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Full text of "Recherches sur les peintres de la ville de Saint-Omer"

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N 




RECHERCHES 



SUR 



Ùl PEINTRES DE U VILLE DE SAINT-OMER 




RECHERCHES 



SUR 



LES PEINTRES 



DE LA 



VILLE DE SÂINT-OMER 



Par Charles REVILLION 
Membre de la Société des Antiquaires de la Morinie. 



S\Ii\T-OMER 
IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE H. D'HOMONT 

U, rue des Clouteries, 14 

1904 



Kf\'^^'^'( 




HARVARD 
UM1VER51TY 
LIB5ARY i 
J 






A LA MÉMOIRE 

D E 

M. Félix Le Sergeant de Monnegove 

Député au Corps législatif 

1860-1863 

Maire de Saint-Omer 

1862-1869 






« Un jour viendra, nous voulons l'espérer, où fous les 
k artistes audomarois auroilt à cœur de réunir leurs œu- 
« vt-es dans une même exposition. » Ce vœu de M. Félix 
dfe Monnecové * a inspiré les Recherches sur les peintres de 
la ville de Saint-Omer et certaine brochure par un critique 
d'art sUr le même sujet en a décidé l'impression. 

Voici un extrait de cette brochure ; 

« Le musée, (de Saint- Omer) assez pauvre d'ailleurs, git 
4L dans une sorte d'abandon, sans ordre, sans catalogue, on 
« dirait presque sans direction. Et pourtant, de nos jours,' 
* Saint- Orner a donné le jour au regretté Alphonse de 
« Neuville, le peintre militaire, dont une œuvre à succès, 
« ia Prise de Montebello, déposée là devrait enorgueillir 
« ses compatriotes en même temps que stimuler un zèle 
« louable parmi ceux d'entre eux se découvrant la voca- 
le tion de la peinture. » 

« Souhaitons qu'à l'état de langueur que nous signalons 
« succède bientôt un peu de l'enthousiasme dont ont 
« b^oin toutes les initiatives ayant le ferme désir de 
<t produire des résultats. »....! 

Tout, dans ces quelques lignes, tnérite d'être relevé, 
t'est ainsi que la pauvreté du musée est toujours mise à 
èontribution pour toutes les expositions importantes com- 
prenant les arts ; — que la Prise de Montebello exige cette 
traduction : Episode de la bataille de Magenta ; ce tableau 
àjrant été exposé au Salon de 1864, il est surprenant que le 
critique ait pu se méprendre à ce point. Quant à l'état de 
langueur et aux « initiatives ayant le ferme désir de pro- 

* Les artistes audomarois au Salon de 4869 et au Salon de 1870. 



VIII 

duire des résultats », MM. Louis Noél et Lormier Edouard 
sont arrivés à une assez grande célébrité dans la statuaire 
pour que Ton puisse s'étonner des exhortations formulées 
à propos des beaux-arts à Saint-Omer. 

Il convient d'observer que les appréciations qui précè- 
dent ont été faites alors que le musée était installé sur la 
Grande-Place dans l'ancien bailliage, mais Texiguité du 
local n'excluait, ni l'ordre, ni la richesse des collections 
qui s'y trouvaient exposées. 

Aux diverses appréciations du critique d'art, est jointe 
une nomenclature des peintres audomarois « depuis le 
moyen-âge jusqu'à nos jours»; cette nomenclature, pu- 
bliée sans doute un peu hâtivement, présente quelques 
lacunes que j'ai essayé de combler, et encore, la réunion 
de notes que je, publie pourrait être plus considérable si 
je n'avais pris pour régie de ne mentionner, dans les 
contemporains, .que ceux dont les œuvres sont entrées 
dans le domaine public; soit qu'elles aient été acceptées aux 
Salons, figurées à quelques expositions, ou trouvé place 
dans la galerie de tableaux de la vieille cité audomaroise. 
De plus, j'ai laissé à l'écart quelques artiste^ parfois men- 
tionnés, au nombre des peintres de la ville de Saint-Omer, 
tels sont : 

Alexandre^ moine de l'abbaye de Saint-Bertin (1138- 
1163) qui a décoré de miniatures un manuscrit : La cz7é 
de Dieu qui se trouve à la bibliothèque de. Boulogne-sur- 
Mer. D'après le catalogue des manuscrits de cette biblio- 
thèjque, ce volume est indjqué comme suit : « Sans prove- 
nance; supposé de Notre-Dame d'Arras, mais d'après la 
tranclic et la reliure, plus probablement de Saint-Bertin; 
les couleurs (des miniatures) vives, les draperies roides, 
l'exécution très médiocre en général, annoncent la der- 
nière période de l'anciepnc école ». Du reste, l'artiste s'y 
est désigné .sans que de cette désignation, il y ait lieu d'en 
conclure qu'il est né à Saint-Omer. 

Aa Cokelés, Jean, \\\^ siècle, et 

Boutetf Jeun, même époque, tous deux verriers â Saint- 
Omer, mais, d'origine non déterminée. 

Ci^fflérl, Paul, cité par Jean Dcrhcims dans ^on. Histoire 
de la ville de Saint-Omer cc^mc né ù Saint-Omer en 1732 
et comme auteur de « sculptures d'un grand prix artisti- 




— IX — 

que. » Les registres de Tétat-civil soigneusement consultés 
n'en font pas mention ; d'ailleurs les œuvres qui lui sont 
attribuées au Louvre, sont de Jean-Jacques né à Paris le 
29 avril 1725, mort le 21 juin 1792. Le Dictionnaire biogra- 
phique du Pas-de-Calais reproduit les renseignements 
donnés par Derheims et aussi certains critiques d'art. L'un 
d'eux fait Paul fils de Philippe « sculteur royalle » marié 
le 2 mai 1702 à Nicolle Bouquigny qui devint directeur 
des postes à Calais ; mais ce Philippe Caffiéri-Bouquigny 
ne pourrait en être que l'aïeul ainsi qu'en témoigne un 
extrait de l'état-civil de la ville d'Hesdin concernant le 
mariage en secondes noces, 12 août 1737, de Jean-Philippe 
fils de Caffiéri-Bouquigny, avec Marie -Célestine -Victoire 
Le Merchier. Paul pourrait être le fils de Jean -Philippe 
marié en premières noces à Marie Payne (de Londres) le 
14 août 1730, sur la paroisse Saint-Sépulcre à Saint-Onier, 
mais rien ne justifie l'assertion de Jean Derheims, asser- 
tion qui trouve son excuse dans le désir que l'auteur a eu 
sans doute, de comprendre, une gloire de plus, pour sa 
ville d'adoption. 

Le nom de Caffiéri, néanmoins, reste lié aux gloires ar- 
tistiques de Saint-Omer, par un don destiné à en faciliter 
le développement. Par testament du 12 mars 1874, Madame 
veuve Henri Caffiéri née Zoé-Pauline -Olympe Legorgeux 
« a légué à l'Ecole des Beaux-Arts de Saint-Omer, une 
« somme de 20.000 francs pour que le revenu en soit remis 
« à un jeune homme né à Saint-Omer qui voudrait aller à 
« Paris pour étudier, soit la peinture, soit la sculpture. 
« Cette donation, dit la testatrice, est faite en souvenir et 
« au nom de mon fils Charles Caffiéri. » 

Closcamp, Nicolas, xivc siècle, peintre décorateur, sans 
indication d'origine. 

Ck)rte, Richard, xviie siècle, peintre anglais. 

Cpokemape, Nicolas, xivc siècle, peintre décorateur, 
sans indication d'origine. 

Donere, Guillaume-Dominique, né à Zeggers-Cappel le 
28 mars 1743, mort à Arras le 11 mars 1820, époux de 
Marie-Agnès-Rosc Dincur. 

Hélie, « anglais de nation » religieux de Saint-Bertin 
sous l'abbé Léon, 1138-1163, qui du reste, ne paraît pas 
avoir été miniaturiste ; il est seulement désigné dans Les 



— -X — 

abbés de Saint-Bertin comme auteur d'un fort beau 
manuscrit. 

Jacquemin, Guillaume, peintre à Saint-Omer. 

Jean, de Faukenberg, 

Jean de Turgis, normand, 

Ruyssen, né à Hazebroucky mort au mont des Kattes, 
Oodewaersvelde. 

Van dep Puyl» Louis-François- Gérard, né à Utrecht en 
1750, de Henri et de Acltye Heetveld, mort à Calais le 
18 novembre 1824, veuf de Marie-Anne -Pétronille de Mau. 

Encore, parmi les peintres anciens, en ai-je admis quel- 
ques-uns dont les titres au droit de cité paraissent contes- 
tables. Parmi les modernes, j'ai négligé ceux d'entre eux 
qui n'ont séjourné que quelques années à Saint-Omer, et 
parmi les plus remarquables : 

Lebour, Alexandre, né à Paris en 1801, — dont plusieurs 
élèves, notamment : MUe Férey et M^e Robelet entre autres, 
attestent les qualités professorales, — a quitté Saint-Omer 
pour se fixer à Londres. Un tableau, L'ange gardien, qui 
décore Tune des chapelles de l'église Saint-Denis, est dû 
au pinceau de cet artiste qui a aussi décoré deux pamieaux 
de la salle des concerts. 

M. Jules Lhote, né à Boulogne-sur-Mer, qui fut profes- 
seur à l'Ecole des Beaux-Arts de Saint-Omer, 1852-1869, est 
retourné dans sa ville natale. 

Mademoiselle Eugénie Salanson, née à Albert (Somme), 
dont les nombreux envois aux Salons, attestent un incon- 
testable talent, habite Paris, après avoir séjourné à Saint- 
Omer pendant quelques années. 

A propos des Salons des artistes audomarois, j'ai cru 
devoir indiquer, non-seulement les années des expositions, 
mais encore les numéros sous lesquels les tableaux ont été 
inscrits, car il m'est arrivé souvent de constater l'utilité de 
ces indications; j'ai donc transcrit fidèlement les livrets 
d'expositions. 

Une notice sur l'Ecole des Beaux- Arts précède naturel- 
lement les recherches qui s'appliquent à un certain 
nombre de ses élèves ; de plus, cette Ecole des Beaux-Arts 
de Saint-Omer doit son origine à un audomarois, de même 
celle de Lille ; pour la première, Dominique Hermant ; 
pour la seconde, Arnould de Vucz. 



— xt — 

Aux écoles d'Arras et de Douai, se rattachent aussi leô 
noms de deux audomarois : François Peuvrel fut directeur 
de récole de dessin d'Arras au début du xixe siède ; 
Emmanuel Wallet fut professeur de peinture à celle de 
Douai. 

J'ai cru devoir indiquer minutieusement les œuvres de* 
quelques-uns de mes compatriotes, mais en cela j*ai fait 
ainsi que les ouvriers qui travaillent les matières précieu- 
ces; ils en ramassent les moindres débris. 

Quoiqu'il en soit, je ne me fais pas illusion sur les imper- 
fections de mon travail, mais j'espère que le lecteur voudra 
bien tenir compte des difficultés qu'entraînent des recher- 
ches nécessairement fort étendues. 

Ces recherches ont provoqué d'aimables relations. C'est 
avec un vif sentiment de reconnaissance que j'adresse 
mes remerciements à Madame Léon Belly pour les docu- 
ments que, par son obligeance j'ai pu consigner dans la 
notice concernant son mari, dont le père était en 1827, au 
nombre des commissaires de la Société philharmonique 
de Saint-Omer. D'autres aussi m'ont gracieusement donné 
leur concours et me laissent le regret de ne pouvoir les 
mentionner, car la liste en serait fort étendue. 

La notice qui concerne Hippolyte Cuvelier est, en 
grande partie, la reproduction des renseignements que 
son fils Arthur, décédé en novembre 1897, m'avait envoyés 
en 1895. J'ai mis aussi à profit la biographie d'Alphonse 
Deneuville due à son ami M. Gœtschy, biographie qui 
parût tout d'abord dans la Galerie contemporaine artistique, 
et fût ensuite complétée dans un grand nombre de publi- 
cations ; j'ai également puisé quelques renseignements sur 
François Chifflart dans la très intéressante biographie 
superbement publiée à Lille en 1902, par M. Louis Noél, 
homme de lettres, lauréat des Rosati. Ce volume comporte, 
avec plusieurs portraits de Chifflart, quelques fort belles 
reproductions de ses œuvres. 

Descamps (La vie des peintres flamands, allemands et 
hollandois. Paris 1753-176^) m'a fourni ainsi qu'à la plupart 
des biographes, les principaux renseignements concernant 
Arnould de Vuez, je les ai complétés par la description de 
ses œuvres dans les catalogues du musée de Lille, 1856 et 
1893, et par la nomenclature que M. Quarré-Reybourbon 



— XÎI — 

en a donné dans la superbe publication qu'il vient de faire 
paraître : de VueZy Lille 190^. 

M. Félix de Monnecove, décédé à Paris le 3 septembre 
1902, a publié, de 1869 à 1902, une Revue des Salons s'ap- 
pliquant spécialement aux artistes artésiens; j'y ai fait de 
nombreux emprunts. 

Enfin les renseignements que j'ai pu recueillir de vive 
voix m'ont permis de développer quelques biographies qui 
intéressent particulièrement notre époque ; je remercie 
ceux de mes concitoyens qui se sont ainsi faits mes colla- 
borateurs et m'ont aidé à rompre la monotonie d'une 
simple nomenclature. 

C'est donc grâce à toutes les bienveillances qui ont 
accueilli mes recherches que ce volume présentera peut- 
être quelque intérêt. Quoiqu'il en soit, il est peu de cités, 
comme Saint-Omer, qui puissent se glorifier de posséder 
simultanément une trilogie d'artistes tels que Léon Belly 
1827-1877, Alphonse Deneuville 1835-1885, et François 
Chifflart 1825-1901. 

Ch. Revillion. 




DES BEAUS-ARTS DE SAINT-QMEft 



En 1761, un audomarois, Dellepierre de Neufve- 
Église propose dans Le Patriote Artésien, rétablisse- 
ment d'écoles publiques de dessin et d'architecture. 

« L'Artois, dit-il, pourroit faire l'établissement 4'un 
« Maître de dessein à Arras, d'un autre à Béthune et 
« d'un autre à Saint-Omer ; et pour le payement de 
« leur salaire, il seroit fait un fond annuel par les 
« États de la Province. Ces Dessinateurs donneroient 
« chaque jour, pendant trois ou quatre heures, des 
« leçons publiques de leur Art, à tous ceux qui se 
« présenteroient. » 

« L'Architecture est également un objet qui mérite 
(( des attentions : Cet Art languit en Artois ; on pour- 
<( roit le ranimer en l'appuyant sur les mêmes prin- 
« cipes que je viens de dicter pour le Dessein. » 

« Les Frères des Écoles chrétiennes ont des sujets 
« capables d'enseigner ces Sciences ; et si on les 
« choisit pour cette besogne, on en facilitera d'autant 
« plus l'exécution. » 

Six ans après, se réalise, pour Saint-Omer, le vœu 
formulé par Dellepierre de Neufve-Église, mais non 
dans les conditions indiquées. Le « fond annuel des 
États de la Province » fait défaut, et même aussi les 
encouragements pourtant si nécessaires à un premier 
établissement de ce genre. 

1 



— 2 — 

C*est à rinitîative de Dominique Hermant, en 1767, 
que Ton doit l'origine de notre École des beaux-arts. 

Dominique Hermant « bourgeois de Saint-Omer » 
qui « fit ses études spéciales dans la capitale, fût 
reçu à la maîtrise de l'Académie de Paris, le 19 août 
1758 et maître à Amsterdam le 12 juillet 1760. » 

Le 1**^ juillet 1767 il présente à l'assemblée des nota- 
bles de Saint-Omer, une première requête qui nous 
apprend que : « Les hollandais lui ont proposé diffé- 
« rents avantages pour le retenir parmi eux, et pour 
« travailler au mausolée du Stathouder; mais l'amour 
« de la patrie l'ayant ramené dans sa ville natale, il 
« désirerait se rendre utile à ses concitoyens et dans 
« cette ville y établir une école de sculpture et de 
<( dessin dont il donnerait tous les jours pendant 
« deux heures des leçons gratuitement... Il a con- 
« fiance que ses talents dans ces arts amèneront en 
« cette ville un grand nombre d'étrangers pour s'en 
« instruire, ce qui exciterait le goût de ses concî- 
« toyens qui auraient du goût pour iceux. » 

« Sa demande est accordée, et le 18 octobre 1767, 
moyennant une indemnité de 400 livres par an que 
lui alloue la vilje, — pour lui tenir lieu de logement 
et pour qu'il se procurât le feu, la chandelle et toutes 
autres choses nécessaires audit enseignement » — il 
ouvre une « école publique et gratuite de dessin et 
de sculpture » dans une maison particulière qu'il 
avait prise à loyer, dans la rue des Ursulines; actuel- 
lement rue Gambetta. 

Le succès répondit aux espérances de l'artiste, les 
élèves affluèrent ; mais il ne paraît pas que la ville 
se sentit fort disposé à faire de grands sacrifices, car 
le 29 décembre, lorsque dans une seconde requête 
aux notables et aux échevins, Hermant demande 
qu'on chauflTe « la chambre où se donnait la leçon 
de dessin » on ne lui accorde (jue le poêle « le bois 
et le charbon ne devant pas lui être fournis et l'on a 



Soin de déclarer que le poêle reste la propriété de 'la 
ville ». 

Le développement de $on école, oblige Hermant, 
par suite de la lésinerie du Magistrat à faire diffé- 
rentes avances, tant en meubles que fournitures de 
lumière, etc., au risque de n'en être pas remboursé. 
En effet, le 6 mars 1769, il présente à l'assemblée des 
notables une troisième requête tendant à être payé 
de la somme de.305 livres J sols pour ses avances, il 
n'obtient que la confirmation des délibérations pré»: 
cédentes; mais au moins, l'année suivante, les admi- 
nistrateurs du collège français mettent à sa disposi- 
tion, une salle dans l'établissement même, à des 
conditions qui, si elles n'allègent pas sa large tâche, 
atténuent du moins ses dépenses. Voici du reste, la 
requête d'Hermant et la délibération des administra- 
teurs du collège. 

« Le sieur Hermant professeur à l'Académie de^ 
dessin représente à MM. les administrateurs que se 
trouvant entièrement resserré dans le logement qu'il 
occupe actuellement, il désirerait trouver un empla- 
cement plus spacieux où il pût recevoir un grand 
nombre d'élèves que les bornes de son logement ne 
lui permettent pas d'admettre à l'Académie. » 

« La salle du Collège français lui ayant paru très 
« propre à remplir ses vues, il désirerait que MM. les 
« administrateurs voulussent bien lui accorder la 
<( permission d'y tenir son académie à l'heure et en 
« la manière accoutumées, et pour en témoigner sa 
« reconnaissance et entrer dans les vues du bien 
« public qui animent cette administration, il s'enga- 
« gérait à donner aux boursiers, les lundi, mardi, 
« jeudi et samedi de chaque semaine, une heure de 
« leçon gratuite, et il leur fournirait les dessins. 
« MM. les pensionnaires pourraient ainsi profiter de 
« cette leçon en payant telle somme que MM. les 
« administrateurs jugeraient convenable. Il deman- 



Ki derait aussi la permission d'amener à cette leçon 
« quelques écoliers qu'il a en A-ille, de l'agrément 
« néanmoins de M. le principal, qui s'assurerait 
« auparavant de leur conduite et de leurs mœurs 
« pour augmenter autant que faire se pourra, l'ému- 
« lation parmi les élèves. » 

« Sur quoi, MM. les administrateurs voulant favo- 
« riser autant qu'il est en eux les progrès de l'éduca- 
« tion de leurs concitoyens, à qui l'établissement de 
<( cette académie a toujours paru avantageuse, ont 
« accordé audit sieur Hermant la permission de se 
« servir de la salle de ce collège à l'effet requis et 
« aux conditions ci-dessus mentionnées, ainsi qu'à 
« charge par ledit Hermant veiller spécialement 
« aux progrès des pensionnaires et boursiers dans la 
« leçon de dessin qu'il va leur donner et d'en rendre 
« compte exactement tous les mois au sous-prin- 
<< cipal. » 

« Dans son nouvel emplacement, l'Académie de 
dessin de Saint-Omer prend un tel développement 
que la ville, en 1772, à la prière, il est vrai, de Domi- 
nique Hermant, croit devoir lui donner « une forme 
fixe qui puisse la conduire à un état de plus grande 
perfection » et le 9 novembre, elle dresse dans ce 
dessein le règlement suivant : 

« Maieur et Echevins de la ville et cité de S'-Omer 
« à tous ceux qui ces présentes lettres verront salut 
« scavoir faisons que le s"" Hermant, bourgeois de 
« cette ville et Maître de Sculpture reçu en l'Académie 
« de Paris, aiant présenté différentes requêtes aux 
« assemblées de notables de cette ville tenues le pre- 
« mier juillet et vingt neuf décembre mil sept cent 
« soixante sept et six mars mil sept cent soixante 
« neuf, il a été autorisé à tenir une Ecole publique 
« et gratuite de dessein et de sculpture en cette ville; 
« et à cet effet, il lui a été accordé quatre cens livres 
« par an pour lui tenir lieu de logement et qu'il se 



— 5 — 

« proc%irat le feu, chandeles et toutes autres dépenses 
« relatives aud. enseignement, qu'en conséquence il 
« a ouvert lad® Ecole dès le mois d'octobre mil sept 
« cent soixante sept dans une maison particulière 
« qu'il avoit prise à Loier ; que depuis, cet emplace- 
« ment aiant été trouvé insuffisant, cette école fut 
« transférée dans l'ancienne salle d'exercice du col- 
« lège françois de cette ville jusqu'à ce qu'il fut par 
« nous procuré un Emplacement également commode 
« et permanent : et considérant que cet Etablisse- 
« ment a desja pris un accroissement qui nous 
« oblige à lui donner une forme fixe qui puisse le 
« conduire à un Etat de plus grande perfection ; 
« nous avons cru, d'après les observations qui nous 
« ont été faites par led. Herman, devoir régler et 
(( statuer ce qui suit : 

« Art. 1er. — La leçon continuera d'être donnée pendant 
« deux heures par jour, exceptés les dimanches et jours de 
« fête chômée, et du samedi de chaque semaine ; il y aura en 
«outre deux vacances dont l'une durera toute la quinzaine de 
« Pâques, et la seconde commencera le premier septembre et 
« finira le dernier du même mois inclusivement ; il ne pourra 
« être accordé aucun autre jour de congé si ce n'est pour cause 
« grave et sans le consentement des commissaires qui seront 
« par nous préposés. 

« 2. — Les leçons continueront d'être données, scavoir, pen- 
« dant le mois d'octobre depuis six heures du soir jusqu'à huit. 

« Pendant le mois de novembre depuis cinq heures et demie 
« jusqu'à sept heures et demi {sic/. 

« En décembre et janvier depuis cinq heures jusqu'à sept. 

« En février depuis cinq heures et demie jusqu'à sept et demie. 

« En mars depuis six heures jusqu'à huit. 

« En avril, la Leçon durera depuis quatre heures et demie 
a jusqu'à six heures et demie. 

« En mai, depuis cinq heures jusqu'à sept. 

« En juin, depuis cinq heures et demie jusqu'à sept heures 
« et demie. 

« En juillet et août depuis six heures jusqu'à huit. 

« 3, — Ledit Herman maintiendra le bon ordre et la 



mhffrtSiaai^M w^x^smtnfs k FaTiiicmimt éft ses Enofiers : il 



« VT3 tean à^ r^mn^A^x ei^ix «T^atr? «hei qui tnoo&ln^iîBt son 
« easKÎj^iKfAeiit KÎt p^r p«^csi#HLce. isiiikei&ce. ÎBTizrps. coaps 

« oœ feîs : Loi îiisMki à^ilttis&^ dit ]as iiial<t«^r * em ai^^mt oo 
« astre f^ne locTktÎT^ 20€i« i'am^&ie da qŒi*ini|flie dont nous 
« n/xiii réservons rapfiiicstîoo. 

« I. — Li(s OiOinu^saLr^ qui ««-roat |;ar Doas nomiiiés 
« feront d*« ii*it#ïs dans bd* Eco'*? 5«jit dar^nt Fenà^gneni* on 
« aatreriïent tontes les fois qa'îls !e jugeront à propos ; les 
« exhortons d'en &ire one ao moins chaqne mois : et led. Her- 
« rrjant de les en prier lorsqu'il le trooTera nécessaire on 
9 convenable. 

« 5. — Led. Hermant ne pourra s'absenter de lad* Ecole 
« aax joar» et heores de l'enseigneoient soit pour cause de 
« rnaladie, affaires on antres empechemens quelconques sans 
« en avoir prévenu ou fait prévenir lesd. s*^* commissaires. 

« 0. — .Audit cas d'absence, il sera tenu de se faire repré- 
« «enter par celui ou ceux de ses Elèves en qui il aura reconnu 
« la plus grande caf^acité et sans acception de personnes. 

« 7, — Celui ou ceux qui lui seront ainsi substitués auront 
« la m^me autorité que lui dans lad« Ecole pendant tout le 
« terris de son absence, sauf qu'ils ne pourront point renvoier 
« les élèves si ce n'est après avoir rendu compte auxd. s" com- 
« rnissaircs des fautes que lesd. Elèves auront commises. 

« 8. — Cf;ux qui auront été renvoies de TEcole ne pourront 
« plus y être admis si ce n'est du consentement exprès dud. 
« Herrrian lorsque la cause de leur expulsion ne sera pas trop 
« y;rAye, et qu'ils en auront manifesté un repentir sincère : 
« voulons qu'en cas de récidive, ils en soient exclus sans retour. 

« 9. — Ceux desd. Elèves qui voudront concourir aux 
« places seront tenus d'exécuter chacun deux desseins par an, 
« lesquels ne seront aucunement corrigés ; le premier sera 
« exécuté dans les quinze premiers jours du mois de février; 
« le second dans la première quinzaine du mois d'août : led. 
« Herman choisira chaque fois dix desseins (sic] de chaque 
« ^{'wni qui a son jugement seront les mieux exécutés, lesquels 
« seront exposés aux yeux du public pendant huit jours dans 

* Mulcter. Punir, condamner à quelque peine, à quelque amende. 
D'wt. de Trévoux. 



V 



V 



à 



« une des salles de l'hôtel de cette ville ; les places seront don- 
« nées ensuite par led. Herman en présence desd. sieurs com- 
a missaires au jour qu'ils lui auront indiqué : les noms de ceux 
« qui auront obtenu les dix premières places seront inscrits 
« dans un registre qui sera a ce destiné ; et les desseins (sic) 
« de ceux qui auront obtenu les cinq premières, seront placés 
« avec leurs noms, dans le lieu le plus apparent de l'école pour 
« y rester. 

« 10. — Lesd. cinq premiers ne pourront plus concourir 
« dans la suite, scavoir, le premier de tous a aucune place au 
« prix et les quatre autres, à d'autre place au prix qu'a la pre- 
« mière, et ceux qui parmi ceux ci n'obtiendront pas lado pre- 
« mière place, n'en auront aucune. 

« 11. — Lorsque néanmoins lesd. premiers seront passés 
« dans une autre Ecole, ils pourront concourir aux prix et 
« places dans l'école ou ils auront passés. 

« 12. — Les Ecoliers qui a cause de leurs travaux journa- 
« liers ne pourront point profiter des leçons de l'été, seront 
a obligés de composer dans l'espace de trois mois à compter 
« du premier de janvier, un dessein de sa main, sinon il ne 
« pourra prétendre à aucune place sous tel prétexte que ce 
a soit. 

« 13. — Les Etrangers ne pourront concourir aux prix et 
« places, qu'autant qu'ils auront travaillé assiduement pendant 
« un an dans la même Ecole : le militaire ne sera jamais admis 
« à concourir. 

« 14. — Pour subvenir aux frais de l'intérieur de l'école, 
« tels que gages du balayeur, pain employé à elïacer les faux 
« coups de crayon etc., chaque élève sera tenu de paier en 
« entrant, la somme de douze sols une fois et cinq sols chaque 
« mois de fréquentation dont l'employ sera constaté chaque 
a année par le compte qui en sera rendu pardevant nos com- 
« missaires : faisons delFense aud. Hermant d'en exiger d'avan- 
« tage sous tel prétexte que ce soit, à peine de restitution du 
« quadruple. 

« Délibéré à St-Omer en chambre Echevinale le neuf no- 
« vembre mil sept cent soixante douze. 

Peu de temps après « dans rassemblée des mayeiir 
« et échevins du 28 janvier 1773, il est résolu que 
« pour favoriser renseignement de la bosse dans 



— ^ — 

« fé^Aie 4e de«Hxi dirigée ps^ le ^enr Harmant. 3 
< kty '«ra fbomi txne toane (flmfle à brùie' (ie colza, 
<f anntu^lemexit, tout qull donnera là 'îes leçons^ ♦ 

Le Z (hrrvx *«iivant 'wnt naanné^ commissaires 
<t en exéfiitirHi de Tartieie premier de ni^re régie- 
^ fïiei¥t<!i-devant transcrit^ et aiitresartïriesdlcelir^ 
Mfm^^iexir \j^ Serjçgant Miaîenr k commissaire né * 
avef: le% %vtar% De RTcke et Talion Echevîns ; ce 
âemitr e%t remplacé le 10 arât 1774 par on autre 
éehevin, X, J, Lorthk>y, Uenseignement dû à Finitia- 
tîve d'Hermaitt est doue apprécié par le >!agistnit^ et 
en 1775, le 2 septembre << ie s^ Durand s'etant pre- 
<r liante en chambre EehevinaJe pcmr être de nous 

* SfuUm^é à en,^eigner dans cette ville, Farchitectore 

# et la coappe de» pierres et vu Futilité de cet éta- 
4ir blî.%«,eTnent noas avons permis /wr prouisian par 
If t%%siy% et ja-V|a*a revocation, aud. s*^ Durand de 
éf donner les leçons chez lai à charge de les faire 
<r fnihlir|aement et grataitement dans le lien on le 
<r %' Hennant enseigne le dessein et pour Faider de 
<r nr/lre part, nous avons résolu de paier à sa de- 
charge la somme de soixante quinze livres à 
« M, TTiel lier notre confrère, pour le loier du quartier 
u de rnais^m rue de FArbalettre et qu'il lui a laissé 
(é |K>ur lad* somme jusqu'au premier février pro- 
u cJiain, » 

O premier début d'école d'architecture ne paraît 
pas avoir eu de suite immédiate, puisque ce n'est 
qu'en \HZ\ (|u'clle est définitivement installée. 

a Lit fondateur de l'Académie de dessin et aussi 
de peinture est mort le 9 août 1777, laissant 862 es- 
ta m pen et 32 pièces de plâtre qu'il avait achetées de 
Hi*s deniers pour l'usage de ses élèves. Rien ne 
montre mieux le goût et le zèle de cet artiste, que la 
résolution prise par suite de son décès. L'importance 
(le l'école est telle (|u'()n ne peut remplacer Hermant 
(piVn scindant l'enseignement, en lui donnant deux 



^ 9 — 

successeurs » : Nicolas Truit peintre et Jean-Baptiste 
Gautier sculpteur. 

% « Le premier octbre 1777, nous, sur les témoignages 
(( avantageux qui nous ont été rendus de la capacité 
« et des talens du s"" Nicolas Truit peintre et directeur 
« de TAcademie de peinture en . la ville de Dun- 
« kerque et du s'" Jean-Baptiste Gautier sculpteur en 
« cette ville et sur les preuves qu'ils en ont données, 
« ainsi que pour les connoissances que nous avons 
« prises touchant leurs. mœurs et bonne conduite; 
« leur avons conféré chacun dans leur genre l'ensei- 
« gnement de Técole gratuite de dessin établi /sicj en 
« cette ville, à condition de l'exercer conjointement 
<c et en société aux mçmes conditions honneurs et 
« prérogatives et à la pension de quatre cent /sic/ 
« livres et autres emolumens qui seront partagé 
«, çixtre eux également, auxquelles led. enseignement 
« a été conféré au feu s"" Barthelemi-Dominique> 
« Hermant ; en se conformant par eux à notre Regle- 
« ment du 9 novembre 1772 fait à ce sujet à la recep- 
« tion dud. s*" Hermant et consigné dans ce registre, 
« et aussi à condition d'exécuter la convention' faite 
« entre nous et le général des pères de la doctrine 
« chrétienne concernant l'enseignement des pension- 
« naires de leur collège. » 

Cette convention est ainsi libellée à la date du 
27 août 1777, quelques jours après la mort de Domi- 
nique Hermant : « Le Père Bonnefous général de la 
« Congrégation des Pères de la doctrine chrétienne 
« et les Mayeur et Eclievins de cette ville, par 
« quelle (convention) led. père Bonnefous, ati nom 
« de ladite congrégation s'engage de laisser donner 
« comme ci-devant dans une des salles du Collège 
« des Leçous de dessin aux habitans de cette ville, 
« pour autant que l'Etablissement de l'Ecole subsis- 
« tera, sans préjudice à la propriété qu'a ledit Collège 
« dans ladite salle et à la charge que le professeur 



— IC — 

^ t^miaifiie. ^TL psr r ik t a itsr ^ «r gimtiTF Iwjiu» qor 
^ «>;lîf^ uu i^ VKTOKtc Kir yiir^ iiff^ nr âemenxxiiL 
f ym aattt le volk^. ^t. lai v aiu lar l'ifi ■■■> ifcs 
A )0tn$i*t\nitsiwrtt gu: jiFCiiiiTaii: îngftrrf^ iecniK It L 

)>- ^freiîûer ôécemiiT»: J7M. It IfliipwstTHî cmsaKa^ 
un*- Mrtijtii*: oe 1^» 1- j#wir iab^ Ai^oiir dt Psbt» âes 

# tuvii^W (Ht tkn^HTQt^ guî Mini esjioHf^ âan^ r«oie 
•' ^fsfiuiv: (fe- iad. ^ilkr ac jjrâ dt tro» «l de deox 

J>r ^ if^TÎ! :l7>r7 «- k sieur M&sf^ «vocal «1 Ecâiprâi 
♦rtit iiVMiJuuit' dir^-ï^içnir dt ] êcok panr y faire 
k n^j^in*^»! â' jJ *fb-L p}iiî^ larîi. remplacé 
^:^/iuu)ihhy^*s dkr t»tîj-ifi]iîm€3e composée de quatre 
if¥cisii/r*rh. J>r yr*^xnMrr «rptambre de cette même 
litJàS)^. i7H7^ k Màg^%4rat ^ avise le sâenr liasse «rem- 
41^ j/l'/viff l#:r^ v^xajit^ douze livrets que Messietirs les 

V t>^tiiH or4lsviir^h ont accordé à FEcole gratuite 

V rl^ <:4^t(f vjJk el Je^ quarante huit livres qne nous y 
4c u\imUm%t à racquiMlîon des li\-res nécessaires pour 

♦ fournir lti% prix aux élèves de lad. Ecole qui seront 
^ ju^H Ut% avoir mérités. » 

Siijijiriiiiée a la révolution, Fécole de dessin fut 
l'/'laliliif en 1W4 dans le local qu'elle occupait précé- 
iUumtimif elle fut transférée peu de temps après dans 
la hiilUt du Chapitre de Notre-Dame. 

lin \HZif dans cette même salle, fut ouverte l'école 
d'iurhi lecture a aux frais de la ville dans les premiers 
journ (lu mois de janvier » dit la Feuille de Saint- 
Omvr (lu 21 décembre 1822. M. Lemez, architecte- 
voyer (le la ville, est nommé professeur de ladite école. 

Depuis IHIW, i*école communale de dessin et d'ar- 
elilleetiu'e occupe l'étage de Técole des beaux-arts 
(Imuh In n\i\ Alphonse de Neuville, autrefois rue des 
DouiluienluH. 



V 



— u — 

Depuis son rétablissement, en 1804, l'école de 
dessin eût successivement pour professeurs : 
MM. Cuvelier, Ignace, sculpteur, 1804-1825. 

Cuvelier, Mirtyl, fils du précédent, 1825-1827. 
Cuvelier, Hippôlyte, frère de ce dernier, 

1828-1852. 
Lhote, Jules, 1852-1869. 
Pollet, Auguste, entré en fonctions en 1869, 
ayant pour adjoint : de 1874 à 1877, 
M. Hancquier, Henri ; — de 1877 à 1879, 
M. Mammès ; — de 1879 à 1899, M. Sau- 
vage, Amédée ; — en 1899, M. Divry. 
Professeurs de Técole d'architecture : 
MM. Lemez, Alexandre, 1823-1854. 
Libersalle, Emile, 1854-1866. 
Thérin, Jules, 1867-1868. 
Bertaut, Jules, entré en fonctions le premier 
novembre 1868. 
En juillet, août et septembre 1854, M. Duhayon, 
professeur adjoint de M. Lemez, fut chargé de l'école 
comme intérimaire. 



LES PEDITBES DE SAnT-ONER 



Bailly, Adrien-Florent, né le 2 juillet 1795, de 
François-Marie et de Jeanne-Joseph Dolhain, mort 
le 7 mars 1857. 

Marchand de fer, Adrien Bailly emploj^ait ses 
loisirs à la reproduction de quelques paysages, ainsi 
qu'en témoignent les tableaux qu'il a exposés à 
Saint-Omer, en juin 1835, au Salon des Arts rue 
des Six Fontaines, actuellement rue de Valbelle. 

Ces tableaux comprenaient : 

1 Vue du lac de Cumberland. 

2 Château dans le comté d'Yorck, 

3 Château d*eau, 

4 Intérieur d*une fontaine en Italie, 

En mai 1837, au même Salon des Arts : 

16 Vue d'Yorck (crayon). 

17 Vue de Richmond (id). 

18 Effet de neige (aquarelle). 

19 Effet de neige (id). 



Bailly, François-Benoit, frère du précédent, né le 
16 septembre 1797, mort le 14 février 1884. 

Peintre amateur comme son frère Adrien, il 
s'adonna tout particulièrement à la culture des arts 
dont il favorisa le développement parmi ses jeunes 
concitoyens. Président d'honneur de la musique 
communale, il lui a laissé par testament 20.000 fr. 
qui « devront servir à lui faciliter à aller aux 
concours et festivals. » 

Benoit Bailly excellait dans les menus travaux dç 



-là- 

Cartonnages décorés, et aussi dans la construction de 
panoramas en relief dans lesquels il faisait entrer les 
éléments les plus divers dont il obtenait presque sans 
frais, des résultats surprenants. 

11 a exposé dans sa ville natale : 

Au Salon des Arts, rue des Six Fontaines, en 
mai 1837 : 

2 Vue du lac de Cumberland. 

3 Village de Saint-Remy sur la descente du mont 

Saint-Bernard. 

4 Sterling. Ecosse, 

5 Ruines dans les montagnes d'Ecosse. 

6 Ancien hôtel de ville de Saint-Omer, Réduction du 

tableau de Ch. Goureau qui se trouve au musée 
de Saint-Omer. Appartient à l'auteur de cette 
notice. 

7 Arpinum, Italie, 

8 Tête d'un pleureur, d'après un tableau du Domini- 

cain (crayon). 

9 Tableau d'après Téniers, 

10 Un chêne. 

11 Sujet au crayon. 

12 Richmond (aquarelle). 

13 Diorama composé de plus de 100 paysages diffé- 

rents. 
Vase en terre glaise pour jardin (modelage). — 
Tète romaine de fantaisie en terre de pipe. 

En juin 1843, à l'hôtel de ville de Saint-Omer, à 
l'occasion d'une exposition organisée par la Société 
d'Agriculture : 

44 Soldat de la garde. 

45 Vue de Coblentz. 

A cette même exposition se trouvaient plusieurs 
panoramas, et quelques fantaisies diverses : Groupes 
de coquillages, trophées en cartonnages et groupes 
d'insectes. Numéros 295 à 303 du catalogue. 



- u— 

Bailly, Léon-Charles-Adrien, né le 31 mars 1S26, 
d'Adrien-Florent et de Charlotte-Justine-Angélique 
Caflieri, mort à Paris en 1871. 

Elève de l'école des Beaux-Arts de sa ville natale 
sous la direction de Hippolyte Cuvelier, Léon Bailly 
devait justifier l'adage : bon sang ne peut mentir; son 
père et l'un de ses oncles, précédemment cités, culti- 
vaient la peinture et sa mère était une descendante 
éloignée de l'illustre Philippe Caflieri, sculpteur du 
roi Louis XIV. 

Les dispositions artistiques de Léon Bailly s'éten- 
daient à la musique avec autant de facilité qu*à la 
peinture, et de la chambre qu'il occupait chez son 
père, dans la rue des Epéers, il charmait le voisinage 
par des airs variés sur la flûte qu'il avait apprise 
presque sans maître. 

Parti à Paris, il y retrouve son compatriote, Fran- 
çois Chifflart qui le fait entrer dans l'atelier de Léon 
Cogniet. Ses heureuses dispositions furent un peu 
paralysées par des entraînements de jeunesse que lui 
facilitait la pension que son père lui servait men- 
suellement ; néanmoins, ses œuvres ne sont pas sans 
valeur, et l'on y remarque surtout la correction éiu 
dessin et l'expression des figures. 
Salons : 

1859. Bailly, Léon, né à Saint-Omer (PasKle-Calais), 
élève de Léon Cogniet, rue de Chabrol, 16. 

98 Supplice de Dolet (3 août 1546). 

« Mrtis à l'endroit où la rue se resserrait en tournant vers la 
place Maubert, la foule force le cortège à ralentir sa marche. 
Alors, par un commun effort, plusieurs écoliers désunissent 
subitement l'enceinte formée par les soldats et se précipitent 
auprès du chariot, a Adieu Dolet » crie Opprimus en s'élançant 
sur les rayons de la roue, et s'élevant jusqu'à lui. Dolet lui serre 
la main avec effusion, a Ne pleure donc pas, enfant » lui dit-il ; 
t vois comme je suis tranquille, il est beau de mourir pour une 
belle cause, et c'est.un Ijonheur que l'homme doit envier. » Il 



-. 15 - 

n^en dit pas plus ; un soldat arrache violemment Opprimus, et 
le jette à terre. » (Livret du Salon.) 

Ce tableau, début des Salons de Léon Bailly, a valu 
à son auteur deux médailles, Tune à rexposîtion de 
Troyes, l'autre à une exposition de Rouen ; il se trouve 
maintenant au musée de Saint-Omer, auquel il a été 
offert par la famille Bailly en 1884. Il est repris au 
catalogue des tableaux du musée où il est ainsi décrit : 

Sur la charrette, Dolet debout, accompagné d'un religieux, 
tend la main droite à un adolescent qui s'est hissé sur Tune 
des roues de la charrette. Un homme d'armes qui a jeté sa 
hallebarde sur le sol, cherche à enlever le jeune homme de la 
position qu'il occupe. A droite, des hommes d'armes repous- 
sent un groupe dans lequel se trouvent une femme et des 
enfants. A gauche, une foUle nombreuse, dans laquelle un 
homme d'armes décoiffé et renversé, lutte avec un homme du 
peuple ; près d'eux, un soldat de l'escorte dégaine son épée. 
Aux fenêtres, des curieux voient défiler le lugubre cortège. 
Dans le fond à gauche, la place Maubert. 

Signé à droite : Léon Bailly. Toile, h. 160% 1. 218% 
1861. — Même adresse. 

105 Abélard au concile de Sens (2 juin 1140). 

« Le roi et la cour y assistoient. Henri, archevêque de Sens, 
présidoit le concile. Abélard avoit invité ses amis et les plus 
signalés de ses disciples à s'y trouver. Saint Bernard parla le 
premier comme agresseur, et après avoir remontré aux Pères 
que les écrits d'Abélard suffisoient pour le convaincre des 
erreurs dont on l'accusoit, il produisit aussitôt une copie des 

propositions qui avoient été extraites En même temps, il 

mit son écrit entre les mains du promoteur pour en faire une 
lecture publique. Le promoteur n'eût pas plus tôt commencé 
d'en faire la lecture, qu'Abélard, sans en attendre la fm ni dire 
un seul mot pour sa défense, se contenta de déclarer tout haut 
qu'il en appelleroit à Rome. En même temps, il sortit de l'as- 
semblée, et se retira de Sens avec ses disciples. » 

(Livret du Salon.) 

Ce tableau fût tour à tour la propriété de M. Benoit 
Bailly, oncle de Tartiste, et de M. de Bailliencourt dit 



-le- 

Courcol ; il fut acheté eh vente publique, le 20 dé- 
cembre 1893, par M. Obry, propriétaire à Blendecques, 
et décore Tun des salons de son château de THer- 
mitage. 

1863. — Rue de l'Est, 13. 

69 Les PP, Chartreux sortant de la chapelle de Notr-e- 
Dame de Casalibus, grande Chartreuse du Dauphiné. 

Les religieux, sortant de la chapelle, se détachent sur un 
fond de verdure qui se perd dans les montagnes. A droite, la 
chapelle ; à gauche, une maisonnette abritée par un sapin au 
feuillage d'un vert intense. 

Signé à gauche :.L. Bailly. T. h. 192S 1. 290^ 

Ce tableau a été offert au musée de Saint-Omer 
par Tauteur en 1864. 

70 Les sœurs au lutrin. 

Composition d'un profond sentiment religieux. 

1864. — Même adresse. 

75 Norma, 

76 Un pré à Charbonnières ; Lyonnais. 

1865. — Avenue d'Eylau, 119, square Montespan, 
1 bis. 

84 La pénitence. 

Une jeune religieuse, une corde passée autour du cou, est 
agenouillée ou plutôt affaissée sur un pavage de marbre en 
damier; de ses mains entrelacées, s'échappe un chapelet. 

Signé à droite : L. Bailly. T. h. 197% 1. 137 % 

Tableau offert au musée de Saint-Omer par la 
famille Bailly en 1884. 

85 Mignon» 

1866. — Même adresse. 
61 Retour des vendanges» 

1868. — Même adresse. 
97 Le jour de la paye. 



k 



-- ï? -* 

Propriété de Madame veuve Fournier-Piers, ôè 
tableau, par une coïncidence bizarre, décore le salon 
de la maison rue Carnot, 97, où le père de l'artiste 
est venu finir ses jours. 

98 Sybille. 

1869. — Même adresse. 

96 Une chambre ardente. 

Le chanoine Jean Marie Bailly, oncle de l'artiste, vicaire 
général de Mgr de la Tour d'Auvergne, évêque d'Arras, revêtu 
de ses vêtements sacerdotaux et décoré des insignes du chapitre 
de Saint- Vaast d'Arras, repose étendu sur sa couche funèbre, 
sous la lumière blafarde des cierges et sous la garde de deux 
religieuses ; à ses pieds, sont groupés dans les diverses attitudes 
de la contemplation, du recueillement et de la prière, plusieurs 
religieuses, des amis et des parents. Benoît Bailly, frère du 
chanoine, et l'auteur, sont au nombre de ces derniers. 

Ce tableau se trouve actuellement chez les Sœurs 
Franciscaines à Saint-Omer, rue Sainte-Aldegonde. 

1870. — Même adresse. 

99 Portrait de M. B. (l'artiste). 
100 La bonne mère. 

Image de la chienne familière de son atelier allaitant ses 
petits nouveau-nés. 

Quelques-uns des tableaux ci-dessus, ont figuré 
dans plusieurs expositions de provinces, notamment 
à Lyon où demeurait une sœur de Léon Bailly. 
Parmi les œuvres de Bailly, on peut citer encore : 

Deux petits tableaux appartenant à Madame Bail- 
lien à Saint-Omer, rue de l'Arbalète : Intérieur d*une 
cuisine, au centre de laquelle une ménagère est assise 
épluchant des légumes, et Intérieur d'un atelier où 
l'artiste s'est reproduit devant un chevalet, les pin- 
ceaux et la palette en mains. 

Les moines au lutrin, 
La veuve. 



Lt pressoir, 

Umx ooiriers agissml de ti&as knrs niBscles sur les tia¥«fses 
en l>o<£ d'ime (^rese^ rodiiDentûre doâ sort le jus da raisiii ; un 
dotre oorrier deboot â dTx>ite £ût Once an spectateur. 

Signé à gauche : Léon Baillt. 

Ce tableau appartient à l'auteur de cette notice. 

La chaîne. 

0*T\f^'t de forçats en marche. 

King's Charles et Griffon (Esquisse). Au musée de 
Saînl-^Jmer. T. h. 97% 1. 127% 

Etude de na ; buste du modèle, Gélon Joseph. 
Fragment. T. h. ay, 1. 27% 

— A M. Emile Stume, rue de Dunkerque. 

Ijtofi Haillv a collaboré à Tillustration de VAlma- 
nach [Mrusien, de format in-18, qui fut édité d'abord 
en \i^*Â) par Eugène Pick, rue du Pont de Lodi ; il a 
illu<(tré aussi quelques autres publications. 



Il^tlly, I>éon -Adolphe-Auguste, né le 23 mars 1827, 
diî Nirolas-Joseph et de Mélanie-Françoise-Eugénie 
iUiMtt, mort à Paris le 25 mars 1877. 

u Elève de Troyon, Léon- Adolphe Belly fut essen- 
ti^'ilenienl un artiste laborieux, épris seulement de 
nott art cl auquel les quatre murs de l'atelier bor- 
naient le drame de sa vie. De celte vie elle-même 
noiiH tw suvons rien qui puisse intéresser la curiosité 
publirpie, sinon qu'elle resta cachée comme celle du 
*age, renq>lie par rol)ser\^ance de tous les devoirs, et 
que le travail et des affections intimes la firent heu- 
reiiHc el honorée. L'hisloriographe se trouve ici en 
prénence (run habitacle clos aux passants, mais dont 
leH (lehors annoncent la tranquillité et que les orages 
n'ont pas necoué. H n'a point à pénétrer là. Tout ce 
(pie Ton peut apprendre et révéler avant de passer la 
plume au critique, c'est que Léon Belly était né à 



1. 



— 19 -- 

Saînt-Omer en 1827 et que son père était officier 
d'artillerie. — L'état-civil porte : capitaine au corps 
royal d'artillerie, chevalier de la Légion d'honneur. — 
Il perdit ce père de fort bonne heure et fut élevé par 
sa mère, femme d'un esprit hors ligne et d'une 
grande vertu, qui lui inculqua tout d'abord l'amour 
du beau et le zèle du bien. Disons en passant, que 
Mme Belly était un peintre miniaturiste fort dis- 
tingué. Léon Belly est resté, toute sa vie, fidèle aux 
principes généreux, aux passions magnanimes et 
désintéressées et aux sentiments nobles que sa mère 
avait semés dans son âme d'enfant. Il lui dût d'être 
un homme, « vir », disent les latins dans un siècle 
où la virilité passe pour un don de nature exception- 
nel, mais aussi un homme supérieur par l'éducation, 
les manières et le caractère. Favorisé d'une belle for- 
tune et lié par ses attaches de famille avec les plus • 
hauts représentants de l'aristocratie financière et de 
la riche bourgeoisie, il resta fermement et sincèr«e- 
nient libéral, conquis à toutes les causes de progrès 
et fervent pour tous les chercheurs de vérité. On lui 
doit un portrait de Manin, exécuté d'enthousiasme 
en 1855, pendant que l'héroïque exilé courait le 
cachet de professeur d'italien et donnait à Paris 
l'exemple de sa magnifique pauvreté. 

« Le goût de Léon Belly pour la peinture eut toute 
la précocité d'une vocation contrariée ; mais dans sa 
famille intelligente et dévouée, cette vocation fut 
accueillie comme une faveur du ciel. Quelques rares 
qu'elles soient, il y a aujourd'hui de ces maisons 
d'opulents bourgeois où la naissance d'un artiste ne 
semble pas une affreuse calamité et un accident dans 
la race. Mais en ce temps-là on les comptait, et l'idée 
d'annexer un atelier au salon familial n'entrait pas 
aisément dans la cervelle des honnêtes gens du 
tiers. 

« Fort heureusement pour lui, Belly n'eût pas à 



lutter contre la moindre réserve des siens ; dès qu'il 
demanda une palette, on la loi apporta toute chargée. 
Mieux encore, on le laissa libre de choisir son maître, 
et du premier coup il alla instmctivement à Troyon, 
que sa Vallée de la Toacqae venait de placer au rang 
des plus illustres contemporains. A cette époque, 
tous les peintres étaient prosternés, au Levant, vers 
ce soleil d'Orient dont Descamps et Marilhat avaient 
créé le culte. C'était de là que venait la lumière, 
Bellv résolut de l'aller saisir à la source ; en 1851, il 
partit pour la SjTÎe en compagnie de M. de Saalcy et 
de M. Edouard Delessert, qui nous a donné un récit 
de cette expédition pittoresque. 

<( La caravane visita le Liban et la Palestine ; elle 
s'arrêta à Jérusalem et tourna autour de la mer 
Morte. Ce fut un beau voyage et qui décida une car- 
rière d'artiste. Léon Belly exposait au Salon de 1853 
son premier ouvrage. Environs de Naplouse, en Syrie, 
accompagné d'une Vue de Beyrouth et d'une Vue du 
Caire, qui furent extrêmement remarqués. Un nouvel 
orientaliste nous était né, qui promettait de disputer 
l'héritage de Descamps, même à Fromentin. Acquis 
tout entier en ce temps-là à la doctrine de Troyon, 
Belly peignait largement, dans une pâte vigoureuse 
et relevée d'accents ; il cherchait plutôt les grands 
effets de lumière que le pittoresque ethnographique 
de l'Orient ; il était plus à Marilhat qu'à tout autre. 
L'année suivante ou plutôt le Salon suivant (1855), 
son œil, reposé des incandescences et des poudroie- 
ments de la Syrie, se rafraîchit dans la verdure de 
Fontainebleau où Théodore Rousseau conduisait 
alors le chœur glorieux de nos naturalistes. Belly 
s'enrôla momentanément dans leur cortège, et il 
exposa, à côté des leurs, trois études de la grande 
forêt. Chose assez singulière, tandis qu'il s'essayait 
ainsi à diverses recherches, la réputation lui venait 
pour ainsi dire de côté et pour un genre auquel il ne 



à. 



— 21 — 

devait ni ne voulait se fixer : le portrait. Celui de 
Manin, dont nous avons parlé plus haut, et qui date 
de cette époque, fut, par les demandes qu'il lui attira, 
presque le point de départ d'une spécialité. Belly 
traitait remarquablement le portrait, et, s'il en avait 
eu besoin, il aurait pu en tirer une fortune. 

« Le Salon de 1857 et celui de 1859 nous montrent 
l'artiste revenu à sa prédilection pour l'Orient. Mais 
c'est l'Egypte cette fois qui lui fournit ses modèles. 
Ici, c'est une vue du Village de Giseh ombragé de pal- 
miers et semé de tombeaux ; là, le Désert de Nasoiib, 
sablonneux et profond, ou encore une étude de 
Ylnondation fertilisante du Nil. Le Nil, le fleuve sacré 
et mystérieux, exerce sur lui une fascination véri- 
table; il le peint sous tous ses aspects : au soleil 
couchant, sillonné de barques nubiennes, traversé 
par une digue, roulant l'or des poussières embrasées. 
Il l'aime sans rassasiement, il l'adore presque comme 
les fellahs agenouillés sur ses rives. C'est une pos- 
session artistique et qui laisse à l'àme une nostalgie 
dont Fromentin essayait un jour de définir devant 
nous les symptômes et le caractère par ce mot : Le 
Nil est aimanté. 

« Ce fut au Salon de 1861 que s'établit tout à fait la 
réputation de Léon Belly. Il avait envoyé sept toiles : 
Effet de soir dans le désert de Tyh (Sinaï), tableau 
original et charmant dans la gamme rose ; Abords 
d'un village égyptien, d'une justesse de lumière et 
d'une vigueur de modèle admirables ; Bords du Nil, 
étude d'embarcations de toute sorte, pétillante et 
mouvementée; Y Avenue de Choubrah, au Caire, et ses 
platanes ombreux sous lesquels dorment quelques 
chameaux; enfin. Pèlerins allant à la Mecque, le chef- 
d'œuvre du peintre — actuellement au musée du 
Louvre. — « A travers la plaine sans borne, où la 
(( route est jalonnée par des carcasses de bêtes 
« mortes, s'avance péniblement, dans un ciel incan- 






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Su0n '/fiîf>ri^l*r ^ rjo::vd'e, est le pJos vif sacrés 
ohU'ftu \fHr XJ-ifU Belly. Le public demeura saisi par 
tii^ff^'^i |/iffof^rvju^ de cette caravane qui s^avançait 
droîf \ur Sut, inondée de soleil ; la critique en loua 
ituuutmi'UU'uX lordonnance, la superbe qualité de 
\hn i'\ Va rnsncliise d'exécution. Belly n'a peut-être 
\m% \u fiiH'HVf transparente de Fromentin, mais il est 
lif'tiiH'oiip plus ^;nergique que lui ; sa touche est plus 
mu\}\i\ %n p2M(f est plus sonore ; il est plus peintre 
diHiH le Hcns tcThnique du mot. La façon dont il a Ani 
rOririil iTa point sans doute les qualités subjectives 
ri |)liiloHo|)lii(pi(*s (pii distinguent la vision de son 
riviil ; rllc relève moins du domaine littéraire; mais 
lu poésie en est plus mâle et découle plus sincère- 
nienl de l'image. Belly ne tourne pas les difficultés 



V 



— 23 — 

du modèle, il les brave en face et résolument, quitte 
à recommencer s*il est vaincu. Son Orient est peut- 
être le plus vrai de tous ceux que divers maîtres 
nous ont montrés. Doué d'un coup d'œil très juste, 
d'une âme très honnête et d'une main exercée, il a 
copié sans chercher à parer quelquefois brutalement, 
souvent avec une puissance véritable. La peinture 
est loyale comme Tétaient son caractère et son esprit. 
Il a le droit de se qualifier de naturaliste, car il Ta 
été mieux que personne, et si les arabes étaient 
appelés à donner la prime de l'exactitude entre les 
différents peintres qui les ont représentés, eux et leur 
pays, c'est à Belly qu'ils la donneraient probable- 
ment. 

« Encouragé par sa réussite, Belly poursuivit ainsi 
sa bonne veine jusqu'en 1867, année où il fut piqué, 
lui aussi, de la tarentule du style. Les Centauresses 
de Fromentin l'empêchaient-elles de dormir? nous 
l'ignorons. Toujours est-il qu'il risqua une composi- 
tion académique, les Sirènes, dont il ne retira aucun 
profit pour sa réputation. Bien vite, il se remit de 
lui-même dans le bon chemin, et, en 186S, son Canal 
de Mahmoiidieh à Alexandrie, et son Etude du soir en 
Egypte lui rassemblèrent ses admirateurs ordinaires. 
En 1869, il exposa encore une Fête religieuse au Caire 
et une Pèche à la dorade dans les rochers du Calvados. 
Puis il fut subitement attaqué de la douloureuse 
maladie à laquelle il devait succomber et qui le cloua 
pendant six ans sur son lit de souffrance. Il s'était 
fait transporter en Sologne dans une propriété qu'il 
y possédait et d'où il envoya, au dernier Salon (1875) 
trois tableaux impressionnés de la manière de Rous- 
seau : Bords de la Sauldre, en Sologne, Un étang en 
Sologne, Une lande en Sologne. Sa mort, survenue 
au mois de mars dernier (1877), a vivement affecté le 
monde des arts, car il n'avait que cinquante ans, et 
il était également estimé et aimé de tous ses confrères. 



— 21 — 

Sofi nom sera enrorv \cngjbmps d^ par ceux qui 
professent le re^Kct da tableau et le culte des nobles 
natnres ; mais nous nliésîtons pas à prédire cfoe sa 
répatatioD grandira par le recnl da temps, et cfoe ce 
peintre prendra, dans Fécole française contempo- 
raine, une place enviable parmi les premiers du 
second rang, m ^Emile Bergerat. Journal officiel de la 
Répabliqat française da 15 août 1S77 '. 

Belly a dépassé les prévisions de M. Elmile Ber- 
gerat, car son tableau Pèlerins allant à la Mecqae est 
actuellement au LouATe. 

Chevalier de la Légion dTionneur en 1862, Belly 
avait obtenu en 1857, une médaille de 3* classe ; en 
1859, — 2* classe; en 1861, — l'hélasse. A l'Expo- 
sition universelle de 1867, une médaille de 3* classe. 

Saloxs : 

1853. Belly, Léon, rue des Saints-Pères, 1. 

73 Environs de Xaplouse (SjTie). 

74 Environs de Beyrouth, 

75 Environs du Caire, 

1855. — Même adresse. 

2517 Haute-futaie ; Fontainebleau, 

« M. Belly, dit Théophile Gautier, nous parait appelé au plus 
brillant avenir et la Haute-futaie est presque un chef-d'œuvre. » 

Ce tableau appartient à Madame Léon Belly. 

2518 Crépuscule d'automne, — A M. Mahon. 

2519 Effet d'automne, 

2520 Pêcheurs d'équilles, Normandie. — A M. Emile 
Michel à Nancy. 

2521 Portrait de m^ ***. — A M. Hubault. 

2522 Portrait de M, Manin, 

1857. — Quai Malaquais, 21. 
Médaille 3^ cl. (Paysage). 

158 Village de Djiseh (Egypte). 



k 



— 25 — 

159 Désert de Nassoub (Sinaï). 

160 Inondation en Egypte, 

161 Tète d'étude. Appartient à M. C. Dernier, 

1859. — Même adresse. 
Médaille 2« cl. 

215 Le Nil, soleil couchant. 

216 Barques du Nil, 

217 Plaine de Djiseh, soleil couchant (Egypte). 

218 Une digue au bord du Nil, — A M. le baron 
Gustave de Rothschild, 

1861, — Même adresse. 
Médaille de 1^^ cl. 

