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Full text of "Recherches sur les bdellodes ou hirudinées et les trématodes marins"

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RECHERCHES 


SUR LES 


BDELLODES OÙ HIRUDINÉES 


TRÉMATODES MARINS. 


RECHERCHES 


SUR LES 


BDELLODES OÙ. HIRUDINÉES 


ET LES 


TRÉMATODES MARINS. 


PAR 
P.-J. VAN BENEDEN, 
rt 
MEMBRE DE L'ACADÉMIE ROYALE, OFFICIER DE L'ORDRE DE LÉOPOLD, ETC 
ET PAR 


C.-E. HESSE, 


OFFICIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, NATURALISTE À BREST (FINISTERE), 


ÉT MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES. 


(Mémoire présenté à l'Acudémie royale de Belgique, le 8 novembre 1862.) 


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BRUXELLES, 


M. HAYEZ, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE ROYALE. 


1863. 


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INTRODUCTION. 


Au printemps de 1860, l’un de nous, M. Van Beneden, visitait en com- 
pagnie de son ami M. Eschricht, professeur à Copenhague, les côtes de 
Normandie et de Bretagne. L'un et lautre avaient pour mission d'aller 
étudier la formation artificielle des nouveaux bancs d'huitres que M. Coste 
venait de créer dans ces parages. Arrivés à Brest, leur premiére visite fut 
pour M. Hesse, qui venait de faire une découverte d’un haut intérêt con- 
cernant la transformation de quelques crustacés singuliers, et qui, depuis 
plusieurs années, s'était occupé avec ardeur de la culture des huîtres dans 
la rade de Brest. 

À peine furent-ils introduits que M. Hesse étala sous leurs yeux un riche 
album dessiné de sa main, aussi varié par la richesse de formes extraordi- 
naires que plein de remarquables nouveautés scientifiques. Les crustacés les 
plus singuliers et les plus nouveaux y figuraient en abondance à côté des 
vers parasites les plus curieux, et la plupart des espèces qui y sont repré- 
sentées étaient aussi remarquables par leurs caractères extérieurs que par 
les particularités dé leur structure. La rade de Brest montrait en un coup 
d'œil, dans ces pages manuscrites, toute la richesse de sa faune actuelle. 

Depuis de nombreuses années, M. Hesse avait dessiné avec soin tous les 


crustacés et les vers parasites extérieurs que les poissons des côtes de Bretagne 


( INTRODUCTION. 


nourrissent, et rien n’avait été négligé pour faire ressortir les caractères im- 
portants de ces bizarres organismes. Les Aistriobdelles, que M. Van Beneden 
venait de faire connaitre peu de temps auparavant, y figuraient déjà au milieu 
de plusieurs autres genres non moins intéressants; el il était à craindre que 
ces nouveaütés helminthologiques ne restassent encore de longues années 
enfermées dans les cartons du savant commissaire maritime. 

La proposition de faire un travail en commun par MM. Van Beneden et. 
Hesse fut bientôt faite et acceptée des deux côtés. IT fut convenu que M. Hesse 
fournirait les dessins et les descriptions et que M. Van Beneden, de son côté, 
coordonnerait les matériaux, qu'il donnerait un nom aux objets nouveaux et 
qu'il leur assignerait à chacun, selon ses affinités, une place dans le cadre 
helminthologique. 

Voilà l’origine de ce travail. 

Le lecteur fera donc facilement la part de ce qui appartient à chaque 
auteur. 

Aux genres nouveaux découverts par M. Hesse et aux nombreuses espèces 
qui figurent ici pour la première fois, M. Van Beneden ajoute le résultat 
de quelques observations qu'il a eu l’occasion de faire, il y a quelques an- 
nées déjà, sur un certain nombre de vers du littoral de Belgique. Comme 
ces observations portent sur des espèces d’un intérêt véritable que M. Hesse 
n'a pas eu l’occasion d'étudier, ces notes isolées trouvent parfaitement leur 
place iei. 

Les vers qui sont décrits dans ce travail proviennent donc tous, à quel- 
ques rares exceptions près, de la côte de Bretagne. 

Peu de naturalistes se sont trouvés dans une situation plus avantageuse 
que M. Hesse. Habitant Brest dans toutes les saisons le l'année, il à pu 
mettre à profit ses moments de loisir et visiter à l’état frais, et souvent 
vivant, les nombreux et beaux poissons que le marché de Brest fournit. 


Tous ceux qui se sont occupés de ces organismes s’expliqueront parfaite- 


+ 


INTRODUCTION. 5 


ment comment certains genres ou cerlaines, espèces laissent encore quelques 
lacunes : on ne se procure pas ces parasites quand on veut, et lorsque le 
hasard les fait découvrir, le moment n’est pas toujours propice aux délicates 
recherches. 

La proximité du littoral m'a permis, dit M. Hesse, de donner aux indi- 
vidus que j'ai représentés dans mes dessins, non-seulement la couleur exacte, 
mais encore la forme, l'attitude qu'ils ont lorsqu'ils sont vivants, choses qui 
manquent à peu près complétement dans plusieurs ouvrages d'ailleurs très- 
recommandables; et j'ai pu recueillir, ajoute-t-il, sur les mœurs et sur les 
habitudes de ces singuliers êtres, des observations qui, je le crois, sont 
entiérement nouvelles pour la science. 

En jetant les yeux sur cet atlas, dont nous avons supprimé presque la 
moitié des planches, on jugera de l’ardeur que M. Hesse à déployée pendant 
des années pour faire ce travail. 

Les découvertes qui sont consignées ici concernent exelusivement la classe 
des vers et sont faites surtout dans le groupe si remarquable et encore si peu 
compris des hirudinées et des trématodes. Quelques-unes de ces nouvelles 
formes comblent de véritables lacunes, d’autres complètent nos connais- 
sances sur leur structure anatomique , et de toutes ces observations il résulte 
clairement que les hérudinées ne sont, comme nous l'avons dit depuis long- 
temps, que des trématodes supérieurs. La séparation de ces deux groupes 
de vers offre même des difficultés réelles pour un zoologiste systématique. 
Les sangsues passent si naturellement aux tristomiens et aux polycotyles, 
que l’on a de la peine à saisir les caractères fondamentaux qui les séparent 
les uns des autres. 

Il est assez curieux de voir que les zoologistes, qui songeaient le moins à 
ces affinités, avaient depuis longtemps, sans le savoir, opéré des rappro- 
chements, qui ne cadraient aucunement avec leurs propres principes. De 


véritables trématodes ont été placés, par Diesing, parmi ses bdellaires , et la 


6 INTRODUCTION. 


quatrième section de Moquin-Tandon, désignée sous le nom d'hirudinées 
planériennes (dans la Monographie des sangsues), ne comprend même qu'un 
seul genre qui soit à sa place : c’est le genre Malacobdella. Et encore, ces 
malacobdelles se modifient-ils si complétement dans la plupart de leurs appa- 
reils, que les caractères distinctifs du groupe disparaissent presque complé- 
tement. 

Les travaux de ces dernières années ont nécessité un remaniement complet 
de ces vers, et les zoologistes les plus autorisés ne nous semblent pas avoir 
été heureux dans leurs appréciations. 

Les travaux de Diesing nous suggèrent plus d’une observation au sujet 
de la répartition des genres et des familles. À notre avis, ce savant hel- 
minthologiste de Vienne a été trop systématique. Il n'a pas assez tenu 
compte des affinités véritables, révélées par la structure et par le déve- 
loppement. Ainsi les Calicotyles, malgré la supériorité de leur organisation, 
sont placés, par leur ventouse unique, dans les Honocotyleae avec les simples 
disiomes et les amphistomes; dans les Polycotyleae mêmes, les genres sont 
loin d'être rapprochés dans l'ordre de leurs affinités. Il n’est guère possible 
d'obtenir une répartition conforme aux principes de la méthode naturelle, 
si l’on attache trop d'importance à certains caractères extérieurs, comme 
ceux tirés, par exemple, de la présence d’une, de trois ou de plusieurs ven- 
touses. 

Ceux qui s'occupent de cette branche de la zoologie trouveront dans le 
travail que nous avons l'honneur de communiquer à l’Académie plus d’une 
forme qui étonnera par l’étrangeté des caractères extérieurs. Cependant mainte 
lacune se trouvera comblée par la découverte de certains genres, et quelques 
familles seront bien mieux comprises. Il devient tous les jours de plus en plus 
évident qu'un type naturel ne se comprend que pour autant que toutes les 
formes qu'il renferme aient été réalisées dans la nature : c’est comme un 


organisme qui a besoin, pour être sainement apprécié, non-seulement de 


INTRODUCTION. 7 


suivre le cours normal d’un développement régulier, mais de se heurter par 
des arrêts de développement, tantôt en étant empêché de suivre le cours de 
son évolution, tantôt en rétrogradant ou en déviant jusqu’à l’aberration téra- 
tologique. On le voit bien ici, ces prétendues monstruosités sont, en phy- 
siologie comme en zoologie, le complément indispensable à la connaissance 
parfaite des formes normales et régulières. 

En introduisant dans les sciences naturelles l’heureux principe, si fécond 
en résultats utiles, des classifications méthodiques, un grand progrès à été 
réalisé : une classification naturelle doit être moins un moyen commode et 
prompt de trouver le nom d'un genre ou d’une espèce, que la formation 
d'un grand cadre dans lequel les divers types d'organisation avec leurs 
dérivés prennent rang, dans l’ordre de leur importance. On peut dire que 
les formes en apparence les moins normales sont précisément celles qui inté- 
ressent le plus le vrai zoologiste. 

Les groupes naturels ne tirent pas leur degré d'importance du nombre. 
d'espèces ou de genres, mais bien de la diversité des formes, de la variété 
et de la complication de leurs appareils. Comme l’entendent aujourd’hui les 
naturalistes , une espèce peut à elle seule former une famille, un ordre, même 
une classe. 

C’est en appliquant ce principe que nous n'avons pas hésité à proposer les 
groupes si remarquables des astacobdelles et des malacobdelles. Quoique ces 
groupes ne comprennent encore qu'un très-petit nombre d'espèces, nous leur 
accordons la même valeur zoologique qu'aux vraies hirudinées. 

Nous avons comparé avec soin toutes les observations faites, dans ces der- 
nières années, sur l’organisation, le développement et la classification des vers, 
et le groupe des cotylides doit évidemment comprendre, outre les polypodes 
(péripates) , qui sont tous étrangers à l'Europe, les hérudinées comme coty- 

lides supérieurs, les tématodes comme cotylides véritables, et les cestoïdes 
comme cotylides inférieurs. 


8 INTRODUCTION. 


En envisageant ainsi ces vers, plus d’un genre nouveau, indiqué dans ce 
mémoire, servira à relier ensemble des formes qui ne semblaient avoir entre 
elles que des affinités fort éloignées. 

Nous avons été conduits par ce moyen à une répartition toute différente 


de celle de nos prédécesseurs et que nous résumons dans ce tableau : 


ANNÉLIDES. 


NÉMATOIDES. 


| Polypodes — Péripates. 
VERS. ! Bdellodes. 
COTYLIDES 
Trématodes. 


Cestodes. 


TÉRÉTULARIDES. 


Plus d’un naturaliste sera étonné, en jetant les yeux sur nos planches, de 
trouver des couleurs si vives et même si variées chez des animaux qui, par 
leur séjour comme par le rang qu’ils occupent, sont généralement pàles et 
décolorés. Et ce ne sont pas seulement les vers parasites, mais les crustacés 
eux-mêmes qui partagent cette richesse de coloration. Il y à sous ce rapport 
des différences fort remarquables entre les animaux de la rade de Brest et 
ceux de la mer du Nord. Pendant longtemps M. Hesse a même eru que plu- 
sieurs de nos descriptions étaient faites sur des individus morts et altérés. 
Nous avons vu un exemple frappant de cette différence dans les épibdelles 
de la sciène. Des deux côtés, à Brest comme à Ostende, nous avons con- 
servé ces vers parasites en vie pendant plusieurs jours; et tandis qu’en Bre- 
tagne ces élégants trématodes avaient la peau couverte de taches foncées et 
noirätres qui leur donnent une ressemblance avec les sangsues, ceux de la 
côte de Belgique n’ont qu'une très-légère teinte rosée qui les dérobe à la vue 


au milieu des écailles. 


INTRODUCTION. 9 


Nous pouvons suivre deux voies différentes dans cette publication : ou 
bien donner une description pure et simple des genres et des espèces dans 
un ordre déterminé, ou bien faire le relevé par groupe de ce qui est connu, 
puis assigner à chaque espèce comme à chaque genre sa place et son impor- 
lance. Cette dernière marche nous a paru la plus rationnelle et nous l'avons 
suivie. Les matériaux nouveaux S'y trouvent dans un état d'élaboration plus 
complet et d’une utilité plus réelle pour la science. 

Tous les vers qui figurent dans ce travail appartiennent aux deux groupes 
de cotylides supérieurs, les hirudinées et les trématodes monogenèses. 

Ce mémoire sera bientôt complété par nos recherches sur les #ématodes 
digenèses , et peut-être sera-t-il terminé par les cestoïdes. L’un de nous à 
depuis longtemps en portefeuille des matériaux fort nombreux sur ce dernier 


groupe et qui ne demandent qu'à être coordonnés. 


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RECHERCHES 


SUR 


LES BDELLODES CHIRUDINÉES 


ET SUR LES 


TRÉMATODES MARINS. 


——— ——— 


PREMIÈRE PARTIE. 


— ——— 


BDELLODES (HIRUDINÉES). 


—— 


GÉNÉRALITÉS. 


BDELLODES. 


SYNONYMIE. 


SANGUISUGAIRES où HiruniNÉESs, Blainville, Lamarck, Savigny, etc., 1827. 
MyzocéPnaLés, MonocoryLaiREs ou BnELLAIRES, de Blainville, 1828. 
Hiruninées, Moquin-Tandon, 1846. 

BDELLIDEA, CEPHALOBDELLIDEA , Diesing , 1850. 

Hirunivées, Grube, 1851. 

BoELLes, de Quatrefages, 1852. 

BpELLIDEA PRocTuCHA, Diesing, 1858. 


12 RECHERCHES 


LITTÉRATURE. 


Rüsez, Insecten-Belustigung, 175, vol. IT, pl. LIX, fig. 19-22, p. 527. 

LinNé, Systema naturae, 12% édit. Holmiæ, 1767, in-8°, t. II, p. 4079. . 

Orx. Frép. Mucer, Zoologia danica (HiruD asracr, pl. 149, p. 44, vol. IV), 1788-1816. 

O. pe Cuamisso et Evsennarr, De Animalibus quibusdam.…… Nov. ACT. ACAD. NAT. CURIOS., 
vol. X, p. 50, tab. XXIV, fig. 4. 

SaviGny, Système des Annélides, 1820. 

BLAINVILLE art. SANGSUE, Dict. des scienc. natur., vol. XXXXVII, p. 205; 1827. 
— art. VERS, vol. LVIT, p. 563, 1898. 

Cuvier, Règne animal, 1850, vol. HT, p.116. 

J. M. Eiseur, Der medicinische Blutegel seine Erhaltung und Vermehrung. NerrenwWesers 
Berrr., vol. IV, p. 270, 1840. 

GEorce Warter, Beitr. zur Anut. und Histol. einzelner Trematoden, TroscneL's ArcHiv. 
1848, p. 269. 

Moquix-Tanpon, Monographie de la famille des Hirudinées, in-8°; Paris, 1846, nouv. édit.” 

C. M. Disc, Systema helminthum, 2 vol. in-8°; Vienne, 1851. 

DazyeLz, The Powers of the Creator, 5 vol. in-4°; Londres, 1851-1858. 

Gecensaur, Ueber die Schleifencanäüle der Hirudineen, 1855. 

DE QuarreraGes, Règne animal illustré, pl. XX, fig. 5. 

Favre, Observations histologiques sur le grand sympathique de la sangsue médicinale , 
Coupres Rexpus..... décembre 1855, p. 1001. 

M. Diesinc, Vierzehn arten von Bdellideen ; Wien, 1858. 

Diesixc, Revision der Myzhelminthen, Sirzuness. per kais. AkaD. Wissensen., vol. XXXIIT, 

1859. 

—  Nachträge und Verbesserungen zur Revision der Myzhelminthen, in-8°; Wien, 1859. 
—  Vierzehn Arten von Bdellideen, Diese, vol. XIV, pl. IN, fig. 8-15. 

Leynic, Archiv für Anat. und physiol., p. 269, 1860. 

Romin, Sur les spermatophores de quelques Hirudinées, Comptes RENDuS..... 12 aout 1861. 
p. 280. — (Gazette médicale de Paris, vol. XVI, p. 578, 1861. 

EgnarD, Nouvelle Monographie des sangsues médicinales ; Paris, 1864. 

P. GranioLer, Recherches sur l’organisation du système vasculaire dans la sangsue médici- 
nale..……. Paris, 1862; in-4°. 


HISTORIQUE. 


Linné ne connaissait que quatorze espèces de sangsues , et encore compre- 
nait-il dans ce nombre la singulière malacobdelle des eyprines, décrite et 


SUR LES BDELLODES. 15 


figurée par Oth.-Fréd. Muller, dans sa Faune danoise. Tous ces vers, comme 
on le pense bien, ne formaient, pour Linné et Muller, qu'un seul genre por- 
tant en tête la sangsue médicinale. 

Lamarck forma avee le genre de Linné la famille des hirudinées, famille 
qui fut adoptée par Savigny sous le même nom, puis par Blainville, d'abord 
sous le nom de sauguisugaires, ensuite sous celui de #onocotylaires, et enfin 
sous celui de #yz0stomes où bdellaires. 

Moquin-Tandon, dans la seconde édition de sa Wonographie des Hiru- 
dinées , publiée en 1846, divise cette famille en quatre tribus, et ce qui mé- 
rite surtout l'attention, c'est que, à l'exception d’un seul genre, comme nous 
l'avons fait remarquer plus haut, tous les vers de la dernière tribu, désignée 
sous le nom d’hirudinées planériennes, sont de vrais trématodes. 

Ce naturaliste avait donc deviné les affinités qui lient les trématodes supé- 
rieurs aux hirudinées; mais la connaissance de leur structure anatomique 
n'était pas suffisamment avancée pour qu'il pt aller au delà d’un rapproche- 
ment probable. 

Le savant auteur de cette belle monographie fait mention d’une cinquan- 
taine d'espèces d'hirudinées ; mais ce n’est pas à l'exemple de Blainville qu'il 
réunit les malacobdelles et d’autres aux hirudinées , puisque ces vers figurent 
déjà, comme nous venons de le dire , sous le nom générique d’Æirudo, dans 
la Faune danoise d'Oth.-Fréd. Muller et dans la treizième édition de Linné. 

Ainsi plusieurs zoologistes ont reconnu de bonne heure ces affinités, mais la 
plus large part du mérite d’avoir compris la véritable nature de ces êtres n’en 
revient pas moins à Blainville. Les trématodes étaient séparés des hirudinées 
par des classes entières : la couleur du sang avait fait croire que ces vers 
n'avaient guère d'affinités entre eux, et, aux yeux de la plupart des zoologistes, 
les hirudinées etles trématodes appartenaient à deux embranchements distincts. 

Il est vrai que, dans son Tableau élémentaire d'histoire naturelle, Cuvier 
avait réuni d’abord, suivant les errements de ses prédécesseurs, les anné- 
lides avec les lombries, les douves ou les distomes avec les sangsues et les 
ténias ; mais, accordant plus tard une valeur exagérée à la couleur du sang et 
au réseau vasculaire qui le charrie, il adopta le mot annélide pour les vers 
à sang rouge, et en fit une classe distincte à la tête des animaux articulés. 


À RECHERCHES 


C'est ainsi que les vers intestinaux furent relégués par l'auteur du Règne 
animal loin des annélides, entre les échinodermes et les acalèphes, et les 
mollusques vinrent occuper la tête des animaux sans vertèbres. 

Ilest curieux de voir le grand zoologiste du Muséum devenir plus systé- 
matique avec l’âge : dans son Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des 
animaux (an VI), il était beaucoup plus méthodique que dans son Règne 
animal (1817). 

Cuvier n'a pas tenu compte de la faible importance des appareils de la 
vie végétative relativement à ceux de la vie animale, et Blainville a eu beau 
jeu en appliquant le principe méthodique de la supériorité des appareils de 
la vie de relation sur ceux de conservation. C’est le système nerveux qui fait 
l'animal, disait Blainville, et peu importe la complication des appareils de la . 
vie végétative, un animal ne sera supérieur à l'autre que pour autant que ses 
nerfs et ses organes de la vie de relation sont plus complets. 

Blainville a établi un ordre sous le nom de #7yzocéphalés, correspondant 
assez exactement, dit-il lui-même, au genre Æirudo de Linné, et compre- 
nant des vers à corps mou et allongé, atténué aux deux extrémités , avec un 
tube digestif complet, une bouche au fond de la ventouse labiale et une ou 
plusieurs ventouses à l'extrémité postérieure du corps. 

Mais ce qui à nos yeux constitue un progrès véritable, c'est d’avoir réuni 
tous les trématodes supérieurs, sous le nom de polycotylaires , dans un même. 
ordre avec les bdellaires, et d'avoir apercu, peut-être le premier, que ses en- 
tomozoaires myzocéphalés passent, d'une part, aux distomes et, d'autre part, 
aux délicates planaites !. 

Blainville a placé ainsi la question des affinités sur son véritable terrain. 
Après chaque nouvelle observation, la classe des vers s'éloigne en effet de 
plus en plus des animaux articulés, et les annélides à sang rouge se rap- 
prochent de plus en plus des vers intestinaux. Un de nos plus savants z00lo- 
gistes, partisan cependant de la division des annelés, comme l'entend M. Milne 
Edwards, laisse échapper cet aveu très-significatif : les bdelles, dit M. de 
Quatrefages, et sous ce nom il entend les hirudinées, appartiennent à un 


! Dictionnaire des sciences naturelles , art. Vers. p. 535. 


SUR LES BDELLODES. 15 


.sous-type fort mal choisi pour se faire une idée un peu philosophique des 
animaux annelés !. M. de Quatrefages a bien raison, et il pourrait en dire 
autant des annélides errants. Nous ne voulons pas une démonstration plus 
significative de l'établissement artificiel de l'embranchement des annelés. 

Nous l'avons déjà dit ailleurs, l'étude de l'organisation des vers ne peut 
en aucune manière faire comprendre la structure des animaux articulés, ce 
qui cependant devrait être, si les articulés étaient réellement des formes supé- 
rieures des annelés. 

M. de Quatrefages propose de diviser les bdelles en deux sous-classes, les 
branchifères et les abranches ?. Mais les nombreux vers découverts depuis 
la publication de son remarquable mémoire ont fait surgir d'autres grandes 
divisions, établies sur des caractères plus fondamentaux, si l’on peut s’ex- 
primer ainsi. 

Le savant qui a rendu, dans ces dernières années, le plus de services à 
l'étude des vers est sans contredit M. Diesing. S'il a quelquefois montré un 
goût un peu trop prononcé pour les distributions systématiques, il a en tout 
cas le rare mérite d’avoir rassemblé dans deux volumes tout ce que l'helmin- 
thologie avait à enregistrer. 

Sous le nom de bdellides (Bdellideen), Diesing comprend de vrais tréma- 
todes ; des polystomiens et des tristomiens sont placés à côté de véritables 
sangsues. Îl arrive ainsi à compter quarante-cinq genres, sans comprendre 
ceux qu'il place parmi les trématodes proprement dits et dont le nombre 
est de vingt. 

Diesing a adopté les bdellides de Blainville et, comme le savant zoologiste 
du Muséum, il les a divisés en polycotylés et monocotylés, ces derniers compre- 
nant les céphalobdellidés et les eubdellidés , ou les hirudinées proprement dites. 

Dans un mémoire que le savant helminthologiste de Vienne vient de 
publier ?, cette parenté entre les bdellaires ou sangsues et les trématodes 
véritables est si grande , qu'il croit devoir en faire deux sous-ordres dans la 
classe des myzhelminthes. 


! De Quatrefages, Ann. sc. nat., vol. XVII, p. 322, 1852. 
2 


? Loco citato, p. 524. 
Vierzehn Arten von Bdellideen, p. 1, Wien, 1858. 


1 


16 RECHERCHES 


Pour nous, depuis longtemps tous les vers sont réunis dans une seule ; 
division, qui n’a pas moins de valeur que celle des mollusques ; elle com- 
prend indistinctement les espèces libres où vagabondes et les espèces com- 
plétement parasites. La seule différence qui distingue les vers des autres 
groupes, c'est que, par leur forme allongée, ils se prêtent mieux à la vie 
parasitaire, On trouve dans toutes les classes, depuis celle des poissons jus- 
qu'à celle des infusoires, des genres ou des espèces qui requièrent du secours : 
les uns pour se sustenter, les autres pour nager plus rapidement, leurs organes 
de locomotion n’offrant pas toutes les conditions voulues. Ce que les uns ont 
recu de trop, les autres viennent le réclamer, et tous vont ainsi prendre leur 
place légitime. 

L'un de nous, M. Van Beneden, a divisé, en 1859 !, les bdellaires hiru- 
dinées en cinq tribus : les branchiobdellins, les ichthyobdellins , les gnatho- 
bdellins, les glossobdellins et les microbdellins ; les malacobdelles forment 
seules un sous-ordre qui établit le passage aux trématodes. 

Depuis lors, la découverte des histriobdelles, parasites des œufs de crus- 
iacés, nous oblige à diviser les hirudinées en trois sous-ordres : les kiru- 
dinées proprement dites ou les bdellaires, les histriobdellaires et les mala- 
cobdellaires. 

C'est moins la multiplicité de genres ou de familles qui décide de l'importance 
et du nombre des coupes, que les diversités d'organisation, de développement 
et de genre de vie, avons-nous dit plus haut : une espèce seule peut avoir 
l'importance d’une classe. 


CARACTÈRES. 


Quelle extension faut-il donner à ce groupe de bdellodes autrement dit les 
hirudinées? Faut-il y comprendre, outre les vraies sangsues , avec leur tube 
digestif droit et cloisonné, leur système vasculaire finement ramifié en un 
vaste réseau, leur sang de couleur rouge ou verte, leur peau dure et coriace 


! Zoologie médicale. 


SUR LES BDELLODES. 17 


et leurs organes sexuels symétriques et multiples; faut-il comprendre égale- 
ment sous ce nom ces singuliers vers pâles et délicats, à corps arrondi, à peau 
fine et transparente, dont le sang incolore est contenu à peine dans des vais- 
seaux et dont les organes sexuels semblent dénoter une organisation beau- 
coup plus simple ? Ces derniers ont encore, en effet, un canal digestif complet 
et généralement une véritable ventouse en arrière, mais leur physionomie à 
notablement changé avec leur genre de vie : ils sont bien moins indépendants, 
et leurs œufs, au lieu d’être renfermés dans des capsules consistantes et fixées 
à quelque corps solide, sont nus et le plus souvent libres. Nous ne croyons 
pas moins que ce sont encore des bdellodes et qu'il faut comprendre sous ce 
nom tous ceux qui portent une bouche et un anus distinets. À notre avis, ces 
vers ont, d’un côté, pour représentants supérieurs les curieux péripates, si 
embarrassants pour les zoologistes, tandis que, de l’autre, ils descendent, par 
les transitions les plus délicates et les moins brusques, aux vrais trématodes, 
puis aux cestoïdes. 

Il serait bien difficile, pour ne pas dire impossible, de caractériser par 
quelques termes précis les vers de ce groupe : tous les caractères intérieurs 
et extérieurs font successivement défaut, sans que l'animal cesse cependant 
d’être une bdellode. La peau est annelée et dure dans les hirudinées libres ; 
elle est molle et sans anneaux dans les autres bdellodes. La plupart des 
espèces ont le sang rouge, qui est contenu dans des vaisseaux clos de toutes 
parts; mais il y en a même parmi les espèces d’eau douce qui ont le sang 
incolore, à côté d’autres qui n’ont pas de vaisseaux sanguins. Les hirudi- 
nées libres, et c’est là une exception curieuse, sont monoïques, tandis que 
les espèces parasites, histriobdelles et malacobdelles, sont dioïques. La ven- 
touse postérieure même manque dans quelques genres, et les organes mâles, 
qui semblaient caractéristiques par leur disposition en chapelet, sont disposés 
chez quelques-uns comme chez les trématodes. Nous ne voyons, en définitive, 
qu'un seul caractère qui persiste : c’est la présence de l'anus. 

Ce qui distingue aussi les bdellodes, quoiqu'elles aient ce caractère commun 
avec les premiers trématodes, c’est que, comme nous l'avons déjà vu plus 
haut, le développement est direet et sans métamorphoses après l’éclosion. 

Un caractère important qu’on ne doit pas négliger, c’est que les œufs sont 


5 


18 RECHERCHES 


contenus généralement dans une capsule où un cocon solide qui s'attache à 
l'aide d'un pédicule, et nous ne voyons jusqu'à présent que les malacobdelles 
qui fassent exception. 

Ainsi nous regardons comme bdellodes tous ces vers à corps allongé, 
souvent aplati en dessous, bombé en dessus, dont le corps est plus ou moins 
coriace , dont la bouche et l'anus sont également garnis d’une ventouse , dont 
les œufs sont généralement logés dans une capsule ou un cocon et dont le 
développement est toujours simple et direct. 


DIVISION. 


Les bdellodes, eu égard à l’ensemble de leurs caractères et aux genres 
remarquables que l’on a découverts dans ces derniers temps, sont divisées en 
sclérobdellaires , qui ont les sangsues véritables pour type, en histriobdel- 
laires, qui ont pour type les histriobdelles et les malacobdellaires, lesquelles, 
à leur tour, ont pour type les singuliers malacobdelles. 

Jusqu'ici les malacobdelles occupent encore une place à part dans le grand 
groupe des hirudinées, à l'exclusion des tristomes auxquels on les a longtemps 
réunies. L'appareil sexuel est plutôt celui des trématodes que des hirudinées, 
puisque l'appareil mâle ne présente plus, sous aucun rapport, une disposition 
en chapelet. 

Les branchiobdelles, au contraire, se lient parfaitement aux autres hiru- 
dinées, grâce aux genres cystobranche, calliobdelle et hémibdelle. 

Les microbdelles ou astacobdelles forment sans doute le passage des bdel- 
laires aux histriobdellaires. Indépendamment de l’'Astacobdella de l'écrevisse 
d'Europe, Leidy a trouvé une espèce nouvelle sur lAstacus Bartoni ". 

La Myzobdella lugubris, trouvée sur la Lupa diacantha ?, appartient 
probablement à cette même tribu. 


! Leidy, Proceed. Ac. phil., vol. V, p. 201. 
2? Ibid., p. 245. 


SUR LES BDELLODES. 19 


Nous aurions ainsi, dans un tableau général des vers, la répartition sui- 
vante : 


| Pozyropes. 


| Gnatobdellins. 
| Ichthyobdellins. 
| Sclérobdellaires . . . \ Glossobdellins. 
| Branchiobdellins. 
COTYLIDES. { , . Hétérobdellins. 
BDELLODES . . | 
Astacobdellins. 
Histyiobdellaires … ) 
| Histriobdellins. 
Malacobdellaires .  . .  Malacobdellins. 
| 
| TRÉMATODES. 
| CESTODES. 
HABITAT. 


Le tableau de la répartition des bdellodes était achevé, quand nous avons 
songé à leur répartition, d'après la classe d'animaux qu’elles visitent. Il y a, 
en effet, des bdellodes peu ou point parasites qui ne vivent que momenta- 
nément aux dépens des vertébrés à sang chaud ; il y en a d’autres qui ne se 
trouvent jamais que sur la peau de quelques vertébrés à sang froid; puis il 
y en à aussi qui hantent exclusivement les crustacés ou les mollusques, 
el probablement on en observera plus tard sur des animaux d’un rang encore 
inférieur. 

Il est assez curieux de voir que cette répartition de vers bdellodes cor- 
respond exactement aux groupes d'animaux qu'ils hantent, c’est-à-dire qu'il 
existe une relation entre la classification naturelle de ces vers et les hôtes 
qui les hébergent. Les logements ne sont pas indistinetement envahis par cette 
gent voyageuse : ainsi les gnatobdelles, ou les sangsues à mâchoires, ne visi- 


20 RECHERCHES 


tent que les mammifères seuls, tandis que les glossobdelles, qui sont de vrais 
carnivores moins difficiles que les précédents, habitent toutes les elasses et se 
repaissent de la chair de chacune d'elles. Les ichthyobdelles, le nom l'in- 
dique, comme les branchiobdelles, sont les sangsues des vertébrés à sang 
froid, et hantent exclusivement les reptiles et les poissons. Les astacobdelles, 
le nom l’indique encore, sont exclusivement propres aux crustacés décapodes, 
tandis que les malacobdelles , dont on ne connait encore que bien peu d’es- 
pêces, n'ont été trouvées jusqu’à présent que sur des mollusques acéphales 
ou sur quelques gastéropodes. 

De même qu'il ÿ a une relation entre le milieu que l'animal habite et son 
organisation , il Y à ici une relation entre son degré d'élévation et la classe 
d'animaux qu'il fréquente généralement. 

Mais si cette répartition est régulière pour les bdellodes, il n’en est plus 
de même pour les trématodes. Les trématodes supérieurs s'observent exclu- 
sivement sur les poissons, tandis que les trématodes inférieurs, comme les 
distomiens, se:fixent indifféremment sur des animaux de toutes les classes ; 
en outre, plusieurs, changeant de besoin ou de goût, selon leur âge, visitent 
des classes distinctes au début de la vie et à l'époque de l’âge mür. Grand 
nombre de distomiens vivent aux dépens de mollusques, tels que les cercaires, 
qui, comme distomes complets et sexués, n’habitent plus que les vertébrés, 
les uns un poisson, un batracien ou un reptile, les autres un oiseau ou un 
mammifère. Les distomiens hantent ainsi le vertébré, l’articulé ou le mol- 
lusque, et on en trouve jusque parmi les simples polypes. 

Il n’est pas rare de voir le même poisson loger à la fois un distomien 
enkysté, qui est destiné à un animal plus élevé, et des distomiens adultes , qui 
sont arrivés à leur destination véritable. Les premiers habitent , en général , 
les organes clos et sont agames; les autres habitent, au contraire, les appa- 
reils ouverts, comme le tube digestif, la cavité respiratoire où même l'appareil 
urinaire, et portent toujours les attributs sexuels. 


SUR LES BDELLODES. 21 


SCLÉROBDELLAIRES. 


Ce premier sous-ordre comprend principalement les sangsues véritables et 
tous les vers qui, vivant comme elles librement, ne s’attachent que par mo- 
ments en véritables parasites à une proie dont ils sucent le sang. La peau est 
généralement annelée et coriace, les sexes sont réunis, les testicules sont en 
chapelet, au nombre de plusieurs paires, et leur sañg, généralement rouge, 
est parfaitement enfermé dans des vaisseaux clos de toutes parts. Les œufs 
que ces sclérobdellaires pondent sont peu nombreux et enveloppés dans une 
capsule ou cocon d'une forme particulière, qui n’est pas sans ressemblance 
avec certaines chrysalides. 

Nous n'avons à faire mention que de quelques espèces appartenant à trois 
familles différentes de selérobdellaires : celle des #chthyobdellins, celle des 
branchiobdellins , qui s’est notablement enrichie depuis quelques années, et 
celle des hétérobdellins. 


ICHTHYOBDELLINS. 


Blainville avait proposé d'abord pour ces vers le nom générique de Posci- 
cola, auquel il a préféré plus tard celui d’Zchthyobdelle. Ces hirudinées sont 
loin d’être suffisamment étudiées, même sous le rapport des caractères exté- 
rieurs. Plusieurs ponbdelles sont à la vérité bien reconnaissables à la rugosité 
de leur peau, mais on ne peut pas dire qu'il n'existe pas de ponbdelles véri- 
tables à peau lisse, et les ichthyobdellins à peau lisse sont bien différents 
entre eux. Les ichthyobdelles marines dont nous parlons ici formeront sans 
aucun doute plus d’un genre, quand on aura eu l’occasion de les étudier avec 
tout le soin nécessaire. 

