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nUVJlACt; IMll'ilCÉLU'; IVUiN AVEUTlSSIiMliNT l'Ai; M. É.MILK HLA .NCII Alili
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Alex. Agassiz.
tihxmia ai t^e ITitscunt
OP
COMPARATIVE ZOÔLOGY,
AT HARVARD COllECE. CAMBRIDGE, MASS.
J^ounïfft b„ prfbatc subscrfjtfon, fn 1861.
Deposited by ALEX. AGASSIZ.
No. Q^^/ 6/
UECHEKCHES
Sl'R I.K
SYSTEME NERYEIX
DES POISSONS
Imprimeries réunies, A, rue Mignon,
in'Cll RUCHES
srit Lio
SYSTEME NEliVELX
DES POISSONS
EMILE BÂUDELOT
l'ROFESSEUI! A l.A FACIH.TF. IlES SCIENCF.S DE NANCY
OUVIiAGI": l'HÉCEDÉ D'UN AVERTISSEMENT l'Ali M. EiMILK lîLA NCIl AU li
KT ACCO.Ml'AGNK DE lU rLA.NCIIES GliAVÉK:
IVVKIS
('.. \IASSON, b:L)lTiaiU
l,ll;i; AIIIK DE 1,'ACADÉ.MIE DE MÉDECINE
lit), 1(01 I.KVAUD SAlNT-GERMAlN
~ 1883
^7<~? LIBRARY
" un;versity
^'GE. HA USA
AVKiniSSEMENT
Cri i)iivraL;(' sur le Sijsti'ine nerveux des Poissons paraîl longleniiis aju-ès la mort
de son aiilcur. Il rcsie inachevé.
Il cuiivii'iil lie ia|i|M'|{'r les eireoiislances (jni en (li'lci'miiii'iciil l'ciil ii'ini^c, de noter
les vui's (lui (IcvaiciU (-(jnduire à lui donniT di's pni|H(i-|ioiis d'alMud lualli'uducs.
L'Académie des Sciences avait mis au conrouis pour le i^iauil pii\ drs Sciences
physiques, la question felalive à la diMenniiialidii t\i'> dillereiiles pai'lies île l'enei'pliuli'
des Poissons. Le sujet n'ayant pas été ton! de snile tiaili' d'une nianière salisl'ai>anle,
le coneuin-s avait été deux i'ois ajourné. A la lin di' rann(''e IcSij."), la qiii'>liiin (iail de
nouveau proposée i)our Tannée 18G5.
M. Baudeldl s'i'iait siL;iial('' depuis plusieurs années par de remanpiaMes travaux
sur l'organisation di's Mollusques et des Anneli's. Ila\ail aeipiis une -lande habileté
dans les dissertions délicates et dans l'arl du de>sin un lah'nl (pii lui pernietlait de
représenter les dispositions anatonH([nes avec une vérilahle perléctiim. huné d'une
extrênie clau'voyance dans l'observatiiui des diHails les plus niirndieux. il se montrait
])énétraid dans la reconnaissance des laits généraux. La question proposée ])ar l'Acadé-
mie des Sciences dlVrail ini iiinuense intérêt ; la solulion complèli' eût ('!é un litre
de gloire, (lelui (pu trace ces liL;iies pressa .M. Ilaudeldl, niali;rt'' le diMai lnen cnurl puni-
un si vaste snjej, d'enlrepreiu.lre nue si''rieuse in\e>l iLialimi (pToii pen^ail enlic ses
mains devoir être lecoiidi'. Il se uni à l'ieinre et pi'('^enla un li'a\ail à l'i'poipie li\(''e ]iar
l'Académie. Le llap|iorl de la r,oinmission spéciale nouniu'e pai- l'Acailt'mie, qui' nous
transcrivons en grande })arlie, ap[)rendra ([uels élaieuL les résultats dune piemière
série de recherches [[).
(( En 1850, dit ce Rap|iorl, l'AcaiIcmie avait mis au coiunurs, iioiu' sujet du uiaïul prix des
Sciences pliy.siqui's à décerner en 18(J'2, riHiide coniparalive du 5//*7c>;i6' nerveux des Puinnuiis, en
(I) l.a ComiiiissiDiuli' l'Acailihiiio se coiiiposaii ilc MM. Miliu' IMw.inls, Floureiis, Coslo, Je Quatrefagcs, Emile Itlaucliaril.
Vny. Complc-rrndu dr l'Acddcinic des Sciences, l. I.XII.p. 'M, ISti'i.
Yi AVEnTlSSEMEiNT.
signalaiU aux concurrents, comme but essentiel de leurs recherches, la détermination rigoureuse
des centres nerveux dont la réunion constitue l'encéphale. La question a été proposée de nouveau
pour le concours de ISGi, et enfin pour celui de 1865. La Commission n'a eu qu'à se féliciter de
ces remises successives, car, cette année, elle a reçu plusieurs ouvrages remarquables à divers
litres. La question proposée par l'Académie est loin sans doute d'avoir encore été résolue, mais les
recherches dont nous avons à rendre compte, apportent la connaissance d'un certain nombre de
faits dont la valeur est incontestable.
» La Commission a eu à examiner un travail considérable de M. E. Baudelot, actuellement
chargé du cours de Zoologie à la Faculté des Sciences de Strasbourg; un mémoire de M. IloUard,
professeur à la Faculté des Sciences de Montpellier; un mémoire imprimé de M. Mayer, de Bonn.
» L'élude de M. Baudelot sur l'encéphale des Poissons a porté sur une suite d'espèces
choisies dans les principaux groupes de cette classe du Bègne animal. Onelqnes espèces des
jilus typiques ont surtout été l'objet d'une recherche fort approfondie. L'auteur, convaincu avec
l;i plupart des anatomistes (|u'il y avait peu de lumières nouvelles à attendre de la considé-
ration des rapports des parties entre elles, qui a été jusqu'ici la préoccupation dominante des
investigateurs, s'est attaché, d'après les indications données par l'Académie, à reconnaître bien
exactement les origines des nerfs crâniens, les origines à leur point d'émergence, et surtout les
origines réelles. Cette partie de l'anatomic du Système nerveux des Poissons était restée encore
fort imparfaitement connue, môme après les observations intéressantes publiées par M. Stannius
il y a une quinzaine d'années. Sur ce point, les recherches de M. Baudelot ont été exécutées
avec infiniment de patience et d'habileté.
» Les origines multiples des nerfs trijumeau et glosso-pharyngien, du nerf pathétique et des
autres nerfs crâniens, ont été très nettement déterminées par l'auteur, ainsi que diverses ana-
stomoses entre les racines de ces nerfs, ainsi que la destination de plusieurs branches (pi'on avait
toujours négligé de suivre,
y> Cette portion du travail de M. Baudelot met en évidence de nombreux faits de détail
constatés pour la première fois avec une extrême rigueur et dont la connaissance conduira cer-
tainement à de nouveaux résultats. D'un autre côté, l'auteur, par un effort dont il est juste de
lui tenir grand compte, est parvenu à déterminer la structure de plusieurs parties de l'encé-
phale. Après avoir essayé d'une foule de moyens pour raffermir d'une manière convenable le
cerveau des Poissons, il a réussi à faire des coupes minces d'une parfaite netteté. Parmi les
résultats obtenus, nous pouvons citer la constatation d'une zone de cellules multipolaires au-
dessous de la couche grise corticale du cervelet, la réunion sur la ligne médiane des deux moitiés
de la voûte optique par la couche de fibres radiées qui tapisse à l'intérieur les lobes optiques,
l'entre-croisement parfaitement démontré des faisceaux des pyramides, sur lequel on avait élevé
des doutes à l'égard des Poissons.
» Les résultats d'un véritable intérêt auxquels est arrivé l'auteur, n'ont pu conduire cependant
à la détermination sûre des parties de l'encéphale qui sont particulièrement demeurées jusqu'ici
un sujet d'embarras pour les anatomistes. M. Baudelot, avec une réserve qui mérite d'être louée,
n'a pas osé, en l'absence de faits suffisamment démonstratifs, se prononcer sur l'homologie des
lobes inférieurs de l'encéphali; des Poissons, avec une partie quelconque du cerveau des Vertébrés
AVEIITISSEMENT. vu
sii|n'rieurs; seulement il iv|iiinsse, et sans doiitc avec raison, l'idi'c d'une assimilation de ces lobes,
suit avec les corps sirirs, soit avec les couches optiques, en se fondant sur leur connexion
et sur leur mode de dévidop|)enient.
» Ouant aux petits reidlenients intérieurs des lobes optiques, qui ont été si diversement inler-
|)rétés par les anatomistes, M. Baudelot aura certainement le mérite d'eu avoir étudié les niodi-
lications chez les divers types de la classe des Poissons, beaucoup iiiicu\; ipn; luus ses devan-
ciers; mais, lorsqu'il considère ces rcnllements comme un repli de la lame du cervelet, auquel
s'ajoutent, du'/, certaines espèces, d'autres élénienls nerveux issus de la base des lobes optifjues,
malgré les motifs ti'ès sérieux sur lesquels il s'appuie pour sa déteriiiiiiaLidii, ou \iiuili;iil une
plus L;raiide nhondance de preuvi'S.
y) Ce ipii rehausse singulièrement la valeur du h'avail de M. Baudelot, présenté avec une
méthode et une clarté qui ne laissent rien à désirer, c'est l'Allas de trente-ciiKi planelies qui l'ac-
compagne, chaque planche portant plusieurs figures dessinées par l'auteur lui-même avec un
art consommé, avec une netteté, une précision qui rendent faciles à suivre tous les détails nou-
veaux signalés |)ar l'auteur, simple à com.prendre, ce qui n'avait été précédeniinenl signalé
que d'une manière assez vague. Sous ce rapport, les nombreux et importants travaux auxquels
a donné lieu l'encéphale des Poissons n'avaient encore rien offert de comparable.
(Siiil rapiuM'rialioii drs tr.ivaiiv (1(> M\[. Itullard et Mayer)
» Après un examen scrupuleux des travaux dont il vient d'être rendu compte, la Commis-
sion a pensé, en l'absence d'une réponse pleinement satisfaisante à la question proposée par
l'Académie, que le prix ne pouvait être décerné, mais qu'il y aurait justice à partager la somme
affectée à ce prix entre les deux concurrents dont les efforts ont été plus particulièrement cou-
ronnés de succès.
y> La récompense, si bien jusliliée par leur habileté et par leur persévérance, que rece-
vront les deux auteurs, sera, nous le pensons, un nouvel encouragement pour les anatomistes
à travailler à la solution d'une question pleine de grandeur, solution dont on approche chaque
jour davantage.
» Les connaissances acquises attestent jusqu'à Tévidence l'existence d'un plan i'ondanienial
unique dans la constitution de lencéphale de tous les Animaux vertébrés. Pour en comprendre
toutes les modifications, toutes les dégradations, il semble qu'il ne reste plus qu'un pas à faire;
seulement la difliculté de la recherche, le nombre des investigations niinulieuses à acconqilir pour
éclairer ce qui reste obscur, doit exiger encore un elTort considérable. Les travaux que l'Académie
va récompenser achèvent de montrer de (piel côté surtout devront être dirigées les recherches
ultérieures. Plus que jamais, il devient nianilcvle (pie c'est par l'étude comparative du dévelop-
pement de l'encéphale que l'on arrivera au grand résultat (pu a déjà été tant cherché depuis un
demi-siècle. Mais, pour liien connaître rencéphale des Poissons, il ne faut pas l'étudier seulement
chez les Poissons; l'élude, toujours comparative, des |»hases du dévehqipenient di'S Batraciens, des
Reptiles et l'ulin des Vertébrés supérieurs est indispensable pour atteindre le but qu'on se propose.
» Parmi les Mémoires (|iii nous ont été présentés, celui de M. Baudelot vient assurément
MU AVERTISSEMENT.
en première ligne par le nombre des observations neuves, parla perfection avec laquelle ont été
représentés l'ensemble et les détails de l'encéphale de plusieurs espèces de Poissons ; mais l'auteur
n'étant pas arrivé jusqu'à présent à la solution des points les plus difficiles de la question, comme il
le déclare lui-même, il a paru impossible de ne pas tenirgrand compte, dans le travail de M. Hollard,
de jilusieurs observations intéressantes et de quelques vues qui ne s'étaient pas encore produites.
En conséquence, la Commission accoidant une mention honorable à chacun de ces travaux, est
d'avis que la somme affectée au grand prix des Sciences physiques pour l'année 1805 doit être
partagée, en attribuant les deux tiers de celte somme au Mémoire de M. Baudelot, et un tiers au
Mémoire de M. Hollard. »
Ces conclusions sont adoptées par l'Académie.
M. Baudelul rciij[)urlait une vicluire, mais celte vicloire élait rclalive, et nul aulant
(|ue lui-même n'appréciait avec réserve le succès. Il regardait son li-avail comme un
début et se croyait eng'a2:é par le jugement de l'Académie. Tout de suite il prit la réso-
lution (le })Oursuivre l'œuvre commencée. Nourrissant l'espoir d'arriver à une démons-
Ualion irrécusal)le de l'ensemble des liomologies du Système nerveux chez les x^nimaux
vertébrés, il se complaisait dans l'idée de consacrer ses forces à un sujet que lui aussi
jugeait plein de grandeur.
Dans la conviction du naturaliste, seule, l'observation comparative de la disposition
des lobes de l'encéphale cliez les Poissons, ne })ouvait conduire à reconnaître avec une
entière certitude toutes les homologies; il fallait suivre les nerfs et surtout se préoccuper
de leurs origines. L'étude profonde du développement de l'ensemble du Système nerveux
se montrait indispensable. Ce n'était point toul encore; l'auteur ne tardait guère à s'aper-
cevoir i\ue les notions acquises touchant le Système nerveux des Verlél)rés supérieurs
ne fournissaient pas tous les éléments de comparaison nécessaires pour en ra])procher les
dispositions qui existent chez les Poissons. Ainsi INI. Baudelot se jeta bientôt dans une
recherche d'un caractère spécial sur le cerveau des Mammifères, des Oiseaux, des
Reptiles et des Batraciens à l'état d'adultes et d'embryons. Il a laissé une série de belles
ligures qui n'ont pas semblé devoir ]irendre place dans la publication que nous livrons
aujourd'hui au monde savant.
L'entreprise était gigantesque, ]>eut-(Mre excessive, et vingt ou trente années
d'etVorls continus auraient à peine sufli pour la mener à bonne lin. Mù par un sentiment
de conscience, il publia dans sa teneur exacte le Mémoire qui en 18GG lui avait mérité, de
la jiarl de l'Académie, une marque de haute estime; cependant il n'avait pu y joindre
les [danches. Nul anatomiste n'était donc mis en mesure de juger vraiment ce premier
travail.
Bien affermi dans son projet, M. Baudelot continua ses investigations avec calme,
n'ayant d'autre souci que de parvenir un jour à mettre (piel(|ue grande vérité en pleine
AVKIiTlSSEMENT. ix
Ininirrr. Il sp rnnl(Mila di^ puliliiM' (livorso^ noiices sur di's l'nits roliilifs ;iii Sx^lriiir ihm-
\i'ii\ (les l'dissdiis (jn'il ;i\,iil (•(iii^l;il(''v (rime iiiMnirrc ili''ruiili\i'.
L"iii\csliLiali'iir rhiil iniiic, |iniluii(l(''iii('iil (liAdur à l;i -~cii'iici' : (III pouvait en al h'iidro
lin liiii:.;' l'Iluil ; mais sa saiilr \iiil à >'alli''n'i\ [n'ii à |ii'ii ses Inrccs raliaiHlniiiirit'iil . Il
siiccdiiiltail II' d:] fV'vricr 1875, a\aiil à |ii'iiii' IVaiidii la iiiiaïaiilirnic aiiiUM' di' son ùyc
Ti'dis jdiirs aii|iaia\aiil , la scclidii d'Aiialdiiiii' ri de ZddldL:ii' de rAcadi'iiiic dos Srioncos
l'avail iiiscril le piciiiit'r sur une li>lt' do candidals ([u'elle |irésentail |idur une [ilacu de
Cdi rt'S])ondaiil.
M. Baudcidt laissait une œuvi-c incdinplètc : outif les paitics publiées, outre un
iTiiiaiipialdc enseiiilile dr ligures inétlites, des notes Miaiiiiscritcs et des crdiiuis. Le naln-
lalisle ipii l'aNail ciilraîné dans la earrière scientilique aurai! \ii a\ec elia^rin la pi'ile
(les résultais de longues et patienics ('■Indes; il dul signalei riiih'rèl des l'cilierches sur le
Système nerveux des Poissons. La digne compagne que s'était choisie le professeur de la
l'arulté des Sciences de Nancy s'empressa de saisir l'occasidii d'Iidiidrer la liii'iiidiic de
celui (|ui l'axail sit(')l (juiltée. Témoin de ses travaux, elle connaissait sa pensée de tous
les instants. Llle prit à cu'ur l'idée de mcllre an jour ce rpii demcuiail entre ses mains
des Recherches sur le syslème nerveux des Poissons. Elle lit graver les plancdies, toute
préoccupée d'iditenir la plus parfaite exécution possible. Llle rassembla Ions les nialé-
riaux du texte : mémoii'es imprimés et notes manuscrites. Aidée de (piel(|ues conseils,
elle les disposa d'une ta(;on méthodique et surveilla l'impression avec un soin ininnlieiix.
Ainsi a été composé ce livre, où, lorsqu'on s'inquiétera de ce ipTil contient, on songera
p)i^ut-ètre à ce qu'il aurait ]mi devenir s'il eût été doimé à l'auteur (ra(diever son (envre.
É.MiLi: ULAMJlLVl'ili.
Juin 1883.
P. -S. — Nous croyons devoir donner ci-contre la liste complète des Ouvrages, Mémoires cl
Nolices publiés par M. BandehTl.
LISTE DES TRAVAUX DE EMILE BAUDELOT
Di's iiinu'iirs saiiiîiiincs de l'oxravatioii pelvienne cliez la femme (hématocèles péri-utéiiiies). — Thèse inaugurale
(/(• médecine, Paris, 18.")S.
Ucclici'clies sur l'appareil générateur ilcs iMollus(|ucs (iasléropotles. — .4m?*. Se. nnt. (Zool.), i" série, XL\,
1803, p. 13r)-2'2-2>2()8-:2'.ti, pi. 2-5.
Uecherclies expérimentales sur les fonctions de l'encéphale des Poissons. — Paris, Coinpl. rend. Acad. des Se,
LVII, iXG.'i, p. 919-95!.— Revue des Sociétés savantes, décembre 1803. — Ann. Se. nul. (Zool.j, 5" série, I, 1804,
p. 105-112.— Kohin, Joiini. Anat., \, 180i, p. 110-112.
De l'inlluence du Système nerveux sur la respiration des Insectes. — Paris, Com/><. rend., Acad. des Se, LVill,
1804, p. llOl-lKli. — /Ikh. Se. nat. (Zool.), II, 5' série, 1804, p. 45-48. — .4;i». Mag. nal. Itist., XIV, 1804,
p. 280-283.
Observation relative à riutelliyeuce des Oiseaux. — Revue des Sociétés savantes, novembre 1804.
Observations sur la structure du Système nerveux de la Clepsine. — Paris, Compt. rend., LIX, 1804, p. 825-828.
— Ann. Se. nat. (Zool.), IIl, 5" série, 1805, p. 127-130, pi. 2. — Ann. Mag. nat. hisl., XV, 1805, p. 78-80. —
Uobin, Journ. Anat., II, 1805, p. 221-224.
Recherches e.xpérimentales sur l'encéphale de la Grenouille. — Ann. Se. nat. (Zool.), III, 5' série, 1865, p. 5-10.
Étude sur r.4natomie comparée de l'encépliale des Poissons (Mémoire couronné par r.Vcadémie des Se, 1805).
— Mémoire Soc. Se. nat. de Strasbourg, t. VI, 1800-70, p. 51-128, 1 pi.
Leçon d'ouverture du cours de Zoologie à la Faculté des Sciences de Strasbourg (Éloge de M. LerebouUet), 1800.
Étude sur le disque céphalique des Rémoras {Echeneis). — Paris, Compt. rend. Acad. des Se, LXIV, 1867, p. 025-
027.— in». Se. nnt. (Zool.), VII, 5' série, 1807, p. 153-100, pi. :>. — Ann. Mag. nat. hist., XIX, 1807, p. 375-370.
Observations d'un phénomène comparable à la mue chez les Poissons. — Pims, Compt. rend., LXV, 1807, p. 247-
250. — ^MJi. Se. nat. (Zoo!.), VII, 5' série, 1807, p. 339-341.
Considérations sur quelques particularités du Système musculaire des Poissons. — Paris, Compt. rend. Acad. des
Se, LXIV, 1807, p. 1205-1208.
De la détermination homologique d'une branche du nerf pat!iéti(iue chez le Merlan. — Bull. Soc. Se nat. de
Strasbourg, août, n" (i, 1808.
De la détermination des pièces osseuses qui se trouvent en rapport avec les premières vertèbres chez les Cyprins,
les Loches et les Silures. — Paris, Compt. rend. Acad. des Se, LXVI, 1808, p. 33i)-334. — Considérations sur les
premières vertèbres des Cyprins, des Loches et des Silures. — Bull. Soc. Se nat. de Slrasbourg, août, w 6 et 7, 1808.
Observations sur le rocher des Poissons. — Bull. Soc. Se nat. de Strasbourg, août, n" 0, 1808.
Observations relatives à la pièce scapulaire des Silures. — Bnll. Soc. Se nat. de Strasbourg, août, n" 6, 1808.
Considérations sur le tronc latéral du nerf pneumogastri(|uc chez les Poissons. — Bull. Soc. Se nat. de Stras-
bourg, août, n" 7, 1808.
Observation sur les œufs de l'I'^ponge d'eau douce. — Bull. Soc. Se nat. de Strasbourg, novembre, n" 8, 1808.
A'ote sur le disque ventral du Cycloplerus Itnnpus. — Bull. Soc. Se nat. de Strasbourg, novembre, n° 8, 1808.
Observation relative à une branche anastonii)ti(]ue des nerfs trijnineau et pneumogastrique chez le Merlan. —
Bull. Soc. Se nat. de Strasbourg, novembre, n" 8, 180S.
Observation sur l'os coracoïilien et la première cote du Cottus lluriatilis. — Bull. Soc. Se nat. de Strasbourg,
décembre, n" 9, 1808.
Considérations sur la structure des nageoires impaires des Poissons os-eux. — Bull. Soc. Se nat. de Slrasbourg,
décembre, u° 9, 1808.
Considérations physiologiques sur la fonction génératrice îles Mollusques Gastéropodes. — Bull. Soc. Se nat.
de Strasbourg, décembre, n" 9, 1808.
\ii LISTE DES TRAVAUX DE EMILE BAUDELOT.
Oijservalioii sur reiiveloppe téj:iimentaire dj quelques Myriapodes. — Bull. Soc. Se. nat. de Strasbourg,
décembre, n° 9, 1868.
Du nnk'auisiue suivant lequel s'eiTectue chez les Coléoptères le retrait des ailes inférieures sous les élytres au
moment du passage à l'étal de repos. — liii.ll. Soc. Se. nal. de SlrUMhoarg, décembre, n" 9, 18Gbi.
Observation recueillie sur une Hydre d'eau douce. — Bail. Soc. Se. nat. de Strasbourg, décembre, n° 9, 1808.
Sur une branche des iierl's spinaux observée dans quelques types de Poissons. — Bull. Soe. Se. nat. de Stras-
bourg, décembre, n" 10, 1808.
Analyse et traduction d'un mémoire d'Owjannikow sur le Système nerveux de VAmphioxiis lanceolatus (Ueber
das Centralnervensystem des .imphioxus lanceolatus). — Bull, de CAcad. imp. des Se. de Saint-Pétersliourg,
t. XII, p. 287 à 302. — Bull. Soc. Se. nat. de Strasbourg, Janvier-mars, n°^ 1 et 2, 1809.
Observations sur les orii^iues de la branche operculaire du nerf latéral du pneumogastrique chez quelques Pois-
sons.— Bull. Soc. Se. nat. de Strasbourg, février-mars, n" 2, 18G9.
Observation sur uu petit centre nerveux qui se trouve en rapport avec le faisceau postérieur de la commissure de
Haller chez l'Épinoche. — Bull. Soc. Se. nat. de Strasbourg, avril-mai, n" 3, 1809.
Observations sur la structure intime du cervelet des Poissons osseux. — Bull. Soc. Se. nat. de Strasbourg,
avril-mai, n" 3, 1869.
Observations relatives à la structure du squelette des Piaies. — Bull. Soc. Se. nat. de Strasbourg, avril-mai,
n" 3; juin, n° 4, 1809.
De la régénération de l'extrémilé céphalique chez le Lombric terrestre. — Note première, Bnll. Soc. Se. nat. de
Strasbourg, ]mn, noi, 1809. — Note deuxième, ibid., 1870.
Recherciies sur la structure intime du système nerveux des Mollusques acéphales. — Bull. Soe. Se. nat. de
Strasbourg, juillet, n° 0; août, n° 7, 1809.
Recherches relatives à la structure intime des centres nerveux chez les Poissons osseux. — Bull. Soc. se. nat. de
Strasbourg, août, n° 7; août-novembre, n» 8, 1809.
De la Méthode comparative eu Zoologie. — Bull. Soc. Se. nat. de Strasbourg, 1870.
Contribution ;i l'iiistoire du Système nerveux des Échinodermes (Études générales sur le système nerveux).
— Ai-cinv. Zool. exp., I, 1872, p. 177 à 210. — Bull. Soc. Se. nat. de Strasbourg, 1870.
Observations sur la structure et le développement des nageoires des Poissons osseux. — Arch. Zool. exp., t. II,
n° 2, Notes et Revue, p. xviii, xxiv, 1872-1873.
Note sur un rameau dorsal du nerf pathétique chez les Gades (Gadus). — Arch. Zool. exp., II, Notes et Revue,
p. Li et LU, 1872-1873.
Contributions à la physiologie du système nerveux des Insectes. — Revue des Se. nat., I, p. 209-280, 1872-1873.
Recherches sur la structure et le développemant des écailles des Poissons osseux. — Arch. Zool. exp., 11, 1873,
p. 87 à2l-i et 429 à 480, pi. 5 ci 11.
De la Zoologie et de ses divisions (Leçon faite à l'ouverture du cours de Zoologie de la Faculté des Sciences de
Nancy, 1873-74). — /îentc des Se. tiat. de Montpellier, III, 1874, p. 106-205.
Des déterminations en Anatomie comparée (Leçon faite à l'ouverture du cours de Zoologie de la Faculté des
Sciences de Nancy, [Hli-Tt). — Revue des Se. nat. de Montpellier, III, 1874, p. 533-552; IV, 1875, p. 1-15.
Note sur un procédé relatif à la dissection du Système nerveux chez les Poissons.— 7?(;('«e des Sociétés savantes
(Sciences), 2" Série, t. VIII, p. 202, 1874. — • Revue des Se. nat. de Montpellier, t. VI, décembre J877, p. 237-240.
INTRODUCTION
HISTORIQUE
Il faut remonter à une époque éloignée dans l'histoire de la science pour trouver les premières
notions relatives à l'analomie du cerveau des Poissons.
En 1666, Thomas Willis donna, dans une forme assez vague, les premières indications rela-
tives à l'encéphale et aux nerfs des Poissons (1).
Quelques années plus tard, en 1685, dans un Système d'anatomie (2), Samuel CoUins consacra
un chapitre entier à l'étude du cerveau de ces animaux (3). On lui doit les premières figures qui en
aient été données. Onze planches accompagnent son travail. Pour chacune des espèces examinées,
l'auteur se borne à la simple énumération des lobes qui composent l'encéphale; les formes extérieures
l'ont seules occupé. Il ne se livre à aucune comparaison et n'essaye aucune détermination des par-
ties; il n'a reconnu que le cervelet et la moelle allongée.
Après Collins, il faut, à un siècle de distance, arriver à Camper pour trouver de nouveaux
écrits relatifs à notre sujet. En 1761, Petrus Camper publia sur l'oreille des Poissons écailloux un
premier Mémoire contenant la description et la figure du cerveau de la Morue (4). En 176'2, il fit
paraître sur l'oreille des Poissons en général, un second Mémoire où il décrivit et figura le cer-
veau de trois types : la Baudroie, le Brochet et la Raie (5). Camper a le mérite d'avoir le premier,
essayé d'établir un rapprochement entre le cerveau des Poissons et celui des Mammifères, comme
en témoigne cette description :
« Dans les Morues et les Eglefins, dit-il, le cerveau est formé de deux globes antérieurs
qui ont des incisions (circonvolutions) comme notre cerveau ; ils donnent naissance aux nerfs olfac-
toires; deux hémisphères oblongs succèdent aux premiers qui ont des ventricules très grands et un
corps calleux qui forme la voûte ; il n'y a point de glande pinéale, mais le troisième ventricule
passe vers le quatrième, derrière uneéminence semblable à peu près aux nalesQilcslesàAni l'homme
(I) Cerebri anatome nervorumque descriptio et tisus, cap. v. Ce mémoire fui imprimé dans Opcia omnia Thomœ
Willis {n\>>.-i).
("2) A si/slcm of anatomy, [trealiiig of llie liodij ofMan, Beast, liiids, Fisli, Insccts and Plants. 2 vol. in-folio.
(3) Chap. L\m. — The Brain ofFish. T. II, p. 1108.
(l) (iMi'iiioires de la Société de Harlem. \'{\i).
5) (Mémoires de malliémalique et de physique de l'Académie royale des sciences de Paris. T. VI, p. 177-197. 1771).
1
2 INTRODUCTION.
et les quadrupèdes; ces quatre éminences sont très parfaites dans le Brochet. Le cervelet suit immé-
diatement après, formant une espèce de cône tronqué qui a deux tubérosités latérales unies avec le
cervelet; lorsqu'on le relève, le quatrième ventricule se manifeste avec la valvule du cerveau
qui y est très remarquable : c'est là que commence la moelle épinière ou allongée. En écartant les
deux hémisphères, paraît la fente qui est l'entrée du troisième ventricule ; immédiatement au-des-
sous, on voit les quatre éminences rondes, analogues aux nates et testes dans notre cerveau, mais il
n'y a point de glande pinéale. »
On voit par ces passages combien Camper était allé plus loin que ses devanciers ; c'était le pre-
mier pas vers une étude sérieuse du cerveau des Poissons.
Bientôt Haller, dans un Mémoire sur les yeux des Poissons, donna, surtout au point de vue
de l'anatomie comparée, quelques indications louchant le nerf optique (1). Quelque temps après,
en 1766, le même auteur fournit avec un aperçu des différentes parties du système nerveux dans la
série des Vertébrés, une description détaillée du cerveau de la Carpe (2). La même année encore,
dans un Mémoire sur le cerveau des Oiseaux et des Poissons (3), il reproduisit sa description du
cerveau de la Carpe en y ajoutant celle du cerveau de la Chevaine, de la Tanche, du Corcgonus Fera,
du Brochet, de la Truite des lacs, de la Truite des Alpes, de la Perche et de la Muslèle.
Le travail de Haller est remarquable par le nombre et la richesse des détails qu'il renferme;
il marque une phase nouvelle dans l'histoire de l'anatomie du cerveau des Poissons. L'auteur ne se
borne plus à la description des formes extérieures, il cherche à pénétrer les détails de la structure
et à poursuivre les origines des nerfs. Mais comme il ne fournit aucune figure à l'appui de ses
observations, ses écrits demeurent souvent difficiles à comprendre.
En 1776, Yicq d'Azyr publia sur l'organisation des Poissons deux Mémoires dans
lesquels il donne une idée générale de l'encéphale et des nerfs cérébraux considérés dans
leurs différents groupes. On y trouve figurés d'une façon assez médiocre, les cerveaux et
les principaux nerfs du Congre, de l'Anguille, de la Carpe de mer, de la Vive, de la Plie et du
Turbot. L'auteur ne paraît pas avoir eu d'idées bien arrêtées sur la nature des parties qui com-
posent l'encéphale. Chez le Congre, il nomme lobe antérieur impair le lobe olfactif, lobes pairs et
antérieurs les hémisphères, lobes pairs moi/eus les lobes optiques, et cervelet l'organe de ce nom. Il
désigne comme lobe impair inférieur et moyen les lobes inférieurs. Dans la Plie, il compare les lobes
optiques aux couches optiques (4).
En 1785, Monro, dans son Anatomie des Poissons, donna d'assez bonnes figures du cerveau
et des nerfs du Merlan, des Squales et de la Raie. Le passage où il traite du cerveau est réduit
à quelques lignes dépourvues d'intérêt (5).
En 1788, Ebel publia des figures du Brochet, de la Carpe et du Silurus glanis sans les accom-
pagner d'aucun texte. L'explication des planches suffit pour démontrer que l'auteur n'avait qu'une
idée très vague de son sujet (6).
(1) Mémoire sur les yeux de quelques Poissons f.Mém. de l'Acad. des se, 20 mars 1762).
(2) Elementa Physiologiœ T. IV. Addenda, p. 5'JI.
(3) Opéra minora. T. III (1768). Piscium cerebra, p. 198 et p. 201 et 215.
(4) (MéiiHiiresde l'Académie des sciences. — Savants élrang-ers. T. VII, p. Î.'ÎS).
(5) The structure and jthysiology of Fishes explained and comparcd wiLh tiiose of uian and other animais.
(6) Observaliones necrologicœ ex anatome coinparala (avec 2 pi.)
HISTORIQUE. 3
En 1789, Scarpa décrivant l'appareil auditif des Poissons, dit quelques mots louchant l'ori-
gine et la distribution de ses nerfs et donne des figures du cerveau de la Raie, du Brochet et du
Sqimlus catulus, également sans d'autres explications que celles des planches (1).
En 1800, un certain nombre d'expériences relatives h l'entre-croisement des nerfs optiques
permet à Rudolphi d'aflirmer que cet entre-croisement n'existe pas chez tous les Poissons (2).
La même année, G. Cuvier publie une courte description du cerveau des Poissons (3).
A l'exemple de Camper, il considère les lobes optiques comme les vrais hémisphères, et comme les
quadrijumeaux les tubercules qu'ils renferment; il nomme cor/w Cfl/me/e chaque renflement semi-
lunaire avec son irradiation médullaire et regarde les lobes inférieurs comme les analogues des
couches optiques. Il fouiiiil iiiissi ipirlques indications relatives à la distribution des principaux
nerfs ainsi ([u'aux organes des sens considérés dans les diiïérentcs espèces (4). Au sujet des
organes électriques (5) , il décrit en peu de mots les différences de nombre, d'origine et de
grandeur que présentent leurs nerfs dans la Torpille, le Gymnote et le Silure.
En 1812, des expériences de Todd sur la Torpille tendent à prouver le rapport exception-
nellement intime qui existe entre le système nerveux et l'organe électrique, rapport (jui résulterait
particulièrement du volume des nerfs (6).
Un peu plus tard, Geoffroy Saint-IIilaire a tracé la description anatomique de l'organe élec-
trique de la Raïa torpédo, de la Raia rubiis, du Gymnotus electricus et du Silurus electricus. Cette
étude comparative qui n'avait pas encore été faite, a pour but « de démontrer l'identité de ces
organes et de les ramener à un même système d'organisation ». L'auteur indique les origines
diverses des nerfs qui mettent enjeu les appareils électriques de ces Poissons, le mode de distri-
bution et de terminaison propres à chacun d'eux, leurs rapports avec les parties environnantes (7).
En 1813, vint au jour une œuvre capitale pour l'histoire du système nerveux des Poissons, la
thèse qu'Apostolus Arsakyi soutintàllalle, ayant pour titre : De Piscium cercbro et medulla si)inali(S).
Ce travail comprend deux parties : l'une, relative à la moelle des Poissons, l'autre, à l'encé-
phale. Dans la première, l'auteur s'occupe de la forme de la moelle, de ses variations chez un
certain nombre de types, de sa longueur et de son volume, de sa configuration externe et interne, de
ses rapports avec la cavité vertébrale. Il indique l'origine des nerfs spinaux. A l'égard de l'encéphale,
l'auteur traite de sa forme dans les différents genres et des variations de caractères de chacune de
ses parties dans un grand nombre d'espèces. Il donne aussi quelques aperçus touchant sa .struc-
(1) Analomicœ Disquisitiones de aiiditu et olfactit (avt;c de l)elles figures).
Ci) Einigc Bemerkungcn iibcr die Durclikreuzung der Sclnifrccn (Wiedemann's Arcliiv f. Zool. u. Zoot., Bd I,
p. 150-159).
(3) Leçons d'anatomic comparée. T. U, \). \G6 {\800).
(ï) Toiiic II.
(5) Tome V, p. mu
(G) Some observations and experiments made on tlie Torpédo of the Cape of Good Hopc, 1812, (Philos. Trans.,
p. 120-120. 1816).
(7) Sur l'anatomie comparée des organes électriques de la Raie-Torpille, du Gymnote engourdissant et du Silure
tremblcur (Annal, du Muséum, avec 1 planche. T. I. ISMÎ.'»
(8) Avec 3 plauciies où se trouvent gi-ossièi-ement ligures les cerveaux d'un assez grand nombre d'espèces (Congre,
Xiphias, Merlus, Uraiioscope, Cépale, Uascasse, Dorée, Sole, Castagnole, Sargue, Saupe, Dogue, Saurel, Surmulet, Grondiu,
Poisson-Lune, Requin, Marteau, Roussette et Haie).
4 liNTRODUCTION.
ture et les rapports de dimension qui existent entre lui et la cavité crânienne. Le travail se termine
par des considérations importantes sur la signification de chacune des parties de l'encéphale des
Poissons et sur leur comparaison avec les parties de l'encéphale des Vertébrés supérieurs.
De nombreux travaux succédèrent à celui d'Arsakyi. En 1814, parut un Mémoire de Carus sur
le système nerveux (1). Dans un chapitre relatif à la moelle épinière des Poissons, l'auteur décrit sa
configuration et sa structure intime ; il indique son poids relativement au cerveau dans les différentes
espèces et le mode d'origine des nerfs.
Dans le chapitre concernant l'encéphale, on trouve représentés les cevveauxduMiirœnaangidlla,
àeVEsox Incius, du Cyprinus Carpio,de VEcheneis rémora, du Cobitis fossilis, du Cltipea harengus
el du Raja torpédo. Les descriptions sont détaillées, les figures très médiocres et accompagnées
d'explications peu claires. Carus adopte à peu près les déterminations d'Arsakyi; il nomme lobes
optiques (Schhugel) les renflements situés en avant du cervelet et les compare à la paire antérieure
des tubercules quadrijumeaux de l'homme. Il désigne sous le nom de ganglions du nerf olfactif
{Riechnerven-Ganglien) la série de renflements situés en avant des lobes optiques et regarde comme
les hémisphères la paire postérieure, celle qui est située immédiatement au devant des lobes
optiques (2). Il considère les lobes inférieurs comme une simple expansion de rm/'(ma'i6?«/Mw pro-
portionnée au volume du corps pituitaire. Quant aux renflements situés à l'intérieur des lobes
optiques, il nomme ganglions intérieurs et antérieurs dit, lobe optique (vordere innere Ganglieii des
Sehhtigels) les renflements semi-lunaires ou tori semicirculares de Haller; ganglions intérieurs et
postérieurs du lobe optique [hintere innere Ganglien des Sehhtigels), les petits tubercules médians
[tubercula abscondita de Haller) comparables aux quadrijumeaux de l'homme. Carus ayant suivi
chez le Brochet le nerf moteur oculaire jusque dans l'intérieur des renflements semi-lunaires, voit
dans ces renflements de véritables ganghons de la troisième paire, nerfs des muscles de l'œil.
Clift établit l'influence qu'exerce sur les contractions du cœur la destruction ou l'ablation de
la moelle et du cerveau effectuées isolément ou simultanément, et prouve que le cœur a dans la
moelle surtout les sources de son activité (3).
Tiedemann étudie la structure du cerveau, de la moelle épinière et des prolongements digiti-
formes des Trigles; ces prolongements lui paraissent servir d'organes de locomotion et de tact. La
présence des renflements arrondis sur les cordons de la moelle a semblé à l'auteur d'une impor-
tance toute particulière au point de vue del'anatomie et de la physiologie du système nerveux (4).
Home, en se livrant à des expériences sur les nerfs de l'organe électrique de la Torpille, fait
certaines remarques relatives au pouvoir volontaire de l'animal sur l'organe (5).
(1) Versuch einer Darstdlung des Ncrvensijstems imd insbesondere des Gehirns. Leipzig (Riickemnark der Fische,
p. 126; Gehirn der Fische, p. 134, tab. 2).
(2) Dans rAiiguille, Carus a figiin- trois paires de ganglions olfactifs et les a désignés de la façon suivante : la paire
postérieure, celle (jui représente les hémisplières, wahre Riechnerven-Ganglien (die den Hemisphdren des grossen Hinis
entsprechenden Theile); la paire qui est plus en avant, das mittlere oder zweite Paar der Riechnerven-Ganglien; la paire
antérieure, das vorderste Drille.
(3) Experimenls lo ascerlain Ihc influence of Ihe spinal marrow on tlie action of Ihe hearl in Fishcs. (Bull. se. soc.
Philoni., p. I>.17-i98. 1815).
(4) Von dein Hirn und den Fingerfuniwjen Foilsdlzen der Triglen. (Mcckel's Archiv., Bd II, p. 103-1 10. ISIG).
(5) Account ot some experimenls on Ihe Torpédo electricus at la Rochelle. (T. Todd. esq., p. 32. 1817).
HISTORIQUE. 5
Un auteur du nom do Will/.ack a Iracé dans une (licise une description générale du système
nerveux des Poissons (i).
Webcr donne la descriplion des nerfs symp.ithifiue cl pneumogastrique du Lucius perça
et du Silnrus (jlanis. Il figure en outre dans rensemblc le système nerveux de ce dernier et le
cerveau du Cypriniis Carpio, en se contentant de l'explication des planches. L'auteur avait des
idées peu exactes sur la nature des parties qu'il représentait (!2). — En 1820, le môme fournit des
observations relatives au nerf auditif et aux nerfs accessoires de l'oreille chez les Cyprins, la Haie,
la Torpille, les S(iualcs et la Lamproie (3).
On a de Kuhl (Heinricii) des figures du cerveau, figures extrêmement défectueuses, des
Squalus acanlhias, Gadiis œg/cfiniis, Cijcloplems lumpiis, Lophins piscatorius, Anarrhichas lupus.
Kuhl nomme hcnmphœrium les lobes optiques, corpora quadvigemina les tubercules situés à l'inté-
rieur de ces lobes, corpus strialum le renfiement semi-lunaire, cerebellum le cervelet, corpus
mamillarc les lobes inférieurs (4).
Dans le môme temps, parut un travail de Fenner sur le crâne, l'encéphale et les nerfs céré-
braux des Poissons. L'auteur, adoptant les déterminations de Cuvier, nomme hemisphœria
cereiriles lobes opti(jues, lobuli anleriores les hémisphères, thalami nervorum opticorum les lobes
inférieurs ; il appelle corpora striata les renflements semi-lunaires, et corpora quadrigemina les
petits tubercules intérieurs analogues aux quadrijumeaux de l'homme (5).
A son tour, Treviranus a donné une description assez détaillée du cerveau des Poissons,
mais sans figures à l'appui. Pour l'interprétation des différentes parties de l'encéphale, il s'éloigne
peu de Camper et de ceux qui l'ont suivi (6).
Un travail de Rudolphi traite de la comparaison des organes électriques de la Torpille et du
Gymnote ainsi que du mode de terminaison de leurs nerfs (7).
Relzius, en étudiant l'anatomie du Mg.mie gluiinosa, trouve dans le cerveau de cet animal
certains rapports avec les ganglions cérébraux des animaux invertébrés (8).
D'après les résultats d'une série d'expériences relatives aux nerfs des Poissons, Desmoulins
conclut « que le nombre et le [lian des parties du système nerveux n'est pas uniforme » (9).
Rathke, dans un mémoire sur l'organisation du Lumpiis Cyclopterus , consacre quelques
(1) Dmertatio humguralis de Piscium cerebro et syatcmate nervoso. Fîerliii (1817).
(2) Anatomia coiiipnrnta neivi symimlhici. Lipsim (.Meckiil's .Arcliiv f. IMiysiol. Bd 3, p. 390-117. 1<SI7).
(3) De aurc et aiiditu hominis etanimalium, I.ipsiee, 1820. — (Meckel's Arctiiv Vol. II. 1827).
(4) Beitràfje :ur Zoologie und verijleicheiidm Anatomie (1S20).
(5) De anatomia romparata et naturati pliilosophia commcntatio tistens dcscriiilioncm et significationem cinnii, cnce-
phali et nervorum encephali in Piscil)us (avec 1 planche. lenœ. 1820).
(6) Vei'iiiischle Sclirificn aiiatnmisclicn uiul physiolo^isrlien Inlialls von C. 11. Ti-eviranns und L. C. TiTviranns.
Brenien, T. III (1820). — Untersucliungen Uber den Bau und die Functionen des Gehirns, der Nervenund der Sinneswerk-
zeugein den vcrschiedenen Classen und Familien des Thierreichs, von (1. li. Treviranus, cii. IV, p. Il (Fische).
(7) Uclier die elertrifchen Fiaclie [Mw. 2Taf.) (Abliand, .1. li.M-lin. Akad., Pliys., KL, p. 22:î-2:!3. IS20 .
(8) Reclierclies sur l'anatomie du Mi/xine glutinosa (Ext des Arcliiv. de l'Acad.-d. se. de Slockliolm, 1822-2i. — Ann.
des se. nat. T. \1V, p. 118-177. Juin 1828).
(9) Ueclicrchrs anatomi(jues et physiologiques sur le système nerveux des Poissons (.lourn. de Physiol. de Magendei.
T. II, p. 127-1:!,'), p. 2'iH-d:>:]. 1822).
G INTRODUCTION.
lignes à k descriptiuii du nerf olfactif et à ses modifications {l). — Une étude du même analomiste
offre le tableau des analogies et des différences que présentent les Lamproies dans la disposition et
la structure de leurs organes comparés à ceux des autres Poissons. Il n'y est dit qu'un mot des
nerfs du goût et du toucher (2).
Kuhl, dans une lettre adressée au docteur Boïe, a donné quelques indications relatives à l'ana-
tomie du cerveau de certains Poissons {Squalus carcharias, Tlujmnus sarda, Exocoetus volitans) (3) .
Geoffroy Saint-Hilaire a exposé les résultats qu'il a obtenus dans des recherches sur la faculté
d'audition chez les Poissons (4).
A l'égard du système nerveux de la Lamproie, Desmoulins affirme l'absence de cervelet et
suppose que la composition moléculaire et les propriétés physiques de sa moelle épinière diffèrent
de celles des autres Vertébrés. Il déduit de ces assertions, que les propriétés physiques du système
cérébro-spinal, sa structure mécanique, la combinaison du nombre et la situation des parties de sa
masse ne sont pas uniformes (5). — Dans un autre travail, le même auteur a rendu compte des
différences que lui a présentées le système nerveux cérébro-spinal des Petromyzoïi fluviatilis et
branchialis comparé à celui de la grande Lamproie. Il conclut que l'activité nerveuse est
indépendante des influences physiques ou chimiques agissant sur les organes ; que l'intégrité de
la pie-mère est une condition nécessaire à son fonctionnement; que cette activité nerveuse est
proportionnelle à l'extension des surfaces nerveuses et se propage sur elles (6).
Le travail de Desmoulins, auquel prit part Magendie, fut publié en commun, en i8"25, sous le
titre d'Anatomie des systèmes nerveux des animaux à vertèbres (7) . Ce travail n'offre rien d'original,
l'auteur ayant adopté les idées d'Arsakyi sur la détermination des différents lobes; il se termine
par quelques aperçus toucliant la physiologie du système nerveux des Poissons. L'Atlas qui accom-
pagne l'ouvrage renferme des figures du cerveau et des nerfs d'un assez grand nombre d'espèces (8).
En I8'21, l'Académie des sciences avait proposé pour sujet de l'un de ses prix la description
comparative de l'encéphale dans les quatre classes de Vertébrés. Serres et Desmoulins concoururent
isolément pour le prix; l'auteur coui'onné fut Serres dont le travail parut de 18"24 à 1827 (9).
(1) B emerkung en liber den Bau des Cijcloptcrus lumpus {Lumpfisches, Seehasen), in Danzig (Meckel's Archiv, BJ VII,
p. 498-525. 1822).
(2) Veber den Bau der Prickcn fiir die Systenmliker (Meckel's Archiv, Journ. Aiiat. u. Pliys. Bd Vlll, p. 15-53. 1823).
(3) Lettre de M. Kuhl à M- le docteur Boïe sur t'anaiomie de quelques Poissons (Bull. se. nat. de Férussac. T.I, 2= part.,
p. 206. 1824).
(4) Lettres sur l'audition des Poissons (Xna. se. nat. T. H, p. 255-25G. 1824).
(5) Sur les différences qui existent entre le système nerveux de la Lamproie et celui des Vertébrés sous le rapport des
propriétés physiques, du nombre et du mécanisme de réunion des parties (,Iourn. de Physiolog. de Magendie. T. IV, p. 239
1824. - Fror. -Not., M IX, ii° 193, p. 257-261. 1825).
(0) Veber das Gehirn-Ruckenmarksyslem des Petromyzon fluviatilis mid branchialis. (Fror. Nol. , Bd X, n. 208,
p. 149-150. 1825).
(7) Anatomie des systèmes nerveux des animaux à vertèbres appliquée ci la physioloyie et à la zoologie (1825).
(8) De la Raie bouclée, de la Carpe, de la Baie roiici', du Squalus galeus, de la Lamproie, du Squalus catulus, du
Telraodon mola (Poisson-lune), de la Torpille, de l'Esturgeon, du Mulet, du Uouget {Triglalyra), de la Morue, de la Lote, du
Lump (Cyclopterus lumpus), de la Vive, du .Merlan, du Barheau, du Turl)ot et du Congre.
(9) Anatomie comparée du cerveau dans les quatre classes des animaux vertébrés, appliquée à la physioloyie et à la
pathologie du système nerveux, avec un .\tlas où si; trouvent représentés les cerveaux d'un grand nomijre d'espèces (Baie,
Requin, Ange, Aiguillât, Esturgeon, Congre, Anguille, Morue, Merlan, Aigrefin, Turbot, Sole, Carpe, Barbeau, Tanche,
Brochet, Perche, Grondin et Baudroie). Paris (1827).
HISTORIQUE. 7
L'élude de Serres contient nombre de foits concernaMl raiiatomie du système nerveux des
Poissons; elle prend son point de départ dans l'embryogénie comparée. L'auteur croit pouvoir
démontrer que les formes transitoires de l'encéphale des embryons chez les Vertébrés supérieurs
et les formes permanentes de cet organe chez les Vertébrés inférieurs sont la répétition les unes
des autres. A l'égard du cerveau des Poissons, il adopte les déterminations d'Arsakyi et ne s'en
écarte que relativement aux lobes inférieurs (pi'il rciiaidc non plus comme des tubercules mamil-
laires, mais comme une dépendancedu nerf de la vision, les nommant, en conséquence, lobulesopti-
ques. Une autre partie du travail contient des détails sur les nerfs cérébraux avec des tableaux
comparatifs des rapports qu'offrent entre eux ces différents nerfs (1). Enfin, l'auteur traite de la
moelle et des divers lobes qui composent l'encéphale (2). Aux descriptions se trouvent joints des
tableaux comparatifs des dimensions de chacune des parties.
En réponse à Desmoulins qui, dans son premier travail (3), avait prétendu que la moelle
épinière de la Lamproie n'a pas de nerfs, Carus, par des expériences et par la description de la
moelle épinière de ce Poisson, lui prouve qu'il s'est trompé dans son appréciation (4).
En 1827, Weber signale un mode de terminaison particulier de la moelle épinière chez la
Carpe (5) et dit quelques mots de l'entre-croisement des nerfs optiques et de la disposition anato-
mique de l'origine cérébrale de ces nerfs chez le Hareng (6). Il figure le cerveau de la Carpe et
celui du Silurus f/lanis. Modifiant un peu ses premières déterminations, il appelle le cervelet
éminence impaire antérieure du, cervelet {vorderer impaarer Hûgel des kleinen Gehirns) et le
lobule médian de la moelle allongée éminence impaire postérieure du cervelet {hintcrer nnpaarer
H'âgel des Jdeinen Gehirns). Quant aux lobes du pneumogastrique, il les désigne simplement par
cette expression : renflements latéraux de la moelle allongée. Cette étude a été faite au point de
vue de la détermination du sens de l'odorat (7).
Il signale chez certains Poissons l'existence de quatre, grands nerfs longitudinaux, deux
provenant du trijumeau, deux du nerf vague distribuant leurs rameaux jusqu'aux extré-
mités. L'auteur remarque que chez le Silure, le nerf longitudinal venant du tiijuuieau se
distingue de celui qui se détache du nerf vague par ses anastomoses avec les nerfs spinaux. II
décrit ensuite le mode de distribution du nerf longitudinal du Gadus Iota (8).
Knox [)ar1e de l'existence d'un nouveau sens chez les Poissons, qui aurait son siège dans les
organes tubuliformes et (|ui dépendrait de la sixième et de la paire nerveuse audilive. Ce sens,
(1) Tome I, 5' parti(\
(2) Tome II.
(3) Anatomie des systèmes nerveux des animaux à vertèbres (1825).
(l) Gefien Desmoulins, dass das Ruckenmark der Lampretc allerdings Ncrvrn hnhe (Mit Taf.) (Isis, p. 1003-1007.
1827. — liuli. l'LTUssac. T. XIV, p. 208-269. IS2S).
(5) h'notcn und unpaarer Faden, mit dem sicli das Biickenmark bci einigen Fischen endigt, namentlicli beim. Ci/prinus
Carpio (Mil Ahli.) (Meckel's .\rchiv. T. Il, p. 316).
(6) lieim llàhringe durclibohrl der Sehnerv des recliten Auges den des tinken (Meckel's Arciiiv. T. II, p. 317. 1827).
(7) Ucber das Geschmacksorgan der Karpfen und den Urspmng seiner Nervcn (Meckel's Arcliiv fur Anal, und Pliysiol.,
p. 309-315. 1827).
(8) Ueber vier Làngennervcn bci einigen Fischen von denen zwei von dem Trigemiuus und zu-ei rondetn Vagusent-
springen die di" ganze Lange des liumpfcs durchlaufen (Mit Abh.) (Meckel's ArcIiiv fur Ana». uivl Physiol., p. 303-
308. 1827).
8 INTRODUCTION.
chez certaines espèces, servirait d'organe du tact et, chez les Requins et les Raies, tiendrait le
milieu entre l'organe du tact et celui de l'audition (1).
Les idées d'Arsakyi, appuyées parles recherches de Serres, acceptées par Desinoulins et Magendie,
semblaient avoir définitivement prévalu dans la science, lorsque parut, en 1828, l'ouvrage de Cuvier
et Valenciennes sur l'Histoire naturelle des Poissons C^) . Ce qui paraissait accepté fut de nouveau
remis en question et savamment discuté; Cuvier inclina encore à regarder les lobes optiques, qu'il
nomma lobes creux, comme les représentants des hémisphères. Au point de vue purement anato-
mique, le travail est dépourvu d'intérêt : on n'y découvre aucun fait nouveau ; il renferme la
simple description de l'origine et de la distribution des nerfs chez les Poissons avec des indications
sur les appareils des sens. Des figures du cerveau de la Perche fluviatile accompagnent ce travail
auquel se trouve joint un historique assez complet de la question (3).
Relativement à l'anatomie de la grande Lamproie (4), le docteur Born a décrit le trajet et la
distribution du trijumeau, de l'abducteur, du nerf facial, des nerfs acoustique, vague, accessoire,
premier branchial, glossopharyngien et vertébraux (5).
Home a laissé quelques figures du cerveau de la Tanche (6).
L'année 1829 ne fournit qu'une note de Mayer qui s'est occupé du croisement des nerfs
optiques chez la Morue (7).
En 1831, parut un mémoire assez étendu de G. R. Treviranus. Après avoir combattu les vues
de Serres, l'auteur s'arrêta aux déterminations suivantes : les hémisphères antérieurs (vordere Hemi-
sphàr en) sonl les, hémisphères proprementdits; les hémisphères postérieurs {hintere Hemisphàren) , les
lobes optiques; les tubercules intérieurs du lobe optique, les tubercules quadrijumeaux, le renfle-
ment semi-lunaire, le thalamus opticus. Quant aux lobes inférieurs, ce sont les eminentiœ candi-
cantes des Mammifères. Le travail est accompagné d'assez belles figures qui représentent le
cerveau des Pleuronectes Platessa, Cyclopterus Lumpus et Salmo Salar{8).
Carolus-Marinus Giltay ne représenta que les formes extérieures du cerveau du Brochet, mais
avec assez d'exactitude, nomnvànl g anij lia ol/acloria les tubercules olfactifs, hemisphœria les hémi-
sphères, lobulioptici les lobes optiques, ccrebellum le cervelet, appendices lateralesles lobes latéraux
du cervelet, (janglia hypophysis les lobes inférieurs. Il décrit et figure aussi la moelle épinière et les
nerfs cérébraux et spinaux du même Poisson (9).
J. Davy offre une série d'observations sur l'électricitéde laTorpille, auxquelles l'ont conduitses
recherches anatomiques sur l'organe de cet animal. Il admet la direction volontaire de la décharge (1 0) .
(1) Der sechste Sinn bel denFischen (Fror. IVot. Bil IX, p. 1(11-105. 18"27).
. (2) Tome I, p. 307.
(3) (Ann. des se. nat- T. XII, p. 396-416. 1827).
(4) Observations anatomiques sur la grande Lamproie {Petromyzon marinus) (Ann. des se. uat. T. XIII, p. 22-37.
Janvier 1828).
(5) § III, Des nerfs cérébraux et rachidiens.
(6) Figures of the brain of thc Tench (Tinca) (Lect. on comp. anat. Vol. VI, tab. 15. 1828).
(7) Ueber die Kreuzung der Sehnerven bei Gadiis morrliua (Fror. Not. Bd XXIV, n° 510, p. 14',)-150).
(8) (Tiedeiiiann et Treviranus, Zeitselirilt fur Physiologie. T. IV, p. 39. 1831). — Uebcr die hintern Hemisphuren des
Gehirns der Vôgel, Amphibien und Fisciie.
(9) Commentatio de Esoce Lucio. (Lugd. Balav. 1832).
(10) An account of some experiments and observations on thc Torpédo {Raïa Torpédo) (Philosophie. Transacl, London,
1« partie, p. 259 278. 1832). —(Ann. se. nat. T. XXX, p. 192-201. 1833).
HISTORIQUE. 9
Van dcr ïlœven confirme les données de Cuvier sur le croisement du nerf optique chez la Morue
et remarque qu'il a lieu devant et non sous le cerveau, comme chrz les antres Poissons. 11 a fait la
même observation à l'égard du Gadus /Efjleftnns (1).
On doit à Gottschc des ouvrages descriptifs sur l'anatomie des Poissons. L'auteur a
dépeint les modifications que présente le corps calleux dans le cerveau des divers Poissons
osseux (2). Ailleurs, il a cherché à déterminer certaines parties do l'encéphale, tubercules
quadrijumeaux, couches optiques, couioiine de Reil et a décrit les ventricules et icuis rapports. Il
n'admet pas que les lobes optiques répondent aux tubercules quadrijumeaux (3). Le même auteur
fournit quelques indications sur le mode de terminaison du ncrl optique dans l'épaisseur de la
rétine (4)
Dans une étude sur le Thalamus opticus et l'origine du nerf optique, Stein s'attache à la
détermination des parties de l'encéphale des Poissons; il considère les lobes optiques comme les
hémisphères, les rentlements posés sur la partie postérieure des ventricules comme les tubercules
quadrijumeaux et les renflements contournés du côté externe et antérieur comme répondant aux
couches optiques (5).
Un écrit sur le nerf latéral des Batraciens conduit un anatomiste, Van Deen, à quelques
considérations sur le trajet, la distribution et les rapports du nerf latéral chez les Poissons, ainsi
qu'à certaines remarques sur les fonctions de ce nerf (6).
Dans son Traité iVanatomie comparée, Carus, s'arrêtant au système nerveux des Poissons,
indique les particularités que présentent la moelle épinière et l'encéphale relativement à leur confi-
guration et à leur structure chez les différentes espèces. Il indique aussi le mode d'origine et de
distribution des nerfs cérébraux et rachidiens dans chacune des classes (7).
En 1835, G. M. Gottsche publia un mémoire très étendu sur l'anatomie comparée du cerveau des
Poissons osseux (8). Après un court exposé historique de la question, l'auteur débute par une des-
cription générale de l'encéphale; il aborde ensuite l'étude de chacune des parties (lobes opti-
ques... lobes inférieurs... cervelet... moelle allongée). Ensuite viennent des observations sur le
mode d'irradiation des fibres dans les centres nerveux, sur l'origine des nerfs cérébraux, sur
l'asymétrie du cerveau de quelques Poissons, sur l'encéphale de l'embryon des Poissons osseux.
A ce mémoire se trouvent jointes deux planches dont la valeur est loin de répondre à colle du
texte.
Giltae a examiné vingt-trois espèces de Poissons, notamment les Poissons osseux; il a
(f) Veber die Durchkreuzumj dcr Schncnen bcim Kabcliau (mit Abb.) (Meckcrs Arcliiv. .loiirn. Anal. u. Pliys.,
p. Il 12-413. 183-2).
(2) Ueber das Balkensystcm im Fischgehirne. (^openh. (Fi-or. Not., ii" 773, ji. 3(1, mil Al)b. 1833).
(3) Ucbcr die Vierkiirjel, Thalamus opticus itiid ^tabiiranz des Reils im Giàtenlisclujeliini (l'ror. N'ol., n" 795, |i. 36,
fig. 7 et 11. 1833).
(4) Ueber die Retina im Auge der Grdtenfischc (Mullm-'s Arciiiv, ]<. .i57-466, mit Alih. 1834).
(5) Dethalamo el origine nervi oplici in homine et animnlibKS cerlebralis. — Diss. anat. Havnix. 1S31).
(G) Ueber den Humus lateralis iierri vagi bei den Batracliiern Ohilli'r"s .Vi-ciùv, p. 477-180. 1834).
(7) Lchrbuch der Zootomie (1834).— Traité élémentaire d'anatomie comparée. Allas Je 31 planches (1835).
(8) Vergleichcnde Anatomie des Gehinis der Grdtenfisclie Oliillei-'s Ar.liiv. p. ■2i4-'294 et 433-l8(i, mil -J Taf.
1835).
3
10 INTUODUCTION.
constaté l'existence du neri grand sympathique qu'il a pu suivre jusqu'à la partie inférieure
de la cavité abdominale où ce nerf ne montre de ganglions que chez certaines espèces (1).
M, Van Beneden ayant observé un corps situé dans la bouche de la Carpe, le considère comme
l'organe du goîit, s'appuyant pour cette détermination sur la structure non glandulaire de l'organe
et sur le nombre considérable de nerfs tirant leur origine de la huitième paire qui s'y distri-
buent (2).
Quelques remarques sur les nerfs de l'oreille des Poissons sont consignées dans un écrit de
Karl Steifensand (3).
Un écrit justement estimé de Baer donne un aperçu des différentes phases du développement
embryonnaire des Poissons, particulièrement des Cyprins. Les observations les plus intéressantes
concernent la formation des ampoules cérébrales (4).
Dans un ouvrage d'Anatoniie comparée du si/stèmenerveiix, Sv/ann note plusieurs faits touchant
le Gadus morrhna et la Raia Bâtis. Chez le premier, il décrit le trajet et la distribution du nerf
sympathique et du nerf pneumogastrique, les anastomoses de ce nerf et de la cinquième paire, la
remarquable disposition des nerfs spinaux formant par leur entre-croisement avant leur distri-
bution à la surface du corps un véritable plexus. Chez la Rdia Bâtis, il décrit et figure le grand
sympathique dont il étudie l'origine, le trajet et la distribution, ainsi que les cinq premières
paires nerveuses et le nerf pneumogastrique. L'ouvrage s'achève par des considérations sur la
difficulté d'une comparaison entre le cerveau des Poissons et celui des embryons des animaux
supérieurs (5).
Dans un mémoire spécial, G. Bûchner traite des fibres du cerveau, du nombre, de l'origine,
de la distribution et des rapports qu'affectent les nerfs du Barbeau. 11 expose les particularités
que présente le système nerveux d'un certain nombre d'autres Poissons (Brochet, Carpe, Saumon,
Alose, Perche). Dans une seconde partie, il s'occupe de la détermination des nerfs comparative-
ment à ceux des Vertébrés supérieurs. Il insiste sur la signification des branches du trijumeau et
du nerf vague, et prouve l'existence de l'hypoglosse dont la présence chez les Poissons a été niée
par certains auteurs. S'appuyant sur la loi d'unité de composition et la méthode comparative,
il ramène les nerfs à six paires cérébrales primitives auxquelles répondent six vertèbres crâ-
niennes, et démontre que le développement des masses cérébrales se prononce en raison de
leur origine. Le travail est accompagné d'un tableau représentant le rapport entre les renflements
de la moelle allongée, les nerfs cérébraux primitifs et les vertèbres crâniennes (6).
Matteucci constate dans des expériences sur la Torpille, que l'intensité de la décharge élec-
trique diminue quand on réduit le nombre des filets nerveux qui se rendent à l'organe. L'électricité
ne se produit point dans les organes situés de chaque côté du cerveau; le courant électrique reçoit
(1) De Nervo Sympatliico. LugJ. Bat. S (Miiller's Archiv Jalir. I!or. 1835).
(■2) Remarques sur le siège du fjoât daim lit Carpe (.lourii. l'Instit., III, n" 108, p. 180-181. 1835).
(3) Untersuchungen iiber die Ampullen des Gehorsorgancs (MuIIer"s .\rchiv, p. 171-189. 1835).
(4) Untersuchungen ilber die Entivirldungsgcschiclite der Pisclie nebst einem Anhànge iiber die Scliimmbtase.
Leipzig (1835).
(5) Illiistrations ofthe comparative Anatomgoftlie nervous System {R\ihnchesconc(irna\\i\iisPoissons.lMni\on. 183;)).
(6) Mémoire sur le système nerveux du Barbeau (Cyprinus Barbus L.) (1 pi.) (Soc. li'liisl. nat. de Strasb. T. II.
1830).
HISTORIQUE. H
du cerveau sa direction et l'électricité n'est que condensée dans l'appareil comme dans mn' pile
secondaire (1). L'année suivante, il est amené à conclure que la mutilation de l'organe électrique
ne supprime pas la pidilucliini des secousses que la ligature des nerfs arrête coniplMciiicnt. Le
quatrième lobe du cerveau est celui qu'on ne peut loucher sans déterminer une décharge : ce
lobe, qu'on est en droit d'appeler élcctrûjne, ne peut cire enlevé sans abolir tout phénomène
électrique (!2).
J. Anderson s'est occupé du système nerveux des l'uissons cl Ta comparé dans son dévelop-
pement embryonnaire à celui de l'embryon humain (3).
Remack a décrit le système nerveux sympathique des Requins et il a constaté à tous les nerfs
spinaux l'existence de ganglions situés à leur partie supérieure (4).
Dans une thèse, C. Wilczewski a tracé la description isolée de l'encéphale de la Carpe (5).
Linari a fait connaître le résultat de diverses expériences sur les effets électriques de la Torpille
et sur la direction de la décharge (6).
En 1838, des recherches de G. Breschel ont porté sur un assez grand nombre d'espèces
de Poissons cartilagineux et osseux. Dans la description de l'organe de l'ouïe de chacune de
ces espèces, l'auteur fait connaître, avec plus ou moins de détails, le mode de distribution des
branches du nerf acoustique dans les diverses parties du labyrinthe membraneux. De nom-
breuses planches permettent de se faire une idée exacte des faits anatomiques exposés dans le
texte (7).
Dans le traité de physiologie de Dugès, se trouvent quelques passages de peu d'importance
relatifs à l'analomie et à la physiologie du système nerveux des Poissons (8).
Un analomisle anglais, Dalrymple, a consigné dans un mémoire certaines observations rela-
tives aux particularités de structure de l'œil chez les Poissons en ajoulanl quelques mots sur le
nerf optique (9).
Au sujet de l'anatomie des Myxinoïdes, J. Mûller s'occupe des nerfs de l'audition. Il iDurnil
en outre diverses indications relatives à leur système nerveux. Des trois planches jointes au
mémoire, deux sont consacrées exclusivement à des dessins de rencéphale de divers Poissons
{Myxine,Petromyzon, Ammocète, Thon) (10).
(1) Expériences sur la Torpille {Coiiiplos rendus île l'Acud. des sciences. T. III, p. i30-l31. 1830).
{■>) Recherches physiques, chimiques et phijsioloijiques sur la Torpille (Ùom\^\.cs rendus de l'Acad. des sciences. T. \,
p. 788-797 1837).
(3) Sketch of fhe comparative anatomy ofthc nervous System. London (1837) (Todd's f-yclop. Vol. 3. 18l5i.
(i) Vermisrhto unntomische lieohachtutiyen (Fvor. Noi., n" 51. lid III, p. 153-151. 1837).
(5) De cerebro Cyprini Carpionis (In-S", Berolini. Dissertât, innug. anatom. 1837).
(6) Electricité de la Torpille (L'Inslit. T. V, n" 208, p. lii-Llo. 1837. — Ncue Versuchunyen iiber die Virkungen der
Zitterrochen. (Fror. .Not. M 11, n" 30, p. 209--21I. 1837).
(7) Recherches anatomiques et physiologiques sur l'organe de l'oute drs Poissons (^Méni. prés, à l'.Xcad. d. se. Paris,
se. math, et pliys. T. V).
(8) Physiologie comparée. T. I, 3" partie (18381.
(!l) Some uccount of a peculiar structure in the Eyes of Fishes (Cliarlesworiirs Magazine of natnral liislory. Vol. Il
p. 130 et suiv. 1838).
(10) Ueber den eigenthiimlichen Bau des Gehôrorgans bei den Cyclostomcnmit Bemerkungen iiher die uvgleiche Ausbil-
dumi der Siiinesorgane bei den Myxinoiden. —(Mit 3 Tafeln. Berlin. 1838).
1-2 INTRODUCTIOiN.
Un travail de Schlemm et d'Alton contient la description du cerveau de la Lamproie, la des-
cription assez étendue des nerfs cérébraux du même Poisson, la description très succincte des nerfs
spinaux (i).
Décrivant une nouvelle espèce du genre Lépidosiren, Owen conclut par les détails anatomiques,
à la nécessité de classer le Lépidosiren parmi les Poissons. 11 indique les caractères extérieurs et les
particularités du système nerveux que lui a présentés l'espèce nouvelle {Lépidosiren atinectens),
ainsi que les différences qui la distinguent du Lépidosiren paradoxa (2).
A la même époque, Rodolphe Wagner a publié, sans aucun détail anatomique, d'assez bonnes
représentations des cerveaux du Squalm acaniJdas et du Petromyzon Planeri, ainsi qu'une figure
montrant le mode de terminaison des nerfs dans le sac auditif de VEsox lucim (3).
On doit à Stannius une description des nerfs de l'Esturgeon (4).
En étudiant le système nerveux de la nageoire pectorale des Trigles, Hollard a observé les
particularités suivantes : la quatrième paire de nerfs spinaux destinée aux premiers rayons détachés
de cette nageoire, naît par deux racines; la racine inférieure fournil une branche qui se perd dans
la peau du premier rayon libre en même temps qu'un rameau de même origine qui s'en détache
pour se distribuer aux muscles des membres. La cinquième paire spinale, naissant par deux racines
d'égal diamètre, est complètement musculaire. Les trois premières paires sont plus musculaires
(jue cutanées, sans que les proportions relatives de leurs deux racines rendent compte de cette
prédominance (5).
La partie du livre de Leuret et Gratiolet relative aux Poissons comprend une descrip-
tion du système nerveux cérébro-spinal, des observations sur le développement, le volume et la
structure de la moelle rachidicnne et de l'encéphale, puis une étude sur l'arrangement, la nature et
le diamètre des fibres du système nerveux cérébro-spinal comparées entre elles. L'ouvrage se ter-
mine par une appréciation du rapport, de la nature et du développement des facultés avec la
forme de l'encéphale et par des considérations particulières sur la lamellation du cervelet et sa
fonction présumée (6).
Bazin, en découvrant chez l'Esturgeon un ganglion ophthalmique, a renversé l'hypothèse
d'Arnold sur l'analogie de fonctions du ganglion otique et du ganglion ophthalmique. Il estime être,
sinon le seul, du moins un des premiers qui aient signalé cet organe chez les Poissons (7).
En 1839, de nouvelles expériences tentées en partie sur le cerveau, ont été faites par Linari
sur les propriétés électro-chimiques de la Torpille (8).
(i) Veber das Nervensystcm der Petromyzon (MiUler's Archiv fur Anal, und Phys., p. 2(?-2-273. 1838).
("2) On anew spccies of Lépidosiren (L. annectens) {Pvoceimgs of tlie Linnean Transactions. 1839). —Observations sur
l'organisation du Lépidosiren (Aiin. des se. nat. T. XI, 2' série, p. 371-378. 1839).
(3) Icônes physiologico'. Tab. XXIIl et XXIX (183'J).
(i) Symiiolw ad Anatomiam Piscium (Rostock. 1839).
(5) Faits relatifs à la spécialité de fonctions attribuée aux deux ordres de racines des nerfs spinaux (Acad. des se,
Compt. rend. T. IX, p. 308. 1839).
(6) Anatomie comparée dusystcmc nerveux considéré dans ses rapports avec l'intelligence. T. I (1839).
(7) Smc /es Mcr/s des Poî'ssojis (Société iihilom. de Paris, p. 83-81-85. 1836 i 1810. — Journ. l'inst., VII, n° 290,
p. 245-263-201.. 1839).
(8) Untersuchungcn iiber die eleclro-clicmische Eigenschaft des Zitterrochens (Fror. Net., n" 191, p. 225-232).
IIISTUKIUUE. 13
De son côté, Faraday ayant cnlrcpris une série d'expériences sur le Gymnote électrique, ne con-
sidère pas la force nerveuse comme identique à l'électricité; il pense que l'électricité pourrait donner
lieu à des phénomènes nerveux (1).
Eiitiii, Malleucci ayant renouvelé ses expériences sur la Torpille, a formulé les conclusions sui-
vantes : (c La force qui se produit et circule dans le système cérébral et nerveux est transformée
en électricité moyennant une organisation spéciale que la nature a donnée en partage h certains
animaux. Le courant électrique est l'unique agent extérieur dont l'action soit la plus puissante pour
déterminer la décharge et dont, par conséquent, l'analogie soit la plus grande avec l'agent
nerveux ("2).
Au sujet de la publication d'une planche représentant le système nerveux de la Lamproie,
J. d'Alton a joint une explication détaillée (3).
Valenciennes a décrit l'organe électrique du Silure au point de vue de sa structure. 11 a vu
dans le nerf de cet organe le nerf de la ligne latérale dépendant de la huitième paire comme chez
la Torpille et le Gymnote (4).
Bischoff, dans son étude mémorable sur le Lepidosircn paradoxa, n'a fourni que des notions
assez incomplètes sur le système nerveux et les organes des sens de ce Poisson (5).
Hannover s'arrête à quelques remarques concernant la terminaison du nerf optique dans la
rétine et les éléments nerveux de cette dernière membrane (6).
La Névrologic comparée des Mijxindides de J. MûUer conserve une importance exceptionnelle
parmi les travaux relatifs au système nerveux des Poissons (7). Ce travail se subdivise en deux
parties : la première comprend une courte description des membranes du cerveau et des carac-
tères extérieurs de la moelle cpinière des Myxinoïdes, une description étendue des diverses parties
qui composent l'encéphale, une description détaillée des nerfs crâniens et quelques observations
sur les nerfs spinaux. La seconde partie comprend les questions relatives au cerveau et à la moelle
de la Lamproie, à la conformation extérieure et intérieure du cerveau et aux corpuscules nerveux
qui s'y rencoulrent, à la structure de la moelle épinière et un aperçu touchant le cerveau de l'Am-
nocète. Vient ensuite la comparaison du cerveau des Myxinoïdes avec celui des autres Gyclo-
stomes, puis la comparaison du cerveau des Gyclostomes et du cerveau des Poissons en général
avec le cerveau des autres Vertébrés , enfin des remarques générales sur les nerfs céré-
(1) Notice of Ihc cliaracter and direction o{ the electric force of tlw Gijmnotus {Philosoph. Transacl., 1" partie,
p. M2. 1839).
(2) Sur les phénomènes électriques de la Torinlle (lîil)l. uiiiv. île Genève, 2'' série. T. XVII, p. 373-378. 1838. —
(Fror. Not. iid IX, n» 185, p. 129. 1839).
(3) Erkldrung der Kupj'crtafel I, das Nervensijstcm der Lamprete betreffend (Mïillcr's Arcliiv, p. 5-1-i. T;if. I. ISiO).
(4) Nouvelles recherches sur l'organe électrique du Silure électrique {Malaptcrus electricus L.) (Ann. des se. nat.
T. XIV, 2' série, p. 211. 1840).
(5) Description anatotnique du Lepidosircn Paradoxa (Ann. des se. nat. T. .\IV, 2' série, p. Il(!-I59. 1810) (Compte
rendu d'un mémoire paru à Leipzig avec ce titri' : Lepidosiren paradoxa, anatomisch unlersuchl und beschrie-
ben. 1810).
(6) Ucbcr die Nelzhaul und ihre Gehirnsubstanz bei Wirbelthiercn mil Ausnahmc des Menschen (.Miiller's Arcliiv,
p. 320-3'w. 1810).
(7) Verrjleichende Neurologie der Mijxinoiden (l ïaf. 1810) (AblKuidl. d. kiiu. AKad. .li r Wissen. zu Iterlin. 183SJ.
14 INTRODUCTION.
braux des Cyclostomes, sur le nerf latéral et le grand sympathique. Quatre planches accompagnent
le mémoire.
On cite une dissertation d'Eicholtz sur les lobes optiques et olfactifs de divers Pois-
sons (1).
Goodsir, dans une monographie de l'Amphioxus, décrit les particularités du système ner-
veux, la forme et la structure de la moelle épinière, la structure et le mode d'origine et de distribu-
tion des nerfs spinaux, la constitution du cordon spinal qui est formé simplement de cellules juxta-
posées et contenues dans une enveloppe cellulaire. Il conteste l'existence d'un cerveau, celle des
appareils visuel et auditif et considère la portion antérieure de la moelle épinière comme rem-
plaçant le cerveau. Goodsir fait remarquer la simplicité exceptionnelle parmi les Vertébrés que
présente l'Amphioxus dans sa période embryonnaire et la place également exceptionnelle .qu'il
convient de lui assigner en dehors de la classe des Poissons (2).
En 1841, R. Wagner représenta dans ses Icônes zootomicœ les formes extérieures du cerveau
et le système nerveux des Ci/prmus Çarpio et ScijUhim cunictda, le cerveau des Perça fliiviatilis et
Petromyzon marimis, les nerfs optiques, auditifs et électriques des Cohitis fossUis, Raja clavata et
Torpédo narke (3).
Lizars, en s'occupant de la description des organes des sens, a indiqué la disposition qu'affectent
leurs nerfs chez le Saumon (4).
Dans un mémoire sur l'anatomie du Gymnote, Valentin, en décrivant le cerveau de ce Poisson,
signale les particularités de forme et de structure qui le distinguent de celui des espèces voisines. Il
désigne le développement excessif de la partie médiane du cervelet comme l'organe central de l'ap-
pareil électrique ou lobe électrique. Suit le parallèle des organes électriques du Gymnote avec ceux
de la Torpille et d'autres Poissons électriques considérés au point de vue de leurs caractères exté-
rieurs et de leur structure intime. Le travail se termine par des considérations d'ordre physiolo-
gique sur la non-identité de l'agent nerveux avec l'électricité (5).
Panizza s'arrête aux particularités du cerveau de la grande Lamproie {Petromyzon mavinus)
et aux caractères qui le distinguent de celui des espèces voisines (6).
Zantodeschi, énonçant les résultats d'expériences sur les phénomènes électriques de
la Torpille, éclaire quelques points de l'anatomie de ce Poisson. Ces résultats confirment les
données de plusieurs auteurs relativement à la distribution du fluide électrique dans le corps de
la Torpille. Zantedeschi désigne le lobe électrique découvert par Matteucci comme la seule partie
du cerveau qui ne peut être enlevée sans que la décharge électrique cesse à jamais. Ce lobe résul-
(1) Diss. de Piscium atque Amphibiorum niidorum lobicis opticis atque olfactoris. Berol. in-8 (1841).
(2) On the Anatomy of the Amphioxus lanceolatus (Transact. of llie royal Society of Edinburgh, vol. XV, part. I,
^2 pi. 18il).
(3) Tab. XXU.
(4) Sinnesor gane der Salmcn {iomna\ Vlnsûmi. T. IX. 1841).
(5) Beitràge zur Anatomic des ZMeraalcs {Gymnotus electricus) (Noiiv. Mém. de la Sociéttî helvét. des se. iiat. Dd V,
ôpl. 1811).
(6) Zootomische physiologische Beobachtungeniiber Petromyzon marinus, besonders iiher Hirn, Nasenhôlilc, Atlicmund
Repivduction Verkzcugc (.Vlti délia terza riun. degli scienz. ital. t'irenze, p. 360. 1841. — Isis. T. XXXVl, p. 113-414.
I.ivr. VI. 1843).
UlSTUUlUUi:. 15
terait d'un iciifleineiit de la moelle allongée, duquel partent les nerfs de la cinquième et de la
huitième paii-e (1).
En 1841, 0. Costa, qui, le premier depuis Pallas, eut l'occasion de revoir le type étrange si
connu qu'il désigna sous le nom de Branchiostome (Ainpliioxus), a fourni quelques indications lou-
chant son système nerveux et les particularités de sa moelle épinière ('i).
Le même sujet fut traité par J. Van der Hœven, qui, après avoir étudié les caractères de l'Am-
phioxus, le considère comme appartenant au type des Vertébrés et à l'ordre des Cyclostomes (3).
A son tour, RatidvC aborde l'étude de la structure et de la disposition de la moelle épinière et
constate l'absence d'un cerveau chez l'Amphioxus. Il voit les nerfs de la partie antérieure se com-
porter à la façon des nerfs spinaux. De l'examen de ces caractères, il conclut (juo l'animal est un Ver-
tébré auquel la tête fait défaut (4).
Au sujet de l'Amphioxus, Mûller, dans la partie de son mémoire qui traite du système nerveux,
s'occupe de la moelle épinière dont la portion antérieure arrondie lui a paru offrir certains carac-
tères du cerveau des autres Vertébrés, et il regarde le point noir situé de chaque côté à l'extrémité
antérieure du système nerveux central comme un œil à l'état rudimentaire. Ayant indiqué l'origine,
le nombre et le mode de distribution des nerfs dans les différents appareils, Mûller se livre à
des considérations générales sur le rang qu'on doit, dans la classification, accorder à l'animal qu'il
considère comme appartenant au type des Vertébrés et à la classe des Poissons (5).
Dans son Traité (Vanatomic et de physiologie comparée du système nerveux, Longet fournit
quelques indications touchant la configuration et la structure de la moelle épinière et de l'encé-
phale. 11 s'arrête aux interprétations auxquelles ont donné lieu les différentes parties du cerveau et
aux particularités que présentent l'origine et le trajet des nerfs dans les différents groupes de la
classe des Poissons (6).
En 1842, parut un mémoire de Vogtsur YEmbryoloyic desSahnones. Ce mémoire est rattaché ù
VHistoive naturelle des Poissons d'eau douce de V Europe centrale, publiée par Agassiz (7). Un
chapitre de cet ouvrage est consacré tout entier à l'étude du développement du système nerveux
central (8).
' Valentin donne une description détaillée des formes extérieures de l'encéphale et de la moelle
de la Chimère; il traite ensuite de la structure intime de ces deux parties. Des considérations assez
(1) Sur les phénomènes électriques de la Torpille (Atli ilellii tcrza liuii. degli scienz. italiani. l'irenze, i>. 397. ISII.
— Compt. rend. Acad. se. T. XIV, p. 488. 1842).
(2) Storia e anatomia del Ihanchinstoma luhricum (Costa framinenti di anal. eomp. Fasc. 1.1 pi. I8i3). — Notice sur
le Branchioslomc (Amphioxus) {Çj(im\t\.. rend. Acad. se. T. .Mil, p. 873. 1811).
(.3) Verzameling van berigten over Amphioxus lanceolatus, cène visclisoort uit de orde der Cyclostomato. —
(Tijdschr. voor natuurl. Gescliied. 1). 8, p. 73. 1 pi. 1841).
(i) Bcmerkungen ilbcr den linu des Amphioxus lanceolatus. Konigsberg (I Taf. ISll).
(5) l'eber den Bau und die Lebenscrscheinungen des Brnnchiostoma lubricum, Costa {Amphioxus lanceolatus, 'S aneW),
5 Taf. (Abh. der Kcin. Akad. d. Wiss. z. lîerlin, p. 79-llC. 18l"2).
(6) Anatomic et Physiologie du système nerveux. '2 vol., 8 pi. (18i"2).
(7) Histoire naturelle des Poissons d'eau douce, par Agassiz. — Embryologie dc.i Salmones , par C. Vogt. Allas.
Neufchâlei.
(8) Chap. V, p. .V2-7I.