210 Effet du soir dans le désert de Tijh (Sinaï). 

« U Effet du soir dans le désert de Tyh est d'une étrangeté 
charmante. Une caravane traverse la plaine où son ombre 
s'allonge sur le sable coloré par la lumière rose du couchant ; 
on dirait que la nature rougit de pudeur sous le dernier baiser 
du soleil. » (Th. Gautier.) 

211 Les abords d*un village égyptien, 

« Le village se détache en silhouette sur un ciel clair avec ses 
huttes de torchis, ses groupes de figures de Pharaon et ses 
bouquets de palmiers doums. Les premiers plans sont formés 
par les escarpements d'une berge que descendent des buffles 
pressés d'aller se rafraîchir sous l'eau vaseuse. Tout cela est 
modelé avec une singulière puissance, dans une tonalité lumi- 
neusement grise, très locale et très vraie, car les pays chauds 
ne sont pas toujours incendiés par le jaune de Mars et la mine 
de Saturne. » [Th. Gautier.] 

212 Bords du Nil, 

« Les Bords du Nil ofl'rent le spectacle le plus vivant, le plus 
diapré, le plus bizarre du monde. A la rive s'amarrent les 
cangcs, les argosils, les sandals, toutes les embarcations parti- 
culières au cabotage du Nil, mêlant à l'œil ledrs mats, leurs 
vergues, leurs antennes, leurs guibres, leurs gréments inusités. 
Rien n'est plus gai et plus amusant que cette ligne de barques, 
dont les unes rappellent les anciennes baris mystiques égyp- 



- 18 - 

Le pressoir. 

Deux ouvriers agissent de tous leurs muscles sur les traverses 
en bois d'une presse rudimentaire d'où sort le jus du raisia ; un 
autre ouvrier debout à droite fait face au spectateur. . 

Signé à gauche : Léon Bailly. 

Ce tableau appartient à l'auteur de cette notice. 

La chaîne. 

Cortège de forçats en marche. 

King's Charles et Griffon (Esquisse). Au musée de 
Saint-Omer. T. h. 97', I. 127^ 

Etude de nu : buste du modèle, Gélon Joseph, 
Fragment. T. h. 35S 1. 27'=. 

— A M. Emile Stunie, rue de Dunkerque. 

Léon Bailly a collaboré à l'illustration de YAIma- 
nach parisien, de format in-I8, qui fut édité d'abord 
en 1860 par Eugène Pick, rue du Pont de Lodi ; il a 
illustré aussi quelques autres publications. 



Belly* Léon- Adolphe-Auguste, né le 23 mars 1827, 
de Nicolas -Joseph et de Mélanie-Françoise-Eugénie 
Guérin, mort à Paris le 25 mars 1877. 

« Elève de Troyon, Léon- Adolphe Belly fut essen- 
tiellement un artiste laborieux, épris seulement de 
son art et auquel les quatre murs de l'atelier bor- 
naient le drame de sa vie. De cette vie elle-même 
nous ne savons rien qui puisse intéresser la curiosité 
publique, sinon qu'elle resta cachée comme celle du 
sage, remplie par l'observance de tous les devoirs, et 
que le travail et des affections intimes la firent heu- 
reuse et honorée. L'historiographe se trouve ici en 
présence d'un habitacle clos aux passants, mais dont 
les dehors annoncent la tranquillité et que les orages 
n'ont pas secoué. Il n'a point à pénétrer là. Tout ce 
que l'on peut apprendre et révéler avant de passer la 
plume au critique, c'est que Léon Belly était né à 



Ji 



-là- 

Saint-Omer en 1827 et que son père était officier 
d'artillerie. — L'état-civil porte : capitaine au corps 
royal d'artillerie, chevalier de la Légion d'honneur. — 
Il perdit ce père de fort bonne heure et fut élevé par 
sa mère, femme d'un esprit hors ligne et d'une 
grande vertu, qui lui inculqua tout d'abord l'amour 
du beau et le zèle du bien. Disons en passant, que 
Mme Belly était un peintre miniaturiste fort dis- 
tingué. Léon Belly est resté, toute sa vie, fidèle aux 
principes généreux, aux passions magnanimes et 
désintéressées et aux sentiments nobles que sa mère 
avait semés dans son âme d'enfant. Il lui dût d'être 
un homme, « vir », disent les latins dans un siècle 
où la virilité passe pour un don de nature exception- 
nel, mais aussi un homme supérieur par l'éducation, 
les manières et le caractère. Favorisé d'une belle for- 
tune et lié par ses attaches de famille avec les plus • 
hauts représentants de l'aristocratie financière et de 
la riche bourgeoisie, il resta fermement et sincèr«e- 
ment libéral, conquis à toutes les causes de progrès 
et fervent pour tous les chercheurs de vérité. On lui 
doit un portrait de Manin, exécuté d'enthousiasme 
en 1855, pendant que l'héroïque exilé courait le 
cachet de professeur d'italien et donnait à Paris 
l'exemple de sa magnifique pauvreté. 

« Le goût de Léon Belly pour la peinture eut toute 
la précocité d'une vocation contrariée ; mais dans sa 
famille intelligente et dévouée, cette vocation fut 
accueillie comme une faveur du ciel. Quelques rares 
qu'elles soient, il y a aujourd'hui de ces maisons 
d'opulents bourgeois où la naissance d'un artiste ne 
semble pas une affreuse calamité et un accident dans 
la race. Mais en ce temps-là on les comptait, et l'idée 
d'annexer un atelier au salon familial n'entrait pas 
aisément dans la cervelle des honnêtes gens du 
tiers. 

« Fort heureusement pour lui, Belly n'eût pas à 



- 20- 

lutter contre la moindre réserve des siens ; dès qu'il 
demanda une palette, on la lui apporta toute chargée. 
Mieux encore, on le laissa libre de choisir son maître, 
et du premier coup il alla instinctivement à Troyon, 
que sa Vallée de la Toucqiie venait de placer au rang 
des plus illustres contemporains. A cette époque, 
tous les peintres étaient prosternés, au Levant, vers 
ce soleil d'Orient dont Descamps et Marilhat avaient 
créé le culte. C'était de là que venait la lumière, 
Belly résolut de l'aller saisir à la source ; en 1851, il 
partit pour la Syrie en compagnie de M. de Saulcy et 
de M. Edouard Delessert, qui nous a donné un récit 
de cette expédition pittoresque. 

« La caravane visita le Liban et la Palestine ; elle 
s'arrêta à Jérusalem et tourna autour de la mer 
Morte. Ce fut un beau voyage et qui décida une car- 
rière d'artiste. Léon Belly exposait au Salon de 1853 
son premier ouvrage, Environs de Naplouse, en Syrie, 
accompagné d'une Vue de Beyrouth et d'une Vue du 
Caire, qui furent extrêmement remarqués. Un nouvel 
orientaliste nous était né, qui promettait de disputer 
l'héritage de Descamps, même à Fromentin. Acquis 
tout entier en ce temps-là à la doctrine de Troyon, 
Belly peignait largement, dans une pâte vigoureuse 
et relevée d'accents ; il cherchait plutôt les grands 
effets de lumière que le pittoresque ethnographique 
de l'Orient ; il était plus à Marilhat qu'à tout autre. 
L'année suivante ou plutôt le Salon suivant (1855), 
son œil, reposé des incandescences et des poudroie- 
ments de la Syrie, se rafraîchit dans la verdure de 
Fontainebleau où Théodore Rousseau conduisait 
alors le chœur glorieux de nos naturalistes. Belly 
s'enrôla momentanément dans leur cortège, et il 
exposa, à côté des leurs, trois études de la grande 
forêt. Chose assez singulière, tandis qu'il s'essayait 
ainsi à diverses recherches, la réputation lui venait 
pour ainsi dire de côté et pour un genre auquel il ne 



— 21 — 

devait ni ne voulait se fixer : le portrait. Celui de 
Manin, dont nous avons parlé plus haut, et qui date 
de cette époque, fut, par les demandes qu'il lui attira, 
presque le point de départ d'une spécialité. Belly 
traitait remarquablement le portrait, et, s'il en avait 
eu besoin, il aurait pu en tirer une fortune. 

« Le Salon de 1857 et celui de 1859 nous montrent 
l'artiste revenu à sa prédilection pour l'Orient. Mais 
c'est l'Egypte cette fois qui lui fournit ses modèles. 
Ici, c'est une vue du Village de Giseh ombragé de pal- 
miers et semé de tombeaux ; là, le Désert de Nasoub, 
sablonneux et profond, ou encore une étude de 
V Inondation fertilisante du Nil. Le Nil, le fleuve sacré 
et mystérieux, exerce sur lui une fascination véri- 
table; il le peint sous tous ses aspects : au soleil 
couchant, sillonné de barques nubiennes, traversé 
par une digue, roulant l'or des poussières embrasées. 
Il l'aime sans rassasiement, il l'adore presque comme 
les fellahs agenouillés sur ses rives. C'est une pos- 
session artistique et qui laisse à l'àme une nostalgie 
dont Fromentin essayait un jour de définir devant 
nous les symptômes et le caractère par ce mot : Le 
Nil est aimanté. 

« Ce fut au Salon de 1861 que s'établit tout à fait la 
réputation de Léon Belly. Il avait envoyé sept toiles : 
Effet de soir dans le désert de Tyh (Sinaï), tableau 
original et charmant dans la gamme rose ; Abords 
d'un village égyptien, d'une justesse de lumière et 
d'une vigueur de modèle admirables ; Bords du Nil, 
étude d'embarcations de toute sorte, pétillante et 
mouvementée; VAvemie de Choubrah, au Caire, et ses 
platanes ombreux sous lesquels dorment quelques 
chameaux; enfin. Pèlerins allant à la Mecque, le chef- 
d'œuvre du peintre — actuellement au musée du 
Louvre. — « A travers la plaine sans borne, où la 
« route est jalonnée par des carcasses de bêtes 
« mortes, s'avance péniblement, dans un ciel incan- 



— 22 - 

« descent dont le bleu calciné a blanchi, la caravane 
« accablée, pantelante, mais soutenue par l'espérance 
« de boire enfin au puits Zem-Zem et de contempler 
« la pierre noire de la Kaaba. Un hadji monté sur un 
« dromadaire guide le long cortège ; aucun turban 
« n'abrite son crâne rasé où flambe une lumière 
« blanche ; nul burnous ne défend son torse nu 
« contre le fer rouge du soleil. L'ardeur de son fana- 
« tisme éteint celle du climat. Derrière lui, se présen- 
ce tant de face avec des raccourcis et des déhanche- 
<( ments imprévus, marchent des chameaux difformes 
<( qui balancent leurs cols d'autruches et leurs têtes 
« d'oiseaux. Sur leurs épaules bossues sont juchas 
« des pèlerins ; à leurs flancs pendent des ballots où 
« se balancent des statiches. A côté de la caravane, 
« quelques hommes sont à pied, tâchant de profiter 
« de l'ombre étroite que projettent les bêtes de 
« somme, et l'extrémité du cortège se perd dans, le 
« nuage de poussière blonde soulevée par son pas- 
ce sage. » /Th. Gautier, Salon de 1861.) 

<( Ce tableau, d'une vérité étonnante, qui donnait 
l'illusion de la réalité dans le cadre d'une composi- 
tion originale et nouvelle, est le plus vif succès 
obtenu par Léon Belly. Le public demeura saisi par 
l'aspect pittoresque de cette caravane qui s'avançait 
droit sur lui, inondée de soleil ; la critique en loua 
unanimement l'ordonnance, la superbe qualité de 
ton et la franchise d'exécution. Belly n'a peut-être 
pas la finesse transparente de Fromentin, mais il est 
beaucoup plus énergique que lui ; sa touche est plus 
ample, sa pâte est plus sonore ; il est plus peintre 
dans le sens technique du mot. La façon dont il a vu 
l'Orient n'a point sans doute les qualités subjectives 
et philosophiques qui distinguent la vision de son 
rival ; elle relève moins du domaine littéraire ; mais 
la poésie en est plus mâle -et découle plus sincère- 
ment de l'image. Belly ne tourne pas les difficultés 



— 23 — 

du modèle, il les brave en face et résolument, quitte 
à recommencer s'il est vaincu. Son Orient est peut- 
être le plus vrai de tous ceux que divers maîtres 
nous ont montrés. Doué d'un coup d'œil très juste, 
d'une âme très honnête et d'une main exercée, il a 
copié sans chercher à parer quelquefois brutalement, 
souvent avec une puissance véritable. La peinture 
est loyale comme l'étaient son caractère et son esprit. 
Il a le droit de se qualifier de naturaliste, car il l'a 
été mieux que personne, et si les arabes étaient 
appelés à donner la prime de l'exactitude entre les 
différents peintres qui les ont représentés, eux et leur 
pays, c'est à Belly qu'ils la donneraient probable- 
ment. 

<( Encouragé par sa réussite, Belly poursuivit ainsi 
sa bonne veine jusqu'en 1867, année où il fut piqué, 
lui aussi, de la tarentule du style. Les Centauresses 
de Fromentin l'empêchaient-elles de dormir? nous 
l'ignorons. Toujours est-il qu'il risqua une composi- 
tion académique, les Sirènes, dont il ne retira aucun 
profit pour sa réputation. Bien vite, il se remit de 
lui-même dans le bon chemin, et, en 186S, son Canal 
de Mahmoiidieh à Alexandrie, et son Etude du soir en 
Egypte lui rassemblèrent ses admirateurs ordinaires. 
En 1869, il exposa encore une Fête religieuse au Caire 
et une Pêche à la dorade dans les rochers du Calvados. 
Puis il fut subitement attaqué de la douloureuse 
maladie à laquelle il devait succomber et qui le cloua 
pendant six ans sur son lit de souffrance. Il s'était 
fait transporter en Sologne dans une propriété qu'il 
y possédait et d'où il envoya, au dernier Salon (1875) 
trois tableaux impressionnés de la manière de Rous- 
seau : Bords de la Sauldre, en Sologne, Un étang en 
Sologne, Une lande en Sologne. Sa mort, survenue 
au mois de mars dernier (1877), a vivement affecté le 
monde des arts, car il n'avait que cinquante ans, et 
il était également estimé et aimé de tous ses confrères. 



- 24- 

Son nom sera encore longtemps cité par ceux qui 
professent le respect du tableau et le culte des nobles 
natures ; mais nous n'hésitons pas à prédire que sa 
réputation grandira par le recul du temps, et que ce 
peintre prendra, dans Técole française contempo- 
raine, une place enviable parmi les premiers du 
second rang. » /Emile Bergerat. Journal officiel de la 
République française du 15 août 1877J. 

Belly a dépassé les prévisions de M. Emile Ber- 
gerat, car son tableau Pèlerins allant à la Mecque est 
actuellement au Louvre. 

Chevalier de la Légion d'honneur en 1862, Belly 
avait obtenu en 1857, une médaille de 3^ classe ; en 
1859, — 2^ classe; en 1861, — l--^ classe. A l'Expo- 
sition universelle de 1867, une médaille de 3® classe. 

Salons : 

1853. Belly, Léon, rue des Saints-Pères, 1. 

73 Environs de Naplouse (Syrie). 

74 Environs de Beyrouth. 

75 Environs du Caire, 

1855. — Même adresse. 

2517 Haute-futaie ; Fontainebleau. 

« M. Belly, dit Théophile Gautier, nous paraît appelé au plus 
brillant avenir et la Haute-futaie est presque un chef-d'œuvre. » 

Ce tableau appartient à Madame Léon Belly. 

2518 Crépuscule d*automne. — A M. Mahon. 

2519 Effet d'automne. 

2520 Pécheurs d'équilles, Normandie. — A M. Emile 
Michel à Nancy. 

2521 Portrait de AP^^ ***. — A M. Hubault. 

2522 Portrait de M. Manin. 

1857. — Quai Malaquais, 21. 
Médaille 3^ cl. (Paysage). 

158 Village de Djiseh (Egypte). 



- 25 - 

159 Désert de Nassoub (Sinaï), 

160 Inondation en Egypte, 

161 Tête d'étude. Appartient à M. C. Bernier. 

1859. — Même adresse. 
Médaille 2« cl. 

215 Le Nil, soleil couchant. 

216 Barques du Nil 

217 Plaine de Djiseh, soleil couchant (Egypte). 

218 Une digue au bord du Nil, — A M. le baron 
Gustave de Rothschild, 

1861. — Même adresse. 
Médaille de 1^^ cl. 

210 Effet du soir dans le désert de Tyh (Sinaï). 

<i VEffet du soir dans le désert de Tyh est d'une étrangeté 
charmante. Une caravane traverse la plaine où son ombre 
s'allonge sur le sable coloré par la lumière rose du couchant ; 
on dirait que la nature rougit de pudeur sous le dernier baiser 
du soleil. » [Th. Gautier.) 

211 Les abords d'un village égyptien. 

« Le village se détache en silhouette sur un ciel clair avec ses 
huttes de torchis, ses groupes de figures de Pharaon et ses 
bouquets de palmiers doums. Les premiers plans sont formés 
par les escarpements d'une berge que descendent des buffles 
pressés d'aller se rafraîchir sous l'eau vaseuse. Tout cela est 
modelé avec une singulière puissance, dans une tonalité lumi- 
neusement grise, très locale et très vraie, car les pays chauds 
ne sont pas toujours incendiés par le jaune de Mars et la mine 
de Saturne. » {Th. Gautier.) 

212 Bords du Nil. 

« Les Bords du Nil offrent le spectacle le plus vivant, le plus 
diapré, le plus bizarre du monde. A la rive s'amarrent les 
canges, les argosils, les sandals, toutes les embarcations parti- 
culières au cabotage du Nil, mêlant h l'œil ledrs mâts, leurs 
vergues, leurs antennes, leurs guibres, leurs gréments inusités. 
Rien n'est plus gai et plus amusant que cette ligne de barques, 
dont les unes rappellent les anciennes baris mystiques égyp- 



— 2B — 

tiennes, et les antres les galères on les galioles de Dollabella, 
s'appnyant â cette rive bordée de grands arbres et penpiêe de 
tout nn monde de figurines caraciêristiqnes. • ^Th. Gautier. J 

213 Aoenae de Choahrah, environs du Caire. Appar- 
lienl à M. Bemier. 

« Gérard de Xerval noos a bien souvent parlé de cette 
Avenue tle Choubrah, dit Th. Gantier, et nons concevons 
d'après le tableaa de M. Belly, l'attrait que devait avoir cette 
promenade pour le fK)ète rêveur. Ces énormes platanes projet- 
tent une ombre si fraîche et si transparente! U fait si bon 
prendre le café et fumer le chibouck à leur abri, tandis que le 
soleil verse du plomb fondu sur la plaine. Sous ces beaux 
arbres, Tartiste a fait s'accroupir quelques chameaux au char- 
gement pittoresque. » 

214 Pèlerins allant à la Mecque. T. h. 160^, 1. 240«. 
— Au musée du Louvre. 

Décrit précédemment, p. 21. • 

« C'est un tableau de grand mérite, et jamais l'artiste n'a fait 
mieux. Les types si variés de l'islame y sont représentés par 
des échantillons caractéristiques avec leur costume, leur allure, 
leur expression et leur solennité bizarre, dans une atmosphère 
dont on sent la chaleur sur un sable qui brûle les pieds, au sein 
d'une nature qui semble un rêve à force de réalité. » 

{Th. Gautier.) 

215 Portrait de la marquise de *** et de sa fille. 

a Ce portrait, dit Th. Gautier, est plein de grâce et de fraiî- 
clieur. r> 

216 Portrait de M^^ **\ 
109 Une meute sous bois. 

Peint en collaboration avec M. Albert de Balleroy. 

1863. -- Quai d*Orsay, 71. 

124 Sakkiehs de la basse Egypte. — A M. Loysel. 

125 Une rue du Caire. — A M. Bricheteau, à 
Nevers. 

126 Femmes fellahs au bord du Nil. 

« llien n'est pénétrant et frais comme l'expression qui se 



— 27 — 

dégage de ces femmes fellahs puisant de l'eau. Les attitudes 
variées avec une science infinie, ont comme une instinctive 
noblesse ; ces figures à demi-voilées reflètent toutes cependant 
une expression diverse; la profondeur du paysage enveloppe 
de sérénité et de poésie cette scène familière bien observée, 
contée sans emphases et sans fracas, saisie avec un bonheur 
qui n'arrive qu'aux laborieux, au moment où le tableau se 
dispose en quelque façon tout seul devant l'artiste. » 

[Edouard Brumont.J 

1864. — Même adresse. 

132 Fellahs halant une dahbiek (Egypte). 

133 Fantasiah (Egypte). 

1865. — Même adresse. 

147 Coucher du soleil à marée basse ; côtes de Nor- 
mandie. Appartient à M, Georges Petit. 

1866. — Même adresse. Hors concours. 

120 La mer morte, — A M. Eug. Le Mire, à Rouen. 

1867. — Même adresse. 

99 Les Sirènes. — Au musée de Saint-Omer. 

« C'est à sa résidence de Montboulan, en Sologne, que Léon 
Belly tenta de se mesurer avec la peinture d'histoire. Les traces 
laborieuses de cette nouvelle vocation se retrouvent dans les 
nombreux dessins qu'il a laissés, faits presque tous pour son 
tableau d'Ulysse et les Sirènes. Les moins complaisants recon- 
naîtront comme légitime et fondée une audace qui s'appuyait 
sur de pareilles preuves de bien faire. 11 avait le sentiment 
très juste et très mesuré de la beauté de la forme. Avec le 
secours du temps, on prévoit jusqu'où ses progrès auraient pu 
atteindre. » [Charles Tlmbal.J 

1868. 

180 Canal du Mahmoudieh à Alexandrie (Egypte). 

181 Le soir (Egypte). 

1869. 

179 Fête religieuse au Caire, 



- 28 - 

M. Félix de Monnecove donne ainsi la description de la Fête 
religieuse au Caire. « Sous le n» 179, l'artiste retrace une de 
ces scènes pleines d'entrain qui abondent en Orient, et qui ont 
toujours pour cadre une nature inondée de lumière sans égale ; 
par une rue étroite, bordée de constructions pittoresques, passe 
ou plutôt se précipite la foule aux mille couleurs, brandissant 
des armes brillantes, mordant des serpents enroulés, agitant 
des étendards éclatants. Cette toile d'une dimension relative- 
ment restreinte, renferme plus de trois cents figures toutes 
charmantes et peintes avec le plus grand soin ; chaque fenêtre 
nous montre un groupe de curieuses effarées, et, dans la pers- 
pective fuyante, les minarets et les constructions étranges 
accusent leurs lignes capricieuses et bizarres. » 

180 La pêche des dorades ; Calvados. 

« La Pêche des dorades, est un magnifique coucher de soleil 
sur une plage normande en face des flots endormis et teints des 
derniers feux du jour ; les travailleurs de la mer, hommes et 
femmes, revêtus de leurs rudes vêtements, traînent un filet tout 
gonflé du butin qu'ils viennent de faire sur la grève peu pro- 
fonde ; les dorades, emprisonnées par leur mouvement circu- 
laire, se débattent encore et s'élancent les unes par-dessus les 
autres ; de temps en temps quelques-unes plus heureuses res- 
saisissent la liberté, mais la pêche sera bonne et le chemin de 
fer qui aboutit sans doute au port dont la silhouette s'estompe 
à l'horizon, en portera bientôt le produit vers la grande ville. 
Vraiment c'est une bonne chose d'avoir aimé et étudié l'Orient, 
car toutes les qualités de M. Belly se retrouvent dans ce tableau, 
et sa chaude couleur ajoute un charme de plus au calme de ces 
côtes normandes souvent dépourvues de poésies. » [F. de M,) 

1874. 

38 Bords de la Sauldre, en hiver (Sologne). Appar- 
tient à Mme Belly. 

39 La mare aux fées ; foret de Fontainebleau, — A 
M. Hubault. 

40 Ruines de Balbeck (Syrie). — A Mme Mahon. 

« Ces ruines de Balbeck sont d'un sentiment plein d'apaise- 
ment et de majesté. C'est à Marilhat qu'il faudrait remonter 
pour retrouver cette large façon de comprendre le paysage, cet 



- 29 - 

art de faire planer au-dessus de monuments écroulés le sou- 
venir des âges disparus, de faire surgir à travers un site mo- 
derne, le fantôme de générations évanouies. » 

[Edouard Bimmont.J 

1875. 

41 Bords de la Sauldre, en Sologne. 

42 Un étang, en Sologne, 

43 Une lande, en Sologne. 

1877. 

44 Le gué de Montboulan, en Sologne. Appartient 
au musée du Luxembourg. 

a Le Gué de Monthoulan est une composition très originale 
dans laquelle se fait sentir Tinfluence lointaine et bien digérée 
de Marilhat : il y a des reflets de TOrient dans son ciel ardent. 
De grands chênes détachent les dentelures de leurs cimes sur 
l'azur profond et ils abritent un dormoir, large comme un 
étang, où les vaches sont entrées jusqu'aux fanons. L'effet de 
lumière est d'une bizarrerie puissante; quelques-unes d'entre* 
les vaches sont entièrement colorées de rose par un rayon qui 
perce l'ombre opaque. La masse d'arbres est d'un beau dessin 
et l'aspect du tableau nous a longtemps captivé. Le Gué de 
Monthoulan a été offert au musée du Luxembourg par la 
famille de l'artiste. » (Emile Bergerat.J 

45 Dahabieh engravée (Egypte). 

« Irréprochable de couleur, l'œuvre est à coup sûr une des 
compositions magistrales de Belly. Tout concourt à l'ensemble 
dans cette toile où de nombreux personnages s'agitent, mais de 
cette agitation spéciale à la race arabe qui, à part quelques 
circonstances, ne déploie jamais une hâte bien fébrile. Ceux-ci 
travaillent sur le pont de la Dahabieh ; ceux-là se sont jetés à 
l'eau pour essayer de remettre plus facilement l'embarcation à 
flot, et par une conception très heureuse du peintre, toute cette 
activité semble rayonner autour de l'impassibilité superbe de 
ce pacha qui, gravement assis à l'avant, fume avec nonchalance 
son narghileh, comme s'il craignait de perdre de sa dignité en 
s'intéressant aux efforts qui se font autour de lui. » 

[Edouard Brumont.J 



A Texposition universelle internationale de 1878, 
à Paris, se trouvaient les tableaux suivants : 

40 La pêche des dorades (Calvados). Salon de 1869. 

41 Une lande en Sologne. S. 1875. 

42 Abords de Djiseh (Egypte). 

43 Mare et palmiers à Djiseh, 

44 Enfant chassant des poules (Normandie). 

45 Bords de la Seine, à Samois (Seine-et-Marne). 
Appartient à M. Beauss. 

46 Mare de VEchise (Sologne). 

A l'exposition qui eût lieu à Lille en 1866 : 

87 Une danseuse dans un café de Choubrah (Egypte). 

88 Soleil couchant ; plage d'Houlgate, 

Exposition des œuvres de L. Belly à TEcole natio- 
tionale des Beaux-Arts en février 1878 : 

1 Allée de Choubrah, 1863. Appartient à M. Alfred 

Arago. 

2 Femme fellah filant, — A M. Audibert. 

3 Sakkiehs, basse Egypte. — A M. Audibert. 

4 Haute futaie à Fontainebleau, S. 1855. — A 

M™^ Belly. 

5 Avenue de Choubrah. S. 1861. — A. M. Bernier. 

6 Montagnes de la haute Egypte. — A M. C. Bernier. 

7 Vallée de la roucgue, Normandie. — A M. Bernier. 

8 Tète d'étude. S. 1857. — A M. Bernier. 

9 Une rue au Caire. S. 1863. — A M. Bricheteau à 

Ne ver s. 

10 Portrait d'enfant, — A M. Camille Dareste. 

11 Le soir (Egypte). S. 1868. — A M. Ernest Dreux. 

12 Beyruth (Syrie). — A M. du Buit. 

13 Orage à Samois, — A M. de Galhau. 

14 Chasseur à Vaffût, — Au même. 

15 Chênes et roches à Fontainebleau, — Au même. 

16 Chêne à Fontainebleau, — Au même. 

17 Portrait de femme fellah, — Au même. 



18 Arbre couché au Vivier (Touraine). Appartient k 

M. le baron de Grandelos. 

19 Femme fellah tenant une cruche sur sa tête. — A 

M. E. Guérin. 

20 La mare aux fées (Fontainebleau). Salon 1874. 

— A M. Hubault. 

21 Portrait de m^^ **\ S. 1855. — Au même, 

22 Chameau monté, au repos. — A M. Pierre Lagard. 

23 Portrait de M"« ***. — A M. Landelle. 

24 La mer morte. S. 1866. — A M. Eug. Le Mire à 

Rouen. 

25 Le Nil. — A M. Lévesque. 

26 Sakkieh (basse Egypte). S. 1863. — A M. L. Loysel. 

27 Une rue au vieux Caire (1856). — Au même. 

28 Puiseurs d'eau. — Au tnême. 

29 Chaîne Libyque. — Au même. 

30 Montagnes du Sinaî (mai 1856). — Au même. 

31 Ile de Rhodah (vieux* Caire) (1856). — Au même. 

32 Djiseh. — Au même. 

33 Portrait de M. ***. — Au même. 

34 Crépuscule de novembre (Fontainebleau). S. 1855. 

— A M. Mahon. 

35 Etude déjeune fille. — A Mme Mâhon. 

36 Portrait de Corot. — A M. Marion. 

37 La pêche aux équilles à Villers. S, .1855. — A 

M. Em. Michel à Nancy. 

38 Le gué de Montboulan. S. 1877. — Au musée du 

Luxembourg. 

39 La caravane. Pèlerins allant à la Mecque. S. 1861. 

— Au musée du Louvre. 

40 Ulysse et les sirènes. S. 1867. — Au musée de 

Saint-Omer. 

41 Les bords du Nil près de Djiseh. Daté 1872. — 

A M. Georges Petit. 

42 Coucher du soleil à marée basse (Côtes de Nor- 

mandie). S. 1865. — A M. Georges Petit. 

43 Portrait de M. Préault, sculpteur, — A M. Préault, 



- S5 - 

44 Une digue au bord du NU. Salon 1859. Appar- 

tient à M. le baron Gustave de Rothschild. 

45 Le Nil près de Rosette (1856). — A Mme la baronne 

Gustave de Rothschild. 

46 Portrait de M, Boëly. — A M. Sauzet. 

47 Palmiers à Djiseh. — A M. Sardoillet. 

48 Arbres à Fontainebleau. — Au même. 

49 Portrait de M"^ ***. — A Mme Thénard. 

50 Les bords de la Sauldre en hiver. S. 1874. — A 

M'"«Belly. 

51 Coucher du soleil à marée basse. Beuzeval. Daté 

1863. Etude pour le tableau. — Les N°« 51 à 112 
appartiennent à Mme Belly. 

52 Le gué de Montboulan. Etude pour le tableau 

du musée du Luxembourg. 

53 Grand chameau monté, broutant. Etude pour la 

Caravane. 

54 Parc de Montboulan par la neige. Daté 1874. 

55 Animaux dans un herbage (Normandie). 

56 Le Beuvron, à Milbert (Sologne). Daté 1866. 

57 Les bords de la Sauldre. Petite étude pour le 

tableau, 

58 Les bords de la Sauldre. Effet de neige. Etude pour 

le tableau. 

59 Tête d'étude. 

60 Etude de roches et de terrains. Gorges d*Apremont 

(Fontainebleau). Daté 1855. 

61 Basse Egypte, Sakkiehs. Daté 1856. 

62 Parc de Montboulan par un effet de neige. Daté 

1874. 

63 Coucher de soleil à Milbert. 

64 Etude. 

65 La mare de VEcluse (Sologne). Etude pour le 

tableau. 

66 Coucher de soleil à Montboulan. Etude 1877. 

67 Chaussée de Vétang de Nauzieu (Sologne). Daté 

1866. 



è8 Bois de Doums, Denderah (haute Egypte). 

69 Fellah accroupi. 

70 Mendiant endormi, 

71 Plaine de Djiseh (Pyramides). 

72 Etude de terrains (Sinaï). 

73 Oasis d'El Tor (Sinaï). 

74 Collines et vallons à Crozant (Creuse). Daté 1865. 

75 Campement près de la mer morte. Etude. 

76 Rochers, chaîne libyque, 

77 Bords du Nil 

78 Canal de Mahamoudieh. 

79 Marine à Houlgate. Daté 1864. 

80 Une femme fellah assise. Etude. 

81 Etude d*homme appuyé. 

82 Un égyptien en manteau blanc. Etude. 

83 Tête de vieillard. Etude. 

84 Femme fellah endormie. Etude. 

85 Nubien avec un turban blanc, vu à mi-corps. Etude. 

86 Pèlerin voyageur égyptien. Etude. 

87 Fellah halant une dahbieh. Etude pour le tableau. 

88 Femme fellah tenant une cruche. Etude. 

89 Un chameau couché. Etude. 

90 Trois ânes. Etude. 

91 Chameau couché et deux têtes d*étude. 

92 Chameau gris, vu de profil. 

93 Chameau monté, vu de face. Etude. 

94 Chameau blanc attaché. Etude. 

95 Etude de bouleaux (Fontainebleau). 

96 Fellah halant une dahbieh. Etude pour le tableau. 

97 Les bords de la Sauldre. 

98 La Sauldre débordée. 

99 Désert du Sinaï. 

100 Citadelle du Caire. 

101 Une rue au vieux Caire. 

102 Fellah halant une dahbieh. Etude pour le tableau. 

103 Palmiers. 

104 Rochers, chaîne libyque, 

3 



105 Chameau gris, vu de face. 

106 Intérieur d'un harem. Esquisse. 

107 Le triomphe de Bacchus. Esquisse ; projet de 

tableau. 

108 La fuite en Egypte. Esquisse. 

109 Portrait de M™« P. Viardot. Ebauche. 

110 Les disciples d'Emmaùs. Copie d'après Rem- 

brandt. 1848. 

111 Les sirènes. Copie d'après Rubens. 1865. 

112 Les félicités de la régence. Copie d'après Rubens. 

1865. 

113 Portrait déjeune fille. — Appartient à M"*® ***. 

114 Portrait d'enfant. — A M™« ***. 

115 Terrains, forêt de Fontainebleau. 

116 Chênes et bruyères, Fontainebleau, 

117 Le désert de Villers (Calvados). 

118 Berger dans une lande. 

119 Une mare à Fontainebleau. 

120 Plage de Villers à marée basse. 

121 Une ferme en Normandie. 

122 Sous bois. 

123 Ruisseau de Beuzeval sous tes saules. 

124 L'étang de Nauzieu (Sologne). 

125 Entrée en forêt. 

126 Hêtres. 

127 Coteau en Normandie. 

128 Le ruisseau de Beuzeval (Normandie). 

129 Chênes à Fontainebleau. Etude. 

130 Vache dans un herbage. 

131 Hameau à Beuzeval. — A M™« de M***. 

132 Un verger en Normandie, 

133 Chemin sous bois à Fontainebleau. 

134 Falaise à Villers. 

135 Lisière d'un bois au Vivier. 

137 Effet d'automne à Montboulan. 

138 Le gué de Montboulan. 

139 Nabi Jonas (Beyruth). 



40 Femme fellah au bord du NiL 

41 Une fête religieuse au Caire. 

42 Femme au coquillage. Etude. 

43 Sycomores de Djiseh (Pyramides). 

44 Etude de femme pour le tableau d'Ulysse. 

45 Etude d'homme, pour le tableau d'Ulysse. 

46 Bords du Nil (vieux Caire). 

47 Bords du Nil. 

48 Chameau et son chamelier. 

49 Deux chameaux montés. 

50 Bords du Nil (Damiette). 1856. 

51 Chameau monté. 

52 Buffles et sycomores à Djiseh. 1856» 

53 Chameau et son chamelier. 

54 Palmiers (île de Rhodah). 

55 Mare de Djiseh. 

56 Désert de Libye. 

57 Campement au Sinaï. 

58 Palmiers (bords du Nil). 

59 Egyptien assis. 

60 Sinaï. 

61 Vieillard égyptien assis. 

62 Femme syrienne. 

63 Chameau, uu de trois quartsi 

64 Bords du Nil. 

65 Femme fellah assise^ 

66 Chameau debout, vu de dos, 

67 Citadelle du Caire et Mokatan. 

68 Chameau couché, vu de profil. 

69 Bords du Nil. 

70 Mendiant égyptien. 

71 Egyptien, vu de dos. 

72 Chameau blanc couché. 

73 Bords du Nil. 

74 Temple de Louqsor. 

Dessins : 
175 Montagnes de Dendrah (haute Egypte), 1855. 



Les n~ 175 à 194 appartiennent à M"** Belly. 

176 Village arabe. Ile de Rhodah (vieux Caire). 

177 Village derrière le vieux Caire, 

178 Bazar de Kan-el-Kalil (Caire). 

179 Sakkieh sur la route de Choubrah. 

180 Sycomores (Djiseh). 

181 Village arabe à Vile de Rhodah (vieux Caire). 

182 Sarbout-el-Kaddem (Sinaï). 1856. 

183 Oualdi-el-Faran (Sinaï). 1856. 

184 Allée de Choubrah au Caire, 

185 Metubis, branche de Damieite. 

186 Plaine de Djiseh près du Caire. 

187 Mare et sycomore à Djiseh. 

188 Sinaï. 

189 Plaine de Thèbes. 

190 Une mare à Djiseh. 

191 Ouadi-Selle (Sinaï). 

192 Plaines et pyramides de Djiseh. 

193 Ouadi-el-Amrah (Sinaï). 

194 Sycomores (Djiseh). 

195 Musicien. Pour le tableau La Fantasia. Appartient 

à M"'® Degousée. 

196 Ile de Rhodah (vieux Caire). — A M™« de Galhau. 

197 Bethléemite enfant. — A M. de Galhau. 

198 La fileuse. — A M. Wieisener. 

199 Allée de Choubrah. — A M™« Belly. 

200 Palmiers (île de Rhodah). — A M""^ Belly. 

201 Montagne de Denderah (haute Egypte). — A 

M™* Belly. 

202 Plaine de Djiseh (Pyramides). — A M"« Belly. 

203 Sycomores (Djiseh). — A M™« Belly. 

204 Nubien assis. 

205 Au Vivier (Touraine). 

206 Etude de femme. 

207 Sycomores à Djiseh, 

208 Femme fellah assise. 

209 Nubien, vu de dos. 



- 37 - 

210 Sinaî. 

Les n~ 210 à 226 appartiennent à M"** Belly. 

211 Mare de Djiseh, 
•212 Plaine de Thèbes. 

213 Une rue au vieux Caire. 

214 Sinaï. 

215 Allée de Choubrah, au Caire. 

216 Mare, sycomores, près du Caire. 

217 Plaine de Djiseh. 

218 Damiette. 

219 Village arabe, île de Rhodah. 

220 Vallée derrière le vieux Caire. 

221 Groupes du Caire. 

222 Sycomores à Djiseh. 

223 Sakkiehs sur la route de Choubrah. 

224 Bazar de Kan-el-Kalil, au Caire. 

225 Village arabe à Vile de Rhodah. 

226 Sinaï. 

'227 Marchand arabe. 

228 Etude d'enfant. 

229 Etude d*homme assis. Arnaute. 

230 Femme fellah venant puiser de Veau. 

231 Sinaî. 

232 Projet pour le tableau d'Ulysse. 

233 Oasis dans le Sinaî. 

234 Chameaux. 

235 Homme appuyé. 

236 Arabe, les bras baissés. 

237 Etude d'homme pour le tableau La dahbieh. 

238 Chameau et chamelier. 

239 Femme fellah puisant de Veau. 

240 Sirènes. Etude pour le tableau d'Ulysse. 

241 Plaine de Djiseh. 

242 Femme fellah, les bras croisés. 

243 Femme fellah appuyée. 

244 Etude d'homme pour la Fête religieuse. 

245 Etude d'homme assis. 



246 Elude d'homme pour ta Fête religieuse aa Caire. 

247 Etude d'homme pour le tableau d'Ulysse. 

248 Chameau monté. 

249 Chameaux el chameliers. 

250 Elude d'homme pour le tableau d'Ulgsse. 

251 Femme syrienne. 

252 Etude d'homme courant, un sabre à la main. 

253 Homme filant. 

254 Femme fellah, vue de profil. 

255 Elude d'homme courant. 

256 Buffle. 

257 Femme fellah revenant de la fontaine. 

258 Tête de chameau. 

259 Une rue au Caire. 

260 Elude d'homme pour le tableau d'Ulysse. 

261 Femme fellah allant puiser de l'eau. 

262 Arabe accroupi. 

263 Femme et enfant pour la Fête religieuse. 

264 Eludes. 

265 Couvent du Sinaî. 

266 Femme fellah assise. 

267 Arabe assis, en manteau. 

268 Homme fdlah. 

269 Elude d'homme assis. 

270 Apollon écorchant Marsyas. 

271 Femme mauresque. 

272 Bethléemite. 

273 Egyptien. 

274 Chameau couché, de profil. 

275 Etude d'homme agenouillé. 
Sii'pi.ihiKNT. — Tableaux : 

276 Pyramides de Djiseh. Appartient à M. Baussier. 

277 Ruines de Baaibeck. S. 1874. — A M"» Mahon. 

278 Dahabieh engravêe. S. 1877. 

279 Un herbage à Beazeua/ (Normandie). 
Tableaux destinés à l'Exposition universelle de 1878 ; 



- 3?- 
280 à 286 ; indiqués précédemment p. 30. N*>» 40 à 46 
du catalogue de cette exposition. 

Dessins : 

287 Etade d'homme pour le tableau La dahbieh. 

288 Etude d'homme le sabre à la main. Appartiennent 

à M. Baussier. 

L'Exposition universelle de 1900 comprenait deux 
tableaux de Léon Belly, sous les n~ 25 et 26. 

Portrait de Syrienne en jaune. — A M'"® Alexis 

Rouart. 
Environs du Caire. — A M™« Belly. 

* Bcr train, Abel-Léon-Louis, né le 9 septembre 
1871, de Louis- Alexis- Arthur et de Léonie-Eugénie 
Monté. 

M. Bertram, élève de Técole des beaux-arts de sa 
ville natale sous le professorat de M. Pollet, s'en fût 
ensuite à Técole des beaux-arts de Lille où il fût reçu 
d'emblée par son directeur, M. Dewinter. En 1890, il 
est accueilli dans Tateliér de M. Bonnat à qui il avait 
présenté quelques études et le maître lui avait dit : 
« Mon ami vous avez du talent. » M. Bertram admis 
à l'Ecole nationale des Beaux-Arts, y remporte 
en 1896 une première médaille ; en 1897, une 
deuxième ; en 1898, de nouveau, une première. Il 
concourt pour le prix Troyon, et obtient une men- 
tion avec Récolte du goémon ; Tannée suivante, men- 
tion encore à l'exposition de Versailles pour Bestiaux 
s'abreuvant ; ce tableau décore le parloir du Lycée de 
Saint-Omer. 

En 1902, M. Bertram obtient une médaille d'or à 
l'exposition des beaux-arts de Lille avec ses deux 
tableaux : Soir en Flandre et La petite rivière. 

Salons : 

1899. Bertram, Abel, élève de M. Bonnat, boulevard 
Saint-Germain, 21. 



- 40- 

177 Portrait de M, D. N, ' 

« Excellent et très distingué le portrait en hauteur d'un jeune 
homme debout, drapé dans un^ pelisse et tenant une cigarette. » 

[Félix de MonnecoveJ. 

178 Le soir. 

« Petite scène mythologique représentant un couple tendre- 
ment enlacé, dans une barque arrêtée parmi les roseaux sur le 
bord d'un étang. » (F. de M.J 

1900. — Rue Boissy d'Anglas, 35. 

118 Portrait de M"^^ M. 

« M. Bertram a peint, en pied et de grandeur naturelle le 
Portrait de Mme Af...; debout, vêtue de noir, cette figure 
élégante et sobre ne reste pas inférieure à celles que le même 
artiste a présentées précédemment. » (F. de M.) 

1901. — Même adresse. 

181 En Flandre. Acheté par l'Etat. 

182 Maraîchères flamandes. 

« Ce double envoi de M. Bertram est fort bon ; pour la toile 
intitulée En Flandre comme pour celle désignée Maraîchères 
flamandes, il s'est inspiré d'étude3 faites dans le faubourg de 
Lyzel, à Saint-Omer, et il a rendu très justement l'aspect de 
cette contrée et la physionomie de ses habitants. » (F. de M.) 

1902. — Même adresse. 

137 Récolte de choux-fleurs. 

138 Laveuses de carottes. 

« M. Bertram, qui a le bon esprit de chercher ses motifs et 
ses modèles près de lui, dans le faubourg de Lyzel à Saint-Omer, 
a rendu avec autant de simplicité que d'exactitude des maraî- 
chers faisant une Récolte de choux-fleurs et des Laveuses de 
carottes, agenouillées dans un bateau. » (F. de M.) 

1903. — Même adresse. 

150 Portrait de Af'"^ E. B. S. 

151 Un hameau en Bretagne. 

Une médaille est attribuée à M. Bertram pour ce 
dernier tableau ; une mention honorable lui avait 
été déjà décernée en 1901. 



— 41 ~ 

Blanchard, Emile-Théophile, né le3 janvier 1795, 
de Nicolas et de Joseph-Mélanie Merlen, mort à Paris 
le 16 février 1877. 

Peintre et lithographe pour Thistoire naturelle, 
Blanchard fût Télève des frères Gérard et Camille 
van Spaendonck. La lettre de faire part de son décès 
porte cette mention : artiste peintre, ancien chirur- 
gien militaire. 

Salons : 

1833. Blanchard, Emile-Théophile, rue de la Vieille 
Estrapade, 11. 

178 Coquillages. Aquarelle. 

1836. — Rue Saint-Jacques, 161. 

174 Le Lophophore resplendissant des Indes, 

d'après l'individu donné par le roi au Muséum d'histoire 
naturelle ; demi-grandeur. (Livret du Salon). 

Aquarelle. 

1844. — Même adresse. 
141 Des fleurs sur une table de marbre. 

L'exposition organisée à Thôtel de ville de Saint- 
Omer en 1843 comprenait deux lithographies par 
Emile Blanchard : 

242 Vue de Vhôtel de ville de Saint-Omer. 

243 Vue des sept écluses près Saint-Omer. 



* Bug^at, Augustc-Elie, né le 7 septembre 1843, de 
Auguste-Frédéric-Joseph et de Elise-Joseph Lapor- 
terie. 

Elève de l'école des beaux-arts de sa ville natale, 
M. Bugat eût aussi pour professeurs MM. Jules Lhote 
et Henri Hancquier, 



-42- 

A Texposition de Lille, en 1866, se trouvaient deux 
tableaux dus au pinceau de M. Bugat : Lièvre et 
Canard, n°» 225 et 226 du catalogue. 

A celle qui eût lieu à Saint-Omer en 1884, à l'occa- 
sion du concours régional, M. Bugat a exposé sous 
les numéros 32, 33 et 34 : Canard, Fleurs des champs 
et Lilas, 

Parmi les tableaux du musée de Saint-Omer, le 
Portrait de Jean Derheims, auteur d'une histoire de 
la ville, est également l'œuvre de M. Bugat, dont le 
pinceau s'est aussi exercé à la reproduction réduite 
de la Descente de croix de Rubens et du Christ d'Ar- 
nould de Vuez ; le premier de ces tableaux se trouve 
dans la basilique de Notre-Dame ; le second, dans 
l'église du Saint-Sépnlcre. 



Carlîer, Henri, xvii® siècle, fils de Henri et de 
Marguerite Cartier qui se marièrent dans les pre- 
miers jours de 1597. La nouvelle biographie générale 
dit que vers 1616, vivait à Arras un médecin du nom 
de Henri Carlier. Ce dernier ne serait-il pas le père 
du peintre Audomarois ? 

Dans l'une des chapelles de l'église de l'abbaye de 
Clairmarais, la chapelle des quatre docteurs, se trou- 
vait un tableau dit : le tableau des quatre docteurs, 
avec cette mention : Henricus Carlier fecit, D. Dyoni- 
sîus Le François solvit (1669). Ce tableau représen- 
tait Saint Bernard s'entretenant avec les docteurs de 
VEglise. 

(UAhhaye de Clairmarais, par Henri de Laplane). 

A la famille Carlier se rattachent : Dom François* 
Carlier, de Saint-Omer, mort sous-prieur de Clairma- 
rais le 23 septembre 1655, âgé de 42 ans ; Christine 
Carlier, 39® abbesse de Blendecques, morte en 1728 ; 
Joachim et Bernard Carlier, imprimeurs à St-Omer, 
successeurs de la veuve Boscart vers le milieu du 



xvii* siècle. D'autres Cartier encore, par leur situation, 
confirment rimportance de cette famille à Saint-Omer 
aux XVI®, xvii* et xvni* siècles. 



* Cathoire, Paul-Joseph, né le 28 août 1868, de 
Eugène-Bernard et de Virginie-Ambroisine Leloup. 

Elève de Técole des beaux-arts de sa ville natale 
sous le professorat de M. Pollet, M. Cathoire devint 
à Paris, l'élève de Messieurs Bouguereau, T. Robert- 
Fleury et Maillart ; avec de tels maîtres, il pouvait 
certainement entrevoir un glorieux avenir, mais ses 
goûts modestes Font amené au professorat, et c'est à 
Rennes que ses talents l'ont fixé. 

M. Cathoire a exposé un dessin au Salon de 1890 ; 
il est ainsi repris au livret : 

Cathoire, Paul, né à Saint-Omer, élève de MM. Bou- 
guereau, T. Robert-Fleury et Maillart. Boulevard 
Arago, 7. 

2651 Portrait de Af. C... 

« M. Cathoire, dit M. Félix de Monnecove dans sa Revue du 
Salon, a fait au crayon noir le Portrait de M. C... en costume 
d'atelier et lisant; c'est une bonne étude très serrée. » 



Chifilart, François-Nicolas, né le 21 mars 1825, 
de Antoine-Omer et de Angélique-Rose Bailleul, mort 
à Paris le 19 mars 1901. 

« Fils d'un habile et honorable ouvrier graveur, 
François Chifflart entre à l'école de dessin de sa ville 
natale, à l'âge de douze ans. En 1840, il y remporte le 
second prix d'étude de peinture d'après nature, et 
provoque cette appréciation dans un journal de la 
localité : « Le jeune Chifflart montre réellement des 
dispositions peu ordinaires. Après trois mois de 
peinture, il a oflfert à l'exposition plusieurs copies 
qu'on pourrait attribuer à une main plus exercée que 



- 44 - 

la sienne. » En 1841, il mérite le premier prix, alors 
que son compatriote, Léon Bailly, obtient un accessit ; 
comme ce dernier, il montre des dispositions excep- 
tionnelles pour la musique ; les instruments à cordes 
et les instruments à vent lui sont également fami- 
liers, ainsi qu'en témoignent lea prix qui lui sont 
décernés à l'école des beaux-arts, en 1840 et 1841. 
« Mais le jeune Chifflart ne se montre pas seulement 
bien doué sous le rapport des beaux-arts ; son active 
et nette intelligence le porte à s'occuper d'autres tra- 
vaux. Elève de l'école primaire dirigée par les Frères 
de l'Ecole chrétienne, il remporte des prix dans toutes 
les classes. » 

« En 1842, l'élève de MM. H. Cuvelier et A. Lemez, 
ses professeurs de dessin et d'architecture de Saint- 
Omer, se rend à Paris et muni de certificats qui 
attestent son mérite, il devient l'élève du peintre 
Renié qui sait promptement l'apprécier. 

« Mais, continue le Dictionnaire biographique du 
département du Pas-de-Calais, le fils du modeste 
ouvrier graveur ne pouvait longtemps payer le prix 
de sa pension, et le 2 octobre 1844, M. Renié qui 
s'intéressait à son élève, estimé et aimé autant pour 
les qualités du cœur que pour ses qualités d'artiste, 
le faisait admettre au cours de la Section de peinture 
et de sculpture à l'Ecole spéciale des beaux-arts. 

« Chifflart se distingua à l'Ecole des beaux-arts 
comme il l'avait fait partout ; et en 1846, la ville de 
Saint-Omer comprenait qu'elle devait soulager le 
père du jeune artiste, du lourd sacrifice qu'il s'impo- 
sait chaque année ; qu'à son tour, elle devait payer 
sa dette à l'un de ses dignes enfants. 

« Depuis 1846, la ville de Saint-Omer fait donc 
une pension annuelle de six cents francs à Chifflart, 
et depuis 1846, ce dernier, devenu l'élève de Cogniet, 
l'un de nos peintres les plus distingués de Paris, a 
fait de nouveaux et constants progrès. 



-45- 

« Non seulement, Tartiste audomarois a obtenu les 
honneurs du Salon pour plusieurs de ses composi- 
tions, mais encore il a entendu adresser des éloges à 
ses œuvres par plus d'un éminent artiste. 

« Ce n'est pas tout, parvenu au premier rang des 
élèves de M. Gogniet à force d'études assidues et 
consciencieuses, il avait le bonheur, en 1847, de voir 
son maître lui attacher sur la poitrine une médaille 
d'or, prix unique d'un concours où cent élèves de 
mérite prenaient part. » 

Déjà en 1845, il était au nombre des exposants du 
Salon où figuraient de lui, deux tableaux : un Intérieur 
et un Portrait ; il continue ses envois au Salon en 
1846 et en 1847. 

Les succès de Chifflart lui amènent de nouveaux 
encouragements. En 1848, d'après un rapport de 
M. Lebeau, membre du Conseil général du Pas-de- 
Calais, rapport présenté à l'assemblée départemen- 
tale, il lui est accordé une subvention de 600 francs 
« pour l'aider dans sa légitime ambition de concourir 
pour le grand prix de Rome ». 

Une exposition organisée aux Tuileries en 1849, 
donne à Chifflart l'occasion de produire une char- 
mante Vue de Saint-Omer, prise du plateau d'Helfaut; 
cette même année, admis à concourir pour le grand 
prix de Rome, il est classé cinquième sur cent vingt 
aspirants. 

En 1850, dans le second concours imposé aux can- 
didats, il obtient un troisième prix de Rome pour son 
tableau : Zénobie sur les bords de VAraxe. Le Mémo^ 
rial Artésien du 2 octobre indique le sujet imposé par 
l'Institut : 

« Zénobie, femme de Rhadamiste, roi dlbérie, ayant suivi 
son mari chassé de ses états par les arméniens, fut forcée de 
rester en chemin à cause de son état de grossesse. A sa prière, 
son époux la poignarda et la jeta dans le fleuve Araxe, pour 
la soustraire à ses ennemis. Sa blessure n'étant pas mortelle et 



ses vêtements l'ayant fait flottef au-dessus de Teau, des bergefà 
Ten retirèrent, pansèrent sa plaie et la rendirent à la vie. » 

Un prédécesseur de Chifflart, Blondel Merry- 
Joseph né à Paris en 1781, « qui fut pensionnaire du 
roi à l'école de Rome » avait traité ce même épisode ; 
Zénobie trouvée mourante sur lés bords de VAraxe ; ce 
tableau faisait partie du Salon de 1814, sous le 
n*> 109. 

L'année 1851 voit Te triomphe de Chifflart ; le pre- 
mier grand prix de Rome lui est décerné pour Périclès 
au lit de mort de son fils. 

« Périclès debout, le dos tourné au lit, tend comme machi- 
nalement, de la main droite, une couronne vers le mort, et, 
détournant la tête, sa main gauche dans celle d'un ami, il lève 
vers le ciel des yeux mouillés de pleurs ; à gauche, une jeune 
fille, vue de dos, dans une pose pleine d'abandon, semble par- 
tager la douleur de Périclès. » 

De la Villa Médicis, Chifflart envoie successivement 
une série d'œuvres qui témoignent son évidente per- 
sonnalité ; mais cette personnalité qui constitue un 
exceptionnel mérite à l'heure présente, n'était pas de 
nature à lui concilier toutes les sympathies. C'est à 
cette époque, déjà lointaine de son séjour à Rome, 
que s'est développée la lutte constante et non inter- 
rompue de l'artiste audomarois avec la tradition des 
enseignements académiques ; lutte qui n'a pu para- 
lyser le talent de l'artiste, mais l'a au contraire excité 
dans la voie d'opposition qui a jeté le trouble dans 
toute sa carrière. 

Un dessin. Fragment de Sainte Cécile, d'après l'une 
des fresques du Dominiquin ; la Délivrance de Saint 
Pierre, d'après Raphaël ; deux esquisses peintes : le 
Départ, grisaille qui représente une horde de cava- 
liers ; les Chrétiens au cirque ; Zénobie précipitée dan$ 
VAraxe, peinture de la cinquième année de Rome, le 
Déluge, esquisse dessinée de cette même année ; — 
font partie des envois de Chifflart. 



Salons : 

1845. Chifflart, François, rue Guénégaud, 16. 

320 Le premier atelier ; intérieur. 

321 Portrait d'homme. 

1846. — Rue Saint-Jacques, 108. 

371 Brisée par le malheur. 

« Une pauvre mère, épuisée par la fatigue et la misère, 
s'évanouit au pied d'une croix. » (Livret du Salon), 

Ce tableau est ainsi décrit au catalogue du musée 
de Saint-Omer : 

« Une pauvre femme est affaissée au pied d'un monument 
funèbre; une petite fille debout et qui essuie ses larmes, s'atta- 
che aux vêtements de sa mère. Une croix dominait primitive- 
ment le -monument; » ainsi qu'il est dit au livret du Salon. 

Don de Fauteur à sa ville natale. 

La pensée de ce tableau se trouve exprimée dans 
L'affliction. Une femme soutient une enfant; toutes 
deux sont agenouillées sur un tertre surmonté d'une 
croix. 

372 Une alerte. Une mère près de son enfant malade. 

373 Paysage. Environs de Saint-Omer (Blendecques) 

Au premier plan, l'artiste lui-même est assis en train de 
peindre le site boisé qui se développe vers la gauche. A l'arrière- 
plan, à droite, en haut d'un sentier en déclivité, arrive son 
compatriote et son ami Léon Bailly. 

Ce tableau appartient à M. Lequien-Chifflart, à 
Saint-Omer. 

1847. — Même adresse. 

327 La convalescence. 

328 Les artistes à la campagne. — A M"®Laporterie. 

329 Portrait de M. Fr. C... — A la même. 

L'auteur, en buste, la tête nue, est drapé dans un manteau 
de couleur voyante. 

Signé à gauche : F. Chifflart fecit 1847. A droite : 
àr C. LAPORTEmE 1895, 



k 



^ ^ -- 

1859. — Premier grand prix de Rome (Histoire) 185i. 
RueTurgot, 1. 

* • 

604 Le passage des moutons dans les environs de 
Tivoli. Etats du Pape. 

605 Portrait de Mme C... 

606 Faust au Sabbat ; dessin. 

« Les profonds abîmes de la terre viennent de s'ouvrir pour 
livrer passage à une armée de démons et de spectres qui accom- 
pagnent une femme d'une beauté séduisante. Faust est ébloui à 
la vue de tant de charmes. 

« Méphistophélès, placé derrière lui, est ravi de son triom- 
phe, tandis que, sur le ciel faiblement éclairé par la lune, on 
voit tournoyer de sombres légions de fantômes. » (Le Sièclç). 

607 Faust au combat ; dessin. 

Faust et Méphistophélès sont tous deux sur de fougueux 
coursiers. Faust frappe « avec furie tout ce qui est à portée de 
son épée. Méphistophélès excite l'ardeur des combattants, et 
une bande de démons plane au-dessus du champ de bataille 
dont ils semblent respirer l'odeur ayec délices. On croit enten- 
dre sortir de ce cadre de bizarres accents d'une joie infernale, 
se mêlant à des cris de rage et aux plaintes des mourants. » 

(Le Siècle), 

Ces deux admirables fusains sont la propriété de 
la ville de Paris dont ils décorent l'hôtel-de-ville. 

1863. — Rue Rochechouart, 56. 

395 David vainqueur. T. h. 69% 1. 150°. 

David s'avance sur un char traîné par des chevaux qui s'em- 
portent à travers une mêlée pleine de mouvement et qui s'écarte 
épouvantée pour laisser place au vainqueur. 

Donné par l'empereur au musée de Saint-Omer. 1863. 

396 Combat. 

397 Ville conquise. 

1865. — Même adresse. 

450 Roméo et Juliette. T. h. 215% 1. 148% 

c Le mouvement éperdu de Juliette dont les bras s'enlacen 



autour 'du col die Roméo est d'une grande poésie et tfùnô 
grande passion. » (Th. Gautier). 

Donné par TEmpereur au ^lusée de Calais. 1865. 
451 Sapho. 

Ce tableau donne à un critique d'art, M. Ch. Ba- 
taille, Toccasion d'apprécier ainsi son auteur : talent 
maladif, nerveux et puissant, qu'on sent plein de 
violences et de découragements. 

1866. — Même adresse. 
3Q7 Etude. 

Homme nu à demi étendu par terre et mourant. 

398 Portrait de M™« C. B. (Cordier-Bugat). 
'3111 La surprise ; eau-forte. 
Mêlée sanglante pleine de furie et de mouvement. 
3112 Persée ayant coupé la tête de Médase; eau-forte. 

1868. — Même adresse. 
507 Portrait de M. Victor Hugo. 

1873. — Même adresse. 

292 « Benedetta sia la, madré l » souvenir d'Italie. 

293 Paris assiégé ; dessin. 

1874. — Rue Gabrielle, 19 (Montmartre). 

384 Campagne romaine. Appartient à M. Thoraille. 

385 Une nuit fantastique. 

. 386 Primavera ! Gioventu ! 