Ce qui prouve cette diversité, c’est que l’hirudinée que Grube à décrite 


22 RECHERCHES 

“récemment et qui à été recueillie sur le Salmo peled Lepech., a les premiers 
plis du corps armés de crochets sur le côté, la bouche sans ventouse et un 
anus s’ouvrant au milieu d’un disque qui n’a plus les caractères d’une ven- 
touse véritable ?. M. Grube trouve même que ce ver a de la ressemblance 
avec les siponcles, quoique son organisation soit celle d’une hirudinée. Nous 
croyons que cette espèce appartient à la famille qui nous oceupe ici. 

Aux ichthyobdelles connues, Diesing ajoute, dans son dernier mémoire, 
une espèce ({chthyobdella stellata) des eyprins et de la lotte, observée par 
Kollar, et une espèce (Zchthyobdella cichlæ) observée par Kroyer sur la Cr- 
chla brasiliensis ?. ‘ 

Sir J.-G. Dalyell a publié aussi quelques observations sur des hirudinées 
marines, et son Æéirudo complanata, trouvée au milieu de produits marins, 
appartient probablement à cette même division des sclérobdellaires. Il a fait 
connaitre aussi quelques particularités de l'Hirudo muricata, et il a vu les 
œufs de ce singulier ver attachés à une valve de peigne abandonnée. Sir 
3.-G. Dalyell n'admet pas plus de quatre hirudinées marines pour l'Écosse, 
et encore comprend-il dans ce nombre une malacobdelle et une udonelle. Ces 
vers n’appartiennent certes pas aux ichthyobdellins, et l’udonelle n’est même 
pas une bdellode 5. 

Les ichthyobdellins que nous avons eu l’occasion d’observer appartiennent 
à trois genres différents, Ponbdella, Ophibdella et Ichthyobdella. Parmi eux 
se trouve la ponbdelle muriquée qui a été déjà examinée tant de fois, mais 
sur laquelle il y a encore bien des observations intéressantes à faire. 


GENRE PONBDELLE (PONTOBDELLA). 


Il règne encore beaucoup d'incertitude sur les espèces de ce genre, et il 
faudra une étude minutieuse pour bien les distinguer entre elles. C’est pour- 
quoi nous publions une figure de cette hirudinée, faite d'après nature et 


! Middendorf, Siberischer Reise, vol. IN, re part., pl. L, fig. 1. 
? Vierzehn Arten von Bdellideen. 
> The Powers of the Creator, vol. I. 


SUR LES BDELLODES. 25 


qui, à voir la vivacité de ses couleurs, pourrait passer pour un dessin de fan- 
taisie. M. Hesse assure que ces couleurs ne sont nullement exagérées. Dans 
la mer du Nord, ce ver a toujours une couleur terreuse, même quand il est 
en vie. Nous avons eu l’occasion d'en observer au moins une demi-douzaine 
d'exemplaires, et ils étaient tous pareils. 

Baster a décrit et figuré ce même ver dans ses Natuurkundige Uitspan- 
ningen. Ce qu'il dit à propos de cet animal mérite d’être mentionné. Rien ne 
m'étonne plus, dit-il, que de trouver dans la mer les mêmes animaux que 
dans l’eau douce, avec le même aspect et la même structure, sans autre 
différence, ajoute-t-il, que dans la mer ils sont toujours plus grands. Puis 
il cite des exemples à l’appui. Cette observation que la taille des animaux 
aquatiques l'emporte sur celle des animaux terrestres a done été faite déjà 
il y a un siècle !. 

Sir J.-G. Dalyell a représenté ce même ver à l’âge adulte et à l'époque de 
son éclosion. Ce qui nous parait fort intéressant, c’est qu'il a trouvé des udo- 
nelles établies sur la peau de ces bdellodes qu'il suppose avoir été prises pour 
des organes propres à ces parasites. Il est probable que ce n’est pas la même 
espèce d’udonelle, comme il le suppose, qui vit sur les caliges. 


PONBDELLE MURIQUÉE. — Pontobdella muricatu. 


(PL'L, fig. 1-6.) 


Nous avons peu de choses à ajouter à la description donnée de cette espèce 
par M. Moquin-Tandon, dans sa Monographie des hirudinées; nous vou- 
lons seulement faire remarquer, relativement au dessin qui l'accompagne, 
la différence qui existe entre la coloration des individus qui figurent dans 
nos dessins et la coloration de celui qu’il a figuré. Du reste, la couleur varie 
beaucoup dans cette espèce : les jeunes sont généralement noirs ou d'un 
vert foncé, tachetés de jaune ou de blanc, tandis que ceux qui sont adultes 
sont d’un vert plus ou moins clair, passant quelquefois au bleu ou au jaune 
vert. 


! Natuurkundige Uitspanningen. Haarlem , 1762; I® part., p. 94. 


24 RECHERCHES 


Les tubercules, de grandeur inégale, sont garnis, au sommet, de soies 
trés-courtes et très-roides, disposées cireulairement. 

La ventouse orale est très-coriace , ainsi que les anneaux qui lui servent de 
support et qui sont très-étroits. 

Ces vers vivent très-longtemps en captivité, pourvu que l’on ait soin de 
changer l’eau, surtout lorsqu'ils viennent à dégorger le sang dont 11s sont 
repus, ce qui arrive généralement dans les premiers jours; passé ce temps, 
ils n’en restituent plus que peu d’instants avant leur mort, et c’est même 
une indication infailliblement suivie de ce résultat. Nous en avons conservé 
plus de six mois sans les voir bouger de place. Ces ponbdelles sont constam- 
ment immobiles, enroulées et comme engourdies, la tête repliée, au milieu 
des premiers anneaux du corps, dans l'attitude que nous avons représentée. 
Nous n'avons jamais pu obtenir des œufs que d’une seule, qui en pondit 
trois ayant environ 0,005 de hauteur et de largeur; ils étaient d’un gris 
verdâtre, recouverts d’une peau très-épaisse, parcheminée, glabre et cha- 
grinée ; la face aplatie était fixée, par une substance gélatineuse , à la paroi 
du vase dans lequel nous la conservions, et la partie supérieure de l'œuf 
était recourbée en volute. L'aspect général offrait quelque analogie avec les 
graines de la capucine (Tropæolum majus). 

Ces observations ne s'accordent pas complétement avec celles que Dalyell 
a consignées dans son dernier ouvrage. Dalyell a trouvé des capsules sphé- 
riques, pédonculées, attachées à une coquille. En approchant de leur matu- 
rité, à mesure que l'embryon grandit, on voit la surface extérieure se couvrir 
de tubercules, ce qui nous fait supposer que l'œuf représenté dans notre atlas 
renferme un embryon approchant de l’époque de sa maturité. 

Nous avons gardé ces œufs pendant près d’un an, dans l'espoir qu'ils éclô- 
raient; mais, au bout de ce temps, rien n'étant survenu , nous n’y trouvâmes 
qu'un liquide épais et sanguinolent ne présentant aucune trace d’organi- 
sation !. 

Ces sangsues sont très-communes sur les raies, sur la partie ventrale des- 
quelles elles se fixent habituellement. Elles y adhèrent très-fortement, et, si 


! D'après Dalyell, les capsules ne contiennent qu’un seul embryon. 


SUR LES BDELLODES. 25 


l'on n'y prend garde, on leur arrache souvent les ventouses en voulant les 
détacher de ces poissons. Elles meurent presque immédiatement lorsqu'elles 
sont ainsi mutilées. On les trouve toute l’année. 


GENRE OPHIBDELLE (OPHIBDELLA) !. 


Ce genre est caractérisé par la grande ventouse céphalique, en forme de 
capuchon, et le prolongement en trompe du tube digestif. Les plis cutanés 
sont nombreux, nettement séparés les uns des autres et sans verrues. 


OPHIBDELLE DU BARS. — Ophibdella labracis Nob. 


(PL L, fig. 7-8.) 


Description. — La tète est ovale, très-forte, très-bombée; le corps très- 
atténué en avant et se renflant progressivement jusque près de l'extrémité 
postérieure, où il se rétrécit brusquement , au-dessus de la ventouse anale; la 
peau ést unie, sans tubercules, mais divisée profondément en anneaux, au 
nombre de soixante-quatre environ, dont les antérieurs sont le double et le 
triple de ceux qui terminent le corps. La ventouse orale est très-grande et 
très-concave. On aperçoit dans son intérieur une sorte de trompe avec une 
ouverture à son sommet. La ventouse anale est de taille moyenne. 

Tout le corps, les ventouses comprises, est d’une couleur jaune souci 
très-vif. 

Nous n’en avons trouvé qu’an seul exemplaire sur la partie inférieure du 
ventre d’un bars, près de l’anus, où il était fixé. 


GENRE ICHTHYOBDELLE (ICHTHYOBDELLA). 


Ce genre, établi par Blainville sous un premier nom de Pascicole, com- 
prend aujourd’hui diverses hirudinées à peau lisse et sans verrues, qui vivent 
sur des poissons de mer. Diesing en cite quatorze espèces en Y comprenant 


1? De 5216, serpent. 


CSS 


26 RECHERCHES 


celles qui habitent les poissons d’eau douce. Il nous semble que ces dernières 
forment non-seulement un genre à part auquel on pourrait conserver le nom 
de Piscicole, mais une tribu parfaitement caractérisée. 


ICHTHYOBDELLE DU LOUP DE MER. — /chthyobdella anarrhichae. 


(PL I, fig. 9-15.) 


Synonymie. — IcuTHYoBDELLA SANGUINEA Oersted, De Region. mar., 1844, p. 80. 
-- — Gervais et Van Beneden, Zoologie médicale, 1859, 
vol. IT, p. 170. 
Piscicoza marina Leuckart, Wiegmann’s Archiv, 1849, 1, p. 155, pl. IE, fig. 2. 
— —  Grube, Famil. der Annelid., 1851, pp. 142 et 150. 
— —  Diesing, Denks.d. Math.-Nat. Cl. d. kais. Akad. der Wissensch., 
vol. XIV, 1858, p. 11 (Besond. Abg.), en note. 
ICHTHYOBDELLA ANARRHICHÆ Diesing, Revision der Myzhelminthen, Wien, 4859, 
p. 15 (Besond. Abq.). 


Longueur trois à quatre centimètres ; grosseur deux millimètres. 

I vit sur les parois de la cavité branchiale du loup de mer (Anarrhichas 
lupus). 

Depuis 1849, nous avions en portefeuille la description et la figure de 
cette espèce que nous avons observée au mois de février. Elle portait provi- 
soirement le nom de Zchthyobdellu versicolor. Quoique le bord de la ventouse 
antérieure soit uni et non crénelé, nous croyons cependant que c’est la même 
espèce que Leuckart a observée. Mais le savant professeur de Giessen n’a eu 
sous les yeux que des individus conservés dans la liqueur, tandis que nous 
avons eu l’occasion de les observer en vie. 

Voici une description faite d’après des individus frais. 

Le corps est régulièrement arrondi ou très-légèrement comprimé. La peau 
semble lisse et unie à l'œil nu; vue à la loupe, elle est, au contraire, légère- 
ment ridée. 

Les deux extrémités du corps sont terminées par des ventouses ; la posté- 
rieure, plus grande que l’autre, est repliée sous le ventre. Toutes les deux 
ont le bord entier. 


SUR LES BDELLODES. 27 


La peau est assez mince et transparente pour faire distinguer facilement à 
travers ses parois les principaux organes intérieurs : ainsi on reconnait, vers 
le milieu du corps, cinq paires de testicules, placées symétriquement à côté 
du tube digestif et dont la couleur blanche tranche sur les autres organes. 
Au-devant des testicules on voit distinctement l'appareil femelle, dont la dis- 
position diffère d'avec les genres voisins. De chaque côté existe une sorte de 
réservoir plein d'œufs représentant un véritable utérus. 

On voit également sur le côté, au-devant des testicules, de petits points 
blancs comme des œufs et des espèces de grappes de corpuscules verts à la 
base de la ventouse postérieure. 

Il ne nous à pas été difficile d’inciser la peau sur toute la longueur du ver 
et de mettre les divers appareils à nu ; mais leur extrême délicatesse empêche 
de les étaler complétement. j 

Le tube digestif est droit, sans cœcum et sans étranglement notable, 
montrant à peu près le même calibre dans toute la longueur. Les parois en 
sont excessivement minces. Nous l'avons lésé ordinairement en ouvrant le 
corps. 

Nous avons pu distinguer le système nerveux, depuis la ventouse antérieure 
jusqu'aux organes sexuels. Il consiste en un cordon unique situé sur la ligne 
médiane, au-dessous du tube digestif *. 

Les testicules mis à nu montrent des brides qui les tiennent en place. [Is 
ont tous le même volume. On en compte cinq paires. 

La couleur de ce ver est d’un gris päle tirant un peu sur le jaune. Du 
rouge perce de l’intérieur à travers l'épaisseur de la peau, surtout dans cer- 
taines régions du corps. On y remarque aussi de grandes taches d’une teinte 
verdätre. 


{ De Quatrefages, Vote sur le système nerveux et sur quelques autres points de l’anatomie 
des albiones, Anx. sc.-nar., vol. XVIII, 1852, p. 528. 


19 
2] 


RECHERCHES 


ICHTHYOBDELLA DU FLÉTAN. — Ichthyobdella hippoglossi. 


(PL. 1, fig. 14-17.) 


Synonymie. — IcHTuxoBpELLA HippoGLossi, Gervais et Van Beneden, Zoologie médicale, vol. I, 
p. 170. 


Ce ver a de cinq à six centimètres de longueur. 

I vit sur le corps du flétan (Æippoglossus vulgaris). 

On sait que l’Hirudo hippoglossi de Baster et de Ot.-Fréd. Muller est une 
Epibdella et par conséquent un trématode. 

Le corps est régulièrement arrondi, élargi en avant pour former la ven- 
touse antérieure ; il se termine en arrière par une large ventouse, aussi régu- 
lièrement arrondie et placée dans l'axe du corps. La peau est fort mince, 
délicate et non ridée. On distingue à travers la peau deux testicules vers le 
milieu de la longueur du ver, et plus avant les organes sexuels femelles. 

Tout le corps est parsemé de petits grains opaques de couleur verte. 

Le tube digestif est d’une simplicité extrême. La bouche s'ouvre au 
milieu de la ventouse céphalique, et tout le tube est droit sans renflements ni 
cœcums. Îl à une légère teinte rosée. L’anus s'ouvre à la base de la ventouse 
postérieure du côté dorsal. 

Nous n'avons reconnu à l’intérieur que les deux testicules qui s’apercoi- 
vent à travers la peau. 

Le système nerveux est très-visible dans toute la longueur du corps. On 
distingue en avant un fort collier autour de l'œsophage, puis un seul cordon, 
renflé régulièrement de distance en distance, longe le tube digestif, et dans 
chaque renflement ganglionnaire on voit un nombre régulier de corpuseules 
très-volumineux ‘. Valentin à vu aussi des corpuscules disposés avec symé- 
trie et régularité dans des ganglions. C’est à tort que quelques anatomistes 
ont exprimé du doute à ce sujet ?. 


! Van Beneden, Anatomie comparée, Bruxelles, p. 281, fig. 287. 
? Valentin, Nov. Act. nat. curios., t. XVIII, 1856, pl. VIIL. 


9 
Liæ) 


SUR LES BDELLODES. 


ICHTHYOBDELLE DE LA BARBUE. — Jchthyobdella rhombi Nob. 


(PL I, fig. 18-19.) 


Cette espèce n’atteint que trois à quatre millimètres de longueur. 

Elle habite le corps de la barbue (Rhombus vulgaris). 

Le corps est très-allongé, cylindrique, légèrement aminci vers la partie 
antérieure ,.composé d’un grand nombre de plis de grandeur égale et très- 
peu saillants. La ventouse orale est de taille ordinaire, peu concave et ovale. 
Les yeux manquent. La ventouse anale a environ le double de la taille de la 
ventouse orale. La coloration est jaune brun, plus foncée aux extrémités. 

Nous n’en avons trouvé qu'un seul exemplaire. 


ICHTHYOBDELLE DU GADE BARBU. — {chthyobdella luscae Nob. 


(PL I, fig. 20-21) 


Cette espèce mesure à peu près un centimètre. 

Elle habite les branchies du gade barbu. 

Le corps est très-allongé, transparent, aplati, de la même largeur dans 
toute son étendue, composé de vingt-six à trente anneaux d’égale longueur. 
La ventouse orale est peu distincte et aplatie. La bouche est échancrée au 
bord supérieur et laisse sortir une trompe, ou organe de succion, arrondie 
et très-bombée. La coloration est entièrement blanche avec des points rouges 
sur le dernier anneau. 


30 RECHERCHES 


BRANCHIOBDE LLINS. 


LITTÉRATURE. 


Au. Onier, Mémoire sur le Branchiobdelle. — Méx. Soc. ist. NaTUR. DE Parts, €. 1°, p. 69, 
pl. IV; 1895. 

Kôcuker, Beiträge zur Kentniss der Geschlechtsverhältn. (Brancmiosnecra parasira), pl. Il, 
fig. 16; 184. 

Hexce, Ueber die Gattung Branchiobdella, Murrer’s Arcmv, 1855, p. 574, pl. IV. 

Troscnez, Wiegmann's Archiv, 1850, pl. IL, fig. A-E. 

Fr. Leynic, Anatomisches über Branchellion und Pontobdella, Ze. Fr. Wiss. Zoo., 1851, 
vol. HIT, p. 515 

De Quarreraces, Mémoire sur le Branchellion de d'Orbigny, Courtes ReNDus….… , décembre 
1859, p. 809. — Journal L'Institut, décembre 1852, Ann. sc. nar., 1852. — Types infé- 
rieurs de l’embr. des Annelés, ANNa. sc. narur., 3° sér., 1852. 


Le premier ver de ce groupe fut trouvé, par Rudolphi, sur une torpille de 
la Méditerranée. 11 lui donna le nom de Branchiobdellion, que Savigny, à qui 
il le communiqua, changea en Branchellion. A 

Blainville, en rédigeant les articles Sangsues et Vers pour le grand Diction- 
naire des sciences naturelles, reconnut immédiatement les affinités de ce sin- 
gulier parasite, et, en lui rapportant, sous le rapport générique, la sangsue 
de Menzies, il fit pour ces deux espèces un genre sous le nom de Branchio- 
bdella. Blainville, comme Cuvier, était d'avis qu'il n’y a rien de branchial 
dans les appendices latéraux de ces vers, et cette même opinion fut par- 
tagée plus tard par Moquin-Tandon, dans sa Monographie des hirudinées. 
Les appendices des branchellions ne servent qu'à la reptation, d’après ce 
savant. 

M. de Quatrefages, ne pouvant partager l'avis de ces auteurs, se rendit à 
la Rochelle, pour y étudier ces vers à l’état vivant, et à peu près en même 
temps, M. Leydig se rendit à Gênes, pour y faire des observations sur l'espèce 
de la Méditerranée. 

En 1852, M. de Quatrefages publia le résultat de ses recherches dans les 


SUR LES BDELLODES. 51 


Annales des sciences naturelles. Le savant professeur fit remarquer que le 
branchellion de la torpille de la Méditerranée diffère de celui de la torpille 
de l'Océan, et donna à ce dernier le nom de d'Orbigny. H créa aussi le genre 
Ozobranche pour la sangsue de Menzies, trouvée sur une chélonée de l'océan 
Pacifique, et passa en revue, avec le soin qu'il sait mettre dans tous ses 
travaux anatomiques, toute l’organisation de ces vers. M. de Quatrefages fait 
voir que les appendices latéraux sont des branchies véritables, sous le rap- 
port physiologique, mais dépendant des vaisseaux qui contiennent la [ymphe : 
au lieu de branchies sanguines, ce sont des branchies lymphatiques. 

En 1851, Girard a fait connaitre un nouveau genre de branchellion, sous 
le nom de Phyllobranchus, d'après un ver recueilli sur une raie à Char- 
lestown Harbour. 

Ensuite Diesing a fait connaitre encore une espèce, recueillie au Brésil par 
Natterer sur des poissons, et à laquelle il donna le nom spécifique de Scolo- 
pendra 1. 

Ainsi l’on ne connait encore qu'un petit nombre d'espèces de cette tribu, si 
caractéristique et si éminemment digne d'attention. Deux d’entre elles vivent 
sur les torpilles et n’ont été distinguées que depuis les recherches de M. de 
Quatrefages : une troisième (Ozobranchus Menziesi Quatref.) habite la surface 
du corps d’une chélonée de la mer Pacifique ?; une quatrième a été observée 
au Brésil par Natterer (Branchiobdella scolopendra), et la cinquième à été 
observée sur une raie des États-Unis (Branchiobdella Ravenelit Diesing). 

Enfin, Troschel étudia presque à la même époque une espèce d'eau douce 
qui semble avoir été toujours confondue avec la piscicole géométrique, et il 
fit voir combien ce ver est remarquable sous le rapport de l’organisation. 

Dans sa révision des myzhelminthes (Bdellideen), Diesing érigea ce der- 
nier ver en genre, sous le nom de Cystobranche, et dédia l'espèce à Troschel. 

En adoptant le genre phyllobranche de Girard, il existe quatre genres dans 
cette famille, et à ces quatre genres nous allons en ajouter encore deux sous 
les noms de Calliobdelle et de Hemibdelle. Par ce dernier surtout le passage 


! Vierzehn Arten von Bdellideen, pl. WI, fig. 5-15. 
? Wiegmann’s Archiv, 1850. 


32 RECHERCHES 


des branchiobdelles véritables aux autres hirudinées s'effectue d’une manière 
lente et presque insensible. 

Nous allons faire connaitre en même temps une nouvelle espèce de bran- : 
chellion du turbot. 

En les disposant d’après leurs affinités, ces genres se groupent ainsi : 


BRANCHIOBDELLINS. 
Lamelles ou vésicules branchiales, Une région du cou séparée par un étranglement. 


( OzoBrAncug de Quatref. 


! ramifiées . 4 
l PHYLLOBRANCHE Girard. 
lamelleuses 
\ simples . . .  BRrANCHIOPDELLE Aut. 
BRANCHIES 
| Cysrornancue Troschel. 
vésiculeuses . . . . . . . { CazLioppeze N.G. 


.\ HÉMBDELLE N. G. 


Jusqu'ici les branchellions étaient complétement isolés dans le groupe des 
hirudinées; mais, par ces derniers genres, les sangsues à branchies se lient 
parfaitement aux autres. Ces genres de transition sont une véritable con- 
quête pour le zoologiste philosophe. Il n’en est pas tout à fait de même, au 
point de vue du zoologiste systématique, qui ne voit le plus souvent qu'avec 
peine s’effacer les caractères tranchés et précis qui séparent les groupes 
entre eux. 

Leydig a trouvé sur le bord de la tête des soies roides qu'il regarde comme 
des organes servant au toucher. Rud. Leuckart fait remarquer, dans sa Revue, 
qu'il a observé des soies pareilles chez plusieurs autres vers libres, même 
chez des chélopodes et des turbellaires 1. 


! Jahresbericht de 4862, TroscueL’s ArcHiv, p. 35. 


SUR LES BDELLODES. 55 


GENRE BRANCHELLION. 


BRANCHELLION DU TURBOT. — Branchellio rhombi Nob. 


(PL. Il, fig. 17-21.) 


Corps formé de quarante-huit ou quarante-neuf plis, dont les treize pre- 
miers, plus étroits, forment le cou et dont une trentaine portent des appen- 
dices branchiaux, foliacés, pétiolés, à bords entiers et creusés en gouttière. 
Il n’y a pas d’yeux. 

IL habite le corps du turbot (Rhombus maximus) et a été observé à Brest, 
au mois de mars. 

Sa longueur est de cinq à six centimètres. 

Nous avons cru d’abord reconnaitre ce branchellion pour l'espèce qui vit 
habituellement sur la torpille, mais, après un examen comparatif, nous avons 
été conduits à en faire une espèce nouvelle. 

Description. — Le corps est allongé, déprimé, légèrement bombé en 
dessus, plat en dessous, formé, comme le dit M. de Quatrefages, de quarante- 
huit ou quarante-neuf plis, non compris les ventouses. Les treize premiers 
plis sont fort étroits et cylindriques; ils forment, comme dans les autres 
espèces, une sorte de cou. 

L’anneau qui suit immédiatement cette région cervicale parait destiné, par 
sa forme arrondie, à favoriser les mouvements du cou auquel il sert de base. 
Cet anneau est lui-même enchâssé dans un autre beaucoup plus grand et plus 
fort; il est dépourvu, comme les précédents, d’appendices membraneux. 

Les appendices branchiaux sont placés de chaque côté du corps, au nombre 
de trente environzils sont foliacés, pétiolés, à bords entiers et creusés en 
forme de gouttière. Ils sont imbriqués à la base. 

La tête ne porte pas d’yeux, du moins nous n’en avons pas remarqué. 

La ventouse orale est de grandeur moyenne; elle est ovale, très-concave, 
ses bords présentent latéralement deux ou trois échancrures, qui ne sont peut- 
être que l'effet de contractions musculaires désordonnées. 

La ventouse anale est très-grande et terminale; elle est très-concave, assez 
épaisse et unie en dessus comme en dessous. 


54 RECHERCHES 


Les anneaux du cou, ainsi que la ventouse antérieure, sont d’un jaune pâle, 
tacheté de points noirs très-petits. Le segment qui sépare le cou du tronc est 
blanc, et le suivant est de couleur rose, comme les autres anneaux du corps. 
Les appendices branchiaux ont la couleur du cou. 

Les mouvements de ce branchellion sont très-lents, à l'exception toute- 
fois de la région du cou , qui présente des agitations assez vives et fréquentes. 
Les appendices branchiaux sont immobiles. 

Ce ver était gorgé de sang; il l’expulsa dès le premier jour qu'il fut 
détaché du corps de son hôte. 

Comparaison avec le branchellion de d'Orbigny. — De toutes les espèces 
connues, c’est du branchellion de d’Orbigny que ce nouveau ver se rap- 
proche le plus. Voici toutefois les différences que nous observons entre ces 
deux vers. 

Le branchellion de d'Orbigny est plus trapu que le nôtre; la région du 
cou est proportionnellement beaucoup plus distincte; nous ne voyons pas 
dans l’espèce du turbot ces lignes transverses pointillées de blanc sur le 
premier pli de chaque anneau du corps, et le cou montre, au contraire, des 
lignes transverses, au nombre de trente-cinq, limitées par une ligne noire 
et une ligne rosée plus claire que le reste. Le cou a une teinte jaunâtre, 
comme les deux ventouses et les appendices branchiaux, tandis qu'il à la 
couleur du corps dans l'espèce de d’Orbigny. 

Il nous semble aussi que les ventouses sont plus petites dans l'espèce du 
turbot. 

M. de Quatrefages compte trente à trente-six plis au corps et quatorze 
ou quinze au cou; nous en comptons également trente-six au corps, Mais 
seulement onze au cou. 1 : 

Pour la structure anatomique de ces vers, il faut consulter le mémoire si 
remarquable de M. de Quatrefages, sur les types inférieurs de l’embranche- 
ment des annelés, ainsi que le travail intéressant de Leydig, Anatomisches 
über Branchellion und Pontobdella. 

Les appendices foliacés sont des organes branchiaux, d’après M. de Qua- 
trefages, quoi qu’en aient dit la plupart de ses prédécesseurs, nou des bran- 
chies sanguines, mais des branchies lymphatiques. 


SUR LES BDELLODES. 55 


GENRE CALLIOBDELLE ‘. 


Jusqu'à présent les branchellions sont assez nettement séparés de toutes 
les hirudinées par la région du cou, qui est parfaitement distincte, et surtout 
par leurs nombreuses lamelles branchiales. Nous signalons ici des vers qui 
forment une véritable transition entre les branchellions et les hirudinées ordi- 
paires : les lamelles branchiales sont remplacées par des tubercules cutanés 
d’un aspect particulier, pendant que la région du cou reste entièrement dis- 
tincte de la région abdominale. Il est probable que le genre cystobranche de 
Diesing n’est pas éloigné du genre nouveau que nous établissons ici. 

Sous le nom de Æirudo vittata, nom proposé par de Chamisso et Eysen- 
hardt, pour désigner une sangsue de l’île Unalaschcæ, recueillie dans leur 
voyage de circumnavigation , sir J.-G. Dalyell décrit une hirudinée qui n’est 
pas sans analogie avec les espèces comprises dans ce genre. Cette hirudinée 
se distingue également par une région cervicale distincte, une énorme ven- 
touse caudale, puis surtout par {en projections, like Wemispherical blisters , 
border each side of the animal, rising and falling as if by respiration. H à 
également observé les capsules jaunes, qui ressemblent à celles que nous 
avons vu pondre par nos vers. 

Le naturaliste écossais n’a pas connu l’origine de ces vers ; mais les ayant 


trouvés gorgés de sang , il suppose qu'ils vivent, comme lHérudo muricata ?, 
sur des poissons. 

Ce sont les belles recherches de M. de Quatrefages sur les appendices respi- 
ratoires des branchiobdelles qui nous font comprendre l’organisation de ces 
vers. Le savant professeur du Muséum a démontré que ces appendices reçoivent 
non le sang contenu dans les vaisseaux, mais bien la lymphe, qui est épan- 
chée et qui rend la respiration véritablement lymphatique 5. 

M. Troschel semble avoir vu les mêmes dispositions dans une espèce de 
piscicole *, sans se rendre compte toutefois des rapports anatomiques entre 


1 De xé)x, pulcher, et Bde)x, sanquisuga. 
? Loco citato, vol. Il, p. 9, pl. LE, fig. 16-21. 
5 Ann. sc. nat., 1852. 

# Troschels Archiv, 1850, p. 24. 


56 RECHERCHES 


les vésicules pulsatiles, qui longent le corps depuis les organes sexuels 
jusqu’à la ventouse postérieure et les réseaux vasculaires. Aussi Diesing 
n'hésite-t-il pas à placer, sous le nom de Cystobranches, ces piseicoles dans 
la famille des branchiobdelles ?. 

Nous ferons remarquer en même temps, afin de faire mieux comprendre 
les nouveaux genres que nous établissons, que les onze vésicules à contrac- 
tions rhythmiques sont placées de manière à former aussi, par leur absence 
au-devant des organes sexuels, une région cervicale. 

Nous caractérisons ainsi le nouveau genre : 

Animal portant une ventouse à chaque extrémité du corps ; la postérieure 
très-grande et simple. Le corps divisé en deux régions distinctes, une région 
du cou nu et une région du corps proprement dite, cette dernière portant 
latéralement des tubercules arrondis sur les segments ou les plis cutanés. 


CALLIOBDELLE DE LA BAUDROIE. — Calliobdella lophii Nob. 


(PLU, fig. 11-16.) 


Cette espèce atteint jusqu’à cinq et six centimètres. 

Elle vit sur la baudroie pécheresse (Lophius piscatorius). 

Description. — Le corps est allongé, légèrement bombé en dessus, aplati 
en dessous. La peau est coriace, tubereuleuse sur le côté et divisée en vingt- 
quatre plis, dont dix à douze appartiennent à la région du cou, les autres 
au corps proprement dit. 

Nous n'avons pas aperçu d’yeux. 

Le cou et la ventouse postérieure sont plus pâles que le reste du corps; 
les plis du cou sont ponctués de noir; le corps est d’un vert brun clair ver- 
geté en dessus de lignes noires brisées, parallèles. Le corps est plus pâle en 
dessous, montrant des dessins roses en forme de V. On remarque aussi que 
l'avant-dernier anneau du cou est orné d'une raie orangée qui en fait le 
tour. 

Les mouvements de cette hirudinée sont très-vifs. M. Hesse en à gardé 


1 Revision der Myzhelminthen, Wien, 1859, p.15 (Bes. Abdr.). 


SUR LES BDELLODES. 


QI 
+ | 


assez longtemps en vie, et il en a vu pondre des œufs de forme ovale, ayant 
environ un millimètre de longueur dans leur plus grand diamètre. Ces œufs 
furent collés, à l’aide d’un enduit gélatineux, aux parois du verre dans lequel 
étaient conservés ces vers. 

Vus au microscope, ces œufs ressemblent beaucoup au cocon du Bombyx 
mort; ils sont de couleur jaune et leur surface est couverte de soies très- 
roides et crépues. 

M. Hesse a trouvé cinq exemplaires à la fois sur une seule baudroie (Lo- 
phius piscatorius), le 12 du mois de mars. 


CALLIOBDELLE PONCTUÉE. — Calliobdella punctata Nob. 


(PL I, fig. 1-14) 


Elle atteint à peu près deux centimètres de longueur. 

Habite le corps du chaboisseau de mer à longues épines. 

Le corps est cylindrique, fort grêle, divisé en un grand nombre de plis 
peu apparents; il est atténué aux deux extrémités, mais surtout à l'extrémité 
céphalique. On voit en avant une région du cou produite par un étrangle- 
ment et par l'absence de vésicules. Le corps présente sur le côté des protu- 
bérances, ou vésicules arrondies, presque transparentes, au nombre de qua- 
lorze ou quinze. 

La peau est très-coriace. 

La ventouse orale est fort grande , de forme ovale, peu profonde, à bord 
antérieur fort mince; elle est relativement petite. 

Les yeux sont au nombre de quatre, géminés, et chacun d'eux est porté 
sur une petite éminence conique. 

La tête et le corps sont en dessus d’une couleur de rouille, légèrement ponc- 
tuée de noir, avec des taches blanches sur la tête et sur les côtés des plis; en 
dessous le corps est un peu plus pâle et rosé. 

Les œufs sont relativement très-gros, hémisphériques, couverts d’une peau 
lisse, mais craquelée, montrant à l’un des pôles une petite expansion à pointe 
mousse; à l’autre pôle un orifice destiné probablement à la sortie de l'embryon. 
Le bord des œufs est entouré d’une substance gélatineuse qui sert à les fixer. 


38 RECHERCHES 


Cette espèce est très-vive et fort agile ; elle marche à la façon des che- 
nilles géomèêtres. En rapprochant les deux extrémités du corps, elle déplace 
d’abord la ventouse anale pour la rapprocher de la ventouse orale, de ma- 
nière à la toucher, et la calliobdelle est bien fixée, elle détache la ventouse 
orale pour porter le corps en avant, et ainsi de suite. En se laissant choir 
au fond du vase qui la renfermait, elle nageait, à la façon des sangsues mé- 
dicinales, par des mouvements ondulatoires. Peu de jours après avoir été 
recueillie, elle pondit quatre œufs, placés, sans se toucher, à côté l’un de 
l’autre; puis successivement elle en pondit par groupes de trois et de quatre : 
ces groupes étaient assez éloignés les uns des autres. Ayant été mis dans 
l’eau douce, ce ver cessa de pondre. 

Les orifices sexuels sont à la base de l’étranglement; les plis dans lesquels ils 
se trouvent sont très-tuméfiés au moment de la ponte. La sangsue s'applique 
contre l’objet sur lequel elle veut déposer ses œufs, et peu après elle en pond 
qu'elle fixe à l’aide d’une substance gélatineuse qu’elle sécrète en même temps. 

Il est probable, à en juger par analogie, que chaque capsule contient plu- 
sieurs embryons. 

Ces vers placent leurs œufs très-près de la surface de l'eau, comme nous 
l'avons remarqué aussi dans certains mollusques, afin de recevoir plus facile- 
ment l’action bienfaisante de la chaleur. 

Par le genre de ponte comme par les caractères des œufs, ces hirudinées 
se rapprochent évidemment des néphélis. 

À la date du 3 juin 1862, M. Hesse écrivit : « J'en ai trouvé depuis une 
autre espèce sur le Blennius pholis, qui, pour la taille, les formes et les 
œufs, lui ressemble entièrement (Calliobdella cotti) : la coloration seule en 
diffère : elle est brune, rayée de petites lignes blanches; elle a également 
des vésicules. Malheureusement je n’ai pu la dessiner. » 


CALLIOBDELLE DU GOBIE COMMUN OU GOBIE NOIR. — Calliobdella striata Nob. 
(PL. IL, fig. 1-10.) 


Cette espèce a beaucoup d’analogie avec celle du chaboisseau de mer à 
longues épines, près de laquelle elle doit être placée. 


