie de Namur 
devait se procurer la matière d'argent venant d'Allemagne et d'autres pays. 
Le maître était tenu de payer le marc d'argent fin à raison de 40 sols gros^ 
monnaie de Flandre (480 gros)^ ce qui faisait 4 gros 5 mites de plus que le 
prix qu'on en donnait antérieurement. 

Par une autre instruction de la même date ^, ils autorisèrent Hubert 
Huis y pour satisfaire au besoin pressant qui s'en faisait sentir dans le « petit 
peuple de Namur et des environs^ » à forger 1500 marcs de deniers noirs 
tenant aloi^ et 400 marcs de petites mailles sans aloi; le tout conformément 
à l'acte donné par leurs prédécesseurs le 30 avril 1497 ^. 

Ces deniers noirs de Namur étaient : 

i"* Une pièce à 8 grains d'aloi et de 14 sols 6 deniers de taille , dont les 
1 8 ont cours pour un patard; 

2° Une pièce à 8 grains d'aloi et de 19 sols 8 deniers de taille^ dont les 
24 ont cours pour un patard; 

S"" Un autre denier noir^ sans aloi, de 24 sous de taille au marc (288 au 
marc), qui ont cours les 72 pour un patard. 

La première pièce est une pièce de 4 mites de Brabant, la seconde de 2 
mites de Flandre , et la dernière la mite de Brabant. 



^ Arckives de TËtat, k BruxeUes. 
i Idem. 



DES COMTES DE NAHUR. il9 

Du 25 février 1 S02 au 30 avril 1 503 ^ on forgea à Namur les monnaies 
suivantes * : 

1° Des deniers d'or nommés thoisons, à 23 carats 19 grains et 7s et de 
54 y^ au marc^ valant 8 sols gros la pièce (96 gros) ; 

S"* Des philippus d'or à 15 carats 11 grains et de 74 au marc, valant 25 
patards. 

Du 25 février 1502 au 23 novembre même année : 

l"* Des deniers d'argent nommés doubles patards, à 8. deniers argent- 
le-roi et de 79 au marc; 

2'' Des patards à i deniers de fin argent-le-roi et de 80 au marc ; 

3® Des doubles mites à 8 grains d'argent-le-roi et de 19 sous 8 deniers 
détaille; 

i"" Des mites de Brabant sans aloi, dont les 72 valent un patard. 

Du 30 novembre 1502 au 30 avril 1503 : 

l"" Des doubles patards à 8 deniers et de 79 au marc; 

2^ Des patards à 4 deniers et de 80 au marc. 

Les coins de toutes ces monnaies avaient été gravés par Corneille 
Plumme. 

Le même maître Hubert Huis fabriqua les monnaies suivantes , du 26 
juin 1503 au 8 juin 1504^: 

1° Des toisons d'or à 23 carats 19 7i grains et de 54 % au marc, va- 
lant 8 sols 4 deniers gros la pièce (100 gros); 

2"" Des philippus d'or à 15 carats 11 grains et de 74 au marc, à 25 
patards la pièce; 

3'' Des doubles patards à 7 deniers 16 grains d'argent fin, ou 8 deniers 
argent-le-roi et de 79 au marc; 

4" Des patards à 4 deniers argent-le-roi et de 80 au marc. 

5'' Des doubles mites à 8 grains d'argent-le-roi et de 19 sols 8 deniers 
de taille au marc (236 au marc) ; 

6'' Des mites de Brabant sans aloi. 

Corneille Plumme avait gravé les coins de ces diverses monnaies. 

' Archives de TÉtat, à Bruxelles. 
* Idem. 



120 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

N' â06. ECU à cinq quartiers, couronné, entouré du collier de la Toison d'or et supporté 
par deux lions : * PI^S t 0€CI î GR2S : ÎÏRGIîID t * KVBmQ t 
DVX î B»G î GO î n î. 

— Croix à triples bandes, ailée, ayant en cœur le briquet de la Toison, et en- 
tourée d'une épicyclolde à quatre Jobes, dont les angles rentrants se terminent 
en feuille (de vigne?) : 9f DILIGTOG t ïVBmamm î ÛVI t IVDI- 
GKTOS î fTSRRK t ISOZ. 

Collection de M. Serrure. 
Or. 4.48. (Toison d'or.) 

N° 207. Buste de saint Philippe, de face, tenant la croix longue ou croix processionnelle 
de la main droite, et ayant devant lui Técu couronné aux armés de Tarchi- 
duc : 8 opi^ILIP© S IH S rpeCRGC... PRO t HOBIS S 1809o (1499). 

— Croix à triples bandes, ailée, anglée de deux couronnes fermées et de deux 
briquets et ayant en cœur le briquet de la Toison : M PI2S o 0€CI 
GR2S S KRGIîIDV S 25VSnt g DVX% BVR S GO S WK. 



o 
o 



Même collection. 



Oa. 3.3». {Flonn Philippuê.) 



Variété : au revers, TtRCI^ID § . 



Collection de M. le comte de Robîano. 



N** 208. La même pièce que ci-dessus, avec la date de 1S02. 

Collection de M. Goddons. 
Oa. 3.â9. 

La même pièce avec 1503. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 

ÎS" 209. Mêmes types que le n» 207 : STîHI'S + PIiS ♦ IH ♦ WGIO + PRO + U OB. 
— M PI^S ♦ D€CI * GB25 ♦ 25RGIîIO * 2SVS + DVX > B + * R. 

Collection de M. Serrure. 
Or. 1.60. (Dtmi-florxn PMHpptu.) 

Variété : STsnarps * pi^ec * in rPGO + pro + no b. 

— — : SSRGhlOV + 

Collection de M. le comte de Robiano. 

.V 210. Mêmes types que le n" 209: 8S Pîi&Z lH S TSB GeCDS PRO S HO B. 



DES COMTES DE NAMUR. m 

— mPhBt DQlt GR25S KRQïîIDS 25V8S DVX S BS c"? W. 

Musée impérial de TErmitage. 
Or. 4.60. 

N"* SI 1 . ECU à cinq quartiers sommé de la couronne fermée, dans un entourage polylobé : 
* PI2S' % D&l S GR25' 2 TSRCIîIDV t 2ÎV8 t DVX l BVR % 

— Croix à triples bandes, ailée, fleurdelisée et portant en cœur le briquet : 

if omnis s spvs s liTsvosw s DOîiwnvm s 1^99 s xiK\ 

Collection de M. Serrure. 
A. 3.75. {DwMe palard.) 

Variété avec GO' l R2Î. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

Cette pièce est le double palard forgé par Hubert Huis, en 1499; elle 
appartient à cette première émission dont le compte n'a pas été retrouvé. 

M' 212. Même pièce que le n^ 211, avec la date 1502. 

Collection de H. Serrure. 
A. 3.08. 

Variété avec GO l lîTî. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

Autre avec GO S lîTS', et au revers 1502 S S n2î. 

Même collection. 

K^ 213. Même pièce que le n« 211, avec la date 1803 et GO' S DK^. 

Collection de M. Van Bockel. 
A. 2.75. 

Variété avec 25VSW — et au revers, après Tannée : S II'. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

N"" 214. Même pièce que le n"" 213, avec la date 1503, et 12 au lieu de UTS. après la date. 

Collection de M. Serrure. 
A. 1.75. 

N"" 215. ECU à cinq quartiers sommé d'une couronne fermée qui va jusqu'au bord de la 

16 



m RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

pièce et interrompt la légende : + PI^S ♦ DS ♦ GR2Ï ♦ 2SRaiîID» ♦ 

2SVS» ♦ Dvx * BG» ♦ a ♦n». 

— Croix ailée coupant la légende, évidée et portant en cœur le briquet, dans 
une épicycloïde à quatre lobes : Sim * 120 | SIIG' * DO | m*W * BS | 

Collection de H. Serrure. 
A. 2.80. (Patorrf.) 

Variété avec TTVSfT + DVX ♦ B ♦ Œ ♦ ^2S^ 

Collection de la Société arcbéol. de Namur. 

Autre avec GO^ ♦ 12' +. 

Même collection. 

Autre avec BG * Œ + HTÎ. 

Collection de H. Serrure. 

N'' 216. ECU à cinq quartiers sommé d*une couronne fermée ne dépassant pas le grène- 
tis intérieur : * PI^S % D&ï S GR2Î S KRCI^IOV 2 KV8 t DVX S 

— Croix ailée coupant la légende, évidée et portant en cœur le briquet, dans 
une épicycloïde à quatre lobes : Bm % X20SI2 | &I2 % DTiV I | BaRS- 
DIGI WV^ t 1»99(1499). 