16 INTRODUCTIOîs'.
étendues sur la signification homologique qu'on doit attribuer à chacune des parties de l'encéphale
suivent la partie descriptive (1). Ce travail a été, de la part de Millier (2) et de Rud. Wagner (3),
l'objet de certaines rectifications. L'ouvrage de Wagner, qui vient d'être cité, renferme la descrip-
tion générale du cerveau des Poissons.
Un mémoire de Stannius sur le système nerveux périphérique est une véritable monographie
du Gadus eallarias. L'auteur étudie successivement les nerfs crâniens, les nerfs spinaux et le
grand sympathique. Le texte n'est accompagné d'aucune figure (4).
Stannius a donné en outre une description très succincte des caractères extérieurs de l'encé-
phale de l'Esturgeon. Il étudie successivement la moelle allongée, le cervelet, les lobes optiques,
le troisième ventricule avec sa commissure et enfin les lobes antérieurs. Cette étude, fort incomplète,
est accompagnée d'un certain nombre de figures assez bien exécutées (5).
Lelheby a étudié le Gymnote électrique et la Torpille. Ces recherches au point de vue ana-
tomiqne l'ont amené à penser que l'électricité chez ces Poissons est produite par les nerfs venant
du cerveau et de la moelle épinière (6).
J. Millier a trouvé chez le Polynenms la même disposition de renflements à la moelle épinière
que chez les Trigles. Comme chez ces derniers, il a reconnu que ces renflements fournissent des
nerfs aux rayons natatoires libres digités (7).
Miescher a publié quelques observations sur la structure de l'organe de la Raie non électrique,
et signalé les rapports de leurs vésicules avec les tubes muqueux (8).
KoUiker s'occupant de l'organe de l'olfaction de VAmphioxus, examine incidemment la ques-
tion de l'existence du cerveau. Il s'arrête quelque peu au mode de terminaison antérieure de l'axe
nerveux et aux nerfs naissant de cette portion médullaire qui se trouve en rapport avec les organes
de la vision et de l'olfaction (9).
A la même époque, Mayer a publié deux notes : l'une d'elles n'est qu'une courte dis-
sertation n'ayant d'autre intérêt qu'une indication historique relative au système nerveux de la
Torpille et du Gymnote. Trois planches constituent la seule valeur de ce travail (10). — La
seconde de ces notes concerne le petit organe rudimentaire observé par l'auteur chez les Raies
non électriques, organe pourvu des mômes nerls que l'organe électrique et qui serait l'analogue de
ce dernier (M).
(1) Uber (las centrale Nervensystem und die Nebenherzen der Chimœra monstrosa (mit 1 Taf.) (Mûller's Archiv,
p. 25-45. 1842).
(2) (Mullcr's Archiv, Jahrcsber., p. 253. ISiS).
(3) Lelirbuch der Anatomie der Wirbellhlere, 2« édit., p. 239.
(4.) Ueber das peripherische Nervensystem des Dorsch, Gadus Callarias (Mûller's Archiv, p. 338-366. 1842).
(5) Veher den Bau des Gehirns des Stôrs (Mûller's Archiv, p. 36-44, 1 Taf 1843).
(6) Sur la force électrique du Gymnote électrique et de la Torpille (LonJon, Gaz. nicd. Vol. XX.\I, p. 886 et 918. 1843).
(7) Aufden Bau des RUckenmarks (Fror. Not., n° 533, p. 74. 1843).
(S) Ueber die vom Prof. Mayer entdecklen Organe bel den nicht clecfrisclien Roclien (Ber. ûh. die Verhandl. der Nalurfor.
Gesselsch. in Basel, p. 107. 1843, 31 janv. 1S44).
(9) Ueber das Geruchsorgan vom Amphioxus (Mûller's Archiv, p. 32-35, 1 Abb. 1843).
(10) Spicilcgium observationum anatomicarum de Organo clectrico in Raiis anelectricis (Bonnae, mit Taf. 1843).
(Bericht ûb. die Fortsch. der verg. Anal., p. 51-52. Mullers Archiv. 1844).
(11) Ueber das Schivanzorgan der Bochen (Fror. Not. Bd XXVil, n" 5H0, p. 121-122. 1843).
HISTORIQUE. 17
Dans une étude anatomique où N. Guillot recherche les parties identiques du cerveau des
Vertébrés d'après la répartition de la masse grise dans le système des fibres longitudinales, on voit
de nombreux aperçus sur la structure, la disposition et les rapports des différentes parties des
centres nerveux chez les Poissons. L'auteur se déclare contre la comparaison du cerveau des
Poissons avec celui des embryons des animaux plus élevés (1).
Joberl (de Lamballe), en décrivant la structure de l'appareil électrique de la Torpille, juge la
disposition des nerfs qui s'y distribuent bien dilïérente de celle indiijuée par les auteurs. Dans son
opinion, les nerfs ne se perdent ni dans l'organe électrique ni dans la substance gélatineuse,
mais forment un cercle dont les anses périphériques extrêmes ramènent au tronc primitif le courant
qui les 11 pai'courus cl qui retourne à son origine. De plus, réli'ctricilé produite n'est pas propor-
tionnelle à l'activité circulatoire mais au développement du système nerveux (2).
Dans l'ouvrage sur les phénomènes électriques de la Torpille, Paul Savi a donné, en colla-
boration avecMatteucci, une très bonne anatomie du cerveau et du système nerveux de la Torpille.
La moelle allongée a été surtout étudiée avec un soin digne d'éloges (3).
Th. G. Tcllkampf a porté l'attention sur le nerf optique et l'encéphale du Poisson aveugle qui
habite la cave du Mammouth (Kentucky). Il donne une figure de l'encéphale de ce Poisson (4).
Au nombre des Vertébrés qui ont fait le sujet de ses expériences, Hannover mentionne la
Perche dont il étudie le cerveau au point de vue de sa structure intime, de la nature et de la disposi-
tion de ses éléments (fibres, cellules). A l'égard de la rétine et de sa substance cérébrale, il expose
les résultats de ses recherches sur la structure de la rétine du Brochet en indiquant les modifi-
cations qu'elle lui a présentées dans quelques types (5).
Des recherches de Rud. Arndt sur le sympathique s'étendent à l'ensemble des Vertébrés.
Parmi les Poissons étudiés, l'auteur cite le Belone vuhjaris et la Perça fluvlalilis (6),
Wagner s'est efforcé de démontrer que toutes les fibres du sympathique ne proviennent pas du
cerveau ou de la moelle épinière mais qu'elles tirent parfois leur origine des ganglions. Il croit en
trouver la preuve dans le ganglion du nerf vague du Brochet (7).
L'anatomie de la Lamproie marine a été étudiée dans l'ensemble par Panizza (8).
J. Mùller, dans un mémoire sur l'organisation des Ganoïdes, s'est occupé de rechercher les
véritables caractères anatomiques de l'ordre auquel ces Poissons appartiennent. Un des principaux
lui a été fourni par la disposition des nerfs optiques, (jui ne se croisent pas comme ceux des
(i) Exposition analomiquc de l'ori/anisation du centre nerveux dans les quatre classes d'animaux vertébrés (Mémoires
«oui-onnés et iiiéiiioircs des savants élraiigers, publiés par l'Académie des sciences de rSruxelles. T. \VI, 18 plaiidies. 1811).
(2) lieclierches anatomiques sur l'organe électrique de la Torpille (Compt. reiul. Acud. se. T. .Wlli.. p. 810-813, 29 avril
1844. — L'instil. XII, ii» 5lU, p. 150. 18»).
(3) Traité des phénomènes électro-physiologiques des animaux, par G. iMatleucci.sMJWt d'études anatomiques sur le système
nerveux et sur l'urgane électrique de la Torpille, par Paul Savi (1841).
(4) Ucber dun blindenFisch der Mammutkiiôhlc in Kentucky (Muller's Areliiv, p. 381-394, mit 1 Taf. 1844).
(5) Recherches microscopiques sur le système nerveux (7 planches. Copenliague et Paris. 1814).
(G) Untersuchinifjen liber die Ganglienkôrper des Nervus syinpathicus (Aicliiv f. iiiikr. Anal. T. X, p. 2Û8-2H. mit
ITaf. 1844).
(7) Unabhdngigiceit des Sympulhicus voin Gehirn uml Riickenmarke m anntomischer Beziehung (UanJwôricrbucli der
Physiologie. ï. II, ilans chap. Ncrvenphi/sioloyie, Arlik(d X, p. 4!)7. 1814).
8) Sopra ta Lampreda marina ('1 pi.) (Mem. dell. Islil. Loinhardo. Vol. II, p. "25-51. 1811).
18 INTRODUCTION.
Poissons osseux, ne passent pas librement l'un par-dessus l'autre, mais sont réunis en un
chiasma. L'auteur classe l'ordre des Ganoïdes entre les Poissons osseux et les Plagiostomes (i).
Retzius a étudié et décrit l'organe dit électrique chez la Raja bâtis et le Squuliis acanthias (2).
Hyrtl a donné une remarquable monographie du Lepidosiren paradoxa. Il décrit les particula-
rités que présente le système nerveux dans ce type, les caractères extérieurs du cerveau et de la
moelle épinière, l'origine, le trajet et la terminaison des nerfs cérébraux réduits à quatre, et la dis-
position des nerfs spinaux. Le système nerveux de cet animal fournit à l'auteur certains caractères
pour établir sa classification (3).
Dans l'édition posthume des leçons de Cuvier sur YAnatomie comparée, après avoir tracé la
description générale des parties constitutives du cerveau des Poissons, on indique les différences de
forme, de structure, les variations qui existent entre les Poissons osseux et les cartilagineux,
et l'on cherche à saisir les rapports des facultés avec les proportions de l'encéphale. Viennent
ensuite des détails touchant la conformation intérieure et extérieure de la moelle épinière, le
mode de distribution des principaux nerfs et des considérations physiologiques nées de la com-
paraison de ces nerfs entre eux. Enfin , quelques leçons sont consacrées à la description des
organes des sens (4).
Dans les recherches de M. de Quatrefages sur l'Amphioxus, la partie consacrée au système
nerveux et aux organes des sens a pour objet d'établir les analogies et les affinités zoologiques de ce
type, de façon à lui assigner sa place dans les classifications ichthyologiques. L'auteur constate dans
l'étendue de l'axe cérébro-spinal la présence de renflements ganglionnaires correspondant h l'ori-
gine des troncs nerveux auxquels il donne naissance. S'appuyant sur le nombre et la nature des
troncs nerveux qui partent de l'extrémité antérieure de l'axe, il examine les rapports de cette por-
tion du système nerveux avec le cerveau des Poissons ordinaires. Au chapitre des organes des sens,
on trouve une description de l'œil du Branchiostome, suivie de l'interprétation des différentes
parties qui composent l'organe visuel. Diverses considérations sont émises relativement à l'ap-
pareil de l'olfaction. Selon M. de Quatrefages, les nerfs renferment des granulations analogues
à celles de la moelle épinière et ils diffèrent par leur mode de terminaison de ceux des autres
Vertébrés (5),
S'occupant de l'anatomie comparée du système nerveux dans la série des Vertébrés,
Cruveilhier donne sommairement quelques indications relatives à la moelle et à l'encéphale des
Poissons (6).
(1) Untersuclmngen ûbcr dcn Bau der Ganoïden (Monastsber. der K. Ak. d. Wiss. zu lierlin, 1814. — Ericlison,
Archiv, p. Gl-lil. IS'w). — Traduit par M. Vogt, sous le tilre de Mémoire sur les Ganoïdes et sur la classification natu-
relle des Poissons (Ann. des se. nat. T. IV, 3« série, p. .5. 1815).
(2) Ofversigt of KonfjL vetenskaps Academicus forliandlinyen forstu drganyen. Slocivii.,[j. 177 (1845). — (Hornscholk.
arch. scand. Beit. II, § 221. 18.51).
(3) Monographie du Lepidosiren paradoxa (Mit 5 kupfert. Abiiandl. der kôn. hohm. Gcssel. der Wisscnsch., n° 3,
p. 605-668) (Nervensystem, p. 6i7. 1815).
(1) Leçons d'anatomie comparée, 2' édit. T. III (18i5).
(5) Mémoire sur le système nerveux et sur l'histologie du Branchiostome ou Amphioxus (4 pi.) (Ann. des se.
nat., 3' série. T. IV, p. 197, seqq. 1845. — Compt. rend. Acad. se. de Paris. T. X.\I, p. 519-522. 1845).
(6) Trailé d'anatomie descriptive. ,'i' i-dll. T. IV (1845).
HISTOIlIQUi:. 19
Dans une étude sur l'anatomie d'un Poisson voisin du Lepidosiren annectens, Peters présente
un aperçu touchant le cerveau et le mode de distribution des nerfs (i).
Le docteur J. Stark recherche la nature d'un organe qu'il croit analogue à l'organe électrique
de la Torpille et qu'il a découvert de chaque côté de la queue des Riiia balis, clavala et autres
Raies. Cet organe dont l'auteur décrit la structure, serait sous la dépendance du nerf latéral (2).
Dans un long mémoire de Gir'gensohn sur VAnatomie et la physiologie du système nerveux des
Poissons, on traite successivement des enveloppes membraneuses du système nerveux central, de la
moelle épinière des Poissons en général, des différentes parties de la moelle épinière et tout particuliè-
rement de la moelle allongée, des lobes centraux, du mode d'origine, de distribution, de terminaison
des nerfs. Ensuite, on s'occupe de la signification des différentes parties du système nerveux, de ses
rapports avec les organes, de l'état actuel des connaissances relatives à la classification des Poissons.
Une nouvelle classification est présentée d'après les considérations tirées du système nerveux :
1° Poissons typiques (Musterfische) : Salmones, Clupes, Spares, Pieuronectes;
2" Poissons inférieurs {Nicderc Fische) : Gades, Murènes, Cottes, Cyprins;
3° Poissons supérieurs (/Mt^r?? F«sc/(e):Lotes,Mulles,Scorpènes,etc.; parmi lesquels viennent se
ranger les différentes espèces appartenant par leur organisation à l'un ou l'autre de ces groupes(3).
Wagner a fait des recherches (jui ont pour objet les particularités de structure que présentent
les ganglions chez les Raies et les Squales {(jmifjlions spinaux, (janglions cérébraux-spinaux, gan-
glions viscéraux et centraux). Wagner établit les rapports des corpuscules ganglionnaires avec les
fibres nerveuses et recherche le trajet et le mode des terminaisons dans les ampoules et le sac auditif
de la Torpille (4).
Prévost a, dans un mémoire, donné l'anatomie de l'encéphale du Congre, indiqué l'origine des
nerfs et des lobes olfactifs ainsi que celle des nerfs optiques. Dans l'étude de l'oreille, il suit les
nerfs acoustiques et le nerf trijumeau. Il termine par la description des nerfs cérébraux et par la
discussion de l'analogie de ces nerfs avec ceux des Vertébrés supérieurs (5).
Un histologiste, E. Ilarless, traite de la structure des lobes électriques de la Torpille. 11
décrit le mode de répartition des corpuscules ganglionnaires dans les lobes électriques, la forme de
ces corpuscules et leurs dimensions. 11 s'attache surtout à déterminer le rapport des corpuscules
ganglionnaires avec les fibres nerveuses; il admet que la fibre primitive (cylindre-axe) naît du noyau,
la moelle du protoplasma des globules et la gaine de l'enveloppe cellulaire (6).
Erdl a, dans une première étude, dépeint chez les Mormyres les particularités que présente
leur cerveau dont il a cherché à délcrmiiier les différentes parties (7), et, dans un second travail, il
(1) Ueber einem don Lepidosiren anneciens verwandten Fisch von Quellimane (3 Taf.)- 2 figures sont consacrées
au cerveau (Miillcr's Arcliiv, j). i-ll. 1815).
(2) Ueber das Vorhandensein eines eleclrisclien Organs bei Raja Balis und andern Rockcii (Aun. and Mag. nalural.
hist., n» 116. Fel). 1815. — Fror. Not., n" 731, vol. NXXIII, p. 7i. 1815).
(3) (Mémoires de Saint-l'élcrsbourg. T. V, p. 257 à 589, 15 pi. 1816).
(i) Nerfsiimpalhique, structure des ganglions et terminaison des nerfs (Mandwôrlcrh. der Pliysiol. T. 111, p. 360. 1816).
(5) Recherches sur le système nerveux de la télé du Congre (Murœna Conger). 1 pi. (.Méni. de la Soc. de pliys. et
d'hist. nat. de Genève. T. II, p. 10l-22i. 1816).
(6) Briefliche Mitthcilung iiber die Ganglienkngein der Lobi electrici von Torpédo Galvanii. (.Mil 1 Taf.) (Mùlier's
Archiv, p. 283-291. 1810).
(7) Ueber das Gehirn der FischgatlungMormyrus (lîull. il-v Kun. Akad.doi- Wisscnsih.Mun.lion, n°61,p. 175-479. 18i6).
20 INTRODUCTION.
a constaté que le cerveau et les nerfs du Gi/nmarchus offrent les mêmes particularités de structure
que ceux des Mormyres (I).
Bonsdorff a donné la description anatomique du trijumeau et de la partie céphaiique du
sympathique chez la Lote avec la comparaison de ces nerfs chez l'homme et les Mammifères en
général (2).
Dans une courte note, Weber signale les effets produits sur le tube digestif de la Tanche par
l'excitation électrique des lobes du nerf vague. Il rappelle une observation de Mauro Rusconi,
signalant certaines modifications qui s'effectuent pendant l'accroissement dans l'encéphale de la
Tanche (3).
On possède sur l'organe électrique du Silure du Nil et sur ceux de la Torpille et du Gymnote
un travail d'anatomie comparée de Paccini indiquant les différences que présente la disposition des
nerfs dans chacun de ces appareils (4) .
Pour combattre les anatomistes qui ont considéré certains organes des Raies comme l'ana-
logue de l'appareil électrique de la Torpille, M. Ch. Robin étudie le mode de distribution des nerfs
qui se rendent à ces organes (5). Traitant de l'origine, du nombre, du volume, du trajet, des rap-
ports et du mode de distribution et de terminaison des nerfs dans l'appareil électrique des Raies,
l'auteur tire du mode de terminaison des tubes nerveux un argument en faveur de l'identité de
fonctions de l'organe électrique de la Torpille et de la Raie. Les remarques et les observations
spéciales relatives à l'étude comparée de l'origine et de la terminaison des nerfs dans divers pois-
sons électriques ont pour but d'établir le rôle physiologique de l'appareil en question. Cette étude
a été faite sur les trois espèces de Raies : Raia clavata, L. ; Raïa riibiis, L. ; Ràia l/alis, L. Elle a
été bientôt suivie de plusieurs autres.
M. Robin décrit les centres nerveux d'où parlent les tubes sensitifs des Sélaciens, leurs tubes
muqueux, les différences que ces tubes présentent suivant les genres en indiquant Tongine des
nerfs qu'ils reçoivent (6). Chez les Raies, il fait connaître la manière dont s'effectuent les
rapports des corps ganglionnaires avec les fibres nerveuses et les caractères de ces corps. Il
distingue dans les ganglions spinaux deux sortes de corps ganglionnaires dont il indique la forme,
les dimensions et la structure ; les plus grands seraient en rapport avec les larges fibres nerveuses
cérébro-spinales et les petits avec les fines fibres sympathiques (7).
(1) Ucber denBau des Gymnarchus niloticns. (Bull, der Kôn. Akad. dcr Wissensch. Miinchen.p. 537-ûl"2. 184G).
(2) Disquisitio auatomica ncrvum trigeminiim paiiemqiie cephalicam nervi sympathici Gadi Lofœ, cmn nervis iisdem
apud Hominem et Mammalia comparans. Helsingfors (1846).
(3) Ucber die Gestalt des Gehirns derSclilcie {Cyprinus Tinca) im Aller von einem Jahre und bel erwachsencn Thiere,
Mauro Rusconi; — Bricfliche Millhcilunçi. E. H. Weber (MûUer's Archiv, p. 478-479, mit. Abb. IS'itl).
(4) Sur l'organe électrique du Silure du Nil comparé à celuide la Torpille et du Gymnote (Ami. se. nal. Bologne, 1846).
(5) Recherches sur un appareil qui se trouve sur les Poissons du genre des Raies et qui présente les caractères anato-
miques des organes électriques (2 pi.). Lias à rinstilut le 18 mai 1846 (Ann. des se. iiat. T. VII, 3' série, p. 193
1847).
(6) Sur les tubes sensitifs des Sélaciens (Soc. Philom. Ext. iiroccs-verbal, p. 115-llG. 1846). — Jourii. l'iiislitul. T. XIV,
n° 658, p. 272. 1846).
(7) Sur la structure îles ganglions chez les Raies (L'inslilut, ii° 687. 1847. — Veber den Bau der Ganglien bci den
Rochen. (Fror. Not. ISd II, n» 26, p. 49-52. 1846).
IIISTOIilOnE. 21
R. Wagner confiniic les résultats obtenus par Savi relativement à la disposition des fibres
primitives sur le diaphragme de l'organe électrique de la Torpille. Il signale en outre la vraie
structure des ganglions du nerf liijumeau vague et du nerf rachidien de la Torpille, des Raies et
dos Squales (1).
Un auteur du nom dt; lljelL ;i donné un ;iperi,u du grand sympathique de la Lote (2).
A l'article Oreille du Diclionnaire universel cVUisloirc naturelle, C. Broussais a résumé les
connaissances acquises et mentionné les divers travaux de l'anatomie de cet organe chez les Pois-
sons (3).
Dans YEnci/clopédie de Todd, à l'article Pisces, T.-J. Rymer a tracé la description du système
nerveux et des appareils des sens chez les Poissons en signalant les particularités qu'ils pré-
sentent dans les différents groupes (4).
A son loin', R. Wagner a mentionné de nombreux faits concernant la distribution et le mode
de terminaison des nerfs dans l'intérieur de l'appareil électrique de la Torpille (5). En 1847, les
Annales des sciences naturelles ont publié une note d'après un extrait d'une lettre de l'auteur à
M. H. Milne Edwards (6). La même année encore, la Raie commune lui servait de sujet d'étude
pour de nouvelles recherches sur la structure intime des fibres nerveuses des Vertébrés en général.
Wagner rectifie certaines de ses affirmations relatives au mode de terminaison des fibres
primitives dans l'organe auditif; puis, il s'occupe des différentes sortes défibres qu'on trouve dans
les diverses parties du système nerveux (7). Un peu plus tard, poursuivant ses expériences sur
les Poissons électriques, il étudie les fonctions des parties centrales du système nerveux. Les
gros ganglions qu'il a observés chez la Carpe lui semblent répondre aux masses centrales ner-
veuses affectées aux fonctions électriques chez les Poissons électriques. Ces masses ganglionnaires
ne se confondent pas avec le tissu cérébral et s'adaptent au développement déjà existant dans le
cerveau (8). Contrairement à ce qu'il avait avancé dans des écrits précédents sur le mode de ter-
minaison des fibres primitives dans l'organe électrique de la Torpille, Wagner, revenant sur ses
recherches, s'est convaincu que les rameaux terminaux n'offrent pas de formation à réseaux. Ce
résultat lui paraît confirmer la loi de la direction isolée des fibres primitives. L'organe électrique
se comporte, par rapport à la nature de ses nerfs, comme un muscle volontaire et l'auteur en
fournit les preuves anatomiques et physiologiques (0).
(1) Disposition des fibres nervcusex clans l'organe électrique d» la Torpille (Compt. rend. Acad. des se. T. XXIV,
p. 85G-857, 10 mai 18't7).
(2) Systema nervorum siimpathiciim Gadi lotœ observationes (1 pi.). Dissertatio. Helsiiigfors(18l7).
(o) Dictionnaire universel d'histoire naturelle, dirigé par Cli. d'OrIjigny (1817).
(4) (Todd's. Cyclop. of Anal, and Pliysiol. V, III, p. 9."i5. 1817).
(5) Ueber denfeineren Bau des electrisclien Organsim Zitterrochen Gôttingan (I Taf.) (1817). (.\bhand. d. K. Gessellch.
zu Gôlting. Bd III, p. Iil-166. 1817).
(G; Observations sur la terminaison des nerfsct la structure des ganglions. R. Wagner (Ann. des se. nat., T. VII, 3' série,
p. 181.1847).
(7) Neue Untersuchungen ilber die Elemente der Nervensubstanz — (Gôtting. Nachricht, p. 17-:20. 1847).
(S) Fortsetzung seiner Untersuchungen uber die electrisrhen Fische {^nch. \. Ller.Kôn. Gess. der Wiss. zu. Gôltin.,
p. 212. 1847).
(9) Fortsetze Untersuchungen iiber die Verbreilung der Nerven im ekctrischen Organ der Zitterrochen (Golt. .\ach.
p. 81-84. 1847).
22 INTRODUCTION.
Bidder s'est efforcé d'établir les rapports des corps ganglionnaires avec les libres nerveuses
dans les racines ganglionnaires du trijumeau, du vague et dans les ganglions spinaux de VEsox
Liicius, du Gadus Lota, de la Pet^ca fluvlaUlis, de la Perça Samira et du Salmo (1).
Après une introduction historique relative au cerveau des Poissons, G. Busch trace une des-
cription du cerveau des Squales, des Ilolocéphales (Chimères et Calorinques) et des Ganoïdes
(Esturgeons, Amias, Lépisostées, etc.). Le travail est accompagné de trois planches d'une bonne
exécution (2).
Ecker a observé le mode de développement des libres nerveuses dans l'épaisseur des plaques
électriques et dans les troncs nerveux qui s'y distribuent. Ce mode de développement ne diffère
pas notablement, du reste, de celui que l'on constate dans d'autres organes. Ecker fait en outre
remarquer combien l'étude du développement des fibres nerveuses est facile dans l'organe élec-
trique, comparativement à ce qui a lieu pour d'autres organes (3).
Une controverse qui s'est établie au sujet de ce mémoire entre Ecker et Wagner est relative au
trajet des nerfs dans l'organe électrique (4).
Stannius a donné une bonne description générale du système nerveux des Poissons (5). Un
autre travail de Stannius est le plus complet qui ait été publié sur le système nerveux périphérique.
Il contient une description détaillée des nerfs crâniens, des nerfs spinaux et du grand sympathique.
Portant sur un nombre très considérable de types différents, ce travail restera, longtemps encore,
la base de toutes les recherches à entreprendre sur le système nerveux périphérique (6).
Brown-Séquard croit pouvoir établir que dans la série animale, ce sont les Poissons en général
qui ont la faculté réflexe la moins développée. Les grosses espèces l'emporteraient sur les petites
quant à l'énergie (7).
Béraud, ayant étudié le système nerveux viscéral des Poissons et la disposition des ganglions
sympathiques, croit à l'absence de communication entre le système nerveux sympathique et le
système nerveux central, ce qui luj fait admettre que les ganglions nerveux sont des cerveaux isolés
et indépendants (8).
Une note de M. Robin fournit d'intéressants détails sur l'origine de la cinquième paire chez
la Lamproie. La racine postérieure est décrite comme ayant son origine réelle au faisceau posté-
rieur, en arrière du sillon qui sépare la moelle allongée de l'encéphale. La racine antérieure est
indiquée comme naissant du faisceau antérieur de la moelle allongée; le cervelet est reconnu plus
petit encore que chez les Bati'aciens, le nerf auditif naissant de la moelle allongée. L'auteur
(1) Zw Lehve von dem Verhàltmss der Guwjlienkorper su den Nervenfasern (Mit kupferlaf. Leipzig. 1S18).
(2) De Selachiorum et Ganoïdeoruin encephalo. — Diss. iiiaug. Bei-ol. 3 Taf. (1818).
(3) Einifjc Dcobachtungcn ilber die Entwickluny der Nerveii des electrisclicn Organs von Torpédo Galvani fZeitsch. f.
wiss. Zool. mil AIjIj., p. 38-47. 1818-49).
(4) Wagner, R. Einige Bemerkungen zu dem Aufsatze des Herrn Professor Ecker i Ueber die Entwicklung der Nerven
des electrischen Organs ». (Zeilsch. f. wiss. Zool., T. I, p. 255-257. 1849).
(5) Manuel d'anaiomie comparée de Siebold et Stannius (Paris. T. II. 1849). — (Syst. nerveux et organes des sens,
chap. IV, p. 56 à 94).
(6) Dus peripherischc Nerrensystem der Fische (5 Taf.). Ilostock (1849).
(7) Sur les di/férences d'énergie de la faculté réflexe suivant les espèces et les âges dans les cinq classes des Vertébrés,
((^ompt. rend. d. la Soc. de Biologie. 1849;.
(8) Sur le système nerveux viscéral des Poissons. (Soc. de Diologie, févr. 1819).
IIISTOIUQUE. 23
constate, en outre, l'absence des sixième et septième paires de nerfs, le volume exceptionnel de
la glande pituitaire, de la glande pinéale et des tubercules optiques (1).
On trouve dans un mémoire de Kôllikcr, parmi des observations touchant la névrologie. quel-
ques passages relatifs au système nerveux des Poissons (2). On a du même anatomisle un travail
sur le cerveau et les organes électriques du Mormyrus longipcnnis chez lequel il constate les parti-
cularités anatomiques observées jDar Erdl chez les Mormyrus oxyrhynchus et dorsulis. L'auteur
s'est occupé de rechercher la signification de certains tubes nerveux observés dans le nerf élec-
trique du Mormyre (3).
Harless lait reHian|uer la disposition caractéristique des fibres dans les différentes parties de
l'organe auditif du Brochet, et indique les dimensions, le contenu et les rapports des cellules ner-
veuses du nerf acoustique chez ce type (4).
Un mémoire de Valcntin sur l'électricité des animaux contient de nombreuses observations
faites sur certains Poissons électriques (Torpcdo, Narcine hrasiUensis, Gymnutns, Malapterurus,
Tetrodon, TricUurus) , principalement la Raie. L'étude anatomique et physiologique que fait
l'auteur sur l'organe électrique de ces Poissons a pour but de démontrer l'influence du fluide ner-
veux sur les courants électriques (5).
Un exposé très méthodique avec une synonymie fort détaillée pour chacune des parties dont
l'encéphale des Poissons d'eau douce de notre pays se compose, a été donné en 1850 par M. Klaatsch.
Après une description générale du cerveau et l'énumération de ses parties, l'auteur donne une
classification des Poissons d'eau douce fondée sur le mode d'organisation de l'encéphale. Cette
classification est suivie d'une description assez étendue du cerveau du Brochet {Esox Ltichis) et
de la Carpe {Cyprinus Carpio). Klaatsch étudie les raj)ports de volume et de dimension des difl"é-
rentes parties de l'encéphale et donne une description détaillée de la forme, des caractères exté-
rieurs de chacune de ces parties dans les différents types. Le travail se termine par un court
appendice où se trouvent mentionnés les résultats de quelques expériences physiologiques pra-
tiquées sur l'encéphale (6).
Czermack signale dans l'Esturgeon la division el la ramification des fibres primitives du nerf
acoustique. Il indique le mode de préparation qu'il a employé pour ses recherches sur le laby-
rinthe (7). Le même auteur résume très succinctement des observations intéressantes sur le mode
de distribution des nerfs de la vessie natatoire du Brochet (8).
On trouvera dans un mémoire de R. Leuckart quelcpics aperçus relatifs au développement de
l'encéphale des Raies f9).
(1) Recherches sur le système nerveux des Lamproies (Petromyz. mariniis){Compl. rend. ctMém. de la Soc. do Biologie,
6 janvier 1819).
(2) Neurologische Bemerkungcn (Aciudu-. f. wiss. Zoolog. T. I, p. 135-113-1 li-l5J-lû8-lo3. 1819).
(3) Uebcr die electrischen Organe der Mormyrus longipcnnis (Berichi von d. kôn. Zoot. anslulli. in Wùrzburg,
p. 9-13. 1819).
(i) (Haiidworterbucli der l'Iiysiologie. I!d iV, p. 391) (.\rliii. Iloren) de 1819 à 1853.
(5) Electricité des animaux (Hamiw. der Piiysiologie. Vol. I. 1850).
6) De cercbris Pisrium Ostacanthorum aquas nostras incolcntium (avec l pi.).
(7) Verdstelungcn der l'rimilivfuscrn des !S'ervusacuslicus (Zeils. f. wiss. Zool., 1 Taf. T. 11. 1850).
(8) Vorlàufige Mitlheilungenuber die Schwimmblase von Esox lucius. (Zeliscli. f. wiss. Zool. T. Il, p. I2I-1-23. ?850).
(9) Ucber die allmdhlige Dildung der Korpergi'slalt bel den Rnclien. Zur Enlwickelungsgeschichte ron Torpcdo mar-
morala(l Taf.). — (Zeitscli. f. w. Zoolog. T. Il, p. -25-1-207. 1850).
24 INTRODUCTION.
Siannius, couslata chez les Poissons, à la différence des Mammifères, des divisions fréquentes
des fibres primitives (1).
Dans un travail sur les canaux muqueux des Poissons osseux, Leydig donne une description
détaillée du mode de terminaison des nerfs dans l'intérieur de ces canaux. Prenant comme type la
Grémille, Leydig établit que chaque filet nerveux, après avoir pénétré dans le canal muqueux par un
orifice interne, s'y termine par un petit renflement. Chaque renflement se compose d'une couche
intérieure jaunâtre et d'une couche extérieure transparente. La couche périphérique, assez épaisse,
est formée de petits corps allongés, de couleur claire, ressemblant à des bâtonnets. La couche cen-
trale est formée par une sorte d'épanouissement terminal du tronc nerveux. Celui-ci se compose
d'abord de fibres nerveuses à moelle qui, en pénétrant dans le canal muqueux, offrent d'assez nom-
breuses subdivisions. Ces fibres primitives, en se distribuant à la surface du renflement terminal,
décrivent des sinuosités et se résolvent en fibrilles d'une finesse extrême. Leydig donne ensuite les
résultats d'autres observations faites sur la Lota vulgaris, le Brochet, le Leucisciis dobida, la
Perche, le Lepidoleprus. Il conclut de ses recherches que le système nerveux appartenant au
système des canaux muqueux, constitue un appareil spécial de sensations particulier aux Poissons.
Quelques figures destinées à l'intelligence du texte en rendent la lecture facile (2) . En examinant
les nerfs courant le long de la mâchoire inférieure de la Perche de rivière, le même savant constate
qu'à chaque ouverture des canaux muqueux, un petit rameau nerveux les pénètre; ce rameau
s'élargit et se termine en un corpuscule jaunâtre. Les terminaisons nerveuses sont ensuite étu-
diées au point de vue histologique (3).
Dans un mémoire sur l'anatomie et la physiologie delà Chimère, Leydig s'occupe de la struc-
ture des corps ganglionnaires et des fibres nerveuses primitives ainsi que de leurs rapports entre
eux. A la description de l'oreille, il indique le mode de terminaison du nerf auditif, la disposition et
la structure des fibrilles nerveuses, et au chapitre concernant les canaux muqueux, le trajet des
fibres nerveuses et leur terminaison dans l'ampoule (4). Enfin, bientôt après, il livre quelques
observations intéressantes sur les renflements nerveux des canaux muqueux des Lepidoleprus,
Umbrina et Corvina. Il fait remarquer que ces renflements nerveux qu'il considère comme des
organes d'un sens particulier, sont très développés dans ces trois types (5). On lui doit encore
une description succincte des nerfs de la peau, de leur distribution et de leur mode de terminaison
dans les papilles de la surface extérieure (6).
Jobert (de Lamballe) dans ses Considérations sur les appareils électriques de la Torpille et du
Gymnote, formule les conclusions suivantes : « L'appareil électrique est seul l'agent producteur du
fluide électrique, les nerfs qui s'y rendent n'étant pas spéciaux. « Tous les appareils électriques
(1) (Archiv f. Physiol. Ileilliiinde, p. 75. 1S50).
(2) Veber die Sclileimknnàlr der Kmcheiifische (MWar's Archiv, ji. 170-181. mit Taf. 1850).
(3) Vorlaûfige Notiz ubcr ein eigenthumlichcs Verkallen dcr Nervcn in dm Schtcimcandlen des Kaulbarsches (Tagsber.
Fror. Nol.,n° 79, p. 121. 1850).
(4) Zur Anatomie und Uislologie der Chhmcm moiistrusa, 1 Taf. (Muller's Archiv, p. 211-271. 1851).
(5) Ueber die Nerocnknopft' indmSchleinikandlenvonLepidoleprm, Umbrina und Corvina (Mùller's Archiv, p. 235-239,
mit Abb. 1851).
(6) Ueber die Haut einiijer siisswasser Fische (Zcitscb. f. Zool. T. 111, p. 1-12, mit Abb. 1851).
HISTORIQUE. 25
des Poissons se ressemblenl par leur structure et ne diffèrent entre eux que par le volume des
nerfs et de l'appareil (1). »
.1. Millier, eu son Traité de physiologie (2), donne certaines indications relatives aux organes
électriques des Poissons (3) et aux particularités anatomiques et physiologiques qu'affectent les nerfs
chez les différents types (4). La partie traitant de la coinparaisoii du cerveau des Vertébrés com-
prend aussi une description dos différentes parties de l'encéphale des Poissons, suivie d'une inter-
prétation personnelle de l'auteur sur les lobes optiques (5).
Poursuivant des recherches microscopiques sur le nerf acoustique des Vertébrés, Slannius a
constaté que ce nerf contient presque exclusivement des corps ganglioiniaires bipolaires qui don-
nent naissance à des fibres nerveuses larges ou étroites dont la dimension présente, surtout chez
les Poissons, une différence frappante à l'entrée et à la sortie de ces corpuscules. Ceux-ci ont été
observés à l'état bi ou multipolaire dans les ganglions périphériques et dans quelques nerfs de
diverses espèces (6).
Une observation de Max Schultze porte sur le système nerveux d'un jeune Amphioxus (7). Une
figure jointe à cette observation offre un schéma de l'axe nerveux cérébro-spinal (8).
Des recherches exécutées en commun par Wagner, Billroth et Meissner sur l'organe électrique
de la Torpille, ont pour objet la structure intime de cet organe, le mode d'épanouissement des
fibres nerveuses et le mode de terminaison des nerfs qui ne s'effectuerait pas en anses. Les auteurs
s'attachent surtout à démontrer la composition des lobes électriques en tant qu'appareil nerveux
central de l'organe électrique et le rapport des corps ganglionnaires avec les fibres nerveuses.
Abordant la question de l'indépendance de l'aclivité musculaire à l'égard du système nerveux, ils
ont trouvé la Torpille propre à favoriser des recherches sur les ramifications nerveuses dans les
muscles (9).
Wyman a donné successivement une étude du cerveau et du cordon médullaire du
Cyclopturus lumpus (10) et une étude du cerveau et du cordon médullaire du Lophius ameri-
camis (M).
(1) (Compt. rend. Acad. des se. T. XXXllI, p. 41-42. 14 juillet 1851).
(2) Traduit de l'alloinaiid sur la dernièi-e édition par Joui-dan, 320 fig., l pi. 2' édition revue et annotée par E. I.ittré
1851).
(3) Tome I", p. 58 et suiv.
(4) Tome I'^'', section IV, ciiap. r', « Dos propriétés des nerfs sensoriels », p. 712 et suiv,
(5) Tome I", section V, ciiap. m, « Du cerveau », p. 7ÔG cl suiv.
(6) Neurologische Erfahrungen (Nachricht. v. d. univ. Gi-sseil. d. Wiss. zu Giiltingen. T. VIl-VllI, nM7, p. 235.
1851-1852).
(7) Beohachtung junger Exemplare von Amphioxus {Zeil. f. w.Zool. .Mit Taf., T. 111, p. 416-419. 1851).
(8) PL XUI, fig. V.
(9) Bericht liber die gemeinsciiuftUch mit Herrn liiUroth aus Greifswald und Meissner ans Hannover im Lauf der
Scptember Im Trlest ats Fortsetzung seiner nenrologisclien Unlersurliungen am Zitlerroclien angestellten Deobaclitungen
vonli. WiigneriyMhv. v. der luinig. Gessells. dcr Wiss. zu Gottingen, n» II, p. 1S5. IS5I. —Expériences sur la Torpille
— l'Institut, XX, n°950, p. 85-87. 1852).
(10) On the brain and spinal cliord of the Lumpfish (Cyclopterus lumpus) (Procced. Boston Soc. nat. liist. T. IV,
p. 81-83. 1851).
(11) Un Ihe brain and spinal citord of Lophius americanus (l'rocood. liosion, Soc. nalur. Iiist. \oi. 1\', p. UD-lSl
1852J.
A
26 INTRODUCTION.
L'appareil folliculaire nerveux de la Torpille et les canaux muqueux des Poissons cartilagi-
neux ont été étudiés par II. Mûller (1).
Traitant de l'anatoniie des Raies et des Squales, Leydig remarque dans la rétine du Galeus
Canis et de la Raja bâtis la communication de cellules à prolongements bipolaires avec les fibres
optiques. Il trouve aussi chez le Scijimius lichia, tous les corps nerveux du trijumeau de nature
bipolaire et la substance de ces corps en communication avec le cylindre -axe des fibres ner-
veuses (2).
Dans une étude histologique du système nerveux, Marcusen a observé et poursuivi des termi-
naisons nerveuses libres dans l'organe électrique de la Torpille (3).
H. Mùller produit le résultat d'observations microscopiques sur les nerfs de l'organe électrique
de la Torpille. L'étude concerne le développement, la distribution périphérique et la terminaison
des fibres nerveuses (4).
Eu 1852, MM. Philippeaux et Vulpian publièrent un mémoire ayant pour objet, disaient-ils,
a de montrer que l'encéphale des Poissons est composé des mêmes parties que celui des animanx
vertébrés supérieurs, et que ces parties, à très peu de différences près, sont disposées de la même
façon ». Ces savants ayant reconnu plus tard qu'ils s'étaient mépris relativement à quelques-unes
de leurs interprétations, nous croyons inutile d'insister sur le travail (5). Le mémoire qu'ils ont
présenté à l'Académie en 1862 est resté inédit. Résumant leurs recherches antérieures, les mêmes
savants s'occupent chez les Poissons cartilagineux de la structure de l'encéphale et de l'origine des
nerfs (G).
En 4853, G.-G. Carus et d'Alton mettent au jour d'assez bonnes figures du système nerveux de
VAmpJiioxus, de l'encéphale, des nerfs cérébraux et des nerfs de la moelle épinière de divers Pois-
sons [Liicioperca sandra, Clupea harengus, Esox lucius, Petromyzon marimis, Cuprinus riitilus,
Cyprinus carpio, Sqiialus mustelus) (7).
Puis, F. Leydig confirme par des recherches sur les Poissons cartilagineux les observations
d'Ecker qui avait démontré sur les Poissons osseux la structure vasculaire de l'hypophyse (glande
pituitaire). Quant à la glande pinéale, sa nature serait tout à fait analogue à celle de l'hypophyse,
et elle n'en différerait que par quelques modifications secondaires dans la disposition des cellules
et par l'absence de globules graisseux (8).
(I) Die ncrvôfe FollikelappamtderZittcrrochenunddie sogenannten Schleimkandleder Knorpdfische (i851)(Verliandl.
d. Phys. iiied. Ces. in Wurzburg. Rd 2, p. I3-i-li9. 1S52).
("2) Beitrage zur milcroscopischcn Anatomie und Entwickeluwjstjeschichtc dcr Rochon und Unie (4 Taf. Leipzig, in-8,
1852).
(?,) Zur Histologie des Nervensystems (Tagsberichte iiberdie FortschriUe derNatur. u. Heilkunde v. r. Froviep. ■\\eimar.
Bd m, p. 73-7S. 1852).
{Il) Zur Démonstration der Nerven im clectrischen Organ dey Zitterrochen (Verhand. der IMiysik. raedic. Gessells. in
Wiirzboiug. lid II, p. 21 à 2i. 1852).
(,")) Dftennination des parties qui constituent l'encéphale des Poissons (Compt. rend, de l'Acad. des se. T. \\\1\,
p. 537-512. 1852).
(0) Mémoire sur la structure de l'encéphale des Poissons carliluijineux et sur l'origine des nerfs crâniens chez ces
Poissons (aie. de pi. expl.), extrait par les auteurs (Compl. rend.Ac. se. T. X.KXVIl, p. 3il-34i. 1853).
(7) Tahulœ anatomiam comparativam illustrantes. 8" partie, pi. IV.
(8) Analomisch-hisloloyische Untersuchirngen Ul)er Fischeund Reptilien (iTaï.). Berlin (1853).
HISTOIUQUH. 27
On doit consuller un mémoire de Jcflreys AVyiiiau pour un passage relalil' au nerf optique
d'un Poisson aveugle, VAiHbhjopsis. Deux ligures, dont une de l'encéphale, accompagnent le
texte (1).
Dans une étude sur les Leptocephalm et IlelmkJitlii/.s, KoUiker indique quelques laits inté-
ressants touchant l'encépliale, la moelle et les nerfs périphériques de ces Poissons (2). D'autre part,
ce savant appelle l'attention sur certains organes d'une nature particulière contenus dans la peau
du ChuuUodus, et il signale une particularité des filets nerveux qui se rendent à ces organes (3).
Enfin, il communique une note sur la structure intime des nerfs électriques du Malaptérure,
signalant les particularités uniques dans le règne animal que lui a offertes l'organe électrique des-
servi par les seules fibres nerveuses à bords foncés du tronc du nerf électrique (4).
Des communications de Marcusen à l'Académie de Saint-Pétersbourg constatent Tidentilé de
structure de l'organe électrique du Silure avec celui des autres Poissons électriques. Les seules
différences concernent la disposition des cellules dans les plaques et une particularité du nerf
électrique qui consiste en une seule fibre nerveuse primitive ramifiée dans son treajet ultérieur. Il
en résulte que le nerf électrique, à la façon d'un nerf moteur, dirige vers l'organe électrique cette
impulsion centrifuge qui provient de l'organe central et provoque le développement d'électricité
libre qui dépend des conditions de structure de l'appareil (5).
Traitant d'un sujet analogue, Pacini étudie l'anatomie de la pile animale chez les Poissons
électriques et compare l'organe électrique de la Torpille à celui du Gymnote. « Dans la Torpille,
dit ce savant, ce sont les nerfs qui prédominent et les matériaux qui sont en moins grande quantité,
tandis que chez le Gymnote ce sont les matériaux qui dominent et les nerfs qui font défaut (6|. »
Stannius, en constatant les faits de renouvellement qui se produisent dans l'évolution des
formations histologiques, comprend les Poissons dans la règle générale et fait à ce sujet
diverses remarques sur le mode de renouvellement de leurs nerfs et des corps ganglionnaires (7).
M. Duvernoy, donnant l'analyse du mémoire de MM. Philippeaux et Vulpian sur la structure
des différents organes qui composent l'encéphale des Poissons Sélaciens et sur l'origine de leurs
nerfs crâniens, mentionne les résultats auxquels sont arrivés ces auteurs relativement à la struc-
ture du bulbe rachidien et à la détermination et l'origine profonde d'une partie des neifs crâ-
niens (8).
(1) Uehcr dus Auge und dus Gchoror(jan bci dcn lilindcn /•'/.sc/fe/t (Amblijoiisis spelacus) aus der Mammuthhôhle
(Miiller's Archiv, p. 574-57(5. 1853).
(2) Bauvoii Lcptoccphalus und Udmkhtlujs (Zeilscli. f. w. Znol. T. IV, p. 3G3. 1853).
(3) EigenthûmUchc llnuionjaneund Wirbel von Cliautludus (Zeits. f. vv. Zool. BJ IV, p. 366-367. 1853).
(l) Notiz ûbci- die electrischen Nerven des Maliijilerunis (Vcrluimll. il. phys. med. Gcs. in Wûrzburg, i' l!il, ! LIeft.,
p. 10-2-lOi. 1853).
(5) MiUheiltingcn iibcr das eleclrische Onjan der Zitteraels (\.u le il udobie 1853) (Bull. phys. nialh. do l'Acad. imp.
dos se. de Saint-l'otorsliourg. T. Xll, p. :203-"208).
(G) Sur ta structure intime de l'organe électrique de ta Torpille, du Gymnote et d'autres Poissons, sur tes conditions
électro-motrices de leurs organes électriques et leur comparaison respective avec ta pile thermo-électrique et la pile voltaique
(Arciiiv. se. piiys. cl iiat. T. XXIV, p. 313-336. 1853).
(7) Ucobaclitinigen iibrr \'erjHnijU)iysvorgàngr im Ihicrisclien Organismus. Hostoek. ii. .Siliworin. x vol.(l85;!i.
(8) Kapporl sur un iiioiiioire do M.M. I'iiilippcau.\ ol Vid|uaii, ([ni a pom- .dijot la structure de l'encéphale des Haies et des
Squales cl l'origine des nerfs crâniens chez ces Poissons (Uuvornoy, rapporlour) (Coiiipt. rond. Ae. des se. T. XXWIIl,
p. 336-344. 1854).
28 INTRODUCTION.
Les observations de M. Serres sur ce rapport concernent la détermination des éléments de
l'encéphale des Poissons. M. Serres combat comme erronée l'assimilation des lobes optiques des
Poissons avec les hémisphères cérébraux des autres classes des Vertébrés. Dans son opinion ,
les éminences mamillaires de l'encéphale de l'Homme ne peuvent exister chez les Poissons ; le
lobule situé à la base de l'encéphale des Sélaciens et des Poissons osseux doit être assimilé au
tuber cinereum des autres classes (i).
Aux objections de M. Serres, M. Duvernoy répond en faisant un nouvel exposé des détermina-
tions adoptées par MAI. Philippeaux et Vulpian sur les lobes optiques des Poissons et sur leurs
hémisphères, et par l'énumération des animaux qui possèdent ces éminences, entre autres les
Poissons Sélaciens (2).
Dans une réplique à la réponse de M. Duvernoy, M. Serres insiste sur les difficultés que pré-
sente la détermination des parties de l'encéphale des Poissons (3), et il pose en fait que les lobes
optiques de ces animaux ne sont pas les analogues des hémisphères cérébraux de l'Homme et des
Mammifères, mais les représentants des tubercules quadrijumeaux (4).
M. Duvernoy revient sur l'existence des éminences mamillaires caractérisées non seulement
chez l'Homme, mais chez tous les Vertébrés, par trois circonstances anatomiques : nature de la
substance des éminences; rapports de position et déconnexion; existence simultanée des émi-
nences mamillaires et du tuber cinereum (5).
Des recherches d'embryologie comparée de Lereboullet contiennent des indications sur
le mode de formation et de développement du système nerveux étudié dans les diverses phases de
l'évolution de l'embryon du Brochet et de celui de la Perche, ainsi qu'un lableau comparatif des
ressemblances et des différences que ce mode présente dans ces deux types (6).
Un mémoire de Marcusen sur la famille des Mormyres contient des détails sur l'encéphale,
les nerfs et l'organe électrique de ces Poissons. L'auteur a établi dans cette famille un nouveau
genre, d'après certains caractères extérieurs et des différences dans les rapports d'organisation. Les
genres qu'il admet sont donc au nombre de trois : le genre Mormyrus de Linné, le genre Morinijrops
de Mûller, et le genre nouveau qu'il nomme Pctrocephalus et dont il donne les caractères (7).
La thèse d'un anatomiste nommé Fischer a été consacrée aussi à l'organe auditif du type des
Mormyres (8).
D'une étude de la moelle épinière des Poissons, Owsjannikow est arrivé aux conclusions sui-
(1) Observations de M. Serres (Compt. rend. Acad. d. se. T. XXXVIII, p. oU. 1854).
(2) Réponse de G. L. Duvernoij aux observations critiques de M. Serres et du professeur Cli. Bonaparte sur le rapport
qu'il avait lu dans la séance précédente (Compt. rerd. Ac. se. T. XXXVIII, p. 36G-370. 1851).
(3) Remarques de M. Serres sur l'encéphale des Poissons (Compt. rend. Ac. se. T. XXXVIII, p. 371-376. 185i).
(l> Deuxièmes remarques sur l'encépliate des Poissons (Compt. rend. Aead. des se. T. XXXVIII, p. 42i-i27. 185i).
(5) Nouvelle réponse de M. Duvernoy aux secondes observations critiques de M. Serres (Séance du G mars 1854.) (Compi.
rend. Acad. des se. T. XX.WllI, p. 4"2l-i2l. 1854).
(G) lii'sumé d'un travail d'embryologie comparée sur le développement du Brochet, de la Perche et de l'Écrevisse (Ann.
des se. nat. T. I, i" série, p. 237-289. — T. Il, p. 39-80. 1854). (Ce mémoire a été imprimé dans : Mém. Sav. Élrang. Paris,
Ac. se. XVil, p. 447-805, G pi. 18G2.)
(7) Sur les Poissons de la famille des Mormyres (liull. Acad. de Saint-Pétersbourg. T. XII. 185i. — L'Institut, XXII,
n" 1085, p.3GI. 1854)..
(8; Ueberdas Gehôrorgan dcr Fischyatlunrj i)/orwj(/)'HS(Inauguraldiss., mit 1 litli. Taf. Freiburg. 1854).
HISTORIQUE. 29
vantes: Toutes les fibres des nerfs spinaux qui enlienl clans la moelle épinicre sont en communi-
cation avec des cellules ganglionnaires. — A chaque cellule ganglionnaire se rattaclient trois
filets, l'un provenant de la racine spinale antérieure, l'autre de la postérieure, le troisième de
la seconde partie de la commissure de la moelle épinière. — De chaque cellule de la moelle épi-
nière i)ai I un fdet dirigé vers le cerveau et Ibrmant la substance blanche. — La masse fondamen-
tale de la moelle épinière contenant les fibres des cellules est un tissu conjonctif percé de nom-
breuses ouvertures et loriiianl la substance grise. — Les cylindres-axes sont des formations
arrondies et sont composées de la même substance que les cellules nerveuses (1).
Dans un Traité général d'anatomie des Poissons, Stannius étudie le système des canaux mu-
qucux {Seitencamdsytem) qui aboutissent à la peau et qu'il considère, en raison du nonibn; et de
l'origine des nerfs dont ils sont pourvus, comme un véritable squelette périphérique. Il passe
ensuite aux organes électriques, iiidiquaiU l'origine, la disposition et la structure de leurs nerfs;
il s'arrête également aux modifications que présentent les différentes parties du système nerveux
dans leurs caractères extérieurs, aux particularités de structure, de disposition, d'origine, de rap-
ports des nerfs cérébraux et des nerfs qui servent aux organes des sens dans les différentes
classes (2).
Les résultats obtenus par Wyman relativement au mode de terminaison des nerfs dans les
feuillets électriques de la Torpille concordent avec ceux énoncés précédemment par Wagner (3).
Hyrtl a contribué à l'anatomie de l'Hétérotis en faisant connaître la signification physiologique
de l'organe accessoire de ses branchies qu'il décrit comme organe respiratoire. 11 s'est appuyé pour
cette détermination sur le volume énorme du nerf qui traverse l'organe (4).
Dans des recherches sur le Polypterus Bichir, au chapitre consacré aux organes des sens, Leydig
décrit en peu de mots la structure du nerf olfactif comparativement à celle qui existe chez les autres
Vertébrés (5).
Ecker a donné une description anatomique du cerveau du Mormynis cyprinoïdes ; il cherche à
en déterminer les différentes parties (6).
Un Poisson électrique;, la Raja clavatn, a eu son système nerveux décrit et figuré i)ar
Bonsdorff (7).
Dans une nouvelle note, Ecker fait connaître les observations du docteur Diliiarz sur la struc-
ture des nerfs électriques du Silure {Mulaptcnn'Ks) (8). 11 traite aussi du système nerveux et du
mode de terminaison des nerfs dans les plaques de l'organe électrique du Mormiji'us doisalis (9).
(1) Disqiiisitiones microscopicœ de mcdullœ spinalis Icxtura , impiimis i» Pisclbus fiifUlatœ (Dissert, iiiaug.).
Uorpat. Ta!). (I85.i).
(2) Handbuch der Zootomic. Sieijold et Stannius (Zweiter Tlieil. die Wirbelthiere von II. Stannius. 1851).
(3) On the electrical Organ of Torpédo occideniatis (Procced. Boston, Soc. nat. liist. Vol. V, p. 21-22. 1854).
(i) lieitrag zur Anatomie von Ucterolis EInenliergii i^hzungsh. d. math. nat. Acad. zu Wicn. lUi .\1I, p. 396-399. 185i).
(5) Uistniogische Bcmerkiingen iiber den Poli/ptents Uirliiri'l Tat.) (Zeitscli. f. wiss. Zool. T. V, p. 10-71. 1851).
(()) Annlomisclie Bvschrcibung des Geliirns von Kdipfenartigen Nil-IIeclit (Mormynis Cyprinoides L.). — Leipzig,
1 Taf. (1X51).
(7) Undersôkningar af Nervsijstemet lins Rockan {Raja clava(a) (Ofvers. afFinsk. Vel. Soc. Foiiiandlgr. 2, p. 10-11 et
24-25. 185.^).
(8) L'eber den electrischen ^"erven des ZItlenvehrs (Zi'itsch. f. wiss. Zoolog. T. Vi. p. 1 i0-li2. 1855).
(0) Ui'ber das electrische Organ von Mormijrus dorsalis. (Beiii-iite ûlier d. verliaiidli;r. d. Gess. f. Deford. d. Naiurwis.
zu Freiburg. llcft. 2, p. 170-178. 1850)..
30 - INTRODUCTION.
A l'égard du développement des Lamproies, A. Mùller a signalé un caractère tiré de la confor-
mation rudimentaire du cervelet de ces animaux (1).
Dans un travail de Remak, travail dépourvu de planches, il est traité de la structure des
lames de l'appareil électrique de la Torpille et du mode de terminaison des nerfs dans l'épais-
seur de ces lames (2).
De son côté, Goodsir a étudié l'appareil électrique des Torpille, Gymnote, Malaptérure et Raie (3).
Kôlliker, dans son Traité if histologie, se borne à quelques indications touchant le système ner-
veux des Poissons (4).
Schultze, en traçant l'histoire du développement du Petromyzon Planeri, a indiqué le mode de
formation de son système nerveux (5).
H. Mùller, étudiant la structure de la rétine des Poissons et les divers ordres de cellules dont
sont composées les différentes couches, a observé chez l'Esturgeon et certains Plagiostomes des
fibres nerveuses à double contour communiquant par leurs prolongements avec les fibres du nerf
optique. Il pense que ces caractères microscopiques peuvent servir pour la distribution systé-
matique des animaux vertébrés (6).
Dans une description de l'appareil auditif du Petromyzon Planeri et de l'Ammocète, Reich
indique l'origine du nerf auditif, les difiérentes espèces de cellules dont il est composé et les parti-
cularités que présente son mode de terminaison périphérique (7).
Un mémoire de Rilharz contient des faits nombreux sur le système nerveux du Silurus
electricus [Malapterurus electricus, Lacép.), des passages relatifs au système nerveux central (cer-
veau et moelle), au nerf électrique, à la description de l'organe électrique du Malaptérure et à sa
comparaison avec celui du Gymnote et de la Torpille, ainsi que certaines indications louchant le
système nerveux de ces Poissons. Quatre planches d'une bonne exécution accompagnent ce tra-
vail important (8).
E. Faivre déclare avoir vainement cherché le Conarium sur une certaine quantité d'espèces
de Poissons (9).
Un mémoire de M. Schultze est l'exposé de diverses observations faites sur les ampoules et les
autres parties du labyrinthe des Raies, des Requins , du Rrochet et de la petite Lamproie. Schultze
recherche le mode de terminaison du nerf auditif , la nature et les rapports des fibres et des
cellules nerveuses de ces différentes parties (10).
(\)Ueber die Entwickelung der Neunaugen {Mnttev's Archiv, p. 323-339. 1856.— Ann. se uat. , -1= série. T. V,
p. 375-388. 1856).
(2) Ueber die Endcn der Ncrven im clcctrisclicn Onjan der Zitterrochen (Miiller's Archiv, p. 4C7-i72. 1856).
(3) OntlieelectncalApijarutusinTorpedo,Gymnotiis,MalaptcrurusandRaia (Ediii.Med.lJourn.,p.l39-U2-277-282.1856).
(4) Histologie, traduction française, p. 213-2U-303-306-307-309-310-322-323-343-358-359-363 (1856).
(5; Die Entwicklungsgcschichte von Petromyzon Planeri. —Harlem. 1856).
(6) Anntomiscli-plu/siologiscke Uiitersuchungen iiber die Relina bei Menschen und Wirbellhiere (Zeils. f. wiss. Zoo.
P.d Vin, Tal. I et III, p. 1. 1857).
(7) Ueber den feineren Bau des Gehurorgans vom Petromijzon und Ammocetes (Eclser's Ictyologio. Frih. 1 Taf. J857).
(8) Das electrisclie Orgnndes Zilterwelses. Leipzig, mit Taf. (1857).
(9) Du Conarium et des ple.cus choroïdes chez l'homme et tes animaux (Ann. des se. nat. T. 1, p. 72. 1857).
(10) Ueber die Endigumjsweise des Hôrnervcn im LabyrMh (.Mullei's Archiv, 1 Taf., p. 343-381. 1858).
inSTOlUQUE. 31
Leuckart et Pagenstecher ayant étudié l'anatomie de l'Amphioxiis, insistent sur la forme et la
structure de la moelle épinièrc, sur la disposition de ses nerfs et leur mode de distribution dans les
différents organes (1).
Jobert (de Laniballc), après avoir recherché le siège de l'appareil électrique duMalaptérure (2),
a, bientôtaprès, publié le résumé de ses recherches (pii a pour titre : Des appareils électriques des
Poissons électriques (3) .
Au sujet d'observations relatives surtout à la .slruclure de la moelle de la Grenouille, Kolliker
a traité de la moelle des Poissons, affirmant l'existence de tubes nerveux vrais dans les commis-
sures postérieure et antérieure, et signalant en onti-n la présence de libres partant de la pie-mère el
se prolongeant à riiitéricur jusqu'au canal central (4). Cette étude a été suivie de plusieurs autres,
et Krilliker s'occupe de lit terminaison des nerfs dans Vorfjane électrique de ht Tarpille. Il ne
trouve qu'un é[»anouissement nerveux au côté inférieur de chaque septum et les nerfs se dirigeant
librement entre les cloisons jusque dans les loges; il poursuit les dernières terminaisons nerveuses
dans les cloisons de l'organe électrique jusqu'en un réseau terminal dontil donne la description (5).
S'occupant ensuite de Y organe caudal de la Raie commune, il considère la disposition et le mode
de terminaison des nerfs de cet organe comme analogue à celui de la Torpille et constate l'absence
de fdets nerveux dans le corps spongieux (6). Passant à V appareil folliculaire nerveux de Sari, il
confirme ou réfute les données de certains auteurs touchant la structure de cet appareil el la ter-
minaison de ses nerfs; il le regarde comme l'organe du toucher (7). Au sujet des corpuscules nerveux
dans la peau du Slomias barbatus, Kolliker signale dans la couche gélatineuse de la peau de ce
Poisson des corpuscules qu'U juge de l'ordre des organes sensitifs et qu'animent les neris de la
peau (8). Enfin, suivant V épanouissement des nerfs dans la muqueuse olfactive des Plagiostomes, il
reconnaît qu'il n'existe pas de communication entre les fibres olfactives et les cellules épithé-
liales (9).
Dans un nouveau mémoire, Max Schultze s'est appesanti d'une façon toute particulière sur
le mode de terminaison des nerfs dans l'intérieur des lames électriques du Malaptérure, du
Gymnote et de la Torpille (10). Ses observations combattent ou confirment les données de certains
anatomistes sur le mode d'épanouissement des nerfs dans l'appareil électri(|nt>. L'anleur prétend
que le côté négatif de la plaque électrique est celui auquel adhèrent les nerfs. Kn terniinanl. il décrit
la structure de l'organe pseudo-électriqiic de la queue des Raies. Le même auleur a lai-s.'^ un
(1) l'ntersuchuniji'n iibcr nieilcre Secthieré (Mûller's Arcliiv, p. 501 el 502. 1858).
('2) Recherches anatomiques sur l'apparril électriijue du M(il(ii)térurc électrique (Compt. rend. AcaJ. se, p. S-IG.
5 juillet I8ÔS).
(3) 1858.
(l) Vorlunfiie Mittheilnnrj nbcr den Bail des Mckenmarks (Zoilscli. f. \v. Zoolo;^. T. IX, § 5, p. !) et II. 1858).
(5) Ui>tcr:ii(chunijcii zur rrrgleichcndcn Gewcbelchre. — Uelter die End'tguntjcn der Nerceii im etectrischen Organe dcr
Zitterroclien (Vei-handlg. der pliys. med. Gessellsch. in Wiiizbourj,'. Rd. 8, p. "2-1-2. 1857-58).
(Gj Ueber das Schwanzorgan dcr gewônnlichen Rochen (Ihid., p. 12-25.)
(7) Appareil folliculaire nerveux de Savi (Ihid., p. 20-28.)
(8) Nerienkorperchen im der Haut von Slomias barbatus. (Mil Ahl).) (lltid., p. 28-31.)
(9) AiisbreituiKj der Nerven in der Geruchsschteimhaut vun Playiostomen (Ihiil., p. 31-37).
(10) Zur Ivcnntniss der eleclrischen Organe der Fische (Ber. iib. die Silzung. der Nalurf. Gessell. zu Halle. Nov. 1857;
dans : Abhaiiai-. der Naliirl'. Vol. IV, p. 17. 1858).
32 INTRODUCTION.
travail important, au point de vue des observations détaillées qu'il contient, sur le mode de termi-
naison des nerfs dans l'intérieur de l'organe (électrique) caudal de la Raja clavata (1).
Dans le même temps, ayant entrepris, sous le rapport hislologique, une étude de l'organe
électrique du Gymnoliis electriciis et du Momyrus oxijrhynchiis, Kupffer et Keferstein ont décrit le
mode de terminaison de ses nerfs et émis quelques données nouvelles relativement à la position de
la plaque électrique (2).
C'est sur leurs données que Ecker rectifie l'opinion qu'il avait émise relativement à la position
de cette membrane nerveuse dans un mémoire antérieur (3), et qu'il se range à l'avis des deux
anatomistes décrivant chez certaines espèces de Poissons électriques la membrane comme étant
située sur le côté antérieur àe. la plaque de tissu connectif (4).
Frey, dans son Traité d'/ustologic, a figuré les cellules nerveuses prises dans les ganglions
périphériques du Gadus loîu, la terminaison probable du nerf olfactif chez le Brochet, et la termi-
naison des fibres nerveuses dans les ampoules auditives de la Baja clavata (5).
Mauthner a décrit la structure intime de la moelle épinière de plusieurs Poissons (Lote,
Truite, Sandre, et particulièrement du Brochet) et s'est trouvé en désaccord avec Owsjannikow sur
quelques points d'histologie (6).
Du Bois-Reymond publie une courte note du professeur Ranzi concernant la direction de la
décharge du Silure électrique du Nil. D'après les observations de Ranzi, les pôles de l'organe
électiùque seraient situés à la queue et à la tète de l'animal et le courant serait dirigé de la tête à la
queue, à l'inverse de ce qui se passe chez le Gymnote. C'est par des expériences directes que Ranzi
est arrivé à ce résultat (7).
On doit à E. Reissner une étude fort complète de la texture de la moelle de la Lamproie fluvia-
tile L'auteur examine en détail les enveloppes de la moelle et celle des divers éléments qui
composent cet organe. Il traite longuement des ordres de cellules dont est formée la substance
grise, de leur nature, des rapports de ces cellules soit entre elles, soit avec les fibres de la substance
blanche, soit encore avec les racines des nerfs. Les fibres de la substance blanche sont aussi étu-
diées avec soin. Deux planches facilitant l'intelligence du texte sont jointes à ce travail fort remar-
quable au point de vue de la structure du système nerveux central des Gyclostomes (8).
{{) Ziir Kenntniss des den electrischen Organen vcncandten Schwanzorganc von Raja clavata (Mûller's Arcliiv,
p. 193-214. 1 Taf. 1858).
(2) Untersuchungen uber die electrischen Organe von Gymnotus electricus und Mormyrus oxyrhijnchus (Henle und
Pfeufer Zpilsch. f. ration. mcJ. I!J II, Ileft. 3, p. 341-356. 1858).
(3) Untcrsuchung zitr Ichtyologie (Freiliurg. 1857).
(4) Ueber das eleclrisclie OrganderMormyn (Mil na.f.)(ïienchle d. Naturf. Gess. Fri))urg. Bd I, p. 472-477.1858).
(5) Traité d'histologie et d'hislochimie. 1" étlit. allem. (1859). — 3" édit. allem. Leipzig (1870). — Trad. française.
Paris (1871).
(6) Untersuchungen iiber den Bau des RUckenmarks der Fische (Silzungsber. d. Wien. Aiiad. matli. pliys. cl. Bd XXXIV,
p. 31-36. 18.59); à part Wicn. (1859).
(7) Zur Geschichtc der Entdcckiingen amZitterwelse (Malapterurus electricus). (Xvdi. f. Anat. u. wissen. Med. herausge-
geben voii l)' Reichert et du IJois-Ueymond, p. 210-212. 1859).
(8) Beitrdge zur Kenntniss vom Bau des RUckenmarks von Petromyzon fliiviatiUs (Mullcr's Arcliiv et du Bois-Reyinond,
p. 545. 1860).
HISTORIQUE. 33
En 1800, Matteuci'i communique à l'Académie, des sciences un Mémoire résumé dans
les propositions suivantes : « Le pouvoir électromoteur de l'organe de la Torpille existe indé-
pendamment de l'action immédiate du système nerveux. Ce pouvoir augmente notablement et per-
siste ainsi augmenté quand on a excité plusieurs fois les nerfs de l'organe de manière à obtenir un
certain nombre de décharges successives (1). »
La même année, A. Moreau réussit à pratiquer la séparation des deux faisceaux de fibres
motrices et sensibles dans toute la longueur dos nerfs chez les Raies et les Squales (2).
M'Donnel, en traçant la monographie du Lepidosiren annectens, ne fait que confirmer les données
d'Owen touchant cet animal. Les particularités de son système nerveux l'engagent ;i en faire un
ordre spécial qui tiendrait sa place entre les Poissons et les Batraciens (3). — Le même auteur a
publié la description d'un organe qui se trouve chez la Raie commune et qu'il croit analogue à l'or-
gane électrique de la Torpille. Il est arrivé ;i cette conclusion par la dissection des nerfs qui chez
la Torpille se rendent à l'appareil (4) .
Une description assez succincte des différentes branches du nerf vague et les résultats d'une
série de recherches expérimentales sur les fonctions du nerf latéral, des branches de la région pala-
tine et du rameau cardiaque ont été fournis par Hoffmann (5).
La structure générale et intime des organes des Poissons électriques a été l'objet d'une élude
de la part de Schultze (6).
Un travail semblable a été entrepris par Hartmann sur le Mormyrus oxyrhynchus , la Tor-
pédo marmorata et le Malapterurns electricns (7) .
On cite de L. Stieda une étude de la moelle épinière et de quelques parties du cerveau chez le
Brochet (8).
Lereboullet a donné un aperçu de la formation embryonnaire de l'encéphale et de la constitu-
tion des cordons rachidiens chez la Truite, poursuivant la comparaison chez le Brochet et la
Perche. Deux planches accompagnent le texte; plusieurs figures sont consacrées au cerveau et
à la moelle allongée (9).
Après avoir mentionné les recherches de Leydig sur la question, Schultze examine l'origine
des nerfs qui se rendent au système des canaux muqueux de la tète et à ceux de la queue, la struc-
ture de ces canaux, le trajet des fibres nerveuses dans les cellules épithéliales où elles effectuent
(1) Pouvoir électromolcwr de la Torpilla (Compl. rcml. Acad. se. T. L, p. 918-920. 21 mai 1860).
(2) Recherches anatomiqiies et phijsiologiques sur lex nerfs de sentiments et de mouvement chez les Poissons (.\nn. se.
nat., 4» sci-ie. T. XllI, p. 380-382. 1800).
(3) Description of Lepidosiren annectens (Natural. Iiist. Uev. Vol. 7. 1800). — Notiz iiber Lepidosiren annectens (Zeilsch.
f. wiss. Zool. Bil X, p. .iOO-ll I, .1 Taf. (1800).
(4) On Ihe Organs which in Ihe common Rai/ are homoloyous ait h the clcclrical Unjans of thc Torpcdo (Proccedings
of the Royal Irisli. Acad. Vol. II, p. 302. 1800).
(5) Beilrdge zur Analomie iind Phi/siolni/ie des \erviis vagus bel Fisrhen (1 Taf. Oicsson. 18(10).
(0) Ueber den feinercn Ikm der electrischen Organe der Fische (Vcrhaiullg. des .Nalurhist. Voreiii. dcr preuss. Rhein.
T. XVII. Sitzungber, p. 15. 1800.)
(7) liemerkiiiigen iibcr die electrischen Organe der Fische (Airli., Rois-Reymond, p. 6ii>-070. 2 AW). 1801).
(8) Ueber das Riichenmarclc iind einzelne Theile des Oehirns vun Esox Lucius (Inaugural. Ahliaiull. Dorpat.niit. 2 Taf. 1861).
(9) Recherches d'embryologie comparée sur le développement de la Truite, du Lézard et du Lymnée. Première partie :
Embrgologiedela Truite commune (Ami. se. nat., l' série. T. XVI, p. 113-190. ISfil, n T. XIX, p. 5. 1803).
5
34 INTRODUCTION.
leur terminaison. Il conclut de ses observations et du mode spécial de terminaison des nerfs qu'il
signale dans l'appareil muqueux à l'existence d'organes spéciaux des sens (1).
Un mémoire du même savant a été adressé en réponse au travail d'Hartmann. Ce dernier avait
mis en doute les résultats publiés précédemment par Schultze au sujet de la structure des organes
électriques. Schultze examine successivement l'organe électrique de la Torpille, du Malaptérure,
du Mormyre, et signale les erreurs dans lesquelles son antagoniste est tombé. La question rela-
tive aux terminaisons nerveuses est traitée avec les détails qu'elle comporte (2).
La même année, dans une réplique très vive et ne s'occupant qu'incidemment du système ner-
veux, Hartmann revient sur les Poissons électriques précédemment étudiés (3), puis il donne une
bonne étude du mode de terminaison des fibres du nerf acoustique dans le labyrinthe d'un certain
nombre de Poissons osseux (Brochet, Perche, Gremille, Sandre, Lote, Silure, Tanche et autres
Cyprins) (4).
Marcusen regarde les circonvolutions du cerveau des Mormyres comme un organe particulier
qui ne serait pas partie constitutive du cerveau. Sa description est suivie de considérations sur la
fonction présumée de cet organe et sur les rapports probables de sa couche interne fibreuse avec les
racines du nerf auditif (5).
S'adressant aux Poissons électriques, A. Moreau institue une série d'expériences sur les nerfs
électriques de la Torpille et constate l'absence de courants centripètes (6).
En même temps, Eilh. Schultze mentionne quelques faits relatifs au mode de terminaison des
fibres nerveuses dans l'oreille interne de très jeunes Poissons [Perça eiGobius){7), et suit le mode
de répartition des organes cyathiformes sur les différents points du corps de plusieurs espèces de
Poissons, étudiant ensuite la structure de ces organes, le rapport de leurs éléments avec les
fibres nerveuses et ajoutant quelques remarques sur leur fonction présumée (8).
La question du mode de terminaison des nerfs dans les diverses parties de l'oreille interne est
reprise par G. Lang. Ses recherches ont été faites sur un certain nombre de Cyprins (Barbus
fluviatilis, Squalms dobula, Cypriniis carpio, Mus melanotus) (9).
Un opuscule d'Owsjannikow contient une description du cervelet des Poissons. L'auteur
indique les différentes couches qui composent cet organe et étudie leurs éléments et les rapports
de ces éléments entre eux. Ces recherches ont porté sur les Poissons osseux (Perche, Brochet,
Sandre, Brème) (10).
(1) Vebcr <Ue Ncrvcnendifiung inden sogenanntcn Schli'imkanàlcn devFische und iiber entsprechendi! Organe des durcit
Kiemcn athmende Ampkibien (1 Taf.) (Mûller's Archiv, p. 759. I8(il;.
(2) Ueber die electrischen Organe der Fische. (Rcicliert et du Bois-Reymoiul. Archiv, p. 170-480. 1862).
(3) BerncrkiDigen iiber die electrischen Organe der Fisvlie- (fiilichert et du Bois-Reymond Arcli., p. 7(32-772. 1862.)
(i) Die Ëndigungsweise der Gehurncrren im Labyrinthe der Knochenfische. (Mûller's Archiv. 2 Taf, p. 508-526. 1862.)
(5) Note sur un organe particulier du cerveau des Mormyres. (Compt. rend. Aead. se. T. IJV, p. 35. 1862).
( ) Recherches sur la nature de la source électrique de la Torpille et manière de recueillir l'électricité produite par
l'animal. (Anu. se. nal. i' série, T. .VVIII, p. 5. 1862).
(7) Zur Kenntniss der Endigungsiveise der Ilornerven bel Fisclien und Amphibien. (Miiller's Archiv. p. 381-385.
mit. Abb. 1862.)
(8) Vebcr die bêcher (ùrmigen Organe der Fische, (Zciisch. f. w. Zool., mit 1 Taf., T. XII, p. 218-222. 1862).
(9) Dus Gchôrorgan der Cyprinoiden mit besonderer Berucksichtigung der Nervcnendapparate. (Zeitsch. f. w. Zoo).,
T. XIII, p. 303-315. mit 1 Taf. 1863).
(.10) Ueber die feine Structur des Kleinkirns der Fische (Lu en 1863} (Bull. Akad. se. St-Pétersb. T. VII, p. 157-166. 1864.)
HISTORIQUE. 35
De son côté, Maulhncr, dans une étude sur la structure intime des éléments du système nerveux
des Vertébrés, s'est occupé de la moelle épinièrc du Brocliel. Quelques figures concernant les cellules
et les fibres nerveuse-; de ce type, de la Sole et de la Truite accompagnent le travail (1).
Un mémoire de Mayer, précédé d'une courte introduction historique, comprend une descrip-
tion anatomique du cerveau des Poissons et un essai de classification fondée sur les caractères de
l'encéphale. Ce mémoire est accompagné de sept planches comprenant de nombreuses figures do
cerveaux (2).
Kutschin a laissé sur le système nerveux central des Cyclostomes, des études remarquables au
point de vue histologique. Tous les éléments qui entrent dans la composition de l'axe médullaire
ont été soumis à une minutieuse analyse (3).
C'est en réponse à cet écrit et après avoir rappelé les résultats obtenus par Kutschin relative-
ment à la structure de la moelle épinière des Lamproies, qu'Owsjannikow expose ceux qu'il a obte-
nus lui-même sur la moelle épinière des Poissons osseux, résultats qui ne modifient d'une façon
essentielle ni les données de Bidder ni celles de l'école de Dorpal (Stieda) concernant les cellules
nerveuses et leurs prolongements (4).
A cette époque, les fonctions de l'encéphale des Poissons ont été l'objet d'expériences de la
part d'E. Baudelot. Ces expériences ont été faites sur l'Épinoche et ont porté successivement sur
les fonctions des lobes antérieurs, des lobes optiques, du cervelet et de la moelle allongée (5).
Dans un long Mémoire, SeiTCs s'est préoccupé de la composition et de la structure de l'encé-
phale du Lépidosiren pour arriver à la détermination de ses affinités. L'organisation de cet
animal semble à l'auteur participer à la fois de celle des Reptiles et de celle des Poissons (G).
En 1864, a paru dans son ensemble le grand Mémoire de Marcusen sur les Mormyres dont un
extrait avait été publié dix années auparavant (7).
Stieda a donné l'histologie du cervelet chez le Brochet, la Perche et quelques Cyprins. En
étudiant la structure intime de cet organe, il distingue trois couches et poursuit la distribution des
fibres nerveuses qui les parcourent. Cette étude se termine par la réfutation des opinions relatives
aux corps ganglionnaires et à leur passage dans les fibres nerveuses médullaires. L'auteur conchit
à la similitude des éléments du cervelet et à l'analogie de leur disposition chez tous les Vertébrés (8).
— Celte même année vit la publication d'un dernier écrit deWymann sur le développement de la Raja
Bâtis et de son système nerveux (9).
(I) Beitrai/e zur mihercn h'enntniss dcr morphologischen Elcmcntc des Ne rvcnsy stems (Denkschriften ilerK.K. Akademie
Jer Wiss. m Wien. Maili. nal. Classe. 15. XXI. i8G3).
(-2) Ueber den Bail des Gchirns dcr Fische (Acad. Caîs. I.oop. Nova Acia, \\\. 18(U). — Dresden (1863).
(3) Ueber den Bail, des Mckenmarkes des Neunauges ("2 ïaf.). Kasaii.-Diss. iiiaug. 1863 (Schuitz's Arcliiv f. mik. Anal,
nd. II, p. .525. 1860).
(i) Ueber die Inauguraldissertation des Herrn D' Kutschin dos Mckcmnark der Neunaugen betreffoid, ncbsteinigcn
Beobachtungen lilier dasRiickenmarlc der Knoc lien fisc lie uiid aiuL'rcr Tliierc von Oivsjannikoff (Bull. se. Saiiit-Pélersbourg.
T. Vil, p. 137-115. 18(il).
(5) Recherches expérimentales sur les fondions de l'encéphale des Poissons (Ami. se. nat. T. 1,5'" série, p. 105-1 1"2. 1864).
(Cl) Recherches sur quel<[Hcs [loinls de l' organisai inn du LciiidoMrcn annectens (llcviu- de Zooi. T. XV, p. 371. 1801).
(7) La famille des Mo rmijres {iU'in. Acad. se. SaiiU-Pélersboiiii^. 5 pi. T. VII, n» l. 1801).
(8) Zur vergleichenden Anatomie und histologie des Cerebelliim (mil Taf.) (Arch. 1. Auai. u. l'Iiys., p. 107. 1864).
(9) Observations on the development of Raja batis^Uém. Ae. si-., p. lil-i 1. 1864).
36 . INTRODUCTION.
M. A. Moreau cite une expérience faite dans le but de prouver que le son se produit chez cer-
tains Poissons sous l'influence des nerfs. Il décrit chez le Zeus Faber et le Grondin les dispositions
anatomiques de la vessie natatoire et les résultats fournis par l'excitation des nerfs qui s'y ren-
dent (i).
Dans un écrit relatif à l'organe auditif de la Lamproie de rivière, Owsjannikow étudie la
moelle allongée au point de vue histologique, l'origine des fibres acoustiques, du nerf acoustique
accessoire et du nerf facial. Il décrit ensuite les parties constitutives de l'oreille interne et le
mode de terminaison des nerfs dans les ampoules, les rapports des fibres nerveuses avec les cellules
et leur mode de distribution dans les cellules épithéliales (2).
En vue d'une note de Max Schultze relative aux lobes électriques de la Torpille (3), nous citons
certain travail de Deiters qui mérilj&rait d'être consulté par tout investigateur qui entreprendrait
des recherches sur le système nervei^ central d'un Vertébré quelconque (4).
UlchtijoJofjie de Duméril donne certaines indications sur les nerfs dos Poissons (5). Le
chapitre relatif à la sensibilité comprend un exposé des caractères du système nerveux cen-
tral, quelques remarques sur le système nerveux périphérique ainsi que sur les nerfs des organes
des sens (6). Au texte se trouvent jointes des figures du cerveau de la Raie bouclée {Raja clavata),
de l'Ange {Squatina vulfjaris), de l'Emissole {31ustelus vulgaris), de l'Aiguillât {AcantJdas vidgaris),
de la Torpille {Torpédo marmorata), de la Brème et du Congre.
L'ensemble des observations fournies par M. Robin sur l'appareil électrique des Raies tend
à prouver que cet appareil remplit une fonction de même nature que celle dévolue aux organes de
structure analogue des autres Poissons électriques. Le travail a été fait au point de vue de la direc-
tion de la décharge. L'auteur a indiqué le mode de distribution des nerfs et le mode de termi-
naison des tubes nerveux (7).
Au mois d'avril 1865, Hollard publia l'extrait d'un travail ayant pour titre : Recherches sur la
structure de l'encéphale des Poissons et sur la signification homologiqne de ses dijjcrentes parties.
« Je pense, dit l'auteur, que les lobes inférieurs des Poissons sont leurs corps striés, les lobes supé-
rieurs creux des couches optiques, et les antérieurs des hémisphères réduits à la région du quadri-
latère et à celle de Vinsida. » Quant aux petits tubercules situés à l'intérieur des lobes creux, il les
nomme tubercules géminés et les regarde comme analogues des quadrijumeaux (8). L'année sui-
vante, il développa ces mêmes idées dans un nouveau travail sur le développement des organes
encéplialiques des Poissons (9).
Le Traité d'histologie comparée de Leydig renferme de nombreuses indications relatives au
système nerveux des Poissons (10). Outre les indications concernant les cellules des Requins, l'union
(1) Sur la voix des Poissons (Compt. rend. Acad. d. se, p. 436. 1861).
(2) Ueber das Gehôrorgan von Petromyzon fluviatilis (Mém. Acad. se. Saint-Pétersbourg. T. VIII, n° 7, mit. Taf. 1864).
(3) Page. "36, noie i.
(i) Vnlevsucinuujen uber Gchirn uml Riickenmark des Menschen und dcr Saiigethiere (1865).
(5) Histoire naturelle des Poissons ou Ichthyologie générale (1865 à 1870).
(6) Tome 1", cliap. II, p. 05 à 127.
(7) Mémoire sur les phénomènes et la direction de la décharge par l'appareil électrique des Raies (Ann. se. nat.,
p. 342-316. 1865).
(8) (Gompl. rendu. Acad. d. se. T. LX, p. 708. 1865).
(9) Nouvelles reclierclics sur le développement de l'encéphale des Poissons (Compt. rend. Acad. d. se, p. 747-748. 1866).
