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Full text of "Recherches sur le Domesday; ou, Liber censualis d'Angleterre, ainsi que sur le Liber de Winton et le Boldonbook, contenant Io. une description de ces registres, pour servir d'introduction; 2o. trois tables accompagnées de notes historiques et généalogiques sur les familles françaises et anglaises inscrites dans ces registres; 3o. un glossaire; 4o. une statistique de l'Angleterre;"

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Vêt. F-. E C, 120 



FWPav^iPa 



RECHERCHES 



SUR 



LE DOMESDAY 



Cêêûf imp. de LBSAULNiBa , me Notre-Dame , 98. 



RECHERCHES 



sua 



LE DOMESDAY 



OU 



LIBER Wmm ft'IWTISRRE , 

AINSI QUR 8VR 

US MBER DE IIVIIVTOIW •« LE BOLDOM-BOOM , 

oontentnt 

1^ UNE DESCRIPTION DE CES REGISTRES , POUR SERVIR D* INTRODUCTION; 
2° TROIS TARLBS ACCOMPAGNEES DE NOTES HISTORIQUES ET GÉNÉALOGIQUES SI R 

LES FAMILLES FRANÇAISES ET ANGLAISES 
INSCRITES DANS CBS REGIffFRES ; 3® UN GLOSSAIRE ; A** UNE 
STATISTIQUE DE l' ANGLETERRE , 



PAR 



• UfeCHAUDÉ-B^AlVUT BV BB M^^^MAMMB. 



TOME PREMIER. 



CAEN, 

C.-M. LESÀULNIER, ÉDITEUR, 

MB IfOTM-DAlU, 98. 



194*. 



\Nsr/7 

■^UNIVCFC""' \ 

3 1 JUL 1967 

OF 0)vrO?.D 



PRÉFACE DE L'ÉDITEUR. 



Depuis long-temps les hommes occupés de l'histoire chronologique de leur 
pays et particulièrement les familles de Normandie , ainsi que celles des 
autres provinces de France dont les ancêtres (dans une proportion moins 
étendue sans doute ] avaient suivi Guillaume-le-Conquéranten Angleterre , 
désiraient avoir une notion exacte non-seulement du Dotnesday-Booky mais 
encore des Addiiamenia réunis à cet ouvrage , 49 ans après sa première pu- 
blication. Ce désir avait dû surtout se faire sentir vivement dans la Société 
des Antiquaires de Normandie. Aussi , deux de ses membres avaient-ils , 
depuis quelque temps , conçu et exécuté isolément , et presque simultané- 
ment , la vaste et laborieuse entreprise dont nous allons parler. D'un c6té, 
H. le marquis de S^-Marie , habitant le département de la Manche , et qui 
possède dans sa bibliothèque un exemplaire complet du Ikmesday , travail- 
lait, dans le silence de son cabinet, à des recherches sur les femiUes anglo- 
normandes; de l'autre, H. Léchaudé-d'Anisy, qui avait trouvé dans la biblio- 
thèque deCaen la même ressource que M. de S'*-Mariedans la sienne, était 
sur le point de fidre imprimer ses Eêsais sur le Domesday^ lorsqu'il eut con- 
naissance de l'ouvrage exécuté par son confrère sur un plana peu près sem- 
blable k celui de son travail. Dès-lors la communication de leurs manuscrits 
et la fusion de leurs matériaux furent acceptées de part et d'autre, avec la 
même franchise qu'elles avaient été proposées, et ils convinrent de ne faire 
qu'une seule publication, plus riche en documents particuliers, plus conscien- 
cieuse encore, s'il était possible, en s'éclairant mutuellement sur les points 
douteux , afin d'offrir une plus grande sécurité au public. 

Ainsi, indiquer aux familles des diverses provinces de France le nom de 
leurs ancêtres clairement désignés dans le Domesday ou dans les Additamenta; 
donner sur ces fiimflles des notes chronologiques , puisées aux meilleures 
sources ; leur aplanir la voie , pour qu'elles puissent trouver et renouer 
les chaînons égarés, ou même inconnus jusqu'ici , d'une noble et antique 
descendance : tel a été le but que les auteurs se sont proposé. Mais , tout 
en s'oocupant particulièrement de leur pays , ils ont pensé aussi que leur 
travail pouvait avoir , pour les fiunilles anglo-normandes , la même im- 
portance que pour celles de notre province , et qu'elles devaient s'y trou- 
ver sur la même ligne que les premières, qui en étaient la souche. On sait , 



en effet, que la plus grande illustration de l'aristocratie anglaise se résume , 
en fait d^antiquité de race , dans la descendance plus ou moins prouvée de 
Tun des chevaliers normands ou plutôt français ( car ils sont tous désignés 
sous le premier nom.) qui étaient présents à la Conquête. 

Il ne fallait pas , au reste , pour édaircir des £aiits dignes de créance , ac- 
cepter comme certaines des preuves plus que douteuses :or, pour peu qu'on 
se soit occupé de l'histoire des familles anglo-normandes , on aura été frap- 
pé des inexactitudes qu'un attentif examen devait révéler à MM. de S^**- 
Marie et d'Anisj , dans les auteurs des Peerage$ , des Baronages , ou des 
autres ouvrages sur la noblesse anglaise , qui, tous, sont évidemment cal- 
qués les uns sur les autres, et qui reproduisent les mêmes erreurs; parce que 
la plupart de leurs auteurs n'avaient qu'une connaissance impar&ite des &- 
milles françaises présentes à la Conquête , et même de l'histoire de France. 

Des difficultés sérieuses s'offraient également dans la composition et la 
distribution méthodique des essais qui nous occupent. Leurs savants au- 
teurs ne pouvaient , en effet , ni recourir aux extraits , si rares et si son- 
vent incomplets , qui avaient été donnés par Hovrard , ou par quelques sa- 
vants antiquaires français , ni se modeler , ni se rectifier sur les ouvrages 
publiés jusqu'ici en Angleterre par Sir Robert Kelham et par Sir Henry 
£llis. Le premier , Robert Kelham , avait, il est vrai, publié en 4788 , sous 
le titre de Domesday^Book iUuitrated , une liste des tenants en chef seuls ; 
mais cette table ne pouvait être d'aucun^ utilité pour des Français , puis- 
qu'elle n^était , à peu d'exceptions près , qu'une répétition de celle qui se 
trouve placée en tête de chaque comté , dans l'original. D'un autre côté , 
la partie matérielle du travail de l'un des collaborateurs de notre publi- 
cation était déjà préparée , lorsque Sir Henry Ellis fit paraître, à Londres , 
en 1855 , À gênerai Jniroducticn to Domeêday'-BfKA^ contenant trois tables, 
par ordre alphabétique, savoir : celle des tenants en chef, celle des tenants 
et enfin celle des sous-tenants antérieurement à la formation du Domnday. 
Comme d'ailleurs la même personne se trouve souvent inscrite dans chacune 
des trois catégories que nous venons d'indiquer , il en résulte que la triple 
division d'Ellis ( sauf l'ordre alphabétique ) avait le même inconvénient 
que l'ouvrage qu'il étudiait ; qu'elle n'atteignait que très-imparfiiitement 
un seul point du but auquel MM. de S^-Marie et d'Anisy s'étaient pro- 
posé d'atteindre , en entreprenant d'éviter aux savants une perte de temps 
considérable , de faciliter leurs recherches dans un vaste recueil , enfin de- 



• • • 

donner de ce recueil na extrait suffisant pour les bibliothèques particulières 
qui ne pourraient se procurer Tédition anglaise dont le prix est si élevé. 

Pour tracer une idée exacte du Domesday , il était nécessaire de grouper 
les documents épars qu'il renfermait. Ils ont donc réuni , dans une seule ta^ 
ble alphabétique , non-seulement les noms des tenants en chef , mais en- 
core ceux des sous-tenants , soit du temps d*Édouard , soit du temps de 
GuiUaume-le-Conquérant, qui se trouvent disséminés dans les divers comtés 
où ces tenants possédaient des domaines. A la suite du nom du' sous-tenant, 
qui n'est souvent désigné dans ce registre que par un simple prénom , ils 
ont eu le soin d'indiquer de quel tenant en chef il tenait ou relevait , et , 
par ce rapprochement, ils ont &cilité ou même rendu certaine la connais- 
sance du nom de famUle de ce sous-tenant ; de même que la dépendance de 
celui-ci et la suzeraineté du tenant en chef les ont presque toujours conduits 
à approximer avec succès la partie de la province de France que l'un et 
l'autre habitaient. 

Quelques listes des enquesteurs ou jurés pour la formation du Domesday , 
imprimées dans les Additamerua , leur ont aussi révélé l'existence de plu- 
sieurs familles françaises , qui , bien qu'elles ne fussent pas inscrites , dans 
ce registre cadastral , comme T. E. C. ou comme S. T. , devaient également 
trouver place dans des recherches sur les compagnons de Guillaume. 

A la suite de ces différents noms , une courte notice tiistorique et chro- 
nologique , destinée à faire connaître , autant qu*il est possible : 1^ si la 
personne inscrite dans le Domesday a &it souche en Angleterre , cas où ils 
donnent la filiation de sa famille ; 2^ l'état que' cette personne tenait en 
France , ainsi que celui que tiennent les branches mères ou collatérales 
de sa &mille encore existantes ; 3^ enfin quel était le manoir ou le siège 
principal qu'elle habitait , dans telle ou tdle province , et quel était le lieu 
d*où elle était partie pour suivre le Conquérant. 

Un astérique, placé en avant des noms évidemment français qui sont 
inscrits dans ce registre , servira également à faire connaître si celui qui le 
portait ne devadt pas figurer dans les listes si incomplètes des compagnons 
du duc Guillaume, particulièrement lorsqu'il ne possédait pas de terre en 
Angleterre du temps du roi Edouard. Cette indication, jointe aux notes 
manuscrites de M. l'abbé De La Rue (qui sont maintenant entre les mains 
de l'un des collaborateurs de cet ouvrage), a servi à remplir l'engagement 

verbal que ce savant professeur avait contracté envers la Société des Anti^ 



IV 



quaires de Londres , en promettant de compulser nos archives normandes , 
à l'effet de rectifier les listes de Brompton et d'André Dochesne. La dernière 
de ces listes , considérée comme la plus exacte par les auteurs de cet essai , 
a été complétée par eux au moyen des documents inédits que nous venons 
de mentionner; et , pour servir de point de comparaison , ils ont cru devoir 
ajouter , en regard de celle-ci et sur le même tableau » trois autres listes 
d'une date plus rapprochée de la (Conquête : !• celle de Wace , extraite 
de son Roman de Rou ; S*" celle de Brompton , tirée du manuscrit de l'abbaye 
de Jorvaulx ; 3"* enfin celle qui se trouve dans le manuscrit de l'abbaye de 
la Bataille. 

Vient ensuite , dans le travail de MM. de S^*Marie et d'Anisy , une sta- 
tistique de TAngleterre , dressée peu d'années après la confection du Do- 
mesday , qui donne une idée exacte des différentes classes de la population 
de ce royaume , comté par comté et môme ville par ville. Ce relevé , tout 
en faisant connaître les charges dont le peuple était grevé , les privilèges 
concédés à la classe des bourgeois , ou les coutumes introduites dans quel- 
ques comtés dont les Normands étaient devenus suzerains , pourra servir 
à faire retrouver quelques coutumes françaises , oubliées aujourd'hui dans 
nos provinces , ou à jeter un peu de lumière sur leur administration finan- 
cière, comparée à celle de l'Angleterre, qui était soumise à la domination du 
même prince. 

La publication que nous annonçons est terminée par un glossaire , qui 
contiendra non-seulement l'explication des abréviations et de quelques 
passages difficiles du Domesday , mais encore des notes sur les fonctions des 
personnes attachées au service du Prince, ainsi que sur les divers documents 
qui entrent dans la composition du vaste registre. 

En nous occupant de mettre au jour le travail dont nous venons de donner 
le plan , en répondant à la pensée qui l'a inspiré, nous croyons nous rendre 
utile au monde savant , aux personnes vouées aux études historiques et 
paléographiques, et c'est avec un plein sentiment de confiance que nous 
faisons un appel à tous ceux que notre publication intéresse, soit en France, 
soit à l'étranger. 



C. Lesaulnier 



RECHERCHES 



SUR 



LE DOMESDAY 



INTRODUCTION. 



CHAPITRE PREMIER. 



IfoBit de M Bflgitife* 



Le livre cadastral de Fioigleterre, manuscrit de la fin du XI* siècle » 
destiné à faire connaître la iraleor des tenoreaet des services attachés 
aax terres de ce royaome» estle jdias génératement conmi sous le nom 
anglo-saxon de Ihmesdaif^Book (1). D a été également désigné sons les 



(i) L*éTéqae Kennet, dans ses PûfodM iafi^'tfM, dit que le nom donné au 
Tom. L 3 



— 10 — 

noms latins de Rotulus WifUoniœ (1), Scriptura thesauri régis (2), 
Liber de Wintonia (3), Liber régis (4) . Sir Henri Spehnan l'appelle encore : 
Liber judiciarius » Liber censualis Angliœ , Angliœ noiUia et lustratio , 
RoliUus régis. Les Anglais lui donnent aussi le nom de Livre du juge- 
ment^ ou The Book of judicial Verdict^ qu'ils ont adopté d'après les 
expressions de Gervais de Tilbury : obhoc nos eundem librum Judicia- 
rium nominavimus , non quod in eo de propositis aliquibus dubiis feror- 
tur sentenlia , sed quod a prœdicto judicio non liceat vUa ralûme dis- 
céder e (5). 



Domeiday de Guillaume-Ie-€oQquérant était une corruption décelai de Dame-boe, que 
portait le registre du roi Alfred. — Suivant la chronique de Bermondsey, ce registre 
aurait été déposé dans le trésor du roi (à Winchester ou à Westminster], dans un lieu 
nommé Domuê Dei ou Maison-Dieu, d'où lui serait venu le nom de thmeiday. 

(1). Ingulfe,;édit. de Gale, p. 79. Voyez aussi P(actf. Àbbrev., 1" année du règne de 
Jean , Suffolk, Rot. 7; » 2* année du règne de Jean , Lincoln, Rot. 6. 

(2) Stow, Ânnali.p. 118. 

(3) Une indication particulière , intercalée dans le Jkmetday, t^ 333. vol. i'', dit, 
au sujet du fief de Robert de Bruis : quod fuit dalum poitquam Uber de Wintonia 
scriplus fuit. Cette intercalation , la seule qui se rencontre dans le Domeêday, étant 
d'une écriture plus récente que celle de ce registre, a fait révoquer en doute 
Teiistence du Rotulus Wintonim; aussi a-t-il été confondu par plusieurs auteurs 
avec le Liber de Wintonia , rédigé seulement au commencement du XII* siècle par 
les ordres de Henri 1*'. Mais les deux registres sont tout à fait distincts. Non-seule- 
ment le témoignage dlngulfe , secrétaire du duc Guillaume , permet de croire que le 
Rotului Wintoniœ avait été perdu ou brûlé depuis la mort du Conquérant; mais 
encore Texpression , si souvent employée dans la description des terres de Tabbaye 
de Burton : ut habetur in libro de Oomus Dei apud Wintoniam et Westmonasterium , 
semble prouver que ce dernier rôle existait lors de la fondation de ce monastère. 
Aussi le MonasticonAnglicanum (t. 1, p. 272) et YAnglia Sacra (t. i, p. 257) n'hésitent- 
ils pas à dire qu'il y eut deux copies du Domeiday: Eodem tempore foetus est mogniM 
liber , qui haintus est in thesauro Westmonasterii , et alius in thesauro ecctesiœ eathe^ 
draUs Wyntoniœ, vocalus Domesday. 

(4) Registr. Mon, de Belloin agro SusseXy MS. Cotton. D. A. 2«, f». 13 b, i7b. 

(5) Rudbome, Àngl. Sacra, 1. 1 p. 257 : Vocatus Domesday; «( vocatur sic, quia nulU 
pareil^ sicut nec magnus diesjudicii. — Gervais de Tilbury , cbap. 32. — Madox, Hist. 
de r Échiquier , édit. in-4% t. II , p. 398. 



— It — 

I« nom de Domesday fat également appliqué à différents rôles ou 
cartolaires particuliers. Tel est un ancien rôle trouvé dans les archives 
du comté de Ghester, portant le titre de Domesday de Chestery qui passe 
pour être fort exact (1). Dugdale cite également un acte extrait d'un 
registre appelé Domesday^ qui avait été écrit par le doyen et par le cha- 
pitre d'York (2). Parmi les manuscrits de la bibliothèque d'Oxford, on 
trouve un cartulaire des domaines du doyenné de Saint-Paul de Londres, 
écrit en 1181 , qui porte le nom de Domesday Radulphi de Diceto , parce 
qu'il fut fait sous la direction de Dicet, alors doyen de cette église (3). 
Enfin une note manuscrite de l'évèque Kennet, qui se trouve dans cette 
même bibliothèque , nous révèle l'existence d'un Domesday ou cartu- 
laire de l'abbaye de Haliwel , qui portait pour titre : The Domesday of 
the nurn de HdimlL 



CHAPITRE n. 



Date du Pom e aday» 



La plupart des historiens et des chroniqueurs diffèrent plus ou moins 
dans la fixation précise de l'année du règne de Guillaume-le-Gonquérant 
où ce prince aurait fait commencer les enquêtes pour la formation du 
Domesday. Suivant le Livre rouge de V Échiquier , cette recherche aurait 



(1) PatMite 39, Henri III, Ccstr. Rot. 10, il est dit: de roUdovoeaio Domesday 
Ce$it. quiperpeluam habei firmiatem et deiranêenpio ^demperjutticiar. Cesir. 
miiB, 

(2) MonasL anglic. ancieooeéditîoD, t. 01, p. 164. 

(3) MS. do D^. Rawlinsoo , bibl. d'Oxford. 



— 12 — 

été fiadte en 1080 (1). Mathieu Paris (S), BobertdeGloces<^(3), les 
Annales de Wiscerley (4), et la Chronique de Bermmdeey (5), axent au 
contraire cette date à Tannée 1083. Henri de Hnntingdon (6) la reporte 
A Tan 1084 ; la Chronique SasMnne, en 1085 (7). Brompton (8), Simon 
deDurham (9)> Florent deWorcester (10),laCAronî9i(e<IeJrai{ftM(ll), 
Roger de Hoveden (12) , Wilkes (13), ainsi qtt'Hemingfwd (14) , indi- 
quent unanimement Tannée 1086. Lord Lyttleton (15)» après avoir dit que 
cette description avait été faite en 1086, ajoute qu'elle ne fut terminée 
qu'en 1087. V Ypodigma Neustriœ {i6) , ainsi que Raoul de Dicet(17), 
disent également que le Domesday ne fut terminé qu'en 1087. Enfin le 
baron Masères (18) avance, sans alléguer aucune preuve, que cette des- 
cription fut commencée la quatrième ou la cinquième année du règne 
du Conquérant , c'est-à-dire en 1071. 

En suivant attentivement la marche progressive du Domesday , et en 
s'appuyant de quelques faits particuliers, si minutieusement décrits 
dans ce vaste répertoire , on parviendrait peut-être à concilier , sinon 



{!)• Webb, Short Account of Domesday-Book y p. i, 

(2) Malh. Par. édiu de Lond. 1684, p. 9.;— Math, de Westm. Francf. 16(M, p. 229. 

(3) Rob. de Glocest. t. II., p. 375. 

(4) Annal. Waverl. ap. ScriploreiRer. Angl. édit. de Gale, 1687, p. 153. 

(5) MS. Harl. Mus. Britan. n* 231. 

(6) Henri de Huntingdon, ap. Rer. Angl. Scriptores, édit. de Savile. 

(7) Gibson, Chron, Sax. p. 186. 

(8) Twysden , Hitioriœ Ânglieanm Scriptoret X. 

(9) Id. Ihid. 

(10) Flor. Wigoro. Francof. 1601 in-f», p. 641. 

(11) Script, Rer. Angl édit. de Gale. 

(12) Rerum Angl. Script, ap. Savile, Lond. 1596, in-f», p. 263. 
(15) Annal. Waverl. ap. Script. Rer. Angl. édit. de Gale. 

(14) Ibid. p. 461. 

(15) Hiêloria Henrid 11^ t. ILp 289. 

(16) Cmideu.AngUca^ HibofUca^ Normannka^ Cmbrica, «Fetondiw 5ertpla, Fran- 
cof. 1602. 

(17) Twysden , Scriptoret J. 

(18) Baron Masères, Eœeerpta ex Orderko YitaH^ p. 259. 



/ 

I 



— 13 — 

i rectifier les opinions diverses des historiens que nous venons de citer. 
En effet » nous voyons <ine les biens et la personne d^Odon , évèque de 
Bayeux , saisis , comme on le sait, par le Conquérant , en 1082 (1) , 
sont cependant inscrits dans le Domeiday en termes asses expressifs , 
prar indiquer qu'il les possédait encore au moment de sa confection , 
et» par conséquent, que ce registre était commencé avant la disgrAce de 
ce prflat.D*autres exemples indiquent ^ussi que les biens d'Odon avaient 
été séquestrés seulement , ou qu'ils étaient in manu régis (2). Enfin les 
réclamations élevées dans le comté de Lincoln et la déclaration suivante, 
faite par les Jurés de ce comté, prouvent évidemment que ce registre 
avait été exécuté à différentes époques : Isia terra fuit deliberata epis- 
eapo Odoniper cartam ; sed (Jurati) non viderunt inde hrevem régis et 

IPSB HABBBAT «U die qua PUIT CAPTUS et POSTBA F€IT DISSAISITUS (3). 

L'inscription des domaines tenus par la reine Matbilde , morte le 2 
novembre 1083 , vient encore corroborer cette assertion : il est dit de 
celui qu'die possédait dans le comté de Buckingham : MoikUda tenet (4) . 
Dans Penquèle pour le comté de Leioester , qui parait aussi avoir été 
faite avant la mort de cette princesse , on lit : Hugo de Grentemaisnil 
tenet de feudo reginm (5). II est également dit , au sujet des domaines 
qu'elle possédait dans les comtés de Dorset et de Glocester : Mathildis 
tenuit y -oa : Quando regina vivibat (6) , comme si Tenquète avait été 
faite du temps de la reine. Il est évident aussi, d'après le Domesday, 
que les comtés de Wilt et de Northampton ne furent cadastrés qu'après 
la mort de Mafhilde. Dans ce dernier comté , le roi Guillaume donna à 
l'abbaye de St-Edmond le domaine de Scadewelle , pro anima reginœ 
MaihUdis (7). Ce même registre , en faisant incidemment mention 



(i) Hasied , Hi$t. of Kent, t. I , p. 61. 

(2) Domesd. comté de Susses, p. 16. et de Glocest. p. 163. 

(3) Ilnd. Clamoresin^dRcdingLintoUx, p. 575. 

(4) f6îtf. p.l92. 

(5) Ibid, Leicester, p. 232. — Nichols, Hi$t. of Leieett. Inlrod. p,35. 

(6) Dometd. Dorsetshire 1 1, p. 83. 

(7) Jfrûf . Northampton , p. 22Î. 



— 14 — 

du siège du chAteaa de Sainte^ozanne , dans le Maine , arrivé en 
1083 (1) , nous fait aussi connaitre que l'enquête » pour le comté d'Ox- 
ford, n'eut lieu qu'après cet événement. Enfin Rudbome, dans son 
histoire du comte de Worcester» dit que Guillaume-le4]onquérant 
n'entreprit cette vaste recherche qu'après la mort de la reine : iHius 
Uatidldis camUio WUhelmus rex pacifice cum 4ngli9 tractabat , qaamdiu 
ipsa tia:isset ; post mortem vero iprius Mathildiê cmnem induit tyrannidem. 
Unde staiim misit jtistitiariufn per totamAngliam singUUxtim per eomi^ 
i€Au$;et inquirere fedt et diligerUer perscrtUairi ^ guot acrœ vel jugera 

m 

terrœ^etc. (2). 

D'un côté» nous trouvons » en effet , abondance de preuves en faveur 
des quatre premiers annalistes, qui ont fixé à l'an 1083 la date du Do^ 
mesday (3) ; de l'autre, Henri deHuntingdon se trouve également justifié 
d'avoir reporté cette date à l'année 1084 (4). Mais comment concilier 
la contradiction qui existe entre l'auteur des Annales de Waoerley et 
celui de la Chronique Saxonne , lorsque tous deux semblent baser leur 
opinion sur l'inscription , dans le Domesday^ de Maurice, comme évéque 
de Londres ; et que le premier dit qu'il fut promu à cette dignité en 
1083 , tandis que le second affirme , au contraire , qu'il n'y parvint 
qu'en 1085 (5). Au surplus, nous chercherons d'autant moins à relever 
cette divergence d'opinions que celle de la Chronique Saxonne se trouve 
confirmée par l'inscription , dans le Domesday , de Leuricus , abbé de 
Burton , mort en 1085 (6). Nous ne chercherons pas non plus à multi- 
plier nos citations , qui d'ailleurs éclairciraient peu cette question , et 



(i) Dom Bouquet, Recueil det Historiens deiGaidei H de la France^ i. XU, p. 617 ; 
Dùmesd. comté d'Oxford, p. 158. 
(2) AngUa Sacra , 1. 1 , p. 2S7. 
(5) Jkmeid. f^ 68. b., 85. b., 163, b., 170. b. 

(4) Henri de Huntingdou, p. 242; — Jkmeid. p. 222. 

(5) Jkmesd. p. 77. b. et 91.— Scriptore* Rer. AngUc. édit.[de Gale , p. 133. Voyez 
aussi, pour cette dernière date, Madox, Hisi. de VÉchiquier^ p. 7, etNewcatt. Report^ 
t. Il , p. 10. 

(6) Suivant le Mona$t. AngUe. p. 821 , la charte du duc Guillaume prouve que les 
religieux de ce monastère ne furent institués qu'en 1087. 



— 15 — 

nous nous bornerons à dire qoe la date du travail préparatoire ou des 
enquêtes faites à diverses époques dans les comtés fut souvent con- 
fondue avec celle de la mise au net du Dome»day , et qu'on ne peut s'en 
rapporter , pour cette date , qu'à l'inscription suivante , placée à la fin 
du second volume de ce registre cadastral (1). 



ANNO (PILLESIMO OGTOGESIMO SEXTO. AB 

INCARNAUONE ^h VIGESIMO i KEGNI 

VÎiîl FACTA EST ISTA DESCaUPTIO. NON 

SOLYM P HOS TRES COHUATVS. SED ai 
P AUOS. 



CHAPITRE UI. 



Bf otîlf de la formation du Dometday. 



Les historiens contemporains du roi GaUIaume , et leurs successeurs^ 
ont diversement interprété les motifs qui déterminèrent ce prince à 
donner , à la statistique territoriale de l'Angleterre , une aussi grande 
extension et des déyeloppemenjis aussi minutieux. Les uns prétendirent 
qu'il n'avait été guidé dans cette recherche que par intérêt ou pour sa 
sûreté personnelle ; d'autres , au contraire , en ont fait honneur à sa 
probité et à sa justice. Il est à présumer cependant que les nombreux 
défrichements de terres qui avaient eu lieu dans toute l'Angleterre , 



(1) Ce second volume ne contient , en effet, que les trois comtés d'Essex, de Norfolk 
et de Suffolk. Le premier volume en contient trente-deux. ( Yoye& ci^après la liste des 
comtés.) 



— 16 — 

depuis Tan 1013 josQu'à la Gonqnète » sans qae ees terres eutsent 
été imposée , ainsi que les contestaticms qui s'étaient élevées entre les 
compagnons du Duc auxquels il avait donné les domaines des indigènes^ 
furent une des causes principales qui déterminèrent le Prince à faire 
flaire sa vaste recherche. 

D*un côté , la Chronique Saxonne (1) qui entre dans beaucoup de 
détails sur les motifs de la formation du Domesday^ semble insinuer que 
Guillaume » en faisant Cure cette recherche , fut guidé par son intérêt 
seul et ne songeait qu'à augmenter ses revenus particuliers. Après avoir 
parlé de l'expédition contre l'Angleterre» projetée, en 1085» par Canut» 
roi de Danemaric » cette chronique s'exprime ainsi : Post hœc , 
tenuU rex magnum concUium , et graves sermones iabmt ewn mis pro^ 
cenfttis de hoc terra, quo modo incoleretur, et a quitus homifdbus. 
Mittebat idcirco per totam Anglorum terram in singulos comitatus suos 
servos , quUms permisit scnUari quot hydarum centenœ essent in comitatu » 
quidque rex ipse haberet terrarum H pecorum in eo comitaiu ; et quanr 
tum census annui deberet percipere ex eo comitatu. Permisit etiam des- 
cribi quantum terrarum que archiepiseopi haberent et diocesani episeopi 
ac eju$ abbales ejusque comités; et, ne longior in hocsim , quidaut 
quantum unusquisque haberet , qui terras possideret in Anglorum gente , 
sive terrarum sivepecoris, quantumque Uludpecunia vàleret. Tarn dttt- 
genter lustrari terram permisit , ut ne uniea esset hyda , aut virgata terrœ, 
ne quidem (quod dictu tarpe » verum fefactu turpenon existimavit) bas, 
aui vacea, aut porcusprmtermUt^HUur , quod non is retulerai m eensum ; 
omniaque postea scripta ad eum afferebantur. 

D'un autre côté» Ingoife» secrétaire du Doc (2}, affirme que ce prince 
voulut imiter ht politique d'Alfred, qui » après avoir divisé le royaume 
en comtés et en hundreds ou centuries , fit faire le relevé des terres et 
des revenus qu'elles pourraient i^roduire et le fit inscrire dans un re* 



(i) Gib6OO,CArofit9iMSsANiiM»aiiii.i0a5»p.l86. 
(2) iDgulfe, édit de Gale„ p. 79 et 80. 



— 17 — 

gi8tre auquel on donna le nom de RôU de Wineester , parce qu'il était 
déposé dans cette ville. Mais la confection d*nn tel registre, du temps du 
roi Alfred, est un fait qui parait d'autant plus hasardé que la division ter- 
ritoriale de l'Angleterre existait antérieurement au règne de ce prince, 
et que les recherches les plus minutieuses, faites dans les chroniques des 
anciensSaxons, ainsi que dans les dernières périodes de l'histoire de leurs 
successeurs , n'ont jamais pu fournir le moindre indice sur l'existence 
d'un semblable rôle. En effet, si ce rôle eût existé un siècle avant la con- 
quête des Normands, les Anglo-Saxons vivant sous ce prince n'eussent 
pas été obligés d'inscrire, dans leurs chartes ou LandrBocs (1) , les détails 
minutieux qui s'y rencontrent pour déterminer l'étendue et l'abome- 
ment de leurs terres. 

Gervais de Tilbury fait encore mieux ressortir la politique intéressée 
du Conquérant (2) , lorsqu'il dit que ce prince , après avoir affermi la 
couronne d'Angleterre sur sa tète, decremt subjeeîum sUri populum juri 
scripto legibusque subjicere, etc.... FecU describi omnem Angliam , quan- 
tum îerrœ quisqae bqranum êuorum possid^HXt , qw>t feudaios milites , 
quot carucas, quot mlUmos^ qw^ animalia; imo quantum vivœ pecuniœ 
quisque possidebat in omnt regno suo a maximo usque ad minimum , et 
quantum reditus quœque possessio reddere poterat. 

Les partisans du Conquérant font honneur de cette conception à la 
justice et à l'intégrité de ce prince, qui , par cette mesure , fit connaître 
à chaque petit tenancier la nature , l'étendue et les droits attachés à sa 
terre , et le mit ainsi à l'abri des empiétements de ses voisins ou de la 
rapacité des grands tenanciers. L'auteur de Y Honneur de Ridiemond (3) 
ajoute en outre que ce prince voulut répartir plus également le Danegelt 
ou l'impôt sur les Saxons , lorsqu'il eut la certitude que les Danois , 
maîtres de l'Angleterre, avaient assis cette taxe avec partialité et d'une 
manière fort irrégulière : quum rex WiMmM iUud (Danegelt) aliquando 



(1) GarUilaire, oo livre terrier. 

(2) Gervais de Tilbary , De Seaeano^ cap. 33. 

(3) Regiêlrum Honorii Richemundi, Append. p. 3. 



— 18 — 

mtgorii, aliqwmdo minaris emohmenti e$$êin comperto habuisset , opa- 
mum «Me duxU tU inquùUio per tahm regmm habereiur, qwi digno$' 
ceret ftuuiltiiii iingula oppida^ viUœ et hamd^ttœ manerare tenereniur. 

Mathieu de Westminster (1) prétend aussi que GuilIaume-le-Gonciu^ 
rant n'entreprit cette recherche que pour la sûreté de sa personne et de 
l'Etat , ainsi que pour connaître quot milites essent in unoquoqae comt* 
tatu^ fU sciret quo numéro virorum posset, ei tanta nécessitas emergeret. 

Ce fut aussi par le même motif que ce prince tint, en présence de toute 
sa noblesse» le célèbre concile de Sarum^ dans lequel fut décrété réta- 
blissement des tenures féodales à charge de service militaire , dont 
suit la teneur : StaJtuimus ut omnes liberi homines fœdere et saeramento 
affirmeni , quod intra et extra universum regnum AnglûB WUMmo régi 
domino itito fidèles esse wlunt , terras et honores iUius omni fidelitate 
ubique servir e ewm eo , et con/tra omnes imimicos et alienigenas defeur- 
iere (2). Blackstone dit positivement que ce nouveau système poli- 
tique ne fut pas violemment imposé par le Conquérant et qu'il fut libre- 
ment accepté par l'assemblée générale de la nation > à l'imitation des 
autres États de l'Europe et particulièrement des Français» qui l'avaient 
adopté dans le but de se défendre mutuellement. D ajoute même qu'en 
France ce système ne s'introduisit que graduellement et par le consen- 
tement privé des parties, tandis qu'en Angleterre il fut admis spontané- 
ment et d'un consentement unanime (3). Cependant Selden et Nathaniel 
Bacon prétendent que Guillaume-le-Conquérant n'introduisit pas le 
système des fiefs militaires, parce qu'il existait en Angleterre, du temps 
même des Saxons. 

On a aussi attribué la confection du Domesday à l'obligation dans 
laquelle se trouvait le Conquérant de mettre un terme aux contestations 



(i) Math, de Westminster, p. 229. 

(2) Concil. du Iflus. Britann. chap. 82;— Wilk, p. 228. 

(3) Blackst. Comment, p. 50. 



— 19 — 

qoi s'élefflteiit JûanieUflnmit entre les ipainqnean et les vaiBcra dé- 
pouillés iiar loi de teun biens et de leurs honneors. En efTet, 1» plus 
grands partie de la noblesse anglo-saxonne ayait été tuée i la bataille 
d'Hastings , et les insurrections partielles de ceux qui sorvécnrent à cette 
fatale journée , ainsi que les forfaitures qui forent la suite de leur lévolte, 
mirent <aitre les mains du Conquérant la presque totalité des domaines 
d'Angleterre » qu'il concéda à ses compagnons d'armes. Ces demiers » 
nctt contants de ces concessions» rédamaient encore, des indigènes , 
tout ce qui était à leur conyenance. De là des contestations sans nombre, 
que GuiHanme ne pourait terminer qu'en fixant définitirement , an 
moyen des enquêtes » la nature et retendue des concessions qu'il ayait 
pu leur faire. 

€e8 spoliations , dit Blad^stone , étaient sans doute une conséquence 
naturelle de la yictoire des Normands » qui imitèrent en Angleterre ce 
queRoUon ayait fait en Normandie deux siècles aoparayant (1). Néan* 
moins la mesure adoptée par le Conquérant nous domie la preuye que 
sa main de fer ne s'appesantit pas autant sur les Anglo^Saxons que les 
détracteurs de ce prince ont bien youlu le dire. Des facilités forent ac- 
cordées aux yaincus pour se maintenir dans leurs domaines , soit en se 
soumettant au Conquérant , soit en lui payant une légère rederance (2). 
Les églises et les monastères conseryèrent leurs anciennes propriétés, ayec 
quelques changements, il est yrai , mais souyent aussi ayec des additions 
considérables, accordées parle Conquérant lui-même. Les mots suiyants: 
Pater gu« tenuUf T. R. E., ou Ip$e tenait ^ T. R. E. , si souyent 
employés dans le Damesday ( 3 ) , donnent également la preuye que 
les dépossessions ne furent pas aussi générales qu'on le suppose ; et la 
plupart des grands tenanciers continuèrent même à jouir de leurs biens, 
quoiqu'ils eussent été primitiyement séquestrés (4). Les anciens sous-te- 



(1) Blackst Comment t.U p. AS. 

(2) Damesd, p. 360, b. 

(3) /6td, p. 142. 

[A)Ilnd, pp. 176, 186, 234 , 214, 200, 28Qei2â2. 



— 20 — 

nants paraissent ayoir été encore {dos épargnés ^ et les nouveaux» qu'on 
retrouve dans le Domesday^ sont la preuve évidente que des mutations 
s'étaient opérées depuis le règne d'Edouard jusqu'à la confection de ce 
registre , c'est-à-dire pendant 18 à 20 ans. 

Quel que fût, au surplus » l'esprit d'animosité avec lequel furent 
jugés les événements de la vie du Conquérant par ses divers histo- 
riens ou même par les poètes anglo-saxons , tous néanmoins s'accor- 
dèrent unanimement pour faire un pompeux éloge de sa vaste concep- 
tion» et approuver le but et Futilité du Domesday. La mise à exécution 
en fut même considérée comme un événement d'une telle importance 
pour l'Angleterre « que plusieurs actes de cette époque portèrent cette 
date remarquable : Post descriptionem'toHus Anglim {!). Nous devons 
ajouter cependant que le mérite et l'utUité de ce travail ne furent pas 
aussi promptement appréciés en Normandie , qu'ils l'avaient été en An- 
gleterre ; car près d'un siècle s'écoula avant que Henri II eût pensé à 
faire faire une semblable recherche dans notre province. La chronique 
de Robert du Mont » à l'année 1172» s'exprime ainsi» sur ce sqjet : Rex 
Henricus II fecU imestigariper Normamiam terras qiia$ Rex H. (Henri- 
eus I) amu quê possidébat die qua obiit. FecU etiam inquiri qwu terras et 
quas sylvas et qwB alia dominia barones et alii homines occupaoermt posi 
mortem régis H. avi sui : et hoc modo fere dupHcamt reditus ducaiw 
Normmnia (2). 



(i). Mfldox, EiiL de VÉdiiq. p. 238. 

(2}. Robert da Mont, ann. 1172. — MS. de Lanadowne, ^ 1*'. 



— 21 



CHAPITRE IV. 



Mode d'exéotttioD. 



L'exécotioD da Domesday fat longtemps retardée par suite des contes* 
tations qui s'étaient élevées, entre les vainqueurs et les vaincus» au sujet 
des terres que le Conquérant avait données à ses compagnons d'armes 
ou aux personnes attachées à son service. Les enquêtes ne furent même 
commencées que lorsque les Anglo-Saxons , après avoir contracté des 
alliances avec les Normands; eurent consenti aux tenures par franc-fief 
et qu'ils eurent connaissance du cens et des droits qu'ils pouvaient pré- 
lever sur leurs soutenants. Outre cela , ce prince fut encore arrêté par 
la dépense excessive que nécessitait la mesure. Pour couvrir cette dé- 
pense , fl fut obligé d'établir une taxe de six sols par acre de terre , qui 
fut cependant levée sans difficulté » quoiqu'elle fût trois fois plus forte 
que le DanegeU imposé par les Danois. 

Pour donner à cette recherche une apparence de justice et d'impar* 
tiallté, Guillaume choisit indistinctement» parmi les grandes familles 
de ses nouveaux sqjets , ou parmi ses compagnons » un certain nombre 
de conunissaires spéciaux, qui, sous les noms deLegati régis (1), ou de 
Judiceê régie (2), forent chargés de présider aux enquêtes dans tous les 
comtés du royaume. Tels forent , pour le comté de Woroester , Remy , 



(\)Domesd.t'\^eim: 

(2) Chnmiq. de JHeet, MS. Cotton. ^ 59. 



— 28 — 

évéque de LinoolD (1) ; Walter Gifàrd, comte de Backiogham (2) ; 
de Ferrers on de Ferrières (3), et Adam, frère d'Eudes, dapifer du 
roi (4). Ceux-ci » assistés d'un jury assermenté , composé de Normands 
et d' Anglo^xons , furent tenus d'adresser une sommation et d'appeler 
près d'eux tous les hommes libres de ebaque hundred ou centurie du 
comté, depuis le baron jusqu'au plus petit tenancier, pour fournir, sous 
la foi du serment, les informations les plus Téridiques qui pussent 
mettre les commissaires en état d'exécuter leur travail ayec autant de 
fidélité que d'impartialité (5). 

Le cartulaire de Sainte-Marie de Worcester, connu sous le nom 
à'Hemings Chartulary (6) , donne des détails curieux sur l'enquête faite 
au sujet des biens de cette église. Il est intitulé : Indiculum lU)ertati$ de 
OêunUdeslmoes hundred ^ qiM a tato frieecomUatu Wireae$$tre tacramenio 
Itirûgurcuidî finnato es$, WiUelmù semore regmmte. Un aubu ma- 
nuscrit de la bijbliothèqtte Cottooîenoe nous fait aussi ccmnaitre , avec 
détail , les noms et la ecHidition des jurés , et iriH omm Àni^i vel Fnmd , 
qui firent l'enquête des Uens appartenant à l'abbaye d'Ely, dans les 
comtés de Cambridge et de Hertford (7). On est surtout étonné d'y yoir 
avec quel 9Wk les cwamiwaires de ces comtés , assistés de ces mêmes 
jurés (8), et après ayoir pris le serment deashérift, des seigneurs, des 
curés, des receveurs, dea battUs et de six habitants du canton, proe^ 



(i) Reiny, Religieux de Fécaiop et évèqus de Dorcbester, fat traasfiéré an siège 
épiscopal^ de LincolD, irers cette même époque; il mowut. quelques anoées après, 
en 1092. 

(2) 11 était petit fils d'Osbero de Bolbec et d'Avelioe, sœur de G^mnor , duchesse 
de Normandie. 

(5) Suivant Gollin, Peerage^ t. U, p.i70, il fut h seeehe de la famille des Ferrers, 
comtes de Derby. 

(4) Adam et Eudes étaient fils de Hubert de Rye (Brady, HUl. p. 217). 

(5) Selden, Pré face dTEadmer, p. 15. 

(6) MS. du Mus. Briunn. Tiber. A. XIII. 

(7) MS. du Mus. Britann. Tiber. A. YL f* 38. 

(8) Les Jurés étaient au nombre de 152 , pour les 1:7 csoiaries de qes deax 
comtés. 



— 23 — 

daient aax enquêtes et dans qoels détails ik étaient obligés d'entrer ; on 
y lit : fltc iub$crUritur inquiHtio tefrarufhf qM modo banme$ régie in- 
quinau tiMieaper sacrameiiUum irieecûmitiê êcirm, et ommum barmum, 
et eorum Francigenarum, et totiui eentwiatuê , preibgteri praposUi et VI 
viUani unnueupuque wttœ* Defnde quo modo voeaiur mamio , quis tenuit 
eam îempore il. E.j qiris modo teiM, quot hydœ (1) » qiM concalUB (2), 
m dominiOf fuoc Aornimim» quot vUUmi, quoi cotarii, quoi eenri^ quoi 
Uberi homiîMê, quoi SoekêmmU {3), quanium Hltœ , quantum prati , quot 
poMcuonm^ quoi moUndina, quoi piicifUB, quantum eU addiium vel ofrla- 
tum , quanium voMhU toium $imul (4)> et quanium modo , quantum ibi 
quiequêlilMrhomofifelSoehomanorumhalmttelhabet.H^ tripliciter, 

seUieet îempore Régie Edwardi ,ei quid Rex WiUelmue dédit » et quomodo 
sii modo, et ti païen plus kaberi quam habeatur. 

Dans qoelqaes comtés , soivant la Chronique Saxonne (5) » les com- 
missaires demandèrent combien ta terre pouvait nourrir de bêtes à 
cornes » de moutons , de chevaux et combien de cochons pouvaient être 
mis en pâture dans les forêts. Leun enquêtes firent aussi connaître la 
nature des rentes coutumières , ainsi que les prestations dont les habi- 
tants étaient grevés. Néanmoins» quel que fût le soin avec lequel les com- 
missaires veillèrent i ce que toutes les terres (tassent exactement cadas- 
trées et appréciées à leur valeur , Gamden assure cependant que , sous 
divers prétextes , quelques-unes ont été oubliées , quia pemitationibus 
liberm (6). On voit en effet que, sur les douie centuries du comté 
de Worcester , on en a omis sept : « parce que , » dirent les indica- 
teurs» t elles étaient si tranquilles et si fidèles » que les shérifs ou vi- 



(i) Une hyde de terre contenait 100 acres normands, on 120 acres, mesure d'An- 
gleterre. 

(2) Il fallait C charmes pour nne hyde de terre. 

(5) Propriétaire soit libre , soit attaché au baron seigneurial et qui tenait les plaids 
de la Cour de ce seigneur. 

[A) Le MS. du collège de la Trinité porte le root imhc ad lieu de totmm nmii/. 

(5) Gibson, Chroniqtu Saxonne^ p. 186. 

(6) Kelbam , p. 17. 






— 2* — 

comtes n'eurent jamais rien à démêler avec les habitants (1). » Enfin , 
les commissaires , en faisant leur rapport » ajoutèrent quelquefois : 
a Telle ou telle terre n'a jamais été taxée ni mesurée , par conséquent 
nous ne pouvons en faire mention. » 

Ingulfe (2) » sous un autre rapport , semble accuser les jurés de par- 
tialité , lorsqu'il dit que , par un motif pieux , ces derniers ne taxèrent 
les terres de l'abbaye de Groyland , ni à leur véritable valeur , ni en 
raison de leur étendue : Nec ad verum preîium , nec ad verutn spatium 
nostrum numasterium librabmt (3) ; tandis que nous voyons » au con- 
traire , dans le cartulaire de l'abbaye de la Bataille , que les domaines 
de ce monastère avaient été surtaxés (4) par erreur ; mais que cette 
erreur fut réparée dès qu'on s'en aperçut. D est d'ailleurs bien évident 
qu'on n'éleva même pas la taxe des terres dont les propriétaires s'étaient 
refusé à faire toute espèce de déclaration, ou à désigner quelqu'un pour 
les représenter ou pour réclamer en leur nom. Les inscriptions des do- 
maines du comte Hugues (5) et de plusieurs autres grands tenanciers 
suffiraient seules pour donner la preuve que la plus grande impartialité 
fut constanmient observée dans la formation An Damesday^Book ; et, 
dans plusieurs circonstances , nous y voyons des propriétaires qui , par 
suite des enquêtes , furent remis en possession des terres dont ils avaient 
été dépouiUés. 

En général , si le Damesday offre quelquefois de légères différences 
avec les rapports des jurés qui subsistent encore, ces différences provien- 
nent évidemment de la rédaction définitive de ce livre terrier, camT- 
paginatum ex roiulis baronum vel justidarium (6). En effet, lorsque les 
commissaires eurent fait faire les recherches sur le terrain , avec la plus 
scrupuleuse exactitude , ils inscrivirent en masse les documents qui leur 



(1) Bomeid. M75. 

(2) Ingulfe , pp. 79 et 80, édit de Gale. 

(3) Orderic Vital, p. 678. 

(4) Reg. Manasl. de BeUo, IIS. Couon. f« 15. 

(5) Domeid. f» 164, 166, 170 et 181 

(6) MS. Gotton. Tiber. A, p. 109, col. 22. 



— 25 — 

étaient fournis par les jnrés assermentés : ce travail préparatoire ter- 
miné , leurs rôles furent envoyés à Winchester ; et là, les terres appar- 
tenant soit à la couronne* soit aux grands tenanciers , soit à tous 
autres et qui étaient situées dans les divers hundreds ou centuries de 
chacun des comtés, étaient classées et inscrites sous le nom du véritable 
propriétaire, pour former le Domeiday , tel que nous le voyons encore 
aujourd'hui (1). 

Néanmoins , quel que soit le soin qu'on ait apporté à mettre au net et 
à rédiger ce précieux manuscrit , il s'y est glissé des négligences inex- 
cusables , notamment dans l'inscription des noms de lieux et dans celle 
des tenants et sous-tenants , qui sont souvent inscrits de quatre ou cinq 
manières différentes ; aussi esfr-il fort difficile aujourd'hui de ne pas les 
confondre et de déterminer l'appellation qui leur appartient réellement. 
Brady attribue ces négligences aux scribes , ou aux clercs , qui , 
étant ou Normands ou Saxons , écrivaient les noms suivant le son pro- 
duit sur leur ouïe par la prononciation longue ou brève du juré qui les 
leur dictait. D'un autre côté, Blomefield (2) prétend qu'on ne doit point 
avoir égard à ces légères différences , et qu'on doit considérer comme 
exacts les noms inscrits tels qu'Us sont, ou du moins tels qu'ils existaient 
du temps d'£douard-le-Gonfesseur . Cela ne dit pas cependant quelle est 
celle des variantes qui doit servir de type pour le nom de la famille ou 
de la localité désignée; et l'étranger, qui voudrait consulter leDamesdag- 
Book , a toujours ainsi à vaincre des difficultés souvent inextricables, 
surtout si l'on considère que la partie calligraphique de ce manuscrit , 
uniquement formée de signes et d'abréviations , donnerait souvent lieu 
de se méprendre sur la valeur réelle des mots représentés par ces signes 
ou ces abréviations, et auxquels il est si facile de donner l'extension ou 
l'explication qui paraîtrait la plus utile au sens de la phrase. 



(!) EUis, Gênerai IntroAiclian to Domeeday^Book^ 1813 ; — A Général Inêroékie^ 
Itofi fo Domêêday-Baok^ 1835, 2 vol. in-8>. 

(2) Blomefleld, Hietory ofthe Counif of Norfolk, t. III, p. 8. 

4 



— 26 — 

Un eiemide tiré du Domesdag (1) auffirm pour faire connaitre la ma- 
nière dont ce registre est écrit ; et Texplication qui se troave en regard 
donnera one idée du travail d'interprétation nécessité par le texte. 



H. DB Galgoy. in FacKienlia'. teo* He^ 
roldM.r.e. n.car'l'raB. Semp\ v. uiir.7. 
XX. bor. 7. lui. 8er\ Semp*. in d*nio. ii. 
car*. 7 homu\ nii. car*. SUua ad xil por. 
V. ac' pHi. ni. mol'.dlm* salins. Semp". ui. 
r\ 7 XX. por.7 ce. ou\ Huicmatt'pHîneni. 
I. Iieruita. Alatorp. de. u car\ Vrm. tic. 
Fagenbam. hab*. Yn.quar\ in long*. 7. dim' 
in lat'. 7 xii. d'. ingelt. 



« in hundredo de Galgow. In Fachen- 
» bam tennit Heroldus » (empore Régis 
D Edwardi, duas caracatas terras. Semper 
» [eranlUn) quioqae villani, et viginti 
D bordarii , et qoataor ser?i. Semper in 
» dominio .ij. caracal» et (inter) homi- 
» nés quatuor, oarucatft. Sihra ad diiode- 
]» cim porcos, quinque acné praii, très 
moleodins, dimidia aalina, semper très 
i> runcini et viginti porci , et CC. oves. 
» Huic manerio pertinet ona l>erwîu (t) 
ii Alatorp, de una carucata terrae, etc. 
» Fagenbam habel septem qaarteria (3) 
» inlongitodineetdimîdium in latitndine ; 
)) et ( r«ddtl Jl«gt ) duodecim denarios in 
» geit (4). 



Quelque courte que soit cette citation « elle noos foit non-seulement 
connaitre la difficulté de lire le Domesday , ainsi que l'élasticité qu'on 
peut donner aux abréviations ; mais elle nous démontre encore l'impos- 



(i)Domesday^ Norfolk, p. 1 1 1. Voyez aussi le fae-êimiU de la première page de ce 
registre , placé en tête de ce volume. 

(2) Suivant le Glossaire de Kelbam , le mot Berwiia exprime une réunion à un 
manoir. 

(3) Il faut sous-entendre milUaria, 
(i) Gdi signifie argpU. 



— 27 — 

nbiiité de se fier à rinscription des Bomsde lieu, pour rétablir rancienne 
topographie de 1* AngletelTe , lorsqu'on y trouve , dans un aussi court 
espace , le nom de Facheuham inscrit deux fois d'une manière bien 
différente. On peut même i^jouter qu'il esl presque impossible mainte- 
nant de reconnaître une grande partie des localités inscrites dans le 
registre ; parce qu'elles y sont souvent désignées soit par le nom d'un 
hameau , d'un manoir , soit m6me par une petite portion de terre tout- 
â-*fait inconnus aujourd'hui. 

Malgré la gravité apparmte des erreurs ou des omîsdons faites par 
les clercs chargés de la rédaction de ce Bvre domanial ^ on reconnaîtra 
cependant qu'elles sont bien légères, si l'on vmt se reporter au siècle 
et auxeirconstimces fâcheuses pendant lesquels ee travail fut entrepris. 
Ces erreurs ne mériteraient même pas d*ètre rdevies , si on les compa- 
rait à celles qui se rencontrent dans des ouvragi^ à peu près semblables, 
tels que le cadastre du Piémont (1) et celui de la France, qui, exécutés 
sept à huit siècles après le Damesday^ devraient être exempts de pareilles 
fautes. 



CHAPITRE V. 



VcMripftsBtt Qs lMiii00niyi 



Cette vaste recherche forme deux volumes ; le premier est grand in-f 
et l'autre in-4'*. Le volume in-f est composé de 382 feiûllets ou doubles 
pages et à deux colonnes. H est écrit sur vélin , en petits caractères , 



(1) J. J. RoQssean s travaillé peodsat qaelqQe temps an «adaslne êa Piémoat La 
carte do tenraio compris entre la Scriria eilaBomuda , qu'es pfétead sToîr été levée 
et dessinée par lui, est d'une grande précision géométrique. 



— 28 — 

mais d'une calli^aphie fort nette. On doit cependant en excepter les 
feuillets 332 et 333 , contenant les fiefs de Robert de Bruis , qui sont 
écrits postérieurement et d'une autre main. Ce premier volume donne 
la description de trente et un comtés, dont celui de Kent est le premier 
et celui de Lincoln le dernier. A la fin du même comté de Lincoln, page 
373, il est fait mention 9 sous le titre de Clomores^ des réclamations 
faites dans les trois divisions de ITorkshire, et,, au t* 375 , de celles du 
comté de Lincoln , avec les décisions des jurés au sujet des clameurs 
presque toujours faites par les Normands, pour la limite des terres que 
le Conquérant leur avait concédées (1). Enfin , depuis la page 379, jus- 
qu^à la fin de ce volume , on trouve une espèce de récapitulation de 
chaque hundred ou centurie , dans les trois divisions de rYorkshire , 
qui comprend la liste des habitants de chaque centurie , le nombre 
d*Oxganges (2) , de charrues et d'hydes de terre que les centuries ren- 
ferment , ainsi que le nom des propriétaires ou tenanciers , en très- 
petits caractères. 

Le second volume, in-quarto, contient 450 doubles pages, mais à une 
seule colonne. Le caractère de l'écriture en est plus gros , plus net et 
plus facile à lire que celui du premier volume. Il ne donne la descrip- 
tion que des trois comtés d'Esçex, de Norfolk et de Suffolk. A la fin de 
chaque comté, on trouve inscrit, sous le titre de Liberi homineSf les 
tenanciers d'une condition libre qui en faisaient partie, et, sous celui 
de Inviuiones super regem , ou De invarionUms , les terres envahies sur 
les domaines du roi , ou celles dont on jouissait sans avoir été mis en 
possession, par les shérifs ou vicomtes, sur un bref, soit du roi, soit des 
commissaires par lui délégués à cet effet (3). Les comtés de Northum- 
berland , de Gumberland , de Westmoreland et de Durham , ne sont pas 
décrits dans ce volume , et le Lancashire n'y est pas indiqué sous son 
véritable nom. Brady (4) assure, à ce sujet, que les commissaires du roi 



(!) Kelham, Domeêday-Book lUustr. p. 126. 
[% Etendue de terre qu^an bœuf pouvait labourer.. 

(3) Brady, Infrod. à VHiil. d'ÀnçL Append. p. 24. 

(4) Ibid, p. n. 



— 29 — 

ne poussèrent pas leurs recherches dans ces différents comtés, soit parce 
que les comtés avaient beaucoup souffert par suite des ravages de la 
guerre , soit parce qu'ils étaient occupés par les Ecossais , soit enfin parce 
que les commissaires ne jugèrent pas à propos de renvoyer de nouveaux 
jurés pour rectifier leur premier travail. Quant au comté de Durham, 
il ne fut pas cadastré ; parce que tout le pays compris entre les rivières 
de la Tees et de la Tyne avait été conféré à Tévèque de Durham, par le 
roi Alfred , et considéré par le Conquérant comme un comté palatin, 
lors de la formation du Domesday (1). 

Mais le Fumess et la partie Nord de ce pays (2), ainsi que la partie 
sud du Westmoreland , avec une portion du Gumberland, ont été ren-^ 
fermées dans leWest-Redingde ITorkshire (3). Il en est de même d'une 
partie du Lancashire , contenant 6 centuries et 180 manoirs , situés en-* 
tre les rivières de Rible et de Mersey, qui est également inscrite dans le 
Gheshire (4). Cette dernière partie était aussi considérée comme un 
comté palatin, que le comte Hugues tenait en totalité du roi , à Texcep-^ 
tion cependant de la portion appartenant à l'évèque de Litchûels, qui prit 
le nom de Chester, depuis qu'il établit le siège de sa résidence dans ce 
lieu. Enfin, une partie du comté de Rutland se trouve inscrite dans 
celui de Northampton (5), ainsi que dans celui de Lincoln (6). On 
pourrait bien encore citer plusieurs transpositions de ce même genre ; 
mais les tenanciers étaient généralement plus nombreux dans les comtés 
où ils furent inscrits. C'est pourquoi les terres du roi et celles des autres 
tenanciers n'y sont désignées par aucun titre ni par aucun numéro par- 
ticulier, quoiqu'elles fussent inscrites séparément. 

La description des comtés, dans les deux parties du DomMday^ suit 
assez généralement l'ordre suivant , savoir : les domaines du roi , sous 



(1) Kelbam, Inirod. au Domesd. note l'*, p. i&. 
(3) West, Àuliquilés de Fumes, p. 12 et 13. 

(3) Domeid, 1. 1, f* 301 . 

(4) /6td,^269. 

(5) Ifnd, f>29S. 

(6) im, f 367. 



— 30 — 

le nom de Tetra Âegù , sont presque toujours inscrits en tète du comté, 
et sont désignés par les mots : Rex Wâkbnus , WiUelmus Èe» Anglorum, 
Rex tenet , ou par diyerses abréviations. Puis vimnent , à peu près 
hiérarchiquement, les noms desarchevèques» des évèques, des abbayes, 
des églises, des comtes ou barons et des grands tenanciers , ainsi que 
ceux des llianes, des ministres ou des serviteurs du roi, désignés par un 
numéro en encre rouge, pour les distinguer plus facilement. Souvent, 
après la liste et la désignation des domaines des grands tenants, dont le 
nombre s'élève à près de quatorze cents, on a donné très-minutieuse- 
ment celle des sous-tenants, avec l'état des terres qu'ils tenaient à charge 
de rente ou d'un service quelconque. 

Dans la plus grande partie des comtés, on a cependant inscrit, avant 
les domaines du roi , ceux qui appartenaient aux villes et aux bourgs , 
situés dans le comté , ainsi que les lois et les coutumes particulières qui 
y étaient observées. Ce registre ne fait cependant aucune mention des 
coutumes de Londres , de Winchester, d'Abington et de quelques autres 
villes ; mais néanmoins l'insertion de celles de quarantenânq villes est 
d'autant plus précieuse, qu'elle fournit une preuve évidente que GuiK- 
laume-le-Gonquérant fit très-peu de changements aux lois , ainsi qu'aux 
coutumes et aux privilèges dont les villes de ce royaume jouissaient du 
temps d'Edouard , malgré tout ce que les détracteurs de ce prince ont 
pu dire sur ce sujet. 



CHAPITRE VI. 



Utilité et iiMge àt oe Begittre. 



Le Domeiday acquit bientôt une grande influence en Angleterre. Sa 
confection avait donné au Conquérant une connaissMice «xacte de 



— 31 — 

tous les domaines anartenant à la eooroiine ; elle lui avait révélé le 
nom , l'état et Tinfluenee que pouvaient exercer sur le peuple les an- 
ciens et les nouveaux propriétaires , en raison de rétendue et de la 
nature de leurs possessions. Ce registre lui donna aussi les moyens de 
s*as6urer , en cas de guerre , des ressources qu'il pouvait tirer de la 
population agricole ou militaire du pays , et , suivant les circonstances , 
il était en mesure d'accroître ses propres revenus ou de diminuer les 
taxes exigées par les collecteurs. Aussi l'utilité et les avantages qu'on 
pouvait tirer du Ikme^day furent-ils généralement reconnus par 
toutes les classes de l'État ; et il fut même considéré comme un livre 
d'appdf que le prince» ainsi que les tenants en chef et les sous-tenants , 
pouvaient invoquer contre ceux qui chercberaient à contester leurs 
droits ou les services qu'ils se devaient les uns aux autres, en raison de 
leurs tenures. 

On trouve « en effet , dans les siècles suivants , une multitude de 
réclamations , appuyées uniquement sur le Ihmesday. Pierre de Blois 
cite une clameur de ce genre , faite, sous le règne de Henri P' , par les 
religieux de Croylande, dont les chartes avaient été brûlées lors do 
l'incendie de leur monastère. Leur demande se termine ainsi : V^Mrabi- 
lis emm Abboê Joftiius Svêshàmium adiem, eî maneriumrep$tenê, tran^ 
cripium CkarUB rêttauroMùnù CrayUmdiœ (miendU , et inUr ccBieraetiam 
audoriiaiem re^îéDoMBsnAT prwiaeti in mum auonlium aUegavit (1) . 

Sous le roi Jean , l'abbé de St-Edmond réclama, d'un homme d'arme 
de révèque d'EIy » certains droits dont il jouissait. T. R. E. Et inde 
protulit eartas divenorum regum et prcHerea panit deinde super Rotuium 
Wintoniae vel Domesday {2). 

Kelham (3) cite également une question, soulevée pendant la douzième 
année du règne d'Edouard III , tendant à savoir si les terres de Roger 
de Huntingdoo étaient tenues du Roi» ut de corona ou ut de barmia. 



(1) Rer. Ànglie. Serip, Vet, 1. 1, p. 124. 

(2) Abbrev. PlaeiL i^ année du règne de Jean , Sqfl'elk , Rot. p. 22. 
(5) Kelhaoi, Domeid. lUuitr, p. 245. 



— 32 — 

vel honore. Pour la résoudre , ce prince ordonna an lord trésorier et 
aux barons de TÉchiquier de se faire assister des juges et des membres 
de son conseil, pour faire des recherches, à ce siqet , dans le DoiMêday" 
Book. Après une longue enquête , ceux-ci rapportèrent qu*ils avaient 
effectivement trouvé, dans ce registre, quelque chose qui semblait avoir 
quelques rapports avec cette question ; mais que les expressions du 
Xtomesdoy étaient telles, qu'ils n'étaient pas en état d'en donner une 
interprétation aussi exacte que les mots de ce registre semblaient le 
faire entendre. Nescimus irUerpretationem facere, nisi quaienuoDerba inde 
sonant (1). 

Nous voyons aussi , dans les plaids d'Edouard III , que la possession 
d'un ancien domaine ne pouvait être reconnue que par extrait du Do- 
mesday^ et ses diverses parties , par enquête, a Ancien demesne doist 
» estre averre per record de Domçsday quant at gros et nient a parcel, 
» mes parcel puit esse averre par pais et ceo que le court poit averrer 
» per record , ne serra james trie per pais. Et fuerint al averrement que 
» le lieu ou le pris fuit fait, fuit franke fee, etc. (2) » 

L'utilité du Domesday ne saurait être mise en doute aujourd'hui , 
quand bien même on ne l'envisagerait que sous le point de vue histo- 
rique de l'Angleterre, ou en raison de l'éAlat qu'il jette sur les familles 
françaises qui contribuèrent à la conquête de ce royaume ; mais, comme 
livre cadastral et sous le rapport des transactions sociales , son utilité 
est d'autant plus incontestable, qu'on a remarqué avec surprise que cet 
ouvrage n'avait offert jusqu'ici que de très-légères erreurs, qui ne pou- 
vaient porter préjudice ni à la couronne ni aux propriétés particuUères. 
Aussi le nom de livre dujt^emerU lui est-il resté sans contest. Enfin, 
son usage est d'autant plus répandu , que , lorsqu'une clameur ou un 
procès s'élève entre particuliers , les droits du réclamant ou la défense 
de l'inculpé acquièrent une nouvelle évidence par ce même registre. 
Dans ce cas, les barons de l'Échiquier, sur la demande qui leur est 



(1) Domf Miay , pp. i75 et 197. 

(2) Abbrev. PlaeU. 2*. année dn r^ne d'Edouard Ul. 



— 33 — 

adressée par le juge de la cour devant laquelle le procès est pendant , 
lai remettent une copie de la partie du Domesday qui concerne la matière 
en discussion , et cette co^e , attestée par les officiers de l'Echiquier , 
décide seule la solution du procès. 



CHAPITRE VIL 



FvUîofttâoiif du Domesday f des Additamcata et de ploneoM enltce owffftfet 

po«r servir à l'éoleireîssemeBt de ee Begistra» 



L'Angleterre , jalouse de propager ce précieux document, fit une 
première tentative pour publier le Domesday , vers le milieu du siècle 
dernier. En 1767» la Chambre des Lords présenta une adresse au Roi , 
à l'effet d'obtenir un bref pour la publication de ce recueil (1). L'année 
suivante , 1768 , diflérents spécimens , les uns exécutés en caractères 
fondus» les autres gravés sur cuivre, furent envoyés , par les Lords Tré- 
soriers» au président et au conseil de la Société des Antiquaires de Lon- 
dres, pour .être examinés et appréciés (2). Le spécimen gravé obtint 
d'abord la préférence » malgré l'excès de la dépense, évaluée par H. Bay- 
ly's , pour le tirage de sieze cent soixante-quatre planches , à une seule 
couleur , à 12,681 livres 4 pences , ou 317,015 francs , et , pour le même 
nombre de idanches à deux couleurs , à 18,443 livres 12 pences , ou 
461,075 francs. Cependant , vers la fin de 1768 , après avoir Cedt divers 
essais pour imiter les lettres de l'original , on se détermina à imprimer 
cet ouvrage avec des caractères fondus exprès : nuiis , quelque exacts 



(i) Jùmnud dMLwrdê, SQjoin 1767. 

(2) OmcXL Bookê, apparteo. à la Sociét des Antiq. 



— 34 — 

qu'ils fussent, ils ofTraieot cependant qudques légères différences ayec 
Toriginal (1). Cette pabiieatîon fut confiée aux soins de M. Abraham 
Farley , homme d'un profond savoir, qui avait «me expérience consoo^- 
mée des archives et auquel on avait reoours journellement , depuis plus 
de 40 ans, pour faire des recherches dans le Domesday (2). 

Ce ne fut cependant qu'en 1771 qu'on procéda activement à l'impres- 
sion de cet ouvrage , qui , après avoir été dix années sous presse , ne fut 
complètement terminé qu'en 1783. Les caractères qui servirent à son 
impression furent détruits lors de l'incendie qui, dans le mois de février 
1808 , consuma l'imprimerie de M. Nichols. 

Peu d'années après cette publication, plusieurs savants antiquaires 
anglais essayèrent de donner la clef de l'immense recueil, et d'aplanir 
une partie des difficultés qui s'opposaient aux recherches des honunes 
studieux. On doit ici particulièrement distinguer Robert Kelham , 
qui publia , en 1788 , un volume in-8'', sous le titre de Dameêday-Book 
iUuitraied , dans lequel on trouve une taUe des comtés avec la liste des 
personnes qui en possédaient les domaines , soit comme tenant directe- 
ment du Roi et en haronnie , soit comme tenant m eapite. Kelfaam 
donne, en outre, dans une espèce de glossaire, l'interprétation 4es signes 
et des abréviations qui fonrmillent dans le manuscrit comme dans l'édi- 
tion de Nichols, afin d'en rendre la lecture facile an public. Mais cet 
auteur ne fait aucune mention des sous<4enants, et, par conséquent, son 
travail incomplet ne pent être que d'ue utilité bien secondaire pour les 
Anglais et surtout pour les Français, qui n'ont pas (oiijours la facilité 4e 
reooerir à l'original ou à réditîon imprimée , s'Hs veulent y faire des 
redierdieB. fi'un antre c6té, cette édition est d'un prix fort élevé, et elle 
ne se trouve en France qnedons un très^petK Dombre de bibliothèques, 
telles que celles de Paris, de Rouen, de Caen 4t de M. le marquis de S**- 



(1) Ces caractères farent composés par M. John Nichols, et exécutés par M. Jo- 
seph Jackson. 

(2) Il était membrede la Goardes recettes dé l^cbiqnier. 



~ 35 ~ 

Marie » l'iin des auteurs de cet esaad (1). Enfin les indicalioK donnéei» 
par K^eHiaiQ, comté par cciBité, pour les tenants en chef seolement» quoi- 
qu'elles puissent s'appliquer a l'original comme à l'édition de Nicbols, 
n'obvient eepMidant pas à la perte de temps causée par la difficulté de 
f eeb^i^her , dans chaque diire ou comté» les diverses ^nations faites 
par le Couquéranl au même seigneur ou à la même maison religieuse. 

En 1816 , les commissaires des archiires d'Angleterre obfinrMt du 
roi Georges III la permission de faire imprimer divers documenta iné- 
dits, sous le titre à'ÀddUammta au thmeêdaf-Boek , formant deux 
volumes grand iu-folio, du même format que l'édition publiée parNi- 
cholff, en 1783. Cette nouvelie publication fut confiée aux soins du 
savant et laborieux secrétaire de la Société des Antiquaires de Londres , 
Sir Henry Ellis, qui , depuis long-temps , avait rassemblé les éléments de 
ce vaste travail. Le premier volume , composé de 579 pages, ccmtient , 
outre rintroductioii générale pour le jDonwsib^ , imprimée en 1816: 
l"" un Index locorum^ seemidwn or dôia» comtWuum; 2* un Index heorum 
et poêfêêiwnum gmêralis ; 3* un Index namimm tenentimm in e^pUe; 4"" 
un Index renun prœeipuanjan. 

Le second volume des Additamenlm, composé de 635 pages, contient, 
sous le titre de Libri CemmUs voeaii Dometday^Book Àdditamenta ex 
radies antiquo: V YExon Domesdnjff dont l'original est déposé au Cha- 
pitre de la cathédrale d'Exeter, renfermant les comtés deWilts, de 
Domt, de Sommerset, de Devon et de Comwall, contenant 570 pages, 
dont 108 d'introduction ; 2* VlnquieiHo EliensU, qui ftit faite, comme le 
Domesday d'Exeter, à l'époque du recensement général, et qui concerne 
particulièrement l'abbaye d'EIy , à cause des nombreux domaines qu'elle 
possédait dans les comtés de Cambridge , d'Hortford, d'Essex, de Nor- 
folk, de Soffolk et de Bhmtingdon ; 3"" le Liber de IFtnIoma, exécuté eu 
1148 , sous le règne d'Etienne, par l'ordre de Henri de Blois, son frère , 
évèque de Winchester, depuis 1129,jusqu'àsa mort, en 1171 ; composé 



(!) Cette édition ayant été destinée à Fosage des deux chambres du Parlement et 
de quelques bibliothèques particulières, il en fut répandu peu d*exemplaires dans le 
commerce. 



— aè- 
de deux parties bien distinctes, VinUber de terriê Régis etc. in Winion' 
sicut solebant reddere T. R. E. ; 2* de InquisUio de terris WhUan: , etc. 
prœcepto episcopo Henrieo » et dont rorigioal, appartenant nagoères à Ja- 
mes West, écuyer, est maintenant déposé dans les archives de la Société 
des Antiquaires de Londres ; 3*. du Boldork-Book , ou Rôle du diocèse 
palatin de Durham . que Hugues de Pudsey , évèque de Durbam et ne- 
veu du roi Etienne , fit exécuter en 1183. Ce second volume est ter- 
miné par un Index locorum. 

En 1833, le même Sir Henry Ellis publia, sous le patronage de la nou- 
velle commission des Archives d'Angleterre, une Introduction générale 
au Domesday-Book, en deux volumes in-8% qui fut imprimée aux frais du 
roi Guillaume lY, et qui était destinée à la nouvelle édition du Domesday 
projetée par la même commission. Cette introduction est accompagnée 
de trois tables alphabétiques. La première est celle des tenants en chef; 
la seconde est celle des sous-tenants, au moment de la confection de ce 
registre ; la troisième contient également la liste des anciens propriétaires 
ou tenanciers des terres du royaume, sous les règnes d'Edouard et d'Ha- 
rold. Des recherches minutieuses, faites avec soin pendant plusieurs an- 
nées consécutives, ont permis à l'auteur de joindre à ces tables de nom- 
breuses notes et des commentaires qui donnent à son ouvrage un degré 
d'intérêt inappréciable. On y trouve en outre des documents précieux sur 
un grand nombre de familles anglo-saxonnes, et particulièrement sur 
celles qui accompagnèrent le duc Guillaume à la Conquête. Cet ouvrage 
se termine par une statistique des diverses classes d'habitants dans cha- 
que comté, qui donne une idée de la population générale de l'Angleterre, 
peu après la formation du Domesday. Dans les notes qui accompagnent 
cette statistique, l'auteur s'attache particulièrement à rectifier les erreurs 
semées dans l'histoire des bourgs de ce royaume publiée par Brady. 

D'autres tentatives furent faites en Angleterre pour donner la clef du 
vaste recueil ; et le gouvernement s'empressa même de vulgariser ce 
précieux manuscrit, qui tient à juste titre le premier rang parmi les 
documents historiques du XI*" siècle. Mais, si nous pouvons nous félici- 
ter de ces publications tardives, et en faire notre profit, combien aussi 
ne devons-nous pas nous étonner de voir que les descendants des com- 
pagnons d*armes du Conquérant, dont les ancêtres avaient mis la cou- 






— 37 — 

ronne d'Angleterre sur la tète de ce prioce et qui avaient si puissamment 
contribué à la rédaction du noble répertoire , aient été assez peu jaloux 
de leur gloire, pour n'avoir pas tenté plus t6t de le faire connaître à leurs 
enfants, ou du moins pour ne leur avoir pas laissé un extrait de ce qui 
avait rapport à leurs familles et a leur province I 

Aujourd'hui même , le Domesday^ qui doit être regardé comme le pre- 
mier acte de naissance des familles anglo-normandes, est tout-à-fait in- 
connu aux quatre-vingt-dix-neuf centièmes des habilants d'une province 
pour lesquels il devait offrir le plus vif intérêt : aussi , n'est-ce qu'aux 
seuls ouvrages d'Houard ou à quelques écrits de leurs voisins d'ou- 
tre-mer , que nos ancêtres avaient été forcés de recourir jusqu'ici , 
quand ils voulaient savoir d'où ils sortaient. Nous devons dire , pour leur 
justification, que cet oubli tenait à diverses causes, qui les mettaient dans 
l'impossibilité de consulter avec fruit l'immense registre. C'étaient les 
mutilations, ou plutôt les changements d'appellation que les compagnons 
du duc Guillaume avaient adoptés , en empruntant des noms soit aux 
fiefs ou manoirs dont ils avaient été dotés, soit à une action d'éclat, soit 
à la couleur de leurs armes et de leurs chevaux, soit à tout autre fait. Si 
l'on y ajoute le fréquent usage de prendre pour nom propre le seul pré- 
nom du père , comme quand on s'appelait Fitz-Allan, Fitz-Erneiz, ou 
même la simple énonciation du titre ou de l'office qu'un tenant occupait 
dans la maison du prince, on pourra se convaincre que tous ces obstacles, 
partout si multipliés, joints à l'absence de documents enfouis alors dans 
les chartriers de nos maisons religieuses, ne permirent pas à nos prédé- 
cesseurs de suivre la filiation de leurs familles , soit en France , soit en 
Angleterre. Nous devons donc peu nous étonner, si, après quelques re- 
cherches infructueuses, ils abandonnèrent un pénible travail. 

Quant aux secours qu'ils pouvaient trouver , ou que nous pouvions 
trouver nous-mêmes dans les Peerages etBaranages , pour nous gui- 
der dans nos tardives recherches , nous pouvons dire hautement , sans 
craindre d'être démentis t que l'ignorance ne pouvait éclairer l'igno- 
rance, et qu'en puisant à ces sources, nous ne devions recueillir que 
des erreurs ou de fausses données , appuyées sur des autorités plus que 
contestables. Rien n'égale, en effet, la naïveté de la critique, ainsi que la 
légèreté des assertions, souvent absurdes et perpétuellement reproduites. 



— 38 — 

des généftlogîstes anglais. Presque toas ont copié plus ou moins ser- 
vilement Sir Williafli Dugdate» dans toi^ ce qui avait rapporta Forigine, 
au nom, à la position et à Fexistence , en Franoe, de ceuiL qui , avant 
1066, avaient été la source des familles anglo-fran{aises , dans les deux 
pays. Si nous ajoutons encore aux fausses indications la manie de con- 
fondre, en Angleterre , sous le nom générique et conimun de A^itMiiuitids, 
non seulement les habitants de notre province, mais encore les Bretons, 
les Manceaux , les Angevins, les Poitevins ou autres Français , qui sui- 
virent le duc Guillaume à la Conquête, on sera convaincu que, dans ces 
nouveaux essais sur le Domesday^ nous devions, avant tout» nous isoler 
complètement de tout ce qui avait été dit ou écrit sur les fomilles anglo- 
françaises. 



DEUÙÊME PABTIE. 



f F 



TABLE GENERALE 



DU DOHESDAT-BOOK 



NOMS DES COMTES 



AVEC l'indication DU FOLIO SOUS LEQUEL ILS SONT INSCRITS 

DANS LE DOMESDAY-BOOK MANUSCRIT , ET DANS L'ÉDITION DE NICHOLS , 

POUR SERVIR AUX RECHERCHES DANS L'UN ET L'AUTRE. 



VOLUmE PBEMIEB. 



F« du Domesd. et de TEdit. Nich. 

Chentb, 00 Kent 1 

Sudsexe , ou Sussex 16 

Sudrie, ou Surry 30 

Hanteecire, ou fiants 37b. 

In nova Foresta et circa eam 51 

Insula de l^ith, ou l8le de Wight 52 

Berroebescire , ou Berksbire 56 

Wîltescire , ou Wiltsbire 64 b. 

Dorsete, ou Dorsetshire 75 

Sumersele , ou Somersetshire 86 

Deveneecire , ou Devonsbire iOO 

Goruvalgie , ou Cornwall 120 

Midelsexe , ou Middlesex 126 b. 

Herfordscire , ou Hertfordshire 132 

Bocbingbamscire, ou Buckîngamshire 143 

Oxenefordscire, ou Oxfordshire 154 

Glo^vecestrescire , ou Gloucestershire 162 

Wirecestrescire , ou Worceslershire 172 

Herefordscire, ou Herefordfthire 179 

Grentebrescire , ou Gambridgeshire 189 

Huntedunscire, ou Huntingdonshire 203 

Bedefordscire , ou Bedfordsbire 209 

Nortbanptunscire, ou Nortbamptonsbire 219 

Ledecestrescire , ou Leîcestershire 230 

Warwicscire , ou Warwickshirc . . . . • 238 

Sratfordscire, ou Staffordshire 246 

T. /. 6 



— 42-^ 

F* do Domeid. et de l'Édit. Nich. 

Sciropescire , ou Sbropshire 253 

Gesiresdrey ou Gheshtre 262 b. 

Inter Ripam et Mersham ( Laocashire ) 269 b. 

Derbyscire, ou Derbjrshire 272 

Snotingbamacife, ou NoctHigbSDMfatre 29t> 

R oteland , ou Rutland { M7 ^* 

Eurvicscire , ou Yorkshire 1 |^| 

( Nortb-Ridiaff ) 

Glamores Eurvicscire in | East-Riding > 373 

( West-Riding j 

Lincolia, ou Lincoln 336 

Sdff ^^' I ®" I-inco^sWre 

ÎSouth-Riding 375 a. 

ÎSSd£? : : : : ; : ml: 

Gbetsteven 376 b. 

f West-Riding 37» a. 

£?Sf"« ::::::::: iîS: 

East-Riding 381b. 



VOLIME BECOHD. 



Exsessa , ou Essex 1 

Norfulc, ou Nordfolc ou Norfolk i09 

Sudfulc, ouSttffolk 281 



Deacriptio facta 1086 , 25 WiDeliiii. 



TABLE GÉNÉRALE 

Di mm i Mv iT DIS m-mm 



QUI 6011 T meCUTS SOIT DAHV IM DOUBLAT PS L'tCHIQinSB * 
SOIT DJOf S CELUI D'EXBTBR « AINSI QCB PAKS LIS iDDITAVElTTA , ACCOVPAGRtB DK 
NOTES BIOGEÀPHIQUES SUR LES FAMILLES QUI SUIYIREIVT LE DUC 

GUILLAUME EN ANGtBTEBKE (i). 



A. 



ÀBA^ S. T. ( NorthampUmshire , folio 23^ b ). Il sonMenaH de Hugues 
de Grentemesnil onze hydes de terre de sa baronnie, située à Seiffbrd , 
dans le hundred ou centenie de Corbet. Le nom latin Àba ou Abba^ 
que jMHle ce son»-tenant ^ pennettrait de supposer qu'il appartenait à 
une famille du nom de Labbé ^ qui passa en Angleterre. On la re- 
trouve depuis 1118 jusqu'en IIGT, et notamment en 1159, dans un ac- 
cord fait entre Boger , prieur de Malyame, et Guillaume Burdet , dans 
lequd un Geoffroy Labbé figure comme témoin . II existe en France deux 
familles portant le nom de Labbé ou Labbey ; mais quelle était celle 
de ce S. T.? La première, celle de Labbé, seigneur de St-Jean-de^Livet, 
a toujours été regardée comme noble , bien qu'elle ait été rejetée par 
Montfaouc, en 14Ç3, sans doute faute de preuves. La seconde, celle de 



(i) Les tenants en chef sont dédgnés dans cette table par les lettres T. E. C. Les 
divers officiers on serviteurs du roi , rétribnés en terre , sent indiqnés par las lettres 
T. du R. ou teoantsdu roi. On distingue les sous-tenants par celles-d: S. T.Lea lettres 
T. R. E, indiquent ceux qui étaient les tenanciers du temps d'Edouard, ou avant la 
confection du Domesday-Book. Enfin Tabréviation Add. désigne les documents pui- 
sés dans les AdditammUa an Domesday d'Excter. 



— 44 — 

Labbey , appartient à la Bretagne ; elle est réellement fort ancienne et 
elle s'est même illustrée. 

ÂBBA» S. T. ( Norfolk , folio 117). Il soas-tenait une maison à Nor- 
wicb. C'est probablement le même que l'abbé d'Ely, qui suit . 

Abbas ( d'Ely ) S. T. ( Norfolk, folio 119; SuffoUc , folios 305, 305 b'). 
Richard, fils du comte Gislebert de Brionne et moine de l'abbaye du Bec, 
était l'abbé du monastère d'EIy pendant le règnede GuilIaume-le-Roux. 

Abbas (quidam de sancto Germano de Galebi ), S. T. ( Lincoln- 
shire, folio 369 b).La fondation de l'église collégiale de Saint-Ger- 
main parait fort ancienne. En 1050 , l'évéque Léofric remplaça les 
chanoines séculiers qui la desservaient par des réguliers. Suivant le 
rôle d'affiliation de l'abbaye deSavigny, MS. du commencement du 
XIP siècle, Benoit en fut le premier abbé. Ce même évèque réunit, en 
1050 , les sièges de Gornwal et de Crediton à l'évèché d'Exeter. 

Abbatissa (de Leofminster), T. E. G. et T. R. E. {Herefordshire, folios 
180 , 180 b). Lors de la formation du Domesday, l'abbesse de Leof- 
minster fut maintenue dans la jouissance des terres qu'elle tenait du 
temps d'Edouard. 

La Chronique Saxonne, année 1046, en parlant de ce monastère, nous 
donne une triste preuve de la dissolution qui y régnait alors. <x Cette 
année , dit-elle , le comte Sweyne et Griffin, roi de Norwège , firent une 
descente dans le pays de Galles , et se firent donner des otages. Griffin, 
en retournant dans ses états, se fit amener l'abbesse de Leofminster, 
qu'il garda aussi long-temps qu'il put lui convenir ; après quoi , il lui 
permit de retourner dans son monastère. » Cette abbaye fut détruite 
sous le règne de Henri P^ 

Abedesberiensis ( Abbatia), T. E. C. et T. R. E. ( Dorsetsfiire , folio 
78). Le Domesday dit , en parlant d'une partie des terres de l'abbaye 
d'Abedesbury ou Abbotsbury : Hoc erat de victu monachorum T. R. E. 

Abel, S. T. ( Kent , folio 4 b). Il sous-tenait , avec Richard et Gode- 
froy , de l'archevêque de Cantorbery , un manoir à Ferlaga , dans la 
centenie de Medestan, qui valait seize livres du temps d'Edouard. 
Il en tenait alors pour six livres ; Godefroy pour neuf livres , et Richard 
pour quatre. Ainsi , ce domaine avait subi une augmentation de trois 
livres, depuis la Conquête. 



— 45 — 

Abbndone (AbbaUa SaDclœ Mariae ), T. E. C. et T, R. E. [Berkshire, 
folios 56 et 58 b ; Oxfordshire , 156 b ; Gloucestershire , 166 ; War- 
mckshire^ 239). Cette abbaye avait tenu et tenait encore , dans les 
trois premiers comtés, différents manoirs, et elle avait acheté deux 
hydes de terre du fief de Turchiil , à Hiii, dans le Warwickshire. Le 
registre de l'abbaye d'Âbingdon oaÂbendone (MS. Ck)tton. G . IX , 
folio 134) , dit qu'Adelelmus fut abbé d'Abendone, en 1071 , après la 
détention et la déposition de son prédécesseur. Ce même manuscilt parle 
aussi des hommes d'armes , ou Milites Abendonnenses , qui avaient été 
blessés étant au service du roi Guillaume , et à l'un desquels ce prince 
fit donner , à titre de pension, par l'abbé de ce monastère , une portion 
de terre , qua quandiu vixerit possit sustentari. (Voyez, dans le Gios^ 
saire, le mot rex willelmus) 

Abernon ( Roger d' ), S. T. [Surry, folio 35; Suffolk, folio 395). Il 
sous-tenait de Richard de Glare , dit de Tonebrige , dans le comté de 
Surry , Molesham , et quatre charrues de terre pro manerio, à Frestina, 
comté de SufTolk. Robert Fitz Wimar tenait cette terre T. R. £. 

La famille d'Abernon, ou plutôt d' Aubernon, est maintenant peu con- 
nue en France. Elle aura probablement pris son nom d'un fief ou de 
quelque hameau de la paroisse d'Abernon canton d'Orbec , arrondis- 
sement deLisieux, Calvados, nommée aujourd'hui Abenon. M. l'ab-^ 
bé De La Rue ( Hist, des Trouver es^ vol. 2 , p. 357 ) parle du trouvère 
Pierre d'Abernon , improprement nommé Pierre de Vernon , par l'au- 
teur de VEtat de la poésie française atix XIP et XI IP siècles. Enfin un 
Enguerrand d'Abernon figure aussi parmi les témoins de la charte de 
fondation de l'abbaye de Savigny , en 1112. Roger d'Abernon suivit 
le Conquérant en Angleterre , bien qu'il ne soit pas porté sur la liste 
d'André Duchesne. Il fut doté par ce prince du manoir de Stokes , qui 
prit ensuite le nom de Stoke-Abernon. Ce domaine demeura dans cette 
famillejusque vers le milieu du XV** siècle, c'est-à-dire jusqu'à Guil- 
laume d'Abernon, mort sans postérité mâle. Il ne laissa qu'une fille, du 
nom d'Elisabeth,. qui épousa Guillaume Grofier , Esq. et de leur union 
il ne sortit également qu'une fille nommée Anne, qui fut mariée à Sir 
Henry Norbury , chevalier. 

Abetot ou ABBETOT ( Urso d*), T. E. G. ( Gloucestershire , folio 169^ 



— 46 — 
WarceUerMre, 177 b ; HerefordMr^, 180, 180 b, 187; 
243 1>), i)t S. T, ( Bneformir^. tSO )• Uiw d'Abetot , temiit ep chef, 
sous 1^ nom d^Urpo de Wirece^tre , uw byd^ de terre à Cl^iesiieopte , 
comté de Gloucester , et , sous le nom d'Abetot , il tenait de la même 
manière Çocheby, Osiperlie, ainsi cjoe qoator^ wtres domaîneft dans le 
Worcestershire. Dans le comté de Qei^ford , î| tenait en cbef trois 
hydes de terre» à Gedevini de manerio de JUQfmn$Ur. Le domatliede Bu- 
terley,' qu'il tenait en cbef dans le même comté t produisait 11 d. de 
droit. Enfin » celui de Wigetune » centenie de Plegeliet , qu'il tenait en 
cbef dans ee mÊme comté d'Hereford, Roger de Lacy le tenait de lui per 
cam(nti(mem. Dans le comté de Warwick , il tenait ^aleinent en chef à 
Hildeborde et à Beniston , centenie de Ferlecumbe. 

On peut aussi appliquer à Urso d'Abetot toutes les soys-tenures du 
comté de Worcester, inscrites folios 17^, 172 h, 173, 173 b, 174, 174 b, 
17S, 175 b {Us) , }76 {Ur) , 176 b. Sans donner ici le détail de ew di- 
vers^ sous-tenures, il nous sufQra de dire qu'il sous-tenait, souvent avec 
son frère Qobert^le^Pépensier , P9tr spf&culation ou par extensioo de ses 
baronniey , trente et un domaines ou parties de domaines , soit dans les 
terres du rpi , soit dans eelles des églises de Worcester , de StrPierre de 
W^tminster, de S^*-Marie de Persore, soit enfin dans celles de l'évèque 
de Bayeux et d'Osbem, fils de Richard Scrope, Urso ou Orson d'Abetot 
parait avoir pris son nom de la terre de St*4ean-4'Abbetot , canton de 
Golbosc , dans l'arrondissement du Havre , dont la seigneurie et le 
patronage appartenait à la famille dea Tancarville, comme on le voit pat 
la charte de fondation de la collégiale de I^M^^eorges dç Bocberville. 
Son fondateur, Raoul, fils de Gérald , première tige connue de la maison 
de Tancarville , et chambellan du duc Guillaume , donna , en 1050 , 
réglise et la dlme d' Abbetot , pour l'entretien des chanoines de cetta 
collégiale , qui fut transformée en abbaye , en 1114 , par Guîllauiiie Y, 
fils de Raoul de Tancarville, chambellan de Henri P', et dont la donation 
fut confirmée jiar le pape Innocent U, en 1131 • Cette donation et le voisi* 
nage des deux (erres de Tancarville et de StJeai|<4' Abbetot perniettent 
de croire , quoique sans preuves, que le père d'Urso étjût frère de ce 
même Raoul de Tancarville, et que celui-ci, comme le pliis je^ne, avait 
peçu la terre d* Abbetot en parage et en avait pris le nom. Au surplus , 



-47- 

nous ûe poayons pas paftag^ l'dpinlofide Kèlham ni eelte ded généalo- 
giâteâ Ati^Iàié, qtà détignenf Ufso d'Abetot comme Mît de Bagues de 
Môùtgdttfméiy ( J^tféfdjfer , 1. 1 , p. iOi ). 