A. 3.90. {Patard,) 

Variété, avec TSVSFP. 

Autre avec ŒO^ % lî. 

La même pièce avec 1502. 
La même pièce avec 1503. 



Même collection. 



Collection de M. le comte de Robiano. 
Même collection. 
Collection de M. Serrure. 
Même collectîon« 



N« 217. Lion dans le champ : i^ PI^S + KRGIîIO ♦ 2SVSnt + DVX*BG ♦GO* H. 

— Croix évidée portant en cœur le briquet : ® m+DOJIlinO + GOn- 
PIDO ♦ 3Î0 * 1«97 (1497). 

Même collection. 
B.N. 0.40. (DwhU mitef^K 

Variété avec TSIÎO + . 

Collection de la Société archéol. de Namur. 

' On observe , dans ces petites pièces , une différence de poids qui va quelquefois jusqu*au 
double. Comme elles ne contenaient presque pas d^argent, on n*y regardait pas de très-près. 



DES COMTES DE NAMUR. 423 

N° 218. Lion couronné dans le champ : •!• 1X2 DOMinO -^ Q0X2FID0 * 2ÏRR0 1^97 

(1497). 

— Croix évidée portant en cœur le briquet : m PI^S * TSRCCI^ID * 2Ï VST * 
DVX + BO ♦ GO ♦ n. 

Collection de M. le eomte de Robiano. 
B.N. 0.70. (Double mite.) 

N' 219. Même pièce que le n^" âl7, mais avec la date 1»99 (1499). 

Collection de M. Serrure. 
B.N. 0.76. 

Variété avec 25X10. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 

Autre avec 25VS 1225 et au revers 25120. 

Même collection. 

N'' 220. Lion dans le champ : ^ {120 * 25RQI *....Q*Ti. 

— Croix évidée portant en cœur le briquet : 112 FIDO ^^ 1501. 

Collection de M. Serrure. 
B.N. 0.70. 

N** 221 . Même pièce que le n"" 217, mais avec la date 1503, et 25 VS au lieu de KVBns. 
Le lion est couronné. 

Collection de M. de Pitteur:i. 
B.N. 0.9S. 

Variété avec 25RGI2IDV 1225 et au revers 25120. 

Collection de la Société archéol. de Namur. 

Autre avec ISBGtllOV et au revers 25X20. 

Même collection. 

N" 222. Dans le champ les lettres : tt A fl sous une espèce d'oméga {SL):^P llB -^ 
2tBaiîID + 25V8 + DVX + B + C + X2. 

— Croix pattée dans un cercle : Ù SIîP + X20JIia;i2 ♦ DI2I ♦ 86:126;- 

Collection de M. Serrure. 
C. 0.80. (Miie de Brabani.) 



124 



RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



Variété : 2ÎV ' 



— — nojnec 



Collection de M. le comte de Robiano. 



Autre : — 



25VST 



— — nomec 



Collection de la Société archéol. de Naniur. 



Autre : — TÎRQIîIDV 



Même collection. 



Autre : — KBQD BG * C + RK. 

— — ROJIl€C + DOmm + B€CRDm. 



Même collection. 



Autre : — TTRCI^ + 3ÎV8W + 

— — ROîIîeC 



Même collection. 



Autre : 7SV BG 

— — nomec ♦ sano + 



Même collection. 



Autre : — 



25V — — — — 



Autre : — 



— noma + doîimni + Banaorrv. 

Même collection. 

25V — — — 



— Rojnec — BanecDiCT. 

Même collection. 



CHARLES -QUINT. 

(minorité.) 

1506-1520. 

Le maître particulier^ Hubert Huys ou Huis^ mourut en 1504. L'atelier 
de Namur fut alors fermé. La position de cette ville hors des voies ordinaires 
de communication et voisine de la frontière^ les embarras que causait la 



DES COMTES DE NAMUR. i2S 

guerre pour le duché de Gueldre furent cause que Ton ne trouvait personne 
qui voulut se charger de cette entreprise. 

En 1 51 3^ sur les doléances réitérées des ouvriers et des officiers de la mon- 
naie de Namur^ que ce chômage plongeait dans une grande misère^ la gou- 
vernante Marguerite conclut un arrangement avec Helman Cobbe ^, qui alors 
était pourvu de la maîtrise de la monnaie d'Anvers^ par lequel Cobbe et son 
associé Johan Ronquier s'engagèrent à prendre à ferme la monnaie de Namur 
pour y forger monnaies d'or et d'argent. Les lettres patentes furent expédiées, 
le 13 juillet pour le terme de trois ans^ à commencer le l'''^ août suivant^. 

Du 3 août 1513 au 25 février 1516, Helman Cobbe forgea ' : 

l"* Des florins philippns à 15 carats 21 grains d'aloi et de 74 au marc^ 
ayant cours pour 50 gros la pièce ; 

2** Despatards à 4 deniers d'argent-le-roi et de 80 au marc, ayant cours 
pour 2 gros ; 

3** Des demi'patards à 3 deniers 6 grains d'argent-le-roi et de 13 i au 
marc , ayant cours pour 1 gros ; 

4** Des demi-gros ou qtmrts depatard, à 2 deniers 16 grains d'argent-le- 
roi et de 224 au marc ; 

,5° Des deniers noirs nommés courtes, à 7 Va grains argent-le-roi et de 
222 au marc ^ ayant cours pour 2 mites ; 

6'' Des deniers noirs appelés mailles de Namur, sans aloi , de 24 sous 
au marc (288 au marc), ayant cours les 72 pour un patard. 

Corneille Plumme avait gravé les coins de ces diverses monnaies. 

N" 223. ECU à cinq quartiers, sommé d'une couronne fermée ne dépassant pas le grè- 
netis intérieur : * ÎIIO S 25R S KRCI^IOVC TîVSfTRIG: t DVGC S 
BGS aO§ R3Î\ 
— Croix ailée coupant la légende, évidée et portant en cœur le briquet, dans 
une épicycloïde à quatre lobes : SIFT % RO | m€C S DO | tUH S B& 
neCDFTV. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 3.00. (Patard.) 

* Nommé Heylman dans les lettres du 25 mars 1497, ci-dessus page ii7. 
^ Archives de TÉtat, à Bruxelles. 

* Idem. 



426 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Pî' â24. Écu à cinq quarts remplissant le champ et sommé d'une couronne fermée : 
mO» ♦ 25RGIîIDVGV* 2ÏVS' + lOVC + BO' * GO' ♦ RSÎ'. 

— Croix coupant la légende, anglée de deux briquets et de deux couronnes 
(celles-ci dans les cantons 2 et 3), évidée et portant en cœur le briquet : Slf? * 
RO I JUS» ♦ Dm 1 BSRGDI I GT» * 15i3. 

Collection de H. Serrure. 
A. 1.50. (Demi-patard, ou grosJ) 

M'' 225. Écu à cinq quarts remplissant le champ et sommé d'une couronne fermée : 
mO ♦ KRGIîIDVG + 25VS ♦ DVGC + BG ♦ G0> ♦ 1225. 

— Croix coupant la légende, anglée de deux briquets aux 1 et 4, évidée et por- 
tant en cœur le briquet : Sin[^<^RO I mS^DRI I B&n&O I îrV^1513. 

CoUecUoo de M. Th. De Jongbe. 
A. 0.90. (Quart de patard, ou demi-groM,) 

. Variété avec : SIîT + DO | JIl + DIÎI | etc. 

. Cabinet royal de la Haye. 

N' 226. Même pièce que le n« 224, mais avec la date 151» (1514); BG^ au lieu de B0^ 
et les couronnes aux cantons 1 et 4. 

Collection de M, Van Bockel. 
A. 1.59. {Demypaiard,) 

Variété avec : B&Xi&DlG | ÎTV ♦ , 

Collection de M, le comte de Robiano. 

^^ 227. Même pièce que le n? 224, niais avec la date 1515. Les couronnes dans les can- 
tons 1 et 4 de la croix. 

Collection de H. Serrure. 
A. 1.70. 

N^* 228. Lion couronné dans le «hamp : Ù iUO * ARQtjIDVQ * 3CVS * DVQ * 
BG + GO + HK. 

— Croix évidée portant en cœur le briquet : M IH ♦ DOJIWnO ♦ COH- 
PIDO ♦ 250 * 1515. 

CoUection de M. le baron de Pitteurs. 
B.N. 0.81. {Courte, ou double mite.) 

Variété : — KRGIîIDVGCV + KVSfPBieC ♦ Œ + H. 