SUR LES BDELLODES. 39 


Le corps est allongé, cylindrique, déprimé, bombé en dessus, plat en 
dessous, très-coriace, divisé en un assez grand nombre d’anneaux peu vi- 
sibles, atténué à ses extrémités et divisé, au quart postérieur, par un étran- 
glement apparent, quand le corps est au repos, mais qui disparait lorsque 
le ver est étendu. Les côtes présentent une bordure en relief sur laquelle 
se montre, de distance en distance, à partir de l’étranglement précité, des 
protubérances assez grosses, striées ou plissées longitudinalement et près 
desquelles sont des ouvertures ovales très-petites, à l'extrémité d’un tube 
peu saillant, offrant l'aspect de stigmates des chenilles. Ces protubérances , 
au nombre de douze ou de treize de chaque eôté, ont chacune autant de 
stigmates. 

La tête est petite, ovale, portée sur un col très-mince et très-extensile. 

La ventouse orale est de grandeur moyenne, ovale, assez profonde, à 
bord antérieur mince et entier, présentant, en dessous, l'ouverture buccale, 
laquelle est entourée de deux dents latérales, bifurquées et cornées , ainsi que 
d’autres dents pointues, dont une triangulaire en haut et plusieurs autres 
en bas. En outre les bords environnant cet orifice paraissent semés de pointes 
cornées et aiguës qui semblent destinées à contribuer, en pénétrant dans les 
tissus, aux moyens d’adhérence. 

La ventouse anale est quadruple de la première, très-bombée, très-creuse, 
très-distincte et fixée immédiatement à l'extrémité du corps. 

Les yeux sont au nombre de deux , formant, à la base et de chaque côté 
de la tête, une petite éminence conique. Deux taches oculaires se trouvent 
sur le même alignement que ceux-ci(?). Nous n'en avons vu qu'une, voilà 
pourquoi nous mettons ce signe dubitatif. 

Les œufs sont très-gros, égalant la circonférence de la ventouse orale , 
hémisphériques, fixés à plat par une membrane marginale où par une sub- 
stance gélatineuse agglutinative très-mince. L 

La tête et la ventouse anale sont d’un blanc sale, marquées de stries et 
de points blancs; la partie antérieure est brune; le corps chocolat est rayé 
verticalement de fines stries blanches qui forment des lignes parallèles de la 
base de la tête à celle du corps. 

Nous avons soumis cette annélide à la compression ; mais sa taille déjà 


10 RECHERCHES 


un peu grande et l’opacité de sa peau ne nous ont pas permis d'être bien 
certains du résultat que nous avons obtenu. 

Le bulbe œsophagien est très-gros; son ouverture semble garnie de den- 
ticulations ou de plis destinés à favoriser la contraction. Les organes de la 
génération m'ont paru placés à la base du cou, au milieu duquel l'ouverture 
de l’oviducte est située comme dans l'autre espèce. Tout le ver est rempli 
de corps ovoides assez gros, qui sont probablement des œufs où qui sont 
destinés à le devenir. Parmi ceux-ci et latéralement on aperçoit sept ou huit 
autres corps pyriformes et même davantage d’une plus grande densité et 
d'un plus grand volume, colorés en brun (testicules) et au-dessous teintés de 
rose (les cordons spermatiques ?). 

Les protubérances latérales, vues à un fort grossissement, semblent per- 
forées au sommet. Elles sont verticalement parcourues par des plis destinés 
à exercer les fonctions d’un sphineter, sur une ouverture dont l'existence ne 
nous à pas cependant été démontrée par l'émission de substance que l’action 
du compresseur aurait dû déterminer. Sont-ce des eryptes mucipares, ou 
bien les petites ouvertures ovales qui se trouvent placées près de celles-ci et 
non loin de leur base? Sont-elles chargées de cette fonction ou la partagent- 
elles avec elle ? 

Nous n’ajouterons plus rien à ce que nous avons dit en décrivant l’hiru- 
dinée du chaboiïsseau de mer. Les mœurs et les habitudes de celle-ci, dont 
notre espèce se rapproche beaucoup , sont les mêmes; elle progresse aussi 
comme l’hirudinée dont nous parlons plus haut, à la manière des chenilles 
géomètres, Nous avons remarqué qu'elle pouvait marcher sous l’eau, à la sur- 
face qui est en contact avec l'air, comme si elle marchait sur un plafond. 

La vitalité de ce ver est extraordinaire : nous l'avons consérvé quinze 
jours sans lui donner de nourriture; il paraissait bien portant et a pondu 
plusieurs œufs. Au bout de ce temps, nous l'avons soumis à l'action du 
compresseur pendant plus d’une heure, durant laquelle il a été fortement 
pressé; remis dans l’eau, le lendemain il avait repris son volume : il était 
fixé au fond du vase par la ventouse anale; il ne paraissait plus, il est 
vrai, avoir conservé l’activité qu'il avait précédemment; mais peut-être 
ne serait-il pas mort, si nous ne l’avions de nouveau soumis à la même 


SUR LES BDELLODES. 41 


expérience; et cette fois, malgré la compression poussée à sa dernière limite, 
il n'y à pas de différence : la peau a résisté à cette pression. 

Cette sangsue a été trouvée, au mois de décembre, sur la partie exté- 
rieure du corps du gobie commun , ou gobie noir (Gobius niger). 


Genre HEMIBDELLA. 


Ce genre nous offre un haut intérêt comme forme de transition. Ses ven- 
touses sont toutes deux peu développées, et le corps présente en avant un 
étranglement qui le rapproche des branchellions. Si l’on n’en connaissait les 
organes sexuels et les œufs, on croirait avoir sous les yeux un ver d'un 
autre ordre que celui des hirudinées. 

Nous caractérisons ainsi le genre Æemibdella : 

Corps cylindrique très-consistant, composé d'un grand nombre de plis 
assez distincts, alténué à ses deux extrémités et divisé au tiers antérieur 
par un étranglement, comme les genres précédents. Ventouse orale petite et 
plus ou moins bien conformée; ventouse anale peu distincte, à bords plissés, 
pouvant se modifier de manière à se contracter et à devenir un organe pré- 
hensile. Cocons hémisphériques, aplatis du côté où ils s'atlachent, couverts 
de soies crépues et rigides, entourés d'une très-large marge transparente. 


- HEMIBDELLE DE LA SOLE. — AHemibdella soleae Nob. 


(PI. I, fig. 15-25.) 


Longueur cinq millimètres. 

Habite la sole (Solea vulgaris). 

Le corps est parfaitement cylindrique et la peau très-coriace ; elle forme 
un grand nombre de plis très-distinets. Aux deux extrémités du corps, ce ver 
est atténué. 

La ventouse orale est petite et peu concave; la ventouse anale est plus 
petite encore; ses bords sont plissés et fort mobiles. 

La couleur varie du noir bleu au jaune d’or; toute la surface est pointillée 


6 


42 RECHERCHES 


de noir; mais, vers le milieu, on voit de grandes taches rouges sur la ligne 


médiane. 

Les cocons, d’un jaune doré, sont couverts de soie crépue et tissée comme 
des cocons de ver à soie. 

On les trouve communément en grand nombre sur le dos de la sole, et ils 
s'y attachent avec une telle ténacité, que souvent le corps se rompt lors- 
qu'on veut les enlever. 

Ces vers choisissent sans doute la face dorsale, c’est-à-dire le côté brun, 
à cause de la manière de vivre des pleuronectes, qui ont presque toujours 
le côté blanc collé contre le fond. 

En exerçant une légère pression, on découvre les principaux viscéres, 
comme l'indique la figure. On voit en avant les organes femelles, plus en 
arrière, six paires de testicules, et sur le côté, plus en arrière encore, les 
chambres de la cavité digestive. 


HÉTÉROBDELLINS. 


Sans les paires de testicules, qui s’échelonnent vers le milieu du corps, 
on ne croirait pas avoir une hirudinée sous les yeux. On peut dire que ces 
vers sont des sclérobdellaires inférieurs. 

Le corps ne porte plus de ventouses proprement dites. La tête est tronquée 
en avant, et un bulbe rétractile la termine; en arrière on voit un prolonge- 
ment membraneux, tronqué également, terminer le corps. On ne distingue 
plus de vaisseaux proprement dits, mais on apertoit, sur la ligne médiane, 
du sang rougê logé dans des poches qui occupent l’espace laissé par les or- 
ganes mâles. 


SUR LES BDELLODES. 45 


HÉTÉROBDELLE PALE. — Aeterobdella pallida Nob. 


(PL 1, fig. 25-26.) 


Ce ver a environ cinq millimètres de longueur. 

Nous l'avons trouvé dans la cavité de la bouche du merlan (Gadus mer- 
langus), attaché à la peau. 

Ce n'est qu'en hésitant que nous nous décidons à publier la description 
d'un ver dont nous ne connaissons pas suffisamment les caractères anatomi- 
ques. En le signalant à l’attention des naturalistes, nous espérons qu'il sera 
bientôt retrouvé sur le merlan et que l’on pourra compléter nos observations. 

L'Heterobdella se présente sous l'apparence d’un distome. 

Le corps est allongé, arrondi, tronqué en avant et en arrière. L’extrémité 
caudale est un peu moins obtuse que l'extrémité céphalique. 

Nous n'avons vu ni crochets, ni aucune espèce de ventouse. 

À l'extrémité céphalique, on voit une légère échancrure qui correspond 
probablement avec l'entrée de la bouche, puis on découvre un bulbe charnu 
fort petit. Nous n'avons pu suivre le restant de cet appareil, et nous n'avons 
même pu nous assurer de la présence d’un anus. 

En comprimant légèrement ce ver, on découvre, vers le milieu du corps, 
six couples de vésicules transparentes qui rappellent parfaitement les testi- 
cules si caractéristiques des hirudinées. 

Vers le milieu du corps, entre ces organes disposés en chapelet, nous avons 
remarqué des taches de couleur rouge qui font l'effet de sinus remplis de 
sang. Nous n’oserions cependant pas assurer qu'ils soient une dépendance 
de l'appareil circulatoire. 

La peau est fort résistante, au point qu'on ne parvient que difficilement à 
comprimer le ver. | 


HÉTÉROBDELLE DU CHIEN DE MER. — Heterobdella scyllii Nob. 


(PL 1, fig. 27-50.) 


Sauf l’étranglement qui détermine la région du cou, cette hirudinée nous 
parait assez voisine des hémibdelles, surtout par le peu de développement de 


44 RECHERCHES 


o 


ses ventouses. Si nous nous décidons à en parler, c'est également plutôt pour 
attirer sur elle l'attention des naturalistes qui habitent les bords de la mer ou 
qui sont à même de visiter les grands marchés au poisson, que pour en faire 
connaitre l’histoire. 

Le corps est cylindrique, atténué à ses deux extrémités, composé d’un 
grand nombre d’anneaux semblables et divisé, à sa partie moyenne, par deux 
étranglements peu profonds. La peau est très-coriace. La ventouse orale est 
peu développée et semble environnée d’un bord denticulé; la ventouse anale 
est encore moins apparente, et parait même incomplétement développée. 

Ce ver est de couleur grisàtre avec une raie médiane rougeûtre. Le corps 
semble en outre entouré, à sa partie antérieure, d’un limbe plus clair. 

Un seul individu a été trouvé, le 20 décembre, sur la grande roussette 
(Scyllium canicula). 


HISTRIOBDELLAIRES. 


41 


LITTÉRATURE. 


Van Bexeve, Histoire naturelle d’un animal nouveau, désigné sous le nom d’HisrrioneLa , 
Buzzer. pe L'Acao. Roy. pe BeLcique, 2° sér., t. V, n° 9 et 10, 1858, p. 185. — L'Institut, 
1859, p. 209. 

R. Leuckarr, Histriobdella, Jaures-Ber., 1859, p. 51. 

J.-N. Vazuor, Sur l’Astacobdelle branchiale, Méx. ne L’Acanémie DE Don, 1845-1844 (Sciences, 
p- 105). 

Lewy, Proceed. Acad. phil., vol. V, p. 245. 


Ces vers, parleur région céphalique distincte, les testicules simples, par 
la peau mince et régulièrement annelée, par leurs vaisseaux rudimentaires, 
par la vivacité de leurs mouvements, et enfin par les hôtes sur lesquels ils 
vivent, méritent, si nous ne nous trompons, de former une tribu de la même 
valeur que les selérobdellaires et les malacobdellaires. 


CS 
C2 


SUR LES BDELLODES. 


Il est de la plus haute importance, disions-nous dans notre Mémoire sur 
l'histriobdelle du homard !, que les vers d’Abilgard et de Henle, ou les asta- 
cobdelles, soient étudiés comparativement avec le genre Æistriobdella, et nous 
sommes persuadés que cette étude nous portera à établir dans ces annélides 
un groupe d’une importance égale à celle des malacobdelles et des péripates. 

Ce que nous soupçonnions, à la suite de ces premières recherches sur les 
histriobdelles, semble se confirmer pleinement, et des êtres bizarres comme 
les myzostomes mêmes, que nous avions cru devoir placer parmi les arti- 
culés, semblent venir naturellement prendre leur place ici. 

Rüsel est le premier qui ait fait connaitre un animal de ce groupe, et pen- 
dant longtemps on a confondu ce ver avec. l’espèce qu'Abilgard a décrite 
dans la Zoologie danoise de Ot.-F. Muller. 

Leidy a signalé ensuite l'existence d’une nouvelle espèce de ce genre sur 
l’'Astacus bartoni, et, sur un autre crustacé, le Lupa dicantha, il a observé 
un genre nouveau qu'il a appelé Hyzobdella. 

Il y a cinq ans, l’un de nous à parlé, au congrès scientifique de Carls- 
ruhe, d’un animal nouveau qu'il venait de découvrir sur le homard, et dont 
la conformation extraordinaire, autant que la vivacité des allures, avait sin- 
gulièrement intéressé tous les membres du congrès. 

Il a été publié depuis sous le nom d’Æistriobdella, dans les Bulletins de 
l'Académie royale de Belgique ?. 

Depuis, un de ses amis, le professeur Leuckart, à qui il à fait parvenir 
des histriobdelles vivantes, a bien voulu soumettre ces vers à une analyse 
minutieuse, et il ne semble plus y avoir de doute possible sur la nature 
hirudinée de ces vers. 

Les astacobdelles sont à la vérité des vers dioïques et les histriobdelles, au 
contraire, sont des vers monoïques ; mais nous avons déjà vu des exemples 
de différences pareilles dans des groupes d’ailleurs fort naturels ; les astacob- 
delles d’ailleurs mériteraient bien d’être soumises à un nouvel examen. Ne 
trouverait-on pas un beau et intéressant sujet d'étude dans la comparaison 
des astacobdelles des diverses contrées de l'Europe, surtout si cet examen 


! Bulletins de l’ Acad. roy. de Belgique, 2° sér., t. V, n° 9 et 40 (p. 51 du tirage à part). 
2 Qme sér., t. V, n°9 et 140, 1858. 


46 RECHERCHES 


porte sur leur structure, sur les caractères extérieurs et sur le mode de 
reproduction? Nous croyons cet examen d'autant plus facile aujourd'hui, 
que celui qui entreprendrait ce travail pourrait recevoir facilement des écre- 
visses vivantes des contrées les plus éloignées de l'Europe. M. Lereboullet a 
déjà fait le premier pas dans cette voie, en montrant que, sous le nom d’As- 
lacus fluviatilis, se cachent des espèces fort différentes entre elles. 

Le curieux groupe d’astacobdelles nous fait venir à la mémoire un des plus 
singuliers animaux qui aient été signalés depuis longtemps. Nous voulons 
parler des myzostomes. On ne sait trop où il faut placer ces êtres ambigus 
que l’on n’a observés jusqu’à présent que sur les comatules. Nous avons cru 
d'abord devoir les ranger parmi les articulés inférieurs; mais des doutes sérieux 
nous sont venus depuis que nous avons commencé l'étude des histriobdelles. 

Loven ! a fait le travail le plus complet sur ces myzostomes. 

« L'organisation que je viens de décrire est celle des vers, dit-il, à la fin 
de son intéressant mémoire sur le Hyzostoma cirrhiferum : mais, ajoute-t-il 
aussitôt, les parties sont empruntées à tant de genres différents qu'il paraît 
fort difficile de déterminer sa place dans le système actuel. » 

M. Carl Semper, qui a repris l'étude de cette singulière organisation et qui 
a même été assez heureux d'observer une phase de développement, ne croit 
pas que la question en soit devenue plus simple et plus facile à résoudre : 
« l'embryon semble tenir, par ses deux paires d’appendices, dit Carl Semper, 
aux articulés inférieurs. » 

Depuis que nous connaissons des sangsues avec des crochets (Acantho- 
bdella) et des appendices, comme ceux des histriobdelles, qui s'envaginent 
et se déroulent comme un doigt de gant, nous avouons que les myzostomes 
semblent de plus en plus se rapprocher des vers et surtout des vers dont nous 
nous occupons ici. 

Il est fort remarquable de voir Fr. Leuckart, qui, en 1849, a le premier 


! Loven, Vetensk. Acad. Handl., 1840; Wiegman's Archiv, 1842, p. 506, pl. VIT ; Ann. sc. 
natur., 1842, t. XVIII, p. 291.— M. Schultze, Verhand. der phys. medicin. Gesells. Wursbourg; 
IV, 1854, p. 295. — O. Schmidt, Sitzungsber. der k. Akad. d. Wissensch., XXII (1857), p. 561. 
— Carl Semper, Zeits. für Wiss. Zool., 1858, p. 60. — Diesing, Revision der Myzhelminthen 
(Trematoden), 1858, p. 508, (Bdellideen), 1859, p. 478. 


.SUR LES BDELLODES. 


CS 
| 


signalé les myzostomes à l'attention des naturalistes, s'exprimer comme il 
suit au sujet des affinités de ces êtres. 

« Am meisten verwant scheinen mir die Hyzostomen mit den Gen. Cyclo- 
cotyla Ouo, zu sein, » dit-il !; c’est avec les Cyclocotyla d'Otto que les my- 
zostomes me semblent avoir le plus d’aflinité. 

Diesing, qui ne leur avait pas d’abord assigné de place dans son système 
des helminthes, vient de les ranger parmi ses hirudinées polycotyles, à côté 
des histriobdelles, et c’est là, croyons-nous, le rang véritabie qu'ils doivent 
occuper. Le savant helminthologiste de Vienne est arrivé à ce résultat par 
une voie toute différente de la nôtre. 

Nous finirons ce chapitre en disposant les genres de ce groupe dans un 
tableau qui résume pour le moment leurs affinités : 


| ASTACOBDELLA. 
MYZ0BDELLA. 
HISTRIOBDELLAIRES. { HisTRIOBDELLA. 
SACCOBBELLA. 


| Myz0STo 4. 


Nous avons à faire connaitre un ver nouveau trés-voisin des histriobdelles, 
vivant aussi sur un crustacé et dont les caractères sont non moins remarqua- 
bles que ceux des histriobdelles. Nous dirons d’abord un mot de l’histriobdelle 
du homard. 


HiSTRIOBDELLE DU HOMARD. — Aistriobdella homari. 


Van BENEDEN, Note sur une larve d’annélide.….., BuzLer. pe L'Acan. Roy. DE BELGIQUE, t. NX, 
3% part., p. 69 ; 1855. 

Van BEeNEDEN, Histoire naturelle d’un animal nouveau... ,; BULLET, DE L'ACAD. ROY. DE BEL- 
GIQUE, 2° sér., t. V, 1858. 


Ce ver des œufs du homard était connu de M. Hesse, quand nous avons 


‘ Zoolog. Bruchstücke, NX, 1849, p. 8. 


ù RECHERCHES 


FSs 


publié notre mémoire; mais notre habile collaborateur avait conservé cette 
étude en portefeuille. Nous allons reproduire ici les observations de M. Hesse 
sur ce parasite. 

Le corps est arrondi, annelé, alternativement plus large et plus étroit : 
la téte est distincte ; elle porte un appendice droit médian, deux appendices 
paires aux angles antérieurs de la région céphalique, et enfin un appen- 
dice membraneux, arrondi , très-mobile, servant de patte et pouvant s’évaser 
en ventouse. La bouche est protruse; son orifice est cilié, ainsi que le tube 
digestif, et il se trouve à l'entrée trois mâchoires chitineuses, mobiles, dis- 
posées en suçoir. 

Le corps est terminé en arrière par deux jambes très- mobiles servant à 
la locomotion, et qui portent, comme les appendices locomoteurs de la tête, 
une expansion membraneuse pouvant servir de ventouse. 

Cest le 21 juin 1855 que l’un de nous, M. Hesse, a observé pour la pre- 
mière fois ce ver, qui figure depuis lors dans son album. Déjà, en 1853, 
M. Van Beneden avait observé, de son côté, cet animal extraordinaire; mais 
il n'a connu ses affinités véritables qu’en 1858, en faisant des recherches 
sur le développement des homards. M. Van Beneden avait cru voir d'abord 
dans ce ver une larve d’annélide d’une forme toute particulière. 

Le mamelon des pattes postérieures, que M. Van Beneden à pris pour 
un appendice de même nature que ceux qui garnissent la tête, est, d'après 
M. Hesse, une ventouse supplémentaire dont cet annélide se sert comme 
moyen d'adhérence. 


GENRE SACCOBDELLA . 


Corps arrondi, annelé, présentant un renflement céphalique et un ren- 
flement au milieu du corps qui loge les organes sexuels. Les plis du corps 
s’emboîtent, et tout l’appendice caudal peut se loger par invagination dans le 
renflement sexuel. Le ver est terminé en arrière par deux ventouses pédi- 
culées et engainantes. 


1 De céxxs:, sac. 


SUR LES BDELLODES. 49 


SACCOBDELLE DE NÉBALIE. — Saccobdelia nebaliae Nob. 


(PL IV, fig. 1-14.) 


Longueur du corps deux à trois millimètres. 

Ces vers vivent sur la nébalie de Geoffroy (Nebalia Geoffroyi). 

La tête ressemble, quant à la forme, à celle de certains lernéides ; elle 
est grosse, ovale, plate, bombée en dessus, légèrement concave en dessous, 
plus étroite et tronquée en avant, arrondie en arrière, à profil busqué, les 
bords latéraux repliés en dedans. 

Le cou est long, très-extensible, cylindrique, étroit, composé de cinq 
anneaux distincts, de dimension à peu près égale, s’envaginant de haut en 
bas et dont le premier anneau, qui est fixé à la partie occipitale, est légère- 
ment aplati en dessous et arrondi à sa jonction avec l’anneau suivant; il pré- 
sente en outre de chaque côté deux petites échancrures destinées à limiter 
les contractions; la partie inférieure, qui est arrondie, facilite le pivotement 
de la tête, à la manière des vertèbres cervicales des animaux des classes 
supérieures. Ce cou peut, en se contractant, se loger complétement dans les 
segments du milieu du corps jusqu’à la base de la tête. 

Le corps ou plutôt la région du corps qui loge les organes sexuels est de 
forme ovale, très-large, aplatie, bombée en dessus, légèrement creuse en 
dessous, à bords latéraux retournés en dedans; la partie inférieure est ter- 
minée par un prolongement arrondi propre à faciliter les mouvements, 
reposant sur un pied long et'cylindrique dans le genre du cou et composé 
de quatre anneaux bien distincts, qui vont en diminuant de diamètre de la 
base au sommet; ces anneaux peuvent s’envaginer, mais dans un sens 0p- 
posé à celui du cou, c’est-à-dire de bas en haut; ils peuvent également 
se loger dans les plis du milieu du corps ‘; le premier et le dernier de ces 
anneaux sont les plus petits et le troisième est aussi grand ou plus grand que 
les trois autres ensemble. Le dernier segment, évasé à sa base en forme de 
ventouse, sert à abriter deux petites ventouses. 


! PI. IV, fig. 5. 


50 RECHERCHES 


La peau est lisse, glabre, sans aucune aspérité, de la consistance ordinaire 
des trématodes et assez remarquable par son élasticité; elle permet à toutes les 
parties du corps, et particulièrement à celles qui sont annelées, de s'étendre 
ou de se contracter démesurément. 

L'orifice de la bouche est situé à la face inférieure de la tête, non loin du 
bord supérieur ; il est cireulaire, denticulé et‘ forme une sorte de trompe qui 
semble protractile et qui est propre à pomper les substances destinées à l’ali- 
mentation ; au-dessous se trouve un bulbe æsophagien de forme ovale et 
acuminé à son extrémité supérieure, partagée en deux parties égales par 
une ouverture verticale, formant deux mâchoires juxtaposées, qui sont très- 
pointues et bordées d’une matière chitineuse destinée à perforer ou à entourer 
les parties sur lesquelles doit s'exercer la succion. Ces mâchoires sont douées 
d’un mouvement vibratile très-vif et très-actif. À partir de la cavité œæsopha- 
gienne, on aperçoit, d’un bout à l'autre du corps, sur une ligne médiane 
verticale et sans déviation, le tube digestif, qui se fait remarquer par sa colo- 
ration jaune. 

Au milieu de la partie élargie du corps se montrent , de chaque côté de ce 
tube, deux masses ovoides d’une substance plus dense, formées de l’agglo- 
mération des œufs. Avant la pointe du tube et au-dessus comme au-dessous 
des œufs, on aperçoit d’autres masses dont la formation est plus avancée. 

Les œufs, au moment de la ponte, sont ovales et pourvus d’une tige très- 
mince, qui devient souvent commune à plusieurs autres tiges et sur laquelle 
ils sont réunis en forme de grappe, comme cela a lieu pour les hétérobdel- 
lins !. Les œufs subissent différentes transformations qui en modifient la forme 
primitive ?. [ls ne contiennent qu'un seul vitellus, qui, en se développant, 
déchire, pour se frayer une issue, la partie supérieure de son enveloppe, 
laquelle est d’une grande ténuité. 

La première phase de cette métamorphose se manifeste par la condensa- 
tion, au centre, de la matière embryonnaire, qui apparaît bientôt avec un 
aspect bursiforme ou lagéniforme *. La partie supérieure s’allonge ensuite, un 


| PI. IV, fig. 8. 
2 — fig. 9-13. 


— fig. 10. 


SUR LES BDELLODES. 51 


cou três-mobile et perforé au sommet apparait, et toute la partie antérieure 
du corps présente des mouvements verticaux ascensionnels, lents et sacca- 
dés pendant l'extension et très-vifs, au contraire, dans la rétraction. Lorsque 
l'embryon est complétement étendu, sa forme est cylindrique , atténuée à ses 
deux extrémités, qui offrent, à la partie antérieure, l'ouverture ovale et, à la 
partie postérieure, les vestiges de la ventouse anale. Plus tard, l'embryon se 
fixe directement sur l’objet auquel il veut s'attacher. 

La coloration du corps, qui parait transparent à raison de son extrême 
petitesse (il n’a que 0,002 chez les adultes), est d’un blane bleuâtre très- 
clair; souvent les œufs , avant la ponte, au lieu d’être grisâtres, comme nous 
les avons figurés, sont d’un noir foncé. Ceux qui sont pondus sont jaunes ou 
verdâtres. L’embryon, en se développant, se rapproche de la coloration des 
adultes. 

Habitat. — Ce ver à été trouvé sur la Nébalie de Geoffroy, où nous en 
avons rencontré Jusqu'à dix à douze sur le même individu. I] paraît qu'il s'y 
reproduit toute l'année, car nous l'avons recueilli, pour la première fois, le 
23 mai 1857, puis le 20 novembre 1858, le 16 juillet 1861 et le 14 janvier 
1862. Ces vers, dont le nombre est relativement considérable, se fixent sur 
diverses parties du corps de ce crustacé, mais plus particulièrement sur les 
pattes et sur les soies ou poils dont celles-ci sont garnies. On ne peut les aper- 
cevoir sans le secours de la loupe. [ls jouissent, comme les histriobdelles, d’une 
grande mobilité; mais ils changent rarement de place, et nous ne les avons 
pas vus marcher comme celles-ci, à la manière des chenilles arpenteuses ou 
géomètres, en se servant de la partie antérieure du corps, bien que cependant 
ils doivent nécessairement l’employer pour se déplacer. À ce sujet, nous devons 
ajouter que nous n'avons pu, peut-être à cause de l’insuffisance du grossis- 
sement du microscope, déterminer d’une manière bien précise l’organisation 
de la tête. Nous avons cru apercevoir quelquefois, un peu au-dessus de sa base 
et de chaque côté, un organe qui, vu de face et conséquemment en raccourci, 
parait être un appendice céphalique ou une ventouse équivalant à celles qui 
existent dans l’histriobdelle. 

Ces organes nous semblent du reste indispensables pour faciliter le mouve- 
ment de translation, à moins que l'extrémité du rostre, qui présente des échan- 


»2 RECHERCHES 


crures latérales et par suite des expansions, ne remplisse cette fonction en 
se rapprochant et en saisissant les objets. 

Ces bdellodes restent, comme nous l'avons dit, généralement fixés à la 
même place; mais ils sont dans une agitation continuelle, et on les voit se 
balancer à droite et à gauche, se contracter et s'étendre avec assez de viva- 
cité. I est très-difficile de les détacher du point où ils sont fixés, non- 
seulement à raison de leur adhérence, mais aussi de leur petite taille, qui 
les rend presque insaisissables. Ils sont très-vivaces et on peut facilement 
les conserver pendant quelques temps. 

Nous ignorons précisément quelle est la nourriture de ces singuliers êtres ; 
mais leur présence sur le corps d’un crustacé semble indiquer assez clairement 
que ce sont des parasites qui vivent conséquemment à ses dépens, et nous 
sommes portés à croire que, comme les histriobdelles, ils vivent des œufs; 
cependant nous ne nous rappelons pas avoir constaté que les individus sur 
lesquels nous les avons trouvés en soient pourvus. 

Il est également difficile d'apercevoir la bifurcation qui termine la partie 
inférieure de ce ver, ainsi que les deux ventouses auxquelles elle sert de sup- 
port, attendu qu'elle est presque toujours contractée et que, lorsqu'elle est 
fixée sur un point, elle est cachée par l'évasement du dernier anneau, qui a 
toute l'apparence d'une ventouse anale. Ce caractère des deux ventouses 
terminales portées sur un pédoncule particulier rapproche ces vers de la 
conformation des histriobdelles avec lesquelles ils ont d’ailleurs de nom- 
breux points de ressemblance, tant sous le rapport de l’organisation que sous 
celui de la manière de vivre. Il est aussi à remarquer que, par la conformité 
des œufs, leur éclosion hors du corps de la mère et enfin les premières 
évolulutions de l'embryon, autant que par la structure, ils se rapprochent 
également des hétérobdellins et qu'ils forment le passage naturel des his- 
triobdelles aux hétérobdelles. 

I s’agit ici d’un animal voisin des histriobdelles et non moins bizarre que 
ces dernières. Ses mouvements, comme sa conformation, sont tout aussi extra- 
ordinaires, et certes, si l'histriobdelle ne l'avait pas précédé dans la science, 
nous serions nous-mêmes disposés à croire qu'il y a eu quelque illusion dans 
ces observations : l’histriobdelle nous fait en effet comprendre la saccobdelle. 


©r 
O1 


SUR LES BDELLODES. 


Nous ferons remarquer aussi que les auteurs qui placent les rotifères dans 
la classe des vers trouveront un puissant appui pour leur manière de voir 
dans la disposition des divers segments du corps , qui s’envaginent de façon 
à rappeler tout à fait certains genres de cette classe. Ce sera évidemment 
un rapport de plus à établir entre les vers et les derniers articulés. 


MALACOBDELLAIRES. 


MALACOBDELLINS. 


LITTÉRATURE. 


Muzcer, Zool. dan., pag. 21 , pl. XXI, fig. 1-5; — Encycl. méth., pl. LI, fig. 6-10. (Copie 
de Muller). 

BLainviLce, Dict. des sc. nat., fig. 9, t. XLVII, p. 270, 1827. Atlas et t. LVII, p. 566, 
art. VERS, 1828. 

BLANCHARD, Comptes rendus de l’Acad. des sciences, mai 4845, t. XX, p. 452, et le rapport, 

juin 1845. 
— Ann. des sc. nat., 5"° série, t. IV, 1845; — Règne animal illustré, pl. XXII, 

fig. 5; — Voyage, côtes de la Sicile, vol. ILE, p. 66, pl. IL. 

AGassiz, Lectures ou comp. embryol., leet. IX, pag. 70. 

Sir J. DaveLc (Hinuno Axcers), the Powers of the Creator, vol. I, p. 11, pl. [, fig. 22-95. 

Gruge et WacenEr, Muller’s Archiv, 1859, p. 545, pl. XIV et XV; — Bemerkungen über 
einige Helminthen und Mecrwürmer; — Wiegmann's Archiv, vol. I, p. 140. 

Disixe, Sechszehn Gattungen von Binnenwürmern und ihre Arten. Wien, 1855. 

— Revision der Myzhelminthen (Tremaronex), Wien, 1858, pag. 55 (Ampuypr., p. 55). 
— = (Boezuneen), Wien, 1859, pag. 21 (trois espèces). 
Lenny , a Synopsis of Enrozoi, Proceed. Acad. phil., vol. V, et Proceed. of the Acad. of natur. 

sciences, vol. VIII, 1856. 


D4 RECHERCHES 


G. WaGcenER, Ueber AMPBILINA FOLIACEA, GYROCOTYLE U7( AMPHYPTYCHES, Muller’s Archiv, 
1858. 
Diesixc, Nachträge und Verbesserungen zur Revision der Une, Wien , 14859, 
pag. 29 (GyrocoryLe, deux espèces ). 


Le genre Malacobdelle à été établi par Blainville, d’après un ver qui a 
été décrit et représenté par Oth.-Fréd. Muller, dans sa Zoologie danoise, et 
d’après un individu qu'il a trouvé dans une mye; le nom qu'il lui donne 
indique suffisamment ce qu’il pense de ses aflinités. 

Il y a quelques années, M. Blanchard , se livrant à ses recherches sur la 
structure des mollusques acéphales du genre Mya, trouva également, sous 
le manteau de quelques-uns de ces acéphales, plusieurs vers parasites qui 
lui ont fourni le sujet d’un intéressant travail. 

M. Blanchard croit sa malacobdelle de la Aya différente de celle de Oth.- 
Fréd. Muller, qui provient de la Venus exoleta, et il crée pour ce genre seul 
l'ordre des Bdellomorphes , qu'il place à côté des aporocéphales ou dendro- 
cœles et des trématodes. 

Le ver, désigné sous le nom de Æérudo anceps par Dalyell !, appartient sans 
doute à cette même division ; mais ce savant nous le fait connaitre trop impar- 
faitement pour qu'on puisse se prononcer à cet égard. Il suffit de le signaler 
à l'attention des naturalistes. 

Pendant son séjour à Nice, sur dix-sept chimères, Guido Wagener trouva 
quinze fois, dans l'intestin de ce poisson, un ver des plus singuliers, qu'il dé- 
crivit, en 1842, dans les Archives de Muller, sous le nom d’Amphyptyches 
urn«. 

Ce ver a vivement excité la curiosité des helminthologistes. 

Il a l'aspect d'un trématode élevé; mais les trématodes dont il se rap- 
proche ne vivent jamais dans l'intestin. D'un autre côté, il n’a pas d'intestin, 
du moins Guido Wagener ne lui en a pas trouvé. Serait-ce alors un ces- 
tode? mais les appareils sont tous, sans distinction, autrement disposés que 
chez ceux-ci. 

On comprend que l'incertitude était donc bien grande. 


1 The Powers.….., vol. IT, p. 11, pl. I, fig. 22-95. 


SUR LES BDELLODES. 55 


Des observations faites depuis semblent avoir fait disparaitre toutes ces 
anomalies. | 

En 1858, G. Wagener reconnut la ressemblance de ses amphyptyches 
avec les gyrocotyles de Diesing, et, comme ce dernier nom est plus ancien, 
il proposa la suppression du sien !. 

Il pense que les gyrocotyles et les Amphilina se rapprochent les uns des 
autres , surtout par leur ventouse orale imperforée. 

Depuis que Diesing leur accorde un tube digestif complet, avec un anus 
s’ouyrant en dessus, près de la ventouse postérieure ?, il ne peut guère rester 
de doute, nous semble-t-il, sur les affinités, et les malacobdelles cessent d’être 
complétement isolées dans la division des bdellodes. 