(10) Traduction française. Paris (1860).
HISTORIQUE. 37
des cellules yanglioniiaires avec les libres nerveuses, le parcours el la leniiinaisoii des fibres
nerveuses qui méritent une mention particulière, on trouve encore des aperçus louchant la
slruclurr du système nerveux central, des détails assez étendus sur les organes du tact, sur le
système nerveux latéral, sur les organes électriques, et des remarques relatives aux nerfs de l'odo-
rat, di' la vision, de raudilimi, de la vessie natatoire etaux nerfs cardiaques.
Des leçons de M. Viilpian sur la physiologie comparée du système nerveux renferment des
données assez étendues relatives aux Poissons. La leçon 34'= est consacrée à l'anatomie et à la
physiologie du système nerveux de cette classe de Vertébrés. On y lit la description de la conforma-
tion extérieure et intérieure de la moelle, la description de l'encéphale des Poissons osseux et car-
tilagineux. Vient ensuite un examen des fonctions de l'encéphale. On trouve encore dans le cours
de l'ouvrage un certain nombre de faits relatifs soit à l'anatomie, soit à la physiologie, par exemple
des indications touchant les racines des nerfs spinaux et les fonctions de ces nerfs, des aperçus sur
la terminaison des nerfs sensitifs et des nerfs de l'appareil électrique, sur la conformation extérieure
et intérieure de la moelle épinière, enfin des observations sur les tubercules (juadrijumeaux, le
cervelet et les hémisphères (1).
Dans un Traité sur l'anatomie des Vertébrés, Owen a consacré une partie importante au sys-
tème nerveux des Poissons. Après des considérations générales, il aborde l'étude de l'encéphale
à un point de vue comparatif chez un certain nombre d'espèces. La moelle allongée et les appen-
dices secondaires sont désignés sous le nom (V épcncéphale ; les lobes optiques sous celui de mésen-
céphalc; les lobes cérébraux proprement dits, de prosencéphale, el les lobes olfactifs, de rhinen-
céphale. L'auteur décrit les nerfs olfactifs, leur disposition variable dans de nombreux genres, les nerfs
optiques, leurs particularités de volume, d'origine et de croisement, les particularités de disposition
des nerfs moteurs chez la Morue, la Raie et la Torpille. Après de courtes observations sur le nerf
acoustique, il passe à l'examen du nerf vague, du nerf latéral dont les multiples variétés de divi-
sion et de distribution sont décrites dans de nombreux genres, enfin, à la description du nerf spinal
et à la disposition du nerf grand sympathique, aux organes du toucher, de la, vue et de l'audition. Il
termine par des considérations sur la fonction auditive. La dernière partie est consacrée à la des-
cription de l'appareil électrique de la Torpédo Galvanii et du Gymnote et à l'indication des différences
qu'il présente chez ces deux espèces au point de vue analomique et de ses elfets physiques. Le
même appareil est étudié chez le Malaptérure et \e Mormi/rus lon<jipennis {"2).
Dans un livre consacré à l'histoire générale des Poissons (3), M. E. Blanchard a présenté la
descri|ili(iii de, leur système nerveux. Son altenlidu s'est portée luul particulièrement sur l'encé-
phale dont il élucide Fanalomie et la physiologie (4).
Un auteur, Hôrschehnann, a laissé inie thèse sur l'anatomie dtî la lanLiue des Poissons (5).
Les expériences de M. Deit sur la Lamproie ont éclairé quelques points de la physiologie de ce
(1) Leçons sur la physiologie générale et comparée du système nerveux. 1800.
(2) On theAnatomy of Vertebrates. Loiuloii. Vol. I, p. ^208--290-'2y7-300, et p. 3-20-32 1-3-25-32G, etc. USlil!}-— < Système
nerveux des animaux à sainj froid. »
(3) Les Poissons des eaux douces de la France. Paris, 1800.
(i) Du système nerveux, ii 10, p. 71-82.
(5) Ein Beitrag zur Anatomie der Zunge der Fisclie (liiauguraldisserlalion. Dorpat. 1866).
38 INTRODUCTION.
Poisson. Un fait intéressant est la suppression presque immédiate des mouvements respiratoires,
les mouvements généraux persistant. Les nerfs pneumogastriques sont donc ici les premiers atteints,
à l'inverse de ce qui a lieu chez les autres Poissons (1). — Lemême savant a, dans une note, exposé le
mode de terminaison des nerfs cutanés des diverses parties du corps de l'Amphioxus. Celui des nerfs
de la face lui a présenté une particularité. Ces nerfs, aboutissant à des corps celluleux ovalaires,
semblent indiquer une fonction spéciale. A la terminaison antérieure de la moelle est attribué le
rôle d'un encéphale (2).
Un mémoire de Kowalewsky a pour objet le développement de l'Amphioxus pendant les
diverses phases embryonnaires. L'auteur signale l'époque de l'apparition dos filets nerveux et leur
mode de terminaison dans les cellules épithéliales, contrairement à l'opinion d'autres auteurs; il
indique la préparation à laquelle il a eu recours pour ses expériences (3).
Des recherches du docteur A. Oeffinger fournissent la description du cerveau desMormyres et la
comparaison de la grandeur de l'encéphale avec le crâne et même avec le corps tout entier.
L'organe cérébral particulier aux Mormyres est étudié chez les Moi^myrus elonr/atns , M. dorsalis,
M. oxyrlnjnchus, M. loni/ipeimis, M. Bané. Il en résulte une classification des Mormyres fondée sur
les caractères de l'encéphale (4).
Au sujet de la membrane auditive de l'Homme, M. V. Odenius s'est occupé dans une certaine
mesure de la terminaison des nerfs de l'audition dans les ampoules auditives des Poissons (5).
Un travail d'Owsjannikow sur VAmpMoxus lanceolatiis donne, après l'exposé rapide des rap-
ports du système nerveux avec la cavité vertébrale, l'étude de sa structure intime (6).
On trouve dans un Mémoire de F. E. Schultze quelques indications s'adressant au mode de
terminaison des fibres nerveuses dans les couches superficielles de la peau des Poissons (7).
E. Baudelot a prouvé chez le Merlan l'existence d'une branche particulière du nerf pathé-
tique (8). Dans une autre note, il a signalé chez le Merlan l'existence d'une branche anastomotique
qui s'étend de la racine postérieure du trijumeau vers la racine antérieure du pneumogastrique, en
passant en dehors du nerf acoustique auquel elle envoie quelques filets. Cette branche est consi-
dérée comme l'homologue du faisceau récurrent qui chez les Cyprins s'étend du trijumeau vers le
pneumogastrique et vers le premier nerf spinal (9). — La même année, Baudelot rectifie une erreur
de Cuvier et de Stannius touchant la disposition du nerf latéral chez la Perche. Il élablit que la
branche superficielle de ce nerf n'est point, comme l'a figuré Cuvier, un cordon simple qui s'éten-
drait d'une manière uniforme jusqu'à l'extrémité du corps, mais que cette branche est le résultat
(1) Noie sur quelques points de la physiologie de la Lamproie (Petromyzon marinus) (Ann. se. nat. p. 371-373. I8G7).
(2) Sur l'Ampliioxus (Conipt. rend. .\cad. se, p. 36i-3r)7. 18(17).
(3) Eiitwirkcluiifjsfjcschichte des Ampltioxus Itinceolittus (.Mit 3 Taf.) (Méra. Acad. Saint-Pétersbourg. T. \I, 1' série,
11° 4. 1867-68).
(4) NcAie L'iilersuchuvfien iihcr dcn Bau des Gi'hirns vom Nilhecht (Mûller's Archiv, p. 713-732, avec 1 Taf. 1807).
(5) Ueberdnx Epitliel der Maculœ-acusticœ bcim Mcnsciien. (Arcliiv. f. mik. Anat. von M. Schultze. T. III, p. 125. 1867).
(6) Ueberdas Centralncrvensyslem des Amphioxus lanceolatus (1 Taf.) (Saint-Pétersbourg. Acad. se. Bull. XII. 1867.)
(7) Epithel-und Driisen-Zellen. (Arch. f. mikr. Anat. T. III, p. 137-203, mil. Taf. 1807).
(8) De la iliierminutiou liomoloyiquc d'une branche du iicrf palhélique chez le Merlan (Bull. Soc. se. nal., Strasbourg,
et tirage à part. 1808).
(9) Observation relative à une branche anastomotique des nerfs trijumeau et pneumogastrique chez le Merlan (Bull.
Soc. se. nat., Strasbourg, et tirage à part. 1808;.
HISTORIQUE. 30
de ruiiioii (le plusieurs branches secondaires qui naissent de distance en dislance du tronc principal
et se reiilbrci'iit de iiianirre à l'oi-iiicr un iii'il' coiiliiiii. Al»ni-(l;iiil cii-iiili' la i|ih'sli(iii des Iidiiiologies,
Baudeliit iiioiilrt' qui' li' iicrriaténil du pneumogastrique peut être considéré conime l'honiulogue de
la branche moyenne des nerfs spinaux (1).
Quelques pages d'un mémoire de F. Boll (2) sont consacrées à l'étude des terminaisons des
libres nerveuses dans les anqioidcs de Lnren/ini (3); l'auteur admet que chaque ûhra nerveuse
perd peu à peu sa gaine extérieure el que le cylindre d'axe se subdivise en librilles qui se mettent en
rapport avec un épilhélium spinigère tapissant le fond de l'ampoule.
Krause s'élani occujm'' de rechercher la terminaison des nerfs dans les muscles de la Gre-
nouille, assure avoir obtenu des résultats analogues sur les Poissons (Brochet) (4).
Dans un mémoire sur le développement des Poissons osseux (5), KupfTer a donné (pielqucs
indications très brèves touchant le développement du système nerveux central (G).
Des recherches de Stieda sur la structure du système nerveux central des Poissons osseux con-
stituent l'un (les plus importants travaux qui aient été publiés sur le sujet. Il y est traité des
éléments qui entrent dans la composition du système nerveux central et périphérique, de la struc-
ture intime de la moelle épinière, de l'encéphale de la Lote {GadKS loUi), des caractères extérieui's
de chacune des parties de l'encéphale et de leur texture intime. Les caractères extérieurs et
intérieurs des j)iincipales parties de l'encéphale du Brochet sont particulièrement examinés, l'encé-
phale de la Perche et de plusieurs Cyprins servent de termes de comparaison. S'efTorçant de saisir
les homologies des différentes parties de l'encéphale des Poissons osseux dans une comparaison
avec 1rs autres Vertébrés, Stieda passe en revue les opinions émises à ce sujet (7).
On possède un court mémoire de Bureau qui résume l'état des connaissances acquises par les
travaux de Matteucci, de Savi et de M. Bobin; on y affirme, d'après les expériences personnelles de
l'auteur, les résultats des études de ces savants sur le mécanisme de la fonction électrique chez la
Torpilli', le Gymnote et le Malaplérure (8).
Une étude de Micklucho-Macklay, datant de ISôS, donnait une nouvelle inter[)rétatiun du cer-
veau des Poissons, interprétation basée sur l'embryogénie (9). — Macklay l'a développée dans un
mémoire plus étendu en 1870(10). Examinant le mode de formation du cerveau chez les Téléostiens
et les Ganoïdes, puis comparant le cerveau d'un jeune Sélacien avec cchii d'nn rmluyon de chèvre,
il conclut à l'homologie de chacune des parties de l'encéphale. Il considère le cervelet comme
(1) Considérations sur le Irnnc latéral du iiflrf pneumo{iastrii]uc clw: U's Poissons {KuW. Soc. se. nat., Strasl)ourg-, et
tirage à part. 18(iS).
(2) Uic Lormzinïschen Ampulkn dcr Selachier (Aicli. 1'. niilu-. Aiiat. v. Max Scliulizo. liil IV, mit I Taf. p. 375-390.
1868).
(3) Pages 387-390.
(i) Ucbcr die Nervi'n-Endiriiinii inncrlialli der motorischcn Endiilattrn (MiilliM-'s Arcliiv, p. (UO-tîlS. I8(î8).
(5) Bcobuclilungen iibcr die Entwicklitng dcr KnochenjischcnKXvdxis f. iiiik. .\iiat.,ii)it 3 Taf. T. IV, p. iî09-:272. 1868).
(G) Pages 212-218.
(7) Stiidicn iihcr das centrale Nerrcnsiisteni dcr Knochenfisclicn. (Zeit. f. wiss. Zool. T. XVIII, p. 1-70. 2 Taf. 1868).
(8j li.rpo'ic aiiatomi(jiic et plii/siotorjiiiue (1S(I8).
(9) Beitrag zur vergleiclienden Anatomie des Gclurns (lena, Zeitscli., p. 553-569. 1868). — Vorlaûf. .Miiiiieil (Mit Al)l).).
(10) llcitriïije zur verglcichenden Xeurologie der Wirbelthiere. — 1. Das Gchirn dcr Selachier. — U.Das ilittclliirn dcr
Ganoiden. Iii-l»., mit. Taf. Lei|izig.
40 INTRODUCTION.
tubercules quadrijumeaux, les lobes optiques comme lobes du troisième ventricule. Le cervelet des
Sélaciens serait représenté par la lame transversale du cervelet.
En poursuivant l'étude de la branche operculaire sur divers Cyprins, Baudelot a été conduit
à reconnaître que les fibres qui la constituent proviennent non d'une source unique, mais bien de
deux et quelquefois de trois sources dilFérentes, savoir : de la racine antérieure du pneumogas-
trique, de la racine postérieure de ce même nerf et du nerf trijumeau. Il donne des détails sur le
trajet de ces divers faisceaux d'origine et sur les conséquences que l'on peut en tirer au point de vue
morphologique (1).— Dansuneautre étude, le même auteur s'est occupé de la branche moyenne des
nerfs spinaux, au sujet de laquelle il fait connaître un certain nombre de particularités non encore
signalées. Chez le Nase, le Chabot et divers Cyprins, au lieu d'une seule branche moyenne pour
chaque paire spinale, il en a observé deux: l'une, volumineuse, naissant de la racine antérieure;
l'autre, très grêle, naissant de la racine postérieure. Ces deux branches issues de la même paire ne
s'unissent pas entre elles. Il est ainsi démontré que la formation d'un nerf mixte est produite par
l'union de la branche moyenne postérieure d'une paire avec la branche moyenne antérieure de la
paire suivante (2) .
Reconnaissant, comme d'autres anatomistes, trois zones concentriques dans l'épaisseur du
cervelet, Baudelot a en outre appelé l'attention sur les grandes cellules de la zone moyenne. Il fait
remarquer que toutes ces cellules présentent deux pôles dont les prolongements ne sont point sem-
blables (3).
Le développement embryonnaire de l'Esturgeon a été l'objet d'une étude faite en commun par
Kowalewsky, Owsjannikow et Wagner (4). L'un de ces savants, Owsjannikow, a fait semblable
étude sur le Petromijzon fluviatilis et indiqué le mode de formation des diverses parties de son sys-
tème nerveux (5).
Le docteur Hasse a entrepris de trouver chez les Poissons les parties identiques de l'appareil
auditif des autres Vertébrés. S'appuyant sur les indications fournies par les nerfs qui se rendent à
cet appareil, il considère les diverses parties, chez ce groupe d'animaux, comme répondant aux
stades embryonnaires d'organisations plus élevées. Il explique les différences apparentes que pré-
sente l'appareil auditif des Plagiostomes relativement à celui des autres Poissons par les phases du
développement (0).
Un mémoire de F. Fée sur le système latéral du nerf pneumogastrique des Poissons contient
l'esquisse rapide de la distribution du pneumogastrique et l'étude du système latéral dans trois
types de Poissons osseux : le G:irdon, le Brochet et la Perche; l'exposé des modifications que pré-
(1) Observations sur les origines de la branche operculaire du nerf latéral du pneumogastrique chez quelques Poissons
(liuU. Soc. se. liai., Strasb. et tirage ù part. 1869).
(2) Sur une branche des nerfs spinaux observée dans quelques types de Poissons (Bull. Soc. se. nat. de Strasbourg. 1869).
(3) Observations sur la structure intime du cervelet des Poissons osseux. (Cuil. Soc. se. nat., Strasbourg. 1869).
(V) Die Entivickelungsgeschichte der Store. (Lu le 17 Juiu 1869). (Hull. Aead. se, Saint-Pétersbourg, p. 317-325.
1869).
(5) Die EntwicMungsgeschichte dcr Flussneiinaugen {Petromyzon fluviatilis) (Lu le 17 juin 1869). (Bull. Acad. se.,
Saiiit-rélersbourg, p. 325-329. 1869).
(6) Bemerkungen ilber dus Gehororgan der Fische. (Verbandl. d. l'Iivs. Medic. Gessell. in Wûrzbourg. Baiid I,
p. 92-104. 1869).
IIISTDIIIQUE. 41
sente chacune des branches du système latéral dans les Poissons osseux, ganoïdes et cartilagineux,
enfin des considérations anatomiques sur le plan général du système latéral dans la série des ani-
maux Vertébrés et une appréciation des opinions émises relativement à son rôle physiologique (1).
Une particularité jusiju'alors ignorée a été mise (îii évidence par les recherches de Baudelot.
Il a été reconnu, chezhi Perche et l'Epinoche, que chacune des extrémités du faisceau postérieur de
la commissure de Ilallcr alxmiii a un petit noyau particulier de substance nerveuse parfaitement
(léliniité, siliir dans Fépaisseur du pédicule du lobe inférieur. Ce noyau nerveux contient de petits
groupes de cellules nerveuses multipolaires et des fibres nerveuses fines. On en voit émerger plu-
sieurs faisceaux de substance blanche. L'un de ceux-ci plonge dans le lobe inlérieur correspon-
dant, un second va se perdre dans la base du renflement semi-lunaire du même côté, un troisième
se porte en avant, fournit quelques fibres au nerf optique et se confond avec la substance blanche
qui borde en arrière le troisième ventricule (2).
D'autres recherches de Baudelot portent principalement sur la matière fondamentale granu-
leuse des centres nerveux. 11 a été constaté que le tissu des lobes antérieurs renferme une nmltitude
de globules ganglionnaires de volume très inégal et pourvus de prolongements polaires (3).
Le travail sur l'anatomie comparée de l'encéphale des Poissons que Baudelot avait présenté
à l'Académie des sciences a été publié sans l'atlas en 1870. Il comprend une introduction histo-
rique, une étude anatomique des différentes parties de l'encépliale, une discussion relative à la dé-
termination de ces parties, des considérations sur la valeur des caractères tirés de l'encéphale au
point de vue de la classification (4).
Dans le môme temps, Ciaccio a exposé les caractères des plaques électriques et leur structure
intime. Selon lui, les plaques inférieures qu'il nomme, plaques nerveuses reçoivent la terminaison
des nerfs, et le réseau terminal de ces plaques est l'analogue de la terminaison des nerfs moteurs
des muscles striés (5).
Quelques observations relatives à l'Amphioxus ont conduit C. B. Reichert à suivre le mode de
terminaison des fibres nerveuses dans l'épaisseur de la peau de la tète et de la queue de ce Pois-
son (6).
Dans une étude sur les organes sensitifs de la ligne latérale, Schnltze traite avec détail du
mode de terminaison des fibres nerveuses dans l'intérieur des renflements qui représentent les
organes sensitifs découverts par Leydig (7).
Babuchin, après avoir étudié le mode de développement de Forgane électrique dans la Raie et
(\) Rerheivhes sur le système latéral du nrrf pneumoanstrique des Poissons (Mém. Soc. de Strasbourg, i pi.,
p. 129-^201. IHOil).
(2) Observation sur un petit centre nerveux qui se trouve en rapport arec le fui^ceau postérieur de la commissure de
llaller chez l'Epinoche (Bull. Soc. se. iial. de Strasbourg. 1869).
(:î) Recherches sur la structure intime des centres nerveux chez les Poissons osseux (Itull. Soc. so. iiat., Strasbourg, 1870)_
(4) Étude sur l'anatomie comparée de l'encéphale des Poissons (Mém. Soc. se. nal., Strasbourg. T. VI. 1 pi. ISTOi.
(5) Intcrno al finale distriliaimento di nervi nell' organo elettrico delta Torpedine (Torpédo Narlcc Hosso)^ S. Rioliardi
c G. Canestrini Vrcbivio pcr la Zoologia, rA,iatoniia c laFisiologia.il' série, vol. 11, l'asc. 1 (1870). — (Compte rendu par
I''. lioll, dans fieutralblaltf. d. iiied. Wissuns. 1,S73).
(()) Zur Anatomie des liranchiosta Inbrinum (lleicliert et du liois-Keyiuoud, Arcliiv. p. 755-758. 1870).
(7) Vctier die Sinnesorgann der Seitenlinie bei Fischen und Amphibien i\\rU. I. uidir. .\iial. von M. Schuitzc. Bd VI,
p. 02-83. 3 Taf. 1870, et Arcii. Zool. exp. Notes et lievue. 1872).
4-2 INTRODUCTIOiN.
la Torpille et signalé l'existence de ganglions à l'origine des nerfs électriques de la Torpille adulte,
cherche la signification morphologique des plaques électriques (1).
Dans un mémoire sur le système nerveux central des Vertébrés, Stieda combat les détermina-
tions de Micklucho-Maclay sur le cerveau des Poissons par l'exposé de ses travaux personnels sur
le cerveau des Poissons osseux. Dans un chapitre de l'ouvrage, traitant de la comparaison des nerfs
cérébraux avec ceux de la moelle épinière, Stieda s'appuie sur les preuves que lui en ont fournies les
Poissons pour affirmer l'existence des nerfs sensitifs supérieurs (2).
Peu de temps après, le cerveau et la moelle épinière de la Raie sont soumis à l'analyse du pro-
fesseur de Dorpat (3), tandis que le tube médullaire des Poissons osseux est étudié dans son déve-
loppement par Schapringer (4).
Dans un Manuel iVanatomic des Vertébrés de Huxley, on trouve au chapitre relatif à la classe
des Poissons quelques aperçus sur le système nerveux de ces animaux considéré dans chacun des
grands types (5^.
Gegenbaur s'est livré, dans un travail spécial, à l'étude des nerfs cérébraux de VHexanchus
qriseus et de leurs rapports avec les nerfs spinaux. Il s'est occupé longuement des modifications du
squelette crânien comme ayant une grande influence sur la transformation des rapports d'origine
des nerfs. Les faits observés l'amènent à un nouveau mode d'interprétation du squelette crânien
chez les Vertébrés (6). — Il a développé ces premières idées dans un travail sur la comparaison des
nerfs cérébraux avec le squelette crânien. Ce travail offre, après quelques considérations générales
sur l'étude du système nerveux, la description détaillée des nerfs de l'Hexanchus, sorte d'introduc-
tion au chapitre où se concentre l'intérêt par l'ensemble de considérations touchant l'interprétation
des nerfs crâniens envisagés dans leurs rapports avec les nerfs spinaux et avec le squelette cépha-
lique. Les vues de l'auteur, prenant leur point d'appui dans la théorie transformiste, méritent l'atten-
tion sinon par la certitude du moins par l'originalité (7).
M. Pouchet a institué une série d'expériences sur le rôle du système nerveux dans les change-
ments de coloration que présentent certaines espèces de Poissons. Il résulte de ces expériences que
le mécanisme physiologique par lequel ces Poissons « prennent la couleur du fond sur lequel ils
vivent » a son centre dans le cerveau et son point de départ dans les impressions produites sur la
rétine par le milieu ambiant, le cervetiu transmettant ces impressions jusqu'aux chromoblastes de
la peau par l'intermédiaire des nerfs. Les observations ont porté sur la petite Blennie, sur une
espèce du genre Gohius et sur le Turbot (8).
(1) Entwickcluny der ctectrischen Organe und Bedcittung der motorisclien Endplatten (Ceniralblatt. f. d. meJ.
Wissensdi, p. 211-257. 1870).
(2) Studien iiber das centrale Nervcnsijstem der Wirbelthiere (Zeitsch. f. wiss. Zool. Taf. 17-20, p. 273-i5fi. 1870).
(3) Notizie preliminnri sul cervello e sul medullo spinale délie Raje (Rendiconto délia R. Acad. délie scieiize fisiche
e maternai, di Napoli. Dér.embre 1871).
(i) Ueher die Bddumj des Mediitlarrohrs bel den Knochenfischen (Zitzungsb. d. Wieii. .\liad. der Wiss. 2 .\blli.
Bd LXIV. 1871).
(5) A Maniial nf llie Anatomij of Vertebraled Animais. ri'Cliap. 1871. (Trad. frniK,'. 1875.)
(6) Uchprdieh'opfnertenvonHexfincliusiuidilu-Verhdlt.nisszur«Wirbcltlii'oriedesSchàdelsy>{7A'\tsd\.\ena,\<.i91-^60A^Ti)-
(7) Verglcichinuj der Kopfncrven mit Beziehung auf das Kopfsguelctl (Llnlersuebuiigeu zur vergleiclieiideu Aiiatomie
der Wirbelbicre. Leipzig. 3'" Heft., p. 264. 1872).
(8) Du rôle des nerfs dans les changements de coloration desPoissnns (Lu à l'Acad. des se, 16 octobre 1871) (Journ. do
l'analomie et de la physiologie de l'homiiie et des aiiiiiuiux. T. Vlll, p. 71-7i. 1872).
IIISTOIUQli;. 43
Dans un travail relatif à lu siiiuiinv du conarium chez les difFérents types de Vertébrés (1),
Hagemann traite très brièvement du coiiariidii des Poissons (2).
Owsjannikow a communiqué certains faits relatifs à des organes du tact nouvellement obser-
vés chez les Poissons. Il a Irouvé à certains endroits de la lètc du Slerlet, dans les barbillons et
la peau de la lèvre, des organes spéciaux dont il donne la (lcs(ri|)liiiii. Il a a|ii'riu anssi la relation
des nerfs avec les éléments de ces organes (8).
L. de Sanctis émet à l'égard des Tor|)illes des considérations sur la terminaison et les rapports
des fibres nerveuses avec les noyaux de la phupie électrique. Dans la partie relative au développe-
ment embryonnaire, de Sanctis indique le mode de formation de l'organe électrique et le suit dans
ses transformations successives. Il considère tout l'organe comme une formation de la couche ger-
minative médiane et la substance des plaques pseudo-électriques de la Raie, ainsi iph' les plaques
électriques de la Torpille comme substance connective servant de tissu de suppoil à l'extension des
nerfs (4).
M. Jobert, voulant établir que, chez les Poissons, les barbillons, les tentacules et certaines
parties des nageoires sont des organes actifs du toucher, cherche les preuves de son opinion dans
l'étude anatomique des nerfs qui se rendent à ces appareils. Les barbillons mous on ligides
reçoivent des branches du trijumeau qui, dans ceux-ci, acquièrent parfois un volume considérable.
Les pseudo-barbillons {Ophidlam) reçoivent deux branches spinales, la branche latérale du triju-
meau et un rameau du glossopharyngien. L'auteur signale chez le Mulle l'existence d'uu rameau
qui unit le nerf du barbillon au Irijumcau dont il forme la branche diti' ladrale. 11 constate
aussi l'anastomose du nerf vague avecla branche latérale. Dans les nageoires, les nerfs se disiri-
buent suivant un mode uniforme. Les rayons destinés à l'exercice actif du tonclier rcçoi\ eu l |»lus
de nerfs que tout le reste de la nageoire et présentent quelquefois, sans modilication de forme ou de
position de la nageoire, une innervation spéciale et une accumulation des papilles cupulilbrmes
et des organes ovoïdes. Ces observations ont été faites sur les genres Barbeau, Gade, Loche,
Trigle, Mulle, Merlan, Vmhrhm, Carpe, Motclle, Silure, Goujon, Upeneus, Pliijcis et Oitlii-
diuiH (5).
M. L. Ranvier étudie la structure intime des nerfs de la Raie et de la Torpilli', iuiliipiaul pour
chacune d'elles, en les comparant, la forme et les dimensions des tubes nerveux. 11 .■-uit le> lemu-
naisons de ces tubes jusque dans les plaques de l'organe électrique de la Torpille dans le but de
faire ressortir la distribution des gaines des nerfs et leur signification histologique (6).
(1) Ueber den Bau des Conarium (Miiller's Arcliiv, p. 1211-151. IS72).
(2) Page i53.
(3) Ueber neue Tastorgano beini Sterlet iZeilscli. f. wiss. Zool. T. \.\ll, p. 2'J2. 1X72). — Sitzungsber. der zoolopriseli.
.Abth. der III. Versam. russ. Nalurf. in Kief milst'Hi. voii 1\ Kowaleswky.
{'i) Ëmbnjoijcnia dcgli organi elcltrici délie Torpedini e deglt organi pseudo-eicttrici délie Itajc { i Tali.) ( I872i. — Aiti
délia H. .\ca(l. dclle scienze fisiclie e mateinat. di Napoli (1872). — Coiiipt. rend, par F. Boll, dans Ceiilralblatl f. d. iiied.
Wissens. (IS73).
(5) Études d'anatumtc comparée sur les organes du toucher citez divers Mammifères, Oiseaux, Poissons et Insectes.
(Ami. se. liât., 5« série. T. XVI, av. pi., 1872).
{(>) Des étranglements annulaires et des segments interannulaires chez les Raies et les Torpilles. (Coiiipi. rend. Acad. d.
se, p. 1129-1132. 1872).
U IISTRODUCTION.
Nous nous bornons à la simple mention des Eléments de zoologie où Claus, vu la nature
élémentaire de l'ouvrage, n'a pu traiter du système nerveux des Poissons que d'après les au-
teurs (I).
On doit à Oellacher l'exposé d'une série d'observations sur les premiers développements de
l'axe médullaire (2).
E. Baudelot signale cbez les Gadus pollachius, Gadiis molva el Lota vulgaris l'existence d'un
rameau ascendant du pathétique, analogue à celui qu'il avait découvert chez le Gadus merlungns
et décrit dans un mémoire antérieur (3).
Dans un travail d'IIoyer sur les nerfs de la cornée (4), on trouve un certain nombre d'obser-
vations relatives aux Poissons (5).
Stieda a de nouveau, dans un Mémoire (6), réfuté les vues émises sur l'encéphale des Poissons
par Micklucho-Maklay (7), vues acceptées par Gegenbaur dans la seconde édition de ses Éléments
d'anatomle comparée. La même année, il se livre à des i-echerches sur la structure de la moelle de
plusieurs genres de Raies (ToryWo, i?«yrt, Tryf/ou) et de Squales (Sq. Mustelns et Sq. Galeus).
Après avoir donné quelques détails sur les caractères extérieurs de la moelle, l'auteur aborde l'étude
de sa structure intérieure (8).
On possède de Max Reichenheim un travail important sur la structure des lobes électriques de
la Torpille. L'auteur débute par une esquisse historique de la question; il étudie ensuite avec
détails la structure des lobes électriques au moyen de coupes faites sur leur trajet (9).
Francesco Todaro a fourni quelques observations sur les caractères et le mode de terminaison
des fibres nerveuses dans les papilles de la muqueuse bucco-branchiale (10).
Une étude de R. Arndt sur les terminaisons nerveuses dans les muscles striés, embrasse un
araïul nombre de faits concernant les animaux Vertébrés et Invertébrés ('Jl). Des recherches du
même auteur sur les corps ganglionnaires du nerf sympathique s'étendent à l'ensemble des Verté-
brés. Parmi les Poissons étudiés, on cite le Dellone vulgaris el la Perça fluviatilis (12).
Boll a fourni certains détails sur la terminaison des nerfs dans les lames de l'appareil élec-
trique de la Torpille (13) et a fait une série d'expériences très variées sur le système nerveux de ce
(1) GruniJziige der Zoologie (IS72).
(2) Bcilniye ziir Etitwicklunijsgi'schichte dev Knoclieti/îsche nacli Bcobachtungi'u am Bachforellencie (Zeitscli. f. wiss.
Zool. 2" i.iivlie. T. Wlll, cli:i|i. IV et V, p. 31-66, mit Taf. 1873).
(3^ Noie sur un rameau dorsal du nerf pathétique chez les Gadcs (Arcli. Zool. expér., notes et revue. T. Il,
p. 41. 1873).
(i) Veber die Nerven der HornhanI ( Ai-rli. f. iniKr. .\nat., aver pi. T. IX, p. 220. 1873).
(5) Pages 250-2.JI.
(6j Ueber die Deuluiuj der einzelnen Theile des Fischgehirns (Zeit. f. \v. Zool. T. XXIll, p. 143-150. 1873).
(7) 1868 et 1870.
(8) Ucbcr dcn Ban des Riickeumarkes der Rochcii imd der Haie (Zeitseh. f. wiss. Zool., mit Al)b. T. XXIll, p. 434-
442. 1873).
(9) Beitrâgc zur Kenntniss deselcctrischen Centratargans von To/'pt'rfo (Mfiller's Ai-eliiv, mitïaf.,p. 751-759. 1873.)
(10) Les organes du goût et la muqueuse bucco-branchiale des Sélaciens (Arch. Zool. exp. Lacaze-Dulliiers, avec 1 pi.
T. II. p. 531-558. 1873).
(11) Untcrsuchungen ûljer die Endigung der Nerven in den quergestreiften Muskelfasern (Arcliiv f. niil<r. Anal. T. IX,
p. 553-565. 1373; Poissons, p. 547-552).
(12) Untersuchungen ûber die Ganglienkôrper des Net-vus sympathicus (Aicliiv f. milir. Aiiat., mit 1 Taf. T. X, p. 208-
211. 1 873-7 i).
(13) UieStrncktur deretectrischen Ptallen von Torpédo (,\rcliiv f. .Mihr. Aiiat. T. X. 1 Taf., p. 101-121. 1873-74).
111. M uni OLE. 4")
Poisson (1). L'exposé de ces expériences est suivi de considéralions anatomiques sur le mode de
lerminaison des nerfs dans les plaques électriques.
Un autre travail de Boll sur l'histologie et l'histogenèse de l'organe nerveux central a fourni
aussi des indications relatives aux Poissons (2).
Après son étude sur la Torpille, Boll, poursuivant une recherche analogue sur les plaques élec-
triques du ^lalaptérure, s'est également occupé du mode de terminaison des fibres nerveuses dans
ces organes (3).
Dans MU mémoire sur la l'acuité ([u'onl certains Poissons de produire des sons, Dufossé con-
sidère les nerfs de l'appareil auditif des Saurels, les nerfs des muscles intercostaux des Lyres, ceux
qui se rendent aux muscles de l'apjjareil vésico-pneumatiquc des Dorées, du Dactyloptère et du
Perlon (4).
Gcgenbaur dans son Manuel (ranatomie comparée a consacré (5) quelques pages aux organes
des sens des Vertébrés et implicitement des Poissons (6). Les faits qu'il expose sur le système ner-
veux de ceux-ci ne sont que le résumé succinct des travaux spéciaux sur le sujet. Un point de
vue original cependant, est l'opinion de l'auteur sur certains nerfs cérébraux. D'après lui, les
nerfs trijumeau, acoiistico-facial Qi vague sont des nerfs priinitils conslruiis sur le type des nerfs spi-
naux duiit il faut les rapprocher. Ils ont chacun une racine motrice et une racine sensitive. Cette
conception relative aux nerfs encéphaliques est en connexion immédiate avec la doctrine de
l'auteur sur le squelette de la tète des Vertébrés. — Dans une édition postérieure du même ouvrage, il
émit relativement à l'encéphale des Poissons une théorie différente de celle qu'il avait adoptée dans
la première (7).
Les résultats obtenus par Rolzius relativement aux terminaisons nerveuses dans l'appareil
auditif des Poissons osseux, dilfèrent de ceux de ses prédécesseurs. 11 n'est pas d'accord avec
Schultze sur la nature des éléments intimes de cet organe. Il considère les cellules à filaments
ou terminaisons nerveuses de cet anatomiste comme des cellules épithéliales indifférentes; ses
cellules basilaires comme répondant aux cellules épithéliales propres des points de terminaison
des nerfs chez les Vertébrés supérieurs; enfin, ses cellules cylindriques ou cellules de soutien
comme la terminaison propre des nerfs auditifs répondant aux cellules auditives des Vertébrés
supérieurs. Les appendices particuliers de l'appareil olfactif d les filaments de l'organe auditif ne
sont unis dans ces deux organes qu'avec les cellules de terminaison nerveuse. Retzius a observé la
disposition et le mode de distribution du nerf acoustique dans le labyrinthe des Poissons suivants :
Esoces, Percoïdes, Pleuronectes, Muiénides, Cyprinides, Salmonidés et Ganoïdes (8).
(1) BeUvaije ztir PhiisioUxjie von Torpi'do (Roiciiort's et ilii liois-Reymond, Arcliiv, p. 7(3-102. 1873).
(2) HistiuUiijie ttnd UhlUiijenef^e (1er nervuscn Cunivalorymic (Arciiiv IVir Psyciiial. ii. NcrvenliiMiiiîii. 2 Taf.) Rerlin (1873).
(3) Die Struktur der electrischen Plalten ron Malaptenirus {.\rch(.m\kv. .\iiai., I T.if. T. X,|i. 212-251. 1873-7i).
(4) Recherches sur les liniits et les sons expressifs que font entendre les Poissons d'Europe et sur les onjanes produc-
teurs de ces phénomènes acoustiques ainsi que sur les appareils de l'audition de plusieurs de ces aHimrti/.r (.\iiii. des se.
iKit., 4 pi., 5' série. T. XI.\-XX. 187i).
(5) Grundziige der rcrgleichendcn .[natomic. Leipzig (1870). — Manuel d'anatomie comparée. Traduction française
di! Vofc'l. Paris, 1874).
(6) 2° partie, 7<' division.
(7) Manuel d'anatomie comparée. (Traduction française do C. Vogl. 1874).
(8j Gehorlaburinlh der Knochenfischc Oonvii. Zoo), de Gervais, IV, p. I7'J-I84. Slockliolm. 1875).
46 IiNTRODUCTION.
Jackson a décrit les différentes parties de l'encéphale de VEcIiijnorhiims spuwsus, l'origine, le
trajet et le mode de terminaison des nerfs cérébraux et des nerfs spinaux (1).
Balfour a étudié le développement des nerfs spinaux dans les trois espèces suivantes d'Élas-
mobranches : Sci/Uium, Pristiurus et Torpédo. La similitude du mode de développement des
racines postérieures des nerfs spinaux et des nerfs du crâne lui a paru établir l'identité des relations
morphologiques entre ces nerfs. Un point sur lequel l'auteur appelle l'attention est l'homologie
probable de la commissure unissant les extrémités dorsales des racines nerveuses postérieures
avec la commissure des branches du nerf vague. Celle-ci est ensuite constituée par leur jonction
commune avant de se rendre à la moelle allongée (2).
Une étude histologique sur la structure des centres nerveux des Plagiostomes a été faite par
M. Viault. Les différences que lui ont présentées les éléments pris isolément lui ont paru moins
porter sur la nature intime que sur la forme, les proportions et le rapport numérique des éléments
entre enx. Il estime que les résultats obtenus sont d'une importance capitale pour établir l'homologie
véritable du cervelet et pour démontrer la fausseté de l'opinion de Micklucho-Maklay et de Gegenbaur
relativement à cet organe. L'auteur fait rentrer les Poissons dans le type cérébral des autres Ver-
tébrés, regardant leurs lobes optiques comme les tubercules quadrijumeaux de ceux-ci et les
lobes inférieurs comme le tuber cinereimi (S).
Huxley a, dans un écrit, traité de la constance d'origine de la quatrième paire nerveuse et de
l'argument en faveur de la détermination communément acceptée des lobes cérébelleux et optiques
chez les Requins et les Raies (4).
Dans un travail sur la structure intime et la disposition des différentes parties du cerveau des
Poissons, Fritsch se range à l'avis de Gegenbaur et de Micklucho-Maklay d'une part, de l'autre à
celui de Slieda, pour l'interprétation du cerveau moyen et du cervelet (5).
BoU est revenu sur les terminaisons nerveuses dans l'organe électrique de la Torpille. Il veut
établir que les ramifications à la périphérie ne s'anastomosent ni entre elles ni avec des fibres
nerveuses émanant d'autres troncs (6).
Wilder a étudié le développement de la partie antérieure du cerveau des Requins et des Raies.
L'observation de la structure des lobes et eriira olfactifs et de la position des hémisphères l'ont
amené à modifier, relativement à ces parties, les déterminations adoptées jusque-là (7). Il s'est
aussi occupé dans un mémoire, de l'encéphale de la Chimère; après en avoir donné la description
(1) The braiii and cramai nervcs of Ecliynorhinus spinosits, ivith notes on the otlicr viscera (Jouni. of Aiiat. ami
Phjs., 1 pi., p. 75. 1875).
("2) 0/1 Ihc devclopmcnt of tlie spinal nerves in Elasniohranch Fislicf (l' . li. Soc. \.\1V., p. 13l-loO) (.Vhst.) 1875-1876).
(3) Recherches histolofiiques sur la structure des centres nerveux des Plaijioslomes. (\\xh. Zoo]. Expùr. de M. Lacaze-
Dulhiers, i pi. T. V, p. U\-b'lH. ISTll).
(4) On tkc constancy of origin of the fourlh pair nf nerves as on argument for the commonly accepted détermination
ofthc cercbellnm and oplic lobes of Shitrks iind Skates. L'a publisheil roiiiarks upou llir pi'ouiliiit,' |i.ipiT, at lliu iiit'e(in({ of
Ihe Am. Ass. tos tlie aJv. science, of at liulfalo (I87G).
(5) Ueber dcn feincren Ban des Fischgehirns (Akad. IScrliii, p. "Iti-i'J. I87ii).
(G) Ncue UntersKcliinu/en iiber die Strncklur iter el.cctrischen Plalten von Torpédo (Reichcrl ei du Bois-Ueymoiul, Arch
f. Anat. Phys. u. Wis. .\led. Taf. VllI, p. '.0-2-17:1. I.S7(i).
(7) Note on the decelopment and liunulogics of the anterior Brain-mass nilli Hliarks and Skate'i (Ain. .louni. se. Ml,
p. 103-IOG. 1870j.
lll.STOHIULH. 47
anatomiqnc et signalé les particularités que lui mil |iivse,nlées certaines parties de cet organe,
l'auteur s'csl livré à des considérations morpliologiques et taxonomiqucs. Considérant la structure
du cerveau, il fait drs lluldcéiilialcs un groupe spécial distinct ilc celui des Plagioslomcs (1).
Kowalewsky a cntrcpiis réccnnucnl de nouvelles études sur le développement enibryoïmaire de
rAmphioxus. 11 espère par la connaissance du mode de formation de son système nerveux, éta-
blir un |)riiicipe de conii)araisiiii entre celui des Vertébrés et celui des Annéliile>. Les résultats
obtenus le conduisent à penser que les syslènnîs nerveux de ces ordres d'animaux m/ >nnt lioniulo-
gues que considérés à un point de vue général et analogues seulement dan- leurs détails (2).
Le développement tunbryonnaire du tube niédullairi! de la Lamproie a été étudié par E. Cal-
berla. Ce tubi' pioviendrait du leuillet germinatil' primitil' supi''iieur '."i).
Revenant sur la question des homologies relativement à la structure du système nerveux central
dans difïérsnles classes d'animaux, Fritsch signale les modilications rpw présentent chez les Pois-
sons les régions du cerveau (4). Il continue cette étude dans un mémoire spécial qui comprend une
description des parties du cerveau des Poissons et une partie d'aualomie microscopique. Les
observations recueillies le conduisent à établir les homologies de ces parties avec les parties
correspondantes des Vertébrés supérieiu-s. Le cerveau antérieur secondaire (sccondare Vorderhirn)
répond aux liémisphères (S<ïr«/w>H); le cerveau antérieur primaire (/«7w«/v' Vunlcr/iinn à un cer-
veau imparfaitement développé et est désigné sous le nom de lobe central [Slammhirn); le cerveau
postérieur (//«H /er/<«/'«) conserve la signification que lui donnent les auteurs. Les deux premières
divisions du cerveau sont considérées comme une fusion persistante du cerveau antéricni- primaire
(Slummhirn) avec le secondaire (SlirnJiirn). Enfin, le cerveau intermédiaire {ZwixchcnJiini) répond
au cerv(det {Klciii/iini) (5).
(1) On tlic brain of Chimœra )iionstrosa [V. Ac. Pliilad., p. -H'J-^lhO. 1877j.
(2) Wciterc Studien iiher die Enlwichclungsgcschichtc des Amphioxus lanceolatus, nebst cincm Bcitrage ziir Homologie
des Nervcnsijslews der Wiiniicr mid U'irlic'.tliiere (Scluiltze, Arcli. fin- niiliro5CO|iisi-li. Anat., T. Xill, p. .'81--J01. Mit. Taf. 1877).
(3) Zur Entirichl/niij des McduUarrolii-cs nnd der Cliorda dursalis der Teleostieriini derPetromyzonten (.Morpii. Jalir
Bucii. T. III, pi. XI-XIII, ]). 22(;-'270. 1877).
(1) Ueber Homoloijien im Bau des centrnien Nervensystems bei verschiedenen Tlnerdassen (Arcli. Anal, uml Pliys., du
Bois-Rejmoiid, p. 578-580. 1877).
(5) Untersuchungcn iiber den fclneven Bun des Fischgehirns mit besonders Beriicksichtigung der llomologien bei
onrfcrji Wirbelthier-classen (.Mit Taf. lierliii. 1878).
SYSTI^Mi: NEIIVEUX DES TOISSONS
DESCRIPTION r.ÉNÉnALE DU CERVEAU
Lorsqu'on ouvre le crAiie des Poissons osseux, on reconnaît qu'en général le cerveau ne
remplit qu'iniparraitemciil la boîte crânienne, la cavité étant comblée par un tissu clhilain;
1res lùclie dont les mailles emprisonnent une matière huileuse plus on moins abondante. Toute-
fois, il existe à cet égard des différences très prononcées : ainsi, chez certains Poissons, tels
que le Merlan, la Lotc, le Brochet, le cerveau remjjlit presque entièrement la cavité du crâne, et
la matière cellulo-graisseuse est peu abondante; chez d'autres espèces, au contraire, comme la
Carpe, la Tanche, le Saumon, les Cyprins en général, le cerveau est enfoui profondément au-des-
sous de la couche de tissu graisseux. Si l'on déchire ce tissu sous l'eau, on voit aussitôt dos goutte-
lettes d'une huile limpide s'en échapper et venir (lotter à la surface; cette huile est ordinaire-
ment incolore, que^iuefois elle est de couloui' rosée. Chez le Congre, le tissu graisseux qui
environne le cerveau est blanchâtre et d'une consistance assez ferme. Chez les Squales et les Raies,
le cerveau n'occupe qu'une partie de la cavité du crâne dont le reste se trouve rempli par une
sérosité plus ou moins épaisse.
Les dimensions relatives du cerveau par rapport à la cavité du crâne varient aussi avec l'âge.
Chez les très jeunes Poissons, le cerveau remplit complètement ou à peu près la cavité céphaliqne,
il n'y a pas de tissu graisseux interposé. On peut aisément s'assurer de ce fait en examinant de
jeunes Saumons qui viennent d'éclore ; la voûte du crâne est appliquée sur la masse cérébrale, tandis
que chez les adultes elle en est très séparée. On peut en conclure que le cerveau ne croît pas dans
la même proportion que les autres parties du corps, fait bien facile à vérifier; il suffit de prendre
deux poissons dont l'un est d'un volume double de l'autre, on verra que le cerveau du premier est
loin d'atteindre le double de celui du second.
Outre le tissu graisseux dont je viens de parler, le cerveau est enveloppé de plusieurs mem-
branes: l'une, extérieure et assez résistante, répond à la dure-mère, l'autre ; beaucoup plus délicate
et appliquée immédiatement sur l'encéphale, représente la pie-mère. Je ne puis décider s'il existe
une membrane correspondant à l'arachnoïde.
La dure-mère tapisse la paroi du|crâne; c'est une membrane assez résistante et offrant des
couleurs en général variées du(!s an pigment qu'elle lenfernu'. Parfois ce ])igmeiit est noir; chez
certains Poissons, le Urochet parjjxcmple. Il i'oiine un [liquclé nuancé de noir, di' jaune et d'or.
50 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
La pie-mère s'aperçoit aisément à cause de ses nombreux vaisseaux; elle adhère au cerveau d'une
manière assez intime pour que, sur des Poissons frais, il soit difficile de l'isoler ; elle s'enlève au
contraire, sans effort, sur des préparations qui ont séjourné quelque temps dans du liquide salin (1).
Cette membrane s'étend comme un pont au-dessus du quatrième ventricule, et elle envoie divers
prolongements à l'intérieur du cerveau. Chez le Brochet, elle est mince, transparente, noirâtre par
suite de l'abondance du pigment. Chez les Esturgeons, les Raies et les Squales, le cerveau étant
entouré d'un tissu cellulo-fdjreux très résistant, la pie-mère est moins apparente.
Après avoir enlevé la graisse et les membranes qui revêtent le cerveau, on aperçoit les lobes
de l'encéphale disposés chez les Poissons osseux à la manière d'un double chapelet. En examinant
le cerveau par sa face supérieure, on trouve en ari-ière une saillie impaire et médiane qui recouvre
la moelle allongée, c'est le cervelet; en avant du cervelet, une paire de lobes d'où naissent les
nerfs optiques, ce sont les lobes optiques ou tubercules bijumeaux, toujours creux à l'intérieur.
A l'intérieur, les lobes optiques présentent des renflements qu'il importe de signaler: l'un
d'eux, situé en arrière sur la ligne médiane, a été à diverses reprises considéré par les anatomistes
comme le représentant des tubercules quadrijumeaux; il est ordinairement composé de plusieurs
petites éminences disposées par paires les unes derrière les autres; je nomme ce renflement éitii-
nence lohcc. De chaque côté, il existe deux autres renflements en forme de croissant dont le bord
externe donne naissance à des fibres blanches radiées qui s'étalent sur la face interne du lobe
optique; ils ont reçu le nom de renflements semi-lunaires ou demi-circulaires. Sur le milieu du plan-
cher du lobe optique se trouve un sillon longitudinal. A l'extrémité postérieure de ce sillon, la cavité
du lobe optique communique avec le quatrième ventricule au moyen d'un canal qui passe au-
dessous du cervelet et qui a reçu le nom à' aqueduc de Sylvius; je le désignerai sous le nom A' aque-
duc postérieur, par opposition à un autre petit canal que je nomme aqueduc antérieur qui fait
communiquer en avant le lobe optique avec l'espace interpédonculaire. Au-dessus de l'aqueduc
antérieur on voit la commissure antérieure, et à son niveau, l'entrée de Vmfundihuhim. Enfin, sur le
milieu de la voûte du lobe optique, s'étale une lame nerveuse allongée en forme de triangle ou de
quadrilatère ; je la (jualifie de lame commissurale.
En avant des lobes optiques se trouve une paire de renflements solides reliés entre eux par
une commissure blanche très étroite : ce sont les lobes cérébraux ou hémisphères; la commissure
qui les réunit a reçu le nom de commissure inlerlobulaire.
Il existe en général une paire de tubercules olfactifs situés au devant des hémisphères ; dans
quelques cas cependant, les tubercules olfactifs se trouvent portés au sommet des nerfs de l'odorat.
En écartant les lobes optiques des hémisphères, on découvre au fond de l'intervalle qui les
sépare deux pédoncules avancés à peu près parallèlement et que leur situation permet de considérer
comme les pédoncules cérébraux; entre eux, se trouve une gouttière profonde que je désigne sous
le nom d'espace interpédonculaire. Sur le bord supérieur de chaque pédoncule cérébral on aperçoit
en arrière un petit tubercule un peu aplati, désigné par Gottsche sous le nom de tubercule intermé-
diaire, mais pour lequel je préfère celui de tubercule pédonculaire, comme étant de nature à mieux
indiquer ses rapports. Entre les deux tubercules pédonculaires s'étend une commissure transver-
(1) Mélange d'e;ui, il'alun et de sel marin.
DESCKII'TION iJENEUALE DU CERVEAU. 51
sale très mince, la commissum tcmdssima de Gottselie, et pour nous la commissure (prie. On
remarque encore entre les lobes optiques et les hémisphères un petit corps arrondi , la glande
pinéale.
Le cerveau considéré par sa face inlérieurc, on disliiiguc, en allant d'avant en arrière, la face
inférieure des tubercules olfactifs, celle des hémisphères, l'entre-croisemont des nerfs optiques
dont la base présente une commissure transversale, la commissure de Huiler. Plus en arrière
existent deux lobes volumineux, généralement ovalaires, désignés sous le nom de lobes inférieurs ;
ces lobes s'écartent en avant poui- circonscrire un petit espace de forme triangulaire (le triyonum
fissum) sur le milieu duquel s'insère V hypophyse; dtirrièrc celle-ci, entre les deux lobes inférieurs,
se montre un petit appendice vasculo-membraneux, le sac vuscidairc.
Au delà des lobes inférieurs s'étend la moelle allongée. Lorsqu'on en sépare les lobes infé-
rieurs, on aperçoit une commissure transversale ayant la forme d'un X couché en travers; cette
commissure a été désignée par Goltsche sous le nom de commissura ansulata; je la nomme commis-
sure antérieure des pyramides. Enfin, vers l'extrémité, la face inférieure de la moelle allongée pré-
sente une série de fibres transversales recourbées en avant'; je les appelle fibres arciformes.
Les nerfs crâniens sont remarquables par la ressemblance qu'ils offrent avec ce que l'on
observe dans les classes supérieures. La première paire naît des^ tubercules olfactifs, ou, quand
ceux-ci manquent, de l'extrémité antérieure des hémisphères; la deuxième paire émane toujours
des lobes optiques ; la troisième paire prend son origine sur la face inférieure du cerveau, au-des-
sous et en arrière des lobes inférieurs, elle se distribue à tous les muscles de l'œil, moins l'oblique
supérieur et l'abducteur; la quatrième paire (pathétique) naît entre les lobes optiques et le cervelet,
ses fibres se portent au muscle oblique supérieur de l'œil; la cinquième paire (trijumeau) est
formée de plusieurs troncs volumineux qui naissent sur les côtés du bulbe, un peu en arrière du
lobe optique; elle est composée d'éléments moteurs et sensitifs et se distribue à toutes les parties
de la face et aux muscles masticateurs. La sixième paire naît de la face inférieure des pyramides et
se porte an muscle abducteur. La septième paire (facial) est en général confondue avec la cin-
quième. La liuitième paire (auditif) prend son origine en anière et un peu au-dessous de la
cinquième, elle est généralement très volumineuse et composée de plusieurs branches qui se distri-
buent aux différentes parties de l'oreille. La neuvième paire (glossopharyngien) est représentée par
un nerf grêle qui naît du bulbe un pou en arrière du nerf acoustique. La dixième paire (pneumogas-
trique) se compose à son origine de deux troncs séparés et volumineux dont les branches terminales
se ramifient presque en totalité dans l'appareil brancliial.
Après avoir énuméré les diverses parties qui entrent dans la composition du cerveau, je vais
passer à la description détaillée de chacune de ces parties.
52 SYSTÈME NERVEUX DES TOISSONS.
DESCRIPTION DES DIFFÉRENTES PARTIES DU CERVEAU
LE LA MOELLE ALLONGÉE
Chez les Mammifères, les limites de la moelle allongée (bulbe raohidien) sont très nettement
déterminées par l'entre-croisement des faisceaux des pyramides et par le reboi'd inférieur de la
protubérance annulaire. Ces parties n'existant pas chez les Poissons, le terme de moelle allongée
devient une expression vague qu'il est nécessaire de préciser; nous désignerons désormais sous ce
nom la partie renflée de la moelle qui se trouve comprise entre les origines des nerfs trijumeaux
et pneumogastriques inclusivement.
Chez le Brochet, la moelle allongée se présente sous l'aspect d'un renflement conique, de
volume médiocre, recouvert presque en entier par le cervelet et dont le sommet se continue insen-
siblement avec la moelle dorsale (1). Si l'on soulève en avant le cervelet, on met en évidence, sur le
milieu de la face postérieure du bulbe, la cavité du quatrième ventricule; cette cavité, limitée de
chaque côté par un bord épais et arrondi, se continue en arrière avec le canal central de la moelle.
Les parois du quatrième ventricule étant écartées de manière à les étaler, apparaît sur le fond
et de chaque côté du sillon médian un faisceau blanc longitudinal qui se prolonge en arrière à l'in-
térieur du canal de la moelle et se continue en avant sur le fond de l'aqueduc de Sylvius. Ce faisceau
que je désignerai sous le nom de faisceau ventricidaire médian, appartient à la pyramide antérieure.
En dehors et un peu sur le côté du ventricule, on voit un second faisceau longitudinal, légèrement
saillant, formé aussi en grande partie de substance blanche; il s'effde et disparait un peu avant
d'atteindre la limite antérieure du ventricule ; il se renfle, au contraire, en arrière, et se continue
avec la pyramide postérieure (2) en circonscrivant la pointe du quatrième ventricule; je l'appellerai
faisceau ventriculaire latéral.
La face inférieure de la moelle allongée est légèrement convexe ; il y a au milieu un sillon
longitudinal qui fait suite au sillon antérieur de la moelle; le fond de ce sillon est occupé par de
la substance grise, à travers laquelle pénètrent de distance en distance de petits filets vasculaires..
De chaque côté s'étale une large surface occupée par de la substance blanche dont les fibres affec-
tent une disposition légèrement rayonnante. Les plus externes de ces fibres s'inclinent en dehors
et montent obliquement sur les faces latérales du bulbe; quelques-unes se portent vers les origines
du trijumeau ; d'autres se dirigent plus en avant vers la base du cervelet. En arrière, la face infé-
rieure du bulbe présente un certain nombre de fibres blanches transversales dont les extrémités se
recourbent en avant et remontent sur les faces latérales du bulbe ; je leur donne le nom de fibres
arciformes. Nous mentionnerons encore sur cette face inférieure les origines des nerfs de la sixième
paire. Ces nerfs naissent de chaque côté, et un peu en dehors du sillon médian, par une paire de
(1) PI. VII, fig. 1 m, (iff. 2 m. fig. 3.
(2) Chez le Itrociiel, li-s iiyrainides poslérieiires sont très bien marquées ; au voisinage Ju bulbe, elles se rendent d'une-
manière sensible cl se dessinent à la surface de la moelle par un léger relief.
DE LA MOELLE ALLONGEE. 53
filets très grêles qui se réunissent presque aussitôt pour constitiiei- un tronc unique d'un l'nilile
volume.
Les faces latérales de la moelle allongée offrent un irrand inténH à (.'anse du nombre et île Fini-
portance des nerfs qui en émergent. Ces nerfs sont ceux des cinquième, huitième, neuvième et
dixième paires.
La cinquième paire est constituée à son origine par deux racines distinctes : l'une antérieure,
l'autre postérieure; la racine antérieure, d'un volume médiocre, naît immédiatement en arrière du
bord postérieur du lobe optique; la racine postérieure, qui l'emporte beaucoup en vohinie sur la
première, s'insère un peu en arrière (1). Au premier abord on pourrait croire celte racine posté-
rieure formée d'un seul faisceau; en réalité, elle provient de trois faisceaux distincts : l'un très
considérable, qui à lui seul constitue celte branche presque tout entière, les deux autres très grêles
])lacés l'un en dessus et l'autre en dessous du faisceau principal. Pour faciliter la description, je
désignerai désormais ces trois faisceaux sous les noms de faisceau principal, faisceau grêle supé-
rieur, faisceau grêle inférieur.
Voici quels ont été les résultats de mes recherches relativement à l'origine de ces diverses
branches :
La racine antérieure du trijumeau m'a paru constituée par deux ordres de fibres au moins;
les unes se portent en dedans et se perdent dans l'épaisseur des parois ventriculaires; les autres se
réunissent pour constituer un faisceau blanc assez volumineux qui se dirige en arrière dans l'épais-
seur des parois du bulbe, en passant en dedans des origines du nerf acoustique. Ce faisceau s'isole
avec facilité; on voit qu'il se continue en arrière avec le cordon latéral de la moelle.
Les trois faisceaux qui constituent la racine postérieure possèdent une origine différente. Le
faisceau principal m'a paru naître au voisinage de son point d'implantation, car ses fibres se disso-
cient dès son entrée dans la moelle allongée, et se perdent aussitôt dans la matière grise environ-
nante. Le faisceau grêle supérieur est placé sur le bord supérieur du faisceau principal ; ses fibres, au
lieu de s'éparpiller comme celles du faisceau principal à leur entrée dans la moelle allongée, restent
groupées en un petit faisceau très nettement circonscrit et d'une grande blancheur. Ce petit fais-
ceau se porte en arrière et en dedans, et traverse toute l'épaisseur des parois du bulbe pour gagner
l'intérieur du quatrième ventricule. Arrivé en ce point, il se recourbe en arrière et se continue avec
le faisceau ventricnlaire latéral; or, comme ce dernier faisceau émane de la pyramide postérieure
et du cordon latéral de la moelle, il en résulte que le faisceau grêle supérieur est un rameau sensitif.
Le faisceau grêle inférieur pénètre dans la moelle au-dessous du faisceau principal et se porte
directement en dedans dans l'épaisseur des parois ventriculaires; à l'intérieur du quatrième ven-
tricule, il chemine dans le plancher de cette cavité, gagne le bord externe du faisceau ventriculaire
médian, se recourbe en arrière et se confond avec ce même faisceau. L'origine de ce faisceau
indique parfaitement sa nature; c'est un filet moteur, et nous devons le considérer ou comme le
représentant du facial ou comme l'équivalent de la racine motrice du trijumeau chez les Mammi-
fères. Remanpions encore que ce faisceau, aussi bien que le faisceau grêle supérieur, remonte de
Ja moelle et qu'il paraît avoir une origine spinale, en grande partie du moins.
(1) l'I. VII, fig. 2, ' y i", fig. 3 f, fig. i 5 '' ■■", f, fig. 5, i ■' •>" ■•", flg. 8 5 5'.
54 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
Le nerf auditif naît en arrière et au-dessous de la branche postérieure du trijumeau ; il est d'un
volume considérable et se compose toujours de plusieurs faisceaux qui se distribuent aux diverses
parties de l'oreille (1). Les origines de ce nerf sont difficiles à préciser; dès leur entrée dans la moelle,
ses fibres se perdent au milieu de la matière grise environnante, à travers laquelle il devient impos-
sible de les poursuivre. Il est probable que c'est là qu'elles prennent leur origine et que le nerf
auditif est un nerf essentiellement bulbaire.
Le nerf glossopharyngien naît au-dessous et un peu en arrière de la branche antérieure du
pneumogastrique. Ce nerf se compose à son origine de deux ou trois petites racines; l'une d'elles se
dirige transversalement dans l'épaisseur des parois du bulbe, gagne le bord externe du faisceau ven-
triculaire latéral et se confond avec lui (2).
Le nerf pneumogastrique naît par deux racines qui émergent de la moelle allongée, à deux
millimètres environ l'une derrière l'autre (3). La racine antérieure prend une partie de ses origines au
point de la moelle où elle s'implante ; elle paraît aussi recevoir quelques fibres d'un faisceau blanc
qui descend du cervelet et passe au-dessus de son bord supérieur. La racine postérieure naît de la
moelle allongée par trois ou quatre filets grêles, au niveau de l'extrémité postérieure du quatrième
ventricule. Ces divers lilets peuvent être poursuivis à une certaine distance dans l'épaisseur du
bulbe; quelques-uns s'avancent jusque vers la paroi intérieure du quatrième ventricule et se con-
fondent avec le faisceau ventriculaire latéral. J'ai vu l'un d'eux se porter en arrière à la surface de
la moelle et aller se jeter dans la pyramide postérieure.
Chez le Congre {Murœna Conger) , la moelle allongée présente quelques particularités qui
n'existent pas chez le Brochet (4). Le cervelet, qui est très court, ne recouvre plus qu'une portion de
sa face postérieure ; les bords latéraux du quatrième ventricule qui sont séparés chez le Brochet,
se trouvent rapprochés et soudés sur la ligne médiane, où un sillon indique leur réunion. Le qua-
trième ventricule ne communique plus avec l'extérieur qu'au moyen de deux ouvertures, l'une
antérieure, située en arrière et en dessous de la base du cervelet, l'autre postérieure, de forme ova-
laire, située à quelque distance en arrière du cervelet, au niveau de la racine postérieure du pneu-
mogastrique. Lorsqu'on fend la paroi supérieure du quatrième ventricule de manière à pouvoir
étaler ses bords, on aperçoit de chaque côté du sillon médian un faisceau de substance blanche
qui se porte d'arrière en avant sur toute la hauteur du (juatrième ventricule et correspond au
faisceau ventriculaire médian du Brochet. Parvenu à la hauteur des origines du trijumeau, il émet
de son bord externe un groupe de fibres qui se recourbe en dehors et s'enfonce dans la paroi infé-
rieure du ventricule.
En dehors du faisceau ventriculaire médian, on aperçoit un second faisceau blanc longitu-
dinal qui marche parallèlement à lui et forme un léger relief sur la paroi interne du ventricule; il
se recourbe aussi en dehors à son extrémité antérieure et s'enfonce dans la paroi latérale du ven-
tricule; il correspond au faisceau ventriculaire latéral du Brochet. Dans l'intervalle des faisceaux
précédents, on observe des stries blanches formées par de petits faisceaux qui se croisent à angle
(1) PI. vil, ng. 2, 4, 5, 8 8.
(2) PI. VII, fig. 2, i-\ fig. 5 9 '■", fig. 8 K
(3) PI. VII, fig. 2, 4, 5, 8 '"a;.
(4) PI. VI, fig. 1 w), fig. 3 m f, fig. U bff-
DE LA MOELLE ALLONGÉE. 55
droit Cl ronueut une sorte de treillis ii iiiailles (luadrilatères. Les fibres transversales passent d'un
côté à l'autre du ventricule et vont se perdre dans l'épaisseur de ses parois latérales.
La face inférieure de la moelle allongée ne nous a rien offert de particulier. Gomme chez le
Brochet, les origines de la sixième paire sont h quelque distance en arrière des lobes inférieurs, un
peu en dehors du sillon médian. Ciiacun de ces nerfs naît jjar deux petits fdets placés l'un derrière
l'autre, et se confondant en un tronc unique après un cnnrl trajet.
Sur les parois latérales du bulbe, on retrouve les mêmes nerfs que chez le Brochet et dans le
même ordre; il y a tout au plus quehjues légères différences à signaler.
Le trijumeau se compose à son origine de trois branches que je distinguerai en antérieure,
moyenne et postérieure (i). La moyenne est la plus petite; la branche antérieure est un peu plus
écartée du lobe optique que chez le Brochet, sans doute à cause du développement moins considé-
rable de ce lobe. Cette branche antérieure est volumineuse, elle se trouve masquée à son point d'in-
sertion par un groupe de petits faisceaux qui se portent obliquement de haut en bas et d'avant en
arrière vers les origines du nerf acoustique, en passant au-dessous de la branche moyenne. En sou-
levant un peu cette racine, on reconnaît qu'elle s'engage dans une sorte de petit canal creusé dans
l'épaisseur du tissu médullaire; si l'on suit son trajet, on la voit se porter, comme chez le
Brochet, d'avant en arrière, en dedans de la masse de substance grise qui supporte le nerf acous-
tique et qu'elle va se jeter dans le cordon latéral de la moelle. Des fibres de cotte première branche
paraissent aussi naître du bulbe au voisinage de son point d'insertion.
La deuxième branche du trijumeau, la plus petite, occupe l'intervalle (jui sépare la première
branche de la'seconde. A'son origine, elle s'engage comme la première dans une sorte de petit canal
oii il devient facile de la suivre et de l'isoler : elle se porte obliquement de dehors en dedans, tra-
verse toute l'épaisseur des parois latérales du quatrième ventricule, et, arrivée à l'intérieur de cette
cavité, se recourbe d'avant en arrière pour se continuer avec le faisceau venlricnlaire latéral et se
perdre comme lui dans le cordon latéral de la moelle. Si nous recherchons chez le Brochet l'ana-
logue de cette racine, nous la retrouvons d'ime manière évidente dans le faisceau grêle supérieur de
la racine postérieure du trijumeau, puisque ce faisceau grêle, aussi bien que la racine moyenne du
Congre, se continue directement avec le faisceau ventriculairc latéral. Supposons que chez le Brochet
le faisceau grêle supérieur acquière un" volume plus considérable et qu'il descende en avant dans
l'intervalle qui sépare la branche antéi'ieure du trijumeau de la branche postérieure, nous aurons
exactement la disposition qui existe chez le Congre.
La troisième branche du trijumeau est, comme la première, très volumineuse; elle se com-
pose de deux ordres de fibres: les luies ne peuvent être poursuivies au delà du point d'émergence du
nerf, elles appartiennent au faisceau principal; les autn>s se groupent pour constituer un faisceau
blanc trèsdistinct qui se porte en dedans, gagne le plancher du quatiiènic ventricule et se recourbe
en arrière pour aller se confondre avec le faisceau ventriculairc médian. Ce dernier fai.sceau repré-
sente évidemment le faisceau grêle inférieur du Brochet; son origine indique aussi qu'il appar-
tient au système moteur et qu'il correspond soit an facial, soit à la racine motrice du trijumeau.
Le nerf auditif naît en arrière et au-dessous de la branche postérieure du trijumeau; de même
(1) l'I. VI, lig. I 'Mig. 5-,fig. 7-'^", fig. ll-'^", fig. l'I--'-'".
56 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
(lue chez le Brocliel, il parait être essentiellement bulbaire, car ses fibres ne peuvent être poursuivies
au delà de leur point d'émergence (i).
Le glossopharyngien est représenté par un faisceau grêle qui naît au-dessous de la branche
antérieure du pneumogastrique et s'accole à cette branche après un court trajet; en suivant les
ori'Tincs de ce faisceau, on reconnaît qu'il s'enfonce dans l'épaisseur des parois du quatrième ventri-
cule en croisant en dessus le faisceau postérieur de la première branche du trijumeau ; il gagne ainsi
le bord externe du faisceau ventriculairc latéral avec lequel il paraît se confondre en partie (2).
Le pneumogastrique est formé à son origine de deux branches comme chez le Brochet; la
branche antérieure, la plus volumineuse, m'a paru appartenir par le plus grand nombre de ses fibres
à la portion du bulbe d'où elle provient (3). En outre, un certain nombre de fibres s'unissent encore
dans un faisceau considérable de substance blanche qui se porte en avant, au-dessus des origines du
trijumeau, et se bifurque pour former deux faisceaux secondaires, l'un remontant dans l'intérieur du
cervelet, l'autre descendant obliquement en avant au-dessus de la première branche du trijumeau.
Ces rapports du cervelet avec le nerf de la dixième paire me paraissent dignes de l'attention des
physiologistes, car ils n'ont point encore été signalés, je crois, ni chez les Poissons, ni chez aucun
autre animal vertébré. Certains nerfs, sinon tous, ont des origines multiples qu'il importe au plus
haut point de déterminer, si l'on veut introduire quelque précision dans la physiologie du système
nerveux.
La branche postérieure du pneumogastrique se divise, comme chez le Brochet, en plusieurs
faisceaux; la plupart s'enfoncent horizontalement dans l'épaisseur des parois ventriculaires et vont
gagner le faisceau venlriculaire latéral, au niveau duquel ils se perdent.
Pour compléter l'étude que nous venons de faire de la moelle allongée chez le Brochet et chez
le Congre, je me propose d'examiner à présent la composition de cet organe chez un Cyprin, en
prenant pour type de cette étude le Barbeau.
Chez le Barbeau, la forme de la moelle allongée diffère beaucoup de celle que nous avons
signalée chez le Brochet et chez le Congre. En effet, tandis que chez ces derniers, le bulbe se rap-
proche plus ou moins de la figure d'un tronc de cône à sommet postérieur, chez le Barbeau, la moelle
se renfle subitement au niveau de l'origine des nerfs pneumogastriques et acquiert en cet endroit des
dimensions beaucoup plus considérables qu'en aucun autre point de son trajet. Le quatrième ventri-
cule se trouve fermé en arrière, comme chez le Congre, par un pont médullaire. En avant de ce
pont et au-dessous de la base du cervelet existe un orifice qui fait communiquer le quatrième ventri-
cule avec l'extérieur; à la partie postérieure de ce même point, on aperçoit une partie nouvelle,
formée d'un tubercule impair, médian, très volumineux, qui surmonte l'ouverture postérieure du
quatrième ventricule; je le désignerai sous le nom de lobule médian (4). De chaque côté, ce
tubercule se trouve encadré par un rebord saillant qui est formé par le bord supérieur de deux
lobes volumineux, les lobes du pneumoqastriqtie ^5).
(1) l'I. VI, lig. 1 «ellig. 2 8 8.
(2) PI. VI, lig. \ 9 el fig. 7 9.
(3) PI. VI, lig. I I», lig. 2 '0 '«, lig. 12 '0 '»'.
(4) PI. IV, lig. 1 i, lig. 5 /, fig. (J/.
(5) PI. IV, (ig, 1 X.
DF, LA MOKLLE \ I.I-O \ C, KK. .-,7
Lorsque, après avoir rendu en arrière le pont médiillaii'e donl il a été question, on étale les
parois du quatrième ventricule, on aperçoit sur le fond et de chaque côtédn sillon médian un faisceau
Ijlanc longitudinal, le laistoau veiiliiiulaire médian (1). Ce faisceau se jjrolunge eiiavaiiljnsque dans
l'intérieur du lobi' opliiiiic; en arrière un [iriil le siiivrt' jii<i|irii um; petite dislance à rintriiciii' du
canal spinal. Aii-di'ssous de ce faiscraii Inni^ilmlinal se Iroiive un plan dr pdiN r;ii-i-i'aii\ li'ans-
verses, visibles sur toute la hauteur du venlricnlc On voit, si l'un a enlevé les librt;s longitudinales,
(juc ces petits faisceaux s'étendent sans disconlinnih'' d'un cùlé à l'autre du ventricule, en formant
comme une espèce de large sangle sur le fond de celle cavité. Les faisceaux Iransverses postérieurs
qui sont les pins grêles, se redressent latéralement et vont s'étaler sur la face inférieure du lobule
médian; ceux ijui sont plus en avant vnnl se penln' de cliai[ue cùlé dans les painis l;itéi;des du
bulbe. Lorsqu'on enlève ce plan de libics Iransverses dans la région antérieure du ipi;iii iènie venh i-
cule, on rencontre de nouveau un plan de libres longitudinales; ces dernières se groupent en deux
faisceaux qui se porlenl en divergeant d'arrière en a\anl el clieniinenl (lansl'épaissenr du plancher
du lobe optique au-dessous du bord inleine de chaipie i eidlement seuii-lunaire. Paiveinis au niveau
de l'extrémité aniérienre de ces derniers renilements, ces faisceaux s'élargissent et se coidondeni
avec le tissu environnant; quelques-unes des radiations internes du lobe opli([ue m'ont paru cepen-
dant naître de leur extrémité.
Le trijumeau se compose de dmix branches : l'une antérieure, assez grêle ; l'autre postérieure,,
d'un volume considérable ("2). Relativement à ses origines, la branche antérieure se comporte exac-
tement de la même manière que chez le Brochet et le Congre. Dès son insertion elle s'engage dans
un petit canal pour se porter directement en arrière dans l'épaisseur des parois venli imlaiies et
se jeter dans le cordon latéral di; la moelle. La seconde branche du Irijuimsin mérite de fixer notre
attention: cette branche se trouve représentée par un gros Ironc nerveux, unique en apparence,
mais qui, en réalité, possède plusieurs origines distinctes. Les libres postérieures de ce tronc
semblent naître du point où elles s'insèrent; toute la poition n^stante du nerf s'engage, au con-
traire, dans une sorte de canal creusé dans l'épaisseur des parois ventriculaires el constitue un
énorme faisceau (jui se porte en dedans et en arrière pour se jeter dans le lobule médian donl l,i
nature se trouve ainsi parfaitement déterminée. Nous pourrons désormais lui donner le nom de
lube du Irijuiiicaa.
Ces deiniers faits semblent, an preniiei- abord, peu en haiinonie avec ceux que j'ai >ignalés
précédennnenl chez le Brochet et chez le Congre; il devient donc nécessaire de les inlerpréter el de
Mioiilier rpie, sous l'apparence d'une diversité, se inanil'esie une très grande .^iinililnde d'organisa-
tion. Chez le Brochet, avons-nous dit, la seconde bc,inclie|du liijinneaii se compose de trois fais-
ceaux : le pnimicr (faisceau principal) nail directement du bulbe au niveau de son point d'insertion.;
le second (faisceau grêle supérieur) se jett(> dans le faisceau ventriculaii'c latéral; le troisième
(faisceau grêle inférieur) s'unit avec le faisceau \enliictdaire médian. Une lro)i\i)ns-nons chez le
Barbeau pour cette seconde branche? D'abord des libres postérieures qui se perdent aussitôt dans
le tissu du bulbe et correspondent au faisceau principal; eu second lieu, ci'l énoiine fai.sceau
(1) PI. IV, li-. 7, /■// «et lig. 8.T/'.
(2) PI. IV, li-. "2 ■■ 5', (ig. :j ■'-', lig. i. ••., ii^r. t; -\ 11-. ^ ■'.
58 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
qui se rend au lobule médian et que je considère comme l'homologue du faisceau grêle supérieur. De
même que ce dernier faisceau, il traverse les parois du bulbe pour gagner l'intérieur du quatrième
ventricule et il reste parfaitement isolé dans tout son trajet ; sa position sur le devant de la seconde
branche du trijumeau confirme encore l'analogie. S'il restait quelque incertitude à cet égard,
l'examen d'autres espèces de Cyprins suffirait pour la dissiper. Si, en effet, on examine des
Cyprins chez lesquels le lobule médian est peu développé, tels que la Brème et l'Ablette par
exemple, on reconnaît que le faisceau du trijumeau qui se rend à ce lobule est beaucoup moins
développé que chez le Barbeau; ce même faisceau gagne l'intérieur du quatrième ventricule et se
jette dans un faisceau ventriculaire latéral comme chez le Brochet; c'est seulement sur l'extré-
mité postérieure de ce faisceau latéral que se trouve implanté le lobule médian. Il résulte de
là que le lobule médian peut être considéré comme un renflement annexé aux deux faisceaux ven-
triculaires latéraux; ce qui explique pourquoi la portion du trijumeau qui se continue avec le
faisceau ventriculaire latéral est en raison directe du volume de ce lobule. Quant au troisième
faisceau, celui qui doit se jeter dans le faisceau ventriculaire médian, je ne suis pas encore parvenu
à robservcr d'une manière satisfaisante chez les divers Cyprins que j'ai examinés. J'ai bien vu
quelques minces faisceaux de fibres partir du faisceau ventriculaire médian; mais à mesure qu'ils
se portent en dehors, ces faisceaux se dissocient et il ne m'a pas été possible de les suivre jusqu'à
la racine postérieure du trijumeau. Je ne doute pas cependant que des efforts plus prolongés et
surtout l'examen d'un plus grand nombre de types ne permettent d'atteindre jusqu'à leur termi-
naison ces fibres qui représentent l'élément moteur du trijumeau.
Le nerf acoustique ne nous a rien offert de particulier; ses fibres "d'origine ne peuvent être
poursuivies au delà de leur point d'émergence (1).
Le pneumogastrique naît par deux racines comme chez le Brochet; la racine antérieure est
beaucoup plus grêle que la racine postérieure; dès qu'elle a pénétré dans la moelle, cette racine se
subdivise en plusieurs faisceaux : l'un d'eux se porte en arrière vers le bord antérieur du lobe du
pneumogastrique ; un autre se porte en dedans vers la base du lobule médian ; un troisième se dirige
en avant et se jette dans la partie latérale de la base du cervelet. Au-dessous de cette racine anté-
rieure naît un rameau nerveux qui ne tarde pas à se confondre avec elle en se portant en dehors.
Ce rameau, qui est le glossopharyngien, envoie une racine qui se porte en haut et en arrière dans
le sillon par lequel le lobe du pneumogastrique est séparé du lobule médian; ses fibres
proviennent en partie du lobe du pneumogastrique et quelques-unes du lobule médian. La
racine postérieure du pneumogastrique naît d'un lobe volumineux qui a reçu le nom de lobus
vagi. Ce lobe est convexe en dehors et concave en dedans; son bord supérieur encadre de chaque
côté le lobule médian. Comme structure, on reconnaît qu'il est formé en majeure partie de
substance grise mélangée à des fibres blanches qui convergent en bas vers l'origine du pneumogas-
trique (2).
Bien que constituée au fond de la même manière chez tous les Cyprins, la moelle allongée
présente cependant des variations très grandes dans son aspect chez les diverses espèces de ce
(1) PI. IV, iig. 2«, lig. 3».
(2) PI. IV, lig. -2 '» »o- X, iig. :i '» "'.
DE LA MOELLH ALLONGÉE. 59
groupo. Cos différences tiennent surtout à l'état de développement plus ou moins considérable des
lobes du pneumogastrique istdu lobule médian. Sous ce rapport, la variation est extrême et depuis
la Carpe où cette disposition est portée au plus haut degré, jusqu'à l'Ablette où elle est à pcino
m;u(piée, il est possible de trouver toutes les nuances intermédiaires. Chez la Carpe, le lobule
médian et les lobes du pneumogaslritiue acquièrent un développement tel qu'au niveau de ces
renflements le volume de la moelle le cède à peine à celui des lobes optiques (1). Les lobes du pneu-
mogasiiiipie ressemblent chacun à une petite coquille univalve qui serait adhérente à la moelle par
son bord iniérieur et qui embrasserait dans sa concavité le lobule médian. Sur la face externe de
ces lobes, on aperçoit des faisceaux di; libres blanches qui convergent vers les origines du pneumo-
gastrique. Chez le Cyprin doré, les lobes du pneumogastrique ont, comme chez la Carpe, un volume
rclatir très considérable; le lobule médian, qui est bien développé, se trouve caché presque cntière-
niiMit tîntre les extrémités antérieures de ces deux lobes ("2). Après la Carpe et le Cyprin doré, viennent
le Barbeau et le Goujon, puis, en dernier lieu, la Crème, le Gardon, la Bouvière, l'Ablelle. Dans
cette dernière espèce, le lobule médian est à peine saillant et se présente sous l'aspect d'un petit
mamelon surbaissé situé sur la ligne médiane au point de réunion des lobes postérieurs et des
lobes du pneumogastrique. Ces derniers lobes sont du leste à peine accentués; ils concourent à
former les bords de rouvertiiiiî postérieure du ([uatrième ventricule, ouverture qui a l'aspect
d'une petite l'ente triangulaire dont la base s'appuie sui' le bord postérieur du lobule médian (S).
Par suite du faible développiMuent des lobes du pneumogastrique, la moelle allongée reprend
chez l'Ablette la forme conique ([u'elle affecte chez le Brochet. A mesure que le lobule
médian et les lobes du pneumogastrique diminuent, les lobes postérieurs deviennent au contraire
plus apparents; ainsi, chez l'Ablette et le Gardon ces lobes se présentent sous l'aspect de deux
mamelons dont les extrémités postérieures embrassent le lobule médian. Chez la Carpe, le
Barbeau, le Goujon, les lobes postérieurs forment au contraire une surface presque plane, et ils
sont beaucoup plus difficilement reconnaissables. L'examen de types intermédiaires à ces types
extrêmes permet de suivre toutes les phases par lesquelles passent les lobes postérieurs en se
modifiant.
Je ferai encore remarquer que plus le Idltule iiiédiaii el les lobes du pneumogastrique dimi-
nuent, plus l'ouverture postérieure du quatrième ventricule se rétrécit. Ainsi, chez la Carpe {i), le
Barbeau (ô), le Goujon, le quatrième ventricule s'ouvre en arrière par une large fente transversale ;
chez le Gardon ((i) et l'Ablette (7), l'ouverture postérieure n'est plus représentée que par une petite
fente longitudinale et Iriangulain; dont la base s'appuie en arrière du lobule médian el dont le
sonnnel se confond avec le sillon médian postérieur de la moelle dorsale. Chez l'Ablelle. il m'a
semblé voir un petit ruliaii de libres transverses situé en arrière de cette ouverture.
Chez les llmliis laitt r| Cddus imi'ilcla, on reniaripie eu arrière de, la poinli' du (piali-ième ven-
(1) l'I. V, lig. -2 /.
(-2) l'L V, dg. l Ix.
(3) PI. V, Iig.5/j;r.
(l) PL V, fi<,'. i>,lv, lijî. -M.
(.")) l'L IV, lig. l/.r, n<^. 5/r, lig. 0/ .c.
(d) PL V, lig. (1 l V.
(7) PL V, lig. r, / ,F V.
00 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
Iricule une très Jégèi'e saillie médiane (1). Au niveau de cette saillie existe une petite commissure
transversale formée de fd^res blanches qui m'ont paru se continuer du côté gauche avec les fibres
du faisceau ventriculaire latéral. Chez le Sm-miûel {MhUus sunmdetns), la moelle allongée offre
une particularité très curieuse et que je n'ai retrouvée jusqu'ici chez aucun autre Poisson : les
lobes postérieurs, qui sont très développés et confondus sur la ligne médiane, présentent à leur
surface des circonvolutions très prononcées (2).
Chez tous les autres Poissons osseux que j'ai examinés, la moelle allongée ne m'a rien montré
de particulier. Jusqu'à présent je n'ai vu le lobule médian que chez les Cyprins (.1) ; eux seuls égale-
ment m'ont offert un développement très considérable des lobes du pneumogastrique. Le plus ordi-
nairement, les lobes postérieurs sont bien développés et soudés sur la ligne médiane dans une plus
ou moins grande étendue, par exemple chez la Perche, la Limande, la Plie, l'Eperlan, l'Alose, le
Merlan (4), l'Orphie, le Maquereau, le Congre (5). Il est plus rare que le quatrième ventricule
reste complètement ouvert en arrière, conune chez le Brochet et le Saumon. Quant à l'origine
des nerfs bulbo-rachidiens, elle m'a paru la même au fond chez les diverses espèces où j'ai pu
l'examiner (Brochet, Perche, Congre, Trigle, Lote, Chabot, Mustèle, etc.).