Collection de M. le comte de Robiano. 



DES COMTES DE NAMUR. i27 



Autre : — ARGI^O — 



Golleclion de U Société archcol. de Namur. 



N" 229. Lion couronné dans le champ : R2Î + KRCI^ID ♦ 2îV + D * B + G ... 

— Croix évidée portant en cœur le briquet : . . . SI^T * X20M®R -*• DOMIRI ^ 

B6»Xa€u. . . 

■ CoUeetîon de M. Serrure. 
B.N. {Cmtrte, ou double mite.) 

Variété : ÎUO * KBaiîlDVQ + 2SVS + DVC + BG+ C + n2S>. 

_ _ _ BanecDiaFTvm. 

CoUeetîon de la Société archéol. de Namur. 

Autre : — — — ŒO^ * H'. 

_ _ _ BanecDiafPvm. 

Même eoUection. 

N"" 230. Dans le champ les lettres il A W sous une espèce d'oméga (/L) : & (120' •*- 
KRCIîIDVC ♦ 25 VS * DVQ ♦ B' ♦ G' ♦ KV 

— Croix pattée dans un cercle : Q Bm * UOm&R * DXil ^ BânS- 
DIGWV. 

Collection de M. Serrure. 
C. 0.78. {MaiBe de ffamur, ou mite de Brabant.) 

Variété : — — — 

— ROflnec 

Autre : 

_ BecnecDiQir. 

Autre : B + GO + 1125. 

— Rosnec 

Autre : — KRGIîID 

— Romec ; — 

Autre : — TSRGhlD 

BanecDiGT. 

Autre : — ARGhlTO 



Autre : — KRGhlVG 



Toutes ces variété appartiennent i la So- 
ciété archéologique de Namur. 



128 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 



CHARLES-QUINT. 

« 

( MAJORITÉ. ) 
4520-1557. 

t 

Après les trois années de la ferme d'Helman Cobbe, l'atelier de Namur 
fut probablement fermé de nouveau. 

Des lettres patentes de Fempereur Charles-Quint, en date du 6 mars 1527, 
conférèrent, pour le terme d'une année, à Jehan Cobbe (sans doute le fils de 
Helman) la ferme des monnaies de Namur. 

Du 27 avril 1527 au 11 avril 1528, ce nouveau maître particulier forgea 
les pièces suivantes * : 

* 

1^ Des florins carolus d'or à 14 carats et de 84 au marc, ayant cours 
pour 20 patards ; 

2'' Des deniers d'argent nommés réaulx, à 11 deniers 5 grains de fin et 
de 80 au marc, ayant cours pour 6 gros de Flandre ; 

3** Des deniers réaulx à 5 deniers 1 2 grains de fin et de 78 */2 au marc; 

4'' Des patards à 3 deniers 17 grains de fin et de 80 au marc; 

S'' Des deniers noirs nommés courtes y à 7 grains de fin et de 18 sous 10 
deniers (226) au marc , ayant cours pour 2 mites ; 

G"* Des deniers noirs nommés mutiles de Namur, sans aloi et de 24 sous 
(288) au marc, « ayant cours en la comté de Namur, d'anchienneté , les 
» Lxxu pour ij gros monnoie de Flandres. » 

Corneille Plunune reçut, du chef de cette fabrication, 72 livres parisis, ou 
livres de 20 gros de Flandres. A ce qu'il parait, c'est la dernière fabrication 
de monnaies qui eut lieu, à Namur, pendant le règne de Charles-Quint. 

N*" 231. Écu à Taigle biceps, couronné et posé sur une croix pattée qui coupe la légende : 
KAROL\ S I D X 6 X ROM | IMP x Z x HI | SPÀ x REX IM. 
— Écu à seize quartiers sommé d'une couronne ouverte : DA x MICHI x YIR- 
TVTE X CONTRA x HOSTES x TVOS W. 

Collection de M. Serrure. 
A. 3.80. {Demi-réaly ou pièce de 3 gros.) 

* Archives de lÉtat, k Bruxelles. 



DES COMTES DE NAMUR. 129 

N"" 232. ECU à seize quartiers, sommé d'une couronne ouverle et accosté de deux croix 
de Bourgogne : DA x MICHI x VIRTVTE x CONTRA x HOSTES x T VOS IM. 

— Croix é^idée , coupant la légende et portant en cœur Técu impérial à Taigle 
biceps: KAROL | DxGxRO | IMPxZxH | ISPxREX. 

Collection de H. Serrure. 
A. 3.9». {Paiwrd.) 

N" 235. K couronné dans le champ : M K AROLYS x D x G x ROM x IMP x HISP. 

— Croix évidée ayant en cœur le briquet : M DA x M x VIRTVTE x CO 

TVOS. 

Même coUection. 
B.N. 0.70. {Courte ou double mite.) 



PHILIPPE II (VI DE namur). 

1557-1598. 

L'atelier de Namur^ fermé depuis 1528, fut ouvert de nouveau par le 
duc de Parme en 1578. Ce prince y transféra, selon Tavis du conseil des 
finances , Tatelier établi Tannée précédente à Luxembourg par don Juan d'Au- 
triche, mais qui n'avait jamais activement fonctionné. Georges Monachy ^, 
ci-devant graveur de coins de Févéque de Liège , de Févéque de Cambray 
et de Tabbé de Stavelot, et qui avait gravé les coins des monnaies faites à 
Luxembourg , fut chargé de la confection des coins de la monnaie de Namur. 
Le maître particulier Pierre Dolet avait rempli les mêmes fonctions à Luxem- 
bourg. On fut obligé de faire venir des ouvriers de la monnaie de DôIe en 
Franche-Comté. 

L'ancienne maison de la rue de la Croix, qui, par lettres patentes du 
3 mars 1 563 , avait été affermée à la ville de Namur pour y établir une école, 
servit encore une fois de local pour la fabrication de la monnaie. On ne sait 
point au juste à quelle date cessa cette fabrication , à laquelle on travaillait 
encore le 2 octobre 1579. Il parait seulement probable qu'elle ne s'est pas 
prolongée jusqu'en 1580, puisqu'on ne trouve pas de pièces à ce millésime, 
et que, de plus, dans le courant de décembre 1579, le duc avait appelé 

' Voir dans la Revue de la numismatique belge, t. III, 2** série, p. 294, un excellent article 
de M. Pinchart sur ce grayeur liégeois. 

17 



430 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

MoDachy aux fonctions de graveur de la monnaie de Maestridit. Au mois de 
juin de cette même année 1580, la chambre des comptes de Namur était 
obligée d'avoir recours à Tatelier de Maestricht pour faire frapper ses jet4)ns y 
preuve évidente que Tatelier de Namur ne fontionnait plus alors. 

Voici, d'après M. Pinchart, les pièces d'argent qui furent frappées dans 
cette ville, depuis le 24 décembre 1578 jusqu'au 2 octobre 1579 ^ : Le 
philippus-daelder, le demi-phiHppus, le cinquième et le dixième de la même 
pièce ; le patard et le demi-patard ; et en cuivre , le double denier ou pièce 
de quatre mites, le denier ou double mite et la pièce d'une mite. 

Il eût été convenable d'indiquer ici le nombre exact qui avait été forgé 
de chacune de ces pièces; mais le registre dont M. Pinchart avait fait usage, 
et qui aurait pu nous fournir ces renseignements, n'a pas été retrouvé dans 
le dépôt des archives. 

Aucun cabinet ne possède, à notre connaissance, les monnaies d'argent de 
l'atelier de Namur de 1578-1579, à l'exception du sol ou patard. 



Le 12 juin 1592 , Meynart de Zwoll, maître particulier de la monnaie de 
Maestricht, fut commissionné par les seigneurs du bureau des finances, à 
l'effet de forger monnaie dans l'atelier de Namur. Il y fabriqua, pendant 
l'espace de trois mois et quatre jours, du 23 juillet 1592 au 27 octobre de 
la même année , les monnaies suivantes ^ : 

1** Des demi-réaulx d'or à 18 carats et de 70 et Y» de pièces au marc. 
Ces pièces, émises jadis pour 30 sous, étaient portées à 53 sous; 

2"" Des philippus-daelders à 10 deniers de fin et de 7 et ^/ei de pièces au 
marc. Les philippus-daelders ^ émis jadis à 30 sous, étaient portés à 50; 

3® Des demi-philippus-daelders au même titre et de 14 ^/sî de pièces au 
marc. 