L'Amphyptyches urna, tout en provenant de Pintestin des chimères, vit 
sur des mollusques bivalves ; et c’est avec ces mollusques, dont les chimèéres 
sont fort avides, qu'ils ont pénétré dans leur intestin, L'Amphyptyches urna 
n'est pas, comme on le croyait, le parasite de la chimère : il ne s’y trouve 
qu'aceidentellement. Il en est de même des ligules que l’on trouve dans 
l'intestin des oiseaux, dont elles ne sont pas les parasites, comme on l'a cru. 

En second lieu, Diesing accorde au genre gyrocotyle, qu'il établit en 1855 5, 
un tube digestif semblable à celui des trématodes, et G. Wagener, le premier, 
reconnait la parfaite ressemblance entre son nouveau genre et celui de Die- 
sing, au point de vouloir les fondre l’un dans l’autre. 

Ce qui n’est pas moins singulier, c’est que le gyrocotyle de Diesing était 
censé aussi d’abord provenir de l'intestin d’un antilope pygargue, tandis que, 

-plus tard, il a été reconnu qu'il vit sous le manteau des mactres au Brésil. 

Les amphyptyches et les gyrocotyles sont donc, pour l'organisation 
comme pour les hôtes sur lesquels ils vivent, des vers très-voisins. Mais 
dans quel groupe naturel doivent-ils prendre place ? Il ne nous parait pas 
douteux que cest parmi les malacobdellaires, comme M. Diesing semble 
l'avoir prévu. 

Diesing plaça ces gyrocotyles parmi les trématodes, à côté des rhopalo- 
Muller’s Archiv, 1858, p. 247. 


Nachträge und Verbesserungen…...., p. 29. 
Sechszehn Gattungen von Binnenwürmern, p. 5. 


O1 © — 


56 RECHERCHES 


L 


phores, tout en devinant leurs affinités avec les malacobdelles. Dans sa ré- 
vision des myzhelminthes et des bdellaires ?, il adopte les deux espèces de 
malacobdelles de Blanchard et y ajoute une troisième, observée sur une 
auricula, au Chili. Le savant helminthologue de Vienne place ces vers à côté 
des clepsines. 

Leidy nous apprend que les malacobdelles se trouvent également sur les 
côtes de l'Amérique du Nord *?. 

Dans l’état actuel de la science nous croyons devoir comprendre ainsi le 
groupe des malacobdellaires : 


, Dioïques . . . .  Malacobdella. 
MALACOBDELLATRES. Amphyptyches. 
MonoïqQues. 4 
( Gyrocotyle. 


Nous maintenons ces deux derniers genres, surtout à cause des franges 
qui garnissent les deux côtés du corps dans l’un d’eux et leur absence dans 
l’autre. 

Nous n’avons ni genre nouveau ni espèce nouvelle à faire connaitre dans 
ce groupe; mais l’un de nous possède depuis longtemps en portefeuille 
quelques observations sur une malacobdelle vivante de la ya truncata et 
profite de l’occasion pour faire mention de cette famille intéressante. 


GENRE MALACOBDELLA. 


Les caractères les plus saillants de ce genre sont : 

Les sexes séparés, le canal digestif complet, une chaine ganglionnaire 
bilatérale, l'absence de vaisseaux et la peau couverte de cils vibratiles. 

Les malacobdelles ont été observées jusqu’à présent sur la Hya truncata , 
la Venus exoleta, la Venus mercenaria (Leïdy) et la Cyprina islandica. 


! Loco cilato, p. 21. 
2? Leidy, À Synopsis of Exrozoa, Proceed. of the Acad. of nat. sciences, vol. VIIL 1856, p. 45; 
Proceed. Acad. phil., vol. V, p. 209. : 


SUR LES BDELLODES. 57 


MALACOBDELLA GROSSA. 


(PL IV, fig. 45-19.) 


Nous avons trouvé cette malacobdelle fortement adhérente par sa grande 
ventouse sur une Mya, le corps collé sur la surface viscérale et la bouche 
dirigée vers le bord libre du pied. 

Ce ver a l'aspect d’une grande sangsue étiolée fortement contractée. 

Les mouvements en sont très-lents et mesurés. 

La peau est très-fine et transparente, de manière à laisser voir tout le tube 
digestif à travers l’épaissèur de ses parois ; au premier aspect, il ressemble, 
par ses circonvolutions et la place qu'il occupe, à la matrice des distomiens. 

Sur les flancs, on voit des milliers de grains arrondis, serrés les uns contre 
les autres, formés d’une petite masse brune et d’une autre lactescente sem- 
blable au vitellogène des trématodes. 

En détachant le ver et en l'abandonnant dans l'eau de mer, il se contracte 
lentement et s'étend dans tous les sens : sa ressemblance avec les sangsues 
augmente encore, en le voyant pousser la tête à droite et à gauche comme 
s'il était inquiet. 

La surface du corps est couverte d’une épaisse couche visqueuse , transpa- 
rente, de la consistance et de l'aspect de blanc d'œuf un peu liquide. 

La bouche est très-grande; elle est formée d’une fente longitudinale ou- 
verte plutôt du côté du dos. Les lèvres s’écartent, se rapprochent et montrent 
l'entrée d’un immense gouffre. On distingue à l'extérieur l'étendue de la ca- 
vité buccale à travers les parois. Elle occupe à peu près toute la largeur de la 
partie antérieure du corps et s'étend en arrière jusqu’au tiers de la longueur. 

A travers les parois, on aperçoit également des bandes disposées parallèle- 
ment, en partant de l’orifice, et qui ne sont probablement que des replis de 
la membrane interne. 

Derrière la cavité buccale, on voit le canal intestinal se replier en travers 
deux ou trois fois, puis s'ouvrir en dessus à la base de la ventouse postérieure. 

Sur toute la longueur, ce canal digestif est remarquable par la couleur brun 
jaunâtre. Il est d’un fort calibre et se maintient en place par des cloisons qui 


8 


58 RECHERCHES 


ne sont pas sans ressemblance avec les diaphragmes des lombricins et des 
hirudinées. 

Toute la surface est couverte de longs cils vibratiles. 

En comprimant légèrement le ver en avant, on voit très- facilement les 
deux principaux ganglions nerveux, si bien décrits par M. Blanchard, avec 
la commissure et les branches assez nombreuses qui en partent. Il ne faut 
faire subir aucune préparation à ces organes pour bien les apercevoir. 

Il n’y a pas d'organes de sens. 

Toute la partie latérale est occupée par des poches serrées les unes contre 
les autres, qui montrent, à travers la peau, une tache blanchâtre et dont 
le reste est de couleur foncée. La tache blanche est formée par les spermato- 
zoïdes. 

Sur la ligne médiane, coupant les anses du tube digestif et formant aussi 
des replis, se trouve un canal déférent très-consistant. 

On le poursuit en avant jusque tout près de l’orifice de la bouche, et à 
la terminaison, on voit une sorte de poche séminale assez petite. 

Il a plus de consistance que les autres organes. Quand tout le corps était 
déjà désagrégé par la décomposition, ce canal déférent est sorti en entier, 
sans que nous ayons pris aucune précaution pour le conserver. 

Il nous à paru que ce canal s'ouvre dans la grande cavité de la bouche ; 
du moins, par la pression, nous avons dégainé cet organe, et il nous a paru 
qu'il faisait saillie dans l’intérieur de cette cavité. 

La partie dégainée est un pénis, dont la surface est hérissée de fortes pa- 
pilles molles. | 

Les spermatozoïdes ont le disque allongé et ressemblent à une petite 
baguette droite au bout de laquelle on aperçoit un filament fort ténu. Ils 
jouissent de mouvements très-vifs. 

D'après Agassiz, les œufs seraient disséminés dans tout le corps autour du 
canal intestinal. 

Le ver décrit par Blanchard appartient-il à une espèce particulière ? Nous 
ne le pensons pas, el nous avons même peu de doute à ce sujet. M. Blan- 
chard invoque en faveur de l'opinion contraire la forme générale du corps et 
la différence que Blainville signale dans la disposition de la bouche; mais la 


SUR LES BDELLODES. 59 


forme dans ces animaux mous et contractiles n’a absolument aucune valeur. 
L'animal en vie était couché sur la Mya, exactement comme Muller le repré- 
sente, et plus tard, quand il est fatigué ou presque mort, il prend une forme 
allongée comme l'indique Blainville. 

Le canal que Blainville a vu en dessous, entre une masse de corps ova- 
laires, et que l’on a pris pour un vaisseau analogue au vaisseau dorsal, est le 
canal déférent. 

Nous regarderons done provisoirement les malacobdelles, qu'elles pro- 
viennent de Mya, de Venus ou de Cyprina, comme ne formant qu'une seule 
et même espèce, en attendant que l'on découvre des différences d’une im- 
portance plus grande que celles qui ont été signalées jusqu’à présent. 

Nous nous sommes donné beaucoup de peine, pendant plusieurs années, 
pour nous procurer des HMya en vie, et nous n'avons pu en obtenir qu'une 
seule fois. À Ostende, on trouve les valves sur la rive, mais nous ignorons 
encore si elles proviennent d'individus vivant le long de nos côtes. Les Aya 
arenaria y sont, au contraire, fort communes ; sur des centaines d'individus 
de cette espèce, nous n'avons pas découvert un seul parasite entre le pied et 
le manteau. 

D'après ce que nous venons de voir, les malacobdelles ne sont ni fran- 
chement hirudinées ni franchement trématodes, encore beaucoup moins tur- 
bellariées, et, après avoir bien pesé la valeur des caractères, nous croyons 
devoir en faire un sous-ordre dans les hirudinées, surtout à cause de leur 
tube digestif complet et simple comme chez ces dernières. La séparation des 
sexes et la conformation de l'appareil sexuel les éloignent autant des hiru- 

- dinées que des trématodes et des planaires. Leur peau ciliée est le seul ca- 
ractère qui les rapproche de ces derniers. 


60 RECHERCHES 


SECONDE PARTIE. 


TRÉMATODES. 


2e — 


GÉNÉRALITES. 


SYNONYMIE. 
INTESTINAUX PARENCHYMATEUX (en partie) Cuvier. 


MyzocéraLés (en partie) et PorocéPHaLés, Blainville. 
STERELMINTHA (en partie) OWEX. 


LITTÉRATURE. 


Rupozpni, Entozoorum Synopsis, in-8°, Berolini,1819, pl. I, fig. 7-10. 
Cuvier, Règne animal , 5*° édition, Paris, 1829, vol. INT, pl. XV, fig. 10. 
Du Jarnin, Histoire naturelle des Helminthes , Paris, 1845, p. 521. 
E. BLancuarD, Sur l'organisation des vers, voyage en Sicile, vol. IF, p. 79. 
Diesie, Revision der Myzhelminthen ( Trematoden), Wien, 1848. © 
—  Nachträge und Verbesserungen zur Revision der Myzhelminthen, Wien, 1859. 
G. Wacener, Ueber GyropacryLus ELEGANS, Archiv. f. Anal. u. Phys., 1860, p. 768. 


HISTORIQUE. 


Le mot #rématode, proposé par Rudolphi, comprend un groupe naturel de 
vers sur les limites duquel les naturalistes ont toujours été d'accord. Ce n’est 
que pour quelques genres supérieurs qu'il y a eu parfois une légère diver- 


SUR LES TRÉMATODES. 61 


gence d'opinion. Une connaissance plus complète de leur structure a fait dis- 
paraitre tout doute aujourd'hui. 

Rudolphi a créé l'ordre des trématodes, du moins il a donné un nom à 
ce groupe naturel qui avait déjà été entrevu par d'autres naturalistes. Ru- 
dolphi ne connaissait loutefois dans cet ordre que les genres Monostoma 
Amphistoma, Distoma, Tristoma, Pentastoma et Polystoma. En retranchant 
les pentastomes, qui appartiennent à l’embranchement des articulés, il ne 
reste parmi les trématodes sans métamorphose et sans généagenèse que les 
deux genres Tristoma et Polystoma. 

Cuvier dit qu'on pourrait ne former des trématodes qu'un genre auquel on 
donnerait en commun le nom de douve (fasciola), et il place le sous-genre 
Tristoma entre les eyclocotyles et les hectocotyles. Cuvier représente, pl. XV, 
fig. 10, le Trisioma coccineum; mais, contrairement à la description, le 
ver est placé sens dessus dessous. 

Du Jardin, dans son Histoire naturelle des helminthes, publiée en 1845, 
admet dans les trématodes trois sections : la première celle des octobo- 
thriens, la seconde celle des tristomiens, et la troisième les distomiens. Les 
onchobothriens renferment les genres Octobothrium , Diplozoon, Diporpu, 
Axœine et Polystoma. Les tristomiens se composent du seul genre Tréstoma. 

Dans un premier appendice, à l'exception des aspidocotyles, Du Jardin 
ne place que des trématodes digenèses incomplets, les diplostomes, cercaires, 
bucéphales, leucochloridies; dans le second appendice, il fait mention des 
peltogasters, qui sont des crustacés; des hectocotyles, qui sont des bras de 
céphalopodes ; des gyrodactyles, qui seuls sont des trématodes; enfin des 
myzostomes, qui sont les seuls dont les affinités commencent à être comprises. 
M. Blanchard adopte les trois divisions établies dans l'ordre des trématodes par 
Du Jardin, et ne comprend, comme ce dernier, que le genre Tristoma dans 
sa tribu des tristomiens 1. 

M. Diesing a augmenté considérablement ce groupe naturel, mais il ne 
nous semble pas avoir été heureux dans sa répartition, du moins au point 
de vue des affinités naturelles. Nous croyons qu'il a été un peu trop systé- 
matique dans ses rapprochements. 


{ Voy. Voyage sur les côtes de la Sicile, vol. I, p. 124. 


62 RECHERCHES 


Dans le Mémoire sur les vers intestinaux comme dans la Zoologie médi- 
cale, Vun de nous s’est borné à l'indication des genres principaux, sans se 
préoceuper de leur répartition en familles : e’est au contraire la tâche qu'il 
s'impose dans ce mémoire. 


CARACTÈRES. 


Les trématodes forment un groupe très-naturel et dont les limites, les infé- 
rieures surtout, sont parfaitement établies. Ce sont tous vers, comme l'indique 
le nom, en forme de feuille, aplatis, peu allongés, et portant des ventouses 
en avant, au milieu ou à la partie postérieure du corps. Le tube digestif est 
incomplet, généralement simple à son origine, double à sa terminaison. I n°y à 
pas de vaisseaux sanguins, mais des canaux excréteurs. Les sexes sont réunis. 
Les trématodes supérieurs sont tous ce qu’on appelle ectoparasites et se déve- 
loppent directement de grands œufs peu nombreux, tandis que les trématodes 
inférieurs sont endoparasites digenèses et produisent un nombre considé- 
rable d'œufs fort petits. Tous ces derniers passent les premières années de 
la vie, sous une forme particulière, chez un hôte qui les héberge jusqu'à ce 
qu'ils trouvent à se caser définitivement. Ils habitent d’abord un quartier de 
jeunesse ou plutôt d'enfance et plus tard un quartier d'âge mür. C’est dans 
ce dernier quartier seulement qu'ils pourvoient à la conservation de l'espèce. 

Qu'il nous soit permis de saisir cette occasion pour dire, en passant, un 
mot de la nomenclature que l’un de nous a proposée pour les diverses phases 
d'évolution des trématodes digenèses. 

M. Van Beneden voudrait comprendre dans une même famille les tréma- 
todes et les cestoïdes, dit le docteur de Filippi. Il y a ici une petite erreur. 
M. Van Beneden à prétendu et il prétend encore que les cestoïdes et les tré- 
matodes ne doivent pas former deux ordres distincts, séparés l’un de Fautre 
par des caractères de la même valeur que ceux qui les séparent des néma- 
toïdes. Les trématodes ne sont pas des cestoïdes; il faut les séparer dans 
toute classification , mais ils sont plus rapprochés les uns des autres qu'on ne 
le supposait, il y a quatre ou cinq ans, quand ce savant écrivit ces lignes. Dans 


SUR LES TRÉMATODES. 65 


le rapprochement de ces vers, le docteur de Filippi va peut-être plus loin que 
lui, en accordant à ces deux groupes seulement les caractères de deux familles 
naturelles. Selon M. Van Beneden, ce sont plus que des familles. 

On ne saurait approuver, dit le docteur de Filippi, la nomenclature de 
ce savant, qui, en appelant scoleæ les nourrices et proglottis les cercaires, 
confond, sous une apparente simplicité, des choses bien différentes. 

Les preuves que le docteur de Filippi allêgue sont : que les sporocystes 
des distomes produisent de véritables spores libres, tandis que les scolex des 
ténias produisent des bourgeons adhérents ; que, dans les scolex gemmipares, 
la nutrition et la vie persistent, tandis que dans les sporocystes, la nutrition 
cesse et la vie languit dès que les cercaires commencent à se développer. 

Le docteur de Filippi nous parait avoir un peu trop circonscrit le phéno- 
mène. Est-ce que les scolex des échinocoques, qui sont libres, seraient de 
nature différente des scolex de cœnures, parce que ces derniers sont seuls 
adhérents? Personne n’y a jamais songé! Ce sont deux termes exactement 
équivalents dans l’histoire de la filiation de ces vers. Quant au second argu- 
ment, que chez les uns la vie persiste, tandis que chez les autres elle cesse, 
est-il sérieux ? La vie persiste là où le rôle n’est pas terminé, où il reste un 
but à atteindre. Le distome peut vivre de sa vie propre dès sa sortie du kyste, 
et le sporocyste qui l’a engendré peut disparaitre sans danger pour la pro- 
géniture : son rôle est fini. Le ténia ne peut vivre de sa vie propre que tout 
à la fin de sa carrière : e’est par le scolex (tête) que le proglottis se nourrit ; 
la mère doit vivre encore longtemps pour le salut de ses descendants. 

Nous ne nous occupons dans ce mémoire que des trématodes élevés ou 
monogenèses. 

-Nous nous sommes bornés à la citation des ouvrages les plus importants 
qui aient paru dans ces dernières années. ; 


DIVISION. 


Jusqu'ici on avait cherché seulement à disposer les genres des tréma- 


64 RECHERCHES 


todes monogenèses de manière à rapprocher ceux qui ont le plus d’affinités 
entre eux. Il y a mieux à faire. Nous voyons se grouper la plupart de ces 
vers autour de quelques types dont ils semblent dérivés, et que nous éri- 
geons en chefs de file pour l'établissement des familles. Autour des tristomes 
viennent se placer les Nuzschia, les Épibdella, ete., comme autour des octo- 
cotyles viennent se ranger les Diporpa, les Diplozoon, ete. 

Le seul moyen , pensons-nous, de bien faire sentir les affinités naturelles, 
c'est de classer les genres en familles, et nous croyons devoir élever leur 
nombre à cinq, réparties de la manière suivante : 


| TRisromipés. 
PoLYsSTOMIDÉS. 
TRÉMATODES. ( OcrocorYLipés. 
UnoNELLIDÉS. 
| GYRODACTYLIDÉS. 

Il y a quelques genres auxquels il nous serait difficile d’assigner aujour- 
d’hui leur place, non qu'on ne les connaisse pas suffisamment, mais parce 
que des lacunes trop grandes les séparent encore des autres genres connus. 

Afin de bien juger des affinités des nouveaux genres et des nouvelles 
espèces que nous avons à introduire, nous n'avons pas cru pouvoir nous 


abstenir de faire la revue des espèces que les auteurs ont inscrites dans le 
système helminthologique. 


TRISTOMIDÉS. 


LITTÉRATURE. 


Or.-Fréo. Muzcer, Zoologia danica, pl. LIV. 
AioGaaro, Skrivier af Naturhistorie Selskabet, Kiobenhavn , 1794. 
LaMaRTINIÈRE, Journal de physique, septembre 1787, p. 207, pl. IF, fig. 4-5. 


SUR LES TRÉMATODES. 65 


LamarniniÈRe, Voyage de Lapérouse autour du monde, vol. IV, Paris, 1798, pl. XX, fig. 4-5. 
Bosc, Nouveau Bulletin de la Société philomatique, 1811. 
OKex, Lehrbuch der Naturgeschichte, Leipzig, 4815, part. IE, div. 1, pp. 182 et 570. 
Nirzsen, Zrsch and Gruber’s Allgemeine Encyclopedie, art. Capsara. 
Barr,  Verhand. d. kais. Leopold. Akad. der Naturforscher, vol. XII, 2°° part. 
Diesixe,  — — vol. XVIII, pl. I (1855). 
_ — = _ == —= vol. XVIII, pl. I, p. 515 
Runozeui, Entozoorum synopsis, Berolini, 1819 (TrisToMA COCCINEUM et MACULATUM). 
Rate, Vov. Act. nat. curios., vol. XX, 1845 (TRISTOMA HAMATUM, EPIBDELLA). 
Bzancar», Règne animal illustré, Zooravres, pl. XXXVI'*. 
C.-T. Hok, Bullet. Acad. de Stokholm, septembre 1856. 
Desic, Denkschrift d. k. Ak. der Wiss., XIV Bd., 1857. 
Kôzuxer, Ueber Trisroma parizLosum. Xonigs. zool. Anstalt zu Würzburg, 1849. 
Van BENEDEN, Mémoire sur les vers intestinaux, Suppc. nes Comptes Renous, t. IT, Paris, 1858. 


Le mot de Tristoma a été introduit dans la science par Cuvier. Lamarti- 
nière avait trouvé sur un diodon de la Californie un singulier animal que 
Bosc placa parmi les crustacés. Cuvier trouva sur les branchies de divers 
poissons de la Méditerranée des animaux semblables à celui de Lamartinière, 
et proposa pour eux ce nom-de Tristoma. Ces animaux prirent place parmi les 
vers parenchymateux , et Rudolphi, adoptant le nom générique de Cuvier, 
en fit des trématodes. 

En dehors des pentastomes, qui sont des animaux articulés, et des disto- 
miens, qui sont digenèses , les Tristoma forment avec les polystomes les seuls 
genres de ce groupe de trématodes dans le Synopsis de Rudolphi. 

C'est en 1826 que Von Baer proposa le genre Nifzschia pour un beau ver 
de l’esturgeon; Diesing créa ensuite le genre encotyllabe pour un ver non 
moins remarquable du Brama rat ; le genre callicotyle fut ensuite établi par 
H6k, en 1836, pour un ver du rectum des raies, et l’un de nous fit con- 
naître depuis les affinités des épibdelles ou phyllines, qui étaient, pour plu- 
sieurs auteurs, de véritables hirudinées. 

A ces cinq genres nous en avons trois nouveaux à ajouter, sous le nom de 
Phyllonella, Placunella et Cyclatella. Nous avons en outre à faire connaitre 
une espèce nouvelle d’encotyllabe. 

On peut donner pour caractères à cette famille : 

Deux petites ventouses buccales et une grande ventouse rayonnée en ar- 

9 


66 RECHERCHES 


rière, armée quelquefois de crochets. Le tube digestif ramifié. Les orifices 
des organes sexuels s'ouvrant séparément sur le côté gauche du corps. Les 
œufs sont grands, volumineux et à épines ou filaments. 

D'après Du Jardin, les tristomes sont inermes, ce qui évidemment n’est pas 
général. Si le Tristoma molae n’a pas de crochets, par contre, le Tristoma 
papillosa, étudié par Külliker, en possède deux, comme le Trochopus tubi- 
porus. 

Il est reconnu aujourd’hui que la bouche existe au côté opposé du corps 
où se trouve la grande ventouse, quoiqu’on ait cru , pendant longtemps, que 
la grande ventouse représente la partie antérieure du ver. M. Von Baer est un 
des premiers , si pas le premier, qui aient fait connaitre la véritable place de 
ces organes. 

Nous signalons, dans plusieurs vers nouveaux que nous décrivons ici, des 
points oculaires semblables à ceux que l’on trouve chez des planaires et des 
némertes. Aucun auteur, si nous ne nous trompons, n’a encore fait mention 
de ces organes de sens, si ce n’est Von Baer; mais il en a parlé avec doute, 
Dans son beau mémoire sur le genre Nätzschia, il fait remarquer que les 
yeux manquent, à moins, ajoute-t-il, de considérer comme tels deux endroits 
clairs sur la partie antérieure du corps et qu'on ne voit pas également bien 
dans tous les individus. 

Nous répartissons ainsi ces genres : 


ir Crochets. MA AM. RENE PATENT ZSCHTAS 
sans rayons { à crochets { circulaires. . EPIBDELLA. 
| et à buccales 
ventouse \ ventouses membraneuses. PHYLLONELLA. 
| postérieure \ 
passagers + 0. PLACUNELLA: 
La 
à rayons . . | : 
£ Dr ul ventouse terminale . . Trocnopus. 
sans . 
tentacules \ anents * 
; pennengots { ventouses bucc. Trisroma. 
ventouse 
: ‘infère. } \ re 
TÊTE { (sans vent. bucc. CALLICOTYLE. 
ventouse postérieure située au bout d’un pédicule . . . . . ENCOrYLLABE. 


avec une couronne de tentacules ciliés . . . . . . . . . . . . . CYcLaTELLA. 


SUR LES TRÉMATODES. 67 


GENRE NITZSCHIA. 


La ventouse postérieure est fort grande, mais sans rayons et sans crochets ; 
la bouche est flanquée de deux ventouses linéaires. 

I n'y a presque pas d'helminthologiste qui ait adopté ce genre Nitzschia, 
quoique son auteur ait parfaitement fait ressortir les affinités et les diffé- 
rences qu'il présente avec les genres voisins, les épibdelles et les tristomes. 
Ainsi il assigne aux tristomes un corps fort large, une ventouse rayonnée et 
des bothridies ou ventouses buccales orbiculaires, tandis que les Nitzschia 
ont le corps oblong, rétréci en arrière, la ventouse rayonnée et les bothridies 
ou ventouses de la bouche linéaires : on ne peut mieux faire ressortir les 
aractères différentiels. 


NirzscniE ÉLÉGANTE. — Nitzschia elegans Von Baer. 


Synonymie. — Hiruoo srurionts Abilgaard , Skrivter of naturhist. Selskabet, vol. IT, Heft. IL, 
p- 55, pl VI, fig. 1. — Gmelin's Gütting'schem Journal für 
Naturw., vol. 1, Heft. I, p. 155. 
Payzuine Oken, Vaturgeschichte, 1° Theil, 1° Abth., p. 371. 
Nirzscnia ELEGANS Von Baer, Act.nat.cur., vol. XILE, part. If, p.660, pl. XXII, fig. 1-4. 
TrisToma ELONGATUM Nitzsch, Enc. Ersch and Grube, t. XV, p. 150. 
— — Diesing, Vov. Act. nat. curios., t. XVIIT, I, p. 12. 
— — Du Jardin, Hist. nat. des helminthes, p.523. 
—  srurIONIS Blanchard, Règne animal illustré, Zoovuyres, pl. XXXVI'*, 
fig. 4, 4°. — Ann. des sciences natur., 5% sér., vol. VIII, 
p. 525. — Voyage sur les côtes de la Sicile, vol. IT, p.132, 
pl. XI, fig. 4, 4°. 
Nirzscuia ELEGANS Diesing, Système helminth., vol. I, p. 496. 


« 


La description la plus complète de ce ver est sans comparaison celle de 
Von Baer. Nous regrettons toutefois qu'elle se borne aux caractères exté- 
rieurs. Ce que l’illustre savant de Saint-Pétersbourg en fait connaître semble 
toutefois suffisant pour faire croire que les Nétzschia ne sont pas aussi voisines 
des épibdelles qu'on le dirait au premier abord, et qu’elles sont encore beau- 
coup plus éloignées des tristomes véritables avec lesquels presque tous les 
helminthologistes les ont confondues depuis. 


68 RECHERCHES 


Il est fâcheux que le savant distingué de Saint-Pétersbourg n'ait pas em- 
ployé le microscope ou la compression, pour entrer un peu plus avant dans 
l’organisation de ces vers. L’anatomie de ce beau genre est encore à faire. 

Nous avons eu l'occasion d'étudier ces vers vivants et nous avons pu nous 
convaincre que l'établissement de ce genre doit être conservé. Le motif prin- 
cipal, à notre avis, est tiré de la disposition particulière de la ventouse posté- 
rieure, qui est sans crochets et sans rayons. On pourrait invoquer également, 
en faveur de leur établissement générique, leur extrême contractilité et les 
changements brusques qui modifient singulièrement l'aspect général. Ce con- 
traste est surtout frappant, si l’on compare les Mizschia avec les épibdelles 
et les tristomes véritables. : 

Nous avons trouvé ces vers attachés aux branchies par leur ventouse 
postérieure et contournant ces organes dans tous les sens. Nous en avons 
vu aussi attachés à la peau qui tapisse la cavité de la bouche, surtout les 
opereules. | 

Comme Von Baer l’a déjà fait remarquer, ces tristomiens adhèrent avec 
une si grande force, qu'on peut facilement arracher le ver et laisser la ven- 
touse en place. 


GENRE ÉPIBDELLE. 


Nous conservons le mot d’épibdelle proposé par Blainville plutôt que celui 
de phylline d'Oken, parce que Blainville connaissait mieux ces vers qu’Oken, 
quand il a établi ces coupes génériqués. 

Le corps est aminci comme une feuille, la ventouse postérieure est grande, 
tuberculeuse, sans rayons et armée de: crochets. Les ventouses buccales sont 
circulaires. 


Synonymie. — Terria PEnicuLORUM species Baster, Opusc. subsec., part. IL, p. 158, pl. VITE, fig. 1. 
Hinuno mepogcossi Oth.-Fréd. Muller, Zoologia Danica, pl. LIV, fig. 1-4. 
— — Bruguière, Encyclopédie méthodique, pl. LIN, fig. 14-1% 
(copiée). 
EPIBDELLA — Blainville, Dict. des scienc. natur., vol. XLVII, p. 269, et 
vol. LVII, p. 567, pl. fig. 8. 
Trisroma mamarum Rathke, Nov. Act. nat. cur., vol. XX, I, p.258, pl. XIL, fig. 9-11. 


SUR LES TRÉMATODES. 69 


Synonymie. — ErigveLLa mproccossi Van Beneden, Mémoire sur les vers intestinaux, p.21, 
pl. I, fig. 4-10; pl. IT, fig. 1-8. 
PuyLLinE — Diesing, Nachträge und Verbesserung zur Revision der 


Myzhelminthen, 1859, p. 19. 


EPIBDELLA HIPPOGLOSSI. 


La première espèce de ce genre, qui habite le corps du flétan (ippo- 
glossus vulgaris), a été figurée par Baster, il y a tout juste cent ans. Quoi qu'en 
dise Moquin-Tandon dans sa Monographie des hirudinées ‘, ce n’est pas un 
calige que le naturaliste hollandais à représenté, mais la vraie épibdelle du 
flétan , très-reconnaissable pour tous ceux qui ont vu ce parasite. Oth.-Fréd. 
Muller la connu et décrit depuis ?; sa figure est reproduite dans lEneyclo- 
pédie méthodique 5 et dans l’Iconographie du règne animal. 

Depuis, Rathke en a donné une nouvelle figure *, mais d’après des indi- 
vidus conservés dans la liqueur ; il l'appelle Tristoma hamatum. 

Dans notre Mémoire sur les vers intestinaux , nous avons fait connaitre 
une seconde espèce du maigre d'Europe (Sciæna aquila) et l'anatomie si 
curieuse de ces vers dont on n'avait aucune idée. Aussi n'est-il pas étonnant 
que les naturalistes aient émis des opinions si diverses sur leurs affinités. 

Les Epibdella en effet sont des Hirudo pour Oth.-Fréd. Muller, Fabricius, 
Linné et Bruguière, des Phylline pour Oken, La Marck, Moquin-Tandon et 
Diesing, des Nützschia pour Von Baer, des Tristoma pour Rathke. 


EPIBDELLA SCIOENAE Van Ben. 


Synonymie. — ErmneLra scioeNaE Van Beneden, Mémoire sur les vers intestinaux, p. 93. 
= = — Bulletins de l’Académie royale de Belgique, 
; t. XXIII, n° 10, avec planche. 
BENEDENIA ELEGANS Diesing, Sitzungsber., vol. XXXVI, Nachtrüge und Verbesse- 
rung zur Revision der Myzhelminthen, 1859, p. 19. 


! Deuxième édit., p. 592. 

2? Zool. dan., pl. LIV, fig. 1-4. 

5 PI. LIT, fig. 11-14. 

# Act. nat. cur., vol. XX, pl. XII, fig. 9-41. 


70 RECHERCHES 


M. Diesing nous a fait l'honneur de nous dédier un genre qu'il a créé avec 
cette espèce propre des sciènes. IT ne nous semble pas qu'il y ait là des carac- 
tères propres à l'établissement d’un nouveau genre. 


Genre PHYLLONELLA 1. 


Le corps est de forme ovale, mince et aplati; la tête est pourvue d’une large 
membrane, mince et plissée, faisant fonction de ventouse ; une grande ven- 
touse circulaire, sessile avec le bord frangé et l’intérieur armé de crochets, 
termine le corps en arrière. Quatre yeux distinets s'élèvent au-dessus du 
bulbe buccal. 

Il nous parait évident, d’après ce que l'on peut observer en exercant une 
légère pression sur le corps du ver, que la structure des phyllonelles est 
très-voisine de celle des épibdelles. On voit distinctement les deux testicules 
comme dans les épibdelles, et en avant, sur le côté, on distingue parfaitement 
les orifices séparés des deux sexes. 


PHYLLONELLE DE LA SOLE. — Phyllonella soleae Nob. 


(PI. V, fig. 1-8.) 


La longueur de ce ver est de six à sept millimètres. 

I vit sur la peau des soles (Solea vulgaris). 

Oken a parlé d'un ver de cette famille qui vit sur la peau des soles et 
qu'il a rapporté au Tristomum elongatum. Diesing exprime du doute à ce 
sujet et non sans raison. Oken a voulu probablement parler du ver que 
nous décrivons ici. 

Le corps est ovale, oblong, aplati et mince comme une feuille; il porte en 
avant une large membrane mince et plissée, étalée en éventail, légèrement 
échancrée au centre. Le corps est couvert de petites papilles. Sa couleur varie 
du blanc de lait au jaune de soufre. 

La tête est peu développée, bombée, portant en dessus deux petites éléva- 


1 De sd), feuille. 


SUR LES TRÉMATODES. 71 


tions longitudinales et demi-cylindriques à l'extrémité desquelles s’aperçoivent 
de chaque côté deux points oculaires très-distincts. 

La bouche est formée de deux màchoires molles, pointues, propres à en- 
tamer la peau de leur hôte; elles sont entourées en dessous d’une membrane, 
divisée en deux parties, qui peut se disposer de manière à servir d'organe 
d'adhésion. 

La ventouse postérieure est entièrement séparée du corps; elle n’est pas 
rayonnée dans son intérieur, mais elle est armée de quatre forts crochets, 
savoir : deux petits en avant, courbés, avec leurs pointes en dedans, et deux 
grands, dirigés d'avant en arrière avec leur bord convexe en dedans et leurs 
pointes en dehors. 

Cette ventouse est bordée d’une large membrane mince et délicate. En s'ap- 
pliquant à une surface, elle doit contribuer beaucoup à la fixation du ver. 
La ventouse est en outre douée d’un mouvement de rotation sur son axe qui 
permet au ver de porter son corps tout autour de sa ventouse postérieure sans 
lâcher prise. 

Les œufs sont gros, de forme ovale ou un peu tronqués en avant et portent 
un long pédicule fort mince avec des nodosités sur son trajet. Lors de l'éclo- 
sion, le segment antérieur se détache, et l'enveloppe ressemble à un coquetier. 
Ils sont d’un rouge brique foncé. 

Cette phyllonelle est très-vivace; on la conserve assez longtemps dans l'eau 
de mer, même sous le compresseur. On la trouve en famille sur la sole. 


GENRE PLACUNELLA 1. 


Le corps est mince, aplati, allongé, terminé en arrière par une grande 
ventouse, à rayons fugaces, à bords frangés et armés de deux paires de cro- 
chets; deux ventouses membraneuses garnissent le côté de la bouche. Quatre 
veux s'élèvent sur une éminence au-dessus du bulbe buccal. 

Ce qui rend ce genre fort intéressant , c’est la disposition ou plutôt la mo- 
bilité de la ventouse postérieure : des rayons surgissent puis disparaissent, 


! De rAuxoc, placenta. 