Je passe maintenant à la moelle allongée chez les Squales, et je prends pour exemple le
Sqmilnsmiistelns (Cj). Dans c(ii'^\:ic, la moelle allongée se présente sous l'aspect d'un renflement
conique, aplati de haut en bas, commençant un peu en arrière du pneumogastrique et s'étendant
jusqu'au devant des origines du trijumeau. La face supérieure de ce renflement est recouverte,
dans son tiers antérieur environ, par le cervelet. L'ouverture du quatrième ventricule est en forme
de losange; elle se trouve fermée par une membrane fibro-vasculaire, assez résistante. De chaque
côté de cette ouverture, on aperçoit en arrière les cordons latéraux de la moelle, et sur les bords de
chacun de ces cordons un petit lobe en forme de pyramide d'où naît une branche du trijumeau; je
l'appellerai lobe marginal ou lobe du li-ijinnvau. Ciiacun de ces petits lobes se trouve séparé du
cordon latéral par un sillon; sa base se confond en avant avec une large commissure située au-des-
sous du cervelet et que je désignerai désormais sous le nom de commissure du. qualricmc vcniriculc;
son sommet s'effile en pointe et se perd en arrière sur le bord de l'ouverture du ventricule. En
écartant les parois du quatrième ventricule de manière à les étaler, on voit sur le fond de cette
cavité et de chaque côté de la ligne médiane un faisceau blanc longitudinal qui représente le fais-
ceau ventriculaire médian des Poissons osseux; mais ce faisceau n'est pas aussi nettement délimilé.
Un peu en dehors, on reconnaît un second faisceau très net, de couleur blanche, formant un léger
relief à la surface de la paroi ventriculaire: c'est le faisceau ventriculaire latéral. Il présente cette
particularité que, dans sa moitié postérieure enviion, sa surface offre de légères bosselures entre
lesquelles rampent de petits lilels vasculaires. Ce sont ces bosselures légères que les anatomistes
(1) l'I. I!I, lig. lOi;?!. rX, fig. lis.
Ci) Pi. IX, lig. 11-/.
(3) Ce lobule existe aussi chez U: Silurus ylauis, mais il est divisé en deux moitiés qui se touchent sur la ligne médiane.
Chacune de ces moitiés est une annexe du faisceau ventiiculaire latéral, et elle reçoit uu faisceau volunjinou^ de la racine pos-
térieure correspondante du trijumeau.
',1) l'I. Il, lig. ;! //.
(5, PI. V|,|ij,. 1;/, r,g. ;!y.
(0) l'I. I, lig. 1 à 9.
DE LA MOELLE ALLONGEE. Gl'
ont déci'iles et (ij^iuées comme iiiio raiigée de tubercules situés à l'intérieur du quatrième ventri-
cule; mais il y a là évidcinmiMit exagération. Fii arririr-, je faisceau ventriculaire latéral se relève
vers le. bord du ventricule et jiarail se conlinui'r avec la jiyraniide postérieure; en avant, il s'incline
un peu en deliors, s'enfonce dans le planclier de la cavité ventriculaire vers son tiers antérieur et
disparait. En poursuivant son trajet par la dissection, on s'assure qu'il continue à se porter en
debors el linil p;ir s'unir à une des brancbes du ti ijuim an. l,;i >iln;ilioii de ce faisceau à l'intérieur
du ipialrirnic M'ulricnli', sou Irajel, ses rapports avec lo trijunn'iiu et l;i pyi;iiiiidi' postérieure, ne
peuvent laisser ain-uin' inccititude à son égard : il icpir-cnli' liicii évidi'iiirnriit le faisciMu ventri-
culaire latéral des Poissons osseux.
La face inférieure de la moelle allongée n'oiïnî rien de particulier : ee(t(^ face est légèrement
convexe et présente en avant les origines de la sixième paire. Sur les faces latérales, nous voyons
écbelonnés, comme chez les Poissons osseux, les nerfs des ciiiquiènie, builième, neuvième et
dixième paires.
La cinquième paire se compose de plusieurs faisceaux volumineux (|ni ((iiiqjreuneni proba-
blement à la fois les éléments (bi trijumeau et du facial. Nous avons dit (pie l'un d'eux se continue
avec le faisceau ventriculaire latéral ; selon toute apparence, un tcrtain nombre de fibres se rendent
aussi au faisceau ventriculaire médian, mais je n"ai pu encore le constatei-, le temps ne m'ayant pas
permis de faire de longues recbercbes h cet égard, et ces recbercbes étant d'ailleurs très difficiles
à cause de la grande densité du tissu de la moelle et du peu d'abondance de la matière grise.
Parmi les diverses brancbes du trijumeau il en est une qui se fait remarquer par sa disposition
spéciale. Cette brandie se détacbo du bord supérieur du tronc du trijumeau, tout près de sa nais-
sance ; de là elle se porte en baut et en dedans, contourne le bord du (juatrièine ventricule et se
jette dans l'extrémité antérieure de la petite pyramide qui forme le lobe marginal. Justju'ici je ne
vois pas à quelle portion du trijumeau des Poissons osseux correspond cette brandie.
Le nerf acoustique a son origine en arrière et un peu au-dessous du trijumeau. Le pneumo-
gastrique naît par deux racines, comme chez les Poissons osseux. Au-dessous de la racine antérieure
part un petit faisceau isolé qui répond au glossopbaryngien; la racine postérieure est formée ii son
origine de plusieurs petits faisceaux distincts écbelonnés les uns derrière les autres. On retrouve sur
la moelle allongée du Squalus catulus exactement les mêmes dispositions que cbez leSquiilus imistc-
lus. L'union du faisceau ventriculaire latéral avec le trijumeau m'a seulement paru plus facile îi
constater. La moelle allongée du. SfjHalus acanlhlas ne dilfère pas davantage de celle du Sijualiis
mustclus. La brandie du trijumeau qui se rend au lobe marginal est extrêmement développée ; ce
dernier loho est moins nettement isolé. Le faisceau ventriculaire médian se dessine avec une netteté
renian|uable; il est beaucoup plus distinct que cbez les Squalus mustelus et Squuhts sqmUina. Les
deux faisceaux forment de cluuiue côté du sillon médian un bourrelet blanc très prononcé el plus
saillani (pie dans aucun des autres types que j'ai pu examiner; ce bourrelet se prolonge en avant
avec la même netteté sur le fond de l'aqueduc de Sylvius et sur le plancher des lobes optiques où
( sillon médian devient très profond. Les faisceaux ventriculaires latéraux sont très saillants et
forment deux bourrelets longitudinaux très nets, recouverts sur la" plus grande portion de leur
étendue par une série de légères bosselures séparées par de minces filets vasculaires. Ce sont ces
petites bosselures (|ue les anatomistcs me paraissent avoir singulièrement exagérées en les présen-
62 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
tant, soil dans leur description, soit dans leurs figures, comme une série de tubercules situés à
l'intérieur du quatrième ventricule. Il n'y a point là en réalité de tubercules, mais de simples
dépressions transversales du faisceau ventriculaii'e latéral produites par le passage des artères qui
descendent des bords du ventricule vers le fond de cette même cavité. Cela est manifeste chez le
Sqiiahis acanthias lorsqu'on enlève avec précaution la pie-mère qui recouvre l'entrée du ventricule.
On voit alors une série de vaisseaux qui descendent du bord du ventricule vers le fond en sillonnant
la surface du faisceau ventriculaire latéral. En avant, on peut suivre le faisceau ventriculaire latéral
jusqu'à la naissance du trijumeau.
La moelle allongée du Sr/naliis squatina présente des différences plus tranchées. Le quatrième
ventricule a des dimensions très considérables; sa longueur égale à elle seule celle de tout le reste
de l'encéphale. Ce ventricule est largement ouvert, et sur ses bords on ne voit plus de lobes distincts
du trijumeau comme chez les Squalus musteltis et Squalus catulus; cependant la branche qui se
rend à ces lobes existe toujours, mais elle s'insère sur les bords du quatrième ventricule. Les fais-
ceaux ventriculaires médians et latéraux sont très distincts comme dans les types qui précèdent;
je n'ai pas aperru de bosselures à la surface du faisceau ventriculaire latéral.
La moelh; allongée des Raies ressemble complètement au fond à celle des Squales. Chez lu
Raja davata, le quatrième ventricule est entièrement recouvert par le cervelet; les bords de cette
cavité sont très saillants et formés d'une lame nerveuse ondulée qui se continue en avant avec la
commissure du quatrième ventricule. Cette lame ondulée reçoit, comme chez les Squales, une
branchi' spéciale du trijumeau qui est très considérable. Le faisceau ventriculaire latéral est
aussi très distinct.
La moelle allongée de l'Esturgeon ressemble à celle des Squales; elle est aplatie et très large-
ment ouverte en arrière; il existe à sa base, au-dessous du cervelet, une commissure du quatrième
ventriiMile et ses bords ont un aspect plissé. Les faisceaux ventriculaires médians et latéraux sont
bien apparents. Vers l'extrémité antérieure des faisceaux ventriculaires médians, Stanniiis a figuré
une sorte de commissure transversale qu'il désigne sous le nom de commissure transversale des pi/ra-
midcs antérienres, et qui peut-être, dit-il, a des connexions avec le nerf acoustique. La dilTiciilté
de me procurer des Esturgeons ne m'avait pas permis tout d'abord de vériûer le fait; mais plus lard
j'eus l'occasion de disséquer un cerveau d'Esturgeon, et j'ai pu reconnaître que mes prévisions
étaient fondées (1). Le faisceau Iransverse qui naît de chaque coté du faisceau ventriculaire médian, se
jette dans la racine postérieure correspondante du trijumeau. Le faisceau ventriculaire latéral se
perd également dans cette même racine. Le bord externe de ce dernier faisceau présente de petites
bosselures qui rappellent celles du faisceau ventriculaire latéral des Squales. On voit par cet
ensemble de faits que les origines du trijumeau paraissent offrir la similitude la plus complète dans
toute la classe des Poissons. Non seulement les Poissons osseux et les Poissons cartilagineux ne
présentent sous ce rapport aucune différence essentielle, mais je puis ajouter que sur un Batracien
(le Triton), j'ai reconnu, à l'égard des branches d'origine du trijumeau, une disposition analogue
à celle que je viens de décrire chez les Poissons.
Après l'examen de la moelle allongée des Raies et des Squales, je ne puis omettre de parler de
(1) Pi. 1, fig. i-2i is.
DE LA MOELLE ALLONGÉE. 63
la iiioulle iilloiigée de la ïoipille. N'ayant pas eu l'occasion d'étudier imii-iiiôinc ce type intéressant,
je transcris les principaux résultats du travail de Paul Savi sur la moelle allongée de ce Poisson.
ff La longueur de la moelle allongée d'une Torpille âgée, dit ce savant, est presque la moitié de
celle de tout l'encéphale, et sa largeur est plus grande que celle de toutes les autres parties du cer-
veau. Lorsqu'on a mis k nu celte partie de l'encéphale en enlevant en grande partie ses enveloppes,
on voit tout le sinus rhoinhoïdal reni[)li di; deux gros lobes qui se touchent sur l'axe longitudinal
sans adhérer, mais qui, au contraire, sont rendus Itien distincts par une fente verticale et recliligne
qui arrive jusqu'au plan du sinus rhomboïdal. Chacun de ces lobes est donc limité par trois faces :
l'une courbe, qui est l'extérieure; l'autre plane, horizontale et inférieure, par laquelle il est appuyé
sur le sinus rhomboïdal; et une troisième, verticale interne, qui est en rapport avec la face correspon-
dante de l'autre lobe. En observant au microscope la substance de ce lobe, en la comprimant très
légèrement avec le compresseur, on voit qu'elle se compose en grande partie d'une matière granu-
leuse presque amorphe, transparente et analogue à la substance grise amorphe de la substance
corticale du cerveau. Nous avons vu au milieu de cette substance granuleuse du lobe électrique, un
grand nombre de libres élémentaires à double contour. En comprimant la masse granuleuse et
amorphe des lobes électriques, on y découvre de gros globules d'une matière grise, composés de
grains ou globules qui ont un noyau de substance diaphane, au centre desquels se trouve un corpus-
cule plus opaque. En comprimant davantage, on voit ces globules se dilater, puis se changer en
disques dont le point central est augmenté proportionnellement jusqu'à avoir en diamètre presque un
(piart du diamètre du globule transparent. Ces globules me semblent identiques avec les globules
ganglionnaires découverts par Ehrenberg, et que moi-même j'ai en occasion d'observer dans les
ganglions de différents nerfs branchiaux de la Torpille même. Ces globules ganglionnaires sont en
très grand nombre dans les lobes électriques; mais, proportionellement à leur masse, il y existe
une plus grande (piantité de substance amorphe granulaire que dans les ganglions des nerfs. Quant
à la direction des libres nerveuses élémentaires des lobes électriques, elle varie suivant le sens hori-
zontal ou vertical selon lequel a été coupée la tranche qu'on observe.
» En faisant une section verticale et transversale de la moelle allongée, de manière à couper les
lobes électriques dans le plan dans lequel on voit une des racines de la huitième paire (pneumogas-
Iri(iue) pénétrer dans la moelle allongée, on reconnaît alors que cette racine, ou au moins la partie
apparente de celle-ci, ne pénètre pas dans la moelle allongée, mais traverse la pyramide latérale,
passe au-dessous des pyramides postérieures, et pénètre dans les lobes électriques correspomlanls
dans lesquels elle se répand et rayonne de manière à remplir toute la face de la section. Il est iiour-
tant juste de dire que, malgré cette origine des fibres élémentaires des nerfs électriques, il y a d'au-
tres de ces libres qui émergent de la partie moyenne du sinus rhomboïdal et pénètrent ainsi les
lobes électriques. On découvre encore, ce qui est pour moi très important, qu'un tronc de la cin-
quième paire tire les fibres élémentaires de sa racine du lobe électrique, et que ce tronc est précisé-
ment celui qui pénètre dans l'organe électrique, tandis que les autres fibres du même nerf prennent
origine, ou des pyramides restiformes, ou du lobe latéral du cervelet. Tous les troncs nerveux, soit de
lii huitième (pneumogastrique), soit di' la liiKpiièinc iiaiic, (pii se distribuent dans l'organe élcctii-
que, sont donc produits par des libres élémentaires ayant leur origine dans le loin' correspondant,
dans l'intéiiiMii' duquel elles send)lent se replier en anses. Lorsque les Kd>es électriques ont été
•04 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
enlevés, le sinus rhomboïdal présenle une ligne médiane longitudin;ile (\m est In ilivision des pyi;i-
mides rintéricures. A gauche et à droite de cette ligne, on voit un l'aisceau blaiic, homogène, (pii
peut être regardé comme la surface postérieure des mêmes pyramides antérieures. Le reste de hi
surface du sinus rliomboïdal a une couleur qui est plus cendrée. Si on l'observe avec la loupe, on
reconnaît qu'elle est parcourue transversalement par un grand nombre de faisceaux de substance
blanche. »
Si j'ai reproduit cette longue description de la moelle allongée de la Torpille, c'est que jetrouve
dans la disposition de cet organe une curieuse analogie avec ce que j'ai oljservé chez les Cyprins :
le lobule médian de la Carpe (1), du Barb(>au {''2), du Cyprin doré (."'.), du Ciiujoii, etc., paraît, en
effet, correspondre, par sa situation du moins, aux lobes électriques de la Torpille. Ce lobule médian
est unique, il est vrai, tandis que les lobes électriques sont paires; mais c'est là une différence sans
grande importance et qui peut être le résultat d'une simple soudure sur la ligne médiane. Il est même
probable que primitivement le lobule médian est formé de deux moitiés distinctes ([ui se juxtaposent
et se soudent sur la ligne médiane (4). Quoi qu'il en soit, les connexions du lobule médian des
Cyprins avec la cinquième paire d'une part et avec le pneumogastrique de l'autre, elle rapport des
lobes électriques avec ces mêmes paires me paraissent établir entre ces organes une grande analogie.
Je dois signaler cependant plusieurs différences. Chez les Cyprins ci"! le lobule médian est très déve-
loppé, tels que la Carpe et le Barbeau, la branche de la cinquième paire qui naît de ce lobule est
énorme, tandis ipie les fibres qui se portent vers le pneumogastrique sont peu nombreuses. Le con-
traire a lieu chez la Torpille ; la presque totalité des faisceaux qui partent des lobes électriques se
jette dans les pneumogastriques; un seul se rend au trijumeau. Je n'ai pas non plus découvert de
cellules ganglionnaires dans le lobule médian, mais seulement de la substance grise, scmlilable à
celle des hémisphères.
En présence du rôle physiologique important que remplissent les lobes électriques, il est permis
de supposer que quelque fonction spéciale se trouve aussi dévolue au lobule médian des Cyprins;
dans ce cas, nous savons maintenant que c'est sur les divisions de la branche postérieure du triju-
meau que les naturalistes devront diriger leurs investigations.
Chez les Lamproies, la moelle allongée est très aplatie et élargie ru voisinage du cerveau,
comme chez les autres Poissons; le quatrième ventricule est largement ouvert, et sur le fond on
aperçoit un sillon médian bien prononcé. Le manque de sujets ne m'ayant pas permis d'étudier les
nerfs qui naissent de celte partie, je me bornerai à transcrire quelques résultats consignés dans une
note de M. Robin.
« Chez les Lamproies, dit l'auteur, on ne trouve plus que les l"'', 2% ."% i", 5", 8" et d'' paires,
les Cf et l' manquent complètement. La racine postérieure de la cinquième paire est comme logée
dans un sillon de la moelle épinière, et s'en détache facilement jusqu'au faisceau postérieur sur
lequel a lii'u roiigine réelle, à un centimètre et demi en arrière du sillon transverse de séparation
(le la moelle allongée et de l'encéphale. La racine antérieure naît du faisceau antérii'ur, à l'extré-
mité antérieui-e de la uioelli^ allongée. *
(I) l'I. V, lis- "2 /
ci) l'I. IV, n-. 1 /.
(i) l'I. V, lig. 1 i.
(i) Je (lois iM|i|ii'lci' iii i|iii; \r Iujinli' iiiédiaii .lu Siliinis iihinis rs! furiiif' iJ,î iÏl'Iix ninilic'S jiixlaiinsi'c-;.
DU CERVELET. 6Ji
On voit combien ces faits concordent avec ceux que j'ai signalés chez les Poissons osseux, les
Esturgeons, les Raies et les Squales.
DU CEIWELET
La forme et la grandeur du cervelet diffèrent tellement chez les Poissons osseux qu'il esta peu
près impossible d'établir aucune règle à cet égard. La forme est en général celle d'un cône légère-
ment évasé et à sommet mousse, étendu horizontalement au-dessus du quatrième ventricule et
présentant de chaque côté de sa base une tubérosité assez prononcée: tel est le cervelet du
Merlan (1), du Brochet {"2), du Surmulet (3), de la Lote (4). Chez le Hareng, le cervelet vu par-
dessus, a une forme ovale ; de côté, il offre l'aspect d'une masse irrégulièrement quadrilatère dont
le bord postérieur est vertical et dont l'extrémité supérieure élargie s'incline un peu en avant
au-dessus de l'extrémité postérieure des lobes optiques (5). Chez le Maquereau, le cervelet a aussi
une forme ovalaire ou ovoïde (G). Chez un certain nombre de Cyprins, le Cyprin doré surtout, il est
presque globnleux(7). Dans le Congre et l'Anguille, il est quadrilatère et présente de chaque côté une
petite tubérosité (8). Vu de côté chez le Congre, il ressemble à un cylindre replié sur lui-même de
manière à simuler une anse ouverte en avant et en bas. Il serait facile d'énumérer encore une foule
d'autres variétés dans la forme du cervelet; toutes ces variations n'offrant que peu d'intérêt, je me
borne aux quelques exemples que je viens de citer.
A l'égard du volume du cervelet, les différences ne sont pas moins nombreuses que dans la forme ;
nous ne parlons que du volume relatif. Le cervelet est volumineux chez le Merlan, la Lote, l'An-
guille, le Congre. Dans ces deux dernières espèces, son volume égale presque celui des lobes opti-
ques; chez les Trigles, au contraire, il est très petit comparativement à celui des lobes optiques (9).
Entre ces extrêmes, il serait facile de trouver toutes les nuances intermédiaires.
Les rapports du cervelet avec la moelle allongée sont aussi très variables; ainsi, tandis que
chez le Merlan, le Surmulet, le Brochet, le Saumon (10), le cervelet recouvre entièrement la moelle
allongée, dans le Congre, le Hareng, la Carpe (il), il n'en recouvre quela moitié antérieure, etdansle
Cyprin doré il n'en occupe guère que le tiers antérieur. En avant, les limites du cervelet sont beau-
coup plus fixes; il est rare, en effet, qu'il dépasse le bord postérieur des lobes optiques. Cependant,
chez le Hareng, le cervelet déborde un peu au-dessus de l'extrémité postérieure des lobes optiques;
chez le Maquereau, où cette disposition devient très prononcée, il recouvre environ la moitié de ces
mêmes lobes. Chez le Thon, d'après Cuvier, il s'étend en avant et en arrière de fai^oii à masquer pres-
(1) PI. II, lig. 8c; |.l. III, lig. Oc.
(2) PI. VII, lig. I et suiv. c.
(3) PI. IX, lig. 10 eU I c.
(4) PI. III, fig. 7 et 10 c.
(5) PI. VIII, lig. 1 et 4 c.
(G) PI. IX, lig. 1-2 ce'.
(7)PI. V,lig. I f.
(S) PI. VI, lig. 3, lOc; lig. 13, 16 c.
(fl) Pi. IX, lig. 2 c.
(10) PI. VIII, lig. (i c.
(11) PI. V, lig. 2 et 3 c.
^6 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
que tout le reste de l'encéphale. Enfin Weber cite le cas du Silunis glanis où le cervelet recouvri-
rait presque en entier les lobes optiques (1).
Le cervelet des Poissons osseux m'a toujours paru lisse; Cuvier dit cependant que dans le
Thon, sa surface estsillonnée transversalement; Carus a aussi figuré le cervelet de VEc/teneis Rémora
avec trois sillons, el il parle de ces sillons comme d'une chose remarquable. Il existe ordinairement
un sillon médian plus ou moins apparent (Merlan, Saumon), ou bien des stries transversales qui
sont très visibles chez le Gadus œglefums, selon Gotlsche. A l'intérieur du cervelet, on découvre
habituellement, vers la base, une petite cavité qui se prolonge plus ou moins loin vers le sommet.
Cette cavité s'ouvre dans le quatrième ventricule ; elle est parcourue par un tronc vasculaire qui se
porte jusqu'à la pointe en émettant ordinairement sur ses côtés un certain nombre de rameaux
qui s'enfoncent dans le tissu de l'organe. La cavité du cervelet est plus ou moins visible selon les
espèces; elle se voit nettement chez le Congre (2).
Dans la structure du cervelet, on reconnaît aisément la substance grise et la substance
blanche; la première occupant la périphérie de l'organe, la seconde la partie centrale. Chez le
Congre, la substance blanche forme de chaque côté de la cavité du cervelet deux faisceaux consi-
dérables qui se subdivisent et se portent en bas et en avant pour se jeter dans la base du cerveau;
la partie la plus interne de ces faisceaux s'entre-croise sur la Hgne médiane et au-dessus de la cavité
du cervelet avec un faisceau semblable venu du côté opposé; plusieurs faisceaux se portent égale-
ment dans l'éminence lobée. Chez la Perche, on voit deux faisceaux blancs descendre à peu près
parallèlement dans l'intérieur du cervelet, du sommet à la base (3). Parvenus en ce point, ils s'enfon-
cent dans le plancher du lobe optique et se portent en divergeant jusqu'au niveau de l'exlrémilé
antérieure du renflement semi-lunaire où ils se perdent. J'ai constaté la même disposition chez le
Rouget (Trigla). Quant à la matière grise, j'ai observé chez le Barbeau, sur une coupe transversale
formant une rondelle de l'organe, placée au microscope, la masse grise du cervelet composée de
trois zones concentriques que nous distinguerons en première, seconde et troisième, en allant de
dehors en dedans. La première zone (zone cérébelleuse externe) est recouverte par la pie-mère;
son tissu est formé de granulations et d'une quantité innombrable de cellules multipolaires d'une
extrême petitesse, renfermant à l'intérieur un liquide dans lequel nagent des granulations de diffé-
rentes grosseurs. Le nombre des pôles de ces cellules multipolaires varie généralement de deux à six;
de ces pôles partent des prolongements d'une finesse telle qu'ils échappent bientôt à la vue malgré
l'emploi des plus forts grossissements. 11 m'est donc impossible de décider si ces prolongements se
continuent ou non avec les fibres nerveuses primitives, 11 m'a semblé, dans plusieurs circonstances,
voir ([uelques-unes de ces cellules s'anastomoser entre elles par leurs pôles; mais ce sont là des
impressions tellement fugitives et qui donnent si aisément prise à l'erreur que toute affirmation à cet
égard me semblerait prématurée. La deuxième zone (zone cérébelleuse moyenne) est très différente
de la zone extérieure ; elle est beaucoup plus étroite. Sous le microscope et à un grossissement d'en-
viron 100 diamètres, elle paraît formée d'un amas de petits points dont la couleur plus claire
(1) .l'ai eu depuis l'occasion de vérifier ce fait, pi. IX, fig. 15 c.
("1) PI. VI, fiy. :! c", fig. 8 A:, fig. 10 r''k.
(3) l'I. IX, fig. le /c.
DU CERVELET. 07
tranche sur le fond obscur du reste de hi coupe. Lorsqu'on a recours à un grossissement plus con-
sidcrable, 400 diamètres par exemple, on l'econnaît que chacun de ces petits points représente une
celhili> multipolaire (bipolaire ou tripolaire) à contour très net dont chacun des ani;les paraît se
continuer avec une fibre nerveuse. Ces cellules dillèrent beaucoup de celles qui composent la zone
extérieure, non seulement par leur diamètre, qui est trois à quatre fois plus considérable, mais
encore par leur strucliuc. En effet, tandis (|ue les petites cellules de la zone externe ne renferment
à l'intérieur (|ue des granulations, ces grandes cellules de la zone moyenne présentent au milieu
d'un lifjuide finement granuleux, un gros noyau arrondi pourvu lui-même de granulations. Quel-
ques-unes de ces grandes cellules m'ont aussi paru s'unir entre elles par leurs prolongements. Sur
une coupe faite à la base du cervelel, on voit nu groupe de ces mêmes cellules se détacher de la
zone moyenne et descendre en s'épar[)illant dans le tissu du pédoncule cérébelleux. Si, après avoir
laissé macérer pendant quelque temps un cerveau dans du liquide salin (alun et sel marin), on
promène légèrement l'extrémité d'une pince sur la surface du cervelet, on voit aussitôt se détacher
de cette surface un feuillet mince qui s'enlève comme une écorce. Je pense que ce feuillet appar-
tient à la zone cérébelleuse externe, et que la séparation s'ell'ectue au niveau de la zone cérébelleuse
moyenne dont le tissu formé de grandes cellules et moins compact (]uc la matière grise envi-
ronnante, cède plus aisément à une légère pression. La troisième zone (zone cérébelleuse interne)
se prolonge depuis la zone moyenne jusqu'au ceutr(! du cervelet; elle est formée de matière grise
dont les éléments sont identiques avec ceux de la zone externe; c'est dans son épaisseur que se
trouvent contenus les faisceaux de substance blanche dont j'ai parlé précédemment (1).
Le cervelet des Poissons chondroptérygiens diffère très notablement de celui des l'oissons
osseux. Afin de bien marquer ces différences, je choisirai d'abord quel(|ues exemples parmi les
Poissons du groupe des Sélaciens. Chez l'Ange {Squalus srjitatina), le cervelet est peu développé et
déborde à peine en avant au-dessus de l'extrémité postérieure du lobe optique; sa surface est lisse
comme chez les Poissons osseux et présente au milieu une pelile ligne blanchàire. A l'intérieur
existe une cavité très vaste qui communique largement à sa base avec le quatrième ventricule.
La lame de tissu nerveux qui circonscrit cette cavité est mince et unie à l'intérieur, excepté sur le
milieu de la face supérieure, où l'on aperçoit de chaque côté du sillon médian un bourrelet longi-
tudinal très prononcé, résultant du reploiement vers l'inlérieur des bords des feuillets latéraux
primitifs. En arrière, la lame cérébelleuse se continue avec une autre lame placée transversalement
au-dessous du cervelet, qui, après avoir formé un double repli latéral, se perd sur les bords du
quatrième ventricule. Chez le Squalus (icanthias, le cervelet est beaucoup plus développé que chez
l'Ange; il recouvre en avant une partie du lobe optique. Sa surface présente un sillon longitudinal
médian, et de plus, il existe vers le milieu de la longueur un sillon transversal qui correspond à un
repli intérieur assez saillant. La vaste cavité du cervelet présente en outre du repli intérieur dont
je viens de parler, un double bourrelet médian très saillant, comme chez l'Ange. En écartant légè-
rement les deux lèvres de ce bourrelet, on reconnaît qu'elles se trouvent simplement appli(juées
l'une contre l'autre et qu'elles n'adhèrent entre elles que du côté extérieur à l'aide d'une couche
(1) n. x, (i- I à 7.
68 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
très mince de tissu nerveux ou celluleux. La cavité du cervelet communique à sa base avec le qua-
trième ventricule par deux orifices assez larges placés de chaque côté du double bourrelet médian.
Enfin, de même que chez l'Ange, la lame du cervelet se continue en arrière avec une lame trans-
versale qui se prolonge sur les bords du quatrième ventricule. Sur la face inférieure de cette lame,
on aperçoit un double bourrelet médian qui fait suite au double bourrelet de la cavité du cervelet.
Chez le Squahs nwslelus, le cervelet est très développé; non seulement il s'étend en arrière au-des-
sus du quatrième ventricule, mais il se projette encore en avant de manière à recouvrir en partie le
lobe optique (1). Sur la surface de cet organe, on aperçoit quatre sillons, ou plutôt quatre scissures
transversales qui correspondent à autant de replis intérieurs de la lame cérébelleuse. En faisant
une coupe horizontale du cervelet, on reconnaît que sa cavité est assez vaste et que ses parois sont
formées d'une lame nerveuse peu épaisse, repliée sur elle-même, de telle façon qu'aux saillies exté-
rieures correspondent des dépressions intérieures, et vice versa. Par suite de ces replis, la cavité du
cervelet se trouve partagée en plusieurs chambres ou compartiments disposés les uns à la suite des
autres, mais qui communiquent tous cependant avec la cavité commune. Outre ces plis intérieurs,
il existe sur la face interne du cervelet un double bourrelet longitudinal médian très marqué, comme
chez l'Ange {Sqiiahs acantliias). Ce double bourrelet règne sur toute l'étendue des replis inté-
rieurs dont il occupe le milieu, et quand deux replis voisins viennent à se loucher, il arrive d'ordi-
naire que les bourrelets adossés s'engrènent réciproquement et se soudent entre eux d'une manière
plus ou moins intime. Cela s'observe vers le sommet des replis intérieurs. Inférieurement, la cavité
du cervelet communique avec le quatrième ventricule par deux ouvertures assez étroites, situées
l'une à droite et l'autre à gauche du double bourrelet médian.
Au-dessous et en arrière du cervelet existe une lame transversale étendue comme un pont
au-dessus de l'extrémité antérieure du quatrième ventricule et débordant de chaque côté la base
de l'organe sous forme de deux petits oreillons; je la nomme lame transverse du cervelet. Cette lame
est composée de deux feuillets appliqués l'un sur l'autre qui se continuent au niveau de leur bord
externe. Le feuillet inférieur est formé par le reploiement en dessous du feuillet supérieur. Il se pro-
longe en arrière sur les bords du quatrième ventricule sous forme d'un petit cordon d'aspect trian-
gulaire; c'est au niveau de l'union de ce prolongement avec le feuillet inférieur que s'insère la
branche la plus élevée du trijumeau. Pour bien se rendre compte de la disposition de la lame
transverse, il est nécessaire de faire une coupe longitudinale passant par le cervelet et la moelle
allongée. On voit alors que la lame du cervelet, après s'être repliée plusieurs fois sur elle-même
pour constituer l'organe, s'abaisse d'abord en arrière pour former la voûte de l'aqueduc de Sylvius,
puis se relève presque aussitôt pour se continuer avec le feuillet supérieur de la lame transverse.
Or, comme nous avons vu que ce feuillet supérieur se continue par ses bords avec le feuillet sous-
jacent et celui-ci avec le petit cordon triangulaire qui borde le quatrième^vcntricule, il en résulte
que toutes ces parties ne sont en réalité que des dépendances de la lame qui forme le cervelet. On
pourra également constater sur celte même coupe que la lame cérébelleuse se continue directement
en avant avec la voûte des lobes optiques. Ainsi donc, les lobes optiques, le cervelet, la lame
transverse du cervelet et les prolongements de cette lame sur les bords du quatrième ventricule ne
(Ij I'). 1, 11-, i ctcb^'inb. 4 c.
DES LOBES ni'TIOUES. 09
soiil ('11 léalili'' (lue la coiiliiiiuUiou (Juu iiKiiuc rciiillcl nerveux rcpli(3 plusieurs l'ois sur lui-même et
primitivcmeiiL double, c'est-à-dire composé de deux l'euillets latéraux qui viennent se réunir et se
souder sur la ligne médiane. L'existence de ces deux feuillets primitifs se trouve clairement démon-
trée parla présence de ce double bourrelet médian (jiii règne à l'intérieur du cervelet, ainsi que
parlacrèlc intérieure, mousse et saillante, étendiie sur le milieu de la voûte des lobes optiques.
Les Lamproies se distinguent non seulement de tous les' Poissons cartilagineux, mais encore
de tous les Poissons osseux ]»ar l'absence de cervelet. Chez ces animaux, les cordons qui bordent
le quatrième ventricule se rejoignent en arrière du lobe optique de manière à former en ce point
une bande transversale étroite qui occupe la place du cervelet et que l'on pourrait peiit-êlre à la
rigueur considérer comme un rudiment de cet organe (1).
Quant aux fonctions du cervelet, nous démontrerons par des expériences faites sur l'Épi-
uoclic que cet organe est loin d'avoir chez les Poissons la même influence sur les mouvements
volontaires que chez les Mammifères : on peut, en elfet, le détruire sans apporter de (roubles
notables dans la motilité, pourvu que l'on évite d'exercer des tiraillements sur ses pédoncules.
Ajoutons cependant que cette dernière précaution est essentielle, sans quoi il pourrait survenir des
mouvonienls de manège ou de rotation autour de l'axe comme après la lésion des cordons antérieurs.
DES LOBES OPTIQUES
Les lobes optiques (2) dans leur aspect ne présentent pas moins de variations que le cervelet.
Leur forme est généralement arrondie ou un peu ovalaire (Saumon (3), Maquereau (4), Trigle (5),
Cyprin (6), Brochet (7), etc.); dans quelques cas rares, comme chez le Hareng et l'Alose, leur
forme est un peu quadrilatère. Chez ces deux derniers types, chacun des lobes optiques présente,
en outre, sur le côté, une gouttière oblique profonde dans laquelle monte un vaisseau dont les
ramifications se distribuent en avant et en arrière sur chacune des moitiés du lobe correspondant.
Je n'ai, jusqu'ici, retrouvé cette disposition sur aucune autre espèce.
Le volume des lobes optiques paraît en proportion de la grosseur des yeux et des nerfs optiques.
Ainsi chez les Trigles où les yeux sont grands, ces lobes sont très développes; chez l'Anguille et le
Congre où les yeux sont fort petits, leur volume est à peine supérieur à celui du cervelet ou des
hémisphères. Gottsche dit avoir fait la même remarque sur les diverses espèces de Pleuronectes. Le
mode de rapprochement des lobes optiques au niveau de la ligne médiane est également sujet à
varier. Le plus ordinairement, chaque lobe touche celui du côté opposé dans toute l'étendue de son
(1) l'I. 1, lig. I',) C.
(2) Hémisphères, Camper, Weber, Fenncr; Thalamus nervi optici, Ualler; loix's pairs moyens, Vicq d'Azjr; Cerebrum
propric (lirtum,Ehc\; Tubercula majora cerebri, Scarpa; lobes creux, Cuvier; lobes optiques, Carus, Serres, Desmoulins,
Gottsche.
(3) l'I. Vlll, li.;;-. ('lO.
(4) l'I. 1\, liK. 1-io.
(5) l'I. l.\, II-. 2 et 3 0.
(6) l'I. V, i]g. 1 0.
(7) l'I. VII, li-. I 0.
70 SYSTÈME ;NERVEUX DES POISSONS.
bord interne cl sans qu'il reste entre ces bords aucune séparation (Brochet, Perche (1), Saumon,
Épinoche, Chabot, Merlan (2), Trigle, Véron, etc.); mais d'autres fois, comme chez le Hareng (3)
et chez l'Alose, l'union s'efTectue seulement dans la moitié antérieure; dans le reste du trajet, les
deux lobes restent écartés et laissent entre eux un intervalle triangulaire au fond duquel on aperçoit
une lame striée transversalement qui complète la voùle optique et la ferme en-dessus. Chez le
Barbeau (4) et la Carpe surtout (5), les bords des deux lobes sont largement écartés l'un de l'autre,
et dans l'intervalle qui les sépare se trouve étendue une lame très mince formée de libres transver-
sales. Cette lame se déchire avec la plus grande facilité; pour bien l'apercevoir, il faut examiner
dans l'eau pure les cerveaux à l'état frais; elle se montre alors comme un voile demi-transparent, sur
lequel apparaissent des stries transversales d'un beau blanc. L'aspect de cette lame est beaucoup
moins net quand le cerveau a été macéré dans l'alcool ou dans loute antre liqueur.
La couleur des lobes optiques est généralement d'un rouge grisâtre; sur cette teinte de fond, on
aperçoit de nombreuses libres blanches qui se portent d'arrière en avant et convergent vers les
origines du nerf optique. Ces fibres s'accumulent surtout le long du bord inférieur et du bord supé-
rieur de chaque lobe. Au niveau du bord inférieur, elles constituent une sorte de bourrelet d'un
beau blanc qui augmente d'épaisseur d'arrière en avant et offre une légère torsion dans la direction
de ses faisceaux constitutifs. Les fibres de la face supérieure se voient très bien chez le Brochet, le
Merlan; mais il faut examiner les cerveaux à l'état frais et dans l'ean pure, car elles cessent d'être
apparentes sur les préparations qui ont séjourné quelque temps dans l'alcool ou le liquide salin.
Sur la paroi intérieure des lobes optiques, on aperçoit de petits faisceaux médullaires disposés
avec beaucoup de régularité et d'une blancheur éclatante. Ces faisceaux naissent le long du bord
externe des renflements semi-lunaires et s'élèvent en rayonnant sur la face interne de chaque
lobe oïl ils se perdent généralement avant d'atteindre le sommet de la voûte : nous donnerons à
l'ensemble de ces faisceaux le nom de couche rayonnante. Les faisceaux de cette couche sont, en
général, peu apparents au-devant de l'extrémité antérieure des renflements semi-lunaires; ils cessent
même d'être visibles au voisinage de la commissure antérieure, et la paroi intérieure du lobe
optique devient presque lisse en cet endroit. En outre de ces fibres rayonnantes, Gottsche signale
d'autres fibres dirigées d'avant en arrière, situées profondément et qui auraient l'aspect d'un grillage ;
cette disposition est, dit-il, très évidente chez le Gadus callarias.
Lorsque l'on fait sur un cerveau frais une section transversale des parois du lobe optique, on
dislingue sur la coupe les zones suivantes en allant de dehors en dedans : 1° une couche blanchâ-
tre; 2° une couche grise épaisse; 3° une couche blanche. Ces trois couches, bien que distinctes,
passent cependant de l'une à l'autre d'une manière peu tranchée. La zone blanche extérieure est
formée parles fibres qui avoisinent la face externe; la zone blanche intérieure est formée principale-
ment par les faisceaux de la couche rayonnante. Arsakyi et Serres admettent également ces trois
couches. Cuvier n'en compte que deux, une extérieure grise et une intérieure blanche. Gottsche dit
(1) l'I. IX, ng. .i etoo.
(2) l'I. Il, fig. 1,0.
(3) PI. VIII, lig. 1, 0.
(4) PI. IV, fig. I 0 0'.
(5) PI. V, fig. ±oe.
DES LOBES OPTIQUES. 71
avoir compté cinri iiuancos dilï'éreiites, ce qui s'expli(|uc aisômont quand on se rappelle que nos
trois couches passent insensiblement de l'une k l'autrii et doivent produire, en conséquence, des
nuances intermédiaires. Les couches admises jiar fiottsche sont en cfFet, en allant de dedans en
dehors : 1" une lamelliï blanche formée i)ar lirradiation intérieure; 2" une lamelle gris-blanc;
3" uni' épaissi' lamelle Lirise; 4" uu(; lamelle gris clair; 5" iuk; lamelle gris-blanc avec des fibres
blanches du iieifoiitiqiii'.
Des trois couches que j'ai admises, l'inléiieure, celle qui est formée par les faisceaux rayonnants,
est seule séparable; cette couche mérite di' fixer un instant notre attention; le Brochet est un des
types qui nous a paru se pièler le mieux ;i celle élu(le(i). Sur des préparations qui avaient séjourné
quel(|ue temps dans du liijuide salin, j'ai pu enlever toute la couche grise extérieure du lobe ojitique
en laissant intacte la couche interne; je me suis assuré ainsi (jue cette couche tapisse entièrement la
face interne de chaiiue lobe, remonte jiis{|ii'au niveau de lalign(; médiane supérieure etpassedu côté
opposé, reliant les deux lobes entre eux et formant une vaste commissure que je désignerai sous le
nom de roinitilssnre th; la rofite optique. Ce sont les fibres de cette commissure que l'on aperçoit
comme une lame médullaire striée transversalement lors(iu'on écarte les lobes opti^pies l'un de l'autre
sur la ligne médiane. Cela se voit très bien chez les Cyprins, en parliculiei- sur le Guujon. Camper,
Carus et Gottsche ont donné le nom de corps calleujc à cette commissure, qui n'est, comme on le
voit, que le prolongement de la couche la plus interne des lobes optiques. Gottsche dit, du reste, qu'il
n'a pu reconnaître si les fibres de ce corps calleux se continuent avec la couche défibres rayonnantes.
La commissure de la voûte optique est très large chez le Barbeau et la Carpe (2). Quoique je
n'aie pas poursuivi les fibres de cette commissure, il y a toute raison de croire qu'elles sont, comme
chez le Brochet, une dépendance de la couche interne. Si l'on place sous le microscope une
mince lanii'lli; obtenue par une coupe transversale de la paroi du lobe optique, on voit que cette
lamelle se compose, dans toute sou épaisseur, de substance grise entremêlée de fibres nerveuses;
la matière grise prédomine dans la couche moyenne, tandis que les fibres blamlies sont plus
abondantes dans les couches externe et interne; la couche interne surtout est formée à peu près
exclusivement par les fibres blanches de la lame rayonnante. Au-dessous du plan de fibres trans-
verses qui forment la commissure de la voûte optique, se trouve la lamccommissuraJe. Cette partie,
découverte par Carus, a été décrite par Gottsche (3) . Son aspect est assez variable. Le plus sou ven t , elle
se présente sous la forme d'une lame quadrilatère étendue d'avant en arrière sur la ligne médiane de
la voûte optique; par ses angles ou piliers antérieurs, cette lame s'insère sur les côtés de la commis-
sure antérieure; par ses angles ou piliers postérieurs, elle adhère soit au bord postérieur de la voûte
opli(pie, soit en arrière de l'extrémité postérieure des renflements semi-lunaires (Trigles)(4). Sa face
supérieure adhère à la commissure delà voûte; sa face inférieure, qui est libre, s'aperçoit immédia-
tement lorsque, après avoir incisé latéralement la voûte des lobes optiques, on rabat en avant la por-
tion moyenne de cette voûte. Cette face inférieure présente sur la ligne médiane un léger sillon (]ui
(Il l'I. vil, li-. (j, 7, o'.
(■2) l'I. V, li},'. 2 e.
{?>) (îollsciuî désigne lu laini; commissurale par les mois t'uniix cl liriicke il'oiiii.
(l) PI. IX, lig. 3<.
72 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
est la trace de la soudure de ses deux moitiés. A cette catégorie de Poissons possédant une lame
quadrilatère appartiennent les Cyprins, les Trigles, le Brochet. Gottsche cite encore les genres Carunx,
Scomhcr, Crenilabrus, Ammodytes, Clupea, Salino, Cyclopterus Lumpus, Esox Belone.
Dans d'autres cas, la lamecommissurale, de forme triangulaire, s'étend comme précédemment
jusqu'au bord postérieur de la voûte optique (Perche, Pleuronectes Flesus, Uippofjlossus et Rhom-
biis). D'autres fois enfui, la lame commissurale est également triangulaire; mais au lieu d'attein-
dre le bord postérieur de la voi!ite optique, elle se termine vers le milieu de cette voûte à la face infé-
rieure de laquelle elle est attachée. Nous citerons comme exemples de cette forme les Gadiis, Pleuro-
nectes, Cottus, Murœna, Blennius, Si/ngnathus. Chez la Carpe, la lame commissurale est double,
ou plutôt les deux moitiés qui la composent normalement restent séparées par suite de l'écartement
des bords supérieurs des lobes optiques. Chez un certain nombre de Poissons, il existe deux petits
mamelons placés transversalement et côte à côte sur l'extrémité antérieure de la lame commissurale,
immédiatement au-dessus de la commissure antérieure ; je les nomme éminences commissundes; ils
sont très apparents chez l'Ablette, la Tanche, les Cijprimis rutUus, Vimha et Mus.
Nous démontrerons par des expériences directes faites sur l'Épinoche que les lobes optiques sont
véritablement les organes de la vision, puisqu'il suffit de détruire lavoûtedeces lobes pour anéantir
aussitôt le sens de la vue. A la suite de cette opération, l'animal parait frappé de stupeur, comme
si les organes qui sont le principe de la vision étaient ceux où s'élaborent la pensée et l'intelligence.
Les nerfs optiques naissent toujours des lobes optiques dont les fibres convergent en bas et en
avant pour constituer leurs troncs d'origine. D'après Haller, ces nerfs recevraient des fibres du iri-
goniim fissum; ils en l'ecevraient également des lobes inférieurs, selon Cuvier. Ce qui est plus certain,
c'est que chez tous les Poissons osseux, la commissure de Haller établit des rapports plus ou moins
intimes entre les bases des deux nerfs optiques. Selon Gottsche, on verrait aussi chez la Raie quel-
ques fibres passer d'un nerf dans l'autre. Généralement les nerfs optiques sont très volumineux;
aussitôt après leur naissance, ils s'entre-croisent sur la ligne médiane de telle façon que le nerf de
gauche passe à droite et réciproquement. Au niveau de cet entre-croisement, les deux nerfs contrac-
tent quelquefois des rapports assez curieux : chez le Hareng, le nerf du côté gauche présente sur le
milieu une fente en boutonnière à travers laquelle passe le nerf droit: cependant, il n'y a pas
échange de fdjres en ce point, mais simplement adhérence des nerfs par leur névrilème. Chez le Nase,
le nerf optique du côté droit est perforé pour donner passage à celui du côté gauche. Chez le Labre,
les nerfs optiques sont simplement entre-croisés de façon que le nerf optique du côté droit, c'est-à-
dire émané du lobe optique droit et se rendant à l'œil gauche, est placé au-dessus du nerf optique
émané du lobe optique gauche et se rendant à l'œil droit : il n'y a aucun mélange des deux nerfs qui
sont simplement superposés. Dans le Goujon et le Barbeau, cette dernière disposition existe aussi :
le nerf de l'œil droit, chez le Barbeau, passe au-dessous du nerf de l'œil gauche. Parfois les nerfs
optiques sont formés d'une membrane plissée en manière d'éventail et qui peut s'étaler avec assez
de facilité, par exemple chez le Barbeau, le Labre, le Hareng (1), l'Alose, la Perche, le Callionyme,
les Pleuronectes, etc. (2).
(i) Pl.VIlI, fig. 2=, fig.32.
(2) Clit'z l'Epinoche, la rétine présente une longue fente sur son côté externe; cette fente tient probablement au rapproche-
ment des bords de la membrane formée par l'épanouissement du nerf optique.
DE LÉMLNENCE LOBÉE,
DF, L lOlIMEMCE LOBKK
[.'éiniiicncc lobée csL une des parties du cerveau les plus variables au pouil de vue de la forme et
du vdkune. Très développée chez tous les Cyprins, elle remplit chez beaucoup d'entre eux à peu près
complètement la cavité des lobes optiques; c'est chez la Carpe et le Barbeau qu'elle acquiert ses
plus grandes dimensions; chez la Carpe surtout, son développement est tellement exagéré que son
extrémité postérieure fait saillie en dehors du lobe optique ( 1 ). L'éminence lobée est également très
considérable chez le Maquereau (2). Dans le Brochet, la Perche, le Saumon, l'Alose, le Hareng, le
Merlan, le Gardon, elle est bien développée, mais beaucoup moins que dans les types précédents (3).
C'est dans la Lote, le Chabot et le Gadas Molva qu'elle m'a paru oITiir les dimensions relatives les
plus faibles (4).
La forme et la structure de réminence lobée n'offrent pas moins de différences que le volume.
Il serait même difficile de donner une idée exacte de l'organe par une description générale; je choi-
sirai donc quelques exemples qui deviendront ensuite des termes de comparaison.
Prenons d'abord la Lote : Dans ce Poisson, l'éminence lobée se présente sous l'aspect d'un
petit renflement légèrement bilobé, placé au fond du lobe optique entre les deux renflements semi-
lunaires (5). Cette éminence occupe, en étendue, à peu près le tiers postérieur de la cavité du lobe
optique, et son diamètre transversal équivaut environ au tiers de la largeur de cette cavité. Lorsqu'on
examine la composition de cet organe, on voit qu'il est constitué par une lame nerveuse repliée sur
elle-même d'avant en arrière et allant s'appuyer par son bord postérieur sur la base du cervelet.
Entre les deux feuillets de cette lame ainsi repliée, se trouve circonscrit un espace étroit tapissé par
une membrane vasculaire provenant de la pie-mère qui recouvre le cervelet. Cette membrane
pénètre dans l'intérieur de l'éminence en s'insinuant au-dessous de son bord postérieur. Dans la
Gremille, de même que chez la Lote, l'éminence lobée offre un développement peu considérable et
laisse à découvert de chaque côté les renflements semi-lunaires. Elle est creuse et constituée par une
lame de tissu nerveux repliée sur elle-même d'avant en arrière comme précédemment. En examinant
la face supérieure, on y distingue, avec un peu d'attention, trois zones à direction antéro-postérieure :
l'une moyenne et les deux autres latérales. La zone moyenne est de couleur grisâtre, un peu déprimée ;
elle présente sur la ligne médiane un léger sillon. Les zones latérales sont plus blanches; leur bord
interne se distingue de la zone moyenne par un bourrelet très peu apparent. La structure des parois
de l'éminence lobée rend parfaitement compte de cette disposition. Cette paroi est, en cflet, com-
posée de deux feuillets concentriques, l'un intérieur, l'autre extérieur. Le feuillet intérieur
représente une enveloppe fermée en dessus et dont les bords supérieurs rapprochés correspondent
au sillon médian de la zone moyenne ; le feuillet extérieur est plus court que le précédent ; ses bords
supérieurs n'arrivent plus jusqu'à la ligne médiane, ils restent écartés et laissent apercevoir, dans
(1) l'I. V, fig. 2 e'.
(2) l'I. IX, lig. 13.
(3) PI. VII, lis. 0 etO «.
(4) l'I. 111, li;,'. 7 e.
(5) l'I. 111, lig. 11 e.
10
74 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
leur intervalle, la portion du leuillet intérieur qui correspond à la zone moyenne. Lorsqu'on
repousse en dehors le bourrelet qui représente le bord interne et supérieur du feuillet externe, on
arrive sans peine à isoler ce feuillet du feuillet sous-jacent (1). La séparation est suffisamment nette
pour permettre de supposer qu'elle n'est pas purement artificielle et qu'elle répond à quelque
disposition organique (2).
L'éminence lobée de la Perche ne m'a pas paru différer de celle de la Gremille(3). Chez
le Brochet, elle est relativement beaucoup plus considérable que dans ces deux espèces. Au pre-
mier aspect, cette partie offre la plus grande ressemblance avec les tubercules quadrijumeaux des
Mammifères, et l'on conçoit aisément que celte apparence ait pu induire en erreur un certain
nombre d'anatomistes. L'éminence lobée du Brochet paraît formée de quatre tubercules disposés
par paire sur deux rangs, comme les nates et les testes. Les tubercules postérieurs sont arrondis et
plus gros que les antérieurs; ils se trouvent séparés l'un de l'autre, ainsi que des tubercules
antérieurs, par un sillon profond. Les tubercules antérieurs sont beaucoup moins apparents ; si l'on
examine à la loupe la portion de surface qui leur correspond, on retrouve la disposition que nous
avons signalée à la face supérieure de l'éminence lobée de la Gremille. On aperçoit, en effet, une
zone moyenne déprimée, de couleur grisâtre, ayant la forme d'un cœur de carte à jouer dont la
pointe dirigée en arrière se continderait avec le sillon médian qui règne entre les tubercdles posté-
rieurs, puis deux zones latérales un peu plus blanches et séparées de la zone moyenne par un léger
bourrelet. De même encore que chez la Gremille, la paroi de l'éminence est formée en ce point de
deux feuillets concentiiques, dont l'externe, plus court que l'interne, laisse apercevoir dans
l'écartement de ses bords supérieurs la portion de ce dernier qui correspond à la zone moyenne. Les
deux feuillets se séparent aussi avec facilité. Par la dissection, j'ai reconnu que les tubercules
postérieurs sont également formés de deux feuillets concentriques faciles à isoler et continus l'un et
l'autre avec les feuillets correspondants des tubercules antérieurs (4). J'ai constaté entre le noyau
et l'écorce une couche vasculaire et conjonctive très mince. Les vaisseaux sont bien développés.
Ainsi, on voit qu'au fond, l'éminence lobée du Brochet est constituée de la même manière que
celle de la Gremille : dans l'une comme dans l'autre, il y a une cavité intérieure et une enveloppe
formée d'un double feuillet. Voici la seule différence : chez la Gremille, les parois de l'éminence sont
planes ou presque planes; dans le Brochet, elles sont fortement plissées, de manière à prendre
l'aspect d'un groupe de petits tubercules. Or, on conçoit que le pHssement puisse se faire très
différemment et qu'il puisse en résulter autant de nuances particulières dans la forme de l'éminence
lobée. C'est ce qui a lieu : ou il n'existe que deux tubercules, ou il y en a quatre ; quand le dernier
cas se présente, ce sont tantôt les mamelons postérieurs qui sont les plus développés (Brochet),
tantôt les antérieurs. Souvent encore les quatre tubercules sont presque égaux (Saumon) (5); il peut
se faire aussi que le plissement soit si faible, qu'il devienne difficile de décider s'il y a deux ou quatre
(1) Pour faire celte préparation, il est indispensable de laisser macérer pendant plusieurs jours le cerveau dans du liquide
salin (alun et sel).
(2) PI. IX, fig. G.
(3) PI. IX, fig. 4 e, elfig. 5 e e'.
(4) PI. VII, fig. 9, 10, \\, 12, 15 e e'.
(5) PI. VIIl, flg. 7 ee.
DE L'É.MINENCE LOBEE. 75
tubercules, par exemple, chez la Perche, la Gremille. Ainsi doit s'expliquer sans doute, la diver-
gence de quelques auteurs à cet égard, les uns ayant admis deux tubercules dans une espèce, et
d'autres quatre. Toutefois, comme ce sont là des détails de peu d'importance, je n'y insisterai pas
davantage. Le point capital, c'est de connaître la structure de l'émiuence lobée et de pouvoir
nous rendre conqjte des variations si nombreuses qu'elle présente dans sa l'orme.
Au premier abord, l'éminence lobée des Cyprins paraît ne ressembler aucunement à celle des
autres Poissons; cependant un examen plus attentif conduit ;i reconnaître que cette partie présente
au fond une très grande analogie avec celle des espèces que nous venons d'examiner. Prenons pour
exemple le Cijprimis ralilus. Chez ce Poisson, l'éiniuL'nce loljéc est très voliiinineuse et remplit
presque entièrement la cavité du lobe optique. Une simple inspection permet d'y reconnaître deux
portions bien distinctes, l'une périphérique et l'autre centrale. La portion périphérique se présente
sous l'aspect de deux bourrelets saillants, d'une belle couleur blanche et ayant la forme de deux
croissants qui se toucheraient par leur extrémité antérieure; Ilaller les désigne sous le nom de
cornua Ammonis. ha. poriion ccnlride, qui est très déprimée, se trouve circonscrite par les bourrelets
extérieurs; elle est de couleur grisâtre et présente à peu près la forme d'un cœur de carte à jouer :
c'est le tuberculiis cordiformis de Haller. Lorsqu'on examine cette partie avec attention, on y dis-
tingue trois zones, une moyenne et deux latérales. Les zones latérales ressemblent à deux |)elils
croissants concentriques aux bourrelets delà couche périphérique; elles se continuent directement
en arrière avec deux faisceaux de fibres blanches qui remontent dans l'intérieur du cervelet. La zone
moyenne est de forme ovalaire, avec un léger sillon sui- la ligne médiane; à son extrémité posté-
rieure, on aperçoit un petit orifice quadrilatère, à angles très aigus, hforamen cœcnin. En repoussant
en dehors le bourrelet périphérique, de manière à l'écarter du tubercule cordiforme, on reconnaît
que ces deux parties se trouvent séparées l'une de l'autre par un mince prolongement de pie-mère.
La première de ces parties peut donc être considérée comme une lame nerveuse enroulée, de dehors
en dedans, autour de la seconde. Examinc-t-ou avec attention hï bourrelet péri|)liérique, on
reconnaît qu'il est lui-même formé de deux couches qui se traduisent à sa surface par une petite
ligne voisine du bord externe et parallèle à ce bord. La couche externe, qui est plus blanche, paraît
formée principalement |)ar des fibres blanches, qui s'élèvent, en rayonnant, de la base dn lobe
optique. Sur des préparations qui ont séjourné quelque temps dans du liquide salin, ces deux
couches se séparent aisément, et quand la couche interne a été enlevée, l'externe reste sous la forme
d'une petite valve arquée dont le bord concave adhère au côté externe de la zone latérale du
tubercule cordiforme.
Bu forumen ccecum sortent plusieurs vaisseaux dont les misse dirigent en avant et les autres
en arrière. Les vaisseaux postérieurs les plus grêles se ramilicut dans la pie-mère qui recouvre le
cervelet; les vaisseaux antérieurs, au nombre de quatre environ, se portent au-dessus du tubercuia
cordiforme et se ramilienl dans la |)ic-nière qui sépare ce tubercule du bourrelet péripliéri(|ue.
L'éminence lobée m'a |t;irii dlliii' la mênn' roinposition chez Ions les Cyprins, .l'ai essayé
d'étudier sa texture sur le Barbeau, au moyen de coupes verticales très minces obtenues pai- le
durcissement du cerveau dans le liquide salin; voici ce que j'ai vu : Toutes les parties de l'éminence
lobée renferment en abondance de la substance grise; celle-ci est foiini'e d'un mélange de matière
granuleuse et de très petites cellules au milieu desquelles se liouveiit di5séiuiuées un certain uombre
70 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
de cellules plus grandes. Ces grandes cellules sont multipolaires, elles ne sont pas réparties
uniformément dans toute l'épaisseur de la substance grise; ainsi on les découvre en assez grand
nombre dans la zone moyenne du tubercule cordil'ormc; elles se trouvent surtout accumulées
sur la limite commune de cette zone et des zones latérales. On aperçoit encore un certain
nombre de ces cellules plus grandes sur la limite des deux couches qui forment le bourrelet
périphérique.
En comparant l'éminence lobée d'un Cyprin avec celle d'une Gremille ou d'une Perche, on voit
que le tubercule cordiforme paraît représenter à lui seul l'éminence lobée tout entière de ces espèces.
Dans un cas comme dans l'autre, on a un organe formé d'une zone moyenne et de deux zones
latérales. Le bourrelet périphérique des Cyprins me paraît être une partie surajoutée. Quant au
forameii cœcnm, je le regarde comme le vestige de la cavité de l'éminence lobée des autres Poissons.
Dans le Maquereau, l'éminence lobée a une disposition très curieuse. Elle se compose, comme chez
les Cyprins, d'un noyau central (tubercule cordiforme) et d'une couche périphérique. Celle-ci a un
aspect intestiniforme ; prise dans son ensemble, elle ressemble à un M dont les branches seraient
ondulées et embrasseraient, dans leur écartement supérieur, le tubercule cordiforme (1). La
même disposition existerait chez le Thon, d'après Cuvier. L'éminence lobée de la Sphyrène de
laMéditerranéeestconstituée exactement de la même façon que celle du Maquereau, en forme de
bourrelet replié. Celle du Labre est plissée aussi comme celle des Scombéroïdes. Cliez VEsox-
Belone, elle présente une cavité très vaste, les parois sont minces: les deux moitiés se séparent
aisément sur la ligne médiane. Chez la Truite, l'éminence lobée est plissée comme le cervelet
des Squales (2).
L'embryogénie montre que l'éminence lobée ne se développe que très tardivement; ainsi chez
le Saumon, elle n'est pas encore apparente quand déjà les lobes optiques sont fermés supérieu-
rement. Chez une jeune Anguille ayant 7 centimètres de longueur, l'éminence lobée n'a pas
encore les proportions relatives qu'elle doit avoir par la suite (3).
Les fonctions de l'éminence lobée sont encore inconnues ; jusqu'à présent rien ne paraît de
nature à mettre sur la voie d'une solulion. Dans les espèces où le développement de cette partie est
considérable, comme chez les Cyprins, le Maquereau, on ne voit aucun des nerfs crâniens croître en
proportion avec elle. J'ai également essayé sans succès de découvrir quelque rapport, soit direct, soit
inverse, entre le volume de cette partie et celui de quelqu'autre partie de l'encéphale. Un instant
j'avais pensé, en examinant le Barbeau et la Carpe, que l'éminence lobée était en raison inverse de
l'épaisseur des parois du lobe optique et du volume des renflements semi-lunaires; mais l'examen
d'un plus grand nombre de types m'a forcé de renoncer à cette manière de voir.
Les rapports de l'éminence lobée avec la quatrième paire sont tellement intimes, que l'étude de
ces deux parties ne doit pas être séparée. Le pathétique naît toujours entre les lobes optiques et le
(1; l'I. 1\, iig. 13.
(2) Au-dessous de l'éminence lobée, ciiez l;i Lofe, on trouve une très belle commissure transverse indépendante, dont les
extrémités vont se perdre vers les origines du trijumeau.
{?,) V\. VI, fig. 16 c, (ig. li e.
DE LKMINENCK LOIIKE. 77
cervelet, de la face supérieure du pédoncule eérélnal. un |mii en dehors de réniinence lobée ; mais
ce n'est là qu'une origine apparente. En étudiant le Merlan, j'avais vu li' Irone du pathétique s'en-
Ibncer dans l'épaisseur du pédoncule qui forme la base du cerveau, et je pensais que c'est de là «lu'il
naît. De nouvelles recherches m'ont démontré que l'origine réelle a lien plus loin, sur la face infé-
rieure de l'éminence lobée. Ce fait est surtout évident chez le Brochet (1). Lorsqu'on examine
chez ce Poisson la face inférieure de l'éminence lobée, on aperçoit au niveau de son extrémité
postérieure, une commissure transversale, formée de deux faisceaux de substance blanche, placés
immédiatement l'un dcniéie l'autre. Le faisceau |)Oslériein- m'a sendjlé se perdre par une de ses
extrémités dans chacune des moitiés correspondantes de la moelle allniigéc ; le faisceau antérieur,
au cuutraiiv, n'est autre chose que le prolongement des deux iieiis |ialhétiques, qui, après avoir
traversé la base du cerveau, viennent se rejoindre sur la ligne médiane. Les fibres de ces nerfs
m'ont paru naître, au moins en partie, de la face inférieure de l'éminence lobée (2).
Une particularité très intéressante s'est encore offerte à nous dans l'étude du pathétique; elle
consiste dans l'existence d'une branche allant se ramifier à l'iutérieur de l'éminence lobée. Chez tous
les Vertébrés étudiés jusqu'ici, lenerf pathétique s'est toujours présenté comme un nerf simple à son
origine. Une exception des plus curieuses à cette règle m'a été offerte par le Merlan. Lorsqu'on
examine avec attention le nerf pathétique de ce Poisson, on voit naître tout près de son j)uint d'émer-
gence deux branches de bifurcation: l'une se rend à l'd'il et constitue le pathétique proprement dit,
l'autre se porte en haut et en dedans, entre le lobe optique et la base du cervelet. En ponivuivant cette
branche avec précaution, on la voit bientôt pénétrer dans l'intérieur de ces tubercules situés au fond
du lobe optique, tubercules considérés par divers auteurs comme des corps quadrijumeaux, mais qui
en réalité ne sont autre chose qu'un repli antérieur de la lame du cervelet. Après avoir excisé la
paroi supérieure de ces tubercules, de manière à mettre à nu la cavité intérieure, on reconnaît sans
peine, à l'aide d'un faible grossissement (3 à 4 diamètres), que la branche en question gagne le bord
postérieur de l'éminence lobée, s'insinue sous ce bord et se ramifie dans l'épaisseur d'un prolonge-
ment (le la pie-mère, faisant suite à celle qui recouvre la face supérieure du cervelet. Ces ramifica-
tions se portenten avant et quelques-unes d'entre elles m'ont paru s'anastomoser avec des filets sem-
blables provenant du nerf du côté opposé (3). J'ai constaté également l'existence d'im rameau de
l'éminence lobée sur d'autres espèces que le Merlan; je l'ai vu sur des Cyprins, sur le Brochet.
Quelle est donc la signification de cette branche?
On sait qu'après sa sortie du canal vertébral, chaque nerf spinal se partage en deux branches
principales, l'une antérieure d'où émane le rameau intermédiaire, l'autre postérieure. Parmi les
nerfs qui naissent du bulbe, quelques-nus (trijumeau et pneumogaslri{iue) présentent une dispo-
sition tout à fait analogue à celle des nerfs spinaux, mais là, déjà, apparaissent dans le mode de dis-
tribntidu des branches postérieures, certaines variations qu'il importe de signaler. Chez les Gades,
les branches postérieures des nerfs trijumeau et pneumogastrique sont très développées ; celle du tri-
(I) l'our réussir aisément dans cetlc préparation, il Tant fciulre lo i)ulljc sur le milieu de sa face inférieure, et écarter
ensuite ii's deux moitiés, de manière à mettre à nu la face inférieure de l'éminence lobée.
(-2j l'I. VII, fi-. III.
(3) PI. III, (ig. G» ; pi. II, ,i-. N' ;•.
78 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
jumeau, après s'être anastomosée à l'inlérieur du crâne avec celle du pneumogastrique, traverse la
voûte crânienne et, sous le nom de nerf latéral du trijumeau, va s'anastomoser le long du dos avec
les extrémités des branches postérieures des nerfs spinaux.
Dans d'autres types (Brochet, Cyprins, etc.), ces branches postérieures des nerfs trijumeau et
pneumogastrique existent encore, mais leur importance devient beaucoup moindre : au lieu d'aller,
après un long trajet, s'anastomoser avec les nerfs spinaux, elles se réduisent à de simples fdets ner-
veux qui se distribuent dans les enveloppes du cerveau et dont quelques-uns seulement traversent les
parois du crâne pour aller se perdre aussitôt dans la peau. Chez un certain nombre de Poissons,
enfin, les branches postérieures des nerfs en question peuvent perdre davantage encore de leur
importance, au point même de disparaître complètement. Ainsi, d'après Stannius, il n'y aurait pas
trace de rameau postérieur du pneumogastrique chez les Scomber, Pleuronectes Rhombus, Salmo,
Coregonus, Ammodytes, Chipea, Silurus, etc.
Ces faits nous permettent de comprendre aisément quelle est la nature de la branche postérieure
du nerf pathétique chez le Merlan. Cette branche, qui se distribue dans les enveloppes du cerveau,
est évidemment l'homologue des branches postérieures rudimentaires des nerfs trijumeau et pneu-
mogastrique; elle est, par conséquent, l'homologue des branches postéi^ieures des nerfs spinaux.
Elle n'existe, il est vrai, que d'une manière tout à fait exceptionnelle, mais cela n'a rien qui
doive surprendre, puisque nous avons vu que, dans beaucoup de Poissons, la branche postérieure
du pneumogastrique peut aussi avorter complètement.
Plus tard, ayant eu à ma disposition plusieurs espèces de Gades, j'ai voulu m'assurer si cette
branche ascendante du pathétique observée sur le Merlan ne se retrouverait point aussi dans ce
type. Dès les premières recherches, j'ai eu la satisfaction de voir mes prévisions se réaliser. Dans le
Gadi(s Pollachius, j'ai trouvé un rameau dorsal très apparent. Dans le Gadus Molva, ce rameau est
plus grêle ; c'est à peine s'il est visible à l'œil nu sur un individu d'une longueur de 60 à 70 centi-
mètres. Il naît du pathétique, tout près de son origine, se porte en haut et en dedans dans l'épais-
seur de la pie-mère et s'anastomose avec un rameau semblable venu du côté opposé.
Des recherches plus récentes poursuivies sur le Gadus Lota m'ont démontré que le rameau
dorsal du nerf pathétique existe aussi dans cette espèce ; seulement, ce rameau est tellement
grêle, qu'il est difficile de le découvrir et qu'il échapperait très probablement à un observateur qui
ne l'aurait pas vu d'abord sur les types que j'ai indiqués. Je l'ai trouvé également chez le Labre,
s'anastomosant, en formant une commissure très nette, avec le filet correspondant du côté opposé.
Des filets de cette commissure, qui est située en avant du cervelet et en arrière de l'éminence lobée,
m'ont paru suivre le trajet de quelques vaisseaux.
Quoi qu'il en soit et sans vouloir revenir ici sur l'importance de ce rameau dorsal considéré au
point de vue homologique, je terai observer que l'existence d'une branche nerveuse aussi parti-
culière dans les divers représentants d'un môme groupe naturel, montre les avantages que
pourrait offrir l'étude du système nerveux périphérique au point de vue de la classification. C'est
là un vaste champ d'observation qui reste encore à explorer.
DES PÉDONCULES CÉRÉBIIAUX, TROISIÈME VENTRICULE, ETC. — DE LA GLANDE PINÉALE. 79
DES I-LDONCULES CEUliltR AUX, Tlio 1 S I É.ME VENTRICULE, TUBERCULES PÉDO.NCUL.VIRES
ET COMMISSURE GRÊLE
Nous nommons pédoncxles cérébraux les deux cdurlcs colonnes médullaires qui relient les
lobes optiques aux hémisphères.
Chez les Poissons osseux, ces pédoncules, situés profondément dans l'intervalle des lobes
optiques et des hémisphères se touchent, inféricurement; par on haut, ils restent écartés et ils
intercoptent un petit espace allongé qui re])résente le troisième ventricule. Ce ventricule com-
munique en arrière avec la cavité du lobe opti(]ue, en avant avec l'intervalle qui sépare les hémi-
sphères; l'ouverture par laquelle il peut arriver à Vinfmidilmlum se trouve, dans la plupart des cas,
reportée en arrière à reulréf; du lobe optique. Sur le bord supérieur des pédoncules cérébraux,
on aperçoit deux petits tubercules saillants, léijèremenl aplatis de dedans au dehors, désignés par
Gottsche sous le nom de tuherntia intermedia; je les nomme UiU'irulcs péddiinilairex. Ces tuber-
cules se trouvent reliés l'un à l'autre pai' la commissure grêle (commissura tenuissima de Gottsche).
Chez certaines espèces, le Congre par exemple, on voit partir de l'extrémité antérieure de chaque
tubercule pédoncnlaire un petit fdet médullaire qui se porte en avant, le long du bord supérieur du
pédoncule cérébral, et va se perdre vers la base de l'hémisphère correspondant ( 1 ). Chez les Estur-
geons, les tubercules pédonculaires et la commissure grêle existent encore avec les mômes carac-
tères que chez les Poissons osseux.
Chez les Squales et les Raies, les pédoncules cérébraux, également distincts, interceptent un
troisième ventricule très large qui communique en avant avec la cavité des hémisphères et en
arrière avec la cavité du lobe optique; la communication avec Vinfundilmlum a lieu par une ouver-
ture qui se trouve située tantôt sur le fond et en arrière du \'QT[incu\&{Sq\uih(ssqualina) ("2), tantôt à
l'entrée du lobe optique (Sqiialus inusteliis)[o). Les tubercules pédonculaires et la commissure grêle
ne sont plus apparents. Peut-être cependant, pourrait-on regarder comme l'homologue de la com-
missure grêle cette bride qui, chez certains Squales {Squalus squatina) , borde en arrière le troisième
ventricule et se trouve séparée du lobe optique par un petit trou circulaire (4). Chez la Lamproie
fluviatile, les tubercules pédonculaires me paraissent représentés par ces deux renflements allongés
qui surmontent les pédoncules cérébraux et qui se trouvent reliés par la glande pinéale(5). Ces
mêmes renflements sont moins développés chez la Lamproie marine quo chez la Lamproie fluviatile.
DE LA GLANDE PINEAIE
Cuvier est le premier, je crois, qui ait donné le nom de f/hnidi' pinéale h ce petit corps ipii,
chez les Poissons, se trouve situé entre les lobes optiques et les hémisphères; cette dénomination
(1) l'I. Vl.fig. 3^?î'.
(2) l'I.I, (ig. il.
(3) PI. 1, fig. 1 /( ;/•
(.i) PI. I, lig. lOff.
(5) PI. I, fig. l'J g II.
80 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
a été ensuite adoptée par Carus, Serres, Gottsche. La glande pinéale m'a paru exister d'une ma-
nière à peu près constante chez les Poissons osseux; je l'ai trouvée chez le Brochet, chez tous les
Cyprins, les Pleuronectes, l'Anguille, le Congre où elle est très apparente, la Lote, le Merlan, la
Perche, le Saumon, etc. Cet organe se présente habituellement sous l'aspect d'un petit corps
arrondi, placé dans l'intervalle qui sépare les lobes optiques des hémisphères, par exemple chez
le Saumon, le Congre, l'Anguille, la Carpe, le Brochet. Dans certains types comme le Merlan, il est
allongé, piriforme, et on le voit s'avancer au-dessus de l'intervalle des hémisphères dont il déborde
même quelquefois l'extrémité antérieure (1).
Les rapports de la glande pinéale avec le cerveau sont assez difficiles à établir; ainsi chez le
Merlan, la glande pinéale est supportée par un long pédicule entouré de vaisseaux, s' enfonçant
entre les lobes optiques et les hémisphères. Ce pédicule s'amincit de plus en plus à mesure qu'il
descend, et au voisinage de la commissure grêle, il devient si ténu, qu'il est difficile de décider s'il
s'attache à celte commissure, ou bien s'il se perd dans le tissu membraneux de la pie-mère. La
dernière opinion me paraît cependant la plus probable; du reste, les vaisseaux qui accompagnent
ce pédicule se continuent directement avec ceux de la pie-mère qui s'enfonce dans l'espace inter-
pédonculaire. Chez le Merlan, la glande pinéale se présente sous l'aspect d'un petit sac membra-
neux, transparent, piriforme, supporté, comme nous l'avons dit, par un très long pédicule. A son
extrémité antérieure, ce sac adhère à la face interne de la dure-mère par du tissu cellulaire très
lâche et au moyen de quelques vaisseaux; sa surface est recouverte par un lacis de vaisseaux dont
quelques-uns descendent le long de son pédicule. Son tissu se compose d'une enveloppe de nature
celluleuse à l'intérieur de laquelle on rencontre : 1" une matière fondamentale finement granu-
leuse; 2" des vésicules à contenu transparent, sans noyau ni granulations à l'intérieur, générale-
ment arrondies, mais prenant une forme polygonale quand elles se trouvent pressées les unes contre
les autres; leurs dimensions sont très variables, elles oscillent généralement entre 2/100 et i/300
de millimètre; ce sont évidemment des gouttelettes de matière albumineuse; 3° des cellules avec un
noyau à l'intérieur; 4° des noyaux libres, offrant généralement de 0,003 à 0,004 de millimètre de
diamètre ("2). Chez d'autres Poissons osseux, la glande pinéale m'a paru offrir la même composition
que chez le Merlan ; chez la Carpe, elle est uniquement membraneuse. Seulement cette glande est
presque toujours sessile, par exemple chez les Cyprins (3), le Saumon (4), le Congre (5).
Si nous passons au groupe des Cartilagineux, nous trouvons aussi une glande pinéale bien
développée chez les Lamproies. Cette glande, de forme ovoïde, se trouve placée sur la ligne médiane
entre deux tubercules pédonculaires volumineux qu'elle relie l'un à l'autre; elle présente à l'inté-
rieur une petite cavité (6). Chez les Baies et les Squales, la glande pinéale parait ne plus exister : à
l'endroit qu'elle devrait occuper, au-dessus de l'espace interpédonculaire, on n'aperçoit autre
chose qu'une membrane vasculaire sans apparence d'aucun organe particulier.
(1) Celte situation avancée de la glande pinéale m'explique pourquoi Gottsche n'a pas trouvé cet organe dans le genre
Gadus, excepté, dit-il, chez le Gailus Lota.
(2) l'i.Il.fig. 1 p, fig. 12 el 13.
(3) PI. V, fig. 1 el 2 p.
(4) PI. VllI, fig. 6 p.
(5) PI. VI, fig. 1 p.
(6) PI. I, Og. 19 et 21 p.
DES LOBES CÉHÉBKAUX. St
DES LOBES CKUEBRAUX
Les lobes cérébraux on béinispbères (1) des Poissons osseux sont toujours doubles et formés
de deux masses distinctes, se touchant simplement sur la ligne médiane et reliées à leur base par
une étroite commissure. La couleur de ces lobes est grisâtre et leur tissu se déchire avec une
extrême facilité; leur l'orme présente d'assez nombreuses variétés : ainsi, tantôt elle est assez régu-
lièrement arrondie (Lote) ('2), tantôt allongée et un peu quadrilatère (Goujon et Cyprins en général),
tantôt légèrement conique (Chabot) ; elle offre encore une foule d'autres nuances intermé-
diaires que nous croyons inutile de signaler. La surface des hémisphères présente parfois de légères
circonvolutions comme chez le Gadus «^oZ/vf (3); ces circonvolutions sont surtout bien pronon-
cées chez le Chabot et chez le Merlan où elles m'ont paru affecter une certaine symétrie dans
les deux lobes (4). Chez la Carpe, les lobes cérébraux montrent un ou deux sillons dont l'iui
est très marqué ; le plus ordinairement cependant, ils sont lisses ou ne présentent que (piclques
sillons peu apparents, chez la Lote et le Brochet par exemple (5).
Le volume des lobes cérébraux (nous ne parlons que du volume relatif) n'est pas moins
sujet à varier que la forme. Comparés aux lobes optiques, les hémisphères sont petits dans les
Trigles, les Cyprins, le Brochet; ils sont aussi gros ou presque aussi gros que ces lobes dans la
Lote (6), l'Anguille (7), le Chabot. Il n'existe pas de rapport constant entre le lobe optique et les
hémisphères parmi les divers représentants d'une même famille; ainsi, les hémisphères qui sont
presque aussi gros que les lobes optiques dans la Lote, sont beaucoup plus petits que ces mêmes
lobes chez le Merlan. Chez la Carpe, ils sont petits proportionnellement.
La structure des lobes cérébraux est très simple; leur tissu est formé d'une masse de substance
grise, au sein de laquelle pénètrent des faisceaux de fibres blanches provenant des pédoncules céré-
braux. Sur de minces coupes verticales obtenues sur les hémisphères du Barbeau, j'ai pu suivre les
faisceaux blancs jus(iu'à une distance assez rapprochée de la face supérieure; on voit ces faisceaux
se dissocier peu à peu à mesure qu'ils s'élèvent, et les fibres qui les constituent se perdre au milieu
de la substance grise d'où elles tirent leur origine. La substance grise se compose d'une matière
fondamentale granuleuse, au milieu de laquelle se trouvent répandues en abondance des cellules
nerveuses multipolaires de diverses dimensions. La commissure des hémisphères (commissiira inter-
(I) ubcrcula olfacloria mperiora,lVMcv\ CollicuU ncrvorum olfactKS, E\ie\ ; Tuberculaanterioracerebri, Scarpa;
héinisplurcs, Arsakyi, Carus; Gaïujlia nervi olfactoru,\\eheT ; lohes antérieurs, Ciivior; lobes cérébraux, Serres, Desmouiins ;.
Lobi olfudori, Gottstihe.
(-2) l'I. il!, fig. 10 h.
(',]) (1(im|icr avait di-jà signalé ce fait : « Dans les Morues et les Egretins, dit-il, le cerveau est formé de deux globes anté-
rieurs qui ont des incisions comme notre cerveau, etc.; ils donnent naissance aux nerfs olfactoires. »
(l) PI. II, lig. 1 h; pi. m, lig. oh.
(5) l'I. m, lig. 10 A; pi. vil, lig. 1 /(.
(0) Ualler dit en parlant de la Lote : « Tubercula olfactoria superiora grandia, pœne thalamis opiicis icqualia. »
(7) PI. VL fig. 13 /(.
82 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
lobularis de Gottsche) est formée par de la substance blanche dont les fibres m'ont paru provenir
de trois sources : des pédoncules cérébraux, des hémisphères et des nerfs olfactifs (i). Cette disposi-
tion peut être constatée avec assez de facilité chez le Congre.
Chez les Esturgeons qui composent la première famille des Chondroptérygiens, les hémi-
sphères présentent encore les caractères que nous venons d'indiquer pour les Poissons osseux. Ce
sont deux masses solides, séparées sur la ligne médiane, oîi elles sont réunies par une simple com-
missure (2). Dans les autres Poissons cartilagineux, les hémisphères présentent, au contraire, des
différences importantes que nous allons faire connaître.
Dans les Lamproies, les hémisphères sont peu développés et formés de deux lobes distincts;
lorsqu'on les écarte l'un de l'autre, on aperçoit sur leur face interne une petite fente qui conduit
dans un ventricule très étroit et peu profond creusé dans l'épaisseur de chaque lobe (3). Chez l'Ange
(Squalus squalina), les hémisphères sont également peu développés; leur volume dépasse à peine
celui du lobe opiique ; mais ils constituent une masse unique, quadrilatère, élargie en avant et dont
les angles antérieurs supportent les nerfs olfactifs. Sur le milieu du bord antérieur on aperçoit une
échancrure profonde qui divise cette partie en deux lobes distincts. A cette échancrure succède en
arrière une simple gouttière qui règne sur le milieu de la face supérieure. Si l'on enlève la paroi supé-
rieure de ce renflement, on reconnaît que ses parois sont minces et qu'il est creusé d'une assez vaste
cavité communiquant largement en arrière avec le troisième ventricule et se bifurquant en avant
pour se prolonger dans chaque hémisphère (4).
Chez le Squalus mustehs, les hémisphères sont aussi constitués par un renflement unique, mais
très volumineux, et qui l'emporte en grandeur sur toute autre partie de l'encéphale. La forme de ce
renflement est à peu près celle d'un quadrilatère dont le bord antérieur serait plus élargi que le pos-
térieur. De chaque angle antérieur naît un gros pédicule qui va se perdre, après un court trajet, à
la face postérieure d'un tubercule olfactif très volumineux. La surface des hémisphères est lisse et
dépourvue de toute apparence de circonvolutions; on aperçoit seulement sur la ligne médiane un
sillon léger qui s'avance jusque vers le milieu de la face supérieure où il se termine par une petite
dépression punctiforme de laquelle partent encore habituellement deux faibles sillons transverses,
un peu obliques en avant. Lorsqu'on fait une coupe horizontale des hémisphères, on constate dans
leur intérieur l'existence de deux petits ventricules placés de chaque côté de la ligne médiane, et
séparés l'un de l'autre par une épaisseur assez considérable de tissu cérébral. En arrière, chacun de
ces ventricules se recourbe en dehors en s'amincissant, et se continue avec un canal étroit creusé
dans l'intérieur du pédoncule olfactif. En outre, chaque ventricule présente deux autres orifices :
l'un d'eux est placé sur le fond, tout à fait en avant, et donne passage à un vaisseau; l'autre est
situé en arrière et occupe le sommet de la courbe décrite par le ventricule, au moment oi!i celui-ci
se continue avec le pédoncule olfactif. Ce second orifice communique avec le troisième ventricule
au moyen d'un court canal que traversent des vaisseaux et un mince prolongement de la pie-mère.
(1) PI. X, fig. '.); pl.O, fiy. ■ôhhh'.
(2) PI. I, fig. 12, M/(.
(3) PI. I, lig. 19,21 h.
(4) PI. I, fig. 10 et II h.
DES TUBERCULES OLFACTIFS. 83
On pourrait donc, sans lorcer les analogies, rassimilcr au liuu de .Munio ijui, chez riionune, met
égalcnienl en rapport le Iroisième ventricule avec les ventricules latéraux (1).