Si cette fabrication ne dura pas longtemps , elle fut fort active en ce qui 
concerne les monnaies d'argent , puisqu'on y employa 31,801 marcs pour 

^ Registre aux déltvranceê des ouvrages monnayez fabriquez d Namur, commencé le 23 dé- 
cembre 4578. — Archives de l'État à Bruxelles. 
< Archives de FËtat à Bruxelles. 



DES COMTES DE NAMUR. 131 

les daelders, et 4522 marcs pour les demi^daelders. Les demi-réatUx d or, 
au contraire, ne furent frappés qu'au nombre de 713 pièces. 

Après la fabrication de 1592, la monnaie de Namur fut définitivement 
fermée. Cependant, vers le milieu du XVII""* siècle, en 1640, Jacques Baré, 
échevin, et Vincent de Harscamp, munitionnaire, firent quelques démar- 
ches pour être autorisés à établir, à Namur, un atelier monétaire pour le 
cuivre. Ils s'adressèrent à cet effet au conseil des finances , qui renvoya leur 
requête à Tavis du conseil de la province. Par lettre du dernier juin 1643 , 
ce conseil transmit l'affaire au conseil privé avec un avis favorable ; mais il 
ne parait pas qu'on y ait donné d'autres suites ^ 

* Dossier de la correspondance du conseil provincial de Namur, aux archives de FÉtat k 
Namur. Ce dossier contient les pièces suivantes : 

i"^ Le conseil des finances, sous la date du 5 octobre 1640, communique au conseil provincial 
une requête de Jacques Barë, sur laquelle il demande un avis; 

2* Réponse à cette lettre, sous la date du 50 octobre 1640. Le conseil répond qu'il a reçu la 
requête du sieur Jacques Baré, échevin de Namur, commis à la marque de la batterie (métier 
des batteurs en cuivre), et de Vincent de Harscamp, munitionnaire de Sa Majesté, tendante à ce 
qu'il leur soit permis c de forger monoyes de cuivre en liars et demi-liars, aux coings et armes 

> de Sadite Majesté et de ladite ville. » — < Satisfaisant de notre part à Tavis requis, dirons que 
» ci-devant y a eu forge de monnoye d'argent et cuivre en cette ville, la place de laquelle a 

> depuis esté destinée à des escoles publiques, et par après cédée aux perès jésuites qui y ont 

> basti partie de leur collège Par ainsi, il nous semble que pour remettre cette forge et 

» accommoder le public, principalement les artisans et petit peuple, de menues monojes, et en 
» exterminer les estrangères, qui sont de très-mauvais alloy, si comme les vieux et nouveaux 
» liars de Liège et Bouillon, dits respectivement fftUpaiz, gros nez et Chiroux, et les patars de 
» France, signamment ceux qu'entendons estre nouvelement forgez et blanchis à Nurinberg, 

> Sadite Majesté pourra bien octroyer auxdits suppliants permission de forger et faire forger 

> en cette dite vOle, à leurs frais, lesdlts liars et demi-liars, aux coings et armes de Sadite Ma- 

> jesté y adiouté quelque petite marque ou enseigne de ladite ville, comme il s'est practiqué 
» ancienemcnt, et ce iusqu'à la quantité de 25,000 marcs, ou plus, si besoing est, et à tel poid 

> et bonté intrinsèque, comme aussi à charge de reconnoitre et payer k Sadite Majesté tels 
» droits seigneuriaux que par instructions à donner par les conseillers et maistres généraux des 
» monoyes de Sadite Majesté ou autres, pourra estre avisé, pour avoir cours icelle monoye non 
» seulement eti cette province, mais en toutes autres de Tobéissance de Sadite Majesté... » 

5* Requête adressée au conseil provincial de Namur, en 4643, par Vincent de Harscamp et 
Jacques Baré. — Hs rappellent qu'il y a quelque temps, ils avaient offert de battre des liards 
de permission , et de redresser à cet effet la monnaie de Namur. Mais leur requête < ayant passé 
» par advis de Mess, des finances et de la chambre des comptes, ensemble des surintendants 
» des monoyes de Bruxelles, s et ensuite du conseil provincial, « leur intention (des requé- 
9 rants) auroit esté jugée utile et profitable au publicque , comme ils croyent. Nonobstant Sadile 



iZi RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

JV" 234. ECU à cinq quartiers, sommé d'une couronne fermée et accosté de deux briquets : 
* PHS • DEI • G . REX • HISP • 00 • NAMV. 
— Croix ailée, fleuronnée, coupant la légende, ayant en cœur une fleur à quatre 
pétales et anglée de deux briquets et de deux lions :DOM | MIH | ADI | 1579. 

Collection de M. Moons, à Anvers. 
B.B. Poids inconnu. 



Variété : au revers DMI I MIH | ADIV | 1579. 

Collection de la Société archéoL de Namup. 

Cette pièce se trouve , sous le nom de patard^ dans VOrdownancie voor wis- 
selaers de 1633, page 240. (Gg. v«.) 

N« 235. Mêmes types que le n' 234 : M PHILIP • DEI • GR ^ -^ R • HISP • CO • NAM. 

— DOM I MIH I ADIV | 1579. 

Musée impérial de TErmitage. 
B.B. Poids inconnu. 

N"" 236. ECU du lion , sommé d'une couronne periée : éjf DOMIN VS ••- MIHI x ADIVTOR x 
1578. 

— Briquet posé sur une croix de Bourgogne, accostée de quatre annelets : 
.^ PHILP • DEI • GRA • R • HISP • CO • NAMVR. 

GoUection de la Société archéol. de Namur. 
C. 

Variété avec NAMV. 

Même collection. 

Le nombre d^annelets indique la valeur de la pièce ; quatre mites ^ deux 

» Majesté n'auroit rien voulu décerner sur leur requête , que premier ne fust aussy oy 
> Monsieur Soninius , conseiller fiscal du conseil privé , es mains duquel a esté mise lad. requête 
» avec lesd. avis; et comme entretamps, lesd. noires monoyes estrangères continuent plus 
» que jamais leur cours préjudiciable , Us ont jugé estre de leur debvoir de poursuivre ce qu'ils 
» ont encomencéy pour le service de Sadite Majesté et le bien de sesd. subiets, lesquels deux 
» points touchant de près vosd. seigneuries, comme chefs de cetted. province , Us se sont advisés 
» de recourir à iceUes, suppliants que leur bon plaisir soit d'avancer et promouvoir Tissuede 
j» ce dessein. » 

4"" Lettre du dernier juin 4643, par laquelle le conseU provincial de Namur communique la 
requête ci-dessus au conseU privé, avec avis favorable. 

{Communiquée par M. /. B(»rgneU) 



DES œMTES DE NAMUR/ 133 

mites. La pièce d'une mite est sans annelet. Nous ne donnons pas le poids de 
ces monnaies de cuivre y qui varie considérablement d*un exemplaire à Fautre 
de la même pièce. 

N' 337. ECU au lion, sommé d'une couronne perlée : ^ DOMIN • MIHI • ADIVTOR • 1578. 
— Briquet posé sur la croix de Bourgogne, accosté de deux annelets : Jj^ PHI- 
LIP + DEI ♦ G ♦ R * HISP + CO + NA. 

Collection de M. Serrure. 
t. 

Variété : les mots du revers séparés par des points au lieu de croisettes. 

Collection de la Société arehéoK de I^amur. 

Autre : CO . N. 

— CO . NAM. 

Collection de M. le baron de Pitteurs. 

Autre : PHILP • DEI • G • R • HISP • GO • NAM. 

Collection de M. le comte de Robiano. 

. Autre : PHS • D • G -HISP • REX . GO • NAM. 

CoIlectioB de la Société arehéol. de Namur. 

N" 238. Même pièce que le n* 237, mais avec la légende : ^ PHILIP • DEI • G • R • 
HISP • CO . NAMYM. et l'année 1579. . 

Collection de H. Serrure. 

Variété avec NAMV. , 

Collection de M. le baron de Pitteurs. 

Autre : PHS • DEI • G • REX . HISP • CO • NAMVR. 

— PHILH» • DEI • G . R . HISP . CO . NAM. 

— PHILP • DEI • GRA • R • HISP • CO • NAMV. 

— — _____ NAMVR. 

— «1^ PHS • D. G HISP- REX -CO NAMVR. 

La légende est précédée de la croix de Gueldre au lieu de la fleur de lis. 

Collection de la Société arehéol. de Namur. 

N* 239. ECU au Uoo, sommé d'une couronne perlée : i|> DOMINVS • MIHI • ADIVTOR • 
1879. 



454 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

— Briquet posé sur une croix de Bourgogne accostée de quatre anneiets : ^ DO- 
MINVS . MIHI • ADIVTOR • 1579. 