Crso d'Abetot était fll# alnè d' Amattry d'Abetot et fiTèré de Robert , 
StétMtt ùa dépèùÉkii delà ina^n do iKriiu^, d'où il prit le nom de 
Despemer, qa'il fraHMilt à ââ famille ( Eainiet «ind D&rfMM Baronage » 
Tôl. 3 , édft. idffï). Utso doiVit en Angleterre le due Gaillaume i qui le 
eréil ^f Iff où tieomte hé rédîtaire du comté d* Worcester et gouver- 
neur du château et de ta Ville de te àom« Il faisait partie do conseil du 
fm , auquel il tendit dé grands services en 1073 , lors de la révolte des 
eoiAtes de H^efof d et de N oi1blk« D opprinota teUèment les habitants du 
entité de GlouceMer, fié le D<mê$daif dit, en |arknf des salines de la 
jmvtnee : UtiiU tiâécémëi Ua MiUtôit komim$ quod modo reddere non 

Après la mort do Cofiquéraot , oo voit Urso d' Abelot figurer concune 
léftMriflt AhtÈS utfe ^hérte de Tévéque Ulslan» m faveur de réglise de 
Woreesfer : Ufiù tUé^HM^ ùum oMnibiu miktibuÉ tideeomitatU epa 
(KS. Côit. Tibet. A , folio 192)^ U vivait encore sôos le règne dé Benri P% 
comme oâ lé iroit pœr les éharte»de de priocef insérées^datts le MonMi- 
6én ilAj^RMliiM^ Là date de sft mort est incoimoef ainsi fuelenomde 
sa femme, doM il ll'eat qu'on fib et une fille. Soti fils, do nom de Ro^ 
ger d' Abetot f hà Moeédo dm» ses digâstés et des grandes possessions ; 
mais , ayant tué un des aarviteurs du roi Henri P' , ses biens et ses 
hdnneors fiinititcéltfdqoésret il mourut peu de teiq^af^rès, sans avoir 
kilssé de poéféritè. Sa soMir , Émt^ne y époosa Waltw de Beaoehanp, 
brandie de Bèdford; et lé rot Henri f, qui pandt avoir fait ce mariage, 
reodit à son mari lés tiens cfn'il avmt confisqué» sur son frère Bogér 
d'Abetét. 

VtÈsi pértie dé la fAlitRe d'AMIiol resta en NoTmiDdie et eontribueà 
la fetidatà^ii dtl prieuré dé^^^Barbenen-Auge^ faite |far Odon St^fsnd^ et 
confirmée psrfê Gé^i^oér^mt» eO 1<>6». On voit qneBabei, fils dé Gifil-* 
Iaome4e4ai^ttefbenaft etné^M 4ééi»mème Odoù,<eo cénfirmant lasdona- 
tioiis^de Mttônde, par sa; charte dei'an tf 38, CMAmm égalemeot celles 
fifite» k ee prfeofé pat Lescsl , femme de Robert d' Abetot. On trouvepat 
reiHemetfttme ehartede fi^MF, pdf laqufsOé futéénindéeladonatiov 



— 48 — 

du prieuré de Lodres » en Angleterre , faite par Richard de Reviers , à 
Urso d'Abetot, abbé deMontebourg. Enfin, un Walter d'Abetot figurait 
encore dans ialiste des gentilshommes normands 9 faite sous PhUippe- 
Auguste. Mais, depuis cette époque, on ne trouve plus aucune trace de 
cette famille , qui parait éteinte en Angleterre comme en Normandie , 
ou du moins qui n'y subsiste plus que par des collatéraux. 

Abraham ( Presbyter ) . S. T. (GlouceslerMre , folio 162). Il sous- 
tenait du roi dans le château d'Estrighoul ; et il tenait deux domaines 
(villas) à Wales, dans le même comté de Gloucester. 

AcARDUS. Il sous-tenait de Roger de Montgommery (5uMea?, folio 25 
b), deux hydes et demie de terre , dans la centenie de Ronestède ; de 
Guillaume Fitz-Anscuif ( Buckinghcmshire , folio 148 b ) , sept hy- 
des et une vergée de terre, à Rediingham. Enfin il sous-tenait di| 
même Fitz-AnscuIf , à Swinforde et à Pevemore ( Worcestershire , 
folio 177). Ce sous-tenant parait appartenir à une famille riche et puis- 
sante du Passais Normand , du nom d'Acard ou Achard , châtelain de 
Dom^ront, en 1020 , qui souscrivit comme témoin la charte de fonda- 
tion de Tabbaye de Lonlay, en 1025. Nous ignorons si celui porté dans 
le Domesday était fils ou petit-fils de cet Achard; mais il prenait le sur- 
nom d'Ambrières. 11 se distingua surtout aux sièges des châteaux de 
Mayenne et d'Ambrières , dont les habitants , excités par Geoffroy de 
Mayenne, s'étaient révoltés contre le duc Guillaume (Ord. Vital, liv. 3, 
etGuill. de Jumiéges, c. 27). Ce prince lui conserva la châtellenie 
d'Ambrières, dont il ne fit pas détruire le château comme celui de 
Mayenne. Deux années après cette expédition, c'est-à-dire en 1066, 
Achard d'Ambrières, ainsi que Henri deDomfront et Mathieu de laFerté- 
Macé, amenèrent à ce prince quatre-vingts hommes d'armes du Passais 
Normand, pour les mener àla conquête de l'Angleterre. Il était probable- 
ment le frère aine de Guillaume Achard, qui , suivant la liste des châte- 
lains deDomfront, fut gouverneur de cette ville, depuis ranl091 jusqu'en 
1102, époque présumée de sa mort. Guillaume Achard rendit de grands 
services à Henri P% lors du siège de Domfront, et contribua beaucoup à 
lui conserver cette place ; aussi , dès que ce prince fut monté sur le 
trône d'Angleterre , il récompensa Achard par la donation de sept ma- 
noirs dans le Rerkshire, dont les principaux étaient Sparsholde et AdeK 



— 49 — 

manston. U existait même plusiears tombeaux de la famille anglo-nor- 
mande d'Achard, dans une des chapelles de cette dernière parmsse. Elle 
portait aussi le nom de Sporton ou même celui de Sporton^^Achard , 
parce qu'elle possédait cette seigneurie dans les XJP et XIII' siècles. 
Gettebrancbe parait s*étreéteînte, en Angleterre, soos lerègned' Edouard 
III» après la mort de son unique héritière , femme d'un sieur De La 
Mare 9 dont elle n'avait eu qu'une fille, par laquelle les biens de son 
père et de sa mère passant dans la famille des Forster , du Berkshire. 
La famille normande d'Achard d' Ambrières tire une partie de son 
illttStratioB de Guillaume Achard, abbé de St-Yict(M*, à Paris, évéque de 
SéeifCn 1155, et d'Avranches, enll66,qui mourut en odeur de sainteté, 
le 89 mars 1172, baissant plusieurs ouvrages, encore fort estimés aujour- 
d'hui pour leur esprit de douceur et de véritable philosophie. Enfin 
nous retrouvous les branches collatérales de cette famille dans oeUes des 
Adiard de Bonvouloir, de Yacognes, de St-Anvieu , des Hautes Noës 
et autres encore existantes. 

ACARnirs (Presbyter), nus-tenait {Suuew^ folio 25), à titre de pré- 
bende, sur la tète de Roger de Mentgommery , deux vergées de terre, 
à Walbnrgetone. 

AcciPiTBARius (Bemardus), T. duB., mais non incapUe^ par droit de 
sa charge de fauconnier du rot, à Wakinge (Bericskire^ folio 63). Ce 
Bernard , fauconnier du roi, ainsi queles trois autres qui suivent, étaient 
rétribués en terres affectées aux fonctions qulls rem[4i8saient auprès 
du prince. Les divers officiers de la maison du roi, au nombre de plus 
de soixantenlix, étaient également rétribués en terres. Houard donne 
quelques détails sur l'office du Fauconnier , dans son Traité des coutvr 
mes anghMiqrmandei 9 1. 1, p. 222. 

AcciprrRARius ( Edricus), T. du R. ( Norfolk, folio 272). Il tenait 
du roi quinze acres de terre, à Schenalgram , dans ce même comté. 

AcciPiTRARius (6odwînus),.T.du R« ( ifasits,. folio 50). Godwi- 
niis tenait du roi » dans ce même comté , à Stivetune, une demi-hyde 
de terre, dont il était tenancier, T. R. E. 

AcciPirRÀRius ( Osbemus), T. du R. ( HmtÈ^ foUa 49 )• Aâdi^ Du^- 
chesne, dans sa Ustedes compagnons du inc. GuiUànaie, n» porto 

T. L 7 



— 50 — 

qu'Osberne le fauconoier. Il tenait, à Gerley, centeBtede Fordingebrig, 
une hyde de terre » dans ce même comté. 

AcciPiTRARius ( quidam ) ^ S. T. ( Sussex , folio 2i}. Ce sous-tenant 
ne nous est pas connu. Il tenait » près de Meredon, dans la terre du 
comte Roger , sans doute de Montgommery, une demi-hy de de terre , 
qu'il tenait, T. B. E. 

Nota. Il existe encore plusieurs autres fauconniers inscrits dans le 
Damesday ; mais ils sont portés à leurs lettres respectives. 

AcHEBRAHNi (S.CANONia ), T.E. G. (ComiooU, folio 121). Les cha- 
noines de St-Keveme, dans le Gomwall , tenaient du roi un manoir , 
dans lehundreddeKirrier. 

AcHET (Yalterus), S. T. {BtAckinghamskire ^ folio 148). Il sous- 
tenait de WalterGiffard, dans la centenie de Bradewelle, comté de 
Buckingham. Nous trouvons dans une charte de 1040, parmi ceux 
qui firent une croix comme témoins , dans une liste énumérative des 
officiers et serviteurs de la maison de Thibaut III , comte de Chartres , 
un nonmié Aché ou Achet, officier de ce prince. D*un autre côté, 
Fexistence de deux paroisses du nom d'Achet, dans le département du 
Pas-de-Calais 9 pourrait faire supposer que notre Achet appartenait 
à une famille picarde. Mais il nous serait aussi impossible de prouver 
son origine dans cette dernière province que dans le Pays chartrain. 

AcHius ou Akius, s. t. {Suffolk, folios 309, 438 b, 439 {bi$) et 440). 
Il tenait, T. B. £•> plusieurs manoirs ou terres, à Bradmere, à Walsan, 
à Cascefeld et autres lieux, dans la centenie de Gesworth, et ces manoirs, 
lors de la confection du Domeiday^ formèrent une partie de la baronnie 
de Bobert-le-Blond , dont il les tenait alors. 

AcuLEUS (Bogerus vel Begerus ), S. T. {Âdd. Exon Domesday, Devour 
shircy folio 433). Ce Boger sous-tenait, de Nicolas Tarbalestrier , Wil- 
beria, Holebom et Bagathore. Ne serait-il pas la souche d'une famille 
anglo-normande d'Aguilon , qui n'obtint de dignité en Angleterre que 
sous le règne de Bichard, en la personne de Manser Aguilon ? D est en 
effet probable que le nom de Manser Aguilon n'était qu'une corruption 
de celui deManassier Aguilon ou Aiguillon, qui fut porté, pendant trois ou 
quatre générations de suite , par le fils aine de cette famille normande. 
Nous trouvons, dans les chartes de l'abbaye de StrAndré-en-GoufTern, 



— 51 — 

qu'un Manassier Aguillon fut le père de Hanassier et de Guillaume Aguil- 
ion f et que ce dernier donna le jov à un troisiime Hanassier , qui 
confirma» avec son père, en présence de Henri, évèque de Bayeux , une 
donation de treize acres de terre , faite à cette même ablNiye » par leur 
antéeesseur Manassier d' Aguillon • Enfin , nous y trouvons encore un 
Geoffroy ainsi qu'un Henri d'AguUlon , qui fiigurent dans différents ac- 
tes , depuis 12i7 jusqu'à 1272. 

D'un autre côté , nous retrouvons un Robert d'Aiguillon et son fils , 
figurant comme témoins dans une charte donnée en 1100, par Etienne » 
comte de Chartres, lorsqu'il partit pour la croisade, par laquelle il re- 
mettait à Yves, évèque de Chartres, le droit qu'il avait sur les biens 
des évèques de son diocèse lorsqu'ils venaient à mourir. Ce Robert et 
son fils habitaient-ils le Pays chartrain ou le comté de Dreux? Nous 
ne le pensons pas, et tout nous porte à croire que cette famille normande 
avait [Mis ou donné son nom à la paroisse de S'*-Marie<de4a-Haye- 
d' Aiguillon, que Philippe de Yassy donna, en 1213, à Jourdain, évè- 
que de Lisieux, lorsque ce prélat fonda son abbaye de Mondaye, encla- 
vée dans le diocèse de Bayeux. 

La famille anglo-normande de Hanser Aguilon s'éteignit, en Angle- 
terre, la quatorzième année du i^gne d'Edouard I", par la mort de 
Robert Aguilon , arrière-petitr-fils de Manser, qui ne laissa de son pre- 
mier mariage qu'une seule fille , du nom d'Isabelle, laquelle épousa 
Hugues de Bardof . Ce Robert avait épousé , en secondes noces , Mar- 
guerite de Rewers, fille du comte de Devon, dont il n'eut pas d'enfants 
et qui se fit religieuse, après la mort de son mari. 

Acuif ( Homo Rogerii Pictavensis ) , S. T. ( Lincolnshire , folio 352 ). 
Ce vassal de Roger-le-Poitevin , tenait de lui une charmée de terre , 
pour le prix de 70 sols, laquelle était située dans la centenie de Haintone, 
comté de Lincoln. 

Adam ( filius Durandi Malis Operibus ), T. E. C. ( E$$ex, folio 9i). 
II tenait en chef et en baronnie , dans ce comté , les manoirs de Wil- 
lingheham, et de Horstedford. Cet Adam parait appartenir à une famille 
normande du nom de Halopert , qui, dans le XU' siècle, possédait des 
terres à Bavent. On la retrouve dans une charte de Henri H , par la- 
quelle ce prince confirma les acquisitions faites par les abbés de St- 



— 52 ^ 

Etienne de Gaen. On y lit : Emit Eudo à Durando Mahperaiû de Badr- 
verU, fUiii ^is concêdmtibus, vigintiacras terra in uno campo qm meaiur 
cultura FubMerti; et prmt^rta dedU «dem m elwMêiMui Saneto Stephano 
quatuor ocras terrm ad eaput eju$d0m euUurm. 

Adam. Sous ce simple prénom Y nous troavond deux autres person- 
nages inscrits dans le Domesdt^, comme sons-tenants de révèqne de 
Bayeux. L'impossibilité de les reconnaître nous force d'indiqaer séparé- 
ment lears soufr-tenures. 

Le premier sous-tenait, dans la baronnie de l'évè<iue de Bayeux, à 
Lampeth et à Titebert, Gravelay , avec trois autres domaines [Bertford- 
shire^ folios 134 b et passm ). 

Le second sous-tenait, du même évèque , Sexintone , Blade et trois 
autres manoirs dans le comté d'Oxford (folios 155 , 156 et 156 b) . 

Enfin , un troisième Adam sous-tenait, de ce mèmp prélat , trois ver- 
gées de terre, dans son fief, à Cerlintone {Northamptonshire^ folio 220 ). 
Ces trois sous-tenants , portant le même prénom , n'étaient-ils qu'un 
seul et même individu? Étaient-ils fils de Durand Malopert , dont nous 
venons de parler , ou de Hubert de Rye , qui suit? Ne pouvaient*ils pas 
aussi appartenir à une troisième famille du nom Adam» qui n*est pas, à 
la vérité, inscrite dans leDomesday^ mais dont le chef est désigné sous le 
nom d'Adam Fitz-Normand , dans les rôles normands de la 31* année du 
règne d'Henri II , conmie ayant payé à l'Échiquier XYHI liv. YI , pour 
obtenir la permission de marier sa fille avec le fils de Guillaume de Giay? 
Au surplus, le prénom d'Adam était extrêmement ccmmiun à l'époque de 
la Conquête , et il y avaât, en Normandie et ailleurs , beaucoup de fa- 
milles qui le portaient. Telle est, entre autres , celle de l'un des auteurs 
de ces Recherckes^Aoni l'un des membres, Adam de S^'-Marie-4'0utre- 
l 'Eau ( diocèse de Bayeux), aurait pu, comme les précédents « être 
sous-tenant du même prélat. Mais ces diverses indications n'éclair- 
cissant pas la question, nous nous abstiendrons de les citer. 

Adam ( Filius Huberti ) sous«tenait, dans la baronnie de l'évèque de 
Bayeux. On le trouve inscrit {Kent ) comme S. T. 1*" à Bediege ; 2^ à 
Sudgray, à Wicheham, centenie de Helmestray; 3"* à Lelelbum (folio 6 
b) ; l"" à Sudtone, à Bogelay, à Langueley , à Obringedene^ à Esselve, cen- 



— 53 — 

tefiie d*Alhorde ( folio8 ) ; 5* à Pinpa, à Celea (folio 8 b ); 6« à Heham, 
à CoUinge» à Kcheley (folio 9) ; 7"* à Ore, à SlanefeUe, centenie de Favre- 
cham (folio 10). Dans ce même comté de Kent, il sous-tenait , de l'abbé 
de St-Aagostin, le domaine de Daradan (folio 13). II soas-tenait égale- 
ment A Fane, dans la teite de Hugaes de Montfort ( folio i% )• Enfin il 
sous-tmait, dans la baronnie de Tévèque de ftayeax {Surry, folio 31 b), 
un manoir â Beneêlede , centenie de Walelone , ainsi qu'une byde de 
terre dans la même centenie. Cet Adam était le quatrième fils de Hubert 
de Rye et l'un des frères d*EudoD-l&-Dapifor. U est aussi désigné, dans 
le Domesday {yoI. V\ folios 16i et 183), sous le nom de Legatus regis^ 
ou commissaire du comté de Worcester, pour la formation de ce regis- 
tre cadastral. Il fot assez richement doté par le Conquérant , à cause 
des senrices que sa famille lui avait rendus. Banks {Ea^ind and dormant 
Bar. t. V\ folio 166 ) dit que le roi, ayant jugé que les services 
d'Adam Fits-flobert lui seraient plus profitables en Normandie qu'en 
Angleterre, le renvoya dêx» cette province avec ses deux frères Raoul 
et Hubert, et qu'il ne garda près de lui qu'EudoUr qu'il investit de 
la charge de dapifer, et auquel il donna, en outre , vingt-cinq ma- 
noirs dans différents comtés ( Voyez budo dapipeb ). 

Abam (unus homo), S. T. {KitU^ folio 8). Nous ignorons quel était ce 
vassal do nom d'Adam. 

AnAM (homo episcopi Lincoliensis), S. T. { Lincolnshire^ folio 344b). 
C^était probablement un indigène, du nom d'Adam , qui était alors sous- 
tenant de cet évèque, â Ringesdone et à Lenstingham. 

Adelardus ** S.T. {Inter Ripam et Mersam^ folio 269 b). Adelardus 
ou Adélard tenait une hyde de terre, dans la centenie de Yalintune , en 
vertu d'une donation de Roger-le-Poitevin. Il était probablement le père 
on le frère aîné d'un Adélard, religieuiK bénédictin anglais, qui vivait 
sous le règne de Henri I^. Il voyagea beaucoup, et, après avoir parcouru 
successivement l'Eq^iagnetrÉgypte et l'Arabie, il revint en France, pour 
y professer puliliquement l'astronomie. On a de lui plusieurs disserta- 
tions sur cette sdenœ^ et la bibliothèque d'Avranches possédait deux 
manuscrits inédits de ce savant religieux, qui ont été enlevés du volume 
qui les renfermait. Il prenait dans ses manuscrits le nom de Adelardus 
bethonensis. 



— 5i — 

ADBUkEU>A ( Sancta ), t. E. C. {Norfolk, folio 212b). (Voyez la no- 
tice coDceroaDt Fabbaye d'Ely.) 

Adblbrbbje (S. MoNACHi),S. T. {E$$ex, folio 2). Ce monastère était 
sous le vocable de saint Pierre* prince des ap6tres , et de sainte iEthel- 
dretCt vierge de Téglise d'Ely. Il fut fondé par Edgard, et nous voyons 
dans le grand rôle de Tabbaye de Savigny que Jes trois jHremiers abbés 
de ce monastère , depuis sa restauration » portaient les noms de Leslin, 
Theodwin et Ricard. Ce dernier était mort en 1120. 

Adklbdmus vel Adblalmds, S. T. {NorfoU, folio 275). Ce sous- 
tenant parait être le même qu'Adelelmus, qui suit. 

Abeleuius, s. t. ( Berkshire , folio 61 ; WilUhire, folio 69 b (Mi) ; 
Herefordihire^ folio 186 b (6ii) ; Ldcetierihirt ^ folio 236 ; fsseo;, folios 
77, 77 b ; Norfolk, folio 208 ; Suffolk, folio 419 [hU). Nous croyons de- 
voir scinder cet article, composé de cinq sous-tenants, du nom d'Ade- 
Iclmus; parce que le premier, qui est l'objet de la notice suivante, nous 
parait n'avoir tenu que d'Albéric de Yer, dont il suivit la bannière , et 
qu'il était évidemment normand « tandis que les quatre autres pou- 
vaient être aussi bien anglo-saxons que normands. Le premier Adelel- 
mus sous-tenait, dans la terre et baronnie d'Albéric de Yer, à Hersam, 
Bumestedam {Euex, folios 77 et 77 b). Il sous-tenait aussi, à Burgatam, 
Gislingham, dans la baronnie du même seigneur [Suffolk, folio 418). 

Un second Adelelmus sous-tenait dans la terre et baronnie d'Edouard 
de Sarisbury, à Devret et à Ballochelie {Wilithire, folio 69 ). 

Un troisième sous-tenait de Drogon Fitz-Pons , à Hamlie et à Matme 
[Herefordshire, folios 186 et 186 b). 

Un quatrième sous-tenait, de Drogon de Bevrere, 4 car. et 2 bov. tcr^ 
rœ, à Hobie {LeicesterMrej folio 236). 

Un cinquième enfin sous-tenait, dans la terre de Hermer, 1 soc et 10 
acres de terre, à Scippedane et à Jacbesham [Norfolk, folios 208 et 275) . 

Nous avons tout lieu de croire que le premier Adelelmus était frère 
ou parent d' Adelelmus, abbé de S^'-Marie-d' Abendone, dont nous avons 
parlé plus baut. L'un et l'autre étaient probablement issus d'un Adelel- 
mus, mt/es, qui était attaché au duc Robert, père de Guillaume-Ie-Con- 
quérant , comme on le voit dans l'extrait suivant de la charte confirma- 
tîve de ce dernier prince : Accidit quod Robertus, nobilistimus Nomumno^ 



— 55 — 

rum Dux , pimimi Ricardi prineipis filius , Vicum Crucis , qui situs est 
ifUer Buiron et Montem Sancti Michaelis , dédit in beneficium cuidam 
mililùm suorum twmine Adelelho » qui caiholieus Dei inspiraiione , 
etc. y beneficium quod tenebai sanetissimo Michaeli archangelo ribi liceret 
tradere^ etc., etc. Ego WiUelmui... hanc donaiionis cartulam, pro- 
pria manu corroboravi et mei$ episcopis ae primatibus corroborandam 
tradidi. Cette charte est en outre revêtue de la croix ou du sigle d*Ade- 
lelme, chevalier, deBéatrix, sa femme, et de celui de Robert, son 
flls. 

L|L Roque , dans son Histoire de la Maison d^Harcourt , dit , avec 
beaucoup de probabilité , que Robert Adelelmus était la souche d*une 
famille du Cotentin du nom de Grux. La charte précédente vient à 
Tappui de son opinion, et prouve que Robert Adelelmus aurait adopté 
pour nom de famille celui du bourg Vicus Crucis , dont il était resté 
seigneur temporel, après la donation du bénéfice que son père en avait 
faite à l'abbaye du Mont-St-Hichel. On trouve aussi en Angleterre une 
famille de Grux, portant le nom de Cnix-Hill , en Hartlix , et il y avait 
également des Grux à Milton et à Sheldewich , dans le même comté ; mais 
rien n'indique s'ils descendaient d'Adelelmus ; du moins leurs armes 
sont fort difiérentes. Les Grux de Normandie portaient d'azur à deux 
cotices d'argent, accompagnées de sept coquilles du même ; tandis que 
ceux d'Angleterre portaient d'argent au pal, avec une bordure de sable, 
une aigle éployée entre deux croix formées du premier. 

Adelelmus ( homo Golsuan), S. T. {LincolnAire , folio 357). Il était 
tenancier d'un seigneur anglo-saxon, duquel il tenait deux charmées de 
terre, avec un moulin, situés à Gheftesby , comté de Lincoln. 

Adelina (Joculatrix), S. T. {Hants^ folio 38). On trouve, dans le 
Domcsday^ plusieurs exemples de jongleurs anglo-normands qui avaient 
été recompensés par des donations de terre, dans différents comtés. Ainsi 
Bardie , le Jongleur du roi Guillaume, tenait de ce prince diverses pièces, 
dans le comté de Surry. L'abbé de Lyre possédait trois vergées de 
terre dans le manoir de Cladford , ainsi que la dlme de la ville ; enfin , 
cette même Adélina Joculatrix avait également été dotée par le comte 
Roger , dans la centenie d'Andover , comté de Hauts. 

Adeung ( Edgar ) , T. E. G. ( Hertfordskire , folio 142 ) , petit-fils 



— 56 — 

d'Edmond^^Ironsid ( Côte de fer ) et béritier direct de la courooiie 
d'Angleterre, après la mort d'Édouard^IehConfesseur. Edgard babitait la 
Nonnandie, etaaivit le dac GuUIaunie en Angleterre. Suivant quelques 
historiens» ee prince lui donna de vastes domaines dans ce royaume ; 
ce qui cependant parait peu probable , puisqu'Edgard n'est inscrit 
qu'une seule (ois dans le Dime$da]f ^ comme tenant du roi 6i% ou sept 
bydesde terre , à Horemede et à Berchery, dans les centenies d'Edwin, 
comté de Hants. On attribue assez généralement fat parcimonie du Con- 
quérant, vis-à-vis d'Edgard , au déplaisir que ce prince éprouva, lorsque 
Marguerite, sa sœur, épousa Malcolm, roi d'Ecosse. Edgard quitta la 
Normandie en 1086, pour se rendre en Angleterre ; mais il (ut contraint 
de revenir dans cette province en 1091 « par suite d'un différend qu'il 
eut avec Guillaume-le-Rou:(. La date de sa mort n'est pas bien connue. 

Adsuhgi ( vel Apeungiensis A^batia) , T. E. G. ( Darsetshire , folio 
78 b; SomenetMre, folio 91 ). Cette abbaye, T. &.E. possédait une partie 
des domaines mentionnés dans ces comtés , et, lors de la formation du 
Dameêdojf^ elle les tenait par écbange fait avec le comte deMortain. 

Abb];iz vel Adbuza ( Uxor Hugimis de Grentemesnîl ) tenait en chef 
Brocbes et cinq hydes et demie de terre dans )a centenie d'Hertford» 
[Herlfardskire , folio 142 b) ; Eseltone , Oustone et MUdentone ^ dans 
les centenies de Badborgenstoch et de Wicbestanestow {Bedfordihire , 
folios 217 b et 218 }; à Merthe, Petlinge et ^ascbeby {Lric$$tersliir$, folio 
236); enfin à MUdentone, Herdeberge ( ITàriMcAïAJre, foUo 2Ub). 
Elle réclamait , en outre , une grande partie des terres de la seigneurie 
d'Oustone , dont Hugues de Beauchamp s'était emparé. L'inscription 
particulière des domaines qu'Adelizp possédait, comme femme de 
Hugues de Grentemesnil , prouve qu'ils étaient indépendants de ceux de 
son mari , qui , de son côté, avait été gratifié , par le Conquérant, de 
cent manoirs en Angleterre , ainsi que du titre de shériCTou vicomte de 
Leicester. 

Suivant Orderic Vital ( lib. YIU, p. 717 ), Adelize était fille d'Yvon H, 
comte de Beaumont-sur-Oise, et sa mère portait le nom de Judée ou Ju- 
dith . D ly oute qu'elle donna à son mari six fils et six filles, bien que, dans 
la liste qu'il avait précédemment dressée de la filiation de cette famille , 
page 692, il ne désignât que cinq enfants 4b çbaque sexe (Voyez plus 



— 57 — 

bas cette généalogie rectifiée. ) Ce même historien dit anssi qo' Adelize 
moarat à Rouen, le 11 du mois de jnillet, sept années ayant son nuiri, 
qu'il fait mourir le 22 février de Tan de rincamation 1098. Mais la 
ti^ducUon d'Orderic Vital (t. ID, page 400) reportCt ayec raison» cette 
derniàre date à Tan 1093. 



Hugoet de GNOteméiniil.s Hadwise oa HavoÎM de Giroye. 



HogQMde sAdeUiede Robert, abbé Ernanld. Anéa, femme de Adelize, femme 
Grentemeanil.l Beanmont. de SirEffoiilt Robert deMoalinea. d'OnfroydaTiUeul. 

i* Robert f Gnil- S* Ha- 4* Ttm 6* Albe- 6* Ade- 7* Robasie, 8* MatbUde, 9* Agnès 10* Had- 
épouse laome gnes, épooae rie, cbe- lise, femme de femme do femme wife, 
Agnéty épooio mort la fille valier. femme Ricbard Haguea de de morte 
fille de Haud jeune. de de de Gourey. Montpinçon. Gnil- jeune. 

Ranulf de ou Ma- Gilbert Roger laume 

Bayeux; tbilde, de dltry. de Say. 

%• Emma fille de Gand. 

fille de Robert 
Robert Guia- 

d'Estoi»- caïd. 
toTille; 

8* Luee, 
fiUede 
SaTary- 

Fiti-Gana. 




Adblold , s. t. ( KerUf folio 7 b ) , probablement le même qu'Ade- 
loldus , qui suit. D sous-tenait d'Odon , érèque de Bayeux. 

Adbloij>vs> s. T (Keni, folio 1 b, 7 b» 8 {bi$), 9>, 10 b ; Surry, folio 
32). n tenait, comme le précédent, une partie de ces domaines, T. R. E. 
Cet Àdelod ou Àdelodus sous^enait , de réyèque de Bayeux, Eslede , 
centenie d'Aiborde ( Keni , folio 7 b , 8 b } ; Testain Benestece , cen- 
tenie de Twifferde ( folio 9b); Eswalde , centenie d'Estre ( folio 10 b) ; 
Dene , centenie de Ferleberge. Il sous-tenait également , dans la terre et 
baronnie des chanoines de Saint-Martin-de-DouYres, très virg. terrm in 
Addeham , centenie de Gomelai ( KerU , folio 1 b). On le trouve aussi 
T. L 8 



— 58 — 

insciit, àla lettre H, de k nmière saiTaate : Hugo,, nepos Oiriierti, 
et ABBU»J>Qa( Eeui ,7 b). — YoyezHuGO» 

AmELowus ( Gamerarins ), S. T. {Kent^ felîo 7b )• II soQS-tenait, de 
ré Yiqm de Bajreax , le maDoir de Rrediiested , dans le bnndred d'Ai»- 
home , comté de Kent. — Voyez Hugo, ÀdeloUas Gameraiios. 

Abelolfus ( ou Adelulfas de Merc ) S. T. Ce sous-tenaDt était pro- 
bablement un flamand ou un artésien , yenu sous la bannière d'Eus- 
tache , comte de Boulogne, qui tirait son nom de la paroisse de Merck-- 
StJieTin , de Tarrondissement de St-Onu!r , département du Pas-d»- 
Calais. D sous-tenait , dans la baronnie du comte de Boulogne , à Lat- 
tune {Eêsex , folios 27 et 28) ; à Dommar ( E$s^ » fidk>28); à Sor«^ 
tegraye , et à Arumestede. Il est également inscrit dans trora autres 
locaBtés ( Sussex , folios 29 , 31 b et 32 ) . 

AnBUDLFUS, S. T. ( Kent » folio 11 b ; Cambridgeshùre , folios 198 , 
199 ; BedforéUdref 206 }. Cet Adelulftis, probablement chambellan de 
l'éyëque Odon, sous-tenait , dans le comté de Kent , de l'abbaye de 
la Bataille ( Kent , foUo 11 ) ; dans la baronnie de Hardomn de Sca- 
1ers, duovirg. etdimid., à Ligtindone, centenie de Standes (Cam- 
bridgeskire ( folio 198 ) , et , du même , une hyde de terre , à Gro^ 
chéstone {Caaibridgeshire^ folio 199). Il sous-t^iait également deux 
hydes de terre dans la baronnie' de Totenehou , in diniid. hundred du 
Stanburge ( BedfordMre , folio 216 ). L'éyèque de Bayeux enleya , par 
force ( per vim ) , ces deux hydes de terre , qui dépendaient de Guillau- 
me-le4]hambellan , situées à Totenehou , dans le comté de Bedford. Ce 
prélat les donna à Adelulfus , malgré les réclamations de Guillaume , 
qui prouva qu'elles appartmaient à ses prédécesseurs. Enfin il sous-te- 
nait , dans lec(Mnié d'Essex , le domaine de WitefeM , qui fut donné , 
par ses descendamts , à TaMiaye de Bitlesden, dans le Bkikingfaamshîre. 

AnnuNnus ,& T. ( SuffM , felîo 367 ). H 8ana-4Biittt , àEvestune, 
de l'abbé de St-4:dnoDd. 

ADBLWUfi» , S. T. ( SuffM , folio 352 ). Cet angh»-saxo» BdW est 
inconnu. II souMeMît ,. à Hamiagestane , de la baronnie dioi RogePrle- 
Poiteyin. 

AnBE.woLDUS, S. T. {Kent, folioll). nsm^-tenaif le OHUMor deBene,. 
de l'éyèque de Bayeux. 



— 59 — 

Adbstaii (Àdestaniis), S. T. {UncdinMri, folio 3i8 b). Ce breton 
flOQB^tenait d'Alain , comte de Bretagne , sansf doute Richemond , qu*il 
suivit probablement en Angleterre. Il sous-tenait une hjde de tenre , à 
Sabam, dans labaronnie du comte Alain de Bretagne, centenie de 
Stanes {Cambridgeskire^ folio 195 b ). D sous-tenait également, du même 
comte, danssa*baronnie du comté de Lmeota (Lineolnskire^ folio 348 b), 
sex bovai. terrœ , à Gosberleschire, centenie d'AIfgare. Dans Timpossi- 
bilîlé où BOUS étions de préciser la différraee qui pourrait exister efitre 
Adestan et Adestanus, <(oi suit, nous avons cru devoir réunir leurs 
tenures dans une seule notice. 

AnesTAHUS, & T. ( CambridgeMre , folio 195). Même note que pour 
le précédent. 

Abobeu ( Rualdus) , T. E. G. {Devonshire , folios 114 b, 115). Il 
tenait en baronnie Lamberton-^Brige et vingt-sept autres manoirs, qui 
en dépendaient, dans le comté de Devon. 11 possédait aussi une maison i 
Exeter , qui devait le droit coutumier au roi. VExon Domesdoff Adâ. 
(pages 383 et 387) fait aussi mention des proj^éCés deRuaM Adobed, et 
(page 494) il dte la maison qu'il occupait , m Exonia in terra oceupaia. 
Ce Rualdus Adobed n'est autre que Ruallon ou Rivallon, seigneur appar- 
tenant à la Bretagne , qui s'était révolté contre Gonan II , duc de Bre- 
tagne , et s'était emparé du cfaâtean de Dol , sans doute à l'instigation 
du duc Guillaume. La tapisserie de Bayeux semble indiquer, en effet , 
que Ruald était parvenu à lui conserver ce cfaâteau, et elle représente le 
messager qu'il envoya au duc pour lui annoncer que Gonan en avait 
abandonné le siège , et qu'il se sauvait du côté de Rennes, et Ctman fuga 
tertii Rédnei , etc. Mais , d'où pouvait iHrovenir le surnom de Ado- 
bed que Ruald ne portait pas encore à l'époque du siège du cbàteau de 
Dol ? Il nous serait peut-être permis de croire que ce châtelain , dont les 
terres avaient été ravagées, suivant les historiens, par le» Bretons 
comme par les Normands, en aurait été dédommagé par le Gonquérant, 
et qu'après cette expédition il aurait été armé chevalin, en même temp^ 
quHBarold , quoique la topisserie ne représente que l'investiture de ce 
dernier. Il est donc probable qu'il prit lUors le surnom d* Adobed ou de 
chevalier adobé , nUles adàbatus , expression ri souvent employée dans 
les anciens romans de chevaterfe. 



— 60 — 
On m dans le Romm de Girard de Vienne : 

Mes d'une chose me dites mérité , 
Se ODcqoes fûtes Chevalier adobé. 

Et dans le Roman de Garin : 

Ricard s'en vet à Laon la cité. 

En sa compagne trois cens des adobex. 

AD0LFU8 , S. T. {DewmMre, page 101 ). D tenait du roi , sans doute 
comme fermier, on manoir assez étendu t sitaé à Ulwardesdone , qui 
avait fait partie des domaines du roi Edouard , et qui alors appartenait 
à la couronne. Dans la liste des anglo-saxons , qui possédaient avant 
la confection du Domesday, on trouve un Âdulf us, qui parait être le 
même qu'Âdolfus. 

AnoLOFUS. nsou»4enait(£Mea;, folio 3i ) à Bisfeldam, dans la 
baronnie du comte Eustache de Boulogne, dont U était peutétre un des 
hommes. 

ÀDRBa (Normand d' ), inscrit comme T. E. C. en baronnie , dans 
le comté de Lincoln {Uneolnshire, folio 361 b , 362), et parmi les récla- 
mants du west-riding de ce même comté ( folio 376 b ) . Il suivit le 
Conquérant en Angleterre, et fut doté par lui de trente*trois seigneu- 
ries , disséminées dans le north , sud et west-riding du Lincolnshire , 
qui formèrent sa baronnie de Nocton, long-temps habitée par sa famille. 
U vivait encore la sixième année du règne de 6uillaume-le-Roux , et fut 
un des bienfaiteurs de Tabbaye de Sainte-Marie d'York (Dugdale, Baro- 
nages; 1. 1, page 369). Cette famille a formé trois branches en Angleterre. 
La première, provenant de Normand d'Adréci ou d'Arcie, baron par 
tenure, s'éteignit en 1418, parla mort d'une fille, héritière unique, 
qui avait porté les biens de sa famille dans la maison des barons de 
Conyers, Conniersou Connières , sortis des Coisgnières de Normandie. 
La seconde , portant le nom d'Artie de Arsie , s'éteignit en 1635 , et ses 
biens retournèrent à la maison deConniers, par héritage collatéral. 
Ces Conniers ou Conyers ajoutèrent i leur nom celui d'Arcie , et l'un 
d'eux fut créé comte d'Holdemesse. Cette famille s'éteignit en 1778 , 
par la mori de Robert d'Arcie , qui ne laissa pour héritière qu'une 
fille, du nom d'Amélie: celle-ci s'était mariée à Francis Osbem, d'abord 



— 61 — 

marquis de Gamarthon , pais doc de Leeds ; mais elle divorça en 1779, 
et elle épousa en secondes noces Jean de Byron,neyeu de Lord Byron ; 
elle laissa des enfants de ces deux mariages. Enfin la troisième branche 
portait le nom d' Archie-Ghiche et un Thomas d'Arcie-Ghiche , qui en 
faisait partie , fût créé Ticomte de Golchester , en 1621 , et comte 
de Rivers en 1626, avec réversion du titre sur son gendre Thomas 
Savage ; cette branche s'éteignit, en 1639. 

D'après les chartes de Tabbaye de Savigny ou du cartulaire du Mont- 
Saint-Michel (Bibliothèque royale, MS.n* 5430), la famille normande de 
Normand d'Arcie paraîtrait avoir pris naissance daosl' Avranchin et dans 
la paroisse de Saint-Aubin-4e-Terregate (de terra gasta)^ où il existe 
un hameau du nom d'Arcie. On trouve en effet, dans les premières, une 
charte de Ranuif d'Arcie, datée de l'an 1202^ qui est encore revêtue de 
son sceau, portant un lion passant, avec l'exergue Sigiltum Radulphi de 
Arceio» Le cartulaire du Mont-Saint-Michel offre non seulement une 
charte de ce même Ranulf,mais encore celles d'un Pierre d'Arsiz (de 
ilrfîeco), des années 1243 et 12i7^ ainsi que celles de Jean de Arsiz ou 
Arsit, de 1248, 1252 et 1254, qui toutes relatent des donations faites i 
cette dernière abbaye, dans leur domaine de Terregate. 

D'un antre c6té, le doyenné de Magny, dans la Seine-Inférieure, 
renfermant trois paroisses désignées sous les noms d' Artie, de Yillers^n- 
Artie et de Saint-Gyr-en-Artie, pourrait également revendiquer le droit 
d'être le siège primitif de la famille de Normand d'Arcie, d'autant pbis 
que le nom latin de ces paroisses n'est pas altéré dans les registres de 
Philippe-Auguste. On y lit que Jean de Gisors tenait le fief de Yillers in 
Àreeio et Chaciam de foruia Arcie, On retrouve également dans le MS. 
de Rosny, un SUphanus de Areeio^ qui figure, en qualité de commissaire, 
dans une enquête faite à la forêt d'Évreux , en 1205. Mais , malgré ces 
derniers documents, que nous avons dû indiquer, comme les précédents, 
pour faciliter les recherches , nous sommes cependant portés à croire 
que le siège primitif de la famille de Normand d'Arcie était dans l'A- 
vranchin. 

AnRBT, S. T. {Sammereetshire , folio 90 b ). D sous-tenait de l'église de 
Bath. Le Domeeday A'Exeter^ Add. folio 154 , dit qu'il tenait cinq hydes 
de terre et une habitation ou ferme, à Yitone, dans les domaines de l'ab- 



— 62 — 

baye de Glastonbury , 4ioe lenatt encore Afaneros, le jour delà mort 
da roi Édoeard. 

ÀDWINU8 (Presbyter) , S. T. {Add. imqmnt. EUmm, folio 497), Jnié 
dans le bundred on centeoie de Flammegedit. 

Adzo, ou Atzo, s. T! {DoneUhirB, Add. Bœon Domadag^ folio 
48). D sous^teDHit, de la femme de Hugoet-Fitz-Gr^et deia baromiie« 
une hyde de terre, à Winterborne { ildd. folio 64 , Dtnmihbrt). D 
sou&*teiiait9 dans la centenie de PlintoDj um demi-byde de terre, de la 
baronnie de Begînald de Torteval. 

iEiuiicus (Archidiaconas), S. T. {WùreetkrMte ^ Mïo 173). D soi»- 
tenait , de l'église de Worcester, la même terre qa'iî tenait ayant la eon* 
fection du Domesday. 

Mldeva (libéra femina), T. E. C. et T. R. E. [BerksUre^ folio 63). 
Elle était femme d'un tbane , qui avait fait sa soumission au Conqué- 
rant ; Guillaume lui avait laissé en aumône une hy^ de terre , dont eOe 
jouissaitdu temps du roi Edouard.— -Elle figure aussi dans le jDomeidey, 
comme S. T. dans ce même comté. 

iELDRBDyS. T. (5AropsAtre, folio 260b). Cet anglo-saxon tenait 
la même terre, T. R. E. 

^LDRBD (Presbyter), S. T. (SuueXf folio 17). Inconnu. 

iELOREDUS (Arehiepîscopus), T. E.C. et T. R. E. [Clamores Eborae. 
folio 373 b). n fut archevêque d'York, depuis l'an 1061 jusqu'en 1069. 
Ce fut lui qui couronna le duc Guillaume comme roi d'Angleterre. Ls 
DwMsdoy (v. 1*% folio 376), en parlant de raoquisition des domabies 
de Lawintone et de Scbillinton , que ce prélat avait payés de ses deniers 
et qui lui étaient contestés , dit que les jurés vidêfvM êigilhm regU per 
quod ressaiiUus est de iptis terris, quia Hilboldus eum dissaisierai de eis. 

^LBREOUS (Frater Ode), S. T. {Hanis^ folio 48 b). Il sous-tenait de 
Guillaume l'Archer, et réclamait de lui une piàoe de terre dépendant du 
manoir de Guntune, qu'il disait tenir du temps du roi Edouard. Hugues 
dePort, ainsi que ses tenanciers et les hommes du hundred on de la 
centenie de Sunbrone, dans laquelle cette terre était située, attestèrent, 
devant la reine Mathilde , qu'il disait la vérité. ^Idredus , comme on 
le voit, était évidenunent un anglo-saxon dépouUlé par un normand. 

^LFELMUS , s. T. {Staffordshire, folio 247). Il est désigné sous le titre 



— 63 — 

de liber homo ; T. R. E. Il soitt^-teiiait» de Févèque de Chester , Fro- 
deffweHe'^ daoatf* la çenteiiie de Pereholle. 

Muomw, S. T. {SUtffùrdMfé , folio atô). n 90u»^teiiait, de Robert 
de Staflbrd, ane hyde de tare à Estooe , dans la ceDtenie de ce nom. 

JEuBOi ( Pfesbyter), S. T. ( BerkOire , folio 56 b ). PersoDDage în- 

4^U)N9,rSw T. {Suffolk^ foUo 360 {bii). Il soiB-teDait, à Nivetune et 
À Heralvestune » de Tabbaye de Saint-Edmond , et probablement anssi 
de la mAme abbaye , T. R. E« 

iELyEyB(Fem«Wateman de Lond.), S.T. {Middkmx, folio 130 b, {bis). 
Elle tenait en aumône , du roi , dans la centenie de Spelethome, les troi» 
quarts d'une hyde de terre, dont Geoffroy de Magoeville était saisi 
lorsqu'il passa la mer et revint en Normandie pour le service du roi. 
Elle tenait aussi I du même prince , une demi-hyde de terre, à Gre- 
neforde> centenie de Helethome. Il est probable qu'iElveve était la 
femme d'un anglo-saxon au service de Geoffroy de Magneville. 

iEtWAADiTS, S. T. (Herefordshire , folio 180). Cet iElvard parait être 
un tbane non soumis, devienu 80us-4enant de quelque baron normand. 

MtMfLùvSfS. T. {Swffeik, foKo 3i7). B sous-tenait, à Thistelden, 
m hMcttie fibre* ainsf(^ eiaquafttff acres de terre, de Roger-le-Poîte- 
vin, troisième fils de Roger de Montgomnery et de MabiHe de Bel- 
lème. iErooId est «ft pténoai probablement ; car nous ne comiaissons 
pas de famille de ce nom. 

itfiHUucusi, T. £. CL ( Sammefsetdûre, folio 9»). il tenait directement 
dut roi , 4ana fat terré deiïthanes,. le manoir de Humes, qui appartenait 
à tai reine EMid , du temps d« r6i Edouard. 

âfiBviniD» T. E. C. et T. R. IL [HmU, folio 41 b, 50 {bis), 50 b, 51 b; 
LmcoInMref 336)-. U teaaîA du mi dans la ferre des tbanes, et en baron- 
nîe dans la centenie deRrectone, le manoir de Welei» , qu'il possédait 
du temps d'Edouard. D tenait aussi, de Hugues de Poft , deux bydes de 
terre, dans le domaineque ce normand tenaitlui même dans la baronnie 
de révèque de Winchester ,. qu'lgemund possédait également du tempfr 
du roi Edouard. Enfin il tenait., avec Godric,. son fita« ime l^de d» terre 
à Raweste , inperagia^ fl est évident que oet angknsaxoA avait fait sa 
soumission au Conquérant. 



— 64 — 

Agemundus, s. t. {NotiinghamMref folio 28i).n floos-tenait, dans le 
comté de Nortingham , i Clistone , dans la baroDnie de Té^èqoe de lin- 
coln ; mais il était propriétaire avant la fonnation do Domesday , et il 
possédait déjà huit acres de prairie dans ce comté. 

Agbmundus (alter), T. E. G. et T.R. E. {HanU, folio 50). Cet antre 
Agemund fit aussi sa sonmissission au Conquérant , qui lui confirma la 
jouissance des terres qu'il tenait inalodium^pro numerio de regeEdu>ardo. 

Agehundus (Presbyter)» T. E. G. [LineolnMref folio 371 h), probable- 
ment attaché à la chapelle du Conquérant: du reste il nous est inconnu. 

Agbmundus / S. T. { Norihamptonshire ^ folio 228). Il sous-tenait 
d'Eustache, sans doute d'Eustache de Boulogne , et de sa baronnie, une 
demi-hyde de terre à Grastone , centenie de Nevesland , dans le comté 
de Nortbampton. 

Agbnbtus, s. t. (Suffolk, folio 358). Il soutenait, àHalstede» vingt 
acres de terre de l'abbaye de Saint-Edmond. 

Agbnulfus, s. t. ( WiUshire, folio 68 b). Son père tenait les mêmes 
terres avant la formation du Dùmesday''BiHA. 

Aghbmundus, s. t. (jSofils, folio 45). D sous-tenait , de Hugues de 
Port, des terres à Glinchamps, dans la centenie de Basingestoch, dont il 
était tenancier avant la formation du Domeidag. 

Agnès ( filia Alveredi de Merleberg, uxor Turstini de Wigemore) » 
S. T. [Herefordshire 9 folio 186). Elle tenait de son père le manoir de 
Buves, dans la centenie de Radlaw. — - On trouve une autre Agnès » 
inscrite sous ce seul prénom ( Essex^ folio 89 ), qui tenait de la ba- 
ronnie de Hugues de Goumay , à Erleia , deux hydes de terre pour 
moitié de celle qu'Osbert tenait lors de la confection du Domesdai/. 
Mais quels rapports pouvaient exister entre cette Agnès etOsbert, ou 
même qu'elle était la CanûUe de ce dernier 7 C'est ce qu'il est fort diffi- 
cile de dire aujourd'hui. 

Ailbbrtus (Dapifer) , S. T. {Add. inquisUio Elierms, folio 50i). D 
sous-tenait de l'abbé d' Ely , six hydes trois vergées de terre, à Middeton. 
Cet Ailbertus était sans doute un officier du puissant abbé d'Ely , qui, 
comme les comtes et les barons, avait créé de semblables charges dans 
sa maison, à l'imitation de celle du roi. 



— 65 — 

AiLBODUS (P. R. sans doute, Presbyter), S. T. [Suffolk, folio 360 b) ; 
inconnu. 

Aile VA , ou Eileva , S. T. [Somerset , folio 94 ; Warvickshire ^ folio 
243 ; Add. Exon Domesday, folio 402). Elle tenait, de la baronnie de 
Roger de Gourcelles, à Donescumbe , une charruée de terre , 6 acres 
de pré , 3 acres de bois et 6 acres de pâture. Elle était probablement 
femme d'un anglo-saxon au service de Roger de Gourcelles. 

AiLMARUs , S. T. {Warvickshire , folio 243). D tenait, de la baronnie 
de Guillaume Fitz-Gorbucion , deux hydes de terre à Qntone. On ne 
trouve aucun autre détail sur ce riche sous-tenant. 

AiLMERUs (Filius Godwini), T. E. G. et T. R. E. ( Norfolk,Mio& 
171 et 272 b ), et S. T. ( Norfolk, folio 272 b et 273 ( 6is ). Get Ailmar 
était probablement fils de GodwinHaldenus, danois ou anglo-saxon, qui, 
suivant Blomfield {Norfolk^ folio 125), fut le seul des anciens habi- 
tants du comté de Norfolk qui participa aux faveurs de Guillaume-le- 
Gonquérant. D ne fut dépossédé que d'une partie de ses domaines. Il est 
inscrit dans le Domesday parmi les thanes , ou liberi hommes régis , 
et comme sous-tenant , dans le même comté , quelques-uns des domaines 
de révèque de Tedeford. Le registre cadastral en parlant du manoir de 
Stoflam , situé dans la centenie de Grenehou , semble désigner Ailmar 
conmie étant évèque : Sioftam ienuit Almarus eptseopw. Mais nous ne 
pouvons dire à quel évèché il appartenait , et • toutes nos recherches 
sur ce sujet ont été infructueuses. 

AiLRic , ou AiLRicus , S. T. [Buckinghamshire 9 folio lis h; Oxford- 
shire, 1^. Gloucestershire, 164 b; Warmckshire, 241, 242 b( bis); 
NoUinghamshire, 581 {bis); 5i4//btt, 360b). Get Ailric ou Ailricus, 
ainsi qu*Alric ou Alricus dont les noms se trouvent inscrits plus bas, 
semble être un thane du roi Edouard , qui avait fait sa soumission au 
Gonquérant , et qui conserva ses nombreuses sous-tenures. 

AiLRUK, T. E. G. [Dorsetshire , folio 84), thane soumis > dont la 
famille nous est inconnue. D tenait directement du roi Widechesword, 
situé dans la terre des thanes de ce prince. 

AiLVARnus (Filius Belli ), S. T. {Su f folk, folio 391). Get anglo-saxon 
nous est totalement inconnu, ainsi que son père. 

AiLVACRE, S. T. {Somersetshire , folio 90). Le Domesday dit qu'il 
T.L 9 



— 66 — 

tenait Blacheford , de Tabbaye de Glastonbory , et , par une singularité 
difficile à expliquer , . ce même registre dit plus bas , sous le nom 
Alnod Mooachus , que œ religieux tenait également Blacheford de la 
même abbaye. Serait-«e une erreur?Ou cette terre, située dans le comté 
de Somerset , aurait-elle été tenue par deux soui^tenants diffërents. 
Enfin les ÀddUamenta à VEx(m Domesday Tiennent encore augmenter 
cette confusion , en disant que ce même Ailvacre tenait, de l'abbaye de 
Glastonbury , la terre de Kacheford , dans le comté de Devon. 

AiLWAnn, T. E. G. {Dorseishirty folio 84). Cet anglo-saxon est 
inscrit parmi les tenanciers avant la confection du Domesday. Il est 
présumable qu'il se soumit au Conquérant, qui lui conserva une partie 
des domaines qu'il tenait T. R. E. 

AiLWARnus, S. T. [Somersetihire^ folio 97), parait être le même 
que le précédent , inscrit comme lui parmi les tenanciers T. R. E. 

ÀiNCURT ( Walterius ou Valterus d' ) , T, E. C. ( Northampimshire , 
folio 226; DerbysMre, 276 b; Nottinghamskire, 280 b, 288 b; Torkshire, 
326; Lincolnshire, 361; Clamoreê in Chei8te%>en, 376 b, 377 b; Yorkshire, 
379 ). Walter ou Gauthier d'Aincourt accompagna le duc Guillaume en 
Angleterre, et fut un des Normands qui le servirent avee le plus de zèle; 
aussi en taXAl récompensé généreusement par ce prince , qui lui con- 
céda près de soixante manoirs situés d^ns différents comtés d'Angle- 
terre , et , entr'antres, le domaine de Blankney , dans le Lineolnshire, 
qui devint le siège de sa baronnie. Suivant quelques généalogistes an- 
glais , Edmond d'Aineourt ou d*Eineourt aurait été le dernier de la 
branche ainée de cette famille , et serait Qiort sous le règne d'Edouard 
lil, en 1327; mais cette famille ne s'éteignit réellement, dans la branche 
cadette, que la première année du règne de Henri Vi ( 1422), comme 
on peut le voir par ce qui suit. 

Edmond d'Aincourt , huitième baron de ce nom, dont le fil» unique 
était mort de son vivant, n'ayant plus qu'une fille , du nom d'Isabelle , 
pour héritière de ses biens et de ses honneurs , présenta une requête 
au roi Edouard II , à l'effet de pouvoir disposer de ses domaines ho- 
norifiques de la manière qu'il jugerait la plu& convenable* Ce prince 
ayant accédé à sa demande , par ses lettre&-^tentes , Edmond aliéna 
et transmit ses domaines et ses honneurs à Guillaume d'Aincourt , 



— 67 — 

fils de Jean d'Aiocoort, seigneur de Knotborp, dans le comté de Derby. 
Ce dernier deseendait d*une branche cadette, sortie d'un Roliert d' Ain- 
court , qui vivait sous les règnes de Bichard-Cœun-de-Lion et de 
Jean-Sans-Terre. Guillaume » par suite de cette transmission , fut en 
effet appelé au Parlement; mais la nouvelle branche « émanée de lui, 
ne dura même pas un siècle. Elle s'éteignit , en 1422 ou 1423 , par 
la mort de Jean d'Aincourt, qui , de son mariage avec Jeanne de Grey, 
fille de Bobertde Grey, n'avait laissé qu'un fils et deux filles. Ce fils, 
portant le nom de Guillaume , n'avait que trois ans lors de la mort 
de son père , en 1422 , et lui-même mourut l'année suivante , en 1423. 
Quant à ses filles, l'une, nommée Marguerite, épousa Sir Ralph Cromwel, 
mort sans postérité ; l'autre , nommée Alix ou Alice , fut d'abord mariée 
à Sir Bal[di Boteler , dont elle n'eut pas d'enfants , et elle épousa en 
secondes noces, William Lowel, lord Lowel, etc. , auquel elle transmit 
tous les biens de la famille anglo-normande d'Aincourt. 

Il nous reste peu de documents sur le berceau de la famille normande 
de Walter d'Aincourt , quoiqu'il existe beaucoup de localités portant 
les noms d'Aincourt , Encourt, Eincourt ou autres, tant dans la Haute- 
Normandie que dans le Beauvoisis. Nous sommes cependant portés 
à croire que cette famiHe était sortie delà paroisse d'Aincourt, située 
dans le Yexin normand , doyenné de Magny , dont le patronage fut 
donné, par l'un des descendants de Walter , à Tabbaye du Bec. On voit 
en^et, dans le MS. de Bosny, déjà dté , que la terre d'Aincourt était 
un fief noble, appartenant à Olivier d'Aincourt. On y lit aussi, plus bas, 
que le roi tenait ce fief en ses mains , sans doute à cause des enfants 
en bas âge. 

AiNCURT ( Walterus d' ) , S. T. ( LincolnMre , folio 340). Il tenait, de 
l'archevêque d'York et dans ce même comté, quelques terres à Billen- 
geburg et à Horbelinge. 

AiaAEDUS, S. T. (Danetsbire , folio 83). Airard, sous^nant d'Aiulf 
le Chambellan , est inscrit dans le Domesday à la suite de Hugues de 
Lury et alii FroÊtcigem , c'est-ènlire parmi oeui qui n'avaient pas 
pu prouver qu'ils étaient anglais (Budbome, (rAicM. page 80). 11 parait 
être la souche d'une famille normande du nom d* Airard ou Erard , 
marquis de Bfontreuil » qui , ayant épousé une héritière fort riche, du 



— 68 — 

Dom de Le Grip , dont la famille est également inscrite dans le Dames- 
day , exigea qne ses enfants joignissent à son nom celai de sa femme 
et portassent le nom d'Érard-Le Grip. 

AisTAïf , S. T. ( Suffolk , folio 446 b) , probablement le même que 
Estan ou Estanus , qui est inscrit parmi les tenanciers T. R. E. 

AiTARD, s. T. [Chester , folio 266). Il sous-tenait, de Guillaume Fitz- 
Néel, une hyde de terre i Heletune, centenie de Tunendune , comté de 
Ghester. Ge Guillaume Fitz-Néel était un des barons de Hugues d^Ayran- 
ches , et tenait lui-même du comte palatin de Ghester , qui Jouissait des 
droits régaliens. Nous n'avons aucun renseignement sur la famille 
d'Aitard. 

AiTARDUS (Presbyter), S. T. {Nottinghamshire, folio 280). Il possédait 
deux maisons dans la ville deNottingham ; du reste, il nous est inconnu. 

AiTARD, S. T. {Norfolk, 124b {bis), 125, 175, 180 b , 186 
(bis), 188 b, 277 b; Suffolk, folio 331). Ge normand réclamait, 
sur la terre de Scotessa , alors en la maiki ]du roi , ainsi que sur le fief 
de l'évèque de Bayeux , trois hommes libres et douze acres de terre, dans 
le comté de Norfolk, indépendamment d*une charmée et demie de terre 
et de quinze autres acres de terre , le tout situé dans le même fief et le 
même comté. Il était aussi tenancier de Roger-le-Bigot , dans les comtés 
de Norfolk et de Suffolk. Il tenait en outre de ce seigneur , en Norman- 
die , à Yire ou Mortain. 

AiULF, S. T.{Comu)all, folio 120 b ). Il possédait une moiMio à Garno- 
ga , qu'il tenait probablement de la reine Mathilde. Le Domesday dit, en 
effet , en parlant des quatre manoirs du comté de Gomouailles , ins- 
crits dans le folio que nous venons de citer : inscriptas terrai Brietric 
ienebat , et post McUhildis regina. 

AiULFUS, T. E. G. et T. R.E. {Devonshire, folio 116), et S. T. ( FFt«- 
shire , 69 b ; Dorsetshire, 75 , 78, 78 b ; Somersetshire , 94; Worcester^ 
shire, 172 {bis) , 175 ; Devonshire , 109 ). Get Aiulf tenait directement 
du roi une baronnie, dans le comté de Devon, et les AdditamerUa h 
ïExon Domesday , folio 426, disent que les seigneuries dont elle était 
composée , étaient situées in terra francorum mUitum. Les terres dont il 
jouissait avant la Gonquête , comme tenancier , soit dans ce même com- 
té , soit dans celui de Somerset , il les sous-tenait alors de Juhel de To- 



— 69 — 

tenais. II était également sous-tenant des abbayes de Mideltone et de 
Seeptesbury , dans le comté de Dorset , ainsi qae d'Urso d'Abetot, dans 
celui de Worcester. ( Voyez Add. folios 41 et 58. ) 

L'inscription de ces deux tenanciers , sous le nom seul d'Aiulf , ou 
d'Àiulfus, ainsi que celle des autres qui suivent, sous les titres d*Âiulfus 
Gamerarius ou d'Aiulfus Yicecomes , ne nous permet pas sans doute 
de les confondre ensemble ; mais , si l'on voulait considérer ce nom 
d'Aiulf comme un prénom , sans admettre que ceux qui l'ont porté 
fussent frères ou parents , la confusion deviendrait alors inextricable 
pour nous. Quels que soient , ai> surplus , les rapports de filiation qui 
pourraient exister entre eux , nous dirons que nous ne connaissons jus- 
qu'ici qu'une seule famille à laquelle il nous soit permis de rattacher 
tous ces Aîulf. 

Cette famille, riche et puissante, habitait la ville de Gaen. Elle portait 
le nom d' Aiulphus de Foro, parceque la place du marché St-Sauveur de 
cette ville faisait partie de son fief. Elle possédait en outre une grande 
partie du territoire et de la banlieue de cette ville. Suivant le cartulaire 
de Tabbaye d'Ardennes, Aiulf-du-Marchéet Asceline sa femme jetèrent, 
en 1121 , les premiers fondements de ce monastère , situé à la porte 
de Gaen, qui fut consacré, en 1138, par Richard de Gloucester, évèque 
de Bayeux. Ils moururent l'un et l'autre en 1140 , et laissèrent , après 
eux , quatre fils , qui furent la souche des riches familles de Mondrain- 
ville , d'Hermanville et autres. (Voyez les Essais 9ur Caen^ de M. l'abbé 
de La Rue, t. 21, page 98). 

AiULFUs (Gamerarius), T. E. G. [Dorsetshire^ folio 82 b) , et S. T. 
( Hants , folio 52 ). D tenait en chef et directement du roi , une baron- 
nie dans le comté de Dorset, dont le siège étaitàBlancforde, etqui 
s'étendait sur seize autres seigneuries. L'une de ces dernières, nommée 
Hampreston , a même conservé jusqu'ici le surnom de Hampreston-le- 
Ghamberlain. Get Aîulfus Gamerarius ne figure pas parmi les tenanciers 
du temps d'Edouard. Il est donc évident qu'il appartenait à une famille 
française, et qu'il devait au Conquérant et sa baronnie et son titre de 
chambellan. 

AiuLFUS (Vicecomes) , T. E. G. {Berkshire ^ folio 63 b; Wiltshire, 
folio 73 ). On lit dans le Domesday-Book^ au sujet de ce dernier comté : 



— 70 — 

Aiulfuê lUius ienei Gramested. Pater ^uê îenuit T. B. E. et geldebai pro 
una hida ei dimid. II tenait égalemeot dans le comté de Dorset* avant 
la confection de ce registre. Les Addikunenta au Ikme$day d'ExeUr 
disent aussi qu'il tenait * du Conquérant , le manoir de Winterbone, 
situé dans le même comté. AiulM&-Vicomte possédait en outre, dans le 
bundred ou centenie d*Englie , du comté de Berks » une baronnie, dont 
le sîége était à Siford , et que Brictric tenait en aleu du temps 
d'Edouard , pour le prix de dix livres. U avait aussi reçu du roi une 
autre baronnie, dans le Wiltshire , dont les seigneuries de Bermentone 
et de ToUard faisaient partie. Le territoire de cette dernière seigneurie 
dépendait de trois baronnies différentes. Celle d'Edouard de Salisbury 
en possédait deux bydes et demie. Cinq hydes de terre faisaient partie de 
celle d' Aiulf-le-Vicomte, et le surplus des terres composait la baronnie de 
Guillaume, comte d'Eu. 

Parmi les quatre tenants du nom d'Aiulf , qui sont inscrits ci-dessus , 
deux paraissent avoir suivi le prince Edouard , lorsqu'il quitta la Nor- 
mandie, pour prendre possession de la couronne d'Angleterre. Ils en 
furent récompensés par la donation de différents domaines dont la 
jouissance leur fut conservée par le Conquérant, qui, de son c6té, dota 
également les deux Aiulf qui l'accompagnèrent en Angleterre. Mais 
quel rapport pouvaitr-il exister entre Aiulf, le père du Vicomte , et les 
personnages de ce nom qui précèdent, ou même avec la famille Aiulf-du- 
Marché , de laquelle ils paraîtraient sortis ? C'est ce qu'il est impossible 
de dire aujourd'hui: on peut seulement ici tirer des conjectures. 

Alahus ( Comes , sans doute pour Alanus Cornes ) , S. T. {Hants , 
folio 52. ) ( Yoye;^ Alanus. ) 

Alan (Clericus episcopi Baiocensîs) , S. T. (JT^nl, folio 1*' b). U n'y a 
rien à dire de ce clerc de l'évêque de Bayeux. 

Alan, S. T. {Sussex^ folios 21 et 22 b). D parait être le même qu' Alanus, 
qui suit. 

Alanus, S. T. [Suêsex, folios 20 , 22 b; BwJcm^umMre , folio 146; 
Cambridgeshire, folio 195; Northamptmskire, folio 223 pomm, 229 (bis). 
Cet Alanus, désigné par ce seul nom ou prénom, nous est tout-à-fait in- 
connu . n faisait probablement partie des chevaliers du comte de Mortain, 
duquel il tenait non seulement six bourgeois dépendants de ses boung 



— 71 — 

et baronnie de Pevencey, mais encore onze hydes et demie de terre à 
Ferles , à Pelinges , à Ode, à Bristocbe et à Witungrave » dans les com- 
tés de Sussex et de Biickingham. Il soas-tenait également , du même sei- 
gneur, àDerborg, dans le comté de Northampton, six hydes et demie de 
terre. Enfin , dans le comté de Cambridge, il tenait, de la baronnie du 
comte Alain FerganI, deux hydes et demie de terre à Burrelle, centenie 
de Stapiehow. 

Alanus (Comes) T.E.C. {BantSy folio 44; DorsetûdreJ9; Hertfordskire, 
132, 136 b; CambridgesMre, 189, 193 b; Northampionshire, 224; Derby- 
shire, 273; Nottingha$nshire, 282, 298, 298 b; Yorkshire, 298, 298 b, 309; 
Lineolnshire^ 547 b; Clamores md Lincoln^ 375; CUx&iores norih Lincoln, 
376; Clamores m Chetsteven, 377, 377 b; Torkshire, 379, 379 b, 380 b, 
381 , 381 b ; Emx , 35 ; Norfolk, 144, et Suffolk, 293 ); et S. T. ( Hert- 
fordêkùre, 137; Essex^îollioi; Norfolk, 110b. 115). (Voyez aussi les ^Idd. 
Exon Domesday, folio 20, et Jnquislt. Eliensis, depuis le folio 116 jus- 
qu'à 122.) 

Nous devons d'abord faire observer que , dans notre opinion , Far- 
ticle de cet Alanus Comes, devrait être scindé; et nous pensons que M. 
ElHs , en pariant, sous un seul nom, dans sa table des T. E. C. de toutes 
les possessions situées dans les différents comtés ci-dessus , et en les at- 
tribuant au même comte, a commis une grande erreur. 

Une aussi fausse énonciafion: pouvait d'autant moins subsister dans 
notre travail , que trois seigneurs de Bretagne , ayant suivi le duc 
Guillaume en Angleterre , portaient et le nom d* Alain et le titre de 
comte, sous les noms d'Alain Fergant, Alain-le-Boux et Alain-le-Noir; 
que tous trois avaient été dotés par ce prince , après son invasion , ou 
après qu'il eut apaisé les révoltes partielles des seigneurs anglais et 
anglo-saxons, en 1068 , époque vers laquelle il s'empara des baronnres 
qu'il leur avait laissées , pour les distribuer à ses compagnons , nor- 
mands, bretons et autres. Nous devions donc restituera chacun de ces 
Alain , les tenures qui semblaient devoir leur appartenir d'après le Do- 
mesday. A cet effet , nous avons formé trots divisions des nombreux 
domaines inscrits ci--dessus , sons te titre unique d'Alanus Comes , 
et nous les avons fait précéder (Fune courte notice sur les trois comtes 
dit nom d'Alain , qui furent présents à la Conquête. 



— 72 — 

V AlaDus Cornes , oa Alain dît Fergant ou Fergeni » fils de Hoael Y , 
duc de Bretagne , fut envoyé par son père, en 1066 , près du duc Guil- 
laume, arec un fort secours de clievaliers bretons , pour faire la con- 
quête de l'Angleterre. Cet Alain ne fut duc de Bretagne, qu'après la 
mort de son père , le 10 avril 1084. — Les deux autres comtes du nom 
d'Alain furent désignés , par courtoisie , dans les généalogies anglaises , 
sous les noms de comtes de Bretagne; mais ils n'étaient réellement que 
comtes en Bretagne. 

Guillaume-le-Gonquérant donna au comte Alain Fergant » probable- 
ment avant son mariage avec sa fiUle Constance , vers 1076 ou 1077 , 
tous les domaines saisis sur le rebelle Morckard , qu'il tenait en chef, 
en baronnie, savoir : — 1"* Hertfordshire^ trois maisons , dont il jouissait 
dans la ville de Hertford ; il tenait in eapite^ dans le même comté, les 
manoirs de Watone, de Mundene, centenie de Bradewater , ainsi que dix 
seigneuries dans les centenies d'Odesey , d'Edwin-Strew et de Hertford 
( Hertfordshire , folios 132, 136 et 137 ) ;— 2*" comté de Cambridge, cinq 
burgenses à Cambridge, et il tenait en chef dans le même comté, Fule- 
beme , Hintone , Tevresham , centenie de Flamiding , soixante-sept 
seigneuries dans les centenies de Cildeford , Wittelesford . Norestow , 
Chavelay , Stanie et Radefelle ( CambridgeMre , folios 189, 193 b, 194, 
195 ) ; — 3"" comté de Northampton , T. E. C, la seigneurie de Wara- 
feld, centenie de ClaUeia , que Ranulf , son dapifer, sous-tenait de lui 
( NorthampUmMre , folio 224 ) ; — 4* comté de Derby , T. E. C. la sei- 
gneurie d'Elnod ( Derbyshire , folio 273 ) ; — ^ 5"" comté de Nottingham, 
T. E. C. Sibetorp, Sudetone et trois autres seigneuries {NottinghamMref 
folio 282 ) ; — 6'' Comté de Lincoln , T. E. C. Bortone , Welingeham , 
Lea et plus de quatre-vingts seigneuries, qui appartenaient presqu'entiè- 
rement à Morckard, et dans lesquelles U avait droit de wca {LincolnMre^ 
folios 347 , 347 b, 348, 348 b);— 7<' CUmores in north reding Lincoliœ 
à Treding , il réclamait les domaines et le droit de soca , dont jouissait 
son prédécesseur ; des terres de l'évèque de Durham , de Robert- 
le-Dépensier et de Drogon , à Fulgertone , et les hommes du hun- 
dred soutenaient sa demande [Clamores in north reding Lincoliœ ^ folio 
376 ) ; il réclamait aussi , Clamores in Chetst. , dix bovatoê ter. à 
Benintune , et nous voyons que Guad , l'un de ses hommes , disait 



— 73 — 

que le prédécesseur du comte avait eu« à Gherch , ciuq bov. ttrrœ cum 
saea etsoca {Clamores in CheUt., folios 377, 377 b) ; — S"" comté d'York, 
tenait en chef à Fulford, dans le territoire de la ville d'York, que 
Morckard avait possédé; à Cliftune, il tenait dix-huit cor. ter., et, à 
Overton, Hallam avec une car. <er., cinq vU. trois bev. cum. trib. car. et 
ufML sih).; à Sciltun, unum hom. avec une car. ; à Fortune , un manoir 
de huit car. , possédés par Morckard et auquel était attaché le droit 
de soc sur quatre hommes. Il obtint aussi, du Conquérant, le titre et les 
droits de comte palatin ( Torkshire, folios 298 et 313]). 

2^ Alanus Gomes, ou Alain-Le-Roux, dit Xe Rébré, second fils d'Eudon, 
comte de Penthièvre et comte en Bretagne. Il tenait en chef et en 
baronnie les domaines que le comte Edwin , fils d'OIgar , possédait 
dans le comté d'York , et dont il avait été dépouillé par le duc Guil- 
laume, après la reddition d'York. Âlain-Le-Roux jouissait , dans le 
territoire de cette ville, de trois car. ter. {Yorkshire^ folio 298 ). Il tenait 
en chef le domaine de Ghellinges d'où relevait Berewithe , et huit 
seigneuries dont se composait surtout la baronnie du comité Edwin, 
et dont se forma ensuite le comté de Richemond. On y ajouta Apleby 
et seize autres localités de ses dépendances , ainsi que Hottune , Mid- 
deltune , et au moins cent soixante autres seigneuries, dont six dans le 
West-Reding et une dans l'Est-Reding, avec leurs dépendances ( York- 
shire, folios 309-^14). Il réclamait à Itelthone, quinqae car. et quinque 
bov. ter* : à Gateby , duo car.; à Sprotebang , à Balleby et Gurenworde, 
octo car. ;^ à Aleastre , sex bov. ; à Ascham , octo car. ter. ; à Terintune 
aussi octo car. ter. ( Clamores in York^ folioâ 379, 379 b, 380 b) ; cent 
quatre-vingt dix-neuf manoirs dépendaient de sa châteilenie ; cent huit 
étaient dévastés ; cent trente-trois étaient tenus par ses hommes, et 
enfin il réclamait, à Ghilchefeld, deux car. ; à Diston, quatre, et autant 
à Ghelesford {ibid. folio 381 bter). 

3"" Alanus Gomes, ou Alain-Le-Noir, frère du précédent, troisième fils 
d'Eudon de Penthièvre, comte en Bretagne , succéda à son frère dans le 
comté de Richemond. Il tenait en chef et en baronnie,—!'' au comté de 
Hauts, Groftone, Fauteley et un autre manoir dans la centenie de Tice- 
felle, qu'Ulward et Ausgot, fils d'Elmer, tenaient T. R. E.{Hant$, 
folio U); — 2^ au comté de Dorset , le manoir de Devenis, pour quinze 
T. /. iO 



— 74 — 

hydes déterre, que Brictric tenait T. R. E. {DorMihire, folio 77);— 3^ 
au comté d'Essex » Epingham , Wlingehallam et hait autres seigoeuries 
[EsseXf folio 35 ) ; — 4"" au comté de Norfolk, Suasham, Nereford et qua- 
rante-huit autres seigneuries ( Norfolk , folios 144-151 ) ; — 5' enfin, 
au comté de SufTolk» Risemberg , Stow, Torp et quarante deux autres 
seigneuries (Suffolk, folios 292-298). 

L'extrait suivant de la généalogie de ces deux familles servira à 
rectifier quelques erreurs accréditées depuis long-temps par les auteurs 
des Peerages. 



AliinFergaDt.^ 



m 

Houtel V, due de BreUime, ssHafoÎM de Bretagne» 



e** de Dol et de Goraoaaifles, 
mort en 1084. 



sœur et héritière du due 
Gonan, H* du nom. 



1 Alain Fergaat^c" des l*GoD8tanee de Normandie, Mathia8,c*'de peui aœurs. 



Bretagne , duc en 8* fille du Conquérant , 
1084 , mon le 13 M. S. P. 
octobre 1119. Il ses 9* Ermengarde d*Anjou 
fit moine i l'ab- 
baye de Rbedon , 
en lus. 



' Ermengarde d*Anjou , 
fille de Foulques IV, dit 
Le Réebin. 



Nantes , 

mort sans 

postérité. 



Conan III, dit leGros, Geoffroy, dit Le 

duc de Bretagne en Roux, mort 

111 2. Il fut le père en Palestine, 

de Berthe , femme en 1116. 
d'Alain UI. 



Hafoise mariée i = Baudoin VII , c** de 

Flandres, dit La 
Hacbe. 



Geoffroy I**, comte de Bretagne, =: Hadwise de Normandie , 
mort en 1008. | 2« filledu duc Richard. 



1 



Eodon ou Eudes .2* fils du comte de ss Agnès ,. fille d'Alain Cagnard, 
PenthiéTre ot a A?aujour. comte de Gomouaille. 



iGeoffroyn, Alain I*', Alain II Étienne,s N. sa femme 

AlainLeRouxy ditfiothe- dit Le ditLeNoir, c** de 

et < rel, c** âù Ronx, 1*' do sur- Pen- 

Alain Le Noir. \Pentheviére, M. S. P. nom , M. thiéTre, 

|tué i Dol, 94 en 1089. S. P. en mort en 

aoûtl098. 1098. 1187. 



.Trois autres une nue. 
enfants 
mAles. 



N., son fils Alain m, dit Le Noir i 
aîné. et le 3* de ce sur- 

nom, mort en 1466. 



\ 



Conan IV, dit Le Petit, père de 
GoDStanee, et mort en 1171. 



Berthe, fille aînée de Conan m, duc de 
Bretagne, héritière du duché. 



Mathilde d'Ecosse, scrar du roi 
Malcolm. 



— 75 — 

Sir William Dugdale et, après lui, tous les généalogistes anglais » ont 
répété qu'Alain Fergant , comte de Bretagne et de Richemond , avait 
épousé Constance , seconde flUe du Conquérant ; qu'U avait conmiandé 
l'arrière-garde de l'armée de ce prince à la bataille d'Hastinges, et 
enfin qu'il en avait été récompensé par la donation de quatre cent 
quarante-deux manoirs» dont cent quatre-vingt-dix-neuf» situés dans 
le north riding de T Yorkshire » avaient appartenu au comte Edwin » et 
formèrent ensuite le Richemondshire. Nous avions partagé cette er- 
reur ; mais » en étudiant avec plus de soin l'histoire de Bretagne » et 
particulièrement l'acte suivant» par lequel le Conquérant donne à Alain 
de Bretagne » son neveu » les terres du comte Edwin » nous avons pu 
nous convaincre qu'il n'avait pas fait cette dernière concession à Alain 
Fergant» son gendre» mais bien» comme nous l'avons indiqué plus haut, 
à Alain-Le-Roux » second fils d'Eudon comte de Penthièvre. Cet acte 
s'exprime ainsi : Ego Guittelmtu cognomine Bastardi^ » rex Angliœ^ do 
et concedo tibi nepoti meo AUmo Britanniœ comiti » et heredibuB tuis 
in perpetuum omnes villas et terras , quœ nuper fuerunt comiti Edwyni » 
in Eboraschira^ cum feodis militum » et ecclesiis , et aliis libertalibus et 
eonsuetudinibus , ita libère et honorifice sicui idem Edtcinus eastenuit. 
Dot. in obsidione coram dtitate Eboracens. (MS. Cott. Faust. B. YII. 
Intit. Honneur de Richemond. ) 

En effet, le mot NEPOS» par lequel le duc-roi» désigne» dans cet acte, 
le comte Alain » ne convenait pas à son gendre» mais à Alain-Le-Roux» 
petit-fils d'Havoise de Normandie » fille de Richard P'. Guillaume avait 
réellement sur lui le droit d'issu de germain» et» par conséquent» il pou- 
vait et devait même l'appeler son neveu» suivant la coutume de Bretagne 
et de Normandie. 

Que des auteurs français, n'ayjsint aucune connaissance de la charte 
précédente , aient été induits en erreur et n'aient pas établi exacte- 
ment la filiation des comtes de Richemond » cela n'a rien de surpre- 
nant » puisque la question était purement anglaise. Mais » nous avons 
lieu de nous étonner de voir les auteurs des Peerages et Baronages 
conunettre la double erreur de confondre Alain Fergant avec Alain- 
Le-Roux; et» après avoir unanimement désigné le premier comme 
comte de Richemond » lui donner pour successeurs » au lieu de ses pro- 



-^ 76 — 

près enfants , les frères d'Alain-Le-Roux » et ne foire ainsi qu*one seule 
famille de deux branches bien distinctes. Voici au surplus la généa- 
logie des Richemond» telle que Nicolas Harris l'a donnée ^ d'après Dug- 
dale ( Sinopsis etc., édit. de 1825 ). Nous y ajoutons quelques notes en 
regard. 



i<» Alain Fergant, comte de Bretagne, 
créé comte de Richemond par le roi 
Guillaume, mort en 1089 (1). 



^ Alain-Le-Noir, son frère, mort sans 
postérité, en 1093 (2). 



Z^ Etienne, son frère, mort en 1137 (5). 



4<> Alain , son second fils , mort en 

1165(4), 



50 Gonan IV , dit Le Petit , mort sans 
postérité, en 1171. 



(1) Alain Fergant mourut trente ans plus 
lard , c'est-à-<lire le 15 octobre 1119. 
Ainsi on le confond déjà avec Alain*Le- 
Roux, mort en 1089, et évidemment 
premier comte de Richemond, suivant 
l'acte précédent. 

(2) Alain-Le-Noîr était frère d'Alain- 
Le-Roux et non pas d'Alain Fergant. Ce 
dernier n'eut qu'un frère, du nom de Ma- 
thias, comte de Nantes, ainsi que deux 
sœurs. U eut en outre deuxfils, Gonan III 
et Geoffroy dit Le Roux. Son ûlsatné lui 
succéda au duché de Bretagne en 1112 , 
ou sept ans avant sa mort , lorsqu'il prit 
rhabit religieux à Fabbaye de Rhedon ; 
mais ni son frère ni ses fils ne furent 
comtes de Richemond. 

(3) Etienne était frère d'Alain-Le-Roux 
et dAlain-Le-Noir. Il paraîtrait leur avoir 
succédé ; mais les génédogistes anglais 
ne lui donnent le titre de comte de Riche- 
mond qu'avec quelque défiance. 

(4) Get Alain est bien évidemment Alain 
dit Le Noir, second de ce surnom, et 
second fils d'Etienne et de Berthe , fille et 
héritière de Gonan IIL Get Alain mourut 
en 1149 et non pas en 1165, comme le 
dit Harris. 

(5) Gonan LY était fils d'Alain-Le-Noir 
et de Berthe, fille atnée de Gonan III, duc 
de Bretagne. 



Il est évident, pour tout critique éclairé, que cette filiation est vicieuse; 



— 77 — 

qu'elle pèche dans son principe ; et qu'il y a confusion , pour le premier 
comte de Rictemond « entre Alain Fergant , fiUs de Houe^ Y» comte de 
Bretagne, et Alain*-Le-Roux , fils d'Eudon , comte de Penthièvre. Elle 
doit donc être annihilée, sinon en totalité , du moins en partie ; et nous 
croyons devoir la rétablir comme il suit : 



nLIATIOH DE8 COMTES BIGBEBtOHD DE LA MAISOll DE BRETAGHE. 



BRANCBB DB PBNTHIÈVRB BT BRANGBB DCCALB. 



l** Alain V\ dit le Roux , second fils d'Eudes , comte de Penthièvre 
et d* Avanjour , mort en 1089 , confondu avec Alain Fergant. 

2^ Alain II, dit Le Noir, premier de ce surnom , frère du. précédent , 
mort sans postérité , en 1093. 

3"* Etienne , frère des précédents. Il est désigné , dans quelques actes, 
sous le nom d'Etienne, comte de Richemond. Peut-être que son fils, qui 
lui succéda , était alors mineur , et qu'ayant la garde du comté, il en 
prit le titre. Il mc^urut en 1137. Néanmoins il avait probablement remis 
le comté à son fils, avant sa mort; car on le trouve sous le titre de comte 
de Richemond , lors de l'usurpation de la couronne par Etienne , comte 
de Roulogne , et c'est en cette qualité qu'il fut un des plus chauds adhé- 
rents de ce prince contre Mathilde. 

i^ Alain III, dit Le Noir , deuxième de ce surnom , fils d'Etienne. Il 
devint duc de Bretagne, aux droits de sa femme Berthe, fille de Gonan III, 
duc de Bretagne , mort sans postérité mâle. Alain fut le père de Gonan 
lY , qui suit , mort en 1146. 

S** Conan lY, dit Le Petit , fils d'Alain-Le-Noir , et dernier comte de 
Richemond , mort sans postérité mâle. Il avait épousé Mathilde , fille 
de Malcolm , roi d'Ecosse , dont il n'eut que deux filles , Énogine ou 
Imogine , abbesse de Saint-Sulpice de Rennes , et Constance , qui eut 



— 78 — 

successivement trois maris: 1"* Geoffroy, fils de Henri II; 2"* Ranulf, 
comte de Gbester, surnommé de Blondeyille ; 3"* enfin Guy de T&ooars, 
auquel le roi Jean permit de porter le titre de Ricbemond , jtire uxaris , 
mais sans avoir la jouissance des revenus du comté mis en ferme. 

Cette dernière rectification de la filiation des Ricbemond fournit une 
nouvelle preuve du danger qu'il y aurait à s*en rapporter aveuglément 
aux Peerages et Baronages , surtout lorsqu'il s'agit de la soucbe et de 
Torigine des familles normandes ou françaises. 

Alanus (Dapifer Judits comitisss) , S. T. ( Huntingdonshire ^ folios 
206 b, 207 ; NarthampUmOiire y folio 229 ). Cet officier particulier de la 
comtesse Juditb tenait deux bydes de terre qui dépendaient de sa baron- 
nie, à Einulverberie, centenie de Kenebattum, comté de Huntingdon. Il 
sous-tenait aussi à Herdewicbe , comté de Nortbampton, deux bydes de 
terre qui lui avaient été concédées par cette même comtesse. 

Albaharla (Ck)mitissa de ) , T. E. G. ( Esseœ , folio 91 b ; Suffolk , 
folio 430 b ). Elle tenait directement du roi deux baronnies composées 
des manoirs de Seiddinbam et Barleam » comté d'Essex , et de ceux 
de Simplinga, Belestede et autres, comté de Suffolk. On voit aussi {Add. 
inquisit. Eliensis , folios 520 et 521 ) qu'elle avait plusieurs bommes 
libres dans ce dernier comté, et qu'elle possédait à Delpecbe « centenie 
de Willeford, et à Burcb , centenie de Karleford. 

Suivant Dugdale {Baronage^ 1. 1*% p. 60), Adelize, comtesse d'Albe- 
marie et d'Holdemesse , femme d'Eudes , comte de Cbampagne , aurait 
été fille de Herluin de Gonteville et de Harlotte, concubine de Robert II, 
duc de Normandie , et par conséquent sœur utérine de Guillaume-le- 
Gonquérant , et propre sœur d'Odon , évèque de Bayeux , ainsi que du 
comte de Mortain. Après la Gonquète, le comte de Cbampagne fut gra- 
tifié de la seigneurie de l'Ile d'Holdernesse , dans l' Yorkshire , et créé 
comte d'Albemarle , à la sollicitation de Jean, arcbevëque de Rouen , 
qui lui avait concédé divers droits dans la ville d'AIbemarle,sous la con- 
dition que ce comte porterait sa bannière et défendrait son église avec 
dix cbevaliers. 

D'un autre côté, l'existence de deux Adelide ou Adelize, mère et fille, 
nous est révélée par une cbarte de fondation de l'abbaye de St-Martin 
d' Aucby , faite par Guerinfrey , seigneur d'Aumale , du temps du duc 



— 79 — 

Robert , mais particulièrement par un ancien rôle intitulé : Veterrima 
nùtitia , contenant l'état des biens de cette abbaye. Cet acte avait été 
trouvé dans les archives de Rouen par M. Deville , et M. Stapleton 
le fit connaître, en 1835, à la Société' des Antiquaires de Londres. 
On voit, dans la notice, que le rôle de la propriété des chanoines de la 
collégiale d'Âuchy, ou d'Aumale,fut rédigé par l'ordre l"" d'Enguerrand, 
consul ou comte de Pontbieu , fils de Rerlhe, fille de ce même Guerin- 
frey, fondateur de cette collégiale , 2° de.sa femmeAdelize , sœur du duc 
Guillaume ; que celle^^i survécut à son mari, mort au siège du château 
d'Arqués , en 1053 ; qu'elle était encore jeune lorsqu'elle fit consacrer 
cette église par Maurille, archevêque de Rouen; que les comtesses Ade- 
lize et Judith étaient ses filles ; que la première, qui était l'atnée , m 
imperio successit, c'est-à-dire qu'elle obtint la suzeraineté des d^maine^' 
de^ son père et de sa mère, après leur mort. 

Mais cet acte , tout en indiquant qu'Adelize et Judith étaient filles 
d' Adelide , sœur du Conquérant , laissait cependant ignorer qu'elles 
étaient issues non-seulement de deux mariages différents ; mais encore 
que cette même Adelide en avait contracté un troisième avec Eudes de 
Champagne. Une nouvelle recherche faite par M. Stapleton , dans les 
titres de l'abbaye d' Auchy, lui ayant fait découvrir un second rôle de la 
même date, mais plus exact que celui qu'il avait trouve AansV ArchoBolo- 
gia^ t. XXYI, il s'est empressé de nous en donner une rectification com- 
plète ( CoUecta$iea topographica et genealogica y année 1840 , t. YI , page 
265.) 

D'après ce nouveau document chronologique , il parait hors de 
doute qu' Adelide , sœur du Conquérant , n'avait eu qu'une fille du 
nom d'Adelize ou Adelide , de son premier mari , Enguerrandde Fon- 
thieu , seigneur d'Aumale , aux droits de son père ; que Judith , sa 
seconde fille , dont il est fait mention dans l'acte précité , était issue 
de son mariage avec le comte Lambert de Lenz, en Flandres ; enfin 
qu'elle avait épousé , en troisièmes noces , Odon ou Eudes , comte de 
Champagne , dont elle eut un fils, du nom d'Etienne , qui , en qualité 
d'héritier de sa mère, reçut le titre de comte d'Albemarle, mais 
seulement en tenure ou en commun avec sa sœur ainée, Adelize, qui 
en avait l'honneur ou in imperio successit. Cette communauté est cor- 



— 80 — 

roborée par la donation de Téglise de Saint-Martin d' Anchy , faite à 
l*abbaye de St-Lucien de Beaayais , par ce même comte Etienne , eonr 
semu et corroborcUione saroris meœAiMidis. {GaUia ehriêtf t. XI, instr. 
col. 19. ) 

Quant à la comtesse Juditli , filia supra dieto domiruB , nous voyons 
dans le MS. de Groyland de la bibliothèque de Douay, dont M. Francisque 
Michel nous a donné une copie , que Gruillaume-4e-€onquérant l'a 
désignée positivement conmie sa nièce et conmie fille du comte Lambert 
de Lenz : Neptem suam Juettam^ fUiam eomitis Lamberti de Lens , jor»- 
rem nobilis vifoi Stephani camitit de Alba$narla. ( Ckron, Anglo^Narm.^ t. 
II, page 112.) 

Suivant une charte, insérée dans le Monasticm^Angiieanum^ p. 993, 
par laquelle le comte Etienne d*Albemarle faisait une donation en 
faveur du prieuré de St-Martin-des-Champs, à Paris, on voit qu'il 
avait épousé Hawise , fille de Ralph ou Raoul de Mortimer , dont il 
eut plusieurs enfants , entr'autres Guillaume , dit Le Gros , comte 
d'Aumale, seigneur d'Holdemesse et de Bitham. Ce GuiUaume-le-Gros 
épousa Cécile d'Ecosse , dame de Graven , fille ainéè de Guillaume, 
comte de Murray , fils de Duncan , fils de Malcolm. De ce mariage 
sortirent deux filles : la première, nommée Havoise, succéda à son père 
dans le comté d'Aumale ; la seconde , du nom de Cécile , mourut jeune, 
suivant quelques auteurs, et, suivant d'autres , elle fut mariée à Eston, 
tige de la famille anglaise d'Eston. 