Les expériences de Desmoulins et Magendie sur laCarpc et celles que j'ai faites sur l'Kpinoche,
ont démontré (juc, chez les Poissons osseux, l'ablation de l'un des lobes cérébraux, mi même celle
des deux lobes à la l'ois, ne détermine auiiiu liouble appréciable. Surdos Épinoches dont les lobes
cérébraux uni été enlevés, la vue et l'inlelligence semblent pari'ailrnieiit conservées, les mouvements
restent parraitement réguliers; quand on cherche à saisir l'animal, ou ipiand on lui suscite des
obstacles, il s'échappe et se dirige avec la même agilité, avec la même sûreté qu'avant l'opération.
Il est aisé de s'assurer de l'exactitude de ces laits sur des Kpinoches, ces Poissons pouvant vivre
plusieurs jours et même plus d'une semaine après avoir été privés de leurs hémisphères.
En songeant à l'état de stupeur dans le((uel l'ablation des lobes cérébraux plonge les Mammi-
fères et les Oiseaux, on ne peut se défendre d'un certain étonnement en voyant l'ablation des mômes
lobes ne déterminer aucun trouble chez les Poissons. Il pourrait même en résulter des doutes tou-
chant la nature de ces lobes, si celle-ci n'était confirmée par des preuves anatomiques d'une valeur
irrécusable. Mais, d'un autre côté, de récentes expériences sur l'encéphale de la Grenouille m'ayant
démontré que, chez ces animaux, on peut détruire la moitié antérieure au moins des lobes cérébraux,
sans apporter de troubles notables dans les manifestations intellectuelles, il me semble établi qu'à
mesure que l'on descend dans la série des Vertébrés, les hémisphères perdent de plus en plus de
leur importance fonctionnelle, comme ils perdent aussi de leur importance en volume. Le siège de
l'intelligence paraît les abandonner pour se reporter en arrière vers les lobes optiques. Chez les
Poissons osseux où ces derniers lobes acquièrent une haute prépondérance et une grande complica-
tion, ils semblent être devenus le siège exclusif des facultés intellectuelles. La destruction des lobes
optiques jette aussitôt, en effet, le Poisson dans la stupeur, tandis que l'ablation des lobes cérébraux
paraît ne lui l'aire perdre aucune de ses facultés.
DES TUBERCULES OLFACTIFS
Chez les Poissons osseux, il paraît toujours exister au moins doux tubercules olfactifs. Générale-
ment, ces tubercules se trouvent placés immédiatement au devant des lobes antérieurs (Perche C^),
Gremille, Orphie, Brochet (3), Hareng (4), Alose, Chabot, Épinoche, Saumon (5), Congre (6),
Anguille) (7); d'autres fois, comme chez les Gades (Merlan (8), Lote)et chez presque tous les Cyprins,
ils sontsitués h l'extrémité des nerfs olfactifs. Dans quohiucs oas,lostubcrculosolfactifs se dédoublent,
(I) n. IJlg. 1,2i/t /*', lig. 3/j',lig.7«/(.
(-2) PI. 1\, lig. 5 t.
(3) l'I. Vil, %. 1 /.
(i) PI. VIII, fig. 1 t.
(5) PI. Vlll, l\g. G t.
(G) PI. VI, lig. 2 t.
(7) PI. VI, fig. 13, t.
(8) PI. II, fig. 1 /.
84 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
de telle sorte qu'au lieu de deux tubercules il eu existe quatre, par exemple chez les Trigles et les
Maquereaux (Ij.
Le volume des tubercules olfactifs est toujours très faible comparativement à celui des lobes
cérébraux; il faut cependant faire une exception pour le Congre chez lequel les tubercules olfactifs
sont énormes, très allongés et presque égaux aux hémisphères. Les deux tubercules m'ont toujours
paru bien isolés l'un de l'autre sur la ligne médiane, excepté chez le Congre et l'Anguille où il existe
entre eux une étroite commissure blanche (2); ils sont aussi toujours pleins et formés de substance
grise dans laquelle viennent se perdre les fdels du nerf olfactif.
Lorsque les tubercules olfactifs sont placés au devant des hémisphères, en général, les nerfs qui
en partent sont bien développés et arrondis (Brochet (3), Perche, Gremille, Congre); quand, au con-
traire, les mêmes tubercules se trouvent situés à l'extrémité des nerfs olfactifs, ceux-ci sont minces,
aplatis et composés de plusieurs faisceaux distincts (Cyprins, Lote (4), Merlan) (5). Ce rapport montre
bien que les tubercules olfactifs sont réellement affectés au sens de l'odorat. Cependant, ces tubercules
ne sont pas le seul lieu d'origine des nerfs olfactifs; le fait est évident pour les espèces où les tubercules
olfactifs sont reportés à l'extrémité des nerfs olfactifs et où par conséquent les nerfs se trouvent
naître directement des hémisphères (Cyprins, Gades). Chez le Congre, le nerf olfactif naît par deux
racines, l'une interne qui s'avance au-dessous du bord inférieur du lobe cérébral, l'autre externe
qui s'enfonce dans l'intérieur du même lobe. La racine interne s'avance jusqu'à la commissure inter-
lobulaire; arrivée en ce point, j'ai cru voir une partie de ses fibres pénétrer dans cette commissure,
une antre se continuer avec les pédoncules cérébraux. La racine externe peut être suivie jusqu'au
centre du lobe cérébral d'où elle semble naître en majeure partie; quelques-unes de ses fibres
cependant se recourbent en dedans vers la commissure interlobulaire dans laquelle elles
paraissent se jeter. Chez le Gadus molva, les deux nerfs olfactifs sont étroitement unis dans
une gaine commune pendant leur trajet. Chez le Brochet, d'abord réunis en un seul tronc
médian, ils se séparent vers le milieu de leur parcours et constituent deux troncs qui se diri-
gent chacun vers la narine correspondante : ils forment ainsi une sorte d'Y. A son extrémité,
chaque nerf se divise en plusieurs faisceaux distincts qui se répandent dans la muqueuse
des fosses nasales.
DES LOBES INFÉRIEURS (")
Les lobes inférieurs se présentent sous l'aspect de deux renflements volumineux ovalaires ou
réniformes, situés au-dessous des lobes optiques. Ces deux renflements se trouvent séparés en avant
(1) 1^1. IX, iig. 2 t i', ûg.i2tt'.
(2) PI. VI, fig. i et 3 W.
(3)1'). Vil, Iig. i et2 «.
(4) PI. m, Iig. 10 *.
(5) PI. II, fig. i, 8 '.
DES LOBES INFÉRIEURS. 85
par le Irir/oniim fissin»; en ai-rière ils sont beaucoup plus rapprocliés et ils se louchcut généralement
sui' la ligne médiane où Fou n'aperçoit entre eux qu'un leuillet vasculaire mince provenant de lapie-
mérc; dans leur moitié antérieure, ils se trouvent conlondus avec la base du cerveau; dans leur
moitié postérieure, au contraire, ils sont libres et simplement appliqués sur la face inférieure des
pyramides. Les lobes inférieurs sont Imiiduis très développés chez les Poissons osseux; leur couleur
est lia bi lui' llement d'un gris iiiiilni me ; ilaii< quclqurs espèces cepciiilaiil, ciuuiiif li; Hareng el l'Alose,
j'ai vu les fibres blanches de l'inléiii ur s'irradier jusque près de la surface. Selon Goltsche, on voit
aussi chez le Trifjla Giinicmhis une élégante irradiation de fibres blanches passer du côté intérieur
au côté extérieur. La surface des lobes inférieurs est presque toujours lisse ; cependant chez le Hareng
ainsi que chez l'Alose, cette surface m'a offert des circonvolutions bien prononcées.
Les lobes inférieurs présentent le plus souvent un ventricule à l'iulérieur : ce ventricule est
très développé chez le Congre; il s'étend en arrière jusque vers l'cxtrémilé de chaque lobe et il
s'ouvre largement en avant dans la cavité de Ylnfandibulum, de telle sorte que les deux ventricules
peuvent en réalité communiquer l'un avec l'autre. Dans l'inlérieur de chaque ventricule, on aper-
çoit dt's ramifications vasculaires qui pioviiMinent d'un vaisseau de [' infimdibulam {;l) Al existe égale-
ment un ventricule chez l'Anguille et chez tous les Cyprins (2). Chez hï Brochet, chacun des lobes
inlérieurs présente une cavité assez étroite, aplatie de bas en haut et beaucoup jibis rapprochée de
la face inférieure que de la face supérieure; celte cavité communique aussi en avant avec Vinfiin-
dibulnin. Selon Gottsche, enfin, les lobes inférieurs seraient pourvus d'un ventricule chez VEsox
helonc, les Tri(/la,Scdmo,Pleuroiicctes, Si/iu/nathus, GoOiiis, Ammodi/tes, Caranx, Scomber, Cottus et
Agonus. Arsakyi donne aussi comme étant creux les lobes de la Cœpola Tœnia, et Cuvier ceux du
Mutins SiirmulelHS. Les parois des ventricules sont habituellement grisâtres et recouvertes de
stries vasculaires; Gottsche dit qu'elles sont d'une i)lancheur éblouissante chez le Trif/la Gurnardus.
Les lobes inférieurs m'ont paru solides dans le Mei'lan el dans la Lote; ils le seraient également,
d'après Arsakyi, chez, hîs Tcirodoii Mnla, Uraiioscopns scaber, Scorpcna Rascassa, Trachinus Draco,
Xiphias Gladius et Spams. Du reste, ce sont là des distinclions (pii n'uni j)as luie grande importance,
car il peut et il doit airiver que, dans certains cas, la cavité des lobes se trouve tellement réduite
(ju'elle deviennedilficilement appréciable. Le fait inqiortant à noter, c'est que chez certaines espèces,
comme chez le Congre, l'Anguille, les Cyprins, le Brochet, les lobes inférieurs |iié?onfont une cavité
plus ou moins large communiquant avec Viiifiiudibii/ntii.
Les lobes inférieurs sont toujours au nondjre de deux; dans certains cas cepondanl, au lieu de
deux loi)es, il semble en exister quatre, par exemple chez le Hareng où chaque lobe présente, sur le
côté et un peu en avant, une fente oblique qui le jiarlage en deux segments d'inégale grandeur. Plu-
sieurs anatomistes avaientdéjà constaté ce fait, mais ils en ignoraient la cause; j'ai reconini ([ue celle
disposition est le résullal (hi passage du nerf de la troisième paire(3). Ce fait est surtout évident
sur les cerveaux dont le tissu a été raffermi par l'innnersion dans l'alcoid on \c lii|niile salin et chez
lesquels la troisième paire est restée intacte au moment de l'extraction du cerveau hors du crûne.
On voit, dans ce cas, le nerf oculo-mntcur descendre dans le fond de la scissure inicriobaire, comme
(I) l'I. VI, lig. i i, fig. .") /;■ (/, fig. (; el 7 (.
("2) Le ventricule des lobes inférieurs avait déjà été vu chez les (Cyprins par llalier.
(3) PI. VIII, lig. '2 et 5 (■ j '.
86 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
dans un véritable canal qui sérail ouvert sur le côté externe. Le nerf ne contracte du reste aucune
adhérence avec le tissu environnant, et lorsqu'on l'arrache, les parois qui l'entourent restent dans
un état d'intégrité parfaite. J'ai retrouvé chez l'Alose la même disposition que chez le Hareng, et je
crois m'être aperçu qu'elle existe aussi, quoiqu'à un degré beaucoup moindre, dans d'autres espèces.
Les lobes inférieurs sont composés de substance grise, au centre de laquelle s'épanouissent
des faisceaux défibres blanches qui parfois s'irradient jusqu'à la surface (Hareng, Alose). La sub-
stance grise est formée d'une matière fondamentale granuleuse où se trouve une multitude de
très petites cellules multipolaires et des fibres nerveuses primitives. Les faisceaux de substance
blanche qui occupent le centre des lobes proviennent de la commissure des pyramides, des pyra-
mides et du faisceau latéral.
Les lobes inférieurs des Poissons cartilagineux sont généralement moins développés que ceux
des Poissons osseux; ils offrent une grande tendance à se confondre sur la ligne médiane et ils
possèdent ordinairement à l'intérieur une cavité plus ou moins vaste, en communication avec
VinfuniUbulnm. Mais tous ces caractères sont loin d'être également accentués. Ainsi, chez l'Estur-
geon, les lobes inférieurs sont bien développés et bien distincts comme chez les Poissons osseux.
Chez l'Ange [Squalus srjuatiiia), au contraire, les lobes inférieurs sont très petits et creusés à l'in-
térieur d'une cavité unique, très vaste, limitée seulement par une coque mince de substance
nerveuse. Cette cavité communique très largement, d'une part avec le troisième ventricule, et de
l'autre avec la tige pituitaire qui est creuse et fort large.
Quant aux fonctions des lobes inférieurs, elles sont restées inconnues jusqu'à présent. Selon
Pallas, Treviranus, Arsakyi, Cuvier, Desmoulins, ces lobes enverraient des fibres aux nerfs optiques
et contribueraient par conséquent à l'exercice de la fonction visuelle ; d'autres anatomistes, tels que
Haller, Carus, Gottsche, sont d'une opinion entièrement opposée. Quoi qu'il en soit, il me paraît
établi qu'il n'existe aucun rapport direct entre le volume des lobes inférieurs et celui des nerfs
optiques. La position des lobes inférieurs sur la base de l'encéphale est, du reste, un obstacle à peu
près insurmontable pour toute recherche expérimentale.
D UN PETIT CENTRE NERVEUX QUI SE TROUVE EN RAPPORT AVEC LE FAISCEAU
POSTÉRIEUR DE LA COMMISSURE DE HALLER CHEZ l'ÉPINOCHE
Sous le nom de commissure de Haller, on désigne un ensemble de fibres nerveuses transverses
qui, dans le cerveau des Poissons, se montrent à la face inférieure dans l'espace compris entre les
nerfs optiques et l'orifice de Vinfimdibuhm. Cette commissure, ainsi que le fait remarquer avec
raison Gottsche, peut être considérée comme étant formée de deux parties parfois bien distinctes,
l'une antérieure qui établit une liaison entre les nerfs optiques, l'autre postérieure qui environne en
manière de demi-lune le tri<jomim fissum. C'est de cette dernière partie que je me propose de
m'occuper ici ; afin d'éviter toute confusion, je la désignerai sous le nom de commissure du trigone.
La commissure du trigone chez l'Épinoche se présente sous l'aspect d'un cordon blanc, étroit,
nettement délimité et facile à suivre dans l'intérieur de la substance grise environnante. Lorsqu'elle
a été isolée dans toute sa longueur, sa forme est à peu près celle d'un demi-cercle ou plutôt d'un
DU TllIGONUM FISSUJI. 87
fer à cheval dont la concavité rei^arde ea ariii re cl dont le soinnieL embrasse l'onficc inférieur de
Vinfiii/ili//i(hiiii. (lliacuiic di's lniiiiclies de ceLte courbe se porle en arrière en ((iiitournaiit r//;/"»/;-
dibubim entre la base du lobe o|)(i(|ue et la base du lobe inférieur correspondant; elles s'arrêtent
l'une et l'autre à peu près à la hauteur (riiiic li^uie transversale qui passerait par le tiers antérieur
des lobes inférieurs. Leur mode de terminaison oiJ're une particularité des plus curieuses. Au lieu
de se perdre dans les tissus environnants, chaque branche aboutit à un petit noyau de substance
nerveuse, à contour parfaitement délimité, situé dans l'épaisseur de la substance grise qui constitue
le pédoncule du lobe inférieur. Ce petit noyau, le nodule commissund , comme je l'appellerai désor-
mais, est appendu comme un grain de raisin ii l'extrémité de la bandelette commissurale ; sa forme
est arrondie ou légèrement ovalairc, son volume de 1/3 de millimètre environ; il s'isole de la
substance grise environnanleavec une telle lacililé, (pi'au premief abord on serait tentéde le prendre
pour nn petit ganglion (1). Ses rapports avec la cummissuie du trigone ne sont pas, du reste, les
seuls ((u'il présente. De sa face inférieure on voit se détacher un pinceau de fibres qui plonge dans
le lobe inférieur correspondant; de sa face supérieure part un autre faisceau qui va se perdre dans
la base du renflement semi-lunaire du niènif; côté ; du boid antérieur enfin, et un peu en dehors du
point d'implantation de la commissure du trigone, se détache un troisième faisceau qui se porte
directement en avant jusqu'à la base du nerf optique dans lequel on voit passer quelques-unes de
ses fibres; le reste du faisceau se confond avec la substance blanche ([iii borde en arrière le troisième
ventricule.
La structure du nodule commissural méiile au plus h;nit point de fixer l'attention. On peut
l'étudier de deux manières : sur des pièces fraîches ou sur des pièces ayant macéré dans du
liquide salin. Il sul'fit de prendre nn cerveau frais d'Épinoche et de le comprimer enire deux
verres sous le microscope pour apercevoir aussitôt par transparence le nodule connnissural ; c'est
ainsi, du reste, que je l'ai découvert. Sous nn grossissement de 30 à 40 diamètres environ, ce
nodule offre l'aspect d'un petit corps arrondi dans l'intérieur duquel on aperçoit un très grand
nombre de petits espaces clairs, de forme variable, très rapprochés les uns des autres et séparés
seulement par un peu de substance d'apparence granuleuse. Ces petits espaces clairs dont les
dimensions varient entre 0,05 à 0/10 de millimètre, font naître au premier abord l'idée de globules
ganglionnaires; mais comme, en comprimant davantage la préparation, ils finissent par disparaître
et par se confondre avec la substance granuleuse interposée, force est de recourir à un autre pro-
cédé pour établir quelle en est la nature. En pratiquant des coupes directement sur le nodule com-
missural (2), je suis parvenu à reconnaître que ce petit corps est formé d'im im'lange de fibres
nerveuses fines, de cellules nerveuses et d'une faible (piantité de substance granuleuse inter-
(I; l'ouï- meure ;\ nu le nodule commissural, il faut placer le cerveau sur le côté, écarter le lobe inférieur du lobe optique
correspondant, et inciser couche par cduclie la substance grise qui se trouve au point de jûnction de ces deux parties. Celte
dissection peut être faite sur un cerveau frais, ou mieux encore i-ur un cerveau ayant macéré un ou deux jours dans du liquide
sali n (solution saturée d'alun et de sel marin).
(2) Voici comment j'opère : Après avoir laissé macérer un cerveau d'Épinoche pendant un jour ou deux dans du liquide salin,
je l'extrais de ce liquide et je le transporte dans une cuvette remplie d'eau pure; j'isole le nodule par la dissection, je l'enlève
et je le place sur une lame de verre au milieu d'une gouttelette de solution très épaisse de gonnne; je laisse sécher et lorsque
la préparation a acquis la consistance de la cire, je fais des coupes du nodule avec un rasoir bien tranchant. Ces coupes, imbibées
avec de l'eau pure, sont ensuite examinées sur un très fort grossissement (500 à GOO diamèlrûs environ).
88 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
posée. Les fibres nerveuses proviennent des divers faisceaux signalés précédemment avec lesquels
le nodule se trouve en rapport. En pénétrant dans le nodule, ces fibres m'ont paru se replier sur
elles-mêmes et s'enchevêtrer; elles se groupent de manière à circonscrire de petits îlots dans
l'intérieur desquels se trouve compris un certain nombre de cellules nerveuses. Ce sont ces petits
îlots qui constituent les espaces plus clairs dont j'ai parlé et que l'on aperçoit dans l'intérieur
du nodule par l'effet seul de la compression.
Les cellules nerveuses appartiennent à la catégorie des cellules multipolaires; beaucoup
d'entre elles sont tripolaires, d'autres sont allongées et seulement bipolaires; leur contenu est fine-
ment granuleux, sans noyau apparent. Leurs dimensions sont assez variables. Quelques cellules
triangulaires m'ont offert un diamètre moyen de 0,006 à 0,008 de millimètre; parmi les cellules
oblongues, j'en ai trouvé qui mesuraient 0,006 en largeur et 0,01 en longueur; d'autres 0,01 en
largeur et 0,018 à 0,0'2 en longueur. ^De chacun des pôles naît un prolongement qui, dans quelques
cas, m'a paru se continuer bien nettement avec les fibres nerveuses environnantes.
Par sa structure, le nodule commissural paraît donc représenter un petit centre nerveux vers
lequel convergent des fibres nerveuses émanées de divers points de l'encéphale; ces fibres se
trouveraient mises en rapport les unes avec les autres par l'intermédiaire de petites cellules
nerveuses. Cette disposition toute particulière des éléments nerveux dans l'intérieur du nodule,
mérite d'appeler sur ce petit organe l'attention des histologistes (1).
DE l'hypophyse
(Glande pituitaire, organe pituitaire, corps pituitaire)
L'hypophyse a été connue des premiers anatomistes qui se sont occupés du cerveau des Pois-
sons. Willis en fait déjà mention : « Porro in Iiis {Piscibus) observare est glandulam piluitariam,
infundibulum ull in cœteris animalibus ». Camper dit aussi : « La base de la cervelle n'a rien
d'extraordinaire que deux éminences blanchâtres [eminenliœ candicantes) qui sont très considé-
rables; l'entonnoir est entre elles et l'origine des nerfs optiques, la glande pituitaire y semble être
attachée. » Haller en parle également. Il faut avouer, du reste, que la ressemblance est telle entre
l'hypophyse des Poissons et celle de5 Vertébrés supérieurs, qu'il n'était guère possible de se
méprendre au sujet de cet organe. Chez les Poissons osseux, l'hypophyse est ordinairement logée
dans une petite cavité creusée dans la base du crâne et comparable à la selle turcique des Mam-
mifères. Le plus souvent, elle est fixée à l'intérieur de cette cavité au moyen de brides celluleuses
plus ou moins résistantes, de telle sorte qu'il est assez difficile de l'extraire avec le cerveau sans la
déchirer (2), par exemple chez le Hareng (3), l'Alose, le Congre(4). Au contraire, comme chez les
(1) J'ai constaté depuis l'existence du nodule commissural chez la Perche.
(2) Lorsque l'hypophyse est solidement fixée à l'intérieur delà selle turcique, comme il est souvent impossihle de l'extraire
en soulevant directement le cerveau, il faut, dans ce cas, agir par le côté et exciser avec précaution la paroi latérale et infé-
rieure du crâne, de manière à arriver jusqu'à l'hypophyse que l'on dégage ensuite avec faciUté.
(3) PI. VIII, lig. 5 h.
(4) PI. VI, fig. 2 h h, lig. 7 h'.
DE L'HYI'OIMIYSE. 89
Pleuronectes, les Gad(>s, lo Mcilan surlout, elle se laisse enlever très aisément avec le cerveau
sans se rompre.
Quant à la composition de l'hypophyse, voici ce que nous a offert lo Merlan (1) : Chez ce Poisson,
l'hypophyse est composée de deux portions distinctes, un pt'tit globe terminal ovoïde (globe
pituitaire), un court pédicule (la tige pituitaire). Le globe pituitaire est généralement d'un gris
rougeàtre, quelquefois cependant je l'ai trouva irmi hrun foncé et en même temps fort turgide,
ce qui résultait d'un véritable état apoplcctiqui;, ordinairement manifesté par des épanchements
sanguins à l'intérieur du criiue. La surface extérieure de ce globe est recouverte d'un lacis vascu-
laire très abondant et plus ou moins apparent, suivant l'état de congestion de l'organe. Je n'ai pas
aperçu de cavité à l'intérieur; son tissu est peu résistant et se déchire avec la plus grande facilité.
Lorsqu'on porte sous le microscope un fragment de ce tissu, on y découvre en très grand nombre
des cellules dont voici les caractères : le diamètre est de 2/100 de millimètre environ; elles sont
arrondies et à contour très pur; ce contour, qui est double, indique que la membrane d'enveloppe
possède une certaine épaisseur. Le contenu de la cellule est formé d'un liquide transparent; seule-
ment sur un point de la membrane d'enveloppe, on aperçoit un noyau aplati en manière de disque,
et contenant des granulations à l'intérieur. Ce noyau paraît adhérer intimement à la paroi de la
cellule; le plus souvent, au niveau de son point de contact avec cette paroi, on voit celle-ci refoulée
légèrement vers l'extérieur, et cette portion plus convexe de la cellule représente assez bien, par
rapport à la cellule entière, l'aspect de la cornée relativement k la sclérotique. Parfois le soulève-
ment de l'enveloppe qui s'efTeclue ainsi vis-à-vis le noyau est beaucoup plus marqué, et le noyau se
trouve reporté tout entier en dehors de la courbure du reste de la cellule. Dans quelques cas enfin,
il m'est arrivé d'apercevoir des cellules bilobées. Il est donc permis de supposer que ces cellules
se développent par scission et que le globe pituitaire est le siège d'un véritable travail histogénique,
comparable à celui qui se passe dans les glandes vasculaires sanguines, mais dont le résultat phy-
siologique est encore inconnu. En outre de ces cellules, on trouve de nombreuses granulations. La
tige pituitaire est représentée par un court pédicule qui, d'une part, s'insère sur le milieu de la
face supérieure du globe terminal, et de l'autre, adhère au sommet du trigone pituitaire. Lorsqu'on
arrache cette tige de sa base, on distingue au niveau de son point d'insertion une petite lente ellip-
tique qui communique avec r/»/"««r/?(î/î</H;«. Celte tige est composée de deux portions, l'une péri-
phérique, l'autre centrale. La portion périphérique est formée de substance blanclu-, elle naitdu
pourtour de l'entrée de Vinfiindibnlum, s'avance autour de la tige en l'enveloppant comme un
manchon, et s'épanouit sur la base du globe pituitaire. La portion centrale n'est autre chose qu'un
prolongement du globe pituitaire, ayant la forme d'un petit cône dont la pointe proémiuc libre-
ment à l'entrée de YinfundilmUm. La surface de la tige pituitaire est recouverte d'un certain
nombre de vaisseaux qui pénètrent dans Vinfundibulum.
Chez le Congre, le globe pituitaire est formé de deux portions distinctes placées l'une
au devant de l'autre comme chez l'homme; un sillon transversal très superficiel indique leur
ligne de séparation. La portion antérieure la plus considérable est de couleur grise; la por-
tion postérieure est blanche, présentant à sa surface un réseau de petites ligiu'^ ipii p;irais-
0) l'I. Il,lig. 1 /(, 5 /( ul 0 h h'.
12
90 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
sent correspondre à autant de petites utricules (1). Du pourtour de V infimdihulum descend un fais-
ceau de substance blanche qui va s'épanouir presque en totalité dans le segment postérieur.
Chez le Brochet, lorsqu'on arrache avec précaution l'hypophyse, on la voit rester suspendue
par deux petits faisceaux de substance blanche qui se portent en avant, s'enfoncent en arrière et
au-dessous de la commissure de Haller et vont se jeter dans le pédoncule cérébral. J'ai observé le
même fait sur le Hareng. Chez d'autres Poissons que j'ai examinés, l'hypophyse m'a paru ressem-
bler à celle du Merlan. Cet organe ne diffère guère d'un genre ou d'une espèce à l'autre que par son
volume et la longueur de sa tige. Chez les Pleuronectes, l'hypophyse est très grosse comparative-
ment il celle des autres Poissons. Gottsche cite surtout, sous ce rapport, les Pleuronectes saxicola et
Pleuruuectes Rhombiis; il dit même que dans un cas, l'hypophyse de ce dernier Poisson était telle-
ment turgide qu'elle égalait en grosseur le lobe optique. Selon Desmoulins, l'hypopliysc du Ci/clo-
ptenis Lnmpiis serait égale en grosseur aux deux lobes inférieurs. La forme du globe pituitaire est
généralement arrondie (Cottus et Pleuronectes); d'autres fois elle est ovoïde, chez les Gades par
exemple. Selon Camper, la tige de l'iiypophyse atteindrait une longueur démesurée chez le Lophius
piscatorius; elle est très longue chez FAlose. Dans l'ordre des Poissons cartilagineux, l'hypophyse
est aussi, en général, bien développée; chez les Esturgeons, nous lui avons trouvé les mêmes carac-
tères que chez les Poissons osseux; chez les Raies et les Squales, ses différences sont, au contraire,
beaucoup plus tranchées.
Si l'on compare l'hypophyse des Poissons à celle des autres Vertébrés, on reconnaît que dans
aucune autre classe, elle ne possède un volume aussi considérable relativement à la masse
totale du cerveau. La constance de cet organe dans toute la série des Vertébrés permet aussi de
supposer qu'il doit jouer dans l'économie du cerveau un rôle d'une certaine importance; sa struc-
ture, qui se rapproche à un haut degré de celle des glandes vasculaires sanguines, vient encore à
l'appui de cette manière de voir.
DU SAC VASCULAIRE
La dénomination de sac vasculairc appartient à Gottsche; elle est, du reste, parfaitement
appropriée à l'organe qu'elle représente. Cuvier désignait cette partie par l'expression d'appendice
membraneux vasculeux. Camper en fait déjà mention chez le Gadus Morrhua et le Lophius piscato-
rius. Le sac vasculaire est situé au-dessous des lobes inférieurs, en arrière de l'hypophyse. Chez le
Merlan, que je prendrai pour exemple, il est représenté par un petit sac arrondi en cœur et formé
d'une membrane délicate à la surface de laquelle on voit ramper de nombreux vaisseaux {%. Ce petit
sac est souvent tellement transparent que lorsqu'on examine sous l'eau un cerveau fraîchement
préparé, son contour s'aperçoit difticilement et sa présence ne se décèle que par les fines stries
vasculaires qui se dessinent à sa surface. Cependant, de même que pour l'hypophyse, sa couleur
et sa transparence varient beaucoup selon l'état de congestion de l'organe, et dans certains cas,
par suite d'hémorrhagie sans doute, ce sac parait transformé en un petit caillot sanguin. Lorsque
le cerveau a séjourné quelque temps dans du liquide salin, le sac vasculaire acquiert un degré
(I) l'I. Vl,fig. -Ihh.
{%) l'I. Il, liij-. l.s fi.çf. 5s.
DU SAC VASCULAIllE. 91
d'opacité et de consistance qui pi riinL dr l'étudier aisément. Au moyen d'une incision, on recon-
naît qu'il est creux et formé d'une membrane dont la face interne, de couleur grisâtre, présente de
nombreux plis longitndiiiaux qui s'iiiailirni du pdiiil d'insertion de l'organe sur tout le pourtour de
sa cavité. Ce sac vasculaire piir.iiL ii'iHrc (ju'iiii diwrticuluin de la pie-mère avec laquelle il se
continue au niveau de l'extréniilé auléiicure de la fente qui sépare en arrière les deux lobes infé-
rieurs.
Si l'on soumet au microscope un fragment du sac vasculaire à l'état frais, on reconnaît que son
tissu se compose : 1" d'une trame de lissu cellulaire; 2" de vésicules à contour très pur, renfer-
mant un liipiide transparent et formées sans doute de gouttelettes de matière albumineuse ; ces
vésicules sont arrondies lorsqu'elles sont isolées; elles prennent, au contraire, une forme polygo-
nale quand elles se trouvent pressées les unes contre les autres : on les aperçoit, du reste, en très
grande abondance; leurs dimensions sont extrêmement variables et Fou en trouve depuis i/"2ÛÛ de
millimètre, jusqu'à 2/100 et 3/100 de millimètre; 3" de })etites cellules arroii(lii'> duiil l'intérieur
renferme de nombreuses granulations, et dont les dimensions sont, en général, de 5/1000 à 7/1000
de millimètre (1). La composition du sac vasculaire m'a paru la même chez les diverses espèces
que j'ai examinées.
L'aspect extérieur du sac vasculaire est très sujet à varier dans les diiférentes espèces : tantôt,
avons-nous dit, il est arrondi et un peu cordiforme (Merlan); d'autres fois, il présente l'aspect d'un
cœur allongé (Trigles); dans quelques cas, comme chez la Limande, il est étroit, très allongé et
en forme de bissac. Le plus souvent, son volume est peu considérable et il m' trouve resserré entre
les lobes inférieurs (Gades et Pleuronectes), mais parfois aussi il atteint le volume de l'un des lobes
inférieurs, chez le Coltus Scorpius par exemple (Gottsche). Le sac vasculaire reçoit ses vaisseaux
d'une branche artérielle passant au fond de la scissure qui sépare en arrière les lobes inférieurs.
Chez les Raies et les Squales, le sac vasculaire est très développé et présente l'aspect d'un
large sac formé d'une membrane assez épaisse, étendue au-dessous et en arrière des lobes infé-
rieurs (2i.
DE LA DÉTERMINATION' DES PARTIES OUI COMPOSENT l'enCKPHAT.E
Nous venons d'étudier les diverses parties de reut:éphalc au point de vue de Iciu' structure
anatomique; il nous reste maintenant à rechercher ;i quelles parties de l'encéphale des Vertébrés
supérieurs correspond chacune de ces parties. Cette étude a préoccupé de très bonne heure les
anatomistcs; malheureusement les difficultés dont elle est entourée diil donné lieu à d^' icllcs cliver-
gences d'opinions que les incertitudes à cet égard sont loin encore aujourd'lnn d'avoir entièrement
disparu.
Plusieurs moyens d'une efficacité plus ou moins grande s'offrent an naturaliste pour résoudre
cette question : la comparaison des formes, la situation relative des parties, l'étude des origines des
nerfs, l'embryogénie et l'histologie comparée. Chacun de ces moyens pris isolément l'onrnil de»;
U) i'i. Il, lig'J, lu et 11.
(2) PI. I, fig. 8 s.
92 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS
résultats de plus ou moins de valeur en raison de sa nature, mais il est clair que dans la solution
d'une question à l'égard de laquelle aucun secours ne saurait être superflu, tous doivent intervenir.
C'est pour n'avoir fait usage que de quelques-uns d'entre eux, et surtout pour s'être trop préoccupés
des formes extérieures, que les anatomistes ont été conduits parfois dans leurs comparaisons
aux interprétations les plus étranges.
Je me suis efforcé, dans les pages qui suivent, de recueillir tous les indices qui m'ont paru de
nature à pouvoir éclairer la question.
Les caractères du cervelet, sa forme, sa position sur la ligne médiane et au-dessus du qua-
trième ventricule, ses rapports avec les cordons restiformes, n'ont guère permis aux anatomistes
de méconnaître la nature de cet organe; sur ce point, l'accord est à peu près unanime. Weber
cependant prit le cervelet pour un corpus quadrigeminum, et Ebel le regarda comme une portion du
cerveau proprement dit; mais ce sont là des opinions isolées, formulées sans preuves à l'appui et
qui ne furent jamais partagées. Il est presque impossible, en effet, de ne pas reconnaître dans le
cervelet des Poissons l'homologue du cervelet des Mammifères ; l'absence de circonvolutions ne
saurait fournir une objection, puisque ce caractère assez général chez les Mammifères disparaît chez
quelques-uns d'entre eux, et que, chez les Sélaciens (Raies et Squales), le cervelet présente déjà
des plis comme chez les Oiseaux. Parmi les Poissons osseux, Cuvier signale le Scomber Thynnus
comme ayant un cervelet sillonné transversalement; Carus cite également comme un fait digne de
remarque, les sillons que présente le cervelet de VEcheneis Rémora.
Un indice de grande valeur à mes yeux pour la détermination de cet organe, est l'époque tar-
dive de son développement. On sait que chez les Mammifères et chez les Oiseaux, il n'apparaît qu'à
une époque très avancée de la vie embryonnaire; il en est de même chez les Poissons. Dans le
Saumon, par exemple, je me suis assuré qu'il n'est que très imparfaitement développé à l'époque
de l'éclosion des œufs, et pendant l'incubation il ne fait encore aucune saillie en arrière des
lobes opli(pies, quand ceux-ci sont déjà parfaitement développés et fermés par en hanl(l). Enfin, il
n'est pas jusqu'à l'histologie elle-même qui ne semble fournir aussi quelques preuves, puisque nous
avons vu qu'il existe, au-dessous de la couche grise extérieure du cervelet, une zone de grandes
cellules comparable à la zone de Purkinje.
Les lobes qui précèdent le cervelet, que nous avons désignés sous le nom de lobes optiques, Tpvé-
sentent pour la détermination de plus grandes difficultés; aussi les opinions des anatomistes ont-elles
été très partagées à leur égard. Pour résumer ces opinions, nous dirons que, selon Camper, Cuvier,
Treviranus, Gottsche, les lobes optiques correspondraient soit aux hémisphères, soit seulement
aux lobes postérieurs et moyens du cerveau de l'homme, et que, d'après Arsakyi, Carus, Serres et
Desmoulins, ces mômes lobes représenteraient les tubercules quadrijumeaux. Relativement à la
première de ces opinions, je laisserai parler Cuvier qui a discuté la question avec le talent et la
lucidité qui le caractérisent. « La dénomination que l'on doit donner aux paires de lobes qui sont
placés au devant du cervelet, dépend de l'importance relative que l'on attribue, soit à la compli-
cation de leur structure, soit à l'origine du nerf optique. Si l'on s'attache à l'origine du nerf optique,
il est certain qu'on peut trouver de l'analogie entre les lobes creux et cette paire externe des lobes
(1) PI. Vlll,ng.'Jà 18.
DE LA DKTKIIMINATIO-N DES l'AIlTIES OUI COMPOSENT L'EiNCÉIMl A L E. '.13
du cerveau des Oiseaux à laquelle on avait donné le muiii di' couches optiques, el que M. Gall aime
mieux considérer comme les analogues des tubercules quadrijumeaux. Mais si l'on a égard à la
composition des lobes creux, à ce Ixiiin ilci ilfiiii-iiiculairi', espèce de corps cannelé qui l.iii la
base iiiIrriL'urc (le Iciii' ciivcIuiiim' et d'où parlent les libres Iransverses dr leur plalbnd, à la posi-
tion du troisième ventricule, ii celle de la commissure placée en avant de l'entrée de ce ventricule
et qui nécessairement répond \\ la commissure antérieure du cerveau, aux petits tubercules cachés
dans leur inlérieur et qui ressemblent si bien, par la position, la figure, les rapports, aux tuber-
cules quadrijumeaux des Mannnifères, on y pourra reconnaître aussi tous lescaractèresessenliels du
cerveau des Vertébrés. Une comparaison avec ([uelques Mammifères où la partie antérieure des
hémisphères, d'oîi naît immédiatement le nerf ollactif, est séparée du reste par un sillon profond et
représente les lobes antérieurs des Poissons, confirmera cette analogie.
» La Tortue, le Crapaud et beaucoup d'antres Reptiles la confirmeront également. Le lobe
olfactif de leur cerveau ressemble aux lobes aiilérieurs (l(>s l*oissons. Leur cerveau ressendile aux
lobes creux : il a les mômes corps analogues aux cannelés, les mêmes commissures, la même entrée
pour le troisième ventricule et pour Yinfitndilinhun. Seulement, dans les Reptiles, les tubercules
analogues des quadrijumeaux sont grands et creux comme dans les Oiseaux, rapprochés l'un de
l'autre en dessus comme dans les Quadrupèdes et visibles au dehors, tandis que dans les Poissons,
ils sont à la fois, comme dans les Quadrupèdes, solides, rapprochés l'un de l'autre, petits et cachés
par l'hémisphère qui se porte en arrière jusque près du cervelet.
» On a beau avoir remarqué que dans les embryons de Quadrupèdes et d'Oiseaux, les héna-
sphères sont à peu près aussi petits et les tubercules quadrijumeaux aussi grands à proportion que
les loI)es antérieurs et les lobes creux des Poissons, les hémisphères n'y sont pas pour cela des
masses solides, et les tubercules, quoique creux, ne montrent pas dans leur inléiieur des corps can-
nelés et d'autres tubercules plus petits; ce n'est pas sous eux ([u'esl la conmiissure antérieure du
cerveau et ils n'interceptent pas le troisième ventricule. Dans les Reptiles, que l'on a voulu aussi
faire entrer en comparaison, il est vrai, ainsi que nous venons de le dire, que les tubercules optiipies
sont creux comme dans les Oiseaux, mais les hémisphères le sont aussi et contiennent un corps
cannelé, ressemblant, en un mot, de tout point à ces lobes creux des Poissons, et ils leur ressem-
blent d'autant plus qu'ils ont aussi en avant des espèces de lobes solides qui sont leurs lobes
olfactifs.
s Un argument plus plausible est celui ([ue l'on lire de la glande pinéale. A la vérité, celte
partie ne se voit pas dans le grand nombre des Poissons; mais il est bien dillieile de ne pas recon-
naître pour telle dans l'Anguille et surtout dans le Congre, un iielit globe de matière grise, placé
au devant des lobes creux et inséré par deux petits cordons à la base postérieure des lobes solides
qui sont devant eux. Dans la Morue et dans d'autres Poissons où il n'y a pas de globule, on voit au
moins un petit filet médullaire flottant à cet endroit. Si ces parties n^présentent la glande pinéale
et ses pédicules, on sera obligé d'avouer que, quel que soit le système d'analogie que l'on adoptera,
il y aura dans le cerveau des Poissons au moins transposition des connexions. Le troisième ven-
tricule et Vinfundibidum seront rejetés en arrière dans l'Iiypothèse où les lobes creux seraient les
analogues des tubercules quadrijumeaux. La glande pinéale sera rejetée en a\an( dans l'hypothèse
qui regarde ces lobes comme les hémisphères. »
94 SYSTÈME iS'EUVEUX DES POISSONS.
A ces raisons développées par Cuvier, Serres oppose des arguments tirés de l'embryologie com-
parative : il nous fait suivre pas à pas le développement des lobes optiques dans les différentes
classes d'animaux vertébrés; il nous montre que, chez les Mammifères, les tubercules quadri ju-
meaux sont d'abord représentés par deux lobes creux comparables aux lobes optiques des
Poissons, mais qui se divisent et se solidilient par les progrès de l'Age; que, chez les Oiseaux^
les gros lobes creux qui existent sur les côtés de la base du cerveau, se trouvent primitivement
rapprochés l'un de l'autre à la face supérieure de l'encéphale; que, chez les Reptiles enlin,
les lobes optiques sont creux également et correspondent par leur position aux lobes optiques des
Poissons.
Malgré les excellentes raisons apportées par Serres, il s'est trouvé encore des anatomistes
auxquels les vues de Cuvier ont semblé préférables ; il importe donc d'examiner à fond les objec-
tions que le grand naturaliste a présentées, afin de les réduire à leur juste valeur.
Cuvier, nous l'avons vu, reconnaît l'importance qu'il f;uit attacher à l'origine des nerfs
optiques, et il convient de l'analogie qui existe, sous ce rapport, entre les lobes optiques des Oiseaux,
des Reptiles et ceux des Poissons; mais il se laisse bientôt dominer par l'aspect des parties inté-
rieures dans lesquelles il trouve une ressemblance, d'une part avec les tubercules quadrijumeaux,
de l'autre avec les corps cannelés des Mammifères. Convenons cependant que dès l'instant où l'on
veut prendre pour guide la conformation extérieure des parties, il est aussi judicieux d'assimiler
aux tubercules quadrijumeaux le lobe optique, que de leur assimiler ces petits tubercules qui con-
stituent l'éminence lobée. Si, en effet, chez certains Poissons, tels que le Brochet, le Saumon,
l'éminence lobée présente jusqu'à un certain point l'aspect des tubercules quadrijumeaux, quelle
ressemblance pourrait-on découvrir entre ces tubercules et l'éminence si compliquée d'un Cyprin
ou d'un Scombre? Pour éviter des rapprochements forcés, semble-t-il, on en établit d'autres qui ne
le sont pas moins.
L'étude du cerveau des Plagiostomes, entièrement négligée par Cuvier, sert beaucoup, du
reste, à éclairer ce point litigieux. Le cerveau de ces Poissons peut, en effet, par sa composition,
être considéré comme un terme de transition, un moyen terme, si l'on veut, entre l'encéphale des
Reptiles d'une part, et celui des Poissons osseux de l'autre ; il suffit donc de rapprocher de ce
moyen terme les termes extrêmes pour voir aussitôt saillir leurs communes analogies. De cette com-
paraison, il ressort avec évidence que les lobes creux qui précèdent le cervelet chez les Squales,
correspondent aux tubercules bijumeaux des Reptiles et aux lobes optiques des Poissons osseux. Il
est clair, d'ailleurs, que si les tubercules intérieurs du lobe optique des Poissons osseux représen-
taient les quadrijumeaux des Mammifères, comme ces mêmes tubercules font défaut chez les Pla-
giostomes et lesCyclostomes, il faudrait admettre que les Poissons de ces deux groupes manquent
de tubercules quadrijumeaux.
Cuvier tire encore une objection de l'état solide des lobes antérieurs; mais cette objection n'est
pas mieux fondée, car elle est sans valeur à l'égard de presque tous les Cartilagineux dont les hémi-
sphères sont creux et correspondent évidemment aux lobes antérieurs des Poissons osseux. Dans
son hypothèse, Cuvier se trouve eniljarrassé naturellement par la position de la glande pinéale;
mais il se sauve de cette difficulté, en disant que, si la glande pinéale est bien cet organe et les lobes
creux l'équivalent des tubercules quadrijumeaux, le troisième ventricule et Vinfundibalmi se trou-
s
DE LA DKTER.MINATION DES l'AliTIKS QUI COMPOSENT L'ENCK l'Il A I. K . 95
Tcroril rnjcU's on arrière cl iiu'il laudiu (.laii> tous les eas admellrt', dans le cei'veau des Poissons,
au iiiiiiiis une transposition des connexions.
ijiic Vinfundibnlum se trouve un peu reporté en arrière, je l'admets; mais qu'il y ail Iranspo-
sition des connexions, c'esl là une proposition ({iii me parait plus dillirili luiiii aci'i.'plabk'. l'our
nous cclaircr sur ce point, portons d'abord imtiv attention sur les Squales, le Sqimliis sgiwtina {Xnsi,e)
pai' oxcniplc. (jhez ce Poisson, on. aperçoit dans l'intervalle qui sépare les lobes optiques des hémi-
plières, une petite cavité qui, d'une part, communicpie avec les ventricules cérébraux, uL de l'autre,
avec le lobe optique. Sur le fond de cette cavité qui représente le troisième ventricule, on
dt'c()M\ro, en arrière, immédiatement an devant du lobe opli(iue, une petite lente ovalaire qui
est l'entrée de Vinfandlbulum; il en est de même clicz la Lamproie (1). ISinfuiidibuliuii occupe
donc ici sa place normale.
Chez le Sq/nihfy t/iiisfrJits dont le lobe optique est un pou jilus développé que celui de
l'Ange, l'entrée de Viiifiiudilntliiiii se trouve reculée et située au-dessous du bord antérieur du
lobe optique (^2). Supposons maintenant que le lobe opli(jue acquière une prédominance excessive,
comme c'est le cas des Poissons osseux, l'extrémité antérieure de ces lobes empiétera de plus en
plus sur les pédoncules cérébraux, et il en résullera (|ne l'ouverture de Vliifio/d/biihw/ scmhlcvai
rejetée en arrière et s'apercevra, soit au-dessous de la commissure antérieure, soit même plus en
arrière à l'entrée du lobe optique; mais on voit qu'il n'y a là en réalité aucune transposition des
connexions : il y aurait, au contraire, transposition véritable, dans le cas où l'on voudrait assimiler
le lobe optique aux hémisphères, car alors la glande piiiéale se trouverait reportée en avant des lobes
cérébraux. Il me paraît donc parfaitement établi, par tout ce qui précède, que les déterminations
auxquelles l'embryologie a conduit Arsakyi et Serres sont les seules réellement acceptables, et que
les lobes optiques des Poissons correspondent l)ien aux tubercules bijumeaux des Reptiles et des
Oiseaux, aux tubercules quadrijumeaux des Mammifères.
Les lobes optiques étant reconnus comme homologues des tubercules quadrijumeaux, il nous
reste maintenant à déterminer la nature de l'éminence lobée que l'on a si souvent comparée à ces
tubercules.
Deux hypothèses peuvent se présenter : Téminence lobée est un organe de formation nouvelle;
elle est une partie modifiée d'un organe déjà préexistant. Je me suis arrêté à la seconde : l'éminence
lobée n'est pour moi autre chose qu'un prolongement de la lame du cervelet. De prime abord, une
telle supposition jiourra paraître peu vraisemblable et il semblera bien difficile d'admettre qu'un
organe aussi volumineux et aussi compliqué que l'éminence lobée d'une Carpe, d'un Barbeau ou de
tout autre Cy[irin, puisse être regardée comme un aiipendiee du cervelet. Il est vrai (jne si l'on s'en
tenait à ces quelques exemples, le fait resterait plus que douteux; aussi ce n'est pas là, mais dans des
cas beaucoup plus simples, que je me propose d'aller puiser mes preuves.
Laissons donc un instant le groupe des Poissons, et portons notre attention sur le cerveau d'un
animal d'un groupe voisin, la Crenouille (3). Lorsqu'on ouvre le lobe opti(|ue, on voit sur le fond de
(I ) l'I. I, li^. 1 1 c, lig. 20 e 0, li-. -21 e o.
(2) I>1. 1, lig:. 5 e.
(3) Cet exemple ompiunté ù la Grenouille laisse à (lësirer; il n'était (loiiit nécessaire du reste, la continuité de la lanio du
cervelet avec la voùle du lobe optiiiue exislant chez les S(iuales.
96 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
ce lobe deux régions distinctes, l'une antérieure très déprimée, l'autre postérieure plus relevée et
qui s'avance vers la première en manière de promontoire. A l'aide d'une coupe verticale et antéro-
postérieure du cerveau, on voit que cette saillie en promontoire s'étend au dedans du lobe optique,
à peu près de la même manière que l'éminence lobée de certains Poissons, de la Lote par exemple,
et l'on reconnaît en même temps qu'elle n'est autre chose qu'un repli intérieur formé par la paroi
du lobe optique au moment où celle-ci se recourbe pour se continuer en arrière avec la voûte de
l'aqueduc de Sylvius et le cervelet. Le repli en question peut donc être regardé comme résultant
de l'adossement de deux feuillets, l'un supérieur dépendant du lobe optique, l'autre inférieur
dépendant de la voûte de l'aqueduc de Sylvius.
Supposons maintenant que le feuillet supérieur vienne à s'amincir au point où il se recourbe
vers le haut pour former la voûte optique et que de cet amincissement porté à l'extrême, résulte une
solution de continuité, nous aurons exactement l'éminence lobée du Chabot, de la Lote, du Merlan,
de la Gremille,ou de tout autre Poisson osseux chez lequel cette éminence présente une très grande
simplicité et ne forme qu'un simple repli placé au devant de la base du cervelet ; que ce même
feuillet supérieur séparé du lobe optique vienne à se plisser, et nous aurons l'éminence lobée à tuber-
cules multiples du Brochet, de rÉperlan,du Saumon (1). Dans tous les cas que je viens de citer,la
continuation directe des parois de l'éminence lobée avec la lame du cervelet est des plus évidentes.
La cavité de l'éminence lobée, les rapports de cette cavité avec la pie-mère, la continuité de cette
dernière membrane avec celle qui recouvre le cervelet, confirment également notre détermination.
Quanta l'éminence lobée des Cyprins, malgré les difTérences d'aspect qui la caractérisent, elle
m'a paru constituée au fond de la môme manière; seulement, par suite d'un développement excessif
de quelques-unes de ses parties et peut-être aussi par suite de l'addition de quelques parties nou-
velles, elle s'éloigne assez de la forme générale pour que ses caractères soient au premier abord
difficiles à reconnaître. Si l'éminence lobée est un prolongement du cervelet, comment alors expli-
quer ses rapports avec le plancher du lobe optique? Voici ma pensée à ce sujet : au moment où les
cordons restiformes se jettent dans le cervelet, une portion de ces cordons se porte en avant dans
l'éminence lobée et forme son pédicule; d'un autre côté, à mesure que l'éminence lobée proémine
davantage à l'intérieur du lobe optique, ce pédicule est entraîné en avant et par conséquent empiète
davantage aussi sur le fond du ventricule. Or, on conçoit qu'il puisse exister à cet égard une foule de
variations, selon que le pédicule de l'éminence lobée reste plus ou moins confondu en arrière avec
les pédoncules du cervelet; cette éminence pourra ainsi être adhérente dans une plus ou moins
grande partie de son étendue, ou même être libre jusqu'à sa base. Cette dernière circonstance s'ob-
serve précisément chez l'Esturgeon où l'extrémité antérieure du cervelet s'avance à l'intérieur du
lobe optique en formant une saillie entièrement libre. Remarquons en passant que dans le cas où
l'on voudrait regarder l'éminence lobée des Poissons osseux comme un organe spécial annexé au
plancher du lobe optique, la saillie en bouchon du cervelet de l'Esturgeon serait un fait isolé et
dépourvu de toute corrélation, tandis que, d'après notre manière de voir, ce fait, loin d'être une
anomalie, s'explique de la façon la plus simple et la plus naturelle.
Au surplus, que peut-il y avoir d'étrange à considérer l'éminence lobée comme un prolonge-
(I) PI. VllIJlg. 1 ce.
DE LA DÉTERMINATION DES PARTIES QUI COMPOSENT LENCKP II ALE. 97
ment du cervelet! ne voit-on pas quelque chose de tout ù fait cumparablc se manifester chez les
Squales et les Raies, mais en sens opposé : la lame transversale qui existe au-dessous du cervelet de
ces Poissons, les replis qui bordent leur quatrième ventricule et qui pourtant sont des dépendances
de la lame cérébelleuse, sont-ils moins surprenants que ce prolongement antérieur qui forme l'énii-
nence lobée des Poissons osseux?
Pour terminer ces considérations relatives à la détermination de réminencc lobée, je dirai que
l'embryologie m'a aussi montré une sorte de parallélisme entre le développement de cet organe et
celui du cervelet. Le cervelet, nous le savons, ne se développe que très tardivement et lorsque les
lobes optiques sont déjà fermés par en haut; j'ai constaté sur le Saumon le même fait pour réminencc
lobée : cet organe n'apparaît (ju'à une époque avancée de l'incubation et lorsque la voûte des lobes
optiques est déjà fermée supérieurement. Son développement tardif prouve bien qu'il n'est pas
l'homologue des tubercules quadrijumeaux dont l'apparition a toujours lieu dès le début de la
vie embryonnaire.
La détermination des lobes qui précèdent le lobe optique découle naturellement de celle que
nous avons adoptée à l'égard de celui-ci. 11 est clair, en effet, que si les lobes optiques des Poissons
représentent les tubercules bijumeaux des Reptiles, ceux qui les précèdent corres pondent aux hémi-
sphères et ceux qui sont au devant de ces derniers, aux tubercules olfactifs. Les circonvolutions qui,
chez certaines espèces, recouvrent les lobes antérieurs, sont une preuve de plus à l'appui de cette
opinion.
Nous avons démontré précédemment que l'état solide des lobes antérieurs chez les Poissons
osseux ne peut donner lieu à aucune objection sérieuse. Quant aux tubercules pédonculaires, je les
considère comme des rudiments de la couche optique. Leur situation sur les côtés du troisième
ventricule, entre les tubercules bijumeaux d'une part et les hémisphères de l'autre, leurs rapports
avec la commissure grêle et la glande pinéale me paraissent autoriser cette détermination. La pro-
babilité devient plus grande encore lorsqu'on voit chez la Lamproie fluviatile, les tubercules pédon-
culaires prendre l'aspect de deux renflements allongés réunis sur la ligne médiane par fa glande
pinéale. Enfin, ces tubercules se développent de très bonne heure et ils occupent une place impor-
tante dans le cerveau des jeunes embryons; ce n'est que plus tard et lorsque les parties voisines
acquièrent une grande prédominance que leur volume relatif paraît beaucoup moindre.
Si les lobes qui existent à la face supérieure de l'encéphale ont été l'objet de nombreuses con-
testations, les renflements qui constituent les lobes intérieurs ont été interprétés également de
manières très différentes par les anatomistes. Nous avons vu que Camper, Arsakyi, Desmoulins ont
comparé ces lobes aux éminences mamillaires, Cuvier aux couches optiques et aux tubercules biju-
meaux des Oiseaux, que Carus les a regardés comme des lobes de l'hypophyse, Serres comme un
accroissement de la matière grise située en arrière des nerfs optiques, et Ilollard comme des corps
striés. Il me serait difficile aujourd'hui de me prononcer sur la valeur définitive de ces dilTércntes
opinions; pour cela, il faudrait avoir une connaissance approfondie des parties qui forment la Itase du
cerveau dans toute la série des Vertébrés, et ce point d'anatomie laisse encore beaucoup à désirer.
Voici donc provisoirement quelques considérations qui me paraissent ressortir avec assez de certi-
tude de l'examen des faits.
Il me semble impossible d'admettre que les lobes inférieurs puissent être des corps striés comme
13
98 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
Hollard l'a avancé. Chez aucun Vertébré, les corps striés n'occupent la face inférieure du cerveau ;
jamais non plus ces corps ne sont creux et ne communiquent avec Vinfundibulum. J'ai pu me con-
vaincre en outre par l'étude directe des faits, qu'à aucune époque du développement, les lobes infé-
rieurs des Poissons ne se trouvent dirigés vers la face supérieure du cerveau comme les corps striés;
on ne saurait donc admettre qu'ils sont venus se placer plus tard au-dessous de lui, comme cela a
lieu pour les tubercules bijumeaux des Oiseaux. Sur des embryons de Saumons, j'ai toujours vu les
lobes inférieurs constituer primitivement à la face inférieure du cerveau une saillie médiane, impaire,
qui n'est même pas bilobée comme chez les Poissons adultes. La même objection subsisterait à
l'égard de cette opinion d'après laquelle les lobes inférieurs devraient être assimilés aux couches
optiques. Par ce fait, enfin, que les lobes optiques sont les représentants des tubercules quadriju-
meaux, il se trouve démontré que les lobes inférieurs ne sont point les représentants de ces mêmes
organes. L'état solide des tubercules mamillaires chez les Vertébrés supérieurs (1), la non-commu-
nication de ces tubercules avec YinfHiidiliidnm, leur absence chez les Oiseaux et chez les Reptiles, ne
permettent guère de leur assimiler les lobes inférieurs. Pour ma part, je m'arrêterais volontiers à
l'opinion de Carus et jo regarderais les lobes inférieurs comme une expansion de la matière grise
de Yinfimdibdum. Cette opinion a pour elle les faits suivants : chez l'Ange {Squaliis sqmtina), les
lobes inférieurs se trouvent réduits à une coque nerveuse très mince dont la cavité très spacieuse et
unique communique largement en haut avec le troisième ventricule et en bas avec la tige pituitaire.
Sur les embryons de Saumons, les lobes inférieurs se trouvent représentés au début par un simple
appendice médian, au sommet duquel adhère la glande pituitaire (2).
DE LA MOELLE DES POISSONS OSSEUX
La moelle, cette partie de l'axe nerveux central qui s'étend dans l'intérieur du canal vertébral à
partir de l'extrémité postérieure du quatrième ventricule ou de l'origine des nerfs pneumogastriques,
présente en général, chez les Poissons osseux, la forme d'un cordon cylindrique qui va en dimi-
nuant graduellement de diamètre, d'avant en arrière, pour prendre un aspect filiforme en appro-
chant de sa terminaison. Elle est revêtue d'une membrane mince (pie-mère) contenant, chez
beaucoup de Cyprins, un pigment noir. Lorsqu'on enlève cette membrane, on aperçoit sur la face
inférieure un sillon médian très peu marqué, le sillon longitudinal inférieur, et sur la face supé-
rieure un autre sillon médian, le sillon longitudinal supérieur. Les racines spinales antérieures
naissent à quelque dislance du sillon inférieur, les racines postérieures sont près du sillon supé-
rieur. Dans un certain nombre de Poissons osseux (Labre, Gardon, Perche, Baudroie, Nase), la
moelle avant de se terminer, est pourvue sur son trajet d'une sorte de renflement ganglionnaire.
Chez la Perche, la face antérieure est plane et même légèrement déprimée en gouttière; la face
postérieure est convexe avec un sillon médian assez profond. La moelle affecte vers son extrémité
postérieure, la forme d'un ruban très aplati, graduellement rétréci jusqu'à l'extrémité. Un peu
(I) Celte preuve à elle seule serait de peu de valeur.
(i) f'i. viii.ng. 11.
DK LA MOELLK DES i'OlSSONS OSSEUX. 9'.»
avant sa terminaison, ce ruban offre sur sa face inléricure un petit renflement semi-ovalaire; au
delà, il se continue en un filet très grêle de 2 millimètres environ de longueur. A quelques millimètres
au-dessus de ce renllomentjl existe plusieurs paires de nerfs d'un volume plus considérable que les
précédentes et que les suivantes; ces paires sont pourvues d'un ganglion volumineux situé à certaine
distance de la moelle, par suite de rallongemeut des racines. Dans le Gardon, la moelle con-
serve un volume assez considérable jusqu'aux approches des deux ou trois derniers ganglions
pour ensuite s'effiler peu à peu. Au delà de la dernière paire de ganglions spinaux, elle devient
très mince, mais elle se renile presque aussitôt pour former le ganglion terminal, rendement dont
la convexité, de même que chez la Perche, est tournée vers la face inférieure. Chez le Gadus Pol-
lachius, la moelle présente aussi un reiillement terminal. Chez la Lote, les cordons antérieurs
de la moelle s'aperçoivent nettement sur presque toute son étendue; la portion effilée qui la
termine offre dans une longueur de plusieurs centimètres (5 à 6 sur un individu de taille
moyenne), une série d'étranglements successifs qui rappellent jusqu'à un certain point
l'aspect de la chaîne nerveuse des Animaux articulés. Des nerfs émergent de chacun de ces
renflements. Chez le Nase, la moelle épinière se termine par un renfiement nerveux très mar-
qué, dont l'extrémité porte un filament. Les ganglions qui avoisinenl la pailie inférieure de la
moelle sont très volumineux. La moelle du Ci/priuus dobiilu a la iiirnie terminaison que celle
du Nase. Chez les Trigles, elle se termine par un filet très grêle que l'on peut suivre dans le
canal jusque dans la portion supérieure de la nageoire caudale, comme chez les Poissons hétéro-
cerques. On aperçoit en arrière du quatrième ventricule, sur le trajet des cordons postérieurs,
plusieurs paires de renflements qui correspondent à des origines nerveuses. La Trifjla adrhitica
possède trois renflements réunis entre eux et trois isolés, la Trujla lijra cinq. Des renflements de
même nature existeraient aussi chez les Polynèmes, d'après Mûller. La moelle dti Brochet se ter-
mine en s'effilant graduellement de manière à finir par un filet d'une extrême minceur ; je n'ai pas
vu de renflement terminal. Celle des Lophius et des Orthagorisciis présente des caractères remar-
quables. Dans la Baudroie (1), la moelle allongée est volumineuse et décroît rapidement d'avant en
arrière à partir du pneumogastrique. La portion de la moelle qui lui succède continue également à
décroître, de telle sorte que, vers la fin du premier cinquième du canal vertébral, le cordon s'ar-
rête ; vers le milieu du tronc, il se trouve à peu près égal en volume à l'un des premiers nerfs
spinaux : à partir de là, sa décroissance est assez faible; néanmoins il devient toujours de plus en
plus grêle. J'ai pu le suivre ainsi jusqu'à la racine de la nageoire caudale, où il se termine par un
renflement grisâtre, fusiforme, aplati d'avant en arrière, et présentant sur sa face antérieure un
Iractus blanchâtre, qui forme la continuation du cordon médullaire. Ce renflement grisâtre se ter-
mine en arrière par un filet nerveux blanchâtre. La moelle ainsi constituée, m'a paru émettre des
nerfs dans tout son trajet; seulement ces nerfs deviennent extrêmement grêles au niveaude la
portion rétrécie de la moelle. Dans cette dernière partie, le cordon médullaire se trouve ren-
fermé dans l'intérieur du faisceau formé par les racines spinales qui sont ici très longues, et re-
présente une sorte de queue de cheval. Chez les Cyclostomes, la moelle épinière est aplatie
(1) Les divers auteurs (Arsakyi, Leun^t et Graliolet, Stannius) qui ont parlé de Li moelle des Lophiiis décrivent tous retic
moelle comme 1res courte et se terminant à une faible dislance du cerveau. M. Vulpian est le premier, je crois, qui n'ait
point commis cette erreur et qui ail reconnu que la moelle s'étend beaucoup plus loin en s'amincissant.
400 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
d'avant en arrière à la façon d'un ruban : elle est élastique et extensible. Dans l'Ammocète (larve
du Pclfomyion Planeri) où je l'ai étudiée, elle forme un cordon qui s'étend en diminuant insensi-
blement de largeur jusqu'à l'extrémité du corps(i). Elle offre les mêmes caractères dans les Pctro-
myzon marinus et flimatilis. « Dans l'Amphioxus, dit Owsjannikoff, la moelle, aplatie dans sa
portion moyenne, un peu plus épaisse en avant, se termine en arrière par un long fdament creux
qui n'est point composé de fibres nerveuses, mais de cellules cylindriques faisant suite à celles qui
tapissent intérieurement le canal central de la moelle. Vers l'extrémité antérieure, on aperçoit une
fosse ovale dans laquelle s'ouvre le canal médullaire. Cette dépression ayant quelque ressem-
blance avec le quatrième ventricule des autres Poissons est revêtue de cellules épithéliales. Les
parties situées en avant et sur les côtés correspondraient au cerveau. Contrairement ;i une opinion
précédemment émise, la moelle est" uniforme dans toute son étendue, ses bords sont droits et sa
surface dépourvue de toute espèce de renflements. On trouve intimement unie à sa surface, une
membrane très mince, riche en éléments celluleux, vraiment comparable à la pie-mère des autres
Vertébrés. »
Des rappoiis fjénéraux de la substance blanche, de la substance fjrise et du. canal central. —
La moelle des Poissons, de même que celle des animaux supérieurs, se compose de substance
blanche et de substance grise. Les contours de la substance grise ne restent exactement les mêmes
ni dans toute la région de la moelle, ni chez tous les Poissons. Quelques anatomistes faisant usage
d'une comparaison déjà employée au sujet des Mammifères, ont assimilé la forme de la substance
grise à celle d'une H majuscule ; d'autres, tels que M. Stieda, l'ont comparée à une croix verticale.
Pour donner à ce rapprochement plus de latitude, je supposerai la forme de la substance grise sem-
blable à une étoile à six branches inégales, irrégulières et inégalement espacées, étoile dont le
centre répondrait au canal central. Deux de ces branches sont dirigées suivant l'axe vertical de
la moelle, la branche située au-dessous du canal central, mince, effilée vers le bas, s'étend jusqu'à
la pie-mère du sillon longitudinal inférieur, la branche verticale supérieure vers le sillon
supérieur; les quatre autres branches sont obliques : deux sont dirigées de haut en bas vers le
point d'implantation des racines inférieures, ce sont les cornes inférieures; les deux autres de
bas en haut vers le point d'implantation des racines supérieures ; on peut leur appliquer le nom
de cornes supérieures.
En outre des prolongements fondamentaux que je viens d'indiquer, on voit naître des contours
de la substance grise, des prolongements secondaires qui s'irradient vers la surface extérieure de la
moelle; ces prolongements constituent des faisceaux rarement indivis, le plus souvent ramifiés, qui
s'étendent jusqu'à la pie-mère, où ils se terminent en s'élargissant un peu. En s'anastomosant entre
eux, ces faisceaux constituent une sorte de réseau à larges mailles dans lesquelles se trouvent cir-
conscrite la substance blanche ; celle-ci forme donc ainsi des îlots plus ou moins séparés.
Tels sont les rapports généraux de la substance grise et de la substance blanche. Ces rapports
peuvent offrir des variations légères, soit dans les différents points de la moelle d'un même Poisson,
soit chez des Poissons d'espèces différentes; mais ce sont là des particularités d'ordre secondaire
(,1) D'après Valentin, la moelle épinière des Chimères serait également rubanéc et élastique dans sa partie postérieure.
DE LA MOELLE DES RAIES ET DES SQUALES. 101
sur lesquelles je crois inutile d'insister. Je me bornerai ;i une seule remarque, c'est que dans la
partie postérieure de la moelle, la délimitation de la substance grise cl de la substance blanche est
plus tranchée que dans la partie antérieure. Dans le milieu de la coupe, à peu près au point de
croisement des axes vertical et horizontal, se trouve l'ouverture du canal central. Celui-ci, très
étroit, occupe, du reste, une position plus ou moins rapprochée de la limite inférieure de la
substance grise. On a désigné èous le nom de commissure supérieure la substance grise située
au-dessus du canal, et sous le nom de commissure inférieure, celle qui est située au-dessous.
Lorsque le canal central est placé très bas et atteint la limite inférieure de la substance grise, la
commissure inférieure peut cesser d'exister. D'après ce qui vient d'être dit, il est facile de com-
prendre que, sur des coupes longitudinales, soit horizontales, soit verticales, les rapports delà
substance grise et de la substance blanche seront des plus variables, selon la hauteur ou l'imlinai-
son du plan de section.
DE LA MOELLIO DES RAIES ET DES SQUALES
Au point de vue de la forme généra. e, la moelle des Squales diiïère à peine de celle des Pois-
sons osseux; celle des Raies, au contraire, au lieu d'être arrondie ou elliptique, offre à peu près
l'aspect d'un prisme à quatre pans. Les racines supérieures sont de même volume que les racines
inférieures; elles naissent assez près l'une derrière l'autre. Comme chez les Poissons osseux, une
coupe transversale de la moelle laisse voir de la substance grise dans sa portion centrale, et de la
substance blanche à la périphérie ; mais ici, les rapports de ces deux substances sont beaucoup plus
compliqués. Tout en restant distinctes, elles tendent à se pénétrer réciproquement, de telle sorte
que la substance grise, au lieu de former une masse à contours simples, constitue une sorte de ré-
seau dont les mailles enserrent les faisceaux delà substance blanche. 11 ne serait guère possible
d'entreprendre une description des diverses formes qu'affecte la substance grise, par ra|i|iort à la
substance blanche. La diversité de ces formes existe non seulement entre les Poissons osseux et les
cartilagineux, mais aussi entre les différents Poissons cartilagineux. Chez les Squales, la sub-
stance grise peut être comparée à une croix verticale ; la portion de l'axe située au-dessous du canal
central est étroite et descend sur la ligne médiane vers le bas, en s'effilant très fortement ; la por-
tion de l'axe située au-dessus du canal central est plus large et va en s'élargissant d'une façon re-
marquable vers le haut. Les bras latéraux de la croix, d'un volume modéré, se dirigent horizonta-
lement et sont caractérisés par le rétrécissement à leur naissance de la portion centrale. Dans la
portion centrale de la substance grise, se trouve le canal central qui est arrondi ou ellipliipie ; son
grand axe dirigé verticalement. Comme chez les Poissons osseux, il renferme aussi ordinairement
une sorte de cordon ressemblant à un cylindre d'axe et qui n'est sans doute qu'un produit de
coagulation ; la paroi interne est tapissée d'une couche de cellules d'épithélium cylindrique, très
allongées et couvertes de cils vibratiles.
Dans la Torpédo Narke, les cornes supérieures sont larges, rétrécies à leur base et dentelées
sur leur pourtour; les cornes inférieures sont également dentelées sur leurs bords et îi contours
très irréguliers. La corne supérieure se trouve reliée à sa base avec la corne inférieure, par une
102 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
sorte de réseau de la substance grise, réseau qui résulte de ce que les faisceaux de la substance
blanche pénètrent ici très loin dans l'intérieur de la substance grise et se rapprochent du canal
central. La substance grise offre aussi un prolongement médian supérieur qui se porte le long de
la fissure supérieure, jusque près de la surface de la moelle : il est aussi irrégulicret présente
des contours dentelés. Du sommet de ses dentelures, ainsi que de celles des cornes supé-
rieures et inférieures, partent des prolongements très fins, qui se dirigent vers la périphérie
de la moelle en s'anastomosant fréquemment. D'autres prolongements de même nature
relient la corne supérieure à l'inférieure et la corne supérieure au prolongement médian. Dans
la Raja clavata, les rapports de la substance blanche et de la substance grise deviennent
encore plus compliqués que dans les types précédents. Les faisceaux de substance blanche se
montrent dans l'épaisseur de la substance grise, jusqu'au voisinage du canal central. La corne
inférieure, énorme, à contour dentelé, est réticulée dans sa partie supérieure; ce tissu réticulé
se continue avec la base de la corne supérieure qui, énorme, et à contours dentelés aussi,
est réticulée dans toute son étendue, et se confond avec le processus médian supérieur par les
mailles de son réseau. Du pourtour de la masse grise qui forme les cornes inférieures et les cornes
supérieures, partent de lins prolongements qui se dirigent en s'anastomosant vers la surface de
la moelle. Par suite de la présence de ces derniers, la substance blanche se trouve décom-
posée en faisceaux de volume inégal. Chez les Squales, la corne inférieure est très développée,
rétrécie <à sa base et élargie en forme de massue à contours dentelés ; sa direction est un peu diffé-
rente de ce qu'elle est chez les Poissons osseux; au lieu de s'étendre vers le lieu d'émergence des
racines inférieures, elle se porte transversalement suivant l'axe horizontal. La corne supérieure
est allongée, étroite, à contours dentelés; du sommet de ces dentelures partent des prolongements
de substance grise qui se portent, les uns en dehors, les autres en dedans, vers le prolongement
gris médian très étroit : il en résulte, entre ce dernier et la corne supérieure, un tissu réticulé à
mailles allongées d'avant en arrière. Du pourtour de la substance grise se détachent des prolon-
gements qui se dirigent vers la surface de la moelle.
De la moelle du Petromyzon. — La moelle du Pelromyzon fluviatllis à l'état frais se montre
incolore et transparente. Cet aspect provient de l'absence de moelle nerveuse ordinaire aux autres
Vertébrés dans les fibres longitudinales qui circonscrivent la masse grise. La question de savoir
si entre le cylindre d'axe et la gaine conjonctive qui le renferme, il n'existe point une substance
analogue à la myéline, reste incertaine. Il n'y a point de fissure longitudinale inférieure ni de fis-
sure longitudinale supérieure chez la Lamproie. A la place des fissures des fibres conjonctives
partant de la substance grise qui entoure le canal central, la moelle se partage en deux moitiés.
La configuration de la substance grise répond en quelque sorte à celle de la moelle prise en
totalité; sur une coupe transversale, leurs contours sont à peu près parallèles. C'est donc là une
différence qui distingue d'une manière frappante la moelle de la Lamproie de celle des autres
Vertébrés. La substance grise représente un ruban aplati, ayant une épaisseur plus grande dans
sa portion moyenne, celle qui environne le canal central vers l'extrémité de ses deux moitiés ;
c'est dans l'intervalle de ces deux parties qu'elle est le plus mince. Du milieu de la substance
grise s'étend, jusqu'à la face inférieure de la moelle, un large prolongement qui forme, au-des-
STllUCTUUE DES CENTRES NERVEUX CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 103
souri du canal central, une cloison entre ï^cs deux nioilics. Le canal ceiilral uHie dan.> le milieu un
orifice arrondi ou ovalaire, dont le grand diamètre est vertical ; vers l'extrémité antérieure et
postérieure, l'orifice devient circulaire ; il est toujours situé plus près de la face inférieure que de
la face supérieure de la moelle. Cette difïérence de situation est surtout évidente dans la partie
postérieure de la moelle. Dans le canal central se trouve constamment un cordon (|ui offro une
grande ressemblance avec un cylindre d'axe.
RECHERCHES RELATIVES A LA STRUCTURE INTIME DES CENTRES NERVEUX
CHEZ LES POISSONS OSSEUX
Parmi les résultats auxquels m'a conduit l'étude du système nerveux des Mollusques acéphales,
il en est un qui, entre tous les autres, a frappé le plus vivement mon attention : je veux parler de
la réductibilité complète du tissu ganglionnaire en un tissu de cellules toutes pourvues de pro-
longements et unies entre elles par une faible quantité de tissu conjonctif. Partant de ce
fait établi sur des données bien positives et guidé par l'analogie, je me suis demandé si la matière
grise des centres nerveux des Animaux vertébrés, elle aussi, ne serait point complètement réduc-
tible en un tissu de fibres et de cellules; en d'autres termes, si la matière fondamentale granu-
leuse admise par les auteurs existe réellement, ou plutôt si elle n'est poinl un de ces produits
mal déterminés qui ne doivent leur existence qu'à l'impossibilité où l'on s'est trouvé jusqu'à
présent d'en pénétrer suffisamment la structure. Dans le but de vérifier cette hypothèse, j'ai
résolu d'abord de faire quehiues recherches sur l'encéphale des Poissons, persuada que si mes
prévisions venaient à se réaliser pour un seul type, une induction légitime permettrait d'étendre les
résultats obtenus à tout l'embranchement des Vertébrés. Ce sont les résultats de ces pi'cmièrcs in-
vestigations que je me propose de faire connaître aujourd'hui.
Pour des motifs que j'exposerai plus loin, j'ai cru devoir commencer par l'étude de la struc-
ture des lobes antérieurs: les types qui ont servi à mes observations sont l'Épinoche et la Carpe.
Pénétré des avantages de la marche analytique que j'avais suivie dans mes recherches sur le système
nerveux des Acéphales, j'ai cru devoir procéder ici de la même façon ; j'ai donc étudié le tissu céré-
bral dans re:iu pure d'al)ord, ensuite après macération dans l'acide azotique. Les grossissements
employés ont été les objectifs à immersion 9 et il de Hartnack avec l'oculaire 3.
Tmii, des lobes antérieurs de l'Epinoche étudié dans l'eau ordinaire ou distillée. — Supposons
un fragment des lobes antérieurs d'une Épinoche détaché aussitôt après la mort et porté sous
le microscope pour y être examiné dans une goutte d'eau pure; si l'on vient à com|)rimer
ce fragment entre deux verres, son tissu peu résistant s'étale en couche d'une faible épaisseur.
L'impression fournie parce tissu est celle d'une matière granuleuse à peu i)rès amorphe, au scinde
laquelle on distingue en assez grand nombre des vaisseaux sanguins remplis de globules et des fibres
pâles d'une très grande finesse, lesquelles paraissent être de nalui'c nerveuse. En divers piMiii> de la
préparation, on aperçoit des noyaux de cellules, mais rii'ii autre chose, du reste, qui décèle Fexi-
104 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
stence de globules ganglionnaires distincts. Ces premiers résultats, comme nous le voyons, sont assez
peu instructifs.
Si, au lieu d'examiner le tissu cérébral aussitôt après la mort, on a soin d'abord de le laisser
séjourner dans de l'eau pendant une demi-heure, une heure ou davantage, suivant la température,
on obtient quelques résultats dont il importe de tenir compte. Par l'effet de l'endosmose, le tissu
nerveux est devenu plus pâle; ses éléments, moins intimement unis, offrent une certaine tendance
à se dissocier, et lorsqu'un fragmentde ce tissu a été déchiré, soit à l'aide d'aiguilles, soit au moyeu
d'une compression méthodique, il n'est point rare de rencontrer dans le liquide de la préparation
des globules glanglionnaires bien conservés et pourvus d'un ou de plusieurs prolongements d'une
certaine étendue. Chacun de ces globules est composé d'une petite masse de protoplasma granuleux
dépourvue d'enveloppe propre, c'est-à-dire de membrane de cellule, et possédant à l'intérieur un
noyau volumineux. Quand on réfléchit sur le mode de constitution de ce globule, une question se
pose tout naturellement à l'esprit; à savoir : si des organites de cette nature et à limite aussi peu
tranchée ne pourraient point, par le seul fait de l'écrasement et en se fusionnant entre eux, contri-
buer, en partie, du moins, à la production de cet élément mal connu, désigné sous le nom de ma-
tière granuleuse. La réponse à cette question n'est point facile à donner d'une manière immédiate,
mais il est un fait pourtant qui peut déjà nous fournir à ce sujet d'utiles indications, je veux parler
du mode de répartition des noyaux dans le tissu cérébral. Ici, l'action de l'eau offre des' avantages
très marqués ; ayant pour effet d'augmenter la transparence des tissus, elle rend les noyaux beau-
coup plus apparents et elle permet de les distinguer à une certaine profondeur au sein de la ma-
tière granuleuse. On peut donc constater que ces organes sont en nombre immense ; sur certains
points ils sont tellement rapprochés qu'ils se touchent presque; sur d'autres, ils sont plus espacés,
mais encore très abondants ; enfin, dans quelques endroits de la préparation où ils deviennent plus
rares, il est toujours possible d'en découvrir quelques-uns dans l'épaisseur de la matière granu-
leuse.
On comprendra aisément pourquoi j'insiste sur cette particularité. Pour moi, ce que certains
auteurs appellent des noyaux libres au sein de la matière fondamentale granuleuse n'existe point.
Chaque noyau fait toujours partie intégrante d'un globule ganglionnaire, et comme tel, son exi-
stence implique celle de ce dernier; elle suffit à elle seule pour la faire reconnaître. Lorsque sur
quelque point de la préparation, on aperçoit une multitude de noyaux très rapprochés, on peut
donc, même en l'absence de tout indice de séparation des globules ganglionnaires, en conclure que
là aussi, il existe une multitude de ces globules en nombre égal à celui des noyaux. Bien plus, on
arrive à cette conviction, que sur ces mémos points, le tissu cérébral doit être composé exclusivement
de globules ganglionnaires, et que la matière interposée entre les globules, si elle existe, doit se
trouver réduite à des proportions extrêmement minimes.
Ces quelques mots auront suffi, je pense, pour faire comprendre tout l'intérêt qui s'attache à
l'étude des noyaux dont je vais m'occuper à présent.
Parmi les noyaux, les uns, comme nous l'avons vu, se montrent dans l'intérieur de globules
ganglionnaires isolés ; d'autres sont enfouis au sein de la matière granuleuse ; un grand nombre
flottent à l'état de liberté dans le liquide de la préparation. Ce grand nombre de noyaux libres, soit
dit en passant, est déjà pour nous un indice d'une certaine valeur; il pourrait suffire à prouver que
STIIUCTURE DES CENTRES NEItVEUX CHEZ LES l'OISSONS OSSEUX. 105
la matière dont se coin|)osent les globules gani,'lioiiiiaires est clouée d'un degré de cohésion bien
peu considérable, puiscju'une inullitude de ces globules se déchirent par le travers avec plus de
facilité qu'ils ne s'isolent les uns des autres. On pourrait on conclure avec non moins do certitude
que l'adhérence des globidos entre eux doit être très intime.
Le diamètre des noyaux est extrêmement variable. Los plus gros d'entre eux atteignent jusqu'à
0,009 et 0,01 de millimètre; ils sont assez rares. Ceux de dimension moyenne ont généralement
deO,OOô ;i0,00G.Lesplus petits dépassentàpeine0,002. Entre cette limite inlërieureet la limite supé-
rieure d'abord indiquée, il est possible, du reste, de rencontrer tous les degrés intermédiaires. Sur ces
noyaux de diverses grandeurs, il est toujours facile de constater la présence d'une membrane d'enve-
loppe, laquelle est accusée par l'existence d'un double contour très net. Chaque noyau, par consé-
quent, doit être considéré comme une vésicule à paroi propre, dans l'intérieur de laquelle se trouve
renfermé un liquide transparent et très finement granuleux. Cette vésicule est constamment pourvue
d'un nucléole au moins, quelquefois de deux ou de trois. Le nucléole est toujours très petit (0,001 de
millimètre environ) ; il semble appliqué contre la paroi de la vésicule, et il réfracte très fortement
la lumière. Cette réfringence se trouve indiquée par ce fait (jue le nucléole paraît tantôt très clair,
tantôt très foncé, selon ses distances respectives par rapport au foyer.
Un fait important, mais qui ne peut être établi dans toute son évidence qu'après l'emploi des
réactifs, ressort ici déjà de l'examen de quelques globules ganglionnaires isolés que l'on rencontre
dans un état de conservation suffisant : je veux parler des rapports de grandeur existant entre le
diamètre du noyau et celui du globule ganglionnaire auquel il appartient. Le noyau est toujours
très volumineux relativement au globule ganglionnaire dont il fait partie; ordinairement, son dia-
mètre est égal ou à peu près à celui de ce globule, de telle sorte, que d'après le. volume seul des
noyaux on peut préjuger déjà de celui des globules ganglionnaires. Or, comme d'après l'étude que
nous avons faite des noyaux, nous savons à présent que ces organites sont susceptibles d'offrir les
dimensions les plus variées, que les plus petits d'entre eux, par exemple, peuvent, sous le rapport
du volume, rester bien inférieurs aux noyaux de la couche centrale du cervelet, il nous sera permis
de conclure que les globules ganglionnaires, eux aussi, doivent présenter les dilYérences les plus
extrêmes dans leurs dimensions, ceciui, du reste, sera démontré plus loin d'une façon directe.
Comme conséquence de ces relations établies entre le volume des noyaux et celui des globules
ganglionnaires, je puis ajouter que, d'après le mode de répartition des noyaux dans l'intérieur
d'une préparation (jui comprend toute l'étendue de l'un des lobes antérieurs, il est permis d'établir
avec certitude ijue les globules de diverses grandeurs ne se trouvent point distribue» absolument au
hasard dans l'intérieur de la substance cérébrale. Sur certains points, on aperçoit une multitude de
très petits noyaux, à peu près régulièrement espacés, tous d'égal volume ou peu s'en faut; sur
d'autres points, on rencontre des noyaux plus gros, mais beaucoup moins abondants et d'un volume
moins uniforme ; il est quelques endroits enfin où les noyaux paraissent assez rares. Il serait fort
intéressant d'avoir une notion un peu exacte sur le mode de répartition de tous ces noyaux; c'est là
malheureusement une (jucstion (jue le temps ne m'a point permis d'approfondir (l).