Collection de H. le comte de Robiano. 
C. 

K" 2é0. ECU au lion, sommé d'une couronne perlée : <§> DOMINVS . MIHI • ADIVTOR • 
4579. 

— Briquet posé sur une crois de Bourgogne anglée de quatre aunelets : M PHI- 
LIP • D • G • REX . HISP • CO • NAM. 

Collection de H. Serrure. 
0. 

Variété : — DEI . G . R . HSP . CO • NAMV. 

Autre : Même légende. Les mots séparés par des croisettes (+). 

N" 244. Même pièce que le u" 240, mais avec la légende : |^ PHS . DEI • GRA • REX • 
HISP . CO . NAM. 

Même collection. 
C. 

Variété : ^ G • CO • NAMVR. 

Autre : * D • G . HISP • REX . CO • NAMVR. 

_ ^ D • G . HISP . REX . CO • NAMVR. 

N"" 242. ECU au lion, sommé d'une couronne perlée : DOMIN • MIHI -ADI • 1579. 

— Briquet posé sur la croix de Bourgogne : J^ PHS • D • G • REX • HISP - CO NA. 

Même coUection. 
C. 

N^ 243. Tête de profil tournée à gauche : PHS • D • G • HISP • Z • REX • CO • NAM. Au 
bas. 15 IM 92. 

— Écu à treize quartiers, posé sur la croix de Bourgogne, accosté de deux 
briquets et sommé de la couronne fermée : DOMINVS • MIHI • ADIVTOR. 

Même eolleclioii. 
A. (Philippus-daeldre.) 

Il existe de cette pièce quelques coins légèrement variés. M. le comte de 
Robiano possède une de ces monnaies où se trouve un point après adjutar. 
Le cercle de la couronne y est couvert de cabochons , au lieu de hachures. 



DES COMTES DE NAMUR. 135 

N"" 244. Mêmes types et légendes que ci-dessus n*" 343. 

Collection de M. Serrure. 
A. (Demi-pIiiUppu8-'da9ldreJ) 



PHILIPPE V, 

ROI d'eSPAGNE (VIII DE NAMUr)» 

1700-1711. 

A la mort de Charles II (1 700)^ l'électeur de Bavière , MaximilieD-Emma- 
nuei^ qui gouvernait les Pays-Bas espagnols depuis plusieurs années (1692), 
reconnut la validité du testament par lequel le dernier descendant mâle de 
Charles-Quint instituait le duc d'Anjou héritier universel de tous ses États. 
Il proclama Philippe Y duc de Brabant , de Limbourg et de Luxembourg y 
comte de Flandre, de Hainaut, de Namur, etc., et fit frapper monnaie, au 
nom de ce prince et à son effigie , dans les ateliers d'Anvers et de Bruxelles , 
les seuls qui étaient alors en activité. 

Bientôt la guerre éclata. L'Angleterre , la Hollande et l'empire germanique 
se déclarèrent pour Charles d'Autriche, héritier collatéral du dernier roi 
d'Espagne , et descendant de Ferdinand , frère de Charles-Quint. Les armées 
alliées entrèrent par le Limbourg et avancèrent lentement , comme on faisait 
alors , jusqu'en 1706, qu'une affaire décisive, la bataille de Ramillies, força 
Maximilien-Emmanuel et les Français d'abandonner Bruxelles , Anvers et la 
Flandre. 

L'électeur se retira d'abord à Mons , où il transporta sa cour et le siège 
de son gouvernement. En 1 709 , Mons tombait à son tour au pouvoir des 
alliés , et il ne restait à l'électeur que deux provinces, Namur et Luxembourg. 
Ce fut alors que, n'ayant plus Anvers , Bruxelles ni Bruges , il établit un atelier 
à Namur, pour y frapper monnaie au nom de Philippe Y ^. 

* c Lettre adressée au magistrat de Namur, par Hendrrck Van Soest, entrepreneur de la 
» fabrique des monnaies du roi, en la ville de Namur. — Il fait e(mnaitre qu*il a loué une partie 
> de la maison de Henri d*Heur, marehand, oà il fait Journellement et ctctuellement travailler 
» aux places en telle sorte qu'il puisse s'en servir d ladite fabrique. Mais comme le jour où 



136 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

Les pièces de Philippe Y, frappées à Namur^ sont faciles à reconnaître par 
leur date. Elles ont pour différend monétaire un petit lion. 

N"* 245. Lion tenant Tépée haute et s'appujant sur un bouclier rond aux armes d'Au- 
triche (ou de Lothier?) et de Bourgogne ancien : ^ PHILIPPUS V- D*G • 
HISPANIAR . ET • INDIA • REX. 

— Écusson aux armes ordinaires d'Espagne et des Pays-Bas, portant en abtme 
Fécu de France à trois fleurs de lis, couronné, posé sur une croix de Bour- 
gogne et accosté du millésime 17 09 : BURGUN DUX BRAB Z. 

GoUecUon de M. le comte de Robiano. 
A. {EseaUn,} 

N"" 246. Buste cuirassé à droite avec le collier de la Toison d'or. La tête couverte de 
la grande perruque à la Louis XIV. Sous le buste un petit lion ^ : PHIL • V • 
D • G . HISPANIAR • ET • INDIA • REX. 

— Écusson couronné et accosté du chiffre 2 et de la lettre L, aux armes ordi- 
naires d'Espagne et de Boui^ogne, ayant en abtme un petit écusson de France 
à trois fleurs de lis : DUXBURGUND BRABAN ^ i7 09. 

Même eollection. 
G. (Pièce de deux liards,) 

N"* 247. Briquet couronné et entouré des écussons aux armes de Lothier, Bourgogne 
ancien et Brabant : « PHIL . y . D • G • HISPANUR • ET • INDLOl . REX. 

— ECU aux armes d'Espagne et des Pays-Bas, portant en cœur l'écusson de 
France, couronné et accosté du chiffre 2 et de la lettre L. (Deux liards) : 
DUX . BURGUND . BRABAN • * . i7 09. 

Cabinet de TÉtat, à Bruxelles. 
G. (Pièce de deux Horde.) 

N'' 248. Briquet couronné et entouré des écussons aux armes de Lothier, Bourgogne 
ancien et Brabant : « PHIL • Y • D • G • HISPANIAR • ET • INDIARUM • REX. 

— ECU aux armes d'Espagne et des Pays-Bas, couronné et portant en cœur 
l'écusson de France : DUX • BURGUND • BRABAN • « i7 09. 

Même cabinet 
G. (Liard.) 

» êera la fonderie ne sera pas assez clair pour travailler à iceUe fabrique ; il demande d'établir 
> une fenêtre qui tirera jour du jardin de la maison de viUe. Sous la date du 9 avril 1709, 
». Féchevinage lui permit d'établir une fenêtre de cinq pieds de haut sur trois de large, â charge 
» de la faire boucher lorsque le magistrat lerjugera eouTcnablc. » — Résolutions du magistrat 
de Namur, t. V, folio 10 verso. 



DES COMTES DE NAMUR. i37 

N"" 249. La même pièce que ci-dessus n'' S48, mais au millésime de i710. 

Cabinet de TÉtat, à BmxeHes. 
.C. 

N* 2S0. Avers Y comme ci-dessus n** 348. 

— L'écusson accosté du millésime 17 10 : DUX • BURGUND • ET • BRA- 
BANT*. 

Même cabinet. 
C. (Liard.) 



MAXIMILIEN- EMMANUEL. 

1711-1714. 

Louis XIV , comprenant que les Pays-Bas étaient perdus pour son petit- 
fils , engagea celui-ci à céder ses droits à Maximilien-Emmanuel , encore en 
possession de Namur et de Luxembourg^ ainsi que d'une partie du Hainaut, 
la prévôté de Chimai. La paix paraissait prochaine , et cette cession pouvait 
fournir à Télecteur, son fidèle allié ^ le moyen de récupérer ses États hérédi- 
taires^ dont FAutriche s'était emparée. L'acte par lequel Philippe V transporta 
à Maximilien ses provinces des Pays-Bas est du mois de juin 1711 ^ Le 
1 6 août suivant , l'électeur ordonnait et prescrivait de mettre ses armoiries 
à la place de celles de Philippe V^ dans tous les bureaux des receveurs et 
des notaires ^ sur les acquits , passavants , placards , etc. 

Le 17 mai 1712 ^ il se faisait inaugurer à Namur avec toute la pompe des 
cérémonies que ce prince affectionnait spécialement. 