72 RECHERCHES 


et la nageoire elle-même s'étend ou se rétrécit, de manière que l'aspect gé- 
néral de lanimal change d’un moment à l’autre. Ces placunelles établissent 
le passage des épibdelles aux véritables tristomes. 


PLACUNELLE DU GRONDIN. — Placunella pini Nob. 


(PI. V, fig. 9-18.) 


Ce ver a six à huit millimètres de longueur, la ventouse postérieure y 
comprise. 

I habite le corps du grondin rouge (Trigla pini ); nous l'avons observé 
au mois de décembre. 

Le corps est aplati comme celui des épibdelles, de forme ovale, légère- 
ment bombé en dessus, faiblement creusé en dessus, atténué aux deux extré- 
mités. La partie céphalique porte sur le côté deux ventouses assez grandes 
avec un bord membraneux et régulièrement plissé. ; 

Le corps est d’un blanc mat; la surface de la peau est unie. 

En dessous, non loin de l'extrémité antérieure, on aperçoit le bulbe buccal, 
et l’orifice de la bouche est entouré de lèvres minces qui se modifient pour 
les besoins de la succion. 

À la partie supérieure de l'extrémité céphalique, on voit deux yeux de 
chaque côté. Cette région est légèrement bombée; une raie transverse la 
sépare en deux et le bord antérieur est faiblement denticulé. 

La ventouse postérieure est grande et tient au corps par un assez mince 
pédicule. Elle porte six rayons. Le bord postérieur est armé de deux forts cro- 
chets régulièrement courbés et dont la pointe est dirigée en avant et en dehors. 
Deux autres petits crochets droits à pointe aiguë occupent l'extrémité interne 
des deux rayons antérieurs. Le bord libre de cette ventouse montre, comme 
dans les épibdelles, deux échancrures en arrière qui forment un petit lobe 
médian. Les bords sont garnis d’une large membrane plissée. 

Vers le milieu du corps, on voit en arriére les deux testicules, le germi- 
gène en avant et au milieu le pénis. Les orifices sexuels s'ouvrent sur le côté. 

Les œufs sont étalés en éventail, terminés par un long filament et portent 
deux ailes en pointe. Ils sont de couleur jaune. 


SUR LES TRÉMATODES. 75 


PLACUNELLE DU TURBOT. — Placunella rhombi Nob. 


(PI. VI, fig. 1-7) 


Ce ver est long de dix à douze millimètres. | 

Il habite le corps du turbot (Rhombus maximus); nous l'avons observé en 
novembre. | 

Cette espèce diffère de la précédente par plusieurs caractères fort impor- 
tants : le corps est plus gréle et plus délicat; toute la peau a une teinte 
bleuâtre ; la ventouse postérieure est un peu plus développée, et les crochets 
postérieurs semblent un peu moins longs. 

Le corps est fort long, très-plat, peu consistant, presque transparent et 
atténué à ses deux extrémités. La tête porte de chaque côté une large ven- 
touse , bordée, comme dans lesPlacunella pini, de grandes franges plissées. 
On voit à sa partie supérieure une légère éminence sur laquelle s'élèvent 
quatre points oculaires. 

Le bulbe buccal est fort distinet, et son orifice est entouré d’un rebord 
assez épais. 

Vers le milieu du corps, on distingue également, à travers l'épaisseur de la 
peau, les deux testicules et en avant les autres organes de l'appareil repro- 
ducteur. 

La ventouse postérieure est extrêmement développée. Elle est divisée en 
trois parties par une dépression médiane. Son bord est entouré d’une large 
membrane mince et plissée. Cette ventouse se présente sous des aspects 
divers : on y voit, comme l'indiquent les figures, tantôt deux grands com- 
partiments circulaires sur le côté, et le sillon médian est séparé par un 
barrage, de manière à présenter quatre excavations; tantôt six rayons droits 
s'élèvent d'un repli circulaire central, et la ventouse se, divise alors en six 
compartiments égaux. | 

Cette ventouse est armée de deux grands crochets, régulièrement courbés 
comme une lame de sabre, avec leur pointe dirigée en avant, et de deux’ 
petits crochets assez peu distinets situés vers le centre. 

Le corps est extrêmement mou et flasque, ce qui tient à son peu d'épaisseur 

10 


74 RECHERCHES 


et à sa longueur. Il est rempli de matière granuleuse blanche. Tout le corps 
est blanc avec une teinte bleuâtre. 

Les œufs sont inconnus, mais il est probable qu'ils ressemblent à ceux de 
l'espèce précédente. 


GENRE TROCHOPUS Diesing. 


Il y a une vingtaine d'années, M. Kollar trouva, sur les branchies d’une 
hirondelle de mer (Trigla hirundo) conservée dans la liqueur, un tristome 
fort curieux que Diesing décrivit ensuite, dans sa Monographie du genre 
Tristoma, sous le nom de Tristoma tubiporum ‘. Du Jardin a parlé ensuite 
de cette espèce sous le même nom, dans son Æistoire naturelle des hel- 
minthes ?. Diesing érigea plus tard cette espèce en genre, sous le nom de 
Trochopus 5. : 

Jusqu'à présent, il n’y a personne qui ait vu ce ver vivant et frais ; il n’est 
donc pas étonnant qu'il soit si incomplétement connu. À notre avis, Diesing 
n’a pas signalé ses caractères les plus importants. 

Nous ne croyons cependant pas devoir changer de nouveau le nom; nous 
nous bornerons à modifier, comme il suit, les caraëtères du genre : 

Corps elliptique, déprimé, portant deux ventouses en avant , une grande 
ventouse à neuf rayons en arrière, bordée d'une fine frange et armée de deux 
stylets. Quatre yeux situés au-dessus du bulbe buccal. 

La seule figure qui ait été donnée de ce ver est celle de Diesing. On voit 
qu'elle est faite d’après un animal conservé. Ce n'est que l'effet de l’état 
d'extension dans lequel il se trouvait, au moment où il a été plongé dans la 
liqueur, qui l’a fait figurer avec une ventouse portée sur un long pédicule. 
Ni les yeux ni les stylets ne sont représentés. 


{ Nov. Act. Acad. nat. curios., vol. XVIII, pl. 1, fig. 14-16. Trad. ANNAL. DES SC. NATUR., 
2m sér., vol. IX, 1838, p. 78. 

2 4845, p. 325. - 

5 Syst. helminth., vol. 1, p. 428. 


SUR LES TRÉMATODES. 


75 
TROCHOPE TUBIPORE. — Trochopus tubiporus Diesing. 
(PI. VI, fig. 8-15.) 
Synonymie. — Trisroma rusiporum Diesing, Nov. Act. Acad. nat. cur., vol. XVIII. — Ann. des 


sc. nal., 2° sér., vol. IX, 1858. 
— — Du Jardin, Histoire nat. des helminthes , 1845, p. 525. 
Trocnorus LonGires Diesing, Syst. helminth., vol. I, p.428. 


Ce ver est long de huit millimètres. 

Il vit sur le grondin perlon (Trigla hirundo). H n'est pas rare. 

Le corps est très-plat, elliptique, légèrement échancré en avant, en raison 
du bord frontal, qui réunit les deux ventouses antérieures; la tête est bombée, 
pointue au sommet, élargie latéralement et présentant de chaque côté deux 
bourrelets saillants, à l'extrémité desquels on aperçoit de chaque côté deux 
points oculaires. Le corps s’élargit ensuite vers le milieu, se rétrécit lente- 
ment en arrière, et sur une espèce de pédonceule à trois échancrures on voit 
s'insérer la ventouse postérieure. 

A la face inférieure, on aperçoit en avant les deux ventouses arrondies et 
garnies d’un bord large et épais. Elles sont de grandeur moyenne. 

La bouche montre ensuite deux lèvres formant une espèce de rostre fendu 
au milieu, et au-dessous desquelles on voit d’autres lèvres membraneuses. 
L’œsophage est fort large, mais court comme dans tous ces vers. 

La ventouse postérieure est fort grande, semblable à une rosace, dans 
l’intérieur de laquelle on compte neuf rayons qui s'étendent sans interrup- 
tion du bord externe à un petit ‘cercle excavé au milieu. Une large frange 
s'étend tout autour. 

Sur le trajet des deux rayons postérieurs sont insérés deux crochets aigus 
don la pointe libre est droite et dirigée d’arrière en avant. Ces crochets 
ressemblent beaucoup à ceux que Külliker a signalés, à la même place, dans 
le Tristome papilleux. 

Comme dans les épibdelles, on voit les deux testicules vers le milieu du 
corps, et au-devant d'eux on aperçoit un autre organe opaque et arrondi qui 
correspond sans doute au germigène. 


76 RECHERCHES 


La surface du corps est couverte de papilles en dessus et se distingue par 
sa couleur d’un blane de lait. 

Les œufs sont grands et montrent à un de leurs pôles un fort long filament 
flexible ; ils sont de couleur brune et de forme ovale, tantôt ils s’aplatissent 
régulièrement, tantôt s’allongent sur le côté et affectent des aspects divers. 
Ils se séparent en deux, lors de l’éclosion, et la partie qui reste avec le fila- 
ment a la forme d’un calice. 


GENRE TRISTOMA Cuvier. 


Le corps est fortement déprimé et étendu, surtout en largeur; la ventouse . 
postérieure est inférieure et rayonnée ; on voit deux ventouses buccales cir- 
culaires. 

Dans sa Monographie du genre Tristoma, publiée en 1835 !, Diesing 
n'admet que quatre espèces, et dans ce nombre est comprise encore la Nitz- 
schia elegans : ce sont le Tristoma maculatum du diodon observé sur la 
côte de Californie par Lamartinière, le Tristoma coccineum du Xiphias gla- 
dius établi par Cuvier, et le Tristoma tubiporum observé par Kollar sur le 
Trigla hirundo. 

L'année suivante ?, il ajouta une nouvelle espèce sous le nom de Tréstoma 
papillosum, provenant du Xiphias gladius de la Méditerranée. C'est cette 
espèce qui a servi aux observations anatomiques de Külliker 5. 

M. Blanchard a fort bien reconnu ensuite que sur le mole habite une espèce 
qui n’est pas la coccinea, et il la désigne # sous le nom de Tréstoma molae; 1} 
fait connaitre en même temps, sous le nom'de Tristoma squali, une espèce 
prise par Jules Verreaux sur un squale de la Nouvelle-Zélande. 

Dans son Système des helminthes, Diesing 5 adopte les deux espèces de 
Blanchard, en changeant le nom de mola en celui de Rudolphianum, et celui 


Nov. Act. Acad. nal: curios., vol. XVIII, p. 1. 
Ibrd., id. Heliminthol. Beiträge, p. 515. 
5 Künigl. Zool. Anstalt zu Würzburg, 1849, p. 21, pl. IL. 
# Règne animal illustré, Zoovuvres, pl. XXXVI'*. 
5 Diesing, Systema helminthum, 1850, vol. I. 


12 


SUR LES TRÉMATODES. 77 


de squali en Blanchardii, faisant enfin mention d'une sixième espêce qui 
lui semble toutefois douteuse. 

Dans ce même ouvrage, Diesing a retiré du genre Tristoma, le Tristoma 
tubiporum du Trigla et le Tristoma elegans de l’esturgon. 

En considérant le petit nombre de poissons que l'on a visités pour l'étude 
des parasites, on peut s'attendre à voir cette famille s'enrichir bien rapidement. 

Si les observations sont exactes, l'Orthagoriscus mola à lui seul servirait 
de gite à trois espèces différentes de ce genre. 


TRiISTOMA DU MOLE. — Tristoma molae BI. 


Longueur, vingt millimètres; largeur, vingt-trois à vingt-quatre millimètres. 

Ce ver habite l'Orthagoriscus mola. 

M. Hesse l’a reconnu sur le mole de la côte de Bretagne ; M. Van Beneden 
l’a observé sur le mole de la mer du Nord. 

Cette espèce a été longtemps confondue avec le Tristoma coccinea de 
Cuvier, et, comme nous l'avons dit plus haut, c’est Blanchard qui l'a re- 
connue le premier. 

Une particularité qui semble avoir échappé à l’attention, c’est qu'un des 
rayons postérieurs manque dans la grande ventouse et que la barre, qui doit 
les lier, au lieu de compléter le cercle au milieu, descend plus bas et unit 
ces deux rayons un peu plus loin. 

M. Hesse leur a trouvé des points oculaires ; nous avons revu ces vers avec 
soin, pour nous assurer si ces organes ne nous avaient pas échappé d’abord ; 
mais nous les avons cherchés en vain. 

Nous avons cherché, également en vain, les crochets qui ont été reconnus 
dans la ventouse postérieure de quelques espèces, comme le Tristoma papil- 
losa et le Tristoma tubipora. 

Le corps est aplati, presque discoïdal, échancré en avant et en arrière, 
pour l'insertion des ventouses ; le bord frontal est proéminent et arrondi, pré- 
cédant la tête, qui est globuleuse, en forme de pique et à pointes mousses ; des 
deux côtés on voit, en avant et obliquement , deux petits bourrelets saillants, 
à l'extrémité desquels sont deux veux de grosseur moyenne, d'après M. Hesse ; 


78 RECHERCHES 


au bas du corps et au-dessus de l’échancrure qui précède la ventouse posté- 
rieure , se trouve une gouttière dans laquelle sont quatre pointes triangulaires, 
dont les deux premières sont placées perpendiculairement à la suite l'une de 
l'autre et les deux dernières horizontalement. Le ver, couché sur le dos, montre 
à la face ventrale, au-dessous des échancrures frontales, deux ventouses de 
taille moyenne , au milieu desquelles on voit la bouche. La bouche est pourvue 
de mâchoires pointues, propres à inciser la peau. En outre cette surface infé- 
rieure est parsemée de très-petites fossettes qui contribuent aussi à adhérence. 
Au-dessous de la bouche, on aperçoit l'æsophage, qui est très-large et court. 
L'intestin est divisé en deux branches ramifiées; la ventouse postérieure est 
très-large, ronde, sessile, inerme et divisée en sept compartiments par des 
rayons saillants et bordés d’une membrane frangée très-mince et très-plate. Le 
compartiment d'en bas est divisé obliquement par un trait, et au centre des 
rayons se montre un trou rond environné d'un cercle concentrique en relief. 

La coloration est généralement d’un rose pâle, varié de violet par la rami- 
fication de cœcums digestifs qui parcourent le corps; quelquefois aussi le 
ver a une couleur rouille claire. Ces vers sont toujours fixés sur le corps des 
poissons ; ceux que nous avons recueillis l'ont été sur le mole lune (Othago- 
riscus mola), où ils se trouvaient en quantité considérable. L'un de nous en 
a recueilli environ deux cents. Ils paraissaient vivre du sang de ce poisson, 
peut-être aussi, d’après M. Hesse, du mucilage épais dont le corps est cou- 
vert. En les pressant, on fait sortir, par la bouche, une substance noire, 
épaisse, ayant quelque analogie avec celle que jettent les poulpes. Nous avons 
pu les conserver quinze jours sans leur donner de nourriture. Leurs mouve- 
ments sont très-lents; ils consistent à se rouler et à se dérouler sur eux-mêmes 
continuellement sans changer de place et sans se servir de leurs ventouses. 
Ils s’agitent d’un mouvement ondulatoire, imitant alors le mouvement des 
hirudinées et des planaires. 

Nous avons remarqué, en outre, que, bien que ces vers fussent morts, 
les petites fossettes dont la face ventrale est parsemée ne perdaient pas leur 
propriété de fixation et que, quand nous les mettions en contact avec les 
bords d’une assiette de porcelaine, il ÿ avait un happement semblable , mais 
en petit bien entendu, à celui que produisent les ventouses des céphalo- 


SUR LES TRÉMATODES. 79 


podes, lorsqu'on veut détacher ceux-ei d’un corps sur lequel ils se sont 
fixés. En les enlevant brusquement, ces petites ventouses produisent, comme 
celles de ces mollusques, un petit bruit, une crépitation comparable à celle 
qu'occasionnerait une étincelle électrique. Ces tristomes acquièrent une assez 
forte taille; nous en avons vu dont le diamètre égale jusqu'à trois centi- 
mètres. 


GENRE CALLICOTYLE Diesing. 


Le corps est plus large que long, la ventouse postérieure infère , comme 
dans les tristomes, à sept rayons et deux épines; la bouche est sans ven- 
touses. 

C'est Kroyer qui a trouvé, dans le rectum des Raia batis du Kattegat, le 
ver qui a servi à l'établissement de ce genre. Le nom a été imposé par Die- 
sing, et un travail spécial sur ce curieux genre a été publié, dans ces der- 
nières années, par M. C.-T. Hôk. 


Synonyinie. — Cazuicoryce Kroyer: Diesing, Syst. helminth., vol. I, p. 451. 
di. —  C.-T. Hôk, Ofversigt of k. Vet. Akad. Fürhandl. Stokholn , 
20 septembre 1856. 
_ — Halle, Zeitschrift, 1856, p. 507. 
— —  Diesing, Denkschrift. d. k. Akad. der Wissensch., vol. XIV, 
p. 70, pl. I, fig. 16-20. — Revision der Myzhelminthen , 
1858, p. 58. 


Nous n'avons pas eu l’occasion encore d'étudier ce ver; mais, à voir Fin- 
téressant travail de M. Hôk, il mérite particulièrement lattention‘des helmin- 
thologistes. Ce qu'il offre de plus remarquable jusqu'à présent , c’est que, tout 
en appartenant à la famille des tristomidés, les ventouses antérieures sem- 
blent faire complétement défaut. Les deux anses du tube digestif présentent 
des ramifications fines et nombreuses sur toute la largeur de leur trajet. 


GENRE ENCOTYLLABE Diesing. 


Diesing a créé ce genre, dans son Systema helminthum, pour un ver trouvé 


80 RECHERCHES 


par Nordmann sur le Brama mediterranea. Tout récemment il a donné une 
figure de ce parasite dans ses Wierzehn Arten von Bdellideen. n’en a connu 
qu'un seul individu. 

L'établissement de ce genre est parfaitement justifié. Nous avions déjà 
imposé un nom nouveau à un ver que nous allons faire connaître, quand nous 
nous sommes aperçus de ses affinités génériques avec le ver de Nordmann, 
et nous avions aussi déjà écrit le nom de Chelonella, à cause de sa ressem- 
blance avec une petite tortue. 

Le genre encotyllabe est caractérisé par son corps elliptique, ses deux 
grandes ventouses céphaliques à bords plissées et une grande ventouse posté- 
rieure, armée de deux forts crochets, portée sur un pédoncule arrondi. 


ENCOTYLLABE DU PAGEL. — Encotyllabe pagelli Nob. 


(PL. VIT, fig. 1-11.) 


Ce ver est long de quatre à cinq millimètres. 

Il habite la cavité et les commissures de la bouche du rousseau ou pagel 
à dents aiguës (Pagellus centrodontus). 

Ce ver est très-vif et fort vivace ; il rapproche et écarte continuellement 
les bords latéraux du corps. Malgré cela, il est assez difficile de l’apercevoir 
dans la cavité de la bouche, à cause de sa couleur du pagel. 

Le corps est mince, de forme ovale, à surface rugueuse, ayant l'aspect 
d'une carapace de tortue en miniature , légèrement bombé en dessus, crêux 
en dessous, couvrant en avant deux ventouses de grandeur moyenne et en 
arrière le pédicule qui porte la ventouse postérieure. 

Tout le corps est d’un jaune-paille, et une bordure mince d’un rose vif 
l'entoure complétement. Le pédoncule de la ventouse postérieure est pâle 
comme le corps, mais le milieu de celle-ei est rosé. 

Les ventouses antérieures sont bordées d’une membrane mince et plissée, 
la cupule présente une fente en forme de V, destinée à faciliter le moyen 
de se fixer aux objets sur lesquels elles s'appliquent. 

Le corps se termine postérieurement en pointe, et le pédoncule qui porte 


SUR LES TRÉMATODES. si 


la ventouse ressemble à l'appendice caudal des tortues. Ce pédoncule est 
très-fort, parfaitement arrondi, légèrement annelé, très-contractile et s'élargit 
au bout pour former la ventouse postérieure. 

Cet organe diffère notablement de la ventouse postérieure des autres tristo- 
midés. Il est proportionnellement petit, très-bombé, entouré d’une large 
membrane plissée et loge au fond de son excavation deux forts crochets qui 
se croisent. 

Entre les ventouses antérieures, un peu plus bas que leur insertion, on voit 
l'orifice de la bouche, qui est circulaire. Le canal digestif est divisé en deux 
branches au milieu desquelles sont logés les organes sexuels. 

Près de l’orifice des organes sexuels, on aperçoit sur la ligne médiane 
une couronne de cinq crochets très-forts, dont la pointe est recourbée en 
dedans. 

Les œufs affectent des formes diverses et bizarres; on en voit plusieurs 
qui sont atrophiés. Ils portent deux ou trois prolongements, ce qui les fait 
ressembler à des semences, et tous sont attachés au bout d’une longue tige 
fort mince et flexible. Leur couleur est d’un marron foncé. Une figure peut 
seule rendre la forme de ces œufs. (Voyez pl. VIT, fig. 11.) 

Ce genre encotyllabe se compose maintenant de deux espèces; l’une qui 
hante la castagnole (Brama raii); l'autre, le pagel à dents aiguës (Pagellus 
centrodontus) , et toutes les deux semblent habiter la cavité de la bouche. 

La première espèce a été observée par Nordmann, qui en à communiqué 
un exemplaire à Diesing !. 


GENRE CYCLATELLA ?,. 


La bouche est entourée d’une couronne de tentacules ciliés au lieu de 
ventouses. Le corps est aplati, de forme ovale, échancré en arrière, et dans 
l'échancrure presque cordiforme du corps, on voit une grande ventouse 
rayonnée et inerme au bout d’un long pédicule. 


1 Syst. helminth., vol. 1, p. 427, et Vierzehn Arten von Bdellideen, p. 8, pl E, fig. 11-15. 
2? De x54)0:, circulus, cercle. 


11 


82 RECHERCHES 


CYCLATELLE ANNÉLIDICOLE. — Cyclatella annelidicola Nob. 


(PL. VIL, fig. 12-15.) 


Longueur deux millimètres. 

Ce ver habite la surface du corps d'un annélide voisin des elyméniens. 

Cest bien la forme de trématode la plus extraordinaire que nous ayons à 
signaler, On peut la considérer comme une nouveauté aussi remarquable 
dans la famille des tristomidés que l'a été le genre histriobdelle parmi les 
hirudinées. 

« J'ai été très-embarrassé, écrit M. Hesse, à raison des caractères insolites 
présentés par ce trématode, de lui assigner une place convenable.» On le com- 
prend aisément : ce ver s'éloigne notablement de tout ce qui est connu et, si 
nous le placons dans cette famille des tristomidés, nous n'avons pas pour 
cela la conviction qu'il conservera cette place par la suite. La evelatelle est 
. peut-être un type autour duquel bien des genres nouveaux sont appelés à se 
grouper. 

Le corps est cordiforme, très-bombé en dessus, creux en dessous, ter- 
miné en arrière par un pédieule fort rétractile. Ce pédieule part du milieu 
de l’échancrure postérieure du corps et se termine par une ventouse. 

En avant et en dessous, le corps présente un cercle de dix appendices, 
autour d’une éminence de forme conique qui se termine par la bouche. 

Ces appendices sont plats, membraneux, contractiles et couverts de cils 
trés-serrés. Ils sont séparés à leur base les uns des autres par une petite 
tubérosité. 

Ces eils sont vibratiles tout autour de ces appendices et sont dans un mou- 
vement continuel. On voit ces organes appendiculaires s’écarter ou se rap- 
procher, et même se recourber pour saisir les objets, comme le feraient des 
doigts. Ces cils ont également pour effet d'attirer les corps flottants, et lés 
appendices semblent servir aussi à fixer le corps. 

Le cône au bout duquel se trouve l’orifice buccal est rétractile et pour- 
rait être comparé à une trompe. Des lèvres bordées de petites mâchoires 
l'entourent. 


SUR LES TRÉMATODES. 85 


Vers le milieu du corps, sur une ligne à peu près horizontale, on voit 
distinctement divers organes de dimensions différentes, parmi lesquels se 
trouvent les principaux organes de la génération. Les testicules ont leur place 
et leur forme habituelle. Mais en dehors des testicules, il existe encore deux 
organes assez volumineux qui paraissent offrir une incision au centre; nous ne 
savons si c’est une ouverture de l'appareil sexuel ou l'excavation d’une ventouse. 

La ventouse postérieure est grande, parfaitement arrondie, divisée en huit 
compartiments partagés en autant de rayons; elle présente au centre un point 
rond conique qui parait percé d’un orifice à son sommet. Elle est inerme et 
“environnée d’une large membrane mince et plissée. 

La coloration du corps est d’un blane pur. 

Ce ver a été trouvé en grande quantité, mais une fois seulement, au mois 
d'avril, sur le corps d’un annélide tubicole, sur lequel il était solidement 
fixé. D'après notre savant confrère, M. de Quatrefages, qui a bien voulu 
examiner notre dessin, cet annélide tubicole est un clyménien voisin d'une 
de ces espèces qui sont privées de la plaque cartilagineuse céphalique. 

L'extrême petitesse avait d’abord fait penser à M. Hesse que ce n'étaient 
que des taches blanches dont cet annélide est orné; mais en y regardant 
de plus près, il s’est aperçu que c’étaient des parasites. 

La ventouse reste toujours fixée sur un même point; mais, à l’aide de son 
long pédoncule, le corps pivote tout autour de lui. Cette cyclatelle s'attache à 
la peau de l’annélide avec tant de ténacité, qu'on a de la peine à la détacher, 
même en gratlant avec la pointe d’un canif. 

Nous donnons avec hésitation pour des œufs de petits points granuleux qui 
se trouvaient avec ces vers sous le microscope; mais il n’y a aucune certitude 
à cet égard. Il est même probable que ce ne sont pas les œufs, ceux-ci, par 
analogie, devant être grands et pourvus de filaments. 

Ce singulier genre des Cyelatelles rappelle, sous plus d’un, rapport, les 
Pedicellèna et plus particulièrement les Loxosoma que M. Keferstein à trou- 
vés sur la Capitella rubicunda *. 


! Keferstein, Unters. über niedere Secthiere, et Claparède, Unters., p.105, tab. IF, fig. 6-10. 


84 | RECHERCHES 


POLYSTOMIDES. 


Si nous faisons mention de cette famille, c’est uniquement pour avoir 
l’occasion d’en signaler deux espèces qui vivent, l’une, sur la vessie des gre- 
nouilles rousses (Rana temporaria) et que nous trouvons assez communément 
dans les environs de Louvain; l’autre, sur les branchies d’un squale et qui 
doit constituer un genre nouveau à côté des onchocotyles. Il nous a été impos= 
sible de trouver les œufs mürs de cette première espèce ; nous ne voyons du 
reste qu'un seul auteur qui en fasse mention, et encore ces œufs sont-ils 
d'avant la ponte et non entièrement formés. 

Des cinq espèces de polystomes cités par les auteurs, il n’y a guère que la 
première, celle des grenouilles, qui doive rester dans ce genre. Le polystome 
des squales appartient au genre Onchocotyle , le polystome de l'esturgeon est 
un Diclibothrium, le polystome du thon un Plagiopeltis, et le Polystoma 
ocellatum est trop imparfaitement connu pour lui assigner une place certaine. 
Enfin le Polystoma loliginis de Delle Chiaie ! forme le genre Solenocotyle 
de Diesing, et le savant helminthologiste de Vienne le place à côté des aspi- 
docotyles. 


POLYSTOME TRÈS-ENTIER. — Polystoma integerrinum. 


LITTÉRATURE. 


Runozeu, Ent. hist., vol. IE, part. 1, p. 452, tab. V, fig. 2. 
—  Wiegmann’s Archiv, vol. HE, p. 94. 
ER Synopsis, p. 539. 
Breser, /cones helminthum, pl. X. 
BLancarp, Voyage en Sicile, vol. IX, p. 134. 
Pacexsrecuer, Trematoden Larven und Trematoden. Heidelberg, 4857. 
Baer, Vov. Act. nat. cur., vol. XIII, part. 2, p. 679, pl. XXXII, fig. 7-9 (1827). 


! Delle Chiaie, pl. XCIT, fig. 2. 


SUR LES TRÉMATODES. 85 


Le tube digestif est assez remarquable. Ce que nous avons vu ne correspond 
pas exactement avec la description qui en à été donnée par M. Blanchard. 
Nous n'avons pas aperçu, par exemple, les deux branches de l'intestin garnies 
de rameaux sur le côté extérieur. Ce côté nous a paru simplement ondulé. 

A notre avis, cet appareil est composé : 

4° D'une bouche assez grande s’ouvrant près de l'extrémité antérieure 
du corps en dessous ; 

2° D'un conduit pharyngien assez large, mais court qui conduit à un 
bulbe assez volumineux ; 

3° D'un bulbe œsophagien, à parois musculaires fort épaisses et qui n’est 
pas sans ressemblance avec un gésier d'oiseau. Il est entouré de nombreux 
canaux excréteurs anastomosés entre eux et en dessous de deux masses de 
cellules nerveuses formant des ganglions ; 

4° D'un fort court œsophage ; 

5° De deux tubes fortement écartés l’un de l’autre, dont la face externe 
est, à notre avis, simplement ondulée, mais dont la face interne porte trois 
ou quatre branches ramifiées qui s’'anostomosent, les dernières au moins, sur 
la ligne médiane. 

Le tube digestif est habituellement rempli d’un liquide rouge, probable- 
ment du sang, et de granulations noires très-fines qui peuvent passer d’un 
côté à l’autre. 

En dessous du bulbe œsophagien, à la même distance qui le sépare de 
l’orifice de la bouche, on voit sur la ligne médiane le pore génital. Ce pore 
loge dans son intérieur, de manière à pouvoir saillir au dehors huit stylets 
formant un faisceau élargi à la base, pointu au sommet, où se réunissent 
les pointes. Ce faisceau en s’ouvrant forme une couronne de piquants. Les 
stylets sont tous semblables entre eux ; leur corps est excessivement grêle, 
l'extrémité libre est terminée en pointe légèrement courbée au dehors. Ils 
sont bifurqués à’la base. 

Ces organes semblent avoir échappé à l'attention des helminthologistes. 
Nous ne voyons pas que M. Blanchard en fasse mention. 

A quelque distance plus bas que l’orifice buccal, on voit un grand espace 
plus ou moins arrondi, dans lequel sont logés les organes sexuels. 


86 RECHERCHES 


De l'orifice même part un long conduit tortueux , renflé vers son ‘extré- 
mité libre et qui est généralement plein de spermatozoïdes. On les voit, à 
travers les parois, se mouvoir avec vivacité : c’est le spermiducte. Les sper- 
matozoïdes qu'il renferme ont la forme de très-longs filaments. 

Le testicule auquel vient aboutir ce spermiducte est placé un peu sur le 
côté. Il est assez volumineux et simple; il est accolé au germigène. 

Le germigène est l'organe le plus volumineux de cet appareil. Il occupe 
une grande partie de l’espace dont,nous parlons plus haut. On voit au fond 
de cet organe des vésicules germinatives simples , formées de deux enve- 
loppes, tandis que la partie terminale, séparée par un étranglement, renferme 
des vésicules notablement plus grandes, qui sont entourées d'une troisième 
enveloppe et d’une masse vitelline. 

Le vitellogène est aussi très-volumineux, comme dans les autres familles 
voisines. Il envahit presque tout le corps, depuis le bulbe œsophagien ius- 
qu'aux ventouses postérieures. Partout il forme de larges cœcums autour des 
cœcums digestifs, que l'on distingue par les globules opaques et lactescents 
qui les remplissent. 

Les vitelloductes, au nombre de deux, passent sous le germigène et abou- 
tissent à un conduit commun et unique, qui est directement en communi- 
cation avec le germiducte. Partout l'œuf primitif, encore sans vitellus, est 
précipité dans une gaine, où une masse vitelline l'enveloppe brusquement 
pour le compléter. Immédiatement après cette réunion, la coque apparait 
autour du jaune. Nous n'avons pas vu d'œufs mürs après la ponte et nous 
ignorons encore la forme qu'ils affectent. 

Les canaux excréteurs, c’est-à-dire l'appareil urinaire, sont nombreux el 
fort distincts , surtout autour du bulbe Ͼsophagien et vers le milieu du corps. 
Nous avons pu distinguer parfaitement les fouets vibratiles qui sont éche- 
lonnés de distance en distance dans leur intérieur. Pagenstecher à vu lori- 
lice de cet appareil à côté des crochets postérieurs. 

Les ventouses sont toutes semblables entre elles et diffèrent notablement 
de celles que l’on observe dans les autres familles. Elles sont sphériques, 
portent à l'extérieur une membrane enchässée comme un ver de montre, 
avec un orifice au milieu et dont les fibres circulaires se croisent avec des 


SUR LES TRÉMATODES. 87 


fibres rayonnantes un peu plus fortes. Il n'existe aucune pièce solide dans les 
veniouses. 

Eu arrière sur la ligne médiane, un peu au-devant des deux ventouses 
du milieu, on voit deux crochets assez volumineux , profondément enchàssés 
dans la peau, avec la pointe libre dirigée en dehors, et dont la ressemblance 
avec une tête d'oiseau est assez grande. 

Nous reproduisons ici ces organes : 


pe TR 


SS 
NI = 


T 


—— 


== 


== 


—— 
2 


ne 
EE 22 


Baer à vu chez la plupart des individus deux points noirs sur le dos der- 
rière la bouche, qui correspondent à des points oculaires des annélides. 


ERPOCOTYLE LISSE. — Erpocotyle ? laevis Nob. 


(PL VI, fig. 4-9.) 


La tête, comme le milieu et l'extrémité postérieure du ver, est d’un 
blanc teinté de jaune pâle, tandis que les parties latérales sont d’un noir 
bleuâtre, tachetées de points roux et foncés. Cette couleur foncée et les 


! De pro, Serpo, et xorü)y, foveola. 


88 RECHERCHES 


L 
taches noirâtres sont produites par le tube digestif et ses ramifications. On 
distingue , en effet, comme dans la plupart de ces vers, les ramifications des 
intestins à travers l'épaisseur de la peau. 

Le corps est assez charnu, plat, fusiforme, pointu en avant, élargi légé- 
rement vers le milieu et terminé en arrière par un épatement fort contrac- 
tile, échancré faiblement au milieu. 

En dessous, non loin de la partie postérieure du corps, on voit un disque 
museuleux , échancré en arrière, pouvant faire fonction de ventouse, portant 
près du bord externe , de chaque côté, trois ventouses sessiles à double fond 
et qui sont toutes armées, en dedans, d’un crochet enroulé, dont lexirémité 
antérieure est terminée en griffe. Derrière ce disque, deux autres crochets, à 
base plate, bifurqués, s'enfoncent dans la peau, comme dans l’onchocotyle 
appendiculé, montrant leur pointe libre et recourbée, servant d'hamecon, 
vers la ligne médiane. R 

Sur le bord de l'extrémité postérieure du corps, on voit enfin deux petites 
avités coniques, entre lesquelles on distingue encore une autre excavation, 
sur la ligne médiane, formant un carré long. Ces derniers organes se rat- 
tachent sans doute à l'appareil excréteur faisant fonction de reins. 

La. bouche, comme tout le tube digestif, présente les mêmes caractères des 
genres voisins, et on ne voit, pas plus que chez eux, de ventouses latérales, 
ni rien qui les remplace. Il n'existe pas non plus de couronne de crochets au 
bout de l'appareil sexuel, comme on en trouve dans un grand nombre de 
trématodes. L'organisation, en un mot, doit être en tout semblable à celle 
des onchocotyles, si nous en jugeons par les caractères extérieurs. 

Les œufs sont inconnus. 

Ce ver a les mouvements extrêmement vifs et toutes les parties du corps 
sont d’une grande contractilité. Lorsqu'il est fixé par son grand disque, on le 
voit se contourner dans tous les sens, explorant tout.ce qui est situé autour 
de lui. C’est la partie postérieure qui est la plus particulièrement contractile ; 
aussi, pendant le repos, voit-on la surface de la peau légèrement striée dans 
cetle région. 

Cette espèce a été trouvée au mois de juin, sur les branchies d’un squale 
que M. Hesse croit être l’émissole lisse, Mustelus laevis Mull. 