(1) Sur une préparation, j'ai vu un noyau ijui mesurait (l'""',00'l, un autre 0""°,003. Les plus |"lits ilépassaient à peine
0"-",00-2 , les |)lus (,'ros altci;^naient do 0""°,00'J ;'i 0"'"',0I . .Ii' n'ai jamais vu la diiuoiision de 0'""',0I dépnss- ■ m mcim- atteinte très
I l
loc, SYSTÈME NERVEUX DES POISSOiNS.
Tels sont dans leur ensemble les résultats auxquels peut conduire l'étude du tissu des lobes
antérieurs de l'Épinoche. Ces résultats peuvent se résumer de la façon suivante : Le tissu des
lobes antérieurs renferme une multitude de globules ganglionnaires de volume très inégal. Ces
globules sont unis entre eux d'une façon très intime; ceux que l'on rencontre à l'état d'isolement
se montrent en général pourvus de prolongements polaires. Tout globule ganglionnaire est
dépourvu de paroi propre; il se compose d'une masse de protoplasma granuleux, au sein duquel se
trouve renfermé un noyau très volumineux, pourvu lui-même d'un ou de plusieurs nucléoles. Il
paraît exister un rapport constant entre le volume du noyau et celui du globule ganglionnaire. Le
nombre considérable de noyaux et leur rapprochement sur certains points permet de concevoir des
doutes au sujet d'une substance granuleuse dite fondamentale et regardée comme indépendante.
Cette prétendue substance offrant le même aspect que la matière granuleuse qui constitue les
globules ganglionnaires eux-mêmes, il est certain qu'elle doit provenir, sinon en totalité, du moins
en très grande partie, de ces globules dont les limites ou bien disparaissent par le fait de l'écrase-
ment on bien sont trop peu tranchées pour être distinctes. Dans l'épaisseur de la substance granu-
leuse se montrent un grand nombre de vaisseaux sanguins et des fibres nerveuses d'une extrême
finesse. Si l'on se bornait à ces premiers résultats obtenus par la simple action de l'eau, bien des
faits resteraient encore indécis ; il nous faut donc, pour aller plus loin, avoir recours à d'autres
procédés. Ici encore, l'emploi de l'acide azotique nous a offert de remarquables avantages. Voici
comment j'opère : Je prends un Poisson vivant et, aussitôt après la mort, je mets à nu l'encéphale
en enlevant la voûte du crâne ; la tête ayant été ensuite séparée du tronc, je la plonge dans un
mélange d'eau et d'acide azotique (1 partie d'acide pour 4à 5 parties d'eau) pendant un jour, deux
jours ou davantage; ce temps écoulé, je retire la préparation de la liqueur acide, et je la lave av3C
de l'eau pure, afin de chasser l'excès d'acide. J'extrais l'un des lobes antérieurs que je dépose sur
une lame de verre, et je le déchire en petits fragments au moyen d'aiguilles. Quand ce lobe a été
ainsi divisé, soit dans sa totalité s'il est très petit (Épinoche), soit en partie seulement s'il est plus
volumineux (Carpe), je rassemble tous les fragments ainsi obtenus sur le milieu de la plaque, je les
humecte avec un peu d'eau et je les hache avec un scalpel, de manière à les réduire en parcelles
aussi ténues que possible. Cette opération terminée, on ajoute à la préparation un peu de glycérine,
et l'on recouvre le tout d'une lame de verre mince, afin de procéder à l'examen microscopique
(objectifsà immersion 9 et il , et oculaire3, de Hartnack). Les résultats fournis par cet examen sont
du plus haut intérêt.
Parmi ces parcelles en quantité innombrable, obtenues comme je viens de l'indiquer, il en
est de toutes les formes et de toutes les dimensions ; il est donc nécessaire, afin de rencontrer celles
(jui peuvent servir le mieux à l'observation, de faire voyager la préparation en tout sens dans le
exactement. Les dimensions moyennes sont de O^^.OOG à 0"'"',006. La paroi des noyaux offre un double contour r le contenu
renferme un liquide très finement granuleux, et la matière qui les entoure est formée par du protoplasina granuleux.
Les noyaux ne sont pas répartis d'une manière uniforme dans la substance des lobes antérieurs : il y a des points où ils sont
comme entassés les uns sur les autres, d'autres où ils sont plus rares. Sur certains points, j'en ai trouvé une multitude ressem-
blant à ceux du cervelet, ayant 0'""',004 environ. Ces noyaux sont très réfringents, leur cavité intérieure est peu apparente;
beaucoup sont comme échancrés ou coupés sur l'un des côtés, de manière à présenter souvent l'aspect d'une demi-lune. On
voit en rapport avec cette ccliancrure une vésicule transparente, à parois d'une minceur extrême et qui semble être une
gouttelette de protoplasma. Peut-être ces noyaux crèvent-ils.
STRUCTURE DES CENTRES NERVEUX CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 107
champ du microscope. Comme le succès de la recherche est un peu subordonné au hasard, je re-
commande très vivement de ne point perdre patience et surtout de ne point céder à une première
impression de doute que pourrait (aire naître un trop rapide examen. Du reste, on n'a guère à
craindre de n'être point récompensé de ses efforts, car au milieu de la variété innombrable de par-
ticules que contient la préparation, il en est toujours un certain nombre qui se distinguent par
quelque particularité intéressante (i).
Je passe maintenant à l'exposé des laits qu'il m'a été donné de constater. Dans le licjuidc de la
préparation, on aperçoit constamment un certain nombre de globules ganglionnaires entièrement
libres. Ces globules offrent un contour extérieur généralement net, sont dépourvus de membrane
propre et renlermcnl un noyau volumineux dont le diami'lri! égale sonvcnL celui du globide lui-
même. Leur forme est assez variable et paraît dépendre du nombre des prolongements po-
laires. Le nombre de ces derniers étant d'un, de deux ou de trois, les globules peuvent affecter
la forme de poire, de fuseau ou de triangle, suivant ces dernières circonstances. Je n'ai pas ren-
contré de globules offrant plus de trois prolongements; cependant je n'oserais affirmer (|iril n'en
existe point de semblables, mes recherches étant restées limitées à un très petit nombre de prépa-
rations. Les dimensions des globules ne sont pas moins sujettes à varier que leur forme; voici,
à titre d'exemples, quelques-unes de ces dimensions (jue j'ai recueillies :
.Milliniilrcs. Millinn'lrcs. Millimètres.
Longueur. . . . 0,008 Lui-jeur. . . . (I,0(IG Noyau. . . . 0,006
— 0,01 — 0,006 — 0,006
0,01 — 0,000 — 0,004
0,016 — 0,009 — 0,008
— 0,02 — 0,02 — 0,011
Dans quelques-uns des plus gros globules, j'ai constaté une coloration jaunâtre qui m'a paru
occasionnée par du pigment disséminé dans le protoplasma granuleux situé en dehors du noyau.
Les prolongements polaires sont toujours d'une très grande finesse. Pour quelques-uns des glo-
bules ci-dessus, j'estime leur épaisseur comme ne dépassant pas 0""", 000^2 à 0,0003. Ces prolonge-
ments m'ont toujours paru indivis; jamais non plus je ne li!s ai vuss'iiuastomoser enli-e eux {"2).
Telles sont les particularités que l'on constate sur des globules ganglionnaires isolés. Les faits
qui suivent ont trait ;'i deux questions de la plus haute iniporlauce, savoir : les rapporLs dos glo-
bules ganglionnaires entre eux; le rapport des globules ganglionnaires avec les fibres nerveuses.
(1 ) Sur une préparation iiyaiit séjourné vinyl-iiiialrc heures clans Je l'aciile azoliciue mélangé à de l'eau en |]ro|iortion quatre
fois plus grande, puis vingt-quatrcheures dans le mélange suivant : eau, 200; ammoniaque, 1 ; glycérine, 5; le tissu nerveux ^sir
ramollit légèrement et jaunit. Dans les lolies antérieurs liachi's, on voit un grand nombre de eellules séparées et libres, surcerlains
points des cellules groupées sans matière granuleuse interposée, ailleurs de la matière granuleuse au milieu de laquelle se
trouvent plongées des cellules, ailleurs encore des morceaux formés de matière granuleuse traversée par des fibrilles nerveuses.
(i) Une autre préparation m'a montré de très petits globules ganglionnaires ; l'un d'eu.v, piriforme et pourvu d'uu prolon-
gement, mesure en longueur, à partir do l'origine du prolongement, 0 ',008, en largeur 0""",00C>;'le noyau, très gros et très
net, occupe toute la largeur de la eelluli! ; le prolongement, d'une finesse excessive, est à peine mesurable ; je l'estime de
O"°,O002 à (^'"'".OOOS. Le noyau plus clair est fiMemenl granuleux. Le eontour du globule est très net et son contour situé en
dehors du noyau est également granuleux. Je trouve une cellule tripohiire qui mesure en longueur 0""",01, en largeur
O'^'^.OOô avec un noyau arrondi de 0""",006 environ; une eellule bipolaire longue de (i""',OI, large de 0"'°,00B avec un noyan
de 0'"™,00i ; une autre cellule bipolaire mesurant 0™"',0U) de longueur, (r""',001i de largeur et le noyau 0'°'",008.
108 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
a. Rapport des globules ffanr/lionn aires entre eux. — Selon Slieda(l) (et ici la figure donnée
par l'auteur vient à l'appui du texte), les globules ganglionnaires des hémisphères, ainsi que ceux des
lobes inférieurs, se trouveraient enchâssés, en nombre phis ou moins considérable, au sein d'une
matière granuleuse amorphe qui formerait entre eux comme une sorte de ciment. A quel point ce
résultat est-il l'expression de la réalité? Telle est la question qu'il s'agit pour nous d'examiner. Le
procédé expérimental que j'ai indiqué ci-dessus se prête, du reste, merveilleusement à cette étude.
Parmi les parcelles de tissu disséminées en quantité innombrable dans l'intérieur de la préparation,
il en est ordinairement quelques-unes qui représentent des coupes d'une minceur extrême : sur
plusieurs de ces coupes, j'ai pu constater que les globules ganglionnaires se touchent immédiate-
ment, sans interposition aucune de matière granuleuse étrangère. Sur l'une d'elles, dont l'épaisseur
ne comprenait qu'un seul plan de cellules, on voyait les globules ganglionnaires juxtaposés comme
des cellules d'épitliéliuin, offrant un contour polygonal (résultat d'une pi'ession réciproque) et pos-
sédant chacun un beau noyau à l'intérieur. D'autres particules, sans être aussi minces, ne sont pas
moins instructives; ce sont celles dont l'une des faces est taillée en biseau très obliquement. Lors-
que cette face oblique est tournée convenablement vers l'observateur, on peut voir tous les noyaux
des globules régulièrement étages les uns au-dessus des autres comme des boulets sur l'une des
faces d'une pyramide. Là encore, on arrive à cette conviction, que les globules se touchent directe-
ment sans interposition de substance granuleuse. Enfin, certaines parcelles de tissu dont les bords
sont déchiquetés peuvent également conduire au même résultat : fréquemment, on voit appendus
le long de ces bords de petits groupes de globules qui s'y trouvent fixés par leurs prolongements. Ces
globules, lorsqu'ils sont en petit nombre et si l'on fait varier la position du foyer, laissent apercevoir
chacun leur noyau par transparence, ce qui permet de décider avec sulfisamment de certitude des
rapports qu'ils affectent entre eux. Pour être vrai en tout point, il convient de dire cependant qu'un
assez grand nombre de particules ne donnent guère d'autre sensation que celle d'une matière gra-
nuleuse plus ou moins confuse. Cet aspect vaguement granuleux peut résulter de plusieurs causes :
d'abord de l'épaisseur des particules soumises à l'examen; en second lieu, du mélange intime des
fibres nerveuses et du tissu conjonctif avec les globules ganglionnaires. On comprend sans peine que
des globules composés d'un protoplasma granuleux, dépourvus d'enveloppe propre et n'ayant point
de limites bien accusées, doivent, en se superposant en couches d'une certaine épaisseur, faire naître
la sensation d'une masse granuleuse. Les noyaux des globules étant dans ce cas le seul indice capable
de révéler la présence de ces derniers, si ces noyaux viennent à manquer, ou bien s'ils sont peu
apparents, l'aspect granuleux s'ensuit inévitablement.
Quant aux fibres nerveuses et au tissu conjonctif, ayant pour effet de masquer plus ou moins
les noyaux elles contours des globules ganglionnaires, leur présence contribue évidemment à pro-
duire dans le tissu nerveux cet aspect vague, d'apparence à la fuis fibreuse et granuleuse, que l'on
observe sur certains points. Ce ne sont pas là, du reste, de simples hypothèses, mais des faits dont
j'ai pu maintes fois m' assurer directement par l'observation.
Le protoplasma granuleux ((ui constitue les globules ganglionnaires s'étend également dans
(I) Studien uber das cetilrale Ncrvensystctn drr Knochenfische, von Doctor I.udwig Slieda. mit zwei Tafeli!.
I-eipzig, 18(i8.
STUUCTUUK UKS CENTRES NEIlYEUX CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 109
l'intérieur des fibres nerveuses, ce qui tend aussi à augmenter l'aspect granuleux. La densité du
tissu nerveux paraît s'accroître avec l'âge; elle n'est point la même pour toutes les esiièces ni pour
toutes les parties de l'encéphale. Je l'ai trouvée plus marquée chez la Carpe que chez l'Epinoche, et
pour le premier de ces deux Poissons, elle m'a semblé plus considérable dans le tissu du lobule
médian de la moelle allongée que dans celui des lobes antérieurs. Je pourrais en dire autant de
l'abondance du tissu conjonctil'. FI importe donc, au plus haut point comme on le voit, d'introduire
beaucoup de variété dans les observations.
De l'ensemble des faits énoncés, il résulterait i|iii' la structure du lobe antérieur serait exacte-
ment celle d'un ganglion dont les éléments extrêmement nombreux, mais d'une remar(|nable peti-
tesse, se trouveraient unis entre eux de la façon la plus intime. Cette structure serait entièrement
comparable à celle des ganglions des Mollusques acéphales.
I). Rapporl des globules f/aufflionnaires avec les fibres nerveuses. — Bien qu'il soit assez difficile
de prouver d'une manière directe l'union des fibres nerveuses avec les globules ganglionnaires,
cette union cependant ne fait pour moi l'objet d'aucun doute. Dans le cours de mes recherches, j'ai
eu h chaque instant l'occasion de rencontrer des globules dont les prolongements se trouvaient con-
servés dans une étendue plus ou moins considérable; constamment j'ai vu ces prolongements offrir
un diamètreégal à celui des fibres nerveuses environnantes ; il est donc plus que vraisemblable qu'ils
en sont la continuation. Je ne regarde point comme impossible, du reste, de pouvoir établir directe-
ment la continuité des deux ordres d'éléments dont il s'agit; seulement toutes les parties du sys-
tème nerveux ne me paraissent pas également propres à fournir la solution du problème. Il en est ici
absolument comme pour les ganglions des Acéphales. Dans la portion la plus extrême de l'hémi-
sphère, les globule sganglionnaires étant très abondants et les fibres nerveuses étant obligées, pour
parvenir jusqu'à eux, de suivre un trajet très compliqué entre les globules avoisinants, le rapport
des fibres nerveuses avec les globules ne me parait guère pouvoir être établi en ce point avecquelque
degré de certitude. Vers la base de l'hémisphère, au contraire, là où les fibres nerveuses convergent
pour former des faisceaux plus ou moins volumineux, constamment on trouve mélangés à ces fais-
ceaux un certain nombre de globules ganglionnaires dont les prolongements vont se perdre an
milieu des fibres environnantes ; ces prolongements sont évidemment en rapport de continuité avec
quelques-unes de ces fibres. D'autres parties du système nerveux, où l'on trouve des fibres mélan-
gées en grande abondance aux globules ganglionnaires, me paraissent également favorables pour
établir les rapports de ces deux éléments. Tels sont on particulier le lobule médian de la moelle
allongée des Cyprins et les lobes du pneumogastrique.
Ce que je viens de dire de la structure des lobes antérieurs peut s"applit|uer égalenicnL aux
autres parties de l'encéphale, mais avec cette remarque que les globules ganglioiniaires alTectent
dans ces divers lobes d(!s différences de volume considérables. Dans les parois du lobe optique et
dans la couche centialc du cervelet, les globules sont pour la plupart d'une petitesse extrême et
très difficilement isolables. Beaucoup de ces globules se trouvant plus ou moins confondus entre
eux et ne pouvant être distingués (|ne par leur noyau, ([uelques histologistes les ont considérés,
mais à tort, connne de simples noyaux libres.
Pour résumer ce qui précède sous une forme plus générale, voici maintenant notre ma-
nière de voir relativenieiil an mode de structure du lobe antérieiu- d'un Poisson. Ce lobe se con'pose
HO SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
de globules nerveux, de fibres nerveuses, de tissu conjonctif et de vaisseaux. Les fibres sont en conli-
nuité directe avec les prolongements des globules. Le tissu conjonctif forme entre les fibres et les
globules une trame plus ou moins résistante. Dans cette trame conjonctive se répandent les vais-
seaux. Il est difficile d'établir avec suffisamment de certitude si la matière granuleuse est une sub-
stance propre ou bien seulement une dépendance de l'élément nerveux ou conjonctif.
Considéré dans son ensemble et d'une manière générale, chaque lobe se trouve constitué abso-
lument sur le même plan qu'un ganglion de Mollusque, d'Annelé ou de Vertébré. Entre les lobes
antérieurs d'une Épinoche et l'une des paires de ganglions d'une Anodonte, la dilférence de volume
est à peine sensible : entre ces mêmes lobes et l'une des paires de ganglions d'un Animal articulé,
l'analogie de structure paraît aussi complète que possible. Dans l'Animal articulé, chacun des ren-
flements de la chaîne ventrale est formé de deux ganglions accolés; chacun de ces ganglions simples
se compose de globules ganglionnaires et défibres nerveuses, le tout cimenté par une trame de tissu
conjonctif Les fibres nerveuses émanées des globules ganglionnaires se réunissent en faisceaux
qui se portent dans trois directions principales : les uns vers la tète, dans les connectifs situés en
avant du ganglion; les autres vers la queue, dans les connectifs situés en arrière; les troisièmes
du côté opposé, dans la commissure transverse. Même disposition pour les lobes antérieurs d'un
Poisson, qui sont au nombre de deux. Des globules ganglionnaires, des fibres nerveuses, du tissu
conjonctif et des vaisseaux, tels sont leurs éléments. De chaque lobe émanent également trois
ordres de faisceaux : les uns qui se dirigent en avant et vont se perdre soit dans les nerfs, soit dans
les tubercules olfactifs ; les seconds qui se portent en arrière dans l'épaisseur des pédoncules' céré-
braux; les troisièmes qui se dirigent transversalement et constituent la commissure interlobulaire.
Le plan de composition est, comme on le voit, parfaitement identique. Peut-être, d'après ces faits,
n'est-ce point trop présumer d'admettre qu'il sera possible un jour de ramener complètement, sous
le rapport de la structure, le système nerveux des Vertébrés au type de celui des Animaux articulés.
Structure intime du lobe optique du Brochet. — En étudiant la voûte du lobe optique du Brochet,
on trouvesur une coupe, en allant de dehors en dedans, les couches suivantes : 4" la pie-mère avec
ses vaisseaux ; 2" une mince couche de substance granuleuse ; 3" une couche assez épaisse de fibres
longitudinales (fibres longitudinales externes); 4" une couche épaisse de substance granuleuse dans
laquelle on aperçoit des vaisseaux, des cellules jaunâtres et des fibres; 5" une couche de fibres
longitudinales ; 6" une couche de fibres transversales : sur une coupe antéro-postérieure, ces fibres
se montrent comme formant des petits faisceaux isolés et d'une extrême netteté, disposés sur une
ligne parallèle au contour du lobe optique et entourés de toute part par la matière granuleuse qui
se trouve ainsi mise en rapport avec la septième couche; 7" une couche de cellules épaisses
{e'pendyme) : cette dernière se dislingue aisément du reste de la coupe par sa couleur plus
claire et sa composition celluleuse; on voit des faisceaux de fibres en sortir et se porter
en dehors en passant entre les faisceaux de la couche de fibres transversales pour aller se
perdre dans la couche de fibres longitudinales; quelques-uns de ces faisceaux m'ont paru se pro-
longer jusque dans la quatrième couche, la couche granuleuse; par leur direction, ils mériteraient
donc le nom de faisceaux rayonnants ou excentriques ; leurs fibres marchent parallèlement en décri-
vant de légères sinuosités; elles sont probablement les prolongements des cellules de l'épendyme;
STIllI^TURK DES CKNTI'.KS NEHVKLX CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 111
8" une couche épithélialc composée de cellules cylindriques aifectant la forme de poires ou d'urnes et
offrant h l'intérieur un proloniçemcnt qui se perd au milieu des cellules de l'épendyme. Ce prolon-
gement est formé par une fibre arrondie, légèrement sinueuse, très apparente et fortement réfrin-
gente : peut-être se met-il en rapport avec les prolongements des cellules de la couche épen-
dymaire. A leur surface libre, ces cellules portent des cils vibratiles très longs et qui forment comme
des touffes épaisses sur le bord de la coupe.
Lorsqu'on traite par le carminate d'ammoniaque une mince coupe de la voiite optique durcie
par le liquide salin, on aperçoit çà et là dans la couche de substance granuleuse de petites cellules
colorées en rose et quelques vaisseaux. Sur la môme préparation, les cellules de la septième couche
(zone épendymaire) se colorent d'un rose vif et se montrent comme cellules distinctes. La ligne de
séparation entre cette couche celluleuse et la couche grise sous-jacente est alors parfaitement tran-
chée, la matière granuleuse se montrant d'un rose pâle. Les vaisseaux abondants dans le voisinage
de la sixième couche et de la pie-mère extérieure serpentent aussi à travers les cellules de l'épen-
dyme; un certain nombre d'entre eux remontent vers la couche granuleuse en passant à travers les
faisceaux de fibres transversales; dans leur intérieur, on voit les globules sanguins parfaitement
reconnaissables avec leur noyau arrondi et coloré en rose. Sur certains points, il m'a semblé aper-
cevoir des cellules, mais il est fort difficile de décider si l'on a afiiiire à une coupe de vaisseaux ou
à quelques globules sanguins. Les cellules de l'épendyme sont grandes : il y en a d'unipolaires, de
bipolaires et de tripolaires. Leurs prolongements polaires sont formés par un filament mince et
arrondi. Entre elles, on aperçoit de la substance intercellulaire pâle. Le tissu de l'épendyme est du
tissu conjonctif. Les noyaux arrondis ou ovalaires sont contenus dans l'épaisseur de faisceaux pâles ;
d'autres sont environnés d'une matière plus condensée qui se continue avec des prolongements
polaires sous forme de filaments. Les noyaux se colorent en rose vif par le carmin, tandis que la
substance conjonctive environnante reste incolore ; ils ont un double contour très net et renferment
à l'intérieur de grosses granulations foncées. Leur diamètre est de 0""", 01 3, 0"'"',01, 0""'',003; par
conséquent ils sont de dimensions assez variables: en moyenne ils ont G"""', 01.
J'ai signalé des pinceaux de fibres se portant de la couche de l'épendyme entre les faisceaux de
fibres transverses pour se diriger très loin dans l'épaisseur de la couche granuleuse (quatrième
couche). Ils sont le plus souvent accompagnés d'un vaisseau parfaitement reconnaissable aux
globules sanguins qui se trouvent dans son intérieur. Ce vaisseau s'avance très loin dans l'épaisseur
de la couche granuleuse dans l'intérieur de laquelle on le voit se ramifier.
Dans l'épaisseur de la quatrième couche épaisse granuleuse, j'ai aperçu des noyaux ressemblant
aux noyaux de l'épendyme : ils étaient colores en rose par le carmin. Sur une coupe Iransverse, la
matière grise de cette couche était traversée par une multitude de vaisseaux et, dans son épaisseur,
se voyait une sorte de strialion rayonnante due à des faisceaux plus obscurs et de nature douteuse.
Sur la même coupe, le bourrelet interne de la voûte optique était formé en majeure partie par le
tissu de l'épendyme, mais il m'a semblé voir aussi un peu de matière grise à la partie supérieure.
Au même point du bourrelet, j'ai constaté un faisceau de fibres transversales, formant commissure
entre les deux moitiés du lobe optique. Sur cette coupe, j'ai pu observer que les faisceaux qui cor-
respondent à la coupe longitudinale interne, acquièrent plus de volume à mesure que l'on s'élève
vers le sommet de la voûte, c'est-à-dire à mesure ([ue l'on se rapproche de la commissure supé-
112 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
Heure. Dans le voisinage de celte commissure, ils prennent un développement considérable et, sur
la coupe, offrent l'aspect de taches obscures, étendues transversalement. Au niveau du sillon
médian de la voûte optique, le tissu conjonciif forme une lame qui descend jusqu'à la couche des
fibres transversales. Vers le voisinage du sillon médian supérieur, les vaisseaux deviennent plus
nombreux, et pénètrent de la pie-mère dans la couche granuleuse. Sur une coupe vue à un
faible grossissement, ils se montrent comme des stries parallèles obscures et m'ont paru accompa-
gnés de tissu conjonctif. Dans le sillon médian supérieur, une partie des vaisseaux qui parcourent
l'espace conjonctif situé entre les deux lobes s'unissent avec les vaisseaux correspondants de l'épen-
dyme, qui est lui-même très vasculaire au pourtour du bourrelet intime médian.
OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE INTIME DU CERVELET DES POISSONS OSSEUX
Lorsqu'on soumet au microscope une coupe transversale très mince du cervelet d'un Pois-
son, on arrive avec un peu d'attention h distinguer sur cette coupe trois zones concentriques d'élé-
ments parfaitement caractérisés : une zone externe ou corticale de peu d'épaisseur; une zone
centrale d'une étendue considérable; enfin, entre la zone centrale et la zone corticale, une zone inter-
médiaire ou zone moyenne très étroite. Ces résultats se trouvent établis non seulement par mes
propres recherches, mais encore parcelles d'Owsjannikow, de Barteneiï', et par les recherches plus
récentes de Stieda sur le système nerveux central des Poissons osseux (1).
La couche corticale, de couleur plus pâle, se compose d'un mélange de substance fondamen-
tale granuleuse, de noyaux et de fibres nerveuses fines offrant l'aspect de cylindres de l'axe. La zone
centrale est formée à peu près exclusivement de noyaux semblables à ceux que l'on trouve dissé-
minés dans la couche corticale, ainsi que de fibres nerveuses. La zone moyenne consiste en un amas
de grandes cellules, de fibres, de substance fondamentale et de noyaux mélangés. C'est sur les
cellules de cette zone moyenne que je me propose d'appeler ici l'attention.
D'après Stieda, ces cellules sont la plupai'l fusiformes, quelques-unes arrondies ou piriformes
avec un noyau et des nucléoles bien apparents; elles sont pourvues d'un ou de deux prolongements
toujours indivis, dont l'un pénètre et disparaît dans la couche corticale, et dont l'autre s'enfonce
dans la couche centrale. A ces observations de Stieda, je dois ajouter que jamais je n'ai trouvé de
cellules véritablement unipolaires. Lorsque j'en ai rencontré sous cette forme, il m'a toujours été
facile de constater qu'il y avait eu arrachement de l'un des filaments polaires. Toutes les cellules que
j'ai pu étudier isolément étaient pourvues de deux pôles; ce n'est tout à fait que par exception que
j'ai cru en reconnaître sur lesquelles il semblait avoir existé trois pôles. Ainsi que le fait remar-
quer Stieda, les prolongements de ces cellules sont toujours indivis. Mais un autre fait des plus
intéressants dont il ne parle point est le suivant : les prolongements qui naissent de chacun des
pôles ne sont point identiques; l'un d'eux est très fin à son origine et ressemble complètement à un
(1) Strtdicn nbcr das centrale Nervensystcm (1er Fische, von I)' Lvulwig Stieda, Prosector uiid ausserordentlichem l"ro-
fessor iii Dorpal, mil zwei Tafelii. Leipzig, 1868.
STRUCTURE INTIME DU CERVELET CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 113
cylindre de l'axe; l'autre est constamment d'une largeur bien supérieure à celle du premier el
semble constitué par un prolongement de; la membrane de la cellule. Ces dimensions de la libre
large se conservent jusqu'à une certaine distance au delà de la cellule, el lorsque cette fibre se
trouve rompue, il m'a semblé dans certains cas voir saillir du milieu de la cassure une fibrille qui
pourrait bien être un cylindre de l'axe. Ces faits ayant été constatés par moi d'une façon constante
sur toutes les cellules du cervelet du Brochet et de la Carpe, je me trouve fondé à admettre qu'il
doit en être de même pour d'autres Poissons (1).
Si quelque aiialomiste tient à vérifier mes assertions, je l'engagerai à choisir le Brochet de
préférence à la Carpe comme sujet d'expérience. La préparation est fort simple, du reste, et n'exige
ni beaucoup d'adresse ni de longs tâtonnements : il suffit d'extraire l'encéphale immédiatement
après la mort et de le laisser macérer de dix à vingt heures dans de l'eau pure ; après ce laps de
temps, le tissu cérébral offre une tendance à se désagréger et ses éléments se dissocient avec beau-
coup plus de facilité qu'à l'état frais; si l'on détache alors un fragment du cervelet de manière à
emporter en même temps une portion de la zone moyenne, en l'écrasant avec précaution entre deux
verres sous le microscope, on verra un certain nombre des grandes cellules de la zone moyenne
s'isoler et nager dans le liquide {'■2). Il sera facile de constater sur ces cellules les faits énoncés plus
haut. Peut-être ne sera-t-il point inutile d'ajouter que l'emploi de grossissements variés est ici
indispensable. Un objectif faible (iOO diamètres environ) servira très avantageusement pour re-
chercher les cellules dans l'intérieur de la préparation; un objectif d'une puissance beaucoup plus
grande (500 à 600 diamètres) devient nécessaire pour en étudier convenablement la structure.
En ce qui concerne la structure des zones centrale et corticale, je me bornerai aujourd'hui à
parler de ces petits corps auxquels certains auteurs donnent le nom de noymix. Afin de ne rien laisser
préjuger sur leur nature encore mal déterminée, je les désignerai par cette expression : corpuscules
du cervelet. Ces organites arrondis, dont le diamètre est environ de 0''°,004 à 0""',006 et
sont tous à peu près égaux, offrent à l'état frais un aspect assez homogène; quand on les laisse sé-
journer quelque temps dans de l'eau pure, ils présentent les caractères de petits organes vésiculeux,
et l'on voit apparaître dans leur intérieur un certain nombre de grosses granulations foncées. Leur
résistance à la destruction est du reste très considérable, car il m'est arrivé de les retrouver avec
tous leurs caractères après plusieurs jours de macération dans l'eau. Étudiés dans du sulfate de
soude, leur contour est transparent et homogène ; ils sont emprisonnés dans une substance fonda-
mentale qui est alors légèrement visqueuse et élastique, susceptible de s'étirer en fils. La couche
de ces noyaux est formée de très petites cellules.
Deux questions capitales se présentent au sujet de ces corpuscules du cervelet : X" Dans quels
rapports se trouvent-ils relativement aux fibres nerveuses? 2" Sont-ils des éléments nerveux ou bien
seulement des éléments de tissu conneclif? Owsjannikowet Stieda, qui l'un et l'autre considèrent
les corpuscules du cervelet comme de petits corps celluleux, ne sont point d'accord relativement
aux connexions à admettre entre ces organites el les fibres nerveuses. Owsjannikow, pour qui les
(1 ) Sur une Kpinochc ayant macéré un ou deux jours dans un mélange d'acide azotique au tiers, puis un jour dans de l'eau
légèrement acidulée, j'ai trouvé un grand nombre de noyaux du cervelet avec des prolongements polaires se continuant avec
les cylindres de l'axe : ces cylindres, très résistants, sortent comme des cheveux sur les lijnites des fragments de tissu haché.
(i) PI. X, fig. 10.
t5
lU SYSTÈME NERVEUX DES POISSUNS.
corpuscules sont de petites cellules nerveuses, constate, comme d'autres savants, peur le cer-
velet des Vertébrés supérieurs, un rapport de ces cellules avec les fibres nerveuses pourvues de
moelle, par l'intermédiaire de très fins prolongements; d'autre part, Stieda déclare qu'il n'a jamais
pu saisir de rapports entre les corpuscules et les fibres nerveuses. Dans un travail de date déjà
ancienne (i), j'ai émis d'abord une opinion conforme à celle d'Owsjannikow, et regardé les
corpuscules du cervelet comme de petites cellules multipolaires. Une étude plus approfondie
de la question m'a conduit depuis lors à abandonner ma première manière de voir; je consi-
dère à présent ces corpuscules comme des organites indépendants des fibres nerveuses. Assez
souvent, il est vrai, il m'est arrivé de voir se détacher, de la surface des corpuscules, un ou
deux prolongements d'une extrême finesse; mais en analysant ces rapports, j'ai acquis la convic-
tion que les filaments que j'avais sous les yeux, au lieu d'être des fibres nerveuses, n'étaient
autre chose que des filaments artificiellement formés par l'étiremenl de la substance fonda-
mentale ou connective légèrement visqueuse interposée entre les corpuscules. Il est facile de
s'assurer du fait en examinant sous un très fort grossissement un fragment de cervelet écrasé dans
quelques gouttes d'une solution de sulfate de soude. Entre les îlots formés par les amas de corpus-
cules et de substance fondamentale mélangée, on voit, en pressant légèrement sur le couvre-objet,
s'établir de petits courants rapides tendant à entraîner les particules qui se trouvent sur leurs
bords. En suivant ce phénomène avec attention, on voit fréquemment des corpuscules détachés des
bords et emportés par le courant s'arrêter tout à coup, retenus par une bride mince de substance
connective; sous l'influence de la traction exercée par le courant, cette bride peut s'étirer en un
filament qui tantôt s'allonge et se rompt brusquement, tantôt résiste et persiste sous forme de fibre
d'une minceur extrême à laquelle le corpuscule reste appendu; lorsque le repos s'est établi, cette
fibre artificiellement formée peut être prise très aisément pour une fibre nerveuse d'une grande
finesse, dont elle offre du reste tout à fait les caractères. Si Owsjannikow a pu apercevoir des fibres
en rapport avec les corpuscules, je suis porté à croire que ce qu'il a vu n'est pas autre chose que des
filaments de cette nature formés par l'étirement de la matière connective. Mon opinion actuelle est
que les fibres nerveuses et les corpuscules du cervelet constituent des éléments anatomiquement
indépendants.
Je passe maintenant à la seconde question : les corpuscules du cervelet sont-ils ou non des
éléments nerveux? De ce fait que les corpuscules du cervelet ne sont point en rapport immédiat
avec les fibres nerveuses, faut-il conclure que ces organites n'appartiennent point au tissu nerveux?
Non, assurément; car jusqu'à présent, rien n'établit avec certitude que tout élément nerveux doive
contracter nécessairement des rapports avec une fibre nerveuse (2). Mais, d'autre part, on peut
aussi se demander si ces corpuscules ne seraient point des noyaux appartenant au tissu connectif.
L'argument qui me paraît avoir le plus de poids contre l'hypothèse qui tendrait à considérer les cor-
puscules du cervelet comme une dépendance du tissu connectif est le suivant : pris dans leur en-
semble, les corpuscules du cervelet constituent la moitié au moins, peut-être môme les trois quarts
(U Eecherches sur Vanatomic comparée de l'encéphale des Poissons {Mémoires de la Société des sciences naturelles de
Strasbourg, 1869).
(2) L'existence indubitable de cellules apolaires dans les centres nerveux de certains Invertébrés (Lombric terrestre,
Sangsue) est une preuve du contraire.
STRUCTURE INTIME I»F, LA MOELLI-, CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 115
de la totalité de cet organe; or, il semble assez difficile d'admettre dans un centre nerveux, et en
proportion si considérable, l'existence d'une substance étrangère à l'élément nerveux. Cet argument
n'est point sans réplique cependant. Un fait non moins bien établi est l'extrême vascularité de la
substance grise; il suffit, pour s'en convaincre, de comprimer légèrement entre deux verres, un
cerveau frais d'Épinoclie et de l'examiner sous un grossissement de 100 diamètres environ ; on
apercevra dans l'intérieur de la substance du cervelet, mais surtout dans celle des lobes antérieurs,
un réseau vasculaire d'une richesse extrême; les éléments de ce réseau doivent sans aucun doute
être entourés d'une certaine quantité de substance connective. A dire vrai cependant, la multiplicité
de ces vaisseaux ne me paraît point encore suffisante pour expliquer l'extrême abondance des cor-
puscules du cervelet. Un fait de plus de poids à mes yeux, sinon contre la nature nerveuse des
corpuscules, du moins contre l'hypothèse de leur union avec les fibres nerveuses, est le volume rela-
tivement faible des faisceaux de substance blanche qui émanent du cervelet. Si, comme le prétend
Owsjannikow, chaque corpuscule se trouvait en rapport par ses prolongements avec une fibre à
moelle, le nombre incalculable de ces corpuscules devrait fournir une masse de substance blanche
beaucoup plus considérable qu'elle ne l'est en réalité. La question, comme on le voit, attend encore
une solution. Une étude plus complète du développement embryonnaire serait sans doute la meil-
leure voie à suivre pour apporter dans le débat quelque lumière (1).
Canal et cavité centrale du cervelet du Brochet. — Sur une coupe transversale faite dans le
voisinage de la base du cervelet du Brochet, on aperçoit très bien à la loupe vers le centre de la
coupe, un petit canal triangulaire d'une largeur de 0"™,2 environ ; plus près de la base, il atteint
environ 1/2 millimètre. Il est entouré par du tissu cellulaire conjonctif. La couche de cellules super-
ficielles qui représente la couche épithéliale ne se distingue pas par des caractères particuliers des
cellules sous-jacentes : sur certains points, j'ai vu ces cellules porter des cils vibraliles très fins. Sur
un Brochet dont le cervelet offrait à peu près .'3 millimètres dans son diamètre transversal, la
cavité centrale occupait un millimètre au moins, c'est-à-dire un tiers de l'épaisseur de l'organe,
et paraissait se rétrécir un peu vers sa base. Elle était limitée par des parois ayant aussi près
d'unmillimètre, et se prolongeait jusqu'à un millimètre de l'extrémité, c'est-à-dire que l'épaisseur
des parois restait à peu près partout la même.
DE LA STRUCTURE INTIME DE LA MOELLE CHEZ LES POISSONS OSSEUX
Di' la substance blanche. — La substance blanche qui enveloppe de toutes parts la substanc3
grise consiste principalement en fibres nerveuses pourvues de moelle, ou tubes, groupés parallè-
lement dans les mailles du tissu connectif qui s'irradie de la substance grise vers la pie-mère. Sur
une coupe longitudinale, ces fibres ressemblent à de petits cylindres parallèles entre eux, ainsi qu'à
l'axe de la moelle : sur une coupe transversale, elles apparaissent comme une multitude de petits
(1) J'ai constaté depuis sur le ilrochct que roinim'iuc. lobée iirosente une sU'uctui-e analogue à celle du cervelet. Au-
dessous d'une eouclie corticale de substance grise, on rencontre une zone très étroite de grandes cellules multipolaires qui fait
suite à la zone de même nature située au-dessous de la coucIie corticale du cervelet.
110 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
cercles conligus dont le centre est occupé par un point obscur qui correspond au cylindre de l'axe.
Indépendamment des fibres longitudinales, on aperçoit sur presque toutes les coupes transversales
un faisceau de fibres nerveuses transverses qui occupe généralement le milieu de l'espace compris
entre le canal central et la surface extérieure de la moelle. Ce faisceau se prolonge latéralement et
croise la corne inférieure dans laquelle il se perd : il a été désigné sous le nom de commissure
accessoire de Maulhner (commissure transverse, Slieda) à cause de sa direction ; son trajet est géné-
ralement rectiligne; cependant, dans la Lote, il décrit un arc à convexité supérieure. Les fibres
parallèles composent la presque totalité de la substance blanche ; ce n'est guère qu'au niveau de la
commissure de Mauthner, et au point de pénétration des racines supérieures et inférieures, que l'on
aperçoit un certain nombre de fibres transverses dont l'axe croise plus ou moins obliquement celui
des fibres longitudinales. Il est facile de reconnaître que ces tubes ou fibres sont d'un calibre très
différent. Les fibres situées au-dessous du canal central, entre les racines inférieures, sont les plus
grosses; leur diamètre est de O^^.OSl à 0"'°',026 ; les plus fines se rencontrent dans le voisinage des
cornes supérieures. Entre toutes les fibres, il en est deux qui, par leur volume considérable, méritent
une mention spéciale. On leur a donné le nom de fibres de Mauthner, du nom de celui qui les
a découvertes. Chez le Brochet, elles ont de 0°'°',05 à 0"™,06 de diamètre ; on en aperçoit
une seule de chaque côté vers le point d'origine interne de la corne inférieure, et elles se por-
tent d'arrière en avant, parallèlement au canal central. Ces fibres n'ont point le même calibre
dans toute leur étendue; elles ne commencent qu'à une certaine hauteur de la moelle (dans sa
ortion moyenne) ; à leur naissance, e le s n'ont guère que le volume des tubes nerveux voisins, mais,
peu à peu, à mesure qu'elles progressent, leur diamètre s'accroît et devient très supérieur à
celui de toutes les fibres nerveuses environnantes dont elles se distinguent aisément ; elles pénètrent
ainsi dans la moelle allongée pour s'y terminer. La composition des fibres de Mauthner ressemble
k colle des autres tubes nerveux; ces fibres offrent également au centre un cylindre de l'axe (1).
De la substance grise. — La substance grise ne présente pas le même aspect dans tous les
points de la coupe par suite des variations de structure de la substance fondamentale et de l'iné-
gale répartition des éléments nerveux, cellules et fibres nerveuses. Elle renferme dans son
intérieur des vaisseaux sanguins. On observe aussi de légères variations d'un type à un
autre. Dans les cornes supérieures, la substance fondamentale paraît finement granuleuse et sur
certains points, finement striée; çà et là seulement, on y distingue avec netteté des cellules et des
fibres nerveuses. Dans les cornes inférieures, elle est fortement striée ; autour du canal central,
dans les commissures grises supérieure et inférieure, elle paraît diversement réticulée. Avant d'a-
border l'étude des éléments nerveux, je parlerai d'abord des fibres radiaires. Ces fibres sont
brillantes, droites ou faiblement ondulées; elles naissent du pourtour du canal central et là
(1) Les analomistes, qui ont étudié les fibres de Mauliiiicr, ne les ont décrites que d'après des observations faites sur des
séries de coupes transversales ; voici un procédé d'observation que j'ai découvert et qui permet de concevoir une idée de ces
libres en quelques instants. Je prends une Ablette ou un Goujon, j'ouvre le crâne et la portion supérieure du canal racbidien,
puis, saisissant l'encépbale avec des pinces, j'extrais par traction la moelle de son canal osseux, en portant cette moelle sous le
microscope et en l'aplatissant entre deux verres pour l'examiner à un grossissement de 30, 40, iOO diamètres. On aperçoit
par transparence, à travers le tissu de la moelle, les deux fibres de Mauthner dont on suit le parcours complet. Il faut
que le Poisson soit très frais.
STRUCTURE INTIME DE LA MOELLE CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 117
■ paraissent enlror en connexion avec les cellules du revêtement épilhélial dont elles seraient par
conséquent des prolongements. Extérieurement, chaque fibre se fixe à la pie-mère au moyen d'un
pédicule fortement élargi. En se portant de dedans en dehors, les fibres radiaires marchent tantôt
isolément, tantôt groupées en faisceaux. Dans le Barbeau, on les voi.' qui traversent les cornes
supérieures réunies on faisceaux; celles des portions de substance grise située au-dessous et sur
les côtés du canal central s'avancent au contraire, isolément et en ligne droite, vers l'extérieur.
Le trajet de ces fibres n'est pas toujours rectiligne;chez laLole, où elles sont très développées,
on les voit décrire pendant leur parcours à travers les cornes supérieures et inférieures des arcs
plus ou moins prononcés; parfois même elles s'entre-croisent. M. Stieda les considère comme des
fibres de tissu connectif. Du moment cependant qu'il est reconnu qu'elles sont des prolongements
des cellules de la couche d'épithélium qui environne le canal central, ce que ce savant a constaté
lui-même, et qui devient tout à fait évident chez les Batraciens (Triton, Grenouille), il me paraît
difficile d'admettre cette interprétation.
En outre des éléments que nous venons d'étudier, la substance grise renferme des cellules ner-
veuses. Celles-ci, comme toutes les cellules nerveuses, possèdent un noyau volumineux contenant
lui-même des nucléoles et sont munies de prolongements en nombre variable. Le nombre de ces
cellules dans la substance grise est très considérable, mais comme leur volume est sujet à présenter
des différences énormes, il en résulte que les plus grosses ont seules appelé l'attention ; ce sont
ces dernières que les anatomistes ont décrites et dont ils ont formé des groupes auxquels ils ont
attaché un nom particulier. Occupons-nous donc du mode de répartition des cellules dans la
substance grise.
Les cellules peuvent occuper toutes les portions delà substance grise; on les voit néanmoins
prédominer sur certains points qui sont le pourtour du canal central, les cornes supérieures et infé-
rieures mous nommerons, avec Stieda, groupe central {cellules nerveuses intérieures de Reissncr) les
cellules situées de chaque côté au voisinage du canal central; groupe des cornes inférieures (cellules
extérieures de Reissner, groupe latéral ou périphérique de Stieda) ; groupe des cornes supérieures,
celles qui occupent ces deux régions. Cette répartition des cellules en groupes distincts n'est pas
toujours nettement exprimée et l'on voit souvent des cellules éparses établir la liaison d'un groupe
k l'autre. Inutile de dire que sur une coupe longitudinale, les différents groupes cellulaires
observés sur une coupe transversale donneraient naissance à des rangées longitudinales de
colonnes de cellules.
Le nombre dos cellules nerveuses observées sur une coupe transversale est très variable suivant
l'espèi'o de Poisson et suivant la région do la moelle; chez tous les Poissons osseux, le nombre do
cellules appartenant à la portion antérieure est plus élevé que celui appartenant à la portion posté-
rieure.
Les cellules les plus volumineuses sont celles du groupe central; elles ne sont cependant
pas toutes de même dimension ; il y en a de plus petites mélangées aux plus grosses, mais elles
sont relativement rares. Les cellules du groupe latéral sont de toutes grosseurs; celles du groupe
des cornes supérieures sont moins nombreuses et plus petites que celles des deux autres groupes.
La forme des cellules est très variable et dépend du nombre de leurs prolongements.
La direction des piolongements, très variable aussi, peut, ainsi que leur nombre, être obtenue au
118 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
moyen de coupes transversales, longitudinales et obliques combinées et interprétées. En exami-
nant chez le Brochet sur une coupe transversale, dans du liquide salin, les cellules du groupe
central, j'en ai vu plusieurs pourvues de deux pôles très nets, l'un dirigé en dehors, l'autre en
dedans, et en rapport avec des prolongements dont l'un se portait de dedans en dehors
et pénétrait dans les faisceaux conjonctifs rayonnants de la substance grise vers la périphérie,
s'amincissant et se perdant dans l'épaisseur des fibrilles conjonctives et se mettant probablement
en rapport avec les fibres blanches des faisceaux latéraux ; l'autre descendait vers la corne
inférieure. J'ai vu plusieurs cellules semblables l'une près de l'autre (1), Sur une autre
coupe, des cellules m'ont offert nettement trois pôles avec des prolongements, l'un se portant
en bas vers la corne inférieure, un autre en haut et le troisième en dehors. Les cellules du groupe
des cornes inférieures envoient des prolongements dans différentes directions : j'en ai vu une de
la partie supérieure qui en émettait vers le haut et en dehors dans l'épaisseur des faisceaux con-
jonctifs; une autre en présentait deux se dirigeant vers le bas et en dehors, h peu près dans la
direction de la racine antérieure. M. Stieda en a observé en ayant au moins quatre. Une prépa-
ration m'a montré des cellules avec trois pôles. Quant aux petites cellules du groupe des cornes
supérieures, elles ont un aspect fusiforme, triangulaire ou arrondi, des prolongements courts et
très fins.
En outre des cellules nerveuses, on trouve dans la substance grise des fibres médullaires isolées
ou réunies en petit nombre; on voit de ces fibres au bas de la commissure grise inférieure ; quel-
ques-unes d'entre elles proviennent de la corne inférieure et peuvent être suivies jusqu'au côté
opposé. 11 peut donc se faire ainsi immédiatement au-dessous du canal central un entre-croisement
considérable de fibres nerveuses médullaires. Sur les coupes transversales de la substance grise, on
aperçoit aussi des fibres médullaires coupées en travers; ces fibres longitudinales se montrent dans
la substance grise des cornes inférieures en plus grande abondance que partout ailleurs; elles con-
tribuent, par conséquent, à effacer en ce point la limite entre la substance grise et la substance
blanche.
La commissure transverse (commissure de substance blanche), qui relie l'une à l'autre les
deux cornes inférieures, consiste en fibres médullaires. Cette commissure varie d'épaisseur; elle
n'est pas visible sur chaque coupe transversale, mais elle apparaît ordinairement en même temps
que les racines inférieures des nerfs spinaux. Une coupe longitudinale verticale permet surtout d'ap-
précier nettement ces variations d'épaisseur de la commissure; on voit alors, entre les fibres longi-
tudinales, des faisceaux de fibres nerveuses coupés en travers et placés à des intervalles déterminés.
On peut suivre latéralement les fibres nerveuses de la commissure blanche jusque dans les cornes
inférieures où elles disparaissent; une partie pénètre dans la racine inférieure. Des coupes longitu-
dinales et horizontales montrent qu'il existe dans la commissure un entre-croisement parfait des
fibres nerveuses.
Mauthner, Owsjannikow et Stieda ne sont point d'accord sur l'origine de la racine inférieure.
Nous admettons, avec ce dernier, qu'elle est constituée de la manière suivante : une partie des pro-
(1) Sur une coupe traitée par l'acide chromique, on aperçoit parfaitement les surfaces de sections des tubes nerveux; on
voit aussi que les faisceaux conjonctifs rayonnants sont formés de fibrilles claires et réfringentes ; ces faisceaux se continuent
dans l'intérieur de la substance grise.
STRUCTURE INTIME DE LA MOELLE CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 119
longcmcnts des cellules du groupe latéral auxquels viennent se réunir des prolongements des
cellules du groupe central se rassemblent d'avant en arrière vers un point commun pour constituer
un premier faisceau ; à celui-ci se joignent des fibres longitudinales qui proviennent de la région
située sur la limite inférieure de la substance grise et de la substance blanche et qui naissent pro-
bablement des prolongements longitudinaux des cellules centrales; enfin, auxfaisceaux précédents
vient encore s'ajouter un faisceau de la commissure transverse amenant des fibres nerveuses du
côté opposé.
Les cornes supérieures paraissent finement granuleuses, çà et là finement striées. On y aperçoit
en plus ou moins grande abondance de très petites cellules nerveuses fusiformcs ou triangulaires
et pourvues de minces prolongements. Dans la commissure supérieure, se voit le plus sou-
vent un entre-croisement très prononcé de fibres et parmi elles quelques fibres médullaires (Stieda) :
ces dernières passent transversalement au-dessus du canal central. Sur une coupe transversale,
les fibres de la racine supérieure pénètrent dans la moelle, tantôt réunies en un seul gros faisceau,
tantôt en en formant plusieurs petits ; elles se dirigent presque transversalement et un peu vers le
bas, de manière à gagner l'extrémité de la corne supérieure où elles se séparent en plusieurs
petits faisceaux ; elles pénètrent ainsi dans la corne supérieure et disparaissent dans l'épaisseur de
la substance grise. Les fibres de la racine supérieure sont beaucoup plus fines que celles de la
racine inférieure. Une coupe longitudinale horizontale permet en outre de constater qu'une partie
provient directement des fibres longitudinales de la substance blanche.
Dit canal central. — L'ouverture du canal central est généralement arrondie, parfois aussi
elliptique, le grand axe de l'ellipse dirigé verticalement. Sur une coupe, les contours de cette
ouverture se montrent très nettement délimités. Autour du canal central, existe une couche de cel-
lules, que l'on peut considérer comme le revêtement épithélial de cette cavité intérieure. Des cel-
lules, se détachent des prolongements déliés, parfois assez longs, qui, en se joignant h d'autres fibres,
donnent un aspectslriéàla substance grise qui environne le canalcentral.Sur quelques points, ordi-
nairement vers la partie supérieure, la couche de cellules dont nous parlons paraît interrompue,
et du canal central partent des fibres brillantes, à contour arrêté {fibres radiaires), qui se diri-
gent jusque dans les prolongements de la substance grise. Dans l'intérieur du canal central, on
aperçoit d'une façon presque constante un petit cylindre d'un calibre beaucoup plus étroit et
formé d'une matière parfaitement homogène. Cette particularité fut constatée pour la première
fois par Reissner, sur la moelle de la Lamproie, et confirmée depuis par les recherches de Kutschin,
d'Owsjannikow et de Slieda. Kutschin nommait ce cylindre intérieur : filament de Reissner. La na-
ture en est restée douteuse; il est plus que probable cependant qu'il n'est autre chose que le produit
de la coagulation du liquide du canal central. Le canal central s'élargit d'une façon très marquée
en approchant du quatrième ventricule. Chez le Brochet, arrivé à une distance de i à 2 millimètres
de la pointe du quatrième ventricule, il devient visible à l'œil nu, et, sous la loupe, il alTecte la
forme d'un petit orifice elliptique ayant son grand diamètre dirigé verticalement. En ce point, on
peut étudier aisément l'épithélium qui se montre sous l'aspect de cellules allongées, terminées
à leur extrémité périphérique par un filament qui se perd dans le tissu environnant. 11 m'a semblé
120 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
voir des cils vibratiles à la surface de quelques-unes de ces cellules. Le tissu qui environne le canal
central est formé par un feutrage de fibres et de petites cellules renfermant un gros noyau; on y
trouve aussi de grosses cellules ganglionnaires.
DE LA STRUCTURE INTIME DE LA MOELLE CHEZ LES RAIES ET LES SQUALES
Dans la répartition des fibres nerveuses de différents calibres, il est à noter qu'immédiatement
au-dessus de la portion centrale de la substance grise, des deux côtés des prolongements moyen et
supérieur, il existe un gros faisceau assez fort de fibres nerveuses longitudinales. Ce faisceau est
très visible chez les Raies, particulièrement chez la Raja clavata. Relativement aux fibres ner-
veuses, on constate de remarquables différences entre les Raies et les Squales d'une part et les
Poissons osseux de l'autre. Tout d'abord, la moelle des Raies et des Squales paraît manquer de ces
deux fibres nerveuses colossales (les fibres de MaïUhner), si caractéristiques chez les Poissons
osseux. En cela, ce groupe s'éloigne des Poissons osseux et se rapproche des autres Vertébrés.
Il y a également une remarque à faire au sujet de la commissure transverse. Chez les Poissons
osseux, un très petit nombre des fibres nerveuses passe d'un côté à l'autre immédiatement au-
dessous du canal central ; la plus grande partie des fibres se porte d'une corne inférieure à l'autre.
Chez les Squales, pareille commissure manque : les fibres qui passent d'une moitié de la moelle
dans la moitié opposée forment immédiatement un croisement au-dessous du canal central. Chez
quelques Raies, la Torpille par exemple, il existe une commissure transverse comme chez les
Poissons osseux. Chez d'autres Raies {Raja clavata) il y a dans la position et dans la direction de la
commissure une transition entre la disposition observée chez les Raies et chez les Squales.
Au sujet des racines inférieures, il n'y a rien de particulier à ajouter à ce qui a été dit des Poissons
osseux. Les racines supérieures seules montrent certaines particularités. Les fibres des racines ont un
calibre d'un volume considérable, O^'^OIS de diamètre; le cylindre de l'axe a 0™'",006. Ces fibres
sont aussi grosses que celles des racines inférieures. Chez tous les autres Vertébrés que j'ai étudiés
(peut-être à l'exception seule de l'Amphioxus), il y a un contraste remarquable entre les fibres fines
des racines supérieures et les fibres volumineuses des racines inférieures. Les Raies et les Squales
ne présentent nullement ce contraste. En ce qui concerne le point d'émergence des racines de
la moelle, il est à remarquer qu'il existe ici quelques différences dans les Poissons que j'ai étudiés.
Dans le genre Torpédo, le faisceau bien développé de la racine supérieure émerge à une distance
assez considérable du sillon longitudinal supérieur, en sorte que l'écartement des deux racines su-
périeures est plus grand que celui des deux racines inférieures. La racine dans le tissu de la moelle
suit un trajet horizontal à travers la substance blanche jusqu'à la partie supérieure de la corne su-
périeure où elle semble naître. Chez la Raja clavata, au contraire, le faisceau radiculaire qui tra-
verse la substance blanche, abandonne aussitôt son trajet dans un plan horizontal et se courbe pour
descendre obliquement, presque verticalement, dans la corne supérieure où le faisceau paraît
prendre origine. Chez les Squales, le trajet de la racine supérieure rappelle celui des Poissons
osseux; cependant, je n'ai jamais vu un rayonnement en pinceau des fibres radicules dans l'inté-
rieur de la substance grise, mais j'ai remarqué parfois quelques petits fascicules qui s'enfoncent
STRUCTURE INTIME DE LA MOEM.E CHEZ LES HAIES ET LES SQUALES. I-2I
en une direction presque verticale dans la eorne Mi|irrii'ine. Quant au pai-couvs nlli''iii'nr des ra-
cines supérieures, comme on voit dans les coupes transversales que les faisceaux radiculaires
s'arrêtent brusquement et ne s'élaleiil pas, il ('tail à prcsuincr (|ui' di'< ((lupi'^ iDiiLiituiliiiales
fourniraient des indications sur ce parcours. Je ne connais, en ellct, aucun autre Vertébré dans
la moelle duquel le trajet des racines supérieures se laisse suivre avec autant d'évidence que
chez les Raies et les S([uales. Par l'exauicn de coupes lioriznnlales longitudinales qui coires-
pondent au point d'émergence des racines supérieures, un recunnait clairement que chacune
de celles-ci se constitue par deux faisceaux dont l'un se dii'ige en arrière, l'autre en avant, pour se
joindre aux fibres longitndinali's de la snbstanc(\ blaiielic An |)()iiil où les faisceaux antérieur et
postérieur se réunissent l'ini à l'antre, il l'xisle un croisement des fibres, de telle sorte que le
faisceau antérieur d'une racine et le faisceau postérieur d'une autre se rencdiiiivni. Ci's fais-
ceaux radiculaires se croisent en outre, et après leur inflexion s'unissent immédiatement aux
fibres longitudinales delà substance blanche aussi loin que celle-ci se trouve dans le voisinage
immédiat des cornes supérieures ou qu'elle traverse la corne supérieure et la substance grise ((ui
la compose. Alors les fibres d'origine des racines ne se distinguent plus du reste des fibres longitu-
dinales; aussi n'est-il pas possible de suivre plus loin les faisceaux radiculaires. La question
de savoir comment les fibres nerveuses des racines supérieures se mettent en rapport avec les
cellules nerveuses se confond avec celle de savoir comment naissent les fibres longitudinales de la
substance blanche. D'après mes recherches, les fibres longitudinales entrent eu connexion directe
avec les cellides nerveuses de la substance grise.
.l'ai dit plus haut (pic la racine en remontant à partir de son point d'émergence peut être
suivie dans un plan horizontal en avant et en arrière. Il faut ajouter que parfois, chez les Squales,
quelques faisceaux se détachent de la racine, descendent verticalement dans l'épaisseur de la corne
supérieure et disparaissent dans sa profondeur. Des coupes longitudinales verticales paraissent les
plus convenables pour fournir la démonstration de ce fait. En résumé, chaque racine supérieure,
après avoir traversé la substance blanche et gagné la corne supérieure, se partage en plusieurs
faisceaux dont la plus grande partie se porte en avant et en arrière dans une direction horizon-
tale et la plus petite partie verticalement dans la corne supérieure.
Relativement à la substance fondamentale conjonctive de la moelle des Raies et des Squales,
je n'ai rien à ajouter de particulier. On y trouve aussi des fibres conjonctives et des fibres radiaires;
la structure granuleuse est également visible. La substance grise contient des cellules ner-
veuses de plus ou moins grande dimension : les grandes, pai' ]ouy aspect, rappellent moins
celles des Poissons osseux que celles de la Grenouille; elles sont triangulaires ou fiisiformes et
se trouvent répandues partout dans les cornes inférieures. Chez les Squales, on constate en mitre
de plus petites cellules dans la portion centrale de la substance grise. Chez les Raies, les cellules
nerveuses paraissent être extrêmement délicates ; leur proloplasma est presque entièrement homo-
gène et se colore très faiblement, de telle sorte (|iie sur un grand nonduc de cdiipes, un ne
peut (pic difficilement en reconnaître les contours. Les prolongements des cellules sont aussi
difficilement reconnaissables (in parfois incinc invisibles; M. Slieda en a cependant observé
de deux à ciiH| sur une cellule. Oiiaiil à une ramificalioii ipielconipie des prolougemenls, il
ne se prononce pas sur ce poinl. Sur nin' coupe loiigiliidiiialc iioii/oiilaic, on voit le grand
Ui
122 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
axe des cellules dirigé verticalement par rapport au plan médian, par conséquent transversale-
ment; chaque cellide offre un prolongement se portant vers le milieu et un autre vers la périphérie.
Moelle de la Lamproie. — La substance grise de la Lamproie consiste en une matière fonda-
mentale granulée ou striée dans Ia(|uelle, abstraction faite de l'épithélium du canal central et des
cylindres-axes, on distingue plusieurs espèces de cellules. Les plus petites se trouvent répandues
partout et rappellent parfaitement par leurs caractères optiques les corpuscules du tissu conjonctif.
Les cellules nerveuses, toujours de remarquable grosseur et le plus souvent pourvues de plusieurs
forts prolongements, se distinguent par leur structure et leur disposition en trois sortes :
i° hua grosses cellules nerveuses internes situées près de la ligne médiane au bord supérieur de
la masse grise ayant la forme de sphères aplaties; elles envoient le plus souvent en avant et en
arrière des prolongements qui, dans la suite de leur parcours, se dirigent un peu en liant et en
dehors. Parfois aussi, il existe un troisième prolongement qui se porte directement au dehors. Ces
cellules se trouvent dans la plus grosse portion moyenne de la moelle avec les fibres de MïiUer,
sans cependant contracter avec ces dernières aucune connexion.
2" Les grosses cellules externes ayant des formes très variées, le plus souvent allongées, sont
situées dans la portion extérieure de la substance grise; elles émettent plusieurs prolongements,
six au plus sur une cellule. Ces prolongements sont les cylindres-axes des fibres qui sortent
de la moelle comme racines inférieures, forment la commissure inférieure, et se portent comme
fibres radiaires vers l'extérieur.
3" Les petites cellules nerveuses ressemblent aux pi-écédentes par la forme, mais leur sont
très inférieures en volume. Plus claires, moins colorées par le carmin, elles sont situées en
partie entre les grosses cellules nerveuses, en partie sur la ligne moyenne. Leurs prolongements
beaucoup plus grêles, se dirigeant vers le lieu de pénétration de la racine supérieure, forment les
fibres radiaires de la commissure postérieure.
Outre ces cellules nerveuses de la substance grise, on trouve encore d'autres cellules interpo-
sées en divers endroits des fibres longitudinales. Les plus constantes se rencontrent tantôt près du
bord externe de la moelle ou entre ce bord et l'extrémité externe de la substance grise; elles sont
le plus souvent dirigées transversalement et envoient leurs prolongements vers l'intérieur et vers
l'extérieur. Ni les fibres des commissures ni les fibres des racines ne gagnent les cellules ner-
veuses dans une direction exactement transversale.
Les fibres longitudinales présentent des différences de diamètre des plus frappantes. Les plus
grosses, -à^^^dèt^ fibres de Millier , hnnaui deux groupes: de chaque cùté delà moelle un pre-
mier de six à huit fibres situé à côté du prolongement de substance grise qui s'étend du canal
central vers la face inférieure du cordon médullaire, puis un second placé au-dessus et en dehors
de l'extrémité externe de la substance grise. Relativement aux fibres de Millier internes, elles se
continuent dans toute la longueur de la moelle, mais en perdant de leur diamètre en arrière;
et, abstraction faite des extrémités initiale et terminale, elles ne contractent aucune connexion,
soit avec les cellules nerveuses, soit avec les fibres nerveuses. Les cylindres-axes des fibres de Millier
se montrent comme de fortes fibres à coupe transversale très irrégulière, fréquemment aplaties,
semi-lunaires et ne remplissant que rarement la cavité des fibres.
DE L'AXK N'KRVEUX CKRKBRO-SPFNAL. hi:!
CONSIDERATIONS GÉNÉRALES SUR L AXE NEUVKL'X CE II ÉBRO- SI' 1 .N A 1-
Pour bien conipreiidn' l'axi; cérébro-spinal, il csl iiidispoiisaliii; (!'■ rnivisaiii'r à un |ioiiit dr
vue général et pliilosophique. Ce point de vue, nécessaire dans la rechercln'. ne Fol ])a> moins dans
l'exposé des résultats : c'est lui i|ui relie les faits particuliers et les coordonne. Pour se faire une
idée de l'axe nerveux, il faut avoir dcvanl les yeux la théorie zoonitique : celle des répétitions
et celle de l'unité, et se dire que, quelles que soient les différences d'aspect des diverses régions
qu'il présente, ces régions sont en réalité composées d'après un même plan ; la moelle épiniric, la
moelle allongée, le cerveau reproduisent une même structure, et, dans chacune de ces parties,
cluKjue segment correspondant à une paire nerveuse répète un segment voisin. Les variations qui
peuvent survenir sont des changements qui ne portent point sur le fond; telle partie est susceptible
d'offrir un excès ou un arrêt de développement, de disparaîti-c même complètement : le plan n'en
est nullement affecté.
De là il résulte que toute étude faite sur une région quelconque de l'axe nerveux sert à porter
la lumière sur les autres, ressource immense pour l'observateur qui lui permet de choisir son ter-
l'ain |K)nr la démonstration de tel ou tel point parliculiei'. C'est ainsi que le bulbe, en lui inon-
Iranl une moelle étalée, lui donne la possibilité d'étudier aisément les parties qui constituent
les parois du canal central, l'épithélium; les commissures inférieures qui ne sont représentées
dans la moelle que par quelques fibres deviennent ici plus ou moins fortes. L'origine de certains nerfs
du bulbe (trijumeau), eu indiquant nettement la direction et la naissance des faisceaux, facilite la
connaissance des nerfs spinaux. Le bulbe formant la transition entre la moelle et l'encéphale mérite
une attention particulière : sa structure intime, ses nerfs devront être l'objet d'un sérieux examen,
parce qu'ils préludent aux modifications qui vont se manifester dans le cerveau. L'encéphale
représente l'axe nerveux arrivé à son maximum d'expansion, la masse grise y acquérant surtout
un degré considérable de développement, mais, malgré ses complications, ses caractères devnmt
être comparés à ceux de la moelle. Toutes ses parties ne se retruuvcni pas dans celle-ci, car la
comparaison avec les autres systèmes enseigne que lorsqu'un organe arrive à son développement
complet, tous les éléments virtuels de la forme typique peuvent se réaliser en lui ; mais si tous
les éléments du cerveau ne s'observent pas dans la moelle, ceux ipi'il l'enfcrinc seroni du muins
en accord avec ceux que renferme la moelle elle-même
DES NERFS CRANIENS DES POISSONS OSSEUX
Des nerfs ciliaircs. — (]hez la Perche, il existe un ganglion ciliaire situé sur le côté externe
du ni'rf moteur oculaire commun auquel il se Irouve rattaché par une racine extrêmement
courte. I>e l'extrémité antérieure de ce ganglioii |»ait une brauclu' d'un volume assez consi-
iU SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
dérable. Celte branche simple est un nerf cilia'ire qui pénètre dans la sclérotique, tout près de
l'insertion du nerf optique, et se porte jusqu'à l'iris dans l'épaisseur des membranes de l'œil.
Chez la Sphyrène de la Méditerranée, on voit un gani^lion ophtalmique sur le côté externe de
la troisième paire qui lui fournil une courte racine. En avant, ce ganglion émet un nerfciliaire
se portant au côté externe du nerf optique : en arrière, il reçoit un hlet bien net et bien développé
de la longue branche ciliaire qui pénètre dans le globe de l'œil entre le droit supérieur et le droit
externe. Celte branche ciliaire se porte en arrière, vers le plexus ganglionnaire du trijumeau. En
avant de celui-ci se trouve un renflement ganglionnaire considérable d'où part un fdet très
court se rendant à la branche ciliaire.
Le ganglion ophtalmique de l'Épinoche se voit très nettement avec une forte loupe. Il est
situé sur le côté externe du nerf moteur oculaire commun auquel il est accolé et dont il reçoit un
faisceau de fibres. De son extrémité antérieure naissent deux nerfs ciliaires d'inégal volume qui
pénètrent au côté externe du nerf optique et dont l'un se porte en dehors au-dessous de la cho-
roïde. En arrière, le ganglion ophtalmique reçoit un filet extrêmement grêle venant du grand
sympathique : ce filet se continue en arrière et va se jeter dans un très petit ganglion allongé situé
en dessous du trijumeau. Pour voir ce dernier ganglion, il faut couper en dessus, tout près du
cerveau, les racines du trijumeau, et le rabattre en dehors. Au côté externe de l'œil, on aperçoit
un long nerf ciliaire qui provient sans doute du trijumeau.
Chez la Carpe, il existe un tronc ciliaire qui naît du trijumeau dans l'angle de séparation de
l'ophtalmique et du tronc du maxillaire, au-dessous du renflement ganglionnaire du plexus du
trijumeau. Après un trajet de quelques millimètres, ce tronc ciliaire se partage en deux branches:
l'une qui se porte en haut et en avant pour pénétrer dans le globe de l'œil, entre le droit externe et
le droit supérieur, îi peu près au tiers extérieur de la distance qui sépare l'entrée du nerf optique du
bord de la cornée; l'autre qui se dirige obliquement en avant et en dedans dans un plan à peu
près horizontal vers le côté externe du nerf nioteur oculaire commun. En approchant de ce nerf,
cette dernière branche se trouve dans du tissu cellulo-fibreux assez résistant qui en rend la dissec-
tion difficile; néanmoins, il m'a semblé voir quelques filets se porter vers le tronc de la troisième
paire. Quoi qu'il en soit, un peu plus loin, on voit la seconde branche s'accoler intimement avec la
branche de la troisième paire qui se rend au muscle droit inférieur. A partir de là, elle se porte
en avant le long de l'artère ophtalmique et pénètre dans le globe oculaire au côté externe
du nerf optique. Au point où elle s'accole à la branche du droit inférieur, je n'ai pas aperçu de
renflement ganglionnaire, mais j'ai vu sous le microscope les fibres du nerf interrompues par du
tissu jaunâtre d'un aspect celluleux, ce qui me porte à croire qu'il pourrait exister là des"cellules
nerveuses.
Le Cyprinus dobida (Meunier) présente un tronc ciliaire d'un assez fort calibre qui naît du
trijumeau dans l'angle de séparation des branches ophtalmique et maxillaire supérieure. Ce tronc,
après un court trajet, se partage en deux branches, le nerfciliaire externe et deux autres filets d'abord
réunis, ensuite simplement accolés. Un de ces filets va se confondre avec le nerfciliaire provenant de
la troisième paire. Je n'ai pas aperçu de renflement ganglionnaire au point de jonction des rameaux.
En tirant sur la branche anastomotique, on voit les fibres s'écarter à l'extrémité de celles de la
branche interne, ce (|ui indiquerait qu'en ce point il n'existe pas de globules ganglionnaires.
DES .NERFS CIlAiMEiNS DES POISSONS OSSEUX. 1-25
Chez la Brème, j'ai trouvé un neif ciliairc externe comme chez le Meunier. Ce nerf dont
rextréuiité antérieure se trouve entre le droit supérieur et le droit externe, naît de la racine
antérieure du trijumeau au point de son entrée dans le plexus II existe cncoi'e un second nerf
ciliairc (\m pénètre tout près du nerf oplirpic.
Le Nase possède un nerf'ciliaire qui nail du plexus ou purliuu yaniiliuunairc du Irijuiuuau au
delà de la réunion de la racine antérieure et de la racine postérieure. Ce nerf ne tarde pas à se par-
tager en deux rameaux don I Fini supérieur se porte en haut entre le droit supérieur et le droit
externe et traverse la .sclérotique à peu près à égale distance du bord de la cornée et de l'origine du
nerf opli(pie; il chemine en avant au-dessous de la sclérotique jusqu'au bord extérieui' de l'irl-. Le
rameau inférieur est plus profond; il se dirige en avant un peu en dehors du nerf iipiii|ui' et
traverse la scléroticjue eu contact avec le bord externe de ce nerf.
Chez le Brochet, il existe un tronc ciliaire ([ui provient de la base de la branche opiitalmique
et qui se partage presque aussitôt en trois fdets. L'un constitue le nerf ciliaire externe (pii liait au
côté externe du nerf moteur oculaire commun (au point où celui-ci se divise en plu.^ieurs
branches), se porte en dehors et en haut et pénètre dans l'œil entre le droit supérieur et le droit
externe. Les deux autres fdets se dirigent contigus l'un à l'autre vers la troisième paire, rencontrant
près de sa naissance une grosse branche ciliaire ({iii provient en majeure partie de cette troisième
paire pour pénéirer dans l'œil Unit près du iierl optique. Celte branche ciliaiie simple possède
à sa base un très léger renflemeni (|iii, placé sous le microscope, m'a offert des cellules gan-
glionnaires; on peut donc considérer ce renflement comme un ganglion ciliaire, malgré le peu de
volume (pi'il présente.
Chez l'Anguille, l'œil étant très petit, ses muscles et ses nerfs très peu développés et environnés
d'un tissu cellulo-graisseux en rendent la dissection difficile. Il existe un nerf ciliaire grêle qui
pénètre dans l'œil un peu au-dessus et en dehors du nerf optique.
Du trijumeau. — Le trijumeau de la Carpe est très volumineux et se compose des branches
suivantes (I) :
I" La branche descendante postérieure;
2° La branche maxillaire inférieure;
3° La branche maxillaire supérieure;
4° La branche ophtalmique;
5° La branche récurrente.
i° Branche descendante postérieure du trijumeau. — La branche que je nomme ainsi est celle
qui a été désignée sous le nom de branche operculaire par Cuvier et Bùchner, de ramus opcrcu-
laris par Schlcmm et Midier, de nerims fucialis par Rolando et Stannius. Le nom de branche ou de
rameau operculaire i\\& parait peu convenable, parce qu'une portion de ce nerf seulement se rend
à l'opercule. Celui de facial me semble également impropre, puisijue cette branche tire presque
en totalité son origine du trijumeau.
(1) ('.liez la (îouvière, le trijumeau est très |)clii.
120 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
Voici comment elle se comporte chez la Carpe. Elle se détache de la partie postérieure du
plexus ganglionnaire du trijumeau derrière la branche maxillaire inférieure. Ses origines sont
multiples. Elle présente d'abord une petite racinequinait immédiatement en avant du nerf acoustique
et qui est considérée comme appartenant au facial; mais cette racine ne constitue qu'une très
faible partie de la totalité du nerf dont les autres portions viennent du trijumeau. En etTet, dès son
origine, la branche descendante reçoit un faisceau considérable provenant de la racine posté-
rieure du trijumeau qui se confond intimement avec celui du facial ; elle se porte alors le long
du bord postérieur du plexlis. Parvenue vers la limite de celui-ci, à l'endroit où les différentes
branches du trijumeau commencent à se séparer, elle reçoit par son bord antérieur une branche
volumineuse presque aussi grosse que le tronc d'origine, branche qui se détache surtout de la
partie du plexus qui donne naissance au nerf maxillaire inférieur. Un faisceau qui traverse le
plexus ganglionnaire provient de la racine antérieure du trijumeau qui se confond en ce point
avec le plexus. La branche descendante postérieure longe en restant un peu en dedans le
bord antérieur du préopercule : en traversant le muscle releveur de l'arcade palato-tympa-
nique, elle émet de son bord antérieur un rameau qui se distribue dans ce muscle, se porte en
avant et en dehors, et donne lui-même naissance à un fdet externe très grêle qui m'a paru se
rendre à la peau recouvrant l'extrémité supérieure du préopercule.
Le rameau operculaire, qui n'est pas le nerf operculaire proprement dit, mais une branche
operculaire du rameau descendant, se détache du bord postérieur de celui-ci lorsqu'il est déjà
profond, à peu près à la hauteur de l'extrémité supérieure du préopercule : il se porte ensuite
en dehors et en arrière vers cette dernière partie au-dessous de laquelle il passe. A partir de ce
point, il se réfléchit directement en arrière et se divise en deux branches dont l'une descend
verticalement sous la peau de l'opercule, en arrière du bord postérieur du préopercule. Un
peu avant d'atteindre la limite inférieure de l'opercule, cette branche se subdivise en deux
fdets dont l'un qui semble la continuation du premier se porte verticalement dans la peau
recouvrant l'interopercule, tandis que l'autre se dirige obliquement en arrière sur la limite
de l'opercule et du sous-opercule où je l'ai vu disparaître. L'autre branche supérieure longe
horizontalement le bord supérieur de l'opercule et se distribue, soit à la peau qui recouvre
sa portion supérieure, soit à celle qui recouvre ses muscles releveurs. Au point où elle se
termine, elle me paraît s'anastomoser avec des fdets du rameau operculaire du pneumogas-
trique; en effet, c'est de ce point qu'émerge ce dernier rameau. D'un volume notable, il émet
dès son origine plusieurs fdets qui se portent en arrière et en descendant pour former une
sorte de plexus délié dans la peau recouvrant l'extrémité supérieure et postérieure de l'opercule.
Du tronc principal du rameau operculaire naît un troisième rameau qui descend verticalement
le long du canal muqueux du préopercule et a été suivi plus loin que la moitié de cette pièce
osseuse.
Vers le milieu de la hauteur du préopercule, la branche descendante postérieure du triju-
meau se partage en trois rameaux principaux à peu près d'égal volume. Le rameau postérieur (a)
descend presque verticalement le long du préopercule et, arrivé vers l'angle antéro-inférieur de
l'opercule, se divise en plusieurs rameaux secondaires. L'un d'eux se rend en arrière dans la peau
du sous-opercule ou du bord inférieur de l'opercule; le second se subdivise en deux ramuscules
DES NERFS CKA.MFNS DES POISSONS OSSEUX. 1-27
tertiaires dont l'un h son l(jui- se décompose en deux autres : l'un de ceux-ci se porte en arrière et se
distribue aux muscles qui \uiii ilr rii|i(iciilc au sous-opercule; l'autre se dirige un [wai imi
drdaus et eu arririi- cl m'a |)aru m' dislrihuiT au>-i aii\ muscles des régions branchiostèges. Un lilcl
qui st> délaclic du |iivmiec rameau secoudau'i; s'avance en bas et en avant : de sa courbure partent
de lins lili'l> |i la immii des rayons branchiostèges; il se rapproche de la ligne niédiano et
se perd en partie dans le muscle de ruro-liyal. La seconde branche (^) se dirige en bas el en
avant : elle émet de Unes lamificalions (|ui se dislrdjueiil à la peau le long de l'os hyoïde et au-
dessous de la langue, s'anastomosanl avec des lilets du li'oisième rameau. Ce troisième rameau (c)
est le plus volumineux; il se porte en bas et en avant en dedans de la mâchoire inférieure, croise
en passant en dedans de lui le nerf maxillaire inféiieur avec leipiel il s'anastomose, et se distribue
à la muqueuse buccale dans les muscles génio-hyoïdiens.
"1" La branche maxillulre inférieure, (pii est d'un volume considérable, naît du bord antérieur
du plexus ganglionnaire et se porte en bas et en avant vers l'angle des deux mâchoires ; elle passe
au-dessous de l'œil dont elle est séparée par une membrani' filucuse. Dans son trajet au-dessous
de l'orbite, elle se divise en plusieurs l'ameaux : l'un d'eux, (jui naît du bord inférieur, après être
resté séparé un certain temps du tronc principal, s'y réunit de nouveau au point où ce tronc
atteint l'angle des niAclioires : c'est donc simplement une division mouienlanée. Cette branche
de division ayant à peu près le tiers de volume de la branche principale, émet elle-même des
ramuscules. Un second rameau de la maxillaire inférieure naît de son bord supérieur ou plutôt
interne; il se porte en dedans poui' aller se réunir à la maxillaire supérieure au voisinage de
la lèvre. C'est donc une énorme branche anastomolique (pii émet |)lusieurs rameaux impor-
tants se distribuant à la partie supérieure de la lèvre. Aiiivée vers l'angle de la mâchoire
inférieure, la Inanche maxillaire inférieure se subdivise en plusieurs troncs, à |)eu |irès d'égal
volume, placés à une faible distance l'un derrière l'autre. Le tronc antéiii'ur s'étale, en formant
des ramifications divergentes, sur la lace interne de la mâchoire inférieure. Le tronc posté-
rieur se subdivise en plusieurs filets dont l'un se porte en avant vers la face interne de
la mâchoire et s'anastomose avec le tronc antérieur ; les deux autres se dirigent sur la ligne
médiane.
8° La brandie viaxillaire supérieure nait du bord postérieur du plexus ganglionnaire. C'est
la liranclie la plus inlenie ilu trijumeau; elle se dirige à peu |irès horizontalement en avani
au-dessous de l'orbite. Dans ce trajet, elle m'a \yavu fournir (piehpies lilets [)ar son côté interne. Par-
venue an niveau de la lèvre supérieure, elle se divise en plusieurs branches en même temps qu'elle
reçoit le rameau anastomolique de la niavillaire inférieure. L'une des branches de division, la plus
impoi lanli', se recourbe :i angle aigu |iour se porter du côté externe el dans la lèvre supérieure.
Une seconde, presipie aussi volumineuse, se dirige en dedans el ne tarde pas à se subdiviser en
plusieurs rameaux qui se disli'ibuent aussi à la lèvre supérieure : l'un d'eux, plus considérable, >e
rend vers la ligne médiane.
4° La branche nphlulinii/ui' nail du bord su|iérieur du plexus ganglionnaire au-dessus do
l'origine de la maxillaire inférieure. Llle >e rend au-dessus de l'icil dont (die est séparée jiar du
tissu graisseux, et loninil dans son trajet divers rameaux, les uns se portant en dehors et formant
une espèce de plexus très délié dans ce tissu, plusieurs allant à la peau. Une ou deux autres
128 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
branches se dirigent en haut vers la peau du front. Arrivé au niveau des fosses nasales, l'ophtal-
mique envoie des rameaux à la muqueuse de cette partie. Ses fibres, en majeure partie, provien-
nent de la racine antérieure du trijumeau (1).
Le rameau operculaire proprement dit se détache du trijumeau au moment de sa sortie du
crâne; il se porte alors en dehors et en arrière en décrivant une courbe à convexité antérieure,
passe dans l'épaisseur des muscles releveurs de l'opercule, croise en passant au-dessous de lui le
nerf operculaire du pneumogastrique, puis se divise pour former une sorte de plexus dont les filets
se distribuent dans l'épaisseur du muscle releveur postérieur de l'opercule. J'ai vu des anasto-
moses entre ces filets terminaux et le rameau operculaire du pneumogastrique ; j'en ai vu une autre
entre l'extrémité du rameau operculaire superficiel de la branche descendante et une branche
du pneumogastrique. Le rameau operculaire forme donc une sorte de plexus à la partie supérieure
de l'opercule. Des ramifications descendent encore de ce plexus en arrière de la branche opercu-
laire du pneumogastrique ; elles m'ont paru se distribuer à la peau, de sorte que le rameau
operculaire serait un nerf mixte.
Chez le Nase, les nerfs maxillaires supérieur et inférieur qui naissent par un tronc commun sont
grêles et réunis dans une grande partie de leur trajet. La branche descendante postérieure (nerf
facial) est à peu près aussi grosse que ces deux nerfs réunis. Les ramuscules terminaux, le
postérieur surtout qui va au sous-opercule et aux rayons branchiostèges, sont bien développés.
On suit très aisément le rameau hyoïdien qui se porte en dessous jusque près de la ligne médiane
pour se distribuer dans la musculature de la langue. Ce type est favorable pour l'étude du
nerf facial. La branche ophtalmique volumineuse naît en partie du trijumeau à sa sortie de
la moelle et non du plexus ganglionnaire, et ses fibres se continuent directement avec le faisceau
qui se rend au lobule médian ; plus loin, elle reçoit un faisceau qui provient du ganglion du
trijumeau.
Le nerf facial, chez le Chabot, naît par trois racines : l'une formée par un petit faisceau isolé
qui se détache en avant du nerf acoustique; une seconde qui provient de la racine postérieure du
trijumeau tout près de son origine; enfin, une dernière qui prend naissance beaucoup plus bas du
plexus ganglionnaire du trijumeau. Le nerf facial est aussi gros que la branche maxillaire infé-
rieure et plus gros que la branche maxillaire supérieure qui est grêle. Le nerf latéral du triju-
meau est très développé : à peine a-t-il atteint le commencement de la région dorsale qu'il s'ana-
stomose avec les branches dorsales des premiers nerfs spinaux. Sur aucun type, je n'ai vu ces
anastomoses aussi marquées. Le nerf en subit immédiatement un renforcement 1res notable, et
se continue jusqu'à l'origine de la queue en conservant le môme calibre et en recevant sur
toute sa longueur des filets anastoraotiques des nerfs spinaux.