1893. — Rue Aumont-Thiéville, 4. 

393 Concorde. — A M. A. M... ^ 

« Scène champêtre, dans le goût florentin, avec de nom- 
breuses figures de musiciens groupés dans un jardin. » 

(Félix de Monnecove)» 

894 Guerre. — A M. A. M... 

Vaincus et vainqueurs, rappellent encore, dit le même critiqua 
d'art j certaines peintures italiennes* 

4 



~86~ 

. 1950 î/nc clarté dans les ténèbres; dessiiu Appar-^ 
tient à M. A. M... 

« Composition à la fois simple et graBdjose, dont la Paix et 
la Liberté occupent le centre, en élevant au-dessus des travail- 
leurs qui les entourent, l'une son flambeau rayonnant, l'autre 
son rameau d'olivier. » (F. de M.) 

1951 Un cortège dans la nuit ; dessin. -— A M. A. M... 

« Apothéose étincelante de Victor Hugo ; lea personnages ou 
les allégories de ses œuvres le précèdent et le conduisent à 
l'Empyrée où se prépare son couronnement ; au premier plan 
on aperçoit les silhouettes de Notre-Dame de Paris, de la 
colonne Vendôme, du Panthéon. » (F. de M.) 

. - . » 

1894. — Même adresse. 

428 Légende de Jeanne d'Arc; au combat, — A 
M. A... 

429 Légende de Jeanne d'Arc ; au bûcher, —r A 
M. A... 

1805. — Même adresse. 

427 Victorieux !!. . . 

«i Cavalier du moyen-âge, montant un cheval richement 
harnaché; il s'avance vers le spectateur en levant un drapeau 
écarlate chargé de l'aigle impériale, par une voie jonchée de 
palmes et de fleurs ; d'autres porte-étendard le Suivent au 
galop. » (F. de M.) 

. 428 Le songe. 

« Les dieux, les muses, les génies apparaissent a une jeune 
mère endormie avec son enfant dans un décor pompeux, et hii 
apportent leurs dons comme en une sorte d'apothéose. » (F.de M,) 

1896. — Même adresse.. 

- 456 La ville de Paris élevant ses enfants» 

a Grisaille d'un dessin très pur. La ville de Paris élevant 
ses -enfants est personnifiée par une belle jeune femme, assise 
sur un trône reposant sur la proue d'un navire ; autour d-eJrle 
les enfants des crèches, des écoles, les étudiants du soir^ les 
élèves des beaux-arts sont habilement groupés. » (F^ de M,) 



■A 




. • • • • 

une très belle étude, de petitie dimension, pour té 
tableau se trouve au musée de Saînt-Omer. 

1898. — Même adresse. 

468 Le banni. Appartient à M. A. X... 

« Toile de petite dimension peinte avec la fougue habituelle 
de l'artiste, et qui attire la foule à cause de son allusion trans- 
parente au général Boulanger, figuré sous les traits d'un cava- 
lier du xvic siècle et reconnaisàable à Sa grande barbe et à son 
cheval noir. » (F. de M.) 

2290 Mort d^ Masaniello (Edgar Quinet) ; dessin. — 
A M. A... 
. 2291 Mort de Valentine (Goethe); dessin. — A M* A... 

A l'exposition centennale de 1889, se trouvaient, 
sous les n°* 96 et 97, deux eaux-fortes originales 
appartenant à M. G. Meyer. 

A Texposition universelle de IdOO. 

813 Les remords ; fusain. H. 93% 1. 126% 

Des chevaux sont lancés dans une course fantastique ; sur 
l'un d'eux, un cavalier, tète nue échevelée, repousse une femme 
également sur un cheval ; la chevelure en désordre, mourante^ 
elle s'attache désespérément au cavalier; une autre femme 
demi-nùe est étendue sur un cheval qui galope près de ce , 
ipêmô cavalrer ; à droite, un cadavre est traîné sur le sol. Tout 
ce groupe plein de mouvement, s'éloigne dans la nuit, d'un 
château-fort dont les murailles se confondent avec les ténèbres. 
— ' En marge : A M. Félix Le Sergeant de Monnécove F. Chif- 
filart reconnaissant. 

Donné en 1897, par M. Félix de Monnécove, ancien 
maire de Saint-Omer, au musée de sa ville natale, 
cet admirable fusain est accompagné de la lettre 
suivante : 

<( Janvier 1898. Monsieur et cher compatriote» 

(f Le dessin en question a été par moi intitulé les 

ff Remords 

(( Sentiment exagé (exagéré) peut-être^ mais ma 

« conception.»,, peut-être aussi l'influence indirecte de 




- 52 - 

t( telle ou telle littérature qui impressionne y n-t-elle 
(( contribué à mon insu ? 

« Je profite de cette occasion pour vous remercier 
(( mon cher compatriote de vos bons souhaits actuels et 
(( aussi des nombreuses tentatives que vous fites, à mon 
«égard, dans le passé, F. Chifflart. » 

2293 Attila ; eau-forte. 

L'exposition de Lille, en 1866, comprenait un 
tableau de Chifflart ; n° 313, La justice. 

A Rouen, a aussi figuré : Attelage de buffles dans 
un ravin. 

Il est regrettable, mais non étonnant, que Chifflart 
premier grand-prix de Rome, n ait jamais été, après 
son triomphe, l'objet de distinctions dont bien d'au- 
tres ont bénéficié avec moins de mérites, mais « le 
caractère farouche, indomptable et même indiscipliné 
de l'artiste qui, toute sa vie, demeura obstinément 
hostile à toute direction » explique l'ostracisme qui 
Ta suivi dans le cours de sa carrière. 

« Après avoir oflfert à l'admiration de la foule, en 
un riche et magnifique épanouissement, le spectacle 
des belles facultés de son esprit créateur et ce, pen- 
dant de longues années, Chifflart a descendu un à un 
les degrés de la gloire, s'enfonçant peu à peu dans 
l'ombre et le silence, et s'est en quelque sorte retiré 
avant l'heure, avec une joie farouche, du monde des 
vivants, ne voulant plus s'entretenir qu'avec ses 
rêves intimes, se consoler qu'avec ses souvenirs. » 

« Sa vie, continue M. Louis Noël, est une des plus 
géniales, mais aussi une des plus navrantes que nous 
révèle l'histoire de l'Art. » 

Un certain nombre des œuvres de Chifflart se 
trouvent dans sa ville natale, et appartiennent, 
notamment : au musée : 

Brisée par le malheui:, S» 1846. 
David vainqueur^ S. 1863. 




~ 53 — 

La ville de Paris élevant ses enfants ; étude. 
Les remords ; fusain. Exp. univ. de 1900. 

A M. Lequien-Chifflart, rue de Wissoc : 

Paysage aux environs de Saint-Omer. S. 1846. 
Une marchande de marrons, sur le Pont-Neuf. 

Peinture Sur chêne de petite dimension, qui représente une 
pauvre femme assise, vue de face ; près d'elle à sa droite, un 
modeste fourneau* Un parapluie en loques est ouvert au-dessus 
de sa tête. 

Plusieurs portraits de famille accompagnent ces 
deux tableaux. 

De nombreuses eaux-fortes sont également la pro- 
priété de M. Lequien ; notamment : 

Le jour de la distribution des récompenses. 

« Critique amère, navrante, inspirée à Ghifflart par les nom- 
breuses déconvenues qu'il éprouva au cours de sa vie. » 

(Louis Noël). 

Au premier plan, à droite, il s'est représenté sous la forme 
bizarre d'un pauvre diable tournant le dos à la foule des qué- 
mandeurs qui se précipitent vers la Gloire distribuant des 
couronnes. 

Salvator Rosa au milieu des brigands ; Le prin- 
temps ; Uété ; Uautomne ; Les liens du mal ; Le 
passé ; Uarte ; La mélancolie : La méditation ; Sur- 
prise, groupe inextricable d'hommes et d'animaux. 
Salon 1866 ; et quantité de gravures dont un certain 
nombre font partie de plusieurs albums édités par la 
maison Cadart. 

M. Lequien possède encore la série des publications 
de la « Société des aqua-fortistes. Eaux-fortes moder- 
nes » auxquelles Ghifflart a brillamment collaboré. 

A Madame Nédonsel-Chifflart, rue de Wissoc : 

Le veau d*or. Dessin original de cette conception 
satirique ainsi décrite par M. Ernest Chesneau et 
reproduite par M. Louis Noël dans sa biographie de 
François Ghifflart. 



« Le Taureau y au front bas et bestial, étale sur im vàgte 
trône de pierre ses formes épaisses et sa masse énorme, ornée 
de colliers et d'ornements honorifiques de toute espèce. 

« Avec une indifférence stupide, il voit sur ses genoux se 
renverser la courtisane dévêtue qui tend, vers sa puissante 
encolure, ses bras avides de caresses tarifées, 

« Les courtisans, insolemment revêtus de leurs cuirasses — 
signe de leur invulnérabilité — se dressent orgueilleux à sa 
droite repoussant leurs rivaux. 

• « La Poésie, debout sur les degrés, fait résonner sa lyre 
élogieuse et vendue ; un prêtre antique encense respectueuse- 
ment l'idole. 

« Mille plats gueux se précipitent à ses pieds, rampant sur 
le ventre dans leurs adulations insensées; un d'eux, type ignoble 
a saisi le pied gauche de l'animal immonde et l'approche res-. 
pectueusement de ses lèvres épaisses et sensuelles, 

« Enfin, sous la large dalle qui supporte le trône, gisent 
écrasés, cariatides inattendues, les révoltés, les infidèles, lea 
fous qui ont refusé de saluer le dieu, de reconnaître sa souve- 
raineté infâme ; tous ceux enfin qui marchent droit dans la vie, 
le front haut, les yeux levés vers un but d'humanité, vers toute 
œuvre noble et désintéressée ; tous ceux-là sont morts à la tâche 
et leurs cadavres d'hommes de bien a servi de marchepied aux 
ambitieux de tous étages, aux insatiables du métal jaune, frères 
et amis de la veille. » 

Sur Tune des marches du trône se trouve cette 
inscription : // re denaro. 

Cette composition et celle précédemment indiquée : 
Le jour de la distribution des récompenses montrent 
tout particulièrement Tétat d*âme de Târtiste. 

Le départ de Tobie, peinture. 

Près de Tobie, à sa gauche, se tient l'ange Raphaël qui doit 
lui servir de guide et dont la tête est légèrement auréolée ; le 
vieux Tobie s'appuie sur l'épaule droite de son fils dans une 
pose pleine d'affliction ; sa mère Anne assise, et une jeune fille 
debout à gauche du tableau complète cette, scène du départ de 
Tobie. 

Plusieurs eaux-fortes sont aussi la propriété de 
Madame NédonseL 



— M — 

A Mademoiselle Fidéline Laporterie, rue Corate de 
Luxembourg : 

Douze tableaux provenant de l'atelier dont la vente 
a eu lieu fin décembre 1901 : Attelage de buffles dans 
un ravin, indiqué p. 51 ; — Un festin chez Néron ; — 
Tête d'homme, portrait de l'artiste; — Jeanne d'Arc 
à Patay, grisaille; — Supplice de Jeanne d'Arc, gri- 
saille ; — Mazaniello, esquisse ; — La pêche miracu-^ 
leuse; — Etude d'homme peignant ,\ — Tète de femme 
italienne ; — Etude de femme nue ; — Tête de femme 
italienne, étude; — Femme nue; et antérieurement 
à ces acquisitions : 

Les artistes à la campagne ; charmante composition 
des premières années de l'artiste, pleine de mouve- 
ment et de lumière. Chifflart s'y est reproduit, se 
livrant à des exercices chorégraphiques au milieu de 
nombreux spectateurs, dans un paysage aux environs 
de Saint-Omer. 

Paysage d'Italie, dans une toute autre gamme de 
couleurs. 

Portrait de Fr. C... l'artiste. Salon 1847. 

A ces nombreux tableaux s'ajoutent plusieurs 
portraits de famille. 

Mademoiselle Laporterie posisède aussi l'album : 
Les improvisations, comprenant quinze planches : 
1, Frontispice ; 2, Le diable d'argent ; 3, La vendange ; 

4, Diane et ses nymphes s'exerçant au tir de l'arc; 

5, La surprise, .Salon 1866; 6, Croquis divers; 
7, Montmartre ; 8, La méditation ; 9, Persée ayant 
coupé la tête de Méduse, Salon 1866 ; 10, Le triomphe 
de l'art sur l'ignorance ; 11, La justice, la vengeance 
et la vérité ; 12, Le choléra à Paris ; 13, Etude ; 
14, Andromède sauvée par Persée ; 15, Le triomphe de 
la justice et de la vérité. Cet album a été édité sous 
ce titre : Improvisations sur cuivre par Fr. Chifflart. 
Cadart et Luquet, éditeurs, rue Richelieu 

A Madame Cordier-Bugat, rue Edouard Devaux : 



- 56 - 

Ouvriers carriers transportant sur un diable, des 
blocs de pierre à la butte Montmartre. 

Dans ce tableau, tout est vivement éclairé sous un 
ciel bleu, et donne Timpression de Tltalie d'où reve- 
nait Chifflart. 

// mandolinaro qui pourrait être désigné : Les suites 
d*une sérénade, en ouvrant ainsi à Timagination toutes 
les péripéties d'un drame passionnel. 

Sur la base d'une colonne, un jeune homme est affaissé cou- 
vert de sang. Près de lui, sa mandoline et une lettre dont le 
cachet est brisé. 

Ce tableau est reproduit dans l'album des œuvres 
de Chifflart. 

Portrait de M. Cordier. 

Portrait de M""^ Cordier-Bugat. Salon 1866. 

Le port au lait battu. Vue prise à l'entrée de 
l'ancienne porte de Calais, à Saint-Omer. 

Tête de vieillard endormi. 

Un fumeur. 

Si le tableau Ouvriers carriers, rappelle l'Italie ; 
celui-ci par son coloris et les accessoires qui entou- 
rent le personnage, rappelle les vieux maîtres de 
l'école flamande. 

Un portrait d'ivrogne. 

Madame Cordier possède aussi un certain nombre 
des eaux-fortes de Chifflart. 

A Madame veuve Baillien, rue de l'Arbalète : deux 
petits panneaux : Napolitaine conduisant une enfant 
et Jeune ménage italien. Ce dernier représente 

une jeune femme debout, qui présente son enfant à son mari 
vers lequel il tend les bras. 

Une Vue d'Helfaut près Saint-Omer. 
Paysage, campagne italienne, qui a figuré dans une 
exposition à Lyon. 
Dessin ; Galilée, tête pleine d'expression. 
Madame Baillien possède aussi un grand nombre 




d^eaiix-fortes, la plupart précédemment indiquées, 
notamment Le jour de la distribution des récompenses 
et aussi nombre d'eaux-fortes avant toute lettre pour 
illustter diverses publications. 

A M. Eugène Herbout, rue du Soleil : quatre 
paysages, précédemment à M. Nadal de Folard, 

A Madame veuve Daviron-Bouveur, rue Caventou : 
Pénélope reconnaissant Ulysse, 

« La scène est prise au moment où Pénélope lave les pieds 
du voyageur et reconnaît la blessure que celui-ci porte à la 
jambe. Ulysse, de la main, lui fait signe de se taire. »> 

Ce tableau, d'assez grande dimension et qui re- 
monte aux premiers débuts de l'artiste, révèle déjà 
toute la vigueur de son pinceau. 

A M. Emile Sturne, rue de Dunkerque : 

Etude de nu ; buste du modèle Mattelier. Fragment, 

T. h. 23% 1. 18^ 
La vilje de Saint-Omer renferme donc un certain 

nombre des œuvres de Chifflart. 

Au dehors, il convient de signaler : 

. à l'hôtel de ville de Paris, les deux dessins : Faust 
au combat et Faust au Sabbat, et une peinture : Ba- 
taille de Cannes, achetée 1100 francs à la vente de 
l'atelier Chifflart en décembre 1901. 

A Arras : 

au musée, quatre eaux-fortes : L'art, L'affliction, 
La mélancolie. Le passé, 

A Madame Tétin, peintures : Faune, Tête de Bac- 
chante, Roméo et Juliette, Don Quichotte, Sancho 
Pança, Dans les marais. Effet d'orage ; dessin. L'enlè- 
vement, 

A Madame Boutry, peinture : Sourire et Songerie. 

A Madame Cassel, peinture : Soldat gaulois. 

A M. Dupuis-Kétin, peintures ; Le tir à l'arc. 




-w- 

Bacchanté, Jupiter et Léda, Le repas des amours, La 
ronde des amours ; dessins : Homère, Enlèvement, 
Résurrection, 

A M. Viltart, dessin : Le triomphe de la Justice ; 
eaux-fortes : Eaux-fortes nouvelles, 

A M. Barbier, eaux-fortes : Improvisations sur cui- 
vre, Zes travailleurs de la mer (l®** tirage). 

A M. H. Lancial, trois eaux-fortes. 

A la bibliothèque de la ville se trouve l'Album de 
reproductions photographiques des œuvres de Chif- 
flart. Cette nomenclature des œuvres de Chifflart à 
Arras est due à une communication obligeante de 
M. Léonce Viltart, 

A Boulogne : 

au musée : peinture provenant de la vente de 
l'atelier Chifflart, n° 3 du catalogue. Martyrs chrétiens 
livrés aux bêtes, 

A M. Bellet, ancien juge : Enterrement d'une ror 
maine, peinture sur toile. 

A M. A. Lormier, photographe, quatre esquisses : 
David vainqueur, toile peinte ; Samson déchirant un 
lion, toile peinte ; Roméo et Juliette, toile peinte ; 
Moïse brisant les tables de la Loi, crayon. 

A Calais : 

au musée : Roméo et Juliette ; tableau précédem- 
ment indiqué, p. 48. 

A Escœuilles : 

dans l'église : Christ légué par l'abbé Ch. Chifflart, 
cousin de l'artiste. 

En dépit de l'ostracisme qui a troublé la carrière 
de Chifflart, son talent était justement apprécié, et 
les nombreuses eaux-fortes dues à son burin suffi- 
raient à perpétuer sa mémoire. Les rapports qui se 
sont établis entre Chifflart et Victor Hugo ont donné 



41^ 



à Tartiste Toccasion d'illustrer les ceuvres de l'écris 
vain ; ainsi Notre-Dame de Parts, Rug-Blas, Les trOr 
uailleutsde la mer. 

. La chanson de Roland éditée par la maison Marne 
a été illustrée par Chifflart qui a collaboré aussi à 
(Jiverses publications ; L'f/nfyers illustré, Le Mondai 
illustré, LArtiste, 

Le Musée artistique et littéraire a reproduit, tome 2,' 
une eau-forte :.I)iane et ses nymphes s'exerçant au tir 
de Varc. , 

En 1859, Alfred Cadart, éditeur à Paris, a publié 
un album grand in-folio de quelques-unes des 
« Œuvres de M. Chifflart grand prix de Rome. » Cet 
album comprend : 1 Faust au sabbat ; 2 Faust du 
combat ; 3 La fuite ; 4 La Grèce expirante ; 5 Le dieu 
Terme ; 6 //. mandolinaro ; 7 Fragment de S*® Cécile 
d'après Tune des fresques peintes par le Dominicain. 
Envoi de la deuxième année de Rome, 1853; 8 La 
sagesse ; 9 Le veau d'or, précédemment décrit, p. 54, 
ainsi que // mandolinaro, p. 56 ; 10 L'affliction ; 

11 Les chrétiens au czrr/zze, reproduction d'une esquisse 
peinte. Envoi de la quatrième année de Rome, 1855 ; 

12 La morte, composition d'une exquise sensibilité ; 

13 Le pâtre ; 14 Le soldat ; 15 Souvenir des montagnes ; 
16 Le combat; 17 Le déluge ; 18 Le cauchemar ; 19 La 
France libératrice; 20 En faction. Ensemble repro- 
duisant huit peintures et douze dessins. 

La gravure a popularisé les œuvres de Chifflart ; 
Hamlet et Ophelia, Othello et Desdémone, entre autres, 
ont été gravées par J. Soumy, et éditées par A. Cadart 
et Fr. Cheverlîer. 

La vente de l'atelier Chifflart a eu lieu les 27 et 
28 décembre 1901 ; le catalogue comprenait quatre- 
vingt-dix-neuf articles divers sans aucune descrip- 
tion. Sous le n° 91 sont indiqués plusieurs violons 
qui rappellent les aptitudes spéciales et communes à 
Chifflart et à son compatriote Léon Bailly; elles 



1^ 



— 60 ■- 

évoquent, pour Chifflarl, le souvenir de l'un de ses 
devanciers, Hugues van der Goës, peintre éminent 
de la fin du xv® siècle, qu'un excellent tableau de 
M. Emile Wauters, au musée moderne de Bruxelles 
(n® 369 du catalogue) nous représente sous le charme 
de la musique, dans ses moments de défaillances. 

Catalogue : 

1 La ville de Paris élevant ses enfants. Appartient à 

M. Alf. Deconinxîk. 

2 Bataille de Cannes. — A la ville de Paris. 

3 Martyrs chrétiens livrés aux bêtes, — Au musée de 

Boulogne. 

4 Allégorie, 

5 Mazaniello, 

6 Prise de Rome par les gaulois ; grisaille. 
1 Les légions romaines; grisaille. 

8 Ruines. Campagne romaine. 

9 Etude d'homme. 

10 Pâtres romains conduisant leurs troupeaux, 

11 Léda. 

12 Guerrier prisonnier veillé par un chien. 

13 Guerrier blessé. 

14 Passage de la mer rouge. 

15 Contemplation. 

16 Les martyrs chrétiens devant VEternel. 
11 Allégorie; gOM^ch^. 

18 Portrait de Victor Hugo. 

19 Portrait de Victor Hugo ; grisaille. 

20 Enfant jouant avec un chien. 

21 Attelage de buffles dans un ravin. — A M"® Fidéline 

Laporterie. 

22 Mort de Mazaniello. 

23 Un festin chez Néron. — A M"^ F. Laporterie. 

24 Scène de débarquement. 

25 Portrait d'homme. 

26 Tête de femme. 



-fit - 

27 Tête de femme. 

28 Pastorale, 

29 Tête (Thomme, Appartient à M"*F. Laporterie. 

30 Nature morte, 

' 31 Paysage ; étude. 

32 Tête d'homme, 

33 Tête d'homme. 

34 Chef gaulois à cheval ; étude. 

35 Tête de femme, 

36 Têtes de jeunes fdles, 

37 Chef gaulois à cheval ; esquisse. 

38 Portrait de femme, 

39 Paysage, 

40 Jeanne d'Arc à Patay ; grisaille. — A M"® F. La- 

porterie. 

41 Supplice de Jeanne d'Arc ; grisaille. — A la même. 
- 42 Portrait de Rembrandt ; d'après Rembrandt. 

43 Tête d'homme ; étude. 

44 Mazaniello; esquisse. — A M"® F. Laporterie. 

45 Etude de femme nue ; fusain. 

46 Tête d'homme ; étude. 

47 Tête d'homme ; étude. 

48 Etude de chevaux. 

49 Mazaniello ; deux grisailles. 

50 Berger italien à cheval, 

51 Scène de débarquement ; dessin. 

52 Tête d'homme ; copie du Louvre. 

53 La pêche miraculeuse, — A M"® F. Laporterie. 

54 Sur les barricades; souvenir de la Commune. 

55 Etude d'homme peignant. — A M"* F. Laporterie. 

56 Paysage. 

57 Tête de femme italienne. — A M"* F. Laporterie. 

58 Tête de jeune fille. 

59 Tête d'homme, 

60 Etude de femme nue. — A M"® F. Laporterie. 

61 Tête d'homme» 

62 Paysage. 



-te- 

63 Paysage, 

64 Etude, 

65 Homère aveugle, 

66 Tête d'italien ; étude. 

67 Tête de femme italienne; étude. Appartient à 

M"* F. Laporterie. 

68 La mort d*Absalon. 

69 Tête de bébé, 

10 Motif décoratif, 

71 Paysage, 

72 Ode//e e/ C/iarZes VI, 

73 Enfant couché ; étude de nu. 

74 Abandonnée, 

75 Intérieur, 

16 Quatre études ; psLyssiges. 

11 Quatre études; paysages. 
18 Quatre études ; paysages. 

79 Quatre é/udes; paysages. 

80 Deiir études; paysages. 

81 Quatre études ; sujets. 

82 Quatre études; sujets. 

83 Tro/s é/udes; sujets. 

84 Cavaliers combattant ; esquisse. 

85 Femme nue, — A M"® F. Laporterie. 

86 Jeune fille italienne, 

87 Prise de Rome par les gaulois ; esquisse, 

88 Tête d'homme; étude. 

89 Tête de cheval; étude. 

90' Six esquisses sur buis destinées à être gravées, 

91 Violons, dont l'un signé : Stradivarius 1699. 

92 Un buste de F. Chifflart ; terre cuite. 

93 Série de gravures siir bois, 

94 Série d'eaux-fortes. 

95 Hercule, Orphée ; deux esquisses sur porce- 

laine. 
Les numéros 96 à 99 comportent : 96 études peïnfes, 
dessins, estampes, 19 cartons de gravures ou dessins, 




— 63-- 

planches en cuivre et en zinc, modèles en plâtré et 
autres objets divers. 

Une grande partie des articles désignés dans le 
catalogue, est actuellement la propriété de M. Alfred 
Deconinck parent de François Chifflart, 



Cocliét, Augustine, née le 21 janvier 1792, de 
François-Norbert-Daniel et de Marguerite-Thérèse 
Joseph Dehenne, morte à Paris vers 1835. 

« Elève de Chéry, Peintre de genre et de portraits, 
M"® Cochet a exposé au Musée royal plusieurs ouvra- 
ges, entre autres, un Saint Jean prêchant dans le dé- 
sert, 6 p. ; Cérès cherchant sa fdle sur le mont Etna, 
8 p. exposé en 1819. Sa santé força cette artiste de 
laisser inachevés deux autres grands tableaux, La 
mort de Camille, et Jupiter et Junon sur le mont Ida, 
Depuis, abandonnant l'histoire, M^*® Saint-Omer a 
peint plusieurs tableaux de genre ; Le retour du soldat ; 
Uécolier ; La Madetaine pénitente ; La petite plumeuse ; 
La mendiante ; La fdle séduite ; Un an de ménage ; et 
beaucoup de portraits, tels que ceux de M. Broussais, 
de M™* la comtesse Foy et de ses trois fds, etc., etc. 
M"* de Saint-Omer tient chez elle, un atelier d'élèves. » 

/C/i. GabetJ. 

Piers dans ses Variétés historiques sur la ville de 
Saint-Omer, trompé par l'élision du nom de famille, 
rattache M"® Cochet à la noble maison de. Saint- 
Omer ; il ajoute : « Les jolis tableaux de Mademoi- 
selle de Saint-Omer ont brillé dans diverses exposi- 
tions au Luxembourg. » L'^erreur de l'historien de 
Saint-Omer s'excuse d'autant mieux que Gabet dans 
son Dictionnaire des artistes de Vécole française au 
X7X* siècle, désigne lui-même M"* Cochet sous le nom. 
de M"* de Saint-Omer, bien qu'elle soit reprise sous 
son nom véritable à la lettre C, Cochet de Saint- 
Omer. Les livrets de l'exposition en 1812, 1817, 1819 



indiquent M"^ Cochet; en 1827, M^^^ C... de Sainl- 
On^er; en 1831, M"« Saint-Omer et en 1833 et' 1835, 
Madame Saint-Omer. 

Salons : 

1812. Cochet (M"*), rue Saint-Denis, 97. 

213 Portrait de M«^« Vandame. 
.214 Portrait de M^^^ Sophie, artiste du théâtre de 
V Impératrice, 

1817. — Même adresse. 

160 Mort de Camille, reine des Volsques, 

« Diane prévoyant la fin de Camille, que lui avait consacrée 
son père, ordonne à Opis, l'une de ses nymphes, de venger sa 
mort. Les compagnes de Camille accourent et la soutiennent ; 
sa main ne peut retirer le trait qui l'a blessée ; elle meurt en 
adressant à Acca, celle de ses compagnes qui seule avait sa 
confiance, un dernier avis pour Turnus. » 

161 Portrait de M»"« D. h. t. 

1819. Sous le même nom, même adresse. 
231 Cérès. 

« Elle allume ses flambeaux sur le mont Etna pour chercher 
sa fille Proserpine ravie par Pluton. » 

1827. M»« C... de Saint-Omer. 

170 Portrait de M, le ch^"" Lemaire, 

171 Portrait de M""^ la comtesse d'H.,, 

1831. Saint-Omer (M"0, rue du Cherche-Midi, 17. 

1874 Portrait de M""^ la comtesse Foy, 

1875 Idem de Don Antonio Quiroga, général en chef 
de la première armée nationale d'Espagne. 

1876 Idem du colonel Beauvais Poque, blessé à 
Rambouillet, le 3 août 1830. 

« Le malade reçoit de sa sœur les soins qu'exige son état. 
Dans le fond du tableau, sont groupés le drapeau tricolore, le 
buste du général Lafayette et l'épée d'honneur décernée au 
colonel par les Béarnais, ses compatriotes, en mémoire de la 
conduite glorieuse qu'il tint dans cette circonstance. » 



Wl Portrait de M. B,.. 

1878 Idem du docteur Gahbert. 

1879 Idem du docteur Four nier Pescay. 

2608 M"^ F...., a artiste du théâtre de..., effrayée d'une 
balle entrée chez elle. » 

1833. Saint-Omer (M»"^), rue Furstemberg, 8 bis, 

2124 Le docteur Clot-Bey a faisant une démonstration 
d'anatomie dans l'hôpital d'Abouzahel, au Caire. 

« Il est entouré de quelques-uns de ses principaux élèves. » 

2125 Un officier égyptien sous sa tente, 

2126 Portrait de M. Eusèbe Salverte. 

2127 Id. de MM, L..., artistes, 

2128 Id. de M, le docteur Begin, 

2129 Id. deM'^^B.,, 

2130 Id. de M"^« *** et de sa fille. 

2131 Id. deM^'^B,,,, artiste dramatique. 

2132 Id. de M "« 



*** 



1835. Saint-Omer (feu M™«). 
1922 Portrait de M. Riverin. 



Gottety Pierre-François-Omer, né le 25 octobre 
1785, sur la paroisse Saint-Denis, de Pierre-Antoine- 
Joseph et de Marie-Félicité Héricourt, mort le 
13 avril 1862. 

Entièrement absorbé par les soins qu'il prodiguait 
à ses nombreux élèves. Orner Cottet a laissé peu de 
travaux remarquables. 

A l'exposition organisée à Saint-Omer, les 21, 22 et 
23 juin 1835, au Salon des arts se trouvaient plusieurs 
de ses œuvres. Trois aquarelles, numéros 15 à 17 ; 
Un intérieur d*atelier, 18 ; Fruits, 19; et trois Bouquets 
de fleurs, numéros 20 à 22 constituaient l'apport de 
cet artiste audomarois. 



» 



Hii.' 



--66 -• 

Cuvelier, Anémone-Myrthill, né le 16 avril 1794, 
de Ignace-Joseph, sculpteur, et de Martine-Liévine- 
Albertine Darras, mort le 4 avril 1871. 

Les registres de l'état civil indiquent Anémone- 
Myrthill à la naissance et Myrtile-Auguste au décèç. 
Il convient de remarquer que le 16 avril 1794 corres- 
potid au 27 germinal du calendrier rural républicain 
où Ton trouve Anémone au lieu d'un nom de saint et 
le 29 germinal, Myrtille. 

Ainsi que son frère Hippolyte, Auguste Cuvelier 
reçoit les leçons de son père professeur à l'école de 
dessin de 1804 à 1825 et s'occupe de peinture en 
amateur. Il lui succède comme professeur intéri- 
maire à l'école des Beaux-Arts, de 1825 à 1827, pour 
permettre à son frère Hippolyte de compléter ses 
études à Paris. 

Myrtyl Cuvelier a exposé à Saint-Omer, en 1835, au 
Salon des arts : 

23 Jeune fille piquée par un serpent. Aquarelle. 

24 Jeune Suissesse. 

25 Un clair de lune. 

Et cinq miniatures, sous les numéros 26 à 30. 
En 1837, au même Salon : 

Une miniature et une aquarelle, sous les numéros 
20 et 21, 



Cuvelier, Hippolyte- Joseph, né le 9 mars 1803, 
' frère du précédent, mort le P"* janvier 1876. 

Entré tout jeune à l'école de dessin ; le 12 août 1822, 
il y remporte la première médaille, et dès lors, il 
s'adonne à la peinture. 

Un incident détermine définitivement sa carrière. 

Il y avait alors en Angleterre un art nouveau à 

'■ étudier. Le célèbre peintre anglais Bonnington qui 

habitait Paris, Isabey, Eugène Delacroix et Alexandre 

Colin réunissant chacun les ressources dont il pou- 



'Vâit disposer, partirent pour LonAres prèsqUé êft 
même temps ; c'était au mois de juin 1825. «Ce 
voyage fut très intéressant, dit M. Piron dans une 
publication sur Delacroix ; la vue de Constablè et de 
Lawrence, impressionna vivement Delacroix, modifiia 
sa manièrie et Les massacres de Scio, qui parut à Ik 
fin de 1825, fut la première manifestation dé ses 
nouveatKt procédés de peinture. » En révenant d'An- 
gleterre le* voyageurs s'arrêtèrent à Saint-Omer pour 
y faire quelques études ; ils remarquèrent bientôt un 
jeune homme qui se tenait toujours silencieusement 
derrière eux pendant qu'ils peignaient et qui parais- 
sait s'intéresser vivement à leur travail ; ils lut 
demandèrent ce qu'il faisait, il leur répondit qu'il 
faisait aussi de la peinture mais en amateur, et sur 
leurs instances, il les mena chez lui pour leur mon- 
trer de ses études. Bonnington et Colin furent émer- 
veillés de ses grandes dispositions et l'engagèrent 
vivement à les suivre à Paris, le jeune homme Hip- 
polyte Cuvelier ne demandait pas mieux. Il partit 
donc vers la fin de 1825 et habita Paris chez le peintre 
Alexandre Colin devenu son meilleur ami ; il entra 
dans l'atelier le plus fréquenté alors, celui du peintre 
d'histoire Hersent. 

La jeunesse artistique d'alors était dégoûtée de l'art 
classique sans élan et sans passion; un mouvement se 
préparait ; ce fut Eugène Delacroix qui déchaîna la 
tempête romantique en exposant au Salon de 1827, La 
naissance d'Henri IV, aujourd'hui au Louvre avec Les 
massacres deScio et six autres productions de ce maître. 

Hippolyte Cuvelier provoqua, dans l'atelier Her- 
•enty une manifestation que raconte ainsi Charles 
Blanc dans son livre critique : Les artistes de mon 
temps : « Un de nos meilleurs peintres m'a raconté 
qu'après l'ouverture du Salon, les élèves de M. Her- 
sent firent en plein atelier une de ces manifestations 
quicmt leur excuse dans la bonne foi et les entraîne- 



ments de la jeunesse. Les plâtres antiques furent 
brisés, on jçta gaiement par la fenêtre les têtes et les 
mains, les pieds et les jambes.. Ces jeunes icono^ 
clastes qui ne savaient pas être des barbares n'épar- 
gnèrent aucun moulage, pas même la Vénus de Milo 
qui était venue depuis peu révéler un art grec bien 
supérieur à celui du Laocoon et de l'Apollon. Ce fut 
une immolation générale, une démence, un délire I 
Que s'était-il passé cependant ? Un peintre avait re- 
présenté un sujet historique : La naissance (ÏHenri IV, 
et il l'avait représenté avec les costumes du temps ; il 
y avait mis de la couleur, de la richesse, de l'eftet. On 
y voyait non-seulement de jolies feninies, mais des 
bourgeois, des manants, un nain grotesque, un fond 
d'architecture gothique, des habits de soie, des pour- 
points à crevés, des toques de velours, tout ce que 
l'art classique en ses rigides enseignements , avait 
relégué avec dédain dan^ la peinture de genre. » Il 
avait donc partagé le dégoût des romantiques, pour 
l'art froid et guindé des successeurs de David et 
s'était tourné ayec eux plein d'enthousiasme vers les 
beautés mystérieuses du moyen-âge ; aussi ne faut-il 
pas, s'étonner de son amour presqu'exclusif pour ce 
beau spécimen de l'art gothique, Ig^ basilique de 
Notre-Dame à Saint-Omer ; il l'étudia toute sa vie, 
pas un détail de son architecture ne lui était inconnu ; 
il en fit de nombreux dessins pour la Société des 
antiquaires de la Morinie qui s'occupe de la conser- 
vation des monuments historiques, et dont il était 
membre. Il exécuta aussi, à la demande de M, du 
Sommerard, fondateur et directeur du musée de 
Cluny, un important album composé de dessins 
d'après les antiquités de la région ; il refusa pour ce 
travail toute rémunération, tant son dévouement à 
l'art était absolu. 

Mais en 1825, Hippolyte Cuvelier avait été. rappelé 
à. Saint-Omer par la mort de son père professeur à 



l'école de dessin ; le 24 novembre, le vieux sculpteur 
s'était assis dans un fauteuil un soir à l'école après 
là correction, là séance finie, les élèves partis. Le 
censeur s'approche de lui pour le réveiller croyant 
qu'il n'était qu'assoupi ; il était mort. Le lendemain, 
il est remplacé par son fils Mirtyl, ainsi qu'en témoi- 
gne l'arrêté du même jour, 25 novembre : « M. Mirtyl 
Cuvelier a été nommé provisoirement (avec jouis- 
sance du P^ novembre i825) professeur à l'Ecole de 
Dessin en remplacement de son père et pour per- 
mettre à son frère Hippolyte de passer trois années 
dans la capitale pour terminer ses études, (la ville 
allouant 600 francs par an à ce dernier). » 

Aussitôt rentré à Saint-Omer, Hippolyte Cuvelier 
remplace son frère Myrtil à la date du premier jan- 
vier 1828. Marié en janvier 1831, il ouvre chez lui 
quelques mois plus tard, un cours particulier de 
perspective linéaire et de dessin d'après la bosse, il 
professe aussi au collège devenu depuis le lycée et ne 
quitte plus sa ville natale. 

Jamais Hippolyte Cuvelier ne chercha à imposer sa 
manière à ses nombreux élèves, au contraire, il aimait 
à exalter le tempérament de chacun d'eux et son en- 
seignement ne portait que sur des questions tout à fait 
techniques ; il savait le danger qu'il y a à enfermer 
l'art dans une formule. De ce qu'il avait quitté Paris 
encore en pleine effervescence, après cette grande 
lutte de 1830 pour l'indépendance de l'art, il avait 
conservé toute son ardeur révolutionnaire; il voyait 
de loin l'art officiel se reconstituer toujours, se forti- 
fiant des anciens novateurs qu'il faisait siens peu-à- 
peu et les élèves qu'il envoyait à Paris, c'était dans son 
esprit des combattants nouveaux pour la bonne 
cause ; entre autres Chifflart dont les fantaisies tra- 
giques et fantastiques rappellent sans rien perdre de 
son originalité, les plus belles œuvres de Salvator 
Rosa, de Delacroix et de Gustave Doré ; c'est Deneu- 



k^ 



-62- 

- » 

63 Paysage. 

64 Etude, 

65 Homère aveugle, 

66 Tête d'italien : étude. 

67 Tète de femme italienne; étiide. Appartient à 

M"® F. Laporterie. 

68 La mort d'Absalon. 

69 Tête de bébé, 

10 Motif décoratif. 

71 Paysage, 

72 Odette et Charles VI. 

73 Enfant couché ; étude de nu. 

74 Abandonnée. 

75 Intérieur. 

76 Qua/re éludes; paysages. 

77 Quatre éludes; paysages. 

78 Q«a/re coudes; paysages. 

79 Quatre éludes ; paysages, 

80 Deux études; paysages. 

81 Quatre études ; sujets. 

82 Quatre études; sujets. 

83 Tro/s éludes; sujets. 

84 Cavaliers combattant ; esquisse. 

85 Femme nue, — A M"* F. Laporterie. 

86 Jeune fille italienne, 

87 Prise de Rome par ïes gaulois ; esquisse. 

88 Tête d'homme; étude. 

89 Tête de cheval; étude. 

90» Six esquisses sur buis destinées à être gravées. 

91 Violons, dont Fun signé : Stradivarius 1699. 

92 Un buste de F. Chifflart ; terre cuite. 

93 Série de gravures siir bois. 

94 Série d'eaux-fortes. 

95 Hercule, Orphée ; deux esquisses sui* porce- 

laine. 
Les numéros 96 à 99 comportent : 96 études peîrifes, 
dessins, estampes, 19 cartons de gravures on devsifis» 



•4^.- 




— te- 

planches en cuivre et en zinc, modèles en plâtré et 
autres^ objets divers. 

Une grande partie des articles désignés dans le 
catalogue, est actuellement la propriété de M. Alfred 
Deconinck parent de François Chifflart. 



Cochet, Augustine, née le 21 janvier 1792, de 
François-Norbert-Daniel et de Marguerite-Thérèse 
Joseph Dehenne, morte à Paris vers 1835. 

« Elève de Chéry. Peintre de genre et de portraits, 
M"® Cochet a exposé au Musée royal plusieurs ouvra- 
ges, entre autres, un Saint Jean prêchant dans le dé- 
sert, Q p.; Cérès cherchant sa fille sur le mont Etna, 
8 p. exposé en 1819. Sa santé força cette artiste de 
laisser inachevés deux autres grands tableaux, La 
mort de Camille, et Jupiter et Junon sur le mont Ida, 
Depuis, abandonnant l'histoire. M"® Saint-Omer a 
peint plusieurs tableaux de genre ; Le retour du soldat ; 
L'écolier ; La Madelaine pénitente ; La petite plumeuse ; 
La mendiante ; La fdle séduite ; Un an de ménage ; et 
beaucoup de portraits, tels que ceux de M, Broussais, 
de M"*® la comtesse Foy et de ses trois fils, etc., etc. 
M"® de Saint-Omer tient chez elle, un atelier d'élèves. » 

/Ch, GabetJ. 

Piers dans ses Variétés historiques sur la ville de 
Saint-Omer, trompé par Télision du nom de famille,, 
rattache M"® Cochet à la noble maison de. Saint- 
Omer ; il ajoute : « Les jolis tableaux de Mademoi- 
selle de Saint-Omer ont brillé dans diverses exposi- 
tions au Luxembourg. » L'erreur de l'historien de 
Saint-Omer s'excuse d'autant mieux que Gabet dans 
son Dictionnaire des artistes de Vécole française au 
x/x* siècle, désigne lui-même M"® Cochet sous le nom. 
de M"* de Saint-Omer, bien qu'elle soit reprise sous 
son nom véritable à la lettre C, Cochet de Saint- 
Omer. Les livrets de l'exposition en 1812, 1817, 1819 






indiquent M"« Cochet; en 1827, M"« C... de Saint- 
Onier; en 1831, M"« Saint-Omer et en 1833 et 1835, 
Madame Saint-Omer. 

Salons : 

1812. Cochiet (M"*^), rue Saint-Denis, 97. 

213 Portrait de M""^ Vandame, 
.214 Portrait de M^^^ Sophie, artiste du théâtre de 
V Impératrice, 

1817. — Même adresse. 

160 Mort de Camille , reine des Volsques. 

« Diane prévoyant la fin de Camille, que lui avait consacrée 
son père, ordonne à Opis, Tune de ses nymphes, de venger sa 
mort. Les compagnes de Camille accourent et la soutiennent ; 
sa main ne peut retirer le trait qui Ta blessée ; elle meurt en 
adressant à Acca, celle de ses compagnes qui seule avait sa 
confiance, un dernier avis pour Turnus. » 

161 Portrait de M"^« D. h, t. 

1819. Sous le même nom, même adresse. 
231 Cérès. 

« Elle allume ses flambeaux sur le mont Etna pour chercher 
sa fille Proserpine ravie par Pluton. » 

1827. M"« C... de Saint-Omer. 

170 Portrait de M. le ch^"" Lemaire, 

171 Portrait de M™« la comtesse d'H.,, 

1831. Saint-Omer (M"0, rue du Clierche-Midi, 17. 

1874 Portrait de M""^ la comtesse Foy, 

1875 Idem de Don Antonio Quiroga, général en chef 
de la première armée nationale d'Espagne. 

1876 Idem du colonel Beauvais Poque, blessé à 
Rambouillet, le 3 août 1830. 

« Le malade reçoit de sa sœur les soins qu'exige son état. 
Dans le fond du tableau, sont groupés le drapeau tricolore, le 
buste du général Lafayette et l'épée d'honneur décernée au 
colonel par les Béarnais, ses compatriotes, en mémoire de la 
conduite glorieuse qu'il tint dans cette circonstance. » 




-ê5- 

1677 Portrait de M, B... 

1878 Idem du docteur Gaiibert, 

1879 Idem du docteur Four nier Pescay. 

2608 M"« F...., « artiste du théâtre de..., effrayée d'une 
balle entrée chez elle. » 

1833. Saint-Omer (M'"^), rue Furstemberg, 8 bis. 

2124 Le docteur Clot-Bey « faisant une démonstration 
d*anatomie dans l'hôpital d'Abouzahel, au Caire. 

« Il est entouré de quelques-uns de ses principaux élèves. » 

2125 Un officier égyptien sous sa tente. 

2126 Portrait de M. Eusèbe Salverte. 

2127 Id. de MM, L..., artistes. 

2128 Id. de M. le docteur Begin, 

2129 Id. deM'^^B... 

2130 Id. de M'"^ *** et de sa fille. 

2131 Id. de M""^ B..., artiste dramatique. 

2132 Id. de 'm»« 



••* 



1835. Saint-Omer (feu M»"«). 
1922 Portrait de M. Riverin. 



Cottet, Pierre-François-Omer, né le 25 octobre 
1785, sur la paroisse Saint-Denis, de Pierre-Antoine- 
Joseph et de Marie-Félicité Héricourt, mort le 
13 avril 1862. 

Entièrement absorbé par les soins qu'il prodiguait 
à ses nombreux élèves, Omer Cottet a laissé peu de 
travaux remarquables. 

A l'exposition organisée à Saint-Omer, les 21, 22 et 
23 juin 1835, au Salon des arts se trouvaient plusieurs 
de ses œuvres. Trois aquarelles, numéros 15 à 17 ; 
. Un intérieur d*atelier, 18 ; Fruits, 19; et trois Bouquets 
de fleurs, numéros 20 à 22 constituaient l'apport de 
cet artiste audomarois. 



» 




-66- 

Cuvelîer, Anémone-Myrthill, né le 16 avril 1794, 
de Ignace-Joseph, sculpteur, et de Martine-Liévine- 
Albertine Darras, mort le 4 avril 1871. 

Les registres de l'état civil indiquent Anémone- 
Myrthill à la naissance et Myrtile-Auguste au décèç. 
Il convient de remarquer que le 16 avril 1794 corres- 
potid au 27 germinal du calendrier rural républicain 
où Ton trouve Anémone au lieu d'un nom de saint et 
le 29 germinal, Myrtille. 

Ainsi que son frère Hippolyte, Auguste Cuvelier 
reçoit les leçons de son père professeur à l'école de 
dessin de 1804 à 1825 et s'occupe de peinture en 
amateur. Il lui succède comme professeur intéri- 
maire à l'école des Beaux-Arts, de 1825 à 1827, pour 
permettre à son frère Hippolyte de compléter ses 
études à Paris. 

Myrtyl Cuvelier a exposé à Saint-Omer, en 1835, au 
Salon des arts : 

23 Jeune fille piquée par un serpent. Aquarelle. 

24 Jeune Suissesse. 

25 Un clair de lune. 

Et cinq miniatures, sous les numéros 26 à 30. 
En 1837, au même Salon : 

Une miniature et une aquarelle, sous les numéros 
20 et 2L 



Cuvelier, Hippolyte-Joseph, né le 9 mars 1803, 
■frère du précédent, mort le 1^"" janvier 1876. 

Entré tout jeune à l'école de dessin ; le 12 août 1822, 
il y remporte la première médaille, et dès lors, il 
s'adonne à la peinture. 

Un incident détermine définitivement sa carrière. 

Il y avait alors en Angleterre un art nouveau à 

'■ étudier. Le célèbre peintre anglais Bonnington qui 

habitait Paris, Isabey, Eugène Delacroix et Alexandre 

Colin réunissant chacun les ressources dont il pou- 




Wâit disposer, partirent pour Londres prèsqUé êft 
'•même temps ; c'était au mois de juin 1825. «Ce 
voyage fut très intéressant, dit M. Piron dans une 
publication sur Delacroix ; la vue de Constablè et de 
Lawrence, impressionna vivement Delacroix, modifia 
sa manière et Les massacres de Scio, qui parut à la 
fin de 1825, fut la première manifestation dé ses 
nouveatHt procédés de peinture. » En revenant d'An- 
gleterre le* voyageurs s'arrêtèrent à Saint-Omer pour 
y faire quelques études ; ils remarquèrent bientôt un 
jeune homme qui se tenait toujours silencieusement 
derrière eux pendant qu'ils peignaient et qui parais- 
sait s'intéresser vivement à leur travail ; ils lui 
demandèrent ce qu'il faisait, il leur répondit qu'il 
faisait aussi de la peinture mais en amateur, et sur 
leurs instances, il les mena chez lui pour leur mon- 
trer de ses études. Bonnington et Colin furent émer- 
veillés de ses grandes dispositions et l'engagèrent 
vivement à les suivre à Paris, le jeune homme Hip- 
polyte Cuvelier ne demandait pas mieux. Il partit 
donc vers la fin de 1825 et habita Paris chez le peintre 
Alexandre Colin devenu son meilleur ami ; il entra 
dans l'atelier le plus fréquenté alors, celui du peintre 
d'histoire Hersent. 

La jeunesse artistique d'alors était dégoûtée de l'art 
classique sans élan et sans passion ; un mouvement se 
préparait ; ce fut Eugène Delacroix qui déchaîna la 
tempête romantique en exposant au Salon de 1827, La 
naissance d'Henri IV, aujourd'hui au Louvre avec Les 
massacres deScio et six autres productions de ce maître. 

Hippolyte Cuvelier provoqua, dans l'atelier Her- 
ftenty une manifestation que raconte ainsi Charles 
Blanc dans son livre critique : Les artistes de mon 
temps : « Un de nos meilleurs peintres m'a raconté 
qu'après l'ouverture du Salon, les élèves de M. Her- 
sent firent en plein atelier une de ces manifestations 
quicmt leur excuse dans la bonne foi et les entraîne- 




ments de la jeunesse. Les plâtres antiques furent 
brisés, on jçta gaiement par la fenêtre les têtes et les 
mains, les pieds et les jambes. Ces jeunes icono- 
clastes qui ne savaient pas être des barbares i^'épar- 
gnèrent aucun moulage, pas même la Vénus de Milo 
qui était venue depuis peu révéler un art grec bien 
supérieur à celui du Laocoon et de l'Apollon. Ce fut 
une immolation générale, une démence, un délire I 
Que s*était-il passé cependant ? Un peintrç avait re- 
présenté un sujet historique : La naissance d*Henri IV, 
et il Tavait représenté avec les costumes du temps ; il 
y avait mis de la couleur, de la richesse, de Teftet. On 
y voyait non-seulement de jolies fenimes, mais des 
bourgeois, des manants, un nain grotesque, un fond 
d'architecture gothique, des habits de soie, des pour- 
points à crevés, des toques de velours, tout ce que 
Vart classique en ses rigides enseignements . avait 
relégué avec dédain dan^ la peinture de genre. » Il 
avait donc partagé le dégoût des romantiques^ pour 
l'art froid et guindé des successeurs de David et 
s'était tourné ayec eux plein d'enthousiasme vers les 
beautés mystérieuses du moyen-âge ; aussi ne faut^il 
pas, s'étonner de son amour presqu'exclusif pour ce 
beau spécimen de l'art gothique, Ig^ basilique de 
Notre-Dame à Saint-Omer ; il Tétudia toute sa vie, 
pas un détail de son architecture ne lui était inconnu ; 
il en fit de nombreux dessins pour la Société des 
antiquaires de la Morinie qui s'occupe de la çonserr 
vation des monuments historiques, et dont il était 
membre. Il exécuta aussi, à la demande de M, du 
Sommerard, fondateur et directeur du musée de 
Cluny, un important album composé de dessijv9 
d'après les antiquités de la région ; il refusa pour ce 
travail toute rémunération, tant son dévoueme^it à 
l'art était absolu. 

Mais en 1825, Hippolyte Cuvelier avait été. rappelé 
à. Saint-Omer par la mort de son père professeur k 



l'école de dessin; le 24 novembre, le vieux sculpteur 
s'était assis dans un fauteuil un soir à l'école après 
la correction, la séance finie, les élèves partis. Le 
censeur s'approche de lui pour le réveiller croyant 
qu'iln'était qu'assoupi ; il était mort. Le lendemain, 
il esï remplacé par son fils Mirtyl, ainsi qu'en témoi- 
gne l'arrêté du même jour, 25 novembre : « M. Mirtyl 
Cuvelier a été nommé provisoirement (avec jouis- 
sance du 1*' novembre \82o) professeur à l'Ecole de 
Dessin en remplacement de son père et pour per- 
mettre à son frère Hippolyte de passer trois années 
dans la capitale pour terminer ses études, (la ville 
allouant 600 francs par an h ce dernier), » 

Aussitôt rentré à Saint-Omer, Hippolyte Cuvelier 
remplace son frère Myrtil à la date du premier jan- 
vier 1828. Marié en janvier 1831, il ouvre chez lui 
quelques mois plus tard, un cours particulier de 
perspective linéaire et de dessin d'ajjrès la bosse, il 
professe aussi au collège devenu depuis le lycée et ne 
quitte plus sa ville natale. 

Jamais Hippolyte Cuvelier ne chercha à imposer sa 
manière à ses nombreux élèves, au contraire,il aimait 
à exalter le tempérament de chacun d'eux et son en- 
seignement ne portait que sur des questions tout à fait 
techniques ; il savait le danger qu'il y a à enfermer 
l'art dans une formule. De ce qu'il avait quitté Paris 
encore en pleine effervescence, ai)rès cette grande 
lutte de 1830 pour l'indépendance de l'art, il avait 
conservé toute son ardeur révolutionnaire; il voyait 
de loin l'art officiel se reconstituer toujours, se forti- 
fiant des anciens novateurs qu'il faisait siens peu-à- 
peu et les élèves qu'il envoyait à Paris, c'était dans son 
esprit des combattants nouveaux pour la bonne 
cause ; entre autres Chifllart dont les fantaisies tra- 
giques et Tantastiques rappellent sans rien perdre de 
son originalité, les plus belles œuvres de Salvator 
Bosa, de Delacroix et de Gustave Doré ; c'est Deneu- 




villet le premier peintre militaire de tous les tempsy. 
c'est encore Léon Bâilly, le peintre fantaisiste dont . 
de . nombreuses productions attestent les aptitudes* 
\Briees. 

Les tableaux d'Hippolyte Cuvelier sontdispersés^- 
un peu çà et là ; à part quelques portraits de famille, .. 
C0 sont, notamment, des intérieurs d'églises, remar^- 
quables par la richesse des lignes, la chaleur^ du 
coloris, la transparence du cjair obscur^ 

Salons : 

lfi36. Cuvelier à Saint-Omer. 

431 Vue intérieure du bas-côté de la cathédrale dé.: 
Saint'Omer, 

1838. Cuvelier, Hippolyte, à Saint-Omer. 

372 Vue de la nef gauche de Véglise Notre-Dame, ai 
Saint-Omer. 

1841. — Même adresse. 

438 Tombeau de saint Omer, dans Véglise Notre- 
Dame de Saint-Omer, 

1847. — A Saint-Omer ; et à Paris, chez M. Suisse, 
quai Saint-Michel, 15. 

406 Intérieur de Véglise Notre-Dame de Saint-Omer. 

Hippolyte Cuvelier a exposé à Saint-Omer, au 
Salon des arts, en 1835 : 

31 Etude d'après nature. 

32 Paysage, d'après Ruisdael. 

33 Intérieur d'une ancienne prison. 

34 Bateau pêcheur échoué. 

35 Etude de vaches au marais. 

36 Intérieur de cuisine hollandaise. 

37 Vue prise à Cassel. 

38 Etude de vache. 

39 \Be//sa/re, d'après David, 



- 7i ^ 

40 Vue prise en Normandie. 

41 Intérieur de Vécole de dessin de Saint^Omer,- 

42 Vue prise sur Vescalier de la même école. 

43 Tir à la cible. Appartient à M. Olivier 

et quatre portraits sous les numéros 44, 45, 46 et 47; 
Le Tir à la cible, actuellement à l'hôtel des sapeurs- 
pompiers reproduit une vue des Bruyères près Saint- 
Omer où avait lieu le tir de la compagnie ; quelques 
officiers et quelques pompiers y sont reconnaissables 
pour les audomarois dont la jeunesse remonte à cette 
époque déjà lointaine ! Ce tableau n'est qu'une rapide 
pochade, mais il est intéressant, et à ce point de vue, 
il conviendrait de lui faire subir une réparation qui 
s'impose. 

A ce même Salon des arts, en 1837 : 

22 Vue d'intérieur de Véglise Notre-Dame. 

23 Le départ du conscrit. 

24 Episode militaire de la campagne de Russie. 

25 Portrait. 

26 Portrait, aquarelle. 

A l'hôtel-de-ville, en 1843 : 

275 Vue intérieure de Notre-Dame, à Saint-Omer. 

317 Vue intérieure de Véglise de Notre-Darne de 
Saint-Omer. 

318 Vue du tombeau de saint Omer. 

341 Intérieur de Véglise Notre-Dame, à Saint-Omer. 

Le musée de Saint-Omer possède : 

Vue intérieure du bas-côté de la cathédrale de Saint- 
Omer. Salon 1836. Acheté par la Commission du 
musée en 1837, ce tableau est ainsi décrit au cata- 
logue de ce musée : T. h. 128% 1. 98% 

Entrée des caroles, côté sud ; au fond, partie de la cliapelle 
de saint Omer, autrefois de saint Jean évangéliste ; un visiteur 
regarde un triptyque placé à l'entrée de cette chapelle. A droite, 
chapelle de saint François de Sales avec reliquaire de saint 



-7â - 

Maxime (cette chapelle est remplacée par celle de saint Joseph). 
Sur le premier plan, un vieillard est agenouillé. A gauche, 
une femme sur un prie-dieu, près d'elle, une petite fille 
est également agenouillée sur les dalles gravées du xiii® siècle, 
dalles qui ont été déplacées depuis 1836 ainsi que les pierres 
sépulcrales reproduites par le peintre. Une partie du chœur 
occupe le côté gauche du tableau. 

Entrée de Louis XIV dans la cathédrale de Saint- 
Orner. T. h. 214% 1. 162% 

Près de la chaire, Louis XIV, à genoux sur un coussin, aux 
pieds de l'évêque de Saint-Omer, Arnoul de la Baume de Suze ; 
le souverain est accompagné d'une suite nombreuse. La scène 
se développe dans la nef centrale de l'église au fond de laquelle, 
le buffet des grandes orgues. Cat. du musée. 

Charles X, d'après Gérard. T. h. 298% L 210% 

Portrait en pied de grandeur nature, en costume d'apparat 
avec manteau royal en velours bleu semé de fleurs de lys et 
doublé d'hermine. Le roi s'appuie de la main droite sur un 
sceptre qui repose sur un tabouret. Cat. du musée. 

Madame Cordier-Bugat à Saint-Omer possède les 
portraits, par H. Cuvelier, de M. et M"*® Cordier- 
Delépine père et mère de son mari. 

La maison n° 21 de la rue de TEcusserie a été 
longtemps habitée par H. Cuvelier qui en était pro- 
priétaire, il y a marqué son séjour par la décoration 
d*un plafond qui représente : 

Melpomène vêtue d'une tunique avec pierreries et d'une su- 
perbe draperie de brocart ; assise le bras gauche appuyé sur 
une table recouverte d'un tapis sur lequel, un coussin avec 
sceptre et couronne, elle donne la main droite à un jeune enfant 
demi-nu près duquel, il en est un autre assis, tenant un casque. 
Cette allégorie est encadrée d'une large bordure ; au milieu de 
chacun des quatre côtés sont des médaillons avec les portraits 
de Molière, Corneille, Racine et Voltaire. Ces médaillons sont 
reliés entre eux par des groupes d'enfants et d'amours avec 
guirlandes de fleurs et attributs divers. 

D'après un journal de Saint-Omer, Le Mémorial 
artésien du 8 avril 1830, Hippolyte Cuvelier se propo- 



-73 - 

sait dfe publier une série de vues concernant sa ville 
natale. 

L'une d'elles : Saint-Bertin Vu de la place Saint-^ean 
a été lithographiée par Huby. 



* Darras, Emile- Victor, né le 24 novembre 1862, 
fils de Victor-Sylvain-Joseph et de Constance-Angé- 
lique Helleboid. 

Élève des Frères des Écoles chrétiennes, il sort de 
leur école de la rue d'Arras, pour entrer à FÉcole des 
Beaux-Arts de sa ville natale où, après un an de 
travail assidu, il obtient une bourse qui lui permet 
d'aller se perfectionner à Paris. 