SUR LES TRÉMATODES. 89 


Le ver dont ce polystomien se rapproche le plus est l'onchocotyle appen- 
diculé de Kuhn. Il a comme ce dernier les six ventouses, placées sur deux 
rangs, à peu près parallèles, et un crochet, recourbé en demi-cerceau autour 
de chacune d'elles; en outre il possède les deux petits crochets en forme 
d’Y, dont la pointe en alène est recourbée en dedans. Ce qui distingue sur- 
tout ce parasite du Mustelus laevis et l'éloigne de tous les genres connus, ce 
sont les six ventouses implantées sur un disque commun, et l'appendice cau- 
dal, qui, au lieu d'être eflilé en arrière et terminé par un double prolonge- 
ment comme celui de l'onchocotyle, est, au contraire, simple et massif, ne 
montrant sur la ligne médiane qu’une faible échancrure. 


UDONELLIDÉS. 


LITTÉRATURE. 


Jouxsron, London’s Mag. of nat. hist., vol. VIH. 

Tuompson, Ann. and Mag. of nat. hist., vol. XV. 

Dazyezz, The Powers of the Creator, 1851, vol. 1, pl. LXVI, fig. 5, 4, à et 1, et vol. IL, 
pag. 9, pl. L fig. 6-10. - 

Frey et Leuckarr, Beitr. zur Kenntniss d. Wirbell. Thiere. 

Van BENEDEN, Mémoire sur les vers intestinaux , in-4°, Paris, 1858, pag. 12. 

Diesie, Nachträge und Verbess. zur Revision der Myzhelminthen, in-8°, Wien, 1859, p. 19. 

Geonc. Water, Beitr. zur Anatomie und Histologie einzelner Trematoden , TRoscHEL's Ar- 
cuiv , 1858, p. 269. 


Lorsque nous avons publié, en 1858, notre mémoire sur les vers intesti- 
naux, On ne connaissait encore qu'une seule espèce d’udonelle, celle que le 
docteur Johnston a fait connaitre le premier, quelques années auparavant. 
Depuis 1824, Dalyell avait vu ce singulier parasite. 

Nous donnons ici plusieurs espèces nouvelles, vivant toutes dans les mêmes 

12 


90 RECHERCHES 


conditions, c’est-à-dire sur différents caliges, sur une lernée et sur une hiru- 
dinée, et le genre udonelle, qui jusqu'ici était isolé, va devenir le type d'une 
famille. Il faut s'attendre même à voir cette famille s'enrichir rapidement de 
formes nouvelles. | 

Il y aura ici un double travail de détermination à faire, le poisson et le 
crustacé calige d’abord , puis l'espèce de trématode. 

On voit que les œufs dans tous ces vers sont grands, de forme ovale et 
portant à l’un des pôles un long filament à laide duquel ils se pelotonnent 
sur eux-mêmes. On voit aussi dans tous ces œufs les embryons se développer 
directement , ce qui confirme le principe que l’évolution est simple et directe, 
sans métamorphoses chez tous ceux qui ont des œufs volumineux. 

Dalyell a observé des udonelles sur PHirudo muricata, et il pense que 
des naturalistes ont pu prendre ces vers parasites pour des dépendances de 
la sangsue même : ils leur ont attribué par là des caractères qu'ils ne possè- 
dent pas. 

Ainsi, ce sont surtout des caliges qui fournissent un gite aux udonellides, 
puis une anchorelle et une hirudinée. 

Outre les espèces nouvelles, nous avons à proposer deux genres dans cette 
belle famille, le genre Échinelle pour une espèce du perlon (Trigla ki- 
rundo) et le genre Ptéronelle pour une espèce de la lote (Lota molva). 


UDONELLE DU MERLAN JAUNE. — Udonella pollachii Nob. 
» 


(PL. VII, fig. 1-8.) 


Ce ver a la longueur de deux à trois millimètres. 

Il habite les caliges du lien, ou merlan jaune (Werlangus pollachius). On 
l’observe pendant toute l'année et en assez grande abondance. 

Son corps est allongé, déprimé, atténué à ses deux extrémités et com- 
posé de nombreux anneaux que l’on ne distingue bien que chez les jeunes 
individus ou lorsque le corps est médiocrement contracté. La tête est dé- 
pourvue de ventouses, mais en dessous on aperçoit une fente longue et 
profonde, entourée de deux lèvres qui peuvent, en se rapprochant, faire lof- 
fice de mächoires. Elles sont garnies à leur partie supérieure de deux cu 


SUR LES TRÉMATODES. 91 


pules cornées ou d’une substance plus consistante que celle qui l'environne ; 
elles paraissent destinées à broyer ou à déchirer la peau des poissons aux 
dépens desquels ces vers vivent. 

L'ouverture œsophagienne se trouve immédiatement au-dessous et est 
garnie de plis denticulés ; les organes de la génération sont contigus et placés 
au milieu de l'intestin, qui est bifurqué et dilaté inégalement , à raison des 
substances qu'il contient. La ventouse anale est grande et terminale, plate et 
à bords épais. 

Les jeunes sont d’une largeur égale dans tout le corps; ils sont transpa- 
rents et laissent apercevoir ces nombreux anneaux dont ils sont composés. 

Les œufs sont ovales, de couleur vert brunâtre; ils sont portés sur un 
pédoneule, qui est quelquefois commun à plusieurs. Ce ver dépose ses 
œufs sur le corps du calige du lien ou sur les œufs mêmes de ce crus- 
tacé. Les jeunes sortent de l'œuf en soulevant la partie supérieure de leur 
enveloppe, qui, une fois enlevée, leur donne la forme d'un coquetier, d’un 
bouquet de vorticelles contractées ou de certains tubulipores. Ces œufs sont 
souvent si nombreux , qu'ils embarrassent les mouvements du calige qui en 
“est chargé; en les examinant à la loupe , on les prendrait pour des touffes 
de fucus microscopiques; fréquemment aussi le corps de ces crustacés en 
éprouve des déviations, et il n’est pas rare de voir leur abdomen contourné. 

Le corps de cette udonelle est d’une couleur blanc bleuâtre, l'intestin 
d'un noir profond résultant de la coloration des aliments qu'il contient. 

Ces vers peuvent, en se servant de leurs lèvres, ou en faisant le vide et 
s'appliquant hermétiquement sur les objets sur lesquels ces lèvres se trou- 
vent, y prendre un point d'appui ou se déplacer, et, en rapprochant leurs 
deux extrémités, marcher comme les chenilles-géomêtres ; ce que font du 
reste aussi les piscicoles. Ce qu'il y à de plus singulier et de plus remarquable, 
c’est qu'ils ne se fixent sur les crustacés que pour s’en servir comme de vé- 
hieule, au lieu de vivre, comme on pourrait le croire, à leurs dépens : c’est 
la substance du poisson sur lequel ils se sont fixés qui les nourrit, imitant en 
cela certains crustacés parasites. Ainsi qu'un de nous l’a démontré, ils sont 
attachés, par des expansions membraneuses, à leur mère ou fixés sur des 
crustacés d’une autre espèce. 


92 RECHERCHES 


UDONELLE DU TRIGLE. — Udonella triglae Nob. 


(PI. VIIL, fig. 9-10.) 


Ce ver est long de deux à trois millimètres. 

I'habite les caliges des trigles. Il a été observé le 21 août 1852. 

La tête est petite, précédée de deux mächoires aiguës, denticulées, of- 
frant à la base deux cupules cornées et précédant l'œsophage. 

Le corps est atténué à ses deux extrémités et composé de nombreux an- 
neaux ; au milieu on aperçoit deux points brillants et en relief, qui se re- 
marquent aussi dans les jeunes des autres espèces de ce genre. La ventouse 
anale est large et bien conformée. La taille est très-petite. 

Le corps est d’un blanc mat et transparent. 


UDoNELLE pu Bars. — Udonella lupi Nob. 


(PL VIII, fig. 11-44.) 


Ce ver est long de deux à trois millimètres. 

Il habite le corps des caliges du bars (Labrax lupus) observé le 21 
août 1853. 

Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente; mais les œufs paraissent 
différer davantage. 

Le corps est allongé, légèrement déprimé, atténué à ses deux extrémités; 
il est composé de nombreux anneaux. 

La tête est petite, présentant une fente, de chaque côté de laquelle exis- 
tent des lèvres denticulées et pointues. Les organes sexuels sont placés près 
du bulbe œsophagien. La ventouse anale est grande et bien conformée. La 
coloration est blanche. 

Les œufs sont assez gros et ovales, d'une teinte brun verdàtre. 

On remarque, dans le jeune àge de cette espèce et de quelques autres, 
à environ le üers supérieur du corps et de chaque côté, un trou rond assez 
grand dont l'usage nous est inconnu. 


SUR LES TRÉMATODES. 95 


UDONELLE DE LA MERLUCHE. — Üdonella merlucii Nob. 


La longueur de ce ver est de deux à trois millimètres. 

Il habite le corps du calige de la merluche commune (Merlucius vulgaris). 
Il a été observé le 2 février 1859. 

Le corps est allongé, déprimé, atténué à ses deux extrémités, composé 
d'anneaux qui sont difficiles à distinguer. 

La tête est grande et a deux lèvres très-proéminentes. La ventouse anale 
est ordinaire et à bords épais. Le corps du ver est entièrement blanc. 

Les œufs sont ovales et d’un vert brun foncé. 


UDONELLE DU MAIGRE. — UÜdonella sciaenae Nob. 


(PI. VIT, fig. 15-16.) 


Le corps de ce ver est allongé, légèrement déprimé, atténué aux deux 
extrémités, composé d’anneaux peu distinets et difficiles à apercevoir. 

La tête est assez grande, et porte une large ventouse subterminale au- 
tour de laquelle on voit des lèvres minces et non préhensiles. 

La ventouse anale est assez large et ses bords sont d’une épaisseur 
moyenne. 

Les jeunes sont hyalins et d’une grosseur égale dans toute leur étendue , 
sauf Ja tête, qui est plus grosse. 

Les œufs sont de forme ovale et portés sur de longs pédoneules grêles et ey- 
lindriques qui se contournent les uns sur les autres. Ils sont d’un vert foncé. 

Cette espèce vit sur les tubes ovifères de l'anchorelle du maigre d’Eu- 
rope (Scisena aquila). 

Ce qui distingue surtout cette espèce, ce sont les deux points noirs ocu- 
laires que nous n'avons pas encore vus dans aucun animal de cette famille. 


GENRE ECHINELLA 1. 


Corps allongé, terminé en arrière par une large ventouse inerme. Bulbe 


! De 2%, echinus. 


94 RECHERCHES 


æsophagien armé de deux crochets. Tête très-mobile. OEufs à un seul fila- 
ment. 


ÉCHINELLE DU PERLON. — Echinella hirundinis Nob. 


(PL. VILL, fig. 17-19.) 


Ce ver est long de deux à trois millimètres. 

11 habite le calige du trigle perlon ( Trigla hirundo ). 

Le corps est allongé, déprimé , atténué à ses extrémités et composé d’un 
grand nombre d'anneaux. La tête est dépourvue de ventouses, mais pré- 
sente en dessous une large fente, des deux côtés de laquelle on aperçoit, à 
son sommet, deux crochets cornés. La cavité æsophagienne, contiguë à l’ex- 
trémité inférieure de la fente de la tête, est suivie de plusieurs autres, dont 
trois sont parfaitement distinctes et contiennent les œufs et les organes de 
la génération. La ventouse anale est large et épaisse. Le corps est coloré 
en rose pâle. Les œufs sont de la même couleur. 


GENRE PTERONELLA 1. 


La tête est entourée d’un bourrelet en forme d'ailes couvertes de soies. 
La bouche est ouverte en avant et entourée de stylets aigus. Le corps est 
légèrement élargi où bombé vers le milieu. Les œufs sont à un seul fila- 
ment. 


PTÉRONELLE DE LA LOTE. — Pteronella molvae. 


(PI. VIT, fig. 20-25.) 


r 

Ce ver est long de deux à trois millimètres. 

IL habite le corps du calige de la lote ( Lota molvu ). 

Le corps est allongé, déprimé, atténué un peu au-dessous de la tête et de 
la ventouse anale. Les anneaux du corps sont invisibles dans les individus 
adultes, mais très-apparents dans les jeunes. La tête est arrondie , en forme de 
gland, et présente au sommet une ouverture qui parait ovale et entourée de 


1 De zrepèr, aile. 


SUR LES TRÉMATODES. 95 


stylets aigus; à la base, un bourrelet ou renflement, qui est échancré en 
dessous , forme deux lèvres, lesquelles sont couvertes de poils. La ventouse 
anale est large, aplatie et plus ou moins bien conformée. La coloration est 
entièrement blanche. Les jeunes sont hyalins. 

La tête est garnie de mâchoires cornées comme dans les adultes des es- 
pèces précédentes. 

Les œufs sont d’un verdâtre foncé et réunis en grappe par la base des 
pédoncules. 


+ 


OCTOCOTYLIDES. 


——— 


SYNONYMIE. 


CoryLocepnaLa Diesing. 


LITTÉRATURE. 


Herman, Naturforscher, 1782, 17 Si. 

Kuëx, Mém. Mus. d'hist. nat., 1850. 

Mayer, Peilräge zur Anatomie der Entozoen, Bern, 1841. 

Du Jannin, Aist. nat. Helm., 1841. 

LeuckarT, Brev. anim. descript., 1898; Zool. Brucht., 1842. 

BLancHarD, Ann. se. nat., vol. VILL, 2° série. 

DiesixG , Syst. Helmint. 

Van BENEDEN , Mémoire sur les vers intestinaux , Paris, 1858. Bulletins de l’Académie royale 
de Belgique, tom. XXII. 


HISTORIQUE. 


En 1782, Hermann fait mention de la première espèce connue de cette 
famille, provenant de l’alose, dans le recueil connu sous le nom de Natur- 


96 RECHERCHES 


forseher. Leuckart décrit le même ver en 1828, et la partie du corps qu'Her- 
mapn avait placée en avant, il la place avec raison en arrière, de manière 
que la bouche ne se trouve plus entre quatre ventouses, mais entre deux. 
Deux ans plus tard, Kuhn confirme le résultat des observations de Leuckart. 

Depuis lors, Mayer et Du Jardin (1841), puis Blanchard (1847) et Die- 
sing (1850) se sont tour à tour occupés de cet animal, qui est devenu le type 
d'une grande et belle famille que nous désignons ici sous le nom de Octoco- 
tylidés. 

Dans ces derniers temps, un certain nombre de genres sont venus se grou- 
per autour de l’octocotyle lancéolé de l’alose et, avec les genres nouveaux que 
nous établissons dans ce travail, nous proposons de répartir ainsi le tableau 
de cette famille : 


| placées sur une région distincte . . ANCYROCEPHALUS. 
OcTOCOTYLE. 


GLOSSOCOTYLE. 


| PLEUROCOTYLE. 
| ordinaires 


à courts pédicules. ( 


OPHICOTYLE. 


PHYLLOCOTYLE. 


sans région | 


distincte. . ‘ DirLozoon. 


VENTOUSES | ANTHOCOTYLE. 
POSTERIEURES. \ PTÉROCOTYLE. 
, à longs pédicules. { PLATYCOTYLE. 


CHORICOTYLE. 


DACTYCOTYLE. 
( sur le côté. . .  MicROCOTYLE. 
microscopiques. . . . .{entravers. . .  AXINE. 


| sur le milieu . . GASTROCOTYLE. 


Cette famille se distingue surtout par la forme allongée du ver: par une 
languette qui termine le corps en arrière et qui porte deux séries parallèles 
de ventouses; par deux ventouses inermes qui flanquent l'orifice buccal et 
par un appareil de crochets qui entourent le pore génital. Les œufs sont 
grands, de forme ovale et terminés, à un des pôles ou à tous les deux, par 
un long filament formé par la coque. 


SUR LES TRÉMATODES. 97 


GENRE OCTOCOTYLE 1. 


Comme le corps se termine postérieurement, dans quelques espèces, par 
une sorte de languette plus où moins pédiculée, et que les bothridies y sont 
implantées de chaque côté sans aucune apparence de pédicule, nous avons 
été sur le point de proposer un genre nouveau pour ces premières formes. 

Pour l’organisation comme pour la disposition des principaux organes, ces 
vers sont toutefois très-voisins les uns des autres, et en prenant le mot genre 
d’une maniére un peu large, on peut fort bien les laisser ensemble. 


OcTOCOTYLE DU MAQUEREAU. — Octocotyle scombrr. 


Longueur six millimètres. 
Ce ver habite les branchies du maquereau. Le 28 juin, nous avons trouvé 
plusieurs individus adultes sur des maquereaux pris dans la Manche. 


Synonymie. — Ocrosroma  scomsr Kuhn, Mém. Mus. d’hist. nat., 1850, vol. XVII: 
Ocrosormum — Nordmann, Mikrog. Beiträge, t.1, p. 77. 
— — Du Jardin, Hist. nat. des helminth., p. 515, pl. VIE, fig. £. 
OcrocorTyLe TRUNcATA Diesing, Syst. helminth., vol. I, p. 422. 
OcrToPLECTANUM TRUNcATUM Diesing, Vachträge und Verbess. zur Revision der 
Myzhelminthen, Wien, 1859, p. 25. 


Corps lancéolé, linéaire , très-plat, assez mince. Tête pointue, portée sur 
un col de même largeur. Deux ventouses antérieures de moyenne grandeur, 
divisées par la contraction, lorsque l'animal le veut, en deux parties égales, 
placées au-dessous de la bouche et dirigées obliquement de dedans en dehors. 
Bouche denticulée, ouverte par une fente jusqu’au bulbe œsophagien , qui est 
de moyenne grandeur. Orifice sexuel, garni de dix crochets placés symé- 
triquement sur deux lignes, en face les uns des autres; les deux premiers, 
qui ont trois dents, sont un peu écartés des autres, qui n’en ont qu'une 
seule. Ventouses portées sur des pédoncules très-courts et rétractiles, placées 


! De éxré, huit, et xord)y, cupule. 


15 


98 RECHERCHES 


parallèlement sur deux lignes; elles sont fixées, au-dessous d’un épatement 
plat et ovale, attaché au corps par un étranglement très-marqué, qui a l’ex- 
trémité pourvue de quatre crochets pouvant s'appliquer les uns contre les 
autres et dont les deux antérieurs sont les plus grands. 

La tête, le milieu et les bords du corps, ainsi que le pédoncule sur lequel 
s'attachent les ventouses, sont blancs; deux bandes parallèles sur les côtés 
varient du gris bleu clair au vert brun et sont ponctuées de noir, particu- 
lièrement sur les bords de ces raies. L’intestin n’est pas pourvu, comme dans 
les genres précédents, de nombreuses ramifications : il est difficile d’en aper- 
cevoir le trajet, à cause de l’opacité du corps. Les œufs sont petits et rouges 
avec une tige très-courte et sans renflement. 

Dans le dernier supplément que Diesing' a publié sur les Myzhelminthen, 
ce ver figure parmi les espèces qui exigent de nouvelles recherches. 


OcTOcOTYLE DU HARENG. — Octocotyle harengi Nob. 


(PL IX, fig. 1-10.) 


Longueur dix millimètres. 

Ce ver habite les branchies du hareng. 

Le corps est lancéolé, oblong, très-mince et flasque. La tête est petite 
et pointue, portée sur un col long et de même largeur ; elle est pourvue de 
chaque côté et au-dessous de l'ouverture buccale, qui est denticulée, de deux 
ventouses de grandeur moyenne; au-dessous du bulbe œsophagien, qui est 
petit, on aperçoit, à une certaine distance, une couronne de crochets formée 
de huit pièces, placées sur deux lignes parallèles et entre lesquelles on voit un 
crochet de même forme à droite et à gauche. L’intestin se bifurque comme 
à l'ordinaire, mais sans ramifications latérales apparentes. À l'extrémité du 
corps, on voit un prolongement ovale sur lequel sont placées, sur deux rangs, 
huit ventouses à pédonceules courts, mais néanmoins rétractiles. Ges ventouses 
présentent un double fond qui peut s'ouvrir et se fermer à volonté par une 
membrane percée au centre et s’oblitérant, comme cela a lieu dans les ven- 
touses des distomes. Quatre crochets, dont deux grands et deux petits, ter- 
minent cette partie du corps. 


SUR LES TRÉMATODES. 99 


Les organes de la génération sont placés au centre, entre l'intestin. Les 
œufs sont fusiformes avec deux pédoncules longs et eflilés. 

La tête, les bords et le milieu du corps, ainsi que l’appendice caudal, sont 
blanes; une raie noir bleu partant du col se sépare de chaque côté et descend 
jusqu’au prolongement caudal. 

Cette espèce se trouve abondamment sur les branchies du hareng commun 
(Clupea harengus), particulièrement dans les mois de mai, juin et juillet. 


OcrocoryLe pu PiLcHARD. — Octocotyle pilchardi Nob. 


(PL IX, fig. 29-53.) 


Ce ver habite les branchies de la sardine, alose pilchard (Clupea pl- 
chardus). H est difficile de trouver ce trématode à cause de sa petitesse. 

Le corps est lancéolé, oblong, très-plat, mince et étroit à ses deux extré- 

mités. La tête est portée sur un cou de la même largeur qu’elle; elle est 
munie de chaque côté d’une ventouse et précédée, au sommet labial, de 
quelques petites pointes ou dents destinées à inciser la peau. L'intestin est 
naturellement bifurqué et les ramifications en sont très-grosses. La partie 
inférieure du corps est légèrement élargie en fer de lance, présentant latéra- 
lement quatre ventouses à pédoneules très-courts, qui diminuent de gran- 
deur en s’avançant vers l'extrémité inférieure du corps. Le prolongement 
caudal est également court et arrondi au bout, lequel est armé de quatre 
crochets, dont ceux du milieu sont les plus petits. : 
.. Les ventouses postérieures sont munies de quatre crochets. On aperçoit 
aussi au bord opposé un orifice qui doit s'ouvrir considérablement et com- 
muniquer avec une cavité recouverte d'une peau mince qui sert à former un 
diaphragme et un double fond. 

Les œufs sont petits, de forme ovale , mucronés à l'extrémité supérieure et 
pédonculés inférieurement d’une tige gréle, cylindrique, terminée souvent par 
un épatement plus ou moins discoïde. 

Les œufs sont d’une couleur de rouille. 

La tête, le cou, le milieu et l'extrémité du corps sont blancs; les bords 
gris foncé, couverts de ramifications et ponctués de noir. 


100 RECHERCHES 


PLEUROCOTYLE DU MAQUEREAU. — Pleurocotyle scombri. 


Longueur environ dix millimètres. 
Ce ver se trouve sur les branchies du maquereau de la Méditerranée. 


£ 


Synonyinie. — Ocrosorurium scowr1? Grube, Troschel’s Archiv, 1855, pl. VI, fig. 1-5, p. 137. : 


PLeurocoryze — Gervais et Van Beneden, Zoologie médicale, Paris, 1859, 
vol. IT. 
GRUBEA —  Diesing, VNachtrüge und Verbesserungen zur Revision der 


Mychelminthen, Wien, 1859, p. 26. 


L'un de nous à observé ce ver remarquable sur des maquereaux de la 
Méditerranée qui lui ont été envoyés par M. P. Gervais. 

L'organisation de ces parasites semble entièrement conforme à celle des 
octocotyles; nous remarquons seulement la différence, que la languette pos- 
térieure du corps, au lieu de deux rangées parallèles de ventouses, n’en porte 
qu'une seule : le nombre quatre persiste. Ces ventouses sont également sou- 
tenues par une charpente chitineuse qui est absolument la même dans toutes. 
Nous reproduisons ici cette disposition : 


SUR LES TRÉMATODES. 101 


GENRE OPHICOTYLE . 


Ce genre a pour caractères : le lobe terminal, portant les huit ventouses 
ordinaires, est suivi d’un lobule terminal armé de quatre ventouses plus petites 
et des crochets terminaux ordinaires. 

Sous le rapport de l’organisation, ces vers conservent la structure des octo- 
cotyles ordinaires. 

Il est assez remarquable que nous trouvions à la fois, sur les côtes de 
Bretagne , une espèce propre à l’alose vulgaire et une autre à l’alose finte, 
et que ces deux vers diffèrent même génériquement de lOctobothrium lan- 
ceolatum , qui vit régulièrement et en abondance sur ces deux poissons de 
nos mers. 


OPHICOTYLE DE LA FINTE. — Ophicotyle. fintae Nob. 


(PL. IX, fig. 19-98.) 


Longueur totale trois millimètres. 

Ce ver habite les branchies de lalose finte. 

Son corps est lancéolé, oblong , très-plat, sans consistance. La tête petite, 
pointue , portée sur un col long et étroit, paraissant séparé du corps par une 
section qui est plus renflée à la base et qui donne à cette partie une grande 
mobilité que ce trématode emploie à explorer, en tàtonnant, les endroits sur 
lesquels il veut se fixer. Les ventouses antérieures sont petites, placées de 
chaque côté et au-dessous de la bouche, dont l’orifice est denticulé en forme 
de mâchoires. Le bulbe œsophagien est très-gros. L’intestin se trouve en 
dessous et est divisé en deux branches, mais sans ramifications latérales ap- 
parentes. La plaque génitale porte dix crochets comme dans les véritables 
octobothries. Le pédoncule faisant suite au corps, en dessous duquel sont 
fixées huit ventouses, est de forme ovale et porte à son extrémité quatre cro- 
chets, dont les deux externes sont les plus forts. Les œufs sont fusiformes 
et terminés à chaque extrémité par une tige grêle et pointue. 


1 De 691:, serpent, et xorôke, bouche, cavité. 


102 RECHERCHES 


La tête, le milieu, les bords du corps et l'expansion qui porte les ven- 
touses sont blanes; une ligne noir bleu qui part du cou se divise en deux 
et suit les bords du corps jusqu’au bas du pédoncule (intestin). Le dessous 
du corps présente la même disposition, mais ce côté est plus pâle. 

Cette espèce a été trouvée en abondance sur les branchies de l’alose finte 
(Alosa finta), particulièrement en été. Son corps est d’une extrême mollesse 
et est difficile à étaler sur le porte-objet. 


GENRE GLOSSOCOTYLE 


Région caudale portant huit ventouses et les crochets terminaux ordi- 
naires. Le corps présente un étranglement vers le quart antérieur, d’où il 
résulte une région cervicale. 

Ces vers présentent les plus grandes affinités avec les Octobothrium véri- 
tables. 


GLOSSOCOTYLE DE L'ALOSE. — Glossocôtyle alosae Nob. 


(PL. IX, fig. 11-18.) 


Longueur totale six'à sept millimètres. 

Cette espèce habite les branchies de l’alose commune. 

Corps lancéolé, oblong, très-long, très-mince, très-flasque. Tête portée 
sur le cou, qui est long et de même grosseur que celle-ci; elle est pourvue, de 
chaque côté, de ventouses très-petites placées au-dessus de l'ouverture buc- 
cale, qui est environnée d’un bord denticulé. Bulbe æsophagien très-grand, 
suivi des crochets génitaux, placés comme dans les autres espèces. Intes- 
tin bifurqué, mais sans ramifications latérales apparentes. Huit ventouses 
postérieures portées sur un pédoncule ovale, lequel est suivi d’un prolon- 
gement plus étroit qui donne attache à quatre petites ventouses supplémen- 
taires et qui est terminé par quatre crochets, dont les deux externes plus 
forts. 


! De y6ocz, langue, et xorüy, cicatrice. 


SUR LES TRÉMATODES. 105 


Les ventouses postérieures sont pourvues, comme dans l'espèce précédente, 
d’un double fond et, de plus, d’un petit prolongement plat sur le bord , lequel 
est percé d’un petit trou. N°y aurait-il pas lieu, à raison du prolongement 
qui termine le pédoncule rhomboïdal qui porte les ventouses, de faire une 
division spéciale pour cette espèce, qui a douze ventouses postérieures au 
lieu de huit? 

La coloration est la même que celle des espèces précédentes. 

On trouve ce ver en abondance, pendant l'été, sur les branchies de l’alose 
commune (A/osa vulgaris). 


GENRE PHYLLOCOTYLE 1. 


C'est un genre fort remarquable sous tous les rapports, mais surtout par 
la manière dont le corps se termine en arrière, par les six ventouses laté- 
rales et par les singuliers crochets sexuels. 

Il a pour caractères distinetifs : trois paires de ventouses insérées sur Ja 
partie postérieure et latérale du cofps; un appendice caudal terminé par une 
sorte de ventouse unique à crochets; des œufs pourvus d’un seul filament. 


PHYLLOCOTYLE DU GRONDIN. — Phyllocotyle qurnardi Nob. 


(PL X, fig. 1-7.) 


Longueur cinq millimètres. 

Ce ver habite les branchies du grondin gris (Trigla qurnardus). 

Corps lancéolé, oblong , très-plat, très-mince. Tête petite et pointue, por- 
tée sur un col allongé et de la largeur de la tête; celle-ci a deux ventouses 
de chaque côté de la bouche, qui est denticulée. Bulbe œsophagien assez 
grand. Deux faisceaux de crochets très-minces, très-longs, à ongles pointus, 
au nombre de cinq, dont deux plus courts terminés par des globules peut- 
être disjoints, vus en raccourci, et terminant les orifices sexuels. Ces crochets 


! De :ù))o, feuille. 


104 RECHERCHES 


sont fixés par en haut, à leur extrémité inférieure et divergente, mais se réu- 
nissent au sommet, La partie inférieure du corps du ver s’élargit et s’arrondit 
par en bas, et présente, de chaque côté, six ventouses sessiles de moyenne 
grandeur, disposées sur deux lignes parallèles. Cette partie du corps est pro- 
longée par une expansion très-mince et très-étroite, au bout de laquelle se 
trouvent quatre crochets, dont les deux extérieurs plus grands et logés dans 
une sorte de cupule pouvant former ventouse. 

Les six ventouses latérales sont très- compliquées et présentent, outre 
quatre grands crochets, d’autres plus petits. Le pédoneule, qui est très-mince 
et conséquemment très-fragile, manque quelquefois, et alors le trématode 
parait avoir la partie inférieure tronquée, ou bien il est replié sur ou sous 
le corps et échappe facilement à la vue. 

Les œufs sont ovales et portent à l’une de leurs extrémités un pédoneule 
très-mince et allongé. 

La tête, les côtés du corps, l'extrémité et les pédoncules sont blanes; le 
milieu de cette même couleur est moucheté de noir, tandis que tout le reste 
est d’un gris foncé. OEufs jaunâtres. 


GENRE ANTHOCOTYLE !. 


C’est bien sans contredit la forme la plus bizarre que l’on ait découverte 
dans ce groupe de vers. Les deux appendices latéraux, les trois paires de 
ventouses pédiculées qui terminent le corps en arrière et la terminaison cé- 
phalique même lui donnent un aspect particulier. 

Ce genre a pour caractères distincüifs : 

Quatre paires de cotyles en arrière, dont l’antérieure, gonflée comme une 
vessie, porte des crochets et un sucoir; les trois autres paires , pédiculées et 
fort petites, terminent le corps. Celui-ci est fort mince et large au milieu, 
très-rétréel en avant et en arrière. 


1 De 2906, fleur. 


SUR LES TRÉMATODES. 105 


ANTHOCOTYLE DU MERLUS. — Anthocotyle merluccii Nob. 


(PI. X, fig. 8-12.) 


Ce ver est long de quatorze’ millimètres. 

Il habite les branchies du merlus ordinaire. 

Corps trés-plat, très-large, très-mou, atténué à ses deux extrémités. Tête 
petite, un peu pointue, portée sur un col court et de la même largeur qu'elle. 
Deux petites ventouses placées de chaque côté de la bouche. Corps s’élargis- 
sant progressivement jusqu'au pédoncule qui donne attache à deux grandes 
ventouses postérieures, lesquelles sont ovales et d’une grosseur extraordinaire, 
eu égard à la dimension de ce ver. Ces organes sont globuleux en dessus, 
plats en dessous et munis de quatre crochets; ils portent en outre une 
seconde ventouse, plus petite, sessile, latérale, sortant de dessous une mem- 
brane fine et plissée qui entoure le bord postérieur de chacun de ces organes 
d'adhésion ; le pédoncule qui termine le corps du ver en arrière va toujours 
en diminuant de largeur et montre au bout six autres petites ventouses pé- 
donculées et bilobées, disposées symétriquement de chaque côté. 

L'intestin, qui se sépare en deux au-dessous de l'œsophage, descend 
parallèlement jusqu'à l'extrémité du corps, où il se termine en ramilications 
dichotomiques. 

Les œufs sont inconnus. 

La tête, le milieu du corps, le bas, l'extrémité du pied et les ventouses 
sont blanes. Le corps est d’un gris clair agréablement varié par les ramifi- 
cations de l'intestin ; l'intérieur des petites ventouses est rouge. 

Cette espèce a été trouvée, le 10 mai et le 6 juin, sur les branchies du 
merlus ou merluche commune (Herlucius vulgaris). Elle est très-diflicile à 
apercevoir, par suite de sa mollesse et de son peu d'épaisseur, qui la font 
confondre facilement avec les branchies. Nous n'avons pu nous procurer que 
deux exemplaires de cette remarquable espèce. 

Ce ver doit être placé parmi les formes les plus singulières que l'on ait ob- 
servées jusqu’à présent chez les trématodes ; il possède, comme nous venons 
de le voir, des moyens aussi puissants que variés pour s’amarrer à son hôte. 

14 


106 RECHERCHES 


Genre PTÉROCOTYLE !. 


Huit ventouses portées sur de longs pédoncules unis à la base terminent 
le corps en arrière. Le ver est régulièrement effilé en avant, large vers le 
milieu et rétréci vers l’origine des ventouses. La bouche est flanquée de deux 
ventouses et une couronne de crochets entoure lorifice des organes sexuels. 

Les vers de ce genre conservent tous les caractères de famille, tant par 
leur facies que par la disposition des divers appareils. 


PTÉROCOTYLE DE LA MORUE. — Pterocotyle morrhuae Nob. 


Longueur totale du ver, quatorze à quinze millimètres. 

I habite les branchies de la morue (Gadus morrhua). 

Corps très-long , très-mince, peu consistant, ovale. Tête pointue et peu 
distincte du corps. Deux petites ventouses rondes placées en dessous et de 
chaque côté de l’ouverture buccale, laquelle présente deux petites mâchoires 
granuleuses et est suivie d’un bulbe œsophagien peu volumineux. Intestin à 
deux branches parallèles et ramifiées, partant d’au-dessous de l’æsophage et 
se rendant, en se divisant, jusqu'à l'extrémité des appendices qui portent les 
ventouses. Organes d’adhérence fixés à des pédoncules étagés et allongés, 
dont le premier est le plus court et le dernier le plus long, dirigés en bas et 
fixés sur une expansion postérieure palmée et divisée profondément en deux 
parties égales et divergentes. Ventouses postérieures moyennes avec des cro- 
chets concentriques. OEufs gros, ovales et sans pédoncules. 

La tête et les œufs sont jaunes; la grande raie médiane et l'expansion pé- 
donculaire, blanches; les parties latérales d’un brun de fumée. 

Ce ver a été trouvé, le 9 décembre 1860, sur les branchies du gade- 
morue (Morrhua vulgaris). Ne serait-ce pas cet Octobothrium auquel on a 
donné le nom de Palmatun ? S'il en est ainsi, on se serait seulement trompé 
d'habitat, car il n’est pas possible de confondre ces espèces lorsqu'on les 
a eues toutes les deux sous les yeux : la taille, la coloration et la manière 


1 De zrepè, aile. 


SUR LES TRÉMATODES. 107 


dont sont groupés les pédoncules des ventouses les distinguent suffisamment. 


PTrÉROCOTYLE PALMÉ, — Pterocotyle palmata Nob. 


(PI. XI, fig. 1-15.) 


La longueur de €e ver est de treize millimètres. 
Il habite les branchies de la lingue (Gadus molva). 


Synonymie. — Ocrororurium Pazmaru“ Leuckart, Zool. Bruch., vol. HE, p. 24, pl. L, fig. 4, et 
Isis, 1850, p. 612. 
— — Du Jardin, Hist. nat. des helminthes, p. 51%. 
= —  Dising, Syst. helminth., vol. I, p. 418. 
Ocronacrxius innaerexs Dalyell, The Powers of the Creator, vol. IT, pl. XXXVI, 
fig. 1-2, p. 262. 