Le rameau dorsal du trijumeau de la Lote, très volumineux, prend naissance par deux ou trois
gros faisceaux des branches les plus externes de ce nerf à l'intérieur du crâne. Il se porte obli-
quement en haut et en arrière pour traverser les parois du crâne. Chez ce Poisson, il existe une
(1) La racine ariléi'icure du trijumeau pénètre presque en entier dans le maxillaire inférieur. Une petite portion des fibres
passe dans la liranclie anastomotiqne qui va au maxillaire supérieur. Dans une autre famille, chez l'Épinoche, la racine posté-
rieure du trijumeau parait confondue en partie avec la portion antérieure du nerf acoustique.
DES NERFS CRANIENS DES POISSONS OSSEUX. 1-29
branche du trijumeau qui naît de rori|Tine de l'acoustique, passe en arrière du rameau communi-
quant postérieur du trijumeau et se perd dans le tronc de ce dernier.
Du trijumeau naissent, chez le Brochet, immédiatement avant sa sortie du crAne,deux ou trois
brandies dont l'une plus forte que les autres : ces branches se portent en haut contre la face
interne du crâne et se partagent pour former un réseau dans les membranes du cerveau. Ce
réseau s'anastomose avec les divisions terminales du rameau postérieur du pneumogastrique et
émet des filets grêles qui traversent les parois du crûne. Pour bien le distinguer, il faut le chercher
du côté interne, c'est-à-dire enlever la moitié gauche du crâne alin de voir l'intérieur de la
moitié droite (i).
Sur une branche anastomotique des nerfs trijumeau et pneumogastrique chez le Merlan. —
La branche anastomotique dont il est ici question s'étend, chez le Merlan, du trijumeau vers la
racine aniérieure du pneumogastrique. Son existence, qui n'a pas encore été signalée, mérite de
fixer l'attention. Elle naît de la racine postérieure du trijumeau, se porte d'avant en arrière
en suivant une direction à peu près horizontale, passe en dehors du nerf acoustique contre
lequel elle se trouve appliquée, et va se terminer dans la racine antérieure du pneumogastrique
dont elle suit ensuite le trajet descendant (2). Je me suis demniidé quelle est la nature de
cette branche, si elle est particulière au Merlan, ou bien, au contraire, si elle existe chez d'autres
Poissons. Il résulte de mes investigations qu'elle doit être considérée comme l'homologue du faisceau
récurrent qui, chez les Cyprins, s'étend du trijumeau vers le pneumogastrique et vers le [iremier
nerf spinal.
Entre le faisceau récurrent des Cyprins et la branche récurrente du Merlan, il existe des diffé-
rences assez tranchées : le premier est généralement d'un volume très considérable, il passe en
dedans du nerf acoustique et se prolonge jusqu'au premier nerf spinal ; la seconde est très grêle, elle
passe en dehors du nerf acoustique et ne s'étend pas au delà de la racine antérieure du pneumo-
gastrique. Ces différences sont loin pourtant d'avoir l'importance que l'on serait tenté de leur attri-
buer. Celles qui sont relatives au volume ne sauraient fournir matière à une objection sérieuse,
puisque chez les Cyprins eux-mêmes le faisceau récurrent offre des dimensions extrêmement
variables et peut disparaître complètement comme chez la Tanche. L'anastomose du faisceau
récurrent avec le premier nerf spinal chez les Cyprins ne constitue pas non plus une différence
essentielle. Son absence, chez le Merlan, s'explique aisément par l'état rudimentaire de la branche
récurrente. Chez quelques Cyprins, du reste (le Gardon par exemple), on voit déjà la branche
anastomotique du faisceau récurrent avec le premier nerf spinal réduite à de très faibles propor-
tions, ce ([ui est un indice de sa tendance à disparaître.
Les rapports différents de la branche récurrente avec le nei^racouslique chez le Merlan et chez
les Cyprins paraissent au premier abord plu> difficiles à expliquer. Comniriit aiimetlre, en effet,
(1) La racine postérieure du trijumeau, cliez la Truite, émet un filet qui se continue d'une manière très nette avec
le faisceau ventriculaire latéral et s'isole aisément comme chez le Brochet. Le Cijprinus dubuUi m'a présenté deux anasto-
moses au-dessous de la moelle, entre les deux rameaux récurrents du trijumeau; le Goujon, au contraire, ne m'a point
montré, sur la ligne médiane, d'anastomose entre ces doux mêmes rameaux.
(2) PI. 2, fig. 4, /. PI. 3, fig. 1,A
17
130 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
que deux branches homologues puissent se trouver situées l'une en dehors et l'autre en dedans
des mêmes racines nerveuses (celles du nerf auditif)? La connaissance des variations du rameau
récurrent chez les Cyprins peut servir à répondre à cette objection. Chez le Nase, le faisceau
récurrent, qui est d'un volume assez considérable, se rend tout entier en dedans des branches
du nerf acoustique, sans contracter avec celles-ci aucune anastomose. Après avoir donné une
forte branche à la racine antérieure du pneumogastrique, il passe au-dessous de la racine
postérieure de ce même nerf pour aller se terminer dans le premier nerf spinal. Le faisceau
récurrent de la Brème se distingue de celui du Nase par une particularité qu'il importe
de signaler. Dans la première portion de son trajet, il se comporte absolument comme chez le Nase,
mais au moment d'atteindre la racine postérieure du pneumogastrique, il se divise en deux
faisceaux secondaires, l'un très grêle qui passe au-dessous de cette racine, l'autre beaucoup plus
volumineux qui passe au-dessus. Le faisceau récurrent du Barbeau diffère de celui des espèces qui
précèdent, non seulement par son volume énorme, mais surtout par ses rapports avec le nerf de
l'audition. Au lieu de constituer un rameau simple, il se décompose presque dès sa naissance en un
certain nombre de faisceaux secondaires qui s'entre-croisent en manière de treillis avec les branches
du nerf acoustique, de telle sorte que ces branches se trouvent situées les unes en dehors, les
autres en dedans des faisceaux du nerf récurrent. Ces faisceaux secondaires se réunissent ensuite
pour constituer deux troncs de volume inégal dont l'un se porte vers la racine antérieure du
pneumogastrique, l'autre vers le premier nerf spinal en passant au-dessous de la racine posté-
rieure du pneumogastrique.
De ces faits on peut conclure que, chez les Cyprins déjà, le faisceau récurrent offre une ten-
dance à s'élever sur les côtés du bulbe de manière à enjamber successivement, pour ainsi dire,
chacune des paires nerveuses qui naissent de cette partie de l'axe médullaire. Dès lors, on conçoit
sans peine que, chez le Merlan, le nerf récurrent puisse se trouver situé en dehors et au-dessus du
nerf acoustique. On trouve, du reste, chez la Lote, les vestiges d'une branche récurrente dont
la disposition est en quelque sorte intermédiaire à celle que je viens de décrire chez le Merlan et
chez les Cyprins. Cette branche est représentée par un petit faisceau de fibres qui du trijumeau
se portent sur la face externe du nerf acoustique dans l'épaisseur duquel elles ne tardent pas à
disparaître. En poursuivant en arrière la direction de ces premières fibres, on voit se détacher de
la branche la plus reculée du nerf acoustique un ramuscule d'une extrême finesse qui va se jeter
dans la racine antérieure du pneumogastrique. Loin d'appartenir exclusivement aux Cyprins, comme
on l'a admis jusqu'ici, le faisceau récurrent du trijumeau serait donc, au contraire, une branche
anastomotique dont l'existence plus ou moins constante peut se manifester dans des types de
Poissons très différents.
11 me reste à signaler, en terminant, un dernier fait très important, je veux parler des anasto-
moses qui existent, chez le Merlan, entre le nerf récurrent et les branches du nerf de l'audition. Au
sujet des Cyprins, la question de l'existence de ces anastomoses a déjà été soulevée à diverses
reprises. Des anatomistes dont le nom fait autorité, tels que Bischoff, Bûchner, Slannius, se sont
prononcés catégoriquement pour la négative. Chez le Merlan, le doute n'est plus possible, car on
voit de la iaçon la plus distincte plusieurs filets nerveux descendre du bord inférieur de la branche
récurrente pour aller se perdre dans le nerf acoustique. Cette anastomose du trijumeau avec le
liKS NERFS CRANIENS DES POISSONS OSSEUX. 131
iieil' auditif rappelle parlailenienl celles qui existent ailleurs entre deux paires nerveuses spinales
consécutives.
Du fflosso-pharyiigieii. — Ce nerf, chez le Merlan, prend naissance par un filet grêle des parties
latéralesdela moelle, en arrière des racines postérieures du nerf acoustique (1). Au point de jonction
des racines antérieure et postérieure du pneumogastrique naît, chez ce Poisson, un filet nerveux
qui, presrpie aussitôt son origine, se renfle en un petit ganglion ovoïde grisâtre. Ce nerf est
une branche du glosso-pharyngien qui traverse les deux branches du pneumogastrique. Le glosso-
pharyngien de l'Epinoche est très net et se divise en deux branches, l'une palatine, l'autre bran-
chiale. Chez le Goujon, il égale en volume au moins la racine antérieure du pneumogastrique et
passe entre elle et le faisceau récurrent. Sa racine antérieure est arrondie, tandis que celle du
pneumogastrique est aplatie. Chez la Brème enfin, il se soude au pneumogastrique au niveau
du plexus ganglionnaire, se partage en deux portions à peu près égales, l'une qui se porte en
dedans vers l'organe palatin, l'autre en dehors vers la branchie.
Du pneumogastrique. — Chez le Chabot, la racine antérieure du pneumogastrique naît très
loin en avant des lobes postérieurs. Il existe entre le nerf auditif et le pneumogastrique un
petit ganglion triangulaire du grand sympathique d'où proviennent: 1° deux filets extrêmement
courts et grêles qui se jettent en dehors dans le glosso-pharyngien ; 2° un long filet qui se porte en
arrière et se rend dans la racine postérieure du pneumogastrique qui forme le nerf latéral ; 3" un
autre long filet qui se dirige en avant et m'a paru se perdre dans le ganglion du trijumeau.
Le rameau dorsal du pneumogastrique, chez la Lote, est un nerf très apparent qui naît par deux
ou trois filets du pneumogastrique, à une faible distance de son origine et à l'intérieur du crâne.
Deux de ces filets, provenant de la racine postérieure du pneumogastrique, embrassent la racine
antérieure et se réunissent au-dessus en un filet unique qui se porte obliquement en haut et en
avant pour se joindre au rameau dorsal du trijumeau, au point où celui-ci traverse les parois du
crâne. Le rameau dorsal du pneumogastrique, sans cependant se confondre avec ce dernier, s'accole
intimement avec lui, lui envoie des fibres en certaine quantité, puis reparaît au delà et descend
obliquement en avant pour se perdre dans le trijumeau.
Chez rÉpinoche, les racines du pneumogastrique parcourent un très long trajet avant
d'atteindre les renflements ganglionnaires. Les deux branches antérieures de ce nerf, qui se rendent
aux branchies, présentent de petits ganglions séparés, tandis que les deux postérieures ont les leurs
en partie confondus. Le faisceau qui se rend h la première et à la seconde branchie oiTre un
renflement distinct. Du ganglion placé après celui du pneumogastrique naît un long nerf des-
cendant avec les vaisseaux qui se dirigent vers le foie et l'estomac.
Chez la Carpe, la première branche du pneumogastrique, très volumineuse, se partage,
non loin de son origine, en deux rameaux h peu près d'égal volume. L'un d'eux se porte en
dedans et en avant et se subdivise en plusieurs faisceaux destinés h l'organe palatin. Le rameau
externe se dirige vers la première branchie ; il fournit dès sa naissance plusieurs filets à la muqueuse
(1) PI. 2, fig. /*, ,j. PI.:î, lig. 1 et lig. 6, f).
132 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
de Tare branchial et constitue ensuite un tronc volumineux qui longe l'arc de cette branchie,
au-dessous des lamelles antérieures, donnant sur son trajet des filets aux parties environnantes.
La deuxième branche du pneumogastrique se divise, presque aussitôt son origine, en deux troncs :
l'un interne, de médiocre volume, l'autre externe, beaucoup plus gros. Le premier, qui n'a guère que
le tiers de volume du second, se rend exclusivement k l'organe palatin. Le tronc externe se subdivise
presque immédiatement en plusieurs faisceaux. Ceux qui naissent de son bord inférieur avant son
arrivée à la branchie se distribuent à l'organe palatin ; les suivants à la première et à la seconde
branchie. Les nerfs destinés h la première sont au nombre de deux, l'un plus extérieur, l'autre plus
profond. L'extérieur, beaucoup plus petit, côtoie le côté externe de l'arc au-dessous de la rangée
postérieure des lamelles, est séparé du nerf branchial du premier tronc par le vaisseau branchial, et
égale lui-même en volume à peine la moitié de ce tronc antérieur. Le nerf profond constitue un fais-
ceau d'un volume considérable qui se porte le long de la face concave des arcs branchiaux et se
distribue aux organes ou appendices frangés qui les revêtent intérieurement. Ces franges buccales
doivent donc être très sensibles. Le faisceau qui se rend à la seconde branchie, à peu près aussi
volumineux que le nerf profond, côtoie le côté convexe de l'organe au-dessous de la rangée anté-
rieure des lamelles. Vis-à-vis la seconde branche du pneumogastrique, se trouve un gros ganglion du
grand sympathique qui émet du côté externe des filets se portant, en formant une sorte de plexus,
vers les artères branchiales. La troisième branche du pneumogastrique est au moins égale en
volume à la seconde, et offre une distribution semblable en se dirigeant vers les secondes et
troisièmes branchies. Ses rameaux sont les suivants : 1° un gros faisceau qui se porte en dedans
pour se jeter dans la portion moyenne de l'organe palatin ; 2° des faisceaux plus externes qui se
rendent vers la portion externe de cet organe; 3" un fdet assez grêle pour la face externe du
deuxième arc branchial; 4° un faisceau considérable pour les appendices frangés de la
face interne; 5° un faisceau de volume moyen pour le bord antérieur externe de la troisième
branchie. La quatrième branche est également volumineuse; comme les précédentes, elle émet :
1° plusieurs faisceaux volumineux pour l'organe palatin; 2" deux faisceaux pour le troisième arc
branchial, l'un superficiel et grêle, l'autre profond, beaucoup plus volumineux pour les
franges buccales de cet arc; 3° un nerf de médiocre volume pour la moitié antérieure du
bord convexe du quatrième et dernier arc branchial. La cinquième branche fournit une série
de faisceaux énormes pour l'organe palatin, la branche profonde volumineuse pour la face con-
cave du quatrième arc, et probablement aussi le filet externe et postérieur de cet arc. D'autres
filets se dirigent vers l'arc pharyngien. Viennent ensuite plusieurs autres branches impor-
tantes dont l'une se rend aux appendices buccaux frangés de l'os pharyngien inférieur,
une autre aux parois du pharynx; une troisième forme le nerf latéral. Ces dernières sont
moins nettement séparées dès leur origine que les premières. En résumé, la moyenne partie
des branches du pneumogastrique est absorbée par l'organe palatin et par les appendices frangés
des arcs branchiaux et des pharyngiens inférieurs. Quant à la branche operculaire du pneumo-
gastrique, elle descend jusqu'au bord inférieur de l'opercule en envoyant sur son trajet des filets
à la peau : il est possible qu'elle s'anastomose à sa terminaison avec la branche operculaire
superficielle.
Pour préparer les nerfs pharyngiens supérieurs, il faut retrancher la portion de l'encéphale en
DES NERFS CRANIENS DES POISSONS OSSEUX. 133
arrière des lobes optiques, couper la moelle un peu eu arrière de la première paire spinale cl faire
une section antéro-postérieure de manière à diviser en deux la moelle allongée. On voit très bien les
nerfs pharyngiens en dedans du tronc du |)neumogastrique. J'ai aperçu au-dessous de la racine de
ce dernier un rcnianiiiable faisceau du hullic ipii inrrile d'être étudié : il croise les origines
nerveuses qui descendent du lobe du pneumogastrique.
Le pneumogastrique des Cyprins est très volumineux. Chez la Tanche, il se compose de
deux racines, l'une antérieure, l'autre postérieure. La première, beaucoup moins forte que la
seconde, se porte sur la face externe de celle-ci et la croise de manière à gagner son bord postérieur;
elle donne ensuite naissance à une forte branche. Pour bien apercevoir le croisement des deux
racines, il faut, après avoir coupé le nerf près de sa sortie du crâne, le relever et couper à son tour
la racine postérieure; de cette manière, on distinguera en môme temps les origines du rameau
postérieur du pneumogastrique. Ce rameau naît par deux racines qui m'ont surtout paru provenir de
la branche postérieure du pneumogastrique et qui se dirigent bientôt dans un [lOtit ganglion triangu-
laire situé au niveau du bord supérieur du tronc commun de ce nerf (1). Ce ganglion envoie un fdet
au nerf operculaire. De son angle supérieur part le rameau postérieur qui monte un peu en avant
vers la voûte du crâne dans l'épaisseur de la graisse qui remplit ce dernier ; arrivé à la voûte, il se
partage en deux branches qui se séparent à angle droit. L'une d'elles, un peu plus considérable, se
porte directement vers le haut à travers les os de la voûte qu'elle traverse, l'autre horizontalement
en avant le long de la paroi de la voûte du crâne, envoyant sur son trajet de nombreux rameaux
au tissu graisseux interne ainsi qu'à la membrane qui tapisse intérieurement la voûte, et s'ana-
stomosant par plusieurs fdets très fins, en avant et h peu près vis-à-vis les hémisphères, avec un
rameau dorsal du trijumeau.
Chez la Brème, le premier faisceau du pneumogastrique se divise en deux portions, l'une interne
pour l'organe palatin, l'autre externe pour les branchies ; celle qui se rend à l'organe palatin est
au moins égale à celle qui se rend à la branchie (2). Dans le second faisceau, au contraire, la por-
tion destinée à l'organe palatin est plus considérable que celle qui va aux branchies. Les troisième
et quatrième faisceaux, énormes, aussi volumineux que les deux premiers, se distribuent presque
en entier à l'organe palatin et au pharynx ; du (jualrième en part un autre se dirigeant vers l'œso-
phage et vers les pharyngiens inférieurs. Chacun d'eux semble pourvoir à deux branchies; en tout
cas, chaque arc branchial en reçoit plusieurs, l'un assez gros, l'autre grêle. Tous ces faisceaux
forment un plexus serré dans l'épaisseur de l'organe palatin.
Chez le Gardon, la branche antérieure du pneumogastrique se continue à l'intérieur du bulbe
avec un faisceau qui se répand dans le lobe latéral du cervelet . La branche postérieure, sans être très
grosse, l'est beaucoup plus que l'antérieure; elle a le volume de la bianche postérieure des nerfs
spinaux et se distribue aux enveloppes du cerveau; je l'ai vue s'anastomoser sur la ligne médiane
par un filet extrêmement grêle avec la branche correspondante du côté opposé. Les branches de
l'organe palatin sont peu développées ; le nerf intestinal ou pharyngien est très gros, à peu près
de même volume que le nerf latéral.
(I) La préparation par l'acide azotii|ue permet d'étudier parfaitement ce polit ganglion triangulaire.
("2) Il est à rcmaniuer que la majeure partie des branches du ironc postérieur du pneumogastrique passe dans l'organe du
goût de la voûte palatine. La branche postérieure est énorme.
134 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
Chez le Goujon, le pneumogastrique a sa racine antérieure aplatie. La postérieure,
extrêmement développée, se subdivise en plusieurs faisceaux d'un volume considérable dont
trois se portant aux branchies émettent de leur face interne des branches pour l'organe
palatin. Derrière les faisceaux branchiaux, en naît un énorme qui distribue ses branches
à la portion la plus reculée de l'organe palatin, vers les os pharyngiens inférieurs. Plu-
sieurs de ces branches contournent la racine de l'œsophage en formant un plexus ta larges
mailles. Parmi les filets qui naissent de ce plexus, l'un d'eux se dirige en bas et en avant vers la ligne
médiane et s'anastomose avec une branche du plexus brachial. Les autres branches du plexus pha-
ryngien latéral descendent au-dessous de l'œsophage en contournant ses parois ; l'une d'elles, le nerf
intestinal sans doute, se porte en arrière le long de l'œsophage. La branche dorsale du pneumogas-
trique, assez volumineuse, naît en majorité du faisceau récurrent du trijumeau, immédiatement en
avant du bord antérieur de la racine postérieure du pneumogastrique, en s'insinuant entre celle-ci
et la racine antérieure.
La branche dorsale du pneumogastrique, chez le Cijprimis dobula, possède à sa base un petit
renflement ganglionnaire.
Le pneumogastrique des Trigles présente une branche postérieure grêle, comme celle de la
première paire spinale. Cette branche naît de la portion ganglionnaire, facilement séparable de
celle qui appartient à l'autre branche.
Chez le Labre comme chez le Brochet, le rameau postérieur du pneumogastrique est très
grêle ; chez le Brochet, il naît de ce nerf immédiatement avant sa sortie du crâne, se porte oblique-
ment en haut et en avant, remonte vers la face supérieure du cervelet pour se distribuer aux enve-
loppes du cerveau. Il m'a semblé exister de fines anastomoses entre les rameaux des deux côtés
opposés. Chaque rameau se divise en plusieurs autres et s'anastomose avec des filets appartenant
au réseau formé dans les membranes du cerveau par le rameau postérieur du trijumeau. Plu-
sieurs traversent les parois du crâne pour se répandre sous la peau.
DES NERFS DU TRONC CHEZ LES POISSONS OSSEUX
Considérations sur le tronc latéral du pneumogastrique. — Sous le nom de tronc latéral du
pneumogastrique, on désigne une branche nerveuse très importante qui naît du pneumogas-
trique à l'intérieur du crâne, s'étend le long des flancs et se termine à l'origine de la queue. La
disposition du nerf latéral, ses variations dans les divers types de Poissons ont été étudiées avec
beaucoup de soin par les anatomistes; aucun d'eux, cependant, ne s'est occupé de rechercher si
cette branche a ses homologues parmi celles qui émanent des nerfs spinaux. Cette question ayant été
de ma part l'objet d'un sérieux examen, je vais faire connaître les résultats auxquels je suis arrivé.
Rappelons d'abord brièvement les caractères du tronc latéral, en prenant pour exemple
un Poisson de la famille des Cyprins, le Gardon, chez lequel la disposition de ce nerf est
relativement assez simple. Dans ce type, comme dans tous les Poissons osseux du reste, le nerf
latéral se sépare de la branche antérieure du pneumogastrique, un peu au-dessous de son origine;
DES NERFS DU TRONC CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 135
il traverse les parois du crâne, puis, prenant subitement une direction ;i peu près horizontale, passe
au-dessous de la ceinture scapulaire et se continue jusqu'à l'extrémité du corps en suivant l'inter-
stice qui sépare les muscles dorsaux des muscles ventraux. Il se terrftine à la base de la queue par
plusieurs fdets qui se bifurquent plusieurs fois et dont plusieurs ramifications vont pénétrer
dans l'épaisseur des petits muscles de cette région; durant le trajet, son volume décroît gra-
duellement d'avant en arrière par suite de l'émission de branches plus ou moins importantes qui
s'effectue de distance en distance. Ou voit fréquemment ces dernières, se portant sur deux branches
voisines, s'anastomoser avec elles et parfois aussi avec les rameaux intermédiaires. Elles peuvent être
distinguées, suivant leur direction, en ascendantes et en descendantes. Les branches ascendantes
sont, d'après l'ordre de leur naissance : I" un rameau operculaire destiné aux téguments de l'oper-
cule, fournissant en outre quelques filets musculaires dont la nature motrice n'a point encore été
démontrée; 2° un rameau sus-temporal qui monte verticalement en arrière du crâne pour se distri-
buer aux os du 'canal muqucux ajipartenant h cette région; 3° un rameau dorsal qui se porte en
haut et en arrière sur les côtés de la ligne du dos et se prolonge très loin sans s'anastomoser
avec les branches postérieures des nerfs spinaux dont il croise cependant les extrémités : parvenu au
niveau de la nageoire dorsale, il s'enfonce dans l'épaisseur des muscles externes des rayons, les tra-
verse pour se rapprocher de la ligne médiane, reparait de nouveau sous la peau et, devenu extrême-
ment grêle dans ce dernier trajet, disparaît vers le milieu de la nageoire dorsale. Les branches des-
cendantes sont en beaucoup plus grand nombre que les ascendantes. On peut en compter autant,
à peu près, qu'il y a de segments vertébraux. Elles se distribuent à la peau de la moitié inférieure
du tronc.
La disposition du nerf latéral est loin d'être aussi simple dans tous les types de Poissons que
chez les Cyprins ; le plus souvent, ce nerf se décompose en deux branches principales : l'une super-
ficielle, l'autre située plus ou moins profondément dans l'interstice des masses musculaires dorsale
et ventrale. 11 est possible, en outre, que ces deux branches longitudinales se trouvent reliées entre
elles au moyen de branches transverses. Toutes ces variations, lorsqu'on les étudie au point de vue
de l'unité de composition, peuvent s'expliquer, soit par des divisions du tronc principal, soit par
certains groupements des branches secondaires (1).
Passons maintenant à l'examen des nerfs spinaux. Chaque paire nerveuse issue de la moelle
se partage en deux branches, l'une antérieure, l'autre postérieure. De la branche antérieure,
immédiatement au-dessous de son origine, on voit naître constamment un rameau, quelquefois deux,
qui, au lieu de marcher profondément le long des côtes, prennent aussitôt une direction transversale
et se portent en dehors dans le plan de séparation des muscles dorsaux et ventraux. On leur a
(I) 1,'éluilc (lu nerf laloral, poursuivie à ce point île vue, ne pourrait uiamiuor de fournir des résultats du plus haut intérêt.
Au sujet de la l'erclie, par exemple, il est facile de constater que la disposition de ce nerf n'est point telle que la repré-
senlée Cuvier. Le tronc superficiel n'est point un cordon simple qui s'étendrait d'une manière uniforme jusqu'à l'extrémilê du
corps; il résulti; évidemment de l'union de plusieurs brauclu^s secondaires qui naissent de distance en distance de la
brandie profonde et se renforcent de manière à former un nerf continu. Cette disposition permet de se rendre compte des ana-
stomoses transversales qui existent entre les principales divisions du nerf latéral chez les Gades et chez d'autres Poissons. Chez
le Gardon, j'ai vu, dans certains cas, le tronc latéral unique se partager, dans une étendue de 1 à 2 centimètres, en deux faisceaux
de volume à peu près égal dont l'un restait superficiel. Chez le Brochet, j'ai reconnu (contrairement ;\ l'assertion de Stannius)
l'existence d'un long rameau dorsal analogue à celui des Cyprins.
13C SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
donné le nom de rameaux intermédiaires à cause de leur position moyenne entre les branches
antérieures et les postérieures. Durant leur trajet de -dedans en dehors, ces nerfs fournis-
sent quelques fdets aux jmuscles environnants, puis, au moment de devenir superficiels, ils se par-
tasent en deux branches, l'une ascendante, l'autre descendante, dont les ramifications vont se
perdre dans la peau des régions situées au-dessus et au-dessous de la ligne de séparation des muscles
dorsaux et ventraux. Je regarde ces rameaux intermédiaires des nerfs spinaux comme les homologues
du nerf latéral du pneumogastrique. Un simple coup d'œil jeté sur une préparation d'ensemble
des nerfs rachidiens suffit déjà pour faire reconnaître que le nerf latéral est compris dans la
série des nerfs intermédiaires. Son origine, sa direction, se? rapports généraux, son partage
en branches ascendantes et descendantes, tout vient à l'appui de cette manière de voir. Il
présente, il est vrai, une différence de volume très considérable avec les nerfs intermé-
diaires, mais ce fait ne constitue point une objection, puisque l'on sait que des diff'érences
de volume non moins importantes peuvent se manifester entre les branches postérieures des
nerfs spinaux et la branche postérieure de la cinquième paire. Celle-ci, qui forme alors ce
qu'on appelle le nerf latéral du trijumeau, présente dans sa disposition l'analogie la plus complète
avec le tronc latéral du pneumogastrique.
Reste un point de la plus haute importance, celui relatif aux anastomoses. La complète ana-
logie qui se manifeste entre le nerf latéral du pneumogastrique et le nerf latéral du trijumeau a con-
duit les anatomistes à se demander si pour le premier comme pour le second de ces nerfs, il existe
des anastomoses avec les nerfs spinaux. Cette question a suscité de nombreuses divergences d'opi-
nion. Cuvier, se fondant sur une erreur d'observation manifeste, figura chez la Perche une série
d'anastomoses entre le nerf latéral du pneumogastrique et les rameaux intermédiaires des nerfs
spinaux. Weber et Van Deen nièrent complètement l'existence de ces rapports. Dans son Mémoire
sur le système nerveux du Barbeau, Bùchner affirme qu'il est parvenu k découvrir l'anastomose du
nerf latéral avec quelques nerfs spinaux, et il ne doute pas qu'elle n'existe pour tous : « elle est,
dit-il, extrêmement fine, et a lieu avec la branche superficielle des nerfs spinaux (nerfs intermé-
diaires). » A ces affirmations, Stannius en oppose une contraire : « Chez beaucoup de Pois-
sons, tels que les Cyprins, Esox, Gadus, Spinax, Raja, j'ai, dit-il, cherché vainement de telles
anastomoses; Savi ne les a pas trouvées davantage chez la Torpille, ni Robin chez les Raies. »
Pour ma part, je puis certifier que ces anastomoses existent; je les ai vues très distinctement
sur plusieurs Cyprins et sur le Brochet; je les ai montrées aux personnes qui fréquentent mon labo-
ratoire. Elles sont toujours très fines, et ont lieu, tantôt à une certaine profondeur entre le nerf
latéral et un filet du nerf intermédiaire (Brochet), tantôt sous la peau, entre les branches descen-
dantes du nerf latéral et les branches descendantes des nerfs intermédiaires (Gardon, Nase) (1).
Ces rapports entre les rameaux intermédiaires des nerfs spinaux et le tronc latéral du pneumo-
(l) Le Cyprinus dobula m'a présenté des anastomoses très nettes des filets descendants du nerf latéral du pneumogastrique
avec les filets des nerfs interméiliaires. Ces anastomoses ont lieu à quelune distance au-dessous de l'interstice nmsculaire. Le
nerf ainsi constitué descend jusque vers le bas de la région ventrale. Chez le Barbeau, j'ai aperfu une branche nerveuse assez
forte naître du tronc latéral du pneumogastrique à son passage sous l'épaule; elle descend sous la peau jusque vers la base
de la nageoire ventrale où je l'ai vue s'anastomoser avec une des branches des premiers nerfs spinaux qui se rendent à cette
nageoire.
DES NERFS DU TRONC CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 137
gastrique, apportent une nouvelle preuve en faveur de l'homologie de ces branches nerveuses.
Le pneumogastrique possédant une branche antérieure, une brandie postérieure et un rameau
intermédiaire, on voit qu'il n'y a entre ce nerf et les nerfs spinaux aucune différence essen-
tielle.
Du nerf laléml chez divers types. — Le nerf latéral du pneumogastrique chez la Perche se
partage, peu après sa sortie du crâne, en deux branches d'égal volume qui se portent en arrière. L'une
d'elles chemine profondément dans l'interstice des masses dorsales et ventrales. L'autre se dirige en
haut et en arrière pour devenir su|)erricielle et suivre le trajet du canal latéral; elle diminue rapi-
dement de volume émettant des ramuscules le long de son bord supérieur, et parvenue environ vis-
à-vis le milieu de la nageoire dorsale, devient très grêle ; mais là elle reçoit un faisceau de ren-
forcement de la branche profonde et continue son trajet. J'ai constaté ainsi la présence de cinq
ou six de ces faisceaux qui lui permettent d'atteindre le voisinage de la queue. Elle ne con-
stitue plus alors un nerf régulier, mais des espèces d'arcades formées par les branches de renforce-
ment. Le rameau operculairc m'a paru naître tout près de l'origine du nerf latéral. Chez le Chabot,
ce dernier, se bifurquant, forme deux branches grêles. L'une, un peu plus faible, est superficielle;
en avant, tout près de sa naissance, j'ai aperçu l'origine d'iin filoi qui descendait en se perdant dans
l'épaisseur des muscles de la ceinture humérale. La seconde est située à une certaine profondeur au
milieu des muscles du sillon latéral. Le nerf latéral de l'Epinoche est assez volumineux dans sa
portion antérieure, mais il diminue rapidement d'avant en arrière et devient très grêle. Il est super-
ficiel et placé au-dessous de la peau au niveau de l'interstice. Chez la Sole {Pleuronecles Solea), il se
trouve situé profondément tout près de la colonne vertébrale, au fond de l'interstice musculaire.
Chez le Goujon, il est volumineux et a deux origines, l'une formée par la racine antérieure du
pneumogastrique, l'autre par le faisceau récurrent du trijumeau. La portion qui nail du fais-
ceau récurrent est plus volumineuse que celle qui provient de la racine antérieure, bien déve-
loppée cependant. Au point où le narf latéral croise la face externe de la racine postérieure
du pneumogastrique, il s'en isole avec la plus grande facilité et sans ((ue j'aie vu se mani-
fester la moindre déchirure; on dirait ([ue les deux troncs se trouvant simplement a])|)liqués
l'un contre l'autre et unis par du tissu conjonctif. Ci; nerf émet sur son trajet de nombreuses
branches qui se rendent à la peau et des ramuscules qui se distribuent aux muscles environnants;
arrivé à la base de la queue, il est très grêle et se partage en di'iix ou trois rameaux des-
tinés aux muscles de cette région. Le nerf latéral est grêle chez la Bouvière. Sur un jeune
Squale, il était appliqué contre le corps des vertèbres : aucun autre Poisson ne me l'a montré
situé aussi })roi'ondément. Chez les Trigles, il proviiMit i)ies(pie entièrement de la racine (pu
fournit les nerfs respiratoires. Celui du Nase nait d(! la racine antérieure du pneumogastriquti
et en partie du faisceau récurrent ;' il se termine à la base de la queue par plusieurs filets
(jui se bifunjuent plusieurs fois et donl |)liisi('iirs raniilioalions vont [lénétrer ilans l'épais-
seur des petits muscles de cette partie, (liiez l'Anguille, il est simple et constitue un Ironc
uni«pi(' situé très profondément. Il présente aussi ce dernier caractère chez un Poisson
cartilagineux, l'Ammocète ; à partir de son origine, je l'ai vu s'élever graduellement vers le dos et
finir par se rapprocher tellement de la ligne médiane (pi'il côtoie la base de la nageoire dorsale.
138 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
devenant extrêmement grêle vers le milieu du corps. De sa base se détache un filet qui se porte en
avant en passant en dehors de l'ampoule auditive : peut-être se rend-il au trijumeau.
Observation sur les origines de la branche operculaire du nerf latéral du pneumogastrique .
— Une des branches les plus importantes du nerf latéral du pneumogastrique est celle à
laquelle on donne le nom de rameau operculaire. Elle se distribue aux muscles et à la peau
de l'opercule, s'anastomosant avec la branche de même nom appartenant au neri' Irijumeau.
Les anatomistes dont les travaux ont eu pour objet le système nerveux des Poissons, se sont
bornés à signaler la branche operculaire comme étant l'une des divisions du nerf latéral,
mais sans entrer dans aucun détail au sujet de ses origines. « Er erstreckt sich vom Stamme
des Seitennervensijstems » dit Stannius (i). Selon Bûchner (^2), elle naît du bord supérieur du
ganglion du pneumogastrique. L'étude que j'en ai faite sur divers Cyprins m'a conduit à
reconnaître que les fibres qui la constituent proviennent, non pas d'une source unique,
mais bien de deux et quelquefois de trois sources différentes : de la racine antérieure du
pneumogastrique, de la racine postérieure de ce même nerf et du trijumeau. Voici le caractère
de ces origines chez le Goujon, l'un des types (jui se prête le mieux à l'observation. Chez ce
Poisson, la branche operculaire se sépare du Ironc latéral au niveau môme de l'origine de
ce dernier, c'est-à-dire au point où la racine antérieure du pneumogastrique s'unit à la
branche postérieure. Au premier abord, on pourrait croire que cette branche émane en
entier du tronc latéral; ce n'est là qu'une fausse apparence. Si quelques-unes de ses fibres en
proviennent réellement, la presque totalité possède une origine diirérente. De sa base on voit,
en effet, se détacher un faisceau de fibres relativement considérable qui ci'oise la face supé-
rieure et interne du tronc latéral pour se porter en dedans vers la racine postérieure du
pneumogastrique. Arrivé en ce point, le faisceau en ({uestion se partage en deux faisceaux secon-
daires : l'un très court, qui ne va pas au delà et se perd dans la racine postérieure; l'autre beau-
coup pins long, qui descend au devant du bord antérieur de cette môme racine, se porte en
avant au-dessous des divisions du nerf acoustique et se jette dans le nerf récurrent du trijumeau.
Le trajet et les connexions de ce faisceau ])rofond ne sont point constants, et l'on peut signaler
quelques variations qui ne sont point sans intérêt. Ainsi, chez le Goujon, j'ai observé à droite et à
gauche deux dispositions tout à fait différentes. Du côté droit, le faisceau profond descendait, comme
je viens de l'indiquer, au devant de la racine postérieure du pneumogastrique, passait au-dessous de
l'acoustique et se jetait dans la portion du faisceau qui se porte vers la racine antérieure du
pneumogastrique. Du côté gauche, le même faisceau profond, au lieu de descendre en avant de la
racine postérieure, passait au travers des fibres de cette racine, à peu de distance de son bord pos-
lérieur, et allait se jeter directement dans la portion du faisceau récurrent qui se rend à la première
|)aire spinale. Dans la Vandoise, le nerf operculaire ne m'a jthis présenté cpie deux faisceaux
d'origine : l'un d'eux, très court mais très distinct, émane directement du trunc latéral; l'autre,
beaucoup plus considérable, se porte en dedans pour gagner la face externe tie la racine poslé-
(1) Das periphcrische Ni'rvcnsyslem (1er Fisclic, p. 'J7; 1849.
(2) Mémoire sur le système nerveux du Barbeau (Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg).
DES NERFS DU TRONC CHEZ LES POISSONS OSSEUX. Kî',)
rieurc du pnciimogasti-kiiio. J(! n'ai |Mtiiit lidiivr ili' faisceau profond imi rapport avec, la liranclie
rériiii-cnti' du li'ijuiin'aii; il est à noter, du reste, (pn' la portimi de rfltc Itiaiiclii.' réciii rciile
destinée k la première paire des nerfs spinaux est ici 1res grôle (1).
Des faits qui précèdent il résulte donc que, chez les Cyprins, les libres de la branche operculaire
peuvent provenir de trois sources différentes : di' la racine antérieure du pneumogastrique, de la
racine postérieure du même nerf et du nerf Irijnineau. Les fdjres issues directement du tronc
latéral semblent avoir en partie pour origine la racine antéricnn' du pneumogastrique. Celles qui
proviennent du trijumeau peuvent arriver à la branche opercnlaiiv par plusieurs voies dilïérenles,
un bien i)ar l'intermédiaire de la portion du faisceau récurrent ijui se jette dans la racine anté-
rieure du pneumogastrique (Vandoise), ou bien par l'iulermédiaire d'un lilii distinct qui se sépare
du laisceau récurrent à des hauteurs variables (Goujon).
Ces résultats offrent encore, au point de vue morphologique, un véritable intérêt. .lai déjà
montré combien sont sujets à variei' les rapports du faisceau récurrent du trijumeau avec les
divisions du nerf acoustique. Les faits nouveaux que je signale, achèvent de prouver condjien est
instable le mode de groupement des libres dont rensembic constitue les troncs nerveux. Ces fdires se
joignent, se disjoignent, s'écartent ou se rapprochent avec une extrême facilité; on les voit passer,
tantôt en avant, tantôt en arrière d'une même branche nerveuse voisine; elles jieuvent traverser
celle-ci de part en part, ou même en s'écartant l'enfermer dans une sorte d'anneau. Il résulte de
là que, lorsqu'il s'agit des divisions d'un nerf, l'origine apparente ou les connexions avec d'autres
branches nerveuses sont des caractères de peu d'importiuice. En généralisant ces faits, on arrive
encore ii cette autre conséquence : la snbslance blanche extérieure de la moelle étant l'oini(''e par
im assemblage de fibres ipii sont la source des nerfs, on comprend ((ue dans divers cas, un certain
nombre de ces fdjres, émergeant plus tôt, suivent nn trajet extérieur à la moelle, et vice
versa. Ainsi seulement peuvent se concîevoir certaines anomalies dont il est fnii difficile de se
rendre compte autrement. Je ne saurais m'expliquer d'une autre façon l'absence complète du
faisceau récurrent du trijumeau chez la Tanche, ce faisceau oiTranI nn développenienl énoime chez
tous les autres Cyprins.
Nerfs spinaux. — Chez la Perche, les deux premières paires spinales sont confondues au
niveau de leur partie ganglionnaire (2). Leurs racines sont très longues comparativenii ni ,i ci Iles de
autres paires : l'antérieure de la première est grêle et naît fort loin en avant au-dessous de la moelle.
Il existe encore deux autres fortes racines situées très bas : l'une doit être la racine postérieure de
la première paire; l'autre, l'antérieure de la seconde. Au point où elles se confondent naissent
deux nerfs qui descendent vers la nageoire ventrale, puis les branches dorsales et enfin deux
branches intermédiaires. Ces deux premières paires réunies sont plus éloignées de la troisième que
celle-ci ne l'est de la quatrième. Leurs rapports avec le sympatbiiiuc sont intéressants. Au-des-
sous de la première et de son point de jonction avec la seconde, à une distance à peu près égale
à la longueur de ses racines, .se trouve placé un ganglion volumineux appliqué sous le tronc ventral.
(1) Cliez lii T;uiclii', la liiaiiclie operculaire luiil, au moins eu moyenne partie, ilu tronc même du pneumogastrique.
(2) l'I. 1\, lii,'. (I, 7, 8.
s
140 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
En outre des deux filets qui la mettent en rapport avec le cordon sympathique, on voit naître de cette
première paire : 1° un filet ascendant qui remonte vers l'origine de la branche ventrale; 2° un
ou deux filets descendants qui se portent sur la branche ventrale et descendent avec elle; 3" plu-
sieurs filets très grêles et très longs qui se dirigent en dehors et vers le bas et paraissent se perdre
dans les membranes de l'abdomen. Au-dessous de la quatrième et de la cinquième paire se trouve
un second ganglion volumineux qui s'unit au tronc ventral correspondant par un filet très court.
Entre la troisième paire et le ganglion de la quatrième, j'ai trouvé le cordon sympathique dédoublé
en deux filets dont l'un intimement uni au corps vertébral. Ce dédoublement a lieu à droite de
la préparation, c'est-à-dire du côté gauche de l'animal. Le nerf intermédiaire est presque aussi
volumineux que la branche ventrale dont il se sépare immédiatement au-dessous de son origine;
il s'avance de dedans en dehors, non pas dans l'interstice musculaire, mais un peu au-dessus de ce
plan, dans l'épaisseur du muscle dorsal, de sorte que sa dissection exige de grandes précautions.
Fournissant des filets aux muscles au travers desquels il passe, il parvient jusqu'au voisinage
de l'interstice, et un peu avant d'atteindre le nerf latéral, se divise en deux branches : l'une ascen-
dante qui monte au-dessus du nerf latéral, l'autre descendante qui se dirige au-dessous, et
qui, toutes deux, m'ont paru se perdre dans la peau en se ramifiant. Une partie des filets de la
branche descendante accompagne les vaisseaux qui suivent les espaces intermusculaires super-
ficiels. Dans le plan de l'interstice se trouve un vaisseau ; je n'y ai pas vu de rameau nerveux accolé.
La branche ventrale fournit un filet musculaire grêle, très long, que je crois constant dans les
nerfs de la moitié postérieure du tronc, et qui se divise en fins ramuscules dans l'épaisseur des
muscles. Une branche nerveuse assez forte, presque de même volume que le nerf intermédiaire,
se détache du rameau communiquant dorsal un peu avant qu'il atteigne la branche postérieure
ascendante; elle se porte de dedans en dehors et obliquement vers le haut, dans l'épaisseur de la
masse musculaire dorsale et dans la direction d'une ligne qui aboutirait au canal latéral ; sur le
trajet, elle émet des filets musculaires et vient se terminer à la peau. Le rameau qui naît
de la branche communicante est mixte. Il reçoit deux filets de deux paires dilïérentes : l'un du
rameau communiquant de la paire qui précède, l'autre de la branche dorsale de la paire
qui suit, c'est-à-dire de la branche à laquelle se rend le nerf communiquant. J'ai trouvé
un filet très grêle naissant en arrière de la masse ganglionnaire et deux filets sympathiques
dont l'un provient de la partie antérieure de la masse ganglionnaire, l'autre de la branche ventrale
un peu au-dessous de son origine. Tous deux ont été observés au niveau d'une ligne ver-
ticale qui passerait à une certaine dislance en avant de la terminaison de la première nageoire
dorsale (4).
Chez le Labre, les racines antérieures et postérieures des paires spinales sont à peu près de
même volume et persistent en partie lorsqu'on extrait par traction la moelle du canal spinal. La dis-
position des nerfs de ce Poisson est assez semblable à celle qui existe chez la Perche. J'ai trouvé un
seul nerf intermédiaire très volumineux qui traverse les muscles. Le rameau communiquant émet
un filet qui se porte en haut et en dehors accompagné d'un vaisseau ; ce filet en reçoit un à son
tour de la branche dorsale de la paire suivante.
(1^ Les branches dorsales des nerfs spinaux ont un volume plus considérable vis-à-vis des nageoires.
DES NERFS DU TRONC CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 141
Chez le Chabot, les branches dorsales des premiers nerfs spinaux s'anastomosent plusieurs fois
entre elles ainsi qu'avec le nerf latériil (hi iiijumeau, de telle sorte qu'il existe en ce point une sorte
do joli plexus. Les six premiers nerfs spinaux, les qualrièuie, cinquième et sixième surtout, sont
très gros. Ils égalent le pneumogastrique, mais par leurs branches ventrales seulement, les dorsales
étant au contraire très grêles et leur petitesse contrastant avec le volume des autres. Le premier
et le deuxième nerf spinal sont tellement voisins, qu'ils se touchent au niveau de leurs renfle-
ments ganglionnaires et qu'on croirait être en présence d'un seul nerf pourvu de deux racines posté-
rieures et de deux antérieures; ils se séparent ensuite en restant très rapprochés, puis un peu plus
bas se réunissent de nouveau en formant une sorte de plexus auquel prend |)art le troisième nerf
spinal. Ce plexus a l'aspect d'un treillis et rappelle le plexus brachial : du reste, ces nerfs se
distribuent à l'épaule. Les deux premiers nerfs spinaux ont leurs racines antérieures très développées
et les postérieures très grêles; ces racines paraissent complètement fusionnées dans le rameau
veiiti;il et ne sont jias distinctes comme dans d'autres types, la Carpe par exemple. Chez le Chabot,
vers le milieu du dos, la racine antérieure est plus volumineuse que la postérieure : celle-ci pré-
sente avant de se partager un petit renflement ovoïde que je crois de nature ganglionnaire ;
elle se divise ensuite en branche antérieure et en postérieure. La base de la branche pos-
térieure est fusiforme et renferme probablement des globules ganglionnaires. L'origine de la
branche ventrale est aussi dilatée et doit en contenir également. Je regarde ces trois parties
supposées ganglionnaires comme des expansions d'un même ganglion trilobé; un lobe se trouve-
rait sur la racine postérieure, un second sur la branche dorsale, un troisième sur la branche
ventrale. Le rameau communiquant, plus développé que la racine postérieure elle-même, naît de
l'antérieure et se porte sur la face externe de la branche ventrale, tout près de son point
d'émergence de la racine postérieure; il traverse souvent cette branche dans son épaisseur ou
s'unit à elle d'une manière plus ou moins étroite. On remarque de nombreuses variations relati-
vement à l'intimité de ses rapports dans la série des nerfs spinaux. Au niveau de certaines paires,
on le dirait seulement appliqué sur la face externe de la branche antérieure. Le rameau inter-
médiaire situé en avant parait naître de la racine antérieure, mais j'ai aequis la certitude qu'il
reçoit aussi des fibres de la portion ganglionnaire appartenant à la branche ventrale de la racine pos-
térieure. Ces fibres renferment des globules ganglionnaires à leur origine; il existe une espèce de
petit renflement conique dépendant de la masse ganglionnaire principale. Un filet plus grêle que le
rameau intermédiaire nait en arrière de la portion ganglionnaire appartenant à la branche ventrale
de la racine postérieure; il se porte en dehors, est très long et je l'ai vu se bifurquer à l'extrémité.
En examinant ces difTérentes parties au microscope, on distingue très bien les globules ganglion-
naires dans le renflement de la base du rameau dorsal et dans celui de la base du rameau
ventral de la racine postérieure. Ces deux masses ganglionnaires se trouvent réunies l'une à l'autre
et ne sont par conséquent qu'une seule masse biliirquée. Le nerf intermédiain' postérieur
reçoit des fibres de la portion ganglionnaire : j'ai aperçu d'autres fibres encore qui [)aiais-
saient provenir du bord inférieur de la racine antérieure, ce qui constitue là un vrai ple.xus
gantflionnaire.
(jlii'z ri']pinoclie, la prcinièiv paire s|iiiiali' émet un iicil (pii descend de l'épaule pour se rendre
en bas et en axant et de lii dans les muscles médians à cùlé île l'uro-hyal. Ces premières paires
142 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
spinales présentent des racines postérieures très grêles comparativement aux anlérieures. Les
branches postérieures sont très grêles aussi par rapport aux rameaux anastomotiques.
Le premier nerf spinal de la Lote, qui aboutit à l'origine de la nageoire anale, donne nais-
sance à un rameau qui se porte en arrière en passant au-dessous des dernières divisions des
deuxième et troisième nerfs dont il reçoit un fdet de communication; au delà, il semble se perdre
dans les muscles des nageoires. Les fdets terminaux des cinq nerfs suivants se dirigent en
arrière et s'anastomosent à leur extrémité. Le nerf de la sixième paire spinale, plus fort, envoie
un de ses fdets terminaux en arrière pour constituer un petit rameau longitudinal qui reçoit des
anastomoses des rameaux suivants, mais s'atténue rapidement et devient bientôt si grêle, qu'il
est difficile de le poursuivre. Le nerf de la neuvième paire émet une branche relativement impor-
tante qui constitue un tronc longitudinal se portant en arrière entre les muscles superficiels
et les muscles profonds de la nageoire et recevant des filets de communication des paires suivantes.
On peut donc suivre ici tous les passages pour la formation du nerf longitudinal. Ce nerf va en
s'amincissant jusque vers la seconde paire; là, il reçoit une paire plus forte qui lui rond un
volume plus considérable et un peu plus loin de même ; il chemine ainsi jusqu'à l'origine de la
queue, mais, en somme, il est très grêle dans tout son trajet. La branche terminale superficielle
des nerfs costaux ne m'a paru bien développée que dans la moitié postérieure de l'abdomen.
« Chez la Lote, dit Stannius, la première paire spinale présente deux racines postérieures
et deux antérieures. » J'ai la conviction qu'il y a ici deux paires confondues, car sur une prépara-
tion macérée dans l'acide azotique dilué, cette paire se dédoublait en deux autres parfaitement dis-
tinctes, mais appliquées l'une contre l'autre et unies par une anastomose au niveau de l'origine des
branches inférieures. Les racines antérieures sont plus volumineuses que les postérieures; les
unes et les autres sont longues et ne se réunissent qu'à une assez grande distance de leur origine.
Le nerf de la deuxième paire spinale possède une longue racine qui vient prendre naissance
auprès de celles de la première. On voit la branche inférieure des nerfs spinaux (branche costale)
se bifurquer vers le tiers inférieur de l'abdomen en deux rameaux parfois d'égal volume dont
l'un se porte en dehors en traversant les muscles abdominaux et, devenu superficiel, se distribue à
la peau. Ce premier rameau suit une ligne marquée par le changement de direction des fibres de
la masse musculaire ventrale. Quant au rameau profond, il continue son trajet en dehors du
péritoine et ne tarde pas à se diviser en plusieurs ranniscules qui se distribuent aux muscles de la
portion inférieure de l'abdomen. J'ai suivi ces ramuscules jusqu'à la ligne médiane oîi quelques-uns
m'ont paru devenir sous-cutanés. Vis-à-vis la région anale, les filets terminaux des branches
profondes s'anastomosent entre eux au moyeu de filaments très déliés. La branche postérieure
croise le nerf latéral en passant au-dessus de lui et se porte en haut, vers la peau. Le nerf inter-
médiaire est double et naît de la branche costale, à une faible distance de son origine, par
deux rameaux séparés dès leur naissance. Cette naissance ne s'effectue pas toujours au même
niveau. Sur quelques branches, j'ai vu le nerf intermédiaire provenir d'un tissu commun et les
deux rameaux ne se séparer que plus tard, mais ce dernier cas m'a paru exceptionnel. Ces
rameaux se portent en dehors en s'écartant l'un de l'autre dans l'espace qui divise les masses
musculaires et ventrales; ils parviennent ainsi jusqu'à la ligne latérale où ils émergent pour se
distribuer à la peau.
DES NERFS DU TRONC CHEZ LES POISSO:NS OSSEUX. 1 13
Chez la Sole , il existe doux filets nerveux intermédiaires qui commencent aussi à des hauteurs
difTérentes. Le postérieur nait du ganglion ou tout près du ganglion de la racine postérieure,
l'antérieur au niveau du point de jonction de la racine antérieure avec la postérieure. Contrai-
rement h ce qui existe chez les Cyprins, le filet antérieur est ici très grêle et le postérieur beaucoup
[ihis développé. Celui-ci a été suivi jusqu'à la surface du curps dans l'interstice musculaire.
Dans le Gadus Molva, le rameau- antérieur de la première paire spinale très gros se prolonge
sur la lace aiitéro-latérale de la Mioellç en formant, pendant une certaine longueur, une saillie
sur les côtés des cordons antérieurs.
Chez la Carpe, les origines des nerfs sont très curieuses à étudier. Dans toute la région caudale,
les ganglions postérieurs m'ont paru se toucher sur la ligne médiane. Il est bon d'en examiner
plusieurs, car leur disposition est beaucoup plus nette sur certaines paires que sur d'autres. Vers
les dixième ou douzième vertèbres, les nerfs ventraux émettent près de leur origine et du côté posté-
rieur, vis-à-vis du rameau intermédiaire, une branche qui se porte obliquement vers le bas et en
arrière, et qu'on retrouve plus loin encore, mais beaucoup plus grêle. Les racines sensitives et
motrices des branches ventrales restent distinctes pendant une certaine longueur; un sillon marque
la séparation. La Jjraiiehe dorsale du premier nerf spinal reçoit de la faeun la plus nelti' nu fais-
ceau de la racine antérieure el un second du nerf récurieiil du trijumeau; la branche ventrale en
reçoit un à son tour du nerf récurrent. La racine antérieure de la première paire spinale est au
moins deux ou trois fois aussi considérable que la postérieure. Sur une grosse Carpe examinée à
peu ])rès vers le milieu du corps, j'ai trouvé la branche moyenne motrice peu volumineuse relative-
ment à celle d'autres types. La branche sensitive est extrêmement grêle et à peine visible à l'œil
nu : elle descend au devant de la branche motrice de l'espace suivant séparée d'elle par les
vaisseaux intercostaux seulement, émettant dans son trajet un lilet anastomotique très fort qui se
joint au lilet émané delà branche moyenne motrice. Ce dernier, plus gros encore que le filet ana-
stomotique, à peu près de même volume que le tronc moyen, se bifunpu; à une certaine distance du
tionc principal. Un peu plus loin, j'ai observé une autre anastomose très déliée se por-
tant de la branclu! sensitive vers la branche moyenne motrice. Enfin, au point où la liranche
sensitive avoisine le tronc latéral, on voit un rameau provenant du nerf latéral du pneumo-
gastrique s'anastomoser avec le tronc sensitif (pii pass(>, au-dessous du premier de ces troncs.
Le rameau moteur S(; continue inlérieurement au-dessous du iieif latéral dans les interstices
musculaires et dans le tissu conjonctif qui les remplit. Le nerf intermédiaire ([ue, sur certaines
paires, j'ai vu naître de la racine antérieure, envoie des filets au uuiscle de la gouttière latérale.
J'ai trouvé les nerfs intermédiaires sensitifs et moteurs jusque sur les derniers nerf> ,-pinau\ du
côté de la (puMie; les deux filets sdul très écartés et naissent de leurs racines respectives.
Un fait important se présente chez le Goujon. Le preiuier neif s[iiiial possède une racine posté-
rieure extrêmement grêle et une antérieure bien développée; la deuxième paire, au contraire,
a la lacine postérieure très développée et beaucoup plus forte que l'antérieure. Si l'on cherche
à se rendre compte de celte disposition, on voit (pie la première paire spinale, qui est très volumi-
neuse, reçoit un faisceau considérable du trijumeau (le récurrent) qui lui apporte sans doute la
sensibilité. Il serait curieux de constater si, chez la Tanche qui ne reçoit pas de faisceau récurrent,
la racine postérieure de la première paire n'est point volumineuse, ce qui prouverait que le foisceau
144 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
récurrent peut suivre le trajet de la moelle. Une partie des fibres de ce faisceau concourt à former
la branche dorsale du premier nerf spinal. Cette première paire spinale possède un nerf intermé-
diaire bien net, et vers le milieu de sa hauteur donne naissance à un mince fdet que j'ai vu se diriger
vers les vaisseaux du foie. La deuxième paire offre, avons-nous dit, une racine antérieure très grêle
et une postérieure très développée ; toutes deux ne se réunissent qu'à une assez grande distance de
leur origine. L'antérieure, avant de se joindre à la postérieure, émet le rameau dorsal vers son
tiers supérieur, et un rameau intermédiaire vers son tiers inférieur. La racine postérieure, au milieu
de son trajet vers la racine antérieure, forme un gros ganglion triangulaire dont l'angle externe
fournit le rameau dorsal. Ce rameau dorsal et celui de la racine antérieure s'unissent par un filet
anasLomotique transversal. La troisième paire offre aussi deux racines qui restent longtemps
séparées, et un nerf intermédiaire qui naît de la racine antérieure près du point où elle se
confond avec la postérieure. Celle-ci présente également vers le milieu de son trajet un renflement
ovoïde assez fort. La quatrième paire possède sur sa racine postérieure un gros ganglion triangu-
laire. Les deux racines, et l'on peut en dire autant de toutes les racines spinales du Goujon en
général, ne se réunissent qu'à une assez grande distance de la moelle. La cinquième paire et les
suivantes ont un ganglion beaucoup plus petit que les quatre premières. Ces quatre ou cinq pre-
mières paires sont irrégulièrement espacées. La première et la seconde, comme chez le Cijprlnus
dolmla, sont très écartées, la deuxième et la troisième très rapprochées; la quatrième est plus éloi-
gnée de la troisième que la seconde de la troisième. Entre la première et la seconde, il m'a semblé
voir un petit filet naître de la moelle.
Si nous comparons entre elles les premières paires spinales du Goujon, nous voyons que la
première a une racine antérieure développée et une postérieure très grêle, les deuxième, troisième
et quatrième paires une racine postérieure beaucoup plus développée que l'antérieure, la cin-
quième et les suivantes une racine postérieure et une antérieure assez grêle, à peu près d'égal
volume. Les racines antérieure et postérieure de la première paire sont beaucoup plus courtes que
celles des autres paires, et se réunissent par conséquent à une faible distance de la moelle. Un
fait intéressant à noter, c'est qu'à partir de la cinquième paire inclusivement, le niveau du point
d'insertion de la racine postérieure va sans cesse en s'abaissant et en se rapprochant de celui de
l'inférieure. Dans la première paire, les deux racines sont très rapprochées et la postérieure
s'insère, non plus en arrière de la moelle, mais sur la limite inférieure de la face latérale. Il existe
deux nerfs intermédiaires, l'un plus gros naissant de la rac'ne antérieure, l'autre fort grêle
naissant de la postérieure. Ce dernier côtoie l'artère intermédiaire.
Les branches dorsales des premiers nerfs spinaux, chez le Gardon, se divisent dès leur naissance
en plusieurs rameaux qui s'anastomosent, soit entre eux, soit avec les paires voisines, en manière de
plexus. Ce plexus se trouve appliqué contre les apophyses épineuses des arcs supérieurs. Les gan-
glions spinaux, dans toute la région dorsale, sont volumineux, aplatis de dedans en dehors et placés
de telle sorte que leur extrémité inférieure correspond à peu près au bord supérieur de la moelle.
Les deux ou trois derniers ganglions spinaux situés en dehors du canal vertébral ont un volume
beaucoup plus covisidérable encore que ceux qui précèdent : il en naît de gros nerfs qui forment
entre eux une sorte de plexus. Le nerf intermédiaire présente un filet communiquant très grêle qui
se rend au nerf intermédiaire suivant, et qui suit en partie le trajet des vaisseaux. Le rameau inter-
DES NEUFS DU TKUNC CHEZ LES l'UlSSOXS OSSEUX. 145
mcdiaire des trois premières paires spinales est fort; celui de la première paire, de même volume
que la branche operculaire, parait, par sa position, correspondre à cette branche. Celui du quatrième
nerf spinal dirigé en dehors et en arrière émet un raniuscidc qui se porte en dehors du nerf laté-
ral et qui, tout près de l'origine d'une bi'anche descendante correspondante de ce nerf, présente une
anastomose assez forte avec elle. Le rameau intermédiaire du cimjuième nerf spinal chemine obli-
quement en dehors et en arrière, puis un peu au-dessus du nerf latéral, enfin se rend vers la peau où
il se bifurque ; une des divisions passe au-dessous de ce dernier et descend dans la moitié inférieure
du tronc, l'autre se dirige horizontalement en arrière au-dessus du nerf latéral, vers les
muscles.
La première paire spinale, chez le Barbeau, a une racine antérieure très épaisse, dix fois
aussi volumineuse au moins que la postérieure, tandis que les paires suivantes ont les leurs
presque d'égal volume. Les ganglions des cinq premières paires sont très gros : ceux
des trois ou quatre premières sont beaucoup plus distants de la moelle que les suivants,
par suite de la longueur des racines postérieures. L'écartement des premières paires entre elles
est très inégal. Il existe deux nerfs intermédiaires bien nets; l'antérieur naît au-dessous de la
jonction des deux racines de la branche ventrale ; le postérieur provient de la racine postérieure avant
sa réunion avec l'antérieure. J'ai vu des filets des nerfs intermédiaires s'accoler intimement à
la face interne du nerf latéral, et des filets grêles partir du nerf intermédiaire moteur pendant
son trajet dans le plan de l'interstice et se distribuer aux muscles environnants. L'union du filet
sensitif avec le filet moteur de la paire suivante a lieu dans le plan de l'interstice.
Le nerf intermédiaire de la Tanche, simple et assez volumineux, se détache de la branche
ventrale au point où celle-ci se trouve constituée par la jonction de la racine antérieure avec la
postérieure. Si l'on examine ses rapports d'origine, on voit en le séparant de la branche ventrale par
une légère traction qu'il se compose de deux filets, l'un provenant de la racine motrice, l'antre de
la racine sensitive. Ces deux filets peuvent, dans certains cas, être écartés l'un de l'autre dans
une étendue plus ou moins considérable du nerf intermédiaire. Ainsi donc ici les deux éléments
moteurs et sensitifs se trouvent réunis dès l'origine et appartiennent à une même paire. Je n'ai
découvert aucune trace de filet anastoniotique avec les paires voisines.
Chez le Cypriims Dobula, la racine postérieure du premier nerf spinal est très grêle,
l'antérieure volumineuse. Il en est de même chez la Brème, tandis que la seconde et la
troisième paire ont une racine postérieure beaucoup plus développée qui présente un ganglion
sur son trajet. Il serait possible que celle de la première paire lut aussi grêle à cause du rameau
récurrent du trijumeau que reçoit cette paire. Il existe, chez ce Poisson, deux nerfs intermé-
diaires pour cluuiue paire spinale. Le filet sensitif naissant de la racine postérieure est extrê-
mement (lélir et côtoie l'artère intermédiaire : le filet moteur qui provient de la racine antérieure
est beaucoup plus développé.
Chez le Nasc, la r;icin(! postérieure des nerfs spinaux, très courte, se porte dans un ganglion
allongé en forme de fuseau aplati dont la base se trouve appliquée par sa face interne contre la
moelle; elle y pénètre par cette même face tout près du bord antérieur. Du sommet du
ganglion naît une branche postérieure, et de sa base une antérieure qui va se réunir à la
branche correspondante de la racine aniérieure. Celte dernière provient de la face inférieure de
146 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
la moelle, sur la limite de cette face et de la face latérale : elle se réunit à la branche descendante
de la racine postérieure pour constituer la branche ventrale, ayant émis avant sa réunion deux
autres branches, l'une ascendante qui croise le fdet descendant de la racine postérieure, l'autre
descendante qui constitue le nerf intermédiaire (1), Avant de se joindre à la racine antérieure, la
branche descendante de la racine postérieure donne naissance à son tour à un fdet assez grêle
qui se porte en dehors dans le plan de séparation des muscles dorsaux et ventraux comme
le rameau intermédiaire. Le ganglion reçoit par son angle inférieur des fibres qui partent de
l'origine même de la racine antérieure. Le rameau moteur communiquant paraît passer tantôt
en avant, tantôt en arrière de la racine postérieure sensible. Les ganglions des deux, trois, quatre
et cinq premières paires sont beaucoup plus volumineux que ceux des paires qui suivent ou qui se
trouvent situées vers le miheu du corps ; au lieu d'être aplatis, ils sont arrondis et globuleux ou du
moins ovoïdes. Au niveau des deuxième et troisième paires, les racines antérieures et postérieures
sont grosses, arrondies et d'égal volume. En ce qui concerne la troisième paire, la racine anté-
rieure passe au devant du ganglion et s'y accole en lui envoyant des filets. Dans la région
caudale, les ganglions sont peu développés; cependant, en approchant de l'extrémité de la
queue, les derniers reprennent un volume plus considérable. Les nerfs postérieurs qui se por-
tent vers la nageoire dorsale sont plus gros que ceux qui se trouvent devant et derrière elle. Le
nerf intermédiaire antérieur naît à une plus grande distance de l'origine du rameau ventral pour
les cinq ou six premières paires. Les nerfs intermédiaires postérieurs décroissent graduellement
en approchant de la queue : ils sont d'une finesse extrême sur les dernières paires caudales et
proviennent directement de la racine postérieure. Les rapports indiqués pour ces nerfs avec les inter-
stices musculaires s'éloignent de plus en plus du type de la région moyenne. L'origine des paires spi-
nales tend à se rapprocher toujours davantage du bord antérieur du quadrilatère, de manière que la
branche moyenne antérieure suit l'interstice musculaire et que la branche moyenne postérieure repré-
sente une diagonale dirigée de l'angle antérieur vers l'angle postérieur dans les dernières paires.
Chez le Brochet, la racine postérieure est beaucoup plus grêle que l'antérieure et naît
près du sillon médian postérieur. Pour bien voir son origine, il faut faire la préparation par le
côté opposé de la moelle. Son ganglion est fusiforme, aplati, sans limites nettement arrêtées.
La branche dorsale de l'épine et le rameau communiquant sont à peu près de même volume. Le
nerf intermédiaire naît du tronc ventral à une certaine distance au-dessous du ganglion, envi-
ron à la hauteur de la limite inférieure de la colonne vertébrale. Volumineux, aplati, presque
de même volume que le tronc ventral, il s'avance de dedans en dehors dans l'interstice musculaire
jusqu'au nerf latéral ; avant d'atteindre ce dernier, il se bifurque en deux grosses branches d'un
volume presque égal qui présentent des divisions successives de plus en plus grêles. L'une d'elles
passe au-dessous du nerf latéral situé ici profondément et au moment où elle le croise, elle en
reçoit un filet anastomotique ou plutôt s'unit au filet qui se porte en dehors pour se distri-
buer à la peau; l'autre branche passe au-dessus du nerf latéral et entre les masses musculaires
ventrales et dorsales, puis sort au niveau du canal latéral en fournissant un ou deux filets qui se
dirigent vers la région dorsale et vers la peau.
(1) PI. 5, fig. 8, 9, 10 et 11.
DES NEUFS DU TllONC CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 147
En dehors des Poissons osseux, j'ai étudié les nerfs spinaux chez l'Ammoccte. Ils sont
extrêmement délicats et invisibles même sous la loupe. Sur un sujet macéré vingt-quatre heures
dans de l'acide azotique mélangé à de l'eau en proportion quatre fois plus grande, puis deux
jours dans l'eau pure, on aperçoit, en enlevant la moelle, les racines des nerfs. Sur certains
d'entre eux, les plus voisins de la queue, j'ai constaté des globules ganglionnaires réunis en
assez grami nombre et lonnaiit une sorte de ganglion; ces globules jaunâtres s'isolent les uns
des autres avec la plus grande facilité et ne paraissent pas unis entre eux par une trame conjonc-
tive, ou (lu moins celle-ci est-elle très délicate (1).
Premiers nerfs sidnaux des Trif/les. — Il existe chez ces Poissons deux jiaires extrêmement
rapprochées et confondues l'une avec l'autre au niveau de leur portion ganglionnaire que je désigne
par les lettres A et B (2). Elles possèdent trois racines antérieures provenant de la face inférieure de
la moelle : la première est représentée par un filet grêle qui se dirige très obliquement en
avant pour aller s'insérer sur ce point au-dessous du pneumogastrique; les deux plus reculées
([ui semblent naître vis-à-vis le premier renflement, sont assez volumineuses, se portent de
dedans en dehors en convergeant l'une vers l'autre, et ont chacune leur nerf intermédiaire.
J'ai aperçu deux autres nerfs intermédiaires dont l'un composé de deux filets accolés et l'autre pro-
venant du bord postérieur de la seconde paire. Au niveau de la partie ganglionnaire, se détache une
branche postérieure qui monte verticalement, mais la branche la plus curieuse est celle qui res-
semble au nerf phrénique : naissant par deux filets, elle se rend obliquement en bas et en arrière,
croise obliquement en dehors les paires C,D et E, passe en dedans des paires F, G et II et se distri-
bue à la vessie natatoire. Les paires A et B offrent également des rapports intéressants avec le
grand sympathique. D'un ganglion de ce nerf placé au-dessous de la première paire, vis-à-vis son
bord antérieur, naît un gros filet qui bientôt se divise en deux autres : l'un se porte très distincte-
ment vers la paire A, l'autre se perd dans le bord antérieur de la masse ganglionnaire. Au-des-
sous de la première paire et lui étant uni par deux filets très courts, se trouve encore un second
et volumineux ganglion du sympathique dont l'un des filets se rend en partie à l'une des racines
antérieures. En détachant la deuxième paire, j'ai vu au-dessous d'elle aussi un gros ganglion du
sympathique qui lui envoyait une branche forte et courte.
La paire G, dont l'insertion m'a semblé se faire vis-à-vis le second renflement, se trouve en
avant de la paire D. Elle descend d'abord devant celle-ci, contourne une partie des branches
descendantes et accolées appartenant aux deux premières paires A et B ou plutôt s'unit à leur
portion postérieure, passe au-dessous d'elles pour se placer à leur côté inférieur et se porte en
arrière, croisant en dehors les quatre brauilies de la paire D; elle se disliibur ensuite aux rayons
réunis de la nageoire pectorale dont elle suit la hase, éin(îttant en arrière des filets qui Ionisent
les rayons. Avant d'atteindre les faisceaux des paires A et B, elle émet du côté postérieur une
branche qui s'unit à plusieurs branches analogues de ces mêmes paires. Ges branches descen-
(I) Chez rAinmocèle, les nerfs sont formés de libres plates Je largeur variable. Ces libres, examinées sous un fort gros-
sissement, présentent un tissu pile dans l'épaisseur duquel on distingue des granulations. Assez résistantes, elles se séparent
les unes des autres avec la pbH grande facilité, de telle sorte que le nerf ressemble à un faisceau de fibres.
(i2) J.es lettres majuscules désignent les paires spinales successives.
148 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
dent verticalement en se subdivisant; un filet se joint à elles provenant du rameau de la paire D qui
se porte au doigt interne. Au point où la paire C contourne les faisceaux A ctB, elle donne naissance
à une nouvelle branche descendante qui se subdivise en deux rameaux; l'un, superficiel, se rend
sous la peau qui recouvre les muscles de l'avant-bras, l'autre, profond, s'enfonce dans l'épaisseur
de ces muscles où il se perd en grande partie. Enfin, un peu au-dessus de la branche précédente,
au point exact où le nerf C contourne ces mêmes faisceaux A et B, naît une autre branche
d'un volume assez notable qui suit un instant le trajet de ces derniers et se porte en bas et en avant
dans la direction de l'humérus. Le nerf intermédiaire de la paire C est bien développé.
Il existe encore une forte paire se distribuant aux organes digitiformes qui semble naître en
face du troisième et du quatrième renflement de la moelle, vis-à-vis le sillon qui sépare ces derniers.
Cette paire que je désigne par la lettre D descend à peu près verticalement et se divise dès son ori-
gine en deux troncs principaux, l'un interne, l'autre externe dont le dernier est le plus volumineux.
Le tronc interne, complètement masqué d'abord, se porte un peu en avant de façon à se dégager de
dessous le tronc externe, environ vers le tiers supérieur de sa hauteur, puis se dirige vers le
premier appendice digitiforme. Le tronc externe se subdivise en trois rameaux secondaires : l'un,
postérieur, naît à peu près vers le tiers de sa hauteur, les deux autres se séparent vers son tiers infé-
rieur. Je dois encore mentionner un filet qui se détache du bord postérieur de la branche posté-
rieure du faisceau externe. Toutes ces branches de la paire D sont très larges et aplaties : voici leur
distribution. Le premier rameau qui est le plus gros se distribue en entier au doigt interne;
le second rameau à la face interne du second doigt; le postérieur au côté externe du doigt
externe. L'avant-dernier se bifurque à son extrémité pour constituer deux ramuscules dont l'un
se porte au côté interne du troisième doigt et l'autre au côté externe du second. Le nerf D est énorme;
non seulement il surpasse en volume tous les autres nerfs spinaux, mais ses dimensions sont bien
supérieures à celles du pneumogastrique. Il serait difficile d'établir une comparaison exacte,
néanmoins, on peut dire qu'il est au moins quatre fois plus gros que ce dernier : il égalerait
ainsi trois ou quatre fois le trijumeau, et dans sa portion supérieure, lorsque ses différentes
branches sont encore réunies, il comporterait un volume équivalent à celui du nerf optique,
très gros cependant chez les Trigles. Le cordon du grand sympathique est très développé au-dessous
des premières branches spinales. Sous la branche D se trouve un renflement ganglionnaire
qui lui envoie deux filets; l'un se rend au tronc externe, l'autre au tronc interne, le premier
contournant le bord antérieur de ce dernier tronc. Le rameau intermédiaire de la paire D, un peu
moins gros que ceux des paires voisines, naît du bord postérieur du tronc externe au-dessous
de son origine : il présente une seconde racine bien distincte qui se porte en avant entre les deux
troncs principaux et reçoit des fibres de l'un et de l'autre. La branche postérieure et le rameau
communiquant, très grêles tous deux, prennent naissance un peu au-dessus du rameau inter-
médiaire et en arrière du tronc principal externe.
Les paires E, F, G se distribuent à la nageoire abdominale. La première, la plus petite, émet
sur son trajet des filets musculaires; les deux autres, très grosses, au moins autant que le pneu-
mogastrique et presque que le trijumeau, se rendent plus particulièrement à cette nageoire.
Toutes trois, comme les nerfs ordinaires, présentent des branches postérieures, un rameau commu-
niquant et une branche intermédiaire. La paire H, très grêle, se porte très obliquement en arrière.
DES NERFS DU TRONC CHEZ LES POISSONS OSSEUX. 149
Relativement à la distribution des deux paires antérieures, voici ce que j'ai observé. Un peu
au-dessous de leur point d'union, elles se bifurquent : de ces quatre branches de bifurcation, l'an-
térieure de l'une se joini à l'antérieure de l'autre et la postérieure de la première va rejoindre la
postérieure de la seconde; il t'ii résulte un véiitalile plexus. Le plexus postérieur reçoit, en outre,
un filet de la branche de la paire D (pii se rcml au doigt interne ; le plexus antérieur se porte en bas
et en avanl. Tous les rameaux intermédiaires des premiers nerfs spinaux des Trigles sont, ainsi
que les branches ventrales, très développés. Les rameaux communiquants des branches posté-
rieures sont aussi extrêmement développés et typiques dans le tiers antérieur de la moelle uù je
les ai seulement examinés.
Particularités des nerfs spinaux observées dans quelques types. — Chez les Poissons, chacune
des racines antérieure et postérieure se partage, on le sait, en deux branches, l'une dorsaleou ascen-
dante, l'autre ventrale ou descendante. Dans les rapports qu'elles affectent entre elles, ces branches
se comportent de la manière suivante : la branche ascendante de la racine antérieure se porte en
haut et en arrière pour aller se joindre à la brancheascendante de la racine postérieure appartenant
à la paire suivante et former avec elle un nerf mixte composé par conséquent d'éléments moteurs et
sensitifs empruntés à deux paires nerveuses différentes; la branche descendante de la racine anté-
rieure s'unit à la branche également descendante de la racine postérieure correspondante, et
constitue avec elle un rameau ventral mixte qui diffère du rameau dorsal par ce fait qu'il se trouve
composé d'éléments moteurs et sensitifs empruntés les uns et les autres ;i la même paire nerveuse.
Parmi les divisions ultérieures des nerfs spinaux, il en est une qui appelle plus particulière-
ment l'attention par son volume et par son trajet, c'est celle à laquelle Stannius a donné le nom de
branche moyenne {ramus médius). Elle se détache du bord antérieur du rameau ventral tout près de
son origine, quelquefois même de la racine antérieure, se porte de dedans en dehors dans le plan de
séparation des masses musculaires dorsales et ventrales, et va se distribuer aux muscles et à la peau.
En poursuivant l'étude de cette branche chez le Nase (1), j'ai été frappé de rencontrer à côté d'elle
et dans le même plan, un second fdet nerveux dont il n'est fait mention dans aucun ouvrage. Ce
fdet, beaucoup plus grêle que le précédent, s'en distingue surtout par son origine : il naît du bord
postérieur du rameau vential, quelquefois même directement de la racine postérieure avant son
union avec la racine motrice. Dans plusieurs cas ovi l'émergence avait lieu au-dessous du point de
jonction des deux racines, j'ai pu, en exerçant sui- lui une légère traction, le séparer du rameau
ventral (!t suivre ses fibres jusqu'au point d'implantation de la racine postérieure sur la moelle. Ainsi
donc, chez le Nase, il y a pour chaque paire spinale deux branches moyennes et non pas une, comme
011 l'a admis jusqu'à présent pour tous les Poissons osseux. Ces deux branches, eu égard à leur origine
et ;i leurs rapports avec le rameau ventral, peuvent être désignées sous les noms de branche moijenne
antérieure (déjà connue des anatomistes) et de branche moyenne postérieure (non mentionnée jus-
qu'ici). Bien qu'étant situées toutes deux dans le même plan, les deux branches moyennes afleclent,
comme on va le vuir, un trajet qui permet de les distinguer aisément. Si l'on enlève avec précau-
tion, en allant de haut en bas, toute la portion dorsale des muscles jatéraux jusqu'au niveau de
(1) l'i. 5, r.g. 8, 9, in, 11.
150 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
l'interstice latéral, on met à nu un plan musculaire dans lequel se trouve comprise la série des
branches moyennes. Sur ce plan se voit la coupe horizontale des segments musculaires emboîtés
dont l'ensemble constitue la moitié inférieure du grand muscle latéral. La coupe de chacun de
ces segments figure un quadrilatère allongé : les côtés antérieur et postérieur, obliques de
dedans en dehors et d'avant en arrière, sont formés par les interstices qui séparent un segment des
segments voisins; le côté interne se trouve représenté par la colonne vertébrale, et le côté ex-
terne par la peau. En examinant quels sont, par rapporta ce quadrilatère, les positions des deux
branches moyennes, on reconnaît que l'antérieure se dirige de l'angle postéro-interne vers l'angle
antéro-externe, suivant la diagonale par conséquent ou à peu près; la branche moyenne postérieure
côtoie au contraire le bord postérieur dans toute son étendue en suivant l'interstice de deux seg-
ments. Mais ce qui mérite surtout de fixer l'attention, c'est le rapport qu'affectent entre elles à leur
terminaison les branches moyennes antérieures et postérieures.
Dans leur trajet intra-musculaire, les deux branches moyennes d'une même paire spinale ne
s'unissent jamais entre elles; des anastomoses se manifestent toujours, au contraire, entre la
branche motjenne supérieure d'une paire spinale et la branche moyenne antérieure de la paire sui-
vante; elles ont lieu aux extrémités de ces branches, un peu avant leur passage à la surface du
corps. Or, si l'on veut se rappeler ce que nous avons dit touchant le mode d'origine des deux
branches moyennes, on ne peut s'empêcher d'établir ici un rapprochement assez curieux. La
branche moyenne postérieure paraissant exclusivement sensitive et la branche moyenne antérieure
à peu près, sinon exclusivement motrice, de plus, ces deux branches appartenant ;\ des paires
nerveuses différentes, il en résulte pour ces divisions du rameau ventral une disposition semblable
à celle des nerfs dorsaux dont les éléments moteurs et sensitifs émanent aussi constamment de
deux paires nerveuses différentes. La disposition que je viens de signaler s'observe aisément dans
toute la portion moyenne du tronc et se retrouve également dans la région caudale. La branche
moyenne postérieure qui naît directement de la racine postérieure devient d'une finesse excessive
au niveau des dernières paires spinales. En avant et à partir de la cinquième paire spinale, je n'ai
plus trouvé la branche moyenne postérieure; l'antérieure persiste, au contraire, en conservant le
même volume jusqu'au niveau de la première paire spinale.
Jusqu'à présent, j'ai constaté l'existence de la branche moyenne postérieure sur le Nase, sur
plusieurs Cyprins et sur le Chabot; je ne l'ai point trouvée chez la Perche où elle est sans doute
confondue dès son origine avec la brandie moyenne antérieure.
Une disposition intéressante du système nerveux des Squales a été signalée par M. Mo-
reau (1). Ce savant a remarqué que, chez les Poissons appartenant à ce groupe, les branches
sensibles et motrices qui se réunissent pour constituer un tronc nerveux au sortir de l'axe verté-
bral ne se mélangent point d'une façon intime comme chez les autres Vertébrés, mais qu'elles se
trouvent simplement accolées l'une à l'autre, de telle sorte qu'il est possible de les séparer. En
excitant isolément chacune de ces branches, il a obtenu des effets semblables à ceux que l'on
produit par l'excitation directe des racines sensibles et motrices.
(1) Recherches anatomiques et physiologiques sur les nerfs de sentiment et de mouvement chez tes Poissons.
DES NERFS DU TUOM: GHI'Z LES POISSONS OSSEUX. 151
J'ai élé amené à coiislaLer chez quelques Poissons osseux une disposiLioii des brandies ner-
veuses rappelant en tout point celle qui a été observée chez les Sélaciens. La Perche peut être
choisie comme exemple. Dans ce Poisson, chacune des deux racines antérieure et postérieure se
subdivise aussitôt après sa naissance, comme nous l'avons vu, en deux branches, l'une ascendante,
l'autre descendante. La branche descendante de la racine postérieure se réunit à la branche descen-
dante de la racine antérieure pour constituer le rameau ventral et le nerf intermédiaire. Dans ces
nerfs, l'accolement paraît assez intime, mais il n'en est pas de même dans les rameaux dorsaux.
Ceux-ci sont constitués de la façon suivante : la branche ascendante de la racine motrice se porte en
haut et en arrière sur les côtés de la moelle pour aller rejoindre la branche ascendante de la racine
postérieure de la paire nerveuse située plus en arrière et atteint cette branche au niveau du
rendement ganglionnaire placé sur son trajet; k partir de ce point, chacune des divisions et subdi-
visions de la branche motrice correspond à autant de divisions et de subdivisions de la racine sen-
sible. Les éléments nerveux ne se mélangent point mais paraissent seulement accolés, de telle
sorte que l'on voit un sillon sur le milieu des troncs nerveux (1).
Des faits qui précèdent, on peut tirer cette déduction physiologique. Chez les Poissons, les
branches dorsales sont formées d'éléments appartenant à deux paires nerveuses différentes;
d'autre part, on sait que les mouvements réflexes excités par le pincement d'une branche sensible
se propagent dans la branche motrice de la même paire. Or ici, on voit que par le pincement
d'une branche dorsale, le mouvement réflexe devrait se propager dans les rameaux ventraux de la
paire correspondante et dans les rameaux dorsaux de la paire suivante. Ce fait démontre comment
l'on pourrait être induit en erreur si l'on voulait déterminer les éléments qui appartiennent à la
même paire nerveuse en se fondant, comme on l'a proposé, sur les mouvements réflexes.
Du grand Sympathique. — Le grand Sympathique de la Perche est bien développé et consiste
en un double cordon qui longe au-dessus du rein la face inférieure de la colonne vertébrale.
Ces deux cordons, appliqués intimement contre cette partie en suivant les contours de
chaque vertèbre, présentent une anastomose transversale au-dessous de la première, se trouvent
très rapprochés l'un de l'autre au niveau de la terminaison postérieure de l'abdomen et s'écar-
tent graduellement : dans leur ensemble, ils figurent un V ouvert en avant dont l'extrémité
antérieure des branches répond au ganglion du trijumeau. Chacun d'eux ollVe sur son trajet
une série de ganglions qui, d'une manière générale, correspondent à chaque segment vertébral.