Havoise , fille ainée de Guillaume-le4iros , héritière des comtés d'Au- 
male , d'Holdemesse et dame de Graven , fut mariée trois fois : l"" avec 
Guillaume de MandeviUe , comte d'Essex , en 1179, mort sans pos- 
térité, enllS9 ou 1191 , suivant la chronique de Robert du Mont-St- 
Michel ; 2"" avec Geoffroy de Fortibus ou de Forts , si l'on en croit les 
Peerageê; mort en Palestine , en 1191 , suivant la chronique d'Alberic, 
ou en Angleterre , en 1194 , d'après les Peerages : il laissa un fils du 
nom de Guillaume UI , dont il sera parlé plus tard ; 3"" enfin elle 
épousa , en troisièmes noces , Baudouin de Béthune , à l'instigation 
de Richard-Cœur-de-Lion , dont il était le favori. Duchesne ( dans 
son Histoire de la maùon de Bétkume , liv. U , page 151 ) dit qu'il 
était fils puîné de Robert Y, seigneur de Béthune. Baudomn mourut 



— si- 
en 1211 9 laissant un fils du même nom , mort en baft-àge » Ainsi qu'une 
fille nommée Hadwise ou Havoise , qui fut mariée à Guillaume Maré- 
chal, deuxième comte de Pembroke, morte la cinquième année du règne 
du roi Jean. Ce Guillaume Maréchal épousa , en secondes noces , Éléo- 
nore , fille du roi Jean. 

Guillaume de Fortibus ou de Forts , troisième du nom , succéda à sa 
mère conmie seigneur de Graven » comte d'Holdernesse et d'Aumale; 
mais ce dernier comté n'était plus qu'un vain titre; car Philippe-Auguste, 
après avoir ruiné de fond en comble la ville d'Aumale , en 1196 , 
en avait concédé le domaine à Renaud de Dammartin , pour lui et ses 
hoirs. Guillaume III épousa Aveline , seconde fille de Richard , seigneur 
de Montfichet et Langley. Il mourut en 1241 , laissant pour héritier 
Guillaume de Fortibus , quatrième du nom , qui continua de porter le 
titre vain de comte d'Aumale, avec les titres, plus réels, attachés à quel- 
ques terres, qu'U possédait en Angleterre. Il fut marié deux fois, l"" à 
Christine de Sully ou SuUie, fille pulnéç d'Alain de Sully, comte de Gai- 
lovay en Ecosse, et de Marguerite d'Ecosse , et qui mourut sans posté - 
rite, en 1246; 2° à Isabelle de Reviers, comtesse de Devon, dame d'Ork- 
champton et de l'tle de Wight. Elle était fille de Baudouin lY, comte de 
Devon , et d'Amicie de Glare. Elle devint héritière universelle de son 
frère Baudouin Y, comte de Devon , mort sans postérité , en 1262. De 
cette seconde union naquirent, l"" Thomas; 2* Guillaume ; 3*" Havoise , 
qui moururent tous trois en bas âge ; 4"" Aveline de Fortibus, qui leur 
survécut. — Cette Aveline tomba, fort jeune encore, sous la tutelle et 
la garde du roi Henri III , qui la maria , le 8 avril 1270 , à Edmond , 
comte de Lancastre, son second fils. Elle mourut en 1293, sans laisser de 
postérité. Sa succession fut partagée entre les seigneurs de Courtenay et 
de Plays. Les premiers y avaient droit par leur alliance avec la niaison 
de Reviers ; les seconds , à cause de leur parenté avec les Montfichet ; 
mais le roi retint en sa main le comté d'Holdernesse. 



T. /. il 



— 82 — 

Noas croyons devoir donner ici la filiation suivante de la famille 
4*Albemarle ou d'Anmale , rectifiée d'après les nouveaux documents : 



f 



Richird , duc de Normandie. 

I 



Guériofrey • leign. d'Anmale. 

I 



Robert , dnc de pHarloite. 
Normandie , mort 
i Nioée, en 1035. 



Berthe, fille et hérit. es Hugues , comte de 
de Guerinfrey , aei- Pontb eu, mort le 
gnenr d'Aumale. 20 novembr. 1052. 



1 I 

Guillaume, rois Mathilde Adelide,sl* à Engaerrand ,^*à Lambert . O* e-S" à Eudes, 

'Angleterre. • _ de née en fils de Berlhe et ^de Lens , en Flan- comte de 

comte de Ponthien, 

mort en 1058. 



Flandres 1029 , 
Tir. en 
1080, 
mar. 8 f. 



dres. 



Adeliie , comtesse JH. i 
d'Aumale. j^^j^ s: Waltbeof , comte de Hunting- 

: don , décapité en 1078. 



Etienne d'Albemarle , comte !=^awT8e , fille de Raoul 



Champa- 
gne, enfant 
en 1048 , 
fi vaut en- 
core en 
1!07. 



d'Aumale , mort en 1126. 



r 



ou Ralph de Mortemer. 



Guillaume l^dit Le Gros , comte ^Cécile d'Ecosse , fille du 
d'Aumale , mort en 1179. | comte de Murray. 

I* Hafoise , mariée s= 1"* à Guillaume de Mandeville , mort sans post. U" Cécile sBston. 

s 2* i Gttill* ou Geoffroy de Fortibus , mort 
' en 1191 ou 1194. 



J 



8* i Baudouin de Béthune , mort en 1211. 



1* Baudouin , mort en bas ftge. 

2* Hafoiscs Guillaume Maréchal , M. S. P. 



Guill* m, de Fortibus.= Aveline de Mont- 

i fichet.... 



I 



Guillaume IV , de Fortibus , -s 1* à Christine de Sully , morte S. P. 
mort en 1259, marié 2 fois. -. 2* i Isabelle de Reviers. 

7 

1 



1 i \ 

i* Thomas , 2" Guillaume , 8* Havoise, 4" Ateline, morte sans Edmond sPlaniagenet 
mort en b. âg. mort id. mort. jeun. postérité, en 1293. comte de Lancasire. 



— 83 — 

Albani ( S. Abbatia ) , T. E. G. et T. B. £. ( Berkshire » folio 56b, 
59 b'; HertfordMre, folio 135 h ; Buckinghamshire , folio» 145 b) . U 
plupart des manoirs que Tabbaye de St-Alban possédait dans les deux 
derniers comtés » faisaient partie de ses domaines du temps d'Edouard. 
Elle fut dépouillée du manoir d'Heuret , dans le Berksbire , par Nigel 
d^Aubigny » après la Conquête. 

Albani ( S.Ecclesia ) , S T. {Bedfordshire , folio 213). L'église de 
St-Alban , située dans le comté de Hereford , fut bâtie par le moine 
Paul 9 neveu de l'archevêque Lanfranc , qui avait acquis de très- 
grands talents en architecture, sous la direction de ce savant prélat. 
Paul fut nommé abbé de St-Alban , le 4 des calendes de juillet 1077 ; 
il mourut en 1093. Cette église avait la préséance sur toutes les autres 
maisons religieuses d'Angleterre , en vertu d'une bulle d'Adrien lY . 

Albani ( S. villœ Burgenses ) , S. T. ( Hertfordshire^ folio 135 ). Les 
bourgeois de St-Alban possédaient une demi-byde de terre dans le ter- 
ritoire de cette ville. , 

Albemarle ( Bobertus d' ) , T. E. C. ( Devonikire , folio 113 ). Il 
tenait , directement du roi et en baronnie , Odetreu » Calocoma , Mi- 
deltone , et dix-sept autres manoirs dans ce même comté. 

Le Domesday d'Exeter nous fait aussi connaître qu'il avait épousé une 
des filles de Bobert-Le-BIond , qui lui avait donné en dot deux hydes 
et demie de terre , sur les quatre qu'il possédait dans le bundred de 
Bucberge. On voit en effet que, lorsque Bobert-Le-Plond maria son 
autre fille à Guillaume Audiey ( de Aldeleio ) , il ne put lui donner 
qu'une hyde et demie de terre pour sa dot. Le silence que les historiens 
gardent sur ce Bobert d'Albemarle , inscrit si iiarticulièrement dans 
le Dtmiesday , nous ferait présumer qu'il pourrait descendre des anciens 
seigneurs d' Aumale , ou du moins que ce ^rait un simple chevalier , 
habitant la ville d* Aumale et qui en aurait pris le nom. lia existé en 
effet, dans l'ancienne province de Picardie, une très-ancienne famille 
de ce nom , qui probablement avait la même origine , et qui sans doute 
subsiste encore aujourd'hui. Le premier qui se rencontre est Jean 
d* Aumale , seigneur d'Herselines , près Gamaches , qui , en 1339, se 
rendit à Lille , avec Aliaume deBoueret, son écuyer , pour y servir sous 
les ordres de Baoul de Brienne, comte d'Eu 0t de Gui3n^ , connétable 



— ai- 
de France , et qai fut un des seigneurs qui se Jetèrent dans Tonrnay , 
pour défendre cette ville contre les Anglais. Cette maison a formé plu- 
sieurs branche : les seigneurs Du Quesnoy , les vicomtes de Mont- 
Notre-Dame » les^seigneurs de Balastre , de Bugny , d'Ivrencheux , de 
Haucourt , dé La Horgne , de Gondreville et de Nampfel. Ils portaient 
d'argent à une bande de gueules , chargée de trois besans d'or. Il est 
même évident que cette famille d'Aubemarle ou d'Aumarle existait 
encore en Angleterre, au commencement du XY* siècle. Nous trouvons, 
dans les archives de la Manche , une charte datée de Tan 1206 , par 
laquelle Reginardus d'Aubemarle , miles et dominus de Wodbery , 
donne , à Tabbaye du Mont-St-Michel , son domaine de Blakedone ; 
et, plus tard, nous trouvons aussi un Guillaume d'Aumarle , pèred*un 
autre Guillaume et d'une fille du nom d*Élizabeth , cohéritière de son 
frère, morte en 1361. Élizabeth n'avait alors que 17 ans. Elle fut 
mariée deux fois , l"" à Jean de Mautravers , mort le 15 juin 1386 ; 
2* à Humphrey de Stafford, Tatné. Elle mourut à Tâge de 69 ans, 
en 1413 , ne laissant de postérité que de son premier mariage. 

Des actes de ses deux maris nous font aussi connaître un Jacques 
d'Aumarle, ainsi qu'un Thomas d'Aumarle , clerc. Le premier, Jacques 
d'Aumarle, fut chargé, en 1380 , de la procuration de Jean de Mautra- 
vers , pour donner la saisine de divers biens que celui-ci avait inféodés, 
et , en 1386, il reçut , de ce même Jean de Mautravers , plusieurs fiefs 
et domaines en inféodation. — Le second, Thomas d'Aumarle, clerc , 
reçut de Humphrey de Stafford et de sa femme Élizabeth , pendant sa 
vie seulement , le domaine et fief d' Alfreton , dans l'Ile de Wight, avec 
on moulin , à charge d'une rente annuelle de dix-huit marcs. Cet acte, 
daté de la quinzième année du règne de Richard II, en 1392, est revêtu 
du sceau de Thomas d'Aumarle. 

Quelle que soit au surplus l'altération que le nom d'AIbemarle ait 
subie en France comme en Angleterre , nous ne pouvons cependant y 
trouver aucun rapport avec la famille anglaise de Damarelle » qui , sui- 
vant Lyssons , sortait de Robert d'AIbemarle , et qui donna son nom 
aux manoirs de Milton-Damarelle et de Stoke-Damarelle , dans le De- 
vonshire (Lyssons, Mag. Brit. page 51). 

Ai.BBRi ou Alberic, S. T. T. R. E. ( Devmshirey folios 106 et 106 [bis), 



— 85 — 

109 ; Aid. Exon Domesâay, folio 382 ; SofmnetMre, folio 432 ). Cet 
Alberi ou Alberic est évidemment un saxon dépouillé de ses biens. Il 
sous-tenait alors , dans le comté de Deyon , l"* de Baudouin de Red- 
wers, vicomte dTxeter, Porrige, Stochilie et Oladam; ^ delà hàronnie 
de Théobald Fitz-Berner, le domaine de Restone , et , 3* de Hunfrey le 
Chambellan , une maison à Haltona ou Àltone. 

Albericus y S. T. {Sumx , folio 2i b ; Wiltshire, folios 67 b, 70 b ; 
Norihamptonshire , folios 220 [bis), 221 b; LeicesierMre , folio 235 b). 
Ce sous-tenant semblerait être d'origine normande et probablement du 
diocèse de Goutances ; car tous les barons dont il tenait des terres 
dépendaient de cet évèché. Peutrètre aussi appartenait-il à la famille 
de Yer , qui suit ; mais rien ne le prouve. Dans le comté de Sussex , 
il sous-tenait, à Codeham, de Robert, qui lui-même tenait de Roger 
d'Arundel. Dans le Wiltshire , il sous-tenait , de Tabbaye de Seepteberi , 
deux hydes de terre , à Tisseberie. Dans le comté de Northampton, 
il sous-tenait , de Tévèque de Coutances , deux hydes et demie de 
terre , ainsi qu'une bot>. ter. à Wademo. Enfin dans celui de Leicester, 
il sous-tenait, de Geoffroy de Wirce , six charruées de terre, à Niwe- 
tone. 

Albericus (de Ver), T. E. C. {Middlesex, folio 130 b; Cambridgeshire, 
folio 199 b; Huniingdonshire.Mios 204 et 207; Essex, folios 76, 101, 
107 ; Su/yW*, folio 418). 

Il tenait , en chef et par baronnie , dix hydes de terre , à Chenesit, 
centenie d'Osulvestane , dans le comté de Middiesex. Dans celui de 
Cambridge , il tenait de la même manière Esselie , Sextone et huit 
autres seigneuries. Il en avait usurpé une partie , notamment dans la 
centenie de Stanes , sur le roi lui-même. Enfin, il s'était emparé 
de vive force du domaine d'Abintone , qui était situé dans la cente- 
nie de Cildeford. Dans le comté de Huntingdon , il tenait en chef 
le domaine de Gelinge , centenie de Tolesland , ainsi que celui d'E- 
mingford , dans lequel il sous-tenait également cinq hydes de terre , de 
la baronnie de l'abbé de St-Benott de Ramsey. — Il tenait en chef, dans 
le comté d'Essex, Canefeldam , Udcheshale et treize autres seigneuries , 
parmi lesquelles se trouvait Haingheham , aujourd'hui Hedingham , 
qui panrft avoir été le chef de sa baronnie. Il sous-tenait également , 



— 86 — 

dansie même comté, do comte Alain, à Roinges et à Ganefeldam, sans 
doute par extension. Enfin , il s'était emparé, dans ce comté, d'une 
hyde et demie de terre, à Maggedana, ainsi que de trois acres de terre, 
dans la centenie de Goiecestre , qu'il prétendait avoir été tenus par 
WIwin , son prédécesseur. Âlberic de Yer tenait également , dans le 
comté de SufTolk , neuf manoirs , ainsi que sex car. ter., qui avaient 
été tenus par le thane Ulvinus , T. B. £. U y jouissait du droit de saea 
et soca. 

Il serait difficile de trouver une famille illustre à laquelle une généa- 
logie plus ridiculement extraordinaire ait été donnée ou supposée , 
que celle que nous voyons, dans Vltinerary de Leland, pour les de Yer, 
comtes d'Oxford. L'auteur les fait descendre de Noé , par Méléagre , 
vainqueur du sanglier de Galydon, et par Diomède, qui assista au siège 
de Troie. GoUius dit avoir vu tme généalogie de la maison de Yer , 
qui la faisait remonter à Abraham, et lui donnait pour membre 
l'empereur Antonius Yerus. La réalité est que cette famille est an- 
cienne ; qu' Alberic de Yer, dont il est ici mention , suivit le duc 
Guillaume à la Gonquéte, et que ce prince lui donna non-seulement 
quatorze seigneuries dans le comté d'Essex, pour former une baronnie 
et le siège de sa résidence ; mais encore trois autres baronnies dans 
les comtés de Gambridge, de Huntingdon et de Suffolk , indépendam- 
ment de la concession des terres qu'il avait usurpées dans les do- 
maines du roi ou sur d'autres tenants , sous le spécieux prétexte que 
son prédécesseur en avait joui du temps du roi Edouard. 

Kelham était sans doute mal renseigné , lorsqu'il a dit ( page 53 ) 
qu' Alberic de Yer avait épousé la nièce et l'héritière de Manaster ou 
Manasses , comte de Guisnes. Ge ne fut réellement que son arrière- 
petite-nièce. Le comte de Guisnes descendait de la maison de ce nom , 
fondée en 912 , par Syfrid-le-Danois. Il n'eut qu'une seule fille , 
qui ne fut point héritière de son comté ; il passa à sa tante Gisles ou 
Gillettes , sœur de Manasses , mariée à Winemar , châtelain de Bour- 
bourg et non de Baurbourg, comme le disent les Peerages. Get Henri 
appartenait à l'une des branches issues des comtes de Flandres ; il 
eut plusieurs enfants de son mariage avec Sybille ; et Béatrix de 
Bourbourg , sa fille , fut mariée avec Alberic de Yer , P^ du nom , 



— 87 — 

qui eut de cette union une fille , dont le nom nous est inconnu , ainsi 
que cinq fils » l"" Geoflroy , mort avant son père ; 2"" Âlberic , II* du 
nom ; 3* Roger de Ver ; 4** Robert de Ver , et 5' Guillaume de Ver. 
— Nous ne pouvons dire si cet Âlberic de Ver est le même que les deux 
tenants en chef qui sont inscrits plus bas, soit sous le nom A'Albericus 
CamerariuSf seul, soit sous celui A'AlberictAS camerarius reginœl Gela est 
probable ; mais nous n'en trouvons pas la preuve. 

Son fils Alberic II épousa Adelize , fille de Roger d'Ivri , dont il 
eut , 1"* Âlberic III , son successeur ; 2^ Robert de Ver ; 3"" Geoflroy 
de Ver; 4"* Guillaume de Ver, ainsi que deux filles, Âdelizeet Ju^ 
lienne de Ver. Âlberic II fut créé grand chambellan héréditaire d'Ân^ 
gleterre , par le roi Henri P' , près duquel il était en grande faveur , 
lors de la disgrâce de Robert Mallet , qui avait pris le parti du duc 
Robert-Gourte-Heuse. U fut également haut-justicier d'Angleterre , 
sous le même prince , et il fut tué dans une émeute populaire , à 
Londres, en 1140, la cinquième année du règne d'Etienne. 

Âlberic m , son fils , lui succéda et fut confirmé dans la charge 
de grand chambellan , par l'impératrice Mathildê , qui le créa en outre 
comte d'Oxford , après lui avoir laissé le choix entre les comtés d'Oxford, 
de Rerks , de Wilts et de Dorset, qu'elle avait mis à sa disposition. 
Cette donation et ce titre , confirmés , en 1155 , par Henri II , et par 
conséquent plus de 69 ans après la confection du Domesday, prouvent 
évidemment qu'Âlberic de Ver , premier du nom , ne pouvait pas alors 
porter le titre de comte et qu'il n'avait aucun rapport avec l'Âlbericus 
Gomes inscrit comme lui dans ce même registre. Enfin les honneurs , 
les titres et les dignités de comte d'Oxford et de grand chambellan 
d'Angleterre , furent transmis , par Âlberic UI, à ses descendants ; et 
ils furent portés par vingt seigneurs du nom de Ver, jusqu'à Jean, comte 
d'Oxford , mort le 12 mars 1702, sans avoir laissé de postérité mâle. 

La famille anglo-normande de Ver portait écartelé , or et gueules , 
avec une molette d'argent au premier quartier. 

Deux paroisses , du nom de Ver , dans la Rasse-Normandie , re- 
vendiquent l'honneur d'avoir été le berceau de l'ancienne maison des 
comtes d'Oxford. D'un côté, celle de Ver, près Rayeux, semblerait mé- 
riter la préférence , soit par son importance , soit par l'ancienneté de 



— 88 — 

» 

son église. D'ud autre côté , celle de Ver , dans le Gotentin , pandtrait 
aassi avoir des droits à la primaaté ; ils ont été appuyés par H. de 
Gerville, si consciencieux dans ses recherches, et nous ajouterons 
même que la circonstance de TinscripUon, dans le Dometday^ d' Alberic 
de Yer , comme sotts4enant de Geoffroy , évèque de Goutances » dans 
les cinq comtés où ce même Aiberic figure comme T. E. G. du roi. 
formerait une forte présomption en iaveur de la paroisse de Yer dans 
le Gotentin. Mais , pour ne pas prolonger inutilement cette notice, nous 
dirons seulement que la famille normande de Yer figure parmi les bien- 
faiteurs des abbayes de Sainte-Trinité de Gaen, de Fontenay , d'Aunay, 
de Savigny, etc. et qu'elle a toujours conserré des relations de pa- 
renté avec la branche anglaise. Ainsi , nous voyons, dans les chartes 
normandes, qu' Aiberic de Yer , comte d'Oxon , abandonna , en 1209, 
à Tabbaye de Sainte-Trinité , tous les droits qu'il avait sur les manoirs 
de Felsted et de Holsted , en Angleterre, sous la condition que deux 
jeunes filles seraient admises comme religieuses dans ce monastère , 
et qu'elles seraient présentées par lui ou par les comtes ses successeurs 
en Normandie. En 12i8 , un Guillaume de Yer confirma les donar- 
tions faites à Tabbaye d'Aunay, par les comtes ses prédécesseurs , ainsi 
qu'une nouvelle donation faite par son père Geoffroy de Yer, mibs, dans 
son domaine de Saint-4Seorge9-d'Aunay. Enfin , en 1301, un Jean de 
Yer présenta , à l'abbesse de Gaen, une fille de Thomas de Malvoisin , 
pour être admise dans ce monastère en qualité de rdigieuse , ooafor- 
mément aux droits qui lui étaient acquis par ses antécesseurs. 

ALBSR1CU8 (de Yer) , S. T. {MiddUsex, folio 130 b ; CoMnidgtdàrt , 
folio 190 ; HuniingdMMrt , folios 20i b , 208 ; Eutx , folios 35 , 
35 b; Suffolkf folio 287 b). Get Aiberic, inscrit comme sous-tenant 
dans les mêmes comtés et presqu'à la même page que TAIberic de 
Yer qui précède , ne permet pas de mettre en doute l'identité des 
deux personnages. Outre cela , le manoir de Keusington, que ce sous- 
tenant tenait de l'évèque de Goutances , devint ensuite la pn^nriété de 
la famille de Yer , comme faisant partie de la baronnie attachée à 
l'office de grand chambellan d'Angleterre , et il y demeura Jusqu'à 
la mori de Jean XII , comte de Yer, arrivée en 1461. 

Albericus ( Gamerarius) , T. de R.. ( Bonis , folio 49 b; 



— 89 — 

folk) 74 b). Dans le premier comté , il tenait directement du roi le 
don^ne de Harlie» dans le hnndred de Holesete , qu'AIaric , thane 
saxon» tenait m oUocKtim» T. R. £. ; et, dans le second comté , il tenait 
du même prince , m terra sertientium régis , les seigneuries de Sma- 
lebroc et de Drevel. U paraîtrait , d'après cela, qn'Alberic le Cham- 
bellan était le même qu'AIberic de Yer , dont le fils devint grand 
chambellan d'Angleterre , après la disgrâce de Robert Hallet; puisque 
les seigneuries dont il fut doté , étaient affectées k l'offlce de cham- 
bellan , qu'il remplissait dans la maison du Conquérant. 

Albbricus (Camerarius Regin») , T. du R. ( TFïbskire, folio 63 b). 
Il tenait directement de la Reine une hyde et demie de terre à Rurlie, 
dans la centenie de Radinges, qui avait été tenue par le thane Alward, 
T. R. E. Cet Alberic pourrait être le même que le précédent : sa posses- 
sion, dans tous les cas, avait le même principe. 

Albericus ( Gomes) , T. E. G. ( WiUMre , folio 69 ; Buekingham^ 
sfttre , folio 143 ; Oxfwdàdre , folio 157 b ; Northamptonshire , folio 
224 ; LeieesUrehire , foUo 231 b; Warwickshire , foUos 238 , 239 ). 
Il possédait aussi T. R. E. , et il est porté dans le WilUhire ( folio 
74 ) et dans le DarsetMre ( folios 154 et 156 ) conmie tenant avant 
la confection du Domesday. 

Il tenait en chef et par baronnie, dans le comté de Wilts , Coptone , 
Deriton , et huit autres seigneuries. Cette terre était rentrée dans la 
main du roi lors de la confection du Domesday. — Dans le comté de 
Rdckingham , il tenait un bourgeois. Dans celui d'Oxford , il tenait de 
la même manière une baronnie qui s'étendait sur Giveteley et Minstre. 
— Il tenait en chef , dans le comté de Northampton , centenie de 
Olboldester , les manoirs de Hasow , Sigresham , et six autres sei* 
gneuries. Ces terres étaient également dans la main du roi. — Dans 
le wapentac de Gutlacestan , il tenait en chef Gnapetot , Scepecote , et 
plusieurs autres seigneuries dans le comté de Leicester. — Enfin , il 
tenait en chef dans le comté de Warwick, à Estone, centenie de 
Coleshelles ; à Cliptone , centenie de Moutone , et dans quatre autres 
localités. Cette baronnie était en la main du roi , qui en donna la 
garde à Geoffroy de Wirce. Le comte Alberic avait aussi, à Warwick, 
quatre maisons qui dépendaient de sa baronnie. 

r. /. « 



— 90 — 

II règne » en général, une grande obscurité sur la famille d'Albericus 
€omes « qui n'a bien évidemment d*àntre analogie arec les Alberic de 
Yër t dont nom venons de parler , que œUe de porter le même pré* 
nom y d'être leur contemporain et d'avoir été désigné par tons les 
auteurs anglais , sous le nom générique et gànéral pour eux de nor- 
mandt qu'ils donnent indistinctement aux Bretons» aux Angevins, aux 
Manceaux , aux Flamands , aux Allemands , et généralement à tous 
les cbevaliers qui suivirent le duc Guillaume à la Conquête. Suivant 
ce principe , Simon de Durbam et quelques autres» après lui avoir 
donné une origine normande ^ ajoutent qu'il fut créé comte de Mor- 
tbumberland , en 1080 » immédiatement après Walcher ou Waucher, 
troisième évèque de Durham, qui occupa ce siège depuis 1072 jusqu'au 
14 mai 1080, date de sa mort. Cependant il existe encore une charte de 
ce même Alberic , comte de Northumberland , par laquelle il confirme 
la donation de l'église de Tinmont , faite à l'abbaye de Durbam , 
par Waltbeof » prédécesseur de Walcher. On le représente égal^nent 
comme un homme inexpérimenté dans les affaires publiques , d'un 
caractère faible , hors d'état de gouverner son comté et incapable de 
le défendre ou de résister aux attaques incessantes des Écossais , sur 
cette marche ou frontière de l'Angleterre. D paratt qu'il se démit de 
cette charge en 1085 ; ou peut-être fut'^-il révoqué : il se retira en 
Normandie. 

Il nous semble fort douteux que le comte Alberic fût normand , et 
même qu'il eût suivi le doc Guillaume en Angleterre ; mais, toutes 
émettant ici une opinion que nous ne pourrions démontrer , nous 
persis^ns à croira qu'il sortait d'une branche ^ la maison de Flandres, 
et qu'il était parent de la rrâe Mathilde. On trouve même à cette 
époque un Alberic , comte de Gatenois , qui avait épousé une sœur 
de Geoffroy Hartel , et qui laissa poslik*ité. 

Les Add. Exm Damesday { folio 20 ) font aussi mention d'un Albe- 
ricus , non titré, qui tenait » comme baron du roi , dans le comité 
deDevon, près de neuf hydes de terre, ainsi désignées : de terra 
gddandi et rex non habuii geldum , ce qui semblerait indiquer que 
cette terre faisait partie, des domaines du comte* Alberic. Enfin , ce 
même registre (folios 11 et 18) dit que le roi n'avait retenu en sa main 



— 91 — 

que qaatorsê hydes de terre de la baroimie qa'Alberic possédait dam 
le comté de Devon, et qu'il donna les antres à plusieurs Normand», du 
nombre desquels étaient Gilbert de Bretteville, Milon Grispin et Alvo'^ 
red de Merleberg. On sait en effet que ^ lors de la confection du Dimeè- 
doy, les terres que le comte Alberie possédait daïis ces différents comtés 
étaient m fMnu régis, et Dugdale dit que Geoffroy deWirce avait en sa 
garde celles du Warwickshire. Un acte de la deuxième année du règne 
de Guillaume^e^oux ( 1088) nous fait aussi connaître que Geoffroy 
de Monbray, évèque de Coutances, avait l'administration de ce comté : 
eo tetnpùre Gtofrid Nartkifnbrorum consuUaum g^ebat. Plus tard , en 
1090 , ce prélat fit obtenir cette administration à Robert de Monbray, 
son neveu. 

Les coiqectures ne nous manqueraient pas i si nous voulions recher-^ 
cber les progéniteurs du comte Alberie , soit parmi ceux qui , à cette 
éopque , portaient le prénom d'Alberlc , soit parmi les seigneurs qui 
possédaient des fiefs dans les paroisses du nom d'Aubery ou d'Aubry ; 
mais, bien que ces recbercbes pussent donner des résultats probables» il 
est douteux qu'elles fussent admises par une critique éclairée» 

ALBBRia Uiton t S. T. ( Emx » folio 24 ( bî^ ) , probablement la femme 
d' Alberie de Yer , qui possédait plusieurs manoirs dans ce même comté. 
Elle sous-tenait, de l'évèque de Bayeux , le domaine de Nepstedam , 
centenie de Hideneford « qui était, tenu , T. R. E.» par bult bommes li- 
bres, ainsi que le manoir d'Aldeham, dans le même comté, centenie de 
Lassendone. 

AUBETUS ( AuBBRT ). Il est iuscrit sans aucune désignation , soit 
comme T. E. G. [Berkshire , folio 63; LincolnMre , folio 336 b ) ; soit 
comme S. T. (Sum^, folio 26 b ; WiUMfe , folio 67 b ; Buekingbam- 
Mrty folio 151; Wfyrtesterûiire , folio 174 b ; SkropMre , folios 254 et 
255paM<m; Eesex^ folio 20 )« n sous-tenait, dans ces derniers comtés, 
des baronnies de Guillaume de Yarennes , d'Alvered de M erleberg , 
de Toustain , fils de RoU , de l'abbé de Saint-Edmond^ de Guillaume de 
Gorbucion , ainsi que de Rainald-ie-Vicomte , qui luinoième tenait du 
comte Roger de Montgommery. 

Get Albert ou Aubert suivit le duc Guillaume en Angleterre , et tenait 
directement de ce prince et en baronnie de vastes domaines dans le 



— 92 — 

Berkshire. Il parait être le même personnage qa* Albert Picot de Say , 
seigneur d'Âunay, dont le fils , Jourdain de Say , près d'Argentan , 
fonda , en 1131 » l'abbaye d*Aunay ; on voit en effet , dans sa charte 
de fondation, qu'il donna , à ce monastère , la dime des églises et de 
tous ses domaines situés in Berkc$seira , qui avaient été concédés à son 
père par le Conquérant. Tfous ignorons cependant si cet Albert de Say 
était frère ou parent de Robert Picot de Say , qui , en 1060 , participa* 
avec ses enfants , à la fondation de l'abbaye de St-Hartin de Séez ( Orne ), 
et qui , en 1083 , fut présent à celle de Schrewsbury , faite par Roger 
de Montgommery. Notre incertitude est la même au sujet de Roger 
Picot, viconite d'Essex , ou Roger de Cambridge, fondateur du Prieuré 
de Berne well. Tous les trois sont inscrits dans le Domesday^ conmie 
T. E. C. ; ils étaient vassaux de Roger de Montgonunery , tant en Nor- 
mandie qu'en Angleterre, et ils furent la souche de deux familles dans 
ce dernier royaume. 

La première parait être sortie de Robert Picot ; elle possédait vingt- 
neuf manoirs dans le Shropshire, dont l'un prit le nom de Stoke-Say, 
chef-lieu de sa baronnie. Cette branche anglaise s'éteignit dès la 
seconde génération, par Eustachie, fille unique de Théodoric de Say, 
fils de Robert Picot de Say. Elle avait épousé Hugues , fils d'Osbert, 
fils de Robert Scrope ou Scrupe , saxon , qui bâtit , dit-on , le château 
de Richard-Castle ou d'Avreton , dans le comté de Hereford. Hugues 
et ses descendants portèrent le nom de Say ; mais la nouvelle branche, 
qui était sortie de la femme de Hugues, s'éteignit encore à la cinquième 
génération , à défaut de postérité mâle. Cette famille de Say portait de 
gueules, aux deux barres vairées, argent et azur (Nashes , 1. 1 , p. 261). 

La seconde branche anglaise paraîtrait descendre de Picot de Cam- 
bridge , ou Roger Picot , vicomte d'Essex , qui avait pour siège de sa 
baronnie le manoir de Burne ou Borne , dans le Cambridgeshire , d'où 
il avait pris le nom de Picot de Cambridge , sous lequel il est inscrit dans 
le Domesdayf comme T. E. C. Cette seconde branche anglaise portait 
écartelée or et gueules , ce qui la rapproche davantage de la branche 
normande. 

Yoici un extrait de sa généalogie d'après les Peerages : 

« V N. Picot de Say , vivant en 1083 ; 2* Enguerrand de Say , 



-93- . 

vivant en 1138 ; 3*" Guillaume de Say , vivant sous le roi Etienne ; 
4* Geoffroy , vivant sous Richard P' , mort en 1214 ; 5"* Geoffroy, 
deuxième du nom , mort en 1230. » 

Depuis ce dernier , cette famille anglaise se perpétua , en ligne 
directe et sans interruption , jusqu'à Jean de Say , mort en bas âge , 
en 1382. Sa sœur Élizabeth , quoique mariée deux fois , ne laissa point 
de postérité, et elle n'eut pour héritiers que les descendant» de se» deux 
tantes, dont Tune fut mariée à Jean de Clinton, et l'autre à Guillaume 
de Fiesnes, d'une famille française; d'où vient que les Tiennes, en 
Angleterre , portent encore aujourd'hui le nom de barons de Say and 
Sein. 

Les descendans de la famille anglo-normande de Picot deSay, seigneur 
d'Aunay , formèrent plusieurs branches , vers la fin du règne de Hen- 
ri P'. Il en sortit une de l'alliance de Guillaume de Say avec Béatrix , 
fille de Guillaume de Magneville, dont il eut deux fils. L'alné, nommé 
aussi Guillaume de Say, mort du vivant de son père, ne laissa que deux 
filles. Geoffroy de Say , premier du nom , succéda à son père après la 
mort de éon frère. Il laissa plusieurs enfants, dont l'alné, Àrnulph 
de Say, fut banni d'Angleterre. Le second , Geoffroy II, fut comte 
d'Essex , aux droits de son père , et mourut sans postérité , en 1167 ; 
le troisième » Guillaume , mourut également sans postérité. A la mort 
de Guillaume , Béatrix de Magneville , femme de Guillaume de Say, 
• se trouva sa plus proche héritière , et réclama sa succession au nom 
de son fils et de son petit-fils , Geoffroy, premier et deuxième du nom. 
Elle lui fut contestée par Geoffroy Fitz-Piers , qui fit valoir les droits 
de sa femme Béatrix de Say , flHe aînée de Guillaume de Say , qui lui- 
même était l'alné de Geoffroy P' , père de Geoffroy II. Les droits de 
ce dernier eussent prévalu, sans doute ; mais , conune il n'avait pas pu 
payer une somme de 7,000 marcs d'argent, qu'il devait pour l'inves- 
titure du comté d'Essex , sa dette fut acquittée par Geoffroy Fitz-Piers, 
qui dè»-lors fut créé comte d'Essex. Ce dernier adopta l'écusson de 
Magneville, écartelé or et gueules, avec la simple brisure d'une bordure 
ou orle vairée. 

Une autre branche de la famille de Picot de Say , seigneurie d'Aunay, 
s'est formée , en 1155 , par le mariage d'Agnès , fille de Jourdain de 



— 94 — 

Say , avec Richard Do jHommet , coimétable de Nonnandie , regaràé 
comme le second fondatear de l'abbaye d'Aunay. Son fils, Guillaume 
Du Hommet , épousa Agnès de SemiUy , fille et héritière de Guillaume , 
seigneur de SemiUy , famille puissante qui s'éteignit sous le règne de 
Henri III. Guillaume Du Hommet eut quatre fils de son mariage avec 
Agnès de SemiUy : 1"* Guillaume ; 2*" Jourdain , évèque de Lisieux ; 
3* Geoffroy Du Honunet ; 4"" enfin , Enguerrand Du Hommet. L'alné, 
Guillaume , prit le nom de sa mère » celui de SemiUy » comme on 
le voit dans une de ses chartes , par laquelle U donne , à Tabbaye 
d'Aunay , cent acres de terre de son domaine , du consentement de 
ses trois frères désignés ci-dessus. Vers le milieu du Xin^* siècle , 
saint Louis , roi de France , donna la terre de SemiUy en fief, à charge 
de rente , à Charles de Parfouru ( sans doute Parfouru-sur-Odon ) » 
et cette terre passa , en 1330 , dans la famUle de Mathan » par le ma- 
riage de Jeanne , fille et héritière de Richard de Parfouru , avec Jean 
de Mathan. 

Albbrtus ( Capellanus ), T. E. G. ( Kent , folio 14 b). C'était pro- 
bablement un chapelain du Roi. U tenait en chef et en bluronnie le 
manoir de Newetone , centenie de Middieton , comté de Kent , que 
Sigard tenait de la reine Edith , du temps du rot Edouard. 

Albertus ( Clericus ) , inscrit comme T. E. C. ( Surrp , folio 36 b ; 
Rutlcmd, 394 ) , et comme S. T. (Stcrry, folio 56 b;i{iiliand, 294). 
C'était probablement aussi un clerc de \^ chapelle du roi , duquel • 
ce clerc tenait non seulement la baronnie d'Eddintone , dans le Sorry , 
ainsi que les terres du manoir et du château de Windsor, mais Picore» 
à titre d'aum6ne , trois hydes de terre à Optone , comté de Warwick, 
et , dans le Rutland , trois églises assez considérables , diverses tenures 
de terre , ainsi qu'un moulin et des redevances en argent. 

Albertos ( Lothariensis) , T. E. C. ( Uerefordshire ^ folio 186 ; Bed- 
fardMre , 216 b ). Dans le premier comté, U tenait en chef » à Ledene, 
centenie de Radelaw, neuf hydes de terre qui avaient^ été tenues^ T. 
R. E., par Eddid, sœur du comte Odon (sans doute la reine Eddid). Al- 
bert de Lorraine tenait également en chef , dans le comté de Bedford » 
Celgrave, Otone et deux autres seigneuries , situées dans les centenies 
de Manesheve , Radbemestoc et Wilga. Mais il ne tenait que Celgrave , 



— 95 — 

T. R. E. Deux manoirs étaient tenus alors par Almar, e4 les autres , 
par Àlgar, homme de la reine Eddid. 

II est £aiit mention de cet Albert de Lorraine dans une charte de 
Guillaume-^OrConquérant , en faveor de l'abbaye- de Westminster 
( Dngdale, t. P' , p. 301 J). Son inscription dans le Domesdajf , comme 
tenant directement du roi , permettrait de supposer que cet Albert 
était un fils naturel , sorti de la famille d'Albert de Lorraine » des- 
cendant des comtes de Ferrete , source commune dé la maison de 
Lorraine et de celle de Hapsbourg , d'Autriche. Son petit-fils , Albert, 
troisième du nom , ayait été investi du duché de la Haute-Lorraine, 
par l'empereur Henri Hl ; mais il fut tué , en 1048 , par Godefroy 
rv , doc de la Basse-Lorraine , qui voulait s'emparer de ses États. On 
sait que l'empereur , indigné de la conduite de ce dernier , le dépouilla 
à son tour. Il serait donc possible qu'un membre de cette famille 
disgraciée fût venu se réfugier en Normandie ou même en Angleterre. 
Cette conjecture semble d'autant plus probable, que , dans le siècle 
précédent, quelques familles lorraines, notanmient celle de Glinchamp, 
étaient venues , avec Lothaire , s'établir dans cette province, où elles 
s'étaient impatronisées , en s'alliant aux puissantes familles normandes. 
Il est évident , d'ailleurs , que cet Albert de Lorraine avait fait sa 
soumission au Conquérant , et qu'il en fut richement récompensé, lors- 
que ce prince monta sur le tràne d^ Angleterre. 

Albkrtus ( Homo Drogonis de Bevrere) , S. T. ( Yorkskire , folio 224 
b ). Il sous-tenait de ce seigneur et de sa baronnie , dans le comté de 
Gagenestade, les terres que deux Saxons tenaient T. R. £. 

Albertus (H(Mno Rogeri Pictavensis) , S. T. {lAneolnshirej folio 352; 
Norfolk 9 folio 243 b). Il sous-tenait, à Haintone, dans les baronnies de 
ce seigneur, comté de Lincoln et de Norfolk , une partie des terres 
que Roger de Poitiers possédait avant sa disgrâce. Ce sous-tenant est 
probablement un Poitevin , dont la Camille nous est inconnue. 

Albe&tus (Grematus), S. T. {Suffolk^ folios 347 et 351). Le nom de 
Crsmatt», Le Brûlé , que porte cet Albert , est-il celui de sa famille , ou 
seulement un sobriquet? c'est ce qu'il est difficile de décider aujour- 
d'hui, n aQUS*tenait , de Roger-le-Pottevin , les terres que l'abbaye de 
St-André possédait, T. R. E. » i Willaverham, à Blacham et à Tonestaten . 



— 96 — 

Albbrtus et FuLCHBRUS , s. T. (Suffolk, folios 357, 365 , 366, 367). 
lis étaient probablement frères ou parents, et sons-tenaient conjointe- 
ment trois bommes libres , à Sexam , de l'abbaye de St-Edmond ; mais 
Fulcberus soas-tenait seul , de la même abbaye , des terres à Hoptnna , 
à Teolfthane et à Gnedesball. 

Albertus (Homo Abbatis de Ramsay ) S. T. {Add. Inqui$. Eliens. ; 
Cambridgeshire , folio 498). Juré dans le hondred de Pampesward, il 
sous-tenait de Tabbé d'Eiy les terres qu'il possédait dans cette centenie. 

ÂLBiNGi ou Albini (Nigcllusd' ), inscritcomme T. £. G. {BuckinghamT- 
shire^ folio 151 b; Bedfordshire^ folio 214; Leieestershire ^ folio 236 ; 
WancickMre , folio 244) , et conmie S. T. {Berkshire ^ folio 59 b ; Bed- 
fordskire, folio 210 b). U tenait en chef, — 1* au comté de Buckingham, 
Tilleberie, centenie de Destenberg, et Eie, centenie de Thicbesbele ; — 
2^ au comté de Bedford, à Grovelay , Tingre et quize autres seigneuries; 
— 3* au comté de Leicester, les domaines de Sela, de Duntone, dans le 
wapentac de Gosecot; — 4* au comté de Warwick , les manoirs d'Aide- 
vestre et d' Altone; — 5"* enfin il avait tenu en chef la baronnie de Henno, 
dans le Berkshire ; mais il l'avait donnée ou aumônée à l'abbaye de St- 
Alban, avant la confection du Dametday^ et elle est, en effet , portée au 
nom de cette abbaye dans ce registre. 

Néel ou Nigel d* Aubigny descendait d'une famille normande, attachée 
au service de Robert , père du Conquérant. Il était le plus jeune des en- 
fants de Roger d'Aubigny (Pincerne), et d'Amicie de Molbray ou 
Monbray sa femme. Guillaume, son frère aîné, étant entré dans la con- 
juration des Normands contre leur duc, entraîna facilement Néel dans 
ce parti ; et , après sa défaite , ce dernier fut obligé de se retirer en Bre- 
tagne. Les preuves de valeur qui le firent distinguer dans la guerre 
contre les Angevins, lui firent également obtenir sa grâce du doc Guil- 
laume, qui , bientôt après, le combla de ses faveurs et lui donna de 
nombreux domaines dans les comtés de Buckingham , de Bedford , de 
Leicester et de Warwick. Enfin, après avoir vécu sous quatre rois 
d'Angleterre, ilmouruten 1138,1a troisième année du règne d'Etienne. 

Néel d'Aubigny possédait en Angleterre , suivant Banks , cent vingt 
fiefs de chevalier , et autant en Normandie. Henri P' , auquel il rendit 
de grands services à la bataiUe de Tinchebray , lui donna en outre trois 



— 97 — 

oento manoirs , en partie confinés sur Robert de Monbfay , comte de 
Northunberlandi son cotisin, k la condition que Roger, Son fils atné « 
prendrait le nom de Monbray . Les descendants de cette noorelle bran- 
che consenràrent» sons Cè même nom, tonte leur puissance en Angleterre. 
Ils furent successivement comtes de Nottingbàm en 1377^ comtes mari-' 
chaut d'Angleterre en 1383» et ducs de Norfolk en 1410. Cette branche 
s'éteignit en la personne de Jean de Monbray, mort en 1475^ sans pos- 
térité mâle , et n'ayant laissé qu^une fille, du nom d'Anne de Monbriy, 
qui fut fiancée à Richard Plantagenet, second fils du roi Edouard lY ; 
mais il fut assassiné a l'âge de neuf ans, avec son fMre Edouard Y, dans 
la Tour de Londres , en 1483. 

Le second fils de Néel d'Aubigny , nommé Henri et non Robert, BUi«o 
vaut le3 P^etàg4$ , fut la tige d'une branche cadette en Angleterre , qui 
prit le nom d'Albini Gainho. Elle sétdgnit en 1233» par la mort de 
Robert d'Albini » troisième dn nom , qiii ne laissa que ses sœUrs pour 
héritières. Le Château de Gainho , dans la paroisse de Glophill , paw , 
par Tune d'elles , dans la famille de St-Amand. 

Quant à Guillaume d'Aubigny, frère aine de Néel , il ne trouva point 
grâce devant le duc Guillaume , et ne passa en Angleterre que sous le 
règne de Guillaume-le-Roui , ou même de Henri P' , dont il obtint 
d'assez grandes concessions dans le comté de Norfolk , notamment la 
baronie de Bekemam , à laquelle était attachée la charge de grand bon- 
teiller , d'où lui vint le nom de Pincerna^ sous lequel il est souvent dé- 
signé. Son fils , Guillaume d'Aubigny» troisième du nom, épousa Ade- 
^ze de Louvain, venve du roi Henri V\ et , par ce mariage, il acquit , 
dans le comté de Surry , le château d'Amndel , qui avait été confisqué 
sur Robert de Belesme. La branche des d'Aubigny d'Amndel, s'éteignit 
en 1343 , par la mort de Hugues d'Aubigny d'Arundel » qui ne laissa 
point de postérité mâle. 

Suivant les généalogistes anglais , les armes d'Aubigny de Monbray 
seraient de gueules au lion rampant d'argent » et celles d'Aubigny Pin- 
cerne ou d'Arundel , de gueules au lion d'or rampant » armé et kmgué 
d'azur. Mais toutes deux diffèrent beaucoup de celles qui se trouvent 
sur un sceau parfaitement conservé de Rertrand d'Aubigny » dont l'écu 
sans couleur représente trois pots, deux etun^ avec l'exergue : SigUlum 
T. J. 13 



— 98 — 

Bertranni de Albikneio. La charte à laquelle ce sceau est appendu n'est pas 
datée ; mais Bertrand donne à Tabbaye de Savigny une rente pour l'âme 
de son père * Alemanni de Albigneio , qui ^dans une charte antérieure , 
figurait comme témoin avec Alain de Dinan et Alain-le-Boux (Ruffo ), 
par conséquent vers le milieu du XIP siècle. 

La famille normande d'Âubigny parait s'être conservée dans le Goten- 
tin. Guillaume d'Âubigny en possédait le titre et les honneurs, et nous le 
voyons confirmer les donations que ses ancêtres avaient faites à l'abbaye 
de Montebourg , lorsque son frère, Onfroy d'Âubigny, prit Thabit reli- 
gieux dans ce monastère ( Gart. gén. de Normandie, MS. Becord's of- 
fice). Mais bientôt après, sous Philippe-Auguste, les comtes dePonthieu 
tenaient en leurs mains les fiefs d'Âubigny, et Montfaouc, dans ses Re- 
cherches sur la noblesse , ne fait aucune mention des d' Aubigpy r quoi- 
qu'ils eussent donné leur nom à une sergenterie du Cotentin. 

Nous donnons ici un extrait de la généalogie rectifiée de cette grande 
famille; parce que jusqu'ici Guillaume d'Aubigny, père de Roger, avait 
été souvent confondu avec Guillaume et Néel d'Aubigny, ses petits fils. 



Guillaume d'Aubigny. s^ N. sœur de Grimoullp- 

da-PleseÎB. 



Roger d'Aubigny. s Amieie de Bfoobray. 



Guillaume d'Aubigny. = N... Néel d'Aubigny. sN... 

I I 

Roger d'Aubigny. Henri d'Aubigny. 



ÂLBOLnus, s. T. {Middlesex, folio 129 b et 130). Il sous-tenait, 
dans la baronnie d'EmuIf de Hesding , sept hydes et demie de terre à 
Ghingesberie , dans la centenie de Heletorne , que Wulward^ thane du 
roi , tenait T. R. E. Cet Alboldus était-il saxon ou flamand? Nous l'igno- 
rons et nous n'avons trouvé aucune indication particulière sur ce sous- 
ten ant , non plus que sur les deux Alboldus qui suivent. 

ÂLBOLnus (Clericus) , S. t.,{Suffolk , folio 358 ). Personnage incon- 
nu. Voyez la notice précédente. 



— 99 — 

Albolb^s ( Cocus ) , S. T. ( Hants , folio 38 ). Même obsenration que 
ci-dessus . 

Albus (Bobertus ) , T. E. G. {Northamptonshire, folios 225 b et 238). 
Robert Le Blanc tenait directement du roi et en baronnie, à Grastone , 
dans la centenie de Nevesland , toute la terre que le saxon Achi possé- 
dait dans ce comté, T. B. E. Mais quel était ce Bobertus Albus? On sait 
que les noms AUms , Niger ^ Rufus et autres du même genre qui se ren- 
contrent fréquemment dans Te Domesday , n'exprimaient souvent que 
la couleur des armes , de la bannière, ou même celle du cheval des sei- 
gneurs qui suivirent le duc Guillaume en Angleterre. U eût été sans doute 
fort naturel de regarder ce Bobert comme appartenant à la famille de 
Turstin ou Toustain, fils de Baoul , qui porta la bannière ducale à la ba- 
taille d'Hastinges, et auquel Bobert Wace a donné le surnom d' Albus ou 
Le Blanc ; mab nous avons été forcés de rejeter ce rapprochement , non 
seulement parce que Turstin n'est désigné dans le Damesday que par les 
seuls noms de Turstinus fUius Rolf^ mais encore parce que son frère 
Bobert n'est également inscrit que sous ceux de Robertus ou Rodbertus 
fitlus Rolf. Il était même évident que ce Bobert Le Blanc ne pouvait 
avoir aucun rapport , ni avec le saxon Ulvard Albus ou Le Blanc , qui 
suit , ni avec le thane Alwinus Albus, le plus souvent inscrit sous le nom 
anglo-saxon de Wit-Alwinns , son synonyme. Dans le doute, nous de- 
vions donc nous abstenir et nous borner à faire remarquer que la der- 
nière inscription d'Alwinus , ainsi que celle de beaucoup d'autres te- 
nants» sous les différents vocables de Witt^ Wit ou TTtte, pour cehii 
de Le Blanc , semblait expliquer le motif pour lequel nous n'avons pu 
trouver en Angleterre aucune famille anglo-normande du nom de Le 
Blanc. 

Quoiqu'il en soit, Bobert Le Blanc est évidemment d'origine française: 
nous trouvons son fils inscrit comme lui , sous le nom de Hunfridus 
/Utus AUri ; mais appartenaient-ils à la Normandie , à la Touraine , au 
Berry ou autres provinces dans lesquelles il existait des familles du nom 
de Le Blanc? D'un côté, nous trouvons en Normandie quelques jalons 
isolés qui nous guident jusqu'au commencement du XIY* siècle, no- 
tamment un Bobert Le Blanc , témoin dans une charte de l'abbaye de 
Yillers^^anivet, en 1166 ; la fille d'un Jean Le Blanc, faisant une doua- 



— 100 — 
Uooàlâmèmeabbaye,enl244;unGodefrû7LeBlaoc,en 1272» et 
un Guillaame Le Blanc , en 1311. Mais ces points de repaire nom laisr- 
si^Dt dans une complète ignoranoi de la fiKatton de cette fiMiiUte et du 
lieu qu'elle habitait. D*an autre côté , le père Anselme Indique une 
famille de Le Manc dans la Tonraine , qui » suiwot l'iiistoire de la m^ 
blesse de cette province » prit indistinctement les noms de La Blanc , la 
Beaume ou de La Yalière , et dont la louclie fut un Penrin Le Blanc , 
damoiseau, en 1310. Par conséquent elle ne surgit qu'à l'époque a 
laquelle nous avons perdu la trace de celle qui précède. Peut^tre cher** 
cherai^on avec plus de suocès la véritable origine de oelte famille dans 
l'andenne seigneurie et ebàtellenie du Blanc» qui relevait de la baronnie 
de Chàteaurottx, en Berry, et dont l'une des branches se sera fixée plus 
tard dans la Touraine. Tout cela n'est encore qu'une conjecture , qui 
cependant parait assez plausible. 

Albijs ( Ulwardus) , S. T. ( WiUskirê , foHo 66 ). Ce même Ulward Le 
Blanc est également inscrit parmi les tenanciers avant la confection du 
Ihmadatf , sous les noms suivants : 1" Wit on Wuit Ulwardus ; 2^ Wuit 
Ulwardus » tbane du roi ; 3* Yuite Ulwardus , seul. D sous-tenait , de la 
baronnie de l'abbaye de St'^Pierre de Jumiéges, le domaine d'Helingey, 
qu'il avait tenu m allodiunif de la reine Eddid , et qu'il conserva sous la 
condition qu^à sa mort , ce domaine reviendrait intégralement à cette 
mèmeabbaye. DansleSildd.JE'iroii.Demssd., folio 20, on volt aussi qu'il 
sous-tenait, de Tabbaye de Glastoobury, une hyde et trois vergées de 
terre dans la centenie d' Albresleberg , sur lesquelles le roi non habêbait 
geldum. 

Alghbr , S. T. {S%m€x, folio 24; Staffardshire , folio 2i8 b; Shrop^ 
shire , folios 254 b , 259 b). — Voyez Alchenis. 

AtCHiiRUS, S. T. {Shropskirê, folio 255 (Us); Derbyskirê, folios 274 b 
jMustm, 275; £M6a), folio 53 b). Un Alcber, inscrit parmi les tenaiiH 
ciers avant la confection du JDomssdsy, permet de croire que cet Alcher 
ou Aloherus était un saxon rallié au Conquérant. II était alors sous-l^ 
nant du comte Roger de Montgommery, dans les comtés de Sussex et de 
Sbrewshury ; et , dans ce dernier comté , il sou^tenait aussi d'autres 
terres de Bainal(t-Le*yieomte , qui lai-Huème les tenait du comte Roger 
de Montgommery . Dans les comtés de StafTord et de Derby, il sous-tenait 



— 101 — 

de la haroniiiQ de Henry de Feiriàres ; et enfin , dans le comté d'Essex, 
il aouMenait de Bogues de MontibrUflâr^Riale , de la branche des Ber- 
trand. 

AmUf S. I, ( IFormc&iMre» folio 241 ). Cet Aide noas est Inconnu. 11 
sous-tenait de la baronnie de Turchil de Warwick. 

Ai.nju)(Uberafeinlna), 5. T. { Suf folk , îoliù 446). Cette femme 
libre eat également inscrite parmi les tenanciers de ce même comté» avant 
la confection AnDomesday^ sous les noms de Àldêdd^ tôera/emtna com^ 
mmdata E. ék laxefella^ inrabablemeat an saxon sous la protection du- 
quel elle était. 

AtnBLBiA (Willelmus), S. T. {Àdd. Eson. Domesdaïf^ folios 3, 8 ). Il 
poflsédaitt dans la centanie de Ruberge, une hyde et demie de terre^ que 
Robert Le Blond lui avait accordée avec la main de sa fille. 

Tout nous porte à croire que ce Guillaume Aldelée ou Adelée (ut le 
cbef d'une famille de Mesnil-Adelée* dans Tarrondissement de Mortain, 
canton de Juvigny » qui prit ou donna son nom à son manoir (momto 
ou n^miï)t et par suite à la paroisse dans laquelle il était situé. Quoique 
cette famille n'ait pas eu une illustration brillante» elle s'est cependant 
fort bien alliée. Noua la trouvons en France et en Normandie dés la fin 
du XP siècle , notamment l"" par le mariage d'Anne du Mesnil-Adelée 
avec François de Ste^Marle ; 2* par un Raoul Du Mesnil-Adelée, figurant 
c(Hnme témoins en 1240, dans une cbarte en faveur de l'abbaye de Lon- 
lay; 3" par un Guillaume Du Mesnil-Adelée» chevalier, qui fit partie de 
rOst de Foix, en 1271 , et qui comparut à Tours, en 1272 ; 4"" par un 
Geoffroy Du MesnU*Adelée , qui consentit» en 1289 , à payer aux reli* 
sien du Mont-St-^Miehel • quinxe livres tournois » pour fin de relief i 
Tacquit de Robert Avenel des Biards. Enfin, nous voyons, peu après Tan 
1376, ccAte famiUe perdre le fief du Mesnil-Adeiéc, qui passe à Richard 
de Carboneift anx droits de sa femme Agnès du Mesnil-Adelée; et devrais, 
ee même fief écbut à la famille des Poilvilain, qui s'en dessaisirent «mcore 
par échange* 

Nous ne pousserons pas plus loin nos indiealinns sur œtte famille dont 
la généidogie sera bientôt autbentiquemeni établie dans Touvrage que 
doit publier l'un des collaborateura de cet Em» sur le Dormsdag. Nous 
dtrens seulement que nons n'avons rien trouvé sur cette familk en An- 



— 102 — 

gleterre : car, malgré la similitude des noms d'Aldelée, ou Adetée, ayec 
ceux d' Audley ou Aldithley , portés en Angleterre par une branche 
cadette de la maison de Verdun , nous ne pensons pas que les lords 
Audeley de Walden soient sortis de Guillaume Aldelée , objet de cette 
notice. 

Aldelin (homo Willelmi de Warenna) , S. T. {Lincolnthire, folio 
351 b). Il sous-tenait à Garletune quelques terres dépendant de la ba- 
ronnie de Guillaume de Yarennes. 

Alden , T. de B. ( DerbyMre , folio 278 b ; TiMinghamihire , folio 
292 b). Il est aussi inscrit parmi les tenanciers du temps du roi Edouard, 
dans les comtés de Northampton , de Leicester , de Lincoln , d'York et 
de Suffolk. Dans ce dernier comté, il est inscrit sous les noms de Halden 
ou Haldeinus. Ce riche saxon parait avoir fait sa soumission au Conqué- 
rant , qui lui donna une seigneurie à Ulristune , dans la terre affectée 
aux thanes, et qui lui conserva en outre celle de Grumwell qu'il possé- 
dait dans le comté de Nottingham, T. R. E. Cet Alden fut la souche de 
la noble et puissante famille des Grumwell , en Angleterre , qui , après 
douze générations , s'éteignit en 1455, par la mort de Ranulf de Grum- 
well , dixième du nom , qui fut lord trésorier d'Angleterre et chambel- 
lan du roi Henri YI. 

Alden, S. T. ( NotHnghamMre , folio 282 b ). Il sous-tenait de la ba- 
ronnie du comte de Mortain, à Normentune, aujourd'hui Normantone- 
sur-Sore. 

Alden (Presbyter ) , T. E. G. [Uncolnshire, folio 371). Get Alden 
était Lageman du temps d'Edouard, et l'un des douze jurés du Lincoln- 
sbire ; il fit probablement sa soumission au Goncpiérant, duquel il reçut 
unebaronnie. 

Aldene, t. e. g. {Rutland, folio 293 {fri$) ; lÀneolnshire, folio 371). 
11 est aussi inscrit parmi les tenanciers T. B. E. dans les comtés de Derby, 
de Nottingham , dTork , ainsi que parmi les réclamants de ce dernier 
comté. Ge saxon nous est inconnu et semble être le même que le tenant 
en chef inscrit plus haut sous le nom d' Alden. Gomme lui , il fit sa 
soumission au Gonquérant qui lui conserva une partie de ses propriétés. 

Aldene , S. T. [Hertfordàdre^ folios 141 , 141 b). D sous-tenait cinq 
hydes et demie de terre à Tewinge , dans la baronnie de Pierre de Ya- 



— 103 — 

lôgnes, dont il relevait ; mais il les possédait avec sa mère, avant la for- 
mation du Domesday. Cette terre avait été concédée à sa mère par le roi 
Guillaume , pro anima Ricardi fUii m , suivant les expressions de ce 
même registre. Aussi estr4l assez difficile de dire si cette donation fut 
faite pour le repos de Tàme de Richard , second fils du Conquérant , 
qui fut tué par un daim, dans la Forèt-Neuve , ou , ce qui parait plus 
probable , si elle fut faite à la mère de Richard Aldene , tué peut-être 
par suite d'une reîicontre ou d'4in accident qui aurait eu lien sous les 
yeux du roi. Quoiqu'il en soit, cette donation fut contestée , et Aldene 
réclama , disant qu'il tenait ce manoir directement du roi , et il montra 
même aux jurés le Rref royal qui le lui concédait. 

Aldi ( Qu«dam femina ) , S. T. {Surry^ folio 30 b). On trouve 
parmi les tenanciers du comté de Suffblk, T. R. E. une Aldid, libéra fe- 
mina. A-t-elle quelque rapport avec celle-ci ? C'est ce que nous ne pou- 
vons dire, ne connaissant ni l'une ni l'autre. 

Aldit , T. E. C. ( Norfolk^ folio 271). Il tenait en chef et en baronnie 
le manoir de Guella , dans le hundred ou centenie de Grenehow , que le 
saxon Ketel possédait T. R. E. Il est probable que cet Aldit ou Aldiet , 
qu'on trouve inscrit parmi les tenanciers, antérieurement à la formation 
du Dome$day , était lui-même un saxon soumis au Conquérant, qui le 
récompensa aux dépens du rebelle Ketel. 

Aldred , T. de R. et T. R. £ ( WiUOdre , folio 378 b [bis). Non seule- 
ment cet anglo-saxon jouissait de son domaine de Wiltshire du temps 
d'Edouard , mais il en possédait encore plusieurs autres , in aUodium^ 
dans le comté de Devon et dans l'Yorkshire. Aldred paraîtrait n'avoir 
fait sa soumission au Conquérant que postérieurement aux autres thanes, 
puisque ce prince ne lui laissa qu'un seul domaine et qu'il distribua les 
autres à ses compagnons. 

Aldreda ( Sancta ) , T. E. C. et T. R. E. ( Hertfordshire , folio 135 ; 
Cambridgeshire , folio 109 b). — Voyez plus haut : Monaehi SanctœÀdel" 
drœ; voyez aussi: Ely^ abbatia sancta Etheldredœ. 

Aldrbdus, S. T. {Glouceitershire, folio 165). U possédait cette même 
lerre du temps du roi Edouard , ainsi que iriusieurs autres domaines 
dans les comtés de Somerset , de Devon et d'Essex ; mais il en fut dé- 
pouillé par le Conquérant. Il ne conserva de tous ses biens qu'une hyde 



— m — 

de terre, qu*U fiom-teiudt alori de rétèqoe de Coûtanoes ou plutAt de St^ 
Lo , suivant l'expression du Domésdag : Ep(Mipu$ de Sanelo laudo. 

Aldhie ( Willelmus de) , S. T. ( IFittsAtr», folio 71 b (Mi). Guillaume 
Aldrie ou Audry sous-tenait , dans ce comté» de Guillaume d'£n 
(d'Ow) , orne hydes de terre, dont le salon Alestan tenait une partie 
T. R. E. et qui formaient alors la dotation des thanes de régUae de 
Salisbury. Ce sous-tenant parait avoir suivi le duc Guillaume en Angle- 
terre; du moins il ne possédait pas avant la Conquête, ce qui permet de 
le considérer comme français; rien n'indique qu'il ait fiiit souche en 
Angleterre. Nous ne trouvons en France que des données fort incet'- 
taines sur une famille du nom d' Audry > dans un acte de tutelle , passé 
en la vicomte de Caen , en 1352 , par lequel le tuteur de Jehan Audry 
échange des terres de son pupille avec un de ses parents , du nom de 
Pierre Audry. 

II serait peut-être plus convenable de chercher cette famille dans la 
paroisse d'Audrieu, arrondissement de Caen, eanton de TUly-^r- 
Seulles, dont le nom latin de AUhr&io a plus de rapport avec celui de ce 
sous-tenant , comme on le voit par la charte de fondation de la prébende 
de Àldreiù , faite en 1153 » par Philippe , évêque de Bayeux , et qui lut 
confirmée , en 1154 « par le pape Eugène III. On y voit aussi que le fief 
d'AIdreio ou d'Audrieu fut concédé à ce prélat, et qu'un nommé Zacha- 
rîas de Burcy le tenait de lui. Il est donc {Mrésumable que ce feudataire 
était un descendant des premiers seigneurs d'Audrieu , dont il aura 
repris le nom, et nous trouvons ensuite un Guillaume d'Audrieu , fils 
de Roger d'Audrieu , chevalier , faisant des donations au prieuré de 
Sainte-Marie de Cagny, en 1223 ; ainsi qu'un Nicolas Audrieu de Bosel 
qui , en 1273 , fit des donations au prieuré du Plessi^lvrimoult. Nous 
ne suivrons pas plus loin cette famille qui parait s'être éteinte dans le 
seizième siècle. 

Aldvi, t. de R. et T. B. E. {Samrsetêhirt , folio 99). Ce saxon , 
rallié au Conquérant , tenait directement de ce prince le domaine de 
Stoche , dont il jouissait avant la confection du Domesday* On trouve 
aussi dans les Add. Exon Damesday , un Aldwinus et son frère, qui 
étaient sous-tenants d'Alverede de Merleberg. 

Alblmos , s. t. ( Worc€$tershirt , folio 1T7 ; yorAsUre* folio 32i). 



— 105 — 

Dans le premier comté il soi»-teiiait à Wervelie de la baronnie de Gail-- 
laume Fitz-Ansculph , et dans le second comté à Wascham, de celle de 
Drogon de Bewrere. On ne peut rien dire de cet Alelmus y qui n^était 
sans doute qu'un simple tenancier ou fermier avant la Conquête. Était- 
il bien le même que le précédent ? 

Alehçun (Bemardus d*) , S. T. {SuffoUc, folios 442, 442 b). Bernard 
d'Alençun ou de Balençun , suivant une variante , ou plutôt une faute 
du copiste du Domesday y était sous-tenant de Hervey de Bourges , et 
tenait de lui la moitié du manoir de Tudeham, qu'Edric de Laxefeld pos- 
sédait du temps d'Edouard. Guillaume-le-Gonquérant donna d'abord 
ce manoir à Robert Malet , puis à Guillaume Malet , et , à la mort de ce 
dernier, il échut à Hervey de Bourges, qui le tenait en baronnie lors 
de la confection du Domesday. Il est probable que ce Bernard d^Alençon 
était un bâtard de la maison princière d'Alençon , dont les descendants 
auront pris le nom delà ville chef-lieu de ce comté. 

Quoiqu'il en soit , cette famille d'Alençon a existé en Angleterre jus- 
qu'à la vingtième année du règne de Henri HI. On y trouve un Jean 
d'Alençon , vice-chanceliér de Richard Gœur-de-Lion , la première an- 
née du règne de ce prince , et la troisième année de celui du roi Jean , il 
faisait valoir ses droits sur l'église de Hoton , dans le comté de Lincoln , 
contre Walter de Newill , clerc. 

Un Richard d'Alençon figure souvent dans les rôles de Henri III , de- 
puis la sixième jusqu'à la vingtième année de son règne. On y voit aussi 
un Herbert d'Alençon , qui fut vicomte ou shériff de Norfolk et de Suf- 
folk, depuis la onzième jusqu'à la seizième année du règne de ce prince ; 
mais on ne trouve plus aucune trace de cette famille sous le règne 
d'Edouard I". 

Il nous reste peu de détails sur cette famille en France : elle y a sub- 
sisté , et y fut maintenue dans sa* noblesse , par De Marie, en 1666. 
Ces d'Alençon étaient seigneurs de Survie et de Serrant ou Sérans, arron* 
dissement d'Argentan , département de l'Orne. Dans les chartes de l'ab- 
baye de St-Desir deLisieux, on voit, en 1298, un Guillaume d'Alençon 
et son frère , oncles et tuteurs, avec Robert de Rou , clerc , de Nicolas 
Rou , leur neveu , auquel il manquait encore quatre ans pour atteindre 
T. L 14 



— 106 — 

sa msî&rUé de vingt-cinq ans. Enfin , un Charles d^Alençon fut le père 
de Catherine d* Atençon , mariée à Pierre de Sareilly , seigneur d'Exmes , 
Ters 1640. 

Les armes mêmes de cette famille , qui porte d'argent à un chevron 
de gueules, accompagné de trois aigles de sable , deux et un , ont une si 
grande analogie avec celles des premiers comtes d'Alençon, qu'elles pour- 
raient fournir une nouvelle preuve que Bernard était un fils naturel 
de la maison d'Alençon. 

ALSRANNUs(ildd. Inquis. Eliens., folio 497). II faisait partie des jurés 
dans le hundred oucentenie de Stanas. 

Alestan, t. de R. {WiUshirè, folio 73 b).ll tenait une demi-hydede 
terre à Tidulphie, dans les domaines des tbanes du roi. Parmi les anglo- 
saxons du nom d'AIestan , qui tenaient T. B. £. ou antérieurement à la 
rédaction du Dowiesday^ nous trouvons : l' Alestan ( sans désignation ) » 
inscrit dans douze comtés; 2* Alestan , liber homo commendalus ulveve; 
3"" Alestan, prepositus London, ; i"" Alestan teinnus Beroldi;5'* Alestanus 
( sans désignation , comme le premier ) ; 6'' Alestanus, liber homo ; T 
Alestanus, teirmus ; 8"" Alestanus, teignus (régis Edwardi ). Hais pas un 
seul de ces tenanciers ne possédait dans le Wiltshire. Il est donc évident 
que tous les domaines que le premier Alestan possédait'dans douze com- 
tés avaient été confisqués par le Conquérant , et qu'il les avait déjà con- 
cédés à ses compagnons, lorsque cet anglo-saxon lui fit tardivement sa 
soumission.il paraîtrait même , conmienous l'avons dit plus haut, à 
Tarticle d'AIdred , qu'il ne lui restait plus entre les mains qu'une baron- 
nie, dans le Wiltshire , qu'il partagea entre Alestan et ce même Aldred. 

Alestan, S. T. {Somersetshire, (oMo 90; Buckinghamshire, folio 146 b; 
Essex, folio 58 ; Norfolk, folio 146 ; Suffolk, folio 320). Ce sous-tenant 
parait être le même que le précédent ; du moins il possédait T. R. E. 
dans les comtés de Somerset, de Norfolk et de Suffolk^ une partie des 
terres qu'il sous-tenait alors de l'abbé de Glastombery, du comte de 
Mortain et de Robert Mallet. Il sous-tenait de Geoffroy de MagneviRe , 
dans le comté d'Essex. Il paraîtrait avoir conservé ses tenures dans le 
comié de Norfolk , lorsque Alain , comte de Bretagne , y obtint sa bfr» 
i^noîe. 

Albstan ( Aoglus ) , S. T. ( Norfolk , folio 178 ). Cet Alestan , proba- 



— 107 — 

Mement anglais , nous est totalement inconnu. Il sous-tenait y de la ba-* 
ronnie de Roger Bigot , à Snarshella , soixante acres de terre. 

Alestanus (Teignus Haroldi) , T. E. C. ( Norfolk, folio 181 ). Cet 
Alestan , thane du roi Harold, tenait le domaine de Hais, T. R. E., 
lorsque Guillaume-Ie-Conqnérant le donna à Roger Bigot y dont le thane 
devint le sous-tenant. 

Alffr, s. t. {KetUy folio 4 ) , T. R. E. Il tenait Olecumbe de la ba- 
ronnie affectée aux chevaliers de l'archevêque de Gantorbery. Il en fut 
dépossédé, lorsque le Conquérant donna ce domaine au comte d'Eu, qui 
devint alors feudataire du même archevêque. 

Alfhilla , T. de R. et T. R. E {Devonshire , folio 118 b ). Le 
mari de cette femme était un thane du roi Edouard. Il paraîtrait 
avoir fait sa soumission au Conquérant , et , après sa mort , ce [»-inGe 
donna à sa femme .le manoir de Chendestane , situé dans la terre des 
thanesduroi. 

Alfildis , T, de r. ( Wiltshire , folio 74 ). Le Dome^day dit que son 
mari tenmt ce même domaine T. R. E. La note précédente peut donc 
également s'appliquer à cette Alfildis, veuve d'un thane qui avait fait sa 

soumission. 

Alflet , S. T. ( HereforddiireytoMo 134). Cet anglo-saxon, du nom 
d'Alflet , tenait de Robert , fils de Wimarch, T. R. E., dans les comtés 
de Suffolk , de Devon , d'Herefbrd et de Cambridge ; mais sa baronnie 
passa à l'évêque de Bayeux , et il fut dépouillé de ses domaines par 
le Conquérant , sans doute parce qu'il ne fit pas sa soumission. 

Alfredus , T. E. C. ( Norfolk , folios 270 b , 271 ). Quel est cet Al- 
fredus ou Alfred , désigné par un simple prénom , tenant en baronnie 
et directement du roi, le manoir d'Attebure? Il n'était pas inscrit parmi 
les tenamciers du temps d'Edouard, et, quoique le domaine qu'il tenait, 
dans le comté de Norfolk , fût de peu de valeur, on ne peut cependant 
mettre en doute qu'il ne fût le prix des services qu'il avait rendus au 
duc Guillaume , avant ou après la Conquête. Mais à quelle province , 
à queDe famille de France pouvait-il appartenir? c'est ce que nous ne 

saurions dire. 

Alfredus, S. T. [Su$$ex , folio 27 b ). Cet Alfred paraît être le 
même que le précédent, n sous-tenait à Benefelle , centenie de Falmere, 



— 108 — 

une hyde de terre, située dans la baroDoie de GuUtaume de Warennes, 
que le saxon Lewin tenait en parage T. B. E. 

Alfric , S. T. {Somersetshire , folios 90 b et 91 ). Cet Alfric , ainsi 
qu'un Alfricus , qui probablement est le même et ne varie que par 
la finale du nom , figurent comme tenanciers dans les comtés de Wor- 
cester, de Berks et deNorfolk , T. B. E. On trouve également {Add. Exon 
Domesday /folio 158 ) un Alfricus et un Everardus , sans doute frères 
ou parents , qui sous-tenaient du roi, dans la baronnie de l'abbaye de 
Sainte-Marie de Glastombery, comté de Devon , une hyde de terre, la- 
quelle faisait partie des trente hydes qui , sous le roi Edouard , étaient 
annexées à la baronnie de l'abbaye, mais avec réserve, et qui pouvaient 
en être retirées à la volonté du roi : circonstance que le Conquérant ne 
laissa pas tomber en désuétude et dont il profita pour en donner sept 
hydesau comte de Mortain. 

Alfridus, s. t. {Northamplonshire 9 folio 227 b ; Leicettershire^ folio 
235 b ). Il sous-tenait , de Geoffroy de Wirce , plusieurs charruées de 
terre dépendant des deux baronnies que ce seigneur possédait dans^ces 
comtés. 

Algar ( Presbyter ), T. de B. (DevonsAtre , folio lOi ), probablement 
un chapelain du roi ; du reste il nous est inconnu. 

Algard, t. e. C. et T. de B. ( WiltOire, folio 73 b ; Devonshire , 118 
b ; Nottinghamshire^ 292 b ; Lincolnshire , 371 ). Ce saxon , inscrit parmi 
quatorze autres grands tenanciers, portant comme lui le nom d' Algard, 
possédait, avant la confection du Domesday, d'immenses propriétés dans 
vingt comtés de l'Angleterre. Il ne paraîtrait pas appartenir à la famille 
du comte Algar, fils de Leofric, duc de Murcie, et de Godiva, sa femme; 
du moins ses domaines étaient séparés de ceux que le comte possédait 
alors. Algard se soumit probablement au Conquérant qui lui conserva 
une partie de ses baronnies. Son inscription dans le Domesday^Book, 
ainsi que dans celui d'Exeter^ nous fait aussi connaître qu'il jouissait en 
partie de ses antres domaines comme sous-tenant du comte de Mortain, 
des évèques de Coutances et de Salisbury, de Turchil de Warwick, de 
Banulf Piperel, de Guy de Craon, et enfin de Swain d'Essex. 

Algaro oo Algarus , s. t. ( Berkshire , folio 56 b; Darsetshire, 77 ; 
Devonshire , 105 b ; Comwall, 124 b passim ; Northamptonshire , 220, 



— 109 — 

220 b [bis] ; Warwickshire , 241 b ; Lincolnshire , 365 b , 367 ; Esseœ, 
40 b , 73 b , 102; Suffolk, 352 , 402 ). Ce sou&-tenant est probablement 
le même que le précédent , et la même note peut lui être appliquée, au 
sujet des terres qu'il possédait, particulièrement dans le Lincolnshire , 
avant la confection du Domesday , et qu'il tenait alors de Guy de 
Craon ou Wido de Gredun , auquel le Conquérant les avait concédées. 

Algerus , S. T. ( E$sex , folio 92 ). Du temps d'Edouard , ce saxon 
était grand tenancier dans les comtés de Norfolk et de Suffolk ; mais, 
après la Conquête, il fut dépouillé de ses domaines , et n'était plus 
alors que sou»-tenant de la terre et baronnie de Freddon , dans le 
comté d'Essex. Parmi les réclamants de Gbesteven , folio 177 , on voit 
aussi qu'il était l'homme ou le tenancier du comte Alain , lorsque celui- 
ci était en contestation avec Guy de Craon , au sujet de quelques portions 
de terre situées à Draitone. 

Alich ou Allic , s. t. ( Huntingdonshire , folio 205b ). Non seule- 
ment ce saxon possédait T. B. E. le même domaine dont il n'était plus 
alors que sous-tenant; mais il jouissait encore d'une autre baronnie dans 
le Wiltshire, dont il avait été entièrement dépouillé par le Conquérant. 

Alis ou Alisius ( Willelmus) , T. E. C. ( Hants , folio 48 ). 11 tenait 
directement du roi la baronnie d'Ellatune , dont le saxon Godman 
jouissait T. R. E. Ce normand suivit le duc Guillaume en Angleterre, 
et fut la souche d'une famille de la Haute-Normandie y peu connue 
maintenant , qui. avait son siège près du Pont-de-l'Arche , dans la 
paroisse d'Alis , aujourd'hui Alisay , près de Pitres » où il se tint 
plusieurs concites dans le IX* siècle. Cette famille tirait son nom d'un 
fief de chevalier comme on le voit dans le Livre rouge de l'Échiquier.: 
Feodum de Àlisio prape Pontem Àrchœ unius militis régi et domino feodi 
3 milit. Conon de Petra Fonte tenet. Dans le rôle de l'Echiquier des 
comptes de Normandie , pendant l'année 1184 , il est également fait 
mention d* un autre Guillaume Alis , son arrière-petit-fils : Willelmus 
Alis reddit compotum de VU Libris, quia interfuit sponsaliis uxoris Ro- 
berti de Sakenvilla. Henri II s'était opposé à ce mariage , et ce rôle fait 
connaître plusieurs amendes de ce genre. •■ — Dans une transaction de 
l'an 1200 , passée entre Alberic , comte de Dammartin, et Walter ou 
Gaulthier de Coutances , archevêque de Rouen , on voit que le patro- 



— 110 — 

nage de l'église de St-4ieniiaiii d'Alisay devait aj^iartenir au comte , 
et que les deux tiers de la dîme étaient prélevés par rarchevèque qui 
faisait , à cause de cela . une rente de 40 sous angevins au vicaire 
de cette église. — Enfin , une charte du même comte de Dammartin 
en faveur de l'abbaye de Fontaine-Guerard , également datée de l'an 
1200 et qui fut donnée apud Alisi in monasterio Sancti Germani y in- 
dique qu'il y avait des chanoines réguliers dans ce monastère dont le 
vocable était le même que celui de l'église paroissiale d'Alisay , ainsi 
que cela se rencontre fréquemment. 

Alivetus, s. t. [Devonshirey folio 116 b ). Les Add. Exon Domesday 
( folio 6) disent qu'il souls-tenait de la baronnie d'Odon Fitz-Gamelin, 
pro duobus fertinis ( gâteaux de miel ) ; mais le Domesday^Book ne fait 
pas mention de cette tenure , ni de la redevance , à l'article de la 
baronnie d'Odon Fitz-Gamelin. 

ALHiER , S. T. ( Berkshire , folio 61 b , 63). Il était sous-tenant de 
Gilon , frère d'Ansculph , dans le hundred ou centenie de Tacham , 
et, dans celui de Chenetebery, il sou»-tenait de Humfrey-vis-de-Lew. 

XiMARtSy S. T. {Buckinghaimshirey folio 146). Il sous-tenait de la 
baronnie de Robert, comte de Mortain, àBricstoch, centenie de Goste- 
lay. Il jouissait de plusieurs manoirs, T. R. E. 

Almaneschbs ( Abbatia d' ) , S. T. ( Sussex y foMo 24 b, 25). L'abbaye 
des Bénédictins d'Almenesches , située dans le diocèse de Séez, départe- 
ment de l'Orne, fut primitivement fondée, en 700, par.sainte Opportune 
et sainte Nantilde, et elle fut détruite en 870, lors de l'invasion des Nor- 
mands ; mais Roger de Montgommery et Mabile , sa femçie , la rétabli- 
rent et en jetèrent les nouveaux fondements en 1060. Suivant Gough 
[Alien Prioriee, 1. 1, p. 102), elle possédait, à Levenestre, dans le Sussex, 
un prieuré du même ordre, qui avait été fondé du temps de GuUlaum^ 
le-Gonquérant, par Roger de Montgommery, comte d'Arundel. 

Almar , T. E. G. ( Wiltshire , folio 73 b ) et S. T. Somersetshire , fo- 
lio 94 (biê); Comwall , folio 124 b ; Buekinghamshire , folio 146 ; 
Warwickshire , folio 241). Sous les différents noms ou prénoms de 
Ailm , Ailmar , Ailmarus , Ailmaerus , Aihnœrus , Almxr , Almar , 
Almarius , Almarus , ou Aimer et Almerus , ou trouve trente et un 
personnages inscrits comme tenanciers T. R. E. Aussi serait-il fort 



— 111 — 

difficile d'établir aujourd'hui, etmëioe d'indiquer la nature des rap- 
ports qui pouvaient exister entre ces tenanciers primitifs et leurs 
homonymes , inscrits dans le Domesday-Book , soit comme T. E. C, 
soit comme S. T. et qui , après avoir fait leur soumission au Conqué- 
rant , conservèrent une partie de leurs biens , ou devinrent les feu- 
dalajres des barons normands. Nous ne pouvons donc dire si oe te- 
nant en chef avait quelques rapports de parenté avec Almar , évèque 
d'EImbam , du temps d'Edouard. 11 tenait alors directement du Con- 
quérant un manoir à Tidulfhide , dans la terre d*Odon , qu'il possé- 
dait avant sa soumission , et qui était située dans la baronnie affectée 
aux tbanes du roi. Ce même Àimar sous-tenait de Roger , comte 
d'Arundel, dans le comté de Somerset. Les Àdd. Exon Domesday 
( folio 406 ) disent qu'il tenait aussi dans ce même comté des terres de 
Rog^ de Courcelles , et ( folio 210 de ce même registre ) on voit qu'il 
sous-tenait de Robert , comte de Mortain , les terres dont il jouissait 
du temps d'Edouard dans le comté de GoPDwall. Enfin , il sous-tenait 
de Turchil de Warwick, deux manoirs dans le comté de Warwick. 

ÀLMAitus , T. E. G. [Dùnetêhire , folio 84 b ; Bedfordshire , folio 
218 ; Suffolky folio 250 b; Norfolk , folio 272 ). Le Domesday dit que 
le père d'Almare tenait T. R. E. la terre du comté de Redford, et 
que le roi Guillaume la rendit à son. fils par un bref particulier. Mais 
cet Alraarus était-il fils du précédent? C'est ce qu'on ne nous dit point. 
Il est également inscrit comme tenant en chef dans les terres affectées 
aax sapiteurs ou ministres du roi , dans le comté de Norfolk. Il avait 
en outre la garde des terres non fieffées des hommes libres du temps 
d'Edouard, qui avaient été réunies aux domaines du Conquérant. Dans 
une enqvète faite par les barons, pour connaître la valeur de leurs 
(erres dans les comtés 4e Cambridge et d'Hereford ( MS. Gotton. Rrlt. 
Mas.t folio 38), on trouve parmi les jurés du bundred de Stow un 
Almar Gilt, c'est-à-dire issu d'une famille princière, ainsi qu'un 
Alaar de Gottiam , parmi ceux de la centenie de Cestretone ; mais 
nous ignorons quels rapports existaient entre ces Almar et le tenant en 
chef ci-dessus, qui parait s'être empressé de faire sa soumission auCen- 
quérajil. 

AuiÀRus M Almarius 9 s. t. ( Buekinghamshire , folles 146 , 146 b ; 



— 112 — 

Cambridgeshire 9 194 ( bis ) , 194 b , 195 passim , 195 b ( bt^ ) ; Bedfordr- 
shire , 218 ; Leicestershire^ 231 b ; Warwickshire , 241 {bis) ^ 241 b 
{bis); Stafordshire , 250, 250 b; Essex , 32, 45 b; Norfolk y 272; 
Suffolk , 352 9 426 b ). Cet Almanis paraîtrait être le même qoe celui 
qui précède. II sous-tenait du comte de Mortaiu et d'Edouard de Salis- 
bury, dans le Buckinghamshire, ainsi que du comte Alain de Bretagne, 
dans le Gomouailles. Dans le comté de Bedford , il faisait partie des 
bourgeois de ce nom, et sous-tenait une portion des terres de la famille 
de Raoul Taillebosc, ainsi que celles du comte de Mellent dans le comté 
. de Leicester. Dans celui de Warwick, il sous-tenait de Turchil de War- 
wick , et de Guillaume Fitz-Ansculph , dans le Stafordshire ; dans le 
comté d*£ssex, il sous-tenait de Richard Le Forestier, de Swain d*£ssex 
et du comte Eustache ; enfin , il était également sous-tenant de Roger 
de Potiers et de Robert de Gorbucion , dans les comtés de Norfolk fi de 
Suffolk. 

Almarus ou Almericds (Prepositus régis), S. T. {Suffolk^ folio 352) . 
Il sous-tenait à Hamingestone et à Wledane. 

Parmi tous les Almar que nous venons de signaler ci-dessus , le 
sous-tenant Almarus ou Almericus est le seul qui soit désigné, dans 
le Domesdaify par le titre particulier de prepositus régis. Il ne figure 
pas parmi les tenanciers avant la confection du Domesday^ ce qui per- 
mettrait de croire qu'il appartenait à une famille française , qui aurait 
suivi le duc Guillaume en Angleterre. S'il était même rationnel de tra- 
duire le nom ou le prénom d'Almarius par celui d'Amaury ,on trou- 
verait peut-être cette famille dans celle d'Amaury, qui , dans le XIIP 
siècle , et probablement avant , habitait la paroisse de Gampandré , 
située dans Tarrondissement de Gaen. Nous ne croyons cependant pas 
que la famille française d'Amaury ait eu quelques rapports de pa- 
renté avec les barons d'Amoric ou d'Almaris d'Angleterre , qui pos- 
sédaient , du temps de la Gonquète , dans le comté de Somerset et 
dont nous retrouverons la souche plus bas dans le T. E. G. , Willel- 
mus de Dalmari. 

. Almeger, s. T . {Hertfordshire y folio 136). Get anglo-saxon nous 
est inconnu. Il sous-tenait de Tabbaye de St*AIban, à Redbome. 

Almbr t. de R. {Hants , folio 50 b ). Il tenait directement du roi 



— 113 — 

dans la terre affectée aux thanes , une hyde et demie de terre située 
dans la centenie de Sunbmne , comté de Hauts : c'était probablement 
un saxon soumis. 

ÀLMER , s. T. ( Devofifkire , folios 112 b et 116 b ). Le Domesday dît 
de lui : tenetat T. R. E. C'était probablement le même personnage que 
celui dont il vient d'être question. Il sous-tenait , comté de De von , 
dans la baronnie de Goscelin , à Oplomie , et dans celle d'Odon Fitz- 
Gamelin, à Bocheland. 

Almfribvs , S. T. {Essex^ folio 32 b ). Il sous-tenait dans la baronnie 
du comte Eustache de Boulogne, à Totesbery, centenie de Turestaple. 

àlmÔdus ( Homo episcopi dunelmensis ) , S. T. ( lÀncolnMre , folio 
341 {bis), n sous-tenait à Ghelibi, dans la terre et baronnie de ce prélat. 

Almundus ( Sanctus ) , T. E. G. ( Shropshire , folios 252 b » 253 ]. 
Les biens que l'église collégiale de St-Almund de Sbrewsbury possé- 
dait dans ce comté, T. R. E. , furent cédés pour fonderie prieuré de 
LilleshuU ( Mm. anglic. , t. YI, p. 261 ). 

Alno ( WUlelmusd' ), S. T. {SuffoUt, foUo 419 b {ter. ) , 420 b ). 
Ce normand n'est pas inscrit parmi les tenanciers T. R. E. Il sous- 
tenait, dans la baronnie de Robert Grenon ou Guemon , diverses te- 
nures , situées à Geresford , à Stotune , à Manesford , à Brantham , 
à Alfidestune , à Lotham , à Golenes et à Tnrcbetelestune. Ce sous- 
tenant faisait partie de la maison de Bricqueville , qui possédait le 
château d' Alno ou de l'Aune , situé dans le Gotentin , canton de Les- 
s^ . Ge Guillaume , ou tout autre membre de cette famUle , aura 
sans doute pris le nom latin de ce cbAteau , sous lequel nous le trouvons 
inscrit dans le Domesday. M. de Gerville, dans son histoire des châ- 
teaux de la Hanche {Mémùirei de la Société des Antiquaires^ t. H, page 
241 , année 1825 ) , dit que cette branche des Bricqueville s'était éta- 
blie en Angleterre , et qu'elle y a subsisté pendant plusieurs siècles, 
sous le nom de l'Aune ou de Alno , sans que GoUinson , et d'autres 
auteurs anglais qui en parlent avec assez de détails , aient jamais 
soupçonné la vérita))le origine de ce nom (1). Nous devons dire 

(1 ) GolUnson's fltil. and AnHq. of Somerset, Introd. p. 58. u i« p. 76-290-422. 
Scotage Holcbins's B*st. and Ànliq. ofthe County ofDorset, t I. 

T.I. 16 




— 114 — 

néanmoins que la similitude du nom latin de Àlno» sous lequel sont 
désignées » dans les chartes normandes » deux familles du département 
de rOme , nous avait portés à regarder ce T. E* G. cmnme étant 
indirectement sorti , soit de celle de Foulques d'Àunou « de la com- 
mune d'Aunou*le-Faucon I arrondissement et canton d'Arg^^tan , soit 
de celle d'Aunou-sur-Ome , arrondissement d'Alençon , canton de 
Séez , dont les seigneuries , quoique distinctes , appartenaient à la 
même famille. Mais , jusqu'ici , toutes les recherches que nous avons 
pu faire sur ces faînilles , en Angleterre , ont été infructueuses ; et 
M. Tabbé de la Rue dit aussi , dans ses notes manuscrites , qu'il ne 
les y a point découvertes , bien qu'elles y aient possédé plusieurs do- 
maines. Il est cependant assez surprenant de ne trouver aucun détail 
circonstancié , soit en France , soit dans le Damesday^Book , sur une 
famille assez puissante pour avoir fourni au Conquérant ( suivant le 
MS. anonyme de Taylor , p. 209 ) quarante vaisseaux pour son expé- 
dition sur l'Angleterre. Quoiqu'il soit douteux que Foulques d'Aunou 
ait été présent à la Conquête, il est cependant évident que son fils ou lui 
rejoignit plus tard le Conquérant en Angleterre, et que l'un ou l'autre 
revint , avec ce prince , à Caen , en 1082 , c'est-à-dire avant la con- 
fection du Domesdag^ dans lequel il ne figure pas. Le motif pour lequel le 
duc ne répandit pas ses faveurs sur ce puissant seigneur, nous est main- 
tenant inconnu; car il n'est pas présumable qu'il ait été relégué parmi les 
sept personnes inscrites comme S. T. dans te registre, sous le seul pré- 
nom de Fulco, lorsqu'on voit que einq de ces sous-tenants étaient des 
honunes d'armes des barons normands. 

La famille de Foulques d'Aunou parait s'être éteinte , en France , 
vers la fin du XIY*" siècle ou plutôt du XYP. On voit que te chapitre 
de Séez possédait , en 1360 , la banmnie d'Aunou-sur^me , subdélé- 
gation de Séez , et que celle d'Aunou-*le»FauGon , subdélégation d'Ar- 
gentan , qui parait avoir fait retour à l'état , avait été engagée , en 
1584 t à François d'O , surintendant des finances, avec faculté de 
rachat perpétuel. 

Nous devons aussi faire remarquer ici que , par suite d'une fausse 
Interprétation du texte d'Orderic Vital et de Guillaume de Jumièges, 
on a souvent confondu Foulques d'Aunou , fils de Baudry Le Teuton,- 



— 115 — 

avec Foulques d'Anet, flk d'Osmond de Gent-Villes, qui sont deux 
personnages différents. En effet , Orderic Vital (lib. ID , p. 479) , en 
parlant du mariage de Baudry Le Teutonique avec la nièce de Gilbert 
de Brionne ( il eût dû dire avec sa petite-fille ) , désigne positivement 
Foulques d'Aiinou par le nom latin de Fukho de Alnou ; tandis que 
Guillaume de Jumièges dit « en parlant du mariage des nièces de 
la duchesse Gonnor : Quarta Osnumdo de CefUum-ViUis tkeeomUi 
Femofiti, ex (pjM lutfta eti primus FuUo de Aneio , nom qu'on a traduit 
par Foulques d'Asney ou d' Aunou, au lieu d*Anet, qui en est la véritable 
version. La différence qui existe entre ces deux Foulques est encore 
mieux démontrée dans le Livre Rouge de l'Échiquier de Normandie 
( Trad. de Ducarel , p. .229 et 230). On y lit : Sinwn éTAneti , ou de 
Aneio » descendant reconnu de Foulques d'Anet , // milit. et ad $ervi^ 
tium 9uum IV milit. ; et plus bas : Fuleo de Alnou IV milit. et ad eervi- 
tiwn suum XXIV milit. 

Alnod, t. E. g. ( Devonshire , folio 118 ). Cet Alnod est inscrit parmi 
les thanes ou ministres du roi , et , en cette qualité , il tenait le manoir 
de Bray, situé dans la baronnie des thanes , dans le Devonshire. 11 est 
probable que ce thane avait fait sa soumission au Conquérant » qui lui 
avait conservé son titre et une partie des biens dont il jouissait T. B. E. 

Alnod , S. T. ( Kent, folio 13 b {bis ) ; Comwall, 12i b passim; 
WanoickMre , 241 ). Cet Alnod possédait de nombreux domaines 
T. B. E. , notamment dans le comté de Comwall , dont il avait été 
dépossédé. Réduit à l'état de sous-tenant ou de feudataire du comte 
de Hortain , il ne jouissait plus alors que des manoirs de Talgolle , 
de Disart , de Trewderet et Ullavestone , qui dépendaient précédem- 
ment de ses domaines. Il est aussi désigné , dans le Domssday d'Exeter 
Add. (folios 204 , 223 et 243 ) , sous le nom d'AUnot ou d'Ahiot. 
Il sous-tenait, dans le comté de Kent, le manoir de Hortone, dépendant 
de la baronnie de Hugues de Montfort » et, dans celui de Warwick, 
il sous-tenait à Hachiton, dans la baronnie de Turchil de Warwick. 

AuvoDus (Monachus) , S. T. { Somenetthire ^ folio 90). Il sous- 
tenait le manoir de Blacheford , de l'abbaye de Glaslonbury ( Voyez 
au mot iitf«acre la note sur ce manoir). 



— 116 — 

Ce moine Àlnedas ne flerait-il pas le même qa'Alooth « quatrième 
fils du comte Godwin » qui le domia en àtage, avec son neveu Huçon , 
comme garant de sa loyauté envers Edouard , lorsqu'il eut obtenu 
de ce prince sa grice après sa révolte 7 On sait qu'Edouard envoya 
ces deux jeunes gens en Normandie , sous la garde du duc Guillaume, 
qui les retint prisonniers jusqu'après la Conquête. Huçon fut alors mis 
en liberté ; mais Alnoth n'obtint cette faveur qu'à la condition d'em- 
brasser la profession religieuse , et , s'étant fait moine à l'abbaye de 
Salisbury , il y demeura jusqu'à sa mort , dont la date ne nous est 
pas connue. 

Alnodus , s. t. ( Middlesex , folio 129 ). Ce sous-tenant paraîtrait 
avoir été dépossédé ; cependant parmi les vingt-six tenanciers de ce 
nom qui possédaient T. B. E., nous n'en trouvons pas un seul , inscrit 
comme tel , dans le comté de Middlesex. 

AifULFUS ( Presbyter in Gepeswiz] , S..T. ( Snffolk , folio 290 ). Ce 
prêtre nous est inconnu. 

Alodiarii (duo) 9 S. T. {Berkshire^ folio 60 b). Les allodiaux ou 
francs-tenants , cités dans le DomesdaUf sont considérés conune tenant 
leurs terres avant la Conquête. Ils en jouissaient à titre héréditaire et 
perpétuel; ils en disposaient comme il leur plaisait, par donation ou par 
vente ; mais ils étaient néanmoins sujets au droit coutumier de la taxe 
du hydage. Dans le comté de Kent , le roi avait aussi le droit de for- 
faiture, tant suf les tenants par franc^Ueu que sur leurs hommes. 

Alre ( Willelmus d* ). Dans les Add. Exon Domesday ( folio 61 ) on 
lit : pro una virgata quam terni Willelmus de Aire in Devon, in Sul- 
ferion hundred , rex non hàbet geldum. Bien qu'il soit évident que ce 
Guillaume fût à la Conquête et qu'il obtint des terres' en Angleterre, il 
n*est cependant pas inscrit dans le Domesday-Book , ni parmi les tenan- 
ciers T. B.E. Néanmoins nous retrouvons sa famille plus tard, en Angle- 
terre , sous les dîfTérents noms de Aire, de AIra ou d'Auré. Ainsi, 
les chartes de l'abbaye d'Abendone nous montrent un Badulfus de 
AIra , tenant un fief de chevalier, dépendant de la baronnie que cette 
abbaye possédait dans le Berkshire ; et nous voyons ce même Baoul 
désigné sous le nom de Badulfus de Aure , dans les lettres-patentes 
de la dix-septième année du règne de Jean-sans-Terre. Antérieurement 



— 117 — 

encore , nous voyons on Guillaume d'An ré figurer comme témoin 
dans une charte de Robert Malherbe , par laquelle il donnait, à son 
fils , sa lerre de Gheddoc ( Gollett. cartrar. Bibl. Harl. n* 616 ). Ce 
même Guillaume d'Auré était yicomte de Salop , la première année du 
règne du roi Jean , et il assista » en cette qualité, à l'Échiquier de ce 
prince , pour les affaires du comté. Enfin , Herbert d'Auré fut témoin 
de la charte d'Emma d' Anvers , en faveur de l'abbaye de Thama, comté 
d'Oxford ( Cari, ex cod. cart. by Sanderson ). 

Ces diverses citations suffiront , sans doute , pour établir , non seule- 
ment l'existence de la famille d'Auré ou d'Aurey en Angleterre , mais 
encore pour justifier M. l'abbé De La Bue , qui l'a inscrite dans sa Uste 
supplémentaire des compagnons du duc Guillaume , quoiqu'elle ne figu* 
rflt point dans celle de Robert Wace , ni dans le Dome^day. 

Cette famille bretonne avait pris le nom d' Auray , soit parce qu'elle 
possédait la chàtellenie héréditaire du château de cette ville, célèbre par 
la bataille qui s'y donna entre Charles de Blois et Jean de Honfort , 
pour la succession du duché de Bretagne , le 29 septembre 1364 , soit 
parce qu'elle en était simplement originaire. Nous la retrouvons dans 
cette [vovince dès le commencement du XII* siède , dans Geslin d' Au- 
ray , qui , en 1128, figurait comme témoin dans une charte de donation 
faite par Conan-le-liros , duc de Bretagne , en faveur de l'abbaye de 
de Sainte-Mélaine de Rennes. En 1160 , Eudon d' Auray fut également 
témoin dans un accord fait entre l'abbé de cette même abbaye et les sei- 
gneurs de Houstiers, près Vitré. Un autre seigneur d' Auray fut mis au 
rang des plus braves chevaliers qui se distinguèrent en Espagne, en 1385, 
sous les ordres d'Olivier Doguesclin, frère du connétable. Vers la même 
époque , cette famille s'établit en Normandie dans l'arrondissement 
de Hortain , par le mariage de Jean d'Auray avec Jeanne de Heulan , 
dame de la baronnie de Saint-Pair-le-Servain ( vulgairement Saint- 
Poix ) • et des seigneuries de Courseules , de Bemières et de Lyon-sur- 
Mer, De ce mariage sortit Jean d* Auray, deuxième baron de Saint-Pair, 
qui épousa Béatrix de Yauloger , dont il eut Jacques d'Auray , marié à 
Marguerite d'Aché ou d'Achey, dont un fils, Beuves d'Auray, fut marié 
à Jeanne de Hesnildot, de laquelle il parait avoir eu quatre fils : Georges 
d'Auray , marié à Magdeleine de La Luzerne ; Jacques d'Auray , marié 



— 118 — 

à dame N**** de Blallet, et Amx autres qui sont restés inoQnuos. Du 
mariage de Georges d' Auray avec BfagdelelDe de La Luaerne , sortirent 
deux fils : l"" Pierre , baron de St-Patir , marié i Jeanne de YiUefe ^ d*oà 
sortit Antoine d'Auray , baron de St-Pair ; 2* Jean d'Auray , seigneur 
de Hesnildot , etc. Nous ne pousserons pas plus loin la filiation de cette 
famille , qui a formé plusieurs brancbes i la Tourelle, en Berry» à Cou* 
louvray 9 à Cuves , à Gresnay et à la Chaise^Baudoint dans TAvrandiin. 
Armes : lozangé d*or et d'azur. 

Alrbd, s. t. {KerU, folio I b). Parmi les tenanciers T. R. £. ou 
avant la rédaction du Domesdag^Book^ on trouve » dans le même comté 
et au même folio , rinscription suivante : Aldredi paUr. U est donc évi* 
dent que ce sous-tenant était un indigène , maintenu dans l'héritage de 
son père , après avoir fait sa soumission au Conquérant; et, malgré la 
similitude de son nom d'AIred avec celui d'Alré ou d' Auré , il est éga- 
lement évident qu'il ne pouvait y avoir aucun rapport entre lui et le 
précédent. 

ALRBFOiiB ( Aluric d* ) , S. T. ( Ei$ex , folio 101 b ). Il tenait la même 
terre T. B. E. Le Domesday dit qu'il réclamait en outre l'usurpation faite 
sur ses droits par Richard de Clare , fils du comte Gilbert de Brionne. 

Alric, t. E.G. et T.B. £. {Eants, folios 50b, 53 b; IFïI(sMr€ , fo- 
lio 73 b ; Dewmskire , folio 178 b ; StafférdOnre , folio 250 b). Parmi 
les quatre<-vingt dix-huit personnes inscrites dans la liste des tenanciers 
avant la formation du Domasdoy , soit sous les noms d'Ailric , d'Alric ou 
d'Ahurie , soit sous ces mêmes noms avec leur terminaison latine, vingt- 
quatre seulement paraîtraient avoir fait leur soumission au Conquérant, 
et figurent comme T. E. C, ou comme S. T. dans le DomeiAiyde l'Échi- 
quier , ou dans celui d'Exeter. Souvent le même personnage s'y trouve 
inscrit sous l'un et l'autre de ces noms, avec ou sans titre ; aussi est-<4l 
presque impossible aujourd'hui d'établir une distinction précise ou même 
approximative entre eux , et de dire si le tenant en chef était le même 
que le sous-tenant. Tel est cet AIric, probablement thane du roi Edouard, 
qui , après avoir fait sa soumission an Conquérant , conserva une partie 
de ses domaines dans le comté de Hauts , et notammoit eefaii de Hôte- 
lestone, dans l'Ile de Wight, qu'il tenait encore comme il l'avait tenu du 
temps d'Edouard , en commun et in aUodiwn , avec son neveu Alric ^ 



— 119 — 

qui €sl inscrit dressons. On le troave également inscrit dans les comtés 
de Devou el de Staflbrd « comme tenant en chef et comme sou^tenant , 
sous les différents noms précités, soit dans le Dameiday , soit dans les 
Addita$nefUa. 

Alric , S. T. et T. B. £. ( Somêr$et$hire, folio 93 b pas9im , 94 (ter) ; 
Dtv&nàkirt , folio 112 (6ti) ; CarmoaU , folio 124 b (bis) ; Northampton-^ 
sMre, folio 224 (frû); Yarkshire, foUo 316b, 317). Cet Âlric parait 
être le même que celui qui précède. On le trouve inscrit dans les mêmes 
registres et sous le même nom ou prénom , dans ces différents comtés , 
comme sous-tenant du comte de Hortain , de Roger de Courcelles ^ de 
Walter de Douay. Il tenait d'Ilbert de Lacy, dans rYorkshire, la même 
terre dont il Jouissait du temps du roi Edouard. 

Alric (et Nepos ejus), T. £. G. et T. R. E. ( BanU, folio 53 b). Le 
Domesday dit : Iprimet tmuerunt in allodium de rege E. ( Voyez la note 
sur le premier des d* Alric, ci-dessus). 

Alric (Presbyter ) , S. T. {Siaffordshire, folio 247 b ). Ce prêtre nous 
est inconnu. 

Alricus , T. £. C. et T. R. E. (BedfordMre , folio 210 , 218 b). Le 
Dçmesdaïf dit seulement de lui : Idem qui tenet , tenuit. 

Alricus, S. T. {Buekm^munshire ^ folio 149 b ; WarceUershire , folio 
173 , 173 b ; Bedfordshire , folio 215 b, 218, 219 b ; Staffardshire , folio 
247 ; DerbyMre, folio 247 b}. C'était probablement le même que le 
précédent ; mais alors il ne jouissait des terres qu'il possédait dans ces 
différents comtés , qu'en qualité de sous-tenant de quelques barons 
normands. Gomme bourgeois de Bedford , il tenait aussi une Teiigée de 
terre dans le territoire d'Hanslau , qui faisait partie du Irien communal 
des bourgeois de la ville. 

Alakds ( Goquus) » T. de R. (BwkinghamMre , folio 153). Cet AI- 
ricuB Goquus ou Le Coq n'est pas inscrit parmi les tenanciers de ce nom 
du temps du roi Edouard. U avait probablemœt pris son nom de l'office 
de contrôleur ou de maitre d'bôtei du Conquérant, qu'il avait suivi en 
Angleterre. Ce prince le récompensa en lui concédant, dans la centenie 
de lamva , vingt bydes de terre à Glamdone , l'un des domaines affecté 
aux diverses fonctions que ses officiers remplissaient dans sa maison. 
Ce tenant en chef parait être la souche d'une famille normande du nom 



vv 



— 120 — 

da nom de Le Coq , qui possédait des terres i Hézidon » et qae nous 
voyons souvent apparaître dans les chartes de nos abbayes depuis la fin 
du XIP siècle^ soit comme témoins de donations, soit comme en faisant 
eux-mêmes à difTérents monastères. 

Alricus ( Gonunendatus Guerti ) , S. T. [Suffolk , folio 283 b ). Cet 
anglo-saxon possédait du temps d*Édouard. On voit, par les deux mots 
accolés à son nom, qu*il s'était mis sous la protection du saxon Guert , 
qu'on trouvera inscrit , à son tour, comme Tus des hommes du comte 
Alain. 

Alricus (Archidiaconus), S. T. ( WorceUerêhire^ folios 173, 173 b). 
Cet archidiacre nous est inconnu. 

Alselin ( G. vel Goisfridus ) , T. E. C. ( Northamptonshire , folios 
219 , 227 ; Leieesiershire, folio 235 b ; Derby thire , 276 b ; NoUinghan- 
shire , 280 , 289 ; York$hire , 326 ; Lincolnshire, 336 , 369 b ; CUmwres 
Ebor., 373 b , 374 ; Yarkshire, 379). Goisfrid Alselin, ou plutôt Ascelin, 
tenait directement du roi , tant en chef qu'en baronnie , non seu- 
lement plus de quarante manoirs, situés dans diverses centenies des 
six comtés désignés ci-dessus ; mais encore vingt-quatre maisons , 
ainsi qu'une église dans les villes de Nottingham et de Lincoln , indé- 
pendamment de deux hommes d'armes, dans ceidemier comté. La plus 
grande partie des domaines qui lui furent concédés après la Conquête 
appartenaient , du temps d'Edouard , au saxon Tochi , et ce fut en 
raison de la possession de ce dernier , qu'il réclamait encore , dans 
ITorkshire, quelques terres tenues alors par Roger deBusly , parce 
qu'elles faisaient partie des domaines du saxon. Mais il fut débouté 
de sa demande par les jurés , qui dirent ignorer à quel titre et 
de quel droit il pouvait réclamer. 

Ce Goisfrid ou Geoffroy Ascelin suivit évidemment le duc Guillaume 
en Angleterre : néanmoins nous ne connaissons pas de familles fran- 
çaises de ce nom ; ce qui nous porte à croire qu'il aura été défiguré 
parles enquesteurs saxons , ou par les scribes du Domesday-Book. Nous 
trouvons , en effet , tant en Normandie qu'en Bretagne, des familles 
du nom d'Asselin ou Ascelin, soit dès l'an 943 et 987, soit postérieure- 
ment, dans les chartes du duc Guillaume, qui nous montrent un Robert 
Pinceme , fils d' Ascelin , ainsi qu'un Banuf , fils d' Ascelin, figurant 



— 121 — 

l'un et Tautre comme témoins. Une charte^ée la même époque » donnée 
par ce même Robert , vient encore jeter quelque éclaircissement sur 
la filiation de cette famille. On y lit : Ega Ratbertus Pineema fUius 
Àscdini djD et cùncedo Deo , sanctoque Michaili arehangeh , m trunUe 
videKcet Twnba , pro saitUe patrii mei et timlrff fneœ flKiqut met 
Go$ceUni, fratrisque mei Gaiteri, pro remédia animm mêœ^ (mnem meam 
consuetudinem quam jure hœredttario tenebam in castello de Dinam : vide- 
licet patellœn (1) et omniaquœprapriis usibus monachorum empta fkurunt. 
D'après l'énoncé de cette charte, il est présumaUe qu'Aseelins 
qui fut le père commun de Goisfrid Alselin on Asselin , ainsi que 
de Robert et de Gantier , aurait été un cadet eu un bâtard de la 
famille bretonne de Dinan » qui aurait eu en apanage quelques droits 
coutumiers sur le château de cette ville , et qu'il transmit ces droits 
à son second fils Robert ; car il n'est pas probable qu'il soit ici ques- 
tiam du.châte^vi de Dinan, situé dans le pay» de Galles, qui ne fut 
d'ailMrs o^neéflé à Foulques, l'un des compagDons*du:ducGuiUa]im», 
que. par le rm Heqrî I*' » d'^oùca cb^^aUer prit^osûte le nom de Bo«t»- 

IjeuQift 4'Als9lio, porté par. Goisfrid, dans.leZ)omcM%, a éiAenœre 

pH>9fd|6Qglir^'P^'^I^.S^^9^i9t^^^l^î^* V^ ^^^ converti la preaière 
syllabe de ce nom , Àl, en Hau , pour y trouva Forigine d'unefamiUa 
Ha^selyn, portante comme Ascelio, le prénom detGoisfirid ; et ce même 
registre, en ipscrivani dans le. comté» de Kent un T. E. G. danom 
d^ WiUeli^us fitius Goisfridi , a pareillement foorm à ces généalogistes? 
les éléments nécessaires ppur. établir la filiation de cette faioilk dite 
anglo-normande. Mais , celle-ci n'eut pas une longue durée., et- eHe. 
se trouva bientôt divisée , 1"" par la mort de Ralph Hauselyn , on* 
zième du nom , qui ne laissa qu'une ou plusieurs filles , dont l'aînée , 
nommée Rose , transmet* fin 1171 , les biens de son père à Thomas 
Bardotf , qu'elle avait épousé , el 2^ par la mort de Robert de Gaux , 
ou Galx , frère de Ralph , premier du nom , vivant encore en 1165 , 
et qui ne laissa qu'une fille, mariée deux fois , comme on le voit dans 
la généalogie anglaise qui suit: 

• 
(l)Voyez Ducange , aa mot PoMa. 

T. I, 16 



— 122 — 

Goisfrid Hamelyo. ss N. 

I 

Willelmot, filiot Goisfiridi. s N. 

I 



Inhns <Ia ii«ii«jiI«ii . N. R«berttt8 de Gaaz ou Ctlz. s N. 



Raduljphas de Haatelyn, s N. 
présent A la bauUle de Noit- 
nallerton , US* année do 
règne da roi Etienne. 



j 



Radalpbns II , mort sans s= N. 
postérité mAle, en il 71 . 



Matbilde de Ganz, mariée denz fois, i* aree Adam 
Fitx-Peter (i); 2* avec Ralph Fits-Stepben. 



Rose de Haaselyn. s Thomas Bardolf. 
^1 

Doon Bardolf , etc., ete. 



Alselin ( Goisfridus etBadalfus nepos ejus ) , T. E. G. ( Northamp^ 
tonikire , (olio 2i9 ; Lineolnshire , folios 336, 339). Ce Radulphou 
Ralph , neveu de Goisfrid , était fils de Gauthier , frère de Robert et 
de Goisfrid. Il tenait , conjointement avec ce dernier , deux maisons 
seulement , à Northampton. Ralph est également inscrit dans le Do~ 
mesday comme tenant en chef, dans la baronnie de son oncle , divers 
manoirs au comté de Lincoln. 

Alselin (G. vel Goisfridus), S. T. {Derbyshire, folios 274 b, 275 b ). 
Ce sous-tenant est évidemment le même que le premier et le second 
tenant en chef dont nous venons de parler. 11 sous-tenait et réclamait, 
dans la baronnie de Henri de Ferrières , quatre charmées de terre, 
à Scrotone. 



(1) Adam Fitz-Peter, seigneur de Birkin, le premier mari de NathildedeCaux, 
eut de son mariage un fils du nom de Jean , qui fut le père de Thomas Fitz-Peter et 
d'une fille, nommée Isabelle, qui devint seule héritière de son frère , liiort sans pos- 
térité mâle. Elle épousa, 'sous le règne de Henri 111, Robert de Evering^m , auquel 
elle apporta plusieurs fiefs en mariage. Ces fiefs, et les possessions dlsahelle, sui?ant 
Gollins , avaient appartenu à Goisfrid Hauselyn. Biais c^est lii une erreur, et les pos- 
sessions d'Isabelle provenaient évidemment de la descendance de Robert de Caux, 
et non de celle de Goisfrid. 



ÀLSi , T. E. G. et T. B. E. [BarUs , folio 53 b ) ; Buckinghamshire , 
153 ; Oxfordshire, 160 b ; a Warunekskire , 2M b ; Tarkskire , 330 ) , 
et S. T. {Bonis, folio 42 b {bis) » 49, 52 b, 58 ; Comioa/1, 124 b ; 
Buckinghamshire , 153 (6ts ) ; Leicesierskire , 234 ; Staffardshire , 249 , 
Derbyskire , 275 ; Norfolk , 178 ). Cet Alsi paraîtrait avoir suivi le roi 
Edoaard » soit en Normandie, soit en Angleterre ; et nous voyons qne, 
du temps de ce prince , il possédait, dans ce dernier royaume, plus de 
quarante manoirs, répartis dans seize comtés. Le Domesday dit, en 
parlant de celui de Gestreham : Boc manerium tenuU Eddid regina et 
ipsa dedU eidem Àlsi, post adverUum régis Willelmi; et, pour celui de 
Sortelai , ce même registre ajoute : Boc manerium tenuU Wltoardus, 
homo reginœ Eddid T. R. E. et ipsa dedU huie Alsi cum filia Wlu>ardi. 
n tenait en outre , comme sous-tenant du comte de Hortain et de la 
baronnie de Roger Bigot , une partie des vastes domaines qu'il possé- 
dait du temps d'Edouard. 

Parmi les quatorze grands tenanciers antérieurs à la confection du 
Domesday f que nous trouvons inscrits sous les noms d'Alsi ou d'Alsius , 
celui-ci seul ne porte aucune désignation particulière. Cependant les 
deux citations précédentes semblent indiquer qu'il était attaché à la 
maison de la reine Eddid , veuve du roi Edouard , et qu'il doit être 
le même que deux autres tenanciers , inscrits dans le comté de Bedford , 
folios 209 et 213 , l'un sous le nom de Alsi homo reginœ Eddid , et 
l'autre sous celui de Alsi de Bremeham, homo Eddid reginœ. Toujours 
est-il qu'il ne peut avoir aucun raHK>rt avec les trois autres Alsi qui 
suivent. 

Nous ignorons également le motif qui a pu déterminer André Du- 
chesne à porter cet Alsi dans sa liste des compagnons du duc Guillaume. 
Nous ne connaissons d'ailleurs aucune famille française de ce nom. Il 
serait possible cependant que , d'après la conversion si fréquente de 
Al en lu , il eût appliqué ce nom d'Alsi à celui d'Ausi ou d'Auxi , 
appartenant à une famille de la Picardie , qui figura dès le XI* siècle 
parmi les chevaliers bannerets du Ponthieu , sous Philippe-Auguste. 

Alsi ( Berchenister) , T. de B. ( Bants , folios 50 , 50 b ). Il tenait 
à Etham et Stivetune, dans la baronnie desthanes dû roi. Cet anglo- 
saxon ne figurait pas parmi les tenancier? T. B. £. , et nous igno<- 



roiM par 4uet mMif il Mkd in Conqaéraiii tfeilt iHanoi^s éams le 
comté de Bmlt^ 

ALSf (fiUiw Brm)^ T. E.C. ( IfMft , fdlio^lO b^ 50\â3 ft),cff 
S. T. ( HMii , feKo 43 ). Il fénaiC dffMteinfeaf àB reî et eifr MroAnie 
les maneiff» de MmAMlejr , eenteAie de Rolefieté , eehii de WaRéff , dans 
celle de BnKtoiTy ainsi: foekâidonfaines dé torlejr et dTAbagfBgé, dans 
llle de Wighl. H aoaMenait aussi, dans M Barônnie êe Yàb^fé de 
S^Pîenre d)& Winchester , un nMMir éf trois ebarrtiée^ de ^re , à 
Undaflunecotte , oanlesie de Maflesbergf. 

Brixi9.père'd'Al8i 9 possédait de TasteadicMOiaines^ du temps iFÊdonai'd, 
dan les: comtés' de Susses , de Surrey ,. d^ Wilfs , de Somerset , dé 
Devontet.de ComouaiUte; mais il' paraîtrait ne pas aVoii* fait sasoateiis- 
siqn* an Conquérant ; dn moins il n'est plnfe in^rït que côi&me S; T. 
dan» le comté de Comomâllev. 

Alsi ( de Ferend) , S. T. {Oxfordshire , folio 154^^). Cet AM de Fe- 
rend sous*-t8nait?dù roi hoithydesde terre, àSdptoneydan^le domaibe 
de ce prinoe et sans doute k titre de (fermier; n nous est totalement in* 
connue bienqnele nom de Berend ait été porté par quelque^ familles 
normandes; Ce fut sans doute par ce motif que Dùohesne l'inscrivit 
dans- sa liste des compagnons* du: duc Guillaume. Mais , quoique nous 
trouvions, dans* les chartes^ de St^ean de Falaise; uii Robert Fe- 
rand , en 1253;. et , dans les Reeh^r^s de Munfooticq , eii 1463 , un 
F^rand'deSt«-6ennain-le-'yi€omte; ainsi qu'un Jean Ferrand de St** 
Sauveur-Lendelm V dans les sergenteries de LeSsay et de Dierville, 
nous ne voyons pas cependant que ces Ferrand aient jamais porté le 
prénom d'AIsî; 

Aui ( Mdoachus ) ,& T. ( WiUMre, folio 6&H). Il possédait la 
mèmetorre du temp8«d''Edèoanl. 

Ai;rET(Q«idam), S. T. (£enl, folio 11). Do temps d'Edouard » il 
djemeorait dans la terre de l'^è^ue de Kent , duquel iMenait en âleu 
deux hydcsde terre , qu'il continua à teidr d' An^frid , sous-tenant dé 
ce mtaae évèque. 

Alveeadus, S. T. {BtiMnghamêhire , fMiol46'b^; CambridgeiMn , 
folios 196, 201). Il seua4enait, d« comte dé Mortain et de sa bàronnie, 
cinq hydesde terre; dans les-cratenies de Muselay 'et de Stofald , conHé 



— 125 — 

dé ÈaèkinghdmV et, dans celui dé CânÂridge, il sous-tenait dé la baron^ 
nié dedËfaûfdôui'n de Sèalei's , à' Mofdùne, ôentenie d*Ernmgford , située 
éduk ik barôiinfe de Picot Se Cambridge. 

ALYEÉn, t, dteK. et T. É. ir( Somersetêhire \ folio 99). Cet indigène 
pai^âiit âvoit* fait sa sonïnîssiàn au Conquérant , qui la'e fuî conserva ce- 
I^ndiafnt 4if un seul des' domaines quSl possédait' du temps d'Edouard , 
cehit ^é Wicbé , situé daâs la terre des thanes à'u roi. 

IitÉ^iiEttit^ y S. T. (ÈtUkinghafnihiré , folio f46 b ; Cambridgeshire , 
folft) 2bÔ b). Cet jdlveiredus e^t le nl'èmê (^*AllVeradus, inscrit jilus haut. 
Il sou^tenàiit des mêmes seigiièurâ , dans les mêmes comtés. 

AtTBRS (Robertôb de ) , t. E. C. (x\àr(hâàpt(mshire , fôlîo 219 ). Jl 
n'avait obtenu du Conquérant qu'une seule maison, i NbrtÉampton. Le 
Dbmesdca/ de rÉcUquier, ainsi que celui d^Exeter, né donnent pas 
d^aùtres rensei^émënts sûr ce tenant en chef, qui ne possédait pas du 
temps d'Édoiikrd\ elles i^es plus récents d'Ely, de Wintbn et de Bol- 
tôii , lie nous éû fduinisséni pas de plus étendiis. Suiviaht les notes ma- 
nuscrites de Tabbé De La Rue (Coir* du marq*' de S^* Blarie ), ce Robert 
d' Alvlers' était d^origine fraiiçaise et aurait été. la souche de la famille 
d'AWei^/d' Angleterre , qui s'est maintenue dans ce royaume jusque 
vers la fin du XVIV st^lei On tiroùve aussi dans Parkini quelques détails 
siïr^lcâs dltances dé cette fhmillè, qhi possédait.de vastes dooaaines dans 
lercdiittè dé Nbrfôlk. Il cite entré autr^ un Jean d'Auvérs, qui fut té- 
moin dans due transaction (sans date) faite entre Roger , abbé de Pip* 
pérwel , et Roger Pantolfi Hais cet acte, quoique antérieur à Tan 1233, 
datederextitiction de la famille Pantoîlf en Angleterre , ne peut cepen- 
dant servir à nous faire connaître à quelle province de France ces d' Au- 
vers pkravaiedt se rattacher. Ils portaient , en Angleterre , de gueules à 
trb'rs gantelets dé là main droite pendante ou supportée par un canton 
édiiquété or eX azur ^ 

Il exiiité plusieurs localités dû nom d* Anvers dans les provinces de 
Normandie , du Maine , de TAnjou et de Tlle de France'. Nous signale- 
rons (fuêfques familles du nom d^Auvers^ Tunéen NormancÙé et deux 
danâ le Maine, qui semblent avoir des dro^it^ à faire rémonter leur ori- 
gine à Robert 'd'Auvéirs qui nous occupe. En Normandie, nous troyvons 
dan^ le 'iJivfe deï cms et renUs , dé l'abbaye du Mont St-Michel ( MS. de 



— 126 — 

Van 1270) un Robert Bertrand tenant les terres que l'abbé deee monas- 
tère avait achetées de Garin d' Anvers, dans le champ d' Anvers, paroisse 
d'Ardevon. Dans celle des Pas , nn Jean d'Anvers devait à cette abbaye 
diverses redevances, pour un hébergement ainsi que pour le fief d'André 
Anvers. Dans les communes de Monthébert et de Dom-Jean, nous trou- 
vons Radulf et Ranuif d' Auv^^ , qui payaient diverses redevances à 
l'abbaye de St-Michel. Dans un autre livre des cens et rentes, de Sl-Sau- 
veur-Le-Vicomte, écrit en 1296 , nous voyons que , dans la paroisse de 
Thomebusq , un Robert d'Anvers devait , entre autres redevances , 
à cette abbaye , les quatre fers d'un cheval , à cause d'une maison occu- 
pée par Réginard d' Anvers , située près de celle de son frère Radulf 
d'Anvers. D y est en outre fait mention de plusieurs concessions faites à 
cette abbaye, ab arUiquitate de dono amUgeri de Anvers. Enfin, nn 
Thomas ainsi qu'un Richard d'Anvers existaient encore en 1352 , et , 
dans les Recherches de Montfaoucq , en H63 , il est fait mention d'un 
Denis d'Anvers , dans la sergenterie de Pont-I' Abbé , élection de Yalo- 
gnes. 

Dans le Maine , nous trouvons aussi deux paroisses d'Anvers , dont 
l'une , portant le nom d'Auvers-Montfaucon , appartenait à la maison 
d'Assé , qui prouvait une origine voisine de la Conquête, et dont un ca- 
det prit le nom d'Anvers. Ce dernier portait argent et sable endenté ou 
émanché de huit pièces. L'autre paroisse, du nom d'Auvers-le-Hamon , 
était une baronnie. Au XII^ siècle, un Robert d'Anvers , qui en était 
seigneur , figure comme témoin dans un acte de donation , faite au 
prieuré de Solesme, par Geoffroy de Sablé {Hist. de Sablée par Ménage). 
Ce même Robert d'Anvers parait aussi avoir contribué à la fondation 
de l'abbaye de Boisrenou (Le Perray-Neuf ), faite, en 1189, par Robert 
de Sablé, troisième du nom (Ménage, ibid.). Il semble rationnel de 
rapporter l'origine de sa famille au Robert d'Anvers du Domesday , 
et de considérer les deux autres branches des d'Anvers comme sortis 
de la même souche. 

Alveva, t. E. C. et t. R. E. {Devanshire, folio 118 b), et S. T. 
{Devonshire ^ folio 112; Oxfordskire^ folio 154). hà Domesday-Book 
dit: Ipsa tenebat et geldebcU pro una virgata terrœ. Les Add. Exon Do~ 
mesd. , folio 328 , nous font aussi connaître qu'elle tenait le manoir de 



— 127 — 

Jacobescherche , dans le DevoDshire , et qu'elle soas-tenait en outre 
C!oldrige, de Walter de Douay . 

Alybya ( (lomitissa ) , T. E. G. et T. R. E. {LeiceUershire, folio 231). 
Elle était la mère du comte Horcard. Après la révolte de sod fils, elle avait 
été dépouillée de tous ses biens , et, lors de la confection du Domesday , 
ces biens étaient in abeyanee , et elle ne possédait plus qu'une baronnie, 
dans le comté de Leicester . Ce registre dit aussi ( folio 286 ) , en parlant 
des domaines qu'elle possédait dans le comté de SufTolk : Terra matris 
Morcarii comitis qwm WiUelmus Camerarius et OUio Aurifex servant in 
manu régis. 

Alvid (Quffidam Anglica) . S. T. {Essex, folio 45 b). Nous voyons 
dans le Domesday que cette fenmie était brodeuse. Elle tenait , du temps 
d'Edouard, une demi-byde de terre, que Goderic lui avait donnée, lors- 
qu'il était shérifTou vicomte, ut ifto doceretfUiam ejus aurifrisum aperari. 

AxviSD , T. de R. ( Wiltshire , folio 74 ). Il tenait à Heortham , dans 
la terre des thanes du roi. Ce saxon possédait dans d'autres comtés, du 
temps d'Edouard, et, lorsqu'il eut fait sa soumission au Conquérant, ce 
prince lui donna le domaine qu'un de ses hommes tenait pour lui dans 
le Wiltshire , à cette époque. 

AiviBT { Presbyter ) , T. E. C. et T. R. E. {Somersetskirej folio 91 b), 
et S. T. {Cambridgeshire , folio 191 ). C'était probablement un chapelain 
du roi. 

Alvibt , s. t. {Sussex , folio 29; Berkshire^ folio 58). Il sous-tenait 
de labaronnie de Guillaume deBraiose, àMoham, centenie d'Isewerith, 
comté de Sussex ; et, dans celui deBerks, il sous-tenait, dans la terre des 
thanes du roi, deux hydes de terre à Ordia, centenie de Gamesfel. Un 
autre Alviet sous-tenait cette terre du temps du roi Edouard. 

Alvibtus ou Alvbius , S. T. {Devonshire , folio 116 b ; Add. , folios 
353 et 464 ). Cet Alvietus sous-tenait de la baronnie d'Odon Fitz-Game- 
lin , à Bochelande, à Achi , et particulièrement à Oberintone, toutes les 
terres que neuf thanes du roi tenaient en parage T. R. E. Ce personnage 
nous est d'ailleurs inconnu : il ne possédait pas avant la confection du 
Domesday-'Book. 

Alulfus , S. T. ( YorkMre , folio 322). Il sous-tenait de Guillaume 
de Percy , à Alvintone , centenie de Poelintone. Inconnu. 



— *28 — 

Alulfes (Hpmo WMI^i dePepci), ^. T> (I*ncoItuAtr«, folio 35i]. 
Il soos-teDait de ce seigneur, Â Slaintoae. G'é^ii pjFobablement le piéme 
que le précédent. 

Alcred, s. t. (BerAsAire, folio 63ib), Cet A1u)m4 était inscrit comme 
tenancier dans oeuf comtés, et particulièrement dans celui deJBeir^t 
avant la formation du Dumesday. 

Ai-tBBDts , T. E. C ( Lincolnshire , foUo 330 b) , etS. T. [Km, ûilio 
Ob, 11 b;5u««('T. folios 17 b, \H,Wb{bi$},^i,BerJufdre,ù^ 61 
b ; Dnrselshire , folios 77 b , 7S b , SO ; Somertetshire , folios 87 , 87 b , 
90, !tl b {lus). 92. 92bpassim . M {bis) ; Devomliirt , folios 104 h ((er), 
105(&t5], 105b(&ù), lUb; ÇonmaU, folio, i^ pcum)' Sous les 
différents préDoms d'Alured , Alnretjus, ou Aluret. on trouve once 
personnes inscrites parmi les tenanciers , avant la confection du Domeg- 
day , qui en contient lui-même vingt autres , sous ce pr|Ènom soit, seul , 
soit accompagné d'une qualification quelconque, ou très^rarement d'un 
nom propre. Aussi est-il presque impossible de préciser aujourd'hui. la 
famille française ou anglaise à laquelle I'ud ou î'autrç pouvaient appar- 
tenir. Cependant, en citant ici quelque^ chartes normam^e^.* dans leS' 
quelles figurent des Alurede , peu après la Conquête, npi^s parviendrons 
peut-être à faire connaître la famille de ce tenant en chef, désigné ici 
par un simple prénom. Ajnsi, dans les chartes de l'abbaye de Troatn , 
de l'an 1068 , et dans celles de l'évèché de Bayeux, de l'an 1083 , npus 
trouvons un Alured Malbeding , HaJebanc ou Uaubant , frère Aa Guil- 
laume , qui suivit le duc Guillaume en Angleterre . et est inscrit dans le 
i)ome«da^.Uneautre charte, deBoger, fils de ce même Guillaume Mau- 
baut, datée de l'an 110.'),qousmoptrei permîtes tenanciers, un Alurede, 
de^lemnis, et Guillaume Langlois, sou frère ; Banulf, vicomte de Vire, 
parent de Ifobert Maubaot ; Sylvain de Glinchamp, ainsi que ses frères, 
Guillauine et Aherede; Richard de Sainte-Starieet Alverede de Crema. 
Sous la même date dell05> nous trouvons une charte d'AIiiied de 
Combray , neveu de ce même Ranulf , vicomte de Vii^,et parent des 
Clinchamp, dont les témoins sont Guillaume Dapifer, Alexandre .Pin- 
cerne , ainsi qu' Alured Gocus. Outre cela , nous voyons , en 1122 , on 
Alured Pinceme et Guillaume son fils , figurer comme témoioa dans la 
chartedetlenri I", pour la.restauration de l'abbaye de, Gi«atai^i etc. 



— 129 — 

Il est évident 9 d*aprè8 ces citations» que la pins grande partie de ces 
Alured avaient des rapports de consanguinité avec les normands Alured 
et Guillaume Malebenc ou Maubant, présents i la Conquête. Les Addi^ 
tamenta au lhme$day d^Extier prouvent également que cet Alured était 
quelquefois désigné sous le titre de Pincerna , et qu'il était attaché en 
cette qualité à la maison du comte de Mortain ^ duquel il tenait» dans k 
baronnie du comté de Devon, neuf manoirs» trois dans celle de Sussex, 
treiie dans cdle de Gomwall » dix dans celle de Somerset » ainsi qu'une 
hyde de terre dans le domaine de Dorset. Enfin » Guillaume» fils d'Alu- 
red » suivit l'exemple du comte de Mortain » son suzerain » et il donna » 
à l'abbaye de Grestain » sa terre de Leffi » en Angleterre » ainsi que la 
dime dâ terres qu'il possédait à Welmington » dans le même royaume. 
Suivant le MonaUieon iingfKcaitiim (t. D» page 984)» Henri Mautravers» 
qui possédait sans doute ces domaines par alliance avec cette famille 
anglo-normande» confirma à l'abbaye de Grestain la donation qui lui 
avait été fiute par Guillaume Fitz-Alured » laquelle fat également con- 
firmée par lettres-patentes de la neuvième année du règne d'Edouard II, 
en 1316. 

Outre la baronnie qu' Alured tenait directement du roi , dans le Lin- 
coSushire» il sou»-tenait encore une grande quantité de manoirs dans 
différents comtés» notamment» de l'évèque de Bayeux » dans celui de 
Kent ; de la baronnie de Ruald Adobed» dans celui de Devon ; des abbayes 
de la Bataille et de Glastombery » dans le Somersetshire ; enfin » dans le 
Devonsbire» il sous-tenait également de cette dernière abbaye ainsi que 
de celle d'Adelinges. 

Aluiibdus» s. T^ [Midilesex » foUo 129 ; OxfardOiire » folios 155 b» 
159 b (bis) ; WarceUerMre , folio 173 ; Cambridgeskire, folio 198 ; Fun- 
/tnfdûnsUre » foUo 206 ; NorthampionMre , folios 223b» 224» 226» 
228 (6îs];JVotttn9Aam«M<»» folios 281b» 289b; Yarkskire, folios 308 
b»315b;£Mea;»folio644» 47» 80; 5u/7Ui» folio 411). Cet autre 
Alured » sans qualification » nous est inconnu. Il sous-tenait» à titre de 
fermier» de l'évèque de Lincoln et de sa baronnie» six bydes de terre à 
Thame» comté d'Oxford. Cette baronnie contenait quarante bydes» don t 
vingt-sept étaient tenues par s^ chevaliers» et le surplus était affermé à 
divers fermiers. Dans ce même comté» il tenait» de la baronnie de Mion 



— 130 — 
Crespin , dix hydes de terré, dont cinq à Harpendone et cinq à Sexin- 
tone. Dans le comté de Huntingdon, il sou*-tenait , d'Eustache-Le-Vî- 
comte, cinq hydes de terre et vingt-quatre acres de prés. Dans celui de 
Northampton, il sous-tenait huit manoirs, dans la baronnie du comte de 
MortsJn , et deux autres dans celle d*Eustache de Huntedune , ainsi que 
quelques pièces de terre dans celle de Guillaume Peyerel. Dans le comté 
d'Essex , il tenait deux manoirs de la baronnie de Swain d'Essex , à 
titre de fermier , ainsi que quelques portions de terre de la baronnie de 
Ranuif , frère d'Ilger , quTleweva , femme libre, tenait T. R. £. Enfin, 
dans le comté de Suffolk , il sous-tenait le manoir de Reindunam , dé- 
pendant de la baronnie dé Geoffroy de Magneville. Il est évident que cet 
Alured n*avait aucun rapport avec le précédent , et qu'il était un indi- 
gène tenant un grand nombre de terres à titre de ferme. 

Aluredus (Anglus), S. T. {Norfolk, folio 178 b). Il tenait seule- 
ment une charmée de terre, à Fortune, dans la baronnie de Roger Bigot. 

Cet Aluredus Anglus ou Anglicus paraîtrait avoir quelques rapports 
avec Willelmus Anglicus, frère d' Aluredus de Solemnis, que nous avons 
vu figurer plus haut comme témoin , dans une charte de Roger Fitz- 
Guillaume-Malebenc , en 1105. Dans la supposition que lé nom d* An- 
glus peut être traduit par celui de Langloîs , il paraîtrait être la souche 
d'une famille Langlois , citée dans les Recherches de Montfaoucq , en 
1463 , qui trouva noble un Richard Langlois , à Orval , sergenterie de 
Goutances , ainsi qu'un Jean Langlois dans la ville même de Goutances. 
Au surplus , cette famille est probablement éteinte maintenant : car ,' si 
Roissy , en 1558, la trouva encore assez nombreuse dans ces mêmes lo- 
calités , Ghamillard , dans sa recherche de l'an 1666 , n'en parle pas , 
et il ne fait mention que de deux familles , du nom de Langlois et non 
i'Anglois ; l'une dans l'élection de Yalognes, qui fut anoblie aux francs- 
fiefs, en 1570 , et l'autre, élection d'Avranches, anoblie en 16ii. Il 
existe en outre trois autres familles de ce même nom, indépendamment 
de celles qui précèdent : l'une en Picardie , élection de Laon ; une autre 
à Rouen, qui s'est distinguée au parlement, et enfin une troisième dans 
réiection d'Argentan. Mais toutes ces familles paraissent nouvelles , et 
lions ne pouvons leur attribuer une grande ancienneté. 

ALCREncs (Brito ) , T. £. G. ( DevonAire , folios 115 b et 116 ). Cet 



— 131 — 

Aliiredus Brito , ou Breton , ou Le Breton , tenait directement du roi 
en baronnie yingt4eux seigneuries, dans ce comté. Il paraîtrait être 
un de ces nombreux chevaliers bretons qui suivirent Alain , comte de 
Bretagne , en Angleterre ; il fut sans doute inscrit dans le Domesday 
sous le nom générique des habitants de cette province , pour leMistin* 
guer des autres tenants portant , comme lui , le nom d' Alured. Il n'est 
pas rare , en effet , de trouver dans ce registre de nombreux exemples 
de ce genre de désignation d'une famille par le nom de sa province ; 
telles que celles de N. Angevinus ou N. Lothariensis^ et, plus bas, parmi ces 
mêmes Alured , nous trouvons Aluredus HipaniensiSf hpaniensis ou de 
Ispania. Le Bomesday porte en outre les noms de huit autres Brito , que 
nous donnons à la lettre B. Nous dirons seulement ici que ce nom de 
Brito ou Le Breton se trouve fréquemment en Angleterre , même assez 
tardivement, jusqu'au delà du règne d'Edouard II. Tel est, entre autres, 
un Roger Le B«etun ou Breton , cité dans une charte comme possédant 
dans le Bedfordshire , vers 1175. Un thomas Brito , marié avec Alice 
de l'Isle , fut, aux droits de sa femme, héritier, avec les deux sœurs de 
celle-ci , de Brian de l'Isle , mort sans postérité mâle , la dix-neuvième 
année de Henri III. Enfin, un Adam Le Breton fournit un archer pour 
la défense de l'Isle de Wight, pendant le règne d'Edouard l" {Inquisit. , 
folio 16 , règne d'Edouard P']. Le nom de Brito est quelquefois altéré 
et mis pour celui de Bret ou Bretun. • 

Aluredus ( Glericus) , S. T. ( Owfordshire , folio 159). Ce clerc nous 
est inconnu. 

Aluredus (Dapifer), S. T. CiTanl, folios 9 b, 11 b). Il sous-tenait, 
dans te hundred de Fulchestam, le manoir de ce nom , appartenant à 
Guillaume d'Arqués ( de Archis ) , ainsi qu'un solin et onze acres de 
terre , ou deux cent vingt acres. Suivant la mesure normande, le solin 
valait cent quatre-vingt acres ou neuf scorres. Non seulement il sous- 
tenait dans cette seigneurie de vastes terres ; mais il possédait encore un 
domaine contenant onze charmées , cinq attelages de bœufs et douze 
acres de prés. Toutes ces terres dépendaient de la baronnie de l'évêque 
de Bayeux ; mais le Domesday ne dit cependant pas que Guillaume d'Ar- 
qués les tenait de ce prélat. Alured sous-tenait en outre, ^e la baronnie 
4e l'évêque, le manoir de Midleia , pentenie d'Estrie. Son inscription 



— 132 — 

dans le Damesday , soas le iitre de Dapifer , et ses nombreuses teDares 
daos le comté de Kent , permettent de supposer quMI était attaché en 
cette qualité à la maison d*Odon , évèque de Bayenx , où régnait un 
grand luxe et à laquelle étaient attachés de ces sortes d'officiers, souvent 
en plus grand nombre que ceux du roi Guillaume , son frère utérin: 
exemple imité par les autres grands tenanciers , dans la tenue de leurs 
maisons , ainsi que nous avons déjà eu occasion de le remarquer. 

Alueedus ( Hispaniensis , bpaniensis ou de Ispania) , T. E. G. ( IFttt- 
Mre f folio 73 ; Dorsetshire » folio 82 b ; Somersetshire , folio 97 ; Dtvon- 
shire , folio 115 b ; GUmcestershire ^ folio 162 ; HerefordMre, folio 186), 
et S. T. ( Wiltshire , foUo 6i b ; SomersetMre , folio 86 ; GlotAeesUrMre, 
folio 162). Il tenait en chef Esterberie, dans le comté de Wilts ; 
Torneworde , dans celui de Dorset ; Yemerestone, Bur et vingt-deux 
autres seigneuries, dans celui de Somerset; Alferdintone, Tuichet et Or- 
rewai , dans le Devonshire. Il tenait en fief deux car. Itr. et avait sept 
mllas , qui avaient appartenu au comte Guillaume Fitz-Roger, dans le 
comté de Gloucester . U tenait aussi en chef , dans le comté d'Hereford, 
Touneberie, centenie de Plegeliet. Enfin, il sous-tenait dans trois de ces 
comtés , ceux de Wilts , de Somerset et de Gloucester, sans doute par 
extension de baronnie. Toutes ces terres, à l'exception d'un manoir 
dans le comté de Hereford, appartenaient à un saxon nommé Alwi. 

Morant, dans son Histoire d'EsseXf page 363, dit que la famOle de 
kpania ou d'Hispania , du comté d'Essex , était originaire de l'Espaghe, 
d'où elle avait tiré son nom ; mais nous ne pouvons cependant adopter 
son opinion , qui est évidemment née de la similitude du nom normand 
Espaigne, traduit dans le latin du moyen âge par le mot Hispania. La 
famille d*Espaigne , ou plutôt Epaigne , qui fut la souche de la famille 
anglaise d'Hispaine , du comté d'Essex , est véritablement normande et 
originaire de la paroisse d'Epaigne , près de Pont-Audemer , départe- 
ment de l'Eure. Elle a pris son nom de cette paroisse, et il existe encore 
à Poat-Audemer ou dans les environs plusieurs familles , soit dans le 
commerce , soit dans la bourgeoisie , qui portent ce même nom d'Epai- 
gne, parce qu'elles étaient nées dans cette commune de hpania. Ainsi, la» 
paroisse d'Epanay , dans l'arrondissement de Falaise ( Calvados ) , qui , 
dès le XI* siècle, portait les noms deSpanaium ou bpanaium, pourrait. 



— 139 — 

MêA bien que la première, dire , d'après Horant, qu'elle tirait son ori-* 
gine d'Espagne. 

La famille d'Epaigne est souvent mentionnée dans les chartes de Fab- 
baye de Préaux. Elle habitait et possédait des terres dans la paroisse 
d^paigne; mais la totalité de cet aleu ne lui appartenait pas; le comte 
de Meulan en était propriétaire , et il le tenait de ses ancêtres » les sires 
de Beaumont-Le-Roger et de Pont-Audemer , dont les chevaliers d'E- 
paigne relevaient et n'étaient. par conséquent que les sous-tenants.^ — 
Robert de Beaumont donna aux religieux de Notre-Dame de Préaux la 
dime de sa terre, ainsi que celle de l'église et du moulin d'Epaigne. Il 
fut imité par son frère Roger, qui donna à la même abbaye tout ce qu'il 
possédait dans cette même paroisse , et entre autres la forêt et le bois 
d'Epaigne. Il excepta de cette donation les chevaliers qui relevaient de 
lui , et n'en céda que trois à l'abbaye , en se réservant tous les droits de 
suzeraineté sur les chevaliers qui possédaient des fiefs à Epaignes. Jos- 
celin, d'Epaigne , était l'un des chevaliers cédés aux religieux ; Ruault 
de Saleme en était un autre , et nous voyons ses héritiers vendre , avec 
le consentement de leur suzerain» à Richard de Fourneaux, quatrième 
abbé de Préaux, de 1102 à 1131, tout ce qu'ils possédaient à Epaignes, 
4 Préaux et à Toutainville. 

Le MS. de Rosny, que possède maintenant la bibliothèque du roi, nous 
fait aussi connaître que l'évèque de Bayeux possédait également dans la 
paroisse d'Epaignes, et que, depuis l'établissement des fiefs, le comte de 
Meulan tenait, de ce même évêque. plusieurs fiefs, m Aponta, in Saler- 
na^ et in foresta de Brotone , dont jouissait Jean de Brucourt. Enfin 
nous y trouvons encore des traces de la famille d'Epaigne en Normandie, 
et ce MS. dit : Johannes de Yspania et participes sut tenent dimidium 
feodum. 

ÀLuasmis. (Homo Golsuan), S. T. (Lincolnshire ^ folio 357). Il 
sous-tenait des terres relevant de la baronnie de Golsnau son Suzerain. 

■ Alubemjs ( Homo Durandi Malet), S. T. ( Lincolnthire , folio 365). 
Il sous-tenait des terres relevant de la baronnie de son seigneur, Durand 

Aummus (Homo comitii Moritonis ), S. T. {NoUinghamMre , folios 



— 134 — 

281 b , 282 b {bis), 289 b ; Yorkshire, foUoeSOS et 315 b). Cet homme 
du comte de Mortain sous-tenait, de Wido, des terres situées à Misme, 
comté de Nottingham , qui faisaient partie des domaines du roi , et , 
dans ce même comté , il sous-tenait à Eaworde et à Holtone, dans les 
|>aronnies du comte de Mortain et de Raduif de Limsey ; enfin , dans 
TYorl^shire, il sous-tenait à Gundel, à Nortone et a Ledeby , dans la 
baronnie du comte de Mortain, et de celle dllbert de Lacy , à Austun. 

ÂxuREDUS ( Homo Odonis Ârbalistarii) , S. T. ( lîncotnifttre, folio 365 
b). Il sous-tenait dans la baronnie d'Odon FArbalestrier , son seigneur. 

Aluredus (Homo Osberni de Arcis) , S. T. lÀncoln$kire , folio 364). 
Sous-tenant de ce même seigneur. 

Aluredus (Homo Widonis de Gredun), S. T. {Lincolnshire, folie 
367 passim ) . Il sous-tenait dans la baronnie de Guy de Graon , son 
Suzerain , à Achesby , Santon , Laceston et probablement à Blitone et à 
Scotone. 

Aluredus ( ex Lincolia ) T. E. G. {Bedfordshire, folio 215 b; Clamares 
North Rid. Lincoln, folio 375 b) , et S. T. {Rutland , folio 293 b ( U< ); 
Clamoresin Chetst., folio 377 b], Alured de Lincoln tenait en chef trois 
hydes de terres à Yimen, centenie de Wilge , comté de Bedford. Dans le 
north-riding , il possédait à Goles et réclamait à Ulvesby , ainsi que dans 
le wapentac de Geresburg , où il avait le droit de soc. Enfin il récla- 
mait à QuedhaTeringe, dans le Chetsteven , et les jurés disaient que le 
droit de ses prédécesseurs était réel. La famille d*Âlured de Lincoln, 
venue en Angleterre , soit avec le duc Guillaume , soit depuis la Gon- 
quéte 9 ne nous est pas connue en France. Il n'était pas inscrit parmi 
les tenanciers T. R. E.; par conséquent il n'est pas présumabte qu'il fût 
indigène. Tout nous porterait donc à le croire issu de l'une des fa- 
milles normandes du nom d' Alured , que nous avons signalées dans le 
premier article. Il est même fort probable qu'il prit le nom du comté de 
Lincoln , dans lequel il possédait un grand nombre de seigneuries. En 
effet le Conquérant, auquel il avait sans doute rendu de signalés services, 
lui concéda non-^ulement la baronnie de Widmenton , dans le comté 
de Bedford , mais encore plus de cinquante autres seigneuries ou ma- 
noirs dans le seul comté de Lincoln. La famille d' Alured s'éteignit de 



— 135 — 

bonne^hèure, en Angleterre par Alured, cinquième du nom, mortsàns 
postérité , en 1263 ^ et sa fortune passa aux enfans de ses trois sœurs. 



nLIAnOM DE CETTE FAMILLE EN ANGLETEBBE. 



1* Alured , P' du nom , ven. cutn Conq. seu adhuc ei. Il eut deu\ 
fils Alain et Alured. 

2^ Alain de Lincoln, vivant en 1081. Il assistait au grand conseil des 
barons > tenu la quinzième année du règne du Conquérant. Mort sans 
postérité mâle. 

3"" Alured , JV du nom , succéda à son frère Alain. 

4"" Robert , fils du précédent. U défendit le château de Warham, 
comté de Warwick , contre le roi Etienne , au nom de l'impératrice 
Mathilde. 

5"" Alured III* fut shérifiT du comte de Dbrset et de celui de Somerset, 
la seizième année du règne de Henri II. Il mourut en 1198. 

6'' Alured lY* fut un de ceux qui défendirent et gardèrent le château 
de Winchester, poui le roi , la première année du règne de Jean-sans- 
Terre(12G0). 

. T Alured, Y*, et dernier du nom, fut requis pour accompagner le 
niià Chester, la quarante-deuxième année du règne de Henri IH (1257). 
Il mourut sans postérité mâle, la quarante-huitième année du règne de 
ce même prince, en 1263, ne laissant, comme nous l'avons déjà dit, que 
les enfans de ses trois sœurs, pour hériter de tous ses biens. 

Alurbdus (deMerleberg),S.T. {Samersetshire, folio 91 b). — (Yoyez, 
à la lettre M., Merleberg Alveredus , T. E. G. 

Alurbdus (et socipsejus), S. T.{Oxford$hire, folio 155 b; HufUingdan- 
shire , folio 206 ). Le compagnon de cet Alured portait le nom de 
Goscelinus ou Goscelin. Ils sous-tenaient, dans ce dernier comté, à 
Tominge, cinq hydes de terre et vingt-quatre acres de prés, dans la 



— 136 — 

terre et baroonie d'Enstache-Ie-Yicomte. Ito sou^-teiiaieiitaiiflBi, dam là 
baronnie de Térèque de Bayeox, une hyde de terre et une vergée, à 
Sexintone, comté d'Oxford. 

Aluredus (Nepos Taroldi ] , T. £. G. ( Lincolnshire , folio 336 b). II 
tenait les mêmes terres T. R. E. Le Damesday dit qu*il tenait directe- 
ment du roi très toftos terra , que le saxon Sybi possédait dans ce comté, 
et qu'il jouissait en outre de toute espèce de droits coutumiers, à l'ex- 
ception cependant de celui de Monedagio , que le roi s'était réservé. Le 
nom de Turold était si commun dans les deux pays de France et d'An* 
gleterre , à cette époque, qu'il est difficile maintenant de se fixer sur la 
famiDe de ce tenant. 

Aluredus (Nepos Wigot), T. £. C. (Or/brdsftîre , folio 160). II tenait 
en chef et en baronnie , à Stock , et à Gecadune , les mêmes terres dont 
le saxon Ulfrid ou Wilfrid était tenancier libre T. R. E. Biais quel est 
cet Alured, neveu ou petit-fils de Wigot? Non-seulement il existait, du 
temps des rois Etheired et Edmond , un Wigot ou Wîgod , comte de 
Warwick et baron de Wallingford , qui avait épousé une soBur de 
Leofric, comte deMurcie ; mais nous trouvons encore parmi ses descen- 
dants un Wigod, seigneur de Wallingford, chez lequel le duc Guillaume, 
après la battallle d'Hastings, demeura tout le temps que la ville de 
Londres tenait encore le parti d'Edgard Atheling. La fille unique de ce 
Wigod , du nom d'AIditha ou Algitha , épousa Roger d'Oigly ou 
d'Ouilly , auquel elle transmit tous les biens de cette famille. D est donc 
naturel de penser que cet Aluredus Nepos Wigot sortait d'une branche 
collatérale des Wigod , et qu'après avoir fait sa soumission au Conqué- 
rant , il aura obtenu de ce prince les vastes domaines qu'UIfrid possédait 
dans le comte d'Oxford. 

Alurebus (Presbyter), T. E. G. {Hants , folio 49 ). Nous ne pouvons 
faire connaître ni le nom de famille, ni l'origine de ce prêtre, qui devait 
cependant jouir de quelques consid^tions , puisqu'il avait obtenu 
du Conquérant une baronnie dont les dépmdances , à Ultretune et à 
Finley, étaient, du temps d'Edouard, la propriété d'EIveva. Il tenait aussi 
une hyde de terre dans la centenie de Tuefel , tenue à la mteie époque 
par le saxon Ulvret. 

Aluredus ( Miles ) , S. T. ( WoreesterMre , folios 172 et 173). L'un 



— 137 — 

des quatre chevaUen d'Urso, yicomte de Woreester (Urso d'Abetot). 
Il sous-tenait, à Ck>chesey , à Willingwic et à Geldwic , dans les domaines 
du roi , trois des douze hydes de terre qui formaient la tenure de ces 
quatre cheyaliers. Il 80us*tenait aussi les sept hydes de terre qu'Urso 
d' Abetot tenait directement de la baronnie de Téglise de Worchester, et 
qui composaient la seigneurie de Biscopesleng. (Même obscurité sur la 
famille et l'origine de cet Aluredus Miles). 

ÀLUEBDus (HomoRogerii de Àrundel), S. T. ( Somerseishire , foUo 
89 b; Add. Domesd. d'Exetèr^ folio 70). Il sou&-tenait, dans le 
domaine de Gison , évèque de Wells , une hyde et demie de terre , sur 
laquelle rex non habebat geldum. 

Aluric, t. £. G. et T. R. E. ( HanU , folio 49 b ; WiUshire, folio 73 
b {bi$) ; Dorsetshire t 84 b {ter); Somerfetshire ^ 99 {bis); Devonshire^ 
118 h{bi8);Oaiford$hireA6i; Warwick8hire,2lAb;Staffordshire,250h; 
NotHnghamshire , 292 b {ter), 293 (Ms), et S. T. {Hante, 51 b {bis), 
63, 5i; Berkshire, b6h {bis), 63; Wiltshire , 13 h; Darsetshire,8ih; 
Somersetshire , 87, 87 b; Dewmshire, 113 b, 118b {bis); Oxfordshire , 
155 b, 158 ; Warmckshire > 242 b ; Shropshire, 252 b; Suffolk, 320, 
446 b). Il règne généralement beaucoup d'obscurité sur les soixante- 
quatre anglo-saxons qui , sous les noms ou prénoms d'Aluric , Alur 
ricus, figurent comme tenanciers avant la confection du Domesday* 
Bock. Il en est de même des seize Aluric qui se soumirent au Conquérant, 
et auxquels ce prince conserva une partie de leurs anciennes tenures. 
Jusqu'ici nous n'avons pu trouver aucun document sur la famille de 
cet Aluric ; et lé silence gardé par les chroniques saxonnes nous permet 
à peine de supposer que ce thane puissant pouvait peut-être appartenir 
à l'une des branches collatérales de la famille d' Aluric , regardé 
comme le dernier descendant d'Hengist, roi ou comte de Kent. Au 
surplus nous voyons, par léDomesday, combien cette famUle était opu- 
lente du temps d'Edouard , puisqu*elle possédait alors plus de cent 
vingt seigneuries, réparties dans vingt-cinq comtés de T Angleterre. Et, 
après sa soumission au Conquérant, il fut même teUement favorisé par ce 
prince , que onze vastes seigneuries lui furent conservées, dans les neuf 
comtés désignés ci-dessus , au détriment de ses compagnons, avides de 
se partagerles dépouilles des Anglo-Saxons. Le roi Guillaume lui permit 
T. L 18 



— 138 — 

même de vendre queiqueMms de ses ucieoB domaines ; et noOs iisons 
dans )e thmesday, folio 242, au sujet de celui qu'il possédait à Merstone, 
dans le comté de Wanrick : Alûricus (tèere lemctt T. B. E. hanc 
terrains mit cb eo Rùbtrtus ( d'Ouilly } , Ueentia régis WilMmi. Dans le 
comté d'Oxford, Aluric est désigné quelquefois sous le nom de Miniiter 
Regis^ souvent employé à la place de celui de rmntw Régis. 

Aluric ( Alter ] , S. T. ( BerksMre , folio 56 b ). Cet autre Aluric ne 
nous est pas connu . 

AtVRK (Esirat )> S. T. ( SuffoUt , folio 446 b). Aussi peu connu que 
le précédent. 

Aluric ( et duo Alodarii ) , T. E. G. [Hùnts , folio 51 b). Ces trois 
francs-tenanciers jouissaient en commun de plusieurs manoirs situés 
dans la centenie de Truham , que le Conquérant leur avait concédés, 
sMis doute après leur soumission. 

Aluric (etWislac)^ T. E.G. etT. R. E.{Hdnis, folio 34 (Kl). L'un 
et l'autre nous sont inconnus. U tenaient directement du roi dans la 
terre des thanes » i^tuée à Hotlestone. Ces anglo-saxons tenaient, du 
temps d'Edouard , le manoir d'Ermund, dans l'Oe de Wight» et celui 
de Heceford, dans le bundred d'Hemereswel. 

Aluric ( et Brictric )^ T. E. C. Ces anglo-saxons soumis tenaient 
directement du roi Guillaume , dans la terre des llianes, une partie 
de celle dont ils étaient tenanciers du temps d'Edouard. 

Alurig ou Aluricus (Parvus ou Petit), T. E* G., inscrit sous le dernier 
nom ( Hanu , folio 50 b) , et sous celui de Parvus ( WiUdUre, folio 73 b), 
et comme S. T. sous ces mêmes noms ( EanU , folio 51 b , et Somerset-- 
sUre , folio 87 )« Il est aussi nommé Africus parvus de Hamtansyra, dans 
le Domesdan d'Exêter , folio 780 ; mais il nous est aussi inconnu sous 
l'an comme sous l'autre nom. 

Aluric ou Aluricus ( Presbyter ) , T. E. G. sous le dernier nom 
( Leiciêterskires folio 231 ) , et comme S» T. sous les deux noms ( HmUê, 
folio 41 [bis); BedforMire, folio 213 ; SnffaUc, folios 295 , 295 ( 6û ) 
et 446). Cet Aluricus était aussi inscrit parmi les tenanciers T. R. E. 
sous le litre de Presbyter Hber h^sno » distinction particulière qui per- 
mettrait de croire que , du temps de ce prince, des serfii pouvaient être 
admis à la prêtrise. Du reste , ce prêtre feaxon avait fait sa toumisslon 



— 139 — 

an GooqoéraQt » duquel il tenait directement deux charmées de terre, 
des ffiunônes du roi, à Weiestan , comté de Leicester. 

Aluricus , s. T ( Sussex , folio 19 b ; Berkshire, folios 60 b , 62 , 
63 b ; S&merHtskire , folio 89 ; Northamptonskire » folio 221 ; Esêex , 
folio 30 b, 70b; Su f folk , folio 395b, 360 b, 383, 400, 435, 
446 b.)Get Aluricus, désigné seulement comme sous*-tenant, semblerait 
être le même que le T. E. G. dont nous ayons parlé plus haut , sous le 
nom d'Ahurie seul ; mais l'absence de documents précis nous empAdie 
d'éclaircir ce doute* U faisait partie des tenanciers du temps d'Edouard, 
et jouissait de cinquante-sept manoirs, répartis dans treize comtés de 
l'Angleterre. U est probable qu'il ne fit sa soumission au Conquérant, 
que lorsque ce prince ^it disposé de ses tenures pour en gratifier ses 
compagnons d'armes , et par conséquent il s'est trouvé réduit à deyenir 
le feudataire ou le sous-tenant de ces derniers. 

ALvaicus (Ghacepol),S.T. (Jfîdd/eie.T,fidiol27b). GeChacepol 
ne nous est pas connu ; mais , quoiqu*il n'existe pas de famille de ce 
nom , nous serions portés à croire qu'il aura été aHéré et que le sous^ 
tenant qui le portait était la souche d'une famille de Ghaspol ou Chas* 
poux , de la Touraine , voisine de la Conquête. Au reste , il n'est pas 
inscrit parmi les tenanciers du temps d'Edouard; d'où Ton peut induire 
qu'il appartenait à une famille française , venue en Angleterre , soit 
avec le duc Guillaume , soit à la suite de quelques-uns de ses barons, 
dont U sera devenu le sous-tenant. 

Aluricus ( Filins Rolf , burgensis de Gipeswiz ), S. T. (5u//ott:, folio 
446 }. Son père possédait T; H. E. et fit sa soumission an Conquérant, 
qui lui conserva ses domaines. Aluric » son fib , faisait partie des 
deux cent dix bourgeois d'Ipswick, d()nt cent dix payaient une 
rente coutumière , tandis que les cent autres étaient taxés à un penny 
seulement , à cause de leur pauvreté. 

Aluricus ( Frater Edrici ) » S. T. {S&m$r$eÈshir$, folio 87 b; SuffM , 
folio 447 b] . Les Additamenta au Dcmesday d'Exeter, p. 163, le désignent 
comme étant le frère d'Edmère , et non pas d'Edrie. il sou»*tenait trois 
hydes de terre à Tanton , de la baronnie de Tévêque de Winton , comté 
de Somerset. 

Aluricus (Medicus), S. T. (JBonCf, folio 51 b). Ce médecia était 



— 140 — 

sans doute attaché à la maison du Conquérant» et jouissait, en cette qua- 
lité y de la portion de terre affectée temporairement à ce même office 
de médecin. 

Aluricus (Sochemannus) 9 S. T. [Suffolk, folio 361 ) , probablement 
un colon indigène, sous-tenant d'un baron normand (Voyez le Glossaire 

au mot SOCHEKANIfUS) . 

Aluricus (Teinus), S. T. ( Essex , folio 26 b). C'était sans doute un 
thane d'une classe inférieure, qui » n'ayant pas fait sa soumission au 
Conquérant , devint sous-tenant d'un baron normand. 

Aluricus (Lewinus) , S. T. ( Suffolk , folio 446 b). Inconnu. 

Alward » T. E. C. et T. R. E. ( Darseishire , folio 84 ; Devanskire , 
folio 118 ) , et comme S. T. ( WiUMre , folio 68 b ; Stm^setMre , folio 
87, 93 b; DevonMre , folio 104b, 105b ; ComuxM , 120 , 124b(Us); 
HertfordMre , 137, 137 b; ShrapOUre, 259 b). Le tbane Alward 
possédait T. R. E. cent treize manoirs ou seigneuries, répartis dans dix- 
neuf comtés de l'Angleterre ; mais , quoique ce grand tenancier eût 
fait sa soumission au Conquérant , il ne conserva, de tous ses vastes 
domaines, que six manoirs , qu'il tenait en chef et en baronnie de ce 
prince. Il sous-tenait en outre une partie des terres qu'il tenait allo- 
dialement du temps d'Edouard et qui avaient été concédées au comte 
de Mortain , dans les comtés de Devon et de Cornouaili^. Dans celui 
de Somerset , il soutenait trois hydes de terre , dans celle des tbanes 
du roi, ainsi que divers manoirs situés dans les baronnies de Roger 
de Courcelles , deTurstin Fitz-Rou, et dans les domaines de l'abbaye 
de Glastonbury. Dans le Wiltshire , il sous-tenait de l'évèque de Salis- 
bury , de l'abbé d'Ambresbery et de la baronnie de Guillaume de Fa- 
laise. Dans le Sussex , il soutenait du comte Roger de Montgommery 
et de la baronnie de Guillaume de Yarennes. Enfin les terres quil 
possédait du temps d'Edouard , dans l'Hertfordshire , et qu'il pou- 
vait vendre alors , il ne les tenait plus que comme feudataire de 
Robert de Guemon. 

Il existe fort peu de documents sur la famille de cet Alward, ainsi que 
sur ceUes des vingt-trois autres qui figurent parmi les tenanciers avant 
la confection du Dometday-Baok , et nous en trouvons encore moins 
en France , sur ceux qui portaient ce même prénom d' Alvard ou d' Al- 



— lil — 

vardus , et qui , ne possédant pas du temps d'Edouard , permettraient 
de supposer qu'ils avaient suivi le duc Guillaume à la Conquête ; mais 
où les trouver maintenant ? 

ALWARD(GoUinc), T. £. G. ( Wiltshire, folio 73 b]. Cet Alward 
Colline , tenant directement du roi une baronnie» dans le Wiltshire , 
n'est pas inscrit sous ces noms parmi les tenanciers T. R. E. Nous ne 
connaissons cependant aucune famille française* dont le nom pût se 
rapprocher de celui de Colline ; ce qui nous porte à croire que ce 
fut un saxon soumis ; et il est même probable qu'il appartenait à la 
famille d'un autre Colline qu'on trouve inscrit, sans le prénom d' Alvard, 
parmi les tenanciers du Shropshire , avant la confection du Domesday. 

Alwaro ( Filius Elmund ) , S. T. ( Shropshire , folio 259 b passim ). 
Le Dùmesday dit : et tenebat T. R. E. Cet anglo-saxon sous-tenait , dans 
la baronnie du comte Roger de Montgommery , deux manoirs situés 
dans la centenie de Wiletrey. 

ALWAan ( Mert)» T. E. C. et T. R. E. {Detxmshire , folio 118). Alward 
Mert paraîtrait être le même qu' Alwardus de Merde , inscrit plus bas 
comme tenant en chef ou comme S. T. dans l'Hertfordshire ; mais 
nous ne possédons aucun titre pour appuyer cette conjecture. Tous 
deux sont évidemment des anglo-saxons soumis , dont nous devons 
peu nous occuper. Alward Mert tenait , de la reine , une demi-vergée 
de terre en aumône , dans le comté de Devon. Le domaine qu'il tenait 
du Conquérant faisait partie de ses tenures du temps d'Edouard , et il 
pouvait le transmettre à qui bon lui plairait , sous la condition de payer 
au vicomte trois deniers de rente annuelle. 

ALWARn ( Teinus), S. T. [Somersetshire , folio 87 ). I^ Damesday 
dit qu'il tenait du temps d'Edouard. Cet Alward était probablement 
un thane d'une classe inférieure » devenu sous-tenant. 

ALWARnus , T. E. C. et T. R. E. WitMire , foUo 73 b ; DorsetMre, 
84, 84b ; Staf fordshire, 250 h) , et S. T. {Sussex, 24 b( W« ) ; WUt- 
sAtr«, 66 [bis), 68 b, 72; Somersetshire , 87 b (6i«), 89 , 97 b; 
Detonshire , 104 b (Ms) , 105 ; Hertfordshire, 141 ; Ox/orcbWre , 154 , 
158 ; Essex , 102 b ). — Voyez plus haut le nom ALWAnn. 

ALWARnus. (Clericus), S. T. [Sussex, folio 16 b). C'était probable- 
ment un clerc de la chapelle du roi. 



— 142 — 

Alwardus (etDemman), T. £. G. et T. R. E. {Hmfordikire , 
folio 142). Ces deux thanes firent leur soumissioii au Gonquéraiit» et 
reçurent de ce prince le manoir de Wortone , situé dans la terre des 
thanes et dans la centenie de ce nom. 

ÀLWAEnDS (etfratresejua), T. E. G. et T. R. E. {SamùrseUkSre , 
folio 99). Cet Alward et ses frères sont évidemment les enfants d'un 
thane soumis au Conquérant. Le Domesdeqrdit^àlenr siyet : Pater eonm 
ten^HU tempare régis Edauûrdi. 

Alwardus (Aurifaber), T. E. G. et T. R. E. ( Berkshire , folio 83 b). 
Cet orfèyre faisait partie des officiers d'une classe inférieure, qui étaient 
attachés à la maison d'Edouard » et qui étaient rétribués soit en terres , 
soit en b&timents affectés à l'office, au travail ou aux fonctions qu'ils rem- 
plissaient auprès du prince. Après la Conquête, le roi Guillaume adopta 
cette coutume pour les diverses charges plus ou moins serviles de sa 
maison ; et Aivard , qui remplissait auprès d'Edouard l'office d'orftvre 
ou de bijoutier de la cour , ayant fait sa soumission au Conquérant , ce 
prince lui conserva le domaine que son père tenait de la reine Eddid , 
tians le comté de Rerk. 



Voici la liste de ces différcfUs officiers tels qu'ils u renconireront dans la 

suite du Domesdojf-Book: 



AurifalNri , 
Carpentarii, 
Cementarii , 
Cervisarii, 
Fabri, 
Ferrarii, 
Figuli, 
Fossarii, 
Fossator , 
Fowen , 
Oranetaritts , 
Hostiarius , 



Inguardi, 
Joculator régis , 
Joculatrix , 
Lavatores, 
Loricati, 
Lorimarius, 
Loripes, 
Mercalores , 



M onetarit , 

Paurcher ^ 

Parm't (s. d. Parmentarii ) , 



— 143 — 



PiâCâtores , 
Portarius , 
Potârii ou Poters » 
Prebendiirii , 
Pr«fecâ» 
PrepOBiti, 



Salinarit « 

ScQtulariuft, 

Sêrvientes, 

Sutores, 

ToDflor , 

Vigilantes Homines. (1). 



Alwàbdus (de Merde)» T. E. G. et T. B. E.{H9rtfordMre, folio 142 
b).— Voyez le nom Alward Mert, 

Alwaiidus (Presbjter), S. T. ( WiUshire, foUo 65b, 68 b). Ce 
prêtre tenait la même terre da temps du roi Edouard , et le Conquérant 
la lui conserva après sa soumission. 

Alwart , s. T, ( SuffoUc , folio 321 ). Il était également inscrit parmi 
les tenanciers du comté d'Esseï , T. R. E. Après sa soumission, le 
Conquérant lui conserva ses biens du comté de SufTolk. 

Alwewb, s. t. {Suffolk, folio 435 b). Ce sou&-tenant saxon est 
inconnu. 

Alwi» t. E.C. et T. B.E. {Htmts, folio 50; Oxfordshire, 161), 
et S. T. Kent, folio 1 b; Devonshirey 116 b {bis); Oxford$kire , 154). Sous 
ta différents noms d'Alwi, Alwin ou Alwinos, nous trouvons, avant la 
c(Mifection du Domeêdaif'Book , soixante-dix tenanciers « dont quatorze 
seulement paraissent avoir fait leur soumission au Conquérant, ou du 
moins sont inscrits dans ce registre comme T. E. C. ou comme S. T. 
Parmi ces derniers, il y en a trois désignés seulement par les noms ou 
prénoms ci-dessus, et les soixante^sept autres se distinguent par une 
qualification ou un titre quelconque, souvent joint à l'un et à l'autre de 
ces mêmes noms ou prénoms; ce qui prouve évidemment qu'ils 
appartenaient à la même personne , malgré leur diflérence finale. Ainsi 



(1) Tous ces officiers tenaient directement du roi , et, parce motif, ils ont été 
inscrits jusqu^ici dans toutes les listes comme T. E. C. Nous ayons également suivi 
eet usage dans tiotre table , bien qu'il fftt contraire à notre opinion. Ce titre n'appar- 
teMlt qu'aux barons ; et il ne doit pas être si fégèreuMnl prodigié «» thaoes infé- 
rieurs, aui officiers ti au autres senrileurs du roi. 



— 14* — 

Dous les trouYODS inscrits comme grands tenanciers du temps d'Edouard, 
sous le nom d'Alwi seul , dans vingt-huit comtés de l'Angleterre , dans 
lesquels ils possédaient quarante-deux seigneuries : vingt-trois sont 
également inscrits sous celui d'Alwin* et enfin cent quarante-neuf le 
sont sous celui d'Alwinus. Hais souvent la même propriété est indis- 
tinctement portée sous ces trois diverses dénominations. — ^Depuis la sou- 
mission de ce thane anglo-saxon ou de ses homonymes, il tenait direc- 
tement du Conquérant et en baronnie cinq vastes domaines , dans les 
comtés de Hauts , de Devon , d'Oxford et de Bedford. Il sou»-tenait en 
outre dans le Sussex, soit des comtes de Mortain et de Roger de Mont- 
gommery , soit de la femme de Guillaume de Watteville, qui tenait elle 
même de Guillaume de Warennes. Dans celui de Hauts , il sou&-tenait 
de Hugues de Port , du comte de Mortain et de Turstin Fitz-Rolf ; dans 
celui de Dorset et de Somerset ou dans le Devonshire, de Raoul de la 
Pommeray . Dans le comté d'Oxford, il tenait une maison, à charge de 
réparer les murs de la ville. Enfin, dans les comtés de Hereford,de 
Bedford , de Leicester et de Warwick , il sous-tenait de Roger de Lacy, 
d'Eudon Fitz-Hubert ( dapifer), de Hugues de Gentemesnil, de Henri de 
Ferrières , de Geoffroy de Wirce, ainsi que de Turchil de Warwick et 
de Robert de Stafford . 

ALwi(filiusSaulf),T.E. G.etT. R. E. {Hants, folio 50). Saulf, 
père d'Alwi, tenait allodialement du temps d'Edouard. L'un et l'autre 
firent leur soumission au Conquérant, qui conserva à Saulf ses anciens 
domaines , et donna à Alwi un manoir, dans le Hampshire, qu'il tenait 
directement et en baronnie de ce prince. 

Alwi (filius Torber ou Turber ). T. E. C. et T. R. E. [Hants, folio 
50; WUt$hire^ 73 b). Comme le précédent, son père avait tenu du temps 
d'Edouard et avait conservé ses domaines. Lui-même fût également 
doté par le Conquérant, dans les comtés de Hauts et de Wilts. 

Alwi (Yicecomes) , T. E. C. et T. R. E. {Oxfordshire, folio 160 b). 
Cet Alwi figure sous le nom d'Alwinuê vicecomeSf parmi les tenanciers 
du temps d'Edouard. Il parait avoir fait sa soumission au Conquérant, 
et avoir été attaché à la maison de ce prince, duquel il tenait en chef 
deux hydes et demie de terre, à Rlicestone, dans la baronnie des ttianes 
du roi : c'est pourquoi il est inscrit quelquefois, dans le Domtêday^ sous 



— 145 — 

le Mm à'Àlwij mMiier regU. Ce même regMre dit , en pailairt de eette 
tarret ^'0 la tendit à Uanaêsêê , làie UemOaregU; et d'on antre cdté 
noos y Sflons qn'il avait acheté, avec la permifiâon dn roi» dix hydes de 
terre A Bertanestone, dans THertfordsliire. 

Alw», s. t. {Berkêhire, folio 62 ; Staffordêhire , 347). — Yoyez pins 
haut le premier nom d'AIwi* 

Alwin (Ret), S. T. {Bani$ , folio 50 ). Alwin Bet n*était pas inscrit 
parmi les tenanciers T. R. E. n est donc présnmable qne ce n*était pas 
un indigène. Mais à quelle proTince de France poavait*il appartenir? 
La simihtode du nom de Ret avec celui de Rets , en Bretagne, dans le 
Paguê Retiaeemii , nous porterait cependant à croire que ce sous-tenant 
sortait de la Basse-Bretagne, et qu'il avait été inscrit dans le Domesday 
sous le nom de sa province. 

Alwhib > T. £. G. ( HuniiagdanMrê , folio 207 h ). On trouve parmi 
les tenanciers T. R« £., le thane Àlwine , dit ou sortt du sang royal , 
qui tenait en franc-alen diverses seigneuries , dans les comtés de 
Gloucesler , de Huntingdon, de Lincoln, de Nottingham et dTork. Il 
parait avoir fait sa soumission au Conquérant, qui le dépouilla néanmoins 
d*nne partie de ses domaines , et ne lui laissa en baroniiie que les terres 
dont il jouissait dans le comté de Huntingdon« 

Alwinus , T. E. C. et T. R. E. {HaaU , folio 50 b; DewmMre, 118 h; 
Aèd/ordiUre, 218b)»et S.T. (Susux, folioe 19,20,21,34, 27; 
ffafU$,iO; Berkêkbrt^Stàb, 59h; DorsiUkire, 80; SùmenetOire, 97 h; 
Dewmshire, 114 b, 118 h; OxfaréUdr$, 154 (ter) ; WoreMerMre, 175 
(ftti); HtrtfùrdMre, 185 ; CanJbridgtikife y 193 h ; Btdfùr4Mn , 212, 
217h;l>tcesleriMfe, 232b, 233,233 (bû); TroncfcftxMr^, 241 , 241 b 
(Kl), 242 b (Ns); SH^/bnUUre, 247 b; Saffolk 396, 446 b (M). 
— Yoyez plus haut le premier nom d'àiwi. 

Alwinus ( FiliusBrilmar), S. T. (JHuUImcjp, folio 12ïb).D sous- 
tenait alors les mêmes terres dont il Jouissait à titre alodial T. R. E. 
Britmar, son père, était homme libre du comte Harold , et possédait 
dans lé comté de Middlesex. 

Alwinus (Filiue Gheping),T. E. C. (S0rkMt$^ foHo 63b). Du 
temps d'Edouard , son père temiM dans les comtds ie Bants , de Berfcs , 
delit^ltatdeSomersetetdeDevon.AlwimisGhepIngy sott fils, parait 
/. T. « 



/ 



/ 



— 1*6 — 

avoir fait sa soumifldon an Conquénuit, qai lai donna directement et 
en baronnie Tnne des seigneuries de son père, située dansle Berkshire. 

ALwiifus(Dodesone), T. E. C. et T. R. E. [HertfardMre^ folio 142). 
Le manoir de Wermelay, qu'il tenait directement et en baronnie du 
Gonquéraiit, avait été vendu trois marcs d'or, après la descente de ce 
prince en Angleterre. Il se composait de deux hydes et demie de terre 
labourable, avec une prairie pour la nourriture des bestiaux , et un bois 
suffisant pour la glandée de 150 cochons. 

ÀLwimjs (Homo comitis de Ow ou d'Eu) » S. T. [Sussex^ folio 19). 
Cet anglo-saxon , devenu l'homme du comte d'Eu , sous4enait une 
charruée de terre, à Ripe, dans le domaine et la baronnie de ce 
seigneur. 

ÀLWDfus (Prsfectus Régis), T. E. G. {Btdfordêhire, folio 218 b, [ter). 
Ce prœpositw ou prévôt du roi nous est inconnu. Il tenait directement 
de ce prince, m terra prœfecti regis^ divers manoirs situés, dans les cen- 
tenies de Bicheleswod et de Sudtone, du comté de Bedford. Il parait, 
d'après le Domeiday, que Raoul Taillebois, lorsqu'il était vicomte de ce 
comté, avait mis ces manoirs dans la main du roi, parce que ceux qui 
en jouissaient T. R. E. les retenaient encore , et que ceux auxquels le 
roi les avait concédés ne pouvaient pas en jouir. 

ÀLwiifus (Presbyter) , T. E. G. et T. R. E. ( WiltsIUre , folio 73 b ; 
Bedfordihire, 218 b ) , et S. T. {Oxfordshire, foUo 154). Ce prêtre, sans 
doute chapelain du roi Edouard , tenait de ce prince deux manoirs, 
situés dans les comtés de Wilts et de Bedford , dont il pouvait disposer à 
sa volonté. Lorsqu'il eut fait sa soumission, le roi Guillaume lui conserva 
la jouissance de ces mêmes domaines, mais à titre d'aumône et sous la 
condition de dire deux messes par semaine, pour le repos de son Ame 
et de celle de la reine. 

Alwinui ( Wit), T. E. C. et T. R. E. [Hants, folio 50 b). Dans le 
Domesdaiff le mot Wit est mis en interligne, au-dessus de celui d'Alwi- 
nus ; mais nous n'en connaissons pas le motif. Le thane saxon Alwinus 
parait avoir fait sa soumission au Conquérant. Il sous-tenait, dans la terre 
des thanes , du comté de Hauts , deux hydes de terre , dont il était te- 
nancier T. R. E., et qu'il tenait de Wygot, pro tuUione. Lors de la 
confection du Domesday^ il déclara tenir ces terres de Uilon, et elles lui 



— 147 — 

farent déliTrées par Huinfroy-yis^e-Loup , ce que Wygot confirma; 
mais les jnrés de la centenie dirent qu'ils n'en avaient pas connaissance. 

Aiwius, S. T. {WatdUre, foliç 73 b). Suivant le Damesday (TExeier, 
folio 356, il sous-tenait également à Olurintone, dans le comté de Devon, 
de la baronnie d'Odon , fils de Gamelin. Cet anglo-saxon ne parait pas 
avoir (ait sa soumission au Conquérant ; il n'était que simple sous- 
tenant, quoiqu'il fût inscrit parmi les grands tenanciers du temps 
d'Edouard 9 dans les comtés de Wilts» de Norfolk et de Suffolk. 

▲lwod. t. E. g. et t. R. E. {Glouctitershire , folio 170 b ; Lincoln-- 
iMre , 336), S. T. [Sussex , folio 20 ; Berkshire , 56 b; SwnersetMre , 87 
b; Ghucesierskiref 170 b). Le thane Alwod était tenancier du temps du 
roi Edouard» dans quatorze comtés de l'Angleterre. 11 était à cette 
même époque l'un des lagemen du comté de Lincoln. Lorsqu'il eut 
fait sa soumission au Conquérant, ce prince le maintint dans les mêmes 
fonctions et le gratifia en outre de deux de ses anciens domaines, dans 
les comtés de Gloucester et de Lincoln , avec le droit de sac et de soc 
dans ce dernier comté. Le D&mesday d'Exeter^ p. 162, dit aussi qu'il 
sous-tenait dans la baronnie de L'évêque de Winchester , à Tantona , 
comté de Somerset , une byde et une vergée et demie de terre. 

Alwob (Camerarius), T. £. C. {Berkshire^ folio 63 b). L'anglo-saxon 
Alwod était chambellan du temps du roi Harold , et jouissait , comme 
tenancier , d'un domaine dans ce même comté. Il est probable que le 
Conquérant, qui cherchait à s'attacher les Saxons, maintint a cet Alwod 
son titre et ses anciennes propriétés. 

Alwoldus ou Alwaldus , T. E. G. [StaffordMre , folio 250 b) et 
S. T* (DeoonsAtre, 115b (6îs); CambridgeMre^ 197; Huntingdonshire, 20i, 
206 ; Bedfordshire , 210 ; Leiee$tershire , 235 b). Du temps d'Edouard, 
cet Alwold était un homme libre, et il tenait en franc-aleu , dans neuf 
comtés de l'Angleterre. Après avoir fait sa soumission au Conquérant, 
il reçut directement et en baronnie , de ce prince , une vaste seigneurie 
dans le comté de Stafford. Il sous-tenait également, dans le comté de 
Devon , deux manoirs dépendant de la* baronnie de Théobald de 
Berner. Dans le Cambridgeshire , il sous-tenait de celle de Gilbert de 
Gand; ainsi que de l'abbaye deRamsey, dans le comté de Huntingdon ; 
et il réclamait, avec ses frères , dans le même comté , quatre hydes et 



— lis — 

demie de terre» dont Us avaient été dépouillés pa^ EnatadieJe-yieoflttB. 
Il soiifl4eiiaitt en outrot dani les baronoies de révèqoe de GontaneeÉ et de 
Geoffroy de Wiroe» sitaées dans les comtés de Bedford et de Leicester. 
Enfin, dans les Àdd. Exan^ Domesd. p. 162» nous voyons qu'U sons* 
tenait, dans la baronnie de TéTèqne de Winchester , à Tantona, comté 
de Somenet, une hyde et demie de terre.- 

Amaleic ott AjHALRici», S. T. {Oxford$hir$9 folio 159 b ; Dvrbgërifê , 
275 b). Il soas->tenait de la baronnie de Hilon Grespin , èinq bydes de 
terre, à Bralewellè , comté d'Oxford, que le thane Ulstan tenait libre- 
ment, T. E* £., et, dans le comté de Derby, il soofr*tenait i Normantune, 
dans la baronnie de Henry de Ferrières, La famille de cet Amalrie 
semble avoir beaucoup de rapport avec celle d'Amanry, dont nous 
avons parlé plus baut^à rart.^{fiiartu« pnspoit^tis régis (Voyez cenoMit). 

ÂMMBMSMUM (TeTra Ecelesi»), T. E. G. [BêrkMre, folio 60; WiU^ 
Aire , folio 68 b) , et ^. T. sous le nom de Atbaiia de Àmbreri^erie 
{Berkêlére, folio 57 b). Suivant la Notice de Tanner, p. 589, l'abbesse 
et les religieuses d' Ambresberie , dans le Wiltsbire , auraient été ren* 
voyées de leur monastère par le roi Henri II| en 11T7, à cause de leur 
dérèglement. Ce prince, ajoute^il, mit à leur plaee et fit venir de France 
une prieure et vingtnpiatre religieuses de l'abbaye de Fontevraidt, et 
qui en dépendirent quelque temps ; mais elles s'en séparèrent et ce 
prieuré ftit érigé en abbaye» Marie , la sixième fille d'Edouard I*% se fit 
religieuse dans cette maison, à laquelle ce prince donna 2I0O livres de 
rentes, pro Maria fUia régis moniale de ÀmbreAury. EUe passa ensuite 
religieuse i Tabbaye de Fontevrautt. ^*- Il est aussi fait mœtion de 
Tabbaye d' Ambresberie dans le grand rôle d'affiliation de l'abbaye de 
Savigny, MS. du Xir siède : on y lit: TUidus sanctm Mariœ et sœMi 
Meiori AtnbreAeriênsis ecclesùBf et , après avoir promis des prières pour 
rame de Vital et des fondateurs de Savigny, elles sjootent : Oroupro 
nostrisetnosoraimusproveHris. 

Amurosius » S. T. {BuekmghamsUre.Mio 148 ; Bedfordikire, 2\2hi 
NorihampUrnshire , 226 (ter);' Nmve^iamskire , 387). Il est égaktteot 
désigné, dans ce dernier comté, sous le nom à'Àmbrarius koena WUltim 
Peverel; et il était (Clément 8ous<4eiiancier de ce même leignsur, datts 
les trois premiers comtés: il est évident que sous ces divers titits et Asns 



pBS différents lirax c'est tonrjonrs on seul et même tenander que le Do- 
mnàatf nouA àéàffÈt, 

AHiLnim» » S. T. [Eoex., folios 69 b et 71). Il souMenaît» dans ce 
eomtè^de la terre et barannie de Raoul Baignardt trente acres de terre* 
à Magelana et à Wendenim » dans les xsentenies de Ouyelmiga et de 
Dddesford. II nous est impossible de dire si ce soa&*tenant était français 
ou anglo-saxon. 

AjiBUBa » S. T. (ifere/isrdshire» folio 136). Inconnu. 

ÀKBRLAsn» S. T. {Siaffordskire folio 250 b). Il sous-tenait, dan» la 
baronnie de Bainald de Bailleul » une byde de terre, à Werstome ou 
Bertonet centenie de Colvestan. 

Amun, S. T. (DerieMAtre» folio 79). Il sona-tenait à Wai, de la baron* 
nie du comte de Mortain. 

Ammiius, probablement le même que le précédent » dont le nom est 
cuvent écrit Amund au Heu d'Amun » S. T. (l^seliktret foUo 79 b ; 
Somarietiktf e, folio 93; Suffolk, folio 433 b (Ui). D tenait , dans ce der- 
nier comté, T. B* E. et il SQQSrtenait dans la barannie du comte de 
Mortain , dans les comtés de Dorast et de Somerast > ainsi que dans la 
baronnie de Qnfro; le chambellan. Cet Amundna était probablement un 
anglo-saxon , qui n'aura Eût que changer de maître ^rès la Conquête* 

ANCHinixps ( Presbyter), S. T. (£eiU,foiio5b). Cet Anquetil 
paraîtrait être normand. H était pr<Aablement cbiq^elain ou aumônier 
d'Odon, évèque de Bayeux et comte de Kent, dnqnel U tenait quelques 
terres, à titre d*aumdne. 

Aifcnourus ou AjfscsoiFus , S. T. {Norfolk^ f<dio 2D5). II toiait dans 
le même comté T. R. E. Il 8ous4enait alors, i Keminchaîn, un solin et 
trente acres de terre, dans la baronnie de God^e ou pbitêt de Gôdric 
le Dapifer. 

Aiam6AT8N5is(S. Nicolaus), S. T. {Bdif^rdMrt, folio 314 b). Cette 
abbaye fut fondée par Foulques de Nera, oomte.d'Aniîou. Outre les biens 
qui furent eracédés à cette abbaye, par le Conquérant, en Angleterre , 
elle y possédait encore des droits asseï oonsWrables sur les ûlimpriiH 
riê$ ( Tanner, Ni^itia mon., t. il» p. 65 ). L'impénitriee Malbilde donna 
i StrNicoli^ d'Angers la moitié d^ TégUse de Wttlfmgbton , dans le Un- 
coInshJjre,.8nr laiioelln l'abbé jde Sl-Nieolas prélevaU une pension. Il 



— 150 — 

Jouissait en ootre du manoir seignearial de cette paroisse, qui, plus tard» 
fat donnée au collège de Cambridge , par le roi Henri YL Le j^ienré de 
St<-Nieolas de Kirby , dans le comté de Warwick , fondé en 1077 , par 
Geoffroy de Wirce , fat anissi donné à l'abbaye d'Angers. Ce même prî- 
earé, après avoir été confisqué , puis rendu» par suite des guerres entre 
la France et l'Angleterre , fut donné , par Henri VUI » à Charles Branr- 
don » duc de Suffolk» d'où il passa au comte de Dambigh, et finit par 
devenir la propriété du recteur du collège de la Trinité» à Cambridge. 
(Dugd. Warvick , p. 75» etNot. de Tanner» p. 568 ). Enfin » Yves Tail- 
lebois» comte d'Angers et seigneur de Spalding » en Angleterre » donna» 
en 1074 » à St-Nicolas d'Angers» le manoir et l'église de Sainte-Marie 
de Spalding » dont le revenu était évalué » suivant Tanner» à la somme 
de 768 livres 8 sous 11 deniers. 

Anobli (Bicherius de ) , inscrit conune T. de R. [HanU^ folio 52 ; 
Sùnursetskire ^ 91 ; Add. Exon Domesday^ 172). 11 tenait» i Hantonne» 
la coutume de quatre maisons » du consentement du roi. Ces maisons 
étaient sans doute» comme celles de Southampton » situées dans le même 
comté de Hauts » dont la coutume appartenait à quelques personnes de 
la cour » ou de la maison du roi Guillaume. Richer d'Andeli tenait éga- 
lement du roi» dans le comté de Somerset» à Warwerdinestoc» une 
byde et demie de terre» m elemoma^ ainsique très ferstinos in dominio iuo. 
L'Exon Donusday dit aussi qu'il tenait du roi l'église de Wanerdinestoc» 
dont le domaine étaitestimévaloirdeuxbydesde terre T. R. E. Cette terre 
avait appartenu» avant lui» à Maurice» qui fut depuis évèque de Lcmdres. 

D'après l'état ci-dessus des tenures de ce Ricber d'Andeli » nous 
ne croyons pas nous écarter beaucoup de la vérité » en avançant que 
celui-ci était un clerc ou un fils de la gaie science » attaché à la cour du 
Conquérant. Il est même probable qu'il fut le chef de la famille des 
poètes ou trouvères Roger et Henri d'Andeli » qui ont brillé dans la 
province de Normandie » pendant le XIU* siècle. En effet » soit que ces 
derniers eussent pris leur nom de la ville d'Andely » dans laquelle ils 
étaient peu(-4tre nés ; soit qu'il le tinssent de leurs pères ou de ce même 
Richer » il est évident qu'ils appartenaient à une famille noble» ancienne 
et chevaleresque» de Normandie» qui possédait la seigneurie d'Herman*- 
ville-sur-Yienne » dans le pays de Caux. On trouve » dans le registre de 



— 151 — 
, Roger d'Andely, panni les chetaliers qui devaient/ 
pour leurs fiefs, aux ducs de Nottnandie, les services militaires» et nous 
le voyons aussi » en 1201 , appelé au gouvernement du chAteau de La-* 
vardin, par le roi Jean-sans-Terre (Bol. Gart. A. 111*. John). Voyez 
aussi ce que Tabbé De La Bue dit de ce chansonnier, dans son Histoire 
des Trouvera, vol. m, pages 196, 197 et 198. Quant à Henri d*Andely, 
chanoine deBouen, auteur du Lay d'Aristotef etc. il était probablement 
frère ou parent de Boger , dont il était contemporain. Il fut délégué par 
le pape Innocent ni , avec Guillaume Mariiez , également chanoine de 
Bouen , pour juger un différend entre Baoul , archidiacre de Bayeux, et 
le curé de Percy , chapelain de la chapelle castrale de Thury-Harconrt , 
qui réclamait des droits préjudiciables aux intérêts de ce même archi- 
diacre. 

ANURBiB (S. Ganonici , S. T. {SomersetMre , folio 89 b ). Ils tenaient 
la même terre , du temps du roi Edouard. 

Andrbas, s. t. ( Comwall , folios 120 , 125 (Ns ); Buekinghamêhire, 
149 ; Add. 206, 210 , 217 ). D sous-tenait directement du roi le ma- 
noir de Boten, ainsi que deux autres manoirs, dans la terre et baronnie 
du comte de Mortain , située dans le comté de Gomouailles ( folios 120 
et 125 ). D sous-tenait aussi trois hydes de terre à Giselay , comté de 
Buckingham (folio 149 ) , qui faisaient partie de la baronnie de Guil- 
laume Fitz-Ansculph. Le nom d'Andréas, porté par ce sons-tenant, nous 
parait être plutôt un nom de famille qu'un simple prénom , et, dans ce 
cas, il appartiendrait à une famille normande de la généralité de Gaen, 
élection de Garentan, qui portait le nom d'André. Néanmoins Mont- 
faoucq n'en parle pas ; mais Boissy le porte comme anobli en 1544. 
Nous trouvons, en 1550, un Pierre André, lieutenant-général du bailli 
de Gaen, qui, en cette qualité, fut chargé de vérifier les titres de noblesse 
de BobertLe Foumier, baron deTournebu. Il existe aussi, en Provence, 
trois autres familles du nom d'André, dont les armes ont quelques 
rapports avec celles de Pierre André. Enfin, nous trouvons encore, dans 
le Bessin ou le Bocage, deux familles portant le nom d'Andray ou d'An- 
drey de Fontenay, qui ont à peu près les mêmes armes ; mais il n'y a 
aucune identité avec les autres familles. Nous ajouterons qu'il n'y a pas 
plus d'analogie entre aucune d'elles et la famille des Andrews, baron* 



— 152 — 

neto d'Angletem » fixés dans le comté de Northampton. Une autre 
CuDîUe de iMuronnets , da nom d'André , de Soatbampton , qni^ert 
éte&ntè en 1781, pourrait noos ofErir ime similitode de nom plos sédui- 
sante ; mais nous ne la croyons pas cependant d'origine normande. 
Elle aurait peut-être 0us de rapports ayec la famille de Vitré , dans 
laquelle le prénom d'André était fort commnn. Cette fiimille était 
poissante dans le comté de Mortain ; elle partidpa plus tard i la fonda- 
tion de l'abbaye de SaTigny, et l'inscription de cet André» dans le JDo- 
ffienfaqr, comme S. T. du comte de Mortain, permettrait de croire qa'il 
suiyit la bannière du comte en Angleterre, comme Robert de Vitré avait 
suivi celle d'Alain Fergant, comte de Bretagne. 

Arbrsu, s* t. {Stiffùlk , fdio 347). Il soua-tenait à Olelega , dans la 
baronnie de Roger-le-Poitevin, la terre qui avait appartenu à iEdwol- 
dus, bomme libre d'Harold, T. R. E. On trouve, dans le baillage de 
Dreux, une famille du nom d'Andrieu, qui semble avoir qudque analo- 
gie avec celle d'Andreû. Elle fit ses preuves pour l'admission d'une fille 
à Saint-Gyr, et remontait à 1529. Peut-être aussi n'était-elle pas plus 
ancienne? C'est ce que nous ignorons , ne l'ayant pas trouvée ailleurs. 

Angbeds, s. t. {Norfolk, folio 259). D sous-tenait, à Mundéham, 
une cbarruée de terre, dans la baronnie de Robert, fils de Corbucion. 
On trouve, dans le même comté, page2i8, parmi les tenanciers T. R. 
E. un Angerus Strata, qui semblendt être le même personnage. R est à 
présumer que cet anglo-saxon n'avait pas fait sa soumission au Conque 
rant, et que, dépouillé de ses biens et desa cbarge de $iraia, il sera 
devenu le sous-tenant de Robert Corbucion . 

. Angbvhojs (Osmundus) , S. T. ( EaeXf folio 2 b )• Il s'empara , sur 
le préposé du roi Edouard-»le-4]!onfesseur , de quarante acres de bois , 
ainsi que du manoir de Witham, situés dans la centenie de ce nom. Cet 
Osmond l'Angevin, ainsi que Wido ou Guy l'Angevin, qui suit, parais- 
sentêtre lasoocbe d'une famille normande, dontnous trouvons quelques 
cbalnons isolés jusqu'à la fin dulUV' siècle, dans les cbartes de cette 
province. Tels sont: 1* Robert l'Angevin, qui, du consentement de Beari 
de RumodiviHa , son firère aine, donna , en 1202, à l'abbaye d'Annay , 
toute sa terre de Montortaire ; 2* le cbanmne Raoul l'Angevin , auteur 
des Coutumes de VMcM de Bayeux^ipA termine ainsi son mamûcHt ; 



— 153 — 

Radulphus Àndegamnuê Bawcensis carumieus me eompiktott eirca anmm 
Jhfmni 1269 ; 3* une donation faite au chapitre de B^yeax , poor aog- 
menter l'obit de Raoul l'Angeyin , datée de l'an 1294 ; i"" un Thomas 
rAngevin prend» en 1316 , un fief de ce même chapitre ; 5"" enfin nous 
trouvons» en 1381» un Jean FAngeyin» habitant la paroisse de St-Pierre» 
à Gaen ; mais il est probable que cette famille s'éteignit rers cette dernière 
époque» ou qu'elle ne put pas faire ses preuves» puisque Montfaoucq 
n'en parle pas en 1463. Elle se sera sans doute réhabilitée plus tard ; 
car Chamillard les trouva nobles dans l'arrondissement de Goutances » 
élection de Garentan » et il en a donné la filiation depuis 1523 jusqu'à 
1666. Ils portaient de gueules à la croix d'or cantonnée de huit molettes 
d'argent » deux à chaque quartier. 

Osmondou Guy l'Angevin paraissent avoir fait souche en Angleterre. 
Gette famille possédait » en 1090 » des terres à Ghurchfield , à Wer^ 
mington et à Gredle » dans le comté de Northampton. Guillaume l'An- 
gevin ou Angevin , mort en 1199» possédait encore Ghurchfield. 11 avait 
épousé Ismena N. vivante en 1202. Un autre Guillaume l'Angevin» 
probablement fils du précédent> possédait» en 1250 » le domaine de 
Waplode » dans le comté de Lincoln. On trouve encore un troisième 
Guillaume l'Angevin» peut-être son fils» qui possédait ce même domaine» 
et qui mourut en 1270. Il avait épousé Alicia N. morte» après lui» le 16 
mars 1276. Ge Guillaume» troisième du nom » ne laissa qu'une fille » 
nonunée Marguerite » pour unique héritière » et qui » à la mort de sa 
mère Alicia» en 1276» était encore mineure. Elle se maria ensuite» 
vers 1281 » à Hugues de Gorbam» chevalier» qui posséda» aux droits 
de sa femme » Marguerite » morte en 1331 » les domaines de Ghurchfield 
et Waplode. D mourut en 1335» laissant un enfant mâle. (V. Généalog. 
de Gorbam» p. 35). 

ANGEviifus (Wido)» S. T. {Norfolk, folios 109 et 151). D soùs4enait, 
dans le domaine du roi[» à Masencham» vingt socs» ainsi que deux 
charmées et 58 acres et demi de terre» dans la centrale de Fredeburge. 
Il sous-tenait en outre» de la tMironnie du comte Eustache de Boulogne» 
dans les mêmes localités » tous les domaines que le comte y possédait. 
U est plus que j^obable que ce Guy l'Angevin était le frère ou an moins 
le parent d'Osmond l'Angevin » dont nous venons de parler. 

T. I. 80 



— 154 — 

Angli, s. t. ( Wiltshire, folio 68 [bis). Le nombre de ces Anglais 
n'est pas désigné. lis auront probablement conservé leurs tenures après 
leur soumission. 

Angli ( Duo ) , ( Wiltshire , folio 66 ; Middle^ex; 129 b; Hertfordshire, 
137 b; Buckinghamshire, 144 b , 147 et 156; Northamptonshire, 221 b ). 
Le Domesday { Buckinghamhire , folio 147 ) dit : IsHmet qui tenent 
tenuerufU T. R. E. et vendere potuerunt ; folio 150 ; Jstimet tmuerurU 
T. R. E. tiomines Haming fuerunt et vendere potuerunt. Ce sont évidem- 
ment deux anglais ralliés au Conquérant , et qui auront conservé leur 
sous-tenure. 

Angli ( Quatuor ), T. E. C. et S. T. ( Eants, foUo 50 ). Ils tenaient 
directement du Conquérant le domaine de Wallope, que leur père tenait 
in allodium T. R. E. — Même observation que ci-dessus. 

Angli (Sex) , S. T. [Bedfordshire , folio 210). Ds ne possédaient pas 
T. R. E. Ces six anglais rendirent peut être quelques services au Con- 
quérant , dont ils furent récompensés en terres , dans ce comté. 

Angli ( Liberi bomines), S, T. {OxfordMre^ folio 155). Ces hommes 
libres ne possédaient également pas T. R. E.— La même note doit leur 
être appliquée. 

Anglici (Duo) , S. T. [Nottinghamshire , folio 28Î). Ils ne figurent 
pas parmi les tenanciers T. R. E. — Même note. 

Anglici ( Très) S. T. ( Yorkshire , folio 318). Le Domesday dit : Nunc 
kabent de Eberto ( s. d. Ilbert de Lacy ) ; par conséquent ils possédaient 
T. R. E. 

Angligus (Quidam), S. T. {Buckinghamshire , folios 145 b» 148 b; 
E$$ex , 78 ; Norfolk , 209 b ). 11 nous est impossible de faire connaître 
cet anglais, qui ne figure même pas parmi les tenanciers T. R. £. 

Angliçus ( Unus ) , S. T. {Hants , folio 40 ; Wiltshire » 65 b , 70 b , 
71 b; Devonshire, 111 {ter);Hertfordshire, 133 ; Herefordshire , iSi b). 
Il sous-tenait de l'archevêque de Cantorbéry , deux acres de terre, dans 
le comté d'Hertford, et le Domesday dit : Idem tenuit T. R. E. m vadi- 
monio et potuit vendere. C'est évidemment un anglais, rallié au Conqué- 
rant comme les précédents. 

Ansghbtbllus ( Prœpositus) , S. T. {Norfolk, folio 198). D sous- 
tenait à Mailtune, de terra episcopi Tedfordensis , dont il était peut-être 



— 155 — 

le prévôt. Cet évéque de Tedford était Guillaume Galfagus, Belfagus ou 
Beaufou , vingt-deuxième évéque de Tedford et Lord Chancelier , qui 
avait été promu i ce siège par le Conquérant, vers les fttes de Noël de 
Tannée 1085, et qui mourut en 1091. Ce siège episcopal » primitivement 
placé à North-Elmhan, avait été porté à Tedford, en 1066, par Tévèque 
Herfast , et , peu d'années avant ou après la mort de Guillaume de 
Beaufou, il fut définitivement fixé à Norwicb, par Herbert Losinga, 
ancien abbé de Ramsay » son successeur. Cet Anschetillus prcepoMus 
sou»-tenait trois charruées de terre de la baronnie que Roger dit Longue- 
Épée (Longus Ensis ) sous-tenait lui même de Vévèque Guillaume. 

ANSCHBTiL'(Presbyter), S. T. {Bedfordshire^ folio 210). D sous- 
tenait, à Beresforde, une hyde et demie de terre, dans la baronnie de 
Hugues de Beaucbamp, dont il était sans doute le chapelain. 

ÀNSCHETiLLUS , S. T. ( Oxfordskite, folio 156 b ; E$sex^ 63 b , 64 b , 
67, 83 et 102; Suffolk, 332, 422 b). Dans le comté d'Oxford , cet 
Anschetillus sous-tenait trois vergées de terre de la baronnie de Tèvèque 
de Bayeux , qui avaient d'abord fait partie des cinq hydes une Vergée 
appartenant à Sal vard et qui dépendaient de Thomas, archevèq ue d'York . 
Dans celui d'Essex , il sous-tenait 1"* de l'évèque de Bayeux, onze hydes 
de terre à Turocham , centenie de Ceffeorda ; 2® de Robert de Grenon , 
àRamesdune, centenie de Bastaphe, un fief contenant une hyde de 
terre, ainsi qu'une autre hyde et demie de terre, dans la centenie de 
Witbreistesbeme , à Witham ; 3"* de Roger de Rames , seize acres de 
terre , dans le domaine de Metinges ; ainsi qu'une demi-hyde de terre 
dans les invasions de Richard de Tunbridge, fils de Gilbert de Brionne. 
Enfin , dans le comté de Suffblk , il sous-tenait, de Roger Bigot et de 
Roger de Rames, une charruée de terre, à Breseta, centenie de Baben- 
berg. n est presqu'impossible de fixer aujourd'hui l'état de ce puissant 
tenancier, probablement normand, qui ne parait avoir de rapport avec 
tous les Anschitill inscrits plus bas que par la conformité de leur prénom. 

Anschetillus (Homo episcopi Londonensis) , S. T. {Essex , folios 9 
b, 11 b , 90 ). n sous-tenait quelques terres de la baronnie de l'évèque 
de Londres, à Oseda, centenie de Berdastaple; mais, à Turrocham, dans 
la même centenie, il sous-tenait , de la baronnie de Guillaume Peverel , 
vingt acres de terres, qui étaient vacantes, jacebant atque T. R. E. Aussi 



— 156 — 

les commissaires déclarèrent qu'ils ne savaient de qoel droit il les tenait. 
ÀNSCHiL , s. T. {Berkshire , folios 58 b (bù) , 59 ; CambridgeMre ^ fo- 
lio 200 b). n soos^aiait quinze bydes de terre » de la baronnie de 
Tabbaye d' Abendone , à Gomenore » centenie de Honimere , ainsi qn'à 
Spersold , centenie de Gbeneteberie. n sous-tenait également , i Cran- 
weden , deux bydes de terre , moins une demi-vergée, dans la baronnie 
de Picot de Cambridge. Cet Anschil était probablemait un indigène. 

ÀNSCHiL (Presbyter ) , S. T. [Hanis, folio 52). Le Donusâay dit qu'il 
possédait tnbufjjro Haniune terram quietaml. R. E. Sous le roiGuillaume, 
cette terre fut donnée à Hugues de Port , dont ce prêtre devint le sous- 
tenant. 

Amschiixus (Liber bomo) , S. T. {Suffolk, folios 401 e4 405 ). Cet 
anglo-saxon sous-tenait, de la baronnie de Guillaume d'OtburviUe, une 
partie des soixante aères de terre du domaine que Leuric tenait à Hob- 
besune, pro maneria , T. R. E. , et dont quarante acres revinrent plus 
tard à Guillaume d'Otburville. 

ÂNSCHiTiL (Serviens régis] tenait directement du roi ( Wilt$hire , folio 
74 b ), et 60us4enait( Brid. folios 65 et 67 ) de la baronnie de Tévèque de 
Winchester et de celle de Tabbaye de Malmesbury. Ce simple officier 
ou serviteur du roi , ne tenant qu'une vergée de terre » ne doit pas être 
inscrit comme T. E. G. , ou possédant à ce titre des baronnies ou des 
fiefs pleins de baubert, quoiqu'il soit porté dans cette classe par Keibam 
et par Ellis. Sa famille nous est inconnue. 

. ÀNSCHiTiixus , S. T. {Kent^ folios 7, 7 b et 12). U sous-4enait de la 
baronnie de l'évêque de Bayeux, comté de Kent, àOpebam et à Elentun, 
et de celle de l'église de Saint-Augustin, à Emerfel . 

Sous ce même prénom d'AnschitiUus, qui, dans les langues du Nord, 
est le diminutif de Jean, ou la traduction de Petit-Jean, nous trouvons 
treize autres sous-tenants inscrits , sans aucune qualification qui sem- 
ble devoir être notée séparément. 

Anschitillus , S. T. {Sussex, folios 18, 20, 24). Il sous-tenait quel- 
ques portions de terre, de la baromiie du comté d'Eu, dans les centenies 
de Bexeley et de Stapley, ainsi qu'une byde de terre, du comte Roger 
d' Arundel , dans son domaine de Bridehaoi, eentenie de Westrinf^^ 
On ne peut fixer le nom de famille de œ normand. 



— 157 — 

AiisaiiTiixirs , S. T. (iJonl^, f<dio9 45 et 45b ). Il 8oas«teiiait de la 
baronnie de Hugues de Port , dans les centeuies de Basingestock et de 
Boseberg.-^Mème observation pour ce S. T., probablement normand. 

Anschitillus, $• T. {Berkshire ^ folio 63). Il sous-tenait de la baron- 
nie de Hugues Yi»Hle-Lew, deux bydes de terre» à Benham, çentenie de 
Cheneteberie. — Même incertitude. 

ÀNSCHITILLUS, S. T. (5omefMl<Mre, folios 93, 93 b; Exon Domesday, 
folios 394, 396, 397 et 398). Il sou»-tenait de Roger de Courcelles et de 
sa Jtaronnie , à Qaibelle , à Rime , à Gilletone , à Dudesham^ à Per- 
redeham , à Cildetone , à Pillocli , à Stocbelande , à Edwastone et à 
Blacbemore. — Quel est cet AnschitiU? 

Amschitilujs, s. t. [DevofMkire, folios 108 et 110; Exon Domesday^ 
folios 59, 289 et 371). n sous-tenaitàOrdic,*de la baronnie de Baudouin- 
le-Yicomte (Baudouin de Ifeulles ou d*£xeter), ainsi que de Guillaume 
de Chièyre, et, de sa baronnie, à Esastaple, à Poteforde et à Leia. 
L'£rofiDomad<^, en parlantd'une demi-vergée de terrequ'il sous-tenait 
dans cette dernière localité, dit que le roi ne percevait aucun droit 
sur cette pièce de terre, et le Danuiday dit aussi, qu'elle fut ajoutée à ce 
qu'il tenait déjà à Leia. 11 est probable que ce sous-tenant était normand, 
et qu'il dépendait de la baronnie de Baudouin de MeuUes. 

ÀNSCHTrnxus, S. T. (JDmmiftîre, folio 111; Exon Domesday^ folio 
346). Il sous-tenait de la baronnie de Guillaume de Falaise, dans le fief 
de Deirincourt, à Losenna, un demi-ferling et une cbarruée de terre. 
Nous ne pensons pas que ce normand soit le même que le précédent. 

ÀNSCHiriLLUS » S. T. ( Buekinghamhire, (olios 145 , 145 b et 152 b). 
11 sous-tenait, de la baronnie de Févéque de Goutances , deux bydes et 
demie de terre, à Relingebam et à Lawendene ; deux autres bydes et 
demie de t^rre, dans la çentenie de Ronestow. Il sous-tenait aussi, de la 
comtesse Judith, veuve de Waltheof , et de sa baronnie, trois vergées de 
terre à Westone, dans la même çentenie. On ne peut rien dire sur la 
famille de ce sou&-tenant. 

Anchitillus, s. t. {Oxfordthiref foliosl60 et 161). Il sous-tenait, d^ 
la baronnie d'Edouard de Sarisbury, à Estone , neuf bydes et vingt 
ebarruées de terre* soufr-tenait, en outre , de la baronnie du comte 
Guillaume, quatorze bydes de terre à Redrrfeld, à Rurton, à Radeford 



— 158 — 

et à Newtone » dans le hundred de Levecanale. Ce S. T. devait être 
normand et probablement un homme d'armes» attaché an comte Guil- 
laume : car c'est dans sa baronnie qu'il possédait le pins de tennres. 

Anschiullus» S. t. {Glaucestershire , folios 165, 168, 168 b, 170). 
Il sous-tenait 1% dans la baronnie de l'église de Worcester, deux hydes 
de terre, à Golesburne et à Wirlecote, centenie de Witelai; 2^, dans celle 
de Roger dlvry/une hyde et demie de terre, à Culcortone; 3% dans 
celle de Durand, vicomte de'Gloncester, trois hydes de terre, i Dedmer- 
tone , centenie de Greboldestow ; 4"* enfin de celle de Humidirey le 
Chambellan , trois hydes de terre, à Sudintone , centenie de Gircester. 
Ce sous-tenant était probablement normand. 

Anschitillus , S. T. {HerefardMre^ folio 179 b). Il sons-tenait, dans 
le domaine de Maurdine, centenie de Grestrewes , et dans la terre da 
roi , quarante acres de terre. On ne peut rien dire sur la famille de ce 
sous-tenant. 

ÀNSCHrriLLus, S. T. ( CambridgeûUre , folio 193 b ; Yorkshire , folio 
310 ; Norfolk, folios 147 b et 149). Il sous»ten|it, du comte Alain de 
Bretagne, trois hydes moins une demi-vergée de terre, à Bercheham, 
ainsi qu'un fief dans l'Yorkshire ;et , dans le comté de Norfolk , il sous- 
tenait, du même comte Alain, quatre charmées de terre, à Herling, cen- 
tenie de Gilles-Cross. Ce sous-tenant était évidemment un breton; mais 
à quelle famille appartenait-il ? 

Anschitillus, S. T. {Shrewsbury, folios 252 et 259 b). Il sous-tenait 
de la baronnie de l'évêque de Chester, dans le hundred de Hodenel, et 
de celle de Roger , comte de Montgommery, centenie de Basechere. 
Roger était comte du comté de Shresbury ; mais on ne peut dire si ce 
sous-tenant était attaché à sa personne. 

Anschitillus, S. T. {NorthamptonMre , folio 221 b). D sous-tenait 
de la baronnie de Saint-Pierre de Burg et de Tabbé de ce monaistère, un 
domaine contenant neuf hydes et seize charmées de terre, situé à 
Witheringham, centenie de Wiscele. Ce sous-tenant, qui était probable- 
ment un indigène , semblerait être le même qu'un Anschitillus inscrit 
plus bas comime homme de l'abbaye de Saint-Pierre de Burg. 

Comme il serait , à la rigueur , possible que les descendants de ces 
quatorze sous-tenants eussent adopté le prénom d'Anschitill, pour leur 



— 159 — 

nom de famille, nous indiquerons ici, très-soccinctement, quelques actes 
antérieurs ou postérieurs à la Conquête, auxquels ces Anschitill pour^ 
raient avoir participé. Ainsi, dans les chartes qui nous restent de l'ab- 
baye du Mont-Saint-Michel , nous voyons un Anschitill, alors vicomte 
de Bayeux, figurant cooune témoin dans deux diplômes( 1) , sans date, 
run de Robert, père du duc Guillaume, et l'autre, d'Édouard--le-Gon- 
fesseur. Dans un autre diplôme , également sans date, un Banulf , fils 
d'Anschitin, déclare que Guillaume, prince des Normands, a donné à 
cette même abbaye, les iles de Serk et d'Aurigny. Enfin, après la mort 
du roi Guillaume, un Robert, fils d' Anschitill, probablement Anschitill, 
sire de Harcourt, figure comme témoin dans une charte du duc Robert, 
datée de Tan 1088 , par laquelle ce dernier concède, au Mont-Saint-Mi- 
chel , le droit d'établir un marché à Ardevon. Plus tard, nous voyons 
qu'un Anschitillus possédait un fief au Plessis-Grimoult, et qu'un juge- 
ment de l'échiquier deCaenlui permit d'en aliéner le tiers. On pourrait 
peut-être aussi rattacher au prénom d' Anschitill, les Anquetils, seigneurs 
de Saint-Waast, dont la famille est sans doute fort ancienne; mais elle 
ne parait avoir été ni fort puissante ni fort illustrée. Montfaoucq la 
trouva noble dans Pierrot Anquetil , à Colombie , sergenterie de Pont- 
l'Abbé, élection déValognes. Elle portait d'or à trois feuilles de sinople, 
deux et un. 

Anschitillus (Archidiaconus), S. T {Kent^ folio 1 b]. Il sous-tenait 
de la baronnie des chanoines de Saint-Martin de Douvres , quelques 
pièces de terre à Addelam, qui avaient été tenues par l'archevêque Sti- 
gand. L'évêque de Rayeux, Odon de Gonteville,lui donna, dans le même 
lieu, cinquante acres de terre. Cet Anschitillus est évidemment un ar- 
chidiacre de Rayeux, qui suivit son évêque en Angleterre» Nous igno- 
rons de quelle famille il sortait. 



(i) Il est évident, d'après ces deux actes,, que M. Pluqaet a commis une erreur, 
dans sa liste des vicomtes de Bayeux, en désignant Raoul de Meschines comme le 
premier vicomte, en i049. Cette liste doit être ainsi rectifiée : 

i* Anschitill, vicomte de Bayeux, avant et sous Robert-le-Magnifique ; 
* 2« Raoul de Meschines, qui lui succéda, vers Fépoque de la bataille des Dunes ; 
. . 5« Ranulf de Briquessart, son fils, vivant encore en 1119, etc. 



— 160 — 

ÀNSCHiTUXUS (Filins Ameline), faussement inscrit iajis le DorieUWre, 
folio 83, comme T. E. G. trois hydes de terre i Tingebam. Ildisait avoir 
tena précédemment cette terre directement de la reine; mais, n'ayant 
pas rédamé après la mort de cette princesse, ni anprès du roi, il ne 
pouvait plus être considéré que commeS.T.deHuguesdeSaint-Ouentin, 
auquel ce prince avait concédé cette terre en baronnie. Il sous-tenait 
également, dans la baronnie de Biulf-le-Cbambellan, à Tingebam, trois 
bydes de terre, qu'il disait avoir tenues de la reine. Cet Ànschitill est 
évidemment un normand et un serviteur particulier de la reine. 

Ahschitiixus ( Filius Osmundi ), T. E. G. ( HanU , folios 49 b et 
52 ). U tenait directement du roi deux bydes de terre , à Cosebam, 
dans la centenie de Portesdon , que Brkamare T. R. E. Il avait égale- 
ment reçu de ce prince la donation de trois maisons, dans les coutumes 
deHantone. Ge tenancier était évidonment normand. Ducbesne le 
porte sur sa liste des compagnons du duc Guillaume ; mais de quelle 
famille était Osmond, son père? Ge nom d'Osmond était alors fort com- 
mun en Nonnandie,et toutes les conjectures que nous pourrions émettre 
sur ce sujet seraient dénuées de preuves. 

Anschitillus ( Parcber ). Il tenait directement du roi {SamerseUhire^ 
folio 98 b ) , une byde et une vergée de terre à Newetune , une byde 
à Herdeneberie et une cbarruée de terre à Hideltone. Nous n'avons 
aucun renseignement sur la famille de cet Anschitillus Parcber, dont 
le nom paraîtrait être une corruption de celui dePartarius, inscrit dans 
la liste des officiers du roi d^un rang inférieur , que nous avons donnée 
à l'article Alwarbus Aurifaber. Ses fonctions étaient, à ce qu'il parait, 
la garde des bois du parc et du domaine du roi, et, à ce titre^ il recevait 
une rétribution en terre. ' • 

Anschitillus (Homo Golswan ). S. T. ( lAncolnMref folios 356 b, 
357 ). Il sous-tenait, conjointement avec deux autres hommes de Gols* 
wan , et dans sa baronnie , cinq charmées de terre , ainsi que seize 
acres situés à Ingeham et à Dulvetorp. Ge sous4enant était probablement 
un indigène tenant d'un angloHsaxon soumis. 

Anschitillus ( Homo Gozelini filii Lamberti ). S. T. ( Lbicolnûdre , 
folio 359 ( 6t« ). n sous-tenait de la baronnie de Gozdin , fl^-Lambert , 



— 16i — 
deux cbanruée» de terre et trentaacres de pré» à Ingeham et Glenteworde. 
Il n'Y a rie^ à dire mr ce ûmple vassal. 

AitacsiTiuua ( Homo Rogerii Pictaviensîs ). S. T; (LiMolnMn , fo- 
lios 353 b » 371 ). H 80U9-*tauât de la baronnie de Roger » dit Le Pmte- 
vin t et 8ous--teiiait également dans la baronnie des thanes du roi {terra 
Shrt^mmd et àliorum Tainor. ), à Filigebain ou Godric le Diacre avait 
eu préoédemment deux botat, terrm. Un certain prêtre avait tenu cette 
terre de la reine ; et , au moment de la formation du Damesday^Book » 
elle appartenait au roi. Roger-Lfr-Poitevin l'avait reçue sans délivrance, 
et Ansehitill p son homme , la tenait de lui ou pour lui. 

Anschitillus ( de Ros ou Ros Anschitillus )• S. T. ( Kent » foUos 6 , 
6 b. 8 b, 11 b; Surrey, 31 b ; Hertford$hire , 133, 137).I1 sous4enait 
diverses portions de terre et entre autres un manoir à Holtune , dans 
les baronnies que l'évèque de Rayeux possédait dans les oomtés de 
Kent et de Surrey. Dans celui de Hertford , il sous-tenait deux hydes 
et demie de terre du domaine de Laufrmc , archevêque de Gantor- 
béry , et seize acres de terre de la baronnie du comte Alain de Rre- 
ta|[ne , mais qui dépendaient de ce même archevêque. Enfin , il sous- 
tenait liept hydes de terre dans la baronnie que Rob^ de Gemon 
possédait dans ce même comté. 

La famille normande de cet Ansehitill paraîtrait avoir pris son nom 
de la paroisse de Ros , aujourd'hui Rots, située à deux lieues de la ville 
de Caen , dans laquelle elle possédait un simple fief , mais non pas la 
totalité du domaine qui appartenait aux Patry et autres familles. Cette 
famille de Ros devait être nombreuse k, Tépoque de la Conquête ^ de 
la formation du Domeêday^Book; car, indépendammrat d* Ansehitill de 
Ros , qui fait l'objet de cette notice , nous trouvons inscrits , dans ce 
même rôle , quatre autres personnes portant ce même nom de Ros, 
savoir : 1* Guillaume de Ros , troisième abbé de Fécamp, en 1079 ; 
2"* Ansgot de Ros ; 3'' Goisfridus de Ros ; i"" Serlan de Ros. Tous quatre 
suivirent évidemment le duc Guillaume en Angleterre ; mais ils ne 
participèrent pas à ses faveurs : car , à re^Lci^tion de Guillaume de 
Ros , qui obtint de ce prince Tabbaye de Fécamp, nous ne les voyons 
point figurer parmi les grands tenanciers lors de ta formation du DamMr 
day , ni même sous le règne de GuilIaume-le-Roux. Toutes nos re* 
T. L 21 



— 162 — 

cherches ont été infructueuses pour établir les relations de parenté 
qui pouvaient exister entre ces cinq personnages contemporains et 
même avec un sixième «inscrit dans un rôle de Tabbaye St-Etienne de 
Gaen , en 1090, sous le nom de Guillaume-Gonnor de Ros. Nous n*avons 
pas été plus heureux pour découvrir , parmi eux , quel fut celui , ou 
ceux de leurs descendants , qui donnèrent le jour soit à Richard de 
Ros , inscrit dans la charte de fondation de Tabbaye d'Aunay, en 1131, 
soit au trouvère Adam de Ros , auteur de la Descente de saint Paul 
aux enfers. Aussi , l'histoire de cette famille est-elle d'autant plus 
difficile à débrouiller aujourd'hui , qu'elle parait s'être éteinte vers 
la dernière moitié du XIY* siècle , et que Montfaoucq , ainsi que les 
autres généalogistes français, n'en ont point fait mention. Nous nous 
bornerons donc à ajouter ici quelques indications à celles qui pré- 
cèdent , pour faciliter les recherches des branches anglaises ou fran- 
çaises ( s'il en existe ), qui voudraient se rattacher à cette ancienne 
famille. Nous citerons entre autres , 1** en 1226 , un Reginald de 
Ros mUes , bienfaiteur de la maladrerie de Beaulieu , près Gaen ; 2"* 
Raoul et Henri de Ros , fils de Thomas de Ros , vivant en 1231 ; 3° un 
Guillaume de Ros qui était officiai de Lisieux , en 1233 ; 4' en 1248, 
Gosselin de Ros; 5"" en 1254 , un Martin de Ros qui faisait hommage 
d'une maison située à Rayeux , et la même année Godefroy de Ros qui 
faisait , avec sa femme Olive , une donation à l'abbaye de Troarn ; 6"* 
en 1319, Hamelin de Ros et Jeanne , sa femme, qui donnent une rente 
pour entretenir une lampe ardente dans la chapelle Str-Laurent de 
l'abbaye aux Dames de Gaen ; T enfin , en 1326 , le chapitre de 
Rayeux qui donne en fief un manoir ayant appartenu à Philippe de 
Ros. 

La souche primitive de la famille anglo-normande de Ros ou de 
Roos ( suivant la version anglaise ) nous offre la même obscurité ; car 
les généalogistes d'Angleterre n'ont émis aucune raison solide pour 
Va faire sortir plutôt de cet Anschitill de Ros que des trois autres compa- 
gnons du duc Guillaume , inscrits comme lui dans le Domesday , et 
portant le même nom patronymique que lui. Quoiqu'il en soit , cette 
famille ne fut en évidence et n'eut d'éclat que sous le règne de 
Henri I*' , par Pierre de Ros , seigneur de Ros , dans le comté de 



— 163 — 

HoMerness , qui fut l'auteur de sa fortune et de son illustration ». par 
son mariage avec Adeline , la plus jeune des filles de Walter Espec , 
baron de Hehnesley » ou Hamelake » dans TYorkshire. Son frère , 
Walter Espec , deuxième du nom , étant mort sans postérité , en 1153, 
elle hérita de la baronnie , du domaine et du château de Hamelake » 
qui demeura dans la branche ainée de Ros , pendant quinze géné- 
rations, jusqu'à Edmond de Ros , mort , en 1508 , sans postérité mâle , 
et ne laissant pour héritières que ses trois sœurs Éléonore , Isabelle et 
Marguerite. L'ainée , Éléonore , épousa Sir Robert Mauvers , et leur 
fils , Sir Georges Mauvers , hérita du titre et de la baronnie de Ros 
de Hamelake, aux droits de sa mère.— Isabelle épousa Thomas de Grey ; 
d'autres auteurs , notamment GoDins , disent Sir Robert Lowel mort 
sans postérité. Enfin ,. la troisième , du nom de Marguerite , ne parait 
pas avoir été mariée. 

Cette noble famille forma plusieurs branches , dont trois furent in- 
vesties dé baronnies : 1*^ de celle de Yerke, que Robert possédait en 1295; 
mais ayant été accusé de félonie et de trahison , il en fut dépouillé sous 
le règne d'Edouard I" ; 2^ de celle de Ros de Kendal, venant de celle de 
Werke, qui se forma par Guillaume, fils de Marguerite dé Rruce, femme 
de Robert de Ros , sœur et co-héritière de Robert de Rruce, par laquelle 
il devint seul et unique baron de Ros et de Keadal , mort en 1329. Cette 
branche s'éteignit en 1358 , par la mort de Jean , dernier baron de Ros 
et de Kendal , qui ne laissa qu'une fille du nom d'Élizabeth ; 3'' enfin 
cette dernière, ayant été mariée à sir Guillaume Parr , forma la troisième 
baronnie, de Parr et Kendal. 

Anschitillus ( de Gray ) , S. T. ( Oxfordskire , folios 161 {bis) , 161 
[ter). Il sous-tenait dans la terre et baronnie du comte Guillaume, deux, 
hydes de terre à Widelie'; six hydes à Bristelmestôné , et deux autres 
hydesàCornewell. 

De nombreux documents de la fin du XI* siècle permettent de croire 
qu'Anschitillde Gray sortait d'une famille riche et puissante par ses pos- 
sessions dans le Bessin. Elle habitait la paroisse de Gray, dans l'arron- 
dissement dé Bayeux , dont elle avait pris ou à laquelle elle avait donné 
son nom. Il parait avoir suivi le duc GiiUlaume en Angleterre ; mais les 
motifs qui déterminèrent ce prince à lui faire de si faibles coneessions 



— 16* — 

dâHB oe royaume nous sont nminleiMiiit tncoftayes. Quoiqu'il en soit , ii 
fut éviieiniMiit la souclie d'une famille anglaise du'ttom de Gny on 
Grey» qui acquit ^us tard en Anf^eterre un si grand déwloppemeni de 
puifisanoe » de crédit eld^ richesse , qu'il serait difAcUe d'en trooTer un 
eiemple ausid complet jusqu'à nos Jours. Nous now garderons oepen* 
dant de suivre les généalogistes anglais » si généralement ignoranls des 
origines normandes » dans la crainte d'induire noa lecteurs dans une 
cruelle et ridicule erreur: ainsi (Edmonson Bmxmiagium gmetlùgieum 
irol. P') fait descendre la noble maison de Gray de Fulbert le PeUetier, de 
Falaise, père de Harlotte ou Herlete^ concubine de Hbbert-le^llagnifiqoe 
et mère de Guillaume-le4k>nqnérant. Il ajoute que » pour prix de sa 
complaisance , le duc Robert donna à son père, qu'il nomme Rolion ou 
Fulb^ , le chAteau de Groy en Picardie, d'où sa postérité prit le nom de 
Groy y qui » plus tard, par une contraction inadmissible , forma le nom 
de Grey. Outre Herleve , il donne à Fulbert un flls unique, du nom de 
Jean » marié à Adèle, fille et co4iéritière de Guillaume Fitz^Obem. Ce 
Jean fut père d'Amai de Groy , marié à Jeanne , fille unique de Jac- 
ques de PonMe-Larche ; lequel Amal fut le père de cet Anschitill de 
Grey. Cette origine ftbuleuse , qu'Edmondaon puisa dans la Cosmograr- 
phie de Belleforet (auteur si peu véridique), a été reproduite par presque 
tous les généalogistes anglais. Dogdale seul s'est abstenu ; mais il ne 
commmee sa généalogie qu'à Henri de Gray , Tftant sous Richard I** , 
et ne fait pas mention d' Anschitill 4e Gray. 

Si les généalogistes anglais se fussent donné la peine de consulter nos 
actes normands, et particulièrement la chartede l'abbaye de Sainte-Trin^ 
té de Gaen, datéedeian iiiS2{GûU.Chriêt. t.XI, Instr.71 A), ils eussent pu 
établir la généalogie des deGrey , d'une manière au moins plus régulière. . 
On y lit : GUla fiHa IWittm t9rram ^tiom Mbébm m GraytiiH Dihjumlia 
cum omnibtis pertinerUibus dédit eidem eccksiœ {Si^''Trimté)pro miima 
ium , €once$m ngU WUMm et Tutsimi nepote tuo ctiiuê fêoium état 
annumUe. Mais , quel était ce Turstin, seigneur du fef de Gray; et quel 
rapport pouvait-il atoir wec Ansddtill de Gray, chef présumé de la fa*- 
mille anglaise de ce nom? L*acle chirografdie suivant, daté de l'an 
1096,fàit en ftiveur de l'abbaye de Saint^tienaede Gaen, semble offrir 
une voie indirecte pour résoudi^ cette question. On y Ut : TwrMmê 



— 165 — 

filius Turgisii prœpositus de Lv (Luc, village près Cae^a) concessit Scknçto 
Stefano usque ad VI atmos pro IIII ^' marcis argenii et una equitoêuroi 
alodium $uum quod halbehal apud Xt\, XL 9cilicet ocras terrœ^ et unam 
tnansuram juxta ecclesianif tali ccnditione ul n qtge Turslinus aut uçcor 
eju$velfUiw{i)postyiannos rediret^ redderetSancto Stephanoadfinem Vf 
annorum IIII. argenii marcas relicta stbi equitatura et redperetSancto in 
hereditalem perpetuam ei redperet de ipsa terra TLXIIII ""' acTos. Sex 
vero relinqueret eancto in hereditatem perpetuam cum illa mansuraf etc. 
Il semblerait évideot, d*apnàs cette charte , que le premier Turstin, 
père de Gisla , était le même que ce dernier ; qu^il était fils de Tqrgis, 
seigneur de Luc, et, sans doute, de Gray, paroisse dans laquelle sa fille 
possédaitprobablement quelques pièces de terre, qu'elle donna, en 1082,. 
à Tabbaye de Sainte-Trinité , lorsqu'elle se fit religieuse : motif pour 
lequel il n'est pas fait mention d'elle dans la charte de 1096, parce 
qu'alors, elle était morte au monde. Quant au ()ère d'Anschitill de Gr^y, 
et neyeu de Turstin, consentant, avec le roi Guillaume, au démembre- 
ment de son fief de Gray, lorsque nous trouvons dans le Domesday, folio 
258, un Hugo filius Turgisii, nous devons reconnaître en lui le frère de 
Turstin, fils de Turgis , et , par conséquent , le père des neveux de ce 
dernier, c'est-à-dire, de Turstin, seigneur de Gray, ainsi que d'Anschitill 
de Gray. M6us croyons donc être plus près de la térité que les généalo- 
gistes anglais^ «n étaMiasant la flliatioB de la famille de Gray, ou Grey, 
de la Biantère raitanle : 



(i) Rekerttts fllîMTarBMni (fiemeedtiv , cemti iOmftrd, Mio leo h). 



% • j 



— 166 — 



Turgis, seigneur de Loc rdf... 
et de Gray, dont la mort | 
e9t ineertaine. 



Hugues fils Turgis , seigneur de — N... Turstin , seigneur de Luc-, s: N... 

Gray , vivant en 1086. 1 vivant en 1096. j 

Turstin , seigneur Anschitill deGray, -N... Robert fils TursUn. =N... Gisla , religieuse 



lurstin, seigneur Ansciutui aeuray, 
de Gray . neveu de auteur présumé de 
Turstin ae Luc. la famille aglaise de 

Grey. 



DOMBSD., f» 160. 



de S**-Trinité. 



Anschitill ou Jean de Gray. s Havoise. 



Jean de Gray, II"~ du nom. sN... 

I t 

Jean de Gray, souchf reconnue. =N... 



La fortune de cette famille , en Angleterre , commence réellement à 
Henri de Grey, qui fut très en faveur auprès de Richard I". Ce prince 
lui donna, en 1194, la baronnie de Turrock, dans le comté d'Essex. Il 
mourut vers la fin de 1224 , ou en 1225. Richard , son fils aîné, dut 
l'accroissement de sa fortune et de sa puissance à son alliance avec 
Lucie du Hommet, et, plus encore, sans doute, à sa fidélité et à son dé- 
vouement au roi Jean , lors de la guerre des barons. Sa résidence et le 
siège principal de sa baronnie était placé dans le comté de Derby. Il fut 
le fondateur de la branche ainée, dite de Godnor, qui s'éteignit, après 
neuf générations, dans la personne de Henri de Grey de Godnor, IH* du 
nom, mort sans postérité mâle, en 1496. Ses trois tantes, sœurs de son 
père, Henri U, mort en 1443, lui succédèrent. L'ainée, Elisabeth, épousa 
Jean de la Zouche, d^cendant des ducs de Bretagne, qui devint seigneur 
de Godnor, jure uxoris. 

Jean de Grey, son frère, justicier du comté de Ghester, et fils, comme 



* — 167 — 

lui, de Henri , baron de Turrock , et d'Isolda, nièce et héritière de Ro- 
bert Bardolph ♦ fut le fondateur des branches de Grey, seigneurs de 
Wilton et de Ruthyn: — Celle de Wilton commença à Jean de Grey, 
mort en 1265 ; et , après seize générations, elle s'éteignit en Thomas de 
Grey, chevalier baron de Wilton, qui, après avoir été accusé de félonie, 
mourut sans postérité, en 1614. —Brigitte, sa sœur, femme de Sir Ro- 
land Eggerton, premier baron de cette famille, lui succéda. 

Roger de Grey , fils de Jean de Grey , troisième baron de Wilton, 
et deMathilde Basset, sa seconde femme, fut le premier baron de 
Ruthyn , dont la descendance appelée au parlement dans la personne de 
Roger de Grey , en 1234 , s'éteignit à la onzième génération , en la 
personne de Henri de Grey, troisième du nom de la branche de Ruthyn, 
mort sans postérité, en 1639 ; laissant pour héritière sa sœur femme de 
Michel de Longueville. Cette branche a fourni huit comtes successifs de 
Kent , depuis la création d'Edmond de Grey , seigneur de Ruthyn , le 
3 Mai 1463 , jusqu'à Henri HI mort en 1639 , sans postérité. 

Nous venons de voir que la baronnie de Ruthyn passa à la famille de 
Longueville; mais le comté de Kent fut dévolu à un cousin du dernier 
possesseur , à Anthony de Grey , fils et héritier de Georges, fils d'An- 
thony , troisième fils de Georges, deuxième comte de Kent, de la branche 
de Ruthyn, mort en 1504. — Cette branche fournit, de 1639 à 1740 , 
trois comtes, jusqu'à Henri de Grey, vicomte de Gooderick , comté de 
Hereford; comte de Harold, comté de Bedford ; comte de Kent, en 1702, 
marquis de Kent, le 14 décembre 1706 ; créé duc de Kent , le 28 avril 
1710 ; marquis de Grey , avec reversion, le 9 mai 1740, et chevalier de 



la Jarretière, mort à la fin de la même année sans postérité mâle. 

La branche de Ruthyn forma également celle de Grey de Groby. 
Edouard de Grey , fils aine du second mariage de Reginald de Grey , 
troisièine seigneur de Ruthyn, avec Jeanne de Astley, épousa Elisabeth, 
fille* unique- de Henri, mort sans postérité , fils aine de Guillaume de 
Ferrières, baron de Groby et héritier de la baronnie de Groby [jure 
uœaris)^ mort en 1444. Cette branche posséda Groby pendant cinq gé- 
nérations, de 1444 à 1554. — Le troisième baron, Thomas de Groby, fut 
crée comte de Huntingdon, en 1471, marquis de Dorset en 1475 ; mort 
en 1501 . Son fils, Thomas H, lui succéda dans ses dignités et mourut en 



— 168— ' 

1530. Henri de Grey , son Ah, Apoiisa Franda • flUe et c<HhériUère de 
Caiarles Brandon, due de Soffolk, et de Marie Tndor» MNir de Henri VUl . 
Kfot créé due de Soffolk , le 11 octobre 1551; mais, ayant été accoté de 
félonie, il fut décapité en 155i , et perdit tontes ses dignités* 

Une branche de Rngemont sortit encore de celle deRuthjm, par 
Thomas, frère cadet d*Edmond de Grey de Rnfliyn , pronîer comte de 
Kent de cette famille. II fut créé baron de Rngemont en 1449, et 
mourut sans postérité , en 1461 . 

La branche aînée de Grey de Codnor forma aussi d'autres rameaux , 
par Guillaume troisième fils de Henri de Grey, et frère de Richard V 
baron de Godoor. II fut seigneur de Landford ; mais il ne parait pas 
avoir laissé de postérité. 

Robert, frère de ce Guillaume et quatrième fils de ce même Henri de 
Grey , ayant obtenu de son frère Walter, archevêque dTork et cin- 
quième fils de Henri,IabaronniedeRotherfieId, dans le comté d'Oxford, 
et d'autres biens dans celui de Kent , forma la branche de Grey de 
Rotherfield , qui dura pendant sept générations et finit en Roberi de 
Grey , mori en 1387, ne laissant que deux filles pour héritières de ses 
biens. — II y eut encore un sixième fils de Henri de Grey, sur lequel on 
n'a aucun détail. 

Henri de Grey , fils et héritier de Jean de Grey , seigneur de Pirgo, 
fils cadet de Thomas, second marquis de Dorset , fut créé baron de Grey 
de Groby, le21 juillet 1603. Il fut le grand-père de Henri, deuxième du 
nom de cette branche , qui fut créé comte de Stamford , le 26 mars 
1628. Le titre et la baronnie, après avoir été réunis au comté de 
Lincoln , se sont conservés pendant cinq générations, jusqu'à Georges 
Harris Grey, à présent comte de Stamford, comte de Warington, baron 
Perrière de Groby, baron Delamere, qui a succédé à son père, en 1819. 

S. Jean de Grey , chevalier , fils de Thomas de Grey , seigneur de 
Rerwyke , comté de Northumberland , et d'Anne , fiUe de Jean , lord 
Monbray, épousa Jeanne , fille aînée d'Edouard de Gheterton » lord 
baron de Powis, mort sans postérité màle. ce fut alors qu'il devint lord 
baron de Powîs, jure uxoris. — Son fils, Jean, accompagna le rtn Henri 
y en Normandie , et ce prince , pour le récompenser de ses services , 



— 169 — 

lui donna d'abord - le château de Tilly-aur-Seulles , enlevé à Philippe 
d'Harcourt , et le' gratifia entité da comté de Tancarville. U fut tué 
à Ta bataille deBaugé, en 1421. — Après cinq générations qui se main- 
tinrent en possession dé la bàronnie de Powis , cette branche s'éteignit 
avec Edouard de Grey, mort sans postérité légale, en 1552. 

La branche de Grèy.de Werke a la même origine que celle dé Powis; 
elle commença par Guillaume de Gréy , premier baronnet dé cette fa- 
mille 9 qui fut créé baron de Werke, comté dé Northumberland , le 11 
février 1624, et mourut en 1674. Ralph de Gréy, son fils et successeur, 
mourut en 1675. Fordes de Grey, fils de Ralph, lui' succéda ; il fut créé 
vicomte Grey de Glendàle et comte de Tankerville , le 11 juin 1695 , et 
mourut en 1701 , sans postérité mâle. La vicomte et le comté furent 
éteints ; mais Ralph , son frère , succéda à la bàronnie de Powis , et 
mourut en 1706 , sans postérité. 

La branche de Howick tire son origine de celle de Werke. Le pre- 
mier baron de Howick , Sir Charles Grey, était le neveu de Sir Henry 
de Grey , baronnet ; il fut créé baron de Howick , comté de Northum- 
berland , le 22 juin 1801; vicomte Howick et comte Grey , le 11 avril 
1806. n mourut le 14 novembre 1807, laissant pour lui succéder son 
fils aine, Charles Grey, onzième du nom, vicomte Howick^ baron Grey 
de Howick et comte Grey, encore existant. 

Les armes des Grey , barons de Codnor , étaient barré de six pièces 
argent et azur , au chef, trois tourteaux. 

Celles de Wilton , les mêmes , avec brisure de trois pointes argent. 
. Celles de Rufbyn , sont argent , trois barres azur , au chef , trois 
tourteaux. 

Celles de Grey de Groby , celles de Ferrières aujourd'hui , écartelé 
un et quatre , barré de six argent et azur ; pour Grey , deux et trois , 
deux tètes d'ours coupées et dressées. 

Celles de Grey de Rotherfield , celles de Codnor. 
. Enfin , celles de Powis Grey , sont au lion rampant i la bordure 
engrêlée d'argent. Le comte Grey actuel porte ces dernières armes qu'il 
tient de la branche de Powis. 

La famille française de Grey est beaucoup moins éteiidue que celle 
d'Angleterre ; elle parait s'être éteinte ver3 la fin du XIH* siècle ; car 
T.I. M 



— 170 — 

l€8 actes datés.da XiV* siède, qae boas ayons retrouvés dans nos ar* 
cbive» $ semlileiit i^atôt appartenir à des habitants de la j»aiiû8se de 
Gray » qu'aux membres de cette riche et poissante famille. II. n'en 
est pas fait mention dans la Rtchenhe de Hontfaouoq t pendant le X Y* 
siècle, ni postérieiirement dans cell^ de Boissy^ de Gbamillard et antres 
preuve évidente de son extinction. «^ U nous reste peu de documents 
à ajouter à ceux que nous avons donnés plus haut sur la généalogie de 
la famille de Gray; car la parenté en France de lYirstin de Gray, fils de 
Hugues, avec Henri et Guillaume de Gray» bienfaiteurs de Tabbaye de 
Longues, en 1168 (Gartulaire, folios 9 et 10), offre peut-être encore plus 
d'obscurité que celle d' Anschitill de Gray, son jeune frère , avec Henri 
de Gray, par lequel commence réellement la fiaimille anglaise des Grey, 
en 119i. 

Dans le grand rôle de l'Échiquier de Normandie, de Tan 1184, nous 
voyons un second Guillaume de Gray , porté pour dtxtsept sols , pro 
defictu^ et.peu de temps après, nous retrouvons un troisième Guillaume 
de Gray, confiirmant la donation faite à l'abbaye de Cerisy, de la dlme 
de toutes ses terres à Lttry. Hais rien n'indique la différence qui pou* 
vait exister entre eux. 

Un Jehan de Grày figure comme témoin dans une charte sans date , 
mais évidemment de 1189 à 1199 , par laquelle Jean , akurs comte de 
Mottain et comte de Gloucester , donne au prieuré du Plessis-GHmoult 
l'église de Winburg en Angleterre , avec toutes ses dépendances. 

Richard de Gray et sa femme , fille d'Herbert d' Aigneaux , ainsi que 
leur fils Richard , donnent , en 1212 , la dhne d'Équay à l'église de 
Rayeux ( Cart; antiq. Baioc). 

. Dans la copie d'une charte sans date , nous voyons un Guillaume et 
un Henri de Gray , fils de Serlon de Gray , annoncer que Richard de 
Gray , leur frère aîné , a donné le patronage de Tracy à l'abbaye: de 
Cerisy, et qu'ils confirment sa donatton. Ne connaissant pas la paléogra- 
phie de cette charte, nous ne pouvons dire si cet Henri et ce Guillaume 
de Grey sont les mêmes que ceux qui sont cités en 1168. 

Gilbert de Gray était un des chevaliers tenant les assises à Gaen ; en 
l'année 1268 ( Gai't. du Mont-S^Michel ). 

Enfin , Richard de Gray ( im7ej ) , en IJMO, et Roger de Gray, en 



— 171 -- 

1382; foiit des donations de tîntes à l'abbaye de Satait^Tliiiiié dé Gaen, 
'poQt ètm aflléetées àla cbapeUe de St^Edmond , qui était dtaée dans 
ée moiiastèlr^ ( Cart. de SaiDte^Trinitd ). 

ÀNSCtiiTiixus^Hoitîo Gilbert! Tyson); S. T. {Lincolnshirey fofio 354). 
Il n'y arienà dire de cetbomme de GilbertTyson, qni soas-tenait, dans 
sa bàronnie , unam car: terrœ et habebai $ex socheman, et novem bawu. 
terrœ sîtnées k Fereby . • 

Amschitillus (Homo abbatis S^' Pétri de Burg.) » S. T. ( LineolnMre, 
folio 345 b). Il sous-tenait de la baronnie de Tabbé de StrPierre de Burg, 
duo car. terrœ , à Osgoteby. 

Ajf9CQiTiixus (Coeus), S, T. [Lincohuhirt^ folio 354). U avait acbeté 
d'un nonuné Tumer, à Gowebam, une portion de la terre qui faisait 
partie de la baronnie de Guillaume de. Percy, et en fut ainsi tenancier 
pendant quelque temps. Cette terre , du temps du roi Edouard » était 
sous4enue par deux frères, Gbetel et Tumer . Guillaume de Percy ayant 
reçu , du roi Guillaume , la portion de Cbetel , acbeta de ce même 
Anscbitill la portion dont il était ei\ possession par acquêt. U est difficile 
de dire si le nom de Cocus que porte ce sous-tenant , exprime celui de 
Le Coq , ou s'il est tiré de la profession qu'il exerçait. 

iLifscin.Fi ( WiUelmua fiUus ) , T. E. C. ( Surrey , folios 35 b , 36 ; 
BerkMre, 60 b , 61 ; WiUshire. 74 b ; MiddUiex, 130 b ; Buckkir 
ghamMrt, 148 b» \K9 \ OxforiMre ^ 157 b; WoreeUerMre, 177; 
CmiéridgeMre » 201 b ; Bunimgdonêhire , 207 ; Northampionskire , 226; 
WmrtxUkMre, 243; SiaffardûHre , 246, 249 b»250), et S.J. 
{Swrrefff folio 35 b ; WorcetMre^ 172). U avait eonune tenant en cbef et 
en baronnie , 1"* dans le comté de Surrey , Witford , Micbelam et cinq 
antres seigneuries , dans les centenies de Waletone • Brixistan et Wo* 
détone ; 2* dans le Berkshire» Inglefelle, Bradefelt » et dix autres sei-* 
gnewriss» dans les centenies de Badinges » M acbedone » Cheneteberrie, 
HiUedawetHercheliam; Z"" dans leWiltsbire, ilsous^eoait, dans latenne 
des thanes du ror , à Tomvele , et jouissait de drax bydes de tem 
prè^ de ce 4(Haaaine ; 4'' dans le comté de Bnckingham , il tenait w chef 
Esembefge, Handenam, et vingt et une antres seigneuries dans divenes 
«sentenies ; 5^ dans le comté de Middlesex » il avait Cranforde , eent#nie 



— 172 — 

d*Heletttonè ; 6"* dans le comté d'Oxford, Hanesvorde, et cinq hydâ de 
terre , cente^e de Dorchecestre ; T dans le comté de Worcester , les do- 
maines d'Eslelie , de Nordfeld , et doozë autres seignearies; dans les 
centenies de Gosne et de Glent ; 8"* dans^ celui de Cambridge , Stantone, 
centenie de Norestow ; 9° dans le comté de Huntingdon , il tenait en 
chef Wedreslie » et deux hydes et demie de terre , centenie de To- 
leslund ; W dans celui de Northampton , Toltorp , Bemac^ et deux 
autres seigneuries; 11"* dans celui de Warwick , Estone, Witone , . 

et trois autres seigneuries ; 12^ enfin , dans le comté de StafTord » il ] 

tenait en chef Seglesley , Morve , Gatspella , et yingt-six autres sei- 
gneuries , dans diverses centenies, ainsi que quatre mamiones appar- 
tenant au manoir de Penna , dépendant du comté Staffbrd. — On le 
trouve également inscrit comme sous-tenant deux hydes de terre de la 
baronnie de Richard Fitz-Gilbert , comté de Surrey » ainsi qu'un ma- 
noir à Gochesey , et trois vergées de terre à Wellingenvie , qu'il avait 
données à Baudouin , son sous-tenant dans la terre du roi , comté de 
Worcester. 

On voit , par l'énumération de ses domaines , qu'il tenait , dans les 
douze comtés ci-dessus , onze baronnies , composées de plus de cent 
manoirs , répartis dans trente-trois centenies : car, pour le comté de 
Wilts, le Domesday dit seulement : hab^MU^ il tenait dans la terre des 
serviteurs du roi ; et par conséquent il n'y était pas T. E. G. , et il n'y 
possédait qu'en raison de l'office qui l'attachait à la maison du prince. 
Quant aux portions de terre qu'il sous-tenait dans les comtés de Surrey 
et de Worcester, dans lesquels il tenait déjà par baronnie, il est probable 
que ces sous-tehures n'étaient que des. extensions utiles à ces mêmes 

r 

baronnies. 

Mais à quelle famille française ce Guillaume Fitz-Ansculf appartenait- 
il ? Le véritable prénom d'Ansculf, sous lequel le père de Guillaume est 
désigné dans le Domesday ^ laisse un vaste champ aux conjectures , et il 
est presqu'impossible, ou du moins difficile , d'arriver à en donner une 
explication satisfaisante. 

• D'un côté , tous les généalogistes sont d'accord pour lui donner 
le nom de Pinchingi , parce qu'ils ont trouvé deux sous-4enants ins- 
crits dans \e Domesday sous les noms d'Ansculf et de GuiUauine de 



— 173 — 

Piochingi. Ce registre dit en effet (folio 148 ) , en parlant du domaine 
d'Essemberge, dans le comté de Backingham, que.sous-tenait Ansculph 
de Pinchingi i.Hoc numerium tenait Heraldus Cornes; etipsum manerium 
eacambiacit Anscûlfus de Pinchingi pro dimid. Risemberga contra RadiUfi 
Talgeboschjusiu régis Willelmi. On y lit également , comté de Wilts (folio 
69 ), que WiUelmus de Pinchingi tenet de Edwardo unam hyd et unam 
virg. terrcB quœ adjacet manerio Stoehe. Mais rien ne dénote , dans ces. 
deux citations , qu'ils eussent d'autres rapports entre eux, que ceux des 
mêmes prénoms d' Anscuif ou de Guillaume , et encore moins que le 
dernier fût l'homonyme du puissant tenancier qui nous occupe. Ce der- 
nier d'ailleurs est toujours inscrit dans ce registre, sdt comme T. E. G., 
soit comme S. T. avec le seul nom de WiUelmus filius Ansculfi. 

D'un autre côté, nous trouvons un Ansculfus vicecomes inscrit parmi 
les tenanciers avant la confection du Domesday. Ge registre dit, au sujet 
du domaine de Wendelesord , comté de.Surrey ( folio 36 ) : Hanc ter- 
ram habutt Ansculfus postquam recepit viceçomitatum^ Anscuif , comme 
on le voit , n'est pas désigné par le nom de Pinchingi » et , de plus , 
le domaine qu'il possédait comme vicomte , fut ensuite concédé à ce 
même Guillaume , fils d' Anscuif . Nous pourrions donc en inférer avec 
quelqu'apparence de fondement , que cet An^ulf était le père de notre 
Guillaume , et qu'il était déjà mort à Tépoque où le Conquérant or- 
donna la confection de son registre cadastral , dans lequel , en effet , le 
tenant qui nous occupe ne figure pas. 

Si nous nous arrêtions à la lettre et à Thidication positive du Domes^ 
day y cet article devrait être scindé , ou tout au moins , nous devrions 
faire connaître non-seulement la famille d' Anscuif de Pinchingi , mais 
encore celle d(mt Anscuif , vicomte de Surrey , semblerait être sorti. 
Mais 9 quoique nous ne nous en rapportions pas toujours aux généalo- 
gistes, anglais, en ce qui concerne l'origine des familles françaises, ils 
nous ont paru cette fois être fort près de la vérité. Nous admettons donc 
leur opinion , sans rechercher, s'ils ont eu raison de donner le nom de 
Pinchingi à Guillaume Fitz^Ansculf , et sans discuter l'autorité sur la- 
queNe ils s^appuient pour ne faire qu'on seul personnage d' Anscuif de 
Pinchingi et d' Anscuif le vicomte. 

Il est assez probable que la famille française de Pinchingi était sortie 



du Jb0Qrg[ dé Picqalgny, dans rairondiflmiieBt d'Amiens, qui depuis fat 
érigé en duché, pour la maison de Chaolnes. Dès le YIP siècle, ce bourg 
possédait an château foft d'une haute importance, et il devint ensuite le 
chrf-Iieu d'une baronnie à laquelle était attachée la Tidamîe d' Anûens.^ 
Un gi:and nombre de seigneurs de la Picardie, pnoiince voisine de la 
Normandie , accompagnèrent le duc Guillaume danès son expédition 
contre f Angleterre , et il nous est bien permis de penser que le poissant 
baron de Picquigny ftat de la partie. Le nom moderne du bourg et delà 
famille de Picquigny , diffère sans doute beaucoup de celui der Pin- 
chingî ; mais, suivant la Notice des GauUe d'Adrien de Yalois ( v^ pm- 
KBNiACini), cette différence n'aurait pas toujours existé « et cette loca- 
lité porteît le nom de Pinkenni , même avant le Y* siècle. Gir savant, 
historiographe s'exprime ainsi : Her mœmus in Kbra eeeutiâadB mtrarWû 
SoMAm Marw LaadumMù Pinkeniad memmU ante amia$ qmngenioihiê^ 
verbis « Germundus de JPMtmi, de AmMonensi erat rageons. » Bit làcmi\ 
Hemumno quidem Pinkeny , vel Pinkeniacum , itfjts Pinquimacmn die^^^ 
lur, eetque po$Uu$ ad flumtn Suminamf non longe aburbeÀmbiame, uce^ 
dommatue ^u$ eedesiœ Hivlo ineigms , ae vulgo nuneupatur Picquigny. 
— Les diverses dteominations de Pinkeny, Pinkenay ou Pinquigny,i 
que ce bourg portait à la fin du lY* siècle, se rapprochant asses du noni 
de Pinchingi , il nous est permis de croire que ce dernier avait subi' 
beaucoup d'altérations avant d'arriver au XI* siècle , et qu'il n'était 
alors qu'une des variations intermédiaires à placer entre Pinkeny et 
Picquigny. Au surplus cda n'éclaireit pas davantage la question. 

Quant i la famille anglo-française, qnta figuré fort peu de tempa 
en Angleterre, tous les Peeruges et JIorofMyet anglais , en confondant- 
Guillaume Fitz-Ansculf avec Guillaume Pinchingi , se bornent i dire 
qu'il possédait quatre-vingt-six seigneuries dans- ce royaume , lois de 
la cMifection du Damesday-Bùak; qu'il mourut, suivant les una, sana 
postérité , et , suivant les autres , ce qui est plus rationnel , ne hdssani^ 
qu'une fille, liu nom de Béatrix , qui épousa Foulques Payndr(PagaDfil)v 
auqud elle transmit la plupart des biens de Guillaume FihHAnscuif. 

Les armes de cette famiUe sont ainsi : or , à deux lions passans en> 
pal, azur. i 

Suivant la version d'Edmondson ( Baronagnm geneahgiam ) , qne 



— 175 — 

Banks parait ayotr adoptée, FoQlqoes Paynel ïiit le fondateur de licky 
ford, âilné près de Mewport , dans le comté de Buddnghâm , et dé- 
pendant de la succession de Gnillaume Fitz-Ansculf . Béalrix le lui 
aràit ajiporté en mariage avec te château de Dudley , dans le comté de 
Worcester , cbâtean qui avait appartenn au comte Edwin , suivant le 
Damesdav ( folio 177 ) . Son fib, Raoul, lui succéda, et ce dernier laissa, 
après lui , six fils , savoir : Gérvais , Guillaume , Hugues , Adam , 
Jourdain rt Alexandre. 

Gervais /rainé , s'étant jeté dans le parti de l'impératrice Itfethîlde, 
défendit le château de Dudley pour sa cause , la troisième année du 
règne d'Etienne* Il résidait encore dans ce même château la douzième 
année du régné de Henri II. Et, lors de l'assiette de l'aide pour le 
mariage de la fille de ce dernier prince , il déclara posséder cinquante 
fiefs de chevalier , de veteri feùfamento , et sIk un tiers de now feofa^ 
menlo. Gervais épousa Isabelle, fille de Robert de Beaumont, comte 
de Lricester y et veuve de Simon de St-Iis , comte de Northampton. Il 
en eut un fils , mort en bas âge, ainsi qu'une fille, du. nom d'Havoise, 
qui fut son unique héritière. Elle épousa , l"" Jean Somery, dont elle 
eut un fils, nommé Raoul « qui devint possesseur du château du Dudley 
et de plusieurs autres seigneuries. Elle se remaria ensuite à Roger de 
Berkelay, seigneur de Berkelay, comté de Glouce^ter (Banks, 1. 1, p. 80 
etsuiv. ). 

Ai^ULFi ( Ghito ou GUo fraler ) , T. £. C. ( Berk$hire , folios 61 b ; 
BuckingImmMre , 152 b ; OxfordshirB, 159 b ; JforthamptonsUrt , 219 
et 229. ) 11 tenait en chef et en baronnie, danslCiComté de Berks, Mi- 
gebam» centenie de Tacheera; Eleutime, centenie de Benes, et Offetnne, 
centenie de Redinges. *-* Dans celui de Buckingham , il possédait de 
lamème. manière Daceta, centenie da Stocfaes, JBovenie» centenie de 
Bunneham. Dans la centenie de Ticheshele , un Alured de Thame sous- 
tenait de lui une hyde et trois vergées de terre. — Dans celui d'Oxford, 
il soiMrteiiait également deux hydes et demie de ferre , à Baditone. — 
Ëlfin , dans le-cpmté de Northampton^ il jtoait en chef et.en baronnie 
Wedone» ainsi çie Wapeham , et dix autres seigneuries. Outre cela , 
il tenait directement du roi trois maisons à Northampton. 

Ge GihML ^ f ràte d! Anaeutf , n'est paa iiocrit sous le mm de Pinchingi; 



— 176 — 

il est donc pTOba)>le.qa'il était le jeune frère d'Ànscôlf^Ie vicqmte de 
Surrey , mort avant la confection do Dçmesday^ et , par conséquent,- 
l'oncle de Goillaome > Fitz-Anscalf , qui. précède. 

( Nota : André Duchesne porte , dana sa liste des compagnons du duc 
Guillaume , un Milon , fils d' Ansculf . Comme il n'est pas inscrit dans 
le Domesday, , nous ne pouvons nous en occuper Jci. ) 
. Ansbgis , S. T. ( Wancickshire , folio 243 b ). Il sous-teqait. de la 
baronnie de Goisfrid de Wirce , à Nivebam , centenie de Mereton , un 
fief ou domaine contenant buit cbarruées de terre. Il n'y a pas de re- 
cb^cbes à faire sur ce sous-tenant. 

Anseis ou Ansegisb 9 S. T. ( Wamoickshire , folio 244 b ). II sous^ 
tenait , dans la terre du roi> à Herdeberge , quatre bydes de terre , qui 
étaient tenues librement du temps d'Edouard. Il est présumable que ce 
sous-tenant est le même que le précédent. 

Ansel ou Aucbl, s. t. [Bwkinghamtfnre ^ folio 150 b ). U tenait trois 
bydes moins une vergée de terre de la baronnie de Hugues de Bolbec 
à Warwendone, centenie de Erlay, probablement un bomme d'armes 
du comte de Bolbec. . . 

ANsiELMus » S. T. ( Suffolk f folio 371 ). U sous-tenait une cbarruée 
de terre, à Frandestune , dans la baronnie de l'abbaye de St-Edmond. 
Il est impossible de rien établir de plausible sur cet Anselme. 

Ansbredus ( Ként^ folio 12). Il sou&rtenait de l'abbaye deSt-Au- 
gustin, à Rapeutone , centenie de Gert. — Quoique ce nom d' Ansbredus 
ou Ansered ait été porté par un baron normand, qui l'avait donné à 
son fief et manoir d' Anseredi-yilla ou Ansereville , situé dans la pa- 
roisse de St-Mards ( contraction de St-Médard ) sur-Risle , dont la sei- 
gneurie dépendit plus tard du comté d'Harcourt , il n'est pas présu- 
mable que ce simple tenancier de Tabbaye de St-Augustin fût de cette 
famille. * . 

. AnsFRBD > S, T. ( Chestershire , folio 266 ). Il sous4enait. dans la ba- 
ronnie de Guillaume Fitz-Néel , à Nortune. — Il est probable que ce 
sous-tenant , dont le prénom était alors fort commun , faisait partie des 
bommes d'armes que Néel , baron de Malbeng , ainsi que ses frères^ 
avaient amenés à Hugues, comte de Gbester. Uestà remarquer^que 
Néel , père de Guillaume , était un des douze barons du comté' palatin 



— 177 — 

deChelMer, créés paf Hogoefl d'Âvrânches, etque Gaillamne ne teDaiten 
chef sa baronnie de Halbeng ou MalbedeDg que de ce même comte. 

AKsnimTS , S. T. ( Kent, folios 9b , 10 paaim » 10 b , 11 ( ter. ) , 
IS (to), 13 b). Cet Ansfridus sous4enaitde la baronnie de FéTftque 
de Bayeuz , daDs les quatre centenies de Stotinges , de Fraveshaut, de 
Ferleborg et dTstrie , bnit soUns, un joug et demi de terre, contenant, 
d'après la mesure anglaise, mille buit cent neuf acres de terre , ou mille 
cinq cent sept et demie , suivant la mesure normande ( voyez dans le 
Glossaire les mots solmuêêtjugumterrœ). D sous-tenait également de 
la baronnie de l'abbaye de St-Âugustin , dans les centenies de Ferle- 
berg et de Pretestnne , un solin et un demi-joug de terre , ainsi qu'un 
joug de terre dans la baronnie de Hugues de Montfort. Le Domesday 
dit en outre ( folio 11 ) que i'arcbevèque possédait trentenieux tiumsu- 
ras oa finies dont le produit était de quarante-deux sols , et qu'Âns- 
fride, en les recevant , y établit un manoir. 

Tout fait présumer que ce puissant sous-tenant était du Betsin , et 
qu'il était venu à la suite d'Odon , évèque de Bayeux et comte de K#it; 
mais le simple prénom qu'il porte ne permet pas de découvrir le lieu 
qu'il habitait, ni le nom que sa famille adopta postérieurement. 

Nota. Ellis , dans ses tables , n'a fait qu'une seule inscription de ce 
soutenant et des quatre qui suivent; nous avons cru devoir les séparer. 

Aksfbidus , s. t. ( WUîMre, folios 71 et 71 b ; Darsêlshire, 80 b ). 
il sous-tenait de la baronnie de Gilbert de Brionne, â Clives, onze bydes 
de terre, ou mille trois cent vingt acres , ainsi qu'un moulin, cinquante 
acres de pré et soixante-dix de pâture. Il sous-tenait en outre de la ba- 
ronnie de Guillaume, comte d'Eu , Ut>is bydes de terre dans le même 
comté y ainsi qpe huit autres hydes dans la baronnie du comte de Dorset, 
comté du même nom. (inconnu.) 

AnsFRiDUS , S. T. ( Dewmthin , folio 112 b ; Add. Eœon Damesdojf^ 
folio 370). Les deux rMes ne sont pas d'accord sur le nom de ce sous4e- 
nant« VExon Domeeday le nomme Ansfridus , et le DomesdtiQf-Boo* , 
Ansfrid ; mais tous deux disent qu'il sous-4enait , à Pôle , de la baronnie 
de Walter de Qaviile, aiuM qu'une hyde de terre, de Guillaume de Gla-^ 
ville , dans le même lieu. 

Ansninos , S. T. ( Hértfordskire , foKo UO; HertfordMre , 1S3 et 
/. T. 23 



— 178 — 

184 ). Dans le premier comté , il sous-tenait une hyde et trente-deux 
acres de terre, de la bar onnie de Goisfrid de Bech» et dans celui deHere^ 
(ord, il sous-tenait une hyde delà terre de Nigel-Ie-Médecin , ainsi 
qu'une demi-hyde de terre de la baronnie de Roger de Lacy. Même in- 
certitude sur la famille de ce sous-tenant. 

ÂNSFRincs , S. T. [LeicesterMre , folio 234 b (bis) ; Yorkshire , 315 ; 
Lincolnshire 9 345 ). Dans le premier comté, fl sous-tenait trois char- 
ruées et demie de terre de la baronnie de Robert de Bucy. Dans celle 
d*Ilbert de Lacy, située dans T Yorkshire, il en sous-tenait huit, et enfin, 
dans la baronnie de l'église de St-Pierre de Burg , il sous-tenait une 
demi-hyde de terre, huit acfes de pré et quarante acres de bois taillis. 
(Même observation que pour les précédents). 

Ansfridus (Ganonicus Sancti Pauli deBedford) , S. T. [Bedfordskire ^ 
folio 211) . Il sous-tenait une vergée de terre de la baronnie de l'église de 
St-Paul de Bedford, à Bideham. C'était évidemment une espèce de pré- 
bende dépendante de son canonicat. 

▲nsfridcs ( Miles ) , S. T. ( Sussex , folios 16 b , 17 , 20 b , 21 , 22, 
22 b; Surrey^ 36). Il sous-tenait trois hydes de terre , dans les domaine 
et baronnie que l'évêque de Ghichester possédait dans les centenies de 
Bosc et de Risberg , qui faisaient partie de ce comté. Dans la baronnie 
du comte de Mortain , il sous-tenait quatorze hydes et demie de terre, 
ainsi que quatre bourgeois, dans le bourg de Pevensey. Enfin il sous- 
tenait de la baronnie de Guillaume Fitz-Ansculf , dans le comté de 
Surrey , cinq hydes de terre et uù manoir contenant une hyde. 

Ge chevalier était venu probablement en Angleterre , à la suite du 
comte de Mortain. Il devint ensuite l'un des quatre chevaliers de l'évê- 
que de Ghichester , qui étaient , V Lowel ; 2^ Meurdrac ; 3"* Herald , 
et 4"* ce même Guillaume Fitz-Ansculf , qui , ainsi que nous l'avons dit 
plus haut , n'est pas désigné sous le nom de Pinchingi. 

Nous sommes portés à croire que cet Ansfridus était normand et 

appartenait à l'arrondissement ou à l'élection de Vire , dans laquelle il 

existait encore , au XV siècle, une famille du nom d'Anfray ou d'An- 

' fris; mais elle n'a pu justifier de sa noblesse devant Ghamillard, en 1666. 

Ansfridus (Presbyter Radulfi filii Huberti ), S. T. {lAncolnshire , fo- 
lio 369 ). Il sous-tenait , à Guneby , dans la baronnie de Radulf Fitz- 



— 179 — 

Hubert 9 une charrûée de terre dont il s'était emparé, et qa'il louait à 
an certain Guillaume. Nous pensons qu'on devrait aussi lui appliquer 
les tenures de Téglise de St-Pierre de Burg » inscrites plus haut, sous le 
nom d'Ansfridus , sans autre désignation. 

Ansgarus» s. t. {Essex^ folio 59; Suffolk^ folio 411). Il sous-tenait, 
à Legram, deux hydes et demie de terre, de la baronnie de Geoffroy de 
Magneville. 11 parait qu'il sous-tenait également , du même Geoffroy , 
deux manoirs , dans le comté de Suffolk. 

Cet Ansgarus est le même qu' Ansgard, stalre ou connétable du royaume 
d'Angleterre (Voyez ce mot dans le Glossaire ). 11 avait été le prédéces- 
seur de Geoffroy de Sfagneville dans cette dignité, et, après la Ck>nquÊte, 
ce dernier fut mis en possession des biens et des honneurs dépendant de 
la connétablie d' Ansgard , situés dans les comtés de Berks , de Middle- 
sex , d*Hertford , d'Oxford , de Northampton , de Warwick et d'Essex ; 
car la totalité des honneurs et du fief de Suffolk ne lui appartenaient 
pas , comme on le voit dans le Danmday , folio 411 , au sujet de Gratin- 
ga : Gosfridtis habet pro manerio ex dono régis , et mb eo Willelmus de 
BoUemlla , sed non pertinuit ad feudum Ansgari antecessoris Gosfridi. 
Il parait que ce saxon , d'abord soumis , mais dont la foi était plus que 
douteuse , Ait dépouillé de ses biens et ne conserva que les manoirs de 
Holetune et de Leindune , comté de Suffolk , qu'il tenait en qualité de 
sous-tenant de Geoffroy de Magneville. 

Anseger , Ansgerus ou Ansgbrius (de Montagud) , T. E. G. et T. 
du R. {Devonshire , folio 186 ; Somersetskire , folio 99 ; Add. Exon. Do- 
meêd. , folios 424 , 426 , 427 et 461 ) , et S. T. ( Dorsetshire , folios 79 , 
79 b ; SomersetOnre , folios 92 , 92 [bis) , 97 b ; Devonshire , foUos 103 
b, 106b, 101 passim.iOSpassim et m h. 

Il tenait en chef et par baronnie , relevant du roi , sept manoirs, dans 
le comté de Devon. L'Exon Domesday n'en cite que six, et dit seule-^ 
ment : Ansger habet in terra francorum militum in Devenescira mansiones 
Staffordy Bremelcoma^ Chateledona^ Mochelesberia , SurlaUma et Dumlr- 
tona ; mais il ne fait pas mention de Toritona, inscrit dans le Domesdaf/^ 
comté de Somerset : il tenait du roi deux hydes de terre, de la baronnie 
de Hijimphrey et autres officiers du prince ; ce qui ferait supposer qu'il 
faisait partie de sa maison. U sous-tenait de la baronnie du comte de 



~ 180 — 

Mortain » dans le comtô de Dorset , sept hydes de terre , et, dans eellè 
qa*il ppnédait, comté de Somerset, YiogtetuoaJbiydesde terre. Enfin, il 
soiiMei^ait , dans la baronnie de TévèqtiB de Goutaoces » nof^ing <w le 
quart d'une vergée de terre, ainsi qu'tine autre verjgée, dans la baronnie 
de Walfter de Douay . 

GetAnsgerestinscrit, dans le comté de Somerset, avec Drogon de 
MoDtagud , qui, probablement, était son frère ou son parent* Tons deux 
suivirent le duc Guillaume en Angleterre , et forent ricbement dotés par 
ce primoe après la Conquête. Ils paraissent être sortis de la paroisse 
de M(Hitaigu*les-Bois , située dans l'arrondissement de Goataoees , 
commune de Gavray. On Ut, dans les Infeudaiim^ MiUtum , qu'un 
de leurs descendants était tenu i la garde du ch&teau de Gavray , à 
cause de son fief: Rogeruê d$ MorUe acu$o quaiuor partes ad cystodiam 
caarie de Gaureio^ quamio rex esi in esercUu.Qnti que soit au surplus le 
degré de parenté qui pourrait exister entre An^er de Montagod ou 
Montaigu, et Urogon de Montaîgu, il esta peu près évident que le pre- 
mier mourut sans postérité ; car on connaît à peine les collatéraux de 
cette famille française , qui parait n'avoir en qn'une seule et unique 
branche en Normandie. Les descendants conservèrent la seigneurie de 
Montaigu-les-Soâ, jusqu'à Sébastien de Montaigu, mort sans posiérité^ 
en 1715. Les biens et la seigneurie de Montaigu passèrent; en 1683 « 
dans la famille de Gresnay ( qui est celle de Poilvilain } ^ par la mariage 
delà sœur de Sébastien avec Georges de Cnesnay (Dict. de Is. CSkesnay , 
V* Moutaigu et MS. de Mortain, p. 321 ) . 

Lafiliatitm de Drogon est , au contrabre , assez bien établie en Angle*^ 
terre , par une infinité de brandîtes encore existantes. Drogon, ebef die 
cette brancbe anglaise, tenait en baronnîe piusieurs domaines, dans, le 
comté de Somerset , et entre autres ceux de Shipton et de Sutton , dont 
le premier fut.le chef-Uendesa baronnie^ et qui tous deux Inreiit en^ 
suite désignés sous les noms de SbiptiHi-Mooiagu et de Sotton^lontagu. 
Il fut le père de Guillaume de Montsigu , qui lui ancoéda wrs la fin du 
règne de Henri i"; de ce Guillainne sortit Bicbard de MontaigQ, mort en 
11^ laissant un âls, Ilrogon, deuxième dnnom, dit Juoemi, qui épMsa 
Otive,fflied'AIai&BaasetdeWytMnbe,4elaqoeHeileaitdtuxfib: VJin 
oo Dragon, troisième du nom, dont la ligne mAte s'éieigmtè la deuxième 



— 181 — 

généralion, iOQ fili n'ayant eu que deux fiUei, Tune mariée à Guillaume 
d'Eeliingham et Tantre à Thomas ÀuxUiam ; ii* Guillaume, son deuiièuîé 
fils , qui fut schérf f du comté de Dorset , sons Jean^-sans-Teme , épousa 
Isabelle N.« dont il eut un fils unique, portant le même nom deGuillaume. 
€eiu>>ci , marié arec Berthe N. , donna le jour à Simon de Montaigu , 
qui épousa AnfMck , fille de Fergus, sœur et héritière de Orry , roi de 
rUe de Man, dont il eut deux fils, Guillmime , son sucGefiseur, et Simon^ 
deuxième du nom , qui épousa Havoise , fille d'Alberie de Si-Amand 
(Banks, Eatinet Bar., t. III, p. 6i7 et tuir. Voyez aussi Heylins, pour las 
rois de Tile de Man ) . De cette branche descendirent les comtes de Saiis^ 
bury , et par conséquent les cinq ou six rameaux de cette famille , en 
Angleterre, parmi lesquels se trouvent les ducs de Ifontaigu et le duc de 
Manchester. 