On one occasion, dit Dalyell, aventy-nine specimens, of various dèmen- 
sions, were removed from à portion of the qulls of a rainc. 

Ce n’est pas, comme on l’a dit, sur le cabillaud, mais sur la lingue que 
Dalyell a observé cette espèce. 

Dalyell représente l'animal la tête en bas, comme on l'a fait longtemps 
aussi pour les caliges. 

Nous ne doutons pas que le ver rapporté de la côte de Norwége par Rapp 
et que Leuckart a décrit sous le nom d'Octobothrüunm palmatum, ne soit le 
même. Nous en trouvons la description, quoique faite sur des individus con- 
servés dans la liqueur, parfaitement conforme aux individus observés à Brest. 
Quant aux ventouses buccales, que Leuckart n’a pu découvrir par aucun 
moven , leur absence n’est probablement due qu’à l'effet du séjour du ver dans 
la liqueur : il est difficile d'observer ces organes après la mort. Nous en dirons 
autant des crochets des orifices sexuels. 

Il nous parait peu probable que le ver trouvé par Rathke sur le flétan et 
qu'il a décrit, comme Leuckart, sous le nom d'Octobothrium palmatum , doive 
se rapporter à cette espèce. 

Le corps du Pterocotyle palinata est long, plat, ovale, légèrement bombé 
en dessus et atténué à ses extrémités. La tête est pointue. Le rostre est ouvert 
au milieu par une large fente qui aboutit à l’æsophage et des deux côtés de 


108 RECHERCHES 


laquelle se trouvent les ventouses orales, qui sont petites. L'intestin a deux 
branches très-élégamment ramifiées. Les crochets sexuels sont très-pelits, 
gros et au nombre de seize; ils sont placés en rond et pourvus de doubles 
griffes dont les pointes sont tournées en dehors. 

Les organes de la génération sont placés immédiatement au-dessous de 
l'estomac, et toute la capacité qui existe entre les branches principales de 
l'intestin est remplie par les œufs, qui sont gros, pointus à chaque extrémité 
et dépourvus de pédoncules. À l'extrémité du corps existe un prolongement, 
à la suite d’un rétrécissement très-marqué, donnant attache à huit pédoncules 
étagés, quatre de chaque côté, qui sont gros, non rétractiles et terminés par 
des ventouses armées de quatre crochets. 

La tête, l'extrémité du corps et le prolongement sur lequel sont fixés les 
pédoncules des ventouses sont, ainsi que ceux-ci, d’un blane pur sur lequel 
on aperçoit les ramifications de l'intestin. 

Ce ver a été trouvé, le 29 février, le 16 décembre et à d’autres époques, 
sur les branchies de la lingue. 


GENRE PLATYCOTYLE :. 


Les caractères de ce genre sont : quatre bothridies postérieures portées 
sur des pédoncules longs, disposés en croix, non rétractites et de longueur 
égale. Pas de crochets intermédiaires. 

Par le nombre exceptionnel de cotyles, ce genre est parfaitement distinet 
de tous les autres. Nous avons supposé un instant que ce ver est incomplet 
et en voie de développement; mais la présence des œufs dans l’intérieur dé- 
note l’âge adulte et complet de l’animal. 


PLATYCOTYLE DU GRONDIN. — Platycotyle qurnardi Nob. 
(PL. XI, fig. 14-15.) 


Ce ver est long de cinq millimètres. 
Il habite les branchies du grondin gris (Trigla qurnardus). 


| De marc:, planus. 


SUR LES TRÉMATODES. 109 


Le corps est plat, allongé, ovale, atténué à ses deux extrémités. La tête est 
large et arrondie au sommet, avec deux petites ventouses de chaque côté de 
la bouche. Le corps, après s'être élargi au milieu, se rétréeit en dessous d'un 
épatement large qui donne attache à quatre pédoncules portant un nombre 
égal de ventouses entourées d’un bord corné, large, fort et garni de quatre 
crochets. Ces ventouses sont dirigées en sens inverse, c’est-à-dire deux en 
haut et deux en bas. Ce trématode, dont nous ne connaissons que très- 
imparfaitement l’organisation intérieure, parait, par la disposition de ses 
organes génitaux , se rapprocher des tristomes. 

La tête est blanche avec quelques points noirs; au milieu, un liséré de 
cette couleur entoure tout le corps, qui est d’un gris foncé ponctué de noir 
avec une tache rougeâtre au milieu et deux taches brunes entourées de blanc 
en dessous. 

Cette espèce a été trouvée une seule fois sur les branchies du grondin 


gris. 
GENKE CHORICOTYLE !. 


Ce genre est caractérisé par huit bothridies portées sur autant de pédon- 
cules très-longs , non rétractiles, séparés complétement jusqu’à leur origine ; 
les antérieurs sont dirigés en avant et sont en même temps un peu plus longs 
‘que les autres. 


CHORICOTYLE DE LA DORADE. — Choricotyle chrysophryi Nob. 


(PL XI, fig. 16-22. 


La longueur de ce ver est de six millimètres. 

Il habite les branchies de la dorade vulgaire. 

Le corps est opaque, assez épais, plat, ovale, allongé, atténué à ses deux 
extrémités. La tête est petite, pointue, présentant deux petites ventouses con- 
tiguës, un peu au-dessous de la bouche, qui est suivie d’un large æsophage. 
Le tube intestinal passe en dessous et se divise en deux branches parallèles. 


! De op, separalim. 


110 RECHERCHES 


Les crochets de l'orifice sexuel sont petits, gros et courts, au nombre de 
huit, et à doubles griffes. Les œufs sont relativement très-gros et elliptiques. 
La partie inférieure du corps est épatée et donne attache à huit appendices, 
quatre de chaque côté; ils sont longs et non rétractiles, de dimension inégale, 
allant en diminuant de longueur, du premier au dernier, dirigés en haut et 
portant à leur extrémité des ventouses armées de quatre crochets doubles. 

La tête, les bords du corps et les pédicules des ventouses, ainsi que les 
ventouses elles-mêmes, sont d’un blane mat avec des points noirs. Une raie 
blanche, également au milieu du corps, dont les côtés, ainsi que l'expansion 
qui sert d'attache aux ventouses, sont gris foncé avec des points noirs. Le 
dessous de cette expansion et les pédoneules sont ornés de bandes noires 
très-larges. 

Trouvé, le 29 mai, le 8 août et le 9 septembre, sur les branchies de 
la dorade vulgaire (Chrysophrys aurata). 


GENRE DACTYCOTYLE . 


Nous caractérisons ainsi ce genre : huit bothridies postérieures portées sur 
autant de pédoncules entièrement libres, de longueur égale, rétractiles et 
massifs. Les œufs portent deux filaments, dont l’un est terminé en crosse. 


DacrycoryLE pu POLLACkK. — Dactycotyle pollachii Nob. 


(PL. XI, fig. 25-50.) 


Ce ver est long de cinq millimètres. 

Il habite les branchies du merlan jaune (Merlanqgus pollachius). 

Corps plat, assez mince, ovale. La tête est petite, arrondie, portée sur un 
col étroit et de la même largeur que celle-ci. Corps s’élargissant graduellement 
jusque près de son extrémité. Après s'être atténué, il s’élargit encore pour 
se terminer brusquement avec une légère expansion médiane. Deux petites 
ventouses au-dessous de chaque côté de la bouche. Bulbe œsophagien petit, 
au-dessous duquel on aperçoit le tube intestinal, qui se divise en deux et 


1 De Jéxrudc, doigt. 


SUR LES TRÉMATODES. 111 


se ramifie de tout côté jusqu'à l'extrémité inférieure du corps, mais sans s'é- 
tendre sur le pédoncule des ventouses; ce pédoneule est assez long, gros et 
contractile. Ventouses partagées en deux par un système de crochets présen- 
tant quatre griffes. Les organes de la génération se trouvent au centre, et 
au-dessus d'eux on voit une couronne de petits crochets, gros et bidentés. 

Une large ligne blanche, partant de la tête et allant jusqu'aux deux tiers 
postérieurs, partage le corps en deux. Appendices et ventouses aussi de 
celte couleur ; le reste du corps, c’est-à-dire les deux côtés et l'extrémité, 
sont d’un joli bleu agréablement orné de ramifications noires. La couleur 
rouge qui se voit près du bulbe œsophagien est due aux œufs, qui sont agglo- 
mérés à cet endroit, avant leur expulsion; lorsqu'ils sont dans l’intérieur du 
corps et qu'ils n’ont pas encore atteint toute leur maturité, ils sont jaunes. 
Les œufs sont remarquables. Outre le pédicule, ils sont pourvus antérieure- 
ment d'une autre expansion recourbée en forme de crosse et terminée par un 
bouton. Ce bouton est toujours percé d’un trou qui permet à Peau d'arriver 
jusqu'à l'embryon, qui est seul dans son enveloppe. 

Cette disposition particulière des œufs, qui sont pourvus d'une tige aux 
deux pôles, leur permet, en s'accrochant, de former un faisceau facilitant 
leur expulsion, laquelle a lieu en masse, ainsi que nous l'avons représenté sur 
la planche. Nous n'avons remarqué cette particularité que chez l'espèce qui 
nous occupe et chez la suivante; elle nous semble assez caractéristique pour 
justifier la séparation que nous avons établie entre cette espèce et les autres 
octobothriens. 

Ce ver se trouve toute l’année et en grande abondance sur les branchies 
du lien ou merlan jaune. 


DACTYCOTYLE DE LA BARBUE. — Dactycotyle luscae Nob. 


La longueur de ce ver est de six à sept millimètres. 

I habite le merlus barbu (Horrhua lusca). 

Le corps est ovale, assez plat. La tête est petite et portée sur un col de 
même largeur. Ventouses orales petites et placées de chaque côté de l'ouver- 
ture buccale, qui est denticulée et pourvue de petites pointes ou de granula- 


112 RECHERCHES 


lions en forme de màchoires. Bulbe œsophagien petit, suivi d'une couronne 
de crochets assez robustes et n'ayant qu’une pointe. Organes de la génération 
placés sur la ligne médiane. L’intestin se divise de chaque côté, puis émet des 
ramifications qui parcourent tout le corps, mais qui n’atteignent pas les pé- 
doncules des ventouses; ces pédoncules sont très-forts, rétractiles et terminés 
par des ventouses qui, comme celles de l'espèce précédente, sont divisées au 
milieu par une charnière qui donne attache à quatre griffes assez fortes. 

La tête, la raie du milieu, les pédoncules et les ventouses sont blancs. 
Les bords du corps brun clair avec les ramifications de l'intestin noires. Il 
arrive fréquemment que lorsque le réseau gastrique est gorgé de sang, il est 
coloré d’un rouge vif, et alors.(comme cela se voit, du reste, chez d’autres 
trématodes du genre Octobothrium) il à un aspect tout différent. Les œufs 
sont pourvus aussi, comme dans l'espèce précédente, d’une tige et d’une 
crosse ; ils sont de couleur jaune après la ponte. Comme ceux du trématode 
du merlan pollack, ils sont expulsés du corps en masse et réunis ensemble, 
en bouquet, par l'extrémité inférieure de leur pédoncule, 

Cette espèce est commune toute l’année et se trouve sur les branchies du 
oade barbu. 


GENRE MICROCOTYLE 1. 


Une partie du corps est séparée en arrière par un étranglement et porte, 
des deux côtés du corps, un très-grand nombre de petites ventouses à cro- 
chets. Les œufs sont munis d’un filament aux deux pôles. 


MICROCOTYLE DU LABRAX. — Wicrocotyle labracis Nob. 


- (PL. XIL, fig. 12-18.) 


Longueur du ver, cinq millimètres. 

Il habite les branchies du bars. 

Corps très-plat, très-mou , linéaire, atténué à ses extrémités, divisé en 
deux parties par un étranglement qui à lieu aux deux tiers postérieurs de sa 


| Mixpès, parvus. 


SUR LES TRÉMATODES. 115 


longueur et à partir du point où commencent les ventouses. Tête petite, 
pointue ; ouverture de la bouche, entourée de deux ventouses latérales de 
moyenne grandeur. Bulbe œsophagien moyen ayant au-dessous de lui une 
couronne de crochets très-longs , très-minces et ornés de trois griffes (?) de 
grandeur inégale. Intestin bifurqué et dichotome. Expansion caudale très- 
longue, allant en diminuant de la base au sommet et garnie au-dessous, de 
chaque côté, d’une rangée de petites ventouses ovales très-serrées l’une contre 
l'autre et armées chacune de quatre crochets. 

OEufs fusiformes, mais très-remarquables par la tige antérieure, qui, au 
lieu de présenter une crosse , comme cela a lieu pour beaucoup d'espèces, a la 
forme d’une ancre et est percée d’un petit trou donnant passage à l’eau. Tige 
inférieure mince et de moyenne longueur. 

La tête, le col, le milieu du corps et de l’appendice ecaudal sont blancs ; 
les bords d’un gris bleu, orné de ramifications noires; les œufs rougeätres; 
les pédoncules jaunes. 

Ce ver a été trouvé, le 16 novembre, sur les branchies d’un bars (La- 
brax lupus). 

Les ventouses de cette espèce et de celle qui la suit sont très-caduques : 
il faut peu de chose pour les détacher du pédoneule sur lequel elles sont 


fixées. 


MIiCROGOTYLE DU CANTHARE. Microcotyle canthari Nob. 

Ce ver mesure quatre millimètres. gi 

Il habite les branchies du canthare gris (Cantharus griseus). 

Corps très-plat, ovale, atténué à ses deux extrémités et présentant en outre 
deux étranglements, dont le premier, qui est au quart antérieur du corps, 
forme une sorte de cou, et l’autre, se trouvant au quart inférieur, établit une 
expansion pédonculée sur laquelle sont fixées les ventouses terminales. Ces 
ventouses sont pelites, très-nombreuses, ovales et très-serrées les unes contre 
les autres; elles sont toutes armées de quatre crochets et disposées sur une 
ligne parallèle, placée de chaque côté sur les bords de ce pédoncule. Tête 
assez forte, plus large que le cou. Bouche très-large aussi, armée de plusieurs 

15 


114 RECHERCHES 


groupes d’une substance granuleuse formée de dents erochues probablement 
destinées à remplir les fonctions de mâchoires. Ventouses orales placées obli- 
quement en dessous. Bulbe œsophagien de grosseur ordinaire, suivi d’une 
couronne de crochets très-longs, très-minces, au nombre de trente à quarante, 
armés, au-sommet, d’une griffe crochue. Organe de la génération situé au 
milieu du corps, entre les deux branches de l'intestin, qui ne présente que 
des ramifications latérales très-courtes. 

OEufs très-petits, fusiformes, présentant, au bout antérieur, une tige 
courbée en crosse et inférieurement un pédoneule étroit et assez long. 

La tête, le col, le milieu du corps et de l’appendice caudal sont blancs; 
la ligne médiane noirâtre se divisant en deux au-dessous du col et suivant 
les bords du, corps. OEufs rougeûtres. 

Ce ver a été trouvé aux mois de juin et de septembre 1861, sur les bran- 
chies du canthare gris. 


MiCROCOTYLE DE LA VIEILLE VERTE. — Microcotyle donavani Nob. 


(PL XII, fig. 1-11.) 


La longueur de ce ver est de six millimètres. 

Il habite les branchies du Labrus donavani. 

Corps très-plat, très-large, sans consistance, présentant deux rétrécisse- 
ments, dont l’un au-dessous du cou et l’autre avant l’expansion caudale. 
Tête large et arrondie, de moyenne grandeur. Bouche très-large, entourée 
d’une lèvre épaisse, incféée au milieu. Ventouses orales en croissant et incom- 
plètes, placées en dessous, entourées d’un bord épais, arrondi et plissé. Bulbe 
œsophagien de grosseur ordinaire, et au-dessous de lui un pore génital ar- 
rondi présentant un trou au centre et hérissé de pointes nombreuses, trian- 
gulaires, plates et très-aiguës. En dessous on remarque deux petits groupes 
de pointes semblables qui sont placées à une certaine distance et en face 
l’une de l’autre. Expansion caudale ovale, bordée, en dessous des deux côtés, 
d'une rangée de petites ventouses ovales très-serrées, présentant quatre 
crochets. OEufs fusiformes offrant, à l’extrémité supérieure, une tige en 
forme de crosse et à l’inférieure un pédoncule mince. 


SUR LES TRÉMATODES. 115 


La tête, le milieu du corps et l'expansion caudale sont blancs; une raie 
noirâtre ponctuée de noir borde les côtés du corps et forme en se réunis- 
sant une ligne médiane sur l'expansion caudale. OEufs rougeñtres. 

Ce ver a été trouvé en abondance, au mois de mars, sur les branchies 
d’une petite vieille verte. Il était fixé la tête en bas, dépassant légèrement 
l'extrémité des organes de la respiration, dont il était très-difficile de le dis- 
tinguer et non moins diflicile de le détacher. 

Les ventouses orales sont en croissant et d'une substance très-dure, con- 
séquemment impropres à faire-le vide. Ces vers ne s’en servent que comme 
de mâchoires; aussi avons-nous vu celles-ci se rapprocher l’une contre l’autre 
et saisir les objets qu’elles voulaient appréhender : c’est la large bouche, envi- 

-ronnée d’une forte lèvre, qui remplit les fonctions de ventouses. Nous avons 
remarqué aussi, au milieu de cette ouverture, une expansion conique divisée, 
du sommet à la base, par une fente qui, probablement, était l'extrémité su- 
périeure de la trompe. 

Il ÿ aurait peut-être lieu, à raison de la conformation particulière de la 
bouche et des papilles ou dents triangulaires qui garnissent le pore génital 
de ces trématodes, d’en faire une division spéciale. 


MICROCOTYLE DU PAGEL COMMUN. — Microcotyle erythrini Nob. 


Ce ver est long de quatre millimètres. 

Il habite les branchies du pagel commun. 

Corps très-plat, très-mou, très-allongé, de forme ovale, atténué à ses deux 
extrémités et terminé par une expansion également ovale. Tête carrée, plus 
large que le col, présentant, en avant, l’ouverture buccale, des deux côtés 
de laquelle sont deux ventouses ovales contiguës, assez grandes, placées 
obliquement de dedans en dehors. OEsophage de grandeur moyenne. Pore 
génital garni de pointes plates, triangulaires, divisées en deux petits groupes 
en face l’un de l’autre. Organes de la génération placés en dessous et sur la 
ligne médiane. 

Intestin bifurqué avec des ramifications trés-courtes. Ventouses postérieures 
ovales, petites, garnies de quatre crochets et placées sur deux rangs parallèles 


116 RECHERCHES 


bordant la partie postérieure du corps. OEufs fusiformes, terminés à leur 
extrémité par une tige dont la supérieure est contournée en crosse. 

La tête, le milieu et l'extrémité du corps sont blancs; une raie noirâtre, 
ponctuée de noir foncé, part de la base du cou pour former deux bandes 
assez larges sur le bord du corps qui se réunissent de nouveau à son extré- 
mité. Les œufs sont jaunes. 

Ce microcotyle a été trouvé au mois d'août, sur les branchies du pagel 
commun (Pagellus erythrinus). 


AXINE DE L'ORPHIE. — Axine orphii Nob. 


(PI. XI, fig. 19-27.) 


Longueur du ver: cinq millimètres. 

Il habite les branchies de l£sox belone. 

Corps plat, très-mince, très-allongé et allant en s’élargissant de la tête 
à l'extrémité inférieure du corps, qui est en forme de hache. Tête pointue, 
pouvant se contracter et former une échancrure. Ouverture de la bouche 
denticulée, accompagnée latéralement de deux ventouses ovales et denticu- 
lées. Pore génital de grandeur moyenne, présentant cinq agglomérations de 
crochets, lesquels sont au nombre de vingt-six ou vingt-sept environ; ils 
sont disposés, savoir : trois groupes, placés sur une ligne verticale, allant en 
augmentant de nombre, et deux petits latéralement. 

Les ventouses postérieures, qui sont petites, ovales el garnies de quatre 
crochets, sont serrées l’une contre l’autre et forment la bordure de l’expan- 
sion membraneuse qui termine le corps. Les ventouses peuvent s’écarter les 
unes des autres par contraction, de sorte que l’on voit souvent des endroits 
qui en paraissent privés et d’autres, au contraire, où elles semblent plus 
nombreuses. 

Les œufs sont fusiformes, terminés, à leur extrémité, par une tige mince 
et courte. L’intestin se bifurque au-dessous de l’æsophage , pour suivre pa- 
rallélement les deux côtés du corps; il émet des ramifications latérales qui 
sont larges et courtes. 

La tête, le milieu et l'extrémité du corps sont d’un blanc jaunâtre ; une 


“inst tn. de 


SUR LES TRÉMATODES. 117 


ligne brune, ramifiée de noir, part du col et se divise en deux, de manière 
à suivre parallèlement les bords du corps jusqu’à son extrémité du côté su- 
périeur et à la moitié du côté des ventouses. 

Ce ver a été trouvé, aux mois de décembre et de mai, sur les branchies 
de l'orphie vulgaire. 


AXINE DU TRIGLE. — Axine triglae Nob. 


Cette espèce a une grande analogie avec celle qui précède ; nous nous dis- 
penserions même d'en faire mention, sans les différences qui existent entre 
la forme générale et la tailie; PAxine triglae est en effet notablement plus 
grande que la précédente , et sa coloration est plus foncée; les bandes noires 
ne sont pas exactement disposées de la même manière, et la forme générale 
du corps, aussi bien que la disposition de l'expansion qui termine le ver 
en arrière, la distinguent suffisamment des autres espèces : la plus longue 
branche est à droite dans l’axine de l’orphie, tandis qu’elle est à gauche dans 
celle du trigle. 

Ce ver a été trouvé sur les branchies du trigle perlon (Trigla hirundo). 


GENRE GASTROCOTYLE. 

La moitié antérieure du corps est eflilée, tandis que la moitié postérieure 
est élargie, et cette seconde moitié porte de petites ventouses dans toute la 
longueur. Les œufs sont munis d’un filament à chaque pôle. 

Cette forme est une de celles qui piqueront le plus vivement l'intérêt des hel- 
minthologistes. Non-seulement elle est bizarre par elle-même, mais aucun ver 
ne semble avoir directement des affinités avec elle, et cependant on entrevoit, 
par ces gastrocotyles, des transitions auxquelles on ne s'attend pas au pre- 
mier abord. L'aspidogaster des anodontes, si complétement isolé jusqu’à pré- 
sent, ne vient-il pas se lier par leur intermédiaire aux axines et aux autres 
genres ? Cela ne nous parait pas douteux. | 

Il n’est pas douteux non plus que l’organisation des gastrocotyles ne soit 


118 RECHERCHES 


tout à fait semblable à celle des autres genres qui forment cette riche et 
curieuse famille des octocotylidés. 


GASTROCOTYLE DU CARANX. — Gastrocotyle trachuri Nob. 


(PL XIII, 1-8.) 


Corps plat, mince, ovale, atténué à ses deux extrémités. Tête petite, portée 
sur un col étroit et de moyenne longueur. Bouche large, arrondie, denticulée 
et bordée d’une membrane qui peut, en s'appliquant, servir de ventouses. 
Bulbe œsophagien petit. Pore génital garni de très-petits crochets serrés les 
uns contre les autres et formant un rond. Une large membrane plate part du 
tiers supérieur du corps; elle est située à droite et se prolonge jusqu'à l'extré- 
mité du corps. Sur le bord de cette extrémité se trouvent trente - deux ou 
trente-huit ventouses très-pelites portant quatre crochets, et de plus, on y 
voit un petit trou qui peut servir à faire le vide. Sur l'extrémité du corps, qui 
est arrondie, sont fixés, en dessous, quatre crochets bifurqués, dont les deux 
extérieurs sont les plus forts. 

OEufs fusiformes, pourvus de tiges courtes et sans crosse à leur extrémité. 

La tête et le milieu du corps blancs; bords gris, ponctués de noir; mem- 
brane latérale jaune ; œufs rougetres. 

Ce ver a été trouvé, le 3 août 1861, sur les branchies du caranx, saurel 
ou maquereau batärd de la Manche (Caranx trachurus). 

La petitesse extrême de ce trématode ne nous a pas permis de bien déter- 
miner la forme des crochets qui entourent le pore génital. Ils sont rangés et 
serrés les uns contre les autres et ressemblent, dans leur ensemble, à un 
coulant de serviette. Les ventouses latérales peuvent se rapprocher ou s’écar- 
ter de manière à former des agglomérations. 

Nous espérons que des recherches semblables à celles-ei seront bientôt 
faites sur d’autres côtes et que les lacunes seront rapidement comblées, tant 
sous le rapport des caractères extérieurs que des’ dispositions anatomiques. 


SUR LES TRÉMATODES. 119 


GYRODACT YLIDÉS. 


—— 


SYNONYMIE. 


ACOTYLOCEPHALA Diesing. 


LITTÉRATURE. 


Vox Norpmanx, Mikrographische Beiträge, 1, p. 106, pl. X, fig. 1-5. — Ann. de sc. nat., 
t. XXX, pl. XIX, fig. 7. ° 

CrepuiN, Ersca und Gruger, Encyclopédie, 1. XXXII, p. 501. — Frorieps neue Notizen, 
vol. VIT, p. 84. — Wiegmann’s Archiv, 1859, p. 164, vol. I. 

Du Jarnix, Hastoire naturelle des helminthes, p. 480. 

V. Siesozo, Gyrodactylus, ein amimenartiges Wesen, Zerrs. Für Wiss. ZooLo@e, vol. I, 
p. 547, 1849. 

R. Leucrarr, Archiv fr. physiol. Heilkunde, 1852, p. 417. 

WeEpL, Anal. Untersuch. über Trematoden, Sirzuness. per Kais. Aka. Wissexsc., vol. XX VI 
et XXVIIT, pp. 258 et 559, 1857. 

Diesinc , Systema helminthum, 1850, vol. I, pp. 452, 649, 651. — Revision der Myzhel- 
minthen, Srzuncsser., vol. XXXII, p. 575, 1858. — Nachträge und Verbesserungen…… 
SiTzuNGSBER., vol. XXXV, p. 421, 1859. 

Van BENEDEN, Mémoire sur les vers intestinaux, Paris, 1858, p. 65, et Bulletins de l’Acad. 
roy. de Belgique, t. XIX. 

G. Wacewer, Beiträge zur entwickelungs. Ges. d. Eingeweidewürmer, NaTuuRk. VERHANDE- 
LNGEN. Haarlem, 1857. — Helmintologische Bemerkungen… Zerrs. Für Wiss. Z00LOGIE, 
vol. IX, p. 75, pl. V et VI, 1858. — Ueber Gyrodactylus elegans, Arcmiv Fr. ANAT. u. Paysior.. 
1860, p. 768, pl. XVII et XVIII. 

KerERSTEIN, Bericht über die Fortschritte.…., 1858, 1859, 1860, p. 188. 


HISTORIQUE. 


Ces vers, découverts par Al. von Nordmann, étudiés ensuite par plusieurs 


120 RECHERCHES 


auleurs, comme on peut le voir ci-dessus, ont été étudiés avec le soin le 
plus minutieux par G. Wagener. On pourrait dire qu'avec les moyens d’in- 
vestigation actuels, il ne serait guère possible de pénétrer plus avant dans 
leur constitution anatomique. La question de la valeur des individus de 
trois ou quatre générations emboitées les unes dans les autres, c’est-à-dire 
de la fille qui porte déjà en naissant une petite fille et celle-ci une arrière- 
petite-fille, cette question, disons-nous, n’est pas décidée. M. G. Wagener 
incline toutefois à n’y voir que des individus qui se développent successive- 
ment les uns dans les autres, mais qui proviennent d’un seul et même œuf 
fécondé régulièrement ; il base cette explication sur des faits nouveaux con- 
statés par lui et se rapportant à la division de la masse vitelline. L'un de 
nous avait émis l’idée, il y a quelques années, que ces vers emboités pour- 
raient bien être des sœurs. 

Ces vers ont tous leurs appareils conformés comme dans la généralité des 
trématodes, et si l’on a pu douter un instant de la place qui leur revient dans 
une classification méthodique, il ne peut plus en être ainsi depuis les recher- 
ches de G. Wagener. 

Von Nordmann les rapportait aux cestoïdes; Creplin ne croyait pas devoir 
en faire des entozoaires ; Du Jardin les rapprochait avec doute des tréma- 
todes : c’est la place qui leur revient et que l’un de nous leur a assignée 
dans son Mémoire sur les vers intestinaux. 

C’est l'opinion aussi de Diesing, qui les a mis, dans son système des hel- 
minthes, parmi ses Myzhelminthes: mais ils ne sont évidemment pas à leur 
place, ni à côté des tristomes, comme il le croyait d’abord, ni à côté des 
octocotylidés, dans une même sous-tribu, sous le nom de Plectanophora , 
ainsi qu'il la proposé dans son dernier travail. 

Sous tous les rapports, ce sont des trématodes ; mais, au lieu de ne consti- 
tuer que des genres isolés, ces parasites doivent former une famille distincte, 
qui à bien sa physionomie et ses caractères. Ces vers différent surtout par 
la petitesse de la taille, puisque les espèces ne dépassent guère une ligne de 
longueur, et il faut les chercher, non la loupe à la main, mais en raclant 
les branchies avee le scalpel et en portant les mucosités ainsi recueillies sur 
le porte-objet du microscope. 


SUR LES TRÉMATODES. 121 


Outre les deux genres connus, G. Wagener, dans son mémoire sur les 
vers intestinaux , couronné par la Société hollandaise des sciences de Haar- 
lem (1857), en propose un troisième pour une espèce provenant du brochet 
et qui se distingue des autres par son tube digestif simple. Diesing lui a 
donné le nom de Tetraonchus, et il a en même temps érigé en genre le 
Dactylogyrus aequans de Wagener, parasite du Labrax lupus, sous le nom 
de Diplectanum. Nous avons, de notre côté, proposé le genre Calceostoma 
pour une espèce du maigre d'Europe, dans notre Mémoire sur les vers in- 
testinaux. 

En somme, cette famille comprend done cinq genres : trois habitent les 
poissons fluviatiles et deux les poissons marins. Le docteur Semper a trouvé 
une espèce voisine, si pas identique, du Gyrodactylus elegans, sur le Cy- 
clopterus lumpus ‘. Le Dactylogyrus pedatus de Guido Wagener provient 
également d’un poisson marin du genre Julis, dont l'espèce est indéter- 
minée. 

Voici la classification que nous proposons : 


GYRODACTYLUS. 
DacrYLoGyrus. 
GYRODACTYLIDÉS. { Carcrosrowa. 
TETRAONCHUS. 


DiPLECTANUN. 


Maigré les divers travaux dont ces parasites ont été l'objet et l'extréme 
habileté qui a présidé à ces investigations délicates, il y a peu de vers qui 
méritent autant que ceux-ci l'attention des helminthologistes. 

Au Diplectanum aequans de Diesing nous ajoutons une espèce nouvelle 
provenant du maigre d'Europe (Scioenae aquila), dont les caractères sont fort 
remarquables. 


1 Archiv f. Anat. u. Phys., 1860, p. 769. 
16 


122 RECHERCHES 


GENRE DIPLECTANUM !. 


Diesing a créé ce genre sans connaître les caractères de l'animal. G. Wa- 
sgener est le seul qui ait vu jusqu'à présent ce parasite sur les branchies du 
Labrax lupus, et ce qu'il en dit est trop incomplet pour oser assurer que le 
ver que nous décrivons ici soit le même que celui qu'il a fait connaitre. Nous 
n'avons d'autre garantie que celle de l'identité de l'hôte que ce ver habite. 
Nous ne croyons pas devoir le regarder comme une espèce nouvelle. 


DipLECTANUM AEQUANS Diesing. 


(PL XIIT, fig. 9-22.) 


Synonymie. — DacryLoGyaus AEQuANS, Zeils. für Wiss. Zool., vol. IX, p. 84, pl. V, fig. 9. 
— — Natuurk. Verhandelingen, vol. XIII, p. 99. 
DipLecTaNuM —  Diesing, Revision der Myzhelminthen, 1858, p. 77. 


Ce ver est long d’un demi-millimètre 

Il habite les branchies du bars. 

Nous avons trouvé ce ver en abondance au mois d'avril, sur les bran- 
chies du bars (Labrax lupus), à l'extrémité desquelles il était fortement at- 
taché et très-difficile à détacher; il possède de puissants moyens d'adhésion. 
Outre les quatre griffes en arrière, les poils rigides de la ventouse doivent 
également, en s’implantant dans L peau, contribuer à le fixer plus solide- 
ment. 

Le corps est long, très-mince , fusiforme et atténué à ses deux extrémités. 
La tête est de grandeur moyenne, portée sur un cou assez long, qui est pré- 
cédé d’un rostre allongé et rétractile, divisé par une fente très-profonde qui 
s’avance jusqu'à la partie frontale. Cette région est de forme ovale et pré- 
sente de chaque côté deux points oculaires très-visibles. L'extrémité anté- 
rieure du rostre est munie d’un ou de deux crochets, en forme de griffes 
servant à assurer son adhérence. Le reste du ver, après s'être élargi au milieu, 


! De Di, deux, et de plica, pli. 


SUR LES TRÉMATODES. 193 


va en diminuant jusqu'à l'extrémité postérieure, où il s'élargit brusquement 
pour donner attache de chaque côté à deux griffes, dont l’antérieure, qui est 
en même temps la plus forte, a son point d'attache bifurqué, et l'autre, qui 
n'a que la moitié de sa grandeur, est appuyée sur une sorte d’armature ou 
bordure cornée qui entoure l’orifice d’une ventouse placée dans l'axe du 
corps. Cette ventouse, creusée dans le parenchyme du corps, est conoïde 
et sa surface interne est garnie de poils roides, courts et très-gros relati- 
vement, rangés symétriquement sur des lignes concentriques et parallèles. 
En se contractant elle semble mettre toutes ses parties intérieures en con- 
tact et rapprocher les quatre griffes qui l'entourent, de manière qu'elles se 
touchent. 

Le rostre laisse apercevoir en dessous, comme nous l'avons déjà dit, deux 
griffes de grandeur moyenne et deux ventouses latérales dont les bords sont 
denticulés; on voit enfin l'ouverture de l’œsophage, qui est plissé et qui peut 
s'ouvrir ou se contracter à la volonté du ver. Au-dessous de l'œsophage parait 
l'intestin ,.qui se divise en deux branches parallèles, et entre celles-ci pa- 
raissent les organes de la génération. Nous avons cru apercevoir dans le 
corps un œuf très-petit, pédiculé et de forme ovale. 

Le corps est vert clair; il est transparent à cause de sa petitesse, qui 
ne nous a permis de l’apercevoir qu'à l’aide d’une forte loupe. Les cro- 
chets de la ventouse postérieure et le bord corné de cette armature sont 
jaunes. 

Ce ver est très-actif; ses mouvements sont vifs et se répètent rapidement : 
ils consistent surtout en une extension et en une contraction brusques dans le 
sens vertical, comme si les mouvements avaient pour but de saisir un objet 
et de l’attirer à soi. 


DiPLECTANUM DU MAIGRE. — Diplectanum scioenae Nob. 


(PI. XIII, fig. 25-51.) 


Longueur du ver un demi-millimètre. 
I habite les branchies du maigre d'Europe (Scioenae aquila). H est abon- 
dant. 


124 RECHERCHES 


Voilà encore un parasite nouveau du maigre d'Europe. Il ÿ a vraiment 
lieu de s'étonner qu'après avoir fourni déjà tant de parasites extraordinaires, 
la faune de ce curieux poisson ne soit pas encore complétement connue. 