Élève de MM. Bonnat et L.-O. Merson, il est admis 
au Salon de 

1894. Darras, Emile- Victor, né à Saint-Omer... A 
Calais, rue du Rempart, 14. 

520 Portrait de M. Pètre, sculpteur, directeur de 
l'École nationale des Beaux-Arts de Bourges, où 
M. Darras fut professeur intérimaire en 1893 ; il est 
aussi l'auteur d'un Portrait de M. Luc, directeur de 
l'École nationale de musique à Saint-Omer ; ce der- 
nier portrait, exposé à la vitrine de M. Buchheimer, 
doreur à Saint-Omer, a été très admiré, ainsi que le 
Portrait de M, Pruvost, capitaine de la compagnie 
des pompiers de Saint-Omer. 

M. Darras a quitté Calais où il était professeur à 
l'École d'art décoratif, pour se fixer à Nice. 



^Daviron, Jules-Alphonse, né le 7 septembre 
1843, de F'élix-Adolphe et de Marie-Joseph-Claire- 
Philippine Planquette. 

Élève de l'École des Beaux-Arts de sa ville natale, 
alors sous la direction de M. Jules Lhote, il y rem- 



porte en 1860, une médaille d'argent pour là bosse, et- 
un autre prix pour le modelage. 

Le. livret du Salon de lOTO porte ainsi, la mention 
qui concerne cet artiste : 

Daviron, Alphonse, né à Saint-Omer, élève de 
M. A. Beauger. Rue Ramey, 50. 

736 Le lavoir d'Epinay (Seine) ; décembre. 

737 Berge à Epinay ; décembre. 

M. Daviron habite actuellement Bonningues-lez- 
Ardres, village situé dans une vallée charmante en- 
tourée de collines boisées, où le talent de l'artiste 
trouve à s'exercer agréablement. 



Defrance, Henriette-Louise, née le 27 janvier 
1797, de Charles- Augustin-Guillaume et de Marie- 
Anne-Louise-Joseph Lenglart, morte le 28 novembre 
1868, épouse de M. Charles-Joseph Pagart d'Her- 
mansart. 

Élève de Lebour à Saint-Omer et de sa compa- 
triote M"*' Augustine Cochet à Paris, cette artiste- 
amateur a laissé quelques travaux qui sont conservés 
chez divers membres de sa famille. Une miniature 
sur ivoire, portrait de son mari, se trouve chez 
M. Justin Desehamps de Pas à Saint-Omer; un 
service de table peint sur porcelaine, chez M. de Cham- 
bure maire de Lumbres, ainsi que plusieurs tableaux. 
Divers portraits au crayon sont également dus au 
talent de W^^ Pagart d'Hermansart. 

Le livret du Salon de 1849 donne l'indication sui- 
vante : 

Defrance, M"^ Henriette-Louise, rue du Cherche- 
Midi, 117. 

497 Intérieur de mansarde. 




Defr^iiGey Gtarisse* Julie, né^ le 14 août 1887, 
sœnrde la précédente, morte le 4 juin 1885, veuve de 
M. Molinard, médecin principal de l'hôpital militaire 
de Saint-Omer. 

Cette artiste-ramateur a exposé à Saint-Omer, en 
juin 1835, au Salon des arts : deux miniatures sous 
les numéros 48 et 49. 

50 Portraits de deux enfants (groupe à la mine de 
plomb). /SicJ 

51 Portrait (mine de plomb). 

En 1837, au même Salon : 

28 Intérieur de classe d'après Baune. 

29 Tête d'étude d'après Lebour. 

30 Vierge (copie). 

31 Femme de pêcheur d'après Baune. 

En 1843, à l'hôtel-de-ville : 
25& Portrait de M... 



Delattre^ Augustin-Henri, né le 29 septembre 
1801, de Louis-Henri et de Eugénie Lemaire, mort à 
Paris, vers 1876. 

« Peintre d'animaux, rue du Marché-St-Honoré, 36, 
n'a pas eu de maître, d'après le Dictionnaire des 
artistes français au xix^ siècle, par Ch. Gabet ; ses 
tableaux ont figuré à plusieurs expositions du musée 
royal et à la Société des amis des arts. Quelques- 
uns se trouvent dans les galeries particulières de 
MM. du Sommerard. de Cypière, etc. » 

Delattre a obtenu une médaille de troisième classe, 
au Salon de 1844. 

Voici- la nomenclature des nombreux Salons du 
peintre animalier audomarois : 

1824. Delattre, rue de Montmorency-St-Marc, n° 1. 
460 Intérieur d'écurie avec animaux. 




- 76-^ 

461 Intérieur rustique, étude d'après nature. 

Ces tableaux, dit le livret de 1824, appartiennent à 
M. du Sommerard, 

462 Intérieur rustique. 

1827. — Place du Marché-des-Jacobins, n° 34. 

1636 Vue de Vabreuvoir du hameau de Fleuri, dans 
la Brie. 

1637 Intérieur d'étable. 

1833. — Place des Italiens, 8. 

643 Etude de chaumière. 

Sur le devant sont des figures et des animaux. 

1834. Delattre, H., rue de la Victoire, 10. 

506 Animaux au repos. 

Au second plan, se voit une partie des ruines du château de 
la princesse de Gièves (Seine-et-Marne). " . 

507 Etude de taureau. 

508 Scène rustique. 

509 Une vache et son veau. 

1835. — Rue de la Fidélité, 7. 

567 Animaux suisses peints d'après nature dans 
rOberland bernois. 

568 Animaux au repos. 

1842. Delattre, Henri, cour des Petites-Ecuries^ 10. 

525 Taureau, vache et autres animaux dans une 
prairie dé Basse-Normandie, près des bords de la 
mèr. 

526 Chevaux de ferme à l'écurie. 

527 Chèvres et moutons. 

1843. — Rue Sainte-Hyacinthe^Saint-Michel, 20, 

331 Portraits de Boule et de Moustache. 

332 Idem de fox-terrier écossais, 

333 Idem de Miss. 

334 Chèvre belge. 



1844. — Rue des Filles-du-Calvaire, 4. 

505 Intérieur d'écurie. 

506 Taureau suisse ; étude. 

507 Tête de boule-dogue. 

508 Cauchemar, cheval pur sang, ayant appartenu 
à Mgr le duc d'Orléans, 

509 Sultan, chien boule-dogue mâtiné, 

1845. — Quai Valmy, 79. 

446 Intérieur d'écurie rustique, 

447 Lièvre et perdrix, 

448 Tête d'un taureau écossais, 

449 Tête de jeune taureau, 

450 Fox, terrier anglais, 

451 Turc, chien boule-dogue mâtiné, 

452 Tête d'âne. 

1846. — Même adresse. 

510 Le jour du marché, 

511 Têtes d'animaux, 

1847. — Même adresse, 

471 Cour de paysan, 

472 Ane et chardon, 

1848. — Rue des Vinaigrier^, 24. 

1179 Lièvre, canard sauvage, 

1180 Un singe. 

1863. — Rue de BufFon, 35. 

550 Intérieur d'écurie. 

551 Etude de chaumières. 

552 Un jour de marché. 

1864. — Même adresse. 

548 Anesse. 
^549 Boule-dogue. 

1865. — Même adresse. 

618 Chien de chasse, lièvre, fruits, etc» 



619 Tête d'âne. 

1866. — Même adresse. 

534 Cour de paysan, 

535 Intérieur d*écurie, 

1S67. — Même adresse. 

460 Une dame américaine montant un cheval pur 
sang, 
'461 Vache normande, 

1868. — Même adresse. 

710 Animaux à l'abreuvoir. 

711 Chien de garde. 

1869. — Même adresse. 
682 Un singe; 

« Avec cette légende « A la plus belle », mais le rusé qui 
tient une pomme vermeille semble beaucoup plus être en veine 
de gourmandise qu'en veine de galanterie, et je crois qu'il va 
confisquer le gage à son profit. — Joli petit tableau, finement 
et spirituellement peint. » [F. de M.) 

1874. — Même adresse. 

565 Anes à l'abreuvoir. 

566 Chevaux à l'écurie. 

567 Taureau. 

1875. — Même adresse. 

617 Intérieur d'écurie. 

618 Chèvres et moutons. 

619 Mouton. 



Delliom, Ulysse- Antoine, né le 25 janvier 1821, 
de Antoine-Joseph et de Hyacinthe-Françoise Del- 
pierre, mort le 17 mars 1897. 

Élève de l'École des Beaux- Arts de sa ville natale, 
sous le professorat de Hippolyte Cuvélîer, Dêlhotiï à 
rage de treize ans y remporte le premier prix, diaca- 



démies, Une scène du déluge, tel était te sujet dû 
concours. L'année suivante, en 1835, un premier prix 
lui est décerné pour Têtes d'après la bosse, et un autre 
à l'école d'architecture ; trois prix lui sont encore dé- 
cernés en 1836 ; dautres enfin viennent couronner ses 
travaux. Il s'est particulièrement appliqué au crayon 
et à l'aquarelle ; c'est à lui que l'on doit le dessin des 
grandes orgues de Notre-Dame de Saint-Omer, dessin 
qui fut lithographie à l'occasion d'une loterie orga- 
nisée pour la restauration desdites orgues en 1855. 

Delhom, appelé à Paris en cette même année 1855 
par son concitoyen, Lejeune architecte principal de 
la Compagnie du chemin de fer du Nord, fût attaché 
dans cette compagnie comme architecte adjoint ; il 
revint se fixer dans sa ville natale vers 1882. 

Admis au Salon de 1845, le livret porte la men- 
tion : Delhom, Ulysse, à Saint-Omer, 10, rue du 
Quartier-de-Cavalerie. 

460 Vue prise aux environs de Saint-Omer. 

Delhom a exposé à Saint-Omer en 1884, à l'occasion 
du concours régional, trois tableaux qui ont donné 
lieu à cette appréciation par M. Félix de Monnecove : 
« M. Ulysse Delhom a peint avec beaucoup d'exacti- 
tude et un réel sentiment du plein air : Un coin de 
Lyzel, route de Clairmarais, effet du matin ; — un 
Sous bois — et un Paysage dans la Somme, effet d'au- 
tomne. » 

Le musée de Saint-Omer possède : le premier de 

ces tableaux : Un coin de Lyzel, et deux aquarelles : 

Entrée de Vabbaye de Clairmarais et Vue de l'horloge 

de Mathurin à Saint-^Omer en 1883, cette dernière 

aquarelle est d'autant plus intéressante qu'elle précède 

les modifications qui résultent des travaux du dé- 

' mantèlement. Ces trois tableaux avec le portrait de 

l'artiste par son concitoyen Henri Hancquier, ont été 

•légués au musée par M*"® Vandenbossche-Delhom. 

- Plusieurs bons tableaux sont encore la propriété 



de M, Vandenbossche ; tels, La hutte Montmartre éû 
1875, deux vues de la Rue du Mont-Cenis, Les Ijords 
de la Marne, Vue des ruines de Saint-Bertin 1883, La 
tour de Saint-Bertin vue des bords de l'Aa, et aussi 
un certain nombre de dessins et d'aquarelles. 



Deneuville, Alphonse-Marie, né le 31 mai 1835, 
de Edouard-Joseph et de Louise-Sophie Reumaux, 
mort à Paris, le 19 mai 1885. 

Alphonse Deneuville appartient à une ancienne 
famille audomaroise ; son père et son grand-père, 
M. Deneuville-Martel, étaient d'honorables commer- 
çants. Un fait assez remarquable est à signaler ici ; 
M. Louis Martel qui fut président du Sénat était le 
cousin-germain du père d'Alphonse Deneuville, alors 
que la vice-présidence de la Chambré des représentants 
belges était, et est encore occupée par M. Léon Tack, 
également cousin-germain de M. Edouard Deneuville. 

Il convient donc d'attribuer à une fantaisie d'artiste, 
l'habitude prise par Alphonse Deneuville, de modifier 
en de Neuville, le nom respectable de ses aïeux. Les 
obstacles, apportés à son irrésistible vocation d'ar- 
tiste ont-ils aidé, sinon provoqué cette modification ? 

C'est dans la maison de la Grande-Place qui porte 
maintenant le n° 20, qu'est né Alphonse Deneuville et 
que s'écoulèrent ses premières années, pendant les- 
quelles, lui aussi, comme Léon Bailly, François 
Chifflart et bien d'autres, il reçut les leçons du pro- 
fesseur de l'école des Beaux-Arts de sa ville natale, 
Hippoly te Cuvelier . 

Les premières années du jeune Deneuville ne pré- 
sentent aucun fait bien saillant, et si les cahiers et 
les livres de classe se trouvaient souvent chargés de 
dessins et de croquis, il en était de même pour celui 
qui fut plus tard, son collaborateur et son ami, 
M. Edouard Détaille. M. Montiosier dit de ce dernier : 



« Si nous voulions raconter sa jeunesse, nous n^eïi 
dirions que peu de chose. Il dessine d'abord, dessine 
ensuite, dessine toujours. » Ainsi peut-on dire de 
Deneuville. 

]^I. Orner Pley, dont Texistence toute entière fut 
consacrée à la culture des beaux-arts avait surpris 
les aptitudes d'Alphonse Deneuville. En promenade 
atix environs de Saint-Omer, la curiosité de M. Pley 
fut un jour attirée par la vue d'un gamin dessinant 
assis sur le revers d'un fossé. A quelque distance de 
là, M. Pley rencontre M. Deneuville père et il lui ra- 
conte qu'il vient de voir un gamin dessinant d'une 
façon tout à fait remarquable ; — mais, c'est mon fils 
Alphonse. — Ce gamin, c'était le futur grand peintre 
militaire. 

Tout jeune, encore, il dessine au craj^on le portrait 
en pied de M. Henri Martel en uniforme de garde- 
national ; ce portrait du frère de l'ancien président du 
Sénat, était d'une ressemblance frappante, il se trou- 
vait jadis chez Mesdemoiselles Martel à Saint-Omer, 
rue Caventou. 

Bachelier à seize ans, Deneuville, indécis sur là 
carrière à suivre, rêve pourtant de devenir un peintre, 
mais pour lui comme pour la plupart des artistes 
prédestinés, « toujours l'histoire des vocations contra- 
riées I » On veut faire de lui un marin, puis un avocat. 
A l'école navale de Lorient, tout d'abord, il partage 
avec Charles Delort, devenu lui aussi un artiste 
remarquable, les leçons de dessin du professeur 
Duhousset qui devine les brillantes destinées de son 
élève et l'encourage à suivre ses tendances artisti- 
ques; mais à son retour à Saint-Omer, après une 
année passée à Lorient, le père déclare à son fils qu'il 
doit laisser l'uniforme de marin pour prendre « la 
serviette du basochien; » c'est alors que M. Omer Pley, 
qui avait deviné la vocation du jeune homme, dit au 
père ; «tu ne feras jamais rien de ton fils, si 



ti: Tir I'j: zmt^ pas un crayon entre les mains. » 

Cette p r: p.hêtir avait été prononcée déjà à Lorient 
par ie j..r»:frtseîîr Ehihousset. M. Gœtschy, l'ami et 
le bio^ni^he de Denea^ille nous informe ainsi des 
obstacle^ reiicontr^ aux débuts de sa carrière. 

« M. Ehihoussc-t eût bien ^ite remarqué les éton- 
nantes dispositions pour le dessin de son nouvel 
élève. Quelques croquis faits de chic, mais enlevés 
avec une dextérité de main et une verve surprenantes, 
achevèrent de le convaincre qu'il y avait chez de 
Neuville l'étoîfe d'un véritable artiste. Il s'attacha, 
dès lors, plus particulièrement à lui. Chaque matin 
il venait le prendre au saut du lit et l'emmenait au 
polygone de l'artillerie de marine : là il lui enseignait 
les lois de la perspective et lui faisait étudier la 
nature. Jamais plus attentif et plus complaisant pro- 
fesseur ne rencontra élève plus docile et plus zélé. 
En peu de mois de Neuville avait fait de si étonnants 
progrès que le papa Duhousset ne put se retenir de 
lui dire un jour, avec un accent prophétique qu'on 
ne lui avait jamais connu : « quoi que tu fasses, 
rappelle-toi que tu ne seras jamais qu'un peintre. » 

« Son année de spéciales terminée, continue 
M. Gœtschy, de Neuville boucle sa valise, court re- 
mercier son digne professeur et retourne à Saint- 
Omer. Mais les dispositions de la famille avaient 
changé. Au premier espoir qu'il exprime de son ad- 
mission à réoole navale, on répond par un refus 
formel de l\ laisser entrer. Bien fixé désormais sur 
la voie qu'il entend suivre et décidé in petto, à ne pas 
faire mentir la prophétie de M. Duhousset, de Neu- 
ville se laisse facilement convaincre, renonce aux 
chances de Taiguillette et consent à faire ses études 
de droit. Il gagnait à cela quelques bonnes années de 
tranquillité et de répit, pendant lesquelles il allait 
pouvoir se livrer, tout à Taise, à ses études favorites, » 

<( Le voilà donc en route pour Paris.. Il se loge 



dans le quartier latiu, se fait inscrire aux cours les 
plus suivis, n'assiste pas à un seul, et prend tous les 
trois mois ses inscriptions avec une irréprochable 
.ponctualité. Le reste du temps — c'est-à-dire le temps 
tout entier, — il le passe à l'École militaire ou au 
Champ-de-Mars, occupé à croquer sur le vif les petits 
troupiers qui manœuvrent, à étudier leurs gestes, 
leurs attitudes ; sitôt qu'a sonné la breloque, à se 
mêler à leurs groupes, à se faire conter les histoires 
du régiment et finalement, à payer, à la satisfaction 
générale, un nombre incalculable de tournées, » 

« Au bout des trois années réglementaires il avait 
terminé son droit — Dieu sait comme ! — moins la 
thèse cependant, que, par peur du Conseil d'État il 
avait évité soigneusement de passer. Grande joie de 
la famille 1 Encore un pas et Fadministration va 
ouvrir ses portes toutes grandes au futur maître des 
requêtes 1 Hélas! cette joie dure peu : le lendemain 
même de son arrivée, de Neuville brûle ses vaisseaux 
et déclare à la famille consternée qu'il entend se 
consacrer tout entier à la peinture. » 

« Enfin, d'étape en étape et en dépit de tous les 
obstacles, Alphonse Deneuville revient à la peinture, 
mais dire encore toutes les épreuves de l'aspirant 
peintre serait . superflu ; indiquons seulement que 
Deneuville alla frapper à la porte de Bellangé. 
M. Gœtschy nous a conservé la réponse mémorable 
de l'auteur de La revue du Carrousel ; « Vous voulez, 
« dit-il, faire de la peinture, et vous venez me de- 
« mander mon avis ; le voici : sur cent peintres qui 
« usent leur vie devant le chevalet, il en est dix à 
« peine qui ne meurent pas de faim ; et sur ces dix 
« là, il n'en est pas un d'heureux. Croyez-moi, mon 
« garçon, retournez en province, mangez chaud, 
« buvez frais, renoncez à la chimère et prenez quel- 
« que bon emploi qui vous fasse vivre ignoré, mais 
.« tranquille. » 



« Ces sages paroles résonnèrent ainsi qu*un coup 
de foudre aux oreilles du néophyte d'une religion qui 
offrait si peu d'espérance, mais toutefois ne le décou- 
ragèrent pas. Il se sentait entrer dans la lutte, et 
reculer lui eût semblé une lâcheté. Le sort en était 
jeté; il devait être peintre. Rien, hormis la mort, 
n'aurait pu le détourner de sa route. Il s'y engagea de 
nouveau et il se présenta chez M. Yvon qui le ren- 
voya, lui aussi, aux champs paternels. En désespoir 
de cause, Deneuville entra dans l'atelier de Picot. 
C'est alors que lui advint «le rare bonheur de passer 
des heures entières auprès d'Eugène Delacroix. Le 
maître, avec lui, se détendait de sa morgue coutu- 
mière. Ce bout d'homme de vingt ans, tout nerfs^à 
l'œil ardent, à la parole brève, en qui flambait une 
opiniâtre vocation, avait su l'intéresser. Il y avait 
entre eux une parenté d'art. D'abord, il l'avait 
accueilli avec intérêt, puis il s'était peu à peu pris 
d'attachement pour lui ; il le conseillait, il le ser- 
monnait, il souffrait qu'il lui soumit ses études, il 
consentait même à travailler devant lui. » 

« Parmi les avis qu'il avait accoutumé de lui 
donner, il en était un qu'il aimait à répéter, et 
de Neuville, de retour chez lui, s'efforçait de s'y 
conformer de son mieux : « rappelez-vous, disait 
« Delacroix, que le dessin du mouvement l'emporte 
« et de beaucoup sur le dessin de la forme ; sans le 
« mouvement, la forme n'est rien. » En conséquence 
de ce précepte et dès son premier tableau, La batterie 
Gervais, il se révélait comme un artiste original et 
puissant. » 

<( Ces deux qualités se développèrent vite en lui ; 
l'obligation où il fût de se faire illustrateur pour 
vivre, en vint encore hâter l'épanouissement. Le bois 
le rompit au métier, il lui apprit la composition et 
l'arrangement ; il était devenu, de plus, prodigieuse- 
ment habile à dessiner. Lorsqu'éclata la guerre^ il se 



-85- 

trouvait armé de toutes pièces; c'est elle qui lui 
donna V émotion. » Mais avant cela déjà le succès 
avait couronné ses puissants efforts ; en 1858, dans 
son atelier de la rue Bréda, il fait son premier tableau 
d'exposition : Siège de Sébastopol, Salon de 1859, et 
pour son début, ce tableau lui vaut une troisième 
médaille. Au Salon de 1861, les Chasseurs à pied de la 
garde impériale à la tranchée ; siège de Sébastopol, lui 
mérite une médaille de seconde classe. 

« En 1860, il avait peint pour le Cercle artistique 
de la rue de Provence, Un épisode de la prise de Naples 
par Garibaldi. Le peintre faisait sa trouée à coups 
d'oeuvres, dit M. Montrosier, des médailles lui avaient 
été décernées, mais la fortune ne s'était pas encore 
arrêtée à sa porte. Cependant, il fallait vivre, et, ce 
que la peinture lui refusait, il le demanda à Tillus- 
tration. Dans le Tour du monde, il jeta une quantité 
de scènes pleines d'imprévu, d'humour, d'originalité 
et de science. Mais le livre qui le consacra sans rival, 
c'est y Histoire de France, racontée à mes petits enfants, 
de M. Guizot. Il y fit entrer une suite de tableaux au 
crayon, pleins de vie, d'allures particulières, sentant 
le terroir des régions où ils ont été récoltés. Mais 
l'illustration, c'était la ressource, ce n'était pas le but. 
Et dès qu'il le pouvait, le crayon faisait place au 
pinceau. C'est ainsi que nous eûmes en 1864, YAttaqae 
des rues de Magenta par les chasseurs et les zouaves de 
la garde ; en 1866, une Sentinelle de zouaves ; en 1867, 
la Bataille de San Lorenzo ; en 1868, les Chasseurs à 
pied traversant la Tchernaïa. » Mais « c'est la guerre 
qui devait réellement déchaîner en de Neuville tout 
ce qu'il possédait de vigueur et de passion insoup- 
çonnées.' Il prit du service en qualité de sous-lieute- 
nant d'un bataillon de mobiles parisiens. Puis, un 
peu plus tard, quand Trochu mit à l'élection la nomi- 
nation des cadres, de Neuville fut attaché, comme 
lieutenant de génie auxiliaire, à l'état-major du gé- 



^ 86 - 

néral Caillié, commandant le secteur de Bellevîlle. 
C'est ainsi qu'il pût assister de très près à la bataille 
de Champigny. Esprit vif, ardent, peintre à la per- 
ception prompte des pantomimes significatives, il vit 
la preuve la plus émouvante et la plus inoubliable 
des preuves, de ce que dix ans auparavant, Eugène 
Delacroix lui avait enseigné ; il emmagasina dans sa 
tête, la silhouette furieuse des hommes qui se préci- 
pitent à l'assaut, la raideur des cadavres étendus, la 
désolation des maisons en ruines encore fumantes. » 

« Rien ne valait, pour un artiste aussi bien doué, 
la douloureuse démonstration par des faits. Ceux 
qui ont pu reprocher à de Neuville, d'avoir parfois 
peint et dessiné de chic, n'ont vraiment pas réfléchi 
que l'artiste avait sans cesse devant les yeux le meil- 
leur des modèles : l'ensemble des souvenirs. Ne 
savent-ils pas que de très grands artistes ont été ainsi 
organisés qu'ils peuvent retracer à point nommé, et 
à n'importe quelle distance de temps, les notes qu'ils 
ont prises mentalement, avec autant de certitude et 
de netteté que s'il s'agissait de feuilleter un calepin 
de croquis ? C'est cette « mémoire à tiroirs », ainsi 
que Géricault disait d'Horace Vernet, que possédait 
de Neuville. Mémoire précieuse, non pas seulement 
des lignes et de la couleur, mais encore de l'expres- 
sion dramatique. » 

« Dès le lendemain de la guerre, la manière de 
l'artiste se transforma à ce point que tous ses amis 
s'en étonnèrent. Elle devint plus rude, plus emportée, 
pleine d'une furia particulière. La couleur en était 
vigoureusement sabrée ; il semblait que ce fût peint 
avec un peu de la boue et du sang des champs de 
bataille. En 1872, de Neuville exposa un tableau 
dans cette manière qui fit sensation : Le bivouac 
devant le Bourget, Puis, aussitôt après, en 1873, Les 
dernières cartouches, dont le succès fut foudroyant et 
qui lui mérite la croix de la Légion d'honneur. » 



-87 — 

• 

« II faut avoir assisté aux écrasements de la foule» 
dit M. Arsène Alexandre, devant cette page célèbre ; il 
faut avoir encore dans l'oreille les explosions d'en- 
thousiasme, il faut enfin se rappeler sa propre émo- 
tion devant cette toile d'une allure et d'un sentiment 
si profondément neufs, pour se rendre compte à quel 
point l'artiste avait frappé juste. Il n'y eût jamais 
peut-être, dans toute l'histoire de l'art national, une 
page qui devint aussi rapidement et aussi universel- 
lement populaire. Peut-être, autrefois, Jaffa avait-il 
soulevé de nobles enthousiasmes, peut-être les toiles 
de Vernet avaient-elles prodigieusement «amusé» la 
foule. Mais ici, ce n'était pas un majestueux et épLciue 
grandissement, ce n'était pas non plus cette sorte de 
représentation, de parade héroï-comique, où excellait 
Horace. C'était un drame, simple, poignant, qui était 
près, tout près de nous ; un élan d'un cœur d'artiste 
vers le cœur d'un peuple meurtri. ¥A l'on fût saisi à 
la gorge, on éprouva une violente, une sublime 
émotion devant ce récit d'un tout petit épisode de 
nos grandes infortunes, car ce récit contenait à la 
fois l'image de tous les héroïsmes de notre armée et 
de toutes les cruautés de la destinée envers elle. » 

« Remarquez combien nous étions loin des grands 
panoramas, des invraisemblables vues à vol d'oiseau 
de champs de bataille où des milliers d'hommes 
évoluent et se massacrent. Toute l'action se passait 
non pas même dans une rue, mais dans une simple 
chambre d'une misérable maisonnette, chambre 
grande de quelques pieds carrés. Ce n'était pas un 
bataillon, ni même une compagnie, dont on pouvait 
noter la bravoure désespérée. C'était une pincée 
d'hommes, à peine de quoi former une escouade, et 
n'appartenant même pas à un corps commun, réunis 
ici par d'affreuses et ignorées tourmentes. Le zouave 
s'y trouvait faisant le suprême coup de feu, avec le 
turco épargné par la mitraille de Wissembourg ; un 



* 

de M, Vandenbossche ; tels, La butte Montmartre êft 
1875, deux vues de la Rue du Mont-Cenis, Les bords 
de la Marne, Vue des ruines de Saint-Bertin 1883, La 
tour de Saint-Bertin vue des bords de FAa, et aussi 
un certain nombre de dessins et d'aquarelles. 



Deneuville, Alphonse-Marie, né le 31 mai 1835, 
de Edouard-Joseph et de Louise-Sophie Reumaux, 
mort à Paris, le 19 mai 1885. 

Alphonse Deneuville appartient à une ancienne 
famille audomaroise ; son père et son grand-père, 
M. Deneuville-Martel, étaient d'honorables commer- 
çants. Un fait assez remarquable est à signaler ici ; 
M. Louis Martel qui fut président du Sénat était le 
cousin-germain du père d'Alphonse Deneuville, alors 
que la vice-présidence de la Chambré des représentants 
belges était, et est encore occupée par M. Léon Tack, 
également cousin-germain de M. Edouard Deneuville. 

Il convient donc d'attribuer à une fantaisie d'artiste, 
l'habitude prise par Alphonse Deneuville, de modifier 
en de Neuville, le nom respectable de ses aïeux. Les 
obstacles, apportés à son irrésistible vocation d'ar- 
tiste ont-ils aidé, sinon provoqué cette modification ? 

C'est dans la maison de la Grande-Place qui porte 
maintenant le n° 20, qu'est né Alphonse Deneuville et 
que s'écoulèrent ses premières années, pendant les- 
quelles, lui aussi, comme Léon Bailly, François 
Chifflart et bien d'autres, il reçut les leçons du pro- 
fesseur de l'école des Beaux-Arts de sa ville natale, 
Hippoly te Cuvelier. 

Les premières années du jeune Deneuville ne pré- 
sentent aucun fait bien saillant, et si les cahiers et 
les livres de classe se trouvaient souvent chargés de 
dessins et de croquis, il en était de même pour celui 
qui fut plus tard, son collaborateur et son ami, 
M. Edouard Détaille. M. Montrosier dit de ce dernier : 



« Si nous voulions raconter sa jeunesse, nous n eA 
dirions que peu de chose. Il dessine d'abord, dessine 
ensuite, dessine toujours. » Ainsi peut-on dire de 
Deneuville. 

M. Orner Pley, dont Texistence toute entière fiit 
consacrée à la culture des beaux-arts avait surpris 
les aptitudes d'Alphonse Deneuville. En promenade 
alix environs de Saint-Omer, la curiosité de M. Pley 
fut un jour attirée par la vue d'un gamin dessinant 
assis sur le revers d'un fossé. A quelque distance de 
là, M. Pley rencontre M. Deneuville père et il lui ra- 
conte qu'il vient de voir un gamin dessinant d'une 
façon tout à fait remarquable ; — mais, c'est mon fils 
Alphonse. — Ce gamin, c'était le futur grand peintre 
militaire. 

Tout jeune, encore, il dessine au craj^on le portrait 
en pied de M. Henri Martel en uniforme de garde- 
national ; ce portrait du frère de l'ancien président du 
Sénat, était d'une ressemblance frappante, il se trou- 
vait jadis chez Mesdemoiselles Martel à Saint-Omer, 
rue Caventou. 

Bachelier à seize ans, Deneuville, indécis sur là 
carrière à suivre, rêve pourtant de devenir un peintre, 
mais pour lui comme pour la plupart des artistes 
prédestinés, « toujours l'histoire des vocations contra- 
riées! ))On veut faire de lui un marin, puis un avocat. 
A l'école navale de Lorient, tout d'abord, il partage 
avec Charles Delorl, devenu lui aussi un artiste 
remarquable, les leçons de dessin du professeur 
Duhousset qui devine les brillantes destinées de soii 
élève et l'encourage à suivre ses tendances artisti- 
ques; mais à son retour à Saint-Omer, après une 
année passée à Lorient, le père déclare à son fils qu'il 
doit laisser l'uniforme de marin pour prendre a la 
serviette du basochien; » c'est alors que M. Omer Pley, 
qui avait deviné la vocation du jeune homme, dit au 
père : «tu ne feras jamais rien de ton fils, si 

6 



tu ne lui mets pas un crayon entre les mains. » 

Cette prophétie avait été prononcée déjà à Lorient 
par le professeur Duhousset. M. Gœtschy, Tami et 
le biographe de Deneuville nous informe ainsi des 
obstacles rencontrés aux débuts de sa carrière. 

« M. Duhousset eût bien vite remarqué les éton- 
nantes dispositions pour le dessin de son nouvel 
élève. Quelques croquis faits de chic, mais enlevés 
avec une dextérité de main et une verve surprenantes, 
achevèrent de le convaincre qu'il y avait chez de 
Neuville Tétoffe d'un véritable artiste. Il s'attacha, 
dès lors, plus particulièrement à lui. Chaque matin 
il venait le prendre au saut du lit et l'emmenait au 
polygone de l'artillerie de marine : là il lui enseignait 
les lois de la perspective et lui faisait étudier la 
nature. Jamais plus attentif et plus complaisant pro- 
fesseur ne rencontra élève plus docile et plus zélé. 
Eii peu de mois de Neuville avait fait de si étonnants 
progrès que le papa Duhousset ne put se retenir de 
lui dire un jour, avec un accent prophétique qu'on 
ne lui avait jamais connu : « quoi que tu fasses, 
rappelle-toi que tu ne seras jamais qu'un peintre. » 

« Son année de spéciales terminée, continue 
M. Gœtschy, de Neuville boucle sa valise, court re- 
mercier son digne professeur et retourne à Saint- 
Omer. Mais les dispositions de la famille avaient 
changé. Au premier espoir qu'il exprime de son ad- 
mission à l'école navale, on répond par un refus 
formel de l'y laisser entrer. Bien fixé désormais sur 
la voie qu'il entend suivre et décidé in petto, à ne pas 
faire mentir la prophétie de M. Duhousset, de Neu- 
ville se laisse facilement convaincre, renonce aux 
chances de l'aiguillette et consent à faire ses études 
de droit. Il gagnait à cela quelques bonnes années de 
tranquillité et de répit, pendant lesquelles il allait 
pouvoir se livrer, tout à l'aise, à ses études favorites» » 

<( Le voilà donc en route pour Paris. Il se loge 



dans le quartier latiu, se fait inscrire aux cours les 
plus suivis, n'assiste pas à un seul, et prend tous les 
trois mois ses inscriptions avec une irréprochable 
ponctualité. Le reste du temps — c'est-à-dire le temps 
tout entier, — il le* passe à l'École militaire ou au 
Champ-de-Mars, occupé à croquer sur le vif les petits 
troupiers qui manœuvrent, à étudier leurs gestes, 
leurs attitudes ; sitôt qu'a sonné la breloque, à se 
mêler à leurs groupes, à se faire conter les histoires 
du régiment et finalement, à payer, à la satisfaction 
générale, un nombre incalculable de tournées. » 

« Au bout des trois années réglementaires il avait 
terminé son droit — Dieu sait comme I — moins la 
thèse cependant, que, par peur du Conseil d'État il 
avait évité, soigneusement de passer. Grande joie de 
la famille I Encore un pas et l'administration va 
ouvrir ses portes toutes grandes au futur maître des 
requêtes 1 Hélas 1 cette joie dure peu : le lendemain 
même de son arrivée, de Neuville brûle ses vaisseaux 
et déclare à la famille consternée qu'il entend se 
consacrer tout entier à la peinture. » 

« Enfin, d'étape en étape et en dépit de tous les 
obstacles, Alphonse Deneuville revient à la peinture, 
mais dire encore toutes les épreuves de l'aspirant 
peintre serait . superflu ; indiquons seulement que 
Deneuville alla frapper à la porte de Bellangé. 
M. Gœtscliy nous a conservé la réponse mémorable 
de l'auteur de La revue du Carrousel ; « Vous voulez, 
« dit-il, faire de la peinture, et vous venez me de- 
« mander mon avis ; le voici : sur cent peintres qui 
« usent leur vie devant le chevalet, il en est dix à 
« peine qui ne meurent pas de faim ; et sur ces dix 
« là, il n'en est pas un d'heureux. Croyez-moi, mon 
« garçon, retournez en province, mangez chaud, 
« buvez frais, renoncez à la chimère et prenez quel- 
« que bon emploi qui vous fasse vivre ignoré, mais 
.« tranquille. » 



« Ces sages paroles résonnèrent ainsi qu*un coup 
de foudre aux oreilles du néophyte d'une religion qui 
offrait si peu d'espérance, mais toutefois ne le décou- 
ragèrent pas. Il se sentait entrer dans la lutte, et 
reculer lui eût semblé une lâcheté. Le sort en était 
jeté; il devait être peintre. Rien, honnis la mort, 
n'aurait pu le détourner de sa route. Il s'y engagea de 
nouveau et il se présenta chez M. Yvon qui le ren- 
voya, lui aussi, aux champs paternels. En désespoir 
de cause, Deneuville entra dans l'atelier de Picot. 
C'est alors que lui advint «le rare bonheur de passer 
des heures entières auprès d'Eugène Delacroix. Le 
maître, avec lui, se détendait de sa morgue coutu- 
mière. Ce bout d'homme de vingt ans, tout nerfs#à 
l'œil ardent, à la parole brève, en qui flambait une 
opiniâtre vocation, avait su l'intéresser. Il y avait 
entre eux une parenté d'art. D'abord, il l'avait 
accueilli avec intérêt, puis il s'était peu à peu pris 
d'attachement pour lui ; il le conseillait, il le ser- 
monnait, il souffrait qu'il lui soumit ses études, il 
consentait même à travailler devant lui. » 

« Parmi les avis qu'il avait accoutumé de lui 
donner, il en était un qu'il aimait à répéter, et 
de Neuville, de retour chez lui, s'efforçait de s'y 
conformer de son mieux : « rappelez-vous, disait 
« Delacroix, que le dessin du mouvement l'emporte 
« et de beaucoup sur le dessin de la forme ; sans le 
« mouvement, la forme n'est rien. » En conséquence 
de ce précepte et dès son premier tableau, La batterie 
Gervais, il se révélait comme un artiste original et 
puissant. » 

« Ces deux qualités se développèrent vite en lui ; 
l'obligation où il fût de se faire illustrateur pour 
vivre, en vint encore hâter l'épanouissement. Le bois 
le rompit au métier, il lui apprit la composition et 
l'arrangement ; il était devenu, de plus, prodigieuse- 
ment habile à dessiner. Lorsqu'éclata la guerre^ il se 



^85 ^ 

trouvait armé de toutes pièces; c'est elle qui lui 
donna Y émotion. » Mais avant cela déjà le succès 
avait couronné ses puissants efforts ; en 1858, dans 
son atelier de la rue Bréda, il fait son premier tableau 
d'exposition : Siège de Sébastopol, Salon de 1859, et 
pour son début, ce tableau lui vaut une troisième 
médaille. Au Salon de 1861, les Chasseurs à pied de la 
garde impériale à la tranchée ; siège de Sébastopol, lui 
mérite une médaille de seconde classe. 

« En 1860, il avait peint pour le Cercle artistique 
de la rue de Provence, Un épisode de la prise de Naples 
par Garibaldi. Le peintre faisait sa trouée à coups 
d'œuvres, dit M.Montrosier, des médailles lui avaient 
été décernées, mais la fortune ne s'était pas encore 
arrêtée à sa porte. Cependant, il fallait vivre, et, ce 
que la peinture lui refusait, il le demanda à Tillus- 
tration. Dans le Tour du monde, il jeta une quantité 
de scènes pleines d'imprévu, d'humour, d'originalité 
et de science. Mais le livre qui le consacra sans rival, 
c'est YHistoire de France, racontée à mes petits enfants, 
de M. Guizot. II y fît entrer une suite de tableaux au 
crayon, pleins de vie, d'allures particulières, sentant 
le terroir des régions où ils ont été récoltés. Mais 
l'illustration, c'était la ressource, ce n'était pas le but. 
Et dès qu'il le pouvait, le crayon faisait place au 
pinceau. C'est ainsi que nous eûmes en 1864, V Attaque 
des rues de Magenta par les chasseurs et les zouaves de 
la garde ; en 1866, une Sentinelle de zouaves ; en 1867, 
la Bataille de San Lorenzo ; en 1868, les Chasseurs à 
pied traversant la Tchernaïa. » Mais « c'est la guerre 
qui devait réellement déchaîner en de Neuville tout 
ce qu'il possédait de vigueur et de passion insoup- 
çonnées.* Il prit du service en qualité de sous-lieute- 
nant d'un bataillon de mobiles parisiens. Puis, un 
peu plus tard, quand Trochu mit à l'élection la nomi- 
nation des cadres, de Neuville fut attaché, comme 
lieutenant de génie auxiliaire, à l'état-major du gé- 



- 8Ô - 

néral Caillié, commandant le secteur de Bellevîlle. 
C'est ainsi qu'il pût assister de très près à la bataille 
de Champigny. Esprit vif, ardent, peintre à la per- 
ception prompte des pantomimes significatives, il vit 
la preuve la plus émouvante et la plus inoubliable 
des preuves, de ce que dix ans auparavant, Eugène 
Delacroix lui avait enseigné ; il emmagasina dans sa 
tête, la silhouette furieuse des hommes qui se préci- 
pitent à l'assaut, la raideur des cadavres étendus, la 
désolation des maisons en ruines encore fumantes. » 

« Rien ne valait, pour un artiste aussi bien doué, 
la douloureuse démonstration par des faits. Ceux 
qui ont pu reprocher à de Neuville, d'avoir parfois 
peint et dessiné de chic, n'ont vraiment pas réfléchi 
que l'artiste avait sans cesse devant les yeux le meil- 
leur des modèles : l'ensemble des souvenirs. Ne 
savent-ils pas que de très grands artistes ont été ainsi 
organisés qu'ils peuvent retracer à point nommé, et 
à n'importe quelle distance de temps, les notes qu'ils 
ont prises mentalement, avec autant de certitude et 
de netteté que s'il s'agissait de feuilleter un calepin 
de croquis ? C'est cette « mémoire à tiroirs », ainsi 
que Géricault disait d'Horace Vernet, que possédait 
de Neuville. Mémoire précieuse, non pas seulement 
des lignes et de la couleur, mais encore de l'expres- 
sion dramatique. » 

« Dès le lendemain de la guerre, la manière de 
l'artiste se transforma à ce point que tous ses amis 
s'en étonnèrent. Elle devint plus rude, plus emportée, 
pleine d'une furia particulière. La couleur en était 
vigoureusement sabrée ; il semblait que ce fût peint 
avec un peu de la boue et du sang des champs de 
bataille. En 1872, de Neuville exposa un tableau 
dans cette manière qui fit sensation : Le bivouac 
devant le Bourget. Puis, aussitôt après, en 1873, Les 
dernières cartouches, dont le succès fut foudroyant et 
qui lui mérite la croix de la Légion d'honneur, » 



-87 — 

« Il faut avoir assisté aux écrasements de la foule, 
dit M. Arsène Alexandre, devant cette page célèbre ; il 
faut avoir encore dans Toreille les explosions d'en- 
thousiasme, il faut enfin se rappeler sa propre émo- 
tion devant cette toile d'une allure et d'un sentiment 
si profondément neufs, pour se rendre compte à quel 
point l'artiste avait frappé juste. Il n'y eût jamais 
peut-être, dans toute l'histoire de l'art national, une 
page qui devint aussi rapidement et aussi universel- 
lement populaire. Peut-être, autrefois, Jajfa avait-il 
soulevé de nobles enthousiasmes, peut-être les toiles 
de Vernet avaient-elles prodigieusement «amusé» la 
foule. Mais ici, ce n'était pas un majestueux et épique 
grandissement, ce n'était pas non plus cette sorte de 
représentation, de parade héroï-comique, où excellait 
Horace. C'était un drame, simple, poignant, qui était 
près, tout près de nous ; un élan d'un cœur d'artiste 
vers le cœur d'un peuple meurtri. Et l'on fût saisi à 
la gorge, on éprouva une violente, une sublime 
émotion devant ce récit d'un tout petit épisode de 
nos grandes infortunes, car ce récit contenait à la 
fois l'image de tous les héroïsmes de notre armée et 
de toutes les cruautés de la destinée envers elle. » 

« Remarquez combien nous étions loin des grands 
panoramas, des invraisemblables vues à vol d'oiseau 
de champs de bataille où des milliers d'hommes 
évoluent et se massacrent. Toute l'action se passait 
non pas même dans une rue, mais dans une simple 
chambre d'une misérable maisonnette, chambre 
grande de quelques pieds carrés. Ce n'était pas un 
bataillon, ni même une compagnie, dont on pouvait 
noter la bravoure désespérée. C'était une pincée 
d'hommes, à peine de quoi former une escouade, et 
n'appartenant même pas à un corps commun, réunis 
ici par d'affreuses et ignorées tourmentes. Le zouave 
s'y trouvait faisant le suprême coup de feu, avec le 
turco épargné par la mitraille de Wissembourg ; un 



mohik se rencontrait là, en compagnie d'un chasseur 
à pied. Et tous ces braves petits français répondaient 
au cercle des prussiens qui entouraient peu à peu la 
bicoque, répondaient aux balles qui perçaient les 
cloisons, réduisaient peu à peu la petite troupe, 
répondaient au feu, à la fumée qui suffoquait, à 
l'exaspérante disette de munitions, par le furieux 
« non I » qui demeure dans la mémoire d'un peuple 
longtemps après que les canonnades se sont tues. » 

« Puis, ils étaient si frappants d'expression ces 
désespérés, si nature ! Sans la moindre banalité, ils 
étaient ceux que nous avions croisés dans les débâ- 
cles ou vus partir pleins de rage pour de nouvelles et 
chaque jour plus inutiles boucheries. C'est ainsi que 
nous les avions admirés et plaints, noirs de poudre, 
les vêtements en lambeaux, mais le regard demeuré 
plein de feu et de fierté. De mauvais français purent 
dire, peu de temps après la guerre, que Toutrance 
dans la résistance avait été coupable et folle. Folle I 
la volonté de sauver la pairie ou de mourir avec elle ! 
Coupable ! Tespérance tenace de la voir à un moment 
inattendu se relever et finir par retrouver un lambeau 
de sa gloire passée I Les dernières cartouches de 
de Neuville furent une réponse à ce triste langage. 
Dans cette poignée de glorieux enragés, on pouvait 
voir comme une image en raccourci de l'armée fran- 
çaise toute entière. De Neuville, par son simple petit 
tableau, fut un de ceux, artistes, écrivains, orateurs, 
qui contribuèrent le plus efficacement à nous faire 
relever la têle, encore en pleine occupation prus- 
sienne, en plein abattement, nos blessures à peine 
cicatrisées. » 

(( Après le succès prodigieux des Dernières cartou- 
ches, tous les tableaux de de Neuville furent l'objet 
d'une avide curiosité aux Salons annuels, et si jamais 
il n'a retrouvé un triomphe aussi formidable, du 
moins il ne demeura pas inférieur à lui-même, et 



chaque année amena son œuvre dramatique, mouve- 
mentée, typique. » 

« En 1874, c'est le Combat sur la voie ferrée, d*un si 
beau mouvement, avec les soldats qui escaladent le 
talus ; ou encore, en 1875, Y Attaque d'une maison par 
le feu, à Villersexel, une des pages les plus électri- 
santes de l'artiste. » 

« Mentionnons, parmi les tableaux les plus impor- 
tants : Le combat dans une église, Tun des plus dra- 
matiques, avec la terrible mêlée qui s'engage dans 
l'escalier de l'orgue ; mais Le Bourget et le Cimetière 
de Saint-Privat sont peut-être les œuvres capitales de 
de Neuville. Le Bourget, avec le navrant défilé des 
blessés que l'on fait sortir de l'église devant la lourde 
insolence des vainqueurs ; le Cimetière de Saint- 
Privât, où toute une armée de prussiens se répand, 
l'élément français n'étant représenté que par un petit 
groupe de prisonniers qui attendent stoïquement la 
mort, ou pis encore, la captivité. » 

« Un tableau militaire, a écrit Baudelaire, n'est 
intelligible et intéressant qu'à la condition d'être un 
simple épisode de la vie militaire. » A ce compte, 
de Neuville peut être considéré comme un modèle, 
car le plus souvent les sujets de ses toiles sont pure- 
ment épisodiques, mais il semble que la philosophie 
de l'œuvre soit plutôt générale à mesure que le sujet 
est plus restreint. Il est, par exemple, impossible de 
mieux sj'mb^liser le dévouement et la bravoure 
qu'avec celte figure du Porteur de dépèches, qu'on 
dépouille, si calme et si hautain, devant l'insolence 
des officiers allemands attablés ; la résignation pa- 
triotique, qu'avec Les otages, ces braves gens, maire, 
curé et garde-champêtre, que l'on conduit sur la 
route de Montbéliard à Strasbourg, entre quatre 
hommes de la landwher et suivis de quelques 
uhlans ; la gaieté enfin, la gaieté française que ni 
le froid ni les privations ne peuvent abattre, qu'avec 



-90- 

le spirituel tableau du Concert aux avant-postes. 
En 1877, Deneuville expose La passerelle de la gare 
de Styring, « en 1878, année de l'Exposition univer- 
selle, la diplomatie intervient et la peinture militaire 
est bannie du Champ-de-Mars. C'est chez M. Goupil, 
rue Chaptal, qu'il faut l'aller trouver. M. de Neuville 
avait là : le Bourget (30 octobre 1870) ; la Surprise au 
petit jour; de Montbéliard à Strasbourg ; Courrier 
intercepté. Des aquarelles et des dessins complétaient 
son exposition qui eût un succès retentissant. » 

« Avant de poursuivre, continue M. Montrosier, 
nous dirons pourquoi le Bourget, en projet depuis le 
siège, n'a été terminé qu'en 1877. L'auteur le possé- 
dait complètement, il n'avait qu'à le peindre, mais un 
personnage lui manquait pour cela. Ce personnage, 
c'était le commandant Brasseur qui était, lors de la 
fatale journée, à la têfe des voltigeurs et qui s'était 
conduit en héros. Le peintre le cherchait partout, et 
il ne le découvrit que longtemps après, du côté des 
Invalides, n'ayant que sa pension pour vivre, et pas- 
sant son temps à tourner toutes les pièces de son 
modeste mobilier. Avec le commandant Brasseur, 
témoignage vivant du devoir à la patrie, l'artiste 
enleva la scène de verve, et elle devint ce que l'on 
sait : un chef-d'œuvre. » 

« Ce chef-d'œuvre représente le moment où tout est 
terminé pour nous. La garde prussienne vient d'arra- 
cher le village à ses derniers défenseurs. Huit offi- 
ciers et une vingtaine d'hommes n'ont pas voulu se 
rendre. Retranchés dans l'église, ils se sont défendus 
jusqu'à la dernière extrémité, et il avait fallu les 
fusiller par les fenêtres et amener du canon pour les 
forcer à se rendre. L'officier que l'on rapporte blessé 
sous le porche est le lieutenant Grisey des grenadiers 
de l'ex-garde (128* de marche). Les deux officiers pri- 
sonniers, qu'on voit désarmés au premier rang à droite, 
sont MM. Brasseur, chef de bataillon aux voltigeurs 



-91- 

(128* de marche) et le capitaine Ozon de Verrie, des 
mobiles de la Seine. )>/En campagne par Jules Richard/. 

« De toutes les œuvres qui ont été inspirées par le 
Siège de Paris, Le four à chaux, l'épisode de la ba- 
taille de Champigny, est certainement Tune des plus 
émouvantes, une de celles dont le magnifique éclat 
doit nous aller droit au cœur. 

« On connaît cet épisode, retracé d'une manière si 
frappante par M. A. de Neuville. » 

« Après avoir pendant plus d'une heure supporté, 
avec des pertes sensibles, le feu de rartillerie enne- 
mie, qui pointait des hauteurs de Cœuilly et de 
Villiers, les batteries françaises du Four-à-chaux 
s'étaient retirées et avaient pris position dans le ravin 
de la Lande, à peu de distance du bois du Plant ; une 
seule batterie était demeurée en avant du Four-à- 
chaux. Il était alors 10 heures du matin (2 décembre 
1870). » 

« Profitant de la supériorité de son feu, écrit le 
« général Ducrot dans son histoire de la Défense de 
« Paris, l'ennemi reforme ses colonnes et devient 
« menaçant sur toutes les pentes de Cœuilly. Une 
« masse de tirailleurs, défilés derrière les vergers, les 
« haies, les clôtures, nous fusillent à petite distance; 
« un certain nombre, postés dans l'enclos de la 
« Maison-Rouge, nous font surtout beaucoup de mal. 
« Une compagnie du 122^ s'élance sur cette maison ; 
« malgré un feu violent, nos hommes arrivent au 
« pied des murs et s'emparent des deux faces nord 

« de l'enclos mais l'ennemi, se retirant derrière 

« les faces opposées, couvre de balles tout le jardin 
« et nous empêche d'y pénétrer. Pris de flanc et à 
« revers par les tirailleurs embusqués sur les pentes 
« de Cœuilly, nos soldats se trouvent bientôt dans 
« une situation très critique et sont contraints de se 
« retirer. » 

« Les défenseurs de la Maison-Rouge se lancent à 



- 94 - 

« notre poursuite, pendant qu'un bataillon prussien 
« du régiment n° 49, sortant du petit bois, cherche à 
« nous couper la retraite. Le colonel de la Monne- 
<c raye, du 122®, à la tête de trois compagnies de son 
« régiment, se précipite sur le flanc du bataillon 
«prussien : à peine a-t-il fait quelques pas qu'il 
« tombe mortellement frappé. » 

« Mais les compagnies, dans un élan furieux, pour- 
suivent leur mouvement ; elles sont bientôt rejointes 
par quelques mobiles et quelques hommes du 121*, 
et se jettent à la baïonnette sur les prussiens qu'elles 
bousculent dans la Platrière. » 

« Alors on vit les poméraniens du régiment n°49 
lever la crosse en l'air et se rendre prisonniers. » 

« C'est ce point précis de l'épisode que M. de Neu- 
ville ressuscite dans une admirable toile aux propor- 
tions monumentales. Il a écrit là une des victoires 
qui nous font le plus d'honneur, si partiel qu'en ait 
été le retentissement. 

A gauche, sur le flanc de la Platrière aux murs éventrés, 
soldats de ligne et mobiles se [)récipitent avec une furia toute 
française : à côté sur le devant de la construction, un groupe 
de soldats prêts à tirer. A droite, en un pli de terrain, d'autres 
soldats, debouts, dont la plu[)art sont blessés, et, dans le fond, 
un officier ennemi faisant de la main signe de cesser le feu, 
tandis que derrière lui, se pressent ses hommes dont on voit les 
crosses levées dans la poussière et la fumée. Au premier plan, 
à gauche, un mobile qui vient d'être blessé au front, puis, cou- 
chés sur le sol, des cadavres et d'autres blessés qui se raidissent 
en un dernier effort, et semblent comprendre qu'un rayon de 
victoire vient éclairer leur agonie ! 

Le Cimetière de Saint-Privat (18 août 1870) et le 
Porteur de dépêches (septembre 1870) exposés au Salon 
de 1881, valent à l'artiste sa nomination d'officier de 
la Légion d'honneur. « Ces deux compositions sont 
au moins égales à leurs aînées par la tournure altière 
qu'elles affectent. Leur succès, Tangoisse qu'elles ont 
produite sur des milliers de spectateurs, l'enthou- 



-6à- 

siasme qu'elles ont soulevé dispensent de s'y attarder 
Iongten^)s. Pourtant, ajoute M. Montrosier, il nous 
parait utile de raconter les difficultés qu'a eues Fau- 
teur pour les reconstituer sur des documents pris sur 
place. v> 

« Depuis longtemps, M. de Neuville voulait exé- 
cuter son travail et glorifier ainsi un des plus beaux 
faits de la campagne 1870-71, mais il ne pouvait 
obtenir de l'ambassade allemande l'autorisation né- 
cessaire pour visiter le champ de bataille et surtout 
• pour y faire des esquisses. Il partit donc à ses ris- 
ques et périls et alla tout d'abord à Metz, où il 
séjourna quelques jours et où il put croquer sur le 
vif les officiers allemands au milieu desquels il se 
trouvait. Il alla ensuite se loger dans une auberge à 
Sainte-Marie-aux-Chênes et de là entreprit ses recher- 
ches, poussa jusqu'à Saint-Privat, toujours question- 
nant, dessinant, remplissant ses carnets de notes. Ce 
manège inspira des soupçons aux gendarmes alle- 
mands, qui le filèrent, et un beau jour on vint pour 
l'arrêter et pour saisir tous ses matériaux. Il put 
heureusement s'échapper, et c'est ainsi que la pein- 
ture militaire compte deux belles pages de plus. » 

Les peintres de bataille se plaisent généralement 
aux allures militaires ; Horace Vernet semblait être 
un officier ; sanglé qu'il était, dans sa redingote à 
plis, le buste bien cambré, portant la barbiche, 
comme c'était alors la mode; Deneuville lui aussi 
avait bien l'allure militaire, et lorsqu'il revint d'étu- 
dier les champs de bataille de Metz pour son tableau 
Le cimetière de Saint-Prioat, un douanier devant 
lequel il allait ouvrir sa valise dit, en portant militai- 
rement la main à sa casquette : on ne visite pas les 
bagages de Messieurs les officiers. 

Mais il est encore d'autres tableaux peu connus à 
Paris, et qui remuèrent le peuple anglais ; ainsi, cer- 
tains épisodes de la guerre contre les zoulous : lia 



- èi - 

Défense de Rorke* s Drift et Mort poup le drapeau, La 
reine Victoria se fit apporter le premier de ces ta- 
bleaux et, charmée, en commanda un à Tartiste. 

Chez de Neuville, tout se résume en un mot, Ten- 
train, et avec cela une activité prodigieuse. M. Gœts- 
chy, dans Texcellente notice qui sert d'introduction 
au catalogue premiei: de la vente qui eût lieu les 5 et 
6 mai 1886, dit : La série toute entière de ses tableaux 

— je parle de ceux-là surtout qui l'ont rendu fameux 

— tient entre ces deux dates : 1872, le Bivouac devant 
le Bourget — 1885, le Parlementaire, Or, m'est avis 
qu'en ces treize années, il n'a pas moins de trois 
cents œuvres, y compris, s'entend, le Panorama de 
Rézonville et celui de Champigny, Le chiffre a son 
éloquence I 

« Le hasard me fournit un jour, continue 
M. Gœtschy, l'occasion de constater combien son 
ardeur était grande et son activité grande aussi. 
C'était à Tété de 1881, quelques jours après qu'avait 
paru dans VOfficiel, le décret qui lui conférait le 
grade d'officier de la Légion d'honneur. Ayant décidé 
de convier quelques intimes à fêter, avec lui, cette 
distinction nouvelle, il voulut bien m'inviter en cette 
qualité. » 

« C'était à la fin de juillet, la température était 
pesante, et le ciel chargé d'orage. Au moment où 
nous nous disposions à quitter le restaurant de la 
Cascade, où le dîner s'était donné, la pluie se prit à 
tomber si violemment que nous dûmes regagner 
notre salon en hâte, et attendre que le ciel se fût 
éclairci. L'éclaircie ne se produisant pas, il fallût 
bien se décider à partir. De Neuville, en ce temps là, 
passait la belle saison dans une villa qu'il avait louée 
entre Suresnes et Saint-Cloud, sur les bords de* la 
Seine. Il m'offrit l'hospitalité, que j'acceptai. » 

« Nous nous couchâmes à trois heures du matin 
environ. Il était six heures à peine, on me réveille, 



et qui vois-je ? de Neuville botté, coiffé, ganté, 
m'annonçant que sa voiture était prête et qu'il était 
temps d'aller travailler. » 

« Il suffisait d'ailleurs, qu'on le sût à Paris, pour 
être assuré de le rencontrer dans son. hôtel n? 89 du 
boulevard Pereire devant son chevalet, furieusement 
occupé à « quelque chose de nouveau ». Ce quelque 
chose de nouveau qui devait s'appeler plus tard d'un 
nom de tableau glorieux : le Combat sur la voie 
ferrée, le Bourget, Saint-Privat, Villersexel, la Porte de 
Longboyaii, les Dernières cartouches, avec lesquelles 
il avait fondé sa renommée, le Parlementaire, où s'est 
dépensé pour la dernière fois, son incomparable 
talent de peintre militaire. » 

« Il vivait retiré, tout à son labeur, heureux de 
goûter, sa journée finie, les douceurs reposantes du 
chez soi, ayant fait deux parts de sa vie, et les consa- 
crant du même cœur, l'une à son art, l'autre à celle 
qui fut la compagne dévouée de ses mauvais et de 
ses bons jours, son conseiller le meilleur et le plus 
sûr, sa plus fidèle et sa plus chère affection. » 

Deneuville, ainsi que le peintre Hamon, « avait 
épousé une amie des mauvais jours ; tout lui était 
bleu et rose, dit Alphonse Karr ; c'est là, c'est derrière 
ce bonheur que la mort s'était embusquée et l'atten- 
dait. » 

M. Paul Déroulède a dit au lendemain de sa mort : 

« La peinture d'histoire a fait cette semaine une 
grande perte. 

« La France perd en lui un artiste sans pareil ; 
nous perdons, nous tous qui l'avons connu et aimé, 
un camarade et un compagnon d'une cordialité tou- 
jours vivace et généreuse. 

« Il est vraiment mort jeune, cet être ardent et sin- 
cère en qui la vie n'avait rien éteint jusqu'au jour où 
l'odieuse maladie qui l'a emporté est venue le frapper. 

« Il avait conservé toutes les bontés, toutes les 



tendresses^ et tous les emportements de la jeu- 
nesse. 

« La fougue qui éclate dans ses œuvres, il l'appor- 
tait aussi dans ses attachements ou dans ses aver- 
sions, et encore celles-là étaient-elles passagères, 
tandis que rien n'a jamais lassé son cœur. 

« Nous ne nous sommes connus qu'au lendemain 
de la guerre, et dès la première poignée de main, les 
sympathies qui nous attiraient l'un vers l'autre, 
s'étaient nouées en amitié solide. 

« 11 m'a souvent raconté la misère de ses débuts, 
ses dessins vendus au jour le jour, pour un morceau 
de pain ; puis les succès de ses premiers tableaux, en 
dépit de ce reproche incessamment jeté : ce n'est 
qu'un dessinateur I 

« Étrange mot d'ordre qui semblait vouloir con- 
damner à ne jamais manier le pinceau celui dont le 
crayon même peignait déjà. 