La paix* d'Utrecht ^ du 11 avril 1713, garantissait à l'Empereur la souve- 
raineté des Pays-Bas catholiques, mais avec cette réserve, que Maximilien- 
Enmianuel resterait en possession des provinces de Namur et de Luxembourg, 
jusqu'à ce que ses États héréditaires lui eussent été restitués par l'Autriche. 
En exécution de ce traité, la garnison française de Namur évacua la for- 
teresse et en fit la remise aux troupes des Provinces-Unies; l'autorité civile 

^ Une seconde cession, plus explicite et sans condition de retour, fut faite le S janvier 
1712. Elle se trouve dans Dumont, Corps universel de diplomatique, VIII, i, 288 et 289, etc. 

18 



i38 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

continua à être exercée^ au nom de Maximilien, par le conseil d^État qu'il 
avait institué. 

Ce fut seulement le l""' décembre 1714 que Félecteur fit savoir aux 
autorités de son pays de Namur que , par suite des traités de Rastadt et de 
Raden^ la souveraineté des ville et comté de Namur^ ainsi que de Reaumont 
et de Chimai , devant être remise à l'Empereur , il déliait ses sujets de leur 
serment de fidélité. 



La fabrication des liards de Namur ^ tant au nom de Philippe V qu'à celui 
de Maximilien-Emmanuel , donna lieu à de nombreuses réclamations de la 
part des officiers monétaires du gouvernement de Rruxelles et à plusieurs 
mesures répressives , pour empêcher leur introduction dans les provinces oc- 
cupées par les armées alliées. Il paraîtrait même , d'après ces réclamations , 
que les moonayeurs de Namur se permettaient de frapper des liards au Qom 
du feu roi Charles 11^ et cela en si grande quantité^ que les provinces voi- 
sines en étaient comme inondées ^ Ce fut pour remédier à cet abus que^ en 
1712, on démonétisa les liards à l'ancien type de Charles II, le briquet 
couronné, entouré de trois écussons^. Ce type fut remplacé par celui à la 
tête à perruque, au revers du monogramme trois C entrelacés et couronnés. 
Conrnie on aurait dû s'y attendre, Maximilien-Emmanuel imita aussitôt ce 
nouveau type ^ : sous une perruque à la Louis XIY , toutes les têtes se res- 
semblent. Les monogrammes, ou chiffres en Içttres cursives entrelacées, sont 
également tous à peu près pareils : il fallait donc lire les légendes pour dis- 
tinguer les liards de l'électeur de ceux de Charles VI. 

Après que Namur fut rendu à l'Empereur, le 14 février 17 15, le conseil 
de Namur, statuant en vertu d'un décret du comte de Kinigsegg , ordonna que 
les liards aux coins de S. M. I. seraient seuls reçus dans le comté. Cette ordon- 
nance , dont l'exécution présentait de grandes difficultés , dut être renouvelée 
le 12 mars suivant. Les liards de Maximilien*-Emmanuel ne disparurent 

* Archives de l'État, à Bruxelles. 
3 Placard du 35 août i 74 S. 
' Placard du 5 octobre 1713. 



A 



DES COMTES DE NAMUR. • i39 

cependant pas immédiatement de la circulation y surtout dans la province de 
Luxembourg, où leur cours fut toléré et réglé par les placards du 31 mars 
1718 et du 20 décembre 1719. 

On possède de nombreuses ordonnances de Maximilien-Emmanuel sur le 
cours des monnaies nationales et étrangères ^ dans les provinces de Luxem- 
bourg et de Namur. C'était Tépoque où Louis XIV, obéré par un demi-siècle 
de guerres, employait, comme expédient financier, la plus felale de toutes 
les mesures , le surhaussement ou Faltération des monnaies. Le contre-coup 
de ces ordonnances désastreuses se faisait sentir en Belgique , et le gouverne- 
ment de Namur, comme celui de Bruxelles , se croyait obligé de suivre Fim- 
pulsion du pays voisin. II serait inutile, pensons^nous , d'énumérer ces 
divers placards : on en trouve Tindication et l'analyse dans la Liste chronolo- 
gique des édits et ordonnances publiée en 1851, par la Commission royale 
des anciennes lois. 

Maximilien commença par employer, sur ses monnaies d'or, les types an- 
térieurs de Charles II et de Philippe V, du souverain au lion. En 1713, il 
y substitua un nouveau type, assez semblable à celui des monnaies de 
Louis XIV : la tête du prince d'un côté et de Tautre l'écusson couronné 
de ses armoiries. Ses pièces d'argent sont également i^iitées de celles de 
Charles II et de Philippe V; mais il n'employa point l'ancien type du souve- 
rain d'argent à la croix de Bourgogne, ou patacon, type que continua 
Charles VI et qui devint celui de la couronne de Brabant de Marie-Thérèse 
et de François ^^ 

Dans son ordonnance du 20 juillet 1711, ainsi que dans quelques ordon- 
nances suivantes sur la valeur des monnaies, après avoir parlé des souverains 
« aux types de nos prédécesseurs et à nos coins , » Maximilien-Emmanuel 
énumère, parmi les pièces évaluées, les couronnes d^or et les ducats. Bien que 
le texte même de ces ordonnances puisse faire supposer que ces pièces ont 
été aussi frappées aux coins de Maximilien, nous croyons qu'il ne s'agit là 

' Plusieurs de ces monnaies étrangères ne sont désignées que par des noms populaires sous 
lesquels il n*est pas toujours facile de les reconnaître. Les poqueux ou petits esealins, dont il est 
si souvent question à Namur et surtout à Luxembourg, sont, à ce que nous croyons, une mon- 
naie de Metz. 



UO RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

que des couronnes et des ducats de ses prédécesseurs, Philippe IV, Albert et 
Isabelle, et que l'électeur n'a jamais fait d'autres monnaies d'or que le double 
et le simple souverain. 

Le placard du 7 mai 1714, qui décrète l'émission de monnaies d'or et 
d'argent à l'effigie et aux armes de l'électeur, pour une somme totale de 
cinq cent mille florins, énumèré ces diverses pièces et en fixe le poids et le 
titre, qui , du reste, étaient ceux des monnaies de Charles II et de Philippe V. 
C'était : 

1° Le souverain d'or ^ à 22 carats ^/i de grain, de 22 y^zï pièces au 
marc; 

2'' Le demi-souverain à l'avenant; 

3"" Vécu d'argent (souverain d'argent) à 10 deniers, 1 1 grains et demi de 
fin et de 8 \\\\\\ pièces au marc ; 

4.® Le demi-écu à l'avenant ; 

h"^ Le quart d'écu à l'avenant ; 

G"" L'escalki à 6 deniers 23 7^ grains de fin et de 4*6 yff pièces au marc; 

7'' Le demi-escalin (ou plaquette) à l'avenant. 

Toutes les pièces d'or et d'argent de Maximilien- Emmanuel, sauf Fesca- 
lin, qui se rencontre plus f réquenunent , sont rares et difficiles à réunir. La 
collection la plus complète est celle du cabinet royal de Munich , où cepen- 
dant nous n'avons pas trouvé le quart d'écu que possède M. le comte de 
Robiano et qui a été gravé par Yan Loon. Les grandes pièces d'argent, les 
ducatons et leurs subdivisions semblent n'avoir pas circulé. Nous n'en con- 
naissons que des exemplaires neufs, à fleur de coin. Le gouvernement autri- 
chien, si jaloux de ses prérogatives, ne se sera sans doute pas montré 
moins sévère à l'égard de ces monnaies , qu'il ne l'avait été à l'égard des 
liards de cuivre. Toutefois nous n'avons pu découvrir l'indication du décret 
ou du placard qui les retire de la circulation. 

Les entrepreneurs de la monnaie de Namur se nommaient Henri Yan 
Soest et Jacques-François Blommaerts. 

Le 22 novembre 1713, Son Altesse Électorale fit saisir entre leurs 

' Ou d(mble êouverain; le demi ou »%mple souverain. 



DES COMTES DE NAMUR. Hl 

mains, pour être* inventorié , tout ce qui se trouvait dans l'hôtel de la mon- 
naie. Cette saisie avait pour but de garantir son droit seigneurial sur la 
fabrication faite par lesdits Yan Soest et Blommaerts. Un inventaire en 
existe aux Archives de l'État, à Bruxelles, portant la date 2 décembre 1713. 
L'estimation totale des machines, outils, charpente, etc., monte à fl. 7431 , 
17 patards. 