Le corps du Diplectanum scioenae est long, plat, fusiforme; la tête est 
distincte et portée sur un col plus étroit, précédée d’un rostre allongé, arrondi 
au bout, légèrement divisé par une fente médiane. La partie frontale est un 
peu bombée en dessus, présentant quatre taches oculaires, dont les deux 
inférieures sont les plus apparentes. Le reste du corps, après s'être élargi 
vers le milieu, se rétrécit jusqu'à sa base, où il présente une expansion no- 
table, conformée d'une manière tout autre que dans l'espèce précédente. 
Cette expansion, élargie comme une trompette, est bordée inférieurement 
d'une armature assez compliquée qui se compose d’une pièce médiane, 
ovale et acuminée à ces extrémités, et latéralement de deux tiges qui pa- 
raissent de nature cornée et qui sont terminées sur le côté par deux griffes 
crochues, tournées l’une vers l’autre en forme de porte-mousqueton servant 
probablement de moyen d’amarrer le corps. Au-dessous et de chaque côté 
de la fente rostrale, on aperçoit deux sortes de griffes qui servent également 
à attacher le ver à sa proie. Un peu en dessous sont les deux ventouses 
orales. Enfin, au bas de l'appareil terminal que nous avons décrit, on aper- 
çoit, par transparence, un appareil cupuliforme composé de tiges très-grêles 
qui semblent couvertes de nodosités dont nous ne pouvons, pas plus que 
de l’ensemble, expliquer lutilité. 

- Heureusement que nous pouvons figurer ces organes sous divers aspects, 
car il ne serait guère possible d'en donner une idée par la description, même 
la plus minutieuse. 

Le corps est d’un vert päle; les organes d’adhérence sont jaunes. 

Il a été trouvé en grand nombre, fixé sur les branchies du maigre d'Eu- 
rope, sur lesquelles il est très-adhérent et assez difficile à apercevoir. 


SUR LES TRÉMATODES. 195 


CALCÉOSTOME ÉLÉGANT. — Calceostoma elegans. 


LITTÉRATURE. 


Van BexeDex, Mémoire sur les vers intestinaux, Paris, 1858, p. 59, pl. VIL. — Bulletins de 
lAcad. roy. de Belgique, t. XIX. ; 
Guino Wacener, VNatuurkundige Verhandelingen, Haarlem, 1857, p. 99. 


La longueur de ce ver est d’un dixième de millimètre, d’après nos pre- 
mières observations; mais M. Hesse croit en avoir trouvé un de sept à huit 
millimètres. 

Il babite les branchies du maigre d'Europe. 

M. Guido Wagener pense que ce ver doit entrer dans le genre Dactylogy- 
rus. Les caractères qu'il présente nous paraissent trop différents pour pouvoir 
partager cet avis. Nous avons beaucoup de déférence pour les opinions du 
savant helminthologiste de Berlin, surtout quand il parle de ces parasites si 
difficiles à étudier et dont il a débrouillé avec un si rare bonheur la singu- 
lière organisation ; mais les différences de caractères sont plus grandes que 
celles qui distinguent habituellement les genres. 

La tête est large et plate, découpée en forme de trèfle, bordée de ner- 
vures très-fortes, s’enchainant l’une à l’autre et destinées à provoquer des 
contractions très-puissantes. Le cou est étroit et trilobé ; il est couvert de 
quatre taches oculaires très-petites. Le corps est linéaire, très-long, fort 
plat, mince, flasque, très-extensible, sectionné transversalement par de nom- 
breux anneaux et terminé par une ventouse peu développée. En dessous, la 
tète présente, à son sommet, un relief en forme de croissant; un peu plus bas 
est l’orifice de la bouche, et des deux côtés le bord labial se contourne en 
dedans, de manière à former des expansions arrondies pouvant servir à la 
préhension. Un peu plus bas encore, on voit un appareil composé de dents 
bifurquées, rangées sans doute en cercle, comme dans d’autres trématodes, 
et entourant le pore génital. 


126 RECHERCHES SUR LES TRÉMATODES. 


La ventouse anale a les bords minces et ondulés. Au centre, on voit un 
appareil de fixation composé de deux fortes griffes dirigées en arrière sous 
forme de erocs, et dont l'extrémité supérieure, qui paraît réunie par une 
tige transverse, est recourbée en crochet. Au milieu de cette tige transverse 
s’en élève une autre perpendiculaire qui est large, plate et acuminée à son 
extrémité. 

Cette espèce offre des modifications nombreuses, surtout en ce qui con- 
cerne les deux extrémités, selon son degré de vitalité, c’est-à-dire selon 
l’époque à laquelle on l'examine après la sortie du poisson de l'eau. 

Le corps est d’une mollesse et d’une élasticité extrêmes ; on le détache avec 
beaucoup de peine, surtout quand il est vivant, des objets auxquels il est 
attaché : on peut l'étendre de plus du double de sa longueur sans le rompre. 

Il est d’un blane de lait. On aperçoit les œufs à travers les parois du corps. : 

Ce ver est fortement attaché aux muqueuses de la bouche, à la langue aussi 
bien qu’à l'entrée de l’æsophage; mais c’est surtout sur les branchies qu'on 
l’observe le plus abondamment. On ne le découvre pas très-facilement. 


FIN. 


EXPLICATION DES PLANCHES.  . 


PLANCHE I. 


Fig. 1- G. PoNpoeLLe MURICATA. 
»  7- 8. OPHIBDELLA LABRACIS. 
» 9-15. IcHTHYOBDELLA ANARRHICAE. 


» 14-17. — HIPPOGLOSSI. 
» 18-19. — RHOMBI. 
» 20-94. — LUSCAE. 


» 25-96. HETEROBDELLA PALLIDA. 
» 27-50. — SCILLIL. 


. Ponbdelle muriquée adulte, de grandeur naturelle. 


Ventouse postérieure. 


. OEuf légèrement amplifié. 
. Le même. 
. Position de ponbdelle muriquée, qui est en repos. 


Tubercules grossis montrant la couronne de soies rigides dont ils sont pourvus. 
Ophibdelle du bars amplifiée vingt-cinq fois. 


. La tête étalée du même ver pour montrer la ventouse orale et l'orifice de la trompe. 
. Ichthyobdella anarrhicae légèrement amplifiée, montrant les deux ventouses et les 


principaux organes sexuels; on voit aussi en arrière des traces du tube digestif. 
Le même montrant ses couleurs naturelles. 


. La ventouse postérieure vue de face. 


Le ver de grandeur naturelle. 

Le même ouvert, montrant le tube digestif dans la longueur : cinq paires de testicules 
en arrière, et une partie de l'appareil femelle en avant. 

Ichthyobdella hippoglossi de grandeur naturelle. 

Le même ouvert, montrant le tube digestif, la chaîne ganglionnaire, un testicule très- 
volumineux en arrière, et l'appareil femelle. 

Le collier œsophagien dans ses rapports avec le tube digestif, vu de profil. 


. Le même collier vu de face. 


128 


Fig. 


» 


18. 
19. 


20. 
2) 
29. 
25. 
24. 
25. 
26. 
27. 
25. 
28) 
50. 


Qt 


12. 
15. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 


Ichthyobdella rhombi vue de profil, légèrement amplifiée. 
La grandeur naturelle du même ver. 

Ichghyobdelle du gade barbu amplifiée dix fois. 

La grandeur naturelle. 

La partie antérieure du corps ou la région céphalique, montrant la trompe. 
La trompe. 

ra même région céphalique montrant une échancrure. 
Heterobdella pallida amplifiée. 

La grandeur naturelle. 

Hétérobdelle du chien de mer, amplifiée quarante fois. 

Le même ver vu sous le compresseur. 

La ventouse orale étalée. 

La partie postérieure‘du corps. 


PLANCHE I. 


Fig. 1-10. CaLLIOBDELLA STRIATA Nob. 
» 11-16. — Lopnu Nob. 
» 17-99. BrancHELLION Ruomet Nob. 


. Calliobdella striata du gobie noir, vue du côté du dos, amplifiée six fois. 


La même soumise à l’action du compresseur, vue en dessous et montrant sa ventouse 
orale, le bulbe æsophagien, l’orifice de l’oviducte, les organes de la génération; le 
pénis, les testicules, les cordons spermatiques ? les protubérances latérales et leurs 
ouvertures basilaires ; enfin la ventouse anale. 

Tête et cou de la même très-grossis, vus en dessus, montrant la tête, les yeux et les 
points oculaires. 

Bulbe æsophagien et son orifice très-grossis. 

Pénis très-grossi. 

Protubérance latérale, ou crypte mucipare, vue de profil avec l'orifice oval qui l'ac- 
compagne. 

Cet orifice porté sur un petit tube conique et peut-être rétractile. 

Le même amplifié. 

Orifice buccal très-grossi, montrant les deux mâchoires latérales cornées et bifurquées, 
puis les autres dents et les pointes cornées qui l’environnent. 

Un œuf grossi. 


. Calliobdellu lophii amplifiée deux fois et demie, vue de profil, dans une position 


qu’elle prend habituellement. Elle montre la partie supérieure de la région cervi- 
cale, la face ventrale de la portion postérieure du corps et la ventouse appliquée. 


La même vue du côté du dos. 
Le même vue du côté du ventre, toutes les deux montrant les tubercules, qui sont 
régulièrement espacés, et la dernière montrant surtout le vaisseau sanguin abdo- 


minal. 


Fig. 


» 


» 


Fig. 1. 


14. 
15. 
16. 
Arte 


EXPLICATION DES PLANCHES. 129 


Les œufs de grandeur naturelle. 

Grandeur naturelle du ver. 

Un œuf grossi au microscope. 

Branchellion du turbot amplifié trois fois, vu du côté du dos, montrant : les appen- 
dices branchiaux dans leur situation naturelle, la ventouse postérieure, les taches 
pigmentaires de la région céphalique et cervicale, ainsi que le renflement du cou 
dans lequel se trouvent les orifices sexuels. 


. La région céphalique et cervicale vue du côté du dos, montrant les deux premières 


paires de branchies. 
La même région vue du côté opposé. 
La même région encore vue de profil, montrant les bords de la ventouse étalés. 
L’extrémité postérieure du corps avec la ventouse caudale. 
La grandeur naturelle du ver. 


PLANCHE IL. 


Fig. 1-14. CarcioBnezLa PuncraTA Nob. 
» 15-95. HemBpeLLa SOLEAE Nob. 


Caliobdelle du chaboisseau de mer à longues épines et amplifiée neuf fois, vue du côté 
du dos et complétement étendue. On voit un étranglement au bout de la région cer- 
vicale, et c’est à commencer de cet étranglement que l’on voit, sur le côté, les vési- 
cules latérales. 

La même vue de profil, dans la position que le ver affecte pour la progression. 

La même plus étendue ayant fait disparaitre l’étranglement par sa grande exten- 

. sion. 

Longueur naturelle. 

La tête vue en dessus, montrant les quatre points oculaires. 

La même vue de profil. 

La tête vue en dessous pour montrer la disposition de la ventouse. 

Un troncon du corps, vers le milieu, montrant les tubérosités latérales. 

Aspect du ver au moment de la ponte. L’orifice sexuel femelle est ouvert et dilaté. 

Extrémité postérieure du corps. 

La même extrémité montrant la ventouse de face. 


2. OEufs de grandeur naturelle. 


Un œuf grossi, vu de profil. 
Le même vue de face. 


. Hemibdella soleae vue par le dos, amplifiée vingt fois. On voit un étranglement au 


bout de la région cervicale. 


. La même autrement colorée. 


La grandeur naturelle du même ver. 
La même vue sous le compresseur, montrant les organes sexuels mâles et femelles et 
une partie du tube digestif. 


17 


150 


EXPLICATION DES PLANCHES. 


Fig. 19. La partie antérieure du corps plus grossie, montrant une ponte des organes sexuels 


» 20. 
» 21- 


et la première paire de testicules. 
Aspect du ver quand il veut se déplacer. 
22. Extrémité postérieure du corps montrant la ventouse sous deux aspects différents. 


» 25-25. Un œuf isolé grossi. 


Fig. 1. 
No 
» 3. 
» 4. 
» 3 
» 6. 
> AT 
LS 
» 9 
» 10 
» 11 
» 49 


» 16. 


(7 


» 18. 
» A9. 


PLANCHE IV. 


Fig. 1-14. SAccOBDELLA NEBALIAE Nob. 
» 15-19. MaLacoBDELLA GRossA. 


Saccobdella nebaliae. Le ver étendu amplifié quatre-vingts fois. Il est vu de face et 
montre dans la longueur le tube digestif marqué de jaune. Vers le milieu du corps, 
on voit le renflement qui loge les organes sexuels. 


. Le même vu de profil, montrant les deux appendices postérieurs, qui sont évaginés. 


Le même animal invaginé. 
La tête isolée vue de face et portée sur les premiers anneaux de la région cervicale. 


. La même vue de profil. 


La région caudale avec les ventouses invaginées. 
La même région montrant les deux ventouses et leur pédicule. 
Les œufs portés sur un pédicule. 


. Un œuf isolé. 

. Un embryon en voie de développement, renfermé encore dans l'œuf. 
1. La même montrant l'embryon étendu. 

2. Un embryon plus avancé encore renfermé dans l’œuf. 


Un autre un peu plus avancé. 
Un groupe d’embryons attachés. 


>. Malacobdella grossa mâle sur une Mya truncata, tous les deux de grandeur natu- 


relle; la valve droite vue en dedans; la gauche est enlevée. On voit au milieu la 
masse viscérale avec le pied et la malacobdelle dans sa position naturelle. Elle est 
appliquée comme une sangsue adhérente par sa ventouse. La Mya et la malacobdelle 
sont en vie. 

L'animal isolé légèrement grossi, vu du eôté du ventre, montrant la bouche en avant, 
la ventouse en arrière. 

Le même un peu plus grossi et légèrement comprimé, vu du côté du dos, montrant 
en avant le grand orifice buccal, la grande cavité buccale, avec ses replis longitu- 
dinaux, le canal intestinal au milieu, replié sur lui-même et remarquable par son 
calibre, et en arrière l'anus. Sur le canal intestinal est couché le canal déférent qu’on 
poursuit jusqu'au milieu de la cavité de la bouche. En avant, sur le côté, on voit les 
ganglions cérébraux avec la commissure et quelques nerfs qui en partent. Le testi- 
cule occupe tout le côté. 

Une glande ou un testicule isolé. 

Les spermatozoïdes. 


D EEE 


EXPLICATION DES PLANCHES. 151 


PLANCHE V. 


Fig. 1- 8. PuycLoneLLa soLeae Nob. 
» 9-18. PLacuxeca Pit Nob. 


Fig. 1. Phyllonella soleae vue de profil, se soutenant sur la ventouse postérieure, et son 


Fig. 


O1 


4. 


12 


a 


C1 


pédicule. 

. La même amplifiée trente-deux fois, vue du côté du dos par transparence. On voit en 
avant les quatre yeux au-dessus du bulbe buccal, les deux testicules vers le milieu 
du corps et la cavité antérieure et médiane qui loge les principaux organes sexuels. 
En arrière on voit vaguement indiqués les stylets de la ventouse postérieure. 

. La même vue du côté du ventre, montrant les stylets en place dans la ventouse pos- 

térieure et en avant la cavité de la bouche entre les deux ventouses. 

La tête très-grossie, vue en dessus. Les orifices des organes sexuels sont situés sur le 

bord, à gauche comme chez les épibdelles. 

. La même tête vue en dessous. On voit les mêmes orifices sexuels et leurs canaux. 

. Les crochets isolés de la ventouse postérieure. 

. Un crochet antérieur de la même ventouse, isolés et amplifiés. 

. Des œufs après la ponte. 

. Placunella pini amplifiée trente fois, vue du côté du dos sous le compresseur. Cette 
figure montre, comme la Phyllonella, quatre points oculaires. 

. Le même ver, vu du côté inférieur, montrant l’orifice de la bouche, les deux testicules 
en arrière, les organes sexuels en avant, un œuf sur le point d’être pondu et la face 
inférieure de la ventouse postérieure avec ses crochets en place. 

. La tête fortement grossie, vue en dessus. On voit le bulbe buccal au milieu et les 
points oculaires en avant. 

. La ventouse postérieure, sous un aspect différent. 


. L’orifice de la bouche. 


. Un crochet isolé de la ventouse postérieure. 
. Un œuf isolé après la ponte. | 
. Une partie de l’appareil sexuel. 


. Une ventouse orale vue en dessous, de trois quarts. 


. La même vue de profil. 


PLANCHE VI. 


Fig. 1- 7. Pracunezra romBt Nob. 
» 8-14. Trocnopus Tusiporus Nob. 


- Placunella rhombi amplifiée dix-sept fois, vue en dessus. 

. La même vue en dessous. En avant on distingue le bulbe buccal entre les deux ven- 
touses; vers le milieu du corps, on voit les deux testicules. 

. La ventouse postérieure en dessous et ses brides rayonnées, 


& 


© 


= 


10. 


ad 
12 


Ve 


= 


45. 
14. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 


. Un autre aspect de la ventouse postérieure. 


La tête isolée, vue par-dessus. 


. La tête vue par-dessous, montrant les ventouses orales. 


Tête très-grossie, vue en dessus. 


. Trochopus tubiporus du trigle perlon, amplifié vingt et une fois, vu en dessus sous 


le compresseur. 


. Le même vu en dessous, montrant les rayons de la ventouse postérieure et les 


crochets. 
La moitié postérieure de la ventouse caudale avec les crochets au milieu. 
Une partie des organes sexuels. 
Crochet de la ventouse postérieure isolé. 
Ventouse orale vue en dessous. 
Des œufs après la ponte. 


PLANCHE VIT. 


Fig. 1-11. Encorycage PAGELLI Nob. 
» 12-90. CyCLATELLA ANNELIDICOLA Nob. 


1. Encotylabe pagelli. Le ver amplifié de vingt-cinq fois, vu de profil. 


Le même vu en dessus, montrant les trois ventouses appliquées en même temps. 


. Le même vu par sa face inférieure, sous le compresseur. On distingue l'insertion des 


ventouses, leurs bords frangés, les crochets en place dans la ventouse postérieure, 
les testicules au milieu du corps et les crochets de l'appareil sexuel. 


. Les deux crochets de la ventouse postérieure isolés. 

. La ventouse postérieure avec son pédoncule vue en dessus. 

. La même ventouse vue en dessous, montrant la pointe des crochets en place. 
. Une ventouse orale vue en dessous. 

. La même ventouse vue de profil. 

. Les ventouses orales vues en place par-dessus. 


La couronne de crochets des organes sexuels. 

Les œufs. 

Clyménien incomplet montrant un bourgeon caudal, couvert de Cyclatella annelidi- 
cola. Cet annélide est amplifié trois fois. 

Cyclutella annelidicola, amplifiée deux cent soixante et dix fois, vue en dessus par 
transparence; on voit en avant la bouche entourée d’une couronne de filaments et 
les principaux organes sexuels en place. 


. La même vue du côté opposé. 
. L'animal vu de profil, se tenant redressé sur son pédicule. 


Orifice de la bouche. 
La même avec les filaments en faisceau. 


. Un filament ou tentacule isolé. 
. Ventouse postérieure isolée. 
. Un œuf? 


EXPLICATION DES PLANCHES. 155 


PLANCHE VIli. 


Fig. 1-9. ErrocoryLe LAEvIS Nob. 


Fig. 1. Erpocotyle laevis Nob. amplifié, vu en dessus. On voit à côté la grandeur natu- 


Fig. 


2 
5 


SA 


relle. 

. La même vu en dessous. 

-4. La tête isolée plus fortement grossie, montrant la manière dont la bouche peut 
prendre alternativement la forme d’une ventouse ou d’un siphon. 

. Le ver complet vu de profil, pour montrer comment le disque charnu avec ses trois 
paires de ventouses peut lui-même faire fonction de ventouse. 

. Une ventouse isolée fortement grossie , vue de face, faisant voir le double fond et la 
manière dont la membrane interne se comporte. Elle est entourée de son crochet. 

. Crochet des ventouses isolé. 

. Crochet de l’appendice caudal. 

Extrémité postérieure du corps sous l’action du compresseur, montrant les deux ero- 

chets en place et les excavations qu’on aperçoit sur son bord libre. 


PLANCHE VII. 


Fig. 1- 8. UnoneLLa PaLLacHit Nob. 


» 9-10, —  TRIGLAE Nob. 
» 41-14. — zur Nob. 
» 15-16. —  coENAE Nob. 


» 17-19. EcunezLa mirunninis Nob. 
» 20-253. PTERONELLA MOLVAE Nob. 


1. Udonella pollachii. Au milieu sont des vers adultes, sur le côté des jeunes et des œufs, 
dont quelques-uns montrent des vers au moment de l’éclosion ; ces vers sont vus au 
grossissement de cinquante fois. 

2. Le même ver isolé sous le compresseur. Un œuf complet est sur le point d’être évacué. 

5. La tête isolée avec les ventouses orales. 

L. La même vue du côté opposé. 

5. La même tête grossie plus fortement et montrant l'entrée de la bouche. 

6. Deux œufs isolés complets. 

7. Un jeune au moment de son éclosion. 

8. Un jeune un peu plus âgé. 

9. Udonella triglae amplifiée quatre-vingts fois. 


12. 
15. Des œufs isolés. 
14. Un jeune au sortir de l'œuf. 


. La tête plus fortement grossie. 
. Udonella lupi. Udonelle du bars, un adulte et un jeune, amplifiés cent fois. 
Ventouse postérieure isolée. 


154 


EXPLICATION DES PLANCHES. 


Fig. 15. Udonella scivenae implantée sur les œufs d’une anchorelle, parasite du maigre d’Eu- 


16. 
17. 


18. 
10; 
20. 
21. 
22. 


25. 


rope (Scioenae aquila), amplifiée soixante fois, vue sous le compresseur. 

Les œufs. s 

Echinella hirundinis attachée encore sur le tube ovifère du calige, montrant des œufs 
à maturité à côté, amplifié cent fois. 

Tête vue en dessous avec la bouche ouverte. : 

Partie antérieure du corps. 

Pteronella molvae amplifiée quatre-vingt-dix fois, avec des œufs et un jeune à côté. 

La tête vue à un plus fort grossissement. 

Orifice de la bouche. 

Ventouse postérieure. 


PLANCHE IX. 


Fig. 1-10. Ocrocoryce HarenGr Nob. 
» 11-18. GLossocoryze FiNTAE Nob. 
» 19-98. OPuicoTyLe ALOSAE Nob. 
» 29-55. Ocrocoryce riLcuarDt Nob. 


. Octocotyle harengi amplifiée vingt-huit fois, vue en dessus. 


La partie antérieure du corps montrant le bulbe buccal, les deux ventouses anté- 
rieures et le cercle de crochets qui garnissent le pore génital. 


. Le pédoncule postérieur du corps montrant les ventouses et les crochets. 


Crochets de la partie postérieure du corps encore en place. 


. Une ventouse isolée vue en dessous. 
. Un œuf isolé. 


8. Crochets du pore génital isolés. 


9-10. Les crochets postérieurs isolés. ‘ 


21. 
22. 


. Glossocotyle de l’alose feinte amplifiée quarante fois, vue en dessous. 
2. Partie antérieure du corps. 

. Le pédonceule postérieur du corps avec ses ventouses et ses crochets. 

. Crochets du pore génital en place. 

. Un crochet du pore génital isolé. 

. Un crochet de la partie postérieure du corps isolé. 

. Un œuf isolé. 

. Un autre œuf montrant un embryon presque formé. 


Ophicotyle de l’alose commune amplifiée quatre-vingt-seize fois, vue en dessous. 

Partie antérieure du corps du même ver, montrant les ventouses antérieures, le 
bulbe buccal, les canaux digestifs, le pore génital et quelques traces des organes 
sexuels. 

Partie postérieure du corps. 

Une ventouse postérieure isolée. 


25-24. Ventouses antérieures. 
25-26. Ventouses postérieures. 


OI O1 ON O1 
CESR 


4. 
bÉ 


. Crochets du pédoneule inférieur. 

28. Crochet du pore génital isolé. 

29. Octocotyle pilchardi amplifiée quatre-vingt-quinze fois. 
. La tête et la partie antérieure du corps du même vues sous le compresseur. 

1. Partie postérieure du corps montrant les ventouses latérales et les crochets termi- 


EXPLICATION DES PLANCHES. 155 


naux. 
Une ventouse, postérieure grossie. 


. Une autre ventouse postérieure. 


Crochets de l’extrémité postérieure du corps. 
Un œuf isolé complet après la ponte. 


PLANCHE x. 


Fig. 1- 7. Puyzrocoryie çurxarni Nob. 
» 8-12. AnrnocoryLe MERLUCCN Nob. 


Phyllocotyle du grondin gris amplifiée soixante-trois fois, vue en dessous. 


. La partie antérieure du corps de la même. 


Extrémité postérieure du pédoncule, qui est disposée comme une ventouse et qui porte 
également des crochets. 

Ventouse postérieure vue en dessous. 

Les crochets du pore génital dans leur situation normale. 


6-7. Deux œufs complets après la ponte. 


8. 
9. 
10. 
41. 
12. 


Fig. 1. 


Anthocotyle du merlus commun amplifiée quinze fois, vue en dessus. 

La même vue en dessous, montrant l’intérieur des deux grandes ventouses latérales. 

La grande ventouse latérale isolée montrant toute sa disposition intérieure et une 
sorte de suçoir sur le côté. 

Cette même ventouse vue de profil. 

La ventouse terminale isolée vue en dessous. 


PLANCHE XI. 


Fig. 1-15. PTEROCOTYLE PALMATA. 
» 44-15. PLarycotye Gurnarni Nob. 
» 16-22. Cuoricoryce carysopanyi Nob. 
» 25-50. DacryLocoryLe pozLacuit Nob. 


Pterocotyle palmata amplifiée seize fois, vue en dessus, montrant toutes les fines 
ramifications du tube digestif et des œufs réunis en avant. 

La partie antérieure du corps. 

Les ventouses postérieures en place au bout de leurs pédoncules. 

Les mêmes vues de profil. 

Une de ces ventouses postérieures isolée. 


156 


EXPLICATION DES PLANCHES. 


Fig. 6. Une autre ventouse sous un aspect différent. 


7-8. La même ventouse presque fermée. 
9. Les crochets du pore génital. 
10-11. Ces crochets isolés. 
12-15. Un œuf isolé. 
4%. Platycotyle du grondin gris amplifiée vingt-six fois, vue en dessus. 
15. Ventouse postérieure du même vue en dessous, pour distinguer ses crochets. 
16. Choricotyle de la dorade vulgaire amplifiée vingt-sept fois, vue en déssus. 
17. La tête de la même avec ses ventouses, son bulbe’ buccal et le commencement de 
l'intestin. 
18. Ventouse terminale très-grossie montrant la disposition des crochets. 
19. Les mêmes crochets isolés. 
20. La couronne de crochets du pore génital. 
21-22. Un de ces crochets isolé. 
25. Dactylocotyle du merlan pollack amplifiée quarante fois, vue en dessus. 
24. La tête de la même aveë des œufs en place qui sont sur le point d’être évacués. 
25-26. Ventouses postérieures vues en dessous. 
27. Extrémité antérieure. 
28-29. Crochets du pore génital. 
50. Un œuf complet après la ponte. 


PLANCHE XII. 


Fig. 1-11. MicrocoTyLE DonAvant Nob. 
» 12-18. = LABRACIS Nob. 
» 19-97. AxINE DE L'oRrHIE Nob. 


Fig. 1. Microcotyle de la vieille verte amplifiée soixante-quinze fois, vue en dessus. 


2, La partie antérieure du corps. 
3-4. Aspect de la tête isolée. 
>. Ventouses postérieures en place. 
6. Le pore génital. 
7-9. Ventouse postérieure sous divers aspects. 
10. Les crochets de la ventouse. 
11. Un œuf complet après la ponte. 
12. Microcotyle du bars amplifiée soixante-quinze fois, vue en dessus. 
15. La tête de la même. 
14. Les dernières ventouses en place. 
15. La couronne de crochets du pore génital. 
16. Un crochet isolé. 
17. Une ventouse isolée. 
18. Un œuf après la ponet. 
19. Axine de l’orphie vulgaire amplifiée quarante fois, vue en dessus. 


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EXPLICATION DES PLANCHES. 157 


La partie antérieure du corps montrant les ventouses antérieures, une partie du tube 
digestif et en arrière lacouronne de crochets du pore génital. 

Ces crochets dans leur situation. 

Un de ces crochets isolé. 

Les crochets latéraux de la ventouse postérieure. 

La pièce médiane isolée. 

La ventouse complète. 

Une ventouse postérieure non comprimée. 


. Un œuf après la ponte. 


PLANCHE XII. 


Fig. 1- 8. Gasrrocoryce rracuurt Nob. 
» 9-99. DipcecrAnuM aEquaNs Dies. 
2029-01! — SCIOENAE Nob. 


Gastrocotyle du caranx amplifiée soixante fois, vue en dessus. 
Partie antérieure du corps. 

La même. 

La même encore. 

Extrémité postérieure du corps avec ses crochets et deux ventouses. 


. La même avec une ventouse. 


Une ventouse isolée. 

Un œuf après la ponte. 

Diplectanum aequans du bars amplifié dix fois, vu du eôté du dos. 

Le même vu du côté opposé, montrant en avant les ventouses buccales, le bulbe de 
la bouche, un œuf complet en place et en arrière les crochets dans leur situation 
respective. 

Le même vu de profil, non comprimé. 

La tête grossie vue en dessus. 

La même tête vue en dessous. 

La même tête avec les lèvres ouvertes et contractées. 

La même tête sous un autre aspect. 

La partie postérieure du corps montrant la ventouse centrale et les crochets. 

La même. 

La même encore. 

La tête vue de profil pour montrer le crochet du bord frontal. 

Crochet de la ventouse postérieure isolé. 

Un œuf après la ponte. 

L'appareil de fixation vu en dessous. 

Diplectanum scioenae du maigre d'Europe, amplifié soixante fois. 

Le même légèrement comprimé. 

Portion centrale très-grossie de l'appareil de fixation de ce parasite. 

Crochets latéraux du même appareil. 


18 


158 EXPLICATION DES PLANCHES. 


Fig. 27. Cet appareil complet. 
» 98. Crochet aperçu sous le compresseur, mais dont la position réelle n'est pas connue. 
11 était placé à la hauteur de la région æsophagienne. 
» 29. Crochets latéraux dans leur situation respective. 
» 30. Appareil particulier. 
» 51. Tube très-grossi couvert de nodosités, faisant partie de l'appareil précédent. 
2 


FIN DE LEXPLICATION DES PLANCHES. 


TABLE DES MATIÈRES. 


INTRODUCTION . 


La part de chacun dans ce travail . 
Division des vers . 


PREMIÈRE PARTIE. 


BDELLODES 
Synonymie 
Littérature 
Historique RE 
Caractères des Bdellodes . 
Leur division. 
Leur habitat. L 
SCLÉROBDELLAIRES . 
ICHTHYOBDELLINS 
Genre PONTOBDELLA. 
Pontobdella muricata . 
Genre OPHIBDELLA . 
Ophibdella labracis. 
Genre IcHTHYOBDELLA . RARE ES 
Ichthyobdella anarrhichae et sa synonymie 
_ hippoglossi et sa synonymie. 
— rhombi . 
— luscae . 
BRANCHIOBDELLINS. 
Littérature 
Classification 
Genre BRANCHELLION . 


Pages. 
5 
4 


8 


[b. 


140 TABLE DES MATIÈRES. 


Branchellio rhombi.: : 2" 2-3 2% 4 SR SN RP RE 
Genre CALLIOBDÉËLE 4: 2: 2 MA LAN PR SR ER 
Calliobdella Jophii + 5: HMS ONE FREE 

— punetata. ss 6 5 REP CNT TOP RRS 

— StriAtas à: + 22cp7é1 0) En 08 NN IR IN OS S 
Génre HEMIBDENLANS 2. 60e GEL NOM ENTRE EEE es Al 
Hémibdella:soleae:,: #50 408 CLOUS NOR EN RS IE 


HÉTÉROBDELLINS: 227.2, EDEN CO NIMES) 


Heétérobdella.pallida. 5,7 42802 RE MC ENRRPANERE TR E 
=" ASOYT 26e 0 0e 0 8e PR RP 


HISTRIOBDELLAIRES! : 0 CN ON ER PR ER EE 


Tittérature 0/5 ae UE MR ETS CR OR PET D 
Leur dINISIONE 6 LES 2 NN IE 1 
Histriobdella "homarr et isa nlittérature OM RE 7: 
Genre SAGCOBDELEA. 212 LL ON I OR SIN RER r QT 
S'accobdella:nebaliaé, — 2: 2200 MAMMA RE 10 

9 


MALACOBDELLAIRES . 


Littératures 2 An Te 4000 NE LE PE RE RE RL 
Historique 7 2 2: 4004 00 ON RMS ORNE RER NT 
Divisiont 294540 ct D EN SN RE TE 
Genre MALACCOBDELLA RS ENTRE EN ES RTE 
Malaccobdella grossa . 224 4072 4e 5 on CO CSP EORMNNNRENrRE 7 


SECONDE PARTIE. 


TRÉMATODES..:0. 02e A EME IT PERRET 


Synonymie, littérature et historique. 2°: "MIS CONS ANNEE NENTSE 
Caractères. 2.4: 25 ls le SUN OS L'ORRIRIE NAMESES 
DIVISION. 2 2 EC DEN RER ENT 65 
TRISTOMIDÉS :.5. 505 ee EI MON NRA 
Littérature … 2 ee PCR NE SR OMR RP RE 
Classification: 2 2 MS S RER EN ONE 0 
Genre NInzSGHIA 4 Le NN ONE RO CR 01 
Nitzschia elegans ‘et sa synonymie. . 2 1 CPR RE Re 
Genre EPIBDELLA EL Sa synonymie Le à... CU NON 
Épibdella hippoglossi 24m: 2 7 LE M RE RP RE 

= :-80iœnae ‘ét :84 /SYRONYINIE. + 0: 2 OMC SN CINE 
Genre PHYILONELEA © 4082 20e ANNE MEN CNE 
Phylonella:goleae 5 % 4e LORS 2 PRE PNR RER 


TABLE DES MATIÈRES. 


Genre PLAGUNELLA . 
Placunella pini . 
—  rhombi. 
Genre TrocHoPus 
Trochopus tubiporus et sa synonyme 
Genre TrisromA . 
Tristoma molae . ne 
Genre CALLICOTYLE et sa synonymie . 
Genre ENCOTYLLABE. 
Encotyllabe pagelli . 
Genre CYCLATELLA . 
Cyclatella annelidicola . 


POLYSTOMIDÉS . de 
Polystoma integerrinum et sa littérature 
Erpocotyle laevis 


UBONEELIDES, 2.7 502, . : 


Littérature ï 
Udonella pollachii . 
—  triglae. 

—  lupi 

—  merlucci. 

—  scioenae . 
Genre ECHINELLA 
Echinella hirundinis 
Genre PTERONELLA . 
Pteronella molvae . 


OCTOCOTYLIDÉS. 


Synonymie, littérature et historique . 
Division : 
Genre OGTOCOTYLE . 3 
Octocotyle scombri et sa Sr : 
—_ harengi . 
_- pilchardi 
Pleurocotyle scombri et sa our que 
Genre OPHICOTYLE . 
Ophicotyle fintae 
.Genre GLOSSOGOTYLE 
Glossocotyle alosae . 
Genre PHYLLOGOTYLE 


141 


Pages. 
71 


142 TABLE DES MATIÈRES. 


Phyllocotyle gurnardi . 
Genre ANTHOCOTYLE 
Anthocotyle merluceii. 
Genre PTEROGOTYLE. 
PIerDCOLYIE AMOR EE 
— palmata et sa synonymie. 
Genre PLATYCOTYLE 
Platycotyle gurnardi 
Genre CHORICOTYLE. 
Choricotyle chrysophrys 
Genre DAGTYCOTYLE. 
Dactycotyle pollachii 
— luscae . 
Microcotyle labracis. 
— canthari 
— donavani . 
_- erythrini . 
Axine orphü . 
— _triglae. 
Genre GASTROGOTYLE 
Gastrocotyle trachuri 


GYRODACTYLIDÉS à 
Synonymie, littérature et historique . 
Classification . 
Genre DIPLECTANUM. RS 
Diplectanum aequans et sa synonymie 
— scioenae . Le 
Calceostoma elegans et sa littérature. 
EXPLICATION DES PLANCHES 


FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. 


\i 26, 804, 


Pages. 


105 
104 
105 
106 

Ib. 
107 
108 
109 

1. 


Ib 


110 
Ib. 
412 
Ib. 
115 
114 
115 
116 
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16. 
1b. 
119 
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191 
Ib. 
122 
125 
124 
127 


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