Ces ganglions, à peu près aussi nombreux que les vertèbres et bien apparents en général, sans que
pourtant leur volume soit considérable, sont sujets à présenter (juelques variations dans leurs
dimensions. Ceux qui font partie de la portion antérieure de la chaîne sont à peine plus forts
que ceux de la portion postérieure : certains, comme celui du pneumogastrique et du trijumeau,,
sont un peu plus volumineux. De cliacun d'eux partent des filets d'un volume variable qui se
rendent aux nerfs spinaux, et, en outre de ceux qui se portent en dehors vers les nerfs intercostaux,
(I) \ai système nerveux du TriL^lc odre une grande ressemlilance avec celui de la Perche. J'ai vu partir du rameau commu-
niquant entre les branches postérieures une branche composée de deu\ ûlels accolés : les lilets moteurs et les sensitifs sont
aisément séparables.
152 • SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
j'ai vu naître de quelques-uns de petits filets qui se dirigent en dedans vers l'aorte el
d'autres qui vont dans le rein en suivant les artères. J'ai vu aussi d'un même ganglion s'en
détacher deux dont l'un se rend en avant vers une branche intercostale et l'autre en arrière
vers la branche intercostale de la paire suivante. Le premier ganglion qui est appliqué au-dessous
de la branche antérieure du trijumeau, au point d'où naît la branche ophthalmique, est assez volu-
mineux et de forme triangulaire. De sa portion antérieure part un filet qui se perd en avant
dans l'orbite, aux environs de l'artère ophthalmique ; de l'angle externe s'en détache un second
et de l'angle antéro-interne une grosse racine qui pénètre dans la branche ophthalmique à son ori-
gine. L'angle postérieur donne naissance au tronc du sympathique. Ce tronc, dès son origine,
émet deux filets qui se portent en arrière, l'un se jetant dans la branche postérieure du triju-
meau; le tronc passe ensuite au-dessous de la deuxième branche de ce nerf et forme un peu en
arrière d'elle un petit renflement d'où naît extérieurement un rameau. Du huitième ou neuvième
ganglion du côté gauche sortent deux filets volumineux qui vont au nerf spinal correspondant.
Vis-à-vis le glossopharyngien se trouve un très petit renflement d'où part un rameau grêle qui se
rend le long de la branche respiratoire de ce nerf. Vis-à-vis le pneumogastrique se voit aussi un
gros ganglion triangulaire dont les angles antérieurs et postérieurs se continuent avec le cordon
sympathique et dont l'angle externe fournit une branche volumineuse qui se jette dans la partie
supérieure du plexus du pneumogastrique; cette branche du pneumogastrique est aussi consi-
dérable que le tronc même du sympathique. Vis-à-vis la première paire spinale, le sympathique
présente un renflement plus faible. Au-dessous et également en regard de la première paire
naît un ganglion volumineux très allongé d'où sort un tronc viscéral volumineux aussi : un peu
plus loin commence la série des ganglions dorsaux. Vers la fin de l'abdomen, le grand sympa-
thique devient plus grêle, les deux cordons se rapprochent graduellement l'un de l'autre. Du bord
interne d'un ganglion se détache un filet extrêmement mince qui passe en avant, au-dessous de
l'aorte, pour se joindre à un autre filet provenant du côté opposé, au point de pénétration dans le
canal sous-spinal; tous deux se rapprochent au point de toucher l'aorte et s'unissent par une
anastomose transversale en formant un petit ganglion au devant d'elle. De ce môme ganglion part
encore un long filet qui descend en arrière vers le rectum, le long de la paroi postérieure de
l'abdomen; à ce premier s'en joint un second provenant du ganglion droit suivant. Au delà de ce
point, le grand sympathique pénètre dans le canal spinal qui, ouvert, laisse voir la continua-
lion de ses cordons; ceux-ci ont été suivis jusqu'au voisinage de l'origine de la queue où ils se
réunissent (i).
Chez les Épinoches, la portion antérieure du grand sympathique, très distincte, se termine
en avant par deux filets grêles qui se perdent dans le plexus ganglionnaire du trijumeau. J'ai
vu une fine anastomose avec le pneumogastrique. Cette portion antérieure présente des renflements
ganglionnaires très prononcés dont l'un surtout qui se trouve en arrière du pneumogastrique.
J'ai suivi le grand sympathique tout le long de l'abdomen jusque vers l'entrée du canal vertébral ;
en arrière du trijumeau, il ac(juiert un volume un peu plus considérable.
(1) La préparation pour cette expérience avait été faite Je la manière suivante ; macération pendant '2i iieures dans l'acide
azotique au 5», puis pendant plusieurs jours dans de l'eau fortement acidulée.
DES FONCTIONS DE L'ENCÉPHALE. 153
DES FONCTIONS DE L'ENCEPHALE
Les fonctions de l'encéphale des Poissons ont été à peine étudiées jusqu'ici; quelques mots de
Desmoulins et de Magendie sur celles des lobes cérébraux et du cervelet, voilà à quoi paraît
se réduire tout riiistori(|ue de la question. J'ai donc pensé que des expériences sur ce sujet
offriraient un intérêt réel. Dès mes premières tentatives, je reconnus combien il est désavantageux
d'opérer sur des sujets de grande taille, toujours très difficiles à manier, à crâne plus ou moins
résistant, et dont le cerveau profondément situé est ordinairement recouvert d'une épaisse couche
de graisse. Je pris le parti de m'adresser de préférence, soit à déjeunes sujets, soit à de petites
espèces, et dans cette pensée, je fixai mon choix sur l'Épinoche et sur l'Épinochette, petits Poissons
chez lesquels je remarquai un ensemble de qualités qui les rendaient éminemment propres à
l'expérimentation. L'intérêt et surtout la netteté des résultats que j'ai obtenus, leur degré suffisant
de généralité m'engagent à les signaler. Dans l'exposé qui suit, je passerai successivement en revue
les fonctions des lobes cérébraux, celles des lobes optiques, puis celles de la moelle allongée
et du cervelet.
Lobes cérébraux.— Les résultats de mes expériences sur les lobes cérébraux concordent
parfaitement avec les faits déjà indiqués par Desmoulins et Magendie. Ainsi, la perte de
l'un ou même celle des deux lobes à la fois n'influe en rien sur la liberté ni sur la régu-
larité des mouvements ; l'animal, dont la vue et l'intelligence semblent parfaitement con-
servées, se dirige avec la même agilité et la même siireté qu'avant l'opération. Deux Épinoches
auxquelles j'avais fait subir cette mutilation ont pu vivre ainsi pendant plus d'une semaine
sans présenter aucun désordre appréciable. On voit donc combien ces résultats diffèrent de ceux
que l'on obtient chez les Vertébrés supérieurs chez lesquels la destruction des hémisphères
cérébraux s'accompagne toujours d'un état de stupeur profonde et de la perte de toutes les facultés
intellectuelles.
Lobes optiques. — 1" L'ablation de la voûte de l'un des lobes optiques ou bien celle des deux
lobes à la fois ne détermine aucun désordre dans les mouvements. Je m'empresse néanmoins
d'ajouter que l'observateur ne saurait agir ici avec trop de précautions, car, ainsi que nous le verrons,
la moindre déchirure ou le moindre liraillemenl de la base des lobes optiques est suivi immé-
diatement de perturbations considérables dans les fonctions motrices. 2° Après la destruction
complète de la voûte de ces deux lobes, la vue ]iaraii abolie, l'animal reste le plus souvent
immobile et comme plongé dans la stupeur ; quand on l'excite, il fuit ordinairement avec lenteur et
va se heurter contre les objets qu'on lui présente. 3" Lorsque la lésion n'intéresse que le sommet de
l'un des lobes, la vue semble conservée des deux côtés, mais l'animal offre souvent un ]iou
[)lus de lenteur dans ses déterminations. 4" Les blessures de la base des lobes optiques sont
constamment suivies de troubles extrêmement curieux du côté des facultés motrices. On sait,
depuis les belles expériences de Flourens que, chez les Mammifères et les Oiseaux, la lésion de
l'un des pédoncules cérébelleux moyens détermine fatalement la rotation de l'animal autour de
20
154 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
son axe ; on sait aussi, d'après le même savant, que des mouvements rotatoires s'observent chez
les Batraciens après l'ablation de l'un des lobes optiques, mais jusqu'ici, personne je crois, n'a
démontré que, chez les Poissons, la lésion de certaines parties de l'encéphale pût être suivie de phé-
nomènes de tournoiement. Les faits suivants, je l'espère, établiront cette vérité avec toute la cer-
titude désirable.
Lorsqu'on vient à piquer, soit directement, soit à travers la voûte du crâne, le plancher de l'un
des lobes optiques, le Poisson décrit aussitôt en nageant un mouvement de rotation autour de son
axe. Ce mouvement s'effectue toujours vers le côté opposé à la lésion, c'est-à-dire qu'il commence
par la chute de l'animal sur ce côté et se continue ensuite dans le même sens. Le nombre des tours
del'Épinoche sur lui-même dans un temps donné est extrêmement variable : ainsi, parfois, on en
compte vingt-cinq, trente, quarante par minute; d'autres fois, après une simple excitation par
exemple, leur fréquence devient telle que j'ai vu des sujets exécuter quatre-vingts, cent et jusqu'à
cent dix et cent vingt révolutions dans une minute. La durée de ces mouvements rotatoires n'est pas
moins remarquable que leur fréquence; j'ai constaté qu'ils se continuaient dix, douze jours, et même
davantage après l'opération ; ils s'effectuent invariablement dans le même sens, et dans les intervalles
de repos qui les séparent, l'animal reste constamment couché sur le flanc opposé à la lésion. Presque
toujours aussi, le corps se recourbe plus ou moins fortement en arc de cercle vers le côté opposé à la
piqûre. J'ai remarqué que, lorsque celle-ci s'écarte trop du sillon médian, ou bien lorsqu'elle siège
tout à fait à l'une des extrémités, soit antérieure, soit postérieure du lobe optique, les phénomènes
de rotation deviennent beaucoup moins prononcés, beaucoup moins nets, ou même cessent complè-
tement de se produire. Dans un cas où la lésion était située immédiatement en arrière de l'un des
lobes cérébraux, j'ai même vu les mouvements rotatoires s'intervertir et s'effectuer pendant un
certain temps vers le côté lésé. Ce fait qui, tout d'abord, semblerait en opposition avec -ceux
qui précèdent, s'explique naturellement par un entrecroisement de fibres qui a lieu à travers la
commissure antérieure des lobes optiques. Cet entrecroisement que j'ai distingué très nettement
sur l'Épinoche, aurait pour effet de neutraliser celui qui, nous le verrons bientôt, existe à l'origine
des pyramides. Le résultat en question concorderait parfaitement, du reste, avec les expériences de
Schiff, car, d'après ce savant, le sens dans lequel s'accomplirait le mouvement de manège chez les
Vertébrés supérieurs varierait suivant la partie de la couche optique que l'on aurait détruite. La
destruction des trois quarts antérieurs de cet organe, chez les Lapins, déterminerait le mouvement
vers le côté lésé, et celle de son quart postérieur vers le côté opposé à la lésion, conformément à ce
qui se passe après la section du pédoncule cérébral. Souvent, les mouvements de rotation autour
de l'axe alternent avec des mouvements en manège dirigés aussi vers le côté opposé à la piqûre.
Ainsi quelquefois, aussitôt après l'opération, l'animal présente un mouvement de rotation autour
de l'axe, puis ce mouvement cesse et se trouve remplacé par un mouvement de manège ; la rotation
autour de l'axe peut recommencer ensuite. D'autres fois, c'est le contraire qui arrive : l'animal
n'exécute d'abord qu'un simple mouvement en manège, mais bientôt ce mouvement s'exagère, le
cercle décrit se rétrécit davantage, le Poisson s'incurve en s'inclinant de plus en plus sur le côté,
enfin, à un certain instant, l'équilibre se rompt, le ventre passe en haut et la rotation autour de l'axe
commence. Il semble donc résulter de ces derniers faits que le mouvement de rotation autour de
l'axe et le mouvement en manège ne sont pas de nature réellement différente, mais bien une
DES FONCTIOiNS DE L'ENCÉPHALE. 155
seule espèce de mouvement, le premier n'étant sans doute que l'exagération du second et parais-
sant dépondre, ou d'une lésion plus grave, ou d'une recrudescence passagère dans le trouble
nerveux.
L'accord n'ayant pu Jusqu'alors s'établir entre les physiologistes relativement à l'explication
du phénomène si singulier du tournoiement, j'ai essayé d'analyser ce même phénomène chez les
Poissons. J'ai reconnu d'abord que le mouvement rotatoire ne peut pas être attribué h la para-
lysie de l'un dei> membres, ce qui, du reste, est conforme à l'opinion déjà émise par Longet
au sujet des Mammifères; je me suis ensuite assuré que ce mouvement ne résulte pas delà perte de
la vision d'un seul côté, enfui qu'il n'est pas non [)lus la conséquence de cette légère courbure
en arc que présente ordinairement le corps des sujets opérés. En effet, («) : les mouvements des
nageoires ne sont nullement altérés et les deux membres agissent avec une régularité parfaite chez
les sujets que l'on voit ainsi tourner autour de leur axe. — (b) : La section de l'une des nageoires
pectorales sur un Poisson sain n'entraîne à sa suite aucune apparence de mouvement de rota-
tion. — (c) : Après la section de l'une ou l'autre des nageoires pectorales sur un sujet tournant
autour de son axe, la rotation continue, avec un peu moins de vivacité, il est vrai, mais toujours
du mémo côté. — ((/) : L'ablation de l'un des yeux sur un Poisson sain n'est suivie d'aucune
espèce de trouble dans la motilité. — {é) : Ce n'est pas non plus la légère courbure en arc du corps
qui, en se combinant au mouvement de progression, peut déterminer la rotation autour de l'axe,
puisqu'il arrive souvent que la rotation s'effectue sur place, le corps étant dans la rectitude. —
Déduction faite de toutes les causes précédentes, je présume que le tournoiement pouri'ait
bien être le résultat d'un sentiment douloureux de contracture auquel l'animal chercherait
sans cesse à échapper, et qui résiderait dans les muscles antérieurs du tronc, du côté opposé
à la lésion.
Moelle allongée. — La base des lobes optiques n'est pas la seule partie de l'encéphale dont la
lésion soit susceptible de déterminer des mouvements de rotation autour de l'axe ou en manège. Des
mouvements identiques à ceux que nous venons de décrire se produisent également lorsqu'on pique
l'une des moitiés de la moelle allongée, seulement ici, au lieu de s'effectuer comme précédemment,
du côté lésé vers le côté sain, ils ont lieu en sens inverse, c'est-à-dire du côté sain vers le
côté lésé. Dans l'état de repos, l'animal reste toujours couché sur le flanc correspondant à la
lésion; enfin le corps tend aussi à se recourber en arc vers le côté lésé. En comi)arant les effets
directs qui accompagnent la lésion de chacune des moitiés de la moelle allongée aux elTets entre-
croisés qui résultent de la lésion de chacun des lobes optiques, on est donc amené à conclure
qu'entre ces deux points, 11 doit exister un entrecroisement des fibres nerveuses avec passage de
ces fibres d'un côté à l'autre.
Cervelet. — La destruction de toute la portion saillante du cervelet n'inilue ni sur la régularité
ni sin- la vivacité des mouvements du Poisson dont l'intelligence et la liberté d'action semblent
parfaitement conservées. Lorsque, au contraire, on détruit les parties profondes du cervelet, il
arrive parfois que l'animal devient chancelant et s'avance en oscillant adroite et à gauche du plan
médian, ou bien il se produit de véritables désordres dans les mouvements, ce que j'attribue aux
tiraillements exercés pendant l'opéralioii sur les fibres profondes qui se- trouvent en comnuinicalion
directe avec la moelle allongée.
156 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
Tous les faits qui précèdent ont été, ainsi que je l'ai dit, recueillis sur l'Épinoche et
sur l'Épinochette, toutefois, ces deux espèces ne sont pas les seules auxquelles se soient bornées
mes expériences. Ainsi, chez le Véron, j'ai retrouvé les mouvements de rotation autour de l'axe
consécutivement à la lésion de l'un des lobes optiques ou de l'une des moitiés de la moelle allongée.
De même que chez l'Épinoche, les effets sont entre-croisés dans le premier cas et directs dans le
second, mais ils ne se manifestent pas avec le même degré d'énergie et de vivacité. Enfin, j'ai pu
aussi constater des mouvements rotatoires sur une très jeune Tanche dont la longueur ne dépassait
pas trois centimètres. En résumé, si l'on compare les fonctions des parties correspondantes de l'en-
céphale chez les Mammifères et chez les Poissons, on est conduit à adopter les conclusions suivantes.
1° Chez les Mammifères, l'ablation des hémisphères détermine toujours la perte de l'intelligence et
de la volonté; chez les Poissons, la perte des lobes cérébraux n'est suivie d'aucun effet appréciable.
2° Chez les Mammifères, la destruction du cervelet anéantit la faculté de coordination des mouve-
ments volontaires; chez les Poissons, la même opération n'influe pas, ou du moins paraît influer
à peine sur cette faculté. 3° Après l'ablation de la voûte des lobes optiques chez les Poissons,
la vision se trouve abolie tout comme elle l'est chez les Mammifères après l'enlèvement des
tubercules quadrijumeaux. 4° Enfin, chez les Poissons, les lésions de la base des lobes optiques et
de la moelle allongée déterminent des désordres du mouvement tout à fait analogues à ceux que
produisent, chez les Mammifères, les lésions des couches optiques, des pédoncules cérébraux et
des pédoncules cérébelleux moyens.
Dans le but de faciliter les recherches de ceux qui désireraient vérifier ces expériences ou
les compléter, je vais dire quelques mots des procédés opératoires auxquels j'ai eu recours.
Lorsqu'il s'agit de faire l'ablation des lobes cérébraux, du cervelet ou des lobes optiques, le
procédé est fort simple. Je saisis le Poisson de la main gauche, comme une plume à écrire que l'on
voudrait tailler, puis d'un seul coup de scalpel, je lui enlève la voîite du crâne; je déchire ensuite
sous l'eau et avec de très fines pinces l'organe qui doit faire le sujet de l'expérience. Cette opération
terminée, je laisse l'animal respirer quelques instants, puis j'essuie avec précaution le pourtour de
l'ouverture du crâne et fais tomber une goutte de suif tiède sur cette ouverture afin d'empêcher
le contact de l'eau sur le cerveau, contact qui tend ù le faire diffluer et à placer rapidement le sujet
dans des conditions défavorables à l'observation. Une fois le crâne ouvert, pour provoquer des
mouvements de rotation, il suffit de piquer la base des lobes optiques ou l'un des cordons de la
moelle allongée, mais, comme de simples piqûres ainsi faites un peu au hasard ne permettraient
guère d'arriver à quelque précision, j'ai dû, pour obtenir une plus grande netteté de résultat,
recourir h un autre procédé. J'enfonce une épingle de moyenne grosseur à travers la voûte du
crâne, de manière à aller traverser telle ou telle partie de l'encéphale, ce qui devient assez facile
lorsqu'on a établi d'avance quelques points de repère à la surface du crâne. J'ai soin, en outre,
que l'épingle aille s'implanter légèrement dans la base de celui-ci, afin qu'elle ne subisse aucun
dérangement ultérieur pendant les mouvements de rotation de l'animal ; cela fait, je la coupe
h. 1 millimètre environ au-dessus de son point d'entrée, puis j'abandonne le Poisson à lui-même.
Plus tard, lorsqu'il s'agit de constater l'état anatomique, je fais périr le sujet en le plon-
geant dans l'alcool, puis je le soumets pendant quelques instants (une demi-minute environ) à
l'action de l'eau bouillante. Quand il est refroidi, je saisis avec des pinces le bout d'épingle resté en
DE L'ENCÉPHALE AU POINT DE VUE DE LA CLASSIFICATION. 157
saillie hors du crâne et j'enlève l'épingle en exerçant sur elle une traction brusque, dirigée suivant
son axe. Le cerveau ayant acquis par la cuisson et le refroidissement un degré convenable de con-
sistance, le trajet de l'épingle reste marqué par un petit canal très net dont il est aisé de
constater l'entrée, la sortie et la direction. La facilité avec laquelle les os du crâne se séparent et
s'enlèvent après quelques instants d'ébullition donne en outre à ce procédé toute la rapidité et
toute la sûreté d'exécution désirables. Au lieu de retirer l'épingle, on peut aussi la laisser en
place, mais alors il est à craindre qu'en enlevant les os de la voûte du crâne et en essayant
de dégager l'épingle, on ne lui imprime des mouvements capables de compromettre jusqu'à un
certain point la sûreté des résultats.
DE LENCÉPHALE CONSIDÉRÉ DANS SES RAPPORTS AVEC LA CLASSIFICATION
Les résultats si avantageux pour l'appréciation des affinités naturelles auxquels a conduit
l'examen du système nerveux dans plusieurs des grandes divisions du règne animal, ont
amené les naturalistes à penser qu'une étude comparative de l'encéphale des Poissons pour-
rait être de nature à fournir des caractères de grande importance relativement à la con-
naissance des familles naturelles. Voyons à quel point ces espérances se trouvent fondées.
S'agit-il des Poissons osseux? Rien de plus aisé que de reconnaître un représentant de cette
grande division. L'existence de deux lobes cérébraux pleins et entièrement séparés, de deux tuber-
cules pédonculaires reliés par une commissure grêle, d'une éminence lobée, de renflements semi-
lunaires et de fibres radiées à l'intérieur du lobe optique ne laissent aucune prise à l'incer-
titude. Les caractères de l'encéphale des Esturgeons, l'un des types principaux de l'ordre des
Ganoïdes, sont également bien tranchés et peuvent se résumer ainsi : lobes olfactifs creux, lobes
cérébraux séparés et solides, tubercules pédonculaires reliés par une commissure grêle, saillie en
bouchon du cervelet h l'intérieur du lobe optique, absence de renflements semi-lunaires et de fibres
radiées à l'intérieur du lobe optique. L'encéphale des Sélaciens n'est pas moins caractéristique. Des
hémisphères généralement très volumineux, creusés à l'intérieur et constituant une masse unique
ou simplement bilobée ; un cervelet formé d'une lame ordinairement plissée et circonscrivant une
cavité plus ou moins vaste ; l'absence ou du moins l'état peu apparent des tubercules pédonculaires
et de la commissure grêle; le manque d'éminence lobée, de saillie en bouchon du cervelet, de ren-
flements semi-lunaires et de fibres radiées à l'intérieur du lobe optique permettront de le distin-
guer aisément. L'encéphale des Cyclostomes présente aussi un ensemble de caractères qui
empêchent de le confondre avec celui des types précédents. Ces caractères sont les suivants:
hémisphères séparés ou à peine réunis à la base ; renflements pédonculaires très volumineux, reliés
entre eux par une glande pinéale très développée et creuse; absence d'éminence lobée, de renfle-
ments semi-lunaires et de fibres radiées à l'intérieur du lobe optique; ouverture de ce lobe sur le
milieu de sa face supérieure ; enfin, et c'est là son caractère éminemment distinctif, absence de cer-
velet. Dans ces quatre divisions que je viens d'établir, on a pu remarquer que les Esturgeons placés
entre les Poissons osseux et les Sélaciens se rattachent d'une manière intime à ces deux groupes
158 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
par la composition de leur encéphale ; leur cerveau n'est, pour ainsi dire, qu'un mélange de carac-
tères empruntés à la fois aux premiers et aux seconds. Chez l'Esturgeon comme chez les Squales,
les lobes olfactifs sont creux, le lobe optique est peu développé, dépourvu à l'intérieur de fibres
radiées et de renflements semi-lunaires ; le cervelet est très volumineux et présente à sa surface des
circonvolutions partielles ; la moelle allongée s'élargit considérablement au voisinage du cerveau
et possède un large sinus rhomboïdal. La ressemblance du cerveau des Esturgeons avec celui des
Poissons osseux, d'autre part, n'est pas moins manifeste. Elle se traduit par l'existence de lobes
antérieurs pleins et formant deux masses séparées l'une de l'autre, de tubercules pédonculaires et
d'une commissure grêle bien distincte, par la présence d'une saillie du cervelet à l'intérieur du
lobe optique, saillie qui correspond à l'éminence lobée.
De ces faits, il ressort donc avec évidence que les caractères tirés de l'encéphale peuvent
servir à établir quelques grandes divisions dans la classe des Poissons. Il s'agit maintenant de
savoir s'il en est de même, lorsque de ces grandes divisions on cherche à descendre aux divisions
secondaires, c'est-à-dire aux familles. Pour résoudre ce problème, je vais choisir un groupe,
celui des Poissons osseux, et j'y rechercherai quel est le degré de constance des caractères
appartenant à chacune des parties de l'encéphale.
Prenons d'abord les tubercules olfactifs. Ces renflements sont tantôt au nombre de deux,
tantôt de quatre, mais il est facile de s'assurer que ce caractère n'appartient point exclusive-
ment aux membres d'une même famille. Chez certains représentants de la famille des Joues-cui-
rassées, par exemple, il existe deux paires de tubercules placées immédiatement au-devant des
hémisphères ; chez d'autres, les Chabots et les Épinoches, il n'y en a plus qu'une seule paire;
d'autre part, certains Scombéroïdes qui appartiennent à une famille toute différente, présen-
tent aussi quatre tubercules olfactifs. La situation relative de ces tubercules semblerait, au
premier abord, avoir plus d'importance; ainsi, chez les Gades tels que le Merlan, la Lote, la
Mustèle, etc., ils se trouvent situés à l'extrémité antérieure des nerfs olfactifs tandis que chez la
plupart des autres Poissons osseux, ils reposent immédiatement au-devant des hémisphères, mais il
suffit d'examiner la famille des Cyprins pour acquérir la certitude que ce caractère est égale-
ment de peu de valeur; ainsi, chez la Carpe, le Barbeau, le Gardon, la Brème, l'Ablette, le
Goujon, etc., les tubercules olfactifs occupent l'extrémité antérieure des nerfs olfactifs ; chez le
Cyprin doré, au contraire, ils se trouvent placés immédiatement au-devant des hémisphères.
Les lobes cérébraux ne paraissent pas susceptibles d'offrir des caractères plus solides; leur
volume aussi bien que leur forme sont trop sujets à varier dans une même famille. Dans celle
des Gades, par exemple, le Merlan a les hémisphères beaucoup plus petits que les lobes optiques ;
la Lote les a presque aussi gros. Les hémisphères des Trigles et des Chabots présentent les
mêmes différences relatives. Chez le Merlan, ils sont assez allongés et marqués de circonvolu-
tions; chez la Lotte, ils sont arrondis et presque lisses.
Le volume et la forme des lobes optiques n'offrent également rien de fixe dans chaque famille.
Relativement au volume, il suffit, pour se convaincre de son peu de fixité, de comparer entre eux le
cerveau du Merlan et celui de la Lotte, le cerveau des Trigles et celui du Chabot. A l'égard de la
forme, il est aisé aussi de s'assurer, en examinant les Cyprins, qu'il existe entre les lobes optiques
des divers représentants de cette famille des différences souvent beaucoup plus marquées qu'entre
DE L'ENCÉPHALE AU POINT DE VUE DE LA CLASSIFICATION. 159
le lobe optique de tel Cyprin et celui d'une Perche, d'un Brochet, d'un Pleuronecte, etc. Ainsi, chez
l'Ablette, la Brème, le Gardon, les deux moitiés du lobe optique se trouvent rapprochées l'une de
l'autre sur la ligne médiane; chez le Cyprin doré, les deux lobes restent, au contraire, un peu
écartés; chez le Barbeau et la Carpe, il existe entre ces lobes un très large intervalle comblé par
une lame nerveuse extrêmement mince.
Les caractèies du cervelet sont de leur côlé trop variables et trop difficiles à préciser pour
qu'il soit possible d'en tirer un avantage de quelque importance. Il en est de même à l'égard des
lobes inférieurs.
Si l'on se bornait au seul groupe des Cyprins ou des Loches, l'éminence lobée semblerait, au
premier abord, devoir fournir des caractères plus certains que les organes qui précèdent, mais un
examen plus attentif ne larde pas à démontrer qu'elle aussi est sujette à présenter de très
grandes variations dans un môme groupe naturel. Ainsi, parmi les Joues-cuirassées, les Trigles
ont une éminence lobée bien développée tandis que cette partie est au contraire très rudi-
mentaire et de forme différente chez les Chabots. D'autre part, l'éminence des Trigles ressemble
beaucoup pour la forme à celle des Maquereaux.
Si nous passons à la moelle allongée, nous voyons les lobes du pneumogastrique si volumineux
chez la Carpe, le Barbeau, le Cyprin doré, ne plus former aucune saillie appréciable chez le Gardon
et chez l'Ablette.
Les lobes postérieurs sont aussi très variables; tandis que chez le Brochet {Esûx liicim) ils
restent écartés l'un de l'autre, chez l'Orphie {Esox Belone), au contraire, ils se soudent sur la ligne
médiane en formant un pont au-dessus du quatrième ventricule. Les mômes différences se retrouvent
entre les Saumons et les Éperlans.
Quant à la structure intime du cerveau, l'étude que nous avons faite de ses parties a suffi pour
nous démontrer qu'il n'est guère permis de fonder de ce côté aucun espoir de classification. Au lieu
de conduire à la constatation de caractères distinctifs de grande valeur, cette étude a plutôt
pour résultat de fournir des faits témoignant en faveur de la grande loi de l'unité de composition.
Inutile d'ajouter que, dans l'examen du cerveau des Poissons osseux, rien ne confirme la division en
Acanthoptérygiens et en Malacoptérygiens admise par Cuvier, division (|ui du reste a été démon-
trée comme purement artificielle par les travaux récents d'Agassiz sur le développement des
Poissons osseux. L'observation de l'encéphale des Sélaciens conduit également à reeou naître
qu'il est impossible d'établir dans ce groupe aucune division naturelle basée sur les caractères
des centres nerveux. Entre l'encéphale des Baies et celui des Squales il n'existe absolument
aucune différence essentielle.
Des faits qui précèdent il résulte donc clairement que, si l'encéphale affecte un ensemble
de caractères propres dans chacune des grandes divisions de la classe des Poissons, en descendant
aux divisions secondaires, aux familles par exemple, il n'arrive presque jamais d'en ren-
contrer de bien (raiichés (jui apparlieiuient à l'une d'elles à l'exclusion de toutes les autres.
Ceux ([ui peuvent se manifester parmi les représentants d'un même groupe sont trop instables,
en général, pour qu'il soit possible d'eu lirer aucun parti avantageux. Si (pielque groupe bien
naturel, tel (|uc celui des Cyprins, offre certaines dispositions que l'on peut à bon droit considérer
comme caractéristiques (éminence lobée, lobule médian de la moelle allongée), ce sont là, il faut
160 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
bien le reconnaître, des faits isolés et qui semblent devoir échapper à toute espèce de généralisation.
S'il doit surgir de l'étude du système nerveux quelque lumière pour la classification des Poissons,
c'est moins peut-être de la connaissance des centres nerveux que de celle du système nerveux péri-
phérique qu'il faut l'attendre.
RÉSUMÉ
Pour résumer ces recherches et en mieux préciser les résultats, il est utile de rappeler briève-
ment les faits principaux sur lesquels elles ont pu apporter quelque lumière.
La connaissance des origines des nerfs encéphaliques a été plus particulièrement l'objet de mes
efforts. Cette question, de si haute importance pour l'anatomie et pour la physiologie, avait été
fort incomplètement étudiée; voici quels ont été, à cet égard, les résultats de mes investigations.
Le nerf de la cinquième paire naît toujours par deux racines distinctes; la racine antérieure (A)
émet un faisceau qui se porte d'avant en arrière dans l'épaisseur du bulbe pour aller se perdre
dans le cordon latéral de la moelle vers la pointe du quatrième ventricule; la racine posté-
rieure (P) se décompose ordinairement en trois faisceaux secondaires : le premier (p') naît du bulbe
près de son point d'implantation ; le second (p-) provient du cordon latéral de la moelle, et le
troisième (p^) de la pyramide antérieure; ce dernier correspond, soit à la racine motrice du triju-
meau, soit au facial des Vertébrés supérieurs. Chez les Poissons de la famille des Cyprins, le fais-
ceau (p") appartenant à la racine postérieure émane toujours du lobe impair qui surmonte en
arrière la moelle allongée ; son volume est proportionnel à celui du lobe d'où il naît, de
façon que les dimensions de l'un suffisent pour faire prévoir celles de l'autre. Chez les Poissons
du groupe des Cartilagineux (Sturioniens, Raies et Squales), le trijumeau présente les mêmes
faisceaux d'origine que chez les Poissons osseux, de telle sorte que, sous ce rapport, on peut
réellement admettre qu'il y a unité de composition. Si le trijumeau reçoit de la moelle
une partie de ses fibres, le nerf acoustique paraît, au contraire, un nerf essentiellement
bulbaire ; ses fibres d'origine ne peuvent être poursuivies au delà de leur point d'implantation, et on
les voit se perdre aussitôt dans la substance grise qui recouvre le prolongement du cordon latéral.
Les nerfs glossopharyngiens et pneumogastriques se confondent en grande partie à leur nais-
sance avec le faisceau (p-) de la racine postérieure du trijumeau qui émane du cordon latéral de la
moelle; chez le Brochet, une des racines de la branche postérieure du pneumogastrique va se jeter
dans la pyramide postérieure. Ce Poisson et le Congre présentent un faisceau très net descendant
de l'intérieur du cervelet vers la branche antérieure du pneumogastrique et qui mérite l'at-
tention à cause de la relation qu'il établit entre le cervelet et le centre respiratoire.
Le nerf de la troisième paire s'enfonce dans l'épaisseur des pyramides antérieures oîi il prend
en grande partie ses racines; quelques-unes de ses fibres remontent jusqu'au niveau du plancher
du lobe optique. En poursuivant les origines du pathétique chez le Brochet, j'ai reconnu
que ce nerf traverse le pédoncule cérébral pour gagner la face inférieure de l'éminence lobée
et se réunir, en formant une commissure, avec le nerf du côté opposé.
RESUMK. ir.l
Relativement aux origines du nerf olfactif chez le Congre, en outre des fibres qui naissent
des tubercules olfaclils, j'ai sii^^nalé deux faisceaux de fibres blanches provenant, l'un du
lobe cérébral correspondant, l'autre du jiédoncule cérébral et de la commissure des hémi-
sphères.
Indépendamment de ces faits relatifs à l'origine des nerfs, plusieurs particularités remar-
quables louchant la distribution de quelques-uns d'entre eux sont encore indiquées. Ainsi, en ce qui
concerne le pathétique, chez le Merlan et dans différentes espèces de Gades, une branche est décou-
verte qui naît du tronc principal, tout près de son origine, et va se ramifier dans la pie-mère de la
cavité de l'éniinence lobée en s'anastomosant avec des filets semblables venus du nerf opposé.
M'appuyant sur un ensemble de preuves tirées de l'examen des nerfs spinaux et des nerfs
bulbaires, je conclus que le rameau dorsal du pathétique est l'homologue de la branche motrice
postérieure des nerfs spinaux. Comme conséquence de cette détermination, le nerf pathétique doit
être considéré comme une paire motrice séparée de sa paire sensitive, laquelle n'est autre, sans
doute, qu'une portion du trijumeau.
Chez le Merlan encore, j'ai constaté l'existence d'une anastomose très curieuse entre le triju-
meau et la branche antérieure du pneumogastrique; de cette branche anastomotique qui émane
du trijumeau se détachent de jjelits filets nerveux destinés à chacune des branches du nerf
acoustique.
Des coupes du cervelet montrent au-dessous de la couche grise corticale de cet organe
une zone très nette de grandes cellules multipolaires d'où partent des fibres qui se dirigent en
dedans et en dehors. La dissection des lobes optiques m'a prouvé que la couche de fibres radiées
qui tapisse ces lobes à l'intérieur se continue d'un côté h l'autre, en formant une sorte de pont
sur la ligne médiane. Relativement aux hémisphères, à l'aide de coupes verticales, l'irra-
diation du pédoncule cérébral a été suivie jusfpi'au voisinage de la couche extérieure de ces ren-
flements.
En ce qui concerne les petits renflements intérieurs du lobe optique (éniineuce lobée), il a été
rendu évident que, quoique d'aspect si variable, ils possèdent au fond une composition identique
dans les différentes familles de Poissons osseux, qu'ils sont formés de substance grise au sein de
laquelle s'irradient des fibres blanches provenant de la base du cerveau, et que, dans cette substance
grise (Cyprins) se trouvent disséminées un certain nombre de grandes cellules multipolaires (i).
L'entrecroisement des faisceaux des pyramides chez les Poissons était resté jusqu'iri un l'ail
très douteux ou même avait été nié; l'existence en a été démontrée chez le Hareng. Cet entrecroise-
ment a lieu au niveau de la commissum ansidata; il peut servir à expliquer pourquoi (fait établi
par des expériences sur l'Épinoche) la rotation autour de l'axe s'eiTectue en sens inverse lorsqu'on
blesse du même cùté la moelle allongée et la base du lobe opti(|ue.
Dans la dissection du faisceau postérieur de la commissure de llallcr chez l'Épinoche et chez
la Perche, j'ai observé que chacune de ses extrémités aboutit ;i un petit noyau de substance
(1) J'ai couslaté aussi, sur le Brocliel, (jue l'ouiineiico loljée préseute uuo sli'ucture ;ui;iloguo à celle du cerveli'l. Au-
dessous d'une couclie corticale de sulistance grise, on rencontre une zone très étroite de grandes cellules multipolaires qui
lait suite à la zone de iiièiue nature située au-dessous di; la couche corticale du cervelet.
21
1G2 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
nerveuse parfaitement délimité, situé dans l'épaisseur de la substance grise qui constitue le
pédicule du lobe inférieur. Par sa structure, ce nodule semble former un petit centre d'inner-
vation destiné, sans doute, à relier fonctionnellenient des parties plus ou moins éloignées de
l'encéphale.
La moelle allongée, la glande pinéale, le sac vasculaire, la glande pituitaire ont été
l'objet d'une étude attentive. Le dernier de ces organes m'a offert une composition analogue à celle
des glandes vasculaires sanguines; chez le Congre, il est formé, comme chez l'homme, de deux
moitiés possédant une structure différente. De plus, j'ai signalé plusieurs faisceaux nerveux qui
avaient échappé jusqu'alors à l'attention des anatomistes : l'un va de la tige pituitaire au pédoncule
cérébral (Brochet) ; un autre embrasse la base du cerveau comme une sangle et se recourbe en
haut vers la commissure antérieure du lobe optique (Brochet); un troisième descend de l'intérieur
du cervelet vers l'extrémité antérieure de la base du lobe optique (Perche, Trigle).
Touchant la détermination des lobes de l'encéphale, j'ai confirmé l'opinion qui consi-
dère les lobes optiques comme des tubercules quadrijumeaux, et les lobes antérieurs comme
des hémisphères. D'autre part, les petits renflements intérieurs du lobe optique (émi-
nence lobée) ne sont autre chose pour moi qu'un repli intérieur formé par un prolonge-
ment de la lame du cervelet, repli auquel paraissent s'ajouter, chez certaines espèces (Cyprins,
Scombres), d'autres éléments nerveux issus de la base du lobe optique. Quant aux lobes infé-
rieurs, l'étude de leur développement m'a démontré que ce ne sont évidemment ni des corps
striés ni des couches optiques, et qu'on ne saurait non plus voir en eux des tubercules mammil-
laires; jeles regarde avec Carus comme des renflements de la matière grise de l'infundibulum.
Dans les chapitres traitant de la moelle, les caractères extérieurs de cette partie du système
nerveux ont été observés chez un certain nombre de Poissons osseux (Labre, Gardon, Perche,
Baudroie, Nase, Gadus Pollachins, Lote, Cyprinus dobula, Trigle, etc., etc.) et chez les Raies et les
Squales. Cette étude, entreprise à un point de vue comparatif, concerne non seulement les différences
qui se manifestent entre les Poissons osseux et les cartilagineux, mais celles qui existent dans les
divers cartilagineux entre eux.
Des recherches sur la matière fondamentale granuleuse des centres nerveux ont pour objet de
déterminer si cette matière existe réellement comme substance indépendante et si elle n'est pas
réductible en globules nerveux pourvus de prolongements; le tissu des lobes antérieurs de l'Épi-
noche et de la Carpe est examiné dans ce but. Le cervelet est ensuite décrit dans sa structure
intime; ses corpuscules sont regardés comme des organites indépendants des fibres nerveuses ; les
uns et les autres constituent des éléments anatomiquement distincts. Suit une étude de la structure
intime de la moelle s'adressant successivement aux Poissons osseux, aux Raies, aux Squales et à
la Lamproie.
Dans la seconde partie du travail consacrée d'abord, ciiez les Poissons osseux, aux nerfs
du crâne et à ceux du tronc, les nerfs ciliaires ont été étudiés chez la Perche, la Sphyrène, l'Épi-
noche, la Carpe, le Cyprimis dobula, la Brème, le Nase, le Brochet et l'Anguille. Le glosso-
pharyngien, le trijumeau et le pneumogastrique le sont à leur tour dans différents types, ces deux
derniers notamment chez la Carpe, où leur mode d'origine, le trajet et la distribution de leurs
branches sont minutieusement poursuivis.
RÉSUMÉ. 163
La branche anastomoliquc dont il est ensuite qnestion, observée pour la première fois chez le
Gadiis Merlu ngus, est considérée comme l'huniologue du faisceau récurrent qui, chez les Cyprins,
s'étend du trijumeau vers le pneumogastrique et vers le premier nerf spinal. Touchant la dispo-
sition du nerf latéral, on redresse l'erreur de Cuvier et de Stannius, et à son tour, ce nerf est désigné
comme étant l'homologue de la branche moyenne ou intermédiaire des nerfs spinaux. A cette
étude sur le nerf latéral se trouvent jointes quelques indications sur ses origines et son
trajet chez diverses espèces (Perche, Chabot, Épinoche, Solo, Goujon, Squale, Trigle, Nase,
Anguille, Ammocète, etc.).
En poursuivant l'étude du rameau operculairc du i)ii('umogaslrique sur divers Cyprins,
il est reconnu, contrairement à l'assertion de Stannius et de Bïichner, que les fibres qui le
constituent proviennent, non pas d'une source iniique, mais de deux, quelquefois de trois sources
différentes, savoir : de la racine antérieure du pucninogastriijue, de la racine postérieure de ce
nerf et du trijumeau. Le faisceau qui émane du trijumeau peut, cIk'z le même Poisson, tantôt passer
au devant de la racine postérieure du pneumogastrique, tantôt traverser cette même racine. Ce der-
nier fait a offert un véritable intérêt au point de vue morphologique; joint à d'autres de même nature
que j'indique, l'instabilité du mode de groupement des fdjres dont l'ensemble constitue les troncs
nerveux se trouve établie, d'où il suit que, lorsqu'il s'agit des divisions d'un nerf, l'origine apparente
ou les connexions avec d'autres branches nerveuses sont des caractères de peu d'importance.
La partie concernant les nerfs spinaux a été développée dans un nombre assez considérable
de Poissons, et des indications multiples touchant l'origine, la disposition, la distribution et
les rapports de ces nerfs y sont consignées (Perche, Brochet, Ammocète, Nase, Lotte, Chabot,
Épinoche, Gardon, Carpe, Tanche, Trigles, etc.). Chez le Nase, le Chabot et divers Cyprins, an lieu
d'une seule branche moyenne pour chaque paire spinale, on en a constaté deux, l'une volumineuse
naissant de la racine ventrale, l'autre très grêle naissant de la racine postérieure. Les rapports
qu'affectent ces deux branches moyennes à leur terminaison méritent de fixer l'attention. Bien
qu'issues d'une même paire nerveuse, elles ne s'unissent pas entre elles; la formation d'un
nerf mixte a toujours lieu par le fiiit de l'union de la branche moyenne postérieure d'une paire
avec la branche moyenne antérieure de la paire suivante. C'est aussi, comme on le sait, aux
dépens de deux paires nerveuses différentes que se trouvent constituées les branches dorsales des
nerfs spinaux. Il y a donc dans les connexions signalées un fait d'analogie d'autant plus remar-
quable qu'il semblerait indiquer une sorte d'indifférence dans le mode d'association des branches
sensitives et motrices, cette association pouvant s'effectuer, tantôt entre les deux racines d'une
même paire nerveuse, tantôt entre les racines de deux paires voisines. Une intéressante disposition
des branches sensibles et motrices a encore été observée chez les Poissons osseux et décrite chez la
Perche.
Enfin, après une description du grand Sympatlii(ine, détaillée chez la Perche, succincte chez
l'Epinoche, des recherches expérimentales touchant les fonctions de l'encéphale ont été entreprises
sur ce dernier Poisson. Relativement aux mouvements de rotation autour de l'axe qui alternent
souvent avec les mouvements en manège, l'opinion que ces deux sortes de mouvements ne sont
pas de nature différente, mais que le promiei' n'est probablement que l'exagération du second porté
à son plus haut degré, a pu être émise.
IM SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
Les dernières pages du travail ont eu pour objet de démontrer par un ensemble de faits
que, si les caractères tirés de l'encéphale peuvent servir à établir quelques grandes divisions
dans la classe des Poissons, les mêmes caractères deviennent tout à fait insuffisants quand il
s'agit de partager ces grandes divisions en familles naturelles.
SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS
EXPLICATION DES PLANCHES
y
PLANCHE I
Squale Emissole {Sqiialus mustelus)
FiG. \. Cerveau. — t, tubercule olfactif. — II, hcmisiihêrcs du lobe optique écartés pour laisser voirie pédoncule
cérébral (7) et l'entrée du troisième ventricule (r). — 0, lolie iiplique. — c, cervelet. — c', saillie latérale de la
lame transverse du quatrième vtiilricule. — r, quatrième ventricule. — lu, pneumogastrirpie.
FiG. 2. — t, tubercule olfactif. — h, bémisphère. — h', h', ventricules latéraux communiquant avec le tubercule
olfactif. — c, cervelet ouvert. — b, bourrelet médian.
FiG. 3. — h', ventricules latéraux communiquant avec le troisième ventricule (r). — g, petit ponl métlullaire
correspondant avec la commissure grêle. — c, cervelet ouvert supérieurement. — b, bourrelet médian.
FiG. 4. — 0, lobe optique ouvert, —c, portion antérieure du cervelet ouverte supérieurement. — c', commissure du
quatrième ventricule. — r', lobe du trijumeau.
FiG. 5. — e, entrée de l'infundibulum. — 5, brandie du trijumeau naissant du lobe (r') du quatrième ventricule (t).
FiG. C. — 4, nerf patbélique. — f, faisceau vcniriculaire latéral présentant à sa surface de petites nodosités et allant
se jeter en avant dans le trijumeau.
FiG. 7. Cerveau vu de coté.^ t, tubercule olfactif. — //, hémisphères. — 0, lobe optique. — /, lobe inférieur. — c, cer-
velet. — c', commissure du quatrième ventricule. — r, quatrième ventricule. — i-', lobe du quatrième ventri-
cule. — ~, nerf optique. — ?>, nerf moteur oculaire commun. — i, nerf pathétique. — 0, nerf trijum?au. —
5', branche du trijumeau se portant au lobe du quatrième vcniricule. — S, nerf auditif. — '.1, nerf glosso-
pharjngien. — lo, pneumogastriiiue.
FiG. 8. Face inférieure du cerveau.— /;, hémisphères.— 2, nerf npliiiuc— 0, lobe optique.— i, lobe inférieur. —
s, sac vasculaire. — 5, nerf trijumeau. — 8, nerf auditif. — n, nerf glossopharyngien. — 10, pueuniu-
gastrique.
FiG. 9. Coupe longitudinale du cerveau. — //, hémisphères.— 0, lobe optique. — c, lame plissée du cervelet. —
c', commissure du quatrième ventricule. — /, lobe inférieur creux.
166 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
Ange de mer {Squalus squatina).
FiG. iO. Cerveau. — h, hémisphères. — v, troisième ventricule. — g, petit faisceau médullaire transversal corres-
pondant à la commissure grêle. — o, lobe optique. — c, cervelet. — c', commissure du quatrième ventricule.
FiG. 11. — h, hémisphères ouverts et montrant les deux ventricules latéraux communiquant en arrière avec le
troisième ventricule. — e, entrée de l'inlundibulum au fond du troisième ventricule.
Esturgeon commun (Acipenser Sturio).
FiG. 12. Cerveau. — h, hémisphères. — g, pédoncule cérébral. — r, entrée du quatrième ventricule. — o, lobe
optique. — c, cervelet.
FiG. 13. — c, cervelet ouvert. — o, lobe optique. — f, faisceau ventriculaire latéral.
FiG. li. ^ 1, nerf olfactif. — h, hémisphères. — g, pédoncule cérébral. — i, lobe inférieur.
FiG. 15, 16, 17, 18. Cerveau,
Lamproie fluviatile (Petromyzon flumatilis).
FiG. 19. Face supérieure du cerveau. — l, nerf olfactif. — h, h, lobes des hémisphères. — q, tubercules pédoncu-
laires. — p, glande pinéale. — g, pédoncule cérébral. — o, lobe optique. — o', ouverture supérieure du lobe
optique à travers laquelle on aperçoit une commissure transversale. — v, quatrième ventricule. — c, commis-
sure représentant le cervelet.
FiG. 20. Face inférieure du cerveau. — h, hémisphères. — -2, nerfs optiques. — i, lobe inférieur. — e, entrée de l'in-
fundibulum. — o, lobe optique. — m, face inférieure de la moelle allongée.
FiG. 21. Cerveau fendu sur la ligne médiane.— h, cavité des hémisphères. — q, tubercule pédonculaire. — p, glande
pinéale fendue en deux et présentant une petite cavité centrale. — e, entrée de l'infundibulum. — o, cavité
du lobe optique.
Lamproie marine {Petromyzon marinus).
Fie. 22. Cerveau vu en dessus. — h, hémisphères. — p, glande pinéale. — g, pédoncule cérébral. — o, lobe
optique. — o', ouverture supérieure du lobe optique. — v, entrée du quatrième ventricule.
J
PLANCHE II
Merlan commun (Gadus Merlangus).
FiG. 1. Cerveau vu en dessus. — t, tubercule olfactif. — i, nerf olfactif. — /*, hémisphères. — p, glande pinéale. —
0, lobe optique. — c, cervelet.
FiG. 2. — r, renflement semi-lunaire. — l, lame commissurale. — o, lobe optique.
FiG. 3. — e, éminence lobée. — y, lobes postérieurs. — y', commissures des lobes postérieurs. — v, entrée du
quatrième ventricule.
EXPLICATION DES PLANCHES. 167
FiG. 4. Face inférieure tlii cerveau. — l, nerf olfaclif. — /(, iiémisplières. — 2, nerf optique. — o, lobe optique. —
?", lobe inférieur. — /(', hypophyse. — r, sac vasculaire. — s, s, commissure de Haller. — 5, trijumeau. —
6, les deux racines de la sixième paire. — 8, 8, branches du nerf auditif. — 9, irlossopharyngien. — "',10, racines
du pneumogastrique. — f, filet anastomoti(iue allant du trijumeau à la branche antérieure du pneumo-
gastrique et s'anastomosant avec le nerf auditif. — a, labyrinthe membraneux, — k, canal demi-circulaire
externe.
FiG. 5. — 2, nerf optique. — h, hypophyse très congestionnée et dressée sur sa tige. — i, lobe inférieur. — s, sac
vasculaire. — 3, nerf de la troisième paire. — 5, trijumeau. — 0, racines de la sixième paire. — 8, 8, 8, nerf
acoustique. — 10, pneumogastrique. — f, fibres arciformes étendues sur la face inférieure du bulbe.
FiG. 0. — h, hypophyse très congestionnée et soulevée en avant; la portion postérieure de son pédicule a été rompue
de manière à laisser apercevoir un prolongement du globe pituitaire qui s'enfonce sous forme d'un petit
cône (h') à l'intérieur de l'infundibulum. — s, sac vasculaire. — 3, nerf moteur oculaire commun.
FiG. 7. — /, lobes inférieurs. — i', fente (jui sépare ces lobes. — t, trigonc pituitaire. — c, entrée de l'infundibulum.
— p' commissure de Haller.
FiG. 8. — 1, nerf olfactif. — h', hémisphères. — p, glande pinéale. — i, nerf pathétique. — r, filets du nerf pathé-
tique se ramifiant à l'intérieur de l'éminence lobée. — c, cervelet.
FiG. 9. Sac vasculaire ouvert et étalé pour montrer ses plis intérieurs.
FiG. 10. Éléments anatomiques du sac vasculaire. — Vésicules albumineuses.
FiG. 11. Cellules avec un noyau et des granulations à l'intérieur; noyaux et granulations libres.
FiG. 12. Éléments anatomiques de la glande pinéale. — Vésicules albumineuses.
FiG. 13. Cellules à noyaux; noyaux et granulations libres.
/
PLANCHE III
Merlan commun {Gadus Mcrlangus).
FiG. 1. Cerveau vu de profil. — l, nerf olfactif. — 2, nerf optique. — h, hémisphères. — o, lobe optique. — c, cer-
velet. — 5, trijumeau. — 8, 8, 8, branches du nerf acoustique. — f, rameau anastomotique allant du triju-
meau au pneumogastrique et s'anastomosant avec les branches du nerf acousti(iue. — 9, nerf glossopharyngien
offrant deux racines : l'une provenant du bulbe et l'autre de la première branche du pneumogastrique. —
10, pneumogastrique. — k, origine du nerf latéral.
FiG. 2. Coupe longitudinale du cerveau. — o, lobe (ipli(|ue. — c, éinineuce lobée. — c, cervelet.
FiG. 3. — 0, lobe optique. — e, éminence lobée. — /, lame commissurale. — c, cervelet. — y, surface de section
des lobes postérieurs. — i, lobe inférieur.
FiG. 4. Cerveau dont la voûte des lobes optiques a été incisée latéralement et rabattue en avant. — o, o, lobe optique.
— c, éminence lobée. — /', rcnllement semi-lunaire. — i, lame commissurale.
FiG. 5. — /(, hémisphères. — h', commissure des hémisphères. — r, troisième ventricule. — c, commissure grêle
reliant les deux tubercules pédonculaircs.
FlG. 0. — 0, lobe optique ouvert. — <;, éminence lobée. — c, cervelet. — i, nerf pathétique bifurqué à son origine.
— 5, 5, trijumeau. — 8, nerf acoustique. — 9, nerf glossopharyngien. — 10, 10, branches du pneumogastrique.
FiG. 7. Éléments de la glande pituitaire vus à un grossissement de 650 diamètres.
168 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
Lotte commune {Lota vulgaris).
FiG. 8. Coupe longitudinale du cerveau. — h, hémisphères. — o, lobe optique. — c, cervelet. — e, éminetite lobée.
FiG. 9. Coupe théorique destinée à expliquer la formation de l'éminence lobée. — o, lobe optique. — c, cer-
velel. — e, repli intérieur représentant l'éminence lobée. — p, ligne ponctuée montrant comment la paroi
du lobe optique s'amincit et cesse d'être en continuité avec la paroi supérieure de l'éminence lobée. —
(', i, lignes ponctuées montrant les différentes positions que peut occuper le pédoncule cérébelleux.
FiG. 10. — h, hémisphères. — o, lobe optique. — c, cervelet. — I, nerf olfactif. — 5, trijumeau. — l, légère saillie
située en arrière de la pointe du quatrième ventricule.
FiG. M. Le lobe optique a été ouvert pour montrer l'éminence lobée et les renflements semi-lunaires. — 5, première
branche du trijumeau allant se continuer avec le cordon latéral de la moelle. — 5', rameau de la branche pos-
térieure du trijumeau se continuant avec le faisceau ventriculaire latéral et se jetant en partie dans la com-
missure de la pointe du quatrième ventricule. — i>, émiuence lobée. -^ r, renflement semi-lunaire.
FiG. Iî2. — o, trijumeau. — s, nerf acoustique. — 10, branches du pneumogastrique.
F:g. 13. — 5, trijumeau.
J
PLANCHE IV
Barbeau commun {Barbm fluviiUilis).
FiG. 1. Face supérieure du cerveau. — I, nerf olfactif. — /;, hémisphères. — p, glande pinéale. — o, lobe optique. —
o', commissure de la voûte optique. — c, cervelet. — l, lobule médian. — x, lobe du pneumogastrique.
FiG. "1. — 1, nerf olfactif. — h, iiémisphères. — o, lobe optique. — c, cervelet. — 2, nerf optique. — 3, nerf oculo-
moteur commun. — «, lobe inférieur. — i, nerf pathétique. — 5, branche antérieure du trijumeau. — 5', branche
postérieure du trijumeau. — 8, nerf acoustique. — 10, branche antérieure du pneumogastrique. — 10', branche
postérieure du pneumogastrique. — x, lobe du pneumogastrique.
FiG. 3. — 5, branche antérieure du trijumeau. — 5', branche postérieure du trijumeau relevée. — 8, nerf acous-
tique. — 10, 10, pneumogastrique.
FiG. 4. — 5, branche antérieure du trijumeau dont la racine a été poursuivie jusqu'à l'extrémité du bulbe. — 8, nerf
acoustique. — T)', branche postérieure du trijumeau relevée.
FiG. 5. — e, zone périphérique de l'éminence lobée. — c', zone moyenne de l'éminence lobée. — l, lobe médian. —
- 1\ ventricule.
FiG. 6. — 5', branche postérieure du trijumeau. — l, lobe médian. — x, lobe du pneumogastrique.
FiG. 7. — 0, lobe optique. — f, f, faisceaux ventriculaires médians dont une portion a été réséquée pour apercevoir le
plan des fibres transversales sous-jacent. — t, faisceau de fibres transversales. — v, canal de la moelle dans
lequel s'enfonce le faisceau ventriculaire médian.
FiG. 8. — X, plan de fibres transversales s'étalant sur la face inférieure du lobule médian {l). — f, faisceau blanc
longitudinal situé au-dessous du plan de fibres transversales. — 5', branche postérieure du trijumeau coupée
en travers.
FiG. 9. Coupe verticale [du cerveau faite au niveau de l'éminence lobée. — i, lobe inférieur. — a, aqueduc de Sylvius.
/', section transversale du faisceau divergent du quatrième ventricule. — f, faisceaux blancs transverses. —
EXPLICATION DES PLANCHES. IGO
s, faisceaux de fibres blanches montant de la base du cerveau dans l'épaisseur de l'éminence lobée. — r, ren-
flement semi-lunaire. — o, paroi du lulji' optique. — e, portion périphérique de l'éminence lobée. — e', feuillet
externe de cette couche périphéricjue. — e", e'", e''', portion centrale de l'éniincnce lobée. — e", zone
moyenne. — e'", e'", zone latérale. — ii, noyau gris central appartenant à la zone moyenne.
FiG. 10. Face inférieure de la voûte optique et lame commissurale bifurciuée.
FiG. 11. — 0, lobes optiques. — c, cervelet. — x, lobe du pneumogastrique. — T.", nerf trijumeau.
■ Brème commu.ne {Abramis Brama).
FiG. 12. — 0, lobes optiques. — c, cervelet. — x, lobe du pneumogastrique. — 5, 5', branches du trijumeau. —
8, nerf acoustiiiue.
Loche des étangs {Cobitis fossilis).
FiG. 13. Cerveau. — h, hémisphères. — I, nerfs olfactifs. — t, tubercules olfactifs. — o, lobes oplif|ues. — o', com-
missure de la voûte optique. — c, cervelet. — /, lobe moyen. — x, lobe du pneumogastrique.
FiG. 14. Cerveau ouvert. — /(, hémisphères. — t, nerfs olfactifs. — e, zone périphéri(]ue de l'éminence lobée. — f',2on(i
moyenne. — /, lobe médian. — r, ventricule.
PLANCHE V
Cypri.n doré (Cuprinus auratus).
FiG. 1. Cerveau. — l, nerf olfactif. — t, tubercule olfactif. — /;, hémisphères. — p, glande pinéale. — o, lobeoptique.
— f, commissure de la voûte optique. — c, cervelet. — /, lobule médian du bulbe. — x, lobe du pneumogas-
trique. — t', entrée du quatrième ventricule.
Carpe commune {Cyprinus Carpio).
FiG. 2. Cerveau. — 1, nerf olfactif. — t, tubercule olfactif. — /;, hémisphères. — p, glande pinéale. — o, lobe
optique. — e, commissure delà voûte optique. — e', éminence lobée. — ?, trou borgne. — c, cervelet. —
l, lobule médian. — i', entrée du quatrième ventricule. — x, lobe du pneumogastri(iue.
FiG. 3. Origine du nerf latéral. — i, nerfs olfactifs. — h, hémisphères. — o, lobes optiques. — c, cervelet. —
l, lobe médian. — 5, branche antérieure du pneumogastrique. — 5", origine du nerf latéral. — 8, nerf
acoustique.
FiG. 4. — 5, trijumeau.
Ablette commune (Alburnus lucidus).
FiG. 5. — 1, nerf olfactif. — h, héiuisiihères. — o, lobe optique. — c, cervelet. — /, lobule médian du bulbe. —
V, entrée du quatrième ventricule. — y, bulbe.
Gardon commun {Leuciscus rutilus).
FiG. 0. Cerveau dont la voûte des lobes optiques a été incisée de Lliai[iie côté et rabattue en avant. — /(, hémi-
sphères. — 0, lobe optique. — c, couche périphérique de l'éminence lobée. — e', zone latérale de la
170 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
portion centrale de l'éminence lobée. — e", zone moyenne de la même partie. — t, trou borgne. — v" , lame
commissurale. — v', tubercules de la lame commissurale. — a, aqueduc antérieur. — c, cervelet. — l, lobe
médian. — i\ entrée du quatrième ventricule.
FiG. 7. Éminence lobée et cervelet. — e, e, zone externe et zone interne de la couche périphérique. — e', e', zones
latérales du noyau central de l'éminence lobée; elles se continuent en arrière avec un faisceau blanc consi-
dérable qui s'enfonce dans l'épaisseur du cervelet. — e", zone moyenne du noyau central de l'éminence
lobée. — f, trou borgne (foramen cœcum). — c, cervelet.
Chondrostome nase (Chondrostoma nasus).
FiG. 8. Nerfs spinaux.
FiG. 9. Nerfs spinaux. — vi, moelle. — a, branche postérieure. — b, branche antérieure. — c, branche ventrale.
— d, branche intermédiaire.
Fjq. 10. — ■ m, moelle. — a, branche postérieure. — c, branche ventrale. — d, branche intermédiaire.
FiG. 11. — m, moelle. — a, branche postérieure. — c, branche ventrale. — d, branche intermédiaire. — b, branche
antérieure.
Goujon de rivière {Gobio fluviatilis).
FiG. 12. Nerf latéral.
PLANCHE VI
Congre commun (Conger vulgaris).
FiG. 1. Face supérieure du cerveau. — t, renflement olfactif. — t', commissure des renflements olfactifs. —
/*, hémisphères. — p, glande pinéale. — o, lobe optique. — c, lobe moyen du cervelet. — c', lobe latéral du
cervelet. — y, lobes postérieurs. — v, entrée du quatrième ventricule. — m, moelle. — 5, 5, trijumeau. —
8, nerf audilif. — 9, glosso-pharyngien. — 10, pneumogastrique.
FiG. 2. Face inférieure du cerveau. — t, tubercule olfactif. — /*', hémisphères. — o, lobe optique. — i, lobe
inférieur. — h, h, les deux lobes de l'hypophyse. — s, sac vasculaire. — 2, nerf optique. — 5, 5, nerf
trijumeau. — 6, nerf moteur oculaire externe. — 8, 8, nerf auditif. — lO, 10, les deux racines du pneumo-
gastrique.— b, bulbe.
FiG. 3. Cerveau vu en dessus. — t, renflement olfactif. — t', commissure des rennements olfactifs. —
h, h, hémisphères écartés l'un de l'autre pour montrer la commissure interlobulaire (/i'). — G, G', faisceaux
d'origine du renflement olfactif situés dans l'intérieur de l'hémisphère correspondant. — g, pédoncule
cérébral. — q, tubercule pédonculaire relié avec celui du côté opposé par la commissure grêle et émettant
en avant le lilet pédonculaire (q'). — o, lobe optique. — a, aqueduc extérieur. — r, renflement semi-lunaire.
e, éminence lobée. — c, cervelet. — c", cavité du cervelet communiquant avec le quatrième ventricule. —
y, lobe postérieur. — m, moelle étalée. — f, faisceau venlriculaire médian se prolongeant à l'intérieur du
canal de la moelle.
FiG. 4. — 0, lobe optique. — e, éminence lobée dont la paroi supérieure a été enlevée pour montrer sa cavité. —
n, orifice communiquant avec le quatrième ventricule et donnant passage à des vaisseaux.
FiG. 5. — 0, lobe optique. — 2, nerf optique. — i, lobe inférieur ouvert. — j, cavité des lobes inférieurs parcourue
par des faisceaux. — d, orifice faisant communiquer la cavité des lobes inférieurs avec l'infundibulum. —
s, orifice vasculaire
EXPLICATION DES PLANCHES. 171
l'n;. (■). — 2, iicrl" optique. — i, lobe inférieur. — ^ Irigone pituilaire. — u, entrée de rinfundibuluin. — s, orifice
vasculaire. — o, lobe optique.
FiG. 7. Cerveau vu de profil.— t, tubercule olfactif. — //, Iiéniisplières. — /), glande pinéale. — o, lobe optique.
— <■, cervolel. — /, lobe inférieur. — /;', liyi)op!iyse. — 2, nerf optique. — i, nerf pathétique. — •), branche
antérieure du trijumeau. — ô', branche postérieure du trijumeau. — .'>", faisceau intermédiaire correspondant
au faisceau grêle supérieur du Brochet. — 8, 8, nerf acoustique. — o, nerf glosso-pharyngien. — lO, pneu-
mogastrique.
Fk;. 8. — c, cervelet. — e, éminence lobée. — k, faisceau descendant du cervelet. — 8, 8, 8, nerf acoustique. —
.% branche antérieure du trijumeau. — 5', branche postérieure du trijumeau. — 5", faisceau intermédiaire
correspondant au faisceau yréh' supérieur du Ifrocliel.
FiG. '.). — ■ .V, faisceau transverse du cervelet.
FiG. 10. — c, cervelet. — c", cavité du cervelet. — /■.-, faisceau descendant du cervelet. — k', commissure du cervelet.
FiG. II. — ij, pédoncule cérébral. — r, troisième ventricule. — o, lobe optique. — b, moelle allongée fendue en
arriére et étalée pour laisser apercevoir l'intérieur du quatrième ventricule. — f, f, faisceaux venlriculaires
médians. — f',f', faisceaux venlriculaires latéraux. — h, branche antérieure du trijumeau. — ô', branche
postérieure du trijumeau. — 5", branche intermédiaire du trijumeau correspondant au faisceau grêle
supérieur ilu Brochet.
FiG. 12. — 5, 5, branche antérieure du trijumeau. — 5", branche intermédiaire du trijumeau; elle a été coupée du
coté droit. — 10, 10', racines antérieure et postérieure du pneumogastrique. — /, faisceau ventriculaire
médian. — 8, nerf acousli([ue.
Anguille commune {Anguilla iiiigaris).
FiG. 13. Cerveau — 1, nerf olfactif. — t, tubercule olfactif. — /;, hémisphères. — o, lobe optique. — c, cervelet.
— V, entrée du quatrième ventricule. — b, bulbe.
FiG. 14. Le même dont le lobe opti(|ue a été ouvert. — /(, hémisphères. — q, tubercule pédonculaire. — o, lobe
optique. — e, éminence lobée.
FiG. 15. Cerveau d'une très jeune Anguille ayant 0 centimètres de longueur. — t, tubercule olfactif. —
/(, hémisphères. — q, tubercule pédonculaire. — o, lobe opti(jue. — c, cervelet.
FiG. ItJ. Le même. — t, tubercule oKaclif. — /(, hémisphères. — q, tubercule pédonculaire. — c, éminence lobée.
— c, cervelet.
PLANCHE VU
BnociiET COMMUN {Esox lucius).
Fi(i. 1. Cerveau vu par sa face supérieure. — l, nerf olfactif. — /, tubercule olfactif. — /t, hémisphères. — 7', tubercules
pédonculaires. — 0, lobe optique. — c, cervelet. — r, ouverture du quatrième ventricule. — 11, pyramide
postérieure. — m, moell(^ — m' , sillon médian postérieur.
FiG. '2. Cerveau vu de côté. — l, nerf olfactif. — t, tubercule olfaclil. — //, hémisphères. — 0,0, lobes optiques. —
c, cervelet coupé en travers à sa base. — m, moelle. — 2, nerf optique. — 5, racine antérieure du triju-
172 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
meau. — 5', racine postérieure du trijumeau. — 5", filet grêle supérieur du trijumeau. — 8,8, branches du
nerf acoustique. — 9, nerf glosso-pharyngien. — 10, 10, racine antérieure et racine postérieure du pneumo-
gastrique.
FiG. 3. Face supérieure de la moelle allongée. — o, lobe optique. — c, cervelet coupé à sa base. — y, lobe postérieur.
— f, faisceau ventriculaire médian vu au fond du quatrième ventricule. — f, renflement faisant suite au
faisceau ventriculaire latéral.
FiG. 4. — c, cervelet coupé à sa base. — 5, racine antérieure du trijumeau. — 5', racine postérieure du trijumeau.
— 5", filet grêle supérieur se continuant avec le faisceau ventriculaire latéral (f). — 5'", filetgrêle se continuant
avec le faisceau ventriculaire médian (b). — 8, 8, branches du nerf acoustique. — 9, nerf glosso-pharyngien.
— 10, nerf pneumogastrique.
Fie. 5. — 5, racine antérieure du trijumeau. — 5', 5', racine postérieure du trijumeau partagée en deux faisceaux. —
5", filet grêle supérieur se continuant avec le faisceau ventriculaire latéral. — 5'", filet grêle inférieur se
continuant avec le faisceau ventriculaire médian. — 8, nerf acoustique. — 9, nerf glosso-pharyngien. — o', une
racine du glosso-pharyngien allant se jeter dans le faisceau ventriculaire latéral et présentant un petit renflement
médullaire au niveau de sa jonction avec ce faisceau. — 10, nerf pneumogastrique ; la racine postérieure de ce
nerf présente plusieurs faisceaux d'origine dont les antérieurs se jettent dans le faisceau latéral et les
postérieurs dans la pyramide postérieure.
FiG. 0. — 0, lobe optique. — o', couche interne du lobe optique formée par la continuation des fibres radiées qui
naissent du renflement semi-lunaire. — e, éminence lobée.
FiG. 7. — 0, lobe optique. — o', couche fibreuse interne du lobe optique. — /, lame commissurale.
FiG. 8. — 0, lobe optique. — c, cervelet. — k, faisceau descendant du cervelet. — 5, branche antérieure du trijumeau.
— 5', branche postérieure du trijumeau. — 8, nerf acoustique. — 9, nerf glosso-pharyngien. — 10, nerf
pneumogastrique. — x, faisceau blanc naissant au-dessus de la branche antérieure du pneumogastrique et
allant s'entre-croiser dans l'épaisseur du cervelet avec un faisceau semblable venu du côté opposé.
FiG. 9. — t, tubercule olfactif. — /;, hémisphères. — g, tubercule pédonculaire et commissure grêle. — n, commis-
sure antérieure. — e, éminence lobée. — x, faisceau transverse du cervelet. — A', faisceau descendant du
cervelet. — lo, nerf pneumogastrique.
FiG. 10. Éminence lobée. — e, e, feuillet externe séparé à droite et en arrière du feuillet interne (e').
FiG. il. Eminence lobée dont le feuillet externe est séparé entièrement à droite du feuillet interne.
FiG. 12. Cavité intérieure de i'éminence lobée parcourue par de fines i-amilications vasculaires.
FiG. 13. Face inférieure du cerveau. — 2, nerf optique. — p, faisceau antérieur de la commissure de Haller. —
p', faisceau postérieur de la commissure de Haller. — p", commissure du trigone pituilaire. — f, faisceau
pituitaire. — i, débris des lobes inférieurs qui ont été excisés. — 3, nerf oculo-moteur commun. — o, commis-
sure des pyramides.
FiG. 14. Face inférieure du cerveau. — ■ 3, nerf moteur oculaire commun s'enfonçant dans la base du cciveau.
FiG. 15. Moelle allongée vue par sa face inférieure et fendue sur la ligne médiane de manière à laisser apercevoir la
face inférieure de I'éminence lobée. — e, feuillet externe de I'éminence lobée. — e', feuillet interne. —
0, commissure inférieure de I'éminence lobée. — 3, nerf moleur oculaire commun.
FiG. 10. — i, nerf pathétique allant former à son origine le faisceau antérieur (o) de la commissure inférieure de
I'éminence lobée. — o', faisceau postérieur de la même éminence.
EXPLICATION DES PLANCHES 173
PLANCHE VIII
Haiœxg commun (Cliipea Ilarengus).
FiG. 1 . Cerveau. — i , nerf olfactif. — /, tubercule olfactif. — /(, iK'niisplières. — o, lobe optique. — /, lame commis-
surale. — c, cervelet. — y, lobes postérieurs. — r, entrée du quatrième ventricule.
FiG. i2. — 1, nerf olfactif. — t, tubercule olfactif. — h, bémisphères. — 2, section des nerfs optiques formant une
lame plissce. — /, i, segments antérieur et postérieur des lobes inférieurs.
FiG. 3. — -, nerf optique déplissé. — o, o, lobe optique. — e, e, laisceaux de la commissure antérieure des
pyramides.
FiG. 4. Face latérale du cerveau. — o, sillon latéral du lobe optique. — 2, nerf optique. — c, cervelet, — /, (, lobes
inférieurs. — h, liypoglosse. — 3, nerf moteur oculaire commun. — t, pathétique. — 5, trijumeau. — 8, nerf
acuusliiiue. — 10, iicrf pneumogastrique.
FiG. 5. — i, i, i, segments antérieur et postérieur des lobes inférieurs. — 3, nerf de la troisième paire. — h, hypophyse.
— h', tige de l'hypophyse.
Saumon commun (Salmo salar).
FiG. 6. Cerveau. — 1, nerf olfactif. — /, tubercule olfactif. — //, hémisphères. — /), glande pinéale. — o, lobe optique.
— c, cervelet.
FiG. 7. Lobe ouvert. — c, e, tuliercules antérieur et postérieur de l'éminence lobée. — r, renflement semi-lunaire.
FiG. 8. — c, cervelet coupé transversalement à sa base. — y, lobes postérieurs. — c, (lualriùme ventricule. —
d', commissure du quatrième ventricule. — 1, nerf olfactif. — t, tubercule olfactif. — h, hémisphères. —
p, glande pinéale.
Développement du cerveau du Saumon.
FiG. 9. Lobes inférieurs développés avant l'apparition du cervelet. A cette époque, ces lobes ne paraissent être autre
chose qu'un prolongement de l'infuiulilmlum.
FiG. 10. Première vésicule cérébrale bordée par quatre petits noyaux de substance nerveuse disposés en losange ; les
deux noyaux antérieurs constituent les hémisphères et les deux noyaux postérieurs les tubercules pédonculaires.
FiG. 11. Lobes inférieurs vus par leur face inférieure. Ces lobes constituent primitivement une masse unique à
l'extrémité de laquelle adhère l'hypophyse. Les mêmes se voient aussi dans les figures 14 et 17.
FiG. 1:2 et lô. Phases où le volume des hémisphères l'emporte de plus en plus sur le volume des tubercules
pédonculaires.
FiG. 0, 11, 13 et 14. Courbure qui s'établit au nivi\ui de la portion antérieure de la moelle allongée.
FiG. 12, 13, 15 et 10 représentant diftérentes phases du développement du cervelet.
FiG. 18. Cerveau d'un embryon de Saumon.
Maquereau vulgaire {Scomber scombrus).
FiG. 19. Éminence lobée d'un adulte.
Fio. 20. Éminence lobée d'un jeune sujet.
174 SYSTEME NERVEUX DES POISSONS.
Rouget barbet (Mullus barbatus).
FiG. 21. Éminenee lobée.
FiG. 2:2. Éminenee lobée ouverte ;i sa partie moyenne.
Crénilabre de Delon (Crenilabrus Belonii).
FiG. 23. Éminenee lobée.
Orphie vulgaire (Belone vulgaris).
FiG. 24. Éminenee lobée d'nn jeune individu.
PLANCHE IX
Trigle commun {Trigla pini).
FiG. \. — o', radiation intérieure du lobe optique. — r, renflement semi-lunaire coupé en travers. — p, eoniniissure
du sillon médian. — ô, nerf trijumeau présentant un renflement ganglionnaire. — •''>', rameau de la branche
antérieure du trijumeau constituant le nerf ciliaire et présentant sur son trajet un renflement ganglionnaire.
— 8, nerf acoustique. — 9, nerf glosso-pharyngien. — 10, pneumogastrique présentant un renflement gan-
glionnaire volumineux.
FiG. 2. Cerveau. — 1, nerf olfactif. — (, tubercule olfactif postérieur. — V, tubercule olfactif antérieur. — h, hémi-
sphères. — 0, lobe optique. — c, cervelet. — m, m, renflements de la moelle.
FiG. 3. Cerveau dont le lobe optique a été ouvert. — o, lobe optique. — r, renflement semi-lunaire. — o', radiations
intérieures du lobe optique. — e, éminenee lobée. — /, lame commissurale.
Perche de rivièke {Perça fluviatilis).
FiG. 4. Cerveau, —t, tubercule olfactif. — //, hémisphères.— o, lobe optique. — e, éminenee lobée. — c, cervelet. —
k, faisceau descendant du cervelet.
FiG. 5. — 1, nerf optique. — f, tubercule olfactif. — /i, hémisphères. — o, lobe optique.— ;■, renflement semi-
lunaire. — e, feuillet extérieur de l'éminence lobée. — e', feuillet intérieur de la même éminenee. — c, cer-
velet. — r, entrée du quatrième ventricule.
FiG. 0. Nerfs spinaux.
FiG. 7. Face antérieure de la moelle montrant l'origine des racines motrices. Ces trois paires sont prises à peu prés
vers le milieu de la hauteur de la moelle.
FiG. 8. Face supérieure au même point.
Gremille commune {Acerina cernua).
FiG. 9. Éminenee lobée. — c, feuillet extérieur écarté et repoussé en dehors. — c', feuillet intérieur.
EXPLICATION DES PLANCHES. 11")
Rouget surmulet {MuHus surmuletus).
FiG. 10. Cerveau. — l, ncrl' olfactir. — t, tubercule olfactif. — /(, hémisphères.— />, glande pinéale. — o, lobe optique.
— c, cervelet. — y, lobes postérieurs.
FiG. II. — //, lobes postérieurs.
Maquereau vulgaiue {Scomber scombnis).
FiG. 12. Cerveau. — l, nerf olfactif. — t', tubercule olfactif antérieur. — t, tubercule olfactif postérieur. — ft, hémi-
sphères. — 0, lobe optique. — c, lobe moyen du cervelet. — c', c', lobes latéraux du cervelet. — c, entrée du
quatrième ventricule.
FiG. 13. Le même dont le lobe (q)li(iue a été ouvert pour montrer l'éminence lobée e.
Gade mustèle {Gadus Mustela).
FiG. 14. Cerveau. — /«, hémisphères. — o, lobe optique. — c, cervelet. — r, petite saillie située en arrière de la pointe
du (juatrième ventricule. — 5, nerf trijumeau.
Silure [Silurus glanis).
FiG. 15. Cerveau d'un jeune individu ayant 8 centimètres de longueur (grossissement 3 diamètres). — /*, hémisphères.
— t, tubercules olfactifs. — o, lobes optiques. — c, cervelet. — m, moelle.
FiG. 10. Cerveau d'un jeune Silure montrant la naissance d'une branche du trijumeau du lobe iin'iliaii.
FiG. 17. Cerveau tl'un jeune Silure montrant la disposition de l'éminence lobée.
^PLANCHE X
Barbeau commun (Barbus fluviatilis).
FiG. 1. Coupe transversale du cervelet faite à sa base. — z, zone cérébelleuse exlenie. — -', zone cérébelleuse
moyenne. — z", zone cérébelleuse interne.
FiG. 2. Petites cellules multipolaires de la zone cérébelleuse externe du cervelet. Ou voit trois de ces cellules
anastomosées. (Grossissement 1300 diamètres.)
FiG. 3. Grandes cellules nmltipolaires de la zone cérébelleuse moyenne. Ces cellules renferment un gros noyau.
Granulations très distinctes à l'intérieur. (Grossissement WO diamètres.)
FiG. -i. Petites cellules multipolaires de la couche extérieure vues à un grossissement de 400 diamètres.
FiG. .">. Noyau gris central très grossi appartenant à la zone moyenne de l'éminence lobée. On voit disséminées à
l'intérieur un certain nombre de grandes cellules multipolaires; ces cellules sont plus abondantes sur les
limites de la zone moyenne et des zones latérales.
FiG. 0. Grandes cellules unipolaires et multipolaires extraites de la zone moyenne de l'éminence lobée.
176 SYSTÈME NERVEUX DES POISSONS.
FiG. 7. Faisceaux blancs passant de la base des renflements semi-lunaires (/■) dans la paroi (o) du lobe optique.
FiG. 8. Position moyenne de la base du cerveau prise au-dessous de l'aqueduc de Sylvius. Celte partie renferme
nombre de grandes cellules multipolaires.
FiG. 9. Coupe verticale et antéro-postérieure du lobe cérébral montrant l'irradiation du pédoncule cérébral dans
l'intérieur de ce lobe. Le tissu du lobe est formé d'une matière fondamentale granuleuse au sein de laquelle on
aperçoit de nombreuses cellules dont les dimensions sont agrandies.
Brochet commun {Esox lucius).
FiG. 10, 10'. Cellules de la zone de cellules du cervelet.
TAliLi: DIvS MATIKIIKS
A VER TlSSEME\r I
INTRODrCTIOW — inSTORIQUE i
DESCRIPTION r.ÉNÉRALE DU CERVEAU 19
DESCRIPTION DES DIFFÉRENTES PARTIES DU CERVEAU 52
De i,a moellk am.h.ncjée 52
Dl' CERVELET 05
Des lobes optiques f,0
De l'émi.nence loiîée 73
Des i'Ldoncules cÉRÉenAUX, troisième ventricule, tubercules pédonculaires et commissure créle. T'.t
De la glande pinéale 70
Des lobes cérébraux 81
Des tubercules olfactifs H'.i
Des lobes inférieurs 8i
D'un petit centre nerveux qui se trouve en rapport avec le faisceau postérieur de la
commissure de Daller chez l'Epinoche 8»>
De l'hypophyse {glande pituitaire, organe pituitaire, corps piluitaire) : 88
Du sac vasculaire 'JO
De la détermination des parties qui composent l'encéphale 01
DE l..\ MOELLE DES POISSONS OSSEUX 08
Des ivipiioris ^ui'iiriMux di' l,i siilistiiiKe blanche, de la substance grise et du caRal central 100
DE LA MOELLE DES l'.AIES ET DES Si.UlALES 101
De la moelle du Pi'tromyzoïi 102
HECHEItCllES RELATIVES A LA STRUCTURE INTIME DES CENTRES NERVEUX CHEZ LES POISSONS OSSEUX. . . . 103
Tissu lies lobes aiiléiieurs de l'Epinoche étudié dans l'eau ordinaii'c ou distillée 103
lî i|)|ioi't di's globules naiii,'liomiaires entre eux 108
Rapport des globules gauylioiinaii'es avec les libres nerveuses 100
Structure intime du lore optique du Rrochet " 110
OBSEIIVATIONS SUIl LA STKIICTIIRE INTIME DU CEUVELET DES l'OISSONS OSSEUX 1 12
Canal et cavité centrale du cervelet du Brochet 115
DE LA STIU:(: Il IIK IMIMK DK LA MOELLE CHEZ LES POISSONS OSSEUX 115
De la substance blanche 115
De la substance grise 116
Du canal central 119
23
178 TABLE DES MATIERES.
DE LA STRUCTURE LNTIME UE LA MOELLE CHEZ LES RAIES ET LES SQUALES 120
De la moelle de la Lamproie 122
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'AXE NERVEUX CÉRÉBRO-SPINAI 123
DES NERFS CRANIENS DES POISSONS OSSEUX 123
Des nerfs ciliaires 123
Du TRIJUMEAU 125
Craiulie descendante postérieure du trijumeau 125
Branche maxillaire inférieure 127
Branche maxillaire supérieure 127
Branche ophtalmique 127
Sur une branche anastomotique des nerfs trijumeau et pneumogastrique chez le Merlan 129
du glossopharyngien 131
du pneumogastrique 131
DES NERFS DU TRONC CHEZ LES POISSONS OSSEUX 134
Considérations sur le tronc latéral du pneumogastrique 134
Du nerf latéral chez divers types 137
Observation sur les origines de la branche operculaire du nerf latéral du pneumogastrique. 138
Des nerfs spinaux 139
Premiers nerfs spinaux des Trigles 147
Particularités des nerfs spinaux observées dans quelques types 149
DU GRAND SYMPATHIQUE 151
DES FONCTIONS DE L'ENCÉPHALE 153
Fonctions des lobes cérébraux 453
Fonctions des lobes oplicpies 153
Fonctions de la moelle allongée 1 55
Fonctions du cervelet I55
DE L'ENCÉPHALE CONSIDÉRÉ DANS SES RAPPORTS AVEC LA CLASSIFICATION 157
RÉSUMÉ 100
EXPLICATION DES PLANCHES 165
FIN DE l\ TABLE DES MATIERES
Imprimeries réunies, A. rue Mignon, 2, Paris,
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