On y trouve cinq presses (balanciers) avec leur équipage, estimées 
600 fl. la pièce; un balancier aux escus B\ec ses deux boules de plomb, 
estimé seulement 111 fl.; des coupoirs, laminoires, etc. Mais aucun coin: 
ceux-ci n'appartenaient pas au fermier de la monnaie ; ils étaient la propriété 
du prince. 

La dernière délivrance d'or et de liards que firent Yan Soest et Blom- 
maerts , est du 7 décembre 1714, sept jours api^ès que Maximilien eut aban- 
donné la souveraineté des Pays-Bas. Son Altesse avait commis, pour faire 
l'examination des ouvrages de ses monnayeurs, le marquis de Roisin et le 
procureur général Tiery; et, pour garantir son droit seigneurial, il fît saisir, 
une seconde fois les instruments qui appartenaient aux entrepreneurs. 

Le 26 juillet 1715, le gouvernement autrichien s'empara provisoirement 
de ces instruments et outils. Ils furent transportés et déposés à l'arsenal de 
Namur. 

En 1717 , Yan Soest et Blommaerts, qui s'étaient réfugiés à Paris, donnè- 
rent procuration à un sieur Yan den Bisdom , d'Anvers , à l'effet de réclamer 
leur propriété. 

L'avis du maître général des monnaies Wautier , sur cette réclamation , 
était qu'il convenait de tout confisquer, en vertu du droit de conquête, et 
pour punir les maitres de Namur du tort qu'ils avaient fait au pays en fabri- 
quant des liards contrefaits , ce à quoi ils n'avaient jamais été autorisés par 
l'électeur, puisque ce prince avait au contraire ordonné de mettre comme 
marque dislinctive un petit lion sur les pièces qui provenaient de la monnaie 
de Namur. L'avis du conseil des finances et celui de la chambre des comptes 
furent plus conciliants. Ces deux corps proposaient d'accepter, « pour ne pas 
chagriner Son Altesse Électorale , » les offres de Yan Soest et de Blommaerts, 
de céder leurs outils au prix de l'estimation de 1713, qui montait sans les 



142 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

charpentes^ à 6587 fl. 5 patards. C'était au surplus^ d'après le conseil des 
finances 9 un marché fort avantageux pour le gouvernement de S. M. L 

Cet avis fut suivie à ce qu'il parait , car le 13 août 1720^ le maître géné- 
ral Wautier était de retour de Namur avec tous les ustensiles qu'il avait été 
chercher, en vertu d'une commission spéciale du conseil des finances, en 
date du 31 juillet précédent. Ces ustensiles furent répartis entre les hôtels de 
Bruxelles et d'Anvers. 

Quant aux coins, matrices et poinçons des monnaies de Maximilien-Em- 
manuel , on présume qu'ils ont été emportés en Bavière avec les archives 
particulières du prince. Il en est de même des comptes de fabrication, dont on 
ne trouve aucune trace , ni à Namur, ni à Bruxelles. 

Avant de passer à la description des monnaies, il ne sera pas inutile de 
donner, une fois pour toutes, l'indication et la nomenclature des nombreux' 
titres' que prenait Maximilien-Emmanuel. Ces titres ne sont exprimés, le plus 
souvent , sur ses monnaies , que par des lettres initiales isolées et séparées 
par des points : c'était alors la mode en Allemagne ; et beaucoup de légendes 
de monnaies de cette époque sotit de véritables hiéroglyphes qu'on ne peut 
lire que quand on sait d'avance ce que c'est ^. On trouve sur les monnaies 
de Namur , en tout ou en partie : Maximilianus Emanuel Dei gratta utrius^ 
que Bavariae, superioris Palatinatus , utrimque Burgundiae, Brabantiae, 
Limburgi, Luxemburgi et Geldriae dux; cornes Palatinui Rheni ; sacri Ro- 
mani imperii Archidapifer , elector et vicarius, Landgravius Leuchten-- 
bergae : cornes Flandriae, Hannoniae et Namurci; Marchio sacri Roniani 
imperii; dominus Mechliniae. 

« 

N"" 251. Lion couronné tenant Tépée haute de la droite et posant la gauche sur un 
globeiMAXEMANUELDGSRI-AEETVIClTH *. 
— ECU aux armes des provinces des Pays-Bas ^ ayant en cœur Técusson de Ba- 
vière, entouré du collier de la Toison d'or et sommé d'une couronne ducale 
fermée :UBBLLET-G- DUX COMES • F • H • ET • NA. 

Collection de M. S<»Ttire. 
Or. 5.3i. {Souwrain d'or au /ton.) 

' Un savant numismate de Berlin , M. F.-W.-A. Schliekeysen , secrétaire de la Société numis- 
matique, a publié , il y a quelques années, un glossaire spécial pour la lecture de ces légendes à 
initiales. 



DES COMTES DE NAMUR. 143 

N' 2S2. Mémelype:MAX*EMANUEL DGSRI*AR*EL-ET*V1C«. Sousie 
lion 1712. 

— Même revers qu*au numéro précédent. 

Cabinet royal de Munich. 
Oa. {Souverain d'or au fûm.) 

N^ 253. Tète de profil à droite, avec la perruque à la Louis XIV :^ 1712. MAX- 
EHANYEL YBSPBLL&G- DVX. Sous le buste un mono- 
gramme composé des lettres T.B. 

— Écusson aux armes des provinces des Pays-Bas, avec un petit écusson de 
Bavière en abime et sommé d'une couronne ducale :C*P-R-S-I«A«EL-& 
VICLLCFHiNMSRIDMECH. 

Même cabinet. 
Oa. {Double iouveram.) 

Le monogramaie TB est la marque du graveur Thomas Bernard^ qui 
travaillait alors ^ à Paris ^ à la suite des médailles de Louis XIY, avec Molart^ 
Henri Roussel, Breton, Joseph Roettiers, Jean Mauger et autres. Deux mon- 
naies de Maximilien sont signées par Bernard , le double souverain et Técu 
d'argent de 1712. Nous ignorons si les autres pièces sont également de lui. 

N' 254. Tète de profil à droite, avec perruque à la Louis XIV : « MAX* EMANUEL 
DG-UBSPBL.L*GDUX.Souslebustel713. 

— ECU aux armes des provinces des Pays-Bas, avec un petit écu de Bavière en 
abtme et sommé d'une couronne ducale : COM •P-R-S'R-I*AR& ELE • 
LLCOMFH-&N- MAR-SR- IDM. 

Collection de H. Serrure. 
Oa. tt.60. {Souverain d'or,) 

^o 255. Tète à droite, coifTée de la grande perruque à la Louis XIV. Sous le col le mono- 
gramme "F: « 1712. MAXEMANVELVBSPBLL-4G- DVX. 

— Écu aux armes des provinces des Pays-Bas , portant en abtme Técusson de 
Bavière, entouré du collier de la Toison et sonuné d'une couronne ducale fer- 

mée:CPRSRIAEL-4VICLLCFH*NMSRI-D. 
MECH. 

Même collection. 
A. {Écu,) 

N* 256. Tète à droite, coiffée de la grande perruque à la Louis XIV ; buste drapé : ^ 1713 
M AX EMANVEL V • B • S • P • B • L • L • * G • DVX. 



144 RECHERCHES SUR LES MONNAIES 

— Ëcusson rondf aux armes comme ci-dessus : C*P«R*S«R«I*A-EL-k 
VICLLCFH4NMSR-ID- MECH. 

Cabinet royal de Munich. 
A. {ECU.) 

N*" 257. Même tête et même légende qu'au numéro précédent. 

— Même écusson, mais en légende: COM • P • R • S • R • I • AR • k • ELE • L • L • 
COM • F • H • * • N • MAR • S • R • I • D • M. 

Même cabinet. 
A. (Éev,) 

N' 258. Même tête au buste drapé. Sous le buste 1713 : ^ MAX EMANUEL • D • G • 
UBSPRLL-4GDUX. 

— ECU rond, semblable à celui du numéro précédent : COM • P • R • S • R • I • 
AR4ELELLCOMFH-4NMARSRID M. 

CoUection de H. Serrure. 
A. (Écu.) 

N* 259. Même pièce que le n"" 258, mais avec la date 1714. 

Même collection. 

A. (£rtf.) 

iN' 260. Même pièce que le n^* 258, avec la date 1714. 

— Revers de l'écu de 1712 (n« 255). 

* Cabinet royal de Munich. 
A. [Écu.) 

N"" 261. Mêmes types et inscriptions qu*au n"" 258, moins le collier de la Toison. 