Ansgbr , Aiisemnsou AfiSGCRimis , 8. T. {DmMmfiMre , folios 106 b, 
107 ot 108; Add. Extm Domesd. , folios 275, 277 , 278, 289 et 291 ). 
Satinant ce dernier registre , il sous-tenait , de la baronnie de Baudouin'^ 
le-Yieomte , à Begatora , Rocheland , Anesting* Ringbendona , Neve- 
tona , Wadestan , Hierda , Aissa , Gawecome et à Gbetelescome. Le Ah 
mndag lui donne les mêmes sous-ienures , contenant trois hydes huit 
vorgées et dénie, aàmi que trois ferlings moins un quart de terre, situés 
dans les mêmes localités ot baronnies. 

Il nous serait d^autant plus difficile de donner quelques notions cer- 
taines sur Torigine , la famille et le nom de ce puissant tenancier , que 
nous présumons qu*il ne portait pas un simple prénom. Mais ou trouver 
une -fomilie de ce nom ? Peut-être faudrait-n lachercher dans la Haute- 
Normandie : car le seigneulr dont il sous^enait , Baudouin^e^-Vicomte, 
n'était autre que Baudouin de Brionne, second fils de Giftert , comte de 
Brionne ot d-Eu , fis de RIdiard I*", duc de Normandie. Ce Baudouin , 
sucœsslfement appelé 4e Maules , de Meulles ou d'Exeter , possédait 
des biens en Haute-Normandie. Mais , en admettant même que le nom 
d'une paroisse située dans les domaines de ce seigneur^eut quelque ana- 
logie avec celui d^Ansger, son homme d*araies et son sous-4enant, fau- 
drait-il en eondure qu'il avait pris ou donné son nom àcette commune? 
et dans cède hypothèse même on ne connaîtrait pas plus peur cela la 
famiHe de ee so u s t e n ant. 



— 182 — 

D'un auù^ côté , Brompton , dans sa liste des compagnons da duc 
Guillaume , désigne Ànsger sou» le nom d'Âanger seul » pour le distin-^ 
guer d'Ansger de Montaigu. Outre cela, une charte de l'abbaye du 
Mont Saint-Michel , donnée par Mainus , éyèque de Bennes > en 1050 i 
nous fait connaître un Ansgerius filitis Roberti , ainsi que son frère iliw^ 
gerius Clerieus ; ce qui permettrait de croire que ce sous-tenant était 
breton. Enfin il a existé, et il existe peut-être encore dans l'élection de 
Carentan une famille d' Ansger , qui fut anoblie en mars 1577 ; mais > 
quand elle descendrait de notre Ansger, nous reto9iberions toujours dans 
la même incertitude ; aussi le bazard ou de longues et pénibles recher- 
ches pourraient-ils seuls nous mettre sur la voie de la famille et de l'ori- 
gine de cet Ansger ou de ceux qui suivent. 

Ansgerbdcs, s. t. [Oxfordskire ^ folios 155 b , 156 ; Huntingdonshire, 
205 {bis). Dans le premier comté, il sou^-tenait dix hydes de terre, dans 
la baronnie de Tévéque de Lincoln, et cinq vergées dans celle de Tévèque 
de Bayeux. Dans le second comté , il sous-tenait de l'abbaye de Saint- 
Pierre de Burg trois hydes et demie de terre. Il n'y a rien à dire sur 
ce sous-tenant. 

Ansgerus, s. t. ÇScmersetskire 9 folios 86 b et 91 b). Il sous-tenait 
dans le domaine du roi ; mais il tenait cependant, du comte de Mortain, 
à Northcurt , un manoir et une vergée de terre. Il sous-tenait également 
de la baronnie de ce même comté, trois hydes de terre, à Stantune, ainsi 
que six hydes , à Isles. Cet Ansgerus était évidemment un homme de la 
suite du comte de Mortain ; mais ce surnom était tellement commun à 
cette époque qu'on ne peut rien dire de sa famille ni de son origine. 

Ansgerus, S. T. {Devonshire , folio lOi b). Il sous-tenait , de la ba- 
ronnie du comte de Mortain, un manoir , ainsi que quatre hydes et 
deux vergées de terre , situées dans diverses localités. Ce sous-tenant 
ne parait pas être le même que le précédent ; mais nous ne connaissons 
pas plus sa famille que celle de l'autre. 

Ansgerus, S. T. ( Gloucestershire , folio 144 b ; Staffordshire , 249 b ; 
ChesierMre, 268.b, et Nottingham$hire , 291 b). Dans le premier comté, 
il sous-tenait^ de Tarchevëque d'York (Thomas, chanoine de Bayeux ), 
une hyde de terre, dont une charmée in dominio^ Dana le deuxième, 
il sous-tenait, conjointement avec Walter, de la baronnie de Bobe'rt de 



— 183 — 
St^fford, une hyde de terre,àMoiicteTille. dans celui deChester, il sous- 
tenait une demi-chaiTuée de terre, de Guillaume Fitz-Nigel ou Néel, 
l'un des barons de la création du comte palatin de Ghester. Enfin, dans 
celui de Nottingham , deux charmées de terre, à Ghelvinctone , dans la 
baronniedeHugues, fils de Balderic. (Même note que ci-dessus). 

ÂNSOBRUS (Gapellanus Régis), T. du R. [Northamptonshire, folios 219 
et 222 b). Ge chapelain du roi, rétribué en terre, comme tous les offi- 
ciers de sa maison , tenait directement du prince , une maison , à 
Northampton , de qm rex débet habere soçam^ ainsi qu'un hyde et trois 
yergées de terre, à Mederville, centenie de Stotfeld. (Il est aussi désigné 
sous le nom de Clericuê). 

ÀNSGERUS (Gocus OU Goquus). T. du R. {Wiltshire, folio 73 ; Somerset- 
shire , folios 87 et 98 b ; Essex ; folio 97) . Dans les deux premiers com- 
tés, il tenait dix hydes, deux vergées et six acres de terre, dans la terre 
des serviteurs du roi , ainsi qu'une demi-charruée, de terre dans le 
comté d'Essex. Get Ansgerus est évidemment un officier de la bouche 
du roi, rétribué en terre, comme le précédent. 

Ansgerus ( Power), T. du R. {Somersetshire^ folio 98. b). Il tenait, 
dans la terre des officiers du roi, une demi-hyde et quatre vergées de 
terre. II est assez difficile d'expliquer le genre d'office que représente le 
mot Fower* Ge mot pourrait être une corruption du mot anglais FoMoler 
(oiseleur) ; mais nous lui trouvons plus d'analogie avec les vieux mots 
français fouarre , feurre , ou faurage et fourageur^ et, dans ce cas , il re- 
présenterait le fourrier ou l'officier chargé de faire faire les approvision- 
nements de fourrage, pour les écuries du prince. 
, Ansgerus ( Serviens Régis), T. du R. [Devonshire^ folio 117b ; Add. 
Exon Domesday 9 folio iil). Il tenait une hyde de terre à Gatecumbe, 
dans la terre des officiers du roi. Mais le Domesday-Book ne fait pas 
connaître l'office ou les fonctions qu'il remplissait dans la maison de ce 
prince. 

Ansgot ou Ansgotus, t. du R., mais non m capite, [Devonshire, folio 
118), et S. T. Woreestershire , folio 173 ; YorkMre , folio 316. Il tenait 
directement du roi , dans la terre des thanes ; dans le premier comté, 
une demi-hyde de terre, à Madone , ainsi qu'une demi-vergée à Ferlic, 
et une vergée à Sedebourge. Il sous-tenait aussi , dans la baronnie de 



— 18i — 

l'église (te Wwceèlêr, deux hydes et demie de terre , avec uù manoir» 
ainsi (}tte deux charinéed de terre, dans la baronnte d'Ilbert de Laey, 
comté d'York. — Cet Ansgot était flrère d^HelIain ou Heriuin , fonda- 
teur et premier abbé de Tabbaye dû Bec , cd 1035. Tout deux descen- 
daient d'un noble danois , du nom d'Ansgot et d^Hélois lenr mère 
(Voye2 rhist. de cette abbaye, par Dom Boorget, traduite en anglais par 
le docteur Dacarel) . Il pâtatt avoir été attaché an service do rotÉdooard, 
dont il était tenancier dans les comtés de Sossex, ûfi Devon , de Hei^^ 
ford et de Ghester. 11 se soumit sans doute au Conquérant, qui loi con^ 
serva une partie de ses tenures, dans le comté de Devon ; et le Dameêdaf 
dit, au sujet de celle de Madone , Ip$e tenebat T. R. E. -^ Dans le rMe 
des services dus aux ducs de Normandie, on volt qu'un Geoffroy Ansgot 
devait un homme d'armes à la solde dn prince , et dans cdui de l'échi- 
quier des comptes de cette même province , il est feit mention de plu^ 
sieurs amendes payées par on Ansgot, ainsi que par un Arnulf Ansgot, 
pour fausse clameur ; mais ces derniers descendaient^ils de cet ancien 
tbane du roi? c'est ce que nous ignorons. Voyez aussi, sur cette famille, 
les Recherches sur le Cinglais de M. Pr. Vaultier, p. 113 et lU. 

Ansootvs (Homo Gomttis W. ). S. T. ( HfSrtfùtdMrt , folio 118 b ). 
n sous-tenait , dans la terre du roi, à Edresfelle, une demie-vergée de 
terre. Il n'y a rien à dire sur cet homme du comte GniHaume. 

Ansgotus (Presby ter), S. T. ( Wanbkk^ty UA\o âi3 b) . Il sous-tenait, 
dans la baronnie de Geoffroy de Wirce, une hyde de terre, à Benchelie, 
centenie de Heretone. D était sans doute chapelain de ce seigneur. 

Ansgot€S (Interpres),T. dn ft., non tn tapUt, dans la terre d«i thanes 
du roi, [Surfeyy fblio 36 b). Il possédait trois hydes de terre et un ma- 
lioir, contenant une hyde de terre, à Cumbe , centenie de Chingestun. 
Sa qualité d'interprète lui donnait droit à une rétribution en terre , de 
même qu'à tous les autres officiers de la maison du prince. 

Ansgotus, S. T. [Kent, folios 2 b, 4 et 6 b). Il soufr-tenait autant de 
terre ^uod appntial. $ept. «6., dans le domaine du roi, juxia RameeUre^ 
d'où il prit ie nom de ftovecestre (voyez RavèreeUfé). D Boii»4enait éga^ 
lement un solin de terre , dans celle des chevaliers de rarchevftque de 
Gantorbéry> dont il était sans doute un des chevallen. £nfin H tenait 
également un soHn de terre, de la ban>nnie de Tévéque de Bayeux. 



— 185 — 

Novi igDMom 8'B existait qndqnet rapports entre œt Àiisgot ^ dit de 
BKMweetre, et la fttdDe de ce nom, fixée dansl'animdissemeDt de Yire» 
et qui féiidaileiieoi^ en ikSlOi^ à Fienres-aiHBoeage,. canton de Yany. 

NoUi. Gel Ansgotul et les treis autres qni snrrent ne foraient qn^n 
seul et mènif artidé dans la taUe d'ElHs.; nons avons cm deirdr les 
divi^r tomme il soit : 

AflSfiam, S. T.(SiissttC,foliosaOb,21 et22). Usons-^tenait, du 
comte de Morlain, trois maisons d'un ^produit de douze deniers, ainsi 
qoe onze hjdes et demie de terre, sitnées dans diyerses parties de la 
l>aronnie du même comte. Cet Ansgot était probablement de la suite du 
cAmte deMortain, et sortait peu^ètre de ce comté, dans lequel on trouve 
beanooap de familles de ce nom ; et dont nne , entr'antres, étÉlt puis- 
sante et distinguée ; mais les généalogies de celles qui existes encore, ne 
riemoiitent pas assez haut pour pouvoir le fixer. 

ÀKSGon» (Homo Epbcopi ûsbem), S. T. (Surreg^ folios 31 et 31 b). 
Il sous-tenait avec Godefiroy, également homme de Tévèque OAem 
(sans doute Osbem, évéq. d'Exeter, de 1074 à 1103), un manoir dont il 
était tenancier T. R. E. et qni faisait alors partie de la barminie de Té- 
vèquodeBayeux. Il sous-tenait aussi, de la baromiie de ce même évèque, 
deux hydes do terre , qu'il avait tenues du temps dn roi Edouard. Si ce 
sous-tenant était normand, ce qui est fort dosteux, U aurait été du 
nondln^ des Normands qui avaient suivi le roi Edouard , avant la Con- 
quête. Biais il est j^uS probable que c'était un indigène, dépendant de 
l'élise d'Exeter, qui s'était soumis au Gmquérant et en avait obtenu 
des concessions assez importantes. 

ij«8GOT€S, S. T. (1F<lliMf«, folio 65 b; Jfï^^ 
vol. II, Mio47). D sous-tenait, àDunfone, danslaberonniederévèque 
dé Winchester , trois hydes et demie de terre, ainsi qu'une demi-byde 
de terre, à Greneforde , dans la barennie de 'Geoffty^ de Manneville; 
eQfin,dans eHât de Swain d'Essex, il sous-tenait une dend*liyde et 
trente acres de terre à Clavellinge. U est fort difficile de rien dire d'exact 
sur cet Ânsgot, et même sur ceux qm précèdent , chacun d'eux n*élant 
évidemnent désigné que par un simple pvâaom. Les noms de flunîlies 
àçetteéste, sont d'aiUeurs à pane fixés ; les redberehes seraient donc 
impossUries , et les erreurs, par conséquent, inévifaUes. 

T. I. 24 



— 186 — 

Amslepb ou Hanslbpe ( Winemarus ), S. T. D^wnshire^ folio 111 ; 
NùrihamptanAire , folios 220 b, 227, 227 b et 229 b pàssim). Dans le 
premier comté, il sous-tenait, à Stoche, une demi-4yde de terre dans 
la baronnie de Guillaume de Falaise ; dans celui de Nortbampton', il 
sous-tenait une hyde et demie de terre , dans la baronnie de l'éyèque 
de Ck>utances ; dans celle de Goisfrid Âlselin, à Torp, une dami^^hydé dé 
terre ; ainsi qu'une hyde et trois yergées de terre, à Gnutèstone, dans le 
domaine de Gunfrid de Cloches ; enfin , il récEaimait , dans ce même 
comté , une possession , dépendant delà baronnie de là comtesse Itidith, 
à Pidentone. 

Le Domesday désigne seulement ce dernier sous le nom d*Anslepe de 
Winemare. Les autres sous-tenants qui précèdent portent Te seul nom 
de Winemarus. Ils ne paraissent même avoir aucun rapport avec un 
autre Winemarus, intendant du comte de Bretagne , qui est inscrit 
comme T. £. G. douze maisons dans ce même comté de Northampton. 

Quelles que soient les recherches que nous ayons pu faire sur cet 
Anslepe, nous n'avons rien pu trouver sur sa famille ; et il est adsez pro- 
bable , comme son nom semble le démontrer, que ce sous-tenant était 
un anglo-saxon soumis au Conquérant ; et sa réclamation sur la terre 
de la comtesse Judith (sans doute la veuve de Waltheof ), semble donner 
la preuve qu'il sous-tenait du temps du roi Edouard. 

Anslbviixb (Willelmus ) , S. T. {HàntSf folio ii b ). Il sous-tenait 
de la baronnie du comte Roger, à Avère, centenie de Shirley, un manoir 
ainsi qu'une hyde de terre et treize acres de pré. Ge manoir était tenii 
par Chetel T. R. E. 

Anslbvillb (Humfridus) , S. T.(HertfordMre, folio 132). Ilsou&- 
tenait d'Eudon Dapifer, dans le bourg d'Hertford, deux maisons ainsi 
qu'un jardin. L'une avait été disposée pour un commissaire ou un dé- 
légué du roi; l'autre, à la quelle était joint un jardin, avait appartenu à 
un bourgeois , qui la réclamait comme lui ayant été enlevée injuste- 
ment. — Get Honfroy, étant frère ou parent de Guillaume qui précède , 
la note suivante doit leur être conmiune. 

Le nom d' Ansleville, que portent ces deux sous4enants , appartenait, 
avant la Conquête à une noble et puissante famille normande qui le dut 
ou qui le donna à une paroisse du Yal-de-Saire, ou Gères; dontelle était 



— 187 — 

seignear » et dont le nom*, comme celui de sa famille, a subi les varia- 
tions suivantes : Ansleyille , ÀnsneyiUe , AsneviUe , ainsi qu'Àundeyyle 
(suivant la liste de Brompton), et enfin celui d'Anneville » que Tune et 
l'autre portent aujourd'hui. 

La chronique de l'abbaye de Saint-Etienne de Caen, ainsi que l'his- 
toire de l'ile de Guernesey, nous fournissent les premiers documents que 
nous ayons sur la famille d'Anneville. On y voit qu'avant 1050, des 
pirates , venus de la baie de Biscaye, après avoir souvent ravagé Tile de 
Guemesey, qui faisait alors, partie, de la Normandie, s'étaient enfin 
établis; et qucT les habitants, ne pouvant pas les repousser, étaient venus 
demander des secours au duc Guillaume, qui habitait, en ce moment , 
le château de Yalognes. On y yoit aussi que le prince leur envoya des 
troupes, commandées par Samson d'Anneville, qui détruisit les forts 
âevés par ces pirates, et les chassa de l'ile , dans laquelle ils n'osèrent 
plus faire d'invasion depuis. — Suivant un extrait de l'échiquier de 
Boqen, de l'an 1061 , le duc Guillaume donna à Samson d' Ansneville , 
son écuyer, et à l'abbé du Mont-Saint-Micbel , la moitié de l'ile de 
Guemesey, par portions égales , à charge, par ledit d' Ansneville, et ses 
hoirs , de faire le service d'écuyer près de sa personne et de ses succes- 
seurs, lorsqu'ils viendraient dans l'ile; à charge, en outre, de dix livres 
de relief, du serment de foi et hommage , et de tous les autres services 
dus au duc et duché de Normandie. — A l'époque de la Conquête , et 
pendiant la régence de la reine Mathilde , en 1066, un seigneur d' Ans- 
neville (sans doute frère de Samson) fut établi gouverneur du Yat-de- 
Saire. Enfin, il est probable que Guillaume et Honfroy AnsleviUe^ inscrits 
ci-dessus commie simples sous-tenants , étaient les fils de ce même 
Samson, qui devait être mort à l'époque de la confection du Damesdayy 
dans lequel on ne le trouve effectivement pas sous le nom de sa famille. 

La parcimonie du roi Guillaume envers une famille aussi distinguée 
et qui était aussi dévouée à son service, aurait eu lieu de nous étonner, 
si, en étudiant quelques inscriptions àuDomesday^ prises, non pas panel, 
les tenants en chef, mais parmi ceux qui tenaient directement du roi, à 
cause de leur office, nous n'eussions reconnu qu'elles devaient s'appln- 
quer au fils aine de Samson , écuyer du roi , qui , en 3a qualité de chef 
de la famille, prit aussitôt après sa mort (sans doute récente) le titre et 



» 4 



I 



— 188 — 

le prénom dt «m père , «Nw ksqoeb U était peulHétre seulemeiit oanna 
Ion de U cottfectkm dn I>oiiiMd0yuSao^ V Êquariui quiiam 

régie ( BtéforàMpt , foKo 218 ) , inscrit comme tenant directement dn 
roi, à Ganse de sa charge d'écuyer ; 2*Samson, {Siaffordshire ^ fidio 
ai7b), égalemeirt inscrit comme tenant dn rai t ce qoi dénote que » 
oeoune lepiéoédent, il était attacbé à la maison de ce prince* Nous de* 
tons aussi croire qu'il était normand, en le Toyant tenir de Févèque de 
Sayeux, dans le ccmité de Somerset, folio 87 b, le domaine de Gôme , 
que le comte de Lewin tenait T^ B. £.-^-QiKlqiie peu concluantes que 
•oient ces citations, pour établir la filiation première de la ftmille d'Ans- 
lerille, nous ne manquerions pas,cependant,de trouver, dans le Dômes» 
(laSf, de nonAreux exemples de tenants , désignés.senlement par leurs 
prénoms ou leurs titres, qui pourraient Justifier nos conjectures et les 
faire regarder comme admissibles. 

Qwrfqu'llensoit, lesdescendantsdecescompagnons du duc Guillaume 
ou des officiers de ce {Mince, s'établirent ai Angleterre ; et il serait facile 
de suivre la trace de cette fiunille d' Anneville dans les comtés de Hauts, 
de Somerset , de Bedford et autres, jusque vers la fin du règne de Henri 
H. Nous voyons à cette époque ( Mag. Rat. 31 • Henri II ) , qu'un Alured 
d'AnneviUe avait été assassiné ; et que le schérif , Guillaume Torel , fut 
condamné à une amende d'un marc d'argent , pour n'avoir pas pour- 
suivi et recherché les coupables. Suivant M. de Gerville ( Mem. des Aa^ 
tiq. , vol. 1*' , p. 352 ) , Richard d'Annevilie signa , comme témoin, une 
charte de Guillaume de Beviers , comte de Devon et seigneur de l'Ile de 
Wigfat, faite en fiiveur de l'abbaye de Lyre et du prieuré de Gari^rook, 
iêmpore régis Riewrdi. Sous le roi Jean, il est fiiitmention deJour^ 
dain d'Annevilie et de Béatrix de Lucy, sa femme ; nous lisons dans le 
rôle des Plaids ( 4n. John. IX , Bibl. Harl. n"" 301 ) que Roger de Nevill 
réclamait gaira9Ui%atiemm terrm quœ fmU Jardani de AnnmUa in JKe- 
thorp et tn WoUaoimion, Lecartulaire des chevaliers du Temple nous fait 
auM connaître une charte de cette même Béatrix de Lucy , par laquelle 
elle donne aux templiers d'Angleterre dix acres de terre, è Elmedon , 
ainsi que celle de Jourdain d'Annevilie, par laquelle il confirme la dona- 
Mon de sa femme. Pins tard , dans une enquête faite par I&omas Leig^ 
thon, gouverneur de l'tle de Guemesey, et parles commissaires envoyés 



— 189 — 

dans cette ile^ en 1587, par la reine Élizabeth, poar y faire l'état des te* 
niirés nobles, il fat reconnu qne la famille d'AnneTille était une des plus 
andennes de TUe. Ces diverses citations suffiront sans doute pour établir 
les relations de parenté qui unissent la famille anglaise d'Anneville Avec 
oeOe de France qui porte le même nom , et à laquelle nous revenons. 

Le SDiis-tenant , GuiHaume AnsleviUe, inscrit plus baut , donna , en 
llOSt à Fàbbaye de Lessay , le patronage de l'église de Si-Léger d'Ans- 
leville, et il reçut, pour cette donation; de Geoffroy > deuxième abbé 
de ce monastère, dix marcs d*âirgent ,* pour payer 1^ rançon de son fils 
Micbd , prisonnier à la Terre-Sainte {Gm. Chriti.r nA. XI, coL 918 ). 
Après sa mort, en 1118 , Guillaume , deuxième du nom , son autre fils, 
confirma la donation de son p^re, et reçut» des mains 4e l'abbé Robert, 
cent soûs de Rouen et un palefroi pour sa confirmation ( ibid. col. 919). 
Plus tard, Henri P*, par une charte dé Tan 1126> qui existe encore dans 
les archives de St-Lo ( Manche ) ; confirma les donations précédemment 
fisites à l'abbaye de Lessày , et même une dernière faite «n 1123 , par 
Robert de Lia Haye ; mak il ne fait aucune mention de cdie insérée ci- 
dessous dans la charte de.Henri II , fausseraient datée de l'an 1126 , dan» 
le GalUa ehriiiiàm {tùaUt. coA. 229), parce qu'effectivement cette do- 
nation Alt faite beaucoup plus tard pM* Guillaume > troisi^e du nom. 
En effet , nous voyons Geoffroy d' Ansleville, sans doute fils de Guillaume 
U , confirmer ,^ en 1139^, les donations faites par ses ancêtres à Tabbaye 
de Lessay ; y ajouter même le don de la chapidle, ^um eU juasU^ fluvium 
Sarœ , et enfin donner, en 1153^ à rri>baye de St-Sauveur-4e«Yicomte, 
l'église 'de SirPierre^'Arthéglise, sans faire mention dansoes-actes de la 
donation insérée dans la charte de Henri H» Nous trouvons en outre , 
dans les nt^hives de Str-Lo, une charte datée de l'an 115i , par laquelle 
un Guillaume Swen donne, à l'abbaye de StrSauveur-le-Yfcomte, non 
seulement toute la terré qu'il possédait dana la paroisse de StrJean-de- 
Quercubusde rUe de Jersey, mais encore onm em Urrrnn U kmine$ quo3 
kabeo in An^nemUaet quicquid AobMin eeelmaétin mariieaeim domtnto 
ipsim iliufmSœ, etc. , donafion qui est coid^rmée par son nweu, Ade- 
lehnus AguiDun. On voît que le domaine d'ïilnslevillo était défa divisé 
par des motifs qui mms sont inconnus, et fl nos» est permis de croire 
que la dernière concession , ftite i Tabbaye de Siânt-Sanveur, aura pu 



— 190 — 

détermiDer les religieux deLessayàpreseerGuîllaumelIId'Aiisleville» de 
leur abandonner ce qui lui restait de son domaine. La donation de Guil-. 
laume est évidemment postérieure « et eUe est en effet consignée dans 
Tordre chronologique, etcomme Tune des dernières» dans la charte con- 
firmative (sans date) , qui fiit donnée , à Cherbourg, par Henri IL EUe 
porte : Ex dono Willelmi de Ànmetille eccleria AnsnmUa apud Samet et 
quandam domufnjuxtacifniteriumet Mtm mariscum a cmUeriotuqMod 
aquam Sarœ. Et ^cleeiam de Vitsel et eccleeiam de Ptretot cum pertinenr 
im suis. — Cette donation est également insérée, et dans le même ordre 
chronologique, dans la bulle du pape Urbain III, donnée à Yéronne, 
la deuxième année de son pontificat ( 1186). — En concédant aux ab- 
bayes de Lessay et de Saint-Sauveur, une partie de ses domaines , Guil- 
laume parait du moins avoir conservé le fief noble d'Anneville ; et 
nous voyons , dans le registre des fiefs de Philippe-Auguste , que Jean 
d'Anneville (sans doute fils de Guillaume III) tenait , de l'honneur de 
Lîtheae, un fief de chevalier, au Breuil d'AnneviUe. La maison d'Anne-, 
ville perdit bientôt le berceau de ses pères ; et l'extinction de sa bran- 
che ainée porta la seigneurie d'Anneville dans la maison de Montigny.. 
La branche collatérale obtint, par ses alliances , d^utres terres, et, par- 
ticulièrement, celle de Montaigu, qui lui échut du temps de saint Louis. 

En 1412, le mariage de Robin , seigneur d'Anneville de Montaigu, 
avec la fille de Robert de Percy, qui avait épousé la fille qnique de Jean 
de Chiffrevast, mort à la fin du XIY* siècle, lui apporta la seigneurie de 
Chiffrevast. Ce mariage donna le nom d'AnneviUe de Chiffrevast à une 
branche de la maison d'AnnevUle, qui a possédé cette seigneurie Jus- 
que vers les douze premières années du XIX* siècle ; elle fut alors vendue 
au consul Le Brun, depuis duc de Plaisance. 

La noble famille d'AnneviUe subsiste encore aujourd'hui en la per-. 
sonne de M. Paul d'Anneville, à Yalognes, qui possède une généalogie 
de sa maison, avec pièces justificatives, jusqu'aux temps les plus reculés. 
Les armes d'AnneviUe sont d'hermine à la force de gueules. 

Appbvillb ( Walterusde ), S. T. {KetU, folio 9 b). U sous-tenait, 
de la baronnie de l'évèque de Bayeux et de GuiUaume d'Arqués ( de . 
Arciê\ le domain^ de Fulchestap, dans la centenie du même nom, con- 
tenant tria jugera et duodecm ocras terrœ. 



— 191— 

La famille d'Àppeyille doit tirer son origine de Tune dès trois parois- 
ses de ee noin , Situées en Normandie , l"" Appeville ( depuis Annebaut ), 
canton de Montfort-sur-Rille, arrondissement de Podt-Audèmer (Eure); 
—2^ Appeville (Seine-Inférieure) « arrondissement de Dieppe , canton 
d'OfTranville ; — 3"" Appeyille-la-Haye (Manche ), arrondissement de 
Ck>utances /canton de la Haye-du-Puits. 

Dans là première , il existait des seigneurs du nom d' Appeville , que 
nous trouvons souvent comme témoins dans les chartes des comtes de 
MeuFan, sirés de Pont-Audemer , ainsi que dans celles des seigneurs 
de Montfortp«ur-Rille et d'Appeville , qui donnèrent l'église de cette pa* 
roisse à l'abbaye du Bec. Mais les seigneurs qui possédèrent ensuite cette 
terre en alleu sous la suzeraineté de l'abbaye , sont peu connus main- 
tenant , et nous n'avons trouvé qu'un Gosce d' Appeville /figurant com- 
me témoin dans l'acte dé donation de l'hermitage de Brotone , faite à 
l'abbaye de** Préaux , vers l'an 1163 , par Robert, comte de Meulan, 
fils de Yaleran » époux de Mathilde de Gômouailles. 

Quoique nous fussions portés à croire que l'origine de ce sous-tenant 
dé Guillaume d'Arqués dût être cherchée à Appeville-le-Petit , de la 
Seine-Inférieure, nous devons dire que nous n'avons rien trouvé sur ce 
Wàlter d' Appeville » et il est même douteux qu'il ait existé , dans ce 
département » une famille qui ait porté le nom d' Appeville. 

Quant aux Appeville , seigneurs de la paroisse d' Appeville , canton 
de la Haye-du-Puits » dans la Manche , la charte de fondation de l'ab- 
baye de Lessay , nous apprend que Turstin Hadulp , ainsi que son fils 
Eudes, donnèrent, en 1126 , à ce monastère , tout ce qu'ils possédaient 
tant en églises qu'en terres^ bois, prairies , etc. in ApaviUa et in (kulfi 
villa et aliis mai$nillis quœ ad Apaoillam pertinebant^ etc. Quoique 
Turstin fiit évidemment alors le seigneur d' Appeville , il n'en prit ce- 
pendant pas le nom ; mais il est probable que ses descendants le portè- 
rent plus tard > et nous trou vous en effet parmi les $ctes encore existants 
de l'abbaye des Dames-Blanches de Mortain, neuf à dix chartes, datées 
de 1254 à 128i , par lesquelles cette famille d' Appeville donnait , à ce 
inonastère , diverses rentes ou redevances à prendre dans la paroisse 
de ce nom , ou confirmait les donation^ faites par l^irs ancêtres. 

Arbaustarius. Onze personnes sont inscrites dans leDamesday sous 



— 19a — 

le titre d' Artudestrier , soit fleol , soit accompagné de leur prénom res- 
pectif. Gomme il aérait impossible» et même d'an faible intéarèf de faire 
commltre la Camille dediacon de ces arbalétriers, noosnoos bœmerons 
à donner ici la natore des tennres dont ils joai$saient dans les divers 
comtés. U serait d'ailleors possible que les enfants de ces ofiBciers eo»- 
sent adopté » pour nom de famille , le titre que portait leur père. 
Telle serait par exemple une famille normande portant le nom d' Arba- 
lestrier, dont le sceau (PI. X, fig. 20de notre atlas des Chartes du Cal- 
yados ) , reproduit la figure fort exacte de cette arme de guerre et de 
chasse. Nous trouvons aussi dans le Dauphiné une fort ancienne funille 
du nom de T Arbalétrier; mais » qumqu'il soit probable que ces famBles 
sortaient des tenanciers suivants, une semblaUe recherche nous entraî- 
nerait trop loin. Nous dirons seul^nent que les rois d'Angleterre, ainsi 
que les ducs^de Normandie, avaient i leur service plusieurs officiers dé- 
signés sous le titre d'arbalestrier , qui, comme les thanes ou autres o^- 
ficiers du roi , tenaient des terres m MpîTe, à charge de présenter an- 
nuellement au prince un ou plusieurs arcs de bois d'if, et de fournir 
la Gorde pour les tendre. Ces mêmes oGBders remplissaient en outre les 
fonctions de chefs des frondeurs , des archers et même des lanciers. 

Aebalbstaaiits (Bemerus ) , T. E. G. du rw ( Norfolk ^ falioe 267 b, 
268), et commeS.T. (même comté, foho 110 (ibid.).Adi. InqmOt. El^ 
ms., folios 514 et 523). 

Il tenait ea chef et par baronnie , dans le comté de Norfolk , cente- 
nie de Frideburg , trois charruées et soixante-quinze acres de terre 
ainsi qu'un homme libre ; (iWd.) centenie de Sumdirune, une char, de 
terre et un homme libre ; ( itrid.) centenie de Wandund , nx char, de 
terre; ( ibid. ) centenie d'Epinghan^Nort , deux char, de terra ; ( ibii. ) 
centenie de Greham , douze acres de terre ainsi qu'une maison en flef; 
enfin , centenie d'Ensford , une char, de terre. — B sous-tenait, Himi 
ee même comté , quinze acres de terre dans la centenie de Wandund. 
r-Suivant l'enquête de l'abbaye d'EIy, ce Berner tenait, de l'abbé d'Eiy, 
le flef de Gelvileia , que Godric rédamait pour le comte Badnlf. Sa ré-* 
clamation était confirmée par les hommes de la centre. B rmnn limiit 
aussi du mtaie abbé dans la centenie de Babenbqr, comté de SoCfolk. 

2^ ARBALB9TAnius(Fulcmis),S. T.{À4d. EasmDQme$i^^t6a»ei). 



— 193 — 

U sous-tenait uûe dsmi-byde de terre et qd ferUng dans la centenie de 
Cllstone f comté de Devon. Clistone était une terre du domaine du nn , 
inscrite dans le comté de Devon , folio 101 • 

S"" ÀRBALBSTAluus (Galtcrus ou Walterus), S. T. {SuffoU, folios 3S0 
et 32i (Ml) ; Add. Exan Domtday ; S<mer$et$kire, , 428 ). ( Gautier et 
Vautier , quoiqu^inscrits séparément , sont éviitemment le même per-r 
sonnage ). Il sous-tenait de Robert Malet» à Eya, un soca de seize acres 
de terre , et , suil^ant YExon Dome^day , il Sous-^tenait aussi de Badul f 
de lâmesi , dans le comté de Somerset , une habitation à Gomich. 

4* ÀRBAiBSTARkus (Gisiebertus ) , T. E. G. {Norfolk, folios 268 b » 
269, et .comme S. T. même comté, folio 117 ). Il tenait en chef, dans la 
centenie de Scereptiam, deux char, et trente acres de terre, ainsi que 
quatre acres de pré$ (t&td.) , centenie de Wàlessan , un homme libre , 
ainsi qu'une demi-cbamiée de terre, et, en domaine, une masure et une 
charmée. Dans la cehtenie de Blafield, une charruée et demie de terre, 
et , dans celle de Diu^ la moitié de deux charruées de terre. Il sous-te- 
nait aussi, à Norwich» une maison ainsi qu'une masure. 

9* ÀRBAiisTARius (Hugo ) , S. T. {Sussexy folio 186). u sous-tenait 
dans la baronnie du comte d'Eu, à Wilesbam, centenie de Baldesley, 
cinq vergées de terre. 

6"" ÀRBAUSTARius OU Archi-Arbaustarius (Nicolaus), T. E. G. (id- 
ditatnenta Ewon Dometday , pages 433 , 435 , 436 , 437 et 438 ). Il pos- 
sédait , dans le comté de Devon , le manoir de Wiberie , que Rog$ruê 
Àeuletu , ou Roger Aiguillon , tenait de lui. 11 est aussi inscrit dans le 
Domnday ( Dewnshire , folios 1 17 et 117 b ) sous le titre de Tetra Ni- 
colai Bali$iarii. Il tenait en chef et en baronnie toutes les terres inscrites 
dans VExon Domesday. Sa baronnie se composait dés manoirs suivants: 
Wiberie , Grenelize , Stoches , Bachun , Wogwel , Bagetore , Ludeford, 
Stapelie , Bochelande , Alke ainsi que Lege. La famille de ce Nicdas 
possédait probablement quelques parties de fief en France. Nous trou- 
vons dans la liste des fiefs de Philippe-Auguste : Johannes de Caumont et 
Nieola&ê Balistariuê unum quarterium et quartam parlem unius quar" 
terii. ' 

7'' Arbalistarius (0 ou Odon), T. E. G. (dans Testr-riding de F Y^rk^ 
shire , folios 239 b, 281 b, 382 ; UneolnMre, folio 365 b ). On le trouve 
T. I. 25 



— 19i — 

également inscrit sons le titre de Bali$kaiu$ ( Toriêkire , folio 298 ; Cior 
mar^i Eborac. , folio 373 b ) , et comme S« T. (UncolnMre , foJio 338 )* 
Il est évident qne la lettre est ici ane abréviation du nom d'Odon « et 
que les tenures de l'un sont communes à Tantre. 

Il tenait en chef, dans TEst^-reding^ cinquantfr-six charmées et demie 
de terre » disséminées dans les paroisses de Bacbetorp , fiargetorp» Aîul*- 
lorp, Fridagstorp , Sixtedate , Frigadtorp, Redrestorpt Scradistoip, 
Swavetorp, Scarpenbie , Grimestone et Chillon. Dans le Lincohsshire » 
il tenait en chef et par baronnie decem et dmid. car. tem$ et tria A vir 
ginti bovala terr^y et %ex ocras prati. Il tenait, en outre> très maatUmes 
dans la viHe d'York. 

8« Arbalistarius ( Radulfos ) , T. E. G. {Norfùlk , folios 117 et 269). 
Il possédait deux maisons dans ia ville de Norwich , et il. tenait en dief « 
à Plumes, centeniede Riadelfa, un. car. ter. un. man. duo car. prat. Six 
hommes libres habituent sur ce domaine et y jouissaient de vingt acres 
de terre et de deux acres de pré. 

9*^ Arbalistarius (Rainoldus), T. du B. (Eêsex. folio 97 {ibid.); Addi- 
ta$Mnta Inquis. Elién$i$, page 511). Il tenait en chef du roi* Phemburge, 
pour un manoir, trois hydes et demie de terre^ sur lesquelles il y avait un 
vilain , sept bordiers , deux charmées en domaine et deux autres, pour 
ses hommes y ainsi que le pâturage de cent brebis. Les religieux d'Ely 
réclamaient celte terre , et . les hommes du hundred on de la œnteaîe 
affirmaient qu'elle teur appartenait. L'Enquête d'Ely dit que l'abbé de 
ce monastère réclamait Fambrugge que Rainold tenait du roi. 

10» Arbaustarius(R. ou Bobertus), T. E. C. (iVor/btt , folios 118 et 
269 (ibid.); Aédiiameniu Inquis. Eliemis, page 514). Il tenait en chef, à 
AppeUiorp , centenie de Feorhou , une charruée de terre pour aop ma- 
noir 9 ainsi que trois autres charmées en domaine. Il avait aussi cinq 
bourgeois dans la ville de Norwich. Le sous-tenant désigné dans l'^i* 
quête d'Ely , sous la lettre R, parait être le même que ce Robert l'Arba- 
lestrier. Il sous-^eaait , de l'abbaye d'Ely, cinq sochmannes à Torp , a 
Tortestune et à Lachesham , centenie de Mideforde. Le Domesday dit , 
au sujet du manoir de Tunestede ( Norfolk , folio 244 ) : Manerio de 7W 
nesteda addidit Mùbertus ÀrbaUsÊarius I ixur. Post Rad. cornes forùfetit, 
Rêberi Pict., cornes dedA eovi Saneto BmeUcto cum uscore sua ; 



— 195 — 

Jtdfr. Arbalist. eam Umiit in manu r^gis X Ubroê. Oa toH qn'il était sous- 
tauiBt daDS le comté de Norwich , et que son seîgneor ayant donné sa 
terre à une abbaye, il fut dédonunagé par le roi qui avait saisi les terres 
de Roger de Montgommery , dit de Poitou , à ca^se de son mariage. 
Cette tennre était située à Hovetune , çentenie de Tunestede. 

11* Arbaustauus (Warinus), T. du B. ( Wilt$Mre, folio 74 b). Il te- 
nait dans la terre des serviteurs ou officiers du roi , à Gelewdre , deux 
charmées de terre. 

Arbiublnum (Bogerus d' oo Aubemm), S. T. {Surrey , folio 35 , et 
Suffolky folio 395 b). Il sous-tenait, dans le premier comté, de la Imh 
ronnie de Bichard Fitz-Gilbert , comte de Brionne , à Molesham r çen- 
tenie de Amelebrige, six hydes moins une d«nie. La terre était de trois 
cbarruées, une en domaine et deux pour les hommes; ainsi que quatorze 
acres de pré et le pasnage de six cochons^ Dans le comté de Suffolk , il 
souft^enait du même comte de Brionne , ou Richard de Glare, six char- 
ruées de terre pour un manoir À Fresetune, de la terre que Bobert Fitz- 
Wimare tenait T. B. £. (Voyez plus haut Fart. Abemon Boger ). 

Aecarius (Bainaldus) {Minister regi$) , T. du B. {Oxfordshire, folio 
160 b). Il tenait en chef du roi , dans la terre de ses ministres ou servi- 
teurs, deux hydes et demie de terre à Ippesdene. Il y avait quatre char- 
ruées de terre, dont une en domaine. 11 tenait également deux hydes et 
demie de terre , à Gedelintone. 

Il serait assez inutile de chercher Torigine de la famille de ce ministre 
du roi , d'autant plus que ce nom ou ce titre exprimé indistinctement 
dans le Dom^sday toutes les personnes attechées à la maison do prince. 
Outre cela , le titre de il rcarttfi , sous lequel il. est désigné dans ce re- 
gistre , a deux significations bien distinctes , notamment celle de tréso- 
rier ou caissier , qui pourrait convenir à ce ministre du roi ; quant À 
celle de babutier ou de layetier » elte ne pourrait appartenir qu'à un 
simple ouvrier. Dans tous lés cas , ce Bainaldus tenait temporairement 
du roi pour l'émolument de sa charge. 

Abcebauuvs ou AncENBALnus , S. T. ( Suffotk^ folio 440 b )• D soos^ 
tenait de la baronnie de Hervé de Bourges, àSottnna, soixante acres 
de terre ainn qu'un homme libre» Cet Aroebald était sans doule un des 
écuyers ou on homme d'armes de Hervey de Bourges. 



— 196 — 
ARce' . s: T. {NottifighamMhire , folio 283 ). Il sous-tCDait, à Raves- 
chei, un car. et qucUrebavai. terrœ ad iîeM. Cette terre était inculte ou en 
bruyère T. R. E. Elle était située dans le Wapentac de BIngeham howd., 
et faisait partie de la baronnie de r archevêque d'York. Nous ne pou- 
vons rien dire sur ce sou»-tenant , désigné par une simple abréviation. 

Arches, Archis ou ARCis(Osbemus ou Osbertus d*), T. E. C. 
( Yorkshire , folios 298 , 329 , 329 b ; lÂfncolnMre , folio 36* ; Ctœmrts 
in £6orac., folios 373 , 374 , 379 et 380). 

Sous le nom d'Osbem de Arches, il tenait en chef , et par baronnie , 
dans le west-reding , de nombreux domaines dans trente-deux localités 
différentes , situées dans les Wapentac d'Einesti , Barcheston et Cravire , 
folios 329 , 329 b. Il réclamait aussi dans ce comté sept charmées de 
terre , à Chirchelay et à Homptone , folio 379 et 380. Sous le nom de 
Osbert de Archis, il sous^naitd'un prêtre, nommé Brun, deux tiumsto- 
ne$ , placées sur les fossés d'York , ainsi <iue douze tnansiones in hospUia, 
et deux autres maisons de Tévèque de Goutances ( même comté , folio 
298 ]. Les terres qu'il tenait en chef, à Scalleby , à Stratone et à Re- 
burne , dans le Lincolnshire i folio 364 , sont désignées sous le titre de 
Terra OAemi de Arciê. 

Parmi les réclamations faites dans le nort-riding et l'est-riding (folio 
373, il est dit que les hommes du Wapentac, de Sirache et de Bascheton 
niaient et se refusaient à rendre témoignage que Gulbert , prédéces- 
seur d*Osbeme d' Arcis, eut tenu toute la Tomure ( quid T ] composée de 
quatre manoirs et de huit charruées de terre , qui étaient situés infra 
mêlas , ou dans les limites du château d'Ilbert ( sans doute de Lacy). Ils 
ajoutaient qu'ils ne savaient , ni à quel titre , ni en vertu de quelle do- 
nation ce ûulbert eût été possesseur de cette même Tomure. Les mêmes 
hommes du Wapentac attestaient aussi que les biens tenus par Osbem 
de Arcis , à Scathertorp et dans les deux Popletunes , dépendaient des 
Malet (ad opus Malet) , et ils disaient que le prêtre Emin devait les te- 
nir de Robert Malet , car ils avaient vu Guillaume Malet les tenir et en 
être saisi. D'un autre côté , Qsbem de Arcis affirmait que Gulbert, son 
prédécesseur, tenait toutes ces mêmes terres quieUUf etc. 

Nous avons cru devoir réunir dans cette notice , Osbern de Arches 
ainsi que Guillaume d'Arches , tous deux vivant à l'époque de la Con- 



— 197 — 

quête, en 1066 » et également inâ<;rils dans le Domesday en 1086, parce- 
que l'un est évidemment le père de Tautre ; mais il nous est beaucoup 
plus difficile de dire à quelle famille ils appartenaient. Il est évident 
qu'il ne peut être question , ici , de Guillaume d'Arqués , comte de 
Talon et d'Arqués , fils de Richard II , et frère de Mauger, archevêque 
de Rouen , qu'on confond généralement avec un autre Guillaume 
d'Arqués, qui étaitpetit fils de Gosselin, vicomte d'Arqués. On sait que le 
premier se révoIta,en 1051, contre le duc Guillaume son neveu; et 
qu'après avoir été assiégé dans le château d'Arqués , qu'il avait fait 
bâtir , il fiit forcé de se rendre à discrétion* Les historiens normands 
^goûtent qu'il perdit son comté et ses biens; et qu'il se retira avec sa 
femme et ses enfants , d'abord auprès de Guy de Ponthieu , dont il 
avait épousé la sœur ; et ensuite auprès du comte Eustache de Roulogne, 
chez lequel, suivant Guillaume de Jumièges (Lib. TH. Gap. YII)t il 
trouva le vivre et le vestiaire , et tuque ad mortem iuam extorris re- 
num$U. Peut-être pourait-on croire que cet Osbem du Domesday était 
l'un de ses fils ; niais nous n'avons aucune donnée positive sur les enfants 
de Guillaume d'Arqués , si même ils ont existé. Le seul historien 
normand qui en ait parlé indirectement est Ingulf (Hist. Norm. scrip. 
folio 186) , qui dit que le duc lui pardonna et lui rendit de vastes 
domaines d'un revenu considérable. Cela cependant ne résout pas 
la question et elle reste encore douteuse. 

Supposera-t-on qu'Osbem était undescendantdeRainald vicomte d'Ar- 
qués, qui , suivant l'usage du temps, avait pu prendre le nom d'Arqués? 
Mais sa charte en faveur de Fécamp ( insérée dans Martine vol. 1*' 
G. 1677) , porte qu'il donna à cette abbaye quiequid in Arci$ et quicquid 
in comitatu areensi semble , en raison de l'étendue de sa donation , 
fournir la preuve qu'il n'avait pas d'enfants. 

Il serait également impossible de voir aucune parité entre Osbem 
d'Arqués et Osbern de Crépon , qui ne reçut Jamais du duc le château 
d'Arqués, que ce prince garda en sa main et dont il confia seulement 
l'administration à des vicomtes, après l'exil de Guillaume d'Arqués. 

Guillaume d'Archis ou d'Arqués, fils d'Osbern d'Arqués, inscrit 
comme son père dans le Dome$dayf a souvent été confondu avec Guil- 
laume le vicomte d'Arqués , comme ce dernier le fut, par quelques 




»•*. 



— 198 — 

historiens, ayec GalUaQiiie, oQmte d'Arqoes et de Talon , isni de la 
maison ducafe de Normandie. — Guillaume, le vicomte , était fils de 
Gaafrid ou Geoffroy de Bolbec et de Béatrix, fille de Gosselin» alors Ti- 
comte de Rouen et depuis Tioomte d' Arques en 1030. GeofTruy, son 
gendre, le fut après lui; et Guillaume, fils de ce dernier» lui succéda dans 
cette dignité en 1053. La similitude du prénom de ces deux Guillaume 
prêtait, en effet, d'autant plus à la confusion, que Guillaume, petit fih de 
Gosselin , était vicomte d'Arqués à la même époque que Guillaume de 
Normandie , fils de Richard, était comte d'Arqués. L'un portait alors le 
nom de son comté, tandis que l'autre avait adopté celui de sa charge. 
De là Terreur et la confusion qui se sont prolongées si long-temps* 

On a également confondu Guillaume, fils Osbem d'Arqués, avec ce 
même Guillaume, vicomte d'Arc en 1053. Ce dernier ne parait cepei^ 
dant pas avoir quitté la Normandie pour suivre le duc Guillaume à la 
Conquête; et quoiqu'il eût reçu ce prince le 6 septembre 1067, au chAteau 
d'Arqués, où il passa quelques heures avant de retourner en Angleterre, 
il n'eut aucune part A ses faveurs; et nous ne le trouvons pas inscrit au 
Domesday. Plus tard, en 1088, Guillaume, vicomte d'Arqués, prit l'habit 
monastique dans l'abbaye du Pré, située dans le bourg d'ErmaudreviUe, 
aujourd'hui Saint-Sever de Rouen. Bientôt après il fut mis à la tête de 
cette maison dans laquelle il reçut, en 1090, Robert Gourthense qui s'y 
retira à la suite d'une émeute à Rouen. Il mourut peu de temps après , 
ne laissant qu'une fille unique nommée Matfailde d'Arqués , héritière 
des grands biens de son père qu'elle a{q;N>rta en mariage à Guillaume de 
Tancarville, chambellan deGuillaume-Ie-Rouxetde Henri P% roi d'An- 
gleterre. 

Pour retrouver la filiation ascendante d'Od>ern et de Guillaume 
d'Arqués , il nous faudrait peut-être remonter à Gosselin, vicomte de 
Rouen, qui, après avoir fondé les abbayes de Sainte^therine de Rouen 
et de Saint-Amand, en 1030 , devint vicomte d'Arqués, dont prit le 
nom ainsi que le titre. Mais, il aurait dû, sans doute, transmettre ce 
titre et ce nom à ses fils, s'il en eût ou s'ils eussent existé lors de son dé- 
cès , ce qui est fort douteux. Néanmoins , plusieurs auteurs donnent 
à Gosselin, le vicomte, outre sa fille Béatrix, dont nous avons d^ parlé, 
deux fils du nom de Guillaume et de Hugues. L'épitaidie de ce Gosse- 



— 199 — 

lin , 4u*on voyait naguère» dans Téglise abbatiale de Salote-Catherine- 
dii-MoDt, fondée par lui , le dit également. Cette épitapbe est moderne 
il est vrai; mais, si le fait de l'existence de Guillaume et de Hugues était 
réel , on pourrait , ajuste titre, s'étonner que l'un des deux n'eût pas 
succédé à la chaîne de vicomte d'Àrques, au lieu du gendre de leur 
père , époux de sa fille Béatrix. Il faudrait alors supposer qu'à l'époque 
de sa mort, ou même lorsqu'il se fit moine à Saint-Àmand , ses deux fils 
étaient morts ; ou que , s'ils avaient laissé postérité , les enfants de l'un 
ou de l'autre étaient en très-bas âge. Cette dernière opinion paraîtrait 
continuée par le P. Taillepied {AtUiq. de Rouen ^ folio 153), qui dit que 
les descendants de Gosselin , le vicomte étalent seigneurs du fief de Lar- 
denière, qui jouissait du droit du Jaugo-Ducal, c'est-à-dire de la garde 
et vérification des poids et mesures (Voyez V Histoire du château d'Arqués 
par M. Deville , Rouen 1839 ). 

Si le P. Taillepied appuyait ce qu'il avance de preuves ou de citations 
admissibles , il ne serait pas impossible de trouver qu'Osbern d'Arqués 
( objet de cette notice ) était fils de Guillaume , qui, fui-même, était fils 
aine de Gosselin, le vicomte; et que Guillaume d'Arqués, son fils, avait 
reçu, suivant l'usage, le titre et le prénom de son grand-père- Ce ne sont 
là, sans doute, que des conjectures plus ou moins spécieuses; mais, si on 
ne les admet pas dans leur intégralité, elles pourront, du moins, mettre 
sur la voie des nouvelles rechercbes à taire. 

Guillaume, filsd'Osbern d'Arqués, que nous trouvons inscrit dans le 
Ihmesday^ figure, comme témoin, sous le nom de Willelmus de Arcis , 
dans une charte de Bicbard de Courcy, en faveur de l'abbaye de Mar- , 
moutiers, confirmée par le roi Guillaume et par la reine Mathilde. 11 
ne parait pas avoir fait souche en Angleterre et aucun peerage n'en 
faisant mention, nous devons croire qu'il mourut sans postérité. Cette 
Camille se retrouve encore en France vers la fin du douzième siècle , 
dans Mathieu d'Arqués, et, plus tard , en li60 , dans Girard d'Arqués. 

Quoique le Domesday désigne les deux tenants, Osbem et Guillaume, 
par les noms de Arches , Archis et Arcis, qui peuvent évidemment se 
traduire par Arques, est-il bien exact de les appliquer exdusivement 
au comté ou à la ville d'Àrques de la Seine tefiérieure? Non seulement 
il y a en Normandie, et dans le département de l'Eure, deux hameaux 



— 200 — 

et peut-être deux fiefs du nom d'Arches; Tun était un écart d'Andelys, 
Tautre dépendait de la paroisse de Sognes» canton de Damvîlle; mais 
nous trouvons encore, dans le département du Pas-de-Calais, Arques, 
bourg considérable de Tarrondissement de Saint-Omer, contenant plus 
de 2000 habitants. Ne pourrait-on pas assigner à ces tenants une de 
ces trois localités pour leur origine; et, notanmient, la dernière , car il 
est évident qu'il y eut, à la conquête des Picards et des Flamands? 

Nous ferons aussi remarquer que la famille de Pont-de-l'Arche, sur 
laquelle on possède des documents , porte en An^eterre le nom de 
Archis ou de Arches. Osbem, Guillaume et Hemery de Arches , cités 
dans les Additamenta , ne seraient-ils pas de cette famille? Tout nous 
porte à croire que l'abbé de La Bue avait cette opinion ; du moins , 
nous trouvons , dans une de ses notes, sous le titre de Archis de Arques, 
les détails suivants sur les Pont-de-l'Arche : 

Robert, tenant de la baronnie de Roger de Busly la seigneurie de 
Grove , est inscrit dans le Domesday ( NoUinghamshire , folios 284 b et 
285 b ] ( Ri^ertus homo Rogeri de Buêly ). 11 eut pour successeur : 

Gerbert de Arches. Celui-ci paya, la vingt-deuxième année du règne 
de Henri II, dix marcs pour amendes des forêts (Rot. pip. 22, Henri II). 

Gilbert de Arches, son fils , paya, la vingt-huitième année du même 
prince, cinquante marcs et deux palefrois, pour être autorisé à jouir de 
deux fiefs de chevaliers qui étaient la possession de son père ( Pip. 28 , 
Henri II ). Il donna, au prieuré de Blith , l'église de Weston. 

Gilbert, deuxième du nom d'Arches , lui succéda dans les deux fiefs 
situés dans les paroisses de Weston, Ordeshale et Grove ou Grave, siège 
de la seigneurie et dont il possédait la baronnie entière. U confirma la 
donation faite par son père aux religieux de Blith , et donna lui-même 
tout ce qu'il possédait de terres à Oledtorp, à l'abbaye de St-Jao- 
ques de Welbeck. U mourut sans postérité mâle , ne laissant que deux 
filles , Théophanie, mariée à Mal voisin de Hercy et Isabelle, qui épousa 
William Rufus. 

Arches ou Archis ( Willelmus de] , T. E. C. [SuffM, folio 431 b ), 
et comme S. T. [KetU, foUo 3 b , 9 b (&if ) ; Suffolk, 320 et 407; ibidem 
Add. Inquis. ElienM , 521 et 522 ). U tenait en chef et en baronnie à 
Helmele et à Cloptune, centenie de Karleforde, ainsi qu'à Brandestune , 



— 201 — 

centenie de Losa , tentes lés terres dont le prêtre Edmond était tenancier 
T. R. E. Elles formai^it alors deux manoirs, qui avaient été réunis en 
un seul, avec une église et douze acres de terre. U y avait , à Helmele, 
un bordier et cinq acres de terre ; i Cloptune , vingt-deux acres de* 
terre , quarante porcs et trente brebis. Bernard de St-Ouen souft-tenait» 
de Guillaume d'Arches , ces deux derniers domaines. 

n sous-tenait , dans le comté de Kent , sous le nom de WiUelmus de 
Arcis t un solin de terre, tn Flete$ , ainsi que deux car. , quatre viUani^ 
un mau. , un piêcaria , avec une saline de trente deniers ; le tout valait 
quarante sous , et était situé dans la terre que l'archevêque de Gantor- 
béry tenait en domaine , à Wingeham , dans la centenie du même nom. 
n sous-tenait aussi de l'évêque de Bayeux , à Fulchestan , dans la même 
c^itenie. 

Dans le comté de Suffolk « il sous-tenait» à Radinghefeld , de la terre 
et baronnie de Robert Malet » deux charmées de terre , une forêt pour 
cent porcs et six acres de prés. Enfin, il réclamait, dans ce même comté, 
sur la terre de Hugues de Montfort , à Gretingham , centenie de Lose , 
nov. aer. terrœ et duos partes dtmtd. horti. Suivant l'enquête d'Ely, et sous 
le nom de Willelmus de Arches, il sous-tenait, à Cloptune, centenie de 
Karleforde, une charmée et dix acres de terre, et soixante acres de terre, 
à Brandestune, centenie de Lose. 

Nous n'avons rien à ajouter à la note d'Osbera d'Arches , qui con- 
cerne également ce Guillaume d'Arches , que nous considérons comme 
son fils ; et , sous ce rapport , nous devrions peutr-être lui attribuer les 
sous*tenures d'un Willelmus , filins Osbemi, que nous trouvons inscrit 
comme S. T. dans le comté de Worcester, folio 177; mais nous n'avons 
pas pu découvrir si ce sous4enant portait le nom, ou pouvait être un 
membre de la famOle d'Arqués. 

Aacis (Haimericusde), ou Emery d'Arqués, T. E. G. {DewnMre^ 
folio 117b; iidd. Exan Domesday, 61 , 435, 437, 438 et 463). D est 
inscrit, dans le Domeeday-Book^ sous le simple prénom de Haimericus; 
mais YExon Domesday prouve qu'il était de la famille d'Arqués, ou ori^ 
ginaire de ce lieu. 

n tenait en chef, suivant le Dcmeeday^ dans le comté de Devon, à 
Pultimore> à Rovencome , à Hille, à Gumbe et à Bradelie. VExon Do^ 
T. L 26 



— 202 — 

fMsday dit qa*il tenait; dan» les trois premiâres hiealîlés^ de la ielrre 
de-Iïloolas L'ArbalMrier; U^outeqn'ilitenaîtatiiHnàBradley', rt<|a1t 
IMwédait; àPaUimores jn^erra oeciipala. Et enAa qu^rdaMilaiceate- 
nie deTttw^ectoo^ même comté» il soaMenaîl uoer dfeiiiMRerf ée de terre. 
. Nous nerpenaens: pa» que cet. Qaimeric om Bmeiy (Ût de tai. famiNt» 
d* Arques , malgré le nom; d! Arcig qui hii est deavé dans TExaiv D^ 
meêiaur, nous aenona plutôt. disposéS'à oroifequ^H était «rigtnaiîre du 
litenrgxiUiComié.d'Arques, et qu'il en* prit le soraomv pour se* distinguer 
decenxiqui p[>rtaient^ comme lui, le prénom- d^Aimeric ou dŒmerf. La 
notice préeédentâ' prouve qu'il n'appartenait^ pas^ à la fanulfe ée- 6osr 
selin:, donties descendants prirentle nonvde lia yieomté'dont ifearaieBl^ 
lertitre. Cet Haîmerio. appartenait encore moins à oelfe de Guillamie, 
comte d'Arqués et de Talon. Néanmoins il y avait, à Arques même, oner 
famille, de ce>nam, étrangère' aux diras premières-, comme on le voit 
p^ un rûlede rjéehiquier de Normandie , de l'année 1198 , retrouvé à 
Westminster, dans. Ibquel Geoffroy de Sày^, vicomte d'Arquées dé 1196 
à 1197-, rend, compte d'une quittance de dix sons; pouv l'a teive dé 
Mathiea d'Anqoea, relevant de Tabbesse deSeint-Amaatt. Il est pro- 
bablequ'Aimerio sortait dbcetttefkmilleret qo'èlfetiraîl 0MOTlg^0d''uii 
fils illégitime dei!un>des.anciens possesseurs du comté oui du booif. 11 
pouvait aussi descendre par la même filiatiouide BaiaaU, vicomte! d'Ar- 
qués, prédécesseur de Gosselin. 

A'UtSUJiplus^.oelte.fiumlled' Arques a subsisté assez lang^-teiups. , et 
nous; trouvons V dana^un acte passé en la^vioomlé deCaen, le 4 natemr 
bre 1460, qidunrGirardid'Aninea avait vendu une r^ite: de^einquanle^ 
sept\boi8seaiiiLde.tilë>aapèrede Jean Salles-, vioeamte de Candebee , 
qui , dB concert avec ses deux: frères,. Edouard et Guillaume SalleS; re- 
vendirent cette même rente après la mort de leur père; 

AiiOHiL,.T..du B. et T. B. E. ( FortMîrv , folios 331 , 331 b, 332 b, 
3791; IÂneokakirer379), etS. T. ( JortiWre , 322 )> 

Il teiudtddrectementdu-roi, dans lewest-reding de FYorkshirev seize 
charniées. et demie déferre, dansi lès ipamisses-deStartun 
de Wipelcie, deBipelcie, de Bostone, deBilletone.etde^CimestUBe:; 
Il i^clamaitégalemeRt, dans lemèmenedingv àbMortane; tnois«baffr«ées 
determqu'll avait tenues en ohet, et qoi loi avaient été^^enlevéea. Dfems 



— ao3 — 

la terne des tbaAes An toi » cotnlé àe Ltocolii , il tenait, â Bnr^ Bt à 
WâADghâm , upilmn bavùtas iérrœ. Eiifiii , il Mus^tenait , daols rYoiJL- 
sbthe , 'âoazè ftovetf . de teltè, dalift là balrdtiifieâe GnillMime de ¥ercy. 
Arctdi possédait de varies doiiâiiiies Isii Angleterre, da temps d*É- 
douard. D fit sa soumission au €onquérant, en 1066«, et ce prince toi 
coBserra ses possessions ; mais il en fut ensntte ^dépouillé, pour avoir 
pHs psutt A la révolte des seigneurs Northun^riens , en 1380. Rentré de 
noai«au en faveur , après une nouvelle soumisâion-, il obtint les do- 
maines mentionbés ci^lessus , dont le duc-roi n -avait pas encore dis- 

AncuAaius ( WiHelmiis) , T. E. G. ( Hants , folio 48 b). Il tenait, en 
cbef et en baroonie , les domaines de Benedie et deGentutie , dims la 
ctntenie de SuiritarAe. Le Ikmeaday dit qu'Alfred , frère d'Odon , ré- 
clamait , sur la dernière seigneurie , une vergée de terre , qu'il disait 
tenir T. H. Ë. , et dont il avait été dépouillé après la Conquête. Il plaida 
sa causé devant la reine Mathilde , ayant pour témoin Bugues de Port, 
ainsi que tous les bommes du bundred , qui attestèrent la vérité âe sa 
réclamation. 

ta famille française de L'Arcber et par suite celle des lords Arcber, 
d'Angleterre , parait avoir pris son notn des fonctions qu'elle remplis- 
sait auprès des ducs de Normandie, avant la Conquête. Barlow, dans 
son JPeëfagè d'Angleteite, paige 339 , dit et répète , t^omikie tous les gé- 
néalogistes anglais , que la famille des tords Arcber descendait de Ful- 
bert L'Arcber, père de Bobert, qui, tous déni , suivirent te doc 
Guiilauttie à là Conquête. Maid Robert n'était ni lé firère de GuilIMme 
L'Arcber, bi te fila dé Fulbert. Les listés des compagn'oîis du duc 
Guiilàùâié ne font aucune mention de ce dernier, et il n'est mime ^ 
inscrit dàïid te Damesdây i ce qifi pourrait cependant s'éxjptl^ner en sup- 
posant quil était mort avant là éonfection dn tfomesday , «n t066. Si 
ce registre eût gardé le même sitenlce à l'égard de RoÏMittv iUls préMmé 
de Fdibert , bods eu^iobs été en droit dé ïroiïs étobber Qu'un btiûitafé, 
d'un âckérité asâeï distingué , pont que le (ïotKiuéraiift lui èèt toiri&é 
réduéâlioil de son jeune tilh , fiébri t", eût été privé àes tkvéûr^ tfàt 
te pribttB répandit sur ses comp»gnotis d'armés. Mais il n'en ht fiA 
aibM , et, étt trouvant dand ée ùième registre , Èobmus fUinà ifHUkMi , 



inscrit comme T. E. G. , comté de Derby , folio 278, et de Nottipgfaam, 
folio 292 , Aous avons dû présumer que , suivant Fusage de ce temps , 
il ne prit le nom de L'Archer , qu'après la mort de son père » et nous 
n'avons pas pu douter qu'il ne fût la véritable souche de la famille an- 
glaise des lords L'Archer. 

Henri , devenu roi d'Angleterre , témoigna sa gratitude envers son 
précepteur, et lui donna de vastes domaines dans le comté de Berk; 
donations qui furent ensuite confirmées , à ses descendants , par le 
roi Henri U. La seigneurie d'Umberslade lui fut également concédée, 
ainsi qu'à sa femme Sélût , par Henri de Yillers , À charge d'une reder 
Vance annuelle. Cette seigneurie d'Umberslade, située à Tamvorth, 
comté de Warwick, devint le siège principal de la maison d'Archer, qui 
suivant Barlow, possédait encore de son temps l'acte de cette donation. 

• 

L'existence de cette famille, depuis Robert L'Archer, n'a pas été con- 
testée en Angleterre ; elle s'y est illustrée , pendant 700 ans , par une 
longue suite de générations , ainsi que par ses charges et ses services , 
jusqu'à Thomas Archer , créé baron de Umbersiade, le 14 juillet 1747, 
niort en 1768. Sa baronnie s'éteignit, en 1778, par la mort de son fils, 
André L'Archer , qui ne laissa que trois filles, issues de son mariage 
avec Sara , fille de Jacques West de Alscot. 

Les armes d'Archer étaient d'azur, à trois traits ou flèches d'argent. 

Il n'est pas aussi facile de préciser l'existence de cette famille en France 
/et particulièrement en Normandie. L'enquête faite , en 1205, contre 
^ceux qui* réclamaient des droits dans la forêt de Lyons, prouve sans 
doute qu'il y avait des L'Archer dans cette province. Il y est dit : Julior 
niAS Arctuarius habet in Lyom pasnagium prapriis porcis , etc. , pro decem 
sagittis et arcum aubore cum corda. Mais , à cette époque , ce Julien pou- 
vait appartenir à la branche anglaise , et , dans le cas contraire , celle de 
France , à laquelle il aurait appartenu , devait s'être éteinte de bonne 
heure ou du moins être tombée dans l'oubli ; car nous n'en trouvons de 

m 

^traces que beaucoup plus tard. Il en est de même des Allain , des Ri- 
jchard et des Jean L'Archer , que nous trouvons inscrits dans IcGartu- 
laire anglais de l'abbaye de Sainte-Trinité de Gaen , comme ayant faft^ 
à ce monastère , des donations à Felsted , en Angleterre , du temps de 



— 205 — 

Henri III; car il est éTidehtqu-ils appartenaient à la branctie anglaise, et 
par Gonséqaent noas n'ayons pas à nous en occuper ici. 

Néanmoins il existe, on il existait incontestablement, en Normandie, 
plusieurs familles de L'Archer ouL'Àrchier» qui est leur nom primitif; 
mais nous né pensons pas qu'elles aient la même origine. Le Jean L'Ar- 
cher , que Montfaoucq trouva noble, en 1463, àTilly-Yerol, élection de 
Bayeux , sortait de la famille de L' Archier de Gourcelles , qui existait 
encore il y a peu d'années, et qui avait une branche en Brabant , éteinte 
en 1708. Ses armes étaient d'argent, au porc-épic de sable. — Les L'Ar- 
cher d'Esternay étaient originaires de Paris , et furent anoblis vers 
1380, par des charges de judicature. L^urs armes étaient d'azur, au 
chevron d'or, deux roses d'argent en chef, et une croix patriarcale , du 
même, en pointe. 

Après avoir consulté les armoiries des diverses familles de L'Archer , 
nous nous écarterions peut-être fort peu de la vérité , en supposant que 
ceux de la branche française étaient originaires de Bretagne, ou du moins 
qu'ils s'y étaient fixés pendant les règnes d'Etienne ou de Henri IL 
Nous trouvons , en effet, en 1171 , un Pierre L'Archer, capitaine de 
cent hommes d'armes, tué au siège de Fougères , du temps de Gonan lY 
( dit le Petit) , duc de Bretagne , etc. , qui est cité dans les Recherches 
de Bretagne / en 1426 et 1513. Sa famille s'est continuée , sans inter- 
ruption, avec honneur et distinction , jusqu'à nos jours; et nous voyons 
que , par arrêt rendu en la chambre de la réformation de la noblesse de 
Bretagne, le 7 janvier 1669 » elle fut reconnue noble d'extraction. — 
iBlle portait de gueules à trois flèches empennées d'argent , la pointe en 
bas , deux et une. Elles sont donc les mêmes que celles de la branche 
anglaise, à une simple modification d'émaux près ; ce qui donne encore 
plus de poids à notre conjecture. 

. AnnA ou Ardbs ( Ernulfus de) , S. T. ( CambridgeMre , folios 191 ; 
BedfordMre , 211 )*. Dans le premier comté , il sous-tenait, de la ba*- 
ronnie du comte Eustache de Boulogne , deux hydes et demie de terre, 
à Trunpitou , centenie de Repeslaw. Hemulf , thane du roi, tenait cette 
terre T. R. E. Il sous-tenait également , du même comte , dans le Bed« 
fordshire , sept hydes de terre , situées à Bruneham , à Slinenton et à 



— 206 — 

Pabeneham , dans la demHDenteqîe de Bocfaelay , ainsi que oaq hydes 
et demie de teri«» à Torveie ^ c^ntenie de Wilge. 

Ernuif d' Ardes était évidemment un des chevaliers bannerets du comte 
Eustache de Boulogne , et peutr-être même son parent ou au moins son 
allié* Il devait être sorti de la ville d'Àrdres ( Ardrea ) , en Basse->^Pi- 
cardie, dont il prit le nom, qui, par une de ces élisions oonmiunes à cette 
époque , fut modifié en celui de Arda, ou d'ÀrdeSf en Angleterre. 

Le nom du lieu de son origine^ l'importance des terres qui lui furent 
concédées par le comte de Boulogne , nous permettent de croire qu'il 
était d'une branche cadette de la maison princière d'Ardres » fondée, 
en ce lieu , par Herbert de Fumes, dès l'an 1069. La ville d'Ardres, dont 
le château fut bâti par Baudouin, premier comte de Flandre, de 862 
à 877 , dépendait du comté de Guines, qui avait appartenu à ces mêmes 
comtes. Arnoul ou Amulf, comte de Flandre , de 918 à 965 , les donna 
en fief au normand Syfrid , avec la main de sa fille Elstrude. l)ès 
avant 10*70, Ardres avait des seigneurs particuliers ; Herbert de Fumes, 
l'un des descendants de la maison de Flandre , en avait épousé l'héri- 
tière, et il est à présumer que le sous-tenant qui nous occupe appar- 
tenait à cette première maison d'Ardres, issue de cefie de Guines et 
parent des comtes de Boulogne. Leurs descendants continuèrent à 
posséder la seigneurie d'Ardres , jusqu'à son extinction , par défaut de 
postérité mâle , en 1293. — La nouveQe et seconde maison d'Ardres 
continua et finit , en 1331 , en la personne de Jeanne , comtesse de 
Guines , fille aînée et héritière de Baudouin de Guines , seigneur 
d'Ardres , châtelain de Bourbourg , et de Catherine de Montmoféncy. 
Elle avait épousé Jean de Briçnne, deuxième du nom , comte d'£u et de 

• 

Guines, aux droits prétendus de sa femme sur ce dernier cointé. Ce 
même Jean de Brienne reprit le procès intenté par Baudouin de Gui- 
nes , son beau-père , pour faire casser la vente faite , en 1282, au roi 
Philippe m , par Amoult UI , qui avait été forcé de Se Aéteire du 
comté de Guines , par suite des guerres et de la dépense qù!^i\ âvait été 
obligé de faire poqr sa rançon. Aptes plu^etrrs poursuites , Jéàfi de 
Brienne oi>tint la délivrance de ce comté , par arrêt de l'an 1296. -^ 
Baudouin était fils afaié d' Amoult III et d'Alix de Coucy ; Engu^rfand, 
son second fils , fiit la tige des seconds sires de Coucy. 



— 207 — 

n noos reste fort pea de docameats sur la famille anglaise d'Eniulf 
d' Arde» ov Ardres, qui parait s'être éteinte, en Angleterret peu de temps 
avaM U Inuncbe mère, en France. Sairant nne tradition des descen- 
dmts indirects d'Emnlf» cette branche cadette, primitivement alliée; 
comme noos Tavons dit, i la maison de Boologne, se serait fondue de 
nouveau, dans cette même maison, par le mariage de la fille unique du 
denrier descendant d*Emulfd'Ardres, avec un cadet ou un fils naturel 
des comtes de Boulogne. Cette nouvelle famille aurait pris, en Angle- 
terre, le Botti de Bouloigne , ou , par corruption , de Bouleyn. Elle Jeta 
un éélat épliéibère dans ce royaume, sous le règne de Henri YIII, non- 
seulement par Thomas Boleyn, que ce prince envoya comme son ambas- 
sadeur auprès de François 1*', pour régler le cérémonial de leur entre-' 
vue, entre Cruisnes et Ardres, mais, plus particulièrement encore, par sa 
fllle, Anne de Boleyn, qui vît, un instant, la couronne d'Angleterre 
briller sur sa tète, pour apprendre i celles qui oseraient la porter après 
eHe, que le même billot les attendait à la Tour de Londres. La famille de 
Bofeyn s'est éteinte, en Angleterre, vers la fin du XYIII* siècle, à défaut 
de postérité mAIe, de R. Boleyn, qui ne laissa qu'une fille, du nom 
d'Elisabeth, povrhéritière. Elle se maria, von l'an 1750,avec JeanByrn, 
et sa postérité s'est propagée par la naissance d'un fils, en 1760. Elisa- 
beth de Boleyn mourut en 1792. 

Armtlfus, s. t. {LeieesiersUre, folio 233 b). Il sous-tenait une char- 
mée de terre, dans la baronnie de Henri de Ferrières, à Qsgodtorp. — 
II efll imposable de rien dire sur ce sous-tenant , homme d'armes, ou 
serviteur de ce baron de Ferrières, 

ARMfiiir, T. âa R. {Yarkêhire, folio 331). Il tenait, dans la terre des 
thanes du rol^ «ne charmée de terre, à Thorf, centenie de Hase, dans 
l'est-rfeding. Cet Aregrin était probablement un thane saxon , qui tenait 
T. R. E, dans le Shropsiirre et le Ghestershire, et qui, ayant fait sa sou- 
mli^ttauCônqfUéranl, obtint quelques terres dans son ancien domaine. 

AtiBTim, T. du R. (OâifùrdMn , folio 160). Cet Aretius était un offi- 
cie» d^ la tnaisen du roi, dont nous ne pouvons préciser les fonctions. Il 
tenafC, M cette qualité, dMnc hydés de terr«, moins une vergée, à Lewa, 
é^ê la batomle de Richard , iméniMrarum ngii, et des autres ofBciefs 



— 208 — 

Arfasti ( Episcopi filius), S. T. {Norfolk, folio 118). n sous-tenait 
réglise de Sainte-llarie de Thetford , qui aTait été précédemment tedue 
par i'arctievèque Stigand. Il est probable qu'il jouissait de cette église, a 
titre de prébende» qu'il tenait de son père Arfast, évèque d'Elmham» en 
1070, et qui, en 1075, passa de ce siège à celui de Thetford , où il mou- 
rut, en 1084. 

Argbntomo ou Argemtomago (David de), T. E. G. {CambridgeMre , 
folio 118; Bedfordshirty folio 216 b {ibid.);Add. Inqwis. Elien$., foUo 505. 

David d'Àrgentom tenait en chef, et par baronnie , dans le premier 
comté , six hydes, une vergée et vingt acres de terre, à Galdecote et à 
Grochestone, centenie de Stow. Robert Ostiarius tenait, de lui, une hyde 
de terre, à Westwich , centenie de Gestreton. L'Enquête d'Ely fait aussi 
mention de la même tenure, et elle ajoute que le droit de Soca aj^iarte- 
nait à l'abbé d'Ely. David tenait aussi, directement, du roi, dans le comté 
de Bedford, une hyde de terre, à Riselay, centenie de $todene. 

Sir William Dugdale a donné (vol. I. folio 614) une généalogie de la 
famille d'Argentom, dont le nom a subi [riusieurs modifications en An- 
gleterre. Dans le Livre Noir, folio 316, on trouve : feoda WiUelmi de 
Argenton {ibid.) , folio 322 : feoda Johannii de ArgenUm. On trouve : 
Regimld de ArgerUein, ( bar. cur. Régis i'^Johannis). — Gollins nomme 
Reginald de Argenteon, shériffde Gambridge et de Huntingdon, la 5* 
année du règne de Richard V\ — Rank's, Salmon's, Harris, Nicola's et 
autres, donnent^^ i cette, famille, le nom d'Ai^entine. Il est évident que 
ces différents surnom^ appartiennent à la seule famille de David, qui en 
fut la souche en Angleterre. Sa descendance n'est pas bien avérée Jus- 
qu'à Reginald , vivant sous Henri V\ et mort avant 1139 ; mais nous 
pensons que Reginald était fils de Guillaume d'Ai^ntom, qui, lui- 
même, était fils ou petit-fils de David, compagnon du Conquérant. 

Nous voyons dans le British topogr, page 186, MS. (donné en regard 
de la généalogie de Dugdale), que David de Argenton épousa, du temps 
du Gonquérant , la fille de Fitz-Tek, de laquelle il eut Richard V% mort 
à la Terre-Sainte ; et, Salmon's Hertz dit , en effet, page 187, que le ma- 
noir deWimby,ou Wimoudley, devint la propriété de cette famille, par 
le mariage d'un de ses membres avec l'héritière de Fitz-Tek,. Gamdep 
repète la même chose, page 353. — Suivant ce même MS., Richard au? 



-- 209 — 

rait été le père de BegiDald V% mort en 1139, qai eût pour fib Gilles Vr 
— Tient enduite Réginald II , mort avant 1223 , probablement celui 
qui est désigné plus baùt, comme shérifT de Cambridge. On y trouve en 
outre, Richard II» mort en 1246. Gilles II, mort en 1283 , et Réginald» 
troisième du nom, appelé comme baron, au parlement, la 25* année du 
règne^ d'Edouard P% en 1297. Aucun autre membre de cette famille 
n'ayant siégé au parlement, lespeerages ne s'étendent pas plus loin. 

Nous trouvons ailleurs, après Reginald III, un Jean premier du nom, 
mort la 12* année du règne d'Edouard II (1320), ne laissant qu'un fils, né 
six mois après la mort de son père ; un Gilles d'Argentine, cbevalier, qui k 
la bataille de Bannocksbum, contre les Écossais, voyant qu'Edouard II 
courait le plus grand danger, força ce prince à se retirer et rentra en- 
suite dans la mêlée, où il s'y fit tuer avec ses vaillants compagnons. Il est 
probable que ce Gilles est le même que celui qui fut un des principaux 
tenants à la passe d'armes de Stetonhill, tenue au mois de juin, la 2*' an- 
née du règne d'Edouard II, en 1309. Il devait être frère de Jean I*', qui 
s'y trouva également. Ce dernier portait de gueule à trois coupes cou- 
vertes argent, et Gilles, qui sans doute était le cadet, portait, à ce même 
tournois , G. semé. de croisettes recroisetées aux trois coupes couvertes 
argent. 

Jean II, son fils puiné, eut trois filles et un fils, du nom de Guillaume, 
qui eut de sa femme Isabelle, un fils , Jean, troisième du nom, dernier 
rejeton mAle de cette famille. Celui-ci ne laissa qu'une fille, unique héri- 
tière de cette maison , qui fut mariée à Guillaume ÀUington , écuyer , 
ancêtre des lords d'Allington, auxquels elle apporta le domaine de Wil- 
mondelay, qui Jouissait d'un beau privilège dont le Liber feodorum, vol. 
2,pag. 258, fait mention : «Richard de Àrgenteim» (sans doute Rich.P', 
fils de David) a tient du roi Wilmudeslen, par sergenterie , c'estr-à-dire, 
par le service d'une coupe d'argent, présentée au couronnement du sei- 
gneur roi, et ses ancêtres le tenaient d'ancienneté ou de veteri feodor- 
mento i> par le même service. — ^Au couronnement de Jacques II, ce droit 
fut réclamé par lord Gilles AUington ; mais comme il était mineur, le 
service fut acquitté par Hildebrand Allington, son oncle. 

Nous ne reproduirons pas ici les erreurs commises par les peerages 
ou autres ouvrages des généalogistes anglais , qui^ trompés sans douto 
T. I. 27 



— 210 — 

par la aisiilitude des noms latm» doonéa à deux yillès de France» cette 
4'Argentao, dans la basse Noroandie, et celle d'Ârgéntoo, dans le 
comté du Berrjr, ont traduit le nom ^ Daiid de ÀrgeipioiQâgàoiiiArr 
gentomo du Domesday^ par cdai d' Argenta» » a&i de faim, descendre 
les ArgeptouQ,9 Argenteia ou Argentine ^d'Angleterre , d'une ttaîeett 
fraïKaise de ce. nom. Sfais les rôles de Philippe-Auguste ne font men-* 
tion.d*aueune (amUJe du nom d'Argentan, et tontes nos recherches pour 
en (rouirer (fuelques vestiges ont été jnscp'ici infmctnenses. 

EQc effet., dès l'impatronisation des descenddnls de IfeoUon dus la 
Neustrîe, la seigneurie d'Argentan fit partie de leur domaine^ Plus fard, 
elle fut concédée A Oqfroy-le-Danois , à titre de vicomte ; mais sob fils , 
Toustain de Goz „ qui lui avait succéda en li)3&, s'étaml révolté contre le 
jeunie duc Guillaume » fat dépouillé de cette sdgneurie^ e» 1037 , et elle 
rentra dans le domaine ducal de Guillaume, en. supposant mJSme qu'elle 
en eut été réellement, distraite. Non-seulement, après la bataille de Tin- 
chefetr^^y , Henri P' reprit la ville et seigneurie d'Argentan sdp Robert 
de Bellesme « auqud le duc Robert Gourte^Heuse Savait momentané- 
ment concédée , mais.il en fit encore constrairp ou réparer le cbàtean , 
en 1134. Henriil posséda le don^aine d'Argontan jusqu'à sa mort, en 
1189 , et nous voyons qu'à cette même époque cette seigneurie fit pairtie 
du douaire d'ÉIéonore de Guyenne , sa veuve , qui Ip conserva jusipi'à 
sa mort , arrivée le 3L mars 12D4. L'année suivante (1205) , Philippe- 
Auguste^ par suite dû.rarrÊt des pairs du. royaume, portant confiacal^on 
du duché de Normandie , s'empara de la ville et château d'Argentan , 
dont il.gratifia Henri. Gléiqent, maréchalde France , et que ses descend 
dant^ conservè^rent pendant au moins quatre générations. Il est denc 
fori.p^umable qu'antérieurement à cette demièreépoque aucune fa- 
mille française n'avaitpu m dû prendre le nom d'Argentan.; et si nous 
reucwtrons parfois» dans nos chartes normandes, une persimne dont le 
prénom soit suivi du nom d'Argentan , nous devons croira que ce der- 
nier servait seulement à désigner un halatant de la ville d'Argentan. 

n n'en œt pas de même des d'Argenton , famille illustre et bien cqnr 
nue, qui sortit sanadoute de l'ancienne vUle et chàtfllenie d'Argenton , 
dont elle auraprehaldement pris le nom. Sa.généalogîe« que nous, avons 
sous, les ys»x.> commence; à Geoffroy , seigneur d'Argenton • vivant eiih 



^ ■ 'M'^m 



— 211 — 

core en t080, époque oùU donna à l'abbàyede St^erre-de^Boarguii'el; 
eu ooQsentëiaent de sa femme PétroiiiUe , deux églises fondées en soli 
château d'Argentdn. II était , on pouTâitètre le frère de David d'Ar- 
genlon , qui fait Tolqèt de cette notice: — Lai itiàison d'Argenton a sub-^ 
sisté avec beaucoup d'éclat pendant douxe génération^ , depuis Geoffroy 
P' jusqu'à Antoine d'Argenton » qui , marié avec Marguerite de Baiiilé, 
le 3 ttVrier 1455 , fit sbn testament eii 1460 » et mourut sans postérité 
mâle en 1461 , laissatit ses trois sdburs pou^ héritières. 

D y eut aussi une branche d'Argenton » seigneur d'Herclon ^ qui fut 
formée par un cadet de cette maison » vers l'an 1360. 

Mesnage» dans son Histoire de Sablé, pense ifue lès Gh^sfiillé du Maine 
vietilàetit de cette maison. D ajoute que , soiVânt un acte de Fabbayé de 
Fôntévraut » Aimeric , preinier du non! , flls aîné de Geoffroy P ' » dont 
notM avous parti einlessùs , nomme Pierre dé Gheihillé son frè^. Ce 
Pierre eût alors été le fils cadet de Geoffroy P'. Mais d'autres prétendent 
que Pierre de Chemillé était seulement son gendre. ( Histoire de Sablé , 
pages 115 et 116). 

AÛÈRTiiRns (Rob^us d' ) , S. T. {BerUnhrê^ folio 56 b). Il sous- 
tenait » à Awilme » une maison de la valeur de douze dehiers. 

Il existe en France plusieurs paroisses du nom d'Armentières ou Ar- 
mentèreSy dont le soûs-fenanf Bôbert pourrait avoif adopté le Mât. 
TeUés sont, notamment, ArmentièreSy du département de TArriége; Ar- 
nnmlières , de Seine-et-llatae ; Armentières , de TAisne ; Armentières , 
du Mord ; Armentières , de l'Oise ; et enfin Arinenfières, de f Eure. Il y 
a également en Belgique deux paroisses de ce nom. — ^La première , Ar- 
mentières de TArriége , parait avoir appartenu am Moirtesquiou. -^'Le 
fief d'Armentières , Seine^t-Marney\ vînt aux Ck>nflans par les Briènaiès, 
et passa ensuite aux Jouvenéls dés TJrsins. — La vffle et seigneurie d' At- 
mentières, du Nord , appsurïenaii aux Fiesnes par les Luxembourg et les 
comtes de StrPol. — Armenlières , de l'Oise , appartenait aux Mon- 
ceaux dit d'Auxi , et passa aux St-Simon vers 1607. — ^Enfin les comtes 
d'Egmont ont possédé lés deux paroisses de ce nom dans la Belgique ; 
mais aucune de ces villes , ou paroisses, ne nous paraissent avoir été le 
siège ou le lieu d'origine de la fainille du sous-tenant Robert d'Armen- 
tières. 



• I 



■ 



— 212 — 

M. l'abbé De La Rue pensait qa'il fallait rechercher cette famille à 
Armeiitières » près Yemeoil , paroisse pea considérable , située sur Jea 
bords de la rivière d'Àyre ^ dont une partie ressortait du parlement de 
Bouen, et l'autre de celui de Paris ; mais« malgré toutes nos recherches, 
nous n'avons pu jusqu'ici rien trouver en France sur cette famUle, pro- 
bablement éteinte depuis long-temps en Normandie. 

D n'en est pas ainsi de la branche établie en Angleterre y où Robert 
doit avoir possédé d'autres biens que la maison d'Alwime, inscrite sous 
son nom , et nous pensons que l'on pourrait lui attribuer , à quelques 
exceptions près , tout ce qui est inscrit dans le Dameidaiy , comté de 
Berks « sous le simple prénom de Robertus. 

Dans cette hypothèse , il aurait sous-tenu 9 dans la baronnie du comte 
Hugues d'Àvranches , comte de Ghester » six hydes de terre à Boroar- 
descote y centenie de Wifold {BerkMre , folio 60) ; dans celle de Henri 
de Ferrières 9 deux hydes et demie de terre àCertelone, centenie de 
Wanetuiz ( folio 60 b ) ; et enfin , dans la baronnie de Gilbert de Gand , 
une hyde de terre à Hachebom » centenie de Blitberie., ainsi que trois 
hydes de terre dans le domaine de ce seigneur , centenie de Bocberge 
(folios 61.b et 62 b). 

Quelque étendues que fussent d'ailleurs les possessions des seigneurs 
d' Armentières, en Angleterre » nous voyons qu'ils furent constamment 
(es bienfaiteurs de l'abbaye de Bitlesden » située dans le comté de Bue- 
kingham , â laquelle les moines de St-Lucien de Bauvais , ou Lès-BM- 
vais , vendirent , en 1392, les droits qu'Us avaient sur le prieuré de 
Wedon-Pinckney ( Alien. priories , vol. 2 , p. 83). 

liC cartulaire de l'abbaye de Bitlesden renferme une assez grande 
quantité de chartes des seigneurs d' Armentières « qui , bien qu'elles 
laissent une lacune de près d'un siècle , depuis Bobert d' Armentières 
jusqu'au mariage de Jeanne ^ fille de Henri H , avec Guillaume , roi de 
Sicile , en 1176 9 nous ont permis de donner la généalogie suivante : 



— 213 — 



Robert d'Armentiéres, ^N... 
viTAnt CD 1086. 

La 6n da XI* siècle et 
les 8(4 da Xll**maDqaent. 



I I 

Heori d*Armentiéres, = N... Geoffroy d'Armeotiéres. Altin d'Armeotières. 
TÎTent on 1176. 



I 
Thomas d'AnBeDtiéres.^AiBiciode... 

^^■^^^M.— ^^^— ^— ^i^^— i—— ^a^^i^^^-^.— 

Robert n d'Armentières. ==N... Nicolas d'Armentiéres* 

Thomas d'Armeotières, Si N... Philippe d'Armentières.^ Christine , arrière petite-fifle d'A- 
, tÎT. en li94, ob. S. P. I delolfus de Mercb. 

Alam II d'Armentières. 



Nous trouTons en outre , dans ce même cartulaire , la copie d'une 
charte de Jean de Flandres, fils de Mathilde, fille aînée d'Àiulf de Mercb, 
par laquelle ce seigneur confirme sans doute, comme suzerain ou comme 
parent, les donations faites par Henri d'Armentières à Tabbaye de Bit- 
lesden. Outre cela, l'alliance de ce Jean, petit-fils de Walter de Flandres^ 
avec la famiOe de Mercb, ainsi que celle qui fut^contractée plus tard, par 
Pbilippe d'Armentières aTec Christine de Merck , vers la fin du XIII* 
siècle, prouvent évidemment qu'il y avait des relations de parenté entre 
ces trois familles. Enfin les donations faites par Thomas d'Armentières 
à cette même abbaye , et particulièrement à celle de Witefeld , dans le 
comté d'Essex , qui avait été tenue , lors de la confection du Dometday , 
par Adelolfus de Mert ou Mercb , furent également confirmées par les 
femmes qui descendaient de cette dernière maison. 

n est donc évident que notre Robert d'Armentières et Adelolfus de 
Mert, quoique si peu dotés par le CSonquérant, avaient suivi la bannière 
de Walter de Flandres, leur suzerain, et malgré la note de M. Fabbé 
De La Rue , nous pensons qu'on doit chercher le lieu de l'origine de la 
famille d'Armentières, soit dans les deux paroisses d'Armentières, en Bel- 



— 81» — 

gique, soit dans la ville même d'Armentières « dont te sous-tenant 

• • • '. • • 

Robert aurait peut-être pris le nom. (Voyez plus haut Tart. Adeldfus 
ou Adelelfus de Merch). 

Arnaldus, s. t. [Sussex, folio 25h ; Devoiuhire ^ folio 111 b; Àdd. 
Exùn Domtid.y folio 324. Dans le premier comté, il sous-tenait deux 
hydes de terre» à Stralone , dans le domaine du comte Roger. Dans le 
deuxième comté , le Domêêdai/ le nonune Eraaldos et VEaan Damesd. 
Arnaldus ; mais tous deux lui donnent les mêmes tenures à Stotlege , 
dans la terre et baronnie de Walter de Douay. 

Cet Arnold est évidemment un flamand de la suite de Walter de 
Douay. 

Arnegrim, s. t. {Ncftiinghamshire , folios 283 b, et 291 (bis). Il 
figure aussi parmi les tenanciers T. R. E.> dans le comté d'Yorit. Cet 
Amegrim est évidemment un anglo-saxon, soumis au Conquérant» qui 
sous-tenait alors à Elvestune , dans la terre de Tévèquede Lincoln, et à 
Sibetorpe, dans la baronnie d'Obert de Lacy. — ^Nous n'avons rien trouvé 
sur ce S. T. dont le nom réel n'était pas Amegrim, mais Armegri 
( suivant Thorothoii*s). 

AMm.S. T. {SUtffiJTdskirfs Mio^9h). DmifrteMit^delabarpni^fit 
GuiU9ume-Fitz«AQ3calpIi , deux bydes moins une vergée de tente, i 
Bimelei , ceote^ie de Saîsdon. C'était {ffcdiatilepient un anglo-saxoii 
soumis, qui paraît aveir été tenancier T. R. T^., sous les noms d'Amoi ou 
d'AnMiimis. • 

Arjosus, s. t. {Add. Bxon Ihmid., Samer$0i$iir^ , f#lio 159). On 
le trouve également ûuHVit^anfi te Iiome$daf^t0ok^ mèane eonté , folio 
90, SMS te nom d'Erneis. L'm etrautre registre lui donnent les mentes 
tenures à Duncbefid , dans la terre de TaUmye de Sainte-Marie de 
CUaiitoabary.^^Iie simple i^nwi porté par ce S. T., ne permet de 
former auciwe coi^eçtuxe sur lui. 

AaifULF (presbyter).^. T. {GtoeaUrthire , folio 162). K seus^enait, 
dans la ville de ce noai> deux maisons pour les queMes il devait les droits 
royaux. S nlj a rien à dire sur ce prêtre, désigné par lui simglp 
préo^ijif 

Anwuvs» Sw T, (5i^/ett, folios 359 b, 360,362,36» |i. 4M. 
£«oft DofMsd.f folio 3). R sous4enait dans la baronnie de Tabbaye d^ 



— 215 — 
Sttiil-EifaMnd , à Ldeganr.^ à Wederde&e, à Hueffiidum et à Bre- 
teolMffik» qnatrei^TiiigtHlix acres de terre, ainsi (gœ dix ebarmèes et 
UeiM bonnes libreft. — VExon Jhmesdag dit aussi qu'il sous-tenait «Be 
byde et demie et uoe yergie de terre r àan^ la centenie de Melchesham. 
Sur les tMi» baronnies tàtué» dans cette dernière centenie, comté de 
Wilts » deux appartenaient au roi , et l'autre aux ttianes et autves offi- 
ciers de ce prince ; majs nous n'y avons fa? trouicé cet ArnuUtts , qui 
probaUement était un indigène auquel ont airait bîsflé ses tenures. 

AaTsnx (Rabellus). T. E* G. (iVor/blA^/ folio 269 b). Il tenmt en 
ebef et par baronnie , à Mora, œnteme de Blafeld , un honune libre et 
troiaefaamiées de terre, ainsi que deux autres dianruées ^ quarante- 
septaeres de terre^. à Pfailibey » cenlenie de FEast-Flée. 

Le prénom que porte oe: tenant en cbef ne nous permel psB dedîFeà 
queHe- fanûlle française il pouvait appartenir. André Ducbesne l'a 
inscrit iams sa liste-des compagnonsdu duc Guillaume; et le continuateur 
deBlomfleld, dit qu'en sa qualité d'ingénieur il eut la surveillance des 
engin» et dësf maobines de guerre de l'armée du Conquérant. 11 ajoute 
aiKsi qn'il fat cbasgé de l'attaque et de la défense des places [Histoire 
de Norfolk, vol. 5 y folio 1558). 

Artor (Presbyter). T. du R. ( TorkOiirej folio'330 b). D t«aait dans 
la terre des tbanesdu roi, mais- non par baronnie, un man.» deux cbar- 
ruées de terre et six acres de pré^.situés dan» le west-reding, Yapentac de 
Siraebe^, qu'il avait tenu du temps du roi Edouard. Il tenait aussi une 
demi-cbarruée de terre , située à Bilingelie. On ne voit pas qu'il ait été 
prêtre, quoiqu'il soit inscrit avec l'abréviation presbyt. ; peut^tre por- 
tait-il le nom de Le Prêtre. 

Il est évident, aa reste, que cet Artor était un Ibane anglo-saxon sou^ 

mis, qui conserva ses biens* 

Artur ( quidam Frandgenu»). S; T. ( Worcêstershire , foHo 174 b ). 
Il sous-tenait àb l'abbaye de Saint^Pierre de Westminster, àPoiwig, 
une portion de terre dontiun nemmé Edouard avait été dépossédé.-— Il 
n'y a rien à dire sur ce^rvîteur de l'abbaye. 

AimiRUs,S. T. {Esse», folio 50). H souft-tenaitdansla baronnie de 
EudonDapifer, àBuccbeetedam, centeniedeLaxendene, une hydeet 
urncbarroéeet demiede terre, deux acres de pté ainsi que le droit 



— 216 — 

de pasiiàge pour 43 porcs. Cet Axtor oa Arthar était probablement un 
des hommes de la bannière d'Eudon. On trouve en Bretagne une fa- 
mille noble portant le nom d'Àrtur, mais nous ne croyons pas qu'elle 
soit ancienne. On trouve aussi^ à Pontorson, uneautre famille de ce nom 
qui a donné un grand doyen à Tévèché d*Ayranches, mais elle ne fut 
anoblie qu*én 16i7. 

Arundbl (Bogerd'). T. E. C. {Dorsetshire , folios 77 b, et 82 b; 
Somersetshire^ folios 89 b et 94 h.Add. Exon Dameid.^ Donétshire, folios 
18, 19, ai, 22, 44. 45, i6,eiS(mersetshire, 67, 74,410, 415, 473, 
478, 484 et 487). n tenait en chef et par baronnie, dans le premier 
comté, Windelham, Melebrerie, Gelberge et dix autres seigneuries. Il 
tenait également du roi, dans ce même comté, un manoir à Pidric, qui, du 
temps d'Edouard, faisait partie de la baronnie de l'abbaye de Winchester. 
Le Domesday d'Exeter lui donne les mêmes tenures. Dans le comté de 
Somerset, il tenait aussi, incapite et par baronnie, Halse , Hiwis, Wil- 
lageton, Distone et vingt-quatre autres seigneuries, également désignées 
dans le Damesday d'Exeter. Il tenait en outre, directementdu roi, dans 
la terre del'évèque de Wells, à Milvertune, dans ce même comté, un 
manoir à Aissa ; mais il le tenait injustement. 

Dugdals(Bar. vol. 11, p. 422), et après lui tous les auteurs des peera- 
ges et baronages anglais ont suivi le Domesdày et n'ont pas confondu 
ce Bbger d' Arundel avec Boger de Montgommery , fils de Hugues , qui 
fut créé comte d' Arundel , de Ghichester et de Shresbury après la ba- 
taille d'Hastenges. Tous répètent, comme nous l'avons dit plus haut, 
qu'il avait reçu du Conquérant treize seigneuries dans le comté de 
Dorset , ainsi que vingtr-huit autres dans celui de Somerset , et enfin 
qu'il fut la souche des barons d'Arundel de Wardour et de Trevice. 

Edmonson a donné une généalogie complète de cette famille (Bar. 
gen. vol. 4); mais elle renferme peu de docunients antérieurs à son avè- 
nement à la dignité de pairs et barons du royaume, c'est-à-dire depuis 
1605, pour la branche de Wardour encore existante, et jusqu'en 1664, 
pour celle de Trevice qui s'éteignit à cette époque. 

Les premiers documents que nous ayons pu trouver en Angleterre 
sur lés descendants de Boger d'Arundel, ne remontent pasavaut lacinqùiè- 
me année du règne d'Etienne, en 1140. On voit seulement qu'un Bobert 



— 217 — 

d'Àniiidd, ( sans doute fils de Boger , paya ponr le DaBgelt 58 Ail. et 
qu'il dùODti Téglise de Dissam, ainsi que deux hydes de terre, aux cha- 
noines de Taunton. En 1161 , un Roger d'Arundel » probaUraient fils 
de Robert, paya an fisc onze lib. pour les biens qu'il possédait. Nous 
trouyons plus tard, en 1231 , un Humphrey d'Amndei, ainsi qu'un 
Raoul d' ArundeU sans donte son frère, qui fut shérifT du comté de Gom- 
wailles en 1260. —Cet Humphrey avait épousé Alice , fille et héritière 
de sir Jean Lanheme de Lanheme» cheyalier. D fut le père de Ralph 
d'Arundel, auteur de Jean d'Arundel, qui, après plusieurs générations 
inutiles à rapporter ici , donna le jour à un autre Jean , père de Thomas 
d'Arundel , ttge des Arundel de Trerice. 

Edmonson donne cependant une date inférieure à la branche de 
Trerice, et dit qu'elle eut lieu par le mariage de Ralph d'Arundel, en 
1357, avec Jeanne, fille et héritière de Michel de Trerioe. Collins donne 
la même date ; mais la séparation des branches n'eut réellement lieu 
qu'en 1513, à la mort de Jean, qui, par son mariage avec Éléonore, 
fille de sir Guillaume de Lambourne, chevalier, avait eu deux fils, l^'Jeân, 
son fils aine, dont les descendants les Lanheme et les Trerice, confondus 
jusque là, devinrent plus tard barons Arundel de Trerice ; 2^ sir Thomas 
Arundel , son second fils , auquel il donna le château de Wardour , au 
comté de Wilts, d'où sortit la branche de Wardour. Aureste, les familles 
ne se distinguent réellement en Angleterre, que par la date de leur 
érection à la pairie. 

Cette branche de Trerice, comme nous venons de le voir, descendait 
des seigneurs de Lanheme , du comté de Gomwailles. Elle fut élevée à 
la pairie, en Richard d'Arundel, fils de Jean, qui fut créé baron Arundel 
de Trerice, au comté de Gornwall, le 23 mars 1664, par le roi Gharles II, 
, pour prix de sa fidélité envers son père et envers lui-même. Cette bran- 
che s*éteignit, après quatre générations , par la mort de Jean , baron 
Arundel de Trerice, mort sans postérité mAle, en 1768. 

Thomas d'Arundel , chef de la branche de Wardour , et seigneur du 
cb&teau de ce nom> après son père, fut créé chevalier du Rain, au cou- 
ronnement d'Anne de Roleyn , et fut ensuite décapité sous Edouard YI, 
à cause du meurtre de Jean Dudiey, duc de Northumberland. Cette 
branche fut continuée par son fils , Mathieu Arundel, père de Thomas. 
T. /. 28 



— 218 — 
d*AruiideI , qui servit avec beaucoup de distinctioB, en Hongrie, contre 
les Turcs , et auquel Fempereur Rodolphe II, en récompense de sa va- 
leur, conféra le titre et dignité de comte du Saint-Empire , réversible 
à sa postérité. A son retour en Angleterre , le roi Jacques I" Téleva à la 
dignité de pair et baron du royaume, le 4 mai 1605, sous le titre de 
baron Arundel de Wardour, comté de Wilts. Depuis lors, ces titres sont 
restés pendant dix générations dans cette même branche. — Lord 
Evrard, baron Arundel de Wardour, comte du Saint-Empire, et héri- 
tier aîné de la baronnie de Fitz-Payne en est le possesseur actuel, depuis 
la mort de son père, en 1817. II avait épousé, le 26 janvier 1811, Marie 
de GrenvUle, fille unique de Georges I", marquis de Buckingham, et il 
n'avait pas encore de postérité en 1829. 

Les armes d' Arundel, baron de Wardour, sont de sable à six hiron- 
delles, trois, deux et un , argent. 

Celles des Arundel-Trerice sont , au premier et au quatrième, celles 
d* Arundel de Wardour ; et , au deuxième et troisième , de sable à trois 
chevrons d'argent. 

Il y eut encore une autre branche anglaise du nom d' Arundel, sortie 
de Fitz-AIan , comte d'Arundel , par Jean , fils cadet de Richard , cin- 
quième comte d' Arundel, de cette famille, mort en 1375. Mais elle n'eut 
que deux générations, car Jean II, fils ce de même Jean , qui, sous le 
règne de Henri V, avait succédé à Thomas Fitz-Alan , comte d'Arundel, 
mourut sans postérité, en 1415. 

Il nous est beaucoup plus difficile d'établir l'origine et la descen- 
dance de Boger d'Arundel , soit en France , soit même en Normandie , 
où quelques indications locales sembleraient indiquer que sa famille 
avait pris naissance. Elle parait, au surplus , s'être éteinte, en France, 
vers la seconde moitié duXIIP siècle, ou du moins nous ne la trouvons 
plus citée dans des actes postérieurs à cette époque , et elle ne figure 
même pas dans la liste des chevaliers bannerets sous Philippe-Auguste. 
Nous nous bornerons donc à indiquer ici quelques actes qui ne donnent 
pas le titre de comte aux descendants présumés de ce Boger d'Arundel, 
pour ne pas confondre sa famille , non-seulement avec celle de Boger 
de Montgommery , fils de Hugues, qui fut créé comte d'Arundel après 
la bataille d'Hastings , mais encore avec celle de Guillaume d'Aubigny, 



— 219 — 

fils d' Aubigny Pincerne , possesseur de riches domaines en Normandie» 
qui prit Iti Cïre de comte d'Arundel, de 1139 à 1176, aux droits d'Àde- 
lize, Tenve douairière d'Angleterre, et femme de Henri P'. Ds figurent, 
sous ce titre, dans la liste des barons qui rendirent hommage à Bobert, 
abbédu Mont-Saint-Michel, ^1158. On y lit : In hmore Sancti Patemi, 
cornes de Arundel est vavassor de Longavilla et de Dunvilla. 

La famille normande de Roger d' Arundel était sans doute fort an- 
cienne et fort nombreuse dans cette province ; mais elle ne parait pas y 
avoir possédé de vastes domaines , si nous en jugeons par un rôle ma- 
nuscrit, de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, que nous avons sous les 
yeux. Ce MS. contient l'état des tenures féodales que cette abbaye possé- 
dait à Saint-6ermain-sur-É , et particulièrement à Yentot, en 1239. 
Nous y lisons : Masura as Arundels II, B. aoem mense mardi. In fine 
Augusti. I. Anserem. ad natale II. Gall. sup^ dicte masure isti sunt te- 
nentes. Gaufridus Arundel. Robertus Arundel. Willelmus Arundel. Tho- 
mas Arundel. Unfridus Arundel. Hellvis^ filia Nicholai Arundel Aalis et 
Juliana Arundel. Mais que sont devenus les descendants de ces Arun- 
del? nous l'ignorons. — Dans une charte de l'abbaye de Gouffern, 
datée de l'an 1190 , nous trouvons , parmi les témoins, Walter canoni-- 
eus d' Arundel {sic). — Une bulle du pape Innocent lY nous fait con- 
naître que l'église de Saint-Nicolas-d' Arundel , située dans le départe- 
ment de l'Orne, avait été donnée , avec toutes ses dépendances , à l'ab- 
baye de Silly . — Un Guillaume d' Arundel était trésorier de l'évèché de 
Lisieux, du temps de l'évèque Jourdain du Hômet {drca 1202). 

Panni les témoins d'une charte de Henri II, nous trouvons un Guil- 
laume et un Hugues d' Arundel; mais, quoiqu'ils ne soient pas titrés, 
il est probable qu'ils appartenaient aux d'Aubigny. — Un Robert de 
Fontaines concède à Henri , évèque de Rayeux, sa pêcherie d' Arundel. 
— Dans un autre acte, sans date, Robert, évèque de Rayeux, fait men- 
tion de la prébende du chanoine Guillaume d' Arundel; et plus tard , 
en 1251, nous trouvons une fondation faite pour l'âme de ce même 
Guillaume d' Arundel, chanoine de cet évèché. — Enfin, en 1259, Em- 
ma, fille du vieil Arundel, confirmait la donation d'une maison , située 
sur le chemin du moulin d' Arundel, qu'elle avait fait avant sa viduité, 
à la fille de Richard Routehoule et à son mari , à charge de foi et 



^ 220 — 

hoEUBUige. n est à remarquer que ce moulin d'Arundel' était sîtné à 
l'embouchare de la riTière^de Guine»» dan^ rOme. Uapparteuait alors, 
pur moitié , à Kebert d'Asifty r setgueur de Flerville, et au seiguenr de 
Bolly. Tôuft deux abandoimèreirî à l'abbaye de FcNitoiay les droits 
qu'ils avaienl sur ce mouliu; le premier eu 1268, et le aacond en 
.1273. L'un et l'autre refurœt, pour cette concesstan» quarante liyrcs 
de l'abbaye, et garantirent cette somme sur leurs fiefs re^ectiCab Cette 
famille poraitiait aToir possédé un ch&teau près de cette rivière^ son 
existence nous est^ du moins, révélée par la ritournelle d'une TieiUe 
ballade, chamlée et dansée par les filles des villages Toisins. Le sujetest un 
paysan qui cbaate une complainte sur chacun des membres de son àne^ 
qui avait été mangé par un loup. Voici les trois vers adressés à son échine : 

a Échine, povre échine, 
9 Plus Dû portras farine 
» Au château d'Arundel (bU). » 

Mais conunent se Cait-41 que les diverses localités, que nous venons de 
signaler dans les trois départements de l'ancienne province de la Basse- 
Normandie, aient été dépouillées du nom qu'elles portaient alors dans 
des actes authentiques, et qu'elles soiont tout à fait inconnues aujour- 
d'hui ? U est peut-être plus étonnant encore que nous n'ayonsr pu re- 
trouver aucune ramification^ directe ou indirecte , des huit ou neuf 
Arundel qui sont inscrits dans le manuscrit du Mont-Saint-Michel. 
Nous devons dire, cependant, que par une singularité assez difficile à 
expliquer aujourd'hui , une famiUe de Bonvost ouBonvoust fut trouvée 
d'ancienne noUesse , dans la généralité d'Alenfon , par De Marie, en 
1667 , et qu'elle porte les armes de la famiUe d'Arundd, argent à six 
hirondelles de sable, ^is> deux et un, à deux faces d'azur. Avaient-ils 
ces armes par alliance ou autrement? nous l'ignorons^ 

Asc, S. T. {E$9eit, folios 45, 45 (Ms), 63 b, 74 h ). Dans la baronnie 
de Swain d'Essex, il sous-tenait, à Putescia, à Sattuna et à Pumberga, 
pro fnan.f une hyde et demie de terre, quatre-vingt-deux acres , cent 
onze honunes libres , le pasnage de soixanle-dix porcs ^ et la pâture de 
vingt-^trois brebis. Une partie de ces tenures avait appartenu i deux 
honmies Hbres, ainsi qu'à Bobert, fils de Winuut^k. — Dans la baronnie 



^ 221 — 

de Robert de GoNvoii , il sooMenait ,à Biwehalai» , pro m«mtiç , ce 
qu- AlestaD # iMwme libre,. avait tenu [id est) , uae demt4iyde et une 
cfaarruée de terre » in dominio, le pasnage de dix porcs, et huit acres de 
prés. -*-Euâa , dans celle de Ranulf, il «ou^tenait une byde et 4emie 
de teffre^àDoiia, oenteuie de Witbrictesberne. 

La faniille d'Asc ou d' Ask était originaire ou possédait dans le comté 
de Léon. Elle était alliée à la maison de Bretagne , çt ses descendants , 
ou ceux de Walter , son frère , s'établirent en Angleterre. Nous voyons, 
en effet , dans le cartulaire du prieuFé de Marrig , situé dans le North- 
Reding de l'Yorksbire , que Roger d'Asc fonda ce monastère^ en 1165 , 
pour sa fille , qui s'y fit religieuse , du consentement de Warner , fils de 
Guiomare de Léon, son suzerain, et de celui de Conan, duc de Bretagne 
et de Ricbemond. Il donna aussi à ce monastère le tiers du domaine qu'il 
possédait à Marrig ; donation qui fut également consentie par ses autres 
filles, suivant l'bistoire de Ricbemond , par Clarkson. LepapeAlexandre 
III , ainsi que le roi Henri II , confirmèrent sa fondation et ses dona- 
tions. 

IJnecbartedeConan-le-Petit» duc de Bretagne et comte de Ricbe- 
mond , de 1165 à 1171 , porte qu'il donna à Conan de Ask; son parent 
j( consanguineo meo) , toutes les terres que tenait son aïeul. Nous trou- 
vons aussi , dans le même cartulaire du prieuré de Marrig , plusieurs 
cbartes de donatimis faîtes à ce. monastère , par Conan de Ask , ainsi 
qw cçUes.par lesquelles Roger, son fils, confirme celiesqu'ii avait faites, 
en même temps que eell^ de Roger d' Ask , son aïeul. Enfin , dans une 
endeiiture, qui date de 1380, nous rencontrons encore un autre Conan 
d'Ask ; mais nous n'en trouvons pas au-delà, et il est probable que cette 
famille s'éteigmt ep Angleterre , vers cette dernière époque. Son extinc- 
tion a dû se faire sentir plutôt en France ; mais les documents sur cette 
famille nous manquent, et nous ne pouvons même émettre aucune con- 
jecture probable sur son existence dans ce royaume. 

AscHU. (seryîens régis ) , T. du R. {LeieesterifUre , folio 236 b ) , cinq 
çtwurruées et deux bovates de terre , à Estevelle , daps la terre des servi- 
teurs du roi. n est probable que cet Ascbil ^tait plutôt un anglo-^axon 
qu'un français , sur lequel nous n'avons aucun renseignement. 
: AscHiL { Presbyter ) . S. T. {UncolHÛUre ^ftdio 367 b ). Il sous-tenait 



» 



— 222 — 

de la baronnie de Guy de Graon , à Ghilleby , deux mllains ayant trais 
bov. terrœ » etc. On ne peut rien dire sur cet ecclésiastique , attaché sians 
doute à la chapelle de Guy de Graon. 

AscoLF ( Anglicus), sous-tenait {Norfolk^ p. 117), une maison à Nor- 
wick. n est à présumer que ce sous-tenant était un indigène soumis , 
bourgeois de Norwich. 

AscciT , ou HAscorr , ou Hasculfus Musard , T. E. G. ( Berkshire , 
folio 61 h ; Buckinghamshire, folio 152 b ; Oxfordshire, folios 159, 160 ; 
Glaucestershire , folio 169 ; Wartoickshire , folio 214 , et Derby shire , 
folio 2T7). 

Sous le nom d'Ascuit Musard , il tenait, en chef et en baronnie, cinq 
manoirs dans le comté de Derby. Dans celui de Buckingham , il tenait , 
de la même manière , sous le nom de Hascoit Musard , le domaine de 
Ghentone , contenant deux hydes et demie de terre , quatre charmées 
et une forêt pour le pasnage de cent porcs. — D tenait , au même titre 
et sous le même prénom , sept manoirs dans le comté de Gloucester. — 
Dans le comté de Berks , il tenait , au même titre , quatre seigneuries ; 
mais , comme il n'est pas désigné sous le nom de Musard , on pourrait 
douter qu'il fût le même que les précédents. — Sous le nom de Musard 
Hascolfus , il tenait, de rege^ deux manoirs , dans le comté d'Oxford , 
composés de dix hydes de terre , dont deux et demie étaient in terra 
vasta ou en friche. Enfin, sous le prénom de Hasculfus Musard, il tenait, 
en chef et par baronnie, quatre manoirs dans le comté de Warwick. 

Hascoit , ou Hasculph Musard , suivit le Gonquérant en Angleterre , 
et parait s'être établi dans ce royaume. Atkins, dans son histoire du 
comté de Glocester , page 559 , dit qu'Hascoit Musard fut le père de Ri- 
chard , baron de Stavely , dans le comté de Derby , qui lui succéda. 
Hascoit , deuxième du nom (sans doute son petit-fils ) , lors de l'aide ou 
impôt exigé pour le mariage de la fille de Henri H , déclara qu'il possé- 
dait douze fiefs de chevaliers, de veteri feofamento, et deux et demie plus 
un quinzième , de novo feofamento. U mourut la trente-troisième année 
du règne de ce prince , en 1187. Il eut pour successeur Ralph Musard , 
vicomte de Glocester , la quatrième année du règne de Henri IH , qui , 
ayant épousé la veuve de Jean de Neuville sans l'autorisation de ce prince^ 
fut condamné à payer une amende de cent marcs d'argent. Ge même 



% 



— 223 — 

Ralph fit construire le château de Musarden, appelé encore aujourd'hui 
Musard's Gastie. II mourut en 1230, laissant au moins deux fils qui lui 
succédèrent l'un après l'autre , et probablement une fille du nom de Ka« 
terine , dont le mari parait avoir fait quelques concessions à l'abbaye de 
Saint-Éyroult. Vers cette même époque , on lit , dans un rôle manuscrit 
anglais , intitulé : Rentale de Foryate Stafordshire ( item ) , De Henrico 
pro tenemento Katerine Mumrd viginti tertio denar. 6b. annualim. — ^Ro- 
bert , fils aine de Ral[di, mourut sans postérité mâle» la vingt-quatrième 
année du règne de Henri III (1260). Ralph, deuxième du nom, son 
frère , lui succéda. Lors de la cérémonie pour la création de chevalerie , 
pour le fils aîné du roi, il fut obligé de payer trente livres pour les quinze 
fiefs de chevalier qu'il tenait. Il mourut en 1265 , laissant deux fils i 
Ralph et .Nicolas. — Ralph Musard , troisième du nom , mourut la pre- 
mière année du règne d'Edouard P' , ne laissant qu'un fils mineur , du 
nom de Jean, mort sans postérité, et probablement sans avoir été marié, 
la dix-septième année du règne de ce même prince. — Nicolas Musard , 
son oncle , lui succéda et mourut douze ans après lui , sans postérité 
mâle , et laissant pour héritier de tous ses biens sir Ralph de Frecheville, 
son neveu, fils de sa sœur ainée, Amicie Musard. Après la mort de cette 
dernière , Marguerite , sa seconde sœur , ainsi que Jeanne , fille d'Isa- 
belle , sa troisième sœur , mariée à sir William Cheladerston , reçurent 
la délivrance de tous les biens de la branche atnée , qui s'éteignit en 
1300, à défaut de descendance masculine. 

Une branche cadette s'était cependant formée par Guillaume , second 
fils de Richard Musard , baron de Stavely , et elle subsiste encore aujour- 
d'hui. Suivant Edmonson ( vol. 4 ) , ce Guillaume, fils cadet de Richard 
Musard , second baron du nom, prit le surnom de Rosmar, ou de jRu&ra 
Spala , changé plus tard en celui de Rousper , puis enfin en Roper, lord 
et baron de Teynham. Guillaume avait eu pour légitime le domaine de 
Misarden ou Musarden , et il avait épousé Elnith , fille et héritière d'Ap- 
pledon, dans le comté de Kent. Ils figurent parmi les principaux bien- 
faiteurs du prieuré de Saint-Martin d^ Douvres. Après la mort de leur 
fils, portant le nom d'Adam, il existe une lacune, plus ou moins étendue, 
dans les différents Raronages et Peerages anglais, jusqu'à Erwin Roper , 
et , depuis le règne de Henri YIII , cette famille compte plusieurs gêné- 



— 224 — 

rations suocessîTa » jasqa'an lord actuel , baron Teynham » comté de 
Kent » non compris ; mais il est à remarquer qae , aor ces nombreosea 
générations , la branche atnée ne compte qne pour sept, et qae leaantres 
appartiennent à la branche cadette , de laquelle descend le lord aetneL 

Jean Roper (M créé baron Teynham de Teynham » comté de Kent , 
le 9 juillet 1616. Depuis sa mort, il y eut douze barons. Le treizukne fut 
le lord Henri Francis Roper » qui prit le nom de Curzon , après avoir 
succédé à son cousin Jean , mort sans postérité en 182&. D était fils et 
héritier de Francis Roper » frère de Henri , dixième baron. 

Suivant Heylins les armes des Mnsard sont de gueules aux trois bandes 
d'a2ur (il a saud doute voulu dire d'argent), chargées d'autant d'anne- 
lets de gueules. 

Elles sont différentes dans Gambden : or , deux chevrons d'azur. 

Celles de Roper , ou Teyham , sont : partie fascée azur et argent , . au 
pal contre chargé de trois tètes de chevreuil éfrasées d'argent (Heyiyns, 
Helpe to English History ). 

11 est bien difficile de savoir quelle est l'origine française de cette fa-f 
mille de Musard. Les recherches les plus minutieuses ne nous ont rien 
fourni sur ce sujet. En ne s'atlachant qu'au surnom de Musard, porté 
par Ascoit ou Asculf , on pourrait le croire originaire du Berry ou 
de la Touraine , provinces qui ont en efiet fourni plusieurs chevaliers 
à la Conquête. Tel serait, entre autres , un Claude Musard , seigneur 
de Sauxelles et d'Issoudun-sui^lreuse, arrondissement et canton d'Au*r 
busson , ancien comté et province de la Marche, dont la fille, du nom 
de Catherine-Élizabeth , épousa d'abord Chartes de Montmorency, sei-r 
gneur de Neuvy-Paillon en Berry, et ensuite en 1684, Léonard^François 
du Monard de la Bemière , seigneur de Yautenuis en Limousin. En 
supposant que ce fût là le lieu d'origine de la famille de Musard, 
il serait permis de croire que notre Ascoit avait suivi , en Anglei»re, 
la bannière de Roger Le Poitevin , fils cadet de Roger de Montgomr 
mery , époux d' Almodis , fille d' Audebert , onzième du nom ^ comte 
de la Marche , son suzerain. 

Nous trouvons en outre , en Normandie , un acte de cession , sous 
la date de 1261, fait à Nicolas Musard, clerc au Tessel (Calvados), 
à charge de foi et hommage ; mais il nous est impossible de nous 



— 225 — 

pronoiuïer dur ces deux i)ointe isolés. Nous serions même J>Ias portés 
à croire , 'd*aprèsle prénom de ce teflant en chef; que notre AscoiC ou 
Hascnif Musard était un cadet de la maison de St^ylaire , dont les di-* 

« 

verses' branches, ailisi que nous Tavond déjà dite l'article Anscnlpb, 
se sont distinguée» par des surnoms -plus ou moins taries» qui, par 
la snite , sont devenus patronimiques. — Outre ces Ascoit Musard , il 
eu existe encore deux autres qui sont inscrits , au Domesdaj^Book , sous 
les noms de Enisan Musard et Hugues Musard (Voyez aux lettres E 
et H). 

AsELiNUS ( Homo liber ) , S. T. ( Norfolk , folio 189 b). 11 sous-tenait 
dans la baronnie de Roger Bigot. Le Domesday dit que sept hommes li- 
bres S. T. cent dix acres de terre et un manoir , et que deux d'entre 
eux, Beiiard et Asehnus, en tenaient séparément deux charmées de terre 
et sept acres de prairies. 11 n'y a rien à dire sur ce simple sous- 
tenant qui ne parait pas a^^artenir à la famille d'Asselin, 

AsFonn ou Asfort , Asfuert ou Aswert , S. T ( LincolnOiire, folio 
346 ); Il sous-tenait de la baronnie de l'abbaye de St-Pierre-du-Burg, 
à Bercahàm et à Eston. Ce sous-tenant , désigné sous différents noms, 
devait être le même que l'homme attaché au service de l'abbaye, ou de 
Turold, àbbé de St-Piérre-du-Burg. 

AsiNus Hugo (Hugues L'Asne ) , T. E. G. [Wittskire^ folio 73 ; ITor- 
cesterskire , 177 b ; Herefordshire , 180 , 180 b , et S. T. dans ce dernier 
comté, folio 183). Dans le comté de Wilts, le Domesday Aii^ en parlant de 
Hugues )* Asne : Ecclesia Saneiœ Mariœ Winton. temt de Bugone ( l' Asne) 
Chemie pro filia eju$. — ^ Dans celui de Worcester , il est désigné sous le 
nom de Hugo Asinus , et il tenait, en chef et par baronnie , trois hydes 
de terre à Ticbenapletrew, centenie de Game, ainsi que deux charruées; 
et, à Wich le sel , un certain Guillaume était son sous-tenant. — Dans 
le comté de Hereford , il tenait directement , dans la terre du roi , à 
Letflede, cinq hydès déterre , qui détendaient de Leofminster, T. 
R.'E. et dont il rendait cinq sous de redevance annuelle. Enfin , il 
sous-tenait , dans le même comté de Nigel-le-Médecin et de sa baronnie 
à Sutune , centenie de Tomelans , des terres qui étalait sans doute à 
sa convenance. 

11 est véritablement extraordinaire qu'un aussi puissant tenancier 
T. L 29 



— 226 — 
qui avait évidemment accompagné le duc Guillaume en Angleterre , 
n'ait laissé aucune trace de sa famille dans ce royaume. Les auteurs 
des peerages éteints n'en parlent pas et ne font même pas connaître 
dans quelles mains passèrent les domaines que Guillaume avait donnés 
à cet Hugues TAsne. II nous semble cependant qu'une pareille re- 
cherche serait facile à faire en Angleterre, où il existe des land-books de 
celte époque ; mais privés en France d'aucun document de ce genre , il 
ne nous est pas possible d'éclaircir la questiim , aussi nos recherches, 
sur cette famille , en deviennent-elles encore plus difficiles , ou même 
impossibles. 

Orderic Vital (lib. V, p. 575 ) désigne seulement Hugo Asinus comme 
témoin, avec Guillaume de Breteuil , Gilbert Crespin, Roger de Clare 
et autres , dans l'acte de la donation de l'église de Guernauville , faite 
à l'abbaye de St-Évroult , par Foulques de Guernauville , doyen 
d'Évreux , qui , malgré son caractère , avait épousé Orielde, dont il 
avait eu huit fils , ainsi que deux filles, et avait enfin pris l'habit re- 
ligieux dans ce même monastère. Ce n'est qu'un siècle et demi après, 
c'est-à-dire en 1239 , que nous trouvons quelques notions sur cette 
famille dans un rôle MS. de l'abbaye du Mont-St-Michel , contenant 
l'état des vavassories qu'elle possédait à St-Germain-sur-E. Nous y 
lisons : In tenemento Sancti Germant $unt quaJtuor vavcissoriœ , quarum 
nomina progenitorum sunt hœc : Thomas VAsne est primogenitus unius 
vavassoriœ. Les trois autres étaient tenues par Jean de Heules, Guil- 
laume Flori et la fille de Madoc. Chacune des vavassories devait le 
service d'un chevalier et autres reliefs à ladite abbaye. Ce même rôle 
MS. fait aussi mention des frères de Thomas F Asne , mais sans les 
désigner par leurs prénoms. — Dans le livre des cens et rentes de 
la baronnie de Bretteville et Yerson, près Caen , qui avait été donnée 
au Mont-St-Michel , par. la comtesse Gonnor , il est fait mention de 
Ranulf l'Asne; mais plus souvent ce nom est écrit Ranulf FAsnier. 

Nous trouvons , en 1382, un Drouet l'Asne , de BaillenI , qui recon- 
naissait devoir , à l'abbaye de St-Jean de Falaise , une redevance en 
froment , à cause d'une pièce de terre qu'il possédait à M^ontabart , 
dans le département de l'Orne. Enfin il existe encore , en Norman- 
die , dans le département de l'Eure, à Bailleul-la-Yallée , une famille 



— 227 — 

du nom de TAsDe , fort honorable et vivant noblement ; mais parmi 
toutes ces indications » il est presqu'impossible d'indiquer quel avait 
été le lieu d'origine de Hugues TAsne. Peut-être faudrait-il le chercher 
dans la Bretagne » arrondissement de Vannes , où il existe un hameau 
appelé encore aujourd'hui l'Asne , dont un sieur l'Asne de la Batar- 
dière avait pris sans doute les armes, d'or à un aigle à deux tètes de 
sable , perché sur trois branches du même. Et quoique, sur le rapport 
de M. Descartes, il ait été déclaré usurpateur , le 3 décembre 1668, 
par arrêt de la chambre de réformation de la noblesse en Bretagne, 
il est cependant présumable que la famille sur laquelle il s'était enté, 
avait pris ou donné son nom à ce hameau de l'Asne. 

AsLAC , S. T. {Lincolnshire , folio 346) , de l'abbaye de St-Pierre- 
de-Burg , une charruée et demie de terre à Turoldeby , qu'un nommé 
Frigsoca sou&-tenait également de lui. — Il n'y a rien à dire sur cet 
indigène. 

AsLBN , S. T., de Robert Stafford et de sa baronnie , onze hydes 
de terre à Silvertone, centenie de PerchoUe, comté de Stafford, folio 
249 ; c'était probablement un anglo-saxon . 

Asso , S. T. {Essex, folio 67 ). Il sous-tenait de la baronnie de 
Robert de Guernon , à Richeham , et tenait en fief tout ce qu'avait 
tenu Grodwin ; c'était probablement un simple fermier anglo-saxon. 

ArcERts ou At^rus {Add. Exon Domesday^ folios 4 et 16). Il tenait, 
dans la centenie de Bedford, une hyde de terre ; mais ce registre ne dit 
pas de qui il tenait cette terre. D est probable que cet Atsurus est le 
même qu'Atsur qui suit. 

Atsur , S. T. [Suffolk , folios 443 et 444 ). Il est inscrit parmi les 
tenanciers T. R. E., sous le titre de Commendatus Edrici de Laxe-- 
[elle, n sous-tenait , de la baronnie d'Hervey de Bourges , quatre- 
vingts acres de terre. Cette sous-tenure ancienne avait été réduite à 
deux charmées de terre, un acre de pré , le pasnage de vingt-quatre 
porcs, et la pâture de seize brebis. Il n'y a rien à dire sur cet 
anglo-saxon. 

AuDOENUS ( Sanctus ) , T. E. C. {Essex, folio 22'). L'abbé et les 
religieux de St-Ouen de Rouen tenaient en chef, du roi et par baron- 



— 228 — 

nie , Meresaiam, centenie de Wensistreu , avec vingt hydes de terre 
que ce monastère possédait même da temps d*£douard. 

L*abbaye de Saint-Ouen de Rouen fut taxée , comme les autres 
maisons religieuses de Normandie « pour fournir au duc Guillaume les 
hommes et les vaisseaux dont il avait besoin pour opérer sa descente en 
Angleterre. La coopération peut-être un peu forcée de ces monastères 
à une aussi gigantesque entreprise , fut récompensée par la donation , 
plus ou moins étendue, des terres conquises en Angleterre^ et probable- 
ment suivant le service que leur contingent avait pu rendre au Con- 
quérant. Suivant le MS. anonyme de Taylor. Nicolas , abbé de Saint- 
Ouen, avait fourni pour cette expédition quinze vaisseaux et cent hom- 
mes d'armes ; mais le duc Guillaume ne fut sans doute pas très-satisfait 
de rénorme contingent de l'abbaye, puisqu'elle ne fut dotée que de 
quelques manoirs dans le comté d'Essex , dont elle possédait même une 
grande partie des terres T. R. E. comme on le voit par ses tenures, avant 
la confection du Domesday. 

AuDOENO SANCTO ( Rernardus de), S.l. {Kent ^ (olio9h; Suffolk^ 
folio 431 b). Il sous-tenait dans le premier comté, de la seigneurie de 
Guillaume d'Arqués, à Fulchestan, quatre solinsde terre. 11 avait en 
domaine tre5 car.^duomolendinaie vingt-quatre sol., vingt acreis de pré, 
ainsi qu'un droit de forêt et le pasnage de deux porcs. Dans celui de 
Suffolk , il sous-tenait, dé la baronnie du même Guillaume d'Arqués , 
trois charmées de terre et vingt-deux acres de prés. Edmond , prêtre , 
tenait cette même terre du temps du roi Edouard. 

Rernard de Saint-Ouen, ainsi que Germond de Saint-Ouen, son frère, 
qui suit , accompagnèrent le duc Guillaume en Angleterre , sanis doute 
sous la bannière de Guillaume d'Arqués , dont Rernard était le sotis- 
tenant. — Cette famille n'ayant pas été appelée à la dignité de baron en 
Angleterre , nous ne pouvons donner ici sa généalogie dans ce royaume. 
Quelques recherches nous ont cependant amenés à reconnaître qu'elle 
s'y perpétua réellement et qu'elle y existait encore à la fin du douzième 
siècle et peut-être même plus tard , sans que nous puissions le démon- 
trer faute de documents. 

Non seulement nous trouvons un SaintrOuen parmi lescomomissaires 
qui président à la rédaction du Dome^daf/^Boak , mais encore un Gilbert 



i 

I 



— 229 — 

de SaintrOoen qui figure » comme témoin de Philippe de Briouse » dans 
UD accord fait, à Salisbury , en janvier 1103 » entre ce dernier et Guil- 
laume de Ro6s, troisième abbé de Fécamp au sujet de la propriété de la 
terre de Salming, [Mon. AnglicBf tom. III, folio 972). Dans une charte de 
Thoma^ de Cukney» pour Tabbaye de Welbeck, comté de Nottingham, 
gui fut donnée sous le pontificat de Roger de Pont-l'Evèque» archevêque 
d'York, de 1154 à 1181» nous voyons parmi les témoins Roger de Saint- 
Ouen , ainsi que Ralph de S^^'-Marie, vivant encore en 1170 {Mon. 
AnglicBy tom^Y» folio 873). Ce Roger de Saint-Ouen est également témoin 
dans une charte du même archevêque, en faveur de Tabbaye^e Saint- 
Jacques de Welbeck, de Tordre des Prémontrés. Enfin un Raoul, ainsi 
qu*un autre Roger de Saint-Ouen , sont témoins dans une charte d'É- 
tienne d'Évreux et de sa femme Isabelle , en faveur du prieuré de Saint-* 
Léonard-de^Pion, du comté de Hereford, Cette charte doit être des pre^ 
mières années du règne de Henri III. 

En France, notre tâche est d'autant plus facile que cette noble famille, 
encore existante , possède une généalogie complète dont la filiation a été 
prouyée par des actes authentiques. — Elle parait tirer son origine du 
fief de Haubert de Saint-Ouen , situé à Saint-Ouen-sous-Bailli , élection 
d'Arqués, généralité de Rouen. Ce fief mouvant des sires de Tancarville, 
chambellans hériditaires de Normandie , était tenu par Guillaume de 
Saint-Ouen, vivtfit vers 1150, reconnu comme le chef de la branche 
ainée , qui a subsité pendant plusieurs générations et qui s'est éteinte, 
vers 1720, par la mort de Tanneguy de Saint-Ouen, deuxième du nom, 
qui ne laissa qu'une fille. 

La branche cadette de Saint-Ouen , seigneurie de Folny , Hulmenil et 
autres lieux, a conmïencé par Sobert de Saint-Ouen , fils cadet de 
Guyon IY% seigneur de Saint-Ouen, qui fut marié , en 1290 , à Béatrix 
de Montigny. Ce Sobert vivait encore en 1350. Cette branche, après 
quinze générations, subsiste encore en la personne de M. Alexandre de 
Saint-Ouen dePierrecourt, <^valier, né en 1787. Il s'est marié deux fois: 
l"" avec demoiseUe Thèrese-Caroline de Médine, morte en 1822 ; elle 
était fille de Charles-Alexndre Isambart « et nièce du comte de Médine, 
vice-amiral 1 2% eQ 1825, avec LouiserSophiq deJBailleul, fille de Nicolas- 
Charles-Armand de Bailleul , président à mortier du parieinept de 



— 230 — 

Normandie et grand bailli d'épée du pays de Caux. — Il existe encore 
un fils du premier mariage de M. de Saint-Ouen, né à Rouen, le 6 
février 1819, portant le nom d'Alexandre-Louis de Saint-Ouen. 

Les armes de la famille française de Saint-Ouen sont : azur, au 
sautoir d'argent, cantonnées de 4 aiglettes au vol abbaisé du même. 

Il existait aussi, il y a peu d'années, à Saint-Georges de Boscherville , 
une famille noble de Saint-Ouen ; mais nous ignorons si elle était une 
branche de celle-ci. 

AcDOENO SANCTO (Germuudus de). S. T. [Herefordshire^ folio 139b. 
Add, Inq. Eliens., folio 498). Il sous-tenait, dans la baronnie de Geoffroy 
de Manneville, à Ascenvelle , une vergée de terre , et à Hainstone deux 
hydes et le quart d'une vergée de terre pour un manoir. Il jouissait en 
outre d'un droit de pâture perpétuel. Ces deux terres sont situées dans 
la centenie d'Odesey ou Odesie. — L'enquête d'Ely lui donne les mêmes 
tenures. 

Germond de Saint-Ouen figurait, lors de la formation du Domesday- 
Bookf parmi les jurés de la centenie d'Odesie, comté de Hereford , dont 
la liste subsiste encore (MS. Gotton. Brit. Mus. Tîb. A. YI. folio 38). 

Voyez la note précédente qui s'applique aussi à ce sou^-tenant. 

AuGUSTiNi SANCn ( Ecclesîa ) ( Gantuarii ). T. £. G. [Kent , folios 2 , 
12 et 12 b). 

L'église de Saint-Augustin de Gantorbéry tenait en chef et avait tenu 
de la même manière, T. R. E., quatorze maisons pro escambio castelli 
inurbe Cantiuiria, Il avait aussi, dans le petit bourg de ForewicYI, bour- 
geois qu'il tenait de l'évêque de Bayeux , comme il les avait tenus du 
temps d'Edouard. Gette abbaye tenait en chef et par baronnie, dans le 
Lathe ou comté de Saint-Augustin , trente-neuf manoirs dont la plus 
grande partie composait son domaine du temps d'Edouard. 

AcGUSTiNi SANCTi (Abbas), S. T. ( Kent, folio 1 b, 6 b et 7 b). L'abbé 
de Saint-Augustin sous-tenait dans la baronnie des chanoines de Saint- 
Martin de Douvres,, un solin de terre formant une charruée et demie 
que son prédécesseur avait tenu à titre de prébende. Il sous-tenait aussi, 
de la baronnie de l'évêque de Bayeux, deux solins de terre avec droit de 
pasnage , pour cinq porcs , ainsi qu'un demi-solin pour échange fait 
dans la terre du même évêque. 



— 23Î — 

AuGUSTiNus, s. T. {SusseXf folio 25 b). Cet Augustin, désigné par 
nn simple prénom , sous-tenait de la baronnie du comte Roger, à Stra- 
tone 9- trois hydes de terre ainsi qu'un bois taillis ( haga ) de la valeur de 
trois deniers et un acre de pré. 

Il ne nous a pas été possible de découvrir l'origine et la famille de ce 
sous-tenant, dont l'étendue de ses tenures, ( trois hydes ou près de trois 
cent soixante acres de terre ) permettrait de croire qu'il avait suivi la 
bannière du comte Roger comme homme d'armes ou comme chevalier. 

AuRiFABER (iîrîmbaldus ). T. du R. et non in capite ( Wiltshire, folio 
74 ). 11 tenait dans la terre des thanes, comme dépendance de sa charge 
d'orfèvre du roi , à Maniford, six hydes et demie de terre composant 
quatre charmées, vingt acres de prairies , des parties de moulins et un 
pàtis de douze acres ; à Stantone il tenait dix hydes de terre formant six 
rharruées , trois acres de pré et un pàtis de six acres. — Ces diverse» 
terres faisaient partie de la baronnie réservée dans le domaine particu-' 
lier du roi , et elles étaient affectées au traitement des offices ou charges 
de la maison du prince. 

AuRiFABER (Otto), T. du R. {Essex^ folio 97 b, et comme S. T. même 
comté, folio 3 b). Cet Otto tenait du roi à Glestingethorp, centenie de 
Hiddingson , une demi-hyde de terre que le comte Algare avait tenue , 
et trois charmées de terre pour les hommes. D sous-tenait à Geldeforde, 
ad censum in manu régis, très car. terrœin Dom. et sex car. pour les 
hommes. Ce domaine, qui était alors en la main du roi, avait appartenu 
à la reine ( sans doute Mathilde) , qui en avait distrait trente acres de 
bois pour les donner à Richard fils de Gilbert (Richard deClare). Même 
note que pour le précédent. 

Cet Otto n'ayant pas été baron ni même réellement tenant en chef , 
les auteurs des faronoges et des Extincts Peerages n'en ont pas fait men- 
tion. Nous ne pouvons que répéter, d'après Morant, folio 305: Que 
Otto Aurifaber était le père de Thomas-Fitz-Otto , mattre de la monnaie 
du roi, qui fut le chef d'une famille éteinte en Angleterre, en 1282, par 
défaut de postérité mâle. 

Nous ne trouvons également en France, qu'une Alice, fille de Jean 
Aurifaber et femme de Vital , qui fit, en 1234 , plusieurs donations à la 



— 232 — 

Maison-Dieu de Lisieux, ainsi qu'un Raoul Aurifaber ou l'Orféyre qui 
vendit à Guillaume d'HermanyilIe , en 1287 , Thommage qui lui était 
dû par Pierre Daniel. Mais il est impossible de reconnaître aujourd'hui 
l'espèce de rapport et de filiation qui aurait pu exister entre ces der- 
niers et notre Otto. 

AcRiFABER (Otho ). S. T. ( CanUfridgeshire , folio 190 )• Il tenait dans 
la terre du roi, à titre de ferme, quatre hydeset demie et une vergée de 
terre à Lidlintone , centenie d'Emingford. Cet Othon ne parait pasètre 
le même que le précédent. Même note que ci-dessus. • 

Aurifaber (Baimbaldus). S. T. [Norfolk, folio 273). D sous-tenait 
à Haringeby , centenie d'East-Flee y cent acres de terre ainsi que cent 
acres de pâture , qui rendaient vingt sols. Même note que ci-dessus. 

Aurifaber ( Theodricus ou Theodoricus ). T. du R. {Surret/f 
folio 36 b ; Berkshire , folio 63 , passim , et Oxfordshire , folio 180 b). 
Dans les deux comtés de Surrey et d'Oxford il tenait , dans la terre des 
thanes, mais non in capite, plus de neuf hydes de terre , dans diverses 
Jocalités de ces comtés , parmi lesquelles deux hydes et demie , situées à 
Welde, avaient été tenues librement par la femme de ce Théodoric 
T. R. E. Enfin, dans le comté deBerks, il tenait en chef treize hydes et 
deux charmées qui avaient été tenues par Edouard avant la formation 
du Domesday. Même note que ci-dessus. 

Aurifaber ( Alwardus). T. du R. {Berkshire , folio 63 ). Il tenait du 
roi à Sotesbroc, centenie de Benes, la terre que son père avait tenue 
de la reine Edithe. Cette terre était composée de sept hydes et de huit 
charruées de terre; plus, deux charmées en domaine, une église et sept 
acres de pré. Même note que ci-dessus. 

AuTBERT, T. du R. ( Yorkshire, folio 330 b). D tenait à Daltone , 
centenie de Hase, dans la terre des thanes du roi, deux charmées de 
tierre, mais qui étaient en deux parties séparées. — ^ Cet Autbert était 
probablement un thane saxon , soumis au Conquérant , qui hii avait 
conservé son titre et ses émoluments. 

Anti, ou Aun (unus homo). S. T. (Glocestershire , folio 166; 
Shrewsbury f folio 259 b, et 260 b ) . Il sous-tenait et avait sous-tenu 
T. R. E. à Leminingtune, centenie de Derhest, comté de Gloucester, 
trois hydes de terre de la baronnie de St-Pierre de Westminster. — Il 



— 233 — 

atait également soo&^ena à cette époiiiie et sotu-tenait, comme homme 
libre , comté de Sbrewsbory: l"" à littlegam et à Botwerde, one hyde et 
demie de terre dansla baromiie da comte Koger de Montgommery , 2* 
dans le même comté et de. la même manière, dans la baronirie de Roger 

m 

de \Acjf nne partie da domaine de Dodentone pour trois hydes de terre. 

n est bien évident qne cet Anti était nn homme libre indigène , qui 
n'avait pas été entièrement dépouillé par le gouvemement normand. 

Atbnbl. s. t. [Skrewsbury, folio 259 b). D sous-tenait une demi- 
hyde de terre à Golardicote , centenie de Cenodovre, dans la baronnie 
du comte Roger de Montgommery , qui tenait avec ses hommes la pres- 
que totalité des terres de ce comté. 

La parcimonie du Conquérant à l'égard de la famiUe d'Avenel des 
Biards ou de £s-Biards , a d'autant plus droit de nous surprendre » que 
Robert Wace , historien si précis de la Conquête , en parle d'une 
manière d'autant plus honorable qu'il accole ce puissant seigneur 
aux sires d'Ayranches ( vers 13600 et 13601 ) : 

ff D'Avrendn i fu Richan, 
ff Ensemble od li gQ de Biarz. » 
Et plus bas , vers i 5652, il i^joute : 

ff Des Biarz i fu Ayenals. » 

Il nous est donc permis, de supposer actiourd'hui que ce simple S. T. 
guidé par un motif qui nous est inconnu , ou jn^férant p0ut-être la 
haute position dont il jouissait en normandie, n*aura pas voulu recher- 
cher les faveurs du duc-roi , et par la suite il aurait encouru la disgrâce 
de ce prince. 

Plusieurs auteurs font remonter l'existence de la fSunille Avenel des 
Biards à l'invasion Normande, et notamment Vincent de Beauvais, 
historien du treizième siècle , qui dit , dans son Miroir hisiorial , 
( chap. 2i ) , que Hérold Avenel fut le premier de cette famille qui vint 
en Normandie avec Harold ou RoUon, dont il était consanguin, ainsi 
que des Paynels, des Tessons, des Giflàrds et autres. Quoique l'assertion 
de cet historien , peu véridique d'aQIeurs , ne soit pas appuyée de docu- 
ments écrits , nous la contesterons d'autant moins que l'antiquité et Til- 
T. I. 50 




— 234 — 

lustration de la famille d' Avenel des Biards , nous est en partie révélée 
dès le siècle suivant. 

Nous trouvons en effet, dans les titres de la maison de Clinchamp, une 
charte originale de Hugues de Boceto» fils de Jean, par laquellece seigneur 
donna, en 1035, à l'abbaye de Marmoutiers, l'église de Saint-Martin de 
Belème, avec toutes ses dépendances, du consentement d'Odon, frère 
du roi Henri I" , roi de France ( sans doute à cause de sa mère 
Berthe] , de Geoffroy, comte d'Anjou, dTves, évèque de Séez , et de 
son parent , Hervé de Braviard , Buiard ou Biard. Cette charte est 
en outre attestée par 23 témoins, parmis lesquel on remarque un Hun- 
gerius, désigné sous le titre de Drudus Odonis ( sans doute serviteur ou 
chambellan d'Odon , frère du roi). Dans une autre charte, datée de Tan 
1067 , qui a rapport à une contestation qui s'était élevée au sujet de la 
donation précédente, nous y retrouvons non seulement Hervé, parent de 
Hugues de Roceto , mais encore un Girald , fils bâtard de ce même 
Hugues, ainsi que Sigemberg de es-Biarz (sic) probablement fils ou 
neveu de Hervé. Ce dernier semblerait également avoir donné le jour 
à un Osmellinùs , qui cogtuminabatur At>enellui , suivant une charte de 
Robert de Say, datée de l'an 1060, et qui concéda, avec Avitia sa femme, 
la troisième partie des droits qu'il avait sur l'église de Saint-Martin de 
Say {Gallia Christ. Instr. col. 153). D'un autre côté, Sigembert des 
Biarz , son frère, paraîtrait être mort sans postérité mâle, puisque nous 
voyons, bientôt après, les enfants d'Osmellinus, joindre le nom de Biarz 
à celui d' Avenel , porté par leur père. 

La charte de Walter et de Ranulf d'Astin , datée de l'an 1082 {Gallia 
Christ, col. 107 et 108), permet aussi de croire qu'Osmellinus fut le père 
de GuUlaume , de Johel , de Walter , de Ranulf Avenel des Biarz , et 
peut-être de Greslin , ou plutôt Fraslin Avenel , et de Hervé Avenel , 
leurs frères ou parents. Par cette charte , Guillaume Avenel des Biarz , 
donnait, avec ses frères, l'église de Yezins ainsi que le prieuré des 
Biarz, à l'abbaye de la Couture , diocèse du Mans, dont son frère Johel 
était alors le cinquième abbé ; etBanuIf Avenel , son autre frère, faisait 
également confirmer cette même donation par Rainald Avenel , son fils, 
encore enfant. La même année 1082 , ce Ranulf donna à l'église de 
Mortain , un fief dans la paroisse de Proussy , canton de Gondé-sur- 



— 235 — 

Noireau , et noas le voyons figurer également comme témoin avec 
Frasiin Avenel, dans plusieurs chartes de Robert , comte deMortain. 
Enfin Hervé Avenel» signa» comme témoin, une charte de Guillaume , 
comte de Mortain (de 1190 à 1106) qui donnait au monastère du Rocher, 
le manoir de Guingle , ou Glin , comté de Gomouailles , en Angleterre. 

Guillaume Avenel des Biarz, premier du nom, sénéchal du comte de 
Mortain, figure comme témoin dans la charte de ce prince, datée de 
Tan 1088, par laquelle il fondait une prébende dans la collégiale de 
Saint-Evroult, pour le prieuré de Mortain. D fut le père de Guillaume 
Avenel des Biarz, deuxième du nom, de Richard, de Robert, et de 
Hugues Avenel , qui , suivant Benoit de Peterborough, fut fait prison- 
nier avec Raoul de Fougères, au siège de Dol en Bretagne. 

GuiUaume et son frère, Richard Avenel des Biarz , figurent parmi les 
bienfaiteurs de Féglise de Goutances, comme on le voit par la charte de 
Robert de la Haye, confirmée par Henri I" en 1126 {Gallia Christ. Instr . 
col. 237). La bulle du pape Urbain UI, ainsi que la charte confirmative 
de Henri H, font également mention de ces deux Avenels. Nous trou-* 
vous aussi Robert Avenel des Biarz , leur frère qui fignre comme témoin 
dans une charte de Guillaume, comte deMortain et de Boulogne, 
donnée à linchebray, en 1158 , en faveur des religieuses de Moutons. 
Mais les bornes de cette notice ne nous permettent pas de donner ici 
l'analyse des actes que nous avons trouvés dans les archives de Mortain, 
qui concernent la nombreuse famille d' Avenel. Nous dirons seulement 
que le chef de cette famille devait au roi, pour son fief des Biards , lé 
service de cinq chevaliers dans la vicomte de Gérences. 

Guillaume Avenel des Biards, deuxième du nom , eut trois fils, Ni- 
colas , Roland et Olivier Avenel ; mais , quoique Nicolas soit désigné 
dans la généalogie de cette famille comme le fils aine , nous croyons 
qu'il appartient à une autre branche. Roland était évidemment le fils 
aine de Guillaume U , auquel il succéda. U figurait parmi les cheva- 
liers bannerets , sous Philippe-Auguste , et lorsque son père donna 
l'église des Landes ku prieuré de Moutons , il fit confirmer sa d ona-* 
tion par ce même Roland , comme son fils aine. Gelni-<d épousa Ha ois, 
dame de Parigny , et il donna en 1228 , à l'abbaye de Savigny , le 
droit de présenter à la cure de Parigny , ainsi qu'une partie 4e la dlme 



1 

If 



--236 — 

4e Soardeyal, da consentement de sa femme. Roland Âyenel parai- 
trait être mort vers la première moitié de Tannée 1228, car Haois prend 
le titre de veoye de Roland Ayenel, dans on acte de cette époqoe , en 
confirmant un échange que son fils Guillaume » troisièm:e da nom, ayait 
fait ayec Fabbaye de Sayigny. — Oliyier Ayenel , son frère, parait être 
mort la même année 122Ç. D ayait épousé Pétronille, dame de la Ghàze, 
fille de Hamelin de la Chèze. Dans une charte de cette même année, 
Pétronille prend le titre de yeuyed'Oliyier Ayenel» mileSf et elle déclare 
que pendant sa yiduité, elle à abandonné, à Sayigny » tous les droits 
qu'elle pouyait ayoir sur le moulin de Moulines , que son père ayait 
concédé à ce monastère , en 1223. Elle parait n'ayoir eu de son ma- 
riage, qu'un fils qui portait le même nom d'Oliyier, et qui yiyait encore 
en 1261. Enfin, en 1239, Foulques de Huechon confirma la donation 
de ce moulin, fiadte par Pétronille, yeuye d'Oliyier Ayenel, miles. 

Guillaume Ayenel des Riards, troisième du nom, était, comme nous 
rayons dit plus haut, fils aîné de Roland et d'Haois de Parigny . U épousa 
Julienne , dame d'Orgières , qui , suiyant une charte de Sayigny, était 
yeuye en 1258 ; et nous yoyons, dans un acte postérieur , qu'elle ayait 
eu une fille du nom de Nicole, qui ayait épousé Symon de la Rocherie, 
cheyalier. D est éyident qu'elle ayait eu d'autres enfants, sans doute en 
très-bas âge, lors de la mort de Guillaume III, bien que la généalogie de 
cette famille n'en parle pas. 

Cette généalogie dit en effet que GuiUaume III fut le dernier de la 
branche atnée des Riards, et qu'il ne laissa que deux fiUes, portant tou- 
tes deux le prénom de Guillemine ou de Guillemette, dont l'aînée épowa 
GuiUaume Le Sotherel, cheyalier ; et , la seconde , Raulin de la Cham- 
pagne, également cheyalier. La même généalogie i^jouteque, suiyant on 
ayeu, rendu en 1389, par Guillaume Sotherel, fils de la i^emière Guil- 
lemine , et par conséquent petit fils de Guillaume, troisième du nom , 
la bi^onnie des Riards ayait été partagée entre sa mère, d'une part» et 
Guillemette Ayenel , sa tante , d'autre part , qui en rendit ayeu en liOl, 
ou cent quarante trois ans après la mort de son père, arriyée en 1258. 

n est donc bien éyident, d'aj^ès ce simple exposé , que Guillaume 
Ayenel , Seigneur desRiards , troisième du nom , n'ayait pas pu , comme 
on l'a dit dans cette généalogie, comparaître à Tours, en 1272, ayec les 



— 237 — 

chevaliers du Clotentiii, qae le roi Philippe-le-Hardi y avait rafiflemblég, 
pour se mettre en possession du comté de Toulouse. D «a est de même 
de tous les actes faussement attribués à Guillaume m, depuis 1258, qui 
ne peuvent réellement appartenir qu'à un autre Guillaume Àvenel, dont 
l'histoire de cette famille ne parle pas, et qui devait porter le nom de 
Guillaume lY . 

Ainsi ^ pour concilier la chronologie et rectifier la généalogie que 
nous donnons ci-après, nous avons dû supposer que ce Guillaume Âve- 
Bel, quatrième du nom, fut réellement le dernier de la branche aînée 
4es Bîards , et qu'il fut le père des deux Guillemine ou GuiUemette , 
mère et tante de Guillaume Sotherel , son petit-fils, qui réunit, sur sa 
tète, la totalité de la baronnie des Biards, après la mort de sa tanle> dé- 
cédée en 1405. Guillaume Sotherel, soigner des Biards, conserva cette 
baronnie jusqu'en 1419 ; mais, à cette époque, il en ftat dépouillé par 
Henri Y, roi d'Angleterre, qui la donna à Thomas Bovet , et celui-ci en 
rendit hommage à ce prince, en 1420 (Extrait du registre des dons,« 
page 91). 



— 238 — 



Jean àb Rowlo. • N... 



I 



iTant 1067. 



I 



Hogaet d« RoMto, j N... Henrée d« BraTÎard «i Bitrii s4f . 
fÎTant en 1086, mort I firére oa parent d) Huiniw , 

1067. 



mort apréa 



Girard , fib bâurd 
de Hogaea de Boeeto. 



I 



Oimelliniia dictât = Atitia. 
ÀTonel, ▼!▼*. en 1000. | 



Sigembert de 
Bien mort S. P. 



Banulf Ato-b^ 
nel , Tirant 
en ion. 



BU. GoîU* A 



Tonel 
det Bien, sé- 
néolial dv e^ 
de Mortain , 
▼ÎT. en 108t. 



lobel dea Walter Are- Herrée At^ FraaUn km- 
, abbé ne! dea Bien , oel , tirant en nel , TÎTant A 
de la. Gon- m. en 1081. 1108* U VLémt «po- 

tnre / en qne. 

1081. 



Bainald At»— K. Gnulanme Afo- -H . . . Biehard Ato- Bobert AToné!, a6> Hognea Avenel, 
nel, TÏTant en • nel dea l^an , U* nel. nèohal apréa Goil- tné an itége de 

1188. dn nom, ataéehal lanme. Dol. 

dn comte de Mor- 

tak en 1160. 



L 



oland ATend,^ Hacite de Pa-B=Vieolaa ATenel.?N.. Olivier AtenelsPélronille 



seignenr dea 
mort en 1188 



end , ^ Hacite de Pa- 
Bîan f Irigny, femme de 
iBoland. 



Goillaorne Arenel ^ Julienne , dame 



dame de 
laCbéie. 



dea Biards, III* dn nom, 
mort en 1168. 



)Lh 



dOrgiéreai 



Onrier Arenel , Ç N. .. 
cbe?'. , Tirant en : 
1161. 



l 



rnillanme , préanmé 
4* dn nom de Biarda , 
mer% sani postérité 
mâle. 



N... James ATonel ai 
Bnays. 



N... Nicole ATonel . < 
fille de Gnillaome in, 
épooae. 



Sfmon de k 
Booherie , 
cher 



Gnulemine ATcnel,' 
dame poor moitié de 
la baronnie des Biards 
éponse. 



I 
Goillanme le Gnilleminc Arenel , da-T (Banlindela 

Sotherel , obéra- me pour Tantre moitié de • Cbampane , chera- 
lier , rir. en 1888. b baronnie, 1I.S.P. an : ^w. 

1406. 



GnOlanme le Sotberel , 
gneur de la totalité de la baron- 
nie dea Biarda , de 1406 à 1419. 



— 239 — 

n existe encore plnneon branches de cette famille, tant en Norman- 
die qn'en Bretagne , indépendamment des Âvenels d'Angleterre dont 
nous allons parler; mais les bornes de cette notice , déjà trop étendue, 
ne nous permettent pas de signaler les dernières, et nous nons borne- 
rons à donner ici leurs armes. 

Celles d'Àvenel , sir des Biards , chef de la branche mère , sont de 
gueules à trois aigles d'argent, deux et un. — La branche de Fraslin 
d*ÀYenel porte le même écu brisé d'un lambel ; — Chevillard dit de 
gueules à l'aigle éployée d'argent, mais ces armes sont celles d'une autre 
branche. — ^La Chesnaye des Bois parle d'une branche issue des Fraslin, 
portant de gueule à l'aigle éployée d'or. — Les SothereU seigneurs par 
alliance de la baronnie des Biards, portent, d'après leur sceau sans cou- 
leur, trois écus, deux et un brisés d'un laml>el. — ^Enfinun arrêt rendu 
en 16G8, par M. de La Bourdonnaye, en b chambre de réformation de 
la noblesse de Bretagne,dit que Julien Ayenel, seigneur de la Villeneuve, 
porte de sable à un cerf passant d'or. 

Il nous est d'autant plus difficile d'établir , d'une manière précise, 
Texistence et la filiation de la branche des Avenels d'Angleterre , que 
celle-ci n'habita que temporairement ce royaume, et qu'elle se trouve 
souvent confondue avec celle de France. D'un autre côté, le sous-tenant 
du nom d'Avenel, que nous trouvons inscrit dans le Domesday, n'ayant 
eu qu'une part très-minime dans la distribution des domaines d'Angle- 
terre, et n'étant pas, par conséquent , titré , les auteurs des Peerages et 
des Baronages, ont dû garder le silence sur sa famille , quoiqu'elle fat 
déjà si puissante en France. Nous ne pouvons doncen avoir de révéla- 
tion aujourd'hui, que par la date des actes de donations que leurs des- 
cendants firent à diverses maisons religieuses , dans leurs domaines de 
l'Ile de Wight , mais, plus particulièrement encore en Ecosse], où ils 
possédaient un plus grand nombre de propriétés qu'en Angleterre. 

Voici , au reste , ce que nous avons pu découvrir sur cette famille 
anglaise dans le registre ou cartulaire du prieuré de Lenton, situé dans 
le comté de Nottingham. Nous y trouvons (page 114) la charte de fon- 
dation de ce prieuré , donnée sous le règne de Henri P', par Guillaume 
Pcverel, présumé fils naturel de GuiUaume-le-Gonquérant, dans laquelle 
figure comme témoin , un Avenel Haddon , avec Bobert de Ferrières, 



Ralph Anselyn et antres. — Aveiiel HaddoD, par une charte particulière 
( page l'*i5td.) donne à ce même prieuré deux manoirs qui faisaient 
partie de son domaine de Haddon. —Nous trouvons aussi» à la même 
page» unecharte confirmatiye de Guillaume Peverel^dans laquelle flgur 
rent, comme témoins, Guillaume Àvenel , ainsi que Hugues de Buron, 
Adam de Mosteyn et plusieurs autres. — Ce registre désigne également 
(page 34) un Robert Ayenel, parmi les témoins de la charte de fondation 
•de l'abbaye de Saint-Jacques de Wélbeck, ainsi que parmi ceux de la 
charte donnée en 1169 , en faveur du prieuré de Lenton» par Robert- 
Fiti-Ralph, seigneur d'AIfreton, dans le Derbyshire. — Enfin ce même 
registre dit que les Avenels étaient la tige et les fondateurs de la maison 
de Mauvers, du comté de Rutland ; ce qui veut dire seulement que cel- 
le-ci descendait d'une fille de la famiUe d'AveneL 

Dans un grand nombre d'actes, émanés des Avenels, pendant le XII* 
siède {Form. Angl. p. 189 et 196) nous y trouvons les chartes de Guil- 
laume Avenel, soit seul , soit avec son fils Olivier Avenel , qui rélatent 
les donations qu'ils firent à l'abbaye de la Quarrer. — Son frère, Robert 
Avenel, figure aussi comme témoin dans plusieurs chartes de Richard 
de Lacy. — Suivant Ck>llins (Peerage, page 84), ce même Robert Avend 
donna son bois de Poliwarth à l'abbaye de Kelso, en Ecosse.— Lelivie 
Noir de l'Échiquier (vol. prem.pag. 198), nous fait aussi connaître des 
Avenels dans le comté de Redford. — Guillaume Avenel (sans doute le 
troisième du nom ) est désigné comme banneret ou haut baron d'Ao- 
. gleterre, pour le comté de Gloucester , du temps du roi Jean. — Nous 
le retrouvons dans YAntiquarian Repertory (tome 3, page 86) , comme 
ehevalier du temps de Henri ID, pour le comté de Cambridge. D portait, 
pour armes, d'argent à la fosce de six rondels de gueules. Hais le manus- 
crit de la blibliothèque britannique (Galigula, 218), en le citant comme 
l'un, des bannerets d'Angleterre , dit qu'il portait d'argent à une fiisee 
et trois rondels percée de gueules. 

Enfin si nous «goûtons à ces diverses indications , que les Avenek 
étaient barons des Marches, ou frontières de l'Ecosse, à cause de laba- 
ronnie de Eckdales , que la branche anglaise possédait dans ce royaume , 
nous aurons donné tout ce que nos recherches les plus actives ont pu 
nous fournir sur cette Cunille. 






— 241 — 

AvESCrOT, S. T. {Cambridgeshire , folio 202). Il sous-tenait de la ba- 
ronnie de Robert de FafitoD, trois bydes de terre , à Drayton , centenie 
de Stow. 

La famille de ce sous-tenant n'étant pas, à notre connaissance , par- 
venue à la dignité de baron , en Angleterre , il nous est impossible d'y 
suivre sa filiation , et de dire même si elle y a fait soucbe. D'un autre 
côté, quoique le nom sous lequel il est inscrit dans le Domesday^ ne soit 
qu'un prénom fort commun à cette époque, nous croyons pouvoir y 
rattacher une famille du nom d'Avesgot , qui existait , ou existe peut- 
être encore dans le Perche. Elle fut reconnue d'ancienne noblesse , en 
1483, tenant un fief de la maison de Montgommery; et elle eut, en 1732, 
un de ses membres page de la maison du roi, Pierre-Louis d'Avesgot, 
seigneur de Coulonges ( sans doute Goulonges-les-Sablons , canton de 
Bémalard, département de l'Orne). 

Le LaI>oureurdit qu'Hélène d*Avesgo^t épousa Gilles, seigneur de Ma- 
thieu , en 1454. Les armes de cette famille sont d'azur à un tronc ou 
écot d'arbre d'or, posé en fasce, accompagné de trois gerbes du même, 
deux en chef et une en pointe, à la bordure de gueules chargée de huit 
besants d'or. 

AviGi, S. T. {Bedfordshire , folio 211). D sous-tenait, de la baronnie 
de Guillaume de Yarennes , une hyde et une vergée de terre , à Estone 
(le même, sans doute, que celui qui suit). 

AviGi(Homo Aschil antecessoris Hugonis Beleamp), sous-tenant 
(même comté et même folio), seulement une vergée de terre, à Estone, 
dans la baronnie de ce même Guillaume de Yarennes. 

Cet Avigi est évidemment, comme le précédent, un sous-tenant anglo- 
saxon, dépendant ou vassal d' Aschil , qui , du temps d'Edouard, possé- 
dait la terre concédée à Hugues de Beauchamp. Aschil la réclamait alors 
sur Guillaume de Yarennes , qui avait conservé ce même sous-tenant 
Avigi. 

AvRAMCHES (Hugues d' , ou Hugo Gomes) tenait en chef, et par ba- 
ronnie, quatre hydes, moins une demi-vergée de terre, à Bichetone 
{HantSf folio 44). — Dans le comté de Berks , il tenait de la même ma- 
nière, deux seigneuries ainsi qu'une haga ou courtil et une maison , à 
Piritune ( folios 56, 56 b et 60). — D tenait en chef, dans le comté de 
r. /. 31 



— 242 — 

Wilfs, six seigneuries (folios 68 et 69); — dans celui de Dorset, onze sei- 
gneuries (folio 80) ; — dans celui de Somerset (folio 91), trois seigneur 
ries ; — dans celui deDeyon (folio 104 b), quatre seigneuries. — Il te^ 
nait en chef» et par baronnie, dans le comté de Buckingfaam,. trois 
seigneuries, ainsi qu'un bourgeois rendantyingt-six deniers (folios 43, 
46 b et 47) ; — dans celui d'Oxford ( folio 157 ), il tenait , de la même 
raanièrç, cinq seigneuries ;**- quatre seigneuries et deux, manoirs, dans 
le comté de Gloucester (folio 166 b) ; — deux seigneuries, dans le comté 
de Huntingdon ( folio 205 b) ; — dix autres seigneuries , ainsi qu'une 
maison de la valeur de quatre deniers, dans le comté de Northampton 
(folios 219 et 224 b) ; — dans le comté de Leicester, il tenait, de la même 
manière , vingt et une seigneuries , ainsi que dix maisons dans la Yilie 
(folios 230 et 237) ; — dans celui de Warwick (folio 239), il tenait ^u-r 
lement une byde et trois vergées de terr^ ; — dans te comté de Ghester* 
il tenait, comme comte palatin de Gbester, et au même titre eldroit que 
la couronne d'Angleterre était tenue parle roi, quarante-deux seigne^i-r 
ries, et jouissait, en outre, d'une redevance sur tes maisons de la 
vilte de Ghester (folios 262 b et 263 b) ; — il tenait en chef , et par ba- 
ronnie, une seigneurie dans le comté de Derby (folio 273 b) ; — quatre . 
seigneuries et autres droits dans le comté de Nottingham (foli<^ 280,^280 
b et 282 b) ; — il tenait, de la même manière, dans le comté d'York, cinq 
seigneuries , et il avait le droit de soc dans trente-deux centenies de ce 
comté (folio a05};-HJans le comté de Lincoln (folios 336, 349 et 349 b), 
il ne payait aucun droit de geld au roi et tenait en chef, et en baronnie, le 
droit de soc, sur soixantenlix-sept localités, indépendamnçient des trente- 
neuf seigneuries qu'il possédait. — Il réclamait en outre diverses pièces 
de terre ou de bois dans le Lincolnshire (folio 375) ; -* dans le Gheste- 
ven (folio 376 b),— et dans l'Yorksbire (folios 380 b, 381 b et 380).<-t 
Enfin il tenait en chef, et par baroniûe^ cinq seigneuries, dans le comté 
de Norfolk ( folio 152) , — et sept autres dans celui de Su ffolk (folio 
298 b). 

M. EUis semble avoir été induit en erreur en désignant, dans ses ta- 
btes, Hugues d' Avranches comme simple sous4enant,dans les comtés de 
Berks (folio 58), de Gloucester (folio 164 b) et de Shrewsbury (folio 254). 
Il est évident que dans les deux premters comtés il est seulement inscrit 



— 243 — 

comme donateur ou comme usurpateur, et que, dans le dernier, M. 
Ellifl a confondu ce Hugues avec Hugues de Montgômmery . 

L'existence historique et politique de Hugues d'Avranches , dit Le 
Loup, comte palatin de Gbester , a été si clairement démontrée par 
les historiens nonnands ou anglais, qui ont fait des recherches sur ce 
paissant seigneur , au'une nouvelle notice sur sa famille serait sura- 
bondante ici ; mais il n'en est pas de même de sa généalogie, peu connue 
d'ailleurs, et qui a été entourée de graves erreurs. Celle qui nous a été 
donnée par André Duchesne {Hist. Norm. script.^ p. 1095 ), quoique la 
plus exacte, n'en est même pas dépourvue; et elle est, en outre, ihcôm- 
plète,puisqu'il ne la fait remonter qu'à Ansfrid Lé Danois. Nous allons 
essayer de la donner ici. 

Presque tous les auteurs des sagas danoises ou islandaises, et particu- 
lièrement Snorro, désignent Rognwald ou Raungwalder , comme le pro- 
géniteur de la famille de Hugues d'Avranches. Ce puissant seigneur nor- 
wégien fut créé comte de Mœrc, et, plus tard , des Orcades, par Harald 
Harfager , ou le beau chevelu , onzième roi de la Norwége. Quelques 
auteurs lui donnent deux femmes ; mais il ne fut réellement et légitime- 
ment marié qu'une fois avec Hildir on Hildesr, fille deRoIf Nefio, dont 
il eut deux fils : 

1** Thorer , son fils atné , qui devint comte de Mœrc , après la 
mort de son père , et conserva tous les domaines dont- il jouissait en 
Norwége ; 

2''Hrolf , ou Rollon , qui , suivant l'usage des cadets du Nord , cher- 
cha à établir sa fortune par des expéditions maritimes , et qui , après 
des revers et des succès , devint paisible possesseur de la Neustrie , 
en 912; 

'S** Outre ses deux fils légitimes, Rognwald eut encore plusieurs autres 
enfants naturels de ses concubines , que Snorre désigne tous par leurs 
noms. Nous ne citerons ici que Hrollager , sorti d'une esclave favo- 
rite quece seigneur avait épousée sttfivant le mode danois , more danieo , 
(Torfaei Orcades j p. 18 ). M. Toustain de Richebourg s'est évidemment 
trompé , en disant que ce Hrollager était fils de Rollon et de Popée , 
fille du comte de Rayeux. D'autres auteurs ont aussi avancé qu'il 
avait pris te nom de Drogon (sans doute après s'être conveti i l'exemple 



— 244 — 

de son frère Roilon); mais ce fait ne nous parait pas avéré. Cet Hrollager, 
vivant en 896 , fat le chef de la famille de Hugues d'Avranches. Il 
épousa Emina N. , dont le nom de famille nous est inconnu , et il fut 
le père de 

Hrolf Turstan , vivant en 920, qui avait évidenmient suivi son oncle, 
le duc Roilon, en Normandie. Il épousa Gerlotte de Blois, fille de 
Théobald , comte de Chartres et de Blois ; mais il est plus que proba-^ 
ble que cette Gerlotte était une fille illégitime de ce comte. Il eut de 
cette union : 

V Anslech de Bastembourg , tige des Bertrand » seigneur de Brique- 
bec , et de la seconde maison de Montfort-sur-Risle , vivant en 943 ; 

2"" Guillaume , tige des seigneurs du Bec-Grespin ; 

3"" Ansfrid Le Danois , qui fut , suivant quelques historiens , le pre- 
mier vicomte dTxmes ou d'Hyesmes; Il conserva cette charge jusqu*en 
978 , époque où la vicomte fut temporairement enlevée à sa famille 
et donnée à Roger de Montgommery , grand-père de Roger , qui fut 
plus tard comte d'Alençon , ainsi que d'Arundel et de Shrewsbury, 
en Angleterre. Le nom de sa femme n*est pas parvenu jusqu'à nous. Il 
fut le père de deux enfants : 

l*" Ansfrid ou Onfroy Le Danois , dit Le Gotz ou Gois, deuxième du 
du nom , fut rétabli , en 1013 , dans la vicomte d'Hyesmes , dont son 
père avait été dépouillé en 978 , et il reçut en outre celle de Falaise. 
Nous ignorons le nom de sa femme ; mais il fut le père de Turs- 
tatn de Gotz , et sans doute d'autres enfants qui nous sont également 
inconnus ; 

2^ Osmont Gotz , second fils d'Ansfrid , figure dans une charte de Ri- 

« 

chard II, en faveur de l'abbaye de Jumièges, comme étant contemporain 
du duc Richard I*' , et comme ayant donné à cette abbaye, avec ses 
copropriétaires, la terre de Yimoutiers. Dédit quoque Vimonasterium 
Osmandus Gotz et omnes qui cum illo partem habebant ( note suppl. de 
M. Le Prévost , /{ofnan de Hou, p. 8). Il était l'oncle de Toustain 
qui suit: 

Turstain ou Toustain deGoîs, fils d'Ansfrid , deuxième du nom, 
fut très-en faveur auprès de Robert II , dit le Magnifique , et duc 
de Normandie, dont il était le chambellan. H acconipagna ce prince à 



— 245 — 

la Terre-Saiote , et fut chargé par lui de rapporter les reliques qu'il 
avait obtenues du patriarche de Jérusalem » pour l'abbaye de Gérisy 
qu'il avait fondée. Turstain fut vicomte d'Hyesmes , en 1035 » après la 
mort de son père ; mais s*étant révolté , en 1041 y contre le duc Guil- 
laume y fils de son bienfaiteur y il fut exilé , et ses biens ayant été con- 
fisqués , ils furent donnés à Harlette , mère du Conquérant. Turstain 
épousa Judith de Monterolier , dont il eut , entre autres , Richard 
qui suit : 

Richard Goz ou Le Gois , son fils y resta toujours fidèle au duc Guil- 
laume , et parvint à faire rentrer son père dans les bonnes grâces de 
ce prince , malgré sa rébellion. Il épousa Emmeline ou Emma de Gon- 
teville , fille d'Harlette » mère du Conquérant, et femme alors de Her- 
luin, seigneur de Gonteville. Par une suite naturelle de cette union il 
rentra dans les biens confisqués sur son père et il en acquit beaucoup 
d'autres dans rAvranchin, d'où il prit sans doute le nom d'Avranches^ 
On voit en effet, dans une charte donnée par le duc Guillaume en faveur 
de l'abbaye de St. -Evroult, vers l'an 1064, qu'il y figure comme témoin 
avec beaucoup d'autres seigneurs , et qu'il signe cet acte du nom de Ri- 
chard d' Avranches.il était donc alors seigneur ou vicomte d'Avranches; 
cette dignité lui était personnelle, et rien ne prouve que ses ancêtres en 
aient été revêtus avant lui. 

Quelques historiens ont dit et répété qu'il n'était pas présumable que 
Richard d'Avranches vécût encore à l'époque de la Conquête, bien que 
Robert Wace ait dit ( vers 1360 ) : d'Avrancin i fu Richarz. Le savant 
annotateur du Roman de Rou^ ajoute même « (t. Il, p. 242, note 2 , }: 
Ceci est une erreur. Ce ne fut point Richard d'Avranches , mais son fils 
Hugues dit Le Loup qui assista à la bataille d'Hastings. » Nous ne contes- 
terons pas tout-à-fait cette assertion; mais nous la trouvons au moins dou- 
teuse , puisque Richard existait encore en 1082, et que son fils Hugues 
n'avait pas pu porter le nom d'Avranches du vivant de son père, en 1066. 
En effet , dans une charte du roi Guillaume , datée de l'an 1074 , par 
laquelle ce prince donnait, à l'église deBayeux, les biens de Grimoult-du- 
Plessis , nous y trouvons , parmi les témoins et signants , le quatrième 
après les prélats , Richard Goz , vicomte d'Avranches [GalU Christ, col. 
66) . Et, dans une autre charte de Roger de Montgommery , donnée en 



— 246— 

1082, en faveur de Si-ÉtienDede Gaea, nous voyons également, parmi les 
témoins, ce même Richard, fils Turstain, ainsi que son propre fils, HugQ 
Cornes (/&ttf.Instr. col. 73). Nous pourrions donc en inférer qye Richard 
d'Avranches avait pu suivre le duc Guillaume en Angleterre, et qu^ii 
avait sans doute obtenu de ce prince de vastes domaines dans ce royaume, 
.mais qu'étant mort avant la confçclion du Domesday , il n'avait pas pu 
être inscrit dans ce registre, qui ne fait mention que de son fils Hugues, 
héritier de ses biens. 

Richard d'Avranches n*eut qu'un seul fils et quatre filles de son ma- 
riage avec la sœur du Conquérant. 

l"" Hugues d'Avranches , dit Le Loup (sans doute à cause de sa ban- 
nière ou de ses armes d'azur , à une tète de loup arrachée d'argent ) , ne 
parait pas avoir été présent à la bataille d'Hastings , en 1066. H ne re- 
joignit le duc Guillaume qu'après cette victoire, qui décida du sort de 
l'Angleterre. Sa valeur et son habileté furent fort utiles à son oncle 
pour se maintenir après la Conquête, et il contribua à réduire les 
Gallois sous son obéissance. Il en fut libéralement récompensé par ce 
prince, qui le créa , en 1070, comte palatin de Chester , et tenant ce 
comté franc par l'épée , comme lui-même tenait l'Angleterre par sa 
couronne. Aussi créa-t-il douze barons appelés ses pairs , et il eut sa 
cour souveraine qui jouissait de tous les droits royaux. Ce prince fas- 
tueux et prodigue à la fois , ayaii toujours « à sa suite , une nombreuse 
compagnie d'hommes d'armes déterminés à combattre ; ce qui lui avait 
attiré la considération des Normands et des autres compagnons du roi 
Guillaume, qui le regardaient comme l'un des chefs les plus actifs de 
l'armée et le plus en état de maintenir les révoltes partielles dés vaincus. 
— Hugues fut également puissant en Normandie , depuis son élévation 
en Angleterre. Suivant le Livre Rouge de l'Echiquier , ses descendants 
devaient au duc dix chevaliers pour la baronnie de St-Sever et celle de 
Rriquessart; et, pour son propre service^ il devait cinquante et un cheva-* 
liers , et autant pour ses fiefs , dans le comté de Mortain. 

11 restaura , en 1085 , l'abbaye de St-Sever , diocèse de Coutances « 
et , en 1093 , celle de Ste-Yerburge , située dans son comté de Chester. 
Il fit aussi beaucoup de donations à plusieurs établissements religieux , 
suivant l'esprit du temps; et enfin ayant prit l'habit monastique dans son 



— 247 — 

abbaye de Ste-Yerbûrge , le 20 juillet 1101 , il y mourut quatre jours, 
après , sous le froc , c'est-à-dire le 24 du même mois et an ( Ormerod , 
Eistory of,Cheshire^ vol. i" , p. 10). 

Hugues avait épousé Mathilde , d'autres disent Hermentrude , fille 
de Hugues, comte de Clermont en Beauvoisîs , de laquelle il eut troi$ 
fils légitimes, n laissa également un fils et une fille naturells , dont nous 
parierons plus bafl ; 

2^ Judith d'^Avranches , fille aînée de Richard Gois , laquelle épousa 
Richer de Laigle ; 

3*" Hélisende y sa seconde fille, épousa Guillaume , comte d'Eu et non 
pas d'Évreux , comme on l'a dit et écrit ; 

4"* Isabelle « sa troisième fille , épousa Gilbert , fils cadet du comte de 
Corbeil , sans doute Bfauger de Normandie, troisième fils de Richard P' 
qui , ayant épousé Germaine de Corbeil , fille unique d'Albert de Cor* 
beil , devint comte de Corbeil , jure uxoris ; 

5"" Enfin Mathilde^ sa quatrième fille, épousa Renouf de Rriquessart, 
vicomte de Ray eux ; mais elle ne Tut que sa seconde femme , car il avait 
épousé précédemment Alix , fille naturelle du duc Richard UI ( Grands 
off. VII, page 469). Mathilde fut la mère de Ranulf de Rriquessart ou 
de Meschines , qui succéda a son cousin germain Richard , fils de Hu- 
gues , comte de Ghester , dont nous parlerons bientôt. 

Les enfants de Hugues d'Avranches sont: 

1** Richard, vicomte d'Avranches et comte deChester, n'avait encore 
que sept ans à la mort de son père. Dès qu'il fut en état de porter les 
arme» , il fut un des plus fermes adhérents du roi Henri P' y et il le ser- 
vit loyalement dans les circonstances les plus épineuses de sa vie. Il 
épousa Mathilde , seconde fille d'Etienne de Champagne , ou de Rlois 
( depuis roi d'Angleterre ) , et de Mahaud , première comtesse de Rou- 
logne ; mais l'existence si brillante de ce jeune seigneur fut de courte 
durée , et ^ lorsqu'il revint en Angleterre , sur la Blanche-^Nef ^ avec les 
fils de Henri I" (la dix-neuvième année de son règne), il périt avec eux, 
ainsi que sa jeune femme et toute sa famille qui l'avait suivi. Il n*avait 
alors que vingt-cinq ans et n'avait pas eu d'enfants. Son neveu , Ranulf 
de Meschines , son cousin , hérita du comté de Chester et de ses autres 



— 248 — 

domaines, en qualité de neveo du comte Hugues d' Avrancbes, et comme 
fils de Mathilde\ soeur de ce dernier. 

Richard portait de gueules croiseté d*or avec une tète de loup érasée 
d'argent , ou les mêmes armes que son père avec une légère modifica- 
tion d'émaux assez commune à cette époque ; 

2* Philippe d* Avranches , qui , probablement était le fils aine de Hu- 
gues, et mourut avant lui. Suivant Milles ( Co^o/o^u^ of Honour), 
il aurait signé , comme témoin , une charte de Guillaume-Ie-Gonqué- 
rant , ou plutôt de Guillaume-Ie-Roux ; mais nous ne connaissons pas 
ce document ; 

3"" Robert d' Avranches , moine de l'abbaye de Saint-Evroult , qui 
devint ensuite abbé de St-Edmond en Angleterre ; 

4*" Othœrus ou Otwell , fils naturel de Hugues d' Avranches , et gou- 
verneur de Adelin, fils de Henri I", avec lequel il périt dans le naufrage 
de la Blanche-nef , en 1119 ou 112Ô. Il est probable qu*il ne fut pas 
marié et qu'il mourut sans postérité; , 

5° Enfin Géva, également fille du comte Hugues, qui épousa Geoffroy 
Riddel ou Ridell , et qui périt avec elle dans le même naufrage. Elle 
avait eu cependant de ce mariage une seule fille , Mathilde Ridell , qui 
resta sans doute en Angleterre , lors de cette catastrophe , et qui épousa 
Richard Basset , troisième fils de Raoul Basset ( Voyez V Basset). 

Ainsi s'éteignit en France l'illustre maison des vicomtes d'A vranches, 
dont nous donnons ici le tableau généalogique : 



— 249 — 



Rognwald , comte de s Hildir on Hildur , fille 
Msrc , etc. I de Rolf Nefio. 



Tboric , c** Hroli , oa HrolUger , 

de Msrc Rollon , l" fils naturel , 

dae de Nor- tiv. eu 896. 

mendie. 



^ Emina N. 



I ' 

Ilrolf Turs- 
tan , vivant 
en 920. 



Gerlotte, 
fille de Thi- 
baut , c** de 
Blois et de 
Chartres. 



I I I 

Anslee de BastenH^rN... Ansfrid de (xoi, oa y^... Guillaume, tige des ?N... 



bourg , tige de 

Briquebec , vivant 

en 94S, mort en 990. 



le Danois , I** vi- 
comte d'Ezmes , jus- 
qu'en 978. 



seigneurs du Beo- 
Grespin. 



Onfroy^e4)anois , ^...Osmont de Gos. 
vicomte d'Exmes en 
1013. 



sN. 



Turstain de Goi , ^Judith de Montero- 



vicomte dExmes , 
depuis 1 035 jusqu'en 
1041. 



lier. 



Richard d'Avran- jEmmadeGonleviUe, 
ehes, vivant en 1064 1 fiUe de Harlette , 
et en 1083. mère du Gonqoér^ 



Jodi 



S 18 I 1 I 4 

ith,fenH Eluende , Hugues d' A- ^^Hermentm- Isabelle, 



mè de Ri- femme de vranches , 

cher , de Gilbert , G** G** de Ghes- 

Laiffle. d'Eu. ter, mort en 

1101. 



de , fille de femme de 
Huénes, G** Gilbert, fils 
detilermont. du G** de 
Gorbeil. 



./.. 



5 
ithilde 
d'Avran* 
ehes. 



' Renoofde 

Briquessart, 

vicomte de 

Bayeux. 



Doei 



2 I 3 I 1 

Robert , Philippe Richard ' 
moine de d'Avranohes d' A vranches 
St^Evroult , mort sans M. S. P. 
abbé de St- postérité, en 1120 , à 
Edmond. l'ftge de 25 

ans. 



I 



I 4 I 4 I Ranulf de =rN. 

' Matbilde , OtheweO , Gtva , ma- Meschmes, : 

fille d'Etien- gouverneur riée à Geo^ G**deChe*- • 

ne , G** de du iib de froy Ridel, ter , etc. 

Champagne. Henri I**, morte 

mort en 1120. 
en 1120. 



T .L 



32 



— 8i50 — 

n y avait , en outre , tant en France qu'en Angleterre t une autre fa- 
mille qui portait le nom d'Avranches. &k filiation régulière existe, dans 
le dernier royaume, depuis la Conquête. Elle eommence à Guillaume , 
premier du nom d'Avranches , mort en 108? , jusqu'à Guillaume, qua- 
trième du nom , mort sans postérité mftie » avant 1235. Cette fttmille 
possédait en baronnie le domaine de Folkestone^ dans le comté dé Kent, 
que Mathilde , sœur de Guillaume lY , et son héritière , porta dans la 
maison de Grevecœur. Elle avait épousé Hamon de Grevecœur, puissant 
baron du comté de Kent , qui possédait dans les comtés d'Oxford , de 
Bedford , d'Essex et de Hertford. Cette f^iidlle portait d'or à cinq che- 
vrons de gueules. 

Une autre famille anglaise, qui tenait, de la baronûie de Folkestone, 
le manoir d'Everinge en Altham, souvent appelé Avraniches» par une 
contraction forcée de ce nom , prétendait aussi sortir d'une branche ca- 
dette de la famille d'Avranches. Un Wolward d'Evering tenait ce ma- 
noir du temps de Henri III, et ses descendants le conservèrent jusqu'en 
1688 , époque où il fut vendu par John Evering. Cette famille portait 
d'azur , ou plutôt d'argent , à trois chevrons de gueules. 

AzELiNA (Uxor Radulphi Tailgebosc), T. E. G. {Buckinghatmhire, fo- 
lio 153 ; Cambridgeshire, folio 202 ; Bedfarâshire , folio 218). Elle tenait 
du roi, dans les deux premiers comtés: comme veuve et à titre de douaire, 
une demi-hyde de terre, dans celui de Cambridge ; enfin elle tenait par 
baronnie, onze seigneuries situées dans sept eeqtenies du comté de Bed- 
ford . 

Nous n'avons pas pu découvrir jusqu'ici de quelle famille sortait cette 
Azelina , veuve de Raoul Tailleboi^ , dont la mort est indiquée dan^ le 
jDomesdoy, folio. 213. Raoul parait n'avoir laissé qu'une fille unique , 
également inscrite comme tenant en chef dans lecomté dé Hertford; par 
conséquent sa famille se serait éteinte , à défaut de postérité mâle. Au 
surplus , nous ne pensons pas que ce Raoul fût de la famille de Guil- 
laume et d'Yves Taill^bois , qu'on croit issu^ de la maison d'Anjou. 
Celle-ci se perpétua , et , sous le règne de Henri II , elle prit le nom de 
Lancastre, par la permission du roi. Il est, au contraire , présumable 
que la famille de Raoul tirait son origine de la famille de Taillebois , de 
l'arrondissement de Domfront , dans le département de l'Orne, dont elle 



— 251 — 

{»rit le nom , et qu'elle était rééliraient normande et non pas angevine. 
On trouve , en efiet , dans une liste des cfaevaliers qui suivirent la ban- 
nière de Henri de Sonifront à la Conquête » en 1066, les noms de Ma- 
thieu de la Ferté4lâcé et 4' Achwrd d'ÂnÂrièies , ainsi que celai du 
seigneur de Taâlebois , qui , probablement > était le mari d'Âzelina. 

AZBLDf ou AzEurrus , S. T. ( Someneithire , folios 88 , 88 b , 89 , 90 
b et 94; Àdditammta Eœ&n Domsday, folios 69, 129 > 131 , 134, 
UO, 142, 155, 156, 415, 479, 480, 483 et486). Osous^enait, delà 
baronnie de Roger d'Arundel , deux hydes de terre, à Eslida. VExm 
Dameêday lui donne les m^nestenures dans ce comté. Deous-tenait éga- 
lement, dans la baronnie de Tévèque de Goutances ( souvent désigné 
comme évèque de Saint-Lo ) , diverses pièces de terre , situées dans 
treize paroisses de ce comté, qui sont désignées, dans YExon Dometday^ 
sous le nom de terres occupées (m terris oecupatis). Enfin , il 80u&-te- 
nait , dans ce même comté , de la baronnie de l'abbaye de Glastonbury, 
sept bydes et trois vergées de terre, dont jouissait Alf hilla, mère de l'abbé 
de ce monastère, ainsi que la terre tenue à la même époque par deux 
tbanes. 

n ne nous est permis de former aucune conjecture sur l'origine 
et sur la famille de ce sous-tenant , désigné seulement par ce prénom. 
On sait que beaucoup de familles ont souvent adopté les prénoms d'Aze- 
lin , Asselin , Ascelin et autres semblables , comme noms propres. Nous 
ne pouvons pas dire cepeiidant si celle qui nous occupe a fait souche , et 
si nous devons y rattacher une branche du nom d' Ascelin qui s'était 
établie dans le Maine , où nous la trouvons alliée , vers la fin du !Uy^ 
siècle , aux seigneurs d'Ouilly-le-Basset , dont elle tenait la vavassorie 
deslfs,enl401. 

AzEUNiJS , S. T. ( Sus$ex , folios 20 b et 21 ) , une hyde de terre de la 
baronnie du comte de Mortain , sdnsi que trois bourgeois et une mai- 
son. — Dans le comté de Berks, folio 59, il sous-tenait deux hydes 
et une vergée de terre de l'abbaye d'Abendotie. — Dans le comté de 
Wilts , folios 69 et 72 , il soufr-tenait, de la baronnie d'Édo««rd de Salis- 
bury , de nonAreuses tenures en terre, en pré , en bois , pMure et mou- 
lin, ainsi que le domaine que Yaleran-le-Yeneur possédait dans ce même 
comté. — 11 sous-tenait aussi de ce dernier , Aasm le comté 4e Dorset , 



— 252 — 

folio 82, une hyde de terreàDodesbery. — ^Dans le comté de Northamp- 
toD, folios 221 et 222, il sous-tenait, dans la terre des hommes de Tab- 
baye de St-Pierre de Burgh, et dans celle de Tabbé du même monastère, 
neuf acres et demie de terre , vingt acres de pré et six acres de bois. — 
Dans celui de Stafford, folio 2i8 , il soufr-tenait, de la terre et baronnie 
du comte Roger, près de deuxhydesde terre. — Dans le comté de 
Ghester , folio 268 , il sous-tenait du comte Hugues de Ghester , une 
hyde de terre. — Enfin, dans celui de Derby , folio 276 b, il sous-tenait 
de la baronnie de Geoffroy Alselin. — Ge puissant sous-tenant paraîtrait 
être le même que celui qui précède, bien que rien, dans le Domesday , 
ne décèle son identité avec lui. Au surplus la même note peut leur être 
appliquée. 

AzBLiNUS (Homo Gilberti de Gand ), S. T. ( Lincolnshire, folio 355 b). 
Il avait, dans la baronnie de Gilbert de Gand , deux charmées , en do- 
maine et trente acres de prés. 

AzELiNus (Homo comitis Hugonis), S. T. dans la baronnie du comte 
Hugues, à Bîbi , dans le North-Reding {Lincolndiire^ folio 349). 

Azo, S. T. n sous-tenait, de la terre et baronnie du comte Roger, huit 
bydes et quarante huit acres de terre , une pêcherie , le pasnage de trois 
porcs et un droit de pâturage, dans le comté de Sussex {Sussex^ folios 
24 et 25). Dans celui de Dorset [Dorsetshire , folio 83), il sous-tenait, 
de la femme de Hugues-Fitz-Grip , une hyde et une demi-charruée de 
terre , ainsi qu'une âpre de pré et vingt acres de pâture. — ^Dans la terre 
des hommes de Tabbaye de Saint-Pierre de Burgh , comte de Northam- 
pton, [Northamptonshire , folio 222). D sous-tenait cinq hy des et une 
vergée de terre. — Dans le comté de Leicester, [Leicestershire, folio 
236 b). il sous-tenait, de la comtesse Judith, deux charmées de terre. — 
Enfin dans le comté de Shrewsbury (folios 254 , 254 b et 255 ), il sous- 
tenait, de diverses personnes, dans la baronnie du comte Roger , treize 

« 

acres et demie de terre. 

. Cet Azo était probablement un cultivateur indigène qui prenait à bail, 
de différents sous-tenants, les terres qu'ils ne pouvaient exploiter par 
eux-mêmes. 
Azo ( Presbyter), S. T. ( NoUinghamshire , folio 285), dans la terre et 



i 



— 253 — 

baroDDie de Roger de Busly » une cbamiée de terre environ. — Cet Azo 
était sans doute le chapelain de Roger de Busly. 

AzoR , T. du R. ( Wiltshire, folio 73 b). Il tenait directement du roi 
et seulement par droit de sa cbarge , deux bydes de terre à Berrelege et 
une autre byde à Corselie , dans la terre des thanes. — Cet Azor est évi- 
demment un tbane saxon, soumis au Conquérant ; et probablement il 
est le même que celui qui est inscrit parmi les grands tenanciers T. R. £. 
comme jouissant de plus de soixante manoirs, situés dans dix-huit 
comtés du royaume. 

Azor , S. T. {Hants , folio 53 , Middlesex , folio 130 ). Il sous-tenait , 
dans le premier comté, une charmée et une vergée de terre de la baron- 
nie de Gozelin, ûIsd'Azor, et, dans celle de Guillaume-Fitz-Other, comté 
de Middlesex , il sous- tenait , du tenant direct de ce même baron, huit 
hydes de terre. Dans la liste des tenanciers antérieurement à la confec- 
tion du Domesday , on voit qu*un Azor Huscarïe ou familier du roi 
Edouard, possédait alors cette même terre. II est probable que cet 
anglo-saxon est le même que celui qui nous occupe. N'ayant sans doute 
pas fait sa soumission , il aura été dépouillé de ses biens et n'en était 
plus que le simple fermier . 

Azor (Filius Salevae), T. E. C. [Nottinghamshire , folio 280 b). Cet 
Azor, fils de Saleva, tenait en chef et par baronnie le même domaine 
dont il jouissait dans ce comté T. R. E. Il semble même avoir con- 
servé, par tolérance sans doute, le droit de soc ou sac ou de juridic- 
tion dans les métairies qu'il y possédait encore par extension, et particu- 
lièrement sur quatuor bov. ter. ad geld.^ c'est-à-dire qui étaient soumises 
à l'impôt et qui faisaient partie de la baronnie de Guillaume Peverei. 

Le silence unanimement gardé par tous les historiens anglais et 
français sur une famille si puissante et si nombreuse du temps d'E- 
douard, doitnous paraître d'autant plus extraordinaire que nous voyons, 
d'un autre côté , Guillaume le Conquérant répandre avec profusion les 
^itres et les honneurs sur les fils d'Azor , inscrits comme T. £. C. dans 
le Domeiday , sous les prénoms de Goscelin , de Henri et de Guillaume, 
fils d'Azor. Sous ce double point de vue , il nous serait donc permis de 
croire que le chef de cette famille , ainsi que ses fils , avaient soutenu le 



--25* — 

parti du dac de Normandie en Angleterre , après la mort 4*£doaard , 
et qu*ils s'étaient opposés à rnsarpatîon de Kswld, ou du moim qa'lU 
en avaient averti le duc Guillaume. Il fallait > en effet , q/Me cet Azor eût 
rendu des services bien importants à ce prince, pour motiver une faveur 
aussi signalée envers une famille dont l'illustration est demeurée incon- 
nue jusqu'ici , faveur qui autrement ne pouvait être ni expliquée , ni 
même justifiée. 

Il en est sansdoutede même d'Azor» fils deSaleva» objet de cette notice» 
que nous présumons être un fils naturel qu' Azor aurait eu de la saxonm^ 
Saleva , et qui aurait participé aux faveurs du duc comme les autres 
enfants de ce thane. 

AzoR (Goscelinus filins], T. E. G. {Hants , folio 53 et 53 b). Gosce- 
lin 9 fils d'Azor , tenait en chef et par baronnie les manoirs de Scaldel^ 
ford , dans l'Ile de Wight, Rode, Sendiz, Weristeton et sept autres sei* 
gneuries.dans ce comté (Voyez la note précédente). 

AzoR (Henricus filins), T. E. G. {Bedfordshire, folio 216 b). Henri, 
fils d'Azor,.tenait en chef et par baronnie une hyde de terre, àFemalis, 
centeniede Wilga. 

AzoR (WiUehnus filius), T. E. G. {Hant$, folio 53 b). Guillaume, 
fils d' Azor , tenait en chef et par baronnie , Modrestan , . Sevtecome , . 
Hamestede, Gelatune, ainsi que trois autres seigneuries. H sous-tenait 
également du roi , dans la baronnie royale de l'Oe de Wight , une hyde 
de terre, àFreschwater et à Bovecome, deux acres et demie de terre sur 
lesquelles il avait quatre maisons. Gette sous-tenure paraîtrait résulter 
d'une extension de sa propriété , puisqu'il possédait en chef à Fres- 
chwater. (Même note que dessus). 

AzoR(HomoYvonisdeTaillgebosc),S.T.(I«fico/fuAtre, folio 351 b).Get 
Azor parait être un anglo-saxon soumis , qui tenait d'Yves deTaillebois, 
à titre de feudataire ou de vassal , dans son domaine de Bertune , deux 
charmées de terre, trois cents acres de bois tailli& [tilva mimUa) et 
treize acres de pré. 



— 255^ 



I- APPENDICE A LA LETTRE A. ( ). 



lilKEit 'WÏÏNTOmLX, 



>o^ 



Le livre de WiDton , oa le rôle de Winchester , folrme deux parties* 
iim dififtiDctea, comme nous l'aTons déjà dit dans FlntroductioD. 

La première partie remonte àÉdouard*-le-€onfesseur^Ell6 fut essiiite 
i^gée par l'ordre du roi Senri V , qui , jaloux de comparer ses droits 
l'oyaux avec ceux que percevait le rèi Édouairdy fit faire mie enquête à 
cet effet. Ylngt-^ix jurés» pris parmi les principaux sou^tenants ou 
bourgeois, furent appelés pcMir confirmer» sous la foi du serment ^ la 
déclaration des tenanciers » en présence des cinq commissaires enques^ 
teurs suivants : l"" Guillaume Giffard , évèque de Winchester (mort en 
1129) ; 2r Herbert le chambellan ; S"* Radulphe Basset ; i^ Geoffroy Ri- 
del , et 5"" Guillaume de Pont de F Arche» qui procédèrent à la recherche 
ordonnée par Henri I^ (mort en 1135). Cette première partie com- 
mence à la page 532, et elle s'étend jusqu'à la première cotonne de la 
liage 542. 



(*) La piilftlicaticMi dia ZÎvre df Winimk. aiiiai que celle du BoUkn^BOoky qui sait, 
sonblerail dénuée 4'iQtéré(, parce que la plupart de» noms inscriu sont peu suscep- 
tibles de notices ou de détails parUculiers« Mais ces deux r61«s étant annexés à Tédl* 
tion anglaise du Domesday^ dont ils forment un appendice obligé, notre travail eût 
été incomplet par le fait méine de rémission de ces additamenta. Non seulement 
ils nous font connaître de nouveaux noms que le Domesday ne désigne que par de 
simples prénon», mais ils rempUsseDteaoote le but que nous noua étions proposé : 
celuide meitreeq é^îden^; tes (milles frïui^aiBes qui peuveot, avec justiee, réclth* 
mer le titre glorieux d^ la présence de leurs aaoétrets à la conquête de TAuglelene. 
Nous avons en outre été pou^séç à donner ces ^(Mt(am«n(a par l'aveu mém<^ de sir 
William Dugdale, qui dit, dans son ]tÊona$tîconAnglieanum{LUÎ,p. 164), queleHo- 
meêday^Book était loin de ceateoirlous les noms de ceux qui avaient suivi h Con- 
quérant en Aaglelevrew 



— 256 — 

La seconde partie fat setdement reprise vers cette dernière époque, 
et elle fut terminée en 1148 , sous le règne du roi Etienne, successeur 
de Henri V. Elle fut exécutée de la même manière, par l'ordre de 
Henri de Blois, cardinal, évéque de Winchester, abbé de Glastonbury et 
frère du roi Etienne. Cette seconde partie commence à la seconde co- 
lonne de la même page 5i2 et se termine à la 562^ page, inclusivement. 

A. 

Abendon (Robert) redd.x. dm. ethabet ij sol. in Bucchestrei. p. 555, 
deuxième partie. Il n'y a rien à dire sur ce tenancier, qui était sans 
doute le petit-fils d'un Roger , sous-tenant T. R. E. et qui avait pris le 
nom du lieu où était située sa tenure. 

ÂBONEL (Rogerius). Hab. extra Port, de Sud. redd. priori.... et habet 
irsol. (p.560M«); — Ibidem, Red. epiwop. ii} den. ob.hab. i\sol. vi den. 
(p. 561). 

Acul' ( Adelardus ). Redd. M. iv sol. xxx den. et hab. viij sol. in 
Magno Vieo. (p. 5i2)*. Cet Acul était un simple S. T. de l'abbé. . 

ActLARius ( Richardus). In Magno Vicoredd. àbb. xxx dm. hob. viij 
sol. (p. 542, 2^ partie). — Même note que pour le précédent. 

AcuLARius ( Turstinus ), hab. in Magno Vico ; redd. abbali vij sol. (p. 
542, deuxième partie). Le même Turstin hab. extra Portam de West. 
Reddebat canonicis de Sancto Dionysio xxxij denar. et hab. inde vj sol. et vj 
den. (p. 546). Il était sans doute frère ou parent du précédent. 

Adêlardus redd. X den. cons. T.B.E.p. mon. Gaufrid. caim. deb. simil. 
de ij mans: ( p. 540 , T' partie). — Cet Adelardus sous-tenait, du temps 
d'Edouard. D est porté en cette qualité au Domesday-Book. Geoffroy 
était sans doute son descendant ou le normand auquel ses biens avaient 
été donnés. 

Adeleis. Elle avait à prélever trois sols dix-huit deniers sur la terre 
que tenaitEomia, femme de Robert, frère de Warin (p. 551, 2* partie). 

Cette Adeleis, ainsi que Robert, fils de Warin, nous est inconnue. On 

ne peut dire à quelle famille ils appartenaient. On trouve un Warin de 

Heer, tige de la famille de Fitz-Warine, dont le fils possédait, à la même 

date. U existait en outre sept sous-tenants qui portaient le même nom. Il 



— 257 — 

nom est donc bien difficile, sinon imposable, de nous fixer à leur égard . 
AiNBUKG ( Emoldus). Hab. extra portam de West. rcdd. friori ji sol. 
et hab. inds vj soL — Le même redd. priori xij den. et kab. xvj dm. 
(p. 547, 2' part.). Reddebat régi de i? terris viij den. et kab. tnde ij 
$(d. (p. 548 ). — Le nom d'Adeiing était fort commun à cette époque , 
et il est probable qu'ErnoIdus descendait d*an anglo-saxon. 

AnsLiz, Willelmo mar. xt den. (p. 552). La même rendait sans donle 
à l'évèque, ij sols (p. 560, 2* part). Il est fort difficile de se prononcer 
sur cette Adelize. 

AnELis (Soror Henrici de Port). Hcbd>. in Suechestret. Deb. eo$uei fa- 
ceredeiij mans. (p. 540, l'* partie). — ^Nous donnerons, au mot Porf, une 
notice sur la noble famille de Port, originaire du Bessin. Nous dirons 
seulement ici qu' Adelise était fille de Hugues de Port , baron de Baring, 
qui reçut, avec cette baronnie , cinquante-cinq seigneuries, lors de la 
distribution des propriétés anglo-saxonnes ; et que Henri, son frère, 
qui vivait sous le règne de 6uillaume-le-Roux, fut le second baron de 
Basing, en Angleterre, comté de Hauts , après que son père se fut fait 
moine , à Winchester. Nous n*avons pas pu découvrir si Adelise fut 
mariée. Elle devait être fort âgée. 

AnELMUS Telar ou Telonarius. Extra Portam de Sud. redd. episcopo 
xij den. (p. 561, 2' partie). 

Cet Adelmus est un simple artisan,établi hors de la ville et payant un 
droit à l'évèque. 

Adelvoldus (Prspositus Winton). Il donna à ses parents de col/e re^ts 
lij manmras^ qu'ils habitaient du temps d'Edouard (p. 532, 1'** partie). 
Le même Adelvold habeb. T. R. E. une çellarium reg. Edward mon. hab. 
Escorfan et non redd. consuet. reddxYSol. (p. 533, l'* partie). Ce préposé 
devait être le fils ou petit-fils de l'Aldevoldus, inscrit dans le Domesday, 
comme sous-tenant dans le comté de Kent. 

^LMERESTAifE (Godfridus). Red. de mon. T.R.E. viij. den. cons. Guil- 
laume de Hoctone paye la même taxe (repartie). — ^Nous n*avons trouvé 
aucun renseignement sur ce sous-tenant. Guillaume de Hoctone est 
évidemment un français ou un normand, qui, à Timitation des autres, 
aura pris le nom de son fief, pour se distinguer, et sa famille le conserva 
sans doute. 

T. I. 33 



— 258 — 

jElricus (Faber). Redd. r. ij. den. episcop. vj s. de terra B. (p. 548 
deuxième partie] . On trouve des JElricus sous-tenants avant la Conquête» 
et depuis » dans le Domesday-Book; mais il est probable que celui^-ci 
était un simple artisan, ayant pris le nom de son métier pour prénom. 

ÂGBMUND. Redd. priori xij den. (p. 547, deuxième partie). 11 y a plu- 
sieurs Agemund inscrits comme sous-tenants au Domesday-Book et a- 
vant sa formation, dont Tun, entre autres, qui possédait dans le comté 
de Hauts , et qui avait conservé ses propriétés, parait être le père de 
celui-ci. 

Agnell (Petrus), ou Petrus de Agnellis. Hab.in Wunegrestret. Redd.' 
somiti de Clara xij den. — Almn Steward solebat ex redderey'} den. ex alia 
parte ivsol.(p. 553, deuxième partie). 

Nous retrouvons encore ici une noble et ancienne famille normande, 
qui fut évidemment présente à la Conquête, et dont le Damesday-Book 
n'a pas fait mention, ou du moins que ce registre n*a fait connaître que 
par des prénoms. Aussi , nous empressons-nous de donner une notice 
sur cette ancienne famille encore existante dans la Basse-Normandie 
sous le nom français d*Aigneaux. 

La famille d'Aigneaux est originaire de la généralité de Caen, et nous 
pensons qu'elle sortit particulièrement du Cotentin. En effet, elle a dû 
donner son nom à la paroisse d'Aigneaux, bu le recevoir de ce lieu. Elle 
y possédait une baronnie, plus importante même que celle de Saint-Lo, 
dont elle n'était séparée que par la rivière de la Yire. Elle renfermait, 
dans sa mouvance , un grand nombre de fiefs et arrière-fiefs relevant 
de cette baronnie, pendant environ sept lieues du cours de cette rivière. 
Les seigneurs d'Aigneaux possédaient de vastes domaines dans le Co- 
tentin et dans les environs de Caen. Presque tous les établissements re- 
ligieux de cette partie de la Normandie les comptent au nombre de leurs 
bienfaiteurs. Il nous serait impossible d'entrer dans l'énumération de 
leurs nombreuses donations ; les bornes restreintes de celte notice s'y 
refusent. Nous citerons seulement les établissements qui eurent part 
à leurs bienfaits et dont il est fait mention dans les chartes et cartulaires 
des abbayes de Sainte-Trinité , d'Ardennes , de Barbery , d'Aunay , de 
Sainte-Croix, de l'Hôtel-Dieu de Caen (bulle d'Innocent III), de Beau- 
lieu et Maison-Dieu de Saint-Lo. Ils possédaient , outre la baronnie 



w - ^ 



— 259 — 

d^Àigneaux » des domaines à Saint-Gontest , à Amfreville , dans Tlsle 
Marie et autres lieux. lis eurent de grandes alliances; et, comme bien, 
faiteurs , ils eurent leur sépulture dans l'abbaye d'Ârdennes, du XII* au 
XV siècle. 

Cette maison dut exister dès le commencement de l'invasion norman- 
de ; sa puissance , ses grands biens et ses donations , dès l'année 1066» 
prouvent qu'elle existait depuis long-temps. Plus tard on voit qu'Odon, 
évêque de Bayeux , avait acquis des biens de Herbert d' Aigneaux , qu'il 
donna à son église , en 1074. Cet Herbert était sans doute ou le bienfai- 
teur de l'abbaye de Sainte-Trinité de Caen , ou son fils. Depuis le XP 
siècle jusqu'au Xiy% nous suivons sans interruption la filiation de cette 
famille dans le cartulaire de l'abbaye d'Ardennes. Plusieurs de ses 
membres étaient chevaliers bannerets ; et Foulques d* Aigneaux figure 
parmi les chevaliers qui accompagnèrent le duc Robert à la croisade de 
l'an 1096. 

Nous trouvons peu de documents sur cette famille après 1319» époque 
où nous voyons encore un Herbert d' Aigneaux donner à l'église cathé- 
drale de Coutances » des biens à Loucelles » à Putot et à Sainte-Croix de 
Grantonne. Déjà même, avant l'année 1370, la terre d' Aigneaux, le 
chef-lieu de cette maison, appartenait à celle de La Haye; et il existe en. 
core des actes de cette date , de Foulques de La Haye , seigneur d' Ai- 
gneaux. Ils ne sont pas portés dans la recherche de noblesse faite par 
Raymond de Montfaoucq, en 1463. Il ne pouvait en effet les trouver à 
Aigneaux, puisque cette seigneurie de la maison de La Haye était passée 
aux seigneurs d'Esquay, et , de ces derniers, par alliance, à la famille 
de Ste.-Marie, qui la possède encore aujourd'hui. On trouve aussi, vers 
la même époque , en 1453 , Guillaume de Brieux, seigneur de Saint- 
Contest. Outre cela, les nombreuses chartes de cette famille, que possède 
M. de Ste.-Marie, s'arrêtent vers l'an 1300, pour Ardennes et pour 
Sainte- Croix de Saint-Lo, ainsi que pour la Maison-Dieu de cette 
ville. 

Nous sommes loin de prétendre que cette famille soit éteinte ; nous 
savons qu'il existe à Bayeux ainsi qu'à l'isle Marie (ancienne propriété 
réacquise de cette noble maison), des personnes qui en portent le nom 
et des armes parlantes. Mais il nous est du moins permis de penser que» 



— 260 — 

la branche ainée de cette noble famille» si puissance, si riche et ai bieor 
faisante* s*est éteinte à la date précitée et que ses riches possessions pas- 
sèrent en d'autres mains. 

11 sera sans doute facile à MM. d'Aigneaux encore existants de s*y 
rattacher ; mais ce ne sera réellement qu'au moyen de preuves bien ré- 
gulières qu'ils j arriveront. Nous ajouterons » au reste, qu'en 1»508 
et en 1599 , M. de Mesmes» seigneur de Roissy, commissaire pour 
la recherche de la noblesse , trouva la famille d'Aigneaux assez nom- 
breuse dans la paroisse des Deux-Jumeaux , sergenterie des Yéez. Ite 
y sont signalés comme seigneurs d'Aigneaux. Plus tard, en 1666^ M. 
de Ghamillard les retrouva au même lieu et en la même qualité. Mais^ 
est-ce la même famille? nous l'ignorons. Dans tous les cas , ce sont, ou 
deux familles distinctes ou deux branches de la souche primitive, toutes 
deux normandes et également nobles ; et si l'opinion que nous venons. 
d'émettre pouvait déplaire à la branche existante , nous en serions dé- 
solés, d'autant que la lacune de deux cents ans existante à cette époque 
doit être facile à remplir. 

Les armes de cette dernière fiimille sont : argent à trois agneaux 
d'azur. 

Il existe encore, aux archives du département de la Manche, une. 
charte, datée de l'an 1224, par laquelle Herbert d'Aigneaux, chevalier, 
seigneur d'Aigneaux près Saint*Lo, fait des donations à l'abbaye de 
Saint-Sauveur-^e-Vicomte, et dont le sceau porte également trois a- 
gneaux , deux et un. — La Ghesnaye des Bois ( t. P', édit. in-^** ) dit 
que, dans Tarmorial dressé par Tordre de Charles Y, en 1368, il est men- 
tion de Foulques d'Aigneaux, chevalier (C'est évidemment Foulques 
Paynel, seigneur d'Aigneaux). Il ajoute que Guillaume d'Aigneaux, 
époux de Catherine de Fontaines , en 1573, eut, entr'autres enfants, 
Jeanne d'Aigneaux, femme d'Alexandre de Noient , seigneur de Saint- 
Contest, etc. Au reste, il consacre lui-même l'erreur , en leur donnant 
les armes des Paynels. 

Les listes de la Conquête ne font pas mention des d'Aigneaux, passant 
eu Angleterre à la suite du duc Guillaume , et ils ne sont inscrits, dans 
le Domesday, qupsous de simples [^noms.Uestévidenteepradant qu'ils 
furent présents à ce haut &dt d'armes ; pk» tard , ils devinrent puissants 



— 261 — 

en Angietem » comme on le roit dans la vie de Henri II , par Bénoif , 
abbé de Peterborough : In mense febrmrii 1170, iransfretavit rex, wai$ 

easMUê suis Normanniœ et submersi sunt in una e suis ncmibus^ 

Benrtcus de Agnis nobilissimus baronum Angliœ , mm duobus fUiis suis, 
et fMgisUr dé Bellamonte , medieus et famliaris ipsius , et Gilbert de 
Sulèmio et multi olii de nobilioribus Angliœ, prœUr 400 homines Anglies 
utriusque sexus qui in ea erant. 

ÂîLFLET, redd. iv den. cons. T. R, E. p. mon. Guillaume de Pont doit 
la même redevance ( p. 541 , 1'* partie). 

iElflet ou Ailflet sous-tenait T. R. £. II fut dépouillé de ses tenures. 
Ainsi nous n'avons rien à en dire. Quant à Guillaume de Pont, nous 
donnerons sa notice dans la suite de cet ouvrage. Nous dirons seulement 
aujourd'hui que ce Guillaume nous parait appartenir à la noble etan«- 
cienne famille bretonne de Pont-l'Abbé ( voir ci-après le mot Pont). 

AiLRicus redd. priori iv den. ( p. 556 , 2* partie.) — Plusieurs Ail- 
ricQS sou»*tenaient dans divers comtés avant et depuis la formation du 
Domesday. Celui-ci était probablement saxon comme eux. 

AisiL (Bedellus) habet in Goldestret ; redd. xvdm. cons. T.R. E. , 
p. num. Robertfils de Durand dd>etid. (p. 541, part. 1'*) .Voyez plus bas la 
notice de Robert fils de Durand. Nous n'avons rien à dire sur cet Aisil. 

AiLWARD. Godfrid, fil. Willelmi, reçoit d'Ailward quatre deniers. — 
Ailwàrd avait seize sous, quatre deniers de feudo Turoldi deUrtune, 
(p*. 543, 2^ part.) In Tannerstret Ailward redd. episc. vij sol. hab. ixsol. 
Item ib. Ep. x den. de B. , p. 554 id. — Cet Ailward doit être un in- 
digène. Le tenant Godefroy aura sa note ci-après. 

Ailward ( Yinetus) , redd. epise. xxxii den. hab. vi sol. ( p. 561 , 2* 
partie )« Même note. 

AuLWARDUs , redd. viij den. p. mon. ad Lupsida , T. E. R. , God. 
Grenesunedefr. id. de ij mans. ( p. 540 , V" partie ).~Godef. fil. Wtll. 
redd. r. vi den. et habet xliij sol. iv den. de Ailwardo. '— AiluHsrdus 
habet xxv sol. ; deb. iv den. priori de Winton. r. vi den. hab. Ixxviij 
sol. (p, 543,2* part. ). 

. AiLWARDos, r. de&. episcop. v sol. hab. iv sol. ( p. 560, 2^ part. ). 



— 262 — 

AiLWARDus ( Tinctor ) , redd. priori v dm. in Tamnerestret ( p. 555 , 
2* part. ) , idem , ibidem. 

AiLWARDUS ( Sacrista ) , deb. abbatiim vj dm. et hab. x dm. in 
Colobrochestret ( p. 556 , 2^ part. ) , idem » ibidem. 

AiLWARDUS (Saponar), débet episcop. xTiij dm. in Galdestret (p. 560, 
2^ part. ), idem» ibidem. 

AiLwi, consl. redd. dem.Edric. xxx de». { p. 542 , l'* partie ) , 
idem , ibidem. 

AiLWiNUS (Faber), deb. r. v. dm. (p. 545, 2* part.) , idem, ibidem. 

AiLWiNUS (Palmarius), deb. Sacristœ xxj dm. in Mensterstret {f. 
558, 2" part. ), idem, ibidem. 

AiNOLFUS, habeb. un. dom. in ecclesiaquœ pertinet domui $t. p. occupât, 
duo schamel q. erant in colle régis qui una quaque ebdomada reddeb. de 
consuet. ij dm. reddit vj lib. xvj sol. ( p. 552 , 2* part. ). Nulle notice 
possible. 

AiNULFUS (Parcheminus), redd. episc. xiij dm. in Bucchestret (p. 555, 
2* part. ). Même observation. 

AiSEL (Turstinus d' ) , hab. ij mas. — Hab.inde xvj dm. de Long. 
Crabeleg hab. de renia xxxviij dm. — De ter. Walt. fil. Rie. reddit. 
Turstinus de Aisel vj den. (p. 546, part. 2*). — Turstîn d*Aisel descen- 
dait probablement d'un normand de la suite du duc Guillaume. Il était 
ou le petit-fils ou l'héritier de Mauger ou Malger , qui , lors de la con- 
fection du Domesdây-Book , sous-tenait , dans la baronnie du comte de 
Mortain , le manoir d'Aiselle , pour cinq hydes de terre ( comté de 
Somerset). 

AisiL (Bedellus) , redd. xy den. cons. T. R. £. Modo Rob. fU. Durandi 
débet idem ( p. 541 , 1'* part. ). (Voyez au moi Fitz-Durand ). 

Alanus (Scutarius), de6e( episc. iy sol. extra Portam de West. (p. 546, 
2* part. ). Il n'y a rien à dire sur cet Alain , fourbisseur ou fabricant 
d'écus et de boucliers , vivant de son industrie. 

Albericcs (Gam's, sans doute GAMERARius).Wirstanus tenetj domum 
de Alberico Gamerario, p. v sol. ij dm. per annum. Facit consuet. régis. 
Judicellus ten. alteram. Dot régi Langabulum Brueg. Alberico Cam"*. xxviij 
dm. ( p. 536 , 1" part. ). ( Ftde supra Albericus de Ver). 

Albericus ( Gocus filius Alberici Goci ) , reddit iij dm. et r. habet 



— 263 — 

viij 8oL in Flesmangereslrei ( p. 553 , 2^ part. ). — Son père , Albericus 
CocQSy devait avoir la même tenare, lors de la formation du grand rôle. 
Le nom de Cocos semble devoir être traduit par celiii de Le Coq , qui 
était alors assez commun. 

Albericus (Goquus ), extra Portam de West, habet sup. eamd, ter. 
Edreci Coci. j dom. n. fat. cons. redd. et vj sol. ( p. 535, 1" part.). Débet 
const. in Venegenestret ( p. 539. ). 

Albineio ( Willelmus de), Godwinus Elmeressone tenuit j dom. T. R. 
E. reddemtem consuet. mon. tenent monachi de SancloSuoithuno, reddunt 
similiter consuet. redd. et xxiij soL de eadem dotno habet Willelmus de 
Albineio nullam consuetudinem inde reddit et reddit per annum xiij sol. 
(p. 532, r* part.; p. 553 , ). Nous avons donné plus haut une notice 
sur cet AIbigny( Voyez au mot Albini Willelm ). 

Albreda , redd. Abbatissœ viij den. ( p. 559, 2* part.). Rien ne peut 
nous indiquer ce qu'était cet Albreda. 

Alclied , redd. const. T. R. £. mon. Flesmangerestret. RadtUphus 
Russel deb. id. (p. 539 , 1'^ part. ). Nous donnerons, à son rang, une 
notice sur les Russels. 

Alclied (Yidua de ) Edtietnase red. viij den. T. R. £. Man. Aclied' 
Vidua débet similiter (p. 5i0 , 1^' part. ). Probablement la veuve du. 
précédent. 

Aldied (Vidua) , Totelbied redd. vij den. cons. T. R. E. man. in 
Calpestret. Aldied Vidua redd. similiter ( p. 540 , !'• part. ). Cette veuve 
payait au droit de son mari. 

Aldietou ALDiT,redd. Abbatissœ de Winioniij sol. (p. 543, 2' part.). 
Un Aldiet , saxon , sous-tenait dans le comté de Shrewsbury , T. R. E. 
et avant la confection du Domesday. 

Aldredus. Levewa redd. iv den. cons. T. R. E. man. Aldredus débet 
similiter (p. 539 , 1" part. ). — Extra Portam de Est.^ Aldredus priori 
xiv den. hab. vi den. ( p. 556, 2"* part. ). — Cet Aldredus était sans 
doute le fils d'un thane de ce même nom , T. R. E. qui , ayant fait sa 
soumission au Conquérant, conserva une partie de ses tenures. Il tenait, 
à cette date , dans le comté de Devon. 

Aldret. Terra baronum mon. etjuxta illam terram tenebat Aldret j. 
terram T. R. E. reddentem omn. consuet. man. ten. eam Hertertus de S^\ 



— 264 — 

Qmdimt (p. 538. l'"" part ).-- Cet Aldrct est inscrit paimi ceux qat 
s3QSrteiiateiit ayant la confectkm du Ikmtfday^Xqm avaient été dé- 
pouillés. Noos donnerons plus bas une notice snr la Camille 'de Saint*- 
Quentin , qui lui a succédé. 

ÂLnBBTUS (Filius Odonis). J)(mu$ Aldrecti frairis Odam$ ftritquUta 
T. R. £. Mon. eam tenet. Wiîlelm. filius AnKhetillU et ^militer est iprieta 
propter Watam geld. redd. xxiv propter. suum tstagium (p. 533, 1" par- 
lie). Aldredy fils d'Odon, avait tenu T. R. E. Nous donnerons une note 
sur Guillaume , fils d'Anschetill. 

ÀLDUiNrs, Wilt. Peverel ten. i. terramde episcopo^ extra partam 
de Sud. Brietwen ienet illam quietam^ etc. (p. 560 2* part). Àlduinus 
souft-tenait dans le comté de Hauts, avant la confection du Domesdojf 
( Voyez la notice sur Guillaume Pevérel ). 

Aluvinus (Sptch). Débet priori vj den. paUr eidem priori xij den. 
Àldvinus hab . iij sol. vj . den. (p. 560) Àldcinus Spich deb. episcopo xij den. 
(Même page , 2* partie). — La famille de Spich existait encore eo An- 
gleterre t en 1793 ; elle rendit de grands services aux émigrés français. 
Le baron des Etangs, sous-préfet démissionnaire de Villeneuve d'Ages, 
en 1830 , épousa la fille unique de cette maison. 

Albiast» et frater ejus. Débet priori xxx den. habet inde iv soi. iij 
den. ( p. 547 , 2* part ). — Il n'y a aucune observation à faire. 

Alestanus, TenebdU terrant T Jl.E. déterra baron, num. fadt eùn$uet. 
mon. tenet ea$n Elsi Clerici,fae. consuet. redd. Rad. de Mortuomari ûj 
sol. — Levretten. i. terrant T. R. E. facit omnem consuet, ntam. tenet 
eam Alestanus fiius ejus facit eonsuetud. de ea terra, habet Herbert, de 
S^ Quintino xij den. Chepping xxxîij den. Alter Chepping , xij den. 
Blundel xij den. — Alestanus fuit monetarius T. R. E. habmt qwandant 
terrant num. tenet &mt Wigot de lire^ facit omnem cons. propter Wediam. 
redi. monaehis de Sapalanda xxx den. ( p. 560 , 2* part) . — Cet Alestan 
est inscrit plus haut comme sous-tenant une partie des tenores dont it 
j/wissait T. R. E. Voye2 aussi les notices sur les Mortemer et les Saint-- 
Quentin , qui seront données à teor rang. 

AuxANnaus, (filius GoUan) , dA. episcopo viij den. hab. mdè r. 9ci. 
yuid/^-ej^raportamde West.{p.5li&^ 2* part). Cet Alexandre était 
probablement le fils d'an GoUan, inscrit i la lettre 6 . Comme S. T. dans 



la baroonie du comte Alain de Bretagne à Grantesète, centefilé de 
Wederlay , comté de Cambridge , et qui, pettt-ètre> était on breton. 

ÀLBXAiinftus, redd, episcopo. i.Mi de B. hab. i. M. (p. 546, 2* part.). 
Idem R. viij dm. abbatisse de Waruoolt. xxx den. Snidelingeêtret. (p* 550, 
2'part.). 

— ( Homo Godefrid ), redd. epi$copo iij den. obol. luAet inde xlj den. 
extra Portant de West. (p. 546, 2* part.). C'est un arrière sous-tenant. 

ALBXAKDsn f fUiusÀsinar. ^^ Redd. r. xv den. in Gerestret. (p. 5d2 , 
2* part. ) . Est-ce un fils de la famille de l' Asne ? 

— Redd. Johanni de Part xx den. kab. inde ij sol. vj den. in Sem^rte- 
nesiret. ( p. 551 , 2' part ). 

Alfbd, ten. i. domum T. R. E. de feudo episeopi Wintan. faeiebat eal^ 
suetud. maner. eam tenet Helias dapif. episcopi non facit consuetudines 
redditxxy sol. (p, 534» T'part.}. Hélie, intendant de la maison de 
révéque, sous-tenait alors cette maison qui avait été tenue par AlCed, du 
temps d'Edouard. 

.Alfere, Redd. x dm. eonsuçt. T. R. E. mm.: Will. de Melefard 

_ m 

débet idem. (p. 541 , l" part.). Il y avait du temps d'Edouard trois S. T. 
du nom d'Alfere dans le comté de Norfolk* — Guillaume de Meleford 
est probablement un normand qui avait prb le nom de son fief« Il y a 
deux Meleford en Angleterre ; l'un, comté de Wilts, l'autre, comté de 
Devon , et il est à présumer que c'est de ce dernier qu'il s'agit ici. Du 
temps de la confection du Domesday , on voit que la femme d'Ingelbad 
y tenait quelques terres dans la baronnie de l'évèque de Coutances; et 
dans le même comté, un Goisfrid sous-tenait plusieurs seigneuries et une 
demi-hyde de terre de la baronnie de Tetbal-fltz-Bemer. — Dans le 
comté de^ Wilts, Gozelin tenait d'Onfroy de Insula, une demi-byde de 
terre k Meleford ; et dans la terre des thanes du roi, Ulviet tenait égale- 
ment une demi-byde à Meleford. 

Algarus, redd. xij den. consuet. T. B. E. mon. Will. Potarius deb. 
similiter in Succhestret. (p. 541, l'* part.). Le nom de Potier était^l celui 
de sa famille , ou n'était-ce qu'un simple artisan? Nous l'ignorons. 

Algekus, (.Will. Marescbal). Redd. episcopo xij dm. hab. y sol. et 
Àlgems habet de ead. ij sol. (p. 552, 2* part.). — La notice de Guillaume 
Le Maréchal , sera donnée à la lettre M. — Alger est un indigène. 
T. I. 34 



— 266 — 

Algotus ( Homo Alw).... Edioi reddebcU cùnsuet. T. B. E. mon. (en. 
Herbertus camerarius. non facit consuet, in illa terra, mon. Algot tnr 
Alum non facit consueliul. (p. 536 , V* part. ) extra portam de West. C'est 
un arrière sous-tenant. Nulle note possible. 

Alhabi (Presbyteri filius). Durandus redd. x\y den. et omnem ton- 
suetudin. T. R. E. man. in Scoioertenestret^Almaripresbiteri filius reddit 
similiter (p. 538, 1" part.). 

Almarus f redd. iv den. consuet. T. R. E. man. Godfridus dericus 
deb. similiter extra portam de. West. (p. 537 , !'• part.). 

Aluodi (Uxor). Cette femme d'Almod rendait trois sols à Guillaume 
Pingô, et elle avait viij den. in Brudenestret. (p. 550, 2* part. ). Nous 
rechercherons à la lettre P. ce que pouvait être ce Guillaume. 

Almodds , domus Almodi reddeb. consuet. T. R. E. mod. ten. Raibert 
fUius Rad. similiter red. consuetud. red.xl\sol. (p. 533, !'• part.). 
Même note que la précédente. 

— ( Presbyter ). tenet i. dom. T. R. E. redd. vj den. et mod. tenet Jta- 
dulfus BritOy reddit similiter. (p. 533, 1'* part.).i6t(fem. 

Alrigcs, domus Alrici^ omnes consuetudirhes reddebaiT. R. E. ma- 
nerium habet filius ejus; farcit consuet. extra Portam de West. (p. 535 , 
1'* part.). ALRICUS {aller) xx den. et consuet. Modo Willelmus fiius Ans- 
geri débet similiter facere de his iv. mas. (p. 538 , 1" part. ). Ibidem. 

Aldred (Hunfrid Palfrey), redd. Aluredo episcopoxxxij den. déterra 
B. Palfrey habet inde iv soL viij den. Alured habet inde xlij den, ( page 
5i8, 2* part. ); ibidem (p. 561 ), in Calpestret, douze deniers à Tévèque 
Alured. Cet évèque était un indigène (Voir à la lettre P. pour Humfroy 
Palef rey ) . 

Alvbrbdcs , reddeb. huit deniers de coutume T. R. E. Edeva payait 
le même droit ( p. 5i0 , 1'" part. ). Nulle observation possible. 

Alveva , elle rendait huit deniers de coutume , T. R. E. Roger Am- 
l)erlang payait le même droit à Tannerstret ( p. 541 , part. 1'*) ; tWd. 
àRucchestret ( p. 556 , 2* part. ). Alveva était une femme libre qui sous- 
tenait , du temps d'Edouard , dans quatre comtés. Elle avait conjservé 
deux de ses sous-tenures lors de la formation du grand rôle. Elle a 
été portée plus haut. 



— 267 — 

Alvbva (filia EstaD), débet episcopo x den. de terra B. (p. 549» 2' part.) . 
Le père et la fille nous sont inconDus. 

ÂLvmus. La maison d'Alvin était franche du temps d*Edouard. Elle 
rétait également alors ( p. 535, 1'' part. ). On lit aussi ( p. 560 , 2* part.) : 
AldvAnus Spich. priori vj den. paler ejus priori xîj den. Àlvinus habet. 
iij sol. vj den. ( Voyez, à la lettre S , Alvinus Spich. ) 

Alyinus. Cet Alvinus avait, à Wenegendstret, un manoir qui avait 
été tenu T. R. E. par Abeaham Leovricus. Il rendait vj deniers (p. 539 , 
2* part. ). 

Aluricus ( Fulebiert , Huni, Seward , God.) , rendaient la coutume 
T. R. E. Johannes Rensetoure la devait également (p. 541 , l'^part. ). 

Aldricus (Archidiaconus) ,' rendait huit deniers de coutume, à 
Scowertenestret , du temps d'Edouard ( p. 539 , 1'* part. ). Robert f ra- 
ter Warini devait la même coutume. 

Aluricus ( Cocus) , extra Portant de Sud redd. priori iij obol. habet 
\j8ol. (p. 559, 2* part.). 

Alw ARDUS ( Filhis Etardi ). La terre d'Alward, fils Eitard , rendait 
toutes les coutumes T. R. E. Il fabriquait la monnaie du temps de ce 
prince. Sur sa terre, il y avait cinq maisons qui devaient la coutume. 
Liwinus, Dodemare, Godemann, Godwin et un autre Liwinus tenaient 
ces maisons. Ceux qui tenaient la terre rendaient , à WiHiam , fils 
Odon , et à Robert de Siffrevast, six sous trois deniers , etc. Entre cette 
terre et le monastère de St-Walery, il y avait une venelle qu'Erchem- 
bald , serviteur du roi , réunit à Téglise, pour Tamour de Dieu (p. 536, 
!'• part.). ( Voir, à la lettre R , Robert de Siffrevast). 

Alwinus. Du temps d'Edouard , Alvinus devait la coutume in Sco- 
wertenestret. Scaldator, son successeur, la devait également (p. 538, !'• 
part. ). Il devait , ainsi que Richard Le Provost, son successeur, le 
même droit m Tannerestret (p. 539) ; ibid. in Succhestrety avec Alvered 
lola , son successeur ( p. 140 , 1" part. ) ; idem , idem { p. 541 et 543, 
2* part. ). — Voir aux différentes lettres pour les successeurs d' Alwinus. 

Alwinus (Redellus ) ( p. 538 et 540 , 1" part. ). Le nom de cet Al- 
winus est Cocus ou Le Coq ; celui de Redellus , est celui de sa fi^nction. 
Il sous-tenait dans le comté de Cambridge , et il est porté au^ Damesday^ 



— 268 ~ 

Alwinus ( Brac, ), il devait cinq deniers au rçi et autaot à Tévèque » 
auquel il rendait en outre trois 90U9 (p, 553 , 2* part, ). Yojez la 
lettre B. 

Ajlwinus ( Gamerariuft). Gaufridus Burg. tient une terre qui avait 
appartenu à ce chambellan. Il rendait à Samson quarante-neuf sous 
quatre deniers. Il avait cent dix sous huit deniers ( p. 545 , 2^ part. ). 
Probablement un bourgeois de la ville qui avait obtenu la dépouille 
d*Atwinus , par quelque service rendu. 

Alwinds ( Fenarius ). La maison de cet Alvinus , marchand de four- 
rage » située hors de la Porte de l'Ouest» payait la coutume du temps 
d*Édouard. Robert la tenait alors et faisait les mêmes redevances (page 
536, !'• part. ). 

Alwinus ( Filius Torte ). U rendait six deniers et faisait la coutume 
T. R. E. Godefroy tenait alors de la même manière in Alwqrenestret 
(p. 539, !'• part.). 

Alwinus (Le Feller ). Il tenait ^ hors de la Forte de l'Ouest , sur les 
fossés, une maison vJri erat terra vasta T. R. E. ( p. 536 , l'* part.). 

Alwinuç ( Lignator ) . Il rendait , à Té vêque , quatre sous de terra 
6ar. (p. 547, 2*part. ). 

Alwincs (Pater Ghipingi). U tenait deux maisons T. R. £. C!omme 
lui son fi)s les tenait librement. Entre ces deux maisons , il y avait un 
chemin qui appartenait à ^es ancêtres avec d'autres terres. II plaidait 
alors devant' les juges du roi, etc. (p. 537 » l'^part. ). Cet Alwinas était 
un saxon ( Voir la lettre C, pour son JGUs sous-tenant, comté de Wilts , 
etT.R. E. ) 

Alvinus ( Presbyter ). Il tenait une maison T. R. E. , dont U payait 
la coutume. Ce prêtre saxon tenait probablement un bien de Féglîse , 
puisqu'on voit que des clercs le sous-tinrent après lui ( p. 533 , 538 et 
542, l'^part.). 

ALVironus. Cet anglo-saxon tenait une maison T. R. E. , qui , après 
lui , fût également tenue par RaduIf, prêtre, par Bernard , par GodeP. 
persane ou curé , ainsi que par Robert , flis Nune (Voir pages 534, 539, 
540et541,l'*part.). 

Ambbrlang ( Rogerins ). Alvevtt devait huit deniers et la eovteme 
T. R. E. Roger Amberlang devait les même» droits ( p. 541 , 1** pvt. ). 



— 269 — 

Ce Roger d' AmberiaDg ne scaraH^l p» le même qti' Amerland, porté au 
Damesday-'Book , ou son descendant T 

Am FRiDts (Parmentarius) . In Tanner estr et ^ Raoul fils Amrrid Le Par- 
mentier rendait , à TéTêque , dix deniers ; il avait, de Silvestre , quinze 
deniers , et Silvestre avait huit sous (p. 554 , 2* part. ). Un Hugo Sil- 
vestris est porté au Domesdag comme S. T. comté de Dorset. 

Andeleio ( Walter de ). II tenait la terre de Févèque bors Ta Porte 
du Sud ( p. 560 9 2' part. ). Nous avons donné phis haut une notice sur 
fa ramilfe d'Andelys. Kicher d'Andelys sous-tenait dans le Comté de 
Hauts. Ce Walter est probablement son fits ou Son petit-fils. 

Anorëas ( in Magno Yico ). Il rendait beuf sous et if en avait douze 
f p. 542 , 2* part.). Un André est porté au DcmndeLy ; cefui-ei est pro- 
bablement son fils. 

Andréas ( FiKus Ricardi Cord. ). In Tannerestret , reddit episcopo v 
den. ( p. 554 , 2* part. ). Il n*y a aucune observation à faire sur cet ha- 
bitant de la ville. 

Andrebodus ( Monetarius ) , fuit monetariiis T. R. E. If tenait une 
maison Ruald fUius Faderling » tenet et facit amnes ctmsuetud. p. depre- 
cationem prepositorum reddet Ivîîj sot. (p. 533, 1'* panrl. }. (Voyez 
à la lettre F, Faderlin, sous-tenant comté de Hauts , T 45. 

Aneild» redd. x den. consuetud. T. R. E. man. idem fit. Raàulfi Russel 
et deb. idem (p. 539, 1*^ part. ). La famille de Russe! , depuis duc de 
Redford , avait et a encore de vastes domaines dans te comté de Hants. 
( Voyez la notice sur cette fkmille à la lettre R de nos Ret^erehes.) 

Akbsy (. Willçlmus de }. Extra Portam de West domus Âlmodi red- 
débat consuet. T. R. £. modo tenent Edmundus et Samntis et facient 
consuetudine^ inde recipit Will. deÀnisi x sot. ( p. 536, 1'* part. ). 

Le nom d'Anisy n'est point porté sur les listes , d'ailleurs fort incom- 
plètes , des compagnons du duc Guillaume. Tout nous démontre ce- 
pendant qu'ils furent présents à la Conquête , et Robert Wace désigne 
particulièrement , dans les vers suivants , les hommes d' Anisy comme 
ayant accompagné le Conquérant 

li boén citean de Roem 
Et la jovente de Caem , 



— 270 — 

E de Falaise , e d'Argentoen , 
E d'Anisie , e de Matoen. (i) 

Il est donc plus que probable que le seigneur d'Anîsy marcha à la tète 
de ses vassaux , et que le Guillaume d' Anisy , inscrit ci-dessus , dans le 
livre de Winton » descendait du chef de la branche anglaise , dont le 
nom n*est pas parvenu jusqu'à nous. Cette famille n'ayant pas été appe- 
lée à la dignité de baron par tenure ou par appel , tous les peerages , 
ainsi que les autres généalogistes anglais , ont dû garder le silence sur 
sa filiation. Nous n'avons même trouvé jusqu'ici qu'un seul document, 
outre celui de Guillaume (rôles des l'"* » 2% 5"* et G"* années du règne de 
Henri III ) , dans lequel il est dit que Thomas de Aniseio seu de Ànesy 
reddidit compotum proJValterio de Lasci, viceeom. de Hereford. Ce qui 
semble prouver que cette famille existait encore en Angleterre en 1216 
et en 1222. 

En France » nous trouvons beaucoup de documents sur cette famille 
normande ; mais ils sont généralement isolés et ne pourraient servir à 
établir sa filiation d'une manière régulière. Celle que La Chesnaye des 
Bois ( Dict. général, vol. 1*' , p. 300),, a donnée des deux branches de 
cette maison est fort incomplète. Il commence celle des seigneurs d'Anisy 
et de Ver à Thomas (2) , vivant en 1215 , et , après treize générations , 
il s'arrête à Jean , quatrième du nom, vivant en 1600. Il commence 
aussi la seconde branche , celle des seigneurs de Brécy , à Guyon , troi- 
sième fils de Girard d'Anisy , deuxième du nom , et il la termine après 
le fils aine de ce dernier , à défaut , dit-il , de documents. La Roque , 
dans son histoire de la maison d'Harcourt (tome 1*' , p. 996) , donne 
aussi quelques documents sur cette famille. Il serait facile de les coor- 
donner avec ceux qui existent dans nos archives normandes , et nous 
nous bornerons seulement ici à citer quelques actes de la période , de 



(i) Romande Jtou, t. Il, vers 15548-51. (Les paroisses d'Anisy et de Mathieu près 
Câen.) 

(2) Ce Thomas, vivant en 1215, parait être le même qae celui désigné dans les rôles 
du règne de Henri 1*% et qui aurait abandonné F Angleterre lorsque la Normandie 
avait été détachée de ce royaume. * 



— 271 — 

1066 à 1200 , pour combler la lacune existante dans la généalogie de La 
Ghesnaye des Bois. Tels sont ceux d'un Godefroy d'Anisy , vivant en 
1066 et en 1099 » et d*un Jean d'Anisy , chevalier ( sans doute son frère 
ou son fils ) , qui suivit le duc Robert Gourte-Heuse à la croisade , en 
1096. Il portait d'argent au lion de sable, billeté de gueules (Dumoulin, 
Àppend., p. 10). Tels sont encore Alain et Ranulf d*Anisy , son fils, 
qui , suivant Tenquéte faite par l'ordre de Henri I" , tenait un fief de 
chevalier , faisant partie des sept tenus par Roger , vicomte de Saint- 
Sauveur , et nous voyons encore , dans cette même enquête , que Turs- 
tain d' Anisy sous-tenait de Ranulf , vicomte de Bayeux , dans le fief 
que ce dernier tenait de Tévêque de Bayeux , les paroisses de Saint- 
Man vieux, de Marcellet, et mara cum tota terra^ etc. (Extrait des Arch. 
du Galvados , vol. 2 , p. 427 et 430 ), 

Nous trouvons aussi des membres de cette famille parmi les bienfai- 
teurs des abbayes de Longues, en 1166 et 1189 ; d'Ardennes, en 1179; 
de Fontenay , pendant les premières années du XII* siècle , ainsi que de 
celles de Sainte-Trinité , de Saint-Étienne de Gaen et de la collégiale du 
Saint-Sépulcre de cette ville , pendant le courant de ce même siècle. 
Dans la plupart de ces actes ils sont désignés comme seigneurs d'Anisy , 
de Ver , de Brecy , de Yillons , de Feuguerolles , et nous les voyons sou- 
vent figurer comme chevaliers aux assises de Gaen et à l'échiquier de 
Normandie. 

Gette famille fit enfin preuve de noblesse devant Raymond Monfaoucq, 
en 1463. Elle produisit également ses titres devant les élus de Lisieux, en 
1540 , ainsi que devant ceux de Bayeux. 

Quelques auteurs ont pensé que cette famille était sortie de la Picar- 
die ; sans doute à cause de l'existence d'Anisy-le-Ghastel , qui apparte- 
nait à cette province ; mais il est évident qu'elle tirait son origine d' Anisy , 
paroisse de l'élection de Gaen , à laquelle cette famille donna ou reçut 
d'elle son nom , et dont le patronage appartenait à son seigneur. 

Anschetil, R. vj den. priori yj sol. ij dm. (p. 545, 2* part. ). — 
Àbbatisse vij dm. BrichtieuDm xl dm. in Colobroehesiret (p. 556 , 2* 
partie). 

Anschetil (5enn>fM Epiicopi). Rob. MietaiR. \\dm. habetinde ij dm. 
de ÀMch. iervimt. episcopi. Anschetil habet inde xii sol. (p. 547, ^ part.). 



— 272 — 

Ànsckitill $tmen$ episcapi R. iv dm. episcopo xy den. de terra baron, 
habét xrjj sol. iiii den. ( p. 551 , 2* part. ). 

C'est un fiioitde officier de réyéque dont les possessions étaient tem- 
poraires.- 

ÀNSCHinixiis. Fulco A. vj den. An^eheHUo x sol. hab. iij sol. m Magno 
Fico (p. 547^2* pari.). 

AjfSFainus Bukg. — Canonid de Mert. hab. 1 terram de feudo. Jt« m 
Magna Vico , unde » Ànsfrid. Burg. reddit eisdem xy den. (p. 513 , 2* 
part. ] C'est évidemment un simple locataire. 

Ansgeecs. Ànsgentë Gruti Will. de SuU. iij sol. ill. Roberto Norreis 
iij s<d. Ansger. habet vj sd. (p. 555 , 2* part.). (Voyez les notes sur Witt. 
Rob. de Norris et sur Will. de Suil.) 

Ansgod Mol. (sans doute MoLSNniNARius). AbbaU xviij den, habH 
inde vij extra Portam de Nùrth. ( p. 5i9 , 2* part. ). Probablement le 
meunier de Fabbaye. 

Ansgodus. Godehald. episcopo de duobus terris xj den. habet yj soi. 
Ansgod. habet yj sol. vj den. ( p. 561 , 2" part.). Ce sont probablem^it de 
simples vassaux. 

Ans'g's. Herebt fiV Gunt. R. vj den. habet de Pag. xxj den. de Ansgo 
xxj sol. — Ans' g' s habet viij sol. (p. 543 , 2* part. ). 

AouLFDS Garpentarius. Abbati xij den. extra Portam de North. ( p. 
549 , 2!" part. ). U est probable que c'est un simple artisan, ou peut-être 
portait-il le nom de Garpentier ou Le Charpentier , nom fort commun 
en Normandie. Dans tous les cas » il n*y a pas de notice à faire. 

AncHiBPiscoPus Stigand. Redd. episcopo x den. hobet xx den. extra 
Portam de Est. (p. 557, 2* part.). — Stigand était archevêque de Cantor- 
béry lors de la conquête de l'Angleterre par le duc Guillaume. H était 
évêque de Winchester , et il n'avait même pas résigné ce siège lorsque 
les Anglais exigèrent du roi Edouard-le-Confesseur le renvoi de Robert 
Ghâmpart» abbé de Jumiéges , que ce prince avait appelé auprès de lui, 
et qu'il avait nommé d'abord évêque de Londres , puis archevêque de 
Gantorbéry , en 1050. — Stigaïkd s'empara de l'archevêché , vacant en 
1052 , sans l'autorisation ou la nomination du roi , ni même sans élec^ 
tion canonique ou sans te consentement des États qui avaient expulsé 
son prédécesseur. Le pape Léon IX lui interdit toutes fonctions ^sco-» 



— 273 — 
pales , comme s'étant emparé du siège de Robert , qui n'avait pas été 
déposé canonîquement. Mais le pouvoir du pape n'étant pas encore bien 
établi en Angleterre , Stigand continua à remplir les fonctions d'arcl^e- 
vèque ; il les exerçait encore lors delà descienle du duc Çluillaume dans 
ce royaume. Par égard pour le pape , auquel ce prince avait des obliga- 
tions , ou craignant peut-être des objections ai son couronnement avait 
lieu par un évêque interdit , il ne voulut pas que cette cérémonie fôt 
faite par Stigand ; et , malgré le droit qui appartenait à l'archevêque de 
Cantorbéry , il nomma Aldred , archevêque. d'York , pour y procéder. 
Enfin Stigand ayant pris part à la.révolte des barons et des mécontents 
du royaume, il fut dépouillé de l'archevêché et du siège de Winchester, 
en 1069 ( Voyez l'art. SUgand, à la lettre S). 

Aech'. ( Stephanus ). Terra Stephani Arch. priori v den. Bumard de 
Braiosa habet ij sol., ( p. 557, 2- part. ). Il est assez difficile de reconnaî- 
tre ou de déterminer cette abréviation. Est-ce Etienne d'Arches dont 
nous avons déjà donné une notice? ou serait-ce un Etienne, faisant les 
fonctions d'archidiacre? Dans tous les cas, si c'est un autre Stephanus, 
nous donnerons sa notice ainsi que celle de Bumard de Braiose» aux 

lettres B et S. 

Arch'. ( Willelmus). Redd. R. de i terra iv dlen. de alla terra iv 
dmar. de terlia terra iv den. habet inde vij sol. redd. vbbati de hyda v 
50/., (p. 547, 2" part.), même observation que ci-dessus. 

Archid. (Willelmus ).R. de ij ter. viîj den. (p. 548, 2* part.). 
Probablement le même que le précédent, 

AsA ou AÉSA, R, illa domus estjuxta murum (p. 545, 2* part ). R. x 
den. habet iv sol. in Calpestret. (p. 558 id.). On ne peut dire quelle est 
cette Aésa qu Asa. 

Atsgeuna. EpiscopiYiij sol. ipse Joh.^ fil. Rad. habet de Gibald. x, 
sol. inmagno vico (p. 545, 2" part.). Hugon de Mortemer ij sol. episcopo 
demanag. suo xv den. de terra baronum. (p. 550, 2" part.). On ne peut 
que faire des conjectures fort hasardéessur cette Atscelina, dont le nom 
était fort commun à cette époque ; mais nous donnerons plus tard les 
notices possibles sur les noms contenus dans cet article. 

Atscor, (Aurifaber). Priori yïij sqI. habet i\sol. in Wennsterstret, (p- 
557, 2*^part.).Cet Atsor était un simple orfèvre, probablement indigène. 
T. I. 3S 



— 274 — 

f 

Atseb. Deb, iymatmùn. yj den. mon. T. B. E. m SuechettrH ( p. 
5i0, l'* part.). Sans doute an indigène ou anglo-saxon. 

Au€0 (Hugo de). — Heredes Hugonis deAucoredd.R.x. den. et habent 
ix sol. de renta , m Tamerestret^ (p. 55i, 2* part. ). Hugo de Aucq oWo- 
tissœ de Rumesie xviij den. (p. 558, 2* part.). 

li est fort difficile de nous fixer sur ce tenancier, portant le UQm de 
Hugo de Auco, à l*époque où celui-ci vivait. Nous ne croyons pas ce- 
pendant qu'il appartint à la famille d*£u , dont le nom latin Aucum vel 
Afigum donné à la ville et au comté de ce nom , comme à la vallée 
d'Auge, située entre Gaen et Lisieux, a souvent fait confondre ces deux 
localités si différentes. Ne connaissant d'ailleurs dans la famille d'Eo^ 
sous le prénom de Hugues, que Hugues , évèque de Lisieux, mort en^ 
1077,et Hugues, fils de Henri P', comte d'£u,et de Marguerite de Sidly , 
archidiacre d'Exeter , en 1146 et 1147, quoiqu'à la rigueur il nous fut 
permis d'attribuer à ce dernier la notice du Liber Wintoniœ sur Hugo 
de Auco , nous ne pouvons cependant pas adopter cette opinion. Nous 
croyons au contraire que cette notice se rapporte à une famille qui prit 
sans doute le nom d'Auge, en se mettant à la tète des habitants de cette 
vallée, lorsqu'ils furent appelés parle jeune duc Guillaume, pour faire 
le siège de la ville de Falaise , qui avait été livrée aux Français par 
Toustain, vicomte d'Exmes. 

a Eli dus miolt surprisement, 
c Fist mander è venir sa gent ; 
c CeU d*Aug$ è cels de Ginguelais. o {Rom. duRou^ vers8537-40). 

Nous trouvons même encore quelques traces isolées de cette famille 
en Normandie , vers le milieu du XIP siècle , notamment dans une 
charte de Jean, comte d'Eu, datée de Tan 1154, cédant à Roger de 
Holbray, le fief de Basoches , dans laquelle Olivier d'Auge et Savigny, 
son frère, figurent comme témoins. Un Jean d'Auge fait aussi quelques 
donations à l'abbaye de Sainte-Trinité de Gaen, en 1248. D'autres actes 
semblables nous font aussi connaître un Richard d'Auge, en 1286, nn 
Raoul d'Auge , en 1290 et 1301 , ainsi qu'un Guillaume d'Auge, en 
1318. 

En Angleterre, nous retrouvons également, sous les noms de Augo et 



— 27S — 

Auk , des indices de cette famille anglo-Bormande , depuis Jean-sans* 
Terre , jusqu'au règne de Henri III, et pendant les premières années de. 
celui d'Edouard I". 

Thomas de Augo , chevalier , élu pour les grandes assises du comté 
de Snrrcy et Middlese^L, la première année du règne de Jean. 

Radulphe ou Raoul d*Auge, ayant la garde noble des trois filles mi- 
neures de B. de Stodham , quatrième année du règne de Jean, (assises 
de la quinzaine de Pâques, du comté de Bedfort). 

Jean de Augo donne caution de se présenter ( assises de la Sainl- 
Michel) pour répondre à la difficulté élevée entre lui et les religieux de 
Bermondsey, comté de Buckingham (a* v"" Beg. John. Bot. 12). 

Guillaume de Augo doit donner une garantie aux religieux de Sàlnt- 
Neots (a*" x"" Beg. John. Bot. 12). 

Bobert d'Auk, sur lequel Jean Le Boteler reprit là saisine de North- 
burg, comté de Leicester (record. Pasch. XIY, Edouard r% rot. 18). 

Nous ne pousserons pas plus loin ces citations et nous laisserons la 
question entière. 

Auco (Ôsbertus de) — Rcberlus /Utus Osbertide Auco reddit xl sol. in 
dom. Emmœ reginœ (p. 535 1"* part.) . La notice précédente est commune 
à cet Osbert et à son fils Bobert. Nous observerons également qu*ôn ne 
th>ûve aucun nom d'Osbert dans la filiation et généalogie des comtes 
d'Eu 9 qui figurent en France comme en Angleterre , mais seulement 
Bobert comte d'Eu, mort à la fin du XP siècle. — Ne serait-ce pas deux 
simples habitants de la ville d'Eu? 

AuBOENOS (Napparius). — Letmnus Sutor tenuU i dom. T. B. E. redden- 
tem omnem consuettAd. modo tenet eam Audoenus Napparius et nullam 
conmetiul. reddidit prœter geldum xxiij sol. vj dm. ( p. 531 1'* part ). B 
n*y a rien à dire sur ces deux artisans qui se succèdent dans cette pro- 
priété. 

Avicus. DomusAvid redd. omnesconstAetud. mon. T.B. £. hab. Girar- 
dus Barrai, nichil inde redd. régi, super illam terram sutU i V bordelli^ redr 
duiu iv sol. omnes consuetud. régi (p. 535 , 1'* part.). (Voyez lettre B , 
la note sur Gir. Barrât). 

AvmA. A.vj den. habeîYSol. in Magno Fîco(p. 5i4 2* part.). Il n'y 
a rien à dire de plausible sur cette femme. 



— 276 — 

AviTON (Ingoir de). — Extra Portam de E$t. Ingolf, de AviUm episeopô 
pro terra Gervasii %x sol. habet x sol. iv den. (p. 556 2' part.). Ingolf 
de AvitoD parait être issu d*un compagnon du duc Guillaume qui, 
suivant Tusage de ce temps, ne portait qu'un simple prénom, et qui 
prit le nom du fief qu'il avait reçu et le transmit à ses descendants. 
Avetone ou Aviton est situé dans le comté de Devon. Lors de la confec- 
tion du Domesday-Book^ il y avait deux domaines de ce nom ; l'un ap- 
partenait au roi, et l'autre faisait partie de la baronnie de Ruald Ado- 
bed, qui en jouissait en 1086. Ingolf était-il un de ses descendants, ou 
en jouîssait-il seulement comme sous-tenant? 

AuRiFABER (Johannes) B. xxiv den. in Calpestret (p. 558, 2* part.). 
C'est un' simple orfèvre portant le nom de son métier. 

AcRiFABER (Radulfus). — Redd. episcopo v sol. de terra B . (p. 5i5, 
2* part.) (Même note ) . 

AuRiFABBR (Warinus). — Tenet 1 terram in Goldestret quam soUbat 
reddere régi x den. — Idem Warinus reddit viij den (p. 559, 2* part.). 
(même note) . 

AuRiFABEi ( Uxor Bogerii ). — Tenet de Pagano fU. Ricard, v saHdos 
ierrœ de Osmodo v solid. vj den. uxor Rog. hdb. xi sol. viij den. Pch- 
gan. redé. indeabbati xv den. extra portam de North. (p. 5i9, 2* part.). 
Cette femme était protmblement veuve, et elle avait oonservé les biens 
de son mari, orfèvre. 



r 



— 2T7 — = 



2? APPENDICE A LA LETTRE A. 



ÎMIAOM-BOOKé 



le Boldùti-Book fat rédigé le jour de Saint-Cutbbert, de Tan 1183, 
|iar l'ordre de Hugues de Puisay (Pudsay ou de Putiaco), neveu du roi 
Etienne, et évèque de Durham , de 1150 à 1194. Il contient l'état des 
possessions, revenus, droits et coutumes présents et antérieurs, qui ap- 
partenaient à l'évèché de Durham. Ce rôle, dont nous donnons ici un 
extrait, était déposé dans les archives de l'église de Saint-Gurthbert,à 
Dul*liam. 

A. 

• . 

ACLET (Thomas de).— Jehet WUeworthpro libero servicio, quart, par- 
tis feodi unius militis ( Boldor^Book^ p. 575 ) . 

Ce Thomas descendait probablement d'un français présent à la Con- 
quête qui, ne portant alors qu'un simple {nrénom, prit le nom du fief 
dont il fut doté par le duc-roi. Aussi nous est-il presqu'impossible de 
fixer le lieu d'origine de sa famille, en Angleterre , où il existe plusieurs 
localités des noms d' Akley , Aukley ou Askley, dans les comtés de Hauts, 
de Stafford et de Lincoln ; mais il est cependant probable qu'il devait 
ce nom à l'un des fiefs de ce dernier comté, celui de Lincoln. 

Nous lisons, en effet, dans les assises de nawi disseisina capt.apud 
lÀneoln temp. incert. Johan.j que Béginald d'Acley i&mt du comte David 
un fief de chevalier parmi ceux que le comte de Huntingdon T. £. C. 
dans les comtés de Lincoln » Northampton et Rutland, et que le comte de 
Nortbampton, Henri de Biri^un, contestait à ce même David, an. incert. 
Joh. ret. iv. 



— 278 — 

Hargnery et Sarah étaient les filles et héritières de lUchard Adey 
{ Placit. Trin. an. XXI, É. I, comté de Northampton). 

Il est aussi question d'une Marguerye , fille de Nicolas d'Àcley , ou 
Okley 9 qui se plaignait de rapt et de violence exercée sur elle, par Jean 
Glose, (an. YII, É. I, apd. Westminster, Rot. YI ). Continuation de ce 
même procès {Placit in Làndon, an. XIII, £. 1, Rot. IV, Buckingham). 

Nous n'avons trouvé que ces renseignements sur la famille d*Acley, 
et il nous serait impossible d'établir sa filiation en France. Peut-être 
faudrait-il la chercher dans la maison d'Arclais, dont le nom aurait été 
changé en Angleterre ? 

AcTO ou Arco (Dispensator). -* Habebat Langlie tampro servicioqaod 
fecit Domino Henrico bonœ memoriœ Winton. episcopo, qaam pro eo quod 
fuit Domino Hugoni Dunelmens. episcopo, cujus medietat. idemDominui 
episeopus émit de propria pecunia sua , et dédit eidem Actoni alterius ma- 
dietat. etc. (Boldon-Book, p. 578). 

On voit que pour le récompenser de ses services, en qualité de dé- 
pensier, l'évèque de Winchester ( Henri de Blois ) cardinal et frère du 
roi Etienne, avait acheté, de ses deniers, la moitié du domaine qu'il pos- 
sédait, et que cet Acto étant passé, en la même qualité , dans la maison 
de Hugues de Pudsey, évêque de Durham, celui-ci le gratifia de l'autre 
moitié, pour le même motif. 

Adam (Glericus). Teneb. xxx acr. in Wolsinghametredd.imare. 
(Boldon-Book , p. 576). On ne peut rien dire sur cet Adam , clerc. 

Adam (Prsepositus ). Ten. in Wolsinghamy} ocras terrœ redd. il dm. 
(Boldon-Book, p. 576) . Il est impossible d'établir une notice satisfaisante 
sur ce prévôt d'un simple baron ou de l'évèque , qui était peut^tre le 
mênie que le précédent , désigné ici par le nom de son office. 

Adam (Filius Gilbert! de Herdewick). ( Peut-être faudrait-il lire Gai- 
fredi). Ten. de terra de Norton juxia Berdewyk xxtlvj ocras terrœ (qu» 
Bunc sont xl acr.), et redd. ij marc, quandiu episeopus voluerit (Boldon- 
Book, p. 571). 

Cet Adam descend évidemment d'un normand ou français qui a pris 
le nom de «on fief en Angleterre ; mais conmie il n'est pas parvenu à 
la dignité de baron , soit par tenure , soit par appel , sa descendanée est 



— 279 — 

aussi impossible à fixer dans ce royaume» qu'elle le serait en France, où 
le nom d*Adam était alors fort commun. 

Plusieurs des localités qui portaient » à cette époque, le nom deHer- 
dewick 9 notamment celles des comtés de Gloucester , de Northampton 
et de Warwick , sont aujourd'hui désignées dans le Theairum imp. ma- 
gnœ Brittanniœ de Jean Spede, sous les noms de Hardwick ou Harwicke. 
Aussi est-il fort difficile de fixer d'une manière précise de quel comté 
ou de quelle localité cette famille avait tiré son nom. Son existence nous 
est seulement indiquée par les rôles des plaids de Henri III et d'E- 
douard V. 

Ainsi nous voyons qu'aux plaids de la St-Michel , à Westminster , 
un Néel dHerdewfcke fut représenté par Nicolas , fils de Reginald de 
Herdewicke » la trente-septième année du règne de Henri III ( rôle 
VHI). 

Aux plaids tenus au terme de St-Hylaire , on trouve cité Walter, 
fils de Walter de Kerdewicke ( septième année d'Edouard I" , r61eY ). 

Un Pierre de Herdewicke , habitant le comté de Huntingdon , est 
eité aux plaids tenus au terme de Pâques » la dix-septième année d'É- 
4iouard I" ( rôle 34 ). 

Enfin Henri d'Herdewicke et Margerie , sa femme , figurent aux 
assises d'York , au terme de St-Hylaire, la trentième année d'Edouard I*' 
(rôleSi). 

Adam (Filius Johannis). — Adam tenuil Etkerdacres {Eihere des 
Acres ) m escambio pro terra quam pater suus tmuit in Magna Haltona ; 
pùslea vendidit medietalem ejusdem villœ Sigillo {Nigillo ) fralri Johannis 
cUrici^ ad tenend. de Episcopi in capite et redd. pro eademmediet. dimid. 
marc, et Droto de Midehhem pro altéra mediet. quam habet in vadimonium 
deprediclo Adam redd. similiter dimidium marc. (Boldon-Book, p. 569). 
Il n'y a rien de positif à dire d'après cette notice. 

Adam ( Filius Ranulphi de Stapelton). — Ten. iv bovatas et \ cum cul- 
tur. de xvj acr. et iij rod. et reddit v sol. iv dcn. in Blakewell. Et erit 
iupi, p'cac* custod. et vadit. in legac. episcopi. Et idem Adam reddit pro 
kerba' de Batella xxxij den. ( Boldon-Bock, 583 ). 

Nous donnerons à la lettre S une notice complète sur cette ancienne 
et illustre famille, qui parait avoir pris son nom deStapIeton sur la Tye, 



— 280 — 

dans le diocèse de Durham. La famille parvint à la dignité de baron 
du royaume dès le règne d'Edouard 11^ en janvier 1313. Elle contracta 
les plus illustrés alliances, notamment avec les famUles d'Ingham» Fitz- 
Alan dé Bedal, de Beaumont , etc. Sa généalogie , rapportée dans di-*- 
vers baronages et conservée dans lesMSS. des bibliothèques Bodléienne 
et Harléienne » offre cependant encore quelqu'obscurité que nous cher- 
cherons à éclaircir dans la notice à la lettre S. 
Cette noble famUle euste encore en Angleterre. 

AnAH ( Filins Walteri). Ten. i car. et i bov. terrœ pro. imarc. in 
Stokton ( Boldon-Book , p. 581). Il n'y a rien à dire sur ce sous-tenant. 

Àlanus (Filins Osberti). — Tenet i bovdt. redd. et opérai, sic unus de 
Firmariis de Norton, ( modis omnibus) quantum pertinet ad i botat. in 
Hertebume { Boldon-Boôk^ p. 581). 

Alanus ( Harescallus). — Terra de Blauncheland que fuit Alani Jfo- 
reschalU redd. dimid. marc. ( Boldon-Book , p. 578 ). 

Nous ne pensons pas que cet Alain fut dé la famiDe de Hareschall , 
qui eut plus tard des comtes de Pembrocke, et qui trouvera sa notice 
à la lettre M. Il est plus présumable que ce tenancier portait le nom de 
sa charge et qu'il était maréchal de Tévèque palatin de Durham , qui 
avait y dans sa maison , des officiers civils et militaires à l'instar du 
roi. 

Alanus ( Sutor ). Tenet in terra quam tenuit Norman et Rogerius in 
Northaukeland, i tofium et i croftum et reddit iv solid. et facere iv p'ac* 
( Boldon-Book , p. 586 ). Ce sous-tenant parait être un simple ouvrier, 
désigné par le nom de sa profession. 

Aldeacres (Willelmus de). — Redd. xyj solid. in Seggefeeld. (Boldon- 
Book , p. 570 ). Aldeacres n'est point un nom de fief , ou de lieu , en 
France ni en Angleterre , et , malgré toutes nos recherches , nous 
n'avons rien trouvé sur cette famille, probablement éteinte dans l'un et 
l'autre royaume. 

Aldredi (Filius). — Tenet ibid. (Magna Halughton) xl acr.p. ij solid. 
pro terra quam pater suus tenuit in Drengag' in eadem villa quwn episco^ 
pus quietam clamavitpro prœdictis xl acr. ita libère ten. et p. iv marcis 
quas episcopus ei propter hoc dédit , etc. (Boldon-Book, p. 584 ). U est 



— 281 — 

probable qne cet AIdred était le fils oa le petit-fils d*nD anglo^-saxon 
soomia. 

AuiBBDi (Uxor).-i»7en.iij oenu de demo$yne ept<copt (Boldon-Book, 
p. 584 ). Cette femme , sous-tenant dans la terre des aumdnes de Tévè- 
qoe de Dorham 9 était-elle la femme où la mère de FAldred qui pàré- 
cède ? 

AumsDiTS. Jenef i bcvai. et rtdd. xl den. et oral et hereiat ij aeroê et 
facii alia servida sicut WiUelmus Coupon in Homedyffe. Utlinguê fUius 
Roberti ien^M asUe ( Boldon^-Book , p. 574 ). Cet Âldred paraît être un 
indigène. 

AumEDUS ( Faber ]• Tenet in Stanehopp. xîj ocras redd. p, iij $oL 
(Boldon-fiook, p. 576). Probablement un maréchal ou un ouvrier en 
fBr , désigné par le métier qu'il exerçait. 

Albx. ou âlexànder ( Filius Eustacii ). — JoAoïtfi^f /Uita Eustaeii et 
Alex, frôler eju$ de WestoMand qyi fueruni irretiti (1) de servitute 
qmeti sunt per patom ( Boldon-Book » p. 566 ) . 

Ce sont deux frères qui furent affranchis. 

AfliFRinus. Tenet ijbovaia$quieta$ dum dominum adfirmam tenuerit. et 
eum dimisentf redd. dimid. tnarc. et tbit in legacione episcopi {Boldon-- 
Bookj p. 567). C'est un simple tenancier. 

ÀNSKBTILLUS OU ÀNKETILLUS. Terut \\ hototos et redd. iij $oL et facit 
iv"^' p'car' et oroi et hereiot. i die herc. et foIccU i die. et quadribg. fenum 
et bladum duo die^ et doit partent suam de s'caf eum villanis, et castelmen' 
et vadit in legacione episcopi (p. 572 , 2* partie» Boldonr-Book). U tenait 
de révèque de Durham, et, probablement, il était un de ses cbeyaliers. 

Arco (Dispensator). — Babet Langley tam pro servicio qaôd fecit do^ 
mino bonœ memoriœ Wintonepieeopo^ etc. Cet Arco est le même queiicfo 
Dispensator dont nous ayons parlé plus haut (p. 278). n y a évidemment 
double emploi dans la table du Boldon-Book. 

Arkellus. Tenet in Middelham iV bovat.^ et redd. xiij solid. [Boldon- 
Book^ p. 570, 2* partie), n n'y a rien à dire sur cet Arkellus. 



(1) Voyez Ducange , y* IrretUut (ibid. ) Gloss* de cet oonage. 

T. I. 56 



— 282 — . 

Arkillus. In Southsherburn tenet ChrisHanus cementarius \x acras 
quas epmopus dédit ei de morapro v soi, et duos bovaJtas quefuerunt Ar- 
killi pro xiv den. sed de his quietus erit dum fuerit in servicio episcopi 
de opère ejus [Boldon^Book^ p. 569, 2^ partie). 

Arnaldus (Filius Uthredi). — Redditxïj gallinas { Boldon^Book^ p. 
573, 2* partie). C'est un simple métayer. 

Arnaldus ( Pîstor). — Habet Covekesheved in excamb. in Trilesden et 
redd. xxiv sol. {Boldaiv-Book, p. 578, 2* partie) . 

AuDERY ( Rogerus de ). — Redd. pro stagno molendini firma. super 
lerram de Sounderland \ marc. {Boldon-Booky p. 580, 2* partie). 

Quelques recherches que nous ayons pu faire, il nous a été impossible 
de rien trouver sur ce Roger de Audery, ainsi que sur sa famille , et le 
lieu de son origine , soit en France , soit en Angleterre , où il n'existe 
aucun fief, ou paroisse de ce nom. Ne serait-il pas de la même famille 
que Willelmus de Aldric, porté dans la table du Domesday-Book^ comme 
sous-tenant dans deux seigneuries (folio 71 b) ? Mais en admettant même 
cette supposition, ce point ne serait par encore éclairci puisque nous 
n'avons pas trouvé plus de renseignements pour ce tenancier que pour 
celui-ci. 








ERRATA. 

Page 33 , ligne 17, au lieii de sieze^ lisez seize. 

Page 43, ligne 8 , au lieu de ( il soutenait ) de Hugues de Grentemesnil , 

lisez de Hugues d'ivrx S. T. de Hugues de Grentemesnil. 
Page 49, ligne 3, au lieu de Sparton ou Sparton Aehard, lisez Sproxton. 
Ibidem, ligne 15, au lieu de St^Anvieu^ lisez de St-Auvieu. 
Page 67, ligne 8, après Robert de Grey , ajoutez de Rothenfield, 
Ibidem, ligne 22, après l'abbaye du Bec, ajoutez m 1141. 
Page 82, ligne 34, après les mots Aveline morte sor», reportez le signes 

placé par erreur entre le prénom et le nom d'Edmond Plantagenet. 
Page 95, ligne 24, au lieu de dans le comté (fe, lisez dans le comté, à. 
Page 108, ligne 14, au lieu de hydesau^ lisez hydes au. 
Page 129 , dernière ligne, au lieu de Jfton, lisez Mihm. 
Page 130, lignes 27 et 28, au lieu de Langlois et non V Anglais, lisez VAti^ 

glais et non Langlois. 
Page 161, ligne 30^ au lieu de Serlan lisez Serlon. 
Page 176, ligne 23, au lieu de Rapeutonef lisez Rapentone. 
Page 190, ligne 16, au lieu de lAthae, lisez lÀtheaire. 
Ibidem, ligne 31, au lieu de à la force , Usez à la fasce. 
Page 192 , ligne 8, au lieu de notre atlas des chartes du Calvados , Usez 

dans l'atlas des chartes du Calvados, par M. d'Anisy. 
Page 196, ligne 14, au lieu de deux, lisez duos. 
Ibidem, ligne 15, au lieu de douze, lisez duodecim. 
Page 198, ligne 13, au Ueu de vicomte d'Are, Usez vicomte A' Arques. 
Ibidem, ligne 21, au lieu de Courtkense, lisez Courteheuse. 
Page 203, Ugne 7, au lieu de 1380, lisez 1080. 
Page 207 , ligne 34 , après de Richard, ajoutez in terra ministrorum, etc. 
Page 220, Ugne 32, au Ueu de cent onze hommes Ubres, lisez ttj hommes. 
Page 224, ligne 11, au lieu de ëfrasées, lisez ërasées. 
Page 229, ligne 26, au Ueu de seignerie , lisez possédant les seigneuries. 
Page 235, Ugne 4, au Ueu de 1190, à 1106, Usez de 1090 à 1106. 
Page 247, Ugne 6, au lieu de naturells, Usez naturels. 
Page 256, Ugne 30, au Ueu de cette Adeleis, ainsi que Robert fils de Wa- 

rin, nous est inconnu, lisez Adeleis, ainsi que Robert frère de Warin 

nous est inconnu. 
Page 265, Ugne pénultième, au lieu de Algems, Usez Algerus. 






Wi-rà 



\n£^ ^"^^^ 



I 



RECHERCHES 



LEDGMESDAY 



PJ, 



LE IJBER OIS «VIXTOK el LE BOL.DOK-BOOU . 



1° l"SE DESCRIPTION DE CES REGISTIIES , POLB SEBVIH II' 1>TB0 DICTION; 

2° TROrs TABLES ACCOMPAfi-VÉEâ DE NOTES HISTORIQUES ET ÇBNBAIOCIQrKS SIR 

LES PAJnl-LES FRANÇAISES ET ANGLAISES 

INSCRITES DANS CES registres; 5" UN GLOSSAIRE ; i" l'KE 

STATISTIQUE DE l'aNGLETERRE , 



MU. l.tiCHAtIDË-D*AMniY «T «B «'«-HABIB. 



TOME IREMIER. 



Vei F-^ IL C, 120 



CA.EN . 



C.-M. LES4ULNIER, EOITEDR, 

nue NOTRB-DAMB, 98. 



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On wuHrit ckn Im prineipiui libraîrM i« France el lie ]>iiaag*r.