(( Car nul, même Doré n'a su mieux que de Neuville 
colorer ses moindres croquis, leur donner non pas 
seulement le geste et la tournure, mais la note et le 
ton, la lumière et le relief. Et toutes ces qualités de 
son crayon, il les retrouvait sur sa palette. 

« Quelle intensité de vie ! Quelle réelle animation 
des êtres I Quelle admirable composition des groupes 
et des sites, du tableau et des personnages I 

« De toutes les vérités qui animent une toile, il 
possédait la plus rare ; la vérité de l'expression. 

« Tout parle dans ses œuvres, tout marche et tout 
combat. 

« Il a puissamment su rendre, dans tous ses ta- 
bleaux de bataille, l'idée glorieuse du danger. 

« C'est en quoi ce grand consolateur a si bien 
honoré nos défaites. Il a fait comprendre et voir que 
le triomphe prussien n'a jamais été que la victoire 
du nombre et qu'il suffirait d'une inégalité, moins 
écrasante pour rétablir nos destins. 



- 97 - 

« Il a démontré l'héroïsme inutile, mais sublime^ 
de nos soldats et de nos chefs. 

« Sans exagération, sans forfanterie, avec un sen- 
timent exact et poignant de nos efforts, il a célébré 
nos courages, relevé nos cœurs. 

« Ses tableaux militaires sont comme autant 
d'admirables ex-voto suspendus aux murs du temple 
de la Patrie, en remerciement des miracles d'énergie 
qui ont sauvé l'Honneur. 

« Aussi est-ce vraiment une bonne œuvre nationale 
que sa fière œuvre artistique. 

« Cette tâche gatriotique et bienfaisante, je suis 
sûr qu'il n'a pas été seul à l'accomplir ; je crois 
même et j'espère qu'elle sera continuée par les autres 
dans la mesure des forces de chacun. Mais que 
Détaille me pardonne, qu'ils me pardonnent aussi 
tous ces jeunes peintres de talent, qui sont les élèves 
ou les seconds, de l'un ou de l'autre de ces deux 
maîtres, je ne veux, dans ce jour de deuil, rien 
regarder que de Neuville, rien louer que son œuvre. 

« Mon admiration pour lui a commencé avec cette 
page si heureusement populaire la dernière car- 
touche ; elle a continué depuis, s'accroissant tou- 
jours à chacune de ses merveilleuses évocations 
ineffaçables et inoubliables : le Combat sur la voie 
ferrée, la Prise d'une maison crénelée, le Cimetière de 
Saint'Privat, la Défense du, Bourget, l'admirable 
épisode du Four à chaux, dans le panorama de 
Champigny. 

« Je ne cite là que quelques toiles préférées, ce 
qui ne dit pas que je n'aime pas les autres ou que 
Xe les oublie. 

« Son dernier tableau, l'un des plus beaux peut-être 
qui ait dû la vie à cette main créatrice, inerte main- 
tenant, représente l'entrée d'un parlementaire prus- 
sien dans une ville en ruines. 

« L'ennemi s'avance, les yeux bandés, au milieu 



1^98 - 

des soldats français qui le conduisent ; à gauche, 
auprès d'une casemate à demi effondrée, un vieux 
garde-national en faction, tout transi de froid, la 
tête enveloppée d'un foulard sous son képi déformé, 
regarde tristement passer le vainqueur. Mais de 
l'autre côté de la rue, voici que se dresse toute fré- 
missante de douleur et de haine une femme du 
peuple vêtue de deuil ; elle serre contre elle son fils 
orphelin. 

« Sa bouche crie l'anathème contre le meurtrier ; 
elle tend vers lui son poing chargé de colère et de 
malédictions. 

« Rien de plus poignant que ce geste, rien de plus 
saintement farouche que ce jeune visage enfiévré 
d'indignation. Cette figure vengeresse est d'une telle 
puissance d'expression que la grandeur du sentiment 
grandit la scène. 

« Ce n'est plus une Française qui souffre et qui 
s'indigne au passage d'un Prussien, c'est la France 
elle-même, la France en deuil et en larmes, veuve 
du Pays perdu, qui maudit l'Allemagne conquérante 
et qui la voue à l'incessante exécration des siens 
jusqu'au jour prédit de la réparation et de la ven- 
geance. 

« Alphonse de Neuville avait, comme Edouard 
Défaille, vaillamment fait son devoir de soldat pen- 
dant la campagne de 1870. Il suffit de voir ce tableau 
pour s'en convaincre. 

« Je ne crois pas que personne ait mieux connu 
l'armée, qu'aucun l'ait aimée davantage, que qui que 
ce soit en ait plus éloquemment parlé. 

(( Il était par excellence le peintre de la bravoure 
et du fait d'armes. 

« Il meurt en pleine célébrité, en plein talent, en 
pleine sève. 

« Rien n'aura manqué à sa jeune gloire que la 
gloire même de sa Nation. 



— S9— 

« Quels chefs-d'œuvre éclatants nos drapeaux \\c- 
torieux n'eussent-ils pas inspirés à ce patriote qui a 
si vigoureusement réhabilité nos soldats vaincus ! » 

C'est bien à Deneuville que peut s'appliquer cette 
pensée d'Alphonse Karr : ce que je trouve de plus 
heureux pour un artiste en tout genre, c'est être soi, 
et produire une œuvre qui, si vous n'aviez pas existé 
ne serait pas née. 

Salons : 

1859. Deneuville, Alphonse-Marie, né à Saint-Omer 
(Pas-de-Calais), élève de M. Picot, rue de Breda, 26. 

841 Siège de Sébastopol ; assaut du 18 juin 1855, 
quatre heures du matin. 

Le 5® bataillon de chasseurs (commandant Garnier), tôte 
d'attaque de la colonne d'Autemarre, après avoir enlevé la 
batterie Gervais à la baïonnette et envahi le faubourg de la 
Karabelnaïa, se maintient dans les positions ennemies, sous le 
feu croisé de Malakoff, des forts du Nord et des vaisseaux em- 
bossés dans la rade. Il est soutenu par une fraction du 19c de 
ligne (colonel Monèque). Décimés par la mitraille, pressés de 
tous côtés par les colonnes russes débouchant du faubourg, les 
chasseurs défendent pied à pied le terrain. A leur tête, le com- 
mandant Garnier reçoit trois blessures et voit tomber autour de 
lui tous ses officiers. Le 5o bataillon opéra sa retraite par le 
ravin de Karabelnaïa. 

842 Siège de Sébastopol; assaut du 18 juillet 1855. 

1861. de Neuville, même adresse. Mcd. 3^ cl. (his- 
toire) 1859. 

851 Chasseurs à pied de la garde impériale à la 
tranchée ; siège de Sébastopol. 

1864. Neuville, Alphonse de, Méd. 3*^ cl. 1859, méd. 
2« cl. 1861. Ex.Boulevard du Temple, 35. 

1429 Episode de la bataille de Magenta, (T. h. 236% 
1. 3540. 
Signé à gauche : A. de Neuville 1864. 



_ 100 — 

Les chasseurs à pied de la garde et le 2c régiment de zouaves, 
lancés sur le village de Magenta, en délogent l'ennemi après un 
combat acharné de rue en rue, de maison en maison. 

« Quelle vérité saisissante dans les types et les mouvements 
de ces hommes, ivres de l'enthousiasme que promet la victoire ! 
dit M. Jean Rousseau ; comme ils s'élancent et comme ils se 
culbutent ! Quelle figure terrible que celle de ce chasseur qui 
se renverse en arrière, les deux mains sur ses yeux, aveuglé 
par un coup de feu qui lui a couvert le visage de sang ! Un joli 
et frappant détail, qui semble pris sur nature, ce sont toutes 
ces fumées et tous ces éclairs qui traversent la toile et qui par- 
tent on ne sait d'où. On croit entendre le pif! paf ! des coups 
de feu. » (U Univers illustré]. 

Ce tableau, au musée de Saint-Omer, est accom- 
pagné de l'autographe suivant : 

« Mon cher capitaine, vous qui étiez à Magenta, 
« venez donc voir mon tableau. J'ai essayé de repro- 
« duire un des épisodes de cette affaire. Vous me don- 
(( nerez des conseils dont j'ai grand besoin. Merci 
(( d'avance et bien à vous. Alph. de Neuville. » 

Cet autographe prouve quel soin consciencieux 
l'artiste apportait à l'exécution de ses tableaux. 

1865. — Même adresse. 

1597 Sentinelle avancée ; guerre d'Italie. 

1598 Faust et Valentin. (Gœthe, Faust). 

1867. — Même adresse. Hors concours. 

1134 Combat de ^ San-Lorenzo ; expédition du 
Mexique. 

Une batterie d'artillerie de la garde engage l'action en ouvrant 
le feu de ses six pièces sur les retranchements mexicains. 
L'infanterie a déposé les sacs et attend le moment de charger. 

M. Armand Silvestre nous dit que « les destinées 
dfe ce tableau furent curieuses. Il fut acheté, un beau 
matin, par un Turc, à qui son noble maître avait 
donné la mission de lui acheter une figure nue. Ce 



— lOi — 

curieux ambassadeur n*en trouvant pas qui eût 
exactement les dimensions prescrites, se rabattit sur 
une toile militaire. C'est ainsi que les goûts concu- 
piscents d'un homme de l'Orient furent déçus, et 
qu'un spectacle héroïque lui fut offert pour une 
peinture voluptueuse qu'il attendait ». 

1868. — Même adresse. 

1859 Mort du général Espinasse ; dessus de porte. 
(Pour le palais archiépiscopal de Bordeaux). M. de la 
Maison de l'Empereur et des Beaux- Arts. 

1889. — Même adresse. 

1801 Eclaireurs (ïavant-garde passant une rivière ; 
Crimée. (T. h. 209% 1. 3320. 
Signé A. DE Neuville 1869. 

Ds passent une rivière sur un bateau. Un sous-lieutenant se 
tient debout à l'avant, pendant qu'un soldat, dans l'eau jus- 
qu'aux genoux, tire la barque chargée de plusieurs hommes. 
L'un d'eux, à l'arrière, se fait un porte-voix de ses deux mains 
pour héler un cavalier en vedette à rarrière-i)lan. 

« M. Deneuville, dit M. F. de Monnecove à propos de ce ta- 
bleau, s'est épris d'un goût particulier pour les chasseurs à 
pied, c'est tout naturel de la part d'un audomarois, séduit 
comme tant d'autres par l'allure vive et franclie de ces merveil- 
leux soldats qui passent tous par Saint-Omer, deviennent nos 
hôtes et restent nos amis ; nous l'avions vu déjà les grouper 
pour l'action, pour l'embuscade, pour l'assaut ; cette fois, non 
moins exact, non moins heureux, il nous les montre au repos, 
calmes, insouciants, partant pour leur rude labeur comme pour 
une partie de plaisir. Cette excellente toile, déjà populaire, est 
attachante au possible. » 

Au musée de Lille. Donné par le gouverne- 
ment, 1869. 

1870. — Même adresse. 

2088 Chasseur à pied ; clairon. 

2089 Infanterie de ligne ; caporal clairon. 

Ces études très crânement peintes, écrit M. Félix de Monne- 



— 102 — 

cove, démontrent le travail consciencieux d'un artiste qui se 
prépare, par l'exécution des détails à la composition de l'en- 
semble. 

1872. — Même adresse. 

1169 Bivouac devant le Bourget, après le combat 
du 21 décembre 1870. 

1170 Femmes de pêcheurs sur la plage à Yport 
(Seine-Inférieure). 

1873. — Même adresse. 

1109 Le halage au cabestan; Yport. 

1110 Les dernières cartouches ; défense d'une maison 
cernée par l'ennemi. 

M. A. de vPontmartin a dit de ce tableau lors de son apparir 
tion : « Je défie l'homme le plus indiiférent, l'ennemi le plus 
acharné du chauvinisme, de regarder sans une émotion pro- 
fonde le tableau de M. de Neuville : Les dernières cartouches. » 

Il ajoute : « Ce pathétique tableau n'est pas seulement une 
excellente œuvre d'art ; il a une valeur historique, indépendante 
de ses modestes dimensions ; car les quelques types qu'il nous 
présente sous des traits si exacts, si saisissants, font partie 
essentielle de l'histoire de la guerre. J'ajoute hardiment qu'il 
possède une valeur morale ; car il réagit contre ce sentiment 
d'humiliation, de découragement et de rage stérile dont une 
nation comme la nôtre a peine à se défendre en se déshabituant 
de la victoire. » (Voir p. 86 et suiv.) 

Ce tableau vaut à Alphonse Deneuville sa nomina- 
tion dans la Légion d'honneur. 

1874. — Même adresse. 

1389 La récolte du varech, à Yport, Appartient à 
M. Chevalier. 

1390 Combat sur une voie ferrée ; armée de la Loire, 
1870-71. 

Des mobiles viennent soutenir une attaque engagée par des 
chasseurs à pied. « Un talus, un rail, et au second plan, un taillis 
où nos mobiles et nos chasseurs à pied ont réfoulé les prus- 
siens. Dans cet étroit espace, tout un drame militaire, retracé 



- 103 — 

avec cette puissance de vérité et de vie dont Tartiste est coutu- 
mier. » 

1875. — Même adresse. 

1538 Une surprise aux environs de Metz ; août 1870. 

« Que de poésie poignante dans ce rayon de soleil d'été qui 
éclaire si joyeusement à l'intérieur les débris saccagés d'un 
mobilier coquet, tout d'or et de soie, dans le coup de feu tiré 
du premier étage à travers les festons de roses grimpantes qui 
enguirlandent encore cette maison élégante, où s'abritait na- 
guère le plus tranquille bonheur ! Un prussien ivre remontant 
de la cave, s'arrête stupéfait à la vue des trouble-féte. Un Ilot de 
vin se répand sur les objets d'art brisés, sur les brillants chif- 
fons arrachés évidemment à la garde-robe d'une jeune femme, 
et le sang du combat qui interrompt l'orgie va s'y mêler ; déjà 
l'un des nôtres tombe frappé en pleine poitrine. » 

1539 Attaque par le feu, d'une maison barricadée et 
crénelée ; armée de l'Est ; Villersexel, le 9 janvier 1871. 

« Après une lutte sanglante, Villersexel était enlevé, à la fin 
de la journée, par les troupes du 18*^ corps. Fortifiés dans plu- 
sieurs maisons, les allemands n'en continuaient pas moins un 
feu meurtrier sur nos soldats. Ceux-ci, après avoir vainement 
essayé d'enfoncer les portes barricadées, coururent chercher, 
dans les greniers et sous les hangars, des fagots et de la paille 
qu'ils vinrent amonceler contre l'obstacle. Ainsi allumé, le feu 
se propagea rapidement. Tout ce qui restait d'allemands dans 
Villersexel fut tué ou pris. » 

« Parmi nos peintres de scènes militaires, le premier rang ap- 
partient toujours à M. de Neuville dit encore M. Félix de Monne- 
cove. Son grand tableau intitulé : Attaque par le feu, iVune 
maison barricadée et crénelée ; armée de l'Est ; Villcrscxcly le 
9 janvier 1871, est incontestablement l'un des plus grands 
succès du Salon, et la gravure l'a rapidement popularisé. C'est 
bien la peinture fidèle de la rage qui saisissait nos soldats, en 
face de cet ennemi toujours prudent, toujours retranché, et qui 
se débarrassait souvent de ses adversaires avant que ceux-ci 
pussent le découvrir. L'ensemble de la scène est saisissant et 
passionné, comme tout ce qui vient de cet artiste qui sait pein- 
dre, la bataille, parce que, soldat lui-même pendant nos plus 



— 104 — 

mauvais jours, il a pu l'étudier sur le vif. Son second tableau, 
de dimension plus restreinte, représente une Surprise atix en^ 
virons de Metz ; il est plein de fine observation et d'entrain, 
l'officier français s'élance en avant avec le plus magnifique en- 
train, et le soldat allemand, qui s'écroule terrifié, parce qu'il 
ne sait où s'abriter, donne à la scène une note comique qui 
contraste avec le calme de deux officiers prussiens, apparaissant 
à une fenêtre du premier étage, et dont l'un assure son pince- 
nez, afin de mieux ajuster ses coups de revolver. » 

A ce même Salon, l'éminent artiste, M. Louis Noël, 
exposait un buste en bronze de son compatriote 
Alph. Deneuville. 

1877. — Rue Legendre, 14 (Parc Monceau). 

1591 La passerelle de la gare de Styring ; bataille de 
Forbach, le 6 août 1870. 

Les allemands se sont emparés des bâtiments de la gare, 
défendue par quelques chasseurs du 3e bataillon. Les quais et 
la passerelle jetée sur la tranchée du chemin de fer de Sarre- 
bruck deviennent le théâtre d'un combat acharné, où Ton se 
fusille à cinquante pas, les prussiens tirant par les fenêtres 
barricadées, les chasseurs s'embusquant derrière les wagons. 
Un instant, l'arrivée d'un renfort (un bataillon du 74e de ligne) 
permet à nos soldats de reprendre l'offensive ; mais bientôt, 
accablés par de nouvelles masses prussiennes, ils sont forcés de 
battre en retraite. 

1592 Portrait de M. Paul Deroulède. 

1881. — Même adresse. 

1723 Le cimetière de Saint-Privat (18 août 1870). 

Le maréchal Ganrobert (6e corps) avait résisté toute la journée 
avec ses 20.(XX) hommes et ses 66 pièces de quatre, aux 
90.(XX) hommes de la garde royale prussienne, du 40® corps 
et du corps saxon. A la chute du jour, accablé de cette longue 
lutte, écrasé par le feu convergent de 272 pièces, débordé par 
sa droite, presque entouré, sans munitions, ayant vainement 
réclamé le secours de la garde, il était forcé d'abandonner 
Saint-Privat en flammes. Les débris du 9® bataillon de chas- 



— i05 — 

seors, des 4^, lO® et 12e de ligne y étaient laissés pour protéger 
la retraite, en tenant jusqu'à la dernière extrémité. 

Les rues, les maisons furent défendues pied à pied contre le 
torrent des troupes allemandes envahissant le village par toutes 
les issues à la fois. L'effort suprême de résistance se concentra 
dans le petit cimetière de l'église, au centre môme du village. 
Et là furent pris ou tués les derniers défenseurs, cernés de 
toutes parts, et à bout de force et de munitions. 

Mais la défaite du 6c corps seul coûtait à l'armée prussienne 
10.400 hommes ; et le lendemain, le roi Guillaume télégraphiait 
à la reine Augusta : « Ma garde a trouvé son tombeau devant 
Saint-Privat. » 

1724 Un porteur de dépêches ; Sainte-Marie-aux- 
Chênes, près Metz (septembre 1870). T. h. 150S 1. 200^ 

Un sous-officier déguisé en paysan cherchant à pénétrer dans 
Metz pour y porter des dépêches, est pris par une patrouille de 
hussards, puis amené devant un état-major prussien, interrogé 
et fouillé. Un émissaire découvert était immédiatement passé 
par les armes. (Voir p. 89). 

Ce Salon de 1881 devait être le dernier, et ses deux 
tableaux valent à l'artiste la croix d'officier de la 
Légion d'honneur. 

Une autre gloire lui était réservée. Sur la place 
Wagram s'élève la statue de Deneuville, avec ces 
simples lignes : 

A Alphonse de Neuville 

1836 — 1885 

Varmée, ses admirateurs, ses amis. 

C'est ainsi que l'on écrit l'histoire !.. Alphonse 
Deneuville est né en 1835. 

A ce dernier Salon de Deneuville, en 1881, se trou- 
vait, avec ses dernières œuvres, son portrait par 
M. Duez. Il est représenté dans son atelier, de trois 
quarts, tourné à droite, le bras gauche sur un tableau 
placé sur un chevalet ; la main droite appuyée sur 
la hanche, tient un pinceau. 

Pour Alphonse Deneuville, comme pour Léon Belly 



- 106- 

et pour François Chifflart. l'exposition centennale de 
l'art français, en 1889, donnait l'occasion de voir à 
nouveau quelques-unies de ses œuvres ; 

534 La batterie d*artillerie dans la neige ; (inachevé), 

535 Le parlementaire ; (insLchcve), 

536 Le grenier de Champigny, 

Ces trois tableaux étaient la propriété de Madame 
veuve Alph. Deneuville. 

537 Les dernières cartouches. Salon 1873, apparte- 
nait à M. C.-J. Lefebvre. 

Dans la section des dessins et des aquarelles se 
trouvaient onze dessins et trois aquarelles, 457 à 466, 
reproduisant divers types militaires et des fragments 
de ses grands tableaux. 

Dans celle de la gravure, Alphonse Deneuville était 
encore représenté par six illustrations pour YHistoire 
de France racontée à mes petits-enfants, n° 391 ; 
illustrations qui appartenaient à sa veuve. 

L'exposition universelle de 1900 a vu réapparaître 
aussi, avec deux tableaux de Léon Belly et un dessin 
de François Chifflart, deux tableaux de Deneuville : 

510 La passerelle de Styring, bataille de Forbach, 
le 6 août 1870, esquisse appartenant au musée de 
Péronne. 

511 Le cimetière de Saint-Privat, le 18 août 1870, 
qui appartenait à M. Bessonneau. Ce tableau qui a 
été exposé à Saint-Omer, lors du Concours régional 
en 1884, se trouve actuellement au musée du Louvre. 

1213 Le mot d'ordre; aquarelle. 

M. Gœtschy a publié, sous ce titre : Les jeunes 
peintres militaires, (Paris 1878), une très intéressante 
notice qu'accompagnent quelques superbes repro- 
ductions des œuvres d'Alphonse Deneuville.. 

Cette notice est complétée par un autographe suivi 
d'un Catalogue des œuvres de de Neuville, 

« Je vous envoie, mon cher Gœtschy, le catalogue 



— 107- 

« de mes œuvres, autant que fai pu les retrouver. 
« Il y a dans le nombre beaucoup de petits tableaux 
« à un ou deux personnages. J'ai souligné les plus 
« importants, 

« Je vous serre cordialement la main et suis bien 
« à vous. Votre dévoué A. de Neuville ». 

Catalogue. 

1859 Le 5« bataillon de chasseurs à la batterie Gervais 

(18 juin 1855). 3« médaille. 

1860 Garibaldi à la bataille du Volturne. 

1861 Chasseurs à pied de la garde à la tranchée devant 

Sébastopol. 2* médaille. 

1862 Un rendez-vous de chasseurs dans la forêt de La 

Neuville, 

1863 Une sentinelle avancée. 
Faust et Valentin. 

1864 Les chasseurs à pied de la garde et le 2* zouaves 

dans les rues de Magenta (bataille de Magenta). 

1865 Mort du général Espinasse à Magenta. 
1867 Bataille de San-Lorenzo. 

1869 Chasseurs à pied traversant la Tchernaia. ^Eclai" 

reurs d'avant-gardej. 

1870 Chasseur à pied (clairon). 
Infanterie de ligne (clairon). 

1871 Intérieur d*une chaumière à Yport. 
Une jeune fille au puits. 

Une lessiveuse. 

Femmes d'Yport attendant sur la plage le retour 

des pêcheurs. 
Le puits de la Place d*Yport, 
Un jeune mendiant. 
Un plat de poissons. 
La promenade du soir dans une ville de province. 

1872 Bivouac devant le Bourget après le combat du 

27 décembre 1870. 
Bateaux sur la grève au soleil. 



— iffi -- 

Efft Fée d'une ruelle à Ypori, 

Un cabestan. 

Une plage à V heure du bain . 

Le calvaire d'Yport. 

Lm^enses ^ur les rochers à mer baisse. 

Bateau goudronné à grand feu. 

Un chemin creux. 

Une plage après la pluie. 
t878 Les dernières cartouches. 

Les ramasseuses de varech. 

L'escalier du port. 

L'appel du mousse. 

La cigarette du chasseur. 

Mobile en faction. 

La lessive au soleil. 

Une ruelle à midi. 

Cavalcade sous la falaise. 

Les traînards du bataillon. 
t874 Combat sur une voie ferrée. 

Loisirs de garnison. 

Une tranchée sous Paris. 

Surprise aux environs de Metz. 

Combat sur les toits (Floing, ppès Sedan). 

Un pionnier prussien. 

Caporal clairon de chasseurs. 

Un chasseur. 

Un dragon. 

Trompette de dragons. 

Un artilleur. 
1875 Attaque par le feu d'une maison barricadée et 
crénelée (Villersexel). 

Le mot d'ordre. 

Jeune mobile. 

Sergent porte^fanion (Chasseurs à pied). 

Sergent porte-fanion (Infanterie de ligne). 

Portrait du vicomte René de S..., commandant 
les mobiles de la Nièvre, 



Caporat de chasseurs boaêotm&mi 

Volontaire d'an an (5F^ Dngoa»). 

Une vieille brisqae (5^ Dragons). 

Une politesse à Fancien. 

Le repos pendant la manœuvre. 

Un sapeur de planton. 

Mobile au repos. 

Sentinelle perdue. 

Marin dans la tranchée. 

Attaque dans une rue de village en plein svieil. 

Un dragon (ancienne tenae). 

Chasseur à cheval (petite tenue). 

Un zouave. 

Un turco. 

Un franc-tireur. 

Un bavarois. 

Sergent de zouaves. 

Sapeur du génie. 

Poste d'observation dans un grenier de Cham- 

pigny. 
Chasseur à pied essuyant sa baïonnette. 
Turco sous la neige. 

Un hussard (7™* régiment, tenue de 1830). 
Bavarois (tenue d'hiver). 
Le soir de Frœschviller. 
1876 Chasseur de la garde impériale (1"" empire). 

Un officier de mobiles devant la suiferie du 

Bourget. 
Prisonniers allemands dans l'église de Villersexel, 

le lendemain de la bataille. 
Un mobile breton. 
Clairon d'infanterie de ligne. 
La courte-échelle. 
Un mobile parisien» 
Un fantassin prussien. 
Porte-fanion d'infanterie de marine. 
Porte-fanion de chasseurs à pied. 



^ iiO ^ 

La pipe du eapçral, 

Caporal-clairon de zouaves. 

L'escalade^ 

Un renseignement. 

Un poste dangereux, 
1877 La passerelle de Vusine de S ty ring. 

Surprise au petit jour. 

Sapeur de chasseurs à pied. 

Un tambour, 
. Un sapeur de la ligne. 

Clairon d'infanterie de marine^ 

Caporal-clairon (Chasseurs à pied). 

Portrait de M. P. Deroulède. 

Clairons au repos. 

Un trompette de hussards. 

Chasseurs à pied faisant Vexercice. 

Une vedette de hussards. 

Pose d'une sentinelle avancée. 

Un officier de uhlans^ 

Un officier d'Etat-major. 

Portrait: de M. Georges Berthaut, officier d'or- 
donnance du duc d'Aumale* 

Qui vive? 

Un courrier intercepté (estafette de uhlans arrêtée 
par des francs-tireurs). 

De Montbéliard à Strasbourg — en route pour 
les prisons allemandes. 

Une sentinelle avancée indique sa route à un 
officier d' Etat-major. 

Une visite d'un général aux avant-postes (en voie 
d'exécution). 

Cette liste, déjà considérable, est loin d'être com- 
plète puisqu'elle s'arrête à Tannée 1877. Parmi les 
tableaux, à signaler jusqu'au décès du maître en 
1885, il en est un entre autres qui devait figurer à 
l'exposition de 1884 : M. de Carayon à la tête de ses 
mobiles et qui n'y a point paru. 



-m - 

 la suite de son compte-rendu du Salon de 1882, 
M. F. de Monnecove donne ainsi la description du 
Panorama de la bataille de Champigny. 

c Qaand on a traTersé le couloir sombre, qui a poar bat de 
reposer les yeux de la lumière extérieure et de les préparer au 
spectacle qui les attend sur Tobservatoire du panorama, on 
arrive an diorama qui représente Tintérieur d'une maison de 
Champigny y sur la place de la Pompe, pendant la nuit, entre 
les deux journées de la bataille, d'après un dessin de M. Al- 
phonse de NeuTUle, extrait du livre « A coups de fusils » que 
M. Ernest Lépine a publié sous le pseudonyme de Quatrelles, 

c Pais on monte quelques marches, on se trouve sur la plate- 
forme, et on éprouve un véritable éblouissement. Tout autour 
de soi, on découvre la magnifique région arrosée par la Marne 
et que limitent à l'horizon Paris, le Mont-Valérîen, la redoute 
de Saint-Maur, les villages de la Va renne et de Sucy. les hau- 
teurs de Chennevières, de CcBuilly et de Villiers, le plateau 
d'ÂTTon, les forts de Rosny et de Xogent, le donjon de Vin- 
cennes. Cest au milieu d'un paysage plein de variété et brossé 
de main de maître que se déroulent les épisodes de la bataiHe. 

€ Le spectateur est placé sur le Plateau du Signal, f-res'jue à 
l'aile droite de l'armée française. 

c En regardant Paris, on a sur la gauche la partie peinte par 
M. Alphonse de Neuville. 

c Au pied du plateau, dans 1^ direction de Paris, on \oit U 
plaine de Poaiangi:^. av^c les r^iif:r*f:n fr^âno^ji-îes et les hatteries 
de soutien qui canonnent ie* porîiilofj» pnj-i-îierines. 

« Le village près da sç.ecVîteLr e^t CL%r:.f igny. enlevé le 
30 novemb re aux ail e m;j n d.^ . f ^^ r- ^i e* -. ;: •• ! e.^ IrÀ-Ji. k Ira ve r« I ea 
arbres, on voit hriller ies ^.i-:x de -h M^rre : aa del.ï. est la 
presqu'île de SaÎG'-M:» :r. 

« En ce mo rr.eL' C :. ;j r:. :. '. gr. ■; e •*. . > *. :. é>i '.r- ': ; n e 1 1; •*.e s c h ^ r- 
née. Les wn r^-r fi. :, e r ^---r -. ; - .<:>.. rr. \ :. r . >/; . «^^ r. . e r. '. e r. '» ^ r. i ■ e t:.n ti n 
i la £a ve c r d ^ .^ r -: . . . . > r i . «: i r . ; f- > ■■; , ': r. '. . : r -: r.. '• t. \ r «: r. r, - . t:. >. '. » 

nos solda %J! r%f.'-*=*.', ^» '.•«'• >,-' ^ ' ' '-"' <•>. "-r* • t'^^i'* 't'te.tf.. '* 

attaine r.i.".r *.ï<*" .-■■* '*'.' '"s' ■■' * r^v ''^ ,■•'''■■'•.' ^ *\ . * f/* ^-t. 

^^^^^^ ^ ^ • »■ aaPr ,.«■ P-v ■#■> p ^* ■ a . ■ Tp t / 'p «v •■■ ■■ ^» 9 S »mw ''''** 

n^Sl*r,ir* -^.■- -^^ .-* -* - * #>^V' ** ' j 'r '/''""'■. ^/' ^•'' ^^'/'*''*» 



— il2 — 

voisines ;nous tenons également la chaussée du pont ; là, des 
soldats du 113c, abrités derrière leurs sacs placés sur le parapet, 
répondent aux tirailleurs prussiens, embusqués dans quelques 
maisons très rapprochées et dans la tranchée qu'on voit dans 
la prairie, non loin du pont. 

« Dans l'intérieur du village combattent le 35e, le 42e et le 
114e (division Faron) ; nos fantassins cheminent à la sape de 
maison en maison. 

« Sur le flanc de Ghampigny on voit un petit jardin avec ses 
murs crénelés, d'où jaillissent des coups de feu. Cet enclos a 
joué un grand rôle dans la défense. Le matin, au moment de 
l'irruption des allemands, une quarantaine d'hommes, dont trois 
officiers, s'y étaient jetés ; depuis lors leur fusillade avait em- 
pêché la marche en avant de l'ennemi, et, bien qu'exposés au 
feu plongeant du Parc en pointe et de la Platrière, ils luttèrent 
ainsi jusqu'à deux heures. Alors, réduits de moitié, à bout de 
munitions, ne pouvant percer le mur d'arrière, faute d'outils, ils 
se jetèrent hors de l'enclos par la rue des Roches qu'enfilait le 
feu des allemands ; plusieurs tombèrent frappés à mort, et les 
survivants allèrent continuer la lutte dans les maisons de la rue 
du Pont. 

« Dans la petite plaine entre Ghampigny et le pied du plateau 
que domine l'observatoire, on aperçoit les débris de la lutte du 
matin. Plus près, des fantassins et quelques mobiles repren- 
nent l'offensive ; on les voit passer par les brèches et franchir 
les murs des jardins, pour se joindre à la colonne qui, venant 
du Plateau du Signal, aborde la Platrière dont les murs noirs 
se pressent tout près du spectateur. 

« Là, on se bat sur des tas de charbon, sur des amas de 
pierre à chaux. Un bataillon prussien sortant d'un petit bois 
qu'on voit derrière la grande maison de la Platrière s'est 
avancé contre les carrières, et avait été refoulé par trois com- 
pagnies du 122e, conduites par le colonel de la Monneraye et le 
commandant Aillery. La majeure partie était rentrée dans le 
bois, mais cinquante poméraniens du régiment n» 49 avaient 
été acculés au mur à pic de la Platrière ; on les voit qui deman- 
dent à se rendre. (Yoir pp. 91, 92.) 

a Plus près, le capitaine adjudant-major Forest-Defaye, du 
122c, mortellement frappé, vient de rouler aux pieds de son 
cheval. 

« A gauche de la Platrière, on ramasse des prisonniers relu- 



giés derrière des charrettes^ et déjà nos tirailleurs répondent att 
feu des allemands, embusqués dans le chemin creux de la Pla- 
trière et dans le petit bois. 

« Au premier plan est un fantassin blessé qui tend ses car- 
touches à un mobile. 

« Là finit la portion du panorama exécutée par M. Alphonse 
de Neuville ; il a peint le fantassin blessé ; le clairon de mobiles 
est de M. Détaille.; on distingue les signatures des deux auteurs. » 

« Notre regretté compatriote, Alphonse de Neu- 
ville, dit encore M. Félix de Monnecove à propos du 
Salon de 1887, revit dans les manifestations artisti- 
ques de cette année ; une vaste toile circulaire repro- 
duit, au Panorama national, situé à Paris, rue de 
Berri, n° 5, la fin de la Bataille de Rezonville (Grave- 
lotte), livrée sous Metz, le 16 août 1870 ; il en a peint 
la moitié, le reste est Toeuvre de M. Edouard Détaille. 

« Le spectateur placé au nord de Rezonville, sur le chemin 
de Villers-au-Bois, est au point de jonction de la garde impériale 
(général Bourbaki) et du 6c corps (maréchal Ganrobert). 

« Il est sept heures du soir ; le feu de la mousqueteric s'éteint 
lentement de part et d'autre ; l'action paraît terminée, bien que 
la droite prussienne vienne de recevoir un nouveau renfort par 
l'arrivée de la 25c division hcssoise du 4 9c corps (Manstein). 
L'artillerie de la garde impériale et les batteries du 6c corps 
français continuent néanmoins à canonnerles positions alle- 
mandes et à inquiéter les ralliements de leurs troupes de pre- 
mière ligne. 

« La partie exécutée par Alphonse de Neuville commence à 
l'endroit où l'on aperçoit à l'horizon, la route bordée de peu- 
pliers qui part de Gravelotte et qui se dirige vers Gonflans. 
C'est par cette route que l'empereur Napoléon s'est éloigné le 
matin, se dirigeant sur Verdun, afin do rejoindre l'armée com- 
mandée par le maréchal do Mac-Mahon. 

« A la gauche des cuirassiers do la garde impériale et, près 
du spectateur, des dragons, lo fusil sur la cuisse, gardent un 
groupe de prisonniers allemands. Dans ce groupe on distingue 
des cuirassiers du régiment no 7 (cuirassiers de Magdebourg), 
des uhlans du régiment no -16 (uhlans de l'Almark), des hussards 
rouges du régiment no 3 (hussards de Brandebourg), et des 

8 



- iU - 

fantassins. — D'autres dragons gardent des chevaux allemands, 
près d'un lavoir où l'on a établi une ambulance. 

« Au-dessus du lavoir, sur une croupe arrondie, sont les 
lignes de la cavalerie française, division de Forton (brigade 
Murât, d*-*»" et 9c dragons ; brigade de Grammont, 7e et dOe cui- 
rassiers). — Des dragons de cette division ont ramassé les 
lances des uhlans dispersés, et l'on aperçoit à l'horizon flotter 
les banderolles noires et blanches de ces trophées. 

« La route qui conduit à Vlllers-au-Bois est jonchée de cada- 
vres de cavaliers allemands. Sur ce chemin, en effet, est venue 
se terminer la charge célèbre du 7« cuirassiers allemands et du 
16c uhlans. Des quatre escadrons de ces régiments on ne put 
en reformer qu'un seul. Les cuirassiers avaient perdu 7 officiers, 
489 hommes et 209 chevaux ; les uhlans, 9 officiers, 474 hom- 
mes et 200 chevaux. — Cette charge, dirigée par le général de 
Bredow, est célèbre en Allemagne sous le nom de a Chevauchée 
de la mort ». 

« En avant de sa brigade se trouve le général prince Joachim 
Murât, celui-là même auquel le conseil d'Etat, reformant une 
décision illégale, vient de rendre son grade. Plus loin dans la 
plaine, le général de Forton, le colonel Durand de Villers et les 
pelotons d'escorte. 

« Le régiment des zouaves de la garde impériale, de la bri- 
gade Jeanningros (division Picard), a été placée par le général 
Bourbaki en soutien des batteries d'artillerie de la même garde. 

« Des zouaves, des artilleurs blessés se dirigent vers les am- 
bulances. 

« Au premier plan, un officier de chasseurs à pied, blessé à 
la tête, appuyé sur son ordonnance, serre la main à un officier 
de dragons et à un officier d'état-major. 

« On aperçoit à l'horizon les fumées de la bataille qui s'étend 
en diagonale sur Mars-la-Tour et la ferme de Greyère, point 
extrême de la droite de l'armée française. 

« Il convient de le rappeler, le soir, vers 8 heures, les alle- 
mands essayèrent une nouvelle attaque sur Rezonville. La garde 
impériale les repoussa aisément cette fois et bientôt tout se 
taisait sur ce vaste champ de bataille. 

« La perte des français en tués, blessés ou disparus s'élevait 
à seize mille neuf cent soixante hommes ; celle de l'armée alle- 
mande à près de quinze mille huit cents. 

<k Les brillantes qualités de notre grand peintre militaire se 



-- lis - 

^retrouvent toutes dans cette composition magistrale et saisis* 
santé, avec la sincérité de reproduction et la fougue d'exécution 
qui lui étaient familières, i» 

Alphonse Deneuville faisait partie de la Société 
des aquarellistes français et les expositions de cette 
Société eurent aussi leur part de ses productions. 

En 1883, figuraient trois esquisses pour le pano- 
rama de la Bataille de Champigny. 

En 1885 : 

1 Destruction du télégraphe dans un port de Nor^ 
mandie (Etretat) par des hussards prussiens (1870-71) ; 
aquarelle sur toile. 

« Si vous rétablissez ce que nous détruisons là, dit l'officier 
allemand, (en ^adressant au maire d'Etrotat et au curé) le vil- 
lage brûlé, et dix mille francs d'amende. » 

2 Devant Bel fort ; aquarelle faite pour le numéro 
illustré du Figaro, Appartient à M. Donatis. 

3 Cuirassiers allemands, régiment /7° 7. Officier, tenue 
de guerre. Appartient à M"'*^ H. Roger Jourdain. 

4 Un artilleur de 1810. Appartient à M. Raymond 
Duez. 

5 Hussards. Brigadier, tenue d'été. 

6 Dragon en vedette. Appartient à M. Bailly, prési- 
dent de la Société des Artistes français. 

D'une activité qui ne s'est jamais démentie, Al- 
phonse Deneuville a illustré un grand nombre de 
publications ; il n'est guère possible d'en donner la 
nomenclature complète. 

L'histoire de France, jusqu'en 1789, par M. Guizot, 
de 1789 à 1843 par M'"*^ de Wilt née Guizol, comprend 
sept volumes qui sont illustrés de 015 gravures. 

A coups de fusil par Quatrelles, trente dessins 
parmi lesquels, page 117, le curé de Saint-Charlc- 
magne sous les traits de l'abbé Montcuuis doyen de 
Guines, dont le portrait original est la propriélé de 
M°*® Lengaigne-Deneuvillc. Ce portrait est reproduit 
en tête du volume : Vie et poésies de Vabbé Monteuuis, 



— ifi8 -^ 

3fft Fée d'une ruelle à Yport, 
Un cabestan. 

Une plage à l'heure du bain. 
Le catvaire d'Yport. 
Letyemes ^nr les rochers à mer ba^e. 
Bateau goudronné à grand feu. 
Un chemin creux. 
Une plage après la pluie. 
1878 Les dernières cartouches. 
Les ramasseuses de varech. 
L'escalier du port. 
L'appel du mousse. 
La cigarette du chasseur. 
Mobile en faction. 
La lessive au soleil. 
Une ruelle à midi. 
Cavalcade sous la falaise. 
Les traînards du bataillon. 

1874 Combat sur une voie ferrée. 
Loisirs de garnison. 

Une tranchée sous Paris. 

Surprise aux environs de Metz. 

Combat sur les toits (Floing, près Sedan). 

Un pionnier prussien. 

Caporal clairon de chasseurs. 

Un chasseur. 

Un dragon. 

Trompette de dragons. 

Un Ofrf illeur. 

1875 Attaque par le feu d'une maison barricadée et 

crénelée (Villersexel). 
Le mot d'ordre. 
Jeune mobile. 

Sergent porte-fanion (Chasseurs à pied). 
Sergent porte-fanion (Infanterie de ligne). 
Portrait du vicomte René de S..., commandant 

les mobiles de la Nièvre, 



Caporat de chasseurs boatonnant ses^ gtiélres. 

Volontaire d'un an (5^ Dragons). 

Une vieille brisque (5™® Dragons). 

Une politesse à V ancien. 

Le repos pendant la manœuvre. 

Un sapeur de planton. 

Mobile au repos. 

Sentinelle perdue. 

Marin dans la tranchée. 

Attaque dans une rue de village en plein soleil. 

Un dragon (ancienne tenue). 

Chasseur à cheval (petite tenue). 

Un zouave. 

Un turco. 

Un franc-tireur. 

Un bavarois. 

Sergent de zouaves. 

Sapeur du génie. 

Poste d'observation dans un grenier de Cham- 

pigny. 
Chasseur à pied essuyant sa baïonnette. 
Turco sous la neige. 

Un hussard (7™® régiment, tenue de 1830). 
Bavarois (tenue d'hiver). 
Le soir de Frœschviller. 
1876 Chasseur de la garde impériale (l®** empire). 

Un officier de mobiles devant la suiferie du 

Bourget, 
Prisonniers allemands dans Véglise de Villersexel, 

le lendemain de la bataille. 
Un mobile breton. 
Clairon d'infanterie de ligne. 
La courte^chelle. 
Un mobile parisien. 
Un fantassin prussien. 
Porte-fanion d'infanterie de marine. 
Porte-fanion de chasseurs à pied. 



La pipe du caporal. 

Caporal-clairon de zouaves. 

Uescalade^ 

Un renseignement. 

Un poste dangereux, 
1877 La passerelle de Vusine de Styring. 

Surprise au petit jour. 

Sapeur de chasseurs à pied. 

Un tambour. 

Un sapeur de la ligne. 

Clairon d'infanterie de marine. 

Caporal-clairon (Chasseurs à pied). 

Portrait de M. P. Deroulède. 

Clairons au repos. 

Un trompette de hussards. 

Chasseurs à pied faisant V exercice. 

Une vedette de hussards. 

Pose d'une sentinelle avancée. 

Un officier de uhlanSi 

Un officier d'Etat-major. 

Portrait: de M. Georges Berthaut, officier d'or- 
donnance du duc d'AumalCk 

Qui vive? 

Un courrier intercepté (estafette de uhlans arrêtée 
par des francs-tireurs). 

De Montbéliard à Strasbourg — en route pour 
les prisons allemandes. 

Une sentinelle avancée indique sa route à un 
officier d' Etat-major. 

Une visite d'un général aux avant-postes (en voie 
d'exécution). 

Cette liste, déjà considérable, est loin d'être com- 
plète puisqu'elle s'arrête à l'année 1877. Parmi les 
tableaux, à signaler jusqu'au décès du maître en 
1885, il en est un entre autres qui devait figurer à 
l'exposition de 1884 : M. de Carayoïi à la tété de ses 
mobiles et qui n'y a point paru. 



— 111 — 

A la suite de son compte-rendu du Salon de 1882, 
M. F. de Monnecove donne ainsi la description du 
Panorama de la bataille de Champigny, 

« Quand on a traversé le couloir sombre, qui a pour but de 
reposer les yeux de la lumière extérieure et de les préparer au 
spectacle qui les attend sur l'observatoire du panorama, on 
arrive au diorama qui représente Tintérieur d'une maison de 
Champigny, sur la place de la Pompe, pendant la nuit, entre 
les deux journées de la bataille, d'après un dessin de M. Al- 
phonse de Neuville, extrait du livre « A coups de fusil, » que 
M. Ernest Lépine a publié sous le pseudonyme de Quatrelles. 

« Puis on monte quelques marches, on se trouve sur la plate- 
forme, et on éprouve un véritable éblouissement. Tout autour 
de soi, on découvre la magnifique région arrosée par la Marne 
et que limitent à l'horizon Paris, le Mont-Valérien, la redoute 
de Saint-Maur, les villages de la Varcnne et de Sucy, les hau- 
teurs de Chennevières, de Gœuilly et de Villiers, le plateau 
d'Avron, les forts de Rosny et de Nogent, le donjon de Vin- 
cennes. C'est au milieu d'un paysage plein de variété et brossé 
de main de maître que se déroulent les éi)isodes de la bataille. 

« Le spectateur est placé sur le Plateau du Signal, presque à 
l'aile droite de l'armée française. 

« En regardant Paris, on a sur la gauche la partie peinte par 
M. Alphonse de Neuville. 

« Au pied du plateau, dans la direction de Paris, on voit la 
plaine de Poulangis, avec les réserves françaises et les batteries 
de soutien qui canonnent les positions prussiennes. 

* Le village près du spectateur est Champigny, enlevé le 
30 novembre aux allemands. Par-dessus les toits, à travers les 
arbres, on voit briller les eaux de la Marne ; au delà, est la 
presqu'île de Saint-Maur. 

« En ce moment Champigny est le théâtre d'une lutte achar- 
née. Les wurtembergeois l'avaient brusquement envahi le matin 
à la faveur du brouillard, et presqu'cntièrcment repris ; mais 
nos soldats ramenés par leurs olficiers avaient bientôt reconquis 
la moitié du village. Ils avaient môme repoussé une deuxième 
attaque faite par les poméraniens. Des meurtrières, du clocher, 
des coins de rues, des vergers, les coups de feu se croisent de 
toutes parts. 

« Le clocher nous appartient ainsi que quelques maisons 



— 112 — 

vxvisines ;nous tenons également la chaussée du pont; là, des 
soldats du IdSc, abrités derrière leurs sacs placés sur le parapet, 
répondent aux tirailleurs prussiens, embusqués dans quelques 
maisons très rapprochées et dans la tranchée qu'on voit dans 
la prairie, non loin du pont. 

« Dans rintérieur du village combattent le 35e, le 42c et le 
114e (division Faron) ; nos fantassins cheminent à la sape de 
maison en maison. 

« Sur le flanc de Ghampigny on voit un petit jardin avec ses 
murs crénelés, d'où jaillissent des coups de feu. Cet enclos a 
joué un grand rôle dans la défense. Le matin, au moment de 
l'irruption des allemands, une quarantaine d'hommes, dont trois 
officiers, s'y étaient jetés ; depuis lors leur fusillade avait em- 
pêché la marche en avant de l'ennemi, et, bien qu'exposés au 
feu plongeant du Parc en pointe et de la Platrière, ils luttèrent 
ainsi jusqu'à deux heures. Alors, réduits de moitié, à bout de 
munitions, ne pouvant percer le mur d'arrière, faute d'outils, ils 
se jetèrent hors de l'enclos par la rue des Roches qu'enfilait le 
feu des allemands ; plusieurs tombèrent frappés à mort, et les 
survivants allèrent continuer la lutte dans les maisons de la rue 
du Pont. 

« Dans la petite plaine entre Ghampigny et le pied du plateau 
que domine l'observatoire, on aperçoit les débris de la lutte du 
matin. Plus près, des fantassins et quelques mobiles repren- 
nent l'offensive ; on les voit passer par les brèches et franchir 
les murs des jardins, pour se joindre à la colonne qui, venant 
du Plateau du Signal, aborde la Platrière dont les murs noirs 
se pressent tout près du spectateur. 

« Là, on se bat sur des tas de charbon, sur des amas de 
pierre à chaux. Un bataillon prussien sortant d'un petit bois 
qu'on voit derrière la grande maison de la Platrière s'est 
avancé contre les carrières, et avait été refoulé par trois com- 
pagnies du 122e, conduites par le colonel de la Monneraye et le 
commandant Aillery. La majeure partie était rentrée dans le 
bois, mais cinquante poméraniens du régiment n» 49 avaient 
été acculés au mur à pic de la Platrière ; on les voit qui deman- 
dent à se rendre. (Yoir pp. 91, 92.) 

« Plus près, le capitaine adjudant-major Forest-Defaye, du 
122c, mortellement frappé, vient de rouler aux pieds de son 
cheval. 

« A gauche de la Platrière, on ramasse des prisonniers relu- 



- W3 - 

giés derrière des charrettes^ et déjà nos tirailleurs rq)ondent au 
fea des allemands, embusqués dans le chemin creux de la Pla- 
trière et dans le petit bois. 

« Au premier plan est un fantassin blessé qui tend ses car- 
touches à un mobile. 

« Là finit la portion du panorama exécutée par M. Alphonse 
de Neuville ; il a peint le fantassin blessé ; le clairon de mobiles 
est de M. Détaille^* on distingue les signatures des deux auteurs. » 

« Notre regretté compatriote, Alphonse de Neu- 
ville, dit encore M. Félix de Monnecove à propos du 
Salon de 1887, revit dans les manifestations artisti- 
ques de cette année ; une vaste toile circulaire repro- 
duit, au Panorama national, situé à Paris, rue de 
Berri, n? 5, la fin de la Bataille de Rezonville (Grave- 
lotte), livrée sous Metz, le 16 août 1870 ; il en a peint 
la moitié, le reste est l'œuvre de M. Edouard Détaille. 

« Le spectateur placé au nord de Rezonville, sur le chemin 
de Villers-au-Bois, est au point de jonction de la garde impériale 
(général Bourbaki) et du 6c corps (maréchal Ganrobert). 

« Il est sept heures du soir ; le feu de la mousqueteric s'éteint 
lentement de part et d'autre ; Faction paraît terminée, bien que 
la droite prussienne vienne de recevoir un nouveau renfort par 
l'arrivée de la. 25o division hessoise du 19° corps (Manstein). 
L'artillerie de la garde impériale et les batteries du 6c corps 
français continuent néanmoins à canonner . les positions alle- 
mandes et à inquiéter les ralliements de leurs troupes de pre- 
mière ligne. 

* La partie exécutée par Alphonse de Neuville commence à 
l'endroit où Ton aperçoit à l'horizon, la route bordée de peu- 
pliers qui part de Gravelotte et qui se dirige vers Gonflans. 
C'est par cette route que l'empereur Napoléon s'est éloigné le 
matin, se dirigeant sur Verdun, afin de rejoindre l'année com- 
mandée par le maréchal de Mac-Mahon. 

f A la gauche des cuirassiers de la garde impériale et, près 
du spectateur, des dragons, le fusil sur la cuisse, gardent un 
groupe de prisonniers allemands. Dans ce groupe on distingue 
des cuirassiers du régiment n« 7 (cuirassiers de Magdebourg), 
des uhlans du régiment no 16 (uhlans de l'Almark), des hussards 
rouges du régiment no 3 (hussards de Brandebourg), et des 

8 



- iU - 

fantassins. — - D'autres dragons gardent des chevaux allemands, 
près d'un lavoir où l'on a établi une ambulance. 

« Au-dessus du lavoir, sur une croupe arrondie, sont les 
lignes de la cavalerie française, division de Forton (brigade 
Murât, l*-*'" et 9c dragons ; brigade de Grammont, 7e et dOe cui- 
rassiers). — Des dragons de cette division ont ramassé les 
lances des uhlans dispersés, et l'on aperçoit à l'horizon flotter 
les banderolles noires et blanches de ces trophées. 

« La route qui conduit à Villers-au-Bois est jonchée de cada- 
vres de cavaliers allemands. Sur ce chemin, en effet, est venue 
se terminer la charge célèbre du ?« cuirassiers allemands et du 
dôc uhlans. Des quatre escadrons de *ces régiments on ne put 
en reformer qu'un seul. Les cuirassiers avaient perdu 7 officiers, 
189 hommes et 209 chevaux ; les uhlans, 9 officiers, 174 hom- 
mes et 200 chevaux. — Cette charge, dirigée par le général de 
Bredow, est célèbre en Allemagne sous le nom de a Chevauchée 
de la mort ». 

« En avant de sa brigade se trouve le général prince Joachim 
Murât, celui-là même auquel le conseil d'Etat, reformant une 
décision illégale, vient de rendre son grade. Plus loin dans la 
plaine, le général de Forton, le colonel Durand de Villers et les 
pelotons d'escorte. 

« Le régiment des zouaves de la garde impériale, de la bri- 
gade Jeanningros (division Picard), a été placée par le général 
Bourbaki en soutien des batteries d'artillerie de la même garde. 

« Des zouaves, des artilleurs blessés se dirigent vers les am- 
bulances. 

« Au premier plan, un officier de chasseurs à pied, blessé à 
la tête, appuyé sur son ordonnance, serre la main à un officier 
de dragons et à un officier d'état-major. 

« On aperçoit à l'horizon les fumées de la bataille qui s'étend 
en diagonale sur Mars-la-Tour et la ferme de Greyère, point 
extrême de la droite de l'armée française. 

« Il convient de le rappeler, le soir, vers 8 heures, les alle- 
mands essayèrent une nouvelle attaque sur Rezonville. La garde 
impériale les repoussa aisément cette fois et bientôt tout se 
taisait sur ce vaste champ de bataille. 

« La perte des français en tués, blessés ou disparus s*élevait 
à seize mille neuf cent soixante hommes ; celle de l'armée alle- 
mande à près de quinze mille huit cents. 

<k Les brillantes qualités de notre grand peintre militaire se 



-- lis - 

^retrouvent toutes dans cette composition magistrale et saisis* 
santé, avec la sincérité de reproduction et la fougue d'exécution 
qui lui étaient familières, i» 

Alphonse Deneuville faisait partie de la Société 
des aquarellistes français et les expositions de cette 
Société eurent aussi leur part de ses productions. 

En 1883, figuraient trois esquisses pour le pano- 
rama de la Bataille de Champigny. 

' En 1885 : 

1 Destruction du télégraphe dans un port de Nor- 
mandie (Etretat) par des hussards prussiens (1870-71) ; 
aquarelle sur toile. 

* Si vous rétablissez ce que nous détruisons là, dit l'officier 
alleinand, (en ^adressant au maire d'Etretat et au curé) le vil- 
lage brûlé, et dix mille francs d'amende. » 

2 Devant Belfort ; aquarelle faite pour le numéro 
illustré du Figaro, Appartient à M. Donatis. 

3 Cuirassiers allemands, régiment n° 7. Officier, tenue 
de guerre. Appartient à M"'*^ H. Roger Jourdain. 

4 Un artilleur de 1870, Appartient à M. Raymond 
Duez. 

5 Hussards, Brigadier, tenue d'été. 

6 Dragon en vedette. Appartient à M. Bailly, prési- 
dent de la Société des Artistes français. 

D'une activité qui ne s'est jamais démentie, Al- 
phonse Deneuville a illustré un grand nombre de 
publications ; il n'est guère possible d'en donner la 
nomenclature complète. 

L'histoire de France^ jusqu'en 1789, par M. Guizot, 
de 1789 à 1843 par M"^*^ de Will née Guizot, comprend 
sept volumes qui sont illustrés de 615 gravures. 

A coups de fusil par Quatrelles, trente dessins 
parmi lesquels, page 117, le curé de Saint-Charlc- 
magne sous les traits de l'abbé Monteuuis doyen de 
Guines, dont le portrait original est la propriété de 
M™® Lengaigne-Deneuvillc. Ce portrait est reproduit 
en tête du volume : Vie et poésies de Vabbé Monteuuis. 



- 116 -^ 

Le drapeau par Jules Claretie, dessins hors texte 
datés 1878. 

Récits de guerre, Paris' assiégé par Jules Claretie, 
vingt dessins et reproductions en couleurs. 

Croquis militaires ; vingt dessins à la plume repro- 
duits en fac-similé par la photogravure. 

En campagne par Jules Richard. Tableaux et des- 
sins. 

D'autres reproductions se trouvent dans : Les ar- 
tistes modernes par Eugène Montrosier, Histoire de la 
peinture militaire en France par Arsène Alexandre. 

M. Gustave Gœtschy a publié une intéressante 
biographie d'Alphonse Deneuville, à laquelle sont 
joints un portrait et plusieurs reproductions de 
tableaux, dessins et croquis ; c*est également à 
M. Gœtschy que Ton doit la notice .qui précède le 
« Catalogue des tableaux, aquarelles et dessins prove- 
nant de Tatelier A. de Neuville » dont la vente a eu 
lieu les 5 et 6 mai 1886. 

Il n'est guère de journaux illustrés qui ne com- 
prennent quelques dessins de Deneuville ; auteurs 
et éditeurs appréciaient son talent, ils s'en récla- 
maient souvent et en abusaient quelquefois. Le 
livre des parfums par Eugène Rimmel comporte des 
« illustrations de A. de Neuville, Duhousset, Chéret, 
etc., » mais il n'en est qu'une seule de A. Deneuville; 
de même. Journal d'un voyage en Orient pRvle vicomte 
Savigny de Moncorps ; sur dix-neuf dessins, il n'en 
est qu'un de Deneuville. Nombre d'autres volumes 
pourraient être cités. Il en est même, et c'est ici 
qu'est l'abus, où l'éditeur mentionne : « Dessins et 
aquarelles de de Neuville, Détaille, Allongé, Baugines, 
Boutigny, Fraipont, Girardet.,, et six autres noms 
d'artistes par ordre alphabétique, sans que le nom de 
de Neuville, placé ainsi en vedette, figure dans au- 
cune des illustrations du volume. 

Si la réclame s'est ainsi emparée du nom de TaN 



— 117 — 

tiste aUdomarois, ce choix est justifié par la valeur et 
le mérite de ses œuvres ; œuvres que les musées et 
les galeries se font gloire de posséder. 

Au musée du Louvre appartient : 

Le cimetière de SainUPrivat ; Salon de 1881. 

Offert au musée du Louvre, par l'intermédiaire 
de M. Jules Cambon ambassadeur à Madrid. Ce 
tableau est présenté au public avec cette mention : 
« Donné par M. X... en souvenir de son père. » 
Le généreux donateur désirant rester anonyme. 

Ce tableau, à l'exposition de 1900, était la propriété 
de M. Bessonneau. 

Au musée du Luxembourg : 

Le Bourget. Esquisse de ce tableau célèbre. H. 53*^, 
1. 75®. — L'original appartient à M. Vanderbilt. 

Attaque par le feu d'une maison barricadée et cré- 
nelée à Villersexel. Première pensée de ce tableau. 
H. 62«, 1. 82«. 

Le parlementaire. Répétition du tableau original. 
H. 83S 1. 120*^. 

Ces trois tableaux ont été acquis à la vente pos- 
thume de l'artiste en 1886. 

Turca en tenue de campagne. Dessin rehaussé de 
gouache, h. 62*^, 1. 50°, également acheté à cette vente. 

Au musée de Versailles : 

Le Bourget. Dessin à la plume de ce tableau. Légué 
au musée de Versailles par Madame Alphonse Deneu- 
ville ainsi que le Portrait en pied de son mari par 
Diaz. L'artiste est représenté en veston d'atelier, le 
cou dégagé par un large col rabattu au-dessous du- 
quel flotte une lavallière noire ; debout sur une 
échelle, il peint le panorama de la Bataille de Cliam- 
pigng. 

Au musée de Saint-Omer : 

Episode de la bataille de Magenta, Salon de 1864. 



— 118 — 

L'aumône; dessin rehaussé d'aquarelle. H. 30*^,1. 40*^. 
Signé à gauche : A. Deneuville. Légué au musée de 
sa ville natale par M. Martel, ancien président du 
Sénat. 

Près d'un arbre, un vieillard est agenouillé au pied d'une 
croix gothique. Une amazone lui donne une pièce de monnaie ; 
près d'elle, galope un cavalier. 

Ce dessin remonte aux premières années de Deneu- 
ville. 

Au musée de Lille : 

Eclaireurs d'avant-garde. Salon 1869. 

Au musée de Péronne : 

La passerelle de Styring ; esquisse du tableau. 
Salon 1877. 

A divers, et notamment : 

A Saint-Omer : à M'"^ Lengaigne-Deneuville : Por- 
trait de Vartiste. T. h. 61, 1. 50. Il s'est représenté en 
costume d'atelier, tenant une palette de la main 
gauche ; près de lui, à droite, sur un chevalet, un 
tableau sur lequel un zouave sonne la charge à 
travers la fumée que domine un drapeau tricolore. 
Signé à droite : A. D. nov. 1857. 

Portrait de l'abbé Monteimis; doyen de Guînes, ami 
particulier de la famille Deneuville. Signé à gauche : 
Neuville 1876. Tableau fait à Saint-Omer chez le 
père de l'artiste. 

Jardin de la maison paternelle, le soir. 

chez M. Maurice Lengaigne, neveu de l'artiste : 

Portrait de M. Edouard Deneuville. 

Portrait de M""^ Edouard Deneuville; deux toiles 
ovales. 

Portrait en pied de M"^^ Lengaigne-Deneuville ; ta- 
bleau sur toile de petite dimension. 

chez M. Charles Hermant, germain de l'artiste : 

Les tirailleurs ; dessin au crayon signé A. Deneu- 



..^ 



- 119 — 

ville; h. 15*, 1. 20°. A ce dessin est joint dans un. 
même cadre : Portrait d'Alpb. Deneuville, dessin de 
Gamard d'après Duez. L'original de ce portrait se 
trouvait au Salon de 1881. 

chez Madame Thibaut-Royer : 

Unpauvreapeagle.il est debout et s'appuie de la main 
droite sur un long bâton ; sa main gauche tient celle 
d'un garçonnet qui lui sert de guide ; misérablement 
vêtu, il est coiffé d'un chapeau haute-forme déla- 
bré ; à sa droite sont deux enfants. Ce pauvre men- 
diant est resté peut-être encore dans le souvenir de 
quelques audomarois contemporains de l'auteur de 
cette notice. 

Œuvre des premières années de l'artiste, ce ta- 
bleau fut exécuté pour une loterie de charité orga- 
nisée par le pensionnat Saint-Denis, institution de 
jeunes filles, alors dans tout l'épanouisseinent de sa 
prospérité. 

Un dessin à la plume. Passage dangereux, militaire 
traversant un chemin creux, signé à droite A. de 
Nedville 1881, appartenait à M. Furcy Doazan. 

Dans une vente qui eût lieu à Saint-Onier eu dé- 
cembre 1893, figurait sous le n" 92 du catalogue, un 
dessin ainsi décrit : Soldat assis blessé ; lettre majus- 
cule V au pied de laquelle un soldat de la mobile est 
assis sur un tertre, la jambe gauche repliée. Ce 
dessin avait été exécuté pour un ouvrage relatif à la 
ville de Versailles. Signé et daté 1881. A mon frère 
Léon. H. 23S 1. W. 

L'une des rues de Saint-Omer sur laquelle donne 
l'école des Beaux-Arts porte !e nom d'Alphonse 
Deneuville; elle est perpendiculaire à la rue Onier 
Pley. 

Dans le parloir du lycée, est placé le busle en 
bronze du grand peintre mililaire, il est de Louis 
Noël son compatriote. S. 1875. Une reproduction 



— 120 — 

de ce buste se trouve chez Madame Lengaigne-Deneu- 
Ville. 

Une reproduction de la statue, qui décore la place 
Wagram à Paris, se trouve au musée de Saint-Omer. 

A Calais : 

chez M. Dutilloy notaire : Officier à cheval ; deux 
dames sont près du cavalier, un chien les accom- 
pagne. Aquarelle signée A. D. 1857. 

Cette aquarelle, exécutée à Calais, a été offerte par 
son auteur à Madame Hedde, grand*mère de Madame 
Dutilloy. 

Au Salon de 1890, sous le n° 4468, M. de Saint- 
Vidal a exposé un buste en terre cuite, de grandeur 
naturelle d'Alphonse Deneuville. 

Au Champ de Mars en 1897, sous le n° 94, figurait 
encore une jolie statuette bronze d'Alphonse Deneu- 
ville par M. Marquet de Vasselot. L'artiste est repré- 
senté debout, la tête découverte, tenant, d'une main, 
un album, de l'autre, un crayon. 
. L'année qui a suivi la mort de Deneuville, en 1886, 
a eu lieu une première vente de tableaux, aqua- 
relles, dessins, armes de guerre, coiffures militaires 
et pièces d'armement provenant de son atelier ; le 
catalogue de cette vente, ci-après reproduit, est 
accompagné d'un portrait de l'artiste d'après M. Paul 
Mathey, et d'une excellente notice biographique de 
M. Gustave Gœtschy que nous avons en grande 
partie reproduite. 

Cette vente qui a produit 304.575 francs a eu lieu 
les 5 et 6 mai 1886, avec le concours des experts 
MM. Georges Petit et Ch. Mannheim. 

Chaque tableau, étude, dessin de A. de Neuville, 
non signé, a été marqué d'une estampille : A. de Neu- 
ville. 

1 Le parlementaire. (V. pp. 97, 98.) H. 1"»40, 1. 2™10. 

Un officier do uhlans, envoyé comme parlementaire, est in- 



- 121 — 

traduit, un bandeau sur les yeux, dans l'enceinte d'une ville 
assiégée. 

Escorté d*un détachement de mobiles sous les armes, il mar- 
che la tète haute, suivi d'un trompette et du drapeau parlemen- 
taire fixé à une lance que porte un uhlan. 

Les ' habitants profitent de la trêve pour sortir de leurs mai- 
sons. Un groupe se forme sur la droite et une femme en deuil, 
son enfant dans les bras, se précipite sur le passage de l'officier 
pour rinsultcr et le menacer du poing. 

2 Héricourt. H. l'^lS, I. 0™82. 

L'ennemi occupe le village où les obus ont mis le feu. Une 
batterie d'artillerie française abandonne ses premières lignes et 
se porte sur une éminence couverte de neige où elle va prendre 
ses nouvelles positions. 

Un officier, debout sur ses étriers, entre deux attelages, s'ar- 
rête au milieu de la fusillade et, le bras levé, donne l'ordre de 
se mettre en batterie. 

Le village apparaît au fond du tableau, avec ses toitures 
couvertes de neige, sous un ciel sillonné d'obus. 

3 La batterie en danger. H. 1*"20, l. 0"»83. 

Une batterie d'artillerie française est attaquée par un esca- 
dron de dragons allemands qui est sur le point de l'envelopper. 
L'officier à cheval, le revolver au poing, tire à bout portant sur 
un cavalier qui tombe à la renverse. Hommes et chevaux ne 
forment plus qu'une mêlée terrible dans laquelle les combat- 
tants sont si rapprochés qu'ils engagent le combat à l'arme 
blanche. 

Les artilleurs, écrasés sous le nombre, commencent à faiblir 
et la pièce va tomber aux mains de l'ennemi, quand arrive à 
leur secours un escadron de cuirassiers qui débouche au galop 
sur la droite du champ do bataille. 

4 Une embuscade. H. 0"^83, 1. 1"^20. 

Une compagnie de chasseurs à pied s'est masquée dans les 
bois pour observer et dét(;ndre un pont de bois qui traverse une 
rivière. Tout à coup, un peloton de hussards allemands en 
reconnaissance est surpris au tournant du chemin ; la fusillade 
éclate, les cavaliers ont à peine le temps de riposter et ceux 
qui ne parviennent pas à s'enfuir tombent frappés à mort. 






_ 122 -- 

Leurs chevaux, affolés de terreur, prennent la fuite dans toutes 
les directions, 

5 Charge de cavalerie à Gravelotte. (16 août 1870). 

H. 36% 1. 48% 

Un régiment de dragons, le sabre au poing, charge à fond de 
train sur un régiment d'infanterie prussienne. 

Un des officiers, en tête de l'escadron, tombe à la renverse, 
frappé d'une balle. 

Sur la droite, apparaît le village autour duquel l'ennemi a 
entassé mille obstacles pour arrêter la cavalerie et s'embusquer 
plus à l'aise. 

Sur la gauche, débouche le gros de l'infanterie allemande. 

6 Le Bourget (30 octobre 1870). Réduction de ce 

tableau célèbre. H. 53% I. 75% 

Le Bourget, criblé d'obus et assailli par toute une division de 
la garde prussienne, venait do retomber au pouvoir de l'ennemi. 
Tout semblait fini. Mais, dans l'église du village, huit officiers 
français et une vingtaine d'hommes — des soldats du dépôt de 
la garde, des mobiles et des francs- tireurs de la Presse — résis- 
tèrent encore. Ils se défendirent jusqu'à la dernière extrémité, 
et il fallut les fusiller par les fenêtres et amener du canon pour 

forcer à se rendre les débris de cette brave troupe Général 

DucROT. (La défense de Paris.) (Voir p. 90.) 

7 La passerelle de la gare de Stgring, Réduction du 

tableau exposé au Salon de 1877. H. 68% 1. 1*". 

8 Attaque par le feu d'une maison barricadée et cré- 

nelée. Première pensée du tableau exposé au 
Salon de 1877. H. 62% 1. 82^ 

9 Episode de la bataille de Rezonville, (Précédem- 
ment décrit, pp. 113 et 114.) H. 1*"28, 1. 2'«10. 

10 Défense de la porte de Longbogau. Réduction du 
tableau. H. 52% 1. 80% 

L'ennemi occupe le parc de la Malmaison et cherche à enfon- 
cer une des portes, dite de Longboyau. Une poignée d'artilleurs 
et de gardes mobiles, encouragés par l'arrivée d'un bataillon de 
chasseurs à pied, se rue contre la porte pour empêcher qu'elle 
ne cède avant que leur artillerie n'ait eu le temps d'abandonaer 
la place et de se porter hors d'atteinte. 



— 123 — 

11 Le départ du bataillon. H. 1°», 1. 73^ 

La scène se passe de grand matin dans une rae pittoresque 
d'un village d'Alsace. 

Un clairon de chasseurs à pied parcourt les places et sonne 
le ralliement pour le départ. 

Sur le pas d'une porte, un brave paysan offre un dernier 
verre à un troupier, tandis qu'un sergent au milieu de la route, 
tient par la taille une jolie alsacienne qu'il embrasse à pleines 
joues. 

Plus loin, apparaît le gros du bataillon et un officier qui 
presse les retardataires. 

12 En avant! H. 83^ 1. 1™20. 

Un commandant de mobiles, à la tête de son bataillon, en- 
traine ses hommes à l'ennemi d'un geste énergique. 

Devant eux, les troupes allemandes, déployées en tirailleurs, 
soutiennent un feu nourri en se repliant sur le village qui oc- 
cupe le fond du tableau. 

Un obus éclate au premier plan, sur le liane de la colonne. 

13 Mobiles réfugiés dans une grange, à Bapaume. 

H. 73S 1. 92^ 

Une compagnie de gardes mobiles s'est réfugiée dans une 
grange où elle s'apprête à se défendre. Un officier, debout 
contre la porte large ouverte, observe attentivement les abords 
du village couverts de neige et les maisons voisines, où renncnii 
reste encore invisible. D'un geste, il recommande le silence à 
Sa troupe, comme s'il prévoyait un danger imminent. 

14 Attaque des redoutes de Tel-el-Kébir . H. 0"^83, 

1. 1'"20. 

Les troupes écossaises arrivent dans les derniers retranche- 
ments de l'ennemi et essuient un feu de mousqueterie. 

15 Sous-officier de hussards. H. ()'"49, 1. 0"^39. 

16 Turcosur un champ de bataille. H. 0"\)1, 1. 0"™29. 

17 Surprise au petit jour. Première pensée du tableau. 

H. 0™37, 1. 0"^53. 

18 Poste de vedettes de hussards. H. 0"^60, 1. 0"^92. 

L'une des vedettes sur un ])ctit pont de bois, surveille la 
vallée, tandis que l'autre, sur une liauteur, observe Thorizon. 



— 124 — 

19 Combat sur une ^^aie ferrée, (Armée de la Loire, 

1870-71). Réduction du tableau exposé au Salon 
de 1874. H. O'^Sô, 1. 0™52. 

Des mobiles viennent soutenir une attaque engagée par des 
chasseura à pied. 

20 Solférino. H, 0'"73, 1. 0™92. 

21 Magenta, H. 0M5, 1. 0™56. 

22 Prise de Tel-el-Kébir. H. 0'"86, 1. 1™21. 

Le combat tire à sa fin. Les écossais franchissent les fossés 
et grimpent sur les talus, sous la mitraille et les feux incessants 
de la redoute. 

33 Etude pour Vaquarelle : Destruction du fil télé- 
graphique à Etretat. H. 0™26 1/2, 1. 0'"18 1/2. 

24 Clairon de chasseurs à pied en tenue dé campagne, 

H. 0"^54, 1. 0"»45. 
Figure à mi-corps. 

25 Sapeur de chasseurs à pied allumant sa pipe, 

H. 0*"54, 1. 0'"45. 

Figure à mi-corps. 

26 Chasseurs à pied, sac au dos, H. 0™54, 1. 0*"45. 

27 Clairon et havre-sac. Etude. H. 0"54, 1. 0'"45. 

28 Intérieur d'église, H. 0"^28, 1. 0^19. 

29 Paysage aux environs de Pierrefonds, H. 0*"14, 

1. 0"^23. 

30 Dans les orgues de Véglise de Néris, H. 0"14, 1. 0"23. 

31 Sentinelle dans le parc de Villiers. H. 0"»14, 1. 0"»23. 

32 Les Plâtreries, paysage près Fontainebleau, H. 0™14, 

1. 0"»23. 

33 Intérieur de Véglise de Villersexel, H. O'"^, 1. 0^23. 

34 Un village près de Pierrefonds, H. 0™14, 1. 0'"23. 

35 Une rue de Néris-les-Bains, H. 0™14, 1. 0™23. 

36 Etude de diligence pour le tableau : Surprise au 

petit jour. H. O-^U, 1. 0'"23. 

37 Entrée du cimetière de Saint-P rivât, H. 0™14, 1. 0"'23. 

38 Franc-tireur sous bois, H. 0'"23, 1. O^U. 

39 Poste de fantassins en observation, H. 0™23, 1. 0"14. 



40 Roate de Néris à Montluçon. H. 0"23, 1. 0»14. 

41 Roate, près de Néris-les-Bains. H. O'^U, 1. 0"23. 

42 Chasseur à pied en observation. H. 0"14, 1. 0"23. 

« Un chasseur étendu, le fusil tout prêt au côté, surveille 
Fhorizon. Tout au fond, un village ; entre le village et la senti- 
nelle du premier plan, des champs défrichés, séparés en lo- 
sange, heureusement colorés selon leur culture diverse ; de ci 
de là, des pommiers, des haies, des bouquets de bois ; un beau 
ciel clair d*été sur la campagne habilement observée et rendue. » 
(Coll. de Portoricke.J 

Signé à droite : 76. (Panneau). 

43 Un coin du village de Forbach. H. 0"23, 1. 0"14. 

c A droite, un escalier et sa rampe de pierre longent un talus 
dont la pente se perd au bas d'une large porte verte en bois, 
aux ais maintenus, par des poutres. » 

t A gauche, l'autre rampe, une maison, et au fond, de 
grands arbres se découpent dans le ciel clair. » fColl, de Porto- 
riche.) 

Signé à droite : 75. (Panneau). 

44 Pont à Montbéliard. H. 0"»14, 1. 0*"23. 
Effet de neige. 

46 Pont sur un canal. H. 0"^10, 1. 0"^17. 

46 Une rue du village de Bry-sur-Marne. H. 0™14, 

1. 0'"23. 

47 Etude pour le tableau : Mobiles réfugiés dans une 

grange à Bapaume. H. 0"»14, 1. 0"^23. 

48 Un coin de jardin à Néris-les-Bains. H. 0"*23, 

1. 0"14. 

49 Ruisseau sous bois. H. 0"»23, 1. 0"^14. 

50 Un moulin à eau, près Néris. H. 0"^23, 1. 0"^14. 

51 Etude pour le tableau : Un poste de vedettes de 

hussards. H. 0"^14, 1. 0'"23. 

52 Une rue à Sainte-Marie-anx-Chènes. H. 0"'14, 

1. 0™23. 

53 Une cour d*auberge à Montigny-Lagrange. H. 0"*14, 

1. 0™23. 



54 Etu.de de wagons pour le tableau : Prise de la garé 

de Styring. H. 0"»14, 1. 0'"23. 

55 Une rue de Montbéliard. H. 0°*23, 1. 0"»14. 

56 Un lavoir à Stgring-WendeL H. 0°^14, 1. 0"^23. 

57 La ferme brûlée à la Garenne, près Sedan. H. 0"^14, 

1. 0'"23. 

58 L'entrée du village de Samois. H. 0*"14, 1. 0"^23. 

59 Quai de la gare de Forbach. H. 0°*14, 1. 0™23. 

« A gauche, sur les rails, un wagon derrière lequel appa- 
raissent des maisons, des toits d'usines, des cheminées d'où 
s'échappent des nuages de fumée, » 

« La ligne s'étend de gauche à droite, avec ses accessoires, 
aiguille, poteau indicateur, lanterne ; sur lé talus qui la limite 
au second plan, une gare et des wagonnets où des sacs de 
charbon et de marchandises ; des usines, un village vague, et, 
tout au fond, une colline verdoyante sous le ciel gris. » fColL 
de Portoriche.J 

Signé à gauche : Septembre 1875. (Panneau), 

60 La SeineàSaint-Mammès. H. 0"^14, 1. 0"^23. 

61 Champs cultivés, près de Stgring-WendeL H.0"*14, 

1. 0"'23. 

62 Un coin de rue à Néris. H. 0"^14, 1. 0*"23. 

63 Une allée du bois de Boulogne, H. 0*"14, 1. 0'»23. 

64 Etude pour le tableau : A la recherche d'un gué. 

H. 0"^23, 1. O^H. 

65 Bois de Stgring-WendeL H. 0'"23, 1. 0"»14. 

66 L'église de Samois. H. 0"^23, 1. 0*"14. 

67 Intérieur de Véglise de Pierrefonds. H. 0*"23, 1. O'^U. 

68 Talus du chemin de fer, près Forbach. H. 0"'23, 

1. O'^U. 

69 Chaumières à Ventrée de Besançon. H. 0™14, 1. 0*"23. 

70 L'église de Néris. H. 0"^14, 1. 0"^23. 

« Sur la vaste place de l'église, avec des arbres devant l'en- 
' trée, l'église s'élève, couverte de tuiles rouges et surmontée 
d'un clocher d'ardoises; au fond, les maisons du vi-llage. » {Coll. 
» de Portoriche.J 

Signé à droite : Néris-les-Bains, 76. 



71 Usine à Stgring-Wendel H. 0'"23, 1. 0«14. 

72 Cour de ferme à Néris. H. 0^14, 1. 0™23. 

73 La campagne près Sainte- Marie-aiix-Chênes. 

H. 0"»14, 1. 0'"23. 

74 L'église de Rezonville. H. 0"»14, 1. 0'»23. 

75 Un enclos à Saint-Privat. H. 0"»14, 1. 0'"23. 

76 Canal de Saint-Quentin. H. O'^U, 1. 0'"23. 

77 Etude de charrettes pour le tableau : Attaque par 

le feu d'une maison barricadée et crénelée. 
H. O'^IS, 1. 0™25. 

78 Le four à chaux de Champignij ; étude pour le 

panorama. H. 0"»19, 1. 0"^27. 

79 Un lavoir. H. 0"^27, 1. O^^IO. 

80 Prairie. H. 0"^19, 1. 0"^27. 
Effet de soleil couchant. 

81 Route de Rezonville. H. 0"^19, 1. 0"^27. 

82 Train de marchandises ; étude pour le tableau : 

Prise de la gare de Styring-Wendel. H. 0"^25, 
1. 0»^34. 

83 Sous bois, à Stgring-Wendel. H. 0"^16, 1. 0"^10. 

84 Une route, près Wissemhourg. H. 0"'10, 1. O'^IB. 

85 Terres labourées, près Yport. H. O'^IO, 1. 0™16. 

86 Etude pour le tableau : Bivouac devant le Bourget, 

après le combat du 21 décembre 1870. H. 0"^10, 
1. 0"*16, tableau exposé au Salon de 1872. 

87 Village abandonné. H. 0»"10, 1. 0"U6. 

88 Plage à marée basse. H. 0»40, 1. O-^IÔ. 

89 Route à Yport. Mômes dimensions. 

90 Le bagage du troupier. H. 0"^12, 1. 0"^23. 

91 Batterie d* artillerie en position. Mêmes dimen- 

sions. 

92 Une rue à Yport. H. 0»46, 1. 0"^24. 

93 Etude pour le tableau : Combat dans une église. 

H. 0"^22, 1. 0"^13. 

94 Village près de Besançon. H. 0"^23, 1. 0"^14. 

95 Un coin de la gare de Stijring-WendeL H. 0'"14, 

1. 0™23. 



-- i2Ô .-- 

96 Futaille ; étude. Mêmes dimensions. 

97 Mare sous bois. Mêmes dimensions. 

98 Wagon ; étude pour le tableau : La prise de la 

gare de Styring-Wendel. Mêmes dimensions. 

99 La porte de Longbogau ; étude pour le tableau : 

Défense de la porte de Longbogau. Mêmes di- 
mensions. 

100 Près Forbach. Mêmes dimensions. 

101 Lisière de bois près Forbach. Mêmes dimensions. 

102 Falaises d'Yport à marée basse. H. 0*"17, 1. 0"^10. 

103 Etude de jambes de chasseurs à pied. H. 0"*14, 

1. 0"^23. 

104 Le village de Wœrth. Mêmes dimensions. 

105 Le cimetière et l'église de Saint-Ail. Mêmes dimen- 

sions. 

106 Lisière de bois près Pierrefonds. Mêmes dimen- 

sions. 

107 Le quai de la gare à Saint-Omer. Mêmes dimen- 

sions. 

108 Etude pour le tableau : Prise de la gare de Styring. 

Mêmes dimensions. 

109 Intérieur du cimetière de Saint-Privat. Mêmes di- 

mensions. 

110 Chaumières à Yport. H. 0"^25, 1. 0"^14. 

111 Un escalier ; étude. H. 0'"23, 1. 0™14. 

112 Paysage. H. 0"^20, 1. 0"^27. 

113 Combat dans un jardin. H. 0"^30, 1. 0"^27. 

114 Etude pour le tableau : La prise de la gare de 

Styring. H. 0"^24, 1. 0"^34. 

115 Etude pour le tableau: Courrier intercepté. H. 0«^35, 

1. 0^50. 

116 Le pied de la falaise d'Yport. H. 0°^10, 1. 0^16. 

117 Le haut de la falaise d'Yport. Mêmes dimensions. 

118 Vallon de Frœschviller» Mêmes dimensions. 

119 La bénédiction de la mer à Yport. Mêmes dimen- 

sions. 

120 Le village de Bazeilles, Mêmes dimensions. 



121 Enfants sur le seuil d'une porte. H. 0*^16, 1. 0»1Ô. 

122 Chemin tournant dans un l>ois. Mêmes dimensions. 
Effet d'automne. 

123 Une surprise. H. 0^14, 1. 0^16. 

124 Chemin sous bois. H. 0™16, 1. 0™10. 

125 Une retraite. H. 0°^14, 1. 0^23. 

126 Havre-sac ; étude. Mêmes dimensions. 

127 Clocher ; étude. Mêmes dimensions. 

128 Etude pour le tableau : Attaque par le feu d'une 

maison barricadée et crénelée à Villersexel. 
Mêmes dimensions. 

129 La Campagne, près Samois. Mêmes dimensions. 

130 Bouquets de bois. H. 0'°12, 1. 0^23. 

131 Etude d'arbres. H. 0^23, 1. 0^14. 

132 Maisons en démolition. H. Q^U, 1. 0°^23. 

133 Enceinte d'un château. H. 0^23, 1. Q°^U. 

134 Un coteau près de Pierrefonds. H. 0^14, 1. 01^23. 

135 Rue à Yport. Mêmes dimensions. 

136 La grande rue à Yport. H. 0^16, 1. 0°^23. 

137 Tête de fantassin. Profil à gauche. H. 0^14, 1. 0°^10. 

138 Trois études de paysages sur le même panneau. 

H. 0^18, 1. 0^26. 

139 Fougères dans la forêt de Fontainebleau. H. 0°^20, 

1. 0^27. 

140 Intérieur de bois. H. 0ml5, 1. O^nSO. 

141 Voie ferrée. H. 0^19, 1. 0ni28. 

142 Etude de rochers. H. 0«^18, 1. 0°^28. 

143 Talus de chemin de fer ; étude. H. am29, 1. 0^20. 

144 Vue de Saint-Omer. H. 0^14, 1. 0^23. 

145 Halte d'un escadron de cuirassiers. H. 0"^26, 1. 0°i50. 

146 Etude de brouette. H. 0în24, 1. 0^32. 

147 Un lavoir ; étude. H. 0«^23, 1. 0^32. 

148 Porte de ferme. H. 0^26, 1. 0^34. 

149 Chemin tournant de Néris. H. Qn^n, 1. 0^14. 

150 Intérieur de ferme. H. 0«i52, 1. 0^60. 

151 Cour de ferme. H. 0^52, 1. 0^60. 

152 Ruelle à Yport. H. 0^79, 1. 0^50. 

9 



153 Petit garçon ; étude pour l'aquarelle : Uhlans 

coupant les fils du télégraphe à Etretat, H. 0«^26, 
1. 0^19. 

154 Officier d'artillerie en observation. H. 0°il8, 1. 01^27. 

155 Le marché aux bestiaux à Néris-les-Bains, H. 0'^23, 

1. 0"^14. 

156 Cheval bai foncé, vu de croupe et sur le même 

panneau : étude de tête de cheval vu de face. 
H. 0^23, 1. 0^13. 

157 Cheval g ris-pommelé, côté montoir. H. 01^23, 1. 0^14. 

158 Tête de gendarme; profil à gauche. H. Q^23, 

1. 0«^14. 

« Sous le tricorne aux tresses blanches, le buste d'un sous- 
officier de gendarmerie ; la tête, très finie, est tournée à gauche, 
de profil ; la figure énergique se termine par une impériale en 
pointe. » 

« Les épaulettes, les aiguillettes sont largement indiquées. » 
Cat., coll. de Portoriche. 

Signé à droite : Néris, 1876. (Panneau). 

159 Garde mobile ; profil à gauche. H. 0°^23, 1. 0°»12. 

160 Tête de gendarme ; profil à droite. H. 0°^24, 1. 0^14. 

161 Garde mobile ; tête. H. 0°^23, 1. 0°^14. 

162 Garde forestier ; tête. H. 0'n23, 1. Q^U. 

163 Adjudant sous-officier de chasseurs à cheval. 

H. 0°^23, 1. O'^U. 

164 Tête d'homme coiffé d'un casque. H. 0ïn28, 1. 0^18. 

165 Pêcheur. H. 0^27, 1. 0^19. 

166 Franc-tireur. H. 0"^30, 1. 0^21. 

167 Tête de cheval de troupe avec la bride. H. 0°^23, 

1. 0^14. 

168 Trois études de chevaux peintes sur le même pan- 

neau. H. 0ml4, 1. 0^18. 

169 Tête de cheval gris, le filet dans la bouche. H. 0™23, 

1. 0^13. 

170 Cheval bai ; étude d'avant-main. H. 0^23, 1. Q^U. 

171 Arrière-main et tète de cheval sur le même pan- 

neau. H. 0^23, 1. 0"^14. 



- i3i - 

172 Cheval gris-pommelé ; éinde de jambes. H. 0^23, 

1.0^14., 

173 Cheval gris-pommelé ; étude d'ensemble. H. 0°»23, 

1. 0ml4. 

174 Cheval bai ; étude d'arrière-main. H. 0°»23, 1. 0^14. 

175 Cheval bai ; étude d'ensemble. H. 0°^19, 1. 0°^27. 

176 Tête de eheval bai; profil à gauche. H. 0^27, 

1. 0«»19. 

177 Tête de cheval bai, liste en tête prolongée ; profil à 

droite. H. 0°»27, 1. 0«^19. 

178 Cheval bai ; étude d'arrière-main et des membres 

postérieurs. H. 0«^27, 1. O-^IQ. 

179 Etude de cheval bal H. On^27, 1. 0°^19. 

180 Tête de cheval bài ; vue de face. H. 0'°27, 1. 0^19. 

181 Cheval bai-cerise; étude d'avant-main. H. 0"ï27, 

1. 0^19. 

182 Etude de cheval bai et têtes bridées sur le même 

panneau. H. 0°^19, 1. 0"^27. 

183 Sergent du génie appuyé sur des gabions. H. 0°i55, 

1. 0^35. 

184 Artilleur à cheval, porte-fanion. H. 0"ï32, 1. 0^24:. 

185 Sentier sous bois. H. 0^23, 1. 0^14. 

186 Tête de fantassin. H. 0«^11, 1. 0n^09. 

187 Tête de mobile; vue de face. H. 0^14, 1. 0^10. 

188 Tête de mobile ; vue de profil. H. 0^14, 1. 0°^12. 

189 Tête de sapeur; vue de profil. H. 0'"14, 1. O^^IO. 

Aquarelle : 

190 Le parlementaire. H. 0^83, 1. 1°^20. (Voir pp. 120, 

121.) 

Au fond du tableau, apparaissent entre la poterne et une 
maison en ruines, les remparts de la ville occupés par Tartillerio 
de siège. 

Variante du tableau catalogué sous le N° 1. 

Dessins à la plume et au crayon : 

191 Portrait de Florian en costume du régiment de 



Penthièvre ; dessin à la plume rehaussé d*aqua- 
relle et de gouache. 

192 Turco en tenue de campagne adossé à un mur ; 

effet de neige. Important dessin à la plume 
rehaussé de lavis et de gouache. 

193 Franc-tireur ; important dessin à la plume 

rehaussé de lavis. 

194 Cavalier du iS^ régiment des lanciers du Bengale, 

la lance au poing ; dessin important à la plume, 
lavé à Tencre et rehaussé de gouache. 

195 Trophée militaire ; très beau dessin à la plume. 

196 Fantassin bavarois ; important dessin à la plume 

rehaussé de gouache. 

197 Le général Ducrot et son état-major à la recherche 

du point stratégique ; très intéressante compo- 
sition à la plume. 

198 Sous-officier de uhlans ; très beau dessin à la 

plume. 

199 Cold Stream guards (Officier); très joli dessin au 

crayon, rehaussé de traits de plume et de 
gouache. 

200 Fantassin bavarois en tenue de campagne ; très 

beau dessin à la plume lavé et rehaussé de 
gouache. 

201 Officier écossais étendu à terre ; très joli dessin au 

crayon, rehaussé de gouache et de traits de 
plume. 

202 Commandant d'infanterie ; dessin au crayon 

rehaussé de traits de plume et de gouache. 

203 Cadre renfermant six têtes d'étude : Types d'offi- 

ciers et soldats anglais et allemands; dessin au 
crayon et à la plume. 

204 Devant Belfort ; croquis au crayon. 

205 Types de soldats anglais ; dessin à la plume. 

206 Soldats anglais ; dessin à la plume. 

207 Types de soldats de l'armée française : Grenadiers 

et voltigeurs de la garde ; dessin à la plume. 



— 133 — 

208 Officier français prisonnier ; dessin à la plume 

pour le tableau : « Le Bourget ». 

209 Général russe escorté de son ordonnance ; dessin. 

210 Anvers, la nuit ; lavis rehaussé de gouache. 

211 Anvers, la nuit ; dessin au lavis. 

212 Projet de composition pour le tableau : « Le parle- 

mentaire }) ; croquis à la plume. 

213 En observation dans un grenier de Champigng ; 

dessin au crayon sur toile. 

214 Troupier sac au dos ; croquis au crayon. 

215 Fantassin bouclant son sac ; dessin au crayon. 

216 Feuille de croquis à la plume. 

217 Troupiers en marche ; croquis au crayon. 

218 Clairon de chasseurs à pied ; dessin au lavis. 

219 Entrée du cimetière de Saint-Privat ; dessin à la 

plume. 

220 Stalles de Véglise de Saint-Jean-aux-Bois ; dessin 

au crayon. 

221 Halte-là ! dessin à la plume. 

222 Chaumières en ruines ; dessin au fusain rehaussé 

de blanc. 

223 Haute futaie ; dessin au crayon noir rehaussé de 

gouache. 

224 Eglise à Anvers ; dessin au crayon noir rehaussé 

de gouache. 

225 Escalier d'une maison à Saint- Jean-de-Luz ; dessin 

au crayon. 

226 Souvenir de Rouen ; dessin à la mine de plomb. 

227 Florian en costume du régiment du duc de Pen- 

thièvre ; dessin à la plume et au crayon. 

228 Mobile appuyé sur son arme; croquis à la plume. 

229 Dragons étendus sur le champ de bataille ; deux 

dessins au crayon rehaussés de phime. 

230 Soldat de la ligne s apprêtant à charger son arme ; 

dessin à la mine de plomb. 

231 Soldat de la ligne en faction, tenue de campagne ; 

dessin à la mine de plomb. 



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— 135 — 

256 Paysan donnant des renseignements à des officiers 

français ; dessin à la plume. 

257 Paysans alsaciens. Croquis pour Fouvrage : « A 

coups de fusil >i. Dessin à la plume. 

258 Typesde l'armée allemande. Croquis pour Vourrage : 

4< A coups de fusil », Dessins à la plume. 

259 Dessin à la plume pour le tableau : Attaque jxir te 

feu d'une maison Ixirricadée et crénelée à Viller- 
sexel. 

260 Réunion de croquis à la plume : Types de l'armée 

française. 

261 Etude de wagon et soutenir de Rouen : mine de 

plomb. 

262 Paysage et deux vues de Besançon : trois croquis 

au cravon. 

263 Types de pécheurs à Yport : trois croquis à la 

plume. 

264 Souvenirs d'Yport : trois croquis à la plume et 

au cravon. 

265 Souvenirs d'Yport ; quatre croquis à la plume et 

au crayon. 

266 Artilleur, costume P^ empire ; dessin à la plume. 

267 Officier des guides, P"^ empire ; dessin à la plume. 

268 Feuille de croquis à la plume. 

269 Sous ce numéro sont comprises : sept feuilles de 

bristol avec dessins au crayon et à la plume. 

Douze ans après cette vente, par suite de Télat de 
santé de Mme Deneuville, avait lieu une seconde 
vente comprenant tout Tatelier de Tarlisle. Le Figaro 
du 20 mai 1898 contient, à cette occasion, sous la 
signature de Philippe Gille, les lignes qm suivent : 

« Ayant appris que Mme Alphonse de Neuville, 
atteinte d'une grave maladie, était conlrainle par les 
médecins qui la soignent, à abandonner ce bel hôtel 
de la rue Alphonse de Neuville, qui a abrité tant de 
bonheur intime et aussi de gloire arlisli(iue, j'ai 
voulu revoir l'atelier d'où sont sorties tant de belles 



— 1S6 — 

et grandes œuvres et où j'ai serré la main, pour la 
dernière fois, il y a plus de douze ans, à un ami 
fidèle et regretté. Sachant que forcément tous ces 
objets d'art qu'il avait accumulés allaient être dis- 
persés par une vente dans trois jours, j'ai voulu re- 
trouver, où il les avait fait placer, ces belles tapisse- 
ries de l'autre siècle, ces merveilleuses armes, ces 
faïences françaises et mauresques, ces belles boise- 
ries Louis XV dont il était si fier, et, parmi tous ces 
objets, un admirable ivoire du seizième siècle, repré- 
sentant un Christ expirant. 

J'ai voulu examiner une à une, plus de soixante 
des œuvres de Neuville, peintures, aquarelles, des- 
sins. Parmi les plus belles toiles j'ai retrouvé celle 
qui nous montre le Village d'Héricourt embrasé par 
les obus prussiens, avec cette sorte d'avalanche 
d'artillerie aux chevaux emportés qui descend une 
rue et, sous la fusillade, va se mettre en batterie ; 
tout cela mouvementé, vivant, et nous reportant aux 
jours de l'année terrible. Voici Le parlementaire, que 
nous avons vu figurer à l'Exposition centennale de 
l'Art français, admirable de vérité et d'émotion ; qui 
ne se rappelle cet officier de uhlans qui, les yeux 
bandés, entre dans l'enceinte de la ville assiégée ? » 

« Parmi les toiles et les panneaux, je reconnais 
encore : En vedette, le Clairon de chasseurs à pied en 
tenue de campagne. Le maire d'Etretat, la Surprise au 
petit jour, ce terrible combat dans la neige à l'entrée 
d'un village, puis des études de toutes sortes, un 
délicieux petit tableau : Le rempart de Saint-Omer, 
avec ses petits chasseurs nonchalamment assis et 
appuyés sur les talus, pendant qu'un autre, étendu 
sur l'herbe, lit paisiblement un livre ; puis des études 
impressionnantes, comme le Cheval mort, si large de 
touche, si puissant de couleur. » 

« Au milieu des dessins, un admirable morceau 
omis au catalogue : la Destruction du télégraphe 



— 137 — 

dTEtretat, nous montrant le maire et le curé parle- 
mentant avec un officier prussien à cheval ; rien de 
plus hardi que cette belle composition aux hachures 
fermes et puissantes comme celles des dessins de 
Delacroix. Un véritable chef-d'œuvre, c'est l'officier 
prussien : l'air hautain du vainqueur, la sérénité du 
plus fort, tout cela se lit dans la physionomie de ce 
soldat aux galons jaunes, au large manteau jeté sur 
les épaules ; ce sont de véritables poèmes de la vie 
militaire que ces dessins et ces aquarelles : VOfficier 
d'état-major. Le cimetière de Saint-Privat, le Clairon 
de chasseurs à pied, la Charge de cavalerie, La courte- 
échelle, le Turco, le Lancier donnant à boire à son 
cheval, le Zouave au repos, celui qui est En tenue de 
campagne, le Repos pendant les grandes manœuvres, 
et tant d'autres I Et cette jolie scène si spirituelle : 
Une politesse à Vancien ; rien de plus charmant que 
l'air digne, le sentiment du grade de ce sous-offlcier 
qui se laisse offrir un verre de vin par ce jeune 
soldat qui le lui verse avec le respect discipli- 
naire ! » 

« Il me faut encore signaler Y Elude d'officiers aile- 
mands, le Concert aux avant-postes, des vues d'Yport, 
de Saint-Omer, une Charge de cavalerie, et une éton- 
nante étude de nature morte, un Plat de poissons, 
peint avec la verve de Vollon. » 

Le catalogue de cette seconde vente comprenait 
vingt-six tableaux et trente-sept aquarelles et dessins, 
ainsi désignés : 

1 Le parlementaire. Précédemment décrit : pp. 120 

et 121. Signé à gauche. 

2 Héricourt. Toile, h. l'^lS, 1. 82^ Signé à gauche et 

daté : 1882. (V. p. 121.) 

3 En vedette. T. h. 50% 1. 39^ Signé à droite et 

daté : 1879. 

4 Poste de vedettes de hussards. T. h. 60% 1. 93% 

Signé à droite. 



— 138 — 

L'une des vedettes, sur un petit pont de bois, surveille la 
vallée, tandis que l'autre, sur une hauteur, observe Thorizon. 

5 Clairon de chasseurs à pied en tenue de campagne. 

Panneau, h. 22^, 1. 13^, Signé à gauche et daté : 
1876. 

6 Surprise au petit jour ; esquisse du tableau. 

T. h. 55S 1. 74^ Signé à gauche et daté : 1877. 

7 Une pêcheuse à Yport. P. h. 27S 1. 19*^. Signé à 

droite. 

8 Le maire d'Etretat, Figurant dans la grande aqua- 

relle : La destruction du télégraphe d*Etretat, 
P. h. 27% 1. 19^ Signé à gauche. 

9 La redoute. P. h. 15% 1. 24% Signé à droite. 

10 Un escalier, P. h. 22% 1. 13. 

11 Tête d'homme coiffé d'un casque. P. h. 27% I. 18% 

Signé à droite. 

12 Une route, près Wissembourg. P. h. 10^, 1. 16% 

13 Le rempart de Saint-Omer. P. h. 13% 1. 27% 

14 Vue de Saint-Omer, P. h. 13% 1. 22<^. Daté à droite : 

1878. 

15 Mare sous bois. P. h. 13%* 1. 22% Signé à droite et 

daté à gauche : Sept. 1875. 

16 Etude de cheval. P. h. 22% 1. 13«. Signé à droite. 

17 Rezonville. P. h. 10% 1. 16% Signé à droite. 

18 L'entrée du village de Samois. P. h. 13*^, 1. 22*^. 

Signé à droite et daté : 1880. 

19 Cheval mort ; étude pour le panorama de Cham- 

pigny. t. h. 60% 1. I°a02. 

20 Un sac et un bidon ; étude pour le panorama de 

Champigny. T. h. 91% 1. 1°^38. 

21 Plat de poissons. T. h. 62% 1. 87% Signé à droite 

du monogramme. 

22 Etude de jambes de chasseurs à pied. P. h. 13*^, 

1. 22*=. Signé à droite du monogramme. 

23 Pêcheuse à Yport. P. h. 10% 1. 16% 

24 Yport. P. h. 10% 1. 16 % 

25 Le verger. P. . 13% 1. h22% 



s -^139- 

26 Etude pour le tableau : Le porteur de dépêches. 

P. h. 16% 1. 12«. 

Aquarelles et dessins : 

27 Officier d'état-major ; belle aquarelle. Signé à 

gauche et daté : 1882. 
A figuré à l'Exposition centennale de l'Art fran- 
çais sous le N° 462. 

28 Officier prussien ; grande aquarelle. Signé à droite 

et daté : 1884. 
A figuré à la même Exposition sous le N° 458. 

29 Paysan donnant des renseignements à des officiers 

français; dessin à la plume. Signé à droite. 

30 Cimetière de Saint-Privat ; dessin à la plume 

lavé d'encre de Chine. Signé à gauche et 
daté : 1881. 
A figuré à la même Exposition sous le N° 457. 

31 Clairon de chasseurs à pied ; aquarelle. Signé à 

droite et daté : 1884. 
A figuré à la même Exposition sous le N° 459. 

32 iS^ lanciers, Bengale ; dessin à la plume. Signé à 

gauche. 
A figuré à la même Exposition. 

33 28^ infanterie de Bengale (Soubhadar) ; dessin à 

la plume. Signé à gauche. 
A figuré à la même Exposition sous le N° 461. 

34 Charge de cavalerie ; dessin à la plume. Signé à 

droite. 

35 Etudes ; dessin à la plume. Signé à droite. 

36 L'école des tambours ; important dessin à la 

plume. Plusieurs figures. Signé à droite. 

37 La courte échelle ; grand dessin à la plume. Plu- 

sieurs figures. Signé à droite. 

38 Une politesse à Vancien ; grand dessin à la plume. 

Plusieurs personnages. Signé à gauche. 

39 Clairon de chasseurs ; dessin à la plume. Signé à 

gauche. 



— 140 — 

40 Porte-fanion, infauierie de ligne ; grand dessina 

la plume. Signé à droite. 

41 TurcOy retour de Wissembourg ; grand dessin à la 

plume. Signé à droite. 

42 Etude d'officiers allemands ; dessin à la plume. 

Signé à droite. 

43 Le lancier ; dessin à la plume. Signé à droite. 

44 Concert aux avant-postes; dessin à la plume. 

Réduction du tableau. Signé à droite. 

45 Croquis d'officiers anglais ; dessin à la plume. 

Signé à gauche. 

46 Cavaliers français ; croquis. Signé à droite. 

47 Lancier donnant à boire à son cheval ; dessin à la 

plume. Signé à droite. 

48 Frontispice ; dessin à la plume. Signé à droite. 

49 La porteuse d'eau ; dessin à la plume. Signé à 

gauche du monogramme. 

50 Croquis de tètes ; dessin à la plume. Signé à 

droite des initiales et daté : 27 nov. 1883. 

51 Zouave au repos ; crayon noir. Signé à gauche. 

52 Le pont Saint-Pierre à Anvers; crayons de couleur. 

53 Rouen ; aquarelle. Signé à gauche. 

54 L'été ; crayon noir rehaussé. 

55 Yport ; dessin rehaussé de gouache. Signé à 

gauche et daté à droite : Sept. 1866. 

56 Petite pêcheuse au bord de la mer ; dessin à la 

plume rehaussé de gouache. 

57 Tirailleurs,,, En avant ! dessin à la plume. Plu- 

sieurs personnages. 

58 Zouave en tenue de campagne ; dessin à la plume. 

59 Repos pendant les grandes manœuvres; dessin à la 

plume, rehaussé de gouache. Plusieurs per- 
sonnages. 

60 Fusillier marin ; dessin à la plume. 

61 Croijuis : étude sur papier calque. 

62 Charge de cavalerie ; reproduction rehaussée de 

sépia et de gouache. 



-U4~ 

6S Etude peinte. Panneau ayant seni pour le ta- 
bleau : Le porteur de dépêches, 

64 Sous ce numéro, seront vendus les études, 
esquisses et dessins non catalogués. 

Quelques-unes des œuvres reprises dans ce cata- 
logue sont venues s'ajouter à celles que possédaient 
divers membres de la famille de l'artiste ; en voici la 
nomenclature : 

à M"® Lengaigne-Deneu ville à Saint-Omer : 

Portrait de Vartiste ; décrit p. 118. 

Portrait de Vartiste, en costume d'élève du Borda 
bien qu'il n'en fût pas élève, ainsi que peut le faire 
croire M. Gœtschy /Revue contemporaine, Les jeunes 
peintres militaires et autres publications précédem- 
ment indiquées.) Alphonse Deneuville était élève du 
lycée de Lorient. 

Zouave en sentinelle. 

Mendiant. 

à M. Maurice Lengaigne à Saint-Omer : 

Etudes au crayon, datées de 1843, dédiées à sa tante 
M"« Elise Deneuville. 

Portrait de M^^^ Clémence Deneuville (M^^ Lengaigne) 
et lui-même ; indiqué p. 118. 

Fantassin ; dessiné sur panneau. 

Lancier du Bengale ; dessin à la plume. 

Cheval mort ; étude pour le panorama de Chantilly. 

Portrait de M, Ed. Deneuville, 

Portrait de M"*« Ed. Deneuville, 

Portrait de M. Vabbé Monteuuis, Ces trois portraits 
sont indiqués p. 118. 

Portrait de M"® Alice Dupont, dans son berceau ; 
dessin à la plume. 

Le 5® bataillon de chasseurs à la batterie Gervais ; 
(18 juin 1855, siège de Sébastopol) ; tableau décrit 
p. 99, qui obtient une 3® médaille au Salon de 1859, le 
premier des Salons de l'artiste. 



La palette de l'artiste ; Souvenir du panorama de 
Champigny; 
au centre, un hussard ; à ses pieds, un uhlan mort. 

Signée et datée 1883. 

à M. Georges Lengaigne, capitaine d'artillerie à 
Rennes ; 

Portrait de Vartiste en pelisse d'astrakan. 
Un prussien ; ébauche. 

à M"'® Richaud-Lengaigne, à Bourges : 

Terrasse de la maison rue Saint-Bertin n° 39 à 
Saint'Omer, avec vue des tours de la chapelle du lycée, 
ancienne église des Jésuites ; tableau indiqué p. 118. 

Une cantinière ; ébauche. 

à M. Henri Lengaigne, ingénieur à Denain : 

• Zouave en sentinelle ; dessin au crayon de couleur. 
Signé et daté 20 octobre 1864 ; étude pour le tableau 
qui appartient à M™^ Lengaigne. 

Dragon à pied; dessin à la plume et lavis signé et 
daté 1876. 

Clairon de chasseurs à pied; dessin à la plume et 
lavis signé sans date. 

Clairon de la ligne ; dessin à la plume rehaussé de 
gouache signé sans date. 

à M"'® Werth-Dupont à Denain : 

Taverne flamande ; tableau signé et daté 1857. 

Portrait de M. Léon Deneuville, en officier de dra- 
gons, signé et daté 1877. 

Portrait de M"* Alice Dupont (M'^^Werili); aqua- 
relle signée et datée 1870. 

Femme portant un jeune enfant ; 

près d'elle, un petit garçon prend de Teau bénite à un bénitier. 
Pastel signé et daté 185.. 
à M"^« Capdepont-Dupont à Bordeaux : 
Portrait de Tonton, le chat de la maison paternelle. 
Indépendamment de toutes ces œuvres qui appar- 



tiennent à la sœur, aux neveux et aux nièces de 
l'artiste, il convient de signaler comme propriétaires : 
d'une aquarelle, M™* Dacquin-Lefebure à Le Parcq ; 
d'un dessin, M"® Caton-Le Bargy à Saint-Omer ; d'un 
dessin, M. van Zeller d'Oosthove, maire de Racquin- 
ghem ; d'un dessin, M. Paul Hibon, propriétaire à 
Longuenesse. 

Il n'est guère de galerie importante qui ne com- 
prenne quelque tableau de Deneuville, ainsi qu'en 
témoignent les quelques renseignements suivants. 

Le catalogue de la galerie de M. de Portoriche, 
vendue à Paris le 14 mai 1890, mentionne : 

Chasseur en sentinelle. 
Entrée du village de Forbach. 
Tête de gendarme. 
Gare de Forbach, 
L'église de Néris, 
Croquis à la plume. 

Ces différentes productions, achetées à la vente des 
5 et 6 mai 1886, sont précédemment décrites suivant 
le catalogue de ladite vente. 

Le 18 mai 1894 eût lieu la vente de deux tableaux, 
l'un de Deneuville, un autre de Corot, celui de Deneu- 
ville : Le four à chaux, épisode de la bataille de 
Champigny fut vendu 49,100 francs. 

Le 17 février 1896, une aquarelle : Champigny si- 
gnée et datée 1882, a été vendue à New-York 10.500 fr. 
Cette aquarelle faisait partie de la collection de 
M. David Kingir. 

Le 8 juin 1896 ; galerie de M. Dreyfus de Gonzalès : 
Episode de la bataille de Rezonville, T. h. 127% 1. 211^. 
5.000 fr. 

Le 16 juin 1896, eût lieu à la galerie de la rue de 
Sèze une vente de tableaux par de Neuville et De- 
taille, provenant du panorama de Champigny ; cette 
vente a produit 126.000 fr. 




Le 19 juin même année, galerie de Madame la ba- 
ronne Olivera de Castro : 

Le caporal sapeur, 

« des chasseurs de Vincennes, debout de trois quarts à gauche, 
la main droite dans la poche de son pantalon, une cigarette 
dans la main gauche. Le bas du pantalon pris dans les guêtres. 
Le fusil de travers sur le sac chargé de tout son fourniment de 
campagne. » 

«i II semble ne pas y trouver plus de fatigue qu'à porter les croix 
où ses campagnes et son courage s'inscrivent sur sa poitrine. » 

Signé adroite et daté 1877. T. h. 80«, 1. 21^4.100 fr. 

Le 13 mai 1897 : galerie de M. X... (de Kuyper) : 

En tirailleur. 

^ 

« Contre un déblai, un chasseur à pied couché, le fusil à la 
main, prêt à faire feu. Au fond, la campagne claire sous un ciel 
bleu. Daté 1878. » 

Signé en bas, à droite, du cachet de la vente. Pan- 
neau, h. 14% 1. 23^ 

Le 17 mai même année : collection de M. Vioujard : 

Chasseur, 

« de profil à gauche debout, le pied droit porté en avant, le mous- 
queton sur l'épaule gauche. » 

Signé en bas à gauche et daté 1875. T. h. 48% 1. 30% 

Un dragon, 

m 

« debout de profil à droite, le poids du corps portant sur la jambe 
gauche, le pied droit porté en avant. Il a son casque sur la tête 
et son mousqueton en bandoulière. » 

Signé en bas à gauche et daté 1875. Mêmes dimen- 
sions. 

Etude de cheval. 

Signé en bas à gauche. Panneau, h. 22% 1. 14*^. 

Deneu ville, Léon-Charles-Édouard, frère du pré- 
cédent, né le 31 juillet 1844, mort le 18 octobre 1883. 
Léon Deneuville s'occupait de peinture dans les 



loisirs que lui laissaient les affaires ; Texposition qui 
eût lieu à Lille en 1866, comportait de lui, deux 
aquarelles : 

453 Lac près de Sligo, Irlande. 

454 Aurore sur la côte d'Irlande. 



Deschamps de Pas, Maximilien-Louis-Âu- 
guste,né le 17 août 1813, de Maximilien-Louis-Joseph 
et de Sophie-Mélanie Chamonin, mort le 25 décem- 
bre 1870. 

En 1830, Deschamps de Pas obtient le premier 
prix d'architecture, et en 1831 le premier prix de des- 
sin d'après la bosse, aux écoles de sa ville natale. En 
1833, il part à Paris et devient l'élève de Achille 
Deveria, peintre d'histoire. 

Salons : 

1839. Deschamps, Auguste, rue du Bac, 36 bis. 

562 La Vierge, VEnfant-Jésus et Saint Jean. Ce ta- 
bleau se trouve actuellement dans l'église de Wailly, 
près Arras. 

1842. — Même adresse. 

539 Saint Léonard portant des secours aux prison^ 
niers ; décore la chapelle de Saint Léonard dans la 
basilique de Notre-Dame à Saint-Omer. 

Deux autres tableaux décorent la chapelle de la 
Vierge, dans l'église Saint-Denis également à Saiift^ 
Orner : V Annonciation et Mariage de la Vierge. 

Deux tableaux se trouvent aussi dans l'église 
d'Happonvilliers (Eure-et-Loir) : Saint Pierre en 
prison réveillé par un ange; Saint Pierre, accompagné 
de lange i sort de prison. 

A Lapugnoy, Le Père éternel, les ntains étendues^ 
oOcupe la coupole principale de l'église où se trou- 

10 



- lié- 

Vent encore quatre médaillons : Attributs des évangè- 
listes. 

Le Chemin de croix qui se trouve à Téglise de Gra- 
velines est dû au pinceau d'Auguste Deschamps de 
Pas, qui a laissé aussi plusieurs portraits de famille. 
Entièrement livré à la culture des beaux-arts, il fut 
avec son frère, l'un des principaux organisateurs du 
musée de Saint-Omer ; son fils, M. Charles Des- 
çhamps de Pas, suit la même voie ; son existence est 
presqu'entièrement consacrée au développement du 
musée. 

Une nombreuse collection de tableaux fut livrée 
aux enchères après le décès d'Auguste Deschamps 
de Pas. La vente de celte collection, sou& la direction 
de MM. Haro, avait attiré à Saint-Omer un certain 
nombre d'étrangers. Un van Goyen : La Meuse à 
Dordrecht, signé et daté 1646, fût acheté 1.000 francs 
pour s'en aller en Angleterre ; un Jérôme Franck, 
800 fr. ; un Eisen, 500 fr. ; un Jean Breughel, 780 fr. ; 
un van Miereveldl, 1.000 fr. ; un Peters Neefs, 1.300 fr. ; 
un Watleau, poussé à 1.700 fr., est actuellement aux 
Etats-Unis ; un volet de triptyque par Collin de Coter 
fût poussé à 2.600 fr. Actuellement au Louvre. 

Ce volet est ainsi décrit au catalogue de la vente 
qui comprend 172 numéros : 

* Marie-Madeleine est représentée à genoux, portant une 
somptueuse robe de brocart d'or avec des manches rouges ; 
elle est enveloppée d'un manteau vert au bord duquel est brodée 
rinscriptiou suivante : Coliin de Coter pingit me in Brabancia 
Bruselie. 

t Debouts, derrière elle, on voit la Vierge et Marie Salomé* 

* L'envei*s du volet représente, peinte en grisaille, dans une 
niche de pierre, une si\inte martyi-e tenant une palme et un 
livre. 

« Sur un cailouche, sont peintes en couleur les armes 
d Avroult, famille éteinte de Saint-Omer. » 

Ce volet vient d*otre offert au musée du Louvre, 
d*après la Rame de lArt chrétien, 1903, jwr M. Lucien- 



~U7- 

Claude Lafontaine de Paris ; il est donc allé rejoindre 
le panneau principal du triptyque acheté à Saint- 
Omer, vers 1890 par l'administration du Louvre. 

Le Dictionnaire des peintres par Ad. Siret men- 
tionné ce volet, comme faisant partie d'un triptyque : 
Le Christ mort sur les genoux de la Vierge ; Marie- 
Madeleine est indiquée comme étant la donatrice 
(Madame d'Avroult), et le volet, existant à Saint- 
Omer dans la chapelle des frères de la doctrine chré- 
tienne. Il reproduit aussi l'appréciation de M. Dinaux 
sur cet artiste du xv® siècle qu'était Collin de Coter : 

« Exécution admirable, or et soie rendus avec une grande 
perfection ; style rappelant Luc de Leyde avec plus de brillant 
et d'éclat ; belle harmonie des couleurs. Si ce jugement n'est 
pas exagéré, de Coter serait une des gloires de l'école fla- 
mande. » 

Il est regrettable que la splendide « Exposition des 
primitifs flamands et d'art ancien » tenue à Bruges 
en 1902, ne comprenait aucune peinture de Collin 
de Coter. 



DupuiS) Henri-Joseph, né le 25 janvier 1819, de 
Louis-Joseph-Marie et de Adelaïde-Caroline-Angéline- 
Joséphine Terninck, mort le 8 septembre 1889. 

Élève de son compatriote, Omer Coltet. 

« Il a passé en faisant le bien », c'est bien à Henri 
Dupuis que cet éloge trouve sa juste application, 
et si cette notice devait s'étendre à toutes les œuvres 
de bienfaisance et de charité auxquelles il s'est pro- 
digué d'une manière constante et sans réserve, elle 
dépasserait les limites des recherches qui font l'objet 
de ce volume. 

Modèle de piété filiale, et favorisé des dons de la for- 
tune, Henri Dupuis fut, toute sa vie, un collectionneur 
passionné. Dès son enfance, il s'attachait à l'étude de 
l'histoire naturelle ; le magnifique cabinet de physique 



quHl s'était plu aussi à former, témoigne de son goût 
et de ses aptitudes pour les sciences. Ce cabinet 
de physique a été laissé, par disposition testamen- 
taire àrécole libre des Frères de la rue d'Arras à 
Saint-Omer. On sait les collections considérables 
léguées à sa ville natale ; la conchyologie y constitue 
un ensemble qu'il n'est peut-être pas possible de 
rencontrer nulle autre part ; cette collection est 
certainement Tune des plus importantes du monde 
entier ; la minéralogie est aussi représentée par une 
collection considérable. La céramique comporte plu- 
sieurs milliers de spécimens de toutes provenances. 
Les meubles et les bibelots anciens et rares, en 
dehors des collections, occupent presque tous les 
appartements avec un certain nombre de tableaux 
qui révèlent le goût épuré de leur propriétaire. Parmi 
les tableaux, il en est quelques-uns qui méritent 
d'être particulièrement signalés ; tels sont : La Nati- 
tivité et La Présentation au temple par François de 
Vriendt dit Frans Floris ; un Intérieur d'église par 
l'audomarois Génisson; deux Paysages avec nom- 
breuses figures par Mathieu Schœvaerdts ; un Paysage 
par Josse de Momper ; Fleurs par Nicolas Robert, le 
peintre de la fameuse Guirlande de Julie ; nn autre 
tableau de Fleurs par Gérard van Spaendonck ; deux 
Batailles par Jacques Courtois dit le Bourguignon ; 
Fruits par Alard Coosemans ; Paysage avec animaux 
par Henri Carré le vieux ; à citer encore : Le mariage 
de sainte Catherine, reproduction sur vélin par les 
frères de Pape d'un tryptique de Hans Memlinc qui 
se trouve à l'hôpital Saint-Jean de Bruges. 

Dans Tune des salles du musée Henri Dupuis sont 
rassemblés les tableaux dus au pinceau du généreux 
artiste ; ce sont pour la plupart des natures mortes, 
au milieu desquelles se trouve Le sotnm^I de Jacob, 
d'après l'original de Léandre da Ponte dit le chevalier 
Bassano, qui fait partie de la galerie des tableaux 



du musée de Saint-Omer. Dans cette même salle se 
trouve encore une nombreuse collection de fruits 
peints sur silhouettes en zinc avec le nom du fruit 
au revers. 

Dans une autre salle est placé le buste en marbre 
de Henri Dupuis dû au maitre statuaire audomarois, 
M. Louis Noël. Sur le socle, est gravée cette mention, à 
l'honneur tout à la fois de l'auteur et du sujet : « A 
la mémoire de mon premier maître, souvenir recon- 
naissant. » Il est superflu d'ajouter que l'exécution 
est admirable, et la ressemblance, parfaite. 

Ce touchant témoignage de reconnaissance de 
M. Louis laisse deviner combien Henri Dupuis fût 
toujours prodigue de soins et de dévouement à l'égard 
de ses jeunes concitoyens. On peut dire qu'il fût leur 
constant bienfaiteur. 



Dyrick, Dieryck ou Deryck, de Saint-Omer, 
XVI* siècle, « sans doute Thierry », dit le Dictionnaire 
des peintres par Ad. Siret ; peintre employé à la cour 
de Bourgogne. « En 1530, ce même artiste faisoit payer 
XV 1. ung grand tableau en platte peinture, où il y a ung 
Dieu dé pitié, nostre Dame, Sainct Jean, et demandoit 
L S. pour les deux fœullets faitz depuis audit tableau, 
auxquels a paint en toille les armes de l'église et de 
MS. » (Monseigneur.) 

D'après les documents publiés par M. de la Fons 
de Mélicocq, « en 1499, Dericq, le paintrd faisoit et 
peignoit les fœuUetz de la capelle Saint Blase, moyen- 
nant LX 1. » Cette chapelle Saint Biaise se trouvait 
dans l'église abbatiale de Saint-Bertin. 

On peut attribuer à Dyrick de Saint-Omer, parmi 
les tableaux de Saint-Bertin, un tableau « fait à Bruges 
en 1525 et acheté lxiiii s. puis un autre en platte 
painture, vendu xv liv. En 1528 on allouait encore 
X s. à Deryck le paintre qui avoit recollé et repainct 



- 150- 

de noire une ronde tablette estant en la sallette hault, 
près de la chambre de MS. » 

Dans les premières années du xvi® siècle, plusieurs 
comptes s'appliquent à des travaux exécutés par 
Deryck de Berle. Il est probable que ce Deryck ne 
doit pas être confondu avec le peintre de Saint-Omer. 
Deux communes de Berles font partie du Pas-de- 
Calais, et si Deryck de Berle est ainsi désigné, c'est 
vraisemblablement, parce qu'il est originaire, soit de 
Berles-Monchel, arrondissement de Saint-Pol, soit 
de Berles-au-Bois, arrondissement d'Arras. 



Everard, xvi^ siècle ? Saint-Omer. Ecole fla- 
mande. Telles sont les indications données par 
Àd. Siret dans son Dictionnaire des peintres. Il lui 
consacre les lignes suivantes : « Cité par Sanderus 
(( dans sa Flandria illnstrata, le tableau que nous 
« mentionnons et qui est le seul connu du maître 
« La flagellation, Poperinghe, (église Saint-Bertin, 
« ancien rétable). Clair obscur savant ; belles carna- 
« tions. » 

A ce tableau de La flagellation/û convient d'ajouter 
celui qui existe à Saint-Omer, dans la basilique de 
Notre-Dame, et dont il est question dans les Annales 
de la ville de Saint-Omer, par Deneufville curé de 
Sainte-Aldegonde. D'après cet historien, le chapitre 
de Notre-Dame ayant écrit à Rubens pour en obtenir 
un tableau, ce dernier « s'estonna de ce que les cha- 
noines de Saint-Omer voulaient avoir de son travail, 
puisqu'alors ils avaient un peintre nommé Evrard 
dans leur ville, dont il avouait que le pinceau et le 
dessin n'estoit pas moins à estimer que le sien. » 
Cette bonne opinion de Rubens s'explique par l'indul- 
gence connue que le maître professait à l'égard de 
ses confrères. Puis Deneufville ajoute : « c'est de cet 
Evrard que l'église de Saint-Omer possède un ta- 
bleau représentant le Corps du Sauveur, » 



— 151 - 

Le tableau demandé à Rubens, est sans doute, la 
Descente de croix, dont l'acquisition fut faite à Anvers 
en 1612 et qui fut payé 250 florins, d'après Jean 
Hendricq, bourgeois de Saint-Omer. 

Les biographes indiquent un Ange Everard, dit le 
flamand, parce que son père était de Flandre, né à 
Brescia en 1647 ; mais il n'y a pas de confusion pos- 
sible avec le peintre que Saint-Omer revendique 
comme sien, puisque cet Ange Everard est né après 
la mort de Rubens (1640) ; peut-être est-il fils d'Eve- 
rard de Saint-Omer dont le tableau : Le corps du 
Sauveur se trouve dans les carolles de la basilique 
en face de la chapelle du Sacré-Cœur. 



Férey, Louise-Françoise-Désirée-Coralie, née à 
Rennes, le 25 avril 1814, de Louis et de Marie-Fran- 
çoise-Virginie Rabin de Brieu, morte à Saint-Omer 
le 9 janvier 1892. 

M"® Férey est venue à Saint-Omer à l'âge de deux 
ans ; son père, nommé directeur d'artillerie en cette 
ville le 20 septembre 1816, y fixait sa résidence. 

Élève de Lebour, M"® Férey a laissé un certain 
nombre de charmants tableaux divers : fleurs, nature 
morte, animaux et portraits. Les chats surtout ont 
souvent exercé son talent. On peut dire que la mort 
l'a presque surprise le pinceau à la main ; dans ses 
dernières années, avec une ardeur toute juvénile, elle 
décorait de feuillage, de fleurs, d'oiseaux et d'acces- 
soires divers toutes les boiseries de sa chambre 
dont la porte est occupée par le grand chien de la 
maison, épagneul noir et blanc. La maison rue Gam- 
betta, 10, conserve ainsi le souvenir de sa proprié- 
taire. 

^fiie Férey a fait aussi du modelage sous la direc- 
tion de M. Louis Noël : Un Buste déjeune fille décore 
l'un des salons du château de Blessy. 



— tS2 — 

Salons : 

1859. Férey, M"® Coralie, née à Rennes, élève de 

M. Lebour. 

A Saint-Omer (Pas-de-Calais) rue des Classes. 
(Actuellement rue Gambetta.) 

1051 Un nid de chats. A été exposé à Lille en 1866. 
Chatte angora tricolore, nourrissant ses petits. 

1865. — Même adresse. 
808 Une chatte et ses petits mangeant des crevettes. 

1880. — Même adresse. 
1403 Fleurs et fruits d'hiver. T. h. 53^ 1. 50^ 

1882. — Même adresse. 

1015 Le sac d'une commode ; étude de chats. 

« Une chatte et ses trois petits jouent avec les bijoux et les 
chiffons qui remplissent les tiroirs entr'ouverts, et renversent 
les fleurs qui couvrent le meuble. Cette scène amusante est 
spirituellement peinte. » (F. de M.) 

L'assaut d'une pendule, ne fut pas envoyé à l'expo- 
sition. La pendule Louis XVI à cadran horizontal, 
reproduite sur ce tableau est devenue la propriété de 
Madame la baronne de Rotschild avec deux admira- 
bles candélabres de Gouthière qui accompagnaient la 
pendule. 

M"^ Férey avait exposé à Saint-Omer, en 1835, au 
Salon des arts sous les numéros 63 et 64 : deux mi- 
niatures. 

65 Portrait en pied (crayon). 

66 id. 

67 Groupe. 

En 1837, au même Salon : 

• 

50 Intérieur de classe, d'après Baune. 

51 Portrait. 

52 Miniature. 

53 et 54 Scènes de famille (dessins). 



I 



— 153 — 

En 1843, à une exposition organisée à Saint-Omer 
par la Société d'agriculture de l'arrondissement, 
M"® Férey a présenté plusieurs de ses œuvres ainsi 
désignées au catalogue : 

201 Portrait de M™« 

202 Portrait de M»« 

203 La Morinie, composition allégorique, ce tableau 
décore la salle des séances de la Société des anti- 
quaires de la Morinie, dont M. Férey maréchal-de- 
camp d'artillerie en retraite, père de l'artiste, fut 
l'un des fondateurs et son premier président. 

204 Portrait de Gérardo, d'après une gravure. 
Quelques-uns des tableaux de M"° Férey sont restés 

à Saint-Omer ; au musée communal : 
Jeune grecque. T. h. 100% 1. 82% 

Jeune fille, vue à mi-corps, coiffée d'une toque; la main 
gauche, appuyée sur un balcon, tient une branche de myosotis ; 
allusion, sans doute, aux événements qui se sont déroulés en 
Grèce dans le premier tiers du xix« siècle, et dont l'impression 
a été ainsi reproduite par Mïic Férey sous la direction de son 
professeur, A. Lebour. 

A M"® Caroline Legrand : 

Portrait de M, Legrand, son grand-père, entoure de 
ses petits-enfants, dans un jardin. Une des premières 
œuvres de l'artiste. 

Petite fille tenant un chien havanais. 

Jeune négresse jouant avec des fleurs. 

Bouquet de lilas, primevères et fleurs diverses. 

Bouquet de roses variées. 

Ces deux derniers tableaux ont été exposés à Lille. 

A M™® Pagart d'Hermansart, son portrait, et deux 
tableaux de fruits : Pêches, — Oranges. 

A M™* d'Hallewyn, son portrait. 

A W^^ Héloïse Théliez, son portrait. 

A M™® Muteau-Gonzalès, son portrait. 

A M. Jules Eloy, notaire : 

Chat en arrêt sur un papillon. 



— 154 — 

Chien de chasse. 

Chèvre et chevreau ; esquisse, 

A M. Duquenoy, avocat : 

Portrait de son jeune fds, Michel, * 

A M. Wintrebert : 

Portrait de son père, le docteur Wintrebert, 

A M"»* Isaac : 

Portrait de Var liste, vers Vàge de 25 ans ; crayon. 

Au château de Blessy : 

Portrait de M, de Peretti délia Roca, 

Chien de chasse ; décore le dessus d'une cheminée 
du château. 

A la suite du décès de M"® Férey, nombre de ses 
tableaux ont été conservés par la famille ; d'autres 
ont été dispersés, la plupart par suite de dispositions 
testamentaires ; d'autres enfin étaient antérieure- 
ment, la propriété de destinataires qu'il est mainte- 
nant difficile d'indiquer : 

Portrait de M, Férey, maréchal d'artillerie en re- 
traite, père de l'artiste. 

Portrait de M. Edouard Férey, commandant d'état- 
major; et 

Portrait de M. Adolphe Férey, ses deux frères qui, 
dans un autre tableau, sont réunis en costume de 
Chevaliers moyen-âge ; ils prennent la défense d'une jeune 
fille qui vient se mettre sous leur protection. 

Portrait de iV™« Férey, sa mère avec elle-même devant 
un chevalet, la palette à la main. 

Portrait de 3f™® Babin de Brieu, sa grand'mère. 

La famille réunie dans un jardin, au bord de Veau, 

Portrait de .V"« de Richoufftz. 

Portrait du chanoine Outhelin-Chalandre, parent de 
M"* Férev. 

Portrait de M, Menche de Loisne en costume de 
gouverneur de la Martinique, 

Portrait de M, Sagot, archiprètre de Saint-Omer, 

Portrait de M'^^ veuve Boulet-Lebrun, 



— 155 — 

Portrait d'un jeune anglais taquinant un grand 

chien. 
Jeune chasseur accompagné de ses deux chiens. 
Page assis sur le bord d'un balcon, 
Blanchette et Follette, deux cliiens havanais. 
Petite famille ; chienne havanaise dans une corbeille avec 

ses petits. 
A mentionner encore, Sainte Marie-Madeleine^ 

d'après un maître de Fécole espagnole. 



* Fournicr, Edmond-François-Joseph, né le 
12 octobre 1860, de Edmond-Charles-François et de 
Flore-Joséphine-Joseph Obin. 

M. Fournier a fait ses premières études artistiques 
sous la direction des Frères de Saint-Joseph dans sa 
ville natale. Les progrès qu'il a rapidement réalisés 
appuient l'opinion émise en 1761, par l'audomarois 
Dellepierre de Neufve-Eglise (Y, p. i). Il faut du reste 
convenir que M. Fournier possède des dispositions 
exceptionnelles, car livré à lui-même, il continue à 
s'occuper de dessin et de peinture ; quelques illus- 
trations fantaisistes et des tableaux au coloris vigou- 
reux ne laissent aucun doute sur l'avenir qui l'atten- 
dait dans la carrière des arts, s'il ne l'avait pas aban- 
donnée pour celle des affaires. M. Edmond Fournier 
s'est fixé à Dunkerque, mais quelques paysages sont 
restés chez son père M. Fournier-Obin à Saint-Omer. 

L'exposition des beaux-arts à Saint-Omer en 1884, 
comprenait les numéros suivants : 

126 Bouquet de fleurs. 

379 Portrait de M. G..., dessin à la plume. 

380 Portrait de Raphaël Sanzio, dessin à la plume. 

381 Portrait de la Fornarina, dessin à la plume. 

382 Compositions diverses ; épreuves polygraphi- 
ques. 



- 156 - 

Génisson, Jules-Victor, né le 7 mars 1805, de 
Jean-Etienne, économe des hôpitaux militaires et de 
Julie-Marguerite Paulmier ; mort à Bruges le 8 octo- 
bre 1860, 

Génisson « arriva jeune à Anvers, il s'y plaça sous 
la direction de Mathieu van Brée, alors directeur de 
l'Académie royale de cette ville. Il étudia ensuite 
dans l'atelier de Philippe van Brée frère de Mathieu. » 

« On sait que sa spécialité fut les intérieurs 
d'églises, et les monuments du moyen-âge et de la 
renaissance. En 1829, il entreprit un voyage artisti- 
que à travers la France, l'Italie et l'Allemagne d'où 
il rapporta des études remarquables. » 

« Génisson épousa Marie-Régine van Brée, née à 
Anvers en 1815, de Jean van Brée frère des précé- 
dents, il demeura pendant quelque temps à Saint- 
Josse-ten-Noode (Bruxelles) et se fixa à Louvain le 
13 avril 1841, rue des Chevaliers, n° 105, avec ses 
deux enfants nés à Saint-Josse-ten-Noode : Georges, 
en 1836 ; Charles- Auguste, en 1840. Sa fille Cécile- 
Reine-Eudoxie naquit à Louvain le 28 mai 1843. » 

« Le 19 octobre 1844, il se fixa dans une petite 
maison de campagne à Wilsele, près de Louvain, 
sur le canal de Louvain à Malines. » 

« Après la mort de sa femme à Louvain, le 27 sep- 
tembre 1851, il résida de nouveau en cette ville rue 
des Bogards, n° 31 ; il la quitta pour Bruxelles, avec 
sa mère et ses trois enfants, le 30 décembre 1851. Il 
est à notre connaissance, dit M. Ed. van Even archi- 
viste de la ville de Louvain, que Génisson accepta 
vers 1845, la place de professeur de dessin au pen- 
sionnat des Dames anglaises à Bruges. )> 

n Génisson exécuta, à Louvain, un nombre considé- 
rable do tableaux qu'il vendait couramment, tant en 
Belgique qu'à rétnmger, M. David Fischback de 
Louvain, iH>ssoile une de ses productions les plus 
riMuarquablos, L^tglist de Fabbaye fTAiferbode. II 



s^occupait aussi parfois d'un portrait d'ami et il y 
réussissait parfaitement ; celui du Chanoine Sulpice 
de Lespez supérieur de Vabbaye d'Averbode orne le 
cloître de ce monastère. » 

« Génisson, continue M. van Even, était non seu- 
lement un artiste de valeur, mais aussi d'un carac- 
tère sympathique, agréable et charmant. Dans ses 
heures de loisirs, il s'occupait de musique. » 

« Son fils Georges s'était également appliqué à la 
peinture. Après la mort de son père, il se fixa à 
Namur où il fit un grand nombre de portraits. » 

« Génisson forma un élève de mérite, Joseph 
Maswiens, né à Louvain en 1828, mort dans la même 
ville en 1880. Le musée de Louvain renferme les œu- 
vres les plus importantes de M. Maswiens. » 

A ces renseignements dus à M. van Even, par l'obli- 
geant intermédiaire de M. le secrétaire de la ville de 
Louvain, il convient d'ajouter que Génisson était en 
relations intimes avec Sebron (1801-1879) né à Cau- 
debec, peintre également d'intérieurs d'églises, et avec 
Ernest Slingeneyer, le peintre de La bataille de Le- 
pante qui est au musée de Bruxelles. 

Salons : 

1843. Génisson, Victor-Jules, à Louvain, 105, rue 
des Chevaliers. 

485 Vue prise dans un des bas-côtés de l'ancien cou^ 
vent des dominicains, à Anvers. 

1850. — 45, rue Saint-Lazare, chez M. Riquier. 

1252 Deux tableaux, même numéro. 

Vues de la chapelle sépulcrale de Dreux» 

Plusieurs tableaux de Génisson se trouvent au 
musée de Bruxelles î 

Les archiducs Albert et Isabelle visitant la cathédrale 
de Tournai lors de leur entrée en Belgique en 1600». 
Peint en 1845. Toile, h. 1"»48, 1. 1"»18. 



SOI Intérieur de Véglise Saint-Jacques à Liège. 

363 Intérieur de Véglise Saint-Jacques à Anvers. 

364 Intérieur de Véglise de la Potterie à Bruges. 
1635 Eglise de la Potterie à Bruges. 

Au musée communal de Saint-Omer : 

Intérieur d'église ; esquisse. B. h. 24*^, 1. 19*^. 
Au musée Henri Dupuis : 

Intérieur d'église. B. h. 65% 1. 5P. Signé. 
A Bailleul, musée Depuydt : 

Intérieur de Véglise Saint-Jacques à Bruges. 
Signé et daté 1818. 
Le Dictionnaire des peintres par Ad. Siret, men- 
tionne aussi : Confessionnal dans Véglise de Saint-Paul 
à Anvers. 



Gérard, Henri, né le 18 janvier 1815, de Charles- 
Henri-Joseph et de Augustine-Angélique Blondel, 
mort à Paris le 22 décembre 1895. 

Henri Gérard habitait à Saint-Omer dans la rue 
Saint-Bertin près de la maison où est né Léon Bailly. 
Élève de Forcade, il fut admis aux Salons de 1882 et 
de 1886. 

1882. Gérard, Henri, né à Saint-Omer, élève de 
M. Forcade, rue de la Sorbonne, 8. 

1160 Sainte Geneviève. 

Elle est représentée, « Tenfant prédestinée, appuyée 
contre un arbre, au milieu d'une prairie remplie de bestiaux, 
les yeux levés au ciel et le regard perdu dans Tespace ; elle 
semble entrevoir sa destinée. » {F. de M.) 

1886. — Rue du Haut Pavé, 2. 

2879 « Le Fourcha » rocher des prinCes (forêt de 
Fontainebleau). 

Aquarelle « largement traitée, d'après natafé de l'un dèâ 
chênes le plus vieux et les plus respectés de cette beUe forêt. 



* M 



dont les sites pittoresques ont inspiré tant de peintres et de 
dessinateurs. » (F. de M.) 

Henri Gérard avait exposé à Saint-Omer, en 1835, 
au Salon des Arts : 

Sous les numéros 68 à 70, trois vues d'intérieur ; 
71 et 72, découpures ombrées ; 73, divers modèles de 
décorations. 

En 1837, à ce même Salon des Arts : 

56 Départ du. général Vandamme pour V Italie, tenant 
Tarrière-^jarde de Varmée. 

57 Scène d'espionnage en Suisse (1795). 

Ces tableaux sont composés avec 5 couleurs. 

En 1843, à l'hôtel-de-villc : 

224 Têtes d'enfants ; étude. 

225 Joseph d'Arimathie ensevelissant le corps de 
N.-S. J.-C. 

En 1884, à l'exposition des Beaux-Arts : 

391 L'allée des princes dans la forêt de Fontainebleau, 
« a fourni à M. Henri Gérard le motif d'une grande gouache 
pleine de vigueur et d'éclat. » (F. de M.) 



Hancquier, Henri, né le 6 décembre 1821, de 
Henri et de Marie-Constance- Victoire Bochet, mort 
le 4 juin 1883. 

Élève de l'école des beaux-arts de sa ville natale 
sous la direction de Hippolyte Cuvelier, Hancquier 
s'en fût ensuite à Anvers d'où il revint pour se fixer 
à Saint-Omer ; il y fût professeur adjoint à l'école 
des beaux-arts de 1874 à 1877. 

Le musée communal possède de lui, le portrait 
d'un violoniste distingué, Urbain Barbion, son 
concitoyen, et celui de Ulysse Delhom (v. ce nom) ; ce 
dernier tableau porte la date 1852. 

Hancquier a exécuté, d'après un daguerréotype, un 
excellent portrait de M, Speneux-Thilloij qui « orga- 



hisa en 1816, dans le double but du progrès de Tari 
et de la philantropie, une association musicale » qui 
fut le point de départ de la Société philharmonique 
de Saint-Omer. Ce portrait est actuellement la pro- 
priété de Madame Fournier-Piers, petite-nièce de 
M. Speneux. 

Les peintures murales qui décorent le parloir du 
collège Saint-Bertin et celle du Calvaire de la basi- 
lique Notre-Dame, sont dues au pinceau de Hanc- 
quier ; un tableau, Jésus sur la croix, d'après Van 
Dyck se trouve aussi dans cette même église de 
Notre-Dame. 

Un certain nombre des œuvres de cet artiste 
existent à Saint-Omer ; notamment, chez Mesdemoi- 
selles Hancquier, les portraits de M. et de M™® Hanc- 
quier. Chez M. Georges Crépin, se trouvent deux 
natures mortes de grande dimension qui décoraient 
primitivement la grande salle à manger de l'hôtel de 
La porte d'or. 

Quelques autres productions sont à signaler : La 
fuite en Egypte, La samaritaine, La dîme, La charité. 
L'abbaye de Saint-Bernard ; Isi plupart d'après gra- 
vures et lithographies. 



Hermant, Bartholomé-Dominique, né le 15 mars 
1725, de Adrien et de Anne-Liévine Bertrant, mort le 
9 août 1777. 

Fondateur de l'école de dessin de sa Ville natale» 
devenue Ecole des beaux-arts, Hermant occupe à 
bon droit une large place dans l'histoire de cette 
école, aux premières pages de ce volume* 

D'après les registres de l'état-civil» Hermant est né 
sur la paroisse Sainte-Marguerite, et s'est marié sur 
la paroisse Saint-Sépulcre. Lors de son mariage» à la 
date du 15 février 1774, il est désigné « maître 
sculpteur et de la salle de dessm de cette ville »• De 



- iei - 

son union est né un fils, marié le 8 juillet 1812 (ren- 
tier déclare Tétat-civil) à Madeleine Hiolet. 

Le portrait de Dominique Hermant se trouve 
parmi les tableaux du musée de Saint-Omer (n° 40 
du catalogue). Il est représenté avec Dominique 
Doncre qui « fût son élève et devint son ami ». Au 
revers du tableau, se trouve la mention suivante : 
« B. Dominique Hermant reçu à l'Académie de Paris, 
« le 14 aoust 1758. Reçu maître à Amsterdam le 
« 13 juillet 1760. Agréé à la cour, pour être profes- 
« seur d'une Académie à Saint-Omer, par ledit Her- 
« mant le 18 octobre 1767. » Ce tableau est signé : 
D«» Doncre 1769. 



Jean, de Saint-Omer, xiv^ siècle. « Cite dans un 
compte de 1361, comme étant établi à Utrecht, et 
chargé de peindre et de décorer la chapelle du châ- 
teau de Schoohoven ; cet ouvrage l'occupa lui et ses 
aides, à peu près six mois. » Dict, des peintres par 
Ad. Siret. 



Liemaire, Jacques-François, né à Vendin en 1712, 
fils de Charles-Claude et de Antoinette Mordacq, 
mort à Saint-Omer le 14 août 1780. 

Contemporain de Dominique Hermant et de Domi- 
nique Doncre, Lemaire fut surtout un peintre de 
portraits, et sa renommée ne paraît guère s'être 
étendue au delà de sa ville d'adoption. 

En 1752, Lemaire se trouve attaché à la maîson 
de Mgr Joseph-Alphonse de Valbelle, évêque de 
Saint-Omer de 1727 à 1754. 

Le 27 novembre de cette même année 1752, après 
la publication d'un ban de mariage faite dans la 
paroisse de Sainte-Aldcgonde, et dispense, des deux 
autres bans» obtenue de Monseigneur l'évêque, 
J»-F. Lemaire se marie le 27 novembre en la paroisse 

11 






^ I6è - 

Saint-Sépulcre, à Marie-Dominique Mercier, née sur 
cette paroisse vers 1722, fille de Marc-François et de 
Anne-Marie Dantin. 

Le tableau de la chapelle de Notre-Dame des Mira- 
cles, tableau qui se trouve à Thôpital Saint-Louis, est 
dû au pinceau de Lemaire, et il faut bien convenir 
qu'il n'est pas de nature à donner une haute idée du 
talent de l'artiste. On sait que cette chapelle de 
Notre-Dame des Miracles, installée à Saint-Omer 
sur le vieux marché (grande place) fut supprimée 
en 1783, pour donner plus d'étendue à la place 
d'armes. 

Lemaire, plus habile, dans l'exécution des por- 
traits, en a laissé un assez grand nombre ; c'est à lui 
que l'on doit les portraits des trois évêques de Val- 
belle qui sont placés dans la chapelle de l'hôpital 
général, hôpital fondé par eux, comme le rappelle le 
distique latin gravé au-dessus de la porte principale 
de cet établissement : 

Primas fondât opiis : ditat bene prodigus aller ; 
Tertius œdificat : très habet iina domus. 

Au musée de Saint-Omer, se trouve sous le n° 73 
du catalogue : L'abbaye de Saint-Bertin vue à vol 
d'oiseau ; peint en 1776. Ce tableau était la propriété 
de M. Poot, ancien religieux de Saint-Bertin mort à 
Saint-Omer le 14 février 1831 . 

M. Henri de Laplane, dans sa notice sur Arques 
/Bulletin de la Société des Antiquaires de la Morinie, 
t. II, pp. 964 et suiv.), signale un bon portrait par 
Lemaire : Dom Clément Descamps, entré à Saint- 
Bertin en 1741, et qui fût successivement curé de 
Saint-Momelin et prieur d'Arqués, il résidait en cette 
dernière qualité au château, actuellement la propriété 
de M. le vicomte du Tertre. Ce portrait, signé 
LEMAmEjp., est maintenant chez l'auteur de cette 
notice, arrière-petit-neveu de Dom Descamps. 



Lemez, Jules-Denis-Joseph, né le 14 avril 182Ô, 
d'Alexandre, architecte, et de Angélique -Joseph 
Quinchez, mort le 27 janvier 1849. 

Élève de l'École des Beaux-Arts de sa ville natale, 
Lemez en 1833, remporte le premier prix de dessin 
d'après l'estampe, le quatrième prix d'architecture et 
un second prix de musique classe de solfège; en 1834, 
il obtient le second prix d'architecture ; en 1835, le 
premier prix d'architecture et le second prix de têtes 
d'après la bosse ; on le trouve encore au nombre des 
lauréats de l'année suivante. En 1837, l'exposition 
des travaux des « écoles communales de dessin et 
d'architecture » comprend deux bas-reliefs, d'après 
l'antique, de la frise du Panthéon d'Athènes et aussi 
un dessin au crayon des ruines de Saint-Bertin ; ex- 
cellents travaux, dit un compte-rendu, « qui promet- 
tent le plus bel avenir artistique à notre jeune conci- 
toyen )) qui obtient le premier prix de la classe de 
bosse ; bas-relief et figure. 

Salons : 

1S47. Lemez, Jules, à Saint-Omer, place Sainte- 
Marguerite ; et à Paris, chez M. Suisse, quai Saint- 
Michel. 

1053 Paysage ; soleil couchant. 

1848. — Même adresse à Saint-Omer ; et à Paris, 
chez M. Devilliers, 55, quai de la Tournelle. 

2896 Route de Flandre. 

2897 Paysage aux environs de Saint-Omer. 

2898 Souvenir des côtes de Flandre» 

2899 Pécheurs en rade. 

En juin 1835, Jules Lemez avait exposé à Saint- 
Omer» au Salon des arts : trois aquarelles ; et en 
1837, un dessin au crayon et quatre aquarelles. 

A l'exposition organisée à Saint-Omer, en 1843 par 
la Société d'Agriculture de l'arrondissement ; 



205 Vue des Quatre-Moulins, faubourg de Saint- 
Omer ; aquarelle. 

206 Vue de Véglise Saînt-Bertin ; aquarelle. 

207 Paysage, environs de Saint-Omer ; aquarelle. 

208 Vue de Véglise de Saint-Bertin ; aquarelle. 

210 Architecture, Projet de marché au poisson et 
château d'eau. 

211 Cadre d'aquarelles contenant: Paysage en 
Flandre, Vue de Lyzel, Vue de Clairmarais. 

212 Architecture : L'église de Bain-Saint-^Nazaire, 
près Arras, Tour et croix de Souchez. 

213 Architecture ; Chapelle dans la cathédrale de 
Saint-Omer, Coupe transversalle d'un tribunal. Colonne 
gothique. Plafond et entablement. 

On doit à Jules Lemez, sous le titre de Souvenirs 
pittoresques de la ville de Saint-Omer, un recueil de 
dessins lithographies, qu'il a dédié à la Société des 
Antiquaires de la Morinie. Ce recueil imprimé par 
Demotier à Calais comprend six planches numéro- 
tées. Sur la couverture de ce recueil se trouve la 
« Personnification de la ville de Saint-Omer par 
Rubens. » 



Majore, Josse de le, xn** siècle. 

D'après des documents publiés par M. de la Fons 
do Môlicocq, Josse de le Mayre a grava en lettres 
d\>r, sur la façade de lauguste édifice (le tympan de 
la porto principale do Tôglise Saint-Bertin), cette 
inscription : Castissimi diri Bertini templum », que 
Ton voit encore* 

En 14l^»> ii Josso do le Mayre, painctre de Sainct- 
Berlin obtenait \vi L jH>ur peintre les quatre angels 
devant lo gnind hostol estant au cœur, aussi bien 
que los tabornaclos ot lo planquier des fyerlres qui s'y 
Irvnivaiont, les doux clore vovos à travers du cœur, et 
les olof/ pondant dosiourv îe gnint hostel. » 




-- 165- 

« Nous voyons ailleurs, que Le Mayre exigeait 
XVIII 1. pour avoir peint le tabernacle placé au-dessus 
du grand autel, et supporté par une verghe de fer à 
tout ung neu en le moyenne. Il avait, en outre, peint 
xxiiii clefe et petites vaultes, moyennant xxxvi s. 
chacune, les aumaires, là où on met les calisses 
dedans le cœur, les deux cambrans de blancq et de 
noir deseure les huys par dedens le cœur. » 

« A propos de la chapelle et de l'autel de N. D. de 
Millau dans l'église abbatiale, M. de la Fons de Méli- 
cocq cite encore, avec Dericq, Josse de le Mayre ; ce 
dernier peignait la table d'autel, les deux chandeliers 
d'airain, placés, l'un devant N. D., l'autre devant 
saint Pierre ; le tabernacle de N. D. desseure le grand 
tour dedens l'église. » 

« Ce fut dans les premières années du xvi® siècle 
(1506) que les moines se décidèrent à faire repeindre 
leur réfectoire. Nous voyons en effet qu'au peintre 
Josse de le Maire, auc[ucl on avait fourni l'or, Tazur, 
le machicol et l'oelle jugés nécessaires, on allouait 
XX 1. et ung tonneau de cervoise de xii s. pour avoir 
repaint le réfroitoir tout de nouveau, excepté le cène 
et les piliers. » 

• Les détails qui précèdent laissent supposer que 
Josse de le Mayre ne fut pas un artiste proprement 
dit, mais seulement un peintre décorateur, ainsi du 
reste, que Derycq de Berle mentionné précédemment 
à l'article Dyrick, de même que Hugues, Jean Pa- 
lanzin et quelques autres ; notamment, Nicolas Clos- 
camp et Nicolas Crokemare. 



Monnecove, Gaston - Victor - Emmanuel Le 
Sergeaiit de, né le 10 mars 1836, de Benjamin- 
Marie-Emmanuel Le Sergeant baron de Monnecove 
et de Lucic-Thérèse-Joscph Hcrbout, mort à Paris le 
14 janvier 1899. 



1* .• 



Élève de M. J. Palizzi et de M. Barrias, Gfaston de 
Monnecove était un artiste dont les œuvres ont 
^uré à de nombreux Salons. 

Gaston de Monnecove était membre de la Société 
des peintres de Vénerie, de la Société des artistes- 
peintres et de la Société des antiquaires de la Mo- 
ritiie ; il habitait, pendant la belle saison, le château 
de Radinghem, près Fruges, château ancien qu'il a 
fait restaurer, avec le concours de Tarchitecte, 
M. Normand, dans le style du xiv® siècle. 

1865. Monnecove, Gaston de, à Paris, chez M. Car- 
pentier, boulevard Montmartre, 8. 

1536 Environs de Grez (Seine-et-Marne). 

1866. — Même adresse. 

1394 Prairie d^Arques, près Saint-Omer. 

1868. — Même adresse'. 
1796 Troupeau sortant de Vétable, 

1870. — Même adresse. 

2009 Le soir au bord d'un étang. Environs de Saint- 
Omer. 

1876. — Chez M. Carpentier, rue Halévy, 6. 

1488 Etang dans un parc du comté de Sussex 
(Grande-Bretagne). 

1880. — Chez MM. Bertrand et 0% rue Halévy, 6. 

2689 En octobre. T. h. 47% 1. 39«. 

Tvtc de face iVun chien d'arrêt portant une bécasse; 
« rexêcution est franche et très exacte. » (F. de M.) 

1881. — Même adresse. 

1649 Etang en forêt. T. h. 120% L20?', 

* Sous un ciel couvert, au milieu de futaies sombres; un 
étang immobile, dont les lentilles d'eau ont envabi la surface, 



- 1«7- 

Tient d'être troublé par un sanglier qu'une meute poursuit ; 
1^ lointains sont ans, mais Teau surtout est d'une transparence 
remarquable. » (F. de M,] 

Ce tableau a été offert par Tauteur au musée de sa 
ville natale ; en cette même année 1881, il a figuré à 
l'exposition de Lille. 

18S2. — A Boulogne-sur-Mer, Grande Rue, 74 ; et, 
à Paris, chez M. Blanchet, rue Bonaparte, 32. 

1913 Limiers au carrefour du Bon-Dieu-de-Pitié ; — 
forêt de Clairmarais. 

« Au pied d'un chône, auquel un crucifix est fixé, deux 
limiers, l'un debout, l'autre couché, sont attachés à un banc, 
au milieu de quelques accessoires de chasse gisant à terre. 
Cette étude, faite d'après nature, est très claire et très exacte. » 
(F. de M,) 

1888. — , élève de M. Barrias. — A Boulogne-sur- 
Mer. 

1855 Chiens contrebandiers. 

Ils « sont chargés de sacoches en toile blouc remplies de 
tabac à fumer, et portant sous le cou le bâtonnet qui les pré- 
serve des lacets tendus par les douaniers ; le paysage est un 
motif des environs de Fruges. » fF. de M.J 

En juillet 1866, à l'exposition des Beaux-Arts à Lille : 

1106 Renard et volailles. 

1107 Prairie à Arques, près Saint-Omer. S. de cette 
même année 1866. 

En 1884, à l'exposition des Beaux-Arts à Saint-Omer : 

214 Les premiers au rendez-vous. 

Groupe de chiens attendant dans un carrefour de foret. 

215 Etang en forêt. S. 1881. 

* Pale, Lucien, Madame, née Suzanne-Marie 
Ti'oussel, le 17 septembre 1855, de Jules notaire 
et de Louise Blay. 



^ 168 - 

Élève de M. Léon Sabatier et de Madame Claire 
Leroy, Madame Pâté habite Paris, où son mari est 
chef du bureau des monuments historiques au minis- 
tère des Beaux-Arts. 

Madame Pâté est l'auteur d'un certain nombre de 
tableaux de fleurs ; gouache et aquarelle qui ont 
figuré à diverses expositions de Tours, Nice et Dun- 
kerque. 

Salons : 

1880. Pâté, M"*^ Suzanne, née à Saint-Omer, élève 
de M"™^ Claire Leroy, rue de Rennes, 66. 

5539 Pétunias; aquarelle. 

5540 Fleurs des champs ; aquarelle. 

1883. — Rue de Sèvres, 3. 

3089 Iris ; gouache. 

« Groupe d'iris blancs, mauves et jaunes, auxquelles se mêlent 
des renoncules, des marguerites et des pervenches, le tout se 
détachant gaiement sur un fond vert pâle. » (F. de M.) 

A l'exposition des beaux-arts organisée à Saint- 
Omer en 1884, à l'occasion du concours régional 

« Mme Suzanne Pâté a envoyé une étude d'une exécution très 
serrée, composée de Pivoines et chèvrefeuilles, » (F. de M,] 



Peuvrel, François-Joseph, né le 18 janvier 1756, 
de Jean-Jacques et de Marie-Pétronille Beudin, mort 
à Arras le 31 décembre 1819. 

A rage de 21 ans, Peuvrel était à Paris, élève à 
l'Académie Rovale, à son retour, il devint, à Arras 
l'ami de Doncre, et vers 1800, le directeur de l'Ecole 
de dessin d'Arras ; c'est à cette occasion qu'il est 
indiqué « comme miniaturiste audomarois d'un cer- 
tain talent. » 

On ne connaît guère de Peuvrel que la copie d'un 
tableau de Doncre, celui où cet artiste s'est peint avec 



- 169 - 

Hermant; tableau dont l'original daté de 1769 se 
trouve au musée de Saint-Omer. 

Les registres de l'Etat civil de Saint-Omer nous 
apprennent que Peuvrel est né sur la paroisse de 
Sainte-Marguerite et que son père était maître tail- 
leur ; ceux d'Arras nous donnent l'acte de décès ainsi 
libellé : 

« L*an d819, le 31 décembre à dix heures du matin devant 
« nous Augustin Benoît Joseph Linque adjoint du Maire d'Arras 
« et officier de l'état civil, par lui délégué, sont comparus : 
« Antoine Joseph Drion marchand pro[)riétaire, et Constant 
€ Vauclin cordonnier demeurant à Arras, lesquels nous ont 
« déclaré que François Joseph Peuvrel [)roffesseur de dessein 
€ au colége d'Arras, âgé de soixante quatre ans, né à Si Orner, 
« domicilié à Arras, fils des feus Jean Jacques et Marie Pétro- 
« nille Binden (pour Beudin), veuf de Marie Barbe Caroline 
« Gardon, est décédé. chez sa lillc, rue St-Aubert, S"" B, no 237, 
« ce matin à une heure et demie, et ont les comparans signé 
« avec nous le présent acte, après lecture foite. Signé Drion 
« GouY, Vauclin, Linque adj». » 

En 1799, un Peuvrel signe un procès-verbal de 
transfert de reliques, de la Cathédrale de Saint-Omer, 
à l'église du Saint-Sépulcre ? 



Pierre, chanoine, xv*' siècle ? peintre de Saint- 
Omer. 

Petrus pictor canonicus Sancti Audomari est 
connu par le manuscrit 8484 de la Bibliothèque na- 
tionale, où se trouve cette inscription : In codice 658 
S. Germani de pratis hi versus tribmintiir Petro Pictori 
canonico S. AudomarL Ce peintre, chanoine de Saint- 
Omer, est très vraisemblablement aussi Fauteur d'un 
Traité des couleurs, manuscrit du xv® siècle conservée 
à la Bibliothèque nationale, fonds latin, n"6741, et 
dont voici le litre : Liber Magistri Pétri de Sancto 
Audomaro, de coloribus faciendis ; œuvre éminem- 
ment intéressante pour connaître les procédés tech- 



niques de remploi des couleurs au quinzième siècle. 

(( L'ouvrage de Pierre de Saint-Omer traite, comme 
l'indique le titre, de la manière de faire les couleurs, 
et un peu aussi, de celle de s'en servir ; il enseigne 
en très peu de mots, il est vrai, et comme en pas- 
sant, que pour peindre sur les murs ou sur le bois, 
il faut délayer les couleurs à l'huile ; ce qui ne laisse 
aucun doute sur ce fait que la peinture à l'huile était 
connue dès les xii® et xiii® siècles ; mais qu'on ne 
s'en servait pas, parce que c'était une très longue 
affaire vu qu'il fallait laisser sécher sa peinture au 
soleil, à chaque couche que l'on donnait, tandis que 
les frères van Eyck trouvèrent un vernis siccatif qui 
leur permettait de faire sécher leurs tableaux sans 
les exposer au soleil. » 

Une savante notice, d'où viennent les quelques 
lignes qui précèdent, due aux recherches de M. Louis 
Deschamps de Pas, sur les manuscrits de Pierre de 
Saint-Omer, est insérée dans le tome VIII des Mé- 
moires de la Société des antiquaires de la Morinie. Il 
est permis d'en conclure que les manuscrits 8484 et 
6741 sont tous les deux du peintre Pierre, chanoine de 
Saint-Omer. 

Pierre le peintre, chanoine de Saint-Omer est 
mentionné dans la Biographie générale, Firmin 
Didot, mais avec ce renseignement : « mort selon 
toutes les vraisemblances, avant la fin du douzième 
siècle. » ? 



Pley, Omer-Inglebert- Augustin, né le 10 octobre 
1803, de Antoine-François-Augustin et de Philippine- 
Marie- Victoire Legrand, mort le P^ février 1897. 

La longue carrière de cet artiste amateur a été 
toute entière consacrée à la culture des beaux-arts. 
Peintre, musicien. Mécène accompli, doué d'une 
nature absolument exceptionnelle, on peut dire qu'il 



~ m - 

savait sans avoir besoin d'apprendre ; il procède de 
lui-même, ses productions en peinture comme en 
musique révèlent des aptitudes innées. Dévoué sans 
restriction, Omer Pley, pendant quarante-deux ans 
a dirigé pratiquement, avec une sollicitude de tous 
les* jours, l'école des beaux-arts de sa ville natale, 
école qui comprenait alors la musique et le dessin. 
« Il poussait le dévouement jusqu'à donner lui- 
même, avec une science et un talent justement appré- 
ciés, des leçons aux enfants et aux jeunes gens chez 
lesquels il reconnaissait des dispositions particu- 
lières ; nombreuses sont les vocations qu'il a su 
pressentir, ainsi qu'en peuvent témoigner les artistes 
célèbres qui lui doivent leur avenir. 

« Chez lui, il réunissait quelques amateurs d'élite 
autour desquels pouvait venir se grouper à l'occasion 
un véritable orchestre. La renommée des séances de 
musique de chambre tenues chez M. Pley s'étendait 
au delà de sa ville natale. » Il fût l'un des membres 
les plus actifs de la Société philharmonique ; chef de 
la musique communale, il fût, aussi, de toutes les 
institutions qui ont quelques rapports avec les beaux- 
arts. 

Il a exposé à Saint-Omer, au Salon des arts, 
en 1835 : 

100 Tour de St-Martin à Cambrai (mine de plomb). 

101 Vue du portail sud, église Notre-Dame de Saint" 
Omer. 

102 Hôtel-de-ville de Saint-Omer ; prisons. 

103 Ruines de Saint-Bertin prises du côté nord. 

Au même Salon, en 1837 : 

91 Etude d'arbres. 

92 Paysage (copie). 

93 Ruines de Saint-Bertin. 

94 Intérieur de Véglise Notre-Dame (mine de plomb). 

95 Ruines de Saint-Bertin (id.) 



~ 172 — 

A rhôtel-de-ville, en 1843 : 

75 Vue de Saint-Omer, prise des Bruyères, 

76 Chapelle de Saint-Louis. 

77 Route de Liège à Sjoa ; peinture au noir de pêche, 

78 Paysag^e ; composition. id. 

79 Paysage; étude. id. 

80 Notre-Dame de Saint-Omer ; dessin à la mine 
de plomb. 

282 Ruines de Saint-Bertin, 

Les ruines, que domine la vieille tour, sont vues de rempla- 
cement du chœur, par un temps brumeux. 

Ce tableau appartient au musée de Saint-Omer. 
316 Paysage ; étude. 

A M. Caron de Fromentel : 

Un paysage, Vhiver, au noir de pêche. 

D'autres paysages, également au noir de pêche 
appartiennent à M. Julien Pley fils de l'artiste. 

Omer Pley est l'auteur des cartons des deux grands 
vitraux qui décorent, à l'église du Saint-Sépulcre, les 
chapelles de la Vierge et du Sacré-Cœur ; c'est aussi 
d'après ses dessins qu'a été exécutée la balustrade 
de ladite chapelle de la Vierge. La Société des anti- 
quaires de la Morinie dont il faisait partie depuis 
son origine lui doit l'élégante ornementation de ses 
diplômes. 

Un buste en marbre par M. Louis, le maître 
statuaire audomarois, reproduit admirablement les 
traits de M. Omer Pley. Ce buste se trouve à Saint- 
Omer chez son fils M. Julien Pley; une reproduction 
en a été offerte au musée de sa ville natale. 



* Pley, Julien-Omer-Marie, né le 6 septembre 
1849, du précédent et de Françoise-Carolihe-Joseph 
Cortyl. 

M. Julien Pley permet à l'observateur, de constater 



les influences de l'atavisme ; comme son père, il 
consacre son existence à la culture des arts. La pein- 
ture et la musique lui sont également familières et 
les quelques années passées à Paris pour ses études 
ont aidé au développement de ses goûts artistiques. 
Nul doute, M. Pley serait un artiste de grande valeur 
s'il avait voulu s'astreindre à de sérieuses études. 
Peintre amateur il s'est particulièrement adonné aux 
natures mortes. 

L'exposition organisée à Saint-Omer en 1884* à 
l'occasion d'un concours régional agricole, compre- 
nait un tableau dû au pinceau de M. Julien Pley. 
N° 249 Rat pris au piège, « et tournant encore un regard 
de convoitise vers l'amorce, un rien très finement rendu » 
dit M. Félix de Monnecove dans un compte-rendu 
de cette exposition. 



Uobelet, Héléna-Joséphine, née à Gravelines 
le 10 juillet 1817, de Etienne et de Joséphine Hugon, 
morte à Saint-Omer le 18 mai 1889. 

Ainsi que Mademoiselle Férey, Mademoiselle Ro- 
belet vint à Saint-Omer en bas-âge, elle est aussi 
l'élève de Lebour et a laissé quelques jolis portraits, 
et surtout de très charmantes natures mortes qui 
peuvent être considérées comme des miniatures à 
rhuile. 

Les portraits dus au talent de cette artiste sont 
généralement de dimensions restreintes et ne com- 
prennent guère que des portraits de famille ; ils sont 
restés la propriété de Madame Lom bardeau sœur de 
Mademoiselle Robelet. 

Salons : 

1857. Robelet, M"« Hélène-Joséphine, élève de A. 
Lebour. A Saint-Omer. 

2286 Nature morte. 



:ts 



- m - 

1659. — Même adresse. 

2594 Nature morte ; coquillages et raisins. 

2595 Nature morte ; pigeons, fruits, etc. 

L'exposition organisée à Saint-Omer, en 1843, par 
la Société d'agriculture comprenait un certain nom- 
bre des tableaux de Mademoiselle Robelet : 

226 Portrait de M.., 

227 Portrait de Mad... 

228 La prière, * • 

229 Les trois amis, 

230 Le braconnier, 

329 Le retour, 

330 La laveuse, 

331 Le page, 

332 Le billet doux, 

A Texposition des Beaux-Arts, à Saint-Omer, en 1884 : 

257 Pigeons et fruits. 

258 Raisins et fruits. 

259 Tête de vieille femme. 

Les deux natures mortes admises au Salon de 1859 
et qui figurent à cette exposition donnent lieu à cette 
appréciation par M. Félix de Monnecove : 

« Deux groupes remarquables par Téclat de la couleur et le 
fini de rexécùtion. » 

Quant au n° 259, voici ce qu'en dit le même critique 

d'art : 

« Mïle Robelet, dont le pinceau est d'une rare finesse a dé- 
ployé dans la Tête d'une vieille femme toutes les ressources 
d'une exécution à la fois patiente et distinguée. » 

Sauvage, Amédée-Louis-Joseph, hé le 21 mars 
1832> de Joseph et de Joséphine Casiez» mort le 
22 janvier 1901. 

Élève de Técole des beaux-arts de sa ville natale, 
alors sous la direction d'Hippolyte Cuvelier, il y 
obtient une médaille en 1852. D'heureuses dispo- 



sitions lui ont permis de continuer la peinture pres- 
que sans maître à sa sortie de l'école dont il devint 
professeur-adjoint de 1879 à 1899. Il s'est adonné 
particulièrement aux tableaux de nature morte, 
un Lièvre a été acheté dans une vente publique 
par M. Deswartes propriétaire à Renescure ; il s'est 
aussi livré à l'étude du paysage. Un certain nombre 
de ses tableauxsont restés la propriété de Madame 
Sauvage qui a bien voulu se dessaisir de l'un d'eux 
pour le musée de Saint-Omer : Les accessoires du 
pot'<iu~feu, d'après M. René Chrétien au Salon de 1896. 

Près d'une marmite en cuivre jaune, sont des poireaux, 
carotte, navet et oignon. 

Le livret du Salon de 1879 donne l'indication 
suivante : 

1879. Sauvage, Amédée-Louis- Joseph, né à Saint- 
Omer (Pas-de-Calais), élève de M. H. Cuvelier. — 
A Saint-Omer, rue de Dunkerque, 29. 

2702 Tabagie. 

A l'exposition des Beaux-Arts à Saint-Omer en 1884, 
se trouvaient : Un déjeuner ; Oranges ; Légumes et 
volailles, « trois bonnes études solidement peintes et se dis- 
tinguant par l'exactitude du rendu. » (F. de M.) 

Senezcourt, Jules de, né le 19 avril 1818, mort à 
Bruxelles en 1866? d'après le Catalogue du musée 
moderne de peinture de Bruxelles. 

Peintre d'histoire et de portraits, de Senezcourt 
s'est établi à Bruxelles en 1841 ; en 1854, il y obtint 
une médaille de 1^® classe. 

Au Salon de 1865 : Desenezcourt, Jules, né à 
Saint-Omer ; à Bruxelles, rue Saint-Paul, 18, expose 
sous le n° 646 Tête d'étude. 

Le musée moderne de Bruxelles possède deux 
portraits de Jules de Senezcourt ; 



255 Le joueur de luth. Portrait derartiste.T.h. 1^06, 
1. 0'"84. 

256 Portrait. 



Tahon, Cornil, né sur la paroisse Sainte-Mar- 
guerite, le 13 juillet 1655, de Wallerandt et de Mar- 
guerite Thuyn, mort en 1695. 

D'après Henri de Laplane, L'abbaye de Clairmarais, 
Cornil Tahon fut un peintre distingué ; il avait 
embrassé l'état ecclésiastique et devint curé de Cro- 
bulaert, diocèse de Bruges. Il a peint plusieurs 
tableaux qui décorent quelques églises de Belgique, 
« entre autres, un Saint Jean-Baptiste, toile très esti- 
mée qui se trouve aujourd'hui (1843) dans le chœur 
de l'église paroissiale de Saint-Nicolas de Gand et 
qui provient, dit-on, de l'église de Sainte-Aldegonde 
de Saint-Omer. » Jean Derheims, dans son Histoire 
de la ville de Saint-Omer, attribue ce tableau à un 
Joseph Tahon, mais n'est-il pas plutôt l'œuvre de 
Cornil Tahon ou de son frère Jacques-Louis, ci-après 
indiqué ? 

Le portrait de Cornil Tahon se trouve à l'hôpital 
Saint-Louis à Saint-Omer. 



Tahon, Jacques-Louis, frère du précédent, né le 
24 janvier 1662, mort le 9 novembre 1727, « fut 
inhumé sur la paroisse Saint-Jean avec une épitaphe. 
Il avait fondé, par testament, un service à perpétuité 
avec distribution de pain pour les pauvres. » 

Jacques Tahon fut le professeur de dessin de Dom 
Bertin de Vissery, l'historien de l'abbaye de Clairma- 
rais ; sa première peinture importante fut apparem- 
ment celle du maître-autel de l'église de Clairmarais 
représentant L'assomption, car il avait alors vingt- 
deux ans seulement. Le succès qu'obtint ce tableau 



— 177 - 

le décida à aller à Anvers et à visiter Tltalie ; cette 
xésolution lui fut suggérée par Tévèque de Saint- 
Omer Louis-Alphonse de Valbelle (1684-1708). 

Quinze tableaux, commandés à Talion par Dom 
Mailliard, 5V abbé de Clairmarais (1688-1717), figu- 
raient les Miracles de Notre-Seigneur et décoraient le 
pourtour du chœur de l'église abbatiale. Jacques 
Tahon fut aussi chargé de reproduire seize portraits 
d*abbés peints sur les murailles du cloître vçrs le 
milieu du xvi® siècle sous l'administration de Dom 
Pépin, 39* abbé (1544-1547) et qui avaient été partiel- 
lement effacés en 1619 sous l'abbé Dom Martin 
Tirant (1615-1621). Il avait aussi décoré l'église des 
carmes à Saint-Omer de plusieurs tableaux, l'un 
d'eux. Sainte Thérèse se trouve maintenant dans 
l'église Saint-Sépulcre. 

Jacques Tahon fut chargé d'un tableau pour la 
chapelle de l'hôtel-de-ville. « L'on convient (le Magis- 
trat) avec le s*" Tahon maître peintre en cette ville 
pour faire le tableau de l'autel, et on fait faire un 
prie-Dieu pour le Mayeur. » (1718). — « On y fait faire 
des tableaux de paysage. » — « Led. s*" Tahon en fit 
deux en 1721. » /Extrait des délibérations du Magis- 
trat. - Communication de M, Em. Sturne.J Déjà en 
1677, « sur la demande du Magistrat, Louis XIV fit 
don à la ville d'un superbe tableau qui fut inauguré 
dans la partie de l'hôtel municipal, appelé la Halle 
épiscopale, à cause de la chapelle qui s'y trouvait. ,» 
(J. Derheims.) Ce tableau, le Christ en croix, par 
Lebrun, se trouve actuellement dans l'église de 
Saint-Sépulcre où il est placé dans des conditions de 
lumière déplorables. 

En 1690, Jacques Tahon avait épousé Marie-Anne 
Butay, et en 1705, en secondes noces, Isabelle-Louis 
Coppens ; il fût échevin et l'un des dix jurés de la 
communauté de Saint-Omer, il habitait en 1720, une 
maison dont il était propriétaire, rue Saint-Bertin, 

13 



-m 

ïi^ ÎO, presqu'au coin de la rue de l'Œil en face des 
Récollets, dont remplacement est occupé par le col- 
lège Saint-Bertin. L'un des deux fils qu'il eût de son 
premier mariage, Jacques-Joseph, fut aussi échevin 
et lieutenant maïeur de Saint-Omer, il mourut sans 
postérité en 1749. L'autre de ses fils, Hermant-Joseph, 
né en 1701, mort en 1785, fut également échevin de 
Saint-Omer, il demeurait place du Haut-Pont. Tous 
les deux furent inhumés dans l'église Sainte-Mar- 
guerite. 

CornH et Jacques Tahon avaient une sœur, Marie- 
Isabelle, née le 6 août 1657, qui prit l'habit à l'abbaye 
d*Outhof ou Ravensberg, le 10 février 1675, alors que 
cette abbaye était sous la direction de Marie V. Thuyn 
de Saint-Omer qui fut installée le 27 mai 1668 et 
mourut en 1694. 

Parmi les religieux appelés à choisir le successeur 
de Dom Roberty abbé de Clairmarais (1649-1669) en 
1670, figure Dom Cornil Thuin de Saint-Omer, très 
vraisemblablement, oncle de Cornil, Jacques et Marie 
Tahon, et frère de Marie Thuyn abbesse de Ravens- 
herg en 1668. 



Villeneave, Louis-Jule, né le 7 septembre 1813, 
de Louis-Jacque lieutenant de vaisseau « natif de 
Dunkerque » et de Julie-Philippine-Joseph Caffiéri 
« native de Dunkerque » mort à Paris le 15 avril 
1881 . 

Villeneuve, par sa mère, est, ainsi que Léon Baîlly, 
au nombre des descendants du célèbre Philippe 
Caffiéri, sculpteur du roi Louis XIV, dont l'un des 
petits-fils, Jean-Philippe Caffiéri fut « directeur des 
carrosses » à Saint-Omer dans les premières années 
*du xviii^ siècle. 

Élève de Léon Cogniet, Villeneuve, peintre *ffhfs^ 
toîre, fut aussi j^urtout tin portraitîste diii^giié ^^ses 



ceuvres se rencontrent assez nombreuses dans les 
familles de sa ville natale. 

Salons : 

1839. Villeneuve, Jules, rue Corneille, 1. 

2081 Portrait de M"'^ J... 

2082 Portrait en pied de M. P. D... 

1842. — Rue de l'Ouest, 52 bis. 
1844 Portrait de M. Hypolite G... 

1843. — Même adresse. 

1178 Les trois frères ; portraits. 

1844. — Même adresse. 

1773 Le Christ au mont des oliviers. 

« 42. Mon père, si veus voulez, éloignez ce calice de moi : 
< néanmoins, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais 
€ la vôtre. » (Evangile selon S. Luc, ch. XXII, § iv.) Livret du 
Salon, 

1774 Portrait de M. le docteur Baudens, chirurgien 
en chef du Val-de-Grâce. 

1775 Portraits des enfants de M, L,., 

1845. — Même adresse. 

1649 Portrait en pied de S. A. R. Mgr le duc d'Or- 
léans, prince rogal T. h. 260*^, 1. 180«. 

c Souvenir de l'organisation et de la composition des dix 
bataillons de chasseurs à pied au camp de Saint-Omer. » 

'Le prince debout en uniforme de général en partie recouvert 
d*un manteau, s'appuie de la main droite sur un tronc d'arbre. 

Ce tableau se trouve au musée de Saint-Omer ; il 
est la reproduction fidèle du magnifique bronze de 
Raggi qui décore la cour d'honneur du musée. 

1650 Portrait de M'»^ «... 

1651 Idem de M, B... 



1B46. — Même adressç, , 

1787 Portrait de M"»« E... 

1788 Nature morte, 

1847. — Mçme adresse. 

1614 Portrait de M"»« E.G... 

1615 Idem de M^^ C,,. 

1848. — Même adresse. 
4498 Portrait de.... 

1850. — Rue des Petits-Augustins, 13. 

3070 Intérieur d'un palais de Thèbes. 

Scène de la vie privée de Rhamsès-Mélamon 1er. Pharaon de 
la xive dynastie. 

3071 Adoration des bergers. 

3072 Portrait de M. E.P. A... 

1857. — Rue de Seine, 18. 
2674 Une nymphe des bois. 

1861.— Même adresse. 

3081 Le repos de la Sainte-Famille. 

3082 Portrait de M""^ E.P... 

1863. — Même adresse. 

1863 Saint Bernard en contemplationf 

1864. — Même adresse. 

1940. Le passé; le présent et Vavenir; panneau dé- 
coratif. 

1866. — Même adresse. 

1936 Fragment du Parthénon; grisaille. 

1867. — Rue des Beaux* Arts, 3 bis. " 

1534 L'éducation de l'amour. 



— 1811 — 

1868>. >-^ Même adresse. 

2517 Portrait de René de V... \ 

2518 Léda. i 

1870. — Même adresse. 
2902 RhamsèsIIdans son palais deVile (TEÛphanhne. 

• r •• I '■ • ! ' * ' 

« Le tableau de M. Villeneuve, dit, M., Félix de Monnecoye, 
représente Rhamsès II dans son palais de l'île d\Eléphantine, 
iom de tout souci, au milieu du Nil, dont les rives verdoyantes 
apparaissent par les larges ouvertures de la salle royale, le 
Pharaon, connu sous le nom populaire de Sésostris, est entouré^ 
de ses femmes qui chantent ses victoires en s'àccompagnant sur 
la harpe, tandis que lui-même poursuit, avec l'une de ses cofti- 
pagnes, une partie d'un jeu qui ressemble beaucoup au jeu; 
d'échecs, et dont l'usage en Egypte est constaté par des monu- 
ments contemporains. Cette composition atteste de la part de 
son auteur une connaissance approfondie de l'histoire, qui nous, 
parle de Sésostris comme d'un grand constructeur et d'un 
puissant guerrier, et qui nous apprend que ce roi-soleil donna 
au harem royal un développement inusité jusqu'alors, puisqu'en 
soixante-sept ans de règne, il n'eut pas moins de 160 enfants. 
L'œuvre de notre concitoyen est surtout remarquable par son " 
exécution savante et consciencieuse, grâce à laquelle la scène 
qu'il retrace, et qu^il place dans un palais magnifique, construit 
auprès de la première cataracte du Nil, nous rappelle avec 
exactitude ce souverain fastueux et conquérant, qui couvrit 
TEgypte de monuments merveilleux et qui porta au loiiï la 
gloire de ses armes. » ' 

1872. — Même adresse. 
1508 Portrait du général de Cisseg. ;, 

1876. — A Fontenay-sous-Bois (Seine) ; et à Paris, 
rue Bonaparte, 13. 

2033 Portrait du colonel de Montluisant. 

1880. — Même adresse. 

3830 Portrait de M»« *** H. I-^IO, 1. 0"»81. 

Une petite fille assise tient sur ses genoux un livre entr^ou- 



— 1»— 

vert ; la pose est pleine de naturel, ei noa» fetroiivons, dit 
M. Félix de Monnecove, dans cette toile le faire exact et simple 
du portraitiste que tant de familles de notre département (Pas- 
de-Calais) connaissent et apprécient. 

3831 La toilette. H. 0™81, 1. Op»65. . 

« Petit tableau composé de deux figures de femme, rentrant 
plutôt dans le cadre des études académiques que dans celui des 
tableaux de genre. » (F. de M.) 

Indépendamment du portrait en pied du duc d'Or- 
léans, décrit p. 179, le musée de Saint-Omer possède 
de Jules Villeneuve, un autre tableau, 

L'heureuse mère, T. h. 214S 1. 150*^. 

Ce tableau offert, par l'auteur, à sa ville natale 
en 1866, est ainsi décrit au catalogue : 

Une jeune femme, assise sur un banc de pierre, tient une 
petite fille dans ses bras, tandis qu'une autre, debout sur le 
banc, s'approche de sa mère pour l'embrasser. Ce groupe se 
détache sur un fond de verdure et sur un ciel sombre que l'on 
aperçoit à travers des portiques à plein cintre. 

L'artiste dans ce groupe a reproduit le portrait de 
sa femme et celui de ses enfants. 

A Calais, se trouvent deux grands tableaux hiisto- 
riques de l'artiste audomarois ; 

Dévouement des bourgeois de Calais, d'après Ary 
Scheffer. T. h. 345% 1. 445^ 

L'original figurait à l'exposition du Louvre en 1819, 
sous le n° 1023 du livret où il est ainsi désigné et 
décrit : Dévouement patriotique de six bourgeois de 
Calais. 

« La ville de Calais, assiégée en 1342, par Edouard roi d'An- . 
gleterre, fut réduite à se rendre par la famine. Le pillage et le 
massacre allaient punir les habitans de leur noble résistance, 
quand six d'entre eux offrirent leur vie pour racheter îcelle de 
leurs concitoyens. L'histoire nomme parmi eux Eustache de 
Saint-Pierre et son fils. Ils sortirent en chemise, nu-pieds et la 
corde au cou, pour se rendre au camp des anglais, où les attend 
le supplice. Eustache porte les clefs de la ville ; leurs parens et 



leim awei leajqni suivia jusqu'à la porèe où doii se foire la iatale 
séparation. Des soldats anglais les conduisent ; parmi la foule^ 
on remarque le Gouverneur de la ville qui se cache le visage. « 

Le tableau de Villeneuve, par suite de ses dimenr 
sions, a été placé à la chambre de commerce. 

Le second de ces tableaux reproduit La reprise de 
Calais par le duc de Guise, 9 janvier 1558 ; d'après; 
François-Edouard Picot. T. h. 458% 1. 542% 

L'original actuellement à Versailles, figurait à l'ex- 
position du Louvre, en 1838. Le livret donne la notice 
suivante : 

€ L'armée française, sous les ordres du duc de Guise, entre- 
pritle ier janvier 1558, le siège de Calais. Dès le premier jour, 
deux forts qui défendaient la ville furent emportés ; trois jours 
après la brèche était ouverte, et la citadelle prise d'assaut. Lord 
Wentworth, qui commandait les anglais, réduit à une garnison 
de 8 à 900 hommes, demanda à capituler. Le 9 janvier, la ville 
fut remise aux français et le duc de Guise y fit son entrée. » 

Ce tableau de Villeneuve, donné au musée de 
Calais par le Gouvernement, est placé, par suite de 
ses dimensions, dans le transept gauche de l'église 
Notre-Dame. 

Au musée de Calais, se trouve le Portrait de 
M, Jacques Leueux, maire de Calais, 1830-1842, fonda-^ 
teur du musée de cette ville. 

Au château d'Arqués, propriété de M. le vicomte 
Armand du Tertre, Portrait du chevalier Ch, du Tertre 
qui fût colonel de la garde nationale de Saint-Omer. 

L'exposition qui eut lieu à Saint-Omer en juin 1843, 
comprenait plusieurs tableaux de Jules Villeneuve. 

81 Portrait. 

82 Bas-relief du Parthénon ; grisaille. 

83 Esquisse d'après van Dgck. 

84 Portrait de M. 

85 Portrait de M"»« *' 






— 184 — 

Vuez, Arnould de, né le 17 octobre 1644, de Jean 
et de Françoise Gautran, mort à Lille le 18 juin 1720. 

Dèscamps, dans La vie des peintres flamands, aile- 
tûahds et hollandais (Paris 1753-1764), donne la bio- 
graphie et le portrait de Vuez, mais pour cet artiste 
comme pour Memlinc* et pour beaucoup d'autres 
artistes célèbres, la légende a souvent remplacé l'his- 
toire ; c'est ainsi que d'après Descamps, de Vuez est 
né à Oppenois, près de Saint-Omer, le 10 mars 1642. 
La plupart des biographes ont .reproduit ce renseigne- 
ment, et de nos jours encore, l'un d'eux fait naître 
de Vuez aux environs de Saint-Omer. Nicolas Guérin 
cependant /Description de V Académie royale de pein- 
ture et d*architecture 1715-17^/ indique d'une manière 
précise,. Saint-Omer comme lieu de naissance de 
Vuez, dont voici du reste, l'acte de baptême : 

« Du registre de l'église paroissiale de Sainte-Aldegonde, il 
« conste que Arnould de Wé, fils légitime de Jean et de Fran- 
« çoise Gautran, a été baptisé le dix-septième jour d'octobre de 
« Tan 1644. 

9 II est ainsi. Fait à Saint-Omer, le 24 juin 1684. Jean Bec- 
« quart, prêtre et pasteur indigne de ladite paroisse. » Suit 
l'attestation des vicaires généraux de l'évêché de Saint-Omer, 
r le siège vacant. » 

Cet acte de baptême, reproduit par M. Quarré- 
Reybourbon, a conduit M. Violette de Noircarme, 
dé la Société des Antiquaires de la Morinie, à con- 
sulter les registres de l'état-civil. Il y a relevé les 
renseignements suivants : 

' Jean de Vuez, père de l'artiste audomarois, s^est 
marié à Saint-Omer, le 12 février 1630, sur la paroisse 
de Saint-Denis où les fiançailles avaient été célébrées 
le 20 janvier précédent. 

Les registres paroissiaux de Saint-Denis et de 
Sainte-Aldegonde ne donnent aucun renseignement 

* Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie, 
t. XXIII, pp. 285 et suiv. 



— 185 — 

sur Jean de Vuez et Françoise Gautran jusqu*en 
février 1633. A partir de cette époque, le registre des 
baptêmes de Sainte-Aldegonde mentionne : 
1683, 7 février, Jacques Le Way ; 

1634, 10 janvier, Philippe de Way ; 

1635, 15 septembre, Adrien-François Dewez ; 
1637, 2 octobre, Marie de Wee ; 

1639, 3 juillet, Robert de Vuez ; 

1643, 17 mai, Marguerite de Wé ; 

1644, 17 octobre, Arnoiild de Wé; 

1647, 11 avril, Guillaume-François de Wé. 

Ainsi que le constate le relevé qui précède, le nom 
de Vuez a été orthographié de maintes façons ; 
Nicolas Guérin écrit « Deuuez ou d'Huez dit Arnould, 
peintre d'histoire né à Saint-Omer ». Bien que 
d'après Descamps, le père d' Arnould soit né à Vérone, 
aucun des noms ci-dessus ne présente une désinence 
italienne. 

M. Violette de Noircarme a relevé d'autres rensei- 
gnements sur la famille de Vuez, notamment ; deux 
mariages sur la paroisse Sainte-Aldegonde en 1654 et 
1667 et six autres d'après les registres du gros des 
notaires de Saint-Omer. 

Le père d' Arnould que des circonstances malheu- 
reuses avait amené à Saint-Omer, d'après Descamps, 
trouvant à son fils des dispositions particulières 
pour le dessin, le plaça en ville chez un juif qui 
était un assez bon peintre ; après deux ans de travail 
assidu et de progrès constants, Vuez fut envoyé à 
Paris par son maître qui le fit recevoir en 1657, à 
l'école du frère Luc, récollet qui jouissait d'une cer- 
taine réputation. Après trois ans d'étude, le frère 
Luc lui donna un certificat de sa conduite et de son 
application, et Vuez partit pour Rome en passant 
par Venise où il fut très bien reçu par son oncle 
chanoine de Saint-Marc. A Venise il fit quelques 
ouvrages, l'un d'eux fut envoyé en présent, à M. Car- 



(Mni médecin à Rome qui, dit-oa, avait \me brîJdaate' 
collection de tableaux. 

Arrivé à Rome le 10 mars 1660, muni de lettres de 
recommandation de son oncle, il se mit à l'œuvre et 
bientôt, en 1661, une copie de Uécole d!Athènes de 
Raphaël lui valait un premier prix de peinture ; « il 
porta ce tableau à Venise, pour marquer sa recon- 
naissance à son oncle. Il en fut bien reçu, son ou- 
vrage loué et suivi d'une bourse de cent ducats. » Les 
succès qu'il devait à ses heureuses dispositions et à 
son assiduité au travail excitèrent la jalousie de ses 
condisciples, il s'en suivit un duel où il eût le mal- 
heur de tuer son adversaire, il fut obligé de quitter 
Rome où il se tint caché pendant quelque temps. Cet 
incident rappelle celui qui s'est produit pour Van 
Dyck ; ce dernier, victime des jalousies, des insultes 
et des persécutions des artistes qu'il éclipsait par son 
talent et dont il ne partageait pas les débauches avait 
été également obligé de quitter Rome. Mais pour 
de Vuez, survint une heureuse coïncidence. Lebrun 
premier peintre de Louis XIV, surchargé de travaux 
considérables, l'invita à venir l'aider à Paris en l'as- 
surant d'une pension du roi à qui il fut présenté ; mais 
un nouveau duel provoqué par un officier qui l'avait 
insulté et qui fut tué en présence de plus de vingt 
gentilshommes, l'obligea à une nouvelle expatriation 
momentanée ; il partit alors pour Constantinople» à 
la suite de l'ambassade de France. 

Un an après, de Vuez revenait à Paris, et y repre- 
nait ses fonctions jusqu'au moment où ayant épousé 
M"® Anne Dugré fille du gouverneur de Calais, il fut 
envoyé à Lille par le ministre Louvois pour exécuter 
un tableau : Présentation de la Vierge au temple, des- 
tiné à l'église de l'hôpital. Cette faveur, accordée à 
de Vuez, s'explique non-seulement par son talent, 
mais aussi par les relations de Lebrun directeur de 
l'Académie royale - 11 septembre 1683, 23 juillet 1690 - 



— tsr — 

anrec le marqnis de Louvois qui en était le protec- 
teur -4 décembre 1683, 16 juillet 1691. La manière 
dont de Vuez s'acquitta de l'œuvre qui lui était 
confiée lui attira de nombreuses commandes. Il 
s'étab^t à Lille en 1692. 

Ce fut alors qu'il fit présenter au Magistrat, 
ainsi que Dominique Hermant à Saint-Omer, * une 
requête favorablement accueillie afin d'obtenir une 
exemption d'impôts sur la boisson, sous la condition 
« de tenir académie une fois par semaine, pour tous 
« ceux que la curiosité ou l'inclination porteront à 
« s'y rendre pour être enseignés. » 

de Vuez soutint d'une façon brillante le rang que 
son mérite lui avait acquis ; les églises et les cou- 
vents en firent leur peintre ordinaire, et son carac- 
tère n'étant pas moins estimé que son talent ; il fut 
nommé marguillier de sa paroisse en 1706, distinc- 
tion fort honorable surtout à cette époque, et l'una- 
nimité des suffrages de ses concitoyens le porta 
ensuite à l'échevinage de la ville ; il remplit ces fonc- 
tions pendant trois ans ; il les résilia à cause de son 
grand âge. Le 20 décembre 1681, de Vuez avait été 
appelé à faire partie de l'Académie de peinture et de 
sculpture avec le tableau du Mariage de Mgr le Dau-- 
phin traité allégoriquement. Ce tableau est ainsi 
indiqué dans la « Description de rAcadémie royale des 
arts de peinture et de sculpture par M. Guérin secré- 
taire perpétuel de ladite Académie » : 

« Tableau de 5 pieds sur 4. — L'alliance de Monseigneur 
Louis, Dauphin de France, avec Marie-Anne-Victoire, Princesse 
de Bavière, faite en 1680, y est représentée par les deux figures 
de la France et de la Bavière richement vêtues, lesquelles, 
accompagnées de la Gloire, de la Noblesse, de l'Abondance et 
dje la Libéralité, se donnent la main en signe d'union, et en 
présence d'autres figures que l'on reconnoît à leurs caractères, 
être les Nations que la Paix de Nimègue vcnoit de réconcilier. 

* V. p. 2. 



— 188 — 

Par un petit Amour, placé entre les deux figures du groupe 
principal, et un Hymen qui voltige au-dessus, le Peintre a 
voulu marquer le motif de cette alliance, de même qu'il a dési- 
gné quelle en étoit la fin par un autre Génie, qui montrer la 
Bavière le thrône de France que les fruits de cette union dé- 
voient remplir; et enfin, par le Soleil, sur un char au*milieu 
des airs, qui de ses rayons éclaire tout le sujet, le Prince qui 
en étoit tout le principe et le moteur. » 

De Vuez fut inhumé à Saint-André sa paroisse, 
dans le tombeau qu'il avait fait ériger pour lui et sa 
famille. De son mariage, il n'eut qu'une fille, Anne- 
Sibille, mariée à Lille, le 12 septembre 1715, à 
Charles Le Quien de la Neuville directeur général des 
postes de Flandre et d'Artois. 

De Vuez, dit Descamps, « a fait honneur à la pein- 
ture, sa conduite et son esprit lui ont attiré l'estime 
de ceux qui ont vécu avec lui. Il a joui de beaucoup 
de gloire dans la Flandre, où ses ouvrages sont placés 
avec distinction, à côté de. ceux des grands maîtres 
du pays, et où ils se soutiennent. L'histoire en grand 
est le genre où il a toujours été le plus occupé, et qui 
lui plaisait bien plus que le portrait qu'il refusait 
absolument. Piqué cependant d'entendre dire qu'i 
aurait été incapable d'en faire, il fit taire la critique 
en faisant quelques portraits qui eurent le plus grand 
succès. Toutes ses compositions marquent du génie 
et de l'esprit ; il a de l'abondance et de la variété 
dans ses figures, son dessin est correct ; il avait 
toute sa vie étudié les compositions de Raphaël, on 
s'en aperçoit dans ses ouvrages. Il ne faisait rien 
sans consulter la nature, il dessinait ses figures nues 
qu'il drapait ensuite ; il en faisait de même pour ses 
esquisses ; et il a conservé cette méthode judicieuse 
jusqu'à la fin de ses jours. Sa couleur est médiocre, 
tantôt ses chairs sont trop rouges, quelquefois grises 
et froides; en général, une couleur fausse et de pra- 
tique ; le dessin et la composition sauvent sa couleur» 



'^ 189 — 

lors même qu'elle est mauvaise et désagréable. Ses 
fonds sont riches d'architecture qu'il savait orner 
agréablement et accorder avec ses groupes défigures. 
Il a peint des bas-reliefs imitant le marbre, à trom- 
per ; il a fait illusion en faisant quelques figures en 
ronde-bosse, aussi en marbre. » 

Descamps donne la nomenclature d'une grande 
partie des œuvres du peintre audomarois. 

A Saint-Omer, dans la basilique de Notre-Dame, se 
trouvent deux tableaux : 

Saint Paul discutant au milieu de Taeropage « tableau 
bien composé, drapé comme de Le Sueur, mais un 
peu froid de couleur », et Sainte Aldegonde recevant 
Vhabit religieux des mains de saint Amand ; la sainte 
est à genoux aux pieds de Tévêque ; le Saint-Esprit 
sous la forme d'une colombe, tient un voile au- 
dessus de sa tête. Ce dernier tableau provient de 
l'église de Sainte-AIdegonde, il est mentionné dans le 
Voyage pittoresque de la Flandre et du Brahant par 
Descamps, comme étant « le seul bon tableau » de 
l'église Sainte-AIdegonde, « il est bien composé, dit-il, 
d'un bon effet et dessiné avec correction ». 

Dans la nef gauche de l'église abbîftiale de Saint- 
Bertin se trouvait une Flagellation ; cette œuvre, l'une 
des plus belles de de Vuez, a été vendue 100 francs et 
■ transportée en Angleterre au commencement du dix- 
huitième siècle, par M. Ruissen fondateur d'un pen- 
sionnat près de Cassel. Ce tableau de La flagellation 
est également mentionné par Descamps. 

« A Lille, dans l'église de S. André, quatre grands 
tableaux, un qui représente Les vieillards prosternés 
devant V Agneau, sujet tiré de l'Apocalypse, — une 
Résurrection de Nôtre-Seigneur, — Le martyre de 
S. André, et Les anges qui adorent le S. Sacrement. » 

« Dans l'église de S. Maurice, une Annonciation» » 

« Dans l'église de S. Sauveur, Saint Hubert sacré 
ivéque. » 



— i90 — 

« Dans réglise de S. Pierre, une Sainte Cécile. » 

« A rhôpital Comtesse et dans l'église, se trouvent 
les tableaux suivants : la Présentation de la Vierge cm 
temple, au grand autel précédemment cité ; Les en- 
fants d'Israël qui recueillent la manne, — La multipli- 
cation des pains, — Elie qui reçoit la nourriture par un 
corbeau, — La vision du prophète Daniel, -^ Tobie 
accompagné de Vange, — Les disciples d'Emmaûs, — 
L'offrande de Melchisedech, — Saint Jean dans Visle de 
Patmos ; et La vision du Prophète Isaïe, Dans le réfec- 
toire de cet hôpital, sont : La parabole de Vhabit des 
noces, — La foi, — L'espérance, — La charité, — Les 
vierges, — La famille du fondateur, où il est aussi 
représenté. « Dans la même maison La piscine, — 
La Samaritaine, — L'aveugle né, — La femme guérie 
du flux de sang, — La Chananée, — La veuve de Naïm, 
et un autre dans l'appartement de la Supérieure ; on 
voit deux bas-reliefs imitant le marbre ; l'un. Le feu du 
ciel qui allume l'offrande d'Elie, l'autre, La prédi- 
cation de S. Jean, » 

« A l'hôtel de ville, cinq grands tableaux ; Le juge- 
ment de Salomon, — Daniel dans la fosse aux lions^ — 
Jésus-Christ et S. Pierre, — Le jugement dernier, et 
Notre-Seigneur attaché sur la croix. » 

« Aux Récollets, dix grands tableaux ; les sujets 
sont pris dans la Vie de S. François, de S. Bonaven- 
ture, et de S. Antoine de Padoue. » 

« Dans l'abbaye la Biette ; une Annonciation et La 
naissance de Jésus-Christ, » 

« Aux Carmes ; dans leur réfectoire ; Jésus^Christ 
chez Siméon, — La Madeleine à ses pieds qui pleure ses 
péchés, etc. Dans le même endroit, cinq autres ta- 
bleaux représentant des saints de l'ordre. » 

« Une belle Descente de croix aux Jacobins. » 

« A Saint-Etienne ; trois tableaux ; une Annoncia" 
iion, — Sainte Catherine, et S. Nicolas élu évéque» » 

« A l'abbaye de Marcienne, près de Lille» 4ie<V8ftfifit 



--191 - 

deux belles compositions ; l'un (sic) La manne, et 
Moyse qui frappe le rocher. » 

« A Annon, autre abbaye près de Lille, neuf ta- 
bleaux ; La manne, — Moyse qui frappe le rocher, — 
Le sacrifice de Melchisedech, — Rebecca, — Benjamin, 

— La terre promise découverte, — Le vieux Elizaire, 

— Notre-Seigneur parmi les docteurs, — S. Jean qui 
prêche dans le désert, » 

« A Cambray, dans Téglise des Jésuites ; douze 
U^ grands tableaux ; aussi sujets tirés de l'Evan- 
gile. » 

« A Douay, dans l'église des Carmes, il a repré- 
senté La montagne du Thabor, tableau ingénieux. » 

« Aux Minimes ; Le martyre de Sainte Barbe, — 
L'ange gardien, et La présentation au temple. )> 

« Les Chartreux ont aussi huit grands tableaux de 
■de Vuez, c'est La vie de S. Bruno. » 

« A l'abbaye de Warneton ; S. Augustin qui quitte 
ie monde, — Un calvaire, et La conversion de S. Au- 
gustin. » 

« Nous pourrions, dit Descamps, en ajouter encore 
davantage, mais cela deviendrait fort long ; il nous 
suffit d'avoir cité les principaux. » 

Un certain nombre des tableaux signalés par Des- 
camps, sont maintenant au musée de Lille. Leur 
description est due à M. Reynaert, Lille 1856 ; leur 
Auméro d'ordre est celui du catalogue de 1893. 

816 Saint François d'Assise recevant les stigmates. 
T. h. 295S 1. 420^ 

« Saint François évanoui, tombe affaissé entre les bras d'un 
ange ; vis-à-vis de lui, un séraphin descend des deux, enve- 
loppé d'une vive lumière, dont cherche à se préserver, en se 
cachant les yeux, un religieux témoin de la scène. » 

817 Saint Bonaventure prêchant. T. h. 300% 1. 323<*. 

« Le saint, monté sur une estrade et accompagné de religieux 
'ée-'Bon ordre, adresse ses exhortations à la foule. Ses auditeurs 
expriment 'par leurs gestes et rexpreesion de leurs figures, 




- - 192 - 

; l'attention qu'ils portent à sa parole et la foi complète qui les 
anime. » 

.;: 818 Sam/ Bonaventure reçoit la communion d'un 
ange. Pendant du précédent. 

« Pendant le saint sacrifice de la messe et au moment de la 
consécration, un ange descend des cieux et présente une hostie 
à saint Bonaventure à genoux sur les marches' de Tautel. Der- 
rière lui, les fidèles répandus dans Téglise. » 

819 Saint Thomas (ÏAquin visitant saint Bona- 
venture. T. h. 295*=, 1. 435*=. Echancrée en cintre dans 
le bas. 

« Bonaventure, assis à gauche, éclairé d'une lumière céleste, 
semble écrire sous la dictée des anges qui l'entourent ; à droite, 
■saint Thomas avec un frère de son ordre. » 

Ces deux tableaux (n~ 818 et 819) qui décoraient 
la chapelle du couvent des Récollets et formaient 
dessus de porte, ont été vendus publiquement en 
1813, avec deux autres toiles du même artiste, de 
mêmes dimensions et dispositions, à M. Charles 
Lenglart, pour deux francs vingt-cinq centimes. 

820 Miracle opéré par saint Antoine de Padoue, 
Pendant du précédent. 

« Saint Antoine étant à Padoue, reçoit la confession d'un 
jeune homme qui s'accusa d'avoir donné un coup de pied à sa 
mère. Le saint, pour lui faire concevoir Ténormité de ce crime 
et Texciter à une plus grande contrition, lui dit qu'un pied qui 
avait été Finstrument d'un pareil attentat méritait d'être 
coupé. » 

« Le pénitent, sans entrer dans le sens du zélé çonfesseor, 
étant sorti du confessionnal, fût à sa maison où il se coupa le 
pied. Cette action fit aussitôt grand bruit ; mais le saint en 
étant informé, vint voir cet imprudent et, rapprochant son pied 
de la jambe, il le rejoignit si parfaitement, par la force du signe 
de la croix, qu'il ne paraissait pas qu'il eût été coupé. » Vie des 
^a in ts , pa r le père F. G i ry . 

« Le jeune homme qui vient de se couper la jambe est étendu 
à terre secouru par divers personnages ; saint Antoine, suivi de 
religieux de son ordre, étend la main sur la plaie. » 



Ces cinq tableaux proviennent du coiiVènt des Ré- 
- collets à Lille. 

• 821 Saint Augustin guérissant les malades, T. h. 325*^, 
1. 230«. 

« Saint Augustin, à genoux, accompagné d'un religieux, im- 
plore l'intercession divine en faveur d'un malade qu'on vient de 
lui apporter. Au haut, des groupes d'anges indiquent que les 
prières du saint sont favorablement accueillies. » 

822 Saint Augustin distribuant sa fortune aux pau- 
vres» Pendant du précédent. 

« Debout sur un péristyle, entouré de religieux de son ordre, 
il fait le partage de sa fortune entre les pauvres ; sur le devant, 
une mère, souriant à l'un de ses enfants, compte l'argent qu'elle 
a reçu ; un estropié attend sa part qu'il réclame. » 

Ces deux tableaux décoraient le réfectoire du cou- 
vent des Augustins à Lille. 

823 Sainte Cécile. T. h. 272*^, 1. 110^ 

a Elle est assise devant son orgue, dans une salie éclairée 
par uhe fenêtre, qui laisse voir la campagne ; elle chante, ainsi 
que trois petits anges placés au premier plan. » 

Provient de Téglise collégiale de Saint-Pierre, à 
Lille, où il est mentionné par Descamps. 

824 Les vieillards de l'Apocalypse. T. h. 348% 1. 123% 

« Agenouillés dans le bas du tableau, les uns élèvent vers le 
ciel des vases cle parfums et d'encens, les autres jouent de la 
harpe. Au-dessus, un ange, les ailes déployées, montre l'agneau 
mystique et Dieu le Père assis dans sa gloire. » 

Provient de Téglise Saint-André, à Lille. 

825 Sainte Julie. T. h. 121% 1. 97% 

« Elle tient une amphore et fait de la main droite un geste 
indicateur. Fond de ciel avec un fût de colonne. » 

« Ce tableau, dit M. Ed. Reynart, dont l'origine est inconnue, 
a toujours été regardé comme un portrait que le peintre s'est 
plu à décorer de l'auréole d'une sainte et des attributs de la 
charité. » Photographié par Braun. 

826 La Vierge de douleur. T. ovale, h. 85% L 67% 

13 



- 194 - 

827 Saint Grégoire-le-Grand. Pendant du précé- 
dent. 

a II est représenté en costume de cardinal ; devant lui, un 
coq, emblème de la vigilance. » 

Ces deux tableaux proviennent de Téglise Saint- 
Maurice. 

828 Le denier de César. T. h. 39*=, 1. 35^ 

829 Portrait de Jeanne de Constant inople. T. h. 294% 
1. 208^ 

« Elle est assise entre les deux princes qu'elle a épousés, 
Ferrand de Portugal et Thomas de Savoie. » 

Tableau resté à rhôtel-de-ville. 

830 Le jugement dernier. Ogival dans le haut, 
h. 190S 1. 140^ 

831 La femme adutiére. T. h. 100% 1. 47*=. 

832 Le jugement de Salomon. Mêmes dimensions. 

833 La mort d*Ananie. Mêmes dimensions. 

834 ^innocence de Suzanne reconnue. Mêmes di- 
mensions. 

Esquisses des tableaux de la salle du Conclave. 

« On trouve aux Archives municipales, dans le 
registre aux Résolutions, n° 20, à la date du 28 juin 
1714 : « 6200 florins payés à Arnould de Vuez pour 
« les tableaux du Conclave, faits à la satisfaction du 
« Magistrat, mais il remettra les esquis3es des cinq 
« tableaux. » 

835 Portraits de Lydéric, fils de Salvaert, prince de 
Dijon, premier forestier de Flandre, mort en 674 ou 692 ; et de 
Richilde, Hlle de Clotaire II, roi de France, sa femme. B. h. 
58^ 1. 42^, 

836 Portraits d^Estorède, petit-fils de Lydéric, comte 
d'Harlebeo et forestier de Flandre, mort en 792 ; de Lydéric II, 
son tils, ïuort en 836, et de Flandrines, princesse d\\llema- 
gne, sa feiume qui a laissé son nom au pays. B. h. 58*^, I. 42^. 

837 Portraits de Baudouin Bras-de-fer, mort en. 
877 ou 879, et de Judith de France, sa femme fille de 
Charles le Clrauve, B. h. 58^, 1. 38^ 



- 195 - 

838 Portraits de Baudouin le Chauve, fils du pré- 
cédent, mort en 919, et d'Estrude, fille d'Elfrcd, roi d'Angle- 
terre, sa femme morte en 920. B. h. 48*^, 1. 43°. 

839 Portraits d*Arnould le Vieux, surnommé le Grand, 
fils des précédents, mort en 9C5, et d*Aleijt de Vermandois, 
sa femme. B. h. 58S 1. 43^ 

840 Portraits de Baudouin le Jeune, fils des précédents, 
mort en 967, et de Mathilde de Saxe, sa femme. B. h. 58*^, 
1. 42^ 

841 Portraits d'Arnould le Jeune, iils des précédents, 
mort en 988, et de Reselle, iillc de Déranger, roi de Lombar- 
die, sa femme. B. h. 58% 1. 42% 

842 Portraits de Baudouin IV, dit Belle-Barbe, fils 
des précédents, mort en 1030, et d'Ogive, fille de Frédéric 
comte de Luxembourg, sa femme. B. h. 58°, 1. 42°. 

843 Portraits de Baudouin V, dit de Lille, fils des 
précédents, mort en 1067, et d'Adèle, fille de Robert, roi de 
France, sa femme. B. h. 58°, 1. 42°. 

844 Portraits de Baudouin VI, dit le Paisible, fils 
des précédents, mort en 1070, et de Richilde, comtesse de 
Hainaut, sa femme, morte en 1085. B. h. 58°, 1. 42°. 

845 Portraits de Robert le Frison, fils puiné de Bau- 
douin de Lille et d'Adèle de France, mort en 1077, et de 
Gertrude de Saxe, fille de Bernard de Saxe, sa femme. 
B. h. 52% L 42°. 

846 Portraits de Thierry, fils de Thierry d'Alsace et de 
Gertrude de Flandre, mort en 1108 ; de Marguerite de Cler- 
monti sa première femme, morte en 1133, et de Sibille, 
fille de Foucaut d'Anjou, roi do Jérusalem, morte en 1180. 
B. h. 58°, L 43°. 

847 Portraits de Philippe dAlsace, surnommé le Grand, 
fils aîné de Thierry et de Sibille d'Anjou, moit en 1190; d'Isa- 
belle de Vermandois, sa première femme, et de Meharite 
ou Mathilde de Portugal. B. h. 58°, 1. 43°. 

848 Portrait de Baudouin, IV« du nom comme comte 
de Hainaut et de Namur, 17e comte de Flandre, mort on 1194. 
T. h, 56% 1. 44% Nota : Le 17° comte de Flandre 



— 196 — 

fat la comtesse Marguerite fille de Thierry d'Alsace 
qui gouTema la Flandre pendant 3 ans, depuis 1191, 
jusqu'en IIW. Pokicktj^iKkn-UlU /TT?.' 

^9 Portrait de Baudouin IX. eEif<f«ir de Cons- 
Untinopîe. comte de Fbt'ire et de Hi^icâst. oDort en \K^. 
B. h. M% 1. 37^ 

85«j Portraits de Jeanne de Constantinaple, fille aioée 
an f recèdent, comtesse de Flandre, cic^rte en S ±44 ; de Ferrand 
de Portugal, son prenaier ïi:.sri. r/ de Thomas de Sapoie, 
son second. B. h. 58^, 1. 44^. 

851 Portraits de Guillaume de Bourbon, seigneur 
de Daiûpierre. fils de Guillaume de Bosrton et de 3ïajrgnerite, 
deuxième nlle de Baudouin de Consîuitino|:*}e. héritière de 
Flandre, mort en li5î. et de Bêatrir, Êî]e d'Henri duc de 
BnbunX. sâ femme Teu^e du landgraxe de Thurînge. B. h. 58^, 
1.43^. 

852 Portraits de Gui de Daimpierre, fils des précé- 
dents, mort en 13C4. de Mehaut de Bèthane, sa première 
femme, et d'Isai^eau de Luxembourg, sa seconde. B. h. 58*^, 
I. 43^. 

853 Portraits de Philippe de France, frère germain 
de Cbaries V. duc de Bourgogne, cc-mte de Flandre, d'.\rtois 
et de Brahant- niort en \¥*i. et de Marguerite^ fille unique 
et héritière du comte Louis de Maie, sa femme. T. h. 54^, 
1. 47^ 

854 Portrait de Jean-sans-Peur^ duc de Bourgogne, fils 
des } rèoèdents, tué à Montere^u en 141?. B. h. 58^, 1. 4C*. 

855 Portrait de Philippe le Bon, fils de Jean, duc 
de Bourgo^e. comte de Flandre, et de dame Mai^erite de 
Bavière, i^on en 1^67. B. h. 54*^, 1, 37*^. 

856 Portrait de Charles le Téméraire, fils du pré- 
cêdeEi. Lèritit-r de la EL.:^ison de Bourgogne, mort en 1476. 
T. h. 54% 1. 35^ 

857 Portrait de Marie de Bomyogne, fiUe unique 
de CLâries e: Lériticre uni\crselie de la maison de Boulogne 
et de Flandre. l'eiiinie de Mâiimilien d'Autriche, morte en 1482. 
T. h. 55% 1. 37^. 

4k Ces ix)rlraits étaient placés au palais de Rihour, 



— 197 — 

dans l'antichambre de la salle du Conclave ; deux 
d'entre eux achetés par M. Bloquel en vente publique, 
ont été donnés par lui au musée en 1835. » 

« On trouve encore à Lille, ajoute M. Jules Len- 
glart ; 

« A réglise Saint-André, deux tableaux : Jésus à la 
piscine, une des œuvres les plus remarquables d'Ar- 
nould de Vuez, eiVAnnonciation. ))Ce dernier tableau 
était à Saint-Maurice, d'après Descamps. 

« A réglise de la Madeleine : la Samaritaine et la 
Chananéenne. » 

« A l'hôpital Comtesse, plusieurs toiles impor- 
tantes » indiquées par Descamps. 

« A riiôpital Saint-Sauveur, deux grandes tapis- 
series représentant des comtes et des comtesses de 
Flandre ; exécutées sur ses carions. » 

En mars 1902, un tableau, dépendant de la succes- 
sion de M. Lenglarl, et faisant partie de la collection 
de cet amateur, est ainsi décrit au catalogue de vente : 

« L'entrée d'Alexandre à Jérusalem, Alexandre vain- 
queur de l'Asie s'est avancé vers Jérusalem. Vêtu d'une tunique 
jaune brodée, la tête découverte, suivi d'une nombreuse es- 
corte, chefs soldats et cavaliers macédoniens, il met un j^enou 
en terre à rap[)roche du Grand-prétre debout, revêtu de ses 
habits pontificaux et entouré d'hommes, de prêtres, de vieil- 
lards, de femmes et d'enfants venus pour im[)lorer la clcjnence 
du vainqueur et qui s'arrêtent étonnés de le voir s'agenouiller 
lui-même devant le Grand-prêtre. Dans le tond, une terrasse de 
pierre supportant un temple, d'autres édifices et des maisons. » 

Toile. Haut. 99 cent., larg. l-"2a cent.— Vendu 385 fr. 
M. Quarré-Reybourbon signale encore : 
Un trait de la vie de saint François d'Assise qui se 
trouvait dans l'ancienne église de Phalcmpin actuel- 
lement démolie; ce tableau de grande dimension, 
4 mètres sur 3, a été restauré par M. Dillics-Vallois 
en 1882. 

Uadoration des Mages, « La Vierg-e, ayant derrière elle 
saint Joseph et la vache, présente l'Enfant-Jésus à l'adoration 




- 198- 

des tna^es. Ceux-ci sont clans une attitude respectueuse : le 
premier est prosterné devant l'Enfant-Jésus qui lui met la main 
sur la tête ; le second porte un manteau rouge dont la queue 
est soutenue par un page ; enfin, le troisième, à figure orientale, 
porte le turban et une chape dorée. Ils sont suivis d'une troupe 
de soldats armés de piques. Une échappée de paysage donne 
de l'air au tableau. » [Quarré-ReybourbonJ . — Provient de 
Tabbaye de Marquette. T. h. 83% 1. 85^. Fait partie de 
la collection de M. Quarré-Reybourbon. 

Indépendamment des tableaux repris par Descamps 
et de ceux qui se trouvent précédemment désignés, 
M. Quarré-Reybourbon mentionne encore : Saint 
Luc peignant le portrait de la Sainte Vierge, dans la 
vieille église Saint-André. 

Uadoration des mages, — La résurrection de Lazare, 

— Saint Roch dans l'église de la Madeleine. 

Saint François de Sales, — Saint Charles Borromée, — 
Sainte Jeanne de la Croix dans l'église Saint-Maurice. 

La cène, — La pàque israélite, — Deux anges ado- 
rant le Saint-Sacrement, — Saint Pierre dans la prison, 

— Sainte Anne présentant la Sainte-Vierge au temple, 
« Ce tableau, qui forme le rétable du maître-autel 
(de la chapelle de l'hospice Comtesse), a été payé à 
de Vuez, 1200 livres, le 9 juin 1690. Une réduction de 
ce tableau a été faite, par le même peintre, pour 
garnir une cheminée du même hospice. » La Vierge 
et VEnfant-Jésus, — La force, — La justice. Ces divers 
tableaux à l'hospice Comtesse sont de ceux dont la 
désignation a été négligée par Descamps. M. Quarré- 
Reybourbon ajoute ce renseignement : « En 1902, en 
véritable artiste, M. V. Vitdœck, peintre a procédé à 
la restauration des grandes toiles d'Arnould de Vuez 
h l'hôpital Comtesse, quelques-unes étaient dans le 
plus lamentable étal. » 

Saint Bonanenture célébrant la messe, a fait partie 
de la collection de M. J. Lenglart. — Un religieux 
qui refuse la tiare, — Le concile de Nicée, — Un saint 
refusant une coupe présentée par un ange, — Un saint 



— 199 — 

qai fait apporter des vases d'or et d'argent qu'il fait 
jeter au feu, — Un religieux qui présente la règle de 
son ordre à Jésus-Christ et à la Vierge, — Saint Fran- 
çois mourant entre les bras d'un ange, se trouvaient au 
couvent des Récollets, avec cinq autres qui sont 
maintenant au musée de Lille, numéros 816 à 820. 

Elle recevant d'un ange du pain et de Veau, — Elie 
reprenant un peintre idolâtre, — «trois autres tableaux, 
dont ni Descamps ni le Guide des étrangers à Lille, 
de 1772, ne donnent les sujets » se trouvaient chez les 
Carmes chaussés. 

A l'hôpital Saint-Sauveur, La multiplication des 
pains, — Le lavement des pieds. 

A riiôpital militaire. L'adoration des mages, 

A l'église des Jacobins, Saint Dominique recevant 
les bulles d'institution de son ordre. 

Aux Carmes déchaussés, Un saint de l'ordre. 

Aux Minimes, L'ange gardien détournant un jeune 
homme des vices figurés par un serpent et un lion. 

A Cambrai ; dans la cathédrale, La Samaritaine, — 
La femme adultère, — La Madeleine, — Le denier de 
César, — La multiplication des pains, — La piscine 
probatique, — L'aveugle-né, — Le centurion, — La 
résurrection de Lazare, — La résurrection du fds de la 
veuve de Naïm, — Jésus au milieu des docteurs, — 
Jésus chassant les vendeurs du temple. 

Les douze grands tableaux indiqués par Descamps, 
sans désignation, dans la chapelle des Jésuites, sont 
actuellement dans l'église Saint-Géry. Cinq autres 
tableaux dans la chapelle de l'Archevêque ne sont 
déterminés, ni par DCvScamps, ni par M. Quarré- 
Reybourbon. 

A Tournai ; à l'abbaye de Saint-Martin, Saint 
Martin donnant une partie de son manteau, — Martyre 
d'un saint bénédictin. 

Grâce aux recherches faites jusqu'à ce jour, la 
notice de Descamps, reproduite aux pages précé- 




- 2çia- 

dentés, a été notablement augmentée ; de plus, 
M. Quarré-Reybourbon a eu la bonne fortune de 
pouvoir donner Tinventaire « du magnifique dépôt 
de Dax, en possession des trois descendantes d'Ar- 
nould de Vuez », dépôt comprenant un grand nom- 
bre d'esquisses et de dessins dont quelques-uns sont 
reproduits dans la biographie superbement éditée 
cette année même par M. Lefebvre-Ducrocq. Lille 1904, 

Ces dessins et esquisses sont répartis en trois car- 
tons : à Madame Lasserre, 78 pièces ; à Madame 
d'Avezac de Castera, 43 pièces ; à Madame de Wille- 
hélio, 81 pièces. « A ces trois portefeuilles est joint 
un album composé après la mort de l'artiste », album 
comprenant 33 pièces. 

Sont encore indiqués, onze croquis tracés sur des 
revers de lettres et des fragments de papier. Il a été 
relevé, entre autres passages écrits au verso de ces 
dessins, les quelques renseignements qui suivent : 
« à Mademoiselle Mademoiselle Sibille Arnould, de- 
meurant avec son père, dans la rue de Metz à Lille. » 
— «à Monsieur Monsieur Arnold, peintre du Roy, rue 
de la Picris à Lille. » — Entre les croquis d'une main 
et d'un lion est écrit : « Tableau pour M. Loubet, 
chanoine de Saint-Omer. » (Qnarrê-Reyhoiirbon). 

De Vuez est Fauteur d'un frontispice destiné à la 
pharmacoi)ée lilloise, Lille 1694, pour lequel il lui a 
été payé à lui et à Jacques Robillart « la somme de 
quatre vingt seize florins pour a^oir fait le dessein 
et gravé la [)lanclie du dispensaire nouveau mis en 
lumière par les médecins en vertu d'ordre de Mes- 
sieurs du Magistrat. » 

La chalcographie du Louvre, Paris 1860, donne le 
détail de vingt-six planches dessinées par Arnould 
de Vuez et gravées par J.-B. Xolin pour le Modèle du 
(flolx* céleste pour rannvc Î7(K), par P. Coronelli ; 1693. 
Vingt-quatix* de ces planches mesurent 65*^ sur 30*^ et 
les autres, les deux pôles, 38*^ sur 38*". 




— 201 — 

IVallet) Emmanuel-Herman-Joseph, né le 21 juin 
1771, de Bertin-Louïs et de Marie-Catherine Walleux, 
mort à Douai le 9 février 1855. 

Élève du baron Jean-Baptiste Regnault, peintre 
d'histoire, Wallet obtient une médaille à l'Académie 
de Paris. Ayant embrassé la carrière militaire, il 
devient officier-adjoint au corps du génie militaire, 
professeur de dessin à l'école d'artillerie et ensuite à 
l'école de peinture de Douai. 

On lui doit d'intéressants travaux sur sa ville 
natale, notamment : 

1° Description de Vancienne abbaye de Saint-Bertin, 
à Saint-Omer en Artois, Douai 1834. Un volume in-4 
de texte accompagné de huit planches in-folio dont 
une coloriée. 

2° Description d'une crypte et d*an pavé mosaïque de 
Vancienne église de Saint-Bertin. 1843. Un volume in-4 
de texte avec figures et huit planches in-folio. 

3° Description de Vancienne cathédrale de Saint- 
Orner. 1839. Un volume in-4 avec figure et dix plan- 
ches in-folio. 

4° Description du pavé de Vancienne cathédrale de 
Saint-Omer, 1847. Un volume in-4 avec figure et dix 
planches in-folio dont une, coloriée. Le titre de ce 
dernier ouvrage comporte les différents titres et qua- 
lités de l'auteur « Emmanuel Wallet, de Saint-Omer, 
<( chevalier de la légion d'honneur, professeur hono- 
« raire de l'école de peinture de Douai, ex-professeur 
« de dessin à l'école d'artillerie, ancien officier-adjoint 
« au corps du génie militaire, membre de la Société 
« des antiquaires de la Morinie, membre correspon- 
« dant de la commission historique du département 
« du Nord, etc. » 

« M. Wallet est un des dessinateurs les plus dis- 
tingués des départements septentrionaux, ses vues 
lithographiées de Saint-Bertin et de la cathédrale 
sont d'une exécution marquée au coin de la plus' 




- affl - 

rigide exactitude. » (Dictionnake biographique du 
département du Pas-de-Calais, par Adolphe de Carder^ 
vacque.J 

La bibliothèque de la Société des antiquaires de la 
Morinie possède un « Atlas artistique, topographique 
« et pittoresque de la ville de Saint-Omer /antique 
« SithieuJ composé : 

a 1» de vues et dessins donnant l'ensemble et les princi- 
« paux détails de tous les édifices et monuments remarqua- 
a blés ; 

« 2o de cartes et plans topographiques destinés à faire con- 
« naître la situation des édifices et monuments, les variations 
« du sol et des eaux et les événements historiques dont la ville 
« a été le théâtre ; 

« 3o de notes historiques et descriptives destinées à expli- 
w quer les planches, par M. Emmanuel Wallet de Saint-Omer, 
« élève de Regnault, professeur de dessin à Técole d'artillerie 
« et à l'école de peinture de Douai, ancien officier adjoint au 
« corps du génie militaire. » 

Un « Relevé des titres de chaque feuille » se trouve 
en tète de l'atlas qui comprend sept séries ainsi 
réparties : 

« Iro Origine de Saint-Omer, 5 ff. 
« 2o Plans de la ville, 12 

« 4o Rues et canaux, 2 

a 5o Château de l'Esplanade, 5 
« 6c Vues de Saint-Omer, 6 
« 7c Sièges de Saint-Omer, 40 

Cet atlas in-folio, manuscrit éminemment précieux, 
fait partie de la superbe collection de livres sur 
l'Artois, offerte à la Société des antiquaires par 
^{me veuve Hurbiez de Béthune. 

Le musée des Beaux-Arts de la ville de Douai pos- 
sède de Wallet, plusieurs dessins repris au catalogue 
dudit musée : 

488 « M. de Wavrechiiiy colonel de la garde natio- 
nale exposé, après sa mort, sur un lit de parade. » 
Dessin au crayon noir. H. 55*^, 1. 42*^. 



"\ 



— 203 — 

. • 

2004 « Abraham en extase dans la vallée de Membre. » 
Dessin. H. 43S 1. 52^ 

2005 « Une scène d'ostracisme. » Dessin. H. 43*^, 
1, 52^ 



* Wiart, Edmond- Victor, né le 26 juin 1845, de 
Eugène - François-Charles et de Adélaïde - Sophie 
Derudder. 

Élève de M. Biaise Desgoffe. 

Salons : 

1891. Wiart, Edmond, né à Saint-Omer (Pas-de- 
Calais), élève de M. Bl. Desgoffe, avenue Kléber, 52. 

1708 (( Dans mon salon »; un coin de table; 

« rappelle absolument le faire de M. Biaise Desgoffe, son maître ; 
des objets d'art parfaitement rendus, aiguière d'argent, vidre- 
come d'ivoire, hannap de vermeil, statuette de Saxe, bijoux, 
bureau Louis XIV orné de cuivres ciselés, vases en bronze doré, 
éventail finement peint se détachant harmonieusement sur un 
fond de draperies rouges. » [F. de M.) 

1892. — Même adresse. 

1693 Candélabre, sucrier et plateau argent, vase 
améthyste Louis XVI, guipure et bibelots, 

« M. Wiart, continuant la note de l'an dernier, a peint avec 
beaucoup de finesse un groupe d'objets d'art, reposant sur un 
meuble en marqueterie, orné de bronzes dorés et se détachant 
sur un rideau en lampas bleu. » [F. de M.J 

1893. — Même adresse. 

1807 Vase Louis XV, marbre vert, verreries ancien- 
nes, argenterie, guipure, bibelots. 

« Ces divers objets d'art groupés et disposés sur une table 
sont peints avec un rare bonheur. » [F. de M.J 



T K 3 la H 



Pages 

L'école des Beaux-Arts 

de Saint-Omer 1 

Les peintres de Saint-Omer : 

Les noms précédés d'un astérisque 
sont ceux des artistes vivants 

Bailly, Adrien 12 

Bailly, Benoît 12 

Bailly, Léon 14 

Belly, Léon 18 

* Bertram, Abel 39 

Blanchard, Emile .... 41 

* BuGAT, Auguste 41 

Carlier, Henri. 42 

* Cathoire, Paul 43 

Chifflart, François . . 43 

Cochet, Augustine. ... 63 

CoTTET, Orner 65 

CuvELiER, (Auguste) 

Myrtil , ', 66 

CuvELiER, Hippolyte . . 66 

*Darras, Emile 73 

*Daviron, Jules 73 

Defrance, Clarisse. ... 75 

Defrance, Henriette . . 74 

Delattre, Henri 75 

Delhom, Ulysse 78 

Deneuville, Alphonse 80 
Deneuville, Léon.... 144 
Deschamps de Pas, Au- 
guste..* ....« 145 



Dupuis, Henri. 147 

Dyrick....... 149 

EVERARD 150 

Férey, Coralie 151 

* FouRNiER, Edmond . . . 155 
Génisson, Jules. ^ ..... . 156 

Gérard, Henri 158 

Hancquier, Henri 159 

Hermant, Dominique . . 160 

Jean 161 

• * ■ 

Lemaire, Jacques 161 

Lemez, Jules 163 

Maype, Josse de le. . . . 164 
MoNNECOVE, Gaston Le 

Sergeant de , 165 

Neuville, v. Deneuville. 

* Pâté, Lucien Mme 167 

Peuvrel, François .... 168 

Pierre, cjianoine 169 

Pley, Orner...., 170 

*Pley, Julien 172 

RoBEjLET, Héléna . . . . • 173 

Sauvage^ Amédée 174 

Senezcourt, Jules de. . 175 

Tahon, Cornil 176 

Tahon, Jacques 176 

Villeneuve, Jules .... 178 

Vuez, Arnould de 184 

Wallet, Emmanuel. . . 201 

*Wiart, Edmond 203 



w 



-âo6- 



Artiste» cités : 

Alexandre, moine vm 

Allongé 116 

As Cokelès, Jean viii 

Balleroy, Albert de 26 

Barrias 166, 167 

Baugines 116 

Baune 75, 152 

Beauger, A 74 

Bellangé 83 

Belly, Nicolas M^o 19 

Bertaut Jules 11 

Blondel, Merry- Joseph . 46 

Bonnat 39, 73 

Bonninghton. 66, 67 

Bouguereau 43 

Boutet, Jean viii 

Boutigny 116 

Breughel, Jean' 146 

Caffiéri . vm, ix, 14, 173, 178 

Carré, Henri 148 

Chéret 116 

Ghéry 63 

Gloscamp, Nicolas . . ix, 165 
Cogniet, Léon 14, 44, 45, 178 
Colin, Alexandre.... 66, 67 
Gollin de Coter . . . 146, 147 

Constable 67 

Coosemans, Alard 148 

ftorot 143 

Éorte, Richard ix 

Courtois, Jacques 148 

Crokemare, Nicolas . ix, 165 
Cuvelier, Ignace 11 , 66, 68, 69 

David 68, 70 

Delacroix, Eugène.. 66, 67, 

69, 84, 86, 137 
Belort, Charles ....... . 81 

Deryck de Berle. . . 150, 165 



Descamps 2Ô 

Desgoffe, Biaise 203 

Détaille, Edouard. . . 80, 97, 
98, 113, 116, 143 

Devéria, Achille 145 

Dewinter 39 

Diaz 117 

Divry 11 

Dominicain 13, 46, 59 

Doncre, Dominique ix, 158, 

159, 161, 168 

Doré, Gustave 70, 96 

Dow, Gérard (Gérardo, 

sic) 153 

Duez 105, 119 

Duhayon 11 

Duhousset 81, 82, 116 

Durand 8 

Eisen 146 

Everard, Ange 151 

Forcade 158 

Fraipont.... 116 

Franck, Jérôme 146 

Fromentin.. 20, 21, 22, 23 

Gamard ...%... 119 

Gautier, Jean-Baptiste.. 9 

Gérard 72 

Géricault 86 

Girardet 116 

Goureau, Ch 13 

Gouthière 152 

Hamon 95 

Hélie IX 

Hersent.... 67 

Huby 72 

Hugues 165 

Isabey 66 

Jacquemin, Guillaume.. x 
Jean de Faukenberg. ... x 

Jeande Turgia.. . .. . . .. X 

tawrenoe ..•.•.'.•.•.•.*.%%*.•.• 67 



-kn - 



Lebour, Alexandre. . . x, 74, 

75, 151, 152, 153, 173 

Lebrun . 177, 186, 42 errata 

Lejeune 79 

Lemez, Alexandre 10, 11, 44 

Leroy, Claire Mme 168 

Le Sueur 189 

Lhote, Jules... x, 11, 41, 73 

Libersalle, Emile 11 

Lormier, Edouard viii 

Louis, Noël.. VIII, 104, 119, 

149, 151, 172 

Luc, frère 185 

Maillart 43 

Mammès 11 

Marquet de Vasselot. . . . 120 

Marilhat 20, 28, 29 

Maswiens, Joseph 157 

Mathey, Paul..' 120 

Memlinc, Hans.... 148,184 
Merson, Luc-Olivier. ... 73 

Momper, Josse de 148 

Neefs, Peters 146 

Kolin, J.-B 200 

Normand 166 

Palanzin, Jean 165 

Palizzi, J 166 

Pape, les frères de 148 

Pêtre 73 

Picot 84, 99, 183 

Pollet, Auguste . . 11, 39, 43 

Ponte, Léandre da 148 

Raggi 179 

Raphaël . 46, 155, 186, 188 

Regnault, J.-B 201 

Rembrandt 34, 61 



Renié 44 

Robert-Fleury 43 

Robert, Nicolas 148 

Robillart, Jacques 200 

Rousseau, Théodore. 20, 23 
Rubens ... 34, 42, 150, 151 

Ruisdael 70 

Ruyssen x 

Sabatier, Léon 168 

Saint-Vidal, de 120 

Salanson, MHc x 

Salvator, Rosa 69 

Scheffer, Ary 182 

Schœvaerdts, Mathieu . . 148 

Sebron 157 

Slingeneyer, Ernest. .. . 157 

Soumy, J 59 

Téniers 13 

Thérin, Jules 11 

Thierry 149 

Troyon 18, 20, 39 

Truit, Nicolas 9 

van Brée, les frères 156 

van Dyck .... 160, 183, 186 
van der Goës, Hugues . . 60 

van Goyen 146 

van Miereveldt 146 

van der Puyl, Louis. ... x 
van Spaendonck, les frè- 
res 41 , 148 

Vernet, Horace.. 86, 87, 93 

Vollon, Antoine 137 

Vriendt, François de . . . 148 

Watteau 146 

Wauters, Emile 60 

Yvon, Adolphe V . . 84 



p. 42, Christ de Lebrun au lieu d'Arnould de Vuez. 



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SAINT-OmiÇR. — T\r. H. O'HOMONt. 



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- 282 - 

uigMie exactitude. » /Dictionnam biographique du 
département du Pas-de-Calais, par Adolphe de Carder- 
vacque,) 

La bibliothèque de la Société des antiquaires de la 
Morinie possède un « Atlas artistique, topographique 
« et pittoresque de la ville de Saint-Omer [antique 
« SithieuJ composé : 

« lo de vues et dessins donnant l'ensemble et les princi- 
« paux détails de tous les édifices et monuments remarqua- 
« blés ; 

« 2» de cartes et plans topographiques destinés à faire con- 
« naître la situation des édifices et monuments, les variations 
« du sol et des eaux et les événements historiques dont la ville 
« a été le théâtre ; 

« 3» de notes historiques et descriptives destinées à expli- 
* quer les planches, par M. Emmanuel Wallet de Saint-Omer, 
« élève de Regnault, professeur de dessin à l'école d'artillerie 
« et à l'école de peinture de Douai, ancien officier adjoint au 
« corps du génie militaire. » 

Un « Relevé des titres de chaque feuille » se trouve 
en tète de l'atlas qui comprend sept séries ainsi 
réparties : 

« iro Origine de Saint-Omer, 5 ff. 
« 2© Plans de la ville, 12 

« 4o Rues et canaux, 2 

a 5o Château de l'Esplanade, 5 
« 6c "Vues de Saint-Omer, 6 
« 79 Sièges de Saint-Omer, 40 

Cet atlas in-folio, manuscrit éminemment précieux, 
fait partie de la superbe collection de livres sur 
l'Artois, offerte à la Société des antiquaires par 
^me veuve Hurbiez de Béthune. 

Le musée des Beaux-Arts de la ville de Douai pos- 
sède de Wallet, plusieurs dessins repris au catalogue 
dudit musée : 

488 « M. de Wavrechin, colonel de la garde natio- 
nale exposé, après sa mort, sur un lit de parade. » 
Dessin au crayon noir. H. 55*^, 1. 42*^. 



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Dessin. H. 4;T. \. '/j^. 

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1893. — Même adresse. 

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nés, argenterie, rfuijnirc, bibelots. 

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Pages 

L'école des Beaux-Arts 

de Saint-Omer 1 

Les peintres de Salnt-Omer : 

m 

Les noms précédés d'un astérisque 
sont ceux àes artistes vivants 

Bàilly, Adrien 12 

Bailly, Benoît 12 

Bailly, Léon 14 

Belly, Léon 18 

* Bertram, Abel 39 

Blanchard, Emile .... 41 

* BuGAT, Auguste 41 

Garlier, Henri 42 

* Cathoire, Paul 43 

Chifflart, François . . 43 

Cochet, Augustine. ... 63 

CoTTET, Orner 65 

GuvELiER, (Auguste) 

Myrtii , ', 66 

CuvELiER, Hippolyte . . 66 

*Darras, Emile 73 

* Daviron, Jules 73 

Defrance, Clarisse. ... 75 

Defrance, Henriette . . 74 

Delattre, Henri 75 

Delhom, Ulysse 78 

Deneuville, Alphonse 80 
Deneuville, Léon. . . . 144 
Deschamps de Pas, Au- 
guste 145 



Dupuis, Henri 147 

Dyrick..... 149 

EVERARD 150 

Férey, Coralie 151 

*FouRNiER, Edmond . . . 155 

Génisson, Jules. ^ ..... . 156 

Gérard, Henri 158 

Hancquier, Henri 159 

Hermant, Dominique . . 160 

Jean.... 161 

Lemaire, Jacques 161 

Lemez, Jules 163 

Mayhe, Josse de le. . . . 164 
Monnecove, Gaston Le 

Sergeant de 165 

Neuville, v. Deneuville. 

* Pâté, Lucien Mn»c 167 

PeuvreLj François.... 168 

Pierre, chanoine 169 

Pley, Omer 170 

*Pley, Julien 172 

Rorelet, Héléna 173 

Sauvage, Amédée 174 

Senezcourt, Jules de.. 175 

Tahon, Cornil 176 

Tahon, Jacques 176 

Villeneuve, Jules .... 178 

VuEZ, Arnould de 184 

Wallet, Emmanuel. . . 201 

*\ViART, Edmond 203 



-âo6- 



Artiste» cités : 

Alexandre, moine vm 

Allongé •. 116 

As Cokelès, Jean viii 

Balleroy, Albert de 26 

Barrias 166, 167 

Baugines 116 

Baune 75, 152 

Beauger, A 74 

Bellangé 83 

Belly, Nicolas Mme 19 

Bertaut Jules 11 

Blondel, Merry -Joseph . 46 

Bonnat 39, 73 

Bonninghton. 66, 67 

Bouguereau 43 

Boutet, Jean viii 

Boutigny 116 

Breughel, Jean 146 

Caffiéri . vm, ix, 14, 173, 178 

Carré, Henri 148 

Chéret 116 

Ghéry 63 

Closcamp, Nicolas . . ix, 165 
Cogniet, Léon 14, 44, 45, 178 
Colin, Alexandre.... 66, 67 
Gollin de Coter . . . 146, 147 

Constable 67 

Coosemans, Alard 148 

Corot 143 

Èorte, Richard ix 

Courtois, Jacques 148 

Crokemare, Nicolas . ix, 165 
Cuvelier, Ignace 11 , 66, 68, 69 

David 68, 70 

Delacroix, Eugène.. 66, 67, 

69, 84, 86, 137 
Belort, Charles ........ 81 

Deryck de Berle. . . 150, 165 



Descanips » 20 

Desgoife, Biaise 203 

Détaille, Edouard. . . 80, 97, 
98, 113, 116, 143 

Devéria, Achille 145 

Dewinter 39 

Diaz 117 

Divry 11 

Dominicain 13, 46, 59 

Doncre, Dominique ix, 158, 

159, 161, 168 

Doré, Gustave 70, 96 

Dow, Gérard (Gérardo, 

sic) 153 

Duez 105, 119 

Duhayon 11 

Duhousset 81, 82, 116 

Durand 8 

Eisen 146 

Everard, Ange 151 

Forcade 158 

Fraipont.... 116 

Franck, Jérôme 146 

Fromentin .. 20, 21, 22, 23 

Gamard * . . . 119 

Gautier, Jean-Baptiste . . 9 

Gérard 72 

Géricault 86 

Girardet 116 

Goureau, Ch 13 

Gouthière 152 

Hamon 95 

Hélie IX 

Hersent , 67 

Huby 72 

Hugues 165 

Isabey 66 

Jacquemin, Guillaume.. X 
Jean de Faukenberg. ... x 

Jeande Turgia. x 

Lawrence ..•.•.•.•.•.•*./.*.•.• 67 



-èo7- 



Lebour, Alexandre... x, 74, 

75, 454, 452, 453, 473 

Lebrun . 477, 486, 42 errata 

Lejeune 79 

Lemez, Alexandre 40, 44, 44 

Leroy, Glaire M^o 468 

Le Sueur 489 

Lhote, Jules... x, 44, 41, 73 

Libersalle, Emile 44 

Lormier, Edouard viii 

Louis, Noël.. VIII, 404, 449, 

449, 454, 472 

Luc, frère 485 

Maillart 43 

Mammès 44 

Marquet de Vasselot. . . . 420 

Marilhat 20, 28, 29 

Maswiens, Joseph 457 

Mathey, Paul..' 420 

Memlinc, Hans.. .. 448,484 
Merson, Luc-Olivier. ... 73 

Momper, Josse de 448 

Neefs, Peters 446 

Nolin, J.-B 200 

Normand 4G6 

Palanzin, Jean 465 

Palizzi, J 466 

Pape, les frères de 448 

Pêtre 73 

Picot 84, 99, 183 

Pollet, Auguste.. 44, 39, 43 

Ponte, Léandre da 448 

Raggi 479 

Raphaël . 46, 155, 486, 488 

Regnault, J.-B 204 

Rembrandt 34, 61 



Renié 44 

Robert-Fleury 43 

Robert, Nicolas 448 

Robillart, Jacques 200 

Rousseau, Théodore. 20, 23 
Rubens ... 34, 42, 450, 451 

Ruisdael 70 

Ruysscn x 

Sabaticr, Léon 468 

Saint-Vidal, de 420 

Salanson, W^^ x 

Salvator, Rosa 69 

Schefl'er, Ary 482 

Schœvaerdts, Mathieu . . 148 

Sebron 157 

Slingencyer, Ernest.... 157 

Soumv, J 59 

Téniers 13 

Thérin, Jules 11 

Thierry 149 

Troyon 18, 20, 39 

Truit, Nicolas 9 

van Brée, les frères 156 

van Dyck .... 160, 183, 186 
van der Goës, Hugues . . 60 

van Goven 146 

van Miereveldt 146 

van der Puvl, Louis. ... x 
van Spaendonck, les frè- 
res 41 , 148 

Vernet, Horace.. 86, 87, 93 

Vollon, Antoine 137 

Vriendt, François de . . . 148 

Watteau 146 

Wauters, Emile 60 

Y von, Adolphe 84 



p. 42, Ghrist de Lebrun au lieu d'Arnould de Vuez. 



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•AINT-OMCR. — Tir. H. D'HOMONT.