Même cabinet. 
A. {Demi'éeu), 

y* 262. Mêmes types et légendes qu*au n*" 258, moins le collier de la T6ison. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. {Quart d'écu,) 

N"" 263. Lion tenant Tépée haute de la droite et posant la gauche sur Técu de Bavière : 
MAX EMANUEL • D • G • S • R • I • ARCH • EL • ET • VIC • *. 

— Ëcusson aux armes des provinces des Pays-Bas, ayant en abîme Técusson 
de Bavière, sommé d*une couronne ducale fermée et accosté de 17 11 : 
UBSPBLLET- G- DUX- COM- PRF- H*N* 

Cabinet royal de Munich. 
A. [Etcalin.) 



DES COMTES DE NAMUfL 145 

N"" 264. Type semblable à celui du numéro précédent, mais avec la légende : MAX • 
EMANUELDGUBDUX-S*RI- ARETV- 

— Comme au numéro précédent, mais d*un autre coin; la couronne plus petite : 
UB-B- LLETGDUXCOMPRFHETN. 

CoUection de M. le comte de Robiano. 
A. (EscaUn.) y^ 

Celle pièce est surfrappée sur une même pièce retournée. On peut lire 
encore une partie des anciennes légendes^ qui devaient, différer un peu de 
celles de la seconde empreinte^ puisque le mot COMES est en entier. Cet 
escalin ne porte pas la marque monétaire de Namur, le petit lion. 

N"* 265. Lion tenant Fépée haute de la droite et posant la gauche sur Técu de Bavière : 
MAX • EMANUEL • IT: GU- B- SPB- LLâGDUXCO : PR- 
SRI*. 
— ECU rond, aux armes des provinces des Pays-Bas, ayant en abîme l'écusson 
de Bavière, sommé d'une couronne ducale fermée et accosté de 17 13 : AR • 
ETELELLC0MF-H-4NAMASRI DM. 

GoUeetion de M. Serrure. 
A. {EseaUn.) 

N"" 266. Même pièce que ci-dessus n^ 265, mais d'un coin différent et avec le titre de 
vicaire de l'Empire VIC. 

Collection de M. le comte de Robiano. 
A. 

N« 267. Même type qu'à l'escalin : MAX • EMANUEL DGUBSPBLL& 
GDUX*. 

— Même type qu'à rescalin, 17 13: G- PR- S- RI -A- EL* 4- VIC- LL- 

CFH4N. 

Collection de M. Serrure. 
A. {DemhueaUn ou plaquette.) 

N"* 268. Même pièce que ci-dessus n"" 267, mais sans date. 

Même collection. 
A. 

N* â68. Briquet couronné et entouré de trois écussons au lion : ^ MAX • EMANUEL 
D«G-S«R-I. ARC'EL'ET VIC. 

— ECU aux armes des provinces des Pays-Bas, portant en cœur l'écusson de 

49 



i46 RECHERCHES SUR LES MONNAIES, £tc. 

Bavière, sommé d'une couronne ducale fermée et accosté de i7 i2 : U • B • 
BLL- ETG-DUX COM-PR-F-HN t 

Même collection. 
G. (Liard.) 

Variété avec : ET YIGA, au cabinet royal de Munich. 

N"" 270. Buste avec perru<iue, à gauche. Sous le buste, un petit lion : MAX • EH AN • 
D«G*S*ROMIMPEL. 

— Les lettres ^^ et S entrelacées sous une couronne ducale fermée : DUX 
BAVARI . BRABANT C • FLAND } i7 12. 

Collection de M. Ulysse Capitaine. 
C. {Liard.) 

N"" 271. Buste avec perruque à gauche. Sous le buste' un petit lion : MAX • EHANUEL 
DG« UBS-PBLLiGD. 

— Les lettres o^ et (^ entrelacées sous une couronne ducale fermée : COM* 
P.RSRIARC-iELELL COMFHi N 4«. 17 13. 

Collection de M. Serrure. 
G. [Liard.) 

N"" 272. Buste avec perruque à gauche. Sous le buste un petit lion : MAX - EM AN • 
DG U BS P-BLL. 4G:DUX. 

— Les lettres ^^ et S eptrelacées sous une couronne ducale fermée : COM * 
P.R S RI; ARC*. ELELL COM F H iNA 17 13. 

Cabinet royal de Munich. 
C. (LiardJ) 

Variété avec G • D • au lieu de D • G • dans la première légende. 

Collection de la Société arcbéol. de Namur. 



Le fleuron du titre représente le sceau ou bulle d*or de Baudouin II, empereur de Gonstanti- 
nople et comte de Namur. 

Sur la face du sceau, on voit Baudouin, en costume impérial , assis sur un trAne, tenant de 
la main droite un sceptre terminé par une croix et de la gauche le globe crucigère, avec la 
légende: B : DI : GR2C: INJP3EÎ7(B R0M2CN S@-P: 3CVG [Balduinus Dei graiia 
itnperator Romaniae, 9emper augustus). Sur le revers, ou contre-scel, Baudouin est k cheval, 
la couronne sur la tête et tenant de la main droite un sceptre terminé par une croix. Autour: 

B25AA8TNOC ASCHOWHC n0P*IP0r6NNHW0C O «A25NAP25C. iBoSAutyoç 

Ce sceau, qui appartient aujourd'hui au British Jfiîsanim, est appendu k une charte par 
laquelle TEmpereur confirme k Téglise de Saint-Bavon de Gand la possession des biens d'une 
église à Bieniiet {Datum apud Biervliet anno Dont, millesimo dueentesimo sexagesimo nono. 
Imp. noêtri anno (rtcestmo). Il se trouvait, depuis plusieurs siècles, en la possession de la 
famille Van Aerssen, et a été vendu, k la Haye, le ii avril 1859 S avec les manuscrits et les 
archives de cette famille. 

Olivier de Wrée, dans sa Généalogie des cùtntes de Flandre, page 27, en a donné une gra- 
vure peu exacte. Un sceau semblable, mais avec quelques variantes dans les légendes, a été 
publié par J.-Â. Buchon, planche XXII, n^ 3, de Tatlas des Reckerekea sur la Morée. 

Un sceau de plomb, du même Baudouin II et du même type, mfiis d'un plus grand module 

* N* 5 do catalogue de Tente. 



el avec la légende lalioe plus complète, a été reproduit succeesivement par de Wrëe, par 
J.-A. Buchon et, enfin, d'une manidre plus fidèle par H. J. Sabatier, dans son grand ouvrage 
sur l'Iconographie romaine e( 6tzanfiNe. 

C'est k l'obligeance de H, le baron de Pfaffenhoffen, numismate distingué et membre hono- 
raire de la Société de la Numismatique belge, que nous devons le dessin d'un autre sceau d'or 
d'uD prinee de la famille de Hainant-Namur, celui de l'empereur Henri, frère de Baudouin I , 
k qui il succéda, et du comte de Namur Philippe le Noble. Ce sceau magnifique, que nous croyons 
unique et inédit, fait partie du riche cabinet de S. A. S. le prince de Furstenbei^. Les deux 
légendes doivent se lire : EppoLs; AoitoDjj , et ffenricui Dei gratia imperalor Romaniae. 




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BAUDOUIN V DE HAiHAUT. tfABQOIS DE NAUUE. n89 - S.9b 




PHILIPPE LE NOBLE n96 - I2I2 







PHILIPPE LE NOBLE. II96-I2I2 



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BAUDOUIN DE COURTBBAY EMPEREUR 1237 - 1263. 



HENRI - LE -BLONDEL, COMTE DE LUXEMBOURG. 1256 -1265- 




GUI DE DAWPIEKRS. 1263 - 1297 




GUI DE DAMPIEEHE. I36î - 139?. 





JEAN, I. 1^97 - lîSI 



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PHILIPPE n, Kîë - 1337 



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GUILLAUME I. 1337 - 1391. 




GUILLAUME I n?7 - 1391. 













GUILLAUME I IZZ7 - I39I 



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GUILLAUME. H I39I - 1418. 





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PHILIPPE LE BON. H2I - 1467 




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PHILIPPE LE BEAU. U9« - IS05 





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PHaiFPE LE BEAU. KS-i - 1506. 





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CHAHLES - QUINT, EMPEREUR 1506 - 1657 















PHILIPPE n. BOI DESPAGNE. Vbb7 - 1598. 



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if ^ f 'M rt\. 









PHILIPPE n EOI DESPAG^E. 1557 - 1^98 





PHILIPPE V 1700 - I7II 




Vîi-irsrt.* \ 








MAXIMILIEN - EMMANUEL I7II - I7Ii 




MAXIMILIEN - EMMANUEL. 1711 - I7Ii, 




MAÏIMILIEN -EMMANUEL. I7n - 171